Hardware mag 50

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RETROCOMPUTING

RETROCOMPUTING

Le plus puissant des Pentium III jamais produit, le Pentium III S 1400 MHz.

1999, le Pentium III Après seulement 2 ans d’existence pour le Pentium II, Intel dévoile le Pentium III dès mars 1999, mais ça n’est pas franchement une révolution. Il s’agit plus exactement d’un Pentium II amélioré qui se distingue sur le plan des performances par l’ajout des instructions SSE. Les fréquences initiales sont de 450 et 500 MHz, rapidement 550. Ces derniers tournent sur les cartes mères BX des PII FSB100, pas besoin de tout changer pour une fois ! Mais c’est sans compter les futures évolutions du Pentium III. Dès l’automne, Intel sort la seconde mouture du Pentium III, le Coppermine gravé en 180 nm. Nettement plus petit et moins énergivore que son aîné, c’est le premier CPU à intégrer le cache L2 à même le die du CPU. La quantité est divisée par deux (256 ko seulement), mais la fréquence est doublée pour atteindre celle du processeur. D’autre part, la famille des Pentium III Coppermine est rapidement complétée par de nouveaux modèles utilisant un bus accéléré à 133 MHz. Officiellement, il faut acheter les nouvelles cartes mères i820 avec la si coûteuse mémoire RAMBUS. Dans la pratique, de nombreuses cartes BX sont overclockées à 133 MHz, parfois même avec l’assentiment du constructeur via un BIOS adéquat. La SDRAM à 133 MHz étant trois à quatre fois moins chère que la RAMBUS, le choix était vite vu. En 2000, Intel change de nouveau son fusil d’épaule. Avec la sortie en 99 des Duron et Athlon, AMD frappe fort et gagne des parts de marché. Après avoir introduit le socket 370 avec la seconde génération de Celeron, le Pentium III abandonne à son tour le slot pour repasser en socket. De nombreuses déclinaisons sont proposées, le cap du gigahertz étant franchi à l’été 2000. Quelques modèles sur slot sont toujours produits pour assurer l’upgrade, mais l’essentiel du développement est assuré pour le socket 370. Intel poussera le Pentium III jusqu’à 1,4 GHz dans sa version « S », une mouture workstation/serveur équipée de 512 ko de cache au lieu de 256. En seulement 3 ans, d’un Pentium MMX 200 MHz au Pentium III 1 GHz, les performances ont littéralement explosé. Alors que le premier n’arrive plus vraiment à assurer dans les derniers jeux comme Half-Life ou Quake III Arena, le second est à l’aise. Autre anecdote, souvenez-vous la lecture des premiers DVD vidéo sur PC. Les premiers kits comprenaient un lecteur DVD… et une carte d’accélération MPEG-2 car aucun processeur du temps des Pentium MMX et Pentium II n’était assez puissant pour s’en dépatouiller seul ! Le Pentium III y arrive, en revanche, à partir de 600 MHz environ. Les années passent, aujourd’hui un Pentium III 1 GHz ne parvient même plus à afficher un gros site Web en Flash, comme celui de nVidia, sans saccades.

2000, le Pentium 4 Alors que le Pentium III n’a même pas 2 ans (et déjà deux sockets, deux bus, plus de 20 références), le géant du 76 Hardware Magazine

microprocesseur enchaîne avec le Pentium 4. Contrairement à ses ancêtres, le Pentium 4 abandonne l’architecture P6, très performante mais arrivant à ses limites d’évolution de fréquence. Le P4 inaugure la désormais célèbre architecture Netburst. L’histoire semble être vouée à se répéter, mais le P4 connaît lui aussi des débuts très difficiles. Très cher encore une fois, il souffre de la concurrence du Pentium III. En effet, dans de nombreux programmes, le Pentium 4 fait à peine mieux que son aîné, pourtant moins cadencé. Difficile de se décider à l’acheter, du coup. Les tout premiers Pentium 4 utilisent le socket 423. Connus sous le nom de code Willamette, ils sont commercialisés de 1,3 à 2 GHz par pas de 100 MHz (maximum 1,5 GHz à la sortie). Ils utilisent pour la première fois le bus Quad Pumped, c’est-à-dire capable de faire transiter quatre fois plus d’informations par cycle que les anciens. Du coup, les 100 MHz réels du bus sont rebaptisés FSB400, c’est plus vendeur. Ces CPU étaient gravés en 180 nm, ce qui faisait tache puisque l’ultime variante des Pentium III (nom de code Tualatin) bénéficiait déjà du process 130 nm. Conscient que le Pentium 4 ne décollerait pas en restant aussi cher, Intel a fini par changer la donne fin 2001 en sortant le Pentium 4 sur socket 478, exploitant de la mémoire DDR nettement plus abordable. Mais le vrai décollage du Pentium 4 intervient en 2002 grâce à la sortie de la seconde génération du processeur, le Northwood. Toujours sur socket 478, ce dernier est gravé en 130 nm et connaît de vrais progrès thermiques. Le Northwood existe en de très nombreuses variantes de 1,6 à 3,06 GHz, utilisant des bus à 100 MHz (FSB400) et 133 MHz (FSB533). Northwood est une bête d’overclocking. Nombre de modèles FSB400 grimpent de 500 MHz à 1 GHz, des valeurs inédites pour l’époque. Nous nous souvenons encore de notre P4 2 GHz utilisé des mois à 2,75 GHz et benché à plus de 3 GHz (le plus gros modèle du moment étant le P4 2,53 GHz !). A ce rythme, tous les usages d’époque douloureux, comme l’encodage de films DVD en DivX ou le rendu d’images de synthèse full HD, explosent. D’une nuit d’encodage sur un PIII, nous sommes à 2 ou 3 h seulement sur un bon Northwood. L’apport d’HyperThreading, plutôt critiqué en son temps, n’est pas négligeable. De la rigidité d’un simple core (dès qu’une application lourde est lancée, le PC ne peut plus faire autre chose), nous découvrons le confort d’un dual core (sans la puissance de calcul). En 2010, à l’heure des applications multithreadées, utiliser un Pentium 4 3 GHz avec HyperThreading est sensiblement plus confortable qu’utiliser un PC Athlon 64 3000+, bien que ceux-ci soient de puissance comparable. A propos de puissance, ces bons vieux P4 sous les 3 GHz ne sont plus capables de réaliser des prouesses. Imaginez plutôt, un Pentium 4 2,8 GHz est utilisé à presque 100 % avec une souris de gamer moderne rafraîchissant sa position 1 000 fois par seconde (1 000 Hz). Sur un Core i7, difficile de dépasser 5 %. Finalement, les choses vont très bien pour Intel et son P4. Après 2 ans de Northwood et un Athlon XP à bout de souffle, Intel fait face au terrible Athlon 64 d’AMD, fin 2003. Branle-bas de combat, le géant fait un bon en avant et impose des changements drastiques en 2004, avec l’apparition du socket 775, du bus PCI-Express et de la mémoire DDR2. Mais sorti de ces innovations, le Pentium 4 souffre. La troisième version baptisée Prescott est en vente depuis la fin du socket 478. Ce modèle, né pour continuer l’incroyable progression en fréquence, est un vrai four. Il se vend néanmoins beaucoup. Les P4 sur socket 775 sont les premiers à abandonner la notation en fréquence chez Intel, pour favoriser un numéro de modèle. Ainsi, les Pentium 4 standard sont les 500 (exemple 540


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