SOMA #10

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NumĂŠro Dix / Hammers & Passion





JULIEN BACHELIER Feeble Grind in Paris, France.


Š2009 Vans, Inc.


ANDREW ALLEN - VANS APPAREL

Daily Grind Short / Work Hard Cuffed Beanie / vansapparel.com


a v r i l

&

m a i

2009

12 LE JEUNE

Si tout va bien, il fera un bon vieux !

14 LE VIEUX

Celui-là a 34 ans. Dans la moyenne des Vieux !

20 ORGY PORGY

Scott va à l’opéra. Manquait plus que ça.

22 SHUT UP AND SKATE Cette fois pas de séquences !

28 Phil Zwijsen

Champion européen et belge pistonné.

38 Hammer Passion En v’là des séquences !

52 Mune de liel au costa rica Une carte postale de Monsieur et Madame Liard.

58 Bilbao

Barcelone n’a qu’à bien se tenir !

66 François Andries

A ne pas confondre avec François Martin.

70 Tchi tcha !

Cinéma cinéma ciné ciné cinéma, tchi tcha !

82 matos

Joyeuses Pâques.

86 Le fameux vrac

Ethan Fowler a toujours la classe.

WWW. S O M A S K AT E . C O M Soma est édité par Les éditions du garage SARL au capital de 8000 euros ISSN : 1959-2450

Couverture On avait une photo incroyable de Tony Hawk mais on s’est dit qu’on allait putôt mettre Steve Forstner parce que... parce que rien du tout ! Pourquoi est-ce qu’il vous faut toujours des explications ? La photo est d’Alex Irvine cette fois. 10

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info@somaskate.com

Impression Tuerlinckx, Belgique. Imprimé sur papier recyclé.

Toute reproduction partielle ou intégrale est interdite. Faut pas déconner !


#10

La grande classe : JB Gillet, feeble transfert to fakie dans sa bonne ville de Lyon. Il ne manque plus qu’un petit air de Flamenco (ou de techtonik pour les mecs dans le fond) et on y est ! Une photo de notre sommairiste Olivier Chassignole.

Directeur de la publication Fred Demard Rédaction David Turakiewicz [tura@somaskate.com] / Fred Demard [fred@somaskate.com] Graphistes/Illustrations David Lanaspa (Da) / Nicolas Malinowsky / Tura Publicité David Turakiewicz [tura@somaskate.com] Rédacteurs Scott Bourne / Oli Tielsch / Bertrand Trichet / Cédric Crouzy / Hugo Liard Photographes Pierre Dutilleux / Bertrand Trichet / Loïc Benoît / Alexandre Pires / David Manaud / Scott Bourne Marc Gérard /Leo Sharp / Jean Feil / Olivier Chassignole / Alex Irvine / Jelle Keppens / Davy Van Laere / Olmen Torres Cédric Crouzy / Anthony Acosta / Alberto Polo / Patrik Wallner soma

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INTRO par fredd

Obstacles & Chifoumi Il y a un petit skatepark à côté de chez moi, une authentique merde en métal estampillée France Rampe, ou Rhino, ou je ne sais quel escroc du genre. Les modules, pensés, construits puis installés par une colonie de manchots décérébrés font le bonheur d’une bande de BMX en slim et chaussures fluos, et d’une autre moitié de skateboarders contraints, faute de mieux, de skater là. Sa situation géographique idéale, au beau milieu d’un carrefour (et donc des pots d’échappements) et des regards des gens arrêtés aux feux rouges, en fait un véritable petit coin de paradis… Bref, j’essaye d’y aller le moins possible, mais il arrive encore que de soit-disant amis m’y donnent rendez-vous, alors hein, bon. J’y étais donc l’autre jour et j’ai été frappé de voir les jeunes faire des O.U.T. en commençant par un « Papier – Cailloux – ciseaux » comme dans les « Battle at the Berrics » (Roshaaambo !). Je vous préviens tout de suite, j’ai jamais aimé les O.U.T. (certainement parce que je suis catastrophiquement nul en flat), mais j’ai suivi avec ferveur les battles sur theberrics.com. J’étais à fond. Je voulais qu’Arto gagne, mais ça n’a pas pu se faire finalement, je crois qu’il s’en foutait (lui, pour de vrai). Et donc, où voulais-je en venir ? Ah oui, j’ai donc réalisé l’autre jour dans « mon » skatepark métallique, l’incroyable impact de « the berrics » sur le skate d’aujourd’hui. En y réfléchissant un peu, je pense que c’est vraiment le truc le plus important du moment, à l’instar des vidéos Powell qui ont modelé leur époque, puis les H-Street, puis les Plan B, puis aujourd’hui, theberrics.com. Je suis peut-être complètement à côté de la plaque, ce ne serait pas la première fois, mais j’ai bien l’impression qu’on a affaire ici à la naissance d’un vrai petit phénomène dont les jeunes d’aujourd’hui se rappelleront dans dix ou quinze ans en se disant que quand même, c’était mieux avant !

Comme quoi, bizarrement, un skatepark pensé et exploité par deux skateboarders de constitution normale (faisont fi de l’épisode scientologique de Berra s’il vous plait) fait beaucoup plus pour le skateboard que n’importe quelle fédération le ferait, n’importe quel X-Games et n’importe quelle bouse métallique comme celle qui est au bout de ma rue… P.S. : La prochaine fois je ferai un édito sans parler de moi, promis, là j’ai encore loupé.

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Gap to tail slide, Paris / © Alexandre PIRES

© Alex PIRES

L E J E U N E OSCAR

CANDON

Date de naissance

Années de Skate

Lieu de naissance

Skateur de référence

Lieu de résidence actuel

Vidéos de référence

Première board

Où seras-tu et que feras-tu dans 15 ans ?

3 juin 1992

Montpellier (34) Meudon (92)

Une Zero que j’avais squatté à un pote, je lui avais rendue toute défoncée... 14

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Arto Saari

Flip « sorry »

J’mangerai des écorces dans une forêt suèdoise avec Rémy Taveira !


TH E VAI D E R LOW RAMIRO “FURBY” SALCEDO SWITCH HEEL BERCY, PARIS SU PRAFOOTWEAR.COM


Feeble, Narbonne © Marc gerard

Jérôme Berthomieu Date de naissance 24 mai 1975 Lieu de naissance Narbonne

LE VIEUX

© M. Gerard

Lieu de résidence actuel Narbonne Skateur de référence Matt Hensley Années de skate 20 Vidéo de référence H-street « Hokus Pokus » Où étais-tu et que faisaistu il y à 15 ans ? Lycéen à Narbonne, j’essayais d’avoir mon bac et je skatais. Première board Vision Psycho Stick, achetée d’occasion à un pote, 100 francs. Je l’ai payée en rouleaux de centimes, c’était toutes mes économies. 16

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Why do you think it’s called a party?

Because deep down every human knows that the best thing about us hairless monkeys is our will to team up and do things together. Gathering a crowd might not always make things easier but it’s a water proof guarantee for more fun and a better show. A simple and stimulating truth, celebrated here by Weactivists Jussi Oksanen, Rory Herrman, Mercedes Helnwein, Sage Vaughn, Chris Pastras, Nicole Lemoine and Clint Peterson. – Go team, Go!

Contact: WeSC@templar.fr


PJLADD

BLABAC PHOTO.


PJ’s wearing the match s + cross tee dcskateboarding.tv




COTT BOURNE S E D E U Q I N LA CHnRenO page 92) (Traductio

The Orchestra again! Fine red seats, golden ornaments, the colorful brush stroke of Marc Chagall overhead, and on my arm... a beautiful woman. As the music starts I am once again thrown into the fantasy that the surrounding architecture creates simply by sitting beneath its roof. From the 5th row I watch the violence and splendor of our conductor as he raises his hands and begins the battle. A dark room filled with human forms from floor to ceiling and a single light to shine down on this man as he conducts and commands the evening at hand. This particular event has always fascinated me. The stillness before the curtain lifts and how in doing so, it reveals the dance. Young bodies twisting and turning at the tip of a toe, as Noreev begins his tale. I cannot help but be amazed, transformed, lifted, by the mere force and beauty of a live performance and when seen

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at this distance one is easily allowed the privilege of admiring every inch of the human form. I watch their legs, backs, and the elegance of fingertips. A glimpse of a crotch or the soft sweet turn of a neck that emits the tune of sex! The high jumps of the men or their thick legs that turn to powerful wings as they take flight in the fantasy. All live, no cuts, a reality show without broadcast. A gypsy tent rises out of the darkness as Abderam makes his appearance. It flies upward from the stage in a beautiful pattern of color, while out from under, springs the next scene, a battle with dancing gypsies. It deflates and drops with his inevitable defeat, only to be replaced by rejoicing. Chandeliers rise from the floor in a darkened stage as the music of Alexandre Glazounov fills the air. Wonderful red and gold costumes flood the stage as these men and women dance out the final scene. The curtain goes up and down as the audience claps and the dancers bow. When it drops for its final fall, the woman sitting directly to my right shares a few words with me about the performance, then says in a slow but perfect English ; “Want to see something great?” When I say “yes” she says ; “follow me !” then rises and begins to make her way to the left side of the stage. I grab Caroline and tell her to follow the woman. We pass through a narrow hall and up a small set of steps, she punches a code, we pass through a door and less than a minute after the curtain has fallen, we are walking across the Opera House stage on the left hand side !

Ballerinas scattering in Tutu’s, the stage and wings filled with dancers as well as the men that pull the strings. Four young girls scurry by us as we make our way behind this woman who has yet to introduce herself. We pass through a door and into a hall, where we then cram into an elevator. Tutu’s scrunch, crunch and wrap around us as we squeeze into the small space and rise up through the building’s veins. We are lead to a small lobby area that is evidently between the dancers dressing rooms. It is here that the woman introduces herself as Anne Deniau, a photographer that has just finished a book on the ballet’s star Nicolas Le Riche. During the applause she had evidently seen me pull out my camera, raise it to the audience and shoot. We immediately began a conversation about film and its importance to history. We go into dance, and then movement. Soon Nicolas arrives in full costume dress. We are introduced and as excited as I am to meet this man, I am more interested in Anne.... her will, her way, why she has drug us backstage ? This idea of sharing as well as being chosen is wonderful to me !!! When Nicolas goes to his dressing room the three of us continue to talk. We soon exchange information, thank her and Caroline and I make our way out of the building. A young dancer descends with us and we follow her to the exit... in through the front... out through the back, what a wonderful way to end our ballet. At home I think of what it cost me to shoot film... a price I am not willing to compromise.

February 10th 2009 Paris S.H. Bourne

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Ricardo Fonseca BS lipslide Lisbonne Š Leo Sharp

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Kevin Rodrigues Gap to five-o / Strasbourg Š Jean Feil 26

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Valentin Bauer Nose bonk / Strasbourg Š Jean FEIL

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Ferit Batir BS wall ride / Pays Basque Espagnol Š Tura 28

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SÊbastien Daurel Ollie / Bordeaux Š David Manaud

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Photo : Davy Van Laere

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Ollie one foot. Photo : Bertrand Trichet >

Phil Zwijsen est le Belge qui nose-grindait un handrail dans la neige sur la couverture de notre précédent numéro. C’est aussi le gars qui depuis l’été dernier est champion d’Europe de Skateboard. Un gars sympathique et sans histoire qui en l’espace d’un contest (ESC Bâle) s’est retrouvé propulsé tout en haut de l’affiche. Bref, qu’il le veuille ou non, c’est un peu lui la nouvelle star. Mais comme nous le signalait un photographe qui tient à garder l’anonymat, toute la carrière de Phil s’est faite par piston. D’abord chez Carhartt via l’entremise d’un autre skateur belge, Julian Dykmans… Puis chez Element Europe, une marque qui n’emploie pratiquement que des belges, flamands de surcroît. Mais surtout grâce à deux photographes qui ont inondé les magazines européens de photo de Phil, Jelle Keppens et Davy Van Laere, tous deux curieusement belges et qui signent la quasi-totalité des photos de cet article. Nous avons donc demandé à ces gens, tout belges qu’ils sont, de s’expliquer sur leur choix. C’est vrai, pourquoi lui et pas n’importe quel autre Belge ? Un chapeau, des one foot à foison, une bonne dose de balargue et n’importe qui peut être champion d’Europe de nos jours. Non ? - FD

Boneless. Photo : Davy Van Laere

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" Ce qui me faisait le plus de soucis, c’est que la moitié du ledge était couvert de glace… " -Jelle Keppens

Jelle Keppens, photographe. « Phil est probablement la personne avec qui il est le plus simple de faire des photos. Il est toujours motivé, et parfois même trop… Je me souviens de cette fois, il y a trois ans, en plein hiver. Il voulait faire 50-50 sur un énorme ledge kinké à Anvers, un truc gigantesque. La 2è partie du ledge avait déjà été skatée, mais Phil voulait tout grinder. Il m’avait donc appelé la veille pour me dire qu’il voulait faire cette photo le lendemain matin, un dimanche, à 9h. J’étais donc là le lendemain, à moitié endormi, à me geler les doigts parce qu’il devait faire autour de –10°. Phil était en haut, à se chauffer pour skater un truc sur lequel il pouvait mourir s’il tombait de l’autre côté du ledge. Ce qui me faisait le plus de soucis, c’est que la moitié du ledge était couverte de glace, ce qui aurait pu le faire glisser du mauvais côté en cas de ratage. Après une dizaine d’essais, à grinder jusqu’à la moitié, il a finalement décidé de mettre un terme à sa mission parce qu’il était impossible de passer le plat à mach 10 en raison d’une légère inclinaison du ledge… Une mission pareille par –10°, à 9h du matin, je ne pense pas qu’on puisse trouver meilleur exemple pour vous prouver sa motivation. »

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Ollie. Photo : Alberto Polo

Julian Dykmans, lui-même. « Phil est quand même un des gars les plus motivés que je connaisse. On s’est connu par l’intermédiaire de Jelle Keppens. Il me disait qu’il fallait que je rencontre ce gars, qu’il était incroyable. Ce qui est somme toute assez typique. J’ai commencé à être en contact avec lui par e-mail et au fur et à mesure, j’ai commencé à comprendre... En cinq e-mails, j’avais déjà reçu trois liens vers des vidéos part. Une en skate park, une bleue car la caméra de son pote était cassée et une de street. Elles étaient toutes vraiment bien alors j’ai commencé à en parler à Lars, chef suprême de la division skate de chez Carhartt. Je lui disais que ce serait cool un petit jeune en Belgique... Lui, il tue... 34

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Le team étant full de chez full, Lars déclina à ma grande déception. Phil, lui, n’était pas du tout découragé et peu de temps après, débarquait à Barcelone avec un petit crew de ses potes Flamands, lui-même est Anversois. J’ai été skater avec eux ce jour-là, de 12h à 20h, en plein été Barcelonais. Le cagnard ! Mais bon, je ne voulais pas montrer de signes de fatigue, j’allais pas montrer à ces gamins que je souffrais du soleil. Non mais... Bref, on a skaté, et Phil a tout tué. J’en ai reparlé à Lars en insistant à fond comme je sais bien le faire. Il est entré dans le team et un an après il était champion ! Enfin un champion Carhartt à la compète Carhartt (le ESC à Bâle) ! WEI ! Quoi ? Tout le monde s’en fout ? » soma

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Melon to fakie avec le nose qui cogne. Photo : Davy Van Laere

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" Bref, on a skaté, et Phil a tout tué " -Julian Dykmans

Cinq questions à l’intéressé : Salut Phil, quel âge as-tu et d’où viens-tu ? J’ai 22 ans et je viens de Mortsel, une petite ville à dix minutes d’Anvers, en Belgique. Tu as été littéralement projeté en haut de la scène européenne en l’espace d’un week-end. Comment est-ce que tu gères cette soudaine notoriété ? C’est parfois un peu stressant je dois dire, mais ça va. J’essaye de positiver en toute situation, ce n’est pas toujours facile, mais je pense que c’est la meilleure chose à faire. Je sais que tu avais un boulot tout ce qu’il y a de plus classique, qu’est ce que c’était et est-ce tu travailles toujours ? Je me déplaçais chez des clients avec mon mini van pour réparer leurs systèmes de climatisation. J’ai fait ça pendant trois ans et demi. J’ai aussi bossé dans un skatepark pendant six mois, jusqu’à ce qu’il fasse faillite, malheureusement. Maintenant je fais du skate pratiquement tout le temps, mais je travaille encore occasionnellement pour une société qui fabrique des boîtes de rangement en plastique. D’après ce que tout le monde dit de toi, tu es le gendre idéal, tu ne bois pas, tu ne fumes plus, tu es poli et tu présentes bien… Soit, mais on aimerait savoir quelle est ta face cachée, le côté obscur de Phil Zwijsen. Est-ce que tu as pour projet secret de devenir le nouveau Martelleur ? Mon côté obscur, c’est mon addiction aux jeux de hasard. Je suis complètement accro et ça me coûte pas mal… Mais non, je n’ai pas pour projet de devenir le nouveau Martelleur parce qu’il est tout simplement impossible de le remplacer… Quels sont tes projets pour le futur ? Subvenir à mes besoins, essayer de skater à temps plein et découvrir le monde.

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Wallie. Photo : Jelle Keppens

" dan slaag ik au is goe op au mulle " - Christian Vankelst

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Tré-flip to fakie. Photo : Davy Van Laere

Christian Vankelst, Team Manager Element Europe. « Pourquoi avoir pris Phil Zwijsen dans notre team ? Tout d’abord, il était primordial pour nous de poursuivre l’invasion Belge chez Element Europe. Il nous fallait un rider masculin pour que la boucle soit bouclée, vous savez sûrement que nous avons déjà un élément féminin dans le team, Evelien Bouilliart, mais ce que vous savez peut-être moins, c’est que notre graphiste (Brecht Cuppens), notre directeur marketing, « the Boss » Philippe Lalemant et moi même, le TM, sommes tous citoyens belges. Après un long meeting, nous avons donc établi une liste d’exigences vis-à-vis du futur membre de notre famille. Le candidat devait : - être belge ; - être plutôt beau gosse (un moyen pratique et économique de trouver de nouveaux mannequins pour les catalogues) ; - être un excellent skateur, capable de s’adapter à n’importe quel type de terrain, capable de skater plus vite que tout le monde avec le style le plus smooth qui soit ; - être un bon gars, ce qui ne doit pas poser problème étant donné que les Belges sont réputés pour leur gentillesse et leur sympathie ; - ne pas fumer et ne pas boire. Ceci afin de limiter les situations de stress pendant les tours ; - bien sûr, je plaisante. Ce qui s’est vraiment passé, c’est qu’après avoir été sermonné des dizaines de fois par Jelle et Davy par rapport à ce jeune, absolument incroyable, qui selon eux méritait de bénéficier de notre soutien, j’ai décidé de regarder à deux fois son parcours et je suis venu à la conclusion qu’il avait fait d’immenses progrès dans son skate… Et qu’il répondait à toutes nos exigences ci-dessus ! Pour tout dire, nous sommes allés en mission pour filmer en Belgique, on l’a invité dans le tour et le reste appartient à l’histoire. Phil est le rêve de n’importe quel TM… On est super contents de l’avoir dans le team et j’espère qu’il pense la même chose de nous, sinon dan slaag ik au is goe op au mulle (ndlr : hein ?) »

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Tura Photos et lĂŠgendes par de Lizard King es dir les n Portraits selo

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Une

tournée

KR3W

à

Paris

et

Madrid

assant, ois très embarr ement fou, parf de èt e pl qu m ôt co ut nt Pl ve t. Sou enrichissan s ai m , C’était intense. pouvait nt ’il ua qu oq é usant, ch e, j’ai pens née incontrôlable, am ots et le voyage en lui-mêm saient cette tour s sp r le têtes qui compo se es es rt dr s’attarder sur le fo e s m de de er t de discut à Lizard King dé us an pl m le de t i ai être intéressan j’a Madrid. Alors c’est celui qui av atr Kr3w à Paris et , à lui en particulier parce que ul un st c’e umb et un elle Michael Pl portrait de chac s le civil, il s’app thique. - DT an D ”. on si as de “p sympa i ingérable que hyperactif auss

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ie venait de cesser, il ns quitté l’hôtel, la plu t < Lorsque nous avo lir et le froid s’installai faib à it nça me jour com de Californie et était environ 18h, le ire ina orig s ête s quand vou tranquillement. Alors cile de vous faire be sous 10 degrés, diffi bre après 45 que la température tom som et ide hum ter un spot ergie à revendre, sor tir du van pour ska l’en de a ard ages… Mais Liz contre ce pilier, r minutes d’embouteill jete se à à ture et il était déj e proche. lieu à peine sor ti de la voi ban sa couver ts de Paris et l’un des seuls spots

“C’est ça qui nous unit sur ce tour, The Passion ! Et si tu ne l’as pas, qu’est-ce que tu fous là ?”

“C’est un truc que j’ai commencé à dire et j’ai remarqué qu’au fil des jours tout le monde a commencé à le dire aussi. The Passion ! C’est juste quand tu t’amuses, que tu réalises que tu vis des moments uniques, c’est ça The Passion. Ca peut être tout, si tu fais un flip avec un gros pop, avec toute ta volonté, c’est avec The Passion ! Tu dois donner pour recevoir, moi je donne The Passion pour en recevoir. C’est mon nouveau truc, je viens de me le faire tatouer, juste avant de venir. C’est ça qui nous unit sur ce tour, The Passion ! Et si tu ne l’as pas, qu’est-ce que tu fous là ? J’ai The Passion pour le skate, c’est ce que j’aime faire le plus, avec faire la fête ! C’est ma première fois en Europe, et ça met encore plus de Passion ! J’ai vraiment envie de revenir, tout seul, surtout à Paris… Cette semaine était vraiment géniale, même si on était dans un endroit un peu chiant, du côté de Bercy. Alors que quand on sortait c’était super cool, avec les locaux, c’était une super expérience. J’ai remarqué que plus le restaurant était chic, plus on te traitait comme une merde ! Les français sont très fiers, ils n’aiment pas qu’on leur dise que Paris c’est pourri, même pour rigoler. C’est dommage qu’il ait autant plu… Et tu sais quoi, j’ai préféré les spots là-bas qu’à Madrid. A Paris c’était

Hammer Time tout le temps, alors qu’à Madrid c’est plus classique, un peu chiant, les spots me correspondaient plus en France. L’Espagne c’est cool, mais j’en ai un peu marre de skater des ledges… A Paris, on s’est bien marré, on s’est battu avec un taxi parce que Jim l’avait énervé, et tous les gens que j’ai rencontré là-bas seront toujours mes potes, Titi, Ben… Mais on s’est fait des bonnes soirées ici aussi, à Madrid, on est rentré à 6h l’autre soir, ça faisait un moment que j’avais pas fait une soirée comme ça… Les gens sont cools, ils s’occupent bien de nous. Les locaux sont toujours en train de me demander si j’ai besoin de quelque chose, c’est fou ! Manuel [Palacios, Team Manager Europe ndlr] aussi, c’est notre capitaine, il est à bloc, surtout ici, c’est sa ville, il nous montre ses spots, ses bars, et c’est un tueur en skate, il est comme Chad [Muska], il veut skater tout le temps ! He’s got The Passion !” soma

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Muska adore Paris, alors il était à fond. Mais à peine 24h après son arrivée, il s’est cassé un truc dans le genou en essayant sal-flip en haut de la sculpture en V à La Défense. Il a juste eu le temps de faire ce tré flip sur le plan incliné, avant de se faire embarquer par les pompiers. Ca faisait mal au coeur de le voir partir comme ça, c’est quand même The Muska !

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“C’est un truc que j’ai commencé à dire et j’ai remarqué qu’au fil des jours tout le monde a commencé à le dire aussi. The Passion ! “

“Chad est le mec le plus cool du monde ! Quand il skate, il e une minute et est à fond, il trouve un spot, le skat é sur ce trip, rue. […] C’est triste qu’il se soit bless la dans fond à sant er à fond… puis repart en pous skat et aît conn Paris, de voir les gens qu’il il était tellement excité de venir à il est DJ, il fait de truc, un faire de train en urs toujo C’est quelqu’un de très actif, il est va toujours dans ait des tas de gens super célèbres, il la musique, il fait des photos, il conn er, il ne tient boug de peut aller, il est toujours en train d’impact des soirées où personne d’autre ne coup beau avoir va ure bless Sa ! % y à 100 pas en place. C’est l’opposé de Furb ” ! too ion He’s got a lot of Pass sur sa vie, ça me fait chier pour lui…

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: “la main, là !”. Or < Je sais ce que vous pensez parce que lorsque vous avez tort de penser ça, d’une gerez d’avis, et de vous verrez la vidéo, vous chan on s’en fout de cette deux parce que de toute façon, qu’on n'a pas le droit main qui traîne. C’est écrit où de mettre les mains ? Switch heel flip.

"C’est un bon, Furby ! il me fait fermer ma gueule !"

“Furby ne dit jamais rien. Il aime bien chiller… C’est la première fois que je partage une chambre d’hôtel avec lui… Et… Ah ah ah, il se fait un gros joint et une fois qu’il est bien défoncé, il chille encore plus ! Ah ah ah ! Et puis quand il skate, c’est super smooth… C’est un bon, Furby ! Je l’aime bien… Il me détend, il me fait fermer ma gueule !”

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c’est assez intense. Très surréaliste même. Jim vit Partir en tournée avec l’inventeur du Hammer en personne, ble s’appelle Andrew Reynolds, les autres ne dans un monde où il est le héros, et où la seule personne respecta plutôt efficace. sont là que pour le servir. Mais en terme de rendement, il est Sw flip tail drop du côté de la Porte des Lilas.

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"Pourquoi faire du flat quand tu peux aller faire un hammer ?"

“Le commisionneur pense que tout devrait être commisionné par le commisionneur. Le fait que les gens qui ne sont pas américains ne Il porte aussi toujours parlent pas forcément anglais est la pire chose au monde pour lui. le veut. Jim n’a qu’une lui comme passent se choses les que faut il et bizarres, ts vêtemen des il est allé les voir blocs, 5 les comme ça, qu’à pense ne Il ! s seule idée en tête : les hammer l’hôtel pour rien, il des dizaines de fois, il s’est rendu fou avec ça. Il hurlait sur les gens dans avec un super style… était comme un dingue juste à cause de ça. C’est un skateur incroyable, i faire du flat Pourquo lui. pour intérêt aucun n’a flat le , Il ne skate que des trucs énormes quand tu peux aller faire un hammer ?!”

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de vraiment “Man, he’s so tight ! C’est quelqu’un tournée avec en ir part de able agré c’est , cool que ce soit, lui. Si tu as besoin de parler ou quoi lle, il a deux il t’écoutera. C’est un père de fami ess… C’est enfants, et puis il gère son busin passer du plus le e j’aim qui un de ceux avec il lui arrive temps. C’est un type pur, bien-sûr sa board, de s’énerver, mais quand il monte sur il est lui, chez vais je nd c’est une bête ! Qua upe bien de s’occ il ire, sour de train en urs toujo … Il vit ses enfants, sa femme est super cool est dans la dans un autre monde que Jim, Erik en venant à réalité, lui ! Il n’a pas eu de chance décalage du ttre reme se à Paris, il a eu du mal en forme horaire, et quand finalement il était i un peu il n’a fait que pleuvoir. Il s’est sent inutile…”

A côté de Greco, c’est le jour et la nuit. Erik dégage un truc particulier, une sorte de classe discrète. Mais la météo parisienne n’aura pas joué en sa faveur, ça l’a un peu déprimé. Il a fini par se sentir inutile, alors il a décidé de rentrer chez lui un peu plus tôt. Ce hardflip est le seul trick qu’il a pu faire, entre deux averses…

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Jim, Ollie. (Quoi ? Joseph Biais l'avait fait avant lui ? Ah bon.)

"il n’en a rien à foutre de rien ! "

“Antwuan is fucking hi-jynx ! Hi-jy nx, c’est le chaos à chaque instant, il n’en a rien à foutre de rien ! Et je me dois de respecter ça ! Si tu lui dis un truc qui ne lui plaît pas, il t’en mett ra une, mais si tu es cool avec lui, il sera cool avec toi. C’est un peu un gangster, la notio n de respect a beaucoup d’import ance, si tu lui fais preuve de respect, alors il te resp ectera. Mais il aime les gens, quan d on va faire des démos, il y en a qui hurlent son nom et deviennent fou rien qu’en le voya nt, et ça lui plaît, il peut passer des heures à chiller avec les kids… Il est conscient de la chance qu’il a je crois. Et puis c’est un skateur incro yable, rien que le voir faire du flat, c’est dingue, alors quand il skate des vrais trucs c’est encore plus fou…” soma

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“TK, c’est de la rigolade toute la jour née, il fait beaucoup de bruit à lui tout seul, mais c’est juste qu’il est tout le temp s à bloc ! Je ne le connais pas supe r bien, on se croise souvent mais c’est seulemen t mon premier voyage avec lui. Il est vraiment marrant, il fait toujours en sorte que tout le monde s’amuse et c’est ça qui l’intéresse le plus j’ai l’impression. C’est quelqu’u n de vrai, on rigole bien avec TK !”

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essayer qu’il peut passer des heures à < Ce qui est fou avec TK, c’est e sur puré la oyer d’env t s’agi il d quan de filmer un truc en curb, et puis a fait 5 minutes. Prenez ce ledge, il que d pren lui ne ça , spot un gros … en deux, et ce nose grind en trois 50-50 du premier coup, five- o

“C’est juste quand tu réalises que tu vis des moments uniques, c’est ça The Passion.”

des séquences dans cet article ?” Je sais ce que vous allez me dire. “Pourquoi n’y a t-il pratiquement que parfois, j’ai un peu tendance que j’avoue bon, que (parce excuse vraie Sur cette tournée, j’avais une vraiment le choix. Lorsque pas n’avais je là, à faire la feignasse pour sortir les flashes…) sauf que moins un photographe qui au bagages ses dans toujours emporte elle Europe, en l’Amérique débarque et vous fait jurer que vous angles, s meilleur les tricks, les tous s’octroie automatiquemant la priorité sur mal votre liberté d’action. Difficile ne publierez pas vos photos avant les siennes. Forcément, ça limite pas fllmeurs dans le champ. Alors vous aussi de jouer sur les cadrages avec trois de ses flashes et un ou deux ns les séquences, ils voient tout américai aux parle leur ça jouez la sécurité : la séquence, quoi… Et puis méfiants, alors mieux vaut faire sont qu’ils C’est r. travaille pour eux, comme là, êtes vous que de suite vous allez passer deux semaines son possible pour acquérir leur confiance, surtout quand vous savez que en leur compagnie… soma

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Salut les lecteurs, les gars de Soma m’ont demandé de vous raconter mes vacances au Costa Rica. Ils ont su rester polis et courtois, alors je m’exécute !

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Photos par Olmen TORRES & Texte par Hugo LIARD

On a donc décidé de partir avec ma copine au Costa Rica, parce que ça fait deux ans qu’on n’est pas parti en vacances et comme en plus on n’habite pas ensemble, elle me met un peu la pression, si vous voyez ce que je veux dire. C’est sensé être une espèce de lune de miel (sans mariage ou autre truc officiel religieux), un vrai « plan love », quoi. Elle m’a parlé d’un pote qui avait une baraque là-bas, alors j’ai dit « banco ! ».

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S’en suivent des visites de forêts et de villages Rasta des Caraïbes, des plages vierges paradisiaques de type carte postale et bref, je commençe à m’ennuyer : je suis en manque de béton. C’est là que je commence à demander toutes les dix minutes à ma copine (vu qu’elle parle super bien espagnol) de téléphoner au skateur (dont j’ai eu le contact avant de partir) de San Jose (la capitale, en béton).

Merci pour le squat’ dans ta chambre Miguel. (fakie wall ride)

En fait, je suis à fond du Costa Rica, parce que mes potes y sont allés en tour de skate et ont vraiment passé deux semaines de fou. Ils ont vu des serpents, des bowls en béton au milieu de la jungle et bref, je veux aussi faire du skate dans la jungle ! Arrivé là-bas, je me rends compte que ma copine est avec moi. Ah merde, c’est vrai ! En fait ce sont des « vacances avec sa copine » (j’ai pas l’habitude, je pars jamais en vacances, je fais que des tours de skate). Bon, deux ou trois bisous et elle est persuadée que je ne suis là que pour elle…

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Ma copine qui veut être tranquille avec moi se retrouve donc traductrice/ organisatrice de sessions de skate avec les gars de là-bas, genre des kids de 16 à 30 ans, ambiance colonie de vacances…


« C’est sensé être une espèce de lune de miel, un vrai plan love , quoi. »

Y’a ma copine là, sur la photo.

Wall ride dans une piscine à la montagne, perdue dans la jungle.

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Wallie cul slide surle ledge trop connu de San Jose.

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« j’avais un t-shirt avec écrit à mort dieu, signé Satan dessus »

Au final, j’ai skaté réellement un seul jour avec les gars (d’où les photos), le reste du temps, il a plu (saison des pluies, billets d’avion moins chers). Sinon c’était juste des skateparks où j’étais tout seul. Avec ma copine, on est même passé sur un skatepark de catholiques avec des enceintes qui chantaient alleluya, alleluya… Moi j’avais un t-shirt Cradle of Filth avec écrit « à

mort dieu, signé Satan » dessus ! Et la fille du skatepark qui me servait du thé en me disant que je skatais bien, pfff… Bref, pour finir je dirais que ma copine est trop cool, que je l’adore et qu’on prépare un autre tour de skate en Afrique tous les deux… heu… je veux dire un autre voyage en amoureux…

Hé Sammy, fume pas trop de pétards, t’es trop jeune. (Sammy Montano – noseslide).

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Texte et photos par Tura Photos du Guggenheim par Pierre Dutilleux 60

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Bilbao est vraiment différente de Barcelone. Si le métro dessert facilement tous les spots de cette dernière, c’est un peu plus compliqué dans la capitale Basque et malheureusement, parfois l’usage d’une voiture s’avère utile. Les spots sont aussi différents mais pratiquement aussi nombreux : moins de plansinclinés, mais plus de marches, et plus de skateparks… Enfin, on n’y a passé qu’une semaine, vu comment s’étale la ville, une exploration approfondie prendrait des mois. Ce qui est sûr, c’est que niveau culturel, Bilbao n’a rien à envier à sa demi-soeur. Rien que la présence du musée Guggenheim mérite le détour, même si on n’y est pas allé, mais le simple fait de voir le bâtiment briller au loin donne envie d’y passer un plus long moment. L’architecture y est tout aussi innovatrice et démesurée, et même si rien n'égalera jamais Gaudi, l’ancien cotoie le moderne sans que cela soit vraiment choquant. Certaines idées comme celle de faire arriver les autoroutes en centre ville sont contestables, certes, mais c’est bien pratique… Sauf quand vous habitez au 12è étage avec une 4 voies pour balcon...

L'autre Mecque du skateboard ? Voici une semaine au QG skate de Volcom au Pays Basque en compagnie des fraîchement recrutés Hugo Maillard, Anthony Rousse ainsi que de Peter Molec, le tout chapeauté par Hans Claessens.

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Anthony, kickflip 62

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Anthony vient de la Réunion. Il habite cependant à Paris depuis deux ans où il a fini par s’habituer au froid, au traffic, et aux sales gueules de gens dans l’métro. Dans le civil, c’est un type discret, tout ce qu’il y a de plus normal. Mais mettez-le devant des marches, des blocs ou n’importe quel gap et là, tout de suite, il sait se faire remarquer. Il aime vraiment se ballarguer, quitte à ne pas pouvoir marcher le lendemain. Anthony a fait tout un tas de bons tricks au cours de cette semaine, dont un en particulier que je n’ai même pas réussi à prendre en photo tellement c’était… euh… imprenable. Une longue pyramide naturelle, celle-là même qu’Arto Saari fait en BS flip dans les bonus de Mind Field, eh bien figurezvous qu’il a fait FS flip au même endroit. Je pense d’ailleurs que l’on peut sans aucun risque qualifier ça de “hammer”. Mais Anthony sait tout aussi bien faire autre chose que des gaps, n’allez pas croire ce que je ne vous ai pas dit non-plus !

Membre du très select team Zero Europe, Peter vient de Slovaquie, il parle parfaitement anglais, est végétarien, et à part le fait de porter des pantalons de type slims, rien ne laisse deviner qu’il n’écoute que de heavy metal. D’un calme à toute épreuve, il rentre tous ses tricks en peu d’essais, avec le bon pop. Il possède des qualités en switch incroyables, et a une certaine propension à skater des rails avec facilité, dans les deux sens. Mais ce que l’on a pu voir de lui et qui figure dans ces pages n’est que la partie immergée de l’iceberg, Peter ne prenait pas vraiment de risque, vu qu’il s’envolait pour un mois aux US la semaine suivante, officiellement invité par Jamie Thomas…

Peter, smith grind - Anglet soma

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Team manager pour la marque au diamant depuis 2007, Hans s’est installé à Algorta il y a un peu plus d’un an dans la maison que loue Volcom juste au-dessus de La Kantera. Si vous avez pris le train en marche, Hans est originaire des Flandres, en Belgique, et possède une classe indescriptible lorsqu’il monte sur un skateboard. Loin de moi l’idée de faire le lèche-cul, mais Hans fait partie de mon top 3. C’est comme ça et ça l’a toujours été, au moins depuis Glissexpo 1996 à Paris. Enfin bref, il s’est remis de sa blessure d’il y a quelques années à Nantes et qui en aura traumatisé plus d’un, et il a gardé son sourire légendaire. Mais attention, Hans est un type sérieux, limite hyper-actif. Il se lève tous les jours à 7h, voire avant, peu importe l’heure à laquelle il s’est couché. Il conduit le van, skate, filme, décide, et passe le reste du temps au téléphone. Par contre, il déteste être obligé de réveiller les gens à 10h. Parce qu’une journée de skate avec Hans commence à 11h et ne s’arrête pas avant la tombée de la nuit, sauf si le générateur soit en panne, comme ce fut le cas lors de notre petit séjour. C’était pas plus mal d’ailleurs !

Hans, feeble grind to fakie - Leioa 64

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Peter, nollie BS big spin

soma65 65 soma


Ne me demandez pas pourquoi le célèbre skatepark d’Algorta s’appelle La Kantera je n’en sais rien. Surplombant la plage, c’est l’endroit idéal où finir la journée sous les derniers rayons du soleil. Chaque année, les locaux bétonnent un peu plus, et avec le temps ce qui n’était qu’un petit skatepark comme il en existe des centaines en Espagne est devenu un spot incontournable, en grande partie grâce à son pool qu’on a vu dans tous les magazines. A ce propos, toutes les photos que vous avez pu voir n’ont jamais rendu justice au spot. En réalité, c’est 10 fois plus rad ! A part les touristes qui s’obligent à essayer d’y faire un trick, personne ne le skate vraiment… Ca n’empêche pas les locaux d’être super-forts, mais néammoins sympathiques, si vous l’êtes aussi. Echangez trois mots en Espagnol, partagez l’apéro, et vous aurez toutes les chances de faire partie du paysage rapidement.

Hugo, kickflip FS nose grind to nose manual 180 out - Basauri 66

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Hugo n’a que 16 ans et s’est déjà fait connaître grâce à quelques petits montages circulant sur internet, ajoutés à quelques parutions, dans Sugar notamment, aux côtés d’Alex Van Hoecke, ou encore au Battle Of Normandy en 2008. Hugo skate “tech” : il a le nose wheeling facile, le flip “gachette”, le style qui va avec et un répertoire solide en courbe. Pour un vieil aigri comme moi, cette dernière option joue largement en sa faveur. Si tout ça ne lui monte pas à la tête, il y a toutes les chances pour qu’on entende longtemps parler de lui…

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Et puis s‘il y a un truc flagrant à Bilbao, c’est bien l’inexistence de ce sentiment d’être toujours sur ses gardes, de toujours s’obliger à garder un oeil sur son sac ou sa veste comme à Barcelone. C’est peut-être une erreur mais bon, les gens ont l’air plus détendu... En 5 jours de skate intensifs, aucun policier ou autre justicier local n’est venu interrompre la session.

Anthony, varial heelflip 686

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Le seul point négatif marquant, c’est la façon dont on vous traîte dans les restaurants. Si possible, surveillez la façon dont on élaborre votre pizza, pas qu’un ingrédient de type salivaire vienne s’y ajouter inopinément… Allez donc y faire un tour, mais soyez discret, evitez aux skateurs locaux d’attraper le syndrôme barcelonais qui les fait détester les touristes venus ruiner leurs spots. Merci pour eux.

Hugo, FS nose grind 180 soma

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Florian Cordier fait bon usage de son poste de télévision en flip BS tail slide, immortalisé par son collègue par Marc Gérard. 70

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Mise en page & légendes : Nicolas Malinowsky

Les vidéos et les magazines ont toujours eu une place importante dans le skate, mais il semblerait que, grâce à Internet, la vidéo ait pris le dessus. Ce qui est indéniable, c’est que les gens lisent moins de magazines, mais achètent aussi moins de vidéos... On est tous dans le même bateau finalement ! Malgré tout, ça reste assez productif et créatif, il y aura toujours des gens pour vous parler de skate, que ce soit à travers une vidéo ou un magazine. Etant donné que vous avez probablement déjà vu toutes les vidéos dont on s’apprête à vous parler, on s’est dit qu’on allait poser quelques questions aux types qui les ont réalisées, histoire de creuser un peu, et surtout, d’éviter de donner notre avis ! Ah ah ah ! -DT

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© O. Chassignole

À part peut-être dans la première et la dernière Alien, jamais la musique n’avait occupé une telle importance dans une vidéo de skate. Les groupes se mettent donc à avoir de vrais part’, comme les skateurs. C’est loin d’être con, et c’est dans Clé. Interview de celui qui a « masterisé » cette nouvelle vidéo Cliché, le p’tit frère, Vincent Chassignole. - FD Ça fait combien de temps que tu filmes pour cliché ?

Houla ! Depuis 2003 ou 2004 je sais plus...

Tu connais donc très bien le team, et j’imagine que les filmer doit t’être naturel, mais c’était pas un peu stressant de passer derrière Mortagne ?

Un petit peu oui ! C’est qu’il est super fort Fred, les vidéos qu’il a fait pour Cliché et les autres sont incroyables, donc tu vois… Mais après, je le connais très bien, depuis longtemps alors c’était pas comme si je passais derrière un inconnu. C’est clair que si ça n’avait pas été un pote, j’aurais pas pu, en tout cas j’aurais eu du mal. Mais je le voyais régulièrement pendant le montage, il m’a beaucoup aidé, Jérémie [Daclin] aussi a été vraiment présent et de bon conseil tout au long du montage. Et puis en même temps, comme sur cette vidéo on était parti sur une idée bien précise, je n’avais pas à me poser trop de questions. On a vraiment travaillé en équipe sur tout le projet : Jérémie, Fred, Al [Boglio] et Rico [le graphiste]. Donc la pression était plus commune que vraiment uniquement sur moi... Cette idée de donner autant d’importance à la musique dans la vidéo elle est venue comment, de qui ?

C’est assez vieux en fait, je me souviens qu’on avait fait une réunion avec Fred et Jérémie. Et Fred nous avait montré ce truc de la Blogothèque et des « Concerts à Emporter », avec ce principe des musiciens filmés dans la rue, un peu à la volée loin des clips léchés. Ca collait parfaitement avec le skate dans le principe et aussi dans la forme : la même énergie. Et quand Fred nous a proposé d’essayer de retrouver cet esprit pour la nouvelle video, Jérémie et moi on a tout de suite accroché. Quels ont été les retours des musiciens et des skateurs dans la vidéo ?

Les musiciens sont contents, vraiment. Ce qui est marrant c’est que quand on les a contactés pour bosser sur le projet, comme c’est pas vraiment leur monde, le skate, ils avaient un peu du mal à se rendre compte du rendu et puis des images que l’on tournait avec eux. Mais une fois la vidéo montée, ils ont vraiment apprécié. J’ai eu de bon échos du team aussi. Des e-mails, des textos… Mais je n’ai encore revu personne depuis 72

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l’avant première. J’ai hâte de me poser et de regarder leur part’ avec eux pour savoir ce qu’ils en pensent.

Qui sont les plus difficiles et plus simples à filmer ? Ha ha, tu veux que je balance c’est ça ? Oui. Non, je ne

sais pas, honnêtement. Ça dépend de plein de choses… du spot, de l’humeur… Parfois y’a rien qui rentre et ça termine en pétage de plombs puis le lendemain avec le même gars tu filmes un truc de dingue en deux minutes... C’est clair que filmer avec JB et Lucas, pour moi c’est magique ! Quand je filme une ligne d’eux je peux dire que je prends vraiment du plaisir, mais bon, ça c’est par rapport à mes goûts personnels… Je peux te dire le truc le plus fou que j’ai filmé par contre, c’était le 50-50 de Charles à Grenoble (le handrail géant dans une pub Volcom). Tu vois, lui il peut galérer mille ans sur un kickflip de merde comme il peut sortir ce genre de truc un lendemain de soirée avec Brophy, alors que je les ai réveillés le matin à 10h pour aller skater… Brophy le même jour a fait le ollie des marches par dessus le rail à la mairie de Grenoble... Alors que vraiment, les deux s’étaient couchés très tard…

Qu’est ce que tu changerais si tu le pouvais ?

... L’intro. Quand la caméra revient sur Jesus Fernandez et Daniel Lebron, j’aurais aimé qu’ils soient toujours en mouvement. Là ils sont trop statiques, j’aime pas du tout. Mais bon, on a fait ça un dimanche matin, personne n’a voulu se lever pour nous aider, on a eu des soucis de son, on n'était pas assez et bref... Je crois que je l’ai trop vue aussi cette intro.

C’est quoi ce fond d’écran de merde (dans l’intro de Brezinski on voit une photo de Benzema (je crois) sur l’ordinateur de Junior) ?

Ha ha, alors ça, c’est un truc que j’ai fait tout à la fin, il devait être quatre heures du mat’, il fallait faire ce truc avec Joey parce qu’il partait le lendemain je ne sais où, et bref, j’ai mis ce fond d’écran pour faire un clin d’oeil aux gars chez Cliché. On est tous à fond de foot, et ça m’a fait marrer de faire cette bidouille d’ordi avec une pelouse en fond plutôt que de laisser le fond Apple. Ca reste bien dans l’esprit de l’intro de Joey. Une Boombox de 1986, FinalCut et du foot, de la bonne musique et du skate... un bon mélange... C’est bien les mélanges !


© A. Acosta

© A. Acosta

Dylan Reider prêt à replaquer son BS heelflip, et Greg Hunt, juste prêt.

Greg Hunt a été pro pour Stereo, puis il a bossé sur les meilleures vidéos Transworld, fait « the DC video » et là, il vient de réaliser Mind Field, la dernière vidéo Alien Workshop qui est au moins aussi bonne que les précédentes. On appelle ça un parcours exemplaire. – FD (interview par Oli Tielsch) Qu’est ce qui est le plus agréable aujourd’hui ? Recevoir tout le bon feedback à propos de la vidéo ou se lever le matin en se disant que tu n’as pas grandchose à faire de la journée ?

Ha, bonne question. Se lever le matin et ne rien avoir à faire est plutôt cool après trois ans à stresser sur la vidéo… Et trois mois sans sommeil. Mais là, j’ai envie de me remettre au boulot, donc je dirais que les retours positifs sont ce que j’apprécie le plus en ce moment. Quelles sont les principales différences entre ton travail sur la vidéo DC et celui que tu as produit sur Mind Field ?

Il y a beaucoup de différences, Mind Field est un projet beaucoup plus gros, sous bien des aspects. Il y a plus de monde dans le team, et il y a beaucoup plus d’éléments visuels qui ont demandé beaucoup de boulot. Le montage de Mind Field m’a pris le double du temps de la video DC. L’approche créative sur les deux vidéos était évidemment différente… La Workshop était bien plus « complexe ». Savais-tu avant d’attaquer le montage à quoi allait ressembler la vidéo ?

Oui. Je voulais qu’elle soit très « visuelle » mais pas simplement « jolie ». Je voulais que Mind Field soit brut de décoffrage, aussi bien au niveau du filmage que du montage. Pour les portraits, j’ai essayé de capturer les riders tels qu’ils sont, de ne jamais leur demander de se poster à tel endroit ou de faire telle chose, je voulais qu’ils soient eux-mêmes. Pour ce qui est des autres images « d’ambiance », je me suis toujours demandé en regardant les vieilles vidéos Alien comment ils faisaient pour avoir autant de footage incroyable… Je savais qu’il fallait que je filme un maximum, tout le temps…

la pression, notamment à l’approche de la deadline ?

Je ne sais pas, personnellement j’essaye simplement de passer en force… Mais c’est facile pour moi parce que je n’ai pas de tricks à rentrer ! Pour les riders c’est une autre histoire, c’est carrément un autre niveau de pression. Ils ont géré la chose chacun à leur manière. Sous la pression, les gens montrent leur vrai visage.

Est-ce que tu ressentais de la pression à devoir te mesurer aux autres vidéos comme la Fully Flared ?

J’avais surtout beaucoup de pression à me mesurer aux anciennes vidéos Alien…

Quel est le souvenir de trip le plus drôle que tu gardes ?

Le plus drôle c’est sans hésitation ce tour qu’on a fait à travers les U.S. et où tout le monde s’était acheté des pointeurs laser. J’en assume l’entière responsabilité… On était dans un magasin « tout à 99 cents », et j’ai acheté deux pointeurs laser, un pour moi et un pour Omar parce qu’il adore les gadgets. Puis tout le monde dans le Van en a voulu un et à partir de là, ça a été la guerre laser nonstop… On pointait nos lasers sur tout ce qui bougeait, les gens dans leurs voitures, les chiens, les familles au restaurant. C’était complètement con mais en même temps tellement drôle parce que ça n’arrêtait jamais. Regardez la jaquette de la vidéo, ce sont les lasers !

Comment est ce que les riders et toi avez fait pour gérer

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© D. Manaud

David Couliau, en plein boulot. La Chasse au Chadourne s’avère parfois prolifique, surtout lorsqu’il est chassé dans son milieu naturel bordelais.

Presque 4 ans de filming pour aboutir à une première version qui a finalement été complètement remaniée, des mois de négociations de droits musicaux et au final, 11 films sur le DVD. David Couliau nous a fourni 6 pages d’explications, en voici une partie, on mettra la suite sur le site un de ces jours ! - DT Pourquoi est-ce que ça a été aussi long ?

Le projet a été lancé par Lars (Team Manager chez Carhartt Europe) et Henrik Edelbo, le cerveau du vidéomag danois CodeRed et du mag Wunderbaum, également rider Carhartt. Henrik avait une idée très précise de ce qu’il voulait faire. C’est un cinéaste dans l’âme et cinéphile averti, il voulait donc créer quelque chose de très cinématographique, à la limite du documentaire. Etant moi aussi dans le team et ayant déjà réalisé quelques petits projets vidéos pour Carhartt, Lars et Henrik m’ont proposé de le seconder sur ce projet. Il m’a donc expliqué ce qu’il souhaitait faire en détail et je suis parti vivre à Barcelone pour bosser sur ce projet. Au moment de finir le montage de la 1ère version, il y a avait tellement de matière que l’on avait dû jeter beaucoup de choses, même bonnes et on arrivait encore à une vidéo de plus de 50 minutes. Avec Lars, on a donc décidé de changer toute la structure de la vidéo, de peur qu’elle n’en devienne chiante. On a donc repoussé la deadline, ne permettant aux riders de refilmer que quelques tricks, pour réfléchir à comment redonner de l’intérêt à tout ça et pouvoir mieux présenter tout le monde et mettre tous ces “leftovers” en valeur. Le processus de production d’un tel projet est très différent de celui que l’on peut suivre quand on fait une vidéo de skate totallement indépendante, entre potes ou pour une diffusion uniquement dans le milieu du skate. Cette fois, il s’agissait de produire une vidéo pour une marque de renommée internationale, ce qui engage une toute autre responsabilité. Il a fallu déclarer et payer les droits de tous les morceaux utilisés dans toutes les part’, c’est à dire qu’il a fallu trouver tous les contacts des Labels et artistes des musiques que l’on a utilisé, et négocier ces droits au minimum pour tout faire rentrer dans la mince enveloppe que l’on pouvait attribuer à ce poste de dépenses. Les envois et retours de mails et des contrats de synchronisation ont rendu tout le monde fou. Du coup, pour le montage des dernières parties de la vidéo, on a tous demandé à des potes musiciens des morceaux à eux. Ca nous a énormément simplifié la tâche et permis de faire découvrir des artistes par la même occasion. La sortie de la vidéo, après un peu moins d’une trentaine d’avant-premières, a été vécue comme un véritable accouchement par tous les gens impliqués dans le projet. Les riders nous demandaient depuis près de 2 ans quand la vidéo allait sortir et cette question commençait à devenir taboue. Au bout d’un moment, ils ne croyaient même plus qu’elle allait sortir et ils n’imaginaient pas que l’on puisse sortir une 74

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vidéo avec des images “aussi vieilles”… J’espère qu’ils auront compris que cette vidéo s’intéresse à eux et pas uniquement à leurs performances skateboardistiques ! Vous aviez combien d’heures de footage ?

Impossible de chiffrer la chose. Disons qu’on avait 2 disques dur de 500 Go pratiquement pleins et pour info 1 Go équivaut à 5 minutes de vidéo en DV. Meilleur souvenir lié à cette vidéo ?

Il y a eu pour moi pas mal de bons souvenirs, notamment des voyages. Le meilleur reste pour moi les 5 jours que j’ai passés chez Pontus à Malmö pour filmer sa part’ en hiver 2006. C’était Henrik à la base qui devait y aller, vu qu’habitant à Copenhague, il n’avait que 40km à faire. Les deux ne partageant pas vraiment la même vision des choses, c’est moi qui m’y suis collé, et connaissant Pontus, j’étais plus ou moins sûr de récolter quelque chose de bien. Et ce sont les 5 jours les plus fous que j’ai passés sur tout ce projet je pense. Je suis arrivé là-bas en janvier, il faisait vraiment froid mais encore beau. Pontus était à fond de skate, bien que pas certain de réussir à filmer assez de choses intéressantes en si peu de temps, mais il était surtout dans une phase hyperactive (comme toujours) et hyper-créative, prêt à s’occuper pour l’hiver. J’ai donc voulu le laisser le plus libre possible, sachant qu’il me surprendrait et ai donc laissé tourner mes caméras au maximum, un peu à la façon Strip Tease. J’ai donc eu droit à un bel échantillon de son quotidien déjanté ! Deux jours après mon arrivée, il y avait plus de 50 cm de neige et là j’ai compris que ça allait être quelque chose de vraiment spécial. Pontus m’a fait goûter aux joies de la marche dans la neige et au skatepark couvert Bryggeriet. J’ai passé énormément de temps avec lui à refaire le monde, parler de sa vision du skate et de son parcours depuis son départ à San Francisco à 16 ans. J’ai aussi eu droit à moultes explications sur sa vidéo “Strongest of the Strange”. Là, j’ai pu saisir plusieurs facettes du personnage et ai compris que cette vidéo était bien plus qu’une vidéo de skate tellement elle contenait de morceaux de lui, même au-delà de ce qu’il voulait bien laisser paraître. Un trip de skate qui s’est transformé en une véritable expérience et dont je me souviendrai très longtemps ! Le plus mauvais ?

L’obtention des droits musicaux, l’attente entre Mai 2007 et aujourd’hui, avant que le DVD ne sorte enfin, avec le sentiment que tout le boulot qu’on a fait perd petit à petit de son intérêt, avant même que la vidéo ne soit sortie !


Ty Evans te collera une bonne pèche dans la poire si tu « fuck » avec son matériel cinématographique.

TYRONE EVANS préfère qu’on l’appelle plutôt que de faire des interviews par e-mail. J’ai dû me lever à 5h du mat’ pour le joindre, j’faisais pas l’malin au téléphone ! Enfin, rassurez-vous, je me suis recouché après. - DT Est-ce que tu as eu beaucoup de critiques de Final Flare ?

Attends, on parle de Fully Flared ou de Final Flare ? Fully Flared, pardon !

Ok… Eh bien oui, tu as toujours des critiques, et j’ai pris ça personnellement parce que pour une vidéo comme ça, tu mets ta vie privée de côté… On a critiqué le fait d’avoir utilisé beaucoup de caméras HD, certains ralentis… Moi j’ai essayé de faire ça un peu différemment et c’était sûr qu’il y aurait des gens qui apprécieraient et d’autres non. Avec n’importe quel projet tu as des critiques comme ça, mais pour celui-là, le positif était bien au-delà du négatif. Tu as une idée du nombre de copies de Fully Flared vendues ?

Je n’ai pas de chiffre précis mais on est arrivé à un point où tout est maintenant différent avec les téléchargements, et pas seulement pour les vidéos de skate, les blockbusters aussi qui sont téléchargés sur des ordinateurs, des PS3, des Xbox 360… Des gens essayent de réfléchir à rendre tout ça légal… Enfin, je pense que Fully Flared est l’une des dernières vidéos qui se sera bien vendue. On a mis beaucoup d’argent dedans et je pense qu’on en a vendu assez pour compenser tous les frais...

reprendre l’idée ?

Non, mais tu sais, tout le monde pique les idées de tout le monde. Je m’en fous un peu, c’est juste génial qu’on ait inspiré des gens. Tu travailles sur quoi en ce moment ?

Là je travaille sur la prochaine vidéo Chocolate, dans laquelle certains riders Girl seront impliqués. Donc je filme pour ça, et ça se passe plutôt bien. Vous avez une deadline ?

Non, pas encore, on en est encore à essayer de s’amuser à faire ça, on n’a pas tout de suite envie de se remettre dans le boulot comme on a fait pour Fully Flared. Donc on ne s’est pas encore donné de date ni d’emploi du temps. J’ai vu des images sur Youtube où tu prépares un truc avec Bob Burnquist…

Ah oui, on a fait une pub avec Bob qui skate au milieu de ballons dans un bowl, comme Matt Beach avait fait il y a quelques temps. On a mis 50 000 ballons dans ce gros bowl avec des gros ventilateurs pour les faire voler dans tous les sens… Ca a duré deux jours et on s’est bien amusé !

Selon toi, quel est l’avenir de la vidéo de skate ?

Je ne sais pas… J’espère qu’il y en a un, d’avenir ! J’avoue que ça me fait peur ! Tu as vu la pub Snickers ?

Ah oui ! J’ai trouvé ça génial ! C’est marrant…

Mais est-ce qu’ils ont demandé la permission pour soma

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© P. Wallner

Danny Hamard glisse son truck contre ce muret, dans un style très Jean Pierre Marrielle... surtout dans la position des mains. Quant à Patrik Wallner, il hésite entre faire un remake de « Aguirre la colère des dieux », de Werner Herzog, avec Soy Panday dans le role d’Aguirre, ou sinon prendre un bain.

Certes, cette vidéo est sponsorisée par quelques marques, cela n’empêche qu’on peut la qualifier d’indépendante, puisqu’elle est réalisée dans aucun but promotionnel, par un type affilié à aucune marque. Il s’appelle Patrik Wallner, il est allemand et il a juste décidé de faire son truc, avec les différents skateurs qui ont croisé son chemin. - DT J’aime bien l’idée d’une vidéo à vocation mondiale. Comment tu as eu cette idée ?

J’aimerais bien pouvoir te donner une réponse compliquée mais pour être honnête, ça s’est fait plus ou moins tout seul. Je voulais faire une vidéo, ma première, et j’ai commencé à réfléchir à qui pourrait figurer dedans… Par exemple j’ai filmé avec Michael, Max et Samuel, et Nolan à New York, un peu avec Malcolm et Patrick à Barcelone et un peu avec Daniel en Chine. C’est parti de là, je leur ai ensuite demandé s’ils étaient intéressés pour faire une part’ pour ma vidéo, et donc continuer à filmer, et tout le monde était à bloc… Et puis en janvier 2008, j’ai décidé d’aller passer un moment en Asie, où j’ai pu faire venir certains et continuer à filmer. C’était déjà chaud à ce moment-là, vu que j’avais fixé la dead-line à août 2008, et je n’avais qu’une semaine ou deux avec chacun d’entre eux… Je me serais bien accordé six mois de plus, le résultat aurait sûrement été meilleur mais je n’aurais plus eu assez d’argent pour voyager, et je savais qu’il me faudrait encore quelques mois pour le montage. Alors avec le peu de temps qu’il me restait je me suis activé pour faire de Translations un vidéo indépendante un peu différente des autres. Quels sont les ingrédients indispensables pour pouvoir sortir une vidéo indépendante ?

En premier, je dirais une idée, ou un thème, des skateurs motivés et capables de performer dans toutes les conditions, 76

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un budget, et des billets d’avion.

Peut-on encore gagner de l’argent avec une vidéo de skate ?

Je suis sûr que les grosses marques peuvent, mais pour les petits projets comme le mien, pas vraiment. Quelles sont tes influences en matière de filming ?

D’un certain point de vue, les gens qui ont influencé ma façon de filmer sont French Fred et Josh Stewart. “Bon appétit” a sûrement été ma plus grosse influence. Mais je trouve de l’inspiration à travers différents supports, beaucoup de photographes ou d’artistes n’ayant aucun lien avec le skate ont développé ma façon de filmer. Quelle est la dernière vidéo que tu as achetée ?

Merde ! J’aimerais bien dire Mind Field, surtout que j’ai beaucoup apprécié le travail de Greg Hunt, mais je suis un peu à sec en ce moment… Je pense que la dernière que j’ai acheté était Static III. Sur quoi tu bosses en ce moment ?

Là je suis à Londres, je filme avec les locaux pour la vidéo “Hold Tight London” et pour le projet de Chris Mulhern “This time tomorrow”. En même temps je suis en train d’organiser un voyage en Trans Sibérien avec des potes, pour cet été. Je voudrais faire un documentaire là-dessus, un truc différent de “Translations”, avec des interviews, du skate en Russie, en Chine et en Mongolie !


© Tura © Tura

Bastien Duverdier glisse son tail contre ce mur un petit peu courbé en bas, dans un style très Jean Paul Rouves... surtout dans la position des mains. À droite, Alexandre Deron boude après que Joseph, Ben, et Paul Labadie aient exigé un bus standing 5 étoiles intérieur cuir, du champagne, des filles de joie, et une révision à la hausse de leur cachet par heure de tournage, sous peine de faire grève générale à durée indeterminée.

Fallait oser un titre pareil. Sauf que Paul Labadie, c’est un dingue ! A tel point qu’il a décidé de s’occuper de la partie vidéo du site somaskate.com. - DT Comment est né le projet ?

C’est Monsieur Alexandre Deron qui est à la base du projet. En tant que Team Manager Vans France, et comme il est super intelligent, il a eu la bonne idée de proposer à Vans de faire une vidéo avec le team Vans France, et non pas avec le team Vans Pologne. Ensuite il a fallu trouver un filmeur/monteur, et là il m’a choisi moi, sans doute parce que je suis le meilleur, ou bien peut être parce qu’on est potes depuis des années... Il y a des extraits de films entre les part’, combien exactement ?

Il doit y avoir des extraits de 6 ou 7 films différents. On est loin d’être les premiers à le faire, c’est un truc qu’on retrouve dans bon nombre de vieilles vidéos de skate, moi ça m’a toujours plu, car je suis un grand fan de cinéma. Il n’y a pas de raison précise pour le choix de tel ou tel extrait, j’ai juste voulu habiller la vidéo avec des images un peu loufoques, qui je l’espère interpellent le spectateur. Le skate m’a ouvert à un grand nombre d’autres cultures

(musique, cinéma...) par le biais des vidéos, et grâce à ce genre de démarche, pas en me montrant un type qui pousse au ralenti devant un coucher de soleil. Tu sais combien de DVD ont été produits ?

Alex à du me le dire mais je ne me rapelle plus. Il doit y en avoir un paquet... Pourquoi « Summer of hate » ?

Une fois de plus c’est au génie de Monsieur Deron qu’on doit ce titre, mais que j’ai moi même approuvé sans hésitation. En gros la vidéo s’est faite sur un été, et pour Alex comme pour moi, l’évènement marquant de cet été 2008 a été le Hell Fest, le festival Heavy Metal qui ouvre la vidéo. L’été du festival de Woodstock avait été appelé « Summer Of Love », sauf que nous on n'est pas des hippies...

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Je vous aurais bien parlé de la brochette de "kaïras" qui se tenait de l'autre côté du mur, à gauche, mais non, finalement, je ne vais pas en parler. Smith grind.


* Texte et photos par Tura

Je ne connais pas super bien François mais on a un truc en commun tous les deux. On connaît tous les deux Maître Grilladin, vidéaste aussi célèbre que méconnu à qui l’on doit, entre autres, “La vie en carton” (la vidéo Trauma) et “The Johnny spirit” (la vidéo du feu-skateshop Kamas) qui rendait un hommage chaleureux aux habitants du Nord, et dans laquelle, justement, François apparaissait. Enfin, lui le connaît sûrement mieux que moi, le Maître, puisqu’ils habitent tous les deux à Dunkerque, mais ça nous fait quand même un sacré point commun et un sujet quasi-inépuisable de conversation et de franche rigolade.

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A Dunkerque, aussi, il y a un autre François (enfin, y’en a sûrement plus que deux, mais ceux-là méritent qu’on s’intéresse à eux) sauf que celui-ci s’appelle Martin. François Martin. C’est un peu son petit frère, à François, au moins physiquement, à la différence près que ce dernier a été surnommé à juste titre “P’tit reulou”, alors que François (le grand) n’a hérité que du sobriquet de “Boulet”. A ne pas confondre, donc. Et puis l’aut’jour (lisez avec l’accent Ch’ti s’il vous plaît), François a débarqué à Paris pour les vacances de février (il est en Terminale STI si ça vous intéresse), chez les jumeaux Renaux. Eux, leur surnom c’est “Jumo”. Ca évite d’avoir à faire l’effort de les dépareiller. Cela dit, ce sont de sacrés petits rigolos, et avec François au milieu, parfois ça dérape un peu. Par exemple, à Bâle, l’année dernière, à la fameuse soirée au Black Cross Bowl, les trois compères avaient instauré un “péage de l’amour” qui avait pour but de pièger les filles qui avaient le malheur de passer par là. Rien de sexuel là-dedans, non, juste un bon moyen de voler quelques bisous, ou, éventuellement, de se prendre une tarte. En y repensant, François n’était pas super efficace ce soir-là. En tous cas vachement moins que lorsqu’il est venu à Paris l’autre fois. Surtout qu’au départ, c’était avec Jumo que je devais faire des photos. Et deux jours de suite, François lui a piqué la vedette. C’est qu’à force de se balarguer n’importe où et n’importe comment (parce qu’il faut bien avouer qu’il n’y a pas si longtemps, il nous faisait peur le François), il a fini par maîtriser l’engin, si bien qu’on s’est dit qu’il avait mérité quelques pages de plus qu’un “Le Jeune” classique. Et voilà.

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Non seulement c'est long, mais en plus il faut prendre soin de passer entre la plaque blanche et le poteau (à gauche) et de replaquer entre deux autres poteaux (à droite). Kickflip.

Nose wheeling nollie heelflip wheeling 180 out ! Nollie big spin, à deux minutes de chez moi !


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Photo : Guillaume Anselin / conception : tmn

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NEW WEBSITE l www.zeropolis.fr

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Joyeuses Pâques 10

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1 Une veste Analog zippée de haut en bas / 2 Une chaussure DC Fighter S, assortie / 3 Un pantalon DC, pro-model Devine Calloway / 4 Une board Element Michael Mackrodt en 7,75 pouces de large / 5 Un T-shirt noir Ambiguous à poche et col V 6 Un autre T-shirt Ambuguous, vert cette fois, à col rond et sans poche / 7 Une chaussure droite Filter de marque Gravis / 8 Un bermuda Insight écossais / 9 Une gousse d’ail / 10 Une casquette Vans à sticker / 11 Un oignon / 12 Un T-shirt DC rayé de manière irrégulière / 13 Un sweat à capuche Insight psychédélique / 14 Une board Ambiguous-Soma dessinée par Steve Burke (www.stevenburke.com) / 15 Un navet / 16 Un sweat à capuche de marque Fuct, comme à l’époque / 17 un morceau d’échalotte, qui traînait là, pas tout à fait par hasard. 86

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DAN DREHOBL. ROCK FAKIE. PHOTO DOMINICK. THE DREHOBL 1.5 IS SHOWN IN BLACK/WHITE, BLACK/WESTERN, AND BLUE COLLAR. AVAILABLE THROUGH EXCEL DISTRIBUTION. EXCEL-DISTIRBUTION.COM


1 La Natas d’Olive qui refuse de me la vendre / 2 Des Vox Oyola pour la chasse / 3 Les JT Aultz de chez Vox / 4 Un T-shirt WeSC, c’est marqué dessus / 5 Un T-shirt Carhartt, par Toutatis ! / 6 Un T-shirt Hixsept de type Inca ou Aztèque, on sait pas trop / 7 Un casque audio WeSC qui cartonne / 8 Une collab’ Etnies et les meilleurs trucks au monde / 9 Un T-shirt Volcom-Valient Thorr / 10 Un T-shirt Cell Dvsn avec une photo du docteur Solinas / 11 Une chemise verte griffée Volcom / 12 Une Vans AVE de malade / 13 Un short velour Kr3w de toute beauté / 14 Un short Volcom à carreau pour faire du golf / 15 Un T-shirt emERICA / 16 Un chapeau de beau gosse Brixton / 17 Une chemisette Element. 1

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le magasin en ligne

nozbone.com

lionel dominoni - fakie kickflip - photo : david t. jo chaboud • akim cherif • martin keller • lisa jacob mathieu lebail • jon monié • kevin rodriguez • jj rousseau 295, rue du faubourg st antoine 75011 Paris - metro nation - 01 43 67 59 67 - nozbone.com


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L e bouquin “Made For Skate”

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indispensable

de Daniel Schmid et Juergen Blümlein

Daniel et Juergen sont deux illuminés qui ont déjà à leur actif le fameux Musée du Skateboard, à Stuttgart dont on vous parlait dans le #3. C’est le genre de types à skater avec des NikeSB (qu’on leur file) qui s’arrachent pour une fortune sur Ebay juste pour faire chier les « sneakers addicts ». Des bons p’tits gars qui viennent de publier le pavé de l’année, celui qui éclabousse jusqu’aux Etats Unis et dont tout le monde rêvait. Il a fallu que ce soit deux petits allemands qui le fassent et le meilleur dans tout ça, c’est que c’est quasiment irréprochable. De la naissance du skate à aujoud’hui, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les chaussures de skate. Un second tome est même en préparation. - DT 400 pages, 40 euros env.

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surno m s qui oublier leurs

Screech (Josh Sandoval) Willow (Christoph Wildgrube) Jutix (Julien Viallet) Ragdoll (Anthony Scalamere) Slash (Brian Hansen) Boulbi (Tibault Lenaerts) 90

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Red (Mark Scott) Sluggo (Rob Boyce) Peabody (Ryan McWhirter) Pete the Ox (Pete Colpitts) Jimmy the Greek (Jimmy Marcus) Furby (Ramiro Salcedo)

nous no m s

Gator (Mark Rogowski) Spanky (Kevin Long) Lizard King (Mickael Plumb) Trainwreck (Alex Gall) Fouine (Stéphane Giret) Tino (Etienne Ballet)


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questionnaire

© Bertrand Trichet

Ethan Fowler

A quand remonte ta dernière cuite ? C’était il n’y a pas

longtemps, deux jours avant que je ne vienne ici, donc mercredi matin, le 19 janvier. On a juste répété avec mon groupe, bu quelques bières, un peu trop… Quel plat estu capable de cuisiner ? Je sais faire pas mal de trucs ! Mais est-ce tu as une spécialité ? Le Goulash ! Quelle est la rumeur la plus folle qui soit remontée jusqu’à tes oreilles ? A propos de moi ou de quelqu’un d’autre ? De toi. J’ai entendu dire que j’étais dans le film “Mallrats”.

Je ne sais pas comment on a pu inventer ça, il n’y a même pas un type dans le film qui me ressemble ! Dans combien d’accidents de voiture as-tu été impliqué ?

Deux, dont un était assez violent. J’arrivais dans un virage, avec quelques potes… J’étais un peu bourré… Et en appuyant sur le frein, la pédale s’est coincée, j’ai fait un tête-à-queue, et j’ai mis ma Thunderbird 1964 en dessous d’un van ! T’imagines ? J’avais un van sur le capot ! Heureusement, personne n’a été blessé, les caisses des années 60 étaient bien plus solides ! Quel est le dernier CD que tu as acheté ? Hmmm… Je n’ai pas acheté de CD depuis 1995. Mais je peux te dire lequel c’était : Nick Drake “pink moon”. Qu’est-ce qu’il faudrait pour que tu droppes la mega-ramp de Danny Way ? Waow ! Beaucoup d’entrainement, qu’on m’en construise une plus

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C al é atoire

petite, peut-être des genouillères, mais vu que je ne sais pas faire les knee-slides… peut-être aussi des chaussures avec des sortes de ballons que je pourrais déclencher en cas de chute… Ou alors qu’on me drogue ! Un excitant ! Mais en fait, ça ne m’aiderait qu’à dropper, j’aurais aussi besoin de ces chaussures de sécurité pour le saut ! Le truc le plus fou sur lequel tu as signé un autographe ? Sûrement une poitrine féminine ! C’est toujours drôle ! Sinon, je trouve ça toujours bizarre quand on me demande de signer sur un de ces gadgets électroniques, des téléphones ou des Ipod… C’est pas fou, mais c’est vraiment stupide. Peux-tu nommer 5 riders dans “Animal Chin” ? Oui, je pense : Caballero, Tony Hawk, Mike McGill, Lance Moutain, Ray Barbee… Tommy Guerrero… Il n’y avait pas Christian Hosoi à un moment ? Je ne sais plus trop… Quel livre tu conseillerais de lire ? J’en aurais plusieurs, en fait : “Walden” de Henry David Thoreau, c’est vraiment bien, et “the origin of consciousness in the breakdown of the bicameral mind” de Julian Jaynes, c’est une théorie sur la façon dont l’homme a développé le fait de se placer dans des situations sans s’y trouver, d’un manière métaphysique… enfin, tu vois… Euh… de se différencier des animaux, quoi… Oui, voilà. C’est un super bouquin ! Un autre ? Oui, mais c’est beaucoup plus léger, c’est un best-seller qui s’appelle “Don’t know much about the Bible”, de Kenneth C. David, c’est vraiment bien aussi. Ca raconte un peu tout depuis les premiers écrits jusqu’à maintenant, en donnant une sorte de chapître en plus. C’est chronologique et historique, vraiment bien foutu. Tu as vu le film “Zeitgeist” ? Tout le monde m’en parle depuis des années, mais non, je ne l’ai pas vu ! C’est un film en trois parties, dont la première raconte comment sont apparues les grandes religions… C’est vraiment intéressant… Oui, il faut que je le voie ! Mais

en ce moment, quand je regarde un film, j’aime bien que ce soit un truc complètement fictif, vraiment fantastique ! Sauf ce truc “Planet Earth”, tu vois ce que c’est ? Oui, les documentaires de la BBC ? Ca tue ! J’ai regardé ça plein de fois ! Quel cliché tu avais sur les français, et qui s’est avéré vrai ? Ah ah ! J’en ai un bon : si je ne parle pas français, on me regarde de travers. Si j’essaye de parler français, on me regarde encore plus mal ! Toujours !

C’est soit tu parles parfaitement français, soit tu fermes ta gueule !

La mode la plus stupide dans le skate ? Toutes ! Les modes en général sont stupides… Quelle est la première chose que tu vas faire en rentrant chez toi ? Comme j’arrive le matin, je vais essayer de ne pas trop dormir, et j’ai ce gros tas de gravats à dégager de mon allée ! Quel est le pire job que tu ais fait ? Aucun d’entre eux n’ont vraiment été difficiles, et je n’en ai eu que deux… Le premier était de faire le ménage dans une librairie, ce qui était plutôt cool vu que j’avais des livres gratuits et que j’étais payé ! Et je suis toujours en train de faire le second, donc ça va ! soma

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l ’ en c art

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“ philosophique ”

http://www.potatoes.net

Le gars sur la photo, c’est Serge De Freitas. Pour effectuer ce wall ride, il disposait son skateboard de façon convenable, juste après la petite cassure du mur, et prenait ensuite son élan en sautillant, pour s’élancer et effectuer la-dite « figure »... Voilà pour les explications techniques. Maintenant, si l’on y regarde d’un peu plus près, on remarque qu’en haut à droite de la photo se dessine un logo « Play » (oui, il est dans l’autre sens normalement…) ; et sur la gauche, des fenêtres qui à leur tour, dessinent le logo «Pause». Si l’on avait envie de se prendre un peu la tête, on pourrait dire que c’est un peut ça l’histoire du skateboard : ce sentiment de vivre l’instant présent. On appuye sur play, et on (ça) joue. Pas « d’avance rapide » pour voir où cela va nous mener ou pour accéder plus rapidement à la célébrité. (Oui, je fais allusion à ceux

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qui veulent devenir des « stars du skateboard », alors qu’ils viennent à peine de poser les pieds dessus...) Il n’y a pas non plus de «retour en arrière» qui ferait en sorte que l’on retrouve l’innocence et l’amusement de nos débuts. Tout ça ne tient qu’à nous, et qu’il en soit ainsi à chaque nouvelle session. En revanche, il me semble qu’il peut parfois être bon de savoir appuyer sur pause. Pour prendre le temps d’apprécier ou pour aller se soulager un peu, avant de revenir savourer de plus belle (si je vous dis Guy Mariano ?). Serge lui, a 32 ans, et a commencé à s’amuser avec son skate à l’âge de 7. Il n’a jamais souhaité en l’existence d’un bouton « avance rapide ». Il serait passé à côté de bien trop de bons moments. Et appuyer sur la touche « retour rapide » ne lui a jamais non-plus effleuré l’esprit. Et il n’a même jamais eu besoin d’appuyer sur pause pour savourer. Depuis toujours, il est en mode « Play ». - Cédric Crouzy

3’s

fa m ous

Snakeurs

Body artists

Julien Bachelier Seb Daurel Bénoliel-Mocquin

Jereme Rogers Jay Adams Antwuan Dixon

Fausses Half Cab

Marques qui ont de l’humour

DC Ryan Smith Vox Peter Hewitt Emerica Jerry Hsu

Enjoi Skate Mental Roger

Merci

Films cultes

Mardi gras

Etienne Lobelson Jelle Keppens David Tchaghatzbanian

Thrashin’ Police Academy 4 Retour vers le futur

Corey Duffel Richie Jackson Jim Greco

T reize ( + 1 )

A la mode de chez nous

Les rails contre les murs Les poteaux tordus AKA pole jam Les Jersey Barriers

E x - c li c h é s

On avait presque oublié qu’ils ont été, plus ou moins rapidement, sponsorisés par Cliché :

Pontus Alv / Sébastien Daurel / Stéphane Giret / Akim Chérif / Rolland Gueissaz / J.J. Rousseau / Abdoulaye M’Baye Manuel Palacios / Wieger Van W / Thibaud Fradin / Vincent Bressol / Philip Schuster / Mehmet Aydin / Nico Caron 92

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1 Phil Zwijsen (11 photos) 2 Sylvain Tognelli (10 photos) 3 Jérôme Chevallier (9 photos) 4 Bastien Duverdier / Ben Delaboulaye / Léo Valls / Gauthier Rouger (7 photos) 5 Julien Mérour / Fredrik Gustafsson / Bastien Salabanzi (6 photos) 6 Pontus Alv / Florent Mirtain Julien Bachelier / Mickey Mahut (5 photos) 7 Michael Mackrodt / Bastien Marlin / Mark Frölich / Charles Collet / Samuel Partaix / Peter Molec / Julien Viallet (Jutix) Akim Chérif / Stéphane Larance (4 photos) 8 Adrien Bullard / Jimmy McDonald / Philipp Schuster / JeanPhilippe Dahmani (Popi) / Damien Marzocca / Dany Hamard / Jon Monié / Karim Chérif / Steve Forstner / Tom Derichs / David Martelleur / Enis Fazliov / Ferit Batir / François Andries / Mathieu Dubost / Arthur Derrien / Max Génin / Hugo Maillard / Guillaume Mocquin (3 photos) NB : Certains ont effectivement eu toutes ces parutions sur un seul numéro grâce à une interview, mais bon…

Les photographes a avoir eu la couverture :

Davy Van Laere (#7, #8, #9) Bertrand Trichet (#1, #2) Jelle Keppens (#4, #5) Eric Antoine (#6) Alex Irvine (#10) Nicolas Huynh (#3) Les couv’ internationales : #1 un norvégien en France #2 un espagnol en Suède #3 un français en France #4 un français en Espagne #5 un allemand en Hollande #6 un français en Espagne #7 un français en Belgique #8 un belge en Belgique #9 un belge en Belgique #10 un autrichien en Espagne soma

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P arus L e paragraphe sans titre

Si vous vous demandiez qui a eu le plus de photos (de skate) dans Soma au jour d’aujourd’hui, eh bien voilà :

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Loin de moi l’idée de faire des généralités sur « les skateurs », je ne

raffole pas trop de me retrouver moi-même « réduit » à cette catégorie d’énergumènes (j’aime pas être mis dans le même sac que certaines personnes, vous voyez où je veux en venir, Non ? Tant pis.), mais il faut bien reconnaître qu’il y a quelque chose qui est commun à tous les pratiquants de skateboard, à savoir la capacité à voir du skate de partout. Des spots bien sûr, un skateur, à l’évidence, ne regarde pas la ville comme le passant lambda, mais ce n’est pas tout, notre quotidien est rempli d’évocations plus ou moins directes au skateboard. On double un camion avec « Jessup » marqué dessus, et on ne peut s’empêcher de le voir rempli de rouleaux de grip... Une boîte de pilule du lendemain du nom de Plan B traîne par terre, et on ne peut que regretter que ça n’ai pas suffit à éviter les naissances d’une petite moitié de l’actuel team Plan B. Voilà, c’était juste pour dire un peu de mal, comme ça, gratuitement… Merci à my Man Carayol pour la majorité des photos, et pour l’idée de ce paragraphe. - FD



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L e L I V R E pour les vieux

“Acid Drop” de Kenneth Capello

© K. Cappello

Là encore, il s’agit de skateboard, de photos et une fois de plus, de nostalgie.

Kenneth Capello est un photographe professionnel qui aujourd’hui est bien loin de la photo de skateboard. Pourtant, à la fin des années 80, quand le jeune Kenneth reçoit son premier appareil, il photographie surtout ses amis de session. Pas de star en devenir dans ses fréquentations, juste les gars du quartier. C’est justement là que ce livre est intéressant à mon goût : de belles photos de sessions habituelles et des tricks standards de cette époque. Des photos que nous ne voyons pas habituellement, puisqu’elles ne méritent normalement pas d’être portées à l’attention du public, ni pour le trick, ni pour le skater, ni pour la photo en elle-même. Dans la préface, Aaron Rose explique brièvement que même s’il ne vivait pas dans la même région que Kenneth, ces photos montrent ce qu’ils ont partagé à cette période, et ce que nous avons partagé avec eux, outre-atlantique : les banks de saut, les acid drop, la rampe du voisin, le premier ollie, les boneless, les pogos… Les images de Capello me rappellent ces moments où je découvrais le skate en m’amusant avec les gars de mon quartier. Bref, un livre de photos sur les bonnes sessions au coin de la rue… avec son lot de nostalgie. - Bertrand Trichet NB : notez bien qu’il n’existe malheureusement aucun lien de parenté entre l’auteur et notre bon maître Capelo des jeux de 20 heures sur FR3.

96 pages, 30 euros env.

LA CHRONIQUE DE SCOTT BOURNE Traduction : Aurélia Ruetsch fairplay.translation@gmail.com

De nouveau l’orchestre ! Les beaux fauteuils rouges, les ornements dorés, le coup de pinceau coloré de Marc Chagall au-dessus de ma tête et à mon bras… une femme ravissante. Alors que la musique commence, je suis à nouveau projeté dans ce monde fantastique que l’architecture environnante éveille comme par magie lorsqu’on se retrouve assis sous son toit. Depuis le 5e rang, j’observe la violence et la splendeur de notre chef d’orchestre alors qu’il lève sa main et lance l’assaut. Une pièce sombre remplie de formes humaines du sol au plafond avec un simple faisceau de lumière qui illumine cet homme alors qu’il mène et ordonne la soirée sur le point de se dérouler. Ce moment particulier m’a toujours fasciné. Le calme juste avant la levée du rideau et l’apparition des danseurs. De jeunes corps se courbent et tournoient sur les pointes des pieds, et Noreev commence sa narration. Je ne peux pas m’empêcher d’être émerveillé, transformé, transporté par la simple force et la beauté d’une représentation sur scène. D’autant qu’à cette distance, on a le privilège de pouvoir admirer la forme humaine sous tous ses angles. J’observe les jambes, les dos et l’élégance jusqu’au bout des doigts. Un entrejambe qui surgit furtivement ou la délicate rotation d’un cou qui ne répond plus à la mélodie du sexe ! Les sauts des hommes sont très aériens, leurs jambes musclées qui deviennent des ailes puissantes alors qu’ils s’élancent dans l’imaginaire. Tout se déroule sous nos yeux, sans coupure, telle une émission de téléréalité non diffusée. Une tente tzigane surgit de l’obscurité alors qu’Abderam fait son apparition. Elle s’envole dans les airs dans un magnifique ensemble de couleurs tandis que du bas de la scène surgit le prochain tableau : une bataille de Tziganes qui dansent. La tente se dégonfle et chute avec la défaite, inévitable, mais seulement pour laisser place aux réjouissances. Des chandeliers s’élèvent depuis le sol dans un décor assombri alors que la musique d’Alexandre Glaznourov envahit l’espace. De magnifiques costumes rouge et or inondent la scène alors que les danseurs exécutent leurs mouvements dans la scène finale. Le rideau se lève et tombe alors que le public applaudit et que les danseurs saluent la salle. Quand il tombe pour la dernière fois, la femme immédiatement assise à ma droite échange quelques mots avec moi à propos de la représentation, puis me demande lentement 96

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dans un anglais impeccable : « Want to see something great ? » Je lui réponds oui et elle me demande de la suivre. Aussitôt, elle se lève et commence à se diriger vers la gauche de la scène. J’attrape Caroline et lui dis de suivre cette femme. Nous traversons un couloir étroit, puis une petite série de marches. Elle tape un code, nous traversons une porte et moins d’une minute après la tombée du rideau, voici que nous foulons la scène de l’Opéra ! Des ballerines en tutu sont éparpillées partout ; la scène et les coulisses fourmillent de danseurs ainsi que d’hommes qui actionnent les ficelles. Quatre jeunes filles se précipitent à côté de nous alors que nous nous frayons un chemin derrière cette femme qui ne s’est toujours pas présentée. Nous traversons une nouvelle porte et nous retrouvons dans un hall avant de nous entasser dans un ascenseur. Les tutus craquent, crissent et s’enroulent autour de nous alors que nous nous serrons dans ce petit espace et que nous remontons une des veines de l’édifice. Nous sommes menés jusqu’à un petit vestibule qui, à l’évidence, donne sur les loges des danseurs. C’est là que la femme se présente comme étant Anne Deniau, photographe. Elle vient juste de terminer un livre sur le danseur étoile du ballet : Nicolas Le Riche. Pendant les applaudissements, elle m’avait manifestement vu sortir mon appareil, le soulever face au public et prendre des photos. Très vite, Nicolas est arrivé encore entièrement habillé dans son costume. Les présentations se font, mais je ne suis pas aussi excité de rencontrer cet homme que d’en savoir plus sur Anne… ce qui l’a poussée à nous entraîner dans les coulisses, sa façon et sa raison de le faire. J’adore le sens du partage et le sentiment d’être l’heureux élu !!! Nicolas retourne dans sa loge et nous continuons à bavarder tous les trois. Très vite nous échangeons nos coordonnées, nous la remercions et Caroline et moi nous dirigeons vers la sortie de l’édifice. Une jeune danseuse nous accompagne en descendant. Nous la suivons jusqu’à la sortie… Nous étions rentrés par l’avant et voici que nous sortons par l’arrière, quelle merveilleuse façon de terminer notre soirée au ballet. De retour à la maison, je pense au prix de ces clichés… leur valeur est telle que je ne suis pas prêt à la compromettre. Le 10 février 2009, Paris S.H.Bourne



pontus alv - bodyjar • photo: nils svensson





« Le fait que les hommes tirent peu de profit des leçons de l’Histoire est la leçon la plus importante que l’Histoire nous enseigne. » - Aldous Huxley


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