Télépro - Desperate Housewives

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es financiers

x devient trop cher Après la première visite chez l’ophtalmo, des patients de plus en plus nombreux se découragent devant les frais à engager et préfèrent «attendre». Au niveau des soins buccodentaires, les différences socio-économiques sont flagrantes. La santé dentaire est un indicateur fiable, révélateur des carences et des mauvaises habitudes alimentaires. Les plus défavorisés s’alimentent moins bien, consomment parfois produits ou alcools frelatés, ou portent, pour certains, le poids de l’hérédité. Beaucoup attendent que la douleur devienne insupportable pour se retrouver aux urgences où l’unique solution au mal sera l’arrachage de la dent. Pour la plupart, la pose de prothè-

ses - peu ou pas remboursées, hormis exceptions est inenvisageable, et l’état de la dentition ne peut qu’empirer. Actuellement, on entend que des foyers doivent emprunter pour payer leurs soins, certains pouvant compter sur la famille, les autres (de l’ordre de 12% en 2009) se voyant contraints de contracter un emprunt à la banque. Cependant, il existe des organismes à vocation sociale et des structures qui, très concrètement, peuvent aider les personnes dans le besoin. Les maisons médicales, implantées un peu partout, disposent d’équipes de thérapeutes, généralistes et spécialistes, assurant entre autres les soins de base,

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absorbés, n’ont pour effet que de masquer le mal sans le traiter. Réciproquement, une santé défaillante fera boule de neige. Elle entraînera des absences répétées au travail, engendrera des problèmes avec l’employeur, qui se répercuteront en tensions dans le couple. La crise frappe d’abord les plus fragiles et appauvrit les classes moyennes de la société, ainsi que les foyers les plus démunis. Les répercussions sur la santé sont directes. On ne pense plus à se sentir bien, mais à survivre. Vont en pâtir en premier lieu les soins que d’aucuns qualifieront aujourd’hui de luxueux : ceux qui concernent les prothèses, auditives notamment, les yeux et les dents.

ainsi que le traitement et le suivi. Leur mode de fonctionnement rend les soins abordables, et même gratuits, à condition de s’inscrire.

Du soutien et de l’aide Bien connus des jeunes, sans leur être réservés pour autant, les centres de planning familial se définissent comme des «espaces privilégiés de prévention, d’accueil et d’accompagnement, ouverts à tous, sans discrimination. Les tarifs des consultations prennent toujours en considération la situation financière du consultant.» Les équipes pluridisciplinaires accueillent, informent et accompagnent dans le cadre de consultations médicales, psychologiques, sociales ou juridiques. On note que l’écoute demeure, plus que jamais, une qualité primordiale, surtout quand il s’agit de répondre à des personnes, en difficulté, donc vulnérables. En effet, pour de nombreux actifs nouvellement confrontés à des difficultés sociales, il est embarrassant de demander de l’aide. La prise en charge, la gratuité des soins qu’ils pourraient obtenir, est vécue comme de l’assistanat. C’est un peu comme avouer un échec. La pression exercée par le regard des autres entre en jeu. Alors que la santé relève des priorités, un chef de Après la première visite chez l’ophtalmologue, de plus en plus de patients se découragent devant les frais à engager et reportent les soins

La santé sacrifiée Alors que s’est généralisée la protection sociale et que la médecine et les technologies progressent, les inégalités de santé subsistent, voire s’aggravent. Un constat stupéfiant mais reflet d’une triste réalité fait surface : de plus en plus pointus, mais de plus en plus chers, certains soins ne sont pas accessibles à tous. Puis, mal pris en charge par les assurances maladie, les soins dentaires, les prothèses et les lunettes sont un luxe sur lequel nombre de personnes se voient obligées de faire l’impasse. D'après l’Institut scientifique de santé publique, 35% des ménages belges estiment que leur contribution aux soins de santé est trop élevée. En 2009, près de 20% des ménages ont dû reporter des soins en raison de problèmes financiers, pour 10% en 2004, et 9% en 1997. En 2009, pour des raisons financières, 9% des ménages ont renoncé à se soigner et 8% ont interrompu leur traitement en cours.

famille, qui n’arrive plus à assurer les soins médicaux pour les siens, se sent profondément honteux. Question de dignité. C’est pourquoi, quand il fait la démarche, le dialogue se doit d’être rassurant. Corinne CASTIN •

Info Pour trouver une maison médicale près de chez vous : http://www.maisonmedicale.org ou 02/ 514. 40. 14. et un centre de planning familial (42 centres à Bruxelles et en Wallonie) : http://www. planningfamilial.net ou 02/ 502. 72. 07. 28 octobre 2010

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