ET ALLEURS
Par Sandra Idossou
V
ous êtes probablement entrain de vous dire qu’il y a une erreur dans l’intitulé du titre de cet article parce qu’être à l’hôpital n’a jamais été un plaisir pour personne. Il est vrai qu’aller à l’hôpital s’avère être un calvaire, un vrai exercice psychologique assez épouvantable surtout quand on est habitué aux centres de santé dans la plupart des pays en Afrique. C’est donc avec une hantise et une appréhension que je me suis présentée il y a quelques mois à l’hôpital Universitaire de Erasme à Bruxelles. La première étape de cette visite fut le passage à la caisse pour s’enregistrer. Etant en avance de près de 45 minutes sur mon rendez-vous, je suis d’abord allée dans le restaurant de l’hôpital. Au sein de l’établissement, salon de coiffure, boutiques d’habillement, magasin de fleurs et de vente de journaux, une banque et beaucoup d’autres magasins. On se croirait presque dans un centre commercial, Charte des droits des patients A Erasme, je me suis rendue compte que les droits des patients étaient bien présents et qu’ils n’étaient pas que de vains mots. Les patients ont le droit de recevoir des soins attentifs et respectueux, dans un environnement médical, technique et administratif le plus adéquat possible et quel que soit son état de santé ou sa situation émotionnelle, sans discrimination de race, de sexe, de philosophie, de religion, de nationalité ou de situation sociale. Je sais que nous avons d’excellents médecins en Afrique mais sont-ils vraiment dotés de moyens matériels pour respecter ces droits universels des
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patients ? D’ailleurs à voir le nombre d’hommes politiques qui préfèrent se soigner à l’extérieur, on devrait avoir honte. Pourquoi n’investissent pas dans nos soins de santé pour permettre à toute la population de pouvoir bénéficier des soins comme ceux qu’ils reçoivent en Occident ou aux Etats Unis ? Dans certains hôpitaux en Afrique, c’est presque mal vu quand le patient pose beaucoup de questions ou cherche à avoir des informations complètes et compréhensibles de son état de santé, des examens et du choix des traitements qui lui sont proposés. L’hôpital Erasme, lui, met même à disposition des patients des ... interprètes. Et pour finir, le patient, en cas de mauvais service, peut déposer une réclamation, voir celle-ci examinée et être informé des suites données. La maison d’accueil des familles et des proches Récemment, en visite au Centre Universitaire Hubert Maga de Cotonou, le plus grand hôpital universitaire du Bénin, j’ai été frappée par l’état vétuste de tout, y compris les soit disant chambres VIP. La longue traversée du couloir avec la vue des autres malades dans des conditions plus que précaires me hanteront toute la vie. Dans la majorité des hôpitaux africains, vu la rareté des infirmiers, il est conseillé que le malade soit accompagné d’un membre de sa famille pour s’occuper de lui.
La plupart de ces accompagnants vivant loin de l’hôpital, doivent se débrouiller pour vivre dans les couloirs des hôpitaux pour des séjours de plusieurs semaines, voire années. En fin de journée, ces accompagnateurs dorment à même le sol dans les couloirs. A Erasme, j’ai visité le centre d’accueil qui héberge les familles des personnes hospitalisées. Pour, à peu près 17 euros la nuitée, ce centre permet aux familles habitant loin de l’hôpital d’être près des patients dans un lieu simple mais chaleureux qui favorise aussi une détente pkus que nécessaire. Une Bibliothèque gratuite pour les patients Je rêve du jour où l’on aura, en Afrique, des bibliothèques non seulement dans les écoles ou quartiers mais aussi dans les dispensaires. Je me pose d’ailleurs la question : pourquoi est-ce que dans les salles d’attentes de nos centres de santé, on ne pourrait pas, tout au moins, avoir des journaux et des magazines pour atténuer le stress des longues heures d’attente interminable? Après avoir visité l’hôtel et pris connaissance de tout ce qui est offert, c’est donc dans un esprit de confiance et d’apaisement que je fûs reçue par le médecin avec lequel j’avais rendezvous. Bien évidemment, ces préalables sur les offres de services de cet hôpital m’ont calmée et rassurée. C’est donc avec une sérénité réconfortante que j’ai commencé mes soins. TSM sidossou@theservicemag.com
PHOTO: Getty Images
Hôpital Erasme de Bruxelles… le plaisir d’être à l’hôpital