SOURCE 70 (apr/may) FRENCH VERSION

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BOARDSPORT

ISSUE #070. AVRIL/MAI 2014. €5 INTERVIEW GRAND PONTE - ANDY MOONEY DE QUIK QUOI DE NEUF DANS LA PLANCHE DE SURF TENDANCES - LA CHAUSSURE DE SKATE ET LES LUNETTES DE SOLEIL

E U R O P E A N S U R F / S K AT E / S N O W B U S I N E S S

RESEAUX SOCIAUX - BOOSTEZ L’IMPACT DE VOTRE SHOP

PLUS ! RIDE O’METER, PROFILS DE MARQUES : ION, METRO & PENGUIN











NOUS

EDITO #70

Surf & French Editor Iker Aguirre iker@boardsportsource.com

En déambulant dans les halls des salons d’hiver, on ne peut s’empêcher de ressentir que l’industrie du snowboard s’éveille à de nouvelles réalités. L’année dernière, tout le monde parlait de rétablissement grâce à ce superbe hiver mais, en réalité, le marché était tout aussi tendu. Cette année, les marques ont accepté le fait que le marché est encore faible et ont, à ce titre, ajusté leur offre de produits. Les catégories non essentielles ont été limitées et le nombre d’UGS proposées a chuté. Cet état d’esprit qui “regarde l’avenir en face” plutôt que celui qui consiste à se retourner vers le passé, s’est ressenti sur tous les salons et démos. Les marques se différencient de la concurrence aussi vite que possible et souhaitent développer leurs propres clés de vente. L’année dernière, la mentalité était plutôt au “garde un œil sur la concurrence et ne dévie pas du chemin habituel”. Cette année, on est plus dans le “je suis sur ma lancée, je trouve mon propre chemin, et les concurrents peuvent bien faire ce qu’ils veulent”. C’est un retour à l’ancien état d’esprit des sports de glisse où les marques, particulièrement celles de vêtements techniques, étaient facilement identifiables par leur coupe ou leur graphisme, et où les clients se voyaient proposer un choix enthousiasmant ainsi que la possibilité de se démarquer.

Snowboard Editor Rémi Forsans remi@boardsportsource.com Skate Editor Dirk Vogel dirk@boardsportsource.com German Editor Stefan Dongus stefan@boardsportsource.com Content Manager Harry Mitchell Thompson harry@boardsportsource.com Design & Art Direction Owen Tozer owen@boardsportsource.com Design Assistant Roddy Bow production@boardsportsource.com Web Media Manager Denis Houillé denis@boardsportsource.com Proofreaders Harry Mitchell Thompson, Insa Muth, Marie-Laure Ducos Contributors Harry Mitchell Thompson, Dirk Vogel, Michael Reinwald, Asier Zabarte, Luke Van Unen, Lucy Paltz, Gordon Way, Fabien Grisel, Yuri Kolobov, Franz Holler, Frank White, Joey Jorgensen, Alex Crowe, Luke Van Unen, Miriam Deller, Patrick Colton, Lucy Stephens, Ross Robinson, Peter Warwick-Brown, Jade Persaud-Walters, Daisy Maddinson, Clare McInerney, Tom Wilson-North, Anna Langer, Holly Gear Advertising & Marketing clive@boardsportsource.com Accounts Manager accounts@boardsportsource.com To Subscribe www.boardsportsource.com subs@boardsportsource.com Publisher clive@boardsportsource.com Published by Extreme Sport Business 22 Friars Street, Sudbury Suffolk, CO10 2AA. UK Boardsport SOURCE is published bi-monthly © Extreme Sport Business All Rights Reserved

Motiver le consommateur plutôt que de jouer la carte de la sécurité en standardisant les produits : voici dorénavant une idée originale qui stimule le marché. Il est temps d’identifier véritablement ce que votre marque peut apporter au marché. Si vous êtes en mesure de développer votre propre stratégie, il y a de grandes chances que vous attiriez de nouveaux clients dans votre segment de marché, qui seront moins attachés au prix et aux soldes sans fin. Le sentiment dominant est que le skate et le surf ont déjà bougé dans cette direction et il est réjouissant de voir que le snowboard prend la même décision. En réalité, il n’y avait pas d’autre choix, parce que la voix que nous suivions comme un troupeau était un cul-de-sac pour l’industrie. Dans un marché destiné à un consommateur qui se focalise sur le produit, où la différenciation n’existe pas, le pouvoir se retrouve souvent entre les mains du revendeur et permet, en particulier aux magasins de marque, de s’offrir de grosses parts de marché. Si nous offrons une diversité de choix motivante, alors chaque acteur de ce marché doit choisir quels segments cibler, et cela aura pour effet d’élever le niveau. Donc “vive la différence”, qui est positive dans de nombreux domaines. Toujours à part. L’équipe éditoriale de SOURCE.

SOMMAIRE 12. BRÈVES

47. LA LIGNE VERTE

15. LES SALONS

48. LES RÉSEAUX SOCIAUX

17. DÉMOS SUR NEIGE

52. BEST SELLERS

18. DÉTAILLANT DU MOIS : GODZILLA SURF SHOP

55. PROFIL DE MARQUE : PENGUIN

20. CONTROVERSE À SOTCHI

56. PROFIL DE MARQUE : METRO

QUOI DE NEUF DANS LA PLANCHE DE SURF

58. PROFIL DE MARQUE : ION

26. FEMMES ET BOARDSPORTS

60. NOUVEAUX PRODUITS

29. TENDANCES : LES LUNETTES DE SOLEIL

63. VEILLE DES MARCHÉS

32. LES LUNETTES DE SOLEIL EN IMAGES

68. OPPORTUNITÉS

36. INTERVIEW GRAND PONTE : ANDY MOONEY

70. EVÈNEMENTS

38. TENDANCES : LA CHAUSSURE DE SKATE

72. L’ŒIL DU CYCLOPE

44. RIDE O’METER COUVERTURE : Kevin Olsen à Hossegor cet hiver. Kev est un shapeur qui vit à Hossegor et dirige Plonka Surfboards.

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BRÈVES

FRY ET RAPP DÉVOILENT AMUSE SOCIETY Mandy Fry et Summer Rapp ont révélé officiellement le nom de leur marque de vêtements pour femmes : Amuse Society. Les deux associées en ont également profité pour présenter le site web de la marque, www. amusesociety.com, ainsi que pour annoncer son arrivée sur Instagram et Facebook. La première collection sera proposée aux acheteurs à l’international cet été ; elle se composera d’articles de prêt-à-porter, ainsi que de bikinis et d’ensembles de plage. La marque s’affiche résolument audacieuse, insoumise et sexy, et puise ses influences du côté du voyage et d’une quête initiatique. À l’origine de la marque et aux commandes de la création, Fry et Rapp s’emploient désormais également à étoffer leur équipe, installée dans le siège d’Amuse à Costa Mesa en Californie. Nommée VP of merchandising, Lydia Ballesteros est un transfuge de RVCA, où elle occupait la tête du service Merchandising & Design. Dans leurs rôles de coprésidentes, les deux fondatrices superviseront le développement produit, le design, le marketing, la création de la demande et le e-commerce, tandis que Paul Naude endosse le rôle de directeur général. Les opérations seront gérées à partir de la maison mère de Paul Naude, Stokehouse Unlimited, déjà à l’origine des récents lancements de la marque de surfwear pour hommes Vissla et des lunettes D’Blanc.

RHYTHM DEMENAGE SON SIEGE EUROPEEN À BIARRITZ Rhythm vient de déplacer son siège européen à Biarritz, France. Le déménagement, initié par le nouveau DG international, Joshua Barrett, permettra d’abriter les pôles Design, Ventes, Marketing et Logistique sous le même toit, et d’augmenter efficacité finale de la marque australienne en Europe. A partir de l’été 2014, toutes les commandes seront expédiées du nouvel entrepôt et, dès fin mai 2014, tous les représentants et distributeurs sont invités à la présentation des collections Printemps 2015.

SPY EMBAUCHE UN NOUVEAU BRAND MANAGER EUROPE Nicolas Saumur rejoint le staff de Spy au poste de Brand Manager Europe après une longue carrière dans le secteur de l’optique et, en particulier les lunettes de sport. Tout d’abord Area Manager pour Oakley Europe à Paris, il fut nommé quelques années plus tard directeur commercial France avant de rejoindre Helly Hansen en 2005 comme responsable grands comptes. Par la suite, Saumur avait créé sa propre société en France, distributeur de marques de lunettes haut de gamme telles que Spy. Après un passage chez Rodenstock, le fabricant d’optiques allemand, Nicolas a rejoint l’équipe de Spy.

SALOMON SNOWBOARDS FAIT DE DAVID PITSCHI SON GLOBAL BRAND MANAGER Après avoir été rideur pro puis team manager pour la marque par le passé, David Pitschi avait ensuite intégré les rangs de Billabong comme directeur marketing. Aujourd’hui, Pitschi fait son retour chez Salomon, non pas au siège à Annecy, mais auprès de l’équipe marketing basée à Portland dans l’Oregon.

LANCEMENT D’ACTIONSPORTSJOB.COM www.actionsportsjob.com a été lancé par Munchie Konsilium, une des agences de sports d’action dominantes en Europe, basée à Munich. En travaillant de près avec les entreprises et les distributeurs du secteur des sports d’action, Munchie Konsilium a identifié le besoin d’une plate-forme englobant les offres de distribution et d’emploi en Europe. De nombreux sports d’action sont similaires par leur nature, requérant les mêmes qualifications de la part des futurs employés. En conséquence, un site unique s’imposait. De plus, une nouvelle section dédiée aux freelances a été ajoutée, afin que les marques puissent facilement trouver les qualifications spécialisées dont elles ont besoin pour des projets qui ne nécessitent pas des employés à plein temps. Source travaillera aux côtés de www.actionsportsjob.com en publiant les offres d’emploi et de distribution pour les sports de glisse.

VISSLA ET D’BLANC RECRUTENT Christine Arrondeau a été nommée directeur administratif et financier de Stokehouse Europe, tandis qu’Adrien Waller prend les fonctions de chef de produit pour D’Blanc et de coordinateur marketing pour Vissla. Tous les deux seront sous la coupe de François Carette, directeur général Europe de la maison mère Stokehouse. Arrondeau est passée par Grind Distribution (distributeur France de Globe) avant d’occuper les mêmes fonctions au niveau européen après le rachat de la société par Globe International. Waller a occupé diverses fonctions au sein de VonZipper Europe depuis 2010, d’abord coordinateur marketing Europe, avant d’œuvrer au niveau commercial et produit, pour finalement occuper le poste de Brand Manager Europe lors des deux dernières années. Pour venir compléter cette équipe, Stokehouse Europe s’adjoint également les services de Matt Stephen en tant que Master Agent pour la Grande-Bretagne, dans le cadre des lancements de Vissla et D’Blanc. En Espagne, Raul Garica rejoint l’entreprise au poste d’agent commercial ; il possède une expérience de 30 ans dans le secteur du surf et des lunettes, ancien team manager et représentant pour Electric notamment, et gérant de Special Surf School en Cantabrie. Les collections Vissla et D’Blanc débarqueront en magasins au mois d’avril 2014 aux États-Unis, en Europe (GB), en Australie, au Japon, en Amérique centrale et du sud, ainsi qu’en Afrique du sud.

DU SURF EN EAUX FROIDES DANS UNE PUB TÉLÉ DE JÄGERMEISTER OUTDOOR SPORTS VALLEY ET Pour sa toute première publicité télévisée en Grande-Bretagne, la marque EUROSIMA S’ASSOCIENT de spiritueux Jägermeister a choisi de mettre en scène des surfeurs professionnels britanniques et irlandais en action sur des spots en Islande, afin de mettre en avant la robustesse de ces surfeurs habitués aux températures glaciales. La réalisation a été confiée aux créatifs de l’agence londonienne The Red Brick Road, qui déploiera le reste de la campagne sur les 12 prochains mois. Parmi les têtes connues figurant dans la publicité, on note la présence de Richie Fitzgerald, Dave Blount, Owain Davies, Oli Adams et Ben Skinner. 12

Toutes deux des associations visant à représenter les intérêts et assurer le développement du secteur de l’outdoor et des action sports, OSV et EuroSIMA franchissent un nouveau cap dans le cadre de leur partenariat existant et décident de fusionner leurs services. Cette approche collaborative vise à offrir une série de services toujours plus nombreux à leurs quelques 340 membres combinés et ainsi d’assurer une présence forte au niveau national comme européen.


#70

GOOGLE S’ASSOCIE À LUXOTTICA POUR PROUIRE DES LUNETTES CONNECTÉES

ELECTRIC NOMME UN NOUVEAU DIRECTEUR MARKETING MONDE POUR LES DIVISIONS SURF ET LIFESTYLE

Le géant de l’Internet a signé un contrat avec Luxottica, la maison mère de Oakley et Ray-Ban, qui permettra à ces deux marques d’intégrer les technologies d’objets connectés (“wearable devices”) de Google sur leurs futurs modèles de lunettes. Pour l’instant, ce contrat ne vaut que pour les États-Unis et aucune date de sortie n’est mentionnée. Mais c’est un pas de plus vers la commercialisation grand public des technologies de type Google Glass.

Ian Foulke vient apporter à Electric ses treize années d’expérience dans le secteur, en prenant la fonction de directeur marketing monde pour les divisions surf et lifestyle. Foulke a en effet travaillé aux services commerciaux et events pour Ambiguous Ind., au marketing chez West Coast et au retail chez Z-Brand, avant de créer, il y a peu, la société Blacksmith Mfg.

DESPOMAR DEVIENT LE DISTRIBUTEUR PRINCIPAL DE VONZIPPER EN EUROPE

REEF EMEA REMISE SUR PIED

VonZipper a annoncé que Despomar devenait son Master Distributor pour l’Europe. Le portefeuille d’activités de Despomar couvre déjà les action sports, le secteur de la mode et du lifestyle, ainsi que les marchés de la montre et des lunettes, sur les territoires portugais, espagnols et français. Le directeur de Despomar, Ricardo Araujo, fera appel une nouvelle équipe pour assumer cette surcharge de travail. Despomar a été l’un des premiers à distribuer VonZipper en Europe et affiche des résultats excellents sur ce compte, grâce notamment à une très bonne perception de la marque et à une grande connaissance de ses produits. En s’appuyant sur un réseau très fourni, Despomar a mis à profit ces qualités pour devenir un acteur incontournable sur la scène européenne.

UNE NOUVELLE BRAND MANAGER POUR NIKITA CLOTHING ET BONFIRE SNOWBOARDING La nouvelle brand manager Vicki Vasil sera basée au siège de Nikita à Portland dans l’Oregon, d’où elle travaillera en collaboration avec les équipes du design, dont Heida Birgisdottir, la fondatrice de Nikita. Auparavant, Vicki dirigeait l’équipe marketing d’une agence spécialisée dans le numérique, se consacrant au branding ainsi qu’à la présence sur les réseaux sociaux ou encore aux relations publiques, à la fois pour le e-commerce et le commerce physique. Avant cela, elle a occupé le poste de directrice du marketing pour la Board Retailers Association. Vicki sera responsable de la mise en place de la stratégie marketing de Nikita et Bonfire, axée principalement sur le numérique et les réseaux sociaux au niveau des marchés d’Amérique du nord et de la zone EMEA.

O’NEILL WETSUITS SE DOTE D’UN NOUVEAU DIRECTEUR MARKETING EUROPE Jan Michaelis remplace Steve Peters au poste de directeur marketing Europe chez O’Neill. Michaelis devra mettre en œuvre la stratégie marketing de l’entreprise et sera en charge des budgets pour le marché européen. Il sera basé au siège Europe d’O’Neill Wetsuits à Midhurst en GrandeBretagne. Michaelis avait rejoint O’Neill il y a deux ans en tant que directeur marketing pour O’Neill Apparel et avait mené à bien des projets comme le O’Neill Shoreditch Showdown et le Working Artisans Club.

Après une période de restructuration interne au sein de VF Corporation, Reef disposera désormais d’une équipe de direction spécifique pour assurer le développement de la marque. À la tête de cette équipe, on retrouve Nathan Hill, récemment nommé directeur général EMEA après avoir occupé le poste de directeur commercial chez Reef EMEA. À ses côtés : Marco Mombelli, directeur marketing, et Claude Cornu, directeur des divisions Footwear et Apparel. Tous deux travailleront en étroite collaboration avec Nathan Hill afin d’assurer la cohérence du message et des choix de la marque. Cette décision résulte de la volonté d’ancrer l’héritage de la marque dans l’industrie du surf, alors que Reef entame une série de célébrations de son 30ème anniversaire en 2014.

NOUVELLE RECRUES CHEZ GSM Frank Voit devient le directeur général monde de Element. Entré chez Billabong en 2001, il était depuis 2007 le directeur général Europe pour Element et RVCA. Depuis son arrivée à ce poste, Element a plus que doublé son chiffre d’affaires, inscrivant durablement la marque dans une phase de croissance. En tant que directeur général monde d’Element, il œuvrera aux côtés du fondateur de la marque, Johnny Schilleriff, afin de déterminer et de faire respecter les orientations stratégiques de la marque au niveau international. Frank sera également responsable de la mesure et du contrôle des résultats d’activité (P&L), tout en supervisant le design, la commercialisation et le marketing, afin d’atteindre les objectifs financiers de la marque. Frank demeurera basé en Europe jusqu’au milieu de l’année 2015 et continuera à soutenir les efforts d’Element et RVCA Europe tout en effectuant des allers-retours réguliers aux États-Unis. Lors de cette transition, il s’assurera de la mise en place d’un plan de succession avant son départ définitif pour les ÉtatsUnis. Parmi les autres nominations, il est à noter que Mark Weber rejoint également Billabong, après avoir été président et membre du conseil d’administration de RAEN Optics. Auparavant, Weber avait passé 15 années chez Hurley à différents postes clés au niveau commercial, branding et commercialisation. Mark sera sous la coupe du président de la marque Billabong à l’international, Shannan North.

NOUVEAU CHEF DE PRODUIT WETSUITS, MONTRES ET SURFBOARDS CHEZ RIP CURL Borja Torres succède à Jonathan Cetran, ce dernier se consacrant désormais à une nouvelle aventure professionnelle. Borja a occupé un certain nombre de postes aux sein de Rip Curl Espagne, d’abord assistant directeur entrepôt, avant de devenir area manager, puis représentant et enfin directeur commercial pour l’Espagne. Surfeur passionné, Torres a également déjà participé à l’organisation de nombreuses compétitions et événements dans le surf. Sa connaissance approfondie du surf business devrait l’aider à relever ce nouveau défi qui commencera à partir d’avril, date de son entrée en fonction à ce nouveau poste. 13



retour sur les salons

RETOUR SUR LES SALONS ISPO 26/29 JANVIER, MUNICH, ALLEMAGNE Commençons par les chiffres, toujours très impressionnants : c’est de loin le salon de sports d’hiver le plus important d’Europe, sinon du monde. Plus de 80 000 participants de 110 pays se sont rendus au salon qui se déroulait sur quatre jours. 66 % des visiteurs venaient de l’étranger, la plupart d’Italie, d’Autriche, de Suisse, de France et du Royaume-Uni, la tendance internationale actuelle du salon. De plus, il y a eu une forte augmentation des visiteurs des autres pays comme les USA et la Russie. Un record, avec 2565 exposants de 51 pays et un espace d’exposition légèrement supérieur avec 104 720 m² au total. De plus, ISPO 2014 a, pour la première fois cette année, donné le coup d’envoi de la saison des salons internationaux de sports d’hiver, ayant été avancé d’une semaine (au 26 janvier), avant le salon SIA aux États-Unis. Les halls sports de glisse étaient toujours aussi prisées, avec des plates-formes thématiques apportant une touche de spécificité à l’offre proposée et permettant à ISPO de développer de nouveaux secteurs du marché. La plate-forme free ride, Tailgate Munich ISPO, inspirée par la responsabilité sociale entrepreneuriale de Brands For Goods et l’éco-responsabilité de GreenRoomVoice, le Scooter Village, le Longboard Embassy et la SUP Area, tous ces espaces se sont développés avec beaucoup de succès et ont assuré une bonne représentation de ces secteurs en particulier. Une nouveauté cette année, la plate-forme Freeski Summit, située au centre du A3 et organisée par Distillery Concepts & Creation, a eu un franc succès et a donné à ce marché l’opportunité de prouver ses qualités intrinsèques. C’était plaisant de voir le retour d’acteurs clés du milieu du skate et la proximité de la mini-rampe Volcom a permis de concentrer l’intérêt sur le matériel de skate. L’aspect technique du skate a bien collé avec l’association affichée d’ISPO aux sports techniques. La scène du ISPO Action Sports Summit a accueilli un programme chargé, fait de rencontres et de présentations, et a focalisé les regards sur les nouveaux services associés d’ISPO, parmi lesquels ISPO Academy, ISPO Beijing et ISPO Jobs.

Les acteurs principaux étaient présents à quelques exceptions près et le salon a rempli son rôle principal à savoir l’exercice cocardier de représenter le snowboard et tous les autres sports d’hiver. Sa souplesse et sa force indiquent non seulement à notre base de revendeurs mais aussi plus largement à l’industrie du sport qu’il y a de bonnes affaires à faire dans les sports d’action. Cela prend de plus en plus d’importance alors que les revendeurs sont dorénavant plus contraints par l’économie que portés par leur passion pour les sports. Les collections de vêtements techniques étaient bien plus variées, chaque marque se focalisant dorénavant de manière plus prononcée sur ce qu’elle souhaite vraiment faire, sans trop se soucier de la concurrence. L’offre de matériel a reculé et les catégories périphériques ont été supprimées, afin de mieux concentrer la ressource des marques sur leurs best-sellers. Quant aux ISPO awards dans les sports d’action : le produit général de l’année a été remporté par Union Binding Company avec la fixation FC, le gagnant de la catégorie sac et sac à dos a été Picture Organic Clothing pour le sac Rethink. Le gagnant de la catégorie boots de free ride a été Burton avec la Viking, le gagnant de la catégorie boots de Freestyle a été 32 avec la Ultralight 2. APO a remporté la catégorie fixation avec la Dual Iconic. Les gagnants de la catégorie splitboard ont été Burton avec la Landlord et Jones avec la Ultracraft, le gagnant de la catégorie matériaux et fabrication a été Endeavor Snowboards avec sa technologie de flanc sans couture et les gagnants ex aequo de la catégorie masques ont été Gloryfy avec son GP3 Transformer et Anon avec le Mig. La soirée ISPO la plus marquante a été la soirée 686 Lights Out avec des gagnants, des perdants et la foule profitant du spectacle. 2015 verra le retour d’ISPO à sa date traditionnelle, du 5 au 8 février, à noter dans vos calendriers dès maintenant. www.ispo.com

BRIGHT 15/17 JANVIER, BERLIN, ALLEMAGNE Cet hiver, Bright se déplaçait sur son troisième lieu pour sa troisième année. Mais cette fois-ci, il a la structure idéale à l’endroit idéal. Le nouveau lieu du salon est l’ancien grand magasin Jandorf construit en 1904. À l’intérieur se trouve une grande zone d’exposition sur deux niveaux avec de grandes vitres qui vont du sol au plafond offrant beaucoup de lumière et des espaces aérés pour une meilleure visibilité des exposants. Le nouveau site permet une circulation très améliorée des visiteurs, comparé au site précédent, les exposants étant répartis sur les deux niveaux. Le nouveau site a été plébiscité par tout le monde ; très certainement le meilleur bâtiment dans lequel Bright se soit déroulé depuis qu’il a été déplacé à Berlin. Situé au centre de Berlin Mitte, à seulement cinq minutes de marche de Rosenthaler Platz, il se trouve à proximité de nombreux magasins de vente pertinents et facilite l’accès aux autres salons de la Fashion Week berlinoise. Avec BBB à seulement 20 minutes, il semblerait que de nombreuses personnes auraient fait le déplacement jusqu’à Bright. Le salon était bondé tous les jours, les organisateurs observant une augmentation du nombre de visiteurs de 30 % parmi lesquels la moitié venait de l’extérieur de l’Allemagne. La liste des marques a confirmé le changement du paysage des marques dans une direction plus lifestyle streetwear avec très peu d’équipement exposé. Parmi

les nouvelles marques dans le salon, on comptait Nixon, Burton, Diamond et Kangol. Cette année, les Bright European Skate Awards se sont déroulés à la House of Vans face à un public tapageur. Sans surprise, Polar a été élue marque de l’année à nouveau, avec Street Machine de Copenhagen raflant le Shop of the Year, et Youness Amrani dérobant à Kingpin le Skateur Européen of the Year. Les autres gagnants étaient les Reader’s Choice : Eniz Fazliov ; Charity of the Year : Uganda Skateboard Media ; Website of the Year : Live Skateboard Media ; Magazine of the Year : Fluff ; RedBull.com/ skateboarding Videographer of the Yea r: Patrick Wallner et Photographer of the Year : Sam Ashley. Pour l’événement estival, la demande en termes d’espace a imposé aux organisateurs d’envisager d’occuper le troisième niveau. C’est d’ailleurs ce qui va se passer puisque la popularité du salon augmente alors qu’il est dorénavant l’événement principal pour la partie plus jeune de la mode au sein de la Fashion Week berlinoise, en particulier grâce au fait que BBB semble avoir déjà connu son apogée. Le prochain salon se tiendra entre le 8 et 10 juillet 2014. Pour plus d’information, rendez-vous sur www.brighttradeshow.com

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retour sur les salons

JACKET REQUIRED, 5-6 FÉVRIER, LONDRES, RU Depuis la disparition du seul salon de sports d’action d’Angleterre, le London Edge, l’industrie s’est fragmentée en plusieurs petites solutions d’exposition, ce qui a permis aux marques de trouver celle qui lui correspondait le mieux à ses besoins, et il semblerait que ce soit le cas pour les quelques années à venir. Les marques de skate partent dorénavant en tournée avec un arrêt dans le sud-ouest à Bristol se déroulant à Shiner, le nouveau salon London Place et le salon existant Manchester Place dans lequel du snowboard est aussi exposé. Cela fournit aux marques des opportunités d’exposition ciblées mais à un coût bien plus abordable que les salons nationaux. De nombreuses marques ont choisi d’exposer de nouveau à Moda mais les marques de sport d’action ont dorénavant été complètement intégrées au salon, plutôt que de demeurer séparées dans une zone thématique. Le nombre de marques streetwear de l’industrie des sports d’action a augmenté au salon Jacket Required de Londres, qui semble dorénavant être la destination la plus probable pour la secteur vestimentaire de l’industrie.

Un événement Premium biannuel pour le prêt-à-porter casual masculin, le Jacket Required, est revenu pour sa sixième édition au Trueman Brewery de l’Est de Londres récemment refait de fond en comble, où le salon se déroulait à l’origine. Le salon occupe deux niveaux avec des sols en béton, des murs blancs et une hauteur sous plafond standard. C’est un salon au style “rack” sans stands dédiés, les marques profitant d’espaces de taille similaire avec très peu de décoration supplémentaire. Cela fonctionne très bien parce qu’alors les marques sont en mesure de concentrer leurs ressources sur la vente des produits. L’espace supplémentaire du nouveau site pour 50 exposants de plus, va permettre aux marques de sports de glisse et de streetwear de s’impliquer. Parmi les marques présentes au salon, on pouvait trouver : Altamont, Deus ex Machina, Carhartt, Dickies, Globe Element, Herschel Supply co, Lightning Bolt, Electric, WESC, Makia, Patagonia, Nixon, Carhartt, Polar, RVCA, Stance, Jimmy Z, Maui, Critical Slide Society et Wemoto. Le salon de cet été se déroulera les 30 et 31 juillet www.jacket-required.com

SLIDE, 4-6 FÉVRIER, TELFORD, RU Le salon d’hiver annuel du Royaume-Uni continu d’être un point de ralliement pour l’industrie et reste l’endroit privilégié où les acheteurs peuvent avoir un bon point de vue des produits de la saison prochaine sans avoir à quitter le pays. Le salon a été avancé de deux semaines de manière à ne pas interférer avec les vacances. Et le créneau de milieu de semaine, cette fois fixé du mardi au jeudi, a été conservé après son succès de l’hiver dernier. Plus de 240 marques étaient représentées, avec quasiment tous les principaux acteurs du vêtement technique, les marques étant sans cesse attirées par le salon, avec par exemple Zeal Optics et Picture Organic Clothing qui exposé pour la première fois. Les gagnants du Slide Award de cette année, jugé par les revendeurs et les médias sur les

deux premiers jours du salon ont été les skis pour bébés débutants Lucky Bums en ce qui concerne le matériel, la veste Rojo Supanova conçue en Australie avec une note produit de 10/10 et un imprimé artistique en édition limitée pour la catégorie des vêtements, puis la version noire de la Go Pro HERO3+ dans la catégorie des accessoires. Les marques ont été satisfaites de la qualité des visiteurs mais auraient souhaité en voir plus, comme à l’accoutumée. La fête Mexican Beach a fait mal à quelques têtes… mais le marché anglais ressentant une meilleure ambiance économique à long terme, il était temps de faire la fête. Le salon ISPO ayant été avancé dans le calendrier, il sera intéressant de voir quelles seront les dates du Slide pour 2014.www.slideuk.co.uk

SPORT-ACHAT, 17-19 MARS, LYON, FRANCE La 14ème édition du salon qui se déroulait à Euroexpo à Lyon s’est terminée sur un total de 3966 visiteurs, une augmentation de 7,5 % par rapport à l’année précédente. Sport-Achat est le dernier salon d’hiver en France, permettant aux acheteurs de participer à divers autres salons organisés par Sport Air et leur donnant ainsi l’opportunité de se concentrer sur leurs exigences d’achat dès leur arrivée au salon. Même si, au total, 1637 magasins ont envoyé leurs représentants au salon, les affaires ont tout de même été affectées par une ambiance économique glaciale. La saison de Snow en France n’a pas été des meilleures, malgré un début prometteur, le manque de neige général et une météo froide ayant engendré des conditions difficiles. Mais ce qui a surtout joué, c’est que l’économie générale traverse une phase difficile, comme l’expliquent les personnes qui 16

travaillent au niveau européen : c’est comme si la France expérimentait seulement maintenant la crise économique que le reste de l’Europe vient de traverser. Les affaires sont effectivement plus difficiles mais, comme le Royaume-Uni, l’industrie française a besoin de son propre salon pour faire preuve de son importance sur un marché national plus étendu. 320 exposants et 620 marques sur plus de 18 000 m² d’espace dans les halls 3 et 4, impliquant la plupart des marques de matériel et de vêtements techniques de snowboard. Le lundi soir, Gore-Tex et Sport-Air ont organisé une soirée de rencontre entre les revendeurs et les marques afin de donner à tout le monde l’opportunité de se détendre après une difficile journée passée à parcourir sans cesse toutes ces allées. L’édition estivale de Sport-Achat se déroulera les 8 et 9 septembre prochain. www.sportair.fr


demos sur neige

DEMOS SUR NEIGE

SHOPS 1ST TRY – ZAMS, LANDECK, AUTRICHE, 12-14 JANVIER 2014 Cette démo sur neige de Venet à Zams/Landeck est l’événement pré-ISPO le plus important pour les revendeurs de snowboard en Allemagne et en Autriche. Déjà à sa cinquième année, 47 marques ont fait la promo de leurs planches, boots, fixations, masques, protections, gants, sacs et vêtements techniques. Cette année, les nouvelles marques de l’événement comprenaient Rossignol et Technine. Les chiffres intéressants ont été collectés par le système de tracking produit Candy 1.1 RFID de Shops-1st-Try qui offre des compte-rendu journaliers sur ce qui a été testé. Les résultats ont montré que les planches hybrides ont constitué plus de 60 % des planches testées, le nombre moyen de tests par personne a été de 11,55 et chaque planche a été testée pendant 55 minutes en moyenne. 5137 tests individuels sur toutes les catégories de produits ont été enregistrés par le système. La discussion, le dîner et la fête de la ISPO Academy, le dimanche soir, se sont déroulés à l’hôtel de ville de Landeck. Le sujet de la ISPO Academy a été “les nouveaux arrivants sur des planches”,

pour essayer de comprendre de quelle manière on peut augmenter la participation au snowboard. La discussion a été menée par Andy Speiss et les examinateurs comprenaient Andreas Weiss de K2 Sports Europe, Andi Rauscher du magasin X-Double Snowboard Innsbruck, Matthias Baier de Shred-Kids Projekt, Boris Kilvinger de Snowboard Verband Deutschland, Benny Pregenzer de Fisser Bergbahnen, Bene Heimstädt de Pleasure Magazine et Manfred Reich de www. kidsonsnow. Les résultats de cette année du BoardSport SOURCE/ SHOPS 1st TRY Retailers Choice Design Award ont été Goodboards en première place, pour la deuxième année consécutive, Ride, en deuxième position, avec le pro modèle Wildlife Marco Feichtner et, en troisième position, la Sideway Sista de Nikita. Le dîner de lundi a été suivi d’un groupe rendant hommage à AC/DC et les choses sont devenues assez intenses. Le lieu et la date pour l’événement de l’année prochaine ne sont pas encore fixés. Rendez-vous sur www. shops-1st-try.com pour plus d’informations.

SNOW AVANT-PREMIERE, A LA CLUSAZ & ASAP ANNECY, FRANCE, 12-14 JANVIER 2014 Chaque année, la Snow Avant-Première continue d’accueillir plus de marques et cette 13e édition ne fait pas exception à la règle avec 43 marques présentes parmi lesquelles de nouveaux exposants comme Rip Curl, Endeavor, Kali Protective et Technine. La Snow Avant-Première est la plus internationale des démos sur neige et attire des revendeurs d’Angleterre, d’Irlande, de Suisse, des Pays-Bas et de Belgique. 415 magasins au total participent aux trois jours et plus de 3700 tests de produits et accessoires ont eu lieu sur les trois journées. En plus des stands, certaines des marques de matériel ont construit de petits show-rooms à l’intérieur de la grande tente, qui abritait aussi les marques de vêtements techniques et d’accessoires. L’événement a débuté avec une belle météo mais les deux jours suivants ont vu des chutes de neige. Chaque soir, une

happy hour s’est tenue dans la tente des show-rooms, au Sunday, au centre de La Clusaz, avec DJ Philippe de Radio Meuh, mixant jusqu’au petit matin. ASAP, le show-room avant-première d’Annecy pour les marques de vêtements techniques, se déroule vers les mêmes dates que la démo sur neige. Cette année, plus de 300 magasins ont participé et 59 marques avaient des showrooms ouverts aux visiteurs. Le lundi soir, le traditionnel fashion-show sur scène à l’hôtel Impérial Palace a rassemblé 40 marques présentant leurs produits. Comme toujours, l’association de ces deux événements rend les choses plus faciles pour les revendeurs quand il s’agit de découvrir tout ce qui sera disponible lors de la prochaine saison. Pour les informations sur l’événement de l’année prochaine, rendez-vous sur www.sportair.fr

PRO SHOP TEST, BARDONECCIA, ITALIE, 19-21 JANVIER 2014 La quatrième édition du Pro Shop Test s’est déroulée à Bardonecchia, un nouveau lieu qui a offert un accès facile à la station, une meilleure organisation du village de tests et des logements pour 300 des participants dans seulement deux hôtels. La démo a bénéficié d’un temps ensoleillé pendant les deux jours et les participants ont bénéficié de conditions parfaites pour tester les produits puisque les fortes chutes de neige des jours précédents ont permis de tester le matériel de free ride de manière illimitée. 103 magasins ont participé provenant de 14 régions italiennes, pour tester les produits de 63 marques. 1535 produits étaient disponibles en test (542 planches, 489 fixations, 106 boots, 34 casques, 89 masques, 147 freeskis, 60 skis alpins, 6 splitboards et 64 autres accessoires). Les participants ont aussi eu l’opportunité de bénéficier de l’atelier ISPO

Academy mené par Musuraca, un juriste de l’antenne de Bologne de Martinelli Rogolino, le fournisseur italien leader de services juridiques aux associations sportives professionnelles et amatrices. La fête ISPO Welcome Party se déroulait lundi soir au lounge bar du village olympique, qui a accueilli la présentation des Snowboard Shop Awards. Cette fois-ci, le Best Shop Award a été attribué à Minoia Store, tandis que les deux nouvelles catégories d’award ont été attribuées à 100-one (Trento) avec le Pointbreak Best Shop Activity pour “Pimp my Riding, cours gratuits pour filles”, et Angelo Vicini, fondateur et propriétaire des magasins “Morgan”, qui s’est vu attribuer le Source Lifetime Achievement Award. Le prochain Pro Shop Test se tiendra à Andalo (TN), juste avant ISPO 2015. Toutes les dates et les informations détaillées seront bientôt disponibles sur www.proshoptest.com 17


détaillant du mois

GODZILLA SURF SHOP Situé aux Canaries sur l’île de Tenerife, Godzilla Surf Shop jouit, toute l’année, d’un climat exceptionnel. Devenue une destination prisée des surfeurs, Tenerife peut s’appuyer sur un secteur du tourisme établi depuis longtemps. Dans ce contexte favorable, les gérants de Godzilla connaissent une réussite qui en ferait rêver beaucoup d’autres. Comment est né votre surf shop ? J’ai lancé Godzilla Surf Shop il y a de cela trois ans avec, dès le départ, l’idée de le développer petit à petit. Démarrer en pleine crise économique, comme je l’ai fait, était risqué mais, à force de volonté et de travail, le chiffre d’affaires augmente d’année en année et j’espère continuer ainsi très longtemps. À Tenerife, la scène surf continue à grossir et les ventes explosent. Je n’ai aucune inquiétude sur l’avenir du magasin.

ventes se sont faites avec nos t-shirts Godzilla, ce qui est un super résultat pour nous.

Justement, pouvez-vous nous décrire la scène surf à Tenerife ? Ici, la scène surf est vivante toute l’année et c’est d’ailleurs ce qui fait la réputation de l’endroit à travers le monde. Ils sont de plus en plus nombreux à venir découvrir la qualité de nos vagues. Grâce au climat privilégié des Canaries, associé au fait que les vols depuis l’Europe ne sont pas très chers, il n’est pas étonnant de constater que l’île est devenue une destination très populaire chez les surfeurs.

Quel article a été votre best-seller ? Quels sont les familles de produits qui marchent, ne marchent pas ? Les combinaisons se vendent bien et ce, toute l’année ; nous proposons différentes épaisseurs en fonction des saisons. Tout l’intérêt de posséder notre propre marque Godzilla est que nous pouvons proposer des produits de notre choix et assurer des ventes sur toute l’année.

Quelle est votre recette pour offrir une vitrine aussi alléchante ? Nous avons opté pour un aménagement plutôt simple du shop, avec des corners réservés aux marques qui se vendent le mieux. Et nous faisons en sorte d’afficher les meilleurs prix du coin. Je pense que posséder une très jolie vitrine est un atout et nous avons pu constater que nos ventes y étaient directement liées, avec une hausse de l’ordre de 15 %. De même, nous avons choisi un logo simple, facile à mémoriser et qui se démarque des autres. Quels conseils auriez-vous à donner à d’autres petits détaillants indépendants qui sont concurrencés par de grands mégastores ? Tout ce que je peux dire, c’est que l’attention portée individuellement au client est quelque chose de crucial. Un service à la clientèle de qualité est indispensable et, en dehors de ça, nous nous assurons de proposer des articles plus underground, que les mégastores ne parviennent pas à référencer. Sponsorisez-vous des rideurs canariens ? Nous sponsorisons Alex Mussolini, qui a été second mondial sur le PWA Windsurfing World Tour, ainsi que Bart David, la star locale, ou encore le meilleur espoir de Tenerife, Tim Van Dam. Comment ne pas avoir envie de sponsoriser quelqu’un qui possède un nom aussi cool ? Parmi les nouvelles/petites marques, lesquelles sont vos préférées ? Évidemment, notre marque préférée est la nôtre : Godzilla. Nos meilleures

Dans cinq ans, comment voyez-vous votre shop ? J’espère que nous parviendrons à poursuivre la croissance du shop physique et à accroître notre présence au fil des ans. Je souhaite aussi que la marque Godzilla devienne un véritable pilier au niveau de la scène locale.

Quels sont les avantages à gérer une boutique physique plutôt qu’un magasin en ligne ? Les avantages d’un magasin physique sont aussi simples qu’importants. Je m’explique : un magasin physique permet au client de venir essayer des articles et à nous de le conseiller directement en lui offrant toute notre expérience. Ici à Tenerife, il nous arrive régulièrement d’accueillir des clients qui n’ont jamais pratiqué le surf ou le windsurf ; ils sont là simplement en vacances et se rendent dans notre magasin par curiosité pour en savoir plus sur ces sports. En quoi votre magasin se distingue-t-il de la concurrence et lui permet de réaliser de meilleures ventes ? Nous sommes perpétuellement en recherche de nouvelles idées ou de nouvelles opérations promotionnelles pour attirer le client, qu’ils soient des surfeurs locaux ou des visiteurs. Nous nous renouvelons en permanence. Quelles sont les futures tendances du secteur selon vous ? La marque “mystère”, pour sûr. Nous en avons vendu beaucoup ces derniers temps... Quels sont les événements que vous organisez ? Pour le moment, nous travaillons sur trois projets secrets. D’ici quelques semaines, vous saurez tout en vous rendant sur notre site. Nous allons également organiser deux épreuves juniors de Coupe du monde en windsurf, les Godzilla Young Guns 2014.

GODZILLA SURF SHOP, TENERIFE 18



controverse

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controverse

CONTROVERSOCHI A peine terminés les 22èmes Jeux Olympiques d’hiver que Source ne peut s’empêcher de faire le point sur ces jeux dont la controverse n’a jamais cessé d’enfler. Cependant, outre les 40 000 spectateurs rassemblés sur place, la cérémonie d’ouverture a tout de même été suivie par quelque 3 milliards de téléspectateurs dans le monde. Au-delà des différents aspects économico-politico-environnementaux liés précisément à la tenue des épreuves à Sotchi en Russie, quel est l’intérêt des snowboardeurs d’être présents dans ce barnum planétaire ? Manipulés par la FIS et le CIO ? Complices pour le meilleur ou pour le pire ? Analyse par Rémi Forsans Le snowboard aux JO de Sotchi représentait, pour la première fois, 30 médailles sur les 98 épreuves pour 15 disciplines dans 7 sports (le snowboard est classé dans le ski !!). Donc au total 10 épreuves snowboard (5 hommes et 5 femmes) dans cette 5ème olympiade. Les USA sont premiers du classement avec 5 médailles. Ces JO sont les plus chers de l’histoire : la facture s’élève à 36 milliards d’euros (l’équivalent des six dernières olympiades hivernales cumulées) ! Est-ce bien raisonnable pour un pays dont le niveau de vie est si inégalement réparti (Moscou détient à elle seule 22% du PIB russe qui est le 8ème mondial). Est-ce bien ce que le sport doit représenter? Le controversé président Poutine en a profité pour diffuser sa propagande homophobe en promulguant une loi punissant d’amende et de prison la “propagande” de l’homosexualité. Le sport ne devrait-il pas être absent de ces considérations ? Le climat de Sotchi répondait-il vraiment à l’image d’une ville accueillant les Jeux d’hiver ? Située à une latitude méditerranéenne, cette station d’hiver construite de toutes pièces, sans aucun respect des sites naturels défoncés de toutes parts, ne répond pas aux critères normaux d’un lieu propice à la pratique des sports d’hiver. Nous l’avons bien vu, des températures printanières en journée ont donné des sueurs froides aux organisateurs qui ont dû stocker un million de mètres cube de neige en prévision. Un véritable cauchemar écologique. Toute cette gabegie financière, humaine, correspond-elle vraiment à la réalité de notre sport ? N’est-ce pas “too much” pour un événement sportif qui ne dure que 15 jours tous les 4 ans et qui n’est souvent que l’épreuve d’une journée pour les compétiteurs, ne reflétant pas toujours la carrière des athlètes impliqués.

diffuseurs qui en profitent pour se gaver de publicité pendant 15 jours. Capter l’intérêt des téléspectateurs est l’objectif N°1, avec des exclusivités données par le CIO à des tarifs hallucinants (NBC a payé 3 milliards d’euros au CIO pour l’exclusivité aux Etats-Unis sur 4 olympiades). Bref, un énorme business. Du coup pour le CIO, le challenge est de capter les jeunes à travers leurs propres pratiques, de lutter et d’éliminer toute forme de concurrence qui ferait, à termen baisser les revenus des JO. A Sotchi, les Jeux d’hiver intégraient plus de la moitié du programme des X Games. Le CIO n’a pas pour autant gagné la partie car l’hostilité au mouvement olympique est forte et la lutte des communautés sportives est sans relâche. Les marques endémiques du snowboard en retirent-elles pour autant des bénéfices ? Hormis la joie de voir sa marque apparaitre à l’écran, ça n’est pas si sûr car, depuis que le snowboard est olympique (1998), les ventes n’ont jamais progressé, pire elles déclinent. Les JO ne sont certainement pas un vecteur d’encouragement à la pratique sportive, on ne devient pas snowboardeur en regardant les JO, il est souvent trop tard. Les JO ont donc rendu le sport plus “mainstream” mais uniquement à la télévision. Les rideurs en retirent-ils des bénéfices ? Deux écoles s’affrontent, celle de Terje Haakonsen d’un côté et celle de Shaun White de l’autre. Le premier peut se regarder dans la glace sans rougir, fier de ses convictions et fidèle à ses engagements mais sans médaille olympique. Le second sera inscrit dans les livres de l’histoire des sports et pourra exhiber fièrement ses médailles à ses enfants, ses petits-enfants et être invité sur des plateaux TV pour commenter les futurs JO. Vous rappelez-vous ceux qui ont gagné les premières épreuves snowboard en 1998 ?

Le snowboard correspond t-il aux critères de l’olympisme ? Ce grand cirque à la gloire de Coca-Cola et de McDonald’s (entre autres) utilise la forte médiatisation de notre sport pour générer des bénéfices considérables pour le CIO et ses complices de la FIS.

Le sport lui-même tire-t-il un profit direct des JO ? Le CIO finance effectivement le mouvement sportif mondial. L’organisation reverse 90 % de ses revenus aux comités nationaux olympiques (CNO), aux fédérations sportives internationales (dont la FIS) et aux comités d’organisation des JO. En plus des affaires de corruption de certains membres, des contestations divisent le CIO car le comité olympique américain reçoit à lui seul autant que les 201 autres comités nationaux et ceci en raison de la prédominance historique des sponsors américains aux JO.

Ni le CIO, ni la FIS n’ont su faire évoluer les formats de compétitions, aucun des deux n’a sollicité les athlètes ou les organisateurs d’événements pour ajuster les formats aux évolutions naturelles du sport. Encore moins quand il a s’agit de faire entrer le Slopestyle sur cette 22ème olympiade. Les raisons sont fort simples : le CIO se moque complètement du snowboard et de ses rideurs emblématiques, son seul objectif est de nourrir les programmes de la télévision afin de répondre aux besoins des

Du coup, on pourrait rêver dans un futur proche que le snowboard s’émancipe et récupère une partie de cette manne pour se financer, participer à développer son enseignement et aider la promotion du sport… Mais l’enjeu pour la FIS, à savoir perdre ces revenus, est trop important. Peu importe que le sport survive ou pas, des tas de sports olympiques n’ont aucun pratiquant. Comme d’autres sports, le snowboard est devenu une machine à sous pour le CIO, et la FIS est la première à en profiter.

“Le CIO se moque complètement du snowboard et de ses rideurs emblématiques, son seul objectif est de nourrir les programmes de la télévision afin de répondre aux besoins des diffuseurs qui en profitent pour se gaver de publicité pendant 15 jours. “

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Pic: Kevin Olsen, PLONKA Surfboards

tendances

LE MARCHE DU SURF 2014 Parlez de la crise autant qu’il vous plaira, le surf n’a jamais été en meilleure santé. Les ventes de hardware explosent et les planches de surf suivent le pas. Par Iker Aguirre En 2008 commença la traversée du désert. Ok. L’industrie du surf a durement souffert. Largement plus que d’autres sous beaucoup d’aspects. Mais, hey, est-ce une raison pour donner du crédit à des journalistes mal informés qui vaticinent la “fin” de l’industrie du surf en Europe ? Certains magazines économiques (français) aiment à faire résonner l’écho de news catastrophiques pour nourrir l’incertitude dans les terres du surfwear. Certes, tout n’est pas toujours rose sur ce front. Mais, saviez-vous que la dernière étude NPD (2013), sur les marchés des action sports, stipule que, parmi les jeunes (12 ans et moins) et les adultes (25 ans et plus), nous avons atteint, voire dépassé, les volumes d’avant 2008 ? Saviez vous que NPD anticipe que les 15-25 suivront en 2014 ? Une chose est claire, le marché du surf est là et très déterminé à rester. Si vous avez encore des doutes, parce que la seule chose que vous voyez ce sont les restructurations économiques obligatoires que l’industrie a dû subir, vous ne faites que tourner le dos à la plage. Parce que le surf y est à la fête ! Ces six dernières années, les ventes de hardware ont explosé pour atteindre des niveaux jamais vus auparavant. Sacré “mauvais” signe, n’estce pas ? Le surf en tant que tel n’a jamais été aussi populaire. Ceux qui ont su flairer la tendance ont même pu faire face à la crise et survivre, comme le souligne Mark Price, CEO et fondateur de Firewire Surfboards : “Les détaillants qui se sont concentrés sur les hardgoods pendant la crise s’en

sont mieux sortis que leurs confrères qui ont misé sur le textile”. Rien qu’en France, l’an dernier, le nombre de cours de surf impartis s’estime à plus de 500 000 et la tendance est identique pour le reste de l’Europe. Des milliers de nouveaux venus intègrent le sport et Cédric, gérant fondateur de Viral Surf (Pukas, Lost, Al Merrick, Future Fins), en France, l’explique ainsi : “Le surf est très tendance de nos jours. Les grandes marques (voitures, parfums, etc.) utilisent notre sport comme véhicule de leurs messages et le font découvrir au grand public. La société se retrouve dans les grandes valeurs du surf. En situation de crise, le plaisir du surf répond à la frustration des gens. En plus, le surf reste une pratique abordable. A ceci ajoutez la qualité croissante des wetsuits, les piscines à vagues comme Wavegarden, les écoles de surf… Tous les voyants sont verts pour la croissance.” Le marché de la planche de surf, même s’il grandit, semble être stigmatisé par un signe typique des habitudes de consommation en temps de crise. Les catégories de produits les plus populaires peuplent les deux extrêmes du spectre des prix de marché, le premier prix et le haut de gamme. Mark Price le confirme : “Le marché de la planche de surf est très polarisé entre les premiers prix et les planches premium. Le niveau intermédiaire est un positionnement très compliqué”. Toutes les marques de surf qui

“Les détaillants qui se sont concentrés sur les hardgoods pendant la crise s’en sont mieux sortis que leurs confrères qui ont misé sur le textile” Mark Price, CEO and founder of Firewire Surfboards 23


tendances

“En plus, le surf reste une pratique abordable. A ceci, ajoutez la qualité croissante des wetsuits, les piscines à vagues comme Wavegarden, les écoles de surf… Tous les voyants sont verts pour la croissance.” Cedric, CEO of Viral Surf peuplent ce ventre mou souffrent d’un sell-out médiocre. Les marques qui se trouvent entre deux eaux sont celles qui sont “moins ou pas reconnues, avec moins de potentiel de vente”, détaille Darren Broadbridge d’Euroglass (Quiksilver, MR, Simon Anderson, Bradley, etc.).

pas la quantité de produit qu’elles injectent sur le marché et les endroits où elles le font, nous allons souffrir d’un effet boomerang. […] Beaucoup de problèmes associés à notre industrie ces dernières années sont dus aux excès de distribution, indépendamment de l’impact négatif de la crise.”

Il y a quelques années, les planches fabriquées en Chine ont alimenté un débat pour le moins animé. Avec des prix des fois jusqu’à 40% moins chers, elles étaient une disruption sérieuse sur le marché. Désapprouvées par la majorité comme une perversion commerciale sans âme, elles ont prouvé leur impact positif sur le marché. Cédric, de Viral Surf, le dit ainsi : “J’étais totalement contre ce genre de produits mais ils ont joué un bon rôle, aidant à démocratiser le sport”. Darren Broadbridge partage cet avis en disant : “Au début, beaucoup ont flippé, mais ces produits ont attiré beaucoup de nouveaux pratiquants”. Et Mark Price rajoute : “Les produits premier prix, de bonne qualité, sont une porte d’entrée positive pour le public néophyte”.

Dans les années à venir, Mark Price conseille simplement : “Je vais paraphraser le titre d’un très bon livre : Differenciez-vous ou crevez”. Pour Tiago Raimundo, “la plus grande tendance est la taille des planches. De jour en jour, vous voyez des boards plus petites. Il y a aussi toute cette mode autour du rétro”. Darren Broadbridge anticipe que la demande ira vers “les matériaux plus légers et plus résistants” même si “ces matériaux seront de plus en plus chers et affecteront le prix final”. Mark Price ajoute : “Nous sommes témoins d’un intérêt croissant pour la performance ET la durabilité, combinées à des outlines plus innovants, des matériaux et des contours de planche nouveaux”. En plus, il anticipe que “le recours à des filtres numériques, plus objectifs [comme le volume], pour déterminer la planche idéale, va augmenter le nombre de planches vendues sur internet”.

Cédric se projette plus loin et anticipe : “Ce type de produits [faits en Chine] s’essoufflera avec la maturation des consommateurs. Les gens n’achètent ce genre de produits qu’une seule fois et optent ensuite pour un produit plus haut de gamme lors de leur achat suivant.” Quand il s’agit de produits haut de gamme, les stars de l’ASP imposent le ton. Channel Islands, d’Al Merrick, domine la charge en équipant Kelly Slater, Dane Reynolds et de nombreuses autres icônes du sport. DHD, avec Mick Fanning, entre autres, s’impose aussi et ouvre même un nouveau QG européen au Portugal, sous la direction de Tiago Raimundo. Les grands acteurs européens restent les mêmes, sous le leadership de Pukas, Full&Cass, EuroGlass et Surf Odissey. Sur le marché des planches en époxy ou moulées, alors que Surf Tech a dominé la charge pendant des années, Firewire semble être la nouvelle coqueluche des surfeurs, avec une distribution sélective et un sell-out spectaculaire en dépit d’un prix moyen dépassant les 800¤. “Le gens sont prêts à attendre plusieurs mois si un produit est en rupture de stock. Ils payent même à la commande sans douter une seconde. Firewire les rend fous !”, assure Stéphane Boully, ancien responsable de Surf Station, et propriétaire du nouveau magasin Gallery Shop, à Soorts Hossegor. “Le marché de la planche de surf est un écosystème qui inclut beaucoup d’acteurs. Tous jouent un rôle très important, du distributeur au shapeur local”, explique Cédric. Les shapeurs locaux sont des artisans qui dirigent des microstructures. Ils jouent un rôle important au niveau local, avec de petites productions allant de 50 à 400 planches par an. Même si ces volumes, considérés individuellement, peuvent sembler confidentiels, pris dans leur ensemble ils représentent une part importante du marché total. Mais quelle part ? Une question difficile. Cédric le confirme : “Toute anticipation n’est que pure spéculation parce que nous n’avons pas de chiffres officiels pour baser notre perception.” La seule étude existante a été publiée par EuroSIMA, en 2008-09, et elle estime une production européenne d’environ 42 800 unités, parmi lesquelles 15 000 de production industrielle. Le marché a beaucoup grandi depuis. En plus, ces chiffres ne prennent pas en compte un acteur clef comme Decathlon, dont l’un des responsables produit me disait, sans donner de chiffres (hélas) : “Vos estimations de marché sont complètement erronées. Si seulement vous saviez le nombre de planches que nous vendons…” Ajoutez à ça les planches importées de Chine, Brésil, Etats-Unis et Australie, condimentez le tout avec la production du géant français Bic, et toute estimation sur la taille du marché européen sera digne d’une voyante. Une chose est claire, le marché explose mais cette croissance n’est pas sans risque. “Le plus grand risque est la saturation du marché”, explique Tiago Raimundo, de DHD. Mark Price ajoute : “Si dans ce processus, les marques ne contrôlent 24

Ceci étant, tous sont d’accord pour dire qu’au bout du compte, acheter une planche est un acte émotionnel et que rien ne pourra casser la relation qui noue l’acheteur au shop/shapeur. “Les clients veulent sentir les planches”, explique Tiago Raimundo. “Une planche est une identification directe de la personne, le lien émotionnel est très fort”, explique Cédric. “C’est un produit très personnalisé. Chaque produit est unique, ce n’est pas un iPhone que vous voyez partout”, détaille Darren Broadbridge. C’est pour cette raison qu’ils sont unanimes sur les critères qui assurent le succès d’un détaillant : assurez-vous de savoir de quoi vous parlez…et, si vous ne maitrisez pas le sujet, entourez-vous de personnes qui le dominent. “Vous ne pouvez expliquer une planche que par l’expérience, pas en apprenant ses caractéristiques sur un catalogue”, conclut Darren Broadbridge.

VALORISATION DE LA VISIBILITÉ PAR TEAM (€) (JUILLET – DÉCEMBRE 2013, EUROPEEN PRESSE PAPIER) rédactionnel

publicité*

* comprend la publicité réalisée par la marque ainsi que celle d’autres sponsors communiquant sur les mêmes rideurs (exemple : Pub Quiksilver mettant en scène un surfeur sponsorisé par Channel Islands). Source: RideO’Meter



femmes dans les boardsports

LA PLACE DES FEMMES DANS LES BOARDSPORTS AVEC LA BOSS DE PROTEST “En termes d’efficacité, les publicités avec des femmes sexy semblent fonctionner. Elles génèrent des ventes. Ça doit être ce que le consommateur désire voir.” Lu sur la FAQ de Women’s Sports Foundation. Afin d’avoir l’avis d’un acteur du milieu à ce sujet, nous avons posé quelques questions à Caroline Dekker, PDG de Protest Boardwear. Voix officielle de la marque, elle nous livre également son point de vue de femme sur la position de celles-ci dans le secteur des boardsports. Par Jade Persaud-Walters. Les Jeux Olympiques de Sotchi nous ont permis d’assister à un certain nombre de premières en sport féminin, à l’exemple du premier 1080 replaqué dans une compétition de slopestyle féminine par la Suissesse Sina Candrian, ou encore de la première médaille britannique en snowboard décrochée par Jenny Jones. Mais, en dehors du giron de la compétition, les femmes doivent encore lutter pour être perçues comme de véritables sportives professionnelles et non comme des “objets de désir”. Et, même si les hommes ont également droit à leurs “Tops des sportifs les plus sexy”, ils n’en souffrent pas de la même manière, puisque la place qui leur est accordée représente 96 % de la couverture médiatique. Un chiffre qui dissimule aussi une plus grande variété dans le traitement alloué aux hommes. La marque Protest sponsorise aussi bien des hommes que des femmes, dans des disciplines telles que le snowboard, le wakeboard ou le surf. Ce manque de parité général ne lui est évidemment pas inconnu. Pour autant, Protest rechigne à s’engager dans une voie qui risquerait de porter préjudice à ces sports lorsque l’on aborde le sujet du sponsoring. “Même si nous faisons en sorte d’équilibrer, tant que faire se peut, nos teams entre hommes et femmes, nous savons pertinemment qu’il y aura toujours davantage d’hommes que de femmes qui atteindront le haut-niveau”, avoue Caroline Dekker. “Ce n’est pas pour autant que nous sponsorisons des filles pour leur apparence plutôt que pour leur talent. En tant que marque, vous vous devez de trouver des ambassadeurs et, de façon générale, les consommatrices sont moins intéressées par le niveau des rideurs que les hommes. Ce que cherchent les femmes, c’est le feeling que peut leur apporter une marque. Néanmoins chez Protest, nous regardons toujours en premier le niveau des sportifs avant de nous préoccuper de l’image positive qu’ils dégagent. Il ne s’agit pas seulement d’être un représentant de notre marque lors des shootings photo, mais aussi lors des compétitions ou sur les tournages vidéo.” Ce constat de disparité ne repose pas que sur un ressenti mais sur des chiffres, comme le prouvent les statistiques de Ride O’Meter. Si vous prenez le top 5 des rideurs chez les femmes, leur visibilité dans les médias est bien moins grande que celle du top 5 masculin. Alors que faire ? Aller vers ce qui fait vendre pour obtenir plus de visibilité ? Ou rester authentique à l’éthique des sports pratiqués ? 26

“Les publicités qui mettent en scènes des filles séduisantes pour attirer l’attention et faire vendre ne nous ont évidemment pas échappé. Mais nous sommes persuadés que ce n’est pas en affichant des filles sexy que nous allons construire correctement notre marque. Nous n’avons pas l’impression que si des gens sont devenus accros aux boardsports, c’est parce qu’on y trouve de belles nanas. Selon nous, ils envisagent la pratique de ces boardsports comme un style de vie. C’est ce qui se dégage de ce lifestyle qui les fait rester à long terme. Certains types de campagnes de pub permettent de donner un coup de fouet à court terme, mais nous savons également que, si nous ne parvenons pas rester fidèles à l’héritage des boardsports, notre marque perdra en crédibilité et ce genre de faute ne se rattrape pas à coups de publicités de filles sexy. Ce besoin d’une plus grande présence féminine ne se fait pas seulement ressentir dans le sport, mais aussi au sein des entreprises. “Si les marques engageaient plus de personnel féminin, elles commenceraient à percevoir les choses sous un autre angle”, nous affirmait l’an passé Daniele Meyer, cofondatrice de Women in Board & Action Sports. À la tête d’une société qui emploie 67 % de femmes, Caroline Dekker n’ignore pas non plus que celles-ci ont davantage tendance à postuler à un certain type de poste que les hommes ; ce qui ne l’empêche pas de partager le point de vue de Daniele Meyer sur la diversité de talents qu’apporte une plus grande présence féminine. “Nous vivons une époque moderne où les femmes sont à égalité avec les hommes, et il est important qu’elles occupent des postes de direction. Non pas parce que ce sont des femmes, mais parce qu’elles le méritent. Tout comme les sportifs que nous sponsorisons, toutes les personnes ici sont en poste pour le bénéfice qu’elles apportent à l’entreprise. Actuellement, je suis la seule femme au sein d’une équipe de quatre dirigeants. Personnellement, je n’ai aucune préférence entre travailler avec des hommes ou avec des femmes. J’ai connu de bonnes expériences avec les deux sexes. Ce qui me rend particulièrement heureuse ici chez Protest, c’est la cohésion, le travail d’équipe que nous effectuons -ce qui est plutôt ambitieux- ainsi que le fait de partager une valeur comme le plaisir au travail. Les comportements machistes n’ont pas cours chez nous. Nos valeurs core sont présentes à tous les échelons de la société et, en tant que PDG, j’en suis vraiment fière.”




photo:Dragon

étude de tendances

LUNETTES DE SOLEIL DU STYLE ET DE LA TECHNIQUE À l’origine, les lunettes de soleil doivent répondre au besoin de protection de vos yeux vis-à-vis d’un rayonnement solaire pourtant tellement agréable. S’il s’agit de leur mission principale, pour ne pas dire cruciale, leur utilisation a beaucoup évolué au fil du temps. Elles servent tout autant à se protéger des flashs des paparazzi chez les stars, qu’à compléter une garde-robe, quand elles ne sont pas tout simplement la pièce maîtresse d’une tenue. En 2014, les tendances en la matière nous promettent des lunettes à la pointe de la hype, combinées à une dimension high-tech dans leur fabrication, soit le meilleur des deux mondes. Analyse par Anna Langer. STYLE VS TECHNICITÉ S’il existe un point sur lequel toutes les marques se rejoignent, c’est bien de l’importance du style, “et d’autant plus s’agissant de lunettes de soleil”, fait remarquer Dragon. “Les lunettes sont parmi les premières choses que vous remarquez chez une personne, alors elles se doivent d’être belles.” Mais, si le client est d’abord attiré par le côté mode d’une paire de lunettes, le produit se doit d’être irréprochable tant au niveau pratique qu’au niveau technique. Ceci est d’autant plus vrai à propos des verres, qui doivent respecter les normes les plus rigoureuses en termes de protection, à une époque où “les clients sont beaucoup mieux informés que par le passé, soucieux du soin porté à la santé de leurs yeux”, comme le rapporte Arnette, avant d’ajouter : “Les marques se doivent de proposer des verres de qualité. Ceci dit, on constate qu’il existe presque autant d’innovations techniques que de nouveautés au niveau du style.” INNOVATIONS TECHNIQUES De nouveaux matériaux font leur apparition chez de nombreuses marques, avec notamment un souci écologique, à l’image des modèles 100 % biodégradables de Spy en polysaccharides PlantateTM, ou encore des lunettes

Smith fabriquées à partir de polyamides Rilsan© Clear (à 53 % d’origine naturelle). Chez Zeal, il s’agit carrément de l’intégralité de la collection qui est produite à partir de plantes (du ricin commun et du coton), tandis que la nouvelle marque américaine Proof Eyewear a opté pour des montures exclusivement en bois, un bois issu notamment de plateaux de skate usagés. De même, l’acétate demeure une matière de choix, sous différentes formes toutefois, chez des marques comme Oakley, Shred (en acétate de cellulose, probablement la matière la plus recyclée au monde), Spy, VonZipper, O’Neill (façon bois), Dirty Dog, D’Blanc (en fibres de coton), Otis et Melon Optics (fabriquées main toutes deux). Quant à Dragon, l’opticien élargit sa gamme H20 Floatable Collection en y ajoutant de nouvelles options de verres et de montures afin de personnaliser vos lunettes. Même souci d’offrir un choix toujours plus large de la part de Smith, qui vient gonfler le nombre de modèles équipés de la technologie ChromaPop, qui délivre un meilleur rendu des lumières et des contrastes. On retrouve la même volonté avec les verres Happy Lens de Spy, capables de “maximiser le passage des bons rayons du soleil et de bloquer celui des UV nocifs”, tout en rehaussant le contraste.

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étude de tendances

“Faites-vous plaisir ! Portez des lunettes flashy, classiques ou sobres, peu importe : cet été, tout est permis.” Toujours concernant les verres, les optiques Zeiss continuent d’avoir la cote auprès de marques comme IS Eyewear, POC, Shred et Melon Optics, qui ne jurent que par leur qualité et la visibilité impeccable qu’elles offrent. Parmi les autres grands axes d’innovation en 2014, une plus grande attention a été portée aux articulations entre la monture et les branches. Souvent la partie la plus fragile d’une paire de lunettes, ces jointures ont été renforcées chez Zeal et Carve grâce à des charnières disposant de 5 charnons en acier inoxydable. Shred fait encore mieux avec des charnières à 7 charnons, tandis qu’Oakley tente de remédier au problème en éliminant la jointure tant que possible, à travers un assemblage utilisant des charnons sans vis. Dragon, Spy et O’Neill ajoutent désormais des antidérapants en caoutchouc au niveau du nez et des tempes pour une utilisation en conditions humides. STYLISME En hommage à leur passé, Oakley et Smith relancent quelques modèles historiques des années 80 et 90 comme les Razorblades ou les Eyeshade pour la première, et la collection Archive pour la seconde. Chez Zeal et Quiksilver, les modèles à écran et autres lunettes enveloppantes font leur réapparition, tandis que POC n’hésite pas à ressortir les lunettes old school de type Glacier pour Jeremy Jones. De façon générale, la tendance est au rétro, tant au niveau des formes, plus arrondies (petites chez Dragon, les modèles femmes chez O’Neill, oversized pour D’Blanc et circulaires chez VonZipper, Proof Eyewear et Roxy), avec des variations cat’s eyes (Vans, adidas, Spy, Roxy et rectangulaires pour VonZipper). De la même façon, les modèles inspirés des célèbres WayFarer sont là pour durer, rehaussés de tons pastels par exemple chez Vans. Parmi ces lunettes vintage, le modèle type Aviator fait un retour en force (adidas, Animal, glorify) avec des détails de finition comme une barre supérieure en bois (Proof Eyewear). Si l’engouement pour ces modèles vintage ne se tarit pas, ce n’est pas pour autant que les formes modernes reculent, au contraire. Tantôt anguleux (O’Neill, POC, Roxy, Dirty Dog et D’Blanc) ou sculpturaux (Oakley), ces modèles osent de façon générale (Proof Eyewear), et pas seulement sur les formes. Les matériaux modernes ont la part belle en effet, alors que beaucoup de marques intègrent des modèles aux montures métal parmi leurs collections (Oakley, VonZipper, O’Neill, Vans). On peut y ajouter une note boisée (Zeal), quand d’autres préfèrent miser sur la résistance avec de l’acier inoxydable (IS Eyewear). Si le maître-mot chez Shred est la longévité, à travers une grande exigence technique, cela n’empêche pas la marque de soigner son style avec, notamment, des extrémités de branches en bois (en option) ou encore des montures en acétate multicouche. Les verres aussi bénéficient en 2014 de toujours plus de nouveautés au niveau du style. On retrouve ainsi des verres colorés en nombre (Arnette, Carve, Dirty Dog, Dragon, IS, Nectar, Oakley, Quiksilver, Roxy, Spy, Vans) tout comme des paires de lunettes qui rivalisent d’originalité pour illustrer leurs nouveaux coloris : le “Kush Green” pour Proof, un pastel “Sky Blue” et un “Plasma Ion” pour Dragon, ou encore “des chromes galactiques et lunaires” pour VonZipper et les “sweet soft pinks” de Roxy. On trouve même de l’or (Arnette et Carve) et de l’orange (IS Eyewear), toujours parmi ces modèles métal. Mais la plus grosse nouveauté vient sans doute de Smith, Carve et Zeal avec leurs verres polarisés, suivi par Oakley qui n’hésite pas à tout mélanger en ajoutant des verres polarisés de différentes couleurs à sa gamme. Si cette débauche de couleurs vous effraie, sachez que les verres vintage refont également parler d’eux, à l’image des classiques noir et gris chez Oakley, Smith, Melon Optics, POC et IS Eyewear, ou encore de l’anthracite pour glorify et de “teintes vertes G15” de la part de Dragon et IS. De même, les filtres façon Instagram s’invitent sur les verres, comme c’est le cas chez D’Blanc, Otis et IS Eyewear, avec des teintes cuivre, rose et gris vintage. Pour de meilleures transitions entre soleil et ombre, Vans propose 30

également des verres à teinte graduée (foncée en haut, plus pâle en bas). MONTURES Pour ceux qui souhaitent mettre de la couleur dans leur vie, toute la palette de l’arc-en-ciel est disponible : fluo chez Spy, multicolore façon colour-block pour adidas et Quiksilver, voire “des contrastes en pièces de marqueterie” pour Dirty Dog. Colorées également, mais moins flashy, les montures se font translucides chez Dirty Dog et glorify, quand elles ne possèdent pas un style délavé chez adidas, Roxy et Quiksilver. Pour apporter un peu de douceur dans cette explosion de couleurs, Vans, IS Eyewear et O’Neill proposent aussi des tons pastels, tandis que les marques venues du surf comme Roxy et Quiksilver misent, cette année, sur des “couleurs océaniques” à grands renforts de bleu et bleu marine chez les hommes, et de turquoise ou bleu sarcelle chez les femmes. Les montures écaille connaissent également toujours beaucoup de succès auprès de la plupart des marques. Toutes ces couleurs se marient allègrement avec divers motifs, comme ceux à fleurs pour Roxy, voire à “mini-fleurs” (Animal) ou encore façon palmiers, hula girls et imprimés photos (Dragon). De son côté, glorify opte pour plus de sobriété au niveau des imprimés, alors que Vans et Quiksilver font en sorte d’associer les imprimés de leurs lunettes avec ceux de leurs lignes de vêtements et boardshorts. Enfin, une des autres grandes tendances de 2014 concerne les finitions mates, que l’on applique soit aux modèles de couleur (Dirty Dog, Vans, Dragon, Animal, POC et IS) soit au traditionnel noir (Spy, glorify, IS, Melon Optics, O’Neill) que l’on associera à différentes couleurs de verres chez POC, ou encore une version grise (O’Neill). Quiksilver grimpe dans le train en marche en présentant des montures “souples au touché”. LUNETTES DE VUE Chez les marques issues des boardsports, la catégorie des lunettes de vue solaires devient également un marché de plus en plus conséquent, mais avec différentes approches selon les enseignes. Certains optent pour des gammes distinctes (Oakley, Spy, Smith, VonZipper, Dragon, glorify, Roxy et Quilsilver) vendues uniquement chez les opticiens car “les magasins de sport ne possèdent pas la formation pour conseiller les verres”, explique-t-on chez Smith Optics. Même écho de la part de Dragon et VonZipper qui constatent qu’il s’agit “de deux métiers très différents”. Mais pour adidas, D’Blanc, Zeal, IS et Oakley, ce sont toutes, ou presque, leurs gammes qui peuvent accueillir des verres de vue. Dirty Dog et Proof Eyewear ont fait un choix différent, alors que les deux marques commercialisent déjà des modèles de vue dans les magasins de boardsports, convaincues d’être bientôt suivies par d’autres. Et l’avenir pourrait leur donner raison à en croire adidas : “Le marché des lunettes connaît une forte croissance auprès des détaillants de sport, qui considèrent désormais l’optique comme partie intégrante de leur offre et non plus comme seulement un accessoire”. Ce nouveau débouché profite également de la fin des “modes”, dans le sens où “avec l’importance et l’omniprésence des réseaux sociaux, tout le monde peut savoir qui porte quoi et quand. Si bien que le terme “tendances” n’a plus vraiment cours”, comme l’affirme Dragon. Bref, cet été, tout est permis !

TRENDS LE MÉTAL : montures et verres FINITION MATE : du classique noir aux couleurs vives FORMES RÉTRO : circulaires, cat’s eyes, écrans et enveloppantes MIROIR : des verres miroirs de toutes formes et coloris, à mixer ÉCOLO : des matériaux plus respectueux de l’environnement, d’origine organique



galerie photos

TITRE : GALERIE PHOTOS

PAGE: 1 SUR 2

PRODUIT : LUNETTES DE SOLEIL SAISON : 2014/15

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ADIDAS / amsterdam

ADIDAS / malibu

ADIDAS / san diego

ANIMAL / bueller 105

ANIMAL / misha 109

ANIMAL / stylus 165

ASHBURY / tripper

ASHBURY / nestor

ASHBURY / spanky

CARVE / one step beyond

CARVE / goblin

CARVE / volley

D’BLANC / guilty

D’BLANC / midnight

D’BLANC / minor

DIRTY DOG / mobster

DIRTY DOG / monza

DIRTY DOG / ultra

DRAGON / marquis

DRAGON / mr blond

DRAGON / the jam

ELECTRIC / backbone

ELECTRIC / blacktop

ELECTRIC / swingarm

GLORYFY / dejavu

GLORYFY / unbreakable

GLORYFY / chixngravy

IS EYEWEAR / dorado

IS EYEWEAR / templeton

IS EYEWEAR / walker

MELON / cali 2

MELON / nomad

MELON / stanton

NECTAR / breck

NECTAR / bungalow

NECTAR / mahalo



galerie photos

NEFF / bang

NEFF / chip

NEFF / dailyshades

NIKE VISION / mavrk

NIKE VISION / charger

NIKE VISION / mojo

OAKLEY / enduro

OAKLEY / eyeshades

OAKLEY / razorblade

O’NEILL / clicker

O’NEILL / driftwood

O’NEILL / shore

OTIS / reckless abandon

OTIS / the beat

OTIS / uncommon

POC / did glacier jeremy jones ed

PROOF / mccall

PROOF / ontario

PROOF /sawtooth

QUIKSILVER / the ferris

QUIKSILVER / trenton

QUIKSILVER / ridgemont

ROXY / selena

ROXY / satisfaction

ROXY / miller half rim

SHREDS / don

SHREDS / donwood

SHREDS / shrastawood

SMITH / cornice

SMITH / lowdown

SMITH / marvin

SPY / balboa

SPY / cyrus

SPY / fold

URBAN BEACH / selina

URBAN BEACH / sheild flat brow

VANS / foldable spicoli

VANS / janelle hipster

VANS / semi-rimless cat

VZ / castaway

VZ / thurston

ZEAL / memphis

ZEAL / rival

ZEAL / idyllwild

URBAN BEACH / two tone wayfarer

VZ / booker

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interview grand ponte

ANDY MOONEY PRÉSIDENT ET DIRECTEUR GÉNÉRAL DE QUIKSILVER INC. Chaque acteur de l’industrie qui sort un minimum de chez lui a pu observer les grands changements intervenus chez l’une des marques les plus emblématiques et les plus imposantes de notre secteur, Quiksilver, basée en Californie. L’entreprise de sports de glisse et de lifestyle cotée en Bourse, avec une histoire qui remonte à 1969, a occupé l’espace médiatique avec la vente du géant du snowboard Mervin Manufacturing ainsi que la vente de plus petites marques comme Hawk Designs. Sans parler des discussions sur les contrats de licence et la restructuration interne… Il se passe quelque chose. Et on dirait bien que ces changements font partie d’une nouvelle stratégie globale : un recentrage chez Quiksilver qui augmentera le profit et offrira une croissance constante à l’avenir. Tandis que le reste de l’industrie est très attentif - après tout, ce qui est en train de se passer chez Quiksilver n’est que le symptôme d’un changement structurel de fond dans le paysage de l’industrie - Boardsport SOURCE a échangé avec Andy Mooney, président et directeur général chez Quiksilver. Voici ce que le vétéran des sports de glisse nous a confié sur la stratégie, le marché européen et l’état de notre industrie.

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LES INITIATIVES EN COURS Par rapport au changement actuel, expliquez-nous quel est l’état d’esprit en arrière-plan de ce recentrage chez Quiksilver ? Il y a un an, l’équipe managériale s’est réunie pour une session stratégique qui a constitué plus tard la base d’un plan d’amélioration des bénéfices sur trois ans. Nous avons décidé que la mission de notre entreprise devrait être de “fabriquer des marques authentiques et actives avec des entreprises viables et pertinentes”. Lorsque nous avons posé notre regard sur les 11 marques que nous possédions en 2013, nos trois marques principales, Quiksilver, Roxy et DC Shoes, étaient les seules qui étaient réellement en accord avec notre mission.

Renforcer les marques principales a dû se faire au prix de se retirer de certains secteurs. Quelle est l’intention sous-tendant la vente de Mervin Manufacturing ? Est-ce que le business du snowboard devient particulièrement difficile à maintenir ? Mervin est une excellente entreprise. Ils fabriquent et vendent des produits de grande qualité et gèrent leur offre de manière très stricte. Nous ne pensions pas pouvoir exploiter leurs marques avec des entreprises de chaussures et de vêtements importantes. Donc, nous ne souhaitions pas accroître les volumes de produits, étant donné le profil risque du secteur. Le marché des articles de sports d’hiver est très concurrentiel, mais Mervin est très bien placée pour réussir.

Cela explique la cession des petites marques et la focalisation sur vos trois compétences principales. Quelle est la perspective plus large de votre plan actuel d’amélioration des bénéfices ? Notre plan d’amélioration des bénéfices se focalise sur trois stratégies fondamentales, qui sont : renforcer nos trois marques principales Quiksilver, Roxy et DC Shoes, augmenter nos revenus et opérer plus efficacement. Chaque initiative est en accord avec nos stratégies.

Évidemment, l’industrie des sports d’action est en difficulté depuis 2008. Voit-on maintenant la lumière au bout du tunnel et que font les entreprises toujours en place pour survivre à long terme ? Quiksilver, Roxy et DC sont des marques internationales qui appellent de jeunes consommateurs. Nous pensons que ces trois marques peuvent se développer. Il y a des défis et des opportunités dans les marchés développés, mais les opportunités principales se trouvent dans les marchés émergeants.


interview grand ponte

“Nous entrevoyons l’opportunité de croître vers des revendeurs multimarques plus grands en offrant des produits SMU rapides, qui sont au juste prix et en accord avec les tendances. Nous voyons aussi une énorme opportunité en Russie qui fera partie de notre investissement global sur les marchés émergeants.”

Et qu’en est-il du visage changeant du monde de la vente au détail et du développement du commerce en ligne ? Nombre de nos partenaires traditionnels de vente au détail dans les marchés développés font face à de réels défis, alors que le consommateur a toujours plus d’options pour acheter des marques de glisse. Parmi ces choix, on compte les revendeurs e-commerce “pure-players”, les grands magasins et les efforts de marketing direct auprès du consommateur que mène chaque marque. Cette transition est contrôlée par le consommateur. Si nous souhaitons prospérer, nous devons répondre à la demande des clients. On a parlé de licencier les marques dans des activités non-traditionnelles. Pouvez-vous développer ce point et nous expliquer ce que ces activités peuvent offrir. Notre approche quant aux licences est simplement d’octroyer des licences pour les produits que nous fabriquons actuellement - les lunettes et les montres par exemple - à des partenaires qui les envisagent comme une compétence principale. Les lunettes et les montres requièrent une distribution et un service spécialisés. Nous fournirons toujours notre service à nos partenaires de vente spécialisés dans le surf, le skate et le snowboard, mais les opportunités sont bien plus grandes entre les mains du partenaire adéquat. LE MARCHE EUROPEEN En coulisses, le processus de prise de décision stratégique chez Quiksilver se mondialise. Quelle est la place de l’Europe dans tout ceci ? Nous sommes passés à une structure organisationnelle mondiale à partir d’une structure qui opérait indépendamment et qui était fondée sur une base locale. Cette décision a été prise pour centraliser les fonctions entrepreneuriales principales sous la tutelle d’exécutifs expérimentés de niveau international. Nos gammes d’articles vestimentaires sont principalement conçues en Europe, tandis que nos lignes de chaussures sont uniquement conçues aux États-Unis. Quelles sont les opportunités principales dans le marché européen pour Quiksilver et les marques associées ? Nous voyons de nombreuses opportunités. Dans le G5, nous voyons l’opportunité de faire croître la part du canal principal indépendant vers de meilleurs produits, un meilleur marketing et un meilleur service client. Nous entrevoyons l’opportunité de croître vers des revendeurs multimarques plus grands en offrant des produits SMU rapides, qui sont au juste prix et en accord avec les tendances. Nous voyons aussi une énorme opportunité en Russie qui fera partie de notre investissement global dans les marchés émergeants. Prévoyez-vous de modifier votre stratégie de distribution et votre sélection de revendeurs en Europe ? En Europe, nos marques ont donné de meilleurs résultats que la plupart de nos pairs. Nous bénéficions d’excellentes relations et nous pensons que nous avons augmenté notre place dans les magasins avec nos plus grands grossistes. Cela a contribué à compenser certaines des pertes des petits magasins indépendants qui ont fermé à cause de la baisse de l’économie. Comment alignez-vous votre stratégie concernant les magasins propres à la marque avec la distribution aux revendeurs indépendants ? Prévoyez-vous une gamme de produits core juste pour les revendeurs core ? Nous mettrons évidemment en valeur les modèles principaux de notre stratégie marketing dans nos magasins propres et sur nos sites Internet. Notre vision est que c’est dans l’intérêt financier de nos revendeurs indépendants “core” de proposer aussi ces produits, parce qu’ils seront intensément marketés avec des prix premium et ce seront des produits

spéciaux qui devront être vendus dans des magasins spécialisés. Nous pensons que les comptes à plus gros volume doivent être séparés du canal principal, et pas l’inverse. Les comptes à gros volume sont plus orientés vers une politique de prix et ont une démarche promotionnelle en demandant toujours plus de produits SMU exclusifs à leur magasin. La réussite pour les plus gros comptes nous offrira la solidité marketing pour promouvoir les modèles haut de gamme proposés par le canal spécialisé. PERSPECTIVES Vous avez indiqué que, dans le futur, vous vous attendez à ce qu’il y ait “quatre ou cinq acteurs principaux qui auront une empreinte significative sur le canal spécialisé”. Quelle est la démarche que Quiksilver met en place pour devenir l’un de ces acteurs ? Nous pensons que Quiksilver est déjà l’un des quatre ou cinq acteurs principaux dans notre industrie. Nous pensons que l’industrie se consolidera autour des entreprises et des marques bien gérées et bien capitalisées : les marques qui peuvent proposer les bons produits dans le bon secteur et cogérer les profits de tous leurs partenaires de vente. Les stratégies agressives en termes de prix dans l’industrie ont eu un effet dévastateur sur la valeur perçue parmi les clients. Que peuvent faire les marques pour reconstruire la perception de la valeur et éviter que les produits finissent dans une rubrique fourre-tout sur des magasins en ligne ? Nous croyons en la stratégie “less is more” lorsqu’il s’agit de développement de produits. Nous nous focalisons sur la véritable innovation produit, soutenue par un marketing de grande qualité. Les vendeurs en ligne ont émergé comme concurrents principaux des magasins physiques, et les clients “malins” utilisent les magasins comme des “showrooms” pour tester ce qu’ils vont acheter en ligne. Est-ce que des marques comme Quiksilver proposent des outils pour bloquer cette tendance ? Comment empêcher les consommateurs de faire ce qui est dans leur intérêt ? La tendance du “show-room” pour le matériel va sûrement s’accentuer. Cependant, pour les vêtements et les chaussures, nous voyons une augmentation de la présence des clients sur les sites des marques pour en savoir plus sur nos produits. Nous convertissons 2 % des gens qui viennent sur nos sites en acheteurs sur notre propre plate-forme de vente en ligne, donc 98 % interagissent avec nos marques, en apprennent plus sur nos produits et achètent dans leur magasin local. Dans un panorama plus large, est-ce que le fait de vendre les petites marques est une tactique de Quiksilver pour redevenir une grande marque, où y aurat-il du Quiksilver détenu ou soutenu par des plus petites marques à l’avenir ? Nous sommes toujours ouverts à la création ou au rachat de marques jusqu’à un certain point à l’avenir, tant qu’elles satisfont aux critères de notre mission. Au-delà de l’optimisation financière, que peut-on faire, en tant qu’industrie, pour garantir le futur de nos sports et des entreprises qui poussent notre industrie ? Autour de 125 000 jeunes deviennent, chaque semaine, des adolescents. Notre base de clientèle s’accroît sur le plan international. De mon point de vue, nous devons inviter plus de jeunes à pratiquer le surf, le skate, le snowboard ou le ski, et nous devons aussi penser globalement à la connexion entre nos marques avec les jeunes consommateurs, dont l’aspiration est de profiter de la montagne et des vagues. Une de mes citations favorites du fondateur Bob McKnight est la suivante : “la moitié de la population mondiale vit près d’une plage et l’autre aimerait vivre près d’une plage”. Merci pour l’interview. 37


photo: Anthony Acosta / Vans

tendances

LA SOLUTION PAR L’ÉVOLUTION Pour leurs gammes de skateshoes 2014/2015, les marques issues du secteur misent sur l’innovation afin de continuer à surprendre leur clientèle, faisant appel à de nouvelles matières et technologies, tout en élargissant leur offre dans le créneau lifestyle. Analyse par Dirk Vogel. Près de cinquante années se sont écoulées depuis l’apparition de la première paire de chaussures créée spécifiquement pour la pratique du skateboard, commercialisée en 1965 par le pionnier américain du secteur de la chaussure, Randolph Rubber Company. Ce fameux modèle “Randy 720” allait définir le moule dans lequel se fondraient des générations de skateshoes en toile et à semelle vulcanisée. Au fil des ans, le secteur de la chaussure de skate a connu différents cycles, alternant entre mode (à l’image du récent revival de modèles classiques sortis de l’ombre) 38

et technologie (à l’exemple des années 90 aux semelles “air” et revêtements en tissu mesh). La question est donc de savoir dans quel cycle sommes-nous engagés s’agissant des tendances 2014/2015 : mode ou technologie ? La réponse : les deux ! Pour Hayden Biener, designer footwear chez la marque de Los Angeles HUF, le secteur se dirige dans une voie qu’il résume par le “skate contemporain” : “Notre objectif est de produire les skateshoes les plus pratiques et les plus performantes qui soient, tout en soignant à part

égale l’aspect esthétique.” Des chaussures techniques et belles à la fois - sur une planche ou pas - tel semble être le dénominateur commun parmi les marques traditionnelles de skateshoes, à l’aulne de la saison prochaine, comme le confirme Osiris : “Notre objectif pour 2014/2015 est de nous distinguer par des modèles très axés sur la technique. Nous revenons à l’essence de la marque et misons sur ce qui avait permis à Osiris de sortir du lot à ses débuts. Davantage


tendances

de formes naturelles, un soin porté à la qualité, et de la nouveauté”, résument les co-gérants d’Osiris, Brian Reid et Doug Weston. Pour apporter de la nouveauté, les marques lorgnent également vers les tendances lifestyle et le marché des chaussures de loisir. Mais d’autres surprises sont également au programme... “GUÉSS WHO’S BACK ?” Parmi les grosses annonces, Sole Technology se pose là, relançant la marque de skateshoes emblématique des années 90, éS Footwear. “Nous avons pris beaucoup de plaisir à dessiner des modèles inspirés des grands classiques de éS”, affirme Don Brown, vice-président du marketing de Sole Tech, tout en précisant bien “qu’il ne s’agit pas d’un retour en force de la marque éS ; les trois mots clés de ce retour étant : rare, sélectif et en évolution. Rare signifie que nous ne faisons pas de plans à long-terme afin de nous laisser une totale liberté de manœuvre. Sélectif signifie que les chaussures seront commercialisées en petites quantités et distribuées au compte-gouttes dans quelques pays et magasins triés sur le volet. Enfin, évolution signifie que nous allons continuer à faire progresser aussi bien les designs que l’aspect technique et le confort, en nous appuyant sur une expérience de 19 ans dans le secteur de la chaussure.” Et qui a dit qu’il était impossible de lancer une nouvelle marque en ces temps de crise ? Bienvenue à Filament, une nouvelle enseigne dans le milieu du skate, fondée par deux vétérans du secteur, Tim Gavin et Byron Schroeder : “Pour Filament, la conception de nos chaussures fait appel à la combinaison de la technique et d’une histoire. Tous nos modèles possèdent un flex multidirectionnel caractéristique au niveau de la marche, représenté par un triangle. Ce symbole fort, à notre sens, évoque le tiercé gagnant que forment le skate, l’art et la musique. C’est la fibre essentielle qui fait la particularité de Filament.” PRIX-REPÈRES : TARIFS À LA HAUSSE Dans le commerce, le juste équilibre en termes de prix-repères ne semble pas avoir bougé. “Le gros des ventes se fait sur des modèles tournant autour de 75-85 ¤”, avance Juss Apivala, chef de produit chaussures et accessoires chez Vans Action Sports EMEA (Europe, Moyen Orient et Afrique). Néanmoins, ces derniers temps, on assiste à une nouvelle évolution tarifaire, comme le confirme Mike de Globe : “Jusqu’ici le juste prix était dans les 70-80 ¤, mais nous constatons que les clients sont disposés à payer plus cher en contrepartie d’une plus-value sur les modèles, comme l’utilisation de matériaux haut de gamme ou un plus grand degré de finition. Les gens semblent être disposés à payer

plus pour avoir de la qualité et il s’agit d’une tendance profonde qui émerge, avec un rejet de ces chaussures vulcanisées bas de gamme.” Certaines marques n’hésitent pas à atteindre des sommets sur leur modèles les plus haut de gamme, à l’image d’Element : “Notre gamme de baskets varie entre 55 et 85 ¤ mais, pour la gamme Emerald, les prix vont jusqu’à 170 ¤ pour des modèles fabriqués à partir de matériaux recyclés, avec des cuirs de luxe et des semelles Vibram.” Même écho du côté de DC Shoes, comme l’évoque Antoine Soulé, chef de produit EMEA : “La valeur haute en termes de prix dans le segment des skateshoes se situe dans les 110 ¤ dans le commerce actuellement, mais nos modèles streetwear haut de gamme se vendent jusqu’à 150 ¤ (prix public conseillé).” Derrière ces quelques exemples se cache une vraie tendance de fond illustrée par une scission au niveau de la clientèle avec, d’un côté, les skateurs hardcore - ceux qui font subir les pires outrages à leurs chaussures et ont besoin de les renouveler fréquemment – et, de l’autre, des personnes plus intéressées par des modèles haut de gamme typés lifestyle, qui ne mettront probablement jamais les pieds sur un plateau. Pour satisfaire ces mordus et leur proposer des chaussures à prix raisonnable, les détaillants peuvent faire confiance à la marque européenne Sykum : “Nos modèles YSK8 débutent à partir de 59,95 ¤, tandis que les modèles Vienna et Porto s’affichent à un prix très compétitif de 69,95 ¤ en magasin. À l’achat, les détaillants bénéficient d’un coefficient très intéressant de 2,5 sur les précommandes”, explique Hannes et Volker de Beanuts Distribution. S’agissant de tarifs, Samir Krim chez Etnies explique : “Nous faisons en sorte que les skateurs puissent se payer nos produits et la gamme de prix entre 70 et 80 ¤ semble être la plus abordable pour eux. Cependant, sur certains produits plus techniques et plus haut de gamme, le prix de vente peut grimper jusqu’à 95 ¤, mais pas plus. C’est le cas sur les modèles Highlight d’Etnies, qui sont les skateshoes les plus légères du marché, ou encore sur les prochaines Marana E-lite.” DE NOUVELLES SILHOUETTES : PANTALONS LARGES MAIS CHAUSSURES SLIM Alors que les jeans ultra-slim disparaissent peu à peu, les skateshoes vont-elles suivre la même tendance et prendre de l’embonpoint ? Ce n’est pas l’avis d’Antoine chez DC Shoes : “Même si les pantalons s’élargissent pour devenir plus confortables, il n’y a aucune chance que le style des chaussures fasse un virage à 180° pour revenir au look massif des années 90.” Chez Vans

aussi, on a bien l’intention que les chaussures conservent une allure svelte, comme on peut le constater avec le nouveau pro-model AVE : “C’est Vans qui a initié cette tendance du slim avec Geoff Rowley en 1999. Cela avait littéralement mis fin à l’ère des grosses chaussures façon D3 [Osiris] et c’est une des raisons pour lesquelles les skateurs se sont mis à porter des chaussures vulcanisées.” Pour Hayden Biener de HUF, c’est le b.a.-ba du design : “Une chaussure se doit d’être peu encombrante. Inutile d’avoir une chaussure énorme pour bénéficier de la meilleure protection possible. La gamme HUF a toujours mis l’accent sur des formes plus fines, avec une esthétique contemporaine, afin d’éliminer tout matériau superflu qui ne vient pas contribuer au côté pratique.” STYLISME ET COLORIS : UN TRAVAIL SUR LES MATIÈRES Si le skate est un milieu avant-gardiste par nature, il semble par contre que le skateur soit plutôt conservateur au niveau des couleurs qu’il porte. Nouveau venu sur le marché de la chaussure, Volcom valide ce constat, tel qu’évoqué par Gene Piccotti : “Si vous devez devinez les coloris qui se vendront le mieux, misez toujours sur le noir !” Juss chez Vans ne peut qu’aller dans le même sens : “C’est un peu étrange mais on dirait que les skateurs n’évolueront jamais. Ils portent toujours les mêmes couleurs. Et le noir demeure un favori, aux côtés de tons automnaux.” Pour certaines marques, c’est même un signe distinctif, comme chez Element : “Les couleurs terre bénéficient d’un très bon accueil chez nous, elles font partie de l’image d’Element.” Chez DVS, Sam Culshaw partage le même constat quant aux coloris favoris : “Si le nombre de modèles proposant des associations de couleurs progresse, tout comme les choix de tissus et de matières s’élargissent, il n’empêche pas moins que le gros des ventes se fait toujours sur ce trio gagnant noir-gris-bleu marine.” Mathieu Tourneur de 101 Agency, qui s’occupe du marketing de Lakai, affirme également que : “le daim foncé est une couleur forte pour la marque, mais nous n’avons jamais hésité à employer une palette de couleurs plus large. Pour la collection automne 2014, vous pourrez observer beaucoup de tons gris, orangés, pourpres et vert foncés”. Chez Fallen, on mise également sur l’association de couleurs basiques et d’autres plus flashy, comme nous l’explique Scott Sentianin, codirecteur S&OP pour Black Box : “Les couleurs dominantes seront le vert militaire, le noir et le gris, mais que nous avons égayées avec des touches de vert et orange fluo, ou avec des tie-dye et des tissus ethniques.”

“Notre objectif est de produire les skateshoes les plus pratiques et les plus performantes qui soient, tout en soignant à part égale l’aspect esthétique.” Hayden Biener, Designer Footwear chez HUF 39


tendances

photo: Sam Partaix / Vans

“Les gens semblent être disposés à payer plus pour avoir de la qualité, et il s’agit d’une tendance profonde qui émerge, avec un rejet de ces chaussures vulcanisées bas de gamme.” Mike Xavier de Globe

Chez Sykum, on constate également que, désormais, “à chaque occasion sa chaussure”. “Auparavant, les gens possédaient une paire de chaussures unique qu’ils portaient en toute occasion. Aujourd’hui, ces mêmes personnes ont un meuble à chaussures rempli de modèles différents, de la plus basique à la plus délirante.” S’agissant de modèles peu courants, Don Brown ne jure que par une seule couleur chez éS : “Le rouge ! C’est la couleur de la marque et elle cartonne !” D’autres également ont fait de la couleur un argument de vente : “Nous avons été les premiers à nous engager dans la couleur. Ça fait quatre ans que ça dure, et vous trouverez encore de fortes touches de couleur dans notre gamme. Mais dans le même temps, nous avons également évolué vers des motifs à base de tissus et de toiles techniques, ainsi que vers des choix de matières moins courants qui viennent donner de l’éclat à des couleurs primaires”, souligne Brian Reid d’Osiris. Cette diversification semble faire l’objet d’une nouvelle tendance en matière de stylisme, comme vient ajouter Timothy de Emerica : “Les choix de coloris sont importants, mais le travail sur les matières l’est encore plus. Les toiles épaisses, les cuirs et les matières innovantes ont très bien fonctionné chez nous.” Ce travail sur les matières revient également dans la bouche d’Antoine de DC Shoes : “Faire preuve d’originalité dans les matériaux utilisés est un axe de développement fort pour nous et qui a connu un grand succès. En faisant appel à des matériaux haut de gamme, en les mixant entre eux et en utilisant de nouvelles 40

méthodes de tissage, tout cela apporte beaucoup de fraîcheur.” Et pourquoi ne pas s’associer à des partenaires extérieurs, comme le fait World Industries avec Realtree, spécialisée dans les motifs camouflage ? “Nous allons créer un modèle camo qui sera disponible en juin. Nous avons également réalisé un modèle en jersey de coton plutôt qu’en toile. Nous essayons de nous distinguer en optant pour des matières différentes”, explique R.P. Bess de World Industries. C’est le cas également chez DVS : “Opter pour des matières plus haut de gamme permet de se démarquer, et il s’agit clairement de la tendance sur les deux prochaines années. Une foule de nouvelles techniques apparait, comme des tissus tricotés, des assemblages par soudure ou de nouveaux meshs que l’on ne trouvait pas il y a encore un an. Tout cela vient enrichir notre approche dans la conception des chaussures et cela devrait donner lieu à un nouveau souffle dans ce secteur un peu moribond.” LIFESTYLE ET AFTER-SKATE Depuis l’époque où Tom Penny et Chad Muska ont popularisé le port de bottes Timberland pour “chiller”, les skateurs ont tendance à enfiler des chaussures confortables après une dure journée passée à rider. Et, depuis peu, on assiste même à l’arrivée d’une nouvelle famille de chaussures chez les marques de skateshoes traditionnelles, celle de l’after-skate. Pionnière de cette nouvelle tendance, Osiris s’est faite remarquer la saison passée avec son modèle baptisé The Uprise

et, aujourd’hui, les équipes de Doug Weston présentent The Sophistic, “un modèle habillé et novateur, doté d’une semelle fine et résistante, ainsi que le Yachter, une chaussure bateau à la semelle en EVA, idéale pour chiller et profitez de la vie sans stress, tout en style.” Etnies y va également de son modèle après-skate, comme l’explique Samir Krim : “L’an passé, nous avons lancé les Scout, une paire faite pour tout le monde et pour tout faire, réalisée avec une semelle moulée en STI Evolution Foam, à fort amorti et anti-usure, qui en fait nos “chill shoes” les plus confortables. Le succès des Scout nous a poussé à sortir les Scout MT et les Lo-Cut SC dans cette même catégorie.” HUF a également envahi ce nouveau segment avec ses HR-1, disponibles aujourd’hui dans une série spéciale en collaboration avec le Wu-Tang Clan, comme le détaille Hayden Biener : “Nous avions lancé les HR-1 lors de la collection automne 2013 ; il s’agit de chaussures montantes inspirées des modèles de rando pour la partie supérieure, mais avec une semelle façon running. C’est notre nouvelle approche : un modèle hybride qui combine longévité et aspects pratiques avec une dimension stylée. C’est un concept qui tenait à cœur à Keith [Hufnagel].” Personne n’est oublié chez Filament non plus, qui décline son offre en trois gammes distinctes et complémentaires : “Nous possédons trois familles de chaussures - Skate, Training et Lifestyle. Pour une marque ancrée dans le skate comme nous, il est important de pouvoir satisfaire



photo: Sam Partaix / Vans

tendances

nos clients à chaque moment de la journée.” Parmi les autres exemples, on notera chez éS “l’arrivée de différentes matières dans la gamme Accelite qui procurent un confort incroyable et font la part belle au chill”, dixit Don Brown. Du côté de chez Vans, la tendance after-skate a fait l’objet d’une collection à part, nommée LXVI, tandis qu’Emerica possède “les Wesgate Cruiser LT, une déclinaison after-skate du pro-model Brandon Westgate”. Quant à Globe, la marque signale “l’arrivée de deux nouveaux modèles haut de gamme qui rentrent dans ces catégories ‘modern surf’ et ‘après-skate’ avec la Daley Boot et la NoMaD Boot”. Enfin, chez Diamond, la marque venue de L.A., Shafik El Kadi ajoute que leurs modèles Native Trek et Jasper “pourraient s’inscrire dans cette nouvelle famille de chaussures”. LES PRO-MODELS : UN SUCCÈS RENOUVELÉ Après l’abandon de certains pro-models de la part de quelques marques, les rumeurs sont allées bon train, affirmant qu’il s’agissait de la mort de cette catégorie de skateshoes. Beaucoup de bruit pour rien si l’on se fie aux très attendues chaussures signées Dylan Rieder chez HUF. Car, comme le confirme Shafik chez Diamond, “bénéficier de quelqu’un qui représente vos produits est une bonne façon de faire passer votre discours ou votre message”. Chez DC Shoes également, l’avenir du pro-model n’est pas remis en question ; il n’y a qu’à écouter Antoine Soulé : “On trouve de nombreux promodels dans notre gamme car nous disposons d’un team de skateurs pros incroyable ; c’est sur eux que nous allons miser lors des saisons à venir.” Même discours de la part de Fallen : “La majorité de notre gamme se compose de promodels. Les fans veulent voir nos rideurs porter des shoes qu’ils ont contribué à créer.” Dans le même ordre d’idée, Etnies continue de miser sur ses skateurs en sortant “différentes associations de couleurs sur les pro-models et chaussures associées à des pros dans la 42

gamme automne 2014, à l’image des Marana E-lite et des OG Marana avec Ryan Scheckler, des Highlight avec Tyler Bledsoe, des Marana Vulc aux couleurs de Willow, Julian Davidson et Nick Garcia.” La saison prochaine, Vans continuera également à élargir sa gamme Pro Classics, “avec derrière ces skateurs - Kyle Walker, Dustin Dollin et Jeff Grosso - une histoire à transmettre : l’Amateur, le Pro et la Légende”. Pour Macbeth, une marque aux confins des mondes de “la musique, la mode et la culture jeune”, le terme “pro” englobe une réalité un peu différente. “Nos pro-models portent le nom de Studio Projects et permettent de présenter des musiciens, artistes et personnes de spectacle de talent. Nous avons collaboré par exemple avec Chris Shiflett des Foo Fighters, Mike Dirnt de Green Day, Tom Delonge de Blink182 et nous avons même réalisé des chaussures DEVO entièrement en bandes rétro-réfléchissantes 3M ! L’année prochaine, nos pro-models endosseront des noms aussi variés que The Gaslight Anthem ou les Dead Kennedys. Ça promet du grand !”, lance Ben Gustin de Macbeth Footwear. Pour les marques core du secteur du skate, les team rideurs sont les piliers de leur offre, comme le met en évidence Timothy d’Emerica : “Les pro-models forment une part essentielle de l’ADN d’Emerica. Au-delà de l’évidence qu’il y a à posséder des modèles qui portent le nom de nos rideurs, le team Emerica est notre famille, il est indissociable de ce que nous accomplissons en tant qu’entreprise. Tous les détaillants connaissent les membres de notre conseil d’administrations, ils peuvent aller skater avec eux quand ils le souhaitent.” Laissons le mot de la fin à Mathieu de Lakai, qui résume la situation avec une simplicité non moins évocatrice : “Nous sommes une entreprise spécialisée dans les chaussures pour skateurs et notre principale source d’inspiration provient de notre team. Nous produisons les chaussures, ils skatent !”

“Nous avons été les premiers à nous engager dans la couleur. Ça fait quatre ans que ça dure, et vous trouverez encore de fortes touches de couleur dans notre gamme. Mais dans le même temps, nous avons également évolué vers des motifs à base de tissus et de toiles techniques, ainsi que vers des choix de matières moins courants qui viennent donner de l’éclat à des couleurs primaires.” Brian Reid d’Osiris SKATESHOES : 5 TENDANCES MAJEURES DES COLLECTIONS A/H 2014/2015 1. Les années 90 font un come-back en force ! Le retour de la marque éS ou encore la collaboration HUF x Wu-Tang, ainsi que le reboot des modèles D3 d’Osiris et l’émergence d’une nouvelle génération de marques créées par des skateurs, à l’image de Tim Gavin avec FILAMENT. 2. Des ajouts de matières en guise d’imprimés. Si les classiques imprimés à motifs font toujours recette (surtout les motifs à fleurs et hawaïens), les marques utilisent désormais des matières complexes pour créer des motifs : les toiles épaisses, les cuirs texturés et nubuck viennent apporter de la richesse aux stylismes, et justifient des tarifs haut de gamme. 3. La chaussure dite after-skate. Plus besoin d’aller chercher parmi les marques hors-skate pour trouver des chaussures d’après-skate. Désormais, les marques du milieu proposent également des modèles confortables, une fois les planches rangées. Des chaussures bateau aux mocassins en passant par les chaussures de running et les boots hybrides façon rando. 4. Des tarifs à la hausse sur le haut de gamme. Si le prix-repère demeure aux alentours des 75-85 ¤, surtout chez les pratiquants assidus qui renouvellent fréquemment leurs chaussures, le prixplafond sur les modèles haut de gamme n’hésite pas à dépasser le seuil des 170 ¤. 5. Les pro-models ont toujours la cote. Même si certaines marques ont remplacé leurs véritables pro-models par de simples déclinaisons de modèles existants, aux couleurs d’un pro, des marques core telles que DC Shoes, HUF et Emerica misent toujours autant sur leurs pro-rideurs.



ANALYSE DE VISIBILITÉ DES BOARDSPORTS

RIDE O’METER Ride O’Meter, l’outil d’analyse de la visibilité des marques et des rideurs, couvre désormais 4 familles de médias : la presse papier, les sites web, les réseaux sociaux et les vidéos sur le web. Le dispositif opère une veille permanente, évalue et analyse les données récoltées pour ainsi comparer la couverture médiatique entre les marques, les rideurs et les événements du monde des boardsports en Europe. fig1.

VALORISATION DE LA VISIBILITÉ PAR TEAM (€) (JUILLET – DÉCEMBRE 2013, PRESSE PAPIER EUROPÉENNE) rédactionnel

publicité*

*comprend la publicité réalisée par la marque ainsi que celle d’autres sponsors communiquant sur les mêmes rideurs (exemple : Pub Flip mettant en scène un skateur sponsorisé par Vans).

fig2.

VALORISATION DE LA VISIBILITÉ PAR TEAM (€) (JUILLET – DÉCEMBRE 2013, PPRESSE PAPIER INTERNATIONALE) rédactionnel

publicité*

* comprend la publicité réalisée par la marque ainsi que celle d’autres sponsors communiquant sur les mêmes rideurs (exemple : Pub Hurley mettant en scène un rideur sponsorisé par Oakley).

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RÉSEAUX SOCIAUX En un laps de temps très court, les réseaux sociaux sont devenus un des relais clés des stratégies de communication des marques. Qui dit nouveau support, dit par la même occasion de nouvelles règles du jeu et de nouveaux défis. Il ne s’agit pas uniquement de vouloir générer l’audience la plus grande le plus rapidement possible, ni non plus de mesurer seulement la fréquence des partages de contenus, mais aussi d’interagir avec ce nouveau public et de faire en sorte qu’il soit à l’origine de l’effet viral. Il faut compter également avec les rideurs sur les réseaux sociaux, capables de démultiplier l’impact par eux-mêmes, quand ils ne deviennent pas tout simplement leurs propres supports. Depuis juillet 2013, RIDE O’METER intègre les réseaux sociaux parmi ses outils d’évaluation, sur la base des rapports analytiques issus des trois principales plateformes (Facebook, Twitter, Instagram), qui sont proposés aux marques, aux rideurs, aux organisateurs d’événements et agences de communication. Ride O’Meter souhaite s’inscrire comme un service référence de monitoring et de benchmarking au niveau des réseaux sociaux, fort d’une base de données où sont étudiés à la loupe quelques 1000 événements, 2000 marques et 8000 rideurs. fig3.

SURF / EUROPÉEN TOP 5 – HOMMES / RÉSEAUX SOCIAUX (TOTAL DE FOLLOWERS, DÉCEMBRE 2013)

FACEBOOK

TWITTER

INSTAGRAM

fig4.

INSTAGRAM, DÉCEMBRE 2013 Ranking

Name

Abonnés Instagram

Moy. de Like par post

% d’abonnés

1

Jeremy Flores

39108

2277

6%

2

Michel Bourez

18047

1169

6%

3

Aritz Aranburu

16784

1037

6%

4

Leonardo Fioravanti

14151

1386

10%

5

Kepa Acero

13870

645

5%

45



la ligne verte

VERS DES PRODUITS PLUS “RESPONSABLES” Par Cira Riedel/GreenroomVoice.com En janvier dernier, le cabinet de conseil GreenroomVoice avait animé la conférence Action Sports Summit qui se déroulait dans le cadre de l’ISPO Academy à Munich. Grâce à l’expérience et la bonne humeur d’Anna Rodewald (diplômée en Ingénierie textile) qui menait les débats, ceux-ci ont donné lieu à un bouillon d’idées fructueux de la part des intervenants, aussi bien des détaillants que des marques ou encore de simples consommateurs. De ces échanges sont nées quelques pistes à suivre loin d’être inintéressantes et bon nombre d’exemples pratiques au quotidien. La conférence s’est ouverte par l’intervention du Suédois Gabriel Arthur de NORR Magazine, lors de laquelle il a mis en avant les résultats d’une étude réalisée par une grande marque de l’outdoor auprès des consommateurs sur le territoire scandinave. Ces résultats particulièrement évocateurs se sont révélés être un point récurrent durant toute la durée des échanges. “Du point de vue du consommateur, la transparence est un argument clé, inutile de vous faire l’article. Le second point important réside dans la confiance (conjointement à une identification plus simple sur le produit à travers des données chiffrées et certifiées). Enfin, le troisième argument - et sûrement le plus étonnant - tenait dans cette exclamation : “Payez vos impôts !”, comme l’avançait Gabriel Arthur. Pour les marques, il s’agit désormais de plus en plus de mériter leur réputation et notamment en communiquant de façon plus accessible et conviviale. “La presse de niche est un très bon moyen pour communiquer sur l’aspect technique et scientifique des produits, et ainsi de gagner en confiance auprès du consommateur”, a confié Arthur pour clore sa présentation. Mais trop d’information ne tue-t-il pas l’information au final, repoussant le consommateur ? “Nous devons être capables de faire entendre la parole d’experts au grand public”, répond le Dr. Tobias Luthe de l’Université de Sciences Appliquées de Coire en Suisse. “Inutile de communiquer de façon exhaustive en fournissant les moindres détails, mais le discours scientifique a bel et bien sa place dans la communication, du moins s’il est remis dans un contexte. Ces informations doivent être obtenues à partir de la plus grande rigueur scientifique et la méthodologie employée doit être transparente. Pour ce faire, il est conseillé d’utiliser des outils de mesure admis par le plus grand nombre et ensuite de replacer ces résultats dans un contexte pour leur donner du sens. Et le GreemroomVoice Transparency Tool me semble être un bon outil pour y parvenir. Il s’agit de mettre des données scientifiques en relief dans votre vie quotidienne. Disons que mon empreinte carbone est de 10 g. de CO2 par cm3 ; c’est une information des plus scientifiques. Si cette information est utile pour faire valoir des exigences auprès des politiques ou pour mieux développer des produits, l’étape suivante est de mettre ce chiffre en perspective dans des exemples du quotidien, afin que tout le monde puisse intégrer ces données. La communication doit faire davantage de place à la science, et en particulier dans le monde des action sports et de l’outdoor, qui sont des milieux où il est possible de faire appel à l’émotion.

Prenez l’exemple de NORR Magazine : leur message est positif, pas négatif, et digne de confiance. Le travail des scientifiques est une chose, celui des communicants, qui doivent faire partager les résultats, en est une autre. Il est important de s’engager dans le respect de bonnes pratiques et de s’appuyer sur des cas exemplaires pour montrer que le changement est possible. S’agissant de modèles du genre, la présence lors de cette conférence de Seth Lightcap, de Jones Snowboard, a permis d’en présenter un exemple concret. Très engagé sur les questions du réchauffement climatique, Jeremy Jones est un des meilleurs représentants de cette tendance. “Je suis fier d’avoir pu participer à ce mouvement depuis les débuts de Jones Snowboards. Le créateur de la marque, Jeremy Jones, est un acteur très actif concernant non seulement la prévention du réchauffement climatique, mais également dans l’éducation à ces problèmes en s’appuyant sur des faits.” La forte personnalité du directeur associée à ses convictions à ce sujet font que sa marque jouit d’un plus grand capital confiance auprès des consommateurs. “Il n’est pas facile de faire comprendre ce que durable signifie au consommateur final”, a fait remarquer Laura Seppälä, doctorante en économie durable. “On distingue deux groupes : ceux qui sont sensibles à ces idées mais qui ne savent pas où ni comment se procurer des produits responsables, pas plus qu’ils ne sont capables d’identifier un véritable produit “vert”. Le second groupe n’a tout simplement rien à faire de ces préoccupations. Ils regardent le green-washing avec suspicion, persuadés que les marques en abusent pour se donner bonne image. Il est nécessaire d’éveiller davantage les consciences sur les questions d’économie durable, que ce soit au niveau social ou environnemental. Il ne s’agit pas uniquement de choisir un produit à l’achat.” “Dernier point et pas des moindres : le besoin de réaliser des campagnes publicitaires responsables”, ajoute Tobias. “Une marque doit confier le travail d’audit scientifique à un tiers si elle veut que les résultats soient acceptés en toute confiance. Ce n’est pas à la marque de le faire ellemême. Pour commencer, il faut utiliser les bons outils d’évaluation ; il existe des méthodologies éprouvées pour les diagnostics, tant au niveau social qu’environnemental, telle l’analyse du cycle de vie (LCA). Nos skis écologiques sont réalisés à partir de ces données (www.grownski.com). Procéder à un contrôle LCA permet d’en tirer des informations fiables. Si davantage de marques le faisaient, ce serait déjà un excellent départ. Nous devons pousser en faveur de partenariats plus solides entre les mondes de l’industrie, de la science, des politiques et des consommateurs.” “Il s’agit de mettre le consommateur dans la boucle et de penser en termes de co-design (modèle collaboratif, ndt)”, ajoute Laura. “Au-delà des questions de production du produit, il nous faut penser également au soin porté à celui-ci durant son cycle de vie. Pour réduire son impact sur la nature, il est nécessaire d’apprendre aux intéressés comment les réparer et les personnaliser, afin de leur donner une plus-value sentimentale.”

“Nous devons être capables de faire entendre la parole d’experts au grand public” Prof. Dr. Luthe 47


aide au dĂŠtaillant

Photos du shop skate Civilist sur Instagram 48


aide au détaillant

ASTUCES POUR BOOSTER VOTRE IMPACT SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX Pour le retour de notre rubrique d’Aide au Détaillant, nous nous intéressons au très puissant – et souvent déroutant – monde des Réseaux Sociaux. Voici comment les petits shops de quartier peuvent boxer sur Internet dans la catégorie poids lourds. Par Dirk Vogel. L’autre jour, j’ai déjeuné avec un skateur pro qui possède sa propre marque de vêtements. Quand on en est venu à parler de Facebook et d’ Instagram – probablement les deux seules plateformes dont vous aurez besoin pour votre shop – ses yeux se sont tout de suite illuminés : “Les réseaux sociaux donnent un pouvoir phénoménal aux plus petits d’entre nous. C’est clair qu’il y a dix ans, n’importe quelle marque aurait rêvé d’avoir des informations directes sur le nombre de personnes ayant vu leurs pubs ; aujourd’hui, tout le monde peut compter ses “Likes”, ses “Partages” et ses impressions. Un feedback instantané !” Le paysage actuel des réseaux sociaux offre aux petits magasins exactement les mêmes outils qu’aux géants de l’industrie – gratuitement, pour l’essentiel. Et l’audience est bien présente : on dénombre actuellement autour de 1,7 milliards d’utilisateurs de réseaux sociaux dans le monde selon HootSuite. Les analystes du Pew Internet Project ont démontré que plus de 89% des internautes de 18-29 ans utilisent fréquemment les réseaux sociaux et, chez les adolescents, le taux dépasse 94%. Il est grand temps que votre shop participe à ce monde – si ce n’est pas déjà le cas. Les grandes marques disposent de leurs propres community managers mais, avec un peu d’organisation et de stratégie, vous pourrez rapidement vous construire une armée de fans et interagir avec les meilleurs d’entre eux. Voici comment faire. #1 CHOISISSEZ VOS ARMES Vous n’avez pas besoin d’être présent sur tous les réseaux sociaux existants. Concentrez-vous à créer du contenu attrayant – avec photo à l’appui, étant donné que 65% des gens apprennent par l’image – sur les plateformes que fréquentent vos cibles démographiques. Alors oubliez Twitter (qui utilise surtout du texte) ou Google+ (pratiquement pas utilisé) et faites passer votre message sur les deux réseaux qui comptent dans les boardsports : Facebook et Instagram. Quant au réseau social le plus important aux yeux des adolescents, Facebook est actuellement à la baisse (33% par rapport à 42% en 2012 selon NextAdvisor), alors qu’ Instagram gagne vite du terrain (17% comparé à seulement 12% en 2012). Pourquoi les kids se lassent-ils de Facebook ? Parce que leurs parents y sont aussi présents et surveillent leurs agissements (souvenez-vous de poster le visuel de weed de la dernière board Baker). Pour bien débuter, créez une page Facebook pour votre shop, où figurent votre adresse physique et numéro de téléphone afin que les gens puissent vous trouver. Créez également un nouveau compte Instagram pour votre shop (n’utilisez pas votre compte perso). Assurez-vous d’avoir un nom d’utilisateur facile à retenir sur Instagram : si votre shop s’appelle Shred Skateshop, optez pour @shredsk8shop. Et si un petit malin a déjà pris ce nom, ajoutez donc “thereal”, qui donnera @therealshredsk8shop. Réglez les paramètres de confidentialité de vos deux comptes sur “public” (vous

êtes une entreprise), puis allez dans les paramètres de partage d’Instagram et connectez vos publications avec Facebook pour optimiser l’impact. La mayonnaise commence déjà à prendre ! #2 PLANIFIEZ EN AMONT Le grand mythe des réseaux sociaux est que toutes ces publications et statuts mis à jour par les marques et personnalités sont totalement spontanées (oui, et la WWE de catch c’est pour de vrai). Vos pro-skateurs préférés emploient en réalité quelqu’un qui tweete pour eux, du moins de temps en temps. Le plus gros secret de cette sorcellerie des réseaux sociaux : les publications pré-écrites, composées en gros une semaine plus tôt pour des dates spécifiques (voir n°7. Le timing est crucial) et des idées, classées et prêtes-à-poster dans un fichier Excel. Planifier en amont signifie aussi suivre ses marques, pro-skateurs, magazines et représentants préférés pour voir ce dont ils parlent. Puis ajoutez leur @nomd’utilisateur ou #sujet adéquat que vous souhaitez qu’ils voient pour un maximum de #buzz. #3 PUBLIEZ DES IMAGES FORTES Les photos sont la mine d’or des réseaux sociaux. Non seulement les boardsports et leurs produits affiliés rendent bien en photos mais surtout, les publications Facebook avec photos obtiennent 53% de plus de Likes, 104% de plus de commentaires et 84% de plus de taux d’ouverture selon Kissmetrics. Les appareils photo des Smartphones sont devenus très performants, et Instagram fournit une large palette de filtres pour donner l’ambiance – tiens, le filtre old-school “Kelvin” va être idéal sur la photo des cruisers rétro qui viennent d’arriver au shop, non ? Arty ! Dès que de nouveaux produits sont livrés en magasin, prenez des photos éclatantes et chargez-les sur Instagram, en invitant les clients à venir les découvrir. Mettez en scène les produits avec soin sur un fond de couleur neutre, ou proposez à vos employés en magasin de faire les modèles (voir n°4. Mettez votre staff à l’honneur). Ajoutez les #marques et @ agentscommerciaux dans la légende. Et vous avez déjà connecté Instagram à votre page Facebook (voir n°1. Choisissez vos Armes) ? Bien ! #4 METTEZ VOTRE STAFF À L’HONNEUR Assurez-vous que vos clients connaissent votre staff et postent leurs photos sur les réseaux sociaux de façon à ajouter une dimension humaine à leur acte d’achat. Et pourquoi ne pas demander à vos employés de porter les derniers vêtements arrivés au magasin (juste pour la photo, hum, désolé..) ? Avant l’ère d’Internet, mon ami “Mike, the Shopper” était modèle pour Limited, le magazine fondé par Urban Supplies distribution – et cette rubrique est devenue un hit. Vous pouvez aussi demander à vos spécialistes matériel de prodiguer quelques conseils de réglage, ou à votre

Le feu de ces projecteurs virtuels marche dans les deux sens : demandez à vos clients de les prendre en photo au moment de l’achat : “@sk8willy vient d’acheter une nouvelle deck #Baker ! Passez prendre la votre !” 49


aide au détaillant

ASTUCES POUR BOOSTER VOTRE IMPACT SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX Utiliser les bons hashtags pourra booster l’impact de vos publications, mais attention : #ne #pas #utiliser #de #hashtag #à #chaque #mot ! styliste en herbe, appelons-le Ben, de lister ses frusques préférées. Le feu de ces projecteurs virtuels marche dans les deux sens : demandez à vos clients de les prendre en photo au moment de l’achat : «@sk8willy vient d’acheter une nouvelle deck #Baker ! Passez prendre la votre !” (Voir 6. Impliquez votre audience). #5 COURT ET BON En termes de sémantique, il faut veiller à faire court et utiliser un langage simple et direct. Selon Kissmetrics, les publications de moins de 250 caractères peuvent susciter jusqu’à 60% d’engouement supplémentaire, tandis que poser une question à vos fans est tout à fait normal sur les réseaux sociaux. En réalité, les publications Facebook qui intègrent des questions reçoivent deux fois plus de commentaires et HubSpot a déterminé que les questions au subjonctif, au conditionnel, et commençant par un pronom obtiennent le plus de réponses. Alors une bonne légende pour une nouvelle publication mode par Ben, notre spécialiste, pourrait donner : “Pensez-vous que Ben devrait garder pour lui cette nouvelle chemise flannel #rvca ? “Likez” si vous êtes d’accord.” Ou: “Partagez cette publication pour tenter de gagner une deck #chocolate, dédicacée par @internetfamous.” Tout dépend de votre vision d’Instagram ! #6 IMPLIQUEZ VOTRE AUDIENCE Ne vous cachez pas derrière votre comptoir. Les utilisateurs de réseaux sociaux apprécient quand les marques et les groupes qu’ils suivent sont à l’écoute et répondent. Sauf qu’environ 70% de toutes les marques ignorent les commentaires de leurs clients selon Socialbackers ! Montrez l’exemple en répondant aux questions (pensez à tager les clients concernés pour qu’ils voient votre réponse) et en “Likant” les bons commentaires. Gardez aussi à l’esprit que 35% des fans Facebook suivent une page pour

#7 LE TIMING EST CRUCIAL ! Les réseaux sociaux sont une habitude quotidienne pour 67% des internautes adultes, selon le Pew Internet Project. Mais chaque jour est différent en termes d’efficacité : plus c’est tard dans la semaine mieux c’est, l’implication sur Facebook est 18% plus forte les Jeudis et Vendredis, et 32% les weekends. Le moment de la journée est aussi décisif : le matin, pendant les trajets à l’école ou au travail, est un moment privilégié pour la socialisation sur smartphone – notamment pour ceux qui prennent les transports en commun – on observe à la pause déjeuner et à 15h00 des pics d’activité, alors que les réseaux se vident entre 18h et 20h, pour revenir en force après 21h. Vous pouvez déterminer l’heure idéale pour vos publications en regardant les statistiques sur Statigram, un service d’analyse complet déjà approuvé par 150 000 marques dans 200 pays. Par ailleurs, il n’y a absolument aucune honte à répéter plusieurs fois les mêmes publications, ou la même information formulée différemment avec d’autres photos. La plupart des gens suivent tellement de pages que certaines publications tombent aux oubliettes. Alors faites retentir votre #venteprivée ou démo de pros, ou contest de mini-rampe deux ou trois fois en amont (voir n°2. Planifiez en Amont), et toutes les huit heures dans les trois derniers jours précédant l’évènement. Et, au cas où vous vous le demandez, vous pouvez dès maintenant glorifiez vos fans avec quelques publications #concours.

3 TRUCS À EVITER SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX !

QUI SUIVONS-NOUS...

Et à ne surtout pas commettre :

Prenez note, ces détaillants sont sur la bonne voie..

N’achetez pas de fans. Ok, il existe des sites Internet qui vous permettent d’acheter 1000 fans pour environ 10 €, mais aucun d’entre eux n’est réel (Justin Bieber aurait soit disant 18 millions de faux fans). C’est préférable d’avoir de vrais fans qui fréquentent aussi votre magasin. Assurez-vous d’avoir simplement plus de gens qui vous suivent, que l’inverse (ce serait désespéré sinon).

@stil_laden Photos produits, events, visites de pros – le shop de skate et sneaker favori de Vienne où tout est beau.

Ne répondez pas à tout. Certaines personnes laissent leurs manières à l’extérieur lorsqu’ils vont sur Internet. Là où être à l’écoute est une bonne chose (voir n°6. Impliquez votre audience), vous pouvez aussi définir une ligne imaginaire au-delà de laquelle certains types d’agression ne passeront pas : effacez les publications offensantes, et répondez aux mauvaises langues en privé plutôt que d’engager un débat public (qui ne pourra pas être effacé une fois écrit). N’abusez pas des hashtags. Utiliser les bons hashtags pourra booster l’impact de vos publications, mais attention : #ne #pas #utiliser #de #hashtag #à #chaque #mot ! Même si les publications avec hashtags rencontrent deux fois plus d’adhésion que celles sans, il y a une limite : les tweets avec un ou deux hashtags sont OK, au-delà c’est vraiment #toomuch! 50

pouvoir participer à des concours et 42% pour recevoir des coupons de réductions selon Buffer. Alors donnez-leur ce qu’ils veulent : proposez aux marques d’organiser un contest avec des lots à gagner. Best trick vidéo, best snowboard photo – tout fonctionne ! Demandez à vos fans de partager la publication avec leurs amis pour diffuser le message au maximum (voir n°5. Court et Bon) et regardez votre compteur de fans grimper en flèche.

@civilistberlin Les sneakers, bonnets et beer bong occasionnels des plus fins trend-setters berlinois. @slamcityskates Le skate shop premium de Londres qui sait ce que veulent ses clients, avec plus de 7000 abonnés – et ça continue. @arrowandbeast Des ventes privées, des visites de pros, des arrivages de nouvelles decks – le tout sur Instagram. @streetmachine Des produits alléchants et un staff qui travaille d’arrachepied à Copenhague.



BEST SELLERS Les rumeurs sont positives, les chaussures se vendent toujours bien, et il y a aussi eu une augmentation notoire des ventes de matériel de skate et de snowboard. De nouveaux shops continuent d’ouvrir, comme le New School Shop aux DeuxAlpes, un snowboard shop qui propose aussi des leçons de snow. Nous avons aussi échangé avec les anciens du skate shop Rodolfo, à Amsterdam, qui ont beaucoup à dire après leur déménagement, synonyme d’augmentation des ventes. SKATE / PONKES SATE SHOP / HELSINKI / FINLANDE Qu’est-ce qui différencie votre magasin et de quelle manière se démarque-t-il de la concurrence ? Nous sommes dans le secteur depuis de nombreuses années, je crois que notre expérience, notre service client ainsi que la gamme de produits que nous vendons nous donnent une longueur d’avance sur les autres magasins locaux. Nous avons une communauté bien tissée et des clients locaux. Que faites-vous pour attirer du monde dans votre magasin ? Nous organisons souvent des événements de skateboard, ce qui ramène beaucoup de clients. Nous organisons aussi des skate jams, qui

sont très appréciées. Tous les skateurs locaux participent à ces sessions et entrainent des gens de l’extérieur. Ces événements sont très sympas et c’est une super manière de promouvoir le magasin. Quels sont les avantages d’avoir un magasin physique plutôt que de n’avoir qu’un magasin en ligne ? Les gens peuvent nous rendre visite et voir que nous sommes vraiment impliqués dans nos sports. Je vois notre boutique comme le centre de la communauté locale, où les gens se sentent bien accueillis, peuvent aller et venir et essayer ce que nous avons à leur proposer. C’est aussi beaucoup plus facile pour nous de garder un œil sur la tendance, parce que nous voyons directement les

attentes des clients. Comment se porte le milieu du skate localement ? Nous avons un milieu du skate et du longboard exceptionnel ici. Il y a beaucoup de spots de street dans le coin, ce qui le rend très apprécié des locaux. Il est très rare en plein été de trouver un de ces spots vide, sans un skateur ou un longboardeur local. Quelles ont été pour vous les trois catégories les plus vendues sur les 12 derniers mois ? Le longboard et le skateboard. Cependant, nos vêtements de snowboard sont actuellement ce qui se vend le mieux grâce, évidemment, à une météo plus froide.

SNOW / THE SNOWBOARD SHOP / FLEET / ROYAUME-UNI / WWW.THESNOWBOARDSHOP.CO.UK Quel est le leitmotiv de votre entreprise ? “Votre satisfaction fait notre succès”, vous devez réaliser le rêve du client.

le mieux est Element, et pour les chaussures, c’est Vans. C’est le cas depuis deux ans avec Vans, tant c’est une marque appréciée.

Depuis combien de temps votre magasin est-il en activité et qui le dirige ? Nous sommes en activité depuis huit ans. Nous ciblons les gens plus jeunes grâce au fait que nous sommes situés dans un bel droit où il y a beaucoup d’étudiants. Nous sommes un petit magasin dirigé par un couple.

Quels sont les avantages d’avoir un magasin physique plutôt que de n’avoir qu’une boutique en ligne ? Eh bien, nous n’avons pas de boutique en ligne. Et c’est parce que nous sommes trop occupés à gérer le magasin physique car nous n’avons que quelques employés. Nous apprécions beaucoup de travailler dans le magasin parce que nous pouvons directement voir le comportement des clients. Nous observons que beaucoup de gens

Quelles sont les marques que vous vendez le mieux ? Pour les vêtements, la marque que nous vendons

partent du principe que les articles doivent être soldés sur Internet. Quand vous parlez à un client, vous pouvez avoir un échange professionnel, un réel face-à-face, et vous assurez qu’il est entièrement satisfait. Quelles sont les tendances en ce moment ? Les tendances semblent bouger très rapidement, pas aussi vite qu’à Paris, mais tout de même. Concernant le style, le Street Wear est très urbain. Nous voyons aussi l’apparition d’un “Mountain Chic”. Et une grande tendance très en vogue est le retour du Surf Vintage. Cependant, ce n’est pas vraiment ce que nous proposons dans nos produits.

SKATE / RODOLFO’S SKATESHOP / AMSTERDAM / PAYS BAS / WWW.RODOLFOS.NL Quels sont les avantages d’avoir un magasin physique plutôt que de n’avoir qu’un magasin en ligne ? Rodolfo a ouvert ses portes longtemps avant que n’existe la vente en ligne, nous sommes depuis longtemps un lieu de rendez-vous pour acheter des planches, boire un café et bénéficier d’un bon service client. Il est toujours et encore plus important d’avoir un magasin physique plutôt qu’une expérience purement virtuelle. Il n’y a rien de tel que de tenir un deck dans sa main et d’apprécier concrètement les shapes, les tailles et les concaves. Quels conseils donneriez-vous aux autres revendeurs indépendants qui essaient de 52

concurrencer les grands magasins ? Il est important de ne pas vous jeter à corps perdu dans une bataille de prix. Il faut rester fidèle à votre propre vision et ajuster la direction que prend votre magasin, quand et si nécessaire. Êtes-vous confiants quant à l’hiver prochain et à l’entrée dans l’été ? Rodolfo vient de déménager. Une décision qui représente toujours en soi un certain risque mais, heureusement, les clients réguliers sont restés à nos côtés et nous accueillons de nouvelles personnes chaque jour. Comment se porte le marché local en ce moment ?

A part le fait que les grands magasins et les plus grandes marques adoptent le rôle de revendeurs, et se comportent donc comme des concurrents directs pour tous les magasins privés, j’ai l’impression qu’il y a un certain engouement pour les entreprises locales et plus petites parmi les clients. Une loyauté qui nous aide à survivre, nous les petits magasins. Veuillez nous faire part des initiatives que votre magasin a prévues dans un futur proche ? Sur les deux derniers mois, nous nous sommes occupés d’installer et de mettre en place notre nouvel espace ; dès que nous serons installés, nous serons plus disponibles pour préparer des événements.


BEST SELLERS Distributeurs...Pour apparaître dans les Best Sellers... Email shops@boardsportsource.com

SNOW / NEW SCHOOL SHOP / LES DEUX APLES / FRANCE / WWW.NEW-SCHOOL.FR Pouvez-vous nous dire depuis combien de temps vous êtes en activité et nous offrir un bref historique de votre magasin ? Nous sommes en réalité un nouveau magasin de snowboard qui vient d’ouvrir aux DeuxAlpes. Notre magasin est dirigé par des snowboardeurs enthousiastes et nous allons aussi proposer des cours. Quels sont les accessoires les plus appréciés ? Nous vendons principalement des casques, des gants, des manteaux ; essentiellement et principalement des accessoires de snowboard. J’ai été agréablement surpris quant à la quantité de clients que notre magasin a déjà rassemblés,

ce qui est principalement lié à la grande gamme d’accessoires que nous vendons. Quelle est la marque que vous vendez le plus ? Je dirais que ce sont les planches Never Summer.

peuvent ainsi venir nous parler directement et nous poser leurs questions sur notre sport avant de l’expérimenter par eux-mêmes. Nous apprécions vraiment l’interaction directe dont nous bénéficions avec le magasin.

Quels sont les avantages d’avoir un magasin physique ? En tant que snowboardeurs enthousiastes, nous apprécions de tester tous les nouveaux produits, ce qui nous permet d’offrir un conseil précis et honnête à nos clients, et nous sommes aussi en mesure de proposer des cours. Tout cela facilite l’accès aux personnes qui envisagent d’essayer ce sport et qui

Quelles sont les initiatives que votre magasin a prévues dans un futur proche ? (événements, dédicaces, rénovations, etc.) Nous allons organiser un événement pour lancer l’ouverture du magasin en ligne et nous proposerons quelques petites compétitions pour les élèves de notre école. La saison prochaine, nous espérons organiser un peu plus d’événements, et le travail est déjà en cours.

SURF / SECRET SURF / SCARBOROUGH / UK / WWW.SECRETSURF.CO.UK Quel pourcentage de vos ventes provient de la boutique en ligne par rapport à votre magasin physique ? Notre boutique en ligne est vraiment liée à la météo de la saison en elle-même, si c’est un bon hiver ou un bon été, nous vendrons beaucoup plus de matériel sur notre page Web. Nos ventes doivent être d’environ 15 % par rapport à nos ventes en magasin physique. Quels sont les avantages d’avoir un magasin physique plutôt que de n’avoir qu’une boutique en ligne ?

La promotion des sports et des articles est bien plus efficace et personnelle en magasin, par rapport au fait de n’avoir qu’une boutique en ligne. Nous pouvons partager notre propre expérience avec nos clients et leur donner des conseils bien plus adaptés et bien plus personnels. Quelle tendance voyez-vous venir ? Résolument le Wakeboard. Beaucoup de gens le trouvent très accessible par rapport au surf et s’essaient donc maintenant à quelque chose de différent.

Quelle est la catégorie d’accessoires que vous vendez le mieux ? Nous vendons beaucoup de combinaisons IONS, ainsi que différentes catégories de planches de surf. Que faites-vous pour attirer du mone dans votre magasin ? Nous faisons de la promotion sur Facebook, Instagram, Twitter, Linkedin, tous les réseaux sociaux habituels. Nous organisons aussi des mini-événements pour faire la promotion du magasin et des produits que nous proposons.

SURF / WAVERIDERS SURF SHOP / ABERSOCH / UK Quelles sont les initiatives prévues par votre magasin dans un futur proche ? (événements, dédicaces, rénovations, etc.) Nous sommes toujours en contact avec les pros sur le tour pour organiser la signature de cadeaux, et nous projetons de lancer notre propre compétition appelée Freeriders pro/am Search. Nous cherchons toujours à étendre notre activité. Quel produit en particulier a été le plus vendu ? Qu’est-ce qui marche et qui ne marche pas ? Ultimate surfboards se porte très bien, nous vendons toute une gamme de planches, principalement au moment où le festival Wake Stock se déroule ici. Quelle est votre catégorie d’accessoires la plus vendue ?

Nous proposons une énorme gamme de planches de surf, et elles se vendent toutes très bien. Les paddleboards se sont très bien vendus l’été dernier, et nous en espérons autant cette année. Quels sont les avantages d’avoir un magasin physique plutôt que de n’avoir qu’un magasin en ligne ? C’est très simple. En ligne, vous ne pouvez pas avoir d’interaction directe avec le client. Je crois que c’est un des grands avantages d’un magasin physique. Qu’est-ce qui différencie votre magasin et de quelle manière se démarque-t-il de la concurrence ? Nous savons ce que veut notre client et nous

interagissons énormément avec lui, nous sentons que nos clients ont confiance en nos conseils, et c’est ce qui les fait revenir. Quelle tendance voyez-vous venir ? Je crois qu’il y aura une véritable tendance au wakeboard cet été. Je crois que ça attire de plus en plus les gens. Quels conseils donneriez-vous aux autres revendeurs indépendants qui essaient de lutter contre les grands magasins ? Sincèrement, je dirais juste qu’il faut rester en contact avec les locaux et développer une relation avec vos clients. Il nous semble très facile de maintenir notre relation clientèle et nous voyons bien que c’est un avantage que nous avons sur les grands magasins. 53



profil de marque

PENGUIN

Penguin produit des vêtements techniques de free ride de grande qualité à un prix abordable. C’est une petite entreprise suisse avec beaucoup d’ambition et, grâce à sa petite taille, elle offre aux revendeurs une approche “main dans la main” plutôt rassurante. Pourvez-vous nous dresser un panorama de comment et pourquoi l’entreprise a démarré ? Nous nous sommes dit qu’il y avait une niche pour les vêtements techniques de free ride pour une utilisation exclusive en backcountry. Notre passion pour l’exploration de la poudreuse fraîche dans les Alpes suisses a constamment orienté et caractérisé notre ligne de vêtements. Qui compose l’équipe managériale et quel est leur parcours ? Tristan Winkler, propriétaire et directeur général (passionné d’Outdoor) Benjamin Boss, directeur des ventes (dirige les ventes en Allemagne dans la région GAS) Steve Schaerer, directeur marketing (a travaillé avec Oakley & The North Face dans la zone EMEA) Quel est le leitmotiv de l’entreprise ? Nous voulons produire les vêtements techniques les plus perfectionnés possible pour les passionnés de free ride, à un prix compétitif et sans compromis sur les matériaux. Nos modèles sont propres, simples et sans fioritures. Qu’est-ce que vous différencie de vos concurrents ? Le prix. Nous proposons des produits techniques haut de gamme à un prix raisonnable comparé aux autres marques dans le même segment de marché. Pour parvenir à ça, nous avons limité notre budget marketing au strict minimum et nous laissons nos produits parler pour nous. Les gens qui achètent nos produits en sont très satisfaits et ne tarissent pas d’éloges sur notre marque. Pour une marque, nous pensons que c’est la manière la plus saine de croître dans l’environnement actuel de l’outdoor. Pouvez-vous nous dire de quelle manière vous utilisez les ressources locales dans vos produits ? Nous travaillons avec une petite usine locale suisse. Ils sont bien plus connus que nous ne le sommes. À notre avis, Schöller développe

actuellement certains des tissus les plus techniquement perfectionnés du monde. Nous sommes très heureux de travailler avec eux. Qu’est-ce qui vous semble important sur le marché européen ? Venant de Suisse, nous ne voyons pas l’Europe comme un marché. En fait, même le marché suisse ne peut pas se définir comme un marché. Nous avons une partie allemande, une partie française et une partie italienne. Chacune de ces régions se travaille très différemment. Et c’est la même chose pour l’Europe. Par exemple, le marché allemand évolue de manière très différente du marché autrichien et du marché italien. C’est très important de rester constant, mais aussi de s’adapter aux habitudes régionales de travail. C’est tout un art d’équilibriste. Comment soutenez-vous les athlètes et les sports de glisse ? Nous avons 10 rideurs pro dans notre team et nous les soutenons avec des vêtements Penguin. Nous contribuons aussi aux frais de compétition et aux dépenses liées aux voyages lorsque nous le pouvons. De plus, nous sponsorisons des projets de photos et de films dans lesquels sont impliqués nos rideurs. Du côté des ambassadeurs, nous avons 15 membres et nous soutenons la SwissJ&S Team (profs de sport pour la jeunesse). C’est un groupe d’instructeurs de ski et de snowboard très entraînés qui enseignent aux jeunes gens plusieurs disciplines de sports d’hiver dans les Alpes suisses. Quelles autres actions marketing mettezvous en place ? Pour être honnête, il y en a très peu à cause des contraintes budgétaires. Nous réinvestissons tout dans la marque. Nous croyons que la meilleure manière de promouvoir notre marque, c’est d’aller voir ailleurs, et de skier ou de rider dans les différentes régions. Parler directement

aux clients en montagne, échanger, partager des idées et écouter. Parfois, il nous arrive de monter un stand sur un événement de ski ou de snowboard, et de montrer aux gens ce que nous avons créé et de les encourager à l’essayer. Pourquoi les revendeurs devraient vendre votre marque ? Parce que nous offrons des produits techniques haut de gamme à un prix raisonnable. Nous offrons un service unique et flexible aux revendeurs, grâce à la petite taille de notre entreprise. Nous le suivons “main dans la main” sur presque chaque étape. Notre taille nous permet d’agir comme ça. Nous avons un contrôle total sur notre inventaire dans la zone européenne. Comment voyez-vous le futur de votre entreprise ? L’industrie de l’outdoor n’est pas vraiment prospère en ce moment. Je vois toujours beaucoup de potentiel pour la niche des petites marques comme Penguin, qui devraient se développer petit à petit. Une croissance saine est ce que l’on prévoit pour le futur de l’entreprise et de la marque. Comment voyez-vous le futur de l’industrie ? Pour être honnête, les quelques prochaines années ne seront pas faciles, mais nous restons positifs. Les grandes marques devraient cesser d’inonder le marché avec des inventaires produits en masse et seraient plus intelligentes d’investir dans un meilleur contrôle qualité et une approche plus créative sur la manière de travailler avec leurs partenaires et leurs marques. Où peut-on trouver vos produits/vidéos/ matériels ? (Web/Facebook/etc.) www.penguinclothing.ch instagram.com/penguinclothing# www.facebook.com/pages/Penguin-Clothing

WWW.PENGUINCLOTHING.CH / KALISTI INTERNATIONAL GMBH, THURGAUERSTRASSE 109, 8152, SWITZERLAND / INFO@PENGUINCLOTHING.CH / +41 (0)44 586 63 60

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profil de marque

METRO FREERIDE FOOTWEAR Les chaussures Freeride de Metro constituent le premier programme de chaussures de free ride de l’industrie du skate. Buddy Carr, l’ex-pro et fondateur de la marque, a bien l’intention de lancer Metro, née de son amour du skateboard, à travers toute l’Europe. Pouvez-vous nous dresser un panorama de comment et pourquoi l’entreprise a démarré ? Il y a quatre ans, j’ai pu observer le besoin d’un nouveau type de roues, une roue conçue pour glisser, qui serait prévisible, qui s’userait de manière homogène et sans zone plate. Nous nous sommes concentrés là-dessus, en lançant des prototypes et en développant un team, et nous produisons à présent ce que beaucoup voient comme les meilleures roues de slide du marché. Si on en vient en accéléré jusqu’à aujourd’hui, nous portons la même énergie et la développons sur le marché mondial, avec le premier programme de chaussures de free ride de l’industrie. Qui compose l’équipe managériale et quel est leur parcours ? Notre designer de chaussures en interne est luimême un skateur, avec plus de 10 ans d’expérience dans le design de chaussures de skate. Il comprend les besoins liés à la chaussure de skate et est en mesure d’adopter le point de vue du freerideur ainsi que la perspective du skateur de Street. Moi-même, j’ai démarré dans le business du skate il y a près de 30 ans, j’ai dirigé Tracker Trucks pendant plus de 20 ans et j’ai aidé à lancer plusieurs marques de skate comprenant Skate Rags, A1 Meats, Orion Trucks, Street Rod Clothing et d’autres au fil des ans. J’ai skaté pour le team Alva dans les années 80 et 90, j’ai voyagé à travers le monde et rencontré de nombreuses personnes exceptionnelles, que je considère comme ma famille aujourd’hui. Qu’est-ce qui vous différencie de vos concurrents ? Nous sommes la seule marque de chaussures qui propose une semelle spécifique au free ride, au downhill et au longboard. J’ai la sensation que

nous ne sommes pas réellement en concurrence avec d’autres marques, mon objectif est de créer une sous-catégorie complètement nouvelle dans la chaussure de skate. Les fonctionnalités que notre designer a incorporées dans notre semelle scindée exclusive sont différentes de toutes les autres chaussures de skate du marché. Elle est vraiment à part. Notre marketing répondra aux besoins spécifiques de la culture free ride, nous allons sponsoriser des événements free ride, de downhill et de slide style, puis nous allons réinvestir dans le milieu pour l’aider à se développer dans une direction positive. Quelles sont les autres actions marketing que vous menez ? Nous serons actifs sur les réseaux sociaux et nous serons présents lors d’événements dans l’ensemble des US. Nous nous focaliserons sur les compétitions plus petites et populaires, parce que de nombreuses race jams et slide jams sont simplement illégales, ce sont des événements sans autorisation. Les skateurs organisent ces événements à la volée et espèrent simplement ne pas se faire embarquer avant les phases finales. Pourquoi les revendeurs devraient proposer votre marque ? Les temps sont incertains et personne ne veut prendre le risque de dévier d’une formule qui marche, mais la seule manière de croître et de se développer, c’est de devenir un vrai leader et de prendre des risques. L’objectif est de changer la norme, d’apporter une toute nouvelle sous-catégorie à un marché de la chaussure éculé en quelque sorte. Comment voyez-vous l’avenir de votre entreprise ?

Je veux proposer la meilleure chaussure possible et attirer une audience très spécifique. Nous allons créer l’étincelle qui va allumer une toute nouvelle sous-catégorie de chaussures de skate. De la même manière que nous avons été leaders avec nos roues spéciales slide, nous serons leaders avec nos chaussures spécifiques au free ride. Et je n’ai pas l’intention de m’arrêter là, j’ai d’autres produits dont je constate qu’ils répondent à un besoin, j’ai toujours recherché des trous dans le marché, puis je crée des produits pour essayer de les remplir. Je vois nos chaussures comme un tremplin pour d’autres vêtements lifestyle, et ensuite pour une gamme d’accessoires. Comment voyez-vous l’avenir de l’industrie ? Notre objectif est d’aider à orienter l’industrie dans une direction qui lui permettra de se développer. Plus longtemps nous conserverons les véritables skateurs aux commandes, ceux qui travaillent avec passion et amour pour le skateboard, plus le futur se montrera positif pour l’industrie tout entière. L’industrie du longboard peut et continuera à croître avec un nombre croissant de gens qui se mettent à rider des planches plus longues, non seulement pour le plaisir de rouler sur quatre roues, mais aussi comme moyen de transport. Mais nous avons vraiment besoin du soutien des revendeurs, ceux qui n’ont pas peur de tenter leur chance, les revendeurs non-conformistes, ceux qui savent que pour se développer, il faut changer en permanence. Où peut-on trouver vos produits/vidéos/ matériels ? Envoyez-moi vos questions et vos commentaires par mail à metrofreeridefootwear@gmail.com

METRO FREERIDE FOOTWEAR / CARLSBAD, CALIFORNIA / METROFREERIDEFOOTWEAR@GMAIL.COM 56



profil de marque

ION WETSUITS ION, un producteur de Néoprène de grande qualité pour le kite, le windsurf et le wakeboard, a dorénavant étendu sa gamme au surf et au VTT, en incorporant des modèles et des designs pour l’eau, comme pour les sentiers et les pistes. Pouvez-vous nous dresser un panorama de comment et pourquoi l’entreprise a démarré ? ION a été lancée en 2005 en tant que marque du portefeuille Boards and More. Au commencement, la marque se concentrait sur les combinaisons, les produits en Néoprène et les accessoires pour les milieux internationaux du kite, du windsurf et du wakeboard. À l’époque, les combinaisons étaient noires sur noir…et il était temps d’apporter quelque chose de nouveau et de frais. ION a réinterprété les combinaisons classiques du marché, avec une association exclusive de matériaux de grande qualité à des styles et des designs progressifs. En 2013, nous avons adopté la même approche pour les pistes, en lançant notre segment vélo, puisque notre second grand amour a toujours été le VTT. Qui compose l’équipe managériale et quel est leur parcours ? L’équipe managériale est composée de Till Eberle (PDG) & Gregor König (DF). Till possède un Master en ingénierie de l’industrie légère et a été par ailleurs pro ainsi que membre de l’équipe nationale de snowboard allemande. Till a démarré sa carrière chez Boards & More en tant que directeur produit pour Fanatic Snowboards. En 2000, il a lancé North Kiteboarding. Gregor possède un Master en sciences de l’ingénierie industrielle et s’est focalisé sur l’audit et la finance dans plusieurs entreprises multinationales avant de prendre la responsabilité des finances, des comptes, de la logistique, des achats, du service client, des technologies de l’information, des ressources humaines et du juridique chez Boards & More. Quel est le leitmotiv de l’entreprise ? Ne vous fixez pas de limites et appréciez le spectre complet des surprises que la vie à vous

offrir. Cette philosophie se reflète aussi dans notre accroche “Surfing Elements”. Nous aimons juste rider tous les types de boards ou de vélos que nous avons sous la main. Au final, nous partageons tous la même passion, ce sentiment de plaisir et d’énergie qu’on ressent sur une planche ou un vélo, sur l’eau ou sur terre. Qu’est-ce qui vous différencie de la concurrence ? En évoluant dans l’environnement de B&M, ION a des liens forts avec les marques de matériel du groupe. ION est simplement devenue l’uniforme de travail quotidien de toute l’équipe de développement de produits. En conséquence, nous avons obtenu beaucoup de retours d’un point de vue très technique, ce qui nous a naturellement conduits à une approche orientée vers la fonctionnalité ; un des avantages principaux de tous les produits ION. Associer la fonctionnalité à une technologie innovante et un design progressif est ce qui fait l’unicité de ION. Pouvez-vous nous dire comment vous utilisez les ressources locales dans vos produits ? Tous les modèles et toute la recherche et le développement sont faits en Allemagne. Les produits principaux de ION sont les combinaisons qui sont faites à partir d’un Néoprène calcaire Premium. Taïwan et le Japon sont les pays leaders dans le monde de la production de produits en Néoprène. Pour répondre à nos exigences de qualité, nous restons en lien avec des spécialistes expérimentés provenant de ces marchés. Qu’est-ce, qui selon vous, est important sur le marché européen ? L’Europe, c’est chez nous et, en même temps, elle représente le marché le plus solide. WWW.ION-PRODUCTS.COM

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Le marché européen est plus orienté vers la technique et possède une appréciation complètement différente d’un design progressif que le marché américain ou australien par exemple. En Europe, nous voyons des différences significatives entre les besoins de chaque marché. Nous faisons l’expérience de demandes différentes concernant les produits ainsi que des manières de communiquer et d’interagir. Nous travaillons de très près avec notre réseau de distributeurs et d’agences, et nous écoutons attentivement leurs demandes. Grâce à ça, nous sommes en mesure de recevoir une vision profonde de chaque marché et de l’inclure dans nos produits et notre stratégie de communication. Comment voyez-vous l’avenir de l’industrie ? L’industrie des sports de glisse aura toujours l’avantage de la passion qui nous habite. La passion des gens qui travaillent, la passion des gens qui vivent et pratiquent les différents sports. Cela conduira au progrès et à l’innovation, et nous permettra d’être moins affectés par les crises économiques. Nous économiserons toujours de l’argent sur des choses autres que nos passions. Rester fidèles à notre patrimoine et être authentiques, c’est la clé. Où peut-on voir vos produits/vidéos/trucs ? (Web/Facebook/etc.) Produits & Team – ION website : www.ionproducts.com ION Bike & Water news (team, produits, clips, etc.) : http://ionproducts.tumblr.com/ ION Water facebook (team, produits, clips, etc.) : https://www.facebook.com/ion.water ION Bike facebook (team, produits, clips, etc.) : https://www.facebook.com/ion.bike


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NOUVEAUX PRODUITS 01.

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01. DAKINE : JETTY WET/DRY 29L Le nouveau sac de surf DaKine vous permettra de transporter tout ce dont vous avez besoin pour l’avant et l’après session, grâce à des fonctionnalités sympas comme une poche isolée pour votre bière ou votre bouteille d’eau, ou encore la poche supérieure enroulée imperméable pour votre combinaison. www.eu.dakine.com

02. CLICHÉ : HAIR CUP SERIES SKATE DECKS Pour marquer la coupe du monde de cet été et célébrer le Big Hair avec des skateurs du monde entier, ces planches présentent un graphisme original peint à la main par Marc McKee, inspiré des stickers de football Panini des années 90. La gamme est dispo chez Collet (France), Winter (Australie), Esponiza (Mexique), Brezinski (USA), Mendizabal (Espagne) et Villemin (Allemagne). www.clicheskate.com

03. OSPREY : STRIPE SINGLE KICK LONGBOARD Le Longboard “Stripe” Single Kick d’Osprey est le Big Kahuna de la gamme de longboard d’Osprey. La planche idéale pour les surfeurs frustrés ou ceux qui préfèrent rider “old school”. www.ospreyactionsports.co.uk

04. PENNY : FADES SERIES Inspirée du Surf Art et née dans l’esprit créatif d’un vrai fan de Penny, la nouvelle gamme Fades regroupe ce qui se fait de mieux dans les deux mondes de Penny : des couleurs fabuleuses et vives, et le Beach Lifestyle qui imprègne l’essence de la marque Penny. Chaque planche de la collection mélange trois couleurs parfaitement complémentaires dans un effet d’ombres dégradé. www.absoluteboardco.com 05. FOX : ALCHEMY BRUCE IRON’S SIGNATURE BOARDSHORT Le boardshort Alchemy, pro-model de Bruce Irons, présente un système de braguette z-lock et des cordons de serrage élastiques pour fixer un design qui ne glisse pas et ne tombe jamais. Ce short possède une bande micro-rigide dissimulée et cousue à l’intérieur de la doublure de la taille, pour une coupe sécurisée. Sans oublier, les ourlets et coutures soudés, légers et confortables, qui s’adaptent à 100 % au tissu pour une mobilité et une performance supplémentaires dans les sports aquatiques. www.foxhead.com/boardies

06. FIREWIRE : TIMBERTEK Bien qu’en aucun cas fabriqué de manière durable, le Timbertek de Firewire possède de loin l’empreinte carbone la plus faible et la moins toxique de toutes les planches de surf disponibles dans le commerce aujourd’hui. Combinant un noyau léger en EPS, un revêtement en bois issu de forêts gérées durablement, la fabrication de rails paraboliques exclusive à Firewire et la bio-résine Entropy, le Timbertek est une planche durable, légère et écoresponsable qui présente TOUTES les caractéristiques de performance du flex des technologies Firewire existantes. www.firewiresurfboards.com/timbertek.php 61



VEILLE DES MARCHÉS ROYAUME UNI Par Gordon Way Bon allez, commençons par ça. Le revenu réel au Royaume-Uni (j’imagine que c’est le revenu disponible) est toujours en dessous du niveau de 2003. La récession est peut-être derrière nous, mais elle a très profondément blessé le portefeuille des citoyens les plus ordinaires du Royaume-Uni. Le buzz du moment, c’est que notre économie est en croissance (prévision aujourd’hui à 2,7 % [Budget Day]). Voici la mauvaise nouvelle. Ça n’apparaît pas comme une valeur élevée mais, quand vous pensez que le revenu disponible est toujours en dessous du niveau qu’il avait il y a 11 ans, ça fait réfléchir. OK, fini pour les mauvaises nouvelles. Jeremy Salden (TSA, Ellis Brigham), comme vous le savez tous maintenant, Jez est mon contributeur préféré grâce à son approche directe de la vie et parce qu’il parle peu, mais bien. Il s’est pointé au bureau aujourd’hui, j’ai donc profité de l’opportunité pour lui demander son avis ? En ayant Jeremy en faceà-face, je savais que je pourrais obtenir un peu plus que quelques mots. Un “super”, c’est tout ce que j’ai réussi à en tirer. N’avait-il rien d’autre à dire ? “Non, c’est juste super”. Juste un peu de harcèlement et un peu de conversation supplémentaires, mais ça se résume à ça : le stock est le plus grand problème. Non pas qu’il y en ait trop, mais plutôt pas assez ! Jeremy était venu pour vérifier si nous avions quelque stock de snowboard sur lequel mettre la main. C’est donc le problème habituel, le stock, qui freine les affaires, mais pas de la manière habituelle ! Jeremy a balancé qu’il était sur le point de tracer pour BC pour une semaine d’heli-boarding (gros bâillement…), puis il me l’a dit encore une fois et a jubilé de manière plus qu’évidente ! J’ai fini par en savoir un peu plus de la part de cet homme d’importance de l’industrie : “c’est vraiment très bon, ça fait vraiment longtemps qu’on l’attendait, on a fini par être en rupture de stock. Et ce n’est pas seulement le cas de TSA, la plupart des revendeurs ont un niveau de stock très bas, ce qui présage quelque chose de très positif pour le futur. Les “chasseurs de marchandises” ne pourront pas se remplir les poches et ça ne peut être que positif pour nous tous. Il y a un véritable changement dans l’état d’esprit du consommateur, vers quelque chose de très positif pour nous et c’est super !”, (ce mot à nouveau !). C’était aussi très sympa de faire le point avec lui sur les résultats des Jeux Olympiques d’hiver du Royaume-Uni (les meilleurs de tous) et d’obtenir une perspective de ce snowboardeur avide, de ce gourou de l’industrie et de ce revendeur : “l’effet olympique se ressentira déjà l’hiver prochain. Les Snowdomes en récoltent déjà les bénéfices, et vont continuer à le faire, les revendeurs devraient en percevoir les avantages lors des saisons à venir. Nous devons juste être prêts, et préparer nos stocks avec de l’entrée de gamme, quelque chose que nous n’avons pas fait depuis des années. Et, quant aux résultats olympiques, et bien, nous sommes juste au commencement de ce qui pourrait être une belle spirale positive. Le snowboard va obtenir plus de fonds, ce qui va permettre d’attirer les jeunes talents pour les prochains Jeux Olympiques, ce qui amènera plus de médailles et fera se développer les affaires. C’est vraiment super n’est-ce pas ?” Voilà, vous savez tout, c’est super. Pas si super que ça pour Paul chez Absolute Snow. Je l’ai retrouvé avachi sur son canapé à la maison (probablement en train de regarder Jeremy Kyle) alors qu’il était en pause et qu’il récupérait d’une sérieuse opération du dos. Remets-toi bien Paul ! Mis à part le fait de lui souhaiter une récupération rapide, ce que j’ai bien sûr fait, je me suis douté que, comme Jeremy (Sladen not Kyle), il était simplement prisonnier de la situation et nous avons eu un échange intéressant à propos de l’état du

marché. “La saison a été bonne, nous sommes plus que contents et, tandis que je ne suis pas convaincu que les Jeux Olympiques vont convaincre les gens de se précipiter chez nous et d’acheter des nouveaux skis ou un nouveau snowboard, cela ne fait aucun doute que les résultats fantastiques du Royaume-Uni vont bousculer les ventes à l’avenir.” Mais il n’y avait pas que de bonnes nouvelles : “le marché de la trottinette est au creux de la vague et le skate n’est pas beaucoup mieux. Ça a été bien le temps que ça a duré, mais ça ne se présente pas très bien pour l’avenir.” Maintenant, comme je l’ai dit plus tôt, les trottinettes, qu’on adore ou qu’on déteste, ont apporté une bonne part de business à un moment où c’était bienvenu. J’espère simplement que tous ces gamins en trottinette vont trouver leur chemin jusqu’au skate, au surf et au snowboard. Mais, d’une certaine manière, j’en doute. Paul est très pragmatique quant à l’avenir, mais il a quelques principes fondamentaux dans ses affaires : “nous allons continuer à nous focaliser sur l’achat de marques qui nous permettent de gagner de l’argent. Nous avons besoin de la marge pour maintenir notre affaire et nous placerons notre force de vente sur ces marques, qui offrent un soutien solide aux revendeurs raisonnables”. Ensuite, je me suis tourné vers Freestyle Xtreme. C’est un des gros acteurs du marché MX (qui fait partie de ses racines) mais aussi un des gros acteurs du marché du vêtement et de la chaussure. J’ai échangé avec Jake Loughlin (MD) et il m’a semblé très enthousiaste : “bien, vraiment très bien, avec un super début d’année. Janvier a été excellent et inhabituellement suivi par un mois de février solide, normalement un mois pourri, mais cette année ça s’est vraiment maintenu.” En demandant à Jake ce qu’il y avait de nouveau, il a indiqué que nous allions sûrement entendre parler de Freestyle Xtreme dans les mois à venir : “nous avançons dans l’hiver et nous allons faire une grosse percée pour captiver une partie du marché hivernal. Notre centre d’intérêt sera sur les fournisseurs avec lesquels nous travaillons déjà et qui ont aussi une belle offre hivernale ; nous prenons cela très au sérieux et espérons avoir un gros impact lors de la saison prochaine.” Quant aux 12 mois à venir, Jake est plus qu’enthousiaste : “juste confiant, très confiant. Ça va être une très bonne année. Notre vente directe a été bonne l’année dernière et, déjà, on voit des signes qui indiquent que cette année va donner une superbe vente directe. Et j’en suis très content.” Voilà, vous savez tout, je pourrais essayer d’aller à la pêche à droite à gauche et de trouver des mauvaises nouvelles. Je pourrais vous dire qu’un distributeur établi depuis longtemps semble avoir lâché la course (un phénix est né le jour suivant). Je pourrais vous dire que quelques poules reviennent au poulailler quand il s’agit de payer les lourdes factures d’hiver. C’est vrai, et cela fait partie de l’équation, c’est la loi du plus fort et tout ça. Ça fait partie de la riche complexité de notre industrie, qui n’est pas si différente des autres finalement. Mais chercher des mauvaises nouvelles, ce n’est pas vraiment ce que j’ai envie de faire. Ahhh, je sais, qu’en est-il de la météo, il y a toujours quelque chose à dire sur la météo. Il a beaucoup plu, il a fait froid, mais il y a eu beaucoup de redoux qui nous ont un peu titillés sur ce qui se profilait. Deux week-ends très chauds (selon les standards anglais), qui ont réveillé de leur hibernation quelques-uns des acteurs. Le printemps ne se profile pas si mal et, si nous avons un été comme l’année dernière (je sais qu’il est arrivé tard…le 7 juillet, si je me souviens bien), alors qui sait, peut-être qu’il n’y aura pas de mauvaises nouvelles du tout. Je sais, je sais. J’ai oublié de demander à mes chers industriels quel était leur niveau d’optimisme, j’essaierai de m’en souvenir pour la prochaine fois. Si je devais leur donner un score, ils auraient tous un 8 ou un 9. Je crois qu’on ne devrait jamais donner de 10, parce que ce serait vraiment chercher des noises. Super, n’est-ce pas ? 63


VEILLE DES MARCHÉS ALLEMAGNE Par Anna Langer “Nouvelle année, nouvelles opportunités”. Ce vieux dicton allemand se vérifiera-t-il en 2014 ? Cela reste à voir, mais le ministère de l’économie entrevoit une légère croissance en Allemagne pour 2014, tout en admettant que “la sortie de crise dans la zone euro est molle”. Ce constat vaut également pour le secteur des boardsports, même s’il apparaît aujourd’hui que les racines du mal sont bien plus profondes que ce simple climat économique général en berne. Chacun y va de son opinion quant aux raisons de cette situation. Durant un hiver qui ne méritait pas son nom dans le nord des Alpes, la période s’est résumée à une transition depuis Noël en attendant le printemps, avec des ventes résolument médiocres dans le secteur des sports d’hiver. “Puisque l’hiver était absent, nos produits de sports d’hiver ont été compliqués à écouler. Et il ne s’agit que d’un début”, affirme Jens de Fifty-Eight, un skate-snow-surf shop situé à Ulm dans le sud de l’Allemagne. Certes, le grand soleil et les températures chaudes ont permis aux skateurs de remettre le nez dehors après avoir piétiné l’an passé à cause des pluies. Puisqu’aucune chute de neige ou presque n’a été constatée dans les zones urbaines, les surfaces d’habitude détrempées et jonchées de graviers en cette période n’étaient pas au programme cette année. “Les ventes de longskates sont déjà plutôt bonnes, surtout les planches complètes de Globe et Apex”, se réjouit Jens. Chez skatedeluxe.com, une boutique skate en ligne, Johannes confirme ce démarrage relativement bon en 2014 : “L’horizon se dégage, les commandes et les ventes sont à la hausse comparées à celles de l’an passé. Tout se passe comme prévu pour l’instant et j’espère que cette tendance positive va se poursuivre.” Il faut dire que l’année précédente s’était révélée particulièrement rude en raison “d’un marché allemand en petite santé qui nous avait obligés à effectuer un grand nombre de changements dans nos choix de marques et produits”. Leur solution avait alors été de viser hors des frontières allemandes et de s’ouvrir au marché européen. “Du point de vue technique au niveau du site, cette démarche d’internationalisation a été un vrai challenge ; il nous a fallu travailler énormément sur les aspects à la fois pratiques et esthétiques du shop. Mais c’est de bon augure pour l’avenir”, évoque Johannes. Les premiers mois de l’année 2014 ont permis à skatedeluxe.com de réaliser un bon chiffre sur le matériel technique en skate, mais aussi sur les skateshoes et sneakers, ainsi que, dans une certaine mesure, sur les vestes, jeans, débardeurs et sacs à dos. “Les marques qui délivrent un message sincère et qui possèdent une vraie histoire sont celles qui s’en sortent le mieux, à l’image d’Iriedaily, Dickies ou Vans. Et la demande est toujours aussi forte sur Nike. Davantage de marques core tirent également leur épingle du jeu; c’est le cas de Huf et TPDG notamment. “Nous sommes aussi très satisfaits des résultats de notre propre marque maison, SK8DLX”, se félicite Johannes. À Ulm, Jens évoque une situation similaire dans sa boutique Fifty-Eight. “Les skateshoes se vendent de nouveau bien, enfin, après des mois, voire des années, de ventes catastrophiques. Surtout des marques de skate telles qu’etnies, DC et Globe. Je crois qu’un certain nombre de personnes en ont un peu marre du phénomène Nike et souhaitent revenir à un look de skateur plus traditionnel”, suggère Jens. “Le nombre de skateurs a considérablement chuté par rapport à celui d’il y a trois ou quatre ans mais, grâce à ces excellentes conditions météo, les gens se remettent à skater plus tôt que d’habitude et ont envie de se payer une nouvelle paire de chaussures.” Il a fait tellement beau que même les boardshorts commencent à partir, même si Jens pondère la nouvelle en affirmant que les produits surf se vendent toute l’année dans son shop. “Nous possédons également un surfshop au Portugal et nous organisons de nombreux surftrips pour nos clients allemands, si bien que notre clientèle surf s’étale sur toute l’année, et permet de réaliser un chiffre d’affaires régulier, bien que faible. Il s’agit principalement de produits techniques, d’accessoires et de combinaisons pour les courageux en hiver.” 64

Le succès des petites marques est également confirmé chez Good Question Supplies, le distributeur affirmant que les vrais rideurs core ne sont pas aussi sensibles aux conditions météo que le sont en général les pratiquants de sports grand public. “Nous n’avons pas vraiment ressenti de ralentissement cet hiver car notre offre est constituée de marques de niche, moins sensibles à la météo. Cela signifie que les amoureux de ces marques vont en montagne quelles que soient les conditions, même si la neige n’est pas excellente”, explique Eric. Un article a connu un franc succès, à savoir la Ninja Suit d’Airblaster, une combinaison en mérinos qui sert de sous-vêtement technique, vendu au tarif fort. “Même si ce genre d’article haut de gamme n’a pas fait l’objet d’autant de commandes que les années passées, il demeure notre best-seller cette année. Cela prouve que la clientèle est prête à mettre le prix pour avoir des sousvêtements techniques de qualité !” se rassure Eric. Au-delà de cette réussite, il a été agréablement surpris par le décollage de la nouvelle marque qu’ils ont rentrée en magasin, Smokin’ Snowboards : “Il semble se dégager une vraie demande forte envers des marques qui fabriquent elles-mêmes leurs produits. Les modèles de planches dites à magné-traction (carre ondulée, ndt) se sont très bien vendues également.” Les grandes marques comme Burton par contre ont pas mal souffert dans des shops tels que Fifty-Eight, comme l’explique Jens : “Ce ne sont plus des compagnies core dans le snowboard. De nombreux clients m’affirment qu’ils les considèrent désormais davantage comme des marques de sacs à dos et d’accessoires.” Comme dans la plupart des shops, Jens se plaint du comportement des grandes marques, qu’il accuse d’avoir voulu mettre tout simplement trop de produits sur le marché, déclenchant ainsi une véritable guerre des prix entre les shops, qu’ils soient physiques ou en ligne. “Notre secteur doit apporter une certaine confiance de nouveau. Pourquoi les clients paieraient-ils plein tarif alors qu’ils trouvent des réductions à 70 ou 80 % durant toute l’année ?” Selon eux, à travers ce genre de pratique, le déclin du marché des boardsports est loin d’être derrière eux. “Je pense que nous n’avons pas encore touché le fond. D’autres shops viendront à fermer et cela jusqu’à ce que le marché s’épure de lui-même à nouveau.” Mais, pour autant, il ne se montre pas trop inquiet quant à l’avenir de son propre shop, fort d’une vingtaine d’années d’existence. “Nous ne pourrons pas nous refaire sur le chiffre d’affaires perdu, mais nous avons réduit la voilure et, pour écoper nos pertes, nous avons mis l’accent sur le service offert par le magasin, à travers des cours de snowboard et de skate, des séjours d’une journée et un dispositif de location sur les planches kids de Nitro. En cette période, vous avez intérêt à former vous-même vos futurs clients !” Ce genre de plus-value est un élément vital pour les magasins physiques, alors qu’ils ne peuvent rivaliser avec les boutiques en ligne sur l’étendue de l’offre. “Mis à part le touché et le ressenti - qui n’existent pas encore sur un ordinateur, il n’y a quasiment plus aucun désavantage à acheter en ligne”, affirme Johannes de skatedeluxe.com. S’agissant de rivalité, Eric ajoute qu’il souhaiterait connaître des relations moins tendues entre les shops, les distributeurs et les marques : “La coopération est essentielle ! Nous devons nous réunir autour d’une table et évoquer ensemble des solutions.” Certains marques comme Volcom, GSM, Beatnuts et Carhartt l’ont bien compris”, affirme Jens, “pendant que d’autres restent ancrées dans un mode de fonctionnement à l’ancienne.” L’année 2014 nous dira laquelle de ces deux stratégies se révélera la plus payante. Car une chose est sûre, à l’ère du numérique et des réseaux sociaux, d’autres viendront rejoindre la troupe, comme le prédit Johannes de skatedeluxe.com : “Je suis persuadé que les boardsports en général connaîtront un nouvel élan avec tout ce qui se passe en ce moment et notamment l’arrivée de nouvelles marques, de nouveaux produits et idées. De nombreuses marques ont déjà réagi à ce mouvement et se sont adaptées en conséquence. Elles devraient disposer des armes pour se défendre désormais.”


VEILLE DES MARCHÉS FRANCE Par Patrick Colton Pour le premier trimestre 2014, on s’attend à une augmentation de 0,2% du PIB alors que les flux de capitaux transfrontaliers d’Asie, des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord commencent à trouver leur place sur les marchés français. La décision de la banque centrale européenne du 6 mars, visant à maintenir les taux d’intérêt aux faibles niveaux actuels, a eu un effet de stabilisation des marchés du prêt et des capitaux propres, qui a renforcé la confiance du client, de même que ses dépenses en vacances. Mais, bien qu’il y ait toujours une inquiétude quant au fait que les faibles taux d’intérêt associés à peu d’inflation pourraient envoyer le marché français dans une spirale déflationniste, on s’attend, de manière générale, à ce que l’Europe entame une phase de décrispation quantitative (en faisant marcher la planche à billets) qui stimulera plus avant notre sortie de cette récession prolongée. En bref, tandis que la perspective des premier et deuxième trimestres est légèrement optimiste pour la France, plusieurs trimestres pourraient s’écouler avant que nous en voyions les effets positifs dans nos shops, particulièrement lorsque notre cœur de cible (16 à 35 ans) occupe l’échelon le plus élevé de l’échelle du chômage en France. François Hollande n’a pas pu tenir sa promesse de réforme du travail et de réduction des dépenses publiques suffisamment rapidement pour permettre aux entreprises françaises de rester compétitives par rapport au reste de l’Europe (la France ne vient qu’après le Danemark en termes de dépenses sociales, avec environ 0,55 centimes pour chaque euro de PIB dépensés en programmes sociaux). La taxe à 75 %, visant les personnes les plus riches, récemment annoncée et la révision des impôts sur la vente des maisons secondaires ont aussi découragé les riches Européens à investir en France. Même les shops comme Endless Winter dans la luxueuse station de ski de Courchevel (qui ont été relativement protégés de la crise économique jusqu’à présent) commencent à ressentir la pression. “Habituellement, notre clientèle n’est pas véritablement regardante sur les prix comme le serait le client moyen dans un shop de centre-ville ou de petite ville”, indique Bertie Bertim, propriétaire et directeur. Tandis que la plupart des shops ressentent le pincement d’une mode qui change rapidement et de l’érosion de leurs marges au profit de substituts de la grande distribution, leurs affaires sont restées constantes en 2013. Cependant, alors que le nouveau système d’imposition prend effet, ils ressentent plus de pression. “Les clients français sont inexistants”, se lamente Bertie. “Nous avons été frappés il y a quelques années par les géants en ligne (qui ont cassé leurs prix doublant ainsi toutes les petites entreprises), nous nous sommes donc concentrés quasiment exclusivement sur les clients hauts de gamme. Notre client typique aujourd’hui ne passe pas beaucoup de temps en ligne à chercher les meilleurs d’affaires. Il est plus probable qu’il se pointe chez nous avec un bon paquet de liquide dans sa poche et qu’il achète exactement ce qu’il souhaite, sur le champ.” Mais, depuis que le nouveau système d’imposition a pris effet, les clients français aisés restent chez eux ou s’en vont faire des affaires ailleurs. Si nous observons le marché de l’immobilier dans les villes orientées vers le surf et le ski, comme Biarritz, Megège ou Courchevel, il y a eu une sévère correction des prix lors de ce trimestre, et on s’attend à ce que cela continue. Les individus les plus riches, afin d’éviter le nouveau système d’imposition rigide sur les revenus provenant des capitaux liés à leurs maisons secondaires, sont simplement en train de vendre pour se retirer du marché avant le 31 mars, puis quittent la France pour des juridictions dont la fiscalité est plus clémente. En conséquence, il y a moins de clients à fort pouvoir d’achat dans les magasins français et encore moins dans les shops spécialisés dans le surf, le skate et le Snow. Par rapport au premier trimestre de l’année dernière, Bertie estime que ses affaires ont chuté de 10 % en janvier et de 15 % en février. Le matériel s’est maintenu, mais avec une météo incroyablement chaude entre octobre et Noël, les vestes chaudes et les vestes techniques se sont mal vendues et les vêtements ont été les plus malmenés de toutes les catégories. Les fortes chutes de neige de fin février

leur ont permis de rebondir et de reprendre un rythme relativement normal, mais les dégâts étaient irréparables. Bertie rapporte que ses meilleurs résultats sont provenus des produits techniques haut de gamme (pour les vêtements comme pour le matériel). Bertie rapporte aussi que la saison continue de raccourcir, non seulement à cause des changements de météo notables, mais aussi à cause des remises peu scrupuleuses des revendeurs en ligne. Fred Pegilhan, propriétaire de La Glisse à Grenoble, confirme cette position : “À Grenoble, nous étions tous à l’affut du gel à la fin du mois d’octobre, et des premières neiges en novembre. Mais cette année, il ne faisait même pas froid avant Noël et, déjà, c’était trop tard. En réalité, ça a été l’hiver le plus chaud jamais mesuré depuis plus d’un siècle. Au moins, ça a été bénéfique pour nos ventes de skate. Par chance, nous avons eu des chutes de neige décentes tous les quelques jours à partir de Noël et nous avons été en mesure de nous rattraper sur les ventes, mais globalement, nous avons raté le pic de la saison.” Comme pour Endless Winter, les ventes de snowboard haut de gamme de Fred se sont maintenues. Lorsqu’interrogé sur la vente en ligne, Fred a simplement répondu que “la vente en ligne est une proposition chère et gourmande en temps aujourd’hui. Je suis réticent à l’idée de dépenser de l’argent dans des campagnes Adwords et d’autres publicités en ligne, parce que je ne sais pas si c’est vraiment efficace par rapport à une dépense similaire dans quelque chose que je peux contrôler dans mon shop.” Bertie est d’accord : “je compare ce qui se passe dans la vente en ligne aujourd’hui avec ce qui s’est passé quelques années plus tôt lorsque les Virgin Megastores ou les principales chaînes de supermarchés ont envahi les petites villes. Tout d’abord, ils ont délogé toutes les petites entreprises avec des prix très faibles. Puis finalement, les grandes marques ont dû travailler avec eux et faire des concessions sur leurs conditions si elle voulait rester présentes sur le marché. Et, une fois qu’ils ont fini par obtenir toutes les meilleures marques, ils ont à nouveau augmenté leurs prix à des niveaux normaux.” Et la partie la plus triste, c’est que l’expertise, le savoir-faire, le service et la passion sont perdus dans le processus. Afin de prévenir tout ça, je suggère simplement que les marques se concentrent sur la segmentation des collections et sur la protection des gens comme Bertie et Fred avant que l’âme de nos sports ne disparaisse dans les airs ou sur internet. “Le Vieux Campeur s’est installé à 200 m de La Glisse il y a deux ans”, continue Fred, “ils m’ont pris une grosse partie des affaires. Par chance, la plupart des kids, qui savent ce qu’ils cherchent, viennent encore chez nous pour le conseil et le service, mais ce n’est qu’une question de temps avant que le Vieux Campeur ne commence à mettre aussi son grain de sel dans cette partie du business.” Pour compliquer encore plus le premier trimestre, le climat sociopolitique est tendu, alors que la Russie tente de contrôler par la force la province de la Crimée, zone stratégique de la mer Noire en Ukraine. “Je ne sais pas s’il ne s’agit réellement que de politique, mais Courchevel est habituellement remplie de Russes qui dépensent leur argent dans mon shop mais, ce trimestre, ils ne sont tout simplement pas dans le coin. C’est exactement le type de personnes qui achètent ce dont elles ont besoin, tout de suite, sans consulter Internet au préalable.” Bien sûr, le manque de présence russe pourrait aussi être attribué à un moratoire forcé par le gouvernement sur les visas touristiques pour tous les citoyens russes lors des jeux olympiques de Sotchi. Cependant, si l’embrasement politique se poursuit, nous devons nous serrer les coudes pour nous protéger de ses effets et commencer à envisager de concevoir un marketing visant la jeunesse fraîche de Pékin, Singapour et Doubaï. La seule bonne nouvelle dans le secteur du skate est que la vente de plateau a augmenté de 5 % grâce à une météo particulièrement chaude. Le surf a été quasi inexistant à cause des violentes tempêtes et des vagues énormes qui ont puni la côte française et détruit les villages côtiers, causant des millions d’euros de dégâts. Pas exactement un temps à faire du shopping ! 65


VEILLE DES MARCHÉS

ESPAGNE

SUISSE

Par Asier Zabarte

Par Fabien Grisel

Le ministre des finances et de l’administration publique indique que le fait de ne pas augmenter les salaires minimums sera bénéfique pour la compétitivité espagnole et pour son pouvoir d’achat. Le gouverneur de la Banque d’Espagne a indiqué qu’un taux d’inflation si faible présente des aspects positifs quant à la modération des salaires, parce qu’il évite une perte de pouvoir d’achat, mais il reconnaît aussi que cela signifie plus de difficultés pour le processus de désendettement engagé dans le pays comme pour le redressement économique. Regardons donc comment les revendeurs espagnols survivent tout en étant endettés. Pour l’événement Obsession-A2 de cette année en Cantabrie, plus de 300 personnes se retrouveront dans les milieux du surf et du snowboard, pour la deuxième édition de l’événement. Pedro Garcia, l’organisateur de l’événement, est propriétaire d’un magasin de sports de glisse à Santander, appelé Obsession, d’où vient le nom de l’événement. J’ai échangé avec Pedro pour en savoir plus sur l’événement de cette année. “L’événement se déroule entre deux spots, Somo et Alto Campo et, cette année, nous nous attendons à ce que le nombre de visiteurs soit démultiplié, ce qui fera plaisir aux marques comme aux revendeurs. Nous espérons que les revendeurs seront en mesure d’augmenter leurs ventes d’environ 20 à 30 % lors de l’événement, une période habituellement basse pour ce qui est du tourisme.” J’ai aussi discuté avec Pedro du business spécialisé. “Pour moi, c’est le contact quotidien avec le client qui me satisfait ! Mais il clair que la sur-taxation me rend fou mais, au final, je suis tout de même heureux parce que nos ventes de matériel ont augmenté de 10 à 15 % l’année dernière.” Ensuite, j’ai parlé à Nando Agosti, qui a fondé un magasin de location de matériel de ski et de snowboard au pied d’Alto Campo en 1969. Nando indique qu’il ne s’attendait pas à une forte augmentation de la location durant l’événement, mais il apprécie que ce type d’initiative contribue à l’économie locale. Nacho et David Garcia sont directeurs d’une école de surf dont les portes sont ouvertes depuis 1977. Nacho nous confie : “je pense que, d’une certaine manière, les grandes marques ont oublié de se soucier de la vente spécialisée alors qu’il faut la considérer comme la racine de tout le reste. Les décideurs et les politiciens ne nous ont pas fait de cadeau et, aujourd’hui, nous ne sommes rien de plus qu’un numéro pour la plupart d’entre eux. Les remises et les soldes en pleine saison par les grandes marques sont la chose la plus difficile à supporter pour un revendeur local. Pour nous, la vente des combinaisons a crû à un taux de 20 %, ce qui est exactement l’inverse des planches de surf avec une baisse de 25 %, que nous avons compensée avec les SUP, les skates et les longboards, avec une augmentation de 30 %.” Chily à Malaga, est dirigé par Iván Martinez de Ubago depuis 2009. “Les gens sont un peu plus heureux et il ne parle plus de la crise. Les combinaisons se sont mieux vendues, d’environ 30 % par rapport à l’année dernière ; les Rip Curl “E-Bomb pro” et “Dawn Patrol” ont bien marché, ainsi que la “Fusion” d’Hurley; quant aux boardshorts, leur modèle “Phantom” a bien marché aussi. À Noël, ce sont les ventes de skate qui nous ont aidés à survivre. Sommes impatients de commencer à travailler avec Hoff et Manual en ce qui concerne le SUP.” Pedro Jiménez de Toxicworld Boardshop à Madrid, a fondé le magasin en 2005 et se spécialise dans le longboards, le skate et le surf. Pedro nous confie : “cette saison est l’une des pires depuis notre ouverture, avec une baisse des ventes de 10 % tandis que c’est le matériel qui nous a maintenu à flot. Nous avons besoin que les grandes marques et les distributeurs prennent soin des revendeurs en fixant des prix équivalents, en respectant les zones de vente et d’influence de chaque magasin, et en essayant de travailler avec toutes sortes d’événements proposés par les magasins. Le e-commerce est aussi très agressif dans certains secteurs.” Angel Hernandez a inventé le Rep-Sticker, un kit de réparation rapide pour toutes les planches de surf que les revendeurs européens pourraient commander tout en lisant cet article. Utilisant des matériaux issus de l’aéronautique, le kit de réparation rapide offre aux surfeurs la possibilité de continuer à surfer avec des dégâts modérés sur leur planche. 66

Chaud chaud chaud ! Alors que les anciens nous prédisaient l’hiver le plus froid depuis 50 ans, il semble que ce soit tout le contraire qui se soit passé. D’après Météo Suisse, il s’agirait même du troisième hiver le plus chaud depuis 150 ans. Des villes comme Neuchâtel et Genève n’auront même pas vu un flocon tomber de tout l’hiver. Les précipitations ont été abondantes mais souvent accompagnées de courants chauds. Résultat, un hiver qui sera passé pratiquement inaperçu. En plaine, j’ai du mal à me rappeler un moment où j’ai dû mettre une veste à l’extérieur. C’est dire si cela n’aide pas le consommateur moyen de sports d’hiver à organiser une sortie en montagne. Les seules exceptions, peut-être, sont celles du Tessin et de l’Engadine, au sud-est de notre pays ; ces régions ont été abondamment servies en neige. En effet, tous les courants perturbés sont venus du sud et ont posé sur ces régions une couche record de neige, jusqu’à deux mètres en une semaine ! Mais, sur l’ensemble du territoire, le bilan n’est pas bon, ce qui se traduit par une fréquentation des stations en légère baisse (-10 % pour le seul mois de février) et pas mal de soucis du côté des magasins pour écouler leur marchandise. Pour le marché du snowboard, ce fut une saison une fois de plus difficile avec des taux de sortie en demi-teinte et une motivation passablement atteinte chez certains vendeurs. Cependant, tout n’est pas si triste, les snowboardeurs sont toujours là, on en voit même certains revenir au snowboard après être repassés “sur les lattes”, et retrouver le plaisir qu’ils avaient ados. Les jeunes également sont à nouveau de plus en plus intéressés par ces planches aux fixations bizarres. Le snowboard se faisant plus rare dans certaines stations, il attire à nouveau par son originalité, comme ce fut le cas dans les années 90 avec le succès que l’on connait. La mode du “je ne veux pas faire comme tout le monde” pourrait bien revenir. Pour illustrer cette tendance, on remarque que de nombreux magasins affichent de très bonnes statistiques de locations de planche pour les enfants de 10 à 12 ans, ce qui est très encourageant car il s’agit clairement des futurs clients dont a besoin le marché pour survivre. Pour enfoncer le clou davantage, les médias grand public, à savoir la RTS (Radio- Télévision Suisse), ne trouvent rien de plus malin que de faire un sujet durant le journal télévisé du soir titrant “Le snowboard en perte de vitesse” : une sympathique mise en scène à Leysin où uniquement les skieurs ont été filmés et interrogés, en insistant sur le fait que le snowboard est devenu “has been”. Les snowboardeurs, bel et bien présents ce jour-là, ont été coupés au montage. Ce reportage aurait éventuellement pu être réalisé il y a 6 ans, lorsque le vrai creux avait eu lieu, mais il se révèle difficile à avaler aujourd’hui, alors qu’on note un léger rebondissement et notamment un indéniable regain d’intérêt auprès des jeunes. Pour ce qui est des nouvelles fraiches, on note l’arrivée d’une nouvelle marque de planches, disponible à partir de septembre prochain : West Snowboards. Il s’agit d’une marque suisse, projet de trois acteurs de la scène snowboard suisse romande, à savoir Mathieu Rouiller, Michel Kropf et David Lambert. Tous trois se lancent dans cette aventure, conscients du challenge qu’elle représente, mais motivés par cette proposition différente et de qualité, adressée à des personnes qui, comme eux, croient au snowboard. Mathieu nous le résume ainsi : “West snowboards est l’expression de notre vision du snowboard. David, Michel et moi sommes réunis pour transmettre une passion qui reflète nos 20 ans passés à rider dans les Alpes romandes. We are WEST, snowboarding is our path. Nous proposons une gamme de boards éclectiques, simples mais efficaces, avec la collaboration de graphistes romands.” Nouveautés du côté des distributions en Suisse, Dav Agency s’occupera de la vente de Mizu et Poler alors que Dac Sport est désormais responsable des ventes des Nike Vision.


VEILLE DES MARCHÉS

ITALIE

AUTRICHE

Par Franz Josef Holler

Par Michael Reinwald

Et nous voilà avec un nouveau Premier Ministre, encore un. Ancien maire de Firenze, Matteo Renzi est issu du même parti qu’Enrico Letta et il devient à 39 ans le plus jeune Premier Ministre qu’a connu l’Europe. Son énergie sera la bienvenue pour sortir le pays de la récession et éclairer l’avenir des Italiens ; on souhaite que cela arrive aussi vite qu’il lui a fallu pour prononcer son discours d’investiture ! Parmi les objectifs de Renzi figure l’aide aux petites entreprises, et voilà qui tombe à pic dans notre secteur. Un des ses autres combats sera la lutte contre le chômage des jeunes, une catégorie d’âge qui constitue une grande partie de notre clientèle. L’équation est simple : s’ils sont sans emploi, pas de perspectives de consommation nous concernant. Le printemps bat son plein avec des températures qui grimpaient déjà audelà des 20 degrés en mars. Ce beau temps est synonyme de moral en hausse, une bonne nouvelle pour les affaires dans le skate, alors que les kids sont motivés pour aller rider dans la rue et les skateparks. Les planches de moyenne gamme demeurent les best-sellers en shop, mais les skateurs n’hésitent pas à payer davantage s’agissant de trucks, pour avoir ce qui se fait de mieux. Idem concernant les roues, un marché dominé par Bones et Spitfire. Les cruisers et les longskates semblent marcher moins fort en ce début 2014 ; le phénomène de mode s’essouffle quelque peu. Les surfshops s’en sortent correctement, en raison notamment d’une clientèle vieillissante adepte du longboard, et plus aisée. Le secteur technique en surf demeure stable même s’il encore trop tôt pour tirer des enseignements de cette saison. En tout cas, la plupart des surfshops semblent satisfaits de leurs ventes de technique, tandis qu’ils remarquent une demande plus forte de petites marques de vêtements de la part des clients, de plus en plus au fait des tendances grâce à Internet et aux réseaux sociaux. Le marché qui explose actuellement est celui des accessoires. Grâce à des produits comme les casquettes/chapeaux ou encore les chaussettes, les boutiques font du chiffre. Ces deux familles de produits sont celles qui se vendent le mieux, devant les t-shirts en ce début de printemps. Les casquettes snapback, 5 panels et les New Era sont toujours autant recherchées, de même que les chaussettes Stance, Huf et Happy Socks. Désormais, la plupart des boutiques consacrent des corners et rayons spécifiques aux casquettes/chapeaux et chaussettes, devenus des “must have” qui se vendent tout seul. Parmi les autres tendances du moment, les pantalons de jogging aux coupes Chino font un carton : tendance et confortables, on les associe volontiers à des chaussures de running de chez Nike, New Balance ou Vans. Nike est d’ailleurs partout désormais, des magasins de streetwear aux boardshops en passant par les enseignes de sport. Sa stratégie marketing a payé et ce ne sont pas les revendeurs qui s’en plaindront, eux qui voient là un débouché à l’année. Les modèles Janoski et les Koston Max se vendent également très bien dans les boutiques spécialisées en baskets. Mais tous ne se réjouissent pas d’une telle omniprésence, craignant que Nike ne se retire du marché en un clin d’œil si jamais les ventes chutaient, et ils préfèrent conserver une certaine diversité dans leur offre de chaussures. Les shops les plus anciens estiment qu’il s’agit de faire un effort pour soutenir les marques créées par des skateurs alors justement que les ventes de marques venues de grands groupes sont porteuses. Il est important de soutenir des marques qui ont fait de notre secteur ce qu’il est, mais également d’éduquer les clients sur nos racines, véritable pilier de notre industrie des boardsports. Quelques nouveaux venus sur le marché italien sont à noter, à l’image d’Asphalt Yacht Club, qui intègre le portefeuille de marques de Fresco Distribution à Merano. C’est le cas également de Poler Stuff chez Blue Distribution à Vérone, et de Undefeated chez Slam Jam à Ferrare. Quant à Electric, la marque sera désormais commercialisée par Friend Distribution. DVS Shoes a également annoncé une tournée en Italie cet été, en compagnie de son team américain, qui sera présent lors des Championnats d’Italie à Bolzano au Platza Skatepark. De même, le contest de best trick BLAST! THE BIG ONE est confirmé pour fin juin. Et voilà pour ce numéro : have fun !

La situation en Autriche est de plus en plus difficile, bien qu’il y ait des indicateurs positifs dans le secteur de la vente au détail. Tandis que le sud du pays a été touché par un hiver centennal, d’autres régions d’Autriche n’ont reçu qu’une infime poussière de neige. En conséquence, les résultats en termes de vente varient de région en région. Mais, tout d’abord, une première chose à dire… Au skateshop Fame de Vienne, le printemps a redynamisé la vente de skates et de longboards, après une longue hibernation, avec des best-sellers parmi lesquels Girl, Skatemafia, Bones Wheels, Independent et Real. Le segment de la chaussure est dominé par Nike, Lakai et Emerica, les modèles à cupsole se vendant le mieux. Dans le segment du longboard, Loaded et Sector 9 mènent la danse, tandis que les casques, les gants et les pads constituent des catégories fortes. Tandis que le skate monte, le segment du snowboard souffre chez Fame. Leur magasin en ligne voit un gros turnover de fixations, de planches et de boots. Mais les boots sont une catégorie qui se vend traditionnellement en magasin, parce qu’il est nécessaire de les essayer pour une bonne sensation, une bonne coupe et un bon style. Dans le segment du snowboard, Jones et Yes, ainsi que GNU et Lib-Tech, ont été des marques fortes. Parmi les leaders dans le segment des fixations, on trouve Burton et SP-United, tandis que les boots Nike et Burton sont les préférées des clients. Le segment des masques tend vers de plus grands champs de vision et des écrans interchangeables, avec Anon et Dragon qui émergent comme de forts acteurs, avec des prix de 150 € et plus. Mais la chose qu’il est important de garder à l’esprit est la suivante : sans une quantité de neige minimale, les clients ne seront pas vraiment motivés à faire des achats. Particulièrement si les prochaines soldes arrivent dans peu de temps… Le magasin X-Double à Innsbruck fait état de résultats similaires. La vente de planches a été stagnante mais, en ce qui concerne les nouvelles livraisons estivales, les vêtements féminins de Naketano et Nikita se sont montrés très solides. En même temps, leur marché reste sursaturé, particulièrement par le fait qu’ils doivent supporter une concurrence démesurée de la part des revendeurs en ligne. Mais Adi est optimiste sur le fait que les changements chez une des plus grandes chaînes de magasins de sport vont inspirer les clients à revenir chez les revendeurs spécialisés. À l’ouest du pays, chez Lifestyle à Landeck, l’hiver dernier a été difficile. L’année passée a déjà été le théâtre d’une lutte de la vente de matériel mais, à présent, les vêtements techniques s’effondrent aussi. D’après Hansi, cette chute est due à la météo, mais aussi à la concurrence des vendeurs en ligne. Les plates-formes de vente comme Amazon offrent des vêtements de marques à la mode à des prix démarqués dès le début de la saison. Hansi suggère la création d’une association des revendeurs indépendants qui pourra tisser des liens afin de limiter à un strict minimum les commandes de ces marques distribuées trop largement, ou même peut-être pour les supprimer complètement de leur gamme dans le but de focaliser leur activité sur des marques dont ils sont sûrs du soutien. Chez Alton Premium Board Store à Vorarlberg, les fixations, les boots et les splitboards se sont très bien vendues, jusqu’au point où de nombreux modèles étaient en rupture très tôt dans la saison. Jones, Burton et Slash ont été les marques leaders. Et parmi les catégories fortes, on compte aussi les skateboards et les longboards. Chez Radix à Linz, cet hiver a été un peu mieux que le précédent. Sur une note positive, certains skateur plus âgés sont revenus sur une planche et ont acheté du nouveau matériel. Puisque les longboards sont toujours très demandés, Radix a ouvert une zone dédiée aux longboards. Tous les regards sont actuellement tournés vers le Park Urfahr, où un nouvel obstacle “Street League” sera inauguré ce week-end avec un contest des meilleurs tricks et un barbecue. Et, à travers tout le pays, tout le monde se joint à Andi à présent et croise les doigts pour un bon départ de la saison printanière et pour une Pâque claire et ensoleillée ! 67


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OPPORTUNITÉS

POSITION TITLE: Marketing Manager, EMEA & India LOCATION: Zurich, Switzerland

Skullcandy International Inte GmbH is looking for a rock star Marketing Manager to join the Zurich Marketing team currently looking after Europe, Middle East and India. Directly reporting to the Marketing Director, this entails playing a pivotal role in the Marketing team and being the go to person for all major brand executions. PRIMARY RESPONSIBILITIES: •Primary point person for operational marketing in EMEA – you are the face of the brand •Driving all countries and regions to take the stories to market – you are a leader •Building calendars and concept maps to allow timely and structured executions – you are organized structu •Point person for assets and tools – you are the one who knows it all •Organizing or supporting any consumer facing event – you know how to get stuff done / will get your hands dirty •Driving PR agencies across key countries (UK, FR, DE, SP, NL) – you energize and drive them •Managing Marketing budgets – you are accountable and responsible •Supporting the whole organization unconditionally, especially sales and distributors – you are a team player REQUIRED SKILLS AND QUALIFICATIONS: •5 years experience with a strong lifestyle brand (consumer electronics, sports, action sports, music, etc.) •A proven track record of performance, highly effective and organized •Well connected within the consumer electronics or lifestyle business •Strong connection to our brand through music and/or action sports •Self-motivated; implements the vision of the brand with minimal supervision, always enlisting, always stoking, always positive •Under-promise, over-deliver, and always follow through on commitments •Must be able to do what’s needed, travel, rent cars, manage time and pedal to the metal!

TO APPLY: E-Mail your resume and a cover letter to careers-europe@skullcandy.com. Due to a high volume of resumes, we will only contact well-qualified candidates for further interviews. Only candidates eligible to work in Switzerland will be considered. COMPANY PROFILE: Skullcandy became one of the world's most distinct audio brands by bringing color, colo character and performance to an otherwise monochromatic space; revolutionizing the audio arena by introducing headphones, earbuds and other audio and wireless lifestyle products that possess unmistakable style and exceptional performance. From the award-winning, optic-inspired Roc Nation Aviator headphones to the evolutionary fitting FIX earbuds and a roster of some of the world's finest athletes, musicians and artists, Skullcandy continues to redefine world-class audio performance and style. SKULLCANDY INTERNATIONAL GMBH // HEINRICHSTRASSE 235 // 8005 ZÜRICH, SWITZERLAND

POSITION TITLE: DACH Sales & Marketing Coordinator LOCATION: Germany, preferably Munich/Cologne/Berlin

Skullcand is looking for a talented and driven Sales & Marketing Coordinator in the DACH region. This entails Skullcandy successfully supporting the sales functions and implementing marketing strategies on the ground and with our best retail chains in the region. It’s the best position there is, the one that connects all the dots, maximizes sales and enlists the trendsetters. PRIMARY RESPONSIBILITIES: SALES •Reports to and works closely with the Country Manager to drive the business in the region •Drives customer customer specific specific plans plans as as outlined outlined by by the the Country Country Manager Manager •Drives •Supports the Country Manager in tracking all key metrics (revenue, expenses, budgets) necessary to better monitor the business and the opportunities in the region MARKETING •Works with the Country Manager and European Marketing Team to build regional plans in line with budget and communication guidelines •Is the Key Accounts’ point of contact for all in-store and trade marketing activities •Manages Marketing budgets including customer Marketing Development Funds •Organises, leads and ensures execution of all plans needing on the ground activation in the region (trade shows, events) REQUIRED SKILLS AND QUALIFICATIONS: •3 to 5 years experience with key accounts in the major markets •A proven track record of performance of hitting set targets and goals •Well connected within the consumer electronics or Lifestyle business •Connection to our brand through music and/or action sports •Self-motivated; implements the vision of the brand with minimal supervision, always enlisting, always stoking, always positive •Under-promise, over-deliver, and always follow through on commitments •Must be able to do what’s needed, travel, rent cars, manage time and pedal to the metal! TO APPLY: APP E-Mail your resume and a cover letter to careers-europe@skullcandy.com. Due to a high volume of resumes, we will only contact well-qualified candidates for further interviews.

POSITION TITLE: Sales Manager / Country Manager LOCATION: Gothenburg, Sweden

Skullcandy is seeking a proactive and driven Sales Manager to assist in successfully implementing strategies with our best retail chains and consumer electronics shops in the Nordic region. PRIMARY RESPONSIBILITIES: •Report to and work closely with the Sales Director, based in Zürich, Switzerland •Act as the lead sales and business development person across the Nordic Region •Participate in key accounts meetings in both Core and CE channels •Drive and coordinate distributors to make sure they hit their quarterly targets •Challenge the sales organisation to make sure we have the best partners in place •Ensu in-store strategies are implemented and generate ROI •Ensure •Work closely with the Marketing department to implement strong demand creation plan across all the Nordics •Work within established budgets to maximize ROI and manage budgets where applicable •Track YOY performance and best retailers in every region •Responsible for gross revenue, product margin and SR&A REQUIRED SKILLS AND QUALIFICATIONS: •5 to 10 years experience as a Sales / Country Manager function in the Nordic Region •Experience in driving distributors •Strong knowledge of the lifestyle and consumer electronic business •Capable of driving a full P&L •Entrepreneurial and self-motivated APP TO APPLY: E-Mail your resume and a cover letter to careers-europe@skullcandy.com. Due to a high volume of resumes, we will only contact well-qualified candidates for further interviews.

COMPANY PROFILE: Skullcandy Skullcand became one of the world's most distinct audio brands by bringing color, character and performance to an otherwise monochromatic space; revolutionizing the audio arena by introducing headphones, earbuds and other audio and wireless lifestyle products that possess unmistakable style and exceptional performance. From the award-winning, optic-inspired Roc Nation Aviator headphones to the evolutionary fitting FIX earbuds and a roster of some of the world's finest athletes, musicians and artists, Skullcandy continues to redefine world-class audio performance and style.

COMPANY PROFILE: Skullcand Skullcandy became one of the world's most distinct audio brands by bringing color, character and performance to an otherwise monochromatic space; revolutionizing the audio arena by introducing headphones, earbuds and other audio and wireless lifestyle products that possess unmistakable style and exceptional performance. From the award-winning, optic-inspired Roc Nation Aviator headphones to the evolutionary fitting FIX earbuds and a roster of some of the world's finest athletes, musicians and artists, Skullcandy continues to redefine world-class audio performance and style.

SKULLCANDY INTERNATIONAL GMBH // HEINRICHSTRASSE 235 // 8005 ZÜRICH, SWITZERLAND

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EVÈNEMENTS#70 SURF / SKATE / SNOW / TRADE

AVRIL 27-3 BASELWORLD BASEL SWISS WATCH TRADE WWW.BASELWORLD.COM 30-5

THE BRITISH SKI & SNOWBOARD CHAMPS

TIGNES

FRANCE

SNOW

WWW.THE-BRITS.COM

2-4

VÖLKL WORLD ROOKIE FINALS

ISCHGL

AUSTRIA

SNOW

WWW.WORLDROOKIETOUR.COM

2-13

MARGARET RIVER PRO

MARGARET RIVER

AUSTRALIA

SURF

WWW.ASPWORLDTOUR.COM

5 LONGBOARD CLASSIC STUABI AUSTRIA SNOW WWW.LONGBOARDCLASSIC.COM 5

VANS HI STANDARD SERIES

CAIRNGORMS

SCOTLAND

SNOW

WWW.VANS.COM

24

COPENHAGEN FASHION SUMMIT

COPENHAGEN

DENMARK

TRADE,

WWW.COPENHAGENFASHIONSUMMIT.COM

16-27

RIP CURL PRO BELLS BEACH

BELLS BEACH

AUSTRALIA

SURF

WWW.ASPWORLDTOUR.COM

26-2

SPRING BREAK UK BOARD TEST

KAUNERTAL

AUSTRIA

TRADE

WWW.SNOWBOARDSPRINGBREAK.COM

BILLABONG RIO PRO

RIO DE JANEIRO

BRAZIL

SURF

WWW.ASPWORLDTOUR.COM

MAI 7-18

9-11 VANS SPRING CLASSIC NAPOLI ITALY SKATE WWW.SPRING-CLASSIC.COM 13-14 PERFORMANCE DAYS MUNICH GERMANY TRADE WWW.PERFORMANCEDAYS.EU 24-25

BACK TO THE STREETS

SKATEPLAZA LESZNO POLAND

SKATE

WWW.SKATEAGENDA.WORDPRESS.COM

JUIN 29-1 FAR’N HIGH VILLIERS-SUR-ORGE FRANCE SKATE WWW.WCSK8.COM 1-13 FIJI PRO FIJI SURF WWW.ASPWORLDTOUR.COM 5-8 SUMMER X GAMES AUSTIN, TEXAS USA SKATE WWW.XGAMES.ESPN.COM 21 INTERNATIONAL SURF DAY SURF WWW.SURFING-DAY.COM 27-29 RIDE EXPO NIMES FRANCE SKATE WWW. SKATEAGENDA.WORDPRESS.COM 27-29 CAPSULE PARIS PARIS FRANCE TRADE WWW.CAPSULESHOW.COM

JUILLET 4-6

KUMI YAMA

LES 2 ALPES

FRANCE

SNOW

WWW.KUMI-YAMA.COM

4-6

MYSTIC SK8 CUP

PRAGUE

CZECH REPUBLIC

SKATE

WWW.WCSK8.COM

8-9 CAPSULE BERLIN BERLIN GERMANY TRADE WWW.CAPSULESHOW.COM 8-10 BRIGHT TRADE SHOW BERLIN GERMANY TRADE WWW.BRIGHTTRADESHOW.COM 8-10 BREAD & BUTTER BERLIN GERMANY, TRADE, WWW.BREADANDBUTTER.COM 10-11 AGENDA LONG BEACH, CA USA TRADE WWW.AGENDASHOW.COM 10-21 J-BAY OPEN KOUGA SOUTH AFRICA SURF WWW.ASPWORLDTOUR.COM 10-13 THE OUTDOOR SHOW FRIEDRICHSHAFEN GERMANY WWW.OUTDOOR-SHOW.COM 11-13 RELENTLESS NASS SOMERSET UK SKATE WWW.WCSK8.COM 21-22

AGENDA

NEW YORK CITY, NY

USA

TRADE

WWW.AGENDASHOW.COM

25-27 ITALIAN SURF EXPO ROME ITALY SURF WWW.ITALIASURFEXPO.IT 30-31 JACKET REQUIRED LONDON UK TRADE, WWW.JACKET-REQUIRED.COM

AUOT 15-26 BILLABONG PRO TEAHUPOO TAHITI SURF WWW.ASPWORLDTOUR.COM

SEPTEMBRE 4-6 SURF EXPO ORLANDO, FLORIDA USA TRADE, WWW.SURFEXPO.COM 9-20

HURLEY PRO

TRESTLES, CA,

USA

SURF

WWW.ASPWORLDTOUR.COM

25-6

QUICKSILVER PRO FRANCE

SOUTH WEST COAST FRANCE

SURF

WWW.ASPWORLDTOUR.COM

26-28 CAPSULE WOMEN’S PARIS FRANCE TRADE, WWW.CAPSULESHOW.COM 26-29 SILMO PARIS FRANCE TRADE WWW.SILMOPARIS.COM 70



L’ŒIL DU CYCLOPE ISPO 2014

686’s Jono and Stephane

Contour’s new CEO James

Dakine’s Rocio and Marco

DC’s Manu

Dragon’s Craig & Sam

Dye & Protec’s Chris, Derek and Kikki

Holden stand, Marc and Mikey

ISPO’s Jose its 6pm Weds and its all over for this year

Lib-Tech’s Lindsey & Dan

Low Pressure Studios - Bataleons Dennis and Danny

Nidecker, two generations of Henri

Nikita’s Stephie, Heida and David

Outdoor Tech’s Coro, Charlie and Bobby

Phunkshun’s crew

Quiksilver / Roxy / DC booth Xavier and Marta

Ride

Sector 9’s Boris, Sly and Maui

Smith’s Jean-Marco and Sylvain

Spy’s Tom, Travis and Nicolas

TSG booth with Nadja holding the Gravity helmet with new goggle line and Nils with the Path helmet and a big smile


#70

Urban Beach’s Rob, Tom and Ross

Volkl’s Phil, Michael and Thomas

BRIGHT TRADE SHOW 2014 Bright’s Marco

Union & Capitas’s Joni with the ISPO PRODUCT OF THE YEAR, the super lightweight FC binding

Bright’s Thomas

Cleptomanicx’s Jorg and Clara

Element’s Julian in the Dartmouth jacket

Ground Floor - west side from above

Ground Floor, East side - from above

Hundreds German distributor Sacke and Nodle’s Manfred

Jasha from Mosaic distribution and Keith from Huf

Makia’s Hessu tries beer for the first time

RVCA full team

Sally and Jess at the Adidas stand

The guys behind Ashes grip tape the new tape on the block

Zoo York’s David and Mathis


L’ŒIL DU CYCLOPE

#70

JACKET REQUIRED 2014

Deus Ex Machinas Rob

Jimmy Z’s Blake

Maui and Sons Nuno

RVCA UK Sales Agent Matt Bryer

The Critical Slide Society’s Colin and Matt

Tom Henshaw (Altamont, emerica, éS)

SLIDE 2014

Protest’s Hannah with Vanessa and Pippa

Herschel’s Kiefer Ramiro from Good Company Showroom

Mat Horwood (Electric UK Marketing) & Pierre Greilsamer (Electric Retail & Marketing Coordinator)

Sweet Protection’s Gregory

Urban beach’s James and Andrew

Westbeach’s John, Paul and Rich




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