Snowactive décembre 2020 | FR

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ELLE VEUT REPOUSSER LES LIMITES L’AMBASSADRICE DE LA MARQUE FANNY SMITH


Le meilleur compagnon pour le prochain voyage au ski. La nouvelle Audi Q5. Future is an attitude

audi.ch


Editorial

Vive les aventures hivernales! Un compte à rebours est un instantané: l’horloge «Tissot» affiche 51 jours, 20 heures, 36 minutes et 50 secondes. Un instantané numérique qui reflétait à cette seconde la durée restante avant l’inauguration officielle du V-Bahn à Grindelwald. Psychologiquement, un compte à rebours aide à réduire l’attente et permet, jour après jour, heure après heure et minute après minute, de faire monter l’excitation avant un événement. Il est bien possible que le compte à rebours soit également en cours à Cortina d'Ampezzo. Pour l'instant, les Championnats du monde de ski alpin 2021 auront lieu comme prévu; espérons que ce signal positif aura un effet de domino. Le coronavirus domine notre quotidien depuis des mois. Il complique notre travail, quelle qu’en soit sa nature. Et il nous limite partout dans nos mouvements – à la maison, au travail ou dans notre temps libre. La mesure dans laquelle ces

limitations entravent notre vie quotidienne dépend des besoins et des exigences personnels. Nous nous sommes également interrogés avant la parution de ce premier numéro: y aura-t-il vraiment des sports d’hiver cette année? Ou seront-ils eux aussi reportés, comme tant d’autres choses? Nous avons finalement décidé d’aborder cet hiver 2020/21 de la manière aussi habituelle que possible. Car il arrivera bel et bien, accompagné de sa «magie blanche». Covid par-ci, Covid par-là. Accueillons l'hiver avec optimisme, mais aussi avec discernement et davantage de sens des responsabilités. Peut-être allons-nous redécouvrir la nature, car certaines circonstances modifieront nos habitudes. Et espérons que nous apprendrons à l’apprécier à nouveau davantage, avec son caractère imprévisible ainsi que ses multiples et magnifiques facettes. Je me réjouis comme vous de vivre de belles et nouvelles aventures hivernales!

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Contenu // Décembre 2020 F OC U S 4 // Interview Céline Dätwyler, la propriétaire de deux magasins d’articles de sport s’exprime sur la situation actuelle et le futur du commerce d’articles de sport.

P E RS ON N AGE S 16 // Rencontre a jamais assez de son sport. Colin Wili, un freeskieur qui n’en n 20 // Ski alpin Thomas Tumler: Ses objectifs objectif de la saison et la raison pour laquelle il a de meilleures sensations en e géant qu’en super-G.

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22 // Légendes Tamara Wolf, qui fut l’un des d plus grands talent du ski, parle de la carrière après le sport. 24 // Hanspeter Streule référence inoubliable du ski suisse, Le nom Streule est une ré dont la fabrication a été arrêtée au milieu des années nonante.

AC T TIF IF 30 // Biathlon Aita Gasparin: Sa parole paro a du poids non seulement au sein de l’équipe suisse, mais aussi sur le plan de la politique sportive. 34 // Première mondiale mond Jan Scherrer fait entrer entre le snowboard dans une nouvelle dimension. 40 // Ski-club Depuis environ 80 a ans, le Ski Club Günsberg transmet la joie des sports de neige.

S E RV IC E 42/46 // Schöffel Fanny Smith: la spécialiste de skicross fait partie de l’élite mondiale et reprend le rôle d’ambassadrice de la marque Schöffel. Henrik Vogel: un homme au parcours atypique donne un nouveau souffle à la branche textile avec des collections chauffantes.

24 Standards 01 // Editorial 04 // Panorama

60 // Médecine 54 // Sept infos brèves

63 // Sudoku 64 // P.-S.

Couverture La skicrosseuse Fanny Smith fait partie de l’élite mondiale et devient ambassadrice de la marque Schöffel. Photo: màd

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Les gens redécouvrent les avantages des régions de montagne Céline Dätwyler a été sacrée championne du monde junior de descente en 1991 et 1992. Après ses débuts en Coupe du monde de ski alpin, elle n’a jamais pu retrouver les sommets en raison d’une blessure. Aujourd’hui, la sympathique vaudoise est active dans le commerce d’articles de sport et propriétaire de deux magasins à Villars. Nous avons rencontré l’ancienne athlète qui siège également au sein de deux associations pour parler de la situation actuelle et de l’avenir du marché du sport.

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PHOTOS: B&S, ERIK VOGELSANG

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Le commerce d’articles de sport souffre depuis plusieurs années d’un processus de rétrécissement. Céline Dätwyler, les gens te voient comme une sportive extrêmement active et une commerçante de sport épanouie. Comment as-tu vécu l’été dernier? Céline Dätwyler: D’un point de vue sportif, j’ai vécu un été très actif (sourire). Je m’occupe personnellement du commerce d’hiver (dans le secteur du ski et de la location), surtout pendant les mois d’octobre à avril. Mon cousin Guy s’occupe de ce qui concerne le VTT et la location durant l’été. Quant à ma cousine Christel, elle gère surtout les textiles durant l’été et l’hiver. Pour revenir à la question: notre scepticisme à la suite de l’interruption précoce au printemps a rapidement été levé. Nous avons très bien travaillé durant l’été, en particulier dans le domaine du VTT, où nous avons atteint des sommets. C’est maintenant au tour de l’hiver ... Oui. Tout le secteur se trouve dans l’incertitude. Personnellement, j’envisage les prochaines semaines et prochains mois avec confiance, tout en sachant que chaque jour pourra être différent. Il sera crucial de ne pas avoir d’interruptions dans les ouvertures, sinon il faudra lutter pour survivre. Tes deux magasins à Villars ont à l’époque été gérés par ton père Jean-Daniel Dätwyler, lui aussi ancien skieur alpin de talent. Il a misé sur les sports d’hiver et surtout la location de matériel. Tu as repris l’entreprise en 2011; et sa philosophie aussi? Il a commencé très tôt dans le secteur de la location et a été membre de swissrent pendant plus de 20 ans. La location (70%) est clairement notre activité principale, en plus du fitting. Cet hiver, Villars devra en grande partie composer sans clients étrangers, principalement d’Angleterre, de France, de Belgique et des Pays6

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Bas; et nous allons certainement le ressentir dans le secteur de la location. Mais je suis confiante et même convaincue que beaucoup de Suisses retrouveront le chemin des sports d’hiver et monteront peut-être à Villars. Louez-vous surtout des skis ou y a-t-il aussi une tendance notable en Suisse à la location totale avec chaussures, skis, bâtons et vêtements de ski? Cette tendance est de plus en plus marquée chez les clients des zones urbaines. Il est donc d’une importance capitale de fournir du matériel de haute qualité. Nous attachons également une grande importance à l’entretien des skis après chaque utilisation, même après une courte durée. Le domaine skiable de Villars-sur-Ollon est également relié aux domaines skiables des Diablerets et de Gryon. Il offre donc une garantie d’enneigement grâce au domaine skiable sur les glaciers. Quels autres avantages ta «patrie» proposet-elle aux touristes? Villars est un domaine familial classique, qui bénéficie d’une exposition plein sud sur une terrasse ensoleillée au-dessus de la vallée du Rhône et d’une vue incomparable sur les Dents du Midi ou le massif du Mont Blanc. Une telle vue fantastique, je le sais par expérience, est un avantage important qui attire les clients chez nous.

Tu sièges au comité de l’ASMAS, l’Association suisse des magasins de sport qui compte plus de 400 membres. De quoi parlez-vous en ce moment? Lors de notre dernière réunion en août, l’ambiance était positive, mais l’enthousiasme avant l’hiver était modéré. J’aime non seulement le travail à l’ASMAS, mais aussi me familiariser avec le marché en général. Nos réunions et rencontres sont caractérisées par un échange d’idées positif et ouvert. Et quel est l’état d’esprit du consommateur? Il se demande si nous pourrons ouvrir nos magasins de façon permanente cet hiver ... Le domaine skiable de Villars fait partie du Magic Pass, tout comme plus de 30 autres stations de ski. Un indicateur important du succès d’une saison est la prévente des billets. Que disent les statistiques actuelles? La situation actuelle des ventes du Magic Pass est de 5% supérieure au résultat de l’année dernière. Je suppose que les skieurs suisses voyageront moins à l'étranger, ce qui est apparu clairement dès l’été: les gens redécouvrent les avantages des régions de montagne en été et en hiver. Tu as repris les deux magasins de ton père il y a neuf ans. Comment as-tu vécu ces neuf dernières années dans le commerce du sport? Le commerce d’articles de sport souffre depuis plusieurs années d’un processus de rétrécissement. Nous ne sommes pas non plus à l’abri. Les grandes chaînes de sport nous donnent du fil à retordre ...


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... et probablement aussi le marché en ligne? En partie, oui. J’ai l’impression que le consommateur final recherche de plus en plus le commerce spécialisé et avec lui l’individualité. Nous obtenons des résultats particulièrement bons dans l’achat de matériel grâce à notre expertise. Vous ne pouvez pas acheter des chaussures de ski sur Internet et les faire envoyer chez vous sans les avoir portées une seule fois. Mais le commerce en ligne, notamment de la part des fournisseurs à bas prix, est déjà une vraie concurrence. Que fait votre branche contre cela? Personnellement, j’ai décidé il y a six ans, de devenir membre du Premium Sports Group (PSG). Il s’agit d’une association qui regroupe les meilleurs entrepreneurs dans les stations touristiques et les zones urbaines suisses. La Suisse compte près de 29 membres, et la Suisse romande n’en compte que trois, dont moi-même. Je suis également membre du comité et je vois bien ce qui se passe pour les «grands» et les «petits»: les «grands» ont les mêmes problèmes que nous, les «petits». Les membres bénéficient de relations basées sur des partenariats, ainsi que de possibilités d’achat en commun et donc moins chères.

Parlons un peu de l’ancienne athlète de haut niveau Céline Dätwyler. Tu as été deux fois championne du monde junior de ski alpin et un grand espoir de Swiss-Ski. Dans ta carrière, tu as aussi été victime de malchance en raison de blessures et tu as pris ta retraite il y a bientôt 20 ans. Qu’as-tu retiré de cette période? J’ai pratiqué le sport d’élite durant douze ans. Ce fut une période à la fois longue et intense. Et une école de vie que je n’aurais pas voulu manquer. J’ai appris à me relever après une blessure et à me battre à nouveau. Cela m’aide encore aujourd’hui dans les moments difficiles sur le plan professionnel. As-tu gardé des contacts avec des personnes de cette époque? Nous échangeons dans un groupe de chat et nous nous rencontrons régulièrement. A l’époque, nous sommes entrés dans la nouvelle ère du carving, ce qui a été une expérience très intéressante... ... et qui t’aide probablement encore aujourd’hui dans la formation. Es-tu toujours monitrice de sports de neige? Oui. Mais ce travail est principalement limité à de courtes périodes avant et après la haute saison. Selon toi, qu’est-ce qui est différent dans le sport d’élite aujourd’hui? Il y a plus de courses et d’athlètes qui se spécialisent non pas dans une mais plusieurs disciplines. Le matériel est devenu meilleur et les pistes plus rapides. Tous ces facteurs contribuent au spectacle, mais augmentent également le risque de blessure sur les revêtements devenus plus durs.

PORTRAIT Céline Dätwyler Date de naissance: 1er mars 1973 Domicile: Panex Etat civil: Célibataire (en couple) Profession: Employée de commerce Fonction actuelle: Entrepreneuse Ce que j’aime: Un verre de vin rouge Ce que je n’aime pas du tout: Les conflits

A la mi-octobre, la Coupe du monde de ski alpin a été lancée comme de coutume à Sölden – certes sans spectateurs. Est-ce bon signe pour la suite de la saison? Pour les athlètes, le fait de se déplacer dans une aire d’arrivée pratiquement vide est une situation particulière à laquelle ils doivent d’abord s’habituer. Mais le début de la saison à Sölden est très important pour le marché du ski en général. C’est le signal de départ pour l’hiver. On dit que Céline Dätwyler ne cesse de bouger. Est-ce vrai? En hiver, je fais du ski de fond (skating) pendant une heure avant ou après le travail. C’est vrai: j’ai besoin de bouger, l’été sur le vélo, le VTT, en randonnée ou au golf, l’hiver à ski alpin, ski de fond ou en raquettes. Mais je suis aussi une bonne vivante. J’aime cuisiner et manger. Je dis toujours que si l’on fait régulièrement du sport, que l’on mange bien et en suffisance, on reste en bonne santé! I NT E RV I EW: J O S E PH W E I B E L

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Tous espèrent un hiver «complet» Vivra-t-on un hiver raisonnablement normal? Y a-t-il des restrictions à prévoir sur les pistes? Comment les représentants suisses des importateurs de skis ont-ils vécu ces derniers mois? Autant de questions que nous avons posées aux représentants de l’industrie et auxquelles nous avons reçu des réponses. Ce qui est sûr, c’est qu’ils espèrent surtout beaucoup de neige!

ROLAND MEMBREZ DIRECTEUR MARKETING ET VENTES NORDICA SUISSE Comment avez-vous vécu les derniers mois sur le plan privé et professionnel? 2020 a été et reste une année spéciale. Nous avons appris que nous, les humains, ne contrôlons pas tout et que l’avenir n’est pas prévisible. Dans le secteur des sports d’hiver, nous avons toujours été exposés au «facteur d’incertitude relatif à la neige». Mais un autre facteur d’incertitude majeur s’est maintenant ajouté avec le Covid. Nous avons dû faire beaucoup de choses différemment cette année... et cela a fonctionné. Ce qui me manque le plus, c’est le contact personnel avec nos clients. Sentez-vous une certaine ou forte réticence de la part des détaillants sportifs à passer des commandes pour l’hiver 2020/21? Au printemps, lorsque nous avons vendu la collection 2020/21, les réactions des clients ont été très différentes. La majorité des commandes étaient bonnes en plaine et dans les villes, mais nous avons clairement ressenti plus de retenue dans les magasins des montagnes. Y a-t-il eu des annulations à cause de la crise du coronavirus? Très occasionnellement, il y a eu des demandes d’ajustements mineurs des commandes, mais aucune annulation. Vous attendez-vous à un bon hiver (commercial) malgré certaines restrictions dans les stations de ski? En plaine, où l’hiver 2020/21 a débuté vers la fin du mois de septembre, les affaires ont bien démarré dans de nombreux endroits. Probablement

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aussi grâce aux températures fraîches de la première moitié du mois d’octobre. Cela nous rend plutôt confiants. Je pars du principe que les affaires dans certaines destinations en montagne pourraient souffrir davantage. Je pense aux stations de ski orientées sur le tourisme international. Je suis convaincu qu’à part quelques restrictions mineures comme le port du masque, il sera possible de skier partout «normalement» en Suisse cet hiver. Comme toujours, l’enneigement et les conditions météo auront bien sûr un impact majeur sur les chiffres. Dans quelle mesure la crise du coronavirus a-t-elle affecté les activités de développement futur de votre entreprise (groupe, société)? Nous avons déjà beaucoup investi ces dernières années. Notre collection est donc solide et très jeune. Cette stratégie s’est révélée très efficace pour Nordica. La crise du coronavirus ne remet pas en cause nos activités de développement. Tous les projets de développement en cours seront poursuivis. La crise nous incite même à faire avancer nos projets encore plus vite. Quel est le rapport entre les articles d’été et d’hiver dans votre entreprise (en pourcentage)? 100% d’articles hivernaux. Que vous souhaitez-vous en particulier pour l’hiver 2020/21? Beaucoup de neige! Et que, comme en été, les gens viennent en grand nombre à la montagne et s’amuseront beaucoup sur les pistes. Et bien sûr, que cet hiver, nous puissions à nouveau skier un hiver «complet».


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LUCIO ZALLOT GENERAL MANAGER CENTRAL EUROPE HEAD SWITZERLAND AG Comment avez-vous vécu les derniers mois sur le plan privé et professionnel? Comme tout le monde: des périodes inhabituelles, de nouvelles réalités et des incertitudes. Mais il y a eu aussi de beaux moments de calme et la prise de conscience que nous nous portons quand même très bien en Suisse. Sentez-vous une certaine ou forte réticence de la part des détaillants sportifs à passer des commandes pour l’hiver 2020/21? Personne ne sait vraiment comment l’hiver va se dérouler. Nous avons dû noter nos commandes pour l’hiver 2020/21 en mars et avril. En plein confinement, tous les magasins de sport étaient fermés et personne ne savait à quoi s’attendre. C’était un très grand défi. La situation est très ambivalente. Certains débordent de confiance et d’autres sont très réservés. Le schéma est toujours le même. Les entreprises très axées sur leurs sports spécialisés seront moins en mesure de maintenir leurs ventes. Les généralistes sont plus susceptibles de se battre. Les entreprises concentrées sur la location devront s’attendre à une forte baisse de leur chiffre d'affaires. Il n’y a donc pas d’évaluation uniforme de la situation. En général, les détaillants de sport attendent des produits innovants et recherchés. La marque qui peut offrir cela décroche la timbale.

PHOTOS: MÀD

Y a-t-il eu des annulations à cause de la crise du coronavirus? Nous sommes en plein milieu des livraisons. Nos clients attendent des livraisons ponctuelles des produits qu’ils ont commandés. Nous avons été très souples envers nos clients en ce qui concerne l’annulation/ajustement des commandes pour l’hiver 2020/21. Jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucune demande d’annulation à court terme ou seulement des demandes isolées. Vous attendez-vous à un bon hiver (commercial) malgré certaines restrictions dans les stations de ski? Comme avant chaque hiver, nous avons des espoirs et des attentes. Cependant, cela a plus à voir avec l’hiver lui-même et non avec la pandémie de coronavirus. Un début précoce et enneigé et la persistance d’un temps froid et agréable ont un effet positif sur les affaires. Le ski et les sports d’hiver en général seront clairement possibles. J’en suis totalement convaincu. Je pense que le segment

du ski de randonnée et du freeride va connaître un essor. La question à laquelle il faudra répondre sera de savoir comment la société se comportera, en particulier en dehors des pistes: si le désir d’organiser des soirées après-ski augmente, les distances ne seront plus maintenues et les mesures de protection ne seront plus efficaces. Si ces craintes se réalisent, nous risquons de nouvelles restrictions. Dans quelle mesure la crise du coronavirus a-t-elle affecté les activités de développement futur de votre entreprise (groupe, société)? Bien sûr, cela a un impact négatif sur nos affaires. Notre exercice s’étend de janvier à décembre. Les chiffres de Pâques ont été touchés par la fermeture de l’Europe centrale. Par conséquent, les commandes pour les activités hivernales ont été limitées – contrairement au tennis. Les mois les plus importants pour le tennis sont généralement de mars à mai. Et l’arrêt a été complet durant deux mois. Néanmoins, nous avons pu compenser la perte après l’ouverture des courts de tennis et même augmenter le résultat de l’année précédente. Head est une marque populaire, en été comme en hiver. Nos prestations au commerce de détail sont ininterrompues. Ce sont des pièces importantes de la mosaïque dans des périodes agitées. Quel est le rapport entre les articles d’été et d’hiver dans votre entreprise (en pourcentage)? Les sports d’hiver sont dominants en Suisse. Ils représentent environ 80%. Les sports d’été et le tennis, sport pratiqué toute l’année, représentent 20%. Dans le monde, le rapport entre les sports d’été et d’hiver est équilibré. Que vous souhaitez-vous en particulier pour l’hiver 2020/21? On ne peut que souhaiter des temps plus apaisés. L’industrie du ski se débat depuis des décennies avec la question de savoir si l’hiver est météorologique ou non. Cette question est cruciale pour le succès de notre industrie. Cette préoccupation nous a certainement donné la peau «dure». Le fait de savoir que malgré la pandémie, on peut encore travailler dans l’une des plus belles industries compense beaucoup. Nous vendons ce dont vous avez besoin pour vos loisirs. Quoi de mieux, surtout dans des moments comme celui-ci.

SILVAN NIDERÖST MARKET MANAGER SUISSE/UK ATOMIC SUISSE Comment avez-vous vécu les derniers mois sur le plan privé et professionnel? De manière très spéciale, comme tout le monde j’imagine. Je ne connaissais pas le télétravail sous cette forme et cela a été une découverte, avec des conséquences sur les repas de midi. Cela m’a permis de découvrir une qualité (familiale) incroyable. J’en suis reconnaissant. Sur le plan professionnel, la situation est très difficile, mais très excitante. Après avoir vu ce qui se passait en montagne durant l’été, je suis convaincu que nous aurons une bonne saison hivernale. Comme les années précédentes, nous avons besoin de bonnes conditions hivernales (neige précoce et suffisante). Cela permettra à de nombreuses personnes de se «divertir» en hiver aussi, dans la neige ... Sentez-vous une certaine ou forte réticence de la part des détaillants sportifs à passer des commandes pour l’hiver 2020/21? Appelons cela une «certaine» réticence. Le confinement est tombé au milieu du processus de commande pour l’hiver à venir. L’incertitude était très grande. Mais maintenant, nous ressentons aussi de l’optimisme dans l’industrie. Parce que la saison estivale en montagne a été bien meilleure que prévu. Nous avons d’ailleurs déjà reçu des commandes supplémentaires de certains commerçants. Y a-t-il eu des annulations à cause de la crise du coronavirus? Heureusement pas. Bien entendu, nous travaillons en étroite collaboration avec le commerçant et l’aidons dans la mesure du possible. Notre objectif est de faire en sorte que les amateurs de sports d’hiver puissent

s’équiper du meilleur matériel et que rien ne vienne entraver les joies de l’hiver. Vous attendez-vous à un bon hiver (commercial) malgré certaines restrictions dans les stations de ski? Oui, clairement. Comme mentionné, nous avons simplement besoin de beaucoup de neige, de températures basses et d’un début d’hiver précoce. Dans ce cas, plus rien ne pourra nous empêcher de vivre un «bon» hiver malgré tout. Dans quelle mesure la crise du coronavirus a-t-elle affecté les activités de développement futur de votre entreprise (groupe, société)? Bien sûr que nous ressentons l’incertitude du marché. Nous constatons également l’incertitude au niveau des chiffres. Mais heureusement, tous les investissements/innovations pour la saison à venir ont été poursuivis et nous proposerons de nombreuses innovations de taille non seulement cette année mais aussi l’année prochaine. Quel est le rapport entre les articles d’été et d’hiver dans votre entreprise (en pourcentage)? Nous nous concentrons «uniquement» sur ce que nous aimons pratiquer, à savoir les sports d’hiver! Que vous souhaitez-vous en particulier pour l’hiver 2020/21? Beaucoup d’or «blanc». De nombreux adeptes de sports d’hiver sur et à côté des pistes. Du respect et de la compréhension de tous les clients vis-à-vis de la situation actuelle. Mon plus grand souhait est que les gens ne fassent pas une croix sur les joies des sports d’hiver!

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FELIX BÖSCH SALES & COUNTRY MANAGER K2 SWITZERLAND GMBH

CHRISTIAN GUT CHIEF CONSUMER OFFICER STÖCKLI SWISS SPORTS AG Comment avez-vous vécu les derniers mois sur le plan privé et professionnel? Ce furent des mois difficiles sur le plan professionnel, mais grâce à une équipe formidable et à beaucoup d’engagement, nous sommes bien parvenus à nous adapter aux nouvelles circonstances. Nous sommes heureux que nos concepts de protection dans notre propre magasin, dans notre usine et dans les bureaux aient bien fonctionné et que nous n’ayons pas eu directement de cas de coronavirus jusqu’à présent. Sur le plan privé, je suis heureux que ma famille et moi allions également bien. Sentez-vous une certaine ou forte réticence de la part des détaillants sportifs à passer des commandes pour l’hiver 2020/21? Au début, il y avait une incertitude chez tous les acteurs. Dans un premier temps, cela a également affecté nos entrées de précommande. Les chiffres étaient inférieurs d’environ 15% à ceux de l'année précédente. Mais nous sommes de plus en plus confiants et nous recevons des signaux positifs de la part des détaillants qui nous disent qu’ils comptent sur notre marque forte. Nous constatons également dans nos propres magasins Stöckli que nos clients n’ont pas perdu l’envie de skier. Y a-t-il eu des annulations à cause de la crise du coronavirus? Non. Vous attendez-vous à un bon hiver (commercial) malgré certaines restrictions dans les stations de ski? Oui, nous sommes positifs mais prudents. Nous pensons que les concepts de protection élaborés sont concluants pour les remontées mécaniques et que ceux-ci ont prouvé qu’ils étaient appropriés. En ce qui concerne le ski également, les choses sont devenues beaucoup plus claires ces derniers jours. Les événements de ski Stöckli que nous proposons rencontrent également un joli succès. Les consommateurs attendent donc avec impatience l’hiver qui approche. Il ne

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s’agit bien sûr que d’un aperçu de la situation. Nous verrons tous comment cela évoluera dans les semaines et les mois à venir. Dans quelle mesure la crise du coronavirus a-t-elle affecté les activités de développement futur de votre entreprise (groupe, société)? Jusqu’à présent, le coronavirus n’a eu qu’une influence limitée sur notre stratégie à long terme. La décision de rationaliser l’assortiment et le réseau de magasins de notre propre commerce de détail en plaine a été prise avant la crise du coronavirus. Toutefois, le coronavirus a accéléré cette mise en œuvre dans certains domaines. En outre, nous avons beaucoup investi dans l’expansion de la numérisation au cours des 18 derniers mois, comme nous l’avions prévu avant la crise, et nous pouvons maintenant nous targuer d’une véritable innovation pour le marché du ski. Il est désormais possible de commander des skis Stöckli en ligne sur stoeckli.ch et de se les faire livrer directement chez soi avec les fixations réglées et prêts à skier. Bien entendu, nous avons aussi intégré le commerce spécialisé en tant que partenaire important au niveau de la distribution numérique. Quel est le rapport entre les articles d’été et d’hiver dans votre entreprise (en pourcentage)? Nous nous concentrerons à l’avenir entièrement sur le ski. L’axe principal est et restera bien sûr les skis et les services autour des skis. En outre, nos vêtements de ski Stöckli se développent avec beaucoup de succès et nous avons pu faire de nouveaux progrès malgré l’environnement exigeant. Que vous souhaitez-vous en particulier pour l’hiver 2020/21? De la neige pour créer une bonne ambiance pour le ski. J’espère également toujours de bons résultats de nos athlètes Stöckli en Coupe du monde. Mais je souhaite surtout la santé à nos collaborateurs et à nos clients.

Comment avez-vous vécu les derniers mois sur le plan privé et professionnel? Sur le plan professionnel, les derniers mois ont été difficiles. Les conditions générales, les exigences et les possibilités peuvent changer chaque jour. Cette circonstance nécessite la flexibilité et l’attention nécessaires. Notre objectif permanent a été de maintenir le service et l’assistance à la clientèle aussi optimaux que possible. Je pense que nous y sommes parvenus. La planification de la quantité et de la production était et reste également une question sensible. Il est important pour nous de maintenir le volume par rapport à la demande dans un bon équilibre. Grâce au dévouement et à la flexibilité de tous les collaborateurs, également à l’international, nous avons pu surmonter les difficultés rencontrées jusque-là. Sur le plan privé, j’ai pu trouver le calme et la distraction nécessaires dans la nature, lors de longues excursions en montagne et à vélo. La situation m’a plutôt permis de «ralentir» les choses dans ma vie privée, contrairement à la partie professionnelle. Sentez-vous une certaine ou forte réticence de la part des détaillants sportifs à passer des commandes pour l’hiver 2020/21? Dans l’ensemble, la retenue était clairement perceptible. Mais elle variait beaucoup selon le produit et le groupe d’articles. Nous avons reçu de bonnes commandes dans tous les domaines avec de nouveaux produits innovants. Les produits «de base» ont été achetés avec prudence, et les articles «cosmétiques», non nécessaires, ont connu des difficultés. Il est compréhensible que la planification ait été très difficile pour nos partenaires. Nous sommes très reconnaissants d’avoir pu prendre des commandes raisonnables, individuelles et, selon la situation, bonnes, avec nos partenaires. Y a-t-il eu des annulations à cause de la crise du coronavirus? Grâce à une coopération intensive avec nos partenaires, une planification et une préparation communes au

printemps et en été, nous n’avons pas eu à faire d’annulations extraordinaires jusqu’à présent. Vous attendez-vous à un bon hiver (commercial) malgré certaines restrictions dans les stations de ski? La chose la plus importante pour tout le monde, c’est d’avoir beaucoup de neige! Si l’or blanc atteint les Préalpes, je suis très confiant dans le fait que les gens iront chercher de l’air frais et de la neige. La tâche principale des détaillants de sport, des partenaires touristiques, etc. est de créer et d’offrir des opportunités sûres, excitantes et motivantes pour les sports d’hiver! Nous devons réussir à enthousiasmer une grande partie de la population suisse, qui skiait ou se rendait à l’étranger ces dernières années, de choisir nos pistes de ski et de ski de fond ainsi que nos activités de loisirs sur notre neige. Dans quelle mesure la crise du coronavirus a-t-elle affecté les activités de développement futur de votre entreprise (groupe, société)? Nos activités de développement et nos projets de nouveauté ont été perfectionnés par nos ingénieurs. Dans le développement pour la saison 2021/22, tout se passe comme prévu. Il sera essentiel pour nous de continuer à présenter de nouveaux produits passionnants et innovants l’année prochaine! Quel est le rapport entre les articles d’été et d’hiver dans votre entreprise (en pourcentage)? Hiver 85% / été 15%. Que vous souhaitez-vous en particulier pour l’hiver 2020/21? La santé et une «nouvelle» normalité, dans laquelle nous pouvons tous reprendre nos loisirs et nos activités professionnelles sans restrictions.

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COMME VICTOIRE Cela ne va pas de soi, particulièrement en cette année extraordinaire: le projet du siècle des Jungfraubahnen, l’achèvement du V-Bahn, sera inauguré une semaine plus tôt que prévu, le 5 décembre 2020. Aucune grande fête n’est prévue, tout se fera en petit comité selon les directives actuelles des autorités.

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isionnaireÂť: ce projet devisĂŠ Ă 470 millions de francs a ĂŠtĂŠ chapeautĂŠ par Urs Kessler, CEO des Jungfraubahnen. Les dĂŠbuts des travaux ont ĂŠtĂŠ repoussĂŠs Ă plusieurs reprises parce que le projet a fait l’objet de nombreuses oppositions. Le dĂŠlai a mĂŞme ĂŠtĂŠ serrĂŠ en raison du report de la construction du tĂŠlĂŠphĂŠrique des Männlichen, car la concession avait ĂŠtĂŠ convenue pour 2017 et que sa prolongation prenait ďŹ n une annĂŠe plus tard. Le tĂŠlĂŠphĂŠrique des Männlichen sera

en fonction à partir du 5 dÊcembre 2020. Il sera aussi possible de prendre l’Eigerexpress pour joindre le glacier de l’Eiger depuis le Terminal de Grindelwald. La devise d’Urs Kessler est la suivante: Qui veut atteindre un but cherche le moyen de l’atteindre. Qui ne veut pas atteindre un but cherche des raisons! Pour Urs Kessler, le V-Bahn est un investissement pour toute la rÊgion, en particulier aussi pour assurer l’avenir des sports d’hiver. La rÊgion de la Jungfrau retrouve ainsi le niveau

Champions League. La rĂŠgion Kleine Scheidegg-Männlichen propose 120 kilomètres de pistes, chiffre qui monte Ă 213 kilomètres de pistes pour l’ensemble de la rĂŠgion. Dans la seule rĂŠgion de la Kleine Scheidegg-Männlichen, 80 Ă 90 kilomètres de pistes sont enneigĂŠes. Dans le futur et Ă moyen terme, les Jungfraubahnen ont l’intention de pratiquer une politique de prix simple et transparente et renonceront Ă des prix dynamiques. J O S E PH W E I B E L

Plus rapidement au but ĹĄ 'HSXLV %HUQH MXVTXH VXU OD SLVWH GH VNL OĹ–ĂœFRQRPLH GH WHPSV VH PRQWH Ç bPLQXWHV HW OH WUDMHW QH GXUH SOXV TXH bKHXUH HW bPLQXWHV DX OLHX GH bKHXUHV HW bPLQXWHV ĹĄ 'XUĂœH GX WUDMHW 7HUPLQDO GH *ULQGHOZDOGĹ&#x; JODFLHU GH OĹ–(LJHU bPLQXWHV 7HUPLQDO GH *ULQGHOZDOGĹ&#x; 0Ă‹QQOLFKHQ bPLQXWHV

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Investissement pour le canton et la rĂŠgion ĹĄ /H YROXPH GHV LQYHVWLVVHPHQWV GDQV OD UĂœJLRQ GH OD -XQJIUDX VH PRQWH Ç bPLOOLRQV GH IUDQFV ĹĄ &DQWRQ GH %HUQH &UĂœDWLRQ GH YDOHXU GH Ç bPLOOLRQV GH IUDQFV 3ODFHV GH WUDYDLO Ç ĹĄ *ULQGHOZDOG &UĂœDWLRQ GH YDOHXU GH Ç bPLOOLRQV GH IUDQFV 3ODFHV GH WUDYDLO Ç

Un bon parking ĹĄ &DSDFLWĂœ GX SDUNLQJ bSODFHV GH SDUNLQJ DYHF DFFĂ›V GLUHFW DX WHUPLQDO

Et aussi ĹĄ /LDLVRQ GLUHFWH DX[ WUDQVSRUWV SXEOLFV FKHPLQV GH IHU EXV Ç SDUWLU GX 7HUPLQDO GH *ULQGHOZDOG ĹĄ 'ĂœSăW VSDFLHX[ FKDXÄłĂœ Ç YHUURXLOODJH ĂœOHFWURQLTXH SRXU OHV VNLV OHV FKDXVVXUHV HW OHV DFFHVVRLUHV

PHOTOS: JUNGFRAUBAHNEN

FAITS ET CHIFFRES


Focus

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es yeux brillent quand il parle. Son amour pour son sport est palpable quand il cherche son Natel et montre des vidéos. Sur ses skis, il glisse avec une légèreté joueuse sur les barrières qu’on appelle communément rails. Ensuite, il prend son élan sur un tremplin et réalise en toute simplicité un triple saut périlleux avec quadruple vrille. Ça a l’air très téméraire, mais pour Colin Wili, cela fait partie de son travail. Agé de 22 ans, le jeune homme originaire d’Appenzell sourit: «Plus c’est fou, mieux c'est.» Officiellement, sa profession est freeskieur. Mais c’est plus que ça: il s’agit d’une vocation qu’il a depuis longtemps. C’est un garçon vif, «j’avais toujours énormément d’énergie», dit-il. Son exutoire est le sport et Wili touche à beaucoup de sports. C’est un fondeur talentueux, il joue au unihockey et au football, il aime nager, à la piscine en plein air, où il aligne les sauts depuis le plongeoir de trois mètres. Mais rien ne le fascine autant que le ski. Ou plus précisément le ski freestyle, le fait de sauter des obstacles. L’Ebenalp est son terrain de jeu. Dès qu’il y a de la neige, il y passe tout son temps libre, souvent

accompagné de son frère Thierry. Mais pour eux, il est monotone de ne faire que de la vitesse ou de s’entraîner au slalom. Libres d’esprit, ils sont à la recherche d’un défi et le créent eux-mêmes en construisant des tremplins dans la poudreuse. Ils adorent passer des obstacles de façon artistique. Et ils n’en ont jamais assez. Sur Internet, ils trouvent des séquences de spécialistes et essaient de copier les figures et les sauts.

PERSONNAGES

Un jour, il veut vivre du ski Adolescent, Colin Wili formule un objectif ambitieux: il veut pouvoir vivre un jour du ski freestyle. Ses parents sont sceptiques mais ne disent rien, ils estiment que ce choix professionnel est trop audacieux. Mais leur fils n’abandonne pas son plan. A 17 ans, il quitte Appenzell, déménage à Engelberg où il fréquente le gymnase sportif. Il y trouve des conditions idéales, peut s’entraîner intensivement et terminer sa formation par une maturité en été 2019: «Ça a été une excellente décision que d’aller à Engelberg.» Il n’a jamais été question d’arrêter l’école: «C’était un pilier très

SUR LES SKIS MÊME PENDANT SON TEMPS LIBRE Colin Wili est un freeskieur appenzellois âgé de 22 ans qui n’en a jamais assez. Il passe aussi son temps libre sur les skis.

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important pour moi. Et à un moment donné, j’aimerais commencer des études.» Pour l’instant, il ne sait pas trop quand il le fera et ce qu’il étudiera: «Quand j’étais au gymnase, j’étais très indécis et le suis encore, mais je me laisse du temps.» Sa priorité est sa carrière de freeskieur à laquelle tout est plus ou moins subordonné. Il ne se passe pas un jour sans activité physique, son envie de bouger est trop grande: «Je n’ai jamais été casanier et ne le serai jamais.» En hiver, il habite à Laax pour pouvoir être sur les skis même quand il ne s’entraîne pas. La plupart du temps, il est accompagné de ses trois copains de colocation avec lesquels il partage sa passion.

sans oublier les événements non organisés par la FIS comme les X-Games aux Etats-Unis. Son grand objectif: les Jeux olympiques 2022 «Je ne peux pas m’imaginer quelque chose de plus excitant que ce que je peux faire actuellement. J’ai le plus beau des métiers», dit Wili qui est toutefois aussi conscient que le risque de blessure est élevé. Il s’est déjà cassé le pouce à plusieurs reprises, a dû composer avec des problèmes d’épaule et s’est déchiré le ligament intérieur du genou gauche. Mais il n’a jamais peur. Colin Wili, pour qui le Suisse Kai Mahler et l’Américain Tom Wallisch ont toujours été des modèles, a un grand objectif dans le viseur: les Jeux olympiques 2022. Et que vise-t-il à Pékin? «Pourquoi pas la victoire?», demande-t-il avec un sourire espiègle. Son bonheur ne dépend pas des médailles. Il cherche évidemment à gagner, mais si un coéquipier est classé devant lui, il est un des premiers à le féliciter: «Il y a un excellent esprit d’équipe dans notre groupe. Chacun de réjouit du succès de l’autre.» PE T E R B I RRE R

PHOTOS: SWISS-SKI

Il aimerait proposer quelque chose d’exceptionnel Le ski freestyle réunit trois disciplines: le halfpipe, le big air et le slopestyle. Wili s’est spécialisé en big air et en slopestyle et il a maintenant une affinité particulière avec cette dernière discipline. Il se décrit comme un bricoleur qui ne veut ni ne peut jamais se reposer: «Notre sport devient de plus en plus exigeant.» Essayer

de nouvelles figures, réfléchir aux prochaines étapes, étudier des grabs spéciaux: Wili essaie de se démarquer de la masse et de proposer quelque chose d’exceptionnel. L’athlète du Skiclub Steinegg a connu le succès rapidement. En 2016, à 18 ans, il fait ses débuts en Coupe du monde. En 2017, il termine troisième au classement général de la Coupe du monde en slopestyle et démontre qu’il fait partie des meilleurs. Il a appris qu’au tout haut niveau, ce sont souvent de petites choses qui font la différence. C’est pourquoi il attache de l’importance aux détails. «De mon point de vue, il n’y a pas un skieur qui domine tous les autres. Il y a environ 15 skieurs qui ont le potentiel pour remporter des victoires.» Pendant un hiver normal, il vit dans ses valises durant la saison de novembre à fin mars et s’envole en Nouvelle-Zélande ou aux Etats-Unis pour y disputer des compétitions. Pour lui, les voyages ne sont pas fatigants. Il aime l’aventure, il apprécie le fait qu’à seulement 22 ans, il ait déjà vu beaucoup de choses dans le monde. Il a pris le départ d’environ 15 compétitions de Coupe du monde en slopestyle ou en big air,

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LE PREMIER HIVER DONNE ENVIE D’EN FAIRE PLUS

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l est flagrant que cet homme déborde d’enthousiasme. Et il ne manque pas non plus de créativité quant à la planification de l’avenir. David van Wijnkoop aborde son deuxième hiver en tant qu’entraîneur des spécialistes de snowboard alpin et affirme: «Ce job représente un formidable défi.» Il n’est pas difficile de deviner que son nom, Van Wijnkoop, vient des Pays-Bas. Mais il n’a plus de relation avec ce pays, puisque ses parents eux-mêmes sont déjà nés en Suisse. David grandit près de Berne, ne parle pas néerlandais et n’a qu’une seule nationalité. Au moment où ses parents se séparent, il déménage dans les Grisons avec sa mère, fréquente le gymnase de Coire et découvre le snowboard dans les montagnes. Il grandit dans une famille de musiciens, il joue du cor d’harmonie et de la batterie pendant sa jeunesse. Or sa grande passion est le sport. Il essaie beaucoup de choses, il aime différents sports, le football, l’unihockey et aussi les sports de combat. Mais le jour où son parrain lui offre un snowboard, cela le fascine plus que toute autre chose. Il a très vite envie de maîtri-

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ser l’art de descendre vite et élégamment les pistes. Retraite sportive à 24 ans Son talent apparaît au grand jour mais en 2007, il doit encaisser un coup dur. Il aimerait créer la sensation aux CM juniors de Bad Gstein mais il est victime d’une terrible collision avec un skieur loin de la piste de course. Van Wijnkoop souffre d’une fracture de la rotule et doit faire une pause d’une année. Mais il ne se résigne pas. Il est encore jeune, il a de grands objectifs et travaille dur pour revenir. Van Wijnkoop intègre le cadre B et dispute des courses de Coupe du monde. Toutefois, il se rend de plus en plus compte qu’il sera difficile de réaliser ses ambitions. Il prend sa retraite sportive à 24 ans. Aujourd’hui, il affirme: «Peut-être que la sérénité que j’ai aujourd’hui m’aurait fait du bien à ce moment-là. A l’époque, j’étais parfois un peu trop obstiné.» Il n’a pas non plus posé sa planche dans un coin pour ne plus la toucher. Mais il s’est fixé d’autres priorités. Il suit la formation d’enseignant de sport pour le gymnase, étudie les sciences du sport à l’université, termine son bachelor en 2015 et commence un master. Et en 2016, il revient au snowboard comme entraîneur. Assistant de Christian Rufer Van Wijnkoop a entre-temps terminé des formations dans ce domaine qui lui permettent de reprendre le cadre B. En 2018, après deux ans, il devient assistant de Christian Rufer dans l’équipe A. La saison 2018/19 est pour lui une

APRÈS UN PREMIER ÉTAT DES LIEUX EN ITALIE, PLACE À LA COUPE DU MONDE À SCUOL L’entraîneur en chef David van Wijnkoop a débuté la saison 2020/21 avec douze athlètes dans le cadre de l’équipe suisse de snowboard. Pas de changements par rapport à l’année précédente: Dario Caviezel, Nevin Galmarini, Ladina Jenny, Patrizia Kummer et Julie Zogg forment l’équipe nationale. Le 12 décembre 2020, un premier état des forces en présence sera effectué en Coupe du monde dans la station italienne de Cortina d’Ampezzo. Les spécialistes de snowboard alpin ouvriront lasaison de Coupe du monde 2020/21 avec un slalom géant parallèle. Cinq jours plus tard, un autre duel en slalom géant se déroulera à Carezza, à deux heures de voiture. Le premier temps fort du point de vue suisse est seulement prévu pour l’année prochaine: pour la quatrième fois déjà, Scuol figurera dans le calendrier de la Coupe du monde de snowboard alpin avec au programme un slalom géant parallèle qui se déroulera le 9 janvier 2021. La pandémie de coronavirus a déjà fait une victime avec la Coupe du monde à Blue Mountain début février. Pour la remplacer, les courses seront organisées en Russie à Bannoye. Sinon, le calendrier de la Coupe du monde est pour l’instant inchangé. Un autre temps fort seront les Championnats du monde en Chine. Les médailles seront attribuées en slalom géant le 26 février et les athlètes se battront pour le podium en slalom parallèle (PSL) le 28 février. L’équipe suisse fera figure de favorite: avec Julie Zogg, l’équipe réunie autour de l’entraîneur en chef van Wijnkoop compte dans ses rangs la championne du monde en titre de slalom parallèle (PSL). S A BR I N A A E B I S C H E R

PHOTO: SWISS -SKI

Agé de 32 ans, David van Wijnkoop est depuis mai 2019 entraîneur en chef des spécialistes de snowboard alpin. Après une première saison réussi, il attend une amélioration «dans tous les domaines» avec ses athlètes.


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sorte de continuation aux côtés d’un entraîneur à succès: pendant l’ère Rufer, la Suisse a remporté six médailles aux Jeux olympiques et quinze aux Championnats du monde. Quand le Saint-Gallois prend sa retraite après 13 saisons au total, van Wijnkoop n’est pas le seul candidat pour le poste d’entraîneur en chef. Mais il est nommé en 2019, au début du mois de mai. Une bonne entrée en matière Il travaille avec des athlètes qu’il dit très indépendants, «ce sont des pros qui aiment leur sport». La responsabilité individuelle se remarque aussi pendant l’entraînement estival. Pour van Wijnkoop, il est important de suivre de près son équipe pendant toute l’année. «Tous doivent conserver leurs libertés», dit-il, «mais des entraînements réguliers en commun peuvent par contre être utiles à tous.» Entre autres, les athlètes ont dû passer des tests de performance à Macolin comme les skieurs alpins. Ces tests fournissent des renseignements précieux sur la force des jambes et du tronc.

La première saison de l’ère van Wijnkoop est marquée par trois podiums obtenus en Russie. Julie Zogg remporte le slalom parallèle, Ladina Jenny termine troisième et obtient la 2e place en slalom géant. Au mois de février, le podium en slalom géant est épatant: 1. Zogg, 3. Jenny. Zogg, qui remporte de plus au mois de janvier le slalom géant de Piancavallo, s’adjuge le petit globe en slalom. Chez les hommes, Dario Caviezel s’illustre de belle manière. A Scuol, le Grison termine à la troisième place au mois de janvier. Van Wijnkoop fixe des objectifs élevés «De manière générale, on peut parler d’un très bon hiver et nous avons envie d’en faire plus», dit Van Wijnkoop. «Nous avons démontré que nous disposons d’un cadre compétitif.» L’entraîneur a l’ambition d’exiger une amélioration «dans tous les domaines» de et avec ses athlètes. Dans un cas optimal, remporter le grand globe pourrait être un objectif chez les femmes, Julie Zogg figurait d’ailleurs il y a peu à une brillante deuxième place derrière l’Allemande

Ramona Hofmeister. «Nous nous fixons des objectifs élevés», explique van Wijnkoop, «mais nous savons aussi que la concurrence allemande sera très forte.» Chez les hommes, il espère que Nevin Galmarini connaîtra une saison sans douleurs. Le champion olympique, qui n’a pu disputer aucune course l’hiver dernier en raison d’une opération au dos, est une valeur sûre pour van Wijnkoop si tout se déroule normalement. Il est satisfait de la préparation pour la Coupe du monde à venir: «Nous avons à nouveau pu nous entraîner dans de très bonnes conditions.» Lui et son groupe doivent naturellement vivre avec l’incertitude liée au coronavirus et de savoir si tout le programme pourra être géré. Pour cette raison, Van Wijnkoop ne se casse pas trop la tête. La «flexibilité» est le maître-mot. «Nous devons simplement tirer le meilleur de la situation.» PE T E R B I RRE R

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UN NOUVEL ÉLAN AVANT LES MONDIAUX

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Thomas Tumler a fêté un podium lors de chacune des deux dernières saisons de Coupe du monde. L’athlète de Samnaun vient de changer de marque de ski. Dans cette interview, le skieur de 31 ans révèle notamment ses objectifs de la saison et explique pourquoi il se sent plus à l’aise en slalom géant qu’en super-G. Thomas Tumler, tu as opéré un changement de marque cet été. Pour quelles raisons as-tu opté pour Stöckli? Thomas Tumler: J’ai toujours vu ce dont la marque était capable avec les bons résultats de mon collègue de chambre Marco Odermatt. Comme la saison s’est arrêtée brusquement, je n’ai plus eu beaucoup de possibilités et il n’y avait plus moyen de réaliser de tests. Je suis donc d’autant plus heureux d’avoir trouver un super nouveau partenaire avec Stöckli. Nouveau matériel, nouvelle motivation et aussi nouveaux objectifs? Je ne me suis pas fixé de réels objectifs de résultats. Ce ne sera pas une saison simple. Je m’élancerai avec un dossard supérieur au top 30 en géant et j’y suis encore de justesse en super-G. Mon objectif est d’abord de devenir plus constant et de progresser petit à petit pour obtenir de meilleurs numéros de dossards. Faire partie du top 15 en super-G serait déjà un joli pas. Il est aussi important de rester en bonne santé.

PHOTOS: SWISS -SKI, KEYSTONE-ATS

Revenons sur ton premier podium de Coupe du monde en géant à Beaver Creek, en 2018, où tu as pris la 3e place avec le dossard 48. Comment expliques-tu cette incroyable performance? Beaver Creek m'a toujours très bien convenu. Une fois, alors que je revenais de blessure, je e n me suis rendu au départ sans aucune pression p et je voulais simplement skier ... et tout à coup e j’étais dans le top 15 en super-G. J’aime cette neige artificielle agressive, elle me correspond.. Et toute l'ambiance qui règne là-bas me plaîtt aussi beaucoup.

On voit que le super-G revient souvent chez toi. Est-ce ta discipline favorite? J’aime bien le super-G, mais ma discipline favorite reste le géant. L’idée de réaliser deux manches de très haut niveau en un seul jour est un vrai défi. Mais aussi le certain «relâchement» qui va avec cette discipline. Le skieur a davantage de marge de manœuvre sur le parcours pour réagir aux éléments, contrairement au Super-G, où tu vois le parcours une fois et ensuite tu skies pratiquement à la même vitesse qu’en descente. Je suis également un peu moins nerveux en slalom géant. Je me sens plus à l’aise dans cette discipline. Quand tu étais enfant, rêvais-tu de devenir skieur professionnel? Non, en fait je voulais devenir footballeur. Mais j’ai rapidement constaté qu’il n’est pas facile de démarrer une carrière en football quand on vient de Samnaun. Il n’y a pas beaucoup de possibilités. J’ai ensuite commencé le ski à cause de mon grand frère. D’après ton expérience, que peux-tu conseiller aux jeunes skieurs qui débutent? Rester détendu, ne pas trop regarder à gauche ou à droite, mais se concentrer sur soi-même. Toujours y croire et ne pas abandonner. Et la principale pièce du puzzle: prendre du plaisir à skier. Qu’as-tu le plus appris dans ta carrière d’athlète jusque-là? Que l’on ne doit jamais abandonner. Toujours continuer à se battre, aussi bas que l’on puisse tomber. Ne jamais perdre la foi et continuer d’essayer. I NT E RV I EW: ZO É C H A S TA N

Doublé suisse: au début février, Thomas Tumler a terminé deuxième du géant parallèle de Chamonix derrière son coéquipier Loïc Meillard.

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UNE CARRIÈRE EN PUISSANCE D’UN AUTRE GENRE Elle a 35 ans, un âge où les sportives et sportifs prennent leur retraite et préparent la transition vers la vie privée et professionnelle. Tamara Wolf, qui fut jadis l’un des plus grands talents du ski, a dû se réorienter dix ans plus tôt. Elle occupe aujourd’hui un poste de cadre dans l’économie et officie comme experte à la télévision pour la Coupe du monde.

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ans sa première interview accordée à 16 ans pour le magazine de ski grison «Talent», elle se fixait deux objectifs, l’un réaliste sur le plan sportif et l’autre ambitieux sur le plan professionnel: «Me qualifier pour les Mondiaux juniors et devenir avocate.» Un an plus tard, elle est devenue championne du monde juniors. L’experte-comptable En lieu et place du droit, elle a étudié l’économie d’entreprise, a terminé sa formation d’experte-comptable et travaille depuis deux ans dans la société financière Partners Group. En tant que Senior Group Accountant, elle assume la responsabilité des comptes annuels consolidés: «Nous réalisons dans le bilan annuel la partie chiffrée avec l’annexe.» Etant donné que 22

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le bouclement a lieu au mois de février, elle doit renoncer à participer aux Championnats du monde à Cortina dans son rôle de co-commentatrice. Pour Tamara, faire l’impasse sur des courses de ski n’était pas non plus quelque chose d’extraordinaire quand elle était active. Une demiannée après sa sensationnelle médaille d’or aux CM juniors 2003 devant Lindsey Vonn, Julia Mancuso et Maria Riesch, toutes d’un an plus âgées, elle a subi une déchirure des ligaments croisés, du ménisque et des ligaments intérieurs et a manqué une saison pour la première fois. Elle a battu les «grandes» A 17 ans, Tamara Wolf ne réalisait pas vraiment qui elle avait devancé à Serre Chevalier: «Je suis simplement descendue, normalement, sans prendre de risques démesurés, et j’ai été la plus rapide. A l’arrivée, j’ai pensé: ‹Super, maintenant, je passe à la prochaine étape.›» Vonn, qui s’appelait alors encore Kildow, Mancuso et Riesch étaient des talents sur la pente ascendante et avaient déjà de l’expérience en Coupe du monde. A l’époque, personne n’imaginait qu’elles feraient partie des plus grandes stars du ski. Le prochain «cap» de Tamara s’est fait quelque peu attendre. Elle a en effet enchaîné les blessures. Il a donc fallu attendre 2007 pour qu’elle puisse disputer sa deuxième course de Coupe du monde. Elle avait fait ses débuts quatre ans auparavant en tant que championne du

monde juniors et avait pris une remarquable 19e place. Lors de sa deuxième course, elle a surpris tout le monde en terminant 8e avec le dossard 45. Viser les étoiles La Grisonne de Celerina, qui a grandi proche de Dominique Gisin (avec laquelle elle a gardé un contact étroit) visait les étoiles. Et elle semblait partir à la conquête du monde du ski lors de la descente de Tarvisio. Elle avait les meilleurs temps intermédiaires avec une avance considérable, avant qu’une petite bosse la catapulte hors de la piste. Elle est restée étendue sur le sol, inconsciente – hélicoptère, hôpital, le scénario habituel. Cette journée a été largement effacée de sa mémoire: «Je sais seulement que je me sentais bien et que j’étais sûre sur mes skis, comme pendant tout l’hiver. Après coup, je me suis rendue compte que j’aurais certainement gagné la course si je n’avais pas chuté.» Après deux tiers de course, elle menait avec 8 dixièmes d’avance sur la gagnante, Julia Mancuso! La formule tristement célèbre «La victoire ou l’hôpital» devenait encore une fois une amère réalité. Au début, elle était «contente que rien de pire n’était arrivé». «Rien de pire» signifiait quand même déchirure des ligaments intérieurs et commotion cérébrale. Mais elle avait aussi la conviction qu’elle pouvait rivaliser avec les meilleures du monde. C’est exactement ce point qui s’est révélé être fatal lors de son re-


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UNE LONGUE LISTE DE BLESSURES ĹĄ PDUV OĂœVLRQ GX FDUWLODJH DX JHQRX GURLW ĹĄ DRÄœW GĂœFKLUXUH GX OLJDPHQW FURLVĂœ GX PĂœQLVTXH HW GX OLJDPHQW LQWHUQH GX JHQRX GURLW ĹĄ MDQYLHU GRXEOH IUDFWXUH GX SĂœURQĂœ JDXFKH ĹĄ MDQYLHU IUDFWXUH FRPPLQXWLYH GX EUDV JDXFKH HW FRPPRWLRQ FĂœUĂœEUDOH ĹĄ PDUV GĂœFKLUXUH GX OLJDPHQW LQWHUQH GX JHQRX GURLW HW FRPPRWLRQ FĂœUĂœEUDOH ĹĄ QRYHPEUH IUDFWXUH GX WLELD HW GRXEOH IUDFWXUH GX SĂœURQĂœ JDXFKH ĹĄ GĂœFHPEUH OĂœVLRQ GX FDUWLODJH DX JHQRX JDXFKH ĹĄ MDQYLHU GĂœFKLUXUH GHV OLJDPHQWV LQWĂœULHXUV GX JHQRX JDXFKH

tour Ă Lake Louise: ÂŤJe voulais dĂŠmontrer Ă moi-mĂŞme et aux autres que je pouvais continuer sur cette voie et je suis allĂŠe au-delĂ de mes limites.Âť

PHOTO: MĂ€D

La tĂŞte en voulait encore plus Elle sentait que quelque chose clochait: ÂŤJe ne me sentais plus bien sur les skis. La veille au soir, j’Êtais au tĂŠlĂŠphone avec ma mère. Elle aussi sentait aussi que tout n’Êtait pas Ă 100% et elle ĂŠtait prĂŞte Ă me dire: Tamara, tu ne prends pas le dĂŠpart demain!Âť Son ambition a pris le dessus: ÂŤLa tĂŞte voulait beaucoup, beaucoup plus que mon corps ne pouvait donner.Âť La consĂŠquence: une chute grave avec fracture du tibia et du pĂŠronĂŠ. Après une longue convalescence, elle s’est relancĂŠe encore une fois. Une nouvelle ĂŠquipe d’entraĂŽneurs qui ne connaissait pas son passĂŠ de blessures, l’Êvinça du cadre. Elle a continuĂŠ de s’entraĂŽner indĂŠpendamment Ă ses propres frais. Elle a de nouveau presque rĂŠussi son retour, a remportĂŠ une course de Coupe d’Europe Ă St. Moritz, avant qu’une rupture des ligaments intĂŠrieurs provoquĂŠe par une chute lors d’un entraĂŽnement de slalom la remette Ă nouveau hors course, synonyme de la ďŹ n de sa carrière active de skieuse. Plus de blessures que de participations Ă la Coupe du monde La liste de ses blessures (voir encadrĂŠ) est plus longue que celle de ses participations Ă la Coupe du monde, qui compte cinq descentes

et un combinĂŠ. A chaque fois qu’elle a terminĂŠ la course, elle a marquĂŠ des points. A titre de comparaison, Lindsey Vonn a eu besoin de cinq courses avant d’entrer pour la première fois dans le top 30. MalgrĂŠ ses revers, Tamara Wolf regarde le passĂŠ sans frustration ni mĂŠlancolie: ÂŤJ’ai toujours ĂŠtĂŠ consciente qu’à ski, on est toujours sur le ďŹ l du rasoir. Quand tous les voyants sont au vert, ça peut aller super. Chez moi, malheureusement, tout n’a pas toujours ĂŠtĂŠ optimal. J’ai alors choisi une autre voie qui est aussi passionnante. Je suis reconnaissante d’avoir pu vivre toutes ces expĂŠriences grâce au ski. Elle a aussi toujours ĂŠtĂŠ consciente que mĂŞme si sa carrière s’Êtait dĂŠroulĂŠe de façon optimale, elle aurait ĂŠtĂŠ terminĂŠe après 30 ans. Que le ski, mĂŞme s’il s’agit de sa passion, n’est pas la seule chose qui compte dans ce monde. Et qu’il existe d’autres choses Ă cĂ´tĂŠ de ça. C’est pourquoi elle a veillĂŠ Ă continuer des ĂŠtudes parallèlement au sport de compĂŠtition: ÂŤSi je n’avais pas eu cette possibilitĂŠ, je n’aurais probablement pas continuĂŠ.Âť LivrĂŠe Ă elle-mĂŞme: une expĂŠrience positive Elle estime que la phase pendant laquelle elle s’entraĂŽnait seule, portait les piquets et prĂŠparait elle-mĂŞme les pistes lui a permis de faire des expĂŠriences très prĂŠcieuses: ÂŤQuand tu investis tout ce que tu as ĂŠconomisĂŠ dans le ski et que tu rĂŠalises ce que coĂťte une journĂŠe sur le glacier, tu essaies de tirer le maximum de ta journĂŠe d’entraĂŽnement mĂŞme si la mĂŠtĂŠo est

exĂŠcrable. Si tu avais ĂŠtĂŠ dans une ĂŠquipe, tu aurais peut-ĂŞtre râlĂŠ.Âť Elle a appris Ă gĂŠrer des sommes nettement plus ĂŠlevĂŠes Ă sa place de travail actuelle. Partners Group est considĂŠrĂŠe comme la Rolls Royce de la ďŹ nance et avec 21,80 milliards de francs, sa capitalisation est plus ĂŠlevĂŠe que celle du Credit Suisse. Elle tire des parallèles entre sa nouvelle et son ancienne profession: ÂŤOn rencontre ici aussi des personnes très performantes, de grands talents qui mettent les gaz pour avancer et atteindre des objectifs comme dans le sport.Âť Des organes dirigeants uniformes De mĂŞme que dans les organes dirigeants du ski, les femmes sont actuellement plutĂ´t sous-reprĂŠsentĂŠes dans la ďŹ nance. ÂŤJe vois ici des parallèles entre les deux mondes. Mais dans les deux, il existe une grande volontĂŠ de changement.Âť Elle pense en tout cas qu’il y a beaucoup de femmes qui ont des capacitĂŠs, mais qui n’ont peut-ĂŞtre pas encore trouvĂŠ leur place dans la sociĂŠtĂŠ, mĂŞme si des possibilitĂŠs existent. Et en ce qui concerne le sport: ÂŤJe serais très heureuse si le ski fĂŠminin connaissait un vĂŠritable essor. Il me tient particulièrement Ă cĹ“ur et j’estime qu’il se situe Ă un niveau remarquablement ĂŠlevĂŠ. Le grand public ne le voit peutĂŞtre pas toujours de cette manière. Il existe lĂ un fort potentiel de croissance.Âť On a presque l’impression que le dernier chapitre de Tamara Wolf dans le monde du ski n’est pas encore ĂŠcrit. R I CHA RD H E G G L I N DÉCEMBRE 2020

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HANSPETER STREULE PART EN RETRAITE ET AVEC LUI UNE PART DE L’HISTOIRE DU SKI

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n me demandait souvent: Hampi, quand vas-tu arrêter de travailler? Doit-on vraiment cesser une activité si passionnante? Non, pour moi, c’était toujours clair, je partirai au moment où je serai prêt à poser les plaques ! Ce n’est pas l’état et sa rente qui doivent me dire quand arrêter! Ce fut dans le courant de l’année 2000 que j’eus la chance de prendre la direction du marché international chez Stöckli Swiss Sports AG. J’avais 54 ans, encore assez loin de la retraite, je connaissais très bien le marché suisse et le fait de partir à la conquête des di érentes stations de ski et du marché à l’étranger était très attractif et stimulant, tout en pouvant compter sur la confiance de ma direction. Durant les 5 dernières années et jusqu’à ma retraite, on m’a proposé de promouvoir la vente des habits de ski de la collection Stöckli. Pour moi, à l’âge de 70 ans, c’était un nouveau challenge pour lequel j’ai eu un grand plaisir à m’engager. Et maintenant? D’un côté, c’est la larme à l’oeil, bien sûr, que je quitte ce monde du ski. De l’autre «oeil», je souris car d’avoir pu combiner ma passion pour le sport, le ski, avec mon activité professionnelle tout au long de ma carrière, quelle heureuse coïncidence! Et ceci pourrait être la réponse à ces questions au sujet de ma retraite. Avoir pu combiner mon travail avec mon hobby fut pour moi un privilège et pas une obligation. C’est pourquoi, je dis: on n’est jamais trop vieux si l’on a la passion, la santé et l’énergie pour son métier.

PHOTO: ERIK VOGELSANG, B& S

Je fais maintenant un grand pas en arrière et je reprends depuis le début. C’est le 17 mars 1946 que j’ai vu le jour, gamin de Zürich, et que 16 ans plus tard j’entrepris un apprentissage de mécanicien de précision. A l’époque déjà, j’étais souvent présent dans la fabrique de ski paternelle. Enthousiaste et comme prédestiné, il était clair pour moi que si mon père m’embarquait dans l’entreprise, je continuerais l’héritage du ski Streule. Après mon apprentissage, j’ai fréquenté l’école de commerce et acquis le brevet suisse de professeur de ski. Comme récompense, pour ainsi dire, j’ai pu m’envoler, jeune prof de ski, pour une saison d’hiver aux USA. Ce séjour restera à jamais inoubliable.

Dès son plus jeune âge, Hanspeter Streule a appris les rudiments de la fabrication des skis dans la manufacture de son père. Le nom Streule reste inoubliable dans le domaine du ski suisse dont la production s’est arrêtée au cours des années 90. Pour Hanspeter Streule, sa vie ne peut se dissocier du cirque blanc – d’abord chez Volant puis finalement plus de vingt ans chez Stöckli. A 74 ans et en pleine forme, il décide de se retirer enfin de la vie professionnelle.

Puis la vie sérieuse a commencé. En 1969, je venais d’avoir 23 ans, je suis entré dans l’entreprise familiale à Schlieren, Zürich. Grâce au savoir-faire et à l’expérience de mon père, Hans, j’ai appris la production des skis depuis la base. Le nom Streule était réputé pour sa qualité. Les plus âgés se souviennent encore du légendaire «Jaguar». En tant que l’une des rares marques de ski suisses à l’époque, Streule s’était engagé également à sponsoriser les jeunes talents ainsi que l’équipe nationale suisse de ski. Sur l’échelle de ma carrière, j’ai gravi les échelons les uns après les autres, depuis la base au sommet. J’ai d’abord été à la production puis à la vente et finalement dans le management. Avec beaucoup d’engagement, nous avons fait face durant des dizaines d’années au développement technique et performant dans la production de nos skis.Les mauvais hivers, sans neige, existaient déjà avant. Ceux de 1989 à 1992 ont été malheureusement fatidiques pour notre entreprise. Au début des années 90, l’industrie du ski se débattait non seulement avec la météo mais également avec la forte émergence du snowboard. Même les grands fabricants étaient en di culté. Le salut est venu, après le milieu des années 90, grâce au boom du carving. En 1995, nous avions déjà décidé d’arrêter la production qui était de 10 000 paires de skis. Nous exportions principalement au Japon environ 1500 paires fabriquées en Suisse par an. Ce n’était pas beaucoup mais

j’avais signé un contrat avec les Japonais qui les autorisait à fabriquer des skis sous le nom Streule pour le marché japonais, environ 50 000 paires par an. Pour moi, à cette époque, c’était important et surtout une grande satisfaction que tous nos collaborateurs puissent retrouver un emploi. Nous leur avons également versé une indemnité de départ. L’inventaire de l’usine a été repris par Volant-skis à Denver USA. Quant à moi, j’ai eu l’opportunité de prendre la direction de la vente des skis Volant en Europe (également pour les produits Fanatic surf et snowboard et les peaux Coll-tex). La vente des skis Volant en Europe fut un succès. Mais la production des skis en Amérique a quand même été interrompue. C’est ainsi que pour moi, la page Volant s’est tournée. Comme vous le savez, je suis resté fidèle à l’industrie du ski avec mon engagement chez Stöckli Swiss Sports AG. En e et, je connaissais Beni Stöckli depuis longtemps car nous achetions ensemble les matériaux de base nécessaires à la fabrication des skis militaires pour l’armée suisse. Que reste-t-il de tout cela? De très nombreux et excellents souvenirs de l’un des plus beaux métiers du monde et un grand merci à toutes les personnes qui m’ont accompagné et accordé leur confiance durant ce long parcours. Dorénavant, je vis dans deux belles régions de notre pays. En été, au bord et sur le lac de Bienne, en automne et en hiver à Villars-surOllon où ma femme Martine et moi possédons un charmant appartement de vacances. En tant qu’homme sportif, proche des 3/4 de siècle, aimant pratiquer le sport par pur plaisir, je suis super gâté de trouver ici à Villars, dans le Seeland et sur les 3 lacs, les conditions nécessaires et les infrastructures pour mes diverses activités sportives. Et pour couronner le tout, sachez qu’en fin gourmet, j’adore déguster un bon repas arrosé d’un excellent vin! A Villars, dans un petit local, j’ai exposé ma collection de skis Streule que je fais visiter à mes invités autour d’un verre de blanc du coin: ce n’est pas un musée mais ça vaut le détour. C’est écrit sur la porte! J O S E PH W E I B E L ( T R A D UCT I O N: M A RT I N E PE RRE T )

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ATHLÈTE BEDA KLEE DISCIPLINE SPORTIVE SKI DE FOND

… PISTE La piste des panoramas de Scherb/Bendel J’aime beaucoup m’entraîner sur la piste de mon ski-club, Speer EbnatKappel. C’est sur la piste Scherb/Bendel que j’ai commencé le ski de fond. Depuis la piste des panoramas qui monte depuis Hemberg jusqu’à Scherb, on a une vue magnifique qui s’étend du lac de Constance au lac de Zurich. Il s’agit par ailleurs d’une des régions les plus enneigées de la région.

… OCCUPATION LE DIMANCHE APRÈS-MIDI regarder des courses de vélo

… COURSE DE SKI DE FOND Tour de Ski

Etant donné que pendant la semaine, nous sommes beaucoup en plein air et actifs, j’aime bien passer des dimanches tranquilles. Ce que je préfère, c’est suivre des courses de vélo, en particulier le Tour de France et les courses de vélo avec Stefan Küng que je connais personnellement.

Ma course de ski de fond préférée comprend en fait plusieurs étapes. Il s’agit du Tour de Ski, qui m’a mené pour la première fois à l’Alpe Cermis la saison dernière. J’ai eu un énorme plaisir. Le départ en Suisse a clairement été le plus grand moment du Tour, même si les différentes étapes m’ont beaucoup plu.

… LIEU DE VACANCES Sri Lanka

… SÉRIE NETFLIX «Prison Break»

Mes meilleures vacances ont été celles que j’ai passées au Sri Lanka avec mes coéquipiers de mon groupe d’entraînement de ski de fond. J’ai eu beaucoup de plaisir à faire du surf et à barboter dans l’eau chaude.

Ma série Netflix préférée, «Prison Break», est déjà un peu ancienne. J’ai regardé la série pour la première fois quand j’étais au gymnase sportif de Davos. Après la sortie de la nouvelle saison il y a quelques années, j’ai à nouveau regardé la série et je me suis directement «fait» tous les épisodes.

PROPO S R E CUE I L L I S PA R V E R A S CH Ä R

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PHOTO: SWISS -SKI

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Sci Svizzera Italiana

Un ticinese nel presidium di Swiss-Ski!

Il presidium di Swiss-Ski è tornato ad avere al suo interno una persona italofona: Marco Gut è stato scelto come successore di Reini Regli, che ha lasciato la funzione di rappresentante dell’interregione Est dopo 8 anni. L’ultimo ticinese ad occupare una posizione nell’organo direttivo di Swiss-Ski era stato Olimpio Pini, che lasciò nel 2003. La pluralità linguistica che contraddistingue il nostro Paese ha ritrovato spazio anche in seno a Swiss-Ski. Il passaggio di consegne tra Regli e Gut è avvenuto sabato 17 ottobre 2020, in occasione dell’Assemblea dei delegati svoltasi in forma virtuale.

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ato il 2 luglio del 1958 a Zurigo, Marco Gut si è trasferito in Ticino nel dicembre del 1985. Grazie alla madre originaria di Novaggio, sin da bambino ha trascorso le vacanze in Ticino, avvicinandosi così nel 1972 allo Sci Club Monte Lema, per il quale ha poi svolto diverse gare a livello regionale. Attorno alla maggiore età ha iniziato la formazione di monitore G+S e si è dedicato all’insegnamento nel suo sci club e nelle scuole svizzere di sci. Di seguito è diventato allenatore dello Sci Club Monte Lema e del Tamaro Team. «Arrivato ad una certa età volevo un cambiamento: il mondo dello sci mi piaceva e volevo dare ai giovani quello che avevo ricevuto», ha risposto così Marco Gut alla domanda sul perché ha voluto intraprendere la strada di allenatore. Nelle vesti di delegato tecnico FIS ha preso parte ai Campionati mondiali di sci alpino di

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Schladming nel 2013 e negli anni seguenti a diverse tappe di Coppa del Mondo, prediligendo le gare di velocità come la discesa, nella quale «la responsabilità del delegato tecnico è accresciuta perché i pericoli e quindi anche la sicurezza in pista sono maggiori». Marco Gut ricopre attualmente anche la funzione di capo dello sport di competizione di Swiss Grasski, l’associazione di categoria affiliata a Swiss-Ski che promuove lo sci d’erba quale possibilità di allenamento estivo e che organizza gare a livello nazionale. Infine, a fine settembre 2020, è stato eletto presidente di TiSki (Federazione Sci Svizzera italiana), succedendo così a Enzo Filippini, che ha scelto di lasciare la guida di TiSki dopo 19 anni. La voglia di mettere tutto sé stesso a disposizione dello sci svizzero e dei giovani lo hanno portato a ridurre la percentuale del suo lavoro presso le Ferrovie Luganesi SA – FLP.

Alla guida di TiSki per i prossimi 4 anni Per Marco Gut, l’entrata in Swiss-Ski non è stata l’unica sorpresa di questo 2020: in occasione dell’Assemblea ordinaria di fine settembre Marco Gut è stato pure eletto presidente di TiSki. Al suo servizio da più di 15 anni, in TiSki ha fatto parte della commissione tecnica, è stato caposettore Alpini e infine vicepresidente. Ora, alla guida di TiSki per il prossimo quadriennio, vuole continuare ha seguire la strada indicata nell’ultimo ventennio da Enzo Filippini, che con la sua filosofia lungimirante ha saputo rinnovare e far crescere TiSki. Migliorare si può sempre e Marco Gut ha già qualche idea in merito: «Come TiSki dobbiamo impegnarci ulteriormente a promuovere discipline come lo sci nordico, dove in passato abbiamo avuto Natascia Leonardi Cortesi e più recentemente Giacomo Bassetti, ma attualmente in squadra mancano nuove leve».

In Swiss-Ski per l’interregione Est Le 3 interregioni (Est, Centro ed Ovest), che raggruppano le 12 federazioni regionali, costituiscono la base di Swiss-Ski. Ciascuna delle 3 interregioni ha un rappresentante nel presidium, l’organo preposto a guidare Swiss-Ski dal punto di vista strategico. Portare la voce dell’interregione Est in seno alla federazione di sci svizzera è una sfida molto stimolante per Marco Gut, che ora si deve confrontare con diverse realtà regionali, e quindi non solo con quella della Svizzera italiana, e deve anche scoprire e conoscere meglio le diverse discipline presenti in Swiss-Ski, come ad esempio il biathlon o il salto con gli sci. A proporre Marco Gut è stata la stessa interregione Est, che in lui ha trovato il profilo ideale per succedere a Reini Regli: vanta grande esperienza nell’ambito sciistico, parla fluentemente italiano e tedesco ed è conosciuto e stimato nella stessa interregione. La presenza di un ticinese nel presidium di Swiss-Ski dopo 17 anni dall’ultima volta è un’ottima notizia per la Svizzera italiana, che da ora potrà sentirsi ancora più vicina a Swiss-Ski.

Cosa aspettarsi da questo inverno? La pandemia di Covid-19 ha rovinato il finale della scorsa stagione: in seguito alle decisioni prese dalle autorità politiche per far fronte all’emergenza sanitaria, da marzo in poi molte gare e manifestazioni in calendario sono state annullate o rinviate e gli impianti sciistici hanno dovuto chiudere al pubblico. Cosa aspettarsi dunque dalla stagione invernale 2020/21? «Questo inverno bisognerà essere flessibili perché la situazione può cambiare ogni giorno, anche se le competizioni dei vari circuiti FIS sono già state fissate in calendario. Inoltre molti eventi avranno luogo senza spettatori», ha commentato Marco Gut. A proposito della Coppa del mondo di sci alpino, a metà ottobre gli organizzatori elvetici hanno deciso in comune accordo con Swiss-Ski che le tappe in Svizzera si disputeranno senza pubblico, così da garantire per quanto possibile lo svolgimento degli impegni in programma e minimizzare i rischi di contagio tra i presenti. N I CO L Ò MA N N A


Sci Svizzera Italiana

SCHEDA ILLUSTRATIVA Nome Marco Cognome Gut Anno di nascita 02.07.1958 Domicilio Gravesano (TI) Lavoro Responsabile servizi tecnici presso Ferrovie Luganesi SA - FLP Famiglia divorziato, padre di 4 figli Hobby e passioni lo sci occupa quasi tutto il tempo, ma da giovane ballavo il rock’n’roll La pista dove sei cresciuto Monte Lema e Hoch-Ybrig Lo sciatore preferito Michael von Grünigen Il ricordo più bello legato allo sci l’esperienza come delegato tecnico ai Campionati mondiali del 2013 a Schladming.

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LA SOIF DES SOMMETS AITA GASPARIN

PHOTOS: KEYSTONE-ATS, SWISS-SKI

Aita Gasparin était l’étoile montante la saison dernière parmi les biathlètes suisses. La Grisonne de 26 ans, qui brillait surtout en compagnie de ses sœurs par le passé, est maintenant considérée comme une valeur sûre pour l’équipe féminine de relais qui monte en puissance. Sa parole a du poids non seulement au sein de l’équipe suisse, mais aussi sur le plan de la politique sportive.

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ous avons un bon mix au sein de l’équipe. La diversité des caractères assurent un équilibre, une certaine homogénéité», explique Sandra Flunger, qui a été en quelque sorte l'architecte des récents succès du relais via son rôle d’entraîneur national des femmes. La partie calme, plutôt introvertie, est sans doute apportée par Aita Gasparin dans le groupe qu’elle compose avec ses sœurs Selina et Elisa ainsi que Lena Häcki. Sandra Flunger dit d’Aita Gasparin qu’elle est «la plus stable sur le stand de tir» et l’un des moteurs de son équipe. Autant de déclarations que l’Autrichienne n’aurait jamais faites lorsqu’elle a commencé sa mission d’entraîneur en chef il y a un peu plus de deux ans. Mais beaucoup de choses se sont passées depuis, en particulier à l’été 2019. A la demande de sa coach, Gasparin a changé d’entraînement de musculation – avec succès. Elle a désormais beaucoup plus de puissance dans ses jambes lors de la poussée, ce qui lui donne une technique plus propre. En d’autres termes, Aita Gasparin a gagné 20 à 25 secondes par course, ce qui correspond à environ un tour de pénalité. En vue de cette saison, la Grisonne a encore augmenté son entraînement de musculation et élargi son programme. D’autre part, elle a beaucoup moins de tours de pénalité à effectuer depuis qu’elle a changé la crosse de sa carabine en Coupe du monde. Aita Gasparin explique avoir tout de suite «parfaitement compris» sa nouvelle carabine. De quoi lui permettre l’hiver dernier de finalement reproduire en course ses performances réalisées sur le pas de tir à l’entraînement. Les résultats ont suivi, puisqu’elle a intégré le top 10 aux Championnats du monde 2020 à Anterselva. «En ce moment, tout roule au niveau du tir», confirmet-elle peu avant le début de la saison. 32

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Un beau cadeau de confirmation Son amour pour le biathlon remonte à sa confirmation lorsque – à l’âge de 16 ans – ses sœurs aînées lui ont offert une carabine de biathlon. C’était la voie idéale pour elle, car elle n’a ainsi pas dû choisir entre le ski de fond et la gymnastique aux agrès, les deux sports qu’elle pratiquait jusqu’alors. De la gymnastique aux agrès, elle a gardé l’élégance et la concentration sur le stand de tir. Du ski de fond, elle a puisé l’endurance et la technique sur la piste. Aita Gasparin avait déjà sa carrière dans un coin de sa tête lorsqu’elle était à l’école enfantine: «Je savais que je voulais aller plus tard au gymnase de Samedan et y passer ma maturité. Et je disais déjà à l’école enfantine que je voulais participer un jour aux Jeux olympiques. Je n’avais pas un métier de rêve au sens classique. Dans les livres d’amitié, j’écrivais à chaque fois que je voulais être une sportive d’élite.» Le relais en commun n’était pas prévu Néanmoins, Aita Gasparin n’a jamais senti de pression de se lancer en biathlon. Elle n’a pas été poussée sur cette voie par ses parents ou ses sœurs. «Le fait que nous nous retrouvions trois sœurs ensemble au départ d’un relais n’a jamais été prévu, et encore moins un objectif. A 16 ans, j’étais encore beaucoup trop loin de ce niveau.» Ce n’est qu’à l’été avant les Jeux olympiques 2014 à Sotchi que les Gasparin ont pris conscience qu’une participation commune au sein du relais féminin suisse était possible. Ce qui est finalement devenu réalité (en compagnie d’Irene Cadurisch). Avec leur 9e place, elles ont réussi leur meilleure performance de la saison et la meilleure absolue pour un relais féminin suisse à ce moment-là; il ne leur a manqué que 12 secondes pour décrocher un diplôme olympique.

Aita Gasparin a signé trois podiums de Coupe du monde l’hiver dernier au sein du relais féminin suisse.

Le fait qu’elle soit très souvent mentionnée en rapport avec ses sœurs Selina et Elisa et qu’elle soit sollicitée en tant que membre d’un trio pour des apparitions lors d’événements et d’émissions de TV ne dérange pas le moins du monde Aita Gasparin. On lui demande également fréquemment si elle ne sent pas dans l’ombre de ses sœurs. Sa réponse à cette question est sans équivoque: «Pour moi, c’est comme skier dans leur sillage. Si j’étais seule, je ne serais pas là où nous sommes arrivées en tant que sœurs.» Ce sillage m'aspire vers les sommets. Aita Gasparin a toutefois pris une décision peu habituelle après sa première participation aux Jeux olympiques: s’éloigner parfois des parcours de ski de fond sans ses aînées de dix et trois ans. A l’initiative de l’actuel responsable de la discipline Markus Segessenmann, elle a présenté sa candidature à l’élection au Comité des athlètes, composé de quatre membres et qui fait office de lien entre l’IBU et les athlètes... et a finalement été élue. Elle s’est donc retrouvée à 20 ans au sein d’un organe où figuraient notamment les anciennes superstars Ole Einar Björndalen et Darya Domracheva. «Ce fut une expérience marquante de travailler étroitement avec de tels athlètes de haut niveau.» Aujourd’hui, ce Comité des athlètes est composé de Aita Gasparin, Clare Egan, Martin Fourcade et Erik Lesser. Aita Gasparin continuera à siéger au sein du Comité jusqu’en 2022, après quoi elle aura atteint la durée maximale du mandat de huit ans.


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Carrière planifiée jusqu’en 2026 Dans le cadre de son activité, le Comité des athlètes a réussi à obtenir une voix au sein de l’IBU Executive Board. Lors des Mondiaux 2017 à Hochfilzen, un congrès extraordinaire de l’IBU a été convoqué à l’initiative du Comité des athlètes afin d’adopter des règles antidopage plus strictes. «Pour la première fois, nous avons senti que nous pouvions changer quelque chose», se souvient Aita Gasparin. «Comme les autres membres du Comité avaient tous une course à disputer le lendemain et que je n’en avais pas, c’est moi qui suis allée devant le congrès présenter notre requête.» Comme l’ensemble du monde sportif, le Comité des athlètes se préoccupe de la situation relative au Covid-19 depuis des mois. Les biathlètes ont déjà disputé des courses sans

spectateurs au mois de mars. Selon Aita Gasparin, il est important que les compétitions se déroulent, sans fans si nécessaire. Elle souhaite poursuivre sa carrière jusqu’à la saison olympique 2025/26, puis elle se voit bien exercer une autre fonction dans le sport – mais pas forcément celle d’entraîneur. Son Bachelor en économie, réalisé à l’UniDistance Suisse, lui ouvrent différentes portes. Mais elle sait une chose: «Je ne suis pas quelqu’un qui peut s’asseoir de 8h à 17h devant un ordinateur, du lundi au vendredi.» Si tout se passe comme prévu, elle participera encore à deux éditions des JO. «Après ma carrière, c’est la planification familiale qui aura la priorité.» Voilà quelque chose qui n’a pas changé depuis l’école enfantine: Aita Gasparin sait assez clairement de quoi sera fait son avenir. RO M A N E BE R L E

PHOTOS: KEYSTONE-ATS

Dans les livres d’amitié, j’écrivais à chaque fois que je voulais être une sportive d’élite.

NOUVEAUTÉS CHEZ LES HOMMES, VALEURS SÛRES CHEZ LES FEMMES L’équipe suisse de biathlon commencera la saison de Coupe du monde le 28 novembre avec une épreuve individuelle (femmes et hommes) à Kontiolahti (FIN). En raison de la pandémie de Covid-19, le calendrier de la Coupe du monde a été ajusté de sorte que jusqu’à la mi-janvier, les compétitions n’auront lieu que sur trois sites différents – Kontiolahti, Hochfilzen et Oberhof – mais à chaque fois deux week-ends de suite. «C’était une décision très intelligente. Cela détend considérablement la situation», explique Markus Segessenmann, chef de la discipline biathlon chez Swiss-Ski. Il ajoute que dans une situation déjà difficile en raison de diverses restrictions, cela permettra d’éviter beaucoup de stress lié au voyage et de mieux préserver la «bulle de la Coupe du monde». Alors que l’équipe féminine emmenée par l’entraîneur national Sandra Flunger n’a pas connu de changements significatifs par rapport au dernier hiver à succès (trois podiums en relais et deux en individuel en Coupe du monde), l’équipe masculine aborde la saison 2020/21 avec un nouvel entraîneur en chef. Depuis ce printemps, c'est l’Allemand Alexander Wolf qui est aux commandes; le double médaillé aux Mondiaux est assisté par l’Italien Daniel Hackhofer. «Alexander Wolf est une personne très compétente et calme, qui attend beaucoup d’envie de bien faire du côté des athlètes», explique Segessenmann. Les impressions du chef de discipline sur le nouveau duo d’entraîneurs ont été très bonnes jusqu'à présent, mais une première véritable conclusion sur la coopération ne pourra être tirée qu’après le premier hiver passé ensemble. En raison de la pandémie de Covid-19, la saison s’annonce très difficile pour tous les acteurs. «Il est important pour nous tous de ne pas nous chamailler, de rester flexibles et de ne pas nous égarer», indique Segessenmann. Les tests de performance des athlètes effectués à la fin du mois d’octobre incitent à l’optimisme. Les résultats ont été très satisfaisants. Les Championnats du monde, grand temps fort de la saison, auront lieu du 9 au 21 février sur le haut-plateau slovène de Pokljuka, dans la région de Bled. RO MA N E B E RL E

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JAN SCHERRER FAIT ENTRER LE SNOWBOARD DANS UNE NOUVELLE DIMENSION 34

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Jan Scherrer est devenu le premier snowboardeur à réaliser un Switch Alley-Oop Double Rodeo 1080 Indy to Nose, sur le half-pipe de SaasFee. En posant cette figure inédite, le SaintGallois a attiré la lumière des projecteurs avant le début de la saison des Mondiaux et mis ses rivaux sous pression.

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oilà un trick aussi spectaculaire qu’il en a l’air à l’entendre – et tout aussi difficile à comprendre qu’à expliquer. Même son auteur ne trouve guère meilleure définition que celleci: «A la base, il s’agit d’un Switch Alley-Oop Double Rodeo 1080 Indy to Nose, mais je le déclenche de manière différente.» Autrement dit: lors de cette figure, Scherrer effectue un double saut périlleux arrière avec trois rotations sur lui-même vers l’amont. Le saut est complété par une combinaison de grabs, où l’athlète place d’abord sa main arrière au milieu de la planche entre les pieds, la main avant restant sur le nez de la planche.

PHOTOS: KEYSTONE/SDA

A tâtons jusqu’à la variante parfaite Ce n’est pas un hasard que ce soit ce snowboardeur collégial, modeste et réfléchi qu’est Jan Scherrer qui est parvenu à étonner la scène du snowboard avec une première mondiale cette

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année. Cette figure trotte dans sa tête depuis plus de cinq ans, reconnaît-il. «Je ne savais pas comment aborder ce saut. Je n’avais aucun modèle ou enregistrement vidéo auquel me raccrocher. Rien. C’est une situation extrême sur le plan psychologique. Car au final, tu lances ton corps dans le half-pipe et tu ne sais pas vraiment comment ça va se terminer.» Mais il a trouvé son chemin, à Crans-Montana. Au printemps dernier, l’équipe de snowboard freestyle s’est entraînée durant deux semaines dans la station valaisanne sur le landingbag situé au glacier de la Plaine Morte. «Tout était parfait à Crans-Montana, je me sentais prêt mentalement et créatif. J’ai eu l’opportunité de le faire et j’ai réussi ce que j’avais voulu tenter depuis longtemps.» Il a avancé à tâtons, a examiné différentes combinaisons de grabs, jusqu’à ce qu’il découvre une variante avec une formule de rotation intéressante qui puisse également fonctionner sur le half-pipe.

JAN SCHERRER Il l’a fait! L’athlète de 26 ans est devenu le premier snowboardeur au monde à réaliser un Switch Alley-Oop Double Rodeo 1080 Indy to Nose. Il donne l’impression que ce trick extrêmement complexe est en fait simple, sans risque, presque gracieux et fluide:

instagram.com/swisssnowboard

La réalisation sur la neige Six mois et pas un seul entraînement de halfpipe plus tard, l’athlète a concrétisé son œuvre à Saas-Fee. Fin septembre, Scherrer (26 ans) est devenu le premier snowboardeur au monde à réaliser un Switch Alley-Oop Double Rodeo 1080 Indy to Nose. «Un moment rempli d’énergie», dit Scherrer avec sa modestie habituelle. «Je n’aurais jamais pensé que je réussirais ce trick dès le deuxième jour d’entraînement après une si longue pause sur la neige.» L’athlète d’Ebnat-Kappel avait commencé sa journée sans grandes ambitions, avec un échauffement et quelques runs sur le halfpipe. Un half-pipe parfaitement préparé et sans vent, il n'a pas pu résister. «Je me suis dit que ‹si je ne le faisais pas à ce moment-là, je ne le tenterais plus jamais›. Les conditions étaient trop parfaites pour y renoncer. Je n’avais aucune raison de ne pas tenter ce trick.» Et cela a

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Cédric Noger La saison 2018/2019 a bouleversé la vie de course de Cédric. Après plus de 600 courses de la FIS et environ 45 courses de la Coupe d'Europe, il a marqué ses premiers points en Coupe du monde de slalom géant lors de sa deuxième épreuve de la Coupe du monde. Avec la quatrième place à Kranjska Gora, il est entré dans l'élite mondiale. Et six classements en sept courses dans le top 30 de la saison 2019/20 prouvent que son ascension n'est pas le fruit du hasard. Après avoir fréquenté le lycée sportif de Davos, la prétendue percée a suivi en 2013. Mais les saisons suivantes ont été une dure bataille avec beaucoup de bas et peu de hauts, mais apparem-

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ment il avait besoin de cette «école de la vie». 2020 lors de la première course de la Coupe du monde à Sölden, Cédric Noger sera en compétition avec Kästle pour la première fois.

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marché. Un moment inoubliable pour Scherrer, d’ordinaire très critique envers lui-même. «Je ne m’étais jamais retrouvé dans une telle situation et je suis très fier d’avoir osé et réalisé ce rêve.» Le dernier Suisse à avoir réussi une telle première mondiale sur le half-pipe était Iouri Podladtchikov, qui a rangé sa planche il y a trois mois. Podladtchikov avait créé il y a sept ans son célèbre «YOLO flip», qui l’a propulsé vers le titre olympique à Sotchi en 2014. Un esthète sur la planche Avec Jan Scherrer, un autre nom de l’équipe suisse fait désormais son apparition dans la liste des inventeurs de tricks à snowboard. Il ne souhaite pas donner de nom particulier à sa figure. Ce n’est pas son style. «Mon objectif n’est pas que ce trick porte mon nom, je trouve ça stupide. Le fait que les gens qui s’intéressent à la scène du half-pipe sachent que j’ai été le premier au monde à le réussir a beaucoup plus

de valeur à mes yeux.» Jan Scherrer est connu pour son style esthétique sur la planche, possède un répertoire de base sophistiqué de figures techniquement complexes qui lui permettent d’obtenir régulièrement des résultats de premier plan. Scherrer, qui a longtemps dû se contenter de la 4e place, a définitivement atteint l’élite mondiale la saison dernière. Il a pris la 3e place des prestigieux X-Games et confirmé sa forme étincelante en terminant 2e du Burton US Open. De quoi faire de Scherrer un cadre important de l’équipe suisse de snowboard. Aujourd’hui plus que jamais, même si Scherrer n’avait pas pensé à l’origine utiliser son nouveau trick en compétition. «Je ne voulais pas forcément travailler sur une nouvelle figure pour la compétition. Je voulais simplement réussir ce saut qui m’obsède depuis de nombreuses années.» Mais maintenant qu’il l’a réussi, la situation est clairement différente, reconnaît-il. «Je veux désormais affiner ce saut,

en faire un automatisme et le montrer lors d’une compétition. Cela me donne des possibilités infinies et je vois aussi que j’ai désormais entre mes mains de quoi figurer au sommet lors de chaque compétition.» Fait-il référence aux Jeux olympiques 2022, en Chine ? «Oui, j’ai déjà un run pour les JO en tête.» Ce qui est sûr, c’est que ce trick va être rendu célèbre par Jan Scherrer et fait passer le snowboardeur dans une nouvelle dimension. La saison prochaine en définira les contours. S A BR I N A A E B I S C H E R

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ADVERTORIAL

ARRIVER AU SOMMET AVEC PRUDENCE PROMOTION DE LA RELÈVE DU SKI À SCHWYTZ – UN MODÈLE À SUCCÈS

Franz Heinzer assure la promotion de la relève du ski à Schwytz.

Le Schwytzois Franz Heinzer est monté à 45 reprises sur le podium et a été sacré champion du monde de descente en 1991. Il a pris sa retraite sportive en 1994 mais il est resté fidèle à son sport et travaille entre autres comme entraîneur à Swiss-Ski. L’ancienne star du ski a par ailleurs lancé l’«initiative schwytzoise des sports de neige» qui a pour objectif d’augmenter le nombre d’enfants sur les lattes et de leur transmettre le plaisir skier. On lui a demandé ce qui le pousse à faire preuve d’un tel engagement.

La promotion de la relève hier et aujourd’hui: qu’est-ce qui a changé? Franz Heinzer: Les interrégions ou IR, qui ont été pendant des décennies les usines de fabrication et les tremplins pour les skieuses et skieurs, n’existent plus. Les Centres régionaux de performance (CRP) ont parfaitement repris cette fonction. Les Centres régionaux de performance sont les nouvelles fabriques de cadres dans le travail de relève du ski. Quelle est la différence avec les anciennes interrégions? L’équipe Swiss-Knife-Valley-Ski-Team est un des 26 centres régionaux d’entraînement en Suisse.

La grande différence ou l’avantage par rapport à ce qui se faisait dans le passé est que les talents du ski sont formés le plus longtemps possible dans leur environnement familier, aussi bien sur le plan sportif que scolaire. Dans quelles régions de Suisse centrale s’entraîne-t-on avant tout? Cela dépend essentiellement des conditions d’enneigement et des unités d’entraînement dans les différentes disciplines. Habituellement, les sites d’entraînement se limitent aux domaines skiables de Stoos, de la région des Mythen et de HochYbrig. Si au début de l’hiver, les conditions d’enneigement sont encore insuffisantes dans ces régions, on s’entraîne à Andermatt et Engelberg, des domaines skiables situés à des altitudes plus élevées. Quel est ton domaine skiable préféré et où as-tu fait tes premiers «pas» à ski? J’ai fait mes premiers essais à quatre ans dans la région des Mythen (Handgruobi-IbergereggRotenflue) où j’ai grandi et j’ai disputé mes premières courses pour enfants dans ce beau domaine skiable familial. Notre région comprend un grand nombres de domaines skiables proches avec des pistes répondant à tous les besoins et exigences. Je pense à Stoos, au domaine SattelHochstuckli, à la région des Mythen et à Hoch-

Franz Heinzer, l'un des skieurs suisses les plus titrés. Ybrig. Quiconque connaît notre région sait que cette liste n’est pas exhaustive. Tu t’engages aussi bien dans le ski régional qu’au niveau du cadre chez Swiss-Ski en Coupe d’Europe. Qu’est-ce qui t’attire et te donne la force de continuer? Je m’occupe avant tout et avec beaucoup de passion du cadre B de Swiss-Ski dans le but de les amener en Coupe du monde. Comme par le passé, j’accomplis cette tâche avec beaucoup de rigueur et je considère que ce travail représente une partie importante du travail de relève.


Les domaines skiables du canton de Schwytz sont un pilier important dans le domaine du ski de compétition chez les jeunes et de la promotion des sports de neige en général.

PHOTOS: MÀD / SCHWYZ TOURISMUS

Après une période de disette prolongée, un nombre supérieur à la moyenne a réussi à décoller et à arriver au sommet. Nombre d’entre eux viennent de Suisse centrale. Qui a contribué à cette «récolte» fructueuse? Le chemin qui mène au succès ressemble à un grand puzzle. Beaucoup d’éléments doivent concorder et l’athlète doit «exploser» au bon moment. Prenons Marco Odermatt, un exemple actuel et classique. Il a eu la chance de profiter d’une excellente formation déjà au niveau de son club. Toutefois, il faut toujours aussi une bonne infrastructure et la capacité de s’enthousiasmer pour qu’un sportif soit prêt à tous les sacrifices afin d’atteindre un gros objectif. En tant qu’entraîneurs, nous avons un rôle d’exemple important que nous devons tenir en toutes circonstances. Mais il est vrai que sur le chemin qui mène à l’élite mondiale, beaucoup réussissent à compléter le puzzle jusqu’à la «récolte fructueuse». Les moyens financiers plus importants à disposition ont-ils aussi joué un rôle important dans ce succès? Les ressources financières plus importantes sont certainement bénéfiques à la promotion de la relève. Toutefois, pour moi, l’amélioration de l’efficacité des structures d’entraînement est une partie importante du succès parce que ces structures tiennent compte des changements rapides

de notre époque et que leur organisation est plus professionnelle. Si tu repenses à ta carrière et en particulier les années avant ton explosion: quels ont été les facteurs déterminants qui t’ont amené au sommet et quelle est l’importance d’un bon matériel? Il est évident que le matériel est fondamental pour arriver au sommet, mais il existe beaucoup d’autres facteurs. Par ailleurs, les différences de qualité sont aujourd’hui beaucoup moins importantes qu’il y a encore dix ou vingt ans. Mais heureusement, on a encore et toujours besoin de l’être humain, de ses capacités, de son expérience et de sa volonté pour remporter des courses. Ce que nous ne pouvons toujours pas prévoir, ce sont les blessures, malheureusement presque inévitables pendant les toutes premières années. On ne peut pas non plus simplement faire grandir plus vite une plante, sinon elle peut être endommagée. Il n’en va pas autrement de l’être humain. Il faut donner le temps nécessaire aux athlètes pour qu’ils puissent arriver au sommet avec prudence. Dans quelle mesure l’entraînement a-t-il été perturbé par le Covid-19 ce printemps/cet été? Etant donné que de manière générale, les cadres de la Coupe du monde n’ont pas pu se rendre en Amérique du Sud ou en Nouvelle-Zélande pour

s’entraîner, il y a eu la foule sur nos glaciers. Mais grâce à une bonne concertation entre les cadres, tout le monde en a eu pour son compte. Pour nous, les conditions d’entraînement ont été idéales cet été. Que fais-tu quand tu ne t’entraînes pas ou que tu n’es pas sur les skis? Je passe mon temps libre essentiellement avec ma famille et je profite de ces moments aussi pour faire du jardin autour de ma maison. Et naturellement, je fais toujours du sport, du VTT, de la randonnée ou du golf dans notre belle région. I N T E RVI E W: J OSEP H W EI B EL

FRANZ HEINZER Né le 11 avril 1962 Domicile Brunnen (SZ) Etat civil marié (un fils, deux filles) Travail actuel Entraîneur chez Swiss-Ski (cadre B de ski alpin) P RINCIPAUX SUCCÈS Débuts en Coupe 1981 du monde Retraite sportive 1994 Succès Champion du monde de descente à Saalbach-Hinterglemm en 1991 Victoires en Coupe du monde: 17 Vainqueur de discipline (descente): 1990/91, 1991/92, 1992/93. Podiums: 45


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Günsberg mise sur «sa» montagne

e coronavirus affecte la vie quotidienne. Et cela restera au moins le cas dans un avenir proche. Les activités du Ski Club Günsberg sont elles aussi largement perturbées. Le tour à vélo qui devait durer deux jours en automne a bien eu lieu, mais sur une seule journée. D’autres événements traditionnels tels que l’Assemblée générale avec le repas du soir et un moment de partage, le «Hüttenjass», le «Lottomatch» et le week-end de ski à Saas-Fee ont été annulés. L’espoir de pouvoir skier au Balmberg «En ce moment, il n’est pas encore possible de planifier les journées de ski en détail. Nous espérons toutefois que nous pourrons organiser quelques belles journées de ski sur notre montagne avec suffisamment de neige», déclare le président du ski-club Philipp Sterki. Cette montagne, c’est le Balmberg, situé sur la première chaîne du Jura, près de Soleure. En raison de sa faible altitude (1078 m), le téléski n’a pas pu être mis en fonction un seul jour l’hiver dernier. Certains membres du club ont toutefois passé une ou deux heures sur le Balmberg: au Vorröti se trouve la cabane de ski construite en 1951 à partir d’une caserne militaire de la Seconde Guerre mondiale, laquelle a été en grande partie reconstruite et rénovée en 1991. La création de la «maison» du club a eu lieu 13 ans après sa fondation. Malgré la situation politique difficile (les troupes allemandes envahissaient l’Autriche), 30 jeunes hommes ont rassemblé leur courage en 1938 pour fonder le «Ski- und Bergfreunde Club Günsberg».

dès 1966. A en croire les archives, il s’agissait d’une course aux points de la Fédération suisse de ski avec un nombre énorme de participants (jusqu’à 200), dont certains étaient des skieurs de Coupe du monde. En 2013, à l’occasion de l’anniversaire des 75 ans du Ski Club Günsberg, la course nocturne est devenue une course de ski populaire. Depuis lors, les clubs mais aussi les entreprises se battent pour décrocher la victoire. L’épreuve a pu se dérouler à cinq reprises sous cette forme. L’hiver dernier, elle a dû être annulée en raison du manque de neige. En dehors des pistes, le Ski Club Günsberg, qui est l’un des ski-clubs les plus grands et les plus actifs de la région, s’implique toujours dans la fête du village. De 1969 à 1993, il a également organisé à plusieurs reprises un contre-lamontre en côte du Tour de Suisse menant de Soleure au Balmberg. Lors des célébrations du centenaire de Swiss-Ski à Bâle en 2004, il a dirigé la Fischstube et en 2012, il a assisté les organisateurs de la Fête cantonale soleuroise de lutte.

Un air de Coupe du monde Le club a organisé de nombreuses manifestations durant les décennies qui ont suivi. Ainsi, le Balmberg a par exemple accueilli différents Championnats de l’association de ski du NordOuest de la Suisse, la course de ski des écoliers depuis 1942 (d’abord sous la forme d’une course de ski de fond sous le Glutzenberg) et exactement 20 courses nocturnes de ski

Prix pour la relève Sur le plan sportif, le Ski Club Günsberg a toujours mis l’accent sur la promotion de la relève. L’organisation de jeunesse a été fondée en 1962 et a posé les bases de nombreux succès. A plusieurs reprises, le SC Günsberg a fourni des membres de l’Association régionale des sports de neige Plateau suisse-Nord-Ouest de la Suisse (anciennement Association suisse de

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ski du Nord-Ouest) et, à l’occasion, des membres des cadres de Swiss-Ski. Ce fut par exemple le cas de l’athlète du cadre B Nadja Wirth ou de Reto Weisskopf, qui s’est hissé jusqu’au niveau de la Coupe d’Europe. Depuis de nombreuses années, cet ancien spécialiste de vitesse exerce la fonction de préparateur physique au sein de la Fédération. Simon Rothenbühler était également membre du staff d’entraîneurs de Swiss-Ski jusqu’au printemps dernier. Les efforts déployés par le Ski Club Günsberg au niveau de la relève n’ont pas été vains, y compris du point de vue financier. Il y a exactement 20 ans, par exemple, il a remporté le prix Sanitas Challenge (doté de 5000 francs) pour sa promotion particulière des jeunes talents. Les filles et garçons âgés de 6 à 15 ans s’entraînent dans trois catégories d’âge. De mi-novembre à début avril, une séance d’entraînement en salle a lieu une fois par semaine. Il y a près de 60 ans, la section OJ comptait une vingtaine d’enfants, nombre qui a doublé aujourd’hui. Avec 250 membres, le nombre total de membres du Ski Club Günsberg est plus de huit fois supérieur au nombre de fondateurs. On remarque que la moyenne d’âge augmente légèrement – ce qui est aussi dû à la grande fidélité des membres envers leur club. Un bon exemple est Philipp Sterki; il n’est que le cinquième président en 82 ans d’histoire du skiclub. Ancien vice-président Philipp Sterki a pris sa fonction actuelle en 2007. Il avait auparavant été vice-président de 2003 à 2007 et, entre 1998 et 2003, il avait été membre du comité de l’équipe jeunesse pour les 16 à 25 ans, fondée en 1994, dont l’objectif est d’intégrer pas à pas les jeunes membres au sein du club. «Les belles expériences vécues durant mon enfance m’ont marqué. J’essaie maintenant de transmettre ces impressions et la joie des sports de neige aux jeunes», explique le patron très engagé du ski-club. A N I TA F U C H S

PHOTOS: MÀD

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Transmettre la joie des sports de neige à la relève et offrir aux membres actifs un programme varié tout au long de l’année avec des possibilités sportives et de nombreuses rencontres sociales: tel est l’objectif des responsables du Ski Club Günsberg. Malgré sa situation géographique peu favorable, ce ski-club fondé il y a environ 80 ans compte un nombre considérable de skieurs dans ses rangs.


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Fanny Smith fait partie des meilleures skicrosseuses de la planète depuis des années. L’athlète de 28 ans originaire de Villars-sur-Ollon (VD) aspire à rester au sommet et travaille énormément pour y parvenir. Fanny Smith nous parle de son parcours jusqu’à l’élite mondiale, de son caractère téméraire et de son nouveau rôle d’ambassadrice de Schöffel.

IL Y A TOUJOURS UNE SOLUTION

PHOTOS: MÀD

Fanny Smith, vous faites partie des toutes meilleures skicrosseuses du monde depuis de longues années. Que faut-il pour atteindre un tel niveau? Il ne faut pas avoir peur, c’est un prérequis important. Si tu skies avec de la crainte, tu n’as aucune chance. Ce sport est très exigeant, de nombreux éléments doivent concorder si l’on veut avoir du succès. Cela va du bon toucher de neige aux aptitudes techniques en passant par l’agilité, l’endurance et la force. Et pour gagner, il ne faut pas seulement skier vite, mais aussi avoir un talent pour la stratégie. Le skicross est une discipline complexe. Le talent ne suffit donc pas? C’est un facteur important. Mais le talent seul ne suffit pas pour rester durablement au sommet en skicross. Le travail quotidien joue un rôle beaucoup plus important; il faut être prêt

à supporter de lourdes charges. Mon métier est ma passion, je peux donc faire ce que j’aime. Mais je ne peux pas non plus me tourner les pouces. Personne n’arrive au plus haut niveau par pur hasard. Lorsque l’on pratique le skicross, doit-on aussi être une aventurière? J’ai peut-être un goût pour l’aventure. Ce qui est sûr, c’est que ne je recherche pas la célébrité et la lumière des projecteurs. Et ce qui est également clair, c’est que personne ne fait du skicross pour gagner de l’argent. Je suis tombée amoureuse de ce sport et je peux m’imaginer que je le resterai encore longtemps. J’ai eu la chance de pouvoir toujours compter sur le soutien total de mes parents lorsque j’ai pris la décision de devenir skicrosseuse professionnelle. Même si ce sport était encore peu connu il y a douze ans. Justement, pourquoi avoir choisi le skicross? Parce que j’adore ces duels directs avec les concurrentes et l’adrénaline de la compétition. Cela m’a toujours fascinée. Et chaque piste est différente, ce qui signifie que l’on se retrouve constamment confronté à de nouveaux défis. Il n’y a pas de routine. Mon moteur, c’est l’envie d’aller jusqu’aux limites, voire mieux: les repousser. Est-ce encore possible? Je crois que je peux encore m’améliorer, oui. D’où vient ce caractère intrépide? Dans mon enfance, je me comparais très souvent à mon grand frère. Je voulais lui montrer que je pouvais rivaliser avec lui. Et peut-être qu’à l’époque je faisais beaucoup de choses grâce à l’exubérance de la jeunesse. Je ne voyais guère de limites. Comme beaucoup de jeunes, je pensais que de toute façon rien ne pouvais m’arriver. Aujourd’hui, j’ai toujours ce caractère téméraire mais je pense que je suis plus réfléchie. J’attache d’ailleurs une grande importance à une préparation minutieuse. Mieux je suis préparée et plus le risque est faible. Et qu’est-ce qui peut parfois vous faire peur? Je ne sais pas si le mot «peur» est le bon. Il y a des situations délicates dans lesquelles je peux avoir une brève frayeur parce que je dois trouver une solution immédiatement. Je dois trouver un équilibre entre la prise de risques et la sécurité, car la santé est importante si je veux pouvoir rester encore un peu au sommet. Je ne prends pas de risques inutiles. Mais cela ne signifie pas que rien ne peut jamais se passer. Tout le monde en est conscient en skicross. Vous ne connaissez donc pas de zone de confort?

Si, mais il est m’est obligatoire d’encore et toujours quitter cette zone. Je suis perfectionniste, je me remets souvent en question avec beaucoup d’autocritique. Parfois même trop, selon mes entraîneurs. Ce n’est que de cette façon que je pose les bases pour constamment m’améliorer. Mais une fois que j’ai analysé quelque chose, je m’arrête là. Ensuite je passe à autre chose. Je ne passe pas trop de temps à l’étudier. Nous vivons actuellement une période extraordinaire. Quel sera le souvenir qui vous viendra à l’esprit quand vous repenserez à 2020 dans quelques années? Bien entendu, le quotidien est aujourd’hui dominé par la pandémie de coronavirus. Mais elle n’a pas eu d’impact sur ma préparation pour la nouvelle saison. J’ai pratiquement pu organiser mon programme complet comme prévu. Vous dégagez beaucoup de confiance et d’optimisme. Avez-vous hérité ce caractère de vos parents? Ils ont éduqué leurs enfants ainsi. Il y a toujours une solution, pour chaque problème. Vous êtes dans le milieu depuis longtemps. Combien d’années allez-vous encore durer? Tant que j’ai du plaisir à pratiquer le sport de haut niveau, que mon corps suit et que je suis en mesure de me battre pour les victoires. Si je dois me contenter de places en dehors du podium, alors je tirerai les conséquences et je m’arrêterai. Est-il imaginable que vous fassiez vos adieux à la compétition lors des JO de Pékin 2022? Non, je ne crois pas. Du moins, je n’envisage pas ma retraite. J’ai encore quelques objectifs, par exemple celui de gagner le général de la Coupe du monde pour la troisième fois de ma carrière. Avant cela, j’espère vraiment que le coronavirus n’exercera pas un impact trop grand sur le déroulement de cette saison. Encore un mot sur un rôle que vous assumez hors des pistes: vous êtes depuis peu ambassadrice de la marque de vêtements Schöffel. C’est quelque chose de formidable. J’ai la chance d’être partenaire d’une entreprise avec une philosophie qui me correspond et avec des gens géniaux qui s’engagent avec passion pour leurs produits. Le célèbre slogan de Schöffel, «Je suis dehors», me plaît. Sortir dans la nature, couper avec le quotidien, choisir son propre chemin, cela me correspond parfaitement. Et nous planchons actuellement sur la création d’une ligne en commun pour l’hiver 2021/22. I NT E RV I EW: PE T E R B I RRE R

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Chauffage des chaussures de ski, chaussettes et gants chauffants: tout cela existe déjà. C’est aussi le cas des vestes de ski chauffantes – mais pas encore du combo pantalon et veste de ski, que Schöffel lance cet hiver. Un nouveau venu dans la branche textile a rendu cela possible: Henrik Vogel, commerçant de profession et nouveau Mr. Heat.

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epuis cinq ans, Henrik Vogel a un loisir particulier. Il travaille pour le sauvetage en montagne de Bavière et a beaucoup appris durant cette période. Pas seulement sur le sauvetage en montagne, mais aussi sur la physique du corps humain – quelles sont les extrémités qui perdent le plus rapidement la chaleur ou comment générer de la chaleur pour les parties touchées et avec quels moyens auxiliaires. Pas comme à la TV L’appel d’urgence arrive, au moins trois hommes et femmes se jettent dans leurs vêtements et montent dans l’hélicoptère prêt au départ. Le sauvetage en montagne a commencé, en quelques minutes. La série allemande «Bergretter» («Sauveteurs en montagne») est diffusée depuis onze ans sur la ZDF. Est-ce ainsi qu’il faut s’imaginer le sauvetage en montagne? La question fait bondir Henrik Vogel. Car c’est plutôt le contraire. L’hélicoptère est utilisé en guise de moyen de sauvetage ultime, lorsque les interventions terrestres ne sont pas possibles. L’expertise des sauveteurs joue un rôle bien plus important. «C’est d’eux que dépend le succès d’une opération de sauvetage terrestre.» Henrik Vogel a vu une plaque de neige céder sous ses pieds lors d’une randonnée en montagne en 2014. «A l’époque, nous avons pu nous libérer nous-mêmes et la situation n’était pas comparable à celle de victimes ensevelies qui doivent être sorties sous des masses de neige.» Mais cet événement a joué un rôle déterminant et l’a poussé vers cette nouvelle mission. Premiers pas dans les «solutions chauffantes» Qui sont ces sauveteurs? Par exemple, des personne extrêmement sportives et motivées qui aiment passer du temps en montagne. C’est le

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MR. HEAT cas de Henrik Vogel. Lui, le diplômé en commerce, expert en textile et en sport, a notamment travaillé dans le conseil en stratégie avec accent sur le sport et la mode. Et il est entré par hasard en contact avec Peter Schöffel lors d’une présentation de projet. «Le projet n’a finalement pas été retenu. Mais j’ai tout de même eu un échange critique et positif avec Peter Schöffel.» Il a ainsi appris à le connaître et à apprécier son caractère extrêmement charismatique. Et c’est à nouveau le hasard qui a réuni les deux hommes il y a deux ans; Peter Schöffel n’a pas eu besoin de beaucoup d’effort pour convaincre le quadragénaire de Stuttgart de le rejoindre en tant que gestionnaire d’innovation. Son travail est de penser au-delà des différents domaines et des prochaines collections afin de rechercher de nouveaux potentiels de croissance à moyen et long terme sur le marché. Mais le premier souhait du fabricant bavarois de textile était de pouvoir fabriquer des vêtements de ski chauffants. Et le «nouveau venu» de l’industrie textile et sportive est arrivé au bon moment. Ses activités de loisir dans le domaine du sauvetage en montagne l’ont propulsé au rang de testeur pratique. Deux ans après son embauche, il a présenté la solution de chauffage Intellitex Heat et, avec elle, son véritable «travail de diplôme». La partie supérieure des épaules est réchauffée Ce qu’il savait, c’est que la branche textile menait des tests peu prometteurs qui consistaient à intégrer des éléments chauffants dans les poches avant pour garder les mains au chaud. «La réflexion selon laquelle les gens ont froid aux mains est correcte, mais qui skie avec les mains dans les poches?» >


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Henrik Vogel cite le docteur Thomas Gstrein, médecin de la fédération autrichienne, qui parle d’un risque accru de blessure lorsque les muscles ont refroidi. Certains muscles doivent donc être maintenus au chaud pour s’assurer du contraire, en a conclu Vogel. Il s’est mis en quête d’une solution pour réchauffer les extrémités supérieures et s’est intéressé à la partie supérieure des épaules. La chaleur développe un coussin en textile nano-carbone et comme la chaleur monte physiquement vers le haut, les extrémités supérieures souhaitées sont protégées du refroidissement. «En même temps, la chaleur favorise la circulation sanguine et aide donc aussi dans les zones engourdies des doigts.» La solution se trouve dans la musculature de la cuisse Le travail de développement et la question de savoir comment garder les membres inférieurs au chaud ont été difficiles. 40% de tous les accidents dans cette partie du corps sont dus à des blessures aux genoux causées par des chutes en rotation lors du carving. La raison est souvent à chercher dans les zones musculaires trop froides. «Nous avons constaté que les muscles de la cuisse jouent ici un rôle central car ils soutiennent à la fois le genou et la région du bassin.» Les coussins chauffants ont donc

PHOTOS: B& S, ERI K VOGELSANG

LA COMBINAISON À PARTIR DE CHAUFFABLE VESTE DE SKI ET LES PANTALONS EST UNE VÉRITABLE L'INNOVATION.

Voir la vidéo www.swiss-ski.ch/videocenter/

été placés dans la zone des cuisses du pantalon de ski. Physiquement, logiquement, le processus est le même que dans la région de «l’étage au-dessus». La chaleur monte et vient là aussi soutenir la circulation sanguine. «Avec notre système de chauffage innovant, nous stabilisons le degré de chaleur. Cela favorise la performance des muscles. Bien entendu, nous recommandons toujours un échauffement ciblé des muscles et des articulations avant de skier pour réduire le risque de blessure», résume Vogel. Comment fonctionnent les vêtements chauffants Le système innovant de chauffage au carbone de la veste et du pantalon sera utilisé dès cette saison dans les tenues de ski haut de gamme Canazei Lady et Canazei Men. La fonctionnalité est d’une simplicité impressionnante mais efficace. Des connexions USB standard sont utilisées dans la veste et le pantalon. Une batterie Power Bank, stockée dans une poche isolée supplémentaire de la veste et du pantalon, fournit l’énergie nécessaire. Le «chauffage» est commandé par un bouton-poussoir à 3 positions situé à l’extérieur. Un mode sommeil automatique coupe le chauffage au bout de trois minutes si les vêtements ne bougent pas. Après tout, l’énergie de la Power Bank ne doit pas être gaspillée inutilement et doit être suffisante pour toute la journée de ski. D’ailleurs, est-ce le cas? «Si le chauffage ne fonctionne pas constamment à pleine puissance, la batterie tient, oui», explique Henrik Vogel. Au niveau 3, la température atteint plus de 45 degrés. Il faudrait donc qu’il fasse très froid pour que la batterie atteigne sa limite.

et déterminer où se trouve le potentiel de croissance de la branche textile. Son travail de sauveteur en montagne («Il n'y a guère de situation où je me retrouve impuissant sur la montagne aujourd’hui») lui donne directement une idée des tendances émergentes. Il appelle cela une incroyable «ambiance de festival sportif», qui se déroule entre 1500 et 2500 m d'altitude. «La personne ambitieuse sur le plan sportif ressent le besoin d’aller de plus en plus loin ou de s’éloigner pour être seule.» Autrement dit, l’athlète amateur devient plus ambitieux. Et pour ce faire, il a besoin de bons vêtements. Quand il parle de tendances, il mentionne le vélo électrique. «Cet été, on a constaté une augmentation notable des accidents de vélo électrique en montagne.» En hiver, Henrik Vogel constate déjà une nette augmentation au niveau du ski de randonnée (30 à 40%) et du ski de fond. «Les skieurs veulent échapper aux files d’attente des remontées mécaniques.» Les sports de plein air en général connaissent un boom incroyable. Les textiles chauffants sont logiquement moins demandés dans les sports d’endurance en particulier. La multi-applicabilité des textiles joue un rôle central dans le travail de développement. «Cela inclut la durabilité des matériaux, qui nous permettra d’avancer.» J O S E PH W E I B E L

INTELLITEX® HEAT Plus d’infos sur les collections chauffantes de Schöffel: schoeffel.com

Groupe cible: femmes ou hommes – ou les deux? Ces vêtements chauffants sont-il pensés pour les deux sexes? Henrik Vogel ne mettrait pas sa main à couper sur la question, mais il pense que les hommes comme les femmes apprécieront cette nouvelle tenue de ski. «D’un côté, beaucoup de femmes prennent froid plus rapidement et auront tendance à choisir cette pièce. Mais comme la tenue de ski reste assez neutre, les hommes la trouveront tout aussi attrayante», estime Vogel, qui précise que ce sont juste des hypothèses. «Revenez me le demander dans six mois.» Une chose est claire: les tenues de ski Canazei sont en moyenne 30% plus chères que leurs homologues non chauffées. Où mène cette tendance? Henrik Vogel est responsable de l’innovation chez Schöffel et n’a pas été embauché uniquement pour les vêtements chauffants. Il doit s'intéresser à ce qui fait bouger les sportifs amateurs. Il doit donc surtout penser à l’avenir DÉCEMBRE 2020

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L’équipe suisse de skicross a bénéficié de conditions parfaites à Saas-Fee pour préparer la saison.

Skicross

L’ÉQUIPE DE SKICROSS EST FIN PRÊTE POUR LA SAISON DES MONDIAUX La phase de préparation a-t-elle été perturbée par les restrictions liées au coronavirus? Bien au contraire: l’équipe suisse de skicross a bénéficié de conditions parfaites à Saas-Fee et affiche de grandes ambitions cet hiver. Depuis plusieurs années, l’équipe emmenée par l’entraîneur en chef Ralph Pfäffli s’entraîne sur le glacier de Saas-Fee entre août et novembre. Et cette année, ce choix de la neige suisse a été un véritable atout et le gage d’une préparation prometteuse. En compagnie de se son staff d'entraîneur composé d’Enrico Vetsch, Mike Schmid, Walter Alber et Stefan Zaller, Pfäffli a encore amélioré les conditions d’entraînement et la configuration du parcours grâce à l’aide des remontées mécaniques de Saas-Fee. Spectacle en vue à Arosa Désormais géré par les directeurs de course FIS Cross Klaus Waldner (skicross) et Uwe Beier (snowboardcross), le circuit de la Coupe du monde de skicross verra la nouvelle saison débuter du 3 au 5 décembre à Val Thorens (FRA). Les athlètes se

rendront ensuite à Montafon (AUT) pour la prochaine course, avant d’évoluer pour la première fois sur la neige suisse à Arosa, en primetime (20h15), le mardi 15 décembre. Ce sera déjà la cinquième édition de cette course nocturne spectaculaire au milieu du village du domaine skiable grison. Les traditionnelles courses de fin d’année du 18 au 20 décembre à San Candido (ITA) ont d’ores et déjà été annulées en raison du coronavirus. Ce sera donc la première fois depuis plus de dix ans qu’il n’y aura pas d’épreuve de Coupe du monde au Baranci. Double nouveauté dans le calendrier de skicross Avec Bakouriani, station géorgienne qui accueillera les Mondiaux de freestyle et de snowboard 2023, ce ne sera pas seulement une nouvelle destination qui figurera dans le

calendrier de Coupe du monde. Un coup d’œil au programme permet en effet de voir qu’un format par équipes mixtes sera également testé à l’occasion de ces épreuves de Coupe du monde. Après cette escale dans la station de ski géorgienne, les équipes se rendront en Chine pour le temps fort de la saison que sont les Championnats du monde à Zhangjiakou, où les courses aux médailles de skicross auront lieu le 19 février. Cette grande manifestation servira en parallèle d’événement test en vue des Jeux olympiques 2022. Clôture de la saison en Suisse La Suisse accueillera à nouveau la Coupe du monde puisque les finales auront lieu le 21 mars à Veysonnaz. C’est la troisième fois de suite que les meilleurs snowboardcrosseurs seront sacrés dans le village valaisan.

Romain Détraz a d'ores et déjà tiré un trait sur la saison. L’athlète de l’équipe nationale a chuté à l’entraînement et subi une rupture du ligament croisé du genou gauche au mois d’août, ce qui signifie une absence de six à neuf mois. Sanna Lüdi (luxation de l’épaule) et Sixtine Cousin (côte cassée) ont elles aussi connu des ennuis de santé. Championnats suisses à Hoch-Ybrig Les célèbres courses de Coupe d’Europe qui se tiendront du 27 au 31 janvier 2021 sur la piste Hasler de Lenk ne seront pas les seules à être organisées dans le cadre de l’Audi Skicross Tour. Ce sera également le cas des Championnats suisses à Hoch-Ybrig, qui compteront pour la série nationale. S A BR I N A A E B I S C H E R

FAIRE D’UN COUP DUR UNE FORCE Un hiver très compliqué attend les sauteurs suisses, et pas seulement en raison de la situation relative au coronavirus. Ils devront en effet disputer la saison 2020/21 et les Mondiaux sans leur leader Killian Peier.

Médaillé de bronze des Mondiaux 2019, Peier manquera à l’équipe suisse non seulement en raison de ses performances sportives, mais aussi dans son rôle de leader d’équipe qu’il a endossé petit à petit au cours des derniers mois. L’objectif de l’entraîneur national Ronny Hornschuh est donc de maintenir le Vaudois «autant que possible en contact avec l’équipe et d’échanger régulièrement avec lui». Son coéquipier Simon Ammann dit 50

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de Peier qu’il est un élément essentiel de toute la structure. D’ici la fin de l’année, l’équipe suisse emmenée par le quadruple champion olympique Simon Ammann vivra déjà quelques temps forts. Espérons qu’elle parviendra à transformer le choc de la blessure

en énergie sur les tremplins. Après les trois premières épreuves de Coupe du monde à Wisla, Kuusamo/Ruka et Nizhny Tagil, le Championnat du monde de vol à ski est prévu à Planica du 10 au 13 décembre. A l’origine, cet événement devait avoir lieu en mars, mais il a été annulé en raison de la pandémie. Une semaine après ces joutes en Slovénie, Engelberg accueillera la Coupe du monde les 19 et 20 décembre. Le traditionnel début de la Tournée des quatre tremplins à Oberstdorf aura lieu les 28 et 29 décembre. Le tremplin de Schattenberg sera également le théâtre du temps fort de la saison pour les sauteurs à ski, au mois de février.

Gregor Deschwanden entamera la saison de Coupe du monde dans la peau du champion suisse 2020/21.

C’est en effet en Bavière qu’auront lieu les compétitions pour les médailles à l’occasion des Championnats du monde de ski nordique fin février / début mars. Outre l’expérimenté Simon Ammann, qui poursuivra sa carrière jusqu’à la fin de la saison 2021/22, Gregor Deschwanden en particulier devrait s’illustrer au sein du groupe et permettre à l’équipe suisse de régulièrement marquer des points en Coupe du monde. Le Lucernois de 29 ans a récemment montré des progrès par rapport à l’année précédente et affiche une forme stable. Lors des Championnats suisses à Einsiedeln en octobre, il a d’ailleurs remporté son premier titre national élite avec la manière. Deschwanden a relégué à 15,5 points son dauphin, le junior Dominik Peter, tandis que le bronze est revenu à Simon Ammann. RO MA N E B E RL E

PHOTOS: SWI SS -SKI

Saut à ski


ADVERTORIAL

Un système immunitaire intact et fort garantit le maintien des barrières (peau, intestins), peut différencier les substances propres et étrangères et est capable de repousser les substances étrangères qui représentent un danger. Parmi elles figurent bien entendu aussi les bactéries, virus et champignons qui s’attaquent au corps. Le système immunitaire humain est composé de diverses cellules qui veillent sur notre corps et signalent en permanence les «événements suspicieux». Il est également constitué d’un nombre immense de molécules de défense (immunoglobulines, souvent aussi appelées anticorps) et de neurotransmetteurs qui régulent précisément les

cellules immunitaires et leur activité. Un système immunitaire trop fort pourrait entraîner une maladie auto-immune, tandis qu’un système immunitaire déficient affaiblit l’organisme. L’affaiblissement du système immunitaire, dû par exemple à la malnutrition, à des troubles métaboliques, au cancer, à la radiothérapie, à la chimiothérapie, etc., n’entraîne pas seulement des symptômes aigus, mais peut aussi causer des problèmes médicaux à long terme. Les personnes âgées et affaiblies ne sont pas les seules touchées par une déficience immunitaire. Parfois, ce sont aussi des jeunes et des enfants qui sont plus sensibles aux infections, notamment en cas de

carences en micronutriments ou de besoins accrus. Voilà pourquoi une supplémentation nutritionnelle régulière et à titre préventif en vitamines, minéraux et oligo-éléments pendant quelques semaines peut être utile pour remplir les réserves et améliorer la réponse immunitaire de l’organisme. Les micronutriments suivants sont en particulier recommandés: zinc, vitamine D, vitamine C, sélénium, acides gras oméga-3 et bêta-glucanes de levure. Beaucoup de ces vitamines, minéraux ou oligo-éléments sont également fournis à l’organisme dans le cadre d’une alimentation normale. Mais la quantité n’est souvent pas suffisante, car les apports conseillés dépassent clairement ce

que la grande majorité des Suisses suit en matière de régime alimentaire, ou parce que, par exemple, la synthèse de la vitamine D dans la peau est insuffisante durant l’hiver. Il est donc important que toutes les Suissesses et tous les Suisses – en particulier les groupes à risque – remplissent rapidement leurs réserves de nutriments durant l’hiver 2020/21 marqué par la pandémie de coronavirus. Cela est facilement réalisable grâce à suppléments de micronutriments. Un groupe d’experts suisses a d’ailleurs publié des recommandations concrètes basées sur les habitudes alimentaires réalistes de la population suisse (SSN – Livre blanc Covid-19).

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Mixed Zone D’éventuelles modifications de calendrier survenues après la date limite de rédaction ne sont pas incluses dans les présentations.

Présentation ski de fond

DES ESPOIRS DE MÉDAILLE AVANT UN FUTUR INCERTAIN

Le nouveau chef du ski de fond Christian «Hitsch» Flury.

L’équipe suisse de ski de fond emmenée par le nouveau chef Christian «Hitsch» Flury a connu quelques turbulences dans la préparation de la saison. Malgré les nombreuses influences externes, l’été s’est bien déroulé sur le plan sportif, ce qui incite à l’optimise avant la saison des Mondiaux. Contrairement aux autres disciplines, la FIS a décidé de s’en tenir au plan A original pour la planification de la saison de ski de fond 2020/21. Aucun ajustement en raison de la situation relative au Covid-19 n’a été effectué, ce qui a suscité l’incompréhension à beaucoup d’endroits. Hitsch Flury explique que compte tenu de la situation incertaine, trois temps forts ont été définis dans la planification en guise d’objectifs principaux. Il s’agit de la Coupe du monde à Davos (12/13.12.2020), du Tour de Ski (1–10.1.2021) et des Championnats du monde de ski nordique à Oberstdorf (22.2 au 7.3.2021). Harmonie trouvée après de nombreux changements Au printemps dernier, l’équipe suisse de ski de fond a expérimenté

plusieurs rocades au niveau du staff. Les hommes sont désormais encadrés par Esten Kein Einaste (groupe d’entraînement 1) et par le Français François Faivre (groupe d’entraînement 2). L’entraîneur en chef Ivan Hudac est en charge des femmes et le duo Peter von Allmen / Toni Livers est en charge de l’équipe U24. Malgré ces importantes rotations, il convient de constater qu’une seule nouvelle personne (François Faivre) a intégré le système en place. Cela a permis à l’équipe de se trouver et de se coordonner très rapidement. «Pour moi, il est très important que nous fonctionnions en tant qu’équipe et d’afficher une certaine ouverture. Malgré la séparation des groupes, des synergies doivent être utilisées. Ce qui nécessite une très bonne communication. Nous y sommes très bien parvenus au cours de ce premier été», salue le chef de discipline Hitsch Flury. Grande qualité d’entraînement malgré les conditions difficiles En raison de la situation relative au Covid-19, les sites des camps d’entraînement ont dû être largement revus. L’équipe a ainsi passé la

majorité de ses camps d’entraînement en Suisse. Mais Christian Flury estime que la qualité des entraînements a pu être maintenue à un niveau très élevé. Grâce au soutien de Macolin, il a par exemple été possible d’organiser une partie des tests de performance à Davos. Des chances de médailles aux Championnats du monde de ski nordique Nadine Fähndrich s’est enfin établie au sein de l’élite mondiale en signant plusieurs podiums l’hiver dernier. Une médaille aux Mondiaux d’Oberstdorf est donc possible, tant en sprint individuel qu’en sprint par équipes. Hitsch Flury a observé un bel essor au sein de l’équipe féminine, tant à l’échelon des juniors filles qu’au plus haut niveau. Malgré des résultats internationaux exceptionnels, les jeunes talents seront principalement alignés dans leur catégorie d’âge. D’éventuelles participations ponctuelles au plus haut niveau ne sont pas exclues, par exemple lors d’un relais aux Mondiaux. Mais la planification des juniors filles et garçons est orientée sur les Jeux olympiques 2026 à Milan/Cortina d’Ampezzo.

Chez les hommes, Dario Cologna a déjà défini son objectif personnel pour les Mondiaux: une médaille. Deux autres athlètes, Roman Furger et Jonas Baumann, restent sur une excellente saison l’hiver dernier. Dans leur cas, il s’agira de poursuivre le développement dans l’optique de figurer le plus souvent possible dans le top 10. Le podium en relais à l’occasion de la Coupe du monde de Lahti l’hiver dernier permet à l’équipe masculine suisse de rêver de médaille par équipes aux Mondiaux. Les Championnats suisses à Sedrun peuvent être considérés comme le temps fort au niveau national (16/17.1 et 26–28.3.2021). La situation actuelle pousse également le chef ski de fond à accorder une grande important aux séries de compétitions nationales. LU K A S K U RT H

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Sept infos brèves «Black Hawk»: une luge sportive pour les pratiquants des sports de loisirs. Elle a été fabriquée en série limitée en trois couleurs.

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Une luge sportive pour les loisirs On peut monter à pied la route de montagne et tirer derrière soi la «Black Hawk» de MACH. La «Black Hawk» est la première luge sportive pour les pratiquants des sports de loisirs. Elle se distingue par son poids léger (6,83 kg), sa longueur (seulement 1,15 mètre) et un maximum de plaisir grâce à ses larges patins en polyester. Même s’il s’agit d’une luge sportive, elle convient aussi aux débutants. L’entreprise soleuroise MACH Ski s’est fixé non seulement le plaisir, mais aussi la sécurité comme objectif pour sa construction. Le directeur Alex Maienfisch

explique: «La «Black Hawk» est un mélange entre une luge de Davos traditionnelle et une luge souple.» La nouvelle luge a été construite avec du bois compressé au lieu de bois courbé. Les découvertes proviennent de l’industrie du ski. L’édition limitée de la luge existe dans les couleurs noir, brun et rose, elle esten vente à partir de 399 francs dans une sélection de magasins de sports dans les stations et aussi disponible en location. MACH fête cette année ses 5 ans avec une collection entièrement nouvelle de skis fabriqués à la main. Dans l’assortiment, on trouve encore notamment des housses de protection «Airwing» pour les lunettes de ski et de snowboard ainsi que le «Scarf Mask», un nouveau tour de cou doté d’un revêtement antiviral. www.machski.ch

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Des millions pour le sport issu des loterie Les personnes qui jouent en Suisse au Swiss Loto, à l’Euro Millions ou à JOUEZSPORT contribuent à soutenir le sport national. En effet, les bénéfices nets de Swisslos et de la Loterie Romande, en moyenne 600 millions de francs par an, sont affectés en totalité à des projets d’utilité publique dans les domaines du sport, de la culture, de la protection de l’environnement et de l’action sociale. Une partie de ces bénéfices profite au sport national, via la Société du Sport-Toto. Une autre partie est distribuée par les

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Crochets pour l’escalade Les entreprises de formation du centre d’exécution des mesures à Uitikon sont très créatives. Elles n’ont pas seulement fabriqué des accessoires utiles à partir d’anciens skis, fixations et bâtons, mais elles lancent une nouvelle gamme avec des cordes à grimper usées. Des cintres de couleur, des crochets en S, des spitset une petite garde-

fonds cantonaux du sport, dont les contributions, qui s’élèvent au plus de 100 millions de francs par an, bénéficient principalement à la relève sportive, au sport populaire et aux infrastructures sportives. Pour que la Suisse reste sportive à l’avenir, il faut que Swisslos et la Loterie Romande puissent continuer à offrir des jeux attrayants. C’est ainsi, et seulement ainsi, que chacun sera gagnant!

robe ont été produits. Cette dernière mesure 10 × 18,5 × 13 cm (longueur, largeur et hauteur) et coûte 21 francs. Le spit coûte 13 francs (13 cm de largeur, 6 cm de hauteur). Le crochet en S coûte 9 francs pièce et lecintre est disponiblepour 17 francs. Vous trouverez plus d’informations sur ces produits et d’autres articles créatifs du centre d’exécution des mesures sur: www.mzu.ch (magasin en ligne)

Annulation du JUSKILA 2021

JUSKILA est annulé pour la deuxième fois au cours de ses 80 ans d’existence. Le plus grand camp de sports de neige J+S est une affaire de cœur qui a déjà permis à plus de 46 000 jeunes de passer une semaine de camp inoubliable à Lenk. Afin de pouvoir perpétuer cette tradition, Swiss-Ski a d’ores et déjà commencé à planifier le prochain JUSKILA en janvier 2022.

PHOTOS: MÀD

D’entente avec différents experts, Swiss-Ski a décidé d’annuler le JUSKILA 2021. La santé de tous les participants est notre préoccupation première. Par rapport aux camps de sports de neige organisés régulièrement par des écoles ou des clubs, JUSKILA rassemble plus de 500 personnes de toute la Suisse. Les pronostics actuels quant au développement de la pandémie en vue de la prochaine saison d’hiver ne nous permettent plus d’assurer la sécurité des participants. Ainsi, après 1956 et la crise hongroise, le

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ENTRAÎNEZ-VOUS COMME LES CHAMPIONS DU MONDE La plateforme d‘analyse innovante de Lympik combine les données de chronométrage, environnementales et météorologiques sur une plateforme d’analyse efficace. Les athlètes de haut niveau savent combien il est important de collecter et d’analyser les données de leurs entraînements. À la recherche des meilleurs performances, la plupart des séances d‘entraînements se déroulent toujours 54 SNOWACTIVE DÉCEMBRE 2020 sans

chronométrage, car les systèmes sont souvent trop complexes pour être intégrés à l‘entraînement quotidien. Le nouveau système d‘analyse et de chronométrage de Lympik établit de nouvelles normes dans le monde

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la séance d‘entraînement: la discipline, le matériel utilisé, les données météorologiques et de neige sont enregistrées. La documentation offre ainsi une meilleure évaluation du niveau actuel de performance ainsi que des comparaisons avec les partenaires de formation. Avec sa structure modulaire, le système est également idéal pour les écoles de ski et les tests de sports de glisse professionnels. ----Profitez d’un rabais de 30%. Bär Timing AG www.baertiming.ch Téléphone 081 330 19 60


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Sept infos brèves 5

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Fin octobre 2020, Berno Stoffel, Directeur des Remontées Mécaniques Suisses, se montrait modérément optimiste quant aux ventes des abonnements de saison et annuels. «A l’heure actuelle, les hôtes attendent parce qu’ils ne sont pas sûrs si l’hiver va commencer et si oui, à quelle date», dit-il dans «htr hotel revue» du 29 octobre 2020. Cependant, il existe aussi d’autres indicateurs. Plus loin dans le journal de la branche, on trouve ce qui suit: Une spécificité de cette année 2020 marquée par les conséquences de la crise liée à la pandémie est qu’il est impossible d’obtenir une image homogène pour toute la branche. On a déjà connu cette situation pendant la saison d’été et d’automne: alors que les entreprises de remontées mécaniques qui comptaient traditionnellement une part importante d’hôtes étrangers ont vu le nombre d’hôtes diminuer de moitié, les remontées accueillant une part

On veut que ses enfants soient bien protégés, partout et à tout moment, même sur la piste où le trafic est parfois dense et la vitesse des skieuses et skieurs très élevée. Avec une protection dorsale, on ne peut certes pas éviter les collisions et les chutes, mais on peut amortir les coups sur le dos, réduire les traumatismes causés par des objets pointus, stabiliser légèrement le tronc. Cela donne une bonne sensation. La condition préalable est que la protection dorsale soit bien ajustée et le point plus important pour les enfants est qu’elle soit confortable et pratique. Rahel (8 ans) a porté pour la première fois une protection dorsale la saison dernière et a testé la Behold Back Protection Vest de Flaxta. «Elle est confortable et chaude, il ne faut donc pas trop s’habiller. Et elle est cool», dit-elle. Flaxta est une nouvelle marque suédoise comptant dans son assortiment casques, goggles, lunettes de soleil et protections dorsales. Ces

PHOTO: TITLIS -BERGBAHNEN

Les habitués restent fidèles

Bien protégé

importante d’hôtes suisses ont connu une remarquable augmentation du nombre de clients. Au moment de la publication, ArosaLenzerheide annonçait que les ventes des abonnements annuels se situaient au niveau de l’année précédente. Sur le Titlis, la saison avait déjà commencé à mi-octobre. L’exploitation est très bien partie, selon le directeur du marketing Urs Egli de Titlisbahnen. «On remarque que nos hôtes ressentent un grand be-

soin de faire du ski ou simplement de profiter du soleil au-dessus des nuages.» On estime que le tourisme d’hiver en Suisse génère cinq milliards de francs de création de valeur et cela dans des régions périphériques du point de vue économique. «Si la saison d’hiver ne pouvait pas se dérouler, cela aurait de graves conséquences économiques et sociales» selon Berno Stoffel, Directeur des Remontées Mécaniques Suisses cité dans «htr».

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dernières rencontrent de bons échos surtout en raison de leurs matériaux de protection minces, bien aérés et flexibles qui s’adaptent parfaitement à la colonne vertébrale. Intégrées dans les vestes, elles ne fournissent pas seulement une protection optimale, mais remplacent en même temps la couche intermédiaire. La Junior Behold Back Protection Vest de Flaxta est disponible dans le commerce spécialisé pour CHF 119.– (prix de vente recommandé).

et de protéger ainsi d’autres personnes autour de soi contre l’infection par ses propres virus. s Le masque UYN Community Mask est destiné à une utilisation privée uniquement. Le masque n’est pas un produit médical et ne protège pas des infections.

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Service

Une thune pour l’avenir La relève vous dit merci «Oui, nous sommes la nation du ski numéro 1 et nous voulons aussi le rester», affirme Annalisa Gerber. Elle sait de quoi elle parle. Depuis plus de 30 ans, elle a marqué de son empreinte la Fédération et en tant que directrice du sponsoring, elle veille à ce que Swiss-Ski garde ce numéro «1» ces prochaines années. Et elle a eu une idée pour soutenir simplement mais efficacement la relève du ski. Avec cinq francs, les amis du ski peuvent verser une contribution précieuse et avec un peu de chance, ils peuvent gagner un des nombreux prix attractifs.

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errière cette suggestion se cache un joli petit autocollant, le «Supporter Sticker». On peut place cet autocollant à l’arrière de la voiture familiale, à la maison sur le tableau d’affichage ou encore bien en vue sur le sac que l’on prend tous les jours avec soi. Quiconque achète un autocollant démontre que la relève du ski lui tient à cœur. Pour cinq francs, on peut obtenir le Supporter Sticker à un des 600 points de vente de «k kiosk» dans toute la Suisse. Pour une première édition, 100 000 autocollants seront produits, soit un potentiel d’un demimillion de francs au bénéfice de la relève du ski. L’autocollant peut aussi être acheté en ligne sur swiss-ski.ch/supporter. Les parents des talents doivent recevoir de l’aide L’idée d’Annalisa Gerber n’est pas fortuite. Elle affirme: «A l’heure actuelle, dans cette période spéciale et difficile, il est particulièrement important de soutenir financièrement les familles des jeunes talents de la relève afin que les enfants puissent atteindre leurs objectifs élevés.» Il est vrai que cela existe déjà maintenant, entre autres grâce à la Fondation Passion Schneesport fondée en 2015. Sa directrice, Claudia Bonsack, elle-même ancienne excellente fondeuse, déclare: «La plupart du temps, les jeunes athlètes ne bénéficient pas d’un soutien financier suffisant. Dans des périodes comme celle que nous vivons, les mécènes personnels 58

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et les sponsors disparaissent rapidement.» La Fondation Passion Schneesport octroie des contributions d’encouragement pour environ 1,4 million de francs. La moitié de cette somme est versée actuellement à plus de 100 athlètes de la relève talentueux,âgés de 17 ans en moyenne. «Nous aidons les familles avec une subvention annuelle. De plus, nous soutenons des projets de la relève sélectionnés.» Les skiclubs et les associations régionales peuvent toutefois aussi profiter de l’action de l’autocollant. Tout le monde fait du ski, tout le monde achète un autocollant Avec l’action «Supporter Sticker», Swiss-Ski et la Fondation Passion Schneesport ne souhaitent pas seulement garantir les contributions d’encouragement, mais aussi les augmenter. «Si nous voulons rester numéro 1 en ski, des moyens supplémentaires en faveur de la relève sont absolument indispensables», affirme Annalisa Gerber. Swiss-Ski peut compter sur des sponsors de la Fédération de longue date et très fidèles. Gerber mise de plus sur la promotion par le biais de fondations; elle est très engagée dans la fondation Heinz-GrütterJundt-Stiftung, fondée en 2004. La directrice sponsoring de Swiss-Ski est aussi représentée dans le conseil de fondation de la Fondation Passion Schneesport. A qui s’adresse en priorité l’action «autocollant supporter»? «La

Suisse compte environ trois millions de skieurs», dit Annalisa Gerber. «Si une personne sur 30 fait un don d’une thune, l’objectif est atteint.» Elle pense avant tout aux quelque 100 000 membres de la fédération de Swiss-Ski. Gerber a réussi à convaincre Valora et ses plus de 600 filiales de «k kiosk» qui est un partenaire important pour l’action en faveur de la relève du ski. Gagner un leasing annuel pour une Audi Q5 Indépendamment de l’action supporter, un concours avec des prix attrayants est mis sur pied en parallèle. Il est par exemple possible de gagner l’utilisation gratuite d’une Audi Q5 TFSI e d’une valeur de 90 000 francs pendant une année, un capital de départ de 10 000 francs sur un compte de la Raiffeisen, des abonnements annuels «inOne mobile go» de Swisscom, une tour de lavage d’Electrolux, un AG des CFF en 1e classe ou un bon d’achat d’une valeur de 6000 francs du marchand en ligne BRACK.CH. Il est aussi possible de participer en ligne via swiss-ski/win. La participation est liée à un achat d’un Supporter Sticker. Mais c’est une question d’honneur! L’autocollant peut aussi être acheté en ligne (www.swiss-ski.ch/ supporter). J O S E PH W E I B E L


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Les autocollants sont disponibles auprès de:

www.swiss-ski.ch/supporter Tél +41 31 950 62 09

PETITE QUESTION ...

CLAUDIA BONSACK, DIRECTRICE DE LA FONDATION PA SSION SCHNEESPORT

ANNALISA GERBER, DIRECTRICE SPONSORING ET MEMBRE DE LA DIRECTION DE SWISS -SKI

PHOTOS: MÀD

Annalisa, quand on dit numéro 1, on pense aux skieurs alpins. Les autres disciplines de Swiss-Ski sont-elles exclues de l’action de l’autocollant? Annalisa Gerber: Evidemment que non. Cette action, que nous menons conjointement avec la Fondation Passion Schneesport, est destinée à tous les athlètes de la relève de Swiss-Ski: biathlètes, fondeurs, freeskieurs, sauteurs à ski et alpins. Pour quelle raison es-tu persuadée de récolter un demi-million? Je suis persuadée que tout véritable fan de ski, en particulier pendant cette période difficile pour le sport, est prêt à investir une thune et de renoncer par exemple une fois à un café pris à l’extérieur. Je compte sur les 100 000 membres de Swiss-ski et surleur solidarité. De plus, les avis de nombreux amis me donnent bon espoir.

Selon quels critères les fonds seront-ils distribués aux espoirs de la relève? Ma longue expérience m’a démontré que des talents prometteurs doivent souvent abandonner parce que les familles ne disposent pas du financement nécessaire. Et c’est pourquoi nous actionnons ce levier depuis déjà longtemps et aidons les familles par le biais de contributions de soutien régulières. Afin de pouvoir poursuivre cet objectif de façon encore plus conséquente, nous avons besoin de moyens financiers supplémentaires.

Claudia, la Fondation Passion Schneesport octroie des contributions d’encouragement d’une valeur d’environ 1,4 million de francs par année. D’où provient cet argent? Claudia Bonsack: La majeure partie provient de donateurs fidèles de longue date et nous avons aussi quelques précieux partenariats. De plus, nous organisons des événements caritatifs et nous recevons aussi des dons. Si l’action de l’autocollantest aussi un succès, cela serait naturellement parfait. Nous pourrions ainsi mieux soutenir la relève et les familles. A quelles disciplines sportives l’argent est-il essentiellement versé? Le domaine alpin se taille la part du lion, car c’est simplement le sport le plus cher. Cette saison, 55 skieurs alpins, 14 snowboardeurs, 13 freeskieurs, 12 fondeurs, huit biathlètes et quatre sauteurs à ski ont été soute-

nus. Dans ces cas, nous versons l’argent directement aux athlètes. Toutefois, nous versons aussi chaque année des contributions d’encouragement aux associations régionales et soutenons divers projets de la relève importants. Qui plaide la cause de la Fondation Passion Schneesport? Surtout notre conseil de fondation – et avant tout le président de notre conseil de fondation Urs Wietlisbach. Son engagement pour le sport est juste impressionnant. De plus, nous pouvons miser sur l’excellent soutien de nos ambassadeurs. Il s’agit d’anciens athlètes ou d’athlètes encore en activité, comme Didier Cuche, Dominique Gisin, Wendy Holdener, Simon Ammann, Selina Gasparin, Dario Cologna; et aussi Andri Ragettli ou Iouri Podladtchikov.

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Service

SPORTS D’HIVER LES LIMITES DE LA PROTHÈSE? «Je n’utiliserai pas de prothèse, car sinon c’est fini pour le sport.» Ce genre de déclarations, nous les entendons tous les jours en consultation. De toute évidence, une fausse idée circule dans la population sur ce qui est possible avec une prothèse articulaire artificielle au niveau des activités physiques.

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’est pourquoi nous souhaitons faire quelque peu la lumière sur le thème du sport avec prothèse dans ce petit article. Mais commençons par le début. Il va sans dire que l’utilisation d’une articulation artificielle doit être évitée dans la mesure du possible. Si toutes les mesures non chirurgicales (conservatoires) ont été épuisées et que la souffrance est trop forte, le dernier recours est alors souvent la chirurgie. De l’épaule aux orteils Il existe aujourd’hui des prothèses pour toutes les grandes articulations (hanche, genou, épaule, cheville), mais également pour les articulations de la main et du pied (gros orteil). Les statistiques sont dominées par les prothèses de hanche, suivies par les prothèses du genou. Les principaux matériaux utilisés sont l’alliage de titane, la céramique et le polyéthylène hautement réticulé. C’est au niveau des articulations artificielles de la hanche que nous bénéficions de la meilleure expérience. La première articulation artificielle de la hanche a en effet été implantée chez un être humain en 1938 déjà. Les implants actuels possèdent généralement une surface spéciale et rugueuse qui forme un lien étroit avec l’os au fil du temps et se déploie en lui. C’est pour cette raison qu’ils ne doivent pas être cimentés. La plupart des prothèses sont modulaires. Autrement dit, seules des parties de la prothèse doivent généralement être remplacées en cas d’usure ou de desserrage. L’expérience avec les articulations de la hanche montre que même après 15 à 20 ans, environ 90% de toutes les prothèses présentent encore une faible usure et rarement un desserrage.

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Qu’en est-il du sport? En principe, une prothèse (par exemple une articulation de la hanche) permet de pratiquer les mêmes sports qu’avant l’opération. Pour les sports d’hiver en particulier, cela signifie que toutes les disciplines sont à nouveau possibles sans entrave. Mais on constate aussi quelques limites. Si l’on n’a jamais pratiqué de sports d’hiver avant l’opération de la prothèse, il serait mieux de ne pas se lancer avec une nouvelle articulation artificielle. Les sports d’hiver avec toutes leurs variantes (ski alpin, ski de fond, snowboard), les sports de ballon en équipe (football, handball, basketball) ainsi que les arts martiaux font partie des sports dits «à fort impact». Le point commun entre ces sports est que les articulations sont exposées à une charge relativement importante. C’est pourquoi une préparation spécifique aux sports d’hiver est essentielle. Cela comprend un entraînement de la condition physique générale, du système cardiovasculaire, mais surtout des composantes force, coordination et souplesse. Un entraînement régulier est essentiel Comme les prothèses sont généralement utilisées par les personnes âgées, c’est là le nœud du problème. La force, la souplesse et la coordination diminuent de manière disproportionnée avec l’âge et sont souvent à l’origine de la baisse de performances sans maladies antérieures de l’appareil musculo-squelettique. Un constat d’autant plus marqué après un remplacement d’articulation. Raison de plus pour non seulement contrecarrer la perte inévitable de ces facteurs de performance par un entraînement régulier, mais aussi pour essayer de travailler sur les déficits éventuels et les améliorer de manière spécifique. Par conséquent, parlez-en à votre physiothérapeute ou à votre médecin et rendez-vous dans un centre de thérapie de groupe, un club sportif, un centre de thérapie médicale par l’entraînement (MTT) ou un studio de fitness. Ne commencez pas à pratiquer les sports d’hiver trop tôt après l’opération, mais donnez à votre corps la possibilité de s’adapter à la prothèse et aux muscles de se remettre d’aplomb. Après


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PHOTO: B&S, STOCKIMAGE

quatre à six mois au plus tôt, ce processus est suffisamment avancé pour que l’on puisse penser aux sports d’hiver. En ski de fond, le style classique sollicite moins les articulations que le skating. Et le ski alpin est moins éprouvant que le snowboard. Accordez-vous, ainsi qu’à votre corps, un moment de répit, par exemple en prenant un jour de congé pour vous régénérer. La prothèse tiendra-t-elle? Il ne faut pas non plus oublier les composantes psychologiques et mentales du lien entre sport et prothèse. Malheureusement, cette thématique n’est pas suffisamment abordée et est souvent sous-estimée. Des questions telles que: «Ma prothèse peut-elle le supporter?», «Vais-je casser quelque chose?» nous traversent l’esprit. L’assurance et la confiance que la prothèse résistera réellement à la charge et qu’aucune douleur n’apparaîtra etc. doivent d’abord être obtenues étape par étape. Il peut s’écouler un à deux ans avant que la confiance en soi, en son corps et en la «pièce de rechange» soit suffisante pour que l’on ne pense même plus à la prothèse. Je peux le confirmer par différents témoignage et aussi par ma propre expérience en tant que patient avec une prothèse de hanche. Si vous entamez l’hiver avec l’approche idoine, la bonne préparation et une bonne dose d’auto-évaluation réaliste, vous pourrez profiter de nombreuses heures et journées merveilleuses, même avec une articulation artificielle. DR . AN DREAS G Ö SEL E-KOPPENBURG, JENNIFER EYMA NN, M . S C. SWISS O LYMPIC MEDIC AL C ENTER C ROSSK L I NI K, BÂ L E

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CONDIT IONS DE PARTICIPATI O N AU X C ON C OU RS

Sont autorisées à participer aux concours du magazine «snowactive» toutes les personnes domiciliées en Suisse ou au Liechtenstein, exceptés les employés de «snowactive», Swiss-Ski et Prosell AG, ainsi que de leurs entreprises partenaires ou agences mandatées. La date limite de participation est définie individuellement pour chaque concours.

Facile

Les gagnants sont tirés au sort à l’aide d’un algorithme aléatoire et informés de leur gain sans délai. Le tirage au sort du prix principal a lieu après la date limite de participation. Seules les indications correctes du participant (nom, adresse, localité) donnent droit à l’obtention du prix. Les prix sont envoyés par la poste à l’adresse indiquée.

Possibilités de participation: online.

Les prix ne sont ni convertibles en espèce ni ne peuvent être échangés. Les participants se déclarent d’accord que les données communiquées puissent être utilisées à des fins de marketing par «snowactive» et ses partenaires.

Le concours ne donnera lieu à aucune correspondance. La voie juridique est exclue.

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P.-S. Des ambassadeurs crédibles du sport

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l’origine, mon idée était de réaliser un best-of de mes endroits préférés de Coupe du monde où je ne pourrai malheureusement pas me rendre cet hiver en raison du coronavirus. Cela aurait tourné à un duel à couteaux tirés entre Wengen et Val Gardena. Je n’ai pas besoin d’expliquer ici combien Wengen et sa spectaculaire descente dans un décor à couper le souffle est une destination de rêve pour tous les amateurs de ski, athlètes, journalistes ou spectateurs. En termes de paysage, le Val Gardena n’a rien à envier à l’Oberland bernois. Là-bas, ce sont les Dolomites qui font office de toile de fond. La piste a aussi de sérieux atouts avec ses légendaires bosses de chameau ou encore le passage du Ciaslat. De nombreux représentants des médias de tous les pays, qui ont depuis longtemps cessé d’être actifs, aiment y retourner autant que possible, car ils apprécient beaucoup l’hospitalité du Haut-Adige. Mais comme je l’ai dit, ce classement de Coupe du monde était mon idée de base. J’ai finalement changé d’avis. Pour une raison simple: à mon propre étonnement, je n’ai même pas considéré mon absence à l’ouverture de la Coupe du monde à Sölden, également un de mes endroits préférés, comme une perte. J’y assiste d’ordinaire chaque année. Et là, devant mon petit écran, j’ai encore davantage apprécié les courses. Malgré l’absence de spectateurs et une ambiance inhabituelle, les deux slaloms géants ont été de magnifiques événements et une excellente publicité pour le ski. Je ne suis pas le seul à le penser. Les parts de marché de la télévision le confirment. Nous étions nombreux à partager cette opinion. Avec 422 000 téléspectateurs lors de la course des hommes, la SRF a réalisé sa deuxième meilleure audience historique pour l’ouver-

Richard Hegglin a été journaliste d'agence pendant quatre décennies pour le ski et a siégé pendant 20 ans au sein du Comité de la Coupe du monde FIS. Aujourd’hui, il écrit pour Snowactive et divers quotidiens.

ture de la saison de ski. Les chiffres ont même été supérieurs à ceux du match international de football Allemagne – Suisse en Ligue des Nations, suivi par 406 000 spectateurs. Seule l’édition 2009, marquée par la victoire de Didier Cuche, avait été davantage suivie avec 473 000 spectateurs. Détail croustillant au passage: Cuche avait à l’époque failli manquer le départ, car on lui avait offert un iPhone peu auparavant et qu’il avait mal programmé le passage à l’heure d’hiver qui avait lieu ce jour-là. En comparaison avec l’an dernier (247 000), cela correspond à une augmentation de 91%! Les femmes ont également reçu une attention supérieure à la moyenne. Elles sont passées de 171 000 à 269 000 téléspectateurs (+57%). Le coronavirus ne doit aucune être un obstacle à l’attractivité du ski de compétition. J’espère que les responsables de la SRF vont s’en rendre compte qu’ils recommenceront à envoyer les commentateurs sur place lors des courses. Sinon, ils manqueront une bonne occasion.

Le ski, davantage que le football ou le hockey sur glace, nécessite que l’on obtienne des informations sur place. Ou s’agit-il simplement là d’économies bienvenues? Jusqu’à présent, l’argent dans le monde du ski n’était mentionné qu’en lien avec les organisateurs. Les besoins individuels des athlètes n’étaient guère pris en compte. Pourtant, certains réalisent l’impossible. Daniele Sette ou Cédric Noger sont deux exemples qui montrent combien la passion avec laquelle de jeunes athlètes ne cessent de se battre pour leur place parmi les meilleurs, quitte à faire d’énormes sacrifices. Tamara Wolf (lire aussi en page 22) raconte comment elle a épuisé toutes ses économies à l’époque – avant de se lancer dans une carrière remarquable d’un autre genre. De tels exemples contrastent fortement avec les informations selon lesquelles un club comme le FC Barcelone ne peut apparemment éviter la faillite que si les footballeurs renoncent à 30% de leur salaire. Cela correspond à 190 millions! En d’autres termes, l’équipe coûte bien plus d’un demi-milliard par an en salaires. Selon son rapport annuel, la masse salariale totale du FC Bâle est bien plus modeste. Mais elle s’élève quand même à 51 millions. Notez qu’en Coupe du monde, le prize-money par course est de 120 000 francs en incluant l’augmentation de 20% cet hiver du côté de la FIS. Personne n’a donc besoin d’avoir mauvaise conscience à propos de l’argent (issu de nos impôts) du paquet de mesures de stabilisation décidé par la Confédération et versé en faveur du ski. En ces temps difficiles, les skieuses et skieurs font partie des ambassadeurs les plus crédibles du sport. R I CHA RD H E G G L I N

I MPRESSU M Snowactive Décembre 2020, 54e année; paraît 4 fois par an ISSN 1661-7185 Editeur Strike Media Schweiz AG, Gösgerstrasse 15, 5012 Schönenwerd, Téléphone 062 858 28 20, Fax 062 858 28 29 En coopération avec Swiss-Ski, Case postale, 3074 Muri, Téléphone 031 950 61 11, Fax 031 950 61 12 Rédaction Snowactive Gutenbergstrasse 1, 4552 Derendingen, Téléphone 058 200 48 28 Direction de publication Wolfgang Burkhardt Comité de rédaction Joseph Weibel (Direction; j.weibel@snowactive.ch), Röbi Brandl, Wolfgang Burkhardt, Christian Stahl (Direction; christian.stahl@swiss-ski.ch), Roman Eberle (roman.eberle@swiss-ski.ch), Annalisa Gerber (Sponsoring; annalisa.gerber@swiss-ski.ch)

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Photos Erik Vogelsang Annonces publicitaires Prosell AG, Schönenwerd, Rebekka Theiler (r.theiler@prosell.ch), Wolfgang Burkhardt (w.burkhardt@prosell.ch) Traductions Syntax Übersetzungen AG, Thalwil Concept, design et responsabilité de la production Brandl & Schärer AG, Olten, Röbi Brandl, Kurt Schärer Abonnements Prosell AG, Schönenwerd, info@prosell.ch, Telefon 062 858 28 28 Abonnement annuel CHF 49.– pour un an, CHF 89.– pour deux ans (TVA incluse) Droits d’auteur Strike Media Schweiz AG, Gösgerstrasse 15, 5012 Schönenwerd, Réimpression Admis uniquement avec l’approbation explicite de la rédaction www.snowactive.ch, feedback@snowactive.ch, info@snowactive.ch

Changements d'adresse Envoyer l’ancienne et la nouvelle adresse à Swiss-Ski, Case postale, 3074 Muri, Téléphone 031 950 61 11, Fax 031 950 61 12

Le team de Strike Media Schweiz est équipé par:


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