SIRCuit de HP Été 2013

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SIRCuit

“La fusion de l’entraînement avec les sciences du sport et la médecine du sport”

de Haute performance été 2013

Rosie MacLennan Rosie et son entraîneur, Dave Ross, jettent un éclairage sur la victoire et le sport de trampoline

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Nous travaillons ensemble

La route vers le podium est pavĂŠe de connaissances www.sirc.ca

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Éditorial En traversant ce grand pays qui est le nôtre, nous sommes amenés sans cesse à constater à quel point nos ressources sont immenses en coaching et en sciences du sport. Ce numéro de SIRCuit-Haute Performance présente des innovations scientifiques et méthodologiques utilisées par nos équipes nationales. Dans son excellent article sur la poursuite par équipe, M. Mike Patton analyse l’aérodynamique et le positionnement optimal des cyclistes. La recherche du Dr Gordon McMorland décrit la prévalence (risque) de la lombalgie dans le sport de haute performance et les moyens à prendre pour minimiser son impact sur les athlètes. Madame Catherine Naulleau donne d’excellentes directives en matière de supplémentation et présente son impact sur le système immunitaire de l’athlète; pour enrichir nos connaissances, le SIRC scrute la quercétine. Dans l’entrevue captivante avec Monsieur Mike Christie de l’ANP, on apprend que « les données ne mentent pas » dans son partage d’expérience à titre d’analyste de la performance avec l’équipe canadienne. L’entrevue audio, l’analyse vidéo et l’article de M. Robert Carroll complètent notre section dynamique sur l’analyse de la performance.

Debra Gassewitz Présidente et directrice générale SIRC

Dans la vidéo prise par l’ANP, la toujours très sympathique Rosie McLennan nous parle de ses défis et de l’effort exemplaire de l’équipe pilotée par l’entraîneur Dave Ross dans sa quête du podium. Nous vous invitons à prendre note des judicieux commentaires de l’équipe de rédaction de l’ÉSI et des lectures recommandées à l’intention des entraîneurs, ces personnes tellement captivantes. Nous sommes heureux d’offrir en cadeau des livres de Human Kinetics sur la performance de haut niveau; n’oubliez pas de vous inscrire. Nous vous remercions pour vos commentaires et votre participation; c’est avec plaisir que nous colligeons et partageons le savoir de nos communautés d’entraîneurs et de scientifiques du sport.

Table des matières

SIRCuit de HP est financé en partie par

Éditeur Directeur de création Équipe de création Directrice des contenus

Debra Gassewitz David Roberts Chloé Lymburner Kim Sparling Nancy Rebel

Collaborateur à la rédaction Dr. Jon Kolb, OTP Remerciements particuliers Cara Thibault, OTP Paul Dorotich, OTP et tous les collabora- teurs Traduction Marcel Nadeau Photos

Jon Kolb, Ph. D. Directeur, Sciences du sport, Médecine et innovation, À nous le podium

Comité olympique canadien Canada Cyclisme Entraîneurs du Canada Dave Ross Collection de photo du SIRC

Centre de documentation pour le sport (SIRC) est la bibliothèque nationale du sport au Canada fondée il y a plus de 40 ans. Adresse: SIRC 180, rue Elgin, Ottawa (Ontario) Canada bureau 1400 K2P 2K3 | Tél : +1 (613) 231-7472 Avis de non-responsabilité: les opinions exprimées dans ces articles n’engagent ni SIRCuit, ni l’éditeur, ni le distributeur, ni le comité de rédaction. Le SIRC ne donne aucune garantie ni ne fait aucune déclaration quant à la qualité, à l’exactitude ou au caractère exhaustif de son contenu. © 2013 SIRC. Tous droits réservés. La reproduction, le remisage, la transmission ou la diffusion en tout ou en partie de cet article sous quelque format que ce soit est interdit sans avoir obtenu au préalable la permission écrite du SIRC. Les demandes de reproduction de tout document protégé par droit d’auteur doivent être adressées par écrit au SIRC.

Performance Performance 4

Recherche de l’amélioration de la performance en poursuite par équipe au moyen de tests aérodynamiques 8 L’analyse de la performance - Est-ce que tous les entraîneurs devraient être des analystes? - Entrevue avec Mike Christie

Médecine proactive et préventive 18 22

Prévenir les infections et maintenir les fonctions immunitaires à l’aide de stratégies nutritionnelles Prévention de la lombalgie

Intelligence sportive 28

Survol des recherches sur les applications de la quercétine

Innovation sportive 16

L’ANP - Présentation du comité scientifique pour le développement des athlètes de haute performance - Stratégie de la haute performance

Les Services 14 Athlètes en vedette - Rosie MacLennan 30 Restez au courrant avec SIRC 13 Calendrier 32 Lectures recommandées 33 Club de lecture de l’ÉSI English www.sirc.ca

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La performance

Essais aérodynamiques Recherche de l’amélioration de la performance en poursuite par équipe au moyen de tests aérodynamiques à la fine pointe de la technologie et optimisation du rythme de course par ordinateur. Mike Patton

Gracieuseté de N. Scholz


Points CLÉS Cette étude met l’accent sur l’élaboration d’une stratégie du rythme idéal de course (modèle mathématique) par l’optimisation d’un algorithme basé sur le suivi de la capacité de travail variée des athlètes. L’aérodynamique joue un grand rôle dans les sports comme le cyclisme sur piste où une faible diminution de la résistance aérodynamique permet une importante augmentation de vitesse pour la même production de puissance. Les épreuves individuelles chronométrées comme en patinage de vitesse, en athlétisme, en natation et en canoë/kayak pourraient profiter de cette nouvelle technologie pour l’évaluation de la vitesse et de la puissance produite et l’élaboration de stratégies optimales.

Mike Patton détient un diplôme de maîtrise en kinésiologie spécialisée en physiologie de l’exercice de l’Université de Calgary et une certification comme entraîneur de la SCPE. Depuis 8 ans, il évalue et entraîne des athlètes d’élite dans ses fonctions au Centre canadien multisport de Calgary. Plus récemment, il a œuvré à titre de scientifique de la performance et chef de l’ÉSI de Cyclisme Canada (piste).

Introduction La poursuite par équipe sur piste est une épreuve durant laquelle un groupe de cyclistes minimise le temps consacré pour franchir une distance donnée (soit 3 km ou 4 km) en alternant stratégiquement entre la tête du peloton et le peloton. Pour réaliser une performance de pointe, il faut optimiser de façon hautement complexe l’ordre des cyclistes dans le groupe, la répartition du travail dans le groupe et le rythme de course de l’équipe. La majorité du travail est réalisée péniblement par essais et erreurs par les entraîneurs et les athlètes au cours des mois et des années précédant les Jeux olympiques. Cet article présente une partie du processus suivi par l’équipe canadienne de poursuite par équipe pilotée par l’entraîneure Tanya Dubnicoff afin de former l’équipe la plus rapide et la plus stratégique aux Jeux olympiques de Londres. Essais aérodynamiques sur le terrain Faire en sorte que toutes les parcelles d’énergie produite par un athlète soient utilisées pour aller le plus vite possible est le défi dans presque tous les sports. La physique du vélo sur piste est en grande partie un problème d’aérodynamique pour les cyclistes : leur production de puissance doit servir à les propulser vers l’avant. Par exemple, une équipe féminine standard de poursuite par équipe roulant sur une piste à une vitesse relativement facile de 30 km/h dépense environ 86 % de son énergie à lutter conÀ des vitesses de course avoisinant tre la résistance aérodynamique. À des viou surpassant 60 km/h, la résistance tesses de course avoisinant ou surpassant aérodynamique représente presque 60 km/h, la résistance aérodynamique 96 % de toutes les résistances représente presque 96 % de toutes les réagissant sur l’équipe. sistances agissant sur l’équipe. Dès lors, une petite diminution de la résistance aérodynamique signifierait une augmentation importante de la vitesse pour la même production de puissance. Pour les membres de cette équipe de poursuite par équipe, l’optimisation de l’aérodynamique s’est effectuée grâce à deux stratégies : utilisation de l’équipement le plus rapide et évaluation de l’efficacité de la posture corporelle de chacune des cyclistes. L’approche typique de minimisation de la résistance aérodynamique est de consacrer du temps en soufflerie. En soufflerie, on obtient des mesures hautement précises et des gains en matière de performance en ajustant la posture et en choisissant le bon équipement. Toutefois, l’utilisation de la soufflerie est très coûteuse et exige que l’athlète y consacre énormément de temps en sus du programme d’entraînement régulier et lui procure un stress additionnel dû au voyage. En plus de ces difficultés, il faut noter que les souffleries sont souvent réservées des mois à l’avance et il devient donc difficile d’y avoir accès. Les bicyclettes en mouvement obéissent aux lois bien établies de la physique newto­ nienne; on peut donc appliquer un modèle mathématique extrêmement précis pour déterminer la production de puissance et atteindre une vélocité donnée. Plusieurs auteurs ont publié des articles pour démontrer la validité de cette équation qui détermine la production de puissance requise pour rouler à vélo sur la route ou sur un vélodrome (http://tinyurl.com/dyogvph) (Martin, Milliken, Cobb, McFadden, & Coggan, 1998; Martin, Gardner, Barras, & Martin, 2006): P=(1/2∙ρ∙C_D A∙〖v_air〗^2∙v_sol )+(C_RR∙m∙g∙v_sol )+(m∙a∙v_sol )+(s∙m∙g∙v_sol )

(Équation 1)

où P est la puissance produite, ρ est la densité de l’air, CDA est le produit du coefficient de résistance aérodynamique et de la surface frontale, v est la vélocité (air ou sol), CRR est le coefficient de résistance de roulement, m est la masse du cycliste et English www.sirc.ca

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de son équipement, g est l’accélération due à la gravité, a est l’accélération vers l’avant et s est l’inclinaison de la surface sur laquelle on roule. Plus récemment, Robert Chung (2012) a développé une méthode dite « Élévation virtuelle » permettant d’estimer très précisément les valeurs de CDA et CRR au moyen d’un wattmètre et d’un test spécifique. Dans sa forme la plus simple, la méthode incorpore la mesure de la puissance, de la vélocité (air et sol), de la densité de l’air, de la masse du cycliste et des estimations éclairées de CDA et CRR, puis calcule l’inclinaison requise pour prendre en compte la mesure de la production de puissance et de la vélocité. En intégrant les pentes calculées, on peut construire un profil d’élévation virtuelle. Puis on ajuste systématiquement les valeurs estimées de CDA et CRR afin d’aligner l’élévation virtuelle à l’élévation réelle. Étant donné que la variation de l’élévation à rouler autour d’un vélodrome est égale à zéro, seule une combinaison très précise des coefficients de résistance détermine un profil d’élévation très précis. Il ne fut pas possible de consacrer du temps dans la soufflerie avec chacune des coéquipières; on a donc utilisé la méthode d’élévation virtuelle. Nous avons amélioré notre précision au cours de l’essai aérodynamique en utilisant un nouveau capteur de vitesse de l’air et un logiciel spécifiquement conçu par Alphamantis Technologies, Inc. Ce capteur (Aerostick, Alphamantis Technologies, Inc.) permet de mesurer la vitesse de l’air générée par les cyclistes au lieu de poser l’hypothèse d’un vent nul. Optimisation du rythme de course de l’équipe Pour aborder ce problème complexe, le Dr Andy Froncioni (Alphamantis Technologies, Inc.) nous a élaboré un logiciel personnalisé qui intègre le modèle de physique sophistiqué que nous avons appliqué dans les essais aérodynamiques et un modèle de fatigue physiologique semblable à celui de Wagner et coll., (2011). Une fois les coefficients de résistance estimés chez un cycliste, il est possible de déterminer assez précisément le temps de performance pour franchir toute distance sur un vélodrome en incorporant la production de puissance et en calculant l’intégrale de la vitesse résultante sur le temps. Étant donné ce caractère prédictif, il est possible d’évaluer grâce au modèle les diver­ ses productions de puissance durant la course et d’en mesurer l’effet sur le temps final de performance. De Koning et coll., (1999) ont été parmi les premiers à utiliser cette approche au cyclisme sur piste. Ils voulaient déterminer la stratégie optimale d’une épreuve individuelle sur 1000 m et sur 4000 m en utilisant le modèle de physique ci-haut et en modélisant la production aérobie et anaérobie d’énergie du cycliste. Le modèle physiologique utilisé stipulait une « capacité anaérobie » fixe 6

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qu’on pouvait répartir de toutes les façons dans la quête du meilleur temps de performance (de Koning, Bobbert & Foster, 1999). Ce modèle est similaire au concept proposé par Monod et Scherrer (1965), connu sous le nom du modèle de puissance critique (PC) qui stipule aussi une capacité anaérobie de travail fixe (CAT). La robustesse d’une telle équation simple de prédiction du temps jusqu’à épuisement en fonction d’une vaste étendue de productions de puissance en fait un modèle physiologique idéal pour éva­ luer la stratégie du rythme de course. La poursuite par équipe en vélo est caractérisée par d’importantes fluctuations de la production de puissance durant la course dues au nombre de fois que les coureurs s’échangent la position de tête durant la course. Hélas, le modèle PC standard ne prend pas en compte correctement des effets de l’exercice intermittent sur le temps jusqu’à épuisement; nous avons donc adopté un modèle PC pour exercice intermittent similaire à celui d’autres auteurs (Morton & Billat, 2004; Skiba, Chidnok, Vanhatalo, & Jones, 2012). Le modèle de Skiba et coll., (2012) permet le suivi continuel de W’ (semblable à CAT ci-haut). Toutefois, nous avons décidé de simplifier le modèle proposé par ces auteurs qui ont appliqué une constante exponentielle (τW’) pour la reconstitution de W’. Étant donné la brièveté des périodes de récupération en poursuite par équipe et du fait que le taux de reconstitution est essentiellement linéaire au cours de cette période quand on le calcule en utilisant les valeurs représentatives de τW dans leur article, nous avons décidé d’appliquer simplement une constante linéaire. Le suivi de W’ en fonction du temps se définit comme suit : 〖W^’〗_n= 〖W’〗_(n-1)-((P-CP))/dt∙K ,

(Équation 2)

où W’n est la valeur calculée de W’ à un moment donné, W’n1 est l’état antérieur de W’ et dt est la variation de temps au moment donné. On a déterminé somme toute arbitrairement la variable K (constante linéaire de récupération) pour chaque cycliste, car il ne nous était pas possible de déterminer K avec précision durant la période de temps disponible. Ce sera certainement l’objet d’un développement futur. On a établi K = 1 pour des valeurs de P supérieures à PC et K = 0,5 pour des valeurs de P inférieures à PC. On a obtenu des estimations individuelles de PC et de W’ à partir des valeurs de production de puissance enregistrées au wattmètre à chaque séance d’entraînement et de course effectuée par la cycliste. Les cyclistes derrière le meneur dépensent jusqu’à 30-35 % moins d’énergie que s’ils pédalaient en solo (Broker, Kyle, & Burke, 1999). Toutefois, on observe une importante variation interindividuelle dans l’équipe. L’étendue des diminu-

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tions de la puissance dues à la traction aérodynamique varie de 22 % à 40 %. Pour l’optimisation du rythme de course, nous avons calculé pour chaque cycliste la diminution de puissance (facteur de traction) causée par la traction aérodynamique. Ces facteurs de traction nous permettent de déterminer en continu la puissance requise chez le cycliste en deuxième et en troisième position, et ce, afin de calculer l’état de W’ de toutes les cyclistes de l’équipe. Il faut utiliser une approche systématique pour déterminer la combinaison optimale des variables et maximiser la performance de l’équipe. Wagner et coll,. (2011) ont proposé une méthode d’optimisation de l’ordre des cyclistes et de la stratégie du rythme de course dans une poursuite par équipe féminine. Brièvement, ils ont utilisé un algorithme informatisé qui estime l’évolution génétique dans le temps. L’algorithme génère de légères variations aléatoires de la stratégie du cycliste et de la production de puissance. Si ces variations aléatoires aboutissent à un meilleur temps de performance, le « gène » est déplacé vers l’avant jusqu’à ce que l’algorithme stoppe. Nous avons choisi un algorithme d’optimisation très similaire nommé « annelage simulé » (Kirkpatrick, Gelatt Jr. & Vecchi, 1983); il introduit de façon similaire des variations aléatoires dans les variables du modèle avec le temps, mais a l’avantage de procurer une bonne solution plus rapidement que l’algorithme génétique (Kundu, Mahato, Mahanty & Acharyya, 2008). On a rejeté les stratégies selon lesquelles W’ de chacune des cyclistes était totalement vidée avant la fin de la course, et ce, afin de prévenir un scénario vraisemblable au cours duquel une cycliste laisserait le groupe, si cela avait à réellement se produire. On doit noter que le temps final de l’épreuve est déterminé par la troisième cycliste franchissant la ligne d’arrivée; en conséquence, si une cycliste laisse le groupe, elle détermine le temps final de l’équipe. Au championnat mondial de cyclisme sur piste à Melbourne, Australie, en

2012, l’équipe a réalisé aux qualifications un temps de 3:19.494 et, à la finale (3e/4e), un temps de 3:19.529 pour une médaille de bronze. En utilisant les données environnementales et de production de puissance lors des qualifications, notre modèle a estimé un temps de 3:19.18. Après avoir déterminé le rythme de course optimal, nous avons prédit que l’équipe pouvait réaliser un temps de 3:17.06. Aux Jeux olympiques de 2012, l’équipe a réalisé un temps de 3:17.915 sur une piste très semblable et dans des conditions environnementales presque identiques. Hélas, nous disposons de très peu de données pour comparer la stratégie optimisée à celle utilisée par l’équipe à Londres parce qu’on a retiré les wattmètres pour diminuer le poids des vélos.

Figure 1. Stratégies (optimale et réelle) du rythme de course au cours de la poursuite par équipe des cyclistes canadiennes. Les variations de puissance indiquent le repositionnement des athlètes.

Opportunités pour le développement futur Il y a encore beaucoup d’études à réaliser, notamment en ce qui concerne le modèle de fatigue décrit plus haut. Les fluctuations du rythme de course qui se présenteraient lors de l’application de la stratégie d’optimisation du rythme pourraient induire une fatigue neuromusculaire substantielle qui rendrait la solution optimisée, de toute évidence, insoutenable. La fatigue neuromusculaire est vraisemblablement distincte de la fatigue due à l’accumulation de métabolites. Ainsi, la fatigue associée au départ arrêté de l’équipe n’est pas totalement intégrée dans notre modèle de fatigue. En outre, une des plus importantes sources d’erreur dans l’optimisation du rythme semble être notre aptitude à prédire la capacité de l’athlète le jour de l’épreuve. Nous poursuivons nos travaux pour diminuer l’erreur de prédiction, mais étant donné la variabilité de la performance humaine dans une épreuve contre la montre (Curell & Jeukendrup, 2008), les prochains modèles devraient procurer une gamme optimisée de temps final de performance, plutôt qu’une seule valeur. Les activités sportives qui se prêtent à la mesure précise de la production de puissance et de la vitesse en locomotion sont des activités très intéressantes pour l’utilisation de la méthode de l’optimisation du rythme de course. On pourrait appliquer cette nouvelle technologie de mesure de la vitesse et de la puissance générée pour déterminer des stratégies optimales au patinage de vitesse, en athlétisme, en natation et en canoë/kayak. On pourrait aussi utiliser la technique décrite spécifiquement dans la poursuite par équipe à des situations plus complexes telles que la sélection des athlètes en aviron et en poursuite par équipe au patinage de vitesse. ∆ Pour des références, cliquez ici On pourrait appliquer cette nouvelle technologie de mesure de la vitesse et de la puissance générée pour déterminer des stratégies optimales au patinage de vitesse, en athlétisme, en natation et en canoë/kayak.

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La performance

L’analyse de la performance Ici, on s’attarde au rôle de l’analyste de la performance dans le sport de haut niveau. On présente 1) un texte de M. Rob Carroll apte à susciter la discussion au sujet du partenariat entraîneur-analyste de la performance dans la gestion et l’interprétation des données de performance, dans un contexte de scien­ ces du sport et 2) une entrevue avec M. Mike Christie de l’organisme À nous le podium qui nous démontre la pertinence et l’importance de l’analyse de la performance dans le sport de haut niveau. Points CLÉS Les rôles de l’entraîneur et de l’analyste de la performance évoluent dans le contexte de la performance de haut niveau et devraient constituer les éléments essentiels d’une approche coordonnée en entraînement. Étant donnée la quantité énorme de données, l’analyste de la performance applique ses compétences dans la gestion des données, dans l’utilisation des bons outils pour filtrer l’information et pour rendre accessible l’information pertinente afin d’exercer une action positive sur la performance.

L’analyste de la performance présente les données objectives essentielles : pas d’arguments, que des faits. L’analyse de la performance procure la confiance dans la performance pour déterminer ce qui est avantageux et ce qui est essentiel dans le sport de haut niveau, sur le plan des exigences et de la compétitivité.


Est-ce que tous les entraîneurs devraient être des analystes? Robert Carroll En tant qu’analyste de la performance, j’ai toujours pensé qu’il y avait quelque chose de très particulier dans ce rôle. La majorité des professionnels en sciences du sport comme en musculation et conditionnement physique, en psychologie et en nutrition sont invariablement laissés à eux-mêmes. Même si ces praticiens discutent avec l’entraîneur en chef ou le gérant, ils présentent souvent leurs plans, objectifs et résultats directement aux athlètes, sans passer par les entraîneurs. Selon mon expérience, les analystes de la performance n’ont pas le même niveau d’interaction avec les joueurs. Leur travail est davantage celui d’un interprète, car ils sont les yeux et les oreilles des entraîneurs auxquels ils communiquent l’information et ces derniers s’adressent directement aux athlètes. C’est en partie compréhensible; les autres professionnels des sciences du sport doivent saisir en profondeur les aspects physiques et émotionnels du sport et n’ont pas à se préoccuper de tous les éléments techniques et tactiques. Cela signifie souvent que leurs compétences sont transférables à d’autres sports. Les principes sont les mêmes, il n’y a qu’à utiliser leurs compétences à d’autres

exigences spécifiques. Par contre, l’analyste doit comprendre la philosophie de l’entraîneur, le plan de match et les exigences techniques et tactiques du sport. Cette compréhension spécifique du sport en question est plus difficile à transférer. La tâche d’analyste comporte fréquemment plus d’interaction avec les entraîneurs qu’avec les athlètes. Dans une étude récente traitant du rôle des analystes de la performance au football de niveau élite, 72,9 % des répondants ont indiqué ne pas communiquer la rétroaction aux joueurs (Wright et coll., 2013). Ce n’est pas ce que j’ai observé dans les autres disciplines en sciences du sport. Pour qu’un analyste ait une relation de travail similaire (comme dans les autres disciplines en sciences du sport) avec les athlètes, il devrait être un spécialiste du coa­ ching dans ce sport, comprendre la philosophie de l’entraîneur pour ne pas communiquer de l’information contradictoire et il devrait avoir toute l’expertise technique de l’analyste. Si vous possédez ces compétences, vous les appliquerez vraisemblablement en tant qu’entraîneur et non comme analyste. (Suite à la page 10)

Entrevue avec Mike Christie À titre de conseiller en matière d’analyse et d’intelligence sportive pour l’organisme À nous le podium, M. Mike Christie s’entretient avec Mme Debra Gassewitz, présidente du SIRC, au sujet de la pertinence et de l’importance de l’analyse de la performance dans le sport de haut niveau.

« «

Cliquez ici pour écouter l’entrevue au complet. (en anglais) C’est tout un défi de gérer cette énorme banque de données de nos équipes olympiques et paralympiques…[analystes de la performance], il faut s’assurer d’avoir les données pertinentes pour avoir un impact positif sur la performance

»

Quel est le plus grand bénéfice à tirer de l’utilisation des analystes de la performance? …procurer des données objectives à l’entraîneur et à l’athlète. L’entraîneur et l’athlète se souviennent d’environ 30 % de la performance réalisée; l’analyse de la performance remémore le 70 % restant…les données ne mentent pas.

»

Cliquez ici pour voir la vidéo

> Le logiciel Dartfish superposant les tracés de deux skieurs, Hermann Maier et Erik Guay, à des fins de comparaison lors de la Coupe du monde de descente à Wengen.

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Applications pratiques aux Jeux olympiques Jeux olympiques d’hiver 2006 de Turin: Super G masculin - Première application de la part du Canada d’une stratégie technologique de performance aux Jeux olympiques. Cliquez ici pour écouter Mike Christie raconter l’histoire. Jeux olympiques d’hiver 2010 de Vancouver – Maelle Ricker, planche à neige L’entraîneur voulait s’assurer que l’athlète était sur la bonne voie (devant, en fait) avant de commettre une faute; l’analyse vidéo procura l’assurance à l’entraîneur et à l’athlète que tout allait bien, « il manquait ce petit élément rassurant, cette donnée objective » Cliquez ici pour écouter Mike Christie raconter l’histoire.

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Suite de la page 9

Recherche Le rôle de l’analyste est tellement intégré au processus de coaching que je me questionne : est-ce que l’analyse fait partie de la tâche d’un entraîneur et, de ce fait, n’est pas une discipline distincte? Même si, à ce jour, la recherche dans un cadre académique s’est limitée à la fonction de l’analyse de la performance dans le sport d’élite, des études pertinentes ont été récemment publiées. Wright, Atkins et Jones (2012) ont analysé l’implication des entraîneurs d’élite dans l’analyse de la performance (match, notes et technique). Les résultats d’intérêt sont : 91 % des entraîneurs ont réalisé leur propre forme d’analyse. Ce fort pourcentage suggère que les entraîneurs exercent la tâche d’analyste, mais 68% des répondants n’ont pas communiqué avec un analyste de la performance. Il y a donc des entraîneurs qui réalisent et communiquent l’analyse de la performance à leurs athlètes; même si on ne connaît pas le nombre exact, il y a aussi des entraîneurs qui ne réalisent pas d’analyse en propre, car ils ont accès à un analyste de la performance.

Modèle d’analyse de la performance Je dois préciser que le rôle d’un analyste peut varier d’un poste à l’autre et d’un sport à l’autre. Dans le modèle d’analyse que je présente, le rôle comprend quatre volets distincts, indépendamment du sport analysé. Ici, il est question d’analyse des données et des vidéos. 1. Collection 2. Gestion 3. Analyse 4. Visualisation Je ne prétends pas que toutes les tâches relevant de ce modèle doivent être confiées à l’entraîneur, mais je pense que la fonction d’entraîneur est bonifiée par la prise en charge de certains aspects de l’analyse de la performance. Traditionnellement, la phase de collection (données et vidéos) était la tâche fondamentale de l’analyste. Cela va de soi : dans les premières années, l’analyse de la performance était un travail très technique. L’équipement était très coûteux et exigeait beaucoup de formation spécialisée. Ce n’est plus comme cela. Pensez au nombre d’applications mobiles, aux caméras à faible coût et à la diminution incessante du prix des logiciels d’analyse de la performance. 10

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Le manque d’expertise technique est encore un gros obstacle pour les entraîneurs se chargeant de la collecte de données et de l’enregistrement des vidéos. Dirons-nous la même chose dans quelques années? Au fait, peut-on encore le dire de nos jours? L’équipement est moins coûteux, plus performant et plus facile à utiliser. Au fur et à mesure qu’il y aura plus d’entraîneurs avertis dans le milieu, je pense qu’il y en aura de plus en plus qui feront la collecte de données et l’enregistrement de vidéos. Ce n’est pas obligatoirement une mauvaise chose et je pense que les analystes devraient accepter ce phénomène plutôt que de le craindre. Avec des interprètes, il y a toujours un téléphone arabe et, en retirant les analystes de la performance de cette phase, on ouvrira la voie à du meilleur coaching. La tâche d’analyse dans la fonction d’entraîneur est aussi mise en évidence par le nombre d’organismes nationaux qui incluent des aspects techniques et d’analyse de match dans l’entraînement des athlètes. Personnellement, j’ai collaboré à l’élaboration de modules d’analyse dans les cours de formation Pro de l’UEFA (FAI et IFA). Même si plusieurs de ces entraîneurs ont accès à des analystes de la performance, c’est profitable pour eux de comprendre le processus d’analyse et d’être capable de réaliser quelques tâches au fur et à mesure qu’ils s’approprient le processus. Il y a de très beaux exemples de ce phénomène par lequel des entraîneurs spécialisés dans des équipes sportives se chargent entièrement de leur analyse. Ces entraîneurs n’attendent pas les services de l’analyste de la performance et L’analyste de la performance trouvent plus enrichisse consacrera davantage aux sant le fait de collecter données d’envergure, aux et d’annoter eux-mêmes techniques statistiques et à des enregistrements. Ils la visualisation à des fins de n’ont pas besoin des serdémarcation. vices de l’analyste pour la collecte ou les rétroactions, ils travaillent directement avec leurs athlètes. En ce qui me concerne, c’est un excellent exemple illustrant le retrait de l’analyste pour mieux incorporer le processus d’analyse et d’entraînement des athlètes au lieu de le limiter. Les éléments mentionnés au sujet de la collecte de données et de l’enregistrement de vidéos sont corrects pour les phases de l’analyse et de la visualisation. Les entraîneurs peuvent ou assument de plus en plus de fonctions techniques pour réaliser leurs tâches. À mon avis, les analystes présentent une grande

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valeur ajoutée quand il faut gérer les données et les vidéos, particulièrement en ce qui concerne les compétences techniques pour stocker et étiqueter l’énorme quantité d’enregistrements (en ligne ou non). Encore plus important, il faut des compétences hautement spécialisées pour gérer les énormes quantités de données générées manuellement, par des logiciels d’analyse de la performance ou par d’autres dispositifs tels que les gestionnaires de ressources de stockage (GRS) et des GPS. Ce ne sont pas des compétences que les entraîneurs devraient (ou devront) posséder, cela revient aux analystes de la performance.

... est-ce que les entraîneurs devraient être des analystes? Ma réponse est Oui et Non. ... les analystes présentent une grande valeur ajoutée quand il faut gérer les données et les vidéos ...

Quand il est question d’analyser des données (statistiquement) et de visualiser des données (au moyen d’Excel ou d’outils de l’intelligence économique), c’est là où l’analyste de la performance est, à mon avis, très utile. Pour acquérir ces compétences, il faut une formation approfondie et, à cause des énormes quantités de données produites, il faut des aptitudes spéciales pour donner un sens à toute cette information. Pour répondre à la question initiale – est-ce que les entraîneurs devraient être des analystes? Ma réponse est Oui et Non. Les entraîneurs devraient s’approprier davantage le processus d’analyse en premier lieu dans la collecte et la catégorisation des données. À mon avis, le processus du coaching y gagnerait beaucoup, particulièrement au niveau de la qualité des données recueillies. À ce niveau, l’analyste de la performance jouerait un rôle de facilitateur et devrait exercer ses compétences en amont. Au fur et à mesure que l’analyse devient plus poussée, il se présente des contraintes de temps, ce qui ne signifie pas que l’entraîneur devrait se retirer entièrement du processus. En résumé, une importante portion de l’analyse traditionnelle de la vidéo sera transférée à l’avenir aux entraîneurs. L’analyste de la performance se consacrera davantage aux données d’envergure, aux techniques statistiques et à la visualisation à des fins de démarcation. ∆ Pour des références, cliquez ici

Robert Carroll est consultant en performance sportive. Sa clientèle est composée d’équipes sportives et d’organisations aux niveaux national et international; il collecte, analyse et examine les données de performance pour les aider à prendre de meilleures décisions tant sur le terrain qu’en dehors. M. Carroll est le fondateur de Gaelic Stats, une compagnie d’analyse de données. Cette compagnie offre des services de collecte de données et de recherche pour l’Association gaélique du sport; c’est la première compagnie de ce genre en Irlande. M. Carroll est aussi le fondateur de « thevideoanalyst.com », le centre des nouvelles et des perspectives en matière d’analyse de la performance. Son site Internet présente un forum de partage, d’interaction et de communication; le site attire un vaste auditoire d’analystes de la performance du monde entier.

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Calendrier Pour d’autres événements, veuillez consulter le calendrier SIRC des congrès.

Juin 2013 19 – 21

2013 National Coaching Conference - Quality Coaches, Quality Sport Colorado Springs, Colorado 18th Annual Congress of the European College of Sport Science – Unifying Sport Science Barcelona, Spain

Juillet 2013 10-13

14-17

National Strength and Conditioning Association (NSCA) 36th Annual National Conference Las Vegas, Nevada

FISU Conference - University and Olympic Sport: Two Models One Goal? Kazan, Russian Federation

Août 2013 9-11 26-31

2013 Hockey Coaches Conference Vancouver, BC

VIII International Forum on Elite Sport Rio de Janeiro, Brazil

Septembre 2013 3-5

11-13

16-18

The British Association of Sport and Exercises Sciences (BASES) Conference 2013 – New Directions in Sport and Exercise Science: What are the Next Steps? Preston, United Kingdom International Council for Coaching Excellence (ICCE) Global Coach Conference 2013 Durban, South Africa SPort INnovation (SPIN) Summit Symposium Calgary, Alberta

Octobre 2013 9-11 16-19

29 Oct. 30Nov. 3

International Altitude Training Symposium Colorado Springs, Colorado

Canadian Society for Exercise Physiology (CSEPSCPE) 2013 - Extreme Human Physiology: Pathology to Performance Toronto, Ontario Sport Canada Research Initiative Conference Ottawa, Ontario

10th IOC World Conference on Sport and the Environment Sochi, Russia

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Athlètes en vedette

Rosannagh (Rosie) MacLennan

Notes biographiques

Sport : Gymnastique - Trampoline Taille : 158 cm Poids : 54 kg Date de naissance : 28/08/1988 Lieu de naissance : King City, ON Résidence : King City , ON Twitter : www.twitter.com/rosiemaclennan Site web : www.rosiemaclennan.ca Team Canada : http://olympic.ca/fr/team-canada/rosannagh-ma clennan-3 Scolarité

Mme Rosannagh (Rosie) MacLennan, la cadette de quatre enfants, a commencé à pratiquer le trampoline à l’âge de 7 ans; à 9 ans, elle était membre de l’équipe de l’Ontario, à 11 ans, elle était en compétition au niveau international et elle a été la meilleure au Championnat national féminin en 2005, 2009 et 2011. Elle s’entraîne actuellement au Skyrider’s Trampoline Place sous la direction de l’entraîneur David Ross qui a dirigé tous les trampolinistes olympiques du Canada.

• Diplôme de baccalauréat en éducation physique et santé de l’Université de Toronto, 2011

Au Championnat du monde de 2007 à Québec, Rosie a mérité une place au sein de l’équipe canadienne déléguée aux Jeux olympiques de Beijing en compagnie d’une amie de longue date, sa partenaire au trampoline synchronisé et athlète olympique, Karen Cockburn. Aux Jeux olympiques de Beijing en 2008, Rosie s’est qualifiée pour la finale et a terminé 7e. Elle a aussi participé à ses deuxième Jeux olympiques à Londres en 2012, a présenté sa meilleure fiche à vie (57,305) et elle a gagné la médaille d’or dans sa discipline. Elle reste active même quand elle n’est pas sur le trampoline; elle pratique ses sports favoris : le ski, la planche à neige, la planche nautique et la danse.

• Engagée dans la campagne de Dove « à ce que rien n’arrête les filles » afin de contrer l’abandon d’activités et de sports qui peuvent donner confiance et améliorer l’estime de soi des filles.

• Maintenant inscrite au programme de maîtrise • Sa recherche est axée sur la promotion de la santé et les façons pour les athlètes d’œuvrer pour des organismes sans but lucratif afin de promouvoir une vie active saine. Engagement communautaire

• Athlète ambassadrice de « Right to Play » et de sa campagne « Level the Field ». • Membre honoraire et porte-parole de « Kids Now » qui appuie le mentorat pour les jeunes au Canada.

Sommets en carrière 2012 2011 2011 2009 2009 2008 2007

Jeux olympiques de Londres – 1re position Jeux panaméricains – 1re position Championnat du monde de trampoline – 1re position Médaillée d’or à Coupe Canada Médaillée d’or à Élite Canada Jeux olympiques de Beijing – 7e position Championnat du monde de trampoline syn re chronisé– 1 position Première au championnat national féminin – 2005,

2009, 2011

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Dans les coulisses avec une championne olympique

Points de vue sur la victoire et le sport de trampoline Conversation avec Rosie MacLennan et Dave Ross Rosie MacLeannan occupe le devant de la scène à titre de seule médaillée d’or aux Jeux olympiques de Londres en 2012. Elle s’est hissée à ce niveau avec grâce et confiance. Et, ce n’est pas fini. Elle est animée par un grand désir de pousser ses limites et d’utiliser ses compétences à un autre niveau, comme vous le constaterez dans cette entrevue avec À nous le podium. Suivez le lien vers la vidéo où Rosie explique ses motivations à s’entraîner après avoir atteint le sommet du succès olympique. Nous vous donnons un aperçu de l’impact de la victoire de Rosie à Londres et du travail à accomplir pour y parvenir. Puis, écoutez Dave Ross, dans les coulisses, vous expliquer son approche de la performance de haut niveau et vous présenter sa philosophie du coaching qui lui a procuré succès après succès. Il est remarquable de constater l’impact d’un seul club, d’un seul entraîneur dévoué et d’athlètes motivés.

Cliquez ici pour voir la vidéo

David A. Ross

Fondateur de Skyriders Trampoline Place / Entraîneur de l’équipe olympique canadienne En tant que fondateur, président et entraîneur de Skyriders Trampoline Place, M. Dave Ross est un pionnier des sports de trampoline au Canada. Il était gymnaste de compétition lors de ses études pour l’obtention d’une licence en physique à l’Université Queen’s. En 2012, il a reçu le Prix Jack Donohue « entraîneur de l’année » pour son dévouement et son engagement; il a mené plusieurs athlètes canadiens sur la scène internationale. De plus, son enthousiasme et ses aptitudes personnelles l’ont fait passer à l’histoire : il a développé l’équipement de trampoline le plus impressionnant et techniquement avancé dans le monde aujourd’hui. English www.sirc.ca

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Innovation sportive

Présentation du comité scientifique consultatif de l’organisme « À nous le podium » pour le développement des athlètes de haute performance Joe Baker, Ph.D.

Les ressources pour le développement de l’athlète et la performance de haut niveau dans le sport au Canada étant insuffisantes, il devient donc essentiel d’utiliser efficacement les ressources disponibles. Un domaine où le besoin est grand est l’identification et le développement de l’athlète de haute performance. Dans cette optique, à l’automne de 2012, À nous le podium (ANP) a formé le comité scientifique consultatif pour le développement de l’athlète de haute performance; il comprend un groupe d’experts appartenant aux milieux universitaire et professionnel répartis dans tout le Canada et dont la tâche est de conseiller l’ANP dans la sélection et le développement des athlètes à la lumière de données probantes. Le comité, à l’heure actuelle, est composé du Dr Joe Baker (président, Université York), de Madame Debra Gassewitz (directrice générale du Centre de documentation pour le sport), du Dr Vick Harber (Université de l’Alberta), de la Dre Nicola Hodges (Université de la Colombie-Britannique), du Dr Stephen Norris (Winsport) et de Ma-

dame Vanessa Paun (représentante de l’ANP). Le principal objectif du comité scientifique consultatif est d’élaborer et d’appuyer un programme de recherche afin d’accomplir la mission de l’ANP : réaliser de façon continue des performances permettant d’atteindre le podium aux Jeux olympiques et paralympiques. Au cours des prochains mois, l’ANP et le comité scientifique consultatif élaboreront un programme de recherche pour répondre aux attentes du sport de haute performance au Canada. Selon un processus inclusif, les diverses parties prenantes dans le sport de haute performance seront invitées à faire entendre leur point de vue sur les travaux de recherche (de nature générale et spécifique) à effectuer afin d’enrichir les services et le coaching dans les sports de haute performance. Le comité scientifique consultatif qui est déjà à l’œuvre travaille à la réalisation de travaux de recherche pour appuyer l’ANP dans plusieurs projets à court terme. Des précisions sur ces projets et d’autres renseignements au sujet du comité scientifique consultatif pour le développement des athlètes de haute performance seront communiqués au Sommet SPIN de Calgary.

Plan et stratégie nationale d’À nous le podium pour le développement de l’athlète de haute performance Vanessa Paun À nous le podium (ANP) a récemment officialisé son plan et sa stratégie nationale pour le développement de l’athlète de haute performance. Un aspect clé de cette stratégie est la clarté du message à cette fin. Le développement de l’athlète de haute performance (DAHP) comprend l’identification et le transfert du potentiel des athlètes de haute performance. Ces aspects s’inscrivent dans l’approche systématique du développement du potentiel des athlètes afin d’atteindre le podium. La terminologie proposée mettra l’accent sur l’utilisation de l’expression « potentiel de l’athlète », sa quantification et son potentiel de développement au lieu du traditionnel mot « talent » aux nombreuses connotations négatives et croyances s’y rattachant. Pour plus d’information sur le plan et la stratégie, veuillez communiquer avec Madame Vanessa Paun (vanessa.paun@ ownthepodium.org)(Conseillère en développement de l’athlète de haute performance) À nous le podium.



La médecine proactive et préventive

Prévenir les infections et maintenir les fonctions immunitaires à l’aide de stratégies nutritionnelles Catherine Naulleau, VIVAÏ Experts en nutrition

I

l est bien démontré que l’exercice physique, réalisé de façon modéré, prévient de nombreuses infections et améliore grandement les fonctions du système immunitaire. À l’opposé, chez les athlètes élites s’entraînant à un rythme plus soutenu et à une intensité plus élevée, le risque de tomber malade augmente de façon marquée et réduit l’efficacité du système immunitaire à combattre les infections. D’autres facteurs incluant l’exposition à des pathogènes, les habitudes de vie, le sommeil et la récupération, la nutrition globale de l’athlète et l’aspect psychosocial sont tous à considérer en plus du volume d’entrainement et de l’intensité. Chaque épisode aigu d’effort prolongé, effectué à haute intensité provoque un stress physio­logique important sur l’immunité et la défense hôte-pathogène, en plus d’avoir un effet au niveau des hormones de stress, des cytokines pro-et anti-inflammatoires et d’augmenter le stress oxydatif. De par ces faits, de nombreux chercheurs ont examiné des stratégies nutritionnelles à mettre en place avant, pendant et après les entrainements et voyages en vue de compétitions importantes afin de mieux comprendre comment il est possible de prévenir les infections chez les athlètes et maintenir un système immunitaire fort et en santé.


Points CLÉS

L’entraînement de haute intensité dans le sport d’élite augmente significativement le risque de maladie et diminue l’efficacité du système immunitaire à combattre les infections Des stratégies nutritionnelles tenant compte du sommeil, du stress et de la récupération et combinées à des suppléments pris avant, durant et après les séances d’exercice et les voyages aident à prévenir les infections chez les athlètes et à maintenir un système immunitaire fort et en santé Parmi les recommandations – isolement des athlètes malades, collaboration avec une nutritionniste pour répondre aux besoins spécifiques de l’athlète, diminution des agents de stress externes et un sommeil suffisant.

Catherine Naulleau est une nutritionniste du sport de Montréal, Québec et détient une maîtrise de l’Université de Montréal. Elle travaille présentement avec une équipe de nutritionnistes chez VIVAÏ, Experts en nutrition, offrant des services de consultations privées, des plans nutritionnels et programmes adaptés, des conférences pour des clubs sportifs, fédérations et écoles sports-études. Elle est également consultante pour l’INSQ (l’Institut national du sport du Québec). Elle compte plus de sept ans d’expérience de travail auprès d’athlètes de haut niveau. Elle travaille présentement avec l’équipe nationale de patinage de vitesse courte piste, l’équipe nationale de judo, l’équipe paracycliste canadienne ainsi que plusieurs autres athlètes et para-athlètes individuels de haut niveau. Dans le dernier cycle olympique, elle a également suivi l’équipe nationale de nage synchronisée. Dans son temps libre, elle aime bien se lancer dans les courses de vélo de route et souffrir dans les contre-la-montre. Dans son passé, elle a connu une bonne carrière d’athlète et a pratiqué l’aviron poids léger pendant près de 8 ans.

Voici, en bref, des solutions à intégrer pour minimer ces fâcheuses situations pouvant grandement affecter la performances de vos athlètes. On analyse les stratégies nutritionnelles de prévention des infections chez les athlètes ainsi que le maintien d’un système immunitaire sain et fort dans les cinq domaines suivants: 1. Alimentation et sommeil 2. Glucides à l’effort et hormones de stress 3. Récupération après l’exercice

4. Des suppléments pour diminuer les infec tions des voies respiratoires 5. Des stratégies pour les voyages

1. Alimentation et sommeil L’aspect le plus important en terme de prévention de maladies et infections chez les athlètes passe par deux principaux facteurs qui vont de pair: l’alimentation et le sommeil. Les athlètes élites peuvent bénéficier d’un avantage lorsqu’ils portent attention à leur alimentation en s’assurant d’un apport énergétique adéquat, d’un apport en glucides et en protéines répondant à leurs besoins et d’éviter toutes restrictions qui mèneraient à une déficience en micronutriments. Il est clairement démontré qu’en répondant à leurs besoins nutritionnels, les athlètes maintiennent mieux leur fonction immunitaire. Les athlètes doivent être en mesure de consommer trois repas par jour entrecoupés de collations, au besoin et de porter attention à leur récupération après chaque entrainement afin de donner à leur corps ce dont il a besoin pour être fin prêt au prochain entrainement. Plusieurs études ont montré des résultats significatifs entre la quantité totale de sommeil (nombre d’heures par nuit) et la qualité du sommeil (nombre de fois que se réveille la personne durant la nuit) comme effet protecteur de la prévention d’infections chez des adultes en santé. Une étude récente a montré que lors d’une exposition à un virus chez 143 adultes en santé pendant 14 jours, tous les sujets ayant une moins bonne qualité de sommeil (ceux qui se réveillaient plus souvent durant la nuit) avaient 5 fois plus de risques de tomber malade par rapport à ceux qui avaient une qualité de sommeil supérieure. Il y a toutefois peu d’information entre le lien du sommeil et le taux d’infections chez les athlètes, mais il est important de mettre de l’avant ce facteur pour maximiser la récupération et la performance chez ces derniers et ainsi, réduire leur risque d’infections. 2. Glucides à l’effort et hormones de stress Une stratégie nutritionnelle qui a montré des résultats très concluants à travers l’étude est l’apport en glucides lors d’efforts prolongés. Depuis les années 95 jusqu’à aujourd’hui, une série d’études ont montré que l’ingestion de glucides (~60 g de glucides par heure) pendant un effort prolongé (> 2 heures) atténue de façon marquée l’augmentation du décompte de neutrophiles et des monocytes (globules blancs), les hormones de stress telles que le cortisol et l’épinéphrine et les cytokines telles que l’IL-6, l’IL-10 reconnues pour leur effet proinflammatoire. Par contre, la prise de glucides ne semble pas avoir d’effet sur la fonction immunitaire, ni sur le stress oxydatif engendré par l’effort prolongé. D’autres études se sont donc penchées sur des stratégies nutritionnelles pouvant mieux maintenir ces fonctions et s’il est possible d’ajouter quelque chose avant l’effort ou en plus des glucides consommés à l’effort. 3. Récupération après l’exercice Il est bien démontré que suite à un effort d’endurance > 2 heures, il existe une fenêtre d’opportunité où la défence du système immunitaire envers les pathogènes est réduite, augmentant ainsi de façon marquée le risque d’infections. Cette période peut durer de 3 à 72 heures suivant un effort prolongé et intense. Des études menées auprès de marathoniens et athlète d’ultraendurance ont montré que ces athlètes présentaient plus d’IVRS (infections des voies respiratoires supérieures) suite à leur épreuve d’endurance que des athlètes s’entrainant sur des distances plus courtes et moins longtemps. Il est recommandé de manger dans un délai de 30 minutes suivant un effort physique d’une bonne intensité afin de refaire adéquatement les réserves énergétiques (glycogène) et réparer les fibres musculaires brisées lors de l’exercice. Cette durée post-entrainement permet de maximiser l’absorption des nutriments mais aussi de saisir l’opportunité métabolique et hormonale suite à un effort. Le corps est prêt ! Si l’athlète attend trop longtemps avant de manger (1 heure et plus) sa récupération est compromise et il augmente ses chances, à long terme, d’attraper régulièrement des infections. English www.sirc.ca

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4. Des suppléments pour diminuer les infections des voies respiratoires

Il y a de plus en plus d’évidence que certaines suppléments peuvent apporter un grand coup de main. Des suppléments tels que les flavonoïdes, la quercétine et certaines souches de probiotiques (Lactobacillus) peuvent augmenter certains aspects de la fonction immunitaire et ainsi, réduire le taux d’incidence de maladies chez les athlètes et ceux qui disposent d’un système immunitaire plus fragile. Des données limitées, contradictoires ou insuffisantes limitent l’intérêt de suppléments tels que les oméga-3, B-glucans, le colostrum bovin, le ginseng, l’échinacée ou encore, l’utilisation de grandes doses de certaines vitamines, comme la vitamine C et la vitamine E. Il n’y a également pas assez d’évidence que la glutamine et les acides aminés aident en quelque sorte la prévention d’infections. Le corps dispose d’un large bassin de stockage de ces nutriments et les études démontrent que l’exercice seul ne peut réduire de manière significative ces réserves.

Une récente hypothèse se propage au fil des dernières études. Étant donné que le système immunitaire est si complexe et diversifié, l’approche devrait plutôt se faire à l’aide d’une combinaison de suppléments plutôt que de les étudier seuls. Il est stipulé que de grandes doses d’un seul supplément ne sera peutêtre pas aussi efficace qu’une stratégie type cocktail et la combinaison de plusieurs suppléments ensemble. Le tableau ci-dessous représente une revue de l’ensemble des études disponibles sur l’usage de suppléments pouvant jouer un rôle sur l’immunité des athlètes ainsi que les recommandations quand à leur utilisation. Les effets physiologiques de certains polyphénols tels que la quercétine, EGCG (extrait de thé vert), le curcuma, le lycopène et le resvératrol démontrent beaucoup d’intérêts de la part

Supplément immunonutritionnel

Description et observation

Recommandation basée sur les évidences actuelles

Glucides

Maintenir les niveaux sanguins de glucose durant l’exercice, diminuer la libération d’hormones de stress, limite les changements immunitaire négatifs suite à l’effort.

Recommandé: jusqu’à 60g par heure d’effort prolongé et de haute intensité aident à diminuer la réponse inflammatoire de l’exercice mais n’apporte pas d’effet sur la dysfonction immunitaire.

Extraits de fruits et légumes riches en polyphénols et flavonoïdes.

Agissent en tant que substitut de l’ibuprofène en atténuant l’inflammation engendrée par l’exercice. Réduisent également le stress oxidatif.

Recommandé: La plupart des études se sont attardées au stress oxidatif.

Quercétine (particulièrement de forme isoquercétine)

Des études in vitro montrent de puissants effets anti-inflammatoires, anti-oxidatif et antipathogènes. Dans les études faites chez l’animal, elle améliore l’endurance et réduit l’incidence d’infections.

Recommandé: surtout lorsque combinée à d’autres flavonoides et nutriments. Les études faites chez l’humain montrent une forte réduction du taux d’infections lors d’efforts prolongés de haute intensité. La quercétine aurait un effet anti-inflammatoire et anti-oxidatif lorsque combinée avec de l’extrait de thé vert et les huiles de poisson.

Probiotiques

Améliorer la flore bactérienne intestinale et ainsi, améliorer la fonction immunitaire de l’intestin et prévenir le passage en circulation sanguine d’agents pathogènes.

Résultats mixtes, associés à une grande variabilité du microbiote humain. Les souches Lactobacillus ont démontré des effets potentiels sur la réduction des infections.

Colostrum bovin

Mélange de facteurs immunitaires et hormonaux qui améliorent la fonction immunitaire et diminue le risque d’infections.

Résultats mixtes, plus de données sont nécessaires avant de le recommander.

β-glucane

Les récepteurs que l’on retrouve dans la barrière intestinale en lien avec les cellules immunitaires interagissent avec les β -glucanes améliorant l’immunité innée

Résultats mixtes, le β-glucane de certains types de champignons donnent des résultats concluant (vs l’avoine) mais plus de données sont nécessaires avant de le recommander.

Vitamine E

Réduit les molécules de radicaux libres suite à l’effort et augmente l’immunité.

Non recommandé: semble avoir des effets pro-oxidatifs et pro-inflammatoires

Vitamine C

Réduit les molécules de radicaux libres suite à l’effort et augmente l’immunité.

Non recommandé: les études révèle qu’elle ne serait pas différente d’un placebo

Multivitamines : Vitamines et minéraux

Réduit les molécules de radicaux libres suite à l’effort et augmente l’immunité.

Non recommandé pas différent d’un placebo: une alimentation équilibrée est suffisante.

Glutamine

Source d’énergie importante des cellules immunitaires qui s’épuise lors d’effort prolongé

Non recommandé: le corps dispose de suffisamment de de glutamine pour contrer les effets de l’exercice.

Acides aminés à chaîne ramifiée (AACR)

AACRs (valine, isoleucine et leucine) sont les acides aminés le plus impliqués au niveau de la synthèse protéique.

Non recommandé: résultats non concluants, plus de données nécessaires sur l’efficacité sur l’immunité

Acides gras polyinsaturés Oméga-3 (huiles de poisson)

Effets anti-inflammatoires et régulateur de l’immunité suite à l’exercice

Non recommandé: pas différent d’un placebo. Intéressant de le mélanger

Herbes naturelles (ex., Ginseng, Échinacée)

Contiennent des molécules bioactives qui augmentent l’immunité et diminuent le risque d’infection

Non recommandé: les études faites chez l’humain ne sont pas en lien avec les besoins des athlètes

Adapté et traduit de Walsh et al. 2011 20

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d’immunologistes de l’exercice à cause de leur effet anti-oxidatif, anti-inflammatoire, anti-pathogène, cardioprotecteur, anti-cancérigène. Plusieurs études récentes de supplémentation en quercétine chez l’humain ont été réalisé afin de déterminer son mécanisme d’action sur l’inflammation post-exercice, le stress oxidatif, la dysfonction immunitaire, sa capacité d’améliorer l’endurance et de réduire l’incidence des infections suite à un stress physique. Lorsque la quercétine est combinée à d’autres polyphénols et nutriments tels que l’extrait de thé vert, l’isoquercétine et les huiles de poisson, on note alors une réduction significative de l’inflammation induite par l’exercice et du stress oxidatif occasionné par l’effort. De plus, une amélioration des fonctions innées du système immunitaire, soit la capacité de se défendre et de se protéger des pathogènes, sont largement augmentées. Une supplémentation en quercétine (1000 mg/jour pendant 2 à 3 semaines) réduit également le taux d’infections chez des athlètes soumis à un stress physique important. La quercétine dispose de plusieurs effets bioactifs et est le polyphénol le plus absorbé au niveau de l’intestin, il reste encore toutefois à déterminer la dose optimale auprès de la population athlète ainsi que le cocktail optimal dont ces derniers pourraient grandement bénéficier tant au niveau des périodes d’entrainements intense, des voyages, des compétitions que de leur récupération. 5. Des stratégies pour les voyages Comme le proverbe le dit: Mieux vaut prévenir que guérir. Alors qu’il n’y a pas de méthode exacte pour éliminer complètement le risque d’attraper un rhume, ou quelconque infection, il y a différentes stratégies touchant le style de vie et la nutrition que chaque athlète peut implanter au quotidien, lors de périodes d’entrainements plus difficiles et lors de voyages. Les recommandations suivantes sont proposées par le groupe d’experts BASES afin de diminuer l’immuno-suppression rencontrée lors d’efforts prolongés de haute intensité et de réduire les risques d’infections. 1) Tous les athlètes, entraineurs, intervenants de l’équipe de support devraient s’assurer d’avoir tous leurs vaccins à jour ainsi que pour les voyages. Le vaccin de la grippe devrait être donner à chaque année.

9) Protégez les voies respiratoires d’être exposées à de l’air très froid ou très sec lors d’efforts éprouvants en portant un masque. L’usage d’un nébulisateur lors d’efforts répétés dans un environnement froid est aussi fortement recommandé.

2) Minimiser les contacts avec les personnes infectées, les jeunes enfants, les animaux.

10) S’assurer d’un apport adéquat en énergie, protéines et micronutriments essentiels en travaillant avec une nutritionniste, qui saura conseiller les athlètes sur leurs besoins spécifiques.

3) Garder une distance des personnes qui toussent, éternuent ou le nez qui coule. Lorsque possible et approprié, exigez que ces personnes portent un masque jetable. 4) Lavez les mains régulièrement: avant les repas, après avoir touché des objets appartenant à des personnes contagieuses, les animaux, du sang, des sécrétions, les endroits publics, les toilettes, le transport en commun, etc. 5) Tentez le mieux que possible de ne pas se mettre les doigts dans le visage ou la bouche. Trainez du gel pour se laver les mains à base d’alcool (ex. Purell) 6) Ne partagez jamais de bouteille d’eau, tasses, serviettes, etc. avec vos proches ou entre athlètes. 7) Lors de déplacements et de voyages, choisissez des breuvages froids de bouteilles sellées, évitez les légumes crus, ne consommez que des fruits que vous pouvez peler et éviter les viandes pas assez cuites. 8) Isolez rapidement des autres les athlètes et individus qui présentent des symptômes d’infections des voies respiratoires supérieures (toux profonde, nez qui coule, éternuements, sécrétions, congestion nasale, etc.)

11) Évitez les régimes drastiques et la perte de poids rapide. Pour les sports de catégories de poids, assurez-vous d’un suivi auprès d’une nutritionniste pour les athlètes qui présentent plus de difficultés à faire le poids. Assurez-vous que cette catégorie de poids convient bien à la santé de l’athlète. 12) Assurez-vous d’un apport en glucides adéquat avant et durant les efforts prolongés de forte intensité pour limiter la durée et la sévérité de l’immunodépression suite à ce type d’efforts. L’ingestion de 30-60 g de glucides par heure durant des efforts prolongés a montré une réduction significative des hormones de stress et de la réponse des cytokines anti-inflammatoires durant l’effort. En minimisant ces effets, les risques d’infections sont moindres. 13) L’efficacité de certains suppléments dits «immunostimulants» n’ont pas été confirmé (ex. Cold Fx, échinacée, etc.) Toutefois, il a suffisamment d’évidence dans la littérature que certains flavonoïdes (ex. quercétine) et les probiotiques de sou­ ches Lactobacillus peuvent réduire l’incidence des IVRS (infections des voies respiratoires supérieures) chez des individus actifs physiquement. L’ingestion quotidienne de probiotiques pourrait également

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SIRC scrute la quercétine La quercétine est une substance polyphénolique comptant parmi les flavonoïdes naturels les plus abondants; ces substances d’origine végétale possèdent de puissantes propriétés antioxydantes. On les trouve dans les fruits et les légumes comme la pelure de pomme, les oignons, les baies, les fines herbes, le thé et le vin rouge. En sciences du sport, on étudie la quercétine tant chez les humains que chez les animaux pour ses effets positifs sur le renforcement des fonctions du système immunitaire, son potentiel d’amélioration de l’endurance et de la performance et son aptitude à stimuler la biogenèse mitochondriale (augmentation de la production d’énergie) chez les animaux. Nous vous invitons à lire l’article du SIRC dans ce numéro; on présente un survol des recherches sur les applications de la quercétine : fonction du système immunitaire, endurance et performance, antioxydants et fatigue ainsi que la biogenèse.

Références pour les voyages Nutrition

http://www.coach.ca/nutrition-for-travel-p140156

Grands voyages

http://www.coach.ca/-p140161

Performance

http://www.csipacific.ca/Images/PerfPoints/07_01_16_PPoint_TravelStrategies_Updated. pdf

réduire le risque d’infections gastrointestinales. Il est recommandé de débuter une supplémentation au moins une semaine avant un départ en voyage, de continuer pendant la durée du voyage et de continuer au retour. Des doses de 10 milliards de bactéries sont recommandées et doivent être ajuster en fonction de la tolérance individuelle. 14) Portez des vêtements appropriés en fonction des saisons et de la température environnante et extérieure. Tentez de ne pas avoir froid et de rester dans des vêtements mouillés suite à l’effort. 15) Dormez suffisamment (au moins 7 heures par nuit est recommandé). Si le sommeil n’est pas toujours adéquat, considérez surveillez et notez la quantité et qualité de sommeil à l’aide de méthode non-invasive tels que des capteurs de mouvements ou certaines applications iPhone permettent de mesurer de façon intéressante le sommeil. 16) Gardez tous les autres stress à un minimum. Consultez avec un psychologue sportif ou un préparateur mental peuvent grandement aider à trouver des stratégies et solutions pour réduire ce stress et modifier certains comportement et trouver de meilleures adaptations.∆ Pour des références, cliquez ici

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La médecine proactive et préventive

Prévention de la lombalgie Dr G. McMorland, DC

L

a lombalgie est un important problème de santé qui affecte la vie d’une grande partie de la population jusqu’à un certain degré1. Dès l’âge de 30 ans, presque la moitié de la population aura été aux prises avec une lombalgie invalidante. La prévalence ponctuelle, soit l’incidence de la lombalgie dans la population à tout moment, varie de 15 % à 30 %. La communauté sportive présente des problèmes similaires associés à la lombalgie. Par exemple, 85 % des gymnastes masculins, 80 % des haltérophiles, 69 % des lutteurs, 58 % des joueurs de soccer, 50 % des joueurs de tennis et 30 % des joueurs de golf rapportent des troubles lombalgiques à un moment dans leur carrière de compétition2,3. Sur 1 année, on estime la prévalence de lombalgie dans le sport d’élite à 6-15%4.


Points CLÉS Dès l’âge de 30 ans, presque la moitié de la population aura été aux prises avec des pro­ blèmes lombalgiques invalidants Deux tiers des personnes ayant souffert de lombalgie vivront des épisodes récurrents et un tiers souffriront d’une incapacité Les blessures au dos peuvent être dues à une piètre technique, à des déséquilibres musculaires et à de trop grandes charges d’entraînement Les stratégies de prévention devraient comporter une évalua­ tion fonctionnelle pour détecter les déficits et un dépistage psychosocial pour détecter le risque.

La prévention de la lombalgie se classe en deux catégories : 1. La prévention primaire comprend les stratégies de prévention de la lombalgie pour une première fois. a. Une piètre technique b. Les trop grandes charges d’entraînement c. Un déséquilibre musculaire 2. La prévention secondaire comprend les stratégies de prévention de rechute une fois que la personne a récupéré ou est en voie de récupérer du premier épisode. a. Dimension biologique b. Dimension psychosociale

Les vastes études scientifiques sur la population suggèrent maintenant pour la première fois que la lombalgie aiguë n’est pas aussi bénigne qu’on le pensait5. Il est généralement reconnu que la plupart des cas de lombalgie sont légers et rarement invalidants, et seulement une faible proportion va quérir des soins de santé auprès d’un professionnel de la santé6. Le fait troublant au sujet de ces personnes est que presque les deux tiers (62 %) mentionneront de la douleur 1 an après la consultation. Seize pour cent de ceux qui ont cessé leur activité de travail à cause de leur mal au dos ne sont pas retournés au travail 6 mois plus tard. Environ 8 % des personnes présentant pour la première fois une douleur au dos vont développer un mal de dos chronique, inlassable qui va limiter leur aptitude à vaquer à leurs occupations normales. En conséquence, la prévention de la lombalgie demeure une priorité de recherche très élevée. La prévalence de lombalgie dans le sport d’élite Sport

Pourcentage

Haltérophiles

80%

Gymnastique (Masculin)

85%

Lutte

69%

Soccer

58%

Tennis

50%

Golf

30%

Stratégies de prévention La prévention de la lombalgie se classe en deux catégories : 1. La prévention primaire comprend les stratégies de prévention de la lombalgie pour une première fois. 2. La prévention secondaire comprend les stratégies de prévention de rechute une fois que la personne a récupéré ou est en voie de récupérer du premier épisode. Prévention primaire Dans la population générale et la population adulte active, hélas, les données probantes concernant la prévention d’un premier épisode de lombalgie sont peu nombreuses. C’est proba­ blement dû à la variation importante des facteurs intrinsèques et extrinsèques associés au commencement du premier épisode et à une rechute. Plusieurs analyses documentaires systématiques sur la prévention de la lombalgie ont été pu­ bliées au cours de la dernière décennie (Cochrane Collaboration, etc.). Aucune de ces analyses n’a présenté de solides données selon lesquelles l’exercice physique, les supports lombaires et de chaussure et des stratégies éducatives variées étaient efficaces. Les groupes de travail sur les directives concernant les lombalgies (p.ex., groupe européen) recommandent ce qui suit en matière de prévention : • On recommande la pratique de l’activité physique pour diminuer la fréquence et la durée des épisodes de rechute de la lombalgie. Hélas, on ne mentionne pas quel exercice. • On recommande d’informer et de former la population au sujet des lombalgies • Il faut effectuer d’autres études. Il faut particulièrement effectuer des essais cliniques aléatoires de qualité pour déterminer l’efficacité d’interventions spécifiques ciblant des groupes à risque. Parmi les études suggérées, on note : efficacité des programmes de promotion de la santé, impact de la pratique journalière de l’activité physique, diminution de l’évitement causé par la peur, démédicalisation de la lombalgie, généralisabilité de diverses approches auprès de vastes populations (adultes, travailleurs et adolescents). Quoique peu nombreuses, les preuves s’accumulent au sujet des stratégies de prévention primaire de la lombalgie; on s’inspire des autres maladies chroniques telles que le diabète et

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la maladie cardiovasculaire : maintenir un poids santé, cesser le tabagisme et pratiquer quotidiennement l’activité physique auraient un effet protecteur contre la lombalgie1. La prévention de la lombalgie chez les jeunes athlètes requiert une attention spéciale; on doit se préoccuper sérieusement d’une douleur au dos pour ne pas retarder le diagnostic et le traitement7. L’étiologie de la douleur au dos chez les jeunes diffère substantiellement de celle notée chez l’adulte. La douleur au dos chez les jeunes athlètes tend à provenir d’une blessure structurelle telle Les activités sportives qui que la spondylolyse sollicitent des charges (fractures de stress directionnelles répétitives tendent d’éléments vertébraux postérieurs). à installer un déséquilibre La hernie discale, les musculaire et un manque de entorses et microtrauflexibilité, ouvrant ainsi la porte matismes sont moins aux blessures. Par exemple, fréquents. Les difles gymnastes, les plongeurs et férences structurelles de la colonne vertéles joueurs de ligne au football brale de l’enfant et sont exposés à des mouvements de l’adolescent sont répétitifs d’extension lombaire. le cartilage de croissance et les centres d’ossification secondaire susceptibles à la compression, à la distraction et aux traumatismes de torsion. Les blessures au dos peuvent être dues à une piètre technique et à de trop grandes charges d’entraînement, particulièrement durant la période de croissance accélérée8. Les activités sportives qui sollicitent des charges directionnelles répétitives tendent à installer un déséquilibre musculaire et un manque de flexibilité, ouvrant ainsi la porte aux blessures. Par exemple, les gymnastes, les plongeurs et les joueurs de ligne au football sont exposés à des mouvements répétitifs d’extension lombaire. Des traumatismes multipliés et des microtraumatismes répétés causés par ces mouvements peuvent aboutir à une fracture de l’isthme articulaire (spondylolyse) ou au syndrome de surutilisation du limbus postérieur (p.ex., syndrome des facettes articulaires, maladie de Baastrup). Les activités de flexion répétée du tronc sont associées à des traumatismes au dos comme les fractures par avulsion du corps vertébral (anneau apophysaire, éléments postérieurs) et les hernies discales.

tiers des personnes qui ont souffert de lombalgie vivront des épisodes récurrents et un tiers souffriront d’une incapacité. Une fois que la personne a reçu un diagnostic de dorsalgie, on devrait voir à prévenir le prochain épisode ou à minimiser son impact. Les meilleures pratiques actuelles appuient l’utilisation du modèle biopsychosocial de la gestion de la dorsalgie qui prend en compte les dimensions multifacto­ rielles de la récupération et de la guérison1. Dimension biologique Bien qu’il y ait beaucoup d’études sur la relation entre les déficits ou troubles fonctionnels et la lombalgie, les résultats ne sont pas clairs. Selon des études, l’incidence de plusieurs troubles fonctionnels est plus élevée chez des patients lombalgiques que dans la population normale. La nature de ces études ne nous permet pas de déterminer si la dysfonction ou le trouble est le résultat ou la cause de la douleur. De plus, il n’y a pas d’études prospectives indiquant si la correction de ces troubles fonctionnels donne de meilleurs résultats incluant la diminution de la récurrence d’épisodes de dorsalgie18. Force isocinétique: Selon des études9,10,11, la diminution de la force d’extension du tronc et la variation du ratio endurance/force des muscles autour du centre de gravité sont associées à des épisodes récurrents de dorsalgie. La prévalence de la fatigabilité des muscles du dos, mesurée par sEMG, est plus élevée chez les personnes souffrant de lombalgie chronique. Cette même observation prédit correctement un épisode de lombalgie chez des manutentionnaires asymptomatiques12. Un programme multidisciplinaire complet de restauration fonctionnelle incluant la remise en forme des muscles extenseurs du tronc a ramené plusieurs patients lombalgiques au travail13. Phénomène de flexion-relaxation: il s’agit de la relaxation involontaire normale (mesurée par sEMG) des muscles érecteurs du rachis qui se présente durant la phase terminale de la flexion du tronc en position debout. Indépendamment de la douleur, ce phénomène ne se présente pas chez les patients dorsalgiques14.

Le calendrier de retour au jeu pour ce genre de blessures peut dépasser 8 mois; il est donc conseillé d’appliquer des stratégies de prévention proactive. La reconnaissance des facteurs de risque tels que le surentraînement (cycles de chargement répété), une piètre technique et des déséquilibres musculaires sont les clés de prévention de ces blessures. Les déséquilibres musculaires et le manque de flexibilité peuvent être davantage accentués durant les périodes de croissance accélérée. On devrait diminuer le volume d’entraînement durant ces périodes et mettre l’accent sur la bonne technique en plus de proposer des exercices de correction des déséquilibres musculaires et du manque de coordination7. Prévention secondaire Bien qu’il soit difficile de nos jours de prévenir un premier épisode de lombalgie, il y a peut-être lieu de mettre en place des initiatives de prévention des conséquences associées à la lombalgie. Environ deux

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Adopter une position rachidienne neutre – Dr Gordon McMorland Une fois la position rachidienne neutre bien déterminée, la prochaine étape sur le plan de la stabilité du centre de gravité est d’apprendre à contrôler la mobilité du bas du dos pendant un mouvement ou un exercice physique. Cette vidéo démontre comment solliciter vos muscles stabilisateurs du centre de gravité.

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Incoordination et temps de réaction retardé: Que ce soit en tentant un mouvement volontaire ou en présence d’une perturbation imprévue, on a identifié des « signatures » sur le plan du contrôle moteur chez des patients lombalgiques. Chez les personnes aux prises avec une dorsalgie, on a remarqué des adaptations caractéristiques du système moteur. Des stratégies de réadaptation conçues pour corriger ces troubles fonctionnels ont été associées par la suite à la diminution de la douleur et à la reprise des activités journalières normales15,16,17,18. Les récentes percées en matière de réadaptation ont été réalisées principalement sur la normalisation du contrôle et de la coordination du système moteur dynamique19. Pour un mouvement humain efficient, il faut bien coordonner la sollicitation des muscles agonistes, antagonistes, synergistes et stabilisateurs. Le déséquilibre ou une anomalie du système moteur engendre un stress anormal et des tensions qui, avec le temps, causent des lésions tissulaires locales. Le modèle des lésions attribuables au travail répétitif (LATR) est illustré ci-après :

Figure 2. Syndrome croisé inférieur

Même si, intuitivement, le modèle semble attrayant pour une stratégie préventive, il y a peu de données probantes dans la littérature. Des auteurs ont élaboré plusieurs tests fonctionnels pour évaluer la fonction indépendamment de la douleur. Le dépistage des mouvements fonctionnels (DMF) développée par Cook et Burton est devenu populaire comme outil de préparticipation. Des recherches préliminaires révèlent que des piètres résultats au DMF sont associés à un plus haut risque de blessure20,21,22. On a suggéré aussi que des troubles de contrôle moteur à l’articulation de la hanche contribuent à la persistance de la lombalgie23. Le DMF combiné à d’autres tests de condition physique fonctionnelle a été associé à un plus haut risque d’épisodes ulté­ rieurs de lombalgie24.

Figure 1. Cycle des lésions attribuables au travail répétitif (Cliquez sur l’image pour voir une version agrandie.)

Il est important de noter que cette adaptation du système moteur peut demeurer après la cessation de la douleur et des symptômes. Selon le modèle des lésions attribuables au travail répétitif, le maintien d’un déficit fonctionnel peut prédisposer à une dorsalgie récurrente. Le syndrome croisé inférieur de Janda est un exemple : la faiblesse des obliques externes, des abdominaux inférieurs et des fessiers combinée à la tension des fléchisseurs de la hanche et des érecteurs du rachis lombaire. Le système nerveux possède la propriété de percevoir la faiblesse des muscles agonistes et s’adapte en recrutant d’autres unités motrices non lésées dans le même muscle et d’un autre muscle pouvant effectuer le même mouvement (synergiste). Un exemple de cette prédominance synergique serait d’effectuer un mouvement propre aux fessiers en sollicitant les ischiojambiers et les érecteurs du rachis lombaire. En réadaptation fonctionnelle, on mettrait l’accent sur la correction de ces déséquilibres musculaires et sur ce mode aberrant de contrôle moteur pour diminuer la charge répétitive sur la région lombaire et, de ce fait, la récurrence de la lombalgie.

L’efficacité de l’évaluation physique comme instrument prédictif d’un épisode ultérieur de lombalgie n’est certainement pas concluante. C’est probablement dû au fait que le principe à la base de tous les maux de dos est le même25. Un des plus grands défis, et la tendance actuelle chez les cliniciens et les chercheurs, est de déterminer les sous-catégories de la dorsalgie. Il est probable qu’en stratifiant les patients lombalgiques en sous-groupes selon leurs antécédents et leurs résultats à l’examen physique, les recherches seront plus fructueuses et les traitements, mieux adaptés26,27,28. Dimension psychosociale Divers facteurs psychosociaux ont été identifiés comme obstacles à la récupération d’une dorsalgie. Les meilleures pratiques actuel­ les appuient le système des « drapeaux » pour la dimension psychosociale du dépistage. Il est admis d’emblée que ces drapeaux sont de meilleurs prédicteurs d’une piètre récupération et de la récurrence de lombalgie que l’est l’évaluation des fonctions bio­ logiques6,18, 29. Voici ce que comprend le système des drapeaux : • Drapeaux jaunes : facteurs psychologiques comme la pensée catastrophique et le comportement d’évitement de la peur • Drapeaux noirs : facteurs organisationnels au travail et environnementaux • Drapeaux bleus : attitudes et perceptions individuelles du milieu de travail

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Pensée catastrophique: peur de pathologie majeure ou de maladie grave causant la dorsalgie ou des pensées telles que : « Je ne me sentirai jamais mieux », associées à l’anxiété et au déconditionnement Comportement d’évitement de la peur: évitement des activités de crainte d’exacerber la douleur ou causé par la peur d’une pathologie grave pouvant aboutir au syndrome de déconditionnement. Le déconditionnement et l’incapacité de participer à des activités sont souvent accompagnés d’une dépression. Le système des drapeaux est utile pour transposer une vaste étendue d’observations épidémiologiques en de simples méthodes d’évaluation clinique; toutefois, d’autres études et évaluations sont requises. Le dépistage de drapeaux est indiqué pour une douleur persistant plus des 2-4 semaines standard; on le réalise efficacement au moyen de questionnaires tels l’Örebro Musculoskeletal Pain Screening Questionnaire (ÖMPSQ) et le STarTBack. En identifiants les patients à haut risque, on peut pratiquer une intervention proactive pour prévenir la chronicité en ciblant la récupération fonctionnelle et la reprise des activités normales (professionnelles, extraprofessionnelles et récréatives) au lieu seulement de la diminution de la douleur6. En bref Le mal de dos est un important problème de santé qui affecte la vie d’une grande partie de la population jusqu’à un certain degré et qui demeure la principale cause d’incapacité musculosquelettique. Quoique peu nombreuses, les preuves s’accumulent au sujet des stratégies de prévention primaire de la lombalgie; on s’inspire des autres maladies chroniques telles que le diabète et la maladie cardiovasculaire : maintenir un poids santé, cesser le tabagisme et pratiquer quotidiennement l’activité physique auraient un effet protecteur contre la lombalgie. Ce sont peut-être les conséquences de la lombalgie qui s’avèrent les plus pertinentes pour les initiatives de prévention. Les stratégies de prévention secondaire incluent une multitude de facteurs interreliés dans le modèle biopsychosocial de la récupération et de la récurrence.

Lorsque la position rachidienne neutre est adoptée, vous êtes prêt à effectuer des exercices qui vont vous aider à améliorer la force et la stabilité des muscles autour du centre de gravité. Les exercices suivants de stabilité du centre de gravité s’effectuent graduellement à plusieurs niveaux. On présente ici le premier niveau de chaque exercice; au fur et à mesure de votre maîtrise des premiers niveaux, vous pourrez changer de niveau.

1) Le pont – Niveau 1

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2) Les bras seulement – Niveau 1

Cliquez ici pour voir la vidéo

3) Le quadrupède – Niveau 1

Pour des références, cliquez ici Cliquez ici pour voir la vidéo

Dr McMorland est un chiropraticien exerçant en pratique privée à Calgary. Il est le propriétaire et le directeur du National Spine Care, un centre multidisciplinaire de soins de santé spécialisé dans les troubles de santé associés à la colonne vertébrale. Il est un diplômé cum laude de 1990 du Canadian Memorial Chiropractic College à Toronto et, depuis, il travaille en pratique privée à Calgary. En plus de sa pratique privée, il a exercé les fonctions suivantes : • Professeur adjoint – Faculté des études supérieures et de la recherche au Canadian Memorial Chiropractic College • Membre d’une équipe de chiropraticiens, Centre canadien multisport, Université de Calgary, programme de gymnastique pour hommes • Chiropraticien associé, programme médullaire de l’Université de Calgary, Faculté de médecine, Division de Neurochirurgie Outre sa pratique privée, le Dr McMorland a siégé au conseil d’administration du Canadian Memorial Chiropractic College à Toronto (en Ontario) au Canada.

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Intelligence sportive

Quercétine: propos sur la recherche en sciences du sport Nancy Rebel, Centre de documentation pour le sport (SIRC)

L

a quercétine est une substance polyphénolique comptant parmi les flavonoïdes naturels les plus abondants; ces substances d’origine végétale possèdent de puissantes propriétés antioxydantes. On les trouve dans les fruits et les légumes comme la pelure de pomme, les oignons, les baies, les fines herbes, le thé et le vin rouge. On l’étudie dans un cadre sanitaire pour ses propriétés anti-inflammatoires, anticancéreuses et antivirale. En sciences du sport, on étudie la quercétine tant chez les humains que chez les animaux pour ses effets positifs sur le renforcement des fonctions du système immunitaire, son potentiel d’amélioration de l’endurance et de la performance et son aptitude à stimuler la biogenèse mitochondriale (augmentation de la production d’énergie) chez les animaux. Les études sur des animaux révèlent un potentiel substantiel dans tous ces domaines d’application; chez les humains y compris les athlètes de haute performance, les résultats ne sont pas concluants.


Points CLÉS

La quercétine est un flavonoïde d’origine végétale se trouvant couramment dans de nombreux fruits et légumes.

En sciences du sport, la quercétine présente des effets positifs sur le renforcement des fonctions du système immunitaire, l’amélioration de l’endurance et de la performance et la stimulation de la biogenèse mitochondriale Les études sur la supplémentation en quercétine chez les souris et les rats révèlent un potentiel substantiel; chez les humains, il faut réaliser d’autres études, car les résultats ne sont pas concluants.

Nancy Rebel est la directrice des services de bibliothèque du SIRC. Nancy est responsable de gérer le contenu de la collection du SIRC et de la conception des données de son catalogue. Nancy a été responsable : de l’envoi du contenu pour les données de réputation mondiale de SportDiscus ; d’aider à la coordination de l’envoi de terminologie interne et internationale et de la structure organisationnelle reconnue internationalement du SIRC Thesaurus en tant qu’éditrice.

Fonction du système immunitaire Il est bien admis que l’entraînement intensif des athlètes de haute performance joue un rôle dans l’affaiblissement des fonctions immunitaires et l’augmentation du risque d’infection respiratoire. Les premières études sur la quercétine sont prometteuses au sujet de son potentiel antiviral ou anti-infectieux. Ses propriétés chimiques ont le potentiel d’améliorer diverses composantes du système immunitaire dans sa lutte contre l’infection. Endurance et performance Les études sur les effets de la quercétine sur l’endurance et la capacité aérobie ont surtout été réalisées sur des souris et des rats. Des résultats positifs issus de ces études appuient la thèse selon laquelle on obtiendrait les mêmes résultats chez des humains. Bien que la recherche auprès de sujets entraînés et non entraînés en soit à ses débuts, les résultats sont encore variés; l’accroissement des mitochondries dans les muscles est le marqueur le plus significatif. Les études auprès des athlètes portent encore sur les différences de la supplémentation à court terme vs long terme, le volume de l’entraînement physique et le dosage de la quercétine (prise isolément ou en combinaison) à des fins bénéfiques chez les humains. Antioxydants et fatigue L’endurance et la performance font aussi l’objet d’études notamment sur les propriétés antioxydantes des flavonoïdes tels que la quercétine. La quercétine se révèle hautement efficace pour diminuer le stress oxydatif qui contribue à la fatigue musculaire particulièrement au cours de programmes d’entraînement intensif ou à long terme. Ses propriétés anti-inflammatoires contribueraient à la diminution des lésions musculaires consécutives à l’entraînement chez les athlètes. Les recherches semblent prometteuses au sujet des indicateurs postexercice du stress physiologique quand on combine la quercétine à d’autres polyphénols ou constituants alimentaires. Toutefois, il faut effectuer d’autres études pour analyser l’uniformité de ces résultats. Biogenèse mitochondriale La biogenèse mitochondriale, soit la création de nouvelles mitochondries dans la cellule, est la dernière observation au sujet des effets de la supplémentation en quercétine. Les premières études expérimentales sur la supplémentation en quercétine chez des souris pendant plusieurs journées révèlent une amélioration de la fonction mitochondriale. De récentes données probantes révèlent que les flavonoïdes tels que la quercétine accroissent la biogenèse mitochondriale par les voies de signalisation intracellulaire. Les études semblables chez des athlètes et des sujets non entraînés ne donnent pas de résultats uniformes au sujet de l’augmentation significative de la capacité d’endurance; d’autres études sont requises pour confirmer ces résultats positifs. Le rôle des flavonoïdes tels que la quercétine s’avère prometteur dans plusieurs domaines. Les professionnels de la santé étudient les propriétés antivirales, anti-inflammatoires et la biogenèse mitochondriale pour le traitement des maladies chroniques. Les scientifiques du sport étudient ces mêmes propriétés dans le but d’améliorer la performance et de diminuer les effets du stress physiologique lors d’une performance sportive de haut niveau. Du fait que le transfert des résultats animaux chez les humains ne donne pas de résultats concluants, il faut réaliser d’autres études pour mieux cerner le potentiel de la supplémentation en quercétine dans tous les domaines d’applications. Pour des références, cliquez ici

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Restez au courant @ SIRC Nouveaux livres @ SIRC

En collaboration avec Human Kinetics, le SIRC présente quatre livres fort intéressants sur le sport de haute performance. Knudson, D.V. Qualitative Diagnosis of Human Movement: Improving Performance in Sport and Exercise (3rd Edition). Champaign, Ill; Human Kinetics Publishing; 2013.

Noakes, T. Waterlogged: The Serious Problem of Overhydration in Endurance Sports. Champaign, Ill; Human Kinetics Publishing; 2012.

Pyke, F. (ed.) Coaching Excellence. Champaign, Ill; Human Kinetics Publishing; 2013.

Weinberg, R.S. and Gould, D. Foundations of Sport and Exercise Psychology. Champaign, Ill; Human Kinetics Publishing; 2011.

Cliquez ici et participez pour gagner un de nos nouveaux livres!

Cher SIRC... Je cherche des articles récents – au cours des cinq dernières années – sur les stratégies et les exercices de réadaptation des épaules. Les blessures aux épaules sont très fréquentes dans les activités sportives qui sollicitent à répétition trop de mouvements au-dessus des épaules comme à la nage, au tennis, au lancer et en haltérophilie. L’épaule, une des articulations les plus complexes de l’organisme, présente une forte amplitude de mouvement : 360°; cette articulation a donc tendance à l’instabilité, ce qui la rend très vulnérable. Plusieurs troubles de l’épaule sont dus à des lésions des tissus mous autour de l’articulation : muscles, tendons et ligaments. Si ces tissus mous sont affaiblis ou lésés, l’articulation de l’athlète d’élite peut devenir instable, douloureuse ou problématique. La coiffe des rotateurs doit présenter suffisamment de force et d’endurance pour une bonne mécanique de l’épaule; les exercices de renforcement constituent un bon démarrage. Le SIRC a colligé des ressources sur ce sujet, dont des articles et des hyperliens présentant des renseignements sur les stratégies et exercices de réadaptation des épaules. Références dans la collection du SIRC:

Horsley I, Ashworth B. Athletic Shoulder Rehabilitation. Sportex Medicine. April 2012;(52):19-26.

La Politique canadienne du sport 2012 est maintenant disponible. Cliquez ici pour commander votre copie: • Édition électronique • Édition imprimée

Jaggi A, Lambert S. Rehabilitation for shoulder instability. British Journal Of Sports Medicine. April 2010;44(5):333-340. White E. Rehab of the Shoulder. ACSM Fit Society Page. Fall 2012 2012;:3. Références en ligne

Instabilité de l’épaule: gestion et réadaptation Syndrome de conflit sous-acromial

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Où trouver... Je cherche des articles, incluant des lignes directrices et des procédures, sur la validité du dépistage préalable de troubles cardiovasculaires chez des athlètes d’élite. La majorité des études sur ce sujet ont été réalisées au cours des 3 à 5 dernières années et présentent des résultats variés. Plusieurs organismes ont publié des lignes directrices obligeant les athlètes à participer à un dépistage préalable. La démarche la plus simple consiste à répondre à un questionnaire de dépistage comprenant les antécédents médicaux personnels et familiaux et, selon les réponses au questionnaire, à consulter un médecin pour une évaluation et une autorisation. De façon générale, les tests comprennent des électrocardiogrammes (ECG ou EKG), la prise de la tension sanguine, etc., pour identifier, le cas échéant, des troubles cardiaques tels qu’une cardiopathie ou un souffle au cœur. Références dans la collection du SIRC:

Références en ligne

Anderson L, Exeter D, Bowyer L. Sudden cardiac death: mandatory exclusion of athletes at risk is a step too far. British Journal Of Sports Medicine. April 2012;46(5):331-334.

American Heart and Stroke Foundation - Pre-participation cardiovascular screening of young competitive athletes policy guidance

Keelara Tanguturi V, Noseworthy P, Newton-Cheh C, Baggish A. The Electrocardiogaphic Early Repolarization Pattern in Athletes. Sports Medicine. May 2012;42(5):359-366.

Cardiovascular screening of Canadian athletes for prevention of sudden death – Review, rationale & recommendations

Mujović V, Čubrilo D. Pre-Participation Sports Screening. Physical Culture / Fizicka Kultura. November 2012;66(2):138-146. Pelliccia A, Borjesson M, Villiger B, Paolo F, Schmied C. Incidence and etiology of sudden cardiac death in young athletes. Schweizerische Zeitschrift

Cost effectiveness of pre-participation screening for prevention of sudden cardiac death in young athletes Inter-association task force recommendations on emergency preparedness and management of sudden cardiac arrest in high school and college athletic programs: a consensus statement

Veuillez cliquer ici pour accéder aux ressources du SIRC (documents et hyperliens) qui vous renseigneront sur les procédures de dépistage ainsi que des lignes directrices.

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Les lectures recommandées Dans notre effort de collaboration afin de vous communiquer les plus récentes études sur le sport de haute performance, À nous le podium a sélectionné des thèmes spécifiques à l’intention des entraîneurs et des formateurs et le SIRC a fouillé dans ses ressources pour vous rendre disponibles les dernières études publiées dans ces domaines.

TRAITEMENT GÉNÉRAL

PRÉVENTION DE BLESSURE

DLTA

Differences in Muscle Strength of the Dominant And Non-Dominant Leg of High Performance Female Athletes SadauskaitėZarembienė R, Žumbakytė-Šermukšnienė R, Mickevičius M. Education. Physical Training. Sport. February 2013;(88):66-71.

International Olympic Committee consensus statement on thermoregulatory and altitude challenges for high-level athletes. Bergeron M, Bahr R, Engebretsen L, et al. British Journal Of Sports Medicine. September 2012;46(11):770-779.

Immediate Effect of Kinesio Taping on Muscle Response in Young Elite Soccer Players. De Hoyo M, Álvarez-Mesa A, Sañudo B, Carrasco L, Domínguez S. Journal Of Sport Rehabilitation. February 2013;22(1):53-58.

Theoretical Integration and the Psychology of Sport Injury Prevention. King-Chung Chan D, Hagger M. Sports Medicine. September 2012;42(9):725-732.

Factors That Affect Selection of Elite Women’s Sculling Crews. Lawton T, Cronin J, Mcguigan M. International Journal Of Sports Physiology & Performance. January 2013;8(1):38-43.

Using Movement Assessment to Improve Performance and Reduce Injury Risk. Nessler T, Mokha M. International Journal Of Athletic Therapy & Training. March 2013;18(2):8-12.

Talent Detection Programs in Sport: The Questionable Use of Psychological Measures. Anshel M, Lidor R. Journal Of Sport Behavior. September 2012;35(3):239-266.

PSYCHOLOGIE Goal Setting Styles: Examining the Role of Personality Factors on the Goal Practices of Prospective Olympic Athletes. Burton D, Gillham A, Weinberg R, Yukelson D, Weigand D. Journal Of Sport Behavior. March 2013;36(1):23-44. “In the Boat” but “Selling Myself Short”: Stories, Narratives, and Identity Development in Elite Sport. Carless D, Douglas K. Sport Psychologist. March 2013;27(1):27-39. Mindful Recovery: A Case Study of a BurnedOut Elite Shooter. Jouper J, Gustafsson H. Sport Psychologist. March 2013;27(1):92-102. Psychological Predictors of Injury Occurrence: A Prospective Investigation of Professional Swedish Soccer Players. Ivarsson A, Johnson U, Podlog L. Journal Of Sport Rehabilitation. February 2013;22(1):19-26.

ENTRAÎNEMENT Developing female coaches: strategies from women themselves. Norman L. Asia-Pacific Journal Of Health, Sport & Physical Education. December 2012;3(3):227-238.

The Effects of a Pre- and Post-Exercise Whey Protein Supplement on Protein Metabolism and Muscular Strength Among Elite Wrestlers. Sharawy A. Ovidius University Annals, Series Physical Education & Sport/Science, Movement & Health. March 2013;13(1):5-10.

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Talent Identification and Specialization in Sport: An Overview of Some Unanswered Questions. Gonçalves C, Rama L, Figueiredo A. International Journal Of Sports Physiology & Performance. December 2012;7(4):390-393.

The Role of Deliberate Practice in Becoming an Expert Coach: Part 1 -- Defining Coaching Expertise. Gilbert W, Trudel P. Olympic Coach. Fall2012 2012;23(3):19-27. Understanding how High Performance Women Athletes Experience the Coach-Athlete Relationship Norman L, Jamie F. International Journal Of Coaching Science. January 2013;7(1):3-24.

Saviez-vous que... Les athlètes peuvent perdre de 0,4 à 2,0 L de sueur (0,4 à 1,6 kg) en seulement 1 heure, particulièrement lors d’un exercice intense par temps chaud ou humide. lire l’article

Lecture recommandée

Analyse de Winne Meeuwisse, Déclaration consensuelle au sujet des commotions cérébrales liées au sport : 4e Congrès international sur les commotions liées au sport, Zurich,

NUTRITION Effects of a Flavonoid-Rich Juice on Inflammation, Oxidative Stress, and Immunity in Elite Swimmers: A Metabolomics-Based Approach. Knab A, Nieman D, Sha W, et al. International Journal Of Sport Nutrition & Exercise Metabolism. April 2013;23(2):150160.

Creating a Champion: Identifying Components that Assist Skill Development in Young Speed Skaters. Hillis T, Holman S. International Journal Of Sports Science & Coaching. March 2013;8(1):33-42.

novembre 2012. McCrory P, Meeuwisse WH, Aubry M, et coll. (2013) British Journal of Sports Medicine;47 (5), 250–258.

« La référence la plus utilisée au sujet des commotions liées au sport est celle issue de la Déclaration consensuelle de Zurich (2009). Au mois de mars, une nouvelle déclaration consensuelle a été publiée au 4e Congrès international sur les commotions liées au sport. Ce document couvre le diagnostic, la prise en charge à court terme et de nouvelles approches pour le traitement des troubles chroniques. Ce document contient une 3e édition de l’Outil d’évaluation d’une commotion cérébrale (SCAT3), le SCAT3 pour enfants âgés de 5 à 12 ans et l’Outil de poche de reconnaissance de la commotion cérébrale. Ce document de référence devrait être une « lecture obligatoire » pour toute personne ayant à composer avec des athlètes à risque de commotion cérébrale. »

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Club de lecture de l’ÉSI L’objectif du club journal de l’ÉIS est de partager les articles «à lire» sur les applications axées sur la fine pointe de la performance, les variables de l’entraînement/ la compétition et les interventions médicales proactives, choisis par des experts du service de la performance représentant plusieurs disciplines professionnels associées aux équipes intégrées de soutien.

What makes champions? A review of the relative contribution of genes and training to sporting success.

Tucker, R., & Collins, M. (2012). British journal of sports medicine, 46(8), 555–61.

Analyse de Leo Thornley Dans cette analyse documentaire, Tucker et Collins examinent l’impact de la pratique volontaire et des facteurs génétiques sur le succès dans le sport. Le débat entre l’inné et l’acquis n’est pas nouveau, mais comme le souli­ gnent les auteurs, c’est un débat qui revient à la vogue. Les auteurs analysent la problématique de la contribution génétique et de la détermination complexe des variantes génétiques sur la performance spor­ tive. Même si la pratique volontaire est absolument essentielle, le concept d’un investissement minimal requis en entraînement spécialisé dans un seul domaine (10 000 h) ne tient plus la route. L’article souligne l’importance de bien saisir la capacité initiale de performance et le degré d’adaptation des athlètes à l’entraînement dans leur activité sportive. Il faut apporter une attention particulière à l’identification du vrai talent dans tous les sens du mot et à son encadrement. Cet article consolide la thèse selon laquelle la performance est particulièrement complexe et multifacto­ rielle; il nous incombe d’utiliser une approche holistique et de nous assurer de bien prendre en compte l’interaction et l’intégration des facteurs de la performance. ∆

Utilization of Modified NFL Combine Testing to Identify Functional Deficits in Athletes Following ACL Reconstruction.

Myer, G. D., Schmitt, L. C., Brent, J. L., Ford, K. R., Foss, K., Scherer, B. J., & ... Hewett, T. E. (2011). Journal Of Orthopaedic & Sports Physical Therapy, 41(6), 377-387.

Analyse de Bruce Craven Dans cette étude de Myer et coll., les auteurs examinent 18 athlètes qui ont repris la pratique sportive sans modification à la suite d’une chirurgie du LCA et 20 sujets témoins appariés selon le sexe, l’âge et le sport pratiqué. Tous les athlètes effectuent un ensemble de tests de performance sur le terrain. Les auteurs notent des différences statistiques entre les groupes dans trois tests de saut. Les athlètes présentent un déficit de 8-9 % du côté opéré lors de l’exécution d’un seul saut sur une jambe, le saut croisé et le triple saut en longueur sur une seule jambe. Selon des études (Decker, 2002 et Paterno, 2005), on observe des résultats similaires au sujet des asymétries dans un saut en contrebas chez des sujets ayant eu une reconstruction de l’ACL jusqu’à 2 ans auparavant. Le retour à la pratique sportive à la suite d’une réparation chirurgicale de l’ACL doit être supervisé étroitement par tous les membres de l’ÉSI. Ces derniers doivent collaborer pour s’assurer que les joueurs n’effectuent pas un retour trop rapide, car le plus important demeure un retour qui intègre la performance et un risque minimal de blessure. ∆

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Additive Effects of Beta-Alanine and Sodium Bicarbonate on Upper-Body Intermittent Performance

Tobias G, Benatti FB, de Salles Painelli V, Roschel H, Gualano B, Sale C, Harris RC, Lancha AH Jr, Artioli GG. (2013) Amino Acids, Amino Acids. [Publication électronique avant l’impression]

Analyse d’Heather Hynes Depuis 2006, il y a eu beaucoup d’études sur la supplémentation en bêta-alanine et la tendance va se maintenir avec la démonstration de ses effets ergogènes chez des sujets hautement entraînés. Dans cette étude, on explore les bénéfices potentiels d’une supplémentation en bêta-alanine ainsi que les avantages lorsque combinée à l’apport de bicarbonate de sodium. Trentesept athlètes masculins entraînés au judo et au jiu-jitsu participent à cette étude expérimentale à double insu. On répartit aléatoirement les participants dans 4 groupes : placebo + placebo, bêta-alanine + placebo, placebo + bicarbonate de sodium et bêta-alanine + bicarbonate de sodium. Le protocole d’exercice consiste en 4 tests de Wingate pour les membres supérieurs intercalés de périodes de repos de 3 minutes. Selon les résultats de cette étude, on observe manifestement un effet cumulatif, soit une meilleure performance et une moins grande sensation d’effort au cours de cet exercice intermittent très intense chez le groupe combinant l’apport de bêta-alanine et de bicarbonate de sodium. ∆

Saviez-vous que... Présenter un niveau de déshydratation aussi faible que 2 % de la masse corporelle peut ralentir un athlète d’endurance et nuire à la régulation de la température corporelle. lire l’article

SIRCuit de HP Été 2013

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