Snowactive février 2020 | FR

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LENA HÄCKI SON ACCESSION À L’ÉLITE MONDIALE


quattro.

Plus de traction avec l’Audi Q8 avec quattro.

audi. audi.ch ch


Éditorial Multiplicité des disciplines 1994 Le ski acrobatique devient discipline olympique. Et le premier champion olympique s’appelle Sonny Schönbächler. 1998 Le snowboard devient discipline olympique. Et le premier champion olympique s’appelle Gian Simmen. 2010 Le skicross devient discipline olympique. Et le premier champion olympique s’appelle Mike Schmid. Notre pays est l’un des meilleurs dans les sports d’hiver lorsque de nouvelles disciplines sont intégrées aux Jeux olympiques. Et les succès ne manquent pas non plus dans le passé récent. Le biathlon, qui fait partie de la famille olympique depuis 1960, fait peut-être figure d’exception. En effet, il nous manque encore un champion ou une championne olympique dans ce sport captivant. Mais les signes sont positifs: la biathlète Selina Gasparin a presque atteint cet objectif il y a six ans en décrochant l’argent en compétition individuelle. «Nous voulons redevenir la nation de ski numéro 1», écrit-on dans les médias imprimés et numériques. Et par «nation du ski», on entend le ski alpin. Il faut remonter à la saison 1988/89 pour voir les skieurs alpins suisses devancer leurs adversaires autrichiens. 31 ans plus tard,

les signes montrent que cela pourrait redevenir une réalité. Même si le ski alpin domine toutes les autres disciplines, les disciplines nordiques traditionnelles ont depuis longtemps rattrapé leur retard, tandis que les nouveaux sports comptent toujours plus d’athlètes à succès et de plus en plus de supporters. Le biathlon est à la fois le meilleur exemple et le plus récent. Si quelqu’un n’a jamais suivi une compétition en direct sur place ou à la télévision, il aura l’occasion de le faire dans quelques jours. Anterselva (ITA) accueillera à nouveau les Championnats du monde de biathlon (après 2007). Avec un vrai risque pour le spectateur: celui d’être contaminé par ce sport. Mais ce n’est pas grave. Au contraire, cela vaut la peine!

J O S E P H WE I B E L R ÉDACT E U R E N C H E F S NOWACT I VE

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Contenu // Février 2020 F OC U S 6 // Championnats du monde de biathlon à Antholz Le site des CM fait partie des «Golden Classics» de la discipline.

P E RS ON N AGE S 22// Jonas Baumann La carrière pas tout à fait habituelle d’un fondeur à succès. 25// Jakob Schöffel Jakob Schöffel a terminé ses initiations par un tour sur la piste de bosses. 28// Sina Candrian La snowboardeuse professionnelle est aussi co-curatrice et a réalisé une exposition spéciale. 30// Annerösli Zryd La première légende du ski des temps modernes décrochait l’or mondial il y a 50 ans. 32 // Les légendes au Lauberhorn Un grand rassemblement de légendes du ski alpin a été organisé à l’occasion du 90e anniversaire.

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ACTIF 34 // Hans Flatscher Le chef de la relève suisse parle des Championnats du monde juniors et des chances de son équipe. 38 // Marathon de ski de l’Engadine Le directeur du marketing de la FIS Jürg Capol explique à Snowactive les raisons pour lesquelles le ski de fond est plus cool qu’il y a 30 ans. 40 // «Raiffeisen Erika Hess Open» Erika Reymond-Hess a «quitté» sa patrie il y a 27 ans. Elle y revient aujourd’hui à sa manière. 44 // Skiclub Riederalp Un ski-club polyvalent et coopératif se caractérise aussi par sa tradition.

S E RV IC E 46 // Urs Kessler Le CEO des remontées mécaniques de la Jungfrau a toujours une longueur d’avance sur ses contemporains. 50 // Peter Egger Un pionnier en matière de réseau de location.

Standards 01 // Editorial 04 // Panorama

52 // Sept infos brèves 63 // Sudoku

64 // P.-S.

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Couverture Peu avant le début des Championnats du monde de biathlon, une athlète suisse se positionne clairement parmi les favorites grâce à ses récents résultats. Interview de la leader de l’équipe. Photo: Keystone

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LENAA HÄCK LEN H ÄCKII SON ACCE ACC E SS SSION ION À L’ÉLI L’ÉLITE TE MONDIALE MOND IAL

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Panorama

Nous aimons vivre de telles semaines de Coupe du monde dans l’Oberland bernois. Après Daniel Yule qui a remporté le slalom à Adelboden, Beat Feuz a obtenu la treizième victoire en Coupe du monde de sa carrière sur le Lauberhorn à Wengen, montant ainsi pour la 45e fois sur un podium. La fête avait été prédite, imaginée la veille par Didier Cuche et devenue réalité le samedi. Beat Feuz est devenu le maître de cette semaine de Coupe du monde dans l’Oberland bernois. 4

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PHOTOS: KEYSTONE

B E AT F E U Z


DA N I E L Y U L E Fils de parents écossais, il a grandi à Martigny. Avec sa victoire à Madonna di Campiglio en décembre 2018, il a mis un terme à onze ans de disette en slalom du côté suisse. Une année plus tard, Daniel Yule a répété son exploit puis a remporté à Adelboden sa troisième victoire en slalom de Coupe du monde. Une semaine plus tard, il a frappé encore plus fort à Kitzbühel en signant sa quatrième victoire. Yule efface ainsi des tabelles Dumeng Giovanoli qui était jusqu'à présent le seul Suisse à s'être imposé en slalom à Kitzbühel. ll fait ainsi partie des rois du ski suisse, bien qu’il soit encore loin d'avoir atteint son zénith.

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«PASSION IS OURS» L’HOSPITALITÉ DU TYROL DU SUD DANS UNE VALLÉE PITTORESQUE

PHOTOS: M ÀD

Sous la devise «Passion is ours», les Championnats du monde à Antholz constitueront le temps fort de la saison des biathlètes du 12 au 23 février 2020. Le lieu jouit d’une belle popularité tant chez les athlètes que chez les fans. L’hospitalité du Tyrol du Sud et la vallée aussi ensoleillée que pittoresque font de ces joutes dans un bastion du biathlon un véritable aimant à spectateurs. Rien d’étonnant donc au fait qu’Antholz accueille cette année les Championnats du monde de biathlon pour la sixième fois. La dernière remontait à 2007. Grâce aux mesures d’extension et de transformation de la grande arène «Südtirol Arena Alto Adige», le stade de biathlon a été non seulement adapté pour les Championnats du monde, mais aussi pour les compétitions de biathlon des Jeux olympiques d’hiver de 2026 à Milan/Cortina. En parlant de JO: les Mondiaux de biathlon ont lieu chaque année, à l’exception des années olympiques, et les résultats obtenus comptent aussi pour le classement général de la Coupe du monde.

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INFOS ANTHOLZ 2020

Site Südtirol Arena Obertalerstrasse 33 39030 Rasen Antholz Italie Situé à l’extrémité de la vallée d’Antholz, le stade de biathlon Südtirol Arena Alto Adige est perché à 1600 m d’altitude, ce qui en fait le site de compétition le plus élevé du circuit de la Coupe du monde IBU. La tribune du stade, nichée entre d’imposantes montagnes et parfaitement adaptée au paysage, peut accueillir environ 15 000 fans. Site Internet www.antholz2020.it

L’accès à Anterselva Pour rejoindre le Pustertal en voiture, il est recommandé de passer par le col du Brenner en direction de Modena (via l’autoroute du Brenner) et de sortir à Brixen. À Olang, prenez la sortie Rasen/Antholz et allez jusqu’au parking d’Antholz Mittertal. Une navette gratuite vous emmènera jusqu’au site de l’événement. Vous trouverez d’autres possibilités d’accès sur www.antholz2020.it. Billets Les différentes catégories de billets sont les abonnements (toutes les compétitions), billets multiples et billets individuels. Vous trouverez la billetterie et toutes les informations sur www.antholz2020.anyticket.it.

Programme des compétitions Mercredi

12 février

cérémonie d’ouverture

20h

Jeudi

13 février

relais mixte

14h45

Vendredi

14 février

sprint femmes

14h45

Samedi

15 février

sprint hommes

14h45

Dimanche

16 février

poursuite femmes

13h

Mardi

18 février

course individuelle femmes

14h15

Mercredi

19 février

course individuelle hommes

14h15

Jeudi

20 février

relais mixte simple

15h15

Samedi

22 février

relais femmes relais hommes

11h45 14h45

Dimanche

23 février

départ en ligne femmes départ en ligne hommes

12h30 15h

Réseaux sociaux Abonne-toi à l’équipe suisse de biathlon sur les réseaux sociaux pour plonger dans son quotidien passionnant lors des Mondiaux: www.facebook.com/swiss.biathlon.team www.instagram.com/swissbiathlon

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H ÄCKI Vers l’élite mondiale avec passion et plaisir Elle est venue relativement tard au biathlon. Mais son amour pour cette discipline qui réunit endurance et précision n’en est que plus fort. Ces derniers mois, Lena Häcki s’est muée en leader d’équipe du relais féminin suisse et s’est établie dans l’élite mondiale élargie. Par son rôle de dernière relayeuse, elle a largement contribué aux trois premiers podiums en relais de Swiss-Ski dans le cadre de la Coupe du monde féminine. Peu avant Noël, l’Obwaldienne de 24 ans a également brillé sur le plan individuel en montant sur le premier podium de sa carrière au plus haut niveau, attendu depuis longtemps.

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La question vient du fait qu’au terme de la saison dernière, tu as déménagé à Ruhpolding, le bastion bavarois du biathlon, chez ton ami, le fils du multiple champion olympique et champion du monde Ricco Gross. On parle certes beaucoup de biathlon le dimanche matin lors du brunch familial, mais d’autres sujets ont aussi leur place. Mon nouveau domicile me permet surtout d’accéder à des conditions optimales d’entraînement. Notre entraîneur national Sandra Flunger habite, elle, pas très loin de Ruhpolding. En raison de la différence d’âge, tu n’as pas vraiment pu suivre la carrière de Ricco Gross. Mais t’intéresses-tu au passé de la scène du biathlon et aux grands noms qui en ont écrit l’histoire? Je n’étais pas vraiment au courant des courses et des succès du père de mon ami, surtout que je ne pratiquais pas le biathlon moi-même à cette époque. Mais plus on pénètre la scène du biathlon, et plus on entend parler des an-

ciennes gloires de notre sport. Le nom de Ricco apparaît bien sûr dans ce contexte. Pour moi, le biathlon est tellement fascinant que je m’intéresse beaucoup à l’histoire de ce sport et donc aux anciens athlètes de haut niveau. Tu as grandi à Engelberg, un lieu qui est connu pour ses skieuses et skieurs ainsi que la Coupe du monde de saut à ski. Pourquoi avoir choisi le biathlon? Cela s’est produit de façon plutôt inhabituelle. On peut en effet dire que j’ai commencé le biathlon grâce à la natation. Je faisais partie du même club de natation que la fille d’Helen Fischer, la responsable technique de Nordic Engelberg, au moment où l’organisation s’est mise en quête de nouveaux membres. Comme j’avais obtenu un bon résultat lors d’une compétition test d’endurance en interne, Helen Fischer m’a demandé si je n’avais pas envie d’essayer le ski de fond. J’avais 14 ans à l’époque et j’ai véritablement commencé le biathlon deux ans plus tard. Mais déjà pendant ma période de fondeuse, il y avait la compétition de biathlon pour enfants à Engelberg. J’y ai toujours participé. Je trouvais ça vraiment cool, même si j’ai manqué neuf tirs sur dix lors de ma première course. Lorsque j’ai eu 16 ans, mon entraîneur m’a inscrite au cadre de détection en biathlon, car elle s’est rendue compte que j’avais plus de plaisir à pratiquer le biathlon que le ski de fond. J’ai ensuite réalisé les tests et j’ai été prise dans le groupe de candidats. Tout est allé assez vite pour moi. Je suis ensuite partie au gymnase sportif d’Engelberg.

Quel est le type de course qui te convient le mieux en biathlon? Il y a trois ou quatre ans, j’aurais encore dit qu’il s’agit du sprint. Or mes derniers résultats en sprint ont été plutôt mitigés, alors que j’ai réussi de très bonnes courses en poursuite. Ce qui est génial dans le biathlon, c’est que l’on peut être bon dans toutes les disciplines. Chaque discipline possède ses pièges et difficultés, mais aussi son caractère unique. Je trouve ça super de pouvoir disputer autant de formats de course différents. Que fais-tu pour te changer les idées durant les week-ends de course? Je lis beaucoup, je regarde des films, j’écoute des livres audio et je peins des mandalas. L’idée est de se plonger dans un autre monde pendant un certain temps. L’état de fatigue est très grand après les entraînements et les compétitions. Il faut donc quelque chose qui nous permette de nous détendre. La peinture de mandalas me permet de vraiment me vider la tête. C’est une jolie forme de détente. T’arrive-t-il de rêver la nuit de certaines situations de course, par exemple sur le pas de tir? Oui et non. Mes cauchemars sont généralement liés au fait que j’arrive trop tard au départ. Dans ces rêves, il me manque toujours du temps, et en plus je me rends compte que j’ai oublié mes chaussures et que je dois donc retourner à la cabine de fartage. Je sens que ça devient de plus en plus limite. Et au moment

CELA S’EST PRODUIT DE FAÇON PLUTÔT INHABITUELLE. ON PEUT EN EF F E T DI R E QU E J’AI C OMME NC É LE BIATHLON GR ÂC E À LA NATAT I ON. 12

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PHOTOS: NORDIC FOCUS

Lena, y a-t-il des moments lors desquels tu ne penses pas au biathlon? Lena Häcki: (elle rit) Cela dépend de la saison. Durant l’été, je fais attention à toujours m’occuper de façon différente l’après-midi et le soir afin de trouver un équilibre avec le biathlon. Mais en hiver, tout est axé sur le biathlon, car nous sommes tellement souvent en déplacement. Les courses s’enchaînent rapidement. J’essaie donc de maintenir la concentration aussi haut que possible.


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Lena Häcki a déjà crié des acclamations cette saison.

où je retourne au départ, je me souviens soudain que j’ai oublié autre chose, par exemple de remplir le magasin. Puis je stresse intérieurement de manquer le départ. Je rêve rarement de situations sur le pas de tir, mais plutôt de situations sur la piste où je reste plantée sur place. Qu’est-ce qui te passe par la tête lorsque tu manques un tir en compétition? J’essaie généralement de compenser l’échec sur le stand de tir en activant encore plus mon canal d’énergie interne sur la piste de ski de fond. Il y a différentes situations sur le tapis de tir: soit tu ne réalises même pas que tu as fait une faute, soit ta tête commence à remuer dès ta première faute. On devient alors nerveux et on commence à trembler. Plus rien ne fonctionne. Et puis il y a aussi bien sûr la situation dans laquelle on est capable de tout remettre à zéro dans sa tête et de tout reprendre du début. C’est la situation idéale, que l’on essaie constamment de travailler.

Travailles-tu avec un préparateur mental pour préparer de telles situations et en tirer le meilleur parti possible? Je suis accompagnée par des préparateurs mentaux depuis environ cinq ans. Au début, je travaillais avec une coach mentale qui ne se consacrait pas spécifiquement au sport. Mais depuis le printemps dernier, j’ai un psychologue du sport à mes côtés. Actuellement, je travaille avec lui principalement pour préparer les courses – comment je les aborde et ce que je fais durant la compétition. Je m’aperçois que je fais régulièrement des progrès dans ce domaine. Mais au niveau de l’aspect mental en particulier, il faut apprendre à essuyer des revers. Ce qui définit un athlète, c’est la façon avec laquelle il parvient à gérer les défaites. Selon toi, quel est le temps fort de ta carrière à ce jour? Quel moment aimerais-tu revivre? Mon premier temps fort, je l’ai vécu en 2016 aux CM juniors à Cheile Gradistei (ROU), où j’ai

décroché deux médailles d’argent. C’était la première fois que j’ai terminé tout devant lors d’une compétition d’une telle importance et que j’ai découvert la sensation de monter sur le podium. Le fait de remporter ces médailles m’a beaucoup marquée. Les premiers podiums de Coupe du monde avec le relais mixte et le relais féminin représentent d’autres temps forts, parce qu’ils ont été obtenus en équipe. Avant Noël, j’ai également fêté mon premier podium de Coupe du monde en individuel, lors de la poursuite au Grand-Bornand. De telles émotions ne s’oublient jamais, d’autant que la situation initiale n’était pas spécialement bonne (ndlr: elle s’est élancée de la 11e position). Ce podium était tout de même attendu. Tu t’en étais souvent approchée. Le soulagement a-t-il été d’autant plus grand? Je n’ai pas constamment fait une obsession de cette place sur le podium. Il était clair pour moi que ce moment allait arriver à un moment FÉVRIER 2020

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Coupe du monde au Grand-Bornand: Lena Häcki pose avec sa médaille après avoir pris la 3e place en poursuite peu avant Noël.

Lena Häcki fête son premier podium individuel en Coupe du monde juste avant Noël (3e place en poursuite au Grand-Bornand).

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donné si je continuais à suivre ma voie avec constance.

Les Suissesses à la fête à Östersund, théâtre du premier podium d’un relais féminin de Swiss-Ski (de g. à dr. Lena Häcki, Aita Gasparin, Selina Gasparin, Elisa Gasparin).

I L É TAI T C LA I R POUR MOI QUE C E M O ME NT A L L AIT ARRIV ER À U N MO M E NT D ON N É SI J E C O NT INUAIS À SUIV RE M A VO IE AVE C CON STAN CE.

Tu es pratiquement toujours en déplacement d’une compétition à une autre entre novembre et début avril. Y a-t-il des moments où ce «nomadisme» te semble trop lourd? J’essaie de régulièrement faire un saut chez ma famille à Engelberg. Le milieu du biathlon est aussi une sorte de famille. Durant la course, la concurrence est bien sûr forte, mais dès que la compétition est finie, les autres athlètes sont de nouveau des amis et collègues. C’est magnifique de voir comment les sportifs sont heureux les uns pour les autres, même au-delà de leur propre nation. Je n’ai jamais ressenti de jalousie. Et tous ces voyages ne me dérangent pas du tout. Déjà quand j’étais petite, j’avais beaucoup de plaisir à voyager. Pendant les camps d’été à l’école primaire, la plupart de mes camarades s’ennuyaient de chez eux, alors que moi, la maison ne me manquait pas du tout. Mais je me réjouis bien sûr de revenir chez moi. C’est à ce moment-là que je me rends

compte que quelque chose me manquait. Mais tant que je suis sur la route, il y a tellement de choses à vivre et à voir que j’oublie de m’ennuyer de la maison. J’apprécie toujours les beaux moments que je peux vivre. Essayons de nous projeter dans l’avenir: où te vois-tu dans dix ans? Mon objectif est pratiquer le biathlon aussi longtemps que possible. Cela m’apporte énormément et j’éprouve un plaisir extrême. Faire de son hobby son métier est simplement génial. Mais je peux déjà m’imaginer que je voudrai baisser de rythme dans dix ans, me poser et fonder une famille. Peux-tu aussi imaginer rester dans le milieu du biathlon après ta carrière active? C’est certain, par exemple en entraînant dans un club. J’aimerais beaucoup transmettre mon amour pour le biathlon à des enfants. Ce sport m’a tellement donné. Et je sais qu’il peut aussi donner beaucoup à d’autres personnes. RO MA N E B E RL E

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CM BIATHLON ANTHOLZ

«En bref» Il y a une année, Selina Gasparin et Benjamin Weger se sont distingués lors des Championnats du monde à Östersund en décrochant trois places dans le top 10. Dans l'interview, les deux athlètes, qui ont participé trois fois à des JO, dévoilent leurs objectifs pour Antholz et leur plus belle expérience à ce jour en CM.

Quels sont tes objectifs pour les CM à Antholz? Selina Gasparin: Antholz est pour nous, athlètes suisses, comme des CM à la maison puisque les conditions sont les mêmes que chez nous: des montagnes, du soleil et la même neige. Nous nous y sentons tous très bien, et les objectifs sont donc élevés, aussi bien en relais que dans les courses individuelles. Depuis ma médaille d’argent olympique, seules les places sur le podium m'apportent vraiment une satisfaction. Il y a une année à Östersund et peu de temps après la naissance de mon deuxième enfant, j’ai obtenu le 9e rang; ce serait donc génial de prendre part à une Flower Ceremony (top 6) voire de remporter une médaille. Mais en biathlon, beaucoup d'ahtlètes peuvent viser les premières places. J’essaierai en tous les cas d’être au top de ma forme en février à Antholz. En Coupe du monde, nous avons démontré qu’il est possible de décrocher des places de podium en relais. Quels changements as-tu apportés à ta préparation pour ces Championnats du monde par rapport aux précédents? Hormis le fait que je n’étais pas enceinte cette saison, j’ai suivi un programme très similaire. Mon plan d’entraînement n'a pas beaucoup changé ces dernières

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années; je sais exactement ce dont j’ai besoin. De quoi te réjouis-tu le plus à Antholz? Du soleil, du ciel bleu et surtout de la poudreuse et d’une piste compacte. En effet, nous avons rarement une telle piste en Coupe du monde, mais à la maison, je m’entraîne depuis toujours sur ce type de neige. Il y a de grandes chances pour que nous trouvions mes conditions d’enneigement préférées à Antholz. J’ai plus de peine sur une neige mouillée et lourde, car j’ai peu d’heures d’entraînement dans de telles conditions. Quel est ton meilleur souvenir des CM jusqu’à présent? Ma 9e place en individuel l’année dernière à Östersund était déjà un grand moment, si peu de temps après la naissance de ma deuxième fille et après les premières courses qui ne se sont pas déroulées comme prévu. À chaque course, je ne pouvais pas donner plus. Et au final, c'est cela qui compte. Livrer sa meilleure performance le jour J et d’être satisfaite du résultat.

BENJAMIN WEGER QUATRE PODIUMS EN COUPE DU MONDE

Quels sont tes objectifs pour les CM à Antholz? Benjamin Weger: Pour moi, je ne dois pas absolument enfin décrocher une médaille pour que les CM soient une réussite. Nous l’avons vu l’année dernière à Östersund: j’ai essayé de donner le meilleur dans toutes les situations sur la piste et dans le stand de tir et j'ai ainsi obtenu de bons résultats. Cette fois aussi, je veux naturellement obtenir le maximum. Et si cela me réussit, j’obtiendrai aussi un bon classement. Et on verra si cela suffira pour un podium ou peut-être pour un 4e, 5e ou 6e rang. Quels changements as-tu apportés à ta préparation pour ces Championnats du monde par rapport aux précédents? Durant l’entraînement d’été, je n’ai pas fait un programme complètement différent des années précédentes. J’ai toutefois effectué cette fois un entraînement en altitude peu avant le début de la saison. De quoi te réjouis-tu le plus à Antholz? De nombreux fans organisent chaque année un voyage pour assister à l’épreuve de Coupe du monde à Antholz. Pour ces personnes, cinq jours de compétition, avec tout ce qui va avec, est un événement majeur de l’année. En outre,

je sais également que de nombreuses autres personnes feront le voyage jusqu’en Haut-Adige pour vivre en direct des courses de biathlon. Pour moi, ce sera un énorme événement de concourir devant autant de personnes qui sont venues exprès pour moi à Antholz. Quel est ton meilleur souvenir des CM jusqu’à présent? C’était la course de poursuite lors du dernier CM pendant laquelle j’ai été longtemps dans la course pour une médaille avant de déterminer 8e. J’aime beaucoup le format de la poursuite et du départ en masse. On court en même temps que les adversaires, on vit la compétition homme contre homme. Je me rappelle particulièrement d’une compétition où je suis arrivé au premier tir debout en même temps que trois grands athlètes, Martin Fourcade, Erik Lesser, Alexander Loginow. Je me suis tout d’abord fâché à cause de mes deux erreurs et j'ai pensé que l’avance prise était désormais perdue. Puis j’ai vu que les trois autres devaient eux aussi effectuer deux tours de pénalité. J’ai échoué quasiment au même moment que ces trois grands athlètes, sur la même tâche et de la même façon. On a ainsi vu qu’ils sont humainss et qu’ils font des erreurs. Je me souviens encore très bien de ce moment. ROMAN EBERLE

PHOTOS: SWISS -SKI

SELINA GASPARIN MÉDAILLÉE D’ARGENT EN INDIVIDUEL AUX JO 2014, DEUX FOIS VAINQUEURE DE LA COUPE DU MONDE


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MAT THIAS SIMMEN ET LE BIATHLON

Une symbiose L

a première fois que j’ai rencontré Matthias Simmen, c’était en 2007 à Anterselva, à 530 km en voiture de Berne ou 460 depuis Zurich. Pour nous les Suisses, il s’agit d’un long voyage. Le détour par le le Haut-Adige vaut la peine, même en-dehors de la période des CM. «Pour beaucoup, la station d’Anterselva et la vallée du même nom font partie des plus beaux endroits du Haut-Adige», vante l’office de tourisme local. Matthias Simmen acquiesce en souriant, comme pour dire: c’est juste! «Pour moi, revenir à Anterselva est toujours synonyme de retrouvailles avec beaucoup de connaissances et de personnes sympathiques. Par ailleurs, il fait rarement mauvais temps ici.» De l’inexistence au pot de fleur L’Uranais sait bien le chemin qu’il a parcouru. En 2001, le fondeur «de formation» passe chez les biathlètes qui avaient alors leur propre fédération sportive. Il a découvert sa destination favorite il y a déjà bien longtemps. Lors des Championnats du monde de biathlon il y a 13 ans, il était numéro un de l’équipe suisse qui a désormais intégré Swiss-Ski. En compétition individuelle, il n’a terminé «qu’à» la dixième place. Un jour après la course, il a affirmé qu’il avait juste parcouru quelque 450 mètres de plus que le vainqueur. En biathlon, l’explica-

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tion est habituellement pragmatique: celui qui rate une ou plusieurs fois sa cible doit faire des tours supplémentaires. Le biathlon, une fédération autonome, n’était à l’époque pas encore vraiment arrivé en Suisse. Et ce n’était pas non plus le cas en 2004, «lorsque quelques fidèles emmenés par le chef de discipline Markus Regli ont été intégrés à Swiss-Ski». «Au départ, on a passé de l’inexistence au statut de pot de fleur.» Aujourd’hui, Simmen en rigole. Toutefois, à l’époque, c’était un peu moins drôle parce qu’un sport marginal n’a pas les meilleurs atouts en main. Les Championnats du monde 2007 n’ont intéressé personne en Suisse. La cohorte de supporters était donc modeste, elle comptait 50 hommes et femmes qui ont effectué le voyage en Haut-Adige. 13 ans plus tard, ce sera différent, y compris au niveau de la présence médiatique dans notre pays. Qui dit soleil dit ombre Certaines choses ont changé, affirme Matthias Simmen. Autant en positif qu’en négatif. Au plus tard en 2012, lorsque Benjamin Weger a éveillé l’intérêt pour le biathlon avec ses deux podiums, suivi un an plus tard par Selina Gasparin et ses deux victoires en Coupe du monde; puis la mayonnaise a définitivement pris

PHOTO: MÀD

Il paraît que l’on se rencontre toujours au moins deux fois. Pour l’ancien biathlète suisse Matthias Simmen, c’est toujours un plaisir de se rendre dans le charmant Val Pusteria, et plus précisément à Anterselva où se dérouleront en février les Championnats du monde de biathlon qui s’y sont déjà disputés en 2007. Matthias Simmen sera naturellement de la partie en tant que co-commentateur pour SRF.


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des actes.» Il explique avoir surtout apprécié l’engagement personnel de ce président éloquent. «C’est une personne que je respecte énormément.»

Matthias Simmen et Beat Sprecher.

en 2014 aux Jeux olympiques d’hiver de Sotchi, où Selina Gasparin a remporté deux médailles d’argent à la surprise générale. La carrière télévisuelle de Simmen démontre que tout peut aller très vite. Après avoir pris sa retraite en 2011, il a été engagé comme co-commentateur par Eurosport international. Un an plus tard, il fêtait sa première à SRF lors des Championnats du monde de biathlon à Ruhpolding. La localité de Haute-Bavière fait partie des «Golden Classics» aux côtés d’Oberhof (Land de Thuringe) et d’Anterselva. «Désormais, chaque course est suivie en direct ou au moins en différé.» Pour Simmen, il s’agit d’une grande avancée et elle est importante pour la suite de l’évolution de l’équipe suisse de biathlon. Garder les pieds sur terre Depuis maintenant deux décennies, Matthias Simmen observe le milieu du biathlon et remarque aussi les conséquences plutôt négatives liées à la popularité grandissante de ce sport. Les organisateurs sont à cran parce que les dimensions prises font exploser le cadre habituel. Anterselva atteignait déjà ses limites en 2007 en ce qui concerne les possibilités d’hébergement, l’offre gastronomique et de divertissement. «Les prix des hôtels et des billets ont nettement augmenté.» Et cela bien

qu’il y ait environ 35 000 lits à disposition sur l’ensemble de la vallée et que beaucoup de fans se déplacent traditionnellement en campingcar. Simmen craint surtout que le biathlon ne garde pas les pieds sur terre au sens littéral du terme. Le tournant pris par Urs Lehmann Compte tenu de sa fonction de co-commentateur pour la télévision suisse, il reste toujours proche du terrain et va continuer de porter un regard critique sur l’évolution du biathlon. «Pour nous en Suisse, le développement est énorme par rapport aux débuts il y a 16 ans. Sans son intégration dans Swiss-Ski, ce sport originaire de Suisse n’existerait actuellement plus dans notre pays.» Ce n’était pas le seul sport marginal qui se battait pour obtenir une part du gâteau partagé entre les alpins et les sports nordiques classiques. Les freestylers, alors considérés comme des farfelus, font désormais aussi partie de la grande fédération de sport, ce qui ne plaît pas à tout le monde. «Le changement sur le plan sportif a été réalisé grâce au nouveau président de Swiss-Ski Urs Lehmann.» L’Argovien a été élu en 2008 et a dès le début accordé l’attention nécessaire à ces sports marginaux. «Il a fait plus que cela», ajoute Simmen. «Ses paroles ont été suivies par

Un bon réseau Je suis assis en face de Matthias Simmen dans un café à Berne, à quelques centaines de mètres de son lieu de travail, l’Administration fédérale des douanes située à la Monbijoustrasse. Depuis le début de l’année, il est porteparole de l’Administration des douanes et peut de cette manière bien concilier son emploi avec son «travail à temps partiel» à la télévision. «Mes voyages fréquents pendant l’hiver – les sites de compétitions de biathlon sont éparpillés sur la moitié du globe –, peuvent parfois déclencher des conflits potentiels avec ma femme», dit-il le sourire en coin. Mais cela ne prend pas des proportions démesurées. Pour SRF, Matthias Simmen est le candidat idéal, parce qu’en raison de sa carrière sportive, il dispose des compétences techniques nécessaires et également d’un réseau remarquable dans le milieu du biathlon au niveau international. Maintenant, il se réjouit surtout de retrouver l’ambiance unique de l’arène du Haut-Adige avec ses quelque 50 000 spectateurs qui ponctuent chaque tir réussi d’un «ah» et chaque tir manqué d’un «oh». Les véritables fans de biathlon n’accordent pas d’importance aux frontières géographiques pendant la compétition. Cet enthousiasme fait que Matthias est persuadé que l’on ne va pas dépasser les limites. «Le bon état d’esprit règne sur tout. Et quiconque n’a encore jamais vécu de compétition de biathlon devrait absolument rattraper le temps perdu. Mais attention, il y a un vrai danger de devenir accro.» J O S E PH W E I B E L

BREF PORTRAIT DEMAT THIAS SIMMEN Date de naissance 3 février 1972 État civil Marié à Andrea Domicile Hergiswil Fonction actuelle Porte-parole de l’Administration fédérale des douanes Succès sportifs Courses terminées dans les points: 109 (sur 229 départs); Podium: 1 Nombre de top 10: 18 Médaille de bronze aux Championnats du monde de biathlon d’été en 2008 Débuts en Coupe du monde: 2001 11 fois champion suisse de biathlon Retraite: 2011 Hobbies Ski de fond, ski alpin, lecture, musique.

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Focus // CM de biathlon ANTHOLZ 2020

LE SUCCÈS RÉSIDE DANS LE CALME Au sein de l’équipe de biathlon de SwissSki, personne n’occupe sa fonction actuelle depuis plus longtemps que Frank Schmidt. Le technicien en chef a vécu de près le développement du biathlon au cours des 15 dernières années et utilise au quotidien ses qualités de bricoleur. Récemment, il a été à l’origine d’une application qui sert au-delà de la scène du biathlon.

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ne grande cohésion, quelques blagues, des discussions parfois animées, des formules musclées et des railleries pas toujours très sérieuses entre collègues et amis: au sein de l’équipe d’entraîneurs de l’équipe suisse de biathlon, on a comme l’impression de faire partie d’une famille vivante et extrêmement engagée. Frank Schmidt a intégré cette famille en 2005 déjà, en tant que serviceman. Puis elle n’a cessé de grandir au gré de la professionnalisation et du développement. Même si le technicien originaire de Thuringe n’est pas à l’abri d’un bon mot rapide, parfois un peu cynique, Schmidt se révèle plutôt un observateur calme et réservé de l’activité frénétique autour de lui. Son caractère fait qu’il

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ne se laisse que rarement perturber. «Ma fille de deux ans à la maison est la seule qui parvient à me déstabiliser un peu, de temps en temps», déclare-t-il. Ce qui distingue l’Allemand, c’est son approche très structurée des problèmes et des questions. «Il a un plan pour toutes les situations, il est très réfléchi et se montre capable d’expliquer très simplement des situations complexes. Très peu de gens possèdent ces aptitudes. Elles sont quasi inestimables», assure Markus Segessenmann, responsable de la discipline biathlon chez Swiss-Ski et qui travaille avec Schmidt depuis de nombreuses années.

Une seule Coupe du monde manquée depuis 2010 Constructeur machiniste et ingénieur industriel de formation, Schmidt a lui-même été biathlète par le passé. Il faisait autrefois partie du cadre B de l’équipe d’Allemagne. Il figurait également au sein de la sélection allemande qui avait décroché l’or du relais aux CM juniors 1996 à Kontiolahti. Parmi ses entraîneurs durant sa période active, il y avait Manfred Geyer, qui entraîna ensuite l’équipe suisse de Coupe du monde de biathlon de 2004 à 2010 et qui contribua massivement au développement de la discipline dans nos frontières.

En 2005, Schmidt a suivi l’appel de Geyer vers la Suisse, au début pour apporter son aide lors de certaines épreuves de Coupe du monde. Les engagements ont été de plus en plus fréquents avec les années. Après les Jeux olympiques de Vancouver, il a finalement remplacé Pascal Clément, le serviceman de longue date de Dario Cologna, à la tête de l’équipe de service du biathlon. Depuis, Schmidt n’a manqué qu’une épreuve de Coupe du monde de biathlon. Alors que le staff de Swiss-Ski ne comptait encore que deux personnes qui voyageaient avec les athlètes, soit un physiothérapeute et un entraîneur, au moment où Schmidt est arrivé, le staff actuel de Coupe du monde comprend désormais quatre personnes pour le service, deux entraîneurs et un responsable physio – et ce, pour huit à dix athlètes. «Lorsque j’ai commencé à travailler pour la Suisse, nous étions très loin des possibilités d’aujourd’hui. On peut aujourd’hui parler d’un autre monde.» Variété grâce à deux emplois Depuis 2010, Schmidt est engagé à 50% comme serviceman et à 50% comme entraîneur de l’équipe de Coupe du monde. Son activité d’analyse du tir – qu’il exerce surtout entre mai et octobre – correspond parfaitement à son ca-


Focus // Le serviceman Frank Schmidt

PHOTOS: NORDIC F OCUS

Frank Schmidt (au milieu, deuxième depuis la gauche) célèbre avec l’équipe suisse le premier podium de Coupe du monde en relais féminin.

ractère. «Le tir est une discipline mentale. La tête ne doit pas s’affoler dans cet exercice. Il est important de rester calme, d’expliquer et de comprendre pourquoi quelque chose se passe d’une manière ou d’une autre.» Schmidt aime se glisser dans le rôle du bricoleur, qui est tout aussi demandé en matière de tir que de service. «Il est possible de déterminer exactement pourquoi des erreurs ont été commises dans le tir.» À 44 ans, Schmidt travaille depuis de nombreuses années avec la majorité des athlètes. «Ils savent comment je fonctionne. Je dis toujours ce que je pense, souvent en ajoutant une petite blague.» Selon lui, le fait d’avoir quelques années de plus que les athlètes est un avantage. Il y voit un gain de confiance supplémentaire. Et c’est exactement ce dont on a besoin en tant que serviceman vis-à-vis des sportives et sportifs. Après 15 ans dans ce domaine, Schmidt a pratiquement tout vécu et possède un bagage rempli d’expériences de toutes sortes. «Il y a beaucoup d’expériences et l’une ou l’autre erreur que l’on doit d’abord faire soi-même. Par exemple, si la météo évolue à court terme, cela ne sert à rien de vouloir tout bouleverser à la va-vite. Il faut compter avec des changements. Même dans le stress, il faut garder son calme. Il est toujours préférable de s’en tenir à ce que l’on a testé.» «Schmidi», comme il est

surnommé dans l’équipe, explique n’avoir jamais envoyé un athlète sur le parcours avec le sentiment d’avoir «construit» de mauvais skis. La fin du papier Depuis cette saison, Schmidt et son équipe reçoivent des informations actuelles des entreprises de fartage concernant la préparation des skis via une application que lui-même et son collègue Martin Janoušek ont mis sur pied il y a un an lors des Championnats du monde à Östersund et qu’ils ont ensuite fait développer. «C’était complètement anachronique de recevoir douze papiers par jour des différentes entreprises de fartage. À la fin d’un Championnat du monde, par exemple, chaque équipe a accumulé environ un demi-bloc de papier qui est ensuite jeté.» L’application recense, elle, tous les événements des disciplines biathlon, ski de fond et combiné nordique. Les entreprises de fartage – les principales agissant sur le marché de l’Europe centrale sont toutes concernées – donnent leurs rapports à l’endroit correspondant de l’application «WaxTip» et les mettent à disposition des personnes intéressées via une notification push. Il n’est plus nécessaire d’imprimer, de se précipiter dans la zone de fartage et de distribuer les bouts de papier. Le personnel de ser-

vice des différentes équipes reçoit les rapports de fartage plus tôt et peut ainsi être en mesure d’intégrer les recommandations dans ses propres tests. Le flux de papier est ainsi interrompu. L’objectif de Schmidt est que l’application de fartage soit également utilisée pour le sport populaire avec une portée beaucoup plus large. Les fondeurs amateurs pourront ainsi utiliser les informations des rapports de fartage réels, et non seulement de l’étiquetage sur l’emballage en question. Pour Schmidt, la saison en cours n’est pas seulement remarquable en raison du lancement réussi de cette application de fartage, mais aussi pour une autre première réjouissante. Avant Noël, l’équipe suisse de biathlon est montée sur le podium lors de trois week-ends de Coupe du monde consécutifs (deux fois grâce au relais féminin et une fois grâce à Lena Häcki) – un résultat que Schmidt lui-même n’avait jamais vécu auparavant durant ses 15 ans au service du biathlon suisse. «De tels succès sont largement plus célébrés qu’en Allemagne ou en Norvège, par exemple, où on attend un podium lors de chaque jour de course. Chez nous, il s’agit de quelque chose de très spécial. Les émotions sont ainsi plus fortes que lorsque l’on travaille pour une autre nation habituée au succès.» RO MA N E B E RL E FÉVRIER 2020

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Personnages // Jonas Baumann // Sport d’élite et études

Une carrière en dents de scie Jonas Baumann fait partie de l’élite mondiale et est considéré comme le numéro 2 helvétique derrière Dario Cologna. Le Grison de 30 ans a fait un burn-out qu’il a surmonté avec succès en 2017.

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Personnages // Jonas Baumann // Sport d’élite et études

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PHOTOS: SWISS -SKI / NORDIC FOCUS

ous sommes au mois de décembre, juste avant Noël. Jonas Baumann savoure une pizza et nous raconte sa vie. En une phrase, il résume sa carrière jusqu’ici: «J’ai l’impression d’avoir vécu un parcours en dents de scie.» Le membre du Skiclub Tambo Splügen n’est plus un jeunot insouciant, il fêtera ses 30 ans le 27 mars. Cela ne change rien au fait qu’il aime son sport autant que par le passé lorsqu’il était encore un enfant et rêvait de participer un jour à des courses retransmises à la télévision. Mais Baumann a beaucoup appris pendant toutes ces années, et il retient surtout une chose: ne plus forcer envers et contre tout. Baumann passe sa jeunesse à Lohn, un petit village grison de 50 habitants. Il grandit entouré de quatre sœurs dans une exploitation agricole, son père est président de la commune située à 1585 mètres d’altitude. Il fait du ski, joue au football à Thusis/Cazis, mais il est fasciné par le ski de fond. Tout s’enchaîne très vite À 15 ans, il quitte la maison familiale et fréquente le gymnase sportif à Davos et vit une «période cool», comme il le dit lui-même. Il partage sa chambre avec le talentueux skieur Jonas Fravi, avec qui il noue une solide amitié. En 2010, celui que l’on surnomme «Buma» passe la maturité. À ce moment-là, il a déjà fait ses débuts en Coupe du monde. Il termine l’école de recrues dans l’unité des sportifs, entre dans le cadre A de Swiss-Ski en 2012 et remporte son premier titre de champion de Suisse sur le 15 km poursuite. Pendant la saison suivante, il empoche ses premiers points en Coupe du monde. En 2014, il participe à ses premiers Jeux olympiques à Sotchi, sur la scène nationale, il est constamment sur la pente ascendante et se retrouve numéro 2 derrière Dario Cologna. Baumann enchaîne tout très rapidement, et ce dans tous les domaines. En sport, il est à la recherche de la perfection, mais en même temps, il pense à l’avenir, à la vie après sa carrière. Il

dit: «Je veux y être préparé.» À 25 ans, il entame des études en économie d’entreprise à Coire avec spécialisation en gestion du sport à la Haute école spécialisée des Grisons. Toutefois, en 2016/2017, il paie un prix élevé pour son immense effort. Il devait se préparer à un grand examen à la Haute école et en même temps fournir de bonnes performances sur la piste. Diagnostic: burn-out À un moment donné, il n’arrive plus à se reposer, ni à déconnecter, il souffre de troubles du sommeil, il est en burn-out. «Le corps fonctionnait encore» dit-il, «mais la tête n’y était plus depuis longtemps.» Il est apathique et n’est plus réceptif, il ignore les signaux et essaie désespérément et vainement de répondre à ses propres attentes ainsi qu’à celles de son entourage. Son épouse Jessica remarque que Jonas Baumann souffre. Elle lui ouvre les yeux et le convainc de suivre un traitement. Un burn-out est diagnostiqué. «Ça a été particulièrement grave de février à fin avril 2017» affirme Baumann. Au mois d’avril, il renonce au sport, ce qui dit tout de l’état dans lequel se trouve une personne pour laquelle bouger chaque jour occupe une place aussi importante. Il parle ouvertement de sa maladie. Et il lutte contre celle-ci à l’aide d’un soutien psychologique. En effet, la résignation n’est pas une option pour le battant qu’il est. Baumann effectue un camp d’entraînement en Sardaigne avec ses coéquipiers, en été il participe au Tortour au sein d’une équipe où il est associé au triathlète de haut niveau Jan van Berkel et au spécialiste de cyclo-cross Marcel Wildhaber et constate qu’il prend du plaisir à un entraînement varié. Il entame la saison 2017/18 en fanfare, il se qualifie pour les Jeux olympiques de PyeongChang et espère que les nouvelles émotions positives lui permettront de réaliser un coup d’éclat en Corée du Sud. Mais pendant le relais 4 x 10 km, il vit une expérience qu’il décrit comme étant «cruciale» et

«quelque chose qu’il ne souhaite à personne». Ce jour-là, son corps ne répond plus au moment où il devait poser les bases d’une bonne performance des Suisses. «Ça m’a totalement surpris» dit Baumann, «j’ai transmis le témoin à Dario Cologna avec un gros retard et je peux dire que j’ai fait perdre la course.» Papa depuis le 1er novembre Il sent qu’il n’est pas en bonne santé. Des examens démontrent qu’en raison du reflux, il n’arrive pas à atteindre sa vitesse la plus élevée lorsque les températures se situent en-dessous de zéro. Il adapte ses habitudes alimentaires, veille plus particulièrement à ne plus manger des aliments difficiles à digérer tard le soir. Et ça marche. C’est un des épisodes qui ont permis à Baumann de connaître encore mieux son corps. Il n’a pas seulement accumulé énormément d’expériences, mais il a aussi créé une caisse à outils au sens figuré du terme: «Maintenant, je sais ce que je dois faire lorsque je me trouve dans une situation donnée.» Depuis le 1er novembre 2019, la vie de Jonas Baumann a changé. Il est devenu père et quand il parle de sa fille Jael, son visage s’illumine: «Elle me donne énormément de force.» Et il peut en utiliser beaucoup. Au mois d’août

MAINTENANT, JE SAIS CE QUE JE DOIS FAIRE LORSQUE JE ME TROUVE DANS UNE SITUATION DONNÉE. FÉVRIER 2020

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Personnages // Jonas Baumann // Sport d’élite et études

JE SUIS DEVENU PLUS FORT QU’AVANT MON BURN-OUT.

2020, il veut terminer ses études par un Bachelor pour lequel il ne se met plus de pression: «La formation est pour moi une préoccupation majeure, j’essaie aussi de la terminer en y apportant le plus grand soin. Toutefois, pour moi, la priorité principale est actuellement le sport et la famille. Et j’ai appris qu’il est important de s’offrir des moments de liberté. Désormais, je me fiche de ce que les autres pensent.» Par le passé, il effectuait son programme de façon conséquente même s’il était fatigué, il ne se ménageait jamais. Aujourd’hui, son mot d’ordre est «La qualité avant la quantité». Et il dit lui-même: «Je suis devenu plus fort qu’avant mon burn-out.»

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Pour Baumann, les Norvégiens Petter Northug et Björn Dählie sont les deux plus grands de l’histoire du ski de fond. Dario Cologna, son camarade d’entraînement et ami qu’il admire depuis toujours, fait aussi partie de sa fine sélection des meilleurs de tous les temps: «Il arrive toujours à être prêt le jour J pour réaliser des performances de très haut niveau.» Un équilibre permanent En 2021, le numéro 2 suisse derrière Cologna souhaite réaliser un exploit aux Championnats du monde à Oberstdorf. Si Baumann affectionne la distance du 15 kilomètres classique avec départ en ligne, il se distingue désormais

par sa polyvalence. Il investit aussi beaucoup pour cela: il s’entraîne 16 à 25 heures par semaine, réparties en dix séances. En été, il continuera d’escalader les montagnes avec des bâtons ou de se lancer dans des grandes ascensions de cols à vélo. Tester ses limites, les dépasser: Baumann aime relever ce défi. Toutefois, il se pose aussi toujours la question suivante: est-ce que j’en fais trop? Ou trop peu? «C’est un équilibre permanent, mais aussi une mise à l’épreuve», dit-il. Le plaisir du ski de fond le stimule, l’ambition le pousse à s’améliorer. Et il s’inspire volontiers de modèles comme Roger Federer qu’il admire non seulement pour ses succès, mais aussi pour sa passion du tennis qui ne faiblit jamais. Baumann, qui vit avec sa famille à Davos, ne deviendra pas riche grâce au sport. «S’il s’agissait avant tout d’argent, j’aurais dû arrêter depuis longtemps», dit-il, «je suis content si je suis dans les chiffres noirs à la fin de l’année.» Son bonheur personnel ne dépend pas de ses revenus. Il se considère comme un privilégié d’avoir pu faire en sorte que son hobby devienne son métier: «Je mène une belle vie.» PE T E R B I RRE R


Personnages // Jakob Schöffel JAKOB SCHÖFFEL (21 ANS)

PARTIE 3

Jakob APPREND LES BOSSES

Troisième et dernière étape d’une aventure du ski particulière en collaboration avec l’équipe de freestyle de Swiss-Ski et l’équipementier Schöffel. Jakob Schöffel, de l’entreprise familiale du même nom, a eu l’idée de tester lui-même trois disciplines sportives de la nouvelle génération: le skicross, le ski acrobatique et les bosses. Schöffel est un des leaders de l’industrie des vêtements de ski et de sport outdoor et est depuis 2018 l’équipementier officiel de l’équipe de freestyle de Swiss-Ski. Après le skicross et le ski acrobatique, une piste très bosselée d’environ 200 mètres attend Jakob Schöffel. La vitesse, la technique et le degré de difficulté sont le b.a.-ba sur la piste de bosses. La piste longue d’environ 230 mètres est truffée de bosses d’une hauteur allant jusqu'à 100 centimètres et deux sauts artificiels y sont intégrés. Cette fois-ci, ce sont Giacomo Matiz (34 ans), entraîneur technique de bosses chez Swiss-Ski, et l’athlète local appartenant au cadre A Marco Tadé (25 ans) qui ont joué les «sparring-partners». Après quelques runs d’essai, Jakob filait déjà avec élégance sur les bosses des pistes d’Airolo.

FILS DE L’ENTREPRENEUR PETER SCHÖFFEL, JAKOB SCHÖFFEL ÉTUDIE L’ÉCONOMIE D’ENTREPRISE À LA HSG DE ST-GALL ET SOUHAITE LUI AUSSI TRAVAILLER PLUS TARD AU SEIN DE L’ENTREPRISE FAMILIALE. DANS LE CADRE DE CETTE CAMPAGNE, JAKOB SCHÖFFEL A SPONTANÉMENT DÉCIDÉ DE TESTER LUI-MÊME LES TROIS DISCIPLINES SKICROSS, SKI ACROBATIQUE ET BOSSES SOUS LA CONDUITE D’EXPERTS.

MARCO TADÉ (25 ANS)

GIACOMO MATIZ (34 ANS)

LE SPÉCIALISTE DES BOSSES DU CLUB DE SKI AIROLO EST L’UNIQUE MEMBRE DU CADRE A DE L’ÉQUIPE DE BOSSES CETTE SAISON. DEPUIS 2016, TADÉ EST MEMBRE DE L’ÉQUIPE ACTUELLEMENT COMPOSÉE DE SIX PERSONNES ET A ENTAMÉ LA NOUVELLE SAISON PLEIN D’ESPOIRS APRÈS UNE BLESSURE AU GENOU. MARCO TADÉ A OBTENU SON PLUS GRAND SUCCÈS LORS DES MONDIAUX DE FREESTYLE À LA SIERRA NEVADA EN 2017 EN REMPORTANT UNE MÉDAILLE DE BRONZE.

L'ENTRAÎNEUR DES ATHLÈTES DE BOSSES À SWISS-SKI VIENT DE GEMONA AU FRIOUL. MATIZ ÉTAIT LUI-MÊME UN CONDUCTEUR DE BOSSES ACTIF ET A PARTICIPÉ AUX JEUX OLYMPIQUES D'HIVER DE 2014 À SOTCHI AVEC L'ÉQUIPE NATIONALE ITALIENNE. IL EST ENTRAÎNEUR SUISSE DE SKI DEPUIS 2016.

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Personnages // Jakob Schöffel LE DÉFI DE LA JOURNÉE. LA PISTE DE BOSSES À AIROLO.

ÉCHAUFFEMENT

AVANT DE FAIRE DES BOSSES, IL FAUT BIEN S’ÉCHAUFFER.

IL NE DEVRAIT PAS ÉCHOUER À CAUSE DU MATÉRIAU. JE SUIS BIEN ÉQUIPÉ AVEC LES SKIS GIACOMO.

VOILÀ COMMENT ÇA SE PASSE: EN FAIT, C’EST EXIGEANT.

LE COACH DONNE LES PREMIÈRES INSTRUCTIONS.

LE COACH GIACOMO MONTRE L’EXEMPLE.

FLÉCHIR LÉGÈREMENT LES HANCHES, LES GENOUX ET LES CHEVILLES, BIEN AMORTIR LES BOSSES AVEC LES GENOUX. MARCO EST DANS SON ÉLÉMENT.

PREMIER EXERCICE: TOUT D’ABORD PASSER DES VAGUES ET DES CUVETTES. JAKOB ESSAIE AUSSI.

AÏE! CE N’EST PAS ENCORE ÇA!

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FAIRE UN MOUVEMENT DE BAS EN HAUT COMME UN AMORTISSEUR.


Personnages // Jakob Schöffel

MAINTENANT, PASSONS À LA PROCHAINE ÉTAPE: VIRAGE COURT DANS LES BOSSES. MARCO MONTRE L’EXEMPLE.

ÉVITE D’ÊTRE SUR LES TALONS POUR RESTER DANS LE RYTHME ET POUVOIR FAIRE DES VIRAGES RAPIDES. C’EST DÉJÀ MIEUX.

DÉJÀ LORS DU PREMIER RUN, JAKOB FAIT BONNE IMPRESSION.

JAKOB VA RÉUSSIR LE FAIRE. LES CHOSES SÉRIEUSES COMMENCENT! DERNIÈRE ANALYSE DE LA SITUATION AVANT D’ENTAMER LA DESCENTE DE LA PISTE DE BOSSES.

SUPER! BIEN RESTER DANS LE RYTHME.

COMPARAISON ENTRE PROFESSIONNELS ET NOVICES. MARCO À GAUCHE, JAKOB À DROITE.

SENZA PAROLE.

MERCI BIEN LES GARS. ÇA A ÉTÉ UN VÉRITABLE PLAISIR!

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VOIR LA VIDÉ

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Personnages // Sina Candrian

WELCOME ON BOARD 40 ans de culture du snowboard en Suisse La snowboardeuse professionnelle Sina Candrian est depuis peu aussi co-curatrice. Pendant une année, la native de Flims âgée de 31 ans a planifié l’exposition sur l’histoire du snowboard suisse avec la curatrice Ariana Pradal. Depuis décembre 2019, on peut admirer le résultat au musée «Das Gelbe Haus» à Flims. Candrian lève le voile sur l’exposition dans l’interview ci-dessous.

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alkman, yoyo ou classique du cinéma comme Dirty Dancing ou Top Gun sont indissociables des folles années 80. Toutefois, il y a 40 ans, c’était aussi l’époque à laquelle des gens ont importé pour la première fois des snowboards en Suisse depuis les États-Unis et les ont testés chez nous. Beaucoup de ces pionniers étaient des férus de skate qui souhaitaient aussi s’adonner à leur passion en hiver. Depuis lors, beaucoup de choses se sont passées dans ce sport. Les marginaux d’alors, auxquels on refusait l’accès aux pistes, participent désormais aux Jeux olympiques et dévalent l es pentes les plus raides. L’exposition «WELCOME ON BOARD. 40 ans de culture du snowboard en Suisse» emmène les visiteuses et visiteurs dans un voyage dans le temps, des débuts dans les années 80 hautes en couleur au statut actuel des snowboardeurs. Sina Candrian, d’où est venue l’idée de réaliser une exposition sur l’histoire du snowboard suisse? Sina Candrian: L’idée est venue de Marc Rinderknecht qui a travaillé dans les années nonante pour le magazine MBM et l’Association suisse de snowboard. Aujourd’hui, il gère le site Internet du musée. Il a estimé que ce lieu, qui a été un des épicentres du snowboard, convien-

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drait à une exposition sur ce sujet. Le comité et les directeurs artistiques du musée «Das Gelbe Haus» de Flims étaient du même avis. Ensuite, ils ont mandaté Ariana Pradal pour réaliser le projet. Au même moment, j’ai dit à Carmen Gasser (directrice artistique du musée «Das Gelbe Haus», n.d.l.r.) que j’aimerais bien faire une formation continue dans l’enseignement artistique. De là est née l’idée qu’au lieu de faire un CAS, je pourrais accumuler de l’expérience pratique et donner un coup de main pour la prochaine exposition. Il est aussi logique de consacrer une exposition aux snowboardeurs dans la Mecque du freestyle. Pour l’instant, une exposition d’une telle ampleur sur l’histoire du snowboard n’a été organisée nulle part ailleurs dans le monde.

sonnes ont marqué le sport à de nombreux niveaux et qu’ils continuent de le marquer.

Que découvrent les visiteuses et visiteurs dans votre exposition? Les visiteuses et visiteurs voient l’évolution du snowboard pendant ces 40 années. Nous avons travaillé avec des stars du rock, des rebelles, des nouveaux venus et des pionniers dans le but de montrer toutes les facettes. À nos yeux, il était important de créer une exposition pour les férus de snowboard et pour les non férus de snowboard. Dans l’exposition, on découvre diverses facettes de la culture du snowboard. La visite de l’exposition ne nécessite pas de connaissances préalables, tout est expliqué.

Quels sont les défis que le sport doit encore relever? Je pense qu’il est important que nous soyons conscients que le ski est trop cher pour de nombreuses familles. De ce fait, je trouve génial que les enfants puissent participer à des camps de ski et de snowboard bon marché. Si la passion des sports d’hiver est en eux, les domaines skiables auront de nouveaux clients dans le futur. Il serait beau que chaque enfant suisse ait accès à un domaine skiable, car nous avons besoin d’une relève forte en snowboard.

Quel est le message principal de l’exposition? Dans l’exposition, on découvre que les pionniers et les nouveaux venus décrivent le snowboard comme étant la plus grande passion de leur vie. Chez tous les participants et les personnes interviewées, on sent que ce sport n’est pas un sport comme un autre, mais qu’une véritable culture s’est développée autour de lui au cours des quarante dernières années. Et que les riders, rideuses, fabricants, professionnels du tourisme suisse et beaucoup d’autres per-

Que réponds-tu aux titres tels que «Le snowboard appartient au passé» qu’on peut lire dans les journaux suisses? Le snowboard n’est pas en recul, mais la vente a stagné. Mais je n’accorde pas beaucoup d’importance à de telles affirmations. Sur quelles statistiques se basent ces titres et qui a effectué la statistique? J’espère que les amateurs de sports d’hiver suisses arrivons à transmettre notre passion «neige» à la génération suivante. Au final, luge, ski alpin, snowboard ou escalade sur glace, peu importe: l’essentiel est que les jeunes continuent de pratiquer les sports d’hiver!

En guise de conclusion: quel est de ton point de vue le moment fort de l’exposition? J’espère naturellement que toute l’exposition offre divers moments forts. Pour moi, le moment fort est certainement que l’on peut voir que nos pionniers et les jeunes athlètes décrivent le snowboard comme étant leur plus grande passion et qu’ils ne considèrent pas le snowboard comme un sport, mais qu’ils le comprennent comme une culture liée à une immense communauté. S A BR I N A A E B I S C H E R


Personnages // Sina Candrian

PHOTOS: KEYSTONE / AARON SCHWARTZ

L’EXPOSITION HIVERNALE 2019/20 AU MUSÉE «DAS GELBE HAUS» À FLIMS L’exposition «WELCOME ON BOARD. 40 ans de culture du snowboard en Suisse» offre un aperçu du mouvement de la jeunesse et du snowboard de ses débuts à aujourd’hui. On part d’une vision globale pour arriver à Flims-Laax, qui reste aujourd’hui encore une destination importante du sport et de la communauté. L’exposition ne se focalise pas seulement sur le sport et les êtres humains, mais aussi sur l’esthétique et la présentation de la culture du snowboard. L’exposition du musée «Das Gelbe Haus» à Flims dédie un étage entier à la photogra-

Dates de l’exposition 22 décembre 2019 au 13 avril 2020 phie du snowboard. 30 photographes du monde entiers et de différentes décennies présentent entre une à trois photos qui capturent des moments ou des émotions d’importance. Un autre étage est consacré à la construction et à la conception des planches et des parcs. L’exposition a été créée en étroite collaboration avec différentes personnes du monde du snowboard. Elle offre une rétrospective, un aperçu et une perspective qui interpellent aussi bien les profanes que les passionnés du snowboard.

Lieu Musée Das Gelbe Haus, 7017 FlimsDorf Entrée Adultes CHF 8.– Indigènes/cartes d’hôte CHF 6.– Étudiants/AVS/AI CHF 5.– Enfants jusqu’à 16 ans gratuit Heures d’ouverture Mardi à dimanche de 14 h à 18 h

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Personnages // Légendes // Annerösli Zryd

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ZRYD LA PREMIÈRE LÉGENDE DU SKI DES TEMPS MODERNES Revenons 50 ans en arrière. Le 11 février 1970 doit être marqué d’une pierre blanche dans les annales de la fédération suisse de ski, car c’est une date mémorable. Ce jour-là, Annerösli Zryd, sortie pratiquement de nulle part, a remporté la descente des Championnats du monde de Val Gardena, marquant ainsi un tournant dans le ski suisse après une très longue traversée du désert. Et les prémices de cette victoire furent mouvementées.

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ors des grands événements, les résultats n’étaient pas au rendez-vous. Swiss-Ski – à l’époque encore FSS – est revenue bredouille des Championnats du monde de 1962 à Cha-

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monix. Puis a suivi la débâcle olympique de 1964 à Innsbruck. Et aux Championnats du monde de ski alpin de 1966 à Portillo (Chili), qui se sont tenus en été, les skieurs et skieuses suisses n’ont pas remporté la moindre médaille. C’est seulement en 1968, aux Jeux olympiques de Grenoble, que nous avons pu fêter trois médailles. D’abord une mésaventure ... Mais ce sont à nouveau nos adversaires qui avaient fait main basse sur les titres. Annerösli Zryd, la seule skieuse qui pouvait aller chercher l’or olympique, a chuté environ 100 m avant la ligne d’arrivée. Alors qu'elle avait réalisé le meilleur temps intermédiaire, la skieuse d’Adelboden âgée de 18 ans a subi une mésaventure dans le schuss final. «Pendant la nuit, les préparateurs avaient été sur la piste avec des Ratrac, et des blocs de glace se s'étaient

formés. L’un de ces blocs a coupé mon ski en deux, et j’ai volé la tête la première dans l’aire d’arrivée pour arriver directement dans un poteau.» Résultat: 11e place au lieu de la 1re, tandis que le titre olympique est revenu à Olga Pall (AUT) devant Isabelle Mir (FRA). Annerösli Zryd a fait son entrée dans le cirque blanc en 1966 à 16 ans, une année avant la création de la Coupe du monde. Déjà lors de la première saison de Coupe du monde, elle a créé la surprise à Sestrières en obtenant trois 4e rangs en descente, en slalom et en combiné. Une autre de ses 4e places est marquée par une particularité. À Franconia (USA), elle a été évincée du podium par une certaine Erika Schinegger. Comme on l’a découvert plus tard, Schinegger, championne du monde de descente en 1966, n’était pas une femme, puisque l’athlète souffrait du phénomène biologique appelé le pseu-


Personnages // Légendes // Annerösli Zryd

dohermaphrodisme. Par la suite, Erika a pris le départ des courses chez les hommes en tant qu’Erik Schinegger.

PHOTOS: KEYSTONE / HAN S HEIM ANN

... puis des blessures ... À l’époque, seules quelques courses appelées FIS-1/A comptaient pour la Coupe du monde. Il y avait aussi une différence entre les disciplines de vitesse et les disciplines techniques. Souvent, seules quatre ou cinq descentes étaient au calendrier contre une vingtaine de slaloms et de slaloms géants. Bien qu’Annerösli Zryd ait obtenu des top 10 également dans les courses techniques, la descente était sa discipline de prédilection. Elle a été souvent écartée des pistes par des blessures, comme ce fut le cas avant les Championnats du monde de ski alpin de Val Gardena: «Pendant l’été, je faisais des exercices aux anneaux et j’ai chuté sur le sol sans tapis. Depuis, j’avais des douleurs constantes dans le dos.» La fédération ne voulait même pas la sélectionner et ne souhaitait envoyer à Val Gardena aucune représentante de l’équipe féminine en crise. Un ultimatum lui a été posé: si tu n’obtiens pas un top 10 à Garmisch, tu restes à la maison! Annerösli Zryd a terminé 9e. Pour ne pas qu’elle soit seule, elle a été accompagnée par Edith Sprecher-Hildbrand. ... et finalement le grand bonheur à Val Gardena «Je voulais absolument aller à Val Gardena», dit aujourd’hui Annerösli Zryd: «Le parcours était tracé pour moi, j’y avais remporté la répétition générale des CM une année auparavant. Je voulais à nouveau remporter cette course, j'avais pleine confiance en moi.» Mais comme toujours, elle avait des douleurs dans le dos. Au niveau mental, Annerösli Zryd était au top, ce qui n’était pas le cas au niveau physique. Le médecin de l’équipe lui a construit un lit orthopédique improvisé car, à l’époque, on ne connaissait pas la physiothérapie dans le ski. Il manquait encore quelque chose à Annerösli Zryd: «J’avais encore besoin de quelqu’un à mes côtés: mon frère.» Bruno Zryd a fait le voyage vers Val Gardena pour soutenir sa sœur, accompagné de Fred Rubi, directeur du tourisme à Adelboden, fondateur des courses et figure respectée dans le monde du ski. Comme le dit Annerösli Zryd, «c’était un peu e début de l’encadrement personnel tel qu'on le connaît aujourd’hui». Annerösli Zryd s’est aussi occupée d’autres aspects comme la préparation des skis ou l’aérodynamique, ce qui ne va pas de soi pour une fille d’à peine 20 ans. Sous ses airs de garçon manqué, elle savait exactement ce qu’elle voulait. Tandis que l’histoire du fart que Bernhard Russi a enlevé de ses skis avant son départ aux CM faisait déjà partie de l’histoire du ski suisse, il a fallu presque 50 ans pour que l’action se-

crète du fart d’Annerösli Zryd, encore plus spectaculaire, soit rendue publique. «Je ne peux pas tout raconter», hésite-t-elle un moment avant de changer d’avis. «La veille de la course, il faisait mauvais temps, il neigeait. À l’époque, on fartait les skis toujours le soir précédent la course. Un expert en fartage d’une entreprise spécialisée préparait le fart. On a ensuite appris que les températures allaient baisser et que le ciel allait se dégager.» L’histoire du fart Elle est devenue super nerveuse. «Le matin à 6h, mon frère a été sur la piste avec l’entraîneur. C’était l’époque où on commençait à mesurer la température de la neige. Avec trois mesures dans des endroits différents, ils ont déterminé que la neige était devenue plus froide. Ils avaient un contact radio avec le chef entraîneur des hommes Paul Berlinger qui, après avoir reçu ces informations, a gratté le fart de mes skis préparés «comme il le fera ultérieurement sur les skis de Russi». Berlinger, qui avait obtenu le titre de gourou spécialiste en fartage a enlevé le fart, puis a fermé les portes du dépôt de ski. Un peu plus tard, lorsqu’il est arrivé, le responsable du fartage n’a pas pu rentrer. «Celui-ci avait tendance à piquer des crises de rage, il a réussi à ouvrir les portes par la force et à entrer dans le local de ski. Et je faisais les cent pas sur la terrasse, j'étais de plus en plus nerveuse.» Avec le numéro 5 (cousu) Pendant ce temps, les températures chutaient, et Annerösli Zryd s’est rendue au départ. Elle avait coupé en deux son numéro de départ 5 et l’avait cousu sur sa combinaison de course à gauche et à droite de la fermeture éclair. «J’ai retiré ma veste seulement 30 secondes avant le départ, pour que cela ne se remarque pas.» Annerösli Zryd a réalisé le meilleur temps, avec une demi-seconde d’avance sur la grande favorite Isabelle Mir et deux secondes sur l’ambitieuse Autrichienne Annemarie Moser, qui a ensuite remporté 62 courses de Coupe du monde. «Aujourd’hui encore, les souvenirs de cette journée m’émeuvent, révèle Annerösli Zryd. J’ai encore chaque courbe en tête et je pourrais

pratiquement refaire la course à l’aveugle.» Elle est retournée trois ou quatre fois en tant que touriste sur la piste «Cir» au-dessus de Wolkenstein. Deux courses y ont eu lieu, et les deux furent remportées par Zryd. Cela est et reste «son» parcours, son «salon», comme on peut le dire depuis l’expression lancée par Boris Becker. La partie supérieure a désormais été ensevelie par un éboulement. En décembre dernier, lorsque le CO de Val Gardena a fêté le 50e anniversaire de ces CM, elle a renoncé à visiter son salon. Depuis son opération aux deux hanches il y a trois ans, elle ne fait plus de ski: «Je n’ai maintenant au moins plus de douleur, mais je ne veux rien risquer.» Le grand rendez-vous Presque tous les 70 médaillés des CM sont venus à Val Gardena de Schranz à Russi, Thöni, Cordin, Bleiner en passant par presque toutes les Françaises qui étaient alors au sommet comme Florence Steurer, Michèle Jacot, Ingrid Lafforgue, etc. Seule une manquait à l’appel: Isabelle Mir, qui avait pris la 2e place derrière Zryd. «Je l’ai appelée», explique Annerösli Zryd en secouant la tête avec irritation. «Elle ne voulait pas venir parce qu’elle n’a toujours pas digéré que je l’aie battue.» Après 50 ans!? Peu après les Championnats du monde de ski alpin à Val Gardena, Annerösli Zryd a mis un terme à sa carrière, alors qu’elle n’avait pas encore 21 ans. Son dos ne lui permettait plus de pratiquer un sport d’élite. Même pour des entraînements de condition physique, elle avait besoin d’antidouleurs, et pour les courses encore plus que jamais. Pendant presque 40 ans, elle a travaillé à Adelboden dans un magasin de sport, dont elle a même été la gérante après la retraite du propriétaire. Elle a fêté ses 70 ans en mai dernier «Je profite, je vois mes amis, je savoure la vie». Malgré une carrière incroyablement courte, Annerösli Zryd a laissé des traces durables. Avant elle, la Suisse n’avait pas compté de championne du monde de descente depuis 14 ans (Madeleine Berthod en 1956). Et après elle, il a aussi fallu compter entre 15 et 20 ans avec respectivement Michela Figini et Maria Walliser pour que la Suisse remporte à nouveau l’or en descente. Et ce furent les dernières Suissesses. Depuis Val Gardena en 1970, le ski suisse va vers les sommets. Il n’y a pas que Bernhard Russi qui y a remporté des victoires. On l’oublie de temps en temps. Annerösli Zryd a été victorieuse quatre jours plus tôt. En vérité, c’est elle qui a lancé la première étincelle. Aussi à Adelboden. Depuis lors, il y avait toujours un skieur ou une skieuse d’Adelboden dans l’équipe nationale jusqu’à Marlies Oester. Et Marlies Oester est encore la dernière slalomeuse suisse à avoir remporté une épreuve de Coupe du monde. R I CHA RD H E G G L I N FÉVRIER 2020

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Personnages // Le Lauberhorn fête son 90e anniversaire

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Les légendes font la fête au village de la Coupe du monde Si le groupe «Oesch’s die Dritten» a mis le feu sous la tente de la fête, les légendes sont toutefois restées la principale attraction. Pour marquer le jubilé du Lauberhorn, qui fêtait ses 90 ans, le CO avait invité tous les anciens vainqueurs et les médaillés suisses. C’est le «Crazy Canuck» Ken Read, dont les fils Erik et Jeffrey étaient en lice cette année, qui a effectué le déplacement le plus long. Le doyen était encore une fois Karl Schranz, âgé de 81 ans, soit deux fois plus âgé que la plus jeune légende, Patrick Küng (36 ans), qui deviendra papa ce mois-ci.

01 La tente de fête est pleine à craquer pour le jubilé à Wengen. 02 Karl Schranz, quatre fois vainqueur de la descente et deux fois vainqueur du combiné entre 1959 et 1969 en compagnie de sa fille Anna. 03 Patrick Russel avec son épouse Christiane. Il a posé de nouveaux jalons en slalom grâce à sa technique moderne (13 victoires et 27 podiums entre 1968 et 1972). 04 Double mixte: Patrick Küng, Anna von Grünigen, Bianca, la compagne de Küng, Mike von Grünigen. 05 Didier Cuche, trois foix deuxième: «Je n’ai jamais trouvé la solution au Brüggli, mais mes deuxièmes places restent aussi de grands moments.» Toujours aussi populaire, il a eu besoin d’une demi-heure pour parcourir 50 mètres. 06 Mike von Grünigen écoute attentivement les deux vainqueurs du Lauberhorn Bruno Kernen I (1983, lors de la course de remplacement à Kitzbühel) et Bruno Kernen II (2003).

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07 Ken Read, vainqueur en 1980, en compagnie du directeur sortant du Lauberhorn Markus Lehmann. 08 Bruno Kernen II avec l’ancien directeur de Swiss-Ski et membre d’honneur du Lauberhorn Josef Zenhäusern. 09 Michael Veith (All), excellent descendeur des années 70 et 80, il a même remporté le combiné. 10 Markus Lehmann avec Christian Haueter, son successeur à la direction. 11 Peter Frei, troisième du slalom en 1969; Edith Sprecher-Hildbrand, championne suisse à trois reprises; Son époux Söre Sprecher, sur le podium des courses du Lauberhorn et du Hahnenkamm, avec Didier Défago, vainqueur de la descente en 2009. 12 Henri Duvillard, vainqueur de la descente en 1970, 20 podiums toutes disciplines confondues entre 1968 et 1973. A été exclu de l’équipe en compagnie de Russel et de trois autres athlètes parce qu’il était un «rebelle». L’équipe tricolore a ensuite connu une longue traversée du désert.

13 D’anciens rivaux: Walter Tresch, à six reprises sur le podium du Lauberhorn, René Berthod, éternel deuxième plus tard hôtelier à Wengen, et Karl Schranz. 14 Urs Räber, deux succès en Coupe du monde, à Wengen (3e lors de la course de remplacement à Kitzbühel) une valeur sûre comme athlète et entraîneur (avec une méchante chute sur la piste réservée aux touristes). 15 Karl Alpiger, 5 succès en Coupe du monde et deuxième au Lauberhorn en 1987, en compagnie de son épouse Gerlinde. 16 Markus Wasmeier (All, à droite) a remporté la victoire au nez et à la barbe d’Alpiger, avec le spécialiste en slalom Bojan Krizaj (8 victoires en Coupe du monde, en 1980 et 1981 à Wengen). 17 Dumeng Giovanoli (premier vainqueur suisse en slalom en 1968 à Wengen et encore et toujours unique vainqueur suisse à Kitzbühel), accompagné de son fils Gian. 18 Urs Näpflin, chef de Wengen et hôte. 19 Ivica Kostelic (5 victoires et 9 podiums à Wengen) voue une passion à la guitare. R I CH A RD H E G G L I N


PHOTOS: JOSEPH WEIBEL

Personnages // Le Lauberhorn fête son 90e anniversaire

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Actif // Hans Flatscher

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NOTRE CREDO: REMPORTER DES MÉDAILLES Dans un mois, les Championnats du monde de ski alpin juniors auront lieu à Narvik (Norvège). Après des résultats particulièrement réjouissants obtenus par l’équipe suisse ces deux dernières années, les attentes sont élevées. Dans l'interview, le chef de la relève Hans Flatscher évalue les chances de l’équipe, explique pourquoi il est si important de poursuivre un entraînement normal et quelle peut être l’influence des CM juniors sur la suite d’une carrière.

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Actif // Hans Flatscher

PHOTO: KEYSTONE

Hans Flatscher, dans un peu plus d’un mois, les Championnats du monde juniors commenceront à Narvik. Comment prépares-tu tes athlètes à la lutte pour les titres qui commencera dans quatre semaines? Hans Flatscher: Nous suivons le programme habituel et ne faisons pas de préparation spécifique. Il s’agit plutôt pour les athlètes de tirer profit au maximum des entraînements et des compétitions pour poursuivre leur évolution. En outre, certains athlètes seront sélectionnés juste avant les CM. C’est pourquoi une préparation spécifique le mois précédent n’est souvent pas possible. Combien de fois les athlètes te demandent s’ils sont sélectionnés? Naturellement, la sélection est un sujet majeur. Mais il y a peu de questions: les athlètes savent s'ils ont de bonnes chances d'être qualifiés. Chacun a accès au classement FIS et peut voir le nombre de points FIS des autres. Nous avons 16 places de départ; chacun sait parfaitement s'il fait partie des 8 meilleurs de chaque sexe.

Quelles sont les questions les plus fréquentes des athlètes qui, en raison de leurs résultats, peuvent déjà compter sur une place de départ fixe? De manière générale, nous essayons de traiter le sujet des CM juniors avec retenue. Ce sujet ne doit pas être présent trop tôt dans les esprits afin qu’il ne soit pas au centre de l’attention déjà à la moitié de la saison de compétition. Pour la plupart des juniors, les CM sont le premier grand événement. Quelles sont les plus grandes préoccupations des athlètes? Leur plus grande préoccupation est de savoir s’ils participent ou non aux CM. Les athlètes ne veulent pas simplement participer, mais lutter pour décrocher des médailles. Ainsi, ils se soucient également de livrer leur meilleure performance le jour J. Que conseilles-tu aux athlètes pour vaincre leur nervosité? Ils doivent aborder les CM de manière normale et décontractée, comme n'importe quelle autre course. Il est dangereux d’essayer d’amé-

Hans Flatscher (51 ans) est responsable de la relève de l’équipe suisse de ski alpin de Swiss-Ski depuis 2018. Auparavant, il a été chef entraîneur des femmes de 2012 à 2018 et a remporté de grands succès. Lors de la saison 2015/2016, il a conduit Lara Gut à la tête du classement général de Coupe du monde. L’Autrichien a commencé sa carrière d’entraîneur à la fédération autrichienne de ski, puis a entraîné l’équipe masculine allemande de descente ainsi que les spécialistes suisses de vitesse de 2004 à 2012. Flatscher est marié avec l’ancienne championne du monde de slalom géant Sonja Nef et a trois enfants. La famille habite à Mörschwil (SG).

liorer certains points ou de les faire totalement différemment. Il y a plus de chance de tirer le maximum de soi-même lorsque tout le ramdam est abordé normalement et avec confiance. Quels sont tes objectifs pour les CM? Remporter des médailles. Quel est le degré de probabilité? C’est très difficile de pouvoir rivaliser avec les deux dernières années riches en succès. FÉVRIER 2020

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Actif // Hans Flatscher

Cette fois, ce n’est pas si facile: de l’ancienne équipe, certains sont désormais passés en Coupe du monde et d’autres ne peuvent plus prendre le départ. Malgré tout, nous voulons réaliser les meilleures performances possible. Le clou des Championnats du monde reste les médailles. Combien tes athlètes devraient-ils en décrocher? Donner un chiffre au préalable est toujours difficile, et cela n’est pas réaliste. On espère naturellement ramener de nombreuses médailles, mais de nombreux facteurs jouent un rôle pour cela, la concurrence est grande. Pour nous, la priorité est de préparer les athlètes le mieux possible pour qu’ils puissent livrer leur meilleure performance, et s’il y a une médaille à la clé, c’est encore mieux. Quelle signification ont les CM juniors pour la carrière d’un athlète? Chaque athlète a comme objectif de rejoindre l’élite mondiale. Les CM juniors sont une grande manifestation et sont donc une expérience supplémentaire que l’on doit utiliser pour réaliser ce but, ni plus ni moins. Est-ce qu’une médaille aux CM juniors assure un futur succès en Coupe du monde? En aucun cas. C’est une bonne base de remporter une médaille, mais cela ne signifie pas que tu réussiras à intégrer l’élite. Une médaille aux CM juniors ne donne aucune garantie. C’est donc important que les athlètes et leur entourage le gardent à l’esprit. Naturellement, on peut se réjouir du succès, mais il convient de garder les pieds sur terre et d’aborder les prochaines étapes. Marco Odermatt a réussi à s’établir en Coupe du monde, après avoir remporté cinq médailles d’or aux CM juniors 2018 à Davos. Estimes-tu que cette pluie de médailles n’a aucune influence sur ce parcours vers le sommet aussi rapide? En ce qui concerne Marco Odermatt, nous parlons d’une exception, à tous les niveaux et à tous les âges, du Grand Prix Migros à la Coupe d’Europe en passant par les courses FIS, jusqu’en Coupe du monde. Naturellement, chaque succès accroît la motivation et la confiance en soi, peu importe qu’il s’agisse de CM juniors ou d’une course de Coupe d’Europe. Ce sont des éléments qui sont importants afin d’avancer. À ton avis, Odermatt serait au même niveau aujourd’hui s’il n’avait pas remporté autant de victoires à Davos? S’il n’avait pas remporté autant de médailles, il en serait au même point aujourd’hui. Naturellement, après autant de succès, il y a une bonne 36

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base, mais ce qui est décisif sur la voie du succès, c’est de travailler dur. C’est ce que l’on constate aussi chez les vainqueurs de CM juniors qui n’ont jamais pu s’établir en Coupe du monde. Odermatt a beaucoup contribué à la première place de l’équipe suisse au tableau des médailles lors des CM juniors 2018. Nous avons aussi remporté le Marc Hodler Trophy. L’équipe a également remporté les deux classements également en 2019. Quelle est la pression sur toi et tes athlètes? Je suis d’avis que l’on se met toujours soimême la pression. Les derniers CM juniors à Val di Fassa étaient très spéciaux parce que les médailles ont été rapportées par différents athlètes. Aujourd’hui aussi, nous bénéficions d'une large assise; lorsque tout se passe comme on le souhaite, nous pouvons obtenir beaucoup de succès. Mais naturellement, en tant que nation du ski, la Suisse se doit de remporter des médailles. Mais savoir si cela se fera est une autre histoire. Comment les attentes du public ont-elles changé suite aux succès des deux dernières années de l’équipe juniors? Les attentes étaient élevées avant ces deux années et elles le sont encore. Mais c’est normal. Nous investissons tellement dans la relève que nous devons aussi en retirer quelque chose. Autrement, nous devons tout revoir.

De 2012 à 2018, en tant que chef entraîneur de l’équipe suisse féminine, tu as conduit surtout Lara Gut-Behrami vers le sommet. Dans quelle mesure ces expériences peuvent profiter aux jeunes? Il y a beaucoup d’aspects du travail avec l’élite qui m’aident aujourd’hui avec les juniors. Par exemple, pouvoir bien évaluer ce qui est important et ce qui ne l’est pas, à quels points il faut accorder la priorité et lesquels sont secondaires. Cela m’aide aussi à me concentrer sur les aspects décisifs, aujourd’hui et demain. Quelles différences perçois-tu entre les juniors et l’élite? En Coupe du monde, la victoire est omniprésente. Ainsi, on doit aller beaucoup dans les détails, se focaliser sur des choses qui ne sont pas décisives pour la relève. Au niveau de la relève, ce sont la formation et l’évolution qui sont prioritaires. Après les CM, que veux-tu lire et entendre sur tes athlètes? Qu’ils ont été bons. Selon ta définition, un athlète doit pouvoir dire après la course qu’il a donné le meilleur de soi? Cela est naturellement un point central. Mais si, au final, il n'y a rien à en tirer, je ne suis quand même pas content (il rit). Malgré tout, il est évident que c'est le classement qui compte. RA MO N A H I RT

CHAMPIONNATS DU MONDE JUNIORS DE SKI ALPIN À NARVIK Les Championnats du monde juniors de ski alpin qui auront lieu pour la 39e fois cette année se tiendront du 5 au 14 mars 2020 à Narvik (Norvège). Depuis 1982, les participants ne luttent pas uniquement pour les titres de champion du monde, mais également pour la qualification pour la finale de Coupe du monde de la saison. Prendront le départ à Narvik les athlètes nés entre 1999 et 2003.

L’équipe suisse défendra ses titres en descente hommes et femmes ainsi qu'en combiné alpin des femmes. En outre, lors des Championnats du monde juniors 2019, la Suisse a remporté le tableau des médailles ainsi que le Marc Hodler Trophy. Pour ce classement, les deux meilleurs résultats du top 10 de chaque nation pour chaque course sont additionnés.


Actif // Mon/ma ... préféré/e // Kilian Peier

ATHLÈTE Killian Peier DISCIPLINE Saut à ski

… tremplin Bergisel et Wielka Krokiew

En fait, j’ai deux tremplins favoris. D’une part, j’affectionne le tremplin de Bergisel à Innsbruck où j’ai obtenu ma médaille de bronze aux Championnats du monde de ski nordique en février 2019. D’autre part, je trouve Zakopane très cool. L’ambiance y est toujours extraordinaire et c’est pourquoi il s’agit d’un de mes tremplins préférés.

… plat La raclette

Mon plat préféré est la raclette, à la maison avec mes parents, près de la cheminée et avec un grand morceau de fromage. C’est tout simplement super bon et très convivial.

… lieu en Suisse La Sarraz (VD)

Je pense que mon lieu préféré en Suisse est simplement la maison de mes parents à La Sarraz. En ce moment, je voyage beaucoup et j’apprécie d’autant plus de passer du temps libre à la maison chez mes parents. Je peux déconnecter, profiter de la nature et rencontrer mes amis.

… chanson «Remember Me» de Danitsa

C’est ma chanson préférée ces temps-ci. Elle me transmet beaucoup d’énergie et de confiance en moi.

… appli WhatsApp

Mon application préférée sur mon smartphone est tout simplement WhatsApp. Comme je suis beaucoup en voyage, l’application me permet de rester très facilement en contact avec ma famille, ma copine et mes collègues. P RO P O S R E CUE I L L I S PA R : V E R A S C H Ä R FÉVRIER 2020

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PHOTO: SWISS-SKI

«Mon/ma ... préféré/e»

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Actif // Marathon de ski de l’Engadine // Jürg Capol

LE SKI DE FOND EST PLUS COOL QU’IL Y A 30 ANS

Le prestigieux Tour de Ski, qui fait partie de la Coupe du monde de ski de fond, s’est terminé fin janvier au nord de l’Italie à Val di Fiemme. Au niveau national, la série Swiss Loppet, qui se terminera le 8 mars avec le Marathon de ski de l’Engadine, bat encore son plein. Nous avons demandé à Jürg Capol de nous parler de l’état général du ski de fond. Le directeur du marketing de la FIS et promoteur du Tour de Ski est intarissable, donne des conseils utiles aux profanes comme aux professionnels et nous révèle quelles pistes sont uniques à ses yeux.

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près neuf journées et sept étapes disputées sur trois sites, le 14e Tour de Ski s’est terminé le 5 janvier à Val di Fiemme dans le Trentin. Le Tour a été créé par Jürg Capol et l’idée est née il y a 15 ans pendant une séance de sauna avec la légende norvégienne du ski de fond Vegard Ulvang. «Nous voulions proposer des courses avec différents défis dans le but

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d’intégrer les différentes techniques de ski de fond dans la compétition», explique Capol, qui ajoute que «les vrais rois du Tour de Ski sont les skieurs polyvalents.» Dario Cologna a remporté quatre fois le Tour depuis 2008/2009 et est monté à trois autres reprises sur le podium. Cette année, il a terminé à la 7e place du classement général. «Le Tour de Ski est un événement qui se déroule sur plusieurs jours et son objectif est de maintenir le suspense et l’intérêt pour le ski de fond à un niveau élevé», ajoute Capol, «à l’exemple des différents chapitres d’un livre.» Sprint fou sur l’Alpe Cermis Jürg Capol a été un fondeur actif il y a plus de 25 ans et a notamment participé aux Championnats du monde à Oberstorf, Lahti et Falun, de même qu’aux Jeux olympiques d’hiver de Calgary et de Lillehammer en 1988 et 1994. Âgé de 64 ans, il est né à Coire et a ensuite travaillé longtemps dans le domaine du tourisme en Haute-Engadine avant d’entrer en 2003 à la Fédération internationale de ski (FIS) où il a été directeur des courses de ski de fond pendant neuf ans. Depuis trois ans et demi, il est directeur du marketing de la FIS et vit actuellement à Sargans avec sa femme et ses deux enfants. «Ici, il y a une bonne offre de pistes et je chausse les skis au minimum une fois par semaine.» Il

se lance aussi volontiers dans des randonnées à ski et «si possible, je participe à l’étape finale du Tour de Ski sur l’Alpe Cermis». Cette étape particulièrement raide qui doit être effectuée sans peaux, avait provoqué des réactions pour le moins vigoureuses dans le milieu du ski de fond avant le début du premier Tour de Ski. «Mais aujourd’hui, il est à chaque fois impressionnant de voir à quelle vitesse les stars du ski de fond effectuent le parcours», remarque Capol en souriant. Bon pour le corps et l’esprit «La particularité du ski de fond est que tout le corps travaille, de la tête aux jambes en passant par les bras et les poumons», constate Jürg Capol. Le ski de fond est bon pour tout le monde et c’est le mélange entre force, technique et travail mental qui rend ce sport intéressant. «Toutes les personnes qui pratiquent le ski de fond trouvent leurs points forts, que ce soit dans l’utilisation du poids ou l’équilibre, et le sport pousse aussi tout un chacun à améliorer ses points faibles», ajoute-t-il avec philosophie. Il insiste sur le fait que le ski de fond est également une expérience que l’on vit dans la nature permettant de se retrouver dans des paysages magnifiques sans faire la queue aux remontées mécaniques et en étant son propre moteur.


ENCORE QUATRE COURSES POPULAIRES AVANT LE MARATHON DE L’ENGADINE La série Swiss Loppet comprend les onze courses populaires les plus importantes de Suisse et a débuté cette saison le 29 décembre 2019 par l’Attraverso Campra au sud du col du Lukmanier, la seule course populaire disputée au Tessin. Cinq courses figurent encore à l’agenda: le dimanche 9 février 2020 se disputera le 52e Marathon de ski d’Einsiedeln, un semi-marathon de 25 km. La veille se dispute le «Schafbock-Loppet», un événement populaire très apprécié. La Franches Nordique est réputée pour son «ambiance romande» et aura lieu le 16 février. Le parcours part des Breuleux en style skating avec des distances allant jusqu’à 30 km en fonction de la catégorie et traverse les forêts des Franches-Montagnes. La 48e course internationale «Gommerlauf» se déroulera le 23 février. C’est la principale course du week-end de ski de fond en Valais. Son départ et son arrivée sont donnés à Ulrichen en technique libre et elle emmène les participants à travers la vallée de Conches. La Mara, disputée dans le Jura vaudois, fêtera le 1er mars sa 50e édition et est une des deux courses de la série disputée en style classique. La veille, le parcours principal est aussi à disposition pour le skating. Et la série de courses de la Swiss Loppet de cette année se terminera le 8 mars par le mythique Marathon de ski de l’Engadine, dont le parcours traverse les lacs gelés de Maloja à S-chanf.

PHOTOS: MÀD

Informations sur www.swiss-ski.ch/events/swiss-loppet/

Dans le dernier numéro de «Snowactive», Barbara Steinbacher, une participante de la Swiss Loppet, déclarait que le ski de fond était devenu sa discipline préférée. «Je trouve aussi qu’en fonction de l’âge, du sexe et de l’expérience, le mélange des gens ainsi que l’équipement sont devenus plus variés», ajoute Capol. «Les choses ont énormément évolué, en partie avec l’introduction de la technique du skating en 1985. Aujourd’hui, il est beaucoup plus cool de faire du ski de fond qu’il y a encore 30 ans.» La popularité du ski de fond dépend par ailleurs aussi de la quantité de neige dans les plaines, de la durée pendant laquelle la neige persiste ou de l’offre de pistes en plaine. Capol a aussi fait une observation intéressante: «J’estime que les

ACCÉDER DIRECTEMENT À LA PISTE EN TRAIN

femmes représentent presque la moitié des personnes sur les pistes, mais lors des compétitions, seul un quart des participants sont des femmes.» Garder le plaisir sur la piste Dans tous les cas, Jürg Capol recommande aux personnes qui souhaitent commencer le ski de fond de se faire conseiller dans un magasin spécialisé. «C’est aussi bien si quelqu’un peut montrer l’exemple et donner des conseils, car s’il l’on commence seul, on apprend faux.» Les enfants sont beaucoup plus intuitifs alors que les adultes sont cérébraux et ont besoin de plus de conseils. «On devrait procéder de façon systématique pour garder du plaisir sur le long terme», conseille Capol. En ce qui concerne les domaines skiables ou les courses populaires de la série Swiss Loppet, Jürg Capol n’a pas vraiment de préférences. «Du point de vue du paysage, je trouve les courses dans le Jura uniques», affirme Capol. Les grands événements tels que le marathon d’Engadine sont certes très impressionnants, mais pas tout le monde souhaite disputer des courses populaires «et il existe beaucoup de beaux domaines de ski de fond. C’est aussi beau de découvrir toujours de nouvelles offres.» S T E FA N K A I S E R

Le Marathon de ski de l’Engadine est la plus grande manifestation de ski de fond en Suisse et la deuxième au niveau mondial. Quelque 13 000 fondeuses et fondeurs y participent en moyenne, de sorte qu’elle est devenue une gigantesque fête populaire se déroulant sur quatre jours. Im Rahmen des Skimarathons, der heuer zum 52. Mal ausgetragen wird, wurden im Lauf der Jahre weitere Läufe etabliert: Cette année a lieu la 21e course féminine de l’Engadine, le 13e semi-marathon de l’Engadine ainsi que la 4e course nocturne de l’Engadine. Les fondateurs de la course n’auraient jamais imaginé un tel développement. Dans les années 60, au moment où le ski de fond a connu un boom, l’idée d’une course de ski de fond populaire avait déjà été discutée. Le commerçant d’articles de sport de StMoritz et ancien skieur Albert Scheuing est considéré comme le père spirituel du Marathon de ski de l’Engadine, disputé pour la première fois en 1969. Ils étaient alors 945 coureurs au départ et dix ans après, le nombre de participants avait déjà grimpé à plus de 10 000. Le Marathon de ski n’a pas pu être disputé à une seule occasion, en 1991, en raison d’une vague de chaleur. Aujourd’hui, la plupart des participants skient en style libre, seuls 6% des participants disputent le marathon en style classique. Une nouveauté importante a par exemple été le transfert de l’arrivée de Zuoz à S-chanf, effectué en 1998, ce qui a permis d’utiliser les installations militaires de façon optimale pour l’événement. Par la même occasion, les Chemins de fer rhétiques ont introduit le légendaire arrêt «S-chanf Marathon», de sorte que la course dispose de sa propre gare directement sur le parcours. Depuis 2000, le billet de train des Chemins de fer rhétiques est compris dans l’inscription, raison pour laquelle beaucoup de participants viennent en train. 13 personnes ont participé à tous les Marathons de ski, 100 autres l’ont disputé au moins 40 fois. Ces personnes sont distinguées comme «Giubiliers» et portent une couronne de lauriers dorée sur leur dossard. www.engadin-skimarathon.ch

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Actif // «Raiffeisen Erika Hess Open»

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Actif // «Raiffeisen Erika Hess Open»

Erika Reymond-Hess

Back to the roots L' O B WALD IE NNE ERIKA REYMON D-HESS A VÉ C U P LU S DE LA MOI T I É DE SA VI E E N S UI S S E RO MANDE. MAIS ELLE N’A JAMAIS OUBLIÉ SES RACINES. C’EST DANS SA PATRIE QU’ELLE A APPRIS À SKIER ET QU’ELLE A FÊTÉ SES PREMIERS SUCCÈS SPORTIFS. RAISON POUR LAQUELLE ELLE

PHOTOS: ERIK VOGELSAN G, B&S

S O UH AIT E AU SSI IMPLAN TER SON TRAD I T I ONNE L « R AI F F E I S E N E R I KA H E S S OP E N» DA N S SA RÉGION D’ENGELBERG DÈS LA SAISON PROCHAINE, EN PLUS DES TROIS RENDEZ-VOUS DANS LES CANTONS DE VAUD ET DU VALAIS. «NATURELLEMENT, COMME TOUJOURS AVEC MON MARI JAC Q U E S. NO U S SOMMES TOUJOURS EN DÉ P LAC E ME NT E N É QU I P E DANS TOU S NOS P R OJ E TS » .

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Actif // «Raiffeisen Erika Hess Open»

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oilà bientôt 27 ans que la famille Reymond-Hess habite dans une magnifique maison de campagne à St-Légier, au-dessus de Vevey. Erika Reymond-Hess décrit d’ailleurs St-Légier comme sa deuxième patrie. C’est là qu’elle a vu grandir ses trois fils; elle a noué de nombreuses nouvelles amitiés dans cette partie de la Suisse et elle s’y sent toujours bien. Ce qui ne l’empêche toutefois pas de revenir à Obwald, là où elle a ses racines. Elle a donc pris contact avec les ski-clubs locaux, les responsables et la direction des remontées mécaniques pour mettre sur pied son Erika Hess Open pour enfants, jeunes et adultes dans sa région d'origine. Elle rigole: «Les indicateurs sont au beau fixe.» Les «espions» des ski-clubs viennent eux-mêmes en repérage en Suisse romande pour inspecter les trois sites de cet événement qui existe depuis bientôt 23 ans. Ouverture aux Diablerets Cette année, le lancement aura lieu le 19 février aux Diablerets à l’occasion d’une course nocturne. C’est la dixième fois que l’événement est organisé dans la station. La deuxième course

se déroulera le 7 mars aux Pléiades, qui accueillent l’événement pour la vingtième fois. La station des Pléiades est située au-dessus de St-Légier, la montagne qui domine Vevey. Le domaine skiable dispose d’une petite mais excellente infrastructure de ski. Il est perché à près de 1400 mètres d’altitude. «Cette montagne est aussi accessible par un chemin de fer à crémaillère que je peux rejoindre en seulement deux minutes depuis chez moi», sourit Erika Reymond-Hess. Situé au-dessus de Martigny, le village de La Fouly accueillera le troisième et dernier événement du «Erika Hess Open» (14 mars 2020). Et cela pour la 23e fois. Les enfants d’Erika et Jacques ont appris à skier dans ce magnifique endroit. Avec Raiffeisen pour sponsor principal, le «Erika Hess Open» est un mélange réussi entre course populaire et compétition. L’aspect compétitif vaut avant tout pour les jeunes, qui s’élancent avec davantage d’ardeur sur le parcours de slalom géant, mais c’est aussi le cas pour les plus petits entre 3 et 5 ans qui disputent une mini-course ou les adultes sans limitation d’âge. Un petit village de ski avec des jeux et animations ainsi que

différentes possibilités de restauration garantissent une journée de ski bien remplie, à un prix tout à fait abordable. Les enfants paient 20 francs et les adultes 25 francs pour participer (forfait de ski inclus). La Riviera et ses dix communes L’organisation est assurée par les ski-clubs ou un CO local. «L’objectif est que l’événement puisse s’autofinancer et que le bénéfice soit reversé à la promotion de la relève», explique

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bwt-aqua.ch


Actif // «Raiffeisen Erika Hess Open»

14 ans au total. De nombreux talents de la relève, participants du «Grand Prix Migros», de courses régionales et FIS ont toujours pu profiter de conditions exceptionnelles sur la piste réservée à cet effet. Ils mettaient également à disposition un container pour le matériel et un club-house. «Nous avons géré ce centre avec beaucoup de bonheur et d’enthousiasme», déclarent-ils tous les deux.

la marraine. Un total de 350 skieuses et skieurs au maximum sont autorisés à prendre le départ. L’infrastructure est limitée, ce qui réduit le nombre de participants potentiels. L’aire d’arrivée accueille au minimum 500 à 1000 personnes. La région de la Riviera comptabilise 80 000 habitants. «La joie de participer à cet événement transgénérationnel est intacte», se réjouit Erika Reymond-Hess. Jusqu’à récemment, Erika et Jacques ont également dirigé un centre d’entraînement aux Diablerets pendant

Nouveaux défis La page est désormais tournée. Erika Reymond-Hess se réjouit d’autant plus d’un engagement potentiel dans son ancienne patrie. Elle se souvient encore bien de sa période au sein du Skiclub Bannalp, où elle avait beaucoup pu profiter des connaissances de sa tante Annemarie Hess-Waser. Son immense talent lui avait permis de sauter plusieurs groupes d’entraînement pour figurer très tôt, comme on le sait, dans un cadre national. Erika et Jacques ont plus tard transmis leur expérience via leurs propres camps de ski à Zermatt, SaasFee et aux Diablerets. En 30 ans, ils ont totalisé quelque 20 000 participants. Ils veulent main-

tenant se concentrer sur le «Raiffeisen Erika Hess Open» en Suisse romande et en Suisse centrale. Afin d’en préserver l’idée de base, Erika et Jacques Reymond-Hess ont fondé une association pour marquer dans le marbre certaines lignes directrices. Et même si Erika fait un pas «back to the roots», sa deuxième patrie restera toujours la Suisse romande. Son mari Jacques préside l’assemblée communale de St-Légier et les conseils communaux de St-Légier et Blonay devront prendre une décision préalable au printemps quant à une fusion possible des deux communes, qui réunissent 12 000 habitants. Ils sont également devenus grands-parents il y a quelques mois. Leur fils aîné Fabian et son épouse Delphine ont accueilli leur première petite-fille, Chloé. De temps à autre, les deux anciennes stars du ski leur donnent un coup de main pour la garder. J O S E PH W E I B E L

Pour plus d’informations: www.erikahessopen.org

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HOTEL GRISCHA – SKI DE PRINTEMPS POUR LES ACTIFS ET LES GOURMETS Davos est célèbre pour ses excellentes conditions d'enneigement, jusqu'à une date avancée au printemps. Ainsi, les amateurs de sports d'hiver peuvent prolonger quelque temps la saison et se défouler pleinement au ski de printemps. L'hôtel Grischa se trouve à proximité directe de la station inférieure du téléphérique sommital du Jakobshorn et constitue, avec son offre spécialement élaborée pour les sportifs d'hiver, la base idéale pour d'incroyables aventures hivernales. L'ÉTABLISSEMENT IDÉAL POUR LES AMATEURS DE SPORTS D'HIVER Jouissant d'un emplacement idéal, à proximité directe du téléphérique sommital du Jakobshorn, l'hôtel Grischa est un établissement de choix pour ceux qui souhaitent accéder rapidement aux pistes tout en bénéficiant d'un hébergement central, en plein cœur de la ville animée de Davos. Cet hôtel quatre étoiles, au confort premium, est spécialement adapté aux besoins des amateurs de sports d'hiver car il offre un emplacement idéal, un grand

espace de rangement dans les chambres ainsi qu'un local à skis moderne, équipé de sèche-chaussures et d’une nouvelle machine à farter avec mallette de farts. UN PARADIS POUR LES FINS GOURMETS L'offre culinaire de l'hôtel Grischa est un petit bijou gastronomique. L'établissement propose cinq restaurants pour ravir tous les palais. L'offre s'étend de la fondue suisse mélangée à la main aux spécialités de viande épicées cuites au charbon de bois, en passant par des spécialités régionales de saison ainsi que des sushis fraîchement préparés et un menu découverte à base de canard laqué. L'hôtel est également doté d'une cave de choix qui fera palpiter le cœur des amateurs de vins. Et pour clore en beauté une journée active sur les pentes du domaine de Davos, le bar, agrémenté d'un salon à cigares, vous invite à la détente et au plaisir.

Grischa – DAS Hotel Davos 7270 Davos Platz | Schweiz +41 81 414 97 97 info@hotelgrischa.ch hotelgrischa.ch FÉVRIER 2020 SNOWACTIVE 43


Actif // Skiclub Riederalp

SKI-CLUB RIEDERALP

SOUS LE SIGNE DE LA POLYVALENCE ET DE LA COOPÉRATION Le ski-club et club sportif Aletsch Riederalp a une histoire mouvementée, vieille de 85 ans. Comme toujours, le club met l’accent sur la promotion de la jeunesse, même si dans le domaine de la relève, il y a deux particularités. Le club qui mise sur la tradition et la coopération assure son existence avec un engagement en été.

L

e ski-club et club sportif Aletsch Riederalp tire son origine du ski-club Riederhorn, fondé le 16 décembre 1934 par quelques jeunes hommes passionnés de sport. Comme des anciens écrits en attestent, les troubles de la Seconde Guerre mondiale n’ont aucunement nui aux activités du club. 15 ans après le ski-club Riederhorn, c’est le ski-club Blausee qui a vu le jour à Greich. Il organisait le Blausee-Derby qui partait du Blausee et arrivait à Greich puis plus tard à Riederalp. Quant au ski-club Riederhorn, il organisait pendant ce temps le RiederhornDerby. Les deux événements se sont maintenus pendant des décennies dans le calendrier de manifestations haut-valaisan et bénéficiaient d’une grande popularité.

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Volleyball de neige et fête alpestre Ces deux courses n’étaient pas les seules que les deux ski-clubs organisaient d’abord séparément puis conjointement après leur fusion en 1990 pour devenir le ski-club et club sportif Aletsch Riederalp. Les deux clubs ont organisé plusieurs fois des championnats suisses et valaisans, des épreuves du Grand Prix Migros, des Jeux d’hiver Eurovision (course de ski pour les médias de l’espace Eurovision) et des épreuves de Coupe du monde sur route. «Au début, il y avait presque toujours des coureurs de Coupe du monde connus au départ de ces courses», explique le président du club Christoph Golob. Au niveau organisationnel, les moments forts de cet hiver seront le 9 février deux Combi-Race au sein de la FMV-Cup et le

4 avril l’organisation du Snow Volley Tour à Riederalp. Le soutien financier du ski-club et club sportif Aletsch Riederalp est aujourd’hui encore la traditionnelle fête alpestre qui est organisée depuis 1943 avec, au programme, une messe, un cortège, de la musique folklorique et de la danse à Riederalp. Une différence d’âge de presque 90 ans Contrairement à de nombreux autres ski-clubs et clubs sportifs, le ski-club Aletsch Riederalp peut compter sur une évolution constante du nombre de membres. En 1990 lors de la fusion, les clubs comptaient 410 membres, 10 ans plus tard 338 ; actuellement, 368 membres sont inscrits, un chiffre qui prend en compte les OJ. Presque un cinquième de ces membres fait


Actif // Skiclub Riederalp

Où le regard de ces deux membres du club se dirige-t-il?

PHOTOS: MÀD

Les filles et les garçons OJ sont de bonne humeur et motivés.

partie de la relève. La différence d’âge entre le membre le plus jeune et celui le plus âgé est de presque 90 ans. Le légendaire hôtelier Art Furrer de Riederalp est sans aucun doute la personne la plus célèbre. Lilian Kummer a représenté les couleurs du ski-club et club sportif Aletsch Riederalp sur la scène mondiale et ainsi les quelque 150 membres féminins. Les résultats exceptionnels de l’ancienne spécialiste de slalom géant ont été une 4e place aux championnats du monde de 2001 à St-Anton et une victoire en Coupe du monde la même année à Lienz. Avant elle, Sepp Bürcher, André Zurschmitten, Fabian Kummer, Mario Summermatter et Hedy Blumer-Bürcher ont apporté quelques succès au ski-club et club sportif Aletsch Riederalp.

Le ski-club et club sportif Aletsch Riederalp organise le Älplerfest et a lui aussi une apparence.

Bonne collaboration Le chemin vers le succès commence déjà dans la section de la relève. C’est pourquoi le skiclub et club sportif Aletsch Riederalp propose six groupes d’entraînement: respectivement deux dans les domaines du ski alpin et du freestyle ainsi que pour les mini-OJ (années 2012 et plus jeunes). Il travaille en étroite collaboration avec les professeurs de ski des écoles de sport de neige. «Ainsi, nous pouvons créer des synergies, générer les connaissances nécessaires et motiver les futurs professeurs de sport de neige à s’investir également pour la relève», explique Christoph Golob. Il est important de transmettre aux enfants la passion pour les sports de neige et de favoriser de manière ciblée les différentes activités. C’est ce que fait le ski-club et club sportif Aletsch Riederalp au sein de son groupe de compétition, conçu pour les enfants qui veulent améliorer leur technique de course, mais qui ne veulent pas impérativement participer à des compétitions. Les filles et les garçons qui participent aux courses du Valais Trophy et de la FMV-Cup font partie du groupe de compétition d’Aletsch. Bonne coopération Il s'agit d'une coopération entre les ski-clubs et les clubs sportifs de Riederalp, Bettmeralp et Eggishorn et elle comprend actuellement 40 filles et garçons. Chaque club met un entraî-

neur à disposition, et les entraînements ont lieu à tour de rôle sur l'une des trois alpes. «Ainsi, les frais pour chaque club sont moindres et les enfants profitent de différentes pistes», explique Christoph Golob. Ils voulaient naturellement offrir aux athlètes talentueux de la relève toutes les possibilités jusqu’à l’intégration dans les cadres régionaux. Par ailleurs, différentes personnalités fréquentent régulièrement les entraînements du skiclub et club sportif Aletsch Riederalp, comme l’ancien skieur professionnel Daniel Albrecht (champion du monde de super-combiné, vicechampion du monde en slalom géant et troisième avec l’équipe suisse dans la compétition par équipe en 2007) et l’ancien freestyleur Yannic Lerjen (troisième aux CM de half-pipe en 2015). Excursion gratuite Les responsables du ski-club et club sportif Aletsch Riederalp attachent de l’importance à instaurer une atmosphère familiale au sein du club. Ainsi, en guise de remerciement pour l’aide apportée lors des différentes manifestations, le club organise chaque année une excursion gratuite pour petits et grands. Naturellement, l’équipe dirigeante de 10 personnes veut continuer à avoir une bonne ambiance au sein du club et à créer de nouveaux succès pour le ski-club et club sportif de Riederalp A N I TA F U C H S

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Service // Tourisme direct // Urs Kessler

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Service // Tourisme direct // Urs Kessler

Urs Kessler: Toujours une longueur d’avance «Pensée sans entraves»: c'est le mot d'ordre d’un homme qui n’a pas une longueur d’avance uniquement physiquement, mais également dans son raisonnement. Il rêvait depuis longtemps d’un téléphérique moderne et efficace pour aamener rapidement les gens sur le domaine skiable de la Jungfrau en hiver et, pendant la belle saison, les touristes du monde entier sur le «Jungfraujoch – Top of Europe». Le rêve s’appelle «V-Bahn», et cet homme s'appelle Urs Kessler, le CEO des Jungfraubahnen. Le rêve deviendra bientôt réalité.

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Service // Tourisme direct // Urs Kessler

Monsieur Kessler, le V-Bahn est, avant son achèvement, le témoin du dernier acte de la légendaire manifestation de fin d’hiver SnowpenAir. Cela n'est-il pas un peu surprenant, est-ce que cette décision est définitive? Urs Kessler: L’idée il y a plus de 20 ans était de prolonger la saison et de prouver que, même au printemps, la région de la Jungfrau jouissait de superbes conditions d’enneigement. Ça a été une réussite, sans aucun doute. D'habitude on met un point final avec un chiffre rond. Après 23 ans, c’est l'histoire est terminée. Ce n'est évidemment pas notre volonté. Mais c’est un compromis, et l’importance de la nouvelle remontée mécanique a pesé dans la balance. La décision est définitive. Certes, nous avons vérifié si un autre lieu se prêtait à la manifestation. Mais il n’y avait pas d’alternative satisfaisante. C’est pourquoi nous terminons cette histoire à succès avec un feu d’artifice musical de deux jours. Le SnowpenAir n’a jamais coûté de l'argent? Si vous parlez du financement, la réponse est non. Le SnowpenAir générait des profits et n’a jamais été subventionné par les Jungfraubahnen. J’en suis fier. Au début en 1988, Florian Ast et Gotthard étaient sur la scène et 3000 spectateurs passionnés étaient présents dans le stade de neige. Pour la dernière édition, vous attendez environ 10 000 spectateurs, autant que ces dernières années. Honnêtement, l’engagement des artistes est devenu nettement plus compliqué, non? Ces dernières années, les cachets ont explosé et nous avons toujours augmenté le budget. Cette année, nous avons 2,3 millions de francs du côté des recettes et des dépenses, dont 1,3 million pour les cachets. La liste d’artistes d’exception est longue; qui n’avez-vous pas pu inviter, mais que vous rêveriez d’engager? Tina Turner. Elle aurait mis le feu à l’Eiger. Et Bruce Springsteen. Mais cela aurait fait exploser le budget de notre SnowpenAir. Neige, soleil et divertissement: cela devait être le mot d’ordre pour cette édition. La neige et le divertissement étaient là. Et le soleil? Lors des six premières années, il a toujours neigé. La meilleure publicité possible, mais dans un openair, on veut aussi voir le soleil. Après, la météo a toujours été plutôt clémente. De quel SnowpenAir vous souvenez-vous particulièrement? Il y a quatre ans, le foehn du Guggi nous a causé du souci et, le vendredi soir, nous ne savions toujours pas si le concert aurait lieu ou pas. Nous avons raccourci de 30 minutes la tête 48

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d'affiche avec Fanta 4 et avons ainsi réussi notre coup de poker. Quelle prestation préférez-vous plutôt oublier? La liste des souhaits spéciaux de Scorpions était considérablement plus longue que leur prestation. Je n’ai jamais rien vu de pareil. La raison du clap de fin du SnowpenAir est un secret de Polichinelle. Le compromis dont vous avez parlé résulte d’un accord avec un hôtelier de la Petite Scheidegg. C’est vrai. Cette manifestation ne lui convient pas du tout. Il exploite son hôtel pendant six mois par année, avec un taux d'occupation moyen de 25%; en même temps, il défend le tourisme de masse à Trümmelbach près de Lauterbrunnen. Il a justifié son aversion avec le public primitif et stupide qu’il ne tolérait plus à la Petite Scheidegg. Chaque spectateur qui est venu au moins une fois au SnowpenAir peut tirer ses propres conclusions ...

Vos arguments avaient dernièrement plus de poids. Que répondez-vous aux personnes intéressées qui vous demandent quels sont les atouts du V-Bahn? La réponse est simple et claire. Nous obtiendrons 30 à 67 millions de francs de création de valeur supplémentaire, 2 à 3 millions de recettes fiscales supplémentaires pour Grindelwald et prévoyons 180 à 590 nouveaux postes de travail. J’estime que le chiffre devrait finalement se situer à peu près entre les deux.

Quoi qu’il en soit, vous avez au moins pu tirer un trait sur une des 17 oppositions. Vos nerfs tiennent encore le coup? (Il rit). Ils sont encore en acier. C’est épuisant de contrer cette politique d’entrave. C’est légitime et légal dans notre pays de s’opposer à un projet. Il y a des avantages et des inconvénients. C’est certain. On nous raconte qu'on se bat pour une cause. En fin de compte, tout tourne autour de l’argent Et la spécialité du coin, la jalousie, joue toujours aussi un rôle.

Une «vague verte» a conquis notre pays depuis les dernières élections fédérales. Quels sont vos arguments auprès des politiciens verts? Depuis le début, notre orientation vers les transports publics a été claire. Les TP sont l’avenir, ce ne sont pas des paroles en l'air mais un fait. Un demi-million de Suisses ont un abonnement général, plus de 2,2 millions un abonnement demi-tarif, et la tendance est à la hausse. Le raccordement du réseau ferroviaire


Service // Tourisme direct // Urs Kessler

l’énergie nécessaire sur le marché libre. Nous récupérons en outre le courant avec nos propres cabines sur le Jungfraujoch. Avec trois cabines qui font le trajet vers la vallée, nous produisons l’énergie nécessaire pour qu’une cabine puisse faire le chemin inverse. La part de consommation de courant de tous les téléphériques et des installations d’enneigement représente par ailleurs 0,27% de la consommation totale en Suisse. On ne peut affirmer que nous sommes «énergivores».

PORTRAIT DE URS KESSLER Date de naissance 27.01.1962 État civil marié Profession Agent du mouvement diplômé Directeur marketing avec diplôme fédéral Direction d’entreprise Fonction actuelle Directeur Jungfraubahnen Hobbies Football, fitness et golf Ce que j’aime particulièrement Passer du temps avec ma famille Ce que je n’aime pas du tout L’esprit de clocher

PHOTOS: MASSIM O LANSINI, B& S

au terminal à Grindelwald découle de ce constat. La Confédération et le canton ont contribué au projet à hauteur de 7,7 millions de francs.

Les Jungfraubahnen misent depuis des années avec succès sur le marché asiatique. La Chine semble être le marché le plus prospère. On parle de 300 millions de skieurs que ce pays devrait compter un jour. Ce chiffre est-il correct? Cette estimation est naturellement trop élevée. Mais le potentiel est énorme et pourrait se situer peut-être à environ 10% du chiffre cité. Il y a aussi des marchés en expansion dans les pays européens. Ces faits jouent un rôle important pour le développement de notre marché. Le sport d’hiver en Suisse devient de plus en plus un marché où il faut se battre. Votre stratégie est claire: vous voulez jouer un rôle important? Nous voulons fondamentalement être forts 12 mois par an, et le sport d’hiver en fait partie. Nous avons toutefois joué qu’en Challengue League, ou nous étions la lanterne rouge de Super League. À l’avenir, nous voulons faire partie de la Champions League. Avec le V-Bahn, cet objectif est réaliste et indispensable. Dans les dix à vingt prochaines années, il faudra séparer le bon grain de l’ivraie. Ou on fait partie des meilleurs ou on n’en fait pas partie.

Vous voyagez depuis des décennies dans la moitié du globe pour les Jungfraubahnen. Le terminal à Grindelwald rappelle un terminal d’aéroport. Vous êtes-vous laissé inspiré par vos voyages? «Experience is the hardest kind of teacher.» J’apprends de mes expériences. J’ai vu beaucoup de belles choses lors de mes voyages et j’en ai tiré les conclusions qui s’imposent. Il ne faut pas reculer, ni en Suisse et encore moins dans l’Oberland bernois.

Le ski seul ne suffit-il pas pour être un acteur de pointe? Les Jungfraubahnen ont toujours voulu être au sommet pendant toute l’année. À l’avenir, le sport d’hiver sera multioptions. Cela signifie que nous devons offrir une infrastructure de pointe à tous les niveaux. Et nous y travaillons. Nous ne voulons pas nous agrandir à tout prix, mais notre crédo est d’avoir un standard de qualité élevé. Nous atteignons ce but avec une infrastructure parfaite et en limitant les transports quotidiens; en hiver, nous pouvons limiter le nombre de forfaits à 17 800 personnes par jour..

Revenons encore à la vague verte, puisque cela est d’actualité: les téléphériques ont besoin d’énergie, tout comme la fabrication de neige. On vous le rappelle souvent? Nous exploitons une centrale au fil de l’eau, qui est surtout productive en été. Nous vendons le surplus, tandis qu’en hiver, nous achetons

Malgré tout, le V-Bahn amène plus de monde. Est-ce que la région peut offrir suffisamment de possibilités d’hébergement? C’était clair depuis le début que des investisseurs allaient miser sur la construction de nouveaux hôtels lorsque le V-Bahn serait réalisé. Depuis, nous savons que rien qu’à Grin-

delwald, 800 à 1000 lits supplémentaires sont prévus au cours des prochaines années. En Autriche, l’État injecte beaucoup d’argent dans le tourisme. Dans le pays touristique qu’est la Suisse, on l’oublie parfois. Vous aussi? Pour moi, il s'agit d'une mauvaise approche. Lorsque l’État ou certaines localités investissent dans le tourisme, cela crée de mauvaises stimulations. Je suis un défenseur de l’économie de marché. On investit de manière intelligente l’argent que l’on a gagné soimême. Pour finir, trois mots-clés auxquels il faut répondre par trois réponses brèves: Greta Thunberg? Un buzz qui fonctionne. La retraite? Pour moi, cela n’est pas encore d’actualité. Mon objectif premier est le développement du V-Bahn. Lorsqu’il aura atteint le seuil de rentabilité, il sera encore assez tôt pour m’occuper de ce sujet. Un hôte que vous souhaiteriez accueillir pour l’ouverture du V-Bahn? (Il rit). Si je pouvais, ce serait le Président de la République chinoise Xi Jinping. J O S E PH W E I B E L

LE V-BAHN EN BREF Premier coup de pioche 3 juillet 2018 Début de l’exploitation du téléphérique de Männlichen 14 décembre 2019 Inauguration de l’Eiger Express et du terminal 12 décembre 2020 Coûts du projet total 470 millions de francs Capacités Téléphérique de Männlichen 1800 personnes/heure (auparavant 900); durée du trajet: 19 minutes, 10 places assisses par cabine Eiger Express 2200 personnes/heure; durée du trajet 15 minutes; 26 places assisses par cabine Parking Plus de 1000 places de parking avec accès direct au terminal Raccourcissement du temps de trajet Jungfraujoch et domaine skiable: en moyenne 47 minutes Particularités Terminal de Grindelwald avec des magasins, un café, un dépôt de ski et un accès direct à l’arrêt de TP du Chemin de fer de l’Oberland bernois; accès séparés pour les groupes et les voyageurs seuls www.jungfrau.ch

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Service // L’industrie incarnée // Peter Egger

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Service // L’industrie incarnée // Peter Egger

Carving à ski et en snowboard, une descente en luge et, cerise sur le gâteau, une randonnée en raquettes dans la neige, le tout en une journée organisée sur place. Est-ce possible? Oui, grâce à INTERSPORT Rent-Network. Ce réseau particulier existe depuis 19 ans. Dix points de location de la région de la Jungfrau y sont associés. Le produit sous cette forme est unique en Suisse. Derrière cette idée innovante se cache une personne: Peter Egger. Il est directeur de cinq points de location dans le village de l’Eiger.

Peter Egger Une «tronche» de l’Oberland bernois L

PORTRAIT DE PETER EGGER

PHOTOS: MASSIM O LANSINI, B& S

Date de naissance 15 octobre 1957 Profession Mécanicien Fonction actuelle Directeur de Intersport Rent-Network Jungfrau Region AG Hobbies Chasse, ski, randonnée

es jours du magasin situé à la Grundstrasse 31 à Grindelwald sont comptés. Dans environ 300 jours, les 20 collaborateurs du spécialiste de sport Peter Egger se retrouveront dans un magasin tout neuf de 470 mètres carrés, soit le double de la surface actuelle. Pour lui, ce déménagement vient à point nommé. Peter Egger, âgé de 62 ans, travaille dans le commerce d’articles de sport depuis 1978. Les débuts dans une baraque de GrindelwaldGrund avec l’ancien skieur René Berthod se sont révélés plutôt difficiles. Ils étaient à l’étroit dans le magasin d’une dimension modeste de trois mètres sur huit et le premier bilan de l’exercice fut peu réjouissant; la deuxième année s’est tout de même soldée par un bénéfice de 125 francs. Les débuts avec les frères Berthod Aujourd’hui, on dirait de Peter Egger qu’il était un pionnier. Il a du flair et a donc eu la plupart du temps une longueur d’avance sur les autres.

Les difficultés vécues au départ pendant la collaboration avec les frères Berthod (Martin a aussi été dans le coup pendant un petit moment) et plus tard quand il était seul, ont été vite oubliées. Durant sa courte vie, il avait déjà travaillé dans divers domaines à différents endroits et était, comme certains de ses contemporains, une «tronche» de l’Oberland bernois. Il y est toujours allé franchement et ne s’est surtout jamais voilé la face. Il avait de l’ambition et a rapidement obtenu du succès. Il en a tellement eu que cela énervait ses concurrents qui le dénigraient auprès des fournisseurs et affirmaient sans vergogne qu’il était en manque de liquidités. Cela a eu pour conséquence désagréable qu’au début, il ne recevait la marchandise que contre paiement en espèces. La jalousie et la rancune le motivaient. Elles les motivaient au point qu’il «s’est vengé» à sa manière. Montana Sport à Stans a mis sur le marché la première ponceuse à pierre. Peter Egger en avait entendu parler, il s’est alors rendu en Suisse centrale et en a acheté une à la condition d’avoir l’exclusivité de cette machine dans la région de la Jungfrau pour au moins une année. Les clients ne cessaient d’affluer et ils voulaient que leurs skis soient affûtés sur cette machine. Son magasin était ouvert sept jours sur sept. À l’époque, il était ouvert le vendredi saint et le dimanche de Pâques, au grand dam de ses concurrents, qui déposèrent plainte contre lui à la police. Pas de quoi inquiéter Egger, qui connaissait personnellement le policier du village. Celui-ci tenta de lui demander s’il livrait essentiellement des préréservations pendant les congés de Pâques. «Évidemment!», a-t-il répondu. Le policier a confirmé que dans ce cas, l’ouverture du magasin à Pâques était possible. Le vendeur exclusif de skis Stöckli L’homme d’affaires Peter Egger prenait de plus en plus d’importance. Un jour, il a appelé Beni Stöckli. «Bonjour, c’est Egger de Grindelwald!», s’est-il présenté au fabricant de skis suisses et il lui a proposé de vendre en exclusivité des skis Stöckli dans son magasin. Stöckli lui a tout de suite demandé quelle était sa surface de vente et de quelle grandeur était la vitrine. Il a répondu qu’il ne pouvait pas le dire comme ça, qu’il devait d’abord prendre les mesures. La première année, Peter Egger a vendu 80 paires de skis et a même dû effectuer des commandes supplémentaires. Beni Stöckli n’a jamais su quelle était sa surface de vente et de quelle grandeur était sa vitrine. Cela lui était d’ailleurs égal. L’essentiel était que le premier vendeur externe exclusif de skis Stöckli faisait très bien son travail. De mécanicien à débarrasseur de table Au départ, Peter Egger avait pris une toute autre voie dans la vie comme sur le plan proFÉVRIER 2020

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Service // L’industrie incarnée // Peter Egger

fessionnel. Il a grandi dans une famille de paysans de montagne, dont les ancêtres étaient déjà installés à Grindelwald au début des années 1800.Après l’école obligatoire, il a appris le métier de mécanicien. Ce n’était pas vraiment de son plein gré. Il aurait préféré travailler dans le tourisme. Mais son père estimait qu’il devait d’abord apprendre un vrai et honorable métier. Il pourrait toujours travailler dans le tourisme par la suite. À la fin de son apprentissage aux Chemins de fer de la Jungfrau, il a débuté dans la gastronomie en tant que débarrasseur de table au restaurant du Männlichen. Il effectuait ainsi un travail peu prestigieux, mais il y a appris l’anglais. Un collègue de travail venait de Thaïlande et possédait d’excellentes connaissances en anglais, qu’il lui a transmises. Egger n’a pas travaillé longtemps dans cette branche, notamment pour des questions de salaire. Il est revenu dans son métier de base et s’est engagé chez le constructeur de télécabines Habegger. Il y a plus de 40 ans, l’entreprise a construit la télécabine du Männlichen et Peter Egger a fait partie de ceux qui y ont contribué. En dehors de ce grand mandat, les carnets de commandes étaient tout sauf remplis. C’est pourquoi l’entreprise envoyait ses jeunes mécaniciens pour six mois en Arabie saoudite afin d’y effectuer du montage. Peter Egger aurait aussi dû y aller. «Je n’irai pas là-bas, ai-je dit à mon chef. Je ne bouffe pas de sable!» Sa «tête de lard» lui a permis de commencer sa carrière dans le commerce d’articles de sport. Dans le journal local, il avait découvert une petite annonce qui disait qu’un cer52

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tain René Berthod était à la recherche d’un préparateur de skis pour son magasin à Grindelwald Grund. Et nous voilà au début de cette histoire. L’union fait la force En 1986, Peter Egger a acquis la moitié de la part de l’entreprise de René Berthod, qui acheta un hôtel à Wengen. Après une période de collaboration avec Berthod et à la suite du succès grandissant de son activité, il était pour lui grand temps de commencer quelque chose de nouveau. Les commerçants d’articles de sport de Lauterbrunnen, Interlaken et Grindelwald ont entamé des discussions communes. De ces discussions est né Intersport RentNetwork. Après un premier hiver infructueux, Peter Egger et son magasin dans lequel il faisait de la vente et de la location furent intégrés dans Rent-Network, car les deux sites étaient proches l’un de l’autre. L’ancien magasin a laissé place à un atelier et une location de luges et de skis de fond. Un exemple venant d’un pays voisin l’a poussé à louer du matériel et des articles de sport en utilisant un système similaire. Non seulement les skis ou les snowboards étaient loués aux clients, mais désormais aussi les vêtements et les accessoires de ski (hormis les lunettes de ski) de l’assortiment. Et cela pour une bonne raison: «Les Asiatiques par exemple, ne voyagent pas avec leur équipement, ils veulent louer sur place», assure Peter Egger. «Grâce à Rent-Network, c’est possible depuis 2001 dans

les magasins de sport affiliés. Ils exploitent ensemble la gestion des marchandises, ont le même système de caisses et de cartes de crédit et échangent entre eux de la marchandise. Ils encaissent la moitié. Le client peut décider luimême s’il prend les skis chez le commerçant A, les rend chez le commerçant B et loue encore une luge ou des raquettes à neige chez le commerçant C. Le réseau a pour raison sociale le nom Intersportrent.ch, il est bien organisé et dispose d’un actionnariat solide: les Chemins de fer de la Jungfrau, les remontées mécaniques de Grindelwald-Männlichen, Intersport Suisse et toutes les autres parties prenantes. Les dix magasins emploient aujourd’hui 84 collaborateurs. «Avec RentNetwork, j’atteins aujourd’hui un chiffre

La succession est assurée: son fils Marcel.


Service // L’industrie incarnée // Peter Egger

LES PARTENAIRES D’INTERSPORT RENT JUNGFRAU REGION Intersport Rent-Network (Peter Egger) Avec les points de location de la station de First, Männlichen, Hotel Sunstar et l’atelier avec une location de luges et de skis de fond à la gare de Grund. Intersport Graf, Grindelwald Intersport Kaufmann, Grindelwald Intersport Alpia, Lauterbrunnen Intersport Alpia, Wengen Intersport Central, Wengen Intersport Stäger, Mürren

Plus d’informations sur le système de location: www.intersportrent.ch

d’affaires dix fois plus élevé qu’au début des années 2000.» Veiller à son corps Un chiffre remarquable, mais qui ne représente en aucun cas une raison de se reposer sur ses lauriers selon Peter Egger. Il réfléchissait à

une nouvelle innovation qui tienne compte de l’évolution du monde du numérique et de l’augmentation des exigences au niveau du confort. Le client doit pouvoir commander tranquillement depuis la maison ce qu’il a envie et ensuite recevoir les produits loués le jour J, sans attente. La saisie centralisée des données individuelles du client offre cette possibilité. C’est par exemple le cas pour la longueur des semelles qui sont entrées dans le système Network centralisé. De cette manière, les skis, les chaussures ainsi que les fixations peuvent être paramétrés et le client n’a plus qu’à venir chercher les produits commandés. «Cette innovation sera mise en œuvre chez nous la saison prochaine.» Contrairement à la France (60 à 70%) et à l’Autriche (40%), le commerce de location en Suisse et ses 28% a encore beaucoup de marge de progression. Peter Egger mise là-dessus et trace ainsi la voie de son successeur. Son fils Marcel travaille depuis longtemps dans l’entreprise où il officie comme bras droit de son père. Dans deux ans, Peter Egger va quitter le domaine opérationnel. Un jour aussi il quittera les 470 mètres carrés de surface de vente dans

la station de la nouvelle télécabine V-Bahn. Lui-même a encore quelques projets. «Je veux encore lire quelques livres, partir en voyage et aller plus souvent à la chasse.» Il le dit en riant et avec la larme à l’œil. «En fait, c’est dommage que je sois déjà si âgé. Nous vivons dans un monde passionnant, j’aurais encore beaucoup d’idées.» Il pense surtout au monde numérique, «auquel nous sommes mal préparés». Mais personne ne veut l’écouter. En même temps qu’il prépare le règlement de sa succession avec sagesse suffisamment tôt, il fait beaucoup attention à son corps. Pour une bonne raison: un médecin ayurvédique indien lui a conseillé de passer dans sa clinique. Làbas, il a appris lors de deux séjours d’un mois à mieux écouter son corps et à lui consacrer l’attention nécessaire. Pour lui, la citation de l’ode «À Leuconoé» du poète romain Horace n’est pas seulement un aphorisme. Au contraire, il l’applique au quotidien: «Cueille le jour et profites-en aujourd’hui. Ne te préoccupe pas du lendemain.» C’est ainsi qu’il souhaite aborder la prochaine phase de sa vie et ne rien remettre à demain ou même au surlendemain. J O S E PH W E I B E L

Advertorial // Travelhouse

Toutes nos félicitations!

Dans le dernier numéro de Snowactive, le spécialiste de voyages sportifs Travelhouse a mis en jeu un voyage d'héliski. Parmi les nombreux participants, M. Amrein a été tiré au sort. L'heureux gagnant remporte un voyage Travelhouse d'une valeur de 12 800 CHF en Colombie-Britannique, dans le grand nord canadien, avec White Wilderness Heliskiing.

Il séjournera au Skeena Salmon Lodge au cours de six journées passionnantes. White Wilderness Heliskiing a été fondé en 2015 par deux Suisses. Leur mission: combiner l’attention au détail, la précision et l'efficacité suisse à l’hospitalité canadienne pour une véritable expérience des milieux sauvages. Le spectaculaire terrain d'héliski de White Wilderness Heliskiing, sur une

superficie de 2500 km2, propose une variété impressionnante de descentes pour les skieurs et snowboardeurs expérimentés comme pour les débutants. On y trouve de denses forêts enneigées, des glaciers intacts et surtout, une poudreuse exceptionnelle. Les dénivelés illimités permettent de profiter des pures sensations de l'héliski sans frais supplémentaires. Les petits

groupes de 5 personnes maximum, avec un maximum de 3 groupes par hélicoptère, promettent un maximum de plaisir. Et pour se détendre après une journée passionnante, rien de tel que le spa avec son espace bien-être. Vous trouverez notre offre White Wilderness Heliskiing à l’adresse travelhouse.ch/ whitewilderness FÉVRIER 2020

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Mixed Zone

Snowboard

LE SURPRENANT RETOUR DE DARIO CAVIEZEL À SCUOL À l’occasion de la Coupe du monde disputée sur ses terres début janvier à Scuol, le snowboardeur alpin Dario Caviezel a déclenché un tonnerre d’applaudissements en rééditant sa 3e place obtenue l’année dernière, fêtant ainsi le cinquième podium de sa carrière en Coupe du monde. Dans l’interview ci-après, le jeune Grison âgé de 24 ans admet que même dans ses rêves les plus fous, il n’aurait jamais pensé obtenir un tel résultat seulement quatre mois après avoir subi une opération au genou. Dario, à mi-septembre 2019, tu as dû te soumettre à une opération du genou droit en raison d’une lésion du cartilage. Comment as-tu géré la situation? Les douleurs ne sont pas apparues du jour au lendemain. Je souffrais depuis un certain temps de douleurs au genou, mais j’espérais pouvoir effectuer un traitement conservateur. À partir du moment où les douleurs sur la neige sont devenues de plus en plus fortes, le passage sur la table d’opération était inévitable. Il est clair qu’au départ, ça a été un coup dur mais j’ai rapidement eu la

certitude que l’intervention serait une réussite. À quoi a ressemblé ton quotidien après l’opération? J’ai effectué tous les jours une session d’entraînement et de thérapie. L’entraînement était constamment adapté en fonction de mon état de forme. En ce qui concerne les méthodes de rééducation, j’ai misé sur la physiothérapie, la méthode Feldenkrais, l’ostéopathie et la luminothérapie. Le processus de guérison s’est donc bien déroulé? Oui, par chance le processus de guérison s’est très bien déroulé et tout est allé plus rapidement que prévu. J’ai appris beaucoup de choses pendant la période où j’ai été blessé et j’ai pris de bonnes décisions. Par exemple? J’ai effectué mon premier entraînement sur la neige le 27 décembre à Davos. Je me suis très bien senti. J’ai rapidement retrouvé mon rythme et mes sensations. Dans quel état se trouve ton genou actuellement? Étant donné que j’ai modifié mon entraînement et son volume, j’arrive à diminuer les douleurs. Je ne peux toutefois pas dire que je

Le snowboardeur alpin Dario Caviezel a surpris tout le monde en grimpant sur le podium de la course de Coupe du monde à Scuol, seulement quatre mois après son opération.

ne ressens plus de douleurs. J’ai encore besoin de temps et de beaucoup de thérapie. Début janvier, tu as réussi un retour sensationnel à l’occasion de la Coupe du monde disputée à domicile en obtenant la 3e place du slalom géant parallèle. Qu’est-ce qui t’a le plus réjoui: ton retour sur le circuit de la Coupe du monde ou ta place sur le podium? Ni l’un ni l’autre. J’étais tout simplement content de ne plus ressentir de douleurs pendant les courses et d’avoir à nouveau du plaisir sur ma planche. Malgré un grand manque

d’entraînement, j’espérais secrètement obtenir un bon résultat. Je n’aurais jamais imaginé que cela suffirait pour une place sur le podium. Y a-t-il eu un moment particulier à Scuol qui t’a particulièrement réjoui? Pour moi, toute la journée a été particulière. Mais sur le plan émotionnel, le plus grand moment pour moi a été de voir que je m’étais qualifié pour la finale réunissant les 16 meilleurs après la deuxième manche. Tout le reste était du bonus. S A BR I N A A E B I S C H E R

Télémark

Au mois de mars 2020, deux temps forts attendent les athlètes de télémark avec la Coupe du monde à Mürren et les finales de la Coupe du monde à Thyon. L’objectif que s’est fixé la brillante équipe de Swiss-Ski pour la saison 2019/20 est clair: défendre son titre au classement général des nations. Pour la quatrième année consécutive, l’équipe suisse emmenée par le Chef télémark Hans-Peter Birchler et l’entraîneur en chef Ruedi Weber ont remporté la saison dernière le globe de cristal de la Coupe du monde du classement des nations. «La saison dernière, nous avons obtenu 35 places sur le podium en Coupe du monde sur les 72 possibles, dont 14 victoires. Notre 54

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objectif est de réitérer ce résultat et de remporter pour la cinquième fois le classement des nations à l’occasion des finales de la Coupe du monde qui se dérouleront chez nous à Thyon», déclare Hans-Peter Birchler. Avec Weber, ils entament la nouvelle saison avec une équipe nationale composée de six athlètes en pleine forme. «Tout le monde est prêt. Bastien Dayer et Martina Wyss ont effectué avec succès leur retour après une blessure», affirme Birchler qui ajoute: «Nous voulons aussi utiliser cette saison sans grand événement pour amener de jeunes athlètes en Coupe du monde.» La Coupe du monde a été lancée les 24 et 25 janvier 2020 à Pralognanla-Vanoise (FRA). Les temps forts de la saison en guise de conclusion Au mois de mars, trois temps forts attendent l’équipe suisse de télé-

mark dans notre pays. Dans un premier temps, les Championnats suisses se dérouleront du 6 au 8 mars à Melchsee-Frutt, avant que la Coupe du monde ne fasse halte à Mürren les 15/16 mars pour la répé-

tition générale des CM 2021. Les finales de Coupe du monde se dérouleront quant à elles du 19 au 21 mars à Thyon et concluront la saison en beauté.

#wearetelemark: Découvrez le monde de l’équipe de télémark Entraînement, travail et vie quotidienne: découvrez les coulisses de l’équipe suisse de télémark dans une

série de vidéos en quatre parties. Vous pouvez consulter l’ensemble de la documentation sur swiss-ski.ch/we-are-telemark.

S A BR I N A A E B I S C H E R

PHOTOS: SWISS -SKI

LES COURSES DE COUPE DU MONDE À MÜRREN ET À THYON EN VEDETTES


JUSKILA 2020

UNE SEMAINE DE CAMP EXTRAORDINAIRE PONCTUÉE DE NOMBREUX TEMPS FORTS Pendant la première semaine de janvier, 600 jeunes âgés entre 13 et 14 ans provenant de la Suisse entière se sont rendus tout au fond du Simmental pour participer au 79e camp de ski pour les jeunes JUSKILA. Du 2 au 8 janvier 2020, ils ont été hébergés au centre de cours et de sport KUSPO à Lenk. Le plus grand camp de sports de neige J+S a commencé par une fête d’ouverture sur la Kronenplatz de Lenk. Les jeunes ont fait leur entrée par canton et ont ensuite été ac-

cueillis par Urs Lehmann, Président de Swiss-Ski et René Müller, Président de la commune de Lenk. Un punch chaud à la main, les jeunes ont eu l’occasion d’apprécier le show enthousiasmant du rappeur et animateur Knackeboul. Une médaillée olympique en visite au JUSKILA Il n’a pas fallu attendre bien longtemps avant le prochain temps fort: samedi 4 janvier 2020, la médaillée d’argent aux Jeux olympiques Mathilde Gremaud et le vainqueur de la Coupe du monde de skicross Ryan Reger sont venus rendre visite au JUSKILA. Les deux athlètes ont donné un coup de main à l’équipe chargée de la restauration lors de la remise des boissons, ils ont répondu aux questions des jeunes ainsi

qu’à toutes les demandes d’autographes et de photos. Les montagnes baignées de soleil et un ciel bleu azur ont tous les jours été au rendez-vous. Les monitrices et moniteurs compétents et motivés ont montré aux jeunes différentes figures sur les skis ou en snowboard. On ne les voit que si l’on se place à l’extérieur et que l’on regarde le bord des pistes, mais sans les marraines et les parrains, l’entité JUSKILA n’existerait pas depuis déjà 79 ans. Sans ce pilier important, il ne serait pas possible que 600 jeunes puissent se rendre chaque année à Lenk pour seulement 120 francs et y vivre une inoubliable semaine dans la neige. Cette année, environ 60 marraines et parrains ont participé à la traditionnelle journée des parrains.

La larme à l’œil et le sourire aux lèvres, les jeunes ont quitté Lenk le 8 janvier. D’un côté, ils étaient contents de retrouver leur lit à la maison, mais il n’a pas été facile de se séparer de leurs nouveaux amis. Les jeunes sont repartis avec des souvenirs inoubliables de ce camp unique. Jubilé en 2021: JUSKILA fête son 80e anniversaire Du 2 au 8 janvier 2021, JUSKILA aura lieu pour la 80e fois à Lenk. Les inscriptions pour cette semaine unique sont déjà ouvertes. Vous trouvez toutes les informations ainsi que la fenêtre pour l’inscription S A B RI N A N Ä F sur www.juskila.ch.

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Sept infos brèves 3

Meiringen-Hasliberg accueille le deuxième Swisscom SnowDay for family & friends

GoSnow.ch poursuit sa croissance L’Initiative sports de neige Suisse propose des camps de sport et des journées de sports de neige attrayants pour les écoles. Concrètement, 130 offres différentes sont disponibles cet hiver dans 65 destinations hivernales suisses via la plateforme GoSnow.ch. La demande a de nouveau grimpé cette année et se reflète dans les statistiques de réservations: 220 camps ont été réservés, pour un total supérieur à 11 000 participants, soit une augmentation d’un tiers, resp. de 2600 participants, par rapport à l’hiver dernier. Les 220 camps génèrent

40 000 nuitées et une valeur ajoutée brute touristique de plus de trois millions de francs. Environ trois quarts des camps ont lieu en janvier et en mars 2020 et permettent des revenus au niveau des hébergements et des remontées mécaniques en basse saison. Les écoles elles-mêmes profitent de prix attrayants en dehors de la haute saison. Les écoles du canton de Berne arrivent en tête avec près d’un tiers des inscriptions, suivies par les cantons de Genève et de Bâle. La vallée de Saas est la destination privilégiée avec 50 camps, devant Grindelwald (19), Gstaad-Saanenland (16) et Zermatt (14).

PHOTO: MÀD

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Le MARA fête ses 50 ans

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PHOTO: MUSÉE ALPIN SUISSE, KUNSTANSTALT BRÜGGER, MEIRINGEN.

Bureau des souvenirs Le Musée alpin suisse part en quête de matériel, photos, films et histoires autour du ski lors d’une campagne intitulée «Faites vivre notre collection!». Cette action de recherche a débuté au mois de décembre et a vu la création d’un nouvel espace d’exposition nommé «bureau des souvenirs retrouvés», qui ouvrira ses portes le 15 fé-

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vrier 2020. Pour la première fois depuis sa réorganisation en 2012, la collection bénéficie à nouveau de son propre espace d’exposition. Mais aucune collection ne peut être complète, d’autant que la collection de ski du Musée alpin a été lancée dans les années 70. Exactement au moment où Bernhard Russi remporte l’or olympique à Sapporo, les pistes deviennent colorées et l’enthousiasme pour le ski en Suisse atteint son apogée. Dans la perspective de l’ouverture du bureau des souvenirs retrouvés, le Musée alpin souhaite donc collaborer avec le public pour combler les lacunes de sa collection de ski. Photos et films, skis et bâtons, béquilles et bonnets: tout ce qui prend la poussière à la cave trouvera parfaitement sa place dans le bureau des souvenirs retrouvés. Dès à présent, il est possible d’enregistrer ses propres trouvailles de ski, avec les histoires et les anecdotes qui les accompagnent, sur le site du projet. Annonce-toi maintenant sur: fundbuero.alpinesmuseum.ch

Le 1er mars 2020, l’une des courses de ski de fond les plus populaires de Suisse vivra sa 50e édition: le MARA (Marathon des Rasses)! Ce parcours aussi attrayant que difficile attire chaque année des centaines de fondeuses et fondeurs. Rien d’étonnant à ce que cette classique, dont le départ est donné aux Cluds et l’arrivée est jugée aux Rasses/Sainte-Croix, fasse partie des onze plus grandes courses de ski de fond populaires de la Swiss Loppet.

Le dimanche 1er mars 2020, outre la Swiss Loppet sur 42 km, des courses sur 12 et 22 km, disputées en style classique également, figurent au programme. Le samedi matin, les fondeurs pourront affronter les parcours de 12, 22 ou 42 km en skating. Le samedi après-midi verra ensuite la tenue de la finale du «Kids Nordic Tour» en style classique. Le MARA organise en outre des courses pour les familles et les entreprises. ski-mara.ch

PHOTO: MÀD

P HOTO : NINA MAT TL I

Le Swisscom SnowDay for family & friends aura lieu pour la deuxième fois le 29 mars 2020 au domaine skiable de MeiringenHasliberg. La journée de sports de neige pour les familles et amis propose notamment des postes «skills» sur la neige ainsi qu’un tirage au sort avec de magnifiques prix. Les billets pour cet événement unique sont disponibles dès CHF 25.–. Les clients Swisscom inOne profitent d’un rabais spécial supplémentaire.

En plus de ses 60 kilomètres de pistes, le domaine skiable de l’Oberland bernois attire également des stars du ski suisse qui assisteront au Swisscom SnowDay for family & friends. Mauro Caviezel, Michelle Gisin, Fanny Smith, Fabian Bösch et Ramon Zenhäusern distribueront non seulement des autographes, mais donneront aussi des trucs et astuces pour réussir les différents postes «skills». Vous trouverez plus d’informations sur cette journée d’aventure à la neige ainsi que le lien pour l’inscription sur: www.snowday-family.ch.


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La première descente a lieu dans le salon.

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Harmonisation alpine de la prévention des avalanches Actuellement, les bulletins d’avalanches dans les Alpes relèvent de 17 services distincts. C’est ce que souhaite changer l’Initiative pour une harmonisation des prévisions sur le danger d’avalanches à l’échelle des Alpes, qui insiste sur l’importance d’une collaboration interrégionale en matière de prévention des avalanches. Si une seule vie humaine était ainsi sauvée, cela vaudrait davantage que toutes les ressources investies. Aujourd’hui, les services européens d’alerte sur les avalanches utilisent certes tous l’échelle européenne de danger d’avalanches. Mais on a observé à maintes reprises que cette dernière est appliquée avec des différences importantes. En définitive, les amateurs de sports d’hiver sont souvent confrontés à des informations contradictoires alors que les conditions sont proches. C’est pourquoi les initiants souhaitent une prévision d’avalanches plus cohérente, aussi homogène et multilingue que possible, pour l’ensemble du territoire alpin. Des représentations identiques, pas de différences sérieuses dans l’utilisation des degrés de danger et des frontières naturelles au lieu des frontières créées par l’homme. ifalp.org/

G R AP HIQ U E : MÀD

En collaboration avec des experts de sports de neige, Lenk-SimmentalTourismus a concocté une brochure d’information pratique pour les parents sur www.skifahren-mit-kindern.ch. Son objectif est de transmettre le goût du ski aux enfants et elle constitue une bonne introduction pour les jeunes qui vont se lancer dans les sports de neige. Mais les parents profitent également de ces conseils éprouvés lorsqu’ils veulent aller sur les pistes avec leurs enfants après le cours de ski. Le plaisir de skier commence d’ailleurs dans le salon, puis vient la première poussée jusqu’à la glissade, le freinage, le virage et le téléski. Ces informations destinées aux parents sont complétées par des check-lists pour remplir le sac à dos pour le ski et pour les vacances d’hiver. Il est également possible de charger les contenus en format PDF sur son smartphone. «Si nous pouvons transmettre le goût des sports de neige aux enfants, alors c’est un investissement important pour l’avenir», déclare Albert Kruker, directeur de Lenk-Simmental-Tourimus.

Le comité d’initiative souhaite des bulletins d’avalanches homogènes et multilingues pour l’ensemble du territoire alpin.

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Un sponsor tête pour Marco Reymond Pour un jeune skieur de haut niveau, le fait de pouvoir compter sur un sponsor tête représente un soutien très important afin de soulager les charges financières. Marco Reymond (26 ans), fils d’Erika et de Jacques Reymond-Hess, était également en quête d’un sponsor individuel et l’a trouvé. Le domaine skiable Les Pléiades (situé au nord de Blonay), à 1360 m d’altitude, a signé un contrat avec le membre du cadre B (depuis 2019) de Swiss-Ski. Un domaine skiable qui lui rappelle d’excellents souvenirs: la montagne panoramique est située non loin de Saint-Légier, là où Marco a grandi, et constituait le terrain idéal du skieur vaudois pour ses innombrables heures d’entraînement.

PHOTO: M ÀD

ILLUSTRATION: MÀD

Skier avec les plus jeunes: quel plaisir!

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Vers 1965: le télébenne Moléson-Village–La Vudella

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Service // INTERSPORT-Ski-Festival Zermatt

«ISFZ» EXCLUSIF ET SIMPLEMENT BON!

Le test de skis suisse unique, abrégé ISFZ, a fêté ses 40 ans. Notre nouveau sponsor titre INTERSPORT Suisse a vécu sa grande première lors de l’INTERSPORT Ski-Festival Zermatt, juste à temps pour cette édition anniversaire. Les nombreux invités venus de toutes les régions de la Suisse et même de l’étranger étaient eux aussi d’humeur à célébrer. L’ambiance durant ces quatre jours de ski n’en a été que meilleure. Le soleil a lui aussi participé à la fête en arrosant les pistes de ses rayons. Une fois les invités de L’INTERSPORT SKIFESTIVAL arrivés puis installés dans nos huit hôtels partenaires le mardi et le mercredi, nous avons tout de suite commencé: coup sur coup. Le mercredi soir, l’animateur et motivateur Franco Marvulli a invité à une discussion avec les anciennes stars du ski Maria Anesini-Walliser, Erika Reymond-Hess et Mike von Grünigen. Le lounge et le bar de l’hôtel Alpenhof étaient pleins à craquer. Et chacun a été enthousiasmé par la discussion passionnante qui

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SAVE THE DATE. DU 24 AU 29.11.2020

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PLUS D’INFORMATIONS ET INSCRIP


Service // INTERSPORT-Ski-Festival Zermatt

a révélé de manière sympathique certains secrets bien gardés des trois anciens athlètes. La soirée du vendredi a été entièrement consacrée à l’édition anniversaire et à ses invités. Près de 90% des invités de l’INTERSPORT SkiFestival étaient présents lorsque Franco Marvulli a invité Patrick Bundeli, le CEO d’INTERSPORT Suisse SA, et Franz Julen, le président du CA de Zermatt Bergbahnen AG, à une discussion tout aussi passionnante. Là aussi, l’ambiance était à nouveau excellente dans la salle, où les nombreux rires et les applaudissements spontanés ont assuré une ambiance festive. Le personnel de l’«Alpenhof» avait même soigné les détails avec un très bel apéritif (offert par les hôtels partenaires et l’organisation). Le temps fort de la soirée a été le tirage au sort de magnifiques prix remis par les partenaires de l’INTERSPORT Ski-Festival. De tels moments font autant partie intégrante de l’INTERSPORT Ski-Festival que le test de skis lui-même, le fait de dévaler les pistes en compagnie d’anciens athlètes ou encore la présence de partenaires exclusifs et fidèles. Nous sommes impatients de vivre le prochain test de skis à Zermatt, du 24 au 29 novembre 2020! JOSEPH WEIBEL Plus de photos sur notre app INTERSPORT Ski-Festival ou sur www.ski-festival-zermatt.ch

PTIONS EN LIGNE DÈS DÉBUT MARS SUR WWW.SKI-FESTIVAL-ZERMATT.CH

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Service // Médecine Advertorial

LE SPORT POUR ÊTRE EN BONNE SANTÉ Les maladies arrivent toujours au mauvais moment. Elles nous tombent dessus justement au moment où nous sommes particulièrement sous pression au travail et indispensables, ou même pendant les vacances, ce qui est parfois également agaçant. Pendant la saison froide, les cas de refroidissements et d’infections grippales augmentent. On constate aussi que certaines personnes sont plus vulnérables, alors que d’autres restent bien à l’écart de l’«épidémie de grippe».

corps et empêche l’intrusion d’agents pathogènes dans notre corps. En font partie avant tout les muqueuses de la bouche, la gorge et du nez, mais aussi les muqueuses de l’ensemble du tractus gastro-intestinal. Un autre bouclier de protection est notre peau. Des facteurs tels que p. ex. une alimentation non équilibrée et pauvre en éléments vitaux, un stress physique et psychique, un manque de mouvement ou de sommeil peuvent aussi avoir une influence négative sur notre système immunitaire et rendre cette première barrière plus vulnérable aux bactéries et aux virus. Il s’agit donc de veiller encore plus à un style de vie sain et responsable pendant la période de refroidissement.

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Sport: le revers de la médaille Le deuxième système immunitaire, la défense cellulaire, devient actif lorsque les bactéries ou les virus sont parvenus dans l’organisme. Soit les cellules de défense attaquent directement les «intrus», soit elles transmettent la formation d’anticorps qui «marquent» les germes de sorte que d’autres cellules immunitaires puissent neutraliser les germes de façon ciblée. Ces mécanismes nécessitent de l’énergie et la défense cellulaire demande donc une alimentation équilibrée, du sommeil/des phases de repos en suffisance etc. Le sport peut avoir une influence positive ou négative sur notre système immunitaire. On différencie un effet à court terme et un effet à long terme de l’activité sportive sur le système immunitaire.

uelle est donc la différence entre ces personnes et que puis-je personnellement faire pour rester en bonne santé? La réponse est simple: OUI, nous pouvons faire quelque chose pour réduire notre vulnérabilité aux infections si nous sommes conscients des facteurs qui ont une influence sur notre système immunitaire. Les différents boucliers de protection Le système immunitaire est le propre système de défense du corps contre les maladies virales et bactériennes. Il est fondamentalement composé de deux systèmes différents, la défense non spécifique et la défense spécifique. Le système immunitaire non spécifique représente le premier bouclier de défense de notre

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Service // MĂŠdecine

PHOTO: STOCKIMAGE, B& S

Se mettre doucement en action Des efforts modĂŠrĂŠs dans le domaine de l’endurance (effort aĂŠrobie) ont en règle gĂŠnĂŠrale une inuence positive sur notre système immunitaire. C’est tout l’inverse avec des efforts intensifs, surtout dans le domaine submaximal et maximale (anaĂŠrobie). Ces formes d’efforts, qu’il s’agisse d’entraĂŽnement ou de compĂŠtition, exercent un stress sur notre corps et notre système immunitaire. La tempĂŠrature du corps peut augmenter et les hormones du stress (adrĂŠnaline, noradrĂŠnaline, cortisol) sont libĂŠrĂŠes. Alors que pendant l’effort, le nombre de cellules immunitaires (p. ex. lymphocytes) augmente encore, celles-ci peuvent descendre endessous de la valeur normale après des efforts intensifs. Ces modiďŹ cations peuvent durer plusieurs heures. Pendant cette pĂŠriode, notre corps est particulièrement vulnĂŠrable. On parle aussi de l’effet open windowÂť. Pendant cette pĂŠriode, on devrait impĂŠrativement porter des habits secs et chauds et reconstituer rapidement les rĂŠserves en ĂŠnergie (hydrates de carbone). Les rassemblements de personnes dans un espace rĂŠduit devraient aussi ĂŞtre ĂŠvitĂŠs. Rentrer dans la navette de ski alors qu’on est trempĂŠ de sueur et très fatiguĂŠ serait un exemple typique de risque d’infection ĂŠlevĂŠ. Effort, sommeil et rĂŠgĂŠnĂŠration en harmonie Toutefois, sur le long terme, les activitĂŠs sportives ont une inuence très favorable sur notre santĂŠ physique et mentale. Il ne s’agit pas seulement du fait que nous sommes moins vulnĂŠrables aux infections, mais le nombre et la compĂŠtence des cellules tueuses naturelles sont aussi inuencĂŠs par le sport. Cela s’exprime par une vulnĂŠrabilitĂŠ rĂŠduite aux maladies cardio-vasculaires, mais aussi aux maladies cancĂŠreuses. Un effort physique devrait toujours ĂŞtre en rapport ĂŠquilibrĂŠ avec le sommeil et la rĂŠgĂŠnĂŠration. Cela ne fait pas seulement sens du point

de vue de l’entraĂŽnement physiologique pour les sportifs de haut niveau, mais cela est aussi pertinent pour les pratiquants des sports de loisirs. Si nous nous trouvons en permanence Ă la limite de la surcharge et que nous ne nous offrons pas un repos sufďŹ sant (sport et profession), tĂ´t ou tard, cela mène Ă une vulnĂŠrabilitĂŠ plus ĂŠlevĂŠe ou mĂŞme Ă une situation de surcharge. Parfois, celle-ci peut ĂŞtre si marquĂŠe que plus rien ne va. Il faut impĂŠrativement ĂŠviter ce cas de ďŹ gure. Douche froide En plus d’une activitĂŠ physique ou d’une alimentation saine, prendre rĂŠgulièrement une douche froide le matin, alterner les douches froides et chaudes ou aller rĂŠgulièrement au sauna peuvent rĂŠduire notre vulnĂŠrabilitĂŠ aux infections. De mĂŞme, se laver les mains plus souvent contribue de façon importante Ă la rĂŠduction du risque de contagion. Il n’existe certes jamais de garantie de ne pas avoir un refroidissement ou d’être touchĂŠ par une infection virale, mais nous pouvons toutefois veiller Ă certaines choses pour rester en bonne santĂŠ. MĂŞme si dans le cas idĂŠal, nous veillons Ă une alimentation saine et ĂŠquilibrĂŠe, un mouvement rĂŠgulier, un sommeil sufďŹ sant etc. pendant toute l’annĂŠe, l’hiver est certainement une bonne pĂŠriode pour accorder plus d’importance Ă ces aspects. D R . A ND R E A S G Ă– S E L E - KO P PE NBURG S US A NNE WA L I T ZE K

Dr. Andreas GĂśsele-Koppenburg Directeur Swiss Olympic Medical Center Susanne Walitzek ScientiďŹ que du sport 6ZLVV 2O\PSLF 0HGLFDO &HQWHU FURVVNOLQLN %ÉOH

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CONSEILS POUR LE RENFORCEMENT DU SYSTĂˆME IMMUNITAIRE ĹĄ xYLWHU OĹ–K\SRWKHUPLH DXVVL ELHQ SHQGDQW TXĹ–DSUĂ›V OĹ–HQWUDĂŽQHPHQW ĹĄ 6Ĺ–DOLPHQWHU HQ TXDQWLWĂœ VXÄ´VDQWH GĹ–K\GUDWHV GH FDUERQH Ç DVVLPLODWLRQ UDSLGH LPPĂœGLDWHPHQW DSUĂ›V OH VSRUW ĹĄ xYLWHU OHV UDVVHPEOHPHQWV GH SHUVRQQHV LPPĂœGLDWHPHQW DSUĂ›V XQ HÄłRUW LQWHQVLI HW VH ODYHU OHV PDLQV UĂœJXOLĂ›UHPHQW ĹĄ $YRLU XQ VRPPHLO VXÄ´VDQW ĹĄ 9HLOOHU Ç XQH DOLPHQWDWLRQ ĂœTXLOLEUĂœH HW Ç XQ DSSRUW HQ YLWDPLQHV VXÄ´VDQW

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09.03. – 0 09.04 .2020 14 .04 . – 19.04 .2020 Action forfait de ski Grindelwald-Wengen Disponible dans tous les points de vente de la Jungfrau Ski Region.

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Sudoku Fischer et Snowactive tirent au sort un Boot & Helmet Backpack d’une valeur de CHF 79.– Difficile

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CONDIT IONS DE PARTICIPATI O N AU X C ON C OU RS

Sont autorisées à participer aux concours du magazine «snowactive» toutes les personnes domiciliées en Suisse ou au Liechtenstein, exceptés les employés de «snowactive», Swiss-Ski et Prosell AG, ainsi que de leurs entreprises partenaires ou agences mandatées. La date limite de participation est définie individuellement pour chaque concours.

Participation: š Envoie les trois chiffres dans les trois cases de couleur par courriel avec la remarque «Énigme snowactive» à info@snowactive.ch š Online sur www.snowactive.ch/wettbewerb š Par la poste à: Prosell AG Snowactive Gösgerstrasse 15 Postfach 170 5012 Schönenwerd La date limite d’envoi est le 19 avril 2020

Facile

Les gagnants sont tirés au sort à l’aide d’un algorithme aléatoire et informés de leur gain sans délai. Le tirage au sort du prix principal a lieu après la date limite de participation. Seules les indications correctes du participant (nom, adresse, localité) donnent droit à l’obtention du prix. Les prix sont envoyés par la poste à l’adresse indiquée.

Possibilités de participation: par courrier postal, e-mail ou online.

Les prix ne sont ni convertibles en espèce ni ne peuvent être échangés. Les participants se déclarent d’accord que les données communiquées puissent être utilisées à des fins de marketing par «snowactive» et ses partenaires.

Le concours ne donnera lieu à aucune correspondance. La voie juridique est exclue.

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P.-S. La valeur de notre culture du ski

U

n matin, une ribambelle d’enfants pleins de joie débarque dans la salle de presse des courses du Lauberhorn. Ce sont des classes de 3e et 4e primaire de Wengen; un groupe hétéroclite composé de garçons et de filles originaires de différents pays – la multiculturalité dans l’Oberland bernois. Ils regardent par-dessus les épaules des journalistes pour voir ce qu’ils tapent sur leur ordinateur. L’un d’eux leur montre un article sur le 90e anniversaire des courses du Lauberhorn, où d’anciens cracks comme Karl Schranz ou Ernst Gertsch, fondateur et premier vainqueur de ces courses sont à l’honneur. L’un des enfants se manifeste et dit alors avec fierté: «C’est mon arrière-grand-père!» Il s’agit de Niklas Gertsch, fils de Philipp Gertsch, petitfils de Viktor Gertsch et arrière-petit-fils du père du Lauberhorn Ernst Gertsch. La visite des écoliers dans le centre des médias est seulement une des activités qui ont lieu dans le cadre du 90e anniversaire des courses du Lauberhorn, mais c’est un symbole fort. Petit à petit, la prochaine génération des pionniers du ski se nourrit du passé. Elle veut transmettre l’héritage de ses parents, grands-parents et arrière-grands-parents, tout en apportant à leur tour des nouveautés. Le ski et les sports de neige se trouvent en pleine mutation. Des personnalités méritoires se retirent. À Wengen, feu Viktor Gertsch avait transmis le relais il y a six ans à Urs Näpflin. Après 14 ans, le directeur Markus Lehmann a quitté ses fonctions. Et à Adelboden, le président Peter Willen a quitté son poste après 25 ans d’activité. Gian Franco Kasper s’est quant à lui retiré après 22 ans en tant que président de la FIS. De nouvelles personnes avec de nouvelles idées reprennent ainsi la barre. Cela est positif et aide parfois à faire évoluer des structures

Richard Hegglin a été journaliste d’agence pendant quatre décennies pour le ski et a siégé pendant 20 ans au sein du Comité de la Coupe du monde FIS. Aujourd’hui, il écrit pour Snowactive et divers quotidiens.

archaïques. Mais la base reste ce que nos prédécesseurs ont mis en place et nous ont laissé: un sport fascinant qui doit être maintenu et développé avec un mélange équilibré entre tradition et progrès. Les frictions sont inévitables, car il y a toujours des opinions divergentes. Je me rappelle les dissensions entre les deux premiers journalistes spécialisés dans le ski, Serge Lang et Karl Erb. Serge Lang a été l’un des fondateurs de la Coupe du monde, alors que Karl Erb y était opposé parce qu’il craignait que d’anciennes courses classiques comme le Gornergrat-Derby ou la descente de Blauherd – qui se tenaient toutes deux à Zermatt – deviennent moins importantes. Ils ont trouvé un terrain d’entente et, en janvier 1967, la première descente de Coupe du monde a eu lieu au Lauberhorn, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère pour le ski. Serge Lang a dirigé la Coupe du monde dans un style à la fois jovial et dictatorial, jusqu’à ce que la FIS devienne trop puissante. Des conflits ont souvent éclaté, également au niveau financier. Les idées des différents acteurs – la FIS, les fédérations nationales, les équipementiers, les

organisateurs et les athlètes – sont devenues entre-temps diamétralement opposées. Bernhard Russi a conquis le premier le statut de pro avec sa soi-disant licence B. Mais c’est seulement dans les années 1990 que de (modestes) récompenses en espèces sont instaurées, après que les Girardelli notamment ont affirmé que «même les joueurs de bowling touchent plus d’argent que nous, les skieurs». Les organisateurs, eux aussi, ont lutté toujours plus pour leur budget. Viktor Gertsch a qualifié la rupture du contrat voulue avec Kuoni d’«heure la plus noire» de son mandat. Mais il ne pouvait pas refuser l’offre concurrentielle du manager Marc Biver, qui offrait le double et payait une clause pénale à six chiffres – un homme d’honneur en quelque sorte pressé à se battre pour la survie des courses du Lauberhorn. Un remous a aussi été causé par un sponsor autrichien du slalom qui a dû être remplacé au dernier moment par Valais Tourisme – ce qui ne fut pas tout à fait du goût des Bernois de l’Oberland. Puis un jour, Jack Falkner de Sölden-Zampano a dit en passant qu’il pourrait s’imaginer une publicité sur la «tête de chien»... Tout le monde veut de la créativité, mais il ne faut pas oublier l’engagement moral que nous avons vis-à-vis de nos ancêtres et prédécesseurs qui consiste à développer le ski avec le même état d’esprit. Et de chercher des solutions à l’amiable, loin de l’individualisme. Pour rappel: avec Kitzbühel, Adelboden et Wengen sont les seuls organisateurs qui étaient déjà de la partie lors des débuts de la Coupe du monde en 1967. Ces courses sont l’héritage de notre culture du ski et, cette année, nous y avons fêté des victoires suisses. Cela n’avait été le cas qu’une seule fois auparavant, en 2003 avec Didier Cuche et Bruno Kernen. Et nous parlons sans arrêt uniquement d’argent ... R I CHA RD H E G G L I N

IMPRESSUM Snowactive Février 2020, 53e année; paraît 4 fois par an ISSN 1661-7185 Editeur Strike Media Schweiz AG, Gösgerstrasse 15, 5012 Schönenwerd, Téléphone 062 858 28 20, Fax 062 858 28 29 En coopération avec Swiss-Ski, Case postale, 3074 Muri, Téléphone 031 950 61 11, Fax 031 950 61 12 Rédaction Snowactive Gutenbergstrasse 1, 4552 Derendingen, Téléphone 058 200 48 28 Direction de publication Wolfgang Burkhardt Comité de rédaction Joseph Weibel (Direction; j.weibel@snowactive.ch), Röbi Brandl, Wolfgang Burkhardt, Christian Stahl (Direction; christian.stahl@swiss-ski.ch), Roman Eberle (roman.eberle@swiss-ski.ch), Annalisa Gerber (Sponsoring; annalisa.gerber@swiss-ski.ch)

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FÉVRIER 2020

Photos Erik Vogelsang Annonces publicitaires Prosell AG, Schönenwerd, Rebekka Theiler (r.theiler@prosell.ch), Wolfgang Burkhardt (w.burkhardt@prosell.ch) Traductions Syntax Übersetzungen AG, Thalwil Concept, design et responsabilité de la production Brandl & Schärer AG, Olten, Röbi Brandl, Kurt Schärer Abonnements Prosell AG, Schönenwerd, info@prosell.ch, Telefon 062 858 28 28 Abonnement annuel CHF 49.–pour un an, CHF 89.– pour deux ans (TVA incluse) Droits d’auteur Strike Media Schweiz AG, Gösgerstrasse 15, 5012 Schönenwerd, Réimpression Admis uniquement avec l’approbation explicite de la rédaction www.snowactive.ch, feedback@snowactive.ch, info@snowactive.ch

Changements d’adresse Envoyer l’ancienne et la nouvelle adresse à Swiss-Ski, Case postale, 3074 Muri, Téléphone 031 950 61 11, Fax 031 950 61 12

Le team de Strike Media Schweiz est équipé par:


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Sandro Simonet Champion du monde du Team Event Juliana Suter Championne du monde junior de descente

Ramon Zenhäusern Champion olympique

Lars Rösti Champion du monde junior de descente

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