A PROPOS #3

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#3 - avril 2012



à propos des Zones 1 et 2

QUE SERAIT LE SKATE PARISIEN SANS LE MÉTRO ? Les spots trop loin pour y aller en ride… Ceux presque au sec sous les lignes aériennes. Enfin, presque… Les coups de motivation du genre « on va jusque là-bas, et on verra bien ce qu’on trouvera ! ». Le pote qui se fait contrôler à chaque fois, et qu’on doit attendre une plombe. Celui qui n’a jamais payé et ne s’est jamais fait attraper. Soi-disant… Les blagues stupides balancées à travers la foule compactée, d’un bout à l’autre du wagon, et les fous rires au milieu d’environ quatre cents inconnus collés serrés… Les gens se pressant sans se poser de questions sur vos roues couvertes de… De quoi, d’ailleurs ? Les spots du même nom qu’une station, se trouvant à environ une borne de celle-ci... Ceux entraperçus depuis le métro aérien, et jamais “vérifiés”. Un jour… L’attente interminable du premier. La cavalcade pour attraper le dernier. Celui raté qui vous rappelle qu’une board ne sert pas qu’à faire des figures… Les retours en sueur, affalés sur les banquettes, rincés… Tout ça et le reste, ce numéro y est dédié. Ainsi qu’à toutes ces heures passées sous terre, sur ces deux cent quinze kilomètres de voies. Toujours avec le sourire ! Enfin, presque… - Benjamin Deberdt



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à propos #3 mars 2012 page 8 Paris vue par les autres… Américains, en plus ! page 10 la ville sans planche, selon Kevin Rodrigues page 12 Qui est in, qui est out ? page 24 des photos en vrac, et en ville.

page 46 le jour toujours le plus long. page 48 faire du bowl à Paris… page 54 une vidéo à part, à venir. page 56 le spot au bout de la ligne de métro.

page 42 le spot au fil de la Seine

Les Tiaf circa 2007 Photo : Benjamin Deberdt


KEVIN RODRIGUEZ

CTS OX


5 clichés sur Paris selon Jessie Gilliam & Nestor Judkins photo : B. Deberdt

Ces deux-là ne font pas dans le voyage organisé, et une partie de la famille de Nestor vit à Madrid. L’Europe, ils connaissent… Ce qui ne les a pas empêchés d’en entendre de bonnes avant de prendre l’avion…

Crêpes et baguettes ! « C’est tout ce que vous allez manger ! Ce clichélà est vrai, un peu comme celui des t-shirts de marin à rayures… On en a vu partout ! [Rires] Par contre, pas de bérets… »

Les gens sont malpolis ! « Je crois surtout que nous sommes tous différents, et qu’entre les États-Unis et l’Europe, les règles de politesse sont différentes. J’avais remarqué la première fois que j’étais venu, il y a longtemps : quand tu rentres quelque part, tu dis «bonjour», et «au revoir» quand tu repars. Sinon, personne n’a envie de te servir. Ce qui est marrant, c’est que mon pote de Nancy trouve que les serveurs parisiens sont insupportables ! [Rires] »

Le drame de l’addition ! « On te parle toujours de la grande difficulté d’obtenir son addition et de la payer. On te donne même des conseils sur comment t’y prendre ! Et, ça peut être vrai ! C’est agréable de ne pas se faire stresser par le serveur. Mais, peut-être que si tu es en vacances et que tu as tout un itinéraire d’organisé, et que tu te retrouves à attendre ta note assis au fond d’un restaurant… »

C’est tellement romantique ! « On est là pour ça ! [Rires] C’est romantique de traîner à une terrasse de café, en buvant du vin. Par contre, si tu fais la queue pour la Tour Eiffel, ça l’est moins… Mais ça reste une ville romantique, simplement lorsque tu marches le long de l’eau qui scintille la nuit. »

Vin et fromage ! « Vrai ! Et c’est juste parfait pour les pique-niques le long de la Seine, et ce n’est pas qu’un truc de touristes. Je vais te dire, beaucoup de ces clichés sont plutôt des bonnes choses et dépeignent un mode de vie plutôt agréable. Dommage que tout le monde soit si malpoli ! [Rires] »_


DENNIS BUSENITZ ADIDAS.COM/SKATEBOARDING / / / BUSENITZ PRO

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Cinq trucs à faire à Paris… lorsque l’on est blessé selon Kevin Rodrigues (expert)

photos : B. Deberdt

Même avec la meilleure volonté du monde, parfois, en faire n’est pas une option… Alors, quoi ? Quelques pistes, avec l’aide d’un spécialiste de la question.

« Ce qui me vient en premier, c’est aller au Bar du Cirque rue Amelot, avec mes amis Lambert, Guichou et Adrien. » « J’aime bien passer à Nozbone, aussi, voir Greg et Valentin. » « Aller à la Maison Rouge. C’est une fondation dont j’aime le choix des expos, pour l’instant. Ça, par contre, ce n’est arrivé que très rarement, mais je compte bien y retourner ! » « Passer chez Luidginho, écouter de la musique. Il a de super disques. C’est surtout du hip-hop, mais j’aime aussi lui faire écouter quelques trucs complètement différents mais auxquels il s’intéresse, comme du garage. Il est vachement ouvert à ce niveau. » « Bon, là par contre, il ne me faut que quelques secondes pour me rendre compte que tout à plus ou moins un rapport avec le skate… Faudrait peut-être que tu trouves un handicapé plus productif. L’autre problème, c’est que je ne peux pas répondre à « 5 trucs à faire à Paris » par « aller à Bordeaux », alors que c’est un peu ce que je fais quand je suis blessé ! »_


RILEY HAWK

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Qui est in, qui est out ?



Retour sur deux spots ephèmères : la PAS House à la Gaîté Lyrique et The Obstacle au 104 par Benjamin Deberdt (sauf indiué) Paris, belle endormie ? À bien des niveaux, et certainement à celui des cultures hmm, disons “jeunes”, c’est une triste réalité… Lorsque l’on compare le bouillonnement de capitales comme Londres, Berlin, sans même mentionner New York, on se demande parfois ce qui cloche chez nous… Sans faire dans l’autodénigrement, sport national s’il en est, on ne peut pas dire que la scène skate (on va parler de ce que l’on connaît !) fasse tant parler d’elle… Une génération entière a fui à Barcelone, et la suivante commence à peine à émerger. Tout n’est pas forcément dramatique : Paris reste l’une des meilleures villes où faire du skate, même si tout le monde oublie de la visiter… Et ce n’est pas moi qui le dis.

Aaron Suski Fs ollie Paris 03 25/07/2011


Alors, lorsqu’en à peu près six mois deux, pas un, deux événements de stature internationale (ça ronfle, là !) se construisent autour du skateboard, on ne pourra que s’en réjouir. Les fâcheux auront été fâchés, par habitude, mais au final qui regrettera que des endroits ne s’y prêtant pas forcément soient devenus des lieux de rencontres pour des skateurs venus d’un peu partout, et même de banlieue ? Rencontres, échanges et même sessions, puisque la PAS House qui ne devait pas être skatée à la base l’aura été, et pas seulement par quelques VIPs… Quant à The Obstacle, c’était open bar, si l’on peut dire. Rien à râler, donc, ou alors, il fallait vraiment être très bon. Bon, j’ai dit. Au final, deux spots aussi improbables que rêvés auront vu le jour… Deux points de regroupement, et aussi l’occasion à chaque fois de rêver un peu, au moins pour les créateurs qui, bien que touristes, ne sont pas des lampistes. La PAS house a été dessinée par un certain Gil Le Bon Delapointe, skateur de la région bordelaise de la première génération (sponsorisé dans les années 70, tu peux pas test’ !) et François Perrin, surfeur architecte que l’on aura croisé dans les rues de Paname en ride d’un rendez-vous à l’autre, jusqu’à ce qu’il finisse par aller s’accrocher à une colline marquée Hollywood.


Remy Taveira Fs smith grind Paris 03 25 fĂŠvrier 2011 Photo : Alex Pires


Nestor Judkins Ollie up, ollie up, ollie up, ollie up gap to nosegrind Paris 19 11/02/2012


Quant à The Obstacle, cela restera les dessins réalisés en quelques heures par Rich Holland, le papa des modules en béton qui ont sauvé Southbank à Londres, il y a quelques années. Des gars un peu impliqués, donc, mais avec leur propre vision et, surtout, des envies nouvelles… La première tentative d’une maison “skatable“ pour les premiers, et la recherche d’un croisement entre sculpture où vivre et spot de skate pour l’autre. Des idées devenues réalité à force travail acharné, à chaque fois, ce genre d’utopie se construisant rarement toute seule. Il est d’ailleurs intéressant à noter que dans les deux cas, le Chellois aura montré une supériorité incontestable au Parisien, et ainsi sauvé la mise à tout le monde, pour l’amour du travail bien fait…


Mark Gonzales Rock and roll Paris 19 10/02/2012

Et si à chaque fois, le rêve fut bref, il ne s’est pas terminé en tas de copeaux, puisque les deux structures continuent à vivre. La PAS House, en tant que telle, a trouvé un nouveau toit, à Bordeaux, « chez Daurel », comme on l’entend parfois. Plus précisément, elle remplie un petit espace de l’immense hangar des Magasins Généraux de la friche militaire Niel, un projet de réappropriation du lieu par Darwin Eco-Système, dont Seb Daurel est le bras armé d’une visseuse, pour tout ce qui tient de la roulette. Forcément. Les sept tonnes de bois qui avaient accouché de The Obstacle, elles, se dispersent petit à petit, depuis la réserve de Cosanostra, vers différents projets de parks en grand besoin de matière première. Les deux premiers bénéficiaires sont les projets de skateurs de la région d’Amiens et celui de Saint Germain sur Morin. Et ce n’est que le début, vu le stock ! Bon, et maintenant quoi ? _



Ă propos de photos de skate Ă Paris


Lionel Dominoni Switch Bs smith grind Val de Fontenay 10/11/2011 Photo : Alex Pires



Michael Mackrodt Ollie up Fs shove-it many shove it out Ivry-sur-Seine 17/09/2010 Photos : Benjamin Deberdt


Guillaume Caraccioli Bs lipslide Puteaux, La DĂŠfense 25/11/2011 Photo : Vincent Coupeau


Vincent Touzery Ollie up Fs wallride Paris10 02/01/2011 Photo : Johan Verstappen



Guillaume Guirao Crooked grind Paris 16 31/01/2012 -2째 Celcius Photo : Alex Pires

Walid Mamine Fs boardslide big spin transfert Ivry-sur-Seine 17/09/2010 Photos : Benjamin Deberdt


Sam Partaix Slappy wallie grab out Paris 19 19/05/2011 Photos : Alex Pires




Steve Mallet Flip Paris 04 01/04/2011 Photo : Alex Pires


Vincent Dallemagne Bs tailslide Paris 12 3/3/2012 Photo : Yohan Kim


Kevin Rodrigues Wallie pivot Paris 16 27/02/2012 Photo : Alex Pires


Oscar Candon Ollie out noseblunt slide roll in Paris 05 05/10/2011 Photo : Alex Pires




Valeri Rosomako Ollie up gap to noseblunt slide Paris 12 03/07/2011 Photo : Tura


Generation 5 coming out!

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CHA TTA NOO GA.


à propos de ce spot Par Benjamin Deberdt Quand naît un spot ? Le jour où il a été construit, ou celui où quelqu’un décide qu’il pourrait en être un ? Qui décide de son nom ? Et pourquoi les spots parisiens sont toujours nommés de façon aberrante par rapport à leur réalité géographique ? Pour perdre les visiteurs ? Pour celui-là, tout ce que je sais est que le premier à m’y avoir promis une photo s’appelle Arnaud Brémard. Il est aussi le seul que j’ai vu y perdre sa board dans la Seine. En deux essais… Au moins, nous étions au centre de Paris, et donc du monde. Pour rentrer chez nous, c’était simple. Il semblerait que le spot en tant que tel, date de la dernière reconstruction du pont voisin, et donc, de 1928. Qui l’aura skaté en premier ? Mystère… Mais ces plans inclinés sont devenus en quelques années l’un des Valentin Bauer ollie classiques du centre parisien. Paris 05 Une étape obligée d’une session 29/10/2011 commençant là, pour se poursuivre cinquante mètres plus loin sur l’enchaînement de palettes à wheeling (propriété de Love Eneroth), et se terminant généralement dans le jardin de sculptures par un lancé sur les blocs, ou les hubbas bas (sur lesquels Oscar Candon met une option 5 pages plus tôt). Un programme varié, sans avoir pris les transports en commun. Que demander de plus ? Difficiles sans être dangereux, ces plans inclinés offrent aussi une vue à faire pâlir plus d’un hôtel cinq étoiles, et tout photographe a essayé d’encadrer un trick et Notre Dame, sans grande réussite, souvent… Les options y sont multiples, en front et en back. En tout cas, l’étaient, jusqu’à ce que le deuxième plan incliné en venant du pont


de la Tournelle ne subisse récemment une modification étrange. Antiskate ? D’un côté, mais pas de l’autre ? Travaux sur des canalisations ? Recouverts de pavés méticuleusement implantés de façon symétrique ? Qui sait… Peu importe, au final, car si vous pouvez toujours skater le plan incliné de la façon “traditionnelle”, comme nous le démontre le Finlandais Tatu Engeström page suivante, une nouvelle approche est apparue, sur l’idée d’un autre touriste, le Lillois sans domicile très fixe, Valentin Bauer. Il existe désormais le « gap des Quais de Seine », qui se trouve quai des Tournelles._


Tatu Engestrรถm Switch 5-0 to fakie Paris 05 23/05/2007 Photos : Benjamin Deberdt


photo : Jeff Boutin

CRIME -LR-

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Et vous, le 1er Janvier ? par Vincent Coupeau C’est le jour où il vaut mieux avoir la santé. Le jour qui compte le plus de gueules de bois de l’année. J’en sais rien, en fait, mais je ne me mouille pas trop en disant ça. Traînez dans les rues de Paris un premier janvier, vous verrez : c’est pas beau à voir… Si vous voulez mon avis, y a des mecs qui doivent s’en foutre plein les poches en vendant du Doliprane : un sacré filon ! Y a du bon à prendre partout, hein ! C’est sûrement ce qu’ont dû se dire David Tura et la clique de « Jemmapes City », pour avoir l’idée d’organiser une Hangover Session. Pour les plus bilingues d’entre vous, “hangover” est un mot anglais qui signifie gueule de bois. Ouais, ils sont futés les mecs… C’était donc la première session de l’année, réservée en majorité à de la viande saoule. Si vous n’aviez pas bu une goutte d’alcool et pas touché à la moindre drogue, vous pouviez venir quand même, vous foutre de la gueule des autres… En gros, au milieu de dix mille mecs restés perchés, essayant tant bien que mal de rentrer chez eux, titubant bouteille à la main, regard

hagard, et langage aléatoire, cette année, on trouvait une trentaine de jeunes qui faisaient de la planche à roulettes ! Trop fun ! Sur le papier… Quand on m’en a parlé quinze jours avant, je faisais bien le malin. Le jour J, c’était pas la même chanson… Rien que de prendre les transports en commun pour y être à 14h, c’était le parcours du combattant. Ils étaient bien venus les verres de thé, café et vin chaud. Et beaucoup sont restés assis tout au long du contest ! Ils sont quand même venus nombreux, les Parisiens. On a même vu pas mal de tricks, malgré un sol humide, terreux, plutôt glissant et une température proche de zéro. Bon, c’était pas non plus la Street League, hein ! Vous vous attendiez à quoi ? Il n’empêche que flips, grinds, wheelings, powerslides… tout a été fait. Sans se prendre vraiment au sérieux. Si vous n’étiez pas là, vous avez raté de bonnes rigolades. Et j’espère que vous vous en voulez d’être resté à décuiter dans votre canapé. Bon, vous ferez mieux l’année prochaine !_


Wesch J’en suis Ouf ma Gueule

“VERY BOXE” La board du mois :)

CHAQUE MOIS UNE NOUVELLE BOARD AVEC UN NOUVEL ARTISTE

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Peintre ; Bruce Clarke Poète boxeur: Arthur Cravan 1887 1918

Team One Move : Edwing Dixon, Steven Tessier, JP Marie, Idriss Diop, Vincent Perrin Flow team “ Macéo Moreau, Jeremy da Silva, Kevin Ozcan, Yassine Arraji (Marocco)


Bastien Duverdier Invert 27/12/2011

La Muette, le retour…

par Vincent Coupeau (sauf indiqué) Le bowl de La Muette. Situé au beau milieu d’un stade du riche XVIe arrondissement de Paris… Du peu que je m’en souvienne, avant, c’était bien mieux pour le manual pad et le spine, situés à côté du bowl… Le genre de spot où l’on allait une fois, pour se dire qu’on n’y retournerait pas de sitôt. Les courbes n’en étaient pas vraiment, plutôt des plans inclinés bizarres sur lesquels il était difficile de prendre de la vitesse (de “pomper”, comme l’on dit dans le jargon). Et c’était vraiment profond, comme ça, sans raison. Alors, comme on ne pouvait pas pomper, on se retrouvait rapidement au fond. Et pour remonter, c’était bien emmerdant. L’effet siphon, ou chasse d’eau. Et il faut reconnaître que d’être sans cesse attiré vers le fond du trou était assez frustrant ! J’exagère à peine…


Ce spot a longtemps été délaissé des skateurs parisiens. J’ai aussi le souvenir de beaucoup d’enfants en rollers, trottinettes, et autres vélos de type freestyle, ce qui n’ajoutait rien de bien bon au bordel ! Je pense que ceux qui n’habitaient pas loin devaient quand même passer, de temps en temps. Mais, pour les autres, pas question de faire le trajet jusque La Muette pour ça. « Ben, merci bien, mais il ne sert à rien ton article, là », vous allez me dire. Eh bien, si ! Fin 2011, des Belges ont débarqué, pour expliquer qu’ils s’appelaient les BRUSK, qu’ils n’étaient pas là pour beurrer les sandwichs, et en un coup de baguette magique (de plusieurs semaines !), Padaamm !, le bowl est devenu merveilleux ! Il se divise à présent en trois parties : une basse fantastique, une moyenne géniale et une profonde extraordinaire, qui tourne autour des 2,80 m, avec un bout de verticale. Avec ça, les curbs qui sont autour, j’espère que vous allez vite les oublier !


Louis Sebban Melon 29/1/2012 Photo : Johan Verstappen

Tout excité d’apprendre ça, j’y ai été [Sic]. Pour la petite histoire, rollers, trottinettes et autres vélos freestyle sont toujours là. Et comme l’on n’est pas chez mémé, mais à Paris, dans le XVIe (en plus), et qu’on ne fait pas ce qu’on veut, la mairie a voulu imposer des créneaux horaires spécialisés. Alors, tenez vous bien : si vous vouliez skater ce bijou de béton, cela n’aurait été autorisé que deux heures par semaine, le dimanche soir. Juste le temps de se chauffer, à priori… Avant de retourner bosser, en miettes, le lundi matin. C’était en tout cas l’ébauche de planning envoyée à l’association Waterfalls (chargée de gérer l’organisation des sessions skate). Le reste de la semaine aurait été dédié, je cite : au « cyclisme », « roller vitesse » ou « multisports ». Au final, face à l’impossibilité de gérer ce genre de créneaux super précis, il semblerait que le statu quo soit celui de l’accès libre. À vous ensuite de venir à des horaires pas trop “cours de récréation” pour pouvoir profiter du park au maximum. Et n’oubliez pas qu’en cas de souci, l’entrée peut se faire par la grille du fond, en toute discrétion… Comme quoi, en ville, même les endroits construits pour le skate finissent par faire appel à votre sens de l’adaptation. Et pas de conneries, beaucoup de gens ont travaillé à ce renouveau de La Muette, et un vrai bowl dans Paris, ça se préserve !_


photo Johan Verstappen

Juan Saavedra / nose pick

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En Cours… avec Greg Dezecot Paris en vidéo, arrondissement par arrondissement…

Le projet « La vidéo s’appelle Parisii, avec deux i. C’était le nom du peuple vivant dans la région parisienne avant que les Romains ne s’installent. C’est un projet que je monte avec Olivier Fanchon, avec qui j’avais fait la Frame by Frame. Le but est de mettre en avant la ville autant que les skateurs. La star, c’est la rue ! » Date de ton installation à Paris « Avril 2009. » Date à laquelle tu as lancé le projet « Il y a environ un an et demi. » Au jour d’aujourd’hui, l’arrondissement avec le plus de footage « Déjà trois bonnes minutes dans le 15ème, et tellement encore à filmer là-bas ! » Arrondissement avec le moins de footage « Les quatre premiers… Presque rien pour le moment, mais les idées ne manquent pas. » Le local le plus ouvert dans les zones qu’il skate (de ton expérience) « L’Anglais Steve Malet ! » Ton arrondissement préféré pour skater « Toutes les rues où je n’ai jamais mis le pied ! Il y a toujours de nouvelles surprises ! »

photos : JB Gurliat

Ton arrondissement préféré pour filmer « Pour filmer, le 12ème est super efficace parce que plus facile pour motiver des skateurs, pour sa proximité géographique. » Existe-t-il un quartier sans spot « Oh que non. Et puis comment définir un spot ? La créativité de chacun peut voir un spot sur un simple bout de trottoir ! »_



Ă propos de ce spot


Ben Delaboulaye Wallie Bagnolet 22/11/2011 Photo : Tura

avec Thomas Busuttil (Lomographe)

Les repérages « Le spot était connu dans les années 90 mais a été déserté lorsque des gens se sont fait braquer des appareils photo et ce genre de choses. On est retombés dessus vers 2003, lorsque la mini de Bagnolet a été implantée juste à côté. » La préméditation « Après avoir fait un quarter à Jemmapes, on a voulu faire plein de petites modifications qui toucheraient plus la rue, qui permettraient de rouler des choses déjà existantes, plutôt que de créer un spot en entier. On avait idée de customiser des petits endroits sur un trajet qui aurait relié le 20ème à Jemmapes, et l’on a commencé par Bagnolet. Anagram nous avait donné un peu d’argent pour le béton. Ça pourrait continuer, mais pour l’instant la logistique ne suit pas, donc le trajet s’arrête là-bas. On avait prévu des mini-actions très rapides, mais il nous manque un petit van un peu dégueulasse. On nous avait prêté une camionnette pour livrer du vin, avec thermostat et tout, mais ça ne se prêtait pas à faire du béton à l’intérieur, même si on nous avait dit oui ! » Le casse « Ça aura pris deux demi-journées de travail pour faire treize “attaques” différentes. Deux ou trois ont sauté, depuis… Elles se sont désagrégées au fil du temps, ou ont sauté direct. Ce sont les aléas du béton ! Et puis on a encore plein de choses à apprendre. »


La couverture « On a fait ça en plein jour, les deux fois et une seule personne est passée, nous a regardés et est repartie sans rien dire. Alors qu’il y a 800 fenêtres qui donnent sur le spot. Si, le lendemain, des gamins sont arrivés en trottinettes, en rollers, pour utiliser ce que l’on avait fait. C’était cool. Au final, ça sert plus aux gamins des citées autour que pour les trois ou quatre sessions de skate qui s’y passent par an. » L’équipe « Six personnes, Édouard Ducos avec qui l’on se donne les coups de motivation pour les préparations, Kamel Hamida, Jean-Philippe Marie, François Wuest, David Amar et Eric Jouseau qui arrive toujours quand c’est fini ! » La tuile « La première session, j’ai fait le même wallie que Ben a shooté depuis, et en essayant de le refaire ce jour-là pour une photo, je me suis explosé le crâne : trois agrafes, trauma crânien et tout le côté du corps arraché, donc passage à l’hôpital… Et la photo de Ben rend bien mieux que la mienne, donc ce n’est pas grave ! Du coup, je flippe un peu sur le spot, depuis. Le béton est vraiment rugueux. » Le prochain coup « Ce qu’il nous faudrait, ce serait un véhicule dédié et solide pour pouvoir relancer des actions coup de poing la nuit. Les coffrages préparés à l’avance, on les pose, on projette, et hop. Mais ça prend toujours plus de temps que l’on ne croit. »_


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57 rue de France, Fontainebleau. 01 60 74 28 56 - ( CreamsKateshop.com soon... )




édité par les éditions du garage SARL réalisé par Benjamin Deberdt, avec l’aide de nombreux parisiens et banlieusards sur l’invitation du responsable de publication David Turakiewicz - tura@somaskate.com publicité Thomas « Zeb » Busuttil - thomas@somaskate.com Secrétaire de rédaction Valéry Blin imprimé par : XL Print, St Etienne à 2000 exemplaires Prochain numéro : septembre 2012

Sébastien Charlot et Samir Krim circa 1997 Photo : Benjamin Deberdt



Photos de couverture : JB Gurliat

www.aproposskatemag.com


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