Numéro viNgt-trois / PaPier à rouler
SKATE.VANS.COM/TNT5
© 2011 VANS, INC - PHOTO: OâMEALLY
DCSHOES.COM/SKATEBOARDING
SKATEBOARDING
Le Sommaire
14 Le Jeune
Live fast, die young.
16 Le Vieux
Live old, die fast.
18 Lâmatos
Des tishs, des pompes, des boards, dâautres trucs et des pâtits dessins.
24 SHUT UP AND SKATE 1
A boire et Ă manger. A voile et Ă vapeur.
30 Le QCM de Max Genin
Max a pris le temps de répondre à notre QCM entre deux réunions de chantier.
40 LâAllemagne de lâEst
Câest grĂące Ă des gars comme Lars Greiwe quâon est toujours contents de bosser dans le skateboard. Il sâoccupait du skate chez Carhartt, et il a dĂ©cidĂ© de tout quitter pour faire un stage chez Lovenskate et voir le monde.
52 Antonio Aiello
Aiello est le genre de gars qui mĂ©riterait quâon sâintĂ©resse un peu plus Ă lui. Et puis câest bien les timides, ça repose.
62 LâAustralie
Pour une fois que LoĂŻc essayait de bosser avec la concurrence, il sâest fait refouler son article australien Ă cause dâun mauvais choix de chaussures⊠Quelle connerie la politique.
70 La weed !
Quel putain de fléau la weed ! Par contre, ça marche mieux que la tisane pour dormir et là , je dois reconnaßtre que je suis plutÎt jaloux.
76 SHUT UP AND SKATE 2
Du lard ou du cochon. Mi-figue mi-raisin.
84 La coupe au bowl Par Vincent Coupeau bol.
88 En vrac
Plein de bouquins et de documentaires pour devenir un peu moins con !
Plus gentil tu meurs, plus timide aussi. Antonio Vincent Coupeau nâa pas eu Ă aller bien loin pour rentrer ce tuck knee en sortant du bowl du Cosa Nostra skatepark, Ă Chelles, oĂč il travaille... Photo : Tura 8
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Lâ intro
Illustration par Da
« Voyager, câest bien utile, ça fait travailler lâimagination. Tout le reste nâest que dĂ©ceptions et fatigues. » Cette citation est tirĂ©e dâun bouquin de Louis-Ferdinand CĂ©line que jâai dĂ» commencer une bonne dizaine de fois sans jamais arriver Ă le finir. Câest assez lamentable de ma part, puisquâil semblerait que la chose soit un putain de chef dâĆuvre anti-capitaliste, anti-militariste, anticolonialiste, anti-nationaliste, anti-tout un tas de trucs. Mais je nâarrive pas Ă rentrer dedans, Ă me laisser transporter par « la beautĂ© brute du texte » comme disent les gens intelligents... En mĂȘme temps, je nâai pas trop la tĂȘte à ça en ce moment. Je pense plutĂŽt Ă me laisser transporter par la beautĂ© brute dâun avion Ă rĂ©action pour fuir toutes les dĂ©ceptions et les fatigues que gĂ©nĂšre la pratique du skateboard dans ma ville sans spots. Quand jâaurai mis le point final Ă cette introduction, ma partie du travail pour ce numĂ©ro 23 de Soma sera terminĂ©e et je pourrais enfin faire mon sac pour partir avec mes potes en Oregon. Quinze jours de skate et de rigolades devant moi, la tente et le duvet sont dĂ©jĂ dans le sac, la board, les roues et les roulements sont neufs, les trucks sont juste vieux comme il faut⊠Je peux vous dire que jâai rarement Ă©tĂ© aussi pressĂ© de pondre un Ă©dito⊠Je vais emmener Voyage Au Bout De La Nuit aussi, ce sera son deuxiĂšme voyage en Oregon, la premiĂšre fois, jâĂ©tais allĂ© jusquâĂ la page 178, ce coup-ci, jâai encore bon espoir de ne pas avoir le temps de le finir⊠Câest pas trĂšs grave, je me cultiverai plus tard. Allez, on reparle de tout ça dans le 24 ! - FD
PS. Merci Ă Tura qui est restĂ© boucler le mag tout seul, entre deux sessions sur son pole jam portatif (lâOregon, câest pas son truc)⊠10
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GSM EUROPE: +33 5 58 700 700
NumĂ©ro vingt-trois Soma est Ă©ditĂ© par Les Ă©ditions du garage SARL 13, rue de lâIsĂšre 38000 Grenoble info@somaskate.com
ISSN : 1959-2450 Impression Tuerlinckx, Belgique. Toute reproduction, mĂȘme partielle, publication, Ă©dition, ou sous nâimporte quelle autre forme est interdite, mĂȘme sur internet ! Alors faites pas les malins, les mecs.
Quoi ? DĂ©jĂ la page 12 et mĂȘme pas encore de wallride ? On est dans Soma ou pas, lĂ ? Ben Chadourne, tail slide transfer. Photo : Alex Pires
Directeur de la publication David Turakiewicz Rédaction en chef Fred Demard [fred@somaskate.com] Publicité David Turakiewicz [tura@somaskate.com] Rédacteurs Lars Greiwe / Eric Antoine / Bastien Duverdier / Valéry Blin Secrétaire de rédaction Valéry Blin Mise en page Jad Hussein (p. 30 à 39), le reste par Tura Photographes Loïc Benoßt / Pierre Dutilleux /Davy Van Laere / David Manaud / Manu Sanz / Jean Feil / Clément Le Gall / Iseki Nobuo / Alexandre Pires / Eric Antoine / Lars Garta / Maxime Taillez / Yohan Kim Illustrations David Lanaspa / Soy Panday
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FS feeble par Clément Le Gall
le jeune
Mihiel Guerhane Date de naissance
9 juin 1994, Ă Nantes
Lieu de résidence actuel
Nantes
Années de skate
9 ans, jâai commencĂ© Ă VidĂ©o de rĂ©fĂ©rence
La Baker 3
Skateur de référence
Cody McEntire
PremiĂšre board
CâĂ©tait une PrĂ©mium, achetĂ©e Ă Sirocco Ă Nantes OĂč te vois-tu et que feras-tu dans 15 ans ?
Je skaterai des bowls en béton en Espagne ! Sponsors
Click, Eye et Nike SB 14
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t h e s tacks terry kennedy signature shoe suprafootwear.com
Nose pick tirette Photo : Manu Sanz
LE Vieux Nicolas Rouquette
Date de naissance 30 septembre 1977 Ă Montpellier Lieu de rĂ©sidence actuel Montpellier. AnnĂ©es de skate Wow... Plus de 20 ans, câest sĂ»r... Jâai
commencé vers 10 ans, donc 22 ou 23 ans.
Vidéos de référence On va dire Hokus Pokus pour faire le
vieux ! Sinon câest la Mouse, et la Menikmati, depuis les vidĂ©os ne me marquent plus comme ça me marquait avant. Skateur de rĂ©fĂ©rence Arto. PremiĂšre board Une Joe Johnson, avec un ciseau, mais elle Ă©tait trop grande, jâai dĂ» lâĂ©changer contre Psycho Stick ! OĂč Ă©tais-tu et que faisais-tu il y a 15 ans ? Je me doutais que jâallais devoir rĂ©pondre à ça... mais je ne sais plus... JâĂ©tais soit en Hollande en train de peler des pommes, soit Ă Grammont en train de faire des sad front par dessus la pyramide ! 16
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lâmatos 1 Une chaussure Authentic de chez Vans, en collaboration avec Carhartt / 2 une casquette Analog âsnapbackâ (rĂ©glable, quoi) / 3 une boĂźte contenant prĂ©cisĂ©ment 8 roulements Element de qualitĂ© supĂ©rieure / 4 un sweat-shirt Ă capuche de chez KR3W, comme vous aurez pu le constater / 5 un plateau ClichĂ© Charles Collet en 8,1» / 6 un t-shirt Analog recouvert de photos abstraites prises par Mathias Fennetaux / 7 un t-shirt DC plutĂŽt sobre / 8 une chaussure de marque CONS, modĂšle CTS mi-montante / 9 un t-shirt Anagram au message clair et sans ambiguitĂ© / 10 une board Carhartt au shape Ă lâancienne / 11 un t-shirt Perus pas top, mais bon, on les aime bien, ces petits finlandais⊠/ 12 une chaussure Supra
Amigo tout ce quâil y a de skatable. 2
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Illustrations : Da
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TRAPASSO PRO
JULIAN DAVIDSON
lâmatos 1 Un t-shirt Carhartt/Lovenskate âtea-rrific» (humour flegmatique anglais) / 2 une chaussure Gravis Dylan dĂ©clinĂ©e cette fois en slip-on / 3 un t-shirt de chez nos potes de la marque Olow / 4 un planchon Anagram JP Trioulier en 8,1» (vendu Ă lâunitĂ©) / 5 un t-shirt 5Boro piquĂ© dans lâarmoire de Luidgi / 6 un caleçon de beau gosse Moskova / 7 une chaussure DC Swift SE / 8 une casquette DC pour aller avec / 9 un plateau Gamble en bois dâarbre / 10 un t-shirt crew pour aller Ă la chasse, la nuit / 11 une paire de chaussettes dâĂ©tĂ© de chez Volcom.
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Illustrations : Da
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CHAD MUSKA LIZARD KING TERRY KENNEDY ERIK ELLINGTON JIM GRECO ALI BOULALA TOM PENNY SPENCER HAMILTON KR3WDENIM.COM
dylan slip on/ grey herringbone/ gravisskateboarding.com
Jérémy Plisson, FS nose grind à Anglet Photo par Clément Le Gall
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NUméro XXIII
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Paul Grund, gap to nose grind Ă Bordeaux Photo par Jean Feil
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Takahiro Nakano, 50-50 Ă Tokyo Photo par Iseki Nobuo
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KÄĆ vin Rodrigues, ollie into bank, Paris Photo par Alex Pires
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TH O R P E w w w. w es c . c om/ f oot we a r
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Carhartt en exâRDA Photos Par Davy Van Laere Texte par Lars Greiwe
Rollbrett trip Faire une tournĂ©e Ă travers lâAllemagne de lâEst Ă©tait, je dois lâadmettre, un choix purement Ă©gocentrique. Jâai toujours Ă©tĂ© attirĂ© par lâEst. Jâai plusieurs fois eu la chance de me rendre en Russie, en Mongolie, dans les Balkans⊠Mais il mâaura fallu plus de vingt ans pour enfin faire mon sac et aller explorer cette partie de mon pays quâon appelait autrefois la RDA.
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Christian Petzold BS flip
Rollbrett trip Jâavais treize ans en 1989, quand le mur de Berlin est tombĂ©. Jâavais dĂ©couvert le skateboard deux ans plus tĂŽt et jâĂ©tais tellement Ă fond que je dĂ©vorais tout ce qui pouvait avoir un quelconque rapport avec le skateboard. Les rares vidĂ©os qui existaient nâĂ©taient disponibles quâen VHS et Ă©taient surtout rĂ©servĂ©es aux plus riches, les magazines aussi Ă©taient rares et coĂ»taient trop cher. Mais grĂące Ă des copains, jâavais pu mettre la main sur des vieux mags que jâavais lus et relus jusquâĂ la moelle. Un article en particulier mâavait marquĂ©, dans le Monster skateboard magazine de janvier 1988. CâĂ©tait un article sur les championnats dâEurope Ă Prague dans lequel figurait une interview de Marco Sladek, un skateur de Berlin-Est.
Marco y parlait de la scĂšne en RDA, il dĂ©crivait Ă quel point elle Ă©tait petite, une trentaine de skateurs seulement dans tout le pays (nous Ă©tions une trentaine de skateurs dans mon petit village dans lâOuest allemand), et Ă quel point le matĂ©riel Ă©tait complĂštement inabordable. Une planche Ă 4000 marks reprĂ©sentait six mois de salaire moyen en RDA. Ils avaient dĂ» se confectionner leurs propres skateboards avec des platines de rollers et des bouts de bois. Leur seule possibilitĂ© de possĂ©der une vraie planche Ă©tait de se la faire offrir par quelquâun Ă lâOuest, ce qui Ă©tait extrĂȘmement difficile. Mais il ne se plaignait pas de cette situation, il Ă©tait 100% positif, et juste complĂštement Ă fond de skateboard. Voici comment il concluait son interview : « Le skateboard, câest la libertĂ© pour moi. Skater me donne le sentiment dâĂȘtre libre. Tous les problĂšmes du quotidien â aussi nombreux soient-ils â disparaissent lorsque vous roulez dans la rue. Quelques ollies, quelques boardslides et vous oubliez tous vos problĂšmes. Du moins câest comme ça que ça marche pour moi. Et câest formidable de rencontrer dâautres personnes dans dâautres pays (...). Pour moi le skateboard est un monde sans frontiĂšres et sans structures sociales. Skateboarders Ă travers le monde, unissez-vous ! » Cette interview mâa vraiment marquĂ©, cet entrain, cette positivitĂ© pure⊠Jâavais Ă©tĂ© Ă Berlin-Ouest Ă l'Ăąge de 5 ans, mais tout ce qui mâintĂ©ressait Ă lâĂ©poque Ă©tait les bonbons et les jouets. Je me souviens juste mâĂȘtre demandĂ© pourquoi les gens avaient lâair si nerveux quand on passait la frontiĂšre. En 1989, jâĂ©tais encore trĂšs jeune, mais je considĂšre la lecture de ce soma
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Rollbrett trip
Tom Derichs BS 50-50
magazine comme ma premiĂšre prise de conscience par rapport Ă la situation en RDA et jâai passĂ© beaucoup de temps par la suite Ă rĂ©flĂ©chir Ă ce sujet. Les enfants que nous Ă©tions Ă lâĂ©poque ne se prĂ©occupaient que du matos le plus cool et de la façon dâobtenir les derniĂšres nouveautĂ©s vues dans les magazines. Nos prochains trucks se devaient dâĂȘtre des Gullwing magnesium vert fluo, pas de simple Indy gris⊠Et mĂȘme ceux dont les parents avaient le moins dâargent se dĂ©brouillaient toujours pour « ĂȘtre Ă la pointe », peutĂȘtre par le biais dâune board dâoccasion, mais nous avions tous plus ou moins directement accĂšs Ă du « vrai » matos. Puis, deux ans aprĂšs la lecture de cette interview, le mur est enfin tombĂ©, lâAllemagne sâest rĂ©unifiĂ©e, donnant naissance Ă un nouveau chapĂźtre dans les livres dâhistoire. Un nouveaux chapĂźtre Ă©galement dans lâhistoire du skateboard allemand. Amis français, pour mieux comprendre ce qui sâest passĂ© en RDA, permettez-moi de faire lâĂ©talage de mon savoir Ă ce sujet.
Quand lâAllemagne Nazi a Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ©e en 1945, lâalliance des pays ayant gagnĂ© la guerre, Ă savoir lâAngleterre, les U.S.A., la France et la Russie, ont divisĂ© le pays en quatre diffĂ©rentes zones, chacune gouvernĂ©e par un des 44
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Rollbrett trip alliĂ©s. La seule exception fut Berlin qui Ă©tait dirigĂ©e par un conseil regroupant les quatre pouvoirs et qui plus tard est devenue une Ăźle de lâOuest dans le territoire de lâEst. Lâeuphorie de la fin de la guerre fit alors place Ă ce quâon appela plus tard la guerre froide : un conflit entre les forces de lâEst contrĂŽlĂ©es par lâUnion SoviĂ©tique et les forces de lâOuest rĂ©gies par les Etats-Unis. LâAllemagne devint alors lâune des principales scĂšnes de ce conflit. En 1949, les forces de lâOuest ont unifiĂ© leurs trois zones pour crĂ©er la RFA (RĂ©publique FĂ©dĂ©rale Allemande) et y installer un gouvernement dĂ©mocratique tandis que les Russes nommaient « ironiquement » leur zone RDA (RĂ©publique DĂ©mocratique Allemande), avec un gouvernement absolument pas dĂ©mocratique, mais dictatorial, obĂ©issant aux rĂšgles socialistes de Moscou. Ce qui Ă©tait autrefois un pays, une nation et son peuple, fĂ»t divisĂ© en deux Ă©tats ennemis. CâĂ©tait Est contre Ouest, communisme contre dĂ©mocratie, socialisme contre capitalisme, Allemands contre Allemands, frĂšre contre frĂšre.
Puis, le 17 juin 1953, seulement quatre ans aprĂšs la crĂ©ation de la RDA une grande partie de la population de lâEst quitta son travail pour protester dans les rues. Ils protestaient pour la libertĂ© de choisir, leur libertĂ© de parole et de meilleures conditions de vie. Il sâagissait de gens issus de toutes les couches sociales de la population, pas seulement des ouvriers. Les Russes ont rĂ©pondu par la force, envoyant immĂ©diatement leur armĂ©e. 55 personnes furent tuĂ©es, des centaines furent envoyĂ©es dans des camps de travail en SibĂ©rie et des milliers furent emprisonnĂ©es. La situation gĂ©nĂ©rale poussa de plus en plus de gens Ă fuir la RDA. Jusquâen 1961, on en dĂ©nombre 2,6 millions. La RDA dĂ©cida alors dâajouter un « petit plus » Ă ses 1400 Km de frontiĂšre dĂ©jĂ existante et dĂ©jĂ connue sous le sobriquet de « Death Zone » car minĂ©e, agrĂ©mentĂ©e de fils barbelĂ©s et sous la surveillance de snipers. Le « Berliner Mauer » Ă©tait nĂ©. Ce mur sĂ©parant Berlin-Est de Berlin-Ouest devint le symbole ultime du « rideau de fer », la frontiĂšre qui coupait lâEurope en deux pendant toute la durĂ©e de la guerre froide. JusquâĂ ce que le mur tombe sous les protestations des citoyens en 1989, le nombre des rĂ©fugiĂ©s atteint un total de 3,5 millions ! PrĂšs de 1300 furent tuĂ©s au cours de tentatives dâĂ©vasion. Les mĂ©thodes employĂ©es par les Allemands de lâEst pour fuir la RDA dĂ©passaient lâentendement. Du simple tun46
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Ferit Batir method
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Rollbrett trip nel jusquâaux mongolfiĂšres de fortune en passant par les sous-marins faits maison ou mĂȘme les chevaux de Troie, la liste est sans limites. Les gens tentaient mĂȘme de se faire embaucher comme douaniers pour avoir de plus grandes chances de sâĂ©chapper⊠Pour ce qui est de la vie en RDA, je vous laisse imaginer. Celui qui Ă©tait ton frĂšre ou ton voisin, avec qui tu partageais la mĂȘme histoire devenait subitement ton ennemi officiel. On apprenait lâAnglais Ă lâOuest tandis quâĂ lâEst on se mettait au Russe. Une frontiĂšre est Ă©rigĂ©e et vous ne pouvez plus communiquer librement. Tous les biens de consommation, comme la nourriture ou les vĂȘtements sont crĂ©Ă©s, produits et fournis par le gouvernement. Tous les mĂ©dias, comme la tĂ©lĂ©vision, la radio et les journaux sont sous la tutelle du gouvernement et ne diffusent que ce que le gouvernement veut que vous pensiez. Idem pour le systĂšme Ă©ducatif. Toute voix sâĂ©levant contre le gouvernement ou jugĂ©e comme telle est censurĂ©e et son auteur persĂ©cutĂ© : de lâemprisonnement avec torture jusquâĂ la peine de mort. Mais la propagande envers « lâennemi » se faisait dans les deux sens. LâEst condamnait lâOuest et vice-versa. Les gens avec des idĂ©es communistes Ă©taient persĂ©cutĂ©s Ă lâOuest comme les gens avec des idĂ©es dĂ©mocratiques Ă lâEst. CâĂ©tait une guerre sans champ de bataille. Un des plus gros problĂšmes en RDA se nommait STASI, un systĂšme de surveillance trĂšs Ă©laborĂ© et surtout trĂšs efficace. Les gens sâespionnaient les uns les autres pour le compte du parti, le SED. La plupart des gens se retrouvaient embrigadĂ©s par pression sociale (vous ne pouviez accĂ©der Ă certains emplois quâen devenant membre de la STASI), dâautres par idĂ©ologie ou simplement par faveurs personnelles. Les chiffres officiels font Ă©tat dâun quart de million de gens en 1988, mais les chiffres officieux iraient au-delĂ du million de personnes travaillant pour la STASI. La juridiction en RDA avait tous les droits. Les lois Ă©taient suffisamment vagues pour laisser le soin Ă la police de les interprĂ©ter comme bon lui semblait. On condamnait des dĂ©lits tels que « influence nĂ©gative sur la structure sociale » ce qui pouvait dire Ă peu prĂšs tout et nâimporte quoi. Consommer quelque source dâinformation ou systĂšme de pensĂ©e venant de lâOuest Ă©tait interdit et puni. Dâun autre cĂŽtĂ© le gouvernement tentait de dĂ©guiser au mieux leurs rĂšgles de censure et dâoppression. Il se prĂ©sentait comme ouvert dâesprit et tournĂ© vers le futur afin de paraĂźtre irrĂ©prochable aux yeux des citoyens. La population devait penser quâelle Ă©tait du bon cĂŽtĂ© du Mur ! Un phĂ©nomĂšne comme le Skateboard pouvait sembler contestataire puisquâil venait des Etats-Unis, mais dâun autre cĂŽtĂ©, se dĂ©placer sur une planche de 48
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Jan Kliewer wallie to wallride
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Rollbrett trip bois Ă©quipĂ©e de quatre roues nâĂ©tait pas une rĂ©elle menace pour le pouvoir en place. Le Skateboard a donc fait son chemin jusque lâautre cĂŽtĂ© du rideau de fer oĂč il Ă©tait tolĂ©rĂ©, mĂȘme si dans les mĂ©dias, le terme officiel pour le prĂ©senter Ă©tait « Rollbrett », la traduction littĂ©rale de skateboard en allemand. Les skaters devaient sâinscrire dans un « Rollsport-club » et ils avaient mĂȘme des endroits spĂ©cifiques pour skater, comme des gymnases pour que le SED puisse garder un Ćil sur eux. Peu avant que le rideau de fer ne sâĂ©croule, il y a mĂȘme eu un skateboard made in RDA, dĂ©crit par la plupart comme « non fonctionnel ». Bon, ce cours dâhistoire touche Ă sa fin, mĂȘme sâil y aurait encore tellement
Ă raconter, merci dâĂȘtre arrivĂ© jusquâici. Pour ceux qui seraient inquiets, je prĂ©cise juste que lâAllemagne a Ă©tĂ© rĂ©unifiĂ©e en 1990 et que les choses ont Ă©voluĂ© dans le bon sens pour les gens de lâEst. Tout du moins, câest comme ça que je le vois.
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Julian Furones BS heelflip
DJ's Gaston Pluton -
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Dorst / Buv Samedi soiree au C ette et omptoir de la Folie Ordin BBQ aire
ĂĆ 2011 Vans, Inc. Art: Jean Morte
Ante est tellement discret que personne ne sâest rendu compte quâil Ă©tait allĂ© faire ce BS flip dans cette galerie dĂ©serte.
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Texte et photos par Eric Antoine (sauf indiqué)
AANITEOLNLI O O cascades et discretion
Jâai rencontrĂ© Ante quelques fois, câest le genre de pâtit gars discret qui laisse ses actions parler pour lui. Et ses actions parlent fort, trĂšs fort⊠Il excelle dans la cascade, le jeune. Timide mais pas sauvage, cascadeur mais pas fermĂ© Ă dâautres pratiques plus raisonnables, ou plus originales⊠CâĂ©tait un trĂšs bon client pour nous. Jâavais donc pour projet de lâinterviewer mais pour le faire parler, je me suis vite rendu compte quâil Ă©tait utile de le mettre en confiance. Jâai donc bottĂ© en touche et fait appel aux services de quelquâun qui le connaissait un peu mieux, le gars qui a fait les photos, celui qui est cĂ©lĂšbre lĂ : Ăric Antoine. Oui mec ! Eric putain dâAntoine ! - FD
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Ante est tellement timide quâil nâa pas osĂ© faire ce 3-6 flip par-dessus le handrail. Il sâest contentĂ© de passer dedans. SĂ©quence par Lars Garta.
O « Juste ĂȘtre intĂšgre, regarder autour de soi » DâoĂč viens-tu et quel Ăąge as-tu, Antonio?
Je viens de Hard, un petit village de lâouest de lâAutriche et jâai 23 ans. Aiello, ce nom sonne trĂšs italien, est-ce que tu as des racines de ce cĂŽtĂ©-lĂ ?
Ma mĂšre vient de Hard, mais mon pĂšre est de Calabria dans le sud de lâItalie. Jâai vĂ©cu les 7 premiĂšres annĂ©es de ma vie dans un petit village nommĂ© Cuzago qui se situe prĂšs de Verbania dans le nord de la botte. Câest un chouette petit village, calme, entre montagnes et forĂȘts avec un maximum de 500 habitants, je pense. Tu vas souvent en Italie ?
Il y a quelques annĂ©es on a fait des tournĂ©es Yama en Italie. Ă GĂȘnes, Rome et puis en Sicile. Je suis aussi retournĂ© Ă Cuzzago pour voir mon pĂšre les deux derniĂšres annĂ©es. CâĂ©tait Ă©trange pour moi de retourner dans un lieu oĂč je vivais, il y a 14 ans. Une trĂšs belle expĂ©rience. LâannĂ©e passĂ©e je suis allĂ© Ă Calabria pour voir grands parents, oncles, tantes et cousins. La premiĂšre fois que jây suis allĂ© je devais avoir 3 ou 4 ans alors câĂ©tait aussi une expĂ©rience nouvelle. Jâaime beaucoup lâItalie, surtout pour la bouffe et puis sa campagne magnifique et surtout jâadore voir le cĂŽtĂ© italien de ma famille. Tu parles italien?
Je le parlais parfaitement quand jây vivais ; puis mes parents ont divorcĂ©, jâai dĂ©mĂ©nagĂ© en Autriche et je nâai jamais vraiment reparlĂ© italien ensuite. Mon pĂšre passait de temps Ă autre et câĂ©tait le seul entraĂźnement que jâavais. Maintenant, jâessaie de regarder des films en italien pour rĂ©cupĂ©rer la langue. Jâaime particuliĂšrement les films de Roberto Benigni, non seulement ils sont faciles Ă comprendre mais en plus ce sont les meilleurs ! Tu as filmĂ© pour la Stay Gold et tu as quelques bons tricks dedans. Comment est-ce que ça sâest passĂ© ? Tu as skatĂ© avec le team amĂ©ricain parfois ?
JâĂ©tais tellement content quand jâai su quâon allait avoir
une section europĂ©enne dans la vidĂ©o. Mais pour moi ce nâĂ©tait pas le meilleur moment pour filmer, je faisais mon service civil et câest un job Ă plein temps. Câest 40 heures par semaine avec une paie de 300 euros par mois et seulement 10 jours de vacances, le tout pendant de 9 mois ! CâĂ©tait nul parce que jâĂ©tais super motivĂ© pour filmer des bons trucs pour Stay Gold mais je nâai eu que peu dâoccasions. En plus, je devais aller Ă Vienne ou Ă Stuttgart si je voulais quâun trick soit filmĂ© parce quâici, il nây a personne qui peut vraiment filmer. Jâai fait un petit trip Ă Londres avec les Ricains. Il y avait Braydon Szafranski, Aaron Suski, Spanky et Eniz Fazliov. Je me souviens dâune super session sur le spot des volcans dans le parc. Ils Ă©taient sympa avec moi, mais je me suis fait mal le troisiĂšme jour et je suis parti plus tĂŽt... Est-ce que tu penses quitter lâAutriche ou au moins partir vivre Ă Vienne?
Jâavais pensĂ© Ă dĂ©mĂ©nager Ă Badalone. Jây suis allĂ© en fĂ©vrier cette annĂ©e pour trois mois avant de me blesser au genou et devoir partir. Jâai adorĂ©. Je passais tout mon temps avec les gars de Antiz et mes potes autrichiens qui vivent lĂ -bas. Je voudrais dâailleurs remercier Alex, Kathi, Susi et Murl pour leur accueil ! Câest trop bien pour skater lĂ -bas. Je nâai pas assez dâargent pour partir y vivre donc je vais dĂ©mĂ©nager Ă Vienne et peut-ĂȘtre que je pourrai me permettre dâaller Ă Badalone dans un an ou deux. Parle nous de Yama....
Yama Skateboards est la meilleure marque de skate qui ait jamais existĂ© ! Notre team est comme une famille, on est tous amis et on se connaĂźt trĂšs bien. Alex (le boss) fait toutes les dĂ©cos lui-mĂȘme et jâaime le fait quâils aient un message, il essaie de sensibiliser les skaters sur ce qui se passe dans le monde. Je ne pense pas quâil y ait un vĂ©ritable leitmotiv qui pourrait dĂ©crire la marque en quelques mots... Juste ĂȘtre intĂšgre, regarder autour de soi et ne pas essayer dâĂȘtre quelquâun dâautre. BE YOURSELF ! [suite page 57]
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Ante est tellement rĂ©servĂ© quâil aime se rĂ©fugier dans les grandes Ćuvres⊠Surtout si elles grindent bien. FS nosegrind.
Ante est tellement modeste quâil a laissĂ© Gauthier Rouger faire FS feeble pour sa pub Ă©S et il sâest contentĂ© dâun FS smith.
Comment est-ce que tu as commencĂ© Ă skater ? Est-ce que Yama est une bonne Ă©cole ? Chris Pfanner sort de cette Ă©cole si je ne mâabuse ?
Jâai commencĂ© Ă skater Ă lâĂąge de 12 ans. Un jour, mon pote Victor mâa montrĂ© cette Ă©trange planche et jâĂ©tais surpris quâil rĂ©ussisse Ă dĂ©coller dâun ou deux centimĂštres avec ! JâĂ©tais super impressionnĂ© et il fallait que jâessaye, mais jâĂ©tais dĂ©jĂ en retard, je devais rentrer, donc il mâa prĂȘtĂ© sa planche et jâai poussĂ© avec pour rentrer Ă la maison. CâĂ©tait le meilleur feeling que jâavais jamais eu. Je suis tombĂ© amoureux de ce bout de bois avec des roues Ă ce moment-lĂ et je le suis encore aujourdâhui. Ă 14 ans, Yama mâa sponsorisĂ© et je suis parti pour ma premiĂšre tournĂ©e avec eux. CâĂ©tait lâaventure pour moi. Câest clairement une trĂšs bonne Ă©cole. LâĂ©cole de la vie. Effectivement, Chris Ă©tait Ă la mĂȘme Ă©cole, ce qui est certainement la raison pour laquelle il est non seulement un skater incroyable mais surtout une trĂšs bonne personne. Et puis, quand tu traĂźnes avec des gens comme Muki ou Chris tu apprends Ă dompter les gros spots. Jâadore les voir skater des gros trucs...
Tu vis dans une ville plutÎt petite, mais il semble que le skate soit particuliÚrement apprécié.
Je ne dirais pas ça. Les gens me regardent toujours bizarrement quand je pousse mon skate Ă travers la ville. Ils ont ce regard qui dit «tu es un adulte maintenant et tu joues toujours avec ta petite planche ?» Mais, oui, la ville a construit un bowl Ă Hard et je dois avouer que jâĂ©tais surpris quand je me suis rendu compte que ça se faisait vraiment. Alex de Yama a vraiment poussĂ© pour que ça aboutisse, sans lui nous aurions des modules en plastique comme partout ailleurs. Il semble que des beaux parks et bowls se construisent dans toute lâAutriche et particuliĂšrement dans le Tyrol avec tous ces bowls en bĂ©ton ! Quel Ă©tait ton job pour le service civil ?
Je travaillais dans une maison de retraite. CâĂ©tait une bonne expĂ©rience. Les vieux sont comme des jeunes enfants. La plupart dâentre eux ont cette Ă©trangetĂ© propre aux vieux, pas mal sont malades et certains sont mĂȘme heureux. Ce quâils ont en commun, câest une vision soma
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Ante est tellement secret que personne ne sait sâil a choisi ce spot pour les arc-enciels ou simplement pour la taille des marches. Caballerial.
confuse de lâarrivĂ©e imminente de la mort. Jâai beaucoup appris lĂ -bas, je ne regrette pas. Heureusement, quand tu fais ton service civil tu ne fais pas le sale boulot. Je nâai donc pas nettoyĂ© de cul ou autre activitĂ© dĂ©plaisante. Je chillais juste avec les pensionnaires, on parlait, je les accompagnais en balade. CâĂ©tait de bons moments⊠Mais neuf mois, câest vraiment trop long.
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soma
Tu es plutĂŽt un skater de rue, non ?
Quand jâĂ©tais plus jeune, jâavais cette mentalitĂ©, je refusais de skater les courbes parce que jâĂ©tais un vrai «street skater». Puis, le skatepark a Ă©tĂ© construit et je me suis mis de plus en plus Ă skater le bowl. Maintenant jâaime Ă peu prĂšs tout de maniĂšre Ă©gale. OĂč est-ce que le skateboard tâa emmenĂ© dans le monde ?
Jâai visitĂ© pas mal de pays. Croatie, Belgique, France, Italie, Espagne, Allemagne, TĂ©nĂ©rife, Chypre, Hollande, Angleterre... Mon meilleur souvenir reste une tournĂ©e en Sicile avec Yama. Nous Ă©tions au milieu de nulle part dans un petit village oĂč David Martelleur avait vĂ©cu Ă un moment de sa tumultueuse vie. Nous sommes arrivĂ©s dans un van colorĂ© et trĂšs voyant,
tout le monde nous regardait. Puis nous sommes allĂ©s dans un bar. AprĂšs une heure environ, Ă notre sortie, une trentaine de types se tenaient devant notre van. Ils avaient vu nos planches et voulaient quâon leur montre quelque chose. Alors on a commencĂ© Ă faire des ollies dans tous les sens, sauter par-dessus des mecs. Ils se marraient trop, je pense quâils nâavaient jamais vu de skate auparavant. CâĂ©tait trop bizarre. Explique les rĂšgles dâune tournĂ©e YamaâŠ
Ce qui se passe en tournĂ©e reste en tournĂ©e ! Câest Ă peu prĂšs la seule rĂšgle, mais ce qui est clair, câest quâil faut de bons nerfs et de bons os pour supporter lâanarchie et le chaos ! Comment est-ce que tu tâes blessĂ©?
Câest arrivĂ© pendant le «Go Skateboarding
Day». Je faisais le « Wild In The Streets » avec Emerica Ă Londres. Jâai sautĂ© des marches et je suis mal retombĂ©. Maintenant jâai une sorte de liquide au niveau de la moelle osseuse et un ligament externe fragilisĂ© et instable. Il a fallu pas mal de temps pour savoir ce que jâavais. Je suis allĂ© Ă lâhĂŽpital plusieurs fois avant de passer une IRM et mĂȘme ainsi ils ne comprenait pas vraiment ce que câĂ©tait. AprĂšs une longue pĂ©riode Ă arrĂȘter et reprendre le skate je suis allĂ© voir un mĂ©decin du sport privĂ© qui mâa exactement dit ce que jâavais Ă faire, ça mâa coĂ»tĂ© un peu cher, mais ça valait le coup. Dans 4 ou 5 mois, avec une bonne rĂ©Ă©duc, je devrais pouvoir reskater comme avant. Ceci dĂ©montre que sans une bonne mutuelle, on se fout un peu de toi et tu restes mal soignĂ©. Sans argent, pas de bon traitement ni mĂȘme un diagnostic correct. soma
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Ante est tellement sauvage que ça fait cinq pages quâil nâa pas changĂ© de T-shirt⊠Kickflip.
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soma
O « Le plus grand fléau pour notre planÚte ? Nous ! » Que fais-tu depuis ta blessure ?
Maintenant, je fais du vĂ©lo et de la marche pour me refaire de la masse musculaire au niveau du genou. Sinon je bosse un peu Ă droite Ă gauche pour Ă©conomiser de lâagent. ArrĂȘter de skater au dĂ©but du printemps quand tous tes amis sont des skaters câest trĂšs difficile⊠Tu as pas mal de surnoms je crois, je nâai jamais entendu personne tâappeler Antonio...
Ante, Tone, Kante, Tony, Anton, AlÂŽOlio et des combos comme Ante-Kante, Tone-Bohne ou Fat-Tony, Big-Tony ... pourtant je suis loin dâĂȘtre gros ! Est-ce que tu as peur dâune catastrophe nuclĂ©aire mondiale ?
Non, je nâai pas peur. Les mĂ©dias tentent dâeffrayer les gens en ce moment. Avant le tsunami au Japon personne ne semblait se soucier des dangers des rĂ©acteurs nuclĂ©aires, ou alors de petits groupes malheureusement marginaux. Il semble que les gens ont besoin dâune catastrophe pour commencer Ă rĂ©flĂ©chir. Je veux dire, comment les humains peuvent ĂȘtre aussi stupides et construire tous ces rĂ©acteurs qui sont non seulement dangereux mais qui en plus produisent des dĂ©chets radioactifs dont on ne peut pas se dĂ©barrasser ? Cela prouve encore que tout nâest basĂ© que sur lâargent et peu importent les consĂ©quences. Tu sais ce qui est le plus grand flĂ©au pour notre planĂšte ? Nous !
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Bondi Beach
lâAustralie les idees reçues Texte par Bastien Duverdier Photos par LoĂŻc BenoĂźt LĂ©gendes par Tura
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Tout le monde a un membre de son entourage qui est parti six mois en Australie. Six mois de rĂȘve Ă faire les vendanges ou des petits boulots pour sâacheter un camping car et faire le tour du pays. Et puis quand il revient, il te parle de son pĂ©riple comme si lâoffice du tourisme australien dĂ©tenait toute sa famille en otage. En lâĂ©coutant, tu as lâimpression que câest mieux que le jardin dâEden alors tu te dois dây aller aussi, sinon ta vie nâaura jamais aucun sens. Tu tây vois dĂ©jĂ , courant nu sur les plages, descendant les riviĂšres Ă dos de crocodiles, traversant le dĂ©sert dans une poche de Kangourou, trinquant au KaraokĂ© du coin avec les membres dâAC/ DC... Laisse-moi donc briser tes rĂȘves dâado en mal dâaventure, en dĂ©truisant ici-mĂȘme huit idĂ©es reçues sur ce pays merveilleux qui a enfantĂ© Mel Gibson, INXS et Rupert Murdoch. Ensuite tu ne croiras plus en rien de bon dans ce monde et tu seras mĂ»r pour aller te faire recruter par les tĂ©moins de JĂ©hovah, ou mieux, par les Talibans de ton village, qui te donneront peut-ĂȘtre la possibilitĂ© de faire un attentat kamikaze contre la MJC du coin, et ainsi gagner une rĂ©servation pour le vrai paradis, celui avec les 70 vierges et tout le tintouinâŠ
soma
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« les seins siliconés qui dégueulent du soutien-gorge et les gros malabars en string en train de jouer au boomerang... » idee reçue #1 : « La french class »
On vous a dit que la gent fĂ©minine australienne attend avec impatience le prince charmant François le Français, tout droit venu du vieux continent en bateau Ă voile ? FAUX ! Câest bon, elles ont compris le manĂšge. Quand le Français fait exprĂšs de prendre son accent prĂ©tentieux, quâil se vante de venir dâun pays qui a une riche histoire, quâil parle volume 50 dans le mĂ©tro et quâil se fout de la gueule de tout le monde, en français, comme le dernier des lĂąches⊠En quelques annĂ©es, on est passĂ© de «french class» à « french loser ». Justice est enfin faite. Bref, pour niquer, câest mort.
Idée reçue n°2 : La fameuse plage « Bondi beach », the place to be
The place to be, si tu aimes les seins qui dĂ©gueulent du soutien-gorge tellement ils sont siliconĂ©s et les gros malabars en string en train de jouer au boomerang. Lâemploi du temps des riverains est construit comme suit : jogging, roller et surtout bronzage sans couche dâozone et sans crĂšme solaire, ce qui donne des vieilles mamies Ă la peau aussi flasque quâune poche Ă testicules. Mais ne vous inquiĂ©tez pas, les cliniques spĂ©cialisĂ©es dans le cancer de la peau sont plus nombreuses que les PMU chez nous, elles trouveront loisir Ă aller agoniser tranquillement dans lâune dâelles, histoire de compenser dâun trait lâĂ©conomie rĂ©alisĂ©e sur la facture de crĂšme solaire.
IdĂ©e reçue n°3 : Bosser en Australie, câest cool
On les a croisĂ©s les pâtits Français qui croient faire le voyage de leur vie. Ils Ă©taient dans un «backpacker» miteux (sorte dâauberge de jeunesse), entassĂ©s Ă dix par chambre, en train de fumer des gros jockos pour oublier leur « job de rĂȘve ». Ils nâavaient pas lâair super enchantĂ© de leur statut dâimmigrĂ©s spĂ©cialisĂ©s dans le rĂ©curage systĂ©matique des chiottes... LâĂ©tat australien nous propose le « visa agricole » pour faire le travail que les Australiens ne veulent pas faire. Donc en gros, le petit Français en Ă©cole dâart ou en BTS communication qui nâen branle pas une, se retrouve Ă faire le travail pĂ©nible quâune mairie FN nâoserait mĂȘme pas refiler Ă nos immigrĂ©s ici (quoiqueâŠ) ! Le systĂšme est quand mĂȘme bien fait, non ? 64
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On nâavait dit plus de photos de Sam dans lâmag avant 2012 ! Enfin, avec le dĂ©calage horaire dâAustralie, on est Ă peine en avance... FS boardslide.
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Pas le dernier pour féliner une fois la nuit tombée, ce Joseph. Ollie air.
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« une aire dâautoroute Ă lâĂ©chelle dâune ville » IdĂ©e reçue n°4 : La vie nâest pas chĂšre
Oui, enfin ça mon bijou, câest fini. Ă part si tu es nĂ© avec une cuillĂšre en argent dans la bouche, tes Ă©conomies durement gagnĂ©es Ă tondre la pelouse des ronds-points de ta commune vont vite disparaĂźtre Ă grands coups de paquets de TUC Ă 10$. Sauf que grĂące Ă la super promo de huit paquets pour seulement 5$ de plus, te voilĂ Ă 9 heures du matin en train de tartiner de la confiture sur des TUC parce quâil faut les finir avant quâils ne deviennent tout mousâŠ
IdĂ©e reçue n°5 : LâAustralie, câest magnifique
Pas du tout, câest dĂ©gueulasse. Ok, jâexagĂšre un peu, mais quand mĂȘme, faut arrĂȘter ça⊠Et puis si tâes pas content, tu peux toujours te laisser transporter par la beautĂ© brute des poĂšmes de Scott Bourne. Bref, la ville oĂč il ne faut pas aller sâappelle Canberra. Ils nâarrivaient pas Ă choisir entre Melbourne et Sydney pour dĂ©signer leur capitale, alors ils ont eu lâidĂ©e de crĂ©er de toutes piĂšces une nouvelle ville. Aseptisation assurĂ©e. Il y a comme une odeur de javel qui sâen dĂ©gage. Quand on y entre, on a une soudaine envie de vomir dans la bouche de celui qui lâa conçue. On a lâimpression dâĂȘtre sur une aire dâautoroute, mais Ă lâĂ©chelle dâune ville. Et puis elle est au milieu de nulle part, alors mieux vaut ne pas louper sa sortie. Sur la route, il y avait les fameux panneaux oranges en forme de losange, pour signaler la prĂ©sence de kangourous et de koalas. Au niveaux des koalas, ça va, ils ne se bousculent pas trop dans les arbres... En 1100 Km, on nâen a pas croisĂ© un seul, pas mĂȘme un faux, rien. De toute façon, câest des feignasses de bestioles rastaquouĂšres qui ne pensent quâĂ bouffer de lâeucalyptus et faire la sieste. On sâest dit quâavec un Hugo Liard dans lâĂ©quipe qui est plutĂŽt branchĂ© «mĂ©tal», il y aurait eu de la baston, donc on a peut-ĂȘtre Ă©vitĂ© le pire.
Idée reçue n°6 : Les Australiens sont hyper accueillants
On a dĂ©boulĂ© Ă un contest de bowl et Sam comptait sur son pote Australien Nick Boserio pour nous laisser dormir dans son salon. On a fini par le croiser dans la rue et il a sorti «yeaaaah Saaam, good to see you !». Fin de la discussion. On sâest retrouvĂ©s Ă quatre dans une bagnole, Ă suffoquer dans nos sacs de couchages, suintant comme des tranches soma
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de jambon au soleil. Heureusement, LoĂŻc BenoĂźt, notre photographe-manager a dĂ©couvert trois jours aprĂšs, un email avec les numĂ©ros de nos chambres que Vans nous avait rĂ©servĂ©es dans un hĂŽtel 4 Ă©toiles. Mais au lieu de gĂ©rer ça, il prĂ©fĂ©rait foirer les plans-cul de ses camarades en proposant des plans Ă trois Ă leurs nouvelles conquĂȘtesâŠ
Idée reçue n°7 : On peut parler français, personne ne comprend
Un soir, je me suis insĂ©rĂ© dans un petit groupe composĂ© de deux filles et de Sam (Partaix). Celle Ă cĂŽtĂ© de Sam Ă©tait plutĂŽt mignonne et lâautre, Ă cĂŽtĂ© de moi, Ă©tait une sorte de sosie de David Douillet en version maquillĂ©e et perchĂ©e sur des aiguilles de 10 cm. Ăa conversait en anglais depuis cinq bonnes minutes, quand je me suis soudain livrĂ© Ă Sam, lui expliquant tout haut en français : « Je suis tellement bourrĂ© que je pourrais mĂȘme finir avec ce gros boudin » (papa, maman, je sais que je ne fais pas honneur Ă la famille), et voilĂ que David Douillette se met Ă me rĂ©pondre en français... Ă ce moment prĂ©cis, je mĂ©ritais juste quâon me coule dans du bĂ©ton, ligotĂ© au fond dâune tombe. Heureusement, elle nâavait ni caveau, ni bĂ©tonniĂšre dans son sac Ă main. Jâai eu chaud sur ce coup-lĂ .
IdĂ©e reçue n°8 : Dustin Dollin nâest quâun alcoolique pas du tout anonyme
Tâes mauvais, tâas rien compris⊠On est allĂ© Ă un de ses concerts, il reprenait des chansons de Pierre Perret avec son nouveau groupe. Il avait un thermos de verveine toujours Ă portĂ©e de main et Jake Phelps est mĂȘme montĂ© sur scĂšne pour entonner avec lui le fameux « Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le ziziâŠÂ». Il y avait lĂ tout le gratin du skate, Trujillo, Szafranski, Duncombe, Caballero, Biais, faisant la chenille dans le bar avec des panachĂ©s Ă la main. Et câest lĂ que lâon a compris quâon Ă©tait bien mauvaises langues parfois⊠Ce texte sâachĂšve ici, si vous nâĂȘtes pas encore complĂštement dĂ©primĂ©s, je vous invite Ă un web-visionnage de lâartiste accompli quâest SĂ©basto avec son titre fĂ©tiche : «Fais la poule», suivie dâune dĂ©fenestration si vous ĂȘtes dans un immeuble de plus de dix Ă©tages, ou lâoption pendaison simple par corde Ă linge si vous ĂȘtes dans un pavillon avec jardin. Merci Ă Vans, Fonfon, James, Von, Tony Hawk, Jean Pierre Castaldi et Vincent Mcdoom. 68
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Certains appellent cette chose un casper flip. Moi je refuse cette appellation (tant quâelle nâaura pas Ă©tĂ© officialisĂ©e par la fĂ©dĂ©). Alors jâappelle ça un trick de mec du sud ouest to BS revert, parfaitement executĂ© par Bastien, Ă qui lâon doit le texte cicontre.
« tout le gratin du skate faisant la chenille dans le bar »
Hugo et les rails, câest un peu comme Soma et les wallrides, quand yâen a un dans lâcoin, lâautre nâest pas loin... Gap to boardslide.
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LA QUESTION QUI FĂCHE
Ce magazine a beau porter le nom dâune drogue plus ou moins disparue, je tiens Ă vous rassurer : nous (Fred et moi) ne mangeons pas de ce pain-lĂ . Je dois quand-mĂȘme bien avouer que ça mâest bien arrivĂ©, une poignĂ©e de fois, de tirer sur un joint, cela dit, je nâai jamais compris pourquoi le cannabis Ă©tait autant plĂ©biscitĂ©, et devenu aussi incontournable dans le skate. A force de partir en tournĂ©e avec des skateurs, dâaller dormir chez des skateurs, en gros, de passer beaucoup de temps avec des skateurs, jâai fini par constater quâune grande partie dâentre eux fumait des joints, Ă un rythme plus ou moins soutenu, aussi bien dans le van que le matin, le soir, sur le spot, nâimporte oĂč, nâimporte quand. En tant que non-fumeur jâai donc Ă©tĂ© tĂ©moin des effets de cette drogue sur le skate en gĂ©nĂ©ral. Pas que ceux-ci soient dĂ©vastateurs, loin de lĂ , mais ayant bien souvent pour vice de ralentir toute rĂ©flexion et de plonger dans un Ă©tat vĂ©gĂ©tatif ses consommateurs. Câest dâailleurs le but, apparemment,
de son utilisation. « Se mettre bien ». Sauf que le skate est aussi une activitĂ© physique, qui implique une certaine prise de risque, surtout Ă haut niveau, et « se mettre bien » avant dâaller skater me paraĂźt assez contradictoire. Etre tĂ©moin de ces roulages de joints quotidiens a fini par mâamener Ă me poser ce genre de questions : et si le skate français, je parle au niveau professionnel, ou au moins lorsque des sponsors sont impliquĂ©s, tournait au ralentit Ă cause du cannabis ? Et si câĂ©tait ça qui empĂȘchait les gens de gravir les Ă©chelons de la pyramide du skate international (combien de skateurs français pro aux EtatsUnis en 2011?) ? Jâai donc pris mon calepin, mon dictaphone et je suis parti Ă la rencontre de divers acteurs du skate français, pour leur demander leur avis. Parce quâaprĂšs tout, câest peutĂȘtre juste moi qui fabule, et que le cannabis, la weed, le shit, le bedo, nâa rien Ă voir la-dedansâŠ
Les tĂ©moignages qui suivent sont publiĂ©s de maniĂšre anonyme. Un choix Ă©ditorial contestable, mais qui dĂ©lie les languesâŠ
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LE CANNABIS
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LE SKATE
FRANĂAIS ?
Une enquĂȘte de Tura IllustrĂ©e par Soy Panday
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LE CANNABIS
ENDORT-IL
LE SKATE
FRANĂAIS ?
« Jâai vu un paquet de monde commencer Ă skater. TrĂšs jeunes tu les vois, ils sont douĂ©s, ils ont un bon style, une bonne motivation, et Ă un moment, ils croisent la route du shit, et tu les vois complĂštement changer⊠Il y a peut-ĂȘtre dâautres raisons, mais tu les vois se dĂ©grader, jusque dans leur attitude physique, jusquâĂ ce quâils disparaissent du skate⊠» Ceci fait partie du premier tĂ©moignage que jâai pu recueillir. Un constat triste, mais pas vraiment alarmant, la crise dâadolescence y Ă©tant pour quelque chose Ă©galement, pour notre plus grand dĂ©sespoir, lorsque lâon croit avoir dĂ©nichĂ© le prochain Lucas Puig⊠Il faut juste savoir que la consommation de cannabis concerne aujourdâhui 42% des jeunes de 17 ans (source : Observatoire français des drogues et toxicomanies) et quâĂ lâĂąge de 16 ans, les jeunes Français sont actuellement les premiers consommateurs dâEurope (source : MinistĂšre de lâintĂ©rieur).
La France, donc. Ses skate-shops, ses marques, ses pros, ses amateurs, ses contests, ses magazines, ses associations, ses tournĂ©es... Sa scĂšne, quoi. Le tout baignĂ© dans un nuage de fumĂ©e. Je suis persuadĂ© que le shit/la weed sont en grande partie responable du faible dynamisme des français en matiĂšre de skateboard. Mais je nâaffirme rien. VoilĂ plutĂŽt ce que jâai pu entendre au sujet de la prĂ©sence inĂ©vitable de cannabis pendant ces traditionnels skate-tours auprĂšs de quelques team managers français : « ConcrĂštement parlant, oui, je pense que le cannabis ralentit la scĂšne skate. Surtout en ce moment. Câest difficile de faire un projet avec un groupe de jeunes qui fument⊠» « Câest clair, ça ralentit tout, les prises de dĂ©cisions, surtout que dĂ©jĂ le fait dâĂȘtre en groupe, tout est plus lent, alors ajoutĂ© à ça, tout de-
vient compliquĂ©, tout le monde oublie tout, et câest le bordel ! » « Je pense quâen France câest un phĂ©nomĂšne de groupe. MĂȘme si tout le monde ne fume pas, le groupe en lui-mĂȘme ne sera pas super motivĂ©. » « Souvent le problĂšme câest que pour les fumeurs de cannabis, la recherche de âproduitâ devient trĂšs vite une prioritĂ©, qui peut venir mettre en danger le planning dâune tournĂ©e. »
Tout le monde sâaccorde donc Ă dire quâen prĂ©sence de cannabis les choses tournent au ralenti. Cela dit, certains y trouvent quand-mĂȘme des effets positifs : « En tournĂ©e, quand tu as de la route, ça peut permettre Ă certains de dormir, ou de calmer les ardeurs dâautres, ou mĂȘme en emmener dâautres sur des sujet de discussions diffĂ©rents, et sortir des ABD Ă El Toro⊠» Jâai mĂȘme Ă©tĂ© assez surpris de voir, lors de tournĂ©es Ă lâĂ©tranger, le niveau de dĂ©brouillardise (voire de risque) dont faisaient preuve certains riders Ă peine majeurs, pour trouver le moyen de se procurer de quoi rouler leur joint. âUne Ă©cole de la vieâ, quâils diraient, dans les vrais magazines. Mais revenons au skate français dâune maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale et au titre de cet article. VoilĂ ce quâon mâa rĂ©pondu Ă la question : âLe cannabis endort-il le skate français ?â « Je pense quâil le rĂ©conforte plus quâil ne lâendort. Il est bien dans son confort, et il nây a pas vraiment de positionnement sur lâĂ©chelle mondiale. » « Lâambition du skate français est minimisĂ©e par ça. Endormie, peut-etre pas complĂštement, il y a des exemples de mecs qui skatent vraiment bien sous lâemprise du cannabis. »
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LE CANNABIS
ENDORT-IL
LE SKATE
FRANĂAIS ? « Peut-ĂȘtre, mais câest difficile. Si je te rĂ©ponds oui, câest une gĂ©nĂ©ralisation. Jâai lâimpression que la nouvelle gĂ©nĂ©ration sâĂ©loigne de ça, que ça finit par passer comme une mode, qui Ă©tait trĂšs prĂ©sente dans les annĂ©es 90. » « Je ne suis pas sĂ»r, mais on peut peut-ĂȘtre dire que le skate dĂ©pend un peu de ça⊠» « On consomme beaucoup de cannabis en France, câest clair, mais de lĂ Ă dire que ça endort le truc⊠»
Peut-ĂȘtre que le skate français nâest pas si endormi que ça, finalement. Pourtant, lĂ encore, tout le monde est dâaccord pour dire que le cannabis empĂšche de prendre des dĂ©cisions et aurait tendance Ă limiter la rĂ©flexion : « Quand tu as entre 15 et 25 ans, et que tu es dĂ©jĂ sponsorisĂ©, rares sont les gars qui ont envie dâaller plus loin, il se contentent de ce quâils ont, une peu de thune pour bouffer et payer la colocation⊠» « Certains dĂ©tails leur Ă©chappent. Mais je ne veux pas ĂȘtre catĂ©gorique non-plus, il y a aussi des exemples de mecs qui fument et qui comprennent. » Impossible aussi de gĂ©nĂ©raliser sur le fait que fumer rend les skateurs moins productifs. Les exemples dĂ©montrant le contraire sont dâailleurs nombreux⊠« Ce nâest pas forcĂ©ment en nombre de tricks, mais plus dans leur implication, et la comprĂ©hension de leur rĂŽle, en tant que skateur sponsorisĂ©, par rapport aux jeunes, notamment. » « Ăa ne joue pas forcĂ©ment sur le skate, mais plus sur le comportement. »
Le comportement. VoilĂ une piste intĂ©ressante : « Câest sĂ»r que jâai assistĂ© Ă des coups de pute de malade Ă cause de ça⊠Parfois ils sont prĂȘts Ă tout ! Lors dâune tournĂ©e, un rider a Ă©changĂ© les boards quâon avait pour tout le monde contre du shit⊠» Mais câest peut ĂȘtre aussi de la faute de certains mĂ©dias (comme Soma) Ă toujours raconter que le skate nâest pas un sport, quâil ne faut pas se prendre au sĂ©rieux, que rien nâest important tant quâon passe un bon moment avec les potes⊠« Câest sĂ»r que câest plus prĂ©sent que dans dâautres milieux, mais est-ce que ça ne fait pas partie du skate, un petit peu ? Câest un truc un peu marginal, ce sont souvent des gens qui ont envie de faire un truc Ă part, ça va peut-ĂȘtre avec⊠» Au moins, tant que mĂȘme les pros fumeront, avec leurs contrĂŽles anti-dopage, le skate ne sera pas Ă la grande foire des Jeux Olympiques ! Si ça peut au moins servir à ça⊠Pas facile de tirer des conclusions de tout ça⊠Mais aprĂšs tout, le plus important, lĂ -dedans, nâest pas de savoir si oui ou non le skate en France sâendort Ă cause du cannabis, mais dâouvrir le dĂ©bat et de parler dâun sujet restĂ© trop longtemps tabou dans les mĂ©dias. Avec dans lâespoir que certains prennent conscience de leur dĂ©pendance, et quâon me demande si ça me dĂ©range, la prochaine fois, avant dâallumer un joint dans le van !
(Jâen entends dĂ©jĂ crier justice : « quâen est-il de lâalcool ? », et ils font bien de poser la question. A la diffĂ©rence du cannabis, lâalcool est une drogue dure, et Ă moins de sâappeler Tom Penny, il devient vite trĂšs compliquĂ© de skater bourrĂ©. Par ailleurs, lâalcool, dans une certaine limite, nâempĂȘche pas la prise de dĂ©cision. Boris Elstine, alcoolique notoire, a gouvernĂ© la Russie pendant 9 ans⊠Et je pense sincĂšrement quâil nây a pas vraiment de problĂšme dâalcool dans le skate français. Quant Ă la cocaĂŻne, en vogue ces temps-ci, personne nâosant encore assumer et plus difficile Ă observer, difficile dâen parler...)
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Alex Richard, boneless lipslide. Lille. Photo : Maxime Taillez
NUméro XXIII
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Valentin Bauer, no comply 180. Paris. Photo : Jean Feil
Romain Jorda, FS flip fakie nose manual. Toulouse. Photo : ClÄĆ ment Le Gall
Ceci n'est pas un contest !
Des photos de Yohann Kim Un texte de Valéry Blin
Le 8 mai dernier, Amienskate organisait sa cinquiĂšme Coupe Au Bowl. Pour ceux qui ne connaĂźtraient pas cet Ă©vĂ©nement dâenvergure internationale, câest un peu comme la Street League dont la premiĂšre Ă©tape se dĂ©roulait en mĂȘme temps Ă lâautre bout du monde. Enfin, journalisme professionnel oblige, nous devons admettre quâil y a quand mĂȘme une ou deux diffĂ©rencesâŠ
(la coupe au bowl ) 8 mai Ă Amiens, donc. Il fait beau depuis un mois au moins. Le maĂźtre de cĂ©rĂ©monie Homer BD, aussi connu sous le nom de Bernard Daburon, est chaud bouillant. Il sâest fait beau et a rĂ©visĂ© ses meilleures blagues qu'il dĂ©bite dans son inamovible mĂ©gaphone. Pour la musique, fini les DJ et leur musique pour âfĂȘte du funâ, cette annĂ©e quatre groupes rock ont fait le dĂ©placement en jet privĂ© pour jouer directement au bord du coping. Ăa sâannonce bien⊠Et ça commence bien. Il y a du monde mĂȘme sâil manque quelques habituĂ©s. Oscar Candon, Ben Hamy ou le local KĂ©vin âBibiâ Masson montrent quâils maĂźtrisent le spot alors que les punks de Notepok proposent une fine analyse de la situation politico-Ă©conomique internationale. Jugez plutĂŽt : â La France est dans la merde, lâEurope est dans la merde, le
Oscar Candon, plus ou moins Ă©lu Roi du Bowl. FS wallride et hurricane.
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monde entier est dans la merde, on est tous dans la merde âŠâ Brillant nâest-ce pas ? CoĂŻncidence ou pas, tout le monde se retrouve effectivement vite dans la merde lorsquâune averse, comme on en voit que sur la CĂŽte Basque, vient lĂ©gĂšrement casser lâambiance. Heureusement, un immense prĂ©au vide se situe juste Ă cĂŽtĂ© du «Bloodbowl». Et quelques locaux y avaient judicieusement placĂ© des modules DIY, ce qui a sauvĂ© la journĂ©e. Merci Ă eux et Ă la mairie dâAmiens qui avait construit ce mystĂ©-
rieux prĂ©au vide plusieurs annĂ©es Ă lâavance juste pour sauver cette Coupe au Bowl 2011. Yâa pas Ă dire, ils sont bons dans la fonction publique ! Grosse session wallrides, concours de ollies par-dessus des boards, etc⊠Avec les groupes rock en live, la session prend vite un chouette cĂŽtĂ© oldschool qui fait oublier la pluie. Le reste de cette journĂ©e, qui aurait pĂ» ĂȘtre un fiasco, sâest ainsi dĂ©roulĂ© dans la bonne humeur gĂ©nĂ©rale entre le prĂ©au et le bowl selon les caprices dâune mĂ©tĂ©o hĂ©sitante. MĂ©tĂ©o sĂ»rement commandĂ©e par le tout puissant Rob Dyrdek, bien conscient que le prestige de sa Street League Ă©tait menacĂ© par une bande de rigolos sâamusant Ă faire des wallrides ou des poursuites dans un bowl (mĂȘme pas parfait).
FatiguĂ©s mais heureux, et sĂ»rement un peu saouls aussi, les derniers skateurs, zikos et petites amies restant sur le spot ont conclu cette belle journĂ©e par une saine partie de «tong au prisonnier», une balle au prisonnier oĂč la balle est remplacĂ©e par une tong. Oui parce que la «bouteille au prisonnierâ câĂ©tait dangereux finalement. Et ça, câest pas demain quâon le verra chez les Street Leaguers⊠Rendez-vous le 8 mai 2012. (Pas de Roi du Bowl officiel cette annĂ©e en raison des circonstances. Oscar Candon et Ben Hamy Ă©taient pourtant bien chauds. DĂ©dicace Ă Etienne qui a lui gagnĂ© un retour gratuit dans le fourgon du SAMU aprĂšs une mĂ©chante slam. Bon rĂ©tablissement, vieux.)
soma
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en vrac 2 0 0 1 Lâ O D Y SS Ă E D E L â ES P A C E Vous faisiez quoi en 2001 ? Vous Ă©tiez oĂč ? Moi jâĂ©tais vendeur de carrelage chez Brico DĂ©pot ! Eh ouais ! Il sâen est passĂ© des choses en 10 ans... - DT
âą La vidĂ©o Real to Reel sortait. âą Keenan Milton disparaissait. âą La seconde version de la Osiris D3 sortait. âą Les Twin Towers tombaient. âą Stephen Khou gagnait le Teenage Tour. âą Paul Rodriguez entrait chez Es. âą Chris Cole gagnait Tampa am en baggy. âą Bastien Salabanzi passait pro chez Flip (Appleyard aussi). âą La video Sight Unseen sortait (avec Cardiel, Dollin, Kirchart, Townend et Sanchez) âą Bastien remportait lâESC de BĂąle. âą Arto Saari Ă©tait Ă©lu Skater Of The Year. âą Le premier vrai streetpark en bĂ©ton en France Ă©tait inaugurĂ© Ă Nantes. âą Fred Mortagne rĂ©alisait Menikmati. âą Cairo Foster faisait ollie sur le double set dâHĂŽtel de Ville, Ă Lyon. âą Antiz naissait. âą Le pool dâAlgorta Ă©tait tout neuf. âą Sugar coutait 28F, Freestyler 29F. Il sâest passĂ© pas mal dâautres trucs, aussi, mais câest tout ce quâon a retenu...
L a q u e s t i o n f o n da m e n ta l e OĂč jeter ses vielles boards, trucks, roues et roulements une fois usĂ©s ?
Surtout pas Ă la poubelle. En effet, une fois ramassĂ©es, les poubelles domestiques sont le plus souvent brĂ»lĂ©es, et malgrĂ© le fait que les boards sont en bois, la colle contenue entre les couches de bois (et le grip) produit des gaz toxiques lorsquâelle est incinĂ©rĂ©e. Idem pour les roues, qui ne sont que du plastique finalement⊠Quant aux trucks et aux roulements, forcĂ©ment, ça ne brĂ»le pas⊠Gardez donc tout et arrangez-vous pour jeter ça Ă la dĂ©chetterie du coin. Eux sauront comment faire en sorte que tout ça produise le moins de dĂ©chets toxiques une fois dĂ©truits (ne me demandez pas commentâŠ). Sinon, faites comme Nils Inne, recyclez tout ça en oeuvre dâart, ou mĂȘme en objets utiles. VoilĂ , câĂ©tait la minute Ă©colo, jâai pas pu mâempĂȘcher. - DT 88
soma
L E BOU Q UIN D â H ISTOIRE Marc McKee est celui Ă qui lâon doit Flame Boy et Wet Willy, mais surtout la dĂ©co de la board la plus controversĂ©e de toute lâhistoire du skateboard : la Natas âdevil worshipâ 101 (1991), ainsi quâune poignĂ©e dâautres tout aussi provocatrices et qui pourraient avoir donnĂ© naissance Ă cet esprit particulier quâĂ©tait le skate des annĂ©es 90. Enfin, câest une Ă©bauche de thĂ©orie, et il nâĂ©tait pas tout seul : son pote Sean Cliver y serait Ă©galement pour beaucoup, mais sans la volontĂ© de Steve Rocco de foutre le bordel, tout cela ne serait jamais arrivĂ©. Vingt ans plus tard, McKee a dĂ» lisser son trait pour continuer de bosser pour World Industries, Blind et Darkstar. Rocco a quittĂ© le navire et le skate ne tolĂšre plus les mĂȘmes provocations. Câest dâailleurs amusant de constater, en parcourant les pages de ce livre, comment les âgraphiquesâ de boards quâil rĂ©alise perdent de leur intĂ©rĂȘt au fil des annĂ©es, pour Ă la fin nâen avoir pratiquement plus. Câest mĂȘme un peu triste de voir ce quâil a pu produire si jeune, et ce quâon lui autorise aujourdâhui⊠En tout cas, son bouquin nâa rien de prĂ©tentieux (petit format, 96 pages) et pour 20 dollars, ce serait dommage de sâen priver. - DT Warning : the art of Marc McKee EditĂ© par Mark Batty Publicher ISBN 978-1-9356132-3-7, 100 pages
L a s o r t i e C u l t u r e ll e Si vous habitez en RĂ©gion Parisienne, vous avez quandmĂȘme de la chance. Du 18 juin au 7 aoĂ»t, Ă la fameuse GaitĂ© Lyrique (Paris, 3Ăš arr.), se tiendra une gigantesque foire culturelle nommĂ©e « Public Domaine » regroupant tout un tas dâartistes issus du skate, de Spike Jonze Ă Ill-Studio, en passant par Benjamin Deberdt ou encore Michael Sieben... Il paraĂźt mĂȘme quâil y aura un skatepark Ă lâintĂ©rieur, des dĂ©mos et des concerts de Dinosaur Jr et Tommy Guerrero... Si tout se passe aussi bien que câest prĂ©vu sur le dossier de presse, il y a une chance pour que ce soit âun truc de oufâ, comme ils disent dans mon quartier. On sâvoit lĂ -bas. - DT
www.gaite-lyrique.net
en vrac L e d o c u m e n ta i r e de la semaine
Le pack bouquin + DVD indispensable
Il est bizarre Frankie Hill. Ă lâĂ©poque, câĂ©tait pas encore flagrant. On voyait bien quâil avait un style curieux, mais il Ă©tait tellement en avance sur son temps quâon le laissait replaquer nâimporte comment sans rien dire. Enfin, on nâen pensait pas moins, mais on nâosait pas trop moufter⊠Aujourdâhui par contre, dans ce documentaire, ça saute aux yeux, sa façon de se mouvoir, de sâexprimer, de parler de lui, tout est bizarre chez lui. MĂȘme son histoire est tout sauf banale. Il commence par plus ou moins rĂ©volutionner le skateboard en introduisant les gros gaps et les gros handrails dans les vidĂ©os Powell Ă la fin des annĂ©es 80, puis il se met Ă faire du « hard tech » dans le genre FS boardslide hardflip out (avec un style plus dĂ©gueulasse tu meurs), puis en 1992 il disparaĂźt totalement sans quâon nous explique vraiment pourquoi, ni comment. Et puis aujourdâhui, grĂące Ă Nate Sherwood qui rĂ©alise ce doc, on comprend tout et honnĂȘtement, ça valait le coup dâattendre. Dâailleurs hĂ©, franchement, Nate Sherwood, câest pas bizarre ça aussi ? Une carriĂšre entiĂšre construite sur le pressure flip⊠Ils se sont bien trouvĂ©s les deux-lĂ . - FD
Vous vous souvenez dâAlex Klein ? CâĂ©tait il nây a pas si longtemps. 3 ou 4 ans. Sa carriĂšre Ă©tait toute tracĂ©e, mais il avait prĂ©fĂ©rĂ© laisser tomber avant de passer pro pour se lancer dans la rĂ©alisation de films.
The Frankie Hill documentary Disponible quelque part sur le net...
l e s t r i pl e t t e s Torres
Merci
Vanessa Rodney Ernie
Etienne âChipsâ Lobelson Jeremie Villermaux ValĂ©ry Blin
Sketchy-classe
Pro, avec 3 gamins
John Cardiel Vincent Alvarez Massimo Cavedoni
Kenny Anderson Chris Senn Brian Sumner
90
soma
« God went surfing with the devil » est son premier documentaire qui part du constat quâil existe une scĂšne surf tout le long de la cĂŽte israĂ«lienne, jusquâĂ lâintĂ©rieur de la bande de Gaza. ForcĂ©ment, en IsraĂ«l, Ă part les 2 ans dâarmĂ©e obligatoires entre 18 et 21 ans, le surf fait partie des rĂȘves de gosses comme ailleurs. A Gaza, câest tout juste sâil y a de quoi se nourir dans les magasins. Impossible de trouver une board. Mais le surf nâest quâune toile de fond pour raconter le quotidien de cette partie du monde oĂč lâon vit, ou meurt, des deux cĂŽtĂ©s de la frontiĂšre au rythme des bombardements. La situation politique est tellement inextricable que rien ne semble pouvoir apaiser les tensions, sauf peutĂȘtre le surf. Un IsraĂ«lien et un AmĂ©ricain se mettent alors en tĂȘte dâaller offrir des planches Ă leurs collĂšgues arabes Ă Gaza. Une mission pacifique mais quasi-impossible administrativement, et constamment sous la menace dâun missile envoyĂ© par le Hamas en IsraĂ«l, ou lâinverse une fois passĂ© cĂŽtĂ© palestinien, voire dâun kidnaping... Pour une premiĂšre rĂ©alisation, Alex nâa pas fait semblant. Le sujet est difficile mais offre une vision diffĂ©rente du conflit, dâune rĂ©gion et dâune pratique. Câest franchement bien filmĂ©, bien montĂ© et intĂ©ressant. Jad Hussein et StĂ©phane Rançon sont deux potes, qui comme nous, ont montĂ© leur petite maison dâĂ©dition. Eux produisent des livres, le soir, lorsquâils ont fini leur vrai boulot (Jad est graphiste, pour Soma occasionnellement dâailleurs, et StĂ©phane est avocat). Tous deux pratiquent le skate depuis des annĂ©es, et avaient entendu parler du projet dâAlex. Il aura suffit dâun e-mail pour que la machine soit lancĂ©e et quâun an plus tard, le bouquin accompagnĂ© du DVD sorte. Si vous aviez lâintention de vous instruire un peu, alors achetez ce livre. Le film offrant une grosse quantitĂ© dâinformations, commencez par le bouquin qui prĂ©sente les personnages et Ă©claire certains dĂ©tails, pour ensuite visionner le DVD. Par contre, le doc nâĂ©tant pas sous-titrĂ©, si vous nâavez que des notions dâanglais, ça va ĂȘtre compliquĂ© pour vous... - DT Surfinâ Gaza + God went surfing with the devil PubliĂ©s chez 1980 ISBN 978-2-919159-02-4, 164 pages, 32 euros
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en vrac Le bouquin le livre du mois Mathias Fennetaux nâest pas un louveteau de la derniĂšre pluie. Avant dâĂȘtre le photographe de skate, puis plus ou moins de mode que lâon connaĂźt, il Ă©tait surtout lâun des principaux acteurs de la scĂšne skate parisienne. CâĂ©taient les annĂ©es 80, la « bonne Ă©poque » des boneless et des wallrides et surtout des Ă©chappĂ©es sauvages « Bones brigadiennes » dans les rues bondĂ©es de monde. Nul doute que le Troca et les bassins se souviennent encore de lui, de son rire tout du moins, parce quâon ne peut pas oublier le rire de Mathias, mĂȘme quand on est un simple monument. Disons quâil a le rire communicatif et que câest prĂ©cisĂ©ment ça, ainsi quâune bonne grosse dose dâentĂȘtement, qui a dĂ» lui permettre dâarriver au bout de la mission quasi-impossible quâil sâest fixĂ© avec ce bouquin : Ă savoir tirer le portrait des skateurs qui lâont influencĂ© dans les annĂ©es 80 et 90. Les Natas, Gonz, Cab, etc. les gars des vidĂ©os, ceux qui ont posĂ© les bases de ce quâest le skate dâaujourdâhui. Pour cela il est parti en Californie avec son appareil photo et a commencĂ© Ă pister ses hĂ©ros dâenfance comme un vrai dĂ©tective. Presque quinze ans et une bonne dizaine dâallers et retours en Californie plus tard, Mathias avait enfin complĂ©tĂ© sa galerie de portraits idĂ©ale. Aucune maison dâĂ©dition derriĂšre lui, aucun mĂ©cĂšne, aucune deadline donc, Mathias a pris le temps de fignoler ce magnifique livre de 160 pages comme il lâentendait et le rĂ©sultat est maintenant Ă votre portĂ©e. La prĂ©face est signĂ©e par J. Grant Brittain, sa rĂ©fĂ©rence en matiĂšre de photo de skate. On peut donc dire que la boucle est bouclĂ©e pour Mathias, que va-t-il donc bien pouvoir faire maintenant ? Se remettre sĂ©rieusement au skateboard serait un bon dĂ©but ! Allez, Mathias, rendez-vous au bowl chez One dist. ! Et vous, filez acheter ce bouquin⊠- FD
Mark Gonzales, un parmi 70 autres portraits du bouquin.
No Skateboarding, de Mathias Fennetaux ISBN 978 2 746 622 890 - 1000 exemplaires, 55 euros environ. Tirage limité de 100 exemplaires, numérotés, livré dans un coffret comprenant un tirage original 24x30 cm signé Expo chez Colette (Paris) du 6/06 au 3/08, dédicaces le 16/06 www.no-skateboarding.com
La vraie video Comme tout le monde, on nâa pas pu attendre le DVD pour visionner la vidĂ©o Real Since Day One. On lâa trouvĂ© sur internet, et puis Fred est quand-mĂȘme allĂ© lâacheter, histoire dâavoir la conscience tranquille. Une semaine plus tard, on recevait un exemplaire dans la boite aux lettres, gracieusement envoyĂ© par le distributeur... Bref, tout le monde lâa vue, voici les + et les - quâon a pu y trouver : + Ishod Wair, rien qui dĂ©passe, et avec la classe - Max Schaaf qui ne sâest + Dennis Busenitz pas foulĂ© + la part du frangin de Justin Brock dans les bonus - la musique de routier + Keith Hufnagel qui prouve encore quâil nâest pas uniamĂ©ricain quement un vendeur de chaussures - les bonus⊠bof⊠+ le bouquin vendu avec le DVD - le HD au milieu du mini DV + la vertâ avec Schaaf, un peu, et surtout Perelson - Nick Dompierre, qui ne + Ramondetta pas lĂ pour enfiler des perles sâest pas foulĂ© non plus + Dennis Busenitz (bis) - la petite dĂ©ception, quant Ă + le gĂ©nĂ©rique de dĂ©but (mise Ă jour de celui de la prela signature Dan Wolfe par DT/VB miĂšre vidĂ©o âthe real videoâ, vers 1992) 92
soma
en vrac
Paul Labadie et Gabriel Engelke en plein boulot ! Lien disaster. Photo : Tura
La video de hammers Ă Lâ e u r o p e e n n e JâĂ©tais Ă lâavant-premiĂšre de la nouvelle vidĂ©o Antiz, lâautre jour, Ă Lyon. Et histoire de casser tout le suspense, sachez que la derniĂšre partâ a Ă©tĂ© accordĂ©e Ă Samu Karvonen et la premiĂšre Ă Steve Forstner. Ah ah, jâaime bien faire chier, des fois. A peu prĂšs tout le monde lâaurait mĂ©ritĂ©e, cette derniĂšre partâ, mais bon, je vous laisse quand mĂȘme dĂ©couvrir ça par vous-mĂȘme, câest juste quâon ne pouvait pas boucler ce mag sans en faire au moins trois lignes... Et puis maintenant que Paul a fini, il va enfin pouvoir se remettre Ă bosser un peu sur Hobo Erectus (notre page vidĂ©o sur www.somaskate.com) ! - DT
Occasional Antiz Flashback www.antizskateboards.com
L e ch i ff r e
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Le nombre de fois quâa Ă©tĂ© visionnĂ©e la version en ligne dâA PROPOS (au 10/05/11), soit presque 12 fois plus que la version papier (tirĂ©e Ă 2000 ex.). Bim ! Prochain numĂ©ro, dĂ©but juillet.
www.aproposskatemag.com
m o c . s r e k c i t s s smoo A, VEEN
ALEXONE, KO
IQUES
ARTIST SERIES
LYPSE DRAW,
IK, APOCA OM, ROSE KIP
POZLA
Kevin Rodrigues / Pivot fakie / photo : jean Feil
MUS BENNACER Ă AKIM CHERIF Ă GREGOIRE CUADRADO Ă lIONEl DOMINONI lISA jACOB Ă MARtIN KEllER Ă MAtHIEU lEBAIl Ă jON MONIĂ© SAMUEl PARtAIx Ă KEvIN RODRIGUES Ă RĂ©MY tAvEIRA â ⊠⣠℠nozbone skateshop 295, rue du faubourg st antoine 75011 Paris metro nation - 01 43 67 59 67 le shop en ligne nozbone.com / le blog nozbone-skateshop.com
« Organiser dâurgence les jeux olympiques des dopĂ©s, toutes drogues confondues Ă©tant admises, du moment que les records tombent. SuccĂšs garanti. » - Roland Topor Hans Claessens, Fs RoCkân Roll PHoTo : loĂŻC BenoĂźT