Gazelle n°30 / NOV 2014-FEV2015

30

#

NOV. 2014 > FÉV. 2015

AH ÇA IRA, ÇA IRA, ÇA IRA...

PUISSANCE DE LA DOUCEUR

La jeunesse est l’avenir du monde, pourtant ceux qui gouvernent aujourd’hui ne connaissent que le présent. Comment ne pas penser à la parabole du joueur de flûte, quand les adolescents cèdent de plus en plus aux sirènes des extrémismes, et partent en croisade contre cette société qui les piétine, ne les laissant rêver à aucun avenir autre que violent…

La douceur… un mot plus que jamais employé pour attirer le chaland. C’est devenu un argument de vente : lessives, sucreries, recherche du bonheur et du « mieuxêtre »… « Soyez doux avec vous-même ! »… Quelles violences s’exercent en réalité au nom de la douceur quand elle est abâtardie en niaiseries destinées à manipuler nos réflexes de consommateurs ? Mais si l’on apprenait à la reconsidérer comme une énigme, à comprendre que sa puissance tient à son pouvoir de transformation des êtres ? C’est ce que nous propose Anne Dufourmantelle*, psychanalyste et philosophe, avec son ouvrage dont le titre est volontairement paradoxal, Puissance de la douceur. Une manière, pour nous, d’aborder le thème de la peur qui sert de fil rouge à la nouvelle saison du théâtre Dunois, tout en faisant un pas de côté, comme on aime… Entretien.

Nelly Le Grévellec

LA BELLE SAISON

RENCONTRE UNE HISTOIRE DU THÉÂTRE JEUNEPUBLIC : DU BOUILLONNEMENT CRÉATIF AU RETOUR DE LA CENSURE* Le développement de ce secteur artistique est intimement lié à l’évolution de la famille et du statut de l’enfant, aux changements sociétaux de toute sorte. Pour en parler nous inviterons des spécialistes de l’histoire de la famille, psychologues, juristes, artistes, programmateurs…

Le programme détaillé sera en ligne sur notre site. *Cette rencontre est la première d’un cycle de trois qui auront lieu à La Maison des Métallos et au Théâtre Paris Villette.

MER. 28 JANVIER 2015 17:00 › 21:00

La notion de douceur n’a pas valeur de concept philosophique. D’où vous est venu l’idée de réfléchir au sens de cette notion ?

J’aime m’arrêter sur ces notions un peu paradoxales qui interviennent en marge de la philosophie traditionnelle, surtout quand elles sont reprises et perverties par notre modernité. Je pense la douceur comme une puissance car elle allie le charnel, l’intellect et le spirituel, et que son intelligence porte et accroît la vie. Je suis frappée par le manque de douceur qui prévaut aujourd’hui à tel point que ce manque n’est même plus évoqué. J’entends le mot « douceur » comme un raffinement, une puissance qui joue à la fois comme un idéal, une sublimation, et est enraciné dans quelque chose d’originel. Quand je l’associe à l’idée de puissance, c’est au sens philosophique des choses appelées à se réaliser selon leur propre

souvent aux confins, au moment où le vivant se restaure, par exemple quand l’embryon devient un nouveau né, quand la chrysalide laisse éclore le papillon. Ce qui est touché ou gardé ou ressenti diffuse une qualité qu’il est difficile de cerner sur le moment mais qui nimbe le réel. La bonne distance qu’invente la douceur permet à chacun d’exister dans son propre espace : elle est le contraire de l’effraction.

nature et qui sont dites « en puissance » ; comme un mouvement de germination. La douceur est une force de métamorphose, et sans elle, il n’y a aucune possibilité que la vie s’augmente dans son devenir. La douceur est énigmatique, elle échappe au jugement.

Mais notre vision de cette notion est pervertie par l’usage qui est fait aujourd’hui du mot. C’est d’ailleurs ce qui caractérise notre époque : la perversion du langage qui finit par attaquer la chose même en la nommant autrement. De quoi parle-t-on quand on utilise la douceur qui nous est vendue sous la forme frelatée de la mièvrerie, du sucré, et qui va jusqu’à contaminer les théories d’amélioration du moi ?

Elle n’appartient pas au seul genre humain.

On peut l’associer à ce qui est absolument donné. En cela, elle est d’ailleurs reliée à l’enfance. La douceur vient du plus loin de la mémoire de la vie, là où mère et enfant ne font qu’un, comme un paradis perdu. Mais cette Nous traversons un moment de l’histoire nostalgie d’un avant originel doit passer par où les techniques de manipulation sont plus l’arrachement, la séparation, et il y a bien une efficaces que jamais, et la douceur pourrait douceur qui intervient après la séparation, la déchirure, le cri. Elle ouvre bien être le nom par lequel dans le temps une qualité de s’effectuera la barbarie. Or D’où l’invitation je crois que la vraie douà la désobéissance civile. présence au monde sensible.

Elle dit une capacité d’être ceur, celle qui manque, est La douceur ne plie pas. au monde sans défense, et cela même par quoi nous pouvons résister à la mani- En cela elle est politique. dans une relation à la douceur du monde, du réel et pulation. Parce qu’elle prend Elle provoque de son propre corps. Mais ce aussi racine dans la chair, la violence n’est pas seulement un état qu’elle implique le corps et car elle n’offre d’être. C’est aussi un choix, les sens, aiguise les sens. aucune prise possible et en cela elle a une valeur Autant nos émotions sont éthique. manipulables, autant le senau pouvoir. sible peut servir de boussole À propos d’éthique, interne car il relie le corps et vous montrez justement en quoi la sagesse l’âme. Dans un monde où la consommation des objets est de plus en plus effrénée, on n’a occidentale a du mal à penser la douceur… surtout pas besoin d’individus libres et reliés à leur boussole interne… En cela, la douceur La philosophie occidentale se méfie des émotions. Elle se montre méfiante vis-à-vis des est puissance de résistance. affects, du corps et des humeurs sensibles qu’elle considère comme susceptibles de Mais comment définir cette vraie douceur contaminer le discernement, comme facteurs qui n’est pas un concept, ni exactement d’obscurcissement de la raison. Pourtant la un état de l’être ? douceur engage une vérité profonde. Elle La douceur est effectivement une énigme invite à penser la valeur de ce qui nous altère car elle nous apparaît d’abord comme une « vers le bien ». La douceur suppose une acforme de passivité en réalité très active. Elle ceptation, la reconnaissance de notre vulnéest comme un enveloppement sans lequel rabilité, de nos insuffisances, de notre cruaula puissance de métamorphose de la vie ne té aussi. Elle invente l’espace d’un rapport pourrait se soutenir. Le soin est associé à à l’autre qui accepte sa faiblesse, et elle peut l’idée de la douceur car cette dernière pallie poser un regard sur la violence. Elle est un mouvement d’accueil et de don à la fois, et qui la vulnérabilité des êtres. On la trouve -02-

s’adresse tout autant au corps et à l’esprit. Elle relie soin et souci de l’autre, ce que les anglosaxons nomment le care. Elle s’oppose à la passion et à toute forme égotique.

« en douceur ». Il y a aussi une manière de ne pas répondre de là où l’espace public et sociétal le permet mais en se décalant, là où c’est inattendu, surprenant. La névrose publique ou privée est un système de compromis qui a horreur de l’imprévisible.

C’est un coup de génie du christianisme d’avoir érigé la douceur en valeur suprême.

Les saints sont des figures de force et de douceur, capables d’être des combattants spirituels jusqu’au martyre. L’ascèse qui endure une certaine violence conduit à la douceur spirituelle. On remarque même que durant le temps de l’inquisition, on pouvait opposer aux tribunaux de l’inquisition le for intérieur qui restait inviolable, qui permettait de recourir à un autre espace, intimement lié à la douceur parce qu’il est pensé comme puissance de résistance. Elle oppose à l’injustice une force insaisissable comme en témoignent les figures littéraires d’innocents qui ont tout bouleversé autour d’eux sans le vouloir : on peut penser à la majorité des personnages de Kafka, de Melville ou à la servante d’Un cœur simple de Flaubert…

Leur douceur fait violence à un monde qui a pour coordonnées des règles de servitude consenties.

Vous êtes également psychanalyste.

En marge des injonctions lénifiantes sur l’importance d’être « doux avec soi », quel rôle joue exactement la douceur dans le processus du soin psychanalytique ?

L’action de douceur dans la cure n’est pas facile à désigner. C’est d’abord un espace du cœur, de l’hospitalité à l’autre en soi et vis-à-vis du patient qui ouvre là aussi la possibilité à ce que de l’inespéré surgisse. Un psychanalyste n’écoute pas sans douceur, même quand il est abrupt, parce qu’il essaie d’entendre autrement, d’écouter autre chose que la plainte qui s’expose. Il entend le manque de douceur, et se tient là, aussi, où la douceur peut advenir, là où un passage est possible pour rompre avec la souffrance et la malédiction. On ne manipule pas la douceur. Disons qu’elle nous visite. L’écoute n’appartient ni précisément au psychanalyste, ni au patient, elle se déploie entre eux et veille l’inespéré.

Elle est la figure la plus douce de l’inattendu, du hasard, de la rencontre.

Valeur éthique, puissance politique aussi…

Oui il y a une dimension politique de la douceur dont Gandhi est la figure tutélaire. La force symbolique de la douceur est une autorité. Gandhi fut à la fois un grand résistant et un maître spirituel. Il a d’ailleurs été très inspiré par Tolstoï à qui il a exposé par lettres les injustices subies par les indiens. Et Tolstoï résumait ainsi sa doctrine spirituelle : « Un chrétien (…) souffre lui-même sans résistance plutôt que d’attaquer ou faire usage de la violence. Par son attitude à l’égard du mal, il se libère et il aide le monde à se libérer de toute autorité extérieure ». D’où l’invitation à la désobéissance civile. La douceur ne plie pas. En cela elle est politique. Elle provoque la violence car elle n’offre aucune prise possible au pouvoir. Et je crois qu’aujourd’hui dans certaines actions de désobéissance civile on la voit à l’œuvre également (je ne parle pas des manifestations récentes), par exemple quand quelqu’un qui travaille à GDF refuse de couper le gaz malgré des directives : il s’oppose

* Puissance de la douceur, Anne Dufourmantelle, coll.

Manuel Payot, 2013

-03-

MÊME PAS PEUR ? BEN SI !

Je ne me suis pas posé la question ainsi. J’ai construit deux espaces scéniques distincts qui font écho à deux personnalités très différentes. L’homme est dans une sorte de vestibule obscur, constitué d’angles biscornus, et le plateau lui-même est penché. Trois éléments scéniques dominent : une porte, avec une poignée gigantesque et un œil de bœuf qui permet de surveiller ce qui se passe à l’extérieur ; deux horloges dont il ne reste que le mécanisme, très sonore et qui semble accélérer le temps ; et une petite chaise, ridicule par rapport à la taille du personnage.

Ce personnage n’ose pas sortir. Il a peur du dehors et des autres. Il doit lire un poème devant ses camarades mais il est tétanisé à cette seule idée. Sa parole est à l’image de ses émotions, fragmentée, avec des phrases très courtes. La femme, de son côté, habite une forêt qui semble se refermer sur elle-même.

Elle porte une tenue qui évoque les jeunes filles romantiques du XVIIIe, et peu à peu, elle se défait de son costume pour devenir une jeune fille d’aujourd’hui. Elle nous entraîne dans son cauchemar, taraudée par des peurs qui semblent s’emboîter sans logique. Elle panique surtout à l’idée de ne pas arriver à avouer son amour à l’homme qu’elle aime…

Avec elle, l’écriture se déroule comme un flot continu de paroles ; les mots la meuvent et la rassurent…

BOÎTES À TROUILLES Le nouveau spectacle de la compagnie a.k. entrepôt, À l’ombre de nos peurs, s’intéresse à nos petites et grosses angoisses quotidiennes. Rien de logique dans la suite des paniques qui nous habitent si souvent, mais qui traduisent pourtant notre histoire intime… Entretien avec Laurance Henry, auteure et metteure en scène du spectacle.

Vous avez imaginé un spectacle qui traite de la peur sans pour autant effrayer les spectateurs…

Le sujet me poursuivait depuis un moment.

Au fil de mes rencontres avec le public, j’ai réalisé que la peur est une émotion dont on parle peu mais qui nous mine tout le temps.

Je n’avais pas envie de monter un conte qui provoque l’angoisse mais de mettre en scène la façon dont la peur nous habite, comment elle rend chacun singulier, comment elle peut nous surprendre en nous invitant à la dépasser. Contrairement à ce que l’on pense, la peur n’a rien à voir avec l’âge. Les peurs des adultes sont nourries d’angoisses enfantines et réciproquement. J’ai imaginé que nos peurs fonctionnaient un peu sur le principe des poupées gigognes : les plus petites irradient les autres, en particulier, la peur la plus fondamentale, celle de la mort. Au quotidien, nous sommes assaillies de peurs « périphériques » qui le plus souvent n’ont pas de causes rationnelles mais dépendent de la sensibilité et de l’histoire de chacun. Elles n’ont pas de logique et chacun les subit un peu dans son coin. Quand nous avons commencé à jouer ce spectacle, j’ai constaté à quel point, il permettait de libérer la parole des gens, et participait à les soulager.

Vous renvoyez également aux spectateurs le miroir de leurs peurs à travers une exposition originale…

Nous avons également imaginé un « cabinet de curiosité » où sont exposées les peurs des personnes que nous avons pu rencontrer tout au long de la création, dans le cadre d’ateliers destinés à des publics variés. J’ai ainsi collectionné les petites et grosses peurs qui ont été déposées dans les « boîtes à trouilles ». En les lisant, on comprend que notre imaginaire est sans limite. C’est fascinant. Quelques témoignages m’ont vraiment marquée comme celui d’un homme qui lors d’une nuit dans un camping réalise qu’il y a une fourmi dans son oreille, présence qu’il associe à une menace anthropophage… Depuis il ne supporte plus la vision des fourmis et se gratte continuellement l’oreille. Il y a aussi cette femme

Pour donner forme à ces peurs, vous avez écrit deux monologues, l’un dit par une femme, l’autre par un homme.

Y a-t-il des peurs réservées à chaque sexe ?

-04-

âgée qui avoue très sérieusement sa grande peur de ne pas avoir assez d’argent pour finir la chirurgie esthétique de son visage… Ces peurs qui pourraient apparaître comme des blagues masquent souvent des terreurs plus profondes, renvoient au passé de chacun, et témoignent d’histoires très intimes.

le premier rendez-vous que ce dernier me parle plutôt librement mais que dès que nous évoquons son problème de terreur nocturne, il se cache derrière le siège de sa mère. Le petit garçon ne me montre plus que ses yeux, ce qui m’évoque sans que je sache pourquoi une grossesse cachée. J’insiste alors sur la période de la grossesse et je remarque que l’enfant s’agite de plus en plus. J’apprends que la naissance a eu lieu en urgence et par césarienne. La maman raconte qu’elle avait senti que les mouvements de son bébé n’étaient plus les mêmes. En fait, il démarrait une hémorragie, d’où l’intervention en urgence. Mais cet accident avait été banalisé.

La mère immédiatement anesthésiée n’avait pas eu le temps d’avoir peur et s’est réveillée auprès d’un bébé qui allait très bien. Pendant la séance où nous avons réactualisé ce souvenir, l’enfant s’est lové dans les bras de sa mère et s’est immédiatement endormi !

À L’OMBRE DE NOS PEURS Théâtre / 8+ Du 21 janvier au 1er février 2015 Cie a.k. entrepôt

PEURS DE CHAIR… ET D’ÊTRE Que disent nos corps de nos peurs ? Ces dernières sont souvent appréhendées comme des actes de l’esprit, voire de purs produits de notre imagination. Or la mémoire du corps joue un rôle indéniable dans la construction de nos angoisses. Entretien avec Annie Le Cousin, membre de l’association Être et naître*, psychologue clinicienne.

Selon vous, on ne peut donc pas analyser le seul psychisme sans porter attention aussi au corps…

Jusqu’à l’âge de douze, treize ans, je privilégie les séances qui rassemblent la famille.

J’observe simplement les postures physiques et les mouvements de chacun en lien avec ce qui est énoncé. Souvent le corps des enfants parle en réaction à ce qui est dit. Je me souviens d’une jeune fille qui, selon ses parents, développait des discours paranoïaques et était prise de haine pour son petit frère.

L’adolescente était devenue l’enfant terrible de la famille… Or il est apparu que cette jeune fille avait été désignée dès l’accouchement comme une source de problème potentiel.

L’une de ses grand-mères était rapidement passée à la clinique en disant « cette enfant là sera terrible… », à l’image des sorcières qui jettent un mauvais sort. Les parents étaient pris dans une histoire familiale complexe, entre une grand-mère dépressive et une grand-mère tyrannique. Une peur sourde les taraudait concernant la place que devait occuper leur fille depuis sa naissance. Au cours d’une séance, j’observe que son jeune frère s’agite de façon discrète tandis que nous parlons. Il émet des petits bruits, joue ostensiblement avec sa montre, et ne manque pas

Peut-on vraiment parler de « peur » quand on évoque les angoisses des bébés ?

On pourrait penser que le mot n’est pas approprié dans la mesure où l’appareil psychique et cognitif n’est pas encore développé chez le bébé. Mais les tout-petits ont bien des peurs d’ordre corporelles, ce que des psychanalystes comme Mélanie Klein ou Donald Winnnicott ont désigné comme des « angoisses de liquéfaction » ou des « angoisses primaires d’anéantissement ». La première rencontre avec la réalité extérieure au moment de l’accouchement implique que tous les repères du bébé explosent puisqu’il est soudain soumis à la gravitation, à la respiration, au toucher direct de ceux qui l’accueillent…

Quand le comportement d’un nourrisson ou d’un enfant vient poser problème, on peut repérer l’empreinte de ces peurs éminemment sensorielles. D’autant que ces angoisses apparaissent dès la vie intra-utérine. Je pense à un enfant de quatre ans qui souffrait de terreurs nocturnes depuis la naissance. J’observe dès

-05-

agressive. Il suffit de voir les dérives de cette peur en milieu scolaire où les enseignants doivent éviter tout contact physique avec les enfants… Mais c’est confondre le geste avec l’intention du geste. Poser une main sur une épaule ou travailler la qualité du regard peut contribuer à calmer l’agitation, et rassurer.

de mettre sa sœur hors d’elle. Il y avait dans notre conversation quelque chose de très anxiogène pour lui aussi, mais les parents n’ont rien perçu de son petit manège et ne voyait pas la manière dont il savait parfaitement provoquer sa sœur. Les problèmes des adolescents donnent souvent l’occasion aux parents investis dans leur rôle d'aller revisiter leur propre histoire.

Lien entre corps et esprit, interactions au sein de la famille, dialogue entre le thérapeute et ses patients… contre la peur qui fige, vous privilégiez la circulation des énergies…

Vous insistez beaucoup sur la question de la « contenance corporelle » pour développer un sentiment de sécurité affective. Qu’entendez-vous par là ?

La manière dont nous travaillons au sein de l’association peut dérouter car chaque thérapeute engage une forme de communication active avec les patients, qui relie le corps et l’esprit. Mes patients sont souvent surpris par la manière dont j’interviens tout au long de la thérapie, en établissant un véritable dialogue où je réfléchis avec le patient et interviens aussi en tant qu’être humain qui n’est pas celui qui détiendrait le pouvoir de tout savoir. J’assume un point de vue, qui apparaît sans pour autant empiéter sur la liberté de l’autre, mais au contraire va lui permettre de conquérir son autonomie. Je pense profondément qu’il faut oser ces dialogues qui permettent à chacun de se réconcilier avec sa propre humanité, ce que n’autorise pas le discours strictement scientifique qui a tendance à cloisonner nos actes et figer nos consciences. Si je n’ai pas peur de quitter la position strictement silencieuse du psychanalyste, c’est aussi parce que j’ai exploré des méthodes très variées de thérapie et que je connais mes propres limites. Or il n’y a rien de pire que les théories plaquées sur du vivant. Chaque cas exige que nous acceptions d’accompagner un mouvement singulier de vie, d’appréhender l’être global de chaque personne, avec toute la bienveillance et la chaleur humaine dont nous sommes capables.

La pratique de l’haptonomie permet de prendre contact avec le bébé avant la naissance. On parle aussi de « communication par le toucher affectif » car c’est déjà une manière de s’adresser à l’enfant et de comprendre sa capacité à communiquer. De la naissance à la marche, on peut aussi accompagner le bébé pour qu’il développe un sentiment de sécurité en construisant sa conscience corporelle dans la découverte de ses appuis (tenue de tête, du dos, retournement, marche à quatre pattes...). Ce travail est axé sur les besoins d’enveloppement, de bercement et de mouvement du bébé, et il permet parfois de repérer des peurs primaires vécues in utéro. Cette question de peur intense corporelle peut poursuivre une personne devenue adulte.

Je pense à un patient, chef d’entreprise qui, suite à une opération chirurgicale, est pris de panique à l’idée de partir en déplacement professionnel, persuadé qu’il risquait de ne plus revoir sa femme et ses enfants. En travaillant sur ses sensations corporelles, il lui revient qu’à l’âge de cinq ans, il a été brutalement séparé de sa nourrice au moment d’un déménagement. Il perd dans le même temps sa maison, et cette nourrice qui devait jouer un rôle de contenance physique essentiel pour lui. Dans ces cas là, un travail plus actif sur le corps peut devenir une aide précieuse, par le biais de l’haptonomie, ou de massages qui participent à dénouer les blocages psychiques, sans représentation si ce n'est des sensations d'angoisses. Nous vivons dans une société où le toucher n’est pas forcément bien vu. L’idée du contact physique fait peur car il est très vite associé à un risque de sexualité

* Être et naître est une association crée en 2005 par Elisabeth Georgeault, Annie Le Cousin et Sandrine Pineau, psychologues cliniciennes et psychomotriciennes, formées à la Communication au Toucher Affectif, ou haptonomie, qui assure un accompagnement global de l’être. www.etreet-naitre.org

-06-

Vous interprétez très librement le conte japonais qui sert ici une réflexion philosophique sur la Nature que vous approfondissez depuis un moment…

VINGT ANS DE CRÉATION VIVE Compagnon de longue date du théâtre Dunois, Vincent Vergone présente Prunes vertes et cheval bambou une libre adaptation d’un très vieux conte japonais. Ce spectacle signe l’achèvement d’un cycle de création nourrie par une vision militante de la culture. Un spectacle, comme un point d’orgue : riche de toutes les harmoniques développées auparavant.

Le spectacle est inspiré du conte Le coupeur de bambou, aussi populaire au Japon que l’est Le petit chaperon rouge en France. Mais il me sert de support et j’ai surtout passé commande à la poétesse Camille Loivier, dont la création se nourrit de la poésie asiatique.

Ses poèmes n’ont pas un but narratif mais ouvrent sur des choses qu’on n’avait pas imaginées au départ. Du conte original, j’ai essentiellement retenu la relation entre la femmelune, inaccessible, et la figure du pêcheur.

Pour moi, elle incarne la Nature tandis que lui représente le mâle, et la civilisation dans ce qu’elle a de plus violent et de plus stupide. J’y vois une métaphore de notre relation avec la Nature. Le pêcheur est fasciné et poursuit la femme-lune dont il veut tout connaître. Elle tient symboliquement une lumière dans sa main ; l’homme veut la saisir, lui retirer son masque, et au lieu de lever le mystère, il verra la femme s’effondrer… Cela raconte aussi la manière erronée dont l’homme aborde la connaissance du monde qui l’environne.

Il l’envisage comme une mécanique, et il est incapable de penser la vie. Il ne perçoit que la machine. L’anima désespérément lui échappe. Il passe à côté du mouvement de la vie. Ce thème est devenu de plus en plus important dans mes spectacles. Je réfléchissais au départ à la forme de culture que je voulais défendre : une culture exigeante et pointue, qui s’adresse à tous, rejette l’érudition sclérosante et toute forme d’exclusion. Une culture vivante… que peu à peu j’ai pensée avec les mots de l’écologie contemporaine. Notre civilisation a développé une manière de « connaître » qui débouche sur la destruction.

Mais il existe aussi un mode de connaissance qui est de l’ordre de la connivence, de l’empathie pour les êtres qui nous entourent. Il est possible de défendre une relation sensible au monde. D’ailleurs le mot « connaître » dans la tradition biblique désigne souvent le rapport amoureux quand il est question d’un homme qui « a connu » une femme…

Vous présentez cette nouvelle création comme la synthèse de vingt ans de travail…

Cette création fait pour moi écho au tout premier spectacle que j’ai monté, intitulé Les quatre frères de la lune, un conte inspiré des Frères Grimm. Avec le recul, je pense qu’il contenait en germes tout ce que j’ai réalisé par la suite. Je trainais aussi un vieux rêve qui était de monter Le pierrot lunaire d’Arnold Schoenberg que j’ai entendu dans une version de Boulez, et qui privilégiait le parlé-chanté. Cette technique me fascine particulièrement. Elle est très utilisée dans le théâtre japonais, et rejoint ce qui se faisait déjà dans le théâtre antique. La musicienne de Prunes vertes et cheval bambou qui jouera du koto, un instrument de musique japonaise traditionnelle à la fois très puissant et très méditatif, adoptera cette technique du parlé-chanté qu’en occident nous avons peu à peu oublié au nom d’une diction plus « naturelle ». Nous avons beaucoup perdu en délaissant cette stylisation de la parole qui permet d’être habité par le texte. Le travail sur les images et les projections lumineuses reprendra ce que j’explore depuis le début, de manière sans doute plus aboutie. C’est pourquoi je dis aussi que ce sera mon dernier spectacle, ou le « premier »… Il y a une boucle qui se referme. Après, c’est l’inconnu…

-07-

tistique où enfants et adultes puissent se retrouver, circuler librement dans un univers d’odeurs, de sons, de jeu, toucher tous les objets, y compris les sculptures, les mobiles disposés dans cet espace. L’expérience a essaimé, J’essaie effectivement d’associer tous les et nous avons également investi des crèches. éléments du spectacle non pas en fonction Je voulais expérimenter comment nous poud’une visée narrative, mais en établissant vons inscrire l’art dans la vie et engager aussi des liens essentiellement poétiques. L’appariune réflexion sur la culture, dans le sillage du tion d’une nouvelle image, d’un geste, d’une mouvement de résistance à cette « crise de la parole est commandée par tout un faisceau culture » que dénonce Hannah Arendt. Estde raisons qui font que cette apparition nouce que la culture doit servir à dompter, à povelle trouve sa pertinence poétique. Cette ser un verni qui veut recouvrir une nature fantaisie visuelle guidera à nouveau Prunes humaine soi-disant mauvaise ? Je pense au vertes et cheval bambou. Cette fois, je propose contraire qu’il y a une continuité entre naun espace frontal, avec à l’avant scène un jarture et culture. Je considère la culture comme din, une petite maison en bois où jouent les un organisme vivant, pollué aujourd’hui par comédiens-récitants. Un castelet central ocle consumérisme et l’uniformisation des pracupera tout le reste du plateau. Les persontiques et des pensées. Quand nages jouent avec les images je vois que dans les crèches qu’ils manipulent à vue et Il est incapable les enfants n’ont plus le droit le spectacle s’ouvre sur une de jouer avec la terre, qu’on scène de genèse, comme un de penser la vie. éradique toutes les matières prologue, en lumière noire.

Il ne perçoit naturelles sous prétexte de Les masques et la marionque la machine. sécurité, que les mamans ne nette tiennent une grande L’anima désespérément peuvent plus apporter des place, inspirée là aussi des gâteaux faits « maison »… je pratiques japonaises et du lui échappe. me dit que toutes ces préthéâtre antique. J’utilise enIl passe à côté cautions relèvent de la folie ! fin une série de panneaux du mouvement Nos espaces de liberté sont coulissants qui permettent de la vie. de plus en plus restreints. Où de changer de décor rapidesont passées les utopies d’arment et donnent l’impreschitecture ouvertes ; partout sion qu’on ôte des couches des grilles, des digicodes… Nous assistons successives qui nous font pénétrer vers plus impuissants à la destruction du bien comde profondeur. Je continue à me servir de mun. Ce sont toutes ces réflexions que je dévieux appareils comme les lanternes maveloppe dans mon ouvrage sur La Mirabilia. giques, les projecteurs à manivelle… tout en L’art joue un rôle déterminant dans la survie essayant de résoudre des problèmes techdes cultures et leur capacité à se réinventer. niques contemporains. La modernité n’a de Si j’associe la culture à un jardin, c’est dans sens que si elle est reliée à une mémoire et l’idée de laisser pousser les mauvaises herbes, ouvre sur un avenir. d’offrir à chacun la possibilité de rester sauvage et libre tout en vivant en symbiose.

Au moment de « fermer la boucle », vous achevez parallèlement un livre qui relate les expériences que vous avez menées avec les tout-petits dans le cadre de La Mirabilia.

PRUNES VERTES ET CHEVAL BAMBOU Le mouvement de contagion, de contiguïté fertile guide également la construction de vos scénographies …

Théâtre / Musique / 5+ Du 4 au 20 février 2015 La compagnie Praxinoscope

La Mirabilia est un projet qui est né en SeineSaint-Denis, dans le théâtre municipal de Stains, et qui s’adresse aux tout-petits, à leurs parents et aux professionnels de la petite enfance. Le but était de créer un espace ar-08-

DEMAIN, SI TOUT VA BIEN…

son père. Elle a d’ailleurs une image très négative de ce père qu’elle cherche à fuir, alors qu’elle évoque une figure de mère idéale…

Une petite fille imagine qu’elle pourrait disparaître, et passe à l’acte, pour se réinventer au sein d’une famille qui devient la sienne sans l’être tout à fait…

Rencontre avec Stéphane Jaubertie, auteur de Létée*.

Une mère idéale, mais étrangement absente…

Oui, il y a une grand-mère dans la pièce, mais pas de mère. La fillette l’évoque seulement en pensée comme un ange, une femme forte et protectrice. Mais peut-être n’est-ce pas la réalité. Cette mère idéale vaut surtout par son absence, ce qui manque à la fillette. En disparaissant, la petite fille essaie de redonner du sens à sa destinée, et elle parvient à métamorphoser le réel essentiellement par le biais de son imagination. J’ai écrit par la suite une autre pièce très courte, intitulée Livère qui fait écho à Létée. Il s’agit cette fois d’une adolescente qui se trouve plus directement confrontée à la séparation de ses parents, et qui se voit imposer une belle famille qu’elle doit apprivoiser. Ce qui m’intéresse c’est la manière dont les enfants vont pouvoir donner du sens à ces situations qu’ils n’ont pas choisies et qui sont source pour eux de déséquilibre.

Difficile de démêler le vrai du faux…

J’essaie de raconter l’histoire d’une petite fille qui a décidé de disparaître pour mieux se réinventer. À l’origine il y a trois souvenirs d’enfance qui sont les miens, dont celui d’une fillette, ma sœur, qui s’est cachée alors que nous étions en vacances, et que nous avons cherché longtemps au point de la croire disparue.

Mais les souvenirs qui m’inspirent n’ont pas d’intérêt en tant qu’évènements réels. Ce qui compte, c’est la trace qu’ils ont laissée en moi et qui va devenir un matériau pour l’écriture.

Avec Létée, je pose la question de l’empreinte qu’on laisse dans la mémoire de ses proches.

L’histoire s’ouvre sur le monologue de la petite fille qui raconte comment elle a décidé de se cacher, et décide de réapparaître dans une famille dont on ne sait pas trop si c’est réellement la sienne car personne ne la reconnait pas. Létée va donc inventer des souvenirs à ces gens-là. Est-ce que les souvenirs qu’elle raconte se sont produits ? Sont-ils imaginés ? Toujours est-il qu’elle parvient à partager avec cette famille une mémoire qui va transformer la vie de chacun.

Le théâtre d’objet de Maud Hufnagel, ne renforce-t-il pas l’idée que Létée joue à se créer un monde imaginaire ?

Maud est effectivement seule en scène pour incarner tous les personnages. Les images vidéo et les objets viennent peu à peu peupler le monde que la petite fille, incarnée par Maud, est en train de se créer. J’ai trouvé son parti pris très audacieux mais je suis convaincu par le résultat. La pièce s’ouvre sur l’image de la fillette seule dans sa chambre qui se parle à elle-même en même temps qu’elle entame un dialogue avec le public. On oscille sans cesse entre dialogue direct et narration ce qui permet d’incarner concrètement le balancement entre la fiction et le réel, et la manière dont l’imagination peut transformer le réel. Létée, avec ses souvenirs dont on ne sait s’ils sont inventés, touche au cœur chaque membre de la famille. Au fond, tous n’attendaient que la vie qui fait ainsi irruption avec la fillette, mais la vie, forcément, sème la pagaille…

D’où vous est venu cette idée de disparition ?

Le texte est né d’une commande qui avait également été passée à Joël Jouanneau. La compagnie du Réfectoire de Bordeaux souhaitait monter une pièce courte, pour deux acteurs et deux actrices, qui évoque la relation frère-sœur. Une phrase devait servir de guide à l’écriture : « Demain, si tout va bien ».

J’ai un peu détourné les contraintes, car si la relation frère-sœur existe dans mon texte, elle n’est pas centrale. C’est davantage la famille qui est en question dans mon histoire.

Pourquoi cette enfant a-t-elle décidé de disparaître ? Il n’y a pas de réponse définitive.

Peut-être était-elle en colère ou en souffrance. On comprend que ses parents sont séparés et qu’elle est partie en vacances avec

*Létée, Stéphane Jaubertie, éd. Théâtrales Jeunesse, 2011

LÉTÉE Théâtre / 8+ Du 10 au 21 décembre 2015 Et Compagnie

-09-

AU THÉÂTRE

LÉTÉE

Ateliers pour les enfants

Atelier Arts plastiques : Maison et êtres de papier, un livre habité de souvenirs Par le Laetitia Serano. 8+ Samedi 13 décembre 2014 à 16h30.

Tarif 18€ : atelier, goûter et spectacle, sur réservation.

Atelier parent & enfant : À partir de photographies, Maud Hufnagel, comédienne et metteure en scène du spectacle, invite les enfants à parcourir leur mémoire, à explorer leurs rêves et à inventer des souvenirs. 8+ Samedi 20 décembre 2014, à l’issue de la représentation*. * Atelier compris dans le prix du billet, dans la limite des places disponibles

—

DANS(E) LA FORET Atelier parent & enfant : invitation au voyage à travers la pratique de la danse.

Par l’équipe artistique du spectacle. 6+ Dimanche 11 janvier 2015, à l’issue de la représentation*.

Atelier Invention d’histoires : Grâce à des petits jeux d'imagination, jeux de sons et jeux de mots, les enfants vont créer tous ensemble une histoire qui parle du loup et de ces autres animaux de la forêt qui font peur et qu'il est grand temps d'affronter !

Par Le Panda Roux. 6+ Samedi 10 janvier 2015 à 15h45.

Tarif 18€ : atelier, goûter et spectacle, sur réservation.

-

À L’OMBRE DE NOS PEURS Atelier Invention d’histoires : Les enfants vont créer tous ensemble une histoire pour exorciser leurs peurs les plus redoutables : peur du noir, peur des cauchemars, peur des monstres du placard... Toutes nos trouilles sont rassemblées pour que nous puissions mieux les combattre et les ridiculiser !

Par le Panda Roux. 8+ Samedi 24 janvier 2015 à 15h45.

Tarif 18€ : atelier, goûter et spectacle, sur réservation.

PRUNES VERTES ET CHEVAL BAMBOU

Atelier Arts plastiques : Le thaumatrope : Initiation à l’image animée.

Par Laetitia Serano. 5+ Samedi 7 février 2015 à 16h30.

Tarif 18€ : atelier, goûter et spectacle, sur réservation.

Rencontres pour les adultes

RENCONTRE

L’ALBUM DE FAMILLE : SYMBOLE DE LA MEMOIRE FAMILIALE en présence de l’équipe artistique.

Samedi 13 décembre 2014, à l’issue de Létée —

RENCONTRE

ENTRE RÊVES ET CAUCHEMARS : LA FORÊT COMME ESPACE D’INSPIRATION avec Ethnomusika (association pour la promotion des richesses du monde sonore) et le chorégraphe Jésus Hidalgo.

Samedi 10 janvier 2015, à l’issue de Dans(e) la forêt.

—

RENCONTRE

APPRÉHENDER NOS PEURS en présence de Lyliane Nemet-Pier, psychologue-clinicienne, psychanalyste et pédiatre spécialiste du sommeil.

Samedi 24 janvier 2015, à l’issue de À l’ombre de nos peurs.

AILLEURS

PAR ICI LES SORTIES !

Dans le quartier

Tarifs

À LA LIBRAIRIE JONAS

16 € : plein tarif

14 Rue de la Maison Blanche, 75013 Paris Lecture de contes autour du thème des peurs.

Autour du spectacle À L'ombre de nos peurs. 6+ Samedi 10 janvier 2015 à 15h00

11 € : habitants du 13e, séniors, étudiants, intermittents, chômeurs

Lecture du conte traditionnel japonais Le coupeur de bambous.

Autour du spectacle Prunes Vertes et Cheval Bambou. 6+ Samedi 7 février 2015 à 15h00

—

À LA LIBRAIRIE L'ŒIL AU VERT 59 rue de l’Amiral Bouchez, 75013 Paris Lecture de contes du monde asiatique.

Autour du spectacle Prunes vertes et cheval bambou. 6+ Mercredi 11 février 2015 à 15h00.

Théâtre Dunois Lieu dédié au jeune public Direction Nelly Le Grévellec —

La Gazelle, le journal du Théâtre Dunois Direction de publication : Nelly Le Grévellec Conception rédaction : Céline Viel Conception graphique : Les Produits de l’épicerie (Lille) Impression : Les impressions Typofset —

— La Maison Ouverte Association Loi 1901 Siret 324 500 719 00020 / APE 9004Z Licence ent. 1.1060510 / 2.1060509 / 3.1060511 — Avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile de France – Ministère de la culture et de la communication

10 € : - de 26 ans et adultes accompagnant des enfants (2 adultes maximum pour 1 enfant) 6,50 € : enfant de - de 15 ans et adultes les accompagnant habitant le 13e (2 adultes maximum pour 1 enfant) -

FORMULES ABONNEMENT 5€ la place Formule Duo 2 personnes dont 1 enfant x 3 spectacles = 30€ Formule Trio 3 personnes dont 1 enfant x 3 spectacles = 45€ -

Devenez « Ami du théâtre Dunois »

Formez un groupe de 10 personnes, vous êtes invité et les 9 autres personnes bénéficient d’un tarif réduit.

-

Pour plus de détails, consultez notre site, rubrique Accès et tarifs Chèques et espèces, Chèque Culture acceptés

Venir

Accueil du public et réservations 7 rue Louise Weiss, 75013 Paris Tél. 01 45 84 72 00 reservation@theatredunois.org Administration 108 rue du Chevaleret, 75013 Paris —

Accès M°6 Chevaleret / M°14 / RER C Bus 62 / 64 / 89 / 132 / 325 Bibliothèque François Mitterrand Bus 27 Clisson Emplacement Velib’