SOURCE 75 (feb/march) FRENCH VERSION

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#075. FEVRIER / MARS 2015. €5

BOARDSPORT

JULIEN DURANT – PICTURE ORGANIC CLOTHING SNOWBOARD LA RUÉE VERS LA LOCATION FAIRE FACE À LA CHUTE DES VENTES DE SKATE EN HIVER

E U R O P E A N S U R F / S K AT E / S N O W B U S I N E S S

PRÉSENTATION DES SALONS PROFESSIONNELS

TENDANCES : SNOWBOARDS, MASQUES, OUTERWEAR & NÉOPRÈNE













NOUS

BIENVENUE #75

Editor Harry Mitchell Thompson harry@boardsportsource.com

Le lendemain de Noël, la neige est enfin arrivée dans les Alpes. Des chutes abondantes ont répondu aux attentes et prières de toute une industrie après un automne aux parfums d’été indien. Le début de l’hiver a été dur pour tous ceux qui dépendent de la neige pour faire tourner leur affaire. En général, les boardsports se portent bien en ce début 2015, avec des opportunités de croissance sur les marchés du skate, du SUP et du surf. Une nouvelle phase de régénération est en cours et ainsi fleurissent de nombreuses nouvelles marques qui redéfinissent le marché. Impossible d’ignorer l’ascension stratosphérique de la marque française d’outerwear écologique, Picture Organic Clothing. Pour l’interview Grand Ponte de ce numéro, notre rédacteur snowboard, Rémi Forsans, s’entretient avec Julien Durant, cofondateur de la marque. Nous naviguerons aussi dans l’univers de l’outerwear grâce à notre rapport de tendances AH15/16. Vous saurez tout sur les nouvelles coupes, couleurs, matières et innovations. Les boards AH15/16 sauront aussi attirer votre attention, avec des tails et des noses des plus originaux. Le rapport de tendances de Tom Wilson-North vous aidera à mettre les choses au clair, avec un survol de l’offre de la saison prochaine. Nous

Surf & French Editor Iker Aguirre iker@boardsportsource.com Snowboard Editor Rémi Forsans remi@boardsportsource.com Skate Editor Dirk Vogel dirk@boardsportsource.com German Editor Anna Langer anna@boardsportsource.com Design & Art Direction Owen Tozer owen@boardsportsource.com Design Assistant Roddy Bow production@boardsportsource.com Web Media Manager Denis Houillé denis@boardsportsource.com Market Intel Manager Chelsea van der Merwe chelsea@boardsportsource.com Proofreaders Insa Muth, Marie-Laure Ducos, Chelsea van der Merwe Contributors Stefan Dongus, Asier Zabarte, Benoît Brecq, Gordon Way, Fabien Grisel, Franz Holler, Miriam Deller, Jade Persaud-Walters, Daisy Maddinson, William Maddinson, Samuel Peek, Marta Malysz, Tom Wilson-North

n’oublions pas non plus de vous présenter les nouveautés du marché des masques de snowboard et, comme en hiver il est aussi question de surf, Denis Houillé vous présente l’état du marché du néoprène pour l’AH15/16. Puis, Anna Langer se concentre sur le marché du snowboard de location. Elle interroge des marques et des détaillants pour comprendre pourquoi la location est le nouveau poumon de l’industrie du hardware. Anna s’entretient ensuite avec les femmes qui se cachent derrière Nikita pour connaître tous les détails du positionnement de la marque 100 % féminine en 2015. Comme dans chaque numéro, il sera aussi question d’aide aux achats et, qui serait mieux choisi que le M. Snowboard britannique, Jeremy Sladen, pour donner aux marques les astuces pour mieux vendre. Vous aurez aussi le plaisir d’assister à de nouvelles présentations de marque avec Afends, Pally’Hi, Jimmy’Z et Airboard. Passez un bon moment en notre compagnie et à très bientôt dans les allées des salons professionnels ! Harry Mitchell Thompson Rédacteur en Chef

SOMMAIRE P.15 NEWS

P.72 TENDANCES AH15/16 : OUTERWEAR MASCULIN

P.19 PRÉSENTATION DES SALONS PROFESSIONNELS

P.84 TENDANCES AH15/16 : OUTERWEAR FÉMININ

P.23 DÉTAILLANT DU MOIS

P.92 INTERVIEW : NIKITA

P.25 TENDANCES AH15/16 : BOARDS

P.95 LE MARCHÉ DE LA LOCATION SNOWBOARD

P.43 SEPT STRATÉGIES POUR VOTRE SUCCÈS

P.99 PRÉSENTATION DE MARQUE : JIMMY’Z

AVEC LE LONGBOARD

P.101 PRÉSENTATION DE MARQUE : AFENDS

P.46 INTERVIEW GRAND PONTE : JUILEN DU-

P.103 PRÉSENTATION DE MARQUE : PALLY’HI

RANT, MARKETING MANAGER PICTURE

P.105 PRÉSENTATION DE MARQUE : AIRBOARD

P.49 LES BÉNÉFICES DU RETAIL MARKETING

P.106 GREENROOMVOICE

Publisher clive@boardsportsource.com

P.51 TENDANCES AH15/16 : MASQUES

P.109 NOUVEAUX PRODUITS

P.59 SECRETS D’ACHETEUR

P.112 VEILLE DES MARCHÉS

Published by ESB, 22 Friars Street, Sudbury, Suffolk, UK CO10 2AA

P.63 TENDANCES AH15/16 : NÉOPRÈNE

P.124 EVÈNEMENTS

P.69 LA CHUTE DES VENTES DE SKATE EN HIVER

P.126 L’ŒIL DU CYCLOPE

Boardsport SOURCE is published bi-monthly © ESB. All Rights Reserved

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NEWS

ALTAMONT CAPITAL RACHÈTE FOX HEAD ET PETE FOX REVIENT COMME CCO Pete Fox rejoint Fox Head comme nouveau Chief Creative Officer, alors que l’entreprise conclut un nouveau partenariat financier avec Altamont Capital Partners. Pete Fox, ancien Président et CEO de la marque, revient dans l’équipe de management, avec la responsabilité de la direction créative de la marque. Le CFO, Bill Bussière, quittera l’entreprise, tout comme le CEO Nick Adcock qui cède sa place à Scott Olivet, d’Altamont. Olivet a une expérience élargie et était VP des filiales Nike. Il a suivi les rachats de Hurley et Converse. Scott a aussi été CEO d’Oakley et, actuellement, il est directeur chez Skullcandy. Il est aussi Operating Parter chez Altamont Capital Partners et Chairman of the Board chez Dakine, Mervin, HUF et Brixton.

DÉBUTS DE SURFSTITCH EN BOURSE L’introduction en bourse du détaillant australien a été évaluée à 214 millions de dollars. Surfstitch, fondée en 2007, a cumulé des pertes de 6,5 et 8,1 millions de dollars, respectivement en 2013 et 2014, mais compte afficher un résultat positif minime, de 100 000$, en 2015. Le CA a plus que doublé entre 2012 et 2014 et devrait atteindre 199 millions l’an prochain.

NOUVELLE ÉQUIPE D’AGENTS EN GRANDE-BRETAGNE POUR SECTOR 9 Phil Stanier sera le nouveau responsable Sector 9 en GrandeBretagne. Avec 20 ans d’expérience, Phil était un choix évident qui apportera de la stabilité à la marque. Il travaillera en relation directe avec le QG européen de la marque à Hossegor (France). Les bureaux administratifs et le service client seront la responsabilité de Chris Curran, qui structurera et dirigera la marque.

NOUVEAU DISTRIBUTEUR ALLEMAND POUR SHRED OPTICS ET SLYTECH PROTECTION Les marques d’Anomaly Action Sports ont connu une croissance exponentielle ces dernières années. Avec la croissance vient le développement et Falkenschuh Schnake GmbH devient le nouveau distributeur en Allemagne.

COLLABORATION ROXY & BIOTHERM : BLOUSONS & ÉCHARPES POUR NOURRIR ET PROTÉGER LA PEAU

Pour la première fois, une marque boardsports féminine, Roxy, a signé un partenariat avec une marque de cosmétiques, Biotherm, pour créer des blousons et des écharpes avec une formule de protection contre froid du visage et du cou et qui nourrit la peau.

OUVERTURE DE L’INDOOR FREESTYLE CENTRE À MUNICH POUR L’AUTOMNE 2015 Une nouvelle zone freestyle indoor, appelée GravityLab, ouvrira près de la station centrale de Munich Est. Elle offrira, à l’année, une zone pour la pratique du freestyle, pour tous les âges et niveaux, avec des trampolines, des bacs à mousse et des rampes avec airbag.

#75

QUIKSILVER COMPLÈTE LA VENTE DE SURFDOME POUR 16 MILLIONS DE $ Quiksilver a complété la vente de Surfdome à Surfstitch pour environ 16 millions de dollars. Surfdome continuera à vendre les produits Quiksilver, Roxy et DC, pendant deux ans. Surfdome a généré, en 2014, des ventes d’environ 60 millions de dollars US. Ceci complète la vente d’actifs non stratégiques du groupe Quiksilver, qui incluait Mervin Manufacturing, Hawk Designs, VSTR, Summer Teeth et Moskova.

BREAD AND BUTTER N’EST PLUS CE QUE C’ÉTAIT Bread & Butter a annulé son salon de Janvier 2015 à Berlin à cause du manque d’intérêt des exposants. Les dernières nouvelles affirment que l’entreprise serait en redressement judiciaire et travaillerait son retour à une activité rentable. Le fondateur, Karl-Heinz Müller, assure que l’entreprise présentera bientôt un nouveau concept alternatif.

ALDER RENFORCE SA DISTRIBUTION EUROPÉENNE La marque britannique Alder rationnalise son réseau de distribution européen pour le printemps 2015. Le QG britannique sera responsable des équipes commerciales en France, Espagne, Portugal et Canaries, et servira en direct les détaillants de toute l’Europe. Alder a été fondée dans les années 60 par Bob Westlake et offre des produits techniques incluant du néoprène, des accessoires en néoprène et des planches de surf Hawaiian Soul et Cortez.

NIKE ACG DEVIENT NIKELAB ACG Nike renomme sa division ACG “NikeLab ACG”. Le nouveau nom voit comment NikeLab ACG devient une marque plus urbaine alors qu’elle cible la demande croissante de textile technique capable de répondre à toutes les exigences quotidiennes des consommateurs.

NOUVEAU SHOP ELEMENT À LONDRES Le nouveau shop Element aura trois étages, avec des hardgoods skate au sous-sol, le menswear au rez-de-chaussée et la collection Eden pour femme au premier étage. Le magasin sera un point de communication, avec un espace pour artistes où présenter leur travail à Londres. Il permettra aussi à Element d’aider les artistes, très fidèlement liés à la culture skate.

UN MAGASIN FINISTERRE EN PLEIN CENTRE DE LONDRESW La marque cold water surfing Finisterre a beaucoup fait parler d’elle lors du lancement de sa collection CWS. La société de St Agnes vient d’inaugurer un nouveau magasin en plein centre de Londres. En plus de présenter ses collections textiles, dans un espace de vente de 140 mètres carrés, sur deux étages, incluant un café qui sert du Small Batch tous les jours à partir de 8h00. 15


NEWS

DES BONNETS TECHNIQUES NEW ERA New Era pénètre le marché des bonnets en maille avec une collection versatile, fonctionnelle et saisonnière, incluant des attributs techniques comme les technologies Outcast, Dri-Release et DWR (Durable Water Repellency). Le team New Era inclut certains des snowboardeurs et skateurs les plus prometteurs d’Europe. Autre nouvelle, Laurence Joslin devient la nouvelle Directeur Marketing EMEA de la marque.

KELLY SLATER FAIT ÉQUIPE AVEC DES VÉTÉRANS DE L’INDUSTRIE POUR OUTERKNOWN

CHIEMSEE 15/16 : ENCORE PLUS POUR LES ENFANTS !

Kelly Slater a embauché une longue liste de vétérans de l’industrie pour l’aider à développer sa nouvelle marque, Outerknown. Parmi ces derniers vous trouverez John Moore, Meilleur Designer Homme selon le magazine GQ ; il sera Directeur de Création. Julie Gilhart, consultante fashion et ancienne Directrice Fashion chez Barney’s New York ; Stella Ishii, responsable du lancement de marques comme Alexander Wang, Phillip Lim 3.1 et The Row, seront Directeurs des Ventes US, Europe et Asie ; Shelly Gottschamer, ancien responsable sourcing chez Patagonia, sera Directeur Développement Durable et Supply Chain. Outerknown sera disponible à la vente en automne 2015.

Chiemsee consolide sa pénétration du marché de l’enfant avec des vêtements techniques pour la saison 15/16 et la nomination de Dirk Bettenhausen comme Responsable Grands Comptes. Betterhausen a une grande connaissance du marché de l’enfant, avec des rôles divers dans le segment, chez Levi’s et Moncler.

NOUVEAU DISTRIBUTEUR GB POUR ARBOR COLLECTIVE

LA WSL ANNONCE LES DATES DU TOUR 2015

Open Ocean Sports GmbH, le distributeur européen des produits Arbor Collective (snowboards, skateboards et textile), a signé un accord avec Ultra Sport Europe qui sera le nouveau distributeur pour la Grande-Bretagne. Ultra Sport a immédiatement nommé un nouveau responsable Arbor (skate et snow), Lyndsay McLaren, qui était Coordinateur Marketing depuis un an.

En Septembre 2014, l’ASP a annoncé que le World Championship Tour deviendrait le World Surfing Tour en 2015. Les dates du tour 2015 viennent d’être annoncées et le changement le plus notoire est l’omission de l’US Open of Surfing féminin. Les épreuves de Bells Beach et Margaret River permutent leurs dates pour donner à Bells la possibilité d’avoir lieu, comme la tradition le veut, pendant le week-end de Pâques. En Europe, le Quiksilver Pro France aura lieu plus tard et la waiting period commencera en Octobre.

GOOD QUESTION DISTRIBUERA STEPCHILD SNOWBOARDS EN FRANCE, ALLEMAGNE, AUTRICHE, FINLANDE ET ANDORRE

MINDLX NOUVEAU DISTRIBUTEUR EUROPE PASSENGER

StepChild Snowboards a annoncé un accord de distribution en Europe avec Good Question Supplies. La société représentera et distribuera StepChild Snowboards en France, Allemagne, Autriche, Finlande et Andorre. Elle se concentrera particulièrement sur le développement de l’image de marque et des parts de marché en Europe.

Passenger, la marque britannique de surfwear, a conclu un accord de distribution avec Mindlx, une société portugaise qui devient responsable de son développement dans l’ensemble du territoire européen.

NEIL SCHAMBRA STEVENS NOUVEAU VP MARKETING EMEA VANS Vans vient de nommer Neil Schambra Stevens VP Marketing EMEA. Stevens remplace Jeremy De Maillard, qui part chez une autre marque VF, The North Face. Stevens était Global Director for Brand & Content Creation chez le géant high tech Lenovo. Avant ça, il a travaillé chez Converse & Asics, ce qui donne à Schambra une connaissance approfondie du marché des sneakers.

NOUVEAUX VP DESIGN GLOBAL ET VP MARKETING GLOBAL POUR ELEMENT Element ne cesse d’évoluer comme marque internationale avec la nomination de Reynald Gautier et Julien Duval dans son équipe de direction. Les deux skateurs apportent créativité et expérience stratégique. Gautier sera VP Design Global et Duval VP Marketing Global. 16

#75

DEUX GÂTEAUX D’ANNIVERSAIRE POUR AMPLID ! Amplid fête deux anniversaires. Le premier : les 30 ans depuis que le fondateur Peter Bauer a chaussé un snow pour la première fois. Le deuxième : les dix ans de la marque. Pour fêter ces deux évènements, Amplid lance une édition limitée de skis et de snowboards.

DES DRONES GOPRO POUR FIN 2015 Fin 2015, GoPro présentera ses nouveaux drones, d’après un article publié dans le Wall Street Journal. Il y est dit que GoPro vendrait des drones avec rotors multiples et des caméras HD entre 500 et 1000 dollars.

NOUVELLE USINE K2 & RIDE Sous la tutelle de Jarden, K2 & Ride inaugurent, dans le nord de la Chine, l’usine la plus moderne, écologique et high tech au monde destinée aux sports d’hiver. Les deux marques ont dédié trois ans à la construction “depuis la première pierre” et il s’agit de l’un des plus grands investissements du genre des dix dernières années dans l’industrie du snowboard.




AVANT-PREMIÈRE : LES SALONS ISPO / MUNICH, ALLEMANGE / 5-8 FEVRIER 2015 / WWW.MUNICH.ISPO.COM En 2015, ISPO revient à ses dates originelles, début février, et donne aux marques et aux détaillants davantage de temps pour planifier leurs stratégies pour la saison prochaine. Le salon de cette année promet d’être un succès, comme l’édition 2014, qui a attiré plus de 80 000 visiteurs, de 110 pays différents. La moitié était venue de France, GB, Italie, Autriche et Suisse. Le salon est, de loin, le plus grand rendez-vous des sports d’hiver d’Europe, et probablement du monde, et offre une touche internationale qu’aucun autre salon ne sait égaler. Plus de 2500 exposants de plus de 50 pays différents seront présents avec une augmentation particulière des segments santé & fitness et outdoor, avec plus de 40 exposants et plus de 100 marques outdoor. Les boardsports continueront à dominer les halls A1, A2 et A3, mais certains changements auront lieu, avec des plateformes thématiques pour une vision précise de l’offre et l’identification de nouveaux marchés.

froides est aussi vieux que le surf lui-même mais la nouveauté de cette plateforme est d’offrir de nouveaux axes aux entreprises pour promouvoir le surf en eaux froides auprès d’un panel élargi de détaillants. Des marques comme Billabong, Finisterre, Fomento Donostia, GlassyPro, Holysports, Patagonia, Rareform, Rip Curl, Seawag, Surflogic, Ocean, O’Neill et Xcel seront sur place. La plateforme offrira aux détaillants l’opportunité d’évaluer le potentiel du marché et de connaître des spécialistes du surf en eaux froides. Dans l’immense majorité de la côte européenne, le surf se pratique en eaux froides et ce segment représente de grandes opportunités. Le projet Onehundred, présenté par Sneakerfreaker, expose le développement historique des sneakers, depuis les débuts jusqu’aux dernières tendances du marché. Les Intoxicated Demons présenteront aussi leur expo Monokrom City.

Dans le hall A3, après le grand succès Dans le hall A1, le nombre de marques d’ISPO FREESKI Summit, l’an dernier, la “ISPO donne au snowboard l’opportunité de de snowboard a baissé, étant donné le crew de Distillery est de retour avec sa prouver aux détaillants et à l’industrie qu’il contexte économique de ces dernières plateforme représentant le secteur le plus années. Le salon est le seul en Europe représente encore de bonnes opportunités de dynamique du marché du ski. Localisée où l’industrie du snowboard peut montrer en plein centre du hall, elle inclut des développement.” qu’elle est encore une force à prendre exposants, un bar et une zone de repos en compte. ISPO donne au snowboard en plus d’un programme de grand intérêt l’opportunité de prouver aux détaillants et à l’industrie qu’il représente comme l’ISPO Academy et les ateliers technologiques Mips. encore de bonnes opportunités de développement. Vous trouverez aussi la plateforme freeride de Tailgate Munich, qui ne cesse de grandir et qui Dans ce même hall, PADDLExpo est la plateforme pour le marché du SUP. représente la plupart des nouvelles marques qui veulent investir le marché Alors que la demande de ce genre de produits ne cesse d’augmenter, il du backcountry. Les ateliers pratiques qui seront organisés mériteront sera bien avisé de passer un peu de temps dans cette zone pour évaluer le détour. Le projet ISPO INSPIRE combine la RSE de Brand’s For Good les produits et le potentiel du marché. Le SUP est un sport populaire dans avec la responsabilité écologique de GreenRoomVoice pour souligner les zones côtières et de l’intérieur, et son marché représente de grandes l’importance de donner du sens à nos actions. Pour la première fois, le opportunités pour les détaillants, où qu’ils se trouvent. village ISPO Brandnew occupera le tiers du hall et présentera 50 nouvelles marques de l’industrie. Le forum ISPO TEXTRENDS, du hall C2, offre aux fabricants, designers et responsables produits, une plateforme de sourcing et pour faire du réseau. Dans le hall A2, les marques d’outerwear et d’optique continueront à Ici, les visiteurs découvriront les derniers matériaux isolants, fibres textiles, dominer la zone mais le longboard ne cesse de gagner du terrain, à côté composants et accessoires pour le textile outdoor et sportif. Chaque jour, de la rampe Volcom et d’ISPO CSW, une plateforme thématique sur le surf il y aura quatre conférences sur des thèmes-clefs qui affectent l’industrie en eaux froides. Les hardgoods skate seront présents aussi, sur la seule du textile. L’exposition “Wool Street”, dans la section nord du hall B3 plateforme européenne qui donne aux détaillants un choix aussi vaste (intersection B2/B3/C3) présentera l’univers des produits techniques à de marques. La Longboard Embassy (organisée par 40inch Longboard base de laine. Magazine) accueillera la collection la plus large de marques de longboard jamais réunie en Europe. Le nouveau salon 2015 présente une offre surf et skate plus importante, en plus de la puissance de son offre sports d’hiver, et les détaillants action La plateforme ISPO Cold Water Surfing est lancée en collaboration avec sports qui feront le déplacement à Munich se trouveront, comme jamais, en EuroSIMA et le magazine Carve. Le marché des produits de surf en eaux première ligne du développement et des innovations du marché. 19


AVANT-PREMIÈRE : LES SALONS SLIDE / TELFORD / GB / 27-29 JANVIER 2015 / WWW.SLIDE.CO.UK Comme évoqué dans le précédent numéro, les sports d’hiver connaissent un regain d’activité en Grande-Bretagne et le salon Slide en est une brillante démonstration. Le salon affiche complet malgré l’augmentation de la surface d’exposition, décidée après des réservations précoces à la hausse, en faisant une édition de plus grande envergure que les deux précédentes. Les dates avancées du salon viennent également s’inscrire dans une logique plus en phase aves les calendriers de commande de certains exposants. En se tenant avant l’ISPO, le Slide devient la première opportunité de découvrir les collections avant le pèlerinage à Munich.

Lors de la soirée d’ouverture, une compétition amicale sera organisée. Attendez-vous à faire un détour par la piste de bowling attenante. Le lendemain soir sera consacré au SIGB ABM, avec au programme : un résumé de l’action effectuée par le SIGB l’an dernier et la présentation de sa stratégie future, ainsi que de nouvelles informations sur le soutien du SIGB à l’œuvre caritative Snow-Camp (une initiative unique en son genre qui vient en aide aux jeunes urbains à travers le ski, le snowboard et leur permet de développer des aptitudes au quotidien).

Ils sont pas moins de 250 exposants à répondre présents sur ce salon britannique, le plus grand consacré aux sports d’hiver, en faisant une occasion unique pour les détaillants du Royaume-Uni de découvrir autant de marques sous un même toit. De fait, le salon devient le rendez-vous clé de l’industrie des sports d’hivers en Grande-Bretagne.

Quant aux Slide Awards, ils viseront comme d’ordinaire à mettre en lumière les produits qui font le plus parler d’eux sur le salon, à travers trois catégories : matériel, textile et accessoires. Les finalistes feront l’objet d’un vote auprès des détaillants, médias et autres experts du secteur, et les vainqueurs seront dévoilés lors du SIGB AGM, le mercredi soir.

Parmi les exposants, on retrouve des nouveaux venus et des anciens : Falke, Kymira, Penguin Clothing, Marchon Eyewear, Peak Performance, Planks, Love Inc. Snowboarding, Thule HarnutZ, Handsmith, Sinner, Columbia, O’Neill (optique et textile), SkinSki, Charlie McLeod, PrAna, Nutcase Kastle et Vans.

Telford offre un choix d’hôtels à même le site, signifiant qu’exposants comme visiteurs n’auront que quelques mètres à parcourir, à moins d’opter pour l’excellente desserte routière et ferroviaire de Telford. Bref, un accès des plus aisés, auquel il convient d’ajouter des parkings gratuits et la mise à disposition d’une navette entre la gare ferroviaire et le salon.

JACKET REQUIRED / LONDRES, GB / 4-5 FÉVRIER 2015 / WWW.JACKET-REQUIRED.COM Consacrée au vêtement pour hommes, cette huitième édition du salon Jacket Required propose de rassembler ce qui se fait de mieux dans l’habillement masculin sur les deux niveaux de The Old Truman Brewery dans l’East End à Londres, haut lieu de la mode et des hipsters. Au milieu d’un blanc immaculé, acheteurs et marques reviendront à l’essentiel - le produit - autour des deux uniques portants fournis par stand. Jacket Required attire des exposants de par le monde et, parmi les 225 marques présentes, on dénombre Addict, Deus Ex Machina, Dickies, Element, Globe, Herschel Supply Co, Lightning Bolt, MakeMake, Mipac, Navitas, Nixon, Poler Stuff, Raen Optics, RVCA, Santa Cruz,

Stance, Uppercut Deluxe, Volcom et WESC. Alors que les dates du salon se chevauchent avec celles de l’ISPO, il est probable que les détaillants les plus orientés technique fassent le choix de Munich. Mais la légitimité de Londres en termes d’habillement masculin profite au Jacket Required, véritable reflet du marché britannique. Le salon se visite uniquement sur invitation alors prenez soin de faire votre demande suffisamment à l’avance. Situé au cœur de Londres, Jacket Required est facilement accessible par métro, train, bus ou même à pied. Les gares de Shoreditch High Street, Liverpool Street, Aldgate East et d’Old Street sont situées à quelques pas du salon.

SPORT ACHAT / LYON, FRANCE / 9-11 MARS 2015 / WWW.SPORTAIR.FR Pour sa quatorzième année d’existence, le salon continue d’accompagner les autres activités b2b de Sport Air, à l’image du Snow Avant Première (tests de matériel en station) et d’ASAP (un événement dédié au textile à Annecy). Après les tests de matériels plus tôt dans la saison, le moment est venu pour les détaillants de se rendre sur le salon Sport-Achat afin de finaliser leurs bons de commande. L’hiver dernier, ils étaient quelques 320 exposants pour 650 marques représentées, sur 18 000 m2 de superficie, avec un bilan de fréquentation qui avait atteint les 3966 visiteurs, dont 1530 magasins. Parmi les marques de snowboard qui ont déjà signé pour cette édition 2015 : DaKine, Drake, Dupraz, Electric, 20

Flow, Giro, Jones, K2, Lib Tech, Nitro, Nidecker, Oakley, Picture, POC, Smith, Ride et Yes. Quant aux spécialistes du vêtement technique, seront présents Bench, Nikita, Bonfire, Pull-in, Picture, Patagonia, The North Face, Columbia, Norrona, Dolomite, Sun Valley, Helly Hansen, Millet, Eider, Fusalp et Brunotti. Véritable passage obligé pour les acteurs du marché des sports d’hiver, Sport-Achat s’appuie sur une vaste sélection de marques et produits qui permet de rentabiliser le passage des visiteurs en temps et en argent. Des séminaires sont également organisés chaque jour pour les détaillants, sans oublier la soirée du lundi soir, toujours aussi propice au réseautage.



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détaillant du mois

BOARD ROOM Board Room est un shop de snowboard et une base skate dans la capitale polonaise. Dirigé par des skateurs et snowboardeurs, Board Room prend place dans la rubrique “Profil de détaillant” de ce numéro grâce à son inébranlable engagement dans son milieu local. Découvrez comment fait Board Room pour tenir la distance et assurer le meilleur service à sa clientèle. Quels sont les avantages d’avoir un magasin physique plutôt qu’une boutique en ligne ? Premièrement, les gens peuvent constater par eux-mêmes votre véritable connexion avec la communauté du skate et du snowboard, et voir que vous n’êtes pas un skate shop en ligne de plus, dirigé par des types en costard. Tous les hivers, nous installons un petit snowpark sur une colline à cinq minutes de notre shop et, parfois, de petites compétitions locales s’y déroulent entre les locaux, pour alimenter et animer le milieu local du snowboard. Le point le plus important dans le fait d’avoir un magasin physique est que vous offrez une expérience réelle au client, ce qui est totalement impossible avec une boutique en ligne. L’interaction de vive voix est aussi très importante pour les clients plus âgés, parce qu’ils sont habitués à une approche plus traditionnelle quand ils font leurs achats et préfèrent voir le produit ainsi qu’une petite démonstration lorsqu’ils achètent une nouvelle planche, des fix ou des boots

des styles plus classiques comme des parkas pour les vestes, qui se basent sur la bonne vieille veste militaire M51 au lieu de couleurs criardes. Le style dans le snowboard ressemble de plus en plus au style street du skateboard. Des pantalons en jean, des vestes qui ressemblent à des chemises de bûcherons, et chaque nouvelle gamme contient ses produits-phares que vous devez absolument proposer chaque saison pour satisfaire les clients. Les ventes de votre magasin ont-elles augmenté ou baissé l’année dernière ? Les ventes ont augmenté sur l’ensemble de l’année dernière ainsi que sur l’année précédente. De nouveaux clients ont découvert le shop et en ont parlé à leurs amis. Le marketing du bouche-à-oreille a effectivement bien marché pour nous. Nous essayons d’expliquer aux clients la valeur d’un shop de snow et de skate local, dans lequel ils peuvent converser et apprendre des informations très utiles

Quel est votre secret pour vendre des produits hauts de gamme ? Dans un magasin en dur, les clients peuvent toucher et voir les produits avant de les acheter, et obtenir toutes les informations et les spécifications techniques sur celui-ci. Des produits qui ont un bon look avec des fonctionnalités techniques de pointe et que l’on choisit nous-mêmes offrent à nos clients d’excellentes options. Si quelqu’un veut acheter ce type de produits haut de gamme, alors il frappe à la bonne porte en venant dans notre shop !

Qu’est-ce qui différencie votre magasin et comment se démarque-t-il de la concurrence ? C’est un magasin spécialisé, dirigé par des gens qui font du skate et du snowboard depuis 1998. Nous proposons au client la meilleure atmosphère qui soit parce que nous sommes passionnés de snowboard et que nous aimons en parler. C’est exactement ce à quoi devraient s’attendre les clients dans un véritable shop de snowboard ou de skate ; une bonne atmosphère, décontractée, avec un service client très solide.

Est-ce que les nouvelles gammes constituent une proportion importante de votre offre de produits ? Les nouvelles gammes présentent habituellement de nouvelles fonctionnalités techniques, ce qui est très important. Il y a toujours quelque chose de nouveau et de mieux chaque saison et, si vous souhaitez offrir ce qui se fait de mieux à votre client, alors c’est cette direction que vous devez prendre. Les nouvelles gammes représentent les nouvelles tendances et le marché change constamment. Au départ, nous avions des combinaisons intégrales old School avec des couleurs de dingue, puis des pantalons et des vestes style skate très baggy. Aujourd’hui, nous observons que la tendance est plutôt à une coupe normale ou même près du corps pour les pantalons, et à

Est-ce que votre magasin sponsorise des athlètes et des compétitions ? Si oui, quels sont les avantages pour le magasin et pour la communauté des sports de glisse ? Nous essayons de soutenir le milieu du snowboard local autant que faire se peut et lorsqu’une bonne compétition a lieu, nous offrons des prix. Nous soutenons aussi les jeunes recrues de Varsovie, parce qu’ils envoient du gros et seront bientôt de grands snowboardeurs. C’est important de soutenir vos snowboardeurs locaux, de même que les événements, parce que c’est aussi avantageux pour vous. Quand les gens voient que vous vous impliquez dans la progression du milieu du snowboard local, ils vous respectent et vous soutiennent à leur tour.

BOARD ROOM, VARSOVIE, POLOGNE , WWW.BOARDROOM.PL 23



photo: Burton

tendances

TENDANCES 2015/16 : SNOWBOARD Lors des trois dernières années, la façon de concevoir et de vendre des snowboards a davantage évolué qu’au cours des deux décennies précédentes. Grandes marques ou petits labels, tous vendent désormais en direct, tandis que la clientèle n’a jamais été autant informée et par conséquent exigeante. De même, sur un marché où la différenciation est de moins en moins évidente, le prix est parfois devenu le critère essentiel de choix, menant à une politique tarifaire tirée vers le bas. Tentons d’y voir un peu plus clair dans ce climat peu propice aux grosses commandes comme aux ventes en boutiques. Par Tom Wilson-North. Oublions un instant les points qui fâchent, pour célébrer la relative bonne santé du marché du snowboard. Ce sport génère toujours passion, énergie et un supplément d’âme qui réchauffent nos cœurs et...vident les portefeuilles. Les vidéos attirent toujours un large public et les rideurs y gagnent leur statut de héros comme auparavant, même si le trafic se fait désormais en ligne sur Vimeo ou Mpora, plutôt que sur les boutiques d’Absinthe et Mack Dawg. Au final, ce qui compte est que le snowboard bénéficie d’un capital sympathie toujours aussi fort, en faisant une tendance lourde et fructueuse.

deux nouvelles planches qui ambitionnent de révolutionner le snowboard moderne : le twin-tip 20/20 Powderfoil sur lequel nous reviendrons plus loin et le Pick Your Line. Ce modèle PYL bénéficie d’une technique de découpe appelée Tapered Underbite qui permet d’offrir plusieurs rayons de courbure et ainsi de créer une planche de freeride agressive qui évite de déraper en fin de courbe. Chez Burton, le modèle Custom fête son vingtième anniversaire, s’offrant une déclinaison splitboard et un modèle ultraléger, le Mystery Custom.

Les nouveautés de la saison 2015/16 risquent d’en surprendre plus d’un, alors que les shapes évoluent parfois de façon drastique, abandonnant les classiques formes rondes. Le noyau-même des planches fait l’objet d’innovations technologiques, tout comme le marché abordable du splitboard apporte un vent de fraîcheur, sans oublier une offre “AllMountain Freestyle” (AMF) particulièrement vivante.

Du côté de K2, la grande nouveauté tient dans le modèle JoyDriver développé avec Lucas Debari, tandis que Ride présente le résultat de trois ans de travail avec Jake Blauvelt à travers le Berzerker. Slash présente un nouveau modèle directionnel à cambre plat baptisé Nahual, réalisé en collaboration avec Manuel Diaz, pendant que Never Summer ajoute à sa gamme deux nouvelles bombes, le Funslinger et le West. Chez Salomon, le nouveau modèle axé AMF se nomme Super8, une planche directionnelle qui prend un peu de largeur, destinée à la poudreuse et au cruising. Conçus pour la poudreuse également, le modèle AFC de Völk et la splendide Magic

LES MODÈLES-PHARE Yes, la marque de De Marchi, Solberg et David Carrier Porcheron, présente

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tendances

“Si les shapes des planches évoluent de façon radicale, c’est sur les modèles destinés à la poudreuse que les limites semblent avoir été outrageusement poussées.”

DE NOUVEAUX SHAPES QUI EN JETTENT L’hiver 2015/16 est bien parti pour rester dans les annales, tant les planches se suivent et ne se ressemblent pas. Les marques tentent de marquer leur identité en proposant des noses, tails et shapes, aux formes peu conventionnelles.

photo: Ride

Ces nouveautés ne sont pas pour autant sans fondement technique, au contraire. Nous sommes ainsi tombés sous le charme des swallow-tail et bat-tail asymétriques de Korua, une nouvelle marque développée avec l’aide des vétérans Jerry Niedermeier et Stephan Maurer, sous l’œil bienveillant du brand manager Nicholas Wolken : “Notre objectif est de proposer des planches faciles à rider sur tout type de neige, en mettant l’accent sur le freeride dans la poudreuse et la pratique sur pistes damées.” Blanches dessus et rouges dessous, avec leurs noses pointus, elles ne passent pas inaperçues.

Carpet de Bataleon, une vraie twin-tip polyvalente conçue sur la base du châssis de la WhiteGold PROTO XIV/V. Les planches typées Big Mountain connaissent toujours un certain succès, relayées par plusieurs nouveautés et grâce au fait qu’elles se révèlent très sympas pour la vitesse sur les pistes. Avec la Mountain Division, Rome fait son retour sur le marché freeride, un modèle au cambre prononcé et au nose large, avec beaucoup d’accroche au niveau du tail. Dans le même ordre d’idée, Borealis a remixé son modèle high-tech Arcane et Roxy a doté la Banana Smoothie de Robin Van Gyn d’un shape plus pointu pour en faire un bolide tout-terrain. Chez Palmer, on trouve un nouveau modèle Platinum dans le haut de gamme, tandis que Light Boardcorp dévoile son tout nouveau Trooper, une planche longue au nose de type blunt, faite en carbone pour une accélération instantanée. Si les shapes des planches évoluent de façon radicale, c’est sur les modèles destinés à la poudreuse que les limites semblent avoir été outrageusement poussées. La nouvelle Firepower signée Travis Rice chez Lib Tech arbore ainsi une forme très rétro avec son nose tout en diagonales qui répond à un tail tout aussi pointu : une planche à découvrir dans la nouvelle vidéo Brain Frame de Rice. La gamme Quiver Series de Nitro se dote quant à elle d’un swallow-tail, le 183 Cannon, ainsi que d’une nouvelle Mountain au nose large avec beaucoup de kick. Jones étoffe également sa gamme pour la poudreuse avec le Storm Chaser, un swallow-tail de taille réduite mais large, inspiré par le shape des planches de surf. Le modèle Euphoria de Venture se voit également remanié, offrant un rayon de courbure plus classique pour un meilleur contrôle sur neiges inégales. Enfin, chez Ride, le modèle OMG de Hanna Beaman opte pour un profil asymétrique côté talons. À faire figurer également sur votre “liste de courses” à l’ISPO, West qui marque sa seconde année d’existence par une collaboration avec le label mode suisse Prism, tout comme la planche Blaze of Glory, le haut de gamme de chez Verdad, au tout nouveau mélange de fibres.

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La palme de l’innovation revient à GNU avec le Zoid : “Il s’agit d’un modèle directionnel asymétrique de forme trapézoïdale qui existe en versions goofy et regular”, explique Pete Saari. “La planche possède un excellent comportement dans les deux directions et un look vraiment cool. Avec elle, on franchit un nouveau cap en matière de design asymétrique.” La marque cousine Lib Tech propose quant à elle une nouvelle technologie au nom énigmatique, DUH!, qui a mis Instagram en ébullition ces derniers mois. Comprenez “Deeper Understanding Hypothesis”, à savoir une base plus fine au centre de la planche et dont le rayon de courbure a été redressé pour mettre plus de poids dans les courbes. L’an prochain, il faut s’attendre à trouver un certain nombre de shapes d’inspiration surf. Lib Tech s’est ainsi attachée les services de Mayhem, un des shapeurs de ...Lost Surfboards, et Jones a poursuivi sa collaboration avec Chris Christenson sur son modèle Storm Chaser destiné à la poudreuse. Quant au 20/20 Powderfoil de Yes évoqué plus haut, et bien...”il faut le voir pour le croire”, affirme Alex Warburton, brand director de la marque. “Il s’agit d’un authentique twin-tip avec deux lignes de rocker différentes, qui ont pour effet de créer un concave prononcé sous la planche au niveau du nose et du tail. Sur l’avant, le concave concentre le flux d’air sous la planche et lui permet de flotter. À l’arrière, le concave libère plus facilement le passage de la neige. Ce twin-tip se comporte comme un modèle directionnel sur neige épaisse, permettant de prendre autant d’angle. Sur neige dure, il s’agit d’un modèle court, large et super fun à rider.” Parmi les planches traditionnelles, la tendance est au “plus large”, “plus court”. Amplid a même donné un nom à ce phénomène - Jekyll and Hyde Geometry - dont le meilleur exemple est le modèle Pillow Talk. Même objectif chez Salomon avec leur Rocket Science, ou à travers le Guerriglia de Drake, une planche agile et large avec un nose blunt. L’avantage de cette largeur à la hausse est qu’elle permet d’accueillir également des pieds de clients toujours plus grands ! Pour finir, impossible de passer à côté de la tendance du “cut-it-yourself”. À travers le MC Blank de Lib Tech, le Nose Job de Lobsters, le Clark de Yes ou le Genovese de DWD, il est proposé aux plus bricoleurs de tracer euxmêmes leurs propres shapes. BACK TO THE OLD SCHOOL L’autre mouvement fort du secteur tient dans la résurgence d’un courant



photo: Head

tendances

“Si vous n’optez que pour des finitions bois, votre shop risque de ressembler à l’intérieur d’un sauna !” rétro. Les rééditions séduisent des rideurs à la trentaine bien avancée et au portefeuille bien garni, désireux de montrer d’où viennent leurs racines, sur la neige ou…au-dessus de leur cheminée. Ce phénomène des rééditions a déjà connu un franc succès dans le skate et tout indique que ce soit le cas aussi en snowboard. Ainsi, le Swallow Tail de GNU revisite leur modèle hérité du début des années 80, alors une révolution. Un shape ancien mais pas dépassé, toujours fonctionnel. De même, le Zygote Twin de chez Arbor fait un clin d’œil appuyé aux origines californiennes de la marque - Venice plus exactement - avec ce twin-tip asymétrique à flex soft. Quant au Bradshaw Snakebite de Technine, il s’agit d’une réinterprétation moderne du Trick Stick de Burt Lamar. Enfin, la fameuse déco Pool Skater de Matt Cummins réapparaîtra l’an prochain sur la MC Kink de Lib Tech. Si seulement ils pouvaient ressortir le Winterstick... MATÉRIAUX ET CONSTRUCTIONS La personnalité d’une planche réside dans son noyau et les clients se penchent de plus en plus sur ce qu’elle a dans le ventre. Les pratiquants ne sont plus seulement satisfaits de savoir que le noyau est en bois, ils veulent connaître l’essence du bois, comment les couches ont été posées et quels sont les autres matériaux utilisés. “Nous planchons actuellement sur des points moins sexy mais tout aussi importants”, révèle-t-on chez Nitro. “La qualité des matériaux de base de toutes nos planches a été revue à la hausse, et nous travaillons avec un fabriquant leader dans les matériaux composites afin de développer une fibre de verre haute résistance. Le résultat est simple : toutes nos planches sont 20 % plus solides et elles n’ont jamais été aussi réactives.” Chez Head, on a pioché du côté de leurs départements tennis et ski pour utiliser les propriétés du graphène sur la planche femmes Libra. Plus résistant

que le diamant et ultraléger, ce matériau d’une épaisseur monoatomique diminue la déperdition d’énergie. Le carbone est toujours à l’ordre du jour également, simplement utilisé différemment sur certains modèles qui ont piqué notre curiosité. On pense aux lattes en bambou de Yes, enveloppées dans une feuille de carbone et disposées parallèlement à la ligne de carre. Chez Salomon, c’est à hauteur des pieds que l’on retrouve du carbone sur le Slingshot Sidewalls, tandis que Jones équipe ses planches de Textreme, un tissu en fibre de carbone que l’on retrouve dans le monde de la F1 ou sur les vélos Felt du Tour de France. Quant à Light Boardcorp, la marque utilise désormais un carbone aux fibres plus fines qui permet de mieux ajuster les effets de torsion. Sur les modèles Spring Break de Capita, on retrouve du carbone forgé, ou encore du carbone bi-axial NCF sur la planche Aurora de Slash. D’autres choix techniques font aussi preuve d’originalité, comme sur le modèle Algernon de Loaded au noyau bambou et sans renforts latéraux, imaginé en collaboration avec le pionnier du skate Ernie DeLost en Californie. De même, Goodboard a opté pour l’utilisation d’un nouveau matériau Vulcan à l’intérieur de ses planches, pendant que Roxy mise sur une fibre naturelle baptisée Silky Smooth. Parmi les autres matériaux innovants, on citera le Zylon, utilisé en lamination chez Rome, ou encore une peau Kevlar à stretch multidirectionnel installée sous les inserts chez Bataleon. Tous font également la chasse au poids, à l’image de Burton et de son programme Core Weight Reduction qui a permis d’alléger les planches d’au moins 10 %. ALL-MOUNTAIN FREESTYLE Si les planches de freeride constituent la catégorie la plus vendue ces dernières années, de nombreuses marques contactées indiquent le retour

“Opter pour une planche unique et polyvalente fait sens au niveau économique. Ou alors, les snowboadeurs se disent qu’ils ont l’air idiot avec leur Carbon Flagship ( Jones) sur des pistes bleues...” 28



tendances

“Impossible de passer à côté de la tendance du cut-it-yourself.” d’une demande pour des modèles twin-tip directionnels à flex modéré, des planches rassemblées sous l’étiquette “all-mountain freestyle”. Opter pour une planche unique et polyvalente fait sens au niveau économique. Ou alors, les snowboadeurs se disent qu’ils sont l’air idiot avec leur Carbon Flagship (Jones) sur des pistes bleues... Dans ce registre, on retrouve le nouveau twin-tip freestyle de Nitro, le modèle Good Times, ou encore le Motherbrain de Vimana, une planche rigide avec un rocker qui pardonne les erreurs. Chez Völkl, il s’agit d’un modèle all-mountain freestyle inspiré par Michi Stanschitz et Mario Kaeppeli, particulièrement facile à rider. Rome propose de son côté une gamme de planches polyvalentes avec la Mountain Collection, faites aussi bien pour la piste, le park ou la poudreuse, et dont le fer de lance est le modèle Agent. “Nous avons constaté que le marché glissait peu à peu vers les modèles freestyle qui, sans être des nouilles, sont plutôt souples”, confirme Jason Martin de chez Academy.

Côté tarif, les splitboards sont enfin plus abordables, alors que le Fun.Kink Split de Bataleon promet notamment d’être le moins cher du marché. Excellent rapport qualité-prix également pour le Nomad de Nitro, tandis que l’entrée de gamme d’Amplid profite du shape du tout nouveau modèle Creamer. Burton s’y met également : “L’an prochain, nous proposerons un Custom Split qui profitera de 20 années de savoir-faire en fabrication et offrira des sensations uniques pour un prix modeste”, promet Chris Fidler, category manager. Mais c’est le haut de gamme qui constitue le gros des ventes et les marques y vont de leurs modèles premium : les Beauty et Beast C3 chez GNU en collaboration avec Pendleton Blankets, le Xsight Split de Völkl inspiré de leur modèle Alright, sans oublier le Doppleganger de Nitro avec ses Hiking Pods pour plus d’adhérence en rando, et enfin le fameux Aviator Split de Jones, attendu par beaucoup. DÉCORATIONS Au niveau esthétique, peu ou pas de surprises, le minimalisme règne, pour mieux mettre en valeur les innovations technologiques. On retrouve donc une palette de couleurs plutôt neutres d’un côté, qui viennent contraster avec quelques options criardes de l’autre. Prenez soin de bien panacher les couleurs lors de vos commandes, car si vous n’optez que pour des finitions bois, votre shop risque de ressembler à l’intérieur d’un sauna ! Côté détails, on retrouve notamment des vernis prononcés chez Light Boardcorp, alors que chez Vimana, on a fait appel à l’artiste Peter-John de Villiers du studio The Shallowtree (auteur des déco de la collection Greats de Yes). À noter chez Lib Tech que les modèles Travis Rice sont plus sobres qu’à l’habitude (des créatures dessinées par Parillo), alors que Drake fait preuve de beaucoup de goût en invitant les street artists italiens de Aloha Project et Thunderbeard. Dans un tout autre registre, le modèle Lobster d’Eiki Helgason arbore un graphisme plutôt psyché et phosphorescent sur le dessus. Monté avec 30

photo: Burton

LE PHÉNOMÈNE SPLITBOARD Beaucoup de mouvements à constater sur le segment du splitboard, alors que les rideurs semblent avoir enfin intégré l’importance du grip en rando. Le résultat, ce sont des modèles qui valorisent le contact peau-neige avec des cambres modérés et des rockers en S.

les fixations Switchback, elles aussi phosphorescentes, cela risque de ne pas passer inaperçu ! Parmi les collaborations notables, on retient celle d’Endeavor avec Kurt Cobain et le Wu-Tang, ou encore les modèles Capita co-signés avec Volcom. CONCLUSION Reste à savoir comment remplir ses bons de commandes. Notre conseil : faites de la saison 2015/16 l’occasion de remanier votre offre. Laissez tomber les planches et marques sans âme pour les remplacer par des modèles proposés par des gens passionnés, des gens à votre écoute. N’oubliez pas de faire rentrer quelques modèles spectaculaires comme produits d’appel pour attirer le chaland en boutique. N’ayez pas peur de miser sur de nouveaux shapes et assurez-vous de commander quelques rééditions vintage. Dernier conseil, foncez sans hésitations sur la catégorie all-moutain freestyle et croisez les doigts pour que les premiers flocons tombent plus tôt l’hiver prochain.

RÉSUMÉ DES TENDANCES - DES SHAPES INNOVANTS, VOIRE DÉROUTANTS - LE FREERIDE, UN SUCCÈS QUI NE SE DÉMENT PAS - LE RETOUR DU “ALL-MOUNTAIN FREESTYLE” - DES SPLITBOARDS AUX PRIX EN BAISSE - DES RÉÉDITIONS DE MODÈLES RÉTRO




avant-première

SNOWBOARD AVANT-PREMIÈRE 2015/2016

ACADEMY

propacamba / team / tempo

ARBOR

AMPLLID

hifi / milligram / pillow talk

BATALEON

cadence/ element / shreddy krueger

shred / omni / jam

CAPITA

COALITION SNOW

doa / mercury / supermacho

myth / myth / queen bee

APO

eero niemela / sage kotsenburg / selekta

BURTON

custom / mug fish / high spirit

DC

supernatant / mediablitz / tone 33


avant-première

SNOWBOARD AVANT-PREMIÈRE 2015/2016

DINASOURS WILL DIE bogart / larson / wizard stick

FANATIC

ftc / un ltd / ftc twin cbc

GOODBOARDS

apikal / Prima doublerocker / wooden 34

DRAKE

df1 / guerrilla / urban

FLOW

era / maverick / solitude

HEAD

instinct / hope / faith

ENDEAVOR

clout / ktv / new standard

GNU

spacecase / retro swallow tail / zoid

JONES

aviator-split / explorer / flagship



avant-première

SNOWBOARD AVANT-PREMIÈRE 2015/2016

K2

carveair / coolbean / ultradream

LIGHT BOARD

timeless freeride / bright / trooper

NICHE

aether / minx / sonnet 36

KORUA

tranny finder / asytoni / puzzle

LOBSTER

eiki pro model / halldor pro model / youth board

NIDECKER

escape / ultralight / platinum

LIBTECH

Jamie lynn rat tail / matt cummins kink / swiss knife

NEVER SUMMER

funslinger / prospector / raven

NITRO

chuck / one-off elias elhardt / quiver cannon



avant-première

SNOWBOARD AVANT-PREMIÈRE 2015/2016

PALMER

platinum / pro / burn

ROUGH

blank / foundation / powder dagger

SANTA CRUZ

pure / shred / screaming hand 30th anniv

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RIDE

burnout / helix / omg

ROXY

banna smoothie / torah bright / jewel

SLASH

packshot / aurora / spectrum

ROME

agent / lo-fi / mod

SALOMON

sabotage / super 8 / the villain

SMOKIN

big wig / bucks / kt22



avant-première

SNOWBOARD AVANT-PREMIÈRE 2015/2016

STEPCHILD

VENTURE

dirt bag / mai thai / latchkey

VIMANA

conti black / conti red / vufo

blaze of glory / buccaneer / don v estate

VOLKL

WEST SNOWBOARDING

afc / squad prime / xsight

WHITEGOLD

north / proto / shaka

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VERDAD

euphoria / odin / storm

prism / la hache / valhalla

YES

2020 / clarks / greats




photo: Arbor

aide aux détaillents

7 STRATÉGIES

POUR RÉUSSIR SUR LE SEGMENT LONGSKATE Découvrez ces quelques conseils précieux afin de faire du longskate un succès en ventes. Par Dirk Vogel Que cela vous plaise ou non, le skate bénéficie aujourd’hui d’une aura bien plus grand public et diversifiée qu’elle ne l’était il y a encore cinq ans. “Ce phénomène actuel du cruiser et du longskate est l’essence même de ce qu’est le skate : rouler et cruiser pour son pur plaisir. Les gens redécouvrent les plaisirs simples du skate”, évoque Christian Roth de la marque allemande MOB Skateboards. Après un premier boom du longskate en 2012, alors que les ventes firent un bond de 70 %, cette croissance ne semble pas se tarir, affirme Christophe Terneu de Imperium Longboards. Même si la croissance n’est plus exponentielle, les ventes demeurent à la hausse sur 2014 ; les principales marques du secteur affichent des croissances à deux chiffres, de 15 % pour les plus modérées, à 35 % pour la majorité, voire jusqu’à 50 % et plus pour les mieux loties. “Il est probable que davantage de personnes encore se mettent à acheter des longskates ou des cruisers. Le vrai skate est devenu tellement compliqué ces dernières années que les pratiquants sont vite frustrés. Trop de kids ont abandonné car ils pensaient ne jamais pouvoir atteindre le niveau dont ils rêvaient, ou qu’ils pensaient devoir atteindre. Le longskate apporte une satisfaction plus immédiate. C’est comme le snowboard. Pas besoin d’être un pro pour se faire plaisir !” affirme Jörg Ludewig, cogérant de Urban Supplies Distribution en Allemagne. Et le longskate peut également (re)donner le sourire aux détaillants, avec des ventes non-négligeables à la clé, si tant est qu’ils veulent bien suivre

ces sept règles pour un succès à long(skate) terme. 1. UNE IMPLICATION TOTALE Se contenter de placer quelques longskates au hasard parmi les skates popsicles n’aura pas d’impact réel. Pour faire du longskate un véritable moteur de croissance, il s’agit de lui accorder un espace dédié en boutique et d’y mettre tout son cœur, comme l’explique Chris Brunstetter, directeur marketing de Goldcoast Skateboard Co. : “Formez-vous, mettez les produits en évidence et consacrez-leur du temps et de l’énergie. Les détaillants avec lesquels nous travaillons et qui suivent ces trois règles connaissent un grand succès.” Idéalement, les détaillants doivent proposer de tout et pour tout le monde, des planches complètes pour débutants jusqu’aux modèles haut de gamme en matériaux et aux constructions sophistiqués, affirme Bernd Pösl, brand manager Europe chez Arbor : “Il est important de proposer une gamme de prix très large, car la clientèle skate est très diversifiée ; vous ne pouvez jamais miser uniquement sur du matériel d’entrée de gamme ni sur des pièces haut de gamme.” Les détaillants seraient bien avisés de faire un passage dans les allées de la Longboard Embassy lors du prochain ISPO pour y découvrir les marques qui comptent. Car, parmi les 250 labels de longskate sur le marché, choisir ceux qui conviendront à votre magasin - et vous assureront un partenariat gagnant-gagnant - est la clé du succès. “Les shops doivent tisser des relations commerciales saines avec des 43


aide aux détaillents

“Les magasins doivent respecter la logique des marques en termes de présentation. En mélangeant de façon anarchique, vous tuez ce qui fait l’intérêt de chacune des marques !” Andreas ‘Maui’ Maurmeir at Sector 9 Europe fournisseurs capables de les aider à faire du matériel un levier important de leur chiffre d’affaires. Pour cela, il s’agit de trouver un fournisseur proposant des tarifs et des marges intéressants, mais qui offre aussi des supports de vente en magasin et des stocks suffisamment importants pour capitaliser sur certains modèles-phares,” détaille Matt Wong, directeur de la division produit de Globe. 2. UN CERTAIN DEGRÉ D’EXPERTISE Si au premier coup d’œil, les longskates semblent être de simples skates rallongés, il n’en est rien. Le secteur possède ses propres marques, qui elles-mêmes possèdent leurs propres technologies, accessoires et méthodes de fabrication. “Un peu à l’image du snowboard, on trouve différentes essences de bois utilisées comme noyau des plateaux, auxquelles viennent se greffer des couches en fibre ou en carbone. Les noyaux préformés, ainsi que les habillages en fibre et les panneaux assemblés sous vide, représentent l’avenir de la conception des longskates”, affirme Pablo Castro de Loaded Boards. Et, chez certains, le message est passé avec succès, comme au shop Concretewave de Cologne : “Le plus important est de bien connaître ses produits et de disposer d’une offre suffisamment large de modèles et de marques. On trouve tellement de différences parmi les longskates aujourd’hui qu’il faut être en mesure de pouvoir dire au client ce qui lui convient ou pas”, déclare Heiko Schöller. Les descriptifs techniques et autres flyers, ou encore les sites web de longskate tels que silverfishlongboarding.com, peuvent fournir une grande source d’informations. Mais au final, rien ne remplace la présence sur le terrain, rappelle Heiko : “Parmi nos employés, certains sont de très bons skateurs de downhill et savent ce qui marche.” Et Nate Schumacher de Landyachtz d’ajouter : “Il est crucial de bien former son équipe de vente pour qu’elle soit capable d’appréhender la grande diversité de shapes et de tailles existante. Les nouveaux venus dans le longskate sont en forte demande d’informations sur les aspects techniques des planches, et pouvoir compter sur des vendeurs formés rend l’acte d’achat plus aisé.” 3. SOIGNEZ VOS PRÉSENTOIRS ! L’acheteur type de longskate est à la recherche de planches complètes et il est important de les mettre en valeur sur un présentoir dédié. Les grandes marques fournissent leurs propres racks, à la présentation soignée, mais il est aussi possible de jouer la carte maison, en fabriquant soi-même des présentoirs originaux, comme l’a fait Concretewave : “Nous avons fabriqué un présentoir qui peut accueillir 400 jeux différents de roues. Il en jette et permet de présenter une très grande quantité d’accessoires. Cette année, nous avons vendu beaucoup plus de complètes à petit prix lorsqu’elles étaient présentées sur des racks spécial longskate.” Néanmoins, il ne faudrait pas en oublier l’identité des marques, met en garde Andreas “Maui” Maurmeir de Sector 9 Europe : “Les magasins doivent respecter la stratégie des marques en termes de présentation. En les mélangeant de façon anarchique, vous tuez ce qui fait l’intérêt de chacune des marques !” Les vendeurs aussi peuvent faire figure de “présentoirs vivants” : “Faire en sorte que vos employés portent des vêtements siglés des marques longskate permet d’accroître leur visibilité et d’inciter à l’achat”, souligne Ali Crichton de Mindless. 4. SÉCURITÉ : PROTECTIONS = PROFITS Le revers de la médaille de cette explosion de la scène longskate est le grand nombre de blessures - parfois fatales - qui lui valent parfois d’hériter d’une étiquette “danger”. Une étude récente réalisée dans l’Utah aux ÉtatsUnis a mis en évidence que 57 % des accidents liés à la pratique du skate entre 2006 et 2011 se produisaient en longskate, avec notamment une plus 44

grande fréquence des traumatismes crâniens graves. Argumenter sur les bienfaits des protections ne devrait donc pas être trop compliqué... Les shops core tels que Concretewave proposent à la vente des casques destinés spécifiquement au downhill, dont les constructions sont similaires à celles des casques moto, à l’image du casque intégral Pass de TSG et du T8 Racer de Triple8. Très populaires également, les casques de rampe avec visière, ou encore les protège-poignets, genoux et coudes, voire davantage pour les plus mordus. 5. RIEN NE VAUT UN TEST L’avantage évident de la boutique physique est la prise de contact directe avec le produit et “posséder un nombre suffisant de planches de test” fait la différence, jure Heiko de Concretewave : “Les clients peuvent ressentir les nuances de flex ou encore la différence d’un modèle drop through juste devant le shop.” Les détaillants capables de mettre sur pied des séances de test ou des courses (les deux en même temps, c’est encore mieux) mettent les clients potentiels dans les meilleures conditions pour trouver le modèle idéal. “À mon sens, il faut juste que les gens puissent essayer les planches pour trouver ce qui leur plaît. Faites un tour avec la planche d’un ami, puis d’un autre, et vous serez en mesure de mieux vous faire une idée. Ça reste du skate, il suffit de grimper sur une planche. Vous n’avez pas besoin que l’on vous dise ce qui est bon pour vous ; le risque serait alors que le vendeur vous oriente vers ce qu’il aime lui”, avertit Kevin Kennedy de Gravity Skateboards. De même, diffuser des vidéos de longskate en magasin - comme Grade, le dernier film Arbor Skateboards - permet de mieux faire passer ce que représente le longskate, en termes de plaisir comme de danger. 6. ACCESSOIRES : L’ELDORADO Comparé au street, le longskate propose une foultitude d’accessoires, des plus sophistiqués au plus anecdotiques. “Nous avons des casques de descente, des gants pour les slides, des modèles de roues à profusion, des trucks et autres pièces”, détaille Heiko de Concretewave. L’opportunité d’utiliser des sliders, comme ceux de la célèbre marque Brainfukker, est d’autant plus évidente après avoir visionné une vidéo de downhill (cf. point n°5). Idéalement, panachez votre offre d’accessoires, du bas de gamme au haut de gamme : des semelles-sliders pour chaussures en passant par les GoPro avec fixation pour casque à 400 ¤, parfaites pour filmer en HD votre descente à 60 km/h ! 7. BOUILLONS DE CULTURE Alors que le longskate n’en finit pas de faire de nouveaux convertis, les shops core doivent devenir les nouvelles églises où professer l’acte de foi : “Il est important pour les détaillants physiques d’être impliqués sur le terrain en se rapprochant des figures locales, en organisant des compétitions et tout simplement en devenant le point de rendez-vous incontournable pour tout ce qui rime avec longskate”, explique Ali de Mindless. Certains organisent ainsi des séjours sur des épreuves internationales comme celle de Peyragudes, le Kozakoff Challenge ou l’Almabtrieb, quand d’autres mettent sur pied de simples balades. Comme vous pouvez le constater, marques ou détaillants, tout le monde a un rôle à jouer dans le développement du longskate : “Nous croyons en l’effet boule de neige, mais il reste encore beaucoup d’efforts à produire pour faire grossir la communauté longskate, avec plus d’épreuves régionales et une plus grande couverture médiatique”, insiste Pablo de Loaded. C’est aux détaillants de mettre le pied à l’étrier aux pratiquants : “Faites skater les gens dans la rue, c’est le meilleur outil de communication. Soyez à leurs côtés et le tour est joué !”, affirme Maui de Sector 9.



INTERVIEW GRAND PONTE

PICTURE ORGANIC CLOTHING : LA SUCCESS STORY Picture Organic Clothing c’est l’histoire de trois jeunes qui ont cru en leur destin. Preuve s’il en faut qu’il n’est pas nécessaire d’être né en Californie pour lancer son business dans un garage ! L’histoire a démarré à Clermont-Ferrand, au centre de la France, puis s’est ensuite développée à Annecy, la capitale de l’Outdoor Sports Valley, au cœur des Alpes. Derrière Picture Organic Clothing, il y a surtout l’histoire de trois “potes” : Julien Durant, Jérémy Rochette et Vincent André. Au commencement, Julien a débuté dans le marketing, Jérémy dans un cabinet d’architectes et Vincent était un jeune diplômé non-conformiste. Passionnés par les sports d’hiver et dévorés par l’envie de créer une marque qui véhiculerait leurs valeurs, ils fondent Picture Organic Clothing, en 2008, non loin de Clermont-Ferrand (France).Depuis sa création, la marque s’est développée autour de valeurs de base liées à l’environnement et la préservation des ressources. Dés 2009, ils commencent à rayonner en France et en Suisse. Picture Organic Clothing lance sa première collection “outerwear” fabriquée à partir de produits en PET recyclé. Une première participation au salon ISPO à Munich leur ouvre la porte d’une expansion inexorable sur le reste de l’Europe. En 2011, introduction d’un concept innovant : fabriquer les doublures des vestes à partir de chutes de tissus. C’est l’envol des ventes sur plus de 10 pays et près de 400 revendeurs. 2012, sera l’année de la première introduction aux USA via le salon SIA à Denver. En 2013 et 2014, Picture Organic Clothing reçoit deux Awards au salon ISPO primant leur première veste 100% recyclable et leur sac à dos “Rethink”.A ce jour, les trois compères ont validé leurs valeurs essentielles, celles qui les ont réunis : offrir des designs innovants tout en initiant une nouvelle philosophie sur le respect de l’environnement et de ses ressources. Pour l’interview Grand Ponte de ce mois-ci, notre rédacteur snowboard, Rémi Forsans, s’est entretenu avec Julien Durant, Directeur Marketing Picture Organic Clothing. 46

Comment vous êtes-vous rencontrés ? On a grandi ensemble, sur les skatepark de la ville, et nous avons très vite partagé la passion du snowboard. Nous avions un crew de snowboard appelé SESSION 63 qui nous a inspirés et poussés à garder un esprit tourné autour des “potes”, du “ride” et du “respect”. Quels sont les rôles de chacun dans l’entreprise ? Chacun d’entre nous s’occupe d’un segment bien défini. Jérémy est en charge de tous les projets de création et de design. Vincent est en charge de tous les dossiers back-office, c’est-à-dire administration, logistique et finance. Personnellement, je suis en charge de tout le pôle marketing et distribution. Nous travaillons en pôle de compétences et nous ne marchons pas les uns sur les autres, nous avançons ensemble en équipe et pas individuellement, c’est une des clés de notre réussite. Quel est l’ADN de la marque ? Nos valeurs transparaissent dans toutes les communications : Rider – Protéger – Partager. Rider est la raison d’être de notre marque et de notre vie en général. Protéger est essentiel car il est temps de penser à demain au lieu de consommer et de se goinfrer en surconsommant sans en voir les conséquences. Partager est important car tous les moments de la vie n’ont de sens que s’ils sont partagés avec ceux que vous aimez.


Nous ne sommes pas non plus des extrémistes écologistes, nous n’avons pas arrêté de prendre les remontées mécaniques et de rouler en voiture, il faut vivre avec son temps. Mais nous pouvons profiter en respectant certaines valeurs élémentaires qui permettront à nos enfants de vivre ce que nous vivons et qui nous ont poussés à créer Picture Organic Clothing. Comment vivez-vous vous-même vos engagements environnementaux ? Tout est une question de prise de conscience. En développant des produits organiques, en visitant les usines et en mesurant les conséquences de la production de masse à grande échelle et non réfléchie, nous achetons différemment. Nous ne sommes pas non plus des extrémistes écologistes, nous n’avons pas arrêté de prendre les remontées mécaniques et de rouler en voiture, il faut vivre avec son temps. Mais nous pouvons profiter en respectant certaines valeurs élémentaires qui permettront à nos enfants de vivre ce que nous vivons et qui nous ont poussés à créer Picture Organic Clothing. Que faites-vous pour véhiculer ces valeurs auprès de votre clientèle ? Nous avons développé énormément de programmes de sensibilisation. Premièrement, toutes nos publicités et communications Facebook poussent au respect de l’environnement et à une logique de consommation saine. Nous affichons notre réduction d’empreinte carbone rapportée en kms parcourus en voiture, cela permet au consommateur de mieux se rendre compte de l’impact immédiat. Grace à un outil ludique “PICTURE YOUR IMPACT”, on explique l’impact de nos actions sur le produit (lavage, séchage, etc.). En 2013, nous avons créé la veste “Welcome” 100% recyclable. Aujourd’hui, avec l’aide de nos revendeurs, nous avons franchi une nouvelle étape avec le lancement du programme de recyclage et solutions de réutilisation pour tous les produits textiles. Enfin, nous sensibilisons les revendeurs en les encourageant à retourner les banderoles publicitaires pour les recycler dans la fabrication de sacs que nous renvoyons dans les magasins participants. Quelle est votre cible de clientèle ? Nous avons trois collections qui ciblent trois publics différents. La ligne “Expédition”, orientée freeride, cible les 25-45 ans. La ligne “Friends”, orientée freestyle, cible les 15-35 ans. Enfin, la ligne “Adventure”, composée de produits urbains techniques destinés à l’aventurier urbain de 15 à 55 ans. Comment abordez-vous les marchés internationaux en étant une marque française ? Depuis le début, nous nous sommes tournés vers l’international et notre volonté a toujours été d’être une marque globale. Dans notre stratégie marketing, nous investissons des budgets similaires partout dans le monde. Comment les étrangers perçoivent-ils une marque d’origine française ? La génération de consommateurs que nous sommes s’attache à acheter des produits de qualité, cool et qui facilitent notre vie. L’origine géographique de la marque, le client s’en moque, ce qui est important, c’est ce que le produit lui apporte. Notre produit est différent par son design, sa philosophie ou sa valeur intrinsèque ; la marque est extrêmement communautaire et acheter Picture Organic Clothing c’est faire partie d’un mouvement qui a du sens pour le consommateur. Que faites vous pour développer votre notoriété à l’étranger ? A l’heure actuelle, je passe six mois de l’année dans les magasins, pour transmettre l’histoire et les valeurs de la marque. Les vendeurs sont nos principaux prescripteurs et il est important qu’ils connaissent notre histoire et nos valeurs. En bref, la réponse à cette question est IMPLICATION SUR LE TERRAIN. Comment voyez-vous la marque dans 10 ans ? Nous travaillons pour devenir un acteur-clé de l’industrie Action

Outdoor mondiale. Nous pensons pouvoir être une référence en termes de marque engagée. Comment avez-vous pu financer votre développement ? Nous avons tout financé avec l’aide des banques, ou quasiment. Notre progression est très saine et nous voulons continuer à croître sereinement, comme nous le faisons depuis le début. Comment allez-vous aborder l’évolution vers les marchés Outdoor Action ? L’amorce est déjà faite avec la séparation des gammes que nous avons opérée il y a déjà 3 ans. La gamme “Expedition” est plus technique, tout en respectant les codes de notre univers. Elle est déjà très populaire et présente le potentiel de croissance le plus important. De plus, les collections été prennent une direction orientée “surf camp” et camping entre amis, avec des produits plus techniques pour l’Outdoor et un look cool. Comment expliquez-vous l’engouement autours de vos produits, en quoi sont-ils différents des autres ? Je vais me répéter mais c’est notre différence qui est notre plus grande force. La marque est extrêmement communautaire car acheter Picture Organic Clothing c’est faire partie d’une vision, d’une philosophie. Picture Organic Clothing donne du sens à l’achat, car on partage des valeurs et une idéologie de vie…et, en plus, on fait du bien à notre planète et donc à nousmêmes par la même occasion. A votre avis, quel est le regard que porte sur vous votre concurrence ? Certains de nos concurrents adhèrent à notre discours, d’autres nous jalousent parfois, mais tous nous respectent en règle générale car nous sommes sincères et nous ne faisons pas du greenwashing. Quels conseils donneriez-vous à des futurs entrepreneurs à qui vous pourriez servir d’exemple ? Allez au bout de vos idées et de vos rêves, il y aura toujours quelqu’un qui vous tendra la main si vous êtes entier et si votre projet en vaut la peine. Et surtout, ne jamais baisser les bras, même dans la difficulté. Quelles ont été vos plus grandes difficultés ? Je pense que notre plus grande difficulté, pour mes associés et moi-même, est de dissocier notre vie privée de notre marque. Pour nos proches, ce n’est pas toujours facile. On pourrait penser que l’entreprenariat est la plus grande difficulté, en réalité c’est de savoir gérer en même temps sa vie privée et le succès d’une entreprise. Quelles ont été vos plus grandes joies ? Vivre cette expérience entre amis et réussir à monter un projet qui ressemble à ce que nous sommes, sans faire de compromis. Cette marque nous représente et nous travaillons au quotidien entre amis en faisant en sorte que nos équipes se sentent comme à la maison, dans une ambiance de bonne humeur et d’amitié. Pour le moment le challenge semble réussi. Quel est votre prochain challenge ? Notre prochain challenge, c’est de continuer à développer Picture Organic Clothing dans le monde et de trouver le temps pour continuer à rider ensemble. Nous ne devons pas perdre ce qui nous a toujours réunis malgré l’implication toujours plus intense qu’il faut avoir pour répondre à nos ambitions.

Nous avons tout financé avec l’aide des banques, ou quasiment. Notre progression est très saine et nous voulons continuer à croître sereinement, comme nous le faisons depuis le début. 47



aide aux détaillents

LES AVANTAGES DES ACTIONS MARKETING SUR LE LIEU DE VENTE Tout revient à la vente de produits, que vous soyez un brand manager, un distributeur ou un propriétaire de shop. Dans un monde où Internet propose une telle disponibilité d’informations, les experts allemands du marketing de la vente au détail dans les sports de glisse, Vivamo, soulignent les avantages d’un marketing sur lieu de vente pour créer une meilleure relation entre la marque, le vendeur et le client. Sascha Kracht, à la tête du design chez Vivamo, nous explique tout ça. Après une longue période de croissance, le secteur des sports de glisse est aujourd’hui très ébranlé. Les marques relativement faibles ou marginales sont en danger d’extinction et de nombreux labels se concentrent sur leur spécialité. Le marché est très compétitif et les marques doivent être persévérantes et inventives pour survivre jusqu’à la saison prochaine. Certaines marques font constamment ce qu’il faut et sont en mesure de maintenir leurs parts de marché et même de croître. Se concentrer directement sur le pouvoir d’achat du client final n’est pas une nouveauté, mais il semblerait que ce soit une démarche qui prenne le pas sur le reste. Vendre des produits en en faisant simplement la pub au milieu d’autres marques similaires ne fonctionne plus à cette époque où le marché est saturé et où la demande est faible. Le client veut toujours être au goût du jour mais il est perdu par la vitesse à laquelle les tendances et les produits se développent. Il ne veut pas prendre le risque de faire une erreur en passant à l’acte d’achat, ce qui signifie que nous devons faire en sorte qu’il fasse confiance à la guidance des marques, sinon il n’achètera pas, tout simplement. Les entreprises les plus compétitives ont développé des stratégies marketing exhaustives dans la presse et sur le Web. Mais nous devons créer une identification importante à l’image de marque et à ses valeurs sur le point de vente lui-même. Au moment où le client entre dans le magasin, il doit commencer à s’imprégner de l’esprit de la marque ; c’est ce que nous essayons de faire chez Vivamo. Nous essayons de faire de chaque marque une expérience totale, visuelle et émotionnelle, tout en cherchant l’équilibre idéal. Qu’est-ce qui fait donc la qualité d’un bon concept de vente pour une marque ? Le design s’adapte à la fonction, mais la fonction doit s’adapter aux besoins. Les stands doivent être spécifiquement faits pour les produits. Souvent, une bonne partie de l’image de marque est sacrifiée pour plus de fonctionnalité, alors que cette dernière n’est pas utilisée par les revendeurs. Un mauvais merchandiser peut facilement détruire l’impact d’un excellent système de vente.

Aussi, on trouve parfois des éléments d’une marque pour lesquels le designer a réinventé le message de la marque, l’affichage semble surfait et les produits apparaissent comme mal positionnés ou peutêtre dans une forme qui n’est pas adaptée, ou dans un matériau qui ne reflète pas l’authenticité. Au lieu de cela, ces différents éléments doivent tout simplement représenter la traduction littérale de l’image de marque existante ; c’est essentiel. Faire une bonne PLV, c’est comme écrire la bande originale parfaite pour la marque : comprendre le synopsis, connaître les séquences du film et mettre l’accent sur l’histoire, sans jamais en faire trop. Une marque qui est capable d’installer un bon “magasin dans le magasin” ou un système de PLV professionnelle dans un magasin multimarques, verra ses ventes significativement augmentées. La plupart des revendeurs ne seront pas en mesure ou n’auront pas les moyens de proposer un tel emplacement dédié à la marque. C’est la raison pour laquelle de nombreuses marques en font les frais, en offrant gratuitement le stand à partir d’une certaine quantité de produits commandés. Créer le concept de magasin coûte beaucoup d’argent et de temps, et un retour total sur cet investissement est souvent difficilement atteint à court terme par une augmentation potentielle du chiffre d’affaires. Cela décourage beaucoup de marques de se lancer dans des activités de PLV mais, à notre avis, l’argent n’est pas perdu, il est plutôt bien investi. Il sera beaucoup plus aisé pour les marques de s’attribuer quelques mètres d’espace mural dans un magasin lorsqu’elles offrent un stand attrayant et fonctionnel qui crée une certaine ambiance. Les produits ne seront pas noyés parmi les autres marques, et le stand ne sera pas utilisé par celles-ci. Aussi, la relation entre le revendeur et la marque est renforcée, et le fait d’avoir un coin dédié à une marque signifie que le revendeur ne changera pas de marque si facilement selon la fluctuation des ventes. En proposant ces zones de marque sur-mesure, vous démontrez une certaine force sur le marché, ou en créant une plate-forme de communication pour votre marque, vous vous construisez une image forte.

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photo: Dragon

tendances

TENDANCES 2015/16 : MASQUES SNOW Bien plus que de simples accessoires de mode, les masques font désormais appel à des technologies dignes de la NASA, dont l’incidence se ressent lourdement sur les tarifs. Découvrez dans cette étude des tendances 2015/16, combien il est important de stocker des masques haut de gamme dans vos boutiques pour un succès à long terme. Par Anna Langer Dans la même veine que l’an dernier, les masques ski/snow mettent de nouveau l’accent sur “une vision toujours plus panoramique, plus nette et avec des montures toujours plus discrètes”, résume pour nous la marque Sinner. Chez Melon, on se permet d’insister sur l’importance de “maximiser le champ de vision”, devenu “l’enjeu principal lors de la conception d’un masque”. MONTURES Lancé par Dragon il y a quelques années avec sa collection APX, le masque sans monture apparente a fait des émules : “D’autres marques débarquent seulement aujourd’hui avec leur modèle sans monture pour contrer le nôtre”, lance Mike Tobia, chef de produit chez Dragon. Oakley, Electric, Bern, Spy, VonZipper, TSG, Zeal, Quiksilver, Roxy, Brunotti ou POC, toutes renouvellent leur gamme de masques sans monture de la saison passée, en y ajoutant des nouveautés pour 2015/16, tandis que Gloryfy prend au mot le terme “sans monture” avec un masque dont la monture n’est pas cachée, mais bel et bien absente. Également sous le giron du groupe Marchon, Nike Vision “s’est basée sur le système sans monture apparente de Dragon, en le faisant évoluer vers une monture plus fine à ventilation intégrée.” Dirty Dog y va de son modèle “hybride”, combinant les caractéristiques d’avec et sans monture, tout comme Bollé avec le modèle Scarlett, “un masque destiné aux femmes, qui offre un large champ de vision et un grand

confort, tout en étant compatible avec un casque”. Sinner mise aussi sur les montures ultrafines avec ses modèles Mohawk et Snowstar, tandis que Giro étend davantage sa technologie Expansion View (EXV) au sein de sa gamme, “capable d’améliorer le champ de vision sans seulement se contenter de réduire l’encombrement de la monture”. De leur côté, Shred et Melon contestent l’utilité de ces masques sans monture, qui “réduisent la vision comparés aux modèles avec monture” (Melon) alors que “pour assurer l’intégrité de la structure, la monture vient se positionner plus près des yeux sous l’écran” (Shred). LENTILLES Qu’il s’agisse de modèles avec ou sans monture, les lentilles sphériques qui imitent les formes du globe oculaire continuent de percer toujours plus, “offrant une vision moins déformée” (Spektrum) ainsi qu’une “vision verticale et périphérique améliorée” (POC). Zeal, TSG et Melon ne proposent d’ailleurs plus que ce type d’écran, tandis que la plupart des concurrents n’optent pour ce type de lentilles que sur leurs modèles haut de gamme, “plus en phase avec une clientèle aisée” (Carve). En même temps, on assiste également à “un retour des masques cylindriques”, nous précisent Dragon et Smith : “Le fait qu’ils soient portés 51


tendances

Les coloris des montures et des bandeaux sont dans l’ensemble très similaires à ceux des saisons précédentes, proposant également de tout pour tous les goûts.

par les pros depuis quelques saisons signifie qu’ils ne devraient pas tarder à apparaître chez le grand public,” pense-t-on chez Spy. Chez Bollé, on ajoute à ce propos que ces formes plates conviennent “à des besoins différents, mais aussi à une autre cible tarifaire”. Au-delà du simple critère du prix, ces formes plus plates apportent en effet une touche “cool, rétro et moins m’as-tu-vu, sans pour autant sacrifier à la technicité” (Giro). Selon Smith, “ce type d’esthétique sobre et épurée accompagne parfaitement la tendance actuelle vers les designs minimalistes”, sans compter que le prix s’en trouve adouci, en faisant un excellent choix en entrée de gamme. Pour la marque Bern, il s’agit même là “de l’avenir des masques de sports d’hiver, permettant de mieux réfléchir à la compatibilité casque/masque”.

Enfin, Melon suit la mode popularisée sur les lunettes de soleil en été, avec des finitions mates sur ces masques.

Pour son modèle Amazify, Shred propose ainsi sa technologie Carved Lens sur un écran cylindrique, “une lentille à épaisseur variable qui compense la perte de vision périphérique lorsque l’œil balaye la vue d’un côté à l’autre.” De vraies innovations sont à noter pour 2015/16 au niveau des lentilles, à l’image de la technologie PRIZM de Oakley lancée l’an passé, capable “d’offrir une toute nouvelle luminosité au niveau de la neige”, en ajustant les contrastes. La marque viendra y ajouter des options d’écran iridium l’an prochain, mais elle n’est plus la seule à apporter des améliorations au niveau du contraste. Avec ses nouvelles lentilles ModulatorTM Light Control, Bollé affirme apporter “un ajustement instantané aux variations de luminosité tout en réduisant les effets d’éblouissement”. De la même façon, les lentilles POC NXT proposent “un filtre appelé HCD (High Chromatic Definition) capable de booster les couleurs et d’améliorer grandement la qualité des contrastes, tout comme la Happy Lense Technology de Spy. POC dépose également un brevet pour ce qu’ils ont appelé Sonar Technology, à savoir une lentille Zeiss qui favorise “la perception des contrastes, la brillance des couleurs et des contours, surtout à haute vitesse et par luminosité changeante.” Giro aussi fait appel aux lentilles Zeiss, “dont l’épaisseur variable permet d’éliminer les déformations dues à la forme prismatique de l’écran, afin de délivrer une vision nette, claire et de grande qualité.” Shred suit le même chemin en proposant sa version : une lentille NODISTORTIONTM “qui permet de maintenir la pressurisation entre les lentilles doubles malgré les changements d’altitude”.

D’autres préfèrent laisser au client le soin de choisir leurs différentes couleurs sur un même modèle alors que pas moins de 450 combinaisons sont possibles ! Et si jamais cela ne suffisait pas, il est encore possible de changer de bandeau en un clin d’œil grâce au système “SwitchFast”.

De façon générale, le choix n’a jamais été aussi large, que ce soit en termes de lentilles photochromiques (Dragon, Smith, Dirty Dog, Bollé, Zeal) ou polarisantes (Smith, Sinner, Spektrum, Bollé). Au sujet de ces dernières, Zeal souhaite faire de ces modèles polarisants “le nouveau standard” en 2015/16, en proposant les lentilles les plus légères du marché, un modèle nommé Automatic Lens, destiné aux jours de très mauvais temps. TEINTES ET COULEURS Peu d’évolution à constater au niveau des teintes de lentilles ; seuls le jaune et le vert semblent tenter une percée chez Giro et Electric, ces derniers offrant une lentille verte pour chaque masque acheté. Les coloris des montures et des bandeaux sont dans l’ensemble très similaires à ceux des saisons précédentes, proposant également de tout pour tous les goûts. Les couleurs flashy monochromes demeurent présentes chez Brunotti, ou sont utilisées en associations de couleurs chez Oakley. Chez Shred, on mixe le flashy avec les couleurs sombres, ou bien avec des couleurs néon chez Quiksilver et Zeal. Roxy propose “des couleurs identiques à celles des tenues techniques”, tandis qu’Electric mise sur des “motifs marrants”, voire “des montures tout en graphismes” chez Smith, ou “à motifs géométriques” du côté de Sinner. Dragon préfère créer des contrastes “de couleurs très Nature avec des formes de montures anguleuses”, tandis que le trio Spektrum-Sinner-Bollé mise sur le classique bleu. La particularité chez Sinner est d’offrir également des montures transparentes avec effet glace. 52

Ceci étant dit, les coloris s’assagissent quelque peu et l’on retrouve un grand nombre de coloris automnaux, comme le kaki et le bleu marine chez Sinner, Glorify, Spektrum, VonZipper, Brunotti et Quiksilver, parfois associés à des patchs old-school (Dragon, Zeal, Quiksilver) quand il ne s’agit pas tout simplement de motifs camouflage chez Oakley, Brunotti et Nike Vision. Pour la première fois, on trouve également un choix assez large de masques monochromes, ou en noir et blanc (O’Neill, Carve, Spektrum, VonZipper, TSG, Brunotti, Gloryfy).

TECHNOLOGIES & MATÉRIAUX Être capable de proposer des écrans interchangeables est devenu une priorité, créant une véritable émulation au sein des marques. On pense notamment à la Press Seal Technology d’Electric ou au Swift Lock de Dragon, mais aussi au dispositif I/O de Smith, au Quick Change de Quiksilver, au NO BSTM de Shred, au 1-Click de Bollé, ou encore au nouveau Magnetic Interchange Lens System de Giro avec aimants. Au rayon des matériaux, quelques nouveautés à signaler également, à l’image de la Plus Foam de Bern, une mousse en matières recyclées ultralégère, ou encore à la Playmate de Spy, une matière complétement biodégradable. Sans oublier la mousse créée par Zeal, “offrant une évacuation de l’humidité trois fois supérieure, qui permet en outre de diminuer l’épaisseur des masques.” Beaucoup d’innovations également en ce qui concerne les traitements appliqués aux matériaux, comme chez VonZipper avec ces trois nouveautés : “Le traitement Glaricade sur les lentilles contre la buée et les reflets, le Shinerblock pour réduire l’éblouissement et enfin une troisième texture à l’intérieur de la monture qui vient absorber davantage les lumières éblouissantes.” Shred y va de son traitement hydrophobe NOCLOG sur les mousses d’aération qui “permet de maintenir ouverts les pores de la mousse sur la partie supérieure du masque, empêchant l’accumulation de chaleur et par conséquent la formation de buée.” Dragon a décidé également de “blinder” les aérations “pour éviter que la mousse n’y gèle” et ainsi d’éviter l’apparition de buée, tout comme Bollé propose une technologie EqualizerTM capable d’apporter “une vision exempte de toute buée en fournissant un flux d’air bidirectionnel qui garantit une pression de l’air idéale ainsi que des qualités optiques impeccables au niveau de la double lentille.” Enfin, le modèle AirEvac de Smith prend également en charge l’aération sur les côtés du masque, “grâce à différents degrés de porosité des mousses, qui facilitent la circulation de l’air et empêchent la formation de buée.” De quoi y voir plus clair maintenant, n’est-ce pas ?

RÉSUMÉ DES TENDANCES - TRAITEMENTS DES LENTILLES POUR AMÉLIORER LES CONTRASTES, RÉDUIRE LA BUÉE ET L’ÉBLOUISSEMENT - SYSTÈMES RAPIDES D’ÉCRANS INTERCHANGEABLES - COLORIS AUTOMNAUX, MONOCHROMES ET CAMOUFLAGE - MASQUES SANS MONTURE OU MONTURES HYBRIDES



avant-première

MASQUES SNOW : AVANT-PREMIÈRE 15/16

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bern

bern

bern

bolle

bolle

bolle

brunotti

brunotti

brunotti

carve

carve

carve

dirty dog

dirty dog

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dragon

dragon

dragon

electric

electric

electric

giro

giro

giro

melon

melon

melon

nike

nike

nike

o’neill

o’neill



avant-première

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o’neill

oakley

oakley

oakley

poc

poc

poc

quiksilver

quiksliver

quiksilver

roxy

roxy

roxy

shred

shred

shred

sinner

sinner

sinner

smith

smith

smith

spektrum

spektrum

spektrum

spy

spy

spy

tsg

tsg

tsg

von zipper

von zipper

von zipper

zeal

zeal




photo: Tom Kingsnorth

l’art de l’achat

L’ART DE L’ACHAT Après nous avoir éclairés sur l’essor du marché britannique dans le dernier numéro, Jeremy Sladen de The Snowboard Asylum (TSA) partage cette fois ses petits secrets d’acheteur averti : que doivent faire les marques pour capter son attention et comment instaurer une relation fructueuse pour les deux parties ? Réponses. Depuis combien de temps es-tu en charge des achats et qu’est-ce qui t’a valu ce poste ? J’ai débuté chez TSA en 1995, après avoir travaillé dans la distribution au Royaume-Uni pour des marques comme Sims, Nitro et Palmer. C’est à la fin des années 80 que j’ai pris contact avec Ellis Bringham, notre maisonmère, afin de leur faire comprendre que le snowboard n’était pas qu’une tendance éphémère mais une véritable opportunité de business. Ils ont été convaincus et se sont lancés dans cette voie. Quelques années plus tard, ils m’ont proposé de les rejoindre et de diriger leurs activités snowboard. Quelles sont les marques qui connaissent du succès actuellement ? Les marques du groupe Nidecker ont le vent en poupe en ce moment. Jones, Slash, YES, NOW et même Nidecker ont bien trouvé leur place et ont donné un coup de fouet au marché. Nos ventes sur la marque Bataleon sont également excellentes. Tous ces marques ont pris soin de travailler sur une croissance organique et nous savons que nous pouvons prendre de gros engagements auprès d’elles car elles misent sur une croissance nourrie par leur réseau commercial existant, plutôt qu’en inondant le marché et en cherchant un référencement à tout-va. Quelles faveurs demanderiez-vous aux marques ? De bien former leurs équipes et de récompenser l’achat chez les plus jeunes. Pouvoir compter sur les kids en magasin est crucial pour n’importe quelle marque : s’ils sont épatés par ce qu’ils voient, ils dépenseront en boutique. La plupart des marques n’ont pas suffisamment pris en compte cette donnée, alors que ce sont les jeunes qui déterminent le succès ou l’échec à l’avenir. Comment juges-tu la scène snowboard actuelle ? Par chance, le marché américain semble connaître un rebond. La saison passée, nous avons pu enregistrer une bonne croissance principalement grâce à une clientèle plus âgée qui achète des planches haut de gamme. C’était bienvenu après trois ou quatre ans de déclin des ventes. Malgré cette bonne nouvelle, nous ne constations toujours pas de retour

en force du marché des débutants, ce qui était inquiétant pour la suite. Heureusement, le succès des snowboardeurs britanniques aux derniers JO, associé aux fortes audiences télé et aux prestations des commentateurs (Ed Leigh, Tim Warwood et la rideuse Aimee Fuller), a permis de donner au secteur un coup de boost d’une ampleur que nous n’aurions jamais espérée. Depuis février 2014, nous avons constaté un engouement en forte hausse pour le snowboard, qui a vraiment bénéficié au marché débutants. Comment fais-tu pour dénicher de nouvelles marques ? Trouver de nouvelles marques est vraiment ce qui caractérise l’ADN de TSA. Je porte beaucoup d’attention à l’histoire derrière les marques, car c’est ce pourquoi les gens achètent ou pas. Il est bien plus facile de réussir des ventes en boutique si tu as un discours à apporter, et surtout s’il est lié à la présence de rideurs célèbres ou de technologies remarquables. Un conseil à donner aux jeunes marques pour arriver à se faire remarquer auprès des détaillants ? La chose la plus importante que peuvent faire les marques est de prendre conscience de notre statut de détaillant. Soutenez les détaillants qui, eux-mêmes, vous soutiennent, formez vos équipes, motivez les kids à entrer en boutique et ne soyez pas trop gourmands. Il serait stupide de fournir un shop situé à deux rues d’un autre qui vous soutient depuis des années ; cela aura toujours des conséquences à plus ou moins long terme. Quels sont les salons sur lesquels vous vous rendez ? L’ISPO demeure très important pour finaliser notre offre. Pouvoir tout y voir vous donne une vraie vue d’ensemble ; il est ainsi bien plus facile pour nous de visualiser nos commandes de façon globale. Le fait que de gros acteurs du marché n’y soient pas présents cette année m’inquiète. Je crains que ça se retourne contre eux et que le marché en souffre. 59





photo: Rip Curl

tendances

TENDANCES 2015/16 : COMBINAISONS Les hivers rigoureux que l’on peut connaître en Europe ne découragent pas les surfeurs face aux swells qui s’enchaînent. Le surf en eaux froides, ou “Cold Water Surfing”, n’a jamais été aussi populaire et accessible. L’or noir a encore de beaux jours devant lui. Un rapport de Denis Houillé C.W.S. Trois lettres qui semblent être sur toutes les publications qui abordent de près ou de loin la pratique du surf en eaux froides. Chez O’neill, on affectionne ce récent regain d’intérêt pour “ce que nous faisons depuis plus de 60 ans”, s’amuse Joe Turnbull, Chef Produit Europe. Les ventes n’ont jamais été aussi fortes et “en réalité, la demande n’a fait qu’augmenter depuis qu’on a commencé à fabriquer des produits pour eaux froides en 1952 !” enchaîne-t-il. Un marché en hausse libre qui bénéficiera au prochain ISPO d’un espace dédié, où les marques, designers, athlètes et bloggers, pourront échanger sur ces nouvelles terres du surf. Mais cela va même au-delà de l’équipement surf et Tom Ellyatt, Responsable Marketing chez Osprey constate que “de plus en plus de consommateurs sont séduits par les valeurs et le lifestyle associés au cold water surfing, comme l’exploration, l’adversité, la résistance et le dépassement de soi”. Surfer seul ou entre amis, serait-il devenu un luxe ? Certainement, vus les kilomètres de côte qui restent à explorer en Europe. Chez ION Wetsuits, on est clair : “cold means nothing” (ndlr : le froid ne veut rien

dire). Mais la difficulté d’accès des spots et l’engagement nécessaire n’ont d’égale que la technicité des produits hivernaux. EN DÉVELOPPEMENT CONSTANT L’innovation produit commence souvent par celle de sa matière de base. En 2016, le néoprène s’annonce encore plus léger, plus stretch, et avance des propriétés thermiques améliorées. Le développement permanent de cette mousse impose aux fabricants de réajuster chaque panneau, chaque épaisseur pour garantir, au final, les meilleures performances. Car si l’on change un ou plusieurs paramètres de l’équation, des modifications seront alors inévitables pour arriver au même résultat. Comme nous le rappelle Joe Turnbull, Chef Produit Europe de O’Neill, “l’assemblage des panneaux, la création des patrons et le contrôle des formes sont la magie noire de la conception de combinaison”. Avant de s’intéresser à l’intérieur des combinaisons (cf. part. DOUBLURES SACREES), il convient d’étudier leur revêtement externe, autrement dit l’enrobage du néoprène. Le vent reste une donnée qui peut entraîner à lui seul des variations de température (ressentie) très importantes. Alors, pour minimiser ces effets, un enduit du néoprène s’avère indispensable. Mieux encore, dans les années à venir, c’est ici qu’on va augmenter les performances des produits comme l’annonce 63


tendances

“La valeur l’emporte sur la mode ou le prix. L’acheteur est économe, il comprend le produit et sait discerner le vrai du faux.” Phil Bridges TIKI’s designer

Paulo Green, chez ONDA Wetsuits : “la prochaine grosse évolution va consister à mettre au point des pelliculages plus chauds qui permettront d’utiliser des gommes moins épaisses, et donc d’accroitre les performances”. On ne peut que se réjouir que le néoprène biologique soit devenu réalité sur notre marché et surtout que les deux marques à l’origine de son développement (Patagonia & Yulex) aient décidé de mettre la formule à disposition du reste de l’industrie. “Nous ne gardons pas la recette secrète !” insiste Gabriel Davies, Patagonia. Surf et éco-conception ont toujours été liés et, après de nombreuses années de tests, les premiers modèles, garantis sans impact sur la planète, font leur première apparition. Reste maintenant à attendre que les volumes de production augmentent, afin que les prix baissent, de façon à convaincre tous les marchés et tous les fabricants des biens-faits de cette gomme verte. L’air est donc la clé de voute en matière d’isolation. A l’intérieur, la structure en nid d’abeille de la mousse néoprène permettra d’en piéger au maximum pour réchauffer chacune de ces cellules. Mais à l’extérieur, par grand vent, il pourra devenir le pire ennemi de l’isolation thermique. Si la chaleur reste donc un critère prédominant sur les collections 2016 (disponibles dès septembre 2015), le confort est tout aussi crucial. CONFORT On aurait tendance à l’oublier, mais la première donnée que va ressentir le consommateur – avant même la chaleur, la technicité ou la résistance du produit – est le confort, en particulier à l’essayage. Chez Madness, Benoit Brecq, Responsable Marketing, souligne qu’un facteur primordial d’achat d’une combinaison est “la facilité qu’aura le consommateur à l’enfiler et à la retirer dans la cabine d’essayage”. Face à l’omniprésence des front-zips, la tendance forte est sur les modèles zipless, aux coupes asymétriques, que Rip Curl fut la première à commercialiser. Plus de risque de rougeurs ou de contusions au contact des zips. Plus de sel ni de sable, pour s’y coincer. Une ergonomie et une facilité d’utilisation impressionnantes. Ici aussi, le premier essayage sera déterminant. Afin de maximiser le fit de la combinaison, et par conséquent le confort, les designers réétudient chaque année le positionnement et la taille des différents panneaux de néoprène - en les élargissant, on augmente les zones de stretch, notamment sur les parties les plus sollicitées à la rame. Mais rares sont les marques à créer des patrons pour chaque taille et chaque style qu’elles vendent. La plupart des fabricants abusent de l’outsourcing et confient cela à leurs usines. D’où l’intérêt de faire confiance aux pionniers du néoprène. Entre ces panneaux, les galons et le silicone utilisés sont de plus en plus fins pour améliorer le stretch et le look global du produit. La formule magique (uréthane/silicone) de ces soudures est constamment réétudiée de façon à obtenir le meilleur stretch, la meilleure résistance et le minimum de poids à chaque saison. Chez ION, le Sweep cut (dessiné pour éliminer la couture de derrière l’épaule) est une innovation redoutable qui a montré des résultats très performants en augmentant la portée de la zone de rame, comme l’explique Carlo Rauen, Chef produit néoprène. De nombreux “petits détails” auront aussi leur importance sur l’ergonomie et le confort général du produit, à commencer par les ouvertures aux poignets, aux chevilles et au cou. Ces zones cruciales, où tout frottement est à bannir, semblent parfois être délaissées, alors que c’est précisément ici que l’on peut agir pour améliorer l’ergonomie, 64

minimiser les entrées d’eau et empêcher tout risque d’irritation et d’abrasion. Jointure supplémentaire, matière différente, galonnage renforcé : tout est bon. L’encolure est d’ailleurs une partie que O’neill a su perfectionner au fil du temps, en ajustant la hauteur, l’effilage et les matières utilisées. “Mais quel est l’intérêt d’avoir une combinaison qui taille parfaitement si vous avez froid ou si elle tombe en morceaux après 3 sessions”, s’interroge Mark Brown, chez C-skins. La résistance est alors souvent le prix à payer pour être au chaud, peu importe le vent, la température de l’eau ou de l’air. En témoignent les tests réalisés en tunnel par la marque britannique. DOUBLURES SACRÉES Si les doublures jouent un rôle essentiel dans l’isolation thermique des combinaisons, on apprend que cela va souvent bien au-delà. Les fabricants y concentrent toute leur attention tant les propriétés de séchage, d’isolation, et de réflexion de chaleur - décuplées par les doublures - sont devenues des critères d’achat prédominants. Incroyablement douces sur la peau, et aux couleurs souvent attirantes, ce sont elles que les consommateurs vont regarder et ressentir en premier. Et s’ils n’y pensent pas, libres à vous de présenter un modèle sur l’envers pour maximiser l’effet. Techniquement, leur texture “peluche”, que l’on retrouve fréquemment, permet d’accélérer le séchage au contact de la peau et de réfléchir et répartir au mieux la chaleur corporelle (technologie infrarouge) tout en minimisant sa déperdition. Ces doublures sont le plus souvent composées de polyester recyclé, et parfois agrémentées d’une couche d’aluminium chez C-skins, et de laine mérinos chez Patagonia. En brevetant leurs systèmes respectifs, les marques se protègent et établissent, comme O’Neill avec la doublure thermique “Firewall Technobutter 2”, des standards sans précédent en termes de légèreté, d’anti-absorption d’eau et de chaleur sans déperdition thermique. Année après année, ces jerseys internes deviennent de plus en plus flexibles, alors ne vous étonnez pas de voir leur présence accrue, ici et là, à l’intérieur des combinaisons. Enfin, il convient de préciser que ces doublures, aussi bénéfiques soient-elles, doivent être dotées d’un traitement aseptique, comme c’est le cas chez la plupart des spécialistes, de façon à protéger les produits des mauvaises odeurs et des irritations pour les peaux les plus sensibles. THÈMES & COULEURS Même si de nouvelles couleurs explosives trouvent ici et là leur place, le noir reste, sans surprise, la couleur intemporelle de référence. Seules les doublures, rouges, bleues ou oranges viendront égayer le paysage, une fois retournées... Rip Curl identifie néanmoins 3 looks comme nous l’indique Borja Torres, “c’est la 3ème génération de surfeurs en Europe, cela implique pour nous de couvrir trois marchés différents” ; un look vétéran classique aux couleurs douces, quelques détails flashy mais discrets pour la génération 80’s, et un maximum de fluo à l’eau pour la génération youth. Chez Alder, on déclare qu’il n’y a pas vraiment de thème, et que les couleurs utilisées vont de l’acier foncé au brillant. Quant à l’esthétique des produits chez Osprey, on évoque le côté futuriste, high-tech, avec des tons allant du bleu marine à l’argent métallique pour contrer le noir standard. Derevko se concentre sur des tons plus organiques (dégradés de marrons et verts) à l’opposé du fluo.



tendances

photo: C-Skins

“Nous mettons la technologie du néoprène biologique à la disposition de toute l’industrie du surf. Nous ne gardons pas la recette secrète !” Gabriel Davies, Patagonia

Par ailleurs, la personnalisation ou customisation des combinaisons est, elle aussi, au programme. On note ici les efforts de concepteurs comme Sen No Sen, précurseurs en proposant au consommateur le choix dans la couleur et l’épaisseur de chaque panneau de néoprène. Plus généralement, comme c’est le cas dans le prêt-à-porter, les couleurs unies ou blank ont la cote avec, en contraste, un détail le plus souvent simple et discret (rayure, manchette ou branding). Quiksilver opte aussi pour un look “low-profile” tout en offrant un peu plus d’excentricité sur certains modèles. On constate que la plupart des marques reviennent aux logos minimalistes et retirent les panneaux trop flashy pour un look plus rétro. Une sobriété élégante et appréciable au line-up. Enfin, les différents panneaux de néoprène doivent être harmonieux entre eux, de façon à offrir une silhouette élégante et non un ensemble balourd, qui exagérerait le volume de certaines parties du corps. Nous vivons à une époque où les gens se préoccupent beaucoup de leur image, et on se rend compte que les équipements techniques sportifs semblent, plus que jamais, respecter les codes et principes de la mode. GAMMES DE PRIX S’équiper en produits de plus en plus performants est presque devenu un budget incompressible chez les surfeurs dont la pratique est régulière, voire intensive. Aussi, le haut de gamme ne semble plus effrayer personne et, chez Alder, on constate que, “chaque années, la demande pour les produits les plus techniques ne cesse de dépasser nos prévisions”. On remarque alors que, sur les 3 dernières années, les niveaux de prix forts ont augmenté en corrélation avec la technicité des produits. Une inflation technologique en somme qui ne semble pas déranger des consommateurs aguerris comme le note Phil Bridges, designer chez TIKI, “la valeur l’emporte sur la mode ou le prix. L’acheteur est économe, il comprend le produit et sait discerner le vrai du faux.” Les milieux et entrées de gamme semblent aussi trouver facilement 66

leurs publics. Gul, véritable spécialiste en eaux froides, continue d’équiper les écoles de surf des pays scandinaves avec ses modèles cagoulés Viper 6 mm ultra-performants, qui “cherchent sans cesse à repousser les limites et inviter plus de monde au surf d’eau froide”, déclare Mike Pickering. De même, Madness, dont le positionnement prix est l’un des plus agressifs du marché, déclare plaire beaucoup aux écoles et au marché de la location.

5 POINTS FORTS DOUBLURES : chaudes, confortables, à séchage rapide et de couleurs vives, elles seront un argument de vente à elles seules. CONFORT: confort et facilité d’utilisation, à la rame, comme à l’essayage. Les fermetures zipless rattrapent peu à peu l’omniprésence du frontzip. COLD WATER SURFING : mise en avant d’un équipement haut-degamme et des lignes d’habillement qui vont avec. Valeurs fortes qui attirent de nouvelles populations et ouvrent de nouvelles contrées surf. LOOK : retour au minimalisme avec branding et détails discrets. Respect des codes de la mode avec des couleurs unies et des silhouettes harmonieuses. NÉOPRENE BIOLOGIQUE ou YULEX : principale innovation dans l’histoire de la combinaison, que l’industrie du surf s’apprête à intégrer dans les prochaines années. Aucun compromis en termes de performance, ni aucun impact sur la planète.




photo: Afends

skate en hiver

SKATE & DÉTAILLANTS VAINCRE LA DÉPRESSION HIVERNALE En Europe, la dernière ligne droite de l’hiver - de février à fin mars - marque traditionnellement une période de léthargie sur le marché de détail dans le skate. Pour autant, les températures négatives ne devraient pas geler les ventes, car cette pause hivernale est le moment idéal pour fidéliser sa clientèle, faire le point sur son activité et commencer en avance le grand nettoyage de printemps. Alors suivez ces cinq règles pour survivre à cette morte saison. Par Dirk Vogel 1. UN BILAN SWOT INTÉGRAL La fin de l’hiver est une période propice à la réflexion et à la réalisation d’une analyse SWOT : Strengths (forces), Weaknesses (faiblesses), Opportunities (opportunités), Threats (menaces), voilà les matrices de l’analyse de votre activité. On trouve des modèles-types à quatre cases gratuitement sur le web. Généralement, les cases forces et faiblesses relèvent d’une dimension interne (localisation, savoir-faire, réputation), alors que les opportunités et menaces font référence à des facteurs externes qui vous échappent (tendances, concurrence, politique des fournisseurs). Si vous êtes donc le seul shop core sur la zone, il s’agit d’une force, mais les sites de ventes en ligne qui proposent des tarifs plus bas et/ou une offre plus conséquente représentent une menace. Basezvous sur les résultats du SWOT pour anticiper vos futures stratégies. 2. ORGANISATION DU MAGASIN : UNE MISE À JOUR S’IMPOSE Imaginons que le SWOT indique une opportunité à travers la catégorie longskate ; il serait alors bienvenu de penser à un réaménagement des rayons et racks de planches. Et pourquoi ne pas s’appuyer sur les vertus du marketing contextuel, à savoir embrasser pleinement cet essor du longskate pour délivrer un message plus large : mettez par exemple en place une section “cadeaux” avec ces trois rééditions de plateaux vintage, quelques exemplaires de cet art book, un pain de wax, une glacière à bières, une enceinte nomade bluetooth, des GoPro et des montres Nixon... Ces articles sont mis dans un contexte, désignés comme des “cadeaux”. Placez ce corner à proximité de la caisse pour que mamans et petites amies ne le ratent pas. Et...boom ! Réorganiser le magasin vous permettra également de mettre en évidence les articles qui connaissent le moins de réussite. 3. NETTOYAGE DE PRINTEMPS : UN SOUFFLE NOUVEAU Une des plus grosses tares actuelles est la surabondance de produits sur le marché : certaines marques indiquent n’écouler que la moitié de leur production à plein tarif désormais. Les surstocks et l’inflation du nombre de références, surtout dans le textile, viennent miner le secteur, et la tendance ne sera pas renversée du jour au lendemain... Une des façons d’aller de

l’avant est de distinguer deux catégories parmi ces stocks non utilisés : “à vendre au plus vite” et “à vendre plus tard”. Puis, le dernier week-end de février, procédez à des remises de fin d’hiver et sortez l’arme fatale : la Box Mystère. Cette box rassemble de façon aléatoire (en apparence) des produits remisés, le tout à un tarif fixe, comme par exemple “4 t-shirts et un cadeau mystère pour 50 ¤”. Observez l’effet séduction de cet élément de surprise. 4. JETEZ UN ŒIL CHEZ LA CONCURRENCE Habillez-vous chaudement et arpentez les rues pour inspecter la concurrence, directe et indirecte (chaînes de magasin mode, flagship stores), et passez également en revue les plus gros revendeurs en ligne au niveau national. Cet exercice simple fournira de précieux enseignements quant à ce qui fait la particularité de votre positionnement et de votre offre. Quelles sont les marques et articles qu’ils mettent en avant ? Où en sont leurs stocks en rayon ? Combien de marques avez-vous en commun ? Quels sont les articles remisés ici alors qu’ils sont vendus plein tarif chez moi ? Si deux ou plus de vos marques-phares sont présentes ici et affichées en exclu, il serait temps de passer quelques coups de fil... Peut-être que certaines nouvelles marques-tendances ne sont pas encore disponibles par chez vous (opportunités), tandis que d’autres font des conditions ultra-favorables au plus offrant (menace). 5. SOIGNEZ LA SCÈNE LOCALE Les skate shops sont les moteurs, les passeurs de rêve au niveau local. Même quand le verglas fait briller le bitume, réchauffez le cœur des pratiquants. Installez par exemple une mini-rampe indoor, organisez des voyages vers des skateparks indoor à proximité, voire un trip snowboard pour skateurs ! De même, des soirées vidéo, des expos d’artistes ou même un karaoké permettent au magasin d’être le point de rendez-vous de choix. Et, comme les réseaux sociaux ne connaissent pas les saisons, mettez en place un concours photo/vidéo sur Instagram ou Facebook, avec pour le vainqueur, une méga Box Mystère (cf. point n°3). Et, dès l’arrivée des premiers articles de printemps, mettez le paquet sur les réseaux sociaux pour consolider tout ce travail de fond effectué en hiver. 69




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DETAILS, LEFT - RIGHT FROM TOP ROW: 32, 686, AIRBLASTER, BENCH, BILLABONG, BONFIRE, BRUNOTTI, BURTON, COLOURWEAR, DC, HORSEFEATHERS, LIBTECH, NORRONA, O’NEILL, PATAGONIA, PICTURE, PROTEST, HOLDEN, RIDE, TEMPLETON.

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avant-première

AVANT-PREMIÈRE 2015/16 VÊTEMENTS TECHNIQUES POUR HOMMES Dès qu’on commence à observer les lignes de vêtements techniques de 1015/16, on se demande déjà comment ils ont réussi à leur donner un look si moderne, et comment le matériel de 2014/15, qui n’est vieux que de quelques mois, s’efface déjà dans l’obsolescence. Mais les show-rooms bien éclairés cachent un sombre secret : les vêtements techniques se vendent difficilement et une grande proportion des échantillons que vous êtes en train de voir n’atteindra jamais les rayons d’un magasin. Si vous n’êtes qu’une marque de vêtements techniques génériques de plus, cela ne sera pas suffisant. Pour 2015/16, il faudra mettre l’accent sur l’historique : quelque chose doit se démarquer, se faire remarquer. Le marketing doit se réduire à un message clair qui doit être entendu par-dessus le bruit général d’aujourd’hui. Que ce soit la réponse à un besoin bien précis du marché, une gamme étendue de prix ou l’adoption intégrale d’une tendance actuelle, il semblerait bien qu’une nouvelle approche voit le jour dans la fabrication et le marketing des vêtements de montagne. Lisez la suite pour une interprétation des tendances les plus importantes, les plus influentes et les plus ridicules de notre avant-première sur les vêtements techniques 2015/16 pour hommes. Compte-rendu par Tom Wilson-North. INSPIRATIONS Les industries prospères de la course et des vêtements de sport et athlétiques ont lourdement affecté le matériel de snowboard de manière générale, et particulièrement les collections de chez Picture Organic et Nitro. Le Streetwear et le Workwear continuent de se faire à fond, comme ils l’ont toujours fait dans le snowboard, et l’on peut voir des touches militaires chez CLWR et Ride. On observe aussi un retour à des références Americana chez Protest et Neff. L’histoire de la marque joue un rôle très important dans l’inspiration ; la gamme de chez Billabong est une réinterprétation de sa collection de boardshorts, et Brunotti s’inspire de l’amour du paradis du freeride, Cervinia, de son fondateur Claudio Brunotti. Parallèlement, Dakine jette un œil par la fenêtre et puise ses inspirations de design de la gamme Pacific Northwest dans sa nouvelle collection développée par Peter Line. Patagonia et Noronna fondent une grande partie de leur nouvelle collection sur le ski de randonnée et le splitboard, avec une attention particulière apportée à la respirabilité et la légèreté. Les années 90 font surface chez Airblaster et la tendance à l’alpinisme vintage est toujours de la partie, avec une nette attirance chez les designers de vêtements techniques chez DC, Neff et CLWR. La tendance hyper technique des zips contrastants et des coupes à l’ajustement chirurgical est moins d’actualité pour l’année prochaine, malgré le fait qu’elle se vende très bien en ce moment, et certains ont annoncé la mort totale des panneaux de couleur. Encore une fois. NOUVELLES PIÈCES-CLEFS Jetons un œil aux nouveaux produits les plus importants pour se faire une idée de la manière dont se développe le marché. La veste Dune de chez Burton est l’apogée de deux ans de travail pour créer un tissu GORE-TEX® pigmenté et délavé. “Nous utilisons ce tissu dans un modèle tout à fait nouveau. C’est une veste style jean, avec un bas du dos plus long et une capuche amovible. En plus de son superbe look, la veste présente aussi

notre nouvelle technologie Living Lining, vous bénéficierez donc de tous les avantages techniques nécessaires à un confort total”, explique Andrew Burke de chez Burton. La veste de Biker vintage de chez Urban Beach sera tout en haut de notre liste de Noël : elle est disponible avec une finition en velours côtelé ou en jean. Tandis que la veste Patrol de chez Horsefeathers est un classique modernisé avec des panneaux de couleur dynamique, du polyester recyclé et une membrane 20k/20k. Nous avons aussi vraiment adoré la veste Gringo de chez Light Boardcorp, qui présente un tissu mélangé, une imperméabilité 18k, des coutures collées et qui affiche un prix de vente conseillé agressif de 169 ¤. Il était temps que du matériel de bonne qualité existe sans que l’on ait besoin de prendre un deuxième crédit pour l’acheter ; merci Light. Bien sûr, aucune avant-première ne serait exhaustive sans jeter un œil à la grosse nouvelle innovation du leader du marché, Picture Organic. Sa veste Eno est une pièce multi-densités avec un nombre minimal de coutures pour la meilleure respirabilité de sa catégorie. Ils ont développé une technologie qui permet de changer les densités du tissu dans la même bande, plaçant des densités plus fortes dans les zones de frottement. La pièce est fabriquée avec une membrane Dupont Active et du polyester recyclé à 50 %, afin de rester fidèle à leur éco-responsabilité. La veste Bode de Billabong fera plaisir à tout le monde : cette pièce signée Bode Merril est une 3L 20k/20k avec une inspiration d’alpinisme vintage. On a aussi bien aimé la veste Intruder de chez Dakine, un haut durable au style streetwear conçu par Louif Paradis avec une isolation supplémentaire pour les sessions de rail, le soir en plein froid. Toujours dans les promodèles, 32 fête son 20e anniversaires dans l’industrie, avec une ligne de boots incroyables et la veste Blythe style années 90 par Scott Stevens. Dans le même thème, le pantalon Forest Baily Fun de 686 est la rencontre du Hall School et de la modernité, avec une assise et des genoux en panneaux de couleur. 73


avant-première

“169 €. Il était temps que du matériel de bonne qualité existe sans que l’on ait besoin de prendre un deuxième crédit pour l’acheter, merci Light.” – Veste Gringo chez Light Boardcorp

32

BURTON

RIDE

VOLCOM

SWEET

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DAKINE

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Le haut de gamme reste à la surface du marché. Sweet Protection présentera une veste en Gore-Tex Supernaut revisitée, encore plus compatible avec un sac à dos et plus légère qu’avant. La veste Reconnaissance de chez Patagonia et le pantalon assorti font partie de leur gamme de ski de randonnée et sont entièrement collés, totalement stretch et présentent des pièces de protection contre les frottements dans les zones critiques. Parallèlement, les pantalons røldal de chez Noronna se voient finement revisités : après avoir vu un de leurs ambassadeurs snowboard enlever une isolation PrimaLoft® pour une session de booter printanière, ils l’ont transformée en un modèle à trois couches sans isolation, avec la même coupe que son homologue classique. DES VÊTEMENTS TECHNIQUES NON TECHNIQUES “Il y a tellement de gamins qui ne veulent plus porter de veste maintenant”, affirme Cole Taylor de chez Technine. C’est vrai : si vous vendez à une clientèle freestyle, alors vous êtes déjà au courant. Tous les rideurs pro qui font des “rail sessions” portent des polaires avec un mélange de matériaux, des surchemises ou des sweats à capuche, dans leur séquence Vimeo cette année. Ne ratez pas cette tendance, une bonne manière de l’aborder se retrouve dans les surchemises de chez Mountain White fabriquées en Angleterre, qui sont plus affûtées que d’habitude et qui présentent une protection Harris Tweed contre les intempéries. COUCHES INTERMÉDIAIRES Ce n’est que quand ils ont commencé à porter des vestes à membrane de protection ultra-techniques que les snowboardeurs ont réalisé qu’ils avaient, en fait, vraiment froid ; ils ont donc commencé à chercher des couches intermédiaires. En faisant cela, on est tombé dans un marché dominé par les marques de ski et d’alpinisme, lesquelles proposent bon nombre de produits crossover. Fort heureusement, les marques de snowboard se lancent dorénavant sur les couches intermédiaires, les développant dans leur gamme et repoussant les limites de ce qui se faisait auparavant. “L’isolation traditionnelle, que ce soit en duvet ou en synthétique, n’est pas très respirante à cause des matériaux retenant les fibres qui empêchent le garnissage de sortir”, indique Diane Egnatz de chez Ride. “Nous avons conçu un tissu extérieur extensible dans les quatre directions et qui travaille en conjonction avec une isolation stretch CloMax Move-Free stretch. En l’associant à notre doublure 37.5 Cocona, notre veste est l’une des plus respirantes, des plus stretch et des plus confortables du marché ; parfaite pour la piste, la station ou pour se promener en ville.” Nitro utilise aussi dans ses couches intermédiaires un fil polyester mélangé 37.5 Cocona, tandis que Neff a ajouté une gamme de vêtements isolants peu chers, conçus pour s’associer à leur nouveau short, en tant que sous-vêtement, design et basé sur un short de basket-ball performant. Un

NITRO

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O’NEILL



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“Il y a tellement de gamins qui ne veulent plus porter de veste maintenant.” - Cole Taylor, Technine autre élément bienvenu chez Burton qui revisite toutes ses polaires et couches intermédiaires [ak] avec du Polartech, ainsi que Rip Curl qui propose une couche intermédiaire amovible, style bomber, avec sa veste Nils. QUIKSILVER

LIB TECH

Notre conseil ? Faites de la place dans vos rayons pour cette superbe nouvelle catégorie, qui permet des ventes supplémentaires relativement faciles ainsi qu’un potentiel de revenus sur toute l’année.

CHIEMSEE

URBAN BEACH

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PROTEST

DC

BRUNOTTI

PATAGONIA

NORRONA

BILLABONG

DÉVELOPPEMENT TECHNIQUE Il y a de nouvelles technologies très prometteuses dans les vêtements techniques. Chez The North Face®, la veste Steep Series est fabriquée avec l’approche FuseForm™ primée, qui permet de transiter d’un tissu sans couture Codura® à un tissu stretch dans les deux directions, là où c’est nécessaire. Dakine présente un tout nouveau système de cordelette de serrage réglable d’une seule main, qui permet d’ajuster une capuche très facilement et rapidement lorsque vous portez des gants. Bench utilise du Polygiene, dans ses doublures et ses couches intermédiaires, un traitement antimicrobien et antibactérien qui vous laissera sans odeur et augmentera vos chances à l’aprèsski, tandis que O’Neill utilise le tissu Schoeller® c_changeTM dans sa gamme Jeremy Jones. Isolation 3M™ Thinsulate™ Featherless chez Protest : “Nous sommes heureux d’annoncer que nous n’utiliserons plus de duvet naturel et que, dorénavant, nous basculons à 100 % vers ce nouveau garnissage. Il est conçu pour simuler l’aspect et la performance du naturel, il est aussi léger, très respirant et offre une chaleur intense. Mais il a deux fois plus de gonflant lorsqu’humide et bien sûr, pas d’allergènes”, indique Joffrey Delfgaauw de chez Protest. C’est une grande nouvelle pour votre canard de compagnie et pour les oiseaux du monde entier, et nous espérons que l’industrie tout entière adopte ce genre de choses pour 2016/17. PRIX ET ACCESSIBILITÉ Tandis que les niveaux de prix sont principalement restés constants ou ont légèrement baissé pour le bas de gamme, nous avons pu identifier que l’accent était mis sur l’accessibilité. Une part de marché largement érodée par les grandes entreprises à intégration verticale qui commencent sans aucun doute à grignoter les recoins. Nous avons déjà observé l’offre outrageuse de Light et nous avons aussi pu observer une chute de prix dans la collection Platinum, garantie à vie, de chez Bonfire. Chez Volcom, les prix s’adoucissent aussi un peu. Burton offre du cortex à 300 € appelé Radial et on trouve un Gore abordable chez Quiksilver qui a l’air vraiment génial. Et la veste Smarty Network de chez 686 présentes une isolation en polyfill de 250g sur la veste intérieure pour le même prix. Mais souvenez-vous, les hausses de prix ne sont pas toujours de la faute des marques. “Sur le plan international, les fluctuations monétaires sont effectivement le facteur principal influant sur les changements de prix. Nous essayons d’amortir les mouvements lorsque les prix augmentent naturellement à cause de cela, mais c’est principalement hors de notre contrôle”, rassure Jesse Grandkoski de chez Airblaster.



avant-première

“Airblaster est très contente de son Dinoflage, qui est exactement ce que son nom indique.”

BONFIRE

RIP CURL

COLOURWEAR

TEMPLETON

GOD DAMN HIPSTERS Le look barbe, work boots et chemise en flanelle, ne se retrouve pas seulement en forêt et sur les sites de construction, mais aussi dans les coffee shops, les shops de snowboard et les boîtes tendance du monde entier. Bonfire a trouvé le bon terme pour ces gars-là : les bucherons sexuels, et fait en sorte de fortement les attirer, en leur offrant l’histoire de ses racines profondément implantées dans la culture outdoor du Pacific Nord-Ouest…toujours en chemise. On l’aime ou on la déteste, mais la mode hipster est indéniablement compatible avec la culture snowboard, bien que nous ne conduisions pas tous des Golfs 1 pour aller en montagne, fort heureusement. Mais la mode hipster commence à déteindre, que ce soit au sujet des chemises ou de l’influence plus indirecte comme on peut le voir sur la veste de Snow hipster Milwau de chez Brunotti, avec un imprimé jungle dans un mélange vert sombre. COULEURS Les tons clairs seront toujours dominants les prochaines saisons, mais on sera plus dans le “ton sur ton” que jamais. Les panneaux de couleurs sombres ton sur ton avec des inspirations style raglan sont d’actualité, nous avons pu observer un paquet de nouvelles associations comme du rouge bordeaux avec du bleu chiné, ou du sable avec du charbon. “Nous observons un mouvement accru vers des couleurs plus naturelles et plus classiques”, indique Ride. “Superposer différentes teintes de la même couleur donne un côté frais et sera une tendance-clé qui perdurera longtemps.”

HOLDEN

BENCH

Prenant le contre-pied, Chiemsee se dirige vers du plus clair et du plus moderne ; elle se focalise sur différentes teintes de bleu (ciel, turquoise, jean) associées à des touches intenses de rouge. Holden ajoute aussi des couleurs claires à sa palette : du jaune clair, de l’indigo électrique et du émeraude ravivent joyeusement une collection traditionnellement estompée, particulièrement lorsque associés à des touches de couleurs néon dans les détails. Le blanc est aussi une tendance étonnante que peu de gens ont mentionnée ; CLWR propose une belle veste toute blanche et même Noronna, généralement connue pour ses tons acides et clairs, se dirige vers du blanc sur sa gamme røldal.

PICTURE

HORSEFEATHERS

JOLIS IMPRIMÉS Il semblerait que les imprimés soient de retour ; après une mort certaine, il y a de cela trois saisons, la lancée du camouflage a donné aux marques une raison d’expérimenter à nouveau avec des imprimés plus modernes. CLWR reste classique avec du bleu marine et des imprimés à pois dénichés dans la mode scandinave, et Bench utilise un tissu texturé et des imprimés avec des lignes géométriques. L’imprimé géométrique réfléchissant noir sur noir de chez Nitro sera excellent pour rider de nuit ; il y a aussi un camouflage noir et un imprimé vert olive fumé chez Oakley. Si vos clients sont toujours en camouflage, vous serez heureux d’entendre que ce n’est pas fini. Picture propose un camouflage

LIGHT

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ZIMTSTERN



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“...certains ont annoncé la mort totale des panneaux de couleur. Encore une fois.”

animal exclusif et Airblaster est très contente de son Dinoflage, qui est exactement ce que son nom indique. Ride utilise du camouflage sur un tissu indéchirable texturé et Holden propose un camouflage English Denison délavé, discret et classe.

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RIDE

QUIKSILVER

BURTON

Des imprimés sauvages reviennent aussi, Neff en tête avec son camouflage polygonal, un imprimé de feuilles de palmier néon et même un imprimé de pancakes. Quiksilver a créé un imprimé en partenariat avec le maestro des clips de musique, Alex Courtes, tandis que sa cousine DC propose deux imprimés très élégants, un très prononcé et géométrique sur sa collection signée Torstein Horgmo et un imprimé de poissons volants, développé par Biznut. COVER UP C’est sympa de voir des combinaisons une-pièce revenir après avoir été en voie de disparition l’année dernière. Holden en propose une paire, développés en partenariat avec le boardshaper du jour Corey Smith et sa marque Spring Break. Ce sont des modèles intemporels faits pour le confort et le mouvement et qui visent la meilleure popularité au niveau des ventes. On peut aussi mentionner la salopette, dorénavant présente partout : celle de Billabong est une 3L 20k, celle de Ride est fabriquée à partir de 37.5 de Cocona et la combinaison de chez Dakine présente une poche 420 sur la poitrine. Il y a même un modèle avec des haut-parleurs amovibles chez, vous l’aurez deviné, Technine. CONCLUSION Eh bien voilà, de très bonnes choses à venir et décidément une année qui tourne plus autour du raffinement et de la consolidation que de l’innovation. Il est bon de voir les prix diminuer et l’attention se focaliser sur la fonctionnalité. Les couleurs sont sympas et les imprimés…eh bien, ils parlent d’eux-mêmes. Les messages sont de plus en plus clairs et les identités de marques se consolident, ce qui pourrait rendre le jeu du vêtement technique plus facile et plus fructueux pour l’année prochaine.

AIRBLASTER

VOLCOM

NOUVELLES TENDANCES-CLEFS COURSE, SPORTSWEAR ET ATHLÉTIQUE PANNEAUX DE COULEURS TON-SUR-TON 37.5 DE COCONNA VESTES BLANCHES DES VESTES QUI NE SONT PAS DES VESTES COUCHES INTERMÉDIAIRES ISOLATION DUVET SANS DUVET DC

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NITRO





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DETAILS, LEFT - RIGHT FROM TOP ROW: 686, KARI TRAI, ROXY, NIKITA, NITRO, CHIEMSEE, COLOURWEAR, RIP CURL, BRUNOTTI, HORSEFEATHERS, AIRBLASTER, HOLDEN, DAKINE, BENCH, BONFIRE, BURTON, RIDE, O’NEILL, NEFF, NORTHFACE.

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AVANT-PREMIÈRE 2015/16 VÊTEMENTS TECHNIQUES POUR FEMME Tout le monde sait que dans notre industrie, les acheteurs qui passent les commandes des magasins sont principalement des hommes. Par conséquent, le moment des achats de vêtements techniques pour femmes est un coup à se faire du souci et à passer quelques nuits blanches. C’est la raison pour laquelle ces achats sont souvent si mal faits. Ce n’est pas que le produit soit faible ou que les clients ne soient pas présents, parce qu’au contraire, les vêtements techniques pour femme sont vraiment conçus pour plaire aux filles vraiment dans le coup et pour qu’elles les achètent. C’est juste que l’acheteur masculin qui fait l’intermédiaire s’y prend mal, il est le maillon faible. Mais ne vous inquiétez plus : notre compte-rendu sur les tendances des vêtements techniques pour femme est là pour vous sauver la vie, pour aider votre acheteur et, espéronsle, pour vous offrir un peu plus de cette marge durement gagnée. Par Tom Wilson-North. ANALYSE DE LA TENDANCE OK, jetons un œil à la base. Les produits que vous voyez à ISPO ont été conçus l’été précédent et les designers qui ont travaillé à ce moment-là ont été très influencés par les collections haute couture. À cet égard, certains looks-clés, certains styles de vêtements et certaines coupes sont compatibles avec notre milieu, et on les voit poindre comme tendances dans les vêtements techniques. L’année prochaine, les plus visuelles d’entre elles sont l’imprimé et le motif ethniques, qui sont une sorte d’évolution de l’imprimé tribal que l’on a pu voir lors des deux saisons hivernales précédentes. Chez Ride, les imprimés incas gris ciment sont le motif essentiel qui fonctionne très bien avec des vestes ou des pantalons. On trouve aussi des motifs géométriques himalayens, particulièrement en noir et blanc, et Protest propose un imprimé inspiré par les couvertures en laine des Indiens d’Amérique. Vous allez voir apparaître ce genre d’imprimés chez toutes les marques. Des pièces avec des tissus mélangés, voici l’autre gros buzz ; cette tendance touche les couches intermédiaires et les polaires, plutôt dans le bas de gamme des produits 2015/16. Qu’il s’agisse de molletons mélangés à de la polaire ou à de la toile, les matériaux et les textures mixtes seront un must l’année prochaine. Nous avons aussi noté un retour bienvenu de la féminité, avec une résurgence des coupes ajustées et cintrées, plutôt que les coupes droites baggy ou skinny que l’on a pu voir jusqu’à présent. “Les filles plus chics porteront ces coupes et ces tissus plus féminins”, explique Lonneke Mulder chez Brunotti. “Notre collection offre un look fashion mais technique avec des plis ajustés et du sur-mesure.” La coupe Contour Fit chez Dakine est un autre exemple facile à décrypter de cette tendance aux formes simples, élégantes, et très flatteuses, et c’est important de le souligner. Portez attention aux tissus doux, aux fourrures épaisses et aux couleurs “girly”. Réciproquement, le look “vieilli”, très populaire dans les vêtements techniques pour hommes, commence à influencer les vêtements pour femmes. Chez Chiemsee, l’association de tissus cirés, d’imprimés sur l’ensemble de la pièce et de couleurs unies, crée une esthétique qui donne

un look plus “porté” que vintage ou délavé, comme si vous aviez acheté votre vêtement dans une fripe au bord de la route. La tendance qui dure et celle de la moto, des transports, des road trips et de la vieille Americana. Cet ensemble de tendances se traduit par des zips métalliques, des tissus cirés résistants et des finitions en faux cuir. On pourra trouver des looks de Biker chez Bonfire, ainsi que toute une collection sur ce thème chez Urban Beach, appelée Remode. Cette tendance est simplement un retour aux années 90, avec un look de garçon manqué grungy, très populaire chez les filles urbaines de 15 à 25 ans : genre veste en jean noire, Doc Martens, jean moulant et cheveux gominés en arrière. NOUVELLES PIÈCES CLEFS Les pièces les plus populaires, que vous verrez dans les pubs ou sur Instagram lors des mois qui vont suivre, sont presque toutes crossover : des vêtements techniques avec un style streetwear qui peuvent aussi se porter en ville et qui confèrent une esthétique plutôt street aux sessions de snowboard. Picture Organic présente sa veste Wyoma 10K/10K d’inspiration scandinave, qui affiche une coupe plus longue que la normale, avec des fonctionnalités très techniques et un look 100 % streetwear. Nikita utilise un fil flammé dans l’une de ses vestes, ainsi que du jacquard dans une autre, toutes deux avec une vibe très streetwear. La veste Evannah de Billabong passera très bien en ville avec une épaisse fourrure, un tissu dans un mélange de différentes toiles et une capuche avec un imprimé ethnique. Du côté des pièces plus souples, Roxy est fière de sa veste Torah Bright Crystalized, qu’ils annoncent comme “la plus belle veste que nous n’ayons jamais faite. Elle est super féminine sophistiquée, très légère et souple”, selon le Global Product Manager Thomas Bourgault. La Maha chez Zimtstern est tout aussi féminine, avec un joli mélange doux au toucher et des finitions métalliques rose pâle. La parka Honey Hush de chez Urban Beach présente une doublure florale gitane et un imprimé à pois sur tout l’ensemble, ce qui s’intègre parfaitement dans la mode scandinave de cette saison. Vous pourrez aussi voir des imprimés bleu marine et blanc, sur certaines des pièces de chez CLWR. 85


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“Le duvet Featherless 3M est la grande nouveauté …On s’imagine qu’elle ne sent pas non plus le poulailler après quelques saisons.”

NORRONA

RIP CURL

686

AIRBLASTER

PROTEST

CHIEMSEE

Roxy propose une nouvelle gamme d’écharpes et de vestes qui nourrissent la peau. Elle s’est associée avec la marque de cosmétiques Biotherm pour créer des vestes et des écharpes imprégnées d’une nouvelle formule qui protège le visage et le cou du froid, tout en nourrissant la peau. Mais vous ne rencontrerez pas que des citadines et des princesses à la montagne l’année prochaine. Les vêtements techniques classiques pour le snowboard conçus directement pour la montagne n’ont jamais été aussi lookés. La veste Acro de Kari Traa est une pièce technique avec une coupe snowboard classique, un tissu 3L et un système de ventilation ingénieux. Chez Nikita, la veste Sif, de la fondatrice Heida Birgisdottir, présente un imprimé aquarelle “expressionniste” exclusif, avec une coupe ample classique et une doublure satinée, enveloppé dans une membrane 15K/10K. La veste best-seller Runway 686, avec une capuche en fausse fourrure et une isolation mixte, revient une année de plus dans une gamme étendue de coloris. On trouve aussi une nouvelle membrane 3L pour le freeride chez Picture, appelée la Xena, et la veste Frances de chez Bonfire est leur pièce la plus haut de gamme avec un stretch mécanique total et toutes les finitions techniques. Parallèlement, CLWR propose son premier modèle dans sa gamme pour femmes, signé par la rideuse autrichienne Christine “Isy” Szumovski. Une autre pièce remarquable et orientée ride est la Ultimate Gum W Search Suit chez Rip Curl. “L’impact de notre Men Search Suit a été très fort sur le marché et on s’est retrouvé face à la demande d’une version pour filles. Voici donc la version sexy pour filles, de la combinaison technique en une seule pièce de chez Rip Curl ! Performante, confortable et sexy…”, s’exclame le Product Manager, Christophe. Le “technique” a le vent en poupe mais, en entrée de gamme et dans le milieu de gamme, il y a un marché actif qui met l’accent sur la qualité. La veste Abiding 10K/10K de chez Bench présente ainsi une superbe toile et une grande technicité, tandis que la veste Jet Set de chez Burton a été entièrement revisitée avec une finition métallique, une doublure gaufrée et des coutures en jean.

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NITRO

O’NEILL

RIDE

BILLABONG

LES PARKAS ET LE RESTE Au sein des vestes, les parkas restent indéniablement la pièce la plus populaire. La coupe ergonomique plus longue, la capuche surdimensionnée et le bas du dos plus long, en deux parties ou en queue de poisson, sont vraiment tendance et méritent une place dans vos commandes pour femmes, si ce n’est la place principale. La nouvelle veste Madison de chez Ride présente un revêtement DWR Aquapel sur le tissu extérieur, un molleton en losange et une couture à double aiguille, alors que la capuche avec sa fourrure amovible peut vous permettre un look encore plus strict. Neff investit intensément dans sa gamme pour femmes, en doublant le nombre de produits. Parmi eux, la veste Nicole est notre favorite, c’est une parka propre et performante pour la rideuse. Tandis que Volcom a étendu ses coupes plus longues à sa collection Gore-Tex, ce qui permet de ne pas acheter une taille au-dessus pour avoir une coupe plus longue.



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“ Vous ne rencontrerez pas que des citadines et des princesses à la montagne l’année prochaine. Les vêtements techniques classiques pour le snowboard, conçus directement pour la montagne, n’ont jamais été aussi lookés.”

KARI TRAI

URBAN BEACH

DAKINE

BRUNOTTI

BENCH

SWEET

NORTHFACE

ROXY

NOUVELLES COUPES DE PANTALON On n’achète pas un pantalon mal coupé et peu flatteur. Par chance, les marques en sont complètement conscientes. Nous avons adoré la nouvelle coupe Tailored de chez Holden, qui est un peu plus droite au niveau de la hanche et un peu plus évasée au bas de pantalon. Les coupes de snowboard regular, avec un entrejambe plus bas et une certaine amplitude structurée, jaillissent de tous les côtés et on a été surpris de voir une augmentation de la popularité des Softshell super-moulants. Le pantalon Secret Agent de chez Rojo en est un exemple en 10K/10K qui est destiné à attirer de nombreuses ventes, même si ce n’est pas le choix instinctif que feraient de nombreuses clientes. HISTOIRES TECHNIQUES ET FRAICHES Le stretch mécanique dans les quatre directions et son histoire ont été poussés à bout et vous verrez dorénavant des clientes qui regardent les propriétés stretch d’une pièce ainsi que sa douceur au toucher avant de décider si ça vaut le coup de l’essayer. C’est l’équivalent dans le monde du snowboard d’un petit coup de pied dans le pneu lorsque vous achetez une voiture d’occasion. Pour l’année prochaine, le point central des innovations s’est déplacé du stretch vers l’isolation et les membranes. Comme pour les vêtements techniques pour hommes, le duvet Featherless 3M est la grande nouveauté. Cette technologie est utilisée par Bench, Roxy, Protest et d’autres. Ce matériau futuriste constitue une alternative synthétique au duvet, offrant la même chaleur, une meilleure performance lorsqu’humide et pas d’allergène bizarre. Elle est entièrement respirante et, bien sûr, respectueuse des animaux. On s’imagine qu’elle ne sent pas non plus le poulailler après quelques saisons. RESTER AU CHAUD Garder les rideuses au chaud est une des priorités des designers de vêtements techniques ; on sait très bien que les filles sont plus sensibles au froid que les mecs… La veste Mallory chez Neff est leur première doudoune pour femmes, avec une coupe flatteuse et un duvet synthétique, promettant une véritable chaleur. Les vestes 3-en-1 sont toujours de rigueur et représentent un bon choix pour les climats plus froids. Le pro model de Helen Schettini chez Billabong arrive avec un intérieur en nylon léger noir et rouge, et des manches détachables. C’est dans la doublure que réside vraiment la chaleur. La Hemocks Gore-Tex chez Oakley utilise leur isolation en panneaux stretch Biozone, tandis que la nouvelle technologie Living Lining de chez Burton promet un confort total aux rideuses, pour la randonnée en splitboard, comme pour la descente ou pendant l’attente de la navette. La nouvelle gamme Lyngen Alpha chez Noronna mérite une place ici. Ils ont créé un gilet et un pantalon trois quarts, zippés et isolants, à porter en couche intermédiaire, pour les jours vraiment froids. Tout en restant respirant, le produit se focalise sur l’apport de chaleur ; en réalité, vous serez

NEFF

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BURTON



avant-première

tellement bien dedans que vous aurez envie de le garder sur vous, même après votre excursion en montagne.

HORSEFEATHERS

BONFIRE

COULEURS Les vestes techniques orientées montagne resteront sur des palettes de couleurs vives, claires et puissantes. Zimtstern propose du Atoll, Mandarine, Rose et Soufre ; chez Urban Beach, on trouve du Jaune Néon et du Rouge Électrique Profond sur leur veste Sava ; tandis que Ride prend la direction du monochrome flashy. “Monochrome et monochrome, une seule couleur affichée, c’est la tendance importante chez les femmes. Nous sommes très fiers de notre palette de couleurs cette année, avec du Framboise pour plus de féminité, et du Melon. Peu de clarté et de pop, et des nuances de vert et de bleu superposées pour un look sympa”, explique Diane Egnatz, Category Manager. Les vestes urbaines et crossover sont évidemment un peu plus estompées pour être plus faciles à porter. CLWR propose une délicieuse couleur Argile, qui va très bien avec les autres tons Terre. Et Horsefeathers utilise du Bleu, Rouge et Raisin Profond sur ses articles crossover. Brunotti propose une palette naturelle rafraîchissante sur les siens, que l’on peut réveiller un peu avec les pantalons à panneaux de couleurs pour la montagne.

COLOURWEAR

NIKITA

Les imprimés pour filles demeurent très populaires aussi. Roxy intègre des imprimés dans les panneaux de couleurs avec une cordelette de serrage en jacquard, tandis que Neff, fidèle à son habitude, présente des imprimés et des tissés-teints. La tendance monogramme est bien installée et Dakine présente un camouflage fleuri somptueux, appelé Ripley. Vous verrez beaucoup de bleu l’année prochaine, c’est une tendance importante au niveau des couleurs. Superposer différents tons de bleu est très en vogue, et cela se fait particulièrement bien chez Chiemsee, qui offre un Bleu Palace avec le jean Limoges Vintage. Bench vise le plus clair, avec sa proposition de Bleu Pastel et Bleu Vapeur. Les bleus se fondent très bien avec le blanc, pour une évolution en douceur de la sous tendance nautique de l’année dernière.

PICTURE

VOLCOM

HOLDEN

ZIMTSTERN

CONCLUSION Nous y voilà. Beaucoup de choses se trament dans les vêtements techniques pour femmes, avec des inspirations provenant, de manière assez évidente, du monde de la mode. La parka et le pantalon ajustés demandent un investissement, mais soyez sûrs que vous trouverez aussi des pantalons de Snow baggy plus classiques, pour convenir aussi aux caractères plus entiers, ainsi qu’aux filles un peu plus grandes qui veulent éviter de ressembler à des flamants roses. N’ayez pas peur de faire votre expérience avec des couleurs plus vives, restez fidèles aux marques qui vous conviennent et qui sait…les commandes de vêtements techniques pour femmes ne seront peut-être pas une corvée si effrayante après tout.

COUP D’ŒIL DES IMPRIMÉS ETHNIQUES DES PIÈCES AVEC DES MÉLANGES DE TISSUS LE RETOUR DE LOOKS PLUS FÉMININS ET PLUS DOUX DU DUVET 3M FEATHERLESS DES VESTES DE SNOWBOARD CROSSOVER À PORTER PARTOUT DU BLEU, DU BLEU ET ENCORE DU BLEU ! BONFIRE

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BURTON



interview

NIKITAVIEW

Le sage a dit : “la seule constante est le changement”. Une grande vérité vue la mutation de notre environnement d’affaires. Vétérane du marché, chez Nikita, l’air du temps est à ajuster les voiles pour s’adapter aux vents du changement. Entretien avec Vicki Vasil, Susanne Kinast et Stephie ter Hürne pour en savoir plus sur le cap et les objectifs de la marque. Par Anna Langer. Nikita a été créée à une époque où il n’y avait pas un grand choix de produits féminins boardsports. C’est une marque pour” Girls Who Ride”. Quelle direction prend la marque aujourd’hui ? Stephie : Les femmes actuelles ont évolué. Certaines ont “grandi” et, bien sûr, nous avons toujours de nouvelles clientes. Alors que nous offrons toujours des collections dynamiques pour les girls qui pratiquent les boardsports, comme nos racines sont toujours dans la neige, notre consommatrice est pluriactive et nous avons étendu nos gammes pour les adapter à ces activités, avec des technologies et des designs qui nous sont propres. Nos consommatrices connaissent les tendances et la mode. Leurs préférences se portent sur des matières, des prints et des couleurs de qualité. Nous serons toujours fidèles à notre ADN et aux coupes qui ont fait de nous une marque unique. Comme toujours, quoi que fasse une Nikita girl,

qui qu’elle soit, notre désir sera de ne jamais cesser de l’inspirer, de fêter son esprit, ses rêves, ses victoires et de les refléter dans nos collections. Dans le contexte économique actuel et les difficultés qui s’en suivent sur le marché des boardsports, les collections pour femme et les budgets du segment sont réduits, souvent bien avant le reste. Comment le voyezvous en tant que marque 100% féminine ? Susanne : Notre objectif a été d’offrir des designs et un marketing de la meilleure qualité pour assurer une présence unique chez nos détaillants. Alors que certaines marques souffrent à trouver une histoire, nous avons toujours mis en avant une perspective design unique, inégalée par nos concurrents. Au contraire du passé, ces dernières années nous avons été témoins d’une augmentation de l’intérêt et des budgets alloués aux lignes 100% féminines. Pour nous, c’est un avantage que les marchés jeunes, action et actifs contemporains, aient un sens pour nos consommatrices. Le

“Alors que certaines marques souffrent à trouver une histoire, nous avons toujours mis en avant une perspective design unique, inégalée par nos concurrents.”

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“Alors que nous offrons toujours des collections dynamiques pour les girls qui pratiquent les boardsports, comme nos racines sont toujours dans la neige, notre consommatrice est pluriactive et nous avons étendu nos gammes pour les adapter à ces activités, avec des technologies et des designs qui nous sont propres.”

challenge sera de nous assurer qu’elles continuent à choisir Nikita parmi les marques qui s’offrent à elles. L’une des principales raisons avancées pour réduire les collections pour femme et les budgets est que la clientèle féminine n’achète plus des marques mais plutôt des produits premier prix des enseignes de grande distribution internationales. Etes-vous d’accord ? Susanne : De nos jours, les femmes rendent très floue la ligne qui sépare le streetwear de l’activewear, et elles créent leur propre look et style, en variant la vibe plutôt qu’en s’enfermant dans un “style de femme”. Elles alimentent une garde-robe très variée, avec des pièces de marques haut de gamme et des éléments complémentaires et basiques fast fashion. Nous n’allons pas, et ne voulons pas, concurrencer la fast fashion, mais nous allons continuer à offrir des produits uniques qui dureront au-delà d’une simple saison et qui auront une place particulière dans la garde-robe de nos consommatrices. Au fur et à mesure de l´évolution de vos collections, leur profil fashion semblait de plus en plus évident, comme avec la collection Nikita Selekzion. Est-ce que les rideuses deviennent de plus en plus sensibles aux tendances fashion où s’agit-il d’une tendance plus large, comme décrit plus haut ? Stephie : La collection Nikita Selekzion a été une belle aventure vers la mode haut de gamme et, même si cette collection n’existe plus, notre esthétique streetwear a suivi une veine similaire, en évoluant dans la même direction que notre cible. Nous le voyons comme un voyage du “streetwear” au “street fashion”. Nous sommes toujours centrées sur nos clientes finales et c’est ça qui nous a amenées à développer des produits pour un groupe très varié et motivant de femmes d’esprit, créatives, motivées et entrepreneuses du monde entier. Comme chaque femme peut porter une multitude de casquettes et s’habiller avec des styles très variés, les collections sont devenues plus intégrées. Sur la neige et sur toute la partie active, nous avons été témoins du besoin d’augmenter l’offre parce qu’une Nikita girl ne se contente pas de faire du snow, du surf et du skate. Elle participe dans une grande variété d’activités qui changent de jour en jour. Quelle importance ont, pour Nikita, les rideuses et le pros du team ? Vicki : Nos ambassadrices, que nous appelons Nikita Nation, sont un mélange varié de girls et de femmes qui embrassent et qui représentent la marque dans le monde entier. Beaucoup d’entre elles sont snowboardeuses ou rident, mais elles sont aussi artistes, écrivains, musiciennes et athlètes, au-delà de la montagne. Elles portent nos produits dans tous les aspects de leur quotidien. Plus important encore, elles sont une source constante d’inspiration et d’évolution pour notre marque et pour nos designs. Quels sont vos objectifs pour le futur de Nikita ? Vicki : A long terme, nous voulons que la marque atteigne les femmes indépendantes, collaboratives et sans peur. Depuis la genèse de notre marque pour femme, par des femmes, Nikita a toujours été authentique et, tout au long de l’aventure de ces dernières années, nous avons évolué avec nos consommatrices. Notre objectif est de devenir une marque incontournable de lifestyle, pour une communauté très diverse de femmes

créatives et avec personnalité. Existe-t-il de nouveaux marchés que vous voudriez pénétrer ou s’agit-il plutôt de consolider l’existant ? Susanne : Il est évident que nous voulons renforcer nos parts de marché mais nous voyons aussi de grandes opportunités. Pénétrer de nouveaux canaux est un objectif. Nous avons une forte image de marque dans la communauté action sports et nous allons continuer à développer notre notoriété dans les canaux jeunes, contemporains et actifs, pour atteindre des consommatrices qui achètent ce genre de produits. Dans quelle mesure ont évolué, ces dernières années, la structure de la marque et son action opérationnelle ? Vicki : Ces dernières années, la marque a intégré Amer Sports Group et sa matrice, tout en maintenant un centre de design indépendant aux Etats Unis. La plupart des agents commerciaux, en particulier en Europe, travaillent la marque depuis très longtemps et notre équipe de design est toujours dirigée par la fondatrice de la marque, Heida Birgisdottir, qui compte aussi avec le support, en Islande, du designer de longue date, David Young. La structure Amer a apporté de nombreuses ressources, accompagnements et synergies design. Elle a aussi renforcé et augmenté la structure commerciale. Comment partagez-vous les ressources d’Amer avec Bonfire et Salomon ? Vicki : Le QG mondial de Nikita est partagé avec Bonfire Outerwear et Salomon Snowboards, à Portland, Oregon. C’est un environnement créatif, collaboratif et très motivant. Nous pouvons ainsi profiter des ressources et des décennies d’expérience de notre équipe de management mais aussi des relations d’Amer avec ses usines dans le monde entier. Nous avons travaillé avec Salomon, un leader mondial du marché des hardgoods snowboard, pour développer les boards Nikita, les boots et les fixations. Dans la région EMEA, Susanne est aussi Directrice Commerciale Bonfire, tandis que Stephie est Responsable Marketing des trois marques dans la même zone. Les deux partagent un bureau avec Thorsten Schlossbauer, le nouveau CRM EMEA Salomon Snowboards. Quels sont la structure et le management, en Europe et dans le monde ? QG à Portland VP Nikita et Bonfire : Frank Aeschbacher Développement et logistique : Scott Spencer Développement de Marque : Vicki Vasil Produit : Jen Irick et Misti Larkin E-commerce: Bryan Klavitter Marketing EMEA : Stephanie ter Huerne Commercial EMEA : Susanne Kinast Islande : Directrice Design, Heida Birgisdottir Chef des Ventes US : Kristen Archdeacon Chef des Ventes Canada : Chris Nicholls Découvrez les nouvelles collections sur www.nikitaclothing.com.

“Nous n’allons pas, et ne voulons pas, concurrencer la fast fashion, mais nous allons continuer à offrir des produits uniques qui dureront au-delà d’une simple saison et qui auront une place particulière dans la garderobe de nos consommatrices.” 93



photo: Slytech

analyse du marché

LOCATION DE SNOWBOARD, LA NOUVELLE MODE Malgré des millions de touristes qui s’aventurent en montagne chaque année pour passer leurs vacances sur la neige, dont beaucoup viennent juste pour un week-end pour passer un bon moment, le marché de la location est toujours très tabou dans l’industrie du snowboard. Et c’est une nécessité vitale pour garder l’image cool du snowboard à moins que ce ne soit qu’un vieil artefact d’une époque révolue où nous devions nous battre contre le côté obscur de la force : les skieurs ? Anna Langer mène l’enquête. Si vous souhaitez détruire votre image de snowboardeur cool dans ce milieu, demandez où vous pouvez louer une planche. Étant donnée l’histoire d’exclusion que le snowboard a vécue, en allant toujours à contre-courant et en se battant pour sa légitimité, on comprend que les snowboardeurs puissent ne pas être très accueillants auprès des nouveaux arrivants, et quelqu’un qui n’a pas sa propre board n’est pas vraiment “core”, n’est-ce pas ? Mais on peut dire que tout cela a vraiment beaucoup changé depuis le début, non seulement l’environnement a changé, mais aussi les clients eux-mêmes. Avec des conditions incertaines et des prix plus élevés, la location d’une planche pour une semaine tous les ans peut s’avérer bien plus économique que d’acheter une nouvelle planche tous les deux ans sans vraiment pouvoir la rider suffisamment. D’autant plus que des nouvelles innovations et technologies nous tombent dessus chaque saison. Les marques ressentent aussi ce changement. “Au départ, nous avions une approche très prudente par rapport au business de la location. On avait l’habitude de penser que c’était une activité dans laquelle le ski ou des marques multisports étaient impliqués, mais pas les marques spécialisées dans le snowboard comme Nitro”, indique le directeur Team et Marketing Andi Auerhammer, “de nombreuses marques de snowboard authentiques ne voulaient pas s’impliquer dans la location. Elles protégeaient leur côté cool et leur image et ne souhaitaient pas être associées à des produits qui n’étaient identifiés pas comme cool.” Max Thurner, directeur marketing chez Head Snowboards, attribue cela à une certaine uniformité dans l’industrie : “le milieu, très spécialisé, est assez fermé et replié sur lui-même, avec assez peu d’espace pour les choses qui ne semblent a priori pas cool, comme la

location.” En réalité, la location est un moyen parfait pour attirer de nouveaux clients : “Burton s’est engagée à stimuler l’accès et la participation au snowboard, et la location est une manière de s’y atteler. Nous avons inventé des programmes complets pour apprendre à rider, pour les enfants, les femmes et les hommes, et nous avons développé une gamme de produits et tout un marketing autour de cela.” Mais les temps changent et le comportement des clients aussi, remarque le directeur marketing de chez Salomon, David Pitschi. “Ce n’est pas si terrible que ça de rider sur des produits de location. Le prix d’achat de l’équipement est très élevé et pèse sur un budget. De plus, avec l’augmentation des prix du transport d’un surplus de poids dans les avions, il devient de plus en plus intéressant de louer des planches pendant les vacances. Les produits ont aussi évolué, il y a de très bons matériels disponibles à la location qui répondront aux attentes des clients…” Cela signifie aussi “qu’on ne trouve plus seulement du matériel pour les débutants, mais aussi de l’équipement pour les rideurs intermédiaires”, indique Max, “puisqu’ils ont dorénavant accès à du meilleur matériel en location. Cette option permet aussi de voyager plus facilement, pas besoin de transporter votre matériel.” Les conditions sont un autre facteur, parce que la neige arrive plus tard chaque saison. “Beaucoup d’acheteurs préféreront louer s’ils pensent que la saison sera courte. Si l’hiver commence tôt, les gens ont tendance à acheter des produits neufs en début de saison”, explique Andi. Aujourd’hui, Nitro a établi sa version d’un programme de location réussi “et les chiffres augmentent constamment chaque année”. 95


analyse du marché

“Nous avons souvent des requêtes pour certaines planches selon les préférences des clients. Ils aiment essayer de nouveaux cambres et de nouvelles technologies et louent souvent des planches différentes au cours de leur séjour, ce qui se conclut parfois par un achat.” Corinne ‘Cozza’ Mayhew, Tignes Spirit Shop. BOARDS Cela va s’en dire que tout ça est positif pour les planches, puisque les locations bénéficient d’une augmentation de la demande de produits spécifiques sur l’ensemble de l’Europe, de la part des clients avertis. Boris Keskinovic, chez Intersport Shop and Rental sur le glacier de Stubai, indique que Nitro est une des marques les plus demandée et remarque que certains clients demandent des marques et des grands noms en particulier. Son collègue, Luggi, de la branche à Fiss Ladis de l’autre côté, fait état d’une situation opposée : “de notre point de vue, les marques plus confidentielles et plus spécialisées sont plus demandées, comme GoodBoaruds ou Amplid”. C’est aussi la tendance en France, où Corinne “Cozza” Mayhew, de Tignes Spirit, trouve que “les gens préfèrent les petites marques indépendantes dirigées par des rideurs, et nous avons donc beaucoup de demandes pour les planches Endeavor et Signal.” Mis à part les noms et un certain confort comme les step-in ou un chaussage facile avec certaines fixations, le facteur principal pour les clients continue d’être les conditions dans lesquelles ils vont rider. “Les gens ne réclament des planches de poudreuse que lorsqu’il y a effectivement de la poudreuse,”, indique Luggi, bien que ses clients soient plus “orientés vers les pistes et le park”. Tignes Spirit propose même des splitboards et du matériel de ski de randonnée, ce qui est “très populaire tout l’hiver, et particulièrement au printemps, où l’on propose des peaux de phoque et des bâtons télescopiques,” indique Cozza. En même temps, les clients de la location sont impatients d’essayer de nouvelles technologies et de nouvelles innovations, au lieu d’acheter le truc classique. Grâce à leur site Web, Tignes Spirit “voit souvent des requêtes pour certaines planches selon les préférences des clients. Ils aiment essayer de nouveaux cambres et de nouvelles technologies et louent souvent des planches différentes au cours de leur séjour, ce qui se conclut parfois par un achat.” Les marques qui répondent à cette demande de modèles haut de gamme, en plus des modèles bas de gamme pour la location, pourraient profiter d’un nouveau canal pour gagner plus de soutien et de fans. “Nous sentons que le client est plus exigent sur les produits qu’il veut louer, quel que soit son âge. Les consommateurs attendent d’être en mesure de louer le meilleur produit et pas seulement le bas de gamme”, s’accorde à dire David, tandis que Max indique qu’il est vital d’assurer “au client de location, qu’il passe le meilleur moment possible, pour faire en sorte qu’il revienne. Cela signifie que le produit qu’on lui confie doit être dans le meilleur état possible, avec le meilleur réglage qui soit, doit avoir un look sympa (parce que personne ne veut avoir l’air d’avoir loué) et doit être facile à utiliser.” Cependant, indique Andi, “le frein vient parfois du fait que les loueurs essaient de réutiliser leur vieux matos aussi longtemps que possible, au lieu de se mettre à la page en investissant dans de l’équipement au gout du jour.” Il est donc aussi important de s’attaquer aux facteurs vitaux pour le succès d’une opération de location, comme la facilité et la vitesse de changement de 96

matériel. “Pour un shop de location : time is money. Chaque minute qu’ils peuvent économiser dans le réglage lors des heures de pointe leur permet de louer plus de matos au final. C’est la raison pour laquelle nous avons développé notre code couleur pour associer les boots et les fixations ainsi que notre système disques pour un montage rapide”, explique Andi. Et c’est aussi vital pour les clients qui ont acheté un forfait au prix fort. “Une identification claire de la longueur et un réglage facile sont des éléments-clés, autant pour les loueurs que pour les clients, afin que le processus se passe rapidement et sans encombre pour les gens qui rident pour la première fois,”, ajoute Burton. En même temps, l’équipement de location doit être solide et durable, sans en avoir l’air, rendant obsolètes les protections de nose et de tail en caoutchouc. “Nous offrons des protections comme option supplémentaire, mais plus personne ne les achète aujourd’hui”, indique Andi, et David s’accorde à dire que “les clients ne veulent plus être identifiés d’office comme des loueurs de matériel quand ils rident”, bien que le nose et le tail soient toujours renforcés pour plus de résistance, mais de manière invisible. LES BOOTS ET LES FIXATIONS Tandis que la majorité des clients loue des ensembles complets, les planches et les fixations sont aussi disponibles séparément à la location. “Il y a toujours ceux qui sont convaincus qu’ils ne peuvent pas rider s’ils n’ont pas leurs propres fixations”, s’exclame Luggi de Fiss Ladis, “mais pour nous, ce n’est pas un problème !” De manière occasionnelle, ils demandent même des chaussures rigides et les fixations qui vont avec. Le ratio pour les boots, d’un autre côté, est presque de 1/1. “Nous avons autant de planches que de boots. Nous proposons une grande variété de flex et de systèmes d’attache, pour que chaque client puisse choisir quelque chose qui lui convient”, rapporte Corinne de Tignes, et Boris confirme ce ratio dans la Stubai Valley. Luggi ajoute que “l’hygiène prend une place plus importante aujourd’hui, les boots qui ne sont pas correctement nettoyées ne sont pas bien accueillies”. Il en va de même pour la protection, qui est de plus en plus demandée, mais qui pose aussi quelques questions. “La location de casques est compliquée à manipuler, parce qu’ils sont trop encombrants pour être stockés et doivent être nettoyés constamment. Nous avons donc développé un système spécial avec notre partenaire Montana, qui facilite le stockage, la location et le nettoyage des casques”, explique Max, et Burton travaille avec le même partenaire pour ses “boots et casques, afin de les sécher et de les traiter sur le plan sanitaire”. PERSPECTIVES L’attitude vis-à-vis du business de la location change des deux côtés, de celui du client comme de celui des marques. “C’est une véritable partie du business et on la considère dorénavant en tant que telle”, indique David. Max ajoute que “le marché de la location semble représenter 30 % du marché”. Une sérieuse part qui ne doit pas être laissée de côté par fierté ou a priori.




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JIMMY’Z PROFIL DE MARQUE Il y a 30 ans, un peintre surfeur nommé Jim Ganzer a créé une marque de surfwear JIMMY’Z, qu’il vendait depuis le coffre de son van. La marque a été relancée en 2011 et le nouveau DG, Blake Harrington, nous parle de ses racines profondes. Quelle est l’histoire de votre entreprise et comment tout a commencé ? JIMMY’Z, c’est l’histoire d’un succès avec des racines profondes à Malibu Beach, en Californie du Sud. Tout a commencé en 1984, quand Jim Ganzer, un sculpteur, peintre et surfeur reconnu a eu l’idée de créer une marque de vêtements surf/skate/ art et humour. Le concept lui est venu en observant les pantalons de son uniforme de baseball, un short ajustable qui s’ouvrait sur les côtés avec un velcro. Cette idée a été adoptée par les surfeurs et skateurs des années 80. Il a appelé son projet JIMMY’Z. C’est une combinaison de culture surf et artistique. Elle a toujours marqué la marque, dès le début, quand Jim vendait ses premières collections depuis le coffre de son Ford “Woody”. Quelles sont les valeurs de la marque ? Surf. Skate. Relate. C’est le slogan originel. Les valeurs de JIMMY’Z remontent à ces premiers jours…et sont toujours les mêmes. Que ce soit pour une session au lever du jour à Topanga State Beach ou en soirée dans le skatepark de Venice, le team JIMMY’Z adore le mouvement, le skate, le surf et les voyages. “Relate” est la liaison qui se crée grâce à l’art, la musique, la photo et d’autres moyens d’expression créative. Nous collaborons avec des personnes et des entreprises cohérentes avec nos valeurs, à l’intérieur et à l’extérieur de l’industrie des sports d’action.

MARQUE: JIMMY Z

En quoi êtes-vous différents de vos concurrents ? Avoir de telles racines historiques nous sépare du reste et des marques plus récentes ou “modernes” de surf et skate. Nous avons une passion pour ce que nous faisons et nous vivions le style de vie que nous vendons. L’appui que nous avons de personnes comme Steve Caballero, Dave Hackett, Mike McGill et de nombreux autres skateurs de l’époque, nous donne aussi une grande légitimité. Nous sommes aussi une société privée, non cotée en bourse, ce qui aide dans la prise de décisions. Pouvez-vous nous dire comment vous intégrez les ressources locales dans vos produits ? Quand nous avons relancé JIMMY’Z, fin 2011, nous avons pensé qu’il était important de fabriquer nos produits à L.A., ville d’origine de la marque. Nous voulions aussi retracer les pas de Jimmy et trouver comment il fabriquait ses produits à l’époque. Nous continuons à fabriquer les t-shirts, les pulls et les polos à L.A. mais nous avons aussi délocalisé une partie de la production au Portugal, pour être plus proches de notre QG en Grande-Bretagne. Qu’est-ce qui vous attire sur le marché européen ? L’Europe est importante pour nous parce que nous pensons que JIMMY’Z a plus de portée qu’aux U.S. C’est marrant de voir

comment ça marche. Prenez Carhart, par exemple, une vraie marque de mode en Europe et un produit workwear, vendu chez Home Depot aux travailleurs américains. Tout est question de perception et d’image de marque. Comment supportez-vous les rideurs et les sports d’action ? Nous sponsorisons beaucoup, que ce soit des rideurs, des évènements ou des compétitions. Avoir des légendes qui supportent la marque (i.e. Steve Caballero, Eddie Elguera et Mike McGill) nous donne de la légitimité. Sponsoriser des jeunes est important aussi, car ça éduque la nouvelle génération sur l’importance de l’histoire et de JIMMY’Z à l’époque. Nous faisons beaucoup pour donner à nos rideurs et pour intégrer le team dans différents aspects du business, du développement produits aux réseaux sociaux en passant par le management web (merci, Tony Gale !) Quel futur pour notre industrie ? En ce moment, on dirait que les choses vont mieux mais il est important d’avoir du sens et d’être différents. Nous avons un avantage grâce à nos racines historiques et personne ne peut nous enlever ça. Capitaliser sur ces racines et éduquer le consommateur est notre challenge. La plupart des kids ne savent pas et nous voulons les éduquer, qu’ils apprennent l’histoire de notre industrie et l’importance de JIMMY’Z.

EMAIL: BLAKE@JIMMYZWORLD.COM WEB: WWW.JIMMYZWORLD.COM 99



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AFENDS PROFIL DE MARQUE Afends est une entreprise de vêtements australienne, lancée par deux potes en 2006. Une marque dorénavant bien installée en Europe, grâce à leurs designs expressifs et leur réputation d’être fidèles à leurs racines ; Afends fait les choses bien et emploie toujours de vieux amis. Lisez la suite pour découvrir le monde intrigant d’Afends. Pouvez-vous nous décrire comment et pourquoi l’entreprise a démarré ? L’entreprise a démarré comme petit projet personnel en 2006. À l’époque, Deco (Declan Wise – copropriétaire) et moi-même vivions sur la mezzanine au-dessus de notre entreprise de sérigraphie, dans la zone industrielle de Byron Bay. On imprimait des produits marketing pour des groupes de punk et de hardcore, mais l’objectif principal était de lancer une ligne de vêtements. Après une année de design graphique pour la marque Afends, nous avons lancé une ligne de T-shirts, de chapeaux et quelques joggings, et avons tout entassé dans un vieux van Toyota. Nous nous sommes lancés à la conquête des revendeurs les plus cools sur la côte dont on pensait qu’ils aimeraient bien la marque. On s’est débrouillé pour dégoter quelques commandes. Qui constitue l’équipe managériale et quel est leur parcours ? Declan Wise, CEO – cofondateur et sérigrapheur. Jonathan Salfield, directeur cofondateur et designer graphique. Ryan Grey (directeur des ventes national en Australie), Ryan était l’un des fondateurs de Rythmn, avec son père et son frère. Ils ont vendu la marque il y a quelques années. Sam et Beckie Nolan (designers hommes et femmes), lisez la récente interview dans Stabmag. Heath Mawson (directeur marketing international), Heath vient de chez Modular Records, où il s’occupait de Tame and Parlor, Presents, ainsi que de nombreux autres musiciens et groupes. Nous avons 22 employés à plein

temps dans le bureau australien, ainsi que 60 autres comprenant des distributeurs, des représentants, et des employés dans les magasins de la marque, etc. Nous employons toujours beaucoup de nos amis avec lesquels nous avons grandi. Quel est le mot d’ordre d’Afends ? Afends est une entreprise dédiée au lifestyle et à la mode. Notre mission est d’associer la qualité et le style dans chaque produit que nous fabriquons. Afends promeut un lifestyle libre en s’exprimant par la musique, l’art et le côté spirituel des activités que nous aimons. Notre leitmotiv est “Question Everything”, et il ne s’agit pas de vous donner une leçon, plutôt que vous trouviez votre propre chemin par vous-même. Comment voyez-vous la frontière, mal définie, entre le streetwear et le surf en ce qui concerne les vêtements ? Je pense que, si vous parlez des marques de street et des marques de surf spécialisées, comme Billabong et Zanerobe, on peut en effet observer une grosse différence. Mais je pense que le flou de la frontière se situe dans les magasins et sur les sites Web qui vendent les marques, puisque vous pouvez généralement acheter autant de marques de street et de surfwear dans votre magasin local que sur, disons, asos.com. Pouvez-vous nous indiquer comment vous utilisez les ressources locales dans vos produits ? Nous produisons un nombre limité de

MARQUE: : AFENDS

graphismes sur les T-shirts. Et surtout, nous essayons d’utiliser des fournisseurs qui ont le même état d’esprit que nous sur la vie en général. Notre fabricant de T-shirts utilise ce programme dans lequel il aide à l’éducation de tous les enfants des travailleurs de son usine, de la maternelle jusqu’à l’université. Pour nous, il s’agit d’essayer de garantir que la chaîne des fournisseurs nous laisse bonne conscience. Quel est le facteur le plus important, selon vous, sur le marché européen ? Il a toujours été difficile pour les marques australiennes de produire une gamme d’hiver descente, que les gens puissent effectivement porter sous un climat froid. Depuis que nous avons été introduits sur le marché européen, nous avons réellement pu améliorer notre production en produisant des vestes et des polaires extrêmement bien designées et fabriquées. Il est donc très important de faire des produits qui s’adaptent au marché. Comment voyez-vous le futur de l’industrie ? L’industrie est vraiment large, il y a dorénavant de multiples couches dans l’industrie. Le surf se démocratise énormément, avec de gros budgets mis en œuvre à son égard, correspondant à l’introduction de la nouvelle WSL. Le Street devient plus contemporain avec des marques comme Zanerobe qui lance de nouvelles tendances et qui influence bon nombre de marques plus anciennes. Mais en général, en termes de tendance, le futur n’est qu’une répétition du passé, puisque les modes reviennent sans arrêt.

EMAIL: JONO@AFENDS.COM WEB: WWW.AFENDS.COM 101



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PALLY’HI PROFIL DE MARQUE Pally’Hi est une marque de vêtements première couche en laine mérinos, créée par l’ancien snowboardeur professionnel et fondateur d’Amplid Snowboards, Peter Bauer. Peter a découvert la laine mérinos en 1990, pendant un voyage en Nouvelle Zélande. Parlez-nous de la connexion entre Peter Bauer, Amplid et Pally’Hi… En 1990, j’ai voyagé en Nouvelle Zélande, avec le team Burton, pour filmer. Là-bas, j’ai acheté une première couche en laine mérinos. C’était bien avant que la matière ne soit connue en Europe. Elle était parfaite. J’ai beaucoup ridé et marché pendant ce trip et elle n’a jamais senti mauvais. Depuis, j’ai toujours été fan de laine mérinos mais ce que je voyais sur le marché ne me plaisait pas trop. Qui est dans l’équipe de direction et quel est leur parcours ? Si les gens me connaissent, c’est soit grâce à Amplid ou à mon parcours snowboard mais j’ai été très engagé dans le textile aussi. J’ai commencé avec Chiemsee, après j’ai travaillé pour Matador, puis ensuite dans le programme ACG de Nike. Au début de la saison, Gregor Common a rejoint Pally’Hi et Amplid comme chef des ventes. Le travail de Gregor, avec les collections textile à base de fibres de bambou d’Arbor, lui a donné beaucoup d’expérience dans le développement de produits durables. Rich Ewbank est responsable du marketing d’Amplid et Pally’Hi. En quoi êtes-vous différents de vos concurrents ? Pally’Hi est pour les snowboardeurs, skieurs, surfeurs, skateurs, bikeurs et randonneurs ou, simplement, pour quiconque aime les vêtements et les avantages de la laine mérinos. La vie est une aventure, mais tout le monde ne veut pas porter des vêtements techniques qui ressemblent à ceux d’une expédition dans l’Everest. Pally’Hi utilise la meilleure qualité de laine mérinos pour des vêtements performants et stylés. Les produits sont légers, chauds,

respirants, antibactériens et résistants aux mauvaises odeurs, parfaits pour une pratique sportive. Pally’Hi n’achète que de la laine d’origine australienne, obtenue sans mulesing et certifiée A.W.T.A. Nos premières couches sont en laine de diamètre ultrafin, de 17,5 microns. Elles sont incroyablement douces et confortables. Dites-nous en davantage sur la laine mérinos ! Le mouton mérinos est une des races les plus anciennes au monde. Il a été découvert dans les montagnes de l’Atlas par les Irlandais, puis exporté en Australie et en Nouvelle Zélande. Les fibres en laine de mouton sont très fines et l’air reste emprisonné entre elles. Cet air isole les moutons contre le froid et les chaleurs extrêmes. La fibre, rugueuse en surface, rend la vie dure aux bactéries et, grâce a ça, elle ne sent pas. Qu’est-ce qui vous attire sur le marché européen ? Dans les Alpes du Nord, cette petite partie d’Europe qui est le foyer de Pally’Hi, les gens ont un style de vie outdoor. Ils aiment la neige en hiver et marcher, faire du vélo ou escalader en été. Les pratiquants de ces sports comprennent que le confort est strictement lié à l’utilisation de textile technique qui gère la température du corps et élimine la perspiration. Le marché est prêt pour Pally’Hi et, dans les Alpes, en Scandinavie et dans les Pyrénées, les utilisateurs comprennent la valeur de la laine mérinos. Comment supportez-vous les rideurs et les sports d’action ? Nous avons décidé de travailler avec des ambassadeurs plutôt que des rideurs professionnels. Nous créons un collectif de

personnes qui ont des intérêts différents, de l’escalade sur glace au surf, et qui nous fournissent des images et des histoires de leurs aventures. Nous pensons que c’est le type de contenu que le client de Pally’Hi recherche. Pourquoi un détaillant aurait-il intérêt à vendre vos produits ? Nous pensons qu’il existe un marché pour les produits en laine mérinos, à usage quotidien. C’est pour ça que nos produits n’ont pas un look “camp de base”. L’intérêt est que Pally’Hi combine un maximum de fonctionnalités outdoor avec un style contemporain et urbain. La collection présente beaucoup de “basiques” que nous pouvons vendre d’une saison sur l’autre, ce qui suppose qu’il n’est pas nécessaire de les discounter ni de réduire les marges. Quel futur pour votre entreprise ? Notre objectif prioritaire pour les trois prochaines années est de développer notre base de détaillants et de distribuer Pally’Hi dans de nouveaux pays. En plus de l’augmentation du nombre de points de vente, je veux aussi développer la collection mais elle restera basique, avec un style propre et une bonne attention aux détails. Quel futur pour notre industrie ? La frontière qui sépare les marchés des boardsports et de l’outdoor ne cesse de se réduire et je vois des marques avec le bon positionnement, capables de profiter de cette tendance. Poler Stuff est un très bon exemple. Les marques qui pourront créer des vêtements techniques avec un look streetwear domineront les cinq prochaines années.

MARQUE: PALLY’HI WEB: WWW.PALLYHI.COM 103



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AIRBOARD PROFIL DE MARQUE La marque suisse Airboard apporte une fraiche brise d’innovation au marché européen des sports d’action. Elle lance le snow-bodyboard, une nouvelle pratique, avec des Airboards, qui a suscite un vif intérêt en Europe, au Japon et aux Etats-Unis. La société produit aussi des SUP gonflables, connus pour leur construction double couche haut de gamme. Entretien avec Joe Steiner. Quelle est l’histoire de votre entreprise et comment tout a commencé ? Airboard est une marque suisse déposée. Elle fabrique des produits sportifs gonflables haut de gamme, développés par l’ingénieur Joe Steiner. En 2001, Airboard a crée un nouveau sport d’hiver : le snow-bodyboarding. Nous avons rapidement connu un grand succès aux US et au Japon. Le produit a été finaliste du concours Brand New d’ISPO et nominé aux US BOWN (Best Of What’s New). En 2009, Airboard a développé un SUP gonflable. Le shape était plus court, plus épais et offrait une alternative aux shapes d’origine US. Comme nous sommes originaires d’un pays sans mer, nous avons développé nos SUP avec l’Europe en tête, pour une pratique sur lacs et en rivières. Qui est dans l’équipe de direction et quel est leur parcours ? Je suis le PDG de l’entreprise et j’ai un parcours pro dans la logistique. Je suis Manager Qualité certifié EQM et j’étudie les technologies gonflables depuis 1985. J’ai fondé l’entreprise Fun-Care AG en 2001. Erich Ammann est le DF de l’entreprise. Il a un diplôme d’Economie. Il est aussi comptable certifié et fondateur de la société Amman Partner Accountants, à Zug, en Suisse. Quelles sont les valeurs de la marque ? Fonction, qualité et style. C’est l’ordre de marche que nous suivons avec tous nos produits Airboard. C’est la ligne directrice de tous nos développements et elle assure la satisfaction de tous nos clients. En quoi vos produits sont-ils innovants ? Les snow-bodyboards Airboard peuvent être

utilisés sur des pistes damées ou dans la poudreuse. Le “air-body” élastique absorbe les irrégularités du terrain et assure une utilisation agréable. Les snow-bodyboards sont fabriqués avec des textiles baignés en uréthane extrêmement durables. Le processus d’apprentissage exige 15 à 30 minutes à peine. C’est une activité très rentable pour les stations qui ont ouvert des pistes pour la location et la pratique du snow-bodyboard. Ce sont des produits très fonctionnels et leur profil novateur a pris l’industrie des sports d’hiver par surprise. Les SUP Airboard® sont connus pour leur design classique et leur construction haut de gamme et double couche. Ils se concentrent sur les besoins de la clientèle européenne et un usage sur rivière, lac ou océan. Nous avons aussi un parcours dans la “Air-technology”. Nous utilisons notre savoir-faire pour créer des i-SUP ultra-rigides avec un minimum de pression. En quoi êtes-vous différents de vos concurrents ? Nos produits combinent innovation, fonctionnalité et style. Nos standards de qualité sont très élevés et sont à la hauteur de tous les défis. Les produits Airboard sont différents de tout ce que vous trouverez sur le marché et le Snowbodyboarding est une innovation sur le marché des sports d’hiver. Où fabriquez-vous vos produits ? En 2013, Airboard® était la première entreprise à commencer une fabrication d’i-SUP en Allemagne, en dépit des coûts de production élevés. La

MARQUE: AIRBOARD

motivation principale était le développement et le service. Les volumes de production ne cessent de grandir et il est important de pouvoir assurer le service et les besoins en recyclage. Les clients ont des exigences élevées quand il s’agit de marques suisses et il n’est pas toujours facile de les satisfaire. Quelle a été la réponse du marché aux produits Airboard ? Depuis 2001, Fun-care a produit et distribué plus de 150 000 snow-bodyboards dans 20 pays et le sport ne cesse de grandir. Les Airboarders recherchent de nouveaux défis et le nombre de nouveaux clients dans les stations adaptées ne cesse de grandir. Les stations suisses qui ont 12 ans d’expérience avec la pratique assurent que la demande est très importante, que la location de matériel est très rentable et les accidents presque inexistants. Le SUP est le sport d’été qui grandit le plus rapidement en ce moment. 8 sur 10 SUP vendus en Europe sont gonflables, car leur taille réduite rend plus facile le rangement et le transport. Pour cette raison, les ventes d’Airboard grandissent rapidement. La décision de fabriquer en Allemagne a été bien reçue aussi, car les réparations et le recyclage peuvent avoir lieu à proximité du client final. Où pouvons-nous découvrir vos produits/offre/ vidéos, etc. ? Facebook : https://www.facebook.com/airboard.ch Twitter : https://twitter.com/airboard_com Site : http://www.airboard.com/

WEB: WWW.AIRBOARD.COM 105


DON’T LET ME DOWN : ISOLATION EXCLUSIVE La demande pour le duvet a radicalement augmenté sur les cinq dernières années. Les méthodes d’extraction dans les fermes conventionnelles soulèvent des questions très inconfortables sur le bien-être animal. Mais l’industrie de l’outdoor est consciente du problème et travaille à des solutions. Etant donné qu’il s’agit d’un produit périphérique de l’industrie de la viande, il est assez difficile de mettre la pression sur les fournisseurs pour obtenir un duvet plus responsable. Une oie possède environ 300 g de duvet et de plumes au moment de l’abattage, mais seulement 60 g sont de qualité suffisante et présente le “gonflant” tant convoité, nécessaire pour le garnissage des vêtements et des sacs de couchage. Des milliers d’entreprises, familiales ou commerciales, jouent un rôle dans la collecte du duvet. Le risque sur le bien-être animal démarre dans la “ferme parentale” où les animaux vivent quatre ans pour pondre des œufs. Ici, dans la gestion conventionnelle, une oie risque la douleur intense d’être plumée vivante, cinq fois avant d’être conduite à l’abattoir. Les œufs sont expédiés de la ferme vers l’incubateur. Une fois qu’ils ont éclos, les jeunes oisons sont transportés dans la ferme d’élevage. Dans cette ferme, il y a un risque fort que les conditions d’élevage ne satisfassent pas les normes de bien-être et que les animaux vivent dans des espaces confinés, sans être autorisés à satisfaire leurs besoins naturels d’exercice et de nage. Avant d’être transportés à l’abattoir après quelques mois, où les conditions posent aussi problème quant au bienêtre animal, les animaux pourront être forcés à manger (gavage) pour produire du foie gras. La demande croissante pour le duvet dans l’industrie du textile a révélé ces pratiques aux yeux du grand public. Sous la direction d’organisations non-gouvernementales, dirigées par PETA et Four Paws, mais aussi par les marques elles-mêmes ainsi que les associations, comme le European Outdoor Group, cette situation complexe est abordée avec l’aide des services de certification. En 2014, des normes industrielles ont été créées et se sont fixées pour objectif d’identifier le duvet certifié dans le produit final qui provient d’animaux qui n’ont jamais été plumés vivants ni gavés. Elles promettent de faire attention à des conditions de vie adéquate et à ce que les animaux soient transportés sans stress et abattus avec respect. La norme de traçabilité du duvet (Traceable Down Standard) par NSF (American Health and Safety Organization) s’est fixée pour objectif de créer une transparence totale, totalement vérifiée depuis la “ferme parentale”, et certifiée jusqu’au garnissage final, de manière à ce qu’une

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chaîne de fournisseurs très fiable soit utilisée jusqu’au produit final. Cette norme n’autorise pas le mélange avec du duvet conventionnel et présente, pour l’instant, deux niveaux de fournisseurs : les petites fermes familiales et les filières industrielles. La norme Responsible Down Standard, par Textile Exchange, vise le respect de la traçabilité avec l’aide de la norme Content Claim Standard, qui signifie que les paquets de duvet peuvent être identifiés depuis l’œuf jusqu’à la garniture finale. Encore une fois, la transparence complète est possible, mais n’est pas placée comme priorité première. Cette norme accepte aussi les mélanges avec du duvet conventionnel pour permettre aux fabricants de se lancer. Mais, alors, le produit final n’aura pas le label. L’objectif principal est de trouver une solution d’isolation responsable et intelligente, qui apporte les propriétés techniques requises, mais pas nécessairement plus que ce qui est nécessaire. Le duvet d’oie de la plus grande qualité présente la performance d’isolation la plus efficace par rapport à son poids. Il est sensiblement plus léger qu’une solution synthétique sans l’implication d’animaux, comme le PrimaLoft® Insulation Silver Eco, qui consiste en 70 % de polyester recyclé (30 % de matériaux bruts). Mais le duvet présente aussi l’inconvénient de prendre plus rapidement l’humidité et de ne pas sécher aussi bien que son homologue synthétique. Le duvet n’est donc pas toujours le matériau idéal. On trouve deux alternatives intelligentes et parfaites sur le plan écologique. Premièrement, le duvet recyclé, proposé par Neokdun en Espagne, entre autres. Ce duvet provient exclusivement de produits finaux comme des linges de lit, qui ont atteint la fin de leur cycle de vie. Le duvet est lavé et traité par un procédé et éco-responsable, puis recyclé. Le second provient de Suisse et utilise de la laine pour isoler. L’entreprise Swisswool collecte jusqu’à 400 tonnes de laine par an, dans près de 20 lieux différents. Après un lavage, la laine de mouton est ensuite traitée par différents industriels régionaux afin d’obtenir les produits de la plus grande qualité possible pour l’isolation et les vêtements techniques. La montagne de la transparence se voit gravie par tous les chemins possibles, ce qui montre que le temps est venu de trouver des solutions à ce problème essentiel.




NOUVEAUX PRODUITS 01

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#75 01 TOURS DE COU PHUNKSHUN EN POLAIRE Pour venir compléter leurs cache-nez déjà existants, la marque Phunkshun Wear, basée au Colorado, lance une collection de tours de cou en polaire avec motifs-transferts par sublimation. Fabriqués en polaire made in USA et cousus chez Phunkshun, ces tours de cou sont à découvrir à Munich lors de l’ISPO 2015. www.phunkshunwear.com 02 SECTOR 9 BARRA SOAP Ce modèle issu de la gamme Mini Series de Sector 9 brouille les frontières entre freestyle sliding et sidewinder slashing. Son tail fonctionnel donne vie à une planche qui n’en manquait déjà pas, capable de virer dans un mouchoir de poche. Les roues Nineball de 61 mm dérapent en douceur, tout en offrant le grip suffisant pour virer sec. Difficile de faire plus proche des sensations d’un surf qu’avec ce skate. www.sector9.com

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03 VESTE OUTLAW DE SANTA CRUZ Nouveauté de la collection hiver 2015 de Santa Cruz, ce modèle Outlaw associe les caractéristiques techniques d’une veste d’hiver tout-terrain avec une silhouette de doudoune style militaire. Sous le revêtement extérieur en polyester, se cache une doublure molletonnée en flanelle aux nombreuses poches, tandis qu’une capuche amovible et des patchs de renfort en tissu lui permettent d’affronter les éléments avec sérénité. www.santacruz.com 04 D STREET LONGBOARDS SMOKED BAMBOO 41 PINTAIL D Street présente enfin sa très attendue gamme Bamboo 2015. Destiné au cruising et aux carves, ce modèle associe à merveille cambre et concave pour des sensations de ride sans effort. Doté de trucks géants Roadrider de chez OG, il est prêt à encaisser les pires outrages. www.dstreetlongboards.com

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05 FANATIC FLY AIR PREMIUM ALLROUND Chez Fanatic, la gamme de SUPs gonflables Fly Air se destine à l’action dans les vagues pour des rideurs de tout gabarit. Avec son outline de longboard et un sacré volume, ce modèle fait preuve d’une très bonne glisse, tout en se montrant d’une grande stabilité grâce à sa largeur conséquente. La nouveauté 2015 réside notamment dans la meilleure qualité du sac à dos de rangement fourni, avec des bretelles rembourrées et des poches intérieures/ extérieures, sans oublier une nouvelle pompe de gonflage. www.fanatic.com 06 VANS LELAND MOUNTAIN EDITION JACKET Un lot de nouveautés fait son apparition sur les vêtements techniques Vans, à l’image d’un traitement déperlant (DWR). Cette veste molletonnée à col chemise est 100 % polyester et dispose d’empiècements nylon, du traitement DWR évoqué et d’un duvet PrimaLoft® 2 oz. À l’intérieur, une poche pour smartphone/MP3, et plusieurs poches zippées à l’extérieur. www.vans.com

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NOUVEAUX PRODUITS 01

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#75 01. TRUCKS CENTURY C80 LONGKSKATE Ces nouveaux trucks C80 à géométrie inversée de chez Century ont été complètement repensés, fabriqués notamment avec un aluminium issu de l’aérospatiale, et dotés de spacers intégrés. Sur l’embase, les trous de fixation sont légèrement évidés pour dissimuler la visserie, sans oublier un hanger symétrique pour changer les roues de côté, selon leur degré d’usure. Toute la gamme Century sur skategoldcoast.com 02. BONNET FLECKED SUEDE DE NEW ERA Le design New Era reste fidèle à sa philosophie : un fit idéal, un design innovant et un style saisonnier. Le bonnet New Era Flecked Suede offre les dernières nouveautés techniques, avec DWR et Dri-Release. www.neweracap.com

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03. GADGETS SMART MOUNT DE SP Avec le nouveau SP Gadgets Smart Mount, vous pouvez attachez le contrôle à distance de votre GoPro à votre bâton télescopique, guidon de vélo, SUP ou autre… www..sp-united.com

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04. SANUK CASSIUS Sanuk innove avec ce tout premier modèle No-Legde à savoir, une semelle qui ne dépasse pas du contour de la chaussure. Fabriquées en toile sergée huilée, avec imprimés sur la doublure et lacets 5/9, les Cassius disposent d’une semelle intérieure moulée en EVA avec traitement antimicrobien AEHIS, et d’une semelle extérieure en caoutchouc Happy Y. www.sanuk.com

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05. X-CALIBER TRUCKS X-Caliber est une marque de skate créée en 1976 et spécialisée dans la fabrication de trucks et accessoires. La marque, originaire de Venice Beach, Californie, reprend vie grâce à Jerry Madrid, de Madrid Skateboards, et Blake Harrington, de Jimmy’z. X-Caliber est vendue dans le monde entier et vous pouvez trouver ses produits sur les plateaux Madrid, Maui and Sons et Jimmy’z. Pour plus d’information visitez xcaliberskates.com 06. THE SWITCH DE LANDYACHTZ The Switch est un des modèles les plus populaires de Landyachtz. La plateforme rabaissée le rend plus stable et facilite le maintien du pied en place. Il est parfait pour les rideurs de tous les niveaux. The Switch est devenu rapidement un best seller du marché du freeride. Disponible en avril 2015, en 35’’ et 40’’. www.landyachtz.com 07. RECCO LANCE UN ÉMETTEUR PLUS FIN Recco a développé un émetteur plus fin pour simplifier son intégration, en deux positions, dans les produits techniques d’hiver, à savoir blousons, pantalons ou boots. Deux endroits se prêtent au mieux à l’intégration de l’émetteur pour assurer une distance minimum entre ce dernier et le corps de l’usager. Le nouveau produit est le résultat d’un travail de fond avec designers et fabricants et il présente de nouvelles options de design et de confection de vêtements techniques. www.recco.com

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ZOOM SUR LE MARCHÉ ALLEMAGNE Par Anna Langer Dans le sud du pays, il existe un vieux prophète de la météo des neiges qui n’a jamais failli. Pour 2014, il a prédit un été pluvieux et un automne doré, avec un hiver froid et rude (mais sans trop de neige). Alors que plus personne ne s’y attendait, l’or blanc est enfin tombé du ciel et, dans certains endroits, massivement. D’après le dit prophète, il en sera ainsi pendant un moment. La neige était la bienvenue dans tous les business tournés vers les sports d’hiver où “les ventes souffraient sérieusement depuis quelques mois”, détaille Mirek de Bazooka, à Weiden, dans le Haut Palatin. “A cause des températures clémentes, les ventes d’outerwear et de hardware ont été mauvaises. Je suis sûr que nous ne sommes pas les seuls à avoir souffert comme ça.” Mais, comme toujours, tout versant négatif a son pendant positif et, dans ce cas, c’est Element qui a bénéficié de la situation car le public “a adoré leur collection Automne/Hiver”. Quand il s’agit de catégories de produit, les longboards ont mené la charge. “Evidemment, la météo est responsable car c’est elle qui détermine le moment où les kids passeront du skate au snow.” Les ventes de Noël n’ont pas été exceptionnelles non plus, “en particulier dans les centres-villes où la fréquentation des magasins a été largement en dessous des attentes,” souligne l’Association Allemande du Commerce au Détail (HDE). La partie du marché qui a le plus souffert a été le fashion retail avec “des ventes rampantes”. Ceci étant, les dernières semaines de l’année ont été meilleures dans les magasins de sport, grâce aux pièces chaudes et au hardware. Le début très tardif de la saison d’hiver a aussi entrainé une baisse importante des ventes d’avant Noël, pour Ridersheaven, à Sonthofen sur Allgäu. Pour eux, les ventes qui ont suivi les premières chutes de neige ont été particulièrement bonnes et elles ont aidé à compenser les résultats préalables médiocres. “Pour nous, le soi-disant “hiver” n’a commencé que mi-décembre, juste à temps pour les vacances. Et, quand il est arrivé, il l’a fait d’un coup ! Grâce à ça, nous avons réussi à équilibrer les ventes du début de saison, avec quelques journées très intenses. Nos clients locaux ont été fidèles au rendez-vous et, avec la neige, les touristes sont arrivés aussi. Ils ont beaucoup apprécié le conseil et la compétence professionnels de nos vendeurs et ils les ont davantage valorisés que les remises de nos concurrents”, explique Toby. “Les ventes de Noël ont été très bonnes sur internet mais, étant données les conditions, la demande de produits non-saisonniers était plus forte.” Après la météo, le “vol de conseils” est le principal problème pour les détaillants saisonniers. Le problème est cité dans la quasi totalité des interviews effectuées. Même dans des communautés de taille réduite, comme Weiden, avec moins de 40 000 habitants, où les gens devraient être plus fidèles, “le vol de conseils est un problème important”, assure Mirek. “Les détaillants saisonniers en souffrent, bien sûr. Mais, au lieu de pleurnicher, nous voulons faire face au problème ! Nous essayons de collaborer avec les marques que nous vendons et nous développons des projets et des programmes pour encourager l’engagement de nos clients et faire que notre magasin soit le plus attractif possible.” C’est une stratégie qui portera particulièrement ses fruits en 2015, avec le 20ème anniversaire du shop, qui sera fêté comme il se doit. “Et, ça, nous savons bien le faire !”, sourit Mirek. “Les clients comparent beaucoup plus qu’avant. Beaucoup savent ce que nous avons en magasin, bien avant de venir. Ils comparent les prix en ligne et recherchent, évidemment, le meilleur deal”, explique Toby. Mais il a aussi eu des expériences heureuses, à Allgäu : “Sitôt les clients arrivés 112

dans notre magasin, ils aiment le conseil de nos vendeurs, l’ambiance authentique, les échanges avec les autres membres de la scène et ils reviennent TOUJOURS.” Ce détail paye particulièrement bien avec le hardware. “Les ventes de hardware très technique augmentent. Donner des conseils à ce niveau est agréable et le client est prêt à payer plus cher pour la qualité”, assure Toby. Pour ses clients, c’est la technologie qui compte. “Lib Tech, Gnu et Roxy sont les leaders.” Mais les best sellers sont les boots de snowboard. “Dans les magasins saisonniers, nous voyons beaucoup de clients à la recherche du conseil et qui l’apprécient vraiment. Les brebis galleuses qui viendront demander conseil en magasin et qui partiront ensuite faire des achats en ligne existeront toujours.” De la même façon, les accessoires d’hiver partent assez bien et créent un “chiffre d’affaires conséquent. Nous vendons beaucoup de wax, de cadenas pour snowboard, de masques et de crème solaire”. L’outerwear reste compliqué. “Les ventes d’outerwear ont été particulièrement mauvaises à ce jour. C’est un signe très clair que le marché est saturé et que les innovations ne sont plus acceptées”, souligne Toby. Les grandes marques semblent être celles qui souffrent le plus. “La lutte des prix est rude, surtout en ligne. Alors, en tant que détaillant, nous ne sommes pas très motivés pour stocker et représenter leurs produits”, explique-t-il. Qui plus est, la tendance générale suit un cours opposé. “La demande de produits “spéciaux” est très importante, je parle de produits que vous ne trouvez pas partout, ni dans les outlets. Les petites marques ont la cote.” Et les ventes le confirment. “La demande de produits Picture est toujours forte et la nouvelle marque Lib Tech Outerwear profite de l’effet de synergie avec la marque de boards homonyme.” Les ventes de produits skate sont aussi étonnamment bonnes. “Nous étions surpris par la demande de longboards, même en hiver. Heureusement, nous étions préparés avec des produits Madrid et Flying Wheels”, explique Toby, en souriant. A côté de leur shop, à Weiden, Bazooka a un autre point de vente dans la base de l’armée américaine, à Grafenwöhr, où la clientèle est différente. Ces clients accordent la couleur de leurs lacets avec celle de leur casquette et s’assurent que le ton du t-shirt soit le même que celui des chaussures. Cette attention aux détails est une grande motivation au moment de l’achat mais c’est une tendance qui ne se reproduit pas dans les “shops normaux”. Mais qu’est-ce qui est normal de nos jours ? Il existe encore un point que tous les shops, clients et marques partagent : l’amour du snowboard. “Les clients veulent s’amuser en ridant et aiment profiter des nouvelles technologies”, pense Toby. “Le snowboard est établi et ce n’est plus une tendance.” Chez Ridersheaven, ils restent fidèles à leurs racines et clientèle, et ils augmentent la surface de vente en 2015 “pour offrir aux clients une meilleure présentation et représentation du lifestyle boardsports. Nous sommes fidèles à notre concept et nous restons très proches de nos clients. Au lieu de changer notre offre, nous restons fidèles aussi aux marques et, avec cette consistance, nous jouons la sécurité.” Car, même si le marché des boardsports allemand est “dominé par les plus grands”, ce sont les “petits” qui “alimentent l’amour pour le sport”. C’est pour cette raison que Toby aimerait davantage de “solidarité entre concurrents pour que les soldes commencent au même moment pour tous, avec des prix constants qui supposent que tous les détaillants puissent garantir des marges meilleures. Les boardsports le méritent !”



ZOOM SUR LE MARCHÉ ROYAUME-UNI Par Gordon Way Est-ce que quelqu’un est parvenu un jour à acheter un ordinateur Apple en faisant une affaire ? Chaque fois que j’ai acheté un Mac, j’ai toujours été frappé par leur prix. Car nous savons tous qu’ils ne valent pas un tarif aussi élevé. C’est de plein gré que nous rejoignons le “Club Apple”. Car impossible de trouver une bonne affaire avec Apple, la marque à la pomme maîtrise parfaitement le prix de vente public de ses produits. Comment ? Toutes sortes de raisons circulent : des marges ultra-faibles accordées aux magasins, en passant par des remises rétroactives, sans oublier la pure intimidation (vraiment ?)... La seule chose dont je suis certain est que les détaillants font vraiment de la résistance quand il s’agit d’accorder quelconque remise, du moins sur les nouveautés. Comment se fait-il que notre secteur soit si différent ? Alors qu’il s’agit du Boxing Day en Grande-Bretagne au moment où j’écris ces lignes, nous n’avons pas connu la moindre chute de neige et toutes les marques n’ont pas encore livré leurs collections. Et pourtant, une vague de remises déferle en boutiques ! Moins 20 % par ci, moins 25 % par là, et sur des articles qui ne datent pas de l’an passé, mais bien sur les dernières collections toutes fraîches ! Attention, je ne suis pas pour une politique des prix totalement maîtrisée, mais je crois qu’il y a matière à s’inspirer du système américain MAP (Minimum Advertised Price, un accord de prix minimum entre fournisseur et revendeur), même si je sais pertinemment que ce genre de pratique demeure illégale. Mais à travers les remises à outrance, ne sommes-nous tout simplement pas en train de scier la branche sur laquelle nous nous tenons, disant adieu à nos marges ? Chez la chaîne de magasins de sport que nous aimons tant décrier, on peut trouver certains articles à moins 90 %, et à moins 80 % sur de nombreux autres, parfois des produits de marque. Des marques issues parfois de notre milieu... Comment les consommateurs peuvent-ils se laisser embobiner là-dedans ? La question est alors : quelle marge faut-il appliquer pour gérer avec succès son activité ? En tant que distributeur, nous sommes souvent saignés, forcés d’accorder des marges plus grandes pour voir ensuite certains détaillants pratiquer des remises à tout-va. Et pas seulement chez les moins honnêtes... Cette année, j’ai vu des détaillants parmi les plus respectables devoir baisser leur pantalon. Quelle solution ? D’abord, garder ses nerfs, puis trouver des méthodes alternatives pour attirer les clients : vendre des packages, marquer sa différence avec une nouvelle offre, acheter des produits de la saison dernière pour les remiser ensuite (seulement si nécessaire), etc. Mais s’agissant des articles de la saison en cours, ne touchez pas aux prix ! Misez sur un meilleur service à la clientèle pour fidéliser de nouveaux clients et éviter de devoir renoncer à une partie de vos marges. Je le répète si besoin, je ne suis pas du tout en faveur d’une politique de fixation des prix. De telles pratiques sont hors-la-loi, aucun fournisseur ne devrait pouvoir vous imposer des prix au détail. OK, on est bien d’accord ? Jetons maintenant un œil sur le marché et force est de constater que tout ne va pas pour le mieux. Le manque de neige a entraîné des ventes médiocres dans quasiment toutes les catégories. Les canons à neige ne tournent même pas tant les températures sont anormalement élevées, ne favorisant pas vraiment l’écoulement des vêtements techniques d’hiver. Malgré tout, le sentiment d’enthousiasme est bien prégnant dans notre secteur, tous patientant que la météo veuille lancer la saison pour de bon. Chez Boardwise, Sarah confirme que la boutique était en ébullition 114

après les premières chutes de neige sur les sommets écossais, avant que l’activité ne redevienne léthargique quelques jours plus tard, une fois la neige fondue. Pour Jeremy de TSA, le chiffre du mois de décembre se révèle très moyen : “Nous étions au-dessus du niveau de l’an passé jusque-là, puis l’activité s’est ralentie sur novembre. Novembre 2013 avait été un cru exceptionnel, ce n’était donc pas trop alarmant. Mais ce n’était rien en comparaison de décembre. Gardons notre calme. Je suis confiant, je pense que ceux qui ont hésité à acheter en décembre se décideront en janvier.” Au sujet des remises évoquées plus haut, Jeremy n’y va pas par quatre chemins : “Si vous n’êtes pas capable de gérer une put... d’entreprise, alors foutez le camp et faites autre chose !” Ce coup de sang de Jeremy est adressé particulièrement à des détaillants de longue date qui se sont lancés dans des remises précoces sans raison apparente. “L’un d’entre eux a fait un Black Friday de quatre jours, un autre affichait -15 % juste avant Noël. What the fuck ? Nous n’avons pas procédé à la moindre remise lors du Black Friday et nous avons cartonné en ventes !” Quand je demande à Jeremy quelles sont les marges qui devraient être pratiquées pour couvrir ses arrières, il me répond : “Le souci est que la plupart des shops n’ont aucune idée de combien, ni de quand, ils gagnent de l’argent. Ils se disent qu’en prenant 30 %, ils devraient être à l’équilibre, mais beaucoup oublient de prendre en compte tous les autres frais généraux. Il est temps de réfléchir un peu.” Mais alors, quel est le bon moment pour lancer les soldes et écouler ses stocks ? “Le 1er mars. Si nous parvenons tous à tenir jusque-là, nous pourrons compter sur de bonnes marges et faire en sorte que le secteur soit viable à long terme.” On ne peut qu’acquiescer, même s’il est fort peu probable que cela se réalise... À l’image de Jeremy, Ben de Big Dreams n’est pas du genre à avoir sa langue dans sa poche, même si en l’occurrence, il débute par des échos positifs : “Sur les dernières années, les ventes de vestes et de pantalons ont connu une hausse considérable, tout comme nous voyons de plus en plus de femmes acheter du matériel technique. Les masques de snow et casques haut de gamme ont également connu un boom, et nous sommes même à court de stocks de boots dans certaines tailles. Les ventes de fixations demeurent solides, mais celles de planches typées “all-mountain” baissent sur le segment haut de gamme.” Big Dreams ne dispose pas de site de vente et compte uniquement sur sa clientèle en magasin, apparemment au rendez-vous : “La saison a été très chargée jusqu’ici avec toujours plus de passage en boutique. J’ai mis en place une visite virtuelle du magasin sur le site et cela porte ses fruits ; les gens franchissent davantage la porte.” Pour autant, Ben possède quelques raisons de pester : “À nouveau, les sites de vente en ligne viennent mettre notre secteur à mal, tout comme une minorité de magasins physiques fausse les ventes et dégrade l’image des marques authentiques. Ces discounters n’ont ni connaissance ni respect des marques qu’ils distribuent, incapables de distinguer leur cul de leur coude. En procédant à des achats massifs, il en résulte des remises bien trop précoces qui cassent le marché : c’est encore et toujours le même problème...” Nous avons inauguré notre nouveau showroom chez Ultra Sport et les premiers détaillants sont déjà au rendez-vous pour leurs commandes de la saison prochaine. Tout ce passage me redonne le sourire dans un contexte pourtant parfois morose. Voilà que j’ai retrouvé mon enthousiasme ! C’est dingue, non ?



ZOOM SUR LE MARCHÉ FRANCE Par Benoît Brecq En cette fin d’année 2014, l’économie française reste paralysée et la dette continue de s’envoler. Le PIB a progressé de seulement 0,3 % au dernier trimestre 2014. L’investissement des entreprises a stagné et la dette publique a franchi la barre des 2 000 milliards d’euros. En cette période de fêtes, le panorama économique de la France n’incite pas aux réjouissances. La hausse continue du chômage en est l’illustration la plus dramatique et elle ne semble pas prête de s’arrêter. Il faut dire que l’économie française reste désespérément atone. Malgré ce sombre tableau, l’année 2015 réserve quelques raisons d’espérer. L’Insee anticipe une croissance de 0,7 % sur la première partie de l’année, «en ligne», selon le gouvernement, avec sa prévision de 1 % sur 12 mois. Cet optimisme mesuré se fonde largement sur des facteurs extérieurs, comme l’effondrement des prix du pétrole et l’affaiblissement de l’euro, qui devrait stimuler les exportations. De quoi créer une dynamique que la montée en puissance du CICE et les premiers allégements de charges du pacte de responsabilité devraient amplifier. Il serait temps. Mais, même avec 1 % de croissance, le chômage ne connaîtra malheureusement pas de repli, a admis François Hollande. Cette période de fêtes de fin d’année est toujours importante pour les commerçants. Elle lance réellement la saison d’Hiver avec les vacances scolaires. De même, elle permet aux magasins de dresser un bilan de l’année avant les soldes. Côté stations, malgré le manque de neige du début de saison, le mois de décembre est assez surprenant avec une croissance faible mais générale des ventes par rapport à la saison précédente, on assiste surtout à une forte fréquentation dans les shops. Le manque de neige et l’ouverture retardée des stations ont sans doute poussé les touristes à pousser la porte des magasins et, tout naturellement, à consommer. Ce que nous confirme Guillaume Adam responsable du magasin RIDE & SYLE à Val Thorens : « Au départ, les clients ont hésité à acheter, ils hésitent encore pour la wear technique mais ils viennent quand même et cela se ressent sur les chiffres ». Un sentiment partagé par Martin GREEN, gérant de ZéroG, à Chamonix : « Même si, à la base, les clients sont venus pour skier et ont été un peu déçus par le faible enneigement de début de saison, ils ont quand même bien fréquenté le shop ». En effet, la neige a tardé à tomber en la France et ce n’est qu’entre le weekend de Noël et du Nouvel an que les vraies premières chutes de neige se sont manifestées pour lancer la saison de ski et l’ouverture de la plupart des stations. Les ventes de matériel technique ont profité de ces belles précipitations. « Les clients se sont affolés pour s’équiper et profiter aux mieux des premières descentes, » nous dit Guillaume, de RIDE & SYLE. Côté ventes, les boots, et notamment les modèles haut de gamme, ou encore les accessoires, type bonnets et gants, représentent le gros des ventes. Quelques marques, comme PICTURE ou NEFF, se distinguent et semblent séduire les consommateurs. Damien BILLET, responsable Technique chez SPORTS AVENTURE, à Bordeaux, remarque : « Les boots haut de gamme représentent de plus en plus de ventes. Par contre, les Boots à lacets entrée de gamme à 150€ sont moins en tête d’affiche qu’avant. Les gens (débutants ou confirmés) ont pris conscience qu’il vaut mieux bien s’équiper en payant un peu plus cher, pour plus de confort, plus de marge de progression et garder son matos plus longtemps ». Un point intéressant qui permet aux magasins d’augmenter le panier moyen du consommateur et, par la même occasion, d’améliorer le chiffre d’affaires. Le snowboard semble reprendre un peu de place dans le marché des sports 116

d’hiver. « Le ski Freestyle a fait très peur au snowboard ces dernières années mais le snowboard tient bon, » nous dit Damien, « de plus en plus de jeunes s’équipent au lieu de louer leur matos, et cela dès 4 ou 5 ans ». De plus, la polémique sur le lobbying actif de l’ESF contre les moniteurs qui ne font pas de ski, relayée par un reportage sur France 3 et partagée sur les réseaux sociaux, ne fait que rajouter de la publicité au snowboard qui semble redorer son image… Coté web, la période des fêtes de Noël est très importante. Cette année, sur cette période, les achats en ligne ont augmenté par rapport à l’année dernière. En France, selon Médiamétrie, « les ventes en ligne ont dépassé les 10 milliards d’euros ». Les fêtes de fin d’année représentent traditionnellement 20 % des ventes totales annuelles pour le commerce en ligne et, selon le journal Le Monde, « internet représente, à lui seul, pour cette année 20142015, 60 % du montant total des achats réalisés pendant la période des fêtes. Chaque Français y a dépensé en moyenne près de 200 euros ». Sentiment partagé par Clément ODILE, responsable du site de vente en ligne unclezaz.com : « Même si nous avons peu de recul, car à Noël dernier le site était encore très jeune, cette année notre chiffre d’affaires sur le site s’est envolé, avec plus de 20% des ventes de l’année réalisées sur cette période. Nous avons même dépassé le chiffre réalisé en magasin sur la même période ». Une réalité que de nombreuses boutiques ont su saisir en créant, elles aussi, leur site de vente en ligne pour compléter leurs ventes en magasin et augmenter leur chiffre d’affaires global en touchant un public plus large. Martin Green, de ZeroG, nous dit : « le développement de notre site de vente en ligne nous à permis d’augmenter de près de 50% notre CA. Beaucoup de clients ont des demandes pour des produits spécifiques, que nous n’avions pas forcément précommandés, les clients viennent chez ZeroG pour le choix, la dispo des bons produits et surtout le service ». Dans les grandes villes, les clients font leurs achats de Noël de plus en plus tard. « Les gens gardent un œil attentif sur le prix et la qualité, mais c’est encore le portefeuille qui incitera, ou non, à passer à l’acte, » nous dit Rémi Grange, le boss de Vega Skateshop, à Paris. Sur la scène street, une fois de plus, le cruiser a été le produit de cette fin d’année. Qu’ils soient en bois ou en plastique, « les boards complètes ou les cruisers ont représenté l’essentiel de notre chiffre d’affaires pour ces fêtes, » nous confie Rémi, de Vega. Tendance confirmée par Stéphane Manager du rayon Skateboards/longboards au Cri Du Kangourou, à LYON : « Le Cruiser, notamment en plastique, n’a, à ce jour, pas faibli et reste l’une de nos meilleures ventes en cette fin d’année ». Les marques comme Flying Wheels ou Globe semblent avoir la côte auprès des consommateurs finaux. Stéphane de CDK ajoute : « On a aussi un peu de demande sur le skate old-school, c’est assez significatif pour le souligner ». Malheureusement tous s’accordent à dire que le textile a un peu « scotché » avec un automne et surtout un hiver plutôt doux. « C’est assez compliqué, » nous glisse Rémi, de Vega, même si les soldes d’hiver risquent de limiter cette tendance. Une fois de plus les Fêtes de fin d’année ont représenté une période d’activité importante pour l’ensemble des revendeurs. Les chiffres et les différents marqueurs semblent aller dans le bon sens. Le manque de froid, de soleil et de neige début janvier seront-ils autant de facteurs pour compromettre le premier semestre 2015 ? Espérons que non et qu’enfouis dans la poudreuse jusqu’aux genoux nous rirons de tant d’incertitude.



veille des marchés

SUISSE

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ITALIE

Par Fabien Grisel

Par franz Hoeller

Au risque de me répéter une fois de plus, je vais commencer par un petit topo météo des plus décourageants, voire même pire que d’habitude, puisque cette fois on parle d’année record de chaleur moyenne. Ce début de saison aura été sans neige pour toutes les stations en dessous de 2300 m qui n’en n’auront vu que brièvement la couleur, avec de conséquentes mais éphémères chutes de neige du 27 au 29 décembre, après quoi un redoux accompagné de pluie en aura fait fondre la plus grande partie. Evidemment, ce n’est pas sans conséquences. Prenons d’abord le cas des magasins de plaine, qui vendent la plus grande partie de leur matériel pendant les mois d’octobre, novembre et décembre. Ils ont été les premiers à souffrir de cette météo trop clémente et, à quelques exceptions près, on peut dire que le bilan est plutôt mauvais. Les grands comptes, quant à eux, ont commencé les soldes très tôt, 3 à 4 semaines plus tôt que d’ordinaire, ce qui en dit long sur la médiocrité des ventes. Les magasins spécialisés étaient déçus aussi du taux fréquentation pendant les deux derniers mois de l’année, et ils n’ont pas réussi à assurer les chiffres de l’année passée. En général, c’est le textile qui a posé le plus de problèmes, une fois de plus. Il s’agit du segment avec le plus mauvais taux de sortie. Les hardgoods s’en sortent mieux avec une tendance aux achats de boards plutôt qu’aux achats de fixations et boots. L’intérêt pour le Splitboard est, lui aussi, présent et même en légère augmentation : il semblerait que la plupart des marques soient déjà sold out sur certains modèles ou longueurs de splitboards ou sur les produits associés comme les fixations spécifiques. C’est le cas de Spark dont les fixations se vendent comme des petits pains. L’offre de Splitboards s’est étoffée ces dernières années, mais les marques suivantes semblent mieux sortir leur épingle du jeu : Jones, leader, grâce à son positionnement freeride et sa gamme diversifiée, Burton, qui se place derrière, puis des marques comme K2, Never Summer, également bien représentées dans les magasins. Il s’agit peut-être d’un produit de niche, mais il pourrait gagner en importance si l’on prend l’exemple du ski où la randonnée est en train d’exploser. Romain Robert, de Neige Aventure à Haute Nendaz, nous le confiait. Il a l’impression de ne vendre plus que ça. Selon lui, tout le monde veut se mettre à la rando. Ce qui est valable pour le ski l’est probablement également pour le snowboard, car la clientèle n’est pas très différente et l’intérêt pour la ballade et la randonnée est très présent aussi. Pour les ventes en station, le bilan est un peu différent, mais pas forcément beaucoup plus réjouissant. En effet, la plus grande partie du business commence à partir des vacances de Noël et, plus précisément, la semaine du Nouvel An. Or, malgré le manque de neige, la plupart des stations affichait complet au niveau des réservations. Les chutes de neige ont assuré de bonnes conditions de pratique pendant une semaine, et les détaillants ont travaillé correctement. Ceci étant, le manque de neige pourrait bientôt se faire sentir…

Une crise économique générale n’apporte pas son lot de bonnes nouvelles. Les politiciens et, particulièrement, notre Premier Ministre, M. Matteo Renzi, ne cessent d’assurer que 2015 sera un point d’inflexion et que l’Italie renouera avec la croissance. Disons que mieux vaut les croire. Mais nous avons aussi vécu des choses très positives en 2014 avec, par exemple, la baisse du coût de l’essence et la diminution des coûts correspondante. Le gouvernement suit encore le plan d’austérité budgétaire exigé par l’Union, mais nous avons aussi besoin d’investissements pour remettre les moteurs en marche et promouvoir la bonne humeur parmi les dirigeants afin qu’ils soient tentés d’embaucher tout en ayant foi dans le ROI potentiel. Les boardsports ont connu un début de saison 14/15 assez lent car les températures étaient trop hautes. Les ventes de hardware ont particulièrement souffert. Les propriétaires de magasins et les agents commerciaux assurent que les shops ne cessent de réduire leurs budgets hardgoods et essayent d’investir davantage en shoes et textile, où les marges sont meilleures et où la demande est plus importante. Les seules ventes de hardware qui se portent bien sont celles de produits pour la location. Les représentants Nitro et Burton assurent que c’est le segment qui connaît la plus forte progression de leur portefeuille. Les consommateurs gardent leurs produits hardware plus longtemps et, pour une grande partie de pratiquants occasionnels, ça suppose de ne changer de matériel qu’après plusieurs saisons. Les soldes sont un autre thème de conversation récurrent. La plupart des magasins pense qu’ils ont lieu trop tôt. Ils assurent ne pas avoir assez de temps pour vendre leurs produits au prix fort car trop de détaillants commencent les soldes juste après Noël, voire même avant. Les clients attendent les bonnes affaires, alors nous devrions changer la tendance pour améliorer les marges, un argument soutenu par l’immense majorité des détaillants. La plupart des propriétaires de magasin partage un sentiment de prudence. Ils assurent que nous devons apprendre de nos erreurs, suite à la crise financière internationale. Ils soulignent aussi que les marques devraient respecter les saisons, car les shops ne sont pas prêts à vendre des produits d’été si la neige recouvre encore les sols ! Beaucoup de détaillants sont contrariés car ils estiment que l’industrie est devenue esclave des grandes enseignes, même si ce sont les petits magasins core et indépendants qui ont forgé notre industrie. Quand il s’agit de marques, il semblerait qu’il y ait une grande attente de nouveautés. Les marques établies sont cruciales et elles se partagent la plus grande part du gâteau, mais les shops veulent aussi une offre différente et les nouvelles marques enregistrent de bons résultats, si image et qualité sont au rendez-vous. Le skate est très tendance actuellement et 2015 devrait être une bonne année. Les cruisers se sont très bien vendus à Noël, tout comme les longboards et les différents types d’accessoires, comme les montres ou la bagagerie. En janvier, beaucoup de marques de boardsports et de streetwear participeront au salon Pitti Immagnine, à Florence. Il semblerait que Pitti soit redevenu un rendez-vous important pour notre marché, avec la présence de marques comme Makia, Globe, Etnies, Altamont ou Element. Autre bonne nouvelle, le magazine en ligne A Brief Glance a été nominé dans trois catégories des Bright European Skate Awards : Magazine de l’Année, Site de l’Année et Clip de l’Année. Bonne chance à Davide Biondani et son équipe. Espérons que l’Italie remporte un ou plusieurs de ces trophées ! Ce sera tout pour ce numéro 75 de Source. Et rappelez-vous que la passion est toujours la clef du succès !


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veille des marchés

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AUTRICHE

MAROC

Par Michael Reinwald

Par Camille Debiesse

Même si personne ne s’attendait à un tel automne aux airs de printemps, les vacances de Noël ont été sous la neige. C’était quelque chose que nous avions tous espéré car il n’y a pas que les stations de ski qui dépendent de la météo. “Nous sommes un pays de sports d’hiver et nous sommes très dépendants de l’or blanc et, quand il est enfin arrivé, c’était comme une bénédiction”, assure Björn de Kanoa Trading, à Innsbruck. A Saalbach Hinterglemm Leogang, le début de saison a aussi été tardif. “La fréquentation de la station était très réduite jusqu’à fin Décembre. Nous dépendons quasi exclusivement des touristes pratiquants de sports d’hiver. Beaucoup ont annulé leurs vacances et les réservations spontanées ont chuté aussi”, détaille Christian Klenner, de board.at. Andreas Hirscher, de 4Seasons Boardshop, à Salzburg, Wels et Vöcklabruck, assure par contre que les ventes ont été meilleures que celles du même trimestre en 2013. Il décrit que la tendance vers “plus d’individualité” se confirme : “Nos clients recherchent des produits qui ne sont pas disponibles en ligne ni chez nos concurrents”. Le long été indien de cette année a supposé une augmentation des ventes de skate et de longboard, mais aussi de marques comme Volcom, Altamont, Circa, Emerica et Etnies. Board.at, par contre, se concentre sur le hardware snow. “Nous avons trois centres de test dédiés à trois marques, c’est ce qui explique que Burton, Nitro et Mervin enregistrent nos meilleures ventes. Flow et Ride sont aussi des marques-clef pour les fixations”, détaille Christian. Le textile est “moins important” et la catégorie s’est mieux portée que prévu à cause du manque de neige. “La demande de chaussures de randonnée et de mode bain, pour passer du temps dans la piscine de l’hôtel, était trop importante pour que nous puissions complètement la satisfaire “, rajoute-t-il. Quand les flocons sont enfin arrivés, l’ambiance et l’humeur ont changé. “Soudainement, nous avons commencé à vendre de grandes quantités de bonnets, de gants, de bandanas, de sous-vêtements et de chaussettes. Tout le monde avait froid. Airhole, Pow et Neff ont été les meilleurs performers dans ces segments.” Avec des marques comme Bataleon, Slash, Pow, Dragon et Nike, Kanoa Trading est aussi un magasin très centré sur l’hiver, mais comme toutes ces marques ont une histoire unique, Björn ne se fait pas de soucis. “Des marques comme Bataleon et Slash ne cessent de grandir, à l’inverse de la tendance du marché. Je pense que les saisons commencent de plus en plus tard et que nous devons simplement nous adapter à ce changement. En particulier en ce qui concerne les soldes !” Après les vacances, le premier rush de saison s’est calmé mais les ventes se poursuivent. Christian a noté que les ventes de boards se concentrent sur le moyen de gamme, entre 400 et 500 ¤. “Les boards de plus de 500 ¤ sont plus difficiles à vendre”, alors que le prix n’est pas un problème quand il s’agit de vendre des boots. “Il faut juste que le fit soit bon. Les Salomon sont imbattables pour les femmes, et les hommes adorent Burton et Nitro.” En général, les prévisions pour 2015 sont optimistes et les challenges sont assez clairs : la concurrence en ligne avec la saturation du marché par de nouvelles marques de petite taille. Pour Björn, le principal est que les gens fréquentent davantage la montagne et, pour ça, l’industrie doit s’unir. “Ce n’est pas possible que, de nos jours, seule une mince majorité pratique les sports d’hiver !” En même temps, en plus de l’enthousiasme pour les “snowboardminis” pour gamins de 4 à 5 ans, “nous ne devons pas oublier la clientèle de plus de 30 ans. Beaucoup ont repris le ski quand ils ont eu des enfants, alors nous devons développer des stratégies pour que cette cible, financièrement indépendante, recommence à faire du snowboard,” souligne Christian. Alors, allons-y !

Pendant des années, le Maroc est passé inaperçu mais les choses changent depuis que le pays a été nommé meilleure destination surf au monde pour débutants. Le surf est un des centres d’intérêt du plan de développement touristique du pays. Dit autrement, le Maroc le prend très sérieusement. Connu pour ses droites de classe mondiale, le Maroc (à peine 3h d’avion depuis l’Europe Centrale) accueille des dizaines de milliers de touristes surfeurs chaque année, l’immense majorité dans la région de Taghazout, la capitale du surf marocain. Dans la région, les projets immobiliers sont multiples afin d’améliorer la qualité de l’accueil. Les douanes sont plus attentives aussi pour éviter l’importation illégale de produits de surf. Alors que dans le passé le Maroc n’était pas un producteur de produits surf, le gouvernement favorise l’émergence d’entreprises nationales. Les marques les plus présentes dans le pays sont Quiksilver, Moor’s, Rip curl et Hoff, et elles participent activement à la lutte contre les imports illégaux. Avec l’émergence du marché et de plus en plus de surfeurs locaux, il y a de la place pour des entreprises sérieuses. La tâche n’est pas facile car le marché local est très exigeant, avec des prix bas, des volumes réduits et un risque d’impayés élevé. Le manager de Moor’s nous explique : “Nous faisons beaucoup de concessions en ce moment, le marché est petit mais nous devons aider les rideurs locaux et les détaillants avec du sponsoring. Notre politique prix est très agressive et la qualité de nos produits, sur de nombreuses catégories, est meilleure que celle de nos concurrents internationaux. Ceci nous a beaucoup aidés à vendre notre marque en Europe, à Hawaii et bientôt dans d’autres pays. Au Maroc, nous avons été témoins d’une croissance des ventes de boards et d’accessoires car beaucoup de visiteurs préfèrent acheter leur matériel sur place que de voyager avec, à cause des restrictions de poids des compagnies aériennes. L’offre de Moor’s permet aux visiteurs d’acheter des produits moins chers qu’en Europe et de repartir avec, ce qui double leur économie. Nous essayons d’offrir un ratio qualité-prix imbattable mais, parfois, ce n’est pas facile parce que certains détaillants ne suivent pas notre stratégie prix. Pour pouvoir répondre à une demande locale, certains détaillants ont tendance à acheter de vieux stocks en Europe, certains voire défectueux, à des prix bradés.” Les détaillants spécialisés et les surfshops ne sont pas nombreux. Très peu de magasins ont une offre complète et de qualité. La raison principale est l’importance de l’investissement requis pour ouvrir un shop. Louer ou acheter un local est très cher dans les grandes villes comme Casablanca ou Rabat. Le revenu moyen augmente doucement mais seule une poignée de gens peut se permettre d’acheter des produits de marque. La plupart des surfeurs sont de classe moyenne, ce qui, pour un marocain, signifie ne pas pouvoir s’acheter du matériel neuf. Le marché de l’occasion est très important pour tous les types de produits, même les leashes. Certains surfeurs font la promotion du surf marocain au-delà des frontières du pays. Jérôme Sahyoun, le surfeur de gros, apparaît dans de nombreuses productions, surfant les meilleures vagues du pays. Othman Choufani, le premier marocain de l’histoire, a aussi été nominé pour les XXL Awards 2014. L’équipe marocaine de surf était aux Açores, au Portugal, pour participer au Championnat d’Europe Junior et il a fini en quatrième position (sur 15 pays). En Novembre, le Maroc a aussi accueilli le SUP Pro Location X, avec 15 des meilleurs SUP rideurs au monde. C’était la première fois que le pays accueillait un événement SUP de classe mondiale, grâce au sponsoring de la marque locale Moor’s.


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L’ŒIL DU CYCLOPE

#75

LIB TECH SALES MEETING

Friday’s Quirin and E-Jack Eric Jackson

Lib Tech’s Lindsey and Tobi

MBM’s Felix, Lib Tech’s Natalie & Onboard’s Tom are excited

Mervin Austria rep Didi with Mr Mike Olsen & Lib Tech’s Alex.

Mervin CEO Ryan with Mr Mervin himself

Mervin Co-Founder Pere Saari giving a toast to the Gnu and Lib Tech teams....

Mervin legends E-Jack, team manager and team rider Jesse Burtner and Kaitlyn Farrington

T-Rice getting weird on the new board range

MERVIN MANUFACTURING OPEN SHOWROOM IN MUNICH

And in the heart of it all - the mini ramp

DC’s Anna & Mervin’s Nathalie mixing up the portrait shots with some heavy posing...

Mervin’s Toby & former Munchie Konsilum’s Schorsch are taking bets right now

Skate ramps and snowboards where ever you look....

Gnu - Lib Tech - Roxy

Mervin’s Master DJ Konrad on the other hand stuck to his own set of decks

Snowboarder MBM’s Basti and Pleasure’s Michi with a little juggling number

while Ästhetiker’s Oli had to take to tough decision who gets to go first - skate offspring vs seasoned semi pro

O’NEILL PLEASURE JAM 2014

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Aimee Fuller

crew of mighty shapers!

Dachstein Superpark Park Designer Andi made sure the set-up was more than perfect....

MC James & Love Snowboarding’s Seppi on the mics ensuring the crowd knew what was going on, supported by Pitzi

Media Dinner with Pleasure’s Michi Lehman, Rome’s Philipp & Pleasure’s Tassilo

Nitro’s Andi supporting his team too

Pleasure’s Fischi, SBES Magazine’s Alba & FM4 Radio’s Simon

Red Bull’s Mel & SBES’s Alba enjoyed the much-better-than-predicted-weather


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