The Handmade Magazine #6

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SIXIEME

exempla ire


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starring arne vinzon, christine and the queens, oy, blind digital citizen, fauve, petit fant么me

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PETIT FANTOME STAVE Le premier mai, Petit Fantôme nous a offert une des plus belles mixtapes, onze titres mixés à la maison : Stave, en téléchargement gratuit sur un site web des plus réussis. Entre onirisme et luminosité synthétique, Petit Fantôme s’impose sans doute comme l’artiste pop à suivre. Membre très actif du collectif bordelais Iceberg, du groupe adoré Fránçois and The Atlas Mountains, l’artiste nous a bluffé de la qualité énorme de Stave. Découvert avec Yallah, un premier EP qui nous avait plus que charmé, Pierre Loustaunau revient dans son univers séduisant, coloré, sobre et malin. Quasi hallucinogène, chaque titre nous emporte vraiment, nous berce dans les influences diverses de Petit Fantôme. Les synthés formidables en paradoxe avec le piano sur Un garçon sans courage, les voix aériennes de Peio, ou les envolées shoegaze de Couvre-moi brillent d’audace. La voix de Petit Fantôme illumine les titres avec sa fragilité et son naturel. Un mixtape DIY offerte pour rien, prenez et admirez le talent à l’état pur, fantasmagorie musicale • regarder

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BLIND DIGITAL CITIZEN ENFANT FLAMME

Blind Digital Citizen flirte avec le grandiose avec ce nouvel EP, Enfant Flamme, deux titres, trois remix, quelques frissons bien placés. Leur concert nous avait marqué, surpris d’abord avec des textes en français répétitifs, incisifs, puis convaincu. Blind Digital Citizen impressionne une nouvelle fois avec ses instrumentations monumentales, ses cris du cœur « Qui s’en rappelle de sa fragile existence ? » dans le titre d’ouverture, éponyme à l’EP, la voix en avant. Le chanteur qui, en spoken word (vous retrouverez ce mot plus loin dans cet exemplaire), avec les tripes, révèle une épopée biologique, questionne sur le conditionnement humain, sur l’avenir de chacun. Les remix ne viennent pas apporter de grandes nouveautés, pas de grosses claques comme avec la première écoute d’Enfant Flamme. Un EP à la hauteur de nos attentes, des retrouvailles sur tapis rouge globuleux, d’un groupe dont on se rappellera longtemps •

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FAUVE BLIZZARD EP Phénomène impressionnant, Fauve a débarqué sur la scène musicale, en apportant ce petit truc en plus : des textes forts, qui touchent tout le monde, dans le langage le plus courant. Un chanté-parlé (a.k.a. spoken word) sur des instrumentations bien léchées. Après avoir dévoilé quatre titres en vidéos sur Youtube, après avoir mis à leurs pieds les journalistes et le public qui s’arrache les places de concert, les membres de ce collectif sortent Blizzard EP, un six titres émotionnellement fort. On y retrouve deux titres familiers Kané et Nuit Fauves mais on fait aussi la connaissance de morceaux ultra centrés sur les relations entre les gens - la vraie vie des gens - les relations amoureuses, les doutes communs. Avec cet optimisme mélancolique, le collectif Fauve encule le blizzard, la morosité d’une vie qui est la sienne. On adore évidemment Cock Music Smart Music, le morceau qu’on s’approprie, et on affectionne même la plus chantante Haut les cœurs ! Fauve bluffe et prouve que ce projet a encore des (belles) choses à dire •

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OY KOKOKYINAKA

Véritable découverte que cette artiste Suisso-Ghanéenne qui propose sur son nouvel album une musique électronique où chaque son est réel. La musique respire alors de fait une sincérité et une humanité impressionnante. Jouant sur des modifications vocales, des enregistrements de foule, de marchés, des chœurs ou des rythmes africains, Oy pourrait vous perdre. Pas une seconde. D’ailleurs, dès le premier titre, sorte de prologue vers une expérience musicale, l’artiste vous annonce que tout va bien se passer et qu’elle restera à nos côtés dans ce bric à brac expérimental. Et en effet, certains titres surprennent vraiment comme le diabolique Tortoise And Hunter mais le tout s’écoute en véritable voyage initiatique dans des contrées inconnues. Ce nouvel album, Kokokyinaka, est une vraie belle pièce musicale, qui entraînera tant dans une transe electronica que dans une atmosphère plus profonde et psychologique. À tester •

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CHRISTINE AND THE QUEENS NUIT 17 A 52 Elle nous émoustillait déjà à ses débuts, avec la fragilité d’un début de projet qui avait pourtant une sacrée dose de virilité. Christine revient avec ses Queens mais aussi avec une assurance solide. L’EP, le voilà, Nuit 17 à 52, titre énigmatique, écho d’un des morceaux les plus forts, parmi les cinq. Christine est seule et groove derrière son ordinateur, ses machines. Carrément sensuelle, elle maîtrise son propos et son personnage. Les cinq morceaux brillent véritablement. L’EP passe sans aucun scrupule ni fausse note de morceaux dansant (The Loving Cup) à d’autres plus intimes (Nuit 17 à 52), ce dernier souffrant peut-être d’une production trop gonflée alors que la version unplugged est simplement époustouflante, ou, en rappel lors de son live au Nouveau Casino, vraiment bluffant, imposant un silence d’or attentif dans l’audience. Christine and The Queens, sex symbol animal de la pop moderne, en costume ajusté et talons, impose le respect, cet EP est excellent •

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arne vinzon dandy noir


Découvert sur le tard à la dernière édition du festival MOFO, cette étrange créature nous avait tapé dans l’œil. Arne Vinzon propose humblement une pop noire, un brin pessimiste, mise en relief par des textes qui font de l’ombre à la littérature. Après des titres forts comme Lente Dépression ou Les Otaries, Arne Vinzon garde le pseudonyme pour un nouvel album, Les Belles Structures. En onze titres, la formation rappelle que la cold-wave se développe sur-mesure en français. Un album où les dents grincent plus qu’auparavant, un rire en coin de la part de l’auditeur qui ne peut que se retrouver séduit par ce projet. Arne Vinzon - Les Belles Structures - disponible

Chaque chanson est aussi forte si bien sur la musique que sur les textes, comment arrivezvous à cet équilibre ? La composition des chansons suit souvent le même processus. Nous partons du texte et de la ligne mélodique que j’ai trouvés, avant de définir ensemble la structure du morceau, l’ambiance, l’esprit, et d’élaborer les arrangements. Puis dans un dernier temps, Matthieu finalise la réalisation sonore et opère les dernières retouches. On réécoute ensemble et si ça nous plaît, on va boire un coup. Voici donc le nouvel album, comment s’est-il construit après Le Monde entier ? La couleur de ce deuxième album, plus sombre, moins cocasse, est venue naturellement, sans réfléchir, à partir des premières compositions. Puis nous nous sommes dit qu’il serait bien de poursuivre dans cette voie, afin de proposer

quelque chose de différent et de ne pas nous cantonner aux ambiances drolatiques. Comment est venue l’idée de faire un titre comme Je T’aime Je T’aime où la musique est très largement en avant et les paroles chuchotées ?

Pour le coup, « Je t’aime je t’aime » a été composée dans l’autre sens, en partant d’une musique de Matthieu. Je me suis contenté d’improviser des mots doux, en écoutant mon petit cœur fragile. Comment s’est créé cette cover d’album ?

Je dessine et je fais de la peinture depuis toujours. Je prends donc grand plaisir à réaliser les pochettes des albums ainsi que les clips du groupe. Je revendique sincèrement l’influence de la « ligne claire » de la bande-dessinée belge, ou bien la solitude et les silences colorés


d’Edward Hopper. Mais évidemment, je ne suis qu’un bout de gomme à côte de ces maîtres. Pour cet album, comme pour le précédent, je soumets à Sylvie Astié plusieurs projets visuels réalisés à l’acrylique sur de grandes toiles, qu’elle manipule et organise à sa guise. On voit ensuite, de façon collégiale, ce qui fonctionne le mieux. Comme sur la pochette du « monde entier », le personnage faisait face, j’aimais bien l’idée que cette fois, il tourne le dos. Sur scène Arne Vinzon a une sacrée aisance dans les mouvements du corps... Quel est ton secret ?

C’est mon grand-frère qui m’a appris à danser sur les musiques de The Cure notamment, d’où cette chorégraphie très « années 80 ». Après tout se joue à l’énergie. J’étais ailier gauche au foot aussi, ce qui explique les nombreux débordements.

Que répondez-vous aux personnes qui pensent que trop de groupes chantant en français et que cela devient un pauvre effet de mode ? Nous avons plutôt l’impression que l’anglais domine la production internationale. Personnellement, je ne me vois pas chanter ou écrire autrement qu’en français, par affection, conviction et… compétence. En revanche, nous regrettons que les médias ne relaient pas davantage des musiques chantées dans d’autres langues : allemand, suédois, grec, japonais… Chacune a son charme et possède un pouvoir d’évocation. Que vous souhaiter pour le futur ?

De continuer à rencontrer un public chaleureux, qui apprécie nos chansons bizarres et notre orientation curieuse. Pour la fortune, on a compris que cela serait dans une autre vie • regarder

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#6

thanks maud pouzin, arne vinzon, cynthia perrinat, florence kovalevsky, blind digital citizen, melissa phulpin les photos de arne vinzon sont de benoit grimalt

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