Sven Augustijnen - Spectres

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Sven Augustijnen

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I–XVI Speeches by King Baudouin I and by Patrice Lumumba at the Palais de la Nation, 30 June 1960 4 Preface

12 Every evening, we wired news to Brussels .  .  .  An interview with Jacques Brassinne de La Buissière, conducted by Sven Augustijnen in Bossière, on 3 February 2011 Open letters 116 Patrice Lumumba : Belgium must recognize its historical responsibilities .  .  .  Pauline Imbach 122 Patrice Lumumba : Belgium did not plot his assassination .  .  .  Arnoud d’Aspremont Lynden 128 Memories of the parliamentary investigation commission .  .  .  Emmanuel Gerard A memorial site for Lumumba ? .  .  .  Ludo De Witte

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156 Chronology Biographies Cities, named and renamed

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Table of Contents


I–XVI Les discours du roi Baudouin I er et de Patrice Lumumba au Palais de la Nation, le 30 juin 1960

5 Préface

11 Tous les soirs on envoyait des nouvelles à Bruxelles .  .  .  Entretien de Jacques Brassinne de La Buissière avec Sven Augustijnen, le 3 février 2011 Cartes blanches 115 Patrice Lumumba : la Belgique doit reconnaître ses responsabilités historiques .  .  .  Pauline Imbach 121 Patrice Lumumba : les Belges n’ont pas organisé son assassinat .  .  .  Arnoud d’Aspremont Lynden 127 Souvenirs à l’enquête parlementaire .  .  .  Emmanuel Gerard 143 Un lieu de mémoire pour Lumumba ? .  .  .  Ludo De Witte

157 Chronologie Biographies Villes, changements de noms

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Table des matières


4 Preface My first meeting with Sir Jacques Brassinne de La Buissière dates from 20 June 2006, when we met at Le Cap d’Argent, a restaurant opposite the Centre for Fine Arts, in Brussels. His reply to my proposition to make a film was: ‘Ludo De Witte is my spectre’. Several other meetings at di∏erent cafés and restaurants in Brussels, together with the two open letters to the editor which appeared in the daily Le Soir at the beginning of 2009, were the starting point for the shooting of the film. The first letter, from Pauline Imbach, of the collective Mémoires coloniales, re-launches the debate concerning the implication of Harold d’Aspremont Lynden, Minister for African A∏airs at the time of the event, in the assassination of Patrice Lumumba. Her letter brought nothing new to this history or this debate, but it did mark the beginning of a flurry of events on the eve of the fiftieth anniversary of the disappearance of the Congolese leader. Specially interesting for us was the response it drew from Count Arnoud d’Aspremont Lynden, who wrote an open letter of his own to Le Soir defending his father against the accu­sation of direct involvement

in the plot against Lumumba that has become common since the publication of Ludo De Witte’s The Assassination of Lumumba in 1999. He renewed his defense on camera, when I filmed him in conversation with Jacques Brassinne at the château de Mou∏rin, on 22 June 2009. De Witte’s book, which is based in great part on the very same testimonies and documents Brassinne collected in the doctoral dissertation he defended at the ULB in 1991, prompted the Belgian Government to convene a parliamentary investigation commission to ‘determine the exact circumstances of Patrice Lumumba’s assassination, and the role Belgian politicians might have played in it’. It was in order to shed light on some of the points addressed by this investigation commission, and to reveal the truth about what happened to Lumumba, that Jacques Brassinne and I met with and interviewed as many of the witnesses as we could find of the dramatic events that followed upon the precipitous decision to grant independence to the Congo in less than six months. Unfortunately, it was impossible to use our interviews with such key players as Albert Ndele and


5 la publication du livre de De Witte, en 1999 ; un discours qu’il reprendra devant la caméra, lors d’une Ma première rencontre avec le visite au château de Mou∏rin, le chevalier Jacques Brassinne de La Buissière remonte au 20 juin 2006, 22 juin 2009, en discussion avec Jacques Brassinne. au restaurant Le Cap d’Argent, en Ce livre, L’Assassinat de Lumumba, face du Palais des Beaux-Arts de basé en grande partie sur les mêBruxelles. À ma proposition de mes témoignages et documents réréaliser un film il a répondu : « Ludo De Witte est mon spectre ». coltés par Brassinne pour sa thèse de doctorat soutenue à l’Université Plusieurs autres rencontres dans d’autres établissements à Bruxelles libre de Bruxelles en 1991, incita la Chambre des représentants à et deux cartes blanches parues mettre sur pied la même année une dans le quotidien francophone Le Soir, début 2009, constituèrent commission d’enquête parlementaire « chargée de déterminer les le point de départ du projet de circonstances exactes de l’assassitournage du film. La première nat de Patrice Lumumba et l’évende ces interventions est une lettre tuelle responsabilité des autorités de Pauline Imbach, du collectif « Mémoires coloniales », qui ranima politiques belges dans celui-ci ». le débat sur l’implication d’Harold Dans le but d’éclaircir certains points abordés par cette commisd’Aspremont Lynden, ancien sion d’enquête et de révéler la ministre des A∏aires africaines, vérité sur ce qui s’est réellement dans l’assassinat de Patrice passé, Jacques Brassinne et moiLumumba. Si sa carte blanche même avons rencontré et intern’apporte rien de neuf à cette viewé un maximum de témoins histoire ou à ce débat, celle-ci des événements dramatiques sura néanmoins marqué le début venus suite à la décision précipitée d’une série d’évènements à d’accorder l’indépendance aux l’approche du cinquantenaire peuples congolais. Il est à regretter de la disparition du leader congoque certains acteurs clés, comme lais, et, ce qui nous intéresse ici les anciens commissaires généraux en particulier, elle a suscité la Albert Ndele et Justin Bomboko réaction du comte Arnoud – selon Brassinne les vrais respond’Aspremont Lynden, lequel sables de la mort de Lumumba –, se mêla au débat dans Le Soir se soient opposés à la di∏usion en contredisant les accusations de leur image, et que d’autres ne alléguées contre son père depuis Préface


8 commission, to write, ten years on, about his memories of his mission at the House of Representatives. Also reprinted here is a text in which Ludo De Witte takes the reader on a journey fifty kilometres out of Lubumbashi (formerly, Elisabethville), to the town of Tshilatembo, where he goes in search of the place in the savannah where Lumumba, Okito, and Mpolo were executed on 17 January 1961. It is the place Jacques Brassinne had identified in 1988, and which we tried to find again during our shooting in Katanga, in December of 2009, a year before Ludo De Witte went searching for it. Lastly, a large selection of images from Jacques Brassinne’s archives complete the book; among them the reader will find the photos he took in June 1988, when he discovered the site of Lumumba’s execution. I would like to express my gratitude to Sir Jacques Brassinne de La Buissière for his steadfast commitment and for his trust throughout the making of this project, and to everyone else who contributed to this production with financial, creative, and moral support. In what concerns the book in particular, I would like to thank Steven Tallon and Emiliano

Battista, in their double role as editors and translators, as well as Sonia Dermience, Benoît Roussel, and Etienne Wynants; graphic designer Luc Derycke, and Ellen Debucquoy and Jeroen Wille, of Studio Derycke, for their work in the layout of the book; Dirk Snauwaert, curator of the show and Wiels’ Director; Anne Davidian, of the Fondation Evens; Dorian Van der Brempt, Director, Vlaams-Nederlands Huis deBuren; Giovanni Carmine, Director, Kunsthalle Sankt Gallen; Philippe Pirotte, Director, Kunsthalle Bern; Ann De Meester, Director, de Appel arts centre. S.A. Brussels, 3 April 2011

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9 où Lumumba, Okito et Mpolo furent exécutés le 17 janvier 1961. Il s’agit du lieu que Jacques Brassinne localisa en 1988 et que nous avons également tenté de retrouver lors de notre tournage au Katanga en décembre 2009, un an avant la recherche de Ludo De Witte. Enfin, une large sélection d’images des archives de Jacques Brassinne complète le livre, constituée entre autres des photos prises par Jacques Brassinne au moment de la redécouverte de l’endroit de l’exécution, le 18 juin 1988. Je me permets ici de remercier le chevalier Jacques Brassinne de La Buissière pour son engagement, sa fermeté et sa confiance pendant la réalisation du projet, ainsi que toutes les autres personnes qui ont contribué, soit de manière financière, soit par leur participation productionelle ou créative, soit encore par leur soutien moral. Pour ce qui concerne ce livre en particulier, j’aimerais remercier les rédacteurs et les traducteurs Steven Tallon et Emiliano Battista, ainsi que Sonia Dermience, Benoît Roussel et Etienne Wynants ; l’éditeur Luc Derycke ; Ellen Debucquoy et Jeroen Wille, du Studio Derycke, qui ont travaillé sur la mise en page du livre ; Dirk Snauwaert, curateur et directeur du Wiels ; Anne Davidian, de la Fondation Evens ; Dorian Van

der Brempt, directeur du VlaamsNederlands Huis deBuren ; Giovanni Carmine, directeur de la Kunsthalle Sankt Gallen ; Philippe Pirotte, directeur de la Kunsthalle Bern ; Ann De Meester, directeur de de Appel arts centre. S.A. Bruxelles, 3 avril 2011

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Tous les soirs on envoyait des nouvelles à Bruxelles Entretien de Jacques Brassinne de La Buissière avec Sven Augustijnen à Bossière, le 3 février 2011

Alors, par quoi veux-tu qu’on commence ? On va commencer par le début, non ? Oui, c’est un bon commencement. Au départ, je suis originaire d’une famille qui n’a jamais été au Congo, mais bien en Chine. Ah bon ? Oui, mes parents sont « chinois ». Mon père est parti en Chine pour la première fois en 1921, après la guerre 14-18, et ma maman l’a rejoint. J’ai été conçu en Chine. Mon père travaillait là-bas au Crédit Foncier d’Extrême-Orient, mon oncle travaillait aux Tramways de Tientsin. Donc, au départ, rien de commun avec le Congo. Mais il y avait quand même des liens avec le Congo, parce que c’était le baron Empain qui faisait les tramways… Oui, il a fait des chemins de fer, il a été en Égypte, il était partout. Là, en Chine, c’était la Société Générale qui avait d’importants capitaux,


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Every evening, we wired news to Brussels An interview with Jacques Brassinne de La Buissière, conducted by Sven Augustijnen in Bossière, on 3 February 2011

So, where should we start ? At the beginning, no ? Yes, that’s a good place. To begin with, my family was never in the Congo, but in China. Really ? Yes, my parents are ‘Chinese’. My father went to China for the first time in 1921, after the first World War, and my mother joined him there. I was born in China. My father was working at the Crédit Foncier d’ExtrêmeOrient, and my uncle was working for the Tramways in Tianjin. In other words, there was no link to the Congo originally. But there was some link. Baron Empain, after all, was behind the building of the Tramways … Yes, he built the tracks, he was in Egypt, he was everywhere. In China, though, it was the Société Générale which had largest investment, both


13 aussi bien dans l’immobilier que dans le transport et l’électricité. J’ai fait mes études en Belgique à l’ULB.1 J’ai fait di∏érentes choses ; pour être honnête, je ne savais pas très bien ce que je voulais faire. J’ai fait des études en sciences politiques et diplomatiques en 1952 ; après, j’ai fait une licence en sciences administratives ; ensuite, un peu par hasard, une licence en sciences coloniales. En fait, j’ai fait cette licence en sciences coloniales parce que j’étais chargé de recherche à l’Institut de Sociologie de Solvay, dirigé par Arthur Doucy,2 où j’ai eu l’occasion de rencontrer Marzorati,3 qui a passé toute sa vie au Congo et qui était un homme fort intéressant. Donc, c’est par intérêt pour un professeur que j’ai suivi les sciences coloniales et non pas avec l’idée de partir au Congo. Ensuite, j’ai quitté l’Institut de Sociologie pour aller à l’Institut Émile Bernheim étudier la gestion d’entreprise. Puis je suis parti pour un an aux États-Unis, à la Harvard Business School, ce qui a été une expérience très agréable. J’étais avec mon épouse et mon fils Thierry, qui avait à peine un an. On est en quelle année ? En 1957. Je suis rentré des États-Unis et je suis allé travailler à l’Institut Émile Bernheim parce que j’étais formé pour y travailler. Je viens de rentrer et l’on me propose d’entrer au cabinet d’Albert Lilar. Albert Lilar est vice-Premier ministre du gouvernement social-chrétien/libéral dirigé par Gaston Eyskens. En fait, c’est un de mes amis qui voulait s’en aller : « Moi je ne peux pas partir comme ça. Je vais aller travailler dans le privé, on me fait un pont d’or. Est-ce que tu ne veux pas me remplacer ? » « Je veux bien, mais étant allé aux États-Unis pendant un an, je me suis engagé maintenant à rester à l’université pendant trois ans. Sinon, ça m’intéresse. » Il dit : « Ne t’inquiète pas. On va essayer de trouver un joint. » Et, e∏ectivement, la solution c’est moi qui l’ai trouvée : Gaston Deurinck, le directeur général qui m’avait envoyé aux États-Unis. Je lui ai expliqué que j’avais l’occasion d’entrer dans un cabinet ministériel. 1. 2. 3.

L’Université libre de Bruxelles. Arthur Doucy (1919-2005), professeur d’économie sociale, initiateur de l’Institut de Sociologie à l’ULB (dans sa forme actuelle) en 1951 et directeur de l’Institut de Socio­ logie Solvay de 1959 à 1980. Alfred Marzorati (1881-1955), docteur en droit de l’ULB (1931-1951). Carrière coloniale au Congo belge et au Ruanda-Urundi (1912-1930). Gouverneur du Ruanda (1926-1930). Membre du Conseil colonial (1946-1955).

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14 in real estate and in transportation and electricity. I studied in Belgium, at the ULB. I studied all sorts of di∏erent things ; to be honest, I wasn’t too sure what I wanted to do. So I got a degree in Political and Diplomatic Sciences in 1952, then a Masters in Administration, and then, quite by chance, a Masters in Colonial Sciences. You see, I had a post as a researcher at the Institute Solvay—Arthur Doucy was overseeing my project—and there I met Marzorati.1 He had spent his whole life in the Congo, and he was an extremely interesting man. I got involved in Colonial Sciences because of my interest in a professor, and not because I entertained any ideas of going to the Congo then. When I finished, I went to the Institute Émile Bernheim, to study Business Management, and eventually I spent a year in the US, at Harvard’s Business School—that was a great experience. I went with my wife, and with our son Thierry, who was barely a year old then. What year was that ? That was 1957. When I returned from the US I went to work at the Institute Émile Bernheim—part of the agreement for my being able to go to the US was that I would work for the Institute upon my return. But I had barely arrived when I was o∏ered a job in Albert Lilar’s cabinet. Lilar was the Deputy Prime Minister of the socio-Christian/Liberal government then headed by Gaston Eyskens. A friend of mine wanted to quit his post at the cabinet : ‘But I don’t want to leave just like that’, he told me. ‘I am going into the private sector, where I’ve been given an amazing o∏er, and I wondered if you would want to replace me ?’ ‘I would, yes, but since I just spent a year in the US, I have to work for the University for three years. Were it not for that, I would be interested, certainly’. ‘Don’t worry. We’ll try to find a solution’. As it turns out, I wound up finding the solution myself. I explained to Gaston Deurinck, the Dean who had sent me to the US, that I had been o∏ered a ministerial post : ‘I am bound to my obligations. I have to work for the University, 1.

Arthur Doucy (1919-2005) was a professor of social economics, and one of the founders of the Institute of Sociology at the ULB (the Free University of Brussels, henceforward ULB) in 1951 ; Alfred Marzorati (1881-1955) was a Doctor of Juridical Sciences at the ULB. He was stationed in the Belgian Congo, Ruanda-Urundi (1912-1930), was Governor of Ruanda (1926-30), and a member of the Colonial Council (1946-1955).

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15 « Je suis tenu par mes obligations. Je dois travailler à l’université, je ne peux pas y aller. » Et très gentiment il me dit : « Mais non, on va faire d’une pierre deux coups. Mon propos, c’est de former des responsables dans le secteur privé, mais aussi dans le secteur public, qui en a encore beaucoup plus besoin. Je vais aller voir votre ministre et je lui proposerai qu’on fasse un programme de formation de responsables des administrations publiques. » Et comme le ministre était responsable de la fonction publique à ce moment-là, il a répondu : « Oui, c’est une bonne idée. On va lancer ce projet avec votre aide et Brassinne ; il n’a qu’à en être la cheville ouvrière. » Donc, j’entre au cabinet pour réaliser les objectifs que Lilar et Deurinck avaient mis au point. À la fin 59, Gaston Eyskens a demandé à Lilar de gérer et de présider la Table ronde politique préparatoire à l’indépendance du Congo. Manifestement, Gaston Eyskens ne veut pas s’en charger, il demande à Lilar. Lilar hésite parce qu’il n’a jamais été au Congo et il ne sait pas de quoi il s’agit. Eyskens insiste, Lilar accepte et fait une réunion de cabinet où il explique à tout le monde qu’il faudra que quelqu’un le suive dans cette aventure. Alors, silence de mort. Personne ne voulait se lancer dans cette aventure. Ils se disaient : « C’est quand même un peu compliqué ce dossier. On est parachutés dedans. Nous, on n’est pas le ministère du Congo belge, du Ruanda et de l’Urundi. » Le chef de cabinet, un monsieur aimable, dit très calmement : « Mais Monsieur le ministre, je crois qu’il y a parmi nous quelqu’un qui détient une licence en sciences coloniales. » Tout le monde a ri, et c’était réglé. Donc, dès ce moment, je deviens le grand expert en sciences congolaises au cabinet, alors que je n’avais jamais mis les pieds au Congo ! On parlait déjà de décolonisation avant la fin 1959 ; il y avait le Plan Van Bilsen…4 Mais oui. Tu as suivi tout ça ? 4.

Anton A. Jozef « Jef » Van Bilsen (1913-1996), docteur en droit et professeur à l’Université catholique de Louvain. Initiateur du Plan Van Bilsen, qui demandait que l’élite congolaise soit préparée avant d’accéder à l’indépendance. Ce plan proposait trente ans pour cette préparation. De 1964 à 1965, il est commissaire du Roi à la Coopération au développement.

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16 and cannot accept the o∏er’. And he said to me, very kindly : ‘No, no, we can kill two birds with one stone. My goal is to train responsible people for the private sector, but also for the public sector, which needs it much more. I will speak to your minister and propose that we set up a programme for training public administration employees’. As the minister was at that moment responsible for Civil Service, he answered : ‘Yes, that’s a good idea. We’ll launch the project, with your help and Brassinne’s, who will be the kingpin of the project’. And so I joined the cabinet, to bring to fruition the goals Lilar and Deurinck had put in place. At the end of 1959, Gaston Eyskens asked Lilar to manage and preside over the Political Roundtable that was being set up to prepare for the Congo’s independence. Eyskens clearly didn’t want to be in charge, so he asked Lilar, who was himself hesitant, as he had never been to the Congo, and so was not really sure what it was all about. But Eyskens insisted and Lilar accepted. Lilar called a meeting at the cabinet and explained to everyone that someone had to follow him in this adventure. Dead silence. Nobody wanted to do it. ‘This dossier is a little complicated’, they said, ‘and we are just being thrown in, like that. We are not the ministry for the Belgian Congo, Ruanda, and Urundi, after all’. The cabinet chief, a very nice gentleman, ventured, very calmly : ‘Mr. Minister, if I may, I think we have someone in our cabinet with a degree in Colonial Sciences’. Everybody laughed and the case was settled. From that moment on, I became the expert on all matters related to the Congo, even though I had never set foot in the place. But there was already talk about decolonisation prior to 1959. The Van Bilsen Plan, for example …2 Yes, sure. Did you follow that ?

2.

Anton A. Jozef ‘Jef ’ Van Bilsen (1913-1996), a Doctor of Juridical Sciences and Professor at Louvain, was the initiator of the Van Bilsen plan, which called for the Congolese elite to be trained before the Congo could be declared independent ; the plan stipulated thirty years for the transition. From 1964 to 1965, he was the King’s Commissary to the Development Cooperation.

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17 Je suis tombé dans l’a∏aire et je ne suis plus jamais sorti de là, parce que j’ai quand même fait ces deux ans de sciences coloniales. J’ai appris à construire des latrines, mais j’ai aussi appris un peu l’histoire du Congo avec Jean Stengers,5 et Marzorati donnait à l’époque des cours, et d’autres professeurs, qui avaient été au Congo et qui savaient des choses sur le plan à la fois politique, juridique et historique. Et, à partir de ce moment, je me suis lié d’amitié avec quelqu’un qui avait au 16, rue de la Loi un bureau au-dessus, au premier étage – alors que moi j’étais au rez-de-chaussée –, Harold d’Aspremont Lynden, qui était chef de cabinet adjoint de Gaston Eyskens et qui s’occupait du Congo depuis qu’il était au cabinet. Comme on est dans le même bâtiment tous les jours, je vais lui dire bonjour. Parce que lui savait des choses et moi je ne savais rien. Ce sont les derniers mois de 59. En janvier 1960, la Table ronde a lieu pendant un mois dans la salle de l’Europe du Palais des Congrès, au Mont des Arts, et à partir de ce moment-là je n’ai plus fait qu’une chose : m’occuper du Congo. Comme mon ministre est président de la conférence, je deviens secrétaire. Cela m’a permis de rencontrer absolument tous les leaders congolais qui étaient là. Tu avais déjà des sympathies pour certains leaders congolais ? Les sympathies sont connues dès la lune de miel à Bruxelles. Il y a les chefs coutumiers, il y a la Conakat 6, avec Moïse Tshombe, mais la plupart des partis sont regroupés autour du Cartel, qui est une puissance en termes de nombre des voix. Le Cartel 7, au départ, c’est avec Joseph Kasa-Vubu, et puis Kasa-Vubu disparaît et on ne sait pas où il est, et puis il revient à la conférence. Le Cartel demande la libération de Lumumba, il l’obtient. Le Cartel propose la date du 30 juin pour l’Indépendance et il l’obtient. Pendant les travaux, deux grandes tendances se font jour 5. 6. 7.

Jean Stengers (1922-2002), historien et professeur à l’ULB où, à partir de 1949, il enseigne l’histoire coloniale et, à partir de 1951, l’ensemble de l’histoire contemporaine. La Conakat était la Confédération des associations tribales du Katanga, parti politique du Katanga fondé en 1958, au Congo belge, par ses dirigeants Moïse Tshombe et Godefroid Munongo. Le Cartel est composé du parti de Kasa-Vubu, l’Abako (Alliance des Bakongo), du MNC-Kalonji et du PSA (Parti socialiste africain). MNC-Lumumba était le Mouvement national congolais, section Lumumba. Le parti émergea d’une scission du Mouvement national congolais durant l’été 1959. L’autre branche constituera le MNC-Kalonji.

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194 I can’t thank you enough ! (…) Till then, my sincere friendship, Jacques’. Brassinne is in the centre of the photo, standing up. We can also see Patrice Lumumba, taking notes for the speech he will give when King Baudouin I has finished his. Pages 211-213 : A photo of Moïse Pages 199-208 : The Political and Tshombe with UN Secretary the Economic Roundtables held General Dag Hammarskjöld and in Brussels in January-February Count Harold d’Aspremont and April-May 1960, respectiLynden, Minister for African vely. We see Jacques Brassinne A∏airs of the Belgian Governhimself, young and bespectament, and one of Tshombe with cled, in many of the photos. Also Ambassador Rothschild, who in this first envelope are photos was presented with the Katanof some of the Congolese leaders gese flag, at the Luano airport in in Brussels at the beginning of Elisabethville. Although the pre1960 : Moïse Tshombe, Joseph cise dates for these photos are Kasa-Vubu, and Joseph Iléo. unknown, they were evidently Lumumba, deposed by Kasataken sometime between August Vubu on 5 September 1960, and December 1960. The two becomes the Prime Minister photos on 211, however, are from of a spectral government. 20 November 1960. They show Pages 209-210 : In his home, Moïse Tshombe, Consul Henri Jacques Brassinne keeps a Crener, Joseph-Désiré Mobutu framed photo entitled : ‘Congoand Jacques Brassinne on their lese Independence, 30 June way to see Louis Armstrong play 1960. Speech by King Baudouin at a theatre in Elisabethville. I’. An email from 24 April 2005 Pages 214-215 : One envelope to Freddy Jacquet, of the Cenin Jacques Brassinne’s archives tre Wallonie-Bruxelles in Kinscontains a single photo, of hasa, is glued on the back of the Lumumba. It’s the photo taken framed image : ‘My dear Freddy, on 2 December 1960 at N’djili Francine has just brought me airport in Léopoldville, when he the photo I’ve wanted for so long was caught as he was trying to … Finally, and thanks to you !, flee to Stanleyville. I’ve proof that I was really there. The images published here are taken from Jacques Brassinne’s archives ; they are photos he has collected or taken himself over the years. We might distinguish the following series, as they were classified in their di∏erent envelopes.

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195 la preuve que j’étais vraiment là et cela grâce à toi ! Mille fois merci ! (…) D’ici là, crois en toute mon amitié. Jacques » On reconnaît Brassinne au milieu, debout, de même que Patrice Lumumba, prenant des notes pour son discours pendant que le roi Baudouin prononce son allocution. Pages 201-208 : La Table ronde Pages 211-213 : Photo de Moïse politique et économique, en Tshombe, avec le secrétaire janvier-février et avril-mai des Nations Unies Dag 1960. Sur plusieurs photos on Hammarskjöld et le comte reconnaît Jacques Brassinne Harold d’Aspremont Lynden, en jeune homme avec des ministre des A∏aires africaines lunettes. Dans cette première du gouvernement belge. Une enveloppe se trouve également autre image de Moïse Tshombe, divers portraits des leaders avec l’Ambassadeur Rothschild, congolais, lors de leur venue à qui fut présenté le drapeau à Bruxelles début 60, dont ici katangais, à l’aérodrome de Moïse Tshombe, Joseph KasaLuano (Élisabethville). Ces Vubu et Joseph Iléo. Quand photos ne portent aucune Kasa-Vubu destitua Lumumba, date, mais remontent selon le 5 septembre 1960, ce dernier toute vraisemblance à la deviendra Premier ministre d’un période d’août-décembre gouvernement fantôme. 1960. Par contre, les deux Pages 209-210 : Photo encadrée, au clichés en face ont été pris domicile de Jacques Brassinne, le 20 novembre 1960, tandis à Bossière : « Indépendance que Moïse Tshombe, le consul du Congo. Le 30 juin 1960. Henri Crener, Joseph-Désiré Discours du roi Baudouin. » Sur Mobutu et Brassinne se rendent la copie de l’e-mail du 24 avril au théâtre d’Élisabethville 2005 à Fredy Jacquet, du Centre (Katanga) pour assister au Wallonie-Bruxelles à Kinshasa, concert de Louis Armstrong. qui apparaît collée au verso du Pages 214-215 : Une seule photo cadre, on peut lire : « Mon cher de Patrice Lumumba figure Fredy, Francine vient de remettre dans les enveloppes de Jacques la photo tant désirée… J’ai enfin Les images figurant dans ces pages proviennent des archives personnelles de Jacques Brassinne. Il s’agit de photos qu’il a collectionnées, dont certaines prises lui-même. Les séries qui suivent proviennent chacune de di∏érentes enveloppes :

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196 Pages 217-220 : Four posters from the time of Katanga’s secession which Jacques Brassinne kept. Pages 221-226 : Jacques Brassinne leaving for Kindu in the company of his friends, the journalists Jean Van der Dussen de Kestergat, Jacques Cordy, and Pierre Davister ; in Kindu, they are to join the Ommegang operation, then en route towards Stanley­ville. Pages 227-250 : Photos printed in L’Ommegang, by Colonel Vandewalle. On page 247, it is possible to make out Moïse Tshombe standing before the monument to Lumumba in Stanleyville. It is strange that this photo should be from 1964, given that, a little further down in the series, we see a photo of Jacques Brassinne and his friends standing in front of the Lumumba Monument, which was essentially destroyed during the battle to take back Stanley­ ville on 24 November 1964. Pages 251-264 : Photos not used in L’Ommegang. Pages 265-302 : Photos Brassinne took in Stanley­ville. Pages 303-324 : Photos of ‘rebel fighters’ Brassinne found in the shop of a photographer in Stanleyville. These are members of the Armée populaire de libération, better known by the

name ‘Simbas’ (Swahili for lion). The Simbas were led by selfproclaimed General Nicholas Olenga, a Batela from Sankuru, Lumumba’s native region. The rebels took Stanleyville on 5 August 1964 ; at that moment, half of the Congo was in rebel hands. Pages 325-352 : Photos of the re-conquering of Stanleyville on 24 November 1964, taken by journalist Jean-Marie Van der Dussen de Kestergat. We see Jacques Brassinne in a number of them ; in some, he is attending to the bodies of Europeans killed in the conflict ; we can see them being put on a plane to be repatriated. On page 335 we see Colonel Vandewalle. Pages 353-354 : Cover of Colonel Vandewalle’s book, L’Ommegang. Odyssée et reconquête de Stanleyville 1964, and his dedication to Brassinne : ‘In tribute to my dear Jacques Brassinne, in memory of his participation in the events in the Congo in 1964, and in appreciation for his invaluable help in bringing L’Ommegang to light in 1970. May Pan protect him from the foolishness that his initiatives might lead to on the occasion of this collaboration !’ Pages 355-60 : A photo of Lieutenant Grandelet during the Ommegang operation, Images


197 Pages 303-324 : Photos de Brassinne. Elle a été prise le « rebelles » retrouvées par 2 décembre 1960 à l’aéroport Jacques Brassinne chez un de N’djili (Léopoldville), quand photographe de Stanleyville. Lumumba fut emprisonné. Il s’agit de membres de l’Armée Pages 217-220 : Quatre aΩches populaire de libération, mieux datant de l’époque de la connus sous le nom de  «Simbas » sécession du Katanga et (swahili pour Lions), et précieusement conservée par commandée par le lieutenant Jacques Brassinne. général – autoproclamé Pages 221-226 : Le départ de – Nicolas Olenga, un Batetela Jacques Brassinne à Kindu, originaire du Sankuru (région en compagnie de ses amis les natale de Lumumba). La prise journalistes Jean Van der Dussen de Stanleyville par les rebelles de Kestergat, Jacques Cordy eut lieu le 5 août 1964. La et Pierre Davister, alors qu’ils moitié du Congo était alors se joignent à « l’Ommegang » aux mains de la rébellion. à destination de Stanleyville. Pages 325-352 : Photos prises Pages 227-250 : Photos publiées par le journaliste Jean-Marie dans le livre L’Ommegang. Van der Dussen de Kestergat, Odyssée et reconquête de lors de la reconquête de Stanleyville, 1964, du colonel Stanleyville, le 24 novembre Vandewalle. À la page 247, 1964. On y voit Jacques on reconnaît Moïse Tshombe Brassinne à plusieurs reprises, devant le monument Lumumba, entre autres quand il s’occupe à Stanleyville. Un doute subsiste des cadavres d’Européens sur la date de novembre 1964, destinés à être rapatriés. Page étant donné que, plus avant 335, on reconnaît également le dans la même série, Brassinne colonel Vandewalle. et ses amis apparaissent devant Pages 353-354 : La couverture du ce monument, délabré, au livre du colonel Vandewalle, et moment de la reconquête de sa dédicace à Jacques Brassinne : Stanleyville, le 24 novembre « Hommage au cher Jacques 1964. Brassinne, en souvenir de sa Pages 251-264 : Photos participation aux événements non reprises dans le livre congolais en 1964 et avec la vive L’Ommegang. reconnaissance de l’auteur pour Pages 265-302 : Photos prises par l’aide inappréciable apportée Jacques Brassinne à Stanleyville. Images


198 Piet Moens, who helped wearing the uniform of the Brassinne find the places photoKatangese Gendarmerie. graphed. The last photo of this Grandelet was one of the oΩcers series shows the two military who accompanied Lumumba hangars where Lumumba disemto the Brouwez house when he barked on 17 January 1961. arrived in Elisabeth­ville, on Pages 462-79 : Photos of the place 17 January 1961. The envelope where Lumumba was executed also contains photos of the in Tshilatembo, taken by Jacques Dragon Rapide plane used to Brassinne on 18 June 1988. transport Lumumba from the Pages 480-484 : The covers of military base in Thysville to his two-volume doctoral Moanda, where he was put dissertation, Enquête sur la mort on a DC-4 to E’ville. de Lumumba, and of the book he Pages 361-84 : A series of photos turned it into in collaboration Jacques Brassinne took towards with journalist Jean Kestergat : the end of 1964 of the path Qui a tué Patrice Lumumba ? Lumumba travelled, on 17 January, from Luano Airport in Elisabethville to the Brouwez house. Some of the photos in this series were published in Lumumba Patrice. Les cinquante derniers jours de sa vie. Pages 385-387 : A photo of Colonel Vandewalle with Brassinne, from when they were at work on their book, Les Rapports secrets de la sûreté congolaise, 1959-1960. Pages 388-438 : A selection of sketches and plans by Jacques Brassinne drawn, over a thirtyyear period. Pages 439-461 : Photos of the Brouwez house Brassinne took on 16 June 1988, preceded by photos of a day he spent in Lubumbashi with his friend Images


199 à la naissance de L’Ommegang en 1970. Que Pan le protège contre les sottises que ses initiatives, à l’occasion de cette collaboration, pourraient encore entraîner ! » Pages 355-60 : Le lieutenant Grandelet en uniforme de la Gendarmerie katangaise accompagna Lumumba jusqu’à la maison Brouwez quand il arriva à Elisabethville, le 17 janvier 1961. L’enveloppe contient aussi des photos du Dragon Rapide, l’avion qui servit au transport de Lumumba, de la base militaire de Thysville Moanda, où il fut embarqué sur un DC-4 à destination d’ E’ville. Pages 361-384 : Photos prises par Jacques Brassinne vers la fin de l’année 1964, en refaisant le chemin parcouru par Lumumba, le 17 janvier, de l’aéroport de Luano (Elisabethville) jusqu’à la maison Brouwez. Certaines images de cette série ont été publiées dans le livre Lumumba Patrice. Les cinquante derniers jours de sa vie. Pages 385-387 : Le colonel Vandewalle avec Jacques Brassinne, à l’époque où ils travaillaient à leur livre Les Rapports secrets de la sûreté congolaise, 1959-1960. Pages 385-387 : Photo du colonel Vandewalle avec Jacques Brassinne, à l’époque

où ils travaillaient à leur livre Les Rapports secrets de la sûreté congolaise, 1959-1960. Pages 388-438 : Croquis et plans réalisés au fil de trois décennies par Jacques Brassinne. Pages 439-461 : Photos de la maison Brouwez prises par Jacques Brassinne le 16 juin 1988, précédées de clichés de sa journée à Lumumbashi en compagnie de Piet Moens, venu aider Brassinne à retrouver les lieux du drame. La dernière image de la série montre les deux hangars militaires où Lumumba fut débarqué le 17 janvier 1961. Pages 462-479 : Photos du lieu de l’exécution de Lumumba, à Tshilatembo, prises par Jacques Brassinne le 18 juin 1988. Pages 480-484 : Couvertures des deux volumes de la thèse de doctorat de Jacques Brassinne, Enquête sur la mort de Lumumba, et du livre qu’il en a tiré, en collaboration avec le journaliste Jean Kestergat, Qui a tué Patrice Lumumba ?

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Spectres Belgique / Belgium 2011 102’

Avec dans leur propre rôle / Cast – as themselves Le chevalier / Sir Jacques Brassinne de La Buissière et son épouse / and his wife Martine Weidner, le comte et la comtesse / Count and Countess Arnoud d’Aspremont Lynden, Sa Majesté la reine / Her Majesty Queen Fabiola, les statues de / the statues of Léopold II et de / and of Henry Morton Stanley, Marie Tshombe, Jacques Bartelous, Pauline Opango Onosamba et ses enfants / and her children Patrice, Juliana & Roland Lumumba, Piet Moens, les villageois de / villagers of Tshilatembo, et toutes les autres personnes apparues dans le film / as well as everyone else who appears in the film. Écriture, mise en scène et caméra / Writing, directing and camera: Sven Augustijnen Assistante de production / Production assistant: Fairuz Montage / Editing: Mathieu Haessler & Sven Augustijnen Ingénieur du son / Sound engineer: Benoît Bruwier & Je∏ Levillain Mixage / Sound mixing: Benoît Bruwier – Original Flavour Musique / Music: J.S. Bach, Passion selon saint Jean / St. John Passion, BWV 245, interprétée par le Chœur et l’orchestre de / performed by the Choir and the Orchestra of La Petite Bande, dirigée par / conducted by Sigiswald Kuijken Rédaction texte / Text editing: Benoît Roussel Etalonnage & titrage / Colour grading & titling: Michaël Cinquin – Charbon Studio Sous-titres / Subtitles: The Subtitling Company Produit par / Produced by: Marie Logie & Véronique Vaes – Auguste Orts

Coproduit par / Co-produced by: Herwig Onghena – Projections Jan Mot Anne Deligne & Daniel De Valck – Cobra Films Avec le soutien de / With the support of Flanders Audiovisual Fund, CERA Partners in Art, Mu.ZEE, Kunstenfestivaldesarts, Koninklijke Vlaamse Schouwburg, WIELS Contemporary Art Centre, Vlaams-Nederlands Huis deBuren, de Appel arts centre, Marres Centre for Contemporary Culture, Vlaamse Gemeenschapscommissie, Kunsthalle Bern, Kunst Halle Sankt Gallen, Kunstencentrum BUDA, FLACC Workplace for Visual Artists, FRAC Bourgogne, Le Fresnoy Studio national des arts contemporains Pays / Country: Belgique / Belgium Genre / Type: Long-métrage documentaire / Feature documentary Durée / Duration: 102’ Année de production / Year of production: 2011 Format: HD Langue / Language: français / French Sous-titres / Subtitles: néerlandais et anglais / Dutch and English Format image / Aspect ratio: 16:9 Son / Sound: stéréo / stereo La première du film est prévue pour le 7 mai 2011 au KVS à Bruxelles, dans le cadre du Kunstenfestivaldesarts. The film premieres at the KVS in Brussels, as part of the Kunstenfestivaldesarts, on 7 May 2011.


Ce livre fait partie intégrante de l’exposition solo de Sven Augustijnen Spectres, au Wiels Centre d’Art Contemporain, Bruxelles, du 8 mai jusqu’au 31 juillet 2011 ; au Kunsthalle Sankt Gallen, du 23 juillet jusqu’au 25 septembre ; au Kunsthalle de Berne, du 8 octobre jusqu’au 27 décembre ; et à de Appel arts centre à Amsterdam, en collaboration avec Marres, Maastricht, du 14 octobre jusqu’au 8 janvier 2012. This book is published as part of Sven Augustijnen’s solo exhibition Spectres, held at Wiels Contemporary Art Centre in Brussels from 8 May to 31 July 2011; at Kunsthalle Sankt Gallen from 23 July to 25 September; at Kunsthalle Bern from 8 October to 27 December; and at de Appel arts centre in Amsterdam, in partnership with Marres, Maastricht, from 14 October to 8 January 2012. Concept: Sven Augustijnen Rédaction / Editors: Steven Tallon, Emiliano Battista Copy-rédacteur / Copy-editors: Charlotte Woillez, Séverine Lorole Traducteurs / Translators: Steven Tallon, Emiliano Battista, Isabelle Grynberg, John Hymers Correcteurs / Correctors: Dirk Vandemeulebroecke, Fabien Gerard, Joel GriΩth Conception graphique / Graphic design: Luc Derycke, Jeroen Wille, Ellen Debucquoy, Studio Luc Derycke, Gand / Ghent Papier / Paper: Munken Lynx 90 gr, Black Label Gloss 100 gr Police de caractère / Typeface: Rongel, Rockwell Imprimé par / Printed by: New Go∏, Gand / Ghent

Merci à / Thanks to: Sophie Rocca, Etienne Wynants, Sonia Dermience, Benoît Roussel, Soraya Nacer-Cherif Avec le soutien de / With the support of: Vlaams-Nederlands Huis deBuren, Fondation Evens, FLACC Workplace for Visual Artists Edité par / Published by: ASA Publishers 28 Galerie Ravenstein B-1000 Bruxelles Ravensteingalerij 28 B-1000 Brussels ISBN (fr-en): 978 94 6117 009 5 D/2011/12.230/002 Tous droits réservés All rights reserved Textes / Texts © 2011 Les auteurs / The authors Art © 2011 Sven Augustijnen


WIELS Centrum voor hedendaagse kunst Centre d’art contemporain Contemporary Art Centre Avenue Van Volxemlaan 354 B-1190 Brussel-Bruxelles www.wiels.org

Kunst Halle Sankt Gallen Davidstrasse 40 CH-9000 St. Gallen www.k9000.ch Director: Giovanni Carmine Team: Maren Brauner, Eli Frey, Barbara Biedermann, Cornelia Harb

Kunsthalle Bern Helvetiaplatz 1 CH-3005 Bern www.kunsthalle-bern.ch Director: Philippe Pirotte Curator: Elfriede Schalit, Public Relations: Arnaud di Clemente Administration: Pascale Keller, Karin Minger Technique: Werner Schmied, David Brühlmann, René Frick, Aleardo Schüpbach, Working Tiger Publications: Julian Reidy Education: Ines Schweinlin Kunsthalle Bern wishes to thank Kultur Stadt Bern, Burgerge­meinde Bern and the Gübler-Habluetzel Foundation

de Appel arts centre Postbus 10764 1001 ET Amsterdam www.deappel.nl General & artistic director: Ann Demeester Business director: Renée Jongejan Installation management: Tony Hofman Editor: Edna van Duyn de Appel arts centre is supported by the Dutch Ministry of Education, Culture and Science and the Municipality of Amsterdam.

Marres Centrum voor Contemporaine Cultuur Capucijnenstraat 98 6211 RT Maastricht www.marres.org

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Conseil d’Administration / Board of Administrators Président / President: Herman J. Daled Vice-Président / Vice-president: Pierre Iserbyt Membres / Members: Ann Veronica Janssens, Sophie Le Clercq, Bruno van Lierde, Michel Moortgat, Luc Tuymans Team Directeur / Director: Dirk Snauwaert Gestion Financière / Financial Manager: Paul Delvaux Adjointe Direction Administrative / Assistant Manager: Sophie Rocca Curator: Elena Filipovic Curator – Coordinator Education & Publics: Frédérique Versaen Production & Présentation / Production & Presentation: Kwinten Lavigne Registrar: Ari Hiroshige Programme de Résidence / Residency Programme: Devrim Bayar Presse & Communication / Press & Communication: Angie Vandycke Coordination technique / Technical coordination: Fredji Hayebin, Hiro Verbist Evénements & Bâtiment / Events & Building: Michael Dewit Accueil & Médiation / Reception & Community & Learning: Nadia Essouayah Accueil & Librairie / Reception & Bookshop: Wim Clauwaert Wiels Business Club & Sponsoring: Martine de Limburg Stirum Wiels Club: Michèle Rollé-Lejeune

WIELS est soutenue par / is supported by Communauté française de Belgique, Vlaamse Gemeen­schap, Région de Bruxelles-Capitale – Brussels Hoofdstedelijk Gewest, Vlaamse Gemeenschapscommissie BrusselBruxelles, Loterie Nationale – Nationale Loterij, Duvel Moortgat, Maroquinerie Delvaux, Leon Eeckman, Mais il est où le soleil ?



Si « la pénétration communiste en Afrique » était un spectre souvent agité pour justifier l’élimination de Patrice Lumumba, avec l’assassinat du premier Premier ministre démocratiquement élu du Congo – et de l’Afrique tout entière – le 17 janvier 1961, un tout autre spectre surgit. Le chevalier Jacques Brassinne de La Buissière, alors jeune fonctionnaire belge présent ce jour fatal à Élisabethville, a consacré plusieurs publications et trente ans de recherches pour « savoir ce qui s’est réellement passé ». Cette annexe à Spectres, long-métrage de Sven Augustijnen, o∏re un autre regard sur ce personnage principal, qui fait à la fois oΩce de guide, de narrateur et de figure symbolique d’un passé qui continue à jeter une ombre sur le présent.

ISBN 978 94 6117 009 5

ASA Publishers

If the ‘communist infiltration of Africa’ was a spectre often used to justify the elimination of Patrice Lumumba, the assassination of the Congo’s – indeed, Africa’s – first democratically elected Prime Minister on 17 January 1961 created a spectre of its own. Sir Jacques Brassinne de La Buissière, then a young Belgian functionary, was in Elisabethville on that fateful day. He has written several books on the subject, and spent more than thirty years trying to bring to light ‘what really happened’. This supplement to Sven Augustijnen’s film Spectres o∏ers another look at the film’s main character, who is at once guide, narrator, and symbol of a past that continues to cast its shadow on the present.


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