Glossaire nautique : répertoire polyglotte de termes de marine anciens et modernes (K-Z)

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E . calére ffaudancourt de l'Aube.

(i 66 i),Ms. n ° 3 , R i b l . hist.de la préfect.

QLINTELAGE, QUINTELLAGE, QUINTILI-AGE, vieux fr. provenç. s. m. (Del'ital. Ciottola, Petit caillou. On t r o u v e dans le bas lat. Quintillo, signifiant : Caillou. V . Du ( a n g e , édit. de 16З4) Lest de cailloux, Lest. — V . Balast. Q U I N T E R O T , fr. anc. s. m. ' D e l ' i t a l . Quintarolo.) cinquième rameur d'une rame. — V . Quartarolo.

Le

Q U I T (Ta), angl. v. (Du bas lat. Qititarc, fait de Quietare, Laisser en repos [Quies].) Abandonner, Quitter. — Quit (to) the helm, Quitter la barre. — Quit (ta) the line, Quitter la ligne. — Quit (to) the station , Abandonner son poste. Quit (to) the ship, Abandonner un navire. Q U I T R A N , fr. anc. langued. s. m. (De l'ar. turc, Qathran \ J-S].) Goudron. •— « Plus, pour trois barils de Quitran paisant (sic) 989 liv., à 7 liv. 10 s., ayant semi pour enquitraner toutes les sartis "(manœuvres) « neufues.... 74 liv. 3 s. » Compte des dépenses faites pour la galère Domano (nov. 1 6 4 1 ) ; Ms. A r d i , de la Mar. — V . Sarti. Q U O Q U E , vieux fr. cat. anc. s. f. (Variante orthographique de Coque. [V.])

Q U O S T E R I A . Faute de copiste dans ['Impositio gazariœ, Ms. Bibl. de la Marine. Au chap. 9 , il faut lire : Costeriam ou Costeram. — V. Duo mercatores. Q U O Y E , fr. anc. adj. f. (Du lat. Quietus.) Tranquille, Calme, en parlant de la nier. — « Et qui voudrait faire uii tel voyage pour lequel nous sommes ci assemblés» (à l'Ecluse, en i 3 8 6 ) , ¡ 1 le faudrait faire sur l'été, non pas sur l'hiver, que la mer est Quoye et le temps bel et serin, et que les chevaux traînent aux champs les vivres appareillés.' Frôissart, Chran., liv. m , chap. 47, édit. Buchon. —11 est sans doute inutile de faire remarquer que, dans cette phrase, l'incise : • non pas sur l'hiver, » est mal placée, parce qu'elle semble se rapporter à : « que la mer est Quoye, » qui évidemment complète cette pensée : .. il le faudrait faire sur l'été. » Q Y B L Ë I E L I ( J J ¿13), turc, s. (Qyblé, Vent de Sud. — V. Djunoub (s_>_jiar).

Côté.)

Sud,

Q Y B L E N A M È (i*l: AL5), turc, s. (Namè, Lettre, Livre.) Boussole. — Y . Poussola. Q Y I ( j),

turc, s. Bord de la mer, Côte, Rivage. — V .

Ialy ( ^ L j ) . — Qyi syra iurimck (^X^_ ,*s ty

J>), v.

(ïuri-

mek [ O A * J ] , Aller.) (Aller près du rivage.) Côtoyer, Faire le cabotage.

— « Il y avoit Quoques et barges, Panffiles, Naves grands et larges.... >• G C I I X A D M E DE M A C H A D T , Siège d'Alexandrie,

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Ms. Ribl.

nat.,

QYRLANGHYDJ

suppl. fr.. n° 4 3 , p. Î I 8 .

„ . . . Quandam navim, gallice Quoque nuncupatam , arm i , et vexillis Sancti Georgii et leopardorum depiclam... » Arrêt du parlement de Paris, année 1З70, v o l . v des Arrêts de ce parlement. — « Encara hi venguer en altres navilis, e moites naus, e Quoques, e vexeill de la ciutat de Valencia... » Chroniq. de Pierre I V d'Aragon, liv. i , cliap. 12 a Parti donchs le senior infant... en la Quoque d'en Bernait... » Chap. ilii r

Q U O Q U E T , vieux fr. s. m. (Variante ortbogr. de Coquet. [ V . ] ) — « ••• Ou batel ou Quoquet... » Lettres de Jean 11, roi de France, année 1З6З, citées par dom Carpentier, art. Coccha.

delle.) Nom du petit

U**^)'

c

s

" " ' ' - (Proprement : H i r o n -

bâtiment qui suit le vaisseau amiral

et fait l'office de mouche ou aviso. — Y .

Kirlangliuich.

QYS1NE, vieux fr. s. f. Cuisine, Repas.—1 Les mariniers de la costere de Bretaigne ne deibouct auoir qu'une (Usine (d'autres manuscrits portent : que une Qucsine) » par jour, par la reson qu'ilz ont beverage 1 (boisson, vin, bière ou hydromel) « en alantz et venant/.... >• Rooles d'Olcron, art. 1 7 Q Y ' I C H (Ji),

turc, bulg. serv. valaq. s. Arrière, Poupe.

— V . Guèminun ardi ( ^ j l ^&~<S), Guènunum qylclli

[Lettre Q : 158 articles.]

R.

P Л

(Gr. Rus. Val.)' (RE).

1. R A , isl. s. f. Vergue. 1. R A , nouv.-zél. s. Soleil; Voile. En taïti et en hawaï, fia signifie Soleil. — V . Komadon, La, Laa. B A A , ail. holl. dan. s. (Comme l'isl. 1. lia.) Vergue. — L'ail, écrit aussi Rah; le holl. Raa a pour synonyme Ree.— fiaabaand, dan., Raaband, all. holl. Raban.—Raafang, all. {Fang, Suspension ; de l'angl.-sax. Fangen, Prendre, Saisir.) Suspente de vergue. — Raahaken, ail. (Hahen, Croc.) Grappin de bout de vergue. On dit aussi, dans le même sens, Enterhaken. — Raaholt, dan., Ranholz, all., Raahout, holl. Lisse de vibord. — Raakette, all., Raaketting, holl., fiaakjetting, dan. (Kette, Ketting, Kjetting, Chaîne; du lat. Catena.) Chaîne de vergue. — Raaleik, ail., Raalig, dan., Raa/ , / , holl. Ralingue.— Raalœnge , dan. (Lœnge, Élingue.)

Estrope ou Herse de vergue. — Raanock, ail. liaa no h. dan. holl. (Aak, Bout.) Bout de vergue.— Raaring, ail. holl. dan. Anneau de vergue. — Raa-segel, ail., Raaseil, dan., Raazcil, holl. Voile carrée. — Raaseiier, dan. Bâtiment à voiles carrées, ou, comme 011 dit par ellipse, Bâtiment carré. Dans ce sens, le holl. a Raa-schip, qui est doublement elliptique. R A B A N , fr. s. m. (De l'angl. Ropc-band [ V . ] ou de l'angl.sax. Rap-band[Rap, Corde ; Band, Bandeau, Lien].) (Angl. anc. Kncetle ( I I . Manwayriug [1 644]), Knyll; angl. mod. Knittle, Rape-band; dan. liaabaand; ail. holl. Raaband; illyr. Matafune; ital. Matafione ; esp. Gajcta ; ar. côte N. d'Afr. Katertna; basq. vulg. Ribana; bas-bret. Rabank, Robank; rus. Ce3eirb\Sczène\.) Petite corde servant à divers usages. Une voile est garnie à sa têtière de cordelettes, au moyen desquelles on

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1250

l'attache à la vergue ; chacune d'elles est nommée Ruban d'envergure. ( G r . vulg. MeràHpôuvûi xaXÇÉTa [Matafounia Âalteta\; ital. Boruse ; géno. Infcriduo; esp. Enverguès; rus. Penannrfa [TfcwMft;].) Les cordes ou garcettes dont on se sert pour serrer une voile sont nommées Rubans de ferlage. (Basq. Felen locarriac; lasc. Gashèle; esp. Tqmador; rus. Peû-cexeirb [Tfc'i'-Mreè/je].) La petite manœuvre à l'aide de laquelle on lie l'empointure de la voile à la vergue est le Raban d'empointure. (Gr. vulg. M i o W ; angl. Earing; lasc. Airine; rus. UIrniiKb-6oymb [Chti/.c-booute], IltmiiKTj-GojinTb [Chtlhe-bolte].) Une manœuvre qu'on tourne aux extrémités des barres du cabestan pour les lier entre elles et les tenir solidement dans les trous où elles sont introduites, est appelée Raban de barres. (Esp. Andarivcl; rus. HaûmOBii y iiiniiAH VNaïtove ou chpiïià], Cnncinom, [Svistove].) L e faisceau de cordelettes dont on use pour suspendre un hamac est nommé Raban de hamac. (Rus. IUxep.iniiTj [Ch-herline].) — D e Rabanon a fait le verbe Raban ter pour dire : Lier avec un ou des Rabaus. RABANCQ-TEO, bas bret. s. m. (Composé de Rabancq, ou, comme l'écrit Legonidec : Raban/.-; et de Teo, Gros.) Câble. L e P . Grégoire, Dict. fr.-bret. R A B A N K ou R O B A N C , bas bret. s. Raban. — Rabanh pointeur, Raban d'empointure. — Raban/c fcrlach , Raban do ferlage, etc. R A B A Z Z A , vénit. ital. s. f. Pied du mât de hune. — V . Ribassa. R A B I L L E R , fr. anc. v . a. (Pour Rliablllcr [Habiller, du lat. Habilis, propre à..., ou à Habitas, Habit, qui a le même radical : Habere.) Réparer, Radouber. — « Et d'autant que les patrons de nauires et barques dudit Thoulon et autres forains » (étrangers) « font Rabiller et donner carène à leurs nauires et barques dans la darse du port dudit Toulon, et parce qu'ils portent ung grand dommage et interest audit port, le remplissant et incommodant, a esté délibéré par ledit conseil que d'hors en auant tous et chascunqs les patrons dudit Tholon, et autres forains qui feront Rabiller et donner carène à leurs nauires et barques dans ladite darse, seront tenus et contraintz payer pour les dommages et intérêts qui [sic) pourront porter audit port : scauoir, pour les nauires de deux gages, douze liures; ceulx d'une gage et à triu » (poulies navires à deux hunes [Gagespour Cages ( V . ) ] douze livres ; ceux d'une hune et à tréou ou basse voile carrée), « six liures; les pollacques, /, li. 10 soulz, et les barques latrines trois liures, pour le tout estre conuerty et employé tant à l'entretainement du ponton que curage dudit p o r t , etc. » Délibérât, du conseil de la ville de Toulon du 19 sept. 1620 ; Reg. manusc. B, n° 16, arm. n° 2, Arch. de Toulon. — V . Cheville, Clou à crevelle. R A B L O HAJO (Roblo hoyô), hongr. s. m. (Rablo, de Rabolni, Dévaster.) Bâtiment pirate. R A B L U R E , fr. s. f. ( E s p . Alcfrls ; rus. IIIityHnrb [Chpounte], UlnoHim. [Chpohe-te][; angl. Rabit; angl. anc. Rabbet.) — « La Rablure de la quille , ainsi que de l'étrave, est une cannelure triangulaire qu'on excave sur leurs bases latérales, pour recevoir ou le bord inférieur ou l'extrémité de certains bordages dont se compose l'enveloppe extérieure de la carcasse d'un vaisseau. » Romme (1792). Ce terme, qu'on lit dans Y Inventaire des mots, etc., par le P . Fournier (1669), et qui a une analogie évidente avec le verbe anglais Rabbet, R a b o t e r , vient de R a b o t , fait du latin Ra derc, Racler. « On a découvert la voie d'eau de la Tempcste, qui

estoit à cinq ou six pieds sous l'eau, à la Rablure de l ' é trave... » Le comte d'Estrées à Seignclay, 20 oct. 1680. R A B O DF R A P O S A , port. s. m. (Rabo, Queue, D e r r i è r e , analogue au fr. Râble, que Ménage fait venir de Rapum. и qui a signifié la Queue. » Nous n'avons trouvé nulle part Rapum avec la signification de Queue. Nous voyons que Rai>a, Rapa et Rapum ont désigné la rave. La rave, arrondie et terminée par une racine, put fort bien être prise pour objet de comparaison, quand on voulut nommer le râble, ou d e r r i è r e garni d'une queue, de certains animaux.) (Proprement : Queue de renard [Raposo, du bas lat. Rapo, Voleur, R a p a c e . fait du lat. Rapere, Prendre.) Queue de rat.—Rabo de rato. esp. s. ni. (Rato, Rat. L e bas lat. avait Ratus, Rattus, qui . des analogues dans les langues du Nord. L'angl.-sax. a Rart, l'isl. Rolta. Faut-il rapporter Rotta et Rœt au verbe lat. Rndere, Ronger? C'est l'avis de N . Webster et celui de B o s -worth. Wachter, dans son Gloss. germani., dit que Ratt vient certainement de l'ail. Reissen, Ravir, Voler, et que Ratt, c'est animalrapax. Nous n'oserions nous prononcer entre des autorités si respectables, et nous nous contentons de rapporter ces hypothèses, au moins raisonnables, écartant celle de Ferrari, qui fait venir trop péniblement l'ital. Rattoàu lat. Mûris, génit. de Mus, lequel Mûris aurait fait Murus, Mur.: Ratus, et Rato ou Ratto.) Queue de rat. Р А Б О Ч А Я ИЗБА (Rabotchaïa izba), rus. s. (ILrôa [izbu], selon Reilf, du turc Obd [ j b j j ] , Maison nomade, ou de l'ail. S tube, Chambre. Рабочая de Р а б о т а , Travail [ r a d . Р а б ъ ] , (Rabe), Esclave.]) (Chambre destinée au travail Atelier. РАВНОДЕНСТВ1Е (Ravnodènstvte), rus. s. 11. ( D e Д е н ь [Dènc], Jour [sansc. Din-am ; lat. Dies];et de Равный [.ru.-. nouii], Egal.) Equinoxe. — Равноденствешшк» (Ravnoden.,tvcnnike), s. 111. L'Equateur, la Ligne. 1. RACA , angl.-sax. Variante de Racca. (V.) 2. R A C A , esp. s. f. (Fait du vieux fr. Raque [ V . ] ou du holl. Ruk. [ V . ] ) Racambeau de fer ou de b o i s , Herse. 3. R A C A , cat. anc. s. f. Nom d'une marque flottante ou bouée dont se servaient les Catalans au x i u siècle, et probablement aussi avant cette é p o q u e . — V . Orbar. e

R A CAGE ou R A C C A G E , fr. s. m. (De l'angl.-sax. Ласа . comme l'écrit Bosworth, ou Racca [V.J, comme on le voit écrit dans le Dictionn. angl.-sax. et lat. deMone ( x s i è c . ) , M > . de Bruxelles, n° 53g.—Webster, Diction, oj the cngl. long. [18З2], n'admet pas cette étymologie, qui nous est indiquée par le Dict. de Mone, dont nous avons publié un extrait dans notre Arch. nav., t. i , p . 169-168, d'après une copie existant à Londres; Mone dit : Racca-Angaina. [ V . ] AVebster pense que le Rac/; angl. vient du saxon Racan, Rœcan, qui a le sens d'Étendre, Prolonger. I l ne nous paraît pas qu'un mot exprimant l'idée d'extension ait pu nommer primitivement un objet dont la fonction est de contenir, de rapprocher, de serrer. Nous admettons au contraire très-bien qu'un collier fait comme le Racage, que nous allons définir tout a l'heure, ait pu être comparé à une chaîne.Ruca est une abréviation de Raccla, Raccenta [Rakèta, Rakkenta], angl.-sax.. signifiant Chaîne. Une des formes de Raceta qui nous 1 s fournie par le Dict. de Bosworth est Racateagc, qui nous semble avoir une assez grande analogie avec le fr. Rae.: pour qu'on ne doute pas que le lien qui retenait la v e r . , fut nommé parles Anglo-Saxons et les Normands : la Chaîne de la vergue, le Raca ou Racateage.) (Gr. anc. *\yxoiva,'Exi'TOVO;; gr. mod. NTpôTaa; lat. Anchora, Anguina, Anqiiin,.-. e

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GLOSSAIRE Ceruc/itis; bas lat. Anchinus, Anchus ; ital. Trozza; esp. Racamento ; port. Troça, Uracca ; illyr. daim. Trosso; rus. P à K C b i [AÏA*M] , heïupynrb [Bcifout]; ar. côte N . d'Afr. ^ r ianet; ail. et suéd. JÎAC/; holl. et dan. Vto/-,- angl. Ptirrel; fr. anc. Racques, Raquements ; bret. Rakache ; basq. 2 ? o / / lotsac; lasc. fer,- serv. bulg. et val. Gouzva.) Les mouvements du navire, l'action du vent sur la v o i l e , celle des cordages qui aident à mettre la voile et la vergue dans les positions diverses où elles doivent être pour faire tout leur office, tendent sans cesse à éloigner la vergue du mât. On a éprouvé qu'il était bon que le mât et sa vergue fussent rapprochés, e t , pour cela, on a imaginé d'entourer le mât d'un certain collier dont les extrémités sont attachées à la v e r g u e . Quelquefois ce collier est un cercle de fer (V. Rac a m b e a u ) ; le plus souvent, et surtout quand le mât et la vergue sont gros, il est fait d'un chapelet de boules de bois et de planchettes traversées par une corde, nommée Bâtard de racage. ( V . ) Ce chapelet est ordinairement à plusieurs rangs. Les boules sont nommées Pommes de Racage ( V . ) , et à l'art. Malcolas on pourra voir qu'elles sont d'une invention antique ; les planchettes A F . , F.àtaiddu racage; CC, pommes du t le nom de Bigots. (V ) racage; D D , Bigots du racage. > -, . cre grandeur ont d'ordinaire des Ratages faits d'une simple corde ; les vergues de huniers ont les Racages à chapelet que nous venons de décrire ; les basses vergues ont généralement un double collier de Raccage fait d'un cordage fort et garni de cuir, qu'on nomme : Drosse de Racage ( V . ) ; sur cette drosse est un Palan de Racage (V.) servant à la roidir. Ce palan existe aussi dans les navires à antennes, dont les vergues latines sont retenues aux mâts par des Racages à pommes et à bigots; il a le nom à'Anqui.— Sur les barques du Léman, les mariniers appellent le Racage : «La corda à paté. » ( V . ) — V . Maleolus, Trosse. o n

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R A C A M B E A U , fr. s. m., que les matelots nomment souvent Rocambcau. (Même origine que Racage. [ V . ] ) (Gr. vulg. ^ s â v r , ; ar. c ô t e N . d'Afr. Garroadja; bas bret. Rokambé); rus ' PaKÔyreAb [Rakboughel] ; angl. Traveller; ail. Biigel; port. Jrco; esp. auc. Arraca, Arracada; esp. mod. Raca arco.) Anneau de fer ou de bois servant à divers usages. C'est le racage de certaines vergues, de celles des embarcations par exemple ; c'est un collier attaché à un point de la ralingue d'une voile et embrassant un mât pour retenir la voile au mât, pour l'aider à monter et à descendre le long decet arbre. L e point d'amure de quelques focs est fixé à un Racambeau qui glisse au moyen d'une drisse et d'un halebas le long du boute-hors du beaupré. Les voiles des goélettes sont quelquefois garnies, sur l'une de leurs ralingues, de Racambeaux de bois qui les retiennent aux mâts.

NAUTIQUE.

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R A C C O G L I E R E U N A V E L A , ital. v. a. ( D u lat. colligere.) C a r g u e r et serrer une voile. — V . Signal.

II,-

R A C C O N C I A R E L E V E L E , ital. v . a. ( D e Concio, A c c o m m o d é , A r r a n g é . ) (Illyr. Kdrpiti) Mettre les voiles en état. — V . Aggiustare. R A G I O N , esp. s. f. ( M ê m e origine que le fr.:) R a t i o n . — V . B o c h a d e la escotilla. R A C K , ail. suéd. s. ( D e l ' a n g l . - s a x . Rara. [ V | . \ Racage. •— Rack (Ta) a takle, angl. v . a. A m a r r e r un p a l a n , Faire l'amarrage d'un p a l a n . — R a c k - k l o t , suéd. s. P o m m e de racage. ( V . K l o t . ) L ' a i l , dit R a c k - K l o t e n . — Rack-schleten, ail. s. B i g o t de racage. ( V . Schleten.) — Hacking, angl. s. ( D e Rack [То].) G e u o p e . — Racktalja, suéd. Racktalje, ail. s. Palan de r a c a g e , Drosse de racage. ( V . T a l j a , L o s - r a c k . ) — Racktau, Racktross, ail. s. Bâtard de racage. L e suéd. dit : Rack-tdg.— V . T a u , T r o s s , T a g . R A C Q U E S , R A C Q U E M E N T S , fr. a n c . s. f et m.(De l'angl.sax. Raca, Racca.) Racage. — <• Les vergues sont jointes aux masts, et courent le long d'iceux de haut en b a s pai li moyen d e R a c q u e s ou R a c c a g e qui sont en partie faits et enfilez comme gros grains d e chapelet d'Hermite. » Et. Cleir a c , Termes de таг. (16З4). — <• Racqucments, Racques ou R a c a g e , sont boules de bois enfilées en forme de chapelet et grosses patenostres, qui accolent le mast et la v e r g u e , el servent p o u r plus facilement hausser la v e r g u e ; on appelle ce chapelet la Trosse. » F o u r n i e r , H y d r o g r . , Invent, a', mots , etc. — V . Cara cole t. ' Р Л Г А Л 1 А B P O X I I (R/mgdea rroch[k]i),gr. litt. m o d . s. f. (Du g r . anc. 'Pâaam, j e H e u r t e , j e Rats; et de Bpo/r,, Pluie. P l u i e violente, O r a g e . — V . K î u i , Xovòpr, Spo/^. RA.'D ( A s , ) , a r . t u r c , s . T o n n e r r e . — V . G u r u l d i [ ^ - - \ \ ^ 1. R A D A , ital. esp. p o r t . s. f. R a d e . 2. R A D A , illyr» bas lat. s. f. — V . Castra. 3. Р А Д А (RAàda),gr. vulg. s. f. (Transcription de l'ital. Rada. [ V . ] ) — V . 'Evoppusaa, "Таорцое. R A D A N C I A , ital. s. f. Cosse, M a r g o u i l l e t . — L e g é n o . dit Rcdancia et le corse : Ridandola. R A D E , fr s. f. ( D e l'angl. Road, fait de l'angl.-sax. R,id. R o u t e , C h e m i n . ) ( G r . anc. 'Evóppucpta, "ì'sopjio; ; g r . vulg. Pocî* ; ital. esp. p o r t . Rada; angli Road; M.lïbcdr; ail. holl. Reede; d a n . Rhcd; suéd. Rcdd; cat. anc. Sparagni; esp. port. Abra ; port. a n c . Jazida, Jazigo; bas bret. Rad, Radei!, Razcll, Campr-vor; a n g l . - s a x . Flcat ; basq. litt. Arrada : a r . côte N . d ' A f r . Djoan; a r . t u r c , Mcrça [^,y]; val. P a d i . [Rade] ; rus. Рейда [Réïda] , Роидъ [Rèïde], О т с т о й [Otstotc ; m a l . [Labaith-an ( ^ s J ) ] , Telok [ ( J j u ' ] ; madék. l'avouala.)— « R a d e est un lieu d'ancrage, à q u e l q u e petite distance de la coste, où les vaisseaux commencent à trouvei f o n d . » G u i l l e t ( i 6 7 8 ) — " Etendue de mer,enfermée en partie par des terres plus ou moins élevées, et q u i présente aux vaisseaux des mouillages à l'abri des vents et des lames q u i ont une certaine direction. » R o m m e ( i 7 Q 2 ) . — « S i n a v i s s u a fuerit in le Rade, b e n e et in pace recédât. » Legcs Burgor. Scoticar., citées p a r d u (.ange. — « Nostre nef, la Pensée, fut mise honnestement en R a d e . • Voy.de J. Parmentier(îSig ,

R A C A M E N T O . esp. s. m. (De l'angl.-sax. Raca. [ V . ] ) Racage. — « Los Racamentos de todos los arboles, con sus bertellos y liebres, guarnidos con jarcia de castilla. » Razon de las medidas... para vn galeon nombrado Nuestra Seîiora de L o r e t t o ; Ms. de 161 /, à 1621 ; Bibl. de la Mar., n° 14255-3. — .Despues deloqual se atracarà el Racamento » (de la basse vergue) « contra el palo, si fuere de troza...» (si c'est un racage à drosse). Fernandez, Practic. de maniob. {i-j3i). p. 4"R A C C A , angl.-sax. s. Racage. — ANQUINA, Racca; Gloss. lat. et angl.-sax. de Mone ( x siècle.) Racca manque au Dict. angl.-sax. de Bosworth. e

— « P u i s q u e surgir ne p o u v o n s à b o n p o r t , mettons nous a la R a d e , j e ne sais o ù . « R a b e l a i s , liv. iv, chap. 20. — 1 L e R o y a esté s u r p r i s d'apprendre p a r les lettres d u sieur DE Seuil, d u 3 d e ce mois, q u e v o u s fussiez encore a u x rades DE B r e s t . . . » Seignclay au chevalier de Chastcaurcnaut, 10 j a n v . i670.Collect. Ordres du Roy, \о\.\ы\, p . i 5 , M s . A r c h . d e la e

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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travailler auec soin et application au Radoub desdits vaiss.. et le 11 nov. ensuiuant il a fait sauoir qu'il auoit choisv le Magnanime, le Saint-Esprit, le Pompeux , le Magnifique, le Henry, le Parfait, le Fortuné et le Ferme; cependant, q u o v que Sa Majesté luy ayt escrit cinquante fois depuis ce temps de finir le Radoub desdits vaiss., elle n'a pu encore auoir la satisfaction d'apprendre qu'ils soient achetiez... » SeigneUtj h Arnold, intendant de la mar. à Toulon, 2 juin 1 6 7 9 . Ordres du Roy, vol. n ° x l v i , p. 3o5, Ms. Arch. de la Mar. [ A r R A D E A U , fr. s. m. (Du bas lat. Radellus. [ V . ] ) (Gr. anc. nold fut révoqué de ses Contions le 2 décembre 1 6 7 9 , P S/Éàia; gr. mod.2óXt, ixuSîa [Skyvia] ; lat. Rates, Schedia, une lettre fort sèche du R o i , qui se lit, p . 484 du v o l . c i t é . ] Schedium; bas lat. Aratimi, Radellus, Rasellus, Razcllus ; — « Cet expédient seroit le plus prompt, quoyqu'assez difesp. Balsa; vén. Zatta, Zattera; port. Jangada; isl. Zattara, ficile par le grand Radoub a cinq ou six >• (navires corsain P'idar-floti ; ar. côte N . d'Afr. Ponto ; sanscr. Plavâkd; turc, « de Schio, auxquels il faut des mast... » Du Qucsne à SeiSali [ J l ~ ] ; val. Пл^гъ [Ploute] ; rus. Заплота [Zaplota], gnelay, 10 septembre 1681.—V. Bastón de perroquet, E m pastare, Nauleaige, P e r t e , Revue. П л о т ъ [Piote]; poi. Piativa, Plytnicc ; hongr. Gerendaliajó ,Barona-hajó, Talp-hajó, Szal-liajó; lasc. Parantcha; R A D O U B E R , fr. v. a. (Gr. anc. 'EIUCXE-JÓSIÚ; g r . m o d . mal. Rakit [ O - ^ t j ] ; chin. Fa, Fou, Tchd.) « Assemblage de HsïïéWÇM; bas lat. Adobare, Conciarc; fr. anc. Adobcr, plusieurs pièces de bois liées ensemble, et qui forment une Adobler, Concer, Radoubler ; vénit. Conciar, Cotizar, Rec/tonziar ; esp. Adobar, Embonar ; cat. Adobar, Adopar ; bas bret. sorte de plancher... » Académie française (181/1). Radoupli[\e celto-breton dit Ad ober pour : Refaire. Il y a un R A D E L L U S , bas lat. s. m. (De Radere, Raser, ou de rapport, mais seulement apparent, entre Ad ober et le caRatis [y.]) Radeau. — < In singulis Radellis homiuum de tal. Atlop ou Adob ( V . ) ] ; ital. Racconciare, Radobbare; g é n o . Auinione vel de Bellicadro » (Beaucaire), « in quo sont sex Radubbd; p o r t . Adubar, Adubiar; isl. Lappa; angl. Reaise » (planches, ais ; Assis, bas lat.) « vel phires, precipiuntur pair [ 7 b ] , Refit [To]; ail. Ausbessern; holl. Hcrslellcn; v sol. melgor. » Stat. d'Avignon (126З); Ms. Biblioth. nat., dan. Reparere ; suéd. Kolhala; ar. côte N . d'Afr. Bcddel; n° 4С5э, fol. 91. — V . Rasellus, Razellus. R U ) E R , fr. anc. v. a. PRelâcher, S'arrêter sur une rade turc , Mèremmet etmck [>_Í£<>JI w-s-y¿>~\ ; val. Dpeue [A drerljé]; illyr. daim. Isprava ti; rus. llcnpaBiinib [Isj ou sur des rades pendant un voyage. — - « . . . C a r i l arma vingt gallées au port » (aux ports) « de Portingal de bonnes gens vite], no'iiiimuib [Potchinité]; mal. Bèki [ ^ S j b ] , Pakkal d'armes et de belles pourvéances, et puis s'en vint Radant etsinglant parmi la mer. >• (relâchant et faisant voile.) Frois- [ J ô ] j madek. Monosokh; t o n g a , Gnalii.) Réparer, Raccommoder. — « Et cependant se rafraîchirent, et firent bonne sart, Chron., liv. n i , chap. 20. chère les uns avec les autres, et parlèrent de leurs affaires, R A D D O P P I A R E UN C A P O , ital. v. a. (Proprement: et Radoubèrent leurs navires et galères.» Jean d ' A u t o n . Redoubler un cap. De Doppio, Double ; lat. Duplex.) Dou- parlant de la flotte franco-génoise de Philippe de Clèves bler un cap. — V. Montare, Spuntare. q u i , le lundi 14 octobre i 5 o i , vit arriver trente galères R A D I C A T A D I CORSIA, ital. anc. s. f. (Du hl.Radix, vénitiennes à Milo, o ù elle était revenant de la Suda. \ Racine; 'PâSt;, Rameau.) (Proprement : Racine de la cour- Citron, de J. d'Auton, 111 partie, chap. 27.) — « Sur ce sie.) Rais de coursie. — « Mettonsi poi le Radicate di corsia que vous m'escrivez que l'on fait beaucoup de trauail inútil [sic), je dois vous dire que l'on a esté jusqu'à présent si peu quali escono, et si partono da'bottoni di proda, et vanno exact à Radouber les vaisseaux à T o u l o n , qu'il vaut mieux per fino lata del giogo di poppa, dandosi di spatio da una aller vne bonne fois jusqoes au fond du mal, et y faire vn radicata all'altra palmi due et un terzo in circa » (environ peu plus de dépense, que de raccommoder légèrement les 2 palmes et un tiers, ou 1 pi. 9 po. — o"'S8 ). «Vanno queste endroits qui ont besoin d'estre rétablis.» Scignclay, au ben dentate, incastrate et imperliate sopra tutte le late... » chevalier de Valbelle; 6 janvier 1679. Ordres du Roy, v o l . Bartol. Crescentio, Nam. Méditer. (1607), p. 3 l . — D a n s n xlvii, p. 14 , Ms. A r c h . de la Mar. — L e mot Radouber une nomenclature qu'on trouvera à l'art. Galera de banchi est depuis longtemps dans la langue usuelle; nous le trou28, on lit : « Radicate delle sarchie; » il nous semble que ces vons dans un titre du 23 mars I55I, qui accorde un salaire racines ou Radicale étaient les chaînes de haubans. à Guillaume de Moy, tapissier du roi Henri I I , p o u r avoir R A D O U B , f r . s. m. (Du cat. Adob. [ V . ] ) ( G r . anc. 'Eiriir- conduit de Paris à Châlons les tentes du Roi et les avoir R a xiur,, g r . mod. EssiÂi'aau.* [Xéfiliasma ; bas lat. Adubum, doubées. [ L e manuscrit original de ce titre faisait partie des Apparatus navium, Concia; ital. anc. Concia; vénit. Coma; archives du baron de Joursauvault.] Au x v n siècle, R a fr. anc. Cnnce, Radnubage; cat. Adob; esp. Adubio, Canna; douber était encore dans le langage familier ; quelques ital. Radobbo; géno. Radubbo; port. Adubio; bas bret. Ra- écrivains Font employé dans le sens d'Ajuster ou de Rajusdoupl; angl. Repair; all. Ausbesserung ; holl. Verstel- ter. En voici un exemple que nous empruntons au c h a p . a a ling; dan. Reparation; suéd. Kölhalning; turc, Mèremniet des Mémoires du chevalier de Grammont : « Tandis que mademoiselle d'Hamilton et madame Wetenhall tâchoient de R a [ w ^ t ^ ] , i " y - daim. Ispravljênje; val. Dpenepea LDrerf- douber la Muskerry » (madame Mnskerry, on dansant, avait уе>«г] ; rus. Поправка [Zf/^rac/a], Починка [PofpÀwyzJà] ; laissé choir un oreiller qu'elle avait placé sous ses j u p e s , à mad. Nosokh.) Réparation.— « Q u ' i l y e u s t faute de bon droite, pour arrondir son ventre, q u e sa grossesse avait Radoub... » Guidon de la mer, art. 6. « Les mesures qu'il porté tout à fait à gauche), « le duc de Buckingham dit au prend pour le Radoub des vaisseaux du port de Toulon sont R o i , etc. » — V. Manotte. bonnes, et il n'a qu'à les exécuter ; mais il ne doit pas se contenter de faire des projets et de n'en exécuter aucun. R A D O U B L E B , vieux fr. v. a. Pour Radouber. — „ Estant Sa Majesté luy a donné ordre, dès le 26 octobre dernier, de M. l'Admirai » (Annebault) « venu pour donner remède

Маг _ , . J'ay esté surpris d'apprendre, par vostre lettre duix de ce mois qu'il estoit demeuré dans les rades.de la Rochelle une partie des vaiss. et barques chargées de vivres pour les magazins de Brest et pour les isles, etc. » L e même ministre à Demuyn, 16 janv. 1678, même vol. de la Collect. citée. ( V . Aiguade, Carracon.)—Racle foraine. (Dan. Jaben rbed; rus. О т к р ы т ы й репдъ [Otftritie rèïdc], Rade ouverte, s'ouvrent sur la mer ou dehors; lat. Foras.)

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. tant aux hommes qu'audit navire » (la Maîtresse ; V . Jeter [ s e ] à la r a d e ) , « il trouva que le seigneur de la Mileraye , vice-admiral de France, l'avoit jà fait descharger, et renv o v é au Havre pour leRadoubler. »Mèm, de Mart. du Bellay, liv. x . — O n trouveRadoubler, p . 5 d'un manuscrit de i5.'|i, n ° 9.469-З, Ribl. nat. ; mais il y paraît être u n e faute de copiste, car, p. 28 et З2, on y voit l'orthographe Radouber. Peut-être cependant les deux formes étaient-elles employées indifféremment alors. P A D Ï > (Rade), val. s. (Oe l'ital. Roda. [ V . ] ) Rade. R A E , nouv.-zél. s. Cap, Pointe de terre, Promontoire. p, E T R A IRiisra), angl.-sax. s. (Variante de Reora, R o 5га Re<5re, Gcretfra.) Marin, Matelot. R A F A L E , fr. s. f. (Gr. vulg. 'PtxoaXa ; ital. Raffica, Rafiea; . éno. Rafega; esp. Rcfiega, Racha, Rafga ; port. Refega, Refrcga, Chtivascos [qu'on trouve dans le Roteiro de D. foam de Castro (1541 ) avec les formes: « Chuveiros, Chiivcirinhos]; bas bret. Rajal, Rajalade, Rektnrn ; basq. vulg. Réfa la ; angl. Gast Sr/uall; ail. Fallwind; holl. Val-}Vinden; dan. Jf'indkast; suéd. Kastvind; ar. cote N . d'Afr. Ouresha; illvr. daim. Bjuga, Flatta; val. Irôipea de B Î n t [Isbiréa dé vintoit]; rus. Порывъ вЪтра [Porive viétra], Ш к в а л ъ [ChAvalc]; groënl. AnnoersoaA ; mal. Baniir [ j j b ] Badei ^ £.j!_,]). «Bouffée de vent subite, violente et de peu de durée. " Romme ( 1 7 9 2 ) . La Rafale tombe inopinément sur un navire , et justifie le nom qu'on lui a donné, nom qui vient de l'ail. Fall [holl. Fat], fait de l'isl. Fallu, T o m b e r . R A I T C A , R A F F I C A , ital. s. f. (Dans les documents latins du Moyen A g e , ce mot a la signification de Droit de bris.) Rafale. — • Quaiido il vento venisse crescendo, о sofliase à R a l i c b e , faccia il terzarolo ail' istesso marabuto... » PanteroPantera, Armata navale (1614), liv. 11, chap. 5.—Le géno. et le port, disent Refega. R A F L O U E R , fr. v. a. (Pour Raflotcr ou Refloter. De Flot.) ( G r . vulg- HE/.ïOtÇw [Xékassizô]; angl. Gel[to]out; all. Abarbeiten ou Abheilen ein schiff von strande; holl. Ecn schip van het Strand Afarbeidcn, Afhaalen ou Helpcn; dan. Afliale ou Bringe et Strandet shib ; suéd. Arbeta af sheppet ou Hdla sheppet ifrän gründen ; rus. Снять съ si l;.ui [Sniatc s'mié/i}.) Remettre à flot un navire échoué. Se raflouer (esp. Surgir), Se remettre à flot. — Ce mot mal conformé sVst introduit récemment dans le vocabulaire des marins français; nous ne le voyons dans aucun dictionnaire antérieur à celui de l'amiral Willaumez ( 1 8 2 5 ) , qui le donne comme particulier aux Normands. RA F I A U , provenç. s. m. (Ce nom, sans analogues dans les langues néo-latines, a peut-être été fait de l'adj. ar. : Rafi [^jlj],

signiliant : Porteur, Qui supporte,

S a u s s i

ou de

Rafth

arabe, dont le sens est, selon le Dict. turc de

M Biauchi : D'une vie commode, agréable.) Bateau de promenade ou de passage, très-large relativement à sa longueur, oui n'est guère plus grande que le double du maître-bau , c'est-à-dire q \ est comme deux à un. I l porte un seul màt, où l'on hisse une voile latine; il grée un foc sur un petit beaupré; il est ordinairement nrà par deux ou quatre avirons. U

R A F I O , R A F F I O , ital. provenç. catal. s. (Pour Garlio.) C r o c , Gaffe. R-VFRESCO, ital. venit. adj. Frais, en parlant du vent.

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— " Il vento da leuante et scirocco tanto Rafresco." Viag, di P- Quirino ( 1 /i31 ) ; ap. Ramus., t. i l , p. 201 E. R A G A T T A , venit. s. f. (Variante orlhogr. de Regalia. [ V . ] ) Régate. — « I n tanto si cominciò in canale vna Ragatta di (isolare, la quai principiando dalla chiesa di SantoA n t o n i o , terminaua al pulazzodeFoscari in volta di canale; et mentre che la Ragatta correua, il canale era tutto pieno di palaschermi armati, sopra à quali danzauano à suono di piffari tutte l'arti che vi furono, fra i quali vi era il palaschermo de gli Orefici, che aueua con lui I.'I gondole coperte di damasco cremesino. » M . Francesco Sausovino, Vcnclia ( i 5 8 o ) , liv. x , Feste. —Ragallar, v . a. Courir, Se disputer le prix de la course, Lutter de vitesse. — « C h e andando à uela nulla Galia ardisca passar el fogo à Misser 10 Capetanio saluo quella Galia che sarà de guarda, ma tuttauia debia attendere à non spartirse da lui , sotto pena di lire dièse à zaschedun che contrafarà, massime quando se uorà Ragattar. » Ordini rie Monrenigo (1420). R A G E I R A , R E G E I R A , R O G E I R A , port. s. f. fÉtymol. inconnue.)On lit, chap. 45, part, m , Comment.Dalboquerq.: " Disse ao seti mestre, que andava cm hum batel, que fosse dar huma Rageira por popa ao navio, pera o desatravessarem das bocas das bombardas...» L e sens de ce passage ne laisse pas de doute sur la signification du mot Rageira ; 11 est bien évident qu'il désigne le cordage qu'on appelle une amarre de poupe ou une croupière. Pinto Pereira, cité par Moraes, définit ainsi les Rageiras : • Sâo Rageiras huns cabos, que se dâo ao navio pelo leme, corn que ficâo mais seguros com huma amarra so. » Barros écrit : Rajeira. R A G G I O L A , ital. anc. s. f. (Etimologie inconnue-,'peutêtre de Regola, Règle.) Rajole , Rayolle, Ragiole, Rougeole. [V. ces mots.] — « Frà la taperà e il vivo » (della galera) « si pongono le Raggiole picciole.... Sopra i baccalari vanno da, gioggo à gioggo quattro reggiolc grandi per banda dentate e confitte in quelli, e si mettono frà la tapera et l'aposticcio. » Bartol. Crescenzo, Nantie. Méditer. ( 1 6 0 7 ) , p. 3 3 , 34. — V . Reggiola. R A G I O L E , fr. anc. s. (De l'ital. Raggio/a. [ V . | La pièce de bois nommée autrement Rajole ( V . ) , Ram/le (V.) et Rougeole. ( V . ) — V . A coursier. R A G L I O , ital. s. 111. Rea de poulie. — V . Chadernale. R A G N A R E , ital. v. a. lig. (De Ragna, Filet. Le D i n . de la Crusca constate que l'usage a donne à Raglialo le sens d'Usé, quand il est applique à un drap, à un habit. Baguer. R A G O , vénit. s. 111. ( D e l'ital. Raglio.) Rèa de poulie.— « Vole la dita cholzexe cum Ragi. 1 (Ladite galere veut un Calcet avecréas [ou rouets].) Fabbrica de galere x i \ ' 011 x \ siècle).

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R A G R É E R , fr. v. a. ( D ' . ^ r r V r [ V . ] , Gréer de nouveau.) ^Val. Dpeçe [ a ] [A Dredjé.]) Réparer le gréement,Raccommoder les agrès. — «J'auois besoin de M . de Marsilly pour m'ayder à Ragréer mon n a v i r e » (le vaiss. le Mignon), qui estoit tout désemparé » (après le combat livré par J. Bart, le 29 juin 1 6 9 4 , à huit vaiss. hollandais, pendant lequel le Mignon prit /t- Stntcnland, capitaine Henry de Vert.) lettre de Saint-Pol H&our(capitaine de vaiss.) à Pontchartrain; Dunkerque, 3 juillet 1 6 9 4 . Ms. A r d i , de la Mar. R A G U E S , fr. anc. s. f. (De l'angl.-sax. Raca, Racca.) (Variante de Raques.) Pommes goujées. — « B a g u e s , sont boucles de bois attachées auxaubans, pardedanslesquelles passent des manœuvres courantes, de peur qu'elles ne s'em-


GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1254

neschent les vnes les autres. » Explicat. de divers termes, etc., Ms. du x v u siècle, A r c h . de la Mar. K A G U E R . f r . v . a. (De Rasgar. [V.]) (Angl. СЛя/б-[<o], G a « l > ] î holl. Villen; dan. Skamfilc; suéd. SkamJUa; val. l ' o ' i i [ A ] [A tofcAij-, rus. Перетираться [Рот<а-я&ш]; ital. Ragliare; esp. Логяг, Mascar, Rasgar; port., irf.;; ar. côte N. d'Afri H'ali'k.) Déchirer par le frottement. — « L ' o n juge nue la grande quantité de câbles et d'ancres qui sont en cette rade sont dangereux, et peuvent couper et Raguer ceux (pie l'on y mouiïïe... » Descioitzcnux à Seigneinj-; Dunkerq., atSjanv. 1682; A r c h . d e la M a r . , carton : Ordonnateur de Dunkerque. ' P A Z A P Û (Rhazarô), gr. mod. v. a. (De l'itati. Radere, ou du f r . : ) Raser un vaisseau. e

Р А З Б И В Н А Я - В А Н П Т А (Razbivnaïa-vannta), rus. s. Proprement: Séparable hauban.) (De Б11 [Ri], radie, slave des mots rus. exprimant l'idée de Battre, de Briser, et du préfixeРазь, qui marque la Séparation, la Décomposition.) Hauban impair, qui n'a pas son correspondant. — Manque à la partie rus.-angl.-franc, de Chichkoff. —Разбивная ко­ нопатка (Razbivnaïa konqpatka.) (Mot à mot: Divisible marteau à calfat.) Bigorne, Guignete.

(De Гёрг [Diorg], radical slave des mots exprimant l'idée d'Arracher, de Contraindre; et du préfixe Р а з ь . ) ( P r o p r e ­ ment : Écarter en tirant le p a l a n ) , Affaler un palan, R e ­ prendre un palan. — V . Опускать, ПТалп. Р А З Л У Ч И Т Ь С Я (Razloutc/iitsia), Efflotter.

rus. v. r. Se séparer.

Р А З М А Ч Т О В А Н 1 Е (Razmatchtovanie), rus. s. n. Démâtage. — Р а з м а ч т о в а т ь (Razmatchtovate), v. a. (De М а ч т а , M â t : et du préfixe Раз, exprimant l'idée de Séparation. Démâter. Р А З Н Е С Т И Б у К Т у К А Н А Т А (Raznesti boitktou kanutu), rus. v. a. (Mot à mot : Porter de remorque un câble. (De Нес [Nés] , rad. slave des mots rus. exprimant l'idée de Supporter, Charrier, P o r t e r . ) Allonger un câble. Р А З Н О Т С Ь Д О Л Г О Т Ы (Ruznostc dolgoti), rus. s. De Д о л г о т а , Longitude; et de Р а з н о с т ь , Différence.) Diffé­ rence en longitude. — R e i f f ne donne pas Р а з н о с т ь avec la signification de Différence; mais J. Heym le donne dans ce sens , partie fr.-rus. de son Dict.

Р А З Б И Т 1 Е С У Д Н А (Razbitié soudna), rus. s. n. (Propre­ ment : Action de briser le navire.) (De Б и т ь , Battre, Casser) Briser.) Bris.

Р А З О Р у Ж Е Ш Е (Razoroujénié), rus. s. n. Désarmement. — Разоружишь (Razoroujitc), v. a. (De Opyaue [Oroujié], Armes ; et de Раз [Raze], préfixe de la Séparation, de la Dé­ composition. [ V . Вооружить.]) Désarmer, Dégréer. — Chi­ chkoff et M . le comte de Stackelherg écrivent: Разружпть. — V . Разснастшпь, Разгаакелажить.

Р А З Б О И [Rasbaïe), (sous-entendu : Ha M o p t [Na mord], Sur la m e r ) , rus. s. m. (Proprement: Vol de grand chemin, Brigandage.) (De Б и т ь [Rite], Battre, Tuer; et du préfixe Разъ ) qui indique la Séparation.) Piraterie. (V.Каперство, Грабеж!) на мор1>.) — Разбойничать (Rasboïeiiitchatc) , v. а. Pirater, Écuraer la mer. — Г р а б и т ь .

Р А З П У Щ Е Ш Е П А Р У С О В Ъ (Razpoiichtchénié paronssoff), rus. s. n. (Proprement : Débrouillement d'une voile. Р а з п у т а т ь '[Raspoutatc], Débrouiller, Détortiller; de П у т а т ь , Embrouiller, Entortiller.) Envergure. Cet article nous est fourni par J. H e y m ; il manque à Chichkoff, qui dît seulement Длина верхпяго лика. ( V . )

,

Р А З В Е Р Т П Т Ь B E P E B K y (RazvertUe vérevkou), rus. v. a. (De Bepm [Verte], rad. slave des mots exprimant l'idée de Tourner; et de Раз [Raz], préfixe de la séparation.) (Détourner un cordage). Dévirer une manœuvre.

Р А З В Е С Т И Б у Х Т А К А Н А Т А (Ravesti bou-hta kanatu), rus. v . a. (De В е с т и , Conduire; et de Р а з ь , préfixe de la Séparation.) Prendre unebitture, Parermi câble. (V. б у х т а каната. — Развести y т а л е й Блоки (Ravcsti ou tu lèi b/oki), (Séparer les garants du palan des poulies.) Reprendre un palan. Р А З В Е В А Т Ь С Я (Razvièvatsia), rus. v. r. (De Въшш, [Vïeate], Souffler, Venter; et de Раз [Raz], préfixe de la Réitération de l'action.) Flotter, en parlant d'un pavillon , d'une flamme. Р А З В О Д И Т Ь Б у Х Т у К А Н А Т А П О П А Л у Б ' В (Razvodite boukhtou Lunata po paloiibié), rus. v. a. (Разводишь, Distribuer. [De Вед [Vcd], rad. slave des mots rus. expri­ mant l'idée de Conduite, Direction.] Byxmy каната, Plis du câble; П о л у б а , Pont). Allonger le câble sur le pont. — Manque à la partie rus.-angl.-fr. de Chichkoff. Р А З Г Р У Ж А Т Ь (Razgrottjate), rus. v . a. (De Гружать, Charger. [ V . Грузъ.]) Décharger, Délester un navire.— V . Выгружать. Р А З Г Р У З И Т Ь (Razgrouzite), rus. v . a. (De Грузишь [ V . ] ; et de Разъ [Razz], préfixe de la Séparation.) Désarrimer. Р А З Д А В А Т Е Л Ь П Р О В И З Ш (Ruzdàvdtcl proviziï), rus. s. m. (De Д а в а т ь [Davate], Donner.) (Proprement: Distri­ buteur des provisions.) Cambusier. РАЗДЕРНУТЬ ТАЛИ

(Razdernoutc

tali),

rus. v. a.

Р А З Р У ' Ж А Т Ь (Razroiijate), rus. v. Ce mot que donne Alex. Chichkoff, p . 5o, et 62 de la partie fr.-rus. de son Dict., et p. 28 de la partie rus.-angl.-fr., ne se trouve ni dans le Dict. de J. Heym , ni dans celui de Reiff. A l'article Désarmer de sa partie fr.-rus., J . Heym dit Разснастшпь корабль; Reiff confirme ce sens du mot Разснастшпь , p. 855, sous la racine Снасть. Р у ж н т ь signifie Salarier. Ружьё signifie Fusil. Разрушать est une faute d'impression ; c'est Разоружикать et Разоружишь qu'il faut lire. — V . ces mots et Разснастшпь. Р Л З Р У Ж Е Ш Е (Razroujénié), — V . Разснащете.

rus. s. n. Désarmement.

Р А З С Л Л Б Л Е Ш Е К О Р А Б Л Я (Razslablénié korabUa), rus. s. 11. (Proprement : Relâchement du navire.) ( D e С л а б [Slab], rad. slave des mots qui expriment l'idée de Faiblesse. Déliaison. — Р а з с л а б н у т ь (Razslabnoute), v . a. Délier. Р А З С Н Л С Т И Т Ь (Razsnastitc), rus. v . a. (De С н а с т ь [Snaste], Outil, au plur. С н а с т ы [Snasti], Agrès. Снас­ т и ш ь , Gréer.) Dégréer, Désarmer (un navire). ( V . Р а з т а келажить, Разоружить.) — Р а з с н а с т и т ь м а ч т у (Razs­ nastitc mutchtoii), Dégréer ou Dégarnir un mât. — Разс­ настшпь шпилЪ (Ruzsnastite chpile), Dégarnir le cabestan. — Разснащете (Razsnuchtchéniè), s. 11. Désarmement, A c tion de dégréer, de dégarnir. — V . Разоружена. Р А З Т А К Е Л А Ж И Т Ь (Rustukelujite), rus. v . a. (De Г П а кель [ V . ] [Takei], Palan, et par extens. Manœuvre, Agrès Dégréer, Désarmer un navire. — Reiff écrit Растакелаткпть. (V. Разснанпть.) — Разтакелажшпь м а ч т у (Raslakelajite mutchtou), Dégréer un mât, Dégarnir un niât. Р А З С Т Р О И В А Т Ь (Rustroïvaté), rus. v. a. (De С т р о п и »


GLOSSAIRE NAUTIQUE. \Stroite], Mettre en ordre; et de Pas [Raze], préfix. de la séparation, de la Décomposition.) (Brouiller, Déranger.) R o m p r e , en parlant d'une ligne de bataille. — « . / l i i H Ï a 6aama-ûa pascmpoii.iacb (Linïa batalii rastroilasse), la Ligne de bataille est rompue. » P A - 3 C l > K A Ï b T E H E H I E (Razsèkdte tetchénié), rus. v. a. • DeCrJKamb [Sécate, Siccate\; lat. Secarc, Couper; et de Pa-i, préf. de la Séparation.) (Proprement: Séparer en coupant le courant.) Refouler le courant. —• V . LTIe'ienie. P.KSCHmb B O . I H V (Razsétcltc volnoit), rus. v. a. ( D e C t ' i b [Setcfie], rad. C1IK [Sek] [lat. Secarc], Couper, et de P a s , Séparation; Boaaa, Onde, L a m e . ) Couper la lame. P A 3 I J B T ) T I I T b C f l (pAÂTANH (Rastsvétitsia flagami), rus. v . a. (Proprement : Colorer de flammes et de pavillons. De llBlimb [Tsvite], Couleur.) Pavoiser. — V . yuauinmii. PA31LU'1BA (Razchiva), rus. s. f. Nom d'une grande barque en usage sur le Volga. Elle a , dit Reiff, un tillac et un mât. A ne considérer que les radicaux slaves dont est composé le mot Paiiumpa, on devrait croire que la barque on question est décousue. Il nous paraît certain que des motifs étrangers à la raison étymologique ont fait donner à ce navire le nom qu'il porte. Ces motifs nous sont restés inconnus. R A H I , taïti, s. (Ce mot a beaucoup de rapports avec Raneni Rani, Lani, Langui, Languit, Langbits. [ V . ] ) Ciel. R A I , isl. v . (De R i . [ V . ] ) Enverguer une voile. R A l G , cat. anc. s. m. (Ce mot paraît avoir un rapport de conformation avec l'ital. Ragunarc, Réunir, Rassembler, fait du lat. Adunare.) M . Pardessus, dans sa traduction du Consulat du la mer, rend le cat. Raig par le franc. Radeau ; ce n'est pas là, selon nous, le sens véritable du mot employé par le rédacteur du Consulat. A proprement parler, Raig desisme un faisceau de pièces de bois, ce que nous appelons une Drome flottante. ( V . ) Drame est justement un synonyme holl. de Raig.—« Si algun senyor de nau ô leny haurâ carr e l â t en algun loch de roba de mercaders, è anant à vêles 6 que suri (V. Surgir et Suri) sia en algun loch, se encontrar.î ab algun Raig de fusta, axi com de arbres, ô de entenes, ô de vêles »(les voiles sont de trop ici, à moins que le textene veuille parler de voiles enverguées à leurs antennes), « ô de qualque altre lenyam se voira... etc. » Consulat de là mer, chap. a i . ï , édit. Pardessus. R A I L O F T H E H E A D , angl. s. (Même origine que Regel. [ V . ] Webster paraît n'avoir pas connu l'étymologie de Rail, qui nous semble être dans le lat. Régula, Règle.) Herpe. ' P A L M T O T T S I M n O Y K I O Ï (Rhailitoù tsiboukiou), gr. litt. m o d . s. (? De 'PaîÇw, Fendre; gr. anc. 'Paîoi, Casser.) Clan du niât de hune. — V . TÇip-noûxt. R A l N B O W , angl. s. (De Bow [ V . ] , Arc ; et de Rain, Pluie [angl. sax. Ren].) (Arc de la pluie.) Arc-en-ciel. J

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née... J.IIug. de Linschot, chap. 3, Miroir, nombre i . — Raison ou Ration est la mesure de biscuit, pitance et boisson qui se distribue à chacun dans le bord. » Explicat. de divert termes, etc., Ms. xvn* siècle, Arch. de la Mar. R A I S O N E , vénit. s. m. (Orig. inconn.) Porque. R A I S O N N E R , fr. v. a. (Du vieux fr. Arraisonner [ V . ] ) ; gr. mod. 2uvou,i>>jÇoj [Synomilizô] ; basq. vulg. Errcsnna; b a s bret. Rczoni.) C'est, pour un navire, répondre aux questions qui lui sont faites par l'autorité du port dans lequel il veut entrer, ou par un vaisseau qu'il rencontre à la mer, et qui a droit d'exiger cette déférence. R A J Ó L E , fr. anc. s. f. (De l'ital. Raggiola. [ V . ] ) Nom d'une sorte de bordage façonné qui se plaçait extérieurement sur les bacales de la galère, avec lesquels il s'endentait. Placées entre la tapiere et le tranquenin, les Rajóles avaient un double devoir à remplir: d'abord elles fortifiaient tout le système de construction sur lequel portaient les rames, ensuite elles étaient comme des barreaux qui traversaient et bouchaient en partie les ouvertures naturelles que laissaient entre eux les baccalas, la tapièro et les boutasses. Les pièces de Rajóles marquées yS, qui sont endentées sur les bacalas du costé de l'apostis pour fortifier la vogue, ont de 3o à 30 pieds de longueur, et 3 pouces en quarré; bois de s a pin. » Fol. i 4 , Construct. des galères, Ms. in-fol., x v n siècle, reliure de maroq. fleurdelisé; Bibl. du Dépôt de la Mar. — ci D'udil jour, pour vne table de rouure pour faire la R a jolle..., 3 liv. !, soh. Compte de la galère Dornano [r.6»8 : Ms. Arch. de la Mar., fol. i o . — V . Rayóle. c

1. RAK , holl. dan. s. (De l'angl.-sax. Raca.) Racage. Rak-kloot, s. Pomme de racage. (V. Kloot, Rolletjc.l — R a l talie. Palan de racage. (V. Talie.) — Rak-touw, s. Bâtard di racage. — V. T o u w . 2. R A K , illyr. daim. s. (Du vénit. Raga. [ V . ] ) R e a . Dans l'illvrien vulgaire Rak est le nom du Cancre, de l'Ecrevisse. Ce mot est sans analogie avec le Rai. des marins. 3. РАК (Rak), val. s. Selon P. P o y e n a r , ce mot désigne l'Ancre. J. A . Vaillant, au m o t : Ancre, ne donne point Рак pour synonyme à Апкоръ ( V . ) , et au mot Рак, il dit seule­ ment : Ecrevisse. Dans le slave, Rak est , en effet, le nom de l'Écrevisse. Est-ce donc par erreur que Рак s'est g l i s s e dans l'art. : Ancre du Vocab. de Poyenar? ou bien l'ancre a-t-elle été comparée à l'écrevisse à cause de ses deux pâtes :' C'est ce que nous ne sommes point en mesure de décidei P A K A T O B ' b (Rakatoce), rus. s. m. (De Рант, [Raie], Ra­ cage; et de Toute, Corde.) Bâtard de racage. — Manque à J. Hevm et à Reiff. — V. Раьсъ-тоу. Р А К Б у Г Е ' Л Ь (Rakboughèle), rus. s. m. (De l'ail. Rad.. [ V . ] ; et de Biigel. [ V . ] ) Racambeau. R A K E, angl. s. (De l'angl.-sax. Rœcaii[c\, Rucau[e\, Etendre, Projeter.) Inclinaison d'un niât; Quête de l'etambot.— Rake of the stem post, Elancement de l'étrave. — RaieoJ the stem post, Saillie du couronnement d'un navire.

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RAIS ( i ^ T * j ) ' > , - Capitaine de navire. J. D. Dombay, Grammat. ling. mauro-arabi. (1800), p. 1 0 0 . — V . Reïs't orthogr. figurée du Dict. turc de M . Bianchi. R A I S O N , vieux fr. s. f. (Traduct. du mot lat. Ratio.) Ration. ( V . ) — • L'économie nécessaire à la dispensation des victuailles est nommée Raison ; et quand aux festes et jours de réjouissance elle augmente, c'est double Raison. Aux vovages de long cours, toujours c'est le premier règlement d'ordonner ce que chaque personne doit avoir par jour de victuaille, qui se fait sur le partement ou à la première j o u r -

R A K E D - K A R 1 N A , ar. cote N . d'Air, v. (RaJceda peutêtre de l'analogie avec Par. turc

¡[Riikinu e], s'Incliner.

Abattre en c a r è n e . — V . Toumba karina. R . \ K I B (^S\j),

ar. turc, s. Navigateur. — V . Guèmidji

R A K I T (/sonnant), (sJ^S'Ij), mal. s. D r o m e , Radeau. Train de bois. — V . Tonda. R A K K E - K L A A D E , dan. s. Pomme de racage.— Rôding


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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dit : Rakke-klode ; le Oict. dan. tle Lauritz Hasse donne à Klode les significations de : Boule, Balle. Sphère, G l o b e , et ne contient pas le mot Klnadc I'V.), que nous lisons dans les Dict. de inar. de Constant Vilsoët ( i 8 3 o ) et de H. Fiskcr I , Mg\—Rakketa/je, s Palan de racage. (V. Talje.)—Rakketrosse', s. Bâtard de racage. — V . 2. Trosse.

cle, Raalinge était un terme plus général, nommant é g a l e ment les Ralingues de chute, la têtière et la Ralingue d<fond, c'est-à-dire les cordes cousues aux rebords extérieurs de droite et de gauche de la voile, aussi bien que celles que le voilier coud au sommet et au bas de la voile. — V . Croix de Saint-André.

1. P A K C ' b Rakss), rus. s. m. (Oe Back; ail. et suédois.) Racage. — PaKCli-K.vonTb (Rakss-kioté). (Kloot, Boule, Bille.) Pomme de racage. — Manq. à Reiff. — PaKCT.-c.uwb (Raksssüss). (Le holl. dit, selon Röding [ i ; g 3 ] et J. Neumann [A marine pocker diction., London, 1800, n" 0 3 1 5 : Rack-seh/eten. Nous ne savons si le rus. C u w b est une corruption de l'ail. Schieten; mais nous devons dire que nous ne trouvons ni Schieten ni Schielten dans le dictionnaire allemand; nous y trouvons Schleisze, qui signifie : Eclisse, Copeau (de Schlelszen, Fendre en long [le Sût angl.]). L e bigot de racage est une planchette [she/f, angl.], une sorte d'éclisse , et Schleiszen pourrait être une interprétation raisonnable de l'introuvable Schieten; mais nous ne nous arrêterons pas là. Nous voyons qu'en suédois le Bigot du racage est nommé Rackslnde ; or Sldde signifie Traîneau, et vient de Sld signifiant Barre, Pièce de bois. Traîneau en allemand se ilit: Schlitten, et cette concordance nous fait croire que c'est Rack-schlitten que voulut écrire Röding, copié par Neumann, OU que les matelots ont fait Schieten de Schlitten. L e bigot peut très-bien être comparé à un traîneau, car il traîne, il glisse le long du mât, tandis que la pomme de racage tourne.) Bigot de racage. — Manq. à Reiff. — PaKCTi moy (Raksstoiv). Bâtard de racage. — V. Panamou'h.

R A L I N G U E R ou M E T T R E EN R A L I N G U E , fr. v. a. C'est orienter une voile de telle façon que sa ralingue latérale soit dans le lit du vent, ce qui la fait Barbéier. (V.) — Ralinguer ou être en ralingue, v . n. (Angl. Fli [td] loose to the u'ind ; esp. Flamcar.) C'est, en parlant d'une voile, être orientée de telle sorte que sa ralingue latérale soit dans le lit du vent. — Garnir une voile de ralingues, c'est la Ralinguer. (Gr. mod. FpavToXoytjiTij) [Grandologhysso].) On se sert peu de ce terme.

P A l i l I A (Ralenti), rus. s. f. (Du h o l l . A a a . ) Antenne, V e r gue latine. B A L , R A L O U , satawal, s. Eau. — Ralou sicte, Eau de la mer. R A L I N G A R E , ital. v. n. Ralinguer, Être en ralingue, Barbéier. — L e gêno. dit Rclingd. — Ralingare a aussi le sens de Garnir une voile de ses ralingues; dans ce cas, le géno. dit : Ingratind et Rclingd.

RAMANT A (m-;), port, locut. adv. Tout de suite, En paq u e t , En double, comme disent les marins français. — a Como a nâo tOCOU » (au moment où la nef toucha), « mandou opiloto amainar de Ramania, e surgio huma ancora. . Comment. d'Alboq., part, i v , chap. 8. — F. Mendes dit, chap. 56 : « Amainou os traquetes de Romania. » P . P< reira, liv. n, fol. 57, dit : « T r o u x e algutnas naves abaixo de Romania. » — V. Vela. RAMBAC , malt. s. m. (De l'ital. Arrembaggio. dage.

[ V . ] ) Abor-

R A M B A D E ou R A M B A T E , fr. anc. s. f. (Du port. es,,. Arrombada [ V . ] , Arrumbada , ou de l'ital. Arrombata. \ Construction élevée à la proue d'une galère, au-dessus decanons; elle exhaussait les combattants et leur oflrait un plancher solide, de la hauteur duquel ils dominaient les galères ennemies. Il y avait une Rambade de chaque c ô t é ; ces deux châtelets se réunissaient par un pont commun audessus du canon de conrsie , comme on le voit dans la représentation que voici :

R A L I N G U E , fr. s. f. (Du vieux fr. Ranlinge, fait, comme l'ail. Raalcik , de Leik, Liik, Lijg ou Lecch, dérivés de l'angl.-sax. Lœccan[c], Prendre, Saisir, et signifiant B o r d , Ourlet de la v o i l e , Corde qui borde la v o i l e ; et de Raa, Vergue. L'auteur du Roman de Brut , Waceaditdans quelques vers, dontnous avons donné le sens et expliqué les difficultés, p. 170-189, t. i de notre Archéologie navale : e r

« Pour le vent as trefs coillir Font les lisproz avant tenir, Et bien fermer as Raalinges. - )

Gr. mod. l ' p â v T i ; ital. anc. Cratitlo, Gratillo; ital. mod. Relinga, Ritinga; geno. Grati, Relinga; esp. vénit. anc. Gratel; esp. port. Relinga; angl. Bolt-rope ; ail. RaaleiA, Lei/.; holl. LùklAan.Lijg; suéd.Z/X; provenç. Gratiou; rus. Juirn-mpoc-}. [Like-tross], LLlKamopnna [ChAatorina] ; bas bret drlinka:basq. Rawatink;ai.côte N. à'kît.Binga; lasc. He*ft) A le bien prendre, Ralingue ne devrait nommer que la tétiere ou corde qui borde la voile contre la vergue. On vient de voir, par les vers de Wace, que déjà, au x m sic-

Les galères n'eurent pas toujours des Rambades; on trouve, dans quelques estampes anciennes et dans certains vieux tableaux, des figures de galères qui manquent de ces constructions. (V. art. Galère, p. 749.) — « Pour les Rambades, paillons » (pour paillols) « et aultres fournitures pour le dedans d'une galère, qui sont les chambres dessoubz couuerte, y faut seize douzaines de postz sapin ou pin. >. Stolonomie.


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Ms. d e i 5 5 . , n° 7972-8, Bibl. bat., p. 8. (Nous ne savons ce ] et d'ailleurs estant aduertis qu'il fesoit en toute diligence « n ' é t a i e n t les « postz » nommés dans ce document; évidem- construire jusqu'au nombre de vint Ramberges, pour auec ment ce n'étaient pas des pots[PocH/fl],mais des pièces de bois ses nauires et galères tenir la mer, commencèrent à traiter mises à certaines places, ou postées.) — « Amis, portez-moi de la restitution de Boulogne. » Oraison du chancelier de ir-i d e r r i è r e une de ces Rambades. »Rabelais, li v. iv,cbap. 18. France, prononcée devant le Roi au parlement de Rouen, H \ M B \ I A , mal. s. Canot de parade , Barque ayant un le 7 oct. 1 55o. Registres dit parlement de Rouen, t. I I , p . 3g ; leodelet ; Yacht. — S e l o n Marsden, les Hollandais appellent Bibl. de la ville de Rouen, manuscrits. — V . Barge. le R a m b a ï a : Oram-bi. B A M E , fr. s. f. (iïcRèmc. [ V . ] ) (Gr. anc. nXárr,, Tapaoç; R A M B E R G E , écrit Rambege dans le Dict. des termes pro- lat. Renitis, Tonsa ; turc, Kttrè \yíS",¿\). Pour le reste pres de marine, par Desroches (in-12, 1687). Nom d'un na- de la synonymie étrangère, V . Aviron.) Nous avons dit, à v i r e q u e le dictionnaire dont il vient d'être question ne fait l'art. Aviron, ce qu'est ce levier, au moyen duquel le preconnaître que par ces mots : 0 C'est le nom de certains vais- mier qui eut observé le mouvement des pattes palmées de seaux de guerre que l'on faisoit autrefois en Angleterre. Ce • l'oiseau aquatique dirigea le radeau flottant ou l'arbre creusé, nom est encore donné à de petits bâtiments qui servent dans entraîné par le courant de l'eau, et gouverné seulement d'ales rivières de ce pais. >> Tout ce que nous apprend D e s r o - bord par la longue perche qui cherchait le fond ou le riches c'est que dans la dernière moitié du x v u siècle, sinon vage du fleuve. Disons maintenant que si Rame et Aviron déjà un peu avant, il n'y avait plus de Ramberges de guerre. sont synonymes, Aviron est plus ordinairement employé Un écrivain militaire qui rédigea l'histoire des faits auxquels par les marins français du nord, bien qu'il soit d'origine il eut part au commencement du x v i siècle, dans le récit latine, et Rame par les marins du Languedoc et de la P r o qu'il donne du combat naval de l'île de W i g h t , livré vence. Nous ne parlons pas ici des marins militaires, qui se par l'amiral d'Annebaultaux Anglais, les 18-19 juillet i 5 4 5 , servent plus du mot Aviron que de l'autre. Cependant, il parle en ces termes des Ramberges : — « Il y a une espèce est quelques locutions où l'usage a maintenu le mot Rame: de navires particuliers, dont usoient nos ennemys, en forme ainsi l'on commande : « Lève Rames! n bien qu'on dise : plus longue que ronde, et plus estroitte beaucoup que les « Matez les Avirons! > On dit « Armer, Border, Égaliser, galleres, pour mieux se régir et commander aux courantes qui Lever, Mater, Rentrer les Avirons; > on ne dit guère : R e n trer, Mater, Lever, Egaliser, Border, Armer les Rames. » sont ordinaires en ceste mer : à quoy les hommes sont si doits, - L'homme qui, autrefois, était condamné à la Raine, ramait 11'avecques vaisseaux ils contendent de vitesse avecque les galleres, et les nomment Ramberges. Il s'en trouva qucl- sur l'une des galèresdit Roi. (V Ramer.)l)ans l'antiquité, cette oues-unes à ceste retraite, qui d'une incroyable vélocité sui- peine avait été infligée aux hommes condamnés pour certains crimes, comme on le voit par cette phrase du dervoieut nos galleres en poupe, et les molestoient de leur arnier chapitre de Valérius Maximus, citée par Facciolati. tillerie très-instamment : de quoy elles ne se pou voient deffend r e n'avant artillerie en pouppe : parquoy eut fallu qu'elles mais que nous n'avons pas su trouver dans l'écrivain auquel eussent retourné sur eux, et ce faisant, se fussent mises en l'attribue le savant auteur du Lexicón, art. Remus : « Remo évidente perdition : car, girant pour les combattre,les enne- publica; triremis aflixus est. » Aujourd'hui, les galériens tramvs avoienl le temps de les aborder à plaine voille, et par vaillent dans les arsenaux comme des ouvriers : ils n'ont plus à manier la lourde rame de la galeace, de la galère ou ainsi les tresbucher. » Mém. de Martin élu Bellay, liv. x. Ramberge estime francisation de l'angl. Rmv-barge ( V . ) , qui de la galiote. e

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lit d'abord Rauberge ( V . ) ; c'est dans ce sens qu'il faut entenLes critiques savants des X V I , x v n et x v i n siècles, dre ce que veut dire John Charnock, p. 117, t. 11, History et quelques-uns de ce temps-ci, ont longuement disserté ofmarine architecture (Lond., 1800-1802), quand il prétend sur l'arrangement des avirons dans les navires à Rames de q u e le mot Ramberge est français. Disons pourtant que, au l'antiquité. Toutes les hypothèses ont été émises à ce sujet ; commencement du x v n siècle, sir Robert Dtidley, duc de on a imaginé de monter des Rames enormes par étages , Northumberland, proposait de faire des bâtiments nouveaux, on les a groupées, on les a superposées immédiatement ou parmi lesquels il nommait le Rambargo. Était-ce la prononalternativement; mais aucun des calculs faits par les éruciation française qui prévalait alors en Angleterre? — Ran- dits n'a satisfait les constructeurs, Récemment, M. Hénocque d l e C o t g r a v e [ D i t t . ofthe french andengiishtangues, Lond., a cherche la solution du problème que, pour notre part, la i 6 3 2 ) parle en ces termes de la Ramberge : « A fashion ., comparaison des monuments sculptés et le rapprochement o f a loin: ship or sea vessel narrower thatt a g a l l e y , but ! du texte ne nous ont point permis de résoudre; et il croit , w i f t , and easie to be goyerned. » Dans la Translation of l'avoir trouvée dans la Rame elle-même, considérée comme french sea ternis and phrases, placée à la (in du Univers, dict. unité de mesure. 11 suppose qu'on disait : Navire à tant de ofthe marine, par W i l . Falconer (1771), on lit : « Ramberge, Rames, comme on dit aujourd'hui : Navire de tant de tonsort o f packetboat, advice-boat, or tender. » Les désigna- neaux. Cette hypothèse ne nous semble pas plus admissible tions de Falconer et de Cotgrave se rapportent non à la que les autres. (V. le Mémoire de M . Hénocque dans la ReR a m b e r g e du x v i siècle, décrite par Martin du Bellay, mais vue eirchéolngitjite.) a celle dont le Père Fournier dit, p. 5o : « Un vaisseau Les textes qui sont venus jusqu'à nous de l'antiquité, <Je «20 à 200 tonn. allant à voiles et à rames, destiné poul- sont en trop petit nombre, et surtout trop sommaires, pour ie service et sûreté des grands navires, comme la patache. » qu'on en puisse tirer des conséquences raisonnables. D'ailK | Cleirac (Explicat. des termes de marine (1639) se trompa leurs, aucun d'eux n'est de ceux que nous appellerions v o en plaçant les « Ramberges d'Angleterre a entre les « Naves lontiers : sérieux. Nous avons des passages d'historiens, de , j . Venise, et les galeaces •> parmi les grands vaisseaux. grammairiens et de poètes; mais nous n'avons ni une presV. notre Arch. nav., t. n , p . 45o-53.) — Sur la fin de cription de loi relative à la construction navale, ni un dé l'hvuer suiuant, les Anglois, comme l'on auoit pensé, se tail technique fourni par un charpentier de trirème ou de vovants ainsi estroitemetit assiégés •> (dans Boulogne), • et pentérème. On ne saura rien, tant que ces éléments pre, râii.T' " du R o y perdre Boulogne par armes, j I cieux manqueront à la discussion. Quant aux monuments e

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sculptés; la colonne Trajane, les médailles, les bas-reliefs du musée Bourbon de Naples, quelques peintures de Pompei, le monument naval qui ligure au Vatican et qu'a gravé P i ranesi, ils présentent des galères à trois ou à deux étages superposés de Rames; mais quelle foi méritent ces monuments"? Dans la préface de notre Archéologie navale, nous avons émis les doutes que nous inspirent ces représentations incomplètes et incompréhensibles. L e seul arrangement véritable de Rames eu étages superposés que nous connaissions, et auquel nous devions croire, est celui que décrit avec une précision remarquable l'auteur impérial des Tactiques ( V . Apoptov.) Le Moyen Age eut un système de combinaison de Rames que nous avons développé, en le restituant, dans le mémoire n" /j de notre Archéologie navale: c'est celui des Rames multipliées sur un seul banc. Deux, trois, quatre et cinq Rames étaient admises par chaque banc, suivant la grandeur du navire. Au x m siècle déjà, ce système était connu, comme le prouvent les passages des chap. 5 et 1 1 du livre de Marino Sanuto que nous avons cités dans notre art. : A tant rte Haines par banc. (V. ci-dessus p. 33.) Quelques savants ont pensé que l'arrangement à plusieurs Rames par banc était une tradition de l'antiquité, et que la birème était une galère à deux Rames par banc, la trirème une galère à trois Rames par banc ; ainsi de suite. Nous avons démontré qu'au-dessus de six Rames par banc le système était inapplicable, le banc tendant à devenir parallèle à la quille, à mesure que le nombre des rameurs, maniant chacun sa Rame, augmentait sur le banc. ( V . p. 327-355, t. i de notre Arch.) Nous ne saurions donc admettre que la galère, nommée par un des noms qui expriment l'idée de sept, huit, dix, vingt et trente, joint a : Rames, ait pu être un navire à sept, huit, dix, vingt et trente Rames par banc. Trente Rames par banc et trente étages de Rames sont des idées également inacceptables. — V . Tpe/ipr,;. e

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La Rame était tenue au navire de différentes façons. Par un anneau de fer, d'osier, ou de corde, accroché à une chevillejc'était le modèle plus ordinaire. Quelquefois la Rame passait simplement par un trou ouvert dans le plat-bord. Au musée de Cagliari est un sarcophage antique sur lequel, entre autres attributs de la marine, se voit une barquette conduite par un enfant; relevée à ses extrémités, elle a un plat-bord garni d'une sorte d'oreille, au milieu de laquelle est pratique un trou où passe la Rame. Ghez les anciens, les Rames étaient quelquefois garnies ou renforcées avec des bandes de bronze. L e luxe des riches les ornait d'incrustations d'ivoire, d'argent ou d'or. Les longues rames portaient au giron ( V . ) une masse de plomb, qui tendait à équilibrer la partie interne de l'aviron avec sa partie externe. L e Moyen A g e conserva l'habitude de garnir de plomb le giron de la Rame. Au x v i siècle cet usage était encore observé ( V . Emplornber) ; il se transmit au XVII ; et dans son Traité île marine (Aïs. in-fol., iô'8o, Bibl. Dépôt de la Mar.), Dortières enregistra à l'art. Galère les lames de plomb des Rames en ces termes: « Plattines (sic) de plomb pour les contrepoids. » (V. à la fin de ce paragraphe.)—« Cent quarante-quatre rames » (pour une galèreà 24 bancs de chaque bande, ce qui suppose une galère à 3 Rames par bancs) • à vingt solz tour, pour pièce, sans estre mises en œuvre; faictes etemplombées, valent vn escu sol chescune : et en fault deux douzaines de respit» (réserve), « valant le tout, audict pris, trois centz septante huietliurcs tourn. » Stolonomic, Ms. de i 5 5 . , n° 7972-8, Bibl. nat., p. 9. e

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> Cinquante-six rames. "Estât, t/c ta galère Haudancourt (1661), Ms. n ° 3, Bibl. hist. de la préfect. de l'Aube. —

« Sa Maj. veut qu'il fasse donner à l'aduenir des Ram, s aux vaisseaux qui seront armez contre les corsaires de Sale Seignclay à de Seuil, intendant de la mar. à Brest; 20 juil. 1680. Ordres du Roy; vol. n° XLXVIII, p . 265. Ms. Arch. de ta Mar. — Cette détermination fut prise après que Seignelav eut reçu du comte d'Estrées une lettre datée de Sainte-Catherine, dans la rivière de Lisbonne, le 21 mai 1680, où se lisait ce passage : « L'Hercule, ta Mutine et L'Esveillr avaient relasché trois jours devant nous dans cette rivièr, . et estoient mouillés à Belin (sic). L a chasse qu'ils avoient donnée deux jours devant à trois ou quatre corsaires de Salé les avoit séparés de M . de Château-Renault, qui leur en avoit fait le signal; tellement que, sans le calme qui leur donna le moyen de se sauver de leurs mains à force de Rames, ils étoient persuadés qu'ils s'en seroient rendus bientôt les maîtres; et surtout le sieur de Langeron » (il c o m mandait Y Hercule, vaisseau du 5 rang) <• ne doute pas qu'il n'eut pu joindre celui à qui il donnoit lâchasse, si on l'avoit pourvu de Rames à Brest. » — « La Rame » (de la galère « a deux parties : celle qui est en saillie hors de la galère, et celle qui est au dedans pour la manier. La longueur de celle de dehors est déterminée par la largeur du T a l a r , e'. à-dire par la distance qu'il y a d'un apostis à l'autre, prise d'escaume à escaume » (d'un tolet au tolet opposé); « et la partie de dedans est réglée par la distance qu'il y a de l'escaume au courrier jusqu'où elle doit aller. La longueur de la Rame est divisée en trois parties; la plus éloignée qui fait force dans l'eau est appelée : Pale (V.) ; celle qui la suit, et qui va jusqu'à l'escaume ( V . ) , est appelée tiers ( V . ) ; et la troisième, qui va de l'escaume jusqu'au coursier ( V , ) , Fiol ( V . ) ou Genouil ( V . ) ; et l'extrémité de cette troisième partie qui est diminuée de manière qu'un forçat la puisse e m poigner : Maintenon (V.) ; et comme les forçats ne peuvent empoigner la rame par le genouil qui est fort gros, on v joint du côté du banc une pièce de bois nommée Manille. (V.) où il y a autant d'ouvertures que de forçais au balte, par lesquelles ils saisissent la Rame pour la manier. I.a Rame doit être de bois de faulx » (Fagits, Hêtre) a qui p l o y é ; mais parce que ce bois n'a pas assez de force pour résister au grand effort que la Rame fait à l'escaume, on la fortifie de chaque costé en cette parde par deux pièce s de bois de chesne vert nommées Galavernes, que l'on arrête contre avec deux clouds, et avec des trinques » (des ligatures) «d'un cordage nommé Merlin. Ces galavernes excèdent dessus et dessous la Rame, de manière qu'elles portent sur l'apostis, et qu'elles empeschent par conséquent qu'elle ne se mange contre l'Auterelle dans le mouvement continuel qu'elle fait; elles servent aussy à tenir la Rame en assiette sur l'Apostis, et l'empesclient de rouler. Les parties du d e hors et du dedans de la Rame doivent être proportionnées entre elles à l'égard du poids, de manière que la Rame étant posée sur l'Apostis soit en parfait équilibre, afin que les chiourmes la puissent manier plus aysément; c'est pourquoi la partie nommée Fiol ou Genouil qui est dedans la galère se trouvant beaucoup plus courte que celle de d e hors, demeure plus grosse pour en faire le contrepoids; et quand il arrive qu'elle ne le peut faire, on y supplée avec une plaque de plomb enchâssée dedans auprès du Maintenon. » Traité de ta construction des galères,Ms. du x v u siècle, Bibl. du Dépôt de la Mar., p. 2З8. e

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L a Rame de la galéasse, plus longue et plus lourde que celle de la galère, était faite comme celle-ci. Quand il ne fallait que quatre ou cinq hommes pour manier la Rame de la galère , il en fallait sept au moins pour manœuvrer celle de la galéasse. (V.) Ce navire, d'un tiers environ (dus


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . grand dans toutes ses dimensions que ia galère, n'avait que le nombre de Raines ordinaire aux galères subtiles ou communes, c'est-à-dire de vingt-cinq à vingt-six de chaque b o r d ; elles étaient par conséquent plus éloignées l'une de l'autre que celles de la galère. Quelques galéasses avaient c e pendant 28 rames à chaque bande, comme certaines galères capitanes O U patrones. Voici un exemple de ces galéasses que nous empruntons à une peinture en détrempe exécutée, d'un pinceau libre et hardi, sur la porte d'une armoire conservée dans le garde-meuble du palais Doria à Gènes. N'ous fîmes ce croquis, en 184 1 :

1259

R A M E R Ò , géno. s. m. (De l'ital. Rimerò [ V . ] ) . Rameur.. — « Et un breue registro de tutta la spesa » (le chemiii. l'espace; Spesa, dn lat. Spatium) « che po far vna galera con cinquanta marinari et ducente Ranieri. » And. Rios, Fabricti de una «alerà, Ms. de 1 G 1 2 , clas. х ш , codex 55, Bibl. Magliabecch. de Florence, p. 216'. R A M E U R , fr. s. m. (De Rame [ V . ] ) (Gr. anc. ' E I C Ó C M W K , 'Epé-rr,;, K(ii7:r /.octr,(;, Tfm)p£rr,c ; lat. Remigalor, Remex ; bas lat. Remigerus, Remigus, Vogalor, Vaghcrius ; cat. Vogai/or, Remex, Remidore, Remigante, Remigatore ; ital. Rematore, Remero, Raniero; vénit. /ionio da remo, Persona da remo; esp. Remero; \юс1. Rematila. Remciro ; provenc. anc. Fogador, v i e u x fr. Vogucor, Aviivnneitr; bas bret. Réfier, Rouer, Roénvier; isl. Jiaseti, Rodrarmadr; angl.-sax. Retira, Rrire, Gcretra, iioSere, Unira, Scip-rotœnd; angl. Oarsman ; ail. Ruderer; holl. Rocyer; dan. Rocr; suéd. Roddarc; turc, A « y

rètofc/W [ ^ ^ T ] ; illyr. daim. r<;zae, Vôzcch, Vazioc; val. Bîc.vaui [Fislac/tc, Fcslache], A o m t a p [ Z A petur); bongr. Evezij legcity, Eve1/0, EvezÔS, Hajo lapiit-vond; rus. Fpefieirb [Grèl/rtss]; pol. RudelniA; groénl. Angoarlarok, Épiitok; Pourpok;ma\. Anakdaiong[^\j\i Pengaiong R A M É (Être), fr. anc. v . Être entraîné par l'effort des rames. — V . Nager un navire. R A M E L , malt. s. m. (Transcript. de Far. Rènil Sable. — V . Arina.

[,J-*)].)

1', \ M E R , fr- v . a. (De Rame.) (Gr. anc. 'Ecécma, Kwirséc), KoiTrr/.a"-'"'» TfitrjpeTsu; gr. mod.TpotSiÇw xoutïÎ [Travizô kouoi] Aîu-vw [Lainnô]; lat. Remigarc; ital. Vogar il remo ; port. esp. Remar; bas bret. Réfia, Roénvia ; isl. Rœ; angl.£ax. Rowan, Bermvan ; angl. Roiv (to); ail. Ritdcrn; holl. Roeren; dan. Roc; suéd. Ro; turc, Kurèk tchèqmèk [^tS'tS _zJU&*-\) l y - Evezni; illyr. daim. Vaxad, Pcslariti; v a l . B î c ^ a fa] [A visla ou vesla]; rus. rpe6cmn [Grebsti], Tpecmi" [Grcstc], H n u i u i Ha rpeG.it [lui na greblië], Mm mu rpeÔAeK) [lui grebleïou] ; groënl. Kajartopok, Arksorpok ; rhin. Hod, Ta-tsiang, Tsiang-tcliouen; mal. Daïong[^y\^'\, Bcrdaïong [çji)Sji\, Kaïouh [t»M], Mengaïouh [ïyjJ^}, jMen-diabat-daïong [^)^ s J U j L s ^ ] ; madék. Mive,Mivez, Fezou; nOUV.-zél. Oc ; papou, Kobbcss; papou-vraïgiou, Vomsko ; satawal. Fatil.) Manier une rame, Faire effort sur une Rame pour mettre en mouvement un navire. On dit aussi : Nager. (V.) — « La question que vous faites sur la condamnation qui a esté rendue par le conseil souuerain de pignerol contre le sieur de Valcroissant n'a p e u estre d é c i d é e , d'autant que nous n'auons gueres d'exemple d'un -entilhomme condamné aux galères, etencores moins d'aue o o e distinction qui en ayt esté faite; vous debuez neantinoins, et c'est l'intention du R o y , soulager sa peine autant ¡1 e pourra, en luy donnant quelcpie ebaisne légère ou ne le faisant point Ramer. » Colberl h Arnoul, 4 juillet 1670; Ordres du Roy (Galères), v o l . 11, fol. 84 v ° , Ms. Arch. de ta Mar. — V . Nerf de bœuf. 1 0 I i

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pive. ) Homme qui manie la raine. Dans les anciens navires à rames : Galéace,Galères, Galiotes, etc., le nombre des Rameurs varia beaucoup; il fut, en général, proportionne à la grandeur et au poids delà Rame.—V. A tant de rames pai banc, Galea, Galère, Galiot, Galleoto, Galliot , R a m e . Scapolo, etc. R A M I , vieux fr. Pour : Rame. — V . Enjiindre. R A M I E R , fr. anc. s. 111. Nom que les galériens ou rameurs des galères donnaient à l'espace ouvert qui existait entre le pont et l'arbalestrière. Ce vide, par lequel auraient pu passer les forçats pour s'échapper, était grillé par des lisses de bois ou Rayoles ( V . ) clouées sur les coudelaltes. — •> ... I.< dessous de l'arbalestière qui regarde dans la mer pour la commodité des forçats, qui appellent cet endroit le Ramier. J. Hobier, Construction d'eue gallairc (1621). RAMOCQA, bas bret. v . a. (Du f r . : ) Remorque. (Le P. Grégoire."i — V . Remorki. R A M P A A R D , holl. s. ( L e même que l'ail. Rapcrt. [V.Jj

Affût. P A M I l A0VNS2 2 I A I 1 P 0 N [Rambaounô sidiro-n),^: vulg. s. n. (De l'ital. Rampone, Croc; et du gr. anc. iiàV.pov pour 2tor,po;, Fer.) Grappin de 1er, Ancre à quatre pattes de certains petits navires.—V. 'Avxîorpt, ApTOryij, -io-rçpov. R A M P E G O L U S , bas lat. s. m. (Traduct. de l'ital. Rampegolo, variante deRampegone[\.] ou Rampicone.) Grappin. — « Et barcani unam de canterio cuiii tribus velis et ancora una et Rampegollo. » Acte de nolis du Saint-Nicolas, 7 avril 1268; Ms. Arch. des notaires de Gènes.— • Cathenis tribus cum Ranipegolis. » Contrat d'affrètement pour la nef le Paradis (12G8), publié, 1.11, p . 3g2 de notre Arch. nav. — « Rampegoli duo cum catenis. *Stat. géno. du 14 oct. i 3 i C , 1

58.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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j). i33 ilu Ms. de VImposicio gazariœ; Bibl. du Dépôt de la Ma,-. — V . Sagittéa. R A M P E G O N E , R  M P I C O N E , ital. s. m. fig. (Du g r . 'Pe.ij.ooc, Bec de l'oiseau de proie.) Proprement : Croc, Crochet, j Grappin. R A M ? ! , cat. anc. s. m. Nom d'un navire sur lequel nous n'avons pu trouver aucun renseignement. Capmany nomme le Rampi, t. 1 , i partie, p. 36 de ses Memorias sur l'ancienne marine de Barcelone; mais il ne le fait connaître pataucun détail relatif à sa forme, à sa construction ou à son gréement. M . Renard de Saint-Malo, ancien sous-préfet, nous a adressé de Perpignan un extrait du registre n" 28, de la Procuration royale, fol. i5 (Arch. de Perpignan), où nous lisons : — « lût Père Roure, notari de la vila de Perpenya, locbtinent del honorable Barthoiueu Miralles, P r o curador reyale e feudal en los comtats de Rosselo e Cerdanya, en Ramon de Servia, doctor en décrets, jntge del patrimoni Reyalen los dits Comtats, al honraten JohanBonet, lochtinent de Procurador Reyal en la vila deCoplittre, salut et bonor : Sapiat que davant nos es comparegut N i cltolau Mari, mercadcr de la vila de Perpenya, prelenent e allegant que en la barca o leny » (barque ou lin [ V . ] ) « ( | u e aquest dies es stat près » (qu'en ce jour a été pris) « per lo hotnat Berthomeu Ilostales e per sos companyons ab lo seu Rampi, ha vuyt costals o balas de flor. » Au fol. 22 du même registre est une mention analogue. er

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R A M P I N ( « sonnant), géno. s. m. (De l'ital. Rampino, Crochet.) Croc à trois branches. R A M P I N A , bas bit. ital. s. f. Nom d'un navire nommé dans les Annales de Caffaro, sous l'année 1284. Ce navire était probablement petit ; car, dans le récit de Caffaro, il est nommé après les caravelles, parmi les bâtiments envoyés contre les Pisans. — La Rampina de la Chronique génoise était sans doute le même navire que le Rampi catalan. (V.) R A M P O G A L L , catal. anc. s. m. ( L e même que le Rampcgolo ital.) Grappin d'abordage. — Afferadors deuen haver v besants è lots los Rampogalls que sien en cadena de altra nau. » Chap. 2 2 , Ordonnance sur les armements en course ( x i v siècle). e

R A M P O K H , mal. v. Rompak. R A M U L A R , isl. s. m. pl. (DeRd [ V . ] ; et de Mûli, Bec.) Extrémités de la v e r g u e , ou mieux : Les deux parties de la vergue comprises entre le point médial où la vergue est suspendue et chacune des extrémités. C'est proprement ce «pie représente le lat. Cornua. — \ ' . Cornu. 1. R A N , isl. s. f. Poétiquement : Mer. — V. vEgisiôr, ,-Egir, Mar, Sait, Sjar, Siôr, Scer, Vagi-, Vide, Vogr. 2. R A N , abréviat. de R A N O U , madék. s. E a u , Mer. Ranou mass. (Mass, abrév. ÀeMassin, Salé.) Eau de mer. Nous croyons que le rapport entre l'isl. Rein et le madék. Ranou est tout fortuit. R A N C H I O , vénit. s. m. ( L e même que l'ital. esp. Rancio [ V . ] ) Cadre. R A N C H O , esp. s. m. Chambrée, Plat, Logement des matelots dans un navire du commerce. R A N C I O , esp. anc. ital s. m. Chambrée, Plat, Logement des matelots dans un navire du commerce. — « Y cl mismo anochesiendo » (à la tombée de la nuit) « mandat- que se maten todas las (timbres que hubiere en los Rancios, y q se sieren todas las portannolas » (les mantelets de sabords) del nabio no queilando otras Ittmbres mas de la bitacula u e

y lampiones ordinarios en sus puestes. » Obligacioncs da capitan de un galcon, Ms. du x v i i siècle, Bibl. de la Mar . n" 1/(255-3. e

R A N Ç O N , fr. s. f. (Caseneuve pensait que ce mot est un « a b r é g é de Rédemption, » ou bien qu'il vient de « 'Pisiov, qui signifie ce qu'on donne pour le rachat de quelqu'un. • Du Gange, Ménage et Wächter le dérivaient « de Ran et de Sona ou Suite, mots allemands, »Selon Ménage. Söhnen, qu'on disait autrefois pour Aussöhnen, signifiait : E x p i e r ; Ran [angl.-sax. isl.] signifie : Rapine, V o l . Si la Rançon était l'expiation d'un tort causé à autrui, cette étymologie serait bonne. Mais Rançon n'a jamais eu ce sens. Rançon est . .1 n'en pas douter, une contraction de Ré-emption, Rachat. On voit, en effet, dans une Lettre de 1358, citée par D . Carpenticr, article Ranso, Ransonium : « L e très-bon aide que vous faites et voulez faire à Monseigneur pour sa Raention...» Or, Ra-ention, qu'est-ce autre chose que Re-empito ou Redemptio? Si Redemptio n'est pas le mot qui a fait Rançon, au moins, il faut reconnaître que, dès le milieu du XIV siècle, les clercs qui écrivaient Rétention penchaient polir l'opinion de Caseneuve.) « Composition en argent .' moyennant laquelle un vaisseau de guerre ou vaisseau corsaire relâche un vaisseau marchand ennemi qu'il a pris. E t , en parlant des Compositions qu'un Armateur a e x i gées des vaisseaux marchands, on dit qu'à son retour dans le poil, il a amené tant de Rançons. » Dict. de l'Académie française (édit. 1814-iS35). L'exemple allégué par l'Académie pour justifier la définition qu'elle donne du mot Rançon, est singulièrement choisi. On n'amène pas au port des Rançons , on les apporte; car on peut apporter de l'argent, <les gages ou des promesses écrites de Rançons, mais on ne peut amener des navires qu'on a relâchés après les avoir Rançonnés. — "Veit par le Roy estant en son conseil la procédure des officiers à l'admirante de Dunkerqtie, sur les Rançons faites par le s Bart, commandant le vaisseau de Sa Majesté l'Alcion, contenant son rapport du 17 septembre, liai- lequel il déclare que le 9 aoust, estant proche le Dogherban, il a pris un bastiment hollandois nommé le Coq qui venoit d e M o s c o u i e , chargé de planches, et q u e . l'ayant gardé jusqu'au 1 I , il est convenu de sa Rançon aui < le maistre à la somme de 10 mille florins argent d'Hollande... , etc. » Extrait des registres du conseil d'Etat, 1 1 d é cembre 1690. Parch. A i c h , de la Mar. — V . Lettre de M e r . Naviguer sous pavillon..., Parabulusum. E

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R A N Ç O N N E R , fr. v . a. Mettre à Rançon, Exiger une R a n ç o n . _ « J'ay esté fort surpris d'apprendre, par la lettré que vous m'auez escrite près du Doggerbanc, le 2 6 du mois passé, que vous ayez eu la hardiesse d'arrester et de Rançonner des vaisseaux hollandois porteurs des passeports du Roy. » (C'étaient deux dogres, comme nous l'apprend une lettre du ministre au plénipotentiaire Colbert, lettre qui, dans le registre des Ordres du Roy, suit immédiatement celle «pie nous reproduisons i c i , à peu près en son entier.) «Est-il possible que cela ait pu entrer dans l'esprit d'un ancien officier de marine comme v o u s ? » (Panetié était, en effet, capitaine de vaisseau de i665.) «Est-il possible que vous ne sachiez pas que les infracteurs d'une volonté du maistre aussy précise que celle de ses passeports sont coupables de mort par toutes les loix, par toutes les ordonnances, et par tout ce qui porte la marque de l'authorité et de la volonte des Roys? Et il n'est pas nécessaire de vous dire, dans une occasion comme celle-cy, qu'outre toutes ces grandes raisons, vostre faute est encore extraordinaireinent augmentée par la conjoncture présente, en laquelle il s'agit de la paix e


GLOSSAIRE NAUTIQUE. de toute l'Europe, et en laquelle vous auez donné, par celte conduite et cette infraction aux ordres et volonté/, du R o y , des movens seurs et faciles aux ennemis du repos public de la r o m p r e et d'en cmpescher l'exécution, en leur faisant connoistre qu'il n'y a aucune seureté en la parole et aux asseurances de Sa Majesté, puisqu'un oflicier comme vous a l'audace d'enfreindre ses passeports et de les rendre inutils. |"t c o m m e j ' a v esté obligé de venir faire un voyage i c y » Fontainebleau), « j e ne sçais pas ce que le R o y ordonnera j e vous lorsque je serai près de Sa Majesté dans vne rencontre aussy extraordinaire et dans une aussy grande faute vous avez commise... » Colbert à Pénétré, 3 septembre Ordres du Roy, vol. XLIV, p. 422 v " , Ms. Arch. de la . Panetié commandait une escadre de quatre bâtiments légers chargés d'inquiéter le commerce des Hollandais et principalement de les pourchasser dans leurs lieux habituels de pèche. Il expliqua'sa conduite à Colbert, qui lui é c r i v i t , le 3o septembre : « L'esclaircissement que vous me d o n n e z . . . suffit. Vous deuez seulement obseruer... qu'il ne faut jamais expliquer les ordres de Sa Majesté, mais qu'il est de votre deuoir de les exécuter à la lettre et ponctuellement.' Panetié avait pris, quelques jours avant d'écrire pour se justifier, deux flûtes de Lubeck, ce qui contribua à calmer le R o v . Nous voyons, par les Etats de la marine, que Panetié fut fait chef d'escadre de Normandie en 1689. e

16-8.

р А Н Г О у С Ь (Ranngoouss), rus. s. m. (Ce mot, qui man­ que à J. Heym et à Reiff, et qu'Alex. Chichkoff donne comme . v D o n v m e de Ю т ъ [Toute], est peut-être composé du holl. ffmit Maison, et de Ran/r, adj., qui signifie M a i g r e , Menu, et même Étroit [ P . Marin, Dict. holl.-fr., 1752]. Cette épithète : Étroite, conviendrait en effet à la construction qu'on faisait à l'arrière des vaisseaux aux x v n et x v i n siècles ; c a r le château d'arrière avait à peu près la figure d'une pyramide doublement tronquée, beaucoup plus étroite à l'arriére du vaisseau qu'à la partie la pins voisine du grand mât. beaucoup plus étroite aussi au plan supérieur qu'à la base, rjui était le gaillard lui-même.) Dunette. — V . Ю т ъ . e

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р . \ Н Г О У Т * Ь (Ranngonute, prononcé à peu pfèsRancgote), rus s. Mâture. — Ce mot, qui nous est fourni par M . le c o m t e A . de Stackelberg, manque à .1. Heym, à Chichkoff : lleiff; nous ne voyons pas bien de quels éléments il est composé- Ce qui est hors de doute, c'est que le russe n'est nour rien dans sa formation. 11 nous semble que le holl. Hout, Bois, se trouve sous sa .dernière syllabe; mais est-ce: Rang, le Bang , ou Ran/r, Mince, que nous cache la première? Est-ce du bois de rang? est-ce du bois mince, relativement au moins à celui qui entre dans la construction du navire? C'est ce que nous ne saurions décider.

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R A N D S O E N - H O U T E , holl. s. (L'étymol. de Randsoen e*i difficile à déterminer. Bien que YYinkehnan ait confondu ce .mot avec: Rantsoen signifiant: Ration, et fait du latin Unti,:, il n'est pas possible d'admettre que l'idée de Ration ,' de P o r t i o n , soit pour quelque chose dans le nom d'une pièce de bois qui forme le rebord extérieur de la poupe, ou qui , sehin l'ancienne définition présentée par Desroches ( 1 (>S - . donnait le rond de l'arcasse du vaisseau. C'est, selon nous, aux idées de rebord et de rond qu'il faut s'attacher pour trouver l'origine de Randsoen. Or Rand, en holl.. designile b o r d , la tranche, l'extrémité; dans l'angl.-sax. il nominile rond; pas de difficulté pour cette première syllabe. Mais que signifie Soen? Ce n'est point une terminaison ordinai 11 au hollandais; ce n'est ni une forme de '/.on, Soleil, ni une variante de Zoon, Fils. Qu'est-ce donc? Nous n'avons pu le deviner. Randsoen ne serait-il pas une transcription, pai métalepse, de l'augi. Transbm? et Randsoen-haute ne voudrait il pas d i r e : Bois de la barre d'arcasse, ou bois que portent les barres d'arcasse? Nous n'oserions l'affirmer ; niais nous sommes assez disposé à le croire.) Estain, Cornière. R VNG, pour: Harnè. Dans le manuscrit du commencement du x v i i siècle (n" 10 de notre BibKòthèq. particul.), intitulé: « Noms des vents rie l'Océan et Mérliteranéc, ance Ics noms du corps ritiri navire et des galères rie Malthc. et autres choses concernant messieurs les chcualiers.» p . 1 7 , on lit : » Tons les mariniers de Rangs qu'on appelent(*fc) Bonneuoglies, etc. ; » p. 18 : ..Celui qui fait les Rangs... qu'on appelle Rcmolar... (Ce passage ne laisse aucun doute sur le sens du mol.) P. 20. « Une galere qui a 2C Rang armée * (rames armées) de 5 a (> hommes par Rang... » Voici la seule explication que nous ayons trouvée à celte singulière orthographe. L'auteur du manuscrit auquel nous avons emprunte les phrases qu o u vient de lire était un marin sans instruction , comme le plus grand nombre des hommes de mer ses contemporains ; il écrivait sans tenir aucun compte des règles, et s'appliquait seulement à rendre les mots conformément à la prononciation des matelots provençaux. Ceux-ci, q u i , dans le mot : Raine, avaient commencé par ne point prononcer IV . en étaient venus, après avoir dit Rat/i, à dire : Hun. Ran sonnait comme Rang, et cette homonymie entraîna notre auteur. e

R A N G E , angl. s. (Proprement : Rangée.) Bitture.

RANGER A BORD (SK) , fr. anc. v . a. (De Rang [\. 1 Ruti. ) S'embarquer, Aller à bord, ou comme on disait a u Moveu Age : Se Recueillir sur son navire. \ \ .' — « Ranger a bord, c'est-à-dire (pie l'on se retire dans le vaisseau. Ce COItiinandementsefait eu ce terme : Allez, ou Rangez-vous abord. Le bord est entendu parle nauire. >. Explicat. des divers terр \ Н Г Ъ (Rannggou Banni), rus. s. m. (De l'ail. Rang.) mes, etc. ; Ms. du x v n siècle, Arch. de la Mar.—Se liangi 1 . Ran" d'un vaisseau de ligne, d'un officier.— Une note de en parlant du vent (val. intoap'ic [a ce] [A sé intoartché]), M le comte Alex, de Stackelberg, placée à la p. 26 de la c'est se fixer dans une région déterminée « A la dite heun nomenclature que cet ancien marin [aujourd'hui agent di- (7 heures) «nous auons v e n un vaisseau qui me restoit au plomatique] a eu l'obligeance de faire pour nous, nousaver- S . - S . - O . , auquel nous y auons donné chasse» (rédaction {,'t qu'en Bussie on ne désigne point les vaisseaux par le d'un matelot provençal), «le vent étant Rangé à Y Y.sXc Journal Ran", m ' P ' ' particuliers à chaque espèce; ainsi : de route du vaisseau le Mare (samedy 18 décembre 1688), CenTcanons (V. Стопушсчные), quatre-vingts (V. Boceam- par Aut. Fabre, pilote ; Ms. Arch. de la Mar. — « Je louuoié • д е с я т п - п у ш е ч н ы е ) , comme en France un 7 4 , un vaisseau jusques à la nuict du vingt sept au vingt huit; les vents s'esde 80 , d e ' 9 0 , de 100 ou de 120. tant Rangé à Oues, j e fis porter à l'Esnordes jusques au lendemain vingt huictième, que j'aperçeu à sept heures du matin , . R A N D A , ital. malt. s. f. Botne, Gui. iix vaisseaux qui faisoientle Nordes. » La Roche rie Vésansaj з R A N D A , ar. côte N . d'Afr. s. (Corrompu de l'italien à Printchartrain , relut, autogr. du combat de ta Bouffonne , Branda. [V.]) Hamac. 2 8 o c ' o b r e iSgl,. Ms. Arch. de la Mar. — Ranger est pris I ' . A N D E V U , ital. s. m. (Transcript. du fr.:) Bendez-vous. souvent pour Passer auprès de; ainsi, l'on dit : Ranger la 1л rus. écrit : Рандеву, ce terme qu'il nous a empr.inté. terre (Gr. vulg. Zoywvw [Zygónó], Qep&u x o v T â [Péraô e

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kondaV val. Трече [a] ne л т г ъ ôcxat, ц ъ р т [A tretc/ié pé lingut-.ouskat, tserm\, au lieu <Ie dire : Se mettre près de la t e r r e , Naviguer près de la cote. Se rapprocher de la direction du v e n t , c'est Ranger le vent. (Val. Плой [a] în llotpina BÎnto'Ao (A plouti in prouva vintoulou) ; rus. Д е р ­ жат!) къ ntmpy [Dcrjate /;' viétrou].)—Ranger à /'honneur. Rus. П о д о й т и к'ь судну т а к ъ близко [Podoïti k'soudnou la/. blisko.]) Locution employée pour dire : Passer très-près et à poupe d'un bâtiment avec lequel on peut communiquer à la voix. L'honneur que, dans les sociétés monarchiques et aristocratiques, un inférieur a de converser avec son supérieur, «et de l'approcher, a fait caractériser par ces mots : Ranger à l'honneur, la manœuvre dont le résultat est de passer à poupe du vaisseau amiral ou commandant, pour entendre les communications verbales de l'amiral ou du chef de division de qui l'on dépend. On a ensuite étendu le sens de ces paroles; et l'on Range à l'honneur tout objet, cote, navire, bouée, e t c . , près duquel on passe de telle façon qu'on laisse un très-petit espace entre cet objet et soi. — V. Sèche. R A N G U I , nouv.-zél. s. Ciel. En hawaii on dit : Rani. — V. Languit, Languits, Lani, Rahi. R A N O U S O U R O U , madék. s. Haute mer, Mer pleine, Flot.— Le même que Sourou dranou. ( V . ) — Ranouat, Ranou ak, Basse mer. — Ranou-be. (Ranou, Eau, be. Grande.) Fleuve, Rivière. — V. Mass-ranou , O n g n , 2. Ran. R A N S K I P , isl. s. n. (De Rdn, Rapine, V o l ; et de Skip. [ V . ] ) Corsaire (Navire de course). R A N S O N H O L T , dan. s. (Transcript. du holl. Bandsoénboude. [V.]) Cornière, Estain. P A N T A (Rliannda), gr. mod. s. f. (De l'ital. Randa. [V.]) Rome, G u i , Bout-dehors de tapecul dans les bateaux et les petits navires, comme le Bèlou (MireXtA [ V . ] ) e t la Sacolève. [ЪххыШя. [V.]) BAN Г А К А ( K U » ^ Setjourang.

mal. s. Canon. — V . Mariam ( v y ) , '

R A N T A O U (yij), mal. s. P l a g e , Bord de la mer. — L e madek. a à peu près le même mot; il dit Ranto. — V . Empasso, Panti, Pasir, Peminggir, Tabing, Tépi. R A N Z O N - T 1 M M E R , suéd. s. (Traduction et transcription du holl. Randsocn-houtc. [ Y . ] ) Cornière, Estain. P A O Y A A (Raoula), gr. mod. s. f. Corruption de l'ital. Rotola, Rouleau.) Tourniquet. RAP , angl.-sax. s. Corde, C o r d a g e . — P l u r . Râpas. — « FUSES, RKSTES, Râpas. >. Gloss. lat. et angl.-sax. de Mone (x siècle). — On trouve quelquefois le mot Rap écrit Rœp. e

R . A P E R T , ail. s. (De l'isl. Râpa, Courir çà et là, d'un coté et d'autre.) Affût. — L e port, a Repairo, qu'il a probablement emprunté au vocabulaire de l'artillerie allemande. — L e suéd. écrit Rappert. R A P I D E , fr. s. m. (Du lat. Rapidus.) — «Ce qu'on appelle Rapide en ce pays (dans le fleuve Saint-Laurent), ce n'est pas un simple courant d'eau, mais un courant causé ' par une pente si grande, que l'eau forme de gros bouillons qui s'élèvent quelquefois de 3 ou h pieds de haut. J'en ai vu qui sautaient plus de 8 ou 10 pieds, en sorte que les cheveux en hérissent à la tète lorsqu'on est obligé de passer dans ces en d roi ts. Récit de ce qui s'estpassé au voyage que M. de Courrelle gouverneur de la Nouvelle-France, a fait au lac Ontario; ;\ s. Bibl. nat. — Les Rapides du Danube, que nous avons remonté en 184 1, sont aussi causés par la pente très-grande

du lit du fleuve; l'eau y bouillonne avec un grand bruit mais elle ne jaillit pas aussi haut que celle du Saint-Laurent R A P I N A D E L M A R E , ital.s. f. (Rapina, ?du lat. Ral Rage ou Furie de la mer. — V , Pala del timone. R A P P O R T DE M A R É E , fr. s. m. (De Rapporter. \ (Rus. Прибылая вола [Pribilaïa voda].) Masse d'eau qiula m e r , en montant, apporte sur le r i v a g e , dans le p o r t , dans une rivière, dans un canal, etc. R A P P O R T E R , fr. v. a. (Du lat. Reportare.) (Rus. H p n бЬтвашЬ [Pribivale, Pribouivatr]). Apporter de loin. En par­ lant de la mer, c'est s'élever beaucoup, c'est apporter unigrande masse d'eau au rivage, ou dans le lit d'une rivière que cette masse force de rebrousser chemin, de remonter du coté de sa source, ou, comme on disait autrefois, à contremont. Р А Н Т А ПА01А, gr. s. n. plur. ( О е ' Р к г т м , j'Assemble. j< Rapièce [d'où le fr. Rapetasser]; et de ГОоТа, navires.) Ba­ teaux faits d'osiers assemblés, et, pour ainsi dire, cousus avec des lanières de cuir. Strabon, liv. v u . R A Q L E N N , bas bret. s. m. (De Raque. [ V . ] ) Pommes de racage, selon le P. Grégoire, qui définit ces petites sphères л Boulettes pour élever la voile, racages, on la trosse. » I c i . le P. Grégoire fait une confusion très-pardonnable à un capucin. L e Racage et la Drosse sont choses différentes des Pommes du racage. Il voulut dire sans doute que le même mot désignait à la fois le racage, la drosse et les pommes qui entrent dans la composition du racage. — V . Palernou. R A Q U E , fr. anc. s. f. (Du holl. Rak. [ V . ] ) « Une Raque est une boule percée, qui sert, conjointement avec d'atiti < ~. à faire un racage. » Desroches, 1 6 8 7 . — L e s Raques gougres étaient ce qu'on appelle aujourd'hui des pommes goiu;. : les Raques cncoc/iées étaient des pommes cochées. — \ . Racque. R A R O , nouv.-zél., taïti, hawaii, adv. et s. Dessous, En bas, L e fond, Ouest (vent d ' ) . — V . Diro, Tamban, Ton-... R A R R A B Ô X A C C I A R E , ital. v. n. (UAbbonacciure. [V. Redevenir beau, en parlant du temps ; Se calmer île nouveau; « Refaire bonace, » comme dit assez singulièrement Duez (167/1); S'abcausir. 1. RAS, fr. cat. holl. s. (De l'angl.-sax. Râs[angl. fiac, . course.) Courant rapide, qui se fait sentir dans un canal, entre deux terres rapprochées, dans un détroit où se fait le déversement d'une mer dans une autre. — «Devets saber qu< les mares si crexan e minuen per una via del Ras Sant Meju . (Ras St-Mathieu)« tro emboca d'Aver. » Atlas catalan ( 1 З 7 Э ) . Ms. Bibl. nat.— • Et singlèrent » (les marchands de Flandre, en 1З86) » tant que ils passèrent les Ras de Saint-Mathieu en Bretagne, sans péril et sans dommage, et rostièrent la basse Bretagne et puis Normandie, et d'autre part Angleterre droitement sus l'embouchement de la Tamise, où ces nefs anglesches étoient. » Froissart, Chron., liv. m , ch. S A . édit. Buchon. — « Il ne s'en est pas falu trois heures de tems qu'une très-grande flotte » (de bâtiments marchands) • conduite par M . le chevalier d'Osmont, venant icy par le Ras • (de Saint-Matthieu) « n'ayt été prise. Je vous dois, monseigneur, un témoignage favorable de la conduite du chevalin d'Osmont dans cette occasion, car il la meritte. C'est un bonheur fort grand aussy que M . de Nesmond, qui o l o i t mouillé à Bertbeaume, n'ayt pas mis à la voile le soir d'auparavant, car il n'auroit pu passer par le Ras, et aurait esté coupé et embarassé par les ennemis dans sa retraitte. •


GLOSSAIRE NAUTIQUE. Rapport du comte de Château-Renault ( i 3 juill. 1696); Arch. d e la Mai"., Dossier : Château-Renault. — V . Baptême. a. RAS (J^), ar. s. (Proprement : Tête.) Cap. V. Rouroum (.jjlm). R A S D E C A R È N E , fr. s. m. (Esp. Plancha de agita; ital. Zaltera, Ponte gallegiante. ; angl. Punt; ar. côte N . d'Afr. Ponto}- L e nom du plancher flottant dont on se sert pour calfater, neltover et chauffer les carènes des navires, n'a лncune analogie avec ceux du Courant et du Cap qui font l'objet des deux articles précédents. L'.f qui le termine pourrait faire penser le contraire. Autrefois on écrivait Rat ( V . ) ' , e t dans cette orthographe le t rappelait le d de Radeau, dont Rat V . ) , ou, comme on l'écrivit dès le x v u ° siècle, Ras, n'est rjn'une abréviation. — <• J'ay esté un peu surpris que vous ne m'avez point donné aduis du feu qui a pris à un Ras à calfater qui estoit proche du Pompeux ; et quoique cet accident n'ayt point eu de suite... » Seignelay à De la C o r nière, .'1 décembre 1678 ; Ordres du Roy, v o l . XLIV, p . 607 ; Us A r c h . de la Mar. — Une lettre du 28 novembre précédent d i t que le feu prit au ponton qui servait à calfater le Pompeux. — Une autre lettre du 26 décembre, p . 649 , vol. cité, appelle le Ras : « le pont à calfater du Pompeux. • R A S D E M A R É E , fr. s. m. (Du holl. Да;, Courant rapide. Rœsan, \n"l--sax. Rats, Course, Mouvement impétueux; e irruption, T o m b e r ] . ) (Angl. Tide gâte.) Irruption soudaine de la mer sur le rivage, irruption souvent imprévue, a s i o n n é e par un courant violent qui , même en temps de calme, soulève la lame, qu'on voit grossir en venant du large, e t déferler sur le rivage avec une vitesse et une force prodigieuse , renversant tout ce qu'elle rencontre, et emportant avec elle les navires qui se trouvent quelquefois jetés par cet HTort assez avant dans les terres. Ce phénomène n'est pas rare dans certains parages. lpCC

R \ S A K (s sonnant comme c), bas bret.s. m.(Dufr.:) Ressac. R \ S E , fr- anc. s. f. (De l'ital. Rasa, pour Ragia, P o i x rên e - lat. Rasis.) Composition de résine, brai, suif, etc., dont on se servait pour espalmer ou conrayer les navires. — L u n d v 10 duel., p o . auoir donné a desjeuner à ceux qui o n t brusqué la bande droicte lorsquauons donné la Rase » ooissé la galère), « 8 pinctes v i n . . . 3 s., etc. » Dcspcnce faicte a ladouh de la gallcrc de monsieur Dornano, 1627 ; Ms. Arch. de la Mar., fol. 1 v ° . — « P o u r le louage d'un pot à fer • (en fer) « à cuire la Rase, tenu trois jours, à 2 s. par .r... G s. » Ibid., fol. 2. — V . Conroi, Raze. R \ S E L L U S , bas lat. s. m. Radeau. — « N o n contenu multas naves cake oneratas... et multos Rasellos fusteos sub • tiidagio dicti Domini Dalphini existentes, cepistis super ï d u a m Ysaria; (Isère). » Charte de 1З42; Hist. Dalphin., 11 4 4 i ' — V. Radellus, Razellus. r

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R A S M E , fr. anc. s. f. Pour rame. Cette mauvaise orthographe fut adoptée par quelques écrivains du x v i siècle , époque où \'s s'introduisit bien souvent dans des mots d'où la repoussait cependant la raison étymologique. ( V . Chaisne.) — a En ladicte gallere est besoing cent quarante et quatre galliotz pour tirer la Rasine, qui geignent communément quatre fleurins par moys... » Ant. de Conflans, les Faits de la marine, etc. ( I 5 I 5 - I 5 2 2 ) . e

Р А С П О Р К А (Rasporka), rus. s. f. (De Пра [Pra], radie, slave des mots exprimant l'idée de : Serrer, presser, fermer, pousser.) Entretoise. Р А С П У Т А Т Ь (Raspolliate), rus. v . a. (De П у т а т ь [Роиtate], Embrouiller; et de раз, préf. de la décomposition.) (Débrouiller, Détortiller.) Dégager, Parer, en parlant d'un cordage. R A S S E G N A T O R E , ital. a n c s. m. (De l'ital. Segnare, Marquer. [Lat. Signare.] Rassegnare, Faire la montre, Passer la revue. Duez, 1674.) Commis aux revues, commissaire.— « Anchora chi conducera debba secho menare uno Rasenagnatore, elquale sera legitimamente deputato, età lui pagare il sallaro et ragione di 11. 6 per citiseli, mese, secondo la leggie facla del anno 1 /,/,3 et a di 19 di lebraio. et farli lespesé del uiuere : el quale Rassegnatore possa et delia una imita et più, come gli sarà commesso da detti consoli rassegnare tucti gli unciale, compagnioni et marinai de detta galea, et tenere il conto di tucti i difecti et matichamenti ; et dogni difecto et manchamento sia tenuto il conduttore riffare allo uficio de consoli del mare di Firenze. » Art. 2 , Capitoli pel viaggio di Barberia, di Ponente, di Cicilia ; Ms. du x v siècle, n ° 896, Bibl. Riccard. de Florence. e

RASSIS. Pour Cavis. Faute du copiste du manuscrit J . - 4 5 6 , A r c h . du royaume. Dans les « Litteie in quibus continetur quod Petrus Aurie et ahi..., etc., •> le scribe a mis : « Anchoris vigiliti quinque, gallicellis duodecim, Rassis tribus, etc., » au lieu de : « Gavitellis duodecim, cavis tribus » (douze bouées, trois cables de poste)."Nous avons déjà s i gnalé cette erreur, p . 402, t. 11 de notre Arch. nav. Р А С Т Л К Е Л Л Ж И Т Ь (Rastakè/ajite), rus. v. a. (De I l l a келажшпь [Takrlajitc], Gréer; et du préf. Разъ [Raz], e x ­ primant l'idée de Décomposition.) Dégarnir un mât, une ver­ gue, le ou la Décapeler, et non Déraper, comme il est im­ primé par erreur dans le Dict. de Reiff, p. 9З6, ligne 21 ; Dégréer un navire. R A S T E L L A R E . ital. v. a. (De Rastcllo ou Rastrello, R â teau ; fait du lat. Rastrum, que donna le verbe Radere, R a cler.) Remorquer un navire. R A S T R E A B , esp. v . a. (Même étymol. que le précédent. Draguer.

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R A S T R E R A , O, esp. adj. (Du précédent.) Qui se meut à la surface de l'eau, qui traîne à l'eau.— s. f. Bonnette basse, R \ S E R U N N A V I R E , fr. v. a. (Du lat. Radcrc.) (Gr. mod. qui traîne à l'eau, qui la balaye. — « Executando lo diclm P i ' à s w (Razaro); rus. Снять [Sniatc].) C'est enlever à un cou las Rastreras desde los portalones. » Fernandez, Praenavire une certaine partie de ses œuvres mortes pour l'allétlca de maniobras (Séville, 17З2). — L e boute-hors de la ger. Cette opération peut transformer un vaisseau à trois bonnette basse est nommé Rastrero. — V . Ala, Boneta, Sco­ ponts en un vaisseau à deux batteries, un vaisseau à deux pamare. ponts en une frégate, une frégate ou une grande corvette en un ponton. — V . Balcon. Р Л С Ш В А Р Т О В И Т Ь (Raschvnrtovitc), rus. v. a. (De R A S G A R , esp. port. v. a. (? Du gr. 'Рауас, rupture, creШ в а р т о п ь , Amarre debout, Amarre de poupe; et de Разъ vasse;,. • Véxsam, déchirer, rompre.) (Proprement : Déchirer, [Razz], préf. indiquant la Séparation.) Démarrer. — Ce mot R o m p r e . ) Raguer. — V . Mascar, Rozar. manque à la partie rus.-angl.-fr., p . 28 du Dict. mari t. de Chichkoff; il est écrit : Разшваршовшнь à l'art. Démarrer, Р А С К О Н О П А Ч И В А Т Ь (Raskonopatchieatc\ , rus. v. a. * (De К о н о п а т ь [ V . l ; et de Рас [Ras], préf. de la séparation.) de la part, fr.-rus., p. 6 1 . Enlever l'étoupe du calfatage. R A T , fr. anc. s. m. (Abréviation de Radeau.) Plancher Ilot-


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tant, ou ponton plat, servant à reparer la carène des navires. — V . Bastimens interrompus, Ras de carène. R A T - L I N E , dan. s. (Proprement : la Corde du moulinet, de la roue du gouvernail. [Rat est, comme l'angl. Rond, le nom de la Roue.]) Drosse du gouvernail. R A T A R I A , R A T I A R I A N A V I S , Iat. s. f. (Dç Bâtis. [V.]) Radeau. Aulù-Gelle, liv. x, chap. 25; Isidore, liv. x i x , chap. 1 . Servius , dans ses Commentaires sur le liv. i de l'Énéide, vers 47, avance que les Ratiariœ étaient de petites embarcations à rames, ainsi nommées peut-être parce que Ratis désignait la rame. — V . Ratis. R A T E , fr. anc. s. On lit dans la Citron, de J. d'Auton, 6 partie, chap. 40 : e r

NAUTIQUE. v trouvera l'explication de l'hémistiche : » Online debi lis iiuo, «qui a embarrassé les traducteurs, préoccupés de l'idée que le navire de Sergeste était un bâtiment à trois rangs d e rames superposées; on y verra pourquoi Tiare»! est trèsexpressif dans le cas dont il s'agit. Au 11 l i v r e , Virgile e m ploie Rates (y. 272, 868) pour désigner le navire désemparé, et réduit à l'état d'un flotteur difficile à diriger; au 1 1 1 l i v r e , il fait de Rates un synonyme de Cymba ; souvent, d'ailleurs, il l'emploie pour Navis ; une fois même (liv. v i n , V. 1 0 7 ' . d dit : « Celsas Rates," faisant ainsi une double infidélité à -r^ habitudes, qui admettent le mot propre, quand le poète parle des choses de la marine. — Y. Dracena. e

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R A T I O N , fr. angl. ail. suéd. s. f. (Ou lat. Ratio, Raison. Proportion, Mesure.) (Gr. anc. 'Oiomov [Opsonio-n] ; gr. litt. mod. MepîSa; g r . vulg. PÏTSIO'VÏI; cat. anc. Reccio; e s p . » Là furent tous les autres vents en troupe, L'un en proue, l'autre en Rate el en poupe. Racion; ital. anc. Cartella ; ital. Ratione [V. Scalco]; fr. a n c . Ou sait ce que c'est que le vent en proue et le vent en Raison; holl. Rantsoen; dan. Ranzon; rus. IlaëKT) [Pa: poupe; mais qu'entendit le poète par cette locution : Vent nopain [Portsiia] ; mal. Bclàbor [^J^J], Biaja [ ^ L - j ] , MOKen Rate? Si nous ne nous trompons, voici comment il faut sara [ j L « ^ ] . Autrefois, — et alors cela se nommait Raison. (V.) — c'était le partage qu'on faisait des vivres embarques entendre les deux vers qu'on vient de lire : « A ce moment, tous les autres vents soufflèrent à la fois, l'un sur la proue polir une campagne, en en divisant la masse par le nombre îles navires, l'autre en plein vaisseau, et l'autre en poupe. » des hommes et par celui des jours que devait durer le voyage. Rate est, selon nous, une francisation du lat. Rates ou Ratis; En i 6 / | 3 , c'était déjà ce que c'est aujourd'hui. Et. Cleirac c'est le vaisseau lui-même pour le travers du vaisseau. Pour- délinissait alors la Raison : « L a m e s u r e du biscuit, pitance quoi J. d'Auton préféra-t-il : « l'autre en Rate » à « l'autre ou boisson qui se distribue à chacun dans le bord. » L ' h a b i en nef, « beaucoup plus intelligible? Nous ne savons. tude de rationner les hommes est ancienne et probablement R A T E A U X D E V E R G U E , fr. anc. s. m. pl. .< C'est ainsi antique. Nous voyons qu'au x m siècle elle était établie dans tous les pays maritimes qui reconnaissaient pour loi le Conque l'on nomme de menues pièces de bois dentelées, que l'on cloue au-dessous du milieu des deux grandes vergues >• (la sulat rie la nier. — V . Recciö. vergue de misaine et la grand'vergue), « où l'on passe les R A T L 1 N E , angl. s. (? De Line, Ligne, Petite corde; et de éguillettes ( « ç ) qui tiennent la tète de la voile au lieu de raRat, Rat. Ligne grosse comme la queue d'un rat.) Enth bans, n'en pouvant mettre en cet endroit. » Desroches (1687) chure, Quarantainier. — On écrit aussi par corruption : Ce passage veut être expliqué. La basse voile était, dans Ratling et Rattling. presque toute sa longueur, attachée sous sa vergue avec des P A T 2 I O N H (Ratsioni), gr. vulg. s. f. (De l'ital. Razionr. cordelettes appelées rabans. ( V . ) A son milieu cependant, la vergue était tellement garnie par les poulies de drisses et les [ V . ] ) Ration. — V. MtoiSot, ' O ' W o v . e

suspentes, qu'il aurait été difficile de serrer convenablement les rabans placés à la partie correspondante de la têtière de la voile. Pour subvenir à cet inconvénient, on imagina de fixer sous la vergue une sorte de râtelier, auquel on laçait la voile au moyen d'une aiguillette ; c'est ce râtelier, abandonné depuis longtemps, que Desroches appelait Râteau de vergue.

R A U B A D O R , roni. lang. s. m. Écnmenrde mer, Pir.it. — « E neguens receubuda la dicha exaction hajon podei (les consuls de mer) « de despendre ad encaussar » (de l'employer à poursuivre, à chasser) « Raubadors e mais homes de mar c destauh » (ou qui infestent l'étang de Maguelone Establimenl ciels cosso/s de mar ( i 2 5 8 ) . (LE PETIT THALAMI*. publieat. de la Soc. archéol. de Montpellier; 4 n ° [ i 8 3 6 j . p. 115). — V. Robador. e

R A T E S ou R A T I S , lat. s. f. (Du gr. 'PÉw, j e Coule.)Radeau, et, par extension, Navire. — 0 Rates primum et antiquissimum genus navigii, e rudibus ligni.s asseribusque consertuni. >. I s i d o r e . — .< Si nenio plus aff'ecisset e o , quem sequebatur, Ratibus adliuc navigaremus. Ouintilien, liv. x, chap. 2. — « Missa; quoque a Basilio in auxiliuin ejus Rates, quales inopia navium fecerat. » Florus, liv. i v , chap. 2. — •< Prœcipîtate Raies c sicco liitore naulte, Glassis in adversos erumpat remige veulos. ..

A h ! pereat quiuuin<|tie Rates el vela paravil Primus, et inyito gurgite fecit iter. » PROPERCE, liv. i " , é l é g . 17, v. 1 i.

— « Amissis remis, alque ordine dehilis 11110, Irrisani sine honore Ratem Sergestus agebat. >• V I R G I L E , Enéide, liv. v, v.

R A U B S C H I F F , ail. s. (De Schiff, navire; et de Rauben. Prendre, Voler [lat. Rapere, ou angl.-sax. Reafîan, Prendn . Détruire].) corsaire. 1. R A U M , ail. s. (De l'isl. Rtim, angl.-sax. Tin»!, P l a c e ; Ryman, Placer.) Cale du navire.

LUCAIN, liv. i x , v. 148.

R A U B E R G E , vieux fr.s. f. Orthogr. auriculaire de l'angl. Row-barge, et variante de Ramberge. ( V . ) — « Navires qui se mènent à rames et à voiles, qu'on appelle Rauberges. " J . N i cot, Tlaésorde la lang, franc. (1606).— V . Flouin, Robe:

Rrrnett.

2. R A U M , a l l . adj. (De l'angl.-sax. Tin»!, dans le sens de Spacieux, large.) Largue. — Raum ou Räumer wind, Vent largue. R A U M A N K E R , all. s. (Anker, ancre; Raum, Cale. Ancre qui reste dans la cale, pour le besoin.) Ancre de réserve

2-1.

Nous avons fait remarquer, p . 73 de notre firgilius nauticus, que ce n'est pas sans intention que le poète employa dans ce passage Ratem au lieu de Navem. Nous renvoyons à cet opuscule, publie dans les Annales marit. (mai 1843) ; on

R Ä U M E N , all. v . (De 2 . Raiini. [ V . ] ) Adonner, en parlant du vent. — « Der wind Raiinit, L e vent adonne. » R Ä U M T E , all. s. ( D e a. Raum.) La haute mer, le large (l'espace en pleine m e r ) .


GLOSSAIRE R A L ' N G , isl. s. Couple. -

V. Reyngur, Rông.

R \ U P E , s. f. (Orthog. franco-normande de l'angl. Rope. [ V . l ) C o r d a g e . — « L e s coins pour les haler n'estoient (|ue de Raupe grosse comme le doigt (Il n'y avait aux coins de ces voiles, pour les border, que des cordes grosses comme le d o i g t ) . » Journ. du voy. de J. Parmentier ( i 5 a g ) . R A L ' S N , isl- s\ f. Tillac de l'avant. — C'est à tort que M u l l e r ' X f x . isl.-dan., 1814) donne à ce mot la signification d e Puppis ;.lc passage de T o r p h é , que nous citerons à l'art. Saur, ne laisse pas de doute sur le véritable sens que les marins du Nord lui attribuaient.— V. Ser. R A V E - H O O K , angl. s. (De Hook, Croc; et de Ravcn, Corbeau [angl.-sax. Hrœfen].) Bec à corbin. R \ V F R D I E , fr. anc. s. f. (Du lat. Reverteré, Revenir.) R e tour d'un vent habituel. — « Ils avoient tous les jours une R a v e r d i e de gros vent venant de la terre, venant de l'est, nui elevoit les sablons de sorte qu'on ne savoit voir la terre, et en venoit la poudre jusqu'à nos navires, et nous gastoit les v e u x . » Journ. du voy. de J. Parmentier (1 5 î y ) . — V . Reverdie. R . \ \ A ' A L 1 N K (Raauali-nk), bas bret. s. (Même étymol. et in.tne sens que : ) Ralingue. •— Rawallnka, v. Ralinguer. R A Y A I R A , cat. anc. s. f. Capmany traduit ce mot par l'esp. Palonea, Palan. Nous ne ferons qu'une objection contre cette explication donnée par le savant Catalan : c'est que les navires ne se tenaient amarrés à terre par des palans iiue dans le cas où ils étaient à sec sur le rivage, après y avoir été tirés à l'aide de rouleaux et d'un palan, dont le i'arant était garni à un cabestan. Rien, dans le texte catalan qu'on va lire, ne justifie la supposition que les navires dont parle la loi auraient été tirés à sec sur la plage : — « Si alUuna convinença ô promissió ó obligació sera feta de uns à altres en g o l f o eu mar delinea ô en altre loch de mar, salvo que la nau 6 leny ne sia en loch que tenga prois ó Rayaire en terra . . . no deu haver valor. » Consulat de la mer, chap. a o 8 , édit. Pardessus; p . 256, t. 11, Collect. des lois ioarit. Il nous semble que Rayaire désigne, non pas un palan, mais des amarres, différentes des amarres de proue ou Prois. Peut-être étaient-ce des amarres à quai; en ce cas, Rayaire serait une mauvaise leçon de manuscrit, et il faudrait lire Cayaire (plur. de Cayaira), de Caya, Maison, et quai. R A Y O L L E , S. f. Francisation de l'ital. Raggiola ( V . ) , et variante de Rajóle (Y.) ou Ragiolc. ( V . ) — « . . . Et eu mesme parallèle et longueur se mettent sur lesdits bacalas ce qu'ils nomment Rayolles, pour empescher que les espaces par où l'on regarde dans la mer ne soient si ouverts que les forçats puissent glisser. » J. Hobier, Construct. d'vne gallaire paris, 1 6 2 2 ) , p. 22. R A Y S D E C O U R S I E R , fr. anc. provenc. s. m. pl. (De l'ital. Radicale, Racines; lat. Radiées.) Nom que l'on donnait à des planches épaisses, sur lesquelles on établissait la coursie composée de planches nommées quartiers de coursie. Les R a v s étaient placés verticalement sur la couverte, où on les clouait solidement de chaque coté de l'espace qui marquait la largeur de la coursie. (X. à l'art. Galère, dans la fig. placée au bas de la p. 7 4 8 ; ia lettre Q désigne un petit rectangle blanc, qui est la coupe verticale d'un des Rays de coursier.) R A Z , bas bret. s. m. Détroit. (Legonidec.) V . Détroat, s i z u n , Strôz. R A Z E , fr. anc. s. f. (Corruption de : Résine, et variante orthographique de Rase.) — > Au-dessus desdits sabords et

NAUTIQUE.

1265

jusqu'à la lisse de ribord, on met de la Raze ou poisraiziiic sans autre mixtion, laquelle estant de couleur jaune . rend le bois fort beau et agréable à la viie, outre que cela le conseille contre la pluie et le soleil. » Explication de divers termes, etc.; Ms. du x v n siècle, Arch. de la Mar. — « Dud. Jour, pour vnze quintaux vingt trois liures Raze, a trois liures quintali (sic)... 33 liv. i 3 s. 8 den. » Despense faite a ladouh de la gallère rte monsieur d'Ornano ( 1 6 2 7 ) , Ms. Arch. d e la Mar. e

R A Z E L L U S , bas lat. s. m. Variante de Rasellus. ( V . ) Radeau.— « I t e m , unum f u s i o n i q u o d vocatur rondelluin , quod ponitur in latore Razelli, si sit de duobus teysis aut plus, débet sex denarios. >> Charte de 1З09; Hist. Dolphin. . t. i , p. 98, col. 2'. — V. Atterare, Radéllus, Rasellus. e r

Р А Ф Л А А (Rafala), du fr. : ) Rafale.

gr. vulg. s. f. (De l'ital. Refoto [ V . ] ou

Р В А Т Ь (Rvate), rus. v. a. ( Р в а т ь parait être sans analogue dans l'illyr.; nous le retrouvons dans le poi. avec la forme Btvac' [ R v a t z ] , et la signification : Déchirer, Rompre, qui est celle du verbe russe. Reiff rapproche Р в а т ь du gr. ' P J - £ I V , T i r e r . ) — « Р в а т ь веревку (Rvate vérèvkou). R o m pre un cordage. •> ( — V . Веревка.)— « В в т р ъ рвётъ па русы (Piètre levitile paroussi), L e vent emporte les voiles. » RÉ, port. s. f. (Contraction OU abréviation du lai. Arrière du navire, Espace compris entre le grand l'arcasse. — A n', adv. A l'arrière, Derrière. — « . . . a Ré da nao Sauta Barbara.. . [ H était derrière la nef Barbe.] » Barros, cité par Moraes.

RÈ D E L L A C A L E R A , ital. anc. s. m. (Dulat. de la g a l è r e . — V . Cercamare, Boy.

Retro.) mât cl Estava Sainte-

liei.

Roi

1. RÈA, R I A , fr. s. m. (Corruption de Rouet.) (Gr. litt. mod. TpoyÓf.J lai. Trucidai; bas lat, Pll/ezia, Mola tagia-; ital. Girella, Palleggia, Puleggia; vénit. anc. Charuto, Rughiti, Rugo; esp. Roldana; port. Roda de montati; augi anc. Shrver, Sheever; angl. mod. Sheave; a i l . Scheibc; holl. Schyf; illyr. Rai; lasc. Сара к, roda ; bas bret. Rial; basq. vulg. Erria;\;\\. Роа1ъ [Roatc]; rus. Ш к и ф ъ [ С М ( / е ] , 1 Ы к т г Ъ [Chkive] : bongr. Tekero esiga [Te'/.e'reu tchigo]; fr.anc. Polie.) Disque de bois, de porcelaine ou d e métal, ordinairement cannelé sur son contour, et suspendu dans la caisse d'une poulie par un axe ou essieu autour duquel il tourne quand il es't sollicité par un c o r ­ dage qui court dans la can­ nelure de sa circonféren­ ce. Dans la figure que nous joignons à cet article, С est le Rouet, Rèa ou Ria delà poulie; B, l'essieu qui suspend ce disque dans l'ouverture ou clan D , au milieu d e la caisse de poulie A l ) . 2. R E A , ital. anc. adj. f. (Comme le fr. Ance, Л'Arre­ data.) Garnie , Prête à fonctionner, en parlant d'une voile. Nous n'avons jamais rencontré cette contraction que dans le passage suivant des Documenti 1С amore, par Francesco Barberino, poète florentin du x m siècle : c

— Et anco a la galea La vela non è Rea;

Ma puoi ben cominciare Don li remi a vogare. •• R E A L ( L A ) , esp. anc. s. f. (Du lat. Regalis, Royal. L i Galère royale, la Reale. — « Y la Real con el estanderlc de la liga... » Vander Hammen , Don Juan de Austria ( M a d r i d , in-4", 1627), p. 170 ( V . Scarpir.) 109


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1266

_ . Es la Real galera y pagana... JOHA!» P n J O L , Llepant, poèmeinédit, CLT« strophe. R È A L A B E G ( ^ I > ^ L » j ) , turc, s. (De Be.g ou Bey, Seigneur, Capitaine; et de Beala, la Réale.) (Titre ancien de l'officier q u i , dans les escadres des galères, montait la Réale.) Aujourd'hui : Contre-amiral. 1. R E A L E , ital. adj. (Du lat. Regalis, Royal.) R o y a l e , adjectif qualificatif par lequel on distinguait, soit la galère que montaient le Roi ou les Princes, soit toute galère appartenant au R o i , par opposition à celles qui appartenaient à des particuliers. — « L e quattordeci galere Reali, a prua leueuano due colubrine et vn cannone,_ et due a poppa, et dalle bande 2/» tiri." Lettre d'Andr. Corsali, an. Ramus., t. I , p. 1 8 6 A . — V. 1. Bastarde. ER

2. R E A L E , fr. anc. adj. et s. (Du précédent.) Nom que, dans l'escadre des galères, on donnait à la galère destinée à porter le R o i , les Princes, l'Amiral de France, ou en leur absence le Général des galères. Cette galère était plus grande que la Patronne, plus grande elle-même que les galères ordinaires. Quand la Patronne avait i54 pieds 6 pouces de longueur totale, c'est-à-dire de l'extrémité de l'étrave à l'extrémité de l'étambot, la Réale avait 172 p . 3 p o . (Dortières, Projet de marine, 1 680; Ms. Bibl. de la Mar.) La galère ordinaire avait alors 143 pieds de longueur, avec 26 bancs; la Patronne avait 29 bancs, et la Réale 32. L e Musée naval du Louvre possède un fort beau modèle de la Réale de France ( x v n siècle), complètement mise en état et restituée par ordre du Roi Louis-Philippe. Dans leMs. delà Bibl. de la Mar. intitulé: Construction des galères ou. Démonstration, etc., la dernière figure représente la Réale à la rame, ornée de toutes ses flammes, de ses étendards et penneaux ( V . ) , et faisant une salve de son coursier et de ses moyennes. C'est un dessin fort beau et fort curieux sous tous les rapports. e

R E A R - A D M I R A L , angl. n. (Rear, A r r i è r e ; selon N . Webster, contraction du celtique Rêver, Revr ou Réor, signifiant : Fondement, Derrière.) (Proprement : Amiral de l'arrière-garde.) Contre-amiral. — « . . . Next in rank to the vice-Admirai, bas command of the third squadron, and carries lus fia g at the mizen top gallant niast head. » (Encyclopédie).— Bear-admlral ofthered, Contre-amiral de l'escadre rouge, ou simplement: de la r o u g e ; Rear admirai of the blue, Contre-amiral de la bleue; Rear-admiral of the ivhitc, Contre-amiral de la blanche. (V. L o r d commissioner of admiralty.) — R e a r division, Arrière-garde. R E B E M , port. s. m. (Du fr. Raban. [V.]) Cordelette dont on faisait un fouet pour châtier les forçats ; par extension : L e bâton du comité de la galère, le nerf de bœuf, et la Dague. (V.) R E B E N Q U E , esp. s. m. ( L e môme que le précédent. [V.]) Enflechure; Fouet pour battre les forçats; par extension: Bâton du comité de la galère, Dague. — V. Revenque. R E B , R E E B , dan. s. (De l'angl.-sax. Rap.) Cordage, Manœuvre. — Rebcrbanc. (De Reb,- et de Bane, Chemin, Route. Chemin sur lequel on commet un cordage.) Corderie. R E B È S , esp. s. m. (Variante de Rcvcs, Rebours, fait du lat. Rcverlere, Retourner.) Revers. — V. Viento de Rebès. R E B O C A R , port. v. a. (Constando [ i 8 3 6 ] suppose que ce mot est composé du castillan Buque [ V . ] et de Re, Partie postérieure. Cette hypothèse est trop ingénieuse. Rebocar est tout simplement'une variante de Revocar. [V.]) Remor-

quer.—Moraes a trouvé le mot Rebocar dans les Décades de Barros. — Rcboea, s. Remorque. Р Ё Б Р А К О Р А Б Е Л Ь Н Ы Й (Rébra horabelnua), rus. s. n. pl. (De Р е б р о , Côte.) (Les côtes du navire.) La Carcasse d'un bâtiment, selon Reiff.— M. Alex, de Stackelberg dit Р е б р ы (Rcbri, qu'il prononce : Riobri), nomenclature ma­ nuscrite, p. 10, art. : Côtes. — Rebro est iUyr. et rus. - Р Е В А Н Т Ъ (Révanntc), rus. s. m. (Du holl. Recfband. Raban ou Garcette., dit Chichkoff ; Raban d'envergure, dit M . le comte de Stackelberg, qui donne le nom de Ce.uns au raban, en général. ( V . Нокъ-се.-шъ, Peii-сезнь, Се.чцъ. — Manque à J. Heym et à Reiff. R E C , norwég. anc. s. Jet, ce qu'on rejette, ce que re­ jette la mer. — « Rec pau oll er reca 1 almennfnga pâ a konongr. i^Mot à mot : L e Jet [Jactus maris], hav sous-en­ tendu [ V . H a v r e c ] , quand il est sans [sous-entendu Onnar, propriétaire] (Pau oll. Pau comme le par ou le pd isl. ; OU, préfixe de la navigation), est [er] jeté (Reca) sur (1) un lien qui appartient à tout le monde (Almenn [isl.], commun ; c'est le dan. mod. A/mindinger) : alors [рд] le possède, l'a [d] le roi [Konongr].) » Gnlathing de 940, liv. v u , chap. i 5 . — V . Rek. R E C A D A , lasc. s. Gambe de revers. L e lient. T h . R o e buck, p. 40 de son English and hindoost. naval dict. (181З , écrit : Rikada, et n'indique pas l'origine de ce mot, é v i d e m ­ ment fait d'Areigada ( V . ) . R E C C I O , cat. s. m. (Du lat. Ratio, Raison, P r o p o r t i o n , Mesure.) Ration. ( V . ) — » Encara mas es tengut lo senvor de la паи о del leny de doblar la Recciô als dits mariners à fest anyal. » Consulat de ta mer, ch. 100, édit. Pardes>u-. R E C Ë S S U S , lat. s. m. (De Cederc, Marcher, Se retirer, Rétro, En arrière.) Reflux. — Eunienius (111 siècle), dans son Panégyrique de Constance Chlore, emploie le substantif Receptus pour nommer le flux, et Rccursus, pour nommer le reflux. — V . Accessus. e

R E C E V O I R L A C A L E , fr. v . a . — V . 4. C a l e , 2. Caler. R E C H A N G E , fr. s. f. (De l'ital. Ricambiare, fait de Cambiare, Changer [lat. Cambirc]; et de Ri ou Re, de nouveau. (Gr. vulg. Z ô u y à p ' . -ccouai [Zeugari tahimi]; val. PccKimtî [Rcsltimb]; rus. Запась [Zapass]; ar. côte N . d'Afr. Lampassa; basq. vulg. Erreclicnda; ital. Bispctto, Riscma; and. Spare.) « Dans un vaisseau , tous les objets embarqués pour remplacer au besoin pareils objets qui sont e m p l o y é s , portent le nom de Rechange. » Homme ( 1 7 9 2 ) . — « L e R o y voulant estre informé de ce que couste l'armement, garnitun et Rechange d'vn vaisseau de chaque rang, frégate, brûlot, Quste, barque ou autre basliment de mer, ne manquez pas d'en faire vn estât exact en destail, et de me l'ennover au plus tost. » Colbert à Demuin, 21 juill. 1678. Ordres du R , . v o l . xi.iv, p . З62 v ° ; Ms. Arch. de la Mar. R E C I 1 0 , cat. s. m. (Forme moderne de Russon Ruxon. [V.]) Grappin, Ancre d'embarcation.

[ V . ] ou

R E C H O N / . I A R , vénit. v . a. (De l'ital. Rcconciare. \ . Radouber, Réparer. — « Et fexe Rechonziar le gabie che sera in Venexia (en i 3 5 o ) . » P . 29 v ° , Cron. de Vcnexia, Ms. pap. in-fol. ( x v i siècle), Bibl. Saint-Marc. e

R É C I F , fr. s. m. (Même origine que le suivant.) (Gr. vulg. NUADBA (Nissaki), ваХаасо'татра (Salassopetra) ; esp. Arracife, Arrecife; port. Arrife, Rccifc; angl. Reef, Ridge ; dan. Rev; bas bret. Karrek; illyr. daim. Bâd; val. К о л и de niatpfc {Koltsdépiatre), С1ткъ (Stinhc); rus. Р п ф ъ (R. turc, Quia (L5) groënl. lkharloh; ualan, Kihiela.) Chaîne de rochers à fleur d'eau.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. R E C I F E , port. s. ni. (D'Arrecife Récif. • E na entrada do Rccife duzentos e des hoineis en caravelas h e i r o , Chron. d. Scnh. Reis de Port.

1267

[ V . ] ' o u Afracije. [ V . ] ) de Arzilla se perderam e guallès. » C. R . Acen( t 5 3 5 ) , p. 270.

« habeat plenam licentiam et potestatem recedendi cum ipsa navi vel ligno de loco in quo pervenisset, et eundi ad portum vel mittendi se in mari. » Ordonn. de Jacques I , roi d'Aragon, sur la police de la navigation ( i 2 5 8 ) .

R E G I O , esp. adj. Fort, en parlant du v e n t . — Viento recto, Forte brise, Vent très-frais. — V . Artimon, Nordeste quarta del leste.

R E C O N C I A R E , ital. v. a. (De Conclure [ V . ] ; et de Re, préfixe de la réitération.) Réparer, Radouber, Remettre en état. — V . Stagna.

R E C I P R O C U S , A , U M , lat. adj. ( D e Reci pour Re, et d e Proco, j e Demande.) Alternatif, en parlant du mouvement de la marée.

R E C O N N A I T R E , fr. v a. (Orthographe mod. de Ганс, fr. Reconnoistre, fait lui-même de Recognoistre, du lat. Recognoscerc [rad. Cnnsccre ou Noscerc; gr. l'iyvc.'jtjzoï ou [\vio1X0), j e Connais].) Ce mot a, dans le langage des marins, le sens étendu qu'il a dans la langue vulgaire, où il signifie : Remarquer, Etudier, Observer, Apprendre â connaître. Ainsi, Reconnaître une terre (Esp. Rccnnoccr una tierra ; port. Avisai huma terra; angl. Маке [fr>] land; gr. litt. mod. FvbiptÇbi; rus. Ocinaiiiphinb береге, (Ostatriète bcrékc]; mal. Tintang darat [^L>y\i A^L-L!)'] ; chin. Tehing; illvr. daim.

t T

— •> Luna immissis per cenila higis, [-Vit rcfertque fretuui : sequitur Reciproqua Therys. SiLius ITALICUS, Guerres puniques,

liv. m , v. 5p,.

— Et de aquaruni natura compi ura dicta sunt : sed restus maris accedere, et Reciprocare, maxime mirum, pluribus miidem inodis, veruni causa in sole lunaque.» Pline, liv. n , c'bap. 9 7 - — « . . . Quod extremas fluminum aquas sectetur, caweroasque facit» (une espèce de poisson terrestre citée ,, Tbéopbraste) « atque in bis vivat, etiamReciprocis omnibus siccato littore. » I d . , liv. ix, chap. 57. R E C K O N (To), angl. v. (De l'angl.-sax. Récan, Rcccan, R e " a r d e r , Prendre soin.) Estimer.—Rcckoning, s. listime. R E C O G E R ( S E ) , vieux fr. et esp. v . a. (Contraction du lat Rccolligere [ V . ] , Recueillir.) S'embarquer, Se recueillir dans les nefs. ( V . ) — « Les trois baron et la dame, et meser >icolau et meser Maleu et meser Marc, pristrent conjé au '•rand kan, et se Recogent en les nés a moût grant gent... » ~p' . de Marc Poi, ch. 19. or

R E C O I L (To), angl. v. (Du fr. Reculer.) Dévirer.

Izoridjati ; val. Реко'поаще [a] [A rckopt>noaschte\), c'est s'approcher d'une terre, en examiner la forme, en étudier les abords, etc.— Reconnaître un navire [Rus. Опознать судно [Oposnate soudno); mal. Tintang кара I [ J-iT A У '_j']), c'est s'approcher de lui pour juger de sa force, connaître sa nationalité, etc.— « . . . Mais comme on eust plus de sujecl encore de craindre le mauvais temps, et qu'on avoit ей assez de temps [jour faire ce qui estoit nécessaire, on fil route pour Reconnoistre le cap d e l à Aele. » Mémoire du comte d'Estrées, %l\ août 1680. — Quand des navires se rencontrent à la mer, ils échangent des signaux à l'aide desquels ils se connaissent ou se reconnaissent, selon qu'ils ne se sont jamais vus encore, ou qu'ils se connaissent déjà pour s'être vus ou au moins pour être compatriotes. Ces signaux sont ceux qu'on appelle des signaux de Reconnaisquem sance. Toute marque ou balise par laquelle est indiquée un danger, l'entrée d'une rivière, une passe, etc., est nommée Reconnaissance. (Angl. Sca-mark; rus. Марка [Maria], Знакъ [Znake].)

R E C O L H E R ( S E ) , port. v. a. (Du lat. Rccolligere. [ V . ] ) Se recueillir, Aller à bord, S'embarquer. — « Despejada a ilha, veo-se Recolhendo aos bateis, e embarcon-se, sein aver ihe resistìsse. » Comment. Dulboq., part. 1, chap. i . — Recolhida tota a gente na Armada que seriain per todas tinte v ê l a s , a fora parâos, que levavam pera sua desembareâo. « I b i , part. 1 1 , chap. i 5 . — « E que tivessein os bateis das suas naos pegados comsigo pera se Recolhercm a elles. » l b - , chap. 2 8 . — Recolhimento, s. m. A b r i , Lieu de r e l â c h e , Port. — « B S o Recolhimento pera fustas e navios œriuenos. » Ritte irò de. D. Jottin de Castro (IS.'I 1 ) ; Descripçâo do porto de Calleçeaa. —; « Em cujo Recolhimento se acrecentou mais sua 'perda, caa elles tinha as prùas em terra (erro fora, e paste das fustas tocavam nas pedras, e" n o m podiam sabir.» Citron, do Conde D. Pedro, capit. i.xix. V . Stancia. c r

R E C O L L E R , cat. anc. v. a. (Comme le précédent.) R e cueillir, Embarquer.— « I t e m , forcn pagats a n » (a en) Berthomeu Marti per loguer de dues barcades ab les quais mes e Recolles en galea dos patrons e lui- companya, xviij s. » Fol 5 4 » Livre des dépenses fuites pour l'armement tic la calére le Saint-Thomas (mai i4otS); Ms Bibl. de la Mar., n° 938-3. R E C O L L I G E R E (Se), lat v . p. (De Colligeré [Légère, Cueillir (gr. Asyio), Cum, A v e c ] ; et de Re, préfixe de la réitération.) Se recueillir à bord de son navire, Aller à bord. Dominus v e r o ipsius navis vel ligni c u m s u o scriptore t exire interra cum incepit discarricarc, si fuerit maris tranquill'tas ; et si forsan tempus evenire! quod discarricarc non posset, dictus dominus in continenti, si in terra fuerit, Recolligat se in dicta navi vel ligno ; et si Recolligere non poterit ratione praidicti temporis, suus nauta • (le capitaine virtuel du navire dont le dominus était le propriétaire)

R E C O N 0 C E R , esp. v . a. (Du lat. Recngnosccrc.) Recon­ naître un navire, une terre, un fond, etc. — « Dimos vela a la manàna a Recon ocer la tierra. » Rclacion de los capi tu­ nes Nodales (Madrid, 1621), p. 2З v ° . — V . Largo ( E l ) . RECONZAR, vénit. v. a. (De l'ital. Reconciarc. [ V . ] ) A p prêter; quelquefois, Nettoyer le chanvre de ses menues clic nevottes. — V . Coniador. R E C O R D E R , fr. anc. v. a. Corder ou Commettre de nouveau, faire une corde avec de l'ancien filin.—« A Henry L e Maistre la somme de six Hures seize solz vng denier tournois... pour sa façon d'auoir delillé aucuns cables et cordaiges de la dicte grand nef » (la Françoise), « du poix de 972 Hures, pour iceluy Recorder selon les échantillons qui luy auroient esté baillez par le maistre vallet de la dicte galléace » (la Réale, en 1 :i38, au Havre), « les dks cordaiges pour apareiller et agréer la dicte galléace de ce qui luy rcstoil de ses furains. » ( V . ) Fol. 20, Ms, de i 5 ' | i , n° д4бд-3, Bibl. nat. — V . Aggréer. RECORRER ANGORAS, port. anc. v. a. (t)u lat. Recurrere, Courir de nouveau.) (Parcourir les ancres.) Visiter les ancres mouillées; S'assurer qu'elles fonctionnent bien, que leurs câbles et leurs bouées sont еп bon état. — V. Ancora. RECOUSSE, fr. anc. s, I. et m. Ce mot, qui, dans le vieux français, s'écrivait : Rescosse, Rcscoussi, Resqunusse, dans le bas lat. Recossa, Rccussa, Recussio, Rescussa, Rcscussio, Rcscussus, etc., et dans l'ital. Riscossn, fut fait de Recourir ou 159.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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Courir après ; il signifie proprement : Recouvrer, reprendre un navire que l'ennemi a pris. L a forme Rescousse n'est qu'une francisation de Riscossa, fait de Scorrere, Couler, Courir (rad. Correre). L'ancien cri de guerre : A la Rescousse! signifiait : « A l l o n s , courons sus à l'ennemi pour reprendre ou délivrer nos gens captifs, nos gens vivement engagés dans la mêlée! >. — » Les navires et effets des Français ou alliés, repris sur les pirates, et réclamés dans l'an et jour de la déclaration qui en aura été faite, seront rendus aux propriétaires, en payant le tiers de la valeur du navire et des marchandises, pour frais de Rccousse. • Arrêté contenant règlement sur les armements en course; 2 prairial an xi (22 mai 180'ÎJ, art. 5G ; Recueil des lois relatives à la marine et aux colonies, t. x m (an s u ) , — R e c o u s , Recouvré, Repris. — 1 Si le navire, sans être Recous, est abandonné par les ennemis, etc. » A r t . 55, Arrêté cité. R E C R A N , fr. s. m. Ce mot, que nous ne trouvons ni dans le Diction, de Guillet (1678), ni dans ceux de Desroches (1687), d'Aubin (1702), de Saverien (1759, 1781), et de Lescallicr (1777), est dans Y Encyclopédie (1787), dans le Dict. inarit. triling. de Chichkoff ( 1 7 9 5 ) , dans le Répertoire polyglotte d'Ohier de Grandpré, et dans le Dict. de M M . B011nefoux et Paris (1848). C'est un synonyme de Crique, petite anse ou petite baie. Il semble qu'il ait été fait ou de Cran (lat. Crcna), Entaille, fente, ou de Recoin ; peut-être cependant vient-il, comme le vieux français Recréant, Paresseux, Lâche, Qui recule, du bas lat. Rccrcderc, corrompu du lat. Rcgredere, lat. Regredì, Reculer. Un port de relâche, où se jette un navire qui discontinue sa lutte contre la mer et le vent, serait assez bien nommé d'un nom dérivé de Regredì. R E C U E I L L I R (Se), vieux fr. v. pers. (Du lat. Rccolligerc.) (Cat. Recullir (Se); ital. Raccogliere ; port. Recolherse ; esp. Recogerse; vieux fr. Recoger \Se\.) Se recueillir; Se réunir près d'un navire ou au rivage pour s'embarquer; S'embarquer. — « Et se recueillirent es nés, et li cheuaus furent mis es vissiers. » Geoff.de Ville-Ilardouin, Conq. de Constant. (iiaVj, p. 45. — « Dont il avint ainsi que quant la chose fut bien arée, le R o y et la Royne se Recueillirent en leur nez le vendredi devant Penthecouste; et dist le Roy à ses barons que il alassent après li en leur nez droit vers Egypte. » Joinville, Hist. de saint Louis. — « L e vendredi en suivant, 2 avril... se Recueillit notre capitaine Jouan Parmentier et notre maistre Michel Merry, et le reste des compagnons, ès tous les deux navires la Pensée et le Sacre. » Journ. du voy. de J. Parmentier ( 1529). R E C U L L I R ( S E ) , cat. v . a. (Du lat. Rccolligerc.) Se R e cueillir dans les navires, s'Embarquer. — E anam nos en a la Palomera, e tantost Recullim nos in les galeis. » Chron. del Rey en Jacmc, chap. 9 2 . — V . Meterse en "roda. R E C U M B E R E , lat. v. a. (De Cuberc, se Coucher [grec Kú—o), j'Incline].) Se coucher en arrière pour tirer la rame avec plus de force. Le contraire à*insorgere remo. Ennius dit: « Poste Recumbite, vestraque pectora pcllite tonsis;

ce qui explique à merveille le second mouvement du rameur, qui s'est d'abord levé et a allongé ses bras vers l'arrière du navire, afin de porter plus loin vers l'avant la pale de son aviron, qui va chercher son point d'appui dans l'eau. RECL'RSUS, lat. s. m. (De Curro, j e Cours, Retro, En arrière.) Retour de la marée, Reflux.'— V . Recesstis. „ Per alternos onda latente Recursus Subtrabitur presso mollis arena pedi. >• OVIDÌ.

Р Е Г Е Л Ъ (Réghcl), rus. s. f. (Transcript. de l'ail, et du holl. Regel, Règle.) Негре, Lisse de l'éperon.—V. : Р Е Г Л Е Н С Ъ Н А Г А Л Ь Ю Н Е (Régtcnns na galiouné), rus. (Du holl. Regelingcn van 't galioen.) Негре, Lisse d*êperon. Р Е Г А 1 Е 2 (Rheillè-s), gr. mod. s. (Corrompu de l'ital. Resc[\.], ou du vénit. Rci. [V.]) Gambes de revers. R E D , esp. s. m. (Du lat. Retis, Filet.) Filet. — Red del foque, Filet du foc. — « Desamarrese, y zafesc dicha vela » (el foque) « de la Red, en que esta cogida... » Fernandez. Praetica de maniobras (17З2), p. 24. — Red de combate. Filet de combat ; Filet de casse-tête ; Pont de cordes. — I de cmpallctado, Filet de bastingage. — V . Empalletado. R E D A R E , stiéd. s. (Même origine et même signification que le holl. Rceder. [ V . ] ) R E D E K , bas bret. v. a. (De Red, Course.) Courir. — Rrdek bouriou, Courir des bordées. (V. Ober bordéadou.' — Redcli franch boulin (Redek franche bouline), Courir à franches boulines. — Redek ar boulin, Courir la bouline. R E D E R , dan. s. (Même origine et même signification que le suéd. Redarc. [V.]) R E D É V A L E R , vieux fr. v. a. ( D e Dévaler, Descendre, fait d'Aval [ V . ] , et de Re, préf. de la réitération.) Faire r e descendre du rivage, Remettre à la mer un navire. — • ... A l'occasion de quoi il lit tirer ses vaisseaux en terre, et manda aux villes d'alentour qu'il s'était résolu d'hiverner là... Mais cependant, incontinent qu'il vit le temps propre pour faire voile, il fit en grande hâte Rcdévaler ses vaisseaux en mer, et tout aussitôt repartit, cinglant le jour à voiles avalées . (un peu amenées) « et baissées » (ou tout à fait amenées), « et la nuit haussées; si bien que, par le moyen de cette ruse, il gagna Rhodes, sans faire perte d'un seul vaisseau. » A m y o t . Plutarq., Vie de Lucullus, § v i . e

R E D O N , fr. anc. s. m. Dans un document du x v i siècle, cité ci-dessus à l'art. 1. Corps, on lit : « La nef . . . eniplombée jusques au premier Redon et au-dessus de l'eue, de plomb... » L e sens du mot Redon ne nous laisse pas de doutes, et il est bien évident qu'il désigne la préceinte. La nef en question était doublée de plomb au-dessus de la flottaison, jusqu'à la première ceinte. Mais est-ce bien Redon que devait écrire le copiste de l'inventaire de la SainteMarie? Nous ne le croyons pas. Nous n'avons vu ce terme que dans cet inventaire; il est sans analogue dans la langue maritime, et, pour ces raisons, aussi bien qu'à cause de la signification que nous nous croyons en droit de lui donner, nous pensons qu'il est un lapsus calami du scribe, qui écrivit Redon pour Cordon. — V . 2. Cordon, 2. Cordone. R E D O N D A (Nao), esp. adj. ( D u lat. Rotunda, R o n d . Vaisseau rond. Ce navire, à la différence des vaisseaux l o n . s . portait des voiles carrées, et à cause de cela était et est e n core nommé bâtiment carré.— « Hicieron la Pinta Redonda. porque era latina. » (On gréa la Pinta à la manière des vaisseaux ronds, parce qu'elle était gréée à la latine.) Primer viage de Colon, jeudi g août.— fêla Redonda, lig. esp. port. Voile carrée. R E D O N D O ( Р о в ) , esp. locut. adv. (Proprement : En rond.) Carrément. — V . Brazear por redondo. 1. R E E , holl. s. (De l'angl.-sax. Rad, Route.) R a d e . 2. R E E , holl. s. (De l'angl.-sax. Rd.) Antenne, Vergue. — Reebund, Baban d'envergure. 1. R E E B , dan. s. (De l'angl.-sax. Rap. [ V . ] ) Corde, C o r -


GLOSSAIRE NAUTIQUE. d a u e . — Recbslagcr. (Slagcr, de Slag, coup.) Cordiev. — V . Rei. a. R E E B , dan. s. (Même orig. que l'angl. Reef. [ V . ] ) Ris. . Rcebbolt, Bande de ris. — Reebseising, Garcette de r i s — Recbtaljc, Palanquin de ris. R L E D E R , holl. s. (De l'angl.-sax. Rœd. Armateur.

[ V . Arredare.])

R E E F , angl. holl. ail. s. m. (Ètymol. incert. N . Webster r a p p r o c h e ce mot de Rive, dont le sens est Fendre ; il n'y a aucune analogie, même lointaine, entre l'idée de Fendre et celle d e Diminuer la surface de la voile en la pliant plus ou m o i n s sur la vergue qui la porte. Nous n'oserions pas affirm e r q u e Reef soit une corruption de Ris ; et cependant nous inclinons à le croire. Ree/ est depuis assez peu de temps dans l e vocabulaire des marins anglais, car nous ne le v o v o n s ni dans le Dict. de Manwayrihg (1G44), ni dans celui d e J o h n Smith ( i 6 5 3 ) ; Ris (V.) est dans le langage de nos marins au moins depuis le x m siècle.) Ris. — Reefband, ail. angl. holl. Bande de ris. — Ree/gate, ail.; Refgat, holl. Œil de pie, Œillet de ris. — Reef-line, angl. Garcette de ris, a p p e l é e par les Holl. et les A i l . Recfseizing. e

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mettre en état tic prendre la mer; Radouber un navire, le réarmer. ( V . Duumviri navales.) — » Mo.v rrlir.il rates Quassas, indocilis pauperieni patî. » HORACE, ode

r

i « , liv.

i.

R E F L E X U S , lat. s. m. (De Flcctcrc, P l i e r , llecbir, el de Rétro, En arriére.) Baie, Golfe. R E E L U T , vieux fr. s. m. Flot qui revient, qui retourne; Reflux. On trouve ce mot dans les Merveilles de nature Au P. René François (1621). R E F L U X , fr. s. m. (Du lat. Rejluxus. [ V . ] ) (Gr. anc. ' A > gr. litt. et vulg. IlïXXî^oia; lat. Re/luxus; ital. Giosana; esp. Raja de mar; isl. Aftchlaup ; angl.-sax. fr. Ebbe; angl.-sax. /Ebbung, llœrn; ail. Abgehende zeit, Ablatif, m! vnsser; holl. AJloopcnd mater; basq. Ugoibea, Urberac; bas bret. Tré, Tréach, Tree'h; ar. turc, Djëzr ]; illyr. daim. Ose/., Oscka, Rckessa; val. PCIJMSKCSA [Reflouksoul]; rus. Om.MiH'L [Otlive]; mal. Ajer sonrout ^jj^ yil] ; Pasan" snurout\^.<\i~* jà~,*J\,Pasan<rtottroun\ ,,«!)' i _ L ^ moTi;;

R F I E M E R , cat. anc. s. m. (Variante de Renier.) Rameur. « Ffraucesch de Valladolit qui sta al grau (V.) de la mar acordat per Reemer en la présent armada a j mes comptador del dia auantque saludaran, loqual, etc. ...ij Ibs. xsf. » P . a i , Livre des dépenses faites pour Varmement de la galère le Saint-Thomas (mai 1406); Ms. Bibl. de la Mar., n ° g 3 8 - 3 . L Saint-Thomas avait, d'après ce compte, 140 rameurs, q u i nageaient sur vingt-quatre bancs de chaque côté, trois tur chaque banc, ce que nous inferons d'un détail du même c o m p t e , où nous voyons figurer quatre douzaines de P e d a f o e s ( V . ) ou Puntapens. — V . Puntape, a. Taula.

madék. Adranou, Fàrang Ititz; chin. Tchdo-toujr ; tonga, Maliu liifo, Ta/ii niamaha.) (Pour le reste d e l à synonvuiie. voir Ebbe et Jusan.) Mouvement d e la mer qui se retire; Marée descendante. — V. Perdant le).

R E E V E [To], angl. v. a. (De Reaf, to/[angl.-sax.], Habillement.) (Garnir de cordages.) Passer une manœuvre, ou les manœuvres.

pa.\ [A dredjé ine djèneral); rus. llepemii.MGiipOBaiiib [l'errtirnrnbiroi'ate].) Reprendre un navire du bas en haut, le réparer dans toutes ses parties, en changer les membres, les bordages, les baux , etc., que le temps a gâtés, que la mer a brisés, que la mauvaise qualité de leur bois a rendus trop lot impropres au service, c'est le Refondre. L'opération qui consiste à faire ce que nous venons de dire est connue sous le nom de Refonte. (Gr. litt. mod. 'Eunaw^i gr. mod. Atv'p-

e

R E F , suéd. s. (Même orig. que Reef. [ V . ] ) Bis. R E F A L A , basq. vulg. s. f. Rafale. R E F E G A , port. s. f. Bouffée de v e n t , R a f a l e . — « De uoute, todo o quarto da prima, foi o vento norte, e ventava de Refegas. » Rotciro de D. Joam de Castro, 5 janv. I 5 4 I , p_ 4 . — On dit aussi Refrcga, du lat. Refragari, Contredire, repousser, résister, nuire; et non, comme le veut Constancio ( i 8 3 6 ) , de Frangere, briser. Refega paraît être une altération de Refrega. L'esp. a Refriega. 1 . R E E F , madék. s. Brasse. a. R E E F , ail. s. (Même orig. que Reej. [ V . ] ) Ris. —Reffgat [fiat, trou), OEil de ris. R E F F U D I O , vénit. anc. s. m. (Du lat. Refutarc, Rejeter.) Résidu du chanvre, étoupe.— « De la quai pena» (soldi x x ) , . lo terzo sia deli officiali, e lo Reffudio, zoé » (c'est-à-dire) - r e s i d u o , sia del comun. » Capitolar della Tana, Ms. de notre Bibl. part., n 1 , p. 2 . — « A n c o r a c h é lo Reffudio r e s t o x o » (résidu du chanvre plein de chenevottes), « che niene alla stima reffudado per longa consuetudine no sia lauorado in la caxa del commun. » Ib., chap. i g , p. l a v ° . V . Estoupe, Refudio. u

R É F I A , bas bret. v. a. (De Réf ou Rueff, Rame.) Ramer. ( V . Roénvia.) — Réfer (Réfieur), s. m. Rameur. R E F I C E R E C L A S S E M , N A V E M ou R A T E M , lat. v. a. De Facerc, Faire ; et de Re, particule préfixe du renouvellement.) Refaire une flotte, la réparer, la réarmer, la r e -

B E I L U X U S , bas lat. s. m. ( D e Rétro Jlucrc.) Reflux . Jusant. — V . Fluxiis. R E F O N D R E , fr. v. a. (De Fondre, et du préfixe de la réitération.) ( G r . anc. et gr. litt. mod.'ERunctuccÇu; gr. vulg. AiofQwvo) [Diorsunô]; ar. côte N . d'Afr. Ybeddcl clikof ; turc, Méremmet

etmèk [ ^J^J

Ooc-r,;; turc, Méremmet [Dredjera rovka).)

^Jy]

[^Jy];

djéneral] ; rus.

>'

v a l

- Upeue [ a ] in ueue-

val. Dpeuepea uenepa.»

nepcmmiGiipoiiEa

[Peretimmbi-

R E F O U L E R , fr. v. a. (De Fouler.) Résister à l'efforl du courant d'un fleuve ou de la marée, c'est Refouler le courant, Refouler la marée. (Ital. Affrontare la marea; illyr. Droditi suproch vodi ; val. Mepçe [a] înuipotiiia KOpnepei ancï [A merdji: improtiva kourdjéreï a/>ét] ; rus. Pa.jci.Kauii. mcieiiie [Rassékate tete/iénié]; mal. Moudik [ ^ j i y ] ; chin. Soû-Hoéy.) Repousser avec une broche de fer une cheville qu'on veut chasser du trou qu'elle occupe, c'est Refouler une cheville. ( G r . mod. Z o u a - â s u ) [Zoubarô]; rus. 15biKO.iaMUD.anii> Go.vmb \Vikalatchivaic boite].) Enfoncer et presser dans le fond du canon la charge qui doit chasser un projectile de celte pièce, c'est Refouler la charge. (Gr. vulg. FIGOUGIO [C/n'omtsso].) L'instrument dont se sert le canonnier pour cette action est nommé Refouloir. (Gr. mod. "EpSoXov [Emmeolo-n]; esp. Atacador; provenç. Rffouladmi ; ar. côte N . d'Afr. Tàko de spongia; rus.IlpnGôniiiiKii [Piibuieni/.e]. C'est un cylindre d'un bois dur, dont le diamètre est un peu moins grand que celui de la bouche à feu dans laquelle il doit être introduit. 11 est emmanché d'une longue hampe


GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1270

qoi, à l'extrémité opposée, reçoit le cylindre et la laine de l'écouvillon. — V . Lanade. R E F R E G A , port. s. f. — V . Refega. RINFRESCAR, port. v . a. (Du lat. Refrigcsccre, composé de i t e , et de Frigescere, rad. Frigia; F r o i d ; gr. 'Plyo;.) Fraîchir; « A octo de Janeiro d e I54I, amanhecendo, foi o vento norte, e assi corno o dia hia crecendo, o vento cada ne/. Refrescaua mais... » Rotei™ de D. Joli, de Castro, p. 6.

i . R E G A T A R , esp. v . a. (De i . Rcgata. [V.]) Lutter de vitesse; Disputer le prix de la course. — V . Regatear. i . R E G A T A R , esp. v. a. (De Regaton. [ V . ] ) Garnir la gaffe de son croc.

R E G A Ï E A R , esp. port. v. a. (Proprement : Marchander, débattre le prix d'une chose.) Lutter de vitesse; Disputer le prix d'une régate. — Oudin, Trésor des deux lang. esp. et fr. (1660), dit : « Regatear,Reuendvc, regratter, marchander en barguignant, barguigner; c'est aussi quand deux galères REFR1EGA, esp. s. m. (Dans la langue vulgaire, ce mot font à qui ira le mieux. — V . i . Regatar, Regatta. signifie : Conflit, Combat.) (Du lat. Refragari, Contredire.) R E G A T E O , esp. s. m. (Synonyme moderne de 1. Rcgata. Bouffée de vent, Rafale. (V. Racha.) — Refriega de mar, [ V . ] ) Regatte. Coni) de nier. — « Durò esta tempestad otro dia y conio la nao venia y a tan desinocbada, pasamos la mejor; y siempre R E G A T O N , esp. s. m. (Probablement du lat. Re-captarr. Prendre, reprendre.) Eer crochu de la gaffe. tuuimos de aqui addante Refriega S de mar de quando en (piando...» Retacinn breue del viage d'dinaro de Mendaria R E G A T T A , ital. vénit. s. f. (Duez [1674] dit : « Regatta , (1567), Ms. du x v i siècle; Bibl. nat., n° i 5 8 8 , St-Germain. L e prix que l'on court avec les barques. Fare à Regatta . — V . Golpe de mar. Courir ou voguer un prix avec les barques. » Plus loin , il e

R E F U D I O , vénit. anc. s. m. (Var. de Reffudio.) Rebut. — Sun tegnudo de far meter lo Refudio persi, e far partir ilal bon caneuo, per tal maniera e l i c l o no possa ne debia 1er lauorar lollefudio con lo bon caneuo per alcun modo ne inzegno... — S i die far lauorar lo Refudio in la ditta caxa segondo lo muodo a mi dado, si clic de quello Refudio n o fare far ne lassere far caneuo danccure » (d'ancres), « prexe, manti, poze, pozali, soste, braze de soste, cercone, troce, fonde, e braze de orze, e prodani dalboro de galie. E la sparsine de le qual se fa li stropi di remi ino tutto lo lauoriero preditto fare far de bon e perfetto caneuo. » Décret du 8 août 1365, chap. 6 et 8 ; Capitolar della Tanti; Ms. pareli., de notre Bibl. part. n° 1, p . 1 verso, lig. 21 et 3o. — Les prescriptions qu'on vient de lire sont reproduites textuellement, chap. 126 p. 21 du Capitolar; seulement, au lieu de Anccurc, o n lit : Ancore; au lieu de Troce, on lit : Tronsze, qui est une mauvaise orthographe. — V. Arsemi, Randizar, Eenholo, Proexa, Sarzo.

dit : « Rigatta, Envie, Emulation, Contention. A Rigatta , A l'envy. Rigattare, Débattre, Disputer, Faire à l'envy. Que Regatta et Rigatta soient deux formes du même mot , c'est ce qui ne paraît guère douteux. Fare à Rigatta, Faire à l'envi, n'est-ce pas absolument l'idée qu'exprime l'action de Faire une R é g a t e , de se disputer le prix de la course? Le Rigattare italien , c'est le Regatcar ( V . ) esp. et port. ; le Regatar port., leRecatear espagnol. D'où viennent ces mots? Là est la difficulté. Sont-ils de la même famille que l'italien Raccatare, Ressaisir (bas lat. Re-captare) ? nous sommes trèsporté à le croire. Quoi qu'il en soit, Regatta, c'est : Contention, Lutte. Nous avions émis, p . 4 » 3 , t. i d e notre Archéologie navale, cette opinion que Regatta pouvait avoir été fait de Riga, lat. ital. vénit., Raie, L i g n e , les embarcations se mettant in Riga, pour partir ensemble; nous crovon< que cette étymologie, si raisonnable qu'elle soit en apparence, doit être rejetée, et qu'il faut lui préférer celle qui rapporte Regatta ou Rigatta à un mot exprimant l'idée de REFUSER, fr. v. n. (Du lat. Refuture, selon Caseneuve et Débat.) Lutte de vitesse entre deux ou plusieurs navin > Menage.) (Angl. Séant [to]); ital. Scarseggiarsi; esp. Escal'aviron ou à la voile. Les Régattcs de Venise sont célèbres seli r; port. Escassar, Esrasscar; ç,r. vulg. «ha-uâpio ; ar. côte depuis le Moyen A g e . Dès le x m siècle, à la fête des Marie-, N. d'Afr. Iteli li areb].) En parlant du vent, Refuser, c'est et probablement en d'autres occasions , certaines barques changer sa direction de manière à rendre impossible la con- légères se disputaient le prix de la course, sur les eaux tinuation d'une route commencée au plus près. L'angle fait calmes des lagunes. Da Pace de F o r l i , poète qui écrivait au par la direction de la quille et du vent se rétrécit quand le x i v siècle, a peint ainsi la Régatte de deux embarcations : vent Refuse, et le navire est contraint, pour pouvoir navi« Permagnoque pares gemina? tune rcquore puppes g u e r , d'élargir cet angle, ce qui le porte sous le vent de sa Peicurrunt; positon) prœvia iimiitis liabct. » première route. Refuser, dans cette acception, est un terme assez nouveau. Nous le voyons pour la première fois dans — De toutes les Régattes décrites par les poètes, la plus céles dictionnaires de la (in du x v n r siècle. — V. Approcher, lèbre est sans contredit celle des quatre navires à rames dont Virgile a si admirablement montré les péripéties diverEscarsc. ses, au v livre de VEnéide. ( V . notre firgilius nauticus ; REFUSER DE V I R E R , fr. v. n. (Augi. Nat tocome ta the Annal, marit., mai 1 8 4 3 . ) — V . Femmes, Platus, Raguti.i. wind; rus. He nOBopomiimb [Né povoritè] ; val. PecpSza [a] R É G A T T E , fr. s. f. ( D e l'ital. Regatta. [ V . ] ) Course d'em[A n'fouza].) On dit d'un navire qu'il a Refuse de virer, lorsbarcations q u i , à la voile ou à l'aviron, se disputent le pi'il n'a pas exécuté le mouvement qui devait, portant sa proue dans le lit du vent, le faire virer ainsi vent devant.— prix de la vitesse. — L'Académie française n'a pas encore admis ce m o t , maintenant très-usité dans les petits ports de lui vaisseau qui a Refusé. C'est-à-dire qu'il a manqué à la Normandie, et parmi les jeunes amateurs qui ont sur l.t prendre veut de vent(.v/c). » Desroches (1687). Seine, à Paris ou à Asnières, des canots légers, des yoles R E G A L A , esp. anc. s. f. Plat-bord.—V. Galones, Solerà. ou d'autres embarcations. R E G A R , esp. v . a. (Du lat. Rigare, Arroser.) Regar las R E G E L , ail. holl. (Du lat. Régula, Règle.) H e r p e , relus, Mouiller les voiles. — Regar los costados, Arroser les Porte-vergue. flancs du navire. R E G E N T E D E L L E G A L E R E , ital. s. m. (Du lat. Rr1. R E G A T A , esp. anc. s. f. (Même étymol. que l'ital. Regerc, Conduire, Gouverner.) Titre que dans la marine de gnati, [y.]) Régate. Malte on donnait au Général des galères, «quand il était de la petite c r o i x , » c'est-à-dire Commandeur ou simple profés. 2. R E G A T A , esp. s. f. (De Regar. [ V . ] ) Anguiller. e r

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1271

Ordre <le Malte, par Jean Caravita; Ms. Bibl. nat. S. F . ! fuser, en parlant du vent. — Reh'k jiottpa, s. Vent arrière. 1 9 0 8 - B , t, 11, p. 4 8 1 . — « L e lieutenant de l'amiral ayant Р Е З Е Н ' Ы К И Л Ь (Rezène-kile), rus. s. m. ( D e l'angl. été élu fiùgcnt, quoiqu'il ne lût que de la petite c r o i x , eut le titre de Général. » Décrets du conseil des 12 août 1513 et Rising et Keel.) Contre-quille.—Manque à Reiff. 1- mai i 5 a 5 . I b . Р Е И (Réï), rus. s. ni. (De l'ail, ou.du holl. Rce.) Vergue. R E G G E N T E , ital. adj. ( D e Reggere, Résister; Reggersi, ( V . Рея.) — Рей-еезсвъ (Réï-sézènc), s. m. Raban de ferlage. — V . Сезэнь. Se tenir debout. [Du lat. Recttts, Droit, l'ait de fiegerc.])Qui résiste, Qui se tient droit sur l'eau, Qui ne plie pas sous Р Е И Д А OU Р Е И Д Ь (Réïda ou Rétte), rus. s. f. ou m. les efforts du vent. — « Noi laudiamo più il vascello R e g - (Tianscript. de l'ail. Rhede ou du holl. Rcede.) Rade. g e n t e , che il geloso. ( V . ) » Rartol. Crescentio, Nautica MéP E I I K A (Réïka), rus. s. f. Latte de hune. — C e mot mandit. ( 1 6 0 7 ) , p. 5. que à Chichkoff; il nous est fourni par Reiff, qui paraît le R E G G I O L A , ital. anc. s. (Variante de Raggiala. [ V . ] ) croire venu du holl. Roc, signifiant Verge. Il nous semble Rajole. ( V . ) — «Rcggiole, sono nelle galere ripari о tavole qu'il y a bien loin dë Дои ou Reu, prononciation approxi­ che si dispongono sopra i baccalari, acciochè difendano le mative àeRoe, îi Réïka. L e holl. aReecks, signifiant: Enchaî•niardie, le robe e la gente dal pericolo di cadere in mare. » | nement; qui nous paraît beaucoup plus rapproché par le Stratico (1814).— «7ìcggrófc,lesRayolles ( V . ) , des planches son, et tout aussi satisfaisant pour le sens : nous inclinons ou appuys pour empescher que la marchandise ne tombe à croire que Репка vient de Reechs. — Reiff donne à Репка la signification de Cap de mouton, en même temps qne celle et, m e r . « D u e z (1674). de Lande ou Latte de hune ; il n'est guère probable que l'on R É G I M E , fr. anc. s. m. (Du lat. Rcgimen , Conduite.) désigne par le même moi le Cap de mouton et la bande di N o m donné par les marins français du x v i siècle à la Table fer qui lui sert d'estrope. L e russe a d'ailleurs Юфср< ь des déclinaisons. — « Ensuict le contcneu de ceste presente (V.) (Ioufers) pour nommer le Cap de mouton. ligure ci dessus reduict en tables lesquelles les manguiers Р Е И Л Ь (Rëïl), rus. s. m. (Transcription de l'angl. Rail.) anpelent R e g i m e . » Premières œuvres de J. Devaulx (Havre, Lisse d'accastillage. — Manque à Reiff. i 5 8 3 ) , Ms. Bibl. nat.,n" 6 8 i 5 - 3 , p . 19. e

R E G I M E N T ÉTRANGER DE D U N K E R Q U E . dats-matelots.

R É G N E R , fr. v. n. (Du lat. ital. Regnare. [ V . Agione]) ( P o r t . Reinar.) En parlant du v e n t , c'est être fixé à un certain point. _ _ « Nous auons séjourné à ladite rade depuis le 2 7 dudit jusque au i 3 du mois de décembre 8 8 , pendant l e quel temps les vents ont Régné au S. O . 0 . et N . O. inconstans. • Journal de la route duvaiss. le More (27 nov. 1688), par A n t . Fabre, p i l o t e , p. 5 v ° , Ms. A r c h . de la M a r . e

R E G O L F O , esp. s. m . (De Golfo [ V . ] ; et de Re, préfixe du R e t o u r . ) Reflux, Bras de mer, Baie, petit Golfe. — Regolfar, v . n. Refluer. R E G O R T D E M E R , vieux fr. s. m. G o l f e , Baie. .. Girouville est en un Regord de mer Sur uuc roche de vieil antiquité. L e Roman de Garin,

cité par Du Gange, тосс : Gordus.

. j ^ t saches que auprez de celle isle, en vn R e g o r t d e mer, a m e anitre petite islc où est le mouton au veaurre d'or (à la toison d ' o r ) . » Fol. 70, Hist. de Jason, Ms. du x v siècle, Bibl. d e l'Arsenal, n° 227, Belles-lettres. — Nous ne connaissons pas exactement l'origine du mot Regort, qui était déià en usage au x u i siècle, puisqu'il se trouve dans ì e Roman de Garin ; mais nous ne doutons pas qu'il ne faille le a p p o r t e r à Golfo. L'espagnol a encore Regolfo ( V . ) dans le ',s de Regort. Comment douter que Regort et Rcgolfo soient deux formes du même mot? Ce mot auquel a été joint si "ne de retour, n'était-il pas Golfo, fait de Ko'Xso;, corruption de KdXiroç? Golfo, qui a affecté tant de formes bizarres, n'a-t-il pas fait Garfo? Gorfa ne s'est-il pas changé en Gor ou Gort, que le bas latin a transformé eu Gortus ou Gordus? Nous manquons d'autorités pour appuyer par des démonstrations certaines l'hypothèse que nous bâtissons ici, mais nous croyons sérieusement que quelque chose d'ana| o " u e à ce que nous venons de dire s'est passé antérieurement au x i n siècle. c

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Р Е П З Ъ (Rciess), rus. s. m. (De l'ail, dan. Reise (\ ou du holl. Reis, Voyage.) Passage, Traversée. — Manque à Reiff et à J. H e y m , ainsi qu'à la partie angl.-rus. de Chichkoff. — Boutakoff écrit Рейсъ, art. То такс.

V . Sol-

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RÉI (prononcez à peu près Réilli), bas bret. v. a. Donner. — Rei ar bours, Donner à la b a n d e . — R é i e u i remorki, Donner une remorque. — Rei chas, Donner la chasse à un navire. R E I A , pol. s. f. (Du même rad. que le rus. Peu [ V . ] ) Vergue.

[Rei\.

R E I D A R S L A G , isl. s. Tonnerre. — V. Dur.a. R E I D I , isl. s. m. Gréement, Agrès. On remarquera le rapport de ce mot avec l'ital. Arredi. — V . Farvi'dr, Skipabiinadr, Skipreidi, Rœdi. R E I D S , ar. côte de Barb. s. , 0 e l'ital. Rcse. [ V . ] ) Garni..я de revers. R E I N , vieux fr. s. m. Pour : Rem, Rame.) Benoît, dans sa Chronique des dues de Normandie, liv. 1 , vers 1428. faisant parler les envoyés d'Hastings, s'exprime ainsi e r

» M.-iis orribïe nos fu la mer, E perilluse e de mal aire; (ÊTRE, Course, Chemin.) Tuit nos furent li «tintcontraire; Tant nos tint cinpciuz, (nous ont mis en peine, fatigués) et sachiez Par poi ne sûmes perilliez : Jamais uYsqu'à la lin del mund Geiu de si fort n'eschaperunt ; Ne nos ait remis quirs es mains Del angoisse île traire as Reins. -

(Il ne nous est resté aucune peau dans les mains, tant nous avons eu de peine à tirer les rames.) R E I N A R , port. v. (Du lat. Regnare.) Régner, en parlant du vent. — V . Aguada.

1. R E I S ((J-JJ), ar. turc, s. (C'est l'orthographe figurée du Dict. turc de Bianchi; J. de Dombay écrit Rais.) ( P r o R E H ' K (ft prononcé à peine et Л' fortement aspiré), ar. p r e m e n t : T è t e , Chef.) Capitaine. — V , Ràis. côte d e Barb. (C'est Гаг. ^ j j ) , Vent. — Reh'k areb, v . R e 2. R E I S , vieux fr. s. m. (Du bas lat. Resta , Restus.) e


1272

GLOSSAIRE NAUTIQUE.

Sparton accordé pour la litière des chevaux.—» Et estaubleries » (écuries) « pour chevaux aparilliés, o les Reis. • Contrat d'affrètement entre saint Louis et Gènes (12/(6). R ô l e , Ms. Bibl. nat. — V . Res, Resta, Restis, Rcstus. R E I S E , ail.-dan. s. (De l'angl.-sax. Rad, Voyage.) Campagne, Navigation , Voyage. R E l S M N G , d a n . s. (De Reise [isl. Reisd], Monter, S'élever.) Mâture.—« Uagtet den var yderst forskudt, gav den bog, i Forbigaaende, slœbetong til Jgershus, bris Reisning var end vœrre lilredt. — Bien que ce dernier « (navire; le Nybord; un bâtiment-écurie, Kavalleriepram) « fût criblé de coups de canon, il put donner en passant une remorque à l'Agerslius, dont la mature était en fort mauvais état. » — Bardenfleth, Udkast til en militair Beskrivclse over slaget paa kiaben bavns Rhed den iden april 1801.

R E L E V E R UN N A V I R E ; pour Enlever un navire. — « Les officiers et les soldats firent la même chose, parce qu'ils appréhendoient que la chiourme, où il y avoit beaucoup de T u r c s , ne relevassent » (l'édit. Petitot, t. tu, p . a g o , corrige celle d'Amsterdam, en suivant la version de l'édition de Genève [1777], t. m , p. 474. M M . Champollion ont conservé, p. 453 de leur édition -.Relevassent, qui se rapporte à la chiourme en vertu de la règle latine : Turba ruant) « la galère, c'est-à-dire ne s'en rendissent les maîtres » (ne l'enlevassent, ainsi qu'on dit aujourd'hui), « comme il est arrive quelquefois en de semblables occasions. » Mémoires du cardinal de Retz(ïm. i 6 5 4 ) , p. 3 5 a , é d i t . d'Amsterdam, 1 7 1 — Dans le langage usuel moderne, Relever un navire rus. Cimmi) cli MIÎAU (Suinte s' rniéli)), c'est remettre à flot un navire que lèvent ou la mer a fait échouer.

1. R E L I N G U A e s p . s. f. (Du fr. : ) Ralingue. — « Se conncera que les gavias» (leshuniers)" no se pueden hizar nias, quando sur Relingas son del todo tesas. » A . G. Fernande! . Prntic. de muniob. (1736), p. 6. — « Vimos unas vela aun2. R E K , isl. s. n. Mât. — V . Mastr, Sigla, Siglutré. quë no vimos el ca.xco; y descosos de saber c délia nos R E K B A DE S O U A R I , ar. côte N . d'Afr. T o n du mât. tuuimns à la Relingua; y asi la perdimos de vista. » Rclac. breue del viuge d'Ati'nro de Menduiiu (1567); Ms. du x v i ; V . Souari.) — Rekbou souari, Mater.—Rekbou timoun, Monter siècle, Bibl. nat., 11° i 5 8 8 , Saint-Germain. — V . F o q u e . le gouvernail. — Timoun. Obcnque. R E K F S S A , illyr. daim. s. f. (Ce mot sans analogue dans le slave , — car Pek est radie, des mots qui expriment l'idée a. R E L I N G A , géno. v . Ralinguer, Barbeïer, Être en île : Parler, Nommer, etc. , — ce mot pourrait bien être cor- ralingue. rompu de l'ital. Reccsso, Retraite [lat. Recedere, Se retirer].) R E L I N G A R , R E L I N G E A R , esp. v. a. et n. Coudre les Reflux, Jusant, Ebbe. —Rekessa i plimma od m orra, L e ralingues à une voile. Hisser 'une voile jusqu'à ce que ses reflux et le flux de la mer. — V . P l i m a , M o i r e . ralingues latérales soient bien tendues, ou, comme disent nos R É K L O M , bas bret. dial. de Vannes, s. m. Rafale. Lego- matelots, l'Etarquer ; Barbeïer, Mettre en ralingue,Ralinguer. nidec, Dict. fr.-bret., 1 8 2 1 . — V . Bâr, Bàr-amzer. R E L L 0 G 1 0 , port. s. m. (Du bas lat. Relogium [lat. HoroIMU\SN0AI1IE ( A ) (A rckounoaschté), val. v. a. (Du lat. loglum), dont les Français firent, au Moyen A g e , Riloge, Recognoscere.) Reconnaître. — PeK^noainepe (Rékounoas- qu'ont gardé les bas Bretons avec la forme : Reloche, dont ebtërè), s. Reconnaissance. ils nomment l'Ampoulette, le Sablier.) Sablier ; L e temps R E L A C H E , fr. s. f. (Contraction de Relasche. [V. Relas- pendant lequel passe de l'un des réservoirs de l'ampoulette à l'autre le sable de l'horloge marine; Horloge. — « A uâo de chement.]) (Gr. Hoîisiâ; ital. Scala; port. Escapola, EscaAf. Dalboquerque este seteRelogios de mar en travès , coin pulla; turc, Tskèlè[iK~,]]; ar. c ô t e N . A' Xîr.Bouhoudge ersé; assas trabalho. » Comm. Dalboq., part. 1, chap. S. — . l v val. i)A\\Kh[Odikhne]; rus. HpncmaHuine [Pristanie/itcbé] • noute, até dous Rellogios da prima, gouernamos ao normal. Per-/ientian\j\ s ^ s i s y . ) Séjour momentané qu'on fait oeste. » Roteiro de D. Joli, de Castro, 1 " janv. 1641, p. 2. %

1. R E K , norvég. anc. s. (Variante de Rcc. [V.J) — « Rek pau aull, er reka i almeuninga pà a konongr. » Gulathing de 1 2 7 4 . — V. Hafrek.

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dans un port où l'on entre, forcé par la tempête, par des avaries majeures, ou par le besoin qu'a l'équipage de prendre du repos, de renouveler ses vivres ou de s'approvisionner d'eau. Le port où l'on fait ce séjour est désigne par le nom de Port de Relâche. Aller chercher cet abri, c'est Relâcher. (Gr. mod. QoSfowj angl. Stay [td\; ital. Far capo, Pigliar porto, Far scala; cat. Fer port ; ar. côte N . d'Afr. Bouhoudge tel marsa ; turc, Birlimanèguirmek; val. Odixni [a ce] [A se odikkni]; rus. .donna m. nopni-b [Zaïetiv' porte] ; turc, Birlimanè gui/met, \^£?v£

W L J ^ J ) . Proprement : Tendre les bras au port.

R E L A I S D E / L A M E R , fr. anc. s. m. (De Laisser) Ce que la mer rejette et laisse sur le rivage. (Angl.-sax Sœiaf.) R E L A I S T F R , fr. anc. v. a. Lester de nouveau. — V . I.aister. RELASCHEME1ST, IV. anc. s. m. (De Rclascher, fait de l'ital. Lasearc, Laceiare) Relâche.—« L'intention de Sa Maj. est tpie vous fassiez embarquer vu commis du trésorier auec vn fonds de mil louis d'or, auec lequel on pourvoira aux besoins plus pressants de l'escadre, dans un cas de Relaschement ou autre impréuu, pour lequel on ne pourra attendre l'arriuée en ponant.» Pontcharlrainàde l'auvré, i5 février 1696. Ord. du Roy; v o l . extv, p. 147; Ms. Arch. de la Mar.

— V . Métier de loo. R E M , cat. anc. vieux fr. s. m. (Du lat. Remus.) Rame. — « I t e m , Rems clxxx. » Inventaire du grèement de la gnlèrr SantNicolau, armée à Barcelone en i354 ; Archiv. gêner. d'Aragon, n° 1541 , et Bibl. de la M a r . , n° i 4 a 5 5 - 3 . — ( L e nombre 180 des rames données au comité du SaintSicoias, pour l'armement de son navire , nous fait supposer que cette galère avait a3 bancs de chaque bord , chacun arme de 3 rames, ce qui faisait i38 rames actives et 42 raines de rechange. — S u r les galères à plusieurs rames par banc, voir le Mémoire n° 4 de notre Archéol. nav., e t , plus haut, p. 33, l'art. A tant de rames par banc. — • ...

Auant a vela y Rems. J o n i u PDJOI., Llcpanl, a 6 strophe.

poème inédit(xviesiècle?)

e

— « A vela y Rems, ab pressa navegant

Fan son cami... » II)., strop. 3 7 . — Rems de llonc/i, rames allongées ou rentrées dans le nav i r e . — « . . . Q u e douassent los Rems de llouch a que sacostassen a mans » (qu'ils rentrassent leurs rames, et qu'ils s'acostassent avec les mains). Chron. de Ram un Muntaner, chap. i 3 o . — « E t en une aultre p a r t i e » (de l'arsenal de Venise) « nous monstra » (le Doge) «quarante ou cinquante


GLOSSAIRE NAUTIQUE. h o m m e s qui ne font que Rems. » Lettre de J. de Clmmbes, enetivé de Charles Vil, 28 octobre i / | 5 g ; Bibl. de l'Ecole des C h a r t e s , t. i n , p. 1 8 9 . — V . Adobar, A r m a r , L e m b u t u s , Metterse en roda, Rème, Vela. R E M A D O , part. adj. (Port, de Remar.) Pourvu de ram e u r s , Mené par les rameurs, en parlant d'un navire. — • E dez galez polo mar ben Remadas. » С. R . A c e n h e i r o , Chron. d. s. Reis de port; ihéd. de Hist. p o r t . , t. v, p. 83. R E M A R , port. esp. v. a. (Du lat. Remua.) R a m e r . — . Coin hums remos feitos de hums pedaços de taboa R e maram a Jangada. (V.) » Commentaires Dalbàq., part. 111, chap. 4 - ' — " E Remando toda la noche. » Cran, de D. Pero Xirïo , p- 9 - — " Remando las galeras muy paso, que non -onase el a g u a . . . » l b . , p. (¡4. — V. 1. Artimon, R e m o , Sobrecellcnte. 2

1

R E M A R 1 U S , bas lat. s. m. ( D e l'ital. Remaro. [ V . ] ) A v i ronnier. R E M A R O , ital. s. m. (De Remo. [ V . ] ) Avironnier. R E M A T , cat. s. m. (De Rem , Rame.) Ensemble des bâtiments à rames; Escadre de galères, Cabotes, Fustes, etc. — « Galères deu tiianl de son Rcmat. » JOHAN PUJOL, Llepant,

poème inédit.

Choisissant deux galères entre tous ses bâliments à rames.) R E M A T O R E , ital. s. m. (De Remo.) R a m e u r . — V . R e m e r o , Renderò. R E M B A D E , fr. s. m. (De l'ital. Rembata.) Rambate.— V . P a v e s a d e , Tambouret.

1273

R E M E G I A R E , ital. vénit. anconit. v . a. (Corrupt. d'Ormeggiare. [ V . ] ) Amarrer un navire, le mouiller sur une r a d e , dans une baie ou dans un port. — Les Provençaux disaient : Reméger. R E M E I R O , port. s. ni. Rameur. — V . Galeâo. R E M E R , cat. anc. s. m. (De Rem. [ V . ] ) Rameur. — V. Galea.

R E M E R O , ital. esp. s. m. (De Remo.) "Rameur. — Remerò de buena boy a, esp. Rameur de bonne volonté, Bonnev o g l i e . — V . Amarinar, Armiraglio , Buena boya, Rematore, Remiero.

P E M E T Z A P Û (RémetzarS), gr. mpd. v. a. (DeYhA.Rcmegiare. [ V . ] ) Affourcher. — V . 'Apogeo p i ò'jo ayzopa;, 'E-'t ôusïv àyxupcuv opuEty, R E M E T T R E A L A R O U T E , fr. v. a. Reprendre la direction de la route que l'on tenait avant de s'en être d é tourné pour une raison quelconque. . Monsieur d'Anfreuille me lit le signal de cesser la chasse » (que le vaisseau l'Excellent donnait à un navire étranger devant Malaga;, « et de Remettre à la route. » Mèm. man user, du marquis de Vitlette-Mursay (année i 6 8 3 ) , p. 62, lig. 7 . 1. R E M E X , lat. s. m. (De Rcmus. [ V . ] ) Rameur. — « Tune velocior acriorque cursus, Tune ipsus juvat impelusjugules: Ceu fessis ubi Remigum lacertui Prima earbasa v e n l i l a n l u r aura.

STACE, l i v . iv, v. 2 1 8 .

— « I n nantis diligenti.-!, in gubernatoribus peritia, in RemiR E M B A T ( w ^ j ) , R I M B A T ( v i - ^ J j ) , (Rem-bate, Rim- gibus virtus » (la vigueur el la volonté persistant), « eligitur. iate] m a ' - Plat-bord, dit Elout. Marsden dit que Rernbatest V é g è c e , liv. î v , chap. 43. — « I n primis quidem Patroni le nom donné, en général, aux barres et traverses, et qu'en prefati liabebunt ex parto quilibet ipsorum in sua galea.... architecture navale ce mot désigne des pièces de bois clouées Rémiges centoni septuaginta quatuor bonos et suflicientes... Convention entre un envoyé de Philippe de Valois et des arde l'étrave à l'étambot pour soutenir et renforcer le pont. mateurs de Marseille et de Nice, 3 avril 1335 ; publiée, L e prolongement de ces poutres au delà de l'étambot, sur leonel on élève la poupe, s'appelle Rembat-Kôrong. — Rembat p. 3 2 6 , t. 11 de notre Arch. nav.—V. A tant de rames par bancs, Exercere, Navarchus, Propugnator, Supersaliens. est aussi un des noms malais de l'hermine tte, selon Marsden, v o c e : Adze, de son Dict. angl.-mal., p . З77. — V. Bantchi, 2. R E M E X . Par extension du sens primitif: Ensemble Pa patii. des rameurs ou des rames; Mouvement de la nage. s

1

y.

R E M B A T A , ital. s. f. Arrombata.

(Étymolog. incert.) Rambate. —

R È M E , vieux fr. provenç. s. f. (Du lat. Remua. [ V . ] ) 1^ _ « . . . Faire abattre bois nécessaires à faire arbres, antennes, Renies et autres equipaiges nécessaires pour le remontaige et radous des gallères et vaisseaux de l'armée | | | е

de mer de Levant... » Lettre de Françoia 1" au seigneur rie Cfjonan, lieutenant général en Provence; 12 septembre i5.'|3. Jvrch. de la maison de Grignan. — V . 2. A r b r e , A v i o n , R e m , Sarsie. R E M E G G I O , ital. anc. s. m. (Du lat. Rcmigca, plur. de Reтех. [ V . ] ) Ce mot a deux sens : i ° il désigne l'ensemble des rames d'un navire ou d'une embarcation ; 2" il nomme la place de chaque aviron sur le plat-bord ou sur l'apostis d'une -alere. C'est dans cette seconde acception qu'on le trouve, ,/i de la Nautica Mediterranea de Bartol. Crescendo: - 0 ' n i tre lati dal dentro della prima, ali dentro della terza entramo palmi cinque» (5 palmes ou 3 p. 9 pone.— 1" 2 1 ' ! , .' che servano al scompartimento della v o g a , essendo quel tanto larghezza del Remeggio, cioè da un banco all' altro. » On v o i t que le Remeggio est proprement ici l'emplacement de deux rames successives, et que sa Larghezza est l'interscalme. r

— - Velocem Mneslheus agit acri Remige Prillili. »

VIRGILE,

Enéide,

liv. v, vers

116.

— • Sive opus est velis, mluimam bene curril ad aiiraui : Sive opus est remo, Remige carpii iter. » OVIDE, Tristes, l i v . i , é l é g . 9. fP

— « Pi.Tcipilate rates e s i e r o littore nauta:, Classis in a d v e r s o s erumpal Remige v e n t o s . » L u c v i s , l i v . i x , v . x48.

R E M E Z O , yenit. s. m. Réparation. REMI A l ) TERSAROLOS, A l ) Q U A R T A R O L O S , A l ) Q U I N T A R O L O S , bas lat. s. m. plur. Rames rangées par trois, par quatre ou par cinq sur un seul banc. Nous avous longuement expliqué ce système de rames, t. i , p. 323355 de notre Archéologie navale. — V . d'ailleurs ci-dessus, p. 33, l'art. : A tant de rames par banc. e r

R E M I C H E , esp. anc. s. m. Ce mot, qui manque à tous les dictionnaires que nous avons pu consulter, et qui ne nous est connu que par un document du x v i siècle ( V . Galera), nous paraît avoir été fait de l'esp. Remo, et avoir désigné la rame. e

R E M I E R O , ital. s. m. ( D e Remo. [ V . ] ) Rameur, Nageur. — L e plur. Remicri désigne quelquefois la Chiourme d'un 160


glossaire nautique.

1274

navire à rames, l'Équipage d'une embarcation à l'aviron. „ H numero della ciurma ò R e m i e r i , è l'armamento della galea. » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 47. — V. Ciurma, R e m e r ò , Spalliero. R E M I G A R E , l a t ital. v . a. (De Age re remis, Conduire avec les rames.) Ramer, Nager. — « Utrum igitur mavis? Statuirne nos vela lacere, an, quasi e portu egredientes, pattinili Remigare. » Cicéron, Tttscul. iv, eli. / , . — V . Voga arrancata , Vogherius. R E M I G A T I O , lat., R E M I G A T I O N E , ital. s. f. (tìe Remigare. [V.]) L'action de ramer, La nage. (V. A tant de raines par banc, Inhibere remis.) — Remigatore, ital. s. ni. Rameur. REMIGF.RUS, bas lat. s. m. Rameur. - V . Siipersalieus. R E M I G I A R E , bas lat. v. a. (Corrompu d'Ormeggiare, comme Remegiare. [ V . ] ) Amarrer un navire, le Mouiller sur une rade ou dans un port, R E M I G I O , ital. s. 111. L'espace entre les bancs des rameurs ; ce que les Latins nommaient lalerscalmium ; la Nage, ou, conimele dit Natii. Duez ( 1 6 7 4 ) , « l e ramer, ou voguer à la rame. » R E M I G I U M , lat. s. n. (De Remigare.) L'Ensemble des rames, la Nage, l'Action du rameur, l'Équipage d'un navire à rames; quelquefois, le Banc des rameurs. Dans un Glossaire lat.-fr., Ms. Bibl. nat., n° 7 6 9 2 , Remigium est donné colmile svnonvme latin de Gouvernail. Remigium est pris là pour Rcmus, Raine (servant de gouvernail). — V . Camara. — « IN'on aliter quani qui adverse, vu Humilie lembum Remigiis subigit... » V o i e , Georg., liv. i , v. aor. — « Tali remigio navis se tarda niovehat. » VIRGILE, Enéide, liv. v , v. aSo. — « Remigium supplet... » I b . , liv. m, v. 4 7 1 .

Virgile, comparant l'appareil des ailes fabriquées par Dédale aux rames d'un navire, dit très-heureusement : — « Redditus lus priinum terris, libi, Pliœbe, sacravi! Remigium alaruni. >

R E M I G I U S , bas lat. s. m. Rameur. — « Item, marinarii, lam supersalientes quam R e m i g i i , postquam eis cominunantia data fuerit, non ad galeas seti alia vassellaascendant, nec aliqua fraude, arte vel ingenio inde se subtrahant. » Constit.de Charles, roi de Sicile, citée par D . Carpentier. REM1GUS, bas lat. s. 111. (Pour Remex. [V.]) Rameur.— A . Prothontiiius. R E M I P E S , lat. s. lig. (DePes et de Remus.) Qui se sert de rames comme de pieds, en parlant d'une embarcation mue par des avirons. —

Remipedes certant medio cani fluniine lembi.'..

AUSOHE, Motel, v. 2 0 1 . • R E M I T O R , bas lat. s. m. (De l'ital. Rematore.) Rameur. On trouve ce mot, liv. i , chap. 37 de ['Histoire du siège de Zara. e r

R E M I U L C U S , bas lat. s. m. ( P o u r Remulcus. [V.]) R e morque. — « Triremen duas » (deux galères) « pluraque minora navigia perAthesim1 » (l'Adige) « supra Veronatn, ad vigiliti passuum millia Reiriiulco, traxere» (les Vénitiens). P o g gio Bracciolini, Hist., liv. v u . 1. R E M O , ital. vénit. port. esp. s. m. (Du lat. Remus. [V.]) R a m e , Aviron. — « Egli mi domando quello che mi pareva del Beino alla galeazza, e de i tré Remi al banco et io gli dissi » (à André d'Oria qui était venu à Venise, età qui

l'auteur du traité dont nous extrayons ce passage montrait l'arsenal), « che non ui era comparatione per far caniin.n presto una galea con forze pari, et gli disse molte ragioni d a i prima benissimo conosciute che fecen che confirma la mia opinione.» Nicol. Sudano, Modo di armure una galea, Ms. vénit. ( x v i siècle), Bibl. V a t i c , Urbin A . 8 2 1 , p. i56. — « . . . L e faccia certi della differenza che à da i tre Remi ai Renio solo, et se le signorie uostreexcelleiitissime auettaraiino questo parere le fuggirono la spesa et incommodo que da il quarto galeotto, senza il quale non possonole sue galere de condannati ne liberi caminar dietro all'armate a quattro huomini al banco, come faccitano prima con li tré Remi piccoli... » hi, p. 1 57. — « Ogni Remo » (de galère ordinaire à 25 ou 16 bancs) « è lungo palmi 4 5 ^ » (ou 34 pi. 1 po. 6 lig. — 11"' 0 8 ) . « Porta il Remo di fuor l'Aposticcio ( V . . palmi 3i \ » (23 pi. 7 po. 6 lig—7™ 6 7 ) ; « d i dentro, palmi i 4 » ( i o p i . 6 po. — 3 ' 41"';-« Nel girone, cioè nella cima di dentro » (le manche) « è lungo il diametro della grossezza palino uno » (9 po.—o"' 2 4 ) ; «allo stroppo ( V . ) , cioè ove egli è bilancia su l'Aposticcio, et si lega allo scalino V . palmo i » (1 pi. i.po. 6 lig.— o "' 3 5 ) . « La pala è larga palmo uno » (9 po. — o "' 2 4 ) ; <• il terzo del Remo di fuori » (la hampe [V.]) « p a l m i 10 ^ » (7 pi. 10 po. 6 lig. — a " ' 5 5 * ) . Bartol. Crescentio, Nauticu Méditer. ( 1607), p. 26. — « Lne fugiran a vela, e ao Remo... » Comment. Dnlboq.. part. 1. c

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chap. 19, p. 82 « Veniendo el dia calmo el viento : c a laron » ( V . Calar) « Remos : Reniaron toda el dia fasta la tarde... » Cron. de D. Pero Nino; p. 94. — <• Solion di queste i lunghi lati armarsi Di venti quattro remi, e più, se aviene Che più di legni lui si steuda il fianco. •>

(On a coutume d'armer les côtés de cette galère de vingtquatre rames et plus, s'il arrive que le flanc de ton navirt soit plus long). Bernardino Baldi, Nautica ( i 5 g o ) . L e poète ajoute : •> Fansi i Remi di faggio, il cui soverchio Peso il piombo còntempra, aggiunto dove Le dure man L'ignobil turba appogia. Pari in numero à Remi hanno anco i seggi (sièges, bancs) Ove siede cadendo ignudo il tergo Quel!' ordine de' servì, che trallendo Al petto ¡1 lungo Remo, il legno spinge E candide nel mar desta le spume. »

— « . . . Che la S. v*. commetta à suoi rettori et magistrati che uogliano esser più circonspetti di quello che si è fatto fin'bora a conoscer le qualità degli huomini che si condannano al Remo, percioche ne uengono mandati di orbi et impotenti per età et indispositione di membri, et altri si fortemente afflitti che a pena si possono tener in piedi, di modo che, gioirti nelle galee cadono immediate indisposti, et di sorte clie restano continuamente inutili et di grandissimo impedimento in quelle, et quello elicè peggio, se peggio può esser, uengono questi tali à far numero occupando malamente i luoghi di tanti altri b u o n i . . . » Relatione del claris. Cristof. da Canal, Ms. autogr., papier, i n - i 8 , de 1557 ou 5 8 , de notre Bibl. p a r t i e , n° 193, p. 24 vers lig. 21.—'V. A tant de rames par banc , Ampollcta, Cobr.tr. Forca, Galera de banchi x x v m , Rea, Sperone.a. R E M O , vénit. s. m. Pour P a l a m e n t o . — V . Pianella. R E M O A Z E N Z I L E , ital. anc. s. m. (Par opposition a Remodi sculaccio. [ V . ] ) Rame petite et légère, qu'un seul homme maniait, dans les galères du Moyen A g e . — « È un Remo piccolo che si usa dove sta un uomo per Remo. > Stratico (1814) — «Zenzilc, Remo a Zenzile, Petite rame


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1275

qu'vn homme seul pouvoit manier. » Duez ( 1 6 7 4 ) . — V . Zenzilf, et :

dans leur course les navires les mieux emportés par les rames ou les voiles. Y'oici ce qu'en écrivit Rabelais : « ... EchiR E M O D E G A L O C H A , esp. s. m. (Nous ne savons pour- neis, poisson tant imbecille » (si faible), «arrête contre tous quoi cette rame se nommait Rame de Galoche; tout ce que les vents et retient en plein fortunal les plus fortes navires nous pouvons dire , c'est que le Remo rte galocha n'était pas qui soient sur nier; et que la chair d'icelui poisson, conservée u n e autre rame que celle à laquelle les Italiens du x v i siè- en sel, attire l'or hors les puits, tant profonds soient-ils. • liv. iv, chap. 62. Pline avait d i t : « Est parvus cle donnaient le nom de Remo di Scaloccio. [V.]) Grande Pantagruel, laine de galère, nianecuvrée par plusieurs hommes, à la dif- admodum piscis assuetus pétris, Echeneis appellatur : Hoc i. lice de la petite rame, ou Rame sensile des galères à carinis adhaerente naves tardais ire credentur, iode nomiue plusieurs rames par banc, qui était maniée par un seul imposito. » L i v . î x , chap. 25. Au liv. x x x n , chap. I , il est nageur. — « Remos de galocha labrados con sus galabernas, aflirmatif; il dit positivement, en parlant de l'Echeneis: tilomo „ ( V . Plomado), « y clabos puestos a punto comò amie « Cogit stare navigia, » et il cite des exemples à l'appui de .-star, 180 libr. » Relacion de lo que vole vna galera (Ms. de cette assertion , étrange sous la plume d'un homme «le bon 1 574), lìibl. de la Mar., Pièces diverses, n" 14255-3.—Nous sens et d'un savant naturaliste. L e P. Eournier n'hésite pas i v o n s cité, à l'article Galera a galocha ( V . ) , un passage de à croire qu'une Echeneis-Reniore arrêta la galère de Caligula, document qui prouve que la rame à galoche était mue bien qu'elle fût nagée par quatre cents rameurs; el « si vous » par plusieurs rameurs. lui « demandez par quelle vertu • lesRemorcs « peuuent ainsi arrester tout court vn navire, >• il vous répond : « Je vous R E M O DE P U N T A , esp. s. m. Aviron à pointe. auoùe que la raison de tout cela m'est inconnue, et que R E M O D I S C A L O C C I O , ital. anc. s. m. (Nous ignorons seulement je suis certain de deux choses : l'une que ci la se , • du mot Scaloccio, qui est évidemment en relation avecfait; l'autre que Dieu.qui a donné au feu la vertu de brûler.... la Galocha du terme : Renio de galocha. [ V . ] l « Grande rame a pii donner à d'autres, et de fait leur a donné le pouvoir, dont on se sert dans les galères. » Duez (1674). — « R e m o non seulement de s'arrester en leur repos, mais encore d'en di scaloccio è il Remo grosso, corno sì usa nelle galee, dove arrester d'autres. » Les savants modernes nient que la R e sono più uomini allo stesso R e m o . » Strafico (1814). more ait jamais eu la faculté que lui attribuent Pline et les R E M O L A R , cat. anc. esp. fr anc. s. m. (De Rem. [ V . ] ) nombreux auteurs qui l'ont copié, tout en reconnaissant, Ouvrier faiseur de rames. — » Mestres Remolars los quals avec humilité, que Dieu peut tout. Nous lisons, p. 4 , t. 11 drecaren los rems per obs de la dita g a l e a . » Eoi. 60 v ° , du Voyage aux des Teneriffcs, la Trinité, Saint-Thomas, etc.. Uv're dea dépenses faites pour l'armement de la galère le par André-Pierre Ledru: « C e requin portait aussi un Remore Saint-Thomas (mai 1406); Ms. Bibl. de la M a r . , n° Q38-3. ou Succèt (Echeneis rémora), qui, à l'aide d'un écusson mem« R e m o l a r s per lo dit jornal. Primo en Miguel Andreu, braneux et dentelé dont sa tète est garnie, adhère follemestre major, iiij s. vi den. »Id., fol. 48. — L'ital. a dit ment au corps du chien de mer. » Re molano, et le fr. provenç. Remolat ( Y . P r o u v e r ) , et ReR E M O R G U E R , fr. anc. v. a. (Variante de Remorquer. mollar'X. A l g o u z i n ) . — V . Barrilar, Nauger, 2. Tania. [ Y . ] ) Cette forme d'un mot où le g se substitua arbitraireR E M O L C A R , bas lat. cat. anc. esp. v . a. (Du \at. Remulcare. ment au 17, se remarque dans quelques dictionnaires anciens, y " Donner une remorque, Remorquer. — « Encara, ma- et notamment dans celui du P. Fournier (1643); nous la riner es tengut que vaia a Remolcar nau o leny, per entrar trouvons aussi dans une Ode avr la prise de Dviikcripi en port, si lo notxer [ Y . ] li û comanda, salvant que no sien (1646), par J. Franc. Sarasin , œuvre fort médiocre, et de lurs ennemichs. » (à moins que le navire à remorquer ne soit beaucoup inférieure à l'Histoire dv siège de Dvnkerque, par de leurs ennemis^. Consulat de la mer, chap. 11 4 , édit. P a r - ' ; même auteur (Paris, in-12, iG63) : dessus.— he Trésor des deux langues, par Oudiu (1660), — « Desia ie voy cent Klégales. dit : « Remolcar, T i r e r le nauire auec vn esquif à la r a m e , Peintes de nos Pleure de lys. Remolquer. » Il ajoute : « Remolcar, Tourner vue galère auec Vers les cosles de Cahs (Cadix) l'vne des bandes des rames, l'autre coste se tenant coi. » Porter ces braves pirates: (les Diinkci<piois) . le les voy dessus nos bords | ) ins cette acception , que n'a pas recueillie , au reste, le Exposer Ions les trésors j>,r. marit. esp. ( I 8 3 I ) , Remolcar n'est qu'une corruption Que l i b è r e anxlndes pille. Revolcare, Retourner ; il n'a aucune relation d'origine ni Et Remorguer les grands corps de sens avec Remulcare. — X. Ormeiar, Stassi. Des Galbons de Seuille. » e

ER

R E M O L Q U E , esp. s. m. Remorque, et Action de remorquer. L'ital. dit Remolco et Rimorchio.

P E M O P K A (A) (Arêmarka , val. v . a. (Del'ital.BJmurchiarc. [V.]) Remorquer. (Y. T p a y e . ) — Pcmnç,kaoc, s. R e morque. (V. Edek.) — PemopAof, val. (Du fr. : ) Remorqueui

R E M . O L Q U E R , vieux fr. v a. (Du gr. : 'PUU.OUAOC£O> [ V ] ; lat Remulcare ; ital. Remulcare, Rcmolcare; cat. esp. RemolR E M O R K T , basbret. s. f. et v. a. Du f r . : ) R e m o r q u e , car.) Remorquer, T i r e r avec une c o r d e . — « C o m m e n t la Remorquer. L e P. Grégoire écrit : Rùmocqa. remolquerons-nous? » Rabelais, 'Pantagruel, liv. tv, cb: a i . R E M O R Q , IV. anc. s. m. (De l'ital. Rimurchio. [ Y . ] ) R e R E M O N T . A I G E D ' U N N A V l R E . f r . anc. s. m. Mise en morque.— « Ensuite de quov, les galleres se tiendront posétat d'un bâtiment.—• V. Reme. tées pour reprendre la Remorq de leur vesseau el les retirer. • R E M O R A R I O , ital. anc. s. m. Ouvrier qui faisait les rames, Dessin de l'entreprise qui deuoit estre exécutée sur l ' o n Reinolat. (Bartol. C r e s c e n d o , p. g5.) F'arine, par les vaisseaux et les galères du R o y , en 1672 R E M O R C H I A R , vénit. v. a. Remorquer. — V . Relingier, Ms. dossier de M . de Martel, Arch. de la Mai. Rimorchiare. R E M O R Q U E , fr. s. f. (Gr. anc. *Pûua; gr. mod. 'Peuou/ R E M O R E , fr. s. f. (Du lat. Murari, Retarder.) Nom d'un xiov, 'Pùttu^doc, 'Pop.ouXxiov 5 lat. Remulcus ,- bas lat. S/iar petit poisson auquel les marins de l'antiquité et ceux du cina; ital. Capo ou Cavo di rimurchio; malt. Capo di rimai Moyen Age attribuaient la vertu,et même la force, d'arrêter chio, Rimurchio, Rimburrhio; cat. anc. Cap; esp. Cabo, F.\ 1G0.


1276

GLOSSAIRE NAUTIQUE:

pia; port. Espia, Revoca, Г о л ; angl.-sax. Toh-line; angl. Tow; dan. Slcebetoiif!; basq. vulg. Remorha ; bas bret. Л е ­ т о / / / ; ar. côte N . d'Afr. Habel biich cgbend; turc, lèdèk [ o X > J J ] ; val. ÀV/e/', Р е т о р к а р е [Ле/пог/ягс] ; rus. Бугспръ [Bougsire]; li ind. Brooj.) Corde tendue d'un navire à un autre, à l'aide de laquelle ce dernier est traîne par celui qui lui donne le cap ou la Remorque. (V. Aviron, Baisser le pavillon.) T i r e r à l'aide d'une Remorque, c'est Remorquer. (Gr. anc. 'Pupou/.xÉw ; gr. mod. .PEpoùXxiapw; cat. Dar cap, Rcmnlcar, Tirar; ital. Rimorchiare, Rimurchiàr, Rimbitrchiare, Tiramollare; port. Dar cubo, Revocar; bas bret. Ramocqua, Remorii; basq. vulg. Remorka; esp. Traiter por popa; angl.-sax. Te'o/t ; dan. Vœrpe; angl. Тою [f о] ; turc, Jèdemei [ ^ t - O j ] ; ar. côte N . d'Afr. Rimorhar; illyr. daim. Brôd za sobbom smurati; val. Р е т о р к а [ a ] , Tpaije [a] ла edek (A tradje la edei); rus. Бугсиропать [Bòuksirovate] ; fr.anc. provenç. Remulser; mal. Hèla [ J - » ] , Târek[,^Xj], l'onda [jj_jj'J; chin. La.)—V. Boutasse, Vent à souhait. R E M O U L A , fr. provenç. s. m. (Variante de Remolar. [ V . ] ) Ouvrier qui faisait des rames. — <• A Jean Paul Boutin, Remonta , a 21 liv. par mois, 126 liv. » Compte de la galère Domano (nov. 1661 — o c t . 1662), Ms. Arch. de la M a r . , fol. 41 v ° . P E M O V A K I A P Û (RJtrmoulkiarô), g r . mod. v . (De ' P E UOUAXÎOY. [V.J) Remorquer, Touer. ( V . 'Puu.ouXxlo).) — ' P E ixou/.y.îov (Rhémouliio-n), s. (De l'ital. Remarchio. [V'.]) Remorque, T o u é e , Va-et-vient.—V. T'ûp.a. B E M O U , que certains dictionnaires écrivent Rcmoux et les autres Remous, fr. s. m. (Du lat. Removcre, Remuer.) (Ar. côte N . d'Afr. Maddemen ; val. Bîtpes de апЪ [Hrtéje de ape] ; rus. Сл1'.дъ [Slièdc], С т р у я [Strouïa], Pour le reste de la synonymie, V. Houache.) Retour sur elle-même que l'eau, déplacée par le navire pendant sa marche, fait en arrière du gouvernail. R E M P L A C E M E N T , admis à Gênes, au x m " siècle. V . Cambium. REMS A D O B L E , r a t . anc. s. m.pl. Rames en double, ou, en nombre double de celui qui est rigoureusement-nécessaire pour une embarcation. Ainsi, une chaloupe qui bordait, par exemple, huit avirons de chaque côté, avait un armement de 3a rames, quand on lui donnait « Rems à doble. » — V . Laiit, Rem. REMU , géno. mod. s. m. (De l'ital. Remo.) Aviron, Rame. — V. Voga. R E M U A B L E , vieux fr. adj. (De Rechange, appliqué au gouvernail. Étymol. Removere, lat. Déplacer.) — V . Gouvernail Remuable. R E M U E R L'OSSEC, fr. anc. v . a. (Remuer, du lat. Removcre.) — « Lesgourmètcs ( V . ) . . . Remuent l'Ossee, ou tirent à la pompe. » Et. Cleirac, Comment, de l'art. i des Róoles d'Oleron. — V . Ossee. e r

R E M U L C A R E , lat. v. a. (Du gr. 'РироиЫш. [ V . ] ) Remor­ quer. R E M U L C U M , R E M U L C U S , lat. s. n. et m. Remorque. , Remulcum, funis, quo deligata navis trahitUr vice remi. <> Isidore, liv. x i x , chap. 4- — « N a v i s oneraria cum armamentis Romuleo quadriremis trahitur. » T i t e - L i v e , liv. x x v , chap. 3o. — Un Glossaire provenç. lat. (Ms. Bibl. nat. n" 7667) reproduit la définition d'Isidore, et dit Rcmulcus au lieu de Remulcum.

R E M U L S E R , vieux fr. provenç. v. a. (Du lat. [V.]) Remorquer, Halcr. — V. Taillas.

Remulcarc.

R E M U L U S , lat. s. m. (Diminut. de Remus. [ V . ] ) R a m e , Petite rame, Rame légère. — « Rcmulis sensitn celox ab o p pido processerai » Plante. — « Guillehnus... promittit Simoni Bianco de Arczano ei consigliare in civitati Januaj remulos 100 usque in 120 de ligno fauni » (de bois de hêtre. Faunt pour Fagî) « prò galea dicti Simonis, medietas quorum R e muloruin débet esse de cubitis 9 » ( i 3 pieds 6 po.—4" 38' « et alia medietas parmorum 28 et plus » (20 pieds — 6" 40' Acte du 28 avril 1274 , Ms. A r c h . des notaires de G è n e s . — Le texte que nous venons de rapporter présente une difficulté dont la solution ne nous paraît point impossible. L a galère de Simon Blanc avait-elle cent rames toujours b o r dées? et comment ces rames étaient-elles bordées? L'arrangement à deux rames par banc, qui donnerait cinquante rames par bande, sur vingt-cinq bancs, peut très-bien être supposé. (V. p. 33, A tant de rames par banc.) L'arrangement à deux étages de rames, se recouvrant d'un bout à l'autre de Ja galère, satisfait mieux encore aux données du problème. On peut très-bien admettre que les rameurs nageant sur la première couverte maniaient des rames de i 3 pieds 6 pouces, et que ceux qui nageaient sur la seconde couverte maniaient des rames de 20 pieds. La galère en question pouvait donc è t i c , comme les dromons décrits au VII siècle par l'empereur Léon , un navire ayant cinquante rames dans l'étage inférieur, sur vingt-cinq bancs de chaque côté, et cinquante à l'étage supérieur aussi sur vingtcinq bancs par bande. — V. Apóuov, Sagitlea. c

REMUS , lat. s. m. (Du gr. 'EpE-rpoç. [V.]) A v i r o n , R a m e . — Remi a removendis, et tonsae a tondendis et decutiendis fluclibus, sicut tonsores a tondendis et de cutiendis capillis.v Isidore, restitué par J. Scheffer, p. 137, de Mtlit. nav.— « Eliam remi circa sclamns strophis religati. » V i t r u v e , liv. x, chap. 8. — » N u i i c a g i l e , o s o c i i , p r o p e l l i l e i n requora n a v e m , U e i i i u i - u n i q u e p a r e s d u c i t e sorte v i c e s . » PROrERCE, l i v . III,

é l é g . 2 1 , V.

II.

— «Petrus de C a r d i o promittit consignais in b u r g o C l a v a r i . (Chiavari) «Retnos 200, quorum 100 esse debent longitudini* cubitoriim 9 » ( i 3 pieds 6 po.—4™' 3 8 ) , « et 100 cubitorum 9 ^ » ( 14 pi. 3 po. — 4"' 6 2 ) . Acte du 5 mat 1277, M s . Arch. des notaires de G è n e s . — V . Ad très Remos ad bancliuin. Bucitts, Colligere vélum, Detergere, Eschar feyt, Salandria. Tarida, Terzollus. e

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R E N A R D , fr. s. m. (Transcription du holl. Rcicnaar, Calculateur; fait de Visi. Rei/ma, Calculer.) (Gr. mod.M^ouoouXa cjuî.ixov \Roussoula xylico-ri]; bas b r e t Louarnj basq. Erncta ; ar. côte N . d'Afr. Louh'en orchi m ; ail. Uhrbnrtl [proprement: Planche (Bord), Horloge (Uhr)]; holl. l'urboonl; angl. Traverse-board ; suéd. Log-brdde [Tablette (Brade, angl.-sax. Bred, Planche), du l o k ] ) ; dan. Ldgbr. « Petite palette de bois sur laquelle on a figuré les trentedeux Airs de vent. A l'extrémité de chaque Air de vent, il y a six petits trous qui sont en ligne droite. Les six trous de chaque rumb représentent les six horloges ou les six deniy-heures du quart du timonier, qui pendant ce quart marque sur le Renard combien le vaisseau a couru de deinvheures ou d'horloges sur chaque A i r de vent. Ce qu'il marque par une cheville qu'il met dans un des petits trous : do sorte que si le sillage du vaisseau a esté sur le Nord pendant quatre horloges, le timonier met la cheville dans le quatrième trou du N o r d ; ce qui sert a asseurer les estimes et les pointages. » Guillet (1678).


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1277

1. R E N C O N T R E R , fr. v. a. ( D e l'ital. Rincontra [lat. i atra, précédé de Re, préfixe de la réitération].) Trouver un n a v i r e ou une escadre dans le parage où l'on navigue s o i - m ê m e . — « E l l e » (SaMaj.) « a appris auec plaisir que vous avez obtenu les conimandemens nécessaires pour empeschcr que les vaiss. francois ne payent le droit que le pacha » ( l e capitan-pacha) « a accoutumé d'exiger, lorsqu'il est rencontré en mer. » Scignelay à Cuilleragues, ambass. à Constantinople; 20 juill. 1681; Ordres du Roy, v o l . L I V , M S . A r c h . d e la Mar.

où il devra désarmer... » Art. 26, tit. v u , Ordonn. de 1689. — « L a frégate le Croissant deuant naviguer à la suite des 5o vaiss. qui seront armez » (àToulon, sous le commandement de Cbatcaurcnaut, lieutenant général), « v o u s la ferez caréner aussytot qu'elle aura Rendu le bord à Toulon. » (Le Croissant fut commandé pendant cette campagne par le chevalier d'Osmont, capitaine de vaiss. de iG8y.) Pontc/iartrain à de Vuuvré, 4 janv. 169G ; Ordres du Roy, vol. n" exix, p. 3, Ms. Arch. de la Mar.

2. R E N C O N T R E R , fr. v. a. ( G r . mod. 'ATOXVTOÌ; angl. Shifl (To) the helm ; dan. Stolte for Afjald ; basq. vulg. Recontra; bas bret. Rékontri; rus. Одержать [Oden'ate]; val. l m n i n ç e [ A ] ImnpotiBa dpSrcù. (A impindjé improtiva drou<rnulou\\ Aller contre. Arrêter, par le moyen du gouvernail, îe mouvement de rotation horizontale commencé depuis un instant, et qui menace de se prolonger trop longtemps au vi nt ou sous le vent. — «Rencontre! c'est-à-dire, Quant vostre nauire met l'auant de costé ou d'autre hors la route , mettez le timon » (la barre) « au contraire de ce qu'il va pour, par cette rencontre, empescher qu'il ne lance. » Explication de divers termes, etc.; Ms. du x v n siècle, Arch. delà Mar.

R E N F O R T , fr. s. m. ( D e l'ital. Rin/ortiare, fait du bas lat. Fortia, Force [lat. Fortis.]) Pièce de bois, de toile, quantité de métal qui grossit ou rend plus forte une partie 'd'un canon , une toile ou une pièce de bois. La volée d'un canon a une partie plus grosse que le reste qu'on nomme Renfort de volée. (Gr.mod. 'V-ocT^Xtov (Ypostilio-n\.) On met, à certains endroits d'une voile, des bandes d'une toile forte, pour la rendre plus solide à cet endroit; chacune d'elles a le nom de Renfort de voile. (Gr. vulg: MTTIVOEÇ \Bindè-s\; esp. anc. Bayna ; esp. mod. Vaina.) Les charpentiers font la muraille du navire plus forte au coltis qu'ailleurs; aussi cette partie est-elle nommée : Renfort de coltis. (Ail. AnÂerfuttering; holl. Ankervnedcring ; dan. Ankerfieringcn, Ankerforing; suéd. Ankarfodringcn , Anharfodring.)

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R E N D E R L A V O L T A , ital. anc. v . a. (Render, du lat. Reddcrc; Volta, du lat. Volvere, Tourner.) Changer de route, proprement : Rendre le tour, Laisser arriver. — « M a quando f u m o uicini a i 5 о 20 miglia, assalti da crudel fortuna di mare e di uenti ponenti e maestri furno costretti a Render la uolta molando in poppa uersoil capo Passaro, doue giunsero ucnerdi notte albi 21.» Seguite delle 5 galere della sacra Relig. di S. Gio. Hieros., che andanno in Barbarla sabato, il primo di aprile 1606; Ms. de 1G06, n° 1826, Bibl. Riccardi de F i o r . , p . 3o5 v ° .

' P E N T A B O Y (Renntavott),gr.vulg.s. R e n d e z - v o u s . — V . 2UVEYOÎO"IÇ.

R E N T R É E , fr. s. f. (De Rentrer. [X.]) ( G r . vulg. AiSoXxo \Divoltô\; ar. cote N . d'Afr. Bordo dah'el; provenç. Rinntrade; rus. VEJiOHb nionniiniGepcoBb [Ouklone toptimmbersove.] Quantité dont tendent à se rapprocher, par en haut, les deux cornes d'un couple ( V . ) , qui, s'il était sans Rentrée, affecterait la forme d'un U . —Aussitôt qu'on établit, sur ies vaisseaux, des batteries d'artillerie superposées, bien R E N D E Z - V O U S , fr. s. m. (Gr. litt. mod. Suv^voiaiç [Sy- que l'on gardât pour les étages inférieurs les bouches à feu néoisis]; gr. vulg. 'PEVTOIOOU [Renntavou]; ital. Rendeva; esp. des plus gros calibres, et par conséquent du plus grand Rendez-vous ; port. id.j angl. Rendez-vous ; ali. Rendez-vous ; poids, on comprit qu'on devait mettre les batteries supérus Рандеву [Ranndévou].) Lieu où les bâtiments d'une es- rieures en retraite sur les batteries basses, et faire rentrer les cadre ou d'un convoi se doivent retrouver, en cas de sépa- murailles, afin que les navires , lorsqu'ils s'inclineraient sous r a t i o n , à la mer ou au moment du d é p a r t . — « Les gallères leurs voiles chargées de vent, ne fussent pas entraînés dans iroient ensuitte de nuict à Granuille pour y embarquer les une chute fatale. Le x v i siècle exagéra la Rentrée à ce point t r o u p e s ; ou si on les faict venir à Dinan, on les aporteroit que le bau du pont supérieur ne lut plus que la moitié <m même à peu près le tiers du maître-bau. (V. le vaisseau que dans les doubles chalouppes et bateaux de la ville jusques à Chausé, oùseroit le Rendez-vous général de toute la flotte. » nous avons placé à l'art. 2. Qnadra.) Au commencement du Mémoire de Gastincs (Saint-Malo, 8 août 1696* ; Arch. de la x v n siècle, il en fut encore de même. Plus tard, c'est-àM a r . , c a r t o n : Politique. — « And after cruising upon the dire vers 162G, la Rentrée donna à la coupe verticale praеоеШУ in those parts, and attempting their settlements, this tiquée au milieu du navire un dessin différent. La Rentrée souadron in its return was to Rendez-vous at Manila. >• Rich. s'arrondit en un arc égal à celui qui enfermait la batterie W a l t e r , A voyage... by George Anson ( L o n d . , 1 7 6 9 ) , p . 4basse, et s'évasa à la hauteur du plat-bord. Si l'on veut bien se reporter à notre article Navire, on verra des bâti R E N DJ BER GUÈM1C1 {^-^ j^jj'-f). P > ments de forme et d'âges divers, qui montrent ce que fut la Rentrée depuis qu'on en lit un principe de la construction (Rendjbcr, qui gagne sa vie par le travail ; peut-être de Renjal, Aliment.) Bâtiment marchand ; navire de c o1m m e r c e . — V . navale. Aujourd'hui, la Rentrée est peu ou point sensible. Les choses resteront-elles en cet état? Il est permis de croire Bazarguian guèmici '1^_сЛ que non. L e choc de la mer, sur la surface fortement arronR E N D R E L E B O R D , fr. anc. v . a. (Proprement : R a - die d'un navire à Rentrée, est certainement moins dangereux nipner le còte du navire au quai du port.) Revenir an port. pour la solidité du bâtiment, qu'il ne l'est sur la surface . j^e R o v a résolu de tenir tousjours vne escadre de six plate d'un vaisseau sans Rentrée. Cetle considération a bien o u huit vaisseaux ez mers de ponant; et quand elle Rendra son importance. l e b o r d , d'en faire sortir vne autre de pareil nombre qui seR E N T R E R , fr. v . a. (De l'ital. Rintrara, fait du lat. r o n t armez en l'vn des ports de Rochefort ou de Brest. » Intra, Tntus.) Nous n'avons pas besoin de dire ce que c'est Colvert à de Seuil, intendant de la marine h Brest, 7 février que Rentrer un o b j e t ; on sait assez que c'est le remettre , 6 7 0 ; Ordres du Roy,vol. х н , fol. 64 v ° , Ms. Arch. de la dans, après l'avoir mis hors. On rentre les boute-hors, les ^ j ' . — « 11 » (le capitaine) « ne Rendra le bord qu'après avoir bonnettes, les canons qui étaient aux sabords; quand on onsomme tous ses vivres, en sorte qu'il ne luy en reste au veut faire cesser la nage dans une embarcation , on ordonne plus que pour quinze jours lorsqu'il entrera dans le port de Rentrer les avirons. (Esp. anc. Dur remos de lucngo ; c

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1278

GLOSSAIRE

angl. Bout \lo\your oars; illyr; Гв$Ь tzvuclù; rus. у б р а т ь весла [Oubratc vesla].) R E N V E R S E R , fr. anc. v. a. (De l'ital. Rinvërsare, fait du lat. Tnvcrtcre. f'ertere, Tourner ; dans.) Mettre à la bande pour espalmer. — « Pour la disnée de M . Destoures auec son frère et le cappitaine Bouillon, connue ayant disné au cabaret a cause que la galère estoit Renversée, j ' a y payé 3 liv. 1 2 s. » Compte des dépenses faites pour la galère Dornano (noveinb. 1 6 / ц ) , Ms. Arch. de la Mar., fol. 24 v " . P E H b (Rènc), et P T l H b (Riène), vus. s. f. Rive basse, faite par l'allnvion du sable; Port, Abordage. ( B e i f f . ) — C e mot est vieux. B E O H N Y S , angl.-sax. s. Eau, Mer. — V . /Er-gebloiro", Bced-wcg, Brin), Ea, Egor, Flot-weg, Geofon, Gyfen, Hôlm, llrôn-mcre, L a g o , Lagu , Loge, Mère, Sx, Sircndae, Sund, Wadema, Waeter. B E P - M E K E R , papou-waïgiou, s. Nuage. B E P A I B E , fr. anc. s. m. (Du géno. Ripam. [ V . ] ) — « Et comme c'estoit a moy à remorquer monsieur de Preuilly » qui montait le Parfait, démâte dans un coup de vent) » sur le cap délie Mêle, auprès de Gènes, je pensav périr auec luy par v n Repaire. On appelle Repaire en ce pays là la grosse n i e r qui succède sur vn cap a deux vents qui ont esté o p p o ses l'un à l'autre. Cela fait vne mer courte et très-danger e u s e . •> Mémoires de Fillette. 11EPAIRO, port. s. m. (Constancio [18З6] fait venir ce mot, qui appartient au vocabulaire des artilleurs, de Répar a i - , réparer; il se trompe évidemment. Il n'y a aucune analogie entre les idées qu'éveillent les mots : Réparation et Vlfùt. Repairo est très-probablement un emprunt fait à l ' A l lemagne; c'est, si nous ne nous trompons, la transcription altérée de Rapert. [ V . ] ) Affût.— V . Ahustar.

NAUTIQUE.

l'autre, parcs, enfin ; il en est de même dans" un navire à plusieurs mâts, que ces mâts portent chacun une ou p l u sieurs voiles. Pariarc vêla est donc une expression que pourrait employer un maître d'équipage ayant à ordonner d'établir les voiles pendant la navigation, de telle sorte que tOUN reçoivent le vent sous un même angle ; mais un marin q u i voudrait faire entendre qu'il faut prendre le vent del'arrieri ne saurait s'en servir; il ne serait pas compris d'un équipas latin qui saurait le sens des mots aussi bien que le savait Virgile. Saumaise, et après lui Hoffmann, I'orccllini et l e s continuateurs de du Gange, qui n'étaient point marins, p u rent bien imaginer que Pariare veto, c'est Etablir les voiles perpendiculairement à la longueur d u navire : « Paria et eerjua vela facere, quorl fit, cum secundus ventus est; » mais V i r g i l e , toujours exact, n'aurait certainement pas admis cette locution comme synonyme à'Mquare vela. Pour nous, nous la rejetons tout à fait, et nous croyons, ou bien que. dans les manuscrits présentés par Saumaise comme les meilleurs, Vela fut introduit par un copiste infidèle; o u bien que le copiste écrivit fautivement Vela repatriemus, au lieu de : Vela reparemus. — « Préparons » (Paremus) « d e nouveau nos voiles pour Péluse, »011 bien, « Retournons à Péluse, nous semble être le sens naturel d u passage de Solin, si l'on tient à ce que l'édition de 1 5 4 3 soit inexacte, et si l'on veut absolument que Vela se soit trouvé sous la plume d e l ' a u teur d u Rerum loto orbe mcmorabilium thésaurus. P E I T E D E (Répédé), val. adj. (Du lat. Rapidus.) ( P r o p r e ment : Rapide.) A c c o r e , en parlant d'une côte, d'une falaise. R E P E R I R , IV. anc. v. a. (De Vila\. Riparo, séjour fortifié; bas lat. Reparium.) Séjourner, T r o u v e r u n asile. — « E t . Dieu aydant, y en aura de plus grandes ou semblables à ta Charente et aux galliaces de France, qui Repéreront a u port de Grâce » (le Havre) « que le R o y >• (François 1 ) , « à qui Dieu donne bonne prospérité, faict faire et édiflier. » Ant. de Conflans ( 1515-1522). e r

R E P A T I U A R E , ou JIEPARI.VRE V E L A , lat. v. a. A la lin du chap. 46 (p. 1 0 1 , édit. de Bâle, i n - f o l . , i543) du livre d e C . J . Solin, on l i t : « Мое Arabise sat est, bine ad Pelusium Repatriemus. » Le sens de cette phrase nous semble très-clair : le géographe, qui a fait un chapitre d é veloppe sur l'Arabie, veut, après cette digression, revenir à l'Egypte, — et il dit : • En voilà assez sur l'Arabie,retournons à Péluse. » Rien n'est plus simple, si, en effet, Solin écrivit la phrase reproduite par l'éditeur de i 5 4 3 , d'après des manuscrits qu'il a crus dignes de f o i ; mais si d'autres manuscrits donnent tort à ceux-là, que va devenir cet é p i logue du chap. 46? Voici Sauuiaise, qui vient faire la déclaration suivante : « Mirum tamen in omnibus antiquioribus et melioribus libris scribi : Hine ad Pelusium vela Repatriemus. Repatriare vela étonne le grand critique, qui croit devoir corriger cette version, peu acceptable, nous en convenons, et qui veut qu'on lise : « Ad Pelusium vela Rcparièmtts. » Plinianœ exercit. in C. J. Solini Polyhlst., 400, 6. Л. Cette leçon est-elle meilleure que celle à laquelle Sauuiaise la substitua? Nous ne le croyons pas. Aucun auteur, avant Sauuiaise, n'a dit : Pariare vela, ni Repariare vela ; Virgile a écrit : JEipiatis procedere velis, marcher avec les vergues brassées de telle façon que leurs extrémités ne fassent pas, à droite, un angle avec la quille, différent de celui qu'elles font à gauche, c'est-à-dire, faire vent arrière ( V . notre Firgilius nauticus, p. 53); mais il n'a pas hasardé l'expression : Paribus procedere velis, qui aurait mal rendu sa pensée, ou plutôt qui aurait été tout à fait vague; car, dans un bâtiment qui a deux voiles superposées, portées par un seul mât, que ces voiles reçoivent le vent de côté ou de l'arrière, elles sont toujours parallèles, orientées l'une comme

Р Е Н Е Т А (A) (A répéta), val. v. a. (Du lat. Repeterc. [\ Répéter. — A репега с е т п е л е (A répéta semnélé), Répétei les signaux. (Rus. Р е п е т о в а т ь сигналы [Répétopate sighnali], П о в т о р я т ь сигналы [Povtoriatesighnali].) — V . С е т и Р Е П Е Т И Ч Н Ы Й С У Д Н О П Р И ф . Ю Т Т э (Répétite soudno pri floté), rus. s. (Bâtiment répétant près la flotte. Répétiteur, navire qui, pour les faire bien apercevoir d e la flotte, répète les signaux faits par l'amiral. 11 est place de manière à être vu de tous les bâtiments de l'armée. L e v a i , dit : Penetitopi.. — Р е п е т о в а т ь сигналы (Répétoeate si* nali), rus. v . a. (Dulat. Rcpctcre, ou immédiatement d u IV. : Répeter les signaux. — M a n q . à J. Heym et à ReilT, qui ont Penemiitnop'b, Репетиция, etc. Chichkoff le donne comme svnonvtne de Ровпюряшь сигналы. ( V . ) R E P I E U X , fr. anc. s. m. — « L e pannetier, le boutilliei . le cuysinier, le Repieux, vng tonellier, etc. •> A n t . de Couflans, Faits de la marine et navigaiges ( I 5 I 5 à I 5 2 Ï ) , M S . 7168-ЗЗ-А, Bibl- nat. Nous avons longtemps cherché le sens du mot Repieux, écrit, et très-lisiblement, de la main d ' A n toine de Conflans; nous pensons qu'il est une traduction française de Vital. Ripezzatore, Raccommodeur d'habits. L e Repieux ou Rapiéceur était, en effet, un ouvrier utile à boni d'un navire. C'est seulement dans l'ouvrage de Conflans que nous avons trouvé le Repieux nommé parmi les bas oflicu : de l'équipage d'une Nef. R E P R E N E U R , fr. s. m. ( D e Preneur. [ V . ] ) Se dit d'un bâtiment, d'un équipage ou d'un capitaine qui reprend sur l ' e n -


GLOSSAIRE NAUTIQUE

1279

nemi un navire que celui-ci avait capturé.— « Lorsque la R e prise sera faite par un bâtiment de l'État, elle sera restituée aux propriétaires, mais sous la condition qu'ils paieront aux équipages Repreneurs le trentième de la valeur de la reprise, si elle a été faite avant les vingt-quatre heures ; et le dixième si la reprise a eu lieu après les vingt-quatre heures : tous les frais relatifs à cette reprise restituée , seront à la charge des propriétaires. » Arrêté, contenant règlement sur les armements en course (2 prairial an x i ) , art. 54.

pensons pas que cette étymologie soit acceptable. Le Ribord n'est point un Rebord, c'est le commencement de la muraille du navire. Nous supposons, quant à nous, que Ribord est un mot composé, Comme Gabord. de deux radicaux anglosaxons : Bord, Planche, Bordage, et Ryft,.Habillement. Ryft-bord et Gard-bord seraient deux synonymes ; l'usage, qui confond ordinairement, dans toutes les marines, le R i bord et le G a b o r d , nous parait confirmer notre hypothèse étymologique. — V. Risbordo.

R E P R É S A I L L E S , fr. s. f. plur. (De ï'ital. Represaglia, fait de Presa, Prcsaglia, Prise, Capture.) Mieux : Lettres de représailles, Lettres de marque. (V.) — « Représailles sont lettres que le Roy accorde, quand, hors la guerre, les sujets de diuersc obéissance ont pillé sur ses sujets, et que par •. <ive de justice droit ne leur est fait. » Explicat. de divers termes, etc. ; Ms. du x v n siècle, Arch. de la M a r .

R E S C A P E , esp. s. m. (De la même orig. que l'ital. Riseàtto, le port. Resgate et le fr. Rachat.) T r o c , Echange. — « Y auiendo llegado a essa (tierra) on doniiugo nos vinierou muclias canoas en las quales ventan mas de cien Yndios. ^ no queriendose llegar, antique les dimos algunas cosillas de Rescate. » Rclacion breue de/ viage que htxo Aluaro île M t i i dana(i56-]); Ms. xvi" siècle, Bibl. nat., n° 1 588, St-Gerniaiii. B E S E , ital. s. f. plur. Gambes de revers. R E S I D U I , géno. s. m. plur. Flottes de câble. Flotteurs.

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R E P , suéd. s. ( D e l'angl.-sax. Rap.) C o r d e , Manœuvre. Repslagare (Slagare, de Slag, coup.) Cordier. P E l T b [Rèpe), rus. s. m. (Transcript. du holl. Rcep, Corde.) Drisse de basse vergue. (V. Fapje.ii>.) — Manq. à Reiffp E P U r l T T ) (Rérinnkc), rus. s. m. (De l'ail. Rôliring, ou du holl. Roering; J. Neumann dit : Anker-rûring [ n ° 5 2 i 8 , 4 marine pocket die t., London, 1800J.) Einboudinure. — V . PvpnHT). RES, francisât, du bas lat. Restits (Y.) ; lat. Restis. ( Y . ) s. m. (>jrda"e d'herbeoudesparton. — « I t e m , c h a s c u n e des trois naves desseur dittes doit avoir xvi lies pour chargier les dittes naves. » Contrat d'affrètement entre saint Louis et Gênes 1 2 4 6 1 , Rôle Ms. Bibl. nat. R E S A C A , ital. esp. s. f. Ressac. R E S A C Q U E R L ' A N C H R E , vieux fr.v.a. (Du bas lat. Succare. Tirer.) Lever de nouveau l'ancre. — « E t al tierzjor lor dona Diex bon vent, et cil marinier Resacquent loranchres, et drecent lor voilles al vent. » Geoff. de Ville-Ilardouin, Conq. de Const. ( i 2 o 3 ) , p. 52, lig. 3. — D u Cange traduit ainsi : " Au troisième jour, Dieu leur ayant donné bon vent, les mariniers reserrèrent leurs ancres, et, dressons les v o i le,, etc. « B i e n que Saccare signilie proprement : Mettre dans un sac, et, par extension, Enfermer, on ne peut pas dire que les matelots serrèrent de nouveau les ancres, parce que les ancres ne se renferment pas; elles se placent contre le bord quand elles sont levées et tirées hors de l'eau. Aux X I I ' et x i n siècles, le mot : Sacquer avait en France le sens de : Tirer. ( V . J o i n v i l l e . e t le Gloss. de Charpentier, voce Saccare.) Quant à dresser les voiles, ce n'est pas les mettre seulement droites, comme paraît l'avoir cru du Cange, c'est les Hisser, les Appareiller, les Orienter. — L'esp. dit Resarar, pour Dégager, Parer, Rendre libre une corde qui est ,-tcc dans le mouvement qu'elle doit faire. C'est, en effet, la retirer (Re saccare) de l'endroit où elle est prise. c

P i E S B O B D O , port. s. m. Ribord. — « O Segundo solho do o a v i o , e como cotovello délie, on o lugar onde mais se d o b r a . • Brito viag. « Na costura da taboa do Rcsbordo ( R e bord cm froncez lie borda resaltnda). » Moraès, 1789. On voit p ' ' ^e Moraès que le Resbordo est : « L e second plancher ou sol du navire, et comme son coude ou l'endroit où il se replie.» Cette définition n'est pas fort claire; nous croyons cependant que Moraès veut désigner l'an'de formé par la quille et le bordage du navire, ce que nous appelons Gabord (V.) ou Ribord. ( Y . ) Rebord était le o t dont Moraès supposait que venait Resbordo; nous ne a r

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RESINA,

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gr. anc.

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[rad.

'Péw, je

Coule.] L e gr. mod. dit T'ET^ÎVT,). Résine dont ou se servait, avec de la cire et de la poix, pour oindre les navires calfatés. — «Unctas cera et pice et Résina tabulas succenduttt. \ égèce, l i v . i v , chap. 4 4 . — V . Rase, Raze. PECK1MB (Reskimb, m sonnant), val. s. (De Cuiinb, c o r ruption de l'ital. Scambio, Échange.) Rechange. R E S O L V E R E OR A M , lat. v. a. .Proprement : Délier le rivage qui était lié au navire par une amarre.) Par I1yp.1llage : Détacher, Dénouer une amarre qui était tournée a un p i e u , à une roche sur le rivage. — V . Ora. R E S P 1 T , vieux fr. s. m. (De l'ital. Respetto, fait du lat. Expectore, Attendre.) Réserve. — Y . Chaîne, Rame. RESSAC ou R E S S A Q U E , comme on l'écrivait quelquefois et avec raison au x v n siècle, fr. s. m. (Du vieux fr. Saquer, Sacquer, T i r e r . (Proprement : Retrait.) (Gr. vulv. 'Av-Epo'jca ,• ital. Resaca; géno. Ressacca , Stiossa ; vénit. Antimana; malt. Trsaeli ; port. Folio ; esp. Resaca; isl. Brou. Fordtta, Gid/fr, Hratti, Hrydia; angl. Surf; holl. Barning, Branding; dan. Brœntling; ail. Brandung; sned. Briinning; rus. Bvpyirb [Bouroune ] ; mal. Galora [ j £ j , Ombac [ , J ^ s ] ] ; tong. Gnalou.) « Lorsque des lames qui s avancent de la grande m e r , dans un certain ordre régulier, viennent à rencontrer une chaîne de rochers, elles sont arrêtées dans leur propagation ; elles s'élèvent, elles s e replient, elles reviennent quelquefois sur elles-mêmes ; et ci retour, toujours tumultueux, est nommé Ressac. «Roniiiic, 1 7 9 2 . — Nous trouvons dans une Explication de divers termes, etc. (Ms. du x v n siècle, Arch. de la Mar.), cette définition du Ressac : — « LeRessaque est lorsqu'il v a houlle •. la mer. L e nauire en tombant à la dite boulle frappe, de sorte que ce coup fait soutient dévircr le cabestan, en dépil des hommes qui y sont... Tenir fort à Rcssoque, c'est Tenu fort et ferme le câble » (enroulé au cabestan, ou la tournevire), « et encore c'est que les hommes qui sont aux barres du cabestan s'arrêtent, et poussent fort les dites barres. Ressac a le sens propre de Retrait ou Retour dans cette phrase de M . Marec, qui a beaucoup écrit sur la question d e s p è c h e s : — « ... Marins des navires pécheurs qui, après la saison de la p è c h e , sont ramenées en Ressac dans les ports d'armement. » e

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R E S S A T O D A C O V E R T A , géno. s. m. Abaissemeui du pont dans une ou plusieurs de ses parties pour faciliter l e s dispositions intérieures. — V . Avvallamento del ponte.


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GLOSSAIRE

R E S S I F , fr. s. m. Variante orthograph. de Récif. ( V . ) R E S S O N , fr- anc. s. m. (Ou cat. Russon [ V . ] ou Ruxon. IV 1) Grappin de galère.— « VngResson et vne petite ancre pour Tonnager » (louer), « et le fer (grappin) « de la barque. » Inventaire de la nef Sainle-Marie Bonaventure. — V. Risson , Saisie, Tromegier. R E S T , cat. anc. s. m. ( V . Resto.) C o r d a g e , Filin de jonc ou de sparton. — V . 2. Lembus, Res, Restis, Resto, Restus. R E S T A B L I R , fr. anc. v. a. (D'Establir, fait du lat. Stabilis; et du préfixe Re, de Nouveau.) Remettre en état.— "... Qu'estant à Wleker après auoirenleué les agrez du JVarington pourRestablirle Milfort qui estoit tout desemparé...» Extrait des registres du conseil d'Etat ; procédure faite à Durikerque sur les prises du Milfort, du ïKarington et du Prince-de-Galles, capturés par Jean Bart en décembre 169'i. Parchemin appartenant aux Arch. de la M a r . , lig. 9. R E S T A R P E R U N V E N T O , ital. anc. v. n. Rester palone Ielle aire de vent.—«La Guardia ò altri che scoprirà vascelli, subito nel miglior m o d o , che potrà, lo notificherà alla Capitana , cosi il numero, come per che vento Restino... •> Ordini d'Emilio Pucci (1607). R E S T A R E IN SECCO, ital. v. n. (Rester à sec.) Assécher. (Illvr. daim. Ostati na osêkli.) R E S T E , fr. anc. s. m. (De Rester ; lat. Restare.) Temps pendant lequel un navire séjournait dans un port de relâche. — V. Escala. R E S T E R , fr. v. a. Ital. Restar per un vento.) On dit d'un objet quelconque qu'il reste à telle aire de vent ou par telle aire de vent, lorsque, relativement à un au tre, il est dans la direction de cette aire de vent.— « Le lundy 2 o d u d . déc. (1688), à 7 heures du matin , le cap de Palos me Restoit à ( ) . S. O. enuiron 5 lieues. » Journal de la route du vaisseau le More, par Ant. Fabre, pilote, p. 6 v ° , Ms. Arch. de la Mar. e

R E S T I N G A , port. anc. s. f. (Étymol. incorni. Constantio [ i 8 3 6 ] pensait que ce mot avait été fait du lat. Restare et A'Agita; c'est au moins douteux ) Banc de sable ou de pierres. — « Deu cm huma Restinga de areia. Barros, Decad. 1. — On trouve ce mot dans F. Mendes, dans Conto et dans le Roteiro de Joam de Castro (1541)- — Castanheda écrit : Rastinga. R E S T I S , lat. s. f. Cordage, C o r d e , A m a r r e , Filin. — « Paulisper remitte Restem, dura concedo et consulo. » Plante, Rttdens, acte iv ,scène 3. — « I t e m , stabularias pro eqùis paratas cum Restibus. » Demande faite par les envoyés de saint Louis à la commune de Gènes, pour le nolis de 3o nefs (12/16); Rôle Ms. de la Bibl. nat., publié par M. Chainpollion-Figeac, (Il paraît, d'après la phrase que nous venons de citer, que les écuries pour les chevaux embarqués avaient une litière de Resti (V. Resto et Restus), décordés, qui tenaient lieu de paille. — « Funcs,Restes, Râpas. » GIoss. latihangl.-sax. de Mone. — V . Panfilins. R E S T O , cat. vénit. s. m. (Du lat. Restis [ V . ] ou Restus. [ V . ] ) Nom donné par les matelots catalans et vénitiens à un cordage fait d'herbe de sparto ou de jonc, qu'on emploie à plusieurs usages, et notamment, comme nous l'avons vu, à hisser les vergues dans un grand nombre de navires de la Méditerranée. — « Cum zosie chej maistri filacaneui de le case habia meso per consuetudine lauorar Resti zoe sartia de herba per le qual e grandissimo danno de le maistranze nostre Slacaneiii et etiamdio prejudicio di naueganti et di

NAUTIQUE. nostri nauilij..., etc. » Chap. i 5 g , Capitolar della Tana, M s . pareli in-4° de notre Bibl. particuL, n° 1, p, 29 v e r s o , ligne i'3. PECTS'PNA (A C E ) (A sérestourna), val. v . (Transcript. de l'ital. Ristornare.) (Se renverser.) Chavirer. R E S T U S , bas lat. s. m. Variante de Restis. ( V . ) A m a r r i . Cordage, Filin d'herbe ou de sparton. — « Item, quod qualibet dictarum trium navium habeat Restos, videlicet pro qualibet x v i , pro honerandis eisdem. » Demande de navires faite par les envoyés de saint Louis à Gènes, en 1246, Rôle Ms. Bibl. nat. — « I t e m , qualibet dictarum navium débet habere maniaoras , stangas, et Restos ad sufficientiam pro p o nendis sub pedibus equorum qui ponentur in dieta navi (et des cordes de sparton pour mettre sous les pieds des chevaux qui seront embarqués dans ladite nef). Même R ô l e . — V. R e i s , R e s , Sagittea de remis 64. PECS'IIS'NE (A) {A ressotipouné), val. v. a. (De CîSnSne. [V.]) (Reconquérir). Reprendre, en parlant d'un navire que l'ennemi avait capturé. — PecïSnSnepea (Ressotipounèréa). Reprise. R E T A G U A R D A , esp. port. s. f. (De Guarda, G a r d e ; et de Retro, En arrière.) Arrière-garde. — « Lieve la Retaguarda detras de la batalla. » Vander Hammen, Don Juan d'Austria, liv. m , p. 170 v ° . — L'esp. dit aussi Retaguardia. R E T E D ' I M P A G L I A T T A T U R A , ital. s. f. (Du lat. fi, v . Retis, Filet.) Filet de bastingage.—V. Impaglia Itatura. R E T E N U E DE P O U P E , fr. anc. s. f. (Terme de galère.. Pendant le Moyen Age et encore au x v i ° siècle, sur les galères où étaient embarqués, outre l'équipage ordinaire, des chevaliers qui allaient chercher la gloire en combattant les ennemis de la Foi Chrétienne, les capitaines avaient l'habitude d'assigner leurs postes pour le combat à ces aventureux gentilshommes. Ils en désignaient un certain nombre pour défendre avec eux la poupe et l'étendard. Ces élus composaient ce qu'on appelait la.Retenue de poupe. C'était un honneur que d'être choisi pour ce poste dangereux. A la bataille de Lépante (7 octobre 1571 ) , Don Juan d'Autriche avait composé la Retenue de poupe de sa Reale de Don Bernardino de Cardenas, Don Rodrigue de Mendoça Cerbellon, Louis de Cardona, Don Juan de Guzman, Don Louis de Cordova, Don Philippe de Hederia , Don Rui-Diaz de Mendoça, et de quelques autres illustres soldats de l'Espagne. \ Vander-Hamen, Don Juan de Austria, in-l", Madrid, 1627. p. 1 / 3-i65.) — « Que le général et les capitaines fassent leur Retenue de poupe en la galère, où ils pourront retenir tel frère qu'ils voudront, hors le R o y de la galère ( V . ) et le Cercamare (V.) ; et que ceux ainsi retenus ne puissent durant le combat sortir de la pouppe sans en auoir ordre exprès du dit général ou du capitaine, sur peine d'estre six mois dans la tour et de perdre le fruit de la mesme carauane. » Statuts de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem ( i 6 o 3 ) ; titre x x , art. 34. Baudouin, Histoire de l'ordre, etc., t. 11, p. 267. (

R É T E R , bas bret. s. m. Est, Vent d'est. — V . Avel hue!. A v e l ar, Sav-eol. R E T I 1)1 C O R D A , ital. anc. s. m. plur. ( D e A f e , Filet. Pont de cordes, Filet de casse-tète « l u luogo di coi a poppa et a proda, se metteranno à tendali sopra le \\ di corda , come fanno gli Inglisi. » Bartol. Crescendo, A . lica Méditer. (1607), p. 66', chap. Della labrica de' Galeoni. B E T I C E L L A , ital. s. f. (Diminut. de Rete.) Petit filet.— « Per i matafuni, ó matafioni delle vele, et per le Reticelle.


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. j vuole otto volte tanta lunghezza , come i penultimi capi che sono passa 2400; la cui grossezza sarà il ter/o cl i quelli, c i o è per la 48 parte della grossezza del Usto. (V.) •> Bartol. C r e s c e n d o , Nautica Méditer. (1607), p. 83.—- Les Reticelie dont il s'agit ici étaient probablement les Blets dont on ... . o u v r a i t au moment de l'abordage, le pont de cordes, et autres filets du même genre.

trat d'affrètement de la nef le Paradis ( 1 2 6 8 ) , publié, t, 1 1 , p. 392 de notre Areh.nan. Retre n'a point de sens; nous supposons qu'il devait y avoir dans l'original : Viete, de Viere, Lier avec de l'osier. (Dolia vierc, Relier des tonneaux ; Victor, Tonnelier.) La phrase du Contrat signifie : « Avec seize tonneaux à eau, dont quelques-uns sont reliés et d'autres en bottes. •»

R E T I N A C U L - V , lat. s. n. plur. (De Retiñere, Câbles, Amarres.

R E T R O G U A R D I A , ital. bas lat. s. f. (Du lat. Retro, en A r r i è r e ; et de Guardia, Garde.) Arrière-garde. — « Hanc navem igitur cimi vigiliti quatuor galeis, cum qnibus in Retroguardia suarum navium accedebat, impugnavi!. » Chronique universelle de Sicard ( x i i siècle), éeéque de Crémone, a p. Muratori, t. v u , col. 6 1 4 .

Retenir.)

• E (¡iiii.ii- alma pareas, uuiiis viribus usa, Sluppea praerumpit Phrygiie Retinacula classis ; Ferlque rales primas , medioque siili œquore mergit. -

OVIDE, Métañiorph., l i v . x i v , v. 5 ; 6 . « desoque in litore tauro, Torta coronata- solvimi Retinacula navi. -

II)., liv. x v , v.

Go5.

P E T I P A / J A (Retirada), rus. s. f. (De l'ital. Ritirata.) R e t r a i t e . — V . Ocmcmym,. ' P E T O U A A (Rhétmila), gr. vulg. s. f. (De l'ital. Rotolare, Rouler, T o u r n e r . ) Glène. — Koupua, Koúpxouaa, l-sípa. R E T O U R D E L A M A R É E , fr. s. m. (De l'ital. Ritorno.) Mouvement de la mer, qui, après avoir été entraînée par le reflux, est ramenée au rivage par le flux. — « On luy auoit ¡adé » à Piccolomini) «qu'il pourroit faire entrer du m o m i e dans Dunkerque par cet endroit, et se retirer sans danger, pourueu que son dessein fust secret, et qu'il prist biefl les auantages de la nuit et du Retour de la marée. " J E. Sarasin, Histoire du siège de Dunkerque (en 1 6 4 6 ) . — V . Eorme. R E T R A Í A N T ( L E ) , vieux fr. s. m. (Du lat. Rctrahcre.)L.a Marée descendante, le Reflux, l ' E b b e , le Jusant. — • L i Retraíaos les met en mer, Et li sens les en l'ait r'aler. » Roman

de Partonopeus

de Ulo'is ( x u i * siècle), v. 7587.

y . Montant. — D. Carpentier négligea le Retraiant aussi bien que le Montant. R E T R A I T E (Coup de canon d e ) , fr. s. m. (Gr. vulg.'Ps- - ¿ - a ; de l'ital. Ritratta ; rus. Ocnryrrb [Ostoupe], Peinnpa.ia ¡tirada); angl. Ercning gun.) Coup de canon tiré par le leau amiral dans un port, par le stationnaire sur une rade, à la fin du jour et à l'heure où va commencer le service de nuit. — « H arriua vn soir qu'vn de mes canonniers n'ayant pas pris garde qu'il y auoit vn boulet dans le canon nui deuoit tirer le coup de la Retraite, le boulet alla passer entre les màis île l'amiral anglois. J'euuoyay aussy tot vn officier IIIT en faire des excuses. Sa réponse fut gasconne, , il dit qu'il estoit si accoiistuiné aux coups de canon, qu'il . s'estoit pas appercu de celuy la. Aussy Herbert est-il du nais de Galles, qu'on appelle la Gascogne angloise. » Mein. mânusc. ' " marquis de Vil/ette-Mursay (année if)86), p. 93, lig. 6.— V . Diane.

e

R E T U R N (Ta) T O A N A N C I I O R , an^l. v. n. (Return, du fr. Retourner, fait de l'ital.Ritornare [lat. Tornare, T o u r ner].) Revenir à l'ancre, au Mouillage. — « And, on the 6th of september ( 1 7 4 0 ) , being returned to au anchor at SaintHelen's, after one of thèse fruitless efforts, the vrind hlew so fresh, that the whole fleet struck tbeir yards and toproasts to prevent driving...» (Le vent souffla si fort [ou : il venta si frais], que toute l'escadre amena les vergues et cala les mats de hune [ V . Striie], pour ne pas chasser sur ses ancres. Rich. Walter, voyage... by George Anson London, \ -ficf. chap. I , p. 15. ER

' P E V M A (Rlieurna), gr. litt. anc. et mod. s. 11. (Du gr. anc. T H O , C o u l e r . ) Courant. R E U M A pour R H E U M A ( V . ) , lat. s. f. La Marée haute, la Pleine mer, le Flux ou F l o t . — V . le Gloss. anglo-sax. de Moue, dont nous avons public un extrait, p. 119, 168, I . 1 de notre Arch. nav. R E U N , fr. anc. s. m. Corrompu de Rem ou Rum. (V.) Cale , Fond de cale. 1 Faux Remis. On donne ce nom , 1 dit Roninie (1792), « aux vuides qui se trouvent entre les objets arrangés dans la cale d'un vaisseau. » Dans cette acception du mot, Reum signifie : Espace, et se reportée son origine islandaise ou anglo-saxonne: Riim. R E Ù Z E Û L E N , bas bret. s. (De Rcuz, Malheur, Accident fâcheux.) Banc de sable. ( L e Pelletier, Legonidec.) R E V , hongr. s. P o r t , G u é , Traversée. —Rév-bér. (Bér, P r i x . ) Nolis, argent pavé pour une traversée ou pour le passage d'une rivière. — V. Hajó-bér.

R E V E D I T O R E , ital. anc. s. m. (De Recedere, Revoir. (Proprement : Réviseur.) Contrôleur. — « Era adunque il quarto officio generale » (dans la flotte) « quello del Reveditore, che con assidua diligenza, rivedeva tutte le robbe compre et dispensate » (tous Ics achats et toutes les dépenses « et i pagamenti d i e s i facevano, ovviando â danni della camera et di ogn'uno che era interessato. » Rai toi. Crescendo, Nautica Méditerr. (1607), p. 91.—Par l'art. 3o des Statuts de l'Ordre de Saint-Jean ile Jérusalem, il était ordonné au Rcoedilfur, au capitaine de la Capitane de l'ordre, ou à tout autre officier délègue par le général des galères, de proR E T R A N C H E R le vin nu les vivres à un homme, fr. v. a. céder, immédiatement après la capture d'un navire, à l'inDe Trancher, Couper, fait de l'ital. Trinciare, que Ménage ventaire de la prise, afin que tout détournement d'une pari tirait du lat. Truncare.) C'est priver un homme du vin ou du butin fût impossible du fait^de l'équipage capteur, et des vivres que lui accorde le règlement du bord. Autrefois pour assurer aux intéressés l'intégrité dudit butin et du parce double retranchement était permis; aujourd'hui l'on ne tage. r

r

retranche plus que le vin ou l'eau-de-vie. — V . Afkorte, A y gua, Esser açotat, Levar lo pa et la vianda davant. R E T R E . Faute du copiste du manuscrit des Arch. nation. coté J. 45G, dans ce passage: « Vegetibus sexdecini pro aqua. qua ru m quedam sunt Retre et quedam in faxio. - Con-

R E V E N Q U E ou R E B É N Q U E , esp. s. m. (Fait du fr. Ruban [ V . ] , comme Obe tique, de Hauban, Urinque, de Orin, etc.) Corde ou fouet avec lequel on battait les hommes delà chioltrmeou de l'équipage qui avaient commis quelque faute. Au x v i siècle et au x v n , on appelait cette corde une e

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Dague, i V . ) — « V se hechia de ueer luego qui en falta a la faena ( V . ) o gnarda suole el contra maestro y guardian liiiscarlos cou un Reuenque. » Obligaciories ilclcapitan de un gttlaon\ Ms. x v u ' s i è c l e ; Bibl.de la Mar., n° i/,255-3. R E V E R D I E , Fr. anc. s. f. (Du lat. Reverlere, Revenir.) <> C'est un terme qui n'est usité qu'en certains lieux de Bretagne, pour dire, Les grandes marées qui arrivent au défaut ainsi qu'au plein de la lune. » Aubin, Dlct. de mar. (1702), p . fi68.—« Retour des grandes marées pendant chaque lunaison. Comme la marée s'élève moins par le (lux, pendant les quadratures, qu'aux environs des syzygies, on nomme Reverdies les marées qui croissent graduellement depuis l'époque d'une quadrature jusqu'à la syzvgie suivante. « Homme, Dict. de la mai: fr. ( i 8 i 3 ) , p. 40,3. — Reverdie se disait, au x v i siècle, du retour d'un vent habituel; les Normands se servaient de ce mot, qu'Aubin attribue seulement à quelques localités bretonnes; il s'écrivait et se prononçait Raverdie. ( V . ) Raverdie était une corruption analogue à celles qui sont familières au peuple parisien, <jui ne manque guère de dire : Raeoin pour Recoin, Raverdir pour Reverdir (redevenir vert), etc. e

RÉVÉRENCE, fr. anc. s. f. (Du lat. Revcrencia, Respect [rad. Vereri, Craindre et Respecter; Reor, Croire].j Salut.— « Lesquelles » (les galères vénitiennes, le 1 4 ocl. i 5 o l ) « à l'arrivée » (devant Milo) « firent la Révérence au lieutenant du Roi (Philippe de Ravestain) « e t à son armée,,et puis entrèrent dans ledit port. » Chron. de J. d'Auton, 111 part., chap. 27. e

R E V E R S , fr. s. m. (Du lat. Reversas, de Rcverterc, R e tourner.) (Gr. mod. narra ; vénit. Rovercio ; ital. Rovescio; val. Diukolo.) Ce mot a plusieurs applications dans le langage desinarins: nous avons indiqué les principales aux articles: Allonge, Bouline, Gambe. R E V E R Z I , bas bref. s. f. Reverdic, Grande marée, Marée d'équinoxe. RÉVÉSZ (Rêvés), hongr. s. (De Rév. [ V . ] ) Batelier, Passe u r. REVIRER, f r . v . a . (De Firer[X.]; et de Rc, préf. de la Réitération.) (Gr. mod. SavayupiÇw ; val. înroap'ie [a ce] de i c noar/i. [A se introartché da isnoave].)\u-er de bord.— « Monsieur le mareschal» (d'Estrées) « s'opiniastra a sortir du 'Page par vu vent contraire. Cela ne se pouuoit faire qu'en l'ouuoyant. Mon vaisseau ayant manqué à Revirer, j e fus obligé à mouiller près des Cachopes. Ce sont des rochers, etc. » (Mém. manuscr. du mare/, de Fillettc-Mursay [année 1677], p. 5 i , Kg. 6 . ) — « Nous auons fait route au Sud et S. \ S. O. jusque à 3 heures après midy que nous auons Reviré le bord, portînt au N. E. \ N . » Journal de la route du vaiss. le More (23 oct. 1688), par Ant. Fahre, pilote, p. 1 verso, Ms. A r c b . d e la Mar. — «Celle des ennemis » (l'escadre hollandaise) « R e u i r a ; et vne partie coupoit entre la flûte et nous. » Rapp. de J. Bart (11 juillet 1694); Ms. des Arch. de la Mar.—Aubin a: Revirer, dans le même sens, et point dans le sens de : Virer derechef, qui est l'acception nouvelle. — V . Vice-Amiral. B E V O C A , port. s. f. (Du lat. Revocarc, Rappeler, Faire revenir. Pour un cordage à l'aide duquel on peut rapprocher de soi le navire qu'on a à la traîne, le nom de Revoca est assez heureux.) Remorque. — « . . . Dando cargo destes Rettoques a Antonio Gago et Gonçalo Luis, homens de conhecido, valor e esperiencia. » Francisco Manuel [Epanaphoras (1660), p. 328].— Revocar, v. a. Remorquer.—V. Rebocar, Varinel.

R E V O C Q U E R , R E V O Q U E R , vieux fr. v . a. (De même origine que le précédent.) Retourner vers...—« Item, si ledit seigneur veult que lesd. nefz mectent les bateanlx en mer, mectra deux bandières à pouppe et tirera vng coup d'artillerie, el incontinent lesd. natures seront tenus mectre lesd. bateaulz en mer, et Reuocquer deuers led. seigneur ou là où il voudra. » Ant. de Conflans ( I 5 I 5 - I 5 2 2 ) . R E V O G U E R , vieux fr. v . a. (Comme le port. AV. variante de Revocar.) (Variante du précédent.) Retourner vers... — « Quant ceulx de la gallée •> (du grand maître de Rhodes) « virent leur meschief, sans aultre attente il/. R e u o garent vers larmée, et le plus coyement quilz peurent ils monstrarent leur meschief au Conte Ame de Sauoye et aulz aultres signieurs... » Chron. de Savoyc ; Ilist. pair, nionuin. (Turin, 1840, in-fol., t. i , p . 109). R E V U E , fr. s. f. (Ital. cat. anc. Mostra ; fr. anc. Monstre; angl. Mustcr; rus. С м о т р ъ \Smotre].)—« J'ay recen vos lettres des 7, 10 et 14 du mois passé, ensemble les Reueties de toutes les galères, queje trouue en bonne forme... Vous dettez obseruer seulement qu'il faut mettre ces R e ueiies en moins de papier, et que vous auriez peu mettre en cinq ou six feuillets de papier ce que vous auez mis en i S ou 20. Vous sçauez que dans les affaires de cette nature, auec vn homme comme moy, il faut abréger, et mettre en peu d'espace toutes les connoissances qu'il faut luy d o n ner. Colbcrt à Arnold, 4 juillet 1670; Ôrelrcs du ROY t, lèrcs), vol. 11, fol. 83; Arch. de la Mar.— V-. Rassegnare. o

R E W E T E , R E W E T T E , R E W U T E , R E W Y T , angl.-s a s. Navire, N a g e . — « On swtSran heaffa Recettes, A tribord dans le navire. » — « On Revctte swincende,Nageant, Ramant, se fatiguant aux avirons. » — V . R o w e l e . R E Y D E S E R V I C I A L S , cat. anc. s. m. Roi ou Chef des gens de service.—«Rey de Serviciáis den hauer»(d'unnavire capturé) « los millors ferros que sien en la nau, è un caldera entre élis è los infants » (et un chaudron, de moitié avec les jeunes serviteurs [les pages ou mousses.]) Ordon. Catal. sur les armements en course ( x i v siècle^, chap. З 2 6 . e

R E Y N G U R , isl. s. f. plur. (DeRaung. [ V . ] ) Les côtes du navire, les couples. R E Z O N , esp. s. m. (Même origine que le cat. anc. Russon [ V . ] ou Ruxon. [ V . ] ) Grappin.—Quelques auteurs écrivent : Reson. Р Е ф Л Ь ' К С К Л М Ъ Р 1 (Rcflouksoul meri), val. s. (Du lat. Refluxus maris.) Reflux, Jusant, Ebbe, Marée descen­ dante. Р Е ф Т Л Л Ь (Réfiai), rus. s. f. (Transcript. du holl. AV.. Ris, et de Taal, Palan.) Palan de ris. —. Р е ф т а л ь - т ь е н кель (Réflal-chkennkèl). Itague d'un palan de ris. — V . Шкенкель. PECfpSZA ( A ) (A réfouza), val. v . (De l'ital. Rifusare.) Refuser, en parlant d'un navire qui ne peut virer de bord. Р Е Ч 1 ( A ) T S N (A retchi toun), val. v . a. (Pe4i, Refroi­ dir, est sans analogie avec le russe Речь [Rctché], Parler. Dire, ou avec l'illyr. Rechi ou Rjeti, qui a le même sens ; nous ne savons à quel radical rapporter le mot valaque, car nous n'osons croire qu'il est une corruption du lat. Refrigere.) Rafraîchir un canon. Р Е Я (Réïa), Peu.

rus. s. f . ( D u holl. Raa. [ V . ] ) Vergue. — V.

R E B R A , R E D R E , R E D O R , angl.-sax. s. A v i r o n , Rame. Rameur, Nageur; Aviron servant de gouvernail. — V . GèreЛга, Scip-Rowend, Rae#ra, Ronere.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . ' P H X A (Rika), gr. mod. s. n. plur. (Du gr. anc. "PT./IT, OU 'Ps/'* ^ ' ' ' de ' - ) Bas-fond, Haut-fond. :

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• P B T Q N 0 I I L S 2 A [Mitonopissa), gr. litt. mod. s. f. (Du •r. anc. 'Pr,T!W„ Résine; et de Песета. [V.]) lirai, Brai gras. — Manque à Dehèque. R H E D E , ail. s. (De l'angl.-sax. Ràd.) Rade. — Rheder, s. Armateur- — V . Reeder.

m.

R H E U M A , bas lat. s. f. (Transcript. du gr. 'Pcîiaa, Cours d'eau Fleuve.) Courant; Envahissement d e l à terre par les flots de la mer soulevée; Bouillonnement de la mer agitée par les rames; Flux ; par extension : la Mer. R H I Z A , lat s. f. (Du gr. ' P î , a , Racine.) Nom donné par J Scbeffer, p. 146 de son Traité de Militia naval) (i5G/|), à la' hampe du gouvernail antique, qui correspond, sans lui ressembler toutefois, à la mèche du gouvernail moderne. Р Н Д Е Р С ' Ь (Riderss), rus. s. m. (Transcript. du plur. angl. de Rider.) Porque. — Р п д е р с ь - ф у т о к с ъ (Riderss-foutokss) G e n o u de porque, Allonge de porque. — Manque à R e i f f — V. ф \ - т о ь с ъ . р И ф И Т Ь (Rifite), rus. v. a. (De Р и ф ь . [ V . ] ) , ] . . ris, Riser. — V. Р и ф ы б р а т ь .

Prendre

s

р И ф М А Р С Е Л Ь Н О Й В'БТР'Ь (Rifmarsselnoie vèire), rus s. (Vent à voiles airisées, vent qui force à prendre des „ . . Grand frais.—V. В Ь т р ъ . r

р Н ф Н А Я П О . Ю С А (Rifnaia polossa), rus. s. f. (De l'anal- Bref, R i s ; et de Полоса, Raie ) (Raie des ris.) Bande d e ris. Р П ф ' Ь (Rijc), rus. s. m. (Transcript. de l'angl. et du h o l l . Reefj Ecueil, Grève sablonneuse, Roche sous l'eau, Rescif; Ris et Cliil de pie, selon Reiff, p. 780, t. 11.•—Manq. , 1 Hevin.—Рпфъ-еезен1> (Riffe-sezene), Garcettede ris.— Р п ф ь т а л Ъ (Rife taie)'. Palanquin de r i s . — \ . Камень, Коса, М е л ь , СезенЪ, Ш а л ь , Ш х е р ы . р Ц ф Ы Б Р А Т Ь \Rifi brute), rus. v. а. ( Б р а т ь , Prendre avec les mains; Р и ф ы , plur. de Рпфъ. [ V . ] ) Prendre des lis. у. Рифить. R I I L M B , fr. angl. s. (Noah Webster [18З2] suppose que l'angl- Rhumb fut fait de R/ioiub, Losange, venant du lat. Rjiornbus [цг. 'Pôpiêoç] ; c'est là une erreur manifeste. Il n'y a rien de commun entre l'Aire du vent et l'idée qui s'attac h e aux mots dont'Pép.êco (je Tourne, j e fais Tourner) est le radical. BJiumb est une orthographe abusive de Rumb, corruption de Ram , que nous voyons écrit : Rumd [ V . l , fiund et Rumb dans les Premières œuvres de J. Devante [Ms. de j -83 Bibl. nat., 11" 681 5 - 3 ] . Rum [ V . ] est la véritable 01i b o g r a p h e ; c'est celle qu'adopta Nicot, dont le 'Phrësor de la langue ne fut publié qu'en 1606, c'est-à-dire, six ans après sa m o r t . Eu 1621, le P . René François écrivait aussi Rum, mab'ré l'usage de son temps, usage consacré par le P . F'otirщет, q u i , en 16ДЗ, écrivitЛигае et Rumbe en même temps nue Ru" [chap. de la Boussole [liv. x i , Hydrographie ; et chap. '"V l ' • Théorie de la doctrine des Rumbes^l] C o m m e n t le b s'ajouta à Vm de Rum, c'est facile à comprend r e : d'abord, Rouine et Roiimb ont une grande analogie de son, et puis il faut tenir compte de la préoccupation de . . и х qui, sachant point quelle était l'origine de Rum, .,,portaient ce ternie au lat. Rhombus. A cette préoccupation seule est due l'introduction de Yh dans le mot Rumb, introduction qui, au reste, n'est pas ancienne, car Guillet 1 6 7 8 ] et Dcsrochès [1G87] continuèrent à écrire comme V -

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X V 1

1283

leurs devanciers René François et Nicot. Aubin [1702] garda aussi cette orthographe) qu'on trouve encore dans le Dict. de Saverien [1757-1781]. Lescallier[i 777] est, à notre connaissance, le premier auteur de Dictionnaires de marine qui ait écrit Rbuiiib. L'Encyclopédie [1789] admit fihumb, mais seulement comme une variante orthographique à laquelle ¡1 faut préférer Rumb. Rum n'a rien de commun avec le gr. 'Puao;, comme le croyait Nicot, qui dit à ce propos : « L e mot peutestre prins de Тиилс, diction grecque, qui si­ gnifie le Timon d'une charelte, qui la fait aller droit sans balancer : car le Rum montre aussi le droict de la route qu'il faut tenir sans varier. » Il ajoute : « Aucuns l'appel­ lent fiym. » Cette dernière remarque de Nicot l'aurait certainement mis sur la voie de l'étymologie de Rum, si alors les savants avaient été portés à chercher dans les langues du Nord des origines qu'ils croyaient ne devoir trouver q u e dans le latin ou le oirrec. Rum est un mot aoclo-saxon sii/nio n fiant Espace, Place ; Ryniun est un verbe de la même langue, fait de Rum et signifiant : Elargir, Donner de l'espace. Placer. Ainsi un Rum, en parlant des vents, est l'espace compris entre deux vents; c'est donc un synonyme excellent A'Aire devent. Ce n'est que par extension que les lignes tracées sur la boussole et sur les cartes prirent les noms AeRums, Rumbs, ou dires. Notons, eufinissant, que le mot Rum ou Rumb [ital. Ronibo, esp. Riimbo; port. Rama et Rliuinbo; angl. Rhiniib ; rus. Румбъ [tous ces mots vien­ nent du français] ne parait pas s'être introduit dans le langage des marins avant la lin du xv" siècle. La première de ses formes que nous trouvions dans les documents «pie nous avons sous les veux, c'est Riimo ( V . ) , qui est dans les C o m mentaires d'Albuquorque, publiés pour la première f o i s e n 1557, mais racontant des faits se rapportant à l'intervalle compris entre i5o3 et 1515. L'Atlas catalan de 1375 (Ms. Bibl. nat.) ne contient ni le mot Rtimo ni aucune de ses variantes; il dit partout : Quarte,de vent.— L'Académie française écrit Rumb : elle a raison; elle aurait plus raison encore si elle écrivait Rum, ou du moins si elle avertissait que Rumb est une corruption de Rum. 1 . RI A , esp. s. m. (De Rio.) Embouchure d'une rivière, Golfe. — " Ria, Puerto, о Boea de rio, l'embouchure d'une rivière qui entre en la mer. Oudin (1660).—V. 2. Astillero. 2. R I A , fr. s. m. Corruption de Réa. ( V . ) R I A I T , ar. vulg. cote N. d'Afr. s. (De Par. Л Й [ - J j ] : ) Aire de vent; Rumb. CR1AK1I, madék. s. Êcumedela mer. — V. Riok. RI A L , lascar, s. (C'est l'angl. Rail.) Lisse. — Le lient. T h . Roebuck, pag. 92, art. Rail de son Engl.and hindoost. naval dutioiin. (1813', écrit : Rel.—V. Cinta, Percha. R I A L A R P O U L E O , bas bret. s. m. De Ria.) Rea de poulie. R I A L A \%>j), ar. cote N . d'Afr. s. (De l'ital. Reale, la galère Réale.) (Celui qui commandait la Réale, dont le titre a e i e gardé pour nommer le : 1 Contre- A m i r a l . — L e turc dit : Rèala bcg. (V.) RI AS, papou-waigiou, s. Soleil. RI 11 O F A P A R R E L , angl. s. ( D e l'angl.-sax. Rib, Côte.) Bigot deracage. ( Y . Parrel. — Rib of a ship Côte du navire), Membre. — AU the Ribbs (Toutes les côtes), la Membrure du navire. R I R A , R I B A T G E , cat. anc. esp. port, provenç. s. m, s. f. (Du lat. Ripa [ A ' . ] . Rihatge est une forme du bas lat. Ribagiuin employé au x n siècle, et peut-être avant.) Rivage, e

l6l.


1284

GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

Q u a i . — « L o nautxeres tengut de les coses qui serán posades en la Riba de la mar, pus que les haurá una vegada rebudes, jat sie » (le vieux fr. jacoit, bien que) « çô que encara non sien meses en la nau si el Ribatge de la mar perien... >. Coutume de Faïence ( i a 5 o ) , liv. n , Rubr. 16, art. I . — « Vehch Don Nuno à la Hiba de la mar, e crida en alies vens o y . . . » Chron. del Rey en Jacmc, chap. 96. — « Liceat curiae Massiliae... farinam faceré disraricari Riba... » Stat. de Marseille, liv. v i , chap. /,5. R I B A G I U M , R I B A T G I U M , bas lat. s. n. (De Riba pour Ripa.) Rivage et droit qu'on payait pour aborder un rivage, pour s'amarrer à un quai. — « ...Contra piscatores applic a l i tes, seu Ribagium fàcientes. » Charte de i 3 i i , citée par du Cange. R I B A N A , basq. vulg. s. (Du fr. : ) Raban. — R i b a n t a , v . Rabanter, Lier avec des rabans. e r

R I B A N D , R I B B O N D , angl. s. (lie Rib, Còte; et de Band, Lien.) (Lien des cotes.) Lisse de construction que l'on établit pour maintenir les couples du navire, avant qu'on place le bordage extérieur. R I B A R E , bas lat. v. a. (De Riba. [ V . ] ) Aborder le r i vage.— « Jure vel occasione naufragii a navibus, butis, galeis, tandis, galiotis, sagittis et quibuslibet aliis barchis et lignis, qiincumquc nomine nominan tur et rebus et mercibus et hominibus undecumque fuerunt, extrañéis et privatis, et rebus corum, quae ex maris et aquae periculo vel tempestate Ribaverint intra termînum regni vel civitatis Valentie, aliquod a nobis vel nostris, vel aliquibus aliis nunquam exigatur, nec accipiatur, nec detur : et si occupata fuerint, restituantur libere doniinis rerum. •• Privilèges élu royaume de Valence; 8 oct. 1243. R I B A S S A , napol. s. f. Pied du mât de hune. — V . Rabazza. R I B A T G E , cat. anc. s. m. Rivage.—V. Riba. R I B A T T E R E , ital. v. a. Rabattre ou River les clous. — « Chi Ribatte da proda, e chi da poppa. » Dante, Inferno, chant 21. R I B B E E N ou C A I L L O N S - R I B B E E N , dan. s. (De l'angl.sax. Rlb, Ribb, Còte.) (La forme de la Herpe justifie ce nom de côte que lui donnent les charpentiers danois.) Herpe ou Lisse d'éperon.—Ribbeen idœkhene, (ig. (Proprement : Côte du pont.) Barrotin. R I B E I R A , port. s. f. (Bas lat. Ribcria, Ripera, Ripparia. — V. du Cange.) Rive, Rivage. — « Entre Judá, e Otor ao longo da Ribeira do mar està hum porto... » Comm. Dalboq., part, i v , chap. 7.—Ribeira rlas ndos, Chantier de construction, nommé Ribeira, de son emplacement au bord de la mer, ou sur le bord d'une rivière.—«Deixou... carpinteiros da Ribeira, calafates... e sete alifantes nella muito grandes, pera servirei! na Ribeira das naos. » Comm. Dalboq., ib., chap. 48. B I B L , bas bret. s. m. Bord, Côte, Rivage. Plur. —Rib/a, v . a. Côtoyer.

Riblou.

I M B O L A , vénit. s. f.(Corruption d'Arigola [ V . ] , corrompu lui-même d''Arguola [ V . ] . On voit très-bien comment VJrguola a pu devenir XAngola, la Rigola et la Ribola, ou Ribolla, comme l'ont écrit mal à propos plusieurs auteurs.) Barre du gouvernail. — « Ribola, barra che gira il timone. >. Introduzione all' arte nautica (Venetia, 1715), p. 275. R I B O M B O R D E R , fi', v. a. peu usité. (De Border ou Bordirèe, Louvoyer, Courir des bordées; et de Ribom, dont

nous ne savons pas précisément le sens. Peut-être ce mol est-il composé du préfixe Re, de nouveau, et de l'adj. Bon. Dans ce cas, Ribombordcr, ce serait Louvoyer en courant de bonnes bordées.) (Rus. ,/IaBiipoBami) KOpomKiuin I M A casin [Laviroeate korotkimi galssami].) Louvoyer en faisant des bordées courtes.—Ce mot ne se lit dans aucun des d i c tionnaires antérieurs à celui de Romme (1792). t RIBORD, fr. s. m. (Pour la synoytnie, X. Gabord.) (Vénit. Panezello.) Nom d'un bordage que l'on confond souvent avec le Gabord, et que Romine définit: « Bordage qui est le plus voisin do la quille, et dont le bord inférieur est reçu dans la rablure de la quille. » L'auteur ajoute : « Ces b o r dages (premier, deuxième et troisième Ribords' . portent aussi le nom de Gabords. " Cependant, au x v n ' siècle déjà, le Ribord était distinct du gabord, comme le prouve cette phrase de Guillet (1683) : « L e rang deplanchcs qui se met audessus du Gabord s'appelle Ribord. » Nous croyons que le mot Ribord fut formé des mots angl.-sax. Ryft-bord ( P l a n che [Bord], Revêtement [Rift, Ryfi].)—V. Resbordo. 1

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" R I B O R D A G E , vieux fr. s. m. Avarie, Dommage causé à un navire par un autre dans un port, dans une rade, ou à la mer pendant une navigation en flotte ou en convoi. L e Ribordage donnait lieu à une action civile qui se résolvait d'ordinaire en un accommodement où l'abordé payait une moitié des frais de l'avarie, et l'abordeur l'autre moitié. — Ribordage est sans rapport avec Ribord; il nous semble composé de l'angl.-sax. Rib, Ribb, Côte ; et à'Ordal, Jugement, Sentence; ou de Rib, et de Borian, Percer. Dans la première hypothèse, le Ribordage serait le jugement rendu .1 propos de l'avarie faite au flanc, aux côtes du navire ; dans la seconde, ce serait l'action de percer, trouer, blesser le navire dans son flanc.—Nous ne savons à quelle époque se rapporte le premier emploi du mot qui nous occupe, et auquel nous ne trouvons aucun analogue dans les langues du Nord ou du Midi; il nous apparaît pour la première fois dans le P. Fournier (1643). R I B O U T [t sonnantyjvJUs-J,), mal. s. Coup de vent, Forte brise, Tempête, Orage. — L e madék. a Rivaut, qui est évidemment le même mot que Ribout. — Le P . 1). Haex écrit Ribut, p. 3g, comme Marsden, p. 1 54 V.Pangaouas, P o u sar-an ang'in, Pouting-baliong, Tampias, Toufan. R I D A N C I O L A , corse, s. m. Cosse. R I D A R K L I D O U R , ai. côte N . d'Afr. v. R i d e r . — V . K l i dour. 1. R I D E , fr. s. f. (De Raidir, fait du lat. Rigidari, de Rigidus.) (Gr. mod. <l>iXaooépt [Filaàouri]; ital. Cotatojo, ( • latorc, Corridore; géno. Currielu; malt. Culalur [Coulatour]; esp. Acollador; provenç. Couladou; angl. La nia ni ; ho\\. Sortouiv, Putting, Wangt-taall-reep ; dan. Taljereeb ; rus. Ta.ipenT) [Talrèpe] ; lasc. Gola; ar. côte N . d'Afr. Klidour ; bas bret. Rid; basq. Erida; val. qSSnie întinditop [Founié intenditor].) Cordage d'un petit diamètre qui sert à en roidir un plus gros, au moyen de poulies, de moques ou de caps de m o u t o n . — L e s liures du beaupré se nommaient autrefois Rides, comme on le voit par cette phrase d'Et. Cleirac (i634) : « Les cordages qui amarrent l'esperon et le beaupré sont nommés Rides. Rider signifie lier bien serre. — L e P . René François ( 1621 ) disait, en parlant des haubans : « De là, se viennent Rider (c'est-à-dire Roidir' aux chaînes d'aubans avec deux caps de mouton, l'un attaché à la chaîne et l'autre au bout de l'auban. » — Roidir un cordage au moyen d'une Ride, c'est le Rider. ( G r . mod. "PrtÇapco; ital. Arridare ; géno. Arridd ; bas bret. Rida ; basq.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. Errida; angl. Tangthcn \to~\; ail. Andrchen; holl. Aandraareri ; clan. Andreyc; suéd. Ansatta.)— Rider, comme a y m e de R o i d i r , se lit dans le Thrésor de la langue, par Nicot ( 1 6 0 6 ) , art. Pont de corde. ?.. R I D E , synonyme de Pantocher. ( V . ) 3. R I D E , port. s. m., synonyme de Rizc. ( V . )

serait peut-être tenté de le tirer de l'ital. Riga, qui signifie : L i g n e , Raie. Celte hypothèse ne serait pas sans probabilité; elle pourrait du inoins être appuyée par cette considération que le français dit : Ligne de pèche, comme il dit Ligne de bataille; et que l'angl. appelle la corde et son élément, le fil : Line, qui signifie proprement : Raie, Ligne tracée, etc.

R I D E ^ w ) A T A N C H O R , angl. v . n. ( D e l'angl.-sax. Ridun, Mouvoir, Pousser, Exciter.) (Proprement : Flotter et se mouvoir sur l'ancre.) Etre à l'ancre, Etre mouillé, £ t r e au mouillage. (V. L i e [ t o ] . ) — Ride (ta) hard, ( P r o p r e ment : Se mouvoir rudement.) Fatiguer à l'ancre.— Ride (ta) out a gale, Tenir bon sur ses ancres dans une bourrasque, dans un coup de v e n t , pendant la tempête. •— V . Gale.

R K ï A O , ar. còte N . d'Afr. s. (Transcript. du provenç. Rigaiu, fait de l'ital. Rigida [lat. Rigidus, Dur, Roide].) On trouve souvent le mot Rlgaut dans le Mémoire sur (es agrez d'une galère, Ms. Bibl. du Dépôt de la M a r . ) Dormant d'une manœuvre.

R I D G E O F R O C K S , angl. s. (Du sax. Rig, D o s , selon W e b s t e r . ) Chaîne de rochers. — V . Ledge of rocks.

R I G O , port. anc. adj. ( D u lat. Rigidus.) Dur, Violent, Fort, en parlant du vent. ( V . Vemdavall.) — On écrit maintenant Rijo. (V.)

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P I D I K A ( A ) (A ridika), val. v. a. (Du lat. Dirigere.) ( i u i n d e r , Hisser. (V. Ь'рка.) — PidiKa (a) апкора (A ridika nnkora^, L e v e r l'ancre. — Р к Ь к а р е , s. Relèvement. R I E M , ali. boli. s. (Du lat. Remus.) A v i r o n , Rame. 1 . R I F , isl. s. n. Isthme, Banc de sable. 2. R I F , lasc. s. (Transcript. de l'angl. Rccf. [ V . ] ) Ris.— Rif band, hna, v. a. Prendre des r i s . — R i f k, pati, s. Bande j pis. Rif k, sig, s. Garcette de ris.— Rif tekli. (Transc r i p t . de l'angl. Recf-tackie.) Palanquin de ris. — V . Milao. (

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R I F R E S C A R , vénit. v. n. Fraîchir, Croître, en parlant du vent. — « Ma alli 7 dal mese Rifrescandosi di nuouo il furor del vento et mare... » У lag. di Р. Quirino ( I / 3 I ) , ар. Ramus., t. 11, p. 201 A . (

R I F U G I O , ital. s. m. (Du lat. Rcfitgiitm, de Fugerc, Fuir.) Vini, P ° ' RIG (Ta), angl. v . a. (De l'angl.-sax. Hrœgel, Vêtement.) Garnir, Gréer. r t

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R I G A N O , vénit. s. m. (Etymol. incorni.) Nom d'un cordage dont on se servait à Venise au x m siècle. Il est nommé dans deux décrets du commencement du x i v siècle. Voici un passage de l'un d'eux : >< Che nisun lilachanetto, ., oltra persona de Ueniexia olssa, da moinanzi, l'arnelauorar ossi far far Rigani ne Spagi, ossia corde ne altro lauorierode lino per si, ne etiam dio, cumlocàneuo mesedar per al"un muodo ne inzegno. » Décret de 1 З 2 8 , p . 4 v ° , lig. i 3 . Capitolar della tana,ils. pareli., in-4°, de notre Bibl. par­ l i m i . n ° i- (Quant au passage de l'autre décret, oh il est ciuestion de Rigano, V . Sparzina.) — Il est difficile de savoir quelle espèce de cordage était désigné par le mot Rigano. Dans le décret de 1З21 on v o i t , en effet, le Rigano nommé avant la Sparzina, qui était d'une certaine grosseur, puisnu'elle servait de cablot, de bosse ( V . ) , ou de remorque à la Barque de Cantici- que le navire avait à sa traîne. Dans le décret de 1 З 2 8 , comme on vient de le voir, il est nommé avec le Spago ou fil à voile parmi les cordages qui ne doivent point ,-tre faits avec du chanvre mêlé. Gros ou petit, le Rigano était ,,n cordage devant résister à d'assez grands efforts; car, si le décret de 1З28 ne voulait pas qu'il fût fabriqué avec un j , v r e de qualité inférieure, celui de 1З21 défendait de le faire avec du vieux filin ( « de sarcia vechia » ) . — Quant , l'etytnologie du mot Rigano, nous ne savons à quel radical | "rapporter. En italien « Rigano » signifiait, au X V I siècle selon Duez : « Ruisselet, Petit ruisseau, s C'était aussi je rîom de la plante appelée : Origan. On voit qu'il n'y a rien de commun entre le mot toscan et le mot technique icnitien- Nous ne pensons pas qu'on puisse vouloir trouver notre Rigano sous le Rig (to) angl., signifiant : Gréer. On e

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1285

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R I G G I N G , angl. s. (De Rig. [ V . ] ) Agrès, Gréemeni, Manœuvres. — V . Leaky.

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' ' - Vent. — Rili salili (^>i—- ^

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Vent léger, Vent doux, Vent faible, l'etit vent. ' P I Z A , gr. anc. s. f. Ce mot, signifiant Racine, parait avoil désigné chez les Grecs la naissance de la hampe du gouvernail, ou sa jonction au UTEP'JYIOV. J. Scheffer, p. iV >, de Milit. nav., nomme pourtant de ce nom la hampe elle-même, ce qui, dans notre Jrchéol. nav., nous a autorisé à nommer indifféremment <l>Û£ip et 'Pi^oc la hampe du gouvernail. r

R I J O , port. adj. (Variante orthogr. de Rigo. [ V ] . ) Dur, Violent, Fort, en parlant du vent. — V. Surgir. R 1 M , fr. anc. s. m. Pour Rumi). — V . Aire de vent. Lis de vent, Rliumb, Rym. N

R I M O F T O P , angl. s. (De l'angl.-sax. Rima, Reoma, Bord, L è v r e . ) Rebord de la hune, Guérite.— V. T o p . R I M B U R C H I A R E , ital. anc. v. a. (Corruption de Rimorchiare. [ V . ] Si l'introduction du b s'explique très-bien par l'analogie de son entre Rimotarquiaré et Rim-bourquian . elle ne saurait d'ailleurs s'excuser; le b est contraire a l'étvmologie. La forme Rimburchiare est déjà ancienne; on la trouve dans Nath. Duez [167/1].) — " Grimaldi confuso, mesto , ed avvilito » (après le terrible combat qu'il avait livré devant Alghieri, avec 5Î galères, aux Vénitiens et aux Catalans, en i35a [ ? ] . ) , « fa Rimburchiare la sua conquassata galea da altre tre e con dieciotto in tutte per fortuna salvatesi, perviene al porto di Genova. » Carlo Antonio Marin, Storia civ. e pollt. del cnmmcrc. de' Veneziani ( V i n e gia, 1800), t. vii, p . 107. R I M B U R C H I O , ital. s. m. (Corrupt. de Rimurchio. [ V . ] ] Remorque. — " Non si tosto fu veduta da noi, che lascialo il Rimburchio delle Saiche e del vascello, e preso quello delle Galeazze, facessimo sforzo di vele e remi p e r s e g u i tarla. » Lettera di Ragguaglio de progressi e vittoria, eie. (Venetia, in-4 , 1657), p . 1.— « ...Ma inseguito sin'al detto canale il nemico, ci contienne, prese a Rimburchio le galeazze, ritornar in dietro, coli obligati dal vento, che rinfacciami contrario. <• Ibid. 0

1. R I M E , s. R I M E R , fr. anc. v. a. (Du flamand ou holl. Rime. [ V . ] ) Rame, A v i r o n ; Ramer, Nager, Naviguer. — - F.t illoer nous mismej en mer, E D volonté d'oullre Rimer, En uuc uef grant, gente et fors... Dieu merci ! à ton port venimes Par vent, par singles et par Rimes, Et arrivons en une terre Qui plus liei la paix que la guerre. >•

FROISSIRT, Espiatile amoureuse, p. 490, edit. Ruchon.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1286

_ . < Une bargue de cantier» (V. Barque de cantici-), «qui sera longue xx goues » (3o pieds, s'il s'agissait, ce qui est probable, de la goue génoise qui avait 18 pouces; 45 pieds, si l'on mesurait avec la goue de Marseille, qui était longue de .3 palmes ou 27 pouces), « et sera garnie et furnie de Rimes et de sarces (V.) qui i seront nécessaires.... Item, une bargue de parascalme de ix goues o xvi R i m e s ; item, CL Rimes pour la taride. ( V . Tarida.) » Contrat d'affrètement passé entre saint Louis et Gènes, 1246'. R ô l e , Ms. Bibl. nat. 2. R I M E , angl. s. (De l'angl.-sax. Hrim [V.].) Bruine. R I M O R C H I A R E , ital. v . a. (VariantedeRimurchiare.[X.}) Remorquer. — « Et bauendogli fatto dire che si contentasse di farne Rimorchiare, essendosi il tempo abbonaciato alquanto > M . Ant. Morinello, Relatione ( 1558), Ms. Urbin. A . 883, Bibl. V a t i c , p. 688. — « Rimorchiandosi dietro le prese galeotte al rovescio, cioè con la poppa innanzi et strascinando le nemiche bandiere. » Rosio, Ilist. des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, t. n i , p. 2 0 1 . — V . F r e gata. R I M O R K A R , ar. côte N . d'Afr. v . a. (Du précédent.) Remorquer. R I M P A L M A R , ital. anc. v . a. (D'Impalmare*, sens de Spalmare. [ V . ] ) Espalmerde nouveau.

dans le

— « Quale nell'Alzana de' Viniziani lìolle l'inverno la tenace pece A Rinipalmar II legni lor non sani Che navicar non ponno, etc. » D A N T E , Infer.,

eh. 2 1 , p. 1 2 3 , édit. de Venise, 1 8 1 0 .

RIMURC1IIAR, vénit. ; R I M U R C H I A R E , ital. v . a. ( D u lai. Remulcare [ V . ] , qui a fait Rimulcare, Rimarcare et Rimurchiare.) Remorquer. — « Vscita in questo tempo dal porlo de Scio vna galera, che ordinariamente vi risiede, e due galeone, forse con ogetto di poter Rimurchiar dentro qualche Nane, colpe di cannonata la galera del N . 11. Sier Francesco V i z z a m o , e questa volgendo contro quella la prora l'obligé ben tosto a ritornar in porto. » Lettera di Ragguaglio de progressi et vittoria, etc. (Venitia , in-4°, 1657), p- ' < • — « L a gumenetta ( V . ) che Rimorchiala barca » (la bosse de la chaloupe) « sarà per la metà della grossezza dell' usto, e lunga quanto è desso. » Bartol. Crescendo,Nautica Méditer. (1607), p. 78. — V . Piatto, Rimorchiare. R I N C U L A , géno. v. a. (De l'ital. Rinculare; Culer. — V. Ciilâ.

Reculer.)

R I N D A N G (g sonnant peu, £ J J j ) , mal. s Quille. Marsden avertit que les navires malais n'ont ordinairement pas de quille, mais un fond qui se nomme Sara nipoti. ( V . ) — V. aussi : Pantat kapal. R1NDJE, lasc. s. (Transcript. de l'angl. Range. [ V . ] ) Bitture. L e lient. T h . Roebuck, p. o,3 de son Erigi, and iiindoost. naval Diction. ( i 8 i ' 3 ) , écrit Recnclt, qui diffère trèspeu (Rintche) du Rindje de M. Campagnac. R I N F O R Z A T FUK I L C A S T E L L (sous-ent. Gifen), malt, adj. (Navire renforcé sur le château.) Enhuobé.— Rinforz fuk il castcll, s. m. (De l'ital. Rinforzo, Renfort; Fuk, Sur. ) Accastillage. R I N G , angl.-holl.-suéd.-dan,, ( D e l'angl.-sax. Urine, Hrincg, Hring, Cercle, Anneau.) Arganeau, Bague, Boucle. — Ring of the compass. (Anneau du compas.) Balancier de boussole. ( V . Compass.) — Ring-bolt, lasc. s. Arganeau,' Anneau. En angl. ce terme désigne la cheville à boucle.—

L e lient. T h . Roebuck, p. 97 de son Engl. and hind. naval Dict. ( i 8 i 3 ) , appelle Kura (kara) la cheville à boucle. R I N G A , ar. côt. N . d'Afr. s. (Contract. de l'ital. gua [ V . ] , ou de l'esp. Rclingita. [V.]) Ralingue. R I N G E , ail. s. (Même étymol. que Ring.\X.)) Bague.

Ralin-

Anneau,

R I N G E A U , R I N G E O T , fr. s. m. ( ? D e .l'ital. Rincalzo. Appui, Soutien.) (Bas bret. Bosard, rus. EaKCT, [Bahss], (popibynrb [Forfoate].) Synonyme de Brion. ( V . ) R I N G H À L E T , suéd. s. n. (Ha/, T r o u , Œ\\;Ring [\.], A n neau.) (Eil d é l ' a n c r e . — R ô d i n g , au lieu de ce mot que nous trouvons dans le Dict. de marine suéd. (1840), donne cette explication : « Oglan hvraruti Ringus sdttes, » c'est-àdire : « (Eil placé près de l'anneau. » Cette définition n'est pas exacte. — V . Œil. R I N T O P P A R E , ital. anc. v. a. (De Top/ta, Pièce mise à un habit.) (Rapiécer. L e verbe français Retaper nous semble venu de ce verbe italien.) Raccommoder, Réparer. — « Clii terzexuolo et artimon Kintoppa. « (Tel raccommode un terserol et un artimon.) D A N T E , lnfer.,

ch.

ai.

' P 1 X Û T I I P I A , gr. anc.-s. f. Une certaine partie du vaisseau , dit Hesychius, qui se trompe, selon nous; Embarcation d'un navire.— J. Scheffer, p. 7 9 , de Milit. nav., citant le passage d'Isidore qui se rapporte au Carabus, et se termine par ces mots: « Quae contecta (scapha) crudo corio, • ajoute : « Ihee causa est , quare a Girecis "Pivcoiriptoti appellabantur, nempe irapà TÛÏV ^viy.ôv. a pellibus. » lit puis, il transcrit cette phrase de Pollux : « 'EvSoTspio oî strxiv ÉxorrÉ::.'Oev •/) !<poXxïç, r)v /tar^.vwr/ipîav ôvouâÇouci, >< qu'il traduit : « Intus ah utraque parte est epholcis, quam et Rhinoteriani vocant. » Est-ce bien parce que l'embarcation dont il s'agit était couverte de cuir, qu'on la nommaitRhinoteria ? 'Puoc, Cuir, est-il en effet la racine de'Pivttfnjpîï ? Ce mot ne vientil pas plutôt de 'Pivô;,génitif de ' P i ; ou T îv, Nez? C'était par la pointe, par le nez, qu'était traînée à la remorque la barque nommée Epholque ou Rhiuotèrie par Pollux , et cette circonstance nous paraît donner beaucoup de vraisemblance à notre étymologie. Quoi qu'il en soit, nous ne saurions admettre l'explication du mot 'Pivwx-/ipîa, donnée par deux Dict. gr.-fr. mod. ( i 8 3 6 , i 8 3 8 ) ; le premier dit : « S o r t e Je bec à la poupe d'un navire ; » le second : « 'PtvoiTT,pta comme 'EtyoXxïç, partie de l'arrière d'un vaisseau, poupe d'un navire T'iç. » L e rédacteur de ce dernier article a emprunté la synonymie de Rhinoteria et d'Epholcis à J. Pollux, et, trompe par cette phrase de J.Scheffer : « Sed 'EooXxî; sic dicta, quoniam a puppi trahebatur, » il a confondu le bateau r e m o r q u é , c'est-à-dire attaché par une remorque à la poupe du 11avire, avec la poupe où était amarrée cette embarcation. Mais comment, faisant de la Rhinoteria l'arrière du vaisseau, a-t-il pu donner SU pour racine à ce mot? Quaut à l'autre, qui met un bec à la poupe du navire, il se trompe, et prend la poupe pour la proue. Si 'Ptvb>t3rjp(cc désignait une partie du navire, — et nous ne le pensons pas, — ce devait cire l'Avant, le Nez [le Bec, comme disait .loinville]. La'PivioTr,cîix était une embarcation pointue par l'avant, et sou nom était une métonymie. Quand elle était remorquée, la corde qui la traînait était attachée à son 'P£v. Cela ne nous parait pas pouvoir faire l'ombre d'un doute. Dans les gravures de la Vie de Maximilien, par Dans Burgmer, on voit ( p . 17.1) une barque à rame à qui le surnom de Rhinoteria conviendrait tout aussi bien qu'à certains des navires au nez pointu que J


GLOSSAIRE NAUTIQUE. montrent les miniatures de {'Histoire de Jason ,Ms. liibl. de l'Arsenal, Belles-lettres françaises, n" 2.9.7.

delà

B I O D A , vénit. anc. s. f. Pour Roda. [ V . ] ) B o d e . — « Da! inda arioda » (da Rioda à Rioda) » son longa » (sic) [les galie se) « passa 27 pie 3. » P. 1 , Belle galîere; Ms. du XVI siècle!. Bibl. de Saint-Marc , classe iv, cod. 26. E

R I O K , madék, s. (Très-probablement du même radical q u e Ria/ìli, signifiant Écume de la mer.) Grosse lame, Houle, V a c u e . — V . Tambave. ' P I O N , g r . anc. s. n. C a p , Promontoire.) Golfe fermé d'un côté par un cap très-avancé dans la mer. R 1 O N O 0 O A C U F F A , géno. s. m. (Uè l'ital. Rotondo, R o n d . ) ( R o n d de la hune.) Guérite. — V . Cuffa, Sercio. R I P (To) O F F P L A N E S , angl. v . (Oc l'angl.-sax. Rai>ian\c\, Hrapian[e], Saisir, Dépouiller,, Arracher; en relation avec Reajiam[e], dont le sens est analogue à celui de Ravir - lat. Rapere, Diriperc.) (Arracher les planches.) D é coudre. R I P A , lat. s. f. Rive d'un fleuve; quelquefois, Rivage de la raer. Dans le bas lat., Ripa a été employé au figuré pour Rivus; ainsi on lit dans des lettres patentes de Philippe le Rei : " Usque ad Ripam d'Eyse, » qu'une traduction de ces lettres en langue vulgaire, alléguée par les bénédictins, rend ainsi : " Jusqu'à la Rivière d'Eyse ;Oise). » Riba a désigné aussi le droit payé de rivage ou de quai. — V. Mandraggio; R I P A R O , géno. s. m. Proprement : Rempart. Au figuré, ce s'applique à lamer courte, haute et dure, qui s'opposeà la navigation d'un bâtiment, et lui fait obstacle comme un rempart à une agression ennemie. Dans ce sens, la mer semble se défendre et repousser le navire qui l'envahit. Les Français du x v n siècle traduisaient le mot : Riparo par : Repaire'. ( V . ) m

o

t

e

R I P A R I A , R 1 P P A R I A , bas lat. s. f. R i v i è r e , Fleuve. — , j quodam prato, quod Ripariam habebat vicinano » Matthieu P â t i s , an i a 3 i . n

RIPATICÜM, RIVATICUM, RIPAGIÜM, RIVAGIUM, Bas lat. s. n. R i v a g e , Droit de rivage ou de quai.

1287 e

des marins français depuis le x m siècle au moins, ne nous est pas connue; peut-être vient-il de l'ancien italien Rizza, Pli ( V . Duez, 167/1), qui peut lui-même avoir été fait du gr. PUTI;, Ride ; peut-être est-il venu de la source d'où est sorti I angl. Reef. [ V . ] L e bas breton nomme le Pli, la Ride, du nom de Kriz, ou, comme l'écrit le P . Grégoire : Cris, dont la prononciation estHrùse, le X- se transformant en une /; très-fortement aspirée. № vient peut-être de ce mot-là.) (Gr. mod. MOUOOT ; ital. Tcrzaruolo; esp. Rizo; port. Rizc, Ride; isl. Halsan; angl. ail. holl. Reef; dan. Recb; suêd. Ref; basq. vulg. Anceadura; ar. côte N . d'Afr. Tarseloun,- turc, Benklumi [>57*~> ]' - ^ t e [ " ' f ] ; rus. PncpT, [Rifc].)\proprement parler, les Ris sont les plis que fait une voile dans la partie qu'on en soustrait au vent, lorsqu'on diminue sa surface, trop large pour une circonstance de temps donnée. Par e x tension, on donne le nom de Ris à la partie de la voile comprise entre le côté qu'on attache à la vergue et une ligue parallèle à la têtière. ( V . ) Une bande de toile est cousue sur cette ligne, et se nomme : Bande de Ris. ( V . ) w

v a l

A o

— « A ton Ris curent 11 a Ireis. » (Courent avec deux ou trois ris dans leurs voiles.) WACE, Roman de Jlrut.

— » Le sieur Quittée m'a appris que pendant la tourmente un vaisseau de Salé, de 18 pièces de canon, le vint recounoistre à la portée de la carabine, èt que, s'estant mis en devoir de l'attaquer, autant que le temps le pouvoit permettre, le corsaire délit le Ris de ses basses voiles, afin de s'éloigner avec plus de vitesse.» Le maréchal d'Estrées à Scignclay; de Sainte-Catherine, rivière de Lisbonne, le 22 mai 1680. — V . à l'art. Voile la figure qui montre univoile basse et une voile de hune garnies de leurs bandes et de leurs garcettes de Ris. R1SBORDO , port. s. m. « Portinbola » (petite porte , petit sabord) « ao lume (V.) d'agua, v. g. para introduzir hum mastro, on outra carga, que naopôde entrar poronde entra a mais. » Cette définition, donnée par Moraès (1789). fait du Risbordo un Sabord de charge. Rôding dit du Resbordo : « Einc ballast-oder Pickpfore (un sabord de lest). » Henry Ncunian (1800) appelle Resbordo le sabord noyé par lequel, dans certains navires, on embarque le lest.

R I P E R I A ou R I P A R I A J A N U E , bas lat. géno. s. f. (De Ripa, R i v e , Rivage.) L e bord de la mer appartenant à GèRISCH DE M A R , cat. anc. s. m. (Etymologie incertaine. nes tout le district maritime de Gènes, ce qu'on appelle', depuis le Moyen A g e , la Rivière de Gènes. — « Consilium Les uns font venir Risque du bas grec 'PIÇTXOV, dont l'origine v i ' i n t i quatuor sapientum constitutorum per commune Ja- est, selon du Cange, l'italien Risico, et le sens : Destin, Sort, nue super regimine quoeumque ordine et gubernatione civi- Fortune; d'autres, du lat. Rescinderez Couper, Casser, D é tatis J a n u e , et super omnibus que pertinent seu pertinerc truire.) Risque de mer. — « . . . S i n o tan solament que aquell videntur ad bonum statum civitatis, Riperie et districtus qui la comanda reb, que la reb à us é rostutn de mar è a J a n u e , et in quo iuterfuerunt dominus abbas populi»(l'abbé Risch de mar è de maies gents..., etc. » Consulat de la mer. du peuple n'était point un prêtre, mais un magistrat génois chap. 210, édition Pardessus. nui était un véritable chef populaire) « et viginti ex dictis R I S C O , port. s. m. (Risque; même origine que le précé^ auditis, etc. » Statuts de Gazarle, Gènes, 26 nov. dent.) Grosse aventure. ,3,3. impositio offieii Gazarle, Ms. Bibl. du Dépôt d e l à R I S E (To), angl. v. (De l'angl.-sax. Arisan, s'Elever.) M a r i n e . — « Prope civitatem, qua? Naulum dicitur in Ripa- Monter, en parlant d e la mer; Croître en violence, en parriis Janue situatam prospere pervenit. » AVill. de Baldenzel. lant du vent. — « T h e vvind continuel! to Rise till 3 o'clock. >• N . Webster ( i 8 3 2 ) . R I P P L 1 N G , angl. s. (De Ripplc, se Rider.) Clapotis. o r

x l I I I

' P l H T f l (Rliiptô), gr. anc. et mod. v . a. Jeter. — 'Píitro -o <rxav3á).iov (Rliiptó to shandalto-n). Jeter la sonde, Sonder. V . BÓXtCci»» ixaváotXíCtú.) —TLTCTW TO Ttupoê'oXEÏ.ov (Rhiptó to pyrovolio-n) T i r e r sa bordée. ( V . TpaSíCio TYJV p/rca-epíav.) R I R I G N ou R I R I K I F , madék. s. (Hiver.) H i v e r n a g e . — y* Assoutri, Sirikhin. R I S , fr. s. m. (L'origine de ce mot, qui est dans la langue

R I S É E , fr. s. f. (Francisation de l'angl. Rising. [ V . ] ) (Gr. mod. y.CRYAVAXI. [Saganali]; angl. Sr/uall; dan. Blaf [de l'angl.-sax.Blawan, Souffler] ;ar. côte N. d'Afr. Ncsma; rus. M 11. r.,:,\i) [Chhvale], AerKiît r,emepoKT> [LchAie véteroh].) Augmentation subite et peu durable de la force du vent. — " Sur le Midy le vent a calmé, v avant quelques Rizées d é pendantes du N . - E . jusqu'à l'Est. » Journal de la route du •vaisseau le More (26 janv. 1689), par Ant. Fabre, p i l o t e :

v


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . 1288

Ms. Arch, de la Mar. — Bien que le terme : Risée fût, comme on le voit, en usage à la fin du x v n siècle, il manque aux dictionnaires de Guillet (1678), de Desroches (1687), et, ce qui est plus extraordinaire, à celui d'Aubin (1702). On le lit dans celui de Saverien (1757). R I S E R , fr. v . a. (Angl. Reef [ta] ; val. CKcîpta [a] [A shourta[; rus. Piupnmi. [Rifite], Cnycummb paiiura [Spoustite ritieni].} Amener une voile pour qu'elle prenne peu de vent et fasse peu d'effet sur la marche du navire. « Par ce moyen, dit Romrae, on produit à peu près le même effet qu'en prenant directement des ris.» On dit aussi Arriser. e

R I S I C U S , bas lat. s. ni. ( V . Risc/t.) Risque.— « Guillelinus Mallonus et Simonettus fralres... fatentur habuisse a pulpo Petro de Mari mutuo I. a 5 o Janue ad Risicum et fortunam maris, in itinere quo parati sunt ire in cûrsuih in eoruinnavi que dicitur Leon, causa lucrandi super inimicos Ecclesia; sancte... « Acte du 23 mai i 2 5 i , Ms. Arch, des notaires de Gènes. — V . Varare. R I S I N G OF T H E F L O O R - T I M B E R S , angl. s. (Élévation.) (De Rise [To] [ V . ] . ) Accumuletnent des varangues. — Risingtimbers , angl. anc. s. plur. (Proprement : Pièces courbes qui s'élèvent.) Varangues.—« A r e the hookes placed on the keel e ; which beare this vaine in respect, that according to the riseing by little and little of theese hookes... » Henry M a i w a y ring, Sea-mans diet., 1 6 4 / 1 . — « Y o u r Rising-timbers, are Ihe hooks, or ground-timbers and foot-books placed on the keele, and as they rise by little and little. » John Smith, Sea-Grammar, i 6 5 3 . — Rising of the title, Montant de la marée. — V . T i d e . R I S S A , vénit. anc. s. f. — V . R i x a , Sartia. R I S S E , fr. s. f. (Angl. Grip; all. Boot/crabber ; val. Aevht8pe [Léguetoiire]; rus. I l a n i n i IB 1» [Naïetort.].} Cordage dont o n se sert pour attacher sur le pont la chaloupe ou une autre embarcation. Cette amarre a aussi le nom de Saisine. [ V ] . ) — ..Plus, la Risse du caïcque...» Estât de la galère Ihiiidancoitrl ( i 6 b ' i ) , Ms. n° 3, Bibl. histor. de la préfecture de l'Aube (Troyes). — Attacher avec une ou plusieurs Bisses, c'est Risser. (Angl. Seize [to], Lash [to]; rus. Haiiu i O B t i i n b [Naietooité], CiianmoBiinib Snaietovite], OGitaiiiiioBanrb [Obnaietovite]; val. ./Iera[a] [A léga].) — V . Arrisser. RISSON , fr. anc. provenç. s. m. (Du cat. anc. Rttxon. [ V . ] ) (Çat. Recito, Rttsson ; ital. Rizzane; variantes franc. Resson , I:risson, Roisson; gr. mod. "Ayxoupa ui -itjtsua^ àyxîotpta [Aniourd mê tessara anAistria].) Grappin d'embarcation, Fer de galère. R I S T A G N A R E , ital. v . a. (Du lat. Stagnare. [ V . ] ) Étancher. — Ristagnato, adj. Étanché, Étanche. — Ristagnare una falla. (De Stagnare. [V.]) (Plus usité qu'Astagnare. [V.]) Aveugler une voie d'eau. R I S T O P P A R E , ital. v . a. (Du lat. Rurstts stipare, Étou11er de nouveau.) Restouper (fr. a n c ) , Calfater, Remplir de nouveau les coutures d'étoupe. — C h i fa suo legno nuovo, e chi Ristoppa Le coite a quel che più viaggi fece... DANTE,

Infer., chant 21.

— Ristoppare est dans le Diction, ital.-fr. de Duez, b. 716. — V. 2 . Costa. R I T K A , suéd. v. (De l'angl.-sax. Riht, Relit, Droit; en (•elation, au moins apparente, avec le latin Rectus.) Pointer

un canon. P I T Z A P i i (Rhitzarô) , gr. vulg. v. a. (De l'ital.

Rizzare

[lat. Dirigere], Dresser, Redresser.) Rider. — 'PiTÏâpi» -:ì (Rilzaró ta xartiaj, Rider les haubans.

;âpTe2

R I T O R N O , ital. s. m. (De Ritornare [lat. Tornare, T o u r ner, retro, en arrière], Retourner, Revenir.) Retour d'un cordage. — « Et questa parte (de la Fetta da ghindare, ou drisse de l'antenne) che torna sopra i banchi, si chiama R i torno.» Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), p. 36. R I V , papou, s. Corde, Cordage. R I V A G E , fr. s. m. (Du bas lat. Rivagium ou Ribagiutr.. pour Ripagium, du lat. Ripa. [ V . ] ) (Gr. anc. et mod. A i v i a ioç [Aighialo-s], 'AXTTJ; gr. mod. IIxpaYUxXi; lat. Littus , Lit lus, Ora; bas lat. Riba; cat. anc. Costerà, Ribatge; ital. Marena, Lido, Lito; esp. Marina, Orilla, Ribera; port. Riba; angl.-sax. Mere-hivearf, Ofer, Ora, Ore, Oro, Sorrima, Sœ-strand, Sœ-ivaroi, Scc-tveall, Stad, Stced, Strand. iFœ-stœi, IFare, IFaroS; isl. Fiara, Fiôra-bord, Jadar. Sjàfarstrond, Sióttr-miil, Sioarstrônd, Sióar-sida, Strônd ; angl. Short; Strand ; ail. Strand, Ufer; boli. Strand, Ocrer, dan. Bred, Strand; suéd. Brâdd, Strand ; bas bret. Aod, Aot, Arvor, Bort er môr, Gorlaô, Klan, Lez, Od, Ot, Ribi, Treez, Treaz; turc, Ialy [ ] , Qjri [ ^ ] > illyr.-dalin. Brèg, Brièg, Igalo, Kraj, Xdl; rus. Reperì, [Berèguc] ; poi Pobrzez'e, Pomorze, Przyinorze ; hong. Gerèb [ G h î r è b ] ; mal. Puntai [ ^ g â j i ] , Pasir [j^Jlj], gir[j&tS],

Tubing[k^i],

Pasisir [^>.... ..o ] , ;

Tepi [ ^ g « ] ; madék.

PcmingAfaitroni,

Anlseran, Eripasso , Irantou, Moron ranou, Ranto, Reato; tonga, Onta, Fanga, Fouiiga, Mata he talli; chin. T<:>. Yn , Ky ; nouvel.-zél.-taïti, Onta; hawai, Kaha hai, Ou:.. . fr. anc. Rivière.) Partie de la terre attenant à celle qui sert de limite à une masse d'eau quelconque, Mer, Lac, Fleuve, Rivière ou Ruisseau. La limite dont nous parlons est le bord de l'eau et de la terre. Rive (du bas lat. Riba, lat. Ripa synonyme de Rivière. — V . Corbillat. 1. R I V E R A , R I V E R I A, bas lat. s. m. (Du lat. Rivus.) R i vière. — « Quidquid continetur inter forestam Leonis et Sequanam ex una parte, et Riveras de Andelv et Lethe ex altera. » Matthieu Paris, an. 1 1 9 9 . — « Flumina magna et modica, ([lia; dicuntur Riveriae, >• Frédéric I I , imper, de Fenat., liv. i , chap. 9. e r

1. R I V E R A , vénit ; R I V I E R A , ital. géno. s. f. (De l'ital. Riva; lat. Ripa, Rive.) Rive, R i v i è r e , Bord de la nier, Côte. — V . Corpo di galera, Inchastellare. 1. R I V I È R E , fr. s. f. (De Riviera [ V . ] , Rivera.) (Gr. anc. rioTccaoç; gr. mod. notaai ; lat. Amnis; ital. Riviera; e s p port. Rio; augi.-sax. Fleot ; isl. Fliót ; angl. River; ali. Flit ss . boli. Rivier; dan. Rcvir, Flod; suéd. Flod, Strani; turc, Irmaq [ ^ y ] , Tcltai [**oJ3\]; ar.-turc, Nihr [*^>]; illyr. fijeha ; rus. Plii;a [Rièha] ; hong. Folyâs [Folvach mal. Ayer[y\], Batang ayer[y\ *J ->]> Songi[ madék. Ongn, Onh, Mass ranou, Ranou be; taïti , Anc vai faha; tonga, Fai tafe, Fat onta; nouv.-zél. An Mirati; golf. Saint-Vincent, Palle; port du Roi Georges Piti; groënl. Kàéitsiak; mendi [ A f r . ] , Ti; bambar.i, Ba; wol. Daije [Daikhe].) L'Académie françoise ( 1 7 7 ^ définissait la Rivière : « F l e u v e , assemblage d'eaux qui coulent toujours dans un lit, dans un canal d'une largeur et d'une étendue considérable. » A l'art. Fleuve, elle disait : « Grande Rivière. » Ainsi, en rapprochant ces deux définitions, on apprend que la Rivière est une grande R i v i è r e , etc. Calil ;


GLOSSAIRE NAUTIQUE. ticnu ( i 8 ' 7 ) dit • * R i v i è r e , Eaux qui coulent dans un lit assez g r a n d ; » jusque-là c'est b i e n ; mais il ajoute : « et se iettent dans un fleuve. » Toutes les Rivières se jettent-elles dans un fleuve? Assurément non. La Somme, par exemple, pj^ l ' A r q u e s , l'Orne, l'Aure, et tant d'autres, vont à la nier sans confondre leurs eaux avec celles d'un fleuve. a

« £ ( les nombreux torrents qui tombent des gouttières, Grossissant les ruisseaux, en ont fait des Rivières. »

BOILEAU, satire vi, v. 7 9 .

1. R I V I È R E , vieux fr. s. f. (De l'itaI. Riviera, fait de Riva lat." Ripa].) (Bas lat. Riporta; Riperia), R i v a g e , Bord de a ruer. — « Des lors que les Turcs sceurent larmee du c o n t e de Sauoye » (Amédée V ) « v e n i r , ilz sassemblerent au plus grand effort quilz peurent, en coustoyant la R i v i è r e d e la mer pour deffandre quilz ne dessandisscnt a t e r r e . » Chràniq. de Savore (fin du x i v siècle) ; Histor. pair, mnnûni., t. I , !>• 3 o 5 , T u r i n , in-fol., 1 8 4 0 . — « Toute la R i v i è r e de Gennèves » (Gènes, ital. Genova) « gissoit et se' o u r n o i t en péril par ceux d'Auffrique... Et nagèrent tout ce j o u r à force de Rivières , côtoyant les terres et la nuit aussi." Froissait, Citron., liv. i v , ebap. i 3 (an. i 3 g o ) . — V . 1. Costière. r

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R 1 V O U T , R i v o c T s , RtvoitTz, R I V O U T C H , madék. s. ( L e è r n e que Ribout. [ V . ] ) Orage, Ouragan, Tempête, Tourbillon, T o u r m e n t e . nl

R I X A , R I Z Z A , vénit. s. f. ( F o r m e de Drizza, selon B o e r i o [Dict. vénit.]. On trouve Rissare, pour dire, Se dresser, dans un passage des Miracula S. Zita;, cité par les bénédictins : « Ita quod se Rissare, vel rectus stare non poterat » ) Drisse.— On lit dans la Fabbrica di galere, traité du i v ou du x v siècle, que nous avons publié, t. 11 de notre 4reliéol. nav. : « Bixa 1 de taia maistra, de passa 8 ; de pesar o e r passo : lib. 10. • Dans le même document, on lit : « Rise d e antenna, 5 volte quanto volze l'antenna ; el passo pesa, lib. VII• " — " Prexa fo parte in lo mazor conscio che la ossa íir trato per zascun quello reffudio contesso per necessitade d e l e ñaue, si como x e per le Rixe dalbori, per ciuinali et endegarij affidando che li noia quello per lo p r o nrio laiioriero. » Chap. 33, Décret du 8 août i 3 6 5 , Capito¡ardella Tana, Ms. pareli, i n - 4 , p. 4, lig. i 3 ; d e notre Bibl. p a r t i e , n ° i - — V . Rissa, Sartia. e

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R O A D E B , angl. s. Navire ancré sur une rade, Navire au mouillage, Bâtiment sur rade ou en rade. P O A T b (Roatc), val. s. (Du lat. Rota.) Roue (du gouvernail), Roue (du cordage); Glène, Cueille, Rouet, Béa de poulie. R O B A , cat. a n c , ital. anc. et mod s. f. (Étymol. incert. V . Robe.) Toute espèce d'effet appartenant à un homme embarqué, marin, marchand ou passager. Quelquefois ce mot désignait seulement les marchandises; ainsi, on lit au commencement du chap. 210 du Consul, de laitier, edit. Pardessus : « Si algii comanard à altre Roba (la Roba es entendre mercaderia) amigablement ab caria ô menvs de carta, etc. » — « Si algun mercader ô mercaders nolieiaraii a algun senvor de nau 6 leny baies o farcells o qualsevol altra cosa, è los mercaders nietrau ô faran melreen aquells faixs, baies, farcells ô caxes ô altra Roba que sia, etc. •> Consul, de la nier, chap. 212. R O B A D O R , cat. anc. s. m. ( V . Robbarc.) Écumeur de mer, Pirate. — « S i alcuna cosa per naufraig, 6 per força de Robadors périra en nau, o en qualque altre leny, lo naitcher en nengiina cosa 110 sia tcugùt, si donchs non sera en colpa. » Coutume de Valence ( i 2 5 o ) , liv. îx , ritbr. 1 7 . — V. Ratibador, et : R O B A T O R , bas lat. s. m. (Même élyniol. et même sens que le précédent.)— « Depraeda tores, pirata?, prsedones sive Robalores sit|ira mare... » Charte de i4o3, ap. Rvnier, t. v i n , p. 3og, col. 2. R O B B A R E SABIA, ital. v . a. (Du lat. Rapere, ou, comme le veut Wachter, de l'ail. Rauben, lait du sax. Renftan. (Voler du sable.) Manger du sable.

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R I Z E , port. s. m. (Du fr. :) Ris. — V . Ride. R I Z O , esp. port. s. m. (Du fr. :) Ris. — « Dizcse que un n a v i o toma Rizos quando acorta sus velas, por baver mucho v i e n t o , lo que se exécuta mediante unos cabos, que passan ñor los anillos, ù ollados de las faxas de R i z o s , amarrandolos con la verga : y a el acto de largar dichos cabos, llaman los marineros : Largar Rizos. » Fernandez, Practic. de maniob. (Sevil., 1732), p . 33.— Rizo de caza, Ris de chasse. -pomar rizos, Prendre des ris. — V . Antagalla, Canasta. c

« P H I T M O N (Rliipsi/no-n), gr. mod. s. n. (De P(i|itç, fait de 'p.'rrrw. [ A ' • ] ) Jet. — 'PíJiw, Lancer un navire, le Mettre à l'eau. R J E K A (Rièha), V . PÜKa.

illyr.-dalm., s. f. Rivière, F l e u v e . —

R O A , esp. anc. s. f. (Corruption de Roda. [ V . ] ) — V . Embestir. R O A D , angl. s. (De l'angl.-sax. Rdd, Chemin.) R a d e . — • T o prevent any confusion, thee Commodore ininiediately sent a boat -with an Officer on shore, to compliment the ( i o v e r n o r , and to desire a Pilot to carry us into the Road. » R i c h . W a l t e r , A voyage... by G. Anson (1769), p. 54.

R O U F D ' H I V E R , fr. anc. lig. s. f. (Du bas lat. liauba ou Roba, que Ménage fait venir de l'arabe Lobas, désignant la R o b e , et que Jault rapporte à l'angl.-sax. Reuf, origine du germain Raub, qui signifie D é p o u i l l e , et Vêtement, selon Wachter dans son Glossar. germanicum. Au commencement de ce siècle, les hommes portaient à Lyon une sorte de pardessus appelée Roupe, vêtement très-long et ample, en drap garni de sa lisière. Cette robe d'hiver, dont la mode datait de la République, disparut dans les premières années du C o n s u l a t . ) — « Ne manquez pas de presser le radoub des vaisseaux /' Orgueilleux et f Admirable, et faites moy sçauoir ce que vous voulez dire en ni'escriuaul que les autres vaisseaux ont leur Robbc d'biucr. • Seignclay à Mauelerc, Commissaire à Rochefort, 14 novembre 1678; v o l . x u v , p. 563. Ordres du Roy; Ms. Arch. de la Mar. —- A la date du 28 novembre, on trouve une lettre adressée au même Manclei c, qui, par le passage suivant, fait comprendre que des prélats, paillets, toiles, tentes, avaient probablement été appliqués et dressés au-dessus et autour des navires pour les garantir des intempéries du climat et de la saison, et que c'était là ce que le ministre nommait poétiquement la Robe d'hiver des vaisseaux : « A l'égard des autres qui sont dans le port, vous ne devez pas seulement estre content de toutelés précautions qui ont este prises pour les garantir des pluies de l'hiver, mais il faut encore que lorsque j'iray l'année prochaine à Rochefort, je les trouve aussi bien tenus que voulue l'escriuez. » R O B E R G E , fr. anc. s. f. Transcript. de l'angl. Rou barge, et variante de Rauberge [ V . ] et de Ramberge. [ V . ] ) — <t De cette expédition » ( l e vovage à la F l o r i d e , fait en i 5 Ô 2 ! 1 fut ordonné chef Jean Ribaut, homme grave et fort expérimenté en l'art de la marine, lequel, après avoir reçu le commandement du Boy » (Charles I X ) , « se mit eu mer le 162


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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18 de février, accompagné de deux Roberges qui lui avoient esté fournies... Ayant donc navigé deux m o i s , il prit port en la Nouvelle-France. » Marc Lescarbot, avocat, Histoire de la Nouvelle-France ( i n - 1 2 , Paris, 1602), p . 38. R O B I N G ( Afj»)>

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- - Aiguilles de carène, Agrès d'une

chaloupe. — V . Chadi, ï i a d d i , Timbang-an praou. R O B L E , esp. s. m. (Du lat. Robur.) Rouvre, Bois de chêne employé dans la construction des navires. ROBOH ( w _ ¡ y ) , mal. v . ( P r o p r e m e n t : Tomber dans... Briser.) Sombrer, Chavirer sous voiles. (Marsden, voce : О verse t.) — V . Bantoun ( ^ ^ X J J ) . R O C A M B E A U , corruption de Racambcau. (V.) Cette cor­ ruption est analogue à celle qui d'Arganeau a fait Organeau. R O C H E , fr. s. f. (V. Arraca.) (Gr. mod. Bpct/oç [Frako-s] ; ital. Roccia, Scoglio ; port. anc. Péncelo; esp. Peña, Roca; .ingl.-sax. Brim-cllf, Hrusc ; isl. Skir ; angl. Rock ; bas bret. Karrek; Men; basq. Aitzagartea, Arraca; ar. côte'N. d'Afr. Dsira; turc, Qaïa ( L a ) ; illyr. daim. Greben, Hrid pod vodom, Kârsc; val. Ctînh-ъ [Stinkc]; rus. Камень \Kamène~\, Рифь [ A Y / è ] ; groënl. Kangartok ; mal. Batotv [ o b ou _jJ'L)]; madék. Rocliarn-batou , Pato, Vatou; taïti, Pahou ; tonga , Мака, Тока; nouvel.-zél. Padi, Tamaka , Тока.) Nous n'avons pas besoin de dire ce que c'est qu'une Roche, un Roc ou un Rocher; disons seulement que les marins ne se servent jamais des mots Rocher et Roc , et qu'ils leur préfèrent Roche. Ainsi ils disent qu'un navire a touché sur une Roche; qu'en se retirant des Roches il a emporté dans sa carène un quartier de Roche, etc. ; et jamais ils ne substitueront dans ce cas Roc ou Rocher à Roche. Pourquoi? il n'y a point de raison à cela. C'est l'usage, et voilà tout. R O C H E T T A , bas lat. s. f. (Étymol. inconn.) Selon Du Cange et dom Carpentier, la Rochetta, la Racheta ou le Rochettus était un petit tube rempli de feu que lançaient les machines de trait. Lesouvriers en soie de L y o n , qui tiennent des Génois la plupart des termes de leur métier, appellent Roquet une bobine longue sur laquelle se dévide la soie qui doit être ourdie pour devenir la chaîne de l'étoffe. Ce R o quet et le Rochetta italien semblent avoir de l'analogie. L e Statut génois de i7|4i, aux chapitres qui traitent de l'armement des nefs ou coques» navigaturae in exercitu sive more pirático, » nomme les Rochctœ.—« Item, Róchete pecii n 8, subpœna floreñi unius pro qualibet deficiente.» Chap. 22. Nous avons émis ailleurs l'idée que Racheta pourrait bien être une faute du manuscrit de XOfficium Gazaria:, et qu'il faudrait peut-être lui substituer Ronchettœ, diminutif de Ronca. Il nous semblait que 8 fusées étaient bien peu de chose, tandis que huit petites vouges, jointes à six grandes («Rouchoni pecii 6 и), composaient un bon armement en serpes emmanchées, instruments très-convenables pour le moment de l'abordage où l'on avait à couper les manœuvres dormantes et à déchirer les voiles. Nous soumettons notre doute aux savants qui se sont occupés des armes du Moyen A g e , plus que nous n'avons eu le loisir de le faire. u

R O C H O N (pour Risson).— V . Rouchon. Р О Г Т ) У Я К О Р Я (Roke ou iakoria), rus. s. m. (Corne de l'ancre. Р о г ь est, selon Reiff, la transcript. de l'ar. Rank, Corne.) L e bras de l'ancre.—Plur. Pora (Raga). ROD

A S T U R , b a s bret. s. f. Roue du gouvernail.

R O D - E N D E , dan. s. (Rod, Racine; Ende, Bout.) Extré­ mité, P i e d . — Rod-ende af en tnast, Pied d'un mât.—Rod-

ende af en stang, Caisse d'un mât. — H . Fisker écrit : Rodenden. 1. R O D A , bas lat. ital. esp. port. s. f. (Corrupt. de Rota. [V.]) Rode. (Étrave, Ëtambot.)—« Primo, in longitudine de Boda in Rodani cubitis sive bracchiis quinquagiiita qua­ tuor. » Statut génois de 1ЗЗЗ, sur les galères de Romanie et de S y r i e . — » P r i m o habebunt galeae per carenam X L i m goas ; item, de Roda en (sic) Roda Lit goas et mediam. » lnformationes Massiliœ de Passagio transmarina, M s . SaintGermain, cité par du C a n g e . — Nous ferons remarquer que la définition du mot Roda : « Trabs arcuata, ad p r o r a m , » donnée par les Bénédictins continuateurs de du Cange, est incomplète; pour la compléter, on aurait dù ajouter : « Et ad p u p p i m . » — T h o m a s Cano, dans la Declaración de los vocablos qui suit son Arte para fabricar aparejar y archcar naos (Séville, i n - 4 , 1611), dit : « R o d a es el Remate de la proa de la nao » (la rode est l'extrémité de la proue de la nef). C'est la tète de l'étrave que Thomas Cano définit ainsi, et non l'étrave elle-même. Aujourd'hui, selon le Diccionn. mûrit, esp. (18З1), la Roda n'est autre chose que le Brion. ( V . ) — A v a n t Cano, Roda de popa et Roda de proa désignaient l'étambot et l'étrave.—Moraès de Silva (Diccionn. da ling. portug., 1789) dit de la Roda : « Pao grosso, e curto que remata a poupa, ou proa do navio >. (pièce grosse et courte qui termine la poupe ou la proue du navire). Cette définition est inexacte ; e curto doit en être retranché, car la R o d e (étrave ou étambot) était une pièce grande et forte. ( Y . Roa.) — Il y avait, au Moyen A g e , des navires, les tarides, par exemple, qui, au lieu d'une, avaient trois Rodes avec lesquelles on construisait une poupe ronde. — V . Batel. Perno, Popa rotonda, Pope, 1. Sentina, Tarida. — R o d a da proa, port. Etrave. — Roda de poppa, cat. Étambot; Roda de proa, Etrave. — V . Branque. 0

2. R O D A , cat. anc. s. f. (Roue.) Rond, Cercle. — n E les galees de Corral Llanca estegueren en Roda, e aplegaren se totes quatre ensemps, e hagueren Uur conseil. » Chron. de Ra. Muntancr, chap. i g . 3. R O D A , cat. anc. s. f. L e sens précîs de ce mot, dans sa troisième acception, n'est pas facile à déterminer. Il exprime ordinairement l'idée d'une route faite autour d'un lieu près duquel on Rôde (comme nous disons en français!, \л Roda est, à peu près, ce que nous appelons une croisière.— V. Anar en Roda; De mar en Roda, Meter en Roda, Meterse en Roda, a. Roda. 4. R O D A , lasc. s. (C'est le mot portug. qui signifie : Roue.) Réa de poulie. 5. ' P O A A (Roda), gr. mod. s. f. (Du lat. Rota, Roue.) Roue du g o u v e r n a i l . — V . ПтЕриукх. R O D A D E L B A R R A , ar. cote N . d'Afr. s. f. (De l'ital. Roda, Roue ; etdeBarra, Barredu gouvernail. Proprement Roue de la barre.) Tamisaille. ' P O A A N T Z A (Rodantza), gr. mod. s. f. (De l'ital. Radan cia. [ V . ] ) Cosse, Margouillet. 1. R O D A R , esp. v . n. (Du lat. Rotare.) ( G r . ' P O O E I O V . ) Tourner, en parlant du vent.—« Pusieron las fraçadas • N Papo) « a falta » (de vela) « con que se corrió и (on fait vent arrière) « al nordeste hasta otro dia postrero de otubre, que el viento, con aguaceros, fue Rodando hasta hacerse oeste.» Figueroa, Hechos de Mendoza, in-4°, Madrid, i 5 g 3 . 2. R O D A R , cat. anc. v. a. Rôder, Aller d'un côté et de l'autre sans tenir une route certaine, Croiser. — « E sus quant fom prop de 11 miles » (d'Aigues-Mortes), « vench nos


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . | o vent qui exia per la gola del port, e faens calar per força, e Rodar tôt aquell vespre, et tota aquella nuyt, si que" venguem endret » (vis-à-vis, au droit de) t. de Acdo » • V ' d e ) Chron. del Rey en Jacme, chap. 9 ; Pass. en vitra •; . ! _ V . 3 . R o d a . r

R O D A R E , vénit. anconit. v. a. Dériver en filant du câble. V . Moragio. R O D D A R - B A N K , suéd. s. Même orig. et même significat. q u e Ruderbank. ( V . ) R O D D E , fr. anc. s. f. Orthogr. vicieuse du mot/Joefc. (V.) Nous l'avons employée, p. 285 et suiv.,t. i de wotreArch. n/11:, seulement parce que Duez (167.4, Dict. ital.—fr.) nous e n avait donné l'exemple; nous savions trés-bien que le redoublement dnd est contraire à l'étymologie.

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R O E R B R O G , dan. s. (De Brog, Braie, Culotte.) Braie dé gouvernail. — Roer-haak, holl. s. m. (Haak, Croc, Croche! ; Roer, Gouvernail.) Aiguillot.—Au pluriel : Roer-haaken. R O E R E T UDI L ; E ! dan. Commandement. (Mot à mot Gouverne non pas sous le vent; ne gouverne pas sous le vent.) N'arrive pas. — Manque à Const. Vilsoët ( i 8 3 o ) et à J. Fisker(1839).—Fisker n'écrit pas Rocrct, comme Roding et Vilsoët, mais Rorct. ( V . ) R O F . R P E N , holl. s. m. (Même étymol. que Ruderpinne. [ V . ] ) Barre du gouvernail.

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R O D E , ' f r . anc. s. f . . ( D e l'ital. Roda. [Y.]) (Vénit. Cita) L'Étambot ou l'Etrave, selon qu'elle était Rode de troupe ou Rode de proue. — « E longue » (cele nave) « de Rode d'affrètement en R o d e L goûes » (112 pi. 6 po.). Contrat passé entre saint Louis et Gênes (124G), Rôle manuscr. de la Bibl. nat., publié par M . Champollion-Figeac.— « P r e m i è rement, le bois et coust d'icelluy pour les Rodes de pouppe et d e proue, carenne (V.), palemegeaulx (V.1, enceintes ( V . ) , cordes d e couuerte, et reix de courcier ( V . ) , y entrera cinq cents goûes, bois de roure ou chesne : qui vaut, à quatre solz la goùe, cent liures tournois. » Stolonomie, Ms. du x v i " siècle, n ° 7972-8, Bibl. nat., p. 5 v ° . — V . Capion, Bodde. l H )

B O D E B - H A K E , suéd. s. m. (Hake, Croc, Crochet; Roder Gouvernail.) (Crochet de gouvernail.) Aiguillot. — Au p l u r . : Roder-hakar. R O D L , eclto-breton ancien, s. Rame, Aviron, selon le P . G r é g o i r e . — V . R o e n v , Rueff. R O D R , r aflixe du subst. isl. Nage, Vogue, ( V . Arôdr, Araburdr.) — Rôdrar-formadr, Patron d'une embarcation, d'une barque armée de rameurs. -?Râdrarmttdr, \Madr, H o m m e . ] Rameur,Nageur. (V. Hâseti.)— Rodrar s/dp,Navire à r a m e s ; Embarcation.—Rodrar-Ï'otlr. (Polir [T/ioltr], Pieu, p i è c e d e bois.) Barre du gouvernail. — V . Stior, Stiôrnv ô l r , Straumfiôdr. R G E A D E P R U B A , géno. s. f. (De l'ital. Ruota ou Rota diprora.) Étrave.—Roea de poppa, Étambot. R O E F F , bas bret. s. Orthographe du mot Roer ( A v i r o n ) , selon le P . Grégoire, Dict. fr.-bret. R O É N V , ROEV (prononcé Rounf par quelques-uns, et, nar d'autres, Rcfj, bas bret. s. f. Rame, Aviron.. (V. Fust, palmés, T o s t . ) —Roénvia (prononcé : Ronc-fia); Roévia ( p r o n . Rofia),\. a. Nager, Ramer.Quelques-uns prononcent Rèfia. ( V . Ronat.)—Roénvicr (prononcé : Roénc-vicur), s. m. Rameur^ R O E P E R (Roupeur), holl. s. (De Roepen, Crier; Roep, Bruit. [ A i l . Rufen, dan. Ud-raabe, suéd. Repa. [Nous ne sar o n s quelle est l'origine de ces mots, ou plutôt de ce mot rjui se présente sous des formes diverses; nous ne pensons pas que ce puisse être l'angl.-sax. Rarian, Crier, qui a fait l ' a n " l . Roar, le holl. Reeren et l'ail. Raren. Peut-être est-ce l'isl. Ropa, dont le sens est Roter. L e rot est bien un bruit, un c r i . ) P o r t e - v o i x . R O E R , holl. dan. s. (De l'angl.-sax. Ro^ere. [ V . ] ) Gouvernail. R O E R - H A G E , dan. anc. s. m. {Hage [Hague], Croc, Croc h e t ; R° -> Gouvernail.) Aiguillot. — Au plur. : Rner-hager. Q écrit ordinairement aujourd'hui Ror-hage. er

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R O E Y - B A N K , holl. s. ( D e Roeyen, R a m e r ; et de Bank. [V.]) Banc de rameur. P. Marin, Dict. holl.-fr. ( 175a), p. 270. ROF, isl. L e même que HroJ. ( V . ) R O C A , lat. s. f. Paye, Solde. L e gr. mod. a conserve c e mot ('Pcya"!, qu'on lit p. 535 du Dict. gr.-mod.-fr. pal M. Dehèque (1825). ROGE.—V.Coge. ROGUES,Célèbes,s. Vent. P 0 3 A B'IiTPOB'b (Rozaviétrovc), rus. s. f. (Du fr. : Rose. Rose des vents.—V. KapmyuiKa y liOitnaca. ROI DE L A G A L È R E . — V . Roy. ' P O 0 I O N , gr. anc. s. n. (De 'P0O0;, Bruit, Fracas.) Bruit des vagues, a Rhodion aestus, rheuma, fluctus, qui lit cum impetu.»—Yégèce. «'PoOiov, £sùaa, xùaa, TO U C T » •io/ou, etc. » Ilésych. ROISINE, R A I S I N E , fr. anc. s. f. Résine, Poix, Goudron.—« A Jehan le Breton... ht somme de sept liures huict solz tournois... pour son pavement de trente et un pot d'huilte de rabette, au prix de 1111 solz le pot, vi I. un s . pour sentir aengresser ladicte Roisine a Brav. • l o i . G v". Ms. (I5/,I) n° 6469-3, Bibl. nat. — Fol. 7, on lit : • Quatre grans potz de terre à prandre ledit bray et Raisiné sur le feu, et porter aux charpentiers etcalfaicteurs. ROISSON (Raisson), fr. anc. s. m. (Orthogr. et pronone. abusives du mot : ) Risson.(V.) — •< Failli aussi en vnc galetrois Roissons et vnc anebre de respit • (de rechange), « pesant, l'un portant l'autre, dix quinlaulx la pièce... » SlolénOmie, Ms. de i 5 5 . , n° 7972-8, Bibl. nat., p. 16 v . R O K A M B A T O U , madék. s. (Composé d e : Tatou, Pierre. Roche; d'Jm, Un, et de Rok, qui parait appartenir aux langues européennes, au fr., par exemple, ou au port. Aucun autre des mots recueillis par Flacourt et Dumont-d'l rville n'a cette syllabe initiale : Rok.) Rocher. R O L D A N A , esp. s. f. (Du lat. Rotula, Petite roue. Rouet de poulie; R é a . — « En cada uno de los perpaos de los guindastes dos corbatones con sus Roldanas para los escotines de gauia y chafaldates. •> Razon de las medidas... para vn galeon nombrado Nucstra Sciiora de L o r c t o ; Ms. XVII siècle, Bibl. de la Mar., n° 1 .',255-3. e

R O L E , fr. s. m. (Contraction du fr. anc. Roole, contraction lui-même de l'ital. Rotnta, fait du lat. Rotare, Rouler L e Roole était, au Moyen Age, une série de feuilles de parchemin collées ou cousues, qu'on roulait ou sur un bâton cylindrique ou seulement sur elles-mêmes.) Dans la marine, ce mot est synonyme de Liste. Les'Rôles ne sont plus écrits sur des feuilles roulées, mats sur des cahiers ou registres.— n On donne le nom de Rôle d'équipage » (angl Mustcr; val. ^lictb [Liste] ; rus. Kopa6e.u>iii>iii ciiiuoKi> [Korabelnic spissoké); turc, Khalgi dèftèr [j^^ j u à ) ; ital. Ridlo on Ruolo d'equipaggio; esp. anc. Roi, Rnll; port. Roi; ail. 162.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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Holle der ganzen Besatzung [Liste de toute la garnison] ; dan. Folhelistc, Lobende rolle; rus. Baxineimon cnncoKT. [Vabtermoie spissoh]), « à une liste generale des hommes qui sont employés à bord d'un vaisseau, avec une qualité quelconque de fonctionnaire. Cette liste comprend même les passagers. Ce premier Rôle sert à en former d'autres, tels que le Rôle de quart i> (angl. tWatçh bill; dan. Vagts-rulle; ail. IFacht-rallc ; ital. Ruolo della guardia), « qui est une liste des, hommes qui doivent faire le Quart ( V . ) ; . . . tel que le Rôle de combat » (angl. Quartcr bill ; all. Schlacht rolle ; dan. Skjat-rullc) » et d'abordage, où le poste de chaque homme est assigné, soit pour le combat, soit pour le cas d'abordage. » (Romme, 1 7 9 2 . ) R O L L , angl. s. (Du vieux fr. Roeler, Rouller, fait du bas lat. Rondare; de Rotula, diminut. de Rota, Roue.) Roulis.(V. Câlin, Rolling.)—Roll (To), v.a. Rouler.—«...Buta very high sea, theship Rolled so mudi, lhat the main-mastc came by the boards, and in a few hours after she lost, in like manuel', her fort-mast and her mi/.en-mast. » Rieh. Walter, .-/ voyage... by George Anson (Lond., 1769), chap. 3. — L e vaisseau dont il s'agit, et qui fut ainsi démâté de ses trois mâts, était CHcrmiona, un des bâtiments de la malheureuse escadre commandée, en 17/1O, par D. José P i / . a r r o . — H o l ling, s. Roulis. R O L L O D' E Q U I P A G G I O , ital. s. 111. Rôle d'équipage.— « Rollo dell'equipaggio della Tartana nominata la Vergine del rosario, e San Gaetana, commandata del capitano Francisco Cammerata da Liuorno, destinata a Ciuità-Yecchia, e Liuorno, Bandiera di Sua Maestà Imperiale. » Cette tartane était montée par neuf hommes, y compris le capitaine et l'écrivain. L e Rôle est daté : « In Ancona questo di 11 Agosto 1760; » et signé P i o Giorgio Mainardi, pro console. » En i83/i, nous avons rapporté cette pièce de Florence avec be aucoup d'autres, et nous l'avons donnée aux Archives de la Marine.—V. Choccia. R O L O , port. s. m. (Du bas lat. Rollos ou Rotulus, R o u leau.) Houle, Lame. C'est dans cette dernière acception qu'il est dans la phrase suivante : — « Achou-se Antonio do Campo, que hia diante, no Rolo d o m a r com muito vento, e milito mandilo » (houle) « e tiron dos tiros. » Connu. Dalboq., part. 1, chap. 18 Ici, Rolo est une catachrèse. R O M A , nouv.-zél, s. Sillage du navire. ROMAGNLR D A P O P P A , vénit. anc. v . (De Vital.Amanere, demeurer [lat. Remanerc, de Mancre, Rester; g r . Ms'•10, je Reste].) Rester derrière un navire.—« ... Lagarse Romaguir da poppa del ditto» (Capctano, Capitaine général de la mer)... Ordini de P. Mocenigo (1420). R O M A I L L E T , fr. s. ni. Corruption de Rombaillet. (V.) R O M A N I A ( D E ) . — Y . Ramania. P O M H A ' b (Romane), rus. s. ni. (Selon Reiff, ce mot vient du fr. Roman. Mais quel rapport y a-il entre une fiction r o manesque, un poème, la langue romane, et une barre de fer ou une bille de bois? N'est-il pas naturel de croire que le Po M a HT, des marins russes a été nommé ainsi du boli. Roe [Roui, Verge, et peut-être de Maat, Mesure [corrompu en Man\, parce que c'est en mesure et sur un certain mode rhythmé que celte niasse est mise en mouvement par les ouvriers ou les forçats qui la manœuvrent?] Billard, Bille, Blin. POME (Romb), val. s. Rumb. R O M B A I L L E T , fr. s. m. (Ducat. Rombali.) ( A r . côte N . d'Afr. Rombaiël; angl. Fur; dan. Kalv; rus. ^aKi, [ Tchahe].)

« Morceau de bois ou de planche, qu'on insère dans un assemblage de charpente pour remplir un v i d e , ou suppléer au défaut des dimensions des pièces composantes. » R o m m e , 1792. R O M B A L L , cat. anc. s. m . (Peut-être du g r . 'PO;J.6OÎ, qui s'applique à tout corps de forme arrondie. La planche clouée sur la carcasse du navire, et formant ses flancs, son ventre, a pu très-bien être appelée d'un nom qui rappelle celui du T u r b o t , du Rhomboïde, du T h o n , etc.) (Capmany traduit ce mot par Tabla.) Bordage. — « Si algun senyor de nau ò lcny hatirâ carregat de tot ò de partida . en port ò en plaia ò en sparagol ò en altre loch , è si stani aquì on hâurâ carregat ò en altre loch si vendra cas de ventura , que eli haura a descarregar de tot ò de partida, lo cas de ventura » (de force majeure) « es à entendre, si li surlira stopa ò Rombali ò alguna cadena : ò cadenas (V. 2. Cadena et Catheua) ò perdra algun exarcia per que ella fos à perdi ò per lenvs armais de enmiebs... » Consulat de la mer. chap. 232 , édit. Pardessus. — V . Rombeau. R O M R E A U , fr. provenç. anc. s. m. ( D u c a t . Rombali. [ V . ] ) Bordage. Nom des vents de l'Océan, etc., Ms. commencement du x v i i siècle , n° 1 0 de notre Bibl. particulière. e

R O M B O , itali vénit. s. m. (Du fr. : ) R u m b , Aire de vent. — V. Abbattere, Aria , Quarto di vento. ' P 0 M B 0 2 (Rommvo-s), gr. litt. mod. s. m. (De l'ital. Rombo. [V.]) Aire ou Rumb de vent. ( V . Koupo;.) — 'Po'uCo; TOÛ. àvÉu.ou (Rommvo-s tou anèmou), L e Lit du vent. R O M E G G I A R E , ital. napol. anc. v . a. (Pour Ormeggiare. [V.]) Amarrer, Mouiller. — « ...Saluo che non fosse » (un Navilio) « in porto, in loco, Romeggiato iu quatre • (amarré à quatre amarres). Ordon. de Trani ( i o 6 3 ) , art. 3o. R O M O , port. s. m. Rumb de vent. — « E com quanto se mudaram de hum Romo pera o outro... » Connu. Dalbot]., part. î v , cap. 2 , p. 6. ROMP, holl. s. (Ëtymol. inconn.) (Proprement : Le T r o n c , le Corps sans la tète.) Corps de navire, Coque, Carcasse. R O M P A K ou R O U M P A K ( v ^ X l t U j ) , mal. s. (Comme Rampas, P i l l e r ; Rimpah, Rimpah, Exterminer.) Capture. Butin fait par les pirates, Piraterie, Pirate, Corsaire; P i rater, Ëcumcr la mer. — On lit, p . i63 du Guide Mal., par Roorda : Rampohh au lieu de Rompali, ou Roumpak ainsi que l'écrit Marsden. !— V . Orang per-Roumpak. R O M P E N T I , ital. s. m. plur. ( D e Rompere; pere, Rompre.) Brisants. — V . Frangenti.

lat.

Rum-

R O M P E R E , ital. vénit. v . n. (Du lat. Rtimpcre.) Se P r i ser, en parlant delà mer. — <« Tenendo sempre v n ' b u o m o da alto, et duoi huomini a prona della carauella per veder sel Rompeua il mare in alcun luogho, per discoprir alcun scoglio. >• Navig. di C. D. Mosto, p . 106 A . — V. Bassa. R Ô N , bas bret. s. f. A v i r o n , Rame. (V. R o d i , Roêff. Roenv, Roev, Rouan, R u e f f . ) — RÔN A POINT (e), Aviron à pointe Ron a ziou. (Zaou, pour Daou, deux.) Aviron à couple. — Ronat (pronouciat. Ronc-hatc, h fortement asp.), s. et v. a. Nage, Nager. — V . Roévia. R O N C H O N U S , R O N C O N U S , bas. lat. géno. s. m. (C'est l'ital. Roncone [ V . ] et Ronchionc.) Vouge dont on se servait pour déchirer les voiles et couper les manœuvres des navires ennemis. — « Item, Ronchoni prò incidere vela, petios 6, sub pœnaflorenorum duoriim pro quolibet deficiente.. Stai, génois de 1441 • — Un Statut du 1 4 oct. I 3 I 6 ( p . i33 du Ms. de Vlmpositio ojficii gazariov, Bibl. Dépôt de la


GLOSSAIRE NAUTIQUE. M a r . ) ordonnait que chaque galère génoise armée pour aller de Gènes à Aigucs-Mortes eût huit Ronchoni.— « D u r a n t e bello navali per duas lioras, quibus balistœ propter nluvias opcrari non potuerunt; sed in illarum loco succedebant spicula, lanceae et Ronchoni. » Chroniq. de Trévisc, a p . Murator., t. x i x , col. 759.—V. Roncola. R O N C I E , vieux fr. s. f. (De l'ital. Ronca , en relation avec Roncola, Runco, et Ronchomis. [ V . ces mots.]) Serpe, Vouge, Faucille ou Croissant emmanché, comme la Faix ( V . ) antiiue et dont on se servait au Moyen A g e pour couper les manoeuvres des navires qu'on abordait pendant le combat. R O N C O , bas lat. s. m. (De l'ital. Roncone. [ V . ] ) Vouge. « Dictum navigium Ronconibus et longis lanceis, atque lanceis cum rampiconibus sive uncis in capitibus » (des lances à crocs , un peu semblables aux gaffes dont on se sert dans les embarcations), « optime fulciatur. » Marin Sanuto ( x m siècle), liv. 11, part. îv, chap. v i n . — V . Runco. e

R O N C O L A , bas lat. géno. s. f. (Même étymol. que Roncone. [ V . ] ) Serpe emmanchée d'un long bâton, V o u g e . — Roncolle ferrate duodecim.» Stat. géno. du i3 févr. i3/|0, r h a p . d e Armamento galcarum de Frandria ; p. 108 de Ylmposicio officii gazariœ ; Ms. Bibl. Dépôt de la Mar. __ V . Ronchonus. R O N C O N E , ital. s. m. (Augmentatif de Ronca, qui nommait encore au x v i siècle, selon Duez [1660], <• une Serpe, une Sorte de petit javelot ou Dard crochu. • L e gr. TPiyxoç, Rec est probablement l'origine de Ronca que Jean de Gènes définit : « Arma in asta adunca, et tagliente. » ) V o u g e . — V . C a l c i n a , Bonco. e

R O N D , fr. adj. (De l'ital. Rotondo.) (Gr. Z t p o y v û X o î . ) Par opposition à vaisseau Long (lat. Navis longa), on nomma vaisseau Rond tout navire dont le rapport entre la longueur et la largeur, au lieu d'être de 5, 6 , 7, 8 ou même 9 à 1, c o m m e il était dans les navires longs à rames, est de 3 ou 4 * , Ees vaisseaux Ronds, faits, en général, pour porter de lourdes charges, étaient, dans l'Antiquité et pendant le M o y e n -Age, peu rapides, mais ils évoluaient avec une rornptilude que n'avaient point les vaisseaux longs, trèslents à v i r e r de bord. L a voile était leur seul moyen de propulsion. Cependant quelques vaisseaux Ronds furent armés d e rames. L e vaisseau B o n d , ordinairement pourvu d e voiles carrées, porta exceptionnellement des voiles latines ou à antennes. Par une métonymie assez hardie, la voile carrée du vaisseau Rond fut appelée quelquefois, dans certaines marines, Voile R o n d e , comme le vaisseau Rond, a cause de la figure de ses voiles, fut nommé Bâtiment carré. R O N ' D E L L U M , bas lat. s. n. ( D e Rotundus, Rond.) Pièce d e bois arrondie, espèce de gros Rondin dont on formait, sur certaines rivières, la pièce latérale d'un radeau. — V . Razellus. P O N D E N N E , vieux fr. s. Probablement pour : Rondelle, dans ce passage de la Chroniq. dit Comte Rouge, p. 498, t. 1, Hist. patriae monutn. (Turin, 1840) : n E t bien adviser bann i è r e s , pannons, et longs extendars qui sur caiges et R o n deiines, chastiaux davant et derrière estoyent atachies et mis x pointes des masts et vergues... » Les pennons se plantaient, en effet, sur le plat-bord des navires, au-dessus de la pavesade composée de larges et Rondelles, comme sur les châteaux, et sur les hunes ou gabies (caiges). Les longs étendards • pointes aiguës se hissaient aux sommets des mâts, aux îxiuts des vergues. La Rondelle était un bouclier de forme r o n d e . — • ^ Rondelles à 20 solz la pièce » (pour l'armee

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ment d'une galère). Stolonomie, Ms. de 155., n° 7972-8, Bibl. nat. — V . Escaille, Jacque de Maille, Lance à feu. R O N D I N , esp. s. m. (Homme qui fait la Ronde.) Gardien dans un port ou un arsenal. R O N E R (pronciat. : Ronc-hcur), bas bret. s. m. Rameur. — V. Réfier, Roénvier, Rouanour, Rouanvour. R O O F S C H I P , holl. s. m. (Même composition et même sens que Raubschiff. [ V . ] ) Corsaire. R O O P A A R D , holl. s. (Variante de Rampaard. [ V . ] ) Affût. ROOS, holl. s. (De l'angl.-sax.Rose, fait sans doute du lat. Rosa.) Rose des vents, Rose du compas. R O O S T E R W E R K , holl. s. (Même étymologie que Rôsterwerk. [ V . ] ) Caillebotis. R O P E , angl. s. (De l'angl.-sax. Rdp, Corde.) A m a r r e , Cordage. — Rope-hand. Raban. ( V . Knitlle.) — Rope-horse. (Corde-Cheval.) Nom de la Draille verticale, définie à l'art. Cabo de la raca. ( V . ) — Ropc maher.' (Faiseur de corde.'' Confier. — Rope rarn. (Tarn, de l'angl.-sax. Gcarn, Eiine filée.) Fil de c a r r e t . — V . R o p y . R O P E T U S F E R R I , bas lat. s. m. (? Pour Rachetas ou Ronchctus. [ V . ] ) —: V . Arnesius. R O P Y , angl. anc. s. Pour Ropc. Dans Vlnventory ofthe great barke, etc. (G octobre i532), publié p. 278, t. 11 de notre Archéologie navale, on l i t : • I t e m , 4 knyll ofsmall R o p y S , of roers stuff; item, 4 b o y e R o p y s , good and bail. .. (Item, quatre rabans d'un petit cordage de chanvre écrit; item, 4 orins bons et mauvais.)—Henry M a n w a y r i n g ( i 6 4 4 ) n'écrit ni Rope ni Ropr, mais Roapc. R Ô R , norvég. a n c , R O R , suéd. s. (De l'angl.-sax. Ro'Scre. [ Y . ] ) A v i r o n , R a m e , Aviron servant de gouvernail, Gouvernail. — « Engi skal â annan beld rôa en sigla, en ef Ror, Jiâ liggi sama sekt vid sem adr oar sôgd. » (11 importe peu que le navire qui en a brisé un autre allât à la voile ou à la rame; celui q u i , en allant à la rame, a causé les torts énoncés ci-dessus doit subir la même peine que si son navire eût été à la voile.) Traduct. de M . Pardessus. Loi de Berghen de 1274, ch. 18. R O R I L A ! suéd. Commandement. La barre sous le vent ! La barre dessous ! Viens au vent! N'arrive pas! A Dieu va ! R O R E T I L . E ! dan. (Mot à mot : Meus la barre à sous le vent.) La barre dessous ! Viens au vent ! A Dieu va ! R O R H A G E , dan. s. ( V . Rocrdiagc.)

Aiguillot.

R O R K J E T T I N G , d a n . s. (De Kjetting [ V . ] ;et de/ior. [ V . ] ) Chaîne du gouvernail. — V . Ror-skinkl. R O R P 1 N D , dan., R O R - P I N N E , suéd. s. (Même étymologie que Rudcrpirinc. [V.)) Barre du gouvernail. R O R S K 1 N K L , dan. s. Sauvegarde, Chaîne du gouvernail. Rôding. 1. R O S A , illyr. daim. s. f. (Du lat. Ros.) Bruine. 2. R O S A , ital. s. f. Rose du gouvernail, Femelot. — V . Ferratura. 3. R O S A , ROSA D E I Y E N T I , ital. s. f. (Du lat. Rosa.) Rose de compas, Rose des vents. — « L a quarta » (ragione) « perche la Rosa e inclinata, e pende piu à vna banda che à l'altre. » Arte del navegar; S'inetia , M . O . L V , fol. c v n 1. R O S A D E L A A G U J A , Rosa de los rumbos, Rosa de los vientos, Rosa nautical, esp. s. f. Rose de la boussole. Rose des rumbs, Rose des vents, Rose nautique.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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ROSA N A U T I C A , port. s. f. Rose nautique, Rose des vents. ROSE, ail. et dan. s. (De l'angl.-sax. Rose, qui a un tel rap­ port avec le lat. Rosa, qu'il est difficile de ne pas admettre un emprunt fait au lat. p a r l e saxon.) Rose des vents, Rose de compas. — V . Windrose. ROSE D E C O M P A S , D E L A BOUSSOLE, D E S V E N T S , fr. s. f. (Du lat. Лога.) (Ital. Rosa, Rosa dei vend; esp. Rosa nautieed, Rosa de la aguja, Rosa de los rumbos, Rosa de los vientos; port. Rosa, Rosa nautica; ail. Rose, Wind­ rose; holl. Roos; suéd. Rosen; dan. Compasrose; ar. côte N . d'Afr. Gradouz de boussola; rus. Картушка y компаса [Kartouchha ou hompassa], Роза ветровъ [Rosa vétrovc\ ; val. Рбжъ de BÎntSpï [Roaje dè vintouri]; basq. Arracha; bas bret. Rozcn an avel ; angl. Face of a sea compas, Fly of a sea compas ; gr. mod. Ilîvaq.) L'aiguille aimantée, suspendue sur le pivot où elle tourne librement, est perdue dans un cercle de carton léger dont la circonférence graduée porte trois cent soixante divisions, chacune desquelles correspond à un degré. Cette circonférence est partagée ensuite en trentedeux divisions égales ; puis on tire, de son centre, des lignes ou rayons, aux trente-deux points, qui sont séparés l'un de l'autre par une distance que mesure un angle de onze degrés quinze minutes. L'ensemble de ces rayons (façonnés en langues de feu, en fers de lance, en pyramides ou pointes de compas, etc.), et le carton qui les porte, est ce qu'on appelle la Rose des vents, chacun des rayons correspondant;! une aire ou quart de vent. L e rumb du Nord est marqué d'un signe particulier. L e plus ancien et le plus généralement usité parmi les signes indicateurs du N o r d , correspondant à la pointe aimantée de l'aiguille, est une Pleur de lis, ce qui a fait attribuer par quelques auteurs l'invention de la boussole aux Français. Jadis d'autres signes correspondaient à deux des autres points cardinaux; voici comment, en 16З4, Et. Cleirac (Explicat. des termes de таг.) s'exprimait à cet égard : «Celuy du Nord qui meut et dresse la Rose est pointé d'une Fleur de lis ; l'Est ou l'orient, d'une Croix; l'Oest ou l'occident, d'une Aigle de l'Empire à deux testes. « L a division de la Rose des vents en trente-deux rumbs ne fut pas la première dont s'avisa la science : d'abord on marqua à sa circonférence les quatre points cardinaux ; on partagea ensuite en deux chacun des angles de 90 degrés, pour indiquer les vents qui procèdent des quatre vents majeurs; e t , après avoir eu le N o r d , l'Est, le Sud et l'Ouest, on eut ainsi le N o r d , le N o r d - E s t , l'Est, le Sud-Est, le Sud, le Sud-Ouest, l'Ouest et le Nord-Ouest. Cette division en huit parties sous des angles de 45 degrés est celle qui a laissé sa trace sur la Tour des vents à Athènes. Plus tard, — la tradition veut que ce soient les Amalfitains qui aient eu celte p e n s é e , — o n divisa l'angle de /¡5 degrés en deux angles égaux, et la Rose eut seize rumbs; enfin, l'angle de vingtdeux degrés trente minutes, se partageant en deux, donna la division de la Rose en trente-deux aires de vent, et l'on s'arrêta là. Nous ne savons à quelles époques la Rose subit ces différentes modifications; quant à la division en trente-deux pointes, il est certain qu'elle était en usage au milieu du x i v siècle, car l'Atlas catalan de 1 3 7 5 , bien qu'il montre une Rose des vents à seize rayons seulement, indique, dans le texte qui accompagne cette figure, le { grech-tremontanc, correspondant à notre Nord-Est quart de Nord, et le \ aTexaloch-levant, qui est notre Sud-Est quart d'Est. Dans son Hydrographie ( 2 éclit., p . 40З), le P. Fournier a donné une Rose des vents au centre de laquelle est un navire sous voiles. A la poupe on voit, assise et portant l'enfant Jésus e

e

sur scs genoux, la sainte Vierge, dont une légende, gra\ci autour de cette image, dit : « En mer c'est notre guide, et notre guide au ciel. » — Voici les noms donnés aux trente-deux divisions ou Aires (V.) de la Rose des vents : JVord i\. . Nord quart Nord-Est ( N . i - N . E . ) ; Nord-Nord-Est ( N . N . E. . Nord-Est quart de Nord ( N . E. i N.) ; Nord-Est ( N . 1'. Nord-Est quart d'Est (N. E . | E.) ; Est-Nord-Est ( E . N . I Est quart Nord-Est ( E . | N . E . ) ; Est (E.) ; Est quart SudEst ( E . i S. E.) ; Est-Sud-Est ( E . S. E.) ; Sud-Est quart d'E>t (S. E. { E.) ; Sud-Est (S. E.) ; Sud-list quart Sud (S. E . s Sud-Sud-Est ;S. S. E . ) ; Sud quart Sud-Est (S. \ S. I.. :'.>.. (S.) ; Sud quart Sud-Ouest (S. \ S. 0 . ) ; Sud-Sud-Ouest (S. S. O.) ; Sud-Ouest quart de Sud (S. 0 . \ S.) ; Sud-Ouest (S. 0 . ) ; Sud-Ouest quart d'Ouest (S. O. \ 0 . ) ; Ouest-SudOuest ( 0 . S. O.) ; Ouest quart Sud-Ouest ( 0 . \ S. O . ) ; Ouest ( O . ) ; Ouest quart Nord-Ouest ( 0 . \ N . O.) ; Ouest NordOuest ( 0 . N . O . ) ; Nord-Ouest quart d'Ouest ( N . O. } O . ; Nord-Ouest ( N . 0 . ) ; Nord-Ouest quart de Nord ( N . 0 . { \ : Nord-Nord-Ouest (N. N . O . ) ; Nord quart Nord-Ouest (N. | 1

N. O.). La Rose des Malais est partagée en seize rumbs. dont les principaux sont : Outara, T i m o r , Salatan et Rarat. (V.) Les Chinois ont deux divisions usuelles de la boussole, l'une en seize et l'autre en vingt-quatre rumbs. Quelquesunes de leurs boussoles sont divisées seulement en douze aires de vents, chacun de ces rumbs portant le nom d'un animal : le Rat, le Bœuf, le T i g r e , le Lièvre, le Dragon, le Serpent, le Cheval, le Mouton, le Singe, la Poule, le Chien, le Porc. Cette division par douze est ordinaire aux boussoles du Japon. (V. à ce sujet la Lettre à M. de Humboldt sur la boussole, par J. Klaproth, Paris, i n - 8 ° , 1834.) ROSE D U G O U V E R N A I L , fr. s. f. (Ital. Rosa; r u s s e LTfcniAH y py.vn [I'iétli ou rouliti].) Synonyme de Femelot. \ . R O S E N , suéd. s. (Du lat. Rosa.) Rose du compas, Rose des vents. P O C I H I C b (Rospisse), rus. s. m. (De Iliic \Pis], rad. slave d'un certain nombre de mots exprimant l'idée de : L e t t r e , Ecriture, Peinture. Illyr. Pis, Petite lettre, Billet; Pisati, Ecrire. P o l . Pisac' [Pisatz], Écrire. Po3ii [ / f o c : ] , préfixe de la décomposition.) Inventaire.—-V. Bt^oMocmb. R O S S I G N O L , fr. s. m. fig. Nom que donnent les marins français à un petit sifflet dont se servent certains officiers mariniers au lieu du sifflet ( Y . ) ordinaire. — V . Charivari. R O S T . V . Rust. R Ô S T E R W E R K , ail. s. (JFerh, Ouvrage; de l'angl.-sax. IFeorc, T r a v a i l , Œuvre; Rbster, de Rôst, G r i l , Grillage.) Caillebotis. r

i . P O C T E P b ( A o . f f è r e ) e t P y C T E P ' b ( 7 ? o u ^ r e ) , rus. s. m. (Transcription du holl. Roostcr, Grille.) Caillebotis, Panneau à claire-voie; Claire-voie. — V . Pycmepi,. 2. P O C T E P T ) (Rastèrc), rus. s. Potence pour supporter les mâts et les vergues de rechange. — Ce mot est-il de la même origine que le précédent? Est-ce parce que les potenceétaient placées sur la claire-voie qui bordait la grande écoutille qu'elles avaient été nommées PocmepTii? Est-ce de l'ail. Rostral, signifiant Patte, que les charpentiers russes ont fait Rostère ? C'est ce que nous ne sommes point en mesure de décider. Reiff, qui donne Pocmepii dans l'acception de Caillebotis, ne le donne pas avec le sens de support, pied ou potence. J. Heym ne donne ni l'une ni l'autre acception du mot. R O S T R A T A C O R O N A , lat. s. f. (Du lat. Rostnun , Éperon.) Couronne rostrale. ( V . ) — R o s t r a t a navis, s. f. Navire


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . t-peronné, armé d'un éperon. — « Octavio ducentis oner a r i a , triainta longis navibus exSieilia trajieienti, non eadein fortuna fuit. In conspectum ferme Africae prospero cursu v e c t u m , primo dcstituit venttis; dein versus in Africum turb a v i ! ac passim naves disjecit. Ipse cum Rostratis per adv e r s o s fluctus ingénu remigum labore enixus est. » T i t e L i v e , l i v . x x x , chap. 24. — « Profectus una et octoginta navibus Rostratis, multis prpeterea minoribus, quae aut aperta; Rostrata; erant, aut sine Rostris speculatoria;. » I d . , liv. x x x v i , chap. 42. o

u

P O C T P I ' I (Rostri), rus. s. D r ó m e , selon M . le comte \ l e x . deStackelberg. — Ce mot manque à Chichkoff. R O S T R U M , lat. s. n. (Etymologie incertaine; peut-être de Rodere , Ronger.) (Proprement : Bec.) Éperon. — « Rostra navibus Pisens additit. » Pline, liv. v u , chap. 57. — i l s aries babuerat de ferro duro Rostrum , ita uti naves longae soient. ' V i t r u v e , liv. x , chap. a i . „

Totumque dehiscit

Couvulsum remis, Rostrisque striuentibus a?quor. >• VIRGILE,

Eneide,

liv.

v,

y.

1

„ Inimicam findile Rostris Hanc terram, sulcumque silii premal ipsa cariua. » Id., il>., liv. x, v. 294.

Cette phrase fait très-bien comprendre que l'éperon était placé c o m m e un prolongement de la quille; ce qui ressort également de la phrase d'IIirtius : « Naves Rostris perforata; merguntur. » De Bello Afric., chap. 46.

comme on l'a imprimé par erreur, col. 1476, t. v du Gloss. dedu Cange, i734)«longitudinc, x L v g o a s . » — • Però tuttala lunghezza della galea, di Rota a Rota sii la squadra è cubiti cinquanta otto. » B. Crescendo, Nautica Mcditcrr., p. 23 (Roma, i n - 4 , 1607).—Rota diproa, Rode de p r o n e , Etrave; Rota dì pope, Rote de poupe, Étambot. — « Rota della poppa, la Rodde, l'arc qui soutient le haut de la pouppe. » Duez, 1674. Cette définition est inexacte; la Rode nesoutenait pas le haut de la poupe; c'était la pièce fondamentale sur l a q u e l l e toute la poupe était établie. Pantera-Pantera (1614), mal traduit par Duez, dit : « Rota della poppa è queir arco, che forma l'altezza della p o p p a ; «ce qui signifie : La Rote ou Rode de poupe est cette p i è c e courbe qui soutient la poupe dans toute sa hauteur.—Le.corse dit Rota di poppa et Rota di prava} le malt, dit Rota tal poppa et Rota tal prua.—V. Carozo, Roda, Rotta, Ruota, Scosa. 0

R O T E A R , port. v . a. (De 1. Rota. [V.]) Gouverner un navire, lui faire tenir sa route. Azurara emploie ce verbe dans sa Chronique de Guinée. R O T E L L A , ital. s. f. (Diminuì, de Rota.) Rouet de poulie. R O T H E , fr. anc. s. f. (De l'ital. Rota.) Route. Celte o r thographe, où l'introduction de 17; ne saurait se justifier, se remarque dans les Faits de la marine d'An t. de Conflans ( i 5 i 5 - i 5 2 2 ) , où l'on trouve aussi Rothierdes mariniers p o u r . Routier. R 0 T I 1 E R , vieil angl. s. (De l'angl.-sax. RoUcrc. [ V . ] ) Gouvernail.—V. Rudder. ,

ROTI ( ^ ' j y ) i v

„ jEueia puppis Prima tenet, Rostro phrvgios subjuncta leones. » VIBGII.E,

Enéide, liv. x,

V .

i56.

i Parte prior, partem Rostro premit aemnla pristis. » Ib., ib., liv. v. v . 187.

L ' é p e r o n était souvent à trois pointes, comme on le voit sur un grand nombre de marbres et de médailles antiques, c o m m e le prouve le v . 143, liv. v de XEnéide: a. Totumque dehiscit Convulsum remis Rostrisque Iridentibus aequor.

Des critiques ont pensé que Tridcntibus pouvait être une faute des premiers manuscrits de XEnéide, et qu'il faut lire Stridentibus. Mais Tridens s'accordant parfaitement avec la fi"ure des Rostres que nous font connaître les monuments, et dont voici une variante. S o u s crovons que la leçon véritable est celle qui v i e n t d'être rapportée ici. R O S T R O , ital. anc. s. m. (Du précédent.) Éperon. R O T A , port. s. f. Route. — « Eram d e s dyas do mes d'Agosto (14 4 7) quando as xiiij caravellas partirom de L a g o s , e porquanto noni podyam todas seguyrhûaRota,e rnuvtas vezer lhes sobreviinha tormenta... » Azurara, Cbron. de Guiné ( i 4 5 3 ) , p. 2 3 9 — « . . . Mandarèzfazer caminho da ilba d o Cabo A'erde por tomardes daly vosa Ròta.»Instruct. données h Lopos Soarcs d'Alvarenga, document de i5o4, ^elon Barros. 2. R O T A , bas lat. ital. s. f. (Du lat. Rota, Roue.) Nom d o n n e , pendant le Moyen Age, à l'Étrave et à l'Étambot des petits navires (et par extension à ceux des grands), dont la forme était à peu près celle d'un arc de cercle ou d'une j a n te d e roue. — «Item, de Rota in Rota, siue » (et non sine,

1295

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' ) biscuit. Petit interpr.

maini

(1839), p . 4 5 , 10/1 Marsden dit t|tte ce mot est bengali (p. i 5 a ) . — R o t i hhana, lasc. s. Soute au pain. — V. Khana. P O T O K O ^ S ' D I N BÎPCpbVl K A T A P T S ' . l S l (Rotoltolou din[e\ vizfou/oii [ou fin. sonnant à peine] Aatartouloiti), val. s. (PotOKOAÎJ, en forme de roue; du lai. Rotula.) (Roue au sommet du niât.) Pomme du nuit.—V. BifxpR O T T A , ital. s. f. (Mauvaise o r t h o g . de 1. Rota. [ V . ] ) — n La altessa della incincta alla Rotta di proa • (la rode de p r o u e , l'étrave) « al m e n t o d a l t o : uolessere palmi 8. - And. Bios, Fabrica de una galera, Ms. d e 1612, clas. X I I I , cod. 55, Bibl. Magliabech. d e Florence (p. 217). — V. Contovale. R O T T U A I N G U I G G I A , géno. s. f. (De l'ital. Rottura, Rupture.) Arc de la quille. — V. Chiggia. R O U A H , o u ROUOUAH Sarou, Tantang.

(ijj),

mal. v. a. Héler. — V .

R O U A N , bas bret. dialec. de Vannes, plur. Rouancn 1, nasal), s. f. Rame, Aviron. — Rouanour et Rouanvoitr (n nasal), s. m. Rameur, selon le P. Grégoire.—V. Roénvier, R e lier. R O U A R S , mauvaise l e ç o n du man use. de la Biblioth. n a t . cité à l'art. Favor ( V . ) ; le registre )J( de la chambre des comptes, allégué p a r I ) . Carpentier, art. Faveria, nous a fait connaître qu'an lieu de : « Rouars de f e r , • il faut lire : Roncies de f e r . — V . Roncie. R O U B A - R O U B A ( U j i ) , mal. S. Droit d'ancrage ; Droit d e l i b r e trafic pavé p a r les marchands étrangers. ROUCE (TO) I N , faute d'impression dans l e Dictioun. de marine f r . et angl. p a r Romme ( 1 7 9 a ) , a r t . Abraquer. Cette faute se reproduit dans l e Dict. angl. et fr. du m ê m e auteur. Il faut lire Rouse, (V.) R O U C I I O N , fr. anc. s. m. Risson. (V. Encre.) — On a écrit aussi Rochon. (V. Hancre.) — V , Russon.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1296

R O U D D O N A D E T I M O U N , ar. côte N . d'Afr. s. Roue j rechange.—Sea rough, Mer dure, ou, comme on l'a dit dans le vieux français : Mer felonesse.—Rough tree rail, Lisse d'appui, Lisse de batayolle.

du gouvernail. R O U D E B A B , ar. côte N . d'Afr. v. Défier du vent.

ROUE fr. s. f. (Du lat. Rota.)Ce mot nomme deux objets différents dans les agrès du navire. A b o r d de tous les navires où la barre du gouvernail ne peut être mue à la main, au moyen d'une simple corde, ou à l'aide d'un petit palan, elle est sollicitée à droite et à gauche par un cordage attaché à son extrémité antérieure; ce cordage est enroulé sur un c y lindre garni d'une ou de deux Roues. Les rayons de cette Roue se prolongent au delà de la jante, et sont les leviers au moven desquels les timoniers font tourner la Roue pour agir sur la barre du gouvernail. Voici une figure qui montre le Gouvernail, la Barre, la Drosse et la Roue. (Gr. mod. 'Po'oa; ital. Ruota del timonc; esp. Rueda; port. Roda; angl. fVheel of the hclm ; ail. Stencrrad; holl. Stuur-rad; dan. Rat ; suéd. Hjul ; basq. Arruda ; bas bret. Rôd a star; ar. côte N . d'Afr. Rouddonc de timoune ; val. PoatT, [Roatc]; rus. LLTinvp'b [C/itonre].) — Un cordage cueilli ou o plié plusieurs fois sur luimême, en rond, compose une Roue de cordage ou une Glène. ( V . ) Cueillir (V.) ainsi un c o r d a g e , c'est le Rouer. (Gr. anc. 2TT£[;:XO) ; gr. mod. BoXi'Uo [f'olcpsS]; turq. Sarntaq [ ,J>^jL. ] ; mal. Balit

T 0 Y A A P I 2 M A (Roularisuia), gr. vulg. s. n. (De l'ital. Rollare, Rouler.) Roulis — Manq. à Dehèque. (V. 2 i ) . o ; , П 1 i.ipÇoia, IlapoocóXit/.*.) — 'Роиларм, v . a. Rouler. R O U L E A U , fr. s. m. (De l'ital. Rotolo.) Pièce de bois c y lindrique qu'on place sous un corps grave pour a i d e r a son déplacement. On met de ces rouleaux sous les petits navires qu'on veut faire monter de la mer sur le rivage, ou faire descendre du rivage à la mer. (Gr. anc. ФЛогу;, lat. Palanx, Phalanx; ital. Palanco, Curro ; géno. Palata; isl. Hlunner; angl.-sax. Slidor; val. CS.\ [Soul]; rus. Кагаокъ [KatoAc], Роульсъ [Rooulss], Руленсъ [Лои/ел.«] ; mal. Л'яturc, Qjrzaq[^\y].) lang boulât [ ^ R O U L E R , fr. v. n. (De l'ital. Rotolare.) ( G r . mod. 'Ат:-.Sepsocpw, 'PouXotpw ; it. Barcollare; esp. Balancear; port. Balançai- ; basq. Arrolaca; has bret. Rotili ; angl. Roll | / holl. SchoAAen [comme le fr. Choquer, de l'angl.-sax. Sceacan, Frapper], Stingerai [de l'angl.-sax. Slingan, Frapper. Tourmenter]; dan. Slingre, Rulle; suéd. Slingra ; ar. côte N . d'Afr. Yerrouliar; turc, Tchalqanmaq [(J^v-uJLa. ] ; val. КлъПпа [a] [A Aletina]; rus. Качатся [Katchatsia] ; mal. Houïong Lambong [ ^ j j ] ; Lcnggang [ ^ Ч х ? ] . Ligang t i S U ] ; Limpar

[ y i ^ j ] ; madék. HetseActs.) En parlant

d'un navire, se mouvoir de droite à gauche et de gauche à droite, autour de sa quille, de telle façon que les deux flancs [ J - J o ] , Linghar\ S&\; K s'immergent alternativement, c'est ce qu'on appelle Rouler. angl. Coil[To];rus. Vh'.iaL e mouvement auquel obéit le navire qui roule est nomme /luinamb Kananib [OuAluRoulis. (Gr.,anc. iloo\ip£oîa, liloç; gr. litt. mod. IlatpixódivateAanate]; val. CtpînXta»; gr. vulg. 'PouXaptarAx; ital. Ru/lin, Rollamento; esp. ue [a] poatb [A strindjé Balance, balança, Valance; port. Balance; basq. vulg. Erroute], etc.) ( V . Lover.) rulla; angl. Rolling; boll. Нес SchoAAen ; dan. Ovcrlni: • . R O U E S A A T , bas bret. val. v. a. etn. Ëclaircir, s'É- ( - fcamljot;H, Quille; A R , G-ouver- dan. et suéd. Sliiigring; turc, Tchalqanma [ossola.]; GA K.vetinapea [Kletinarca] ; rus. Качка боковая [KatchAa boclaircir. SA/éraatesl plus " S°» ™"i J » W . . " , Drosse; O P Q R T , R o u e ; N , Cylindre Aovai'a] ;mal. Loumbou [y^Jl] ; madék. Hetsahets; chin. < I usité parmi les gens de , - oule la drosse; S, otto; viti, Biribiri; sataw. Mariguernn.)—V. Rousler. mer V. ce mot. Tourillon de la roue. D E

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R O U E T DE P O U L I E , fr. s. m. (De Rota.) Corrompu par les matelots en Reu et Ria. (Ital. Raggio, Rotclla; esp. Roldana; angl. Sheave; ail. Scheibc ; dan. SAive ; suéd. Skifva; val. Poatb [Route]; rus. LUKIIBIJ [ChAive].) — « Pour deux Rouetz qui ont esté mys à la grande escoute de la galleace nommée le S. Pierre, quatre solz... » Fol. 40, Ms. de I54I, n° 94G9-3, Bibl. nat. Ceci ne veut pas dire que la grande écoute eût des Rouets ; il faut entendre qu'il s'agit de deux Rouets placés dans la poulie double de l'écoute, ou dans un chaumard pratiqué à la pavesade de la galéace en question, pour le passage de la grande écoute. ROUF, fr. s. m. (Du holl. Roef, fait de l'angl.-sax. Urôf, signifiant : Toit d'une maison, Faîte, etc.) « P e t i t réduit en forme de cabane dans l'arrière d'un petit bâtiment. » P . Marin (1752). R O U G E O L E , fr. anc. s. f. Corruption de Ragiotc Rajol/c ( V . ) ou Ra/ole. ( V . ) — V . Boutasse.

(V.) ,

R O L G H , angl. adj. (Rude, Raboteux. C'est le : Rugueux fr., du lat. Ruga, Ride. L'angl.-sax. a Rugsignifiant:Apre, et Hrcog signifiant : Cruel.) Brut.—Rougli mast, Mât brut. — Knog/i tituber, Bois brut. —Rottgh tree (Arbre brut), Mât de

Р О у Л Ь С Ъ (Rooulss), rus. s. m. (De l'angl. Roll. (\ Rouleau, Tourniquet.—Alex. Chichkoff ne dit pas : Ро>-лъсъ, mais Руленсъ. ( V . ) — V . К а т о к Ь . 'POYMriAPI (Roubàri), gr. mod. s. т . bali.^.]) Tampon.

(? Du cat.

Rom­

R O U N D ( T O ) I N , angl. v. a. Se baler, à l'aide d'un cor­ dage, d'un point à nu autre.—Round (To) up, Se haler dans le vent. ROUND-HOUSE DECK, angl. s. Plancher de la dunette. ROUNDING, angl. s. (De Round, Cercle. [Rad. lat. das.] Bouge.—V. Convexity.

Rotun­

R O U P I A N E , lasc. s. (De l'angl. Rope-yarn. [ V . ] ) Fil de ca­ ret.—Lelieut. T h . Roebuck, p. 99 de son English and hmdoosl. naval dict. (181З), écrit : Roopiyan. ROUSE (TO) I N , angl. v . (De l'angl.-sax. Hnsan ou Hreosan, Agiter, Ébranler, T o m b e r . ) Abraquer le balan ou le mou d'un cordage. Henry Manvrayring (16G4) écrivait Rowsc in. R O U S L E R , fr. v. n. (Mauvaise orthogr. de Rouler, où l'introduction de \'s ne saurait se justifier.)—« M . de Preuillv de


GLOSSAIRE NAUTIQUE. la division duquel j'estois montent le Parfait. C'estoit vn beau vaisseau, mais qui Rousloit beaucoup. 11 démasta de son grand mast » (sur le banc de la Casse) ; « et comme le vent estoit Noroiiés "(sic), « il fut contraint d'aller se raccommoder colphe de Palme, où sa diuision le suittit. » Mém. du marquis de Villette-Mursay (année 1674); Ms. Arch. d e l à M a r . , P- l 6

R O U S O U K {Roiiswnk) (,J>~.jj), niai. s. Le coté, le flanc du navire. — Roorda écrit, selon l'orthog. holl. : Rocsokh. R O U S P I T E , ar. côte N . d'Afr. s. ( D e l'ital. Rispctto, R é serve.) Drome. R O U S T E R , fr. v. a. (Gr. mod. Micortrajpu [Botsnro]; ital. Fasrlarc, Trincare ; angl. IVoold [lo]; basq. vulg. Ru s lia ; bas bret. Rousti; illyr. daim. Obeêzuti ; val. A c r a [ a ] r ^ léaâ\; rus. K.iacnn> ny.uiHrn 11a jia'imy (Klastc voulinnghi ialc/itou]; chin. C/tdo Kïo.) C'est faire l'amarrage qu'on nomme Rousture ( G r . mod. MitOTtrôpurpa; ital. Fàsciatura, Leaatura, Trinea, Zinatura; angl. IVoolding; bas bret. Roustéur; basq. Errestura ; illyr. daim. Obvës; val. AeThtSp-h [Lcgloure]; rus. Ey.\unn> [Foulinnguè].) La Rousture e s t une ligature qu'on fait autour d'un mât A d'assemblage, pour en maintenir fortement les parties composantes. Ce sont de véritables cercles de cordes, qui alternent dans un bas mât avec les cercles de fer. La ligure ci-jointe montre le tronçon A B d'un bas mât (grand mât, mât de misaine ou beaupré) garni de ses cercles de fer C , C , C , et de ses Roustures 1), D . 1. R O U T E , fr. s. f. (PDubas lat. Rota, Rupta Rupttira.) (Gr. mod. Apôpo;; ital. Camino, Caatmino; malt. Cumin; esp. Andar del navio, Camino, Vuelta ; port. Andar do navio,'Caminho, Dcrrota, Esteiro, Rota; angl. Truck of a ship, Ru m, lV~uy; ail. Fuhrt ; isl. Skipaferd, Slagr; àngl.-sax. SiS, Stig; basq. Arruta;

ll.l.ut; mal. Djialam [ ^ H a . ] ; madék. Lalan.) Chemin que fait ou doit faire un navire dans une direction donnée.— - L e pilote' principal Jamet Braver avoit dressé la Route [selon le vent grec). >• Rabelais, liv. i v , cltap. 1 . (C'est-àdire que le pilote avait annoncé que les nefs feraient Roule au Nord-Est.) — « J'ay esté bien aise d'apprendre, par la lettre que vous m'avez escrit le 2 8 du mois passé', que les, vaiss- commandez par le s de Beaulieu ayent mis à la voile bar un vent favorable pour leur Route. Ne manquez pas de me faire sçavoir tout ce que vous apprendrez de leur navigation. » Colbert h Lcensscur, 3 novembre 1 6 7 8 . Ordres du />,,,-, vol. XLIV, p. 55o; Ms. A r c h . de la Mar. (Les vaisseaux en question allaient aux îles d'Amérique pour pécher les eanons des sept vaisseaux de l'escadre du comte d'Estrées qui s'étaient perdus à l'île de A v e s . ) — V . Plonger. e r

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. R O U T E , vieux fr. s. f. (De l'angl. Rout, Multitude; ail- R° i T P ; " ' > " " " > Rupta, réunion de Ruptarli, ou paysans qui «terrant rumpunt. » V . du Cange.) i . r a n d nombre — « En cette manière altendoit le r o i » Louis X H ) « le roi d'Aragon .(Ferdinand), « qui tant approqu'il entra dedans le môle de Savone, où [il y] avoit pour le roi » ( « I France) « grosse Boute de navires armés et artillés, lesquels commencèrent à tirer artillerie à toutes mains » Chroniq. de J. d'Anton, part, v i , chap. 38. tte

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R O U T E ( E n ) ! (Ital. Al rombo!) Commandement fait au timonier pour l'avertir de ne pas dévier de la Roule qui lui a été indiquée, ou de reprendre la Roule dont on s'est momentanément écarté. — A la Route! R O U T I E R , fr. anc. s. m. (Oe 1. Route. [ V . ] ) (Gr. mod. ttiàoto; [Knrlis pilotos); ital. Peotta ou Pcotto di nave; val. DpSme.uiii; [Droume/nik].) Livre contenant, avec des caries marines, des instructions utiles aux pilotes et aux capitaines pour la navigation dans certains parages. — « Routier est l'adressement « (indication) a des chemins par mer, et aussy par terre; de là le livre des adresses de mer porte ce titre : Routier et Pilotage de mer. » L e P . René François, Me/veilles de nature ( i b ' a i ) . — Le plus ancien Routier français que nous connaissions est celui de Picric ( ¡ a r d e , dit Ferrando, composé vers i,' 83, mais dont on ne cite pas d'édition antérieure à celle de 15ao ("in-4°, Poitiers.) — V . Rothe. KapTY;<;

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R O U Z G U I A R (j&jjy)) une, s. ni. Vent. — V. Haya ( J j \ —Rouzguiar djèhèti ( ~'c^' c

¡ Jj)> turc, s. m. Riimb de vent.

'POV«I»AAIAA (Roufalida), gr. mod. s. 11. (Du vénit. Rejblà, Rafale.) Grain, Tourbillon de vent, Ouragan.—V. Acii/.or!/. R O V E R C I O , vénit. s. m. (Du lat. Reverteré.) R e v e r s . — Foreumello di Rovercià, Allonge de Revers. ROVESC1ARE I L B O R D O , ital. v . a. Renverser le bord, Virer de bord. — V . Voltare il bordo. R O W - B A R G E , angl. anc. s. (De Row [angl.-sax. Rowan. ( V . 1 ] , R a m e r ; et de ¿urge, Barque, Petit navire.) Rauberge. — Dans une liste des vaisseaux, galères, pinasses, etc., du roi d'Angleterre, à la lète de laquelle ligure le Henry grâce à Dieu, on trouve la nomenclature de onze Row-barges qui étaient alors à Portsmouth. V . J. Charnock, Hist. <;/ Mar. archit.; Loud., 1800-02 , t. 11, p. 119. R O W - B O A T , angl. s. Canot ou Embarcation à rames. ROAV-LOCH, angl. s. (De Row; et de l'angl.-sax. Locu. [V. Ar-locu.]! Dame, Demoiselle.

t u r c , Iol[ J * i l ; " ' y - daim. Gredênje, Hôd, Hôdak ; rus. Kypcb [Kourss], n.\ap,anïe [P/avanié], I l v m b [Poute]; groërû. Akkotœn umiursoit,

a

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R O W A N , angl.-sax. v. R a m e r , Nager. —Rowe, angl. anc. s. Rame. — « Where the marinéis glad or nrothe He made them scile and Rowe holhe That the galley gede so swyfle. So doth the fowle by the Ivfle. " VIEUX POÊLE ANONYME, Ms. Harléieli, 11" 4^90. R O W E R , angl. s. Rameur. — Rower 0 / a BOAT. — « Four gallies first which equal Rowers bear. Advancing. « Uhtuf.k, Enéide, liv. v, v. i 5 i .

Canotier.

R O W E T T E (Roouette), angl.-sax. s. (De Rowan. [ V . ] ) L e même que Rewette. ; V . ) R O W N F S , angl.-sax. s. Nage. — « Xe mid seglinge, ne mid Rownesse, Ni à la voile ni à l ' a v i r o n . » — ' V . R e w e l l c , Rowctle. R O Y D E L A G A L È R E , fr. anc. s. m. (Transcript, anc. de l'ital. Re [lat. Rex\.) — O n prononça d'abord Ré, puis Roa et Roiiu. On a dit Réalité cl Réalme pour Royauté et Royaume. Ainsi dans la traduction, par J. de Menu (? 1 483 du traité De vonsolatione pliilosophiea, par Boèce, on lit : " Quand Rome fut premier fondée, Elle fut grant temps gmiiicrnée Par lea Hois et par leur lignage : Mais pour les inaulx et pour l'outrage Qu'ils fesoient en la contrée, Leur Rcaulé leur fust ostèe. Et fu le Roy desroyauté... »

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

Il nous semble évident que Dcsroyauté, fait du subst. Réalité, cius, cité par Festus. De Rudere, Rugir, selon Nonius. « R u devait être prononcé Desréauté, et que le radical Roy dentes, » dit Nonius, chap. i , «èacausasapientissimi d i c ou Roi devait suivre la même règle de prononciation.) tos volunt, quod funescum vento verberantur, Rudere e x i s Titre que l'on donnait, à,Malte, au plus ancien des Che- timentur. ") Cordage, en général; Manœuvre. valiers embarqués sur une des galères de l'Ordre. Il com— - Iuscquitur clamorque virum, stridorque Rudentum. mandait la garde, et avait à sa charge et sous sa responVIRGILE, Enéide, liv. i , v. g i . sabilité les armes du navire sur lequel il était embarqué. Roi ou Re, comme appelait cet officier la rédaction ita— « Contenu stridunt Aquilone Rudentes. • OVIDK. lienne des Statuts de Malte , était pris dans l'acception de — u Candidaque inlorti sustollant vela Rudentes. Premier (Princeps, Primas); c'est dans ce sens qu'était CATOLLE, les Noces de T/tétis et de Pelée, v. a 35. entendu le mot R e x au Moyen Age, quand on disait : Rex arbalestariorum, Rex armorum, R e x Ьа/.осЫаз, R e x capelLes cordages dont il s'agit ici sont des itagues ou des lanorum, Rex flaiotetus, Rex merceriorum, e t c . — « Que drisses. l'ancien qui est le Roy de la galère ou le Çercamare doiue — Tum littore funem estre aagé du moins de 25 ans et avoir fait deux carauanes Deripere, excussosque jubet laxare Rudentes. dans les galères, afin que l'un et l'austre soyent plus propres Tenduntvela Noti. » VIRGILE, Enéide, liv. ut, v. 2 6 6 . et plus expérimentés à s'acquitter bien et deuëment de leur de Les manœuvres désignées par le poète sont les Cargues et les charge. » J. Baudoin, Stat. tic l'ordre de Saint-Jean Hierus. (160З), tit. x x , art. 35, t. ri, p. 267. — « L e R o y Rabans qui tenaient les voiles pliées contre les antennes, les commande les gardes et fonctions aux chevaliers, et prend Écoutes qui servaient à les border, et les Bras qui devaient garde que chacun soit bien armé. L e Çercamare a charge porter en avant ou en arrière les cornes des vergues. ( V . de l'artillerie et de la munition des arquebusiers, et sont Corna.) Virgile reproduit l'idée émise dans les vers que nous tous sous la charge du capitaine ou patron de la galère. » venons de citer, à la fin du 111 livre, lorsqu'il dit : Id., Histoire de l'ordre de Saint-Jean de Hiérusalem, t. I , « Pracipilcs metus acer agit quoeumque Rudentes p. 2 y 5 . — « . . . O n t ordonné que lorsqu'aux contrées des Excutere, el venlis intendere vela secuudis. » V . 6 8 2 . Infidèles l'ou fera descendre à terre des gens de nos galères, que le R o y ny le Çercamare ne puissent et ne doivent C'est des Écoutes qu'il est question dans le vers du x livre : Jamais desembarquer; mais qu'ils demeurent tousiours dans — Vigila, et velis immitte Rudentes. » la galère, sur peine d'estre six mois dans la tour et de perdre le bénéfice de la mesme carauanne. » Id, t. n , p. 2 7 4 . (Veille, et file les écoutes de tes voiles,—pour que tes navires laissent arriver, et aillent plus vite, serrant moins le — V . Çercamare. veut.) Quelquefois Rudentes désigne essentiellement les R O Y A L ou T O P G A L L A N T R O Y A L , angl. s. Cata- Haubans. — V . Galeacea. cois, Perroquet volant.— JUizcn Royal, Perruche. — Royal R U D E R , ail. s. (De l'angl.-sax. Rotfere. [ V . ] ) Gouvernail. yard, Vergue de catacois. — Royal yard dock, Arsenal ma— Rudcrbank, s. Banc où s'asseoit le patron qui tient la ritime appartenant à l'État. — V . Dock. rame servant de gouvernail ; et aussi Banc de rameur. — ROZAR , esp. v . n. (Du lat. Rodcrc, Ronger.) Raguer. — Ruder-haken, s. m. (Haken, Crochet, G o n d ; Rttdcr, G o u Y . Mascar, Rasgar. vernail.) Aiguillot. — Ruderpinne. (Pinne signifie propreROZEN A N A V E L , bas bret. s. m. (En relat. avec l'angl.- ment Goupille, Fiche, Cheville [le Claous l a t . ] , et vient de sax. Rose et le lat. Rosa.) Rose des vents.— Y . A v e l . l'angl.-sax. Pinn, en relation avec le lat. Pcnna, et signiR O B E R E , angl.-sax. s. Aviron, Rame, Rameur, Nageur. fiant : Plume.) Barre du gouvernail. e r

e

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— V. R e o ï a , R e S r e , Roeua, Scip-Rowend. ROBRA (Rossra), angl.-sax. s. Nageur, Rameur. — « R E MEX, Roira. » Gloss. lat. et angl.-sax., de Mone ( x siècle). — Y . Raetfra, ReoYe, Reora , R o o e r e .

P V 4 E P 1 > (Roudère) ou P y ^ E P t - I I I I C l ) (Routier,-] . rus. s. m. (Transcript. de l'ail. Ruder, et de l'angl. Rudder-piecc ou Pièce of rudder [sous-entendu] main.) Mèche du gouvernail. — Manq. à J. Heym et à Reiff.

R O B R E S - B L / E D [Rossr's-blàd), angl.-sax. s. Pale ou Plat de l'aviron. — V . Ar-bled, Rotfere.

R U E D A , esp. s. f. (Du lat. Rota.) Roue du gouvernail ; Rode. — « Procuré el manigo bolvcr aponerse in orden lo mejor que pudo, y presentose con gran impeta; mas aunque disparu su artilleria danô p o c o , porque sus vasos » (ses navires) « eran mas altos de ruedas » (rodes de proue, d'étraves) « y de trigante » (de dragant) ( V . ) « que los de poniente. • \ andcr Hammen, Don Jvan de Avstria (1627).

e

P V B K A Т А К Е Л А Ж А (Roubka takelaja), rus. s. f. (De Рубишь [Rottbite], Couper, Tailler; rad. P \ 6 , qui a fait en illyr. Rubili [Roubiti], Tailler; Rubcx [ R o u b e x ] , Dépouillement, etc.) Coupe des manœuvres. R U B R I C A , lat. s. f. Vermillon dont on peignait les navires.— V . Color rubricus. R U D D E R , angl. s. (De l'angl.-sax. Rotere. [ V . ] ) Gouvernail. — V . Corne (to) d o w n , Jonque. — Rudder-chain, Chaîne du gouvernail.— fiudder pendent with teir chains, (Proprement : Pendeur du gouvernail avec ses chaînes.) Sauvegarde du gouvernail. (V. Pendent.) — Rudder-slopper (V. Stop.'; Brague du gouvernail. R U D E L (Roudel), pol. s. m. ( D e l'ail. Rader. [ V . ] ) Rame, Gouvernail. (V. Ster.)—Rudelnik, s. m. ( D e fiudcl. [ V . ] ) Rameur. R U D E N S , lat. s. m. et f. (De Rudis, Brut, selon Cin-

r

R U E F F , selon le P . G r é g o i r e , l'ancien nom celto-breton de l ' A v i r o n , de la Raine. Rueff s'est transformé en Roev, devenu ensuite Rocnv. (V.) R U F A (Roufd), pol. s. f. (Ce mot, sans analogue dans le russe et l'illyr., nous paraît être une transcription du holl. Roef.) ( V . Rouf.) A r r i è r e , Poupe. R U F F S E A , angl. s. Grosse mer. RUG (To), angl. v. Raquer. — V . Rough. R U G A T I A T O R , bas lat. s. m. Nous ne savons ce que signifie ce mot, que nous avons trouvé dans le Statut de Bari ( x m siècle), et là seulement. Voici le texte qui nous l'a fait e


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . c o n n a î t r e : « Gùm autem Rugatiatorum, vel pubatorum n i e r x n a v i g i o vehitur, commodum et incommodum quod in his eveneril Rugatiatorum vel pubatorum mercibus dio u t a t u r . » Nous avons vainement cherché dans les glossaires Bu"atialor et Pubator; nous n'avons trouvé aucun mot pré^entant de l'analogie avec le premier; quant à l'autre, Bobatleritts signifiant Cultivateur ( O . Carpentier, t. i , p . 565) est l e mot qui s'en approche le plus. Cela nous a fait penser m i e Rwatiator pourrait avoir été fait du grec Роуо<;, t » " nier, M e u l e de b l é , et signifier : Marchand de blé. Nous ne o r é s e n t o n s , au reste, cette supposition qu'avec une trèsg r a n d e défiance. L e Statut de Bari présente plus d'une difficulté du genre de celle qui nous arrête i c i ; nous croyons •ivoir été plus heureux ailleurs. ( V . Parabulusum.) e r

r e

R U I M , holl. s. (Même origine que Raum. [ V . ] ) Cale. — \je% Hollandais ont écrit aussi Run et Renn.— Ruimankcr. A n c r e qui reste dans la cale pour le besoin.) A n c r e de r é serve. t

R L I M - S C H O O T S - W I N D o u W T N D T , selon une ancienne o r t h o g r . holl. .s. (Proprement : Vent de l'écoute largue.) V e n t "largue. — Ruim wind ou windt, selon une ancienne o r t h o g r . Vent largue. — V . : R U l M E N , holl. v . (Même origine que l'ail. Räumen. [ Y . ] ) \ d o n n e r , en parlant du vent. — « De wind Ruimt, L e vent adonne. » R U I M T E , holl. s. (Oe Ridm, Étendu, Vaste; angl.-sax. Rrinr, Spacieux.! (Proprement : Grand espace.) La Haute m e r , le L a r g e , la Pleine mer.-—-V. Vlakke z e e , Vlakte.

РУЖЪ

D E BÎNTSPI IRouje dé vintouri),

val. s. f. (De

i'ilal. Rosa divento. [ V . ] ) Rose des vents.

р у К А П О n y i v l i (Rouka po rouké), rus. s. f. (Rûk, Rûka, s l a v e , i l l y r . Main.) (Main après main.)Main s u r main. — V . Тянуть. р у К А В Ъ (Roukavé), rus. s. m. ( D e Рука [Rouka], Main, Bras.) Manche à eau, faite de toile ou de cuir. ( V . Bameр ъ ш л а н ' ъ . — Р у к а в ъ моря (Roukave moria), s. m. Bras de m e r . ( A l e x . Boutakoff, p. 18.) — V . Пролпвъ.

1299

le sous-tillac » (entre-pont) « où la marchandise se met. L e Rum, c'est encore plus bas, où on jette les plus grosses besognes.» L e P. René François, Essay des merveilles de nature, chap. x u , art. 61. 2. R U M pour Rumb. — « R u m , c'est le trait en droite ligne d'vn venta l'autre, soit du vent entier, ou deinv-vent. » L e P . René François, art. 73. — Ce terme, comme le précédent, et, sans plus de raison, fut corrompu en ficurn. R U M S Ô E , dan. s. (De Rum, Spacieux.) (Proprement : Espace d e n i e r . ) La haute mer, L e large, La pleine mer.— Le suéd. dit : Rum sjô. ( V . Aaben soé, S o ë , Sjo.) — Rumvind, suéd. dan. Vent largue V . A'ind. ' P Y M A (Rhyma), gr. anc. et gr. litt. mod. s. n. (De'Púoaxi, je T i r e à moi.)Cordellc dont on se servait pour haler un bateau ; Remorque. — « 'Púua-a GO'VTE; i\ CIÙTOJV T a i ; TOO xpétou CTTOAO'J v a u T i v , ÈpuuouÀxouv T a ç t—TT^yoù; vaù;. » P o l y b e , liv. 1 . (V. 'Piu.oúXxiov, 'PuaouXxía , TuixoúXxiov.)— Les Grecs m o dernes ont repris'Púu.0 à l'antique nomenclature navale, mais c'est pour nommer tout cordage fixe, toute Manœuvre dormante : « ^.yoníov ¿ixeraxiv^Tov•» (cordage inébranlable) « ou ÜTEps'ov » (stable), dit l"E£rVp]( placé à la suite du K a VOVIGU.0; (AOqyai;, 1837). er

R U M B , fr. s. m. ( D e / { « / / / . ) (Gr. mod. Po'u.60; [Romrnvo-s) ; ital. et esp. Rurnbo ; p o r t Rumo; angl. Rhumb; holl. Strcek;

ail. Strich; dan. Compas-streg; suéd. Slrck; turc, Rouzguiar djèhèti j ' O - î j l ' ' " P ^ [R""'b]; rus. Pyaifri, [Roumbe] ; lasc. Modjura ; ar. c o t e N . d'Afr. Ridait' ; fr. a n c Rum, Rumd, Rumg, Rural, Rrm, Rim ; fr. mod. Rhumb (V. , V a

0 3 1

contraire à l'étymologie. R U M B O , esp. s. m. (Du fr. : ) Rumb, Aire de vent, Direction. •— « Navegóse a Sueste, que asi corre la costa, y a seys leguas del porto hallaron dos islas pequeñas, con grandes palmares en altura de ocho grados, y por el mismo Rumbo otras muchas.» Figueroa, Hechos de Mendoza, ¡n-4°, Madrid, 1093. •— Y . Bruxula. P y M B T ) (Roumbe), rus. s. m. (Transcription de l'angl. Rhumb [ V . ] ou du f r . : ) R u m b ; Aire de vent, Quart de vent. — V. K y p e b .

Р У Л Е В А Я ОКОВКА (Roulévaïa okovka), rus. (De Р у л ь R U M D KT R U N D . (Variantes orthographiques de Rumb. Y , et de Ков [HOP], rad. slave d'un certain nombre de mots [ V . ] ) — « . . . Et adjoustez auec les aultres sont tous ensemble q u i expriment l'idée de : Frapper du marteau. F o r g e r ; illyr. Jù>v, Ouvrage en métal, Kovàcs [ K o v a t c h ] , Forgeron; pol. 32 tant Rundz demys Bnmdz que aussy les carta de Rumd/. A'vii-д/, Forgeron, Kowadlo, Enclume.) Ferrure du gouver­ de vent... » Premières œuvres de J. Dcvaul.r, pillóte (Havre , nail. Рулёвка (Roitlèvka), s. f. Femelot. — Руленой (Rott- i 5 8 3 ) ; Ms. Bibl. nat., n° 6 8 i 5 - 3 , p. 12. Rumd est l'orthographe généralement admise par Devaulx, cependant on lévoie), adj. Du gouvernail.—s. m. : T i m o n i e r . — M . le comte A l e x , d e Stackelberg écrit : Р у л а в о й . —Manque à J. Heym. trouve Rumg, p. 3 i , 3 2 , et Rumb, p. 3 i , / ( i , /,3. — Y . Rhumb. р у Л Е Н С Ъ (Roulenns), rus. s. m. (De l'angl. Rolling.) R U M E R , vieux franc, v. a. (De Rum. [ V . ] ) Arrimer. — Rouleau , Tourniquet. —• Reiff dit : Р о у л ь с ъ . — V . К а т о к ъ . « . . . Bien Ruiner et ranger aux lins que le vaisseau soit bien Р У Л Ь (Roui), rus. s. m. (Du holl. Roer.) Gouvernail, et en estive, c'est à dire sus b o u t » (de bout) « et à plomb. par extension : La barre du gouvernail.— Synonymes : Р у л я Et. Cleirac, Us et coutumes de la mer V . Arrumer. 1

Roulai, Pypl, (Rourr.) — « Р у л ь на в1шр"Б (Roule па vlétrè),

R U M G , pour Rumb. V . Rumd.

La barre du gouvernail est au v e n t . » — Р у л ь подъ nbinpoîi'lj. (Roule podd viëtrome !) La barre sous le vent! E n ­ v o y e z ! — • Р у л ь на б о р т ь (Roule na borte!) A Dieu va! » Y . Кормило.

R U M M E , dan. v . (Même origine et même sens que l'ail. Raiimen. (V.]) Adonner, en parlant du vent. —Pindén rurnmer, L e vent adonne.'

р У Л Ы Т Е Н Ъ (Roulpène), rus. s. m. (Transcription du holL Roer-реп.) Barre du gouvernail, T i m o n . — V . Румпель.

1.

, . R U M , corrompu en RUN, en R E U N et en R E U M , vieux f . d a n . s. m. (Du flam. Ruim. [ V . ] ) Cale, Contenance de la cale. — " Un vaisseau qui a une cale vaste est dit être d'un grand Réuni. » Romme ( 1792). — « И y a la chambre du ca­ p i t a i n e , la gardiennerie où sont les provisions de bouche, r

R U M M E T , suéd. s. Rum. ( V . )

Même origine et

même sens que

RUMO , port. s. m. (Du vieux fr. Rum.) Rumb de vent.— « Porque navegando polo Rumo de Nordeste, como elles d i ziam, hiam v a r a r » (on va passer entre) « uas illas. » Comment. Dalboq., part. 1, chap. 18. ' P T M O Y A K E Q (Mymoulkéô),

gr. anc. et mod. v. a. (De 163.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1300

'Pûi/a rv 1 - et d"OXxéo> pour "Ehua, j e T i r e . ) Tirer avec une coidell'e , avec une corde; Rcmolquer, comme on disait au x v i siècle ; Remorquer. — « 'AXXà xal ju8' V = V «.otAxeécat Si' %a»v(ûv.»Strabon, l i v . v . ( \ . P£u.ouXxtop6>:)

R U N N E R , angl. s. (De Run. [ V . ] ) Itague.—Runner-taekle, Palan à itague.

R U N N I N G , angl. adj. (De Run. [ V . ] ) Courant d'une manœuvre ; Courante, en parlant d'une manœuvre. — Run: • ' P Y M O Y A K I A , ' P Ï M O T A K I O N (Rhymoulkia, Rhymoul- foui, s. Abordage (paraccident).—Runninginheaps, s. ( P r o kin-n), gr. mod. s. n. (De ' P u p o u W u . [ V . ] ) Remorque. — V . prement : Course en entassements.) Clapotage. — Run* _ rigging, Running горе, s. Manœuvre courante. 'PSIJLOUXXIOV, ' P û a « . R U O T A , i t a l . anc. et mod. s. f. (Corrompu de Rota. [ V . ] ' P V M I l E ^ I b (Rumpèlé), rus. s. m. (Variante et corrupRode. — Cette corruption date au moins de la fin du x v i tion de Py.vbneiib. [V.J) Barre du gouvernail, Timon. siècle; on voit, en effet, Bartol. Crescentio (1607) se servir R U M P E R E F U N E M , lat. v. a. Rompre un cordage, Cou- indifféremment de Rota et de Ruota. — « La carena, » dit-il. per le câble, dans le cas de ce vers de Virgile : p. i 3 d e s a NauticaMedilciг., « e di Ruota à Ruota, contiene cubiti quarantanno. »—Stratico (Vocnbol. di marina. Milano, — S e d fugite, o miseri, fugite, atque al> litlore funem Runipite. >' Enéide, liv. m , v. G3n. 181З) dit : Ruota tliprora, Etrave; Ruota dipoppa, Etambot. — V . Ascosa, Centa. R U M P F , ail. s. ( L e même q u e le b o l l . Romp. [ V . ] ) CarРЬ'ПЕ ( A ) (A Roupé), val. v. a. (Du lat. Rumpere.) R o m ­ casse, Coque, Corps du navire. pre. i. R U N . (Corruption de Rum. [ V . ] ) (Russe, IIitnipioM-b Р у П О Р Ъ (Roupore), rus. s. m. (Du holl. Rocpcr. ; \ [Intrinum], iripioMii [Trioum].) Cale.— « C'est à tort q u e les éditeurs des Ordonnances des Rois de France (tome x) ont Porte-voix. — Chichkoff et Boutakoff écrivent РупарЪ. — rapporté le Run qui se lit dans l'Ordonnance de fév. i / | i 5 Manq. à J . H e y m . — V . Труба говорная. (Charles V I ) à celui-ci. Run signifie là : Rang, comme le fait ' Р Т П П А П Л 1 ! gr. Interjection. Cri dont se servaient l e s très-bien comprendre ce passage du chap, i de l'Ordonn. : matelots pendant certains actes de leur travail, pour s encou— « Les bateliers » (qui devront passer la Seine) « garderont rager à faire effort tous à la fois ; comme le : Ah ! hisse ! ou l'un l'un envers l'autre; sans entreprendre ne tremater » l e : A h ! casse! des marins français. Aristoph., Grenouill., (changer ; de l'ital. Tramulare, lat. Transmutarc) « le Run act. 4> se. 2 . — V . KéXeucpa. l'un de l'autre. » D'où vient Run, dans cette acception? Р Ь ' П Т (Roupt), val. adj. (De Ро'пе. [ V . ] ) Cassé, en parlant Probablement de l'angl. Ron; qui signifie Ordre, Rang, et d'un navire. qui vient de l'angl.-sax. Raiva. Р у Р И Н Г Ъ (Rourinnke), rus. s. m. (Le même que Рерпнъ.) 1. R U N , angl. s. (Course, de l'angl.-sax. Rennan, Reonan, Emboudinure. Courir.) R o u t e , V o y a g e , Campagne. Р У С Л Е Н Ь (Rouslène), rus. s. f. (Corrupt. de l'ail. RusRUN (To), angl. v . a. (Du précédent.) (Proprement: Cou- tcn.) Porte-haubans.—V. Чаннель. rir.) Filer (un certain nombre de nœuds). — Run (to) a RUSSON, cat. anc. s. m. (Peut-être du gr. "PÛSIOÎ, qui ground, Echouer, s'Echouer. ( V . Be [ t o ] stranded.) — Run Soutient; peut-être du g r . 'PîJ/01, je Lance.) ( L e même que (to) before the wind, v . Aller ou Courir vent arrière. — Run le Rizzoneital. [V.]) Grappin.—«Item, Russon d o r m e g a r . . . » (to) by the lead, Aller à la sonde. ( V . Sail (to) by the soun(deux grappins pour mouiller la galère). Inventaire du d i n g s . ) — Run (to) down, (Proprement : Pousser en bas.) greement de la galère Sent Nicolau, armée il Barcelone en Couler bas, Faire couler à fond.—Run (to) foul of, (Propre1354 ; Arch. génér. d'Aragon, n° i 5 4 i , e t B i b l . de la M a r . , ment : Courir mal à propos sus.) Aborder par accident. (V. n° 1 4 2 5 5 - 3 . — V . R e c h o . R u x o . Fall [to] aboard of, Foul.) — Run (to) out, angl. v. a. ( P r o R U S T , ail. holl. suéd. s. (Du holl. Rust, Repos [ail. Rast. prement: Pousser dehors.) Mettre un canon au sabord.— Run (to) out a warp, (Tendre dehors une touée.) Élouger Ruhe); fait de l'angl.-sax. Rest, Repos, L i t . — Les portehaubans ont été longtemps sur les navires de guerre franune touée. — Run (to) the gantelope, Courir la bouline. ( V . Gantelope.) —Run (to) under the sterne, (Proprement : Cou- çais, et sont encore dans presque toutes les marines, un lieu rir sur la poupe.) Passer à p o u p e . — V . Let got an anchor, de repos recherché par les matelots, qui y font quelquefois dans la belle saison des établissements où ils dorment, m a n Pass under the stern. gent et pèchent à la ligne.) Porte-haubans.—Die grossen RusBUNCO, bas lat. s. f. ( D e l'ital. Ronconc. [ V . ] ) Serpe, ten, ail. Grands porte-haubans; Porte-haubans du grand Vouge, Faucille ou Croissant emmanché, dont on se servait mât. — Fockrusten, Porte-haubans de misaine. — Bcsahnsau Moyen A g e pour couper les manœuvres des navires qu'on Rustcn, Porte-haubans d'artimon.—Le dan. dit : Rost, et le abordait pendant le combat. — • Arbor in curru perticam suéd. Rôst, comme variante de Rust. habens, cum duobus carratellis » (tonneaux) « ardentibus Р у С Т Е Р Ъ ( Л о и й е г с ) , rus. s. m. YariantedePocmepb. V . potest per se ipsum circiter girari contra navigia tuorum Р У С Т О В Ъ (Roustove), rus. s. m. (Probablement du'holl. hostium, Ruiicone sive falce incidere fîmes carratellorum. » Traité des choses de la guerre, Ms. cité par 1). Carpentier. — Rust, Repos; et de Tow, Corde, Amarre.) « Cordage ou chaîne servant à brider l'ancre contre le bord. « (Chichkoff, p. 3 9 , V. Ronco. part, rus.-angl.-fr. de son Dict. de mar.) Serre-bosse. — R U N G , angl. s. n. Aile de la cale, de l'archipompe ; Varan Manque à Reiff. g . — „ Rung, A floor timber in a ship, whence the end is Р У Ч К А П Р И КОНЦТэ В Е С Л А (Routchka pri konntse called a Rung-head; more properly a Floor-hcud. » Mar. Did—Rung et Rung-head se lisent dans le Seu-muns dictio- vcssla), rus. s. f. (Mot à mot : Poignée [de Ручка [Routchka] Main] auprès de la pointe de l'aviron.) Manche ou Giron de nary de Henry Manwayring (1644). Nous ne savons pas l ' o la rame, Poignée d'aviron, Bras d'aviron, Genou d'aviron. rigine de Rung, qui n'a certainement rien de commun avec — V . ДЬтка. ses homonymes le participe présent et le prétérit de Rin Sonner. Р У Ч Н О Й Л О Т Ъ (Routchnoielote), rus. s. m. ( Л о п г ь . e

A V

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1301

S o n d e ; Ручной [de Ручка [Routebka], M a i n ] , de l a m a i n . S o n d e à la main.) Petit plomb de sonde.

Р Ы Б И Н А (Mina ou Rouibina), L i s s e . — V . Баркбушь, Вельсь.

T i ì i T P O N (Róstro-n), gr. litt. mod. s. n. (De l'ital. Rostro ou d u lat. Rostrum.) Taille-mer, Eperon, Guibre. — V . joóvt, TaXiïiiapi.

Р Ы М Ъ (Rime), rus. s. m. (Corruption du holl. Ring. [ V . ] ) Anneau, A r ganeau, Boucle. — Ce mot a une autre ac­ ception ; il désigne l'Antoit, <• barre de fer, courte, coudée a angle droit d'un bout, et pointue de l'autre. » Il n'est guère possible d'admettre avec Reiff que Рынъ ait, dans ce cas, Rigg pour origine. Nous croirions plutôt que Р ы м ъ , Signifiant Antoit, serait une mauvaise transcription de l'ail. Reigel, Barre. Comment, en effet, un levier coudé pourraitil être nommé d'un nom qui s'applique à un objet circul a i r e ? — Рымъ-болшъ (Rime-bolte), s. 111. Cheville à boucle.

t

B U X O , bas lat. R U X O N , cat. anc. s. m. Risson, Grappin d e g a l è r e et d'embarcation. — « . . . Barcana... cum suis arb o r i b u s , anthenis, velis, Ruxonis, squiffo et corredis. » Contrat de vente du 16 juillet i 4 5 i ; Arch. de Perpignan. — V . Russon. R Y M , vieux fr. s. m. (Variante de 2 . Rum.)—V.

Rhumb.

R Y M M A . suéd. v. n. (Même origine et même sens que l'ail. Räumen. [ V . ] ) Adonner, en parlant du vent. — « Finden Rrmmer i, L e vent adonne. » R A - K È U J A , suéd. s. Chaîne de vergue.—V.Kedja. R Ö N G , isl. s. Variante de Raung. ( V . ) R O R I N G , dan. s. Emboudiuure de l'argancau de l'ancre. _ _ V . Ankerroering. R O S T K J E T T I N G , dan. s. ( D e Rust [ V . ] ; et de Kjelting. У T) C h a î n e de hauban. (V. Putting.) — Rastvœrksdœk, dan. P o n t à caillebotis. — V.Dœk, Röstervverk. P Ö R I N G , suéd. s. Emboudinure.—V. Ankerroering. R O S T V E R K , dan. s. (Même étymol. que l'ail. Rù'sterceek. ( V - ci-dessus.) р Ъ С Т Е Л (Reste!), val. s. (? Du g r . mod. 'PeSs';, Fiche, G4>nd.) Cheville. P " b C V 4 I ( A ) С ф О Р 1 (A ressoutclii sphori),\a\. v. (РъсХч!, de С 5 ч 1 , T o r d r e , le même que Сучишь\Soutc/tiie],riis., Re­ t o r d r e les fds ensemble ; du rad. slav. Ска [67-я], qui sert à la composition des mots exprimant l'idée de Torsion. Cdpopi, de С ф о а р » , Cordelette, Ficelle, Faisceau de bis de caret, , n . ) Commettre un cordage. р Т З Д К Ш В О Л Н Ы (Rcdkiia ou Ricdkiia volni), rus. s. p r o p r e m e n t : Lames clair-semées. РЬд, rad. des mots expri­ mant l'idée de : Rareté, Choses peu serrées.) Lames l o n ­ g u e * . — V . Волна. р Т З К А [Réka ou Riéka), rus. s. m. (Selon Reiff, du sanse. Ш Aller, d'où Raia, Torrent,Courant d'une rivière.) Fleuve, R,viére.

—V.

rus. s. f. (De Ribs. [ V . ] )

Бол 1111>.

Р Ы С К А Н 1 Е (Riskanié ou Rouiskanié), rus. s. 11. 1). Р ы с к а т ь , Embarder. ) Embardée. — Р ы с к а т ь пчъ с т о р о н ы (Riskatc ou Rouiskate iss storoni ou stonmoui), v. a. (Mot à mot : Courir çà et là dans divers cotés. С т о ­ рона, Pays, Contrée, C o t é ; Р ы с ъ [Riss], T r o t , Allure du cheval.) Embarder. — Р ы с к л т л , (Risklive ou Rouitklive), rus. adj. (Du précédent. Ardent. ( V . Л ю б и ш ь . — Р ы с КЛИШИ корабль (Ris/dire ou Jiouisklirc korablc), rus. s. Bâtiment ardent. РЯБ11К1) (Riabike), rus. s. m. Reiff range ce mot sous le rad. Раб, qui a formé les mots exprimant l'idée de : Marqué, Grêlé de petite vérole, Tacheté, etc. Nous ne voyons pas quelle analogie peut exister entre le sens de Ряб et le bâti­ ment que Reiff désigne par ces mots : ) • Navire à rames, avec une proue en pointe. » Р Я Ж 1 ) (Riaebe), rus. s. m. Grillage, selon Alex. Chicbkoff.—Manq. à Reiff. P i U I l N l ) (Ricbinc), Brai.

val. s. f. (De l'ital. Résina, Résine.

P Î N D S ' I A A ' b (Rindouïale), val. s. (De PîndSi Disposer. [ V . le mot suivant.]) Ordre. R / E , isl. v . Nager, Ramer.

[Rindour,

R . E D I , isl. s. n. plur. (Ln rapport avecReida, Préparadon, Hâte, qui lui-même ne diffère pas de l'anglo-sax. fiard ou Hfosd.) (V. Agréer.) Agrès, et principalement : Gouvernails, Rames. On trouve deux fois le mot Reida, avec la signification d'Agrès, dans le chap. 2 du Droit maritime d'Islande, intitulé : » Versu skip skal fœrt vera. — V. Farvùlr, Reidi, Skipabdnadr, Skipreidi.

(Lettre R, P (Gr. Rus. V a l . ) : 918 articles.)

S.

2

(Gr.)»

S A chin. s. Vent qui se lève; Bruit que fait le vent.—V. -/-se, Leâo-ly,Seôu, Yeôu.

O

(Rus. V a ! . ) .

S A A L 1 N G E N , holl. s. plur. (De l'angl.-sax. Sai, Barre.) Barres de hune. — L'ail, écrit : Saldingcn.

S A A D - H O U T , holl. s. (Ce terme semble être fait de Hout, S A B A D È R A , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'esp. Cebadera. Bois ( d e l'angl.-sax. fFudu]; et de Saad, Semence [angl.- [ V . ] ) Beaupré. sax Sœd]- Probablement Saad est une corruption, une S A B A Y E , fr. s. f. (Etymol. inconnue.) Nom d'un cordage h o m o n y m i e consacrée par le temps ; mais quel mot rememployé dans les embarcations pour leur servir d'amarre, place celui-là ? c'est ce que nous ne sommes point parvenu lorsqu'on a enfoncé leur ancre ou grappin dans la terre ou le à d é c o u v r i r . Nous ne voyons aucune relation d'idées entre sable du rivage. La Sabayc moderne est donc ce q u e , au la S e m e n c e et une pièce de bois faite pour recouvrir la x v i siècle, on appelait Proy ( Y . ) dans les navires français quille.) Contre-quille, Carlingue. — L'all, dit. Saat-holtz.— de la Méditerranée. La Sabave est aussi une cordelle pour V. K o l s w y n . baler un petit navire le long d'un rivage, et une corde étac


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1302

hlie en va-et-vient

d'une embarcation à terre.—V. Alzana..

S A B B I A , ital. s. f. (Du bas lat. Sabianum, fait du lat. Sabitlum.) Sable. — Manggiar della Sabbia, Manger du sable. (V.) Orologio di Sabbia, Sablier, Horloge de sable. S A B E G A , vénit. s. f. Croc ou Grappin à plusieurs branches dont on se sert pour draguer le fond de la nier et en retirer les objets perdus. S A B L E , fr. s. m. (Du bas lat. Sablum ou Sablo, contract. du lat. Sabulum.) \Gv. anc. et mod. "Auazc;; lat. Arena, Sabatina ; ital. Arena, Sabbia, Rena; géno. Aœnha; malt. Arina, Ranict; esp. Arena; port. Area, Saibro; isl. Sandr; angl. sax. angl. ail. holl. dan. suéd. Sand; basq. Area; turc, Qoum [ ^ j i i ] ; val. Nicin [Nissip); illyr. daim. Pesoi, Pjësak; rus. HecoKT> [Fessole] ; hongr. Fôvény [Feuvegne] ; groënl. Sforai; chin. Châ; mal. Pasir [ ^ _ l i ] ; madék. Passo, Fassin ; port du B o i - G e o r g e , TU; tatti,liavr. tonga, One; nouv.-zél. One-pou; vanikoro, Olitela, Onele [dialecte de Taneanou], Oriolo [dialecte de Tanema]; papou-waïgiou, /en; iialan , Poi.) « S o r t e de terre l é g è r e , menue, saris aucune consistance, et mêlée de pelits grains de gravier. » Dict. de l'Acad. françoise (1772).— « L e navire aura à bord un lest suffisant, régalé en petit gravier et sable. » Contrat d'affrètement, fait en novembre 1828, pour le transport des troupes françaises en M o r é e , art. 2. Dans le Compte de Jehan Armile et de Michel Gascoing de Navarre, relatif à l'armement de la flotte équipée en Flandre pour le roi de France (an. 1295), on lit : « Pour le frait de cailloux a alestcr les néx : L X I lib. x d. » — V. Banc, Manger du sable. S A B L I E R , fr. s. m. ; Du précédent.) (Gr. litt. mod. 'Ilunópiov [llimiôrio-n]; gr. vulg. MsviÇapoXi [Mendzaroli]; ital. Ampoletta ; géno. Ampaletta ; vénit. Ora ; malt. Minutiera; esp. Ampolletta; port. Ampollieta; angl. Class, IFatchglass;\>a% bret. Réloche ; ar. côte N . d'Afr. Foula; turc, Qoum sa'ati [ ^ s L , j ; val. "êeasopniK de cti.vb [ Tc/iénsornil dé stile] ; rus. CjCABBKa [Slliannla] ; mal. Djarn pasir Chii-Léou; fr. anc. Horologe. [Pour le [jtmAi r-?"] ' ' " reste de la synonymie, V . dmpaulette.]) « Horloge de verre qui sert à mesurer le temps. Sa forme et son mécanisme sont assez connus. Dans les vaisseaux il y en a de différentes grandeurs, pour mesurer des heures, des demi-heures, des quarts d'heure, et même jusqu'à des demi-minutes et des quarts de minute. » Homme ( 1 7 9 2 ) . — V . Ampuulette, Horloge. c 1

1,

parouane, Vergue de perruche. — Sabor couda trinqueltc dol, Mât de petit perroquet. — Sabor cotula trinquette parouane, Vergue de petit perroquet. S A B O R D , fr. s. m. (De Sabort. [ V . ] ) (Origine incertaine. Sabord est sans analogue dans les langues maritimes de l'Europe, si l'on veut que ce terme soit un mot d'une seule pièce. Nous demandons pardon pour cette locution, qui rend parfaitement notre pensée. Nous croyons que Sabord est un composé de deux mots : Bord et Sa, Quand nous vovotiq u e , dans presque toutes les marines européennes, le Sabord est nommé P o r t e , — il l'était déjà au x n siècle [ V . Porte], — nous sommes porté à croire que la syllabe bord, de Sabord, n'est autre chose qu'une transformation de Port, isl.-angl.-sax et angl., signifiant Porte. L'ancienne orthographe Sabort [A'.], où le t est à la place du d, nous confirme dans notre opinion. Que représente la syllabe Sa? Là est toute la question, à notre sens. Nos recherches persévérantes ont été vaines à cet égard, et nous en sommes réduit à une hypothèse : nous supposons que la porte ouverte dans la mer (le Sabord de charge, par exemple), la porte ouverte sur la mer put fort bien être nommée de Port cl de l'un des mots du Nord qui nomment la mer. O r , ces mots sont ou l'angl.-sax. Sœ [angl. Sea], ou l'isl. Sait. [Proprement : Sait-part, Sel, et, par extension, M e r . ] Que Sœ-part, ou soit devenu Sabort, rien n'est plus aisé à comprendre; que la porte qui mène du navire à la nier ou de la mer au navire ait été nommée Salt-port ou Sœ-port, nous n'osons l'affirmer, niais nous inclinons à le croire.) (Gr. litt. m o d . 0upîç. [cîm'-.v]; gr. vulg. KavovoOûpo (Kanonosyra), MTTO-JXSirop-ra [Boulaporta], ПортгХоу [Portela-n]; ital. Cannonicra, Portello; géno. Cannunea; vénit. Portcllo; malt. Cannuniera; esp. port. Porta ; fr. anc. Comporte, Porte, Porteau, Portcl ; bas bret. Faucedar, Lambours, Sabours ; basq. .v: bortà, Leyatilla, Sutumapatea; angl. Port, Port-liolc, Gun,porte; ail. Sluclpforte; holl. Poort; dan. Stylport; sued. Part; ar. côte N . d'Afr. Tala; turc, Loumbar [ j L . - - J . Top-pèndjèrèci [ —- tj^rï, V__J_JS]; val. Поарг-tSn [Poarttoun]; rus. Поршь \Porte], П о р т п к ъ [Portile], Ворть [Borte]; lasc. Bari; madék. Tamian-Tafondrou.) Roinuir (1792) délinit le Sabord, une « ouverture qttadrangulaire qui est faite dans la muraille d'un vaisseau pour laisser un passage à la volée d'un canon. » Cette ouverture n'a pas toujours été quadrangulaire; dans quelques anciennes g r a vures on voit des Sabords tout ronds; on en voit dans quelques autres qui ont la figure d'une fenêtre cintrée par en haut. e

SABOR, fr. anc. s. m. Pour Sabort. Cette orthographe se fait remarquer dans les Merveilles de nature du P . René François (1621) : — «Sabors sont les trous du bout du Gaillard par où passent les pièces des grosses artilleries... n — f Sabor, trou au gaillard d'un vaisseau de mer par où sort la bouche et point (sic) du canon.» Dici, de la mar., Ms Bibl. nat., S. F. n i 5 o . 0

7

SABOR C O U D A , lasc. s. Màt de perroquet. — L e lieutenant T h . Roebuck, p. 17, art. Top gallata masi de son English and hindoostane naval dict. (I8I3), écrit, conformément à son système orthographique : Stibtir koondu, qu'il donne comme synonyme de Stibur dot (Sabor dol). — Saltar couda bara dot, Mât de grand perroquet. (V. Dol.) — Sabor couda bara parouane, Vergue du grand perroquet. ( V . Parouane.)— Sabor couda calmi dal (Mât de perroquet d'artimon), Mât de perruche. ( V . Calmi.) — Sabor couda calmi

Voici un dessin qui reproduit un fragment du côté d'un navire de guerre, Les lettres B A E D désignent deuxSabord> :


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . l ' u n , celui de la batterie basse d'un vaisseau ou de la batterie unique d'une frégate ou d'une grande corvette , est ouvert ,-t m o n t r e une bouche à feu, à son poste dans cette canonn i è r e . L e volet ou mantelet qui doit fermer ce Sabord est r e l e v é . 11 est fermé dans la représentation du Sabord de la batterie supérieure. En bas, il est entier, et posé comme on l e v o i t en E G F ; en haut, et celui-là s'appelle un faux m a n t e l e t , il est divisé en deux parties, R E A , D E C , l'une o u i se relève sur les gonds R , A , l'autre qui s'abaisse en tournant sur les gonds D , C. Les cordes GH et G F , qui se rejoignent au point H , où elles passent par un trou fait dans l a m u r a i l l e , servent à ouvrir le mantelet. E F est le trou p a r lequel sort du faux Sabord la volée du canon. \ quelle époque le mot Sabord s'introduisit-il dans le b u l a i r e des marins fiançais? Nous ne le savons pas précisément ; mais nous voyons, par un texte cité au mot S a b o r t ( V . ) , que dans les premières années du x v " siècle il était usuel. Si l'on s'en servait en 1402, assurément on s'en était servi déjà dans la dernière moitié du x i v siècle, aussitôt qu'on eut percé le flanc du navire pour donner une e m b r a s u r e au gros canon introduit à bord. L'auteur des o c a

c

Tableaux chronologiques de l'Histoire de France ( i 8 3 3 ) , M L - M a i r e , dit que le Sabord fut imaginé ou pratiqué ¡ l ' a b o r d en I5OI, à Brest, par l'ingénieur Décharges. Nous venons de voir que cent ans auparavant les navires de 15etliencourt étaient pourvus de Sabords. M . Monteil, p. 617, i v d e son Hist. des Français, cite un vaisseau percé d e r i n q Sabords de chaque coté et armé de dix canons, qui se t

1303

8 lignes). Nous voyons dans le Diction. d'Aubin qu'à la fin du x v n siècle la distance d'un Sabord à son voisin était de 7 pieds. Nous apprenons par Y Abrège de la Marine pour l'année 1696 (Ms. vélin, Arch. de la M a r . ) que le RoyalLouis, vaisseau de 100 canons, avait, de chaque bord à sa batterie basse, i 5 Sabords, 16 à sa seconde batterie, et 14 à sa batterie haute; il en avait 8 sur les gaillards. Les vaisseaux de 80 canons avaient trois batteries, et comptaient parmi les vaisseaux de premier rang; ils avaient ordinairement i 3 Sabords à la première batterie, i 3 à la deuxième, 12 à la troisième, et seulement 2 ou 3 sur les gaillards. Aujourd'hui, la première batterie d'un vaisseau de 1 2 0 , comme le Mantcbcllo ( V . Vaisseau], a, de chaque bord, 18 Sabords; la seconde, 17; la troisième, 18. Sur les gaillards il y a 14 Sabords. Les trois batteries couvertes du Valmy, autre vaisseau de 120, ont chacune 17 Sabords de chaque côté. Un vaisseau de 100 canons en deux batteries a sa batterie basse percée de 16 Sabords de chaque c ô t é , et sa batterie haute percée de 17 Sabords. Dans un vaisseau de 90 canons, la batterie basse a i 5 Sabords, et la batterie liante 16. — Parmi les Sabords, quelques-uns ont des noms particuliers. On appelle Sabord de chasse (Angl. Chair e

port ; dan. Vagks-port, Poug-port) le Sabord percé à l'avant du navire, qui reçoit la pièce dont on se sert pour tirer sur un bâtiment que l'on chasse. Par opposition , on nomme Sabord de retraite (Angl. Stem port; rus. Onicmyniii.m

nopinl, [Olstoupnie porte]; suéd. ArhUport; dan. A ricin

port) celui q u i , percé tout à fait à l'arrière, reçoit la pièce t r o u v e dans la Guillelmi Baoursini... obsidionis Rbodiœ urbis dont on se sert quand on bat en retraite. Un Sabord ouvert à l'avant ou à l'arrière d'un navire dans la carène, pour le description imprimée à Ulm en 1/196. A cette époque il y a v a i t des vaisseaux percés d'un plus grand nombre de Sa- facile embarquement de certains fardeaux, est appelé Sabord de charge. (Angl. Raft port; suéd. Last-port; vénit. b o r d s ; mais ce fut au x v i siècle que l'artillerie se d é v e l o p p a largement à bord des navires; elle ne commença à Rombo; val. ï l o a p t îniii>pi;apea [Poart-inhcrharéa]; rus. ' v l o g e r régulièrement qu'à la fin de ce siècle. Les Sabords ^laiic-b-nopmi) [Lance-porte].) Un trou pratiqué dans la muraille d'un navire pour le passage d'un aviron est désifurent longtemps percés d'une manière irrégulière. L o r s gné sous le nom de Sabord de nage. (Gr. anc. Tpûu.2, q u ' o n voit les estampes les plus fidèles, qui nous font c o n Tpúirnipwt, Tpióy).-/;; angl. Roœ-port; dan. Aareport; suéd. Ronaître les navires des époques antérieures au x v n siècle, port.) L e Sabord par lequel on entre dans un navire s'apon ne conçoit pas bien les dispositions des ponts que ces grapelle, en italien, Battiporto, et en illyr. Brodoulaziscte ; il vures nous révèlent. E n 1643, le P . Fournier é c r i v a i t : s'appelait dans l'anc.esp. Pórtalo ou Portalón, el Portalone F n t r e les cheintes d'en haut, sont les Sabords nommés, dans l'anc. ital. — V . 2. Porte. des Marseillois : Porteau des canons, fenestres ou embrasures des canons, et y en a d'ordinaire autant » ( d e ranS A B O R T , fr. anc. s. m. Ancienne orthographe de Sabord. gées) « qu'il y a de tillacs au-dessus du franc-tillac. L e s Sab o r d s doiuent être distans de 8 à 9 pieds les uns des au- ( V . ) — •< Adonc les compagnons de Berthin prindrent Isabel Dans la Couronne » (vaisseau célèbre à cette époque, la cañare >. (des Canaries), « et par le Sabort de la nef la qui passait pour le plus parfait des navires de guerre fran- jetteront en la m e r ; et elle eust été noyée, ce ne fussent les dessus dits chapelains et escuvers lesquels la tirèrent hors çais comme il en était le plus grand. 11 avait été construit i la Roche-Bernard [Bretagne], vers i 6 3 6 , par un habile de la mer et la mirent au baslel. » Conquête des Canaries charpentier dieppois nommé Charles Moricu. Il ne portait par J. de Bethencourl ( 1402), chap. 21. — V. Nef. nue 72 pièces de canon, de fonte verte, en deux batteries. S A B O U L A K A , v i t i , s. Tangage. I l a v a i t i 5 5 pieds de longueur totale, sans comprendre dans S A B O U R A ( ï j o L a ) , turc, s. (De l'ital. Saburra [ V . ] ou c e chiffre 45 pieds, qui était la longueur de l'éperon, au b o u t duquel était une ligure d'Hercule terrassant l'hydre. Savora. [ V . ] ) Lest. — Saboura alinaq (,J)*JI 2 , _ y i L o ) , PrenSa p l g i largeur était de 46 pieds ; son creux était d e 16 pieds), « dans la Couronne ils sont eloingnez de onze dre du lest, Faire son lest. — Saboura qomaq ( ï ^ j j L c nieds. L e s Sabords, en France, Angleterre et Hollande, sont (Jp_j5), Placer le lest, Lester. attachez en haut et se ferment de haut en bas » (c'est des S A B O U R E , vieux fr. s. f. (De l'ital. Saburra. [ V . ] ) Lest. mantelets de Sabord que parle ici l'auteur); « en Espagne, ils se ferment par acosté.» (Hydrographie, l i v . I , chap. 1 1 . — a L a Saboure d'un gaillon. 1 — R a b e l a i s , Pantagruel, liv. î v , chap. 3 o . ' V . C a n o n . ] ) Au liv. m , chap. 1 6 , Fournier dit : 0 Je n'ai i s veu que le vaisseau la Couronne, où cette distance S A B O U R S , s sonnant, bas bret. s. m. (Du fr. : ) Sabord. d e douze à treize pieds fust gardée entre les Sabords. » I c i — Sabours harh; Sabord de charge.— V . Faucédar, L a m , a o u « 3 , ailleurs 11; nous n'avons pas deviné le motif de bours. c e l t e contradiction. Aujourd'hui l'écartement moyen entre S A R U R R A , S A B U R A , lat. s. f. (De Sabulum.) Lest. — j Sabords des vaisseaux est de 2 " 4 3 ' (7 pieds 5 pouces — « Sabulum, et quidquid in sentinam navis certa mensura e

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E . 1304

congeritnr, ne instabilis sit et ventorum vi evertatur. » Porcellini. — _ .

Etsœpe (apes) lapillos,

Ut cymbœ instabiles fluciii jactante Saburram, Tollunt. » V I R O . , Georg., Mb. i v , v. 190.

, Q „ a nave » (le navire qui, par l'ordre de Caligula, apporta l'obélisque du Vatican) « nibil admiràbilius visum in mari, certum est : centuno viginti millia modium Ieri tis pro Saburra ei fuere. « P l i n e , liv. x v i , c h a p . 40.—L'ital. AvaitprhSabitrra au lat. On le trouve dans le Dice, ital.-fr. de Nat. Duez (1674). Il est abandonné; aussi ne lit-on ce mot ni dans le Vocab. di Mar. de Strafico (Milan, 184 3), ni dans l'excellente nomenclature ital.-génoise qu'a faite pour nous M . le comte de P e r s a n e — Saburrale, v. a. (Contract. de Saburra onerare.) Lester, Charger de lest. Pline dit (liv. x v m , chap. dernier) que si l'on voit les hérissons de mer s'attacher à la terre en y enfonçant leurs épines, ou se lester de sable, c'est signe de tempête : << Echini adfigentes sese, aut arena Saburrantes, tempestalis signa suut. »—Saburrata (navis), Lesté. — V . Modius. S A B U R R E , vieux fr. s. f. (Du lat. Saburra. [ V . ] ) Lest.— « Saburre ou Sauorne, c'est le grauier dont on charge le fond du nauire afin de l'affermir, tenir droit et mieux balancer. » L e P . René François, Merveilles de nature (1621). — « Saburre, Lest de vaisseau.» (Duez, Dice, ital.-fr. [1674], art. Saburra, Saorna, S a v o i a , Savorna , et Zavorra.) — « Saburre, L e s t , Lastre. » ( O u d i n , Thres. des deux lang. fr. et esp. [1660], p . 473.) 2 A B O Y P A (Savoura). Gr. vulg. s. f. (De l'ital. Savorra. [V.lj Lest. (V. "Epua, 2-rîêa.)— Saêoopwua (Savourôma), s. 11. Lestage. (V. ' E p a a T i c a ó ; . ) — 2»6ouptóvw (Savourónó), v . Lester. — SaéoopeoTrjÇ (Savouroti-s), s. Lesteur. S A C , fr. s. ni. (Du lat. Saccus [gr. Saxxoç].) (Esp. port. .Sino; ital. Sacco.) Sur les bancs des galères on établissait, comme une espèce de matelas, un long Sac de toile rempli de bourre ou de laine; les rameurs couchaient sur ice Sac, qu'on recouvrait d'une large basane, mise pour le défendre à la fois de la pluie et de l'usure. Les Grecs appelaient ce Sac du banc des rameurs : Y"iri)p«jtov, et 'Y-oTiijyiov., — Un Sac rempli de vieilles étoupes, ou seulement de foin, est ordinairement mis dans lecubier pour lui servir de bouchon, de tampon ou Tape. Ce Sac d'écubier est nommé par-les Russes : K.uoa'bcaK'b (Kliouss-Sake). e

S AC A N A , port. anc. s. f. Sèche

V . Essacana.

S A C A B , esp. port. v. a. (Du vieux fr. Saquer. [ V . ] ) Tirer, Haler.—« Sacarlas bonetas, Rentrer les bonnettes, les Tirer dans le navire. — « Sacar el papahigo, Serrer la basse voile, Haler sur ses cargues. •• Sarmiento, Garciarde Palacios. SACCA, ital. vénit. anc. s. f. (Du lat. Sacus; gr. SoÉxxo;.) Sac, Cul-de-sac; Golfe.— V . Bassa. SACCIIIERE, ital. s. m. (Du lat. Saccarius, fait de Saccus, Sac.) Homme qui compte et fait embarquer ou débarquer les sacs de froment, de sel, etc., dont, se compose le chargement d'un navire.—V. Sacquier. S A C C O L E V A , vénit. s. f. (? De Sacco, Sac, et de Levare, Lever.) Voile à balestron ; la même que la Tarc/ìia. ( V . ) Cette voile, souvent relevée par sou point d'écoute, au moven d'une contre-écoute, fait le sac, ce qui explique peutêtre son nom.—V. iaxouXcëa. S A C H A , bas bret. v . a. (Du vieux (r.Sachcr, ler.—Par corruption on dit C/iacha.

T i r e r . ) Ha-

SACHER, vieux fr. v. a. (Du bas lat. Saccarc, fait de l'angl.-sax. Sacan, Tâcher, Faire effort, Disputer, Quereller.) Tirer. — Sac/ier les singles amont (Tirer les voiles en haut), Hisser les voiles.—V. a. Navire, Saquer. S A C H E T , fr. anc. s. m. Petit sac. — « E t oultre plus douze Sachetz de cuyr pour mestre les pouldres. » Ant. de Conllans ( I 5 I 5 - I 5 2 2 ) . — V . Pierrier, Saquet. S A C H E T U S D E G A B I A , bas lat. s. m. (Diminut. de Saceus.) Petit sac destiné à monter dans la gabie (V.) les pierres à main et toutes les autres munitions nécessaires à l'armement de ce châtelet. — « . . . Sacheto de gabia cittii sua S*g ra... » Contrat du Nolis de la nef le Paradis (27 nov. 1268), publié, p. 392, t. 11 de notre Arch. navale. — L e Sachctus île gabia est mentionné deux fois dans le contrat de .Nolis que nous citons :une fois à propos du mât dé l'avant (Arbor deprora), une fois à propos du mât du milieu (Arborde medio). — La Sagora (V.) du document cité était ce qu'un statut génois du 21 juin 144' appelle : Andarivellum ( V . ) , un Cartahu. SAC11US, bas lat. s. m. (De Sacctts ; gr. Saxxoc.' Sac à mettre une voile.—V. Panfilius. SACQUIER, f r . anc. s. m. (De l'ital. Sacchiere. [ V . ] ) P o r t e sacs, ou Porte-faix. — « Il y a pareillement des Sacquiers, qui sont fort anciens officiers (Lege unica desaccàriis portas Romae, lib. x i v , Cod. Theodosiani), la fonction desquels consiste à charger et à décharger les vaisseaux de s e l , de grain ou de poisson. » E t . Cleirac, Commentaires des Roolc< d'Olcron. S A C R E , fr. s. ni. (Selon Bocbard, de l'ar. Sahron, fait du verbe Sahara, Avoir le regard perçant [Acitte videnL) (Ital. Sagro.) Nom d'un oiseau de proie donné, suivant la coutume du Moyen A g e , à une bouche à feu fort en usagl au x v i siècle. L e P . René François (1621), d'accord a' Manilio Orlandi (16o3), dit que « le Sacre porte balle de neuf a douze liures. » La longueur du Sacre, suivant Orlandi, était égale à 28 fois le diamètre de son calibre. Cataneo, bombardier italien (Essamini de bomhardieri [ i n - 4 , 1367]), suppose toujours le poids de douze livres au boulet du Sacre. A l'avant des galères italiennes, encore en 1614, quand le capitaine Pantero-Pantera publiait son Traité de l'Armée navale, on mettait de chaque côté du Canon de coursie un Sacre ou une Moyenne. (Y. Armata navale, p. 87.)— V . A r lillëria. e

0

S A C R I F I C E S . (Du lat. Sacriftcarc [Sacrum ou Sacra faccre].) Les marins de l'antiquité offraient toujours aux dieux des Sacrifices, au moment de leur départ et à leur an dans un port. C'était ordinairement à Jupiter qu'ils sacrifiaient au retour; c'était à Neptune, à Thétis, à Borée, aux divinités bienfaisantes qu'ils sacrifiaient avant de mettre a la mer. Aux vents doux et propices, ils offraient une brebis blanche, et une noire aux vents tempétueux, connue nous l'apprend Virgile : « Nigram Hyemi pecudem, Zepbjris felietbits albam. •> Liv. m . « Tempestatibus agnain Cœdcre deiude jubet. » Liv. v.

2AFANAK.H ou S A T A N O S (Saganahi, Saganos), gr. mod. s. f. ou m. Bouffée de vent, Risée. — Manq. à D e hèque.

2 A I T A P 0 N , gr. anc. s. n. Nom d'un navire dont Arricn parle en ces termes, dans son Périple de la nier Rouge S A C H E T T A , vénit. s. f. (Ou de Garchctta dont ce serait « "Exspa 84 EX p.ovo;oXwv irXot'wv psyiaxcov à:pr,ç È^Eoyptvoiv Xtyô! aeva iocyyapa... »Ce qui nous fait connaître que le Sagarron une corruption, ou de Sacar, Haler, T i r e r . ) Garcetie.


GLOSSAIRE était un navire monoxyle, c'est-à-dire, une barque faite d'un tronc d'arbre creusé, et qu'il y avait de ces bateaux de plu­ sieurs grandeurs. v \ I T A A 0 G P 0 2 (Satadouro-s), gr. vulg. s. m. (Sansdoule j e l'ital. Satire, Monter.) Nom du cordage qui, dans les pe­ tits navires, sert à porter à l'extrémité du bâton de foc le v - = i i v r , , sur lequel est l'amure de foc. Drisse du racambeau. 1 С

Ь

С\Д1 ' В Ъ Ш Л Ю П К у ! (Satlisx v'chlioukou !), rus. i m p é r a t . d e Садить, Faire asseoir, Mettre.) (Mettez-vous dans l'embarcation!) Embarque!—Сади (Sadi)) rus. impérat.(De Садппгь. [ V . ] ) Amure. — Сади грота галсъ [Sadi grota halss)' A m u r e la grande voile! Alex, Boutakoff, p. 3. ( V . I p o m a галсъ.) — С а д и т ь галсъ (Sadite halss, h fortement aspirée), rus. vl a. (Proprement : Faire asseoir l'amure. (De Cas radie, slav. de certains mots russes qui expri­ ment l'idée de seoir.) Amurer.—V. Галсь т л н у т ь . (Sadka), rus. s. f. Nom d'une grande barque qui amène le bois à Saint-Pétersbourg. — Dans la langue v u l "aire ce mot a plusieurs significations dont aucune ne payait avoir d'analogie avec l'idée que fait naître un navire, ou a v e c l'usage auquel est réservée la barque à bois dont il est uestion ; Садка nomme à la fois l'Action de planter, une \ssise de pierres, le Rétrécissement d'un objet, enlin la Monte des chevaux.—Manq. à J. Heym et à Chichkoff. С А Ж Е Н Ь (Sajène), rus. s. f. (C'est le nom de la toise russe, qui a 7 pieds anglais ou 6 p. 5 p . 6 lig. de France ' л ,33 décimètres].) Brasse. S A D R C L M E R K È B ( s _ ^ J l ^ ) , a r . t u r c , s . Avant,Proue. __v.

Euni [

Jj;j[-

S E \Sâ)t angl.-sax. s. Mer. — Au plur. Sœs ( S a s ) . — tjferSœs, sur les mers. (V'. JEr-gehlond, Baed-weg, Brim, jjr-vm E g o r , Flot-weg, Geofon, Gyfen, Hôlm, Hron-mere, I dite, M e r e , Reohnys, Sealt-wceter, Seo, Sevve, Sie, Siew, Sirendse, Sund, Wadema, Warter-yo".)—Sœ-œbbung, Baie, Détroit. (Y./Ebbung,Fleot,Saes-sceat.)— Sas-bât, Bateau de f P e t i t navire. — Sœ-bold, (Bold, Maison.) (Maison de mer 'Maison sur la mer.) Navire. ( V . Mere-bold, Wseg-bold.) sce-brym, Mer. ( V . Brym.) — Sœ-cyning, (Cyning, Cyng, Roi R o i <*e mer, Pirate. (V. jEsceman,Lotman, Sae-secaoa, «^gjpenf, Sae-wicing, Sce*-man, ScegS-man, Wicing, VVi. . . . c e a * a , AVig-cyng.) — Sœ-flod, Marée. ( V . Hasrn.) — Sav-ganga, [Gang, V o y a g e . ) Navire. ( V . Bord, Brim-hen' est C e o l , Ciol, Daege, Faer, Fliet, Flota, H6lm-a;rn, Lid, I it Litïa, Mere-bold, Rewete, Rewute, Rewyt, Sae-bold, c^elvrudu, S c i p , Scipp, Scyp, Sund-wudu, Wœg-liengest, i'tf-hengest.) — Sœ-làdit, (Lad, Voyage.) Voyage. ( V . Brim» faro Brim-lâd, Sae-si>S, Scip-gefer, Scip-lâd, Wseg-faer, Y<$) • Ste-lâj, (Lâf, ce qui reste; de Lœfan, Laisser.) Relais de la mer.—Sœ-leoiS, (Lcoi, Vers, Chant.) Chant des inteh'ts quand ils font un ouvrage de force, par exemle quand ils lèvent une ancre. C'est le céleusnie antique, " y ' j^ç'/.sucaa.)—Sœ-leàda, (Leôd, Peuple.) Marin, Matelot. y F l o t a . ) ' — S œ l i c . (Lie, Semblableà.) Nautique.—Sœ-lida, P o u r Sas-leoda. ( V . ) —Sœ-liiSend, (LiiSend, part, de Ltëan. y - Marin, Matelot, Navigateur. ( V . /Eg-flota, Brim-man, Flota, Flotmon, Lida, Lidinau, Ltô-man, LiS-mon, L i S s m o n , Lits-man, Sœ-lrôda, Sae-man, Sae-rinc, Scip-lioend, Cejp-nian , Sund-buend, Y5-lida. ) — S œ - m a n , (Man, H o m m e . ) Homme de mer, Marin, Matelot. — On trouve glqnefois : Sse-mann.—Sœ-naisse, Cap, Pointe, Promontoire. ( V . Gara, Naesse.)—Scu-rima; (Rima, Lèvres, Bord.) B o r d de la mer, Cote, Rivage. ( V . Mere-hwearf, Ofer, Ora, m

e

v

c

in

S

NAUTIQUE.

1305

Sœ-strand, Sae-warotf, Score, Sta£, Slaeé, Strand, WaegstaeS, W a r c , W a ï o t f . ) — S œ - r i n c , (Hinc, Homme.) Homme de mer, Marin, Matelot. —Sœ-sceaSa, (SceaSa, Voleur.) Pirate. Sœ-stë, (Stô, Voyage.) Voyage.—Sœ-straml, Côte, Bord delà mer, Rivage. ( V . Sae-rima, Strand.) — Sœ-stream, Courant dans la nier. (V. Stream.)—Sce-tilta, [Tilca, Ttlia, Tiliga, Cultivateur.) Riverain de la mer. — Sœ-vœgas, Les flots de la mer, L e s ondes, Les vagues, Les lames, La houle. ( V . Biflitum, F l o d - y è , Flouing', Geofon-ytf, H y $ , \Na?g, Y o \ ) — S œ - v œ t e r n , (lf œtcr, Fan.) Les eaux delà mer. — Sœ-waroiS, Côte, Bord de la mer, Rivage. (V. Saj-rima, WarotS.)— Sœ-vaur, Algue, Fucus, Warech. ( V . Waar, W a r , W a u r . ) — Sœ-weall, (fVcall, Muraille.) (Muraille, Rempart de la mer.) Côte, Bord de la mer, Rivage, Falaise. — Sœ-wcarcl, (Weard, Gardien.) L e gardien de la n i e r ; L e grand amiral.—Sœ tvicing, Pirate. ( V . Wicing.)—Sœ-u-udu. (fPudu, Bois.) Navire. ( V . Sund-wudu.) — Sœ-\>cof. (Peof, Voleur.) P i r a t e — V . Sa3-scea<Sa. /r

S / E G E L , S i E G L , angl.-sax. Variantes de Segel. ( V . ) SiES-SCEAÎ,angl.-sax. s. (Sccat, Portion, Angle, Coin; Sœs, génitif de Sœ. [V.]) Baie. — V . Fleot, Sse-cebhung. S A E T I A , esp. anc. s. f. Dans le t. i v de ses M e marias, la Real Academia de la Historia, de Madrid, avance, et D. F. de Navaretlc répète après elle, p. x x x v m du Prologo attaché au Dice, in ari t. espaii. ( 1 8 3 1 ) , que Saetia est un mot donné à la nomenclature espagnole par les Arabes; c'est une erreur. Saetia est, à n'en pas douter, une forme de Sagittea ou Sagitta. ( Y . ) — « Y esto sin dos Saelias de las marsellesas » (et cela, sans compter deux Saéties marseillaises « muy buenos nauios de vela, y muchas chalupclas de rcmos » (petites chaloupes à rames), « con que remolcauan el armada, y la ponian en batalla » (et la mettaient en ligne) » quando hazia bonança. » Fol. 4 v ° , Lo sveccido a la armada de Si> Magestad (juillet I S S Î ) , Biblioth. de la M a r . , vol. n° i 4 î 5 5 - 3 . — V . Corchapine, Saettia. 1. S A E T T I A , bas lat. ital. s. f. (Variantede Sagetia. [ V . ] ) — V. Bucintoro. a. S A E T T I A , ital. s. f. Navire latin (l'ancienne Sagitia [ V . ] ) , qui ne se servait point d'avirons, au xvt" siècle. Voici en quels termes Pantero-Pantera parle de ce bâtiment, p. 43 de son Armata navale : n Sono i vascelli latini di forma lunghi, stretti, et sottili à comparatone de i quadri « (des bâtiments carrés, ou à voiles carrées). « Sono di varie sorti et differenti, et hanno diuersi nomi. I maggiori, che vanno à vela sensa remi, sono le Saettie, et portano tre vele : la maestra, el trinchetto et la mezana ; ma le maggiori portano le vele quadre, come le Marsiliane. » S A E T Y A , cat. anc. s. f. Ecrit Ssactya, (Du lat. Sagitta. [ V . ] ) — V . 1. Galeota.

dans Ics

Partidas.

SAF, lasc. adj. (DePar. ó q / f f ^ L o ] , Limpide, Pur.) Clair, Beau, en parlant du temps. — Saf carmi, v. (Corna, l'aire.) S'éclaircir, s'Abeausir.— Saf kinare, s. Còte à pie, Acore, Saine. S A F A , ar. còte N . d'Afr. s. f. (? De l'ital. Coffa. ou du pers. turc Sefed[xL*], Hune.

[V.],

pour Scped [Js-~], Corbeille.)

S A F I , ar. cote N . d'Afr. adj. (Meme orig. que Saf. [ V . ] . ) Abordable. S A F R A N , fr. s. m. ( V . Azafran.) (Gr. mod. 'Apxctç [Arka-.s]; basq. vulg. Safrana; bas bret. Sufrant; prov. Tciafran; rus. I l e p o y py.in [Péro ou rotilia].) Noni donné à la partie extérieure du gouvernail. Elle est en bois de sapin et

l64


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . 1300

S A G H I A M ( J b 9-Lo), Droit.) Tribord. ^ " '

se joint à la mèche. Dans la figure d un gouvernail que nous joignons à cet article, le Salran est mai-qué EGF.—- « Saffran est vne pièce attachée au dos du gouvernail avec des fiches de 1er. » L e P . René François, Merveilles de nature (1621). — « Safran est une pièce de bois plate qui se met et s'ajuste sur la longueur du gouvernail pour donner plu-, de largeur au mesme gouvernail, et en faciliter l'effet. » Expiant, de divers termes, etc. ; Ms. Arch. de la Mar. — On nomme, par analogie, Safran de l'étrave, une pièce de bois appliquée sur la face antérieure de l'étrave; cette pièce est aussi nommée : Taquet de gorgère.

C o t é , Sagk ,

S A G I C T A 1 R E , variante du suivant. — « Il y a à V e n i s e . . . Sagictaires, palcndries, etc. » Antoine de Conflans, Faits delà mar. et navigaiges ( i 5 i 5 - i 5 a 2 ) , publiés par nous dan~ les Annales marlt. (juillet 1842). S A G I T A 1 R E , vieux fr. s. f. (Francisation de Sagittaria. [ V . ] ) — " Car en cele ville avoit riviere portant navires, et i avoit galées et une Sagitaire... » Miroir /ustoria!, M s . de Jean, abbé de Laon, liv. 11, chap. 6 3 , cité par du Cange.

S A F R A N T ( f sonnant) A S T U R , bas bret. s. Safran du gouvernail. L e P . Grégoire donne pour synonymes à Safrant : Barrenn stur, et Bol ou Vol; il se trompe évidemment ; dans l'usage. Barrenn stur, comme Bal ( q u i n'est qu'une transformation de Paot), désigne la barre du g o u vernail et non le Safran. SAG , isl. s. (Nous devons faire remarquer le rapport, peut-être seulement fortuit, qui existe entre le verbe isl. Saga, Couper, Scier, et le lat. Secare.) Scie. — On écrit aussi Sôg. — L'angl.-sax. dit : Saga, et l'ail. Sage. S A G A R A T I , papou-waïgiou, s. Pavillon. — V . Barbar. S A G A R R A (pron. : Cha-arra), basq. litt. et vulg. s. f. Pomme de mât de conduit et de tournevire. S A G E C I A , provenç. anc. s. I. Sagette, Sagittaire. (V.) — V. Bus, Sagitta. S A G E N A , bas lat. s. f. Navire dont nous ne connaissons que le nom, et qui paraît avoir été commun au Moyen Age. — « Teloneum de navibus super fluvio Scalt » (l'Escaut)... n vel quolibet commercio seu et de cariagio, vel de Sagenis, necnon et de ponte super fluvio Scalt, etc. » Diplôme de Chilpéric pour l'église de Tournay, cite par du Cange. — Peutêtre Sagena fut-il fait de l'angl.-sax. Sœgcn (Seghen), dont la signification était Épée, ou de Saga, Scie; peut-être aussi la Sagena fut-elle d'abord une barque de pécheur, une barque porte-seine (Sagena, de ZayriVï)). S A G E N T I A M , pour Sagctiam, dans ce passage des Miracles de saint Urbain, Ms. cité par du Cange : « Trahentes Sa genliam cum 11110 bono ingenio » (avec un bon engin, une bonne machine ; un fort cabestan sans doute et des rouleaux), « produxerunt eam in terrain. •> S A G E N U L A , bas lat. s. f. Diminut. de Sagena.

turc, s. (lan,

v

(V.)

S A G E T I A , bas lat. catal. s. f. (.Variante de Sagittea. [\.]) Dans le chap. x, liv. 3, de son Histoire de Dalmatie, Jean Lucius rapporte une vieille charte où il est parlé de pirates « qui erant in Sagetia comitis de Sevenico. » — « Pliilippum Georgii patroni cum velocissima Sagetia versus Syracusam omnem rem exploi andani mandant. » Geoff. Malaterra, ch. 2, liv. iv. 1 Venientes per mare super quandam Sagetiam Pisanorum. » Miracles de saint Urbain, Ms. cité par du Cange. — « E passam délia ab vna galea, e ab vna Sagetia. » Chraniq. del Rey en Jacmc, chap. 2. — « Mas emperô, algun cossari ô Sagetia hi ha qui fés por al mercader, lo senyor de la nau no y pot entrai' » (al port) « sens voluntat dels mercaders. » Consulat de la Mer, chap. 56, édit. Pardessus. — L e traducteur de M . Pardessus a rendu Sagetia par Saïque ( V . ) ; il s'est trompé. — V . Vaxell.

S A G I T I A , bas lat. s. f. (Variante de Sagitta. [ V . ] ) — « Jure vel occasione naufragii a navibus et butis, galeis, laridis, galeotis, Sagitiis, et quibuslibet aliis barchis et lignis. quoeumque nomine nominentur, etc. » Privilège accordé a la ville de Valence, le 8 oct. 1243.— « Parati cum L galeis et xx.vv Sagitiis atque aliis multis lignis. » Annal, de Pise, Muratori, t. v i , col. 180. S A G I T T A , lat. s. f. (Proprement : Flèche.) Navire à v o i les et à rames armé pour la guerre, le commerce ou la pêche, et fort en usage dans la Méditerranée pendant hMoyen A g e . Sans doute on appela du nom de Sagitta un bâtiment, d'abord de petite dimension, mais très-rapide (V. Sagetia), et évoluant avec une grande facilité; puis on lit de grandes Sagettes, et c'est de celles-là que parle Laurent de Vérone dans ces vers de son poème De Bello balcarico : — « Gatti, dromones, carabi, celeresque galea;, Barca;, currabii, lintus, giandesque Sagittœ, Et pluies aliœ variantes, nomina naves... »

— « Aptatis triremibus et biremibus » (les galères et 1rs galiotes?) « quas modo galeas seu Sagittas vulgo dice» soient, aliisque navibus bellicis, onerariis, etc. » Othon de F'reisingen ( x n siècle), De gestis Frederici. — De navire à rames et à voiles qu'elle était au Moyen A g e , la Sagette devint navire seulement à voiles vers le x v i " siècle.' V 2. Saettia.) — V . Cetea, Sagittea. e

S A G I T T A R I A , bas lat. vénit. s. f. (Du lai. Sagitta. [ V . ] — «Cum barchis tectis, aliisque» (navibus) « quas Sagittaria Veneti appellant.» Albertinus Mussatus, De gestis ital: liv. v, rubr. 2. — « C o a c t a classe non modica, navibus intinitis, quse vulgariter vel galeae, vel Sagittaria;, vel onerariacum certis nominibus distinguntur... » Radulphe de D i c e t o . an 1184. S A G I T T E A , bas lat. s. f. Variante de Sagitta. | V . ) — « Erant autem naves très» (trois nefs), « una quarum majoi erat aliis, et tarrida: magnas cum gabiis ..(V. Gabia, Tarida^ « panzonus ( V . ) unus, galeae duae et Sagittea una. •> Bartol. Scriba, Annal, de Gènes; énumération d'une flotte année en 1264. — Dans les Archives des notaires de Gênes, nous avons v u , en 1841, un acte manuscrit, à la date du S lèv. 1274 , relatif à une «Sagittea de remis 48. » Cette Sagette avait probablement 24 bancs et 24 rameurs de chaque côte; elle devait être moins longue qu'une galère subtile ordinaire, dont elle différait d'ailleurs par des caractères qui nous sont inconnus, aucun des textes nombreux qui ont passé sous nos yeux ne pouvant nous faire connaître les différences essentielles qui existaient entre les galères et les Sagittea?. L e dépôt d'actes que nous venons de citer nous a montre des Sagettes plus grandes que celle « de remis 48. » Voici un reçu du 16 avril 1248, qui parle d'une Sagittea à 58 rameurs « Ego Bonaiuneta, quondam Jordanide Portu Veneris, confiteor habuissea te JacoboCicada, canonico J a n u e , L . 45 Janue, pro quibus promittotibi armare SagitteamBonaiuneteArtuxij.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. ma"istri de Portu Veneris, que dicitur Znrc»rfV>.(IaLuquoise?), . cum iino coniito, videlicet cura persona mcact duobus nagcleriis et duobus balisteriisatque 5S vpgatoribus; etpromitto «juod, predicto pretio,conducam in ipsaSagittea usquead hest i a m » ' i < ' l i n noin 1 nous n'avons pas su lire) «de Florentino, et familiam et raubam suain (et ses bagages). » Voici maintenant une « Sagittea de remis 64 : — « Grassus de Portu V e neris vendit Enrico Pexario de Ripa, octavam partum vnius Sagitteae de remis 64 , cum velis duobus bonis, remuli 3o , j n c o r i s 2 , rampegolo v n o , cauibus / canapi, restis duobus, a r b o r e » (una),« antennis duabus, sarcia arboris et eu 111 barca p a I a s c a n n i , p r o p r e t i o L . 7. 10. » Acte du 8 fév. i 2 7 4 , M s . (Cet i n v e n t a i r e prouve que la Sagette en question n'était pas armée au moment où se faisait la vente ; 3o rames n'étaient pas tout à fait la moitié de l'armement en avirons nécessaire au n a v i r e ; 2 ancres étaient aussi insuffisantes à cette époque, o ù les nefs avaient quelquefois jusqu'à 20 ancres. La pièce constate d'ailleurs que la Sagette de Grasso était à un seul niât.) H J' avait des Sagettes à 80 rames, comme le prouve l'extrait suivant d'un Acte du 10 juillet 1248 : « Perotus de Frisario vendit octavam partem vnius Sagittee de remis octuaginta nretio L . 9 Janue. » Nous ne saurions dire posit i v e m e n t si les 80 rames de la Sagette étaient rangées sur v i n g t bancs de chaque côté, à deux rames par banc, ou si elles étaient en deux étages superposés, à la manière de celles des d r o m o n s du i x siècle (V. Apoaov); mais nous croyons cette dernière hypothèse inadmissible, et nous pensons que la S a e t t e à 80 rames, aussi bien que celle à 64, était rangée narmi les navires que les documents génois appelaient « Ligna lie duobus teriis.» ( V . Lignum.) A plus forte raison lesSagettcs a 100 rames, et il y en avait ( V . Bucius), étaient elles navires à a rames par banc. — V . Panfilius. -

u e

(

e

,r

S A G 1 T T I A , bas lat. s. f. (Variante orthogr. de Sagitia. a Concedimits etiam praetaxato monastario liberam ,tatein semper habendi quinque Sagittias in portu Pan o r m i , et mari eidem civitati adjacenti... quae ad opus ejusdem monasterii oflicium piscationibus exerceant. » Charte de y

Guillaume,

roi de Sicile,

en faveur

du couvent de

Montréal;

1307

la Chronique de Parme, an. 1291, et un vers de XEnfer du Dante.] Soga fut fait certainement du bas gr. — wxo;, nom d un Lacet, d'une Corde à nœud coulant. Nous ne savons si ce 2àoxo; vient du gr. anc. 2£>xoç, Fort, Puissant, mais nous croyons que c'est le même mot dans une acception métaphorique.) Menu cordage, Ligne. E l'escrivâ pot comprar è vendre totes coses, ç.o es à saber, ferramenta , ê vianda » (les vivres), « è Sagolcs, è tot aparellaiiient de nati, nicnys de sabttda del senyor de la nati » (sans que le maître de la nef le sache); « e m p e r ô d'exarcia » (mais quant a u x choses du gréément), « deu ho fer à saber al senyor de la nau, è lo senyor de la nau als personnels qui irati ab eli. » Consulat de lu mer, chapitré i 3 , édition Pardessus. — Le soin que le rédacteur de la vieille coutume mit à o p poser les Sngolas, Cordages de peu de valeur parce qu'ils étaient petits et faits d'ailleurs d'un chanvre qui n'était qui comprenait les pas de première qualité, ¡1 VExarcia, câbles, les haubans et toutes les manœuvres importantes, aurait dù avertir Capmany, qui vit dans les Sagolcs des sacs (Costales) ou des cabas (Espuertus). Boucher, trompé par un rapport de sons, prit \esSagoles pour des Gaules. M . Pardessus, averti par M . Llobet qu'il y a encore dans les bâtiments espagnols des cordages « tombant de la pointe des v e r g u e s , » a traduit le passage du texte : « Ferramenta è vianda et S a g o l c s , » p a r : «Ferrures, v i v r e s , cordages. » C'est: Menus cordages qu'il fallait d i r e , afin de bien faire comprendre la différence marquée entre VExarcia et les Sagolcs.— Dans la nomenclature italienne moderne, la Sagola est toujours un menu cordage. La Ligne blanche si' nomme Sagola ; la ligne de sonde : Sugolu dello scandaglio; la carque-point : Sagolo delle bugne; la ligne de lok : Sagola del lo; la cordelette, l'aiguillette attachée à l'estrope de la bouée : Sagola della testa di gavitello. Les garcettes de r i s , faites dans les navires latins, en général, d'une ligne forte, s'appelaient : Sagole

dei terzaruoli.

La Sugolu catramaila

, c est

la ligne goudronnée, la ligne noire; la Sagola grossa est la ligne de douze fils de carret; la Sago/a piccola, la ligne de six fils. La Sagola di bandiera est la Drisse de pavillon. — V . 2. Letnbus , Sagora.

6

an H 7 S A G I T T E A , bas lat. s. f. (Diminut. de Sagitta. [ V . ] ) P e t i t e Sagette. — « Non remansit in terra v i r . . . exceptis quibusdam , quos 1111a Sagiltina 24 remorum ereptos ab hostium « i a d i i s vivos excepit. » Sal. Malaspina , de licous sicul., cité o a r du Cange. — « Eadera durante procella Carolus ascendens quandam Sagittinam, non sine persona; discrimine terrain petit. " Anonyme, cité par du Cange. S A G L E , francisation ancienne de l'ital. Sagola ou Sa~ora ( V . ) Petit cordage. — « Corne le 3 coté de la voile ne) nommée Bolunie ne peut souffrir de garnimens, on Je fortifie d'un petit cordage de chanvre nomé Sagle, que l'on enveloppe de 8 doubles de toile riettecousus dessus. » Mémoire sur les manœuvres dune galère, Ms. Bibl. Dépôt j e la M a r . , p. 46. — « Un Sagle pour ligatlure des lapasses, o l d r o n n é , a brins. » l b . , p. 44- — Les Provençaux disent \a°lo; ils appellent Saglo elaou pavailloun, la Drisse du pav i l l o n . — V . Poulome, 2. Saure. e

S A G N A , géno. s. f. (Prononciation contractée de Sa-Ja [ V . ] , dont l'usage fit sans doute d'abord Sagln.) Ligne, Menu cordage.

p o

1. S A G N A (Sdg-ne), wol. v. (Proprement: Boucher avec tampon.) Calfater. — Sâgnekat, s. Calfal. g ^ G O L A , cat. anc. ital. malt. s. f. (Diminut. de Sugo, u r Soga, Corde. [Du Cange, citant les Lois lombardes,

S A G O M A , ital. s. f. G a l b e ; Calibre d'un boulet; Poids de la romaine. S A G O R A , bas lat. ital. s. f. (Variante de Sagola. [ V . ] ) — «Sagore, Saure, Petite corde, Ficelle.» Ducz ( 1 6 7 4 ) . — « Sacheto de gabia cum sua Sagora » (un sachet de gabie avec son earthahii. ( V . ) Contrat d'affrètement de lu nef le Paradis (1268), publié, t. 11, p . 3y2 de notre Arch. nav.— « Il mozzo della camera della prora, ha cura delle robbe del sotloromito et de gl'altri marinari, delle g o m e n e , et de i sartiami per armeggiarla galea, dovendole darle fuori et rimetterle à basso : ha cura anco de i buglioli, coffe, moscelli, Sagore, crinelle, etc. » Pantero-Pautera, Annata naco/r ( 1 6 1 4 ) , p. i 3 6 . — V . Andarivellum. S A G O R N A , vénit. anconit. anc. s. f. (Cornine SAORNA et Savorna.) Lest. — « C h e nulla nave, nè altro lignio butta Sagoma nel porto d'Ancona » (ne jette son lest dans le port d'Ancóne.) Statut DAncóne, 1397 ; rubr. !, 1. S A G U N T I A M , faute du manuscrit d'après lequel Baluze imprima, t. v i de ses Misccllun., l'Histoire de Sicile de Malespina. C'est Sagcnlium pour Sugetium ou Sngitteain qu'il faut lire dans ce passage, p. 3o8 : « Armât aliam Saguntiam, et Corradinum multipliciter fatigatiim multoque metti confectutn insequitiir et invadit, capit et reduxit ad terrain. » SAGUR (Sugar),

sanscr. hind. s. M e r , Océan. (Dictionn,

t64-


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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hindoost. engl. de J. Taylor et W . Hunier, t. n , p . 17/..) — V . Samoudra. S A H ' A B T O U B , ar. côte N . d'Afr. s. Vigie. S A H I D A , port. s. f. (De Sahir. [V.]) Sortie. — <> As i'ustas que na nianliàa foroni sentidas, sobre a tarde saliirom donde ja/.iam, cuja Sahida fez muito grande rumor antre os christâos...» Chron. do conde D.Pedro, capit. 67 L'esp. dit Salida. (V.) S A H I R , port. v . a. (Du lat. Salire, Jaillir.) Sortir d'un port, Prendre la nier. — « M a n d o u a D . R° de Souza por capitaô mor de huma companhia e dio a inuernar para de ahi sahir por capitaô mor de huma armada a enceada de boga a sperar as naos da outra costa... » Luis de Oxeda, Comment., p. 196, lig. l'i ; Ms. Bibl. riat., suppl. fr., 9/jo. — « Sahio dom Diego de Menezes de cochij per a costa do Malanar com armada... » I d . , i b . , p . 196 v ° , lig. l\. ( V . Arpia compiente, Sair.) — Salar por barra ou pela Imma barra fora, Franchir une barre. — « E porque tiveram alcuna ildvida 0111 Sahirem pela barra fora de noite, disse Manuel Pirez que hia por Piloto e capitào da nao D . Baltezar de Silva. >• Comment. Dalbor/., part, m , chap. 1 2 . — V . Navio. S A H L I N G A R , dan. s. plur. (Meme étymologie que le boli. Saalingen. [ V . ] ) Barres de hune L'ali, écrit Sahlingen. S A H O R R A , calai, anc. s. f. (Du lat. Suburra. [ V . ] ) Lest, Sable et gravier dont on se servait pour lester les navires.— - Item, foadordonatque tot naveli quiadop» ( V . A d o p a r ) « ho 110 adop, si posa neguna Sahorraen terra per son necessari, que la dega e ava a posar en loch que no sia ni don dampnage aldit port de Port-Venres ; e aquela, posada en terra, cant aura adobat » (V. Adobar), « que de continent » (incontinent) « l'av degalivar o ferlivar del primergra» (du premier grain) «tro al derrer, e aquela gitar fora ho fergitar los yles del dit port... » Statut de Souche, 3 roi de Majorque, sur la police de Port-Vendres ( i décembre I 3 I 8 ) ; Registre înanuscr. n° 17, fol. 86, arch. de la Procuration royale à Perpignan. —Sahorrar, cat. anc. v. a. Lester, Charger son lest, Faire son lest « Item, fo ordonatque tot naveli qui Sahorr ni dessahor » (qui charge ou décharge son lest) « en 10 dit port ni en las altres parts de Cochliure » (Collioure), « que aya e dega tenir escura ( V . ) en son orle ( V . ) , per so que neguna sogura » (souillure, ordure? Nous n'avons trouvé ce mot dans aucun dictionnaire) « no caygani puscha caser en lodit port de Port-Venres, etc. » Même statut. e

e r

S A H Y L ( J ^ L _ ) , ar. turc s. La côte, le Bord de la mer. A Alger, 011 dit Salici. S A I C A , SAICO, S A I C H A , bas lat. ital. esp. s. f. Sai/,, boli.; Sai/re, ali.; Saie, Saicq, angl. Saïq. — « Ci andò fatto la seconda mattina di acquistar cinque Saiche, incendiarne vna, e farne dar doi à terra, oltre altre, che col fauore del vento si poterono saluare, eh' era vna parte della Carauana d'Alessandria, destinata a Smirne per il trasporto à Costantinopoli. » Lettera di ragguaglio de progressi et vittoria, etc. (Venetia, in-4°, 1 6 5 7 . ) — D Ant. de Ulloa, dans ses Conversacioncs con sus hijos (1793), dit que la Saïca est basse sur l'eau, gréée à la latine, et, par sa construction, analogue à la galère, h la galiote, au chebec, à la saïtie et à la tartane. 11 ajoute que les Saïqs diffèrent entre elles par la mâture, tous n'ayant pas le même nombre de mâts. Ces renseignements ne s'accordent guère avec ceux que donnent sur le Saïq ou la Saïque tons les auteurs des x v n et x v m siècles que nous avons pu consulter. (V. Saïq.) ;

e

e

S A I G N , madék. s. Voile. (Ce mot n'est pas dans le Dict. de la langue de Madagascar, par Flacourt.)—V. Laï.

S A I L , angl. s. (De Pangl.-sax. Sœgel, Voile. ( V . P o r t . ) —

Sa'gl

ov. s

Contract your swelling Sails, and luff to wind. D R Y D E N , Encid.

— Sail boom. (Boute-hors de voile.) Boute-hors de bonnette. ( V . Main.) — Sail-needle, Aiguille à voiles. ( V . N e e d l e . ) — S a i l (To), v . n. Faire v o i l e , Appareiller.— « On the receipt of these » (les instructions du R o i , en date du 3i Janvier 17З9) « M . Anson immediately repaired to Spithead, witte a resolution to Sail with the first fair w i n d . « Rich. AValker, A voyage... by George Anson (Loud., 1 -'.¡9 . chap. i , p. 7-—Sail (to) by the soundings, (Naviguer sur les sondes.) Aller à la sonde.—Sail (To) close hauled, angl. v . .1. Aller au plus près du vent; Tenir le plus près. ( V . Close hauled, Keep [ T o ] the wind. — Sail (To) in company, (Faire voileen compagnie.) Aller ou Naviguer de conserve. — Sail (To) large, Courir largue, Porter largue, Aller de largue, Avoir vent largue. (X. Large [to].)—Sail (to) round, (Aller en rond.) Arrondir. ( V . Weather [to].)—Sail (to) trough a channel, angl. v . Faire voile ou Naviguer à travers un chenal. c r

S A I L O R , a n g l . s. (De Sail.[V.]) M a r i n . — - F o r admirai Balchen, who succeded to the command at Spithead, after Sir John Norrishad sailed to the westward, instead of three hundred able Sailors, which M . Anson wanted of his complement, ordered on board the squadron a hundred and seventy men only... » Rich. Walter, A voyage... by George Anson (Lond., 1769), chap. I , p. 7. E R

S A I L O U , wol. s. Abri. S A I N E , fr. adj. (Du lat. Sana.) Se dit, en parlant d'une côte dont les abords ne présentent ni écueils, ni bancs, ni roches, ni aucun autre des dangers qui en rendent l'approche difficile ou périlleuse. S A I N G , madék. s. Pavillon. S A I N T - A U B I N E T . — V . Aubinet, Nef. S A I N T E L M E ' S ou S A I N T H E L E N ' S F I R E , angl. s. Feu de Saint-Elme ou de Sainte-Hélène. — V . Corpo saut. Ferme's fire, Jack with a Lantern, Saint Helen's fire. S A I N T E - B A R B E , fr. s. f. Nom de la sainte que les artilleurs reconnaissent pour leur patronne, et que les canonniers marins ont donné à la chambre de leur maître, et, par e x tension, à toute la partie de l'arrière du vaisseau voisiue de la soute aux poudres. La chambre du maître canonuier s'appelait avant : la Gardiennerie (V.) ou la Chambre à la poudre. (Gr. mod. ПирпалоО^ху; [PyritapotikiL TCsTrxavic [Tzcpkanè-s], ZoivTa Мторилтара \Santa Barbara); ital. esp. Santa Barbara; port. Praça das armas; bas bret. Santez Barba; angl. Gun-room; all. Konstabels-kammer ; boll. Koustaapcls kaamer ; dan. Arkelie ; sued. Archclie ; ar. côte N . d'Afr. Khéuzena; turc, Barout khanè [wLà. w>jyL>], Djèbè khanè [ à i l à . **=»•],• rus. Ковстапельская [Konnstapelshaïa ] , Крюйткамера [ Kriouietkaméra ] , Порохова» казна [Poro-hovaia kaznd] ; madék. Efi-bandzn.) — V . Scievogue. S A l Q o u C H A I K A (ej>\~>), turc, s.(Gr. mod. £ « u u . ) (Bas lat. Saica, Saicha ; ital. Saico ; csp. Saica ; angl. Safe, Satcq; holl. Saik; all. Saike; val. Ш а ж Chaïk.) Nous trouvons dans le Diet, turc-fr. de Kiefer et Bianchi ( i 8 3 5 ) , t. 1 " , p . 6,.,. l'adject. .Sai'ijrsignifiant : «Qui stimule,Qui pousse;«nous n i voyons pas le nom d'un navire dont les Grecs et les Turcs se servaient beaucoup au x v n siècle et au x v m , mais qui paraît tout à fait abandonné aujourd'hui, car nous n'en vîmes e

e


GLOSSAIRE NAUTIQUE. pas un seul dans le voyage que nous fîmes en 1841 à Smyrne, à Ooiistantinoplc et en Grèce. Voici comment, en i 6 8 3 , G u i l l e t définissait ce bâtiment, qu'il appelait une Saigne. « L a Saïque est un bâtiment grec, sans misaine, sans p e r r o q u e t et sans haubans. Elle porte un beaupré, un petit artimon et un grand mât, qui, avec son hunier » (son mât de h u n e ) , « s'élève à une hauteur extraordinaire, etest soutenu par des gallaubans ou coustières, et par un étay qui répond de la pointe du mât de hune sur le beaupré. Son paefi» (sa .•rand'voile) « porte une bonnette maillée. Le cors du bâtiment est fort chargé de bois ; ce qui empesche que la hauteur du mât ne le fasse tanguer ou puiser, outre qu'on le desarbore souvent » (outre qu'on cale ou dépasse souvent son mât de hune). — « Premièrement l'amiral, le capitaine et les armateurs doivent jurer qu'ils tiendront compte aux propriétaires des navires ou des galères ou des Saïques du gain q u e le navire fera, etc. » Pardessus, traduct. des chapitres catalans sur les armements en course ( x i v siècle), p 397, ' Collect. des lois mark. L e texte qu'a traduit M . Pardessus ne parle point de Saïqs; il dit : « Los senyores de les naus ô de les galères 6 de les Sageties... » C'est des Sagetes, Saëties, Sities, etc., qu'il s'agit ici ; M . Pardessus ne s'y était pas trompé, p. 3g6, quand il disait : « 11 est question ci-après des galères et des sayetes... >>

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S A K K A T E , ar. cote N . d'Afr. s. Avarie. S A K O L I , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Scotàrc, ter.) Écope.

Égout-

2 A K 0 V A E B A (Sakoulèva), gr. mod. s. f. (Du vénit. Saccolcva. [ V . ] ) Nom d'un bâtiment qu'on nous a dit, à Athènes, être originaire de Lemnos, et que les corsaires Ipsariotes adoptèrent pendant la guerre qui précéda l'établissement du royaume de la Grèce (1821 - 1 8 3 1 ) , parce qu'il est rapide, léger, bon voilier, et d'un assez petit volume pour trouver toujours un refuge facile dans les anses, dans les criques et les trous, où des bâtiments de guerre turcs ne pouvaient les aller inquiéter. La ictzou>.éoa est fine de l'avant et de l'arrière; sa proue est fort pointue et relevée; sa poupe, un peu plus haute que l'avant, est plate par derrière, comme celle d'une chaloupe. Sa mature consiste en : un mât vertical appuyé de chaque bord par trois haubans ( E « p - i [ V . ] ) et par un Mâvro; ( V . ) , et planté au tiers environ de la longueur du navire, à partir de l'étrave ; sur ce mât principal, se guindé un mât de hune (servant aussi de mât de perroquet) qui n'est point tenu par une clef à des barres placées à la tète du bas mât. L e bas mât n'a pas de barres, et leTcipnroijja ( V . ) s'attache parson pied, et au moyen d'une liure, au mât inférieur, à peu près à la moitié de sa hauteur. Un mât d'artimon ou de tapecul ( K a T Î p - r i uu-rÇâva [ V . ] ) s'in1, S A 1 R , port. anc. v . a. (Variante orthogr. de Sahir. cline en arrière ; il est placé sur le couronnement du navire. [ V . ] ) S o r t i r . — V . Invernar. Ce mât porte une voile triangulaire [\\n-A usT^âva [ V . ] \ La a. S A I R , lasc. s. (PCorrompu de l'angl. Sail.) V o i l e . — L e voile principale de la Sacoulève est une voile à balestron ( V . j ( i 8 i 3 ) , ou à (arguier ( V . ) , appelée nctvi iixouXtÊa (V.), d'une granlieut. T h . Roebuck, Engl. a/id hindoost. Dictionn. p 101, écrit Scrh et Sur.—Sair k/iana, Soute aux voiles. ( V . deur telle qu'il semblerait que son usage dut être toujours fort dangereux, ce qui n'est cependant point. Cette voile, K h a n a . ) — S a i r kpit, Fond de la voile. aidée d'une trinquette ou voile d'étai ( l l i v i ctovtSo [ V . ] ) , S A I S I N E , s. f. (Transcript. de l'angl. Scizing, Saisissant.) d'un grand foc (-Vroivrî;* pÉÀa [V.]) et de la M e ^ v s , pourrait G r . m o d . ioca-âvi [Sabagni]; ail. Éootkrabbcr; val. Acsuffire largement au besoin du navire; on y ajoute cepenr l i t i p e [Légucioure] ; rus.Hanmonr, [IS'aïlove].)—« Saisine est dant un hunier (Fc<u.-ia [ V . ] ; , un perroquet (M-aixTca^i-fcv vne cordelette qui sert à Saisir, c'est-à-dire à tenir quelque ( V . j ) , et quelquefois une voile de fortune qu'on établit sur le chose. »> Explicat. de divers termes, etc., Ms. x v n siècle; Tptyxov ( V . ) , car les hardis marins grecs qui montent les A r c h . de la Mar. — O n appelle quelquefois de ce nom la Sacoulèves n'estiment leurs navires qu'en raison de leur véBosse d'une embarcation. ( V . ) locité merveilleuse. On est vraiment effrayé, quand on voit, S A I S I R , fr. v . a. (Gr. vulg. Sctartavocw [Sabagnossô]; ital. par un temps forcé, et lorsque tous les navires prennent jigguantare; géno. Aggtianld ; malt. Izzom; angl. Seize[to]; des ris prudents, la Sacoulève aller, toutes voiles dehors, holl- Scissen, Seisen,- val. Aéra [a] [A lega]; rus. IIpiiHaii- franchissant les lames comme un cheval de course franchit ŒOBHmb [Prinaïtovitc], IJpucesHnmb [Prissezriite], y 6 p a m p les haies, et, cédant au poids du vent qui remplit sa grande \Ouvrate\) •< Lier étroitement deux objets par des cordages voile, glisser sur le côté de manière à faire craindre qu'elle nu par d'autres objets quelconques. » Romme (1792). ne puisse se redresser jamais.—V. Qaïqia. e

v

e

2 A I T A (Saïla), gr. mod. s. f. ( D e l'ital. Sagitta, Flèche.) Beaupré de la Tauxa ( V . ) ; Harpon V . "AYxîsTpov. S A l T I E , vieux fr. s. f. (Du lat. Sacttia. [ V . ] ) Flèche. — • E t un ot i 5 galies et autres vassiaus menus, Saities et gaineles bien 5o, et alèrent à vêles et à navirons tant qu'ils v i n d r e n t à Escalonne. » Hug. Plagon, traducteur et continuateur de Guill. de T y r ( x u siècle) F. de Dombay, 1 0 0 de sa Grammat. ling. manr.-arabic., nomme la Saitèja, qu'il appelle : « Navis minor duobus instructa malis. » e

D

S A J K A (prononcé entre Soïko et Sa'r'ka), hongr. s. (Ce mot est en rapport évident avec le turc Saïq. [ V . ] ) Petite barnue Petit bateau, Petite embarcation. ( V . Ladik. ) — S a j kazni, Naviguer en Sajka. S A K A N ( « sonnant), madék. s. (Ce mot nous semble en relation avec le mal. Sakat. [ V . ] ) Banc de la pirogue ou de toute autre e m b a r c a t i o n . — S a k a n poulang, Banc de l'arr i è r e . — V . Fitoucher, Onda-bodi. S A K A T [t sonnant) (^uL, B a r r e . — Ter-sakat

(sJUS'L. y),

ou O - ^ L , ) , s. Banc de sable, Échoué, Coulé à fond.

S A I L L E R , fr. v. a. (Forme moderne de Saquer. [ V . ] ) Haler. On n'emploie guère ce ternie que dans ce commandement qu'on fait aux matelots qui vont roidir avec force une bouline : « Saille la bouline! S A L , lat. s. 11. (Du gr. "A),.-. [ V . ] ) Sel, et figur. la Mer. ( V . Salum.) — « Stant Sale Tyrrheno classes. » VIRGILE, Énéitl., liv. vi, v. 697. — •• Tum rauca assidue, longe Sale saxa sonahanl. » ld., ib., liv. v, T. 866. S A L A C C A R N A , lasc. v . (Carna, Faire [dans le malai. Karna(,yi), signifie : Cause, Motif, Raison de faire. C'est un mot h i n d o u ] ; Salac, de l'angl. Slack, Lâche.) Larguer. — V . T c h o r dena. S A L A C I A , lat. s. f. (Du gr. 2a).âo-cw, j e Secoue, j'Ébranle. Salacie, déesse de la mer; Jusant, Reflux. S A L A I S O N , fr. s. f. (De Saler; radie, lat. Sal, Sel.) Action


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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(le saler le poisson ou la viande, et, par extension, au pluriel : Viandes salées, Poissons salés qu'on embarque en provision. — « H faut prendre vos mesures de bonne heure pour faire faire les Salaisons des chairs dans les mois de septembre et octobre, qui est la saison propre pour les faire bonnes. » Colbert h Jacquier, 7 juin 1670, Ordres du Roy, vol. XII, fol. 268, Arch. de la Mar. S A L A N D R A , bas lat. s. f. (Du gr. X£À2vopia,corrupt. deXeXàvStov. [ V . ] ) Selandre. (V.)—< Salandrae autem naves dicuntur, a saliendo vocata?. » Guibert deClermont, cité par du Cange. — N o u s n'avons pas besoin de faire remarquer combien cette étymologie est ridicule. Qu'est-ce qu'un navire qui saute?Comment un navire peut-il sauter? S A L A N D R E , vieux fr. s. m. (De Salandrus. [ V . ] ) — « Si s'en partirent à tout et se recueillirent en lors galies, et alerent ou Gavata, ou leurs Salandres estoient. Quand cil des Chalandres oient illec attendu, etc. » Continuât, de Gttill. de Tyr, ap. D . Marténe, Ampl. co/leet., t. v , col. 706. — " Quant les Salandres durent movoir de Brandis, une nef del'hospital des Almans mut avant que les Salandres, avint en Acre. » II). S A L A N D R I A , bas lat. s. n. (Du gr. HeX&Spia. [ V . ] ) ( V a riante de Chelandria [ V . ] , Selandre. — « Salandria quid sit, vel cur ad has pervenerit oias breviter intimabo : haec est, ut prsefatus sutn, navis mira; longitudinis et claritatis et utroque latere duos tenens remorum ordines, ac centum et quinquagenta nautas. » Ditmar ( x siècle), Chron., l i v . 3, p. 33. — Nous croyons que Claritatis, bien que ce mot ait un sens raisonnable dans ce passage de la chronique de Ditmar, peut être une faute d'impression, et qu'il faut lire Celcritatis. La Selandre était en effet un navire rapide ( V . Celandria); il est vrai qu'au Moyen A g e c'était aussi un bâtiment dont on faisait un grand usage, et qui jouissait d'une célébrité (Claritas) fort grande. Les Salandria: du chroniqueur étaient des navires de la famille des galères, trèslongs, très-rapides, ayant deux étages de rames, comme les Drainons du v n siècle (V. Apou.ov), et cent cinquante rameurs. On peut induire du rapprochement des deux chiffres, 100 et i 5 o , que la rame de l'étage inférieur, plus courte, plus légère que celle du second étage, était maniée par un seul homme, taudis que l'autre avait deux rameurs : en bas il y avait donc 5o rames, 25 de chaque côté, mues par cinquante hommes; en haut, 5o rames, mues par cent nageurs. e

c

SALANDRINUS, SALANDRUS, SALANDR1US, S A L L A N D R U S , S . \ L L A N D R I U S , b a s lat. s. m. (Variantes orthog. du nom de la ou du Selandre, que nous voyons figurer dans les marchés passés, en 1268 et 69, entre les Génois et les envoyés de saint Louis, pour le nolis et la construction d'un certain nombre de navires nécessaires au roi de France pour sa seconde croisade.) Voici les stipulations du contrat fait entre Henri d'Oria, Jean de Momardiiio et les mandataires français, pour la construction d'un Selandre; celles des contrats acceptés par Obert Cigale, Conti et Symon de Curia n'en diffèrent pas essentiellement; il suffit donc de citer les premières. — « Littere Henrici Aurie et Johannis de M o inardino supra construccipne cujusdara Salandrini. — lu nomme Dotnini, amen. Nos, Henricus Aurie et Johannes de Momardino, quisque nostrura in solidum promittimus et convenimus vobis dominis Johanni Pissavillano»(pour Poisevtlano, Jean de Poisvilain) n militi, magistio Henrico de Cainpo Repulso et Guillelmo de Mora, nunciis et ainbaxatoribus serenissimi régis Francorum, stipulantibus nomine et vice ipsius domini régis, quod faciemus sive licri et

constitui faciemus prcsencialiter, pro felici passagio domini Régis, in Sanclo Petro de Arena ad nostras proprias expensas, Sallandrum iinum de manière et mensuris infra scriptis, videlicet longum per carenam cubitorum viginti octo et dimidium » (long en quille de 28 coudées, 011 42 pieds 9 p o n c e s , — i 3 8 8 ) , « et de roda in rodain cubitorum quadraginta unius » (et long d'une rode à l'autre, de l'étrave à l'étambot, en haut, de 41 coudées, ou 61 pieds 9 pouces, — 20™'о5'), « et altum in sentina ad rectam line.un \ . palmorum decem et dimidium » (haut dans la c a l e , ou ayant de creux 10 palmes 1/2, c'est-à-dire 7 pieds 10 p o u ­ ces 6 lignes, — 2"'5ц '), • et aperiet palmos viginti sex in dimidium » (et il ouvrira au maître bail de 26 palmes 1 1, ou 19 pi. 10 po. 6 lig. — 6"'44 '), " et altum in cooperla palmorum novem » (haut du pont qui couvre la taie j u s ­ qu'au pont supérieur, 9 palmes, ou 6 pi. 11 po. — a " a 3 ' ) , « et in orlo palmorum quinque et dimidium » (et haut de parapet, de pavesade, de bastingage, 5 palmes 1/2, ou 4 pi. 1 po. G lig. — i " 3 i ) ; « et habebit talamuni » (pour Thalamum) <. ad popam et ad prodam bonum et decentem, et habebit arboreni de proda grossam palmorum septem » (3 pi. 9 po. — i 2 i de circonférence), « et longam cu­ bitorum triginta duorum » (З2 coudées, ou 48 pieds, — i 5 ' " 5 g ) , a et arboreni de medio grossam palmorum sex • (6 palmes, ou 4 pi. 6 po. — i " 4 6 ) , « et longam cubito­ rum viginti novem » (29 coudées, ou 43 pieds 6 pouces, — i 4 " ' i 3 ) ;-с et habebit pecias septem antennaruni, ancoras tresdecim, decantariis quinque minus quarta pro qualibet; cotoni novi vêlas quinque, barcham de palascarmo et gonxdolam furnitas remis, et ceiitauaria octuaginta sarcie commisse canabis » (et quatre-vingts quintaux de cordage pour gréemënt commis en chanvre), <• et tôt végètes queerunt capacitatis metretarum sexcentarum aque, et stabulas pro equis et restos sub pedibus equorum ; et habebit marina ri os viginti quinque et pueros très» (trois mousses) « computato nauta uno » (un capitaine)... Pièce xv des Pacta naulorum, publiés par nous dans le t. i des Documents édités par M . Champollion-Figeac dans la collection des Documents inédits sur l'histoire de France. — « Mense vero junii dum naves septem cum Galeis et Salandro, aliisque lignis subtilibus de ultra mare redirent et prope civitatem in partibus Nervi nocte pervenissent, etc. a Annal, de Gènes, l i v . i v . an. 1207. — L e Selandre dont il s'agit ici était probablement un navire à rames, rangé parmi les navires subtils, qui tous appartenaient à la famille des galères. m ,

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S A L A R 1 U S , lat. adj. (De Sal, Sel.) Charge de sel. — « Navem unam... et bucios duos Salarios et alia ligna o n e rata sale... extraxerunt. « B a r t . Scriba, Annal, de Gènes, ap. Murator., t. v i n , p. 497-—On trouve dans une charte donnée en 1214 par André, roi de Hongrie : « Duas Saliferas naves libéras super Moritium... contulit. » S A L A T ou S E L L A T (* sonnant) ( w - i - ) , malt. s. Détroit. On prononce et l'on écrit aussi Kellat ( w s l S ' ) . ( V . ) S A L A T A N (n sonnant) ( ^ ' b L , ) , mal. s. Sud. — Marsden est d'accord avec le P. D . Haex pour écrire : Salatao. Baffles écrit Slatan.

— V . Barat ( > O j b ) . — Salatan

(^С,\э ^ j j ' ^ L . ) , Sud-Sud-Ouest. — Salatan

data

menaunggaru

( j l i s b ^ - J L . ) , Sud-Sud-Est. 2 A A B A P Û [Salvarô), g r . vulg. v . a. (Transcript. de l'ital. Salvarc. [V.J) Sauver. — V . 2MÇM. С А Л В Ъ [Salve), val. s. f. (De l'ital. Saiva.)

Salve.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . S A L D E R M A , turc, s. L e petit foc île certains bateaux caboteurs du Bosphore et de la mer de Marmara. S A L E M 1 R , v o l . s. B r o u i l l a r d — V . Nirre. С А Л И Н Г И (Sallnnghi), \ V . ] ) Barres de hune.

rus. s. plur. (De l'ail.

Shalingen.

С А Л И Т Ь (Salite), rus. v . a. (De Сало. [ V . ] ) Suiver. 2 A A 1 (Sailli), gr. vulg. s. in. (Du turc, Sali. [ V . ] ) Badeau. V . 2xEíía, 2xuòia. 1. S A L I D A , esp. s. f. (DeSalir. [ V . ] ) Sortie. — « Hallase all'i un puerto de ocho o doze brazas de fondo, limpissinio, v capaz para mil naos ; con la entrada al Sueste, y la Salida al Noroeste, donde ay una población con mas de trecientas casas. » Figueroa, Hechos de Mendoza, in-/,°; Madrid, iGg3. L e port, dit Saluda. (V.) 2 . S A L I D A , esp. s. f. Erre ou Vitesse du navire. (V. Arrancada.) — V . Dar Salida, Llevar Salida, Perder Salida. S A L I D A D E G O L F O , esp. s. f. Vent qui vient du fond d'un golfe, et lutte à la sortie d e c e cul-de-sac contre les vents du large. S A L I D A D E L A G U A , esp. s. f. Ce que perd la marée en descendant. S A L I R A L A M A R , esp. v . a. (Du lat. Salire, Jaillir.) S'éloigner de terre pour prendre la nier.) Prendre le large. ("V G o l p e de mar, Marear una vela.) — Salir del puerto, S o r t i r du port. — « Salimos del puerto del Callao de Lima, v de la ciudad de los Reyes, miércoles dia de Santa Ysahel, a disenueue de nouembre de mili y quinientos y sesenta y siete años (1567). Y audauimos barloueiitando lo que resto j |a tarde v parte de la noche, y otro dia Salimos à la m a r » Relación breue del viage que hizo Aluara de Mcndaiìa a la Nucuu Guinea. Ms. Bibl. nat., n° i 5 8 8 , Saint-Germain. „ p j Domingo de ramos Salimos fuera deste puerto y à la parte del Norte vimos una ysla, laquai nombramos de R míos. » l b . — V . Fuerza de remos, Tiempo recio. e

S A L L OU S A L ( j l — ou J L - e ) , turc, s. Radeau. S V L L E , fr. s. f. (Ital. Sala; gr. mod. ZáXa.) Vaste pièce servant à des usages divers. 11 y a dans les ports une Salle, sur le plancher de laquelle les constructeurs tracent les orofils des pièces courbes qui entrent dans la construction d'un navire. Elle reçoit le nom de Salle des gabarits, (liai. Sala dei modelli; angl. Mould loft; rus. Чертежная [Tchcrlefnaïa].) ( V . Gabarit.) — « Chaque galère a sa Salle, qui c-ontient tous ses agrès numérotés par le nom de la galère.» L e président de Brosses, Lettres sur Г Italie (Marseille, i5 iuin 17^9)- La Salle dont il est ici question est ce qu'on n o m m e généralement Magasin. Autrefois chaque bâtiment j e g u e r r e d'une certaine importance avait sou magasin. V On a supprimé dans les arsenaux français ces magasins particuliers, que l'on rétablira probablement, parce qu'ils ,-taient commodes pour le prompt armement des navires q u ' o n veut pousser vite dehors. £ А А Л Е 2 , gr. mod. s. Jottereau. S A L L U B , malt. s. m. Angnillers. S A L M A , sicil. s. f. Saline, mesure de capacité pour le vin , t le froment. La Saline ordinaire contient 16 T o m o l i . L e T o m o l o a la valeur d'un décalitre et З/4. L a grande Salme est égale à 20 tomoli. S A L M A S T R A , ital. vénit. s. f. (Ce mot, sans analogie de ^eos a Salmastro : Saumâtre, Salé, a une origine que nous n'avons pu trouver.) Garcette faite d'un vieux filin.— v e c

1311

Salmastra del viradore, Garcette de tournevire. — Salmastrar, v. a. Saisir ou tenir avec des garcettes.— « Gomena; Saltiiastrarla. Legar la gomena al cavo piano con le Salmas­ tre a misura che se vara e salpa il ferro. » Introduz. ali' arte nauticn (Venetia , i n - 4 , I 7 i 5 ) , р. 27З. 0

S A L N 1 N G A R , suéd. s. plur. (Meme origine que le boli. Sanlingen. [ V . ] ) Barres de lume. С А Л О (Sulo), rus. s. n. (Reiff rapproche ce mot de Таг. (Sila, Beurre.) Suif. — С а л и т ь (Salite), Oindre de salame), suif. — М а з а т ь судно саломъ (Mazate soudno (Trotter le navire de suif), Donner un suif. (Maialili, pro­ cède du gr. Массы, je Frotte, j'Oins.) LJIJL*

2 A A 0 2 , gr. anc. et gr. litt. mod. s. m. ( D ' ^ X Î . [ V . ] ) Agitation des Ilots, Tangage et Roulis d'un navire, Mal de mer, Mouillage, Rade ouverte. Plage sans havres ni abris. ( P o l y b e , liv. 1.) — L"Elr,-(t,<; placé à la suite du Kavoviçpo; ('AOvivctlC, 18З7) définit ainsi l'expression £oEXof : « T ò È; abi'a; u E y i X w v xnaatiov x î v 7 ) u a TOÙ TTXOÎOU.— L e mouvement du navire causé par la grande agitation de la mer. » — V. Kù[A0i, Kup.ocTiau.a, HjXip^oia, ПарaxóXiua, IIóvo; TYJ; O a Хассг,;, PouXàpio-ря, Salum. S A L O U P ( l i j L ) , mal. s. (Du boli. Slocp [ V . ] , ou do port. Cha/upa. [ V . ] ) Chaloupe. ( R o o d r a , p. 161, Guide inalai.) — V . Sotilab. S A L O U P O U , madék. s. (C'est évidemment Tesp. Chalupu.) Chaloupe. S A L P A R , vénit. malt. v. a. (De l'ital. Salpate. riante d'Issalpa. (V.) — V . C a o piano.

[V.] Va-

S A L P A R E L ' A N C O R A , ou simplement S A L P A R E , ital. v. a. (Variante de Surpurc. [ V . ] ) Serper l'ancre, la lever à force de bras et sans le secours du cabestan. C'est ce qui se pratiquait souvent dans les galères , et ce qui se fait encore dans plusieurs bâtiments latins de la Méditerranée. Par e x tension, Salpare signifie: Appareiller, Mettre à la voile, Quitter un mouillage. Les pécheurs se servent aussi du mot Saljiare pour exprimer l'idée de Tirer les filets de T e a u . — V . Sarpare, Serpari. S A A H A P f t (Salpare), gr. mod. v. a. (De l'ital. Salpare. [ V . ] ) Lever l'ancre, Déraper.—Y.'Ayxupav alptiv, £ихм*ш ayxupav. 2 А А Ш Е , gr. anc. s. Trompette. Les Grecs s'en servaient pour donner le signal du départ. — « ^r,u.r,vai £; àvayi.)yT,v XSXEOEI TÎJ ceXTriyyi Sua TE òr, Èa^inavOr,, x a i àvsi'you; tv xoopio. » Arrien, liv. v. — Y . Tuba. S A L T , augi.-sax. isl. s. n. (En relation avec le lat. Sai, Sel, fait du gr. "AXç., par méiathèse.) L e S e l , et, par une extension poétique, la Mer. — V. yEgi-siór, -Egir, Mar, Rdn, Scer, Sjàr, Siór, Vagr, V i d i , Vogr. S A L T W A T E R , angl. s. (De Tangl.-sax. Sait, Eau salée, Eau de m e r . — V . Water.

Seult.)

S A L T A R , port, esp.; S A L T A R E , ital v. a . (Du lai. Salture, Sulirc.) Sauter, en parlant du vent. — « Il vento saltò a Leuante. » Viag.di A. Contarmi (1474); ар. Ramus., t. 11, p . 114 D. — « E eu esto Saltou о vento ao Ponente, e a s nossas fustas arvoraraô, levando a barca antre sy, e seguirom a v i a d e C e p t a . « Chron. da conile D. Pedro; liv. п , chap. 1 6 . — « Saltò el viento al Nordeste» (il était à Test) n furioso en suino grado. » Figueroa, Hechos de Mcndoza , i n - 4 , Madrid , 169З. — S a l t u r dentro, port. Sauter à bord. ( V . Palomeira.) — Salta, ital. s. m. Saute de vent. 0

S A L U M , lat. s. 11. (Du gr. ZâXoc). [ V . ] ) La Haute inr-r, h-


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1312

L a r g e , la Mer agitée, la Rade ouverte où l'agitation de la mer se'fait sentir; Mouvement du navire agité par la mer. « Atque in Salo et in anchoris ea noete commoratus, prima lùce Adrumentum accedit. » Aul. Hirtius, liv. v . — . Item, complûtes nando a d n a v e s , qua; in Salo fuerunt se recipiunt. » Id. , l i v . v i . — « ï i r o n e s enim multitudiue navium perterriti, et Salo nauseatpie confecti.... César, liv. m ,

De Bel. civ. S A L U M I , ital. s. m. plur. Salaisons. S A L U T , fr. dan. s. m. ( V . Salutare.) (Gr. mod. XaipE-ncIJLOÇ [C/iairètismo-s]; ital. Saluto; esp. Saludo,- port. Salva, Saiule; angl. Suinta; ail. Grttst; holl. Salutatic; suéd. Salutering; bas bret. Salud; val. Ca.iotape [Saloutaré]; rus.

effet, et ne croyant pas aussi devoir oster les boulets de tous, on estima qu'il falloit toutefois faire en sorte que les feux continuassent depuis la sortie du roi d'Angleterre de Porstmouth jusqu'à son arrivée au vaisseau. On jugea donc, p o u r y réussir, que chaque division devait Saluer séparément l'une après l'autre; mais avec cette justesse, que le feu étant près de cesser dans l'une, suivant le nombre qui avoit esté o r donné, l'autre commençât à tirer; puis, tous les vaisseaux ensemble, après que le vaisseau portant pavillon » (royal d'Angleterre) «auroit tiré vingt-trois coups, de vingt-cinq qui avoient esté réglés. »

navires de nations différentes ou de la même nation, entre navires et places de guerre. Ces politesses furent longtemps imposées aux faibles, et de nombreux traités, convenus après de fâcheuses querelles et de sanglantes luttes, posèrent des règles internationales, souvent éludées par l'orgueil blessé, souvent violées par la force. Les lois de la chevalerie étaient exigeantes au chapitre du point d'honneur, et l'on sait combien de sang coula sous les prétextes les plus vains, dans des duels restés célèbres, sans compter celui qui fut versé dans des rencontres tout à fait ignorées aujourd'hui. L a question du Salut à la mer naquit de cet esprit brillant et querelleur qui mit l'épée et la dague à la main à tant de nobles et braves fous. Elle est déjà ancienne, et nous apprenons, par le Bembo (Historiœ venetœ, l i v . i v , I 5 5 I ) , q u e , dans la dernière moitié du x v siècle, le droit reconnu était de contraindre par les armes ceux qui refusaient le Salut à un plus fort ou à un plus élevé dans l'estime des nations. L'illustre cardinal dit ( p . i 3 4 , édit de i 5 6 g ) : « Mos est nauticus ejusniodi, ut qui plus aut viribus uut dignitatepollent, velint, ut qua: sibi occurrerint naves, velificationcm intermittant, antennasque demittant, cum honoris sui causa, tum ut, si quid ab illis quaercre aut petere velint, possint : Id qui nolunt Jacerc, jus est bello cogère utfuciant : saepeque accidit, ut ea de causa pugnae maximae existèrent, plurimorumque h o iniiium caïdes consequerentur. >. L e Bembo raconte à ce sujet le combat d'Alvisio Giorgio contre une escadre turque qu'il avait refusé de Saluer, en amenant ses voiles. La lutte fut terrible, d'une galère armée en marchandise et de deux galères de guerre aidées par quelques galiotes, contre des forces beaucoup plus considérables. Les Vénitiens se défendirent si bien que l'amiral turc cessa le combat, et envoya féliciter Giorgio sur son courage, et le Salua le premier.

Ce serait une histoire longue et curieuse que celle du Salut à la mer; ce n'est point ici le lieu de la faire. Cet article ne doit pas se transformer en un long mémoire historique. Nous dirons seulement, avec l'auteur des Principes sur la marine : « En général, la France a toujours prétendu e x i ger le Salut des autres nations, à pavillon égal, et l'a souvent obtenu par la force. Mais cette possession n'a jamais été bien constante, ni avouée des autres nations. » On lit dans l'Extrait des ordres du Roy (de 1691 à i 6 g g , Ms. in-fol., Arch. de la M a r . ) , p. 601 : « 3 i mars i 6 g 8 . L'article du Salut a souvent été un sujet de discussions entre la France et l'Angleterre. Cette couronne a toujours prétendu la supériorité dans la Manche, par la seule raison que cette mer lui appartenoit, en vertu des ports qu'elle y possède, q u o v que cette raison pût tourner à l'avantagede la France, dont les ports ne sont pas moins considérables clans cette mer, et dont les cotes y sont bien plus étendues que celles d'Angleterre. Cependant le Salut qu'elle exigeoit, dans laManche,à pavillon égal, en vertu de cette supériorité imaginaire, elle le refusoit aux François dans d'autres mers, sous prétexte d'égalité. L e Roy voulant prévenir les incidents qui pouvoient naitic pendant la paix, du peu d'accord qu'il y avoit à cet égard entre les deux nations, donna ordre à M . de T a l l a r d , son ambassadeur, de consentir de sa part que les vaisseaux de l'un et de l'autre État ne se saluassent pas dans la Manche lorsqu'ils s'y rencontreroient, mais de déclarer qu'à l'égard des autres mers, S. M . ne se relâcherait en rien de ce qui estoit dû légitimement à la couronne de France, et qu'il étoh extraordinaire que l'ambassadeur d'Angleterre cédant le pas à celui de France, les vaisseaux anglois disputassent le Salut aux vaisseaux françois, à pavillon égal ; de convenu que le Salut seroit rendu par les vaisseaux coup pour coup, entre pavillons égaux et entre les simples vaisseaux de guerre, et que les vaisseaux françois salueraient les p r e miers les vaisseaux anglois qui auraient une marque de commandement supérieure, en fixant réciproquement le nombre de coups que ces vaisseaux rendraient aux vaisseaux inférieurs qui les auraient salués. »

Le Salut s'est fait de diverses manières : en Amenant les voiles (comme on vient de le voir), en Laissant arriver pour celui qu'on voulait honorer, en Amenant ou en pliant le pavillon, enfin en faisant une de ces choses ou toutes, en même temps qu'on lirait un certain nombre de coups de canon. On Saluait les rois avec une salve de coups chargés à boulets. Nous lisons dansles Mémoires manuscrits de Fillette (an 1672): « N o u s mouillasmes » ( i 3 mai) « à la rade de Sainte-Hélène » (île de W i g h t ) , « où le roy d'Angleterre » (Charles I I ) « vint voir les vaisseaux françois, dont il fut très-contant (sic). On le salua en r o y , c'est-à-dire à boulets. » L e comte d'Estrées, dans une dépêche au ministre, donne les détails suivants sur le Salut dont parle Villette : « Il était question, après la r é ponse de mylord Arlington,de régler le Salut que l'on devoit rendre au roi d'Angleterre, et comme on ne pouvoitse dispenser de désarmer des canons en chaque vaisseau pour cet

A la page 6o/¡ du même v o l u m e , on lit cet extrait d'une circulaire adressée aux capitaines des vaisseaux arme> : « Qu'à l'égard des vaisseaux de guerre particuliers de Hollande, de Venise, de Gènes et des villes d'Alger, Tunis et Tripoly, S. M . veut qu'ils leur demandent le Salut et qu'ik y forcent ceux qui le refuseront, s'ils croient pouvoir le faire avec avantage. » Louis X I V et ses ministres c o m p r e nant que troubler la paix de deux nations, à propos d'une question de vanité, était une folie, donna o r d r e , le 3 juin 1699, à M . de Relingues, lieutenant général des armées navales, « d e ne porter qu'une flamme» (au lieu du pavillon carré au mât de misaine) « devant Cadix, pour n'être point obligé d'exiger le Saint.» Cette question délicate avait, en 1688, amené un combat entre M . de Tourville et l'amiral espagnol Papachin. L e 9 juin 1700, M . de Nesmond, chef d'escadre, commandant une escadre de quatorze vaisseaux.

CaAionn, [Salionte];

turc, Top atilmaci [ jj~> A J J ! * (

ar. cote N . d'Afr. Slam [^.JL.].) Échange de politesses entre

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GLOSSAIRE NAUTIQUE; r e c u l o r d r e de prendre le même pavillon que celui du commandant espagnol lorsqu'il le rencontrerait, « observant de le prendre bleu, celte couleur n'étant pas celle de la nation , ce qui ne tiroit point à conséquence, pour ne point e x i " c r de Salut, le Hoy voulant prévenir en ce moment tout sujet de discussion autre (pie celui du passage de l'archiduc en Espagne. » [Si pendant les gouvernements de la Restauration et de Louis-Philippe des ordres si prudents et si politiques eussent été donnés à nos officiers , s'ils étaient donnés aujourd'hui, que n'aurait-on pas dit et que ne dirait-on pas?...] L e 20 avril 1701, le chevalier d'Hautefort, capitaine île vaisseau , envoyé pour rejoindre M . de Coëtlogon à la Martinique , eut pour instruction de n'exiger et de ne rendre •uicun Salut; les Anglais étaient exceptés. M . d'Hautefort, >'il rencontrait des vaisseaux anglais portant une simple flamme, ne devait pas saluer; si les Anglais voulaient l'y cont r a i n d r e , il devait forcer de voile pour ne pas obéir. Si les anglais portaient pavillon ou cornette, il pouvait les Saluer, ,.; continuer sa route. (11 vol. manuscrit cité, p. S.',;, 85 1). O n Saluait le pavillon étranger, qu'il fût porté par des navires d e commerce ou par des vaisseaux de guerre. Une lettre de Pontchartrain à Duquesne (28 mars i 7 o 3 ; c'est Duquesne le fils chef d'escadre) nous apprend que celui-ci entrant à L i v o u r n e , Salua de sept coups de canon les bâtiments marc h a n d s q u i y étaient. Le ministre le lui reprocha, parce qu'à à ces bâtiments il n'était dû que trois coups. ( P . 8 5 4 . ) Voici de nouveaux exemples du désir que Louis X I V avait de ne pas troubler la p a i x : le 19 octobre 1712, il fit écrire à M . de Bellefontaine, commandant de la marine à Toulon, qu'il lui recommandait de ne point chicaner les vaisseaux île guerre anglais sur le Salut, et qu'il l'approuvait de n'avoir pas fait semblant de s'apercevoir que les deux vaisseaux entrés à T o u l o n pour v prendre le duc d'Argyle u'avoienl fait aucun Salut. L e 7 juin 1714, il écrivait au capitaine de vaisseau Duquesne « d'éviter avec soin la rencontre des vaisseaux a o - d o i s ; » le 11 septembre, il prescrivait à M . de Marolles qui se rendait dans la Baltique, portant l'ambassadeur de P e r s e , de prendre « toutes les précautions possibles pour ne uoint blesser l'Angleterre ; d'être bien circonspect avec les A n ' d o i s sur le Salut, et d'éviter autant qu'il le pourrait la rencontre de leurs vaisseaux , comme aussi d'entrer dans les Dorts ou rades étrangères où ils se trouveraient. » ( P . 861.) . g M a j . veut qu'il » (le comte de Vivonne, général des M ] è r e s ) « fasse rendre par tous vaisseaux et galères le respect et les Saluts deubs a sou estandard, a l'exception des vaisseaux de guerre anglois seulement, Sa Majesté estant conuenue, ainsi cpi'il est cy-dessus dit, auec le R o y d'/Vngleterre que les vaisseaux et galères réciproquement ne se salueroient point. » Calbcrt à fivonne, i S avril 1670; Ordres du R»y (Galères), vol. 11, fol. 43 ; Arch. de la Mar. — « C'estoit un vaisseau de Tunis; il nous a salue de cinq coups de r a n o i i , et nous en avons rendu trois coups. 11 nous a remercie d'un coup. » Journal de la route du vaisseau le More (14 février 1689!, Ms. Arch. de la Mar. — « A trois heures, | tenant du rov d'Espagne est entré dans cette baye » (de C a d i x ) ; " j'ai envoyé un officier offrir mes services au capitaine. L e bâtiment a salué de treize coups de canon : quelque temps après, mon canot est revenu, et l'officier m'a dit que c'était le cutter du Roy .. (le Lurchcrs, commandé par le chevalier de la Baume-Pluvinel) « que ce Salut regardott : j'ai eu d'autant plus de peine à croire ce qu'il me disoit, que le senaut ayant salué avec ses voiles serrées, cet honneur, selon l'usage universellement reçu, s'adressoit à la place de g u e r r e . » Le chevalier de la Baume-Pluvinel, au ministre de ta marine, d e V i g o , 14 novembre 1780; Ms. Arch. de la Mar. j e

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—l'aire un Salut, Rendre un Salut, c'est Saluer. (Gr. mod. XcupiTiÇt.) ; ital. Salutare; esp. anc. Salvar; esp. mod. Suludur; port. atte. Salvar; port. mod. Sauditi; angl. Salute [to]; ail. Saltttiercn} holl. Siiluctzen ; dan. Salit tereerc ; sued. Saluterà; bas bret. Saltali; basq. Saluta; ar. côts N . d'Afr. Sulouilur; val. Ca^Sla [a] [d saluta]; rus. Ca.Momoiiamt. [Sa/ioulovatc]; turc, Top attintaci cttiiei [ c — *-»Jû'l ^-'••b s ^ V , " ! ] [Proprement : Faire une décharge de canon ou une s a l v e ] ; mal. Bri salant [^^L- ^jf\-) Saluer de la voix (rus. Fy.ie ou ypa Kpnqamt [Gouse'ou oura hritrhate]), c'est crier : Vive [le R o i , l'Empereur, la République, le Président, la Nation ! ] , selon le régime sous lequel on vit, et le personnage auquel on doit rendre les honneurs. Ce cri est pousse par l'équipage, ordinairement monté dans les haubans. L e cri anglais est Iltizzu! ou Hurrul... Lorsque, en i833 , le roi des Français, Louis-Philippe 1 , pendant le voyage qu'il lit en Normandie, alla à Cherbourg , il fut accueilli sur le quai du port marchand par trois salves de Htirra! que firent les membres du Club des yachts de l'Ouest, venus exprès d'Angleterre avec leurs navires de plaisance, sous le commandement de lord Yarboroug, pour assisterà la réception que la ville devait faire au Roi. Les navires pavoises étaient à quai, et leurs nobles équipages dans les haubans, pendant que les dames, agitant leurs mouchoirs, mêlaient leurs cris à ceux de leurs époux qui saluaient de la v o i x . Celte courtoisie, de si bon goût et si inattendue, toucha profondément le H o i , que nous vîmesdonner plusieurs fois des signés d'une vive émotion. —• V . Arriser, Pavillon vice-aduiiral, Vaisseau commandant, Virer à pic. , er

C A . 4 S T A ( A ) (A Salouta), val. v. a. (Du lat. Salature. Saluer. — A la côte nord d'Afrique les matelots disent Salaudar, — CaAÒmape [Saloutaré). Salut. S A L U T A R E , ital. anc. v . a. (Du subst. lai. Salas, que donna le g r . ïsioç, Sauf. Proprement : Souhaiter à q u e l qu'un une bonne santé, Salutati elicere.) Saluer. « Nel passar à terra à terra « (en passant le long de la côte) * se Salutano con le trombe, non essendo Venerai 1 (excepté le vendredi), « et col gridar tre volte la ciurma • (et la chioiirnie criant trois fois', « i tempii della Madonna, et alcuni L i m o s i . come é la Trinità di Gaeta, si Salutano anchora con l'artigliarla. » Bar toi. Cresccnlio, IS'nuticn Méditer. ( 1 6 0 7 ) , p. i33. — Les cris des rameurs trois fois repétés étaient un salut dont l'usage datait de l'antiquité. V . Notre J'ugilitts nanticus dans les Annales mûrit, et coloniales (mai 1843). V . Salvar. S A L U T E , angl. s. Salut. — Salute (To), v . a. Saluer. (V. Broad-Pendaut, L e i (to) go an anchor.) — Salute tu ivith sheers (Saluer avec cris). Saluer de la voix. — Becivr (lo) the Salute, Recevoir le Salut. — Return (to) the Suinte, Rendre le Salut. — Salute of guti forgun, Salut coup pour coup. S A L V A N O S , lat. itnpérat. du verbe Salvare, Sauver. Sauve-nous ! Nom donne autrefois à la Bouée de sauvetage. S A L V A C 1 I I A , esp. s. f. (Etymol. inconn.) Erse, ou mieux: Herse. — Scion le Dice, marit. espan. ( i 8 3 i ) , les Anglais ont adopté ce ternie, et en ont fait Salvagee. S A L V A M E N T U M , bas lat. s. n. (De Salvare Salut.« Venit ad bonutn portimi et Salvamentuin. » Miracles de saint Urbain. Les continuateurs de du Catigc ont vu dans Salvamentum un « locus in quo naves a venlis Salvantur. 1 Nous croyons, quant à nous, que Salvamentum est, dans la phrase alléguée, tout à fait indépendant de partititi, et qu'il

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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faut traduire : « Il arriva à un bon port et [à Sauveté, comme on disait autrefois, ou : ] au Salut, » c'est à-dire : à un bon port où il trouva son Salut. S A L V A R , port. esp. anc. v . a. (De Salais, fait du grec £20;, Sauf.) Saluer, Faire une ou des salves. — « Chcgou ao porto de Malaca hum dia à tarde, com toda a sua A r mada embandeirada •> (couverte de bannières, de pavillons; pavoisée) « tangendo suas trombetas, e mandou Salvar a cidade com toda artilheria. » Comment. Dalboq., part, m , chap. 1 Ci. V . Salutare. S A L V E , fr. ail. dan. s. f. (Du lat. Salve ! formule du Salut qu'échangeaient les Romains quand ils se rencontraient dans la matinée.) (Gr, mod. XaipETieru.<5ç [Chairètismo-s\ ; ital. esp. port. suéd. Salva [ Y . P e n d o n e ] ; bas bret.

tion de Sambou. ( Y . Samb.) •— « Vicesima octava die navigantes, relinquimus a latere emporium destructum Calicot, a quo sequenti diescquebantur nos multae Samb ucca;, sic enim vocant in Calicot (Calieiit) suas naves. » Balth. Spingeri, Iter indicum, apud Martcn. Itincr., p. 3 7 3 . — 11 est facile de comprendre comment Sambou, entendu par les premiers Européens qui abordèrent les rivages de l ' I n d e , s'est pu transformer en Sambouca. L e mot Sambuca existant dans le portugais et l'italien comme dans le latin pour désigner un instrument de musique et une machine de g u e r r e , le mot indien rapporté en Europe s'est bien vite corrompu, par suite d'une de ces habitudes d'homonymie que nous avons eu plus d'une fois l'occasion de signaler dans ce t r a vail. S A M O U D R A ( j J - r - . ) , hindoust. mal. s. M e r , O c é a n . J.

Sa If; angl. Sainte ofgttns; holl. G met, Begroet, Er-schoot; Taylor et YV. limiter, dans leur Dict. hindoust. et angl., val. C a . t B b [Salve\ ; rus. 3a.\rri> \Zalpe\ ; turc, Top atilmaci [ i ^ J j ' !

s _ j y L ] . ) Salut fait avec le canon. — V . Salut.

S A L V E R E G I N A ! lat. Prière nommée en français, dans l'Eglise catholique : L e Salut. Elle reproduit les paroles que, suivant la tradition, l'ange adressa à Marie pour lui annoncer sa conception miraculeuse. A u x v i siècle et encore au x v i i , on la chantait le soir et le matin sur les vaisseaux chrétiens. Pantero-Pantera, dans le chap. 17, p. 170 de son Armala navale, mentionne, parmi les objets embarqués à bord d'une galère, pour le service du bâtiment : « Due torcie, perche si accendano, mentre si dice la Salue Ré-

écrivent Sumoodr. — V . Sagur. A S A M O U K K A , malabar, s. Boussole.

S A M O U T S 1 , madék. s. Soleil. — V . Massou A n d r o u , Masiouk.

e

e

gina. » CA-zlrOTl) (Salioule), rus. s. m. (De l'angl. Salutc, ou

S A M P A D E G A L L O , géno. s. f. (De l'ital. Gamba di gallo, Jambe de coq.) Araignée. — C'est une figure analogue au Crow-foot (V.) des marins anglais. S A M P A N ( ^ I j . w ) , mal. s. Barque, Bateau, Chaloupe,

Embarcation. (Raffles, et le Petit interprète inalai). Marsden dit du Sampan que c'est un bateau fait d'un seul tronc d'arbre, comme les canots américains. ( V . Bénam, Madek, Sambou,

du fr. : ) Salut. — CaAiomOBamb (Salioutovate), v . a. Saluer.

Shampan, Soulab). — Sampan lontchor ou lontjor ( jk ^. —AMANAOVPA (Sainanndoura), gr. mod. s. f. (Du gr. anc. JJ^)- (Lontchor, Pousser hors, Lancer.) Bateau disposé de {

2r|U.aîvo>, j ' I n d i q u e ; rad. 7J<jia, Signe, Marque.) Bouée, Tonne flottante. — L"E;r(Yr,i;, placé à la suite du Ivavovisjjid; ('AOi^vatç, i 8 3 o ) , écrit, p. 2 , colon. 2 , TGay.oLvâoupa. Mous avons préféré l'orthographe qui nous fut donnée par les officiers grecs de- la corvette 'Au.de/aoc, en juin i 8 / i , parce qu'elle est plus conforme à l'étymologie. — V . Aiacwr/ipia, K'j€itî'àXo, 2r)fxavnîp. (

S A M B , madék. Abréviation usuelle de Sambou, le même que Tsamboii. ( V . ) (Ce mot a les plus grands rapports avec le nialai Sampan [ V . ] , rapprochement qui paraît avoir échappé à Dumont-d'Urville. [ V . Voy. de l'Astrolabe, P h i lologie, p . 258.]) Navire, Vaisseau. — Samboiim, Navire français Sambou mitai, Vaisseau sous voiles. ( V . Mitai.)

t

manière à franchir aisément le ressac qui porte au rivage, a franchir les barres, à prendre le large malgré la lame qui bat

la côte. — Sampan meniabrang (g sonnant p e u ) ( ^ Ç^J~J>) , s. (Meniabrang, de Sabrang [

0

.

] , Passer d'un

côté à un autre.) Bac, Bateau de passage. 2 A M I I A N I (Sabagni), gr. mod. s. (Étymologie inconnue. Elingue, Saisine, Trévire. — ZotuTtavóato (Sabagnossó), v. .1. Saisir, Trévirèr.

SAMSON'S P O S T , angl. s. (Post, Soutien, C o l o n n e : Samsons, gèni t. de Samson.) (Proprement : Colonne de Samson , c'est-à-dire : Colonne pu Pilier qui soutient tout — Sambou nampadzaha [Pandzaha, R o i ] , Vaisseau royal. l'édifice et qu'un Samson pourrait seul abattre; allusion à ces —Sambou nampiadï, Corvette, Frégate, Vaisseau de guerre. paroles du chap. 16 du livre des Juges : « Et appréhen— Sambou telou fatassin, Navire à trois mâts. (V. Falaza.) dons ambas columnas, quibus innitebatur domus, alteranique eariun dextera, et alteram laeva tenens, etc. » Il est — Sambou tohou falussiu, Navire à un mât. étonnant que AYebster n'ait pas' deviné cette origine du S A M B A N Q (q sonnant peu) ( £ _ j ^ w ) , mal. s. Garde, Guet, terme Samson s post.) Étance à marches, Épontille à coches ou à taquets.— V . Pillar of the hole., Quart. — On dit Kaoual ( JJ£) pour désigner celui qui SAN P E D R O G O N Z A L E S D I T U I , esp. s. m. N o m donne fait le Quart, et Taboh ( * J I J ) pour indiquer le temps que par les Galiciens au Feu Saint-Telme ( V . ) , selon ce que nous dure un Quart. apprend Bartol. Crcscentio, q u i , p. /,03 dessi Nautica MeSAMBONG [g sonnant peu) (^j^), mal. v. a. (Propre- diterranea (1607), dit : « I Galleghi chiamano questa stessa luce : S. Pietro Gonzales di T u i (è T u i città di Gallina apment : Joindre.) Ëpisser. presso Baiona), il quale fu primo marinaro, e t d o p p o morse S A M B O U Y A N ( ^ ~ * ~ > ) , mal. s. Mot d'ordre, Signal. frate et come dicono Santo » (qui fut d'abord marinier, et S A M B U C C A , bas lat. s. f. (Transcript. d'un mot indien depuis mourut moine et en odeur de sainteté). — Ce que qui désignait ou les navires en général ou une sorte de dit là Crcscentio de Pedro Gonzales semble avoir un intime navire. Maffei écrit Zambuca; les Italiens et les Portugais rapport avec ce que le jésuite Fournier rapporte de saint qui firent les navigations de l'Inde aux x v et x v i siècles T e l i n e , qui mourut à T u y , ville de Galice. 11 y a là une ont écrit Zambuco ( V . ) et Zambiiquo. ( V . ) Nous nous croyons difficulté que nous n'essayerons pas de résoudre; nos études autorisé à dire que Samburca ou Zambuco est une corrup- sont tout à fait étrangères à l'hagiographie : aussi acceptee

e


GLOSSAIRE NAUTIQUE rons-nous comme un lait très-possible que Pierre Gouzales, m a t e l o t , puis moine, mourut à Tuy avec une réputation de sainteté qui le recommanda aux gens de mer, ainsi qu'était m o r t o u q u e mourut depuis , dans la même v i l l e , Teinte, saint homme dévoué à l'éducation religieuse des mariniers d e la G a l i c e . S A N T E L M O , port. s. m. Saint Tel me, Peu Saint-Telme. V . — « Juenes 12 » (juillet 1635) « nos dio per la manana grande tempestad, y algunos marineros aseguraron hauer uisto a santo Telmo en las gavias eon una luz... » Relation fiel viagen dcjlota, etc., Ms. Bibl. de la Mar., n° 14255-3. S A N A N A V I S , bas lat. s. f. (Du gr. Socoç, Sain.) Navire en b o n état. — « Conducam et eonsignabo vobis... navem... Sanam, stagnam et complétant coopcrtis, rastillo et omnibus ri-bus prediclis... » Contrat d'affrét. pour une nef ( 1 2 6 8 ) . S A N C I R , fr. v. n. ( D e l'angl. Sint {To), Enfoncer, Aller au fond ; fait de l'angl.-sax. Sencan, Plonger, Submerger.) S v n o n v m e de Couler à fond. (V.) — Ce mot était employé déjà aïi x v n siècle; on le trouve dans le Dict. de Desroches ( 1 6 8 7 ) . e

S A N C T A B A R B A R A , esp. s. f. Sainte-Barbe. — V . P o r t a , Santa Barbara.

1

S A N O , angl.-sax. angl. ail. lioll. dan. suéd. s. Sable. — V a r i a n t e angl.-sax. Sond. — Sandbank, ail. holl. angl. d a n . s. Banc de sable. ( V . Bank.) — Sanâborer, dan. (Bore, P e r c e r , Perceur de sable.) Ce nom figuré, donné par R ô d i n " , p- 9 > - > ' P t t e ou à l'Oreille de l'ancre, m a n q u e à Coust. Vilsoët et à H . Fisker, ce qui prouve qu'il n'est plus usité. ( V . Ankeiflig, Floyene.j — Sandbords planta, suéd. s. ( D e Planta, Planche, Bordage; et de Sandbord, Planche du sable, Planche qui repose sur le sable quand le navire est échoué, Fond du navire.) (Proprement : B o r d a g e du fond.) Gabord, R i b o r d . — S a n d - g e w u f t , angl.sax. s. * Syrtis, » dit le Gloss. lat. et angl.-sax. de Moue (x siècle). Nous ne nous expliquons pas comment Gewuro, participe de weorSan, Etre, Devenir, a pu s'accoler à Saur/, S a b l e , pour désigner le Sable mouvant, les Syrtes., Nous ne trouvons pas dans le Dict. angl.-sax. de Bosworth : Sandgewurii, mais Santl-Rid. (V.) — Sand-hricg, angl.-sax. fig. (ffric, Hrieg, Hryce, Dos, Faîte.) Banc de sable. — Sandtrtufer, ail. s. (Laufer, Coureur. Proprement : Qui fait cour i r ' l e sable.) Ampoùlette, Horloge, Sablier. (V. Stundengras.) — Sand-rid, angl.-sax. (Rid, de Ridan, qui exprime r i d é e de mouvement.) Sable mouvant, Svrtes. ( V . Satidg e w u r t f . ) — Saad essen , ail. v . a. Manger du sable. — V . Essen. 2

l

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a

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1 . S A N D A L ( J l J^—), turc, s. Canot, Chaloupe.

1315

tradition lui-même de Sangarn, nom donne, selon Arrien, allégué par J. Scheffer, p. 3 1 8 de Militici navali, à un canot fait d'un tronc creusé, en usage chez les Cantares, r i v e rains de la mer Rouge.—<• Conducere volontés naves, burchiellos » (petites barques) « sive Sándalos de partibus Slips* rioribus ad partes inferiores.. « Statuts de Mantoue,\\\. 1 , chap. 144. (Ms. Bibl. liât., n" / | t j 2 0 . ) — « Paratur navigiuni, habent rémiges páralos denae bireines, quibus trina-simplicis remigii sociantur, quas vulgo Sandalias vocatit. •• Hist. de Tancrède, ap. Harten., t. m , Anecdot., col. 2 0 7 . — Dans les Statuts deMantoue on trouve Sóndanos pont'Sándalos. — V . Sandone. e r

S AND JACK R F i l ' D E T I M O U N , ar. còte N . d'Afr. s. [Du turc Sandjiaq [ jjLK-*~'].) ( P r o p r e m e n t : Drapeau du vent pour le gouvernail.) Penon. — Sandj'act ned,Girouette.—V. B e h ' , Sangiak. i

S A N D O N E , ital. anc. s. m. (? Contraction de Sondatone, Grand sandal, Grand bateau [ V . Sandale], ou plutôt du g r . anc. ü x v í í o ; , génit. de Servie, Plancher, le bateau que désigne ce mot n'étant en effet qu'un plancher, un pont flottant sur lequel est établi un moulin.) Bateau porte-moulin. — « Et ne ullus... moleiidina vel portimi ctttn Sandonibus... aedificare àudeat... » Citarte d'Astolfe, roi des Lombards, citée par du Cange. — « Praqiaratis navibus Sandonibus de molendino, feci! fieri pontem bonum et firmimi juxta ripam Padi. » Cbronit/ue tí Este, an. i 3 o o . SAN DB (raffixe du subst.),isl. s. m. Sable. — V . Sand. S A N D S P A A N , dan. s. [Spaan signifie en danois Copeau; mais il n'y a aucune analogie de sens entre Copeau et Ancre; Spaan semble donc être une corruption de Spanile, nom donné à la Bérhe. La patte de l'ancre n'est pas, en effet, sans ressemblance avec la bêche.) Proprement : Bêche qui creuse le sable.) Bec de l'ancre. S A N D L C O , géno. s. {Etymol incorni.) Piston de pompe. S A N G A R A , nom que les Camares, riverains de la mer Rouge, donnaient à une embarcation faite d'un tronc d'arbre creusé. Le Sangaren'est-il pas l'aïeul du Sandale? (V.) S A N G G A T (1 sonnant) ( ) , mal. v . Echouer. (Roorda.)—V. Sangkout. S A N G I A K (jJjUr-—'), ar. vulg. s. Pavillon.— « Vexilhini nauticiini —Sangiak, >• dit J. de Donibay, Grommai, lint:, muur.-arabie. (i8oo>, p . 1 0 0 . — V . Sandjack. S A N G K O U T (t sonnant) ( O j & _ ou Ç.^-),inai, v. Echouer. Tourner une amarre, Tenir bon. S A N G L A CARjlasc. v.Cueillir, Glener, Lover. L e lient. T h . Roebuck, p . 20, art. To toit de son Engl. and liindoost. naval ZWcf. ( 1 8 1 3 ) , écrit :Sankla. En bind. Car signifie : Mouvoir. — Alate sangla car, Cueillir les iiiano'uvres. — V . Alate.

1. S A N D A L , v o l . , Brai, Goudron. s , \ M ) A L E , S A N D A L O , ital. S A N D A L A , S A N D A L 1 A , bas lat.; 2»vîâ>.iov, Sâvoa/.iç, 2âv3a),oç, gr. m o d . Nom d'un petit navire, d'une chaloupe dont l'origine est incertaine. S A N G L A D U R A , esp. anc. s. f. (Pour Singladura. [V.J Quelques critiques ont supposé que cette embarcation dut son n o m au rapport qu'avait sa forme générale avec la Journée de navigation. — « Viernes siguiente a ocho » (8 juin) « muy gran temporali, (très-gros temps) « y en una chaussure appelée Sandale; d'autres pensent que le ou la Sangladura, que son 2/1 oras, dixoel piloto auer caminado Sandale fut ainsi nommé de l'office rempli par ce navire, q u i , ordinairement, était employé au transport des blés. quaranta leguas. » Relación del viajen de flota, etc. ( i 6 3 5 ; Dans cette dernière hypothèse, Sanelale viendrait du lat. Ms. Bibl. de la Mar., ti" ^ 2 5 5 - 3 . Sandaluin, nom d'une variété de froment, appelé Brance S A N G L I E R , vieux fr. s. m. Nom d'un navire flamand du par les Français, et qui rendait plus que le froment ordi- x i v siècle, qui nous est connu par un seul passage de la naire. Dans l'autre supposition, Sandale viendrait du g r . CbronUj. du Comte Rouge. (V. Anguille.) Nous ne savons Yfh£*kov, Chaussure de femme, Sandale. Peut-ètr.e que le quelle particularité de construction avait fait donner à un JévSaXos grec n'est qu'une transcription du Sondai turc, , navire le nom du sauvage animal que la violence de ses ale

165.


1316

GLOSSAIRE N A U T I Q U E ,

laques, sa force physique et l'armement formidable de ses mâchoires rendent si redoutable ; mais nous pensons, — e n l'absence de renseignements positifs,—que le Sanglier était un petit navire, une barque courte, large, forte d'échantillon, très-propre à supporter les chocs dans une rencontre, dangereuse dans ses abordages, parce que sa proue était garnie de quelque solide armature de fer. Peut-être aussi une tête de Sanglier était-elle l'ornement de son étrave. Ce qui nous fait croire que le Sanglier était une embarcation de peu d'importance, c'est que Perrinet du Pin le nomme après le lin, le flouin, l'anguille et la gabarre. Une autre raison nous paraît autoriser notre supposition : nous ne trouvons le Sanglier mentionné par aucun des historiens qui ont parlé des navires armés à l'Ecluse en 1341 j ces historiens ayant nommé tous ceux qui avaient quelque importance, nous devons croire que le Sanglier n'en avait pas plus que Y Anguille et quelques autres dont le souvenir n'est point venu jusqu'à nous, enseveli qu'il est resté dans des documents encore inconnus, enfouis a u fond de certaines archives. S A N G R A D U R A , port. anc. s. f. (Pour Singladura. [ V . ] , IV s'étant changé en a, comme dans nos mots : Sangle [!at. Cingu/um], et Sanglot Fiat. Singultus].) Singlage, Singlure.— « Toda sua navegaçam era per Sangraduras sempre a vista de terra. » Barros. C A H I I (Sani), rus. s. f. plur. (C'est le mot de la langue vulgaire qui désigne le Traîneau. On en a fait assez naturellement l'application au système de pièces qui forment le lit sur lequel repose le navire au moment où il descend à la mer, en glissant avec rapidité sur la cale de construction. Reiff paraît croire que Caim vient du tartare : Tchând. Peutêtre le gr. 2avi;, signifiant : Planche, Plancher, Étage, Echafaud, n'est-il pas étranger à ce m o t . ) Berceau, Ber.—On appelle aussi C a i m le Carré, la Traîne, le Chariot des corderies. MANIAI (Sagnidi), g r . mod. s. (Du gr. anc. 2xví;. [ V . ] ) Planche.—V. üzá).c<. - A N T I , g r . anc. s. f. (Proprement: Planche; par extension: Plancher, Etage.) —-Un passage du liv. v, chap. 8, Histoire des plantes de Théophraste, a fait croire que 2aviç a désigné quelquefois la Couverte ou Pont du navire. Voici ce passage : —•< <l>iÀupa os irpô; xà cravtSiópaxa x5ív ¡xaxpíov TTXOÚOV, xa! Tipo; /.locó7ix, zea Tipo: TÍJVTMV utéxpiuv xaxaGXEUrív. » ( L e tilleul aussi [sous-entendu est employé] pour les £avt3có¡j.ara des vaisseaux longs, et pour des cassettes, et pour la fabrication des mesures.) L e vieux traducteur latin de Théophraste rendit ZaviSiótuaxa par fori; mais que veut dire précisément : Fori? C'est ce ipie nous ne savons pas. ( V . Fori.) Quant à 2av£Soipuc, c'est tout ce qu'on fait avec des ais, avec des planches, c'est un assemblage d'ais ou de planches ; il n'y a donc pas plus de raison p o u r v o i r dans les 2aviotó¡xaxa de T h é o phraste des ponts de navires que des cloisons intérieures, ou des soutes. Ce qui nous fait rejeter le sens de Pont qu'on adonné à 2avtSwu.a, c'est que nulle part nous ne lisons que le tilleul ait été compté parmi les bois dont les anciens firent usage dans la construction des navires, et que, pendant le Moyen Age, nous voyons toujours les couvertes de navires faites de chêne, bois solide, très-propre à faire des bordages de pont capables de résister au frottement des pieds des gens embarqués, et à celui des instruments à l'aide desquels on nettoie la couverte. L e tilleul est un bois léger qu'on emploie aujourd'hui aux sculptures, dont on a fait quelquefois des corps de pompe, niais qu'on n'a jamais dû employer à la confection d'aucune des parties essentielles du navire. Dans la phrase de Théophraste, nous traduirions SavtSti»

u.cera par Cloisons, et nous croirions être plus près de la v é rité que le traducteur latin, si par Fori il entendit : les planchers ou ponts du navire, ainsi que l'ont entendu le P . la Cerda (V. i v o l . , p. З2З) et les auteurs des Lexiques les plus estimés. e r

S A N T ' E L M O , ou S A N T ' E R M O , ital. s. f. Feu Telme. ( V . ) — V . Corpo santo, Fuoco di Sant-Elmo.

Saint-

S A N T A - B A R B A R A , ital. esp. port. s. f. Sainte-Barbe. S A N T A М П А Р М П А Р А (Santa Barbara), g r . mod. s. f. (Du précédent.) Sainte-Barbe.—V. HupixotTioOr,»-.^, Tîerowr»{ç. 2 A N T A P A 0 N T H 2 M I Ì A N T E P A 2 (Sandardo-n deras),

ti-s ban-

gr. mod. s. n. Bâton de pavillon.

S A N T È - R A R B A , bas bret. s. (Du fr. : ) Sainte-Barbe. S A N T I N A , b a s lat. s. f. Variante ortbograph. de Sentina; faute de copiste.—« Altitudinis in Santina palmoruni x v n et dimidii» ( i 3 pieds 1 p o . — 4 " ' a 4 ) . — « A l t a in Santina palmorum xv >J(II pieds 3 p o . ) . Demande de navires faite à Cènes par les envoyés de saint Louis (1246), Rôle Ms. Bibl. nat. —On trouve dansla traduction française de ce document : « Haute (cele nave) en la Santine x v n paumes et demie. e

SAO, chin. s. Navire, Vaisseau, Bateau en général. ( V . Seùu.)—Sua, Arrière, Poupe. S A O N A T A , bas lat. adj. f. Pour Saoraata, Recueil des lois marit., par M . Pardessus.

t. v , p. 33o,

S A O R N A , ital. vénit. bas lat. s. f. (Corrupt. de Suvorna. [ V . ] ) Lest. (Duez, 1674 ; Stratico, 1 8 4 З . ) — « H e c s u n t merces que poni debent p i o Saorna. » Rubriq. du chap. c x v . Statut vénit. de 1255. — V . Saburra, Sagoma, Savora, Sa­ v o n a , Savorna, Zavorra. S A O R N A D A , vénit. bas lat. adj. ( V a r . d e Saornata.[\.]) Lesté. — « Precipimus, postquam navis predicto online 1 Saornada, nihil de nave per aliquam personam de ipsa Saorna extrahetur, etc. «Stat. vénit. de 1255, chap. 5. SAORNA RE, bas lat. vénit. v . a. (De Saorna. [ V . ] ) Lester. — « Statuimus, quod cum navis fuerit mercatoribus naulizala и (V. Naulizare), «debeat Soarnari. Patroni vocare debeant mercatores, qui sunt ituri in sua nave, et ab ipsis duos mercatores petere debeant, qui p i o parte mercatorum navem debeant Saornare, etc. » Chap. 3, Stat. cité ci-dessus. -

S A O R N A T A (Navis), bas lat. vénit. adj.(De Saornare. [ Y . Lesté. — « Statuimus, quod postquam navis fuerit Saornau. si patroni navis plumbum et rame non laboratuni, stagnimi, fero » (ferrum) « vel de omnibus istis quatuor simul tantum posueruntpro Saorna, tantum possint de Saorna extrabere quantum posuerint de predictis quatuor rebus. » Chap. 6, Stat. précité. S A O R R A , bas lat. s. f. (De Saburra. [ V . ] ) L e s t . — Gardiani earumdem navium jurent ad sancta Dei Evangelia, et teneantur jurare ne lapides, vel Saorram, vel alia aliqua rumenta » (Ordures, débris; de Ru m pere, selon Fosti.~ « projiciant, vel projici faciant, vel permutant projici vel cadere in portu Massilise. » Statuts de Marseille, liv. î v , chap. 6.—V. : S A O R R I S , bas lat. s. f. Variante de Saorra. ( V . ) — « Quicumque Saorrim projicerit in gradibus... in x lib. puniatur. » Stat. d'Arles, art. i 8 5 , De Saorrinibus. ( D u Cauge, 17з6.)

SAOU (SjL-O , mal. s. Ancre, Grappin. — Saouh besi (Bessi) Ï J L - I , Ancre de fer. — « Bagi Saouh mengandong baron, Attacher une pierre à l'Ancre de bois. » Élout.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. L e Petit interprète matai ( 183g) écrit : Sa-oua ; le P . D H a e x , voce Ancora, écrit San (Saou) ; Marsden écrit Sâûh ; R o o r d a : Sauh, comme Elout. On trouve aussi la variante Saivuh. — S a o u terbang {^3y Xjl—.), s. Ancre de veille.— C e m o t , donné par Roorda, p . i 5 g de son Guide mat., à l'art. : "Werpanker ( V . ) , manque à Marsden et au Petit interprète matai. v \ o Y A A (Saoula), gr. mod. s. f. (De l'ital. Sagola. [ V . ] ) L i g u e , Filin. — DâouÀa Tifi TrocpxÉxac; (Saoula ti-s parhéta-s). L i g n e d e lock. — V . llapxÉxa. S A P A T A , ital. s. f. Savate, Semelle, Fausse-quille. S A P H O N , lat. s. m. Amarre de p r o u e . — « Saphon, funis nauticus in prora positus : de quo Cœcilius : Venerio cursu v e n i prolato pede usrpie ad Saphonem. » I s i d o r e , Origines, l i v . x i x , chap. 4SA P I N A , bas lat. s. f. (Pour Sapinia ou Sapinca barca. D e Sapinus, Sapin.) Sapinière, Bateau de rivière. — « Item, p r o dictis duodecim querqnubus adducendis in quadam S a p i n a , a portu Quiriaci» (Quirien [Isère] sur la r i v e gauc h e du R h ô n e ) , « usque ad portum S. Saturnin » (? Saint S a t u r n i n - l e z - A v i g n o n ) , « xvi sol. v i den. » Compte de l'an. 1 324, t. I , Hist.du Daiiphiné, p . 632. ER

S V P O , bit. s. m. (Pline (liv. x x v i n , chap. 12) dit que le Sapa fut inventé par les Gaulois pour faire briller leur chev e l u r e . H ajoute : « Fit ex sebo et cinere. » On pourrait donc ê t r e tenté de rapprocher Sapo de Sébum, Suif; on se tromperait assurément. Sapo vient de l'angl.-sax. Sape; isl. Sapa, moi désignent le : ) S a v o n . — « Non eget dictum navigami ollulis Calce plenis, et etiam multis vasis molli Sapone p l e n i s , inter quas ollulas atque vasa sint aliqua instrumenta ferrea quaa Trivulgi vulgariter appellantur, et etiam alta pavamenta ad accendendum ignem et etiam sagittando loco <t t e m p o r e opportuno.» Mar. Sanuto, Secreta Jidel., liv. 11, part. 4, chap. 8 . — V . Rarili sapponorum, Calx, Trivulgus. S A P O L L I , vénit. s. m. plur. Remplissages entre les varangues. S A P O N N I È R E , fr. anc. s. f. Synonyme d'' Enjtcchurc. ( V . ) , an x v i i siècle. Nous ne connaissons pas l'étymologie de ce m o t auquel sa conformation donne de l'analogie avec Sapone, S a v o n , mais que sa signification ne permet pas d'en rapprocher. e

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dire, Ostez ou descoutez des mailles la bonnette. » Explication de divers termes de marine, Ms. du x v n siècle, Arch. de la Mar., p . 83. — V . Sacar, Sailler. e

S A Q U E T , fr. anc. s. ni. (De l'ital. Sacchetto, diminut. de Sacco; lat. Saccus, fait du gr. lotxxoç, Sac.) Sachet, Petit sac à mitraille, que l'on remplissait de projectiles de fer et de pierres; espèce de Grappe de raisin qu'on lançait .111 moyen des Pierriers. ( V . ) SAR, lasc. s. Drosse, R a c a g e . — L e lieutenant T h . Roebuck, p. 137 de son Engl. and hindoost. naval diction. (I8I31, donne pour synonyme à Sur le mot Bastar (Bastar), qui est la transcription du port. Bastardo. (V.) — V . Milao. S A R A D O L R , ar. còte N . d'Air. (De l'ital. Cerata. I V . ' Prelati. S A R A M P A N G !g sonnant p e u ( » J U j « . ) , mal. s. Harpon de pécheur. — Dans son Dict. mal.-halt.-fi., écrit : Scrampang.

p. 280. Elout

SARAMPOU( ) , malt. s. — •> En grand Sampan ou canot, « d i t lîlout ( p . 280, Dict. mal.-hoU.-fr.), d ' a p r è s Marsden (p. 168), qui ajoute : « Les embarcations Malaies sont ordinairement bâties sur un massif de Sarampou , au lieu de quille. » Nous ne trouvons pas l'explication de ce mot Sarampou, et nous ne sommes point à même de dire comment est composé le « massif de Sarampou > que mentionne l'auteur anglais. Peut-être est-ce une plate-forme de planches croisées, et clouées sur des pièces de bois intérieures rangées dans le sens de la longueur et de la largeur du navire. Sarampou, L e fond du navire inalai, dit Elout. Dict. mal.-holl.-fr., p. 280. 2 A P A H I N E A A (Sarapinéla), gr. mod. s. f. (De l'ital. Serra pennone. [ V . ] ) Cargiie-bouline. — Manq. à Dehèque. — V . Mccoupaio; TtoSpo'voç.

S A R A T (r sonnant) ( v O j ! — ) , mal. v. et adj. Charger, chargé en parlant d'un navire. — V . Mouat (^>y). S VRBADGIA, ar. cote N . d'Afr. s. (? De l'ital. Garde; [lat. Servare,Conserver].) Erse.

Scrbdnza,

S A R B A R 1 K S Y 0 K , groënl. v . Être favorisé par le courant.

C A P B E H b [Sarvènc), rus. s. m. (De l'ail. Scrving.) Fourrure. — Manq. à J. Heym et à Reiff. S A Q U E , fr. anc. s. f. Nom d'un navire malouin, au vii siècle; il servait à la pèche. L e nom de ce navire, SARCE, fr. anc. s. f. (De l'ital. Sartia. [ V . ] ) A g r è s , C o r n u ' o n appelle aujourd'hui Dragueur, vient de Sac/ucr (V.) ; dage, Gréement. — « O r sachiès qe lûtes les nés ne ont ¡1 tirait, en effet, derrière lui son filet nomme Drague. — <> L e Sarce de cauene » (chanvre), n for que il en ont bien form R o y a esté informé qu'il se perd un nombre considérable les arbres e les voiles » (excepté qu'ils en ont pour tenir d e "matelots sur les vaisseaux de Saint-Malo appelés Saques bien ferme les mâts et les voiles); « niés j e vos di qu'ele nui v o n t à la pesche des molues, etseruent a rapporter vue ont le pelorce de canne » (la pelure, l'écorce du bambou) p a r t i e des équipages des vaiss. de la mesme ville qui vont « con lesquels se tirent les nés sor por cest flum. ( Y . ) » l'ov. dans la Mediterranée après avoir fait leur pesche...» Sei- de Marc. Pot, Ree. de la Soc. de Géogr., t. 1", p. 164. laY à Huchct, i 3 janv. 1681; Ordres du Roy, v o l . n ° L I , — « Item, laditte nave doit avoir 1111 centenaires (40 mille p. 18, M s . Arch. de la Mar. livres pesant) de chanvre de Lombardie ou de Bourgoingne, filé et commis, polirla Sarce de la nave et de la barque faire S A Q U E R , vieux fr. v . a. (Du bas lat. Saccare, fait de p n g l . - s a x . Sacan. [ V . Sac/ier.]) T i r e r . Les Bretons ont Sa- et accomplir. » Contrat d'affrètement entre saint Louis et Gènes (124C), Rôle Ms. Bibl. nat. — V. Volée. rtia et Chacha , qu'ils ont fait de Saclier ( V . ) , variante de Saquer. — Saquer une voile, c'était, au x v n siècle, la tirer S.ARCHE (prononc. Sarquc), vieux fr. provenç. s. f. (De en dedans du navire, la rentrer. Aubin (1702) dit que c'est l'ital. Sarchia. [ V . ] ) C o r d a g e . — « Plusieurs autres menues o n terme Normand ; il a raison, car le mot Saquer, quoique Sarcb.es demy vsées pesant xxv quint. » Inventaire de la nef d e s savants très-respectables l'aient rapporté au lat. Saccus Sainte-Marie Bonavcnture. — On trouve le mot Sarchc dans j a j o t o ç , g r . ) , est évidemment sans relation, par le sens, avec Les Convenances qui ot jadis le Paléologuc au commun de le m o t qui désigne un sac. — « Sacque la bonnetteI c'est-àGènes, version française des Couvent, imperai, grœcor. et e

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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moven du vent, etc. » Cliron. de J. d'Autan, UT* part., commun. Janucns. (1261). Trésor des chartes, Emper. de chap. 27. — « L e 2 3 , l'amiral ayant fait les galères Sarper. Constant., n ° 5. (ils) suivirent, navigeans toute la nuit par le quart du vent S A R C H I A , ital. vénit. s. f. (Comme Sartia, du gr. mod. de midy vers Vineros. » Fournier, Hydrographie, liv. v i . ' A ; a p T i a . [V.J) Hauban. Plur. Sarchie, l'Ensemble des hauchap. k", (a". 1642). bans, les Haubans. — V. Bozza, Galera de banchi 28. 2 A P H A P I 2 M A (Sarparisma), gr. mod. s. n. Appareil1. S A B C I A , bas lat. malt. s. f. { D e l'ital. Sartia. [ V . ] ) A"rès, Gréement, Cordage. — <> Item, débet babere centana- lage. ( V . 'ATO)7rXEuc7iç.) — y , a p 7 t á p i o (Sarparô), v. a. (De l'ital. ria quadringenta canabis lumbardi filati et coulissi prò Sar- Surpaie. [ V . ] ) Appareiller. — V . 'ATCOTCÀÉIO. SAROUT, papou, s. V o i l e . da D a v i s et barella facienda et complenda. « Contrat d'affrètement passé entre les envoyés de saint Louis et la commune S A R R I A , basq. s. (Prononcé Charla.) L e P . Larramendi de Gènes (26 nov. 1268), publié par nous dans la Collect. avoue que ce mot vient du lat. Sarcu: il est ordinairement des documents inédits sur l'hist. de France (18/, 1).— « Cum de moins bonne composition.) Filet, Seine. Sarria a pour omnibus Sarciis, seu cordis... » Lettre de P/d/ippc le. Bel à svnonyme Arten. Simon Bricateste, sénéchal de Curcnssonnc et de Bézicrs (mai S A R S I A , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Sartia. [\ 1291), Bibl. nat., Ms. Collect. Doat, vol. CLVI, p. 9; reproHauban.— Sursia farsa. (De l'ital. Sartia falsa.) Galhauli.m. duite en partie, p. .145, t. I de notre Archéol. nav.— Patatas. V. Antimonus, Panfilius, Sagittea. S A R S I E , vieux fr. s. f. (Variante de Sarcie.) Agrès, G r é e 2. S A R C I A , bas lat. s. f. "Amarres, Cables. — « V i s a ment.— « Et premièrement : L e corps de ladit. nef auec le s galea, Vintimilienses, abscissa Sarchi » (ayant coupé leurs gros mas, arbres de poupe et de proue garniz de leurs Sarsie amarres), « dimiserunt, etc. » Ogcrio Pani, Annal, de Gênes, et antenes, et ensemble le timon auec deux barques et vne an. 1217, Muratori, t. v i , col. 4 ' 5 . fragúate garnies de renies, et autre choses qui seront après S A R C I E , fr. anc. s. f. (De l'ital. Sartia. [ V . ] ) Agrès, C o r - par le înesme déclarées au présent inventaire. > « Inventaire et dage, Gréement.— « Il fault (pour une galère) la menue extimation faicte par ordonn. et commandement de monseigneur reverendissime légat d'Avignon » (le cardinal de ('.Ici Sarcie et cordages ensuyuant, qui est le prodon de l'arbre, pesant un quintal et demy,cheneue acoustré » (chanvre com- mont), « Lieutenant général pour le Roy au pais et conté de Pfôuèhce, et du consentement de Mess, l'eucsque de Beaumis) : « q u i vault, à sept liuresle quintal, dix liures dix solz nais, pair de France, et l'euesque de Cisteron, par les maistonni. » Stolonomie, Ms. de i 5 5 . , n° 7972-8, Bibl. nat., tres nauchiers calafas et maistres dache dessoubz nommés, p. 9 v ° . — V . Chaîne, É p i g o n , Essarcie, Sarcye. présent Boniface Perussy, commis et député parmond. seig., SARCLER, vieux fr. v. a. (De Sarcie. [ V . ] ) Gréer, Garnir du corps de \nne( nommée Saincte-3Iai-ie Bonaucnturc,apn¿vde ses agrès. — V . Amai iné. tenant a feu Mons '-. le Grant maistre, et ensemble ses voiles. S A R C O , bas lat. ital. s. m. [PourSorcio.) A g r è s , Grée- Saisies et autres arméniens et autre choses à icelle nef apm e n t . — « Hastingiis débet invenire 21 naves, in qualibet partenant. » Ms. Bibl. nat., p. 9397, vol. x x x v i i . Mêlant navi, homihes cum Sarcone qui dici tur... Sumina 11a— i525 à i 5 ? t j . — Cet inventaire, fait à Marseille, est du a i viuin 57, hominum in eisdem 1188, stimma Sarconum in novembre i 5 2 5 . L e 6 v o l . (côté v) du recueil intitulé : Oreisdem 57. » Guill. Thorn, cité par du Cange. —• V . : donnances de Henri II, cpii appartient à la section judiciaire des Archives nationales, contient une copie de cet invenSARCUS, bas lat. s. m. (Comme 2. Sarcla. [ V . ] ) Amarres. — « Nocte proximo fuit captus quidam jauiieiisis traditor, taire, avec d'autres pièces qui se rapportent à la nef du qui debebat incidere catenas et Sarcos et alia ingénia , qui- Grand maître. Ce Grand maître de France était R e n é , dit le Bâtard de Savoie; en i 5 i g , il avait succédé en cette qualité btts postea peractis debebat recipere a Soldano v i mille bizantos. >> Mémorial des Podestats de Reggio, an. 1218. à Gouffier de Boissy; il mourut, en i 5 2 5 , des blessures qu'il avait reçues à la bataille de Pavie. Après sa mort, la reineMuratori, t. v i n , col. 1 t o i . ) mère, régente du royaume pendant la captivité de FranS A R C Y E , fr. anc. s. f. (Variante de Sarcie. [ V . ] j Agrès, çois I , autant pour rendre service à la veuve de R e u é , maCordage, Gréement. — V . Arbre de la contremesane, P r o y , dame la comtesse de Villars et de Tende, que pour augmenter Trinquet, Tromegier. le matériel de la flotte du R o i , fit acheter la nef Sainte-Marie au prix de 3o,ooo liv. S A R I ( ^ j L , ) , ar. vulg. s. Màt. [ J . de Dombay, Grammat. Bonuventurc, dite la Grund'Maîtresse, tournois. Ce fut le célèbre conte P e d r o de Navarre q u i , liug. maur. arabi. (1800), p. 100.] en sa qualité de Lieutenant du Roi en l'armée de Provence S A R M A Q (^yjLa), turc, v . a. Rouler.) L o v e r , Rouer, (p. 208 du v o l . cité des Ordonnances de Henri IL, fut chargé de faire faire l'estimation de ce navire, ce qui eut lieu de la Cueillir une manœuvre. façon suivante. Des maîtres charpentiers et des capitaines de SARONN , sataw.il, s. Nuage. navires, tant français que génois, furent interrogés sur la valeur de la nef, et chacun, serment fait sur l'Évangile, S A R O U ( j ^ r - ) , mal. v. a. (Appeler de loin et avec force.) donna son opinion à ce sujet. (V. p . 201 et suiv. du v o l . Heler. — On dit aussi dans le même sens : Rouah (i.j) et cité.) La Suinte-Murie Bonuventure était fort grande; son Tantang ( ^ X _ y ) . port était de 1400 bottes ( V . ) ; elle avait quatre mâts verticaux et un beaupré. (V. dans ce Glossaire : Paupre. t S A R P A R E , ital. v. a. (Du gr. 'VsrnxÇw, j'Arrache.) Lever quatre mâts étaient : le grand mât, le trinquet de proue . l'ancre. — V . Palainare, Salpare, Serpaio. l'arbre de mesane, l'arbre de contre-niesane. Sur son trinS A R P E R , fr. prov. v. a. (Du précédent. [ V . ] ) 1 .ever l'an- quet de proue et son grand mât, elle portait un màt de cre. _ « L e 3/ jour d'octobre ( i 5 o i . ) , à une heure de hune (mât de trinquet ou de bourset de gabic), et sur so> nuit, le vent fut doux et la mer tranquille., tant que l'armée mâts de hune des mâts de perroquet. ( V . dans ce Glossaire des Francois et de Gènes, qui étoit alors au port de Zante, Acquitranner, Contre-mesanne, Traut, Trinquet.) L a nef du firent ancres Sarper, et tendre v o i l e s , lesquelles, par le ER

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E . firand maître avait été montée par « Anthoine, seigneur de l ^ a f a v e t l e , lieutenant du Koy en son armée de nier que feist ,-t dressa en Prouuenee contre messire Charles de Bourbon I complices; » elle avait été ainsi au service du Roi, du ^ 8 j u i n >& 4 jusqu'au mois d'avril i5'i5. René la louait à François 1 au prix de i 5 o o écusd'or au soleil, par chaque tnois.Cela résulte d'un certificat de Jacques Raguenau, n o taire, et paveur de la marine de P r o v e n c e , et d'une déclaration d'Antoine de Lafaycttc, insérés, p . 199 du v i v o l . des Ordonnances de Henri II. La nef avait été construite en î O i g , car, suivant la déclaration du patron Adam Rodolnie .'n 2 0 2 , lig- 9 ) ' elle avait six ans en i525, ce qui était à peu ,,rés la moitié de sa durée probable (déposition de Jérôme D o r i a , p- 204 v ° ) . s

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SARTÂ1ZA, basq. litt. s. (Aiza. [ V . ] ) Vent d'Ouest. — Sartaizegoa (Sartaïdzégnua), Vent d'Ouest-Sud-Ouest. ( V . f"oa.) Sartaldeco aïcebat, Vent de Nord-Ouest.

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"îa. [ V . ] ) (Variante de Sarcla. [V.J) A g r è s , Cordage, Gréement. — • Et alias veteres galeas reparare fecerunt de lignanime et Sartia et céleris omnibus necessariis. » Ogerio Pani,

Annal, de Gênes, an. 1916 (Muratori, t. v i , col. 4 1 0 . — « Deliberammo di tagliar l'arboro, et con l'antenne et Sartie» (et le gréement des vergues et du mât) « buttarlo iu mare. -

Naufr. di Quirino (an. 1431 ) ; ap. Minatori, t. 11, p . 207 A . — "Questo sera lo fornimento de Sartie» (des cordages) « che vole la nostra galea de Fiandra per achordarj» (garnir de leurs cordes) « l'arboro grande et lo pizolo e Sartie per remezo et fornimento de antenna. » Fabbrica di galere, traite du x i v ou x y siècle, publié, t. n , p. (3-3o de notre Arch. nav.— « P e r li signori prouededori del c o m m i , per la libertarie elici liane dal Colegio, noi che la coinetadura cossi corno se toleua, libre vi] de pizoli per niier « (mille), • cossi da ino alianti se riebia tuor libre vlij de- pizoli per miero, cossi le altre sorte de Sartia fata in quarta e lortolice paga soldi xx plu che uosolena... » Décret du 1 août i 3 0 ( i ; chap. 10/. Capitolar della Tana, Ms. pareli. in-4°de nò tre Bibl. p a r t i e , c

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s \ R T E , ital. s. f. plur. (De Sartia. [ V . ] ) Sartis, Haubans. • Sarte sono le corde cbe sostentano gl'arbori. » PanteroPantera, Vocabol. nautico (1614). — Sarte a autrefois nomme les a g r è s , les cordages, le gréement; ainsi on lit, chant x x i de la Divina commedia di Dante, infer., v. 1 4 : « Altri fa remi, e altri volge Sarte. «

n° 1 , p. i 5 , l i g . 10. ....011111101110 che, da qua auanti, che alcun merebadante, filacaiieuo per algun muodo ne insegno no olssa ne presuma ueiuler Sartia de \ ernnexc per Sartia de Bolognese, ne Sartia de Fera reX€ per Bolognese, ne Sartia da Motitaguana » (Mautoue?) « per Bolognese... » Décret

du 26' décembre [38a; chap. 1 14, Capitolar dello 'l'ano. —

V . Annadiira. S A R T I , provenç. s. m. (De 4. Sartia. [ V . ] ) Hauban. Le Sarti d'un navire latin est, le plus ordinairement, composé de plusieurs pièces, dont voici le détail: i ° U n pondeur ou colonne !/nné, prononciation provenç.) capelé au ton du niât; , ° U n e poulie estropée à l'extrémité du pendenr, et appelée oar les Provençaux : Boucëaou de coulonné; 3 ° Une itague ou aman passant dans la poulie du pendeur, el faisant son dormant à une estrope fixée à un piton, et portant un petit cabill°i horizontal ou quinsonneau (guiinsonnéaoïi, comme | prononcent les matelots de Provence), auquel s'attache le bout mort de l'itague; 4° Un palau fixé sur l'extrémité de l'aman opposée au dormant. Ce palan s'appelle : Garant de Sorti; sa poulie immobile, — celle d'en bas,— est fixée par un quinsonneau à une estrope, semblable à celle du dormant ¿ l'itague, et comme elle attachée à la muraille du navire ,ar un pilon. Ces estropes ont le nom de Bâti-sorti. L'itague ^ aman de Sarti est appelé Mon de sorti. — « I l v a six corda"es de chaque c ô t é , nommez Sartis, qui servent à ,-laver l'arbre de mestre, en cas de besoin. » ( L e besoin s'en faisait toujours sentir, car les Sartis étaient toujours en place et ridés du côté du vent, quand le mât était arboré dans la 1ère.)"On | .j | longueur de l'arbre, ou autrement celle de la distance qu'il y a de la chelamide au joue de ou [>€• » Mémoires sur les manœuvres et agrès d'une galère, v i i siècle, Bibl. Dépôt de la M a r . , fol. 16. — « Il n'y aucune différence-entre les cordages du trinquet et ceux de l'arbre de mestre, sinon qu'il n'y a que quatre Sartis de chaque côté du trinquet... » I b . , fol. 23. Un traité de la Construction des galères, Ms. 2961 (Dépôt de la Mar.), dit, fol. 34: C o r d a g e pour l'arbre de maistre : 2 Sartis-colonncs de 6 poulces et de 14 brasses chacunes, faites en tortisse ; o Sartis ordinaires de 4 poulces \ et de 14 brasses chacune. Cordage de la garniture du trinquet : 8 Sartis de 4 poulces i et de i ° brasses chacune. » Les Sartis-colonnes étaient deux forts haubans qui se passaient les premiers autour de la tète du grand mât, et se fixaient le plus eu avant de tous les haubans. L e u r n o m venait ùeColnnna(V.),ancien nom italien d'une f-spèce de hauban. — V . 2 . Emplomber, H e r b a g e , 2. Sartie. 1. S A R T I A , bas lat. ital. vénit. s. f. (Du gr. mod. 'A;ap-

« . . . Chel caneuo no intra in la Tana ben suto et elianidio che la Sartia no se comete cosi ben conio era uxado per li tempi passadi... » Chap; 5 i , Décret du 8aoùt 1365, Capitolar tirila Tana.—n... l.o protho inaistro de la Tana... no possa ne debiti baner parte in lo caueuo de alcuna condicione ne de algun.1 Sartia... » Décret du 2 septembre i338 ; chap. 62 dudit Capitolar.— « . . . L a (Sartia) che se rel'ara no se possa refar in allra Sartia eha in menali, gripiali, e risse d'alboro... » Chap. 89 dudit Capitolar.—V. Arsena, Bagnare, Cometai. Kfezator, Fulcire, Inxola , Scandolarium, Sparzina.

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2. S A R T I A , bas lat. ital. s. f. Amarres, Câbles. — « Nocte illa stetcrunt ad anrhoras ; et qiium anchorse vel Sartia eas » (les galères) « tenere non possent, iverunt ad littus A r e n zani. » Bartol. Scriba, Annal, de Gênes, au 1242. (Muratori, t. v i , col. 5oo.) — V. 2. Sarda.

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3. S A R T I A , bas lat. ital.s. f. Chanvre. — « Pisani in tota Sicilia... possint libere et sine impedimento aliquo emere vel acquirere... limi 111, Sartiam laboratam et non laboratam... » Charte de Conrad IT, roi de Sicile, an 1 2 6 9 ; citée par D . Charpentier. 4. S A R T I A , ital. anc. bas lat. s. f. Hauban. — « Volendo ogni nave per ciascuna banda tante Sartie, (piante passa è lungo il suo Pennone » (la grande vergue), « et lunghe pur quanto il Pennone, che alla sudetta nave, se gli verrà a dare passa 14 -i per ogni Sartia, et per ciascuna banda Sartie 14. » Bartol. Crescendo, Nàutica Mcditcr.[(ì6iì-}), p. 80.—Sartia

granile. Sartia del albero grande, Grami hauban, Hauban du grand mât. — Sartia del trinchetto di piada, Hauban de misaine. —Sartia della mezana, Hauban d'artimon. — Sartia

di gabbia grande, ou del trinchetto di gabbia grande, Hauban du grand mât de hune. Sartia del trinchetto di gabbia picclola, Hauban du petit mât de hune. — Sartia del parrochctio, Hauban de p e r r o q u e t — V . Parsiis. 5. S A R T I A , illyr. daim. s. f. (De.'ital.) Hauban.—Sartia od prove, Le premier hauban de misaine dans leTrabacolo. ( V . ) — L e troisième hauban de misaine dans les trabacoli s'appelle simplement : Sartia ; c'est un palan (Paranco) suspendu à une colonna. (V.)—Sartia od /.armé, L e Hauban de poupe, proprement dit le Hauban de l'arrière du mât de poupe,


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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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dans ie T r a b a c o l o . — S a r t i a od t'arbora istoga od larme, L e Hauban le plus en avant (ordinairement le quatrième) du mât de l'arriére, ou grand mât du Trabacolo. — Manque à Joach. Stull. S A R T I A A B I E T I S , bas lat. s. f. (Proprement : Agrès de sapin.) Fourniture des mâts et des antennes, en bois de sapin. — « Arnaldus de Finar» (Finale) » promittit Nich. Rarbaveriae quod usque ad medium junium proxiniuni dabit ei Sartiam abietis quse opus est galeae suae, silicet vnam arborem grossam de palmis 4 et longam i g goas; aliam arborent grossitudinis palmorum 4 etlongitudinis godorum 1 8 ; item, vnam antennam de godis 21 et aliam de godis i7,grossas de duabus palmis et medio... » Acte du 7 mai 1200 ; Ms. Arch. des not. de Gènes. — V . Goda. S A R T I A L I G N A M I N I S , bas lat. s. f. (Proprement : Agrès de b o i s , comme mâture, antennes, espars , etc.) — V . linci us. S A R T I A ROVESCA , ital. s. f. Hauban de revers, Gambe.

raison de dix neuf liures dix soulz le quintal... » L e mot Sortis, traduction de l'ital. Sarde, plur. de Sartia, désignait proprement les Agrès, les Manœuvres, les Cordages.—•< Plus, de » (des) « Sartis meiutdes » (Sartie minute, ital.) « pour faire de » (des) « Gourdins et Gourdiitieres, paisant .liv. 420. » Fol. 3 v ° , Compte cité plus h a u t . — Y . Tre^serol. CAPTbl Sartis.

(Sorti

ou Sortoui),

rus. s. m. plur. l ) u fr. : ] v

S A R Z A N A , ital. s. f. Selon les Bénédictins, nom d'un navire qu'on voit nommé une seule fois dans la Cltroniq. de Parme, sous l'année 1 2 7 6 (col. 790, t. i x de Muratori) : « Communis Parmáe misil Sarzanam ad duceudum frumentum emptum per commune in Apulia. » Nous n'avons pas sous les veux la Chronique de Parme, mais nous croyons que Sarzana est un n o m d'homme et non point celui d'un navire. Selon nous, la commune de Parme envoya un certain Sarzana,—qui était peut-être de la ville de Sarzane, — pour chercher dans la Pouille le froment qu'elle v avait l'ait acheter.

S A R T I A M E , ital. anc. s. n i . (De Sartia. [V.]i A g r è s , Cordages, Gréement, Manœuvres. — «Sartiame è vu nome S A R Z O , vénit. anc. s. m. (Comme le bas lat. ital. Sarco vniversale di tutte le funi, che si adoprano ne i vascelli. » [ V . ] , de Sarcia ou Sartia.) Chanvre, Cordage.—« E si algun « E t tutto il Pantere-Pantera, Vocabol. nautico ( 1 6 1 4 ) tnaistio collidesse ò fesse cometer lo caneuo, ó sia Suizo di legname, ferramenta, Sartiame, munitione furon condutte relfudio da liure cinquanta in s u x o , debbia perder quelle di Satalia et Constantinopoli... « Viag. dm conato veneto, ap. Ramus , t. i , p. 2 7 4 D . — « S i pigliano oltre il sopra- caneuo, ó sia Sarzo, e simelmente caza alla' ditta pena a s detto Sartiame» (cordage) « passa 544 di capi sottili, per la cuna altra persona. » Chap. 2 , Décret du 8 août it>35 ; Cu settima parte della grossezza dell'usto, che pesaranno per pitolar della Tana, Ms. pareli. in-4°, p. 2 , lig. 1 7 ; de notre la metà di quello. » Bartol. Crescentio , Nautica Méditer. Bibl. partie, 11 i . Immédiatement après, on l i t : « E sebi dita Sartia saia trouada ordida per tal modo che la passa ^ 6 0 7 ) . — V . Gratillo. lordene de lime cinquanta... » Sarzo signifie aussi Cor., e S A R T I A R , ital. v. a. Affaler (un palan). en général; ainsi le titre du chap. 64 du Capitolar que nous S A R T I A R E , bas lat. v. a. (De Sartia. [V.]) Gréer, Fournir venons de citer porte : « Che se algun Sarzo uitioxo e falso d'agrès ou de g r é e m e n t s . — Y . Bucius. e comesso de stoppa couerto de bon caneuo ben pulido, e che 1. S A R T I E , fr. anc. s. f. (De l'ital. 1. Sartia. [ V . ] ) Grée- la ditta malicia mal se podea cognoscer, e seli se troua, che ment de navire; l'ensemble, 1" de ses cordages gros, moyens li se debia bruxar. » P . 8 v ° , lig. 26 d u M s . — V . Bruxar, F i lacanevo, Riftidio. et petits; 2 des poulies qui servaient à ses cordages, etc.— e r

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« Sarties, à sçauoir quatre gumenes, deux gunicnettes, un cap plain. et toute autre menue Sartie nécessaire... • Urdonn. de Henry II sur les galères (15 mars 15 48) ; Recueil de Fontanon, t. i v , p. 655. Cujas, liv. x x m de ses Observations (chap. 2 5 ) , citées par Ménage, d i t : « A c praeterea, verius est similera esse earuin rerum causam quœ navis gratia parantur; id est, armamentorum, quae TÎK î ç a p T Î a ç , nomine signilìcaiilur : unde en idiotismo Lasartie. » Lasartie est une faute d'impression; il faut lire : la Sartie. Ménage a fait dans son Dict. étymol. un art. Lasartie qui devrait se confondre avec l'art. Sartie, où l'erreur est remarquée.—V. Es sarcie. 2. S A R T I E , fr. anc. s. f. (De 4-Sartia. [V.j) Hauban.— Plus, dix Sarties de l'arbre de mostre, plus dix autres Sarties de l'arbre de trinquet. » Estât de la galère Haudancourt ( 1 6 6 1 Ì , M s . n 3, Bibl. hist. de la préfecture de l'Aube. — Y . Sarti. u

S A R T I S , fr. anc. s. m. plur., que certaines personnes faisaient féminin, parce qu'elles francisaient l'ital. Sartia. ( Y . ) Dans le Compte des dépenses faites pour la galère Doriiaiio en nov. i6'4 1 (Ms. des Arch. de la Mar.), on lit, fol. 3 : .. Pour enquitraner ( V . ) toutes les Sarties neufues. » Fol. 3 v ° , ou trouve la liste d'un certain nombre de cordages gros ou petits, achetés pour la galère en question, et à la fin de cette liste, une phrase commençant ainsi : « Toutes les Sartis cy dessus, paisant (sic) quarante quatre quintalz soixante quatre liures, ont esté arheptées de M . Baubiquier à

S A T A R A F , turc, vulg. s. (De Taraf[^JjL),

Côté, et Sag

[ j - L s ] , Droit.) L e côté droit. T r i b o r d . SAUCER, angl. s. (Proprement : Soucoupe de tasse. Du fr. Saucière, Porte-sauce. Sauce, du lat. Salsas, Salé. Sal, Sel; rad. "AXç.) Ecuelle de cabestan, appelée autrefois : San cier, comme on le voit, p. 2 6 1 , Dict. de la mar. angl., par Ch. Routine (1804), et tome n i , page 404, Encycl. m e : Mar., 1 7 8 7 . S A U G , dan. S. (De Pisi. Sag.) Scie. — Haand-sattg, main.

Scie .1

S A U L T J A K (isonnant), ar. côte N. d'Afr. s. T r i b o r d . SAUR, isl. anc. s. Lieu voisin delà proue, si Ton en croit ce passage de T o r p h é , Hist. de Nonvége, 1 1 part., p , ( 1 7 1 2 ) : « Proxime a prora (Saur vel Rousn v o c a n t ) locati sunt Thorgeir et Hyrningus, affines régis, e t c . . » — M o l ler, dans son Lcx. isl.-dan., ne donne kSaur qu'une signification sans rapport avec le navire. Selon cet auteur, Saur desígneles excréments.—V. Ratisn, S e r . e

1. S A U R E , vieux fr. provenç. s. f. (Corrompu deSaorra. [V.]) Lest « ...Jusqu'aux deux Escolies ( Y . ) qui forment vne oiialle au fond, où se met la Saure, composée de petits caillons ou grosgrauier qui sert à faire enfoncer la galiaire et l'empescher de se rendre jalouse, ainsi qu'ils appellent l e s vaisseaux qui branlent trop de côté et d'autre, et courent fortune de se renuerser. » J, Hobier, Construct. d'une gallaire, 1 6 2 1 .


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . 2 . S A U R E , fr. anc. provenç. s. f. (De Sugoru. [ V . ] ) Va­ r i a n t e d e Sagle. ( V . ) — « S a u r e , petite corde ou ficelle. » Duez («674). S A U T E D E V E N T , fr. s. f. (Gr. mod. BLpegEvrCe [Preicnlza]; bas bret. Sautl avel; ar. côte N . d'Afr. Skandja refik; v a l . Скппбарс penede a BintoAUi [Skimbarê répédé a rdntoulou'i]; rus. Перемпна [Péréméinà].) Déplacement i n a t t e n d u du vent, qui, de la direction dans laquelle il était é t a b l i , passe subitement dans une autre. L e vent qui se d é ­ p l a c e ainsi est dit : Sauter, v. a. esp. port. Saltur; port, '•ne. Ctivalgar; val. Cxim6a (a) penede (A skimba répédé); rus. Переменишься (Pérémiénitsin). — « Y a la media noclie S a l t ô cl viento. » Relucion diaria de los capitancs Nodules M a d r i d , 1621). S A U V A G E , vieux fr. normand, s. m. (De Salvagium.) L e m ê m e q u e Salvage. ( V . ) — « Q u e se trouvant quelque bateau, nièce d e bois en derive ou autre chose, et qu'il y auroit different d e Sauvage » (sur ce qui toucherait au Sauvetage), seroit renvovez par devant lesdils sieurs baillifs pour en i u " e r . » Articles de la charge de M M . les juges baillifs des p o r t s et havres de la ville de Saint-Malo, 22Jauv. i 5 q i ; i m primés i n - 4 ° (12 pag.), à Saint-Malo, en 17З2—-Sauvage se lit dans l'art. З2 du Guidon de la nier. Salvation, dont la f o r m e est toute latine, se lit art. 21.

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téger le bordage, quand l'ancre est fixée au côté du navire. On donne aussi à cette pièce de bois le nom de Semelle. SAVE1RO, port. s. Bateau de passage, Bateau de pécheur à la ligne. S A V O L A , ital. anc. s. f. (Varia, de Sagora. [V.]) Ligne, Petit cordage.—V. Mattafione. S A V O N M O U . — V . Barile sapponorum, Sapo. S A V O R A , S A V O R R A , ital. s. f. (De Suburra. [ V . ] ) Lest. (Duez, 1674; Stratico, 1843.) Ç«< •orru di ferro, Lest de 1er.—Savorra di pietra, Lest de pierre. — « Che li padroni di vasselli cosi sudditi come forastica non presumino di gittate ne far gettare nei porti di queste nostre città, qualsia sorte di Savorra da loro vasselli etiam armali quadri o latini, sotto pena, etc. « D r o i t marit. de Malte, Statut eie i 6 3 o , chap. t\.—V. Sabnrra, Saorna, Savorna, Zavorna. S A V O R N A , ital. anc. s. f. (Corrompu de Savorra. [V.]) Lest. (Duez, 1674; Stratico, Vocubul. de mar. fr.-ital.angl. [1843], p. I3I.) — On trouve le mot Savorne dans le chap. x n des Essais des merveilles de nature, parle P . René François (1621). (V. Savorra.) — Savornure, v . a. I>ester. — l'alia lien Sauornare, E la sentina lassare (sic pour Lavare). » FRANCESCO IURDERIMO, Documenti d'amore (xiu*siècle).

S A U V E M E N T , vieux fr. s. m. (Du bas lat. Salvanientum ^ (Rus. Cnaceiiie [Spassénié] ; fr. anc. Salvage, Sauvage; S A W , angl. s. (De Pisi. Sug.) Scie. — Hand-saw, Scie à an'di Saving, Salvage [Prix alloué à celui qui sauve quelmain. n u e c h o s e ] ; ail. Berglolm [Même sens que le précédent]; S A Y E T S A , basq. s. Côté, Flanc, Bord du navire. — I.arb o l l . Bcrgtoon [ i d . ] , Bcrging [de Bergen, Sauver, Mettre en ramendi, Dicc.tril. (1745). - û r e l c ; fait de l'angl.-sax. Berecan, Couvrir] ; dan. BiergS A Y L E , anc. angl. s. Voile. On lit les mots : Bonavennin"; suéd. Bergning, Bàddnitxg; ital. esp. port. Salvumento; g r . mod. Ai«<Twa-v;piov \Dias6stirio-n]; val. Скъпаре tura Sayle, et Top Snyle, dans Vlnvcntory of the great barkc, 6 oct. i 5 3 2 , publié t. 11 de notre Arch. nav. — V s/.cpari']; illyr. daim. Ohritnn; turc, Klialas [^s^Aà.].) Sau­ Sait. v e t a g e , Action de Sauver, (Basq. vulg. Salva; ital. Sulvure ; a n g l . Save [to]; ail. holl. Bergen; dan. Biergc; esp. port. S A Y B D O P O R T O , port. anc. v. a. (Du lat. Salire, SailValvar; g r . mod. SaXSdtpw [Salvu'ô], S!I,M | 5 о г о ] ; illyr. lir, Jaillir.) Sortir du p o r t daim- Ohrânjat; val. С к ъ п а [ а | [d skepa]; rus. Спасши SILAGGIO, vénit. s. m. ( L e même que filai. Baglio. [ V . ] S/iastl]), Action de préserver de la destruction ou de la Sbagio ou Sbaglio, selon N . Duez [1674], signifiait Bâillemort un h o m m e , un navire, un objet quelconque exposé à ment, Bayement, Jour, Ouverture. L e bau est, en effet, la riser, et peut-être à périr sur nu danger ou à la mer.— mesure de l'ouverture du navire, et c'est avec raison qu'on y . Barbaries. l'a nommé d'un nom qui exprime l'idée de Bouche béante.) Quelques auteurs écrivent Sbagio et Sbajo. — V. ( . 1 g A V ' A G E , lasc.s. (Peut-être du sansc. Saiv, Aider, Assis- Ban. te! Parallèle des langues, par Eichhoff, p . 272, art. 45.) dena. j . , ; _ L o lieut.Th. Roebuck,Engl, and hindoost. nav. diet., S B A R A , S B A B R A , ital. anc. s. f. (Analogue à l'angl. 181З, écrit ce mot Stuva,ee, et dit que souvent les Euro- Spiar. [ V . ] ) Barre qu'on plaçait en travers de la galère pour . . n s le prononcent: Savoy. Les Français prononcent cer­ y établir un rempart dont quelques-unes de ces Sbarre tainement Suvnge, comme nous l'a indiqué M . Campagnac. étaient la carcasse. — « Questa altezza » (des pavesades) « è _ _ V . Pat. di tanta stima appresso chi ha prattica di questo mestiere C 4 V A T E , fr. s. f. (Étymol. incert. Ménage rapportait ce et che conosce tal difesa, che un capo prudente entrava in m'»t au bas lat. Sapa, « qui, » disait-il, - signifie Lamina : battaglia più tosto con quattro galere armate con Sbare et 1 cause .que les souliers plats ressemblent à une lame. » pauesi, che con cinque sguarnite. » Nicol. Soriano, Modo di Constancio le supposait venu de l'ar. Sapalon, fait de So­ urinare vna galea, Ms. véuil. du XVI siècle; Bibl. Vatic. U r nata, Fouler aux pieds. Quoi qu'il en soit, le mot Savutier bin, A . 821, p . i57- — « Allhora i nostri chrisliani allegri cominciarono a nettar le couette, Iettar le Sbarre, spazzar le est ancien; on le trouve avec la forme Savetarius, dans un document de 1290, cité par les Bénédictins. On trouve aussi pupe, etc. » Gio. Pietro Contarmi, /Ustoria delle cose suc/abaterius dans les Statuts d'Avignon (124З), etSavaterius cese, etc. (Venise, 1745); Bataille de Lepanto. — V. Scarpir. d'ans une charte de i353. ( V . du Cange et Carpentier.) (Gr. S B A R C A M E N T O , ital. s. m. Débarquement. — . E chi n i o d . П « ~ ' ^ < [Papoutzi]; angl. Soe of the anchor; dan. bavera scienza di tal Sbarramento sia tenuto rivelarlo subito Shoe; ital. Paramarra; esp. Zapata; basq. Savatu ; bas all' arrivo nel porto alla nostra corte della castellatila , sotto b r e t . Savatcn ; val. Талпъ [Talpe]; rus. Ш к у н ъ [Chkoune]; pena di vogar il remo in galera per tutto il tempo di sua l i o n ' T . Hogonrlub.) Morceau de bois épais, plat et creusé, vita. » Droit marit. de Malle, Statut de i 6 3 o , chap. 5. — dans' lequel on fait entrer le bec de l'ancre pour le garan- Sbarcare, v. a. (Lat. Ex barca ire.) Débarquer. — Y Dis— tir, quand il repose sur la pierre d'un'quai, ou pour pro- barellare, Porto generale. a

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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S B A T A I Z Z A , vénit. s. f. (De l'ital. Sbattere, Battre.) Battement de la mer, Clapotage. S R È N D O U T , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Sbandito, Banni, Bandit.) Pirate. SBOA, ar. côte N . d'Afr. s. Aignillot.

C o r d e , et de Свизень [Svizenn]. [ V . ] ) Filin qui passe d'une barre à l'autre quand on se sert du cabestan, Raban de barres, Garde-corps du cabestan, Tire-veille de cabestan. — Manq. à Chichkoff, et se lit dans le Supplément de Reiff. — V . Найтовь y шпиля.

С Б Л И Ж Е Н 1E (Sblijênie), rus. s. n. (Proprement : Rapprochement. De Блпзъ [Bliss], Près de; iliyr. Bliza, Voisin, Rapproché; Blizniti, Doubler; poi. Blishi, Proche, Près.) Ralliement.—V. Соедпнене.

S B R U F F A D A DE V E N T O , ital. vénit. s. f. (Nous regar­ dons l'ancien : Sbruffa comme une onomatopée analogue a celle qui a fait Buffa, Bouffi, Pouff, etc. Nous ferons r e ­ marquer l'analogie de forme et de sens existant entre l'ital. Sbruffa et le franc. Esbrouffe, dont se sertie peuple de Paris pour désigner l'Importance ridicule que se donnent certai­ nes gens confiés d'orgueil. Un homme qm fait de l'Esbrouffc est un vaniteux , un menteur promettant ce qu'il ne saurait tenir,' etc. Esbrouffe est une francisation évidente de Sbruffa.) Bouffée de vent.

С Б Ы В А Т Ь (Sbivate ou Sbollivate), rus. v. a. (De Б ы т [Bile], Aller, Co [.So], du haut en bas. Décroître.) Marquer, Perdre. — « Вода съ береговъ сбываешь (Podd s' beregove sbivaïete). (Proprement : L'eau décroît au rivage.) La mer marque. » — « Вода въ jiopll сбиваешь (Poda v' moré sbivaïete). (Proprement : L'eau descend dans la mer.) La mer perd. »

С В Ъ Ж Ы И ВТУТЕРЪ (Svéjii vé'tère), rus. s. Vent frais. Brise. ( V . ВЬшеръ.) — СВЯЖЕШЬ (Svejète ou Sviejiete . v. • (De Св'Ьж, rad. slave des mots russes qui expriment l'idée de Fraîcheur, de Nouveauté.) Affraîchir, Fraîchir.— Manq. à la part. rus. augi. fr. de Chichkoff. — Alex. Boutakoff écrit СиЪжашь, p. 175.— « В'Ьшръ евьжяешь (Vclrc svéja Le vent fraîchit. »

С Б Ъ Г Ь (Sbèhc ou Sbièkc), rus. s. m. (De Сбъгашь [Sbiégate], Courir en bas.) Dalot. (Reiff, t. 1 " , p. 72.) — M a n q u e à Chichkoff et à J. H e y m . — V . Ш п п г а т ъ . S B U D E L A R E , ital. vénit. v . a. (De Budello, Boyau [ V . ] , /SoH /7/?H-ï\)(Éventrer, Arracher les intestins;Étriper,comme disent les bouchers et les charcutiers; Esboeler, comme on disait en France au x m ou x i v siècle. L'auteur du Roman de Garin dit :

С В Я З А Ш Ь (Sviazate), rus. v. a. (De Вяз [Piaz], rad. slav e des mots russes qui expriment l'idée de Lier, Nouer. Unir.) Ajuster.— Manq. à la part, rus.-angl.-fr. de Chichkoff.

SBOCCAR, ital. v. a. (De Bocca. (V.J) Débouquer. — « Il Capitano generale mandò le due navi S. Antonio e la Concezione, per vedere se il canale verso sirocco Sboccava» (débouquait, s'ouvrait) « nel mar Pacifico. » Primo viag. de Pigafetta, p. З7.

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« Et maint destrier mort et Kshoëlé. »

A L v o n , les gens du peuple ont conservé dans leur patois le mot Esboeler. Ils le prononcent Eboillcr [Il mouillées) ; ils disent : Boilles pour: Boyaux. Boïd ou Bbiile, fait de Boudel (Budello, Biidellus, Botelus), fit Bouel, Boïel, et Boïau ou Boyau. — « E fato commendamento per Mes. lo Capotano a l'Avmeraïo, che quelli chel desobedira, el debia Sbudelar. » Ordini de Mocenigo ( i 2 o ) . Nous n'avons trouvé de mention de cette peine exorbitante que dans ce code de M o cenigo, publié t. и , p. 107-1З2 de notre Arch. nav. 4

. , С В А Й К А (Svaïeha), rus. s. f. (De Свая [ S v â ï a ] , Pieu.) Epissoir. — M . le comte Alex, de Stackelborg dit : Свай (S vaie). С В А Л И Т С Я (Svdlitsia), rus. v. r. (De В а л и т ь [Palile], Terrasser, Renverser.) Aborder. (V. Абордпровать, П р и с ­ т а т ь . ) — Свалка (Svdlha), s. f. (Proprement : F o u l e , Mêlée.) Abordage entre deux navires. — V . Нашествие, Присшаше, Приставайте. С В И З Е Н Ь y С Т О П А Р А (Svizenn ou stopara), rus. s. m. (De l'augi. Seizing.) Aiguillette de bosse. — Manq. à Reiff. V. Cmonapa. С В И Н К А (Svinnha), rus. s. f. Diminut. de Свинья (Svin­ ata). Cochon, Porc. Les Anglais disent de même Pig nfiron (Cochon de for). Saumon, Gueuse. С В И С Т А Т Ь (Svistale), rus. v . n. Siffler.— Свпсшокъ (Svistohe), s. m. (De Звпзд [Zvizd], onomatopée du Siffle­ ment, selon Reiff; quoi qu'il en soit, l'illyr. a Svist ou[Svixd, Sifflement; Zvixdali, Sifflet; Zvixdac, Siffler; le poi! Svist, Sifflement du v e n t ; Swistac' [Svistatz], Siffler, etc.) Sifflet. — V . Дудка. С В И С Т О В ' Ь (Svistove),

rus. s. m. (Contract. de Tow,

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SCA, géno. s. m. (De l'ital. Scala.) p'uppa, Echelle de poupe.

Echelle. — Siri <•'.-

S C / E 3 - M À N , angl.-sax. s. Variante de Sce^-man. Y . SC/EGB, angl.-sax. s. Selon le Gloss. lat. et angl.-sax. de Mone ( x siècle), ce mot correspondrait au latin Triercs, galère. Scœg-S est évidemment le même (pie Sccg$, qui désignait un Navire léger, une Embarcation rapide.—V. S o _ . e

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S C A F A , ital. anc. s. f. (Du lat. Scapita. [ V . ] ) N o m d'un navire latin en usage au x v i siècle, comme nous l'apprend Pahtero-Pantera, p. 4З de son Armata navale (161 | « Sono i vascelli latini di forma lunghi, stretti, e sotili à comparatione de i quadri. Sono di varie sorti, e differenti, e hanno diversi nomi. I m a g g i o r i , che vanno à vela senza remi, sono le saettie, e portano tre vele : la maestra, il trinchetto, è la mezana» (artimon); « ma le maggiori portano le vele quadre, come le Marsiliane. Le Scafe, che vanno à vela, e s'usano à i tempi nostri, sono molto maggiori delle Scafe antiche, e portano le medesime vele » (que la Saeltia . •< ma non s'ingolfano mai, par esser vascelli lunghissimi. 0 pocco sicuri. » e

1. S C A F F A , bas lat. géno. s. f. (Du lat. Scapita.) Embarcation, Barque.—« Die autem carnisprivii, duodecima februarii (1З20), Galea: octo Extrinsecorum ad portimi Janna? Saona venerunt, et cura pluribus Scaffis adustis in una magna nos­ trum navi ignem imponimi, et totani cremarmi!. - Stella , Annal, de Genes, ap. Muratori, t. x v n , col. 10З9. Les c o n ­ tinuateurs de du Cange, qui citent la dernière partie de cette phrase, t. v i , art. Scaffa, veulent que les « Scaffar adusta;» soient des Cosses embrasées, à l'aide desquelles on brûla la grande nef dont parle George Stella. Cette ei reur est étrange de la part des Bénédictins; il est évident que l'auteur des Annales de Gencs veut parler d'embarcations embrasées, de brûlots lancés par les galères contre la nef, et non pas de cosses. Quelles cosses auraient été capables, en si grande quantité qu'on les suppose, de porter la destruction dans un grand navire? Los Bénédictins,qui certainement avaient lu Ville-Hardouin, au-


GLOSSAIRE NAUTIQUE. raient pu se rappeler la mention faite par cet historien de n a v i r e s pleins de « grands merriens et de petits, et d'estopo o s et d e poiz en des toniaus, » lancés contre des navires m i ' o n voulait incendier (V. Brûlot); ils avaient vu sans d o u t e , dans Froissait, les Anglais oindre bien « dehors et dedans, de huile et de graisse, les plus légers et les plus . des navires qu'ils avaient pris, et les faire dériver, . rés i combat de l'Ecluse, sur les vaisseaux des Flamands. C o m m e n t peuvent-ils imaginer que des masses de cosses, coquilles de n o i x , auraient suffi pour communiquer l ' i n c e n d i e à une grande nef? Guillaume Guiart, à défaut de Froissart et de Ville-Hardouin, aurait dû les mettre sur la v o i e , car il est très-explicite dans ce passage : r

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« Flamens font emplir deux náceles De poiz. de saïn et de busche ; L e u r g e n i Inule et feu i endiiische, etc. » ( > s nacelles sont justement les Seaffœ de Stella. 1 . S C A F F A , ital. géno. s. f. ( D u g r . Sxóyi] [ V . ] ) C o r n e t d'un màt, Carlingue d'un mât. — V . Minchia. S C A F F O , S C A F O , ital. anc. s. m. (Du gr. Szobr, [ V . ] ) C e corps, la Coque du navire.—« Del modo che sopra habb i . i m o descritto i nomi, misure, garbi et luoghi delle parti d e l l o S c a f f o , et come elle si congiungono et compono il t u t t o , non altrimenti diremo... e t c . » Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), p. 35. ç C . \ J K A (Chaïha), illyr. daim. s. f. (Ce mot, sans analogues dans le slavon, nous paraît venir du turc : Qaiij[^i}J] ou Saique [ (JJ"'—<].) Bateau à deux rames, selon Joach. Stull. , . S C A L A , lat. et ital. anc. et mod. s. f. ( D e Scanderc, M o n t e r . ) Flanche d'embarquement et de débarquement.— '. Siniul qui in navibus longis remanserant, Scalas rapere, -que a terra repellere, propeiabant. » (En même temps --eux q ' étaient restés à bord des vaisseaux longs se hâtaient d e tirer les planches et de pousser ces navires au l a r g e . ) Hirtius, De bello Alex., chap. 19. — « Paraverunt B a r b o t t a s , et de Scalis nostrarum galearum junctis insinuili fecerimt pontes in mari, ut eis melius appropinquare v a l e r e n t . » Jacob d'Oria, danai, de Genes, liv. x , an 1 2 8 2 . V P a n f i l i u s . ) — « Et perciò che ogni anno siluette Scala ¡1 viaggio di Gierusalem, i pellegrini ridotti in quel l e m p o a Venetia, v a n n o quel d ì » (le j o u r de la Fète.-Dieu) in processione con la signoria. » M . Francesco Sansov.no, leniti" citta nobilissima ( i 5 8 o ) , liv. xn. Est-il besoin d'expliquer les mots: «SÌ metîe Scala?» Ne comprend-on pas, sans que nous le disions, qu'ils signifient : « O n s'embarq u e p o u r le voyage de Jérusalem, » et qu'ils ont ce sens, narce que, pour s'embarquer, il faut passer sur la planche Í 'on met de la terreau navire?—On trouve la locution Mct1er Scala dans les Ordini de P . Mocenigo (1/Ì20I. Chap. , ¡1 est dit : « Quando inesser lo capetano farà Metter Scala in terra » (mettre la planche à terre pour débarquer), « tutte -aliedieba metter Scala secondo la sue poste... et quando farà tirar Scala in galia « (retirer la planche dans la galère, nour qu'on ne descende plus à t e r r e ) , , similemente tutte le . a l i e dieba fare. » 11

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. S C A L A , ital. anc. et mod. s. f. (Meme etimologie que |,. précédent.) Échelle à l'aide de laquelle on monte à bord, .,11 qui sert de moyen de communication entre deux étages du n a v i r e — V . Scaletta. 2

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3 S C A L A , ital. anc. et mod. s. f. (Même étymologie que p r é c é d e n t . ) Escale, Port de relâche, Relâche, P o r t de

1323

commerce (Echelle). — « E lungo la costa nau'ìgando, fu la tiri ma Scala noli' isola di Goa... » Lettre d'Andrea Corsa/i, ap. Ramus., t. I , p. 1 7 8 I ) . — « Montai sopra lo galee nostre di Fiandra. . partimmo di Venetia... et nauigammo per nostre giornate facendo le nostro Scale ne luoghi consueti, (ìli che capitammo » (nous arrivâmes, nous limes tête à [de Caput fa cere. Jean de Gènes].) "in Spagna » Navi g. tli Cu Da Mosto, p . 9 7 . — « Vna terra chiamata /.idem, la quale è Scala di tutto le specierie che vengono d'India et di Colocut. » Viag. d un cornilo venetinno, ap. Ramus. , t. i T j Ri 2 5 B. ER

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S C A L A R L A , bas lat. s. f. Jean de Gênes, cité par du Cango, dit : « Scalaria, navis piratica, et dicitura Scala, quia ibi sunt transira disposila ad modum Scalarium in scala. » Cotto étymologie ne nous paraît pas sérieuse. Les planches dé presque tous les navires étaient munies do traverses en bois, analogues aux échelons d'une échelle, et il est peu probable qu'un navire ait pris son nom de cette circonstance, qui n'avait rien de particulier à son Pons ( V . ) , sa Scala. (V.) Scalaria nous semble avoir été fait de Scala, dans le sons d'Escale, Relâche, Petit port. L e bâtiment pirate, faisant escale partout, entrant dans tous les ports pour y exercer sa coupable industrie , avait pu très-bien être surnommé Scalaria. S C A L C O , ital. s. m. (Du bas lat. Scalcus, Scalchus, F V clave, Serviteur, selon Lindcbrog et Vossius. L e mot peut venir, eu effet, de l'ungi -sax. Secale [Skéalc], qui a le sens de Serviteur, d'Officier. Quoi qu'il en soit, on voit Scalchili ou Scalcus avec les significations d'Échan-on et de Majordome dans quelques écrits du Moyen Age. [V. du (".ange. Cambusier, Dépensier. — « Le forçat qui a soin dos viandes dans une galère. » (Duez, 1 6 7 , . ) Duez aurait dû dire : l e s Vivres, au lieu des Viandes. On lit, eu effet, chap. l3 de VArmata navale, par le capitaine Pantero-Pantcra (Rome, 1 6 1 3 , in-/(°) : — • A quello » (mozzo [ V . ] ) « della COMPAgna (V.) che pur è sforzalo, et si chiama Scalco, tocca dalle rationi à tutti gl'liuomini della galea, cioè il vino, l'aceto, f o g l i o , et il companatico ( V . ) (che il biscotto lo da il Pagliolero, ò lo Scriuanello), et la cura di tutte lo vetlouaglio che entrano nella galea. » — Bartol. Crescendo nomme le Scalco après l'écrivain et avant le barbier, p. 85 de sa Nautica Mediterranea, chap. i 3 , intitulé: Come se debba acciurmar il galeone. — Quelquefois le Scalco était un homme libre; il comptait alors parmi les officiers do poupe de la galère. ( V . Officiale di Poppa.) S C A L I ) , fr. anc. s. f. Francisation de l'ital. Scala. [ V . ] ) Escale, (Kcliclle), Relâche, — 0 Item, le patron est tenu faire descente ou Scale aux lieux accoutumez du temps passé : et ne doit demeurer que deux ou trois jours au plus a ehescun port, se n'estoit par fortune ou tempeste de mer... » Frère Nicole le linon, Le grani voyage de Jhcrusalem ( i n - / , ° , i 5 o 7 ) , p. 8. — « Sus la déclinaison du soleil, feisines Scalle en lislo de Cholv. » Rabelais, livre îv, chap. 1 0 . (La double / dans Saille est une faute. Il ne faut pas, sans doute, l'attribuera Rabelais, qui savait l'origine du mot qu'il employait; elle doit être le fait d'un premier éditeur.) S C A L E T A , ital. vénit s. f. (Diminuì, de 2. Scala. [ V . ] ) Echelle. — « Vole chiave 5o di albeo usinole per far f riseli el morsi, e colimeli, e puntapiè, E scalote » (les échelles qui communiquaient du pont aux chambres), 1 e pertegete.» Fabbrica di galere (\iv ou x\ siècle), Ms. publié,1.11 de notre Archéol. nav. — Resto ferito sierAluise Calbo , che assisteva alla Scalcia della poppa » (sur l'échelle latérale établie à l'entrée de la poupe de la galère). Relalionc del combattie

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166.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1324 m c i l t n

nelle acque diFraschia

(8 mars 1668), Venetia ,

in-4°, 1668. S C A L M A T A , ital. anc. s. f. ( D e Scalino. [ V . ] ) L e platbord sur lequel se dressent les tolets; la Toletière. Par e x tension , clans les navires qui ne bordaient point d'avirons, dans les vaisseaux ronds, nefs, galions, etc., la pavesade reçut le nom de Scalmata.— « L'altezza del Galeone, quale si piglia ne' pontali, insieme con la Scalmata, è pur qunzi il terzo di tutta la lunghezza... La pavesata... o Scalinata, che son le sponde desso galeone, ... noi la vogliamo alta piedi 6 e un quarto, con una banchetta dentro. » Bart. Crescendo, chap. 9, liv. I . Nautica Méditer.—V. Pavesata, Schermo. S C A L M E , fr. anc. s. f. (Du géno. Scar/no.) Synonyme donné au mot Allonge par le P . Fournier ( i 6 / 3 ) , et par l'auteur anonyme des Termes desquels on vse sur mer dans le parler (Havre, in-12, 1681). e r

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S C A L M O , ital. s. m. (Du lat. Sca/mus. [ V . ] ) Tolet. — V . Remo. S C A L M U S , lat. s. m. (Du gr. S x a V ° ' ; Tolet.— « Remi circa Scalmos strophis religati. » Vitruve, liv. x , chap. 8. — « Haec e g o , conscendens e Pompejano tribus actuariolis decem Scalmis. » Cicéron, Lettres ùAtticus, liv. x v i , lettre 3. — « Etiara remi circa Scalmos strophis religati.» Vitruve, liv. x, chap. 8 « I t e m , quod qualibet galea, seu lignuni, piraticam exercentia, praefatò Amirato, seu ejus locu'm tenenti, prò co solvcri teneantur tereiiuni » (un tarin, monnaie d'or qui valait 20 grains) « unum p i o quolibet Scalino » (pour chaque tolet, rame ou banc). Privilèges de l'amiral de Sicile (1399) , art. 2. — V . Remus. S C A L O , ital. géno. vénit. s. m. (De l'ital. Scala. [ V . ] ) Cale de construction.—-Scalo avanzato. (Cale avancée [dans la nier], Cale prolongée.) Avant-cale Scalo vivo, vénit. (Cale v i v e . — V . Vivo.) Avant-cale. S C A L O C C I O , ital. anc. s. m. (Étymol. incert. Peut-être de Scala, Echelle ; Scalone, degré. La rame qu'on désignait par ce nom avait en effet plusieurs rameurs échelonnés sur •son giron, de la poignée au point le plus voisin du tolet. Quand la rame était à l'eau, l'échelle que fait supposer la dénomination de Scaloccio était assez sensible.) — V . Remo di Scaloccio. S C A M E N , bas bret. s. m. Écume. ( L e P. Grégoire, Dict. fr. bret.) Legonidecn'a pas admis ce mot, dont l'origine est évidemment le germain : Sc/taum. — V . Ekum , Eon. S C A M N U M , bas lat. s. il. (De Scanderc, Monter.) Banc de rameur. — V . Galiota , 2. Lembus, Scanno. S C A N A G A L U S , bas lat. s. m. (De l'ital. Scannagallo [ V . ] , et non de Scalciatine [Déchausse-chien], Homme de rien, comme nous l'avions supposé, p. 154, t. 11 de notre Archéol. nav. — V . Puer. S C A N A G L I A R E , S C A N N A G L I A R E, napol. v . a. (Do l'ital. Scandagliare.) Sonder. (Vocabol. delle parole del dialetti Napoletano.) S C A N D A G G I A R E , géno. v . a. (Del'itali Scandagliare. [V.]) Sonder. S C A N D A G L I A R E , SCANDIGL1 A R E , ital. vénit. v. a. (Du lat. Scanderc, Mesurer. V . Échantillon.) Sonder. — >. Et trouando banca su la bocca del detto fiume Scandagliasse il fondo, et trouando buona acqua grossa per poter entrare i nostri narrili... » Navig. di e. d. Mosto, p. 106 C. 1. S C A N D A G L I O , S C A N D 1 G L I 0 , ital. vénit. s. m. (De

Scandagliare. [ V . ] ) Plomb de sonde, Sonde. — » Scandagli da saper il fondo.» Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), ] ) . 8.— «Scandaglio, col qual si mizura l'allessa dell'acqua per conoscer la qualità del fondo del mare, è vna fune o capo alla quale è attaccato vn pezzo di p i o m b o , accioche arrivi al fondo. » Pantera-Pantera, Vocab. naia. ( 1614). — « Nauigammo sopra il fiume di giorno sempre co'l Scandaglio in mano. » Navig. di Ca Da Mosto, ap. Rannts., p . io5 A . — « Pedoti, i quali ballettano già posto il suo Scandaglio nel fondo del mare, e trottandolo a passo 80.n Viag.di P. Quirino ( i 4 3 i ) , ap. Ramus., t. 11, p. 200 E. — On trouve dans quelques documents vénitiens l'orthogr. Scandaio; nous l'avons remarquée dans un décret du i > mars i343, chap. 100 du Capitolar della Tana.— Scandagli. plur. Les Sondes. — " Stare su gli Scandagli, Être sur Ics sondes. » — Scandagliatta, s. f. Action de Sonder, Sonde. a. S C A N D A G L I O , ital. anc. s. m. Espèce de martinet avec lequel l'argousin corrigeait les hommes de la chiourme qui avaient mérité d'être fustigés. — « Scandaglio è il cordino, che adopra il mozzo dell' alguzino per batter la ciurma. » Pantero-Pantera ( 1614). Dans cette acception Scandaglio a une autre origine que 1. Scandaglio; il vient du g r . 2xavòa),t (o, Scandaliser, Offenser, dont le bas lat. fit Scandalum, dans le sens de Rixe, Dispute, Lutte. I.es Portugais ont Escandalizar avec la signification de Maltraiter, de Frapper, Battre. C'est à ce sens que se rapporte notre 2. Scandaglio. s

S C A N D A L , fr. s. 111. (Transcription de l'ital. Scandaç Sonde. — H Nostre amé, plongez le Scandai et lés bolides, de grâce ! » (ce qui veut dire : jetez la sonde et les sondes. Cette battologie prouve que Rabelais avait plus à cœur de multiplier, dans son liv. i v , les termes de marine que de les employer à propos. — V . à ce sujet le dernier Mémoire de notre Arcli. nav. S C A N D A L I U M , bas lat. s. n. (De l'ital. Scandaglio. [ V . ] ) Sonde. — n Spazimi una nova pro barella cantileni, Scandalio uno funiito. » Contrat d'affrètement de la nef le P a radis (1268), publié, t. 11, p . 392 de notre Arcli. nav. S C A N D 0 L A R 1 U M , bas lat. s. 11. (De l'ital. Scandolaro [V.]) — o Statiiinins et ordinamus quod m erees, panatila, sartia, vel arnisia galee poni, vel collocar! non debeaiit vel possint in aliqua galea navigatura ultra Siciliani Janu.iin adventuram, sciliceta porta senescalchi versus popani, sive in Scandolario ipso, sub vel supra banchum, praeter aurum, argentimi, perlse, etc. » Stat. géno. de i 4 4 ' > Ms. de VOfficiuni gazariœ, Bibl. de la M a r . , p. 53. S C A N D O L A R O , S C A N D A L A R O , ital. s. m . Nom d'une des chambres de la galère que Duez définit d'une maniere insuffisante, quand il dit : • Scandolaro, Lieu proche de la chambre de la pouppe d'un navire, » — « La lunghezza della galea... la quale e divisa... in Scandolaro di palmi i a » (11 palmes ou 9 pieds — 2 ' " ' 9 2 ) . Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. ( 1 6 0 7 ) , p . 23. — Barras de la Penne ^Ms. Bibl. nat.J appelle Scandalar, la chambre que tous les auteurs français nomment : Escandola ( V . ) — V . Beccaria, Campagne, Chandoler. e

S C A N D O L E R I U M , bas lat. s. n. (Variante de Scando larium.) — « Quod armatures Flandriae teneantur accipere et haberc x bonos balistarios pro galea tales, qui videantur boni et suflicentes capitaneo ( V . ) , et hoc ad expensas galearum et mercatorum secundum vaream per ra ta 111 » (au prorata de l'importance de chacune des galères), « q u i 1 tarii habeant suas bonas balistas de subtus in Scandolerio...


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . ut nielius conscrventur et habeantur .ici manus... » Décret de l ' a n n é e i 3 3 6 , liber mixtoru.ni, cité par C. A . Marin, Storia del commère, de' Veneziani (1800}, t. v i , p. 42. S C A N N A G A L L O , ital. s. m. « P o u r v o y e u r dans un vaiss e a u . » N . Duez, 1674. Scannagallo signifie proprement: a É g o r g e - c o q , Tueur de poulets, s (Gallo, Coq, cl Scannare, É g o r g e r . ) L e Scannagallo était donc le pourvoyeur de la c u i s i n e , l'aide de cuisine, le mousse du c o q . — V . Puer, Scanagalus. 1 . S C A N N O , iltal. s. m. (Du lat. Scamnum. [ V . ] ) banc de rameur. . Felic'età, ch'ascendi a tal fastigio, S'ad ogni Scanno la galea spalmatasi Cinq ali bara congiunte al suo reinigio... -

NICOLO LIBURXIO, vers à la louange de Vittore Fausto, qui

construisit une Quinquércme ( V . ) à Venise, en 1029. 1. S C A N N O , ital. vénit. s. m. banc de sable. — « L a bocca d i questo fiume (ben che la mostri assai larga), e tutta occupala da Scanni et secche di arena, et la intrada di esso fiume è pericolosa. » Ca Da Mosto, Navigat. del capii. P. di Sintra; ap. Ramus., t. 1, p . 111 B. S C A N T (To), angl. v. (Étymol. inconnue. En rapport de sens et peut-être d'origine avec Scarso. [V.]) (Proprement : D e v e n i r é t r o i t , Rétrécir.) Approcher, Refuser, en parlant du vent. — Scant-wind, Vent qui refuse. S C A N T L 1 N G , angl. s. Même origine et même sens qu'Échantillon. ( V . ) S C A P H A , lat. s. f. (Du gr. Sxdt^ïi [ V . ] , et non, comme l'avance Polydore Virgile, du nom des Scldavoni [les Esclav o n s ] , qu'il fait les inventeurs de ce navire.) Petite embarcation , Esquif; quelquefois Embarcation assez grande. — * Q u o d cura animadvertissel Cœsar, Scaphas longarntn 11av i u m , i t e m , speculatoria navigia , complcri jussit. • César, Comment., liv. tv. — « Scaphae tamen majoribus liburnis exploratoriae sociantur, quse vicenos prope rémiges in singnlîs partibus habebant. » Végèce, liv. i v , chap. 37. Une embarcation d'environ vingt rames de chaque bord, ou de v i n " l bancs, est une fort grande chaloupe, dont le seul emplacement des rames suppose une longueur de ta* 35'', en admettant que, alors comme aujourd'hui, dans les grandes embarcations les bancs fussent éloignés l'un de l'autre de o " 6 5 environ. ( V . Paliscalmo.) ( V . Gubernator.) c

— .. l'uni me biremis presidio Scapile rutilili per .Egeos tumulti]Aura feret... «HORACE, ode 3 9 , liv. ili.

S C A P H U L A , lat. s. f. Diminut. de Scapha. (V.) T r è s tite parque. — « Sed commodius repertutn est, ut m o ' j o x v l o s , hoc est paolo latiores Scaphulas, ex singulis trabibus excavatas prò genere ligni et subtilitate levissima, carpentis seenni portet exercitus.... » Végèce, liv. i n , ebap- 7S C A P O L , cat. s. anc. figur. L'étymologie de ce mot est difficile à trouver. Nous voyons que Capolta, dans le vieil i t a l i e n , signifiait Cheville du pied ( V . Duez, Dict. ital.-fr., , 8 5 ) ; o r , les esclaves avaient une chaîne attachée à un anneau rivé à la cheville. L'homme qui était il la chaîne p o u v a i t donc être Capnllato ou Capol, et l'homme délivré $C ipol- D'un autre c ô t é , nous savons que le bas lat. appelait Capuliim ou Caplum une Corde dont on se servait, selon I s i d o r e , pour prendre les juments indomptées. L'idée de la p t j v i t é est donc encore dans Capulum, qui aurait pu faire | e cat. Capol et son composé Scapol. Quoi qu'il en soit, il a

1325

est certain que le marinier Scapol était le Marinier libre des engagements contractés envers un maître de navire ; commi' le raineurScapolo (V.) était un Rameur sans fers aux pieds. — « Si senyor de nau vendra la nau, ó altre qui la pusca vendre, à hom stranv qui 110 y bagues part ; tot lo loguer deu pagar als mariners, è son Scapols. » Consulat de la nier, chap. 106, édit. Pardessus. — « E si descarregarâ la dita nau là on los mariners deian esser Scapoles, no sien tenguts de descargar ne dessorrar, mas de.la nau à ormeiar a coniandament del senyor, è tirar entenes é timons en terra, è fet destre ( V . ) en terra, é en mar; è puys no sien tenguts à nau, fet aquest servev damunedit. » lb., chapitre i 3 5 . S C A P O L O , ital. anc. s. m. (? De Capolla, ital. anc. Cheville du pied. Pour ainsi dire : Déchevillé. C'était au-dessus de la cheville que la jambe du forçat était prise par la manille de fer à laquelle tenait la chaîne.) Rameur libre dans une galère ; Rameur qui n'appartenait ni à la classe des esclaves, ni à celle des forçais, ni à celle des bonevoglies, et que le capitaine louait comme il aurait fait d'un matelot.— <• Scapolo, ou qui sert dans une galère sans avoir des few aux pieds. « D u e z , 1674. — « Et li Scapoli fuori delle necessari] alla guardia dei eatenati siano, e t c . » Nie. Soriano, Modo di armare vna galea, Ms. vénit., du x v i siècle, Bibl. V a t i c , Urbin A . 821, p. 128. — « Q u e tous les soldats des galères seront mousquetaires, et les mariniers ou Scapoli Arquebusiers. » Statuts de l'ordre de Saint-Jean de Jéntsa. lem, titre 20, art. 2, i v vol. de Vertot (in-4 , 1726). e

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S C A P T A T I O K O KR'AJA (Cbaptali oko kraïa), illyr. daim. v. n. En parlant de la mer : Murmurer le long du rivage. i . S C . A R , bas lat. s. (Ce terme, donné par les continuateurs de du Cange sans que l'origine en soit indiquée, est un mot provençal, de la même famille que le Scaro ital. [V.]] Débarcadère, Quai.— « Decernentes... quod nullus a modo andeat vel possit discaricare ligiiamina aliqua pio vendendo in Massilia alicubi infra portuali prope illuni, an t infra Massiliam , nisi in Scari vel Scaribus commiinis Massilia-. Stai. Massi/., lib. 1, cap. 5 i , § 3. — Addentes insuper huii capitolo quod... nec intestina bcsliaruni aperiantur, v e l laventur in portu Massilia?, vel circa ripam portos in Scari, vel alibi. » Ibid., l i b . i l , cap. 33, § 6. — V. Scarnili. 2. S C A R , cat. anc. C e mot n'a aucun rapport avec le Srar provençal, signifiant : Quai; il a le sens de Forfait, selon Capmany, A Scar, A forfait. Scar est en relation a v e c le bas lat. Scarsus, Avare. (V. Scarso.)—« T o t înestre d'aixa ( V . ) è lot cal a fat ( V . ) sia que farà obra A Scar, sia que faça à iornals, se den guardar .que laça bona obra e stable Consulat de la mer, chap. 8. — L e chap. 9 du Consulat de la mer (édition Pardessus) est cousacré en entier aux obligations du maître d'hache ( Y . ) ou du calfat qui fait une œuvre A Scar.— « Senyor de nau ò de leny, si Ioga A Seti à algun boni, aço que haura mostrai al logater, allò li hauti a donar per convinent. > Consul, de la mer, chap. 1 38. — V. Ad Eschar feyt, Ad Scarsuin, Jove hom de filiera. SCARF, augi. s. (De l'angl.-sax;Scearf, Pièce, Fragment.) Empature, Pavillon.— Dans ce derider sens Scarf a vieilli — Scarf (To), v. Empâter, Pavoiser, Orner de pavillons. — Scarf ng, s. Assemblage. S C A R 1 U M , bas lat. s. n. ( D e l'ital. Scario, fait du gr. 'Ecyapiov. [ Y . ) ) Chantier. — « Fgo Tondus de Infantibus de Varagine promitto tibi Jacobo de Lavania vendere raedietatem unius nauis noue que est in terra apud Yaragium in


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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Scario. » Ade du 4 avril 1248, Ms. Arch. des notaires de I (Jènes. — V . Encenta, Scharium. S C A R M O , géno. s. m. (De l'ital. Sçalmo. [ V . ] , qui n'a jamais pris cependant le sens que lui donnent les charpentiers génois.) Allonge. SCARO, ital. s. m. (Ce m o t , qui ne se lit ni dans les dictionnaires de la langue italienne ni dans les dictionnaires de marine italiens, et dont Pétymologie nous est restée inconnue, est le même que le provençal i.Scar. [ V . ] ) Débarcadère, lieu où l'on décharge les navires, Quai.—« Item, per evitare li danni che possono succedere peroecasione di malitempi a' vasselli che si trovano a scarricare nelli Scari di questa città Valetta, in pregiuditio dei partionevoli, mercanti... ordiniamo, che li padroni... mentre starraniio li vasselli carichi in detto Scaro, etc. "Droit marit. de Malte, Statut de i 6 3 o , chap. 10. SCARPIRjCat. v. a. Est ce débarrasser le pont du navire, ou le munir de planches pour y faire comme une escarpe? — « E les xxii galees foren près a vu tret dp ballesta, e axi desarborarem, e Scarpiren la cuberta, e lleuarem lestandart en la galea del Abiurali, e armareni se tuyt, e safranallaren la vna galea ab laltra, axi que totes xxn galces afranallades e enbarbotades van bogar apparellats de batalla contra l'estol del rey Caries. » Citron, de lia. Munlaner, chap. 67. — Dans le vieil italien Scarpire signifiait : Arracher. ( V . Duez, Dict. ital.-jranç., p. 757.) Ce sens pourrait-il convenir au passage qu'on vient de lire? 11 s'agit des , préparatifs d'un combat. Les 22 galères, s'étant rapprochées à un trait d'arbalète, désarborèrent ( V . ) , et mirent leurs couvertes en état de recevoir les combattants; voilà évidemment à quelle action se rapporte le mot Escarpir. Enlevèrent-elles les bancs pour laisser les couvertes libres? élevèrent-elles autour des couvertes, ou dans leur largeur, des parapets, des retranchements? C'est ce qu'il est difficile de préciser. L'une et l'autre de ces opérations se faisait, du moins au x v i siècle. On voit, en effet, dans le récit qu'a donné Gio. Centanni (Histor. della guerra contra Turche, 1645) : « Cominciarono a nettar le coverte, levarle sbarre... p. 4" v ° . — On commença à dégager les couvertes, à élever les retranchements. » ( V . Pantero-Pantera, Armata navale, p. 374, et notre Arch. nav., p . 437, t. i . ) D'un autre côté, Van Der Hammen, p. 174 v ° de son Don Juan de Austria, dit : « Don Juan para hazer plaça de armas espaciosa para pelea su gente... hizo desembancar su Réal. » Il est probable que le Scarpir de Muntaner se rapporte à l'un de ces deux actes du branle-bas de combat. Quoi qu'il en soit, nous ne voyons par aucun document que le mot catalan se sojt introduit dans l'espagnol ou dans le portugais; Nous inclinons à croire que, dans le passage cité, Scarpir signifie : Dégager, Débarrasser, et qu'il fut fait du gr. KasTtt^o, R e cueillir, Ramasser. — V . Sbara. e

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S C A R R I C A R E , ital. v. a. (De Canteo, Charge.) Décharger un navire. — V . Scaro. S C A R S E G G I A R S I , ital. v. 11. (De Scarso. [ V . ] ) (Proprement : Devenir a v a r e ; par extension, se Rétrécir.) A p p r o cher, Refuser, en parlant du vent. S C A R S O , ital. adj. Même origine et même sens que l'espagnol Escaso, Escasso. ( V . ) — « ....Essendo che ògh'h'ôra incorrono in notabili pericoli nel girar qualche punta , ò passar vn canale stretto col vento Scarso... » Bartol. Crescendo, Nautica Medilcrr. (1607), p . 56. SCARSUM (Ad). — V . Ad Scarsum.

S C A R T O C C I O , cors. s. m. (Étym. incorni.) Clin-foc. S C A R U M , bas lat. s. n. (Latinisât, du p r o v . 1. Scar. [ V . ] ) Quai. — « Sed de pericolo nel dampno si quod naui uel ligno sine culpa inde contigerit non teneatur. Et hoc intelligimus et dicimus de nave uel ligno ad Scartini conducta uel condueto. « Stat. de Alarseli., liv. i v , chap. 7, édit. de M M . L. Mery et F. Guindon ( i 8 4 5 ) . S C A S S A , ital. cors. s. f. Ce mot paraît n'être pas sans analogie avec Scasso, qui désigne une T e r r e labourée, défrichée • ouverte par la charrue ou la boue. (Gr. S v e l t a , j'Ouvre en tranchant; peut-être cependant v i e n t - i l de X/.ÌTCKO, j e Creuse.) Carlingue d'un mât, Contre-quille.— Scassa dell' argano, Carlingue du cabestan. — Scassa d'un albero, Carlingue d'un mât. — S c a s s a dell' albero di maestro, Carlingue du grand mât. — Scassa dell'albero di trine/tetto, Carlingue du mât de misaine. —• Scassa dell'albero di mezzana, Carlingue du màt d'artimon. — Scassa dell' albero di bompresso, Carlingue du mât de beaupré. — Y. Contrachiglia, Controprimo, Minchia, Premezano,Scazza, Sopracolomba. SCASSO, ital. anc. s. m. ( L e même que Scassa. [ V . ] ) Escasse, Carlingue. — « È da saper che il P r i m o delle galere, che è quello, che si mette sopra la Carena, si chiama communemente » (dans les nefs, galions et autres vaisseaux ronds) « Colomba o Achiglia, perche in essa si fà lo Scasso, ò base da piantar l ' a l b e r o . » Crescendo, Nautica Médit. ( 1 6 0 7 ) , p. 63. — Nous ferons remarquer que Crescendo se trompe ici, quand il avance que le Primo se mettait sur la Carena; le Primo n'était autre chose que la Carena (Quille', ainsi que l'explique très-bien Pantero-Pantera dans son Vocabolario nautico. (V. Primo.) Quant à ce qu'il dit que la Colomba ou Achiglia se nommait ainsi parce qu'on v faisait « lo Scasso , » c'est une erreur que nous ne devons pas plus laisser passer que l'autre. La Colomba se nomine ainsi parce qu'elle plonge dans l'eau ( V . Colomba); VAchiglia est une transcription du français Quille (\.)i il n'y a d o n e rien de commun entre ces deux noms et le Scasso. Dans le travail d'un homme comme Bartol. Crescendo, de pareilles fautes sont étranges; heureusement qu'elles sont rares. S C A T O L A , ital. s. f. (? Du gr. Sxorimo; j e Creuse.) Boîte. L e Dice, marit. espan. ( 1831 ) , art. Bitacora ( Y . ) , donne à Scatola le sens d'Habitacle : jamais nous n'avons vu l ' H a b i tacle appelé de ce nom , dans les documents italiens. Il paraît que Rôding, O'hierde Grandpré, Stratico, et le traducteur italien de Saverien (Venise, 176g), n'ont pas connu non plus cette dénomination de VAbitacolo ou de la Gesola. SCA I T E , lasc. s. Enfléchiire. — L e lieutenant T h . R o e buck, p. 9'!, art. Ratlings de son English and hindoost. naval Diction (1817), écrit Ishat lEscate), et rapporte ce mot au port. Escada , Echelle. S C A V E Z Z A R , vénit. v. n. (De Cavezza, L i c o l , B r i d e . R é n e ; par extension, Retenue [Vieux fr. Caveche], de Cavestrum pour Citpistrttm.) Casser, D é l i e r , Rompre. — « Quando il vascello fa l'arco al contrario, facilmente cou una trauersia si può Scauezzare portando le teste tuto il peso à basso. » N i e . Soriano, Modo di armare vna galea. M vénit. du x v i siècle; Bibl. Vatic. Urbin, A . 821 ; p . i 3 i . (V. Spirone.) — Scavezzo, adj. Cassé. — V . Pianella. e

SCAZZA, ital. vénit. s. f. ( L e môme que Scassa. [ V . ] ) — « ... Scazza e il recipiente delcogion dell' Albero, sopra della quale Scazza riposa tutto il peso dell' Albero. » Introduz. all' arte nautica (Venise, i n - 4 ° , i 7 i 5 ) , p. 269. — Les V é n i t nomment aujourd'hui Scazza l'Étambrai.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . S C E A L C {Sleale), angl.-sax. s. (Proprement : Serviteur.) Matelot. S C E A T , S C E A T A , angl.-sax. s. (Proprement : Angle, C o t n . l P o i n t de la voile, et par extension : Écoute. — « PES I , Sceata, » dit le Gloss. lat. et angl.-sax. de Mone !x s i è c l e ) , cité p. 164, t. i de notre Arcli. nav. — Secatane. (Line, Corde; Scent, de l'Ecoute.) Mone donne pour anal o g u e latin à ce mot composé : Propes. (V.) M. Bosworth, qui c i t e M o n e , voit dans le terme angl.-sax. l e Sheet angl., ou le Sail-Une; nous pensons que M. Bosworth se trompe. L e Propes était la Cargue-point, nommée : cluc-linc en anglais. Ï E L c

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S C E G 3 , angl.-sax. s. Petite barque rapide et légère. — SceçAS-man, angl.-sax. Pirate. — V . iEsceman, Lotman, SaîSceatfa, Sae-peof, Sae-wicing, Scetf-man, W'icing. S C E N A I L , vieux fr. s. m. Chenal, Canal. (V. Es-bare.)

Car par cela laissèrent à thiebort (V.) L e grand Sceuail du vray port de salut.

Le grand Scenail ou deaue a mainte goutte,

Cest Marie de grâce eniiiroiiiiée. •• royal.

c

S C E R M U M , bas lat. s. n. (De l'ital. Schermo, Défense. [ V . Schermo.']) Pavesade, Bastingage. — « Statuentes statuimus, n u o d patroni navium debeant dare naves suas bene corzatas et calcatas de foris et paredos et andicta et Scer• Statut vénitien de i a 5 5 , art. i . e r

u

S C H A Z A , vénit. anc. s. f. (Du gr. - j c » ' w , j ' O u v r e en coupant.) Coupure qui, sur la couverte d une galère, était faite aux lattes et aux bordages pour laisser un passage de communication entre la cale et le pont. — « Et e la Schaza a la lalta 18 ciiin lo znovo (V.) da proda... • Falibrica di galère, Ms. ( x v siècle) de la bibl. Magliabeccbi de Florence, publié dans notre Arcli. nav., 1.11, p . 6 - 3 o . SCHEBECKE,.all. s (I)ufr. : ) Chabek, Chebek. SCHEDIA, S C H E D I U M , lat. s. f. et n. (transcript. du gr. 2/ESîu. [ V . ] Radeau. — « Schedia geiius navigii inconditi, trabibus tanlum in ter se connexis facti, quo inericimonia circtimferitnt. >• FeStus. —

Qui Scbedium facit incondilum et inelaboratum. » L C C I I . . , Satire.

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S C E R P A , géno. s. f. (Ce mot est évidemment étranger à l'ital. Scarpare, Arracher, Bompre; mais nous ne connaissons pas son origine. Peut-être n'esl-il qu'une corruption du fr I l e r p e . ) H e r p e d e poulaine. S C E î > , angl.-sax. s. Petit navire. — L e même que Scegli- ( V . ) S C H A A L E , ail. v . a. (De l'angl.-sax. Scale, Écuelle, C o u p e , Bassin ; sans relation, à ce que nous croyons du m o i n s , avec le lat. Sculclla, Scutula. En ail. Schaule ou Çchaalc a, par extension, le sens d'écale de noix, d'écorce, d e cosse de pois. La jumelle a été comparée à l'écorce qui r e c o u v r e un arbre.) Jumelle. S C H A A B S T O K , boli. s. ( D e Stoh, Bâton; et de Schaar, Ciseaux [angl.-sax. Scéran, isl. Siéra, Couper].) Ililoire. S C H A L A , vénit. s. f. (Pour 1. Scala. [ V . ] ) Planche de débarquement. — « Et uedando cpiesto la nostra armada de m a r H messe la Sellala in terra et luti li homeni insi fuora d e l e « a l i e . . . » P . 28 v " , Chron. di Venexia, RJs. pap. in-fol. j i siècle; Bibl. Saint-Marc. — « Quando vora » (le caitaine général) « meter. Schalla. intera, tute, le gallje. debja. m e t e r . Schalla. intera. » Versi, Nautlc, Ms. de it\\\; p> 7 f i i b l . Saint-Marc, classe i v , cod. 170. e

u

[V.])

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S C E O B T - S C I P , angl.-sax. s. (Sceort, Scort, Court.) (Petit n a v i r e . ) Barquette, Nacelle.— L e Gloss. lat. et angl.-sax. de M o u e ( x siècle) donne à Sceort-scip pour analogue latin : .IfiisculasM Petit rat.

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S C H A N S , holl. s. (Proprement : Fort, Forteresse. Skant se trouve dans \cDict. ¿sl.-lat.-dan. de Millier (1814), t. 11, p. 25a, avec la signification : Munimentum. L'auteur ne se prononçant pas sur l'ancienneté de ce mot dans la langue islandaise, nous ne pouvons dire si Schans vient de Slans, ou au contraire Slans de Schans. L e ùict. angl.-sax. de Bosworth ( i 8 3 8 ) ne nous offre aucun radical auquel nous puissions rapporter Slans ou Schans.) Château de poupe, Gaillard d'arrière.—L'ail, dit:Schanzc.—Schansh/eed, s. (Klccd, de l'angl.-sax. ClaS, Habit.) (Habillement, Revêtement du château d'arrière.) Bastingage de l'arrière, et, par extension : Bastingage, en général.—L'ail, ditSehanzhlcidung.

S C I I A R I U M , bas lat. Schario, ital. s. (C'est l'ital*Sqnerro. Chantier de construction. — \ . Pontellus, Scarium.

Mais ne fut pas ainsi quii le faillut,

J. PiRMEUTiER, Chant

dicti petentarii, comprehendendo dictait) portam. »Stat. génois du 9.2 janv. 1 3 3 3 , chap. 3. — V . Chandolar, Scandolaro.

S C H A P P A , ar. cote N. d'Afr. s. (?De l'ital. Scarpa. Patte de l'ancre.

« ... Tant quii suruient, cnuiron la vesprée,

De lest nordest Mie horrible tempeste, Dont le patron eust bien mal a sa teste. Son matbelot mist beaume » (la barre) « a bas bori ;

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x V

1

S C H A L U P E , ail. s. Conformat, mod. de Schlup. S C H A N D O L A B I U M , bas lat. s. n. (Variante orthogr. de Scandolarium. [ V . ] ) — a Et habeat quelibet ex dictis galeis M i b t i l ' b u s portam petentarii a latis decem et septem versus _ nitidis, incipiendo alata mestra de versus popam, ita u o d Schandolarium sit et esse- debeat usque ad portam a

m

S C H E E P , holl. s. (De l'angl.-sax. Scip; isl. Slip.) Navire. Ce mot, qui entre en composition dans plusieurs termes de marine, n'est guère usité; on lui préfère Schip. (V.) Cependant, on dit : « De waaren Schecp doen, Mettre les marchandises à bord. » On dit aussi : » Schcepgaan, Aller à bord. » — Schecp ! Schcep ! Embarque! embarque! — Schccpen, v. a. Embarquer. (Synonyme, Inschccpcn.) — Schccpje, s. (dimtuut. de Schecp). Petit navire, Barque, Nacelle. — Oester Scheepje, Bateau de pêcheur d'huîtres. — Schccps, génitif de Schip.—Scheeps-bcschuit, Biscuit.—Schccps-bcsticr (Bcstier, Conduite, Gouvernement, Direction; de l'angl.-sax. Bestiran. Conduire, fait deStiran ou Styran, Gouverner, Régir,. Manœuvre, Conduite du navire. —Schccpsbouiv, Scheepsbouiving, Construction. — Scheepsbotiivmcester. (Même composition que SchifbaiimeisterCS.]) Constructeur.— Schccpsbyl, Hache des charpentiers de vaisseau. — Schccps-gcrccdschap, Apparaux, Agrès, Manœuvres.—Schceps-jonge (jeune homme de navire), Mousse.—Schceps-lapilein, Capitaine de n a v i r e . — S c h e e p s - l o l , C o q , Cuisinier Sehccps-lading, Chargement, Cargaison. —Schccps-officier, officier marinier. (V. Minder officier.)—Scheeps-plttnjc, Hardes de bord, Trousseau de matelot, T o u t ce qui entre dans son sac en fait de linge et d'habits.—Schecps-strydt (Strif [angl.-sax.], Bataille), Combat naval. — Schccps timmerman, Charpentiei de vaisseau. —Schccps timmeneerf (fferf, de l'angl.-sax. IFcorc, Werc, Travail.) Chantier de construction. —Schcep waart, Navigation.—V. Zee-waart. S C H E E R L I J N E , holl. s. fig. (DeLijnc, C o r d e ; et deA'c/ieeren, Ourdir une chaîne. [Angl.-sax. Sceran [Shéra-n].) Pantoquiôre.


GLOSSAIRE NAUTIQUE

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S C I I E E R S T O K , ali. s. Meme origine et même sens que

SCHIFAC, malt. s. m. (De Schifja.

[ V . ] ) Chaloupe.

SCHIFF, all. s. (De l'angl.-sax. Scip; isl. Skip.) Navire, Vaisseau. —Schiffahrt (Fuhrt, Trajet, V o y a g e ; de l'angl.S C H E I B E N G A T , ali. s. (Gai, T r o u ; Shciben, Rouet.) sax. Fara, Fccr, Chemin; Faran, Aller, l'aire une route), Clan. Navigation.—Schiffbau (Bauen, Construire), Construction, S C H E L E T R O , trai. s. m. (Du gr. Sgifrcrf», Corps dessé- Architecture navale.—Schiffbaumaistcr (Meister, du lat. ché.) S(|uelette, Carcasse.—V. Carcame, Carcassa. Magister, M a î t r e ; B a u e n , Construire), Constructeur, Maître S C H E L M A , S C H E L M O , ital. s. (Du lat. Scalmus. [ V . ] ) ou Directeur des constructions navales.—Schiffbestenrung. Tolet. • « Schelma, Schelmo, Scalme, terme de marine. » Navigation. ( V . Schecps-bestier.) — Schiffbruch (Bruch, de Duez, 1674. l'angl.-sax. Bricc, Rupture; Bracati, Brecan, Briser), Naufrage. Schiffbrücke (Brüche, de l'angl.-sax. Brjcg, Pont , S C H E L M E R Y , S C H E L M E R I J E , h o l l . s. (De Schelm,FriPonton, Bateau employé dans la composition des ponts flotpon.) Baratterie.—A'. Fieltery. S C H E N K E L , ali. s. (Proprement: Jambe; de l'angl.-sax. tants. — 1. Schiffen, v. 11. et a. Naviguer; Envoyer par un Sceanca.) Pendeur. — Schenkel der noektakel, Pendeur ou navire.—2. Schiffen, s. Navigation. — Schiffer, Maître, P a Fouet du palan de bout de vergue. —Schenkel der reeftaljc, tron de navire.—Schiffs-docke, Forme. (X. Docke.)—Schiffs1 taglie du palanquin de ris. — Brass-skcnkcl, Pendeur de manecuver, Manœuvre.—Schiffsofficiere, Officier de vaisseau. — Schiffswerft, Chantier de construction. — Schijfsziinmcrbras. iiiann, Constructeur. — Schiffszimmerniaiinskiint, ConstrucSCHERMO, vénit. anc. s. m. (Du ht. Scalmum.[X.}) Tolet, tion. et quelquefois, par extension : Plat bord du navire qui porte SCHIFFO, géno. s. m. Chaloupe. les Scalini, et Rempart, Bastingage, Pavesade. C'est ce dernier sens que présente Sellerina, dans une loi vénitienne du SCHIFO, ital. s. m. (Du lat. Scapha. [ V . ] ) Esquif, Canot, 3i août 1602, dont voici un passage : « Che le portade ( V . ) Embarcation. — « Schifo è quella barchetta, ò battello, che di essi marinari siano poste sopra il Schermo della nave, sé si porta nelle galee, et ne gl' altri vasselli. In Veneti» si come si faceva per il passado. » — Scherma postizo, vénit. chiama Copano. » (V.) Pàntero-Pantéra (161/1). — Les G é anc. s. m. Tolet sur l'apostis. — « ... Mesurando da questo nois nomment Schiffu la Chaloupe d'un navire. primo Schermo posti/.o de pope infina al secondo postizo S C H I P , boli. s. (De l'angl.-sax. Scip.) Bâtiment, N a v i r e . de esser pedi 3-^ men d i t o , et va cosi a ordine infino a Vaisseau. ( V . Selieep.) — Schipper, s. m. Maître d'équipope » (c'est : h proda, qu'il faut lire). Fabbrica di galere, page, Patron, Propriétaire de navire. ( Y . Oppef-schipper, Ms. ( x v siècle), bibl. Magliab. de Florence, publié dans Tweedeschipper.)—Schippond, holl. anc. (De Pond, Poid>. notre Arch. iiac, t. 11, p . 6-3o. (Proprement: Poids de navire). L e Schippond pesait trois SGHERP B Y D E W I N D Z E 1 L E N , boli. v. a. (Mot à cents livres de France. Dict. holl. et fr. de P . Marin, 17 y j . mot : Fortement près du vent naviguer. — Schcrp ou Seherp- — Schips-schrijvcr, holl. s. m. (Schrijver, de Schrijnen. //>'/• [ a d v . ] , de Seherp, Tranchant, Aigu. Y . Zeilen.) Pincer Ecrire [lat. Scribere.]) Ecrivain de navire. le vent, Rallier le vent, Serrer le vent. P. Marin, Dict. holl.S C H I P P A , bas lat. s. f. (De l'angl.-sax. Sciper; isl. fr. '1762), art. Serrer. — Y . De wind afkneypen, D e ' w i n d Skipari.) Matelot. — « Tandem navigandi Signum dédit. prangen, Tegen de wind inkrimpeii. Porro Schippte remos band segniter arripuerunt,., » Oderjc S C H I A V I N A , i t a l . s. f. (De Schiavo, Esclave.) Grosse cou- Vital, liv. x i i , p . 868. — DuCange rapproche de ce pass.igt verture ile laine qu'on donnait à chaque rameur, esclave, dej'liistorien anglais ces vers du Roman de Brut : forcatoli bonnevoglie d'une galère, pour s'envelopper penNefs et Esquiex appareiller... Paia aportent et char, poisson salé et trois dant la nuit sur son banc. — X. Bancho, Barillo.

Schaarstak.

(X.)

e

SCHIAVO, ital. anc. s. m. (De Selavc, habitant de l'Esclavonie. [Dict. étymol.àe Ménage.]) Esclave, rameur dans une galère. — « S c h i a v i parte sono Mori, parte Turchi, parte Morlacchi : i Turchi et i Mori pigliati sù le loro l'uste sono uiegliori, che quei che in terra se pigliano. Morlacchi la maggior parta muoiono di malenconia et ostinatione. » Barlol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. g 5 .

Par la terre à cliarai, par la mer o Eschois. »

Eschois, ou Eschais, pas plus qu'Esquiex, n'a de l'analogie avec Schippa. W a c e dit, dans le premier vers: « Appareiller nefs et esquifs; n et dans les autres : « Ils apportent pain, viande, poisson salé et frais, par terre avec des charrettes . par mer avec des barques ou esquifs. »

SCI11EMANNSGARN, ail. s. (Gara, même origine que Yarn. [ V . ] ) (Proprement : Fil du quartier-maître ; ainsi nommé, parce qu'à sa ceinture le quartier-maître avait toujours des morceaux de fil de carret et de bitord pour faire les genopeset les amarrages.) Bitord. — L e boli, dit : Schiemansgaren.

S C H I P P U N D , fr.-holl. (Pour Schippond. [ V . ] ) — « . . . J'ai donné ordre aux sieurs Tresmitte et P a g e z , de la Rochelle, de lny enuoyer » (à Elkeims) 0 trois flûtes au printemps prochain , au lieu de deux qu'il auoit demandées audit P e licot. Tenez prestes pour ce temps-là les 814 Scbippuiidts de cuiure dont vous auez desja 4 14, afin de les enuoyer e n Charente, par le retour des vaisseaux qu'ils enuoyeront dans le Nort aussy tost que la mer en sera praticable, ou par la première occasion scure que vous trouuerez. » Colbtrt ..Rousseau, 24 janvier 1670; Ordr. du Roy; vol. 12, fol. 42 v » ; Ms. A i c h , de la Mar.

SCHIERA, ital. (Du bas lat. Scara, Schiera, Armée; Corps de troupes.) Division, Escadre.—« Sono li predetti i3o legni » (dell' armata di Spagna) a in quattro stuoli, ouero esserciti, ò Schiere, ò pure armate, che si chiamino compartiti, è ciascheduna delle quali vengono assegnatili propri sussidij. - Filip. Pigafetta, Orditi, dell' armata, etc., p. 1.

S C H I R A Z Z O , ital. vénit. anc. s. Navire que PanteroPantera, p. 4 ° de son Armata navale (161 4 , compte parmi les bâtiments à voiles carrées ( « i vasi, che veleggìaono alla quadra, così nominata della forma, che per il più è quad r a t a » ) . Il ne donne d'ailleurs aucun renseignement sur le Schirazzo, que nous n'avons vu cité que par lui et par A n -

S C H I E B - B L I N D E , ali. s. (De Schieben [angl.-sax. Scyftan], Pousser. (Proprement : Civadière poussée, ou hissée.) Contre-ci vadière.

1


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . tr.ine d e Conflans, qui en francisa le nom et en fit Esquirace V Schirazzo serait-il en relation avec le fias latin Squirolus, Esqiiimlus, fait du lat. Sciurus, Ecureuil ? Ce n'est pas i m p o s s i b l e ; nous sommes loin pourtant de le prétendre. " S C H K I M A N , fr. s. m. (Transcription de l'ail. Schiemann.) I^es Schkimans et Schkimans en second ou Mate ( Y . ) sont n o m m é s , p . 27 du manuscrit f r . , n° i 6 3 d e l a Biblioth. de la M a r . , " ' o é le titre : Règlement de manne e t c . Ce Règlement, rédigé par Pierre le Grand, et o u b l i é en 1720, fut traduit en français, par un Russe, la m ê m e année. L'art. 2, chap. x m , nous fait connaître que l e S c b k i m a n était un bas-officier placé par son rang entre le c o n t r e - m a î t r e dont il partageait les attributions, et le quat i e r - m a î t r e . — Alex. Chickoff n'a point d'art. U l K i i M a f f b ; R e i f f n'a pas recueilli non plus ce mot, qui ne désignait sans d o u t e plus un grade à la lin du x v m siècle. o

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S C H K I P O R , fr. s. m. (Transcription delllKnnepl; elle se l i t , P- " manuscrit n i 6 3 , cité à l'art, précédent.) 2

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S C H L E T E N , ail. s. ( L e même que Scblittcn, de l'angl.» a x . Slidan, Glisser.) (Proprement: Traîneau.) Bigot de ra„ . Schlittenbalhcu. [Ralhcn, Poutres.) Poutres de ber.) A n g u i l l e s , Coittes. r

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S C H L U P , S C H L U P E , S C H L U H P , ail. s. (Ces mots et leurs analogues Slup [dan. suéd.], Slocp [holl.], Sloop [angl.], Chaloupe [ f r . ] , Chalnpa [port, esp.], viennent probablement d e l'angb-sax. Slipan'e), Glisser, Ram|)er, qui a fait l'ail. Schlupfcn, quia les mentes significations. L'embarcation, que ses rames emportent légèrement, glisse sur l'eau ; celle qui ..'introduit dans une petite crique pour épier, se glisse entre les r o c h e r s et rampe pour ainsi dire. L'embarcation, le can o t si notre hypothèse est admissible, fut nommé par une j ses qualités : c'est un trope commun dans la langue marit i m e . ) C a n o t , embarcation. e

S C H Œ G G I U , géno. s. m. (De l'ital. Scoglio. [ V . ] ) Écueil. S C H O O N E R , holl. angl. s. (Etymol. incert. Ce m o t , qui î l sans relation avec Schoon, signifiant: Beau, Blanc, P r o p r e , pourrait bien avoir été fait de l'angl.-sax. Scunian, F u i r E v i t e r . L e navire qu'on a nommé Schooner est rapide, i ,>er et par conséquent propre à fuir dans les circonstances sa' faiblesse lui interdit la résistance.) Goélette. — L'ail, écrit Schoner.—Sehooncrbrtk, Brig-goëlette. a r a

e

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nous nommons : Contre-amiral. — « De Schout by Nagt zeil s'morgens en s'avonds om de A'loot, en past dat ieder volgens rang blyft. • ( P . Marin , 1752.) S C H R A A L E N , holl. v. (Etymol. incorni.) (Proprement: Maigrir.) Approcher ou Refuser, eu parlant du v e n t . — L'ail, dit Schralen. S C H R E I B E R , ail. s. m. (De Schreiben, bere.)) Écrivain.

Écrire. [ L a t . Scri-

SCHU1T, S C H U Y T , flam. boli. s. (De l'angl.-sax. Scegt. [ V . ] ) Bateau, Barque. ( V . Cuitta, Skuta.) — Schuithcn, s. Petit bateau. — Isaac Pontanus, dans sa Rerum danicarum bistorta ( 1631 ) , et Waldcmar, roi de Danemark, dans une charte de 1326, nomment les Schudemen, ou matelots des Schuits. DuCange, ne pouvant dire ce qu'étaient ces hommes (men), se contenta de les désigner par ces mots: « Nautarum species, Danis. » SCHULB, angl. anc. s. (Etymol. inconn.) — •< Item, x n o v e r s , » (pour la chaloupe) « and a Sculb. • Invcntory of the great barite, etc. (6 oct. i 5 3 2 ) . Dans cet article de l'Inventaire, Schulb ne peut nommer que la Gaffe, ou le Grappin, S C H W E R D T . ail. s. (De l'augi, sax. Swurdt, Swyrd, É p é e , Glaive.) Espade, Semelle, A i l e , D é r i v e . — S i l'on comprend très-bien comment 011 a comparé l'espade à battre le chanvre, au glaive dont elle a à peu près la figure, on ne voit pas pourquoi l'on a appelé du nom d'epée (Schuerdt) la Derive ou Semelle, dont la forme actuelle n'a aucun rapport avec celle du glaive. Peut-être cependant la raison de ce qui nous paraît une singularité peu explicable aujourd'hui, est-elle tout simplement dans l'ancienne forme de la Dérive, qui peut fort bien avoir été une planche étroite, maniée avec une poignée,et suspendue au côté du navire à la manière de l'épee. —J. Schefler (p. 331 de son traité De Militai navali [ i C 5 4 ] ) , parlant des gouvernails latéraux et des gouvernails de fortune, dit : « Videtur id inuentum fuisse cjitsmodi, quale vsurpant hodie in galeis, et Schuucrt Schwert), id est enses, appellant. » H y a là deux erreurs : le Schwerd n'est point un gouvernail, et jamais les galères n'ont eu de ces dérives; ce sont les galiotes hollandaises qui portent sur le coté ces ailes, destinées à produire l'office d'une carène, qui aurait beaucoup de pied dans l'eau.

S C H O O R , holl. s. (Même origine <\\\<tShorc. [ V . ] ) Accore, E t a n c o n , Épontille. ( V . Stutt.) — Schooren, v. a. Accorer.

S C H Y Y E R T A U , ail. s. (De Tau [ Y . ] ; et de Schwcr, de l'angl.-sax. Stvcart, Stvart, Siveort, Sivert, Noir.) (Corde noire, Corde'goudronnée.) Câble. — Y . Aukirtait, Kabel.

S C H D O T , holl. s. ( D e l'angl.-sax. Sceat [ V . ] , A n g l e , C o i n . ) Écoute. — L'ail, dit Schot. —Schoothoorn,\\o\\.Scholhôrn, ail- Point de la voile. (Hornc, C o r n e , Angle.)

S C H W I G T I N G S D E R P U T T I N G T A Y E , ail. s. pl. (De l'angl.-sax. Su'ican, Ébranler, T i r e r fort.) Trélingage.— V. Puttingtau.

S C H O U T B E Y NACI1T, ail. s. (Comme le holl. Schoutbynagt [ V . ] ) Contre-amiral. ( Y . Konteradmiral.) — Schout bij nacht, holl. s. m. Contre-amiral. Il résulte de l'état de la m a r i n e royale des Pays-Bas, publié le 1 janvier 1846, qu'à cette époque la marine hollandaise avait trois a Schonten bij nacht. » Schout by nacht, suéd. anc. Contre-amiral.— Schoutbynngt,ou, selon l'orthogr. mod., Schout bij nacht [ V . ) , h o l l . Proprement : L e Bailli de nuit.—« LeContre-amiral ou Çc/iout by nagt est (en Hollande) le troisième officier des arm é e s navales. Ses principales fonctions sont d'avoir l'oeil, endant la nuit, à ce que tous les vaisseaux gardent leur ? _ , en naviguant, afin qu'ils ne s'abordent pas, et qu'il n'y a i t p o i n t de confusion; et c'est à lui de dénoncer ceux qui font pas leur devoir à cet égard. » Ce passage d'un auteur hollandais, cité par Aubin (1702), explique le nom d o n n é par les marins e lal ndre à l'officier général que

S C H Y F , holl. s. (De l'angl.-sax. A > i / [ S k i f ] , Baril, T o n neau.) Rouet, ou Rea de Poulie.

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S C H Y P P E , vieil angl. s. (De l'angl.-sax. Scip Navire. — Y . Bowsprete.

[Skip].)

1. SCIA , ital. s. f. (? Du gr. 2/(?<••, j e Fends, je Divise.) Sillage , Course du navire. 2. S C I A , ital. s. f. Action de Scier ou de Nager à culer; Scie. — Scia ou Zia scorre, Scie d'un bord et nage de l'autre. — Sciavogare, v. a. Scier d'un bord, nager de l'autre; virer de bord, en faisant cette manoeuvre.

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S C I A B E C C O , ital. S Ç I A B E C O , geno. s. m. (Comme Xabeque dans Enxabeque. [ V . ] ) C h a b e k , Chebek. — Y . Stambecco , Zambecco. S C I A L U P P A , ital. s. f. (Du f r . : ) Chaloupe.

1G7


GLOSSAIRE

NAUTIQUE.

1330

SCIAMBECCO, ital. s. f. (VarianteSciabecco. [ V . ] ) Chebek, Chabek. 1. S C I A R E , ital. v . a. (De i . Sciai [ V . ] ) Silier, Naviguer. « Singler en nier, Sier, en terme de marine. » Duez, 1674. 2. S C I A R E , ital. v . a. Scier, Nager à culer. PanterePantera écrit a la vénitienne : Siare. ( V . ) S C I A T T A , s. (Italianisalion du fr.:) Chatte.—V.Chiatta. 1. SCIE, fr. s. f. (De lirai. 2. Scia ou Zia.) (Isl. Hamlan, Hömlun; ilivr. Vozcnje nasc; lat. Jnhibitio; ital. vénit. 'Sia; rus. Таваненье [Tavanéneìi) Action de nager à reculons. — Scier, v. a. (Gr. anc. 'AVT/JOSTS'I» , Flpuavav xpoûeiv ; gr. vulg. Siâpi» LSVVzró] ; lat. Inhibcrc rem os ; ital. Sciare, Ziare ; angl. Back [7b] ; val. В1сла [a] ìninpotiaii [A visla improtive]; rus. Таваишпь [Tavanite]; isl. Baka, Hamla.) C'est, avec les avirons, nager de telle façon que le navire, au lieu de fendre les eaux par l'avant, les fende par la poupe; c'est, comme on dit, Nager à culer. — Faire Scie-vogue, v . a. (De fit al. Sciavogarc. [ V . ] i Virer de bord. — «Quatre de leurs galères vindrent essayer leurs courciers» (leurs canons decoursie); < mais le Sceptre tira un coup de canon de 3G de sa SainteRarbe, qui les obligea au plus vite à Faire Scie-vogue; car il donna droit dans la palamante de l'une d'elles. » Relation anonyme du combat de Lipari, 8 janv. 1676; A r c b . d e l à Mar., dossier Du Quesne. — V . Siascorri, Siavoga. 2. S C I E , fr. s. f. (Que Ménage écrit Sie. Du lat. Secare, Couper, Scier.) (Gr. anc. Ilpi'wv ; gr. vulg. LTpiovi ; lat. port. Serra; bas lat. Seca; ital. Sega ; esp. Sierra; isl. Sag, Sog; augi.-sax. Saga; all. Säge ; holl. Zaag ; dan. Saug; suéd. Säg; illyr. pol. Pila; rus. П и л а [Pila]; hongr. Furesz; tnrc, Bitchqy[^us .]; chili. Kita; läse. Karate; mal. Gara>

gadji [^j£j}\\

[Dumont-d'Urville écrit : Gradji]; madék.

Fanapak; raawi, nouv.-zél. Лапе; tonga, Guili; taïti, Lou.) Lame de fer dentée d'un coté, et montée, ou bien à une simple poignée, — c'est la Scie à main (angl. Hand-saw; ail. Handsäge; holl. Handzaag; dan. Haand-saug; suéd. Handsdg; 111s. Ручная пила [Rautc/inaia pila] [de Рука [Rolika], Main, Bras]; turc, Testerò [tJl-,5\ ; — ou bien, montée à une sorte de châssis dont elle occupe quelquefois le milieu, quelquefois l'un des grands côtés, suivant qu'elle est Scie à refendre ou Scie à débiter.— On n'a rien de certain sur l'invention de la Scie, attribuée à Dédale. Peut-être cet ingénieux mécanicien imita-t-il, pour l'appliquer aux travaux du charpentier, l'épée, profondément dentée à ses deux tranchants, dont est armé le poisson nommé Ilptoxiç ( V . ) par les Grecs. L'épine dorsale de plus d'un poisson, les feuilles dentelées de quelques plantes purent aussi lui donner l'idée de la Scie. SCIEFER-AYTND, ail. s. Vent qui refuse. S C I L O C C O , ital. s. m. (Variante de Sirocco. [ V . ] ) — « N a vigammo sempre con prospero vento, non usando da Schiocco et Libeccio. »Lettre iCAnd. Corsali; ap. Ramus., t. 1 p. 177 S C I L O N E , ital. anc. s. m. Phénomène nommé autrement: Tromba. T r o m b e , Tourbillon, Colonne d'eau. — « Q u e s t o Scilonc, tromba ò colonna i marinari creduli nelle cose infedeli, et nelle lideli ostinatissimi, tengono che svanisca pigliando vn coltello del manico negro, et dicendo l'evangelio di S. Giovanni et il Pater naster, senza dire : Et in ìeira , et facendo tre Croci in aria et ad ogni Croce ficcando la punta del coltello nel bordo del vascello. » Bartol.CresD

centio, Nautica Méditer. perstitions, Tromba.

(1607), p. 401. — V. Sielon, Su-

S C I M 1 0 T T O , vénit. s. m. Plongeur. Stratico ( 1 8 1 4 ) . — Nous ne savons comment Scimiotto, qui désigne un petit singe (de Scimia, Singe ; lat. Similis), est devenu le nom du plongeur. Nous avouons que l'analogie qu'il peut y avoir entre le singe et un homme qui plonge nous échappe tout à fait. S C I 0 G L 1 E R E U N A G O M E N A D A L L ' A N G O R A , ital. v a. (Proprement : Délier, Dégager un câble de l'ancre où il est attaché.) Délalinguer un câble. SCIP, angl.-sax. s. Navire, Vaisseau , Bâtiment— « Sci/> af bani-yiSum totorfod, Navire ballotté par les flots. » — « Scip ofertogen mid ySum, Bâtiment couvert par les lames.» (V. Bord. Brim-liengest, Ceol, Ciol, Dasge, Eliot., Flota, Fcrr. Ilôlm-œrn, L i d , L t é , Litfa, L i t , Mere-hengest, R o w e t e , Rewute, R e w y t , Scip, Scyp, Sund-wudii, AVœg-hengesl, Y S, Yé'-hengèst.) — Scip-crœft, (Crcvft, Art.) (Art du navire.) Navigation Scip fait, (Fret, Xase, Coupe.) Petite barque. Petit bateau, Barquette. ( V . C e o l , C i o l , Sceort-scip. Scip-Jlota, Flotte. — Scip-forSiing, (Fortiung, Provision. Approvisionnement du navire.— Scip-fyrd, Le mémo que Fyrdscip ( V . ) et que Scyp-fyrd. (X.) — Scip-fyrding, Expédition navale. ( V . Scip-here.)— Scip-gebroc, (Gcbmc, Peine, Affliction; de Breccan, Briser.) Naufrage, Naufrager. ( V . For-Lidenes.) — Scip-gcfcr, (Gcfcr, V o y a g e ; de Fcer, Chemin.) Voyage. (X. Brim-faro, B r i m - L â d , Sevp L a d . ) — Scip-getawu. Selon Somner : Appareil du navire. Aplustres. Les tawa sont des instruments, des machines.— Scip-hamor, (Hamor, Marteau.) Bâton dont se servait l'homme qui conduisait la nage, cet homme lui-même, YHortator des vaisseaux longs antiques. (X. Courbache, Manière, Hortator, Portisculus.) — Scip-lwrc, [Hcre, Troupe, A r m é e , Expédition.) Armée navale, Expédition navale. Flotte.— Scip- hlœder ou Hlœdder, (Hlœder, Echelle.) Planche pour monter à bord d'un navire et pour en descendre. — « PONS, Scip-hlœdcr. i> Gloss. lat.-angl.-sax. de Mono ( x siècle), (y. Pons.) — Scip-ldœst, Bâtiment «le charge, Navire de pirate. (V. Illsest-scip, ï>eof-scip.) — Scip-lilaford, (Hlaford, L o r d , Maître.) Maître ou Patron d'un navire. Pilote. (Y. Scipes-hlaford, Scip-rotfor, Scip-storia, Scip-stvra. S t e o r a . ) — Scip-lâd. (Lad, Chemin.) V o y a g e . (A. S o \ p lâd.) — Scip-lœst. — « ONEKARIA NAVIS , Scip-lœst. » Gloss lut. et angl-sax. de Mone ( x siècle). — Lœst paraît une faute de copiste du manuscrit de Bruxelles ; la véritable orthographe est Hliest. Lœst a, en effet, un sens très-différent de Hlœst; il signifie Très-petit : c'est le superlatif de Ljtel; il désigne aussi la Trace des pas. ( V . Hlaest-scip.^ — Scip-lidend, Variante de Scip-lio'end. (V.) — Scip-li^, M. rine. ( Y . US.) — Scip-liiScnd, (De LiSan. [ V . ] ) — Navigateur, Naviguant, Marin. ( V . Flota, Flotmon, LiîS-mon. Lios-mon, Litsman, Noadling, Nydling, Sa;-leoda, Sa^mati, Sœ-rinc, Scip-man, Sund.) — Scipmœrls, Câble, selon le Gloss. de Mone ( x siècle). (V. Maerehscîp, Ancer-streni:, Beting, Scip-rap.)— Scip-man, (Man, Homme.) M a r i n , M telot. •—Scip-rap, (Rap, Corde.) Câble. —Scipi-raior, l RoiScre. [ V . ] ) Timonier. ( V . Forc-steord, Scip-stiora, Scipstyra.) — Scip-rowcnd. (De Rôwan. [ V . ] ) Rameur, Nageur. e

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— Scip-setl. (Setl, Siège.) Banc de rameur. (X. Poil.) — Scip-stiora ou Styra. (Stiora [ V . ] , Guide.) T i m o n i e r , Pilote. ( V . Scip-hlafor, Scip-rooor, Steora, Steor-man.) — Sct/>tare, Tearo ou Teoru. (Tare, Tero, Teor, Terit, Te Teoru, corruption de Tynva, Bitume, Résine, P o i x , \ phalte.) Goudron. ( V . Tare.) — Scip-ioll. (7b//, Impôt, T r i but; Lieu qui est sujet à un impôt.) Nolis, Fret. —Sci/>-


GLOSSAIRE NAUTIQUE. *vered.{iVcred ou fVerad, Multitude, Troupe, Armée.) Force navale. Scip-wyrhta. (fVyrhta, Ouvrier.) (Ouvrier en nav i r e s . ) Charpentier. S C I P A N (Stipane), angl.-sax. v. a. (Proprement : Créer, C o m p o s e r , Mettre en ordre, Arranger.) Equiper un navire. Çe m o t est une variante orthographique de Sçyppan et d e Serpi"", qui est le verbe primitif. S C 1 P E R , angl.-sax. s. ( L e Skipari, isl.) Matelot. — V . r l o t n , F l o t m o n , Li<£-mon, Ltôs-mon, Litsman, Neadling, > i d l i n g , Sae-leoda, Sae-rinc, Scealc. S C I P E S - F L O R , augi.-sax. s. Selon M o n e , Gloss. lat.n<*l-sax ( x siècle), ce mot composé, — ou plutôt le mot fior tout seul, car Scipes est le génitif de Srip, et dans une n o m e n c l a t u r e navale il pourrait être supprimé , — désigne j fl vel tabulata naviiim. On ne sait pas bien ce qu'étaient les Fori ( V . ) ; quant aux Tabulata, c'étaient les P l a n ches les Bordages; mais quels bordages particuliers avait »11 v u e le lexicographe anglo-saxon, quand il donnait Tabulata p o u r correspondant lat. au sax. Fior? Bosworth traduit le m o t Fior par : Ftoor, Pavaient, Pavimentimi ; or, en a n " l a i s , Floor désigne à la fois un Plancher, un Parquet et u n ° É t a " e ; Pavment est un Pavé. Est-ce l'Étage ou le Pavé, - a - d i r e le Pont ou le Fond du navire, que nommait Scipes-Flor? Les grands navires des Normands et ceux des \ n " l o - S a x o n s de la môme époque devaient être pontés y '' Mémoire sur les navires îles Normands, t. i " , p . i / ( 3 , Arch. nav.), et Fior peut très-bien avoir désigné le Pont, d o n t , par parenthèse, nous ne trouvons pas le nom dans le Piet. angl.-sax.; mais les Anglais ont désigné le Fond du navire par Floor, et nous sommes très-porte à croire que r'est par tradition qu'ils l'ont fait. Nous pensons donc que dans Scipes-Fior \\ faut voir les Bordages et autres pièces nui composaient le Fond du navire. ( Y . Botm.) — N ' o u blions pas de'dire, cependant, que dans le manuscrit du Class, d e Mone, cité par M . Bosworth, p . 60 j de son Sup— nlément, Scipes-flor désigne le pont : A deck. — Scipes Idafard. [Hlaford, L o r d , Maître; Scipes, génit. de Scip.) Maître o u P a t r o n d'un navire, Pilote. e

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S C I P I A N , angl.-sax. v . a. (De Scip. [X.]) Monter un na. , e s'Embarquer.— « On IVibt scipade, Il s'Embarque à l'île d e W i g h t . » — V . Gescipan. r

S C I P I N C E L , S C I P I N C L E , S C I P P I N C E L , angl.-sax. s. P e t i t e embarcation, Petit bateau. S C I P L I C , angl.-sax. adj. Naval. S C I P P > angl.-sax. s. (Variante de Scip. [ V . ] ) — V . Scyp. S C I R I N A , illyr. daim. s. f. (C'est le lllnpnità [Chirinii], r u s s e ; de I l l n p , rad. des mots slaves exprimant l'idée d ' A m p l e u r , d'Espace, de Largeur.) Largeur, Latitude. S C I R O C C O , ital. s. m. (Du lat. Srriacus, de Syrie.) (Vent . v r i e n . ) Vent de Sud-est.— Scirocco, (piasi seriaco, v e n e n d o egli in questo mare dalla Siria. — Bat toi. Cresccntio, \autiea Medit. (1607), p. i5tì. S C I R O T A , illyr. daim. s. (Le Lllnpoma, rus. [ V . ] ) Latitude. S C 1 U G A A S E N T I N H A , géno. v. a. (De l'ital. Sdogate, ssuver, Sécher. [Lat. Siero re.]) (Sécher la sentine, le fond d e cale.) Affranchir le navire. r

S C l U N C O , géno. s. m. (Corrupt. de l'ital. Giunc/io.) L e fianco italien. ( V . ) — Drisse de l'antenne, Garant de cette d r U s e formée d'un palan. S C I 0 P E T T A , génp. s. f. Billard.

1331

S C I V E L L O , géno. s. m. Esse. S C I V E R N A , géno. v. a. (De l'ital. remare, Désarmer pendant l'hiver.

Hiverner.)

S C K A R A M (C/ikàram), illyr. daim. s. (Ce mot n'a point d analogues dans le slave ; il nous paraît corrompu du vénit. Sc/icrmo. [ V . ] ) T o l e t . — V . Pâlac. S C L A T A R I A , bas lat s. f. Navire qui fait la course, Vaisseau pirate. (Papias.) S C O A M A R , vénit. s. m. ( D e l'ital. Scopamare. nette basse.

[V.]) Bon-

S C O D E L L A , ital. s. f. (Du lat. Scutula, Écuelle; diminut. deScutus, Écu; rad. gr. Sxtjtoç, Cuir.) Écuelle du cabestan. — V . Piatello. SCOE, cat. anc. s. f. (Variante d'Escoe. [ V . ] ) Dans sa traduction du Consulat de la Mer ( M s . 11" 884, Bibl. de la Mar.), Abel avance que la Scoe était dans les navires catalans cette planche qu'on appelle aujourd'hui la Paraclose ou Parclose ( V . ) ; c'est une petite erreur. La Scoe n'était pas une paraclose; c'était ce que, au x v n siècle, on nommait l'Escoue (X.), et ce qui porte aujourd'hui le nom de Bordage de fleur. — V . Escoe, 1. Scosa, Scotte. c

S C O G L I O , ital. anc. et mod. s. m. (Du lat. Scopulus, en bas lat. Scolitiin.) Ecueil. — « . . . E quanto fossi presso A porto, 0 Scoglio adesso. » FRANCESCO IURUERINO, Documenti

d'amore

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siècle).

—0 Questo Scoglio era distante in ver Ponente dal Capo di Noruega luogo foriati et estremo, perche è chiamato in suo lenguaggio Culo mundi, da miglia 70, et basso in acqua et piano accetto alcune mote dotte sono fabricate le sue casette. Sono appresso quello alcuni altri Scogli quali habitat!, et quali no, picioli et mezzani. » Viaggio di P. Quirino (i4'31), ap. Ramus., t. 11, p. 204 B. ( V . Gettare il ferro.) — Scagliare, v. n. Donner ou toucher sur un écueil. ( V . Iscoglio.) — « Deinde per Syroeum » (le Sirocco) • per dua milliaria navigetur, et inveniet Scolimi], per quod fit poilus. • Marino Sanuto, liv. 11, part. 4,cbap. a5. S C O L T A , bas lat. s. f. ; L e même que VEscolta esp. 011 YEscttcha, VEscusado, dont il est fait mention dans les Partidas d'Alfonse le Savant, part. I l , tit. 26, liv. x . — V. du Cange, voce : Scitica?, art. Collocare.) Garde de nuit établie à l'entrée d'un port. — V . Lahut. S C O P A , ital. s. f. (Du lat. Scopa:.) Balai. — Scapa dei ciclo, Balai du ciel. — Scopare, lat. ital. v. a. Balayer. — A ' . Venere. S C O P A M A R E , ital. s. m. (De Scopare, Balayer, et de Mare, Mer. Qui balaye la mer.) Bonnette basse.—Scopamare est un mot analogue à Traincrcssc ( V . ) , iiRastrera(X.) et surtout à Barredoura. ( V . ) S C O P E L L U S , bas lat. s. m. (Du lat. Scopala:, Scopte; ital. Scopa, Scopelta.) Balai.—« Lucernis sex, Scopellis duobus, etc. » Contrat il'affrètement de la ncf\e Paradis (1268). publie, p. 3o2, t. 11 de notre Arch. nav. — Peut-être, dans cette phrase, faut-il lire Scopcttis, au lieu de Scopellis. SCORBUT, fr. s. m. (Du holl. Scheur-buik, corruption de Scheur-bek, Déchirure de la bouche [angl.-sax. Secar, Morc»nu; isl. Skor, Fente; Bek, Bec, Gueule d'un four, et familièrement, Bouche.] [ V . B e c ] M . le docteur Nèboitx, chirurgien major de la frégate la Vénus, pendant la campagne faite autour du monde par ce navire, dans les années 18Ì7, i838 et 1839, a publié [Annal, marit., v o l . L x x i n 167.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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1840, 11 part., t. i , p . 8 0 2 ] une curieuse dissertation sur le Scorbut; il dit du nom de cette maladie qu'il est dérivé « du mot esclavón Scorb qui signifie Maladie, ou du vieux hollandais ScorbecA; Ulcère de la bouche. Nous n'avons pas sous les yeux de dictionnaires flamands ou hollandais qui nous offrent la forme ScorbecA; remarquée sans doute par M. N é bonx, dans quelque vieil auteur; nous trouvons Schoerburt dans le Commentaire d'Etienne Cleirac sur les Roules cTOleron [1647], mais ce mot n'est qu'une altération de Seheurbuik. Quant au slave Scorb, qui nomme le Chagrin, la T r i s tesse, l'Infortune et la Maladie, nous ne croyons pas qu'il soit pour quelque chose dans la formation de Scorbut, bien que SAorbite [rus. CK0p61imi.] ait une grande analogie de son avec Scorbut, et que l'état naturel du scorbutique puisse être parfaitement caractérisé par ce verbe, dont la signification est : Être dans l'affliction, et s'Attrister. L e russe nomme le Scorbut : ljbmra [Tsinnga], qui n'a rien de commun avec CKopM); ce serait une raison pour rejeter l'idée d'un rapprochement entre le mot slave et le mot français; et puis, l'on sait que ce n'est point aux radicaux slaves que les langues occidentales ont emprunté leurs éléments de composition. Le fait aurait pu avoir lieu par hasard ; mais nous persistons à croireque ce n'est pas dans le cas particulier qui nous occupe.) (AU. ScharbocA [transcript. du holl.],Skórbut[transcript. du fr.] ; dan. SAïorbug [du h o l l . ] ; suéd. SAôrbjugg [corrompu du dan.] ; angl. Scurvj- [de l'angl.-sax. Sccorfa, Pustule, auquel N . Webster a tort de rapporter le dan. SAïorbug]; bas lat. Scorbutus; ital. Scorbuto; esp. port. Escorbuto [du fr., comme l'ital. et le bas l a t . ] ; gr. mod. Sxop6oüTO [Scorvouto], 2Top.oty.axi [SloniaAaAi]; ar. côte N . d'Afr. Hárrara; turc, Isgorpit [j_J¿—!] ; madék. Tsimandia AoAan.) Maladie grave que, selon les auteurs, développent les fatigantes navigations, la constante habitation à bord d'un navire où l'air est souvent vicié par la présence d'un grand nombre d'hommes, la malpropreté habituelle, l'humidité du navire et celle des vêtements, l'ennui qui suit le long éloignement de la patrie, une nourriture malsaine, etc., etc. Les véritables causes et le véritable remède du Scorbut sont encore inconnus; c'est ce qui nous paraît résulter de la divergence des opinions émises par les hommes instruits qui ont observé cette affection et l'ont combattue : le mal de terre, comme on appelait autrefois le Scorbut, et le Mal de mer, ( V . ) ont cela de commun; tous deux, hélas! ressemblent à tant d'autres maladies devant lesquelles la médecine est encore impuissante. <• Que sais-je? » c'est le mot de la science. — L e Scorbut est manifestement désigne dans le passage suivant de YHist. orientale, par Jacques de Vitry (liv. m , sous l'année 1218; fol. 1135 des Cesta Dei per Francos, Hanoviae, 1611) : « Inuasit praeterea mullos de exercitu quaedam pestis, contra quam physici nullum in arte sua remedium inuenire poterant » (six siècles d'études et de progrès n'ont pas doté l'art de la médecine d'un remède contre ce fléau); « dolor repentinus pedes inuasit et crura; et conjunctim caro corrupta genciuas et dentés obduxit, masticandi potestatem auferens : tibias horribilis nigredo obfuscauit : et sic longo tractu dolori afflicti, cum patientia multa migraueruntad Dominum plurimi; quidam usque ad tempus v e r nale durantes, beneficio caloris euaserunt liberad.» V. Scurbut. S C O R C I A P I N , fr. anc. s. m. (Traduet. de l'ital. Scorciapino. [ V . ] ) Nom d'un petit navire, espèce de grosse embarcation sur laquelle nous avons des renseignements trop incomplets pour que nous nous hasardions à la décrire. — « Il s'y perdit » (devant Alger, à l'expédition de Charles-

Quint, en 15/ 1 ) « quinze galères, les Scorciapins des Espagnols, et les canons des batteries qui estoient sur les barques, pretz à mettre à terre, et toutes les frégates. » Baudoin, Histoire de tordre de Saint-Jean de Hicrusalem. (

S C O R C I A P I N O , ital. anc. s. m. (? Peut-être d e : Pine, Pin, et par catachrèse Navire; et de Scorcia, Raccourci. Due/., Dici, ital.-fr. [1674] dit, en effet : Scorciapino, Barque courte. [ V . Scurzata.]) — « S i perdittero » (devant Alger, en l 5 4 l , expédit. de Charles-Quint) « in tutto quindici galere, tutti li Scorciapini di Spagna, e tré navi grosse. Talmente que, venuta essendo Г bora di vespro, oltra tutte le fregate s'erano fracassati, da cento e cinquanta vascelli.» Bosin. Hist. de Malte, 1.111, p. 209. — V . Corchapine et : S C O R C I P A N N O , ital. anc. s. m. (Corrupt. de Scorciapino. [ V . ] ) — « Con S. Mesta» (Charles-Quint) « erano xxij galere del principe, iiij di Rode, vj di Ant°. Doria, viij che conduceua don Ferrante, iiij del conte della Anguillaia, ij di don Grafia (ли), che le altre iiij haueuano mandate in Cartagenia per non so che seruitio; sotto la bandiera tlel galeone erano vi с nani a solilo del imperatore, et più fino alla somma di 115 11 en tu rieri a dispagna dicono 140. Et Scompanni senza numero... » C a p ° G i o v . daVerrazano, Rotta сГAlgicri, i54a, Ms. i n - 4 , class, x i i i , cod. 89, Bibl. Magliab. de Fior., p. 20. 0

SCORIi, angl.-sax. s. Bord, Rivage. — V . Меге-hwearf, Ofer, Ora, Sse-rima, Sae-strand, Sae-waroo', StaS, Sta .V Strami. SCORGIDOR, faute d'impression à la page n o v ° , t. 11 de la collection de Ramusio. On lit en effet cette phrase : « Tutto questo paese et costa è montuosa, et ha per tutto buon Scorgidor et buon fondo. » Scorgidor est là pourSorgidor, aujourd'hui Sorgi tore, Mouillage. Ca da Mosto dit que, le long de la côte dont il parie, il y a partout un bon mouillage et un bon fond. Cela ne souffre pas de difficulté, malgré la battologie, très-ordinaire aux écrivains du Moyen \ _ . En ital., Scorgere signifie V o i r et Guider. 11 est clair que « biion Scorgidor, » en lui donnant la signification de « bon guide, » serait ici un non-sens. 1. SCOSA, ital. anc. s. f. (Étymologie inconnue.) Escouet ( V . ) , Escoùe. ( V . ) — • . . . Premezano della banda del quale vanno due Scose in forma ouata, che formano il pagliolo : ò vogliam dire piano della galea, et si congiungono vicino à pie delle ruote, dentate et confitte nelle materc. È meglio metter due » (une tosa et une Parascosa [ V . ] ) « per banda, passandosopra le congiunture delle niatèreche incastrate et inchidiodate come sopra, fan grande et buona legatura. » Bart. Crescendo, Nantie. Meditar. (1607), p. a 8 . — Nous avons retrouvé ce passage de Crescendo presque littéralement reproduit dans un manuscrit de la bibliothèque Riccardi à Florence. Voici le passage : — « Dalle bande di esso (premezzano) uanno doi Scose in forma ovate, quale formano il pagliolo, о voltino dire il piano della galera. Si congiungono uiccino al pie della rota, uanno dentate et con­ fitte nelle madore. » Р . З97 v ° , Notizie per chi nauica, Ms. x v n siècle, n ° 1926. (V. notre Arch. nav., t. 11, р. ЗЗЛ — V . Ascosa, Piano della galea. e

2. SCOSA, ital. s. f. Dans le tracé de la « Materia della mezania ( V . ) , » les charpentiers de galères appelaient Scasa la hauteur dont s'élevait la varangue au-dessus de la ligne de terre ou « Pie dello squadro, » à la distance de 5 palmes ou 3 pieds 9 p o . de la quille. Sans doute cette hauteur, qui n'est autre chose que l'Acculement de la Varangue ( V . ) , s'appelait Scosa, parce que c'était à ce point que correspondait


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . r e m p l a c e m e n t de la Scosa dont il est parlé à l'article précédent. L a hauteur appelée Scosa était, dans les galères ordin a i r e s , de i de palme ou 3 pouces. — V . t. i , p. 287 de n o t r e Arch. nav.

cabuntur, signo signantes... • Statut vénit. ( i 2 5 5 ) , ebap. 5a. — V . Nauclierius.

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, SCB1VAN, vénit.géno.malt.s.m. (Du lat. Scribanus. [ V . ] ) Ecrivain. — « Gonsiderado el puoeosalaria che ha sier Zan Foscolo, Scriuan al ditto officio del caneuo con el quai el puo mal subsentar la soa fameia si che considerada la soa necesitade, e azo chel possa substentar la uita soa tutti concordeuelmente termena che doue el ditto sier Zan Foscolo ha al presente de salario ducati xxx doro cossi dal primo di de marzo de M. ecce, xxiij in aitanti el debia hauer de salario al anno, e raxo de anno ducati trenta sic doro. - Décret du 24 janvier 1422, chap. 123, Capitolar della Tana, Ms. pareli, in-/, de notre Bibl. p a r t i e , p. 2 1 , lig. 22.

S C O S C E S O , S A , ita!, adj. f. (De Scoscendere, du lat. Conscendere, Monter, précédé du préf. s, qui donne à un m o t le sens opposé.) (Abrupte, Rude.) Accore, en parlant d'une c o t e . S C O T E , fr. anc. s. f. (De Tisi. Skaut. [ V . ] ) Ecoute. — • L e s Scotes de la caige » (les écoutes de la voile de hune) « d e m v vsées. Vne Scote vieille. » Inventaire de la nef S a i n t e - M a r i e Bonaventura ( i 5 2 5 ) . — V . Caige, Escota, Sarsie.

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S C O T O L A , ital. s. f. (Peut-être de Coltello, lat. Cultcltus, p e t i t Couteau.) Espade. S C O T R A , ital. s. f. Écoute. (V.) — « Scotte sono quelle, c h e tengono le vele da quell' angelo ove si congiunge il filo et c r a t i l l o » (dans la voile latine). Bartol. Crescentio, Nautica Mediterr. (1607), p. 37. ( V . Constrascotta, Galera de b a n c h i 28.) — Scotta di gabbia, Écoute de hunier. — V . Gabbia. e r

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S C O U T I L H (Ih, prononcé lie, mouillé), bas bret. s. f. (Du fr. : ) Écoutille, selon le P . Grégoire/—Arscouti/h bras, La irrande écoutille. Legonidec n'a admis ni Scoutilh, qui était usité en 1732, quand le capucin Grégoire publia son Dia. fr.-breton, ni Estoltali, usité aujourd'hui, comme nous l'a a p p r i s Maitre Ezou, de Saint-Matthieu. S C R I B A , lat. s. m. (De Scribere, Écrire.) Écrivain. — N o n e g o te novi navalis Scriba, columbar impudens. » plante. Une inscription antique rapportée par Gruter , n . r>6.\, et d'après lui par Bechi ( p . 118, Istoria dell' origine e progressi della Nautleu antica, Florence, 1785, in-4°), fait connaître un certain Valerius Claudius qui était «Scriba classis Liburnarum,» de la préfecture de Ravenne.—« Navalis Scriba qui in nave apparebat, inter aliud genus Scribar u m minimae dignationis habebatur, quod periculis ejus rninisterium objectum. » Festus. — « Item, quod diete gallee habeant et habere debeant dictum capitaneum qui uadat et ucniat in dictis galleis ; qui dictus capitaneus et ejus Scriba, q u i sit de collegio notariorum Janue, eligantur et eligi deb e a n l u r , et nominari per dictuin officium Gazarie. » Stat. géno. du 2/1 septembre i 3 3 o , chap. 27. S C R I B A N N A R I U S , bas lat. s. m. (De Scriba. [V.]) Écriv a i n . — « E t in numero dictorum duodecim ballistariorum computabuntur patronus, comitus et Scribanarius cuiuslibet dictarum galearum. » Contrat de nolis pour cinq galères ( 3 a v r i l 1335), t. n , p. 326 de notre Arch. nav. S C R I B ^ N T J S , bas lat. s. m. Écrivain. — « Mandamus, q u o d quelibet navis aut lignum de milliards ce et inde s u p r a , duos Scribanos habere debent, qui scribere debent o m n e s merces, et numeruni, et pundere, que in nave cari-

S C R I V A N E L L O , ital. s. m. (Diminuì, de Scrivano. [ V . ] ) Aide de l'écrivain. — « L o Scriiianello, che serue al patrone, deue tener conto di tutto quello ch'entra e si dispensa nella galea, e fa le cartelle à lutti per segnare le rationi, che pigliano, et tiene conto delle mcrcantie, che vi entrano, notando il merco di tutte, et gl'altri contrasegni, e i e consegna a i mercanti, il quale Scrivanello è sempre vno delli sforzati» (dans les galères italiennes, au XVI siècle). Pantere-Pantera, Armata nav. ( R o m a , I6'I3), p. i35. — « Scrivanello, L e forçat qui prend garde au compte de tout ce qui entre dans une galère et qui en sort. • Due* (1674). — V . Scalco. E

S C O U E , fr. anc. s. f. On lit, chap. 3, liv. i de \'Hydrographie, par le P . Fournier : « Les extrémité/ de la varimene, q ' courbent doucement pour s'empâter, enter et marier avec les genouils, se nomment Pâtes ou Scoiies. >• Erreur. L e P . Fournier confondit dans un même nom l'end r o i t où s'empate la varangue ou madier, au genou ou est a m e n a i r e , et la pièce nommée escouët ( V . ) par les charpentiers provençaux, pièce qui servait de liaison aux madiers, t c o u r a i t sur ces varangues à l'endroit de l'empâtement. — V . S c o e , 1. Scosa. u

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S C R I V A N O , ital. vénit. s. m. (Du bas lat. Scribanus. [ V . ] ) Écrivain. — « Essendo morto combattendo il coraggioso Soranzo » (à Lépante, 7 octobre 1571),«la sua galea era già stata occupala da i T u r c h i , quando lo Scrinano di essa, trafitto non meno dalla perdita, che haueua fatto del suo Capitano, che dall'infelice successo della sua galea, non potendo resistere al dolore, ne sopportare, che quei perfidi barbari andassero altieri di così precioso acquisto, con animo heroico, ina non degno d'imitatione, mise il fuoco nella munitione della polucre, dal qual l'infelice Scrinano prima, e poi i compagni auanzati dall'horribil caso, e tutti i Turchi entrali furiosamente nella galea, e che doiieuano en trami tuttania, restorono miserabilmente consumati in breuissiino spatio di tempo con l'istessa galeanel mezzo dell' acque. » Pantere-Pantera, Armata navale, p. 327. — V Chercia, Duomo di consiglio, Scrivanello. S C U O T E R , dan. anc. adj. Saxo Grammalicus, liv. v de son Histoire, dit : a Rex navigiuni donat, Scroler remiges vocitabant. » Du Cange, qni cite ce passage, dit du Scroter : « Navigii species apud Danos. » Scroter ne désignait point une espèce de navire, comme le supposait du Cange; c'est un surnom que les matelots, qui conduisaient à l'aviron le navire donné par le R o i , imposèrent à ce navire. Scroter signifiait l'Arrogant, le Biave sur soi, le Bien vétu. Probablement le navire en question était beau et magnifiquement orné. Scroter est de la même origine que l'augi.-sax. Seruud, Vêtement, et que Fisi. Shraat, Splendide. Dans le danois moderne, Shryder signifie Rodomont. S C T O G L A (Chtchogla), illyr. daim. anc. s. f. Voile.—Stull donne ce nom comme synonyme de Lança et de Lancina ( V . ) ; il dit qu'il l'emprunte au Lexique russe dès langues slave, grecque et latine. — V . I l l o r . i â , IUcr.iâ.

S C U D (To), angl. v . ( D e l'augi, sax. Sccotan [Skéotane], Lancer, Étendre.) Fuir devant le temps , Courir vent arrière. — Scud (To) a-hull, Scuci(To) under bare pôles,Courir à sec, ou A sec de voiles; Courir à mâts et à cordes. (V. A - h u l l , Under bare pôles.) — Scud (to) under bare polis, | Aller à sec de voiles.


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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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S C U D E , dan. s. (Même origine que Schuit. [ V . ] ) Petit navire, Barque, Bateau.— Ce m o t , que nous trouvons dans le Bicî. island. de Muller (1814), t. 11, col. 2, p. 286, et dans le Dict. dan.-franc, de Lauritz liasse (1824), manque au Dansh. fransA- so-ordbog de H . Fisker ( i 8 3 q ) . S C U I L H , bas lat. s. (Du fr. : ) Écueil. — <> Possent evadere a fortuna illa maris qui périrent in Scuilli qui erat, satis prope. » — Miracles de saint Urbain , cités par les Bénédictins. SCUJA (Chouïa), illyr. dal. s. f. (Du slave H l y [Chou], cpii a fait en russe U l y i i i [Chouii], Qui est à gauche; Illynria [Chouitsa], La main gauche.) Bâbord. — V . Ljèvo. SCULON , géno. s. m. Plat-bord. 1 . S C U L P T U R E , fr.s. f. (Du lat. Sculptura.) L'ensemble des ornements, comme figures, attributs, emblèmes, etc., qui décorent la poupe, la proue et l'intérieur des navires. — La mode influa toujours beaucoup sur cette partie accessoire de la construction navale. Les vaisseaux du x v i siècle étaient chargés de sculptures, de peintures et de dorures, lorsque l'architecture civile prodiguait l'ornementation aux palais, aux édifices publics et aux maisons des riches particuliers. Quelques sceaux de villes maritimes des x v et xiv" siècles, et même du x i n , montrent qu'il en avait été ainsi avant la renaissance des arts. Au x v n siècle, le luxe des décorations extérieures perpétua dans la marine française cette tradition fastueuse. En 1670, cependant, on remarqua qu'on alourdissait beaucoup les bâtiments par la grandeur et la multiplicité des figures. On trouve, à ci! sujet (vol. x n , fol. 444 et 45o AesOrdres du Roy,Ms. appartenant aux .-Jrch. de la rnar.), deux lettres de Colbert, l'une à M . de Matharel, intendant de la marine à Toulon (19 septembre), l'autre à de Seuil, intendant de la marine à Brest ( 19 septemb r e ) , dont voici les passages importants : n Je suis bien aise que vous ayez résolu auec M M . de Martel, d'Almeras, et le sieur Puget > ( le célèbre sculpteur, qui dirigeait la Sculpture des vaisseaux dans l'arsenal de Toulon), e

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qu'on ne mettrait plus doresnauant de si grandes figures aux poupes des vaisseaux; il faut éviter cet embarras-là, et y faire le moins d'ornements qu'il se pourra. Les Anglois et les Hollandois dans leurs constructions d'aujotird'liuv o b sertient de n'en mettre presque point et de ne point faire du tout de galeries ( V . ) , tous ces grands ouurages ne serttant à autre chose qu'à rendre les vaisseaux beaucoup plus pesants et à donner prise aux brûlots. Il est donc nécessaire de les imiter en cela, et pour cet effet que le sieur Puget réduise les ornements des poupes qui restent à faire aux vaisseaux qui sont à l'eau ou sur les chantiers, en sorte qu'ils ne les puissent point embarrasser dans la nauigation. Il sera nécessaire aussy que vous m'en enuoyez les desseins (sic), pour les faire voir à Sa Majesté auant qu'il les exécute. » — « Je croyois que la Sculpture du Soleil-Royal fust fort aduancée; puisque vous manquez d'habiles 011tiriers pour les grandes figures, j e vous en enuoyeray d'jcy au plustost; mais il faudra cuiter les deffaurs qui se rencontrent dans les ornements de la poupe du Royal-Louis, où l'on a remarqué que ces grandes et pesantes figures ne pénitent que l'embarrasser beaucoup dans sa nauigation. J'aduoiie qu'il faut que les ornements répondent à la grandeur et à la magniiieence du Roy qui paroist en ces superbes corps de bastiinents ; mais il faut aussi prendre garde qu'ils soient incommodes. » — « Vous devez obseruer à l'égard de cette Sculpture (du vaisseau le Ruby, qu'on devait montrer à Louis X I V [ V . T i r e r ] ' , qu'il faut faire quelque chose de plus beau qu'on ne fait ordinairement à des vaisseaux de

cette grandeur; et pour cela il faut que vous m'envovex promptement un dessein , aflin que j e vous puisse faire scauoir ce qu'il y aura à reformer après en auoir pris les aduis de M . L e Brun» (le premier peintre du Roi).« Faites mov scauoir en mesme temps si le sculpteur qui est à Brest est capable d'exécuter ces desseins auec propreté, parce que s'il estait nécessaire, j'en enuoyerois d'ici. » Scigmiay à de Seuil, 21 décembre, 1678; Ordres du Roy, vol. XLIV, p. 638 v"; Ms. Arch. de la Маг. Si l'on avait réformé les Sculptures des vaisseaux, il n'en avait pas été ainsi de celles des galères. Un manuscrit de 1698 (Arch. de la Mar., carton : Constructions) nous a fait connaître qu'à la fin du x v n siècle le luxe des ornement* pour les poupes des galères n'était pas moindre qu'il n'avait été au x v i " . Ce manuscrit, ouvrage de M . de Viviers, inspecteur général des galères et de leur construction, détaille les compositions figurées que ce fonctionnaire proposa et lit adopter par le Roi pour la décoration des six galères nouvellement construites et nommées par Sa Majesté. Dans son préambule, de Viviers s'exprime ainsi (le passage est assez curieux pour être cité, même quand on sait jusqu'où la flatterie put descendre à la cour du grand Roi) : « S i l'on jette la veue sur cette table, l'on comprendra facilement que l'intention de de Viviers est que tous ces ornements reviennent, non-seulement au nom de la galère, mais qu'ils aient rapport par comparaison à Sa Majesté, et qu'ils fassent v o i r , en la comparant avec les plus grands héros de l'antiquité, qu'elle possède seule au souverain degré toutes les vertus et toutes les belles qualités qui leurs {sic) ont fait mériter tant de gloire et tant de réputation ; c'est à dire que sa souveraineté est aussi étendue et aussi redoutable que celle de Jupiter, que sa force égale celle d'Hercule, sa valeur celle de Mars, son éclat celuy d'Apollon; qu'elle est aussi magnanime que Ca.'sar, aussi invincible qu'Alexandre, aussi illustre que le grand Constantin; que ses vertus guerrières ne l'enipeschent pas de passer en belle galanterie la déesse même qui y préside; et enfin qu'à l'exemple de Jupiter qui n'avoit point eû de plus grande favorite que Pallas, Sa Majesté ne donne sa confiance et sa faveur qu'à la personne du monde qui a, comme elle, le plus démérite et de vertu. » e

On devine aisément que Pallas c'était madame de Maintenon. C'est surtout pour la décoration de la galère n o m mée par le Roi : la Favorite, que de Viviers s'efforça d'être ingénieux et délicat dans ses conceptions. Après avoir dit que Pallas est la seule divinité qui puisse fournir le sujet de la poupe de la Favorite, il ajoute: « ' L ' o n en peut faire une très-juste comparaison avec une personne que le pins grand Roi du monde honore aujourd'hui de sa bienveillance, chacun étant informé que cette signalée faveur est un pur effect du jugement et du discernement de ce grand prince, qu'elle la doit toute entière à son mérite et à sa vertu, ci qu'elle ne se sert du crédit qu'elle luy donne que pour protéger la justice, les sciences et les arts, et que pour s e courir les malheureux. » Les Sculptures de la galère r e p r é sentaient Pallas entourée des muses, et Pallas au milieu du sénat d'Athènes; les cariatides de la poupe étaient les ligures de la Prudence et de la Fidélité. Des devises, des e m blèmes, des inscriptions latines ou italiennes, complétaient un ensemble dont il nous est impossible de rapporter ici les détails. Une chose très-singulière, mais assez facile à expliquer peut-être, c'est que de Viviers, qui avait à orner la galère la Reine, 11'osa proposer aucune décoration pour la poupe de navire; sur la liste où on lit : « la Réale, le Soleil, par comparaison avec Sa Majesté ; la Patronc, la Lune, par rapport à M . le due du Maine; la Favorite, Pal-


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . a

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las p rapport à la personne que Sa Majesté honore le plus d e ses bonnes grâces, » on lit : « la Reine, » mais sans qu'un m o t accompagne ces deux-là. L'ouvrage fut présenté en c e t é t a t à Louis X I V , qui s'abstint aussi. On dut prendre c e p e n d a n t un parti ; lequel ? Nous n'avons pu le savoir. — L a o a l è r e Favorite existait encore en 1747, mais condamnée a l o r s à dépouiller sa belle robe de dorures, et à servir de c a s e r n e pour les forçats. (V. Inavigable.) V a n d e r Hammen y L e o n , dans son Don Juan de Austria • M a d r i d , 1627, in-4°), donne, p. 4 4 , la description minutieusement détaillée des Sculptures et peintures que P h i l i p p e I I fit exécuter, en i 5 6 8 , sur la poupe de la galère m o n t é e par son frère Don Juan d'Autriche. Cette galère d e v a i t être un admirable objet d'art, si, comme il n'en faut n a s d o u t e r , les plus habiles tailleurs de bois de l'Espagne a v a i e n t exécuté les figures nombreuses qui concouraient à l ' a c t i o n du poème dont Jason était le sujet. — V . Peinture, Poupe. . S C U L P T U R E , fr. s. f. Nom d'un atelier où s'exécut e n t les Sculptures des bâtiments de l'Etat. a

S C U N A , ital. port. s. f. (De Schooncr. [ V . ] ) Goélette. — V . Escuna. S C U P P E R , angl. s. ( N . Webster [1836] rapproche avec raison Scupper de l'esp. Escupir, Cracher, Vomir ; mais il s'arrête là. H nous semble que le lat. Scopai, Balai, n'est pas sans analogie avec des mots qui expriment l'idée de : Rejet e r ) D a l o t . — Scupper-hosc, s. Manche ou Tuyau de dalot. S C U R , angl .-sax. s. Pluie. S C U B - B U T , fr. anc. s. f. (Du boli. Schocrbut.) B e n é François [1621].)

Scorbut.

S C U R L A T A on S C U R Z A T A , bas lat. s. f. Nom d'un navire g é n o i s sur lequel nous manquons de renseignements positifs, et q u ' ^ dans les Annales de Gènes, par Ottoboni. V o i c i le p a s s a g e : — « Quum autem appropinquaret monti C e r c e l l i i , ecce Margaritus eu m stolo régis Tanclerii, scilicet c-um galeis LXXII et duabus sagitteis et duabusScurlatis, apu a i T j i t , et praedictis x x n galeis dedit insultimi (1191). » L e s continuateurs de du Cange disent qu'un manuscrit des Annales d'Ottoboni porte : Scurzatis au lieu de Scurlatis. Nous s o m m e s très-disposé à croire que cette variante est la b o n n e . Il nous semble que dans la Scurzata on peut voir le ,11 v i r e court qui plus tard, en Italie , s'appela : Scorciapino. ( V ) E n effet, Scurzo, comme Scurcio el Scorcio, signifiaient: Raccourcissement (V. Duez, Ditt. ital.-fr., p. 772, 779); un n a v i r e court, ramassé, pouvait donc très-bien être un legno Scorzalo. Le féminin Scurzata nous fait croire que le bâtim e n t qui avait reçu ce surnom était de la famille des galiotes ,,11 d e celle des barques à rames. On aura dit d'abord : Golgota scurzata, ou bien Barqua scurzata; puis simplement Scurzata, comme on a dit : Navis afracto, puis seulement jfracta. Scur/ala ne nous paraît pas susceptible d'une explic a t i o n raisonnable, et nous sommes, après mûr examen, pour Scurzata. c i l

S C U S T A , illyr. daim. s. f. (De l'ital. Scotta.)

Écoute.

Scutus, soriis.

Écu.) Écuelle pour le repas du matelot

V . Ino-

S C U T T L E , angl. s. (De l'angl.-sax. Scutcl, qui a le même sens que le lat. Scutella dont il vient.) Écoutillon. — V . Escoutille. S C U T U L A , lat. s. f. On lit, liv. 111, DeBello civili .« Quator biremes subjeeds Scutulis impulsas vecdbus in inlcriorem partem transduxit. n J. Scheffer a pensé que César dut écrireScutinis, présumant que c'était sut descilirs graissés qu'on faisait couler les navires, et s'appuvant de l'autorité de Dion qui d i t , liv. L : « J ' a i entendu raconter q u e , pour faire passer les trières, de la mer extérieure, dans un golfe, par-dessus une terre qui séparait l'une de l'autre comme un mur, on se servit de peaux de bétes récemment tuées, lesquelles peaux avaient été ointes d'huile. » La correction de Scheffer peut être raisonnable; cependant nous croyons que les Sculubc de César étaient de simples rouleaux. On pourrait croire aussi que c'étaient des tables ayant la forme de petits boucliers, mis l'un au bout de l'autre, pour faire un chemin; arrangement analogue aux tabliers dont l'ingénieur de la marine. M . Lebas, se servii a Luxor pour embarquer l'obélisque. N'oublions pas de dire que, dans le doute où il resta sur la leçon qu'il devait adopter: Scutulis ou Scutinis, J. Scheffer proposa pour étvmolngie au mot qui nous occupe, le grec ^кита/лое;, signi­ fiant : Os des doigts ou phalanges, rapprochant ainsi par la pensée le ФсГлауч de la Scutula. Notre opinion est que le mot latin était une transcription du ZxureX'»), signifiant Cylindre, Rouleau, etc. S C U T U L U M , l a t . s.n. (Diminut. AeScutum.) — «Scutuluni navigii apud Latinos nihil aliud, quant quod modo Hvir/ivxa 1 оэОали/jv. » J. Scheffer, p . 5 i , de Milit. nav. Ce Scutuluni était une planche ronde, placée au front du navire, comme un œil, et sur laquelle était écrit le nom du bâtiment. S C U T U M , lat. s. n. (Du gr. Zxuroe.Cuir.) Bouclier. — «Item, statuunt et ordinant quod in qualibel ex dictis galeis» (les galères de Gènes qui devaient aller à Aigues-Mortcs) « . . . s i n t et esse debeant in dicto viagio toto tam in eundo quam in redundo infrascripta... Scuta centum scxaginla... P r o quolibet Scuto (qui deficeret) in 1. Janue. » Statut génois du 14 octobre 1З16, p. 135 de Ylmposicio officii ga­ zante, Ms. Bibl. du Dépôt de la Mar. n

S C Y F , angl.-sax. s. Baril, Tonneau. S C Y P , angl.-sax. s. Variante orthograph. de Scip. ( V . ) — « IFendc he on Scypc ugen, 11 retournait à son navire, l ( \ . Y # . ) — Scyp—Jarend, s. (Farcnd, de Faran, Aller, Marcher.) Marche du navire. — Scyp-fyrd, Variante orthograph. de Scip-fvrd. ( V . ) — Scyp-làd, s. (Lad, Chemin.; V o y a g e ; quelquefois aussi : Navire, scion Bosworth. ( V . Brim-lâd , Scip-gefer, Scip-lad.)—Scyp-man, s. Variante de Scip-mun. ( V . ) — Scyp-stcorra, s. (Steorra, Timonier.) Pilote, Timonier. S C Y P I A N , angl.-sax. v . a. (Pour Scyppan, Créer, Ordonner, Former.) Armer, Équiper. — « S c y p i a n XL snacca, Equiper 40 Esnèkes. » — V . Snacc.

S C U T A , bas lat. s. f. (Du holl. Shuyt. [ V . ] ) Escute. — D e n a v e , quae vocatur Scuta, unum denarium. » Charte flamande de n 6 3 , citée par D . Carpentier.

С Г И Б А Т Ь (Sghibatc), rus. v. a. (De Г б н у т ь [Gbnoute, d ' o ù , par syncope, Г н у т ь , Courber. Illyr. Gnutti, Nagnutti, Incliner, Ployer.) Courber.

S C U T E , fr. anc. s. m. (Du flam. Schuyt, Schuil. [ V . ] ) C ' e s t un petit esquif ou canot, que l'on emploie au service d'un vaisseau. L e mot flamand signifie toutes sortes de bat e a u x - » A u b i n , 1 7 0 2 . — V . Escute.

С Д А Т Ь С У Д Н О (Sdatc soudno), rus. v. a. (De Дашь [Dote], Donner.) Rendre un bâtiment, après sa mission remplie. — V . Судно.

S C U T E L L A , lat. s. f. (Comme Scutula,

diminutif de

С Д Е Л А Т Ь Г А Л С Ъ (Sdéilategalss),rm. v. a. (De ДЬяшь [Déiatc], Faire.) (Proprement : Faire une bordée.) Courir


1336

GLOSSAIRE NAUTIQUE.

une bordée. (V. Г а л с ы д Ь л а т ь . ) — Сд'Ьлать парусъ стеигь (Sdedate pcirnuss stennke.) (Proprement : Faire la voile coif­ fée.) Coiffer, Mettre surle mât. ( У . О б с т е н и т ь , П о л о ж и т ь . ) — С д Ь л а т ь рейзъ (Sdélate. reïss.)., Faire une traversée Сдвлать с т р о п ъ (Sdélate strope.) Estro|>er. S E , angl. sax. s. Variante de Sa?, Sea, Sco, Sewe, Sie, Siew. i. SEA , angl.-sax. s. Variante de Sa?, Se, Sen, Sctve, Sie, Sien: •i. S E A , angl. s. (De l'angl.-sax. Sœ, Se, Sea, Mer.) Mer, Marée, Flot, Flux. ( V . Flood, Tide.)—Sea anchor, (Ancre de la mer.) Ancre du large. — Sca-bank, Bauc.—Sea-beach, Plage sur le bord de la mer. —Sea-board, Bord de la mer, Côte,Rivage. ( V . Board.)—Seabord, adv. Du côtéde la mer. — Sea board in the offing, Bordée courue du côté de la pleine mer.—Sca-boat, Navire que le gros temps ne fatigue pas, et qui se comporte bien à la mer. — Sea-bord ou Scabordcring, Riverain delà mer.—Sea-boy, Mousse. ( V . B o y . ) — Sea-breach (Breach, comme l'ail. Brcchung et le holl. Breeking, de l'angl.-sax. Brecon, Briser. Du mot allemand, on a fait, à Lyon et dans quelques villes voisines, Brique; et l'on dit : Casser en mille briques, pour casser en mille morceaux.) Brisant.—Sea-breeze, Brise du large. — S e a bidlt, Construit pour la mer. — Sea-chart, Charte marine. —Sea-compass, Compas de mer, Boussole. (V. Compass.) — Sca-coast, Côte, Bord de la mer.—Sca-falling, Mer qui perd, Marée descendante. — Sca-fight, Combat naval, Action ou Rencontre sur mer.—Sca-foams, Moutons.— Sea-legs, (Leg, .ïambe.) (Proprement : Enjambées de la mer.) Envahissement du navire par la mer pendant le tangage ou le Roulis; Paquets de mer. — Seaman. (V. plus bas.) Seamanship'. (Ship, de l'angl.-sax. Scipe ou Scype, préfixe déterminatif <le la Qualité, de l'Emploi, du Métier.) Métier de marin , Art de la mer.—Seamark, A m e r . — S e a officer, (Officier de mer.) Officier de marine. ( V . Naval officer, Officer.) — S e a pilot, (Proprement : Pilote de mer.) Pilotehauturier. — S e a p o r t , Port de mer, Ville maritime. — Sea port towns in the Levant, Echelles du Levant.—Sea risk, Risque de mer. — Searobber ou Rover, Pirate. — Sea service, Service de la marine, Service sur un navire de guerre. — S e a - s h o r e , Côte, Rivage de la mer. ( V . Shore.) — Sea sichness. (Sick; de l'angl.-sax. Seoc, Malade.) Mal de m e r . — S e a s i d e , Bord de la mer, Voisinage d e l à mer. ( V . Side.) — Sea-surgeon, Chirurgien de marine. — Sea-term. (Terme, du lat. Terminus* Borne, L i mite.) T e r m e de marine. — Seaward, adv. (Ward, de l'angl.sax. IVeard, préfixe dont le sens est Vers, Du côté de... [lat. Versus; isl. Venir].) Du côté de la mer, Du côté du large. — Sea weed, Herbe marine, Goémon, Warec. — Seawherpe, angl. anc. (Wherpe, de l'angl.-sax. JVeorpan, Jeter.) Jet, Action de jeter à la mer. — V. P o o p . S E A L , ualan, s. Cordage, Corde.—V. Foi. S E A L T - W J E T E R , angl.-sax. s. (JVœter, IVeler [ V . ] ; Sealt, Sel.) (Eau salée.) Mer. — V . УЕг-geblond, Batfweg, Brim, Bryro, Geofon, Holm, Hrôn-mere, L o g e , Mere, Saj. S E A M , angl. s. (De l'angl.-sax. Scam, Suture. Bosworth [ 1838] rapproche ce mot du fr. Somme et du lat. Summa, Charge, Fardeau; il nous semble qu'il n'y a aucune analogie entre un poids et unesuture. Nous en voyons uneassez frappante, bien que fortuite peut-être, entre le sax. Seam et le lat. Snam, de Sucre, Coudre.) Couture de bordage, de v o i l e . — V . Calm. S E A M A N , angl. s. (De Man, H o m m e ; et de Sea. [ V . ] ) Homme de mer, Marin, Matelot. — Sous le titre de : « The

sea-mans Dtctionnry, etc., composed by that able and e x prienced Seaman S Henry Mauvvayring, knight, » existe un dictionnaire qui eut, au x v n siècle, un assez grand nombre d'éditions, et que nous avons cité souvent dans ce travail. La première édition, i n - 4 , comme la seconde, qui porte la date de 1667, est de 1644 (London). La troisième est aussi i n - 4 , et de 1670. Nous n'avons connu que les deux premières. — John Smith publia, en 1627 ( i n - 4 ) , sous le titre : « Theo sea-mans Grommar, un ouvrage utile auquel nous avons fait aussi de nombreux emprunts. Une seconde édition de ce livre fut donnée, i n - 4 ° , en 1653 ; nous la connaissons de visu; il y eut une troisième édition, in-fol., 1692, et une quatrième, in-4", 1699. Henry Philippes, à peu près à la même époque, composa The gconietrical seaman : Or. the artof navigationperformed by geometry. Nous n'avons eu sous les yeux que la seconde édition (in-4 ) de cet ouvrage ; elle est datée : London, 1657. La première paraît être de i652, in-4°. — V . Board of Admiralty. r

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S E A P S C I P . Faute d'impression d'un traité passé entre le Roi Éthelred et Analan; il faut lire Scapscip, qui signifie : Celui qui fitit construire et armer un navire. Ce mot est composé de Scip ( V . ) et de Scapen, Sccapcn, ou Scyppan, Créer, Faire. Du Cange ne reconnut pas cette faute, é c h a p pée aussi aux Bénédictins.—V. Scypian. S E A B C H E R , angl. s. (De Search, en relation avec le vieux fr. Cercher. [ V . ] ) (Proprement: Chercheur, Sondeur.) Chat à sonder les pièces d'artillerie. S E A T OF R O W E R S , angl. s. (Du lat. Situs, ou de il s'Assoit.) Banc de rameurs.

Sedei,

S E B A D E B A , esp. s. f. Variante de Cebadera. (V.) On aurait dû la rejeter, parce qu'elle est contraire à l'ètymologie. — V . Sobre sebadera. S E B D E B I A , lasc. s. (Du port. Ccvaderia.) Civadieie. M. Campagnac, dans la Nomenclature qu'il a eu la bonté de faire pour nous, écrit : Sourdria; le lient. T h . Roebuck, p. 10 de son Engl. and hindoost. naval dici., écrit Subdura (Sebdera),et, p. 118, Subd, hura. Nous croyons donner, dans Sebderia, l'orthographe figurée exacte du mot prononcé par les Lascars.—Sebderia dol, Mât de beaupré. (V. D o l . ) — Sebderia gavi, Contrc-civadière. ( V . Gavi.) — Sebderia A; toc,' Chouquel de beaupré. ( V . T o c . ) — Sebderia lavram, Hauban de beaupré. ( V . Lavram.) — Sebderia parouane, Vergue de civadière. ( V . Parouane. —Sebderia sair, Voile decivadierc. — V . Sair. 1

S E B L A H K A N A N (n fin. sonnant) (^fc'Ju«), mal. (Seblah, le Côté; Kanan,

Droit.) T r i b o r d . (V. Kanan

[^If].)

— Seblah kiri. ( L e côté gauche.) Bâbord. — Marsden écrit Sabldh.

— V . Kiri

(,j,jZ)-

SEBO, esp. s. in. ( Du lat. Sébum.) Suif. — « Seis Urcas grandes de vn porte » (six hourques d'ime grande capacité « a los quales vimos el Sebo descubierto » (dont nous v î mes le suif découvert, c'est-à-dire, la carène hors de l'eau, parce que ces hourques s'étaient allégées pour passer la barre « y voyantes de lo que alixaron para poder entrar.»Relacion de los pilotos que fueron a la Maamora del estado en que callaron la barra (1611), Ms. Bibl. de la Mar., n° i 4 a 5 5 - 3 . — V . Breu. SEC, fr. s. m. (Sous-ent. Lieu ou Banc.) (Du lat. Siccus. A l'art. -.Sèche, l'Encyclopédie dit : » M . Bourdé fait ce mot du masculin, et dit : u n t o . » — V . Sèche. SEC ( A ) , fr. loc. adv. (Ital. A seco ; vénit. A secho ; basq. vulg. Idorian; cat. anc. Ab arbre sech ; val. ф ъ р ъ апЪ [Fere


GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1 ф т р ъ шигъ [Д?ге/л'ллге]. Sans l'aide des voiles, sans H o l o v e r une voile.—« J'eus un vent si frais à ma trauersée, » L i s b o n n e au Port-Louis) « que j e vins à Sec >• (en cinq i o u r s ) /Ист. manuscr. du marq. de Villette-Mursa\y (an­ n é e . 6 8 4 ) . p . 7 ^ . . ' i g - - О"cordes [ à ] ; A l l e r . ) — P o u r un navire, Etre à sec (Illyr. Osekiti ; rus. ОбмЬл'Ьть во время о т л п в а [Obiniellete va vrémia ottica], c'est être sur un r i v a g e , sur un banc, ou dans un port dont l'eau s'est r e tirée. S E C P A R O U A N E , lasc. s. (Du port. Secco, Secca, Sec, S è c h e ; et de Parouane. [ V . ] ) Vergue sèche ou barrée. l 3

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S E C A T O S E C A T O , napol. adj. (De Segar, Suivre.) Serrant le vent de près. (Vocabol. del parole del dialet. napol.) S E C C A , ital. napol. vénit. géno. s. f. (Du lat. Sicca.) S è r b e , Basse, Bas-fond, Haut-fond.—« Seccaè doue il fondo d e l m a r e è basso, e vi sono scogli, о sassi. » Pantero-Pan­ tera ( i b ' 4 ) . " E t sono assai Secche sotto acqua et di s o t a m é è buon porto. » Fiagg. d'm comito vendici., apud Rarnus., t. i , p. 27-» B. — « A di 9 venne vna nane, et vna • 'alea al detto porto, et dette sopra vna Secca et si sfondor o n ó . . . » lbid., p . 276' F. — On retrouve le mot Secca dans un <*rand nombre de passages (pie nous pourrions emprunt e r a u x voyageurs italiens; nous nous contenterons de renv o v e r au Fiagg. di P. Quirino ( 1 4 3 1 ) , ap. Rainus., t. 11, 2 0 2 В . — V . Marea di secche, 2. Scanno, Seccagna, Secco.

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de Blois, note écrite en 180З, fol. 497 v ° de l'ouvrage de Joseph Dauniesnil, intitulé : Recherches sur la ville ile Moria ÙE, Manuscrit in-folio, malheureusement incomplet, composé en 1765 et 66, quand l'auteur, maire de Morlaix, s'était chargé de mettre en ordre les archives de cette ville. — La pèche du congre se faisait à Morlaix longtemps avant que l'on commençât à aller pécher la morue à T e r r e N e u v e ; elle rapportait beaucoup d'argent au duc de Bretagne, au nom de qui se vendait le congre sec. On appelait : Congre renable, un congre d'une grandeur déterminée par la coutume locale; tout ce qui excédait cette grandeur étajt réputé congre renatile, tout ce qui était au-dessous était congre commun. Quant à la signification du mot : Reliable, du Cange dit au mot : Regnabilis . • « Conveniens, congruus; » et au mot : Renabilis : « Dicitur de aliqua re, qua; пес melioris пес infoi ioris est conditionis. » Ainsi, Renatile est à peu près synonyme de Raisonnable, dans le sens où il est employé par la Fontaine (liv. v u , fab. 10 ) : • Il ctoit, quand je l'eus, de grosseur raisonnable. e

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S E C C A G N A , ital. s. f. Sèche, Basse, Haut fond.—V. M a rea di secche. . S E C C O , ital. s. m. (Du lat. Siccus, Sec.) Sèche, Basse, B a s f o n d . — V . A secco, Bassa. 2

S E C C O , port. (Du lat. Siccus.) S e c — V . Eni Secco.

S l i C H A , vénit. anconit. s. f. (De l'ital. Secca. [ V . ] ) Sèche. _ • L a Sécha que e in questo porto, elle lontana da la ponta i i s i r o c h o del porto, doi prodesij". » Benincasa, Portulario, t,js d e i 4 3 5 , A r d i , secret. d'Ancóne, р . 7З. S È C H E , fr. s. f. (De l'ita!. Screa. [ V . ] ) Gr. vulg. H/paç; i t a l . Secca, Seccagna; vénit. Sec/ia; géno. Secca; malt. Sicca; b bret. Sec'hen; esp. Seco; port. anc. Essacana, Ssacana, Sacana; port. mod. Baixo; illyr. daini. Beìd, Grcbérì). * N o m donné à des parties du fond de la nier, qui s'él è v e n t à une hauteur assez grande pour paraître à découv e r t au-dessus du niveau de l'eau, à l'époque de la basse jner o u dans des temps calmes. » (Romnie, 1 8 1 3 . ) — Ce mot m a n q u e à Guillet, à Desroches et même à Aubin ; il était « p e n d a n t usité au X V I I siècle, cornine le prouve le texte u i v a n t : — • Nous avons fait le N . E. pour passer entre la dite I l e et Palme, rangeant toujours de fort près lad. Vache, a c a u z e d'une S e d i e qu'il est» (sic. Rédaction d'un matelot o r o v e n c a l ) « presque au milieu de la passe... » Journal tic la route du vaiss. le More (27 novembre 1688), par Ant. Fab r e , p i l ° ' PMs. A r d i , de la Mar. — V . Sec. a s

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S É C H E R I E , fr. s. f. Lieu où les pécheurs font sécher le j o n , Action de faire sécher le poisson.—« Touts pécheurs ou poissonniers estans sous le fief du duc >• (de Bret a g n e ) , " ez dites chatellcnies étoient tenus d'aller pécher rhaq ^ ' congre, depuis le i " mai jusqu'à la SaintM i c h e l (29 septembre). Ils recevoient des arrhes en argent; ét on levoit bannière au lieu et place où la Secherie étoit j „ é e . Les pécheurs recevoient ifi deniers pour chaque c o n t r e renable, et en outre, pour chaque cent, 8 quartes de j °q4Ì f° quatre pots, mesure de Morlaix; et s'il etoit t r o u v é qu'ils eussent vendu du congre ailleurs, ils en perJ o i e o t l e prix et dévoient en outre une amende. » L e comte s s

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— « Que ceux qui auront poisson à sécher au Seillon, s'ils tombent en différent pour lcurgallay ou autrement, à cause de la Secherie et étendue » (étendage) я de leur poisson, ils » Arti­ seront renvoyez par devant les dits sieurs baillifs cles de la charge de MM. les juges baillifs des ports et havres de Saint-Malo. 22 janv. i 5 y i , imprimés i n - 4 (12 pages) à Saint-Malo, en mars 17З2. 0

SECHO, vénit. adj. Sec. — Andare a secho, Aller à sec de voiles. — V . Chalar. 1. SECO, ital. vénit. adj. Sec. — A Seco, à sec de voiles. — 0 Sel uorà Andar à Seco, el farà meter un fuogo sotto il fano. » Ordini de Moccnign (1 420). 2. SECO, esp. s. ni. (Du lat. Siccus locus.)Sèche; partie du rivage que la mer couvre dans les grandes marées, dans les coups de vent qui portent les eaux loin sur la terre, et qui reste à sec quand les flots se retirent.—En seco. (V. En...) 1. S E C O N D , fr. adj. (Du laf. Secundus.) (Val. Ал dowea; mal. Ma Uni hesar[j~J Ax*].) Quelquefois on emploie sub­ stantivement cet adjectif, et l'on dit : L e Second, pour dire : L e Second capitaine ou le lieutenant. — Tous les maîtres ont en sous-ordre un officier marinier qui a le titre de Second maître. — Dans le nombre des ancres que porte un navire, celle qui est immédiatement inférieure en grosseur à la maîtresse ancre, ou Ancre d'espérance el de miséricorde, est nommée la Seconde ancre. 2. SECOND, fr. angl. s. Matelot, en parlant d'un vaisseau qui dans une armée en suit ou en précède un autre. (V. Good company keep: г.)—Second a head, Matelot d'avant.— Second a stem, Matelot d'arrière.—Second to a flag, Matelot d'un amiral. — « M . Du Quesne, qui avoit M M . de V a l belle et de Tourville pour ses Seconds, estoit au centre de nostre corps de bataille, conquise de huit vaisseaux, doni le moindre estoit de 54 canons. » Méta, de Villette (an. 1675;. — V. Etre de l'avant, Vie-amiral. SECOND P O N T , fr. s. m. (Ital. Seconda coperta, Secondo ponte; esp. Segonda cubicità; port. Scgunda cubata ; angl. Middle deck; all. Ztvcyte deck; holl. Torcile del.; dan. Mclleni dak; suéd. Mcllatii duck; П И . В т о р ы м декъ \ Vtorii dèke], Оперъ декъ [Opcrr dèke], Верхняя палиба [У'сгkhniaia palouba], Мидель декъ [Midcll dèke], Средняя палуба [Strediaia palouba].) Pont supérieur au premier, pont qui porte la seconde batterie. — « Celuy-cy est comme le deuxiesme estage, ou l'estage au dessus du reta de chaus168


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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sée » (on dirait aujourd'hui le premier étage); <• c'est l'endroit destiné à la seconde batterie, y ayant pareil nombre de canons, à la réserue qu'il ne s'en met point à la poupe >< (aux sabords d'arcasse), « à cause que c'est la chambre du capitaine, au deuant de laquelle est le corps de garde, quand c'est un vaisseau de guerre, et l'endroit où se poste le timonnier. « Explicat. de divers termes, etc., Ms. du x v n siècle, Arch. d e l à M a c — V . Pont.' SECONDA ANGORA', ital. s. f. Seconde ancre.-^Seconda roperta, Second pont.—Y. Coperta, Secondo ponte. 8

S E C R E T , fr. anc. s. m. (Du lat. Secretum, Lieu caché.) Lumière du canon. — « Secret, c'est la lumière du canon sur laquelle il convient plaquer justement vue plaque de plomb.» Explicat. de divers termes, etc.; Ms. x v n siècle, Arch. de la Mar. e

S E C R E T A , esp. s. f, Ce m o t , que nous n'avons jamais rencontré ailleurs que dans le passage suivant de Fernandez, et que les auteurs du Dicc. marit. es pan. ( 1831 ) ont connu, comme nous, seulement par le livre de la Practiea de maniob., désignait probablement un lieu sur le plat-bord, ou une boucle établie près de la gouttière pour y fixer les aiguillettes avec lesquelles on bossait les haubans dans le mauvais temps. Pourquoi cette boucle ou cette partie du plat-bord avait-elle le nom de Sécréta? C'est ce qu'il serait difficile'de dire. Peut-être Sécréta esl-il une corruption de Sccrestar (esp.) (lat. Sequestrare), Saisir, Mettre à part. — « Se abosaràn » (on bosse) « todos los obenque de una y oltra vanda contra la Sécréta... » S E C R É T A I R E G É N É R A L DE L A M A R I N E , fr. s. m. Titre donné à un fonctionnaire placé près de l'amiral jusqu'en 1792, depuis 1795 près du ministre, et chargé d'attributions diverses, dont la nature et le nombre ont souvent varié. — « Messieurs, le s de Valincour ayant esté nommé Secrétaire général de la marine, l'intention du Roy est qu'à l'avenir vous luy adressiez les procédures des pris'es qui seront amenées dans votre juridiction , dans les temps et suiuant les règlemens faits par Sa Majesté pour l'instruction de ces procédures qui vous ont esté enuoyez. » Lettre de Pontchartrain à l'amirauté deHon/leur, 17 décembre 1692 ; Arch. du commissariat des classes à Honfleur. r

S E C U N D A N T , dan. s. (De l'angl. Sccond\\.] , ou immédiatement du latin Secundans, Qui aide.) Matelot, en parlant d'un vaisseau. — V. Agterste, Bistaaer, Forreste. S E D A R I , lat. v. Calmer, Se calmer. — « Tempestas sedatur... » Cicéron , 3 Verr., chap. 18. — V . P l a c a r i , Tranquillari. e

S E D I A - K A N (n sonnant) (^bx»),

mal. v . a. (Préparer.)

Équiper, Gréer. — V . Me-lang-kap ( ^ s 5 l i _ L ) . S E D I L E , lat. s. n. (De Scdeo, je m'Assois.) Banc de rameur. ( V . Jugum, Transtrum.) — « Placida laxarant membra quiète Sub remis fusi per dura Sedilia nautae. u VIRGILE, Enéide, liv. v , T. 837. S E D I N D - L I N E , angl.-sax. — V . Stedin-line et Stedingline. S E E , ail. s. (Même origine que Sea. [V.]) F l o t , Flux, Mer. — Secankcr, Ancre du large. — See-hafen, Port de mer. ( V . Hafen.) —Seegefcchl, (Gefecht, Combat, Bataille, de l'angl.-sax. Gefeoht, rad. Fcoht, Fyht.) Combat naval. ( V . Seetreffen, Seereise.) — See-karte, (Karte, du lat. Cbarta.) Carte marine. — Seekompas, Compas de mer,

Boussole. —Scc-kranklieit, Mal de mer. — S e e - k r a n t , G mon, A'arec. — Scekuste. (Küste, fait du lat. Costa, Cote. Bord de la mer, Côte, Rivage. — Seeman , Homme de mer. Marin, Matelot. .— See-officier,(Officier de mer.) Officier de marine. (V. Officier, Officier der marine.)—Seepass, Lettre de mer, Passe-port. — Seeräuber, Pirate. — Seeraum, S räumte, (De Raum, Espace. [ V . Raumete.]) La Haute mer, la Large, la Pleine mer. — Seereise, V o y a g e , Campagne. V. Seezug.) — Seeschlucht, (Schlacht, Combat, Bataille; de l'angl.-sax. Slccge, Coup, Mort.) Bataille navale. — Seetreffen, (Treffen, Choc, Combat, de l'angl.-sax. Trifelan Frapper.) Combat naval. ( V . Seegefecht.)— Seetrifft, [Trijft. de l'isl. Drif, Pousser. (Proprement : Chose poussée, ou : Rejetée par la mer.) Épave, Varech. — Seewärts, adv. Au large. —Seccvind, Brise de mer, Brise du large. — Seezug. (Zug, de l'angl.-sax. Teogan, Teon, Conduire.) Aoyage sur mer, Campagne. — V. Seereise. SEFFAN f Patron d'un plur. de :

ar. turc; s. Constructeur d e navires; , . .. navire.? En relation avec Sefaïn (^yjJL»),

SÈFINË (A~JU.), ar. turc, s. Bâtiment, N a v i r e , Vaisseau — Fr. de Dombay, dans sa Grammat. ling. maur. arab. ( 180a . p. 100,

écrit : Sefina.

Kerhti [^ILS\, (lYldjdrè [\yf],

( V . Fulk [ v ^ X J - 9 ] , Guèmi [ ^ 5 ' . v

Suffeeua, Teknè [ i ^ X _ j ' l . ) — Sèfinc

idjarec:,

[ ï j L o - l ] , 1 ^oyer.) Ou : —- Sèjinè kiraci, (De Kira

Loyer.) Nous.

S E G A , ital. s. f. (Bien que ce mot italien ait une grande analogie avec l'angl.-sax. Saga [ V . ] , il n'est pas probable qu'ils procèdent immédiatement l'un de l'autre. Sega vient de Segare, Couper, Corruption du lat. Secare.) Scie. r

S E G E L (Scghel), angl.-sax. ail. suéd. s. A oile. (A'. Merehraegel.)—Segelagie, suéd. Segelasche, all. s. V o i l u r e . — Segel-balke, ail. s. ( L e bau placé au-dessus de la grande voile.) Maître-bau. ( \ . Balke.)—Segelbar. (Bar, de l'angl.sax. Bœr, terminaison adjective, faite de Bcran, Produire Navigable. •—Segelbodcn, all. (Boden, Sol.) ( L e sol sur lequel on taille et l'on coud les voiles.) Voilerie. — Scgcl-lxtsnt, angl.-sax. s. (Bosm, Bosum , Giron, P l i . ) P l i de la voile. Segclducht, Segelduft, all. Segelduk, suéd. (Ducht, Duk , Toile.) Toile à voile. — Segelfcrtig, ail, Segcljardig , suéd. adj. (De l'angl.-sax. Faran, Aller.) Appareillé, qui va sous voile. — Segclgarn, ail. suéd. s. (De l'angl.-sax. Gearn, Laine lilée.) Fil à voiles.—Segel-gyrd, angl.-sax. s. (Gyrd, Bâton, \ erge.) Vergue. ( V . Segl-gyrd.) —Segelklar, all. suéd. adj. [Klar, du lat. Clarus, N e t , Clair, e t , par extension, Facile.) Navigable. — Segelkleid, all. s. (Kleid, de l'angl.-sax. Cltct , T o i l e . ) Laize ou cueille d'une voile. — Scgclkoje, ail. Scgclkoj, suéd. s. (Koje, Koj, Chambre.) Soute aux voiles.-— Scgclkonst, suéd. Segelkunst, all. (Kunst, Konst, A r t . ) N a v i gation. — Segelled, suéd. s. (Led, Chemin, Direction à suivre ; de l'angl.-sax. Lccdan, isl. Lcida, Conduire.) Chenal. r

— Segelmahare, suéd. Segclinacher, ail. (Angl.-sax. Macian, Faire.) Voilier. — Scgelnàl, suéd. Sege/nadctn, all. (Angl. Nosdl, Aiguille.) Aiguille à voiles. — Segel ordning, suéd. Segel Ordnung , all. (Ordning, Ordnung, du lat. Ordo.) Ordre d é m a r c h e . — Scgelstdng, suéd. s. (Stang, de l'angl.-sax Steng, Bâton, V e r g e , Barre.) V e r g u e , Antenne. — Segeisômmarc, suéd. s. (Sommare, Couturier ; deSôm , Couture; en relation avec Suant, temps du verbe latin Sucre, Coudre. Ouvrier voilier, et aussi : Voilier qui inspecte le travail des voiles. — Segeltuch , all. s. L e même que Segelducht. (\.) S E G E L I A N (Seghèliane),

angl.-sax. v . a. (De Segel. [ \ V


GLOSSAIRE NAUTIQUE. paire v o i l e , Naviguer, Mettre à la voile « Segelede west, A v a n t fait voile à l'ouest. » — V . Aise., Geseglian , Litfan, Seglian. S E G E N , ail. v. (De Segel. [ V . ] ) Faire voile. S E G L , angl.-sax. isl. s. Voile. ( V . Vod.) — Segl-gyrd S e " l - ü h ¡ r d d ) , s. Variante de Segel-gyrd (V.), donnée par Hoá^vorth, supplément de son Dietimi, angl.-sax., d'après Mone. — A N T E N N A , Segl gyrd. » Gloss. lat.-angl.~sax. d e M o n e (x ' siècle). — Segl-r<i, s. f. Vergue. ( V . B i . ) — Seglród, angl.-sax. (Segl pour Segel [ V . ] ; Rad, Croix.) Voile co croix. 0

1

S E G L A , suéd. v. (De Seglian. [X.]) Naviguer, Faire voile, Appareiller, Être sous voile. — S e g l a digt bi de viud. (Nar i - u e r près, [Digt, Proche, Contre, A joindre, Très-serré] d u p l u près-) Aller au plus près, Tenir le plus près. ( V . Bi de vind.j Segla for de virid. (Proprement : Naviguer de>.uit le v e n t . ) Aller ou Courir vent arrière. — Segla forbì dde. (l'orbi, Au delà, Par delà. Aller au delà d'un cap.) D o u b l e r on cap. — V . Udde. s

r

n

1339

• Une navire fluctuans et seiglans par la mer... » Art. 36, Boules d'Oleron, édit. de Garcie, i 5 4 z . — Dans l'édil. de Cleirac (1647), on lit, art. 2 9 : • Si un navire fluctuant et seillaùt par la mer... » -

S L T L , ail. dan. s. (De l'angl.-sax. Segl. [ V . ] ) V o i l e . — Seilads, s. Navigation, Honte, M a r c h e . — Seilads longs med kysten, Cabotage. — Seilbar, adj. Navigable. ( V . Segelbar.) — Seilbros, s. liras, Balancine. (Const. Vilsoët [ i 8 3 o ] . ) — Seildug. (Dug, T o i l e . ) Toile à voile. — Seller, s. Voilier, Navire. Cod Seller, Bon v o i l i e r ; Slet Seder, MauSeilfcerdig, adj. A p vais voilier ou Mauvais marcheur. pareillé. ( V . Segelferlig.) — Sci/gorn, s. Fil à voile. ( V . Seg e l g a r n . ) — Seilloft, s. Voilerie. — Seilmoger, s. Voilier. (V. Segelmakare.) — Scilmagervœrkstcd, s. Atelier de v o i lerie. — Sell-nnnl, dan. s. (Naal, de Tisi. Nói ou de l'angl. sax. Nœill.) Aiguille à voile. —• Seilraae, s. Vergue, A n tenne. (V. R a a e . ) — Scilrakke, s. Racage. —Seilskiad, s. Ecoute. — Seilskud, s. Coup de canon de partance.

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S E I L E , dan. v. (De l'angl.-sax. Scglian. [X.]) Naviguer, Faire voile, Etre sous voiles, Appareiller. — L'ail, dit Scilcn S E G L A N D E , suéd. s. n. Navigation. et plus ordinairement legete. (X.) — Stile bi de vlnd, Aller S E G L A R E , suéd. s. m. lig. Navire. — God Seglare, Bon au plus près, Serrer le vent. — Sede for de vind. (Proprer o í l í e r . — L'ail, dit Segler (guter), Bon voilier; Segler ment : Naviguer devant le vent.) Aller ou Courir vent arstitmpfcr), Mauvais voilier. rière. — Selle fuldog bi, Aller près et plein. — S e i l e longs S E G L I A N (Segliane), angl.-sax. v. Variante de Segelian. med landet, Naviguer le long de la terre, Côtoyer. — Seile y « He secai Seglian be landa, Il doit faire voile du ' med julde scil; Aller à pleines voiles. — Seile med loddcfa haanden. (Naviguer avec la sonde à la main.) Aller à la eólé d e la terre; il doit naviguer vers la terre." S E G L I N G , angl.-sax. suéd. s. (De Segel. [V.]) Naviga- sonde. — Seile mod stranimeli, Refoider la marée. — Scile t i o n A c t i o n de mettre à la v o i l e , de faire voile ou de na- pan grumi, Toucher. — Seile rumskiods. (Aller avec les écoutes lâches.) Aller vent largue, Courir largue. Seile v i g u e r - — V. Eolet, llovvnes , Sjo-fart, Sjò-resa. ved vinden. (Naviguer près du vent. Aller au plus près, S E G N A L E , ital. s. m. (Du lat. Signum.) Balise, Signal.— Tenir le plus près. — V. Ibride ved vinden. Segnalare, v. a. Baliser. — V . Coflino. SE1LLER, fr. anc. v. a. Siller. — V . Seiglant. S E G N O , ital. s. m. (Du lat. Signant.) Signal, Amer. — SE1LLEURE, fr. anc s. f. V . Aiguade. V A c o s t a r . — Segno (a), ital. adv. (Segno, la marque, la jji'ne tracée sur la carte et sur la boussole pour indiquer S E I Z E (7o), angl. v. a. (Proprement : Saisir.) Aiguilleter, urie aire de vent.) Au plus près. — On lit t. il, p. 200 D Faire un aiguilletage, Faire un amarrage, Frapper une made Ramusio, dans le Viag. di P. Quirino ( î . ' i ' i i ) : « Aiutannoeuvre; Arriseti, Risser. — Seizing, s. Aiguilletage, Amardomi il vento A Segno di garbino, « ce qui signifie : L e vent, rage. — Seizing line, Ligne d'amarrage. — Seizing of n qui soufflait du garbili, m'aidant.) s/irood, Amarrage de hauban. — Seizing truck, Pomme goujée. S E C O N D A C U B I E R T A , esp. s. f. Second pont. — L e S E K K U T U T (Sckkoutoutc), groënl. s. (De Sckko, Armes.) p o r t , dit : Segunda cubería. — V . Cubería, Cubierta. Navire armé. — Sckkutut nollcgok, Capitaine d'un navire S E G U N D O T E N E N T E , port. s. m. Second lieutenant, ou armé.—Sckkutnrsoit, Grand navire arme. l i e u t e n a n t en second. Officier dont le grade et la position C E K C T A H ' b (Sckstann), rus. s. m. (Du fr. : ) Sextant. c o r r e s p o n d e n t à ceux de l'ancien Sous-lieutenant (V.) de SEL, fr. s. m. (Du lat. Sol, fait du gr. °A>.<;.) Nous n'avons vaisseau de la marine française, ou à l'Enseigne actuel de . «¡asead- ( V ) L e grade de Segundo tenente est celui où par- pas à nous occuper du Sel en tant que substance; nous voulons seulement rappeler que, autrefois, les marins j u • ji-nt le Guarda marinila qui passe officier. ( V . Guarda niar i n h a . ) Sur la liste des officiers de la flotte (Rclaçào dos raient sur le pain, le vin et le Sel, et que ce serinent, tenu nflictaes do cor/10 de armada), dressée en suite du décret du pour abominable par l'Eglise, fut interdit par des ordonnances qu'on fut obligé de renouveler, tant l'habitude était décembre i 8 . | 2 , on voit ai « Segundos tenentes graduafortement enracinée, et tant la loi est longtemps impuissante d o s » après les « Segundos léñenles, » qui y sont au nombre à se faire obéir ( V . Superstitions). Nous voulons mentionner j g - . - — V . Escuna, Graduado, Tenente. aussi la coutume qu'on avait, au commencement du x v n S E G U R O , esp. port. s. ni. (Du lat. Securas, Sur.) Assusiècle, de jeter du Sel sur le pont pendant le combat. ( V . rance. Prévôt.) L e Sel dut être répandu ainsi sur le lillac, que le С Е З Е Н Ь (Sézènc), rus. s. m. (Au plur. Сеяно [Sezni].) sang devait rendre glissant, pour une seule raison, afin de faire du pont un sol où le pied du combattant fût solide; I l e l'angl- Seizing. [ V . ] ) Bosse à fouet, Garcette, Raban, T r e s s e . ( V . ЛГшюкъ.) — Сеяень y набаларинга .Sézènc ou cela nous parait évident. Le P . Fournier, le seul auteur au t-abaliarinnga). Garcette de touruevire.— V . Кабаларпагь. reste chez qui nous avons trouvé trace de cet usage, oublia d'en dire la cause. A la table de son Hydrographie S E l G L , angl.-sax. s. Nom d'une petite barque, selon (i édit., 1667), on lit : « Pourquoy on sème du Sel sur les gosvrorth. tillacs durant les combats... p. 94 » ; et en se reponant à la > F - I G L A N T , fr. anc. Part, de Seigler, pour Siglar. ( V . ) — P t ! 94, on rencontre cette phrase, a propos du Preuost » : a

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168.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . 1340

« Il est obligé de faire porter le long des tillacs des barils pleins d'eau , les garnir de cuirs verds, semer du Sel sur le tillac, et prendre garde au feu. » La 1 " édition f 16ЛЗ) n'a pas d'autres détails. Il faut que la pratique du Sel semé sur le pont pendant le combat ait été abandonnée au milieu du x v n siècle, car Guillet (1678) et Desroches (1087), à l'article Prévost de leurs dictionnaires, n'y font aucune allusion. e

S E L A N D R E , fr. s. ni. et f. (Gr. XeXâvStov; bas lat. Cclandra, Celandria, Celendria, Chclandra, Chelandrium, Chelandrum, Chelindra, Chelindrus, Chilandria, Chylandra, Gâlandria, Salaridra, Salandria, Salaridrinus, Salandrus, Zalandria.) Nom d'un navire du Moyen A g e que les documents des v i i i , i x et x siècles nous présentent comme un navire à rames, et qui nous apparaît à la lin du x n i siècle comme un bâtiment de la famille des vaisseaux ronds. La Sélandre ou Clielande, nommée par Ditmar ( V . Salandria), était, comme le Dromon ( V . ) , une sorte de galère très-longue, très-rapide, ayant deux étages de rames, l'un immédiatement au-dessus de l'autre, et cent rames: cinquante à l'étage inférieur, manœuvrées chacune par un rameur; cinquante à l'étage supérieur, maniées chacune par deux hommes. La rame basse pouvait avoir de i5 à 20 pieds de longueur, la rame d'en haut, de г5 à 3o pieds environ. La longueur totale de la Sélandre pouvait être de i 5 o pieds, sa hauteur de i 5 , sa largeur de 24. ( V . t. 1, p . 433 de notre Arch. nav.) La Sélandre Pamphile, du x siècle (V. XeXcjvchov) , était quelquefois armée de 100 rames en deux étages, manœuvrées, comme celles de la Sélandre ordinaire, par i 5 o rameurs; quelquefois elle n'avait que 120 nageurs, ce qui suppose 80 rames. 40 en haut, 40 en bas (20 de chaque côté à chaque étage), et deux hommes aux rames de l'étage supérieur. Lorsque la Sélandre mêlait ses formes allongées aux formes arrondies de l'huissier, elle avait 108 ou n o hommes de chiourme, c'est-à dire 18 rames de chaque côté, en haut et en bas. L e Sélandre ou Salandrin, que nous connaissons par les marches passés à Gènes, en 1268, entre les envoyés de Louis I X et des armateurs, pour la seconde croisade du saint roi de France, avait de grands rapports, sinon peut-être de forme extérieure, du moins de proportions, avec les nefs communes; en effet, il avait en largeur le tiers de sa longueur totale. Sa mâture était moins haute, relativement, que celle d e l à nef sa contemporaine, car son arbre de proue (mât de l'avant) n'avait que З2 coudées, quand de longueur il avait 41 coudées de roda in roda m. Du reste, comme la nef, le Sélandre avait un châ­ teau, des chambres de proue et de poupe, deux mâts, et deux gouvernails de côté. Il portait aussi des chevaux. Comme les petites nefs, il n'avait pas de barge de cantier; mais pour chaloupe il avait une barque de polyscalme, et pour embarcation secondaire une gondole.—V. Salandrinus. e

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С Е Л Е Ш Е (Selénié), rus. s. n. (De С е л о [Sélo], Village, Champ.) Colonie. — V . К о л о т я .

slave,

S E L L A T (/sonnant) [ > i * L . ] , mal. s. (Variante de Salât, [ V . ] , et de Kellat [ cJ^].

) Détroit.

quefois : le Flanc du navire à rames, et le Navire lui-même. — V . KaOîap-a , Mrcotfxov. S E L O U P , vieux fr. s. m. (Du holl. Sloep.[\.]) — « I t e m , les Normans pi istrent countre raisoun et à tort, al boys de la Rochele, 1 Selop chargé de c y r e , de quirs et des autres avers de poys des bone gents de Bayone... » Rclat. des hostilités commises par les Normands (1292). Doc. inéd. sur l'hist. de France; Lettres de Rois, etc., t. 1, p. 399. S E L O U R A N (n sonnant) A Y E R (y \ ( j y j L . ) , malai, s. p. 297, Ëlout, Courant.—Dans son Dict. mal.-holl.-fr., d'après Marsden, p . 178, donne au mot Selœran le sens de : « Canal, Gouttière, R i g o l e , Tuyau pour l'écoulement des eaux, un Petit courant. » — Les Dalots pourraient s'appeler : Selouran. SEMA, malt. s. f. ( L e pers. et le turc disent Mah -Lune.

[*!—]).

S É M A N D E R A , mal. s. (Probablement du port. Cei . deira [ V . J . L a voile aura nommé le mât.) Beaupré. — Y Laïar ( y ^ ) i Tiang. S E M A Q U E , fr. s. f. (Angl.-sax. Snacc; angl. SmacA ; holl. Semai; rus. HIjiaKa [Chmaha]:) Petit navire gréé à peu prés comme le sloop. On s'en sert beaucoup sur les canaux de la Hollande. 2EMA<I>0PO2 (Sémapliàro-s), gr. mod. s. m. (De 2tuli, Signal; et de<I>opo;, Qui porte.) Sémaphore, machine établie sur un point élevé du rivage, — c o m m e le Télégraphe sur une montagne,— pour signaler au port voisin la présence des navires. L e Sémaphore et le télégraphe ont entre eux un certain rapport de forme et de composition ; ils agissent en vertu de systèmes analogues. 1. S E M E L L E , fr. s. f. (Selon Ménage, de Sapella, diminutif de Sapa, Soulier.) (Ital. Ala di dériva; esp. Orza de dériva; port. Orça; ail. Schiverdt; holl. Zivaard; dan. Svcerd; suéd. Svdnl; angl. He board; rus. UJrieprrb \Chvcrtss\\ val. TaAirb [Talpe].) Assemblage de plusieurs planches (généralement de trois) composant un corps plat, dont la forme n'est pas sans analogie avec celle de la semelle d'un soulier, dont il a pris le nom, bien que, à vrai dire, une coupe verticale faite dans un coing ou une grosse poire donne bien plus exactement l'idée de ce corps. La Semelle ou Aile de Dérive, ou simplement : Dérive, est fixée par une cheville à la préceinte du navire qui la porte. Elle tourne autour de cette cheville, de telle sorte qu'elle peut prendre la position quasi-horizontale quand elle ne fonctionne pas, et la position verticale quand elle fonctionne. La longueur de la Semelle est, selon Rotnme, égale à deux fois la hauteur du creux du bâtiment, ce qui fait q u e . lorsqu'elle est à l'eau, elle s'enfonce profondément, et offre sous le vent, — car c'est naturellement de ce côté que doit être la Semelle,— un grand moyen de résistance au n a v i r e , et par conséquent diminue beaucoup la dérive qu'il aurait dans les routes autres que celles du vent arrière. Il y a une Semelle à tribord et une autre à bâbord. On n'applique ces Ailes de dérive qu'aux bâtiments à fonds plats. C'est surtout en H o l lande qu'on se sert de cet auxiliaire pour la navigation au plus près.

S E L L E M O , ar. côte N . d'Afr. v. Abandonner. 2. S E M E L L E D ' A N C R E , fr. s. f. (Rus. I U k v h i [Chho*2 Е Л М А , gr. anc. s. (De 2sXXw? Mouvoir avec rapidité.) ne].) Synonyme de Savate. [ V . ] ) Ranc de rameur, selon Scheffer, p. 1З6, De Militia nav. : 2 E M I ! (Sémi!), gr. vulg. alban. adv. (De l'ital. Siemr с Transtra... Graecis et inter eos maxime poetis, sunt Xuyà xal cêXp-ara xal èùwXia. i> Espace entre les rangs de rames, [lat. Simili].) Ensemble! — V . Na\û. selon quelques diction., qui donnent la même signification CEMN (Semn), val. s. (Du lat. Signum.) Signal. — Poyenar à 2eXi; et à SeXwtouA. Par métaphore, 2éXp.a a désigné qucl- dit CemnaA, C C M U O ' A . — Ccsin Ka ce ne eonoacKT, (Sen: 1


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1341

sé né kounoaske), Signal de reconnaissance. — CeainSi ( A ) pour s'acquitter envers le capitaine auquel il ne pavait pas de ijl Semnoui), v . a. Signaler, Eaire un sigual ou des si- fret en argent, travaillait pendant la traversée. L e Senawi avait une certaine part d'autorité à bord. En effet, dans l'énugnaux. S E M O N C E , fr. s. f. (Du lat. Submonitïo, Avertissement mération des officiers qui obéissaient immédiatement au s e c r e t ; fait de Moncrc, Avertir, et de Sub, Sous, en Dessous.) Nachoda ( V . ) , on le voit cité (chap. i " , §4) après le Djourobatou ( V . ) et le Gantong-Laïar ( V . ' , et avant tous les Tou'Ital. Chiamata, de Chiamare , Héler.) Malgré son nom, la kangs. ( V . ) B i e n plus, § 7, il est dit dans la loi : « Tout acte S e m o n c e n'est point, dans la marine , un avertissement d'insubordination envers le Gantong-Laïar el le Senawi est d o n n é en secret; c'est un ordre donné, au moyen d'un puni de trois coups de bâton. » L e § i " du chap. 5 montre p o r t e - v o i x , par un navire à un autre, de se faire connaître que l'autorité du Senawi était assez grande; voici ce que p o u r a m i , pour neutre ou pour ennemi. prescrivait cet article : a Si un homme manque gravement i . S E N A L E , ital. anc. s. m. Nous ne connaissons point au respect recommandé envers le Nachoda <• (ou capitaine-prol ' é t y m o l o g i e de Seriale, qui est, dans quelques cas, synonyme priétaire du navire), « il doit, quel que soit son rang à bord, lors d e Chinale, et signifie Hauban ; cependant, en rapprochant môme qu'il serait Kiwi (V.) ou Monda (V.), être condamné c e m o t de ses analogues: Temale, Quaderna le cl Quinale, aux peines portées contre ceux qui offensent de paroles un nous sommes induit à penser que Sex est le radical dont on grand ou un roi ; ainsi le veut la loi à l'égard du Nachoda. Cependant, elle admet une distinction pour les peines qu'elle l'a f o r m é . L e Scnale fut peut-être dans l'origine un palan c o m p o s é de deux potdies triples, et ayant par conséquent prescrit dans le cas dont il s'agit ici : ou bien le coupable six c o r d o n s . Aujourd'hui on désigne par ce nom la Caliorne est traité ainsi qu'il vient d'être d i t , ou bien il est répriet le Palan à itague. Le hauban à itague dont se servent la mandé par le Senawi; et s'il réplique à cet officier, il est plupart «les petits navires de la Méditerranée reçoit aussi le condamné à subir le ta'zir (amende honorable publique) en n o m de Scnale. Il est composé d'un pendent" (Colonna [ V . ] l , présence de tout l'équipage, qui peut l'accabler d'injures et c a p e l é à la tête du mât, et terminé par une poulie (Bozzello de mépris. » Assurément, si les Senawis n'avaient pas été des [ V . 1 on Gozzetto [V.]),dans laquelle passe une itague (Amante personnages considerables, ce n'est point à eux que la loi [ V . J ) , qui s'attache par un bout à une eslrope (Stropolo [A .]) eût remis le droit de réprimander un coupable, et la répritixée au flanc du navire. L'itague a pour la roidir un palan mande du Senawi n'aurait pas été présentée comme l'équiParanchind) à l'aide duquel on ride le hauban. Dans la valent d'une peine qui devait être au moins la bastonnade figure suivante, K et P sont des Seriali de l'espèce de celui infligée au cabestan par tout l'équipage. ( V . Poutar-an laouang.) — Senawi manque à Marsden et à R o o r d a ; c'est q u e nous venons de décrire. sans doute que ce qui existait au x m ou x i v siècle de F notre è r e , quand le code de Malacca fut rédigé, n'existe plus aujourd'hui. r

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Au x i i i siècle, le Seriale était déjà en usage, comme le prouve passage des Documenti d'amore, par Fr. Barberino (xn. siècle): e

. Quinal porta, e temale, Senal, e quadernale, Manli, prodani, e poggia, Poppezi e orci poggia Scandagli, et orce, e funi, E canapi communi. »

S E N A L E , ital. s. in. (Du fr, :) Senati.

SI' N A O U l ou S E N A W I , mal. anc. s. Nom donné, par le . , " maritime de Malacca ( ? x m siècle), à un homme qui, r i o " M - Dulaurier, prenait passage à bord d'un navire, e t , e

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S E N A R I I , bas lat. Pour Senali, dans ce passage du Contrat passé entre Pierre d'Oria et les envoyés de saint Louis (1268) pour l'armement de la nef le Paradis: « Jonchis quatuor, ex quibns duo debent esse Senarii. » Quand, en 1840, nous publiâmes rengagement de Pierre d'Oria (p. 3o,2, t. n de notre Arch. nav.), nous crûmes que Senarii voulait dire : » à six cordons, » et que des quatre Ginnchi, deux d e vaient être faits d'un cordage à six torons ; un nouvel examen de la question nous porte, aujourd'hui à rejeter cette interprétation; Nous pensons que Senarii est une des fautes nombreuses échappées au scribe qui écrivit le r e gistre J. 456 des Archives nationales, d'après lequel nous avons publié le document dont il est question; ou q u e , du moins, c'est une forme altérée de l'ital. Senali, plur. de Scnale ( V . ) , Caliorne. Cette restitution a l'avantage de rendre très-clair le passage qui nous avait embarrassé d'abord. L e mât de proue avait deux amans ou itagues de l'antenne et quatre Gionchi, dont deux étaient palans de drisses frappés sur les itagues, et deux étaient des caliornes. Cela est trèsnaturel.— V . Talla. S E N A U , fr. s. m. (De l'angl. Snow.) (Ail. Schnau; holl. Snau, Snauw; rus. UJiiana [C/tiiava], lilnnna [Chniava]; ital. Scnale.) Navire dont le gréemcntne diffère de celui de brig ordinaire que par un mâtereau établi derrière son grand mât, espar qui porte la corne d'artimon. Ce mâtereau reçoit le nom de Mât de Senau. (Gr. mod. BeXóui) [Pélogni] ; ail. Schman-mast.) — A . Salut. r

V . Menale. 2

c

S E N C A N (Sennhanc), virer.

angl.-sax. v . Sancir, Sombrer, Cha-

S E N E S C A L , cat. anc. SENESCALCHUS, S E N E S C A L U S , bas lat. s. m. (De l'ital. Scnescalco, en relation avec Scalco [de l'angl.-sax. Sceale [SkéaleJ, Serviteur], Maître d'hotel.)


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1342

Majordome, Pitancier, Maître valet, Commis aux v i v r e s , Dépensier. — « Vogerii vero seu marinari] usque ad numeri rum concurrentein 176, computatis naucleriis et Senescalco.» Stat. géno. de 1441 , sur l'armement des galères allant en Syrie ou en Romanie. La rédaction du 14 oct. i 3 i 6 donne lé nom de Peteatarias (V.) à celui que le statut cité nomme Sencscnlcus: « Homines centoni sexaginta boni et sufhcientes ad soldum ipsius galee computatis patrono, scriba et petentario et vogeriis. » — « Sint item et esse debeant dictis galeis et qualibet earum in toto viaggio eundo et reddeundo arma suprascripta, qua; poiiantur in una capsia benda per patronuni in spaeium a compagna Senescalclii marinarioriim versus popatn ubi voluerit...» Stat. de - 4 4 » p. l<9 du Ms. de ['Officiata gazarla?, Bibl. du Dépôt de la Mar. — V. Amari n a r. * jus),arabe, côte N . d'Afr. s. (CaS END E RAIS ?

Sencillo, Senzillo signifie : Sincère, naïf, simple.) Dans le Guida pcl goljo di Napoll (1828), Scnsile, qui désigne un des câbles, est toujours opposé à Usto ( V . ) , que nous savons être le plus gros des câbles: c'est donc un petit câble. S E N T A ( b u ~ . ) , mal. s. Selon Marsden ( p . i 8 5 ) , les Malais donnent ce nom à des « pièces de bois q u i , dans la construction d'un navire, vont de l'avant à l'arrière, servant à assujettir les couples perpendiculaires. » R o o d r a . au mot Senta, donne pour synonyme le mot holl. Divarsbalkcn. Ainsi, les Senta sont des traversins placés entre les couples, pour les maintenir dans leurs positions respectives, et les consolider.

1

pitaine élu.) Patron.— V. Rais. SENDONG f £ j - V L w ) , mal. s. Courbe, Genou et Allonge. — On appelle aussi les Courbes Sikoii-sikou.

S E N T E , vieux fr. s. f. (De Sentina ?) Le fond de cale, la Scntine. — « Il nous firent lever de là où nous estions, et nous mistrent en prison en la Sente de la galée... » Joinville , Histoire de saint Louis. Plus loin on lit : « Maintenant que il vit le R o y sur le flum, il sonna un siblet » (Sifflet. Sibulus), a et au son du Siblet sallirent bien de la Sente de la galée quatre-vingts arbalestriers. » Ailleurs on lit.Soute. S E N T E L L I S , pour Scutellis. — V . Inosoriis.

(V.)

S E N D O U K DE B R E T A , a r . côte N . d'Afr. s. (Sendouk ou Sandouk [. a j j ^ v s ] , turc, Caisse.) Caisse d'un mât.— V . Breta. ^ S E N G I A (Sennghia), géno. s. f. ( D e l'ital. Cinghia, fait, comme l'esp. Cincha et le fr. Sangle, du Iat. Cingala, Ceinture. La sangle à laquelle on attache la cordelle pour la tirer a, tout naturellement, nommé la corde elle-même.) Cordelle. S E N G L O N S , selon l'orthographe de J. llobier (Construction cFc ne gallaire, P a r i s , 1622, p. 14), SINGI.ONS , selon l'auteur anonvme d'un Traité de la construction des galères (îtfs. Bibl. de la M a r . ) , p. 3 2 , provenç. anc. s. m. (Etymol. inconnue.) Les charpentiers de galères nommaient ainsi les premières pièces qui, dans les façons de l'avant et de l'arrière, suivaient immédiatement les derniers madiers. C'étaient des fourcats ouverts ayant à peu près cette forme :

S E N T 1 L I S , pour Subtilis.—V. Talla. 1. S E N T I N A , lat. ital. càt. esp. port. s. f. (Étymologic inconnue.) L e fond de la cale , où se réunissent les eaux qui entrent dans le navire. La Cale, le Creux du navire,comme dans ce passage d'un acte de nolis passé à Gènes le 4 avril 1248, et que nous avons recueilli dans les Archives des notaires de cette v i l l e , en 1841 : « Et débet esse dicta navis alla in Sentina palmos i 5 » (haute dans la c a l e , ou ayant de hauteur de creux, i5 palmes ou 11 pieds 3 po.—3"' 6 5 ' ) , t et per rodam » (la rédaction est incomplète, il faut ajouter: Est longa), » cubitorum quadraginta unius » (le navire doit avoir de longueur totale, de rode à r o d e , ou de la tête de l'étambot à celle de l'étrave, 4 i coudées ou 61 pieds 6 po. — 9™ 97*) 1 't per carenam cubitorum 26 » (et long en quille de 26 coudées, ou 3 g pieds— 12" 6 6 ' ) . La différence entre la longueur en quille et la longueur totale est, comme on v o i t , considérable, car elle est de 22 pieds 6 ponces — 1

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3i '. Cette différence est la mesure de relancement ( V . ) de l'étrave, et de la quête ( V . ) de l'étambot. — a . . . E l i deu dir » (lo Senyor de la nau ô del leny) « quant haurâ » (le navire) « en pla (V.) è quant haurâ en Sentina » (quelle hauteur de cale ou quel creux elle aura), « è quant obrirâ 1 ( V . Obrir), « et quant baurdper carena » (et de quelle longueur S E N N I M l i T (Senninioutc), groënl. adv. P a r l e travers.— elle sera en quille). Consulat de la mer, chap. 2 , édit. ParSenniinut tikscrptil (Senninioutc tikserpoute), v . a. Naviguer dessus.— « Haver » (avoir, effets, marchandises), 0 que sia avec le vent du travers, Naviguer au plus près, Courir a u mes en nau si s'banya per cuberta ô per murada(V.) ô per arbres ô per Sentina... » (ou par l'eau qui séjourne dans le plus près, Tenir le plus près. — V. Sennerpok. fond de cale), etc. Consulat de la mer, chap. 18. — Matthieu S E N N I N G A V O K , groënl. v . Donner à la bande. Paris (Hist. major, p . i 6 3 ) , raconte que, le 8 juin 1191, le S E N O , ital. esp. s. m. (Du lat. Sinus.) G o l f e . — V . Ostro- roi Richard rencontra vers la côte de Palestine un grand garbino. Dromon sarrasin, qu'il fit attaquer par des plongeurs armes S E N O C , Ir. s. m. Corrupt. de l'angl. Snoiv. (V.) — « Ce de tarières, et que bientôt, par l'eau bouillonnante, furent capitaine a dit, ainsi que tous ses officiers, que sans ces envahis « n o n tantum carina el Sentina » (la Sentine, le fond de la cale et la carène tout entière, c'est-à-dire la cale vingt matelots il n'auroit jamais pu résister comme ils firent et les ponts), « sed etliinbus ejus propugnaculatus, et area B à une fregate et à un Seiioc anglois qui les combattirent pen(mais encore le pont supérieur [Jrca] et son rempart crédant trois jours. « Considérations sur la constitution de la n e l é . ) — « Alii malos scandant, alii per foros cuisent, alii marine militaire de France (anonyme — J. R. Secondât), Sentinam exhauriant. » Cicéron , de Sencctute, chap. 6. — Londres, in-12, 1756, p. 48; affaire de la Renommée (1746). V. 2. Porta , Savornare. S E N S E L A T I M O U N , ar. côte N . d'Afr. s. (Du pers. turc, 2. S E N T I N A (>•:..:•••- . . . ) , turc, s. (De l'ital.) Sentine, Cale, Zindjir L y c - s ^ j j , Chaîne; et de l'ital. Timone.) Sauve- Fond de cale. garde du gouvernail.) 3. 2 E N T I N A (Senn-dina), gr. mod. s. f. (De l'ital. Sen^ S É N N E R P O K , groënl. v. a. (De Scnnerak, Côté, Travers.) Etre au plus près, Courir au plus près, Tenir le plus près. — V . Senniinut. S E N N E R U T (Scnncroute), groënl. s. (Proprement : Qui est en travers.) Vergue.

S E N S I L E , napol. s. f. ( ? D u lat. Sinceriti;

dans l'esp.

tina. [V.]) Archipompe, Fond de cale. — V .

'AVTÀÎB, "AVTXOS.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. S E N T I N A C U L U M , bas lat. s. n. Pompe à épuiser la s e n t i n e . — « Post unum vel alterum b re vis Sentinaculi haustum htimore destricto. » Saint Paulin, Lettre v , liv. t\L\. L e Sentinaculum dont il s'agit était apparemment une petite p o m p e à main. La Sentine qu'elle vida n'était pas bien p r o f o n d e , s'il suffit pour l'affranchir de deux coups de cette p o m p e - — Sentinare, bas lat. v . a. Épuiser l'eau de la Sentine. C e mot se lit dans le Sermon xxxiv de saint Augustin, d a n s le v m Sermon de saint Césaire, dans la V i e de sainte R a d e g o n d e , par Fortunat, etc. Saint Paulin nomme Senlinator, celui qui épuise l'eau de la cale; et saint Ambroise a p p e l l e « Sentinosum navigium » un navire qui fait eau, et d o n t o n a besoin de vider souvent la sentine. e

, . S E N T I N E , fr. anc. s. f. (De l'ital. Sentina. [ V . ] ) ( G r . a n c . 'AVT),ÎO, "AVTXO;; gr. vulg. SEVTIV»;'lat. esp. port, turc, Sentina; bas lat. Cumba; isl. Aitstrrcnna, Kialsog, Sng; „1 IFell room; holl. Duri; Uri; Zoo, IVaatcrloosing; d a n . Qserum; suéd. Kblsvin; rus. Konaiih [Kopane], .ThnAO \Leïalo\, Tpiojn> [Triouuie], Miimpioan, [Int/trioumc] ; hongr. f{aj<y vize; mal. Timba rouang [£J_,JL»J] ; vieux fr. Sente.) « M o t levantin » (provençal) « qui se prend indifféremment p o u r la vitonnerie (V. Vitonnière), ou pour l'eau puante et c r o u p i e qui s'y corrompt. « L'équipage se réjouit quand la S e n t i n e pue extrêmement; car cela suppose que le vaisseau n e fait guère d'eau. » Guillet (1678-1(>83.) 3 D

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nadas, lcslandart lleuat r, (et toutes parées, décorées [proprem e n t : Brillantes comme des paons, et se pavanant], l'étendard déployé], « e tirant per mar les Scnyeres dais enamichs » (et traînant dans la mer, derrière elles, les enseignes des ennemis) , « entraren a Macina. » Chron. de Ram. Muntancr, chap. (¡8. — « E lalmirall posa la Senyera en la tanla . (l'amiral mit sa bannière vers le tableau de l'armement. C'était ainsi que l'on annonçait un armement en projet; la bannière déployée et l e cartel appelaient «eux qui voulaient s'engager sur les navires qu'on armait. Les barons faisaient de même quand ils voulaient emmener leurs vassaux à la guèrre. ( V . 2. Tania.) •> E lo Senyor Rcy feu escriure tots aquells qui ab eli deuien anar. » Meme cliron., chap. ifi3. — V . 2. Spalmar. S E N Y O R D E N A U , S E N Y O R DE L E N Y , cat. anc. s. m. (Du lat. Senior, Plus ancien.) Propriétaire ou Maître de nef, ou de navire moins important que la nef. (Y. Lcny.)— « Si tu vols saber de que es tengut lo Senyor de la nau Ò del leu y als mercaders a ci ho pots salver. \ \ . Mereader. Consulat de la mer, chap. i ( i , édit. Pardessus. ( V . P i a . ) •— a Ab tant vendi lobisbe de Barcelona, e cl m es tré del Temple, e el mestre del spital qui cren de nostra terra, e tosts los prohomens de Barcelona e tots los Senyors de les naus, e los marinérs, e clamarci! nos merce per Deus e Sancta Maria que nos no volguesscn anar aquell viatgc : car ells auien paor de les grans fosques que cren en acre a entrada diuerl : (pie no errassen la terra. » Chron. del Rcy cn /acme, chap. 7; Passât, ultr. Mar. — Le Senyor de nau ou de lcny était ce que les Latins avaient Appelé Dominas navis ( Y . ) ; souvent il était marin et commandait son navire.

2 . S E N T I N E , fr. anc. s. f. Nom d'un petit bateau de riv i è r e q u i servait à la pèche, et qu'on employait aussi comme b a t e a u «le passage. — « Corne lesdiz poures pescheurs eussent menés en une leur Semaine ou Nacelle, amont ladite r i v i è r e de Loire en la ville d'Orléans, certaine quantité de S E N Z I L L E , fr. anc. adj., devenu s. (De l'ital. Zrnzi/c ou o o i s s o n s , e t c . » Lettres de rémission de l'année i 3 " 3 , citées de l'esp. Sencillo, Simple.)— a On appelle Senzille une simp a r D . Carpentier. — « Jean Grineault, qui à un port de la r i v i è r e de L o i r e , avoit un petit batel, nommé audit pais Sen- ple galère ou une galère ordinaire, du mot espagnol Sent i n e , etc. » Lettres de rémission de l'année \z\-]Q, Carpentier. zillo qui veut dire : Simple, pour la distinguer d'une réale ou d'une galère patronne.» Traile de la construction des gaD e s L e t t r e s de rémission de 1378 et d e i / ¡ 0 2 disent Salitine et Santene. On l i t , chap. 9, liv. îv des Mémoires de lères, Ms. Bibl. de la Mar.,n° 2960.—Y. 1. Banc, Sensile. O m m v n e s , à propos de l'entrevue des rois de France et SEO,angl.-sax. s. Variante de Sa; Se,Sca,Sawc,Sic, Sietv. d'Angleterre sur le pont de Picquigny près d'Amiens, en 1. SEOU, chin. s. Vaisseau, Navire, Bateau, en général. i49-5 • " — E n la rivière » (la Somme) « y avoit seullement — V. Sâo. u n e petite Sentine, où il y avoit deux hommes pour passer 2. SEÔU, chin. s. Mugissement, Sifflement du vent. — c e u l x qui voudraient aller d'ung costé à l'autre. J> — L ' é t y m o l o " i e de Sentine nous paraît assez difficile à trouver. R e - Y . Ilieou-Sé, L e à o - L y , Sa, Y'éou. m a r q u o n s toutefois que c'est un mot usité seulement au 3. S E Ò U , chin. s. L a c — V . Tsouy. N o r d d e la France, et que le vieux flamand appelait SchaitS E P , vieux fr. provenç. s. m. Mauvaise orthogr. du moi Aen c e que nos documents nomment Sentine.—V. Centina. Cep (V. 2. Cep), emprunté par les marins de la Catalogni . S E N T 1 N H A , géno. s. f. (De l'ital. lat. Sentina. [ V . ] ) du Languedoc et de la Provence, à ceux de l'Italie, qui nomArclii-p° P ment encore aujourd'hui Ceppo le Jas de l'ancre. Sep, siS E N T I R ] esp. v . a. (Du lat. Findcrc, Fendre, qui aura gnifiant : Jas, se trouve dans l'Estimation faicte, par leseign. fait Hendcr, Hcndir, d'où Sentir.) Consentir, Eclater. — conte Pedro Navarro, de la nef de feu M . le grand mais tre V i s i t a r los mastiles y vergas, y si estubiere algun Sentido (i5-25). ( V . Sarsie.) Nous y lisons cette phrase : « P o u r les p o d r i d o pedir se le troque » (demander qu'on le change) Seps de huit hancres, v m escus. » Dans cette acception, le . o r e m e d i e si fuere para elio con ximelgas, que quede seguro mot Sep, ou plutôt : Cep, fut bientôt abandonné; les dicen particular el arbol de trinquetey su verga que aliene a la tionnaires du x v n siècle ne le donnent plus. (V. Cep, Sept.) l i o n del nauio y gente en occasion. » Obligaciones del Remarquons en passant que IHoe est la traduction de l'ital. capitan de un galeon ; Ms. du x v n siècle , Ribl. de la M a r . , Ceppo (lat. Cippus), qui signifie : Bûche. Billot, Bloc, T r o n c , ° i 4 a 5 5 - 3 . — V . 1 . Consentir. si Cep ou Sep est sa transcription française. Il y avait autreS E N Y A L DE A N C O R A , cat. anc. s. m. (Du bas lat. fois à bord des vaisseaux français un instrument de punition qu'on appelait Cep, Sep ou Bloc. ( V . Bloc, Ceppi.) — (penale ,lat. Signum.) Marque flottante, Bouée, indiquant la p l a c e où était mouillée une ancre. — V . Orbar, Signatura. Sep a"écoutes, (De l'ital. Ceppo di scotte. [ Y . ] ) Bittons d'éS F l N Y ' E R A , cat. anc. s. f. (Du lat. Signum, Enseigne.) coutes. (V.) — Sep de drisse, (De l'ital. Ccpp di drizza.) L e F n s e i g n e , Bannière, Pavillon, Étendard « Les x x n ga- même que le Chaumard. (V.) m

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lbes entraren primeres, e cascuna tiraua derrera, e entre . .-alee* c lenys e barques mes de quinze. E axi totes empauo- |

S E P A D A , catal. adj. (De Sep; pour Cep. [ V . ] ) Enjalee. Garnie du jas.— V. Ensepada, 2. Lembus.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1344

S E P P I , géno. » . in. plur. (De l'ital. Ceppi. [ V . ] ) Les fers auxquels on attache un homme condamné pour quelque délit à subir cette punition. S E P P O D ' A N C U A , géno. s. m. (De l'ital. Ceppo [ V . ] ou immédiatement, à cause de la prononciation du fr. Sep [V.J ou Cep de l'ancre.) Jas de l'ancre. S E P T , vieux fr. s. f. (Sans relations avec le lat. Scptem; mais de l'ital. Ceppo. [ V . ] ) Faute de l'écrivain du parlement qui transcrivit sur le registre des Ordonnances de Henri I I , coté v , l'original d'un inventaire fait à Marseille, en i 5 a 5 , de toutes les choses que contenait la nef du feu grand maître de France; peut-être aussi faute du notaire, rédacteur de cet inventaire intitulé : « Ce que M . de Sisteron a déliuré parlecommandement de la grand maîtresse niad. la contesse de Villars et de Tende, etc. » (V. Sarsie.) L e document porte : s Plus huit encres (sic) la où y a vne rompue près de lanneau auée leurs Septz. » — V . 2. Cep, Sep. C E I I T O P ' l ) (Septore), rus. s. m. (Selon Reiff, ce mot est une transcription du holl. Scepter [ail. Zejiter). Quoiqu'il y ait assez loin de l'objet désigné par Ceiunopii au bâton, attribut du pouvoir rovai et appui des peuples mineurs, cette étymologie est raisonnable. Scepter vient en effet du lat. Sceptrum, formé du g r . Sx^irroi, j e m'Appuie.) Bataillole, Chandelier. SEPU.M, bas lat. s. n. (PourSébum.) Suif, G r a i s s e . — V . Palmizare. SER, ital. anc. s. Nom donné aux parties du navire voisines de la proue. Peut-être l'endroit du pont qui se rapproche le plus de l'étrave ou de l'éperon. — - Nos certe, qui proram partesque ci proxinias (Ser vocant) tenemus... » Torphé, Hist. dcNorwége, i part., chap. 43. Ailleurs, T o r phé nomme Saur (V.) ce cpti est nommé ici Ser.—V. Rausn. r e

SERA, ar. côte N . d'Afr. v. Abattre, Faire une abattée.

au mot : Bytannus ( V . ) , où se lit le mot Filator ( V . ) , n o m croyons pouvoir assurer que Sercier est une corruption de Sarcicr, fait de Sarcie. (V.) L e Sarcier avait sans doute i bord le devoir de veiller sur le gréement, et de le faire réparerait besoin. C'était l'homme que nous appelons aujourd'hui le Maître d'équipage. ( V . ) SERCIO, géno. s. m. (Peut-être de l'ital. Cercbio, Cercle. Halo, Guérite. SERCO, ital. anc. s. m. Nom d'un cordage qui, au x v i * siècle, entrait dans le gréement du grand mât ou de la grande voile de la nef et du galion. Nous n'avons pu déterminer quelle était cette manœuvre, dont nous n'avonstrouve qu'une seule mention dans les documents qui ont passé sous nos yeux. Voici le passage de la Nautica Meditcrr. ( 1 6 0 par Bart. Crescentio, qui nous a fait connaître le Serco : « Et altre passa 58 per i Serci grandi. » P . 81. С Е Р Д Е Ч Н И К Ъ В Ъ Б Л О К Ъ (Serdétehnike v' blo rus. s. (De Сердце [Scrdtsé], Aine, Cœur, Milieu.) ( P r o p r e ment : Milieu de la poulie, Centre de la poulie.) Essieu de poulie. ( V . Нагель y блока.) — Ссрдечнпкъ вЪ веревкЪ спущенной въ чепгырехъ сшренды (Serdétehnike v' s/юиchtehennoï v' trhetirè-h strenndi), (Mot à mot : Noyau dans la corde commise en quatre torons.) Mèche d'un cordage. — V. Шшагъ-юферсъ. SÈRÈN, n sonnant (^JJ—), turc, s. Antenne, Vergue. — (V. Antèna, Artèna (\jjj\).

— Sèrèn ielkenlèrè

v

l3*k? *J^^ eJJ~)> - (Baghlamaq) Erirergùer.— V. lelken ( ^ x l b ) .

bagblamaq

[ c j ^ ] .

S E R E T T A , cat. cors. s. f. (De l'ital. Serrure, Serre-gouttière.

[V/

Ser:

SERIL1.A. Selon Spelman, Petites barques calfatées .. de l'étoupe.

S E R A G L I E DI S O T T O , vénit. rriod. s. . Sono le divisioni della stiva. Ancorasi dicono le Seraglie "(emménagements). Note de M . le capitaine G. Novello. (V. Posselcxe.) Rien que ce mot soit écrit par un seul r, nous supposons que Serrare est le verbe auquel il se rapporte, et que les Serraglie sont toutes les cloisons et toutes les armoires qui entrent dans la distribution intérieure du navire. Nous avions émis, p . 61, t. 11 de notre Arck. nnv., cette opinion, que nous croyons, aujourd'hui encore, très-probable.—On trouve quelquefois Seragic pour Seraglie.—V. Libati.

2 E P M 1 0 N , gr. du Moyen Age, s. n. Nom d'un navire appelé : Germundus (V.) par les auteurs latins du Moyen A g e . — » Koù SEIVW; xocrà тт,; T5V 'PMUIZÎIOV àpyj;; ibxXIÇrtO, opijpiûvoc; те xa't Sir)paç ixoipâ^uiv, x a î T p r q p g i ; , xod csouuovac. X ï t o o p T a y w y o i j ç ÉTÉpa; uau.TrXv;OEi; vaCç гх TÎÔV -apsÀtiov ràTQEitîÇuv /oipwv. (Il faisait des armements considérables contre la puissance des Romains, équipant des dromons, de* galiotes, des galères, des djermes, faisant venir de tous les pays maritimes de nombreux navires de charge.) » Anna Comnène.

SÉRAN ( « sonnant), serb. bulg. s. (C'est le turc Sèrèn ifJJ— ] • iT-J) Vergue, Antenne. SERBA ( w ^ ~ ) SERBA K A P A L ( J i S ' >->j~-), mal. s.

—EPNft (Scrnô), gr. mod. v. a. (Du g r . anc. Sûpio.^ P r o prement : Traîner.) Chasser sur ses ancres, Labourer le fond avec ses ancres.—V. TpaêtÇw.

Agrès, Munitions du navire. — Serba parang (iXj Munitions de guerre, Armement, Artillerie, etc.

v_>i-»). '

SERCI11R D E L L ' A N T E N N A D I V I L E T T A , corse, s. f. Drisse de l'antenne de la v o i l e t t e , voile au tiers, voile de mauvais temps. SERCIER, fr. anc. s. m. Dans les Faits de. la marine et navigaiges, par Antoine deConQans, que nous avons publiés (Annales maritimes, juillet 1842), on lit, à propos de l'armement d'une nef de cinq cents tonneaux : — » Les gallefas, le Sercier, le despensier, etc. ; •> et à propos de la nef de Charles d'Atnboise : — « L e Sercier a vi liv. x s. par moys, qui sont pour trois moys : xx I. x s. » Nous avons hésité longtemps sur le sens que nous devions donner à ce terme; enfin, en éclairant l'un par l'autre re passage du livre de Conflans, et un passage du Statut de Cazarie (1441), cité

v

S E R O U K - A N (n sonnant) ( ^ j ^ w ) , tite baie.

mal. s. Crique, Pe-

1. S E R P A R E , bas lat. v. a. L e v e r l'ancre, Appareiller. — « Item, non possit nec debeat aliquis patronus ex dietfa galcis Serpare de porto Jaune seti de aliquo loco ripariarum Jantte, nisi prius dicta ejus galea sit mensurata et ferrât.1 per mensuratores ordinatos, etc. » Stat. géno. de p. 48 de VImposicio officii Gazariœ, Ms. Bibl. Dépôt de la М а г . — V . Sarpare, 2. Serpari. 2. S E R P A R E A la page Go de VImposicio ojjicii Gazarùr, Ms. Bibl. Dépôt de la Mai-., on lit : « Et non possit nec debeat Serpare tina ab alia sive ab alijs ultra unum miliare, nisi casus in hoc evenerit, * Statut géno. du 6 septembre I35I. Serpnre est évidemment une faute de copiste. Il faut lui substituer Sepururi. Il s'agit, en effet, de galères qui, ne devant point naviguer seules, étaient obligées d'avoir au


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . m o i n s une conserve dont elles ne pouvaient, sous peine d ' a m e n d e , s'éloigner de plus d'un mille. i . S E R F A R I , bas lat. v. pass.(De Serpare. [ V . ] ) (Être arr a c h é . ) Être appareillé. Etre remis à la v o i l e . — « Additumest in présent! tractatu et intelligatur quod dictegalleeSerpentur et Serpari debeant de Janua et districtu; videlicet ille de passagio februari infra kalendas marcij, et ille de passagio septembris infra dies quindecim septembris. » Stat. géno, du 1 0 j a n v . i335, p . rl\ du Ms. — C e mol Passagium veut être expliqué. Il signilie Voyage. Passage d'un lieu à un ptre. L e S'attit ordonne que les galères qui faisaient les na^ ,.'.liions de Romanie, de Chypre, el celles qui portaient ces b â t i m e n t s à l'ouest de la Sicile ctdes Baléares, devaient quitter Gènes ou ses rivières : les premières, qui devaient faire le v o y a g e en février, après leskalendes de mars; les autres, qui devaient passer en septembre, après le i5 de septembre. a. S E R P A R I . Faute de copiste, pour Serpare. (V.) — . Q u a n d o dicta gallea cum omni honere » (onere) « et furniinento parafa ad navigandum Sarpari débet » (doit Serper l ' a n c r e , doit Appareiller), etc. Stat. géno. île 1 3/ 4. p. 54 de l'Imposicio officii Gazariœ, Ms. Bibl. Dépôt de la Mar.

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cher. — « Print notre cap en pouppe >• (noire amarre à l'arrière ) , et l'attacha aux bitons. Puvs, en premier hourt » (au premier mouvement, au premier effort) « nous Serpa des arènes (nous arracha du sable, nous raffloùa] • aveeques facilité grande. » Rabelais, Pantagruel, liv. v, chap. 1 7. — Serper te fer. provoric. v. a. (Ital. Sarpare, Serpare; esp. port. Sarpar, Zarpar.) Lever l'ancre.— « En approchant de la ville, les galères, au nombre de cinq, Serpèrent île leur poste, et se présentèrent en ordre au bout du môle. . » Ou Quesne à Seignelay, 1 7 août 1680. Pièces justificat. des Mémoires de T'Utette, p. 9.7(3. — X. Argaucaii, Gaviteaii. S E R R A , lat. port. s. f. Scie. S E R R A B O Z Z E , ital. mod. s. f. Du fr. : ) Serre-bosse. S E R R A R E I L V E N T O , ital. v . n. (Scrrarc [du bas lat. Serra, pour Sera, Serrure], Fermer avec une serrure.' (Fermer l'angle du v e n t . ) Serrer le vent, Prendre le plus près. — Serrure le vele ou la velu, Serrer les voiles ou la voile. Quelquefois : Fermer les voiles dans une soûle, ou ailleurs. — ^ . Cappa.

(

S E R R E , fr. s. f. (De Serrer. [ V . ] ) (Gr. mod. AoOpiov ; bas lat. géno. Serra ; ital. Srr'rrtta ; vénit. Contra madieri, PerS E R P E - fr. provenç.anc. s. f. (De l'ital. 6Vr/w. [ V . ] TIerpe f'aigre. d'éperon. Manuscr. n° to de notre Bibl. particnL, intitulé : zerra, Parascnsnla ; illyr. Centa.) Synonyme de 1. (X.)-— •< Varengues sont trauersiers entez aux lianes de la «Nonts des rents de l'Océan, etc. » ( x v n siècle). quille du nauire , arrangez comme les cosles à l'espine du S E R P E N S , lat. s. m. Serpent. Au Moyen Age, on embardos de l'homme; et sont serréez aucc des Serres qui sont quait des Serpents que l'on enfermait dans des pots de des tables » (Planches; lat. Tabula?) « espesses. » René Frant e r r e , pour les jeter, pendant le combat, au moment de l'a- çois (1621). — S e r r e bautjuière. Gr. mod. Aoupiov TT,; XO:b o r d a g e , sur le pont des navires ennemis, où ils se brisaient. ÇtTCCt; ital. Contra dormante ; géno. Oui tracorda ; esp. ConJacques de Vitry, chap. 9 9 , racontant le siège d'Acre par tra durmiente; prov. Endonrmène; angl. Thich sttrff; holl. P h i l i p p e II (Philippe-Auguste) et Richard (Cœur de L i o n ) , BaUi-waager; suéd. BalAvâgra.) Serre placée immédiatement en : 1 8 7 , mentionne un Dromon [Dromiïs [ V . ] ) qui, parmi au-dessous de la hauquière. ( V . ) C'est contre la Si rre-baules e n g i n s de guerre dont il était muni, avait des Serpents. quière qu'on appuie la bouche des canons que l'on met à „ praeter alia quibtis navis onerala fuerat, dicunt quod in la Serre, en les attachant de telle sorte qu'ils ne puissent ea fuissent quidam Serpentes quos in exercitum nos t ru m être dérangés de celle position par le roulis ou le tangage. m i i t e r e proposuerant, et per hoc inultum nostros daninifi- — Serre-gouttière, (Holl. Il'aatergangj suéd. Stvtgarrg; cal. i-are credebant. » — V. Droiminda. Sercltu ; rus. ('.uupi.eiiimirb [SpirAetirru/.e].) Serre placée auS E R P E N T I N , fr. anc. s. m. (Du lat. Serpentli, génit. de dessus de la Fourrure de gouttière, pour seconder l'effoil Serpens, Serpent.) Nom d'une pièce d'artillerie d'un calibre de cette ceinture. — • Pour auoir rabillé et redressé quatre •aédiocre et, par conséquent, d'une médiocre grandeur.— vingt douze chenilles de fer tant longues que moyennes, Puis au Chastcau Gaillard deux couleuurines moyennes, pi'inscs du nombre de la fei aille tirée de la grand nef Frandeux canons Serpentins et six laulcons, qui seruiront tantçoise pour seruir aux enrabes » [sic pour courbes, sans doute, aux chastcaulx que dans les basteaulx, tant aux descentes qu'on trouve ailleurs dans ce document. V. Courbe.) de ses que a lever ou mectre les ancres. C'est le tout saize pièces tillaez, saunes >• (sic, peut-être Saintes, pour : Ceintes) « et d e fonte : quatre canons, deux grandes couleuurines, qua- Serres qui ont este assises pour renforcer lad. Gallea ce « (le tre bastardes et six faulcons. . » Ant. de Conflans, Faits dé Saint-Pierre, en 1538, au Havre). Fol. 11 , Ms. de 1 !>4 1 , la marine et navigaiges (I5I5 à i l a a ) , publiés par nous, n° 9469, Bibl. nat. — L'ensemble des Serres est nommé Annal- de la Mar, juillet 1 8 \ i . — « Chescune galère doiht Serrage On désigne par le même nom l'opération qui conp o r t e r à la proue ung canon Serpentin, lequel, selon l'Equa- siste à établir les Serres à leurs places respectives. l i b r e de France, posera enuiron quarante quintaulx b r o m e , SERRE-BOSSE, IV. s. f. (Gr. mod. Kww'At [KonndoullU]; , j vault, à ee que ce vend à Marseille, vingt liures tourn. le ital. Serra Irozzc; vénit. Capponr; géno. Serra bosse; esp. , iiiutal : pour ce ledict canon vient à huict cent/, liures Boza rte la una del anclrr ; angl. Shanl. pointer; ail. llustlien ; • u n i " Slolonotnie, Ms. de 155... n° 7 9 - 2 - 8 ; Bibl. nat., holl. Russeling où liust lijn; dan. Rnstlinc ; rus. Pycnioni. p. .7'v°[Roustnee]; ar. côte N . d'Afr. Bossa de borda.) Rosse (V.) o u S E R P E N T I N U S , bas lat. s. m. ( D e Serpens.) Serpentin. Cordage à l'aide duquel on retient, on Serre contre le bord . Et item quod ex quatuor Serpentinis existenlibus in l'ancre qu'on a traversée. — V . Traverser. predicta villa nostra Brinonie » (Brignolles), « 1res illarum reS E R R E R , fr. v. a. (V. Scrrarc.) Ce mot de la langue vul'n.ineant in Castro sive fortalicio dicte civitads Tholoni » Toulon , et «quarta Iradatur ipsis hominibus dicte riyitatis gaire a, dans la marine, plusieurs acceptions. Autrefois, il T b o l o u i , ad opus et deffensionem ejusdem civitatis. — Da- eut le sens de Contenir, Presser, lier ensemble les pièces de tui" Aqul" sexta mensis junii 1 4 8 1 . .. Acte manuscrit la construction. — « Pour huict liures el denive de fer 011uré en Esches, au prix de x i m den. la liure, ix s. 11 ileu., appartenant aux Arch. de la connu, de Toulon, carton A , pour Serrer les membres de lad. galeace » (le Saint-Pierre, pic-ce 9-2. en 1 538, au Havre). Fol. 29 v " , Ms. de 1 n" 9469-3 ; SERPER, vieux fr. v. a (De l'ital. Sarpare. [ V . ] ) Arra- Bibl. nat. — On lit, p. 1 9 , t. i , Ilistor. patriiv nionumenta e

M J

r r

169


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1346

(Turin, i8/,o, in-fol.) : « Or il leur ayin.t si bien quilz arriuèrent en vng recoy » ( V . Regort), « soubz la couertUre de vue roche, et la ilz Serrèrent leurs ancres » (ils jetèrent leurs ancres. Nous n'avons jamais vu autre part Serrer employé dans ce sens ; aussi soupçonnons-nous qu'il y a ici une faute du copiste, et qu'il faut lire : « II/. jetterent leurs ancres. ») — Plier une voile et l'attacher avec des cordelettes, c'est la Serrer. ( G r . mod. MaÇwvw, Mr,púui íariov ; lat. Colligere ou Légère vélum ; ital. Serrare lávela; esp. Aferrar, Apagar, Marear vela ; port. Envergar; angl.-sax. Fealdan; angl. Vari [lo], Hanrl[to] a sai/; all. Segcl beschlagen; boíl. Zeíl beslnan ; dan. Éeslaae scil ; Slléd. Beslà, Taga in segcl ; rus. К р е п и т ь парусь [Krépitepàrouss], у б и р а т ь парусь [Oubi-

S E R V I O L A , esp. poil. s. f. Bossoir, M i n o t . — « Para navegar à viento largo, puede estar la mura del triquete en tres parages, es à saber, si se navega en dies quartas estarà en la Serviola » (au Minot). Fernandez, Practica de maniobras (1732), p. i 5 . — L e minot est plus souvent nommé aujourd'hui Servioleta. — Dans le portugais, Serviola désigne aussi le Davier. — V . Mayor. SERVIR. (Gr. mod. Tsa^io [Ghcmizo].) — V . Faire servir. SESTO, ital. s. m. Mesure, façon, type. L e vénit. écrit Sei — « Amaestramento de far una galea del Sexto de Fiandra • (des dimensions et formes ordinaires aux galères qui font les voyages de Venise en Flandre). Fabbrica di galere (xiv ou x v siècle), t. 11, p. 6' de notre Arch. nav. c

e

rateparouss];

t u r c , Ielken

baghlamaq

o u Sarmaq

[^ZAï

• 3»Ц> ou ,J^~=] ; ar. côte N . d'Afr. Brolia vela ; tonga , Fatou la; m a d é k . Mandefitch;

m a l . Ambellaïer[SÛ

Baber laïcr \jf¿ j>li], Cilingf ¿ i i " ] , Golonglaïer[î^.y

J-^î), ;

chin. Hiang; groënl. Tingerlautéiarpok; illvr. Jedra svitti ou Zatvoriti; val. Ctpînçe [ a ] [4. strindfé]; w o l . Taragna [ T a r a g - n a ] ; bamb. Arnilikiè.) (V. Ferler.) — S'approcher beaucoup de la direction du vent, c'est Serrer le vent. ( G r . m o d . 'Ортиарм [Ortsaro]; ital. Anclare all' orsa, Serrare il vento, Orzare; esp. Aprovechar, Cerrarse con cl viento, 'ii iruar, Cinir el viento; port. Cingir ó vento, Ir de loo; angl. fVork [to] to windward, Haul [lo] the ivind; all. Abkneiffen [den wiml}; holl. De wind afknejpen ; dan. Knibe vinden; suéd. Knipa hogl ap i vinden ; rus. Держать круче къ в ъ т р у [Derjate hroutché к vetrou]. Il ni uni вь бедешшдъ [lui v' bidévintè].)— S'approcher de la terre , c'est Serrer la terre. (Angl. Kccp [to] the shore well a board; dan. Seile r/igt ved tandil; rus. Держаться б л ш к о берега [Derjatsia blizl.o bèréga] ; val. П-voti [а] п е л т г ь o'cKat].) С Е Р Т Е П А Р Т 1 Я (Sertépartia), rus. s. f. (Ou fr. : ) Chartepartie. — V . X a p m e n á p m i H , Чаршепариш. S E R V E L L E R l A , bas lat. s. f. (M auvaise orthographe de Cervclleria; d e l'ital. Cervctliera, fait de Cervello; du lat. Ccndx, Tète.) Casque, M o r i o n . — « Curacias с trîginta, Servelleriàs C L . , Pavezias CLXXX... e t c . » Contrat de nolis pour cinq galères (3 avril 1335), publie, t. п , p. З26 de notre Arch. nav. S E R V I C E , angl. s. (De Serve [to], Servir, e n relat. avec le lat. Servare , Sauver, Préserver.) Fourrure d'un câble, ou d'un cordage quelconque. La toile et le petit cordage employés à cette fourrure portent également le nom de Service, S E R V I C I A L , cat. anc. s. m. (Ou lat. Scrvitium, Escla­ vage, Service.) Serviteur, Domestique, Servant. •—• « Si algun senyor de паи ô leny tendra ab si algún Servicial à temps sabut, lo dit Servicial es mester que attena totes les conivences, que ab lo senyor de la паи haurá empreses. » ...En­ Consulat de la mer, chap. 228, édit. Pardessus. — cara, deu baver Serviciáis qui adoben de menjar ais mari­ nera. " ibirl., chap. 1 0 0 . ( V . Companyó.) — Que la dita паи vaia e vengua " (aille et revienne) « amarinada de xxxx persones, so es x x v mariners, he xv Serviciáis de xviii anys en sus. » Contrat de nolis de la nef Sancta-Maria, 2З sep­ tembre 1З9/,, Ms. Arch. de Perpignan. S E R V I N G , all. holl. dan. s. Action de fourrer un cordage, de le préserver, en le garnissant avec de la toile, ou un cordage plus petit appelé Service. ( V . ) Baderne, Natte, Paillet, Fourrure de câble. — V . Tongsarving.

S E T [To) A N - E N D , angl. v. a. (Set, de l'angl.-sax. Serian. Selta/i, Mettre, Placer ; isl. Sella.) (Proprement : Mettre sur le bout.1 Mater un aviron, une bigue ou tout autre objet que l'on dresse. — Set (to) sait, (Mettre la voile.) Appareiller une voile. — Set (to) up, (Proprement : Mettre haut/ Màtei un aviron , une bigue, etc. S E T C H O Ü R A N G (g sonnant peu) [^ys~-),

mal. s. Pu 1

de canon. •— On dit aussi : Bédil ( J j j ) , Mariani (ç> y* et Ranlaka ( ( ^ b ú j ) . — Élout écrit : Setjourang, Seckûrang.

et Marsden

S E T I A S K I P , isl. v . (Sétia, Mettre en place.) Tirer le navire au sec sur le rivage. S E T N I N G R (raflixe du subst.), isl. s. m. Action de tirer un navire au sec. S E U F F A R A , ar. côte N . d'Afr. s. ( ? De « t a l . Soffiare, Souffler.) Sifflet. S E U I L L E T DE S A B O R D , fr. s. m. ( D e Seuil, fait de l'ital. Soglia [lat. Solum, le Sol].) (Ital. Soglia di portili,'; angl. Port sell; ail. Pfortdrunpel; rus. 1 \ O C H K T > B I > nopinoBT. [Kosslake v' portovi-); val. HpurS de noaptb [Prag, .. ponrti-] ; ar. côte N . d'Afr. Bordo de tuAa.) Pièce de bois qui borde, en bas, l'ouverture du sabord. L e Seuillet du haut porte ordinairement le nom de Sommier. Dans la ligure que nous avons jointe à l'art. Sabord ( V . ) , le Sommier • est marqué B A , et le Seuillet, proprement dit : D C . S E U R S A I L L A N T , vieux fr. s. m. (De Sursaillir, Monter ou Sauter dessus.) Ce mot se remarque dans une charte française, traduction de la Convention passée entre Michel Paléologue et les Génois en 1261, document rapporté par du Cange dans son édition de Ville-Hardouin, où on lit cet article : « Q u i l i b e t nocherius yperpera 3 et kar. 6. Supersalientes uniuscujusque galeae P P . 10. « — V . Supersaliens. S E U T E L B A H A R , ar. côte N . d'Afr. s. (Sent, ?de Tar. Naissance, Origine.) C ô t e , Bord de la mer. — V . Bahar ou Bahr (ys>).

Soï[^Cj~>],

S E V , cat. anc. s. ni. (Du lat. Sébum.) Suif. — u Item, deu quintáis de Seu per obs del varament et spalmament , et aires coses nécessaires delà dita galea, a rabo de lviij ss. lo quintar, xxviiij". libres. » Fol. 52 v ° , Livre des dépenses faites pour l'armement de la galère le Saint-Thomas niai i / , o 6 ) ; Ms. Bibl. de la Mar., n 3 8 - 3 . _ V . Spalmament, 2. Tania, Varar. u

9

SËVAI11L ( J ^ L w ) , ar. turc, s. Plage. — V. Dèn-yi kènari (^X^

¿ S ) .

S É V E L , bas bret. v. a. Lever, Monter, s'Élever.

v


GLOSSAIRE

ar ht'ór, Lever l'ancre. — .Çére/ al ron, Lever les rames. — V . E n cm Sével.

L e turc a pris au gr. J.s,u.a, et en a fait Siniat ou Semai ( ï L ^ w ) , Marque, Signe.

SEVO,

irai. s. m. ( D u lat. Sébum), Suif. (V. Spalmare.) — Sevare, v . a . Suiver. — V. Bagnare.

- I I . M A I A (Simèa), gr. litt. et vulg. s. f. (Du précédent.] Balise, Pavillon. — ir.u.ai'a U E T ^ G T S . (De l'ital. Mezza, M i lieu.) Pavillon en berne, ou à mi-mât. — ir.aaia pnriorto;. (DeMttro-ou deMeoijli;, Au milieu.) Même sens que le précédent. - V . Mratropot.

SEW ( T o ) , angl. v. a. et n. (De l'angl.-sax. Siatian \c~\, Suwan [ e ] , peut-être en relation avec le \nt. Sucre.) Coudre. — Sew (to) ina harbour. (Proprement: Se coudre dans un port.; Etre amorti sur le fond d'un port, par la retraite de l'eau. SEWE, angl.-sax. s. Variante de Saj, Se, Sea, Seo, Sir, Sieiv.

S H M A I N i i (Simèno), gr. anc. et mod. v. a. (De —r,ua. [ V . ) Signaler, faire des signaux. (Sonner) Piquer l'heure. 2 H M A I 0 < I ) 0 P 0 i : (Simèophoro-s , gr. mod. s. m. (Proprement : Porte-enseigne.) Enseigne de vaisseau; Sémaphore.

S E W E R P , angl. anc. s. ( D e l'angl. Sea, La mer; et de m | . - s a x . Weorpan, Jeter.) C e que la mer rejette, Bris, \ i r e c h . Ce terme se lit dans une charte de 1124, citée par ,1,', C a n g e . — V . Scawerpe. S E X - E R D R , isl. s. ( D e Sex, S i x ; et A'Mrdr. a six rames.

1317

NAUTIQUE.

S H M A I 0 2 T 0 A I Z Û (Simèostolizô), gr. mod. v. a. ( D e S T O M Ç U ) , je Parc, je D é c o r e ; et de Zi)(ia(a. [ V . ] ) Pavoiser. - I I M A N T I I P (Simanlir), g r . litt. mod. s. 11. (Du g r . anc. 2l)pux(vv>, Indiquer. Bouée. — V . Aiacwxrïpia, iiaavôoûpa.

[ V . ] ) Navire

2 H M A N T H P I (Simannliri), gr. mod. s. n. (De B i p * , SiS E Y L E , angl. anc. s. (De l'angl.-sax. Segel.) Voile. — V . gne.) Cloche. — Y. Kï;j.-dva. K » w e , Sail. 2 H M E I 0 N (Simio-n), gr. .inc. et mod. s. n. (De l f , a a . S F E R R A R S I , ital. anc. v . pers. ( D e i s m o , A n c r e ; et du | V . ] ) Balise; Signal. ( V . 2Jivei).o.) — Sr.iiEii'mo Simionô). '.f \\'ex latin], H o r s d e . ) Chasser sur ses ancres; et, par v . a. Baliser. extension, se séparer de sa conserve, ou' de la flotte à laS G A R A M E N T O . S G A R R A M E N T O , ital. anc. s. 111. P o u . quelle on appartient. —- Par une figure assez hardie, o n i i o n i n i a Sferratori les vents de terre qui, soufflant avec vio- tracer les rodes et les madiers, les constructeurs italiens se l e n c e , font déraper les ancres, ou forcent à appareiller les faisaient une équerre ou Squadrù, dont la base (Pietlc de/la navires qui ont peur de ne pas tenir au mouillage. (Pantero- squadra) était la ligne de terre, et la verticale (Ixilo delta squadra) la ligne sur laquelle on mesurait les hauteurs de P a n t e r a , Vocabol. naut., i 6 i . ' , , p . a i . ) certaines pièces à placer dans le Scaffo. (V.) C'était dans S F I N A ; ii-JL- ) , ar. cote N . d'Afr. s. Vaisseau. —Sfina cette Squadra qu'ils dessinaient la courbure des madiers et irtela batteria, Vaisseau à trois ponts. — Sfina zoute/i battedes rodes. Quatre points, deux sur la Squadra, el deux en ria. Vaisseau à deux ponts. — V . Sèfinè. dehors, servaient au trace. Ces deux derniers n'étaient point S F I O R I R , ital. v. a. (De Fiorir [ V . l , et du préf. s [lat. Ex, arbitraires: l'un était donné par la longueur du Calcagnuolo (V.), l'autre parla longueur du Sgaramcnto. Pour obtenu H o r s d e ] . ) Désenverguer. — V . Desfiorir, Desinferire. S F O G A R L A V E L A , ital. v. a (De Foga, Fougue, Impé- le Sgaramcnto, sur la ligne de terre et à partir de l'angle de -ité.) (Proprement : Soustraire la voile à la force du la Squadra, on prenait une ouverture de compas plus ou moins grande, scion que l'on voulait tracer une rode ou un vent.) Déventer la voile. — Ce terme était déjà usité au x v i niadier de galère, une rode ou madier do galéasse, etc. Avec l e ; on le trouve dans le Foeabol. naut. de Pantero-Pancette ouverture de compas, on traçait un quart de cercle dans lera(i6l4)l'angle de la Squadra ; puis, on partageait l'angle de la sipiaS F O N D A R , vénit. v . n. (De Fondo.) Défoncer. — « ...Vna dra en deux parties égales, el l'on lirait un rayon dont l'exn a u e et vna galea al detto p o r t o , et dene sopra vna secca trémité marquait le point du Sgaramcnto par lequel devait e t si Sfondorono. » Viag. <ivn cornilo venetiano, ap. Rainus., passer la courbe, gabarit d e l à pièce qu'on voulait obtenir. , ^ \ p . 2 7 « F. Bartol. Crcscentio nous apprend que, dans les galères ordiS F O R N E l . l . A R E , ital. anc. v . a. ( D e Fornellare [ V . ] , et du naires, à vingt-six bancs, le Sgaramcnto des deux rodes était réf. * [lat. Ex, hors de].) Délier les rames de la g a l è r e , long de 7 palmes (5 p. 3 p. — 1*70'), et le Sgaramcnto du ^tïon avait attachées aux pédagnes, et les mettre en état de maître madier long de 3 palmes (2 p . 3 po. — o"73" ) . P . 11, faire leur office. (Pantero-Pantera [ 1 6 1 4 ] . ) ia, i 5 , de la Nantie. Méditer. — Sgaramcnto parait être S F O R Z E V O L E , i t a l , adj. (DeForza, Force.) Fort, violent, sans analogie avec l'ital. Sgarirc, Vaincre, l'Emporter, ou -, parlant du vent. — « ... Mettermi con 6 gallee che hauea avec Sgarrare, i i e c o insieme con le sue 5 in un' istesso tempo alla nella per T r o m p e r , Abu•issar dal Saseno a Corfu, con vento assai Sforzeuole di ser. Nous n'oseM a e s t r o Tramontana nell corso di 100 miglia che ni sono... » rions pas le rapp ',<> 1", l'g- ' 8 , Relatione de Cristo/, da Canal ; Ms. autogr. procher de£xâpiso;, bien que ,)«• i 5 5 " ^ > de notre Bibl. partie. 11° i o 3 . e

0 1 1

S G U E R N I R E , ital- v . a. ( D e Guernire, Garnir [ V . ] , et du préf. * [ - > " ] 0 Dégarnir, Dégréer. l a l

Ex

o

r

s u e

£HKliNiì (SiA6nd) gc. mod. v . a. ( D u gr. anc. l r / . o o ) , j e p é s e . ) (Proprement : L e v e r , Porter.) T i r e r , eu parlant de la quantité dont un navire enfonce dans l'eau. — n T ò TCAOÏOV oiott&v* foîclpia vs'pou, L e bâtiment tire dix pieds d'eau. » l)éhèque. t

1

i l H M A Sima), gr. anc. el mod. s. n. Signal. ( V . i;T,y.£iov, g , ï r . \ —S^p-ava (Simata), plur. de 2 % a . S i g n a u x . —

le Sgarramcnto

soit une ligne tracée comme celle que nommait lemotgroc. SG1HFFO. napol.s.m.(Corrupt. de l'ital. [AH, rote de pOUpe; INC, Squadra; r.K, CaUaScblfo.) Esquif, gnuolo[\'.) \ NE, Sgarramcnto.) petit canot. Guido pcl golfo di Xapoli 1828).

169.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1348

S G U R A T U R , malt. s. m. ( D e l'ital. Sicurta [ V . ] , Sécurité.) assureur. S H A F T , angl. s. (De l'angl.-sax. Sceaft, T r a i t , Flèche, en relation, peut-être seulement apparente, avec le lat. Seapus, T i g e , T r o n c d'arbre.) Flèche d'un mât. — V . Pole. SHUl-BENDAR ( . J J J tflà), l ' - s. (Proprement: Roi du port.) Officier chargé de la police du port; Capitaine de port. — Roorda écrit : Sjah-bàadàr, et Marsden : Shâh-bandara. )CI

s

l l l a l

S H A K M A N , satawal et gouaham, s. Pirogue. — Sliahman ne paraît pas sans analogie avec le Shampan du PortPraslin, et le Sampan des Malais. •—• V . Oïa, Ou, Pros. S H A L I N G E N , all. s. plur. (Même étymol. que le holl. Saalingen. [ V . ] ) Barres de hune. S H A L L O P , angl. anc. S. (De la même orig. que Chaloupé. [V.J) Nom d'une petite embarcation que YEncycl. définit : в A small light vessel with a small main-mast and fore- mast, with lug-sails »—Un petit et loger navire avec un grand mât peu haut, et un mât de misaine portant des voiles de lottgre, ou au tiers. >• Henry Manwayring, à Vart.Bluffde son Sea-mans dictionn. (i6.'i4), dit : « Other small boats, which the carry for lightness, to hoyse in and out quickly, are called skiffes and Shallop, according to their form. — L e Mar. Diet, donne le nom de Shallop à une sorte de grande embarcation à deux mâts, ordinairement gréée en goélette. S H A L L O W , atigl. s. (Variante deShoal. [ V . ] ) Basse, S è che, Bas-fond, Haut-fond.—V. Shoal. S H ' A M , ar. côte N . d'Afr. s. Suif. — Ce mot semble on relation avec le vieux fr. Seym, fait de Seupum pour Sebum. Toutefois, remarquons que Гаг. nomme le beurre Semn (^y^J), et qu'il désigne l'Embonpoint, la Graisse par le mot Simen (f^yt—•)• — Sh'aam, v . a . Suiver. S H A M P A N , Port.-Pr.d. s. ( L e même que le mal. pan. [ V . ] ) Navire. S H A N K , angl. s. (De l'angl.-sax. Sceanca Jambe.) Verge de l'ancre.—V. i . Arme. SU \ P A T , Ualan, s. Vent.

Sam-

[Shéaneia],

S H E A T H j angl. v. (De l'angl.-sax.Sceadan [Stéadane]^ Mettre à l'ombre, Couvrir.) Doubler. — S h e a t h i n g , s. Doublage. • S H E A V E , angl. s. (Orig. inconn. On a dit autrefois Shyver [ V . ] et Shecver. IV.]) Béa de poulie. — « Sheave, a wheel on which the rope works in a block. » Marine dictionn. SHED, angl. s. (De l'angl.-sax. Seed ou Scedd, Ombre.) Proprement : Auvent, Hangar.) Atelier. S K E D E , satawal, s. Vergue. S H E E R , angl. s. (Del'angl.-sax. Scir ou Scyr [Shir],Di\ision, Portion, Séparation. Dans son application à la marine, Sheer exprime en général l'idée de Déviation.) T o n ture, Relèvement des ponts, des gaillards. — Shecr-hook, s. Grappin de bout de vergue.—Sheer-hiilh; angl. s. Machiné à imiter flottante ou établie sur un ponton, sur un vieux navire. ( V . H u l k . ) — Sheer (To), angl. v. n. Faire des embardées, Donner des embardées. — Sheer (To) the ship to the anchor, Gouverner sur l'ancre.— Sheer (To) iff Prendre chasse, Fuir; Courir la bordée du large, Prendre le large, Gagner le large, T e n i r le l a r g e . — Sheer off! impér. Pousse au large! Au large! SHEERS, angl. plur. de Sheer. Machine à mater, Mature, Bigues.

SHEET, angl. s. (Del'angl.-sax. Sccat. [V.]) Écoute. On a écrit Shoutl (V.) et Sheate. Cette dernière orthographe est celle du Sea-mans dictionn., par Henry Manwayring [164 . John Smith (1 653) écrivait Shea t. S H E E T - A N C H O R , angl. s. Ancre de la grande touée, Ancre de miséricorde, Ancre de salut. — « ... But w e did no think ourselves secure, till w e at last let g o thee Sheet anchor, which fortunately brought us up. » Rich. W a l t e r , A voyage... by George Anson (Loud., 1769),chap. i , p . 14. e r

S H E E V E R , angl. anc. s. (Orig. inconn. Nous n'osons pas avancer qu'il y a de l'analogie entre ce mol eti'isl.oïeair, signifiant: Cylindre, ou l'angl.-sax. Sinewealt, désignant le même solide, bien que le Sheerer soit en effet un cylindre de peu de hauteur.) Rouet ou Réa de poulie. — « T h e r e are two sorts of Sheevers used, either o f brasse or w o o d . . . . Henry Manwayring, The sea-mans Dictionary, 1644-— ce mot qui a aujourd'hui la conformation : Sheave. 1

S H E L L OF A B L O C K , angl. s. (Shell, de l'angl.-sax. Scyl [Skil], Coquille, Écaille.) (Proprement : Coque de poulie.) Caisse de poulie. S H E L O U K , ar. côte N . d ' A f r . s. (De l'ital. Scimcco. ; v . Sud-est.— Shelouh /carta lil labclli, Sud-est i sud. f V , K a belli ) — Shelouh Irurta lil sherhoui, Sltd-est quart d'est. — V. Sherkoui. S H E L T E R , angl. s. ( N . Webster n'hésite pas à le rapprocher du lat. Celare, Cacher.) A b r i . — V . Cove. S H E R K O U I , ar. côte N . d'Afr. s. (Du turc ^ j ^ , [Chan/. Levant].) Est. — Sherhoui harta lil berrani, Est quart nordest. (V. Berrani.)—Sherhoui harta lil shelouh; Est quart sude s t — V . Shelouk. SHIFT (TO) T H E H E L M , angl. v. (De l'angl.-sax. Scyftan [Skiftane], Pousser, Décliner.) Changer le gouvernail, Rencontrer. S H I P , angl. s. (De l'angl.-sax. Scip. [ V . ] ) Navire, Vaisseau, Bâtiment. — S h i p of the line. Vaisseau de l i g n e . — « When M Anson visited the governor o f Madera, be r e ceived information from him, that for three or four days, in the latter end of October » (1740), « there had appeared to the Westward of that Island, seven or eight Ships o f the line, and a Patache ( V . ) , which last w a s sent every day close in to make the land. » Voy. by G. Anson Ship of tear. Vaisseau de guerre. — « Pizarro having escaped this imminent peril, steered for Europe, and arrived safe on the coast o f Gallicia; in the beginning o f the year 1746, after having been absent between four and live years, and having. I \ his attendance on o u r expedition, diminished the naval power of spain by above three thousand hands (the Hover of their sailors), and b y four considerable Ships o f war and a patache. » Rich. Walter, A voyage... by G. Anson ( l . o n d . . 1769), chap. 3, p . 44-—Ship-owner, Armateur. ( V . Owner —Ship-wrighi, (tyright, de l'angl.-sax. Wryhtaoxx H'yrhta. Ouvrier.) Charpentier, Constructeur de navires. ( V . C a r penter, Port.) — S h i p (To), v. Embarquer, Charger sur tin navire, Mettre à b o r d . ( V . Store-ship.) — Ship (To) the oars. Armer les avirons. ( V . Oar.) — Au x v i siècle on a écrit S/type ; Henry Manwayring (1644) écrivait Shippe. r

e

SHIPS A N D V E S S E L S , angl. s. p l . Grands et petits navires. Cette locution répond à la locution du Moyen Age : Nefs et vaisseaux. ( V . ) •— V . Lord commissîonner of admiralty, Vessel. S H I P ' S - B O A T , angl. s. L e grand canot d'un vaisseau.— Ship's officers, s. plur. (Proprement: les Officiers d'un 11.1-


GLOSSAIRE v i r e . ) L'Êtat-major d'un bâtiment.—Ship's-quarter, angl. a n c . L e Quartier, la Hanche du navire.-—V. Quarter. S H O A L , angl. s. (N. Webster [18З2] suppose que ce mot p e u t v e n i r de l'angl.-sax. Scylfc, T a b l e , banc, Écuëil.) liasse, Sèche, Bas-fond, Barre, Haut-fond. — V . Come (to) d o w n ' , Shallow. S H O . V B E , angl. s. (Anc. orlbogr. de 2 . S h o r e [ V . ] ) Épontille A c c o r e . IL Manwayring, Sea-mans Diet., Lond., i6'44i . S H O R E , angl. s. (De l'angl.-sax. Score.) Cote, Rivage. _ a T o w a r d s the sea, it is defended by a high wall, with a b a t t e r v of cannon, besides a castle on the loo, which is a r o c k standing in the water at a small distance from the S h o r e . >• Rich. Walter, A voyage... by George Anson ( L o n d . , 0 ) , chap. 2, p. 22. (V. Sink ) — Shore-anchor, Ancre de t e r r e , A n c r e qui tient le navire du coté de terre ; par o p p o sition à Sea-anchor. ( V . ) •г S H O R E , angl. s. Probablement du vieux fr. Escorc. y i W e b s t e r l'approche Shore de l'esp. Escorà et de l'ail. or, mais sans indiquer d'où sont venus ces mots. Pour n o u s , quant à Escora, qui est isolé dans le port, et l'esp., il n*V a pas de doute que/irore ou Escore [V.J, qui a fait Accore a fait aussi le mot esp. port. ; nous ne sommes pas aussi ssuré d e l'orig. de Schoor et de Shore.) Accore, Epontille. / V P i l l a r , P r o p , Shoare, Stanchion.)—Shore (to) ou Shore ю] up, Accorer, Épontiller.

NAUTIQUE.

cule au lieu d'avancer. Scie. — « ... Non possono fare de non strassinar tutto il palamento et il morto per marc, liquali parti uengono à far cosi gran Sia, che toglie più della mota di uelocita del corso ad esse gallee, di modo che Sono talmente tarde, che io conuengo dir... eie. « P . / o v", lig. 8, Relatlbne ilei Cristoforo ila Canal, Ms. aulogr. de 1 557 i 5 5 8 , p a p . i n - 1 8 ; de notre Bibl. part, n° 19З Sia in rlrio! veni t. (Drio, corruption vénitienne de Dietro, Fu a r rière. Commandement que l'on fait au rameur quand on veut qu'il nage de manière à faire culer l'embarcation, à la porter en arrière sans la faire virer de bord. — Sia premi! vénit. (Premi signifiant : L e côté gauche. Scie à gaucheI Cri que poussent les gondoliers lorsque, voulant tourner à droite, d'un canal dans uri autre, ils avertissent de leur mouvement les embarcations qui leur sont encore cachées et qu'ils pourraient choquer en les rencontrant. L'embarcation qui scie à gauche se range par là contre le mur de gauche, et l'autre lui passe à droite. — Sia stali! Scie à d r o i t e ! Cri d'avertissement potir la manoeuvre opposée à celle que nous venons d'indiquer. — V . Siascorre, Siavoga. t

0 1 1

S I A C R E , fr. anc. s. f. Nom d'un navire sur lequel nous n'avons trouvé aucun renseignement. Il est nomine dans le Siège il'Alexandrie d'Egypte, par Guill. de Mâchant Ms. Bibl. nat. S. F., 11" 43, p. 218) : •

S H O R T T O P - G A L L A N T - M A S T , angl. s. ( D e l'angl.-sax. Scort [isl. Kortr], en relation avec le lat. Curt us, Court.) (Mât 'de perroquet court.) Mât de perroquet sans ilèche. S H O R T E N ( T O ) S A I L , angl. v . n. (De l'angl.-sax. Scorttan, Sceortian, Raccourcir.) Diminuer de voiles.—« On the - g t h o f november (1741 ) , one of our victuallers made a signal to speak with the commodore, and w e Shortened sail for h e r to come up with us. » Rich. Walter, A voyage... by C, Jnson^oad., 1769), chap. t\, p. / , 5 . S I 1 0 U F P O I N T , ar. côte N . d'Afr. v. a. Faire le point. S H O U T T , angl. anc. s. (Même orig. que l'ail. Schot. [V.]) Écoute. « T w o top sayll Shoults... i t e m , fore say 11 S h o u t l s . . . » Inventory of the great barbe, etc., 6 oct. i53a. S H R O U D , angl. s. (De l'angl.-sax. Serial; isl. Skrud, V ê t e m e n t . ) Hauban. — Shrouds, les Haubans. — On a écrit Shr<i<*'il au XVI siècle. — V . Fore mizen, Main. E

S I l V I ' E , orthog. anc. deShip. ( V . ) S I l Y V E R , angl. ]; _ к Item, u n e poulie avec real barhe (6 oct. „ . - \ . 2. Cock. 0

g

a

е

anc. s. (Variante deSheever. [V.]) Réa de a gyver with 2 biasing S b w e r s » (item, deux réas de cuivre). Inventory of the 1532), publié p. 278, t. 11 de notre Arch.

v

С И Г Н Л Л Ъ (Sighnalc), rus. s. m. (Transcript, du fr. : ) S i g n a l - — D a n s la langue commune, Знакъ (Znahe), qui v i e n t de Зна, rad. des mois exprimant l'idée de : Connaître, signifie : S i g n a l . — С и г н а л Xb.\;imb(Sighnaleiliélate), v . a. F a i r e un signal, Appeler à bord. С И Л Ь Н О Г Р Е Б С Т И (Silno grèbsti), rus. v. a. ;Сильно (slave), Fortement; de Сила [Sila], Force, Vigueur.) For­ c e r d e rames. ( V . Г р е б с т п . ) — С и л ь н о й (Si/noie), adj. Forcé, , parlant du vent. ( V . В'ЬшрЪ, Kpt.mion.) — Сильной f g f g y a X b (Silnoie chhvale). Grain pesant.—V. Ш к в а л ъ . C I l P T b (Sirte), rus. s. m. ( D u lat. Syrtis.) Banc de sableS l A , ital. s. f. (Etymologic inconnue.) Action de nager à nier, c'est-à-dire de ramer de telle sorte que le navire re-

1349

" Il y avoit Quoques et Barges, l'aultilcs, Navcs graus <?l larges, Et Queraquei longuet et lées, Lins et Siaeres et Calées, etc. -

S I A O , chin. s. Sifflet. S I A R , ar. côte N . d'Afr. v. a. De l'ital. Siarc'

Coler.

SI A R E , ital. anc. v. a. (De Sia. [ V . ] ) Scier. — - Stare è vogare in piedi » (nager d e b o u t ) , « voltando la faccia a prora, mandando la poppa inanzi. » Pautero-Pantera, Уocabol. naut. ( 1G1 4)- — " Siarc, Sier ou Soicr, terme de ma­ rine; Pousser le navire en arrière, Aller à reculons la pouppe douant, n Duc/. (1674). — V. Sciare, Ziare. — I A P i ì (Starà), gr. vulg. v. a. ;l)u précédent.) Scier. S I A S C O R R E , ital. anc. imperai. (De Siarc [ V . ] , et de Scorrere, Courir.) (Scie et cours!) Scie d'un bord, Nage de l'autre.—«Siascorre, SisCourre, en langage provençal, c. Sier d'un coste et voguer ou ramer de l'autre : Siavoga, et Sriavogarc (V.) à Venise. « Ducz, 1674.—V. a. Scia, i . S e i e , Ziascorre. S Ï B L E T . f r . anc. s. 111. Du lat. Sibilum.) Sifflet. — • Où filini devant le Roy, avoit une galie de Genevois » (Génois) « là où il ne paroit que un seul home desur. Maintenant que il vit le Roy sur le fluin, il sonna un Siblet, et au son du Siblet saillirent bien de la Sente (V. de la galie quatre vingts arbalestriers bien appareillés, les arbalestres montées, et mistrent maintenant les carriaus en coche, и Joinvill.e, His­ toire de saint Louis. S I B L O T U S , bas lat. s. m. (Du lat. Sibilus.) Sifflet. « Navigantibus nobis iibiquc strepitìi et cum online magno, imposito edam cotnilis ul Sibloti sive frasceti silerent • Chron. manose, du x i v siècle, citée par du Cange. — Ce silence des sifflets pendant la nuit, lorsque les galères étaient dans des lieux suspects, fut recommandé au XVI siècle comme au x v et au xiv". — V . Fischieto, Frascetus, Fraschette. e

e

S1CCA, lat. malt. s. f. (De l'ital. Secca. [ V . ] ) Sèche. Gubernator.

V.

SIC1II \ S , pour Sitias dans ce passage de Marino Sanuto .


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1350

liv. 111, part, x i i i , chap. 10 : «Sequenti vero anno idem Rex cum Hospitalariis et Templariis armaverunt septem "aléas et quoique Sichias. » Édition du Marino Sanuto, donnée dans les Gesta Dei per Francos (1611), p. 2/,2, ligne 4. .A la ligne 2 2 , on lit : « Inter galeas et Sithias, misit, etc. » — V . Sitia et Sitija. S I C L E R , vieux fr. v . n. (Corrupt. de Sigler. [V."|) Singler, Faire voile, Naviguer. — « Et puis prindrent à Sicler par nier; car bon vent heurent em pope... » Ciiron. de Savoye, llist. patr. monum. (Turin, 1840, in-fol.), t. 1 , p. 41. er

S I C O R D A , port. s. f. (Eu relation avec l'ital. 2. [V.]) Hiloire. Roding (1796). S I C U R T À , ital. malt. s. f. (Du lat. Securltas.)

Corda.

Assurance.

2 I F O Ï P A P Û (Slgourarô), gr. mod. v . a. (De l'ital. Sica* rare. [M.]) Assurer. (V. ÂortpàXtÇw.)— ^ r y o u p a T o p / . c (Sigouratnri-s), s. m. Assureur. (V. 'AcsaXiaTOç.)— i i - f o u p ó r s i o v (Sigouratsio-n), s. n. (De l'ital. Sicurarc.) Assurance. — V . 'AercpaXcia. SIDE P I E C E O F A M A D E M A S T , angl. s. {Side, angl.sax.; Sida, isl., Côté.) (Pièce sur le flanc d'un màt composé.) Armure d'un mât. — Side picce of a made-yard, Armure d'une vergue. — Sidetakkel, dan s. (Palan de côté.) Candelette. — V . Mersetakkel. S I D E R A , lat. s. n. plur. ( D e Sidus, Astre.) Nom donné à Castor et à Pollux par les marins et les poètes, parce que ces deux divinités, quand la tempête commençait à s'apaiser, visitaient les navires sous la forme de feux brillants qui s'attachaient pour quelques instants aux vergues et aux mâts, comme ces flammes électriques connues aujourd'hui sous le nom de Feu Saint-Teline. Les navigateurs adoraient les deux astres avant de s'embarquer, afin d'obtenir un heureux voyage. — « Ego cum ditone quidquid crat, in alutam compone,/et adoratis Sideribus intro navigium. >• Pétrone.

courent et nous montrèrent à vne demi-lieuë de mer, tirant vers la terre, un certain météore qu'ils appelentun Sielon. Les accidents qu'ils nous dirent en estre arriuez autrefois, leur donnèrent de l'appréhension ; car ils nous racontèrent à ce propos que, l'an i 6 3 o , vn pareil météore auoit r e n uersé au port de Seide » (Sydon), « en Levant, vne polacnd'un patron de Marseille, nommé Pinateau; d'où il s'ensuiuit que le mesme vaisseau fut enfin coulé à fonds, et le n o cher noyé, les autres mariniers s'estant saune/, à la nage. C e récit nous donna l'alarme bien fort, et nous fit recourir aux prières : et d'autant qu'il nous fut dit par les mariniers qu'en telle rencontre ils auoient accoustumé de reciter l'cuangile de saint Jean qui commence : In principio, etc.. je le dis tout haut, et nous apperceusmes un peu après qu'insensiblement ce météore se dissipa. Ils nous apprirent ensuite que, pour l ë d i u e r d r » (détourner) « et le rompre, ils souloient charger leurs canons à balles, ce qu'auoit desja fait notre canonier avec dessein de tirer contre. Quelques autres, par vne manière de superstitions, s'imaginant de le dissiper, le conjurent avec un Cousteau à manche noir, en faisant le signe de la croix, et y entremeslent quelques paroles en forme de prières. » — V . Scilone. S I E O C , chin. v. et s. Réparer, Radouber. — Aller de l'avant ; Navire qui marche. 1. S1F.R, vieux fr. v . a. Pour Siller, Naviguer. — V . i . Sciare. 2 . S I E R , fr. anc. v. a. (De Siate. [\.]) Ancienne orthographe de Scier, selon Duez. S I E R R A , esp. s, f. (Du lat. Serra.) Scie, Montagne. S I E W , angl.-sax. s. Variante de Sœ, Se, Sea, Sco, Scu-r. Sie.

S I F F L E T , fr. s. m. (Du bas lat. Sifflotas, variante Siblotus. [V.]) (Bas lat. S Motus, Frascctus ; vieux fr. Siblet; 2 I A H P A (Sldira), g r . vulg. s. n. (Plur. de 2i3r w. [ V . ] ) ital. Fischietto, Fischio, Z uff oh ; vénit. Frusciti-tto ; esp. anc. Les fers ipie l'on met aux jambes des matelots punis. Chifle; esp. mod. Pito; augi. Cali, JFhlstlc; rus. / ï y j K n 2 I A 1 I P 0 N (Sidiro-n), gr. vulg. s. n. (Du gr. anc. Zlo^c, [Doutlia], CnucinoKT) [Svlstoke]; turc, Siltstrès [ * j " v V . . ] , Fer.) Grappin. — V . 'XfMC-çn, 'ApTrxyvi, Pcq/Traoùvw oTi'8n)pov. Sitj/rg [ . j j l i L . ] ; g r . anc. NéyXapoç; gr. vulg. 25upr(uTp'.a [Sfyristriu]; ar. còte N . d'Afr. Scuffara; lasc. Siti; madék. SIDRO, illyr. daim. s. (Du gr. Siô^po;, Fer.) Ancre. — Sidropomnjit.s. m. (Potnnia, Soin, Surveillance; du slave Sottll; chin. Sido). « Petit instrument avec lequel sifflent les Mut [Mnié], exprimant l'idée de Penser. I I Ó M H I I U J I I , rus. maîtres d'équipage des vaisseaux, les patrons de chaloupe Se souvenir.) Matelot préposé à la surveillance des ancres. ou de canot. Il est de métal, et en argent ou en cuivre. Il est — Sidroscce (Sidrochtché), s. n. (Diniiii. de Sidro.) Petite terminé d'un côté par une boule percée de plusieurs trous, nacre. — Sidrôvan (n sonnant), adj. Qui concerne l'ancre, et que le siffleur tient toujours en sa main pour modifier les De l'ancre. sons et les varier. Cette boule est lixée au bout d'un tube S I E , angl.-sax. s. Variante de Sœ, Se, Sea, Sco, Sewe, cylindrique de même métal, et son bout supérieur est reçu dans la bouche du siffleur, qui, par ce canal, fait passer à la Siew. boule l'air nécessaire à la production des sons. Cet instruS I E C (Sietz), poi. s. ( L e même que le rus. Climi, [Siete].) ment de peu de longueur rend un son très-aigu qui se p r o Filet. page facilement sur toute l'étendue d'un grand vaisseau; et S I E G L v , malt. s. f. (Corruption de l'ital. Sagola.) Ligne, on s'en sert principalement en variant les modulations, pour Menu cordage. — Sicgla ta l'iscandnl, Ligne tic sonde. commander ou de hisser ou d'amener, ou de virer, ou de larguer, ou de nager, etc. >< Romiiie ( 1 7 9 a ) . — <« Les maîtres S I E L O N , fr. provenç. s. m. (Variante A'Echilhn ou Eschillon. [ V . ] ' Nom que les marins provençaux et languedociens d'équipage porteront toujours, lorsqu'ils seront de service, donnaient à un météore, espèce de trombe sans doute, qu'ils une chaîne d'argent au col avec la plaque d'argent aux armes redoutaient fort, et contre lequel ils tiraient du canon pour du R o i , et le Sifflet de commandement » Art. 21 , Ordonn. le faire crever. Les plus superstitieux conjuraient les effets du i fév. 1 7 6 2 , portant création d'un régiment de Soldatsdu Sielon par une pratique que nous trouvons consignée Matelots. (V.) — L e Sifflet, tradition de la flûte et du >'{dans le passage suivant de VHistoire de Barbarie par le •fXapoi; antique, était en usage au xin*" siècle (V. Siblet'. c:. P . Dan (Paris, in-fol. 1649), P- 5 ï : • L e dimanche vingt- depuis ce temps , les marins de différents pays ont continue quatrième » (24 août 1641), « estans à quatre milles de Bonne, de le porter. (V. Fischietto et tous les mots étrangers qui nous fûmes tous estonnez que, sur les six à sept heures du se lisent en tète de cet article.) matin, nostre Patron et quelques autres mariniers apperAu commencement du x v i siècle, le Sifflet était le sisne l?

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E . d u commandement. L'amiral le portait d'ordinaire pendu an cou p a r m i cordon ou une chaîne. Edouard Echyngham parl a n t d e la mort de l'amiral Howard qui périt au combat du « 5 a v r i l 1513, devant Brest, dit—nous citons la traduction d e B r e q u i g n y : — « Un domestique de Charrau aperçut dans la m e r l'amiral qui nageoit, et crioit à sa galère d'arriver à l u i - m a i s , voyant qu'elle ne le pou v o i t , il prit le Sifflet qui e t o i t autour de son c o l , l'entortilla de son cordon, et le lança à la mer. » L e récit de Paul Jove diffère un peu de r e l u i - c i , et l'historien « d e s choses de son temps » appelle Corniculum ( V . ) ce qu'Echyngham nomme « Sifflet. » Ouparc, t r a d u c t e u r de Paul J o v e , nomme Cornet d'or (V.) cet inst r u m e n t , auquel il prête d'ailleurs les qualités du Sifflet. \ la tète de la Thnison d'or, manuscrit du x v siècle app a r t e n a n t à la Bibliothèque de l'Arsenal, on voit sur le c h â t e a u d'avant de tArgo, Philothètes tenant en main le c o r n e t ou Sifflet, en sa qualité d'amiral et chef de l'entrep r i s e des Argonautes. Jean Cousin, à la petite statue en alb â t r e d e Lagny qu'il lit de Philippe de Chabot, seigneur de B r i o n , Amiral de France et de Bretagne, n'oublia pas le Sifflet- il le suspendit, par un cordon, au cou de Chabot. Sur la p o u p e d'un navire à rames du v m ou du i x siècle, gravé p l a n c h e x x x u des Norinans antiquities, par le docteur J S t r u t t , on voit le maître, patron ou capitaine, portant à j b o u c h e le Sifflet qui doit accélérer ou suspendre la nage. P a r m i les peintures que possède le Louvre du Bavarois L u c a s Muller, dit Luc de Cranach ( i 4 7 2 - i 5 5 3 ) , il est un c h a r m a n t portrait ;ti° 3 g g de la collection), daté de i 5 3 i , et représentant un jeune homme assez beau de visage et gros c o m m e Henri V I I I , à qui, d'ailleurs, il ressemble un peu.Ce p e r s o n n a g e , qui n'est autre que Jean- Frédéric le Magnanime, r e l e c t e u r de .Saxe, dépossédé en 15 4 7 par Charles-Quint, p o r t e au cou une chaîne quatre fois tournée sur elle-même, au b o u t de laquelle pend un petit Sifflet, légèrement r e c o u r b é , façonné comme les rossignols que nous avons vus a u x mains de quelques maîtres d'équipage, mais en or érnaillé de dessins rouges, comme le sont les anneaux de 3 chaîne elle-même. Ce Sifflet est-il, chez Frédéric le M a " n a n i m e , le signe de l'amiral? Rien ne nous autorise à \ ' biographes ne disent point que le vaincu ie s\'VP J e M n l b e r ait eu le titre d'amiral, et comment l'aurait-il eu? P e u t - ê t r e ce Sifflet est-il tout simplement un instrument de r b a s s e . Les divers portraits en pied et en buste de JeanF'redéric, gravés sur bois par Cranach, et d'après lui ( V . B i b l - n a t . , Cabinet des estampes, Recueil des Œuvres de C r a n a c h ) , nous montrent le prince ayant au cou une chaîne d ' o ù pend certain bijou qui n'a rien de commun avec le S i f f l e t , et qui consiste en trois grosses pierres précieuses ,-ncliàssées dans une riche sertissure. L a Tactique nuvale(i83a), art. 2 , Instructions générales, r e n o u v e l a n t une recommandation ancienne ( V . Froschclo, Çiblotus), défend que pendant la nuit le Sifflet se fasse entendre. . . L e capitaine des mousses, mousse lui-même, avait le d r o i t d e porter le Sifflet; mais son instrument n'était pas de rnétal ; pour l'ordinaire, c'était un os de gigot de mouton o u ' i l s façonnait en Sifflet. L'argent est le métal dont, le plus s o u v e n t , est fait le Sifflet des maîtres; cependant, en 181.4 , m° de quitter le vaisseau-école le Tourville, sur lequel ils avaient été embarqués, depuis le mois d'août i 8 n > par ordre de Napoléon, les élèves de l'école spéciale d e m a r i n e , voulant donner un témoignage de leur reconnaissance au maître de l'équipage qui avait contribué à faire l e u r éducation de matelots, résolurent d'offrir à ce vieill a r d un Sifflet d'or suspendu à une triple chaîne d'or. Le e

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bijou fut, en effet, fabrique et présenté à Maître Carel, qui pensa s'évanouir de j o i e en le recevant. Cette scène restera toujours présente à notre souvenir V . Rossignol. SI1CTO, ital. anc. s. n i . (Étvmologie inconnue. Nous ne savons si l'on peut rapporter ce mot au gr. Zio^ôç dans le sens de : Creux, V i d e ; les Si futi formant une enceinte dont le vide était rempli par le navire.) « Pièce de bois pour empescber qu'vn vaisseau ne renuerse quand on le lance en mer. » Cette définition, donnée par Nat. Due/. i>>-^ , est insuffisante pour faire comprendre l'office du Sifuto. Dans le berceau que l'on construisait poni- Lancer un navire, audessus des Fati (V. Vaso), et aux deux extrémités du ber. sé plaçaient des pièces courbes, se rejoignant comme les deux côtés d'une ogive. Par les bouts opposés à l'angle, ils étaient fixés aux l'usi, dont ils s'éloignaient d'une certaine hauteur marquée par la longueur des Taccia ou appuis verticaux, allant depuis l'angle de l'ogive jusqu'aux points où les l'an s'attachaient aux pièces dont nous nous occupons, ("est à ces espèces d'ogives que se donnait le nom de Sifuti. Places ainsi qu'ils l'étaient, le&Sifâti embrassaient les façons (V. du navire et l'empêchaient dose balancer sur sa quille, e t , par conséquent, de tomber pendant lopération de la mise à l'eau.— • Sopra questi Nasi à poppa et a proda, si mettono altri simili legni, che chiamano crocere et Sifutti, (piali abbracciano la poppa et proda di esso vascello, acciò non possa cascar na pender da nessuna banda. Queste crocere et Sifutti, si alzano sopra certi legni che dicono T a c h i . » Bartol. Crcscentio, Nautica Méditer, (1607), p. 86. S I G A L A D E L L ' A N C O R A , cors. s. f. Cigale. Argensaii de l'ancre. S I G E I J A N , angl.-sax. v . a. ( D e Segel. | V . ] | Naviguer. Y /Esc , Gcseglian , Liéan, Segelian , Seglian. SIGII ( ^ ¿ - - 0 , S1G11 I È R I

^.ji

, turc

(Ier[ji),

T e r r e ; Sigli, Bas, Peu profond). Bas-fond, Basse, Battine. r. S I G L A , bas lat. s. f. (Du sax. Segel. [ V . ] ) V o i l e . — « Ad Bilvnggesgate si advenisset una iiavicula, unus obolus thelonei dabitur; si major, et babet Siglas, I . clenarium. • I.eg. Ethelredi régis, cap. il,. 2. S I G L A , isl. s. f. Mât. — V .

Mastr, R c k , Siglutré.

3. SIGLA , isl. v. (De Segl. [V.]) Naviguer, Faire v o i l e . — Sigla fiilltim siglimi, (Full, Entièrement.) Border toutes le» voiles, Mettre toutes les voiles dehors. — Sigla i liàlfu tir, VBalf, Moitié; Tri-, Arbre.) (Proprement : Naviguer avec les voiles à mi-mât.) — Sigla lœgra, (La'gr, Pose près de. Y oisin de.) Amener la voile. — V . Falla segl. S I G L A N T , fr. anc. part. deSigler. (V.) Bon voilier. — •• Quant li Kris la asi mandé,

Prié li a cl comande Qe la ues seit faite el liaslée Fort et Siglans, et atornée l'or e n d u r e r un fort lorment Et un orage et un grau lient. •• l',r.HoiTnE S A U T T - M À O R I , Roman de Trote, Ms. vél. du m * siècle; Bibl. de Sl-Marc (Venise), e n d . x v n .

S I G L A R E , bas bit. v. (De Sigla. [V.]) Naviguer, Singlcr. — « Die Mercuria subsequenti.... vélum fecerunt ista? quatuor naves supradictae, et tota die illa cum die Jovis subséquente cum vento salis prospero Siglaverunt. • Nangis, Vie de saint Louis, 1269. — V. Aigada, Mareia. S I G L E , vieux fr. s. m. ( D e l'angl.-sax. Segl. [ V . ] ) Voile. — • Curent al lof. le Sigle turnent, Quel lalenl qu'aient s'en relurnrnt...


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

2

I.e blanc Sigle uni amimt Irait, Et siglent amimt grant es|ileit Que Kalierdin Brelainè veit. >

Dans notre Archéol. navale, t. i " , p. 19ч ( V : ) , nous avons expliqué ce curieux passage du Roman de Tristan. — V . Caler, Hindar. S I G L E R , vieux fr. v . a. [lie Sigle. [ V . ] ) Faire v o i l e , Naviguer, Singler.— « E t eu cele nianère issèrent « (pourIssireut, Sortirent) hors de Gerounde ensemble,Sigièrent devant la Rochelle... " Rclat. des hostilités cornili, par les Normands (1292); Doc. iuéd. pour l'histoire de France; Lettres de Rois , etc., t. 1 , p. З9З. — « Et puis montèrent sus » (sur les d e u x canaques) « lv (Thé/.eus), et son maître et toute sa compagnie, et Sigièrent par la mer tellement qn'ilz paruind r e n t au p o r t de Constantirioble. » Chron. de Savore ; Hist. patr. monumenta, t. 1 (Turin, 1840, i n - f o l . ) , p. i S . — « Dung battit et grant courage list Sigici- sa gallée vitre en trespassant toutes les anitre/., et a force dé votiguer il ce vint ioindre et en vavr larmee des infidèles et mescréahs... » Ih., p . 109. er

er

— • Par celle mer parfont Sigfoient Lièce, et bien trover quidoient ; Es vous (venue) tempeste mervillose, etc. » W A C E , Roman de Brut ; navigar, de Ste Ursule.

— Et issi ke la terre unt vue, Bail sniitet Siglent léenient... Roman

de

Tristan.

— V. Enjundre, Mast, Sicler, Voile (à pleine). S I G L I N O , isl. s. f. Navigation à la v o i l e , Action de faire voile. S I G L I N G A M A D R , isl. s. [Madr, Homme ; Siglinga, Naviguant.) Navigateur, Voyageur sur mer. S I G L U T R É , isl. s. [Tré, A r b r e , Bois.) (Proprement: Rois q u i p o r t e la voile.) Mât. — V . Mastr, Rek , Sigla. S I G N A L , fr. angl. all.suéd. dan. s. m. (De l'ital. Segnale. [V.j (Gr. atte, et mod. 2rjp.a [Sima], ^.щхвюч [Simio-n]; gr. vulg. SmaXo [Sinialo]; lat. Signant; ital. Segnai, Segnale; vénit. Segno; port. Sinai ; esp. Serial; basq. Signala; holl. Sein; bas bret. Arouès; rus. Маякъ [Maiale], Сигналь [Sighnal]; turc , Ieharet [ o l i ' ] ; iriadék. Hatsik; val. Семп \Semn\.) * Signe indicatif de certains ordres ou de certains avertissements. » Romme (1792). Les signaux sont faits, pendant le jour, avec des pavillons, des flammes , des gui­ dons ; avec des vergues mises dans des positions diverses; avec des voiles flottant au v e n t , carguées, serrées à demi ou tout à fait ferlées; avec des coups de canon: pendant la nuit, avec des fanaux, des amorces ou des fusées. On conçoit combien la combinaison de ces objets doit donner de facilités aux navires pour communiquer entre eux ou avec la terre. Les signes qui servent comme les mots d'un dictionnaire, ou comme les caractères graphiques exprimant des idées simples , se sont multipliés beaucoup depuis le .Moyen A g e . Cependant, à cette époque reculée, les voiles, les lanternes, les vergues , les bannières et d'autres objets ( V . Coffmo), étaient d'un constant usage. L'introduction de l'artillerie à bord élargit le vocabulaire des conversations à distance, étendu encore par la diversité des pavillons q u e le besoin de perfectionner la langue des signaux a multipliés , mais qu'elle ne pourrait étendre outre mesure, p a r c e qu'il est des couleurs qui, de loin , sont peu visibles ou s'effacent tout à fait. L'n seul pavillon ou une flamme seule suffisait, m »v? siècle, pour signaler tous les ordres importants que

l'amiral avait à faire connaître (V. ci-dessus l'art. Signes, et dans notre Archéol. navale, t. n , les Ordini de Mocenigo (1420). — Signaler (gr. anc. et mod. i/riaaîvto [Simainô] ; rus. Maii'iiiinb [Maïatehite]; mal. Lambi [ ] ; turc. Icharct etmel [ v ^ X J ' i 0 > ' - ^ t ] ) , c'est faire des Signaux. — « M . Anson, the saine day, tnade a Signal for alle the captains of the iiien o f war to conte on board bini... Ridi. Walter, A voyage... by George Anson L o n d . , 1769), chap. 0, p. 19. — Signal-giin, Coup de canon de Signal , Signal fai: avec le canon. — To /ire the Signal-gun, T i r e r le canon de Signal, Faire un Signal avec le canon. — « Cela seruit beaucoup à nous instruire de l'auantage qu'on peut tirer des moutieiiiens faits auec ordre ; snrqiioy j e dois dire que les A n glois, qui ont esté nos maistres, nous ont auoùé que le vieux Tromp a esté le leur; que c'est lui qui a mis en règle tons les Signaux dont nous nous semons, et qu'auant luv tous les combats de mer se decidoient vniquement ou par la valeur ou par la fortune. » Mém. inanusc. du marq. de VilletteMursay (année 1672), p. 3; Arch. de la Mar. — V . Capitano generale, Flamber, Fumo, Fuoco, Perroquet, Huccouplç c

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S I G N A L E , ital. s. m. (Du lat. Signutn, Marque.) Si^nc. Signal, quelquefois : Bouée flottante. — « I t e m , dirtus a d miratus débet habere omnes anchoras, dimissas per ininiicos, inventas, tain cimi Signali quum ahsque Signait , suis utilitatibus applicandas. » Privilèges de l'amiral de Su • (1399), art. 33. SIGNES, vieux fr. s. m. plur. Pour Signaux. — • Audi! Jehan dePoncher deuant nomine, la somme de quatre vingt» treize littres quinz solz tourn., pour trente sept aulnes et denive de semblables taffetas rouge et jaune, l i m é audit tailleur pour faire vng autre estendali my party comme le précédent, long de quinze aulnes et large par le hault de trois lez de taffetas, jusques à la moictié d'icellui : et Fanti moictié de deux l e z , eu appoinctant jusques au bout, fendu jusques à la moictié et commencée du bout dembas. pour sentir en lad. nef à faire Signes à autres nefz et nani: t > de l'armée pour recoller, approncher, arester ou aller eu auant... » Fol. 10 du Compte de Jehan Perresson 1 1 5o4). Cet étendard portait sur chacune de ses faces l'image de la Vierge et le porc-épic, devise du duc d'Orleans, comme les portait la Flambe ( V . ) , à laquelle, d'ailleurs, elle était semblable par la forme, les couleurs et les garnitures. — « Et plus, verrez les Signes qu'on faict de nttvt et de jour pour se recongnoistre. » Ant. de Conflans, les Faits de la marine ( i 5 i 5 - i 5 a a ) . — Quelquefois les vaisseaux adoptèrent un Signe particulier qui les pût désigner dans do certaines occasions. Exemple : — « Le Glorieux » (commandé par le chevalier de Chàteaumorant, au r o m b a t i l e la l l o u g u e l . « distingué par une croix de Malthe à son hunier d'auant , fit remarquer aux ennemis l'extrême valeur du commandant de ce vaisseau. vMèm. inanusc. du marq. de Villettc-Mursay, p. 171, lig. 7; Arch. de la Mar. S I G U l - D I I O R I K O R O (Sigui-zorihon,),

bamb. s. A b r i .

S I C U R T À , ital. s. f. (Variante de Sicurtà; curitas ) Assurance.—V. Assicurazione.

du bas lat. Se-

S l l A P ou S I P ( v _ L - ' , mal, v . a. Parer. S I K I , lasc. s. (Peut-être du sanser. Si, L i e r , Joindre. F. G . Eichkoff, Parallèle des tangues, etc. [ i 8 3 6 ] , p. - Garcette de ris. — Le lient. T h . Roebuck, p. 86, art. Points de son Ungi, and hindoosl. naval. Dtct. ( i 8 i 3 ) , écrit : 5 (Siki). — "Sili band, ar nitchéao, Amarrez vos garcetles. et En bas le monde. »


1353

GLOSSAIRE N A U T I Q U E , mal. s. (Sikou, Angle, Coude.)

lera, Ms. de 1G12; classe x m , cod. 55, Ribl. Magliabcc. de Flor., p. a i 8 .

S I L G A R , esp. v . a. Goudiller, selon le marquis de la V i c t o r i a , cité par le Dirt. esp. marit. 18З1, art. Cinglar; H a l e r un navire à la cordelle.—V. Sirgar.

S I N D J A L C A P A , lase. s. (Sindjal semble fait de l'angl. Single, fait lui-même du lat. Singularis.) Poulie simple. — V . Capa.

S I L L A G E , fr. s. m. (Oe Sillcr, qui, scion Aubin [1702], signifie : " Cheminer ou Avancer en avant [sic], en coupant i't-au e t passant à travers. » On pourrait être tenté, comparant le navireà la charrue et l'Océan àia terre, qu'elle entame e t où elle laisse une trace longue et profonde, de rapporter Siile à Sillon.. On serait favorisé dans cette hvpothèse par la m é t a p h o r e antique qui, pour dire, Courir la mer, a dit I^abourer la mer [ V . Arare, Sulcare], métaphore qu'ont adopt é e les marins italiens, portugais et turcs [V. Solco, Sulco, S o r c o , Tchizgni), et qui est familière aux poètes de presq u e tous les pays. Mais ce serait une d e ces fantaisies ingén i e u s e s contre lesquelles il faut mettre sa raison en garde. .Sillcr n'est qu'une variante orthographique ou une corruption d e Scillcr [V. I, et Scillcr, fait de Scigler ou Siglcr, est é v i d e m m e n t fait de Sigle [ V . ] ou de Scgel [V.] Sillage n'est p , a u t r e chose que Siglage. Guillet ¡1678) d i t : Scillure, S i l l a g e , Eau, etc. [ V . Singlage].) Le Sillage est proprement 1'aclioti de Marcher à la voile, et, par extension, celle de n a v i g u e r à l'aviron. La trace que laisse le navire après lui a r e ç u , par une catachrèse assez simple, le nom de Sillage. D a n s ce dernier sens, qui paraît n'être pas antérieur au x v n siècle, ce terme est synonyme de Ouache (V.) ; dans le p r e m i e r , il équivaut à Chemin ( V . ) , ou à Route. (V.) (Gr. anc. et m o d . Дрорл;; isl. Kial-far, Sbrici ; angl. Head-vay ; holl. Zog, Vaarwaater, Zeiling; dan. Fart; suéd. Kolvattcn ; ar. c ô t e N . d'Afr. Maddemcn; ital. Solco; géno. Surco ; port. Esteira, Sulce ; esp. Aguage, Estela ; rus. П у т ь корабля [Ponte Aorablia, Chemin du navire], Входъ [V-bote], Х о д ъ [Hote], Сл'ЬД'ь [Sliède], Кпльватеръ [Kileealère]; val. S'mfuetÒA [Ouniblétoul] ; turc, Tchizgni [^j^.]; mal. Dialan [ ^ J L a . ] ; i i o u v . - z é l . Roma.) D'un navire qui marche très-bien, ou dit q u ' i l a un grand Sillage. On dit plaisamment et avec assez d'énergie, d'un h o m m e qui se vante et n'est pas bon à prand'chose : « Il fait plus de remoti que de Sillage. » ( V . R e m o t i . ) Ce proverbe est la traduction matelote du dicton p o p u l a i r e : « 11 fait plus de bruit que de besogne. « — •< Fig u r e laquelle démonstre sellon le rumb de vent auquel Ion aura Sillé et fait chemin, etc. "J.Devaulx, Premières œuvres . | 5 8 3 ) , Ms. Ribl. nat., n ° 6815-3, p . /,3.

S I N E S T R A , ar. côte de Barb. s. (De l'ital. Sinistro, che.) Variation de l'aiguille aimantée.

SIKOU-SIKOU C o u r b e . — V . Sendong.

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SINGGA1I

Gau-

nial. v . Aborder une terre, Relâcher.

— D . Haex, p. 54 de son Dlet. lat.-malt. — V . Naïk darat (^j\l

( i 6 3 i ) , écrit Singa.

j>]J).

S I N G E , fr. s. ni. Nous ne savons pas la raison pour laquelle on donna jadis ce nom à un Treuil horizontal monte sur deux chevalets. (Rus. Epaanmab [liracltpile].) Probablement Singe est une corruption d'un mot étranger (mais lequel?), car il n'y a aucun rapport à établir entre l'animal qui porte ce nom, et la machine établie quelquefois sur les navires pour faire oflice de cabestan dans rembarquement des marchandises. S I N G I T Singuite) ( V J ^ J U — ) , mal. v. Donner à la bande. — Kapal Singit, L e navire donne à la bande. —Singit-Aan kapal, Abattre ou Virer un navire en carène. — A'. Miring S I N G L A D U R A , esp. s. f. iDc Singlar. [ V . ] L'action de singler, la Navigation, le Sillage, la Vitesse du navire. C'est dans ce dernier sens que le marquis de la A ictoria dit : Doblar la Singladura, en parlant d'un navire qui fait une fois plus de chemin qu'un autre dans un temps donne. — Singladura signilie quelquefois : •> El camino que una embarcación anda ó hace en veinte y cuatro horas, contadas desde un medio dia al siguiente. » C'est le Singlage d'Aubin, la « journée d'un nauire • d'Oudin, la Singlure des Historiens de la conquête des Canaries, par J. de Rethencourt.

S I N G L A G E , fr. anc. s. m. (De Singler. [\.]) (Isl. Dagsigling.) « C'est, dit Aubin (1702), le chemin qu'un vaisseau fait en vingt-quatre heures. C'est le loyer des gens de marine. En i 6 8 3 , Guillet, dans ses Arts de l'homme d'épée, t. m , p. 107, avait dit : « Çinglage, Singlage, Cingler ou Singler. Vieilles expressions pour dire Sillage et l'aire route, ou Naviguer. » Cette vieille expression de Singlage se lit dans Etienne Cleirac, 'Fermes de marine (iG34 et 1670), avec cette explication : « Singlage est leur loyer >. (des officiers, matelots cl garçons), « e t vient de Singles ou Sangles, qui est S I L O U K , madék. s. Variante de TsilouA. ( V . ) Cheville.— cordage. l'Yoissard, chap. 10. • Single, A'oile, et Sangle n'ont aucun rapport d'origine; le premier vient de l'angl.Silouk azon, Cheville de bois.— Silauk vi, Cheville de fer. sax. Segcl, ce qui est hors de doute; l'autre vient de CinguS I M M A , géno. mal. s. f. bout, Extrémité d'un cordage, luin. Huet, copiant Cleirac, sans se demander s'il n'y a pas d ' u n e vergue, d'une pièce de bois, etc. d'autres éléments dans la langue française que l'élément S l M P O U L [m sonnant) ( J_Aa_ ou JI*-), mal. s. Nœud. grec ou latin, dit affirmativement : • Cingle vient de Cinguli/in; la voile ayant pris le nom des cordages qui la gouvera. Nouer une corde. Ber-simpoul tali (J,'LJ J j i * _ ji),\. nent. • Ménage ne donna pas dans cette erreur; il dit : , . S I N A L , port. s. m. — Plur. Sinaes. (Du lat. Signum.) « Singler a été fait de l'allemand Segelen, qui signilie Navi4i"tial. — A'. Amainar. guer. » Cela n'est pas tout à fait vrai, mais cria approche de la vérité. Singler vient de Siglermà vient de Sigle, fait île a. S I N A L , vénit. s. m. (Pour 1. Seriale. [ V . ] ) Hauban. l'angl.-sax. Scgel, qui a fait l'ail. Segelen.— Cinglaigcs est le - T a g l i e 6 de Sinali... v Fabbrica di galere ( x i v ou x v titre d'un des chapitres du compte dressé pour le radoub des s i è c l e ) . — A'. Chinai. trois galéaces armées en 1538, au Havre de Grâce, par ordre 2 I N A A O (Signala), gr. vulg. s. m. (De l'ital. Segnale. de François 1 , Ms. n 94(19-3, Ribl. nat. Ce chapitre men' V . j ) Signal.—V. —r;u.a, S I U E I O V . tionne les sommes données pour la levée des équipages. — S I N ' C T A , ital. anc. s. f. Mauv. orthogr. de Cincia pour In- . Pour obuier aux iuconuénients qui siiruieuneut chaque rincta ( V . ) ou Centa. ( V . ) — . Ц dragante longo daluno et iour pour le mandais deuoir que les muistres des nauires pilotes, canoniers, et autres officiers et mariniers avant dall'altra Sincta palmi 1 1. , And. Rios, Fabrica d'una ga­ e

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1354

prins souille, Suiglagej ou louez par prix faict auec les capi- ' laines... etc. Extrait de la coutume d'Oleron, écrite en i 3 4 p . ' ( V . Mariiiarilia, Suagc.) Singlage est tout à fait tombé en désuétude. S I N G L A R , esp. v . n. (Du fr. Single. [ V . ] ) Singler, Faire voile, Naviguer.—« . . . Singlaron todo el dia, cl viento... » Chraniq. de Don Pedro Nifio, p. 83.—V. Asenglar, Cinglar. S I N G L E , vieux fr. s. m. (Corrupt. de Sigle. [ V . ] ) Voile. „ Etvcoient bien avant en la mer la navie Monseigneur Jean deVieiine qui approchoit, et venoit avec la mer tout droit vers Douvres... et furent voirement devant le havène et droit à l'entrée, et n'eurent pointconseil de là prendre terre; mais tournèrent leurs Singles, et s'en vinrent de celle marée tout droit devant Calais, et là ancrèrent... Mais quand ils eurent été à l'ancre sept jours, au huitième jour un vent contraire s'éleva, qui les prit soudainement, et les convint par force partir:., si se désuncrèrent et levèrent les Singles, et se mirent aval v e n t . . . » (1377.) Froiss., Chron., liv. 1, part, it, ch. 387. (V. Rime.) — « Aux maistres cordes moult se pendent, Montent leur Single, aval l'estendent. » (Ils se pendent avec efforts aux maîtres cordages [la drisse, en ce cas], bissent la voile et la bordent.) Roman

d'Adùi.

— « Et les Singles emplit les vens, El les bateaux furent de dens. » (Kl le vent enfle les voiles, et alors on mil à bord les embarcations qui étaieul encore à la traîne.) Même

roman.

espaço de hum dia naturai. >> Moràës, qui citeBarros,et Pedro Nunez, Defcnsaô de arte de navegar. — V . Sangradura. S I N G R A R , port. anc. v. n. (Du fr. Singler. [ V . ] ) — Francisco Solano Conslancio, dans son Novo diccion. critica e elymol. ila lingua portugueza (Paris, i83G, i n - 4 ° ) , s'exprime ainsi, p . 891 : « Singrar (Cingler, do lat. Cingala, Cinta; de Cingere, Cingir). » Cette étyniologie, qui n'est pas nouvelle, car l'évèque d'Avranches, le savant Huet, après Etienne Cleirac ( V . Singlage), la donna au x v i i siècle; cette étvmologie n'est pas admissible. Quand nous n'aurions pas l'angl.-sax. Segalian pour origine certaine au verbe : Singler et à tous ses analogues des autres laugues, encore faudrait-il rejeter Cingere, après s'être demandé ce qu'il y a de commun entre le Single, la Voile et la Ceinture; entre Ceindre et Mettre à la voile, Naviguer, Singler. Convaincu de la bonté de son étyniologie, Constando ajoute: « Devéra escrever-se Cingrar. « C ' e s t malheureusement le contraire : Cingrar serait une mauvaise orthographe à laquelle il faudrait substituer : Singrar. — •< A nau Singrava inenos que as entras. » Castanh., liv. v u , chap. 8 5 . — V . Levantar. e

S I N I I A , viti, s. Soleil. S I N I P I T I , chin. s. Nom de l'Ancre en b o i s , selon le Dice, marti, espaii. ( 1831 ) . S I N I S T R A , ital. géno. s. f. (Du lat. Sinistra, la G a u c h e ; Sinister, Sinistre, Gauche.) (La gauche.) Bâbord.

S I N I S T R O ! ital. anc. adv. L e contraire de Dritto! (V. S I N G L E R , fr. anc. v. n. (De Single. [ V . ] ) (Gr. anc. et g r . litt. mod. 'Ap'J.Eviî/0, 'IcTioopou.$io ; lat. Velijicare; bas lat. Nage bâbord, Avant bâbord ! Siglare, Veligare, Vclare; fr. Faire -voile, Cingler, Siclcr, S I N K , angl. S I N K E N , all. v . a. (De l'angl.-sax. Sinean, Sigier, Cygler, Seiglcr, S ciller ; bas bret. Clncla , Singli ; Plonger.) (Proprement : Enfoncer.) Sombrer, Faire couler esp. Cinglar; Singlar, Velejar; port. Singrar, Velejar; bas, Couler bas, Aller au fond. — « And the Guipuscoa iras ital. Velcggiare, Vclare; angl.-sax. Segelian ; all. Segcln; run on shore, and Sunk 011 the coast o f Brazil. u R i c h . )u>\\. Zeilen; dan. Sellé"-; suéd. Segla; angl. Sait [to]; hongr. W a l t e r , A voyage... by George Anson ( L o n d r e s , 1769!, •Vitorldzni ; rus. n.VMnm [Plite] ; pol. Zcglowac'; illyr. daim. chap. 3, p. 29. ( V . Founder.) — En parlaut d'une ancre, Projcdriti; madék. Milaî.) Faire voile ( V . ) , Naviguer à la Sink in the ground, c'est Aller mordre le fond de la mer. — voile. — « Lendemain ils u (la reine d'Angleterre et messire En parlant d'un navire que l'on charge, Sink lower in the Jehan de Hainaut) « se desancrèrent, et sachèrent leurs Sin- water (plonger plus profondément dans l'eau), c'est le Fai rigles à mont n (hissèrent leurs voiles), « et se mirent en che- caler davantage. min en côtoyant Zélande. « Froissart, liv. i , chap. 18. — S I N U S , lat. s. m. Golfe. — « Namque e fluminibus, ac 'i L e roi d'Angleterre et les siens qui s'en venoient Singlant » (sous voiles) «regardèrent, et virent devers l'Esclusesi grant Sinubus, et e mari vidimus, et quidem tranquillo, et alios quantité de vaisseaux, que de mâts se sembloient droiteinent (ventes) quos vocant Altanos, e terra consurgere. » P l i n e , un bois. » ld., liv. i , chap. 120. — « ...Singlant oultre liv. 11, chap. 43. (Ventorum origo.) e r

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vers la Grèce... » Chron. de Savoye, p. 3oo ( x i v siècle). — SINUS V E L I , lat. s. m. La cavité de la v o i e , sa surface• Autant périlleux que les variables soufflements des ventz interne , la partie que gonfle le vent. et la rigueur impétueuse des flotz à la petitte nacelle qui mal — H Sic deinde locutus, équippée se hazarderoit de Singler en haute nier. » P. 1 des Colligerc arma jubet, validisque incuuibere remis; Premières œuvres de J. Devaulx , pilote (Havre, 1583) • Ms Obliquatque Sinus in ventura, ac talia fatur. » Bibl. nat., n" 6 8 i 5 - 3 . — V . Galeon. ViRiin-E, Eneide, liv. v , vers 1 ; . S I N G L O N , esp. provenç. anc. s. m. Fourcat. — V . E s coue, Hasta, Sanglon. S I N G L U R E , fr. anc. s. f. (De Singler. [ V . ] ) Navigation sous voile ; chemin qu'un navire faisait en vingt-quatre heures. — « . . . T ' e n ne compte du cap de Bugeder jiisquezau fleuve de l'Or » (du cap Bojador au Rio d'Ouro) « q u e cent et chinquante lieus françoises, et ainssi l'a monstre la carte; ce n'est Singlure que pour trois jours pour naves et pour barges, car gallées qui vont terre à terre prenghent plus long chemin. » Conquête des Canaries, par J. de Betliencourt (1402), chap. 58. S I N G R A D U R A , port. anc. s.^f. (De Singrar. [ V . ] ) Singlage, Singlure. — « A navigaçao de hum navio e vela pelo

— « Jubet ocyus omnes A1 tulli malos, intendi bracbia velis. Una omnes fecere pedem : pariterque sinistros, None dextros, solvere Sinus : una ardua torquent Coruna, delorquentque. » I d . , ib., v . 8 a 8 .

Nous avons expliqué, dans notre Virgilius nauticus (1843% ces passages, qui prouvent manifestement que les anciens connaissaient la navigation au plus près du vent. S I O , groënl. s. A v a n t , Proue. S I O A R - B O T N , isl. s. (Botn [le Bóltom, angl.], Fondi. Fond de la mer. (V. Siór.) — Sióarbrim, s. n. Flot de la mer, Laine. (V. Brini, Olga, Sjafargàngr, Skafl, Sylg, Unn.) — Siôar-fall, s. n. [Fall, Cours.) Marée. ( V . Straumr.) — Siôar gdngr, s. m. (Gdngr, Bruit, Marche.) Flot de la mer,


GLOSSAIRE N A U T I Q U E : 1^ —Sióarhaf, s. n. Océan. ( V . H a f . ) — Sióarhliód, s. п. If/iiód, Son, V o i x . ) Murmure de la v o i x . — Sioar-hœd, s. f. 'Hced, Hauteur.) Surface de la mer Sióar-mál, s. n. ; Mal, Mesure.) Bord de la m e r , R i v a g e , Côte. ( V . Fiara, F i ó r u - b o r d , Jadar, Sjáfars-trond.)— Sióar-ólga, s. f. Flot d e Ja m e r , Lame. — Sióar-rót, s. n. [fíat, Mouvement v i o l e n t . ) F l o t , Lame. — Sióar-sida.s. f. (Sida. Côté.) Bord de la m e r , Côte, Rivage. — Sioarstrônd, s. f. Bord de la mer, R i v a g e , Côte. (V. Strond.)— Sióar-sund, s. m. (Sund. [ V . ] ) D é t r o i t , Bras de mer. а

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S I O G ^ r i ' I R , isl. s. f. plur. (De Sior [ Y . ] ; et de Gœftir, fait d e Gcef, Doux, Tranquille.) Calme de la mer. (V. L o g n , L v g n a , Sióga?ftir, Sjaarblida , Slitta.) — Siókort, s. n. (Kort, C a r t e , c o m m e l'ail. Kartc, le dan. Kort, l'angl. Chart, du lat Cliarta.) Carte marine. — Sióniadr, s. m. (Madr, H o m m e d e m e r , Marin, Matelot, Passager. (V. Askipanarmadr, F a r d r e n g r , Farmadr, Hafli, Skipmadr.) S I O N D E I L D A R H R I N G R , i s l . s. (Sión, V u e ; Dcildr, Dist r i b u é ; Hringr, Cercle, T o u r . ) Horizon. S I O R (r affixe du subst.), isl. s. m. Mer. ( V . jEgir, j E g i sibr M a r , Ran, Sa;r, Sjár, Vagr, Vidi, V o g r . — Siórcyfaraskip,Slóreyfari, s. m. (Siór[\.]; Rey/art ou Raufart,Voleur. V . R o b a d o r . ) Navire d'un pirate, Pirate. (V. Vikingaskip.) Siórevfaraskapr, s. m. Butin fait par les pirates. S l O R A K , groënl., s. Sable. S I O S O T T , isl. s. f. (Sio pour Sior, M e r ; Sôtt, Maladie.) M a l d e nier. —Siôslag, s. n. (Slag, Coup.) Combat naval, Bataille navale. — Siôvatn, s. n. (Vatn [le dan. Vand, l'angl. ff'atcr, l'angl. JVasser\, Lan.) Eau de mer. S I O L L , bas bret. adj. Tranquille, Calme, D o u x . — . Siaul со ar mor hirió, La mer est calme aujourd'hui.' L e " o n i d e c , Dict. bret. ( V . ) — Sioulaat, v . n. Se calmer. „ SiouJéed eo ann avel, L e vent s'est calmé. — V . Ilabaskaat. S I P , mal. v . a. (Préparer, Affûter.) Parer. — « Pcrgi-lah Sijap-kan segala praou, Va préparer tous les bateaux, a — V . Siiapэ

S I P A R U M , lat. s. n. Variante de Supparum. ( Y . ) S I P H O N , fr. s. т . ( V . 2fcp<ov.) T r o m b e d'eau. (Rus. Во­ дяной насогь, Vodianoï nassoss.) — Instrument dont se serv a i e n t les Grecs du Moyen-Age pour lancer le feu grégeois. S I Q O L ' R T A (*J', Â . ) , turc, s. (Transcription de l'ital. 47curtà.) Assurance.— Siqourta virmek, v . (Virmek D o n n e r , Promettre.) Assurer. S l R E N D . ' E (Sirenndc), angl.-sax. s. ( Pour Sircnnc, Sir Saer, Sior, Mer.) M e r . — « On land and on Sircndte, terre et sur mer. » — V . Sse, Sund.

de: Sur

S I R G A , esp. s. f. Cordelle à l'aide de laquelle on baie un bateau le long du rivage de la mer; Action de haler à la c o r d e l l e , de Sirgar ou de Silgar ( V . ) ; Droit de halage. — O u d i n , à l'art. Sirga de son Trésor des deux langues ( i 6 6 o ) , j ; ; « Tirement des bateaux à la corde, le trait et la corde pour les tirer. » V . Y r a la Sirga. t

S I R I K H I N , s. madék. Variante de Rirign et de Ririkij. .V.) S l R O C , fr. prov. s. m. (De l'ital. Sirocco. [ V . ] Fait, comme n analogue catalan Exaloch ( V . ) , de l'ar. Charq [|Д^*>], O r i e n t . Vent de Sud-Est. — Sirnc el levant. (De l'ital. Simccn, vanù- [ V . ] ) Vent d'Est.—Sud-Est. ¿-Sirve et Mijour. (De j ' i t a l . Mczzngioino Sirocco. [ V , ] ) Vent de Sud-Sud-Est. — s o

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1355

• Aoisez à Siroch. » Rabelais, l i v . i v , chap. 11. — V . Rafresco. S I R O C C O , ital. s. m. (Variante de Scirocco. [ V . ] ) Vent de Sud-Est. — Sirocco-levante, Vent d'Est-Sud-Est. S I R O E S T , vieux fr. s. m. (Comme l'esp. Surocst.) Sudouest. — « Cap de galteet les Formingues gisent Nordest el Siroest, et y a entre eulx soixante lieues. » Pierre Garcie, le Grand routier et pi/otage, etc., composé en i /,83, ? publié eii 15ao et 152 i. 2 I P Q K 0 2 (Siroko-s), gr. vulg. s. m. (De l'ital. Sirocco. [ V . ] ) Vent du Sud-Est, Sirnc. — V. Euso;, 2o>;(oxo;. S I S B O R D O , port. anc. s. ni. On lit, fol. 47 v° des Relacions d'Amoral : «Carregàrâo a nau ate melteram o Sisbordo debaixo de agua. » Le sens de cette phrase n'est point douteux; elle signifie : « On chargea le navire jusqu'à.mettre sous l'eau son P l a t - b o r d . » Moraes (1789), arrêté p a r l e mot Sisbordo, s'est demandé si ce terme n'était pas l'équivalent de Risbordo, qui est, selon la définition qu'il en donne, n le second plancher du navire, sa préceinte ou l'endroit de sa carène qui est le plus arrondi, » et qui commence la rentrée ( V . ) . Moraes s'est trompe; Sisbordo est compose de bordo le bord, et de Suso, Au-dessus, Supérieur. Mener oSisbordn debaixo de agua, c'est faire ce que les Espagnols appellent : « Meter lo bordo ou la regala ilebajo del agua, et ce que nous nommons : Mettre le plat-bord à l'eau. Il y a encore assez loin de la préceinte au plat-bord. ( V . ) S I S C O U R R E , provenç. anc. impératif. (De Siaseorre. [ V . ] , Scie d'un bord, nage de l'autre! S1SMA, ar. côte N . d'Afr. s. (Du turc Tchcchniè [ A * ^ ]. Latrines.) Poulaine. S I S T E R N A , géno. s. f. (De l'ital. Cisterna. [ V . ] ) Citerne. S I T I , lasers. Sifflet du maître d'équipage. L e lieutenant T h . Roebuck, p. i 3 de son Mngl. andhindoost, naval Dict. (18 i3i, écrit : Seetee. S I T I N A D N O , illyr. daim. v. a. Descendre au fond. S I T I E , fr. anc. s. m. (Corruption de l'ital. Saettia. [V.J — « C'est auec luy » (le baron de Salignac, ambassadeur du roi de France [Henri I V ] auprès du Grand-Seigneur)'' que j e partis le 1 jour île nôuembre dédié à tous les saine ts l'an Mil six cens et quatre. Nostrc vaisseau estoit une Silie fi ancoise. » P . 1, Relation journalière du voyage du Levant... par ilcnry de Beauveau (Nancy, i n - 4 ° , 1019). S I T U A , ar. vulg. anc. s. Saëtic.—Y. Saitija. S 1 V A D E A , géno. s. f. (De CUadera. [ V . ] ) Civadière. S I V A D 1 È R E , fr. anc. s. f. Mauvaise orthogr. du mot : gentilhomme Civadière. ( V . ) Guillet, dans son Dict. du (Navigation), ib83, eut le tort d'admettre cette orthographe contraire à l'étymologie ; c'est un tort qu'avaient eu, avant lui, Cleirac (Termes de mar., i 6 3 g ) , le P . Fournier (1643), et l'auteur anonyme d'un Discours de marine [Ms. Bibl. nat., n ° 8 3 , Lancelot], qui d'ailleurs copie presque toujours le savant jésuite. Aubin (1702 tombe dans la même erreur, dont s'était sagement garanti Desroches (1687. S I V A R A , bas lat. flam. s. f. Nom d'une sorte de navire sur laquelle nous n'avons trouvé aucune espèce de renseignement, et qui est mentionnée dans une charte de i i b 3 , donnée par Philippe, comte de Flandres : - De nave que dicitur Sivara, quatuor denarios. • S I / U N , bas bret. s. m. Détroit, selon le P . Grégoire, qui dit que ce mot est ancien et hors d'usage (en 1732). Sizun signifie : Semaine. V . L e g o n i d e c . Il n'y a aucun rap170.


1356

GLOSSAIRE NAUTIQUE.

port entre Semaine et Détroit; l'homonymie se sera probablement établie par corruption : mais quel est le mot c o r rompu qui est devenu le Sizun, donné par le P . Grégoire comme ayant signifié Détroit? C'est ce que nous n'avons pu trouver. 2I<I>£2N, g r . du Moyen A g e . s. m. (De 2IÏ.VO;, Vide.) Siphon, nom d'un instrument qui servait, à bord des navires de guérie grecs, pour lancer le feu liquide appelé Feu g r é geois. Nous ignorons quelle était sa forme et comment il fonctionnait. Quelques passages des historiens du Bas Empire tendent à prouver que le Siphon jetait assez loin la matière incendiaire. L'empereur Léon nous apprend qu'au i x siècle on mettait des Siphons sur l'avant du dromon : « ЕуЕты oh TravTt)!; TÏJV iisoiva хата TV,V Ttpiipav ÊixTcpoaOev /аГлы viaŒuS'Tu.Évov &t lôot; o i â TOÙTO £îX£uac}AÉvcov тсТ>р хата TWV IvavTi'wv à x o v T i V j t . » On est réduit aux suppositions pour expliquer le passage de ce texte si précis, qui dit que le Siphon était recouvert d'airain. De quelle matière était-il donc fait? De bois? Mais le feu liquide l'eût bientôt dévoré. De fer? Mais alors, pourquoi revêtu d'airain? De poterie? Mais l'argile cuite aurait-elle longtemps résisté au service que devait faire le siphon? Une phrase du paragraphe 8, chap. 10 des Tactiques, nous porte à croire que le Siphon était une pompe. (V. Iguis graecus.) — On appelait aussi du nom de S i o o v , la Trombe d'eau. — V. : 2l<l>i2.NATiiP, gr. du Moyen A g e . s. (De Щ т . [ V . ] ) Homme qui manœuvrait le siphon. Les deux rameurs de l'étage supérieur du dromon, qui étaient les plus voisins de la proue, — ceux que dans les galères du Moyen A g e ou appelait Conilliers ( V . ) , — outre leur fonction ordinaire de rameur, avaient chacun un devoir accidentel. L'un manœuvrait le Siphon, et pourcela était désigné par le nom de 2е»а>-/ат(ов; l'autre jetait l'ancre, quand le dromon arri­ vait au mouillage. Voici la phrase des Tactiques de Léon, chap. 1 9 , art. 8, qui établit d'une manière claire et positive ce que nous venons d'avancer : « Twv os irpiopÉwv D.aTtov oi T e À î u T a î o i cuo 6 |AEV SCTOI aiswvtxTwp, 6 Si ETEpoç aynupst; ВоХлшу хата OaXa^cav. La traduction de Mersius rend ainsi ce pas­ sage : « Ex iis lemigibus qui in puppi sunt, etc. « Puppi est évidemment une faute d'impression, c'est Prora qu'il faut lire. — Il nous semble que du texte grec nous pouvons tirer deux inductions sérieuses : la première, c'est qu'un seul homme suffisant au maniement du Siphon, cet instrument devait être une machine simple, et par exemple une pompe, aisément manœuvrée par un seul Siphonator. La seconde induction, c'est que, probablement, les ancres des d r o mons étaient suspendues en dehors du navire, à un appareil qui pouvait facilement les lâcher; car ces ancres d e vaient être grosses et pesantes, le dromon ordinaire ayant au moins i 5 o pieds de longueur, puisqu'il avait vingt-cinq rames, de chaque bord, à chaque étage (V. Apopuov), et qu'il fallait trois pieds deux pouces en moins d'intervalle (V. lntcrscalmum) entre les bancs de rameurs. Si l'ancre que suppose l'importance du navire avait été sur le pont du dromon et en dedans du rempart, un seul homme n'aurait pu parvenir à la jeter à la mer. Il y avait donc alors quelque chose d'analogue à la machine qu'on appelle aujourd'hui un Mouilleur. e

SIB (Siss), angl.-sax. s. Chemin, Route. — „ Sce-manna stiî, la Route des marins. » V. Sœ-mann, Stig. S J A A R B L I D A , isl. s. (DeSjar[\.], utdeBlida, Caresser.) Calme. ( V . Logn, L y g n a , Siôgaeftir, Slitta.) — Sjafargongr, s. (Gangr, Bruit, Marche; Far, Mouvement.) Flotile la mer, Lame. ( V . Olga, Siôarbrim, Siôar-gângr, Siôar-ôlga, Sioar-

rôt, Sjàr, Skafl, Sylg, Unn.)—Sjdfarstrônd, s. f. (Far, Mouvement, Marche.) Bord de la mer, Rivage, Côte. — V. Fiara. Fiôrubord , Jàdar, Sioar-mâl, Sidar-sida , Siôars-trônd, Strônd. SJAR (oVV<v), isl. s. m. (Variante de Siôr et de o œ r [ V . ] ; /', aflixe du subst.) Mer. — V . /Egi-siôr, /Egir, Mar, R a n , Vagr, V i d i , V o g r . S J E R V E N I C A (Sicrvenica), illyr. daim. s. f. (lté Sjevcr, Vent du Nord, Sjéverski, du Nord.) Boussole. — C e mot donné par Joach. Stull, au mot Busula, p . 68, t. 1 de son Dict. illyr., manque à la p . 332, 1.11, dans la série des mots qui ont Sjevcr pour radical. S J E T (Siètc), illyr. s. (Comme l e C b m b , rus.) Filet. S J E V E R (Sièver), illyr. daim. s. m. (Reiff donne le mot CbBepii dans son Diction, rus.-fr. Il le fait venir du -;r. Eùpo;; nous avouons n'avoir pas deviné à quel point de vue cet habile lexicographe s'est placé pour découvrir une analogie entre le mot grec, qui, d'ailleurs, nomme le vent d'Est, et le motSlavon, dont la forme et le sonne sont pas moins éloignés de ceux d'Eùpoç, que ne le sont les points cardinaux que désignent VEurus et le Sjevcr.) Vent du Nord. SJÔ, suéd. s, (De l'angl.-sax. Seo, variante de Sec, Mer.) Mer, Marée, Etang, Lac. — 'FUI sjôs; adv. Sur mer, Par mer. — Oppria sjiin, La haute mer, L e large. — Sjôankar, Ancre du large. — Sjbbotten, (Botten, de l'angl.-sax. Boten, Fond.) L e fond de la mer. — Sjô-drabbrring, s. (Drabbning, de Drabba, Combattre, fait peut-être de l'angl.-sax. Drepe, Mort violente.) Bataille navale. — Sjôfarande, Sjôfararc, s. (Farande, Farare, de l'angl.-sax. Fnrarr, Aller.) Navigateur, Marin.— Sjôfart, s. Navigation, Marine. —SjôfolA; s. (Folk; Peuple, Personnes, Gens; angl.-sax. Folc.) Marins, Gens de mer.—-Sjogàng, s. (Gang, Action d'aller; de l'angl.-sax. Gan, Aller.) Mouvement de la m e r , H o u l e , La mer. Sjôharnn, s. (Hamn, port.; de l'angl.-sax. Hœfen.) P o r t de mer. — SjôAarta, s. Carte marine. — On dit aussi Sjôkort. — Sjôkrig, s. Guérie maritime. — Sjôkust, s. (De Kust. [ V . ] ) Bord de la mer, Côte, R i v a g e . — Sjblag, s. (Lag, de l'angl.sax.Loges; isl. Lôg\\zt.Legis,%éait, deZe-r], L o i . ) C o d e maritime.— Sjbledes, adv. (Lerles, de Led, Côté, Direction, fait de l'angl.-sax. Lad, Route.) Du côté de la mer, Par mer. — SjôrnaAt, s. (MaAt, P o u v o i r , Foi-ces; de l'angl.-sax. Maegen.) Forces navales, Marine d'un pays. — Sjôrnan, s. m . (.Van, Homme.) Homme de mer, Matelot, Marin. — Sjôrnankonst, s. (Konst, Art [isl. Konst, Kurrst].) Navigation. — S j u i n a n s garn, s. (Proprement : Fil du marin.) Bitord. (V. Y a r n . ) — Sjôrnil, s. Lieue marine. —SjômôrAer, s. (MôrAer, Obscurité.) Brume, Brouillard. — Sjonôd, s. (Nôd, P é r i l ; angl.sax. Nead, Contrainte, Nécessité.) Naufrage. — Sjôofficcr, s. Officier de marine. — Sjôresa. (Resa, Voyage.) Campagne de mer, Voyage sur mer. — Sjurâtt, s. [Ràtt, Droit, Cour de justice [angl.-sax. Riht; isl. Rettr].) Cour ou Tribunal de l'amirauté. —Sjôrôfvare, s. 111. (Rôfvarc, Voleur. [ V . Robbore.]) Corsaire; Ecumeur de mer, Pirate.— Sjorôfceri, s. n. Piraterie. — SJdsjuA; s. Qui a le mal de mer. — SjôsjuAa, s. m. (SjuAa, de l'angl.-sax. Slruc, Maladie.) Mal de mer. — SjôsAada, s. f. (SAacla, Dommage.) A v a r i e . — SjôsAolo, s. f. (Du lat. Scliola, Ecole.) École de marine. — SjosAùm, s. n. Écume de mer. — Sju-slàg, s. (Slàg, Coup, Combat.) C o m bat n a v a l . — Sjôstad, s. m. (Stad, V i l l e ; de l'angl.-sax. Stcede, Stede, Lieu, Place [lat. Store, Demeurer].) Ville m a r i t i m e . — Sjostat, s. m. (Stat, du lat. Status.) M a r i n e . — Sjôtrâffning, s. f. (Tràffning, de Tràj'f, Hasard, Rencontre! Combat sur mer. — Sjôtâg, s. n. (Tâg, Campagne.) F-xpé-


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . (lition maritime. — Sjövan, adj. Accoutumé à la mer, A m a j . — Sjövart, adv. (Vers la mer. Fart, Vers. [ V . A b w œ r t s . l ) A u large. (V. Éfran landet.) — Sjövind, s. m. V e n t d e mer, Vent du large. — Sjiivàg, s. m. (Vàg, de l'an*'I.-sax. fVeg, Chemin.) Voyage par mer. — SjbVàscndc, . Navigation, Marine. — Sjorärt, s. n. (V'àrt, de l'angl.sax. IF~ar, Algue.) Goémon, Fucus, Algue marine. r

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s

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1357

forme de ce navire, dans le Recueil des bâtiments grecs qu'il eut la bonté de faire pour nous, en 1 8 4 1 , au Pirée. — Y. ChaMMaBcn.

— K A N A A A I O (Siandalio), gr. vulg. s. m. (Transcript. de l'ital. Scandaglio. [ V . ] ) Sonde.— Y. Bo/.î;, K o t T o t - s i p o m - p .

n

S K A A L , dan. s. ( L e même que l'ail. Schaalc. melle.

[V.J) Jule

S K A D R A , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Squadra. Escadre.

[V.])

S K A T , bas bret. s. m. Canot, Embarcation, Esquif, G a b a r e . Legonidec, qui donne ce ternie, le fait précéder du sü'ne ? par lequel il désigne les mots dont l'origine ne lui p a r a î t pas celtique. Skaf n'a rien, en effet, de breton; il v i e n t du grec S X O I Ç Ï ] ( V . ) , mais c'est le vieux franc. Scapile, provenant de l'ital. Scafa ou du lat. Scapita, qui l'a donné au breton moderne. S K A F L , isl. s. m. L a m e . — V . Bylgia, Dröfn , G a r d r , H r ö n n , Kólga, Olga , Sióarbrim , Sióar-gangr, Sióar-ólga, S i ó a r - r ó t , Sjâfargangr, Stór-siór, Sylg, Unn. S K A G I (Skaghi), ital. s. m. (De Skaga, Avancer, s'Élev e r . ) P r o m o n t o i r e , Cap, Pointe. — V . Gndpr, Höfdi, Nés, Ogr, Tângi. , . S K A L A , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Scala. [ V . ] ) B â b o r d ; Débarcadère, Échelle. 2 . С К А Л А (Skala), rus. s. f. (Du lat. Scala.) Côte accore. Fourni par M . le comte de Stackelberg. T. 2 K A A A (Skala), gr. mod. s. f. (De l'ital. Scala. [ V . ] ) É c h e l l e , Débarcadère, Embarcadère, Jetée , Planche qu'on iette d'une embarcation à terre pour faciliter le débarquement ou rembarquement; Quai. ( V . Пшена, Катароц, KXt; 2 a v i ò i . ) — 2хосла —/océvia (Skala scb\\î\inénia.) ( 2 o m , C o r d e . ) Échelle de cordes

i K A N A A A I Z Ì 2 (Skantlalizô, n sonnant), gr. vulg. v . a. (De ixavoxÀîov. [ V . ] ) Sonder. — V. BoXîÇio, ' P Î T T T W T Ò uxavsaXio. S K A N DA R E , ar. côte N . d'Afr. (De l'ital. [ V . ] ) Plomb de sonde.

Scandaglio.

S K A N D J A R E H ' K , a r . côte N . d'Afr. s. Saute de vent. — V . Reh'k.

S K A N D S E , dan. s. Château d'arrière, Gaillard d'arrière. ( V . Schans.) — Skantlsklœtlrring, s. (Même étymologie que Scltansk/ced et Sclianzkleidung. [Y.]) Bastingage. S K A N S , suéd. s. Château d'arrière, Gaillard d'arrière.— ( V . Schans.) — Skans-klâdc. (Ménte étymol. que Schansileed. [Y.]) Bastingage. — V . Bastingéring. Z K A P I , gr. mod. s. m. ( D e l'ital. Scario [ V . ] , Squero. \Y.]) C a l e , Chantier de construction. — M. Dehèque et le Lexicon gallo-hcllcnicon (Athènes, 1 8 4 2 ) donnent à ce mot le sens de : Carène, Quille; les officiers qui m'ont dicté la nomenclature maritime grecque reproduite dans ce Glossaire donnent au Chantier de construction le nom de ixoipi, et à la Quille ceux de T O O T C U ; et de Kapîvot, qu'on lit aussi dans l"EÇiÎYi]<nç placé à la lin du K I V O V K T U Ò ; -rr,t; s-'t T I T I V Sa<juV.xô)v T T À O ' W V 07rr,p£(jîa; ('AOr.vaiç, 1 8 3 7 ) . — Y. T ' i r / a p t o v . 2KAPM1 (Siami), gr. mod. s. m. (Du g r . anc. Sxajaoi;. [ V . ] ) Tolet. — V . KwTcy^p. S K A R M O DE L A N D C H I A , ar. c ô t e N . d'Afr. s. m. (De l'ital. Scalmo ou Scarmo [ V . ] ; et de Lantchia. [A'.]) T o l e t . — Skarmo di bordo. (Proprement : Cheville du bord.) — Cabillot.

5

v f t A A l E P E S (Skalièrcs-s), Enfléchure.

gr. mod. s. \Du précédent.)

S K A L L A , illyr. daim. s. ( D e l'ital. Scala.) É c h e l l e . — V . Doksat. 2 K A A M 0 - , gr. anc. s. m. Cheville à laquelle la rame était attachée sur le plat-bord du navire, par un anneau de fer o u par une estrope de corde; T o l e t . — « У , х а \ а о ; , îtepl 3 «xcûouffi хожа; тасааХоу, L e Scalmos est la cheville à la­ quelle on enchaîne les rames. » Etymologicus magnus.—V. K » f f l t r , 3 , 2y.app.ó;. S K A M F I L A , suéd. v . a. (De Fila, Limer [angl.-sax. Fcol, I i m e ] ; et de Skam, de l'angl.-sax. Scarna, Sceamii, signi­ fiant : Pudeur, Dorile, Vergogne. Limer honteusement.) Rai! - — ^ ' '' Skanifile. u e r

a

n

c

2 K A P M 0 N (Skarmo-ri),

gr. mod. S. n. Tournage.

2 K A P M 0 2 , gr. anc. s. ni. Pour ZxoXfufc. ( V . ) (Y. Aù/r,v.) — 2xacp.b; T T Î Î àpuaôoûpai; (Skarmo-s ti-s arrnudouras-s), Cabillot.

S K A R V Y D , angl. anc. s. Écrit aujourd'huiScarf, ture, Ecart. CHAPE» (Skarc),

Empi-

val. s. (Du lat. Scala.) Échelle.

2 K A T 2 A (Skatsa), gr. mod. s. f. (De l'ital. Scazza. [ V . ] ) Em plan ture. — V . M E G Ó Ò U T ) . S K A U T , isl. s. n. (En relation d'origine avec l'angl.-sax. Sceôtan [Skeotane], signifiant eu même temps : Lancer, Jeter et Étendre.) Écoute. (V. Aka.)—Skauta. (Tirer sur l'écoute.) Border la v o i l e , la déployer et l'établir au moyen de l ' é coute.

1 :

С К А М М А В Е Я (Skammaveia), vieux rus. s. f. (Du g r . m o l i . 2хвидаб{а. [ V . ] ) Sorte de chaloupe canonnière dont on se servait pour découvrir l'ennemi. S K A M M D E G I (g dur), isl. s. n. Brume. S K A M N I , gr. mod. s. n. (De l'ital. Scanno [ V . ] o u du lat. Seamans.) Banc de rameur; Banc, Siège. — « B a n c , Scatnni. " J- Spon, Petit dictionnaire du grec vulgaire. 1 Voyage d'Italie (1678), p. З91. 2 К А М П А В 1 А (Skammbavia), gr. mod. s. f. (De l'ital. Scampare, Décamper; et de Via, Beaucoup.) Espèce de chaloupe canonnière que mentionne M . Debèque. M . le capitaine Lefteris ne nous a fait connaître ni le nom ni la

£KA<I>H, gr. anc. s. f. (De i x â - ï i o , je Creuse.) Navire fait d'un tronc d'arbre creusé; barque m o n o x y l e , et, par e x tension, Petite barque, petit bateau, Canot, et enfin Carène du navire. — Polvbe (liv. v i n ) parle d'un Ì X X O T , - E V T T . p i x o ' v . bateau à cinq rames, dont trois étaient établies sur un bord et deux sur l'autre, probablement en pointes. (Y. A v i r o n . ) Quant au i x â c v r i TETpir,pixóv dont il est question l i v . xx de Diodore de Sicile, c'était une barque à treize avirons, non pas en pointes, comme paraît le croire Scheffer, p. 70, mais accouplées, en six paires, avec une raine seule à l'avant, d'un côté ou de l'autre. L'organisation des treize rames en pointes supposerait une embarcation assez longue pour que Diodore eût fait une observation sur son importance V . y.xaçîç, 2xottpoç.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1358

2KA<J>ION, g r . anc. s. n. (Diminut. de Ixa'sri [ V . ] et de 2xa«>îç. [ V . ] ) Petit Canot, Petite barque, Petit bateau. 2 К Л Ф 1 2 , gr. anc. s. f. (Mêmes significat. que Sxdfonj. [ V . ] ) 2 К А Ф 1 Т Н 2 , gr. anc. s. m. (De Seotfi). [ V . ] ) Batelier. 1 К А Ф 0 2 , g r . anc. s. h. (Même rac. que Zxâçn). [ V . ] ) Bateau, Barque, Canot, Carène du navire. — Les Grecs m o dernes désignent la Coque du navire par le mot 2xâï.o;. S K E E P S J O N G E , holl. s. [Ske'eps, génit. de Slip; fange, jeune h o m m e ; de l'angl.-sax. Geong, Gii/ng, Gung.) (Jeune garçon de navire.) Mousse. — Y . Musse, Zwaber. SKEI, ment, ce est Skoét. goire. —

ou mieux Skôï, bas bret. v . n. Echouer. P r o p r e mot signifie : Battre, Frapper. L e participe de Skaï Eu Vannes échouer se dit Skoën, selon le P. G r é V . Penséa.

S K Ë l l ) , isl. s. f. Traduct. de la 2/î3ia grecque. ( V . ) 2 K E I P i > N , 2 K I P n N , 2 K I P P f l N , gr. s. m . . Vent du N o r d Ouest, Maestro, Maistral, l'Argcstes des Latins, nommé Thraskiàs sur la mer Noire. » J. Spon, Descript. de la tour des Vents à Athènes ; Y o y . d'Ital., etc. (1678),!. I l , p. 178. — Les lexiq. disent: « Vent qui soufflait des monts Sciromens, en A nique.» Il nous semble que le Skirôn fut nommé par les Athéniens des rochers de Sciron (Seironia saxa) qui étaient dans le voisinage de M é g a r e , et non pas dans l'Atlique. — " . . . Toù oè той Opaixiou LCJJV év ты TOVTW, 2xip(>>v 3s h TVJ *ЕлХаоЧ xaXoû[A£VOv. » A r r i e n , P é r i p l e du Pont-Euxin ; lett. à Adrien, col. 3. — V. MOU'STÛO. С К Е Л Ъ iSkèlc) , val. s. (Du turc Iskèlc [V.]) Echelle (port de commerce, relâche), Escale. — « A tpaçe лл оскелъ (A tradjé la oskèlé), (Mettre l'échelle en un lieu.) Faire escale. 2 K E H A P N I , g r . mod. s. n. (Du gr. anc. Sxïwxpyov.) Hache. ( V . 'A;ivr,' МтахХтас,.) — 2x£i:apvtâ, s. f. Coup de hache, Herminette. 2 К Е П А 2 М А (Sképasma), gr. litt. mod. s. n. (Du gr. anc. 2xsicco, j e Couvre.) (Proprement : Couverture.) Panneau. — ZxïTracpa т?;,- ехала:, Capot de l'échelle. — V . Kccinroxi. S K E P P , suéd. s. (De l'angl.-sax.:Sçip.) Bâtiment, navire, vaisseau. — S k c p p s b à t . (Proprement : Bateau du navire.) Barque, Canot, Embarcation. —Skepps-bygmàs'tare. (Même composition que l'ail. Scbiffsbaumeistcr. [ V . ] ) Constructeur. — Skepps-byggnad, Construction. — Skeppsmàtarc. (De Mata, Mesurer.) Jaugeur. — C'est à tort que Bôding écrit : Skeppmàtare, comme si ce mot n'était pas composé de Malarc, Mesureur, et de Skcpps, génit. de Skepp. — Skeppsskrifvare, (Skrifvarc, de Skrifvà, écrire [lat. Scribére],) Ecrivain de navire. SKER, isl. s. n. Boche, Écueil, Danger. 2 К Е Т А Г 0 Г 0 2 , gr. anc. adj. et s. (De 2хйос, Bagages, Objets d'équipement; et d'Ayio, j ' A p p o r t e . ) Bâtiment de transport, chargé de munitions, d'équipements, de bagages, île rechanges nautiques. (Strabon.) SKE1JL, bas bret. s. (Du vieux fr. Esquielle, Eskcllc.) Échelle. ( V . ) — Skedljard, Skeûl korden, Échelle de corde. 2 К Е Т 0 Ф 0 Р 0 2 , gr. anc. adj. s. (De SXEÎIOÇ, Bagages; et de Ферм, j e Porte.) Navire qui porte des bagages, des équipages, etc. Appien, liv. v. 2 K H N H , gr. anc. navire, pour abriter passager illustre, — tait ce que, dans les

s. f. Tente dressée sur l'arrière d'un la partie de la poupe où se tenait un le chef de l'armée ou le capitaine. C'égalères modernes, on nommait le Ton-

delet. ( V . ) — On voit dans quelques peintures du Moyen A g e , et notamment dans celles de la chapelle des Bolognini a Saint-Pétrone de Bologne, des galères dont la poupe est recouverte d'une petite tente en étoffe, ayant tout à fait la forme d'un toit aigu, dont trois pièces : une derrière, et les autres pendantes tribord et bâbord, lui donnent l'air d'une tente établie à terre dans un camp. S K I B , dan. s. (De l'angl.-sax. Scip.) Vaisseau. (V. Drage.)

Bâtiment, Navire,

— « y a r kommet bid paa Skibe tre Paa Land de vare alt at see. » L . ABRAHAMS, de

Roberti

Wach

carmine

(Hafoia, 1S3S,

in-8"), p. 7 a .

Skibsbrad, (Brad, pain ; angl.-sax. Bread, Bread.) (Pain de navire.) Biscuit. (V. Beskoit.) — Skibsfart, Navigation. (V. Seilads, Soefart.) —• Skibsntaaler. (De Manie, Mesurer. Jaugeur. — Boding écrit à tort : Skibmaaler; Skib est n o minatif, et Skibs génitif. — S k i b m a n d s g a r n . (Même composition cpte Schietnannsgarn. [ \ . ] ) Bitord.—Skibsskrivcr. (Skrtver, de Skrive, Ecrire [lat. Scribere].) Ecrivain de navire. r

S K I F V A , suéd. s. (Même composition que l'ail. bengat. [ V . ] ) Clan.

Schci-

S K 1 L L E SIG , dan. v . a. (Mot h mot : Séparer soi. Skillc, du sax. Skylan [Scjrlanfej], Désunir.) Se séparer, Efflotter.— L e suéd. dit : Skilja sig. S K I M A D E M U D F A , ar. cote N . d'Afr. s. Palan de r e traite. — Y . Mùdfa. CKIMBA ( A ) DPb'MbVÏ {A skimmbn droumatdou, au fin. sonnant à peine), val. v . a. (Ckimfia, de l'ital. Scambiare. Changer [lat. Cambiare].) Quant à D p S m i U , il vient de Dpom (Draum [ V . ] ) . Changer de Route, Virer de bord. ( V . înBÎpti [ A ce]). — С ю т б а (a) penede (A skimba répêéé . (Changer rapidement.) Sauter, en parlant du vent.—CKÌIII6ape penede a B i n t & I O Ï (Simbarè répédé a -vintaitloui), s. (Changement rapide [Subit] de vent.) Saute de vent. S K I N , angl. s. (De l'angl.-sax. Sein \i%\.Skinn] , Penti. (Proprement : La peau du navire.) Bordages de la carène et des lianes du navire , et par extension : Flancs du navire . Côtés. — Un petit Dictionn. of sea terms, qui se trouve p. 96-1 :lo du Sea-mans friend (Boston, 18Д4, in-8"), nous ap­ prend qu'on nomme aussi Skin la partie de la toile d'une voile qui enveloppe cette voile quand elle est serrée sur la vergue : « T h e part of a sail which is outside and covers the rest when it is furled. » S K I P , isl. s. n. N a v i r e , Barque. ( V . Barkr, Btitr, Feria — Skipbraud, s. n. (Brand, P a i n ; de l'angl.-sax. Bread, Bread.) B i s c u i t . — S k i p b r o t , s. n. (Brot, Fracture, Bris. Naufrage.—Skipbratsmadr, s. m. (Madr, Homme.) Naufragé. (V. Vi\ï\ama.)—Skipelrâttar-tdnda, s. f. Cabestan pour tirer les navires au sec. ( Y . Vinda.) — Skipdrdttr, s. 111. iDrdttr, Traction.) Action de tirer au sec un navire.—Skipflak, s. n. (Flaki, Etre brisé.) Épave. ( Y . Strandad-lë.) Skipherra, s. 111. (//erra, comme Hcrrdd, Maître.) Maître de navire, Patron. (V. Skipari, Skipreidari.)—Skipmadr, s. 111. (Madr, Homme) (Homme du navire.) Matelot. V Askipanarmadr, Fardrengr, Farmadr, Halli, Skipari, S i ó m a d r . ) — S k i p med \ilfari. ( P r o p r e m e n t : Navire avec un pont, un tillac.) Navire ponté. ( Y . Pilfar.) — Skippund, s. n. (Pund, Poids.) Livre en usage à bord des n a v i r e s . — Skipreida, s. f. (Rcida, Preparati?.) Equipement. ( V . Skipab u n a d r . ) — S k i p r e i d a r i , isl. s. m. (Rcidari, Marchanda Maître d'un navire. (V. Skipari, Skipherra.) — Skipreidabus.


GLOSSAIRE n

i s l . s. - {Hûs, Maison.) Magasin où l'on renferme tout ce o u i a p p a r t i e n t à l'armement d'un n a v i r e . — S k i p r e i d i , s. G n - c m e n t . — Il résulte d'un passage de T o r p h é (Histoire de y'orx'dgc, 11 part., p. 22З) , que dans les temps anciens les I s l a n d a i s donnaient le nom de Skipreidi à une association n a v a l e d o n t les membres se réunissaient pour monter un n a v i r e d e guerre. Tout ce qui appartenait au navire, ses a " r è s , ses munitions, ses v i v r e s , etc., était en commun dans l e S k i p r e i d i . Indépendamment du navire et de son armement, l e S k i p r e i d i avait en propre un certain terrain, ce qui formait u n e s o r t e de colonie ou de village de pirates. Les Skipreidi é t a i e n t assez nombreux, si l'on en juge p a r l a quantité de n a v i r e s armés que les Norvégiens tenaient à la mer ou sur l e s c ô t e s pendant leurs guerres ; non qu'il faille penser que t o u t n a v i r e pirate appartenait nécessairement à un Skipreidi, ¡1 y e n avait beaucoup qui étaient des propriétés particul i è r e s . — Skiprtiat, isl. s. n. Dislance entre deux avirons sur l e p l a t - b o r d d'un navire. (V. Riim.)—Skip-sida (Sida, Coté.) C ô t é d u navire. ( V . Sdd.) — Skip-ivreck, ou mieux Skip's n-reck. Naufrage d'un navire. — V . Wrack.

NAUTIQUE.

1359

SkiBdebarm. —Skialdblok, s. Poulie d'Écoute. (V. Blok.) — Skjadkneet, s. Bitton d T x o u l e s , Cliaumard.—Skjodknob, s. Nœud d'Écoute. ( V . Knoob.)

e

S K I P A R U N A D R , isl. s. ni. (Bûnadr, Arrangement, Inst r u m e n t s . ) A g r è s , Equipement. ( V . Farvidr, Reidi, Rcedi, < k i | » r e i d i . ) — Skipaferd, (Fcrd, Chemin.) Route.— Skipafloti, s. m. (Floti[X.], Flotte.) (Flotte de navires.) Flotte. Skipalega, isl. s. f. Rade, P o r t , Arsenal. ( V . l l ô f u , L e g a , L e n d i n g , L œ g i , Skipa-stada, U p p s â t r . ) — Skipastnidr, s. m. (Smidr, Fabricant.) Constructeur de navires. Skipa-stôll, s. m. (? Stoll, du bas lat. Stoliuni; gr. ^толо;. (V.1) F l o t t e . ( V . Skipafloti.)— Skipa-stada, Skipa-stôd, s. f. 'Stada, Demeure, du lat. Stare.) P o r t , Rade. S l v I P A N , n sonnant, isl. s. f. Association entre gens de er, Amatelotage.

ro

S K I P A R I , isl. s. m. (McSkip [ V . ] ; et oVAr, A g e n t , Minist r e . ) P a t r o n , Maître d'un navire, Directeur d'un p o r t . — V . S k i p b e r r a , Skipreidari. S K I P P E R , angl. dan. s. (De l'angl.-sax. Sciper.) Capit a i n e o u Patron d'un navire marchand. Dans le vieil angl. désignait le contre-maître. — « . . . by capitaues, S/-ipP g k i p p e r i s , and quarter masteris. » Description du GreatV,v-/^/(i5i3). er

S K I P S B A T R , isl. s. m. (Proprement: Bateau du navire.) C a n o t , Chaloupe, Embarcation. ( V . Bâtr, Feria, Fley.) — Skips-fcstarhatll, (Hteil. P i e u ; Fcstar, de Festi, Amarrer.) p i e u auquel on amarre le navire. —Skipsfôlk, s. n. (Folk, P e u p l e . ) (Peuple du navire.) Équipage. (V. Skipsveriar.) — Sl.ips-kraki, s. m. (Kraki, Croc.) Gaffe. ( V . Bàtshaki.) — St.ipskrockr (r, affixe du subst.), s. in. (Skrockr, Corps,Grand c o r p s . ) C o r p s du navire, Carène, N'entre. ( V . Kiôlr.) — Skipsleiga, S. f. (Leiga, Loyer.) Fret. — Skips-merki, s. n. Mcrki, Marque.) Tutelle, Dieu-conduit.—Skipstigi(gdur), m . (Stigi, KcheWe; deStig, Monter.) Échelle du navire.— Skipstiorn, s. f. (Stiorn, Commandement; de Stiori, Pilote, T i m o n i e r . ) Commandement du navire, Direction du navire. Skipstiornamadr, s. m. (Madr, Homme; Stiorna, G o u v e r n e r . ) Timonier, Pilote. (X. Stiori, Stiôrnari, Styrim a d r . ) — S k i p s - u p p s a t r , s. n. La place qu'un navire occupe s u r l e r i v a g e . ( V . Uppsâtr.) (Skipveriar, s. m. plur. (Veriar, d e Ver [le ft'rlat.], Homme.) (Les hommes du navire.) E q u i p a g e , les Gens du n a v i r e . — V . Skipsfôlk. S K l V E , dan. s. (Disque.) Réa. — S k w g a t . (Même compos i t i o n q u e l ' - Scheibengai. [V.]) Clan. a n

S K I O D E , dan. s. (De l'isl. Skaut. [V.]) FÏcoute. — Skiadt,nrn. iHorn, Coin, Angle.) Point de voile. On dit aussi :

S K J U T A , suéd. v. (De Vk\. Skaut,

P l i . ) Cueillir.

S K J Y E R . dan. s. (Comme l'isl. Skèr. [ V . ] De l'angl.-sax. Secran [Skérane], Couper, Diviser.) Écueil, Batture, Brisants. S K J . E R E , dan. v . a. Dépasser un cordage. S K J . E R P E , dan. v. a. Orienter au plus près. — Skjcrrpning, s. Ri asselage. S K J . E R S T O K K E , dan. s. Même origine et même sens que Scliaarstok. ( V ) S K L E R A T E N , bas bret. s. (De Sklcraat, fr. Esclaircr.) Ëclaircie.

Éclaircir, fait du

C K A O H E H I E K O M 1 I A C A (Sklonéntc konunpassa), rus. S. n. (De Ci>, De, Vers; et de Kaoïimii [Clonite], Baisser, Incliner. KJIOB est le rad. slave des mots qui expriment l'idée de : Courber, Pencher [gr. KXtveiv ; lat. Clinarc]; Kloniti et Ukloniti, illyr. Repousser, Rejeter; Ukloninie, Courbure.) Déclinaison, Variation delà boussole. — M . le comte Alex, de Stackelberg dit : yh-.ioncnic (Ouklonénié) an lieu de C K A O Hcuie. Les deux mots sont d'une composition tout à fait anal o g u e . — Manque à la partie rus.-angl.-fr. de ChichkolT. —. V.yK.ionénie. C r w l H H K A (Skliannka), rus. s. m. ( Du slave C I U K A O [S/do], Verre.) (Proprement : Fiole.) Ampoulette, H o r l o g e . Sablier. C R O A T E (A) A n A D I N T P ' O K O P A E I E (A skoaté apa dintr'o korabié), val. v. a. (Mot à mot:Enlcvcr l'eau du tond du navire. — Nous n'avons pas su trouver l'étymologie de Skoate; Arrb [Ape] signilie : Eau; Dintr, c'est l'ital. Deutro, Dedans; KopaGie. [ V . ] ) Affranchir la cale. S K O A Z A R B A T I M I N T , bas bret. s. f. Épaule du navire. —Skoazel, s. f. (De Skoaz, Épaule.) Épaulenient. SKOB ou S K O P , bas bret. s. f. (Du fr. : ) Écope. \ o u disons que ce mot vient du français, parce qu'en celto-breton Skopa signifie : Cracher bruyamment et avec effort, sens qui, directement ou par métaphore, ne se peut rapporter au nom de l'écope. Nous avons, d'ailleurs, le Dict. du P. Grégoire en faveur de notre opinion ; il donne, en effet. Eskop comme variante de Skop. CKOBOPl ( A ) [Askobori), val. v . a. Amener.—Poyenar, qui donne Kofiopî au mot : Affaler, dit C.KoGopî à l'art. ; Amener et à l'art. : Descendre. J . A . A aillant ne donne point Ci;o6opî, p. tagdu Voc.roiun. et fr. ; et à l'art. : Descendre, du Voe. fr. -routa., il donne KoGopi. CnoGopi et KoGopî nous paraissent deux formes du même mot. — V. A ATjca a;oc. 2 K O 1 T 0 N , Ï K 0 1 T 0 2 (Skoïo-n, Skoïo-s), gr. vulg. s. m. (De l'ital. Scoglio. [ A . ] ) Ecueil.—X. Bpiyoc, Nr,5a/.!, HÉp*, r

izo/.îo),

ixÔTceXoç.

S K O D D E , dan. v. a. (De l'isl. Scaut, Écoute.) Border une voile. , S K Ô E D ou S K O U É D (d'une seule syll.), bas bret. s. m. Ëcusson de la poupe.— Legonidec ne fait point précéder ces mots des signes par lesquels il indique ordinairement les mots dont l'origine bretonne lui paraît douteuse; c'est qu'il ne doute point que Skoéd ne soit celto-brcton. Quant à nous, nous n'avons pas la même conliance. Nous pensons que Skoéd vient du lat. Scutus, qui a donné Scudo à l'ital.. Escudo à l'csp., Écu au fr., etc., et non du celte : Skâ, qui


1360

GLOSSAIRE NAUTIQUE.

a signifié : Coup, Heurt, etc., et a d o n n é S t e i , Frapper. II a fallu qu'une grande préoccupation aveuglât Legonidec, pour l'empêcher de voir ce qu'il y a de rapports intimes entre le Skoucd breton et le Scoudo (Scudo) italien, préoccupation d'autant plus étrange qu'il avoue ne pas bien savoir la valeur du mot S lia, qui, dit-il, « a du signifier : Coup, etc. »

relation d'un voyage fait par un Malai, de Singapour^ à un point delà côte indienne, qu'il y a des Skotchis de plusieurs grandeurs, et que certains d'entre eux, sinon tous, sont matés et gréés à l'européenne. L'auteur de la relation nomme en effet, dans son récit, le foc , le clin-foc, la voile de misaine et l'artimon ou brigantine.

2 K O A I Q , g r . vulg. s. m. (De l'ital. Scoglio.[V.]) Écueil. J.Spon, Pct.dict. dugr. vulg., t. i l ; for.d'Ital., etc. (1678), p. З97. — V . Bpâ/o;, © a / . a u j o - s T p a , Nr)(iaxi, SÉpa, 2xoyiov, 2xOTréXoç. S K O N A , ar. c o t e N . d'Afr. s. (De l'ital. Scuna. [V.]) G o é lette. S K O N N E R T , dan. s. /"Le même que l'angl.-holl. Scbooпег. ( V . ) S K O P A M A R E , ar. côte N . d'Afr. s. (Transcript. de l'ital. Scopamarc. [ V . ] ) Bonnette basse.

2 K 0 Y A A P A (Skoundru), gr. mod. s. f. (Transcr. de l'ital. Squndru. [ V . ] ) Escadre.— V . 2 T Ô X O , .

2Л<ОПЕА02, gr. anc. et mod. s. m. (De Sxoiréw, j e Vois de loin. Par extension : ) Roc élevé, Écueil, Promontoire.— Л . Bptx/oç, Ntyrcuct, H;'pa, Sxoyiov, 2xo'Xun. 2 K 0 H I A (S/.npiu], gr. litt. mod. s. (De 2 X O T T É M , je Guette, j'Observe.) Homme de quart, l'actionnaire, Vigie. L"F?viyïiî, placé à la suite du Kavoviduo'i; ('AÔ^vaiç, 18Ч7), définit ainsi ce terme, que les Grecs modernes appliquent à un homme, quand leurs ancêtres l'appliquaient à une action et au lieu O Ù elle se passait : « <l>ûXa; owpiÇo'psvo; Stà và т.-хра~f,ç,r Èxxb; той irXoCou, » — V . BîyXo, NauçûXa;. 2 K 0 P B 0 Y T 0 (Skorcouto), gr. vulg. s. 111. (De l'ital. Scnrbuto.) Scorbut.—V. 2TouotxaV.i. t

С К О Р О Е В Ъ Х О Д У (SA-oroïév' hodou, h fortement aspiré), rus. adj. (De Скор [.Ç/w], rad. slave d'un certain nombre de mots qui expriment l'idée de : Rapidité, P r o m p ­ titude.) (Rapide dans sa marche.) Fin voilier. С К О Р О С Т Ь (Skoroste), rus. s. f. (De Скор. [ V . ci-des­ sus.]) Erre du navire, S i l l a g e . — V . X O A T J . CKOCI П ' Ь 1'РАНЪ (Skossitcgruiic), rus. v. (De С к о с п т ь , Couper de travers ; Косой [Kosoï], Courbe; Грань, Angle, Pan. (Abattre les pans d'une pièce de bois.) Dégraisser une pièce de bois. СКОСОК'Ъ В Ъ П А Р у С Ь (Stossoie v' puroussé), rus. s. ni. ( D e Кос [Лад], radie, slave de mots qui expriment l'idée de Courbure, d'Obliquité, de Biais.) Langue de voile, Laize triangulaire qui entre dans la composition de certai­ nes voiles.—V. Клпнъ. S K O T , suéd. s. f. (De l'isl. Skaut. [ V . ] ) Écoute. — Stothnrn (Horn, Corne, Angle.) Point de la voile. 1. 2 K 0 T A (Scota),gr. mod. s. f. (De l'ital. Scotta. [ V . ] ) Ecoute, Bordure de la voile. 2 . S K O T A , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Scotta. [ V . ] ) Écoute. Sknta farsa. (Fursa, de l'ital. Fnlsu.) Fausse écoute. S K O T A L (/ mouil.), bas bret. s. f. (Du fr. Êcoutille.) H i loire. On voit que les Bretons prennent la bordure de l'écoutille pour l'écoutille elle-même, comme nous prenons le Panneau ( V . ) pour l'Êcoutille. ( V . ) Le P . Grégoire explique plutôt la fonction de l'hiloire dans la construction du navire, qu'il ne nomme cette pièce, lorsqu'il dit : Lycczon evit ar pourid (liaison pour le pont.) я L e panneau est aussi appelé par quelques-uns : Skotul. L e P . Grégoire donne, dans ce cas, pour synonymes à Skotul : Pannell et Pastell. S K O T C H I , mal. s. Nom d'un navire sur lequel nous n'avons pu trouver de renseignements positifs. Il résulte de la

S K O U A R N , bas bret. s. f. (C'est le mot de la langue vulgaire qui désigne l'oreille.) Oreille de l'ancre. S K O U B Y N A K T , dan. anc. s. (Du holl. Schoutbrnagt [V.]) Contre-amiral. — V. Contra-admiral, Contre-admiral. S K O U D (d prononcé te), bas bret. s. f. Écoute. 2 K 0 Y A A P I K I [Skoulnriki), gr. mod. s. m. (Orig. incorni. (Proprement : Boucle d'oreilles.)Estrope, Erse.—V. Tpox©;, TpOîtoiTT,p.

ZKOVnA (Skoupa),

gr. mod. s. f. (Du lat. Scopai.) Balai.

S K O ï n A M A P A (Skoupumara), gr. mod. s. f. (De l'ital. Scopumam. [ V . ] ) Bonnette basse. — V . MîyàXov Xafooc.. S K O U T I L I A , ar. côte N . d'Afr. s. f. (De l'esp. [V.]) Caillebotis, C l a i r e - v o i e , Panneau.

Escotdla

S K R X L A , suéd. S K R A L L E , dan. v . Même orig. et niéir.e sens que Schkuulcn. ( V . ) S K R I D , isl. s. n. (En relat. avec l'angl.-sax. Scrii, Sillage, Course du navire. — V . Kial-far.

Course.

C K P I H E T (Skripet [ e ] ) , val. s. (Du slave Cnpnn [Strip], rad. des mots qui expriment l'idée de Bruit, Craquement . Frottement bruyant.) Poulie. — V . Manapa. S K R I V A N E R (ner prononcé gneur), bas bret. s. ^Du lat. Scriba.) Ecrivain. Le P . Grégoire écrit : Scrivaigaer. S K R O G , dan. s. (De l'angl.-sax. Scrœf, Antre, Caverne. Coque, Corps du navire, Carcasse. — Le suéd. dit Scràf. S K I L E K K E , dan. v. a. (Môme racine que Scbrikkcn. [ V . Abschrikken.]) Choquer, Mollir, Filer un peu. C K P b l X Œ B A T b (Skrijevate ou Skrouijcvntc) , rus. v. a. (De K p b i ï i ) [ V . ] ; et du C i ou Co, préfixe du Rassemblement des objets.) Genoper. C K P f l E K A (Skriabka), rus. s. f. (DeCh-pcGamb [Skrebutc . Racler, Gratter.) Gratte. — Manque à J. Heym, à Reiff, et à la partie rus.-angl.rfr. du Dict. de Chicbkoff. 2 K Y B I A (Styvia), gr. mod. s. f. (M. Dehèque rapporte ce motau gr. KdaSï], Canot. Nous rapporterions, quant à nous, 2xuSîa à 2-/^3;«. [V.]) Radeau. — V . 2ôXi. S K U B É L E N , bas bret. s. (Comme Escobdla [ V . ] , du lat. Scopulu.) (Proprement : Balai.) Écouvillon. — V . Eskouviloun. S K U D , dan. s. (De l'angl.-sax. Secolari [Skéotanej, L a n cer.) Coup de fusil ou de canon. C K y A A (Skoula), rus. s. f. (Proprement: Pommette de la j o u e . ) Joue , Épaule, Épaulement. —Cy.vticmoe e v j u o (SkoidistoïéSoudno), (Navire qui a de larges épaules.) Navire qui a de l'Épaulement. S K U T A , isl. suéd. s. f. Nom d'un petit navire sur lequel nous n'avons pas trouvé de renseignements certains. — Les Anglais désignent par le nom de Skutc ou .Croie, un bateau à fond plat, assez grand, qui fait office de Bac, et d'Aliene ou Chalan pour le chargement et le déchargement des navires. Les Danois appellent Skudc ce navire, nommé Seiwui* par les Hollandais. — V . Guitta, Escute, Schtiit, Sciita.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . S K U T R , isl. s. m. (r affixe du subsl.) (Ce mot est en rel a t i o n a v e c Shuts, Queue.) Poupe, Arrière. ( V . Aftrstafn.)— Skut-cclr afr-segl, s. (Proprement : Voile de l'arrière de la p o u p e , V o i l e placée tout à fait sur la poupe.) Brigantine. С К Ь ф Ь ' М З А (A) (A Shou/ounda), val. v . a. (Du lat. Con­ fundere [Fundare, Précipiter ; Fundus, Fond], Confondre.) C o u l e r bas, Couler à fond, Submerger, en parlant du na\ i r e q u e I o n fait couler. ( V . Zi>nopi.) — Chb'ibîSnda (a c e ) 4 se sknufounda), Etre submergé, Etre entraîné au fond, S a n c i r , Couler bas, Couler à fond, Sombrer. C K b ' P T A ( A ) (A skourta), v a l . v . a. (De l'ital. R a c c o u r c i r , Écourter [lat. Curiare].) Riser.

Scortun;

S K Y D E , dan. v . (Même orig. que Skjuta. [X.]) Cueillir, ( ¿ l é n e r , L o v e r , Rouer. — On dit aussi et plus ordinairem e n t : Opskyde; mot composé de Skyde et d'0/>, Dessus.— Opskiile touget, cueillir le câble. — Skyde a d'autres sens; il signifie Passer un mât, et : Aller de l'avant, Avoir de l ' a i r e . Dans ces derniers cas, il est un homonyme du préc é d e n t ; il vient de l'angl.-sax. Sccotan (Skéotane), Lancer, et signifie Tirer.—Skyde-af, Faire feu, Décharger une pièce. Skydchunst, s. (Kunst, A r t . ) Artillerie. — Skydning, Can o n n a g e . — Skyts, s. Artillerie. S K û T I N A (Scàtina), gr. mod. s. f. (De l'ital. Scotta. [ V . ] C a r g u e - p o i n t . — V . Mecousaïo; той тгооо;. S K A L , suéd. s. (Le même que l'ail. Schaale. melle.

[V.])

Ju-

S K A R S T O C K , suéd. s. Même origine et même sens que Sckaarstak. (V.) С К Ъ П А ( A ) , (A Skepa, с muet.) (De l'ital. Scappare; bas lat. Escapium, Echappée.) Sauver. — Скъпарс (Skcparé], s. Sauvetage. C K Î N D S ' P T ) (Skinndouie ou Skanndoure), Seandula.) Planche.

val. s. (Du lat.

S L A A E E T S E I L U N D E R , dan. v . a. ( D e l'angl.-sax. S/an, Battre [Slœg, Coup]; Et, Une [angl.-sax. An]; Seil i y i . Under, Sous [la vergue].) Enverguer une v o i l e . — Slaae tongvcerk. (Proprement : Battre une corde.) Commett r e un cordage. — L e holl. d i t : Slaan touw. С Л А Б (Slab), val. s. Largue, Mou. — V . C.iollozi. S L A B - L I N E , angl. s. (Slab, dans ce mot composé, ne o e u t a v o i r rien de commun avec les mots de la langue v u l ­ g a i r e : Slab signifiant Gâchis, Saleté, et Slap, Coup, Souf­ flet. Serait-il un emprunt fait au sax. Slacian, Lâcher?) Car­ m e à vue. " С Л А Б И Н А В Е Р Е В К И (Slábina vérevki), rus. s. f. (De С л а б [Slab] , rad. slave des mots rus. qui expriment l'idée ¿ R e l â c h e m e n t , de Faiblesse, et qui est en relation de sens avec l'angl.-sax. Slacian [ S l a k i a n e ] , Lâcher; et de п е р в ь [Ferre], Corde.) Ballant ou Mou d'un c o r d a g e . — g f a n q . à la partie rus.-angl.-fr. de Chichkoff.— V . б у х т а . e

С Л А Б Ъ - Г О Р Д Е Н Ь (Slabe-gordène), Slapgt> ë [У-]) Égorgeoir.

rus.

s. (Du dan.

ard,n

S L A C K , angl. adj. (De l'angl.-sax. Slacian [Slakiane], C a c h e r . ) Mou, Largue, Détendu.— Slack wind, Vent mou. Slack rope, Cordage, L a r g u e , M o u . — Slacken (to), MollirS L A G , dan. s. (De l'angl.-sax. Slccg, C o u p ; fait de Slan, B a t t r e . ) B o r d , Bordée. (A . 2. Bout, G a n g . ) — Gjore smaa Slag- (Faire un petit bord ou de pctites'bordées.) Courir p o r d sur bord. — Krydsc med smaa Slag. (Louvoyer avec :

1361

de petits bords.) Faire de petites bordées. — Slag a aussi le sens de : Combat. On dit So-slag, Combat naval. Slag signilie enfin : T o u r fait par un cordage à une bitte, à une cheville, etc. — ffalv Slag, Demi-tour. - Rund Slag, T o u r mort. S L A G R (r affixe du subst.), isl. s. m. (Le même que Slag, Coup.) Changement dans la route; Faussé route. S L A M (ç)L,), ar. còte N . d'Afr. s. Salut. S L A N Z O , ital. anc. s. m. (De Slanciare, Élancer; fait du lat. Lancea, Lance.) Quête et Élancement. — a Nel Slanzo di poppa, per ogni piedi in squadra d'altezza, si darà mezo di Slanzo, et in quello di proda se gli da il doppio di quel di proda, cioè piede uno. »Rartol. Cresccntio, Nautica Méditer. (1607), p. 6'5. — C h e z les Vénitiens, au xiv* siècle, le Slanzo du mât de proue d'une nef latine à deux mâts, c ' é tait l'inclinaison de ce mât en avant. — E lo Slanzo de questo nostro arboro vole un pede per passo de la longheza del arboro, sera adoneha piedi 14 ^ . » Fabbrica di galere. S L A P , illyr. daim. s. m. Peut-être S/dp n'est-il qu'uniforme du C.viiia (Slana) rus., signifiant : Bruine, mot qui d'ailleurs paraît importé dans la langue russe, car il v est isolé; peut-être aussi n'est-ce qu'une onomatopée. Quoi qu'il en soit, Slàp désigne « La partie de la lame qui se résout en une pluie line, quand cette lame déferle. » Du moins est-ce ainsi que nous nous croyons autorisé à entendre la définition donnée par Joach. Stull, p. 344, " de son Dict.illyr. : « Spruzzo dell'onde del mare, » dit-il; mots qu'il traduit ainsi en latin : « Aspersili undaruin maris. » Ce qui nous décide pour le sens que nous présentons, c'est que S/apiti, verbe fait avec S/dp, a pour synonyme : « Vaporare, « et que Spruzzolare signifie : Bruiner. S L A P G A A R D I N G , dan. s. (De Gaarding [ V . ] , et de Slap, fait cornine l'angl. Slab. [ V . Slab-line].) Cargue à vue. S L A R G A R , ital. vénit. v. a. (De Largo, Large.) Prendre le large, s'Alarguer. — « Et haiicndo vista desso » (le Cap Blanc) « si Slargammo vn poco in mare. » Navig. di Ca da Mosta, ap. Raraus., t y i , p . 107 D . e r

SLF1DGE, angl. s. (Proprement : Traîneau; même origine que Slecde. [ V , ] ) Carré de corderie. S L E E D E , holl. s. (De l'angl.-sax. Stidan, prement : Traîneau.) Rigot de racage.

Glisser.) ( P r o -

C / l I H l E P ' b (Slipère), rus. s. m. (Ce mot, malgré des rapports apparents de conformité, n'a rien de commun avec le verbe C.iniiaïuii, signifiant : Se coller ensemble, Se réunir; il est une transcription de l'angl. Sleeper.) Courbe d'arcasse, Courbe d'éciisson. — Manq. à J. Heyin et à Reiff. — A'. TpaiicoMb-Kimci). C A I 1 3 1 ) y P.AKC'b (Sliss ou Rats),

rus. s. m. V . Panci.-

CAll.lT).

SL1DOR, angl.-sax. s. Rouleau (X.) dont on se sert pour mettre les navires à la mer et les remonter au rivage. e

S E I N G , angl. s. (Écrit Slyng, au x v i siècle, dans Vlnoentory 0/great barkc, 6 oct. i532. De l'angl.-sax. Slinganc, Tourner autour.i Elingue.— Sliag (to), v. a. Elinguer. S L I K , ar. còte N. d'Afr. v . (De l'ital. Slegare, Délier.) D i séchouer. S L I T T A , isl. s. f. (De Slett, Égal, P l a t , Aplani.) Calme. ( V . L o g n . L y g p a , Sjaarblida, Siôgœftir ) — Slitta (at), v . Calmer. C . I O B O Z I ( A ) I N M A P E (A slobozi ine mare),

val. v. a.

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GLOSSAIRE

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Proprement : Laisser aller à la mer.) (Слобог du slave C v a 6 [Slab], qui a fait en rus. Слабьш [Slaboui], signifie : Lâche, et en pol. Slaby, Faible. Слаб paraît être de la même origine que le Schlaff ail., signifiant Lâche, Faible ; le Slnpp suéd. qui a les mêmes significations, et l'angl.sax. Slaclan, Lâcher.) Lancer, Mettre à l'eau.— Слобо/д (a) Sn8 cjiSnie (A slobozi onott founiè), Mollir, Larguer un cordage, Parer une manœuvre, la dégager, la rendre libre. ( С л о б о г , Libre.) — C . w 6 o z i (a) Bint (A slobozi vint). (Lâ­ cher le vent.) Venter. S L O E P , holl. s. Chaloupe, Embarcation. (V. Schlup.) — Sloepmecster,(Meestcr, Maître, Patron.) Patron de chaloupe. \ . Aubin, Dict., 1702, art. Chaloupe. СЛОЖИТЬ hta/nl), rus. v . le lat. Locarc], ment.) (Mettre

К А П А Т Ь Б у Х Т А М И (Slojite kanate Ьоиa. (De Ложшпь [en relation peut-être avec Placer; et de Со [So~\, préf. du Rassemble­ ensemble les plis du câble.) L o v e r un câble.

— V. С о б и р а т ь , укиадивать канать. S L O N G A T O R E , vénit. s. m. (De Slongare, Allonger; fait de Longo [lat. Longue}.) Allonge. — V . Allungatore , Scarmo. S L O O P , angl. et fr. s. (Esp. Balandra, Belandra ; rus. Ш л ю т . [Chlioupe]; mal. Saloup, Soulab.) Embarcation,Bâtiment léger. (Pour l'origine de ce mot, V . Scliulp. — Les Anglais donnent spécialement le nom de Sloop à un petit bâtiment ayant un mât vertical sur lequel se gréent un hunier, une grande voile carrée ne servant que dans les trèsgros temps (voile de fortune), et une voile trapézoïde de la forme de la brigante. Les petits navires français, gréés comme nous venons de le dire, sont nommés dans nos ports de l'Océan du nom anglais Sloop, que l'on prononce Chloup. L e Sloop a d'assez grands rapports avec l'ancien Heu. (V.) •— Sloop oj war, c'est ainsi que les Anglais appellent leurs plus petits navires de guerre, corvettes, brigs, goélettes, etc.; les cutters sont exceptés. Ces petits bâtiments sont gréés en brigs, en senau, ou en corvette à trois mâts. — V. Sbip, Victualling. С Л У Ж И Т Е Л И (Sloujitéli), rus. s. m. pl. (Служитель [SloujUéle], Serviteur; de Слуга [Slouga], Serviteur.) Gens (les) de l'équipage. — V . Л ю д и . S L U 1 T B O O M , holl. s. m. (De Boom [ V . ] , A r b r e , et de Sluiten, Fermer.) Chaîne de p o r t , composée d'arbres flottants. S L U P , suéd. S L U P P E , d a n . s. (V. Schlup.) Sloop, Chaloupe, Embarcation , Canot, Barque. — V . Bat, Jager, L i tet fartyg, Skcppsbat.

NAUTIQUE. avec la forme : Sljcd, Sljëditi, Suivre, Imiter. L e polonais a Slade, Trace, Piste; S/adowac' [Sladovatz], Suivre la piste, Aller chercher.) Sillage, Ouache, Remou.—V. К п л ь в а т е р ъ , С т р у й , Ходъ. С Л Ю З Ь (Sliouzc), rus. s. (Du flam. Sluis, Escluse ou Écluse, l'ait de Sluiten, cpii, aussi bien que l'ail. Schlicssen, signifie : Clore, Fermer.) Selon Chichkoff, art. ф е н д е р с ы , Fenders et Défenses, ce mot signifie : Défense; selon J. Heym et Reiff, il désigne une Ecluse. Nous avouons ne pas comprendre comment le même nom qui a servi à nommer l'Écluse, a pu nommer ce que les matelots et les charpentiers appellent : Défense. Cependant ce terme se trouvant à trois endroits différents du Diet, de marine du capitaine de vaisseau Alex. Chichkoff, nous croyons devoir le recueillir, parce (pie nous avons pu constater l'exactitude ordinaire de l'auteur spécial que nous citons. S M A L L A N C H O R , angl. s. (De l'angl.-sax. Smal, Smœi [isl. Smd ou Smiir], Petit.) Petite ancre. — Small anchorhedge, Ancre d'empenelle. ( V . K e d g e . ) — Small bay, Petite baie, Anse. ( V . Bay, Bight, Cove.) — Small boat, Petit canot, Petite embarcation. — Small bower-anchor. (Petite aiicre de poste.) Ancre d'affourche. ( V . Bower-anchor.) — jib-boom. Small bower-cable, Câble d'affourche. — Small (Petit bâton de foc.) Boute-hors de foc. — S m a l l knee, P e tite courbe, Courba ton. ( V . Knee.) — Small mast. «Petit mât.) Mâtereau. — V. Spar. S M A L S C H I P , holl. s. (De l'angl.-sax. Smosl, Smal, P e tit, étroit.) Nom d'un petit navire à un mât, à baleslron, qui naviguait dans les canaux de la Hollande. Il était étroit, tandis que le Smak avait assez de largeur. L a France et l'Angleterre avaient adopté ces deux bâtiments, qu'elles armaient quelquefois en guerre. Exemple : « L a proposition que vous faites d'enuoyer des Smacks et autres petits bastimens dans les Vvattes, pourinterroniprc le commerce entre la Hollande et. la ville de Hambourg, est fort bonne. • Seignclay à Hubert, i 3 mai 1 6 7 8 ; Ordres du Roy, vol. xi.iv. p. 2 6 ; Ms. Arch, de la Mar. — « Vous pouvez faire dépecer le vieux Smack qui est dans le port de Dunkerque, et en tirer ce que vous pourrez. » Seignclay à de' Vaiwré, c o m mise, général de la mar. à Dunkerque; 28 mars 1 6 7 9 ; Ordres du Roy, v o l . x L v i i , p. 1 7 1 v". S M A O U I L L E , ar. côte N . d'Afr. s. (Transcription du turc Chimal ou Chemal [ J L ^ i , ] , N o r d , Vent du N o r d . — Smaouillc karta lil berrani, Nord-J Nord-Est. ( V . Berrani.) — Smaouilte karta lil tcherreuch, Nord^r N o r d - O u e s t . — V . Tcherreuch. S M A S T R A U M R , isl. s. (De Straumr tite.) Marée bâtarde ou morte.

[ V . ] , et de Smd,

Pe-

S L A , suéd. v . (De l'angl.-sax. Slan [isl. Sld], Battre.) Battre contre le mât, Barbéier, Fasier, Ralingue]* (V. Flyga.) — Sld segel vid rdn, Enverguer une voile. ( V . S l a a e . ) — Slâ tàg, v . a. Même étymologie et même signification que le dan. Slaae tougvœrk. ( V . )

S M E E R - Q U A S T , holl. s. (De Quast\[V.], et de Suif.) (Proprement: Houppe à suif.) Guipon.

S L Â D E , suéd. s. (De l'angl.-sax. Slidan, Glisser.) ( P r o prement : Traîneau.) Ber; Bigot de racage. — Slàdar, plur. de Slâde, Coittes du ber.

2 M I A A P H (Smilàri), gr. mod. s. f. (Du gr. anc. 2U.ÎXT,, Ciseau.) G o u g e , Pataras de calfat.

S U E B E T O U G , dan. s. (De Toug [ V . ] ; et de Slœb, vail, Peine.) Remorque. — V . Reisning.

Tra-

S L . E D E , dan. s. ( L e même que Slàde. [ V . ] . ) Ber, Berceau, Bigot de racage. — Slœdestatte, Colombier.—V. Stotte. СЛЪДЪ (Slàde, Sliède), rus. s. m. (Proprement : Trace, Vestige, Pas. Сл-Ьдъ est slave; on le trouve dans l'illyrien

С М Е Р Ч Ъ (Smcrtche),

Smeer,

rus. s. m. T r o m b e .

2 M I T P A A A A (Smitrailla), traglia.) Mitraille.

gr. mod. s. f. (De l'ital. Mi-

S M O G L E U B , fr. s. m. Transcript, de Smuggler. ( V . ) SMOLA (l d o u x ) , pol. s. f. Brai, P o i x , Goudron. L e rus. dit aussi Смола. Nous ne savons d'où vient ce mot. ( V . Жидкая, Сухая.) — Смоленая веревка (Smolénaia vérevka), Cordage goudronné, Cordage noir. ( V . В е р е в к а . ) — С м о ­ леная н и т к а (Smolénaïa nitka). ( Н и т ь ou Н и т к а . K L )


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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Filg o u d r o u n é .(V. Каболка, Нитка.)—Смоленая napycnna Спаптовлеше огоновъ (Snaïctovlénié ogonove], s. n. (Amar(Smolénaïa paroussina.) (Proprement : Toile à voile gou- rage de deux œillets.) Mariage. d r o n n é e - ) Étui de voile. ( V . П а р у с и н а . ) — С м о л и т ь (SmoS N A K R (r affixe du subst.), isl. m. (Proprement: Anguille.) litc), v . a. lirayer, Goudronner.— On dit aussi О с м о л и т ь . Esneke V . Snace, Snekke. ^ Смоль (Smole), s. m. Galipot. — Смолыш {Smolcnïa), S N A T C I I B L O C K . angl. s. Poulie coupée. Un document s. f. Goudronnerie. du XVI siècle, que nous avons publié t. 11, p. 278 de notre S M O N T A R E , ital. v. a. (De Monture, Monter.) Démonter. Arclt. пар., mentionne la Snatche-potly. Smontare II timone, Démonter le' gouvernail. С И А Р Я Д Ъ (Snariadé), rus. s. m. (De Ряд [lliad] ; illyr. S M O O T H W A T E R , angl. s. (De l'angl.-sax. SmocS, Iljatl, lied, qui a fait les mots exprimant l'idée de : File , SmcZe, L é g e r , D o u x , M o u , Plat.) Belle mer. O r d r e , Rangée, Arrangement.) Appareil. —Снаряды (SnaС М О Т Р И Ч Т О Б Ъ К О Р А Б Л Ь Н Е Б Р О С И Л С Я К Ъ riadi OU Snariadotii), s. m. plur. (Du précédent.) A g r è s , В ' Ь Т Р У ' (Smotri tclitobc korable hé brosilsia к' vétroul), Équipement. — V. Прппасъ. rus impérat. de Смошр'Ьть (Smotriète), Regarder. (Mot à С Н А С Т И Т Ь [Snastite), rus. v. a. (De Снасть. [ V . ] ) m o t ". Regarde pour que le navire ne se jette pas dans le vent!) Gréer. ( V . Оснащивать, Такелажишь.)—Спасши (Snasti), D é f i e d u vent. — С м о т р и т е л ь (Smotritèlc), s. m. Guetteur. plur, du suivant. Manœuvres, A g r è s . — Снасть (Snastc), С м о ш р ъ (S/notre), s. m. Inspection, Revue des équipages. Outil, Instrument. (Etyinol. incert. Reiff suppose que ce . С л о т р ъ делать(Smotrc diélate\ v. a. Passer l'inspection, mol peut venir de Звать [Znate], Savoir. Nous lui laissons la R e v u e . la responsabilité d'une telle hypothèse.) C o r d a g e , Mae

С М О Ч И Т Ь П О М П У (Smotc/iite pomtnpou), rus. v. a. р е М о ч ш п ь , Humecter, Mouiller; rad. Môk.) Charger la pompeС М У Г Л Е Р Ъ (Smouglère), rus. s. m. (Transcription de l ' a n g l . Smuggler. [ V . ] ) Smogleur. S M U G G L E R , angl. s. ( N . Webster [ 1 8 З 2 ] rapporte avec raison ce mot au dan. Smug, qui signifie : Secrètement, en C a c h e t t e ; il ne va pas plus loin. Nous oserons faire un pas ciu'il paraît avoir craint de hasarder, en rapprochant Smuggler du sax. : Sinuam, Smugan, dont le sens est : Sortir en r a m p a n t , Sortir tout doucement. L e soin que mettent les contrebandiers à se cacher, nous semble justifier très-bien le n o m de Smuggler donné au : ) Contrebandier, Navire qui fait la contrebande. — « T h e endeavoured to supply this defect b y pressing many of the inhabitants of Buenos Ayres, a n d putting on boards besides all the englisb prisoners then i n their custody, together with a number of Portuguese g , g | e r s , which they had taken at different times, and .,0111e o f the indians of the country." Rich. Walter, A voyage... by G. Anson (Loud. 1 7 6 9 ) , chap. 3, p. 3y. m U t

De son

clandestin le Smogleur qui s'élance... » Vocation; Scènes de la vie maritime ( i S 3 a ) .

port

S N i Y L T , angl.-sax. adj. (Tranquille, Reposé, Serein.)— C a l m e , adj.—Smyltnys, s. Calme, Bonace. (JM'JJHn'1'Ь К А П И Т А Н А (Smiénite kapitana), rus. v. a. ' P r o p r e m e n t : Changer un capitaine, Mettre un capitaine a. la p l a c e d'un autre. De М'Ьн, rad. slave d'un certain nombre de mots qui expriment l'idée de changement; illyr. Mênjati, pro/njênlti, Changer; pol. Mieniac' [Miéniatz], Changer, T i o q u e i — С т ' Ь п п т ъ с п съ вахты (Smiénitsia s'on-litl), v. r. (tad. s l a v e , M'tii.) (Se succéder dans le quart.) Changer le quart. С Н А Б Д И Т Ь К О Р А Б Л Ь (Snabdlle korable) , rus. v. a. d ) e Ц а б д п т ь , Garder. [Rad. slave, В д ь т ь [ISdièle], Veiller; I l l y r . Bdjetti]; et de Съ [S' ou So], préfixe du Rassemble­ m e n t . ) Garnir un n a v i r e . — V . Вооружать. S N A C C , angl.-sax. s. Esneke. — « He for to S'ol/midc „,id x " Snnccum, Il alla en Ecosse avec douze esneke». " — V . N a e a , Scypian . Snàkr. С Н А П Т О В Н Т Ь (Snaïetorite), rus. v. a. (De Н а й т о в и т ь V . l , et du préfixe Ci., qui indique le Rassemblement de plu­ sieurs parties.) Risser, Amarrer, Marier deux cordages.—

nœuvre. S N E C K I A , isl. s. f. Nom d'un petit navire, de la famille du Sndkr. (V.) — V . Esneke, Snacc, Snakr, et : S N E K K E , dan. et suéd. s. (Proprement : Anguille*, Serpent.) Nom d'un petit navire appelé Esneke ( V . ) par les vieux auteurs français. Nous avons consacré le Mémoire n° 2 de notre Archéologie navale à l'examen des textes anciens qui nous ont fait connaître les Drakkar et les Snckkar sur lesquels les pirates Scandinaves faisaient leurs campagnes d'éeuuieurs. Nous sommes contraint d'y renvoyer. — « Imidlertid nu treude Snekker Vcd Samvic ind i llavnen foer. L.

AiiRAUisis,

de Roberli

tvach carminé,

llafiiia! (1828),

in-S°, p. 7 D . Traduction de ces deux lignes de Wace, dans le Romande Brut : m Ëntrctaiit \indrent treiz nacelles; A Sanwiz au port arrîuerent. » Nous ne croyons pas que Wace ail voulu parler de trois Snekker quand il a dit « treiz nacelles, » parce que, selon nous, Nacelle est une francisation de Navicclla, et non pas

de Naca ( V . ) ou de Snakr.

СНИЖЕН1Е МОРЯ (Sni/énié moria), rus. s. ( D e H i u b , en Bas. Снизу [Siiitou),d'en Bas. Huxéiiie, Action de Bais­ ser.) Baisse de la mer. — Снизиться под!, г.ътръ (Srtizilsin pote vètre), v. r. T o m b e r sous le vent, Dégrader. (V. У п а ­ дать ПОДО llliinpT,.) CI1I1MA1IIE C'b Я К О Р Я [Snimanié s' iacoria), rus. s. n. (Mot à mot : Action d'oter, d'Emporter les ancres.) Appa­ reillage. — Manq. ;i la partie rus.-angl.-fr. de Chichkoff. S N I X I T 1 (Sniziti), illyr. daim. v . a. (Du rad. slave Hn.i, exprimant l'idée d'Humilité) de Partie inférieure; et de Съ, préfixe du mouvement fait d'en haut.J Amener.— V . Jëdra, Spâsliti.

СНОВА ЗАКОНОПАТИТЬ (Sima

za/.onopautc), m s .

v. a. (Снопа, de Нов [IYOI'], radical des mots qui expriment l'idée de Nouveauté, Renouvellement. [Sansc. Nava; lat. JVoi'-us.j) Calfater de nouveau les coutures du navire. ( V . З а к о н о п а т и т ь . ) — С н о с и ш ь течешемъ (Snosite tetchénième), rus. v . a. ( D e Несши [ilTefti], Porter; et de Съ [ss], préfixe du mouvement fait de haut en bas.) Drosser. ( V . Течете.) С Н Я Т Ь (Sniate),y.

a. (Du slave Я т ь [late], 171.

Prendre;


GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1364

et de О \s'l préfixe indiquant le mouvement d'en haut.) (Proprement : Ole. d'en haut.) Raser. — Снять м д ъ берега (Sniate vide bérega), v. a. (Proprement : Oter la vue de la cote.) Relever une côte. — Снять к а н а т ъ со стопаровъ (Sniate kanate so stoparove), v. a. (Mot à mot : Déshabiller le câble des bosses.) Débosser. — Снять канапгь сЬ битенга [Sniate kanate s'bltennga, (Oter le câble de la bitte.) Débuter le câble, Défaire le tour de bitte. — Снять капитана (Sniate kapitana), (Oter un capitaine.) D é ­ monter un capitaine. — Alex. Chichkoff dit Смъппть капитана (Sménitc kapitana. [ V . ] ) — Снять съ мклп (Sniate s' méli), Déchouer, Raflouer, Relever un navire échoué. (V. М1зль.) — Сняться съ рейды [Sniatsia s'réïdi). (Mot à mot : « litre enlevé de la rade, Quitter la place qu'on tenait sur une rade. » ) Dérader. — Ce terme, qui nous est fourni par le Dict. d e l l e v m , manque à Chichkoff.—Сняться съ якоря (Sniatsia s' iakoria), v. r. (Proprement : Quitter sa place avec ses ancres.) Lever ses ancres ou Lever l'ancre, Appareiller. — Manq. à la partie rus.-angl.-fr. de Chichkoff.

caso ; u el cual y con referencia al largo es equivalente à Faldona. ( V . ) » Dicc. marit. esp. ( 1 8 З 1 ) . S O B R E C E L L E J N T E , port. s. m. Faute de copiste, i>our Sobresalente. (V.) — « Os patroës acordaron) , que Alvaro Fernandes Palenço, e outro que chamavam Martini Fer­ nandez ficassem na barca, e с о т elles aquelles que acharam tani fétidos, que nom podiam remar, e niais oto escudeiros e honiens de Sobrecellente Chron. do Conde D. Pedro ( x v i siècle), lib. 11, capit. 1 6 . — Y . Supersaliens, Survenant. e

SOBRE C E V A D E I R A , port. anc. s. f. (Sur civadière. Contre-civadière.— Y . Cevadeira. SOBBECOCH, cat. anc. s. m. (Du lat. Super et Cocus [ Y . ] , Cocpius. [ V . ] ) Chef des cuisines, Maître d'hôtel. — л E nos qui erem al port, dix nos vn Sobrecoch noátre qui era exit de fora en vna barca que hi troba frare Pere Cenra... » Chron. del Rey en Jacmc, ebap. 10, Passalge en ultra mar.

— Reiff écrit : Сняться, p. 356, art. Снимать, lig. i g . — On dit aussi : Снимется съ акора. — V . В с т у ш п ь .

S O B R E J U A N E T E , esp. s. m. (De Juanete [ V . ] ; et de Sobre, Dessus, Sur; lat. Supra.) Cacatois, Perroquet volant. Perroquet royal.

S N / E R I , isl. s. m. Cordage, Fil à voile. — V . Kadall, Strengr, Trasja.

S O B R E P O N T , cat. anc. s. m. — V . Enfalquar, pons.

SO, chin. s. Corde, Cordage, Manœuvre; Chaîne de fer. — V , Kiën , Koùen , T s ô . SOA, bas bret. s. m. Suif. — Réi Soa dar bâtiment, D o n ner un suif au navire. — Soava, Soavi, v. a. (De l'angl. Soap [to]; lat. Scvarc, Sebare, Suifer; de Sébum, Suif.j Espaliner, Enduire de suif. — (Le P . Grégoire, Dictionnaire fr.bret.) С О Б А Ч К А y Р У М П Е Л Я (Sobatchka ou roummpelia), rus. s. f. (Proprement : Chien de la barre du gouvernail.) Crapauds du gouvernail. ( V . Румпелъ.) — Собачья дпра (Sobatcbaia dira), s. f. (Собака [Sobaka], chien; Собачья [Sobatcbaia], Du chien ; Дпра, T r o u . ) Trou du chien, qu'en France on nomme : Trou du chat; et en Espagne : Trou du loup (Bocha de lobo).

S O B R E P U J A R A L V E N T , cat. anc. v . a. (De Pujar, s'Élever; Sobre, Dessus.) S'élever au vent, Prendre le dessus du vent, Monter au vent quand 011 est affalé. — « E nos no podicin Sobrepujar al vent, perço с о т erem puix baix que ello » (ceux des navires qui étaient au vent) « no eren. « Chron. del Rey en Jacmc, chap. 8, Passât, en vltr. mar.

SOBERGA, cat. anc. adj. f. (De Sobre régla; comme le bas lat. Supergula ou Super régula, Au-dessus de la règle.) De surplus, De rechange.— « Item, que aia i entena S o beïga per larbre major, bona a coneguda delà damonte dits... I t e m , que aven fusta Soberga en паи per tôt lo viatge, a coneguda del majestre daxa, ho dels de susdits mercaders e notxer. » Contrat d'affrètement de la nef SainteMarie (l'i septembre l i g / j ) , Arch. de Perpignan. С О Б И Р А Т Ь (Sobirate), rus. v. a. (Radie. Бра, cjui a fait Брать, Prendre.) Cueillir. (V. У к л а д ы в а т ь . ) — С о б о р и т е (Soborichtché), s. Assemblage. S O B R A M E S A N A , esp. s. f. (Proprement : Sur l'artimon.) Perroquet de fougue. — « Empero si el navio arribare demasiado, sera precisso brazear un poco el velacho por sotavento : y si con todo esso continuasse en arribar, se caza la inesana, ô se marèa la Sobremesana, caso que no lo esté. » Fernandez, Pratica de maniobras (17З2), p . 75. ( V . G a v i a . ) — A u x v i siècle, la voile triangulaire enverguée sur antenne, qu'on gréait au mât d'artimon, au-dessus de l'artimon latin, et que l'on voit dans quelques figures de navires gravées à celte époque, était une Sobramesana. e

Super

S O B R E Q U I L L A , esp. s. f. (Proprement : Sur quille.) Carlingue, Contre-quille. — « La Sobrequilla a de ser de Guachapelí el mas grueso y largo... » Razón de las medidas... para vn galeón nombrado Nuestra Señora de L o r e t o ( x v u siècle), Bibl. de la Mar., Ms. n" i / | 2 5 5 - 3 . — L e port, écrit Sobrcquilha. — V. Carlinga. e

S O B R E - S E B A D E R A , esp. anc. s. f. Perroquet de beaupré. — « . . . Y Sobre-sebadera que t o m o . . » P . 33 v " , Relación de los capitanes Nodales (Madrid , 1 6 2 1 ) . S O B R E S A L E N T E , port. anc. s. m. (Môme origine et même sens que Sobressalientc. [ V . ] ) — « Sabre, que de onze galles grossas que os Mouros trouxerâo, nom dobrou o cabo da Almina senño huma soo, á qual recorrerom tantos M o u ros, que a ouveram d'alagar, mas o Patrâo della con huma agumia » (espèce de faucille), o e ou tros officiaes, que o ajudavam cortavam bracos, e maos a todos aquelles, que viam travar ñas bordas pera poyar à cima, ou per outra quahjuer parte contra sua ordenança, de guisa que с о т pouco niais de cincuenta Sobresalentes começon de vo^ar о mais a pressa que pôde, e fazer via de Gibraltar. » Chron. do Conde D. Pedro ( x v i s i è c l e ) , capit. 8 0 . — V . Sobrecellente, Super-Sallians. e

S 0 B R E S S A L 1 E N T E , esp. anc. s. m. (De Saliente, Qui saute, et de Sobre, Dessus.) Homme d'armes, ou Aventurier embarqué pour le combat et l'abordage. — « Sobressalientes llaman otrossi : a los ornes que sson puestos ademas, en los nauios, assi como ballesteros, et otros ornes de armas, et estos no ban de fazer otro oficio, ssi non defender a los que fueren en ssus nauios, lidiando con los enemigos. » Las Partidas, 1 1 part., tit. i¡\, ley 6. — V . Super-saliens, Super-Sallians, Survenant. e

S O B R A N C E R A , 0, esp. adj. (De Sobra, pra.) Qui est trop grand. — « Dieese de demasiado larga ô ancha, con respecto al ocnpar, y parliculat mente de una vela que

Excès; lat. Sucualquier cosa lugar que debe se halla en este

С О В Е Р Ш Е Н Н О Й Ш Т И Л Ь (Soverchénnoie chtile), rus. s. m. (De Бершнть [Vcrchité], Terminer ; rad. Верх, Haut,


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . C i m e , Perfection.) UJmn.ïb.

(Calme parfait.) Calme plat. — Y .

2 O B P A N 0 (Sovrano), gr. mod. adj. (De l'ital. Soprano, S u p é r i e u r ; rad. lat. Super, Sur, Au-dessus.) Au vent, Bord d u v e n t . — V . IIpo(7r)v£aov.

dation, de Construction, d'Établissement] ; et de So, préfixe du rassemblement des parties. L e russe dit Созндавте[.So­ z z a r n e ] . ) Construction. — Socsinitèlj (Sotchiniteli, f linai sonn. à peine), s. m. Constructeur.— Socsinjati (Solchimati . v. a. Construire. — Y . Sostrojati.

COB"BTT> (Soviètc), rus. s. m. (De Btm [T'el ou F~iet], rad. s l a v e des mots exprimant l'idée de Parole, Conférence, etc.; i l l v r . Sovjet ou Svjèt, Conseil.) Conseil.— V . K o h c i i a ì v m T ) ,

Cyxi> S O C H E T T O (prononcez: Soletto), véuit. s. m. (Étymol. i n c e r t a i n e . ) Nom d'une pièce de bois triangulaire qui sert J e liaison aux extrémités relevées de la gondole, et qui, a v a n t son sommet attaché à l'étrave ou à l'étambot, a sa base liée avec le sommet tronqué du Fiobono. — V. F i o b o n o , Gondole. S O C I C S N A V A L 1 S , lat. s. m. Compagnon marinier, c o m m e on disait en France, au Moyen A g e ; Matelot, Rameur. « N o n milites solum, sed etiatn navales Socios, r c i n i g u m turbam, quibus quisque poterat telis, armatos in p r œ l i u m eduxit. <> T i t e - L i v e , li v. x x x v n , chap. 16. — « Quid a m Socios pro rémiges accipiunt, sed illi Socii navales apnellantur. »Servius, Mneid., l i v . i . — « ... : Tempore aut é m q u o communitas vestra haberet guerram cutu aliqua n a t i o n e marittima, habeat et habere debeat dicta talis N'avis • ( n e f ou coque) « portata? cantariorum viginti millia » a o o o o caotares ou i,5oo tonn., le cantare génois étant de • 5o livres, selon du Cange et Duez), « additione ultra suinm a m suprascriptam dictorum hominum 120 sortiatur unum e r

1365

С О Д Е Р Ж А IH E (Sodcrjanié,, rus. s. n. (De Держ (Dcrf), radie, slave d'un certain nombre de mots exprimant l'idee de Tenir, Retenir ; et de C o [So], préfixe du Rassemble­ ment.) Proprement : Contenu, Exposé, Déclaration de la cargaison d'un navire; Connaissement. С О Е Д И Н Е Ш Е (Soédinénié), rus. s. n. (Proprement : Réunion, Jonction. О'Едввъ [Edinc], Un, Un seul, et de Co [So], préfixe du Rassemblement.) Ralliement, Jonction. С О Е Д И Н И Т Ь С Я СО ф Л О Т О М Ъ (Socdinitsia so An­ tonie), rus. v. r. Se Rallier à une armée, Rallier une armée.

S O E L T Œ L T , dan. s. (Soci, Soleil; Tattou Tette, Tente. Tente (contre le soleil).—V.Solseil. SOFRER V E L L A , S O I F R E B A V E L L A , p o r t

anc. v .

n. (Du lat. Sufferrc.) (Souffrir ta voile.) Porter la voile, se Comporter.—« Saluo che alguma dos naos nani Sofrar tauibem velia conio a vosa, e a força de tempo Ihe requerer q u e .1

tire. » Institut, donnée à Lopo Soarès d'Alvarenga, document de i5o4, selon Barros.—V.Traquete. SOC, isl. s. n. Sentine.—V. Kialsog. SOGIER, vénit. a n c ; SOGGIER, vénit. mod. s. m. (Cesi

la Soglia ou \uSogliarc ital., du lat. Solum, Seuil. Diluire, o u

o q u o l i b e t milliare cantariorum p o r t â t » dictse talis Navis Scuillet de fecondile. — « E lo Sogier da popa da la porla u l t r a numerum superitts ordinatimi, ita qttod in qualibet del schandolar de esser latte 11 cum lo zovo de pope, e lo n a v i portata; cantariorum viginti millia adiluntur Sotii (sic) Sogier de proda dè esser a late i 3 cum (1 zovo de pope. . v i " i n t i , et sic pro rata plus et minus, in omnibus aliis Navi- Fabbrica di galere, Ms. ( x v siècle) de la Bibl. Magliabecchi bus et Navigiis ad dictant rationem secundum portatimi can- de Florence, publié dans notre Arch. nav., t. 11, р. 6-З0.— t a r i o r u m , et cujuslibet earum, et hoc sub pœna librarum Le vénit. mod. appelle Soggicr della boccaporto, ce que le _oinquaginta Januinorum pro quolibet homine deliciente. •> document cité nomme Sogier da la porta. e

Stat.

géno. de i44i>chap. 11, p. 9 du Ms. de VOjJicium

Qazariœ, Bibl. Dépôt de la Mar. — Une Charte de l'année 1 5 2 5 , reproduite t. x i v , p. 73 de Bymer, porte : « Capitan e o s , magister, submagister, bursarius, Socii et alii praeeminentiam in navi habentes... » Une autre charte qui reproduit la même énumération substitue Marinarti à Socii. Les Bénédictins, continuateurs de du Cange, ont pensé que, J-ins ce cas, les Marinarli ou Socii étaient ce que, en franrais nomme officiers-mariniers. L e membre de phrase :

С О И М А (Soiema), rus. s. f. Grande embarcation pontée, portant un seul niât, en usage sur les lacs Ladoga el Onega. (Reiff.) J. Heym dit seulement : • Espèce de barque. >•

s i g n e r tous les matelots, peut-être cependant à l'exception des mousses. Il faudrait connaître mieux que nous ne la connaissons l'organisation des navires anglais au commenc e m e n t du x v i siècle, pour se décider sur le sens à donner a u x mots Socii et Marinoni, du document publié par R y m e r . ( V . Magister navis.)

SOIEBA, vénit. anc. s. f. Pour Sogier. ( V . ) — « E vole b o r ­ donali 18 de abeto de passa 8 de pede 1 per far bande, о Soierà, crusce e castagnole e banchi. * Fabbrica di galere, Ms. du x i v o u du x v " siècle, publié t. n, p. 6-З0 de notre

С О Й Т И Н А Б Е Р Е Г Ъ (Soïeti na béreke), rus. v. a. Descendre à terre. (V. Б е р е г ь . ) — C o m m i ст. банки (Sotti *' bannli), v. n. (S'éloigner des bancs.) (De limimi [itti], Aller, et de Co [.So], préf. du mouvement fait d'en haut.) Débanqtter. — Coiimu съ корабля пъ шлюпку \Soiti s' lorab/ia yllif preeeminentiam in navi habentes, les a décidés. Peut- v chliouplou), v. a. Descendre du navire dans une embarca­ . . ( , , . ont-ils eu raison. L e Socius n'était-il pas ce qu'on tion.—N. Корабль, Ш л ю п к а . n o m m e en anglais Mate (Compagnon, Associé), ce qu'on SOIER, fr. anc. v. a. Synonyme de Scier, selon Duez n o m m a i t en France Compagnon de quartier, ou Quartenier ? Cependant Marinoni est un mot plus général, et semble dé- (1674). — V . Siarc. 0 , 1

e

j Nunc agile, o Socii, propellile in eequora uavem,

e

Arch. nav. 1. X O K A P Q (Solàrô), gr. vulg. v. a. (De l'ital. Solcart [ V . ] ; lat. Sulcarc. [ V . ] ) Faire voile, Naviguer, Cingler. — V.

N a u T t Ç i o , H À É i o , TatjiÒEijto.

Remorumque pares ducile sorte vices. >> P R O P E R C E , liv. m , élég. a i .

S O ' - O B R A R , port. anc. v. (Variante orthogr. de Sossobrar. [ V / j ) — V . Burda, Escarceo. S O C S I N E N J E (Sotchinènié), illyr. daim. s. n. (De Csin, A c t i o n , Œuvre, qui a fait Csiniti, Créer, Composer. [Csin, du slave 3aa [Zda], radie, des mots exprimant l'idée de Fon-

2. 2 0 K A P 1 Ì (Solar6),çr. mod. v. a. (Peut-être de Etbxoç, Puissant; peut-être du fr. :)Souquer. С О К Р у Ш А ' 1 ' С Я (Sclrouchatsia), rus. v. r. (De Kpyx, Fragment; et de Co [So], préf. de la Destruction d'un ob­ j e t . ) Se briser. — Корабль сокрушился о камсиь (Korablt solroiicìiilssia о Itamene), L e navire s'est brisé contre un écueil. »


GLOSSAIRE NAUTIQUE.*

1366

S O L , isl- suôd. esp. port. s. f. (Probablement du lat. Sol.) Soleil. — V . Sunna. SOL, cat. anc. s. m. (Du lat. Sotum.) Plan de l'arrimage des marchandises dans un navire de commerce. Aux xn" et x i i i siècles, la coutume voulait que l'on fît le Sol inférieur avec les marchandises de poids, afin' que le navire eût une meilleure assietteet gouvernât mieux. C'est ce que dit e x pressément le Consulat de la mer, chap. 26 (édit. Pardessus) : •< . . . Tostemps estât acostumat, que tota via deu esser fet lo Sol jussa de la roba del pes? Per que? per donar mil loi- régiment à la nau 6 al Ieny ; que rêves séria è cosa perillosa, que metia la cosa del ambolum (V. Bolum et AmImlum) al Sol jussa é la roba (Ici pes al Sol sobirâ, per que met hom la nau ô lo letiv en iuy de perdre, perçô car no s' poria régir. » Boucher, dans sa traduction du Consulat de la mer, montre qu'il ne comprend pas le sens du mot catalan, quand il le rend par : Sole. « Doit mettre, dit-il, ces marchandises dans la Sole basse, et les légères par dessus. » La Sole était le fond de la cale. (V. Sola.) e

SOL I A M ( ^ s l > JL*s), turc, s. (D'Ian[nsonnant]

[jjij],

Cote; et de Sol [ Jj-e], Gauche.) Bâbord.—V. Soltaraf. S O L A , bas lat. s. f. (Du lat. So/ea, Semelle, fait de Solum, Plante du pied.) Sole, la partie plate du fond du navire, le fond de la cale.— » Sal ubilibet emere et capere, ac dictum sal, prout eis placuerit in navibus seu balellis vel aliis vasis; videlicet in Sola, secundum ydioma patriae Sole, dictarum navium vel batellorum seu aliorum vasorum 011erare... » Règlement pour la vente du sel dans la ville de Sainte-Fox, donné par Charles V , à Paris, au mois de juin 1 ^ 7 8 ; Ordonn. des rois de Fr., t. VI, p. 32.5. Des lettres de rémission, en date de i 3 o 3 , nomment Seulle ce que le R è glement cité appelle Sole. On y lit.: « Icellui Guillaume ovrit ladite Seulle en la présance du Suppliant, auquel il fitcharger du sel d'icelle Seulle deux mines. » Ce passage nous fait connaître que, au x i v siècle comme aujourd'hui, le sel se chargeait sur ou dans la Sole, ou En grenier, selon la locution en usage à présent.— V . : e

S O L A D O , esp. s. m. (De Solar, Planchéier, fait deSolum [le Sol], comme le Solarium, le Soterium, bas l a t , le Soler, ail., que AVacbter écrit mal à propos : Soller, et le vieux franc. Solier, Grenier.] Faux-pont.—V. Sollado.

lignes de large avec des boutonnières des deux cotés ; deux épaulettes d'argent pour les capitaines, une seulement pour les lieutenants; le chapeau bordé d'argent; une ècharpe blanche.—Art. 22. Les Soldats-Matelots seront habillés d'un petit surtout court de gros drap bleu fermé par derrière, d'une camisole de même drap bleu, doublé de blanc, a\<. un petit revers rouge, paremens et collet rouges au surtout; les manches descendront jusqu'au poignet; les b o u tons du surtout et de la camisole seront blancs, d'os ; un chapeau rond à la hollandoise, couvert de toile cirée, avec un cordon pour l'attacher; la culotte de même drap que le surtout, et une autre culotte de toile grise pour la mer et pour le travail ; les bas de: laine bleue, et une ceinture rouge. L e s tambours et les fifres porteront la casaque de la livrée d e Sa Majesté. » — L ' a r t . 28 fait connaître pourquoi le régiment de Dunkerque prit le nom de régiment étranger : •> A l'égard des maîtres d'équipage, contre-maîtres... Soldats-Matelots, tambours et fifres qui doivent composer ledit régiment, l'intention de Sa Majesté est que ce soit des hommes forts, vigoureux et en état de servir, sans aucun égard à la taille ni à la nation; au moyen de quoi tous les matelots étrangers qui se présenteront pourront y être reçus, pourvu qu'ils aient les services de mer requis. • Les Soldats-Matelots devaient servir à la mer, au mouvement des vaisseaux du Roi dans le port et sur la rade, enfin, à la garde du port, de l'arsenal, des bassins et des batteries de la rade. Art. 3 5 . — V . Cadet-Pilotin, pour la date de l'ordonnance. 1. S O L E , fr. anc. s. f. (Du bas lat. Sola. [ V . ] ) Fond du navire marchand ou du bâtiment de transport, Fond de cale. Encore aujourd'hui, on nomme Sole le fond solide ou plate-forme servant de base à certains navires à varangues plates, qui peuvent échouer sans danger à cause de cela. Les prames sont de ce nombre. 2. S O L E , fr. s. f. (Du holl. Solde, Semelle.) ( G r . m o d . riotToûda ; esp. Sue/a ; ital. Sola; angl. Sole; rus. I H KVUTJ [C/doune].) Ce nom, dont le sens général est celui de Planche ou pièce de bois mince, et posée à plat comme la s e melje d'un soulier, désigne à bord le Seuillet d'un sabord, la Savate de l'ancre, la planche q u i , dans un canon, pose sur les deux essieux, et porte le coussin et le coin de mire placés sous la culasse de la pièce; enfin toute planche qu'on met sous le pied des accores et des bigues pour les empêcher de glisser.

S O L A R O O D B U C C A P O R T A , illyr. daim. s. (De l'ital. Soglio, Seuil.) Hiloire.—A". Buccaporta.—Manque à Joach. Stull.

S O L E I L , fr. s. m. (Du lat. Sol, que Cicéron rapporte à Soins, Seul, Unique, dans ce passage du 11 l i v r e , chap. 27 de Natura deorwn : « Cum Sol dicttis sit, vel quia sol ex S O L C A R E I L M A R E , ital. v. a. (Du lat. Sulcare. [ V . ] ) omnibus sideribus est taritus, vel quia, cum est exortus, (Sillonner la mer.) Cheminer, Siller. — Solco, s ni. Silobscuratis omnibus; solus apparut. « Ménage suppose que le lage. ( V . ) diminutif Solieulus, dont l'italien aurait fait SoleccJùo, auS O L D A T S - M A T E L O T S , fr. m. _ „ Sa Maj. jugeant du rait donné Soleil au français. Solieulus se lit dans la / ta bien de son service de créer un régiment de Soldats-Mate- de saint IFalbourg, t. m , février, p. » 2 8 des Bollandistes. lots, et voulant régler sa composition, sa solde et le service (Gr. "IDio; ; ital. Sole; esp. port. suéd. Sol; isl. So'l, Sunna ; qu'il devra faire, Elle a ordonné et ordonne ce qui suit : angl.-sax. Sun, Sanne; angl. Sun; ail. Sonne ; holl. Zon ; A r t . i . H sera incessamment mis sur pied un régiment de bas bret. Héol; illyr. daim, dan. Solen; basq. Eguzquia; soldats, tous matelots gens de mer, lequel portera le nom Solice [Solilché], Suncc [Sountehé]; slave, Souzc; rus. de Régiment étranger de Dunterr/uc.—\rt, j. L'uniforme Co-Aiiue \Solntsé\; hongr. Nap; sanscr. Siouna; turc, Gunedes officiers sera de drap bleu doublé de ronge, collet, pa- <nal. Clients [ j ~ » - ] ; mal. Mata-ari remens et revers rouges, à la matelotte, la veste rouge dou- ebe [ ( j - j j j j î [ ^ C j L ^ u c ] ; chin. Jy; madék. Mass androu, Mass andr, blée de blanc, culotte ronge et bas bleus. Les parements et Ra ,- port du le collet et l'habit seront bordés d'un petit galon d'argent de Masson androu, Mas lou/i, Samoutsi;hOŒV.-tél. Tchaat, Tiat; golfe Saint-Vincent, six lignes, les revers de l'habit seront garnis de sept brande- Roi Georges, Kiat, Tendo; baie de Jervis, Ore; mavfi, Ra; tonga , Laa; taïti, bourgs d'argent et deux au-dessous de la taille; sur chacune Mahana, Ra; hawaï, La, Ra ; vili , Sinha ; port D o r e i , des, poches trois brandebourgs, et deux de chaque côté du derrière de l'habit; la veste bordée d'un petit galon de six Ori; papou de waigiou , Rias; île deGuèbe, Attouol; tikopia, e

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U

a r

|


GLOSSAIRE NAUTIQUE. Lera o u Tera; v a n i k o r o , Ounïe ; tanema, Ottoïa ; taneanou, A e v e ; ualan, Fouatu, Houat ; satawal, Alet, lai ; harfour de M a n a d o , Siendo; bamb. 7 ï e ; w o l . Diaritc; kissi, Pn-raleng; v a i , Te-lc; mendi, Fu-li.) Nous n'avons pas à dire ici c e q u e c'est que le Soleil ; il suffit que nous ayons dit d'où v i e n t son nom, et do quels noms il est appelé par tous les p e u p l e s maritimes. — V. Avantage du soleil. S O L E R , esp. anc. s. m. (Du bas lat. Solare, lat. Solum, S o l , P a v é . ) Plancher, P o n t , Plate-forme.—Solcr de gavia, P l a t e - f o r m e d'une hune. — V. Boca de gavia. S O L E R A , esp. s. f. Plat-bord. — « Las Soleras y los arcos d e la g a b i a de madera de Guachapeli. » Razon de la medidas... para vn galeon nombrado Nuestra Sefiora de Loreto ; M s . d e 1614 à 1621 ; Bibl. de la M a r . , n° i/,255-3. — V . Regala. S O L 1 C E (Solitché),

illyr. s. Soleil. — Sunce.

S O L L A D O , esp. s. m. R o d i n g ( i 7 o 5 ) et le Dict. de mar. e s p . ( 1 8 З 1 ) , en écrivant avec deux l le mot Solado, parais­ sent o u b l i e r sou étymologie : Solar, Planchéier, Carreler, f^e v i e i l Oudin (1660) écrit avec raison : Solado. (V.)— Sollado de prova, cat. s. m. Logement de l'équipage dans les petits navires. С О Л Н Ц Е (Sonntsé, Г л ne se faisant pas sentir dans ce n i o t . Grammaire de Reiff, p . i 5 [ i n - 8 ° , 1821]), rus. S. n. L)u s l a v e Solicc [Solitché], ou Sunce [Sountché].) Soleil. 5 Q L S E I L , dan. s. (Sed, V o i l e ; Sol, Soleil.) (Voile tendue p o u r abriter du Soleil.) Tente. — V . Soeltœlt. S O L T A R A F i^jjb

J j r = ) , turc. s. (De

Taraf'[^J,jb],

O ' i l é , et de 5 o / [ J _ j * e ] , Gauche.) L e coté gauche. Bâbord, y . S o l , Iani. S O L L B I L I S o u S O L U T A N A V I S , l a t . s . f. Navire en bottes, n faisceaux, selon nous. Stevvechius voulant s'expliquer le ar>sa"e J e Quintc-Curce, touchant les navires construits par o r d r e d'Alexandre sur les bords de ITndus, et ceux de D i o d o r e de Sicile et de Strabon, relatifs aux navires que S e r n i r a m i s fit construire dans la Bactriane, et transporter - , o u ' à l'Indus à dos de chameau, supposa que ces bâtim e n t s étaient des barques composées d'un certain nombre j e caisses réunies par des crochets, et désunies au besoin. C e t t e hypothèse n'est ni ingénieuse ni solide ; les caisses de S t e w e c h i u s auraient été d'un transport difficile et embarrass a n t ; et puis, les barques auraient été sujettes à des accid e n t s nombreux. Les navires en question furent certainem e n t construits, montés à titre d'essai, puis numérotés ou m a r q u é s dans chacune de leurs parties, et démontés et mis e n b o t t e s pour être chargés sur des chariots ou des cham e a u x , car la version des historiens diffère à cet égard. Voici ) t e x t e de Quinte-Curce, liv. v i n , chap. 8 : «Jussit ad flumen Indum procedere , et navigia facere, quis in ulteriora transportari posset exercitus. I l l i , quia plura ilumina sun e r a n d a erant, sic junxere naves, ut Soluta; plaustris vehi ' s s e n t , rursusque conjungi. a Voilà maintenant le passage j e ^ U i o d o r e rapporté par J. Scheffer : -Cum juxta flumen naateria non esset, ex Bactriana pedestri itinere naves ad I n d u m flumen transvehi necessum erat. Ergo naves Solubib-s effecit, camelisque imposuit a quibus terrestri itinere eo d e p — ^ - PBcatilis navis. e

s

e

o r t a r e n t u r -

S O L - V E R E S I N U M , lat. v . a. ( P r o p r e m e n t : Délier la r^i-tie d e la voile que gonfle le vent.) Lâcher l'écoute, La Pjl^ Sohere sinus, Louvoyer. — V. Sinus veli. r<

5OMBOU l a m p e , etc.

(j7*-~ ) ,

mal. s.

Mèche de

boute-feu,

de

1367

S O M B R E R , fr. v. a. (Du fr. Sous-soinbrer [ V . ] , fait du port. Çoçobrar, SoçobrarouSossobrar.[V.]) (Gr. anc. et mod. BuOiÇw [jydiizó]; g r . vulg. BoiAixl/o [Гои/iazó]; ital. Rovcccinre essendo alla vela ; esp. Anegarsc, lr apiipic. ; port. Çoçobrar, Soçobrar, Sossabrar; augi.-sax. Sencan [Scnukanr ;: angl. Founder [10], Sink [to] , Qversct [lo]; ail. Unlcr segel umschlagcn; holl. Onuvaijen; dan. Kantre, Kulseile; sueil. Kcmtra ; rus. П о т о п и т ь [Fotopile] , ar. célie N . d'Afr. G/tére/.n ; illyr. daim. То/di ; groënl. Kipok, Khiah ; Kajanik ,val. CiiSijiJinda [a] ce [A se skoufonda); bas bret. Gicclidi, Soumbri, Susombri; mal. liantoun Roboh [ M . . ] , Djoukang

Tingga/anr[

Jk^ï], Karam [ p ^ j , Goul/a

; madék. Animait, Anriak, Lentcche; nouv.-zél. Toliou ; tonga, Faka vai.) Se renverser tout à fait, étant sous voiles, et perir des suites de ce mouvement qu'on n'a pu ni prévoir ni arrêter, pour un navire, c'est Sombrer. SOMOBGUJAB . esp. v. a. (De Mcrgo, Plongeon , qui semble fait du lat. Mcrgerc. Somorgujar, comme le port. Somerger, nous semble une forme du lat. Subinergerc.) Plonger. — On dit aussi Buccar. — Somorgujador, s. ni. Plongeur. On dit aussi Buzo. — A lo Somorgujo, Entre deux eaux. Oudin (1GG0). —Soinormujar, Somormujador, sont des corruptions des mots que nous venons de donner. La seconde m y est une transformation du g, dont elle se rapproche un peu par le son. S O N A T A , malt. s. f. (De l'ital. Sonante. Résonnant, Retentissant. La sèche est en effet d'ordinaire un rocher, un banc sur lequel la mer déferle avec bruit.—V. Bas-fond, Basse, Déferler, Sèche. SONDA , esp. port. s. f. Sonde.— « Lan/.aron la Sonda, e fallarmi tierra ensesanta brazas a (et l'on ne trouva pas le fond à la profondeur de Go brasses'. Chron. du comte D. Pero Nino, p . 87. — V. Jusante, Llegar à la Sonda. CONDA ( A ) (A Sonda), val. v . a (De Condb. [ V . ] ) Sonder. SONDAR, S O N D E A R , esp. v . a. Sonder. — . C o n certos pilotos Sondar a barra. •> Comment. Dalboq., part. 11, chap. 20. — « E indo о piloto Sondando. " Ib., part. ì v , chap. 8. — « Sondamos très о quatro léguas de tierra veynte et siete braças, basa, que non se podia sacar la sonda de abazo » (nous sondâmes à 3 ou 4 lieues de terre, et nous trouvâmes vingt-sept brasses d'eau, fond de vase [si épaisse] qu'on ne pouvait retirer la sonde). Rclacion diaria de los capitana Nodules (Madrid, 1G21). — V. Largar pieça, Plomada. S O N D A S , port. esp. s. f. piar. Les sondes. S O N D E , fr. s. m. (Ménage pensait que Sonda a été dit, par corruption, pour Funda, fait de Fundus, fond de la mer. L'idée de faire aller au fond de l'eau une Ancre, un Navire, a été rendue en italien par les mots Fondare et Affondare. cela est vrai. Que Fondare ait fait Sondare, ce n'est pas impossible. N . Webster ( i 8 3 s ) rapporte les mots Sondar, Sonder, Sound, au lat. Sonus, Son, qu'il rapproche de Tonus, T o n , fait du gr. Tti'vto, je Tends. Cette étymologie nous semble trop tirée; celle de Ménage nous paraîtrait plus ingénieuse à la fois et plus naturelle. Nous n'oserions cependant pas l'admettre, en présence de ce fait, que l'angl.-sax. a le mot Sund-line, désignant la ligne de sonde ou corde de la nier, et qu'il a aussi Sund-gjnl, nom de la perche avec laquelle on sonda d'abord la profondeur de la mer, et, par extension, nom de la ligne de sonde. Ces mots sont anciens dans l'anglo-saxon, e t , au x i n siècle, Mone les recueillit e


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1368

dans son Glossaire latin-anglo-saxon. Que Sund-line ou Sund-gyrd ait fait l'angl. Sound et le fr. Sonde, rien ne paraît plus vraisemblable, et nous croyons, quant à l'origine du mot qui nous occupe, que là est la vérité.) (Gr. anc. et mod. BoXt'ç, K a T a i r e i p a r ^ , KaTomîiparop ; gr. mod. SxavòaXio; ar. côte N. d'Afr. Makiotis; \at.Bolis, Calapirutes; ital. Scandaglio, Scandiglio; esp. Bolina, Escandalle , Sonda, Plamada ; port. Prumo, Sonda; basq. Zunda; isl. Blysiikka, Incida, Lód; augi. Lead, P la m met ; ali. Loth; boli. Dieploot, Pasloot; dan. Lad, Lodskud ; suéd. Blylod, Lod; rus. Гири [Ghiria], Л о ш ь [Loie], Ошвъсъ [Otviéss]; val. Соп(1ъ [Sonde]; poi. Modlo; turc, Iskandil [J^JLÌL.!]; mal. Batoli louga \_-Û^ d b ] , TaliDepas's [J\i ; fr. anc. Plomme, Escomiali). Instrument composé d'un Plomb de Sonde (V.) et d'une cordelette ou ligne partagée en brasses. On s'en sert pour mesurer la profondeur de l'eau. L e plomb de Sonde tel (pie nous l'avons décrit ci-dessus (p. 1185), est déjà ancien, comme le prouve la définition que nous en avons rapportée à l'art. Bolis. (V.) — « On vit la mer trouble, et on jetta la Soude. » Journal du voy. de J. Parmcntier ( i S a o ) . — Jeter la Sonde, Se servir de la Sonde, c'est Sonder. (Gr. litt. mod. BOAÎÇO) \Vollzô]; gr. vulg. 'PiVrco -.0 axxvSocX'.ov [Riptô to seaiidalio-n], 2xav5aXt(<i> [Scondalizô] ; ital. Scandagliare , Scondigliare ; géno. Scandaggiare; esp. Sondar, Sondeur; port. Sondar; angl. Sound [to], Heure [to] the lead; ail. Lotlien, Dos loth werfen ; boli. Het dicploot laatcn vallen; dan. Kasle loddet, Lodile; suéd. Loda, Mata nied lod; rus. Бросать ломъ [Brossate Ionie); val. Gonda [a] [A sonda]; turc, Iskandil atmar/ [^JfaJ't J . X U L , ! ] , Iskandil ile ïolamaq [ j j j a ^ . AJUI J - X L t b ! ] ; mal. Douga , Djoudja

C O n O P T y C f ) (Soportouss), rus. s. m. (De l'angl. Supporter [of the cal-head.]) Courbe de bossoir. Alex. Chiclikolf. qui écrit : Conopmycb, p. 3 i de sonDict. rus.-angl.-fr., dit : Cynopmepi,, ] ) . 53, Dict. fr.-rus. Boutakoff (1837) ne donne point, pour synonyme à l'angl. Supporter, Conopmepi, ou ConopmycTj, mais r i o / t n o p K i ) , dont nous ne trouvons pas la signification dans le Dict. de Reiff, pas plus que nous n'y trouvons Conopmcii. i O f l l ' A (Soprà), gr. vulg. adv. (De l'ital. Sopra, Dessus. Panne (en). S O P R A C A R I C O , ital. s. m. (De Carico, C h a r g e : et de Sopra, Sur. Sur la charge, Préposé à la cargaison. Subit cargue. — V . Checcia. S 0 P R \ C 0 L 0 M I 5 A , ital. s. (Proprement : Sur quille, Sur la quille.) Contre-quille, Carlingue. — A . Colomba, C o n trachiglia, Controprimo, Premezzano, Scassa, Scasso. r

S O P R A C O M I T O , vénit. s. m. (De Cornilo [\.]; et de Sopra, Sur.) Surcomite. Cet officier, supérieur au comité, était un capitaine de galère, comme il paraît que l'était aussi le Govemator. (V.) Nous lisons, p. 717de Venetia citta nobilissima, etc., par Francesco Sansovino et son continuateur D . Giustin. Martinioni : « Domenico Pizzamanco, Z a c caria Barbaro, Zuanne Pasqualigo, Girolamo Prioli, MariAntonio Pasqualigo, Z . Filippo Corner, Giacomo Queruli , Pietro Querini, Francesco da Mezo, Renetto Valter, Nicolo da Mezo, tutti sopracomiti di galee. » A la p. 716, nous trouvons cette phrase :«Sette galee sottili, commaudatedalli valorosi Renetto Valici-, Zuanne Briani, Zuanne Pasqualigo, Z . Filippo Corner, Tomaso Fradello, e dalle galee T r i u i siana e Padoana, sotta la direcdone di Gasparo Spineda e di Pietro Trabachino, etc. « En rapprochant ces deux passages, où plusieurs des Sopracomiti de la p. 717 sont nommes Louga ; ar. côte N . d'Afr. Kiès; cliin. Tsin.) parmi les commandants des sept galères de la p . 716, on voit Aller à la Sonde (ital. Andare con lo Scandaglio ; angl. Sai! qu'en effet,selon notre hypothèse, au x v n siècle le Sopraco[to] by Sounding), c'est naviguer la Sonde à la main et en in- mito était capitaine de galère, à A'enise. Il en était déjà ainsi terrogeant le fond de la mer, et à de très-courts intervalles au commencement du x v siècle, comme le prouvent les de temps. — Etre sur la Sonde (Angl. Bc [to] in the Soun- articles 1, 7 et 14 des Ordini rédigés par P . Mocenigo « del mar zeneral-capitan, » en 1420. (V. Notre Archéologie nar.. ding ; mal. Tô/ior [j>JJ]), c'est, en revenant de la haute t. 11, p. 107 et suiv.) — L e mot Sopracomito se lit dans le mer, arriver dans un parage où le plomb de Sonde, attaché Piag. di Barbaro, ap. Ramus., t. 11, p. 9 9 - R : 1 Incontià une ligne de cent brasses, peut atteindre le fond et le r e - nente gli mandai Agostino Contarmi Sopracomito à ,lir. connaître. — Chercher la Sonde, c'est ce qu'on fait avec la che se doueua torre impresa alcune, etc. > J — « E de" Sonde avant d'Etre sur la Sonde. due Sopracomiti si dicida quai esser deva il capitanili. V. SONDES (LES), S. f. pl. (Ital. Scandagli ; esp. port. Son- Décret du 3o décembre i336, cité par Ant. Marin, Storia das; ali. Tiefcn ; angl. Sountlings ; rus. Глубины по л о т у del commercio de' Peneziani (1800), t. v i , p . 44- — « l u i galea che aveva un Sopracomito di Ca Duodo venne a su[Gloubini po lotou.]) Profondeurs de la mer, reconnues au moyen de la Sonde et marquées sur les cartes marines. Être bissarsi « ( à s'abîmer) u cou mille uomini, che tenea d'equisur les Sondes, c'est être dans un parage o ù , de peur des paggio. » C. A . Marin, t. v i , p. 9 9 . Il ne faut pas prendre ici le mot Equipaggio dans le sens où il est entendu d ' o r d i hauts-fonds, des récifs, des. écueils, on navigue la Sonde à naire. Ce n'étaient pas seulement les hommes de rames, les la main. Connaître les Sondes d'un lieu, c'est connaître la arbalétriers et les officiers de la galère qui composaient le profondeur de la mer à différents points de ce parafe. nombre 1,000, dont l'historien charge l'équipage du bâtiC O N D b (Sonde), val. s. (Del'esp. Sonda [ V . ] , ou du fr. : ) ment en question. Aucune galère du x i v siècle n'aurait pu Sonde. avoir un équipage de 1,000 h o m m e s ; celle de Ca Duodo, SONG (То), angl. v. (De l'angl.-sax. Sang, Chanson.) outre ses soldats, ses officiers et ses rameurs, portait sans Chanter pendant les manœuvres de force. doute des troupes passagères. — V. Homo da Commando. S O N N E , .ili. s. (De l'angl.-sax. Sunna.) Soleil. — Sonnendeck. (Abri contre le soleil.) Tente, Taud, Teugue. " SOPRA C O R D A , ital. anc. s. f. Nom d o n n e a une rein С О П Е Ц Ь (Sopetss), rus. anc. s. m. (Reiff place ce terme ture intérieure de la galère, placée au-dessus de la ( ( V . ) — V . Banchetta. sous le rad. Con, qui a formé un certain nombre de mots

[^y^];

e

e

1

e

exprimant l'idée de Siffler en respirant, Jouer de la flûte, etc. Nous ne voyons pas comment le mot qui désigne aujourd'hui un joueur de flûte ou de chalumeau a pu nommer autrefois le : ) Gouvernail.

S O P R A C O R S I A , ital. anc. s. f. Surcoursier.—« L e teste de' banchi » (des bancs des rameurs), « affrontano, et vanno incastrate nella faccia di fuori, dalle bande della Sopra corsia cura la sua crocetta(V.), che v i incastrata et posa sopra


GLOSSAIRE NAUTIQUE. j S o p r a c o r d a . » Bartol. Crescentio, Nautica 3JJ. . V . Palella, Sotto corsia.

Mcditer.[\6a-j),

S O P B A I N T E N D E N T , malt. s.(DeYita\.Sopraintendènte, S u r i n t e n d a n t . ) Commissaire général de la marine. S O I I P A K O M H S (Soprakoniis), bas gr. s. m. (Du vénit. Çopracoinito. [ V . ] ) Capitaine de galère ou de nef. S O P K A S S A G L 1 E N T E , ital. anc. s. m. (De Saliens, Qui m o n t e , et de Sopra, Dessus.) Aventurier ou homme d'armes d o n t l'office était de défendre le navire sur lequel il était e m b a r q u é , et, dans le combat bord à bord, de sauter à l'ab o r d a g e de l'ennemi. L'Ortografia moderna italiana, édit. d e N a p l e s , 1817, faite d'après le Diccion. de la Crusca, définit t r è s - b i e n le Soprassagliente, un « condottici- di nave. » i)u C a n n e rapproche le Soprassagliente de l"Em6onic. (V.) _ y Supersaliens, Sobt'essaliente, Seursaillant. S O P R A V E N T O , S O P R A V V E N T O , ital. adv. (Du lat. Sara ventimi.) (Sur le vent.) A u vent. Antonini (Dice, ital., V e n i s e , 1766) donne à Sopravvento le sens Ait Vent favoblc " c'est là une interprétation impropre du mot. — T e r t i o , uuol che andando a itela cada unti galia, uada per lo s i m e l e » (de méme)« alla sua posta, non incalzando l'una l ' a l t r a » ( V . Incalzar.), « ne forzando se l'una con l'altra, ne f a r uela Soprauento a messer lo Capitano » (ni naviguer au v e n t d e Messire le Capitaine général), « ma lagarse romagnir d a p o p p e del ditto >• (mais rester à poupe dudit capitaine p e n e r a i ) « per tal modo ch'el sia Soprauento a tutti. » "Ordini ile Moccnigo (i/,2o) , publiés, p . i 0 7 - l 3 3 , t. n de n o t r e Ardi. nav.

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S O R G I E , vieux prov. s. f. (Du lat. Surgcre.) Action d'Ancrer, de Mouiller, de Jeter l'ancre; Mouillage. — « Etat tanta procella in mari, quoi! nunquam ftierit similis; voluerunt projicere, nauta; fcccriint in mari quod Sorgie vulgariler appelatur, et ciim esset in quadam navicula sive gondola ipsius barques, esseut ambo ad Sorgieudum ferrum. » Cartel, de Saint-Victor de Marseille, cité par les continuateurs de du Cange. — De Sorgie, on avait fait Sorgir, Mouiller, Jeter l'ancre. S O R G I R , vieux prov. et port. anc. v . a. (Du lat. Surgcre.) Ancrer, Mouiller, Jeter l'ancre. _•< Erat tanta ira et procella maris per totain nocteni laboraulcs, et cum uno solo ferra quod Sorgicrant, etc. » ( Y . Sorgie.)—E foi Sorgir 11a barra de Goa, hum boni espace a fastado délia. » Corn. Dalborp, part. 11, chap. 3o. S O R G 1 T O R E , S O K G I T O I O , S O R G 1 T O R I O , ital. s. m. (De Sorgcre. [ V . ] ) A n c r a g e , Mouillage. — • Sorgitore è il luocco doue si da fondo all'ancora. >• Pantcto-Pantera, Focabul. naut. ( i f i i 4 ) . — Manque à Roding, à O'hier de Grandpré, etc. _ V . Surgidore, Surgitoio, Surgitorio , T e nitore. S O R G I T U R (Sordjllourc), [ V . ] ) Mouillage, Ancrage.

malt. s. m. ( D e l'ital. Sorgitore.

S O R G L I N A , suéd. s. (De Sorg, Soin; et de Lina, Corde. Sauvegarde, Chaîne du gouvernail. — L'ail. AhSorglicn. C O P . l I l l l b (Sorline), rus. s. (De l'ail. Sorglien. [ V . ] ) Sauvegarde du gouvernail, Chaîne du gouvernail. — V . ЦЪпь y руля.

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S O R , fr- Prononciation de l'esp. Sur ou du fr. Sud. _ • Courunies à la voile au Spr-ouest. » Journal, du voy: j Parnicnticr (i5aQ). Aujourd'hui tons les marins franc a i * prononcent Seur-oit ou Sur-oit. — V . Dévader. e

- o R - H A J O (Sor-Horo), hongr. s. (Sor, V a i s s e a u de ligne. — \ . Hajo. S O R A , vénit. s. f. (De l'ital. Savorra.)

O r d r e , Pile.)

Lest.

S O R A L A I , vénit. s. De Sora [corrupt. de Sopra], sur; et j e Lai, dont la signification précise nous est inconnue. Lai s e m b l e a v o i r quelque rapport avec l'adverbe grec : Lac , signifiant, selon les lexiques : « Avec le pied, avec le t a l o n - • L e Soralaï est, en effet, une planche sur laquelle le ram ' ë ' ' - ' place son pied gauche. Elle est à gauc h e sur le Fiobono de poupe.—V. Gondole. e u r

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S O R A N A R V A , vénit. s. in. (De Narva [ V . ] ; et de Sora, corrnp" vénitienne de Sopra, Sur.) Nom d'une pièce de k o i s p l a c é e sur la Narva ( V . ) de la gondole pour servir d'app"-' *' ' ^" '^ i renforcer la Narva à cet endroit où la r a m e fait effort. — V . Gondole. o n

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S O R D A , vénit. anc. s. f. — « Sorda 1, de passa 18. » fabbrica di galere ( x i v ou x v s i è c l e ) . — Nous n'avons pas t r o u v e à C[ue\ cordage moderne se rapporte ce ternie vénitiene

S O R E N , papou-waïgiou, s. Mer. S O R G E R , i'al. vénit. anc. v. a. (Du lai. Surgere.) Ancrer, f o u i l l e r , Jeter l'ancre. — « Sorgere è dar fondo, cioè mand a r l ' a n c o r e in mare, accioche fermino il vascello. » P a n a r o - P a n t e r a , Vocabul. nantir. (161 4). « Non sapendo che f a r e d e l i b e r a m m o di Sorger con ì'anchora... »Nauf. di Quirino (I.'I3I); ap. Bamus., t. 11, p. 206 E. — « E t noi incaten a n d o tutte tre la carauelle insieme, Sorgemmo vn'anchoia, -i>ii bonaccia tutte tre si teniuamo sopra quella. Navig. j , Ca da Mosto, ap. Ranius, p. 107 A . r

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С О Р О Ч К А (Sorotc/da), aux barques.

tus. s. f. Girouette particulière

S O R R A R , bat. anc. v. a. (De Sorra, Lest, fait du lat. Saburra. [\.]) Lester. — V . Descaregar. S O R R E N , ail. v. a. (Ce mot, que nous ne trouvons point dans les Dictionnaires allemands qui sont sous nos yeux, et qui ne peut avoir rien de commun avec t'angl.-sax. Sœri, Sari, Sorg, signifiant : Peine, Douleur, Affliction, nous semble un emprunt fait au français. Serrer a-t-il fait Sorren, Sûrra, suéd.; Surrc, dan.? Nous sommes porté à le croire.) Amarrer, Aiguilleter.—V. Serrer. S O R R T A U , ail. s. (De Tan [ V . ] , et de Sorren. guillette.

[V.]) Ai-

S 0 R T 1 R I R E M O S , lat. v. a. T i r e r les rames au sort. Au commencement de chaque campagne, les rameurs tiraient au sort leur banc, et la rame qui y était annexée. — - SterniœnropUtfB gremlo tdlorà, ad uuJam, Sortît! rem os, passimque in littore sicco Corpora curamus. • Л i »., ÉnciJe, liv. 111, v. 5oo. — « P e r sortent divisos ad officium remigandi, qui* esset proreta, quis pedein teneret, etc. » Servius, Énéid., liv. vi. — V . Socius navalis. С О Р Т О В Ъ y ПуШЕКЬ (Sortove ou роисШе), rus. s. m. (Nous ne savons pas comment a été composé le mot Copmonb, qui n'est pas russe,; peut-être cst-il une contraction des mots holl. Schoor, État, Appui, et Ton; Corde.) Baban de volée du canon.—V. IIvuit;a. С О Р Т Р О С ' Ъ (Sortrossc), rus. s. m. (Rciff, qui donne ce mot après Alex. Chichkoff, dit qu'il vient du holl. Sortrust ; Reiff se trompe sans doute. Sortrust n'est point hollandais; du moins dans tous les Dictionnaires que nous avons consultés ne t r o u v e - t o n ni ce mot ni ses composants. Nous croyons que le С о р т р о с ъ russe est un mot hybride forme 172


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1370

du slave Сорт, [Sore], Ordures, Immondices, et de Ш р о с ъ [du holl. 7 W ] , C a b l e a u , Petit câble, Corde. On verra a l'ar­ ticle fr. : Coirle des arigaillcrs, que le nom de Соршросъ, décomposé, comme nous venons de le l'aire, convient parfaitement à cette espèce d'écouvillon.) Corde des anguillers.

de Co [So], préfixe du Rassemblement des parties.) Fourcat d'assemblage.

S O R Z A O O R , vénit. s. m. (De l'ital. Sorgitore. [V.]) Mouillage. — • Adi » / | per esser catino Sorzador, si leuorno con vento assai » ( L e jour 24 [le 2 4 ] , comme le mouillage était mauvais, on appareilla par un vent assez f u t ) . Fitig. ctun romito venetiano, ap. Ramus., t. 1 , p. 280 D .

S O T A , esp. anc. s. f. (Du lat. Subtils, Dessous.) L e fond du navire. — « Sota di nane, le Fonds de la nauire où est l e lest ou saburre, la soulte. » Oudiu, 1660. — « E lanznron toda la gente so Sota... » ( V . Cobrar los artimones de cax.i — « A la soute, » pour : « Dans le fond, •> se dit encore dan^ le patois Lyonnais.

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SOSCA, napol s. T. (Étymol. inconn.) La mer. (Vocubol. delle /xirole del dialeto Napoletano.) COCI ( A ) Л А b'CKAT (A sossi la ouskate), val. v. a. (Coci, A r r i v e r ; ò c K a t , Terre.) Atterrir, T e r r i r . — Cocipea ла ò c K a t (Sossiréa la ouskate), Atterrissage. SOSSOBRAR, port. v . a. (Moraës dit que ce mot a été fait des mots italiens Sotto et Sopra, Dessus, Dessous.) Chavirer, Sombrer. — « A nâo tocando esteve Sossobrada. » Freire de Andrada, Vida de D. dodo de Castro. — V . Ç o ç o brar, Soçobrar. S O S T A , ital. esp. port. s. f. (Probablement de l'italien Sostenere, Soutenir.) B o ë r i o , dans son Dict. vénitien, définit la Sosta : « Une manœuvre courante servant à hisser la penne de l'antenne ou un autre objet; elle entre en mouvement, ajoute l'auteur, par le moyen d'une autre corde moins grosse et plus courante. » C'est proprement l'itague de la balancine de l'antenne, correspondante à ce que, dans les bâtiments à voiles carrées, on appelle la Balancine de pic, que Boërio définit ainsi. — « Ordiuamus quod arbores et antenne cujnscunique navis vel ligni de ce milliariis et inde supra concientur de bovistis •> (de cuirs ou basanes?), " et Sostis et sarciis convenienter. » Stai, vénit. de 1255, ehap. 20.-—« Propone et dice et diffinisce li dicti constili de mare, che qualunque nane facesse uela de la sua terra che nui li follano liberta, che non debia calare uie collare ne tenere Sosta, ne mollare Sosta, senza licentia del nochiero. » Ordonn. de Trapani, de 106З. — Ce passage de l'Ordon­ nance publiée par M . Pardessus dans le t. v de sa Collection des lois maritimes, a cruellement embarrassé le traducteur du t e x t e sicilien. Voici comment il l'a rendu : « Lesdits consuls de la mer proposent, disent et décident que, dès qu'un navire a mis à la voile et quitté terre, il est interdit à qui que ce soit de caler les voiles, de descendre les cordages, de jeter l'ancre ou de mouiller en amarrage, sans la permission du nocher, » Ce n'est pas là ce que dit le texte de l'ordonnance; elle défend à qui que ce soit, à bord des navires , d'amener les antennes, de haler sur l'itague de la balancine de l'antenne, ou de mollir cette itague, sans la permission du contre-maître de quart. — 0 Vole suste 2 de passa 45 l'ima; dè pesar el passo : lib. î v . » Fabbrica di galere, Ms. vénit., x v siècle, Bibl. Magliabecchi de Florence, publié par nous, t. и , p. 6-З0 de notre Arch. nav. — Nous avions cru d'abord, et nous avions dit, p . 68, t. n de notre Arch. nav., que la Susta de cette nomenclature était l'Osta d'autres documents. L e nombre 2 nous avait décidé, chaque penne d'antenne"ayant, en effet, deux ostes ou bras; nous revenons sur cette opinion. Le document vénitien peut trèsbien avoir voulu désigner les Sostes ou itagues, dont il fallait en effet deux sur une galère à deux mâts ou à deux antennes. — V . Puja, Refudio, Susta. e

СОСТАВНОЙ ф Л О Р Т И М Б Е Р С Ъ (Sostavnoïcflortimmberss), rus. s. (Varangue faite de plusieurs pièces. Сосатвъ [Sostave], Composition; de С т а т ь [State], Etre debout; et

S O S T R O J A T I (Sostroïati), i.llyr. daim. v . (So, Réunion des parties; Strinati, de la même origine que le С т р о т ь rus. [ V . ] ) Construire.—V. Socsinjati.

S O T A C O M L T , cat. anc. s. m. (De Comit [ V . ] ; et de Soia. pour Soto, Dessous.) Sous-Comite, ou Second Comité. — « Nanthoni (sic); pour En Anthom) « Gallipol mariner d ' V a lence acordat per Sotacomit, a vn nies » (pour un mois) « en la forma d'amunt » (ci-dessus), « dit a r a h o d e quinze florins per lo djt ms, jura e feu homenatge, e recebc tota la paga del dit mes que son vn.j lbs. xv sf. » P. 7, Fiere des dépenses faites pour l'armement de la galère le Saint-Thomas (mai i 4 o 5 ) , Ms. Bibl. de la Mar., n° 9З8-З. (V. 2. T a n i a . ' —L'esp. disait : Sota condire.—V. Comi tre. S O T A V E N T O , e s p . port. s. m. et adv. (Du lat. Subtus et Fentits.) Sous le vent; le Côté opposé au vent. — .< Todavia tomaram a terra por Sota vento d e A b e d aleuria.» Comment. Dalboq., part, i v , chap. 2. — V . Apagapenole, Bajo, Ca­ nasta, Cargar, Çotavento, Cavia, Marear, Sobramesana. SOT1US, p o u r o V t o . f V . ) S O T O , abréviat. de Зюйдостенъ-остепъ. (V.) S O T O C O M I T R E , port. anc. s. m. Sous-comite.—V. C o mitre. С О Т О В А Р И Щ Ъ (Sotovarichtche), rus. s. т . ( О с П Т о в а р ъ [Tovare], Marchandise.) (Proprement : Compagnon, Asso­ cié.) Conserve.—V. Спутнпкъ, Конвой. 2 0 T T 0 B E N T 0 (Sottovento), gr. mod. adv. (Transeript. de l'ital.)Sous le vent; le Bord sous le vent. — V . 'V"Tr,vs;j.v». S O T T O G O M I T O , ital. anc. s. m. (De Cornilo [ V . ] ; et du lat. Subtus, Dessous.) Sous-comite, Second comité.—"NelSottocomito si ricercano le istesse, ò poco'difl'erenti qualità acciochè sappia ësequir perfettamente alla prora gl'ordini del comito ( V . ) , et particolaremente, quelli che toccano al trinchetto stando sempre attento per rispondere al fischietto del comito col suo per assicurarlo d'hauerlo inteso. • Pante.roPantera, Armata nav. ( 1 6 1 4 ) , p. 119 " . . . V n ' altro Sotto commito bà ciascuna dell' altre galee. » Barthol.Crescendo, Nautica Méditer. (1607), р . 9З. Chacune des galères ordinaires avait, comme on le voit, deux Sous-comites, l'un à la proue,l'autre sur lacoursie, au milieu de la longueur du navire, ou, comme on disait, Alla mezania. Ils obéissaient au comité, dont le poste était à l'arrière vers l'espale. Dans les capitanes, il y avait deux comités. (V. Fischio, Sous-comite.) —Sottocorsia, ital. anc. s. f. Sous-coursie.—« Asscttansiv(ou ajuste)'' all'hora le Sotto corsie dentate et incastrate nelle late, et il primo della Sopracorsia inchioda, et passa la radicata, et la Sotto corsia, et si ribassa di Sotto, et mette di banco in banco un perno." Bartol. Crescendo, Nautica Méditer., р . З2.—Sotto maestro, vénit. Second maître n Statuimus chel protho maestro de la Tana debia bauer soto di lui un soto maistro, lo qual sia sufficiente... a fartutte quelle cose che e tegnudo far el protho maestro. » Décret du 9 dèe. i 4 ' 9 , " ehap. 129, Capitolar della Tana, Ms. de notre Bibl. p t.—Sottopatrone cl' una galera della religione, s. m. T u r e que portait le lieutenant ou second capitaine d'une galere ar


GLOSSAIRE NAUTIQUE. d a n s l a marine de Malte. En 1 5 5 3 , cet officier échangea le t i t r e - d e Sottopatrone pour celui de Patrone (V-.), quand le Patr*one devint Capitano, le Capitano ayant reçu le titre de G e n e r a l e delle galere. ( V . ) — S o t t o prova, vénit. s. ni. Noni d e la petite chambrette pratiquée sous le tillac de prone de c e r t a i n e s barques vénitiennes. — Sotto poppe, vénit. s. ni. ; | ) e Sotto, Sous, et de Poppe, la P o u p e , prise pour: L e till a c d e p o u p e . ) Petit réduit, ou Coqueron ( V . ) , connue on d i t d a n s la marine française, pratiqué à l'arrière de cert a i n e s barques, sous le tillac. ( V . Piatta da v i . ) — Sotto tenente de vascello, géno. sard. s. m. Sous-lieu tenant de vais^ dont le grade correspond à celui d'Enseigne de v a i s s e a u . — Sotto vento, ital. adv. Sous le vent. SOU

( * * • » ) , m r c , s. Eau.

— V . Ma ( L » ) , A b

( ^ ! ) .

S O U - H O É Y , chin. v . Refouler le courant. S O U A B , lasc. s. (Transcript. de l'augi. Stvab. [ V . ] ) Fauj^rt. Les Lascars contractent souvent ce mot en : Sap o n Sop--— Tcliata Souab, Petit faubert, Faubcrt à main.— Souab Jîrane ouala, Fauberteur.— Souab car, v . (Car, m tose, et bind. : Mouvoir. Parallèle r/e langues, par Sichoff, p . 3i6, art. 29/1.) Fauberter. S O L ' A B R E , fr. norm. s. m. (Transcription de Straber.) F a u b e r t . C e moi, au x v n siècle, n'était en usage que parmi ] marins normands. e

e

S

S O U A R I , ar. côte N . d'Afr. s. Mât. S O U B E R , ar. côte N . d'Afr. v. (De Saboura. [ V . ] ) Lester. S O U B S - C O M I T E , SOUBZ C O M I T E , vieux fr. s. m. S o u s - c o m i t e . — « Vng Soub/.-comité, cinq liures tonni, p a r m o i s ) . » Stolonomie, Ms. x v i siècle, n" 7 9 7 2 - 8 , Bibl. nat., p- 2 9 v". — V . Algouzin. e

S O U B S T E , fr. anc. s. f. (Du lat. Subtus, Dessous.)Soute. „ p o u r quinze cens autre clou de 1111" L . pour seruir a c l o u e r partie desdictes chambres,Soubstes, panneaux et autre* amesnaigemens en icelle galleace » (le Saint-Jehan , en ,538, au Havre*. Fol. 23 v ° , Ms. de 154 1 , n ' 9 6 4 9 - 3 , B i l i l . nat. — " Pour dix liv. de chandelles de suif qui a esté e m p l o y é e a esclairer aux charpentiers et callacteurs qui s e r o n t cy après nommez a calfacter par bas esdits fons, Soubstes et lillacz dicelle galleace, x x s. » I b . S O U B T I L , fr. anc. adj. (Du lai. Subtilis; ital. Sottile.) fSubtiL Délie, Fin, Etroit. — V . Anguille, Soutille. S O L ' C D E DRISSES, fr. anc. s. m. Pour Cep ou Sep de drbse-.. V . Cleirac, p. 5 3 7 . S O U E , lasc. s. (C'est le sanse, bind. Sotti. [V. Dict. hinjjtost cngl., par J. Taylor et W . Hunter [ 1 8 0 8 ] , t. 1 1 , 5 o , art. Soo,ee.) Aiguille. L e lieutenant T h . Roebuck, » - 6 , 7 7 de son Engl. and hindoost. naval dici. ( i 8 i 3 ) , n o m m e l'Aiguille à ralingues : liei, lice scene ha soo,a (Héti sine k , S o i i ë ) , et l'Aiguille à voiles : Ser,li scene ha soo,a ( S a i r sine k, Souë). (Sine, Coudre, Siottane; Couture; de T a n g l . Swing.) — V . H é t i , Sair. 2

S O U F F L A G E , fr. s. m. (Du lat. Suffiore; Flatus, Souffle ) [tal. Sollazzo, Contrabbordo; augi. Fu/ring, Seathittg; dan. •prt/'e-hud [proprement : Epidemie de b o i s ] ; Rus. OGiiiiini;a iQbchivha], 06uuiBiibin AOCKH [Obchivniia doshi].) Revêtem e n t de planches qu'on applique sur la partie de la car e n e d'un navire, un peu au-dessus et au-dessous de sa flott a i s o n , pour ajouter à sa stabilité. A l'aide du Soufflage, d o n t le but est d'augmenter l'étendue des lignes d'eau, on c o r r i g e certains défauts qui affectaient la carène et favorisaient une inclinaison que les gros temps pouvaient rendre

1371

dangereuse. Renfler le ventre d'un bâtiment avec un Soufflage, c'est le Souffler. (Ital. Foderare; aiigl. Furr[toj; rtii'. OGiuiiBaiin. [Ubchivatc].) — "Sa Majesté a esté surprise qu'il ayt fallu faire iiii.Soufflage à la Fauoritc » (frégate légère du port de 100 tonn., armée de l\ canons, construite à Toulon ? en 1 6 7 4 . — É t a t manuscr. de la Marine du Roy, 1(178 « pour luy mieux faire porter la voile. Il doibl trauailler à perfectionner les charpentes, en sorte qu'il ne soit pas nécessaire d'auoir recours à ces sortes d'expédiens pour rendre les vaisseaux qu'ils construiront meilleurs voiliers. »Scignclay à Dcmuyn , à Rocliefort. 11 juin 1 6 7 9 . Ordres du Roy; vol. n° XLVI, p. 3 17 v". Ms. Arch. de la Mur. — •> Monsieur de Touruille m'avoit fait en sortant 1111 chagrin auquel j e fus fort sensible; car M . d'Anlreuille ayant monté au Port-Louis un vaisseau neuf » (VOrgueilleux, de i rang, construit à L o rient par Coulomb, et lancé en 1 6 8 9 , était ce vaisseau sur lequel d'Amfreville l'aîné, lient, général, avait d'abord mis sou pavillon), «et ne le trouuant pas assez fort de costé, estoit obligé d'y faire un Soufflage, et par son absence j e me trouvais Amiral du pavillon bleu. M . de Touruille escriuoit ou souffrit que M. de Vauvre escriuit à la cour que M. d'Anlreuille estoit un homme si meriieilleux qu'on ne pouuoit se passer de luy ny le remplacer, et luy attira par la vu ordre de uenir monter un autre vaisseau, en attendant que de Mons, sou capitaine, eust mis le sien en estât de seruir. »Mcnt. manusc. du niarq. de Villettc-Mursay (année 1 6 9 1 ) , p. 1 2 8 , lig. l 3 . — « J'armai à Rocliefort VAmbitieux * (construit par Guichard , « et connue c'est oit un vaisseau neuf qui ne pnrtoil point du tout la voile, j e me trouuay dans la nécessité de le faire souffler. J'auerris M . de Pontchartrain par un courrier exprès, et j'eiitray à la petite rade de Brest. Je fis le Soufflage en trois jours. » I b . (1U92), p. i 3 2 . — Nous venons de voir LouisXIV et son ministre s'étonnerque des praticiens, habiles comme l'étaient les charpentiers qui construisaient des navires pour l'Etat, en fussent réduits à corriger par des Soufflages des vices de conformation, qui invalidaient les navires. Ces char pentiers tâtonnaient. La science est aujourd'hui plus sure d'elle-même;cependant elle n'est pas infaillible. Au moment même où nous écrivons ceci (2 mars i 8 5 o ) , un vaisseau de premier rang, le Palmy, construit à Brest, à peine descendu du chantier, a subi l'affront d'un soufflage. Il est aux mains habiles d'un officier général (M. Duboiirdieu), qui cherche à s'assurer si le remède a fait disparaître le mal. — V . Lui coirado. e r

S O U I L L E , fr. s. f. ( k l . For; angl. Bed of a ship.) Empreinte que laisse, dans la vase molle ou le sable lin, le fond d'un navire qui revient à flot, après avoir été enfonce par l'échouage dans ce sable ou cette vase. La Souille est un lit véritable que se creuse le bâtiment par son poids. La marine nous paraît avoir emprunté ce terme à la vénerie, qui nomme Souille l'endroit bourbeux où se vautre le sanglier. Il est probable que Souille vient du lat. Suilltts ou de Sttilt; faits de Sus, Cochon.—Nous voyons, au commencement du x v i siècle, le mot Souille d é j à en usage, sous la forme Soulle. On lit, dans Fa despence faiste pour le radoub, etc., Ms. Bibl. nat., n° 9469-3 : •< A plusieurs mariniers qui ont amené en temps fort ladicte galleace « (le Saint Jehan)* de sa Soulle en place près la tour dud. Havre, pbur luy prendre son fons et ramener icelle en ladicte Soulle. » — « Q u e toutes personnesqui feront Souille ou fosse au devant de cette ville et havre, lins et mettes » (conlins et limites), « pour mettre ou aborder navires, seront tenus la remplir dans vingt-quatre heures, après en être les dits navires hors, à peine de soixante sols; et outre de paver ce qu'il coûtera pour la faire remplir de l'ordonnance desdits e

172.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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sieurs Baillifs. » Articles de la charge de MM. les juges-baillifs des ports et havres de la ville de Suint-Malo, aajanvier i 5 g i ; imprimés in-4° (12 p a g e s ) , à Saint-Malo, en mars I 3 Ï . — V . Cavar al pla.

,

7

SOUJÂ (Smikhà), wol. v. a. Chavirer, Couler bas. — Souje, s. Naufrage. S O U K A N E , lasc. s. Gouvernail.— L e lieutenant T h . Roebuck, dans son Engl, and hindoost nav. diet ( i 8 i 3 ) , écrit : Soohan ; J. Taylor et W . Hunter, dans leur Diet, indoust.angl., 1808, t. 11, p. 2 i 3 , écrivent Soakkan.— Souhane A; fa/tar, Barre du gouvernail. Roebuck nomme cette barre : Bukra, Soohan ka lat et fVagura. — Soukani, s. Timonier. [ V . ] ) Chaloupe. —

S O U L A B , mal. s. (Ou boll. Sloep. V . Saloup, Sampan.

S O U L E G E , vieux fr. s. m. (Du lat. Sublevarc, Soulager.) Selon du Cange, voce : Alegium, ce mot serait synonyme d'Allégé. « Alleges, \e\S01tlegcs, nuncapaiiiusejusmodi navigia. » Gloss, de la bass, lat., t. i , col. 297. Nous n'avons jamais vu Soulege ailleurs que dans le Glossaire, où du Gange l'admit sans citer le document auquel il l'avait sans doute emprunté. e r

il est des plus relevés aujourd'hui, car les amiraux l'emploient aussi bien que le dernier des mousses), « qui veut dire Tirer ou Peser sur une manœuvre, où il tient quelque chose de pesant et de fort. >> Desroches (1687). S O U R D R E , vieux fr. v . n. (De l'ital. Sorger , prononce Sord-gère; lat. Surgcre, se Lever.) S'élever, en parlant du vent. — \ . Monter en mer. r

SOUROU D R A N O U , madék. s. (Ranou, Eau, M e r ; quant à Souiou, il signifie, dans la langue des Malgaches : Cuiller, et Epaule. En nialai, Sauront signifie : se Retirer, e t , par extension : Jusant. Probablement Sourou dranou a le sens d'Eau qui se retire, ou de Reflux; cependant Diunont-d'Urville prétend que ces deux mots désignent le Flux ou Flot 11 appelle le reflux Adranou et Farang hits. ( Y . ) S O U R O U T (^*jj~>),

mal. v . (Se Retirer.) Descendre.

Perdre, eu parlant de la mer. — Sourout-au

laout (\1j*, «~

Lil). (Retraite de la mer.) Jusant, Reflux. S O U R R E , fr. anc. s. m . ( D u vénit. ,Sora.[V.]) Lest, pie: pour le lest. — « Dedans la hune lit (Ant. de Conflans, e n juillet i5o2) « monter gens et porter du S o u r i e , grand'force cailloux pour ruer bas. » Chron. de Jean d'Anton, v part., chap. 10. c

S O U L I , madék. s. (Chalumeau.) Sifflet. S O U L L E , fr. anc. s. f. V , Souille. S O U L T A N E , lasc. s. Cuisine. L e lieutenant T . Roebuck, )>. ai de son Engl, and hindoost naval diet. ( i 8 i 3 ) , écrit : Chooldan (Tchouldane). r

S O U L T E , vieux fr. s. f. Soute. — \ . Calfaicler. S O U M B E B , papou, s. Hache. SOUMBRl (i sonnant à peu près : ie), bas bret. v . n. (Du fr. : ) Sombrer. — Susombri, dit le P. Grégoire. L e celtobreton a Gevcléeli, qui signifie : Couler, Aller au fond, Sombrer; Beuzi, qui a le sens de se N o y e r , de Submerger; et Stcuzia, qui veut dire : S'abîmer, se Perdre. SOUND (To), angl. v . Sonder. — Sounding, s. Action de sonder, Sondage. — Soundinglead, s. Plomb de sonde, Sonde. — Sounding-linc, s. Ligne de sonde. — Soundings. s. pl. Les Sondes. — •< On the 10th of december (17/11), being by our accounts in the latitude of 2 0 S, and 36° 3o' longitude West from L o n d o n , the Tiyal fired a gun to druole Soundings. >> Rich. Walter, Voyage... by G. Anson (Lond., 1769), chap. 4 , p. So. — To be on Soundings, Etre sur les sondes. 0

S O U N D A , S O U N T A , bas bret. s. f. et v . a. (Du fr. : ) Sonde, Sonder. Le P . Grégoire nomine la sonde Sountéres. ( V . ) SOUNGI (Soungui) (^Jij^), mal. s. (? De Soungout [^ÈjJ\, Murmurer.) Rivière. — L e Petit interp. m a lai écrit : Songué ; Raffles : Sungai ; Marsden : Sùngei, et Dumontd'Urville : Songui. — V . A y e r , Batang aver, Kali. S O U Q U E R , fr. v. a. (Corrompu du vieux fr. Sacquer; fait du lat. Saccare, T i r e r . ) (Gr. mod. Zoxâpoi [^OXY/TO]; bas bret. vulg. Souka; celto-bret. Strada, Strida ; ital. Serrure, Stringerc, Agguantare- géno. Agguantd ; malt, lzzom'; angl.Stretch [to] ; dan. Sandse; suéd. Surra; bas bret. Souka; basq. Suça; val. Ctpînae [A strindgé]; rus. KpbiiKO ttamnr11 NANTI. [Krépo natiaghivate].) Serrer fortement un amarrage, un nœud , les tours d'un cordage qui lie ensemble deux ou plusieurs objets. — « Souque! est un terme des plus bas » (pourquoi : des plus bas? il aurait fallu le dire, au moins. S'il était bas parce que les matelots seuls s'en servaient alors,

S O U S - A R G O U S 1 N , fr. anc. s. m. (Ital. Sottaguzzino.) Titre d'un bas officier des galères qui remplaçait l ' A r g o u sin quand celui-ci était absent, et faisait pendant la navigation et au mouillage un service analogue à celui de l'argousin. — « Melchian Montanier, receu Sotis-Argousin le io™" novembre, amesmeraison de 12 liv. par mois, a receu 20 l i v . 8 s. » Compte des dépenses faites pour la galère Dornano (nov. 1641); Ms. A r c h . delà Mar., fol. 6 . — Les SousArgousins obéissaient chacun à l'Argousin de la galère sur laquelle ils étaient embarqués, et, quelquefois, tous à un officier qui avait le titre de Sous-Argousin réal. Nous voyons, dans une 7ViMe: générale des officiers d'épée des galères, dressée par Lalillard (Ms. Arch. de la M a r . ) , qu'en 1666 M . de L a borde, lieutenant de galère depuis i 6 5 6 , était Sous-Argousin Réal. Au-dessus de lui était l'Argousin Réal, qui c o m mandait à tous les argousins. L e 11 mars i 6 6 5 , le chevalier de Mirabeau reçut le brevet d'Argousin Réal ; il n'avait alors que le rang de lieutenant de galère; il fut fait capitaine le 24 mars 1070. (Table citée.) Nous devons dire que, dans la longue liste de Lafillard, les deux officiers que nous venons de nommer sont les seuls pourvus des titres d'Argousin Réal et de Sous-Argousin Réal, ce qui nous semble prouver ou qu'il n'y avait pas toujours un Argousin et un S o u s Argousin Réal, ou que ces emplois étaient peu recherchés par les officiers du corps des galères. — On trouve des Sous-Argousins encore en 1794, dans une « • Liste des employés civils et autres entretenus qui ont pris parti avet les Anglais, et dont on n'a plus eu de nouvelles depuis le premier nivose ; » pièce signée Fermât, et datée ainsi : « Au port La Montagne » ( T o u l o n ) , « le 26 thermidor de l'an I I de la République française une et indivisible. » A r c h . de la Mar., Personnel civil des ports , Toulon , a n I L S O U S - B A R B E , fr. s. f. (Angl. lasc. Bobstay; ital. Barbagiani, Briglla del bompresso; gr. mod. KIOUTI'X, Moutrrixii, 0*Àacadp.or/oi;; ar. côte N . d'Afr. Moustachlo; rus. Bamepmuiarb [Vaterehtake].) Nom d'un cordage qui, placé sous le cap ou tète du navire, a été comparé à une barbe que le bâtiment aurait sous son menton. O n l'appelle aussi BarbeJean. ( V . ) — Au x v n siècle on donnait le nom de Sousbarbes aux Porte-bossoirs ( V . ) et aux plus courts des etane


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1373

r o n s q u i soutenaient l'étrave quand le navire était sur le c h a n t i e r . Desroclies (1687), Aubin (170a).

voici : n En créant ce nouveau grade, l'ordonnance n'a point déterminé de quelle manière on pourrait y parvenir; et dans SOUS-COME, fr. s. ni. Sous-oflicier, dont le grade est le fait, il a été accordé à une multitude de gens de tout âge, de tout état, de toute condition, sans aucun examen préalai n f é r i e u r à celui du Come. ( V . ) ble, sans autre titre que celui de la faveur. " Observations SOUS-COMICT, vieux fr. s. ni. Sous-comite. — « Gaigcs sur les ordonnances delà marine (178g). Le cadre fut d'abord P o u r le patron : x x v i fleurins; pour le comict : x x n i * de deux cent douze Sous-lieutenauts, parmi lesquels figurèfleur.; p o u r le Sous-comict : xv fleur... « Aut. de Conflans, rent des hommes qui jouèrent des rôles plus ou moins bril£ faits de la marine et navigaiges, Ms. (de i 5 2 i ?j publie lants dans les guerres de la République et de l'Empire, et p a r n o u s , dnnales marit., juillet 1842. entre autres : Bruis , Renaudin (qui commanda le Vengeur SOUS-COMITE, fr. anc. s. m. (De l'ital. Sotto cornilo. [ V . ] ) au combat du i3 prairial an II [ i juin 1794; , Ilamelin , g a s o f f i c i e r qui remplissait, sous les ordres du Comité ( V . ) , Tréhouart, Lesseignes, Thevenard, Cosmao, Emériau, etc. Les Sous-lieutenants de vaisseau furent remplacés par des d e s fonctions analogues à celles de son supérieur. — 0 A | J D , r c Jauscran, sçauoir : trois mois et vingt si/, jours en Enseignes de vaisseau en 1791. La loi qui rétablit les enseia u a l ì t é de Sous-comite, à 18 liv. le mois; et 2 mois et 4 jours gnes, portée le 29 avril, fut sanctionnée- le i 5 mai seulement q u a l i t é de Comniitte, à 3o liv. par mois, a receu en tout par Louis X V I . ( V . 2. Enseigne.) — Sur 1111 Estai des penthns (sic), appotntemens, gages, e t c . , pour l'année 1G48 1 33 l i v . * Compte tles dépenses faites pour la galère (Manuscrit Arch. de la Mar., Carton : Officiers de marine) , Domano (noi'. 164 1); Ms. Arch. de la Mar., fol. G « Deux nous voyons figurer deux Souliz-lieiitenanls, les sieurs QuerSo-tis-comites sont, l'un au milieu, l'autre près de la proue. v¡11 l'aine el Quervin le jeune. Comme ceux des lieutenants , C h a c u n d'eux, armé d'un fouet qu'il exerce sur le corps leurs gages étaient de 400 livres. Sur aucun des autres tout à fait nu des esclaves, est incessamment attentif aux Étals de la même époque nous 11e trouvons de Sous-lieuo r d r e s du comité. « Mémoires d'un protestant condamné aux tenants.— L e corps tics officiers de galères eut aussi des oalères, en 1701 (par J. Marteilhe, 2 vol. in-8". RotterSous-lieutenants. Nous n'avons pu trouver l'ordonnance qui dam « 7 5 " ) - — L e Sous-comite, qui, selon Marteilhe, était créa ce grade, et nous ne savons à quelle époque precise s'en u m i l i e u , avait le titre de : Sous-comite de misaine (de reporte l'institution , dont l'existence se prolongea jusqu'au l'ital. Mezzo, Milieu); l'autre, qui se tenait à la proue, s'ap- 27 septembre 1748, époque de la réunion du corps des g a «•lait : Sous-comite de proue. On trouve des Sous-comites lères à celui de la marine. Tout ce que nous pouvons affird e p r o u e et des Sous-comités de misaine dans la pièce citée mer, c'est qu'eu 1641 il y avait des Sous-lieutenants de g a à l ' a r t . Sous-argousin ( V . ) , à la date de 1794.— Au x v i siè- lère. Nous lisons, en effet, dans les Comptes de la galère Dorcle l galères d'Italie avaient deux Sous-comites. (V. Bart. nano (IIOV. 1641), Ms. A r c h . de la Mar. : A Monsieur F r é C r e s c e n t i o , p. g 3 . ) — V . Soubs-comite, Soubz-coniite, Sous- déric de Nouiieau » (de Nouveau), « Sous-lieutenant à 5oo comict. liv. par an, 25o liv. » — A la p . -G4 du Registre des Arch. SOL'S-COMMISSAIRL D E L A M A R I N E , fr. s. m. (Ital. de la Mar. intitulé : Officiers de vaisseau (1410-1748), on Sotto commissario di marina.) Officier d'administration infé- trouve une lisie de Sous-lieuteiiaiits de galères, de 1G42 à 1G20. — Les Cabotes eurent aussi des Sous-lieutenants ; le r i e u r au commissaire de la marine. — « I l sera établi des «jolis-commissaires de la marine et des classes dans les ports registre que nous venons de citer donne, p. 222, une liste de et arsenaux de marine, dans les quartiers des classes, et à la Sous-lieutenantS de galiotes et d'artillerie, qui va de 1G92 suite des escadres de Sa Majesté. » Art. Z,Ordonn. du 25 mars à 1742. , -65, contresignée : L e duc de Gioiscili. S O U S - S O M B R E R , fr. anc. v. a. (Transcription de l'esp. SOtiS-COSME, fr. anc. s. m. Pour Sous-comite. ( V . ) — Coçobrar, Soçobrar ou Sossobrar. C'est de ce mot qu'a été fait Y_ p r o u v e r . Sombrer. [V.J) SOUS I N G É N I E U R C O N S T R U C T E U R D E L A M A R I N E , SOUSOUN (Soussounc) ^ _ * - , ) , mal. v. a. (Ce mot e x f s. m . (Ital. Sottingegnere costruttore.)—V. Ingénieurprime l'idée de Composition.) Construire un navire. — c o n s t r u c t e u r de la marine. Roodra écrit Soesoh, p. lui , Guide malai. SOUS L E V E N T j f r . adv. (Gr. anc. Tmfivepov; gr. vulg. v O V i T A (Sousla),çv. m o d . s . f. (Del'ital. Sosia.[\.]) Bras ^ ^ - ^ O S E ' V T O ; Ital. A poggia , Sottovento ; esp. Sotavento ; port. de la corne du p i c , Bras de la vergue au tiers, qui porte la julaoento ; angl. A lee, Under the tee, Lccivard, To the Ice- \ grande voile (Ilavi J/áOa [ V . ] de la FCIÚT» [ V . et chacune des l • ail. J" Ice; dan. 1 lace; suéd. I la; rus. Xloxb B1Îtrois voiles du Bèlou [M-E/,OJ [ V . ] . ) Bras de la vergue latine. XPote viétrom]; lasc. Rourdou.) Du côté opposé à ceS O U T A B A I S , ar. côte N . d'Afr. s. m. (Du port. Sota, lui d'où, vient le vent. — <> Le Portefaix se trouuoit sôuz le v e n t d e mon escadre. >. J. Bart, 11 juillet 1694; M s . A r c h . Sous; et de Rais. [ V . ] ¡ (Proprement: Sous-capitaine.'; Officier. de la M a i . S O U T E , fr. s. f. (Du vieux fr. Soubst, fait du lat.Subtus, jCS

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o U S - L I E U T E N A N T D E V A I S S E A U , fr. anc. s. m. - p i t r e d'un grade renouvelé par Ordonnance du i j a n v . 1786 ( L o u i s X V I ) , pour remplacer celui d'Enseigne de vaisseau t d e lieutenant de frégate. L'art. 5 portait : « 11 sera établi u n n o u v e a u grade de Sous-lieutenant de vaisseau, subord o n n é à celui de lieutenant de vaisseau. » Les Sous-lieutets ° ' remplacèrent les enseignes, supprimés par y I . Cet établissement d'un grade nouveau fut vivement • ritiq "-"' l ' ° l J i ° p l u s sérieuse qui lui fut opposée se j n v e reproduite dans une brochure anonyme , dont l'au| e t i r , d'Arnaud , fut bientôt connu de toute la marine; la S

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Dessous.) (Ital. Camera, Deposito ; esp. port. Cámara; port. Paiol; esp. Pañol; cat. Pallo!; angl. Roorn, Store-room; ail. Kammer; holl. Kamcr; dan. Kievlder, Kamrncr; suéd. Dur/.; rus. Kanepa [Ramera], Jy.\ani> [Tchoulane]; lasc. Djaga, Khana [ i i L s - j ; mal. Péta!; [J^JLJ].) Chambre ou retranchement fait au-dessous des ponts eu navire (d'où le nom de S o u t e . Les Soutes sont assez nombreuses à bord d'un bâtiment un peu grand; elles servent à serrería poudre, le vin, le pain, les provisions, les voiles, etc. Chacune d'elles est désignée par l'objet qu'elle reçoit; ainsi : Soute au vin. (Lasc. Charab Khana), Soute au pain dase. Roti Kana; angl. l


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . 1374

S P A D A L A R 1 U S , bas lat. s. m. (Métathèse de Spaldarius, latinisation de Spalter. [ V . ] ) Espalier. — V . Alcalde, Espadeleiro.

Brcad-room) ; rtis. BpomKajiepa ; ail. Brodkammer. Soute aux poudres. (Angl. Powder-roam, Magazine; gr. litt. mod. IIuaiTairo8-/>(i [Pyrapothiki], TÇe-rcxxvé; [Tzcpkanés}) ; rus. KpioiiiKaMepa.) Soute aux voiles. (Angl. S/iil room ; lasc. Saïr Khuna), Soute aux provisions. (Angl. Store room; lasc. Ester Kana), etc. — L e mot Soute est ancien dans le Vocabulaire des marins français ; on le trouve dans Joinville ( x m s i è c ) . „ Pour savoir la vérité de ce, le seigneur d'Anton descendit en la Soute de la nef, où la dedans trouva huit pipes de bière écoulées. » C/iron. de J. d'Au ton (an i 5 o 7 ) . — « A tes mots, Panurge se massa en bas dedans la Soute, entre les croûtes, miette et chapelis du pain. >• Rabelais, liv. i v . — V. Sente, Soubste, Soulte, Tuque. ,

S P A D O L A R , vénit. v. a. Battre le chanvre avec h Spada, Espader. — « Ancora sum tegnudo quello caneuo far ben e pèrfetamente Spadolar e conzar al plu che se pora far aie speze » (aux frais) « de collori de chi lo sera. Et quando lo ditto caneuo sera ben Spadolato eteonzado, son tegnudo far tuor la stopa de quel caneo » (sic), « e far dar a colui de chi sera quel caneuo... » Décret du 8 août i 3 6 5 , chap. 6, Capitolar della Tana; Ms. in-/»", parchemin, p. 1 verso, ligne 1 8 ; de notre Bibl. p a r t i e , n° 1. — V . Scavazar.

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S P A D U L A , bas lat. s. f. (Pour Spalala, diminut. de Spato [ V . ] , en relation avec le gr. ircâor, [ V . ] . ) Rame servant de gouvernail.— «Inter quas Plactas, seu plactarum navigia. tain magna; aliquae ad ferendos equos et œdilicia esse debent. quantum fieri possunt : habendo semper respectum cpiod bene valeant se juvare, etidoneœ sint pro remis ex utroque capite habentes Spadulam et timones... » (Ayant à chaque bout ou à chaque cap une rame servant de gouvernail, «-t deux gouvernails latéraux.)Marin Sanuto, Secreta fide/ium, chap. 7 . — V . Espadilla, Espeze.

S O U T E R M O , ar. côte N. d'Afr. s. (Peut-être de l'ital. Suturare, Soustraire.) Paratonnerre. S O U T H , angl. s. Sud, Vent du Sud. South-East, SudEst.— Soutli Eastern, Du côté du Sud-Est, Vers le SudEst, Au Sud-Est.—South-JVest, Sud-Ouest, Du Sud-Ouest, Au Sud-Ouest. —South-lVesterly, Du Sud-Ouest, Vers le Vers le Sud-Ouest. — SouSud-Ouest. — Sou th-lVestem, therly, Du Sud. — S o u t h e r n , id. — Southerniy, Vers le Sud. —Southing, Qui va au Sud, Roule au Sud. — Soutluvard, Vers le Sud, Au Sud. — V . Figli ting.

y;n.\Ziì (Spazô), gr. litt. mod. v . a. (Du gr. anc. erotto, j e T i r e , j'Arrache.) R o m p r e . — V . TÇoouÇto.

S O U T 1 L L E , vieux fr. adj. (De l'ital. Sottile.) Subtile (en parlant d'une g a l è r e . ) — « E t quant la meslée eust longuement durée, il avint que vne gallée Soutille, la ou estoit lamiral de Damascz, qui chiefs estoit de l'armée de la mer pour les mescreans, sacousta a l a g a l l e e du conte A m e (Amédée I I ) de S a v o y e . » Chron. de Savoye; Hist. patr. inoniim., t. i , p. n i . — V . Soubtil.

S P A G O , ital. s. m. Fil de caret. — Duez [Dittion. ital-fr., 1674, p. 628) définit ainsi ce m o t : « F i c e l l e , Chegros ou ligneul de cordonnier, F'il poissé de cordonnier. >• Stratico (Vocabolar. di mar. in tre ling., I 8 I 3 ) dit : Spago, L i g u e u l ; Thrcad, Tirine. È una funicella sottile, et di due o tre fili attorcigliati. » Spago vient de Spaga, nom donné à la poixrésine. Lat. Spagas. — « C h e non se possa trazer de la Tana sartia, ne caneuo per far Spago da balestre senza licentia... » Sommaire du chap. 110, Capitolar della Tana, Ms. parch. in-4 , de notre Bibl. p a r t i e , n° 1, p. 18, lig. 9. — ^...Chc de quelle solamente se fazi Spagi e altri lauori meiiudi. • Chap. 1G2 dudit Capitolar, p. 3o v e r s o , lign. 24. — Spago grosso, Spago da grissel/c, Luzin , Merlin. — V . Rigano, Scandalo, Spagum.

S O U T L I , lasc. s. (De l'Iiindoust. Souti, signifiant: Eil de coton [Dici, hindoost. engh, par J. Taylor et AV. Hunier [ 1 8 0 8 ] , t. 1 1 , p. » 4 * 1 a col., lig. 7, art. Sootee.) Fil à voile. Th. Roebuck écrit Sootlee. e

S O U V E R A I N , fr. anc. s. m. (De l'ital. Sovrano, fait de Sovra, pour Sopra; lat. Supra, dessus.) Commandant, Amiral. — « Et fist le Roy (Philippe de Valois, ? en i 3 3 6 , pour un projet de croisade) « tout son appareil, vaisseaulx, galées et pourveances au port de Marseilles pour trente mille combattans. Si en estoient Souverains le viscomte de Narbonne et messire Charles G r i m a u x » (Grimaldi), « urig vaillant genevois» (Génois) « sur mer. >- Froissart, l i v . I des Chroniq. M s . d e Valenciennes, çhap. 81. e

2 0 Y ' l > P U N i i (Soufrônô), gr. mod. v. a. (Du gr. anc. 2uv, Ensemble; et d"0^pût, Sourcil.) ( P r o p r e m e n t : Je Fronce les sourcils; et par extension : Je Plisse.) Ferler. S O Û Y , chin. s. Balai, Balayer. — V . Tcheòu. S O V A R N J A (Sovdrnia), illyr. daim. s. (De l'ital. oavorra, Saorna.) Lest. — Sovdrnjan, adj. Lesté. — Sovdrnitti, v . a. Lester. S O V R A V E N T O , ital. anc. adv. (Variante de Sopravento. [ V . ] ) Au vent, Du côté du vent. — « Leno >. (le vent emporta) «grandissima parte de la nostra optima » (probablement pour Ultima, la dernière) «nella dal quartiere Sovrauento de la banda destra, onde al alba ne fo força calare la spogliata antena. <> Cardini, La Cocha Querina ( 1431}, Ms. de 1480, Bibl.Saint-Marc, p . 3.—V.Sopravente,Sopravento,3. Velia. Z n A E O i [Spago-s), g r . mod. s. m. (De l'ital. Fil, Fil à v o i l e , Quarantainier.

Spago.[\.])

S P A D A , vénit. anc. s. f. (Du bit. Spatha [gr. Sijòéfiri], Spatule, Epée.) Espade à battre le chanvre.

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S P A G U M , bas lat. s. h. (De PitaL Spagr. [ V . ] ) Fil frotte de poix.— « . . . Q u o t i nulla sartia pèrtinens ad navigium uel ad navigandum, cuiuscumque conditionis existât, de celerò, possit extrahi de camera canapi deVenetiis nec etiani Spagum pro ballistis aut canipum pro facicndo fieri Spagum a ballistris absque licentia, e t c . . » Décret du second conseil, du 23 octobre i 3 i 1 ; chap. 110 , Capitolar della Tana , M s . parchemin in-4°, de notre Bibl. partie. , n° 1, p. 18, lig. 14. S I I A 0 H , gr. anc. s. f. (Rac. gauloise, selon Végèce. [ V . Spata.] Dans l'angl.-sax., Spad et Spada sont les noms de la bêche et du hoyau. Dans Fisi., Sparila est le nom de P è pée, et d'une espèce de hache.) Extrémité large et aplatie de la rame; pale de l'aviron. S P A L D U M , bas lat. s. n. (De Spalla, ital., fait saus doute du lat. Spathula, Epaule [ g r . S t o x B j ) ] . ) Epaulemeiit, Fortification faite avec des pièces de bois, pour mettre à couvert les navires. On lit dans la partie des Annales de Gènes, écrite par Bartol. Scriba : « Et puppes galearum volvens de versus exercitum Janiiîe, proras cujuscumque ipsariim, in quantum potuit, tra liensad ripam Savonne cimi Spaldis antennaruni et arborum positis in mari, et cum bricolis erectis in mûris Savona*, etc.» T . v i , c o l . 499, Muratori. Ce p a s s a g t nous apprend que, pour mettre les galères à l'abri d'une escalade qui du rivage de Savone pouvait être tentée avec


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . s u c c è s , o n fit en avant de ces navires un epaulement avec l e s m â t s et les antennes. S P A L I E R , fr. anc. s. m. ( D e l'ital. Spalllero. [ V . ] ) Espal i e r p r e m i e r rameur du banc de l'espale, ou du premier b a n c à l'arrière, de chaque bord delà galère. — « A u x Spalasse ' c o n i l l i e r s et haubois , 6 liv. » Compte des dépenses faites pour la galère Domano (nov. 1641); Ms. Arch. de la " M a r . , f o l . 6. — V . Spallier. S P A L L A , ital. anc. s. f. (Proprement : Épaule; du lat. çpathula, Épaule.) Espale. — « Spalla è vna piazza, che è d a l l ' v n a et dall'altra parte della poppa, tra essa e il remid o u e sono le scalette per montare in galea. •> PanteroP a n t e r o , Vocab. naia. (1614). — « Da fuori del giogo à n o p p a , hn la Spalla, si lascia di piazza palmi sei. » Bartol. C r e s c e n t i o (1607). — Ainsi, la largeur de l'Espale, dans une • ' a l è r e ordinaire, était de six palmes ou 4 pieds 6 pouces.— "J-.^S*-. — V. Passar parola, Spallier. 0

S P A L L I E R , S P A L L I E R O , ital. anc. s. m. (De Spalla. I V . l ) E s p a l i e r . — « Spalliere, vu Espallier, qui rame au b a n ' d e l'espalle ou au premier banc d'une galère. » Duez, jQ„^ • I primi remieri, che vogano il primo banco in p o p p a , se chiamano Spallieri, gl'uni di banda dritta, gli a l t r i d i banda sinistra, et il loro banco se dice banco della •inaila , da dove comincia la voga. » bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p . 95. — « Si scielgono in ogni galea d o i h u o m i n i , che siano grandi di statura, sani, robusti et m i " l i o r i al remo di tutti gl'altri, i quali, perche si mettono a l l a S p a l l a , sono chiamati spallieri, i migliori alla destra; e l ' a l t r o alla sinistra, et deueno auuiar la voga à gì' altri. » p a n t e r o - P a n t e r a (1614). — V . Passar la parola , Spalici-, S p a t l e r , Vogavante. -

S P A L M A M E N T , cat. anc. s. ni. (De Spalmar. [ V . ] ) EsI m a g e . — « Item, pos en reçbuda los quais foren hauts » o r d o n n é s . A'Auto, décret, ordonnance, acte) « en la ciutat d e B a r d i l i >.' (de Barcelone), « per » (un mot omis, qui d e v a i t ê t r e l'expression d'un nombre de livres ou de quint a u x • de seu » (suif; V . Sep), « que sobra feyl lo Spalinan i e n t delà dita galea, los quais nie liura en P e r e Biguera, l o q u a i feu venda del dit seu trenta sol. que valen j l i b r . x ss. » Fol. 3 v ° , Livre des dépenses faites pour l'armement rie la galère le Saint-Thomas (mai 1406); Ms. Bibl. d e la M a r . , n° g38-3. — Spalmar, cat. bas lat. v . a. ( D e palma, la Paume de la main. Frotter avec la paume de la niai » P étendre le suif sur la carène d'un navire.) Es, a i m e r , et, par extension, mettre en bon état, de la carène a u s o m m e t des mâts. — « Item, per prouisio de aquells qui S n a l u i a r e n la galea en la dita ciutat de Barellili. » (de Barc e l o n e ) , « viiij" ss. » Fol. 70 v ° , document cité. — « Elis v a e r e n v e n i r de lleuant dos barques armades, be Spalmades » ga b e l état), » e dretanient vengren al port, ab senyers ne•r.-es , e presiren terra. » Chron. de Ram. Muntaner, chap. 54~ Spalmar (Lo) ou Spalmare (Lo), ital. s. m. L'action d'esalmer. " Chiamasi lo Spalmar , il lisciar » (lisser) « et c o p r i r di sevo la parte del scaffo che va sotto acqua, che è d a l l a carena fino alla metà del contovale ( V . ) di mezania ( V . ) : e s e n t o che il sevo sfugge il corpo del vascello tra l'una et j . i t r a acqua, si come in una superfìcie piana... L o Spalmale i fà in due modi, a fuocco v i v o , ò rivoltando il sevo... » U a r t o l . Crescentio, Nautica Méditer. ( 1 6 0 7 ) , p . . i i 4 , n 5 . « . . . Uiiam bonam et suficientem galeam de centum et decina remis bene aptatani, stagnam , calefatatam , Spalm a t a c i , etc. » Convention entre P. Girami et des armateurs j Marseille (3 avril i 3 3 5 ) , publiée p . 3a6, t. 11 de notre ytreh. nav. — « Spalmare, goudronner ou goldronner un 0

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vaisseau, braver et poisser. » Duez (1674). — Spalmatura, s. f. Fspalmage, Action d'espahner.— « Non manco velocità reca al vascello la istiva, che la Spalmatura ; perilche non men diligenza mettono in ispalmar bene e spesso la galea i commiti, che fanno nel metterla nel sito dell' ugualità over istivarla. » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. ( 1 6 0 7 ) , p. 114. — Duez (1674) donne au goudron, au brai, le noni de Spalmatura. (V. Adarsena,Canetnac, Espalmar, 2 . T a n i a . ) — Spalmo, ital. s. ni. (De Spalmare. [ V . ] ) Courée, Ploc, et Suif, dont on enduit la carène du navire. — V. Concia, Pattume, Sevo. S P A L M E R , fr. anc. v. a. (De Spalmare [\.], Palmare. [ \ . ] ) Espalmer.— « J e lui fis remarquer» ( à J. B a r t ) « qu'ayant fait force de voiles pendant toute la nuit avec des vaisseaux légers et Spahnés de frais... il n'étoit pas possible, etc. « Mémoires de Forila. — On trouve aussi le mot Spalmcr dans les Termes de marine d'Et. Cleirac, iG34 (V. Brayer.) — Les Pi •ovençatix durent l'avoir aussitôt que les Catalans, chez qui ce ternie était usité au x i n siècle, époque où écrivait Muntaner. — V . Spalmar. c

U 1 A A T 2 1 N A (Spaltslna), gr. vulg. s. f. (Probablement de [V.]) Haussière. — V . ATroynov, AaxTÛXioç, 'Eirîyîiov, A a v t a i v i , N T O V O ; , Hx/.zuexpi, Sparcina. —TOTPTI'ov.

S P A L L ' R A T A M , pour Spalmatam, Espalmée, dans un Contrat de 1335, cité art. Calefctare. ( V . ) S P A N , angl. s. ( D e l'angl.-sax. Spannan[c], Etendre, Déplier, Joindre; isl. Spana, T e n d r e , Bander.) Brague. Pendent- de bras de perroquet, et aussi, N o m donné à une corde garnie à l'une de ses extrémités d'une poulie, d'un œillet, ou d'une cosse servant au passage d'une manœuvre. S P A N I A N E , lasc. s. (De l'augi. Spun-yarn.) Bitord.— L e lieutenant T h . Roebuck, p, 119 de son English and hindoost. naval dict. ( i 8 i 3 ) , n'écrit pas : Spanian, mais Ispirati. Nous croyons plus à la transcription très-naturelle qui nous a été donnée par M . Champagnac, qu'à celle de Roebuck. S P A N I S H - B O A T , angl. s. (Bateau espagnol.) Bécasse. S P A N J E R , dan. ; S P A N J O R , suéd. s. ( L e Dict. dan. de Lauritz liasse [1814] ne donne point le mot Spanjcr, que nous trouvons dans le Fransh-Datisb oulbog de Joli. Nik. Hoft [1840], dans le Nouv. dict. de mar. de Constant Vil— soët [ i 8 3 o ] , et dans le Dansh-Fransh sa-ordbog de H. Fisker [1839]. W e s t e , dans son Dict. stiéd.-fr. [ 1 8 0 7 ] , donne Spanjor, mais avec la signification : Espagnol, et non avec celle de Pcnon. L e Penon fut-il nommé Spanjor parce que la forme adoptée pour cette girouette par les marins suédois et ensuite par les marins danois était celle du Penon usité sur les navires espagnols? Nous ne le croyons pas; il nous semble que la racine du mot par lequel on nomme une p e tite flamme déployée sur le côté du navire, et, par extension, le petit appareil île disques de liège empennés qu'on consulte pour connaître la direction du vent, peut être dans l'angl.-sax. Spannati. [ V . ci-dessus Spati].) Penon. S P A N K E R , angl. s. Brigantine. — « Spanher; in seanien's language, a ship's d r i v e r ; a large sail occasionally set upon the mizen-yard or gaff, the foot being entended by a boom. » Mar. dict. S P A N N , ail. s. (De l'angl.-sax. Spannante] [isl. Spana], Joindre, Accoupler.) C o u p l e . — L e holl., le dan., le suéd. disent Spant. S P A O L O , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Spago. [ V ] à voile.

Fil

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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S P A R , angl. s. (De l'angl.-sax. Sporran, Fermer avec une barre.) Espar, Mâtereau. — V . Small mast. S P A R D E C K , angl. s. (Cette orthographe, qui remonte d'ailleurs au commencement du x v n siècle, nous paraît vicieuse. L e pont dont il s'agit n'est point, en effet, un pont d'espars ; c'est un pont léger, si on le compare au pont qui doit porter des canons dans un bâtiment de guerre. Nous croyons que l'on doit écrire Sparc, de l'angl.-sax. Spœr, Petit, Parcimonieux. Nous sommes fortifié dans cette opinion par le passage suivant du Sea-mans dictionary '164/1), art. Deck, p . 33 : « There is also the Spar-deck, which is the upper-most, betwixt the two masts, And is mode very slight, with a meeting or Slight boards, towards the side of the ship, and a grating » (caillebotis) « in the middest. •> Autrefois, comme le fait voir la phrase de H. Man way ring qu'on vient de lire, le Spar-deck était le Pont supérieur, qui, dans tout navire, se trouvait entre les deux mâts (le grand mât et le mât de misaine) ; aujourd'hui, selon Romme, c'est le Pont d'un navire marchand. e

S P A R A G O L , cat. anc. s. m. — « S i la nau ô leur laxarâ ancores en Sparagol, ô en altre loch, on les hauran surtes, è les laxarâ ab voluntat de l's mercaders, etc. » Consulat de ta mer, chap. 6 4 , édit. Pardessus. — « Nau b leny qui primerament sera ormeiat en port, ô en plaia, ô en costera, ô en Sparagol... » I b . , chap. 155. Il est évident que le Sparagol n'était ni un port, ni une plage, ni une rade, ni une cote; que pouvait-il donc être? Capmany traduit ce mot par Enscnada ( V . ) , et M . Pardessus p a r : Cale ( V . ) ; il est probable, en effet, qu'il doit désigner une Baie, une Anse, une Crique, une Cale; car où peut-on s'amarrer lorsqu'on ne s'amarre pas dans un port, sur une côte ou vers une plage ? D'ailleurs le Sparagol était un endroit où l'on pouvait entrer; le chap. i 5 8 du Consulat le fait fort bien entendre : " Si una nau ô dues ô quantitat de naus ô de leny entraran en port ô en Sparagol, ô en plaia » (rade), « ô en altre loch... » Ce texte exclut complètement l'idée de côte, plage, rivage, et donne raison à la traduction de Capmanv. Il nous avait échappé dans une première lecture du Consulat de la mer; aussi devons-nous reconnaître que nous nous sommes trompé quand nous avons traduit ailleurs Sparagol par cette périphrase : « L'étendue du rivage. >• (Arch, nav., t. 11, p. 517.) C'est la forme du mot lui-même qui nous avait décidé pour ce sens; il nous avait semblé que du lat. Spargere le cat. avait tiré son Sparagol, M. le v i comte de Santarem, que nous avons consulté à cet égard, nous a fait l'honneur de nous dire qu'il ne croit pas que Sparagol'vienne de Spargere; il pense que Sparrgal, qui désignait, selon ce savant, toute lagune remplie de joncs, est le même que Sparagol. Mais à quels radicaux appartient Sparrgal? C'eat ce que M . de Santarem ne nous a pas dit. — V . Quayte. S P A R C I N A , bas lat. geno. s. f. (Nous ne connaissons pas l'étymologie de ce mot, que nous croyons cependant fait du lat. Spartuin, nom d'une sorte de jonc ou de genêt dont on faisait un cordage appelé lui même Sportum [en gr. Sircîp-cY], ïr.h-a;, Swop-coy, ZirapTiov].) Cordage deSparton commis erî haussiére ou en grelin, et servant de Câblot,d'Amarre, etc. — « I t e m , Sparcine, pelios 11" 5 » (Item, cinq amarres.) Stat. géno. du 6 sept. i 4 i ' - — V-. Espersine, ircaX-rGÎva, Sparemme, Sparzina. S P A R E , angl. adj. (De Sparc [to], fait de l'angl.-sax. Spartan, isl. Spara, Epargner, Mettre de côté.) De rechange, en réserve. Spare mast, Spare yard, Mât de rechange, Vergue de rechange. — • However, by removing the masts of

the Espcranza into the Asia, and making use of what Spare Masts and Yards they had on board, they made a shifs lo refit the Asia and the Saint-Esteoan. » Rich. W a l t e r , A voyage... by George Anson (Lond. 1769), chap. 3 , p . 35. S P A R E M M E . ( P o u r Sparcinœ.)— « I t e m , Sparemme pelios n° 4 (p. 25). Item, Sparemme n° pecij 2 (p. 67). » l d . , p. 41, 47, 5g, 72, 81, 87 : « Officiant gazaric, estratto dal libro originale esistente presso l'Ufficio de Consenatori del mare; Ms. de i 5 o 5 , mensis octobris, Bibl. de l'Université de Gènes.— L e même M s . , dans lequel fourmillent les fautes de copiste, dit cependant fort bien, p. 22 : « Sparcine. • S P A R I É E S , vieux fr. s. f. pl. (Du lat. Spargere, Répandre; gr. 2лгЕ(ры.) Choses que la mer rejette et. qui sont de son empire, comme les ambres, les coraux, les madrépores, les fucus, les poissons, etc. C'est ainsi que les jurisconsultes entendaient cette expression au x v i siècle. — V . Barbarie. c

S P A R M A R E , napol. v. a. ( D e Spalmar. [ V . ] ) Etre pare, o r n é , en bon état; par extension du sens primitif: Espaldicesi d'una nave, ch'abbia spiegate mer. — « Spannata, tutte le sue vele, e bandiere. » Vocab. del. parol. del dio/et. napolet. S P A R I I , bas bret. s. m. ( D e l ' a n g l . Spar.) Gaffe. I.egonidec, Dict. bret.-fr. 2 n A P T I 0 N (Spartio-n), gr. anc. et mod. (De 2тгарто,-, Genêt.) Petite corde faite en Sparte ou Genêt; Bitord. — V. TpeuiXiov. S P A R T O N , fr. provenç. s. m. (Du gr. ircap-rtov [ V . ] , nom d'une sorte de genêt dont les filaments se commettent en un cordage inférieur au cordage de chanvre, mais cependant d'un assez bon usage.) Corde d'herbes. —Cette espèce de cordage était en usage dans l'antiquité. Pline, l i v . x x v u i , chap. 10, en fait mention. Stanisi. Bechi, dans sa Nautico antico (Florence, 178a), dit, p. 2З : « E probabile, che essi » (les Carthaginois) « siano statti i primi, che fecero delle g o ­ mene dell' arboscello detto Spartum per li vascelli grandi, e questo era una specie di ginestra. » S P A R Z I N A , bas lat. géno. vénit. s. f. (Variante de Sparcina. [ V . ] ) — « Sparzina una nova pro barcha cantherii . (une amarre, ou Bosse [ V . ] neuve, pour la barque de cantier). Contrat d'affrètement pour la nef le Paradis, 27 nov. 1268. Le Ms. J.-456, Arch. nat., d'après lequel nous avons publie ce Contrat ( p . З92, t. 11 de notre Arch. nav., et dans nos Poeta naulorum, Docum. inéd. sur l'hist. de France) dit : « Spazina una. » — « Ordenado fo per la signoria che nessun lilacaneuo, ne oltra persona deVenexia, olssa da ino alianti far lauorar ne rigani ne Sparzine ne algun lanorier de sartia uechia, per caxon de ueuder per algun muodo ne inzegno, sotto pena de libre x x v . . . » Décret de mars 1З21 ; p. 5, lig. 26 du Capitolar della Tana,bh. pareli, i n - 4 , de notre Bibl. part., n° 1. — Sparzinela, vénit. s. f. (Diminutif de Sparzina. [ V . ] ) — « Ancora che li lilacaueui possa da ino alianti far Sparzinelle pizole » (petites) « da meza libra in zoxo » (d'une demi-livre et plus), « per passo e longe quanto ad elj plazera ala soa uoluntade. » P a g . 4, lig. 28, chap. 35. Décret du 8 août i 3 6 5 ; Capitolar della 'lana. 0

C H A C E H I E (Spassénié), ras. s. n. (De Ilacmn (ìarder, Conserver.) Sauvemeiit, Sauvetage.

[Pasti],

SPASSA S O U A R I , ar. côte N . d'Afr. v. (De l'ital. Passare, Passer; et cYs préfixe.) Dépasser un mât.— V . Souari. С П А С Т И (Spasili, rus. v . a. (De П а с [Pas], rad. d'un certain nombre de mots qui expriment les idées de Paître, de Pourvoir et de Conserver.) Sauver.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. S P A T A , bas lat. s. f. (Du gaulois Spatha, Épée. « H a b e h a n t >• (les Gaulois, dit V e g è c e ) , « gladios majores, quos S p a t h a s voeant. >•) Rame servant de gouvernail, el non pas G a f f e , ainsi que nous l'avions cru, en i 8 3 g , et comme nous l ' a v i o n s avancé, p. l\o6, t. n de notre Archéolog. nav. La Spata des documents de Gènes, la Spadula(\.) du Vénitien M a r i n Sanuto, sont la même chose que YEspadilla et YEspeze d e s Partidas d'Alphonse le Savant. — « Barella una de p a r è s c a l m o dicte navis, cura remis triginta duabus, argan e l l o uno, Spaça (sic, pour Spata) una et rampegolo uno ; B a r c b a alia de parèscalmo dicte navis cura remis tringinta q u a t u o r et spaca una. » Contrat d'affrètement de la nef le Paradis (27 nov. 1268), publié p. 3g2, t. 11 de notre Arch. ao. — « Naulizatio unius barella; armata?, 10 hominibus v o g h e r i i s et uno ad Spatam, pro eundoTunexium et redeuudo J a u n a m occasione portandi litteras, prò natilo. 1. 36 Janue. » A c t e du 16 janv. i 3 o 8 , Ms. Arch. des not. de Gênes; cité p a r J. B . Ricberi, p . 370 v ° , t. m , 2 part. Nota? exfoliât. M s . B i b l . c i v i q . de Gênes. — V . Espadilla, Galiôtta, Gondula, Panfîlius. n

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S P A T L E R , cat. anc. s. m. (De Spala. [ V . Spallier.]) Esp a l i e r , Rameur de l'espale. — « Sia ordonnât que que tot • •alea que s'armara en la senyoria del senyor Rey . . . baia c o m i t è sota comit; it. notxers v i n , dels quais sia l'un scriva ; it. ballesters x x x ; it. probers v m ; it. cruillers v i ; it. Spatl e r s v i » (six rameurs qui nageaient, trois à gauche, trois à d r o i t e , sur les premiers bancs de droite et de gauche qu'on appelait les bancs de l'espale) ; « it, remers cxvi, etc. >> Ordon. catal. de i 3 5 4 , publiée par Capmany en 1787, et par M . Pardessus en i 8 3 g . — « En Berthomeu Roig al. malts qui sta p p " (près de) « casa den Berthomeu Miralles, procurad o r fiscal del senyor R e y , acordat en la présent armada p e r Spatler a vn mes, comptador del dia auant que salud a r a i i , jura e feu homenatge en poder dels armadors de la d i t a galea, de seruir be e leyalement per lo dit temps es son sexanta sol., los quais de continent bague et recebe, fide >"anthoni » (pour: en Androni), « de Gallipol, sotacomit de la d i t a galea... iij Ibs. » Pag. 20, Livre des dépenses faites pour l'armement de la galère le Saint-Thomas (mai 1406); Ms. B i b l . d e la Mar. n° 938-3. — Le Saint-Thomas avait douze Spatlers. S P A T O L A , napol. s. f. (Du lat. Spalala.) Espade pour b a t t r e le chanvre. — Spatolare, Battre le chanvre avec l ' e s p a d e . Vocab. del. paroi, del dialct. napoletano. S P A X A M E N T , cat. anc. s. m. (C'est le Spaccio ital., le Despacho esp. et port., faits, comme le vieux fr. Dcspeschcr r r t h o g . mod.Dépécher], du lat. Expedire, dégagerles pieds q u i étaient liés [Pedes, les pieds; Ex, hors de].) Armement d'un navire. — a Les despeses » (dépenses) « inlraseguenles f o r e n fets en le Spaxament delà dita galea... » Fol. 47,Livre les dépenses faites pour l'armement de la galère le SaintT h o m a s (mai 1406), Ms. Bibl. de la Mar., n° g 3 8 - 3 . — . I t e m , foren pagate an Amboni Sanxez p e r ç o coin vn jorn b a r q u e i a e n Spaxament della dita galea, v . s. v i den. » I d . , fol. 55. 0

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S P A Z I N A , bas lat. s. f. (Pour Sparcina. [ V . ] Càblol, ou Bosse [ A ' . ] de la barque de cantier; Amarre au moyen de laquelle cette barque restait attachée à la traîne du navire a u q u e l elle appartenait. — « SPAZINE una nova pro barcha rantherii. • Contrat d'affrètement pour la nefie Paradis (1268); p u b l i é , t. 11, p. 392 de notre Arch. nav. C n A l i l f l (Spatsiia), rus. s. f. (De l'angl. Space, Espace, selon Reif, ou du holl. Spacie, qui est plus rapproché de la transcription russe.) Maille.

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S P E C U L A R I , lat. v. (De Specire, V o i r . ] Épier, être en Vigie, Découvrir. — « Annibale jam terra: appropinquante jussus e naulis unus ascendere in malum, ut spccularctur quam tenerent regionem. >/fitc-Live, liv. xxx, chap. 2 5 . — « Scaphae majoribus liburnis exploratoriae sociantur, per lias et superventus fieri, et commeatus adversariorum aliquando intercipi soient, et speculandi studio adventus eorum vel Consilia deprehendi. •> Végèce, liv. îv, chap. 37. — Speculutor, s. m. (De Speculari. [ V . ] ) Matelot en vigie. — « Navigantes Rubrum mare multis diflicullatibus a d u r beni maximam perveniunt, latcntjbus saxis vadisque durissimis, ita ut Speculator doctus in suinma mali arbore sedeat, et inde legenda; et circuniflectend» navis dictata prœdicet. » Saint Jérôme , Lettre à Rustique,-—Speculatola navis, s. f. Navire de découverte, Aviso. — « Scaphas longarum navium, item Speculatoria navigia militibus compleri jussit. » César, De Bell, gai., liv. i v , chap. 26. — « Ipse Philopoemen in levi Speculatoria nave fugit. » T i l e Live, chap. 26, l i v . x x x v . S P E G G I O D E P U P P A . g é n o . s. m. (De l'ital. Specchio, M i r o i r ; lat. Spéculum.' Miroir de poupe, Ecusson. S P E 1 G A T E , ail. s. (De l'angl.-sax. Gal, Gcat, P o r t e ; et de Spei, qui, aussi bien que l'angl. Spue, et le dan. Spyc, Vomir, Cracher, vient du lat. Spuerc; gr. flTÓoO Dalot. — L e holl. écrit : Spcigat. 2 I I E 1 P A , gr. anc. et gr. litt. mod. s. f. (Prononcé Spira par les Grecs mod.) (Proprement : Spirale.) Corde tournée ( L o v é e [ V . L o v e r ] ) en spirale ; Glène.—« 2/rcu'pou oî asyiXo; xâXoç, 7rapà to iireîpai, Si' ibv fXxovTai aï vtje;. » Scolie d ' H o mère, Od., 2, citée parScheffer, p . 1 5 1 . L e dernier membre de celte phrase nous fait connaître que les Spires servaient de remorques aux navires; c'est-à-dire que la remorque tendue à un navire par un autre n'était pas une des manœuvres actives du bâtiment, mais une des cordes tenues étaient en réserve à bord, et que l'on gardait dans la caboti sur le pont roulées en glènes. C'est ce qui arrive encore aujourd'hui. Observons toutefois que toute corde longue et forte pouvait servir de remorque, et que toute corde petite ou grosse pouvait être lovée en spirale. ( V . Koupxouua. PÉTOuXa.)—Les Grecs modernes ont appliqué le mot iirtaps, à la Garcette de ris. — V . ApiTcapóXia. S n E I P A i i , gr. anc. v. a. (De Z-ûp*. [ V . ] ) Tourner en spirale, Lover, Glener, Rouer, Cueillir. — V. BoXé-J/co. 2 n E I P 0 N (Spirn-n) , gr. anc. e t g r . litt. mod. s. n. ( D e Inapoi.) Poétiq. : Rande de toile, Aoile du navire. Les Grecs modernes donnent le nom de 2-etpov à la Bande de ris. — V . TCTÎOV, n i v t a TOV TEtTtjapoXiwv, 20pa. S P E L B O M , suéd. s. (Boni, Arbre, Perche, Barre.) Barre de cabestan. — A'. Gangspel, Spil. S P E R A , ital. anc. s. f. L e poète florentin Francesco Barberino, dans ses Documenti d'amore, dit : « I n Iuoljo ili timoni, l a Spere, e in aqua poni. » ( A la place des timons brisés, fais des Spere, et mets-les à l'eau.) e

L'Arioste ( x v i siècle) dit quelque part, à propos de gouvernails rompus : Rimedio a questo il buon norcliiero trov», Che commanda gilar per popa Spere; E caluma la gomma, e fa prova Di duo terzi del corso ralencre. •

Dans le Naufragio di Quirino(it\31), t. 11, p. 206 D, ap. Ramus., on trouve : « E per allhora fabricammodi legname due

l 3 7


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1378

Spero over retegni cou il quai potessimo contrastât alla seconda dell' acque et venti ... le palle di duoi postizzi timoni ch'avevamo fatto, essendone mancato il vero governo, ci fui on dal vento et del mare con gran furia fracassate et rotte. » De ces trois textes, il resulta que la Spera était une botte ile morceaux de bois, une sorte de drome ( V . ) ou de radeau qu'on attachait à une corde, et qu'on jetait à la mer pour retarder la marche du navire, lorsqu'ayant perdu son g o u vernail ou ses gouvernails, il était emporté par le vent et la lame irritée. Quand les gouvernails étaient brisés, on les remplaçait par des gouvernails de rechange (limoni postizzi, comme dit l'historien du naufrage de Quirino); et si ceuxlà étaient détruits à leur tour, on faisait des Spere, qu'on mettait à la traîne, pour modérer la course du bâtiment. Ubaldini, l'éditeur de Barberino, émet l'opinion que Spera fut fait de Sperare, dans le sens d'attendre; nous croyons que le mot italien vient, comme le bas lat. Spara, de l'angl. Spar, fait de l'angl. sax. Spere, Lance, Barre de bois, P e r che, etc. 2 1 I E P A N T 2 A (Sperantsa), gr. mod. s. f. ( D e l ' i t a l . Speranza, Espérance.) Ancre de miséricorde. — V . Tspot. S P E R O N E , ital. anc. s. m. (Du gr. Ilspovia., Ardillon, ou de l'angl.-sax. Spina, Spora; isl. Spnr, d'où l'allemanda fait Sporn.) Éperon.—« Sperone è quel legno lungo, che spunta fuori della prora, come vn rostro d'uccello. Da i Romani fu anco chiamato Rostro. » Pantere-Pantera , Vocabol. naut. (I6IY|); — « C h e li corniti non cerchino d'investire l'una galea con l'altra ; ma con cortesia procedine, et si guardino di far danno; ma quando avvenga che rampino Timone, Sperone ò R e m i , in quel caso chi haverà fallito, oltra il pagamento e gastigo, debba dare dell'i suoi alla galea che haverà preso. » Ordini d'Emilio Pucci, 1607. •— V . Spirone.

S P I A G G I A , ital. s. f. (Du lat. Plaga.) Plage. — a Non trottandosi in alcuna sua banda Spiaggia ne luogo de poter ben capitare... « Viaglo di P. Quirino ( I 4 3 I ) , ap. Ramus., t. 11, p. 202 B. — « Eu quella sola Spiaggetta, il guida et Saluator nostro ne condusse stanchi et lassi... » I b . — V . Amari tiare. 2 n l A T Z A (Spiàtza), Spiaggia. [ V . j j Plage.

gr. vulg. s. f. (Transcript. de l'ital.

S P I C U L A T O R N A V I S , lat. s. f. — « Tunc quidam Portugalenses ira concitati, scaphis et aliis Spiculatoriis navigiis , littus appropinquant... «Matth. de Pisano (1460), Guerra de Ceuta ( 1 415) ; Inéd. de hist. port., t. I , p. 41, lig. 28. Nous ne savons pas si, dans ce passage, il faut lire Spiculatoriis ou Spcculatoriis ; nous inclinons cependant à croire qu'il s'agit de navires légers faits pour aller à la découverte (Spcculatores ou Spcculatoriœ naves), et non de barques montées par des hommes armés de javelots (Spicidatorcs). e r

S P I E G A R E U N A V E L A , ital. v . a. (Du lat. Ex-plicare , Déployer.) Déferler une voile. — « Si Spiego la vela del trinchetto... » Primo viag. de Pigafetta, p. 10. S P I E L E G A R E , vénit. v . a. (Du lat. Speculari, Épier.) Veiller au temps.— « A di 19, venne vna galea bastarda mal conditionata » (en mauvais état), « laquai era, per tempo, r i masta in dietro, et hauetia mal Spielegato... « Viag. d\n cornilo venetiano, ap. Ramus., t. 1 , p. 276 F. e r

S P I G E R , dan. s. (De l'angl.-sax. Spiejng Clou. — V . Nagel.

[Spikyne].)

S P I G O N E , ital. anc. s. m. [De Spiga, transcript. du lat. Spica, Épi.) Duez (1674), d'après Pantero-Pantera (1614), définit cette pièce : « Un bois qu'on adjouste à l'antenne de la grande voile, afin qu'en l'allongeant » (en agrandissant la S P E B O N U S , bas lat. s. m. (Latinisation de l'ital. Sperono.) voile) « elle prenne plus de vent. » Ce bois qui prolongeait Éperon, et, par extension, la partie de la ceinte de la galère I antenne était attaché à l'extrémité de la penne de la nieslre et du trinquet, — car il n'y avait pasque l'antenne de la qui avoisinàit l'éperon. — V . lncenta. grande voile qui portât un Espigon. — Nous voyons, p. 215 S P E R O N Z E L L O , vénit. anc. s. m. On lit, dans le traité du Traité de la construction des galères (Ms. du x v n siècle, intitulé : Fabbrica di galere, publié par nous, t. 11, p. 6-3o Bibl. de la M a r . ) , que le grand Espigon avait 20 pieds île de notre Arch. nav. (p. 8) : — « E mesurando dal oro (orla) longueur, 6 po. 6 lig. de diamètre au gros bout, et 3 p o . an de fora del impostura (V.) da popa in fino al dente dolo petit bout, quand le petit n'avait que i â pieds de longueur, Speronzello dè esser pedi 4. » Speronzello paraît un mot de 5 p o . et 3 po. de diamètre. — « Gli altri cinque cubiti •• hi famille de Sperane, et même un diminutif de ce m o t ; (!) coudées ou 7 pieds 6 po. — 2 '• 4 3 ) , « che mancono ail' mais jamais les galères n'ont eu un petit éperon à la p o u p e ; antenna (dell'albero m a e s t r o ) , per esser tanto lungha, il faut donc écarter un sens que dénient notre texte. Nous quanto è la galea, si lasciano per la poppa; mà in luogo di avons pensé que Speronzello était une des fautes nombreuquelli, quando s'bà da far vela se gli aggionge lo Spigone ses du manuscrit que nous avons connu à la bibliothèque lungo cubiti 8 » (8 coudées ou 12 pieds,—-3™' 8 9 ) , « cinque Magliabecchi de Florence, et que peut-être l'auteur du traité fuori et tre nella legatura. » Bartol Crescentio, Nautica écrivit : Sparangcllo, ou Sparanzello, diminutif de Spranga Medltcrr. (1(107), P> & - — V . Espiga. ou Sparango italiens, signifiant : Barrière. L e prétendu S P I G O U N D E M A E S T R A , ar. còte N . d'Afr. s. (De l'ital. Speronzello serait donc, à notre sens, une balustrade superposée à la bande, à quatre pieds au-dessus de la préceinte. Spigane [ V . ] ; et de Maestra. [ V . ] ) Mât du grand cacatois; Grand mât de cacatois. — Spigoiin de misaina, Mât de caLes bandinets ( V . ) des galères du x v n siècle avaient, audessus du cordon, une hauteur qui nous paraît justifier catois de perruche. — Spigatili de trinhète, Petit mât de cacatois; Mât du petit cacatois. cette hypothèse. e

n

e

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2

e

S P E R U N , géno. s. m. (De l'ital. Sperone. [ V . ] ) Éperon, Aiguille d'éperon. — V . Maschetta du Sperun. C I l I l P K E T H I i r J b , rus. s. (Transcription du mot an"]. Spirheting.) Serre-gouttière.

1. S P l K , suéd. s. (Même origine que Spigcr. [ V . ] ) . Clou. 2. S P I K , ar. còte N . d'Afr. s. (En relation avec l'angl. Spile et Handspihe. [ V . ] ) Anspec.

S P I E , holl. dati. s. (De l'angl.-sax. Spintici, Fuseau, P i v o t ; isl. Spinna, Filer.) Cabestan. — Spil-boom, holl. s. Barre de C I U I C O K I » (Spissohc), rus. s. m . (De fine [Pis], rad. cabestan. — V . Wind-Boom, slave d'un certain nombre de mots exprimant l'idée de S P I L E (Ta) A S A I L , angl. v. (De l'angl.-sax. Spillan [?], Peinture, d'Écriture; illyr. PtsttC [Pisatz], Peintre; Pisar, Écrivain; Pisate, É c r i r e , Décrire; poi. Pisarz, Écrivain ; P r i v e r . ) Déventer une v o i l e . — V . Sail. Pismo, Écriture.) Registre, Rôle. S P I N A C H I U M , bas lat. s. n. ( D e l'esp. Pianga.) Pinace.


1379

GLOSSAIRE N A U T I Q U E . e y . ) — « Redierunt Normanni cum duodecim Galeis et o c t o Spinachiis, cum manu Lene armata... » Henry de K n v g t h o n , C/iron., an. i 3 3 8 . — V . au Supplément l'art. Espinace.

encore dans la grande salle de la Bibliothèque, sur le mut opposé aux fenêtres.) Eclat, ciel S. Nicol. Suriano, prove ditore dell' Armata, l'anno 1583 ; Ms. Urbin A . 829, p. 7!) v ° , Bibl. Vatic.

S P I N D O L A , cat. Parmi les documents qu'a eu l'oblijxeance de nous communiquer M . Renard de Saint-Malo, a n t i q u a i r e de Perpignan, qui a lait de longues et utiles r e c h e r c h e s dans les Archives de cette v i l l e , il est quelques c o n t r a t s qui nomment une nef : Spindola et Spillola. Un a c t e du 3 février 1/116, rédigé par le notaire Bérenger P e r e t a , mentionne un chargement de drap mis sur la nef : » focata la Spindola. » D'autres actes, des 6, 12 et ÎO m a r s 1 4 1 6 , disent seulement « navis Spindola. » Un contrat d u 16 décembre i 4 i 3 , fait par Siméon de Campis, d i t : • Navis vocata la Spillola. » Spillola ou Spindola est-il un n o m par lequel on désignait une espèce de navire, et y a v a i t - i l des Spindoles comme des coques, des busses, des b r i g a n t i n s et des galères? Nous ne le pensons pas. Spindola é t a i t un nom propre; et ce qui nous porle à le croire, c'est, d ' a b o r d , que, dans les textes nombreux qui ont passé sous n o s y e u x , nous n'avons point vu qu'il fût d'usage de dire n a v i s vocata la cocca, u ou « navis cocca, » « navis lemb u s , " « navis buccins, » etc.; ensuite, c'est que tous les c o n t r a t s relatifs à la Spindola se rapportent à un seul nav i r e . Spindola était donc un nom propre. Que signiliait-il? C ' e s t ce que nous serions fort embarrassé de dire. L e latin a v a i t donné à la rose blanche sauvage le nom de Spintola, q u ' a retenu l'italien. Spincola était-il devenu Spindola? Spindola était-il fait du gr. iirrvìòiov, nom du Pinson, ou du m o t dont l'italien fit Spinella et le portugais Espinella, et q u i nomme une variété du rubis? Qu'importe, au reste, d ' o ù vient Spindola, s'il nous est démontré que c'est un n o m propre et non pas un nom d'espèce?

2 I I I P 0 Y N I {Spire-uni), gr. mod. s. m. (De l'ital. Sperone. [ V . ] ) Éperon. — V . 'PòiiTpov, Ta/.iauópe.

n

S P I R A , lat. s. f. (Du gr. Sraipa. [ V . ] ) — « Spira funes s u n t , quibus in tempestatibus utuntur, quas nautici suo m o r e Curcubas vocant. » Cette définition d'Isidore est d é fectueuse. La Spira était une corde tournée en spirale; t o u t e corde Rouée, Lovée ou Cueillie ainsi était une Spira, o u , comme disent nos marins : une Glène. ( V . ) Les glènes 011 Splrcv de cordages qui n'étaient pas actuellement utilisées dans le gréement étaient mises en réserve et gardées p o u r un besoin quelconque, et non pas seulement pour le c a s d e mauvais temps. Toutes les fois qu'une manœuvre était u s é e ou cassée, on prenait une Spira d'un cordage de r e c h a n g e , pour remplacer celte manœuvre. S P 1 R O N E , vénit. s. m. (Variante de Sperone. [ V . ] ) É p e r o n . — " Il Spirone se ben da moderni è giudicato parte più tosto de pulitessa, et compimento del vascello, deue p e r ò più servire neh' inuestire che ad altro, e pero deue e s s e r iungo quanto basta, ma forte quanto se può, et basso t a n t o che serua al tiro del cannone che deue sempre stare a squara et un punto più basso, per ferire vascelli da remo, et p e r c h e nell' urto trono la prora inimica nel nino onero nel t i a n c o , et li sfornii il corpo et desarmi la prora, ouero scave/.zi i zoui et faccia ogni altro maggior danno; et per q u e s t o li nostri antichi li faceuano de roueri uiui nel corpo, c o m e se n'e'uedtita la forma nel quadro della giornata d i Saluora estinto dal fuoco nella sala del gran consiglio. » ( C e tableau était de Jean Bellin, qui, au dire de Francesco S a n s o v i n o , liv. v i n de sa Venetia, resta onze années à le f a i r e . Après les incendies qui, en 1573 et 1677, détruisirent u n e grande partie des peintures de la salle du grand cons e i l , Dominique Tintoret, le fils de Jacques, fut chargé de représenter la bataille de Capo Salvore. Son tableau se voit

S P I T A L F I R O , port. s. m. (Corrupt. d'Espadeleiro. Espalier. — V. Petintal.

[V.])

S P 1 U M A Z Z O , vénit. s. m lig. (De l'ital.Spiumaccio, d é p l u m e ; fait dePfuma, Plume.) Ventrière.

Lit

С П Л А В Н А Я (Splavnaïa), rus. s. f. (Du slav. План [Plav], Navire.) Nom d'un grand bateau plat qui descend les rivières, est démoli au terme de son voyage en aval, comme un train de bois flotté, et, par conséquent, ne fait jamais de navigation en amont.— Сплавщикъ (Splave/ttclide), s. m. Patron d'une Splavnia; Conducteur d'un train de bois. С П Л Е С Е Н Ь (Spléssène), rus. s. f. (De l'angl. Spi tee, ou du verbe ail. SpUssçn.) Epissure.— Сплесвшпь (Splésnite), ou Сплеснивать (Sptesnivate), v. a. Épisser. S P L E S T I K O N O P E , illyr. daim. v. a. (Splesti, du rad. slave П л е т , exprimant l'idée de Tresser, Entrelacer; et de So, Ensemble [gr. '2óv] ; Konope. [ V . ] ' ' Commettre un cord a g e . — Spletènje (Spietènie), s. Commettage. S P L I C E , augi. s. Epissure — Splice ( 7 b ) , v. Episser.— Splicing, s. Action d'épisser. — Splicing-fid, s. Êpissoir, — V. F i d , Marling-spike. SPL1SSEN , ail. V. (Même origine et même sens q u e Splice [То). [V.]) Épisser. Splisslwrn, s. (Нот, Corne.) (Cornea épisser.) Epissoir. — Splissung, s. Epissure. С П Л О Т И Т Ь (Spiotite), rus. v . a. (De П л о т и т ь [Pia­ tite], Lier ensemble, Joindre, Emboîter [rad. slave Плесни., Tresser]; et de С ъ , préfixe du Rassemblement des parties. Endenler. — Сплотка (Splochka), s. f. Endettement. S P O N D A , lat. s. f. — • Tcrberant poppem, quntiunl cari шип, Venlilaut Spondas laluruni rotundas. » Si mu M . Apollinaire,

épit. 1 6 .

J. Scheffer, qui rapporte ces deux vers, p . 48 de sa Militi,1 navalis, voit dans les Spondée des Préceintes. Il se trompe : les Sponda; étaient, à proprement parler, les lianes du navire. On lit, p. 72 de \Armata navale, par le capitaine Pantero-Pantera (1614), à propos de la mise à l'eau dés navires : « Alcuni tengono, che per maggior sicurezza i vascelli più grossi s'habbiano à varar giacenti, ò coricate sopranna delle Sponde, ò Fianchi, acciochè, stando supini, l'altezza loro non gli inetta à pericolo di traboccar da i lati. » Ce texte est positif, et ne laisse aucun doute sur le sens du mot Sponda. S P O N G I A , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Spugna, Spagna, ou de l'esp. Esponja, Éponge. Car il n'est pas probable que les Algériens, les Tunisiens et les gens de Tripoli aient emprunté au latin Spongia. [Gr. anc. i)-oyyo;.]) Écouvillon. S P O O R , holl. d a n . ; S P O R , dan. s. (De l'angl.-sa.x. Trace des pas.) Carlingue de niât ou de cabestan.

Spura,

S P O R G I M E N T I , ital. s. m. pitti. (Du lat. Porrigere, longer.) Élancement, Quête.

Al

S P O R T E L L O , ital. s. m. Synonymede Portello. С П О Р И Т Ь (Sparite), rus. v. a. (Du slave ПраПШ, .pu a fait le rus. П р е т ь , Presser, Serrer.) (Proprement : Dispu­ ter, Contester.) Se Soutenir contre — « С п о р и т ь съ

. 3. 7


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1380

ц-Ътаояъ (Sfiorite s'vctrome), se Soutenir contre le vent. » « Споришь сътсчетЫъ (Sporite s'tctchénicmm), se Soutenir contre le courant. » S P R E M M A V I N A , illyr. daim. s. f. Cambuse. S P R E O T , angl.-sax. s. (Proprement : P i q u e , L a n c e , Perche.) Gaffe? S P R E S T A S . Mauvaise leçon de manuscr. pour : Spreotas. •— <t TRUOES, Sprestas. « Gloss. lat. et angl.-sax. de Mone ( x siècle), cité p . 1 6 7 , 1 . 1 " de notre Ai ch. nav.—V. Spreot. e

S P R E T , S P R I E T , ali. anc. antri, s. ( D e l'angl.-sax. Spreot, Perche ; isl. Sproti, Bâton, Baguette.) Balestron, L i varde, Mâtereau. S P R E Ï S A I L T O P - M A S T , angl. anc. s. Mât de p e r r o quet ou de hune de beaupré. John Smith, Sea-mans grammar ( i 6 5 3 ) . — Spretsail top sait yard, s. Vergue du hunier ou du perroquet de beaupré. ( L e même.) — Spretsail yard, Vergue de la civadière. (Le même.) СПР1Ж1М ( A ) (A sprijini), val. v. a. (Proprement : Sou­ tenir. Peut-être de Cnpe [Spré] ou Пре [Prè], du lat. : Prœ, Vers, A . ) Accorer.—V. Ilponti. S P R I X G , ali. boli. suéd. dan. s. Croupière, Croupiat, Embossnre. — Springankar, suéd. s. Ancre de croupiat. — Rôding définit cette ancre : « Une ancre â jet dont 011 se sert pour mettre à la voile pendant une tempête ou un ouragan. » Ce n'est pas seulement dans le cas de l'appareillage par le mauvais temps que peuvent servir le croupiat et son ancre; toutes les fois qu'on a besoin de se tenir dans une certaine position qui ne peut ótre prise qu'en donnant à l'arrière un mouvement de rotation à droite ou à gauche, l'avant restant à peu près fixe sur ses câbles, on mouille l'ancre à j e t dont il est question i c i . — L ' a i l , et le holl. disent Springanher, et le dan. Springanhre. S P R I N G T I D E S , angl. s. pl. (De l'angl.-sax. Sprengan[e], Répandre, Arroser.) (Marées croissantes ou qui s'élèvent.) Eaux vives, Marées des syzygies. S P R I T , angl. s. (Même orig. que Sprct. [V.]) Bâton, M â tereau, Balestron ou Livarde.—Sprit-sail, Voile à balestron ou à livarde. Civadière.—V. Sail. S P R O N E , ita!, s. m. (Variante de Sperone. [ V . ] ) — « L o Sprone deve haver di lunghezza tanti palmi quanti la galea ha banchi; mà per più perfettione, gli dan due palmi » (% palmes, ou 1 pi. 6 po.—о" 4 8 ) « manco. » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p . a5.—« L o stesso fan le galee turchesche, la onde il suo Sprone resta più commodo ad investire et fare giocare il cannone di corsia senza ch'egli se gli tagli, poscia che resta quasi per il piano dell' orizonte. »Ib., p . 19.—V. Pavesata.

— « Vela radunt; remis insurgimiis : haud mora, n a u t r Aduixi torquent Spumas, et caerula verruut. » Ib.

(

id., т. 307.

Ce dernier vers est répété, liv. i v , v . 583. — L e val. écrit Сп8мъ (Spoume). S P U N - Y A R N , angl. s. (Spun, préf. et pp. de Spin; angl.sax. Spinnan\c\, Filer.) Bitord.—Henry Manwayring (1644) écrit Spun-yarnc.—V. Yarn. S P U N G E , angl. s. (Du lat. Spongia, y o ; . ) Ecouvillon.

Éponge; gr. 2тоу-

S P U N N I N G S P L A N K E . d a n . s. (De Planhc. Planche, Bordage; et de Spunds, Bonde, Bondon.) (Proprement : le Bordage de la bonde, du nable par lequel s'échappe l'eau du fond de l'embarcation.)Gabord, Ribord.—V. Kjolplanke. S P U N T A R E UN CAPO,ital. v . a. (Proprement : Épointer un cap, Poindre d'un cap.) Doubler un cap. — Y . Montare. Raddopiare. С П У С К А Й С Я ! (Spousshaiessia I) rus., impér. ( P r o p r e ­ ment : Fais descendre! De П у с к а т ь , Laisser aller, P o u s ­ ser. [Rad. slave П у с т [Poust], qui exprime l'idée de V a ­ cuité.]) A r r i v e ! Laisse arriver! — M a n q u e à la part, rus.-angl.-fr. de Chichkoff. CnyCKAHIE К О Р А Б Л Я (Spouskanié horablia), rus. s. n. (De С п у с к а т ь . [ V . ] ) (L'action de Faire descendre le na­ vire à l'eau.) Lancement, Mise à l'eau. С П у С К А Т Ь (Spoushate), rus. v . a. (De П у с к а т ь , Laisser aller. [Rad. slave П у с т [Poust], qui exprime l'idée du V i d e . ] ) Faire descendre, Affaler, Amener, Filer, Larguer. ( V . Опустпшь, Опускать.)—Спускатель (Spoushatèle), s. m. Cpmmetteur. — Спускать к а п а т ь (Spoushate hanate), rus. v. a. ( Proprement : Allier ensemble les fils de carret. Спускать, qui signifie: Faire desrendre, Laisser aller,— bien que l'idée de mixtion, de fiision.de mélange et celle de vacuité soient fort étrangères l'une à l'autre, — signifie aussi : Fondre ensemble, Mêler.) Commettre un câble. — Спускать верейку (Spoushate verevhou), Commettre un cordage.—Manque à la part, rus.-angl.-fr. de Chichkoff.— Спускать корабль на волу (Spoushate horable па vodou), Lancer un navire, Mettre un navire à l'eau.—(V. С п у с т и т ь , Пускать.—Спускать шлюпку (Spoushate chliouphou), v . a. Mettre une chaloupe, un canot à la mer.—Спускъ (Spoushe), s. m. Commettage.

e

S P R Y T T S A Y L E , angl. s. (Orthographe anc. de Spritsail. [ V . ] . ) — « Item, a bowsprytt of ooke; item, a Sprytt sayle yaerd » (vergue de civadière) « with a Sprytt sayle sore worren. » Jnventory of the great barhe, etc., 6 oct. i 5 3 » . Henry Mauwayring (1644) écrit Sprit saile; son édition de 1667 supprime Ve de Stale. S P U H R , ali. s. (Meme étymol. que Spoor. [ V . ] ) Carlingue d'un mât, d'un cabestan. S P U M A , lat. s. f. (De Spuo, j e Crache, fait du gr. Птиы.) Ecume, et par extension : Vague écumetise, Lame. ( V . Riok.) „ 1er Spumam elisam et rorantia vidimus astra, u V I R G H I : , Enéide,

liv. m , v . 5 6 ? .

SPUST1TI (Spoustiti), illyr. daim. v . a. (Même orig. q u e le précédent.) Amener. ( V . Jedra, Snixiti, С п у с т и т ь . ) — Sptistiti sidro, v . a. Jeter l'ancre, Laisser tomber l'ancre, Mouiller. — V . Sidro, Vârchi. С П у С Т И Т Ь (Spoustite), rus.v. a. (Même radical et même sens que Спускать.) A m e n e r . — С п у с т и т ь флагъ (Spoustite Jldhe), rus. v. a. Amener le pavillon. — С п у с т и т ь брамъс т е н г и (Spoustite brame-stennghi), Dépasser les mâts de perroquet. ( V . Брамъ-сшенга.) — С п у с т и т ь корабль (Spoustite horable), rus.v. a. Lancer un navire.—Synonyme: Спускать корабль (Spoushate horable). ( V . ) ( V . П у с к а т ь . ) — С п у с т и т ь раины (Spoustite raïeni), rus. v . a. ( P r o p r e ment : Faire descendre ou Amener les antennes. ) Arriscr ou Riser. ( V . Р ц ф ш п ь . ) — С п у с т п т ъ стенги (Spoustite stennghi), rus. v . a. Dépasser les mâts de hune. (V. Сшенга.) —Спустишься (Spoustistia), v . r. Arriver. — С п у с т и т ь с я ниже (Spoustitsia nijé), Arriver tout plat. —Спл'сшпшьсп вдругь (Spoustitsia vdrouhe), ( A r r i v e r tout d'un coup. Вдругь, de Другвй, Autre, Second ; et de В ь , dans), A r r i ­ ver tout plat. — С п у с т и т ь с я по немного (Spoustitsia po


1381

GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

C n y T H M K T ) (Spoutnihe), rus. s. m . ( D e Ilymb [Poutc], C h e m i n , V o y a g e ; et de Ci,, Avec [ g r . (Compagnon d e v o v a g e . ) Conserve. — V . ComoBapnmT,, KOHBOU.

SQUIF, cat. anc. s. m.Esquif. — • Item, per ce aguts pulgas » (deux cents clous d'un pouce) <• per adob del Squit de la dita galea , a raho de xx dîners lo centenar, iij s. iiij il. Fol. 56 v ° , Livre, des dépenses faites pour l'armement de lu galère le Saint-Thomas (mai 1406); Ms. Bibl. de la M a i . . n° 9 З 8 - З . — V . 2 . Taula.

S P V E G A T , dan. s. (Même étymol. que Speigate. D a l o t . — L e suéd. écrit : Spygatt.

SQU1FFUS, bas lat. s. m. (De l'ital. Scldffo. Embarcation.— V . Ruxo.

nemnogo). (Mot à mot : Arriver auprès, pas beaucoup.) Arr i v e r e n dépendant. — Cnycinniubca nojb ntmp'b (Spoustitsia pote vètre). Arriver sous le vent.) Passer sous le veut.

[V.])

[V.J) Esquif,

S P Y N A C E , S P Y N E , angl. anc. s. (Corrupt, de l'esp. Pinaça.) Pinace. (V.)

S Q U I F O U , provenç. s. m. (De l'ital. Scldffo.) Barque.

S P A . R , suéd. s. (Même orig. que Spoor. [ V . ] ) Carlingue d ' u n m â t ou d'un cabestan.

С Р А Ж А Т Ь С Я (Srajatsia), rus. v . r. (De Разишь [Razite], Battre, Frapper.) Combattre. — Cpaxeme (Srajénié), rus. s. n. Combat.

i . S Q U A D R A , ital. s. f. (Du lat. Quadra, Carrée.) E s c a d r e . — "Sono alcuni non so, se capi di Squadre, ò corniti l o r o , i quali sapendo molto bene, che le galee loro Squadre n o n s o n o fornite, ne armate di ciurma, ne possono caminar, n e sostener, le fatiche, etc. » Pantero-Pantera, Armata nav., l i b . II,» caP- 5 ( 1614), p . 218. — V . P r o v i d e t o r d'armata. a. S Q U A D R A , ital. anc. s. mento.

f. Équerrc. — V . Sgara-

3 . S Q U A D R A , ital. anc. s. f. Bordage extérieur. — Squad r e s o n o le tauole, che coprono il vascello, c i o è , che lo c i n g o n o tutto. » Pantero-Pantera (16,14). S Q U A D R O N , angl. s. (Du lat. Quadratus, Carré. Actes quadrata, Bataillon carré, Escadron.) Escadre, Division nav a l e . — " T h e Squadron » (la division) « under the comm a n d o f M Anson..., having undergone many changes in its destination, its force, and its equipment, during the ten m o u t h s between its original appointcment and its final sadl i n g f r o m St Helens... » R i c h . Walker, A voyage... by George Anson (Lond., 1769), chap. i , p . i . — « That the Squad r o n under M . Anson was to take on board three independ e n t compagnies o f a hundred men each, and Bland's reg i m e n t of foot. >. I b . , p. 3. r

e r

r e

S Q U A R E , angl. adj. (Du lat. Quadratus.) Carrée, en parl a n t d'une voile. — Square bolt, angl. s. (Bolt, de l'angl.s a x - Bolt, Machine à lancer les traits, et, par extension : T r a i t , et Cheville.) (Cheville de fer carrée.) Boulon. — Square-rigged, adj. ( D e Rigged, G r é é , partie, de Rig [to], G r é e r . ) Gréé carré, ou, comme on dit simplement en fran* ç a i s : Carré, en parlant d'un navire qui porte des voiles c a r r é e s . ( V . Bark, Hermaphrodite-brig.) — Square-sail, s. V o i l e carrée, Voile de fortune des navires latins. S Q U E R O , S Q U E R R O , v é n i t s. m. (Du gr. anc. 'Eovopiov, q u i a fait le gr. mod. Sxâpi.)Cale couverte, T o i t sous lequel o n a b r i t e un navire; Chantier de construction. On lit sur plan de Venise de 1797, entre la Riva del/e schiavoni et l e Seminario : « Squeri da nave; sur ce même plan, on r e m a r q u e autour des bassins de l'arsenal les toitures des S q u e r i où l'on construisait les galères. Une des rues de la V e n i s e moderne est nommée Via del Squero, si notre mém o i r e est fidèle; elle est voisine du palais Pisani, et, sur la r i v e du Canal grande qui lui est parallèle, est un Chantier d e gondoles. — « Prima che v i si facessero i magazini, vi » f à la Pescarla di San Marco) « erano Squeri, doue si fabric a u a n o le nane del commune » (les nefs appartenant à la r é p u b l i q u e ) , « le galee grosse. » Fr. Sansorino, Venetia citta nobilissima ( i 5 8 o ) , p. 3 i 6 . On lit p . 367 : « L'anno i344 , s ' o r d i n ò , che la galee grosse non si fabricassero più ne gli S q u e r r i della città, mal nell' arsenale, e a spese della signor i a , che prima si faceuano de i privati per mercatare » (pour e n trafiquer). u

n

Bateau,

С Р Е Д И З Е М Н О Е МОРЕ (Sredlzemnnïé m6re\ rus. s. f. (Среда [Srcdd], Milieu ; de Средце [Srcdtssé], le Cœur.! Mer Méditerranée.— V . Море. — Manque à A l e x . Chichkoff. С Р Е Д И Н А Л/ П А Р У С А (Srédina ou paroussa), rus. s. (Proprement : Milieu, Centre d'une v o i l e . ) Fond d'une voile. — V . М'ЬшокЪ, Н п ж т й , Паруса, Пузо, III mopniia. С Р Е Д Н Ш - Б П М С Ъ (Srednîe bimss), rus. s. (Bau du mi­ lieu.) Maître bau. ( V . Бимсъ, М и д е л е . ) — Средшй вЬщрь (Srednîe vètre), s. (Vent moyen, passable.) Beau frais, Vent maniable. ( V . умеренный.) — Средней гальюнный регель (Srednîe galéiounnié regltèl), s. (Proprement : bisse d'éperon du milieu.) Boudin. ( V . Гальюнъ, Р е г е л ь . ) — Средтп флортимберсъ (Srednîe flortimmberss), s. .Maî­ tresse varangue. ( V . ф л о г т и м б е р с ъ . ) — Cpe.iiiïn шпанrovm-ь (Srednîe chpannhooute), s. (Couple du milieu.) Maître couple. — Средняя баштарея (Sredniaia batturéia), s. f. Seconde batterie du vaisseau à trois ponts. — Средняя падуба (Sredniaia palouba). (Mot à mot : du Milieu pont.) Second pont. (V. Мплелъ-декъ, Палуба.) С Р У Б И Т Ь (Sroubite), rus. v. a. (De Руб [ V . Рубка].) Couper un cordage, un câble. S R I D A , i l l y r . daim. s. (De Srid, A n milieu [rad. slave Серд [Serde], qui a fait le rus. Среда [Sreda], Milieu.) Nom d'une pièce de bois ou forte planche qui va de l'avant à l'arrière sur le milieu du pont du trabacolo, et en consolide l e s bordages. C'est proprement l'ancienne Bocceria. ( V . ) S S A C A N A , port. anc. s. f. Sèche.—V. Essacana. S S A E T Y A , cat. anc. s. f. Pour Sactya.

(V.)

S S A R A N T E , esp. anc. s. f. Nom d'un navire cite à la lin d'une nomenclature de bâtiments à rames, dans la loi v u , titre 24 de la 2 des Partidas. Nous n'avons trouvé aucun détail sur cette espèce de bâtiment, qui était sans doute de la famille des tartes et des saities, et qui leur était inférieur en grandeur et en importance, car il est placé après eux dans la liste donnée par la loi. — V . Galeota, Tarta. e

SSO. Abréviation du rus. Зюпдъ-аюпдъ-остъ. (V.) SSW. Abréviation du rus. Зюгиъ-зюпд'ь-весгпт,. ( V . S T A A N D F R , holl. s. (De l'angl.-sax. Standan [c]. Etre debout; en relation avec le lat. Stare.) Draille verticale. — Y. Cabo de la raca. S T A R U L A . Un manuscrit des Statuts de Marseille ( х ш ' siècle), connu par les Bénédictins continuateurs de du Cange, porte : n Domini navis teneantur per sacramentimi habere et tenere quendam bonum et ydoneum scriptorem ad portum navis » (à la porte du navire, un sabord par l e quel on entrait dans la nef); « qui scriptor juret et teueatur sacramento fideliter scribere in suo cartulario omnia avéra


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

que in dicta nave mittentur vel honerabuntur, et nomma et cognomina illorum quorum erunt dicta avéra, ut supra dtctum est. Et denunciare scriptori Stabula; dictae navis ipsa die qua dicta avéra fuerint honeratayquae dies in qua honerabuntur dicta avéra, scribatur ab ipsis scriptoribus ittcartulariis suis. » Les Bénédictins ont supposé que par : Stabulœ, le statut désignait ou la cargaison du navire ou la facture des marchandises chargées. Un manuscrit connu de Carpentier, et celui des Archives municipales de Marseille, d'après lequel MM. L . Mérv et Guindon ont donné leur édition des Statuts, portent Tabule, et non Stabule on Stabulœ; cette leçon nous semble la bonne. La Tabula navis était le registre du bord (du lat. Tabulœ), et le rédacteur des Statuts emplova ce mot pour ne pas répéter Cartulariutn, qu'il avait écrit déjà et qu'il allait reproduire encore. Quoi qu'il en soit, la prescription dont nous avons rapporté les termes montre quel soin la loi du Moyen Age mettait à sauvegarder les intérêts des marchands, des armateurs et des capitaines. L'écrivain du navire était contrôlé par l'écrivain du . s a b o r d ; ce qui échappait à l'un ne pouvait échapper à l'autre, et tous deux étaient engagés par serment à faire loyalement leur devoir. S T A B U L A R I A , bas lat. s. f. (Du lat. Stabulum, Étable, Écurie.) Écurie. — « Item, quod quœlibet trium navium sit patata » (armée, gréée) « et furnita de Stabnlariis ad portandum с equos in qualibet. » Projet de traité, etc. ( i 2 : , 6 ) ; Ms. Bibl. nat. (V. Estaublerie.) — « Item, débet esse navis quelibet parata et furnita de Stabnlariis ad suflicicntcm per portandis equis centum. * Rédaction définitive du traité dont nous venons de citer un article. ( V . p. 3H8, t. u de notre Archéol. nav.) — « Item, Stabularias pro equis parafas cum restibus.... E l ibi » (dans les tarides) о debcat habere Sta­ bularias paratas pro xx equis, si necesse fuerit. » Même traité. С Т А В Е Н Ь y пуШЕЧЫХЪ О К О Н Ъ (Slovène pu pouchètehni-he окопе), rus. s. m. (Mot à mot : Volet pour la fenêtre du canon; Ставень de Ставит[Stavité], Être debout [lat. .9wre].) Mantelet desabord. — V . Поршонь, П о л у бортнпкъ. С Т А В И Т Ь m A A E P C b l ( S t a t > i t e p i l l e r s s i ) , rus. v.a. (De С т а т ь [State], se Mettre debout.) (Mettre debout des épontilles.) Epontiller, Étançonner. — С т а в и т ь шпангоуты (Stavite chpunn-hooitti), Monter les couples. — V . Ш п а н гоутъ. S T A C I U M , bas lat. s. n. (Du lat. Statio.) — .. Nec non teloneum de navibus ad Stacia venientibus, quœ ad eamdem ecclesiam arripere videntur. » Charte de Lot/taire, citée par les Bénédictins. Dans ce passage, « Venire ad Stacia signifie Relâcher, Mouiller dans une rade, — et, en ce cas, Stacium serait un synonyme de Stagium (V.), — ou venir s'attacher aux pieux que nomment Stacas ou Stachœ quelques documents latins, et Staicbes ou Estaiches les documents français. A ces Estaiches s'amarraient les navires, dans les ports où ils ne pouvaient se mettre à quai. S T A D 1 U M , bas lat. s. n. (De Statio.) Rivage, lieu où peut s'arrêter ou s'amarrer un navire. — « In stadio seu littore tali prout civitas Pazzawe » (la ville de Passaw) « extitit sittiata... » Charte de 1З67, citée parŒfels, t. 11 de son Histoire, de Bavière. — V . Stagium, Stassi. S T A É , bas bret. s. m. (Du vieux franc. : Estay.) Étai. S T A E R I I S . Pour : Statcriis dans ce passage du Contrat de no/is de la nef le Paradis (1268), publié t. 11, p. З92 de

noire Arch. nav. : « Lanterna una de vitro, Staetiis duabus, cum romanis duabus. » — V . Staterà. ST/EB, angl.-sax. s. Côte, Rivage, Bord de la mer, P o r t . « On geofones stœtbe , Sur les bords de l'Océan. » — » Be ]>oeni sui-stœie, Vers les côtes du sud. » — V. Geofon, Su$. On écrit aussi Stai. — V . Mere-hwearf, Ora, Ore, Oro, Sai-rima, Sœ-strand, Sae-warod, Score. S T A F N A P i i (Staghnarô), gr. mod. v . a. (De l'ital. Stagnare.) Affranchir le navire; Aveugler une voie d'eau. S T A F F , angl. s. (De l'angl.-sax. . 9 t e / [ i s l . Stafr), Bâton. Bâton ou mât de pavillon. Arbalestrille, Flèche, Bâton de Jacob. S T A F N , isl. s. m. Avant, Proue ; quelquefois, mais rarement, Poupe. — Stafnbiu, s. (Bài, voisin.) (Voisin d e l à proue.) Le rameur le plus près de l'avant. — Strafnlidr, s. (Lidr, Faux.) Grappin, Main de fer, Gaffe. — Dans le M é moire n° 2 de notre Arch. nav. (t. 1", p. 155), ayant eu l'occasion, à propos de l'Ordre de bataille des navires normands, de citer le mot Stafnliar, nous émîmes cette opiniou que l'instrument désigné par ce terme était probablement une poutre année d'une faux ou de crochets de fer, analogue au bélier (Asser [ V . ] ) dont piarle Végèce. Nous nous fondions sur ce que dans l'anglo-saxon Staf signifie bàlon. et dans l'irlandais Lia, faux. Alors nous n'avions pu nous procurer un bon dictionnaire islandais, et nous ignorions que Strtfn, et non Staf, était radical dans Stafnliar. Voici le passage de T o r p b é (Hist, de Norv. [ 1 7 19], 11 part., chap. 40. page /|.'i6) qui contient le mot, sujet de cet article : « P o s tremo asserès fereo unco praefixi (Stafrdia vocant) cum rostratis anchoris in illas (naves) injici cœpti..., etc. » Ces asscres fixés à un crochet de fer étaient certainement des instruments analogues aux crocs emmanchés que l'on appelle Gaffes. ( V . Kraki.) —\Stafn-loh, s. n. (Lok, Couverte.) Tille construite à l'avant d'une embarcation. e

S T A G , ail. holl. dan. suéd. s. (Du lat. Stare, être fixe, ou de l'isl. Stag, Ficelle. Cette dernière hypothèse ne nous paraît pas la meilleure.) Étai. — Stag-garnaat, holl. (Garnaal, le même que Carnet. [V].) Bredindiu. — Stag-niaus, ail. Pomme d'étai. L e holl. écrit Stag-niuts, le suéd. Stag-mits, et le dan. Stag-muits. — V . Maus, Muis, Mus, Muus. S T A G E , angl. s. (Non pas, selon nous, de —réy-t,. T o i t , , Maison, comme le veulent Nicot et Ménage ; mais île l'angl.sax. Stigan[c], Monter, cpii est peut-être en relation avec le gr. STEÏ/OI, j e Vais, j e Marche.) Plate-forme, Ecbafaud. — Floating stage, Échafaud flottant, Radeau. - Cable stagi. Plate-forme des câbles. — Haitging-stagc , Échafaud suspendu par des cordages; Pont-volant. S T A G I U M M A R I N U M , bas lat. s. m. (De Stare.) P o r t . — « Cum cas » (ces pièces de bois) « ab inde usque ad quoddam Stagium marinimi et quandam insulatn marinara... adduci fecisset...» Charte de l'année 1342, citée par D . Carpentier. V. Stadium. S T A G N A UNHA F A L L A , géno. v. a. (Du suivant.) Etancher une voie d'eau, Aveugler une voie d'eau. S T A G N A R E U N A F A L L A , ital. v. a. (Du lat. Stagnare. dans le sens de Consolider, fait du gr. 2-CEYVO'IO, j e C o u v r e , je Resserre.) Aveugler une voie d'eau.—V. Astagnare, Falla, Ristagnare. S T A G N A , GNO, ital. adj. (V. Stagnas.) Anchora, que decti consoli del mare sieno tenuti di dare nel prencipio detta galea Sta ia in punto alla recta rome si costuma, etiti detti viaggi più non habbìno a fare reconciare detta iralen


GLOSSAIRE NAUTIQUE pei- q u a n t o tornassi importo (in porto) Pisano , tornando el p i n i m p o r t o Pisano due uolte. » Art. i o , Capitoli pel viaggio Je Bcirbcria, eic.;Ms. du x v siècle, n° 8 9 6 , Bibl. Riecard. à Florence. e

S T A G N U M , lat. s. n. (Selon les uns, de Stare; selon d'aut r e s , d e Z T E Y V O V , Couvert, T o i t . ' Etang , et par extension : Mer. — .. Interea magno misceli murmure Politimi, Emissamqiie liieniem sensit Neptunus, et imis Stagna refusa v a i l i s . V I R G I L E , Enéide, liv. i , v. 144.

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Stamenali sono le coste, che formano il corpo et fianchi della galea, à imitatione de gli animali irrationali, salvo che quelli cambiano con la schiena volta al cielo, el la galea al centro della terra... » Bartol. Crescendo* Nautica Méditer. (1607), p . i 3 . — « Gli Stamenali sono queste parti , che si accrescono et incastrano nelle cime di detta matera per difetto, che un solo legno non può far tanta piegatura naturalmente, quanto bisogna alla curvatura et garbo del fianco della galea. » I b . , p. 1 5.

rr

Q u e l q u e s auteurs, et entre autres Eric d'Upsal, dans son pfjst. de Suède, liv. v, p. i g o , ont appelé Stagnâtes urbes ou <tei talcs les villes maritimes. S T A G N U S , A , UM, bas lat. adj. (Du gr. S T E Y V Ó I . I , j e R e s s e r r e , j e Soude, j e Rends impénétrable.) (Impénétrable à l ' e a u - ) Ètanche; bien calfaté. — « Conducam et consignabo v o b i s . . . (navein) Sanani, Stagnam , et completimi coopertjs e t c . » Contrats d'affrètement pour les nefs et selandres l o u é s p a r les Génois aux envoyés de saint Louis (12G8). V . j pacta naulorum , publiés par nous dans le Recueillies Documents inédits sur l'Iiist. de France. — « Rona fuie, et s i n e d o l o et fraude, locaverunt et naulizaverunt circunspecto v i r o P a u l o Girabili de Vencsiis » (de V i c u s , près d ' A p t ? ) , n u n c i o et negociorum gestori serenissimi principisdomini P h i l i p p ' , Dei grada Francie >. (Philippe de Valois) « presenti e t p r ò ipso domino rege, etejus infrascripto admirato cond u c e n t i , stipulanti et rescipiend quibus ipsorum imam bon a m et sufficientem galeain de centum et sex decim remis b e n e aptatam, Stagnam , calefatatam, spalmatam, fornitura e t e a r n i t a m bene et sufficienter. » Contratdc nolis du 3 avril i 3 3 5 , publié t. 11, p . 3 î 6 d e notre Arch. nav. — V . Eschar feyt. e

s

С Т А К А Н Ъ y П О М П Ы (Stakanc ou Pommpi), rus. s. m. p r o p r e m e n t : Gobelet de la pompe. Reiff propose pour e t v m o l o g i e au mot Стаканъ, le gr. ^ T O C U V O ; ; il nous semble , u e dans le mot russe on doit plutôt voir un composé des J e u x mots hollandais : Кап, P o t , Cruche, et Staai, P i e u , g c h a l a s . L e Стаканъ y помпы désigne en effet le piston de la p o m p e , qui est une sorte de gobelet, de p o t , de tasse at­ t a c h é à une gaule de bois ou à une verge de fer.) Heuse, Chopine. Ç ' f / А К С Е Л Ь (Staisele), rus. s. m. (Transcript. du holl. Ç M « c i ' - ) Voile d'étai. — С т а к с е л ь ф а л ъ (Sta/tsèlc fall). D i f h o l l . Stagzcil val.) Drisse de voile d'étai. •"•"TAAOVno (Staloupo), gr. mod. s. m. (Peut-être du gr. •v-oL/âî ' 2та£<о,]е Distille, j e Verse.) Chopine de pompe, J j î t o n d e pompe. — Manque à Dehèque. 0

0 1 1

2 T A M I N ou 2 T A M I 2 , gr. anc.s. f. ( D " W , u i , Dresser. Pièce de bois courbe, entée sur la varangue pour former la côte du navire, ou Nôjjieuç ( Y . ) . C'est le Stamenalc ital. ( V . ) , YEstameneire français ( V . ) , l'Allonge de varangue. — Le Dict. gr.-fr. de M . Alexandre définit très-mal le XTÏULIV. quand il dit : «Pièce de bois courbe qui soutient les planches du tillac. » Les pièces qui soutiennent le plancher, appelé tillac ou pont, sont placées horizontalement, tandis que le 2Tap.îv se dresse dans un plan vertical à la quille. — Le Lexikon gallo-hellenikon(Athènes, 1842) confond le i t a u i c avec le Apuoyoç. Cette confusion n'est possible que lorsqu'il s'agit d'embarcations dont les varangues n'ont point d'allonges, et, d'une seule pièce, forment la côte du navire. Dans les très-petits navires, le 2 T O I U I V est la côte elle-même. (V Statiimcn.) S T A M I N A L E , ital. s. m. Variante de Stamenalc.

Y.

S T A M M E l M A S T , dan. s. (De l'angl.-sax. Stcnm, T r o n c ; Mèche d'un mit. — Starnine i rocr, i spil, Mèche du g o u vernail, du cabestan. S T A M S K U T , suéd. anc. s. (De Skia ou Siuta, Escute [ V . ] ; et de Stani , T r i b u t , Droit.) Droits qu'on prélevait sur les navires marchands. — « De qualibet nave, qusvadit Holmis » (à Stockholm), '• cum mercinioniis, unum denariuni, quod in nostra lingua dicitur Stamskut. » Charte suédoise'de i 3 i 4 , citée par Jean Scheffer, dans son édit. des Chroniques des archevêques d'Upsal. S T A N C I I I O N , angl. s. (Webster rapporte ce mot au Ir. Etançon; il est certain que ces d e u x ' m o t s ont une origine c o m m u n e , le bas lat. Stantus. [ V . ] ) Ëpontille. — S l a n c h i o n n'est pas depuis longtemps dans la nomenclature anglaise; s'il figure au Mur. dict., on ne le voit point dans le Sca-inans dict., par Henry Manway ring (1644).—Slanchion of nrtting, ( Support de Filet de bastingage.) Batayole. — V . Pillar. PrOp, Shoare, Slamimi. S T A N C I A , port. anc. s. f. (Du lat. Stare , Rester/ Abri. Port, Rade, Lieu de Relâche. — « Calleçeaa lie a milhor slancia para fustas. » Roteiro de D. Joam de Castro; descripcâo do porto de Calleçeaa.— V . Recolhimento.

S T A M A N E A , géno. s. f. (Du gr. Zmu.ii. [V.]) C o u p l e . — S T A N D (To) A W ' A Y F R O M , angl. v . a. (Être en route Stanianea meistra, Maître couple. — Strafico dit Staminara ; loin de... Stand, de l'angl.-sax. Standan[c], Etre, Demeurer i a i s nous devons en croire M. le comte de Persami, officier en relation avec le lat. Stare.) Prendre chasse. — S t a n d (to). „i<; oui a eu la bonté de faire pour nous une uomencla- for the anchoring-place, (Etre vers l'ancrage.) Être au mouil_ „ italienne-genoise-lrancaise, en 1841. lage. — V. Fly (to) from, Sheer (to) off. t U ГЕ. .'. * 1. S T A N D A R D , angl. s. Etendard de galère, Pavillon. S T A M A N A Ï R E , provenç. langued. s. f. (De l'ital. Stame— Royal standart, Pavillon royal. — Y . Etendard. nalc) A l l o n g e , Genou. 2 . S T A N D A R D , angl. s. (De Stand. [ V . ] ) Capucine d'éS T A M B E C C O , ital. s. m. (Variante de Sciabecco. [ V . ] ) Chap e r o n . — Standard ince, Capucine de pont. — V. Knee. 1 e k Cbebek. — On dit aussi Zambccco S T A M E N A L E , ital. s. m. (Du gr. Sxauiv [ V . ] , et non, 1. S T A N D E R , dan. s. Cornette, Guidon. — • En Deel m m e nous l'avions avancé t. i , p. 164 de notre Arch. nav., af dens Ild var vendt mod Danncbrog, som og inden klok. Ли й " eternili, Appui, bien que Stemm ou Stamm ne 11 \ var stud i Brand-kommandoren flyttede da sin Stander i t pas sans analogie avec le gr. "Ьт^ил, Dresser, qui a fait ombord paa Holstcn.— Une partie de son feu» (du vaisseau v l » u u v . ) Allonge, Genou, et non Varangue, comme l'affirme anglais dation) « fut dirigée contre le Danncbrog, qui à 1 1 4at- l ( 7 4 ) > P' — L e Matere [ V . Matera] et heures et demie fut tout en feu. L e Commodore » (Collimatie r

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GLOSSAIRE

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deur capitaine de i classe) « qui le montait » (il se nommait'o. Fischer) « porta sa Cornette à bord du Holslen. » Bardenfleth, Udkast til en militair Beslrivclse over slaget pua Kiobenhavns Rhed dcn idea aprii 1801, p . 7.

NAUTIQUE. S T A N K (n nasal), bas bret. adj. ( D e Stagniti. [ V . ] ) Etan­ che. L e P . Grégoire, Diet, fr.-bret. — Stanka ann dour, v. a. Aveugler une voie d'eau. Mot à mot : Fermer le passage à l'eau.

С Т А Н О В И Т Ь (Stanovite), rus. v. (De Ставишь [Starile}. Mettre de bout. Rad. С т а т ь [Stat] [ Л ' . ] , en relation avec le СТАНДЕРС Б(Ля/?(-/егс, n sonnant), rus. s. m. (Transcript. lat. Stare.) (Placer, Mettre.) Appeler, en parlant d'un cor­ de l'angl. 2. Standard. [ V . ] ) T a q u e t de bitte. — Сшандерсъ- dage qui est dirigé d'une telle façon.—Капать становится индегепгь (Sannderss-inndéhett), rus. s. rn. (De l'angl. invrb (Капаte stanovitsia toug), Le câble Appelle. Alex. Standar [ V . ) ; et de Head-l'.night ou Knight-head. [ V . ] ) Ca- Chichkoff. pucine, Courbe de capucine. С Т А Н О К Ъ П У Ш Е Ч Н О Й (Stanale pouehétchnote), rus S T A N D E R T , suéd. s. Même origine et même sens que s. т . С т а н о к ъ , qui vient de С т а т ь , Se tenir debout, designe à la fois le chevalet du peintre, l'établi du menuisier, Staander et Stander. (V.) le train d'une voiture et celui d'une pièce d'artillerie. AppliS T A N D I N G , angl. adj. et s. (De Stand. [ V . ) ) Dormante, qué à l'artillerie de mer, il nomme l'Affût du canon. — V. en parlant d'une roanœuvie; le Dormant d'une manœuvre. Пушка, Пушечный. Ainsi : Standing-горе, Manœuvre dormante , et The Standing part of a горе, le Dormant d'un cordage Standing S T A N T A B I U S , bas lat. s. m. Étendard. — « Ordinatum lift, Moustache. ( V . Lift.) — Standing lift of the cross-jack fuit quod Stantariuni Beati Georgii de celerò non portaretur yard, Moustache de la vergue sèche. (V. Crosse-jack yard.) per mare alicubi itilo m o d o , ni si essent gallese decern. —Standing lift oj the sprit-sail yard, Moustache de la c i - Jacq. Doria, Annales de Genes, an. 1282. La république vadière. ( V . Sprit-sail yard.) — Standing mast. (Mât fixe.) de Gènes ne voulait pas que l'étendard de saint Georges lias mât, Mât majeur. (V. L o w e r mast.) — Standingrigging, sous lequel elle s'abritait fût exposé à quelque humiliation, et elle admettait que dix galères étaient une force capable Manoeuvré dormante. — V . Rigging. S T A N D U P A , vénit. s. f. Heuse ou Piston de la pompe. de le faire respecter partout. 1. S T A N D E R , ail. dan. s. (Proprement : Pilier. Même origine que Slaander. [ V . ] ) Draille verticale. г

— On dit aussi Sanduco. S T A N G , dan. s. (De l'angl.-sax. Steng, Styng, Bâton, barre de bois.) Mât. — B r a m - S t a n g , Mât de perroquet.— Bavem-bram-stang, Mât de cacatois. — Fasle-stang, Mât de hune. — Kryds-stang, Mât de perroquet de fougue.— Bovenkryels, Mat de perruche.—Barc-stang, Mât de rechange.— Flag-stang, Mât de pavillon. S T A N G A , bas lat. géno. anc. s. f. Barre que l'on plaçait entre les chevaux embarqués, pour leur faire des stalles. ( V . Maniaora.) — Dans la marine italienne, toute barre de bois ou de fer est nommée Stanga. — « Ordenado fo per la signoria che de qua aitanti algun fîlador no olssa ne debia filar soura alguna Stanga, la quai no siasignada per lo masser de la caxa de lo segno del so cantier... » Décret du 26' août i338.;chap. 77, Capitolar della Tana, Ms. parch. in-/ °, de notre Bibl. partie. n° 1, p. i o v ° , l i g . 11. (

S T A N G U E , fr. s. f. (De l'angl. Slang. [Angl.-sax. Steng, Bâton.] Nom donné à la Verge de l'ancre par les auteurs qui traitent du blason « L e Trabs, c'est le bois ou traverse d'en haut', (dans une ancre); « la S tangue, c'est la v e r g e , la t i g e ; les Gumènes (V.) sont les câbles avec lesquels l'ancre est attachée. — Vaillant de Guelis porte d'azur (bleu) à. l'ancre d'argent (blanc), le trabs de sable (noir), surmonté de deux molettes d'or (jaune), Goadefroy, en Angleterre, de gueules (rouge) à une ancre d'argent, là Stangue d'azur, le trabs d'or. » Le P . Ménétrier, Nouvelle méthode ralsonnée du blazon ou de l'art héraldique, in-8°, Lyon, 1770, p . 201. — » Dupastiz de Montcollain, en Normandie, d'argent à l'ancre de sable, la Stangue et le trabs d'azur. >» Encyclop. méth., Histoire, t. 1", p. i 6 3 . _ Borei (Dictionn. des termes du vieux français, in-fol., i 6 5 o ) se trompe quand il d i t : * Stangue , Bois d'une ancre de navire. » A son art. Trabe ( V . ) , il est dans le v r a i , et prend bien la Stangue pour la V e r g e , et non pour le Jas. С Т А Н И Ц А (Stanitsa), rus. s. f. Flasque de l'affût. — V . Станокъ. 2 T A N I A P Û (Stagnaro), gr. mod. v. a. (De l'ital. Stagnare. [ У . ] ) Franchir une pompe.

S T A N T A R O L I U S ou S T A N T A R O L I U M , bas lat. s. 111. ou n. (Du lat. Stare, Etre debout.) Épontillc, Estance.— V . Cohoperta , Estance, Instant us, Status. S T A N T A R O L O , ital. anc. s. m. (Du précédent.) Estanterol.— « Stantarolo è vn trauicello, che si appoggia alla corsia, e sostiene le forbice dalla poppa. * Pantero-Paiitera

(i6'4). S T A N T E D E L L ' A R G A N A (sous-entendu : Corda), vénit. anc. s. f. (De Stare, Rester.) Nom donné à la tournevire. parce qu'elle restait toujours garnie au cabestan ou Argana. — V. Cao piano. S T A N T L O U E B , bas bret. s. Pissotière , selon le P . Grégoire. — V . Staotigel. Z T A N T Z A В Е Л А (Stantia véla), gr. mod. s. f. ( 2 t * v < « , de STOIVTÇO [ V . ) ; BiXa, transcription de l'ital. Pela. [ V . ] — Voile d'étai.) L e grand foc de la 2axoij).£va. ( V . ) 2 T A N T Z 0 (Stantzo), gr. mod. s. m. (De l'ital. Staselo. [ V . ] ) Étai. — V . TÉpOpov. S T A N T I A , ital. anc. s. f. (De Stare, Être logé.) Station, Abri, R a d e , Havre, Port. — V. Portolano. S T A N T I O N , angl. s. (Variante de Stanchion. [ V . ] ) Êpontille. — Ce mot ne se trouve point dans le Dict. ueNVebster. nous le lisons dans Romme(Z)ic'. delà mar. angl., in-i a, 1804 • — Stantion of the hold, Ëpontille de la cale. — Stantion between decks, Ëpontille qui soutient un pont. — Stantion of the nettings, Chandelier de filet de bastingage. — Stantion of the lop, Batayole de hune. — Stantion that and unship , Épontille volante. — V . Pillar. S T A N T U F F O , ital. s. m. Piston de la pompe. — Y . Sanduco , Standupa. S T A N T U S , bas lat. s. m. (Du hit. Stare, Être debout.' Épontille. — « Injungimus, quod naves que a Veneciis c u i cabuntur occaxione eundi extra culfuni, glavam (V.) dimittere debeant a secundis Stantis arboris de medio usque ad Stantos qui sunt ultra portam. » Statut vénit. de i a 5 5 . chap. 80. — Une prescription analogue se trouvait dans un


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E . s t a t u t J e 1229, cité au motVanus. ( V . ) — V . Estance, Est a n ç o n , Stantarolius. S T A O N (n nasal), bas bret. s. (Meme origine que Steven. [ V . ] ) Étrave. S T A O T I G E L (gel prononcé guet) ou S T A O T L E C ' I I , bas b r e t . s. f. (De Staot, Urine.) Pissotière. S T A P E L , holl. s. (De l'angl.-sax.) (Proprement : Base, ^ p p u i , Support.) Chantier, Cale de construction. — V . Werff. С Т А П Е Л Ь (Stapèle), rus. s. m. (Transcription du p r é c é d e n t . ] Chantier de construction, Cale de construction. V . В е р ф ь . ) —Сшапель-блокъ (Stapèlc-bloke). ( О л о к ъ , de l ' a n g l - Block; Billot.) T i n . S T A P U L A , bas lat. s. f. On l i t , t. v, p. 6 d e R y m e r , une C h a r t e d'Edouard I I I , donnée en 1ЗЗ8: « T i b i precipimus q u o d tot pontes, cleias, bordas, raccos, cordas, canevacia, S t a p u l a s , anulos, clavos ferreos, dolia vacua, et alia quse p r o bujusmodi eskippameuto equorum necessaria... in nav i b n s poni facias. » Les Bénédictins, qui ont cité ce passage, • >nt pensé que Stapula pouvait être une latinisation de l'angl. Staplc, qui signifie Gâche. S i , en effet, c'est à l'angl.-sax. Stapel qu'il faut rapporter Stapula , c'est de Pieux, d'Epontilles qu'il s'agit dans le document allégué, et non de Gâches; m a i s nous ne pensons pas que ce soit le sens à attribuer au m o t q u i fait l'objet de cet article; nous croyons que Stapulas est là pour Siabulas, et qu'il s'agit d'étables ou écuries, ou m i e u x peut-être de mangeoires et de râteliers. — V. Stabularla. S T A R B O A B . D , ang. s. (De l'angl.-sax. Stcor-bord. [ V . ] ) 'J'ribord. — On a écrit, au x v i siècle, Starboril. e

С Т А Р Б О Р Д Ъ (Starborte), rus. s. m. (Transcription du p r é c é d e n t . ) Tribord. — V . СтпрСордъ, Ш т п р б о р д ъ . S T A B E I N A N C H O R I S , lat. v. n. Être à l'ancre. — V . I n anchoris stare. S T A B E SU L E V O L T E , ital. v. a. (Être sur les bordées.) L o u v o y e r . — « A di 3 giugno, l'Armata se Iettò dalle secc h e « (s'éloigna des bas-fonds) « Stando su le volte, et dando f o n d o bora su la parte d'Abissini, bora sopra l'altra banda. » Viag. d'vn cornilo venetiano, ap. Ramits., t. i , p. 280 D. e r

С Т А Р И К Н И С А (Stariknissa), rus. s. f. (Ce mot, qui man­ q u e au Dict. d e R e i f f e t à celui de J. H e y m , n e peut avoir r i e n de commun avec le russe Сшрпкъ [Starile], signifiant: V i e i l l a r d ; il est évidemment composé des mots angl. Stern e t Knce.) Courbe d'étambot.

aujourd'hui aux Archives judiciaires de Paris; on lit, en effet, p . 690 : « Et mensura illius navis talis est quod sit quatuordecim palmorum in Stavrum, et octo pahnorum et dimidii in cooperta cquorum. " Quand le bon sens et la connaissance des laits relatifs à la mesure des navires du Moyi 11 Age ne seraient pas d'accord pour nous conseiller la restitution de Sentina, à la place où des clercs inintelligents mirent Stavrum et Starreni, la comparaison du texte cite par Carpentier et de celui (pie nous avons publié p. 6 0 9 , t. 1 des Mélanges historiques, collect. des Documents inédits sur l'histoire de France, avec les contrats d'affrètement faits à Gènes en 1268, justifierait cette restitution. Ainsi le contrat qui met à la disposition des commissaires de Louis IX la nef Bonaventura, porte : « Alla in Sentina palmos quatuordecim minus (piatta. » L e chiffre il, ne laisse aucun doute sur la valeur de notre rectification. ( V . Sentina.) I ) . Carpentier comprit bien qu'il devait s'agir de la cale, car il dit : • AIvus sive fundus navis; linde fortassis prò Carena. » Carena n'est pas admissible, car jamais dans les documents du Moyen Age ce mot ne désigne la cale, mais toujours la quille. — V . Carena, Carina. er

S T A S C I O , ital. anc. s. m. (Variante de Statio. [ V . ] ) (De Stare, Demeurer ferme.) Etai. — « Et insieme passa 2.37 da' quali si faranno altri due Stasci al trinchetto di proda » (deux étais pour le mât de misaine/ « ... et di più vi cavano lo Sfascio del trinchetto di g a b b i a » (l'étai du mât de hune). Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 79, bVi. — V . Statio. 2 T A 2 1 M 0 N (Stasima-n), gr. litt. mod. s. n. (Du gr. anc. Arrêter.) Ancrage, Action de jeter l'ancre; Mouillage, Lien O Ù l'on jette l'ancre. — V . Aptoupaoyio, AyxupoSoXtov.

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STASS1, cat. bas lat. s. m. (Probabl'. du ht. Statio. [ V . ] ) Abri, Bade, Refuge.— » Ordinamus quod si aliquod lignttni vel navis de Barehinnna » (Barcelone) « eril in aliquo porlu vel Stassi S A L V A D O R , et viderit aliquot lignuni vel navim de Barchinona intrans vel intrantem in dicto portu vel Stassi, fortuna temporis, in continenti lignum vel navis, quod vel quae erit in ipso portu vel Stassi teneatur armare barchain suam et ire ad dietimi lignum vel navim, et juvet ipsum vel ipsani ad remolcar quotisque dietimi lignum vel navis sit in loco titto.et dicta barcha armata non recédât a pnefato ligno vel navi, quousque idem navis vel lignum sit ormejata.... Ordonn. de Jacques, roi d'Aragon, sur la police de la navigation ( i 2 5 8 ) , chap. 4 . — V . 1. Stathes.

S T A T E R À , bas lat. ital. s. f. Balance à croc. Duez (1674). С Т А Р Н П О С Т Ь (Stampaste), rus. s. m. (Transcription, — L'art. /,2 du Statut vénitien de 1255 ordonne à tout paj e l'angl. Stcrn-post.) Étambot. — Manque à Reiff. — V . tron ou maître de navire d'avoir à bord « unani Stateratn Axmepii-штсвень. de justo pondère Veneciartim, cum qua ad minus libras DCC С Т А Р Н Т И М Б Е Р С Ъ (Starntlmmberss), rus. s. m. sing. ad glossimi possint pesare. » L'art. 38 du Bref de Cagliari (1318) mentionne la Staterà. ( T r a n s c r i p t i o n du plur. de l'angl. Stern-timber.) Allonge de poupe. Reiff-

Montant de poupe, Quenotiillette. — Manque à

S T A R B E N E ou S C A R R E N E . Mauvaise leçon de manusc r i t qui a trompé D. P. Carpentier. Un contrat de nolis, transcrit dans un des Registres de la chambre des comptes l'.ibl-nation., n° 8406, anc. fonds, fol. 201 v ° ) , p o r t e : « Menu r a illius navis talis est, quod sit quatuordecim palmOrum in Starreni, et octo palraorum et dimidium in cooperta. «11 s ' a g i t ici de la hauteur de la cale ou sentine, et le copiste de l ' a c t e , au lieu d'écrire : « in Sentina, » écrivit, sans se mettre peine du sens : « in Starreni. » Une chose analogue arriva u copiste du registre Pater noster de la Cour des comptes, s

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S T A T H E S , bas lat. angl. anc. s. On lit, t. x, p. 488 de Rymer, une Charte datée de I43I, où l'on remarque ces mots : « De quibuscumqtie porlibus et Stathes Angbai et Flandriae.... » Il n'y a guère à douter que le mot Stathes, rapproché de Porlibus, ne désigne des localités analogues aux ports, e t , par exemple, les Rades ou Stations navales. Ce terme vient-il directement de Statio? Il semble assez naturel de le rapporter à l'angl.-sax. Staici (Stassel), qui signifie, en même temps, Base, Fondement et Situation, Station. 1. S T A T I O , lat. ital. s. f. (De Stare, Demeurer.) Rade, Abri, Havre, Mouillage. — « Stationeni a statuendo diciinus;

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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is igitur locus demonstratur, ubicumque naves intestare I ( V . Мель, П у с т и т ь с я къ берегу.) — Сташв на т р е х ъ якоряхъ (State па trè-h iacoriah). (Mot à mot : Se mettre possunt.-Ulpien, Z % . , U v . х ы п , tit. и , loi i . sur trois ancres.) S'AI'fourcher en barbe de chat, ou en patte ,< Deprensis olim statio Ultissima nantis. » d'oie. Manque à la partie rus.-angl.-fr. de Chichkoff. à V I R G I L E , Georg., liv. ìv, V. 4 a i . J . Heym et à Reiff. — Сгаатъ на ф е р т о е п ъ (State na fer— . . Po5tridie terram attigit Cerauniorum saxa inter et alia toïène), v. 11. (Proprement : Se mettre comme la lettre Perte, joca peliculosa, quietarti nactus Stationem, et portos omnes Cette métaphore a besoin d'être expliquée; il nous semble tiniens, quos teneri ab adversariis arbitrabatur, ad eum lo- que voici comment elle doit être entendue. L e ф russe, a p ­ pelé aujourd'hui Effe, se nommait autrefois : ф е р т ъ cum qui appellatili- Pliarsalia, omnibus navibus ad unam incoliimibus, milites exposuit. » César, de Bello civili, liv. m , (Ferle) ; or, ce signe correspond au V (Fe, ou Effe) des Alle­ chap. 6. — Legiones duas, ix et x, ex Sicilia navibus mands, des Hollandais, etc. Se mettre à l'ancre sur deux onerariis profecías, quii m jam non longe a portit Ruspinas, câbles, faisant entre eux un angle aigu semblable à la lettre conspicatas naves cassarianas, qua; in Statione apud Thap- V , c'est bien, pour des Russes qui empruntent la figure aux sum stabant...» Hirtius ou César, de Bello afr., chap. 53. —• Hollandais, se mettre comme la lettre Fertc.) Affourcher, « Cujus adventus inscius Cassar, L . Cispium cum classe x x v n S'AI'fourcher. Manque à Reiff, comme à J . Heym et à la partie rus.-angl.-fr. d'Alex. Chichkoff. (V. ф е р т о е в ь л е ч ь . navium ad Thapsum versus in Stationem, prassidii gratia commeatus sui, miltit. » Id., chap. 62. — « Peruenimmo ad — С т а т ь на шпрпнгъ (State па chpriiinhe). Embosser, vn luogo doue pareua che fosse buon Statio, et li mettemmo S'embosser. ( V . Шпрпнгъ, Л с ч т . ) — С т а т ь на якорЪ (State па iahori), v . п. (Mot à mot, Être sur l'ancre, Se metancora... « Naiig. di Cada Mosto, p. 107 E. tre sur l'ancre.) Ancrer, Etre à l'ancre, Mouiller. ( V . Л е ­ 2. S T A T I O , ¡tal. anc. s. m. (Même orig. et même sens жать, С т о я т ь . ) que Stascio. [ V . ] ) — 0 Un cordone per lo Statio del trinchetto >• (l'étai de misaine) n quanto è lungo l'albero suo, S T A U B R E G E N , ail. s. (Composé de Slaub, Poussière, cioè passa i 4 - i » (1.4 pas i ou 72 pieds \ — аЗ '55°), Bartol. dont nous ne connaissons pas l'origine; et de Regen, Pluie, Crescendo, Nautica Méditer. (1607), p . 78. — « T r i g l i a de l'angl.-sax. Rcgnan[e\ ou Rinan\c\, P l e u v o i r . ) Bruine. ranno altri due cordoni per lo Statio grande » (le grand étai, STAIJEN, ail. v. a. et s. m. (Même étymol. que Stoiv [to). l'étai du grand mât) « son passa 36 » (180 pieds, — [ V . ] ) Arrimer; et Arrimage, selon Neumann (1800). 58" 45 ; chaque étai était long de 90 pieds, ou 29"'33 ). S T A V R U M , pour S e n t i n a . — V . Startene. Ibid* 2 T A Y P 0 2 T H 2 П Р Т М Н 2 (Stauro s ti-s prymi-t), gr. S T A T I O N N A I RE, fr. s. m. {De Station [gr. "Opu-oç, Y<popmod. s. m. (Du gr. anc. 2таиро;, et Прорва.) (Mot à mot : Lio;; lat. Statio; ital. Stanza, fait du lat. Stare, Demeurer; Croix de la poupe.) Arcasse. rus. Ноешь [Porter]-val. Ctarrie [Statsié]. Lieu où reste un ш

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navire.) (Gr. anc. ФиХа/Лс votû;.) Nom donnea un navire qui doit rester dans un parage déterminé ou Station, pour y exercer une surveillance politique ou pour veiller à la sûreté du commerce. \ l'entrée de chacune des rades principales est mouillé un Stationnaire, qui fait la police de la rade. S T A T U M E N , lat. s. n. (Du gr. 2tccu.Ív. [ V . ] ) Varangue, Allonge de varangue; Còte du navire.— « Imperai militìbus Cassar, ut naves faciant, cujus generis eum superioribus annis usus Britannia; docuerat. Carinas primuin ac Statuinina » (les cotes) « ex levi materia (iebant, rcliquum corpus navium vimiuibus çontextum coriis integebatur. » Csesar, liv. I , de Bello civili. — J . Sclieffer, qui cite en partie le passage qu'on vient de lire, p. 46, liv. i , chap. 6 de son traite de Militia navali, ajoute : « Nobis Statumina et cariuas eadem, aut certe minimum inter se diversa fuisse videntur, ita ut Statumina signilicarent ligna singularia, quas per m e dium navium, velut per corpus animalium spina transeunt. « C'est là une très-grave erreur; pas plus sur les chantiers de la Suède que sur ceux des Romains et des Armoricains, on n'a confondu la quille du navire avec les varangues; jamais, à aucune époque, les varangues n'ont été prises pour l'épine dorsale, dans la composition que l'on a pu faire du corps d'un navire avec celui des animaux. L'épine dorsale, c'est la carène; les varangues, ce sont les côtes. e r

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С Т А Т Ь Н А В А Х Т У [State na va-htou), rus. v. a. ( С т а т ь , du lat. Stare; gr. l<s-r¡\xi; sanscr. Std, d'oùStanou, Stable, S'tana, Station.) Prendre le quart, Relever'le quart. С т а т ь на двухъ якоряхЪ (State na dvou-h iacoriah). (Mot à mot : Se mettre sur deux ancres.) Affourcher, S'affourcher. Manque à J . H e y m , à Reiff, et à la partie rus.angl.-fr. de Chichkoff. — С т а т ь на мель (State na mèle). Echouer, Se mettre sur un haut-fond, Se jeter à la côte. a

2 T A Y P Û N Q (Stavrônâ), gr. mod. v . a. (Du gr. anc. Statupo'ç, Croix.) Croiser les perroquets. 1. S T A Y . a n g l . s. (Môme orig. qu'Estay. [ V . ] ) Étai. Dans quelques anciens documents on trouve l'orthographe Staye; ainsi John Smith dit, chap. v de son Sea-mans Grommar ( i 6 5 3 ) : « AU the masts, Top-Masts, and flag-stavez have Stayes, excepting the Spret-sail top inast. » Déjà, au XV»* siècle, Staye était l'orthographe usitée; on la remarque dans ГInveii tory ofthe great barhe (6 oct. i532), publié, t. 11, p. 278 de notre Archéol. nav. —Stay-sail, Voile d é l a i . — Stay-sail' s-stay, Étai de voile d'étai; Draille. 2. S T A Y , ungi. s. ( D e Stand. [ V . ] ) Relâche. 2 Т А Ф Т А 1 (Staphyli), gr. mod. s. n. (Du g r . anc. 2таRaisin.) Grappe de raisin, Paquet de mitraille façonné comme une grappe de raisin. rpuXv),

S T A B , angl.-sax. Variante de StœiS. ( V . ) С Т А Ц 1 Е (Statsié), val. s. f. (Du lat. Statio.) Station. С Т В О Л Ъ П О М Ы (Stvole pommpi), Tuyau de la pompe.) Corps de pompe.

rus. s. m. ( T u b e ,

С Т В О Р Ч А Т Ы Й С Т А В Е Н Ь (Stvortchatìe slovène), rus. s. m. (Proprement : Volet à deux.battants. С т в о р ч а т ы й , de Створъ,Battant, Côté d'un volet ou d'une porte qui s'ouvre en deux.) Man tele t brisé.-—-V. Ставень. S T E A M B O A T o u S T E A M V E S S E L , angl. s. (De l'angl.sax. Stem, Vapeur.) Bateau, Bâtiment ou Navire à vapeur. Par métonymie, on dit souvent : Steamer. S T E A R M , angl.-sax. Variante de Sleorm et de Storni. (V. S T E A R N , angl.-sax. s. Gouvernail. — V . S t e o r - r o i V r . Steor-sceofl, Steorn. S T E A R N - S E T L ( 5 f / > / i - ^ / / ) , angl.-sax. s. [Seti, Siège.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . P r o p r e m e n t : Siège du gouvernail, ou de celui qui tient le L v e r n a i l . ) A r r i è r e , Poupe. — V . YEfteii-stemn, Steorc r n , Steor-setl. o u

i T E r H , 2 T E r O S , gr. anc. s. f. et m. (De Irs'y,.,, j e C o u v r e . ) Couverte, Pont du navire; Rang de rameurs, selon l i n é i q u e s auteurs. — •< Apollodorus apud Phavorinum et A p o l l o n i u s apud Etymologum, voce Air,6Y,ç, vocant —TÉyoc i s t o s o r d i n e s , alii STOIJ^OU;. » J. Scheff., p . 320.

1387

de Noscid, Porter; Stcg, Pavillon.) (Porte-pavillon.) Enseigne de vaisseau. S T E H E N D E T A U W E U K , ail. s. (De Steheh, Être debout; angl.-sax. Standanle] ; lat. Slnre; gr. Четкий, sansc. Std.) Manœuvre dormante. — V . Tainverk. S T E I L , d a n . ; S T E I L E , ail. holl. adj. (De l'angl.-sax. Styhin, Monter, Gravir.) A p i c , Accore, en parlant d'une c ô t e , d'un banc.— Steil kyst, dan.; Sicile strund, holl.; Sicile kiistc, ail. Falaise. — V . Kùste, K v s t , Strand.

S T E D I U - L I N E , angl.-sax. s. C'est le nom que donne a u B r a s de la vergue le Gloss. lat. et angl.-sax. de Mone S T E I N - B A L L A S T , ail. s. (Même origine que Stonc-balr <e s i è c l e ) . — « OPISFERA, Stcdiuline. » L e Glossaire d'Elfric, lasl. [ V . ] ) Lest de pierres. B i b l . B o d l . Jun. 71, 1, cité par M . Bosword, dit : « Seding2 T E I P A , gr. anc. s. f. (De Зтгрг'о;, Ferme, Solide.) linc, Opisfera, » fol. 100. Nous ne savons à laquelle des Quille. — P o l l u x , au chapitre où il traite des parties du d e u x leçons donner la préférence. Il nous semble que si navire, d i t : « Mîuov oè тг,<; ПросрбоШос xa'i той 'EaêôXou, Steil est la première syllabe du premier m o t , in n'en doit •f, 2 T ; i p a xaXoi>p.lv7) (ce qui est entre le Procmbolc et l'Emr,as ê t r e la seconde; c'est in pour ing, terminaison anglo- bole est nommé Quille). » Est-il vrai que Pollux ait donné s a x o n n e des mots exprimant l'idée d'Action, qui semble d e une pareille définition de la 2 - r E t p a ? Nous ne le crovons pas, v o i r remplacer in. Quant à Stedin ou Steding, que nous moins qu'on nous démontre que Г"Ер.£о/.о; élait l'Etamp r o p o s o n s de voir sous la forme Stcdiu, il pourrait venir de bot. Mais l'Embole était la pièce qui commençait l'éperon Sied % P l a c e , lorsque Scding viendrait de Sed, Semence. ou Qpoép.6oXoç (V.), et qu'on nomme aujourd'hui en Fiance le Brion ou Ringeot. (Ce n'est, sans doute, que par extenC e t t e dernière origine est inadmissible; l'autre est toute sion que l'TiiiêoXo; a nommé l'éperon lui-même.) Pollux a n a t u r e l l e , au contraire. La corde qui place la vergue, qui dû dire : « Ce qui est au-dessous ou après la proembole et <-hange les stations, qui la dirige, la tourne à droite et à embole est nommé Ouille, » o u , en d'autres termes, « A -..niche, peut très-convenablement être appelée, ce nous s e m b l e : STEDINC-LINE, et c'est ce mot composé que nous l'extrémité antérieure de la quille s'élève l'embole, surmonté du proembole. » Il est probable que l'éditeur de Pollux a c r o v o n s devoir substituer au Seding-ltnc du mannsc. bodl. été trompé par un manuscrit fautif. .1. Schelfcr, qui cite, d ' E l f r i c , comme au Stcdiuline du manusc. de Bruxelles. p. 5 i de son traité De Militia navali, la phrase de Pollux, S T E E K L I J N E N , holl. s. (Variante de Stik-lijnen. [V.]) ne l'a point expliquée et paraît ne l'avoir pas comprise, S T E E N - B A L L A S T , holl. ; S T E E N L A S T , dan. s. (Même non plus que celle que nous allons transcrire. — 2 т а р а , o r i g i n e que Stone-ballast. [ V . ] ) Lest de pierres. après avoir nommé la quille, nomma la carène, le corps du S T E E P , angl. adj. (Del'angl.-sax. Steap, Ardu,(Escarpé, navire, comme dans le latin Carina. On lit dans le chapitre É l e v é . ) A c c o r e , en parlant d'une c ô t e , d'un b a n c . — V . de Pollux que nous venons de citer : « 01 ci -spi TT,V ^TEÏpav ixavépuOev r c a p a T i t v ô a s v o i тротгоч, тсрыто;, xai G E U T E Bold. poç, 6 xai OocXoip.o; (Et autour de la carène, des deux côtés, S T E E R (Td), angl. v. n. (De l'angl.-sax. Stcoran, Strran les estropes [des rames] tendues [?] an premier rang, au Styri\.) Gouverner. — Stcer the course ! impérat. ( P r o p r e m e n t : Gouverne à la route!) A la route ! — Stceragc, s. second et au dernier). « Les estropes des rames ne sont pas X i m o n e i ï e , Tille où se tient le timonier sur certains navi- et n'ont jamais pu être Etendues. En effet, chez les anciens C e substantif a un autre sens; il explique la faculté, c'étaient souvent des courroies tournées en une sorte de cercle, comme le disait leur 110111, fait de ТрЕттш : il ne faut j e p o u v o i r qu'on a de gouverner. donc pas entendre TrapaTSivoVsvo; dans le sens de Tendues, S T E F N , angl.-sax. s. Avant, Étrave, P r o u e , selon B o e - qui répugne à la raison appuyée sur le fait, mais dans celui t h i u s , cité par Bosyvorth. Il est probable que Stefn désignait de Placées en (trois) files (et peut-être en trois étages ; c'est e n m ê m e temps l'Etrave et l'Étambot, deux pièces qui de- là une question sur laquelle nous manquons de solution v a i e n t être égales dans les navires des Normands et des définitive) des deux côtés de la carène ou sur les flancs du A n u l ° " S a x o n s , comme les Rodes ( V . ) des navires du Moyen navire. jige, dans la Méditerranée. Ce qui nous porte à croire que c e t t e opinion est fondée, c'est que nous voyons Sleor-stcfn С Т Е К Л И Н Ъ (Stckii/ic), rus. s. m . (Transcript. du holl. signifier la Poupe, selon Somner. Or, que peut être le Stefn Stccklijnen. [V.]> Ligne d'amarrage. — Manque à Reiff. n u i désigne, en même temps, l ' A v a n t , et une pièce de la У Т E КОМ AI 2 T A I 1 A N I A , g r . mod. v . (1>'°Ео-:г,ха, parf. construction touchant au gouvernail? A notre sens, Stefn ne d'iVcapai, d'tffTriai, Mettre debout, Dresser.) ( P r o p r e ­ désig l'Avant que par extension; et au propre, il nomme ment : S'arrêter sous voiles.) Être ou Mettre en Panne, en 1 É t r a v e et l'Élanibot. Nous croyons notre hypothèse d'auTravers. — V . 'Avaxw/céw. t a n t plus fondée, que dans le Dict. angl.-sax. nous ne trouS T E L , suéd. adj. (Même étymol. que Steil. [V.]) (Roule, v o n s point de mots désignant l'étrave. — Stefn nous paraît Escarpe.) A c c o t e , A p i c , en parlant d'une côte ou d'un r t r e en relation avec .Sta/(angl.-sax.) et Stafr (isl.), nom du banc. Bâton. x

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S T ' E F N l , isl. s. Étrave. « Tigillum medianum prorse, » d i t P- 3 2 g , t. 1 1 , le Lexlcon islnnd.-lat.-danic. de Millier TtSik)- — - Hnifill.Stafn.

2STËAA (Stcla), Quête.

g r . vulg. s. f. (De l'ital. 3. Stella. [V.])

V

S T E G A , lat. s. f. (Du gr. 2TÉ T|, T o i t , Tiilac ; de 2 T E > , j e C o u v r e . ) Pont du navire. — a Forte assedi in Stega p j a u t e , Bacch., act. 11, scène 3, v . /,/,. Y

S T E G O N O S C A (SUgonostehà),

illyr. daim. s. m. [Nosca,

2 T E A A T 0 2 [Stclatos), gr. mod. adj. (De l'ital. 1. Stella. [ V . ] ) Bon de sillage, Bon marcheur, Bon ou Fin voilier (en parlant d'un navire). 1. S T E L L A , s. f. (De Stellare, lat.-ital. Semer d'étoiles, Briller connue les étoiles. [ G r . itO.êw, L u i r e , Etincelcr.]) 174.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1388

Sillage Houache, R e m o u ; Traînée écumeuse et souvent phosphorescente que laisse après lui le navire emporte par les rames ou la voile. — Henry Neuman (London, 1800) écrit mal à propos : Seda. — Essere nella Stella d'un vascello , Etre dans le sillage d'un vaisseau.

renl les voiles. » Н о т . — V. 'Apu.aToivto, 'EfoicXiÇio, H'/.r. 2TiyY«p > 2U5TÔ)I).II) ТО ÎCTÎOV, Тсоираярм.

2. S T E L L A , ital. anc. s. f. (Du gr. l-zûlta, j e Mets en état, je Dispose.) (Proprement : Disposition et dessin convenable des côtes du navire.) Acculcment. — « Però tanto i forcazzi, quanto le matère, hanno bisogno ancor d'un'altra misura, che chiamano la Stella, cioè quella che fà alzar i conto vali ò coperta della galea, mentre si parte dalla mezania per venir verso proda et poppa, che altro non è che quella parte di sollevamento, che si dà alle matere acciò venendo dalla mezania faccia alzar il garbo della galea di mano, verso poppa et proda. » Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), p . 19. ( V . Acculamento, Astella.)— Stellato, adj. Acculé. — Forcacio stellato, Fourcat acculé. — Maltiere stellato, Varangue acculée.

S T E M , angl. s. (De l'angl.-sax. Stemn, T r o n c . ) (Par celte figure, l'Ëlrave semble comparée au tronc d'un arbre dont les branches sont les préceintes et les bordages qui viennent s'y attacher.) Étrave. — « A t tbe one end is skarfed into it the Stem, winch is a great tituber wrought compassing, and ail the butt-ends of the planks fonvards are lired to it. John Smith, Sea-man's grammar ( i 6 5 3 ) , p. 2. En 1644, Henry Manwayr'mg (Sea-man s diction.) avait défini le Stem à peu près dans les mêmes termes. — Stcmson, s. (Son, de l'angl.-sax. Su/tu, Fils, Descendant, Engendré par...) ( P r o prement : Fils de l'étrave.) Marsouin de l'avant.

3. S T E L L A , ital. s. (? Du gr. S T ^ T ) , Étai, Soutien; ou de Silvio:, T i g e . ) Élancement, Quête. On dit aussi Estelo. 4. S T E L L A , vénit. s. f. Fausse quille. — « L i limoni delle naue » (de l'Inde) « si tengono legati con corde, et sono più lunghi che le Stelle delle nani, de palmi tre > (et dépassent les fausses quilles de ces navires, de trois palmes. — 2 pi. 3 p o . ) Navigat. di Vasco di Gonin, ap. Ramus., t. i , ]>. 121 C. e r

S T E L L E N , holl. V . Het geschut, etc", au Supplément. e

S T E L L O , ital. vénit. s. m. L e traité vénitien (? du x v siècle), intitulé Fabbrica.di galere, que nous avons publié t. 11, p. 6-3o de notre Arch. nav., contient, p . 28 de notre édition, un passage ainsi conçu : — «Questa è la raxon del antenna. L o Stello da proda voi essere el quarto meno de ciò che l'arboro fosse lungo da la choverta in su, sera passa 9, et vole volzer nel suo rotondo pede per passo. E lo Ventarne di questo nostro Stello vole esser più longo ch'ai Stello pede 1 per passo. L o Ventarne de esser longo passa 10, pedi 4. Questo Ventarne e Stello longo passa 19 pedi 4, che vole esser longa la lama de esser pede 1 per passo seranno pedi 19. Remagnira neta l'antenna de passa 16, e 19 pedi va in dopio. <> Traduisons : « Voici la manière dont doit être composée l'antenne. L e Stello de l'antenne de proue doit avoir en longueur les trois quarts de la l o n gueur qu'a l'arbre » (le màt), « de la couverte » (du pont) « en haut, c'est-à-dire 9 pas » (45 pieds, — iS™ 6 1 ) ; « il doit avoir en circonférence -| pied par pas de sa longueur » (ce qui fait 4 pieds 1,— 1°' 4 0 ) . « L e ventarne » (la penne) « de ladite antenne doit être plus long d'un pied par pas que le Stello, c'est-à-dire qu'il doit avoir 10 pas 4 pieds » (54 pieds,— 17™54 ). « L e Stello et le ventarne réunis doivent avoir 19 pas et 4 pieds » (94 pieds, — 3o - 5 3 ' ) . « La lama » (la ligature) « doit être longue d'un pied par pas, ce qui fait 19 pieus « (6° 1 7 ) . .. L a croisure » (le Dopio) « est de ig pieds » (6™ 17'). Ce passage très-clair ne laisse aucun doute sur le sens à donner au mot Stello; il est bien évident que ce nom désignait cette partie de l'antenne qu'en P r o vence on appelait le Car. (V.) D'où venait Stello? On peut hésiter entre le g r . I T É X E ' / O ; , T i g e , erlTvftri, Soutien, Etai. — V . Ventarne. e

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I T E A A i ] , gr. anc. v. a. Équiper, Armer, Expédier, Carguer une voile. — « 'Evvéa vvjaç EveîXa, J'ai armé neuf navires. » Homère. — « 2TE'X).SIV vaûv, Expédier un navire. » Euripide (Hécube). — « ITÉÀXSIV erpeadv, Faire partir une armée navale. » Eurip. — « 'I<m'a TE 2TEIX*VTO, Ils carguè-

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С Т Е Л Ю Г А (Stéliouga), rus. s. f. (De Снимать, Eten­ dre, Planchéier.) Pont volant, Échafaud , Chevalet.— \ . Живой моешь.

C T E M C O I l l î (Stcmson), rus. s. m. (Transcript. de l'angl Marsouin de l'avant.— Стемъ (Stème), s. m. Transcript de l'angl. Stem. ( V . ) Étrave. — V . ф о р ш т е в е н ь , штевень. S T E N B A R G L A S T , suéd. s. n. (De Barglast [ V . ] ; et de Sten, P i e r r e , qui a la même origine que l'angl. Stone. [ V . ] Lest de pierres.

1

С Т Е 1 1 Г А (Sténnga), rus. s. f. (Transcription du holl. Steng. [ V . ] ) Mât de hune. — Plur. Cmeiirn (Stenngut). — « Ha cmeiiry (Na stenngou), Coiffé, Vent dessus. » ( V . 0 6 сшенгь.) — « форъ-марсель положило на стенгу (Foremarssel polojilo na stenngou), L e petit hunier est sur le mât, ou coiffé. » (Alex. Boutakoff, p . 1.) ( V . Положишь — Стенга-вашпъ (Sténnga-vannte). (Du holl. Stcng, et de fFant. [V.]) Hauban de hune. — Сшенга-штагъ (Stcnngachtâke). (Du holl. Steng, et de Stag.) Étai de hune Сшсигъбакштагь (Stennke-bakchtdkc), s. m. Galhaubau de hune. — Сшенгъ-вынтрепъ (Stennke-vinntrèpé). (Du holl. Steng, et de l'ail. IVindreep. [V.]) Guinderesse. ( V . Выншрепъ.) — Стенгь- выширепъ блокъ (Stennlre-vinntrèpe bloke.) Poulie de guinderesse. — L e Dict. d'Alex. Boutakoff, p . 43, ait. Top-block, a : Степь pour С т е н г ь . C'est une des très-nombreuses fautes d'impression qui défigurent cet ouvrage, si estimable d'ailleurs. — С т е н г ь фардунъ (Stennke fardounc), s. m. Galhaubau de hune. — V . Сшенгь-бакш т а г ь , ф а р дужъ. S T E N D A R D O , ital. anc. s. m. Étendard ( V . ) , des galères. — On a dit aussi Stendule.

Pavillon

S T E N G , holl. s. (De l'angl.-sax. Steng, Stjng, Barre île bois.) Mâtereau, Mât supérieur, Mât de hune. — Foor-Stcng ou Voor-Steng, Petit mât de hune, ou Màt de hune de l'avant. — Groote-Steng, Grand mât de hune.— Voor-bramStcng, Petit màt de perroquet. — Grootc-bram-Steng, Grand mât de perroquet.— Kruis-Steng, Mât de perroquet de f o u g u e . — Boeg-Steng ou Bocgspriet-Stcng, anc. Petit beaupré, Perroquet de beaupré. •— L'allemand écrit Stcngc. et ce mot désigne tout à la fois le Màt de hune et le Mat de perroquet. — Grosse-Stcnge ou Mars-Stcnge, Grand niât de hune. — Vor-Stengc, Petit mât de hune.— KreuzStengc, Mât de perroquet de fougue. — Grosse bram-Stcnge, Grand mât de perroquet.— Varbram-Stcnge, Petit mât de p e r r o quet. — Krcuzbram-Stenge, Mât de perruche. 2 T E N 0 N (Sténo-n), gr. mod. s. n. (Du g r . anc. 2 T Î V O ; Étroit,) Détroit.—V. K a T Ô c T e v o v , МтсоуаСц ПорОил;.

,

S T E N T A R O L O (STENTARUOLLO, selon Duez, 1674), ital. s. m . (De Stendale, Étendard.) Nom donné dans les galères à une colonnette ou petit pilier de bois qui servait d'appui


GLOSSAIRE NAUTIQUE. a u x arceaux ou guérites de la p o u p e , ou à la flèche de . p e (Frezza, selon Bartol. Crescentio, p. 3y de la Nautica méditer.), qui supportait elle-même tous les arceaux. C ' é t a i t là qu'était arboré l'étendard. — « Stentarolo è vn t r a u i c e l l o , che si appogia alla corsia, et sostiene le forbice d a l l a poppa. » Pantero-Pantera, Vocabol. naut. (1614). — „ V e d e n d o s i allo Stentarolo d'una galea v n ' h u o m o , che t e n g a vna bandiera alta in mano, nauigandosi de giorno, si p i g l i P g > à l ' vascello sia 'occorso alcun s i n i s t r o accidente. » Id., Armât, nav., p. i y i . — Dans les •Talères françaises le Stentarolo était appelé Esternerei ( V . ) , c o m m e dans les galères d'Espagne. — V . Inarborar. ) O U

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С Т Е Н Ч Е С Ъ .(Sténetsess), rus. s. m. (Probablement de P a l l - Stiitze, Etai.) Accore, Étançon, Épontille.— Manque à R e i f f . — V. Подпора, П о с т а в а , П п л л е о е ъ , С т о п к ъ . S T E O R - B O R D , angl.-sax. s. (Bord, B o r d , Côté; Steor, d e Steoran ou Styran. [Y.]) (Côté du gouvernail. L e gouv e r n a i l était suspendu à droite, aux navires des Scandin a v e s , ainsi que nous l'avons démontré dans notre Mémoire u r l e s navires des Normands, t. i de notre Archéol. nav. Steor-bortl est l'origine du mot Stribord.) Tribord. — Stcor,. ,i (/Ern , Erri, Place.) (Place du gouvernail.) Poupe, V r r i è r e . (Y. ^Eften-stemn, Stearn-setl, Steor-setl.)—Steorman, (Man, Homme.) (Homme du gouvernail.) Pilote, T i m o n i e r . ( V . Scip-rotfor, Steora, Steoresman, Sturemannus.) . Steor-roicr (De Retira. [ V . ] ) (Proprement : La rame qui s e r t à gouverner.) Gouvernail. ( V . Stearn, Steor-sceofl.) A l o n e ( x siècle), Gloss, lat.-angl.-sax., d i t : « Gubernaculum : Steor-roiSur. » — Steor-sceofl (Sceofl [Skeofl], Pelle.) ( P r o p r e m e n t : La pelle avec laquelle on gouverne, L e large a v i r o n qui sert à gouverner.) Gouvernail. (Y. Stearn, Steorr o « 5 e r . ) — Steor-setl (Seti, Siège.) (Proprement : Siège tie c e l u i qui gouverne.) Arrière, Poupe.—Steor-stcfn. Bosworth, q u i donne ce ternie, l'explique ainsi : « The inder part of a fchip, the stern. » Selon nous, Slcfn désigne l'une et l'autre d e s deux pièces sur lesquelles sont fondés l'arrière et l'avant du navire, ci Steor-stcfn nomme l'Étambot. Par extension, Stcorn-stefn est pris quelquefois pour le Navire lui-même. Diction, angl.-sax. de Somner. ( V . Stein.) — Steore, s. G o u v e r n a i l . — S t e o r a , s. Timonier, Pilote. — « God steora, B o n pilote. '•• (Y. Scip-hlaford, Scip-storia, Scip-styra, Steorm a n . ) — Steoran (n sonnant), v . a. Variante deStioran, Sti— r a n , Styran. ( V . ) — Steoresman, s. (Man, Homme.) (Homme du gouvernail, Homme qui dirige.) Capitaine. — « S i homo sit d e pecunia sua robatus, et sciât in qua navi, reddat Steor e s m a n , id est gubernator, pecuniam illam.... » Fœdus Ethelredi Regis curri Arialano, chap. 4 , cité par du Cange. ( V . ci-dessus, Steornian, et, plus bas, Sturemannus.) e r

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S T E O R M (Staimi?), d e Storm. ( V . )

angl.-sax. s. Variante de Stearm, et

S T E O R N , angl.-sax. s. Variante de Stearn.

(V.)

S T E P , augi. s. (De l'angl.-sax. Stœp, Pas; Stcppan, Marc h e r . ) Carlingue, Eniplanture. — » Pieces of timber in w h i c h the foot of mast is 6xed. » N . Webster (18З2). — H - Manwayring (1644) écrit Stepp. — AVhychee mast ys o f length from the hounse « (des jottereaux) « to the Step, 5 yards. » Inventory of the great barhc, etc., 6 oct. I53Î.— Step of a capstern, Carlingue d'un cabestan. — Step of the main capstern, Carlingue du grand cabestan. — Step of a mast, Carlingue d'un mat. — Step of the main mast, Car­ l i n g u e du grand mât. — Step of the fore-mast, Carlingue du mât de misaine.—Step of the mizen-mast, Carlingue du m â t d'artimon.—Step of the bowsprit, Carlingue du beaupré. a

1З89

С Т Е П С Ъ (Stcpss), rus. s. m. (Du précèdent.) Carlingue d'un mât. — V . ГнЬздо. — Manque à Reiff. S T E R , p o l . s. m. (De l'ail.Steuer. [Y.]) Gouvernail. — V . Rudel. 2 T E P E A (Sléréa), gr. mod. s. f. (Sous-entendu : I r,, T e r r e . ) (De 2тЕрЕо'с, Solide.) Terre. ( V . Hr,pa.)— ХаитДг, cTEpEot (Kamiti sléréa), Terre basse. —Tfd/ïjM) O-TEOEÏ (Ypsili sieréa), Terre élevée. S T E R L 1 N G A G G I 0 , ital.s. m. (Du fr.:) Trelingage. S T E R M O , vénit. anc. s. m. (Pour Schermo. [ V . ] ) — N Meter in voga. S T E R N , angl. s. (De l'angl.-sax. Steore, Gouvernail ; et à'Em ou Жт, Place. Proprement : Place du gouvernail.) Arriére, Poupe. ( V . Rum [to] under the stern, 2. Cat.) — Stern fast, (Amarre de poupe.) Croupière, Croupiat, Bosse de canot. ( V . Past.) — Stern-frame, (Couple de poupe. Arcasse. ( V . Frame, au Supplément.) — Stern-port, Sabord de retraite. —Stern-post (Post, de Poncrc, Poser; Pièce de bois posée debout pour supporter quelque chose.) Etambot. —Stern timber, Montant ou allonge de poupe Stern waj . Recul du navire, Action de culer ou tie marcher par l'arrière. Лет wind, Vent qui vient de l'arrière. — A stern, adv. En arrière, A l'arrière du navire. — On the stern, Sur cul, Plongeant beaucoup de l'arrière. — Square stern, Poupe carrée. — S h i p a stern, Vaisseau en Serre-file. S T E R N I K , pol. s. m. (De Ster. [ V . ] ) Pilote, Timonier. S T E R O W A C (Sterovats), pol. v . a. (De Ster. [Y.y Gouverner, Piloter, Etre au gouvernail. 2 Т Е Р 0 Й Т 0 У 2 K E P A l O ï X O Y I (Stéroù tou-skëraiouhos.), g r . lilt. mod. v . a. (De Утерго;, Solide.) Appuyer les bias. — V . K E p a i o u y s ; . S T E U E R , all. s. m. (De l'angl.-sax. Store.) Gouvernail. — « Des höniges Steuer (le gouvernail royal, pour : la Poupe royale), a dit Voss, en traduisant le vers 2 5 7 , liv. 11 de ГEnéide : —« Extulerat... »

Mamma* quum regia puppis

— Stetter-bord, (De l'angl.-sax. Stcor-boril. [ V . ] ) — Stcutrman. (De Stcor-man, [V.]) Timonier, Patron d'embarcation, Pilote. —Steucrmannshunst, (Kunst, A r t . ) Pilotage.— Stcuerpflicht, Tille où est assis le limonier. — Steuerrad, (Rad, Roue.) Roue du gouvernail. — Steuer-reep, (Rccp, Corde.) Drosse du gouvernail. S T E U E R N , all. v . a. (De l'angl-sax. Steoran. [ V . ] ) Gouverner. S T E U Z I A , bas bret. v. a. et 11. (De Tcuz, S'abîmer, Se perdre. — V . Soumbri.

Disparition.)

S T E V E N , boll. s. (De l'angl.-sax. Slcfn. [ V . l ) Étrave. — « Steven, voorste van van 4 scliip, voorste end van de kiel boven 't water uitkomende. » P . Marin, Diet, holl.-fr., 1762. — V . Voor-steven. S T E W A R D , angl. n. (De l'angl.-sax. Stiwanl, peut-être composé de Slow, Maison, et de Ward, Gardien.) (Proprement : Économe, Dépensier.) Cambusier. — Stcwar's mate. (Aide du commis aux vivres.) Autrefois : Maître valet; aujourd'hui : Cambusier. ( V . Mate.) — Steward's room. (La chambre du majordome, du cambusier.) Cambuse. П ' Е Ф А М А М П 0 Г М А 2 (Stéphania bouma-s), gr. m o d . s. n. plur. (De STE'ÇM, j'Environne.) Bague de la grande voile du KoTepov ( V . ) , bague de l'artimon, etc. — ~L-.iZi6.yr,


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1390

ToùcpXo'xou (Stéphani

tau > W , , Racambeau du bâton de

foc. Г Г Н Л Н ( » ' ) , gr. btt. mod. s. f. (Du g r . anc. signifiant : Colonne.) Volée de canon, de la caronade, etc. У . Т Н Л 1 2 , gr- anc. s. f. (De SXÏÎXÏ), Colonne.) Nom d'un petit niât ou bâton auquel était attachée une bandelette ( T a i v î o [ V . ] ) q u i servait à indiquer la direction du veut. C'est 'AC&XOC<JT(0 ce que nous appelons le Bâton du penon, ÈVTÔÇ opOôv ÇuXôv TCÉTCTJEV, G XaXoûai вщЩщ, TOÙTO ЕЯ p.ÉcOU KpeiAuâuivov ^É/.o;, xouviot 8vop/xÇeTai. « P o l l u x . S ' T H N M I I O Y P I N A (Sti-n bourina), gr. mod. adv. (S'TTJV, pour 'ÇTTJV, du gr. anc. EU TY;V; Mrcoupiva, de l'ital. Molina.) A la bouline, Au plus près — V . Tps'/oi. 2 Т Н Р Г Г М А П Л А Т Ш Н 2 (Stirigrna platini-s), gr. mod. s. n. (Du gr. anc. 2тг,р(;ы, j'Attache.) Support de la platine. С Т М Р Б О Р Д Ъ [Stirborte), rus. s. m. (ïranscript. du flam. Suer-bord, du dan. Styrbord, ou de l'angl. Stecr board.) Tribord. — V . Steor-bord, Сшарбордъ, Ш т и р б о р д ъ . С Т И Х А Т Ь (Stikltatc, prononcé à peu près Sti-hute, Vx rus. sonnant comme \'h fr. fortement aspiré), rus. v . a. (Ce mot manque à J. Heym et à la table de Reiff ; Ц nous est connu par les art. Calmer, Mollir et Tomber du Dicl. de таг. Jr.-rus. de Chichkoff. Il a pour radie, le slave Tiix [7YcA], Doux, Calme, et signifie se Calmer. [Illyr. Tih, Tran­ quille, Doux].) Calmer (se), en parlant de la mer et du vent; Mollir, T o m b e r , en parlant du vent. — V . Ш т и л в т ь . STIA DI PO E L I , [ Étymol. inconnue? Mange? du lat. Stare, Pu/lus [Galinaceus].)

ilal. s. f [Stia, M u e , Chaponnière. Du gr. ' E O T I S M , j e me R é g a l e , j e Etre immobile.] Polio, Poulet, du lat. Cage à poules.

navire fût bien calfaté et bravé ( Y . Crostam, Encrostar : il fallait aussi que les choses embarquées fussent mises à l'abri de l'eau qui pouvait s'introduire dans le navire. Or le passage des mâts [arbres) au travers des ponts, les écoutdles [portas), les trous par lesquels passaient les chevilles qui fixaient les tiplaneras aux côtés du navire, étaient des ouvertures dont il fallait naturellement éloigner les objets qu'on voulait garantir de l'introduction de la pluie ou de l'eau de mer qu'embarquait le mauvais temps. La sentine ou fond de la cale étant le réservoir de toutes les eaux, il ne fallait pas, non plus, déposer sur le lest ou entre les varangues plates des marchandises qui pouvaient y être mouillées. C e l a i t pour cela qu'on ordonnait d'arrimer à trau. ^V.) — V . Barqueiar. 2T1BA (Stiva), gr. mod. s. f. (De 2TI?CX^W, j'Entasse, j e Mets en ordre, j ' A r r i m e ; fait du gr. 2-rs(êa>, j e Foule aux pieds.) Arrimage, Assiette du navire, Lest. (V. "Epui, T".:pjrhëuifc 2ot6oupa.) —iTiSâÇù) (Stivazô), v. a. Arrimer, Lester. — V . 'EpiiàxCÇtij. S T I C H E N , ail. v. ( D e l'angl.-sax. Stician [Stikiane . Piquer, Fixer, Attacher.) — V . DasAnkertau in den ankerring stechen. 2 T 1 1 T A P Q (Stingarô, n sonnant à peine), g r . mod. v. a. (Du port. Estingar. [ V . ] ) Larguer. — Manque à Dehèque. (V. 2TÉXX<O, SUOTOXXU).) — 2T{YY°Ç (Stiago-s),s. m. (Du port. Estingue.) Cargue, Calebas, Ilalebas. — 2 T t v y o ; y à u T r u (Stingo-s gabia), Cargue de hunier. — S T Î Y ^ O ; uivT^a [Slingo-s menntza), Cargue-fond. — Y . Kapvau.^ico , Kap:. Mecoupotîo;, Tapso-ja. S T I E R E N , holl. v . ( D e l'angl.-sax. Stvran. ner. On dit aussi Stuuren.

[ V . ] ) Gouver-

Scltizzare,

S T I F F G A L E , angl. s. (Stiff, proprement : F o r t , D u r ; de l'angl.-sax. Stif ; isl. Styfr.) Brise carabinée. — V. Gale.

S T I B A , cat. s. f. (Du gr. mod. 2r(6a. [ V . ] ) Estive, A r r i mage des effets et marchandises dans la cale. — Stiba a trau, Arrimage sur des traverses ou chantiers. (V. Trau.) "Encara,es tengu^le senyor als mercaders de donar liomens qui sapian la nau Stibar, si la nau Stiba à trau. » Consulat de la mer, chap. 3o, édit. Pardessus. (V. Trau.)—Stibador, s. m. Arrimeur. — « De Stibadors è de vitualla que l'mercadcr nietrâ en nau. >• Rubriq. du chap, 3o du Consulat de la mer, «dit. Pardessus. — Stibar, v. a. Arrimer. « Senyor de nau ne notxer no deu Stibar ne deu fer Stibar en vert ( V . ) , ne Stibar negun fax, que hom tema, ne bala ne farcell que damnatge y prengues, près d'arbres, ne de timonera » (Le même chap. 18 dit : « Per limoneres.» Cette version est la meilleure; alors les navires avaient généralement deux gouvernails, un à chaque flanc), в ne de sentina, ne de porta, ne de negun altre loch on mal pogues prendre. » Consulat de la mer, chap. 18, édit. Pardessus. Quelques traducteurs ont assez mal rendu les termes de cette prescription pour que notre devoir soit d'en donner ici une version rigoureuse : « Ni le maître du navire ni le contre-maître ne doit arrimer ou faire arrimer » (les marchandises) « sur-le-champ (V. Cant et Vert), « ni arrimer aucun objet faisant partie du chargement, de façon à faire craindre pour sa sûreté, ni placer balle ou ballots près des mâts, des timonières (V. Timonera), dans le fond de la cale, auprès d'une écoutille ou de tout autre lieu où ils pourraient être avariés et endommagés. » On conçoit les motifs d'une telle prescription. L e maître de la nef ou de tout navire portant marchandises devait les garantir, autant qu'il était en lui, d'accidents, et des dégâts causés par l'humidité ; il fallait donc que son

S T I G , angl.-sax. s. Route, Chemin. — « 1>« bc burhgat Sliga sœs, Qui allaient par les chemins de la mer. « Psaumes. — V. Si3.

STIASSA , géno. s. f. (De l'ital. Schiazzare Eclabousser, Rejaillir, Écumer.) Ressac.

ou

S T I G A N (Stigane), angl.-sax. v . a. Monter. — « Stah on scip, Il monta sur le navire, Il monta à bord. »

ht

S T I K , dan. holl. s. (De l'angl.-sax. Stiean[e\, Stician[e\ [gr. 2 T t y a a , P i q û r e ; STI'ÇCO, P i q u e r ] , P e r c e r , Pénétrer au moyen d'une pointe. Par extension, ce verbe a signifie : Adhérer comme le clou dans le bois où il est enfoncé , et par une extension nouvelle : Amarrer. C'est un des sens du verbe angl. Stick.) Noeud. — Stikke touget i et anker, v. a. (Nouer le câble à l'ancre.) Etalinguer le câble. — Stik-lijnen, holl. s. Ligne d'amarrage. ST1L, holl.; S T I L L , ail. adj. (De l'angl.-sax. Stille, Tranquille.) Calme. S T I L L A , suéd. s. adj. v . (De l'angl.-sax. Stille.) Bonace, Calmer. — V . Bedara.

Calme ,

S T I L L A T A L C U R V A M , malt. s. f. (De l'ital. Stella. Acculement.

[V.])

S T I L L E , ail. dan. s. et v. ( D e l'angl.-sax. Stille.) Calme, Bonace, Calmer. — V . Bedare. S T I L L E EN K A N O N , dan. v.(Mème étymol. que Stellen. [ V . ] ) Pointer un canon. S T I L L E N , ail. holl. v. (De l'angl.-sax. Stille.) Calmer. — V . Abwehen, Bedaaren, Bedaren. S T I L T E , holl. s. ( D e l'angl.-sax. Stille.) Calme, Bonace. S T I M A D O R . v é n i t . anc. s. m. (Variante d'Exstimador. [ V . J


GLOSSAIRE NAUTIQUE. . A n c o r a c h é algunlauoradorde caueuo ne etiamdioàlgima a l t r a persona, laquai habia a far rum l i Stimadori del caneuo n o o l s a dir uilania ali ditti Stimadori per lo so officio,in pena d e x x de pizoli per zascuni et per zascima liada. » Chap. 36, Ms. pareli. in-4°, l J é c r e t du 8 aoùti 365, CapitolardellaTana, p . U , l ' S - ì ^ notre Bibl. partie., n° i. — И y avait quatre Stimadori à la corderie de l'arsenal de Venise. (V. Fento.) — . L i ditti Stimadori no debia stimar caneuo oltro ella in lo p o r t e g o de la caxa del corn un apresso la porta, azo che li p o s s a ueder e cercar ben lo caneuo e perfelameiite. » Chap. 4 ì d u Capitolar della Tana, p. 5 , Iig. 27 du Ms. — « O r d e n a c h e si i Stimadori trouera algun caneuo non esser sta b e n c o n z o debia i ditti Stimadori condenar i conzadori che n o n hauesse ben conzo in fina bure cento de caneuo soldi x d e p i z o l i , e da bure cento in suxo soldi x x , per ogni cente, , r , e se i Stimadori lasasse passar algun caneuo che non f o s s e ben conzo debia cazer ad altra tanta penna quanto c a z e e l conzador... » Chap. i 5 6 , Capitolar della Tana, p . a 8 , I i g - " . — L e Stimador pouvait être aussi Conzador; d a n s ce cas, son travail était examiné par les autres inspect e u r s et par le Protho maestro de la Tana. Chap. 155 du Capitolar. — V. Canthier, Ordegno, Restoxo. l

1391

(Soldé, Soudoyé.) Au xv" siècle, sur les navires génois, il y avait une classe d'hommes qu'on désignait sous ce titre : Stipcndarii. Les gens de métier, comme tonneliers, voiliers. charpentiers, forgerons, etc., étaient rangés dans cette cat é g o r i e . — V. Naufragitiiii.

e

S T I R A N (Stirane), ran, Styran. ( V . )

angl.-sax. Variante de Steoran, Stic-

S T I V A , ital. anc. et mod. géno. illyr. daim. s. f. (Du gr. mod. Ì T t € o t [ V . ] , et non de Л а г е , comme nous l'avions pensé d'abord. [ V . notre Arehéol. пае., t. 11, p. 4o3.]) Tout ce qui entre dans la cale, e t , par extension , la Cale du navire elle-même, et l'équilibre du navire chargé « L a terza diligenza consiste nel metter bene in Stiva » (en équilibre, en assiette) « il vascello, il che è di grandissima importanza al buon camino delle armate. » Paiitero-Pantera, Armat. nav., p. 77. ( V . Abbrevare, Estiva , Stivare.) — Stiua, Estiue, Entassement ou égal contre-poids dans un vaisseau. » Due/. (167/1). — " Manichetta di corame per empir le botte della Stiva.» Pantcro-Pantera.-—«Stiva nef fondo della nave. Introduzione all'arte nautica (Venetia, 1719), p. 276. — Les marins de la còte N . d'Air, nomment la C a l e : A f r e . — Stiva, géno. v. a. (De l'ital. Stivare. [ V . ] ) Arrimer. — S t i S T I O R , isl. s. m. Barre du gouvernail, Gouvernail. ( V . vador, ancon. vénit. s. ni. Arrimeur. — « Qualunque charge H e a l m , Hiâlmun, H i a l m v ô l r , Rodrar-pollr, Straumfiôdr, de nave el nochiero choli Stivadorj de la natte stivata, sia S t v r i j V ó ' r . ) — S t ì ó r a f œ r i , isl. s. n. (De Fœri, nom d'un petit tenuto fermo chou salveza en per tanto de la nave et deli c o r d a g e qui sert principalement dans les bateaux de pèche, et omeni.» Statut marit. d'Ancóne, 1З97, rubriq. 4.— Stivarli!, a u q u e l on attache quelquefois la pierre qui sert d'ancre(Stiori geno. s. m. (l)c Stivador.) Arrimeur. — Stivaggio, ital. géno. f V . J . ) Câble. — Stior-rœoer, Stior-roder, Stior-rodor, Stlor- s. m. Arrimage. — Stivar, vénit. v . a. Charger, Remplir sa rouar,- Stior-roiSor, angl.-sax. Variante de Steor-rotfer. ( V . ) cale, Arrimer. — « Et perchè le galee de Fiandra over diStioran, angl.-sax. v . a. (Variante de Steoran, Stiran, Londra se voleno Stivar de lana, se vide tuore de Venesia S t v r a n . [ V . ] ) — Stiôrbord, isl. s. (Proprement : Côté du gou- tuie 120, et vole un manto de stiva de passa 5o de lib. i o v e r n a i l . ) Tribord. — Millier dans son L e x . isl.-dan. expli- el passo.» Fabbrica di galere, Ms. anonyme, classe x t x , q u e c e ternie par ces mots latins : « Dextrum latus navis gu- palco 7, bibl. Magliabecch. de Florence, publié dans le t. и b e r n a t o r i » (côté droit du navire par rapport au timonier), de notre Arehéol. nav. (р. 6 - З 0 ) . — S t i v a r e , ital. bas lat. l i o n n e pour aujourd'hui que le gouvernail est suspendu à v. a. Faire l'estive, l'aire sa c a l e , Arrimer. — « ... F.t lo J'étambot, cette explication est inexacte pour ce qui est des Stillarlo » (il vascello) « non è altro , che asscttarui, et acn a v i r e s normands du Moyen A g e , qui avaient le gouvernail commoderai tutte le robbe in modo, che il peso sia egualà d r o i t e . (V. Steor-bord, Tribord.) — Stiori, s. m. L'homme mente compartito, et stia in equilibrio, cioè^, che non penda q u i tient la barre du gouvernail, qu'il soit Patron d'embar- più dalla prora verso la superficie del mare che dalla poppa, c a t i o n , Timonier ou Pilote. Nom donné à une grosse pierre ne più dalla poppa che dalla prora « il che i marinari chiafaisant l'office de l'ancre. ( V . Slupstiôrnamadr, Stiórnari , mano Approdare et Appoppare), « e t che non pieghi ò penda S t v r i m a d r . ) — S t i ó r n , s. f. (Proprement : Action de gouver- più da vini banda che dall' altra, perche la pendenza in n e r . ) Côté droit du navire, T r i b o r d . (V. Stiôrbord.) — Stiôrn- qualcunque parte occorra, suol cagionar sempre impeditaumr, s. m. (Taumr, Frein, Bride.) Nom de la corde on mento al progresso del vascello. » Pantcro-Pantera, Armata p e t i t palan dont les pécheurs et les caboteurs islandais se nav., p . 77. — « T e r n a r i o u n o » (Ternate ou Carnnria, s e r v e n t pour manier la barre du gouvernail. Cette corde, ils Carnai, Caliorne) « prò Stivando » [le Ms. J. 456, A r d i , la nomment quelquefois métaphoriquement:Le gouvernail : nation., dit Sti«ando, qui estime faute évidente du copiste; S tiór. — Stiorn-vôlr, s. m. (Voir, le Bâton.) Barre du gou- « de passes viginti. » Contrat d'affrètement de la nef le v e r n a i l . ( V . Hiâlmuin, Ilialmuni-vôlr, Hialm-volr, Rodrar- Paradis (1268), publié, p. З 9 2 , t. 11 de notre Arch. nav. p o l l r , Stiór, Straumfiôdr.) — S t i à r n a , v. Gouverner. ( V . — Stivator, bas lat. ; Stivatore, ital. s. m. Celui qui était S t y r i ) — S t i ó r n a r i , s. m. (Ari, Agent, Ministre.) Timonier, chargé de la cale du navire et de l'arrimage des marchanp i ì o t e . (V.Skipstiórmadr, Stiori, Styrimadr.)—Stiârnbord, s. dises.— « E t quod etiam antequam collent, facient jurare 1 ,ié du gouvernail.) T r i b o r d . — V . Stiôrbord, Stiorn. socios et marinarios qui in ea » (navi) ituri sont et StivaS T I P A R E , lai. ital. v . a. (Du gr. STsîêw, je Foule, j e toreni et Nauclerius facete et observare omnia et singula p r e s s e . ) Remplir, Bouder. suprascripta et infrascripta. » Contrat de nolis de la nef Bonaventura, passé à Pise le m a o ù t 126.4, et publié, p. a5x, _ .. Dona debinc auro gravia, sectoque elepbanto, t . p , Bibl, des Chartes.—Stipatura, anc. vénit. anconit. Impcrat ad naves ferri, Stipatque carinis Ingens argentum, Dodonœosque lebetas... » s. f. Arrimage. — «Statuto è , che li segiiiorj de la nave metta, effacia mettere, cssia tenuti de mettere le merchanV I R G I L E , Eneide, liv. ш , v. 4 6 4 . tie et l'altre chose in n a v e , et la Stivatura de la nave fare stipare rimas ou Commissuras, v. a. (Remplir les fentes , fare sichome se conviene, puoi che li mercanti è li nolegg o u c h e r les coutures.) Calfater. — „ . . . <J perche non era giadorj de le ditte merchantie e cose portara aliata de la stata ben Stipata, et caricata al principio... *Hist. dell' In­ nave » (auront porté lesdites marchandises et choses à côté dia ; ap- Ramus., t. i n , p . 209. — V . Calcare. du navire). Statut marit. d'Ancóne, 1З97 ; rubriq. 4 6 . — S T I P E N D A R I U S , bas lat. s. m. (De Stipenelium, Solde.) Stivou, géno. adj. Complètement chargé, Barroté. e

2 0


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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S T I Z Z A (Stitssa), serb. bulg. valaq. s. (Peut-être du g r . SxiÇo,, j e Pique. [ V . Stìk.]) Gaffe. S T J E G {Stieg); illyr. daim. s. m. (Peut-être du slave 1 l a t i n [Ssvjète] , signiliant: Fleur, et rad. des mots qui e x priment l'idée de Colorier, Peindre.) Pavillon , Bannière. — Stjcxac (Stièzatche), s. m. (Diminut. du précédent.) Banderole, Flamme. S T L A T A , lat. s. (tìe Lata, Large.) Navire dont la largeur était très-grande. — « Genus navigii latum magis, quam altum, sic appellatimi a latitudine : sed consuetudine, qua, Stlocum pro Locum, et Stlitem antiqui pro Litcm dicebant. » FeStus. D'anciennes gloses latines-grecques, citées par les Bénédictins, et le Dict. de Facciolati, disent : « Stlata, nsiptmxT] cxâ'ioui; eìòo;. » On peut s'étonner qu'un navire dont la qualité essentielle était la largeur, et que , pour cette raison, nous rangerions parmi les bâtiments de transport, ait pu être classé parmi les navires propres à la course. Peutêtre, au reste , vaisseau de charge d'abord , la Stlata changea de forme, s'allongea, se rétrécit et devint corsaire, sans changer de nom. S T O , abréviation de З Ю И Д Т Е Н Ъ - О С Т Е Н Ъ . (V.) S T O C K , angl. s. (De l'angl.-sax. Stoc, Stocce, T r o n c , Bâton.) Jas de l'ancre. ( V . Anchor-Stock.) Au plur. Stocks, T i n s , Chantiers, Cale de construction. — Stock nf a vane; Fût ou Verge d'une girouette. — Stock tackle, Palan frappé sur le jas de l'ancre qu'on traverse. — Iron-slock, Jas de 1er. — Stock (to) an anchor, Enjaler une ancre. — Gel (to) under the anchor Stock, Surjaler une ancre. —Stock a aussi le sens de Provision. Fresh-stock, Vivres frais. Sea-stock, Provisions «le mer, V i v r e s . — V . Store. С Т О П К А (Stoïeka), rus. s. f. (De С т о я т ь [Stoïate] ; [rad. slave : С т а ] . ) Accore, Epontille, Ëtançon. — C e mot, donné par Chichkoff à l'art. Stanchions de la partie angl.-rus. de son Dict. de т а г . , manque à i a partie franc, aux m o t s : Accore et Epontille; il manque aussi à la partie rus.-angl.fr., p. З2. — V . Ппллерсъ, П о д с т а в а , Подпора. 1 T 0 I X 0 2 , {fr. anc. s. т . (De S t e i / o j , Marcher en ordre.) Bang de rameurs. — V. Jix(-rr . t

S T O L , cat. anc. s. m. (Du gr. ZxóXo;. [ V . ] ) Flotte, Armée navale. — « E speram naus e lenys e galees que veniem. E perço speram tant que leStol fot compii. » Citren, del Fey­ en /acme, chap. 54. — V . Arbre sech , Estol, Leny. r r O A A P X H Z , Г Г 0 А А Р Х 0 2 , gr. anc. et mod. s. m. (De l-ró/.o;, Flotte, et d"Ap-/w, je Commande.) Commandant d'une armée navale, d'une escadre ou d'une division de cette armée; Contre-amiral; Amiral. — « UToXoépy-q;, 6 xoù ïteXou àpyoïv. » Hésychius. S T O L E U M , bas lat. s. n. (Variante de Stolum. [V.]) Flotte. — » Destinatimi fuit a ducali dominio Stoleum galearum ad partes Sclavoniae.» Continuât, de In chron. de Dandolo, citée par les Bénédictins. 2 T 0 A I 2 K 0 2 (Stolisko-s), gr. mod. s. m. (De 2x0X0;. [V.]) Flottille. — V . Mixpïi олохха, Mixpò; cxóXo;. S T O L I U M , bas lat. s. n. (Variante de Stolum. [V.])Flotte. — . . A l i o quoque tempore prasdictus rex Rogeriiis misit Salernùm ammiratimi suum cum Stolio suo in Romaniam, qui iuvenit maximum Stoliùm Imperatorie apud caput Malése. » Chron. de Romuald de Sttlerne, citée par du Gange. — . Ante Januam dum potens Stolium galearum nostrarum inimicos nostros insequeretur. » Charte de. 1З20, citée par du Gange Armement, Réunion de troupes et de navires:

Guillelmus, rex Sicilia;, fecit Stolium maximum per mare et terrain. Super Stolium maris ordinavi! capitaneiim C o mitem Tancredum ; super Stolium terras fecit capitaneos C o mitein Alduinum et Comitem Richarduni deCerra. » Chron. de Fossanova (1185). V . Flotte, Usicherius. 1. 2 T 0 A 0 2 , gr. anc. et gr. litt. mod. s. m. (De ЗДХХь», je Prépare, j'Orne, j'Équipe, je Fais partir.) Escadre, Flotte. (V. 'Атго'ахоХо;, "Apiiaòa, Nstuxixóv, 2xouaòps:, ФХОтта.)—« У.ТОXoç itTivoeiS^î, >> Armée navale en ordre de croissant. A p pien; Hérodote (Uranie). 2. 2 T 0 A 0 2 , gr. anc. s. m. (Même orig. que le precedent.) (Ornement.) Partie relevée de la proue. — « 2толсXÉfîTïi xb ÈìjÉyov àxco TTjÇ TZXM/ffi

xai oiî;xov àypi xî;; -piópa; ijóXov. » Scoi. d'Apollonius, li v. 1. — « T o iiExaìjù xoù 1 р £ м м xaì xrfi TcposaeoXiSo;, Ь 2xóXo;sc:xiv uxcsp xr,v 2 x E i p 2 v . и P o l l u x . — V . 2x£ipoc.

S T O L U M , S l'OLUS, bas lat. s. n. et m. (Du g r . 2:oXo;. [V.]) Flotte.— « Postquam vero nostras galeae et naves appi 1 cuerunt apud Aconeni, habuerunt totum mare in sua virtute; et Stolum Imperatorie non audebat stare in man Bart. Scriba, Annales de Genes, ann. 12З0. — « Slolus Alexandrinus. »Code Théodosien ( v siècle), loi 7 . — « lu telleximus Stolum galearum regis Aragonum palatum esse prolicere. » Lettre du sénéchal tic Provence à la commune de Marseille (1ЗЗ71, citée par du Cange. —Stoltts a quelquefois, comme le g r . 2xoXoç, le sens d'Expédition navale, ainsi que le remarquent justement les Bénédictins, à propos de ce vers d'une ancienne inscription pisane rapportée par du Cange : e

« Anno quo siculas est Slolus faclus ad oras. •• — V . Cetea. 2 T Q M A , gr. anc. s. m. (Proprement : Bouche.) E n t r ò ou Sortie d'un port, Goulet d'une rade, Embouchure d'une rivière.—« Altera pars portus 2xóu,a dicitur, et est angustus inter duo illa cornila meatus, per quera nauigia ingrediuntur et egrediuntur. » J. Scheffer, p. 2 1 З . — « 2xoua Si xoù xôXTxou xoûxou Ècxi o-xaoïa. » Périple de Seylax, chap. AïxwXia. 2 T 0 M A K A K H (Stomàkdki),er: litt. mod. s. n. (De2xo;j.j, Bouche, et de Кахо';, Mauvais) (Mal de bouche.) Scorbut. — V . 2xopeoùxo. 2 T 0 M I 0 N (Stomio-n), gr. litt. mod. s. n. (Diminut. de 2xóu.a. [V.]) Bouche du canon, de la caronade; Passe, P a s sage étroit entre des terres ou desécueils. — 2xdpuov x o j Xiiaevou (Stomio-n tou liménou). (Mot à mot : Petite bouche, Petite ouverture du port.) Avant-port, Entrée d'un port. — V.

M7XOUyâÇl.

S T O N E - B A L L A S T , angl. s. m. [tie Ballast [ V . ] ; et de Stone, Pierre; de l'angl.-sax. Stan [Stane], qui se rapporte an gr. 2xioc, Petite pierre, Caillou.) Lest de pierres. — Stone beach, Plage de galet.—Loatl stone, Pierre d'aimant. S T O O M S C H I P , holl. s. in. (De l'angl.-sax. Stem, et de Schip. [ V . ] ) Navire à vapeur.

Vapeur,

S T O O P ( T O ) , angl. v. Donner à la bande, Plier sous le vent, en parlant d'un navire. S T O P ! angl. impér. du verbe Stop (to), Arrêter. N . Webster rapproche ce mot du lat. Stupere, Etre engourdi; gr. 2xûïu), j e Resserre.) Tiens bon ! Bosse! Amarre!—Stop (to) a leak, v. a. (Arrêter une voie d'eau.) Aveugler une voie d'eau. ( V . Leak.) — Stop (to) a ship's way, v. a. (Arrêter le sillage d'un navire.) Amortir l'aire d'un navire. S T O P A , cat. anc. vénit. s. f. (Du lat. Stupa. [ V . ] ) Étoupe.


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E . « I t e m , foren pagast an » (a en) « Anthoni Olzina corder p e r q u a t r e arronas » (quatre arrobes) « de Stopa, a rabo de ^ i i j s. laroua (sic), ij lbs. xij s. » Fol. 55, Livre ries dépenses faites pour l'armement de la galère le [Saint-Thomas (mai 1 4 0 6 ) , V s . Bibl. de la Маг., n° 9З8-З. ( V . 2. Taula.) — « E v o l e Stopa lib. З000. » Fabbrica di galère, Traité du x i v ou j siècle, publié p . 6-З0, t. 11 de notre Arch. nav. — V . C l a v e s o , Coqua, Filacanevo, Gitar la Stopa, Romball, S p a d o l l a r , Stoppa. e

par l'auteur) « comme précédemment. » M . Bouet-Willauniez, cap. de vaiss., Rapport au ministre, mai 18/47, Annal, rnarit. C T O I i y U P I I l b l E (Stopouchtchniè), rus. adj. pbtr. De С т о [Sto], Cent, et de Пушчныс [de Пушка [ V . ] , de ca­ non.) Cent canons, Vaisseau de cent canons.

e

u

x

V

S T O P A N K E R , holl. anc. s. (Anker, Ancre, Stop, qui A r ­ r ê t e ; ainsi nommée, parce qu'étant de beaucoup la plus grosse, ,-t m o u i l l é e seulement dans le cas où la réunion de toutes les a u t r e s était insuffisante pour arrêter le navire qui chassait, e l l e produisait d'ordinaire cet cl'fet de fixer le bâtiment, ciu'eniportait le vent ou le courant.) Ancre maîtresse, Ancre d e miséricorde, de salut V . Plegtanker. С Т О П А Р И Ь (Stoparite), rus. v. a. Bosser, Fouetter. — С т о п а р ъ (Stopare), s. m. (De l'angl. Stopper. [V.]) Bosse, B a r b a r a s s e . — С т о п а р ъ со свшемЪ (Stopare so svizème), s. m . Bosse à aiguillette. (V. Свилснъ.) — Спюпаръ съ кнопомъ Stopare s'knopome), s. m. Bosse à bouton.—V. Кнопъ. S T O P A Z O , vénit. s. m. (De Stopa, Étoupe.) Grosse toile, Canevas. S T O P E EN I J E K , dan. v . a. (Arrêter une voie d'eau.) \ v e u g l e r une voie d'eau.—V. Stop. S T O l ' E R O L , cat. anc. provenç. anc. s. m. (VEstropcrol f V . ] e s p . ) Gros clou à tète ronde.—« Primerament ce Stoper o l s , a raho de xx dîners lo centenar, iij s. iiij d. » F o l . 56, Livre ,des dépenses faites pour l'armement de la galère le S a i n t - T h o m a s (mai 1/106), Ms. Bibl. d e l à Маг., n° 9З8-З. « P o u r la despence de la carène » (du carénage), •< tant e n maistres daches, ealefas, plomb, clou, Stoperolz de bron2e e t c . » Estimation faicte par le scig. Conte Pedro Navarre, e t c . — V . Clavaison, Estouperol, Sarsie. S T O P F E N ( E I N E L E C K ) , ail. v. Eiue lerk. С Т О П Л А Т Ь [Stoplatc), rus. s. m. (Ce mot, qui manque à Reiff, ' a de commun avec le Stop angl. Nous pensons q u ' i l doit être composé de Stoff[M., holl., angl.], Étoffe, et d e Plat, qui, dans la marine anglaise, nomme la fourrure des c â b l e s . ) Tablier. n

v l e n

S T O P P A , ital. s. (Du lat. Stupa. [ V . ] ) Étoupe.—V. Calaf a t a r e , Navilio, Stopa. , . S T O P P E R , angl. ail. dan. s. (De Stop. [ V . ] ) Bosse.— Stopper of the cable, (angl.) Bosse à fouet dont on entoure j e c â b l e pour le retenir, dans de certaines occasions. — Knotted stopper, Bosse garnie d'un bouton ou cul de porc. . Stopper ivith laniard, Bosse à aiguillette.—Stopper at the cat head, Bosse debout. — V . Aabne. 2. S T O P P E R , anglo-fr. s. Nom donné par M . Béchai n e i l (capit. de vaiss.) à un appareil mécanique inventé, en , 8 3 3 , par cet officier, et fait pour saisir et arrêter le câble l o r s q u ' i l file, l'ancre descendant au fond de la nier. Cet app a r e i l fut connu d'abord sous le nom de Linguet de chaîne. D e p u i s le Stopper de M . Béchameil, on en a imaginé de plusieurs espèces. , . S T O P P E R ( Т О ) , angl. v . Arrêter, Bosser. 2. S T O P P E R , fr. v . a. (Francisation du précédent.) A r r ê t e r - — " J e recommençai l'expérience d'une autre man i è r e . A u commandement de : Un homme h la mer! }e fis j e t e r la bouée, amener la baleinière et Stopper » (arrêter le m o u v e m e n t de la machine du navire à vapeur, commandé

С Т О П Ъ ! (Slope!), rus. interj. (Transcript de l'angl. Stop. [ V . ] ) Amarre! Tiens bon ! Stop ! — V . Kpbnn. С Т О П Ъ - А В К Е Р Ъ (Stope-ankère), rus. s. m. (Transcript, de l'angl. Stop et de l'ail. Anker.) Ancre à jet, Ancre d e touée. — Manque à J. Heym et à Reiff, comme à la part, rus.-angl.-fr. de Chicb.koff.—V. Верпъ. S T O R - P H A M - S T A N G , dan. s.(07w[dan. suéd. isl. angl.sax.], Grand.) Grand mat de perroquet. ( V . Bram-stang.) — L e suéd. écrit : Stor-brainstang. — Stor-rnast, dan. s. Stor slang, dan. Grand mât. — En suédois : Stormastcn. suédois écrit" : Stors. Grand mat de hune. (V. Slang.)—Le string. S T O R A S E G L , isl. s. (Star, Grand.) Grande voile. - V. Segl. S T O R E , angl. s. (Du sax. Stor, Grand,Vaste, et par extension : Grand nombre, Quantité. En relation avec le lat.Staurum, d'où, Starnare,Instaurare, Restaurare.)Provision, Munitions de guerre, Materiel de guerre, Vivres. (V. Hull of a ship, Stock.) —Store-keeper of the navy, s. Garde-magasin. Garde du magasin général. — Store-ship, s. Bâtiment de transport, Flûte.—« This cargo was at lirst shipped on board the Wager Store-ship, and one of the victuallers ( V . ) ; no part of it being admitted on board the men of war. » Rich. Walker, A voyage... by Georges Anson ( L o n d . , 1769), chap. 1" , p . 12. — « Sur ces entrefaites, le Store-ship Mangle arriva d'Angleterre, apportant plusieurs exemplaires des observations de l'Empereur sur le discours de lord Bathui s i , et des Revues d'Edimbourg, dont plusieurs articles signalaient au public la conduite de sir Hudson L o w e . » L e général M o n tholon, Hist, de la captivité de Sainte-Hélène, chap. 16. S T O R E / E S E L H O V E D , dan. s. (Stor, Grand.) Cliouquet du grand mat. — Storestœngc œsclhovcd, Cliouquet du grand niât de hune. — .Store-mers, s. Grandinine, Hune du g r a n d mât. — V. /Eselhovcd, Mers. S T O B I U M , bas lat. s. n. (Variante de Stolium. [ V . ] ) Flotte. — • Eodcm die venit illuc Willelmus... cum triginta magni* navibus de navighi Regis A n g l i » , et erant pariter in eodcm loco de Storio Regis Angliœ cenlum, et sex magna? naves onusta? viris bellicosis. » Roger de Hoveden ( x m siècle). e

S T O R M , angl.-sax. angl.-, S T O R M I I , isl. s. Orage, Grand coiqi de vent, Tempête, Tourmente. — S t o r m main sail. (Grande voile de tourmente.) On nomme ainsi la voile de cape d'un cutter. •— Stormig, angl.-sax. adj. Tempétueux. — Stormvidri, isl. s. n. Tourmente. — V . Gist, Hreohnes, Streights, Vedr, Waeder. STORMÀRS, suéd. s. (Star, Grand.) Grande hune, Hune du grand mât. — V . Mars. С Т О Р О Ж Ъ (Storoche), rus. s. m. (Du slave Cmemn, rus. : С т е р е ч ь , Veiller, Surveiller, Garder.) Gardien. S T O R S I O R , isl. s. m. (De Siór [ V . ] ; et de Stor, Grand.) Mer agitée, houleuse, mauvaise, creuse, etc.; Houle, Grosse lame. ( V . Bylgia, Drôfn, Gardr, Hrónn, Kolga, Olga, Skall, Sylg, Unn.) — Stórslraumr, r affix, du subst. Gtande marée, Maline. ( V . Straumr.) — Slorvidri, s. n. Grand vent, T e m pête violente. — V . Aftôk, Drif, Forr.ids-vedr, Mannfngia vedr, Ovidti, Ovedr, Ovedràtta, Stormr, Vedr.

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

S T O R T A M J , vénit. s. m. pl. (DeStorto, T o r d u ; lat. Toitas.) T o u t le Rois tors qui entre dans la construction. STOSS.all. s. Choc, Abordage accidentel. — V . Talonner, Toucher. S T O U P A , a r . cote N . d'Air, s. (De l'ital. Stoppa. [ V . ] ) Étoupe. — L e bas bret. dit Stoùp. S T O U P E R O L , vieux fr. prôvenç'. s. Variante de Stopérol. (V.) « Et pource qu'il faut porter en chescune galère des estouppes, povx, suif, quelque clauoison, commeStonperolz et autres... » Stolonomie, Ms. de 155., n° 7972-8, Bibl. naît., ) ) . З7 v " . — V . Aroudir, Estoupperol. i T O V n i (Stoitpi), gr. mod. s.n. (Du gr.anc. 2-о'тгг,. [ Y . ] ) Étoupe. — V. 'AxXcotfTov, 2 T U 7 : E Î O V , Z~\)tt?t, Хтотстгг).

STPArrOYAlZft (Strangoutizô), gr. litt. mod. v . a. ( D e ZvpxYyuÀî^w, j e T o r s , j'Etrangle.) Etrangler. — Y . SsÏYywS T R A G L 1 0 , ital. illyr. daim. s. m. (Nous ne savons quelle est l'origine de ce mot, dont, au x i v siècle, un analogue était dans le catalan [V. Strayl], e t , au x v i , dans le français. [ V . Estrai/.] Nous supposons que Strayl ou Straglio, ce qui est tout un, est une corruption de Stayl ou Staglio, fait du lat. Stare. L'Introduction de IV dans un mot où elle n'est pas étymologique présente cependant une difficulté. 11 faudrait en tenir grand compte s'il s'agissait de la langue que parlaient des lettrés; mais lorsqu'il est question de mots en usage sur le gaillard d'avant ou sur les quais d'un port, il ne faut pas trop s'arrêter à une anomalie, si bizarre qu'elle paraisse.) Étai. — V . Statio. e

e

S T O U R M , bas bret. s. m. Tempête, Tourmente. « Hors d'usage,» ditLegonidec, qui ajoute : « J e l'ai trouvé dans quelques livres. Les Gallois s'en servent encore habituellement. » — V. Storm.

S T R A I T , angl. s. ( L e lat. Stricttts a fait l'ital. Stretto, d'où l'angl. semble avoir été fait.) Détroit. — Y . Frith, Streight.

S T O W ( T O ) , angl.v.a. (Del'angl.-sax. Stow, isl.-SVô, place.) (Mettre en place.) Arrimer. — Stow (To) the anchor, (Mettre en place l'ancre). Mettre l'ancre à poste. — Stow (To) the hold. (Mettre tout en place dans la cale.) Arrimer uii navire. (V. Hold.) Stowage, s. Arrimage. — S l o w e r , s. Arriméur.

S T R A M A Z Z O , ital. vénit. s. m. (Proprement : Matelas.) Traversin de bitte. — « Stramazzo delle bitte da prova. Zocco sopra di cui scorre la gomena quando si caluma, ò dà fondo. » Introduzione all'arte nautica ( Y e n e t i a , 17151, p. 275. — Stramazzi, ital. s. m. plur. « Pacquets de vieilles cordes ou nattes pour soustenir le recul des canons dans un vaisseau. •> Duez (167/,). L'auteur du Dictionar. ital. et fr. ne définit pas bien les Stramazzi. On nommait Stramazza ou Matelas, un vieux pailler., une natte usée, un faisceau de cordes qu'on mettait sur le pont d'un vaisseau, en arrière et à une certaine distance d'un canon, pour borner son recul et casser son e r r e , comme, pour arrêter sa course, on met des tronçons de câbles et de vieux mâts dans l'eau où doit entrer un navire qu'on lance.

СТОЯН1Ё С У Д Н А Н А М ' Б Л И (Stoïaniê soudna па mèll), rus. s. (Cmoanïe, du même radical que С т а т ь . [ V . ] ) (Mot à mot : Etat du navire qui est debout sur un haut-fond.) Ecliouage. — С т о я т ь на пахт'Ь [Stoïate па va-hté), v. n. Être de quart, Faire le quart. ( V . В а х т ъ . ) — С т о я т ь на ДВТ, в а х т ы (Stoïate па dve va-hti.) (Proprement : Ktre debout pendant deux quarts.) Courir la grande bordée. — С т о я т ь н а т р и вйхпш (Stoïate па tri va-hti), (Proprement : Etre de­ bout pendant trois quarts.) Courir la petite bordée. — С т о я т ь на якорЪ (Stoïate па îakoré), Etre à l'ancre, Se te­ nir à l'ancre. (V. Л е ж а т ь . ) —. Стоишь нпсолъ пропить волне'ш (Stoïate nossome protive volnéïia), (Être le nez contre les lames.) Etre debout à la lame. ( V . Волна, Носъ.) С т о я т ь норомъ проптвъ iillmpa (Stoïate nossome protive vétra, (Proprement : Être debout le nez [ou : le cap] contre le vent.)Etre debout au vent. — С т о я т ь носомъ прошивъ шечешя (Stoïate nossome protive tetchcnïia) , (Être le nez contre le courant.) Être debout au courant. (У'.ТИечете.) — Стояч in снасти (Stoïatchia snastf), rus. (De Cmoln. [Stoïate], Etre debout, Rester en place.) Manœuvres dormantes. — С т о я ч т такелажь (Stoïatc/iii takclaje). Manœuvres dormantes. S T B A A T , holl. s. (Même étymol. que I'angl. Strait. [ V . ] ) Détroit. r i ' P A B O E Y A A ( T à ) (Ta stravôxyla), gr. mod. s. n. (Plur. de Tô trrÇa€olo)tov. [V.]) Les Membres, la Membrure. (V. Ms'Xoi. ) — 2 T ; Ï O O ' ; J > O V (Stravoxylo-n), gr. mod. s. n. (Du gr. anc. 2oXov, Bois, et de £ Т Р А ? о с Oblique.) Allonge, Couple, Mem­ b r e , Cheville. — V . EvxoîXta, MeXoçi N O U É E ; , Zioo-n;P. S T R A D , bas bret. s. m. Fond, le Fond de cale. - Strâd ar môr, le Fond de la mer. Legonidec dit que Strdd est du dialecte de Cornouailles ; c'est pour cela que maîtreÉzou de Saint-Matthieu ne nous a pas donné ce mot comme svnonyme de Fons-hal. — V . Kal, Lastr-placz. S T R A D J O , ar. côte N . d'Afr. (De l'ital. Straglio. Draille, Étai.

[V.])

I T P A r r i Z Û (Stranghizo), gr. mod. v. a. (Du gr. anc. 2трссу;, Goutte qui tombe d'un objet que l'on tord.) Eau» berter.

2 T P A A I 0 (Strallo), gr. mod. s. m. (Transcription de l'ital. Straglio, Etai.) Étai, Draille. — V . KoupvÉXii, TspOpov.

S T R A N A , illyr. daim. s. f. ( L e Storona, rus. Cmopona. De Cmpé [AVw], exprimant l'idée d'Extension.) Côté, Bande. (V. 2. Bòh.) —Stana od lake, Jetée d'un port.—Dvie Strane oil lai,e, Les deux jetées, les deux bras avancés dans la mer qui forment l'embouchure (Usti) d'un p o r t . — V . Lùka. 1. S T R A N D , angl.-sax. angl. all. holl. dan. suéd. s. (Isl. Strônd.) Bord, Côte, R i v a g e . — « Be bam Stranile, Jusqu'au rivage. « — « On pam Stranile, Sur la côte. » ( V . M e r e hwearf, Ofer, Ora, Sse-rima, Sas-strand, Sae-yparoo", Score, Sta<$, Stœo\) — Strand (to), angl. v . a. et n. Échouer, Faire côte, Se jeter à la côte; Talonner. — « For w e have seen, that the Herfiliona foundered at sea » ( V . Fotuidc [to]), * the Gaipiiscoa was Stranded, and sunk » ( Y . Sink [to]), « on the coast of Brazil... • Rich. W a l t e r , A voyage... by G. Anson (Lond., 1769), chap. 3, p . 4 4 . — Stranila, isl. suéd. v . (De Stranili; Rivage.) Échouer, Naufrager, Faire naufrage, Se jeter à la còte. — Strandad fé, isl. s. (Fé, A r g e n t , Profit.) Épaves. ( V . Skipllak.) — Stranile, dan. v . Échouer.— Stranden, ail. holl. v. Échouer. — Strandet, dan. adj. (Vie Strand. [ V . ] ) Échoué, A sec. — Stranding, dan. s. Fichouement. -— Strandk/ip, holl. s. m. (Flip, Rocher escarpé; de l'angl.-sax. Clif, Clyf, en relation avec le lat. Cllvus; du gr. KXuo';, Incliné.) Falaise. ( V . Stcil-strand.) — Strandning, suéd. s. Échouement. — Strandrccht, a i l . ; Strandrct, dan. ; Strandregt, holl.; Strandriit, suéd. (Jicc/it, Ret, Rcgt, Biitt, de l'isl. Rcttr [angl.-sax. Riht), Droit.) Droit d'épave, Droit de v a rech. — Strandung, ail. s. Échouage, Échouement. — Strand-vrak, suéd. s. Bris, Épave, Varech. — V . Vrak. 2. S T R A N D , angl. s. (De l'angl.-sax. Strœng, String, P e tit Cordon, Cordon.) T o r o n . S T R A N G 0 L A T 0 J O , cors. s. m. (Du lat.

Strangolare,


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. , ^-paffuXi'sEiv, Étrangler.) Étrangloir. Combinaison de c o r d e l e t t e s attachées à différents points des ralingues d'une v o i l e latine pour l'étouffer tout d'un coup, quand il vente f o r t et qu'on veut ne pas carguer complètement la voile, parce qu'on peut utiliser ce qui reste de toile au v e n t . — ggranguâ, géno. v. a. Étrangler, Brider. — Strangiilatiia, g é n o . s. f. Bridure. r

С Т Р А Н С Т В О В А Т Ь НО М О Р Я М Ъ (Strannstvovate no mariante), rus. v . ( С т р а н с т в о в а т ь [ d e Страна, P a y s , Contrée], Voyager.) Courir les mers. S T R A O R Z A R E , vénit. anc. v. a. (D'Orzare [ V . ] ; et de stra, pour Extra, Hors d e . Plus que de raison ou d'ordi­ n a i r e . ) Venir trop au vent, Loffer plus qu'il ne faut.—• Straorzar; troppo al vento. » Introduzione ali'arte nau­ tica (Venetia, 17 i 5 ) , p . 2 7 6 ' . — «Con le vele alzate al vento, a n d a n d o a posta di quello » (timone) « quando Straorzando fin'al bater della vela, poi alquanto poggiando, discorreU J I I I O secondo. » Viag. di P.. Quirino ( 1 4 З 1 ) , ap. Ramus., t. 1 1 , P r

v'I'PAnOPTON (S'traporto-/(),gr. vulg. s. n. (Transcript. J e l ' i t a l . Straporto. [V.]) Transport; Action de transporter, B â t i m e n t qui transporte. — V . 'A-oVroÀov, l'ouocpizov харябц форагр*?* voôk, Фортг^июс, Фортг,у(с, Фортт,уо;, фортц. g T P A T H T I S N A Y 2 , gr. auc. s. f. Vaisseau que montait .. 2ipaniYi>î ( V . ) , Vaisseau-amiral, Amiral. — « . . . C u m u i j e t o r i a nani primus in altum evebit. Graeci NKuetpyfôa, i t e m StpoTJiYÎSa vocauere, nec maximam tantum, sed optirnatn firmissimamque ad hoc munus elegerunt. » J. Scheffer, p . 1 0 2 , de Mil. nav. — 2тряту;уо;, gr. anc. s. m. (De "*-SÏTO;, A r m é e ; et d' A-c<o, j e Conduis.) Amiral, Général d ' u n e armée navale. — V. Naûap^oc. y

S T P A T I (Strati), gr. mod. s. dial. albanais. (Peut-être d e l'ital. Stratta, pour Strappata, Secousse pour arracher.) | ) u e z , Dict. ital. (L'Estrapade française.) Branche de bouj j n e . — M . Dehèque ne donne pas à 2трсхт1 d'autres signi­ fications que : Chemin, Bue, Voie, M o y e n ; c'est le bas lat. Sfrata, l'ital. Strada, le vieux fr. Estrade. 2 T P A T I A N A T T I K A , gr. anc. s. f. Expédition navale; f l o t t e . (Thucyd., liv. vu.) — Етратлытп; vaU;, g r . anc. s. f. j j 2 т р а т о ; , A r m é e , Troupes.) Vaisseau de guerre, selon q u e l q u e s Diction. ; Navire qui transporte des troupes, selon «jcheffer, p . 258, De Milit. nav. — « 2TPOCTIWTIOEÇ, 2тратио- я с i-'ouuii, той; iiÉXXovxa; тс^шауш, &<; xoi ЬпссгушуоЬс ХЯЛЕЛ. " Scoi, de Thucyd., liv. i . e

e r

S T B A U M R (raffixe du subst.), isl. s. m. Courant, Marée. V . Sióar-fall.) — Straumfìodr, isl. s. f. (Fiorir, Plume.) B a r r e du gouvernail. — V . Hialm-volr, Hialmum-vôlr, R o d r a r - p o l l r , Stiór, Stiornvôlr. S T R A Y L , cat. s. m. (Le même que l'ital. Straglio. Ktiii. — V . 2. Lembus.

[V.])

S T R A Z ' , S T R A Z ' A , poi. s. m. f. ( D e Streg, qui a fait j e v e r b e slave Stregou, et le verbe russe С т е р е г у [Stérégou], G a r d e r . ) Quart, Garde.

cre de touéc. ( V . Kedge.) — Stream-buoy, s. Bouée «le l'ancre de touée. ( V . Buoy.) — Stream-cable, s. Touee. ( V . T o w - l i n e . ) — Stream-racu, angl.-sax. s. (Hacu, Flux, Inondation.) Canal. S T R E A M ER, angl. s. lig. (De Stream, Courant. La flamme longue, étroite, ondoyante, a été comparée à un ruisseau qui court en serpentant et se déroule en méandres capricieux.) Flamme. STR EICI1 EN, ail. v. (De l'angl.-sax. Astrican[c], per, selon N . Webster.' Amener, Caler.

Frap-

STR E I G H T , angl. anc. s. (Variante de Strait. [ V . ] ] Detroit. — .. A n d , on the 7th (being the day after w e had passed StreightS he Maire) there came on a most furious storm at N . W . , etc. » Rich. Walter, A voyage... by George Anson (Loud., 17(19), chap. 3, p . 2 9 . — Manq. au Diction, angl.-fr. de Spiers (1846); — V. Strait. S T R E I T O , port. s. m. (Du lat. Strietus, Étroit; Stringere, Etreindre, Serrer.) Detroit. — " Nos lizemos ;i vella da barra de Goa caininho do Streito... « Roteiro por Dont Joam de Castro, 3 i décembre i 5 / | 0 . — V . Estreito. S T R E M È R E , vieux fr. s. m. (De l'angl. Streamer.[V.]j Flamme ou Pavillon de navire. — V. Baucan. C T P E I I 4 A (Strennda), rus. s. f. (De l'angl. %. Strand.) T o r o n . — Manq. à Reiff. S T R E N G R (r aflixe du subst.), isl. s. m. [De Strmgi, qui, avec le lat. Stringere, Serrer fort, a une analogie peut-être toute fortuite.) Cordage, Manœuvre. — V . Kadall, Snœri, Trassa. S T R E T C H (To) R O P E , angl. v. a. (De l'angl.-sax. Streecan, Étendre.) Allonger un cordage. S T P E T E 2 TON MnOVPINÛN (Strètè-s tâ-n bourinô-n), gr. mod. s. Patte de bouline. S T R E T T O , ital. vénit. s. m. (Même orjg. que Streito. [ V . ] ) Détroit. — V . 1. Cao. S T R I B O U R D I , bas bret. s. m. (DeStribours.) Tribordais. — Stribours {Du fr. : S tribord.) Tribord. — L e P. Grégoire nomme le coté de tribord : Ann tu dcou 1 le coté droit). >• S T R I C H , malt. s. m. Gros palan. — Strich doppiu blamanti, Palan double. — Strich bll buzze/li ta t/iet raggi, Palan avec poulies à trois réas. — Strich bigiose bazzcl/i, Palan à deux poulies doubles. (Bigiose, composé de 6'iajr, D e u x , et du Bi ital., Deux.) S T R I C T U M , b a s l a t . s . n. ; S T R I C T E S , s . m. (Proprement : Étroit.) D é t r o i t . — S t r i c t u m Marrochii, Striction Sibila- (de Seville), Détroit de Gibraltar. — t Ad cskippandum et traducenduni pier Strietus Marrok, tot saccos lan.e... . Lettre* deffenriFI, an. 1 4 6 0 , ap. Rymer, t. x i , p. 438. CTP1FA ( A ) (A Striga),

val. v. a. Héler. — De :

S T R 1 D E R E , lat. v . a. (Du gr. anc. T p i ^ i ; gr. mod 2 T I ' W , j e C r i e , j e Craque.) La huée publique était une peine (pie la loi de Venise infligeait, dans certains cas, aux propriétaires de navires. Ainsi la république, au x m siècle, avait défendu qu'on vendit des navires à l'étranger, parce qu'elle regardait la vente d'un bâtiment comme une double perte. Tout propriétaire jurait donc de ne pas vendre ses navires: s'il violait ce serment, le chap. 27 du Statut criminel de 1232 le déclarait dépossédé de lout ce qu'il avait au monde, prononçait la confiscation de ses biens an profit du trésor public, enfin le condamnait à être, sur l'escalier du tribunal, exposé à la buée du peuple. « Stridetur in scala, » dit la loi. c

С Т Р А Х О Щ И К Ъ (Stra-hocluchik), rus. s. m. Assureur. Стряхъ (Strali, Yx rus. sonnant comme Vit fr. fortement , p i r é j , rus. s. m. (Proprement : Risque, Hasard, Frayeur.) a s s u r a n c e . (V. З а с т р а х о в а т е . ) — Сшреахь (Stréaje), val. s. ( D u rad. slave Cmper, qui a une certaine analogie avec le g r e c : Tr,peîv, Épier, Garder, et qui a fait le russe Стража [Straja], Garde, Veille.) Vigie. a

S T R E A M , angl.-sax. angl. s. ( I s l . Straumr.) Courant. V . C u r r e n t . ) — Stream anchor, s. (Ancre de courant.) A n ­

175.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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S T R I È L A , (rad. slave Crrip-b.i ; angl.-sax. Strœl), serb. bulg. s. f. flg. (Proprement : Flèche.) Barre du gouvernail. S T R I K E (To), angl. v . a. (Meme origine que Strcichcn [ V . ] , Abaisser.) Amener, Amener son pavillon. Talonner, Toucher. Strik (to) était déjà en usage au x v n siècle; on le lit dans le Scamati's dict. de Henry Manwayring(i644).— Strike (to) ainain, Amener en grand. ( V . Amain, Loover (to) cherlv.) — S t r i k c (to) sounding, Toucher le fond en sondant. Strikc (to) the beli. (Frapper la cloche.) Piquer l'heure.— Strike (to) top masi, Caler un mât de hune. — Strike (to) upon the sand, Toucher sur un banc de sable. — S t r i k e (to) with the brakc, Pomper. ( V . Rrake.) — Strikc! impér. Amène! S T R 1 K K E N , holl. v . a. (De l'angl.-sax. String, C o r d e , Nœud; isl. Stringr [ V . ] ; Stringa, Lier, Nouer.) Nouer. — V. Het touw in den ring Strikken. e

S T R I M A N , ( « s o n n a n t ) , mal. s. (Du holl. Stuurman.) P i -

ятроууиХ?] ¿Wopix-r,, oià та w>Xsu,ixà аахро'тгра бута. » Scoi, de Thucyd. — 2троууиХа uXoìa, Форт£у« Etcì. » Scoi. d'Aristophane. С Т Р О Й (Stroie), rus. s. (Selon Reiff, du lat. Strucrc, Cons­ truire , Ordonner.) O r d r e , Ligne. (V. Воевой, Ордеръ, О т с ш у п н о й , Походный.) — С т р о и т ь (Strotte), v . a. Cons­ truire. S T R O L L A B I O , port. anc. s. m. (Corruption d'Astrolabio.' Astrolabe. — « Os estormentos, corn que se seruem en suas navegaçoens, corno sani Strollabios, Quadrantes, e t c . Prollogo du Roteiro de D. Joam de Castro (I54O-I54I.) S T R Ô M , ail. s. (Du sax. Stream [ V . ] [isl. Straniar].) Cou rant. — L e holl. écrit Stroom. — V . Ras. S T R O P , angl.-sax. holl. dan. cat. anc. s. m. (Du lat. .Sf/ophus. [ V . ] ) Estrope, Herse, Herseau, o u , comme on écrit : V . ArwitSpe, Palament. Erse, Erseau S T R O P A , ar. c ô t e N . d'Àfr..s. (Du lat. Stropus.) Estrope.

l o t e . — V . Malem (jJU-a). S T R I P (To), angl. v. (De Strypan[e], qui entre en composition dans l'angl.-sax. Bestrypan, Dépouiller.) Dégréer, Dégarnir. — V . Unrig. S T R I S C I A , vénit. s. f. (De l'ital. Strisciare, Glisser; peutêtre cependant Striscia n'est-il qu'une forme altérée de Drizza. [ V . ] ) Drisse. — V . Ghindazzo. S T R I S S A , ital. anc. s. f. (Variante de Drissa.) Drisse. Voici le passage de la Nautica Méditer. (1607), p . 7 9 , qui nous a fait connaître le nom de la Strissa: — « Ci vogliono appresso passa 106 de capi, grosse la quarta parte dell Usto (V.), da' quali si faranno le Strisse del albero grande lunghe per quattro volte l'albero, acciò vadino in quinto che sono passa 72. » L e dernier membre de celte phrase, qui nous montre la Strissa « allant en cinq, >• c'est-à-dire montant et descendant cinq fois d'une poulie à une autre, nous démontre que la drisse de la grande vergue était un fort palan dans les grands navires du x v i siècle. ( V . Drissa.) — Les Vénitiens appelaient Strisse les bragues et les palans des canons : •• Strizze per avanzar, retirai' ò fermar li cannoni, dette anco braghe, ò palancbetti. » Introduzione all' arte nautica (Venetia, 17i5), p. 276. C'est de ce mot qu'on lit en France 'Prisse et Drosse de canon.

S T R O P H US, s. m. (Latinisation du g r . 2/гроэо;, fait d e 2тр=эы, j e Tourne.) Estrope. — !< Edam remi circa scalmos Stropbis religat. » Yitruve, liv. x, chap. 8. — V . Retini-. Str lippus. С Т Р О П К А (Stropka), rus. s. f. (Diminut. de Строггь. [ V . ] ) Erseau ou Herseau. — Стропка для весла (Stropka dlia vesla). Estrope d'aviron. STROPO, Stroppo.

ital. vénit. s. m. Estrope. — V . Refudio,

S T R O P O L O , cors. s. m. (De Stropo. [Y.]) Estrope, fixée à un point du côté d'un navire, et à laquelle s'attache par une cheville ou cabillot l'itague du Señale (Y.) ; Estrope qui entoure une poulie simple, et reçoit un croc à son extrémité; estrope fixée au pied d'un mât, e t à laquelle vient s'accrocher le palan appelé : Mouton. S T R O P P , angl.-sax. suéd. s. Eslrope, E r s e , Erseau.

e

S T R I Z , bas bret. s. ( ? D u lat. Stretus. [ V . ] ) Détroit. On dit aussi Detroat, Raz, Sizuu.—Striz-douar. (Terre étroite.) Isthme. S T R I Z Z A , vénit. s. f. (Même origine que Strissa.) Drisse. 2TPI<1>£> (Striphô), gr. mod. v . a. (Du gr. anc. 2-rpitpw, je T o r d s . ) Commettre un cordage.— S/rpîdnuov (Stripsimo'-n), s. n. Commettage. S T R O B I N E L , bas bret. s. m. (De Strôb, exprimant l'idée d'Enveloppe, d'Entourage, et en relation avec le lat. Strophtts ou Stropus, avec l'angl.-sax. Stropp, et surtout avec le verbe gr. S-rpoêsco et le subst. Svp&ëiAoç, dont le sens, ainsi que celui de Strobinel, est : ) Tourbillon de vent. V. Bar, T r ô w e n t . S T P O r r T A Ò N A Y T H S , gr. anc. s. m. (De 2TpoyyuXo; [ V . ] , et de Naurr,;. [ V . j ) Matelot servant sur un vaisseau rond. — '< 'EpsTJi, Naùrai, xal -VrpoyyuXovaijTa; 'ApiffTOjïavï); Xéyrj. » P o l l u x , liv. v u , chap. 33.

S T R O P P A , S T R O P P O , ital. vénit. anc. s. m. (Du gr. SrpoVpoi, L i e n ; de ^xÉcpio, je Fais tourner.) Estrope. — « Stroppo, Vn A s t r o g , vne corde qui sert à lier les rames. » Dnez, 1674. — V . A s t r o g , Galera de banchi 28, R e m o . S T R O P U S , lat. s. m. (Variante-de Strophus. [ V . ] ) Eslrope. — « I t e m , Stropi pro fanalibus, donzene n° 2 0 , sub pcena fioroni unius pro qualibet duodena deficiente. » Statut géno. de 1441, chap. 1 1 , p . 10 de VOfficium gazariœ, Ms. Bibl. Dépôt de la Mar. — L e nombre de vingt douzaines prescrit par cet article nous fait connaître que les fanaux avaient non-seulement des estropes de suspension les entourant de la base au sommet, mais encore des ceintures de corde horizontales pour les garantir des chocs. С Т Р О П Ъ (Strope), rus. s. m. (Dans son application à la marine, ce mot n'est pas russe. L e russe Строггь est un mot slavon qui signifie : Plancher, Plafond, T o i t , Chœur d'une églîse ; le С т р о н ь de la nomenclature navale est une trans­ cription du holl. Strop. [V.]) Estrope, E r s e , Elingue. — С т р о п ъ па руль (Sirope па roule), Estrope de gouvernail. — Строггь y болка (Strope ou bolka), Estrope de poulie. (V. Р у л ь , Болка.) — С т р о п ы на т о м б у Ь (Stropi na toininbouié), m. plur. (Estropes sur la bouée.) Garniture ou T r e ­ lio gage de la bouée.

С Т Р у Й (Strouïe), s. f. plur. de С т р у я ( V . ) . Les Flots, les 2 T P 0 1 T T A 0 2 , gr. anc. adj. Rond, Arrondi. STpoyyûXov •nÀoîov, Vaisseau rond. — « nsvr/ixovva ^vrr^aiv, i'xaxov Vagues, les Lames, les Ondes. WloXfai;, o b p a X T O t ; xai xspxoupoi; x a l XTpoyyûXoi;TCOXXOÏÇ.» S T R U P I A R (FROENA), Midlu, tels sont les mots qu'on lit P o l y b e , liv.' v , parlaut de la flotte de Censorinus. — « Nau; dans un extrait du Glossaire latin et anglo-sax., par Mone


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. E

' X s i è c l e ) , qui nous fut communiqué en 18З6, par M . T h o rnas W r i g t h . Strupiar n'est pas latin ; c'est Struppi qu'il faut l i r e . Midlu nous trompa; il faut Miita. MiSl signifie Frein , en anglo-saxon. Ainsi le Glossaire de Mone et celui j * ^ l f r i c , ' q u i se ressemblent en ce point, doivent présenter c e t t e leçon : STRUPPI (FROEXA), Mitla. Ces Struppi ou M'dSla s o n t les estropes des rames.Que ceci serve de correctif à ce q u e nous avons imprimé p. i 6 5 , t. 1 de notre Archéologie navale. er

S T R U P P U S , lat. s. m. (Variante de Strophus. [ V . ] ) . Es­ t r o p e d e la rame. — « T u m remos jussit religare Struppis. » L i v î u s Andronicus, cité par Isidore, chap. / , , liv. x i x . S T R U Z Z A , ital. s. f. Ce mot, par lequel on désignait autre­ f o i s , selon Duez (1674), la chasse faite avec des chiens brat i u e s , et dont nous n'avons pas su trouver l ' o r i g i n e , a été p r i s p a r les marins pour nommer le Balestron, la L i v a r d e , b i e n qu'il n'y ait aucun rapport entre la chasse et une an­ t e n n e . — V . Ralestrone. С Т Р У Я (Strouïa), rus. s. f. (De l'ail. Strom. [ V . ] ) Houache, R e m o u . — Manque à Chichkoff, qui donne pour correspond a n t russe au fr. : Remous : Слъдь (Slèdc ou Sliède), dont l e sens propre est: T r a c e , I n d i c e , Piste. S T R Y G E , dan. v . (Même origine que Strcichen. [ V . ] ) A m e n e r , Caler. — L e suéd., dans le même sens, dit : Stryha, et l e h o l l . Stryhen. S T R A K O L . s u é d . s . fig.(De KSI [ V . ] ; et deStrâ[latStramen], Paille. Quille de paille.) Fausse q u i l l e . — V . L o s kol. S T R O M , dan. s. (Même origine que l'ail. Strom. C o u r a n t . — L e suéd. écrit Strom.

[V.])

S T R Ô N D , isl. s. f. Rivage, Bord de la mer, Cote. — V . F l a r a , Fiôru-bord, Jadar, Sjafarstrond, Sibar-mâl, SibarS i d a , Siôar-stroud. S T P Û M A T 2 0 N (Strômatso-n), gr. mod. s. n. (Du gr. anc. 2-rpô>iia, Couverture.) (Proprement : Matelas.) Défense d'embarcation, faite avec un corps mou, bois tendre, ou masse de vieux cordage. — V . 'Етаотц. С Т Р ' - Б Л А [Strèla ou Strièla), rus. s. f. (Ce mot doit être p p r o c h é du suéd. Stràle, qui signifie Flèche comme l'ital. Strate. L e СгпрЪла rus., qui est le Strjcla illyr. et le Strzala £>ol., désigne la Flèche, le Javelot, le Dard. Ce n'est que o a r extension qu'on lui a donné la signification de : ) Clef de b e r c e a u . — V . Strièla. r a

С Т Р Т З Л Я Т Ь (Stréliate, Strièliate), c a n o n . — V . Выпалить и.гъ пушки.

rus. v . a. T i r e r du

S T R / E D E , dan. s. (Même origine que l'angl. Strait. ( V . ] ) Détroit. — Sund. S T Û C K P F O R T E , ail. s. (Porte du canon.) Sabord. S T U D D I N G - S A I L , angl. s. (De Stud, Garnir.) Bonnette. — Main Studding-sail, Grande bonnette, Bonnette de la grande voile, Bonnette de grand'voile.— Fore Studding-sail, Bonnette de misaine.— Lower Studding-sail, Bonnette basse. (Les deux précédentes sont comprises dans les Lower Studding-sails.) — Main top-mast Studding-sail, Bonnette du Bonnette du grand hunier. — Fore top-mast Studding-sail, petit hunier.— Top-sail Studding-sail, Bonnette de hune. (Les deux précédentes sont comprises sous celte dénomination : Top-sail Studding-sails.)—Main top-gallant Studdingsail, Bonnette du grand perroquet.— Fore top-gallant Studding-sail, Bonnette du petit perroquet. — Main royal Studding-sail, Bonnette du grand cacatois. — Fore royal Studding-sail, Bonnette du petit cacatois. S T U E R N , faute d'impression dans notre art. Gouverner, ci-dessus, p . 7 9 7 ; il faut lire Steuern. Une faute analogue s'est glissée, malgré tous nos soins, dans l'art. Drosse du gouvernail, p. б о б , où on lit Stuerrcep pour Steucrrecp. S T U F F , angl. s. Planche de doublage, Doublage, Suif dont on frotte la carène du navire; Gourée. — V . Coat, et : S T U F F A R E , bas lat. v . a. (De l'ail. Staff, Appareil, Garsignifiant : Préparer.) Pourvoir, niture. LTsI. a Stofnan, Munir, Équiper. — « Naves de viris armatis ad plenum Stulfatas. » Henri de Knygton, an. 1ЗЗ8. L e même auteur d i t , sous l'année 1З40 : « Nobiliter (naves) Insluffavit de viris armatis et albalistis, etc. » Sous l'année 1З57, il dit : « Cum tribus navis bene Stoffatis. » Stuffare, dans le sens de Munir, est l'origine de notre verbe Etoffer. S T U F N I N G , suéd. s. (De Stajva. [ V . ] ) Arrimage. — Stufva, v . a. (Même etymologic que Slow [to], [V.]) Arrimer. — S tuf vare, s. Arrimeur. С Т у Л Ъ (Stoule), rus. s. m. (Transcript, de l'ali. Stulh.) Chaise en corde ou en sangles dont se servent les matelots pour travailler dans le gréement. S T U N D E N G L A S , ail. s. (Glas, V e r r e ; et Stunde, Heure; angl.-sax. Stood, Stand, T e m p s , Espace de temps.) (Bouteille à heure.) Ampoulette, Horloge, Sablier. — V . Saridlaùfer. S T U O L O , vénit. anc. s. m. (Du g r . STAOÇ. [ V : } ) Flotte.— a Et demorando in quelle contrade » (la Sicile), « alcbuni zorrn lo vene Stuolo di chatlielani» (Catalans),* che fono in summa galie xxxij » (eu i 3 5 i ) . P. 3o v ° , Cron. di Venezia, Ms. pap. in-foL, x v i siècle, Bibl. Saint-Marc. — V . Schiera, Vanguardia. c

С Т Р ' Б Л К А (Strclka ou Striélha), rus. s. f. (Diminutif de С г п р * - \У']) Aiguille, Aiguille de carène. — Manque à la p a r t i e rus.-angl.-fr. de Chichkoff. л а

С Т Р Ь Ш Г Ъ (Strimihe), rus. s. m. (Transcription de l'angl. String.) Banquière des gaillards. C T P Î M T O A P E (Strimtoaré, m sonnant), val. s. m. ( D e C t p h n t , É t r o i t , fait du lat. Strictus.) Détroit. C T P l N U E ( A ) (A Strindjé), val. v . a. (Du lat. Stringcre, S e r r e r étroitement.) Souquer.—Ctpînne (a) fiandiepa (A Stri J bandiera). (Étouffer, Étreindre le pavillon.) Mettre l e pavillon en berne. — Ctpînne (a) т п г е л е (A Strindjé pinnzèlé), Carguer, Ferler, Serrer (les voiles).—Ctpînne (a) p o a f b (A Strindjé roaté), Cueillir, Gléner, L o v e r , Rouer. fy_ Poatb.) — Ctpînçepe (Strindjeré), s. Ralliement. — CtP> P P (Strindjeré bandieri). (Étranglement du v i l l o n . ) Berne. — V . 1пфъш!>рареа. nl,

é

n n e

a

c

6 a n U i e

e i

S l ' U O R A , ancon. anc. s. f. (Du lat. Stara. [ V . Stura.]) Natte de paille ou de j o n c , dont on se servait pour couvrir les marchandises et les protéger contre la pluie, le soleil, ou l'eau que dégageait la mer en se brisant sur le flanc du navire. — « E in ciascheduno viaggio sia tenuto ciascheduno marnaro de barcha de portare unaStuora; e la barche sia tenuta de portare tante Stuore per la comunità de la barcha, quante parti de guadagnio retiene el segniore de la barcha ; et quesso per salvare le cose de li merchadanti : et quesso se intenda de ultra del golfo. » Stai. d'Ancóne, 1 З 9 7 , rubr. 56. , S T U P A , S T O P P A (latinisation du gr. STÓTTT, [\.]), S. f. Étoupe. — * Stuppa, ea lini pars, qu.-e proxima cortici malleo stuppario contusa, stipatur inter tigna , et rimas navium debiscentium. • Pline, liv. xix, chap. 1. — « Cypriorum re-


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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1,-ibus imperatimi, ut ses, Stuppamque et vela pramerent. » Quinte-Curce, liv. x, chap. i . — V . Coucia. 2 ' r r n E I O N , S T Y E L H , S T Y n T I H , gr. anc. s. n. f. [De ZvJw, j e Resserre.) Etoupe. — V . "AxÀwoxov, ITOÓTTL CTSTTb (Stoupe),

val. s. (Ou lat. Stupa.) Étoupe. — V .

KMQ.

S T U R . bas bret. s. (En relation avec Pisi. Slior. [ V . ] ) Gottvernail. (V. Paol.) — Storia, v . a. Gouverner. — Starter, s. Pilote, Timonier. — V . Levier, L o m a n , Pilot. S T U R A , cat. anc. s. (L'Estera des Espagnols, XEsteira des Portugais: du lat. Storca, Natte, cpte l'on rapporte au gr. STOSÉOI, j'Étends.) Natte de jonc, Paillasson dont on se servait a bord des navires pour faire des abat-vent, des stores contre le soleil, des tentes contre la pluie, des lits sur le pont, etc. — V. 2. Lenibiis. S T U R E M A N N U S , bas lat. s. m. (De {'ùlStetiermàn. [V.]) Timonier, P i l o t e . — « Item, constituentur boni et légales hommes in portibus... qui expiant sacramenta omnium Stiiremannorum et marinellorum navium ibi applicantiiim.x Liber niger Scacdrii ànglici, p. 369, cité par les Bénédictins. CiyPMWYh (Stourmane), rus. s. 111. (Transcript. du holl. Stuurmatin.) Nom donné au pilote ou timonier par l'auteur anonyme d'un ouvrage manuscrit appartenant à la Bibliothèque de la Marine, à Paris, où il est coté . n" iG3. Cet ouvrage est une traduction française, faite à Saint-Pétersbourg", par un Russe, du Règlement de marine, rédigé parle tzar Pierre 1 , et donné le i3 janvier 1720. Alex. Chichkoff, dans son Dici, de mar., ne donne ni le mot CmypJtaiib, ni sa variante IUmypjiain. que nous trouvons dans le Dici. de J. H e y m , à l'article Pilote, et dans le Dict. de Reiff, p. 1088. er

S T U T , holl. s. (De l'angl.-sax. Sttu/u, où de l'isl. Stytta, Appui; Soutien, Colonne, Arc-houtant.) Accori:, Ëpontille. — Suit met klampen, Épontille à taquets, à marches.— V. Klanipe. S T U T Z E , ail. s. '.Même origine que le précédent.') A c core, Épontille.— V . Deck-stùtze. S T U U R , holl. s. (De l'angl.-sax. Steore. [ V . ] ) Gouvernail. —Sluurkonst, s. (Koiïst, A r t . ) Pilotage. — Stuurlieden, s. m. plur. dont le singul. est Stiiurinan. ( V . ) (Licden, Les gens; de l'angl.-sax. Léod, Nation, Peuple; isl. Liód.) Timoniers. (V. Opper stuurlieden, Tweede stuurlieden.) — Stuurman, s. m. (Man, Homme.) Timonier, Pilote, Patron d'embarcation : Homme du gouvernail. — Stuur-plegt, Tille où se tient le timonier. ( V . Plegt.) Stutir-reep^s. (Proprement : La corde du gouvernail.) Drosse du gouvernail. (V. Reep.) — Stimmi, v. Gouverner. — V. Stieren. S T U V E , dan. v . a. (Même étymol. que Stoiv [to]. [ V . ] ) Ai 'rimer.—Stuver, s. m. Arrimeur.—Stuvning, s. Arrimage. S T U U W E N , holl. v. a. (Même étymol. que Stoiv [to], [ V . ] ) A r r i m e r . — S t a u w e r , s. m. Arrimeur. — Sttiivàgi; s. m. Arrimage. C I N G A T I ) K I L l E M ' b O E A H K V (Stotuckate kilèmeo hannkou), rus. v. a. 'Cmviamb, de Cmym> [Stoitkc], Bruit de celui qui frappe. L ' i l l y r . a Stukati [Stottkati], qui le même sens que le verbe russe.) (Heurter la quille sur un banc, sur un écueil.) Talonner. a

S T Y C K E D R I E - I S , suéd. s. (Stycke, de l'angl.-sax. Stycce[.SY»-//f] ; Slicc [Stikke], isl. Stycki, Morceau ; Drif, de Drifea, Porter, Pousser; Is, sax. isl., Glace.) Banc déglace, .Banquise.

S T Y K P R A M , dan. s. Ponton arme de bouches à feu.—V. 2. Prain. S T Y K P O R T , dan. s. (Porte du canon.) Sabord. S T Y R , dan. suéd. s. (En relat. avec Steore. [ V . ] ) Gouvernail. — Styrman, s. P i l o t e . — L e dan. dit Styrmand. —Styrniandskiinst, dan. s. 111. (Kiinst, A r t . ) Pilotage.—Strrmannsionsten;suéd. s. m. Pilotage.—Styr-plickt, dan.; Styr-pligt, suéd. s. Tilleoùse tient le timonier.(V.Plickt.)—Styra, suéd. v . (DcStyran.\X .~\) Gouvcrncr.Ledau. dhStyre.—Styran (Sl\rann), angl.-sax. Gouverner.—Styri, isl. s.*n. et v . Gouvernail, Gouverner. ( V . Hialmum, Stidr, Stiorna.)—Siyrimadr, isl. s. 111 [Madr, Homme.) Pilote, Timonier. ( V . Skipstiornamadr, Stiori, Stiornari.—Styrir, isl. s. m. L e même que Styrimadr. (V.)—Styriskrokar, isl. s. m. pl. (De Krokr, C r o chet.) Ferrures du gouvernail. S T \ V . Abréviat. du rus. Зюпдтенъ-вестенЪ.

(V.)

S T A N G , suéd. s. Mât de hune, Mât de perroquet. — Y . Stang. S T O T T A , suéd. s. (De l'isl. Stytta, Appui, Soutien.) A c core, Épontille.—Stotta mal klampar, Épontille à taquets. ( V . Klanipe.) — Stotta et skepp, suéd. v . a. Accorer un navire. STÔTTE, j ^ej j . j | Stytta,Soutien, Arc-boutant.) Accore, Épontille.—Stôtte for affald. Rencontrer l'arrivée. ( \ . Affald.)—Stôtte medklamper,s. Épontille à taquets. (Y. Klanipe.)—Stôtte skibet,\. a. Accorer un navire. (

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S T O V R E G E N , dan. s. Même origine et même signification que Staubregen. ( V . ) С Т Ы К А Т Ь (Stikate ou Stouikat), rus. v . a. (De Т ы к [Touik, Tik~\, radie, des mots qui signifient : Ficher, Enfon­ cer, Boucher, etc.; et de Оъ [s'], préfixe du Rassemblement des parties.) (Mettre bout à bout, joindre par le bout.) Abutter, Butter, ou mieux Abouter. —Сгаыкъ, About, T è t e de bordages. CTTlHA (Stènd on Stiéna), rus. s. f. (Dans l'illyr., Stjena désigne en même temps : une grande pierre, un rocher, et une muraille. L e mot slavon peut être rapproché de l'ail. Stein, Pierre.) (Muraille de pierres, et par extension toute paroi.) Muraille du navire. С Т Я Н У Т Ь С Я (Slianoutsia), rus. v. r. (De Т я н у т ь . \ (Se dégager, se Tirer dehors.) Déchouer, Désechouer.—Y. СнптъсъзгЬлп. СТЕЛИ DE dé sprijinit[oii], peine]), val. s. étançonner. — lonne.) Accore.

С П Р 1 Ж Ш Т ou DE П Р 0 П Т 1 Т (Stitp[ou\ stilp[ou] dé proptit[au] [les ou prononces à (Proprement : Pilier pour soutenir, pour Ctî.in, du lat. Stylus ou du gr. 2TÙ).O;, C o — V . nponti, С т ж т ь

C T l N r A (Stlnga), val. s. (La gauche.) Bâbord. C T Î N K b IN А П Ъ (Stinkc in аре), val. s. (Proprement : Roche sous l'eau.) Brisant, Écueil, Rescif.—V. К о л ц . i . SU, vieux fr. bas bret. s. m. Sud. — « E t dung bon vent de Su qui lors souffloit, deslogèrent de leurs haures, délibérez de passer à trauers l'armée de Bourgoingne. » Alain Bouchard, Les grandes Croniques de Bretaigne (an. 1^70), édit. de 1531, p. cxci.-—« Cap de Dynaco et le fleuue Jourdain gisent Nort et Su, et y a entre eulx quatre vingts dix lieues... » Pierre Garcie, Le grant routier et pilotage, etc., composé en 14ЯЗ, mais dont on ne connaît pas d'édition antérieure à i52o. — « Au commencement du soir, courûmes au Sud et Su-est. •> Journal du voy. de J. Parmenlicr (1 5 î g ) . Su-est est la transcription de Su-ete, prononciation de Sud-


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . . t q u i a prévalu, et qui, comme on le voit, date au moins d e s premières années du x v i siècle. f

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5

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— . Quand vous singiez au Su d'un temps prospère... » J. PARMETTTIKR, Merveilles

de

CE

monde

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nubes uhdique obductse obruere tenebris diem. Discurrunt nauta; ad officia trépidantes, velaque tempestati subdiicunt. • Pétrone. — ••

(I53I). ( V . Es bare.)

Qui ClÉSarij arma

Segnius liaud vidil, (piani malo nauta tremolile Omnia Circaae Subducit vela procella;... »

S i l e P . Grégoire de Rostrenen admet le mot Su dans son Dict. fr--bret. (i73a), Legonidec ( i 8 a i ) et M . Troude (1843) | rejettent comme n'étant point celte. C'est, en effet, un e m p r u n t fait au français par les matelots de la Bretagne. L e celto-breton nomme le vent du sud : Aval ar c'hréstéiz. V . Sud.

LUCAIK,

PITTINOLE,

liv.

vi, » . 2 8 7 .

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a. S U , chin. s. Petite brise, Vent léger. S U A G E , vieux fr. s. m. (Peut-être du celto-breton Soa. [ V . ] ) V o i c i comment Aubin (1702) définit ce mot, qui ne se l i t n i dans Guillet (1678) ni dans Desroches (1687), et qui e s t tout à fait tombé en désuétude, car il ne se trouve ni c h e z R o m m e (1792), ni chez Willaurnez (1825) : — « C e m o t signifie le coût des graisses et des suifs dont on est o b l i t î é de tems en tenis d'enduire un vaisseau, pour faire q u ' i l coule plus doucement sur les eaux. » La définition d ' A u b i n , empruntée au Guidon de la mer (chap. 5, art. 151, q u ' i l oublie de citer, n'est pas exacte. L e Suage était, à p r o p r e m e n t parler, l'opération dont le but était de donner un s u i f ( V . ) à un navire; c'était VEspalmnge (V.) du navire. L ' a r t . 10, chap. i 5 , du Guidon de la mer, est ainsi conçu : . . a L e s victuailleurs fourniront, outre les victuailles et marchandises, les poudres, lances à feu, fausses lances, avec les m e n u e s ustencilles desdites victuailles, comme bidons, c o r b i l l a r d » lanternes, gameles, manes, coffres des barbiers, S u a g e s , lamanages, denier des singlares et autres avaries r a i s o n n a b l e s , qui toutes se mettront sur la haute somme, o u totalité du rapport. » Cette phrase : « Les victuailleurs f o u r n i r o n t . . . les Suages, etc., » signifie bien que les victuaill e u r s payeront les espahnages; mais il n'est pas plus exact rie d i r e que le Suage « est le coust des grosses ou suif, etc., » ainsi que le déclare Chirac ( p . 217, Us et coutumes de la mer), q u i ' ' serait de dire : « L e radoub est le coût des p a r a t i o n s faites au bâtiment. » Le Suage était une opérat i o n c o m m e le radoub ; aussi Lescallier(i777) se trompa-t-il q u a n d il dit : « Suage ou Suif. V . Suif, a Suif n'est pas plus s v n o n y m e de Suage, que Goudron n'est synonyme de G o u d r o n n a g e . Ce que nous venons de dire est si vrai, que l'art i c l e 12 du chap. 5 du Guidon s'exprime ainsi : « Les laman a s e s , touages, pilotages, Suages, se payeront, etc., » c'està - d i r e : on payera le travail des pilotes, des matelots qui o n t toué le navire, celui des hommes qui l'ont espabilé, etc., c o m m e on payera le màtage, l'arrimage, etc. n

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— - Cautior aule (amen violentino Divita Curiim Prospicit, et tumida' Subducit vela procella;. •• CLAUDIES,

ETTTROPE, liv. и , т. 5.

SUBIR A UN P O L O , csp. v . a. (Du lat. Ire sub, Aller au-dessus.) Monter vers un des pôles; S'éloigner de la roule qu'on lient sous l'équateur ou tout près de l'équateur. L. même que Subir en latitud. — « Estando en la equinocial qiiisicron los pilotos hazer un reqiiiriniiento al général, (laudo p o r r a z o n , andauan perdidos, y ser mejor Subir de golpe a uno о a otro Polo. » Figueroa, Hecltos de Mendoza, i n - 4 , Madrid, 169З. 0

SUBMERGER, fr. v . a. (Du lat. Submergerc; fait de gere, Plonger, Sub, Dessous. — <•

Me­

Pallasnu exuierc classem

Argiuim, atipie ipsos potuii Submergerc ponto?... » VUOILI, ENÉIDE, liv. 1", v. 43. — « Visum dehinc remigibus, unum in lalus inclinare, atipie ita navoni Submergera.» С. Tacite, Annal., liv. \ i v , chap. 5.) (Gr. anc. Катаойм [j'Entre dessous, je Glisse de dessus dessous (Ката)]; ital. Affondare, Annegare,' Som­

mergere ; port. esp. Antgar; port. Alligar; malt. Taf fon­ da, Tgarrak; turc, Batt/iurmat] A J ' L J ] , Dalduriiitu/ [ Gliarq ilmck [cXsJ'l ^ji ] , Soute bug/MIAI/ [ ( J ^ c ^ j A j j ^ o ] ; bas bret. Bcdzi; isl. Siickva ; angl.-sax. Sencan ; angl. Droi\'it[to], Sink [to]; ail. Ubcr sclivcminen ; holl. Overstroonicn ; dan. Oversvommc, Saznkc, Ncdsœnkc ; suéd. Fbrsdnka ,<Jfvci svanitila ; rus. П о т о п и т ь [Fotopile], Погру­ жать [Pogroujatc], П о г р у з и т ь [Pogroitzite], П о т о щ ц п

[Pototioittc]; poi. Pocltrnac', Pograzac ; illyr. daim. Poilusciti, Toniti; basq. litt. Ondara joan; chin. Ko.) Couvrir d'eau, Couler bas. —> Et qu'après estre levé suivant sa route, il fut Submergé... • Guidon de lu mer, art. 29. S U B M I T T E H E , l a t . v . a. 'DeMittcrc, Envoyer; et deA«/.>, Dessous ; Faire descendre.) Amener. — « Quotiens ventus increbuit, majorque est, quatti expedît, antenna Submittitur, minus enim habet viriuin llatus ex luimili. • Sénèque. — V. Tabellaria navis.

S U B D U C E R E , lat. v . a. (De Ducerc, Conduire, M e n e r ; S U B P R . E F E C T U S , lat. s. m. (Sous-prefet d'une flotte.) t d e Sub, Dessous, de Dessous.) (Proprement : Porter en Commandant en second d'une armée navale. Cet officier est h a n ' , É l e v e r ) . — « Cuna in summo cacumine antenna; Sub- nommé dans quelques inscriptions, et notamment dans ductae sunt » (sont Hissées), « tuni navis vehemenliori pro- celle-ci que rapporte Grutier, p . 492 : PR;EF. CLASS. „ e d i t u r Ímpetu... » Vitruve, liv. x', chap. 8. — Subducere BL1T. E T MOSSIC. E T P A N N O N I . E T PILESIDl A L P I U M n^avem (Isl. Sctia skip; dan. Trœkke shib fra sa'en), T i r e r S U B P I L E F E C T U S C L A S S . PRJET. T I t I B . L E G . X V I . l e n a v i r e , de la mer sur le rivage, le T i r e r au sec, comme on I J. Scheffer fait remarquer, p. 289 de son traité de Milititi ¿\l en F r a n c e . — « Et adeo loci opportunitate profecit, navali, qu'il résulte de cette inscription que le Sous-prelet ad Pompeium litteras mitteret, naves reliquas, si vellet, de la flotte prétorienne pouvait être préfet des autres HotS u b d u c i , et relici juberet... ¡> Cœsar, De Bello civili, liv. m , tes, « tanta erat classis illius apud veteres autoritas. » P e u t p. 3 ° i édit. d'Amsterdam, 1644. être l'induction de Scheffer n'est-elle pas très-juste; n'est-il pas tout naturel de penser que l'inscription alléguée cons— « Jamque fere sicco Subductœ littore puppes. .. tate ce fait, que le personnage dont il s'agit, après avoir été V I R G I L E , ENÉIDE, liv. M, v. i33. ( V . notre RIRGILIUSNÁUTICAS.) successivement préfet d'une flotte , fut sous-préfet de la , Subducere vélum ou vela, Oter la voile ou les voiles, la flotte prétorienne et ensuite tribun de la seizième légion ? U les Soustraire à l'action du vent, la ou les Amener, et C'est ce qu'on aurait pu dire au x v n siècle, par exemple, S e r r e r . — " Dum hase tabaque jactamus, inhorruit mare, d'un lieutenant général q u i , après avoir commandé en chef e

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1400

une escadre, aurait commandé en second une flotte aux ordres de l'Amiral de France, ou d'un maréchal. S U B R É C A R G U E ou S U P E R C A R G U E , fr. anc. et mod. s. m. (Oe l'ital. Sopra-carico, Sur la charge, Sur le chargement.) (Esp. Sobrccargo; port. Sobre cargo; angl. Clerk, Supercargo ; dan. Superhargo; suéd. Supercargo, Supereargôr; turc, Guèmi sahibinum vékili [^ey^ \^*?} sjX-^-La] [proprement : Mandataire (Fe'hiti) du propriétaire (Saldb) d'un navire].) Nom qu'on donne par ellipse à une personne qui a autorité sur la cargaison d'un navire, qui en représente le ou les propriétaires, et agit au nom de celui ou de ceux dont il a le mandat. Nous ne savons à quelle époque remonte la coutume de substituer au marchand qui.ne fait pas le voyage un agent qui le fait pour lui ; nous savons seulement que, au x v i siècle, cet usage était établi à Gênes, et que le mandataire avait déjà le nom de Sopra caricatore ou Sopra carico. ( V . Supracaricarius.) Pendant le Moyen A g e les marchands suivaient leurs marchandises; parfois cependant, quelques-uns seulement d'entre eux s'embarquaient avec elles, et se chargeaient des intérêts de leurs c o n frères qui avaient leurs ballots sur le navire où ils p r e naient passage.—- « Seront aussi de bonne prise tous vaisseaux étrangers sur lesquels il y aura un Subrecargue, marchand, commis, ou officier-marinier d'un pays ennemi de Sa Majesté, ou dont l'équipage sera composé de matelots sujets des États ennemis de Sa Majesté, au delà du tiers, ou qui n'auront pas à'bord le rolle de l'équipage arresté par les officiers publics des lieux neutres d'où les vaisseaux seront partis. » Êdlt du 23 juillet 1704 (Louis X I V ) , contresigné Phélypeaux. e

SUBSCRIBA, bas lat. s. m. ( D e Scriba [ V . ] ; et de Sub, Sous.) L e commis ou aide de l'écrivain. — V . Bytannus, Ingressator. S U B T I L E , fr. anc. adj. (Du lat. Subtilts, Mince, Délié.) (Vieux fr. Soutille.) Appliqué à un navire, cet adjectif signifiait : Étroit, relativement à sa largeur. Ainsi, le vaisseau dont la largeur était à la longueur dans le rapport de 1 à 3, était classé parmi les vaisseaux ronds ou courts ; le navire qui était cinq, six, sept ou huit fois long comme il était large, était compté parmi les vaisseaux longs ou Subtils.— « ... Vous verrez par ordre, aux premiers articles, la plus part des noms des nauires grandes et petites, marchandes et Subtiles, qui vont par les mers de leuant et de ponant Ant. de Conflans, Faits de la marine et navigaiges (I5I5-T t522). — Parmi les galères que leur construction rangeait dans la classe des vaisseaux longs, les plus étroites, surtout à la poupe, prenaient le nom de galères Subtiles, par o p p o sition aux galères bâtardes, dont la poupe était plus largement assise sur l'eau. — « Il me semble estre grandement duysible à Vostre très-haulte Majesté (Henri l ï ) <- auoir et tenir en eeste mer Méditerraine le nombre de soixante galères Subtiles, de vingt-quatre banc/, chescune. » Stolonomie, Ms. de t547 à I!J5Q; Bibl. nat., n° 7972-8. S U B I R A [ïjjiLo),

ar. vulg. s. (Del'ital. Sabura.)

Sabitre. J. de Dombay, Grammat.

Lest,

ling. inaur. arab. (1800),

p. 100. S U C C O R R A , basq. s. Goudron. S U Ç Z O M B R I , bas bret. v. n. Couler bas, Coulera fond, Sombrer. Ce mot, que n'a pas admis Legonidec, se trouve dans le Dict. fr.-brct. du P . Grégoire, à l'art. Couler. Il n'est évidemment pas celto-breton ; il est corrompu du port. •yocobrar. — V . Susombri.

2 T F K P 0 T Z M A (SyriArousma), gr. mod. s. n. (Du gr. anc. .Suyxpoûw, Faire choquer, s'Entre-choquer.) Abordage d'un navire contre un autre ou contre un corps quelconque. 1. S U D , fr. esp. ail. s. m. (Etymologie incertaine. Jault, dans son édition du Dict. étymologique de Ménage (1750), dit : « Ce mot est pur Teutonique; » et il allègue W a l t e r , qui, p . 1644 de son Glossar, germanic, avance que les Français et les Italiens tiennent le mot Sud des peuples du Nord, qui ont : les Anglo-Saxons, Sut ; les Hollandais, Zuiil; les Anglais, South; les Bretons, Su, etc. Il ajoute que Suri a été fait, non du lat. Sudus, Humide, mais de l'ail. Sieden, Bouillir, ou à'Eitcn, Brûler, •< quia plaga australis est pars mundi œstiva, et omnium calidissima. » N . Webster (18З21 et Boswoith (18З8) ont admis cette hypothèse de AVachter. Il est bien vrai que le mot français Sud a pour correspondant dans l'angl.-sax. SwS, signifiant Midi; dans l'isl. Sudr, dans l'ail. Sud, dans le holl. Zuid, dans le dan. Syd, dans le suéd. Syd et Söder (transcription de l'isl. Sudr?), dans l'angl. South (transcription de SidS), enfin dans le rus. Зюпдъ (Ziouide); mais il n'est pas moins vrai qu'en islandais tous les mots qui expriment l'idée de Chaleur, de Vapeur humide, procèdent de Sud; que tous les mots des langues du Nord exprimant l'idée de Sueur se rapportent à l'angl.-sax. S<eat, et que l'isl. a Sudda pour dire : Transpirer. Or, entre le lat. Suelus et Sud (Vapeur), Sudda et Swat, qui pourrait affirmer qu'il n'y a qu'un rapport fortuit? La question nous paraît devoir rester indécise. N'oublions pas de dire que dans ses Etudes gothiques (Tours, 18З9), M . Mourain de Soitideval rapporte le mot Suel à Suthri, nom d'un des quatre nains que la mythologie Scandinave suppose porter le monde. Suthri soutient le coin méridional. L e Dict. isl.— lat.-dan. de Müller (1814) ne mentionne aucun des nains nommés par M . de Sourdeval ; nous y voyons seulement Surtr, qui est un nom d'homme, et qui signifie en même temps: Noir.) (Gr. anc. NO'TCX; ; gr. mod. Noria; g r . vulg. "OtjTpiï ; lat. Auster, Notus ; provenç. Marino ; cat. Mitjorn ; ital. Mezzodi, Ostro; esp. Sud, Sur; port. Sut, Sud [dans Sudueste] ; isl. Sunnan, Sunnr; turc, Qyblè \_tSji], Djunoub [y '_уЦ*.] ; ar. côte N . d'Afr. Kabclli [ d u turc, Qyblè]; val. CSd [iSouif]; rus. Зюйдъ [Ziouictè], Ю о г ъ [long] ; illvr. Jùg [Ioug] ; bas bret. Sud [prononcé Zu te] ; vieux fr. bas bret. Sic; vieux provenç. Yscloc ; basq. Egoa; mal. Salatan [ ^ j ï a L » ] ; javan. Kidol; madék. Adsimou, Tambouk, Varatchaza ; nouv.-zél. Au audou; cbin. Ndn ; tikopia, Тага/юп; vanikoro, Gamonil; iialan, Leap; satawal, Maiour; Port du Roi Georges, Mirnam.) Celui des quatre points cardinaux de l'horizon et de la boussole qui est opposé au N o r d . La ligne c o u r b e , qu'on suppose tracée du Nord au S u d , est la méridienne. Les marins désignent ordinairement le Midi par le mot Sud. 2. S U D , isl. s. (Angl.-sax. Side, Côté.) (Proprement : Assemblage de planches.) Bordage latéral du navire; Côte du navire.—V. Skip-sida. S U D A U S T A N (n sonnant), isl. s. m. Vent de sud-est. _ V . Austur, Sudr. CS'D-BECT (Soud-vesi),

val. s. Sud-Ouest.—V. Bect.

S U D - E S T , fr. s. m. (Gr. anc. EOpo;; gr. mod. NOT.,-; gr. vulg. Sipwxoç, .Swpwxoc;; ital. Sirocco ; cat. anc. Exaloeh ; esp.Sitcd, Sueste, Sudeste; port. Sucstc; angl.-sax. Eastsu$, Sui-cast; angl. Sout/i-east ; ail. Sud-ost; holl. Zuidoost ; dan. suéd. Syd-ost; val. CSd-ect \Soud-Est] ; rus. Зюпдъосшъ [Ziouite-oste] ; ar. côte N . d'Afr. Shelouh; turc. A< -


1401

GLOSSAIRE NAUTIQUE. chïchlèmè [i^L^tS] ; mal. Tottnggara [jlSob]; tikopia, Moura/oiui ; vanikoro, Vakadjiou; bas bret. Gévrét ; groënl. Kiéngnak.) Point de l'horizon et du compas de route placé -à é g a l e distance de l'Est et du Sud. Les marins fiançais ne p r o n o n c e n t guère : Sud-est; ils disent généralement Suéde ou Suète. 2 T A A E N Û (SyddéntS), gr. mod. v. a. (De As'voi, AÉw, j e L i e ; et de 2ûv, Ensemble.) Genoper. С У Д Н О (Soudno), rus. s. n. (De Sud [Soud],'illyr. et s e r b e , Vase.) Navire (en général), Barque, Bateau, Bâti­ m e n t , Vaisseau, etc. — « Судно наб'Ьжало на мель (Snudno nabiéjalo па mêle), L e navire a donné sur un banc. »Reiff, I , p . 71, art. НабЪжашь. — « C V A H O наб'Ьжало на косу (Soudan nabiéjalo па hossou\ L e navire a donné sur un p e t i t écucil, sur un petit banc de sable. » Beiff, Dict. rus.ff t. i , p- 445, art. Коса. ( V . ) — « Судно тронулось съ м"Ьста (Soudno tronoulose s' mies ta), L e navire a changé de p l a c e . » R e i f f , t. 11, p. 976, art. Шрогашь.—Судоборсшво Sottdnborstvo), s. n. (De Судно, et de Бороться [Borotsîa], L u t t e r . ) Naumachie.— Судпвщпкъ (Soudovclitchifsë), s. m. A r m a t e u r , Propriétaire d'un navire. — Manq. à Chichkoff. J. H e v m donne à ce mot la signification de : Maître ou P a t r o n d'un navire, et celle de Batelier. ( V . А р м а т о р ъ , В о о р у ж п т е л ь . ) — Судоходство [Soudoldiodstvo, prononcé : Snudo-hodstvo, Xx russe sonnant comme ГЛ française f o r ­ t e m e n t aspirée), s. п. (Ходишь ['Hodite], Aller.) Navigation.

S U E S T E , esp. s. m. (De Sur [ V . ] ; et d'Esté. [ V . ] ) SudEst. (S. E . ) — V . Entrada, Salida. S U F F E E N U , ortbogr. angl. de Гаг. Sefyné ou Sefina (i~.à~.), Navire. On la trouve dans le Dict. hindoust.-angl. de J. T a y l o r et de W . Hunier (1808), t. n, p. 212. SUGR (/affixe du subst.), isl. s. Débordement de la mer. S U I F , fr. s. m. ( D e Suebum [Isidore fait venir ce mot de Sus, Cochon, animal abondant en graisse], forme de Sé­ bum.)

(Gr.

anc.

et

mod.

"А),£11Л1АО( ;

cal.

anc.

Scv;

lat.

Sé-

bum ; bas lat. Sepum ; ital. esp. Seuo ; esp. port. Sebo ; port. Cebo ; bas bret. Sca ; angl. Stuff, Taltoiv; ail. Unscblitt; suéd. Talj; holl. Smcer; dan. Smorelse, Talg, Mastesmor;

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S U D - O U E S T , fr. s. т . , que les marins français prononc e n t généralement Suroît. (Gr. anc. A é i ; lat. Africus ; ital. Garbino, Gherbino, Libeceio; provenç. Lebèche ; esp. Sudces te ; port. esp. anc. Suducste; angl.-sax. StcS-west, Suihumbre; angl. South-f-Fcst ; ail. Sud-lVest; holl. Zuid-fPest; d a n . Syd-Pest; suéd. Sydvàst; rus. Зюпдъ-несшъ [Ziouieteeste]; val. C S d - B E C T [Soud-ves t] ; turc, Lodoo [ ^ » j j j ] ; b a s b r e t . Mervent,' Morzil, Sulvest; illyr. Jùg zapadnji [Ioug 0->jL>]; madék. Talaliots; z a p a t n i i ] ; mal. liarat daïa[^c,\i v

t i k o p i a , Toua ourou; vanikoro,Mouloubaïou.) Point de l'hor i z o n et du compas placé à égale distance de l'Ouest et du SudS U D R (raffixe du subst.), isl. s. m. Sud. (V.) — Sud-sudaustan (n sonnant), Vend de Sud-Sud-Est. — Sud-sudvestan (n sonnant), Vent de Sud-Sud-Ouest. — V . Sudvestan. S U D U E S T E , esp. port. ital. s. m. Sud-Ouest. (S. 0 . ) — « Despues al Sudueste deste cabo, distancia de nueue lég u a s , se hallaron diuersas islas. » Figueroa, Hcchos de Men~doza, in-4°, Madrid, 169З. ( V . Sur-Oeste.) — « Et nauigando qui al Suduest ch'è il vento fia mezzodi et garbino... » L e t t r e 2 d'Amorigo Vespucci, ap. Ramus., p. 129 D. L e Suduest de Vespucci n'est pas le S. 0 . , mais le S. S. O. e

S U D V E S T A N (n sonnant), isl. s. m. (De Sudr [ V . ] ; et de F~estr. [ V . ] ) Vent de Sud-Ouest. С У Д ! ) (Soute), rus. s. m. (Du rad. slave Суд [Soud], ex­ p r i m a n t l'idée de Juger, Penser, Être d'avis. Illyr. Sud, O p i n i o n , Sentence.) Conseil.—V. КонснлугаЪ, Сов'БпГЬ. S U E L A , esp. s. f. (Fig. par comparaison avec la Sole ou s e m e l l e du soulier. Du lat. Solum, Plante du pied, Semelle.) Jlerminette. S U É S , fr. anc. s. m. Sud-Est. — « J'atterray à Belisle, p a r c e que le vent auoit changé tout d'un coup de l'Oués au S u é s . . . "Mémoires du marquisde Pillette-Mursay (9П1 i 6 8 5 ) ; 'вд. A r c h . de la Mar.

turc, Don-ïaghy [^^

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C a . \ o [ S a l o ] ; mal. Lemak chayer [>jLa. [Proprement : Graisse liquide]; lasc. Tchcrbi ; ar. cote N . d'Afr. Sh'am.) « Graisse dont on se sert principalement pour faire de la chandelle, » dit l'Académie française. A bord des navires, le Suif est employé à divers usages, et principalement à chan­ ger la nature des frottements. Les matelots s'en servent sou­ vent aussi pour enlever le goudron attaché à leurs mains. — « L e Зо" dudit » (juillet 1642), « à Barselone, pour 298 liv. Suif, à vingtz cinq réaux le quintal, pour seruirà espalmer ladite galère, pavé 76 liv. » Compte des dépenses faites pour la galère d'Ornano (novemb. 1641-oct. 1642); Ms. A r c h . de la Mar. — Une préparation dont le Suif (chez les A n glais) est la base, et où entrent du soufre, dubrai chaud, du savon, etc., est étendue sur la carène d'un navire, qu'elle peut, jusqu'à un certain point, préserver des attaques des vers et dont elle doit favoriser la marche. Appliquer ce mélange à un bâtiment, c'est lui Donner un Suif, c'est le Couraver, l'Espalmer ou le Suiver. (Gr. anc. et mod. Wtltp(o; gr. vulg. Пдо\зрл£(о; ital. Sevarc ; esp. Dur sebo ; port. Enscvur; angl. Tallow \to]; holl. Smceren ; dan.»S'mo/e med tnlg, Tœlgc; rus. М а з а т ь судно сало.мъ [Mazate soudno snlome] [V. Сало], Салишь [Salitc] ; ar. cote N . d'Afr. Sh'aane.) L e Dict.de l'Académie, édit. de 1 772, n'admit pas le mot Suiver, qui, ancien déjà, était dans \vDict. fr.-hqll, de P . Marin en 1762, et qui se lit avec la forme Suijver, dans le Dirt. de таг. d'Aubin (1702), et Suer dans quelques documents du x v i siècle. Y.n 1814, verbe obtint le droit de bourgeoisie, et prit place dans la nouvelle édition de l'Académie. — n Monsieur le bailly de Fourbin ayant eu congé de demeurer vn jour à Barcelone pour faire ayguade et Suiver les gallères, et pour cet effect estoient toules en desordre, à cette alarme fit néantmoins vne diligence extraordinaire pour se mettre à la mer; mais le vent estoit si grand et la mer si grosse, qu'il ne peùst faire ce qu'il auroit désiré. >< Relation de ce qui s'est passé au voyage de Monseig. le Marquis de Brczé (22 avril-27 oct. 1642); Ms. Arch. de la Mar.; Dossier Brezé. — « L e s Panetié débitant se rendre incessamment au Havre de Grâce aucc le Palmier, pour nettoyer et Suifuer le vaisseau et prendre des vivres, préparez-vous à luy faire donner tout ce qui luy sera nécessaire, et à le remettre en mer deux ou trois jours au plus tard après qu'il sera arrivé aux rades de ladite ville. » Colbcrt à Dcsclouzeaux, 26 juillet 1678; Ordres du Roy, vol. XLIV, p. 352 v ° ; Ms. Arch. de la Mar. — V . Donner le feu. e

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Z Y K i î N Î J ou I . H K Q N Q (Sykânô ou Sikônâ), g r . mod. v . a. (Du gr. anc. 1г,х6ы, je Pèse.)Redresser un navire abattu en carène, Remettre les vergues qui inclinent d'un côté ou de l'autre sur leurs balancines; T i r e r une certaine quantité de pieds ou de pouces d'eau, avoir tel Tirant d'eau. — « T o 176


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1402

ÎCÀOÏOV <r/ixiov£i Ss'xa iroSapia vspôv, le Navire tire dix pieds d'eau. » (Oehèque.) — Zuxuivco djv àyxupav (Sykônô ti-n anghira-ri), Lever l'ancre.—V. 'Ayxupav aïpEtv, SaAirâpw. S U L , port. s. m. (J. Klaproth, dans sa lettre à M . de Hiimboldt sur la boussole [Paris, i83/,, in-8°], p. 5o, prétend que le port. Sul et l'esp. Sur viennent de l'ar. Zohroxi Zohron. Nous croyons fermement, quant à nous, que ce sont tout simplement deux variantes de : Sud.)—On trouve dans quelques anciens documents la forme Sull.(X. Comtar as pedras.) — « . . . E como saliisse huma estrella da banda do Sul, chamada Tltria... » Comment. Dalboq., part, i v , chapitre 9. CbVI (Soûl), val. s. Rouleau qui sert à transporter un corps pesant, à monter de la mer sur le rivage un navire qu'on tire au sec. , S U L A N D R I A , bas lat. s. f. Pour Sclandria.

(V.)

S U L C A R E , lat. v. a. (De Sulcus, Raie, Sillon, fait du g r . 'OXxoç, Entraînement, Traînée, Sillon, venu d'^EXxto, j e T i r e , j e Traîne, j'Entraîne. Les bœufs traînent la charrue, dont le soc déchire la terre et laisse derrière lui uneTraînée, une Raie, un Sillon. Par une métaphore très-naturelle, le vaisseau armé de sou éperon ou façonné à l'avant à peu près comme un coin, fut comparé à la charrue par les poètes et par les marins, qui ont aussi le sentiment v i f et profond de la poésie. Sulcare œquor, mare ou vadum, devint synonyme à'Mquora ou Undas secare et de Navlgarc.) Siller, Cheminer. _ . Ille

—Sulcus,

liv. v, v. 1 5 7 .

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SUND, angl.-sax. isl. dan. suéd. s. Mer, Détroit, Canal. (V. Luh, Musa, Ste-sebbung.)—Sund-buend, angl.-sax. s. (Buend, Habitant.) (Habitant de la m e r . ) Matelot, M a r i n . ( V . Flota, Flotmon, Litsman, L i í - m o n , L i í s - m o n , Nadling. Nydling, Sae-leoda, Sse-man, Sae-rinc, Scip-liíeiid, S c i p man.)—Sund-gyrd, (Gyrd[Ghird], Verge, Perche.) P e r c h e au moyen de laquelle les marins anglo-saxons mesuraient la profondeur de la mer, probablement dans les petits ports, au bas des rivières et sur les côtes. Selon Elfric, Somner et Bosworth, de ce mot est venu le nom de la Ligne de sonde. — BoLis, Sund-gyrd. » Gloss. lat. et angl.-sax. de Mone ( x siècle), cité, p. 166, t. i d e notre Arch. nav. ( V . Bolis.) — Sund-line, angl.-sax. (Line, de Lin, Lin.) (Corde de la mer.)Ligne de sonde, selon Elfric. ( V . Elfr., Gloss., édit. de Somner, p. 78.) — « CATAPRORATES (BOLIS), Sund-line. » Gloss. lat. et angl.-sax. de Moue. — Sund-wudu. (fVudu, Bois.) (Bois de mer.) Navire. — Cette figure est analogue à celle qui, dans les langues méridionales, a nommé le navire : Lignum, Legno, Lcny, Lin, etc. e

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'PevTaëou. .

s. m. Sillage, Ouache.

— « Iiifiiidunt pariter Sulcos : totumque dehiscit Convulsum remis rostrisque tridentibiis aiquor. » V I R G I L E , Enéide,

SUNCHO, esp. s. m. (Corrupt.de Cincho. [ V . ] ) Cercle de f e r . — « Visitar las bombas si son de seruicio, y si es necessario alegrarlas » (pour Arregrarlas, les Régler) « para que asiente bien el morta rette» (le piston, la lieuse de la pompe), « y si son de seruicio los Sunchios (sic) que tubiere. » Obligaciones del capitan de un galeón, Ms. x v u siècle, Bibl. de la Mar., n° i4a55-3.

2 Y N E N 0 I Z I 2 (Synénisis), g r . litt. mod. s. f. [Du gr. anc. ZUVEVO'ÎU, j ' U n i s , je Bassemble.) Rendez-vous. — V .

— N u n c una anditu junctisque feruntur l'rontibus, et longa Sulcant vada salsa earina. »

il>.,

SUNCE (Sountche), illyr. s. Soleil.

S U N D À C K , suéd. s. (De l'ali. Sonr.endeck. [ V . ] ) T e n t e , Teugue, Taud.

Instat aqure, saxumque undis immane. minatur Arduus, et longa Sulcat maria alta earina. V I R G I L E , Enéide, liv. x, v. io5.

Id.,

SUN, angl.-sax. s. Variante de Sunne. ( V . )

liv. v, v. 14.2.'

S Y A A A M N U (Syllamnô), gr. mod. v. a. (De Aâp.v<o ( V . ) ; et de 2ûv, Ensemble.) Nager ensemble. S U L L U A R N E K (Soullouarnek), groënl. s. (De Sullu, rad. de quelques mots exprimant l'idée de : Souffle, Respiration, Haleine.) Vent. S U L V E S T , prononcé Suloucst, bas bret. dialec. de L é o n , s. m. Vent de Sud-Ouest, selon le P . Grégoire de Rostrenen (1732). Legonidec n'admet pas ce mot, qui, en effet, n'a rien du celte, et n'est qu'une transcription ou de l'angl. SoutWest ou du fr. Sud-Ouest. S U L Y T E H E R (Sauillitdhér), bongr. s. (De Siily, Poids, Charge; et de Ter/i, Terch ou Te/icr, Poids, Charge.) Lest. (Dict. hongr.-all., in-8°, Bade, i835.) (V. Alteher.)— Siilyterhet raknl (Souillitérhéte rakni), v. (Rakni, Poser, Mettre; de Rak; il a Posé.) (Mettre le lest.) Lester, Embarquer du' lest.—Sûlyterhet uritni (Souillitérhéte uritni). (Vrit, il a Évacué; Uritni, Évacuer.) Débarquer le lest. ;

Z Y M B O A A , gr. anc. s. f. (De 2uu.6aW.io, je Rapproche.) L e milieu de la vergue, selon J. Scheffer, p. 143, De milit. nav.—V. "ApêoXa. SUMOODR (Samoudr), sanscr. hind. s. Mer, Océan. Dict. hindoust.-angl. de J. Taylor et \ V . Hunter (1808), t. 11, p. 225.—V. Sagar.

S U N N A , isl. s. f. Soleil. (V. Soi.) L'angl.-sax. dit Sunne. — Sunnan ou Sunnan-veelr, s. n. (De Sunna [ V . ] ; et de Vedi: [ V . ] ) (Proprement : Vent du soleil ou du midi.) Veut du Sud. 2 Y N N E * E I A (Synnéphta), g r . anc. et m o d . s. f. ( D e üúvvs^ov, Nuage. 2úv, A v e c ; et de Nétpoç, Nuage.) Temps couvert, Brume. — V . 'Opi^Xr,. SUNNB , isl. pour Sudr ( V . ) , nn se substituant souvent à d dans l'ancienne orthographe islandaise. Sud. S U N N - S T E D E , angl.-sax. s. (Stede, Station.) Solstice. — V . Sunna. 2 Y N 0 M I A H Z Ì Ì (Synomilizâ), g r . anc. et mod. v . a. (D''0U.IAÉW, j e Converse, Avec.) Raisonner. S Y N T P I H P A P X O S , gr. anc. s. m. (De Zóv, A v e c ; et de Tpivipap-^o;. [ V . ] ) Nom que l'on donnait à celui qui contribuait avec un autre à l'entretien d'une trirème. — « Notabile est in graeco Suvxptripáp/ou nomen, sic enim dicebatur, qui una culli alio triremis unius curam sustinebat. » J. Scheffer, p. 2 9 2 , De Milit. nav. 2 Y N T P 0 O E Y Ì Ì (Synn-drophevô), gr. anc. et gr. litt. mod. v . a. (De 2 ú v , Ensemble; et de Tpécpco, j e Nourris.' Vivre ensemble ; e t , par extension : Convoyer. ( V . Koviraviápw.) — 2úvTpo<jioi; (Synndrofo-s), s. m. (Proprement : Commensal, Compagnon, Associé. Matelot. — V . Nauvriç. S U O N T Z I A , basq. s. (D'Ontzia, Navire; et de Brûler.) Brûlot. Larramendi, Dice. Irli. (1745).

Sutu,

S U P E R , fr. v. n. Ce mot, déjà ancien dans le vocabulaire des marins français, car nous le lisons à la page 220 du


GLOSSAIRE NAUTIQUE. D i c t . d e Guillet ( i 6 8 3 ) , signifie proprement Attirer. On dis a i t d ' u n e voie d'eau qu'elle avait Supé, quand elle avait a t t i r é d e s herbes ou d'autres matières qui l'avaient bouchée. O n d i t d'une pompe en exercice qu'elle Supe l'étoupe des b o r d â m e s établis à son pied, quand, par la force de ses aso i r a t i o n s , elle arrache cette étoupe. Super, comme l'angl. Sup > ' ^ l'angl.-sax. Supan(e) (isl. Supa), Humer. Il ' v a g u è r e à douter que Supa ou Supan ne soit une onomat o p é e d u bruit ou sifflement que fait la bouche à demi-close d e l ' h o m m e , qui aspire ou hume l'air. v

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S U P E R A N C H I N U S , bas lat. s. m. (D'Anchinus [ V . ] ) ; et d e Super, Sur.) Nous ne saurions dire positivement quelle m a n o e u v r e , dans le gréement d'un mât, nommait le mot Çaperanchmus. Nous présumons que c'était un palan frappé l ' a n g u i , palan lui-même de la drosse de racage. — « E t 1e a v i s >• (la Reine) « babet arbores duas munitas de Canj ] i s , Ancbinis, Superanchinis, et Paranchinis. » Acte du - juillet i a 5 3 ; Ms. Arch. des notaires de Gênes. Cet acte e s t l e seul document qui nous ait montré le mot Superanchinus. s

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S U P E R B A N N U M , bas lat. vénit. s. Logement placé sur Bannum ( V . ) , étage supérieur au vano élevé sur le paradis. £ t babet duos paradisos et unum bannum et ununi Suj j n u m coopertum. » Contractas navigii domini Régis » ( s a i n t L o u i s ) « cum Vcnetis, 1 2 6 8 . » ( V . notre Archéol. nav., t 11, P- 3^5> 363, 3 7 1 . ) — L e texte qu'ont connu les Bénéd i c t i n s , continuateurs de du Cange, portait : « Unum bann u m etsupervannum coopertum. 0—Un des contrats de nolis p o r t e : « Unum Suprabannum decoopertum. »

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S U P E R C A S T E L L U M , bas lat. s. n. Château sur le chât e a u . Construction d'un petit étage sur le château ; deuxième d u n e t t e . — « Et cum Supereastello, in eundo et redeundo de n a r t i b u s ultramarinis. » Acte du 9 mars i 2 5 i , Ms. Arch. Jj s notaires de Gènes. — I l s'agit dans cet .acte du nolis d ' u n navire qui, au-dessus de son château de poupe, devait a v o i r un second château pour que le logement de l'arrière fût p l u s grand et plus commode. — V . Thalamus. e

S U P E R N A V I G A R E , bas lat. v . a. Couler, Passer sur, en j g u a n t , et non , comme le disent les Rénédictins : Prœrrcre. — « Una (navis) vends pro v o t o ' f r u e n s » (ayant le v e n t à souhait), « disposuitSupernavigasse navem in qua lilius H e " i s erat, sed providentia probitateque naucleri, obliquantis d r a c e n a m subito navemque girantis, navis regia vastae ratis d e c l i n a v i t impetum. » Otterbourne , Chron. angl., p. 253.

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S U P E R P O N S , bas lat. (que les Catal. appelaient Sobrcoont.) Construction faite au-dessus du pons. En l'absence de m o n u m e n t s plastiques capables de faire connaître les navires d u M o y e n A g e dans leurs plus petits détails, il est difficile j e préciser la forme et l'emplacement du Super pons. Nous r o v o n s que c'était un étage peu élevé, établi au-dessus du b â t e a u d'avant. Voici le texte qui nous a fait connaître c e t t e partie de la nef, dont nous avons proposé une restitut i o n , P" "^"l'y ^ notre Archéol. nav. : — • Et babet duos aj-adisos et unum bannum, et unum superbannum coopertum, duos pontes, unum Super pontem et unum bellaloium , - " Contractas navigii ( 1 2 6 8 ) , signalement de la nef Siincta Maria. L a partie du contrat relative à la Roccafortis i a u Sanctus Nicolaus, contient la même stipulation Dans l e tableau attribue à Jean Holbein , et représentant le pas53-re de Henri V I I I , de Douvres à Calais , en i 5 2 o , le vais^ a u q » monte le Roi ( V . ci-dessus, p . i o 5 5 ) a, au-dessus j u château d'avant, un plancher qui est un véritable Super pons , mais qui n'a probablement qu'un rapport lointain r

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avec le Superpons V. Thalamus.

1403 e

des vaisseaux des x m et x i v ' siècles —

S U P E R S A L I E N S , S U P E R S A L L I A N S , bas lat. s. m. (De l'ital. Soprassagliente. [ V . ] ) Homme d'armes, Aventurier ou Volontaire, dont l'office était de sauter à l'abordage, et de défendre le navire sur lequel il était embarqué. — « Joannes Fornàriiis,prò predò L. 200, navlisat usque adBarchinoniani galeam suam, et promittit quod in galea habebit 104 remigeros et 4 nautas et 4 Supersalientes.... « Acte passé le 10 mai 1201 , Ms. Archiv. des notaires de Gènes. — « Fada fuit electio potens et dispensatio Supersalientium, et bell a t o r u m , e t balistariorum in civitate per compagnias, et remigum per potestatias... >. Bart. Scriba, Annal, de Gcncs, an. i2/,2. i Decretimi fuit quod... lirentia daretur universis vogheriis et Supersalienlibus, et eisinjungeretur, quod semper parali essent cum armis redire et ascendere in gal e t s . . . » I d . , i b . — «Marinarii tam Super salientes, quam remîgi postquam ei coniniinantia data fucriiit ad mandatum et ad requisitionem ammirati, prothontini et corniti ad g a leas , seu ad alia vascella ascendant, nec aliqua fraude, arte, vcl iiigcnio se substrahant; qui si se subtraxerint, postquam inventi fuerint, ca pian tur; et tanto tempore teneantur in carcere, quanto duraverit exercitus, vel armata, a qua se subtraxerint. » Constitution donnée en 1282, par F r é d é r i c I " , roi de Naples et de Sicile, chap. 49- — Embarqué sur un n a v i r e . — « . . . E t c u m istis galeis sic armandis et parandis portabunt dicti patroni dietimi amiratum, gentes SuperSalliantes bona et arnesia, et res quascunque dicli domini Régis et dicti domini amirati, et illorum quos vollet, etc. • Convention du 3 avril i33f>, publiée, p. ¿26 et suiv., t. 11 de notre Archéol. nav. — V . Prothontinus, Sobressaliente, Vogare de Subtus, Vogerius, Vogherius. S U P E R S E D E (To) A N C A P T A I N , angl. v. (Du ht. Supcrscdcrc; Surseoir, Discontinuer.) (Remplacer un capitaine.) Démonter un capitaine. S U P E R S I G N U M , bas lat. s. n. (Me Si gnu m , Marque; et de Super, Au-dessus , En haut.) Marque de reconnaissance portée au sommet d'un mât. — « Estque necessarium, utile atque bonum , quod quamdiu pra'dictus exercitus in nocte moraretur, in mari, quadibet Galearum vel Vasculum ex piaedictis, ferat aliquot Supersignum, quale sibi a dicto capitaneo impendetur, ut si qua galea extranea vel Vasculum ligneum ( V ) , dietimi introirct exercitum, ab aliis cognoscatur. » Marino Sanulo Torcello i commencement du x i v siècle), Secreta fidcl., liv. 11, part. îv, chap. 24 (an. 1282). L e Supersignum ou Soprassegno dont le Véniden Sanuto recommandait l'usage, devait consister en un ou plusieurs fanaux allumés. — V . Ferai.

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S U P E R S T I T I O N S DES G E N S D E M E R . Les navigateurs furent superstitieux de tout temps et dans tous les pays. Quelle raison donner de cette disposition générale des marins à croire des fables incroyables, à redouter des présages qui n'ont par eux-mêmes rien de redoutable, à se livrer à des pratiques mystérieuses, faites tout au plus pour rassurer l'esprit timoré des vieilles femmes? La philosophie dira que l'ignorance explique suffisamment ces tendances singulières. Mais de très-grands hommes qui n'étaient pas ignorants furent superstitieux ; et si les gens de mer ont cette faiblesse, qu'ils partagent avec les paysans, les bergers surtout, et un grand nombre de citadins qu'on peut taxer justement d'ignorance, ce n'est pas que les connaissances leur manquent. Ils ont appris et savent beaucoup de choses qui les mettent à l'abri du r e proche qu'on pourrait adresser à d'autres su]ierstitieux ; 176.


GLOSSAIRE

NAUTIQUE.

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comment le savoir qu'ils ont acquis ne les préserve-t-il pas du malheur rie trembler devant les fantômes que se crée leur imagination, ou dont la tradition peureuse leur a affirmé la réalité? . Nous ne nous chargeons pas d expliquer cela. Mais c est un fait : des hommes, braves jusqu'à la témérité, impassibles devant les périls que le combat multiplie autour d'eux, craindront d'appareiller pour un long voyage un vendredi ou le i 3 d'un mois, et verront dans le sel renversé sur la table un augure fâcheux dont il faudra conjurer les conséquences par des précautions timides, démentant leur intrépidité ordinaire. Si ces préjugés superstitieux n'appartenaient qu'aux d é vots étroits, on comprendrait peut-être leur empire sur des imaginations qui repoussent l'examen, et admettent aveuglément des croyances traditionnelles; mais des hommes incrédules sur tous les autres points, discutant ce qui ne se discute pas, ont foi à ces folies étranges, et c'est ce qui ne se comprend guère. Il est bien entendu que nous parlons des marins, en général, et non des marins français en particulier. Sur nos vaisseaux de guerre, on ne voit plus aujourd'hui ni superstitieux ni d é v o t s ; il n'en est pas tout à fait de môme sur les navires du commerce, dont les équipages appartiennent en entier aux populations maritimes. L e vaisseau de guerre, c'est la grande ville avec sa civilisation, son scepticisme railleur, et son mélange d'individus et, pour ainsi dire, de races; le navire marchand, le caboteur, le pécheur, c'est la petite ville, le bourg, le village, avec leur respect pour les fables transmises de nourrice en nourrice, avec leurs vieilles idées, avec tout ce qu'une révolution politique n'a pu leur enlever des legs du Moyen A g e . Là, il y a une foi sincère, un sentiment religieux que n'a pu effleurer la philosophie moqueuse du x v i i i ' siècle; là, aussi, il y a des superstitions. Les croyances des marins de ce temps diffèrent un peu suivant les lieux ; nous n'avons pas l'intention de les énumérer; ce serait un triste plaisir à offrir au lecteur, que la liste des petites faiblesses de ces hommes, d'ailleurs si forts. Nous nous proposons, non pour les justifier, — ils ne v o u draient pas qu'on les justifiât, car ils trouvent une excuse toute vaniteuse dans l'opinion où ils sont que le grand e m pereur Napoléon croyait aux rêves, aux pressentiments et aux présages, — mais pour établir que la superstition est dans leur famille depuis les temps antiques, nous nous proposons de citer quelques faits qui établiront que cette chaîne des erreurs accréditées ne s'est point brisée pendant plus de deux mille ans. Remontons le fleuve du temps, et voyons d'abord le G o guelin courant pendant la nuit dans les entre-ponts et les batteries des vaisseaux de l'Empire. Et qu'était ce Goguelin? Sous ce nom, n'en devinez-vous pas un autre? Les matelots, qui altèrent tous les mots, ont travesti ainsi celui de Gobelin. L e Gobelin était un démon familier, un lutin qui faisait mille malices. Il n'était point l'hôte antique du navire. Des chaumières, où il renversait le sel dans le feu, où il découvrait tout seul les marifiites pour saler trop la soupe, où il changeait le vin en vinaigre; des écuries, où il s'amusait à embrouiller les crinières des chevaux, si bien qu'on ne les pouvait démêler, à moins qu'on ne récitât quelque oraison pour implorer le saint qui préside aux ouvrages difficiles, il passa, à la suite d'un marin conteur et crédule, à bord d'un de ces navires qui s'amarrent dans la Somme, la Vire pu la rivière de Morlaix, à quelques pas d'une maison rus-

tique; et il se plut si fort à tourmenter les esprits naïfs d e s marins, qu'il quitta presque la terre pour la mer. L'amiral AVillaumez n'a pas cru devoir oublier le Goguclin dans son Dictionnaire de marine ; il a seulement expliqué la présence de ce démon dans l'etitre-pont des vaisseaux de guerre, par la gaieté d'un plaisant qui, à pas de loup, court de hamac en hamac, sifflant à l'oreille de ce dormeur, parlant à cet autre, secouant un troisième, coupant les c o r d e lettes cpti tiennent suspendu le lit d'un dernier. Quelquefois on donnait la chasse au Goguelin, qu'on fustigeait quand il était pris, et qu'on traitait plus sévèrement lorsqu'on s'apercevait que le farceur cachait, sous son jeu diabolique, le fâcheux dessein de s'approprier le tabac, le couteau ou même l'argent d'autrui. AVillaumez aurait pu dire que le Gobelin, venu au Moyeu Age dans les villages de Normandie, n'était probablement pas redouté des marins de l'antiquité; du moins ne v o y o n s nous leKobàlos, dont le nom a fait celui de Gobelin, cité par aucun des savants commentateurs des x v i et x v n siècles qui se sont occupés des choses de la marine. Les marins du Nord et nos matelots ponantais, en relation constante avec ceux-ci, tiraient, au temps deRttyter et peutêtre auparavant, un présage favorable ou fâcheux de l'inclinaison que prenait un navire quand on embarquait les vivres. Si alors le navire penchait à droite, le voyage devait être long et pénible; si, au contraire, c'était sur bâbord qu'il s'inclinait, la navigation devait être facile et prospère. Aubin (1702) nous a conservé le souvenir de cette Superstition dans son Dictionnaire, fait avec les ouvrages des H o l landais, au milieu desquels nous croyons qu'il s'était relire, après la révocation de l'édit de Nantes. e

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Un siècle avant celui où vivait Aubin, les marins avaient adopté une formule de serment qui était tenue pour diabolique. Us juraient sur le pain, le vin et le sel ; et pour rendre leur serment plus solennel, ils jetaient par-dessus le bord quelques grains de sel, quelques miettes de pain, et ajoutaient à cette sorte de sacrilice l'offrande à l'Océan de quelques gouttes de v i n , comme leurs aïeux les marins grecs, quand ils préparaient le départ de leurs vaisseaux. ( \ . Baptême.) Ce serment, dont le sens précis n'est plus bien connu, était gros de menaces et de projets de vengeance. Nous pensons que, pour l'expliquer, il suffit de se rappeler que le pain, le vin et le sel sont la base de toute nourriture; ils peuvent donc symboliser la vie matérielle. Jurer sur le pain, le vin et le sel, c'était jurer sur sa v i e ; et comme jurer sur sa vie c'était jurer sur son âme, serment qu'on n'aurait pas osé prononcer, parce que le diable était toujours témoin dans de pareils engagements, on avait imaginé la forme par le sel, le vin et le pain. Ce serment eut apparemment de graves conséquences ; il était général, et il fallut que l e p o u v o i r intervîntpour en défendre l'usage. Une ordonnance de l'amirauté interdit en i5/|3 la coutume superstitieuse que l'Eglise condamnait de son côté. Mais l'habitude était prise, et tellement enracinée, que, quarante et un ans après, en i 5 8 2 , une nouvelle ordonnance dut défendre, sous les peines les plus sévères, que l'on jurât par le pain, le vin et le sel. L e pain nous rappelle que les Grecs modernes avaient, au x v n siècle, une coutume superstitieuse où cet aliment jouait un rôle. Ils ne partaient pas sans embarquer trente petits pains qu'ils nommaient pains de Saint-Nicolas, et qu'ils réservaient pour les cas de mauvais temps. Quand la tempête se levait, ils jetaient à la mer quelques-uns de ces petits pains en adressant une prière au saint, protecteur des e


GLOSSAIRE NAUTIQUE. m a t e l o t s . J. Spon raconte, t. i l , p. 36g de son Voyage ttltalie , etc. (i 678), que le navire sur lequel il était ayant fait c ô t e dans un gros temps, et ayant été tiré de ce danger par u n e felouque vénitienne, tous les passagers crurent devoir récompenser les matelots libérateurs en leur offrant quelque a r g e n t ; il ajoute : « L e sieur Oimitry, qui avoit plus peur q u e tous, et qui avoit déjà jeté dans la mer des petits pains d e Saint-Nicolas que les Grecs croyent être bons pour conj u r e r le mauvais temps, fut le premier à mettre la main à la b o u r s e pour reconnoître un si bon office. » Les pains de Saint-Nicolas étaient le reste des sacrifices offerts par les anciens à Neptune, à Apollon et à tous les dieux de la terre et d e l a mer, quand ils allaient entreprendre une navigation q u i p o u v a i t être longue. L e taureau qu'immolaient les Grecs antiques avait disparu, la religion chrétienne ayant aboli les sacrifices sanglants; mais le pain, qui perpétuait la tradition d e la pâte, faite de farine de froment et de sel, et répandue s u r la victime avant que le sacrificateur ne la frappât, le p a i n avait été conservé. A u reste, le sacrifice du pain ou du gâteau n'était point particulier aux navigateurs grecs des bas âges; nous le v o v o n s en pratique, pendant le x v siècle, chez- les marins du N o r d . Sigismonde Libero Barone, dans ses Commentarii delta Moscnua (1496), imprimés par Ramusio, t. n , p. 181, r a p p o r t e ce fait assez singulier : Il était sur un bâtiment, avec un équipage russe, et nav i g u a i t sur les rivages qui avoisinent l'embouchure de la n i e r Blanche; ils arrivèrent bientôt devant une très-haute montagne appelée Sèmes, et là ils furent assaillis par la tempête. Tous les efforts que l'on faisait pour fuir étaient en p u r e perte; on restait toujours en face de la montagne fatale. C'est que le Sèmes était charmé, et qu'il renfermait un G é n i e irrité qu'il fallait apaiser. L e contre-maître déclara à S i " i s m o n d e Libero qu'on ne s'éloignerait point de ce parage terrible? si l'on ne faisait le sacrifice propitiatoire. Sigism o n d e , qui était un esprit fort, se moqua du nocher, et l'on fut ainsi quatre jours comme enchaîné sur une mer irritée. Enfin le cinquième, les vents ayant cessé d'être violents et tempétueux, on put continuer le voyage interrompu par cet incident. Alors le contre-maître vint trouver l'incrédule Sig i s m o n d e , et lui dit : « Eh bien, quand j e vous avertissais au'il fallait apaiser le Sèmes, vous avez ri de m o i ; et, cependant, si, pendant la nuit, j e n'avais pas pris le parti de m o n t e r secrètement sur le rocher, vous n'auriez jamais pu passer outre. » Sigismonde lui ayant demandé quel sacrifice [l avait offert au génie, le nocher répondit : « Ce qu'on lui o f f r e d'ordinaire ; un gâteau de farine de seigle et de beurre. » L a farine d'avoine avait la même vertu que celle du seigle ; c'est le voyageur qui le déclare sur l'autorité de son n o c h e r : "Farina di segale overodi avena mista con il bultiro.» L e s marins portugais qui naviguaient dans l'Inde emolovaient un procédé assez plaisant pour obtenir le vent d o n t ils avaient besoin. Ils embarquaient toujours avec eux u n e petite statue de saint Antoine, qu'ils rendaient responsable du temps. Pietro délia Valle (t. i v , Lettcra diMascat.) dit qu'il fut témoin d'un acte de cette Superstition qui lui par u t fort étonnant, parce qu'il n'avait jamais entendu parler, 'usque-là, de la coutume portugaise. L e temps était assez calme, mais le vent n'était pas favor a b l e ; les matelots allèrent dévotement devant l'image de saint Antoine, et firent une prière suppliante, lui demand a n t le vent propice. La prière fut sans effet. Les marins jmp ' ' ^'ailleurs accoutumés à traiter assez cavalièrement le pauvre solitaire, prirent la statuette pour l'attac h e r au mât, et contraindre ainsi par cette torture le saint c

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à leur obéir. La corde était prête et l'exécution allait a\ oit lieu, quand le pilote, ému de pitié pour le saint, s'engagea en son nom, et promit qu'il accorderait le bon vent souhaite sans qu'on sévît ainsi contre lui. On reporta donc la statuette à son sanctuaire; mais saint Antoine, sans égard pour la parole donnée par son répondant, étant resté sourd à toutes les supplications, le capitaine céda aux vœux de son équipage, et ordonna qu'on liât le saint. En effet, on le fixa au mât par quelques tours d'une c o r d e , d'abord peu serrée, mais bientôt plus étroitement adhérente au corps d'Antoine, que l'on faisait ainsi martyr. L e vent ne vint point, On prit alors le parti de laisser là, exposée à la risée et aux injures, l'image devant laquelle on s'était agenouille la veille; chaque jour on ajouta une cordelette de plus, pour mieux garrotter la victime sainte. A la l i n , le vent souffla du point de l'horizon où tous les regards étaient attachés depuis longtemps, et l'on délivra saint Antoine, qu'on remit très-respectueusement dans sa niche, en le remerciant, mais en lui reprochant une obstination qui avait contraint des hommes, pleins de confiance en l u i , à user de rigueur à son égard et à lui manquer de respect. L e bon vent est la grande affaire des marins; l'obtenir est le but de toutes leurs prières, à quelque pays qu'ils appartiennent. Les Arabes, pour apaiser la tempête ou pour sortir du calme qui emprisonne le navire, avaient recours autrefois aux moyens les plus bizarres. La magie leur fournissait ses formules les plus extravagantes. L e P o g g i o , illustre Florentin qui, au milieu du x v " siècle, rédigea le voyage du Vénitien Nicolo di Conti dans les Indes, raconte à ce sujet le fait suivant, dont il commence par affirmer la sincérité, avec cette précaution oratoire qui ne semble pas inutile : « Affermo con venta detto N i c o l o , c h e , etc. « ( T . i , p. 343, Collcct. de Ramusio.) Un nakouda ou capitaine de navire se trouvant en calme, et craignant que le vent ne se fît désirer longtemps, ce qui devait le relarder, d'une manière fâcheuse pour ses intérêts et ceux de son équipage, qui naviguait à la part suivant l'usage du pays, prépara une conjuration pour contraindre le vent endormi à se réveiller. Il fit préparer une table au pied du mât de son navire, et sur cette table apporter un réchaud plein de charbons ardents. Alors il commença l'œuvre de l'incantation, s'adressanl principalement au dieu Muthiam, le roi des méchants esprits. L'équipage était i m mobile et tremblant, s'associant p a r l a pensée à toutes les opérations magiques qu'il accomplissait; Tout à coup un matelot arabe se sent saisi d'une frénésie furieuse ; il d é clare qu'un démon s'est emparé de lui, le possède et s'incarne en sa personne; il cric, saute, court comme un fou tout autour du navire, puis vient à la table, où il prend un charbon ardent qu'il mange, sans s'apercevoir qu'il est brûlant; ensuite il déclare qu'il a une soif horrible, et que pour l'etancher il lui faut le sang d'un coq. On va à la cage à poules où l'on garde toujours quelques coqs pour de telles occasions, et on lui apporte une victime qu'il tue et dont il suce le sang. Quand il a jeté le cadavre de la gallinacée, plus calme il s'arrête, et demande ce qu'on veut de lui. « — Nous voulons que tu nous donnes le vent que tu retiens prisonnier. — Je vous le donnerai sous trois jours, et j e promets qu'il sera favorable. Tenez, voyez, il viendra de là, et avec son secours vous pourrez aller au port que vous cherchez. » En achevant ces mots, l'Arabe tombe sur le pont, à demi mort, et ayant perdu tout à fait la mémoire de ce qu'il vient de faire et dire. Au bout des trois jours, le vent qu'il avait annoncé se leva, et le navire put gagner le port , but de son voyage. e r


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Les trombes, que les marins de la Méditerranée appelaient Sielons ou EsehiUon (Aubin, 1702), et les ponentais Drwons de mer, étaient l'objet de l'effroi des navigateurs; et d"ès le commencement du x v u siècle, pour rompre la colonne d'eau formée par le phénomène électrique, ils avaient la coutume de l'attaquer à coups de canon. C'est ce que nous apprend le P . Dan dans son Histoire de Barbarie. Mais ils allaient plus loin : comme ils tenaient ce météore pour un maléfice du démon, afin de le conjurer ils lui opposaient un couteau dont le manche était noir, et qu'ils plantaient dans un de leurs mâts, en faisant des signes de croix et en récitant certaines paroles sacramentelles, entremêlées de prières. Ils avaient une autre forme de conjuration; celle-là, c'est le P . René François, prédicateur du roi Louis X I I I , qui nous la fait connaître dans la curieuse Encyclopédie publiée par lui sous ce titre : Essay des merveilles de Nature : « Dragons de mer sont tourbillons fort g r o s , dit l'auteur, qui feroient couler le navire, s'ils passoient par dessus. Les mariniers les voyant venir de loing tirent leurs épées, les battent les unes contre les autres en croix, et tiennent que cela fait passer l'orage à costé. Cela semble superstitieux. » c

Les corsaires des régences ne se mettaient jamais en course sans s'être munis de tout ce qui leur était nécessaire pour se rendre le vent favorable. D'abord, ils allaient visiter quelque marabou célèbre par sa dévotion , et prier avec lui. L e marabou leur donnait un mouton qu'ils e m barquaient, et qui venait s'ajouter au troupeau des victimes destinées à être immolées pendant la navigation à l'esprit des tempêtes. A ce moment-là, les femmes des corsaires, les Algériennes surtout, faisaient de véritables sacrifices à la manière des anciens pour obtenir de la divinité secrète à laquelle elles s'adressaient, — car ce n'était pas au dieu de Mahomet et d'Ali qu'elles avaient recours,— les faveurs de la mer, c'est-à-dire le bon temps et de riches prises. Une petite fontaine, située en dehors de la porte de Babel-Oued, à Alger, était le lieu réservé à ces mystères magiques. Là, celles qui offraient le sacrifice allumaient un grand feu dans lequel elles brûlaient de la myrrhe et de l'encens; puis elles coupaient la tète à un coq dont elles répandaient le sang sur le feu. Elles plumaient ensuite le coq épuisé desang, et jetaient au vent, avec les paroles consacrées, des poignées de ces plumes, dont elles suivaient, inquiètes et troublées, les mouvements et la direction. Si ces plumes tombaient presque verticalement ou du côté de la campagne, le présage était mauvais, la navigation devait être infructueuse ou pénible du moins; si, au contraire, la plus grande partie de la dépouille du coq volait du côté de la mer, le voyage devait être lucratif et facile. Ces préliminaires achevés, les corsaires prenaient la mer. Apercevaient-ils au large une voile qu'ils reconnaissaient pour chrétienne? ils couraient sus à ce navire, qu'ils regardaient déjà comme leur proie. Cependant, quelquefois certains doutes leur venaient sur leurs chances; alors, comme nus bonnes femmes se tirent les cartes, ou poursuivent dans le succès d'une patience la réalisation d'un vœu qu'elles forment, les corsaires interrogeaient les flèches. Voici comment se faisait cette é p r e u v e , toute cabalistique; j e laisse parler l'historien de la Barbarie, qui avait sur tout ce qui touchait aux marins des régences les renseignements les plus certains : « Ils prennent deux flèches , l'une en chaque main, ou bien deux d'entre eux tiennent chacun la sienne et les éloignent un peu l'une de l'autre, marquant celle qui désigne

le parti des chrétiens, et celle qui représente les forces des Turcs et des corsaires. Alors l'escrivain du vaisseau se met à faire certains caractères, à prononcer en même temps certaines paroles magiques, qu'il n'a pas plutôt proférées, qu'on voit ces deux flèches, quelque effort qu'on fasse pour les retenir, s'approcher l'une de l'autre, forçant ceux qui les ont en main, et combattre ainsi jusqu'à ce que l'une abatte l'autre. » Si la flèche turque l'emportait, les corsaires allaient sans crainte au combat ; mais si l'augure était favorable aux chrétiens, ils hésitaient; souvent même ils se retiraient d e vant ce que leur-superstition leur faisait entrevoir comme une défaite probable. Quand l'orage éclatait avec violence et menaçait de d é générer en une formidable tempête, ou, au contraire, quand le v e n t , tout à fait tombé, laissait la mer dans un repob presque complet, les corsaires pensaient à conjurer l'esprit malin qui venait les contrarier ainsi, et ils lui faisaient des offrandes, avec des cérémonies superstitieuses mêlées aux pratiques de la religion. L e sacrifice du mouton donne par le marabou était le premier acte qui s'accomplissait. Au milieu des prières de l'équipage, un des matelots éventrait le mouton tout vivant, et en faisait deux moitiés. L a moitié droite, à laquelle la tète était restée attenante, était jetée à la mer, à droite du navire; l'autre était jetée à gauche. Chacune de ces immersions était accompagnée de prières, de chants, et de pantomimes bizarres. Il pouvait arriver, et c'était une chance assez commune, que ce sacrifice du mouton béni par le marabou n'eût pas l'effet désiré; dans ce cas, un des moutons embarqués était sacrifié comme l'autre, et la même offrande était renouvelée jusqu'à douze fois. L a tempête ou le calme résistait-il à cette conjuration si libéralement recommencée? les corsaires recouraient au moyen de l'huile. Us prenaient deux grandes jarres d'une huile excellente, les bouchaient b i e n , puis faisaient des prières, non sans se tourner dévotement du côté droit pour invoquer le bon esprit qui se tient de côté-là, et sans avoir d'abord soufflé du côté gauche pour faire fuir l'esprit m é chant qui se tient à gauche; car le musulman a deux esprits ou démons familiers : le bon, qui est l'ange gardien des chrétiens; le mauvais, qui est notre diable. Les prières achevées, les jarres étaient jetées à la mer, comme les moitiés des moutons. Si l'huile était impuissante, on avait recours à l'incantation par le procédé des lumières. On allumait à profusion chandelles, fanaux, lampes, etc., et on se livrait à des p r a tiques que le bon trinitaire (le P . Dan) de qui nous apprenons ces détails qualifie de « postures et de singeries à la turque, capables de faire rire les plus mélancholiques. » Cette illumination durait jusqu'à ce que l'obstination du temps fût vaincue; et'pendant que brillaient ainsi tontes ces lumières, nul n'allumait sa pipe, ou ne se laissait aller à satisfaire un besoin naturel. Presque toujours ce moyen, auquel les corsaires n'avaient recours qu'à la dernière extrémité, était couronné de succès ; mais s'il ne l'était pas, sur les bâtiments à rames où des esclaves chrétiens étaient à la chaîne, les capitaines contraignaient à coups de bâton les pauvres rameurs à faire des vœux à la Vierge Marie ou à saint Nicolas. Les vœux et les tableaux votifs datent de la plus haute antiquité dans la marine, et Juvénal en a rappelé l'usage dans une de ses satires, quand il a dit : - . . . Quam votiva lestanlur fana tabella Plurima. >•


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . L e s tableaux, ainsi que les ex-voto de nos chapelles les p l u s r e n o m m é e s , étaient accrochés, par ceux qui avaient f a i t l e s v œ u x , aux murailles des temples d ' A p o l l o n , de N e p t u n e ou de Thétis. Quand celui qui avait échappé au p é r i l d e mort par la faveur des dieux avait fait peindre son n a u f r a g e , il en portait la représentation à son cou, s'il était p a u v r e , afin d'attendrir le public sur son infortune. Il n'y a v a i t au reste, en cela, rien que de conforme aux usages r e l i g i e u x , , * - j e ne dois parler ici que des superstitions. L e s présages tenaient la plus grande place dans celles d e s m a r i n s Grecs et Romains. Si les hirondelles s'étaient r e p o s é e s sur un navire, c'était un présage funeste. Hortil i u s M a n c i n u s , au rapport de Scheffer, eut la conviction de 'sa d é f a i t e future, quelques-uns de ces oiseaux, pour nous s i i n n o c e n t s et même si chers , parce que leur présence _ t f > , d i t - o n , le bonheur avec eux, s'étant arrêtés sur les a n t e n n e s de son vaisseau. Cléopâtre, s'embarquant pour a l l e r chercher la flotte ennemie qu'elle trouva bientôt à A c t i u m , v i t des hirondelles perchées sur les mâts de ses nav i r e s , e t elle retourna à son palais, n'osant braver un aui i u r e q u e tous les gens de sa flotte regardaient comme fatal. L ' é t e r n u m e n t était un présage, bon ou mauvais, selon q u ' i l venait d'un homme placé à droite du vaisseau ou d'un h o m m e occupé à gauche. Thémislocle conçut une bonne o p i n i o n de l'issue d'une entreprise dans laquelle il s'embarq u a i t , parce qu'au moment où il montait à bord, quelqu'un e t e r n u a à d r o i t e ; c'est Plutarque qui le dit, comme Polyen p p o r t e que Timothée, au moment de lever l'ancre, o r d o n n a qu'on remît le départ à un autre jour, quelqu'un a y a n t éternué à gauche. N e nous moquons pas des anciens au chapitre de l'étern u m e n t ; nous ne leur en devons guère assurément, nous qui manquons jamais de dire : Dieu vous bénisse ! à qui é t e r n i t é près de nous. L e mauvais présage tiré de l'étern u m e n t ne saurait-il s'expliquer? L'éternument est une c o n v u l s i o n , quelquefois violente, dans laquelle un vaisseau ¿11 c e r v e a u peut se briser, et cette rupture peut amener l ' é p a n c h e m e n t et la mort; il est donc assez naturel que les p r e m i e r s qui virent mourir de leurs semblables dans un e t e r n u m e n t , fussent frappés d'un tel effet, et qu'alors i ' t e r n u m e n t ait été considéré comme un acte terrible et f a t a l . P o u r conjurer les dangers résultant de l'éternument s a n s précaution, on a appris à se modérer quand on en sent l e b e s o i n s'annoncer; on a dit aux enfants qu'éternuer fort e s t u n e chose malhonnête, et l'on a caché la peur sous les a p p a r e n c e s de la politesse. Pour beaucoup de gens, dans c e r t a i n e s provinces, l'éternument est encore un présage; à j e u n il annonce une bonne nouvelle, surtout s'il cadre a v e c certains rêves. E n t r e tous les augures dont se préoccupaient les superst i t i e u x marins de l'antiquité, il en était deux auxquels ils a t t a c h a i e n t une importance telle, qu'il ne fallait rien moins n u e d e s sacrifices ou des châtiments sévères pour en conjujîer l e s effets : c'est la section des ongles et des cheveux à b o r d , quand la mer était belle et le vent propice. P é t r o n e nous montre Gilon et son compagnon de voyage ^ a s a n t la tète et les sourcils pendant la nuit, pour se rendre méconnaissables ; quelqu'un remarque cette action c r i m i n e l l e , l a dénonce à Lycas,le capitainedu navire,et celuic i c r o i t d e v o i r , pour détourner le fâcheux présage qui s'y a t t a c h e , faire appliquer sur le dos de chacun des complices q u a r a n t e coups de corde (placuit quadragenas utrique piagas imponi), détail, pour le dire en passant, qui prouve ue l corrections corporelles sont dans la marine une t r a d i t i o n antique. e

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Et pourquoi n'était-il pas permis de se couper les cheveux quand le temps était beau ? L e voici : on offrait sa chevelure aux dieux dans plusieurs circonstances; mais comme c'était un ornement auquel on tenait fort, on n'en faisait le sacrifice que dans des cas extrêmes; c'était toujours le dernier objet que les naufragés offrissent au Dieu des tempêtes. Couper ses cheveux lorsqu'il faisait beau , c'était donc agir contrairement à la coutume religieuse; c'était tenter Dieu, comme on dit en France, et vouloir appeler tous les malheurs qui suivent l'ouragan, sur le navire où l'on commettait une telle imprudence. Il en était de même des ongles, que l'on ne devait couper qu'an moment du naufrage. Dans le naufrage, en cherchant à s'accrocher aux roches où le flot vous jetait, on s'usait, on se cassait les ongles; aussi, au moment où le vaisseau était en danger, se les coupait-on en même temps qu'on vouait ses cheveux. Les couper quand rien n'annonçait la tourmente , était donc une faute grave; c'était appeler sur le vaisseau le courroux de Neptune et de Borée. Juvénal fait allusion aux cheveux coupés dans sa satire x u , et Properce à la section des o n gles dans une de ses élégies. Nous nous arrêtons ici ; nous ne voulons cependant pas terminer cette petite histoire des superstitions particulières aux marins, sans parler du préjugé qui, à bord des navires de la Méditerranée surtout, rend fâcheuse et de mauvais augure la présence d'un piètre ou d'un moine. Loucnpcllari est un être redouté; ce n'est jamais sans répugnance que certains capitaines rembarquent, parce qu'il porte malheur, disent-ils. On m'a raconté, dans le L e v a n t , qu'une tartane provençale allant d'une île de l'Archipel à une autre avait donné passage à un moine; le gros temps se déclara, e t , bien que le religieux se mît en prières pour demander la fin de la tempête, l'équipage fut au moment de le jeter à la mer, pour décharger le bâtiment du gage de mauvaise fortune qu'il portait. Le pauvre capellan obtint par capitulation de n'être lancé par-dessus le bord que si, dans deux heures, le vent ne mollissait pas. L e vent tomba, en effet, avec le soleil, et loti capellan fut sauvé. Quelle raison de répulsion pour le prêtre ont donc les matelots levantins? la même qui porte tant de gens de nos villes à détester les robes noires. L e prêtre n'entre guère dans la maison française qu'au moment où la mort va la visiter; de là cette frayeur que sa présence inspire aux superstitieux; et puis, la couleur de son vêtement est de mauvais augure. 11 m'a toujours semblé que la peur inspirée aux esprits faibles par la rencontre d'un prêtre, ministre de paix et de consolation, était aussi mal raisonnée que la terreur inspirée à certains chrétiens par le vendredi. L e vendredi devrait-il donc être rangé parmi les jours néfastes? ne devrait-on pas au contraire le regarder comme un jour heureux ? n'est-ce pas celui où s'accomplit l'acte charitable de la Rédemption? Pour les chrétiens vraiment pieux, le vendredi peut être une commémoration douloureuse du plus grand sacrifice qui se soit accompli, mais il ne saurait être un jour de malheur. La superstition change toutes les idées et gâte tout ce qu'elle touche ! — V . Dragon, Flèche, Gallée, Gobelin, Helena, H i r u n d o , Huile, M o u t o n , Padron de n a v e , Pains de SaintNicolas; nTâppoc;, Sielon, V e n t o , V i v r e s , Uugues aut capillos deponere. CynOPTEPl) (Souportèrc), rus. s. m. (De l'angl. Supporter.) Courbe deBossoire. — V. Conopmyeb. SUPPARUM, SUPPARUS, lat. s. n. m. N o m d'une petite voile sur la forme et la place de laquelle les critiques anciens


GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1408

ne sont pas d'accord. Sénèque dit, lett. 77 : « Solis licet Supparùm intendere, quod in alto o m n'es habent naues. ». Lucain d i t , liv. v, v . 4*9 • « S o m m a pandens Suppara v e loruin , petituras colligit auras. » Stace dit, liv. m , silv. 2,

— « Quod in Christi nomine armentur pro commune sex galea; quartini quatuor sint de mensuris bucentàriorum, et alias d u » de minori mensura, quibus presidere debeant duo Supracomiti. » Décret du 3o décembre i337, cité par Marin . p. 4 5 , t. v i de sa Storia, etc. — Les Rénédictins, éditeurs de du Cange, qui connurent, par un passage de la continuation de la Chronique de Dandolo [t. x i , col. 45o de Muratori], le mot Supracomitus, l'expliquèrent ainsi : • Pra?fectus eorum qui turmis ac copiis militaribus in navigii> praesunt. >> Cette définition est mauvaise; la phrase : « Assignats igitur cuilibet Supracomitorum cedulis de modo et ordine belli, » aurait dû avenir les savants éditeurs de du Cange. Comment les chefs des troupes embarquées auraient; ils reçu des instructions secrètes sur les opérations de la campagne entreprise par les galères de Venise? Ces instructions, c'étaient tout naturellement les chefs des diverses escadres ou les capitaines des galères qui devaient les recevoir.

v. 37 : « Vos summis adncciile Supparùm velis. » De ces passages il semble résulter clairement que le Supparùm se hissait au sommet du màt quand le vent était très-faible, et pour en recueillir les derniers souffles. Comment était coupée cette voile? Était-elle carrée, et hissée au-dessus de la voile basse, comme l'est le hunier moderne? Avait-elle la forme d'une voile d'étai? Etait-elle faite d'un triangle isocèle de toile, dont la base opposée à l'angle le plus aigu était enverguée comme une bannière à une v e r g u e , bissée parallèlement à celle d e l à basse voile carrée ? Avait-elle quelque rapport avec le foc? Scheffer est de cette dernière opinion; en effet, p. 329 de son traité de Militia navali, à CbTlb'NFÌ(A C E ) (A se souponné) , val. v . person. (Cîsn8ne, propos du passage suivant d'Isidore : c. Siparum genns veli vnum pedein babens, quo juvari navigia soient in naviga- du lat. Supponcre, Soumettre.) Se R e n d r e , Rendre son bâtiment à l'ennemi. tione, quotiens vis ventis languescit, quod ex. separatione S U R , esp. s. m. (Variante d e : ) Sud. — V . Camarote, P o existimant nomiuatum, » ce savant dit : « Fuit ergo potius simile ei quod hodie Foie appellant. » Si l'on admet la sup- niente, Vanda. position de J. Scheffer, le Supparùm aurait été bissé d'un 2 Y P A (Syra), g r . lilt. mod. s. (Nous ne savons quelle est mât à un autre entre les deux sommets, comme le foc mo- l'origine de ce mot, que nous avons recueilli à bord de la derne entre le mât de beaupré et le màt de misaine. Quant corvette 'Au/xXûx, a u P i r é e , e n 1841.) Bande de r i s . — V à l'étymologie du mot Supparùm, présentée par Isidore, névToc T » v TpiTtjocpo/.toiv, Znetpov. nous ne saurions l'admettre. Pourquoi l'aller chercher dans S U R C A R E , géno. v . a. (Du lat. Sulcare. [ V . ] ) (Sillonner Separare quand elle paraît si évidente dans Super parare,, la mer.) Siller, Cheminer. — S ureo, s. m. Sillage. ( V . ) Préparer dessus? Remarquons, eu finissant, que les Grecs SURF , angl. s. ( N . Webster ne donne point l'origine de modernes appellent iéirapo;, la vode d'étai. — V . Pcs, T a ce mot, qui a peut être des rapports, bien que lointains, bellaria navis. avec l'hébreu et arabe Sar, chald, Shar, qui, selon Rosworlh, S U P P A T R O N C S , bas lat. s. m. (De Patronus [V.]) ; et de exprime l'idée d'Effervescence, de Fermentation, d'ÉbulliSub, Sous.) Second capitaine. — « Si contigerit aliquem ex tion.) Ressac.—<c.And even bere the beach is covered with subditis dicti domini Régis vel quempiam alium qui arma- large stones, and aviolent Surf continually beats upon it. • uerit in ciuitatibus, castris, locis et terris dicti sanetissimi R i d i . Walter, A voyage... by George Anson ( L o n d . , 1769 : domini Régis, inde recedens cum galeis, galeotis, vel alijs chap. 2 , p. 22. legnis de remis, Patroni, Suppatroni, Comiti, Nauclerij S U R G . U L T A C A B A R R A (Sourgaïltaca), basq. vulg. s. f. et » (un mot illisible, probablement : Marinari) « dictarum Barre de perroquet. — Surguiltacnaqua, Petit perroquet. galearum seu nauigiorum , teneantur et debeant jurare ad — Surgaitara, Perroquet. — Surgaïtaca berga, Vergue de sancta Dei Euangilia, etc. » Pag. 12, lig. i 5 , Fax cum sercperroquet. nissimo Domino Rcge Aragonorum, 4 mars 1428, Ms. pap. 1. SURGE (Ta), angl. v . (Du lat. S urgere, Monter.) Se in-4" de 24 feuillets, Arch. secr. du gouvernement de Gènes. gonffler, en parlant de la mer, Devenir houleuse, Se couvrir S U P R A C A R I C A R I U S , bas lat. s. m. (De l'ital. Sopra- de hautes lames. — Surge , s. L a m e , Houle. rarrico.) Subrécargue. ( V . ) — < . Possit etiam idem Patronus 2. SURGE (Td), angl. v . Filer une amarre, Choquer seu Praefectus (navis) exonerare in quocumque loco ad rela tournevire, Larguer en grand une portion de cordage. (piisitionem Supracaiicari, seu mercatoris, aut alterius cui S U R G E O N , angl. s. (Du vieux fr. Sirurgien ou Cirurres spectarent.» Statuts de Gênes (édit. de Venise, 0 G 7 ) , liv. i v , chap. 16, p. 1 2 1 . — L e s Bénédictins, qui, dans leur gicn, fait du lat. Chirurgus.) Chirurgien, M é d e c i n . — S u r first édition de du Cange, t. v i , col. 8 9 8 , citent le texte qu'on geon's mate, Aide chirurgien. ( V . Mate.) — Surgcon's vient de l i r e , disent: « Supracaricarius , Qui exonerandis mate. (Premier aide chirurgien.) Second chirurgien d'un navibus onerariis praaest. >. Cette définition prouve que les navire. Bénédictins négligèrent de s'informer à Marseille ou à Gênes SURGERE, ital. v. a. (Du lat. Surgere, L e v e r , Élever. Ì de ce que pouvait être le Sopracaricario du document g é - Surgir au port, Mouiller, Jeter l'ancre. — « Di modo que nois. Les statuts disent clairement que le patron ou capi- noi altri per non potere altro fare, Sorgemmo in quattro taine d'un navire (commerçant) peut décharger les mar- braccia, con assai paura di nostra perditione. « Piag. di chandises que porte son bâtiment dans un lieu quelconque, Giov. da Empoli; ap. Ramus., t. I , p . i 4 5 E. — « Surs'il en est requis par le subrécargue, le marchand, ou tout gendo la notte, 20 miglia in mare leuatisi la mattina alle 16 autre qui a autorité sur le chargement. L'interprétation du bore. » Relut, del viaggio delle due galere della religione texte est si naturelle, si facile, qu'on ne comprend guère ( i 5 g 8 ) ; p . 3 5 2 , Ms. U r b i n , A . 818, Bibl. V a t e . — V . Surcomment elle a pu échapper à des savants qui avaient sous gidore, Surgitoio, Sorgere. les yeux les statuts dans leur entier. S U R G I D E R O , esp. s. m. (De Surgir. [ V . ] ) M o u i l l a g e . « Le S U P R A C O M I T U S , bas lat. s. m. (De Comitus [ V . ] ; et de havre, la rade de la mer, dit Oudin, Trésor des deux lanSupra , au-dessus.) Capitaine, chef d'une division navale. gues esp. etfr. (1660.) ER


GLOSSAIRE

1409

NAUTIQUE.

S U R G - I D O R , cat. esp. anc. s. m. ( D e Surgir-. [ V . ] ) Mouill a g e - — V . Ormeiar, Surgidero.

dans le vocabulaire des mariniers parlant la langue dtyV, à Siglcramunt[\.], qui, aux x n et x i u ' siècles, avait exprimé la même idée. Comme on faisait voile en haut (on Siglait S U R G I D O R E , i tal. anc. s. m. (De Surgere.) Mouillage. aniunt), on S'Éleva ou l'on Surgit vers la terre plus élevée que „ E l capitano mi comandó ch' io andassi con la inia le niveau de la mer. De : Surgir vers la terre, on lit bientôt : n a u e alla detta isola, à cercare vn Luion Surgidore, doue Surgirán port ; et, l'idée de Surgir au port étant toute voip o t e s s s i n o Surgere tuite le naui... trouai un bonissimo porto, sine de celle-ci : Entrer dans le port, Surgir au port signifia d o u e b e n sicuramente poteuano Surgere tutte le naui. » 2 tout de suite entrer dans le port ou dans la rade. De là à : Jjcttrc d'Jmcrigo Vespucci; ap. Ramus., t. I , p. 12g E . — S'amarrer dans le port ou sur la rade, il n'y avait pas l o i n ; V . Sorgitore. les deux idées se confondirent alors, et Surgir, par une S L ' R G I D O U R O , port. anc. s. m. Mouillage. — « O Surtriple métaphore, aptes avoir signifié : S'élever vers la terre, . T i d o u r o desta babia pera naaos. » Roteiro de Dom Joam de signifia : Mouiller, Jeter l'ancre. Rien ne nous paraît plus ^Castro (I54I). certain.) — Selon D . P e d r o Fernandez de Navarrette, chiS U R G I R , cat. anc. fr. esp. port. v. a. (Du lat. Surgere. par le Diccionario marítimo de i 8 3 i , Surgir signifia autrefois Etre à Bot, etRaflouer, en parlant d'un navire qui a touché : l e capitaine de vaisseau Martin Fern. de Navarrette, «Flotar una embarcation después de haber estado varada." d a n s l e Discurso sobre la utilidad de los diccionarios faculdans ce cas encore, Surgir vient bien de SurAssurément, tativos, qui sert de Prologo au Diccionario marítimo español, gere, et non de Submergere. — « Encara, son tenguts los p u b l i é à Madrid en 1831, dit, p. 42 : « En el libro de la mercaders, que si lo senyor de la nau vol Surgir en costera Oración y Meditación , part. i , cap. 10, § 7, d i c e : « El maô en port, ó en altre loch on si dubte, aço faça ab voluntat é .. r i n e r o cuando ve que le hace buen tiempo para Surgir, lueab acort dels mercaders. >. Consul, de la mer, ebap. 64, édit. g o c o g e las ancoras y se hace á la vela sin mas aguardar, por Pardessus; p. 11 1, t. 11, Collcct. des lois marit. — « Si lo se„ p e r d e r aquella buena sazón que el tiempo le ofrece. » nvor de la nau ô leny, ô lo notxer manaran Surgir ancores | > o n d e se ve que el verbo Surgir, que es fondear la nave, en (Jeter les ancres, Mouiller)«en qualche loch que cils seran, è c u v o sentido se dijo en el antiguo lemosin, y en la marina los mariners diran que aquella exarcia ab que élis manen c a t a l a n a por lo menos desde el siglo x i v , lo tomó Granada Surgir aquelles ancores no es sttfficient... » l b i d . , cha p . 202. c o m o derivado del latino Surgere, del v. Surgo , gis, cuando — « E dando ueste fundo por noite, Surgirán). • Comment. p r o v i e n e esto sentido náutico de Submergere, porque en Dalboq., part. 1, cap. 10, p. 38. >. E cada huma délias (naos)~ e f e c t o para fondear se sumergen las encías. Véase pues por Surgioduas ancoras » (mouilla deux ancres). Ibid., cap. 27, e s t a muestra, que hasta los errores de los hombres grandes p . 126. « Ventou o levante taô r i j o , que foi necessario a aln o s enseñan, mucho, y reclaman y exigen eficaz y poderogumas naos Surgirem tres o quatro amarras « (de se mouiller s a m e n t e nuestra indulgencia. » Nous avons quelques obsersur trois ou quatre amarres). Ibid., part, i v , cap. 2, p. 7. v a t i o n s à faire sur cette opinion du savant M. de Navarrette. (plongé dans la mer) >• tics E t d ' a b o r d le mot Surgir employé par l'auteur du livre de — « . . . O deu essersurt en niar vegades ab la veta del morgonal. » Consul, de la mer, chap. la Oración, etc., n'a pas le sens de Mouiller, d'Amarrer le 206. ( V . Cale.) Quelques auteurs portugais, et entre antres n a v i r e sur une rade ou dans un p o r t ; il signilie justement le Vieira et Couto, ont employé le mot Surgir dans le sens de : c o n t r a i r e , et nous nous étonnons qu'un marin espagnol ait p u s'y tromper. Que veut dire, en effet, l'auteur en question? Suivre sa navigation, Aller en avant. (V. Moitiés et Constancio.) C'est un sens analogue à celui que nous avons reconnu I V a d u i s o n s mot à mot : « L e marinier, quand il voit (pie se plus haut appartenir au Surgir du libro de la Oración, etc. f a i t le bon temps pour Surgir, incontinent récueille (ou : lève) c

e

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a

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l e s ancres et fait voile sans attendre plus longtemps, pour ne p a s p e r d r e , etc. » Si le marinier se prend à « coger las ancoras » quand il voit le beau temps se Faire, assurément ce n ' e s t point pour Mouiller dans le port, puisqu'il y est; c'est p o u r faire voile, et le texte le dit expressément. Surgir a donc l e sens de Se lever, de Partir, et non celui de Fondear la nave [ V . ] , comme le pensa M . Fernand de Navarrette. Or, dans le s e n s où le donne le vieil auteur espagnol, peut-on croire q u e Surgir vienne du lat. Submergere? N'esl-il pas évident q u ' i l n'est qu'une transformation de Surgere, Lever,se Lever? L o r s q u e L . de Granada le prétendait, il avait certainement) r a i s o n , et M. de Navarrette lui a imposé un blâme immérité. JVlcnage n'a point hésité à voir dans Surgir un dérivé de Surgere. L'Académie française reconnaît cette origine lorsq u ' e l l e d i t ( é d i t . de 1835) : "Surgir s'emploie aussi figurén i e n t , et signifie Sortir de, S'élever au-dessus de. » Il n'y, a q u ' u n e légère objection contre cette assertion de l'Académie, c'est que Surgir dans le sens de Sortir de, S'élever au-dessus d e , n'est pas au figuré, mais au propre, car ces acceptions s o n t tout à fait celles du latin Surgere; tandis que Surgir, q u a n d il signifie : Arriver, A b o r d e r , est réellement au fig u r é , et non pas au propre, ainsi que l'avance l'Académie. L o r s q u e les langues néolatines empruntèrent Surgere à la l a n g u e mère, ce fut très-vraisemblablement pour l'emplover d a n s le sens que le verbe latin avait de : Lever, S'élever; c ' e s t la marche naturelle des choses. Surgir se substitua ,

— <• Après,

vous

Surgiré/, dedans l'isle déserte... » ROS'SARI), Hymnes,

p

p. 44 ( i n - 8 ) .

Surgir manque au Dict. de Guillet (1687), et à celui de Desroches (1687). On le trouve dans Aubin (1702), p. 710 : « Ce terme, qui commence à vieillir, signilie Arriver, ou Prendre terre, et Jetter l'ancre dans un port. » \fEncyclopédie méthod. (1787) reproduit l'art.d'Aubin. — V . Austc, Bahia, Gitar en mar, Surt, Surto, Tenca. S U R G I T 0 1 0 , ital. s. ni. Mouillage. — - E giunti presso a terra, doue e vn porto et natural Surgitoio délie naui d'india, et Surgemmo l'anchore di battclli, etc. »Fiag.dt Giov. da Empoli; ap. Ramus., t. 1 , p. 1 /,G C. — V . Sorgitore, Sorgitorio, Surgidore, Surgitorio, Tenitore. er

S U R G I T 0 R 1 0 , ital. anc. s. m. Mouillage. •< L e lieu où l'on surgit et jette l'ancre. >. Duez (1674). — V . Surgidore , Surgitoio, Sorgitore, Sorgitorio, Tenitore. SUR.IIDERO. Mauvaise orthog. du mot : Surgielero; elle se lit dans Rôding et dans Henry Neuman (1800). — V.Surjir. S U R J I R . Mauvaise orthog. de l'esp. Surgir, qu'on lit p. 125 du Sptinisch-Dctttscltcr Index de Rôding (1798). Cette faute ne se trouve pas dans le Universal marine dictionary Spanisch and English, de R ô d i n g ; Hambourg, 1815, i n - 4 . 0

S U R P A N T A , ital. s. f. (Du fr. : ) Suspente. — L'dînante ( V . ) d'une basse voile porte quelquefois le nom deSurpanta,

'11


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1410

(iue l'on donne généralement à tout pendeur, garni à son extrémité inférieure d'un fort palan, destine à déplacer des corps d'un poids considérable. S U R R A , suéd. v. a. (Môme étymol. (pue l'ail. Sorren.[V.]) Amarrer, Aiguilletcr, Bosser, Lacer. — Surrc, dan. v. a. Même origine et même signification que le précédent. ( V . Fange, Muse, Sye ) — Surring, s. Aiguilletage.(V.Muusning, N'aining, Syening.) — S u r r n i n g , suéd. s. Aiguilletage. — Surrningstd'g, s. (Proprement : Corde [Tâg ( V . ) ] à aiguilletage.) Aiguillette. S U R S U E S T E , esp. s. Sud-Sud-Est.— V . Sur. S U R T , cat. anc. partie, de Surgir. (V.) Mouillé, A l'ancre. — « E' anant à vêles, ô que Sort sia en algun loch. ^Consulat de la mer, chap. 214, édit. Pardessus; p. 265, t. l ï , Collect. des lois marit. £ Y P T I 2 , g r . anc. s. f. (De iupoi, j'Entraîne.) Banc, Syrte. — V . Esp*. S U R T O , esp. port, partie, de Surgir. ( V . ) M o u i l l é . — « E como a Armada foi Surla, o R e v mandou... » Comment. Dalboq. — « T o d a a noute steuemos Surtos. » Roteiro de D.Joam. de Castro, 3 i décembre 1544, p . i. S U R V E N A N T , fr. anc. s. m. (De Venir sur, Monter à bord, Embarquer.) L e P . Fournier, dans la description qu'il fait du vaisseau la Couronne, construit en 1637 (chap. 3p, liv. i de VHydrographie), dit, à propos de la chambre du capitaine : « Cette chambre est accompagnée sur l'arrière d'une belle galerie couuertc, capable de près de 100 personnes, auec deux cabinets ou pauillons qui ont chacun sept pieds de diamètre. Sur le devant >. (de ladite chambre) « à main droite est la chambre des Chirurgiens; à main gauche, celle des Suruenants. » Que faut-il entendre par Survenants? Sont-ce les aventuriers, Supersalientes ( V . ) , ou Sobresalientes(V.) du Moyen Age? Sont-ce les personnes qui, n'appartenant point à l'état-major du navire, n'étaient qu'accidentellement et comme passagers à bord? Nous croyons que c'est dans ce dernier sens qu'il faut entendre le Survenant du P . I'ournier. Cependant, il est difficile d'admettre que, dans l'état ordinaire, quand la Couronne n'avait embarqueaucun homme étranger à son équipage, une chambre restât inoccupée. Quoi qu'il en soit, comme nous ne voyons point sur les États conservés aux Archives de la Marine (cartons : Officiers) les Survenants nommés parmi les officiers; comme d'ailleurs, dans Y Hydrographie, livre à la vérité plein dé grossières fautes d'impression, nous remarquons que le mot : Survenant est écrit avec une s minuscule et non avec une S, quand Chirurgien, Capitaine, Lieutenant, Enseigne, Aumônier, Maître d'équipage, etc., le sont avec des lettres initiales majuscules, nous croyons que l'auteur n'a pas voulu désigner par le mot Survenants des officiers, continuateurs des Super-salientes ou Sobresalientes, mais seulement les gens de distinction, non marins, qu'une circonstance quelconque donnait comme passagers au vaisseau la Couronne. e r

S U R V E N T E R , fr. v. n. (De Venter; et de Sur [Super], Plus.) Venter violemment. — L e 16™% fut mis le cap en l'Est-Su-Est, et Suryentoit.» Journal du voy. de J. Parmentier ( i 5 2 9 ) . SUS A L V E N T , cat. anc. adv. Au vent, Au-dessus du vent. — « E faeren vela xxn galees, e dos lenys, e les âltres lexaren, e tengrensen Sus al vent >« (et ils tinrent au vent) < aytant coin pogrem. » Chron. de Ram. Muntancr, ch. i 3 i . SUSO, ital. anc. s. m. (Du lat. Sursum. Marée montante.

[ V . Giuso.1 Flux,

SUSOMBRI, bas bret. v . n. (Variante orthogr. de Suczombri. [ V . ] ) Sombrer.—V. Soumbri. 2 T 2 2 I T I 0 N (S/ssitio-n), gr. anc. et mod. s. n. (De SSv, Ensemble; et de ZÎTOÇ, Nourriture.) (Repas en commun. Gamelle, Plat. 1. S U S T A , ital. vénit. anc. s. f. Oste. — On lit dans la Fabbrica di galere, traité du x v siècle, publié p . 6 et suiv., t. n de notre Arch. nav. : « Vole (la galea de F'iandra) Suste 2 de passa 45, l'ima ; de pesar il passo : lib. i v . Les Suste ne sauraient être confondues avec les itagues ( V . 2 . Susta), car l'article (pie nous rapportons suit immédiatement celui-ci : « Vole Manti 2 » (V. Manto) « longi passa 1 4 l'uno, etc. » La longueur des Suste, leur grosseur, e x p r i mée par leur poids, tout nous a persuadé que la Susta de ce document n'était autre que la manœuvre appelée Osta. ( V . ) Notre explication est corroborée par le passage suivant du récit de la Bataille de. Lépante qu'a donné G i o . Pietro Contarmi dans sa Historia della guerra contra Turchi (Venise. i645) : « Devendo esso corno » (cette corne, cette aile de l'armée) <• portare una bandiera gialla da taglio, alla destra della Susta » (cette corne devant porter une bannière à pointés, à la droite de l'oste, ou à l'oste de tribord). Vander Hammen, dans son Don Ivan de Austria (1627), p . i - . > . constate le fait dont parle Contarini, et le rapporte en ces termes : « El esquadron tercero, que consta de cincuenta i ciuco gâteras, con yanderolas amarillas en las Ostas". » Osta et Susta sont donc, en ce cas, synonymes, comme nous le prétendons, et comme nous l'avons avancé, p. 68, t. n de notre Arch. nav. e

2. SUSTA, vénit. mod. s. f. ( L e même que Sosta. [ V . ] i Itague. — « Susta, voce v e n . , sinonima di Amante. » L e comte de Persano (1842). — Dans le Dizionario... di Marina di Monsieur Saverien, tradotto dal Francese (Venezia. 1769), on lit, p. 448 : « Susta, e manto del picciol albero di gabbia; Susta, e manto di mezzana;Susta, e manto di pappafico, etc. » Ces indications nous font connaître que la Susta n'a pas toujours été prise pour l'itague ou Manto ; en 1769, si l'auteur anonyme que nous citons ne s'est pas trompé, la Susta était le palan de drisse attaché à l'extrémité de l'itague. 2 Y 2 T A A A Ì Ì (Systallô), g r . litt. mod. v . a. (Du g r . anc. —UGTÉXXM, je Contracte, je Resserre.) C a r g u e r . — V . StÉXXtu, ^TiYyotpu.

S U S T A R , esp. v . a. — « Y luego » (quand on a découvert l'ennemi) « a de mandar que se quiten las bonetas de los papahygos » (qu'on rentre les bonnettes des basses voiles) « y amurar y Sustar las bêlas y ponerse de bolina, procurando de ganar en viento al enemigo y quedar sobre uento del. tpie es los mas essencial... » Obligacioncs del capitan de un galeon, Ms. x v n siècle, Bibl. de la Mar., n" 142.55-3. Dans cette phrase, le sens du mot Sustar ne peut être douteux pour un marin ; il est évident qu'il correspond a u verbe Etarquer, et qu'il vient, comme le port. Sostcr, du lat. Suiti nere. (V.) Rentrer les bonnettes, amurer les basses voiles (qui n'étaient pas bordées pendant que les bonnettes étaient au vent), étarquer les voiles supérieures et prendre le plus près, c'est une manœuvre très-naturelle. e

SUSTEN,esp. s. m. (Du lat. Sustidere.) Assiette du navire. — « Otras (naos) malas de Susten, de vela v de gubierno... « T h . Cano (1611). S U S T I N E R E , lat. v . a. (De Tenere sursum, T e n i r en haut.) (Soutenir.) Endurer, en parlant des rames, qui, dans de certains cas, fonctionnent tout doucement, dans le seul


1411

GLOSSAIRE N A U T I Q U E b u t d e tenir l'embarcation à la place où elle est arrivée, et d ' o ù l e vent et le courant tendent à l'éloigner.—V. Inbibere. S U S U D U E S T E , esp. s. m. Sud-Sud-Ouest. S U S U E S T E , esp. s. m. (Contract.de Sur-Sur-Este.) SudS u d - E s t . (S. S. E . ) — V . Meterel costado, etc. S U T A N E U S , bas lat. s. m. — « Inveniet et mittet Domino r l e " i An^liae praedicto decem galeas, ipsiusDomini nostri Dom i n i R é g i s Portugalisesumptibus et expensis, bene armatas, v i d e l i c e t de uno Patrono, tribus Alcaldibus, sex Arraizis, duobusCarpentariis,octo vel decem Marinariis, triginta Bal i s t a r i i s , centum et quater viginti Remigibus, et duobus S u t a n e i s , in qualibet galearum praedietarum. » Lettres patentes de Richard 11, red d'Angleterre, ap. Rymer, ann. ,386. L e mot Sutaneis est d'une interprétation assez difficile, et nous condamne à une conjecture. L e lat. Sutaneus c o r r e s p o n d au port. Sotann, signifiant : Inférieur, comme l ' i t a l . Sottano; mais quel homme embarqué peut être appelé d ' u n e manière absolue : Inférieur? L'infériorité de position, d e g r a d e , est une chose relative. Est-ce le serviteur, le m o u s s e , que le document appelle Sutaneus? Ce n'est pas p r o b a b l e ; il y avait plus de deux serviteurs sur une galère. N o u s crovonsque le Sutaneus dont il s'agit était l'homme de ja Sota (la cale), le Calier, l'homme qui avait soin des mag a s i n s ou soutes.

C y X A P b (Souhurc, prononcé : Sou-hare, J sonnant cornine h fortement aspirée), s. m. (De С у х [Sou-h], rad. slave des mots russes qui expriment l'idée d'Aridité, de Sé­ cheresse.) Biscuit, Galette de biscuit.

СуХАЯ С М О Л А (Sou-hnia smola), rus. s. f. (De Cvx [Sou-h], Sec. [S auscr. Souch, Sécher; lat. Siccus, Sec.)) Brai sec. — V . Смола. С у Ч И Т Ь (Soutchitc), rus. v . a. (DeCxA [Ska], rad. slave d'un certain nombre de mots qui expriment l'idée de : T o r d r e des fils ensemble.) Filer un cordage, le Commettre. L e val. dit C$4i,(Soutchi).

СуШИТЬ K A M E P y (Souchite kamirou), rus. v . a. (De Сух [Sou-h], rad. slave des mots exprimant l'idée de Séche­ resse, Aridité. ( V . Сухая.) Sécher une soute, la Chauffer. — Сушишь весла (Souchite veslu), (Proprement : Sécher les avirons.) Lever les r a m e s . — Y . Держать весла. S U B , angl.-sax. s. Sud. — SuS-cast (Souss-est), Sudest. (V. Fast - su*. — SiiS-enstcrn. (Eustcrn, composé de Eust [ V . ] , et de Ern, Place.) Sud-est.— SuiS-ivcst, Siitivestcrn, Sud-ouest. — • 1>нгЛ \юпе sunitan SuiSnn-westernan tvind, Par un petit (doux, Smjtt) vent de sud-ouest. » — Suicrnu-ivlnd, Vent du sud. — Suawind, Vent du sud. — V . BœïSweges-blœst, Sutferna-wind, West, W'ind.

S V E N T A R E U N A V E L A , ital. v. a. ( D e Vento. [ Y . ] S U T T L I S , lat. s. m. ou S U T I L E , s. n. (De Sucre, Coudre.) Sventure, signilie proprement Eventer, Mettre au vent. N a v i r e dont la charpente légère était recouverte de cuirs Dans la langue des gens de mer, ce mot a le sens oppose, c o u s u s . Les pirogues dans lesquelles les hommes du Nord I comme le prouve le passage que nous allons citer.) Devenchassent le phoque sont de véritables Sutilcs. Les sauvages ter une voile, la mettre en ralingue, la faire faséier. — d e l'Amérique ont, sur les fleuves, des canots dont les " . . . Q u a n d o il vento sarà più g a g l i a r d o , si può moderare p l a n c h e s sont cousues avec de minces lanières, ou avec ne'vascelli da temo et arbori latini mettendo minor vela, ò d u fil fait de l'écorce du bouleau; ce sont aussi des Sutiles, facendo il terzarolo, et ne'vascelli nauareschi, Iettando la à p e u près dans le sens où les anciens entendaient ce mot. bonelta ò Sventando le vele. » Bart. Crescentio, Nautica . « E t cum Sutiles fièrent naves, lino tamen non sparto Méditer. (1607), p. 70 V . Navaresco. u i i q u a m sutas. » Pline, liv. x x i v , chap. g.— L e Dict. Int.-fr. S V I G T N I N G , dan. s. ( D e l'angl.-sax. Swican, Ébranler.) d e N o ë l (1824) donne pour équivalent à Crmba Sutilis ces Trélingage. — Le sttéd. dit Solktning pd vanten. m o t s : • Barque formée de plusieurs planches assemblées. » S V I T T I , illvr. daim. v. a. Serrer, Ferler une voile, une f o u s les navires qui ne sont point recouverts de cuirs sont tente. — Vi Jedra , Zatvorite. f o r m é s de plusieurs planches assemblées; ils ne sont point S V J E C H A L O (Srit-kalo), illyr. daim. s. n. (Du slave Sutdes pour cela. Presque tous sont calfatés, c'est-à-dire, q u ' i l s ont les intervalles entre les planches ou bordages rem- Св*ща, Chandelle.) Nom d'un bras en fer q u i , à la proue p l i s d'etoupe ou de mousse pressée, foulée, enfoncée à coups de certains bateaux de pécheurs, porte comme un candéî l e maillet. Les Sutiles sont cousus, et leurs coutures sont re- labre le feu qui sert à la pêche de nuit.— Svjechàrioca (Sviékaritcha), s. Nom du bateau qui fait la pêche au flamr o u v e r t e s en dedans d'une sorte de mastic fait quelquefois beau. Svjctnjdh (Svietniak). (Njdh, de Njtîti ou Nàsiti, d ' u n e terre limoneuse, comme nous l'avons remarqué, en I 8 4 I » dans de méchantes petites barquettes de bois de saule Porter; Svjet, le slave Cetili, Lumière.) Fanal, Lanterne. en usage sur le bas Danube. S V O D A R , vénit. anc. v . a. (Ital. Sueotare, f e t o r e , Vider.) S L ' T T A C A P T A N , malt. s. m. ( D e l'ital. Sotto cupituno.) Étancher un navire avec les pompes. — • Et pur noi miseri proprement : Sous-Amiral.) Matelot de l'amiral, Navire ma- cosi stanchi erattaino as tutti a Svodarla. >• l'iag. di P. Quit e l o t d'un autre. rino (14З1), ap. Bamus., t. 11, p. 200 C. S U T U M P A T E A (Soutoumpatéa), pac, Artillerie.) Sabord. SUTZEARRAC S e p de drisse.

(Soutzéarrac),

basq. litt. s. (De Sutumbasq. litt. s. Chaumard,

S U U , chin. s. Scie. S U U A L E S . — V . Talla. SUNVAR.pers. bind. s. Matelot, Embarqué. (Dict. hindnost.ngl- de J. Taylor, t. 11, p. 3 3 g . ) (Proprement : Monté sur n navire, sur un cheval.) C'est le même trope qui a fait d e Rekab ( V . ) le synonyme arabe de notre mot : Equipage.

e

u

C t f t p A A ( A ) (A soufla), val. v. n. (Du lat. Suf/lare.) Souffler, en parlant du vent. _ Co'tp.\a (a) siaî raape (A snnflu fnrtïtare), ( M « f [ l a t . Mugis], P l u s ; Tare, Fort.) Fraîchir.

S W A B B E R , augi. s. ( D e Swebban. [ V . ] ) Faubertnii, Mousse qui nettoie et lave le pont; autrefois, Prévôt d'équipage, qui avait la police de proprete. — Stvab, s. Fauberl. — Stvab (to), v. Fauberter. (V. Sheep [ t o ] . ) S W A L E S . — V. Talla. S W A L L O W T . A I L - P E N D A N T , augi. s. (De Swaltòv, H i rondelle [augi.-sax. Stealcwe]; et de Tail, Queue.) ( P r o prement : Flamme en queue d'hirondelle.) Cornette. SWA.Y (7b) U P A M A S T , angl. v . a. (Êtymol. inconn.) (Hisser,Guinder.) Guinder un m . ' i t . — S u u y j o down, Amener. S W E B B A N , angl.-sax. v. a. Balayer,

Fauberter

SAVEEP, angl. s. (\)c Swcbban.) Aviron de vaisseau, comparé à un balai.— Swecp of the oar, Coup d'aviron.

177.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1412

Sweep (to) , angl. v. Balayer. — Sweep rope. Corde employée à draguer les objets restes au fond de la mer. — Sweep for a cable, Draguer un cable. — Sweep for an anchor, Draguer une ancre. S W E L I N G S E A , angl. s. (De Swell, Mouvement de la mer qui se soulève et se couvre de hautes lames.) Mer houleuse. V . Officer of the watch. S W E R P , le même que Seawerpc. ( V . ) S W E R T O U G , dan. s. ( M ê m e étymologie que l'ali. Sehwertau. [V.]> Cable. — V . Ankertoug. S W I F T SCIP, angl.-sax. s. (Swift, Rapide, Vite.) Bâtiment léger, bon voilier. — V. Flot-scip, Genec. S W I N G (To), angl. v. n. ^De l'angl.-sax. Swingan [Svengane], dont le sens primitif est Frapper, Battre, Flageller.) Eviter. — V. Tend (to).

S Z A K A C S (Sokatch), hongr. s. C o q , Cuisinier. kâczné (Sokatchné), s. Cuisine.

Sza-

S Z A L HAJO (Sal-hoyô), hongr. s. Radeau. — V . Baronahajô, Gerenda-hajô, Talp-hajo. S Z É L (Sél), hongr. s. Vent. SZ1GET (Sigldtc), hongr. s. I l e . S Z T A B A (Chtaba), pol. s. f. (De l'ail. Stab, signifiant : Bâton, Verge, Barre. C'est peut-être le bâton qui est sur la proue, le beaupré, qui a nommé l'Avant.) Proue, Avant. S Z T A K (Chtah), pol. s. m. (Peut-être de l'ail. Stag. [ V . ] ) Câble. — V. Cuma, L i n a , P o w r ô z . S Z T U R M (Chtourm), pol. s. m. ( D e l'ail. Siurm. [ Y T e m p ê t e , Gros temps. S Z T Y M B O R K (Çhtymbork), Steuerbord. [ V . ] ) T r i b o r d .

pol. s. m. (Corrupt. de l'ail.

S W I S L I C - W I N D , angl.-sax. s. (SwiiS, Fort; SwiSlic, Grand, Violent, Véhément.) Grand frais. — V . 'Wind.

SAG, suéd. s. (De l'isl.'5flg'.)Scie.—Hand sdg, S c i e à m a i n .

S W O R D , angl. s. (Mëm. or. que l'ail. Sehwerdt.[Y. jjEspade. S W T W . Abréviat. du rus. 3ion,;Becineirb-necmeirb. ( V . ) S W . E R D , dan. s. (Même origine que l'ail. Sc/iwerdt. [ V . ] ) Fispade, Semelle, Dérive, Aile. — L e suéd. Svàrd.

S Â T T A A F, suéd. v. (Siitta [du sax. Sctan (e)], M e t t r e ; Af, affixe de l'Éloignement.) Déborder, Pousser au l a r g e . — Sàtta rnaster i et shepp. — V . 1. Master.

S Y D , dan. suéd. s. (De l'angl.-sax. Sui.) Sud. — Sydost, Sydoot-vind, suéd. S u d - E s t , Vent de Sud-Est. —Sydsydost, Sud-Sud-Est.— Sydost till os ten, Sud-Est ' Est. — Syrien till osten, Sud \ Sud-Est.—Sydosten till Syden, SudEst 1 Sud. — Sydvust, Sydi'dst-vrnd, Sud-Ouest, Vent de Sud-Ouest. —Syd-sydvdst, Sud-Sud-Ouest. — Syden till vast, Sud \ Sud-Ouest. — Sydoast till vast, Sud-Ouest \ Ouest. — Syd-ost, dan. Sud-Est. — Syd-syd-ost, Sud-SudEst. — Syd-syd-vcst, Sud-Sud-Ouest. — Syd til vest, Sud \ Sud-Ouest. — Syd-vest til Syd, Sud-Ouest \ Sud. — Syd vest til vest, Sud \ Sud-Ouest. — Til, angl.-sax. dan., Till, suéd., signilient : Vers, Près de... S Y E , dan. v. a. (De l'angl.-sax. Suwan, Siwian, Coudre, Raccommoder; ? en relation avec le lat. S'itère'.) (Proprement : Coudre.) Aignilleter. — Syening, s. Aiguilletage. (V. Munsning, Naming.)—Syetoug, s. Aiguillette. — V . Toug. S Y K A F , ar. vulg. s. (De l'itàl. Scafa. [V.]) Navire. J. de Dombay, Grarnrnat. ling, rnaiir. arable. (1800), p. 100. S Y L G , isl. s. f. Lame. — V. Rylgia, Drofu , Gardr, Kólga , Kronn , Olga, Sióarbrim , Sióar-gàngr, Sióar-ólga , Sióar-rót, Sjafargângr, Skafl, Stór-siór, Unn. S Y M P I I O N T A C U S , lat. s. m. (De Symphonia ; gr. <I>o>v-/i, Son.) Chanteur et Joueur de flûte qui remplissait, à bord des bâtiments à rames des Latins, l'office que remplissait le Tpi7)p»û>.7];, à bord des vaisseaux longs des Grecs. —« Sciendum est cani remigibns per Symphoniacos solitum, et perassam yocem, id est, ore prolatam et per citharam. » Asconius Pedianus ( i siècle). — « A b bac prajfectus A n tonii quidam Symphoniacos servos abducebat per injuriam, quibus se in classe itti velie dicebat. >. Cicéron. e r

S Y N A L L , port. anc. s. m. Signal. — V . Virar. S Y N K E , dan. v. (Même étym. que Sink [to]. [V.]) Couler. S Y R O C U S , bas lat. s. m. (De l'ital. Sirocco. [ V . ] ) Siroc, Vent de Nord-Est. — V . Scoglio. S Y R T 1 S , lat. s. f. (Transcription du gr. Sópri;, de 2upw, j'Entraîne.) Banc de sable ou de roches, sur lequel on est entraîné par le courant, ou poussé par le vent. _ . Très (uaves) Eurus ab alto In brevia et Syrtes urget... » V I R G I L E , Enéide, liv.

1,

v.

n\.

S Â N K A , suéd. v . (Même étym. que Sinh [ 7 b ] . [ V . ] ) Couler.

SO, SÔ ou SOE, dan. s. n. (Cette dernière orthographe est celle qu'adopta Rôding [1796-98], celle de Constant Visloèt \Dict. de Mar. fr.-dan., i 8 3 o ] , celle qu'on trouve, art. .Car, col. 56 w de Bosworth [ i 8 3 8 ] , qui admet aussi la seconde. So a été préféré par Lauritz liasse [Dict. dan.-fr., 1824], par Joh. Nik. Hoft [Fransh-Dansh Ordbog, i 8 / , o ] , enfin par le capitaine-lieutenant H. Fisker [Dansh-Fransh So-ordbog. i 8 3 g ] . ) ( D e l'angl.-sax.Seo, variante deSœ, Se, Scwe, Siew.) Mer, Océan.— Saacademi, Académie de m a r i n e . — S o a r m , Bras de mer. ( V . A r m . ) — Sabarorneter, Baromètre marin. — Sabatallie, Combat naval, Bataille navale. — Sobrise, Brise de mer, Brise du large. — Sacadct (Cadet de marine), Aspirant de marine. — Sacapitain, Capitaine de la Marine Royale Danoise. — Saclistrict, District ou Département de marine.—Soetat, Marine , Métier de la m e r . — S o f a r e n d c , Navigateur. — Sofart, Navigation. ( V . Seilads, Skibsfart.) — Sogang, Levée de marins. — S a h a n d c l , Commerce maritime. — Sohanc (Hane, c o q ; angl.-sax. Hen, Poule.) (Coq de mer.) Bon marin, Loup de mer.— Soliaen, Port de mer, Havre. ( V . Havn.) — Sohrirvel (Hvirvle, T o u r n o v e r ; de l'angl.-sax. Hwerfan, Tourner.) Remou.—Sahaart (Kaart, du lat. Charta), Carte marine. — Sohjole, Caban. — Sohrig (Krig, Guerre), Guerre maritime. — Sohrigs comrnissair, (Cornmissair. [V.] Commissaire.)—Commissaire de la guerre sur mer.) Commissaire de marine.—Sohaust, Art de la marine. — Somagt, (Magt, F o r c e , Puissance; de l'angl.-sax. Mœgen.) Marine d'un État, Forces navales. — Sacrnand, (Manrl, Homme.) Homme de mer, Matelot, Marin , Navigateur. — Samœrke, Amer; Balise. — Soofficeer. (Officier de mer.) Officier de marine. (V. Officeer.) — S a p a s , Passe-port, Lettre de mer.—Soret. [Rct, Tribunal ; de l'angl.-sax. Racd, Conseil. Rœdan, Régir, Statuer, Conseil.) Cour de l'amirau te. — Sarovcr. (Rover, Voleur. [ V . Robbarc.] Pirate, Corsaire , Ecumeur de mer. •—• Soraveric, s. Piraterie. — Ovc sorocerr. v.(Pratiquer la piraterie.)Pirater. — S o s l a g , s . (Slag, C o m bat, Bataille; de l'angl.-sax. Slcege, Coup, Mort.) Bataille navale, Combat naval. — Sostad, Ville maritime. .S'outrvg. (Strog, Contrée.) Parage.— Sosyge. (Sygc, de l'angl.sax. Suht, Maladie.) Mal de mer. — Sotaktik; Tactique navale.—Satog. (Tog, Troupe.) Expédition maritime.—Saudtryk. (Udtryk; Expression.) Terme de marine. — Souhr. (Uhr, Horloge.) Montre marine, Chronomètre. — Sovagt,


GLOSSAIRE NAUTIQUE. C i a r d e , Quart. — Sovand, Eau de mer.—Savant. [Vaut, Acc o u t u m é ) . Amariné. — S o v i n d , X e n l de mer, Vent du large. Sovœsenet. (Vcescnet, Être, Essence.) Marine. — Savarts, A u l a r g e . ( V . Abwarts, Fra landet.) -—Brack sa (Brak, de l ' a n g l . - s a x . Brecan, Briser.) (Brisement de la mer.) Coup de е г . — Grand so, Lame du fond. ( V . Grund.) •— Hunt sa, M e r houleuse.—Ncesè so, (Mer qui vient au nez du navire). L a m e debout. — Lang sa. Mer longue, -r- Krap sa, Lame courte. т

S Ô G , isl. s. (Variante de Sag. [V.]) Scie. S 0 G E , d a n . v . a. (De l'angl.-sax. Sœgan, Snccan ou S cran ( T a n g l - Seek], Approcher, Chercher.) Aller au mouillage, C h e r c h e r le mouillage, le p o r t , la terre, la sonde. — S o g c rum so, Prendre le large. S 0 N D E N , dan. s. synonyme de Syd. ( V . ) С Х В А Т И Т Ь ЗА B E P E B K y (Skhvatitc, prononce Schvatite za verevknu), rus. v. Saisir, Prendre une corde. (De \ в а т [K/ivat, prononcé vate, kh, sonnant comme h forte­ m e n t a s p i r é ] ) , rad. slave des mots rus. qui expriment l'idée d e P r e n d r e , Toucher avec la main, Saisir.) Attraper un cor­ d a g e . — Manq. à la part, rus.-angl.-fr. de Chichkoff. С Х О Д Н Я (Skhodnia, prononcé : Se-hodnia, h fortement a s p i r é e ) , rus. s. f. ( 0 ' И д [ М . ] , rad. slave des mots rus. expri­ m a n t l'idée d'Aller, Marcher. Ходъ [Hode], Marche.), Plan­ c h e d e débarquement. — V . Выходъ, Лава. С Х О Ж Д Е Ш Е К О Р А В Л Я С Б К у Р С А (Se-hojdènié коrablia s'koursa [х, kh, prononcé comme// fortement aspirée]!, r u s . s. n. (Proprement : Descente du navire de sa route. С х о д и т ь [S-hodite], Aller de haut en bas, S'en aller. Rad. П д [Id-], * l ' fait И д т и , Ишпш.) Élan. u

a

2 Ф А 1 Р . А (Sphèra), gr. mod. s. f. (Du gr. anc.) Boulet.— ^aaxoériaa l'Sphèragra), s. f. Tire-bourre. — 2:jaiptcia (Sphèri'dia), s. f. Paquet de mitraille. 2 Ф Н Х А 2 I A H P E N I A (Sphina sidirénia), gr. mod. s. f. ( D u g r . anc. de 2i>r,v, Coin; et de SîSrjpoç, Fer.) Esse de la r o u e du canon. — 2:pr,vs<;, s. f. Coin de mire. 2 Ф П Т 1 1 (Sphingô), gr. anc. et mod. v . a. Étrangler. •— V . 2"faY•|f '^^sь • ou

)

2 Ф 1 А А Т 2 0 Х (Sfitatso-n), gr. mod. s. n. (De l'ital. Sfi­ la zzo. Cordage fait d'un filin qu'on a défait [Sfilazzare, v é ­ n i t . ; Sfilacciare, ital. Défaire un cordage filé]; liPde carret.) Lignerolle. 2 Ф 0 Г П 2 Т Н Р Ю Х (Sphonghistirio-n), gr. lit. inod. s. n. ,'De 2soyyî^M, j'Essuie; gr. anc. Хтсоуу^ы, j ' É p o n g e . ) Écouv i l l o n . — V. Малахтссрг,. 2 Ф Т Р 1 2 Т Р А (Sphyristrd), gr. litt. mod. s. f . ( D e 2< upiÇw, du g r . anc. 2upiÇoi, Siffler.) Sifflet. r

S X E A I A (sous-entendu : Nati;), gr. anc. et gr. mod. s. f. ( D e 2"/.sSio;, fait àia hâte.) Radeau; Bâtiment construit très-promptement.— Les Grecs modernes ont repris 2 / E Zia pour nommer le Ponton. — V . 2â)a, Schedia, 2xuë(a, jIOVTOVI.

2 X E A I 0 N (Skédio-n), gr. mod. s. n. (De 2 / É Ò O V , A peu près.) (Proprement:Croquis, Ébauche.) Gabarit. 2 X 0 I M (Skini), gr. vulg. s. n. (Du gr. anc. 2/oîvo;, Jonc.) D ' a b o r d Corde de j o n c ; maintenant toute Corde, tout cord a g e , toute manœuvre.—2/.oiv(ov, s. n. Amarre. ( V . A s i T p a , JVlotvouëpa, Naûctrov.)

v

2 X 0 I N I A (Skinia), gr. anc. et mod. s. n. plur. de 2/01{ o v . ) L'ensemble des cordages de j o n c , e t , par extension,

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des cordages de toute espèce; ce que les italiens попиши; Sarlia/ne [X.), ce que les marins français nommaient autrefois le Funin ( V . ) du navire. Les Manœuvres. — " . . . hrrov, x s p a ï a v i c y u p â v , a o i A E v â TE x a i oi^QÉpa;, ayx'jpà; TE x a i 2/ovvia xavaëiva cioèpopa, xal xapâêov;, Éîjr.pTiciAÉvuuç, xa'i xû/sva; ÈTCIтт,ОЕ1ои(;. C'est-à-dire : Un màt, une antenne solide, des v o i l e s avec les peaux pour les envelopper, des ancres et aussi des Cordages de chanvre de diverses grosseurs, des embarcations garnies de leurs agrès, et des gouvernails convenables." Nomenclature des choses que devait porter tout navire loue à des marchands, selon la Loi lUindieiine, § a. 212712 (So:o\, gr. anc. et mod. v . a. (De 2ôo<; ou 2 w : . Sain et sauf.) Sauver. — V . Zùëioui. 212KAPON (Sôkaro-n), gr. mod. s. n. (Du gr. anc. 2 . « » piov, que les lexiques donnent comme ayant le même sens que 2yoiv(ov. [ V . ] ) Retour d'un cordage. 212MA Т О Г П А О Ю Т (Sonia ton plio-u), gr. mod. s. n. (Du gr. anc. 2 й а а , Corps, Cadavre.) Carcasse du navire. 212P12K02 (Sdrdko-s). s. m. (De l'ital. Sirocco. [X.]) V e n t de Sud-Est. ( V . EOpo;, 2ipîixo;.)—2wpo>xo; хорта Xt&cvn (Sôrôkvs karta levannti.) (De l'ital. Quarta di sirocco levante.) Vent du Sud-Est J-d'Est. — 2юро,хз; хоЬта остри [Sôrôkos karta ostria). (De l'ital. Quarta di sirocco per ostro.) Vent de Sud-Est -J- de Sud. — V . "Острю. 2 Q 2 T H P I O N T O T T I M O M O Y [Sostirio-n cou tlmogniou . gr. mod. s. n. (Du gr. litt. 2wo-rr)pio;, Qui conserve, Qui protège; et de l'ital. Timonr, Gouvernail.) Brague du gouvernail. — V . ZoicTT,p той тгг,оал(ои. С Ц Б П К А (Stsépka ou Stsiépka), rus. s. I". (De Цьпляшь [Tsépliate, Accrocher; rad. Ш п ь et Ч е т . , Chaîne.) (Pro­ prement : Action de s'accrocher.) A b o r d a g e . — V . Aoopдажъ. С Ч А Л И Т Ь (Stchâlite), rus. v. a. (De Ч а л и т ь [ V . ] ; et de С ь , préfixe du Rassemblement.) Amarrer deux navire'l'un à l'autre. — Счалка (Stchdlka), s. f. Amarre qui sert à lier deux navires ensemble. С Ч И С Л EHIE (Stchis/énié), rus. s. n. (De Ч и с л о , Nom­ b r e , Quantité; rad. 4m.) (Supputation.) Estime de la route faite. С Ш И В А Н 1 Е - Б О Л Т А М И (Schivanié-boltami), rus. s. n. (De Сшивать [Schivate], Coudre ensemble; rad. UIu [C/i/J. Chevillage. ( V . Б о л ш ъ . ) — Сшнаатъ болтами (Schivatcboltami), v . a. (Coudre ensemble avec des chevilles.) Che­ viller. 7

С Ъ Б О К } НА Б О К у [S'Ьокш па bokou), rus. adv. (Proprement : D'un coté à un côté.) Bord sur bord , Panni sur panne, Bande sur bande. С Ъ К О Н Ц А Д О К О Н Ц А [S' konntsa do konntsa), rus. adv. (De Конецъ. [ V . ] ) (Avec un bout jusqu'à un bout.) Bout pour bout. С Ъ К Ь ' Р Е (Scknuré), val. s. (Du lat. Securis.) Hache. С Ъ Р А Т Ь ( 5 е г я / с , с,с, muets), val. adj. (De Съра [Sera], Saler. Cape [Sarè], Sel [de l'ital. Sale; lat. Sal].) Saumàtre. С Ъ Р 1 (A) I N T P S К 0 Р А Б 1 Е (A teriintrou korabié), val. v. a. (Cbpi est peut-être de la même famille que le russe Cptmanib [Sriétate], Aller à la rencontre, et que l'illyr. Sriejati, Pousser, dont le rad. slave est Pli m , de Plicmii , Aller.) (S'élancer dans un navire.) Sauter à b o r d , Sauter à l'abordage. С Б С Т Ь НА К О Р А Б Л Ь (Scsteow Sieste na korablc),

rus.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1414

у. и. (De Сяд {Siad], que Reiff rapporte au sansc. Sud qui a fait Sadune, Demeure, et qu'il rapproche du lat. Sed-ere et de l'ail. Sitz-en, Setzen. Proprement : S'asseoir dans un navire.) Monter un navire, S'embarquer. С В В Е Р Н Ь Ш О К Е А Н Ъ (Séverniic оШпе), rus. s. m. Océan septentrional. — С'ЬверЪ (Sévère ou Sievèrc), rus. s. m. N o r d . — V . Нордъ, Sjever. С Ъ ' Р Ь (Sète ou Siète) , slave, rus. s. m. F i l e t . — С ь ' т к а (Sét/ca ou Siethu), s. f. (Selon J. Heym, ce mot nomme un petit filet, Cb'nib [Sète] nommant le filet ; en illyr. Sjeta [Siètn], L a c , Lacet, Filet, qui se dit en pol. Siée'.) Filet de bastingage, Bastingage. — C i : ' т к и сд'Ьмать по боптаагь Setii nu SietM, Sdélate ou Sdiélate po bortame), v. (Mot à mot : Les filets avoir fait au'bord.) Bastinguer. ClN (Sinon, ou sonnant à peine), val. s. (Du lat. Sinus. [ V . ] ) Golfe. ( V . Г о л ф . ) — Gin 5ÙK [de маре] (Sinon mikou [ou sonnant peu] dé таге), s. ( M i k , du g r . Mtxpoç, Petit;

Mape. [V.]) ( P r o p r e m e n t : Petit golfe de la mer.) A n s e , Baie, Crique. . S / E L U H Ô F N , isl. s. f. (De Hiifn [ V . ] ; et deSœll, H e u reux.) Bon port, Port bien abrité, bien sûr; Port ferme. SJER (r affixe du subst.), isl. m. Mer. — « Quo cnni perventum esset, cognoscunt per exploratores Begem haud procul inde abesse ; divertit enim in praedio quodam nomine Sœvarendi (seu finis maris) in interioribus sinus Limatiordi. id quod nominis explicatio nionstrat. » T o r p h é , Histoire de Norvège , m part., p. 3g8. — V . vEgir, jEgï-sicîr, M a r . Ran, Siôr, Sjar, Vagr, Y o g r , Vidi. e

S J E T T E 'FONDER P A A E T T O U G , dan. v. a. (Sarte. de l'angl.-sax. Sœtan ou Settam, Placer; Tander, plur. de Tonde [angl.-sax. Tunne], Tonneau; Toug, Câble [angl.-sax. Toiv}.) (Mot à m o t : Mettre des tonnes sur le câble.) Alléger un câble.) (V. Opboye.) — Sœtte masterne ind (Mettre les mâts dedans.) Mater.

(Lettre S, S ( G r . ) , С (R us. Val.) : 1 9 7 4 articles.)

T. e

T A - C H Î N G , chin. v. Commettre un cordage.—V. K i a ô Sd, T à - S ô , Tai'i. T A - F O N G , chin. s. Grand vent, Brise carabinée, Vent force. — V . Fou Hieôu, Hong, P i ê o u , Y û . T A n A N T A (Ta pagnià), gr. vulg. s. n. plur. (Hotvîa, pluriel de naviov. [ V . ] ) Les voiles, l'ensemble des voiles; la Voilure. T A P O N G , chin. v. (Pong, voile de natte.) Hisser les voiles; Appareiller; Faire voile. — V . Kay-Chin, Yang-Fan. T A - S O , chin. v . Commettre un cordage. — V . Kiào-Sô, Tà-Chîng, T à o .

navires du x m siècle nous montrent certaines variantes de Taglia, ce sont ceux dont la rédaction est italienne ou p r o vençale. C'est au x v i siècle seulement que nous rencontrons dans les langues du Nord ce terme, légèrement altéré [ V . T a l y a ] ; les romans des vieux rimeurs français dont nous avons expliqué les passages relatifs à la marine, dans le M é moire n° 3 de notre Archéologie navale, n'ont aucun mot technique que nous puissions rapprocher de Taglia. Quelle est l'étymologie de ce terme? Nous l'avons cherchée en vain. Doit-on rapporter Taglia à Tagllare [A .]? Bien que la Taglia fût une caisse de poulie, et que cette pièce fût un morceau de bois façonné et foré, nous n'osons pas dire que l e rapport entre Taglia et Tagliare n'est pas tout fortuit.) P a l a n . — Taalien, v . a. Palanquer. — \ ' . Taakel. e

r

T A - T C H A N G , chin. v . Combattre. T A - T C H O U E N , chin. v. Enlever un navire, le surprendre et s'enrendre maître. T A - T S l A N G , chin. v . N a g e r , Ramer. — V . H ô a , HôaTchouèn. T A Y - F O N G , chin. s. (Tih; grand.) Vent d'ouest. T A A G E , dan. s. (Étymol. incert. Il nous semble que ce mot a quelque analogie avec l'angl. sax. Deagol, Obscur.) Brume. T A A K , groënl. s. (Proprement : Ténèbres.) Nord. — V . IVirrak. T A A K E L , holl. s. (Même étymol. que l'angl. Tactile. [ V . ] ) Palau. (V. T a a l i e . ) — Taabelen, v. Palanquer. T A A L I E , holl. s. (Ce mot, qui a une intime relation de forme et de sens avec l'esp. et le provenç. anc. Talla, le port. Talha, et l'ital. Tagliaou Taia, est dans la langue des marins de Marseille, de Gènes et de Yenise depuis le Moyen Agé. U est au moins du x m siècle; car nous le voyons dans quelques documents de cette époque. [ V . Tabiis , Tagia, Talla.] Quelle est son origine? Nous n'hésitons pas à croire qu'il est du Midi, et voici sur quoi nous fondons notre conviction. Si des contrats d'affrètement et des inventaires de e

T A B A C , fr. s. m. L'origine de ce mot a été longtemps controversée. Bruzen d e l à Martinière, après avoir discuté les opinions diverses des auteurs à ce sujet, avance que la plante à laquelle on donne le nom de Tabac ne tire point ce nom de celui de l'île de Tabaco ou T a b a g o , mais de celui par lequel les habitants de Tabago nommaient l'instrument dont ils se servaient pour fumer la feuille de la plante qu'ils désignaient par le nom de Cohiba. Ainsi, Cohiba, c'était le Tabac, et Tabaco, la pipe. Que cette opinion de l'auteur du grand Dictionnaire géographique, etc. ( 1726-173o), doive être tenue pour la vérité, c'est ce que nous n'oserions soutenir. Quoi qu'il en soit, on sait que ce fut Nicot (Jean) qui i n t r o duisit en France le T a b a c , dont,.pendant son ambassade e n Portugal, il envoya de la graine à Catherine de M é d i c i s ; graine qu'il tenait, dit-on, d'un marchand flamand. La plante américaine se propagea bientôt, et devint à la mode sous le nom duNicotiunc; elle fut connue après sous le nom latin Petun; enfin elle se nomma Tabac. Nous n'avons pas à faire ici l'histoire du Tabac, qui, conquérant moins débonnaire que le café et le thé, règne aujourd'hui tyranniquement sur la France républicaine, où il infecte tout, etjusqu'à l'haleine des femmes. Son despotisme n'est tempéré que par la r i gueur de l'impôt. En 1848, il a rapporté 120 .millions au trésor public. Les marins consomment le Tabac sous, deux


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . •formes principales : en rouleau, pour être maché (V. Chique); e n feuilles roulées ou découpées, pour être fumé. L'usage de la pipei b o r d , fut toujours réputé un danger. L'ordonn a n c e de i634 condamnait à trois coups de cale et à la b o u l i n e celui qui avait" pétuné «(fumé du Tabac), » soleil couc h é . » Une ordonnance du 5 mai 1G81 alla plus loin; elle d é fendit aux forçats des galères de fumera b o r d , sous peine d ' ê t r e battus » sur la coursie du nombre de coups qui sera a r b i t r é par le conseil de guerre. •> En cas de récidive, les coupables devaient « auoirlcs oreilles coupées. » L e 8juin 1 6 8 1 , le Roi rendit une ordonnance dont voici les propres t e r m e s : « Sa Majesté ayant, par son ordonnance du 5 may d e r n i e r , réglé la punition des forçats qui seraient trouuez f u m a n t sur ses galères, et voulant aussy prévenir les accid e n t s du feu qui pourraient arriver si les officiers mariniers, m a t e l o t s et soldats qui y seruent avoient la liberte de prendre d u T a b a c en fumée, Sa Majesté veut et ordonne que tout officier marinier, matelot ou soldat qui sera trouué fumant , u r ses galères, soit priué d'un mois de solde et mis aux fers p e n d a n t huit j o u r s ; et en cas de récidiue, il sera privé d e d e u x mois de solde, et rasé et mis à la chaisne pour y scruir comme forçat pendant un mois. » Ordres du Roy (galères), pl. 12 5, v o l . de 1681. — V . Pétuner. a

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au port, et reconnaissent les vaisseaux d'Alexandrie à la /orme de leurs voiles, entre une infinité d'autres;car il n'y a qu'eux qui puissent retenir le bourect que l'on met au plus haut du vaisseau, étant une. chose certuine que c'est le liant de la voile qui lui donne la chasse. C'est pourquoi quand le vent est trop violent, on baisse l'antenne, parce qu'il n'est pas si fort quand il donne pur bus. Aussitôt qu'ils ont abordé à l'île de Caprée et à ce cap Où Pallas, sur un roc toujours battu des vents. V a voir de loin les mers,

on oblige tous les vaisseaux de se contenter d'une voile; mâts on laisse le bourect h ceux d'Alexandrie pour 1rs distinguer, a Ceci est fort obscur, et l'on voit que le traducteur s . si trouvé aux prises avec des difficultés pour la solution desquelles il n'était point préparé. T o u t humaniste, si babil, qu'il soit, s'il n'a pas quelques notions de marine, sera aussi empêché que l'a été le collaborateur de M . Nisard , beaucoup pins heureux dans le reste de son travail. Expliquons ce que Sénèque mandé à Lucilius, touchant les Tabellaria d'Alexandrie. 11 lui dit que "la population de Pouzzol les r. • connaît entre tous les autres navires (non point à la forme de leurs voiles, comme l'a cru le traducteur que nous nous T A B A N , serb. basq. vulg. s. (Ou turc : Taban [ ^ L b ] , permettons de reprendre, pauvre latiniste que nous sommes: g e . ) F o n d du navire. — En illyr. Taban, synonym.de Podmais) a leur voilure, c'est-à-dire, au nombre et à l'espèce plàt, signifie : Semelle de soulier. de voiles qu'elles portent au moment où elles sont en vue du T A B A Q U E R A , esp. anc. s. f. ( D e Tabaco, P i p e . ) Four- golfe de Pouzzol. Seules, en effet, elles ont le droit , à cet n e a u de pipe, Pipe. — « Y encargar a las sentinelas de baxo instant, de garder la voile haute ou Siparum (nom qui vient v d e ariba que no consientan andar por el habió con mecha de Super parure, Disposer au-dessus) que les vaisseaux biso cuerda encendida ni Tabaqueras por el peligro de la sent ordinairement sur leur basse voile. ..Sénèque, s'interl u m b r e que hay y descuydos. « Obligaciones del capitán de rompant pour faire comprendre à Lucilius les avantages que mi oaleon; Ms. du x v n siècle, Bibl. de la Mar., 11 14255-3. procure une voile haute au navire qui 1 a déployée, dit Cette disposition rappelle l'art. /(5 de l'ordonnance fran- « R i e n n'aide à la marche rapide d'un vaisseau autant que ç a i s e de i634 : " U est défendu de pétuner, soleil couché... » la partie supérieure de la voile; c'est ce qui l'accélère le plus. Aussi, u ajoute-t-il, « toutes les fois que le vent augT A B E L L A V O T I V A , lat. s. f. (Tabella, diminut. de Tabula, Planche.) Tableau votif que suspendaient aux murs mente, et plus qu'il ne le faut, on amène un peu l'antenoi . d e s temples d'Isis, de Neptune ou des autres dieux , les ma- parce que la force du vent est moindre dans la région iule r i n s échappés au naufrage. Juvénal parle d e cet ex-voto Heure qu'elle ne l'est en haut. » Puis, revenant aux Tabellariœ, Sénèque complète le renseignement qu'il envoie à son dans sa x n satire : ami par l'expression de ce fait : « Lorsque les vaisseaux .• . . . Quam Votiva U'stantur fana Tabella sont entre Caprée et le cap Minerve « [aujourd'hui Puntu Plurima... » delta Cumpnnilla], « il leur est prescrit de se mettre sous leui seule voile basse, tandis que les Tabellariie d'Alexandrie ont T A B E L L A R Í A N A V I S , lat. s. f. ( D e Tabella;, Tablettes, le privilège de garder haut leur Siparum. • Ce privilège. S. Lettres). Navire porteur d'avis, o u , comme on disait au v i i siècle : Barque d'avis ; et, comme on dit aujourd'hui : nèqué en fait assez comprendre la cause, quand il fait allu^ v i s o . — « Subito hodie nobis Alexandrin» naves apparue- sion aux lettres que les Tabellaria: apportent d'Alexandrie, u n t , quae praemitti soient, et nunciare venturae classis ad- Tous les commerçants de la Campante, tous les riches ventum. Tabellarías vocant. Gratus illarum Campaniae as- habitants de Parthénope, qui avaient leurs habitations des pectos est; omnis in pilis Puteolorum turba consistit, et ex champs autour du golfe, étaient impatients de recevoir les lettres de leurs correspondants d'Alexandrie; la police de la j p s o genere velorum Alexandrinas, quamvis in magna turba navigation ne devait donc pas imposer aux Tabellaria; une n a v i u m , intelligit; solis enim licet Siparum intenderc, quod obligation qui pouvait retarder leur arrivée, ne fût-ce que de ,n altro omnes habent naves. Nulla enim res seque adjuvat quelques instants. Notons, en finissant, que Sénèque savait c u r s u m , quam summa pars veli; illinc maxime navis urparfaitement la chose dont il parlait, et que les termes dont c e t u r . Itaque quoties ventus increbuit majorque est quam il s'est servi pour en instruire Lucilius sont excellents, et expedit, antenna submittitur; minus habet virium flatus ex tels qu'un marin n'en aurait pas employé d'autres.—Y. Stiph u mili- Quum intravere Capreas et promontorium ex quo parum. Alta procelloso speculatur vértice Pallas, T A B E L L t E SIGN'ATJE, lat. s. f. pl. Tablettes ou lettres caeterae velo jubentur esse contentas, siparum Alexandrinum scellées qu'on donnait aux capitaines de navires etaux cominsigne est. » Sénèque, Lettre LXXVII à Lucilius. Ce pas- mandants d'escadres, lorsqtt'avant leur départ on ne leur s a g e paraît avoir embarrassé beaucoup le savant traduc- confiait pas verbalement le secret de leurs missions. Les mat e u r qui, sous la direction de M . Nisard ( i 8 3 8 ) , a donné en rines modernes ont conservé cette tradition; les plis cachetés français les lettres de Sénèque. Voici comment il a rendu : qui ne doivent être ouverts qu'à certaines latitudes, ne sont Qmni P ¡ - T o u s les habitants de Pouzzol accourent pas autre chose que les antiques Tabcllœ signalée Non e

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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neino culpa ejus imprudentiaeque iti assignabat, quod neqtie certuni locum gubernatoribus praefectisque quem pelèrent, prajceperat, ncque ut nios ipsius cònsuetudoqite superioribus temporibus fucrat, Tabellas sïgnatas dederat, ut in tempore perlectis, locum certuni peterent universi. » César, Guerre îles Gaules.— « Himilcon, dux Pœnorum, ut in Siciliani inopinato* appellerei classerei, non pronuntiavit, quo proficisceretur; sed Tabellas, in quibns scriptum erat, quam pattern peti vellet, universis gubernatoribus dédit obsignatas, praecepitque ne quis legeret, nisi vi tempestata a cursu prateria; navis abductus esset. » Frontin, liv. i , chap. i. e r

T A B E L L I O , baslat. s. m. (De Tabulai, Registre.) T a b e l lion. Au x v siècle, sur les galères de Venise, armées pour le négoce, il y avait un Tabellion ou écrivain, à qui étaient consignées toutes les marchandises. L e subrécargue (V.) de nos bâtiments de commerce a les attributions de ce Tabellioné,— V . Porta; custos. e

T A B E R N A C L E , fr. anc. s. m. (Du lat. Tabrriiaculum, Tente, Pavillon. Fait de Taberna, L o g e construite en planches [Tabula?],') J. llobier, p. 27 de sa Construction d'une gai/aire (1622), parle ainsi du Tabernacle, à propos de la coursie : •< Cette coursie est comme la rué de la galaire, par laquelle on va d'un bout à l'autre, large de deux pans, au commencement du Tabernacle , qui est vn lieu d'enuiron six pans de long , et cslevé d'un degré au-dessus du reste, qui est la place d'où le capitaine fait le commandement. » P. 44 , le même auteur dit du capitaine de la galère: • (Pour le combat) il prend place sur le lieu le plus éminent de la coursie qui s'appelle le Tabernacle, d'où il fait ses commandements et se porte soy mesme où la nécessité l'oblige. « — « Pour une table noyer » (une planche de bois de noyer) « pour la poupe, mise proche le Tabernacle... 1 liv. 4 s. >• Compte de la gidere Domano (1628), Ms. Arch. de la Mar. —•< Il » (Doni Fernand Caribo, pendant la tempête) «demeura toujours sur leTabernacle, donnant les ordres avec une froideur admirable, et en donnant du courage mais doucement à un vieux Terce de Naples « (un vieil officier d'un régiment ou Terzo, que les États d'Italie fournissaient au roi d'Espagne) « qui faisoit paraître un peu d'étonnement. » Mémoires du cardinal de Retz (l'an i 6 5 4 ) , p. 356, t. î v , édit d'Amsterdam , 1717. — Le Tabernacle recevait aussi assez généralement le nom de Poupe ; il s'élevait en arrière de l'espace appelé Espale. (V.) T A B E R N A C O L O , ital. s. ni. Tabernacle. — « Il T a b e r nacolo longo tutto palmi 11 « (onze palmes ou 8 pieds 3 po. —a - 6 7 ) . And. Rios, Fabbrica d'una galera; Ms. de 1612, classe x m , codex 55; Bibl. Magliàbècchi de Florence. — •> GÌ' altri, che serpono al banco della spalla , hanno cura di far i seruitij della popa... di bagnar il seuo, e c o p r i r l o , acciochè, poiché si sarà spalmato di fresco, non dia distrutto del sole ; di scopare • (balayer) « e tener nette le spalle, il T a bernacolo, e le scalette » (les échelles de la poupe)... Pantero-Pantera, Armata navale (1614), liv. i , chap. i 3 , p. i3a. m

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T A B I N G ( C " ; 0 , mal. s. Bord, Còte, P l a g e , R i v a g e . — V. Pasir ( ^ w ^ ) , Rantaou, Tépi. T A B 1 I S , mauvaise leçon du manuscrit J. 456, des Arch. nationales, q u i , dans le contrat d'affrètement de la nef le Paradis, porte : « Tabiis o c t o , ternalibus eum aliis pluribus veteribus Tabiis, » au lieu de : » Tagliis » octo, carnalibus cum aliis pluribus veteribus Tagliis » (huit poulies et des carnals avec plusieurs autres vieilles poulies). Dans notre Arch. -

nac, où nous avons publié (t. 11, p . 392) l'acte dont nous venons de parler, nous avons eu le tort de traduire: « T a b i i s octo ternalibus « par : « Huit caisses de poulies triples. >• Nous n'avions pas alors reconnu la faute de copiste que nous c o r rigeons aujourd'hui, et qui a l'avantage de nous donner un sens clair et excellent. — V. Ternale. T A B L A , esp. s. f. (Du lat. Tabula.) Planche, Bordage. — « . . . Corriendo las Tablas del Razel (V.) a clavar en el Alefris. ( V . ) » T h . Cano , Ane jmra fabric... naos ( • 61 1), p. 20 v ° . — Tabla de la quitta , Bordage ou virure de la quille; G a bord, Ribord. T A B L A T , fr. anc. s. m. (Du lat. Tabulatum. [ V . ] ) Plancher de la poupe,et de la proue dans une galère. — « Au Tablât de pouppe et proue y fault vng arbre sapin, au prix de dix escuz sol : ce vient à vingt deux Hures dix solz tourn. • Stolonomic, Ms. de 155., n 7972-8, Bibl. nat., p. 8. u

T A B L A Z O N DE C O S T A D O , esp. s. f. (De Tabla. [ Y . Bordage des flancs du navire. — « Les Tablazones de Costados » (le bordage extérieur) « de tozas de Roble » (de planches de rouvre). Razon de las medidas... para un gnleon nombrado Nuestra Sefiora de L o r e t o ; Ms. x v u siècle, Bibl. d e l a M a r . , u° 14*55-3. e

T A B L E , fr. âne. s. f. (Du lat. Tabula.) Planche, Bordage. — « Pour six Tables pour faire de fons aux barilz... » Compte des dépenses jaites pour la gaU're Dornann (nov 1641 — oct. 1641); Ms. Arch. de la Mar. , . f o l . 35 v ° . — V. A r b r e , Rajole, Tablen, Tabernacle. T A B L E D E M A R B R E , fr. anc. s. f. Nom donné à une grande lame ou plaque d'un marbre dont l'espèce et la couleur sont inconnues aujourd'hui, et q u i , dans la salle principale du Palais du Roi ou Palais de justice, à Paris, était établie sur des supports, et formait une vaste Table à laquelle, pour de certains dîners d'apparat, vinrent quelquefois s'asseoir les Rois de France (Henri I I , par exemple, le 16 juin 1549), et autour de laquelle siégeaient, à certains jours, des magistrats appartenant à trois juridictions différentes : laConnétablie, l'Amirauté, les Eaux et forêts. L e tribunal supérieur auquel étaient déférées toutes les affaires litigieuses qui intéressaient les droits et prérogatives de l ' A miral, prit de là le nom figuré de : Table de marbre. Nous n'avons pu trouver encore les ordonnances qui établirent le tribunal de la Table de marbre de Paris ; tout ce que nou> avons appris par les Lettres patentes du 28 mai i 3 5 g , c'est qu'en i357 la Table de marbre existait déjà (Ordonn. des Rois de France, t. n i , p. 367.) On l i t , dans un Règlement du 7 décembre 1400 (Charles VI) : « I t e m , s'il aduenoit matière de grand priz en aucuns lieux, où les lieutenans particuliers de notre dit Admirai veissent qu'ils ne peussent bien estreobeys,ou recouurerdu conseil pour faire leur jugement, pourront rennoyer icelles matières,s'ils voyent que bon s o i t , auecles parties adiournées, deuant notre dit Admirai, ou son Lieutenant, à son siège à la Table de marbre, à nostre PalaisRoyal à Paris.» Fontaiion, t. m , p . 12. Une ordonn. d e i S 4 3 (François I ) dispose : « L'admirai doit tenir sa jurisdiction aux Tables de marbre , les appelerons (sic) de laquelle iront aux cours souveraines. » Dans l'édit d'avril 1554, (Henri II , pour l'augmentation des officiers à la T a b l e de marbre et l'établissement des amirautés de Saint-Valéry, Abbevîlle, Étaples et Boulogne, on lit : •< Pour remplir les sièges, tant généraux que particuliers, d'Officiers et ministres (agents) nécessaires, et que chacun d'eux ait quelques gages, et par ce moyen meilleur zèle au bien et distribution de nostre justice... Premièrement au siège de la Table de marbre e r


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E . d u d i t palais de Paris, avons ordonné (créé),'outre les Lieut e n a n t général et particulier et autres officiers d'amirauté i n s t i t u é s , quatre oflices de conseillers qui seront gradués et q u a l i f l i é s , lesquels pourront estre exercés par ceux qui aur o n t esté ou seront pourvus des oflices de conseillers en la j u r i d i c t i o n de nos eaux et forets en ladite Table de marbre... A u lieutenant général de ladite Table de marbre, trois cents l i v r e s . . . ; au lieutenant particulier en la jurisdiction d'icelle d e u x cents livres, à chacun des quatre conseillers cent liv r e s , à chacun de nos avocats et procureurs en ladite jurisd i c t i o n pareille somme de cent livres, au greffier cinquante l i v r e s , outre l'émolument dud. greffe. « L ' a r t . 4 de l'édit deH e n r i III (mars i58/,), sur l'amirauté, dit : «Aussi tiendra sa j u r i s d i c t i o n aux Tables de marbre pour le jugement des app e l l a t i o n s des sentences de ses juges inférieurs. Et desquelles T a b l e s de marbre les appellations se relèveront dans quar a n t e jours soubs notre sceau en nos cottrlz de parlement. » C e passage et la prescription de l'ordonnance de 1543, citée p l u s haut, prouve que, dans d'autres villes que Paris, les r o i s avaient institué, au x v i siècle, des Tables de marbre p o u r la justice de l'amiral. On trouvera une autre preuve d e c e fait à l'art. : Pierre de Marbre. (V.) e

T A B L E D E M E R , fr. anc. s. f. (Du lat. Tabula maris. [ V . l ) » Ancien droit dominai établi par les comtes de P r o v e n c e sur les marchandises et denrées que les étrangers faisaient entrer ou sortir du port de Marseille. Ce port avant é t é affranchi par l'Édit du mois de mars 1660, le droit v fut supprimé; mais la perception en fut ordonnée dans les a u t r e s ports de Pi 'ovence. » Dictionnaire raisonné des domaines ; P a r i s , 1775, 11 v o l . , p . 536 , 2 colonne. — « N o u s statuons et ordonnons que pour raison du droict quy se d o n n e ou se prend à la Table de mer, tant des citoyens d e Marseille que estrangers aportant des marchandises audit M a r s e i l l e ou sortant d'jcelle, ne soit donné q'un denier p o u r liure de toute marchandise, troc ou change de 1110n o y e quy saportera aud. Marseille, sauf toutefois qu'aucun e s t r a n g e r ne soit tenu de p a y e r pour le blé ou autre au i ta i Bernent, comme auss\ s v quelque étranger paye en e n t r a n t quelque droit, et q u y ne puissent vendre leurs marchandises ni leurs t r o c q u e s ou échanges, et q u ' i l les veuille sortir dudit M a r s e i l l e , il pourra librem e n t ou absolument en sort i r les dites marchandises sans payer aucune chose. » E x t r a i t d'une pièce manusc r i t e intitulée : Establissement du droit de la Table de la fer quy se leue pour le Roy à Marseille, traduit d u latin en françois. (Cette traduction est du commenc e m e n t du x v n s i è c l e ; le d o c u m e n t latin est du 1 9 f é v . 1228.) Archiv. de la o t n m . de Toulon. — « L e sieur Du Seuil, assesseur d ' A i x , procureur du pais,a remonstré que les sieurs depputés des communaue

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tés de T o l o n , Fréjus, Antibes, Olieulleset Le Martignes, tant en leurs noms que des autres villesetlieux delà cè-tr, présentent requesle à l'assemblée sur ce que les héritiers du feu sieur de Libertat, propriétaire du droit qui se leue sur les marchandises appartenant aux étrangers, appelle la Table de la mer, ont vouleu introduire et faire exiger ledit droit en toutes les villes et lieux de la coste, quoique, par son establissement, la leuée n'en puisse estre faicle que dans la seule ville de Marseille, etc. ..* Délibération dit -lajaiw. io5.',, rédigée à Brignolles, Ms. in-4 de deux pages; Arch. de la comm. de T o u l o n . — Il existe un tarif des droits de la Table tic la mer, imprimé à Marseille, chez Ch. Brebion et Jean Penot, en 16G9, in-4", douze feuillets. U nous apprend que ce droit était exigé aux bureaux établis en P r o v e n c e , « aux ports de mer dudit pais, et aux bureaux de terre ferme aux environs de Marseille. « Ce tarif fut arrêté entre les députés du commerce et le directeur général du domaine du Roi en Provence , M . Jean Gobin , le 9 juillet 1669. 0

T A B L E DE P O U P E , fr. anc. s. f. Dans les galères de France, au x v u siècle, c'était de ce nom qu'on appelait la table du capitaine. — « Pour soixante mesures de vin pour la Table de poupe, à vn real ht mesure... 18 liv. 6 s. 8 den.» e

Compte tics dépenses faites pour la galère Dornano (nov. 1641), Ms. Arch. de la Mar., fol. 25 v " . — « P o u r vn fer de la Table de poupe, j ' a y payé i 5 s. » I b i d . , fol. 37. — Notre document dit quelquefois seulement : La table, au lieu de : La Table de poupe; ex. : « P o u r 3G fioles de vin pour la T a b l e , reuenant à un réal chascune, payé 11 liv. » Fol. a6 v " . — « Le 20 dudit, à Barselone, pour de poison •(sic pour Poisson) « pour la Table huit réaux, 2 liv. 9 s. « Fol. 27. — « Ledit jour (7 juin), pour de poison pour la Table, et pont les officiers, neuf réaux , et parcecy... 2 liv. i 5 s. » 1 b . I D e

T A B L E A U , fr. s. m. (De Table, lat. Tabella [ V . ] , peintures portatives ayant été longtemps exécutées sur Planches, ou, comme on les appelle en terme d'atelier, panneaux.) (Gr. mod. Ka6plirn]c; ital. Coronamento ;

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las des des port.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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Grinalda; angl. Taffarel, Tufferel, Taffrail; ail. Huckcbord; bas bret. Tablai; basq. vulg. Tublua.) Nom qu on donnait autrefois , et q u e , parfois,on donne encore à la partie plate de la poupe qui surmonte la voûte de l'arcasse. Les ornements multipliés, les ligures sculptées, les sujets peints, valurent à cette partie le nom que nous venons d'inscrire ici, et qui était justifié surtout au x v n siècle, quand l'arrière des vaisseaux était riche, par exemple, comme celui du Royal-Louis, vaisseau de 100 canons, construit en 1692, et dont nous donnons ici la représentation faite par M.Mayer, d'après un dessin original du temps. ( V . p. 1417.) c

La nef avait ses Tabulas, les embarcations avaient les leurs; c'est ce qui explique les chiffres élevés 3o , 2 0 , 1 1 , 8, e t c . , qu'on remarque dans les prescriptions du statut. T A B U L A M A R I S , bas lat. s. f. Table de nier. ( V . ) P r o prement : Table autour de laquelle à Marseille, pendant le Moven A g e , étaient toujours assis quelques scribes assermentés, chargés de porter sur des registres ad hoc la mention des droits acquittés par les marchands pour l'entree et la sortie du port des marchandises embarquées ou débarquées. Cette table devait être dans la maison des Clavaires, officiers municipaux qui percevaient ces droits. L e chap. 4 3 , liv. 1 des Statuts de Marseille ( x m siècle), dit : « O r d i natina perpetuo et inviolabiliter observandum quod Tabula maris teneatur in domo clavarie commuais Massilise, et illam expédiant clavarii prout exigit eorum officîum, et quod sit ibi scriptor bonus, diligcns et fidelis qui omnia scribat lideliter, et sit in clauaria quotidie ne mercatores, cum se expedire voluerint, retardentur, et pranlicta e x p e ditio fiat in dicta clavaria. » La Table de mer est appelée aussi Table de port, dans une enquête faite pendant l'année 1265,et dans des chartes de 137g et de i 5 o g , documents cités par les Bénédictins continuateurs de du Cange. e r

T A B L E N , bas bret. s. m. (Du fr. : ) T a b l e , T a b l e a u . — Tablai a loi, Table de lok , tableau à plusieurs colonnes sur lequel on inscrit tous les faits particuliers de la route, tels que v e n t , direction, dérive, état de la mer, variations du compas, chemin parcouru dans un temps donné, sondes, remarques, etc. T A B L O N , cat. esp. s. m. (Augment. de Tabla; Forte planche.) Bordage entrant dans la composition du revêtement extérieur de la coque ( V . ) du navire. Vaigre de la jonction des allonges. — V . Palmexare. T A ВО A , port. s. f. ( D u l a t . Tabula.) Planche, Bordage. (V. Castelo, Lume d'agua.) — Taboa de resbordo.'(Bordage, virure du lest.) Gabord , Ribord. — V . Resbordo. T A B O U ( u L ï ) , mal. s. Quart de nuit. — « Taboh long fiatiga, le Troisième quart. >• Marsden , p. 62. — R o o r d a écrit: Taboch. T A B O R C O U D A , lasc. s. Mât de cacatois. — L e lient. T h . Roebuck, p. 7 1 , art. Top gallantroyal, de son Ençl. and bindoost naval dict. (181З) , écrit : Tttbur koondu, conformément à son système orthographique. — Tabor couda bora dot, Màt de grand cacatois. (V. D o l . ) — Ta bord couda boni parouane, Vergue de grand cacatois. (V. Paroitane.)— Tabor couda en/mi dol, Màt de cacatois de perruche. ( V . Calmi.) — Tabor couda calniiparouane, Vergue de cacatois de perruche. — Tabor couda trinquette dol, Màt de petit cacatois. ( V . Trinquette.) — Tabord coudu trinquette parounne, Vergue de petit cacatois. T A B O U R I N , fr. anc. s. m. ( ? I ) e la racine persane qui donna au gr. TâêaXa, Tambour. Selon Caseneuve, du vieux fr. Tabor, Bruit. On trouve Tubor dans un poème de Huon de Villeneuve, allégué par Fauchet, livre 11. Les étvmologistes les plus compétents inclinent à penser que ce mot, et tous ceux qui ont avec lui une analogie de sens et de forme, ont été faits par onomatopée. Remarquons que le celtobreton a Tribut, pour dire : Bruit, et Tabula, pour dire : Faire du bruit, Disputer, Quereller.) Tambour. — « A M i chel de Sinons, Tabourin, la somme de quatre liures tournois pour son estât » (ses gages) « du mois. >. Fol. 4 8 , Ms. de 1 54i , n ° 9469-З, Bibl. nat.—Le bas bret. dit Taboulln, qui n'est qu'une forme de Tabourin. T A B U L A . — V . Stabula. T A B U L A D E P O N T E , bas bit. géno. s. f. Planche servant de pont, Planche pour le débarquement et l'embarquement; la Scala (V.) de quelques documents. Dans un Statut génois de 1 4 4 (Ms- de Vlmposicio officii gazariœ, Bibl. du Dépôt de la Mar.), presque tous les chapitres relatifs au gréement et à l'armement des nefs, coques et autres navires, nomment, avant les rames des embarcations, les : « Tabula; de ponte. » Les plus grands navires avaient jusqu'à 3o de ces planches, dont on mettait plusieurs les unes à côté des autres pour communiquer du navire à la terre. 1

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T A B U L A T U M , lat. s. n. (De Tabula, Planche.) (Plancher.) Pont du navire. — « Qui navali pradio dituicaturi stuit, ante in portu et in tranquillo mari tlectunt guhernacula, remos trahunt, disponunlque per Tabulata niilitem , Ut non pendente gradii, et labante vestigio stare l'uni iter consuescat, et quod in simulacro pugna: didicerit, in vero certamine non perhorrescat. « Saint J é r ô m e , Vie de Mulcbits. T A B A H E H b E (Tavanénc), rus. s. n. Scie, action de scier. — Tanamimi. [Tavdnite), v. a. (Etymologie inconn. Scier. Alex. Botitakoff écritD7Ia6anmi>(77ii<7/j/r<-), contrairement à Chichkoff et à Reiff. — ITIanaiib! [Tuvanc.'] Scie : — ILTaBaub BC'1; ! [Tuvune vsél] Scie tout à culer. T A C C A , ital. anc. s. f. Une entaille, Un adent. — « Si parte di sopra la centura, lontano da detto Dragante palmi 20 più ò meno, non molto importa, una pernice per banda, le quali vanno ad affrontarsi, regger et afferare il dragante con una Tacca ò dente. «Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p . 3 i . — V . Dente. T A C C H E T T O , ital. s. ni. diminut. de Tacco. ( V . ) T a q u e t . T A C C O , ital. s. m. (Proprement : Étaie. [ V . ] ) T i n (V. S i fttto, Vaso). L e vénitien dit, dans le même sens : Carega. T A C H (che), bas bret. s. Dialecte de Vannes, selon le P. Grégoire. Legonidec dit que ce mot est de tous les dialectes. H est évidemment en rapport de sens et de forme avec le fr. Attacher, l'ital. Attncnre, l'esp. 7Viro,'Cheville; le port. Tacha, Petit clou à tète plate ; le subst. angl. 7V?rX, Broquetle, Pointe; et le verbe Tue/,; Attacher, L i e r , qui procède de l'augi.-sax. T i g e (Tighc), Nœud, de Tian[e), Lier.) C l o u . Tucli penne/,; Clou à tète. — Tncb rivet (e), Clou rivé. T A C H U E L A , T A C I O L A , esp. s. f. ( D e Tacha, Clou à tète plate. [V. Tncb.]) Petit clou à tète plate. — Tacimela de la bomba, Clou à pompe. —• V . Proveduria. 1. T A C E , angl. s. (En relation avec Tach. [ Y . ] ) Amure. — « Item, a bonnet haulf v o r r e i ! , vvith shoutts, Tachs, and bollyngs*(item, une bonnetteà demi usée avec Écoutes. A m u res et Boulines). Inventory of the greal barke, etc. , (» oct. i 5 3 i . Il s'agit, dans cet article de l'inventaire, de la bonnette qu'on laçait au bas de la grande voile, et qui avait, en effet, comme la voile qu'elle agrandissait, une garniture de deux


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . é c o u l e s , deux amures et deux boulines. — T a c k a board! i m p e r a i . Amure sur le bord.

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T A FA R E S É , ital. anc. s. f. V.Taforea. • T A F E A R E L , T A F F E R E L , T A I T R A I L , angl. s. (De l'angl.-sax. Tos/el, Planche, Tableau. — Toe/i ou Tcefct n'est pas sans analogie avec l'ital. Tabula, qui a fait Tavolu, fort rapproché du suéd. Tafia, très-voisin lui-même de Tait.) Tableau et couronnement d'un navire. t

•2. T A C K , angl. s. R o r d , B o r d é e ; par extension du sens d o n n é à Tack, signifiant : Amure. On comprend très-bien l a p o r t é e de ce trope énergique. L'idée que donne l'amure, j Tack, c'est celle des voiles orientées au plus près du vent, e t p a r conséquent celle de la course que fait le vaisseau, de l a b o r d é e , du bord-, au plus près du vent. — Tack , dans l ' a c c e p t i o n de Bordée, était employé au x v n siècle; on le t r o u v e dans \eSea-man's.dict. par Henry Manwayring (i 644), a i n s i q u e le verbe To Tack, Courir des bordées, Faire des b o r d s . — V. Board,Trip. e

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T . V C K J E R N (Tackiern), S a u m o n . ) Gueuse.

suéd. s. (VYldrn, Fer; et de Tack,

T A C K L E , angl. s. ( N . Webster rapporte ce terme au gr. j e .Mets en ordre, faisant observer que quelques mots d e s langues du Nord qui ont une analogie de forme avec e d u i - c i expriment l'idée de Rangement5 nous c r o y o n s , nuant nous, — et en ceci nous sommes sollicité par cette r a i s o n que le sens est favorable à notre hypothèse, — nous o n s que Tackle vient de l'angl.-sax. Tcogan [isl. Toga], T i r e r - T i r e r est, en effet, l'office du : ) Palan. (V. T a k y l l . ) — facklc-fall. Garant de palan. (V.Fall.)—Tackle-ropc (Corde j p a l a n . ) Garant de palan. — V . Rope. r

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T A C K L I N G , angl. s. Palan, selon M . Spiers (1846); 4_zrès, Apparaux, selon Routine (179a). Au x v i siècle, ce î i i o t , q u e nous trouvons avec la forme Takeling ( V . ) , D é £ g j j a i t toutes les manœuvres courantes , toutes celles qui p a s s a i e n t dans des poulies et tenaient, par conséquent, du palan. e

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T A C O , esp. port. s. m. T a m p o n . — Tacos de los escobenes, esp. Tampons d'écubiers. — Tacos dos escovens, — o r t . , Tampons d'écubiers. — Dans l'esp. Taco a aussi le d e Taquet. — L e bas bret. a Takon, dans la significat i o n d e pièce, d'où les Lyonnais disent Taconer pour Rapiéc e r , Rapetasser, et, par extension, pour : Raccommoder sans •soin e t Faire un paquet où il faudrait faire une reprise fine, ^ c ' e s t dans une étoffe, et refaire la maille, s'il s'agit d'un basT A F) et T A D I , madék. s. (Analog. au inalai Tali. [ V . ] ) C o r d e , Cordage, Ligne , Manœuvre. — Tadtn batou fahtsik , j- rl, C o r d e ; Batou ou Vatou, Pierre; Fantsik, Ancre, Corde de l P l ' d'ancre.) Cable. (V. Tali lie, Tali l'antj j . j . — Tadin tsambou. (Tad, Corde; Tsatnbou, Navire.) Corda'' ' Gréement; Manœuvres. a

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J" \ I ) I O U , madék. S. (Probablem. de Radi, Combat, Guerre • \ 1 c e que nous paraît confirmer le mot Talion, variante fadiou, dans lequel on retrouve Hall, comme Hadi dans fadi""-) Coup de vent, Ouragan, Tempête, Tourbillon, f r o m b e . — V . Rivout, Taliou. T A D J O U (_ja.L>), mal. s. Membres du n a v i r e , Couples, C o u r b e s - — V . Sikou-Sikou, Seudong. -j".-ENLA, lat. s. f. (Du gr. Tatvîa.) Bandelette d'étoffe dont s e servait connue de girouette, à l'arrivée du navire, connaître la direction du vent. Penou. — « Nella poppa I x a v a n o un bastone nel quale vi erano alcune banderole di feentaque versicoloria, che chiamavano Stebda, » ( V . X-^r'/.i;) " questo come si ricava da Polluce 1' usavano per " ^ o s c e r e i venti. » Stanisi. Bechi, p. 9 6 , Istoria del' origine s progressi della nautica antica, Firenze, 1785. T A F A N G A , tonga, s. Pirogue allant à la pagaie. „

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T A F F O N D A , malt. v . a. et n. (De l'ital. Affondarc [ V . ) , précéd. dupréf. T . ) Couler, Submerger. — Y . Tgarrak. T A F O R E A , T A F U R E A , T A I T R E V A . T AI T R I \ , esp port.; T A F A R E S E , i t a l . ; T A F O R I E 01. T A F F O R E I ' . , fr.ani . s. f. Nom d'un navire sur lequel nous manquons de renseignements certains. Au x v siècle, si nous en croyons Baldùccï Pegoloti, il était petit et portait des marchandises. (V. Paliscarmo.) On lit chap. 7 , part, i v des Comment. Dalboquerque : « Delerminava de levar quatro centos cavallos em Tafureas... » Ce passage justifierait un écrivain du x v i s i é c l e , Antonio de Lebrixa(Antonios Nebrissensis), quia d i t : "Tafurea para passai- los cavallos. » Antoine de Conflans, dans ses Faits de la marine ( I 5 I 5 à i 5 2 2 ) , a d i t . art. de Venise : « Tafforées pour porter artillerie et battre à fleur d'eau. Les Taforées étaient en effet munies de bouches à feu, car on lit, chap. 1 9 , part. i des Commentaires d'Atboquerque : « Em amanheeendo a nao Taforea, que Picara mais de fora, tirou dous tiros « (tira deux coups [de canon, de couleuvrine ou d e s a c r e ] ) . Ainsi l a T a f o r é e , armée quelquefois en guerre, portait des chevaux, comme tant d'autres navires, et servait au transport des marchandises. Capmany, p. 89 cl 90, t. m . Memorias históricas, cite la Ta/ureya, mais sans dire à quel usage elle était surtout destinée, sans hasarder aucune conjecture sur son importance et sur son nom. Du détail donné par Ant. de Conflans on peut conclure que si la Taforée armée pouvait : « Battre à fleur d'eau, » elle n'avait pas le bord beaucoup plus élevé qu'une galère ou une gallote. Si nous savions d'où la Taforée était originaire, peut-être pourrions-nous dire quelle était la véritable signification de son nom; niais, sur ce point-là encore, nous sommes dans une fâcheuse ignorance. Si nous ne consultions que l'apparence et les faits'connus qui nous montrent la Taforée bâtiment de transport, nous rapporterions ce nom an gr. <l>o;o; (Qui porte), sans nous dissimuler que l'adjonction de la syllabe Ta est difficile à expliquer. e

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T A F O U D R O U , madék. s. Canon.—Tafbudroa » t , C l de tèi'. — Tafatidroit varahe, Canon de fonte. T A G A , ital. s. f. (Contract. ¿'Ostaga [V.] ou d'llaga[V.], italianisation du fr. : ) Itague. — C'est par erreur que l'imprimeur du Répertoire polyglotte de la marine, par le comte O'-Ilier de Grandpré ( 1 8 2 9 ' , a imprimé Tagiia, au lieu de 'Faga ; ces deux mots sont sans analogies de sens ou d'origine. T A G A M ASTER N Y UB E T S K E P P , suéd. v a. I ) , l'angl.-sax. Picgan ; isl. Taka, Ta/., Prendre. [Proprement: Prendre les mâts, ou la mature, de dedans le navire, i D é mâter un navire. — V . Masterna. T A G A R OU T A G O R ( . f t ï j , mal. s. Tonnerre. — L e rapport entre Tagar et le Tankar des Célebes est assez grand pour faire croire que l'origine des deux mots est la même. — X. Gourouk ( . a ü r ) .

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T A G E A N K E R S T I K K E l" A F, dan. v.a. (Tuga, de 1 angl sax. tiegan , Prendre.) (Proprement : Prendre hors l'étalingure.) Detalinguer le câble, Dénouer l'étalingure. ( V . A n kerstik.) — Tage masterne ud, Démâter, Oter les mâts. 178.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1420 T A G H B I A , malt. s. f. Barquée. T A G I A , T A G G I A , bas lat. s. f. (Pour Taglia. [ V . ] ) Poulie. „ Jonchis quatuor ex quibus duo debent esse senarii ( V . ) , Tagiis quatuor de jonchis, etc. • Contrai d'affrètement eie la nej\e Paradis (1268), publie, t. i l , p. 392 de notre Arch. nav. « M o l a T a g g i a r u m , » Statut géno. de 1441, chap. ii; Impostelo offrii Gazariœ, M s . Dépôt de la Mar. — V . Antimonus, Targia, Xunchus. T A G L I A , ital. illyr. daim. s. f. ( V . Taalie.) Caisse de p o u l i e . — « Taglie sono pez/.i di legni, ne i «inali se voltano le girelle. • (Les Tailles sont des pièces de bois dans lesquelles tournent les rouets.) Pantcro-Pantera (161/.). Par extension , la caisse de la poulie a nommé la poulie ellemême, caisse et rouet. — « Et quella » (arguola del timon [barre du gouvernail]) .< con sarthie >. (Cordages. — V . Sartia.) « et Taglie acconciata, ci metemmo a voler levar la barca. » Nauf. de Quirino ( 1431 ) , ap. Bamus., t. 11, p . 207 I). — « Taglie 2,'i de ragli 2 I' una per chinali e Taglie 24 de raglio. » (24 poulies doubles et 24 poulies à un seul rèa, une de chaque sorte pour chaque hauban.) Fabbrica di galere; traité du x i v ou du x v siècle, art. Nave latina. — Taglia ria quattro poleggic, s. f. Poulie à quatre réas. — « Il che 1 voltar la galea) se farà per metto di due Taglie da quattro poleggie l'una, ove si mette il lavoro » (le courant) « del Prodano... « bartol. Crescendo, Nautica Méditer. ¡1607), ]>. 1 1 S. — Taglia santo iltta rata, illyr. (Caisse de poulie avec deux rouets.) Poulie double. — Taglia odpoge, Poulie de la poge. ( V . Konope.) — Taglia manque à Joach. Stull. — V . Kluba, L e t t o , Tagia, Targia, Vetta da giiindare. T A G L I A M A R , T A G L I A M A R E , ital, anc. s. m. (De Tagliar [ V . ] ; et de Mare. TV.]) Taille-mer. — « Et cosi il T a gliatila!' restera a modo di coltello, atto a solcar et romper l'acqua senza offesa della rota, si come fanno i cunei, com che si spaccano sino à gli scogli. » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 66. e

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T A G H M E L L ' A C Q U A T A , malt. y. (?De Гаг. turc Amcle Faire; précédé du T préfixe.) Faire de l'eau, faire aiguade. T A I I A L 1 , ar. côte N . d'Afr. v. Aborder. TA11I, tonga,s. Eau de mer, Mer. — Ce mot ne diffère point du nouv.-zél. Taij il a beaucoup d'analogie avec le Tati des habitants de Satawal (Carolines), le Tassi de G o u a bam et de l'ile de Guèbe (Moluques), et- le Ti des habitants de la baie Jervis. — Tabi hoko (Hoko, Joindre, Ajouter.) Flot, Marée montante, Marée haute. — Tahi mamaha ou mamahi, s. Jusant, Marée basse, Marée qui perd, Perdant, Reflux. TAHMIL ( J - ^ ^ ) , chose à bord.

ar. turc, s.

Embarquement

d'une

T A H O R ( Y » L > ) , mal. v. Se T o u e r au large. ( R o o r d a , p. i 6 ' 3 , art. : Voor anker rijden in open z e e . ) — Manque à Marsden. — V . Tonda. T A HOU A W ANN, baie Jervis, s. Lune. T A I , nouv.-zél.,tonga, taïti, hawaii. (En nouv.-zél., Taitoisignifie : Sel.) Mer. On remarquera le rapport qui existe entre ce mot et Taïk ( m a d é k . ) , Tahi (tonga), et Kai(hawaii). — Taïdoua, s. Sables delà mer. — Taï ekc , Marce montante, F l o t . — T a l p adi. (Padi, s'Elever.) Marée descendante, Jusant, selon Dumont-d'Urville. Il semble que cette désignation devait être celle du flot, ou marée montante.— Taïpmuli. (Pondi, Obscur, enfoncé, de Poudoua; Tai, mer. Enfoncé dans la mer, et obscur.) Cale d'un navire. — Tai ratti, Bras de mer. — Taï rlki riki, Marée basse. — Tat tintoli, ou seulement Timou, Jusant, Marée descendante. — Taï waka pakoa. (IFaka, Faire, Ka, Creuser ; Pa est peutêtre le signe du superlatif.) Marée très-basse. T A I A , vénit. s. f. (Variante de Taglia. [ V . ] ) Poulie. — •i Vole Taie i dopie » (deux poulies doubles) : « una per ladi : et vole una Taia tignola » (une poulie simple) « su el chavo de la trave. >> Fabbrica di galere, traité du x v siècle, p u blié p, (i-3o, t. n de notre Arch. пае. — V . Frasconi. 6

T A G L I A I ! ( I L ) , ital. anc. s. m. (Les étymologistes s'accordent à tirer le verbe Tagliare du substantif lat. Talea, qui nommait la branche d'arbre coupée en un double biseau pour être plantée, et à le rapporter à 0x),ioc, jeune branche, c'est-à-dire au verbe OaXÀoi, Pousser, Verdoyer. Des gloses anciennes expliquent Talia par le gr. SYIÇCC, Copeau.) L'art de tailler, de couper. — « Trà le cose, che nell' arte marinesca più occultano i piloti mediterranei, è 11 Tagliar le vele d'una galea. » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. ^1607), p. /to. — Tagliare la gomena, Couper le câble. — Tagliare un albero, Couper un arbre, — Tagliare la linea, Couper la ligne.— V . Allargarsi, Palamare. T Ä G L I C H E A N K E R , all. s. (Arder, Ancre,; Täglich, Journalier. De Tag, transformation du Dag hol!., dan. et suéd., qui est l'angl.-sax. Dœg, Deg, Dag, Jour; lat. Dies; Ancre qui peut être employée journellement, ou d'un m o ment à l'autre.) Ancre de veille. T A G L I O , ital. s. m. La Taille, la C o u p e . — . . Volendo adunque insegnar il T a g l i o delle v e l e , pigliaremo l'esseinp i o . . . « Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 40. ( V . Tagliar [ I I ] . ) — Taglio diana nave, Façon d'un navire. Dans ce sens, Stella est synonyme de Taglio. T A G L I O L I N A , ital. s. f. Petite poulie à plusieurs réas. T A G L I O N E , ital. anc. s. m. (Augmentatif de Taglia. [ V . ] ) Grosse poulie. — <• Investesi il Prodano ne i Taglioni in cotal modo. » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 116.

T A I K , écoss. angl. anc. v . A murer. C'est le Taek angl.— к Than quhen the'scip vas Taiklit, the inayster cryit, boy to the top! » Complainte d'Ecosse ( i 5 4 8 ) . V . p. 5 3 o , t. r i d e notre Arch. пае. T A 1 K H , madek. s. Mer. T A I L L A M A H E , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. mare. [ V . ] ) Taille-mer, Guibre.

Taglia­

T A I L L A S , vieux fr. prov. s. m. (Plur. de Tailla , francis. provençale de l'ital. Taglia, Poulie.) Grande poulie qu'on accrochait sur un quai ou ailleurs, et dans laquelle on pas­ sait le cordage qui devait servir à haler un navire. — « Qua­ tre grands Taillas a remurser ( V . ) la nef. » Ce que M. de Sistcron a deliuré (en 15г5) par comniand. de la grand maitresse mad. la comtesse de Viïlars et de Tende. — V . Sarsie, Taille. T A I L L E , fr. anc. s. f. (Du boli. Talie. [ V . ] ) Petit palan. Ce terme n'était usité que dans le nom descargues-point et des cargues-fond qu'on nommait Tailles de point, Tailles de fond. Guillet (1678) recueillit ce mot, que négligèrent Dortières ( 1 6 8 0 ) et Desrnches ( 1 6 8 7 ) , parce qu'il était peu usité. Dans la marine des galères, et chez les marins languedociens et provençaux, Taille avait le même sens que l'ital. Taglia ; ce mot désignait la caisse de la poulie et la poulie elle-même. — « Les Tailles embronzées qui font besoing en vne galère est » (sic) « la Taille de prodoti auecque


1421

GLOSSAIRE NAUTIQUE.

biegan , Accepter, Recevoir, Prendre.) ^Prendre sur le mat, Prendre par le dos.) Coiffer, Masquer, Mettre sur le mât. ( V . A b a c k , Back [ T o ] , L a y [ T o aback.) — Take (To) aboard, S'embarquer. ( V . Go [ T o ] aboard.) — 'Talc (To) bold. (Prendre fort.) Halcr fort.— To take bold the brace, Roidir un bras.— To takc hold the sheet, Boidir l'écoute. — Такс (To) in a freight, Charger à fret.— " . . . T i l l the 19th in the evening, -when the pink » (la pinque I'Industry qui avait été affrétée comme Victualler-ship, et était arrivée au terme de son marché) •• being unloaded, she parted com­ pany with us, being bound for Barbadoes, there to Take in a freight for England. » Rich. Walter, A voyage... by T A I L L E - M E R , fr. s. m. (De l'ital. Tagliamare.) (Gr. litt. George Anson ( L o n d . , 1769), chap. 4 , p . 4 8 . — Такс (To) m o d . TcoXiauipa, 'PwcTpov, 2£7npoùvi ; ar. côte N . d'Afr. Tail- in low, Prendre à la remorque.— Take (To) sea room, lamtire; esp. Tajamar; port. Tal/iamar; angl. CtU-watcr; v. Prendre lc large, Courir la bordée du large, Gagner le ail- Scliaft, Schttft, Scliegt; isl. Hnifill; bas bret. Talmôr; large, Tenir le large. — V . Sheer ( T o ) off. r u s . B-OAopfei) [Vodoricsse], Kiiniuerenrb [Kniavdcghète], T A K E L L , T A K Y L L , angl. anc. s. (Forme actuelle. KomBamepTj [Kotvatère].) Pièce de bois saillante, appliquée Tackle. [V.J) Palan. — « Item, the Takvll perlavnvng to the s u r le devant de l'étrave, et servant à couper l'eau. On l'apsaid mayne-maste, б Takells on a syd. » Inventory of the pelle aussi Eperon. great barke, etc.; 6 oct. i 5 3 2 . Dans cet article de l'inven­ T A I L M A R , (De l'ital. Tagllamar. [ V . ] ) Pour Taillemar ou taire, Takill désigne l'ensemble des palans affectés au grand f ille-mcr, dans le manusc. n° 10 de notre Bibl. part., intimàt, et Takell chacun de ces palans en particulier. t u l é : Noms des vents de l'Océan, etc. ( x v u siècle). T A K E L A G E , dan. suéd. s. (De Takel, all. holl. dan. T A I N I A , gr. anc. et mod. s. f. (De TEI'VM, j'Étends.) Bansuéd., signifiant: Palan, Cordage. [V.]) Les Cordages, les d e l e t t e attachée à la Z-n^lca ( V . ) Penon pour connaître la Manœuvres, les Agrès, ie Gréement, les A p p a r a u x . — L a u d i r e c t i o n du vent. P o l l u x . — Les Grecs modernes ont r e ritz liasse, Dictionn. dan.-fr. (1824), et le Dansk-fransk sap r i s ce m o t pour designer le Penon et la Flamme. Ils en ont ordbog de Fisker, 18З9, écrivent Takkelagc. L e Nantis/, fait le svnonyme de ihiXavxpa ( V . ) , d " E ~ i 5 E Û o v ( V . ) , et de ordbog, 1840, écrit Taklagc. — Takelagic, Takelasie, holl. M-^avTEpôXt. s. (Mêmes significations.) — Такелажишь (Takclajite), rus. T A I R E , fr. normand, s. m. (Transcription de l'angl. Tar v . a. Gréer. ( V . Оснащивать, С н а с т и т ь . ) — ТакелажеJV.] o u du holl. Teer. [ V . ] ) Goudron. — « Feront lesdits jiencmep'l) (Takélajcnteïstère),s. m. (De Шакелажъ, et de l'ail. s " Baillifs commandement à tous propriétaires de navires Meister.) Maître d'équipage de port. — Такелажь (Taketant de cette ville qu'étrangers étans au devant d'icelle, ne lache), A g r è s , Manœuvres" M . le comte A . de Stackelberg faire chauffer aucune Bray et Taire en iceux, pour obvier à écrit : Такилашь (Takilache). ( V . С н а с т и . ) — Такелажь l'inconvénient du feu qui en pourrait arriver. » Articles de на moirb мачты (Takélachc na topé matchti). (Proprement : la charge de M M . les juges-baillifs des ports et havres de la Agrès à la tète du bas mât.) Capelage de bas mât. — Т а к е ­ ville de Saint-Malo,22janv. î S g i ; imprimés in-4 (ta pag.). лажь на moiri; с т е н г и (Takélachcna topé stenngui), Capelage A Saint-Malo, en 1732. — V . Tare. de mât de hune. — Takelaschc, ail. s. Gréement, Apparaux. (V. Takelverk.) — Takcling, angl. anc. s., aujourd'hui TackT A № A 2 (Taifa-s), gr. vulg. s. (Du turc Taïfè [ M J L L ] , iing. ( V . ) Multitude, Grand nombre.) Équipage d'un navire. — V.

s o n esirop : qui pcult valoir quatre liures tournois...». Stotovtontie, M s . d e i 5 5 . , n° 7972-8, Bibl. n a t . , p . i 3 — « D i x T a i l l e s d'unir, oeil et dix de deux yeulx... t (Dix poulies à un c l a n , et dix à deux clans.) I b . — « L e tourneur faiseur de T a i l l e s et polliesà v u 1. par moys... » Ant. de Conflans, les faits de la marine et navigaiges ( i 5 i 5 à i 5 2 2 ) . — Taille de rranclai, Faute de copiste ou d'attention faite par l'écrivain d e io Vigilante, dans la Despense du mnis de juin 1628, pour In galère d'Ornann, Ms. Arch. de la Mar., fonds G r i ,, — « Du second dudit, pour vne Taille de Gandai pour fe t r i n q u e t , 4 liv. » 11 faut l i r e : « P o u r une taille de guinda, >• n

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IIÀr(po)p.a. T A J A G N A (Tarakhne), w o l . v . (Proprement : Rouler, Fic e l e r . ) Carguer, Ferler, Serrer une voile. T A J A M A R , esp. s. m. (De Tajar, Tailler, Couper; et de .Mar. [ V . ] ) Taille-mer. — V . Tagliar, Taxamar. 1. T A R A , isl. v. (Comme Tek, P r e n d r e ; angl.-sax. Piegan.) P r e n d r e . — Taka land, Aborder, Prendre terre, Atterrir. — V . Land. » . T A K A , ar. c ô t e N . d'Afr. s. Flasque; Hublot; Mante |et de Sabord ; Sabord. 3. T A K A (Tdke), vrai. v. Amarrer. — V . Y é o w . T A K A l I I A , nouv.-zél. v. Amarrer. — Ce ne peutêtre que le hasard qui a rapproché par la forme ce mot du précédent. V . Titi. T A K B A T B I L M E Z Z U M A R I N A RU, malt. v. a. (Proprem e n t : Accrocher [Takbat, A r r ê t e r , Retenir]; avec [Bit, Mezza,

?de Par. Yhtibas it [ ^ - L x c w l j , du turc lié ( a l i i ) ] la lance

de Par. Mtzraq ((Jjljn/*)] marine [Marinant, Gaffer.

Î 'ital. Marinaro].)

T A R E (To) A B A C K , angl. v . (Takc,

de

de l'anglo-sax.

— « Anonc the Mastyr commanded] fort T o hys shyp-men, in all the hast, T o dresse hem sonc about the mast Their Takeling to make. 3'couplet d'une Vieille chanson maritime, publiée t. п,

p. 56o de notre Arch. nav. Takcln, all. v. a. Gréer, Garnir. ( V . Anftakeln , A11takcln.) — Такельный, над, ное (Takèlnii, nain, noie), adj. De palan, Qui concerne le palan. — Т а к е л ъ (Takèlc), s. f. (Transcription de l'angl. Tackle. [ V . l ) P a l a n . [ V . Ш а л ь . ) — Такслъ б л о к ь (Takèle bloke), (De 1 angl. Tackle-block.) Poulie à palan, Poulie de candelette. — V . Б л о к ь , Л о н г ъ такельнои б л о к ь . T A K E R E , nouv.-zél. s. (Peut-être de Taka, Descendre, Enfoncer.) Quille, Fond du navire. T A K I W A , nouv.-zél. s. Baie.

Tomber,

T A K H F I F E T M E K ( s » * C ! > - Ц ^ ' ) , tùr. v . (D'EtmèA [ v j X j j l ] , Faire, et à'Hnfif

[^U&.],

Léger.) Alléger.

T A K H T A (iSs?*), turc, s. Planche, Bordage. T A K K E L , dan. s. Palan. (V. G i e , Talje.) — s. Le même que Takclagc.

Takkelagc,

(V.)

T A K O DE S P O N G I A . a r . côte N . d'Afr. s. Refouloir. ( D e


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1422

I'esp. Taco,

qui signifie Cheville, Baguette de fusil.) - V .

Spongia. T A K 0 2 (Tàko-s), gr. m o d . s. m. (De l'ital. Tacco. [ V . ] )

0áX).c«T<7a. [V.]) L a m e , Vague. — L'illyr. dit aussi

Talus.

( V . Dalgha [ i i l ' J s j . ) — L e val. écrit TaAaz. — V . Ba.v.. ' P A L A V I , madék. s. Varangue.

Taquet.

T A L A Y A , cat. anc. bas lat. s. f. ( D e Talayur, Guetter; d'où a été fait le nom Atalaya, appliqué à la tour de vigie placée sur une hauteur pour dominer la mer, la vallée ou la plaine. U v a des Ataluyas sur les crêtes des montagnes, Т А К ' П К Ъ (Taktike), val. s. (Du lat. Táctica. [ V . ] ) T a c ­ depuis les Pyrénées jusqu'au centre de l'Espagne. Du Cange, qui a donné le mot Atalaia, n'a point donné son c o m p o tique. sant : Tuluyn. D . Carpentier, qui ¡1 connu le mot Talaya. T A K Y L L , angl. anc. s. ( V . Tacklc.) Palan.— « I t e m , in ail the savs T a k y l l e s , 6 shyvers, etc. » Inventory of thc l'a enregistré dans son Glossaire, en lui donnant à tort l e sens de Put/ouille. L e texte de la charte de i'322, qu'il cite, greut burke, etc., 6 octobre i 5 3 2 . dément formellement son interprétation. Un guetteur place T A L (/ mouillée) M O R , bas bret. s. (Du f r , : ) Taille-mer. sur une étnitience peut faire des signaux avec des f e u x ; i . T A L A , malt. v. a. ( D e l'ital. Alare, précédé du pré­ niais une patrouille, qui est une troupe en marche, ne saufixe T . ) Haler. — Y . T i g b e t , Tisa. rait rien faire de semblable.) Vigie, Guetteur. — « Nos P e trus, Dei gratia rex Aragonum, Valentie, Majoricartitii, etc., i. T A L A , tonga, v . Commander. altendentes fuisse corani nobis proposition humiliter supT A L A H O L S , madék., s. Sud-Ouest. plicando, per fidèles nostros Johaniiem de Sancto Egidio, T Á L A M E T E , esp. mod. de l'anc. cat. Talameto (V. TaBerengaiïum de Mataplana et Petrum Gomar, cónsules caslamctus), s. m. Coqueron (V.) fait par les charpentiers de tri nostri de Cocholihero » (Collioure), « quod in podio de Cadix à l'avant des petits navires à rames, pour servir d'ar­ Biarra » (le puy, le cap de Biar, et non de Béarn; observât, moire ou de coffre. — и Entre constructores del arsenal de de M . Henry, bibliothécaire de Perpignan, à qui nous d e Cádiz se da este nombre á era pequeño entablado que se vons connaissance du document que nous transcrivons i c i ) forma en la proa de algunas embarcaciones menores de re- « stare consuevit homo aliquis pro T a l a y a , cujus salarium mos á la altura de los bancos, para guardar debajo algunos ex jure regio solvebattir ; quod quidein podium est ita a p útiles. A'iene á ser una Tilla proporcionada al tamaño de la tum ad prospiciendum a longe hinc et inde, quod ubi galea embarcación. » Dice, marit. esp., 18З1. — V . Talem. aliqua sive lignum iuimicoruni piratarum ad dictum castrimi vellet appellera, perdiétam Talayam primi tus videreT A L A M E T U S , bas lat. s. m. (Latinisation du catal. Ta­ tur, et cimi tali spatio temporis, quod pro tuicione > lameto, fait du lat. Thalamus. [ V . ] ) Petite chambre, Soute. — « E t si dictum lignum Tálamelos habitent, in ipsis T a - (tuitione) « castri predicti posset fieri previsto aliqiialis. Suphtmetis non defferat aliquas merces, nisi tan tu m suas armas plicarunt nobis igitur quod pro securitate navigii quod esse solet in dicto castro et liominuni castri ejusdem, dictam T a et suorum marinariorum et mercatorum, et exarcias ejusdem ligni, si ibi eas deponere vohterit. » Chap. 12 de YOrtlann. layam tenere jubi facete dignaremur, volentcs ¡taque ipsius sur la police de la navigat., rendue par Jacques d'Aragon , navigii et castri tuicioni sttbvenire ut decet, tenore presentís, de certa seiencia dicimuset precipiendo maiidamus lideen 1258. libus procuratoribus jurium et rcddituum nostro rum in T A L A M U S , bas lat. s. m. (De Thalamus, latinisation du comitatibus Rossilionis et Centaine, qui nunc sunt e l pro gr. ваХешос; [ V . ] , Chambre, Habitation.) Chambre. — « Et tempore fuerint, quatenus dictam Talayam quotiescumque habebit Talamum ad popara et ad prodam bonutn et decen- hecessarium fuerit, in loco predicto tenere faciant, satisfatem... » Engagement de Henri Doria et de Jean de Momar- cientes eidem prout alias est fieri consuetum. Data Barellidino pour la construction d'une Sélandre, louée à saint none, idus februarii, anno Domini M . cccxlv". » A r c h . p r o Louis, en i 26g ; publié par nous, p. 56i , t. i des Mélanges cttr. royale à Perpignan, r e g i s t r e n 8, fol. 113.

Т А К Т И К А (Taktika), rus. s. f. (Du gr. Taoecooi, ou plus immédiatement du fr. : ) Tactique. — Т а к т и к а морская ( Taktika morskaïa). (Tactique de mer.) Tactique navale.

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0

historiques, Collect. des Documents inédits sur l'histoire de France; Paris, 1841, i n - 4 ° - — T o u s les contrats passés entre les envoyés de Louis I X et les Génois, pour les constructions des sélandres qui devaient faire partie de la flotte armée en 1270, portent la même stipulation quant au Ta-

lamos. 1. T A L A R , bas bret. s. l'arrière. L e P. Grégoire écrit Talazr. Ce mol a été rejeté par Legonidec qui a recueilli Talada/; signifiant Doloire.

T A L B U R A L ' A I . B R I , malt. v . a. (De l'ital. Alberare, précédé du préf. T ; VAlbri, plur. lì'Albru. [ V . ] ) Arborer les mâts; Mater. — V . Tigghiada. T A L E M ; cat. anc. s. m. Ce mot se lit quatre fois dans le chap. ao4 du Consulat de la mer. M . Pardessus, p. 2.',g, 1.11

de sa Collect. des lois marit., le traduit par : Tente. Nous ne

saurions admettre cette interprétation, parce que le mot Tendu, qui désigne la tente, fut employé plusieurs fois pal2. T A L A R , fr. provenç. anc. s. 'Del'ital. l'aluro.[V.\)La le rédacteur du Consulat, et qu'il n'y avait aucune raison partie du pont de la galère comprise entre les deux apostis pour qu'à la fin du chapitre il ne se servît pas d'un mot et les j o u g s , et dans laquelle étaient placés les bancs des qu'il avait déjà écrit au commencement. Les répétitions surrameurs. — « Elle » (la pièce nommée Apostis) <• détermine abondent dans son travail. Tdlcm nous paraît avoir désigné la largeur de la v o g u e » (emplacement des rameurs) « ou un abri fait aux marchandises avec quelques planches sur le autrement du T a l a r , c'est-à-dire de toute l'œuvre morte. » ' petit navire, qui, n'ayant pas de couverte, exposait la Roba e Traité de la construction des galères, Ms. du x v n siècle, des marchands à être mouillée et gâtée. Tdlem serait, selon Bibl. de la Alar. Dans le plan d'une galère que nous avons nous, fait de Talamus ( V . ) , corrupt. de Thalamus,qui a fait donné ci-dessus, au bas de la page 745 , M L , M L représen- le Talameto, cat. anc. ( V . ) , et le Tálamete, esp. mod. ( V . ) , tent les apostis, L L , M M : les jougs , et le long rectangle cliambrettes avec lesquelles le Tdlem n'était pas sans rapL M M L : le Talar. — V . Taular. port. Quoi qu'il en soit, voici le texte du Consulat : — « Si lo senvor del leny (descubert) promettra à algún mercadei T A L A S itj^ú) ou T H A L A S {ejiïb), turc, s. (Du gr.


GLOSSAIRE , j n e H metrâ è li portarâ la sua roba sols bon Tâlem, é no la h a u r a mesâ neportada, è aquella roba se banyarâ è s'guast a r a . . - , etc. E axi, si roba se banyard è s'guastara sots lo T â l e m , l o s c n y o r del leny no li es tengut fer esniena, pus no e s s a culpa. » T A L H A DE T R O C A , port. s. f. (V. Taalie.) Palan de d r o s s e , Drosse de racage. — - V . Troça. T A J I I - r A K b (Tali-hahe), rus. s. m. Croc de palan. ( V . p a s t . ) — Ta.\n-.\onap-b (Tali-loparc), Garant de palan. ->V . l o n a p b , Ta.vT,. T A L I (^JLJ), mal. madék. viti, satawal, s. Cordage, Corde, M a n œ u v r e . ( V . Amaï, Kabat [-J^S], Pintal [ J ^ _ J ] . ) — Tali bnuat-an, mal. s. (Bouat [ 0 _ j L > ] , Incliner, Pencher.) Corde qui incline la vergue.) Bras. ( V . Tali-kalat.) — Tali boubnut, mal. s. (En javanais, Boubnut [W~J_»J] signifie Roul e r , T o u r n e r . ) Etai. Tali boubout se lit, paragr. 3, chap. 8 d u C o d e maritime de Malacca (rédaction ? du x m siècle). M a r s d e n (1812), p. 5 i , dit : Tali bubùt-air, Stays, ropes • w h i c h support the mast of a vessel, and are made tight by t w i s t i n g them with a stick. » (V. Buouat [ O j ! j ] . ) — Tali ilcpass, mal. s.{Depa [ L i i ] , Brasse.) L i g n e de sonde. (Petit interprète malai, i 8 3 g ) . ( V . Baton [ O J L > ] . — Tali doirga, m a l - s. (Duitga [ U j . i ] , Sonder.) Ligne de sonde. — Tali fantsik, madék. s. (Corde de l'ancre.) Câble. ( V . Fantsik, T a d i u batou.) — Tali kalat, mal. s. (Kalat [ o ^ ] , Bras.) C o r d e servant de bras à la v e r g u e ; Bras de la vergue. ( V . c i - d e s s u s Tali bouat-an.)—Tali-kras, mal. s. (Kras[ j*jS'], ? d u p o r t . Crasso ; lat. Crassus, Gros.) Gros cordage, Grosse e t f o r t e manœuvre. — Tali madinik , madék. s. (Petite c o r d e . ) Fil de caret, Bitord, Commande, Ligue, Lignerolle. c

l

Tali

pendarat,

mal. s. ( V . Peudarat [ v j ^ j b ^ â ] . ) Amarre

« p i ' o n fixe à terre par une de ses extrémités; Haussière, — Talisaou,

mal. s. (Corde de l'ancre.)Câble.—V.Saou (»_jL~).

T A L I A , lasc. s. L e fond de la mer. — L e lient. T h . R o e b u c k , p. 10 de son Engl. and bindoost. naval diet. (1813), écrit : Tu/ira. T A L I A M A R K , P A S , lasc. s. Avant, P r o u e du navire, T A L I A M A R , lasc. s. (Transcript, du port. Talhamar.) Taille-mer. T A A I A M A P E (Taliamaré), gr. vulg. s. m. (De l'ital. Taftliamare. [ V . ] ) Eperon, Guibre, Taille-mer. — V . Pôiorpov, T A L I B E , madék. s. (De Be, Grand; et de Tali, Câble.

Corde.)

T A L I E , holl. s. (Variante orthogr. de Taalie.) Palan.d'ai i i u r e . — Talie rccp, Palan. — Talien ( Y . ) , Palanquer, llaler a v e c un palan. ( P . Marin, Diet, holl.-fr., 1752.)

NAUTIQUE.

1423

pourquenous en puissions déduire tous les radicaux.) Nœud coulant. — V . Al'ehai. T A L I N G U E R , fr. anc. v. a. (Peut-êtrede Tostall, F i x e r ; et de Ring, Anneau. Talinguer, c'était, en effet, Fixer, attacher le câble à l'anneau de l'ancre.) — « Talinguer les câbles, c'est, l'anneau de l'ancre estant bien garny, passer le câble par dedans, et le mettre sur le bord. » Fournier, lavent, des mats dont on ese sur mer ( 1643). L e membre de phrase : « Le mettre sur le bord, » peut laisser quelque doute dans l'esprit des lecteurs; expliquons-le, comme c'est notre devoir. Fournier ne voulut pas dire que, le câble étant amarre à l'anneau, on met l'ancre sur le bord du navire'; mais tpie, le câble étant passé dans l'anneau, on le serre contre l'anneau par un nœud qui touche son bord, son contour. — Ailleurs (liv. 1 , chap. I de XHydrographie . notre auteur dit : « Passer et accommoder le câble dans l'anneau, se dit : Talinguer le câble. • e r

ER

T A L I O U , madék. s. (Probablement de Ha/i, Combat.) — V. sa variante Tadioa. T A L I O U R O U K , madék. s. Pompe du navire. — Flacourl (Dict. de la lang. rie Madag., chap. 1 о, p. 2 З , 2 part.) écrit : Tuliouvouc. Nous n'avons pas su démêler les éléments de ce terme. e

T A L J A , suéd. s. et v. Palan, Palanquer. ( V . Taalie.) — Talje, ail., Talje,A*n., ou Tallie, selon t'ortboer. de Fîskér (18З9), s. Palan. — Talje an, v . Palanquer. (V. Oie, Takk e l . ) ' — Ta/jcn, ail. v . Palanquer. — Ta/jcreep , s. (Веер, Corde.) Ride. —Refftaljc, Palan de ris. T A L L A (Tailla), cat. anc. esp. provenç. s. f. (Même origine que l'ital. Taglia. [ Y . ] ) Poulie. — On lit dans le Glossaire de du Cange, édition des Bénédictins (17З6), col. 97Л : « T A L L A , funis angularius, complicatorius ; Nantis nostris Taille de point, Taille de fond. » Informationes Mss. Massil. de passagio transmarino : « Item, Tayas de floneo ix. Item. Tallas ad fornimentum arborum swales » (col. 386,art.Sentilis; les Bénédictins ont écrit : Sunales) « et sentiles, LX. Tallas. Item, Tallas dostas et de tarrogas de medio et de prora, x i l . » Cet article contient une erreur qu'il nous faut signaler, et quelques mots dont nous devons donner l'explication. Les Bénédictins, qui avaient lu dans le Dictionn.de Guillet (1678) les termes Tailles de fond et Tailles de point, donnés comme synonvmes de Cargues-fond et de ("arguespoint, se crurent en droit, dans l'ignorance où ils étaient de la signification du mot Talla ou Taya, de le rapprocher du français Taille, dans le sens de Carguc; et, en même temps qu'ils faisaient de Talla une cargue-fond et une carguepoint, ils définissaient ce mot un : « Funis angularius, définition qui ne conviendrait qu'à la Cargue-point. (V.) La Talla du document latin-provençal était non pas une cargue ou un palan servant de cargue, mais une Poulie. La preuve de ce que nous avançons est dans le texte même allégué par les Bénédictins. Ainsi, on voit que le navire inventorié par les rédacteurs des Informations faites à Marseille ( x i n siècle) pour le passage de saint Louis à la terre sainte, avait neuf « Tayas de floneo » (et non de floneo, comme ont lu les éditeurs de du Cange. Ces Tailles étaient les poulies des flous ou drisses des antennes. ( V . Fionco, Flon, et, art. P o u lie, la figure placée au bas de la deuxième colonne, p. 1 2 1 3 . ) Le navire n'avait que deux mâts, comme nous l'avons montré dans notre Mémoire sur les vaisseaux ronds île saint Louis (Arch. nav., 1.11, p. З/1.7), et, ainsi qu'on le voit dans le texte que nous examinons, où il est parle de Tailles « de medio et de prora » seulement, parce qu'en effet il n'y avait c

T A L I N G A R , port. v. a. (Du fr. Talinguer. g u e r , Nouer, A t t a c h e r . — V . Ahustar.

[ V . ] ) Étalin-

T A L I N G S I N T A K , madék. s. (Il est évident que Tali, TaC o r d e , entre en composition dans ce mot. Quant à Sinil est impossible d'y voir le Sintak qui signifie : Usure, U s u f r u i t . [Flacourt, p . i 5 ; Dumont-d'Urville, p. 338.] S o u s cette forme il faut reconnaître le Entak qui, dans Afgfieti entak [ V . ] , exprime l'idée de : Glisser en serrant. Mais £ntak; lntak ou Sintak; d'où vient-il ? C'est ce que nous ne s a u r i o n s dire. L e Diet, madék. est trop incomplet encore tin,

7


GLOSSAIRE

1424

pas de mat à la poupe. Les quarante Tailles « ad fornimentum arborum, » auraient-elles pu être des cargues ? Les mats n'avaient, pas plus alors qu'aujourd'hui, de cargues dans leur gréement; ils avaient des poulies en grand nombre. L e manuscrit connu des Bénédictins nomme les Tailles « Situâtes, Stvales et Sentîtes ; il y a dans ces leçons autant de fautes que de mots. Il faut lire : Senales et Subtiles. Les taillés Sentîtes étaient des poulies de haubans à senal (V. Senale), qui avaient un certain volume; les poulies Subtiles étaient de petites poulies. Quant à celles que le document nomme « Tallas dostas et de tarrogas de medio et de prora, » c'étaient des poulies d'ostes ( V . Oste) et de Trosses. (Au lieu de Tarrogas, il faut lire assurément Trocias. [ V . Trocia].) Nous comprenons que les savants continuateurs de du Cange aient pu être embarrassés par un texte hérissé de difficultés nombreuses, et que peut-être pas un érudit et pas un marin ne pourrait lire aujourd'hui, si nous n'avions, dans notre Archéologie navale, fait connaître le sens des mots qui rendent si peu intelligible la phrase des Inforni alloue s. — « Tallas, pastecas con sus brouços, garnecidos de madera y manos valen cinquenta y dos libras. » Relation de lo que vale vna galera (Ms. de i 5 7 4 ) ; pièces diverses, Bibl. de la Mar., n° i4a55-3. T A L L A I l A R B R E , cat. anc. v . a. (Pour l'étymologie, V. Tagliar et Tally.) Couper un mât, dans le mauvais temps. (V. lunyir à v ê l e s . ) — Tallarveles, cat. a n c : Tn/lar vêlas, esp. anc. Tailler les voiles, leur donner la forme et la grandeur convenables. — « ... Quedando la mesana muy bien Tallada T h . Cano, Arte para fabrlc. naos (1611), p. 28 v". — V. Slibar a trait. 1. T A L L I E , fr. anc. s. f. (Variante de Taillé. [ V . ] ) Caisse de poulie, Poulie. — « Les deux 'Pallies du prode de laniestre garnies de ses » [sic, pour: Leurs) « pollieges » (rouets ou réas), « auec leurs brouses et estrop » (sic). Estât de la galère Haiidancourt (1661), Ms. n° 3, Bibl. hist. de Troyes.

NAUTIQUE. cher dont il s'agit pouvait être recouvert d'un cuir assea épais pour n'être pas endommagé profondément par les flèches ou le fer des lances. Remarquons cependant que le celto-breton a Talvezoïit ou Talvont, dont la signification est : Avoir de la valeur, et Talvouder; signifiant : Valable et Valeureux. Ajoutons que le L e x i c . Canibro-Britannicuni donne TALWAS, C/ypeus. — « Fauchet, au liv. 11 de la Milice française, nous apprend qu'en France on appelloit ces sortes de boucliers, dont on se servoit pour composer la pavesade. Tallevas, qui estoit une espèce de bouclier fort et espais, et à l'espreuve des traits, dards, et autres sortes d'armes offensives. » Du Cange, Observât, sur Г/iisl. de Ceaf de T'illeHardouin, p. 284. T A L Y A ! angl. anc. impérat. (Même orig. que [ V . ] ) Pèse sur les palans! Palanque ! — « A boy or twcyn anime upslyen, And over-wbart tbc sayle-yerde [yen; « Y bow Talya ! » the remeuaiiiit crye And pull with ail theyr mygbt. »

:

T A L L Y (Ta), angl. v. a. (Proprement : Compter au moyen décoches ou entailles faites à un morceau de bois. L e substantif Tally signifiant : Taille de boulanger, ou, comme on disait autrefois, Oche ou Douche, se rapporte au fr. Tailler. N . Webster (1832) n'admet pas, avec Caseneuve et Ménage, que ce mot vienne du lat. Taies [ V . Tagliar] ; il le rapporte à l'angl. Beat [angl.-sax. Dœl], Partie, Portion. Nous n'oserions prononcer entre 'Webster et les étymologistes français du x v n siècle; cependant, ceux-ci ont pour eux l'autorité grave de du Cange, appuyée sur des textes anciens, qui donnent une grande probabilité à son sentiment.) Border une voile. ( V . Haul [ T o ] aft.) — Tattying, s. Action de border une voile. e

T A L P - H A J O ' (Tolp-hoyô), hongr. s. [Talp,Base.)Radeau. — V . Barona-hajô, Gerenda-hajo, Hajd, Szal-hajo. T A - z I l Y b (Talpe), val. s. Savatte, Semelle. TAAPElTb [ V . ] ) Bide.

(Ta/rèpe),

Vieille chanson anglaise, publiée p. 55o, t. 11 de notre Arclt.

нас.

Т А Л Ъ (Talc), rus. s. f. (Du holl. Talte.) Palan, Caliorne. — Chichkoff écrit Т а л и , p . 3 3 , partie rus.-angl.-fr., et p. 35, 125, partie fr.-rus., art. Caliorne, Palan. Reiff écrit : Т а л ъ , et M . le comte A . de Stackelberg, dans la nomencla­ ture qu'il a eu la bonté de faire pour nous, écrit : Т а л ь l'J'ai), sing., et Тали (Tali), plur. — V . Т а к е л ъ , Т а л и . Т А М , satawal, s. (Proprement : Qui flotte.) Balancier de pirogue traînant à l'eau. — V . T i n mai, Tpiïipr,ç. T A M A K A , nouv.-zél. s. Rocher. — Ce mot a une grande analogie avec le MaAa de Taïti. — V . Maka, P a d i , T o k a . T A M B A N G (g sonnant peu) (£yV0i mal. v . Fréter, T r a n s porter.— Tambang-an port, F r e t Nom d'un

2. T A L L I E , dan. s. Poulie. — V . Talje.

rus. s. m. (Du holl. Tàlie reep, 1

T A L V A S , T A L L E V A S , fr. anc. s. m. Nom d'une sorte de bouclier nommé Tallavttctus dans les Statuts de Ferrure 1279 : (« Spatam, lanueanu, Tallavacium, sive bonam targetam » ) , et Talavactiis, dans l'IIist. d'Orderic Vital, liv. v i n , p. 707. Ce nom, dont nous ignorons l'origine, avait peutêtre quelque rapport avec le gr. TaXaûpiyoç, que les lexiques fout venir de Pivo';, Cuir, et de TXaoi, j e Souffre, j e Supporte avec énergie, je Supporte de grands efforts. L e bou-

Taalic.

(n fin. sonnant) ( ^ £ L**J), s. Transpetit navire particulier à la côte

sud-ouest de Sumatra. Selon Raffles, Tambang-an

( ^ c 'JL^i')

a aussi le sens de : Passer l'eau dans un bac.— V.-Terbang, Toumpang-an. T A M B A N T , madék. s. (Contraction de Antambani.

[V.])

T A M B A T (t fin. sonnant) ( O ~ Y - > ) , mal. v . Amarrer. ( V . Hat

[sJ^vÇJ]-) — Tambat-Aan

(^

sJ^v),

Être amarre.

T A M B A V l i , madék. s. (Probablement de Tambon, signifiant: De dessous; et A'Ave, Venir. Flot qui vient de dessous.) Grosse lame qui déferle. — \ . Biok. r

T A M B É R A , basq. vulg. s. f. (Du vieux f r . : E t a m b r c . [ Y . " Étambrai. T A M B I R A N G (g sonnant peu) [^y^jj, mal. s. Nom des manœuvres dormantes : Étai, Hauban, Galbauban. — Raffles, History af Java, t. u , append., dit seulement : Rope. (Cordage.) T A M B O D (m sonnant; d prononcé comme te), bas bret. s. m. Étambot. Legonidec, en admettant ce mot dans son Dictionn. bret.-fr., le fait précéder du signe? qui indique le doute quant à l'origine. Tambod est une transcription é v i dente du fr. anc. Tanibot (Y.), que Legonidec est bien e x cusable de n'avoir pas connu. T A M B O R A , b a s q . vulg. s. m. (Du vieux fr. : Élambor. Étambot.

(\.

Т А М Б О В E T E , esp. s. ni. (Peut-être de la forme arrondie qu'avait alors le : ) Chouqiiet. — « Los baos y Tamboreles de


1425

GLOSSAIRE NAUTIQUE.

^avias... » Raznn de las medidas... para vn galeon nôm- la barre du gouvernail, avait le nom de Tamisaille. Le quart a s de cercle en bois, sur ou sous lequel, au moyen d'une gabrado Nuestrà Sefiora de L o r e t o ; M s . de 1 6 1 4 à 1 6 2 1 , R ï b L de la M a r . , n° i / , 2 5 5 - 3 . — « L o s Tamborctes de los loche ou d'un Crapaud ( V . ) , roulait la tète de la barre à rnastelcos encinchados » (cerclés, proprement : Sanglés; de laquelle il servait d'appui, se nommait, selon Desroches, p. 438 : Quart de rond, Salaire ou Traverse du gouvernai/ Cincha [lat. Cingulum], Sangle) « y empernados » (chevillés) fuertemente » I b . — « Arriese el juanete mayor sobre (p- 5 1 6 ) . Si nous reel T a m b o r e t e » Fernandez, Pract. de maniobras (Séville, prenons la ligure d'un gouvernail du x v n 3 a ) , p. 22 V . Vcla mayor. siècle, que nous avons T A M B O T , fr. anc. s. m. Pour Étambot. ( V . ) — « P o u r donné déjà à l'art. l a longueur de la quille, il faut déduire de la longueur des Barre du gouvernail, 'M v' vaisseaux une partie et quart; savoir, la partie pour l'élannous nous ferons c e m e n t de l'estrave et le quart pour relancement du Tambot; mieux comprendre; l e restant sera la longueur de la quille, u Jean-Pierre Brun, nous dirons que la d e u x i è m e maître des constructions au port de Toulon , Rèbarre AC se mouvait alement proport, et mesures de constructions, etc. ( 1 6 8 1 ) , danslaTamisaille.ap-A f n - V , 8 pages. puyée par le point C T A M B O U K , madék. s. Sud (Vent d u ) . — V . Varatchaza. sur la Traverse, le SaT A M B O U R E T , T A M B O U R I N , T A B O U R I N , fr. anc. loir ou le Quart de rond, portion de cerp r o v e n c s. m. (Transcription de l'ital. Taburetto (V.) ou T a m o r l ë t t o . ( V . ) — « Tabourin de la galère, appelé autre- cle établie en travers m e n t : Couverte de l'isoscele de p r o u e , est un espace qui du navireet d'un bord r e i m e vers l'arbre du trinquet et vers les rambades. C'est là à l'autre. On voit fort comment ce q u e se charge l'artillerie, et de là qu'on jette des rissons en bien croissant qui, aujourm e r . " Guillct ( 1 6 7 8 ) . d'hui , est ce qu'on T A M B R E D (prononcé : Tame-brète), bas bret. s. m. (Du nomme proprement f r . : ) Étambrai. ( L e P. Grégoire, Dict. fr.-bret.)— L e basque la Tamisaille, a pu n o m m e Tambra , la braie du mât et celle du gouvernail. être appelé Quart de rond et Traverse de gouvernail. GuilT A M B U R E T T O , ital. anc. s. m. Tambourin , que Due?. let (ifj78)etDortìères (Ms. d e i f i 8 o , Bibl. de la M a r . ) nom(1674) définit fort mal quand il l'appelle « u n e partie de de- ment Traversin la Traverse de Desroches, et le définissent : h o r s de la p r o u e . » — V . Palmeta, P r o e r o , Tamorlëtto. « Une pièce de bois qui règne par la largeur de la SainteT A M I A N T A F O N D R O U , madék. s. (Tamian, T r o u , Barbe pour soutenir le timon » (la barre) « qui va et vient P o r t e ; Ta/ondrou, Canon.) Sabord. sur ce Traversin. » Quant à Saloirc, donné par Desroches T A M I A 2 , gr. s. m. (De Tsu.vo>, j e Coupe.) Cambusier, comme synonyme de Quart de rond, d'où vient ce nom? C o m m i s aux v i v r e s , Pitancier. L é Petentarius ( V . ) des d o - Nous l'ignorons, comme nous ignorons l'origine de Tamicuments latins du Moyen Age. Homère dit dans l'Iliade, T , saille. L e Quart de rond ou Tamisaille fixe a été supprimé à bord des vaisseaux de guerre français, dont la barre très« K « î - i e i M a i Tixpà v r , ' j < 7 i v £ o a v , cÎTOto oovr^iç. » raccourcic n'a plus besoin de ce soutien. LTn ancien scoliaste d'Homère, cité par Schcff., p . 3 i o , T A M O R L Ë T T O , ital. anc. s. m. — « E il Tamorlëtto De MUit. navali, dit : « Ttxu.îai o\ çW.axe; TWV Tcpoç Tpoor^v. — quel luogo, ò piazza sotto l'Arrobata (sic) ( V . Arrombata , L e s Tamies sont les gardiens des vivres. « ove stà l'artigliaria, et tanto quanto piglia l'arganello, T A M I S A I L L E , T A M I S E , fr. anc. s. f. (Vénit. m o d . Ta- quando s'abatte co'l ferro in palmi dodici » ( 1 2 palmes ou mis" ; ital. Mezza lu na ; angl. Siveep of the tillcr.) La plus g pieds, — 2"' 9 2 ) . Bartnl. Crescendo, Nautica Méditer. ancienne définition de ce mot que nous ayons trouvée, se ( 1 6 0 7 ) , p. 2 5 . Pantero-Pantera nomme Tamburctto ( V . ) l i t dans le Dict. de Mar. par Desroches ( 1 6 8 7 ) ; la voici : cette partie du pont de la galère recouverte par les ram« Tamisaille est le nom d'un petit étage, qui est à une bates, et sur laquelle était établie l'artillerie. flûte entre la grande chambre et la chambre du capitaine, et o ù passe la barre du gouvernail. - L e petit étage dont parle T A M P A T BAI K l K A P A L (jiS* JÓL> mal. s, Desroches n'est autre chose que la chambre nommée Sainte(Tampat [t final sonnant], Lieu ; Baili, Construire, Réparer, B a r b e dans les bâtiments de guerre actuels. En effet, à l'art. Radouber; Kapal, Navire.) Chantier de construction pour flûte du Dict. d'Aubin ( 1 7 0 2 ) , on trouve, p. â i o , cette vJ^Jì*Jy, s. (Lap h r a s e : « La chambre qui est au-dessous de celle du capi- les navires.— Tampat labou a11 \ ^«J taine » (ce n'est pas de la grande chambre qu'il s'agit i c i , botth, Mouiller.) Mouillage. [Petit interprète inalai, 1 8 3 9 ) . c a r elle était à l'étage supérieur, c'est-à-dire dans l'entreT A M P I A R ( j - J L j j ) , mal. s. Ouragan, Orage, Orageux. p o n t [correspondant à la batterie basse des vaisseaux]; c ' é — V , Pangaouas, Ponsar-an ang'in , Poutiug-baliong, Ritait une chambre basse située, comme une sorte d'entresol, e n t r e la chambre du capitaine qui occupait la dunette, et bout, Toufan. celle des officiers) « est séparée en trois ou quatre parties, T A M P O N , fr. s. m. (De Tapon. [V.]) (Ital. Tappo, esp. p o u r mettre le biscuit, les ustensiles du vaisseau et ceux port. 'Paco; angl. Plug; ail. Pfrôpf; rus. Bmyjuta [Ptoul&a]; d u canonicr; et au-dessous il y a une fosse, parquet on es- val. AetonSui dé .leran [dstoupouch dé iemnou]; gr. mod. p a c e séparé, qui sert de soute aux poudres; et derrière Poutticctpt [Roubnri].) Morceau de bois conique ou cylindricette soute, auprès du gouvernail, il y a une fosse qui des- que dont on se sert pour boucher les trous de la muraille c e n d plus bas, pour y serrer, etc. » Ainsi l'endroit, chambre par lesquels l'eau de la mer peut s'introduire dans le bâtio u petit étage, comme on voudra l'appeler, où se mouvait ment. Les Tampons d'écubiers (ital. Tappi delle cubie; esp.

j

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7

1 lì

1

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JïXÎ),

179


GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1426

Tacot de los escobencs; port. Tacos dos cscovens; angl. Hause-plugs ; ail. Pfrôpfe in dea kliisen • rus., KttOscaK* [Kliouzsahc]) sont des Tampons à l'aide desquels on lerme les écubiers au besoin. T À M H O Y K I O (Tamboukio), gr. mod. s. m. (Étymologie inconnue;) Nom donné au Capot de la chambre qui s'élève sur le pont de la ia/.oûXsSa. ( V . ) 1. T A N (n sonnant), bas bret. s. m. Feu; et, par extension, Phare. L e P . Grégoire de Rostrenen donne au phare le nom de Tûn-lec'h, qui signifie proprement : Lieu à feu. 2. T A N (/( sonnant), madék. s. Terre.—Ce mot vient sans doute de la même source que le mal. 'Fanali. ( V . ) 3. T A N , chin. s. Ilot. — V. 3. T a o . T A N I I A K E , vanikoro, s. list. On remarquera le rapport qui existe entre ce mot composé et le Ton lia ( V . ) de l'ile Tikopia. T A N A H (WLJ), mal. s. Terre. — V . Botimi ( » £ > ) , Parât ( 0 > , b ) , 2. Tan.

-

! "

T A N T ) , holl. suéd. s. (Bosworth le rapporte, l'angl. Toodt, à l'angl.-sax. Tcfà.) Adent, Dent.

dan [Thanklan] [angl. To Thank], Remercier, Rendre des actions de grâce. L'acte de remercier suppose ordinairement celui de s'incliner devantla personne qu'on remercie, et de la saluer. L e mouvement que fait le navire obéissant au Tangage peut si bien être comparé à une salutation, à une inclinaison de la tète et du corps, que nos marins disent familièrement d'un homme qui pousse loin la politesse : « Quand un tel vous rencontre , il Tangue une heure devant vous. » 11 est bien entendu que si nous proposons Pançian pour étymologie à Tanguer, ce n'est qu'avec la plus grande d é fiance.) (Gr. anc. 2âXo;; gr. anc. et mod. IlaXijSpVa; g r . mod. KuutmaLia; italien, Barcollamento, Beccheggio ; esp. Cabeceo, Cabezada, Caida; port. Cabcçada, Dessasi sega; géno. Becchezzo; basq. vulg. Tangaéia ; angl. Pitehing; dan. Duvnihg; suéd. Stampning; rus. В а л к о с т ь [Fal-hoste], Килевая качка (Rilevata katchka) ; madék. Hetsahets; viti, Saboulaka; chin. Otio-oiio.) En i'6/|3, F o u r nier définissait le Tangage : « L e soulèvement que la vague donne à un vaisseau. » Desroches fut plus exact en 1 6 8 7 , lorsqu'il dit : « C ' e s t le balancement du vaisseau de l'avant à l'arrière ; » il aurait dû ajoute] : « et de l'arrière à l'avant. * Obéir au mouvement du Tangage, c'est Tanguer. (Ital. Barcollare, Beccheggiare ; géno. Bccchezzci ; vénit. Ficcarsi [que nous avons trouvé dans un manuscrit de Picheroni della Mirandola, sur les galères ( x v i siècle); Bibl. de Saint-Marc, codex З 7 9 , classe v n | ; malt. Ibballia ; esp. port. Cabccear; port, Arfàr; angl. Piteli \jo\; dan. Stampe, Stuvc; suéd. Stampa, Stupa ; rus. Качаться съ носу на корму [Katchatsia s'aossou па когтои], Зарыватся [Zarivatsia], Нырять носомъ [jyirlatc nossonf] ; bas bret. Tangui ; mal. Oungoul

comme

T A N D I O N G (Çjsr—'), mal. s. C a p , Promontoire, Pointé de terre. — Tandiong rata. (Rata, U n i , Plat.) Promontoire aplati. Pointe de terre basse. — Marsden é c r i t : Tanjong, et le Petit interprète inalai : Tandjon. — V. Ouding tanab (wL)' ç x j l ) , Tandzou.

e

5

T A N D J A K ( ( j j a r — ' ) , mal. s. Nom d'une voile du Praoti (^ysr-'y^i). et du Kountlng. — V . Laïar tanja T A N D Z O U , madék. s. (Tang, Pointe, Corne, Branche, comme Tenr; Tan, T e r r e . Quant à Dzou ou Zon, nous n'avons pu trouver sa signification.) Pointe de terre, Presq u ' î l e , Langue de terre. Flacourt (Dictionn. de la langue de Àlaclag., i i p a r t , chap. 12, écrit : Tanzou.—Le mot malgache Tandzou nous paraît ne pas différer du inalai Tandioung. ( V . ) — V. Tanzanou, Tindrou. e

T A N E , lasc. v. a. (PDusancr. Tan, Allonger, Tendre. Parallèle des langues, par Eichhoff, p. 284, art. i 1,1. Selon J. Taylor et\V. Hunier, l'hindoustani dit Tanna. Tanna se lit aussi, p. 4?, art. To haul de YEngl. and hindoost naval dict. [ i 8 i 3 ] , où il ligure comme synonyme de Lagna.) — Tane bora damane ! Haie la grande écoute! Borde la grande voile ! ( V . Damane.) — Tane damane! Haie l'écoute ! Borde ! — Tane djtb savage damane 1 Haie les écoutes des focs et des voiles d'étai! ( V . Djib, S a v a g e . ) — Tane gavi damane! Borde les huniers ! ( V . G a v i . ) — Tane leu ! Halebas, Calebas ! — Tane leu boum ! Rentre les boute-hors ! — Tane leu dartour! Halebas les bonnettes! — Tane leu. savage! Halebas les voiles d'étai! — Tanenitchéfaine djib! Halebas le clin-foc ! — Tane nitché djib! Halebas le grand foc! — Tane nitché trine/nette moura! (Haie en bas l'amure de misaine!) Amure la misaine! — Tane tcliécar! Haie à joindre! — Tane trint/iietle damane ! Haie l'écoute de misaine ! Borde la misaine ! T A N G , dan. s. (Etymol. iticonn.) Algue, Fucus, Goémon, Varech. T A N G A (scçlcï) , mal. s. Echelle. Petit interprète inalai (1839). — Marsden écrit : Tângga. T A N G A G E , fr. s. m. (Étymologie inceri. Ce mot est isolé dans les langues maritimes , et nous n'avons pu trouver son origine. Peut-être est-elle dans l'angl.-sax. Tœngan, Tengan, signifiant : se Jeter, se Précipiter, s'Élancer; ou dans fcan-

[jiLijf].) —

Guillet (1678) et quelques auteurs qui l'ont c o p i é , écrivent Tanr/uer, au lieu de Tanguer. TANGGAM

mal. s. (Proprement : Pièce de bois

en travers.)Lejas de l'ancre, selon Roorda; le Traversin de la bitte, selon Marsden , p. 76. T A N G I (Tdnnghi), isl. s. m. C a p , Pointe, — V . Gntipr, Hofdi, Nés, Ogr, Skagi.

Promontoire.

T A N G O N , fr. s. m. (? De l'angl. Tang, Dard.) ( A n g l . Fore sait boom ; ital. Buttafuori della bonetta di trinchetto; esp. Rastrero;ar. còte N . d'Afr. Palo skoiipamare.) Boute-hors à faide duquel on étend le coté inférieur de la bonnette de misaine. Un boute-hors accroché à la joue du navire, soutenu par une balancine et retenu par deux haubans horizontaux, est nommé aussi Tangon. On attache les embarcations à son extrémité, pour les tenir éloignées du bâtiment et à l'abri des chocs qu'elles éprouveraient, si elles y restaient toujours accostées. T A N I X H (Tanlki),gr.

mod. s. f. Patte de l'ancre.

T A N K A , chin. s. m. Nom d'une petite embarcation dont on se sert à Macao, et que n'a pas fait connaître M . Paris, dans son bel ouvragesur la construction navale des peuples extra-européens. Nous ne connaissons le Tanka que par le passage suivant d'une lettre écrite au rédacteur du Journal des Débats, et datée de la rade de Macao, le a décembre 18 /i 4, à bord de la corvette à vapeur t Archimede : « Les rues de la ville aquatique sont aussi animées que celles de la ville terrestre. Elles sont sans cesse sillonnées par des milliers de Tankas, allant et venant, se croisant en tous sens. On appelle Tankas de petits bateaux couverts qui font, sur la rivière de Canton, le même office que les gondoles à Ve nise, ou les voitures dans nos grandes rues de. France. Chacun de ces bateaux est monté par une femme, qui se tient


GLOSSAIRE

1427

NAUTIQUE.

à l ' a r r i è r e avec une godille, et par un homme qui se tient à l ' a v a n t avec un aviron. Entre les deux est un petit salon avec d jalousies, des rideaux, où on tient fort à l'aise q u a t r e à cinq personnes. Nous en avions loué un pour le t e m p s de notre séjour à Canton, comme on loue un remise â Paris. »

de la cote N . d'Afr. dit aussi, pour nommer ce bouchon : Tapa de skiff. ( Y . Eùoiaio;, M-vj/.a.) — 'Pape du canon.— Y . Euç.pïyy.ot, To'u.«.

e s

T A P A R O R , T A P E R O R , fr. anc. s. m. Le Dict. fr.-holl. de P. Marin (1762) définit le Tapabor un « Bonnet dont on se sert à la campagne contre le mauvais temps, et qui se raT A N N I , lasc. s. Marchepied. — L e lieut. T h . Roebuck, bat sur les épaules quand on veut. » En 1702, Aubin disait : p . 5a de son Engl. and hindoost naval dict. ( i 8 i 3 ) , écrit : « Tapabor, Tapebor de bord, C'est une sorte de bonnet a l'Angloise qu'on porte sur mer, et dont on rabat les bords "Tance, Tannée (Tani, Tanni). sur les épaules pour se garantir du mauvais temps. > MéT A N Q U A G E , fr. s. m. Orthogr. de Tangage ( V . ) , qu'on nage, H u e t e t L e Dtich'at n'ont pas dédaigné ce mot, dont ils t r o u v e dans quelques anciens dictionnaires. ont cherché l'origine. Le Duchat pensait qucTapahord était T A N Q U E U R , T A N G U E U R , fr. anc. s. m. - « 'langueurs une corruption de Cape à bord, ou cape à rebords ou s o n t gabariers qui portent à bord les marchandises, et du ailes, lluet supposa que deux mots persans, Ta g et Bork . I x j r d à terre, et signilie aussi ceux qui se mettent dans l'eau, signifiant l'un et l'autre Bonnet, purent se souder pour e t apportent à terre, sur leurs épaules, les hommes et leurs faire Tapabord. « Mais, dit-il, il me paraît plus vraisemblable h a r d e s , ou de terre dans le bateau, lorsqu'il ne peut appro- qu'il vient de Tabar, ancienne sorte de manteau. • Ménagé c h e r d e terre. » Explicat. de divers termes, etc. ; Ms. du x v u ne proposa point d'étymoldgié; mais il constata l'origine ans i è c l e , A r c h . de la Mar. glaise du bonnet nommé Tapabord. Y'oici ses paroles ; " Bonnet à l'Angloise, qui se lève et se baisse comme un casque : T A N R A N O U , madék. s. (Tan, T e r r é , ou Tang, P o i n t e ; à cause que celte Rnnou, Eau. Pointe qui s'avance dans la mer.) Digue, Jetée, appelé par quelques-uns Boukinkam, sorte de bonnet fut apportée en France sous Louis XIII par Mole. les Anglois, qui étoiént à la suite du duc de Boukinkam >• T A N T A N G (g sonne peu) ( A X J L J ) , mal. v. Héler. (Georges Y'illiers, duc de Buekingham). « On l'appelle, en T A N T E , mauv. orthogr. de : T E X T E . — « Trois Tantes Basse Normandie, Carapous. u Quant à ce mot normand, il d e uros bourrcaulx » (bouracan? ital. Barcamc) » pour cou- est la transcription du flamand Karpoèts, qui nomme le bonnet retroussé qu'on peut rabattre SUT les oreilles; et Karu r i r . » Inventaire manuscr. ( i 5 a 5 ) de la nef Sainte-Mariepnets est une corruption du fr. Capuce, comme Kardnés Bonaventure, Ribl. nat. — V . Saisie. l'est de Cartouche, Karos de Carrosse, Kroot de Carotte, etc. T A N Z O U , madék. s. A n s e ; Baie. — V . Lauvouk, T s i Apres les conjectures de trois savants hommes qui ne s'acratig. cordent point sur l'étymologie du mot Tapabord ou Tapebord, devons-nous hasarder la notre? Il nous semble que le T A 2 I A E T Î Î (Taxidcfo), gr. m o d . v. a. Naviguer, T r a v e r s e r , faire une traversée, un voyage, une campagne. ( V . Tapebord était un bonnet (Cap) ayant un Tap pour Bord. Jl/J.o>, Rozapw, NauTÎÏoi.) — Tâ;ioi, s. (Du gr. anc. Tâcrcrw, c'est-à-dire ayant un rebord (Bord) fait d'une bande d'éM e t t r e en ordre.) Navigation, Campagne, Voyage, T r a v e r - toffe (Tape, angl.-sax. Tape), à la différence du chapeau, sée. ( V . ID.suoiu.ov, Tpaês'pêa.) — TaçtSiapv,;, Navigateur. (V. qui a un rebord de feutre, et du bonnet sans rebord. On ©aXacospôç, ©aXaooivo'ç, QaÀâooio;, Naûrr,;.) — TaÇlSitdTY)C, aura pu «lire Cap tvith a tape in bord, ou quelque chose d'à nalogue, et, par ellipse : Tape in bord, dont les Français au>"avigateur. — V . ©otÀaooivck, Ta;ioiàpi)s. ront fait 'Tapabord. A i. T A O , chin. v. Commettre un cordage. — V . Kiào-sô, Tà-sô. T A PAR HUMA Y El A D E A G U A , port, a n c v . a. Du fr. Tape. [ Y . ] ) Aveugler une voie d'eau.— « Nandou niuitos •2. T A O , chin. s. Nom d'une barque étroite, et effilée c o m m e une lame d'épée. (Nomcn naviculœ cujus figura est calafatés coin courus e ludo o mais que era necessario que angasta et ad instar gladii. De Guignes.) fosscm a elle, e lhe Tapassem os buracos » (et qu'ils bouchassent les lions) « que tinha ao liime d'acpia. » Comment. 3. T À O , chin. s. Ile. — V . 3. T a n . Dalboq., part, n i , chap. 45. L,. T A O , chin. s. Lames longues, Lames qui déferlent sur T A P A T (t final sonnant) ( o i u ) , mal. s. Les points Est le r i v a g e . (Undœ magnœ, undœ quœ in fiuxu maris ad litlus et Ouest de la boussole. perveniunt, etsonum edunt.) (Dietionn. ebin.de de Guignes, p . 37 5, lig. a.) T A P E , fr. s. f. (Du holl. Tap, Bouchon, fait de l'angl.sax. Tœppe, Bouchon,Tampon, [lsl. Teppa, Boucher.]) ( G r . T A O - T Y , chin. v. (Proprement : Arriver jusqu'à la terre.) mod. Trr:a, T o u s , ' E t t ^ p c m M c ; ital. Tappa ; esp. Corrha, Atterrir. Colcha, Taco; port. Tampa, 'Tapa; angl. lampion ; ail. T A O L , bas bret. s. m. Coup; Jet. — Taol avel, Coup de Trop, Propf, Pfropf; holl. Trop; dan. Trop, Spcil; suéd. v e n t . (V. Avel.) — Taoli er mèaz, v . a. (Mot à mot : Jeter Prop, Tapp; basq. Taponia; rus. DpOOM [l'rébka]; val. u dehors. Meaz ou Mae'z signifie proprement : Plaine, AclonSui de .\enin [Jsloupouch de icmnoit] tais côte N. d'Afr. Campagne, Étendue de pays.) Jeter par-dessus le bord. turc. Tapa [ i J s ] [de l'ital. Tappa, emprunté au fr. Tape; T A O U L A , T A O U R A , vanikoro, s. Ancre. le vieux fr. a dit Tappir, pour Boucher ( V . D. Carpcntici, T A O U M A I , viti, v. Loffer, L o f l è ! Y'enir au vent, Yiens voce Tapare)], Qapaq [ J j L S ] . ) Bouchon de bois ou de liège au v e n t ! dont on se sert pour fermer la bnuche d'une pièce d'artilleT A O U R A , taïli, s. Corde.—Ce mot a la plus grande ana- rie, un écubier ou le Nable d'une embarcation. Mettre la l o g i e avec Toura. (V.) Tape à un canon, c'est le Taper. (Rus. 3a m K 11 v nu, \7.atT A I I A (Tapa), gr. vulg. s. f. (Du fr. Tape. [ V . ] ) ( L a Tape knoute].) e

a

d u nable plutôt que le trou lui-même.) Nable. — L'ar. vulg.

T A P E C U L , fr. s. m. (De Cul [ht.

Calas] ; et de Taper,

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1428

Frapper; de l'angl. Tap [to], Donner un petit coup. N. W e b ster fi 83a] rapproche Tap du celto-breton Tapein, et nous ne savons pourquoi; car ce mot, selon Legonidec, signifie seulement : Verser à boire [il esten relation apparente avec l'angl.-sax. Tœppère, angl. Tappcr, Cabaretier], Il le rapproche aussi du dan. Tappcr, qui est, avec Tap, sans analogie de sens, puisqu'il signifie brave, Valeureux. C'est avec plus de raison qu'il fait remarquer le rapport du mot anglais avec le gr. TûVrw, j e Frappe; rapport qu'avait signalé Jault \Dlct. étymol., i 7 5 o ] , en notant que Tirn-rio n'est pas sans analogie avec l'hébreu Taphaph, Frapper.) (Gr. mod. navi us-cCava (Pagai inalzano), <I>XÉ<îi7i [Flèssi]; ital. Batticulo; géno. Batlctl; malt. Batticula ; ar. côte N . d'Afr. Misaina.) Voile établie sur la poupe d'un navire; son effet est de porter le bâtiment au vent, et de lutter ainsi contre la dérive. C'est de là que lui vient le nom de Driva; que lui donnent les marins anglais et danois, celui de Drifran; qu'elle a chez les Suédois; enfin, celui de /IpafiBepii (Dràievère), qu'elle a pris chez les Russes. L e contre-artimon des vaisseaux du Moyen Age, l'artimon bordé sur un boute-hors planté clans le couronnement, comme on le voit à la nef représentée cidessus p. 1242, et à quelques autres (V. Navire), sont des Tapeculs, dans le sens qu'on donne maintenant à ce mot. Autrefois, — e t alors le nom était beaucoup mieux justifié, — le Tapecul était une voile carrée enverguée, par sa têtière ( V . ) et par sa ralingue basse, à deux espars, dont le supérieur était suspendu au couronnement. L e vent qui soufflait en poupe l'appliquait sur l'arcasse, ou quand il était faible, la faisait battre sur la poupe qu'elle couvrait. L e T a pecul était en usage à la fin du x v u siècle ; Guillet (1678) en parle; il dit qu'on ne le portait « que de vent arrière, » et que les seuls vaisseaux marchands s'en servaient. Guillet écrit Tappecu. Desroches (1687) a oublié de mentionner cette voile. — L e mât qui porte le Tapecul des embarcations est nommé Mât de tapecul.

chon d'écubier. — « Tapons d'écubiers sont de gros morceaux de bois, faits comme vu épissoir , que l'on met dans les écubiers de gros temps, pour empescher que les coups de mer n'entrent par jeeux dans le nauire. » Explicat. de divers termes, etc. Ms. du x v u siècle; Arch. de la M a r . — V. Tampon. e

T A P O R E S S , papou-waïgiou, s. (LeKobbress des Papous du P o r t - D o r e i . ) Pagaïe. T A P P , suéd. s. (De l'angl.-sax. Tœppe,Tampon.) Dent. — V . Tand.

Adent,

T A P P O , ital. s. m. (Du fr. Tapon. [ V . ] Les mots italiens qui, dans la langue vulgaire, nomment le T a m p o n , sont Zaffo et Turaccio.) Tampon, Tapon. — Tappi délie cubic, Tampons des écubiers.

T A Q U E T , fr. s. m. (De la même racine que l'angl. Tack[ V . ] , le fr. Attacher, etc. L'angl. Tacket, Petit clou, a passé dans le français pour désigner l'objet que nous allons d é finir, et dont les synonymes sont : gr. mod. Tcéxo; ; ital. Castagnola, Pasticro, Taccho ; vénit. Cossolo, Chozolo ; esp. Tohino, Tojino, Taquctc ; port. Cunho; angl. Cleat, Clamp. Kcvel, Wedge; ail. dan. Klampe; holl. suéd. Klamp; ar. côte N . d'Afr. Шатра; rus. Планка [Planlta]; mal. Mascri. ) En 164З, le P . Fournier définissait le Taquet, « une cheville de bois à deux branches, clouée par le milieu sur les bords d'un vaisseau, pour y amarrer quelque manœuvre.• En 1678, Guillet disait : « Taquet ou Fileux, est un C r o chet de bois à deux branches, qu'on attache sur le mast aussi bien que sur le plat-bord, pour y amarrer quelques manœuvres. » A l'art. Fileux, il dit que le Taquet a la ligure d'un Croissant. L e Taquet dont parlent ces deux auteurs est ce qu'on nomme aujourd'hui Taquet à cornes. (Angl. Belaying cleat ou Pin; corse, Cazza-scotta; cat. Cornaniiisa, Maneguctta; rus. Планка для закрЪплетя спасшей T A P E R A , ital. anc. s. f. (Du bas lat. Taparc, boucher, [Planka dtia zakriéplcniia snasteïe].) V o i c i . fermer. [ V . Tape.]) Pièce du revêtement extérieur de la ga- sa ligure, qui est celle aussi d u — Taquet lère, ainsi nommée parce qu'elle remplissait l'espace com- debout, ainsi nommé parce qu'il est cloué « ^ и pris entre l'extrémité du Col de latte et le milieu du baccalas. sur le pont dans une position verticale. (V. Tapière.) — « Neil' opere morte si mette prima la T a - Dans ce dessin, A est le Taquet, CB est un pera, nella quale affrontano le teste dei Colli di latte, at ivi morceau du pont ou du plat-bord.— Sur les s'inchiodano l'ima et l'altra,et finiscono detti Colli... Dette haubans on fixe, par des amarrages, un T a ­ 'Papere vati da Giugo a Giugo in lenza dritta. » Bartol. Cres- quet, qui prend le nom de Taquet de hauban. centio, Nautica Méditer. (1607). — « ' P a p e r e sono tavolette (Suéd. Vantklamp.) Nous donnons ci-contre la poste sopra l'incinta, et sotto a i Colli delle late d'alia poppa représentation de cette pièce de bois, autour a la prora. » Pantero-Pantera (1614). Dans cette définition : de laquelle on tourne des cordages qui doivent « Sotto a i colli delle late, » est une erreur; il faut lire : « Sotto être maintenus dans un certain état de tena i baccalari. » sion. DCD est le hauban ; BCA est le Taquet, dont les cornes sont A et B ; C,C,C sont les T A P I È R E , fr. anc. provenç. s. f. (De l'ital. Tapera. [ V . ] ) amarrages qui fixent le Taquet au hauban. Pièce de bois qui, à l'extérieur de la galère, et de chaque — On nomme Taquet à c œ u r , Taquet côté, allait d'un joug (V.) à l'autre, et remplissait le vide que de tournage ou de lançage, un T a laissaient entre eux le coudelatte (V.) et le baccalas. ( V . ) quet dont voici la forme : BA et DC Cette pièce était façonnée en préceinte ronde ou Cordon. sont deux traversins de bois que l'on D I Elle était composée de trois morceaux ou bordagés, dont applique contre le bord à l'aide de le manuscrit de la Construction des galères (Bibl. de la Mar.) clous; E,E sont les deux branches- В dit, p. 12 : « Les pièces des Taperies sont de bois de sapin autour desquelles on tourne les ma­ d'enuiron 3o pieds de longueur chacune, et de 6 poulces nœuvres. Les Busses nomment ce Taquet Крюпсовъ (Kride large sur 4 poulces et demy d'epesseur (sic). »—Dans la ouiessove), et les Anglais Kevel. — Certaines anses en fer ou Moitié de la Coupe verticale d'une galère que nous avons en bois, clouées par leurs oreilles au pont ou au plat-bord, donnée ci-dessus, p. 748, la Tapière est figurée à l'extréet servant aussi à amarrer des cordages, reçoivent le nom mité du coudelatte H , et sous le baccalas D N , qui est le de Taquets à gueule. (Angl. Hanging clamps; suéd. HdlBaccalas. Quelques auteurs ont écrit Tappière.—V. Acourklampar.) — Les marches clouées sur le flanc du navire et sier. formant échelle, sont appelées, par extension, Taquets d'é­ T A P O N D ' É C U B I E R , fr. anc. s. m. (De Tape. [V.])Bou- chelle. (Angl. Steps for ladders; basq. Malla.) L e nom dé e

c


GLOSSAIRE

1429

NAUTIQUE.

T a q u e t est donné encore à plusieurs pièces, dont il serait t r o p l o n g de faire ici rémunération. — V . Cabestan.

T A R G U A , ital. géno. malt. s. f. Voile à balestron. — Selon Duez, 1G74, Tarchiare signifiait : Empaqueter en rond. T A R , angl. lasc. s.(DeYangl.-sax. Tare [V.], Ten, Teor, Peut-être l'habitude que l'on prit de plier la voile à balestron en un paquet arrondi, comme on a plié longtemps cery cru , G l u , P o i x liquide.) Goudron; au lig., Homme de nier h a b i l e et exercé par une longue pratique; L o u p de mer. Dans taines voiles auriques, à bord des vaisseaux, valut à celle-ci c e d e r n i e r sens, on dit aussi : <> Jacktar. » L e marin tient ce le nom de Tarchia, dont les Provençaux firent Tarquier. T A R C H O N U S , bas lat. s. m. (De Pilai. Targone, Grande s u r n o m de Tttr, « from his Tarred clothes, » (à cause de ses v ê t e m e n t s goudronnés, tachés de g o u d r o n . ) N . Webster large.) Bouclier. — Les continuateurs de du Cange n'ont i 8 3 a ) - — Tar kettle, Chaudière à faire chauffer le g o u - pas connu Tarehonus, mais ils ont donné Tarchcta et TarV. Arnesins. j , , . Tar brush, Brosse pour étendre le goudron. — gonus, diminutif et augmentatif de Targa.— T h e advice-boat sent to Rio Janeiro also executed her T A R D A N T E , esp. anc. s. f. Peut-être nom ancien de la c o m m i s s i o n but imperfectly ; for through she brought back Tartane ; dans tous les cas, nom d'un bâtiment à rames, qui c o n s i d e r a b l e quantity of pitch, Tar, and cordage, yet she nous est connu par une simple mention faite dans une noc o u l d n o t procure either masts or yards. » Rich. Walter, A menclature de navires de cette famille, donnée loi 7, tit. 24. voyage... by G. Anson ( L o n d . , 1769), chap. 3 , p. 35. — 2 Partida. — V . Galeota. S e l o n M . Campagnac, les Lascars nomment Tar le G o u T A R E , angl.-sax. s. (De Tyrwa, P o i x , Résine, Bitume.) d r o n . L e lient. T h . Roebuck, p. i 3 o de son Engl, and hinGoudron. — Quelques vieux auteurs français ont employé doost. naval diet. (1813), n'appelle point le goudron du ce mot comme s'il appartenait à la langue française. n o m anglais; il dit que les Lascars l'appellent Alkatura, T A R E D A , bas lat. s. f. (Variante orthog. de Tarida. [ V . ] ) c ' e s t - à - d i r e Alkatare, transcription évidente du port. Alcairào. ( V . ) Cependant, à l'art. Tarpàveling ( V . ) , il présente Taride. — « Tarcda comitis Venetiarum multis onusta mer* Turpalou Tarpel comme le synonyme lascar du terme an- cibus, » Lettre de Clément 1P, ann. 1268; apud Martcn. Anccd., 1.11, p . 573. ,ais r

u

a

e

fe' -

,

T A P A (Tara), rus. s. f. Nom d'un ancien navire, sur leq u e l Rciff, qui nous le fait connaître, ne donne aucun renseignement. T A R A Ç A N A , cat. anc. esp. anc. s. f. Arsenal ( V . ) ; Chant i e r d e construction. — « Item, fon pagat a iij homens qui m e t e r e n lo barilam » (les barils et tonneaux de la galère) n la Taraçana, co es a cascun v i den. 1 s. v i dcn. » Yo\. 53 v ° . Livre des dépenses faites pour l'armement de la tralàre l e Saint-Thomas (mai 1406) ; Ms. Bibl. de la M a r . , ° g 3 8 - 3 , — « Item, foren pagats a deu mariners qui tornar e n •• (reportèrent) « en la Taraçana dues ancores et dues i j u m e n c s e les leuaren, a raho de vj deners per hom, v s. » j _ . — « Y Martin Y a n e z , l l e g o a Sevilla en ocho dias, è hizo h a z e r doze galeas nuevas, y reparar otras quinze que estavan ' Taraçanas » (sur les chantiers ou sous les abris o ù l ' ° construisait les galères). Coronica del screnissimo jley Don Pedro, p. 64, édit. de 1591 ; Bibl. nat., O . 82. 0

e

n

T A R E E , mal. (^jj\li),\. Ang'in (fjè),

T i r e r , Haler, Remorquer. ( V .

Héla ( J - ^ ) , Kalang ( A J o ) . — Tare/r

(Tirer la pompe.) Pomper. Roorda écrit

pompa.

Tarikh.

T A P E 2 2 A (Turéssa), gr. mod. s. f. (Peut-être du gr. anc. TapâiTGco, je Brouille , j e Mêle. Les cargues ont été nommées autrefois Breuils, en français; en italien on dit Imbrogliare una vcla, comme on dit en France : Brouiller une voile, pour dire Carguer.) Cargue. Ce mot que nous avions recueilli à Athènes, où nous avons entendu aussi les marins nommer la cargue 2T{YYO<; ( V . ) et MECOUSÏÏOÇ ( V . ) , nous le trouvons dans \"]Llr fr,cic qui suit le Kcrvcmcuo, TT;; TOV BctsTlÀtxciiv Tzlomv ù—r,p£<7Îx; (1837), art. Mscoupai'o;. — V . ApTr,p. t

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T A R E T A , bas lat. s. f. (Variante orthogr.de Tarcda el de Tarida. [ V . j) Taride. — « Prseterea navigùim est bonum pro victualibus antedictis et lignaminé deferendo. T a r d a s , quibus in Pera utuntur nunc temporis Januenses, tain pro T A R A C E N A R , cat. anc. s. m. (De Taraçana. [ V . ] ) E n i - ferendo multa, quam pro paucis nantis commode se mu, , l o v é dans un arsenal. — « Item, fon pagat an Jac. Sols, niendo; quamque etiam ut velis extensis mare subito tranm a r i n e r e Taraçenar, per raho de diuerses traballs que seant navigando : co quod vasa longa ad orsam inceduut a q u e l , son fill, etc. » F o l . 74, Livre des dépenses faites pour melius » (ils marchent mieux au plus près du vent), « et lul'armement de la galère le Saint-Thomas (mai 1406); Ms. crantur cuin vento sibi contrario, quam alia navigia breviora. » Marino Sanuto, Sécréta fidel., liv. 11, part, i v , chaB i b l . de la Mar., n ° g38-3 V . 2. Taula. pitre fi. — « . . . Navesque duas cum decem Taretis quibus T A R A F A , ar. v . Dériver. (Webster, Diet, angl., art. I Januenses utuntur in Constantinopoli et in P e r a , qua2 G a Drive.) latae antiquitus vocabantur. » I d . , i b . , c h a p . 11. — « DomiT A R A M U S , bas lat. s. m. P o u r Thalamus. — V . Tarida. nus Baldewinus de Radtnghton cepit duas T a r d a s bene T A R A Z A N A , T A R A Z A N A L , esp. anc. s. m . (Variante de onustas. » Henri de Knvghton, ann. 1385. 'faraçana [ V . ] , A'Alarazana [ V . ] , et de Tarzana. [ V . ] ) A r T A R G I , fr. anc. s. m., qu'on voit écrit Targe dans le r o s e n a l . — " — P o r el cabo de poniente es la Tarazana » (à man d'Athis, et Targia dans le 111 livre de VHistoire orien.Malaga,)- Chroniq. de D. Pcro Nino, p. 53. tale de Jacques de Vitry : « Targias pluies, et omnesgaleas e

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T A R B E J A N E , turc, s. T o l e t . — C e mot, dont nous ignor o n s l ' o r i g i n e , ne se trouve point dans les dictionnaires t u r c s que nous avons sous les yeux. Nous l'avons recueilli ;, Constantinople dans les qaïqs, dont nous interrogions les 'matelots, par l'intermédiaire d'un drogman. Peut-être T r a h è j a n e est-il corrompu du g r . anc. TpasT,;, qui désignait t o u t morceau de bois rond et allongé. T A R C E N A L E , napol. s. m. Arsenal. ( V . ) délie parole del dialeto Napolctano.)

(Vocabolario

cum barbutis et aliis navibus... occupaverunt. « N o m d'un navire sur lequel nous manquons tout à fait de renseignements. Ce nom a une grande analogie avec celui du bouclier appelé Targe (ital. Targa) au Moyen A g e ; faut-il en conclure qu'il y eut entre la forme du navire et celle du bouclier une analogie véritable? Nous ne l'oserions pas. —

Lins et Siarres et Galces

Targi a clievauz et huissies... • j Ce passage du Siège d'Alexandrie

d'Egypte

par Guillaume


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1430

de Mâchant (Ms. Bibl. nat., n° 43, Suppl. fr.) nous apprend (pie le Targi ou la Targie était un navire de transport que, dans l'expédition racontée par Guill. de Mâchant, on employa à porter des chevaux. Ant. de Conflans, dans ses Faits de lu marine et navigaiges ( I 5 I 5 à i522), publiés par nous (Annal, maritimes, juillet 1842), nomme à l'article du Venise, parmi les « vaisseaulx soubtils, » c'est-à-dire les navires longs relativement à leur longueur, les galères, fustes, hrigantins, grips, leux, armadis (V. Ahnadia), les Targuyes, gondres (gondoles), etc. Cette nomenclature nous fait comprendre qu'au x v i siècle les Targies étaient de petites embarcations, et n'avaient qu'un rapport de nom avec les T a r gis du x n siècle.

nisii, quidam de Castello, de Castro cum quadam Nav, et cum quadam galea et cum quodaui galeone » (galiole) « armatis datnnilicavet luit eani in niercationibus , et rébus pro valore biz. i 5 2 o e t milliar. 6. «Commission donnée par le sénat de Venise, sous le dogat de Pierre Gradouigo, à M i chèle tto Michel, envoyé auprès du sultan de Tunis; document rapporté, p. 322, t. vi de la Storia de Carlo Antonio Marin (Venise, 1800, in-12). (Pietro Gradonigo ou T i adonico, comme l'appelle Francesc. Sansovino, régna de S37 à 864.) — Les Tarides procédaient quelquefois des galères . quelquefois, elles subissaient dans leur construction de certains changements qui les rapprochaient des nefs. Ainsi, comme il y avait des Tarides-galères (V. Galea-Tarida), il \ avait des Tarides à proue et à poupe de nefs. E x e m p l e : « P r o T A R G I A , bas lat. s. f. (Pour Tagia [ V . ] et Taglia. [ V . ] ) missio faciendiTaridam vnam cum popaet prora de nave de Caisse de poulie, Poulie. — « Item, Targiarum petii 2 >• (deux mensuris infrascriptis : videlicet de godis 24 (60 pieds per tailles ou pou\ies).»0 fficium gazarle, estratto dal libro originali: carenam, et de godis 2O (65 pi.) de rota in rotam » (de cap existante presso l'ufficio de' conservatori del mare; Ms. d'oct. en cap), « et que sit ad rectam lincam (altain) p a l m o s i 3 (9 p. i 5 o 5 , Bibl. de l'université de Gènes. La mention que nous 9 po. 1, et cum duobilS taramis » (sic, pour T/iatamis) • altis venons de citer, et qui est à la p . 59 du manuscrit, est re- palmos 6 (4 pi. 6 p ° ) , et temonis 2. u Acte du i5 juin 1277; produite aux p.' 67, 72 et 81. Pages 41, 47, 53 et 63, on Ms. Arch. des not. de Gènes, cité par J.-B. Richeri, p . 1 it> trouve : « Molle Tagiarutn » (les meules ou blocs des tailles; v ° , t. m , Notai exfoliât.; Bibl. C i v . de G è n e s . — •< K nos ou les masses des caisses des poulies). manane quant vench a la mija nuyt, que les galees lleiiassen les anchores e les Tarides » (que les galères levassent lents T A R I D A , bas lat. cat. anc. s. f. (D'origine arabe, selon ancres, et emmenassent les Tarides qui étaient lourdement Thomas Hvde, le savant traducteur du rabbin Abraham Pechargées et avaient besoin qu'on les remorquât, car elles n'aritzol, qui ne donne point la signification de ce nom.) Bâtivaient pas de rames, celles-là)... « E les galées x n que h ° ment que sa construction rangeait dans la famille des galères hauia, casettna tiraua sa Terida, e aiiaiten traent les Terides ou vaisseaux longs, quoique Pachyinères, liv. v de son Hisdel port. » C/iron. dcl lier en Jucmc ( x m " siècle). — Queltoire, ait dit en parlant des Génois : « Naviguant dans des naques Tarides étaient à poupe ronde. (V. ci-dessous et T a r i d e . vires courts qu'ils appellent Tariles » (In contracta loiigilu— Les Tarides étaient pontées , comme le prouve cette dinis navibus navigantes, quas ipsi Tardas vacant....Traduci, phrase d'un statut génois du 19 fév. 13 1 3 (p. 1 a'3 du manusc. de du Cange). Pachyinères ne saurait a v o i r , sur un pareil deYlmposicio officii gazuriœ, Bibl. du Dépôt d e l à M a r . ) : sujet, l'autorité que nous devons reconnaître à Marino Sa« Pro qualibet Tarida vel alio ligno c o p e r t o . . . , etc. » Les nuto, qui dit expressément des Tarides(V. Tareta) que ce grandes Tarides avaient dès gabies, au x m siècle; un passont des navires longs (Vasa longa). L e s T a r i d e s , courtes, sage des Annules de Gènes par Bartol. Scriba nous l'apau moins par comparaison avec les galères et les bâtiments prend : « Erant auteni » (c'était dans l'année 1264) n navequi procédaient de celles-ci, étaient faites pour porter de très » (trois nefs), <> una quarum major erat aliis, et T a r r i d a lourdes charges. (V. Tareta.) Leur mission ordinaire était le magna cum gabiis, Panzonus unus, Galea duo et Sagittea transport des marchandises de toutes sortes , des troupes , una... >• Les Tarides avaient quelquefois des rames ; voici un des chevaux, des vivres (V. Tareta), des armes. Leur masse document de 1246, qui ne laisse aucun doute à ce sujet. était quelquefois considérable, car Albertino Massato parlant Nous le reproduisons en son entier, parce qu'il contient de d'une Taride vénitienne, dit qu'elle était d'une grandeur précieux renseignements sur la construction, la mâture et étonnante (V. Teretes); etNicol. Speciale appelle les Térides: l'armement des Tarides du x m siècle.—« Faciolus de Mari, « Bâtes magnas. >. ( V . Terida.) Comme les navires du comGuillelmus de T n r r e , et Johanncs dictus Bocuce, cives j a merce, elles étaient ordinairement bien armées, et capables nuenses, debent facere pro domino Rege (Louis I X , roi de de résister à de puissantes agressions. Voici un passage d'un France) « Taridas x n , quarum quolibet débet esse de mendocument du i x siècle qui montre deux Tarides luttant suris infrascriptis : longitudinis videlicet cubitorum XLVIII longtemps contre des forces supérieures « Item, cum die (48 coudées de 27 pouces, ou 108 pieds [35"'-o8 J ; « làrga primo februarii nuperelapsi, Tarida Simeonis Boni et Pétri in piano » (au fond, sur le plat de la c a r è n e ) , « palmorum Victuri, fideliuni nostrorum existeret in portu Tunisii, dna x m et ditnidii » ( i 3 palmes ^,011 10 pi. 1 po. 61.—3 - 2 7 ) ; galea et unus galeonus i.(et une galiotc),« quorum armatores n alta in medio palmorum i x ad rectam lineatn» (du fond au fuerantGulielmus Bondello et Jacobus Vincentius de Finari bord supérieur, la mesure étant prise verticalement, elle sera et Venturinus de Plutubino, accedentes ad dictam Taridam haute de 9 palmes ou 6 pi. 9 po. — 2 - 1 9 ) ; «.et de bouce dederant ei plura pralia, in quibus dictus Simeon fuit occi- palmi et dimidii ; » (Bouce est là pour Bolso; c'est du bouge', sus; et ascendentes tandem ipsam Taridam occiderunt pedn- de la courbure de la maîtresse latte ou du maître bau qu'il tam ipsius et vitlnaverunt arabos penueses, et sex ex mai i- s'agit. La flèche de ce segment de cercle était longue d'une nariis, deriibantesomnia qua invenerunt, frangendo capsellas palme et demie ou 1 p i . 10 p o . 6 lig. — o'" 3 5 ) ; « larga in etspoliàndo pmnès de fortia omnibus bonis suis , et nudos lencenta «(large à la ceinte; la ceinte ou préceinte était, à peu expellentes.de ipsa, ita quod damnificati fuere in biz. 7G95 de chose près, à la hauteur de la maîtresse latte; la largeur (7695 bezans), et pro danmo, quod dicta Tarida navigare donnée ici peut donc être tenue pour celle de la Taride au non potuit tempore congruo z. 1000 ad gross. (1000 se- maître bau, ou pour la plus grande largeur du navire) « palquins) « ut habetis in nota sigillati. Eodem modo, ut consul, morum x v i et dimidii » (16 palmes i ou 12 pi. 4 p o . 6 ligi qui mine et ibi ad nos scripsit, dum Tarida quadairi nobi- — 4 - ) ; « et habebit popatn rotondam ad tros rodas, et erunt lium virorum Joannis Superati tii, et illoruni de Cada- Pesaro, ibi porte per quas poterunt exire equi et intrare. Item, habede qua erat Patrono Blasius Dan tes foret in dicto portu T u e

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E . b i t a r b o r e s 11,longitudinis, videlicet, arborum de prora cub i t o r u m x x v i » (26 coudées ou 3y pi., — 12'" G o ) , « grossid i n i s palmorum 1111 » (4 palmes ou 3 pieds, — o - 0,7 de c i r c o n f é r e n c e ) ; « et aliam arborem longitudinis cubitorum , ( 2 0 coudées ou 3o pieds, — 9 ' " ' 7 4 ' ) , " grossitudinis o a l m o r u m 1111 >' ( o 97 ). « Antennas m bonas el suflicit-ntes secundum rationem arborum. Vela u n , unum videlic e t cubitorum X L » (quarante coudées d'antennal ou en- r " n r e ; 60 p i e d s , — 19'"- 4 9 ) > « secundum cubitorum V.XNVII, tertium cubitorum x x x i m , et qùartum cubitorum x i , bona et suflicientia « (ces voiles étaient latines); « et u r o q u o l i b e t cubitorum fersum unum « (et une laize ou c u e i l l e de toile par chaque coudée d'antennal). « Ancoras v i c a n t a r i o r u m m etdimidii » (3 cantares et demi, ou 520 l i v . m

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Q Ï k i l o g . ) , « timones duos bonos et sullicientes » (deux G o u v e r n a i l s , un de chaque bord à l'arrière). « P r o sarcia c a n a b i filati et commissi de Lombardia vel de Burgundia, r e n t e n a r i a xxv » (25 centaines de livres). « Barca tiua de par a s c a l n i o , cubitorum îx « (9 coudées ou 1 3 pieds et demi, — , œ. c , ] quille. On voit ici quel était le rapport entre le n a v i r e et sa chaloupe. L a T a r i d e était longue à peu près m i a t r e fois comme la barque de polyscalme , qui faisait p o u r elle l'office de barque de cantier), •• cum xvi remis. B e r n o s p r o Tarida ci.. » Ce chiffre : ci. est une faute manifeste ; il supposerait, en effet, un navire à trois rames par b a n c , et à 25 bancs de chaque côlé ; or, la T a r i d e dont il est n u e s t i o n n'avait que 90 pieds de long, et 2 5 bancs à trois r u n e s ne pouvaient être établis que sur un espace de 125 oiecls. ( V . t. i , p . 343 de notre Archéol. navale.) Au lieu de Î - L , il f bre assurément : X L . •— V . Naulum, Penuesis , Rij , a r e , Tareda, Tareta, Tarita, et : T a r r i d à , T a r r i t a , Tarta, 'l'eretes, Terida, T e r r i d a , T r e d a . 2

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T A R I F E , vieux fr. s. f. (De Tarida. [ V . ] ) Voici une trad u c t i o n du dernier document que nous avons reproduit d a n s l'article précédent: — « Facius de la Mer, Guilliaumes d e la T o u r et Jehan Boscuce, bourjois de Genne, doient f a i r e p o u r le Roi x n Tarides des mesures dessous escrites, c'est à savoir: chacune longue X L V I I I goues » (cette goue avait i o

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2 7 P ° - ( ^ P*')» " ' » P' ' ( f ° d , au plat, au n l a n de la quille) « x m paumes et demie » (9 pi. 9 p o . ) , l'haute en mi liu ix paumes » (6 pi. 9 p o . ) , « à droite lance » (en hauteur verticale), « et de bouce paume et demi » (et de b o u g e [ V . l 1 pi. 1 po. 6 l i g . ) , « large en l'encente » (à la ceinte [ V . ] ) « x v i paumes et demi « (12 pi. 4 p o . G lig.), « e t a u r a une pope ronde a trois rodes et portes par lesquelles , j b c v a l pourront issir et entrer. Item, chascune doit avoir a r b r e de proe qui sera Ions x x v i goues » (58 pi. 6 p o . ) « et v paumes » (3 pi. 9 p o . ) , 0 et 1 autre arbre >. (l'arbre du niil' ) " l ' ' ë " (45 pi.) « et gros 1111 paum e s » ( 3 P ' - ) - «Item, m antennes boues et souflisans, selonc ja raison des arbres. Item, m voiles, un de X L goues » (90 ; ) , « le secont de x x x v u goues » (83 pi. 3 p o . ) , « le tierc de vx.ii> goues » (74 pi- 3 p o . ) , « et le quart de xxxi goues •fia P'- 9 P°") " souffisans, et pour chascun goue i fersiirnItem, vi ancres chascune de m cantaireset demi" ' 5 » 5 liv.); « item,n timons bons et souffisans ; item, pour la sai' (^") ^ ' i "'^ commis, de Lombardie ou de o i - g o i n g n e , xxv centenaires " ( 2 , 5 o o l i v . ) . « Item, une bar^ u e de perascalme (V.) de xi goues o x v i rimes; item, C L r i m e s p o u r la T a r i d e » (la faute de l'original se reproduit dans l a traduction ; nous avons dit qu'au lieu de C L il faut lirexL. O u a r a n t e rames, c'est-à-dire vingt de chaque bande sur un c

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aiguë porter jusques a cet mizeroles, et xxv barris pour aiguë lever, et menus harneis pour compaingne (V.) pour xx maronniers... et doient avoir en chascune Taride estaubleries appareillies pour xx che va US se mestier est... et doient avoir pour chascune Taride v i n li. tournois « (environ io,5oo fr.). Contrat d'affrètement passé entre saint Louis et Gènes ( 1 2 4 6 ) ; Rôle Ms. Bibl. nat. T A R I T A , bas bit. s. f. (Variante orthog. de Tarida. [ V . ] ) Taride. — « Vendo octavam-parteni Taritae, cum toto apparatu et cum omnibus juribus ad me pertinentibus in dicta Tarita, vocata&i/rcfa Katar ina, quaj nunc est in portu Massili.-e. " Contrat de vente, cité par D. Carpenlier. — V . Tarrita. T A R M A , malt. v . a. (De l'ital. Armare, T . ) Armer. — V . Timmattia.

procédé du

préf.

T A R O U A , taïti, s. Bourrasque, Coup ile vent, Tempête. T A R P A D E . On lit dans le Journal du voyage de J. Parmentier ( l 5 a g ) : « L e i 3 , calme le soir; au premier quart mourut le Tarpade de notre Pensée, nommé Pierre L e comte... » Ce texte est le seul qui nous ait offert le mot T a r pade , dont nous ne connaissons pas la signification. La Pensée et le Sacre avaient été armés en Normandie, el nous supposons que Tarpade est une désignation normande particulière aux marins des xv et xvi siècles, à moins qui- ce mot ne soit une mauvaise leçon de manuscrit. Peiit-élrc au lieu àcCarpadc le rédacteur de la relation écrivit-il Carpent, abréviation de Carpcntier ou Charpentier. Au x v siècle on disait : Carpcntier de navire. ( V . , au Supplément, l'article Clinquer.) e

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T À R P A U L I N , T A R P A W L 1 N G , angl. s. (De Tur. [ V . ] ) Prélart. Eu plaisantant, on donne quelquefois ce nom à un vieux marin. C'est comme si 011 l'appelait : Peau goudronnée, Père goudron. En France, on dit : Cul goudronne. T A R Q U I E R , fr. anc. provenç. js. m. (De l'ital. Torchia. [ V . ] ) Voile à balestrali, Voile à livarde. T A R R A B T U N G A (Tarrab tounga), groénl.s. (Tarrab, de Taal; [ V . ] ; Tunga, de ce côté. Du côté des ténèbres, au delà de l'ombre.) N o r d . T A R R A D A , port. anc. s. f. T a r i d e . — « . . . Yinios très vellas sur tas et parecendonos que seriâo gelvas ou Tarradas da outra costa... et conhecenios que erâo galeotas de T u r cos... " Peregrinaçocns de Fernào Mendez Pinto (xvi sièc l e ) , chap. 5, p. 7 (édit. de Lisboa, 1678). Si Mendez Pinto et ses compagnons de navigation purent prendre de loin les galiotes turques pour des gelves ou des tarides, il faut en conclure que ces trois espèces de navires avaient la même apparence, qu'elles étaient à rames, voilées à la latine, et gréées d'un seul màt. — V . 1. Cabote. c

T A R R A K , groënl. s. (Proprement : Ombre.) Nord. — V . Tarrab tunga.

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a v i r e de 90 pieds de longueur, c'est un nombre très-conv e n a b l e , car elles n'occupaient qu'un rectangle de 60 pieds j côté, l'interscalme étant d'environ 3 pieds),«boutes pour e

1431

T A R R E D R O P E , angl. s. (De Tar. [ V . ] ) Cordage g o u dronné. — Rope. T A R R I D A , bas lat. s. f. [Variante orthograph. i\v Tarida. [X.]) Taride. - ~ « T a r ridas et alia ligna rclinquerunt. Chron. de Dandolo, an. 1264.— « Erant auteui naves très, una quartini major erat aliis, et Tarrida; magna'rum gabiis... » Bartol. Scriba, Annal, de Gènes, en 1264. 11 semble qu'on peut inférer de cette phrase que les petites et les moyennes tarides ne portaient pas de gaines. T A R R 1 N G , angl. s. (De Tar. [ V . ] ) Action de goudronner; Goudronnage.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1432

T A R R I T A , bas lat. s. f. (Variante orthogr. de Tarifa. [ V . ] ) Taride. « Ceperunt 5 naves magnas et 6 T a n k a s , refertas Januensium multis bonis. » T l i o m . Walsinghan, an. i386. T A R R O Z Z 1 , vénit. s. m. plur. (? Ou gr. attiq. Top-So'ç , Claie, Natte.) Vieux filin dont on fait des cordages de qualité inférieure, des nattes, des tresses et des paillets. T A R S E L O U N , ar. cote N . d'Afr. s. (De l'ital. Terzarolo. [ V . ] ) Garcette de ris; Ris. T A R S E N A T U S , bas lat. s. m. Arsenal. (V.) « Statuimus Tarsionatum galcaruin 20 vel 3o facere ex altéra parte portusinter nionasterium S. Victoria et Salinas... nain completo Tarsenatu Neapolitano, quem confidiinur in magna parte per présentera hyeniem ultimam manum ponere... >> Lettres de Robert, roi de Jérusalem et de Sicile (i3oo, à 1343), aux Marseillais. — On trouve le mot Tarsenal, pour Arsenal, dans les Assises de Jérusalem, chap. 3 i 4 . T A R S I D O U , ar. cote N . d'Afr. s. Bitord. T A R S I O N A T U S , bas bat. s. Arsenal. — V . Tarsenatus. T A P 2 0 2 , gr. anc. s. m. (Proprement : Claie, Natte. Par extension :) L'Ensemble de rames. Polybe, l i v . mi, chap. 3; liv. x v i , chap. 3. La Pale, le Plat de la rame; la Rame ellemême. — X. Kou-t, Ktom), IlâXov, Ylifiov, nXa-nr|. T A R T A , bas lat. s. f. Nom d'un navire du Moyen A g e que les continuateurs de du Cange n'hésitent pas à regarder comme la T a r i d e . ( V . ) La forme Tarta est, en effet, bien voisine des formes Tareda et Tareta. Nous avions rejeté , t. n , p . 223 de notre Arch. navale, cette hypothèse des Bénédictins, contre laquelle, mieux instruits aujourd'hui par des comparaisons de textes, nous n'avons pas d'objections sérieuses. — « Solvant nomine pcena?.... 5o libras regales, scilicet dominus vel patronns dicta? navis Solib., et d o minus Tarta? vel galea? 20 l i b . , et dominus vel patronus ligni vel barchce duorum tbimonorum vel caupoli 10 libras, etc.» Statuts de Marseille , liv. v i , chap. 33. „ T A R T A N E , fr. s. m. (Comme l'ital. esp. port. Tartana, peut-être fait du précédent ou du vieil esp. Tardante. [ V . ] ) ( G r . v u l g . Tapxâva; angl. Tartan; rus. Tapmaiia [Tartana].) Nom d'un petit navire de la Méditerranée, dont la forme allongée est analogue à celle des chebecks. En général, il est ponté; il porte un setd mât, une voile latine, des haubans à colonne. II grée un foc qui s'amure à l'extrémité d'un éperon, composé d'un système de pièces qu'on pourrait comparer à un de ces ifs triangulaires dont on se sert pour les illuminations; on l'appelle Echelle. La Tartane est maintenant un bâtiment de transport et de pêche. — « L e ordenô Don Luys que en una Tartana fuesse a reconocerle. » P . 9 v ° , Servieiosdc los capitanes Nodules (1621). — « Tartanes 3 , à Toulon. » Abrégé de la Marine du Roy, 1701 ; M s . Arch. de la Mar. — Au x v i siècle, la Tartane avait trois voiles et quelquefois plus: la maistre, le trinquet, et une petite voile derrière, comme le dit Pantcro-Pantera (1614), p. 44. — V . 3 Échelle, Rolo d'equipaggio. e

T A P T I (Turti), gr. vulg. s. (Étymol. inconn.) Nom d'un cordage capelé par un œillet à la tète du mât de la sacolève, et pendant le long de ce mât comme un étrier où la livarde de la grande voile met son pied. — A . FaiSâpa.

T A R Z A N A , esp. anc. s. f. (Variante d'Aturazann et de Tarazana. [ V . ] ) Arsenal. — « E fueron à la caza de los g i n o veses, è à tnirar la juderia è la Tarzana. » Cbron. de D. Реп, Nino, p . 54. T A R Z N A L , malt. s. ( ? D u turc Tersana.

[V.]) Arsenal.

T A S , pour Tops ou Bouchons.— « Plus, pour de liège • (rédaction provençale; « P o u r du liège •>) n pour faire d e (des) Tas aux barilz, six féaux: et parcecy sont 1 l i v . 16 s. 8 den. » Comptes des dépenses faites pou r lu galère Dornan (nov. 1641-oct. 1642); Ms. Arch. delà Mar., fol. 27. T A S E K ( s i C l j ) , mal. s. Mer, une Mer méditerratiée. — V . Laout ( o / ^ ) , Toubir (y_y)TAC К A (Tâska) , rus. s. f. (De ГПаск [Task], rad. d'un certain nombre de mots exprimant l'idée de Tirer, de T r a î ner.) Halage. T A S S I , île de Guèbe, et Gouabam , s. M e r . — V . T a t i . T A S Y - Y A N G , chin. s. Nom que les Chinois donnent à l'Océan occidental. T A T (Tôle), hongr. s. Poupe, Arrière du navire. (V. Hajô ' fara, H a j ô ' tatja.) — Tatbal (à peu près : Totbot), s. [De Tut [ V . ] , P o u p e ; et de Bal, Gauche.) L e côté gauche pat rapport à la poupe. Bâbord. T A T C A B , lasc. v . (Peut-être du sanscr. Tan, T e n d u . q u i , selon M . Eichhoff, Parallèle des langues, p. а&Л, art. n i , a fait Tatas, Tutis, Étendu, Tension. Si Tatearest un mot composé, comme il y a apparence, Cur signifiant Mouvoir, Tatcar exprimerait la double idée du Mouvement et de la Tension. L'action d'abraquer est bien en effet une action double qui répond à Cur et à Тип.) A b r a q u e r . — V . Adbar. T A T I , satawal, s. Mer. — V. Amorouk, T a b i , T a ï , Tassi. T A T I F O N T , malt. v . a. (De l'ital. Attingcrc, Toucher, Toucher le fond.) — Mouiller. — V . Tirmiggia. T A T L U SOU ( j i v o i a b ) . turc, s. (Tatlu,

Doux , qui n%sl

pas salé.) Eau douce. — Y. Sou. T A T T R A Z Z A , malt. v . a. Gréer.

(De l'ital. Altrazzare.

[V.])

T A U , ail. s. (De l'angl.-sax. Tôt», Ëtoupe, qui a fait l'angl. Toiv, le holl. Tout», le dan. Tong et le suéd. Tàg; l'isl. a Tang, signifiant : C o r d e , comme T â g , T o u g . Touvt et T o w . ) C o r d e , C o r d a g e , Amarre, Câble. — Tau in den niistergaten, Corde des anguillers. ( V . Nùstergaten.) — Tan stechen, v . Disposer le câble. T A U B O U R , fr. anc. s. m. Nous ne connaissons pas IV h mologie de ce mot, q u i , selon Romme (1792) et les auteurs qui l'ont c o p i é , est synonyme de : Bras de l'aviron. T a u bour ne se lit ni chez Guillet (1678), ni chez Oesroches (1687), ni chez Aubin (1702), ni chez Lescallier ( 1 7 7 7 ) , ni dans XEncyclopédie (178З). Quoiqu'il soit tout à fait inusité. Willaumez (i8a5) a cru devoir le recueillir. Alex. Chichkoff l'admit dans son Dict. franc.-russe ¡ 1 7 7 5 ) ; R ô d i n g , dans son Index franc.-ail. du iVôrtcrbuch der marine ( 1 7 9 8 ) , et Constant Vilsoët dans son Dict. de marine fr.-danois ( i 8З0'..

r

T A R T I A ( J>j-J-)i turc, S. ( L e même que le précédent.) Palan. T A R Z (s prononcé à peu près ce), bas bret. s. m.fig. Brisan ; Coup de mer. Au propre : Tarz signilie Fracas, Coup violent et avec éclat. — « Eunn turz môr, Un coup de mer. » Legonidec.

T A U D , T A U D E , fr. s. f. selon Willaumez ( i 8 a 5 ) ; s. m. selon O'ilier de Grandpré (1829). L e masculin est préférable assurément. (Étymologie incertaine. Nous avons cru pouvoir avancer (\. Arch. nav., t. 11, p. 363) que Taud est la corruption du mot allemand Thaï», qui nomme la Rosée, Nous avons ajouté : « Les marins français du Nord, voulant dire qu'ils se garantissent de la Thau, ont dit : Nous nous


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . fautions. » Peut-être Tnuil est-il une corruption de Toltla ( V . ) o u de Tolrlo ( V . ) , signifiant-.Tente, Banne. Dans le vieux f r a n ç a i s Tandlr signifiait : Couvrir, comme on le voit par c e t t e phrase de Philippe de Contînmes : « Ils jettoient la terrer d e l'autre costé, pour soi Taudir de l'artillerie. > Les Taudis é t a i e n t , selon le président Fauchet ( l i v . u de la Milice), M é n a g e , le Duchat et du Cange, des espèces de mantelets e n b o i s dont on se servait pour approcher, à couvert, de l'enn e m i . Du Cange rapporte ce mot au bas grec ToûXoov, TOUÀSO-;, par lequel on désignait les bagages militaires, les .ibstacles. Mais TouXSov n'étant pas issu du grec ancien, q u e l l e est sa véritable origine? Pour ne rien oublier, ajout o n s que l'édition de Joinville, donnée par du Cange, ne n o m m e point Taudis, mais Tandcis , ces abris faits de bois e t quelquefois de pierres. ( « Ung Tandeis de grosses pierres d e tailles. " ) Dom Carpenticr a rangé ce mot sous : Tenduri; T e n d r e . Notre mot Taudis signifiant : « Petit logement en m a u v a i s état » (Académie franc., i 8 t / | ) , a de grands rapp o r t s avec le Taud des marins qui est un abri contre la p l u i e , mais non pas toujours contre le froid.) (Basq. vulg. Taud"-) Tente faite d'une grosse toile goudronnée ou peinte q u ' o n établit au-dessus des barques pendant la nuit, ou q u a n d il pleut. Quelquefois, à bord des grands navires, sutu n e vergue de rechange établie entre le mât de misaine et l e g r a n d mât, on jette un prélart ( V . ) qu'on développe sur ]es passavants ( V . ) , et qui, servant de tente aux gens de q u a r t pendant la pluie, reçoit le nom de Taud. (Ar. cette d e Barbarie, Tendu daarli'eumare.) — Manq. à Fournier ( i 6 4 3 ) , à Guillet ( i 6 8 3 ) , à Desroches (1687), à Aubin (1702), à Lescalier (1777), à XEncyclopéd. (1783), à Routine (1792, 1 8 1 3 ) . — V. Banne, Tendelet, T e n t e , T e u g u e . T A U D E R , v . a. (De Taud. [ V . ] ) Déployer, Tendre, Étab l i r le Taud. — Se Tauder, se Mettre à l'abri. — V. Banner, Tenter. T ' A U G H T (Tut), angl. adj. Roide, T e n d u , Abraqué, en parlant d'un cordage; Enflée, Pleine, qui Porte bien, en parlant d'une v o i l e . — Taughten (Ta) a rope, v. a. Rider un cordage. 1. T A U L A , rat. anc. s. f. (Du lat. Tabula, Planche.) B o r d a g e . — " E a major ferme ta t « (et pour les retenir plus sûrement) « que tantost Lleuassen de les galees, e dels lenys, d e les barques, e de la nau dues Taules del pla a cascu v e x e l l , por tal que negu non pogues fer compte que per m a i ' pogues escapar : e axi que cascu pensas de fer coin a b o , e aço fo la fi del conseil. « C/ironli/. de Ha m. Miintnner, c h a p . 219. e

2. T A U L A , cat. anc. s. f. (Du lat. Tabula . Planche.) C a r t e l , Tableau sur lequel était écrite l'annonce d'un armement naval. Cette espèce d'affiche provoquait l'enrôlement d e s matelots, des arbalétriers, et de tous les gens de service ' q u i prenaient parti sur un'navire. — « E dix li » (le roi C h a r l e s à G. Cortiut de Marseille) « que tantost faes partir T a u l a , e que armas de bonet gents tost Marsclesos de la ,-iba île Prohença xxv galees, et que de neguna allia nacio d e gens no hi metes nul boni, mas vers Prohençals, e que jii metes armament de coraits, e de notxels, e de proès doble arinanieiit : e que pensas, que cascu fos util lleo, e quen feys ,-U capita e senyor major. . C/iron. de Ram. Muiilnner ( x n i s i è c l e ) , chap. 83. (V. Posnr Tmtlu.) — Un document du commencement du x v siècle, précieux parles détails qu'il renf e r m e , le -Livre des dépenses faites pour l'armement de la galère SAINT-THOMAS, que monta, en mai 14.06, Martin, roi d ' A r a g o n , pour aller de Barcelone à Valence où s'étaient manifestés quelques troubles populaires, nous fait connaître c

e

1433

que la Taitln, quand elle avait été préparée par un menuisier, était couverte d'une inscription gravée; qu'on l'élevait ensuite ou dans la ville ou sur le rivage de la mer; qu'on la parait de branches d'arbres, de rameaux verts, et d'une étoffe, probablement de couleur éclatante; qu'à cc'ité d'elle on levait, bénie après une messe solennelle, la bannière royale, ou celle du prince au nom duquel l'armement allait se faire; enfin que le tableau restait planté tant que durait (armement, et qu'autour du lieu où il se montrait étaient des trompettes sonnant des fanfares et annonçant l'armement projeté. Voici les passages du Compte (Ms. pap. in-fol , Bibl. de la Mar., n° g38-3) qui justifient ce que nous venons d'avancer: « I t e m , foren douais et pagats per man del dit clauari » (et payés par les mains dudit trésorier)» a"n > ( p o u r : a en) t JohanOliuer, fuster » (de Fusta, bois, Charpentier, Menuisier), « per fer la Tanla del acordamgnt. (le tableau des engagements) « de la dita galea, huvt florins que valen iiij libres viii s. » Fol. 69. — « Item, foren donats lo primer j o r n . del armament al bastaix qui agraua ^(Aeraba, grava) « e ruxa (gratta) <• la dita Tanla , vi den.» Fol. 68.— « I t e m , foren douais an PereColomjners, verguer délia ciutat, perobs d'enzamai' la dita Taula et nitros coses nécessaire per obs d'arrear la dita Taula, 1 lib. ij s. » P . 68 v " . — « Item, foren donats a vn bastaix •> (c'est le Battage esp., le Bastagio ital., Crocheteur, Portefaix, Faquin) « qui porta de la ciutat >• (de la ville de Valence) « al grau (V.) de la mar la bandera et drap delà Taula, 1 lib. " Fol. 69. — « Item, foren donats per offert.! • (pour l'offrande faite à la messe) de la niissa ques" dix » (que l'on dit) « per benediçao de la bandera reyal, lo jorn primer quis para la Taula del dit accordament, dos florinx que valen 1 lib. ij s. » P . 68. — « Item, foren pagats an Ramon Artus, trompeta de la ciutat, e a soscompanyos, per diuerses cridades (cris, proclamations, annonces) « p e r aquelles fêles per rabo del dit armament, et per sentir continuament la Tanla axi al grau con en la ciutat durant lo dit armament, iiijlibs.iij s. » P . 77. — V . Parar la Tanla. 3. T A U L A , cat. anc. s. f. (Du lat. Tabula.) Ce mot parait avoir désigné l'Arbaleslière ( V . ) de la galère. — « E dels balesters lions cal dir, que eren ballestees en Taula, que en tal guisa eran alresals, que no lirauen treta «pie no matasseii o no gastessen loin que ferien : que en les batalles en Taula fan los jochs. •> (bran, de Ram. Mitntuner, chap. 83. — n |; els ballestera tots calhalans en Taula de totes l e s galees. I b i d . , chap. 113. — II resulte évidemment de ces deux passages, que la Tanin était le poste des arbalcsticrs ; cela résulte également d'un passage de la même chronique qu'on trouvera à l'art. Guien nb Tersáis. ( V . ) Voici une phrase qui semble prouver que la Taula s'étendait jusqu'à l'arrière de la galère, car c'était à la poupe et à la droite du navire que se plantait la bannière: — « E axi tantost vaja Iestandart a la Taula, e pensais de pagaraquestes x \ v galees, e dos lehVS, de quatro inesos que nos volcin en lesdiles galees pas-ar e n Catbalttnya. a Cbran. citée, chap. 76. — V . Antolla. T A U L A N DE P O U P E , IV. anc. s. m. Nous ne savons quel objet ou quelle partie du navire désignait ce nom de Taulnn que nous trouvons fol. 10, Compte des dépenses de lu galère Dornnno, 1628, Ms. Arch. de la Mar. : - Du 27. pour a cabrions pour le'l'autan de p o u p e , 1 liv. » — Peutêtre ce terme était-il une francisation du calai. Taula (\ .\ et désignait-il l'Arbalestière. ' P A U L A R ou T O L L A R , comme l'écrit le chevalin de Passebon dans son œuvre gravee (V. Navire), fr. anc. provenç. s. m. Chambre des malades dans la galère. — • \ 'Paular des malades qui sert à les coucher ion l'appelle ailssv u

180


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1434

la chambre du chirurgien, parce que la caisse de ses remèdes est au pied de ce Taular)... 7 pieds 2 pouces (de longueur). » P 3.5 1 Traite de la construction des galères, Ms. du xvii siècle, Bibl. d e l à Mar. Trompé par l'orthographe de Passebon, et ne connaissant pas encore le passage qu'on vient de l i r e , nous avions cru ( V . Arch. naç.,t. i ' p . 289) que le Tollar ou petit hôpital de la galère avait été nommé ainsi du lat. Totcrare , Souffrir. Nous étions dans l'erreur. Le Taular était manifestement le lit sur lequel étaient couchés les malades, lit au pied duquel était la caisse du chirurgien. Le lit nomma la chambre qui le renfermait; il avait été nommé lui-même de l'ital. Tavola, ou du cat. Taula, Planche. On voit, en effet, dans la coupe de la galère que nous avons donnée plus haut ( p . 7&7|), que c'était un lit de camp sur lequel on mettait des matelas. — Dans le 11 vol. de notre Archéol. nav., p. 49, on a imprimé Taular au lieu de Talar. (V.) c ,

;

T A U L E S , cat. anc., plur. de Taula. (Du lat. Tabulai,) Registre; Journal sur lequel on inscrivait les marchandises embarquées) probablement avant d'en faire l'inscription sur le Libre, le Cartolari ou le Capbreu. (V. ces mots.) — E si nau gitava per fortuna ô per altra Ventura que li esdevengués, è gitava la roba, veent per algd, de aquell mercader o pelegri ô mariner ô de altra quasevol persona, que no fos scrita en lo libre ô en les Taules, ô al scrivà, ô al senyor no fos manifestada, ô abom que l'senyor, etc. « Consulat de la mer, chap. 70, édit. Pardessus. T A U N A , nouv.-zél. s. (Peut-être de Tau, exprimant l'idée de Réunion, Agrégation; et à".One; Sable.) Banc de sable. T A U R A N G A , nouv.-zél. s. (Tau et Ranga, exprimant l'un et l'autre l'idée de Réunion, Rassemblement, Rencontre.) Débarcadère, Quai. T A U W E R K , ail. s. (De Tau. [ V . ] ) Manœuvres'(les). — V. Laufende, Stehende. T A V E R I U S , bas lat. s. m. Peut-être Tavernius, pour Tavernarius ou Tabernarius. Tavernier, Despensier, Cambusier. ( V . Bytannus.) — Manque à du Cange et à Carpentier. — V . Taverne. T A V E R N E . f r . anc. s. f. (Du lat. Taberna, A u b e r g e , Cabaret.) Chambre où un officier marinier, dans les vaisseaux des x v i et x v n siècles, et le comité, dans les galères , vendait des vivres, des boissons et du tabac aux gens de l'équipage. — Dans la Coupe d'une galère, par le chevalier de Passebon, on voit la Taverne entre la Soute aux poudres ( V . ) et la chambre des voiles (V. ci-dessus, p. 764); quelquefois la Taverne était établie dans la soute aux voiles elle-même. — En 1672, les Tavernes furent défendues à bord.'Les motifs de cette défense sont contenus dans nue ordonnance dont voici le texte en abrégé: « S a M a j . v o u lant retrancher les abus qui se commettent sur la pluspart de ses vaisseaux de guerre par le moyen des Tauernes qui y sont tenues par les maistres ou autres officiers mariniers, qui donnent occasion et facilité aux gens des équipages de consommer leur solde et leurs hardés, Sa Maj. leur faisant fournir les viui es nécessaires pour leur nourriture et subsistance... fait très expresses deffenses à toutes personnes... de tenir aucune Tauerne de vin, eau de v i e , tabac, et autres denrées, sous quelque prétexte que ce soit, à peyne de confiscation et de punition corporelle. » Ordonnance du Roy , Saint-Germain en L a y e , 20 oct. 1672. (Ordres du Roy, Ms. A r c h . de la Mar., vol. 11, année 1672.) — V . Corbillas. e

e

T A V O L A , ital. s. f. (Du lat. Tabula, Planche.) Bordage. — n Inchiodansi le Tavole di coperta, quali vanno dentate soprale late. » Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. ( 1 6 0 7 ) , р. З2. T A V O L A T O , ital. s. m. Plancher, Partie de couverte de la galère. — « I Tavolati di poppa et proda stanno et si reggono sopra i baccalari, et vanno per fin all'Aposticcio. » Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), р. З4. T A V V I C I N A , malt. v . a. (De l'ital. Avvicinare, A p p r o ­ cher, Avoisiner; lat. Vicinai, Voisin; de Virus, Quartier, R u e . R a d . gr. ? О wo;, Maison.) A b o r d e r . — V . Tithol il port. TAWA

M A I , taïti, s. Médecin, Chirurgien.

T A W I , nouv.-zél. s. H o u l e , Mer houleuse. T A X A M A R , esp. s. m. (Variante de Tajamar. [ V . ] ) T a i l le-mer.— « El corbaton de gorja que sirba de Taxaniar de buena bragada y galibo. » Razon de las medidas... para vn galeon nombràdo Nuestra Sefiora de L o r e t o , M s . x v n siècle, Bibl. de la M a r . , n" 14255-3.— V. P e r n o .

e

' P A Y A , prov. anc. ar. côte N . d'Afr. (De l'ital. [ V . ] ) Poulie. — V . Talla.

Taglia.

T A Y A R , lasc. adj. (Le Dict. hindoost. engl. de J. T a y l o r et W . limiter, t. i , p . 5o6, donne Tneyar, signifiant : Préparé, comme un adj. persan usité chez les Hindous.) P a r é . — Tayar age? Etes-vous parés? — Tayar djaga djaga! Soyez parés à virer! — Tayar rao djese damancé firaga, Soyez parés à virer lof pour lof. — Tayar rao gavis arianéca, Soyez parés à amener les huniers. e r

T A Y E , lasc. s. (C'est l'angl. Туе. — L e lient. T h . R o e ­ buck , p. 128 de son Engl. and hindoost. naval dict. [181З], art. Туе, écrit : Tue.) Itague. — Ta) e milao, Affale l'itague, ou : Les itagues. T A X Y A P 0 M 0 2 (Tahydromo-s), gr. litt. et vulg. adj. ( D e Ta/u, V i t e ; et de Apausïv, Courir.) Bon marcheur. T A X T I Ï A O I O N (Tahyplio-n), gr. litt. mod. s. n. ( D e Tayûç, V i t e ; et de nXotov [ V . ] . ) Paquebot. — V . LTaxiïov. Т А Щ И Т Ь (Tachtchitc), rus. v. a. (Proprement : Traîner, sous-entendu : Ses ancres. ) Chasser sur ses ancres. (Alex. Boutakoff, page 12.) — M a n q u e à Chichkoff. T B I E G H E T , malt. v. Élonger. Т В Е Р Д Ы Й К О Н Е Ц Ъ С Н А С Т И (Tvérdie honetss snasti), rus. s. ( M o t à mot : Fixe bout d'une manœuvre.) Dormant d'une manœuvre. — V . С н а с т ъ , Konejrb. Т С Н А , chili, s. Petit radeau. TCHAGHYRMAQ ( ^ i U ) ,

turc, s . ( D e

Tchaghyrich

[ ^ i j c L s . ] , Crier.) (Appeler à haute voix.) Héler. TCIIA1 (J;'L=.), turc, s. Rivière, Fleuve. — V . Djouï, I r m a

N È N E

(Jb?0» q ((JRV~^)> IRV')T C H A L O U A L A T E , lasc. s. (De Tchelao, Courir.) M a nœuvres courantes. — L e lient. T h . Roebuck, p. 97, art. Running, liigging, de son Engl. and hindoost. naval dict. (181З), écrit : Chaloo ringeen (Tchalou ringuine). — V . Alate. T C H A L Q A N M A U * y i ) l a . ) , turc, s. Roulis. T C H A M B R A , lasc. s. Basane. TCHANAQ

(^L^.), turc, s.

(Proprement : Ecuelle.)

H u n e . — V . Dulek, Ivioulek. T C H A N T E O U L A L A P T I , lasc. s. (Lapti, à fouet.

Palan.) Palan


1435

GLOSSAIRE N A U T I Q U E . T C H A O , cliin. s. Glandes rames. — V. Lem. T C H A P , lasc. v. Peser. — Tchap damane are ancar, (yéncar, du verb. Ancarna. [ V . ] ) Pèse surlesécoutesetHisse, U o r d e et Hisse. — Tchap estingui, Pèse sur les cargues. T C H A R P A G R I C A R N A , lasc. v. Affourcher un navire, l'Amarrer. T C H A T A L , ar. cet. N . d'Afr. s. Corne. T C H A V I , lasc. s. (Du port. Chave, Clef, dont le diminutif Chavelha signifie : Cheville.) Essieu, A x e de poulie; Clef d'un mât L e lient. T h . Roebuck, p . 9 et 83 de son Engl. and hindoost. naval dict. ( i 8 i 3 ) , écrit : Chabèe, et p. 33 : Chavee.— V . Dol. T Ç H É F A H E N , ar.côte N . d'Afr. s. (Du gr. KtoiXi, p o m m e du mât.

Tète.)

T C H E K M È D J È ( i a r * ^ ) , turc, s. Anse. Ce sens du mot T c h e k m è d j è , qui nous est fourni par le Dict. fr.-turc de M . Bianchi, p. 20, i col., ne se retrouve point p. 38/i du Zfict. turc-fr,; là ce mot n'a pas d'autre signification que p o n t , Boîte et Tiroir. r e

T C H E K T U R M È ( ^ ; S k ) , t u r c , s. (Peut-être de fchèkm'ek f _ î - X * ^ ? - ] > Tirer, parce que le rameur tire la rame à lui a p r è s l'avoir plongée dans l'eau.) Galiote; Galère; Demigalère. T C H É L A O , lasc. v. (Du pers. Chèle, Chèlek, Alerte, Qui c o u r t ; Chélékie, Activité, S itesse. Dici, hindoost. engl. de J . T a y l o r et W . H u n ter, 1.1", p . 604, lig. 7.) Cette origine n'est pas moins manifeste dans Tchalou. ( V . ) Courir. r

T C H E M B E R ( r r ç - ) , turc, s. Nom d'un navire «assez g r o s , " dit M . Bianchi. Ce bâtiment est aussi appelé Vulyq T C H E M B E R D I R E G U I {^Jji

j^,),

turc, s. (Dirègui

A .5], de Dirèk [ v ^ f j i ] . [ V . ] ) Mât d' artimon. T C H E M S , vanikoro, s. Hache. — V . Terne. 1 . T C I l E O U , chin. s. Navire, Vaisseau, Barque, Bàtin i e n t grand ou petit. 2. T C H È O U . c h i n . s. Balai. — V . Sody. T C H Ê O U - F Ô N G , chin. s. Vent du nord. — V . Lêang.

J. Klaproth, Lettre sur la boussole (i83/j). Voici ce que di du Tchi-nan M . Michel Masson, dans une note des : Douze perles du collier, Simples légendes des écoles chinoises, publiées les 7, 8 et 9 avril i 8 / | 3 , dans le journal la Presse: •< C'est dans la direction du pôle sud que les Chinois placent l'index de leur boussole; ils le nomment Tchi-nan-tchin (littéralement: Montrant le Midi, l'aiguille). Quant à l'antiquité de la découverte de ce précieux instrument par les Chinois, elle ne peut être mise en doute. Quelques-uns en font honneur au sage T c h e o u - K o n g , oncle de l'empereur Tching-Oiiang, de la dynastie des Tcheou. On dit que des ambassadeurs d'un roi des pays méridionaux étant venus apporter un tribut à l'empereur Tchin-Ouang, le sage Tcheou-Kong fit construire un chariot sur lequel était une statue d'homme dont la main droite montrait toujours le Sud. Ce chariot était destiné à reconduire les ambassadeurs dans leur pays; on le nomma Tchi-nan-tché (Montrant le M i d i , le char). Répétons ici ce qu'écrivait en i838 le savant et zélé M . Medliurst, missionnaire de l'Eglise anglicane à la Chine: « Il est certain que Marco-Paulo, le voyageur vénitien, visita la Chine en 1275; la boussole ne fut inventée par Gioia, de Naples, que dans l'année i 3 o 2 : donc il est supposable que ce voyageur italien l'avait fait connaître à ses compatriotes. » Quoi qu'il en soit, il y avait plus de vingt siècles que les Chinois se servaient de la boussole quand les Européens commencèrent à en faire usage. » — I l est probable que Màrco-Paolo rapporta de la Chine des notions sur la boussole et sur l'usage qu'en faisaient les marins chinois; niais il n'est pas vrai de dire, avec le révérend Medliurst, que le navigateur vénitien fit connaître cet instrument à ses compatriotes, parce que l'aiguille aimantée était connue et d'un usage général en Europe dès le xu* siècle, ainsi que nous l'avons établi, p. 206, t. 1" de notre Archéologie navale, et ici, art. Manette. ( V . ) Quant à l'invention de la boussole par Gioia, en i 3 o 2 , c'est une erreur facile à démontrer. Gioia ne naquit qu'en i3oo, et, au moins un siècle avant sa naissance, l'aiguille, enfermée dans un fétu, après avoir été frottée sur l'aimant, flottait sur l'eau à bord de tous les navires. Ce qui a fait parvenir le nom de Gioa jusqu'à nous, c'est l'ingénieuse idée qu'il eut, dit-on, de suspendre l'aiguille aimantée sur un pivot, et d'enfermer ce système dans une boîte (Boussola); mais ce fait est loin d'être prouvé. ( V . Aiguille, Boussole, Manette.)— Tcht'n pliait (Plat ou Boîte de l'aiguille régulatrice.) Boussole, J. Klaproth.

T C H Ë Ô U - T S E , chin. s. Lac, Port. — V . Y 5 . T C H E R , lasc. s. Banc, Bas-fond

V . Kharabi.

1. T C H i N G , chin. Synon. de Chfng. ( V . )

T C H E R B 1 , lasc. s. (Probablement du pers. Churb, qui, „ e l o le Dict. hindoost. engl. de J. Taylor [t. 1, p. 621, lig. signifie : Huileux, Onctueux.) Suif. n

T ' C H E R R E U C H ' , ar. côte N . d'Afr. s. Nord-Ouest. — '•fcherreuch' karta lil gh'arbi, Nord-Ouest-Quart-d'Ouest. .-y. Gh'arbi.)—Tcherreitch' karta lil smaouille, Nord-OuestQ u a r t de Nord. — V . Smaouille. T ' C H E U R M È (tejjç.),

turc, s. (Qui a fait l'ital.

r V . ] ) Chiourme. — V . Keurekichiler

(Xf^j?)-

Ciurma.

T C H E U Z M E K ( v J i C j ^ ) , turc, v . a". (Proprement : D é l i e r , Détacher.) Démarrer. TOIEVIRTMÈK [gjj^,],

( v ^ X v j a ; ) ; turc, v. a.

(De Tchcvrè

T o u r , Circuit.) (Proprement : Tourner, Retourner.)

V i r e r de bord. T C H I - N A N - T C H I N , chin. s. (Littéralement : L'aiguille yTchin] montrant le Midi.) (L'aiguille aimantée.) Boussole,

2. T C H I N G , chin. v. Aller à la découverte, Découvrir, Etre en vigie, Reconnaître. T C H 1 N - N Y , chin. v . Naufrager, Paire naufrage, Sombrer. T C H I R I O U N G , port du Roi-Georges, s. Nord, Vent du Nord. TCH1ZGUI

{^Jjfr),

turc, s. Sillage.

T C 1 I O , chin. s. A r r i è r e , Poupe. — Y . Châo. T C H Ô - L Ô U , chin. s. N a v i r e , Bâtiment. T C H O Â N G - K U E , chin. s. Pieu planté eu terre, auquel on amarre un navire. 1. T C l l O N G , chin.

s..Canon.

2. T C H O N G , chin. s. Cloche T C H O R D È , lasc. v. (De Tchor dena [na, préfixe de l'infinitif].) Quitter, Larguer. Tchoma signifie Lâcher, Délier; I

80.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1436

tchor signifie Lâche, Délié , Libre ; Dena, Aller. — L e lient. Th Roebuck écrit: Ch,hor jana ou Dcna, p. I, art. To abandon (leave), et p. i 6 , a r t . Tocastoffde son Engl. and hindoost. naval Dict. ( I 8 I 3 . ) [ V . Salac carna.]) Largue! — Tchordé bossa ! 1 .argue les bosses ! — Tchordé gains ! Largue les huniers! Tchordé sabors! Largue les perroquets! — Tchordé trinquette! Largue la misaine. — Tchordé agucl boulines ! Largue les boulines devant ! — Tchordé agucl pitchel h, boulines! Largue les boulines partout ! T C H O U E N , chin. s. N a v i r e , en général ; Vaisseau, Bâtiment.— \ . T c h e ô u . r

T C H O U E N - T S Â N G , chin. s. Cloisons ; Plate-forme de la cale. T C H O U L D A N E , lasc. s. — V . Soultane.. T C H O U T A , lasc. s. En dérive. L e lient. T h . Roebuck, p. 2 de son Engl. and hindoost. naval Dict. (1813), écrit : Ch,hoottv, ternie auquel il donne pour synonyme : Mara Mara. T C H O U T A A M A R , lasc. s. Càblot. — V . Amar. T C I I O L Y - T S O U À N , chin. s. C o q , Cuisinier. — V . H 6 Teôu, T c h ù - T s é . T G H U , chin. s. Sortir. T C H Û - F A N G , chin. s. Cuisine. T C H U - T S A Y , chin. v. a. Commander, Gouverner. T C H Ù - T S É , chin. s. C o q , Cuisinier. — V . H ô - T e ô u ; Tchoûy-Tsouan. T C H Y , chin. s. Hache; Grande hache. T C O G L I , malt. v . a. (De l'ital. Coglicre.) CuvWWr une manœuvre. T E - L E , vai ( A f r . ) , s. Soleil. Vai-vocabulary, by prof. 3. \ V . Gibbs, J/neric. journal of scienc. and arts, vol. x x x v m , p. /,3. TEC,

lasc. s. Cap.

T E C T A N A V I S , lat. s. f. (De Tcgcrc, Couvrir.) Navire ponté. — « Massilienses usi L . Domitii consilio naves longas expediuut numéro x v n , quarum erant undecim Tectae. » César, liv. i, de Bcllo civili. — U n des traducteurs de C é sar ( 1837) a rendu ainsi ce passage: « Les Marseillais équipent, par le conseil d e L . Domi tins, dix-sept galères, sur lequel nombre onze étaient pontées. » Galère n'est pas le mot propre. Tout ce q u i , parmi les vaisseaux longs , avait l'importance de ce qu'au Moyen Age on appelait galère, était certainement ponté. Ainsi, dans les dix-huit bâtiments de guerre à raines (naves longas), il n'y en avait que onze ayant peut-être la grandeur et la force des g a l è r e s . — V . Constrata navis.

été employé pour désigner la Couverte on Pont du n a v i r e , par Pierre-Martyr d'Angheria ( i 5 o i ) . — X. Detectum, G a leacea, Porta custos. T E G O U R A , port Dalrymple, s. Soleil. — s. Vent. — V . Tihourata.

Tegouratina,

T E Z A j g r . mod. idiome d'Hydra,v. (Del'ital. Teso,Tendu.) Abraquer. —Te ctpw, gr. vulg. (Trancript. de l'ital. Tesare.) Abraquer, Roidir. s

TE1N/ERINGR (raflixe du subst.), isl. s. m. Barque à cinq bancs de rameurs. T E I X 0 2 , gr. s. m. (De Tsu/s'co, Je suis armé.)Rempart élevé au-dessus du plat-bord, Bastingage. Athénée, liv. v , dit : « Tcr/oç Se iitaX^i-; £i"/ov, xai x a T a a x p i . ó p a T a Olà v=i.>; i—\ xiXXiëavTiov x a T E C X E u â c a T o ; ce qui signifie : « Il y avait dans le vaisseau (d'Hiéron) des bastingages, des créneaux et des ponts. » — Au chapitre de Lacedèmone, dans son P é r i p l e , Scylax dit que Gythion a un « vewpiov xoci TEÎ/OÇ. « Vossius a traduit ces mots par : «Navale cum portu; >> il y a là une double erreur. Nous avons signalé la première ci-dessus, art. Nsiópiov ( V . ) ; quant à l'autre, elle est manifeste. Scylax voulut dire que Gythion avait une espèce de bassin ou de darse pour recevoir les navires désarmés ou en armement; et que, de plus, il avait une fortification, c'est-à-dire qu'il était entouré de murailles, ou défendu par des ouvrages fortifiés. Vossius est plus exact dans sa traduction du chap. d'Ambracia : — « "Eo-ri os xcù iict Ôo-Xâ-CT-,-]; TÉÌ/OC , xai Xipr/v xaXXi-jToç. — Habet vero ad mare murum , et portimi puleherrimum. » Au chap. de l'Attique, à propos d'Eleusis, de Rhamnos et d'Anaphlyste, il traduitTeîxo,- par Munlmcntum. — X. EocóXio-, "EiraX^tç, Ka-cacopay-Jia, MTra-jTiyxâyiov. T E K E R O CSIGA (Téhéreu tchigo), bongr. s. [Tetterò', Tournant; de Teherni, T o u r n e r ; Csiga, Rouet.) Réa de poulie. T E K I , w o l . v. D é m a r r e r . — V . Y é w i . T E K I A , isl. s. f. (De Tek,

Teha, P r e n d r e . ) Prise.

T E K N È (iiSL'î), turc, s. Navire. — Toute espèce de Navire est désigné par ce mot générique. — V . Fluk f ^ î i l i ) , Guèiiii

(^jtS), Kechti (^t£"),

Sèfinè

(AJUÏW).

T E L A , esp. s. f. (Du lat.) T o i l e , et, par extension, A'oile. — « Viar tela, Faire voile. » — V . Vela. T É L A A , ar. côte N . d'Afr. s. Auloffée. T E L A J O , ital. s. m. (De Tela, Toile.) Châssis quadrangulaire garni de toile.) Cadre ou Hamac à l'anglaise. T E L A R O , ital. anc. s. m. Dans la langue vulgaire on appelait Telaro, selon Duez (1674), un châssis garni de toile e t , par extension, un châssis d'imprimerie, et même un métier ; dans le vocabulaire des gens de mer des x v i * et x v u siècles on appelait de ce nom la partie du pont entre les apostis et les deux jougs, sur laquelle étaient placés les bancs des rameurs. En franc, provenç. Talar. — « Chiamasi il Telaro quella parte eh' è va da un aposticcio ( Y . ) all'altro, levando la larghezza de gli aposlicci et la corsìa... La larghezza del Telaro ha da esser palmi 28 « (ou 21 pi. — 6 -82 ) , « di modo che resta banda che dicon per C i glione ( V . ) ò manoella ( V . ) palmi 14 « (ou 10 pi. — 3'"- 24 -). Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 24. On voit par cette dernière phrase que le Telaro était composé des deux Ciglioni ou Manoelle. — L e Telaro avait de l'analogie avec ce que les Grecs nommaient 1'"Eyxwirov. ( V . ) — « L o Telaro della uoga, della corsìa al mento di fora del postisso, palmi i4 » (ou i o p i . 6 p o . — 3" - 4 i ) - » A n d . Rios, Fabrica e

TEE

ou T E E T E E , tonga , v. Flotter.

T E I T T O F A N A , tonga, s. {Fana, lMât; Tefito, probablement lé même que Tç/ffo, Racine.) Pied du mât. T E G E N D E AVIND I N K R I M P E N , holl. v. a. (Mot à mot : Contre le vent se resserrer. — Krimpen, étymologie inconnue.) Pincer le vent, Rallier le vent, Serrer le vent. P. Marin , Dict. holl.-fr. (1762), art. Pincer, p. 8/,o. — V. De vrind afkneypen, De-wind prangen, Scherp by de wind zeilen. — Tegen stro'om, s. (Stroorn, Courant. [Angl.-sax. Streom, Sircam; isl. Straumr] ; Tegen, Contre. [Angl.-sax. To-gegnes, To-geanes; de Gean , Opposé.]) Contre-marée. T E G M E N , bas lat. s. n. (De Tegere, Couvrir.) Ce mot a

ra

c

e

1

c


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . duna galera, Ms. de 1612; classe s i n , codex 55, Biblioth. M a g l i a b e c c b . de Florence. On voit par cette phrase qu'Andréa R i o s donnait le nom de T e l a i o au cadre de la vogue formé p a r la coursie, l'apostis et les deux jougs, c'est-à-dire à la m o i t i é du grand châssis défini par Crescendo. Quant à la l a r g e u r du Talar, Rios et Crescendo sont tout à fait d'acc o r d , l'un donnant 14 palmes à la moitié d e c e cadre, qui, t o u t entier, est chez l'autre de 28 palmes. T E L E L É S [Téliléche), hongr. s. (De Tel, Hiver.) Hivern a g e . — Telelni, v . n. Hiverner. T E L L (plur. Tellnu), bas bref. s. m. Voile latine. L e g o n i d e c . L e P . Grégoire dit Gtvel cornecq (Kornek) , (Voile cornue). T E L L O , mal. s. Fond de la mer.Petit interpr. matai ( i 8 3 g ) . C e mot n'est point dans D . Haex; il manque aussi à M a r s d e n ; peut-être est-ce le même q u e : T E L O K , ou T E L O U K

(,3b'),

mal. s. Raie, G o l f e , Rade.

1 ) . H a e x , p. 46, d i t : « T E L O C : Nauale, Port). TELOUNG-AN

Portas (Arsenal,

{n sonnant), mal. anc. s. (De

Tehng

r ^ J ^ j ] , Assister.) (Secours, assistance.) Part que tout marin a v a i t dans la cargaison du navire sur lequel il servait pour u n e expédition. Cette part pouvait être convertie en une s o m m e d'argent qui gardait le nom de Teloang-an. Code m a r i t . de Malacca ( x u i siècle), chap. i 5 . — Quand le marin n e naviguait pas à la part, son Teloung-an était ce qu'en F r a n c e on appelait Cinglage ( V . ) , ce que les Italiens n o m m a i e n t Marinacia. (V.) e

TEMANGGONG

les gouvernails des navires étrangers et les gardait, pour empêcher qu'une concurrence ne s'établît entre les vaisseaux anconitains et ceux-ci pour le nolis des passagers. Quand les bâtiments du pays étaient pourvus, les étrangers p o u vaient prendre des voyageurs. — La coutume d'enlever leurs gouvernails aux navires sur lesquels on met embargo n'est pas tombée en désuétude. L'amiral W . Parker, dans le blocus qu'il a fait du Pirée et des autres ports de la Grèce, en février i 8 5 o , à propos de réclamations adressées au Roi de la Grèce par le gouvernement anglais, au nom d e quelques sujets de S. M . Britannique, a fait démonter et mettre sous le scellé les gouvernails de tous les bâtiments enfermés dans les ports qu'il b l o q u a i t — V . Galeacea, T i m o n e , Verga. T E M O N A R I A , bas lat. s. f. On lit, liv. i v , chap. 15 dés Statata Massiliœ : f Et si forte contingeret quod arbor navis in qua predicti irent, vel temo, vel Temonaria, vel antene , vel aliud simile 1 umperelur, etc. » Nous avions pensé d'abord, et nous avions dit, p. 3y4, t. 11 de notre Arch. nav., ( p i e la Temonaria était la b a r r e du gouvernail; une nouvelle étude faite des textes du x i n " siècle nous fait croire aujourd'hui (pie la phrase des Statuts désigne l'appareil qui tenait le gouvernail décote, et que la Temonaria ou Thenionaria d e Marseille n'était pas autre chose que la Timonera ( V . ) d e Barcelone. On peutvoirpar un textecitédans l'art, précédent que lorsqu'on suspendit à l'étambot le gouvernail qui longtemps avait été accroché à la hanche du n a v i r e , l'appareil des gonds qui le supportèrent garda un nom Tcmonalr q u i diffère peu de Temonaria. T E M O N A R I U S , bas lat. s. f. Timonier. T E M O N E , ital. anc. s. m. ( D u ' l a t Temo.[\.]) vernail.

(^S&S), mal. s. Amiral. — V . Laksa-

inana ( ^ j L ^ J L ) ) , Panglima laout ( O j " ^

t£*?i;

Tempétueux.) Agitation des flots. T E M O , bas lat. ital. s. m. (Du lat. Timo, Timon de la c h a r r u e , fait, selon Varron [liv. vi), de Tenere,Tenir.) Timon, G o u v e r n a i l . — « Descenderunt in barchis, et Temones dimi» e r u n t in mari » (et ils descendirent les gouvernails dans la m e r , c'est-à-dire que les gouvernails qui avaient été retirés f u r e n t remis en place.) Annales de Caffara, an. 1195. — « P r o j e c t i s antennis, Temonibusque fractis vix evaserunt. » M ê m e s Annales, an 1207. — « . . . Dictant navini habebunt... fornitani duobus Tcmonibus >» (un de chaque côté à la hanc h e ) « bonis, sanis et integris, fornitis omnibus necessariis. >• Contrat de nolis de la nej.Bonaventura;, passé le 10 août 1264, à Pise. (V. Bibl. de l'école des Chartes, t. i v , janv i e r 1848, p. 251.) — U n Statut de Pesaro, à la date de 1532, o r d o n n a i t à tous les maîtres ou patrons de navires « venient e s ad portum Pisauri, eadem die vel sequenti quam i n g r e s s i fuerint cum eorum navigiis, Temones de eoru ni navigiis e t extrahere et extranos tenere de Temonajis » (des gonds, d e s ferrures). L e Statut prenait cette précaution de faire e n l e v e r les gouvernails à tous les navires arrivant au p o r t , afin que ces bâtiments ne fussent jamais en mesure d'appar e i l l e r avant d'avoir acquitté les droits de port. Les gouv e r n a i l s démontés étaient marqués, inscrits et déposés dans un endroit sûr, à la garde d'un officier préposé à cet office. A A n c ó n e , au x i v siècle, le capitaine du port faisait enlever e

Gou-

— « Or torna sii, e poni D'arboré e di Tenioni ; Vêla grandi, e veloni Terzaruoli, e parpaglioni O vno' de le inezane. H

T E M E , vanikoro, s. Hache. — V . Tenerne. T E M E W U D J ( l — ^ j ) , turc, s. (En relation avec Mèwadj

1437

FRAKCESCO IÎAUBERINO, Documrnti

d'amore ( x i n * siècle).

Un autre passage du Documenta nono, dont sont extraits les vers qu'on vient de lire, est curieux par le rapprochement qu'on en peut faire avec celui du Romon de Brut que nous avons cité ci-dessus à l'art. IIcl. ( V . ) L e voici : — .. Si hisogna team pare, L'vn Timon lena suso, L'altro leggier lien giuso ; Ma coniiien leuar maiio, Non mica con' soliano, Ma per contraro ; e face Cosi 'I guidar verace. »

* S'il est besoin de fuir, lève la barre de l'un des gouvernails en haut, et tiens celle de l'autre un peu en bas; avant soin de lever la main, non pas comme on le fait d'habitude, mais contrairement; et ainsi, tu te guides comme il faut. » Cette recommandation du poète nous fait connaître qu'au x m siècle les galères, ou du moins certaines galères, car il s'agit d'une Gulea dans tout ce Documenta, avaient deux gouvernails latéraux, l'un à gauche, l'autre à droite, et que, pour se diriger d'un coté ou de l'autre, les timoniers d e vaient abaisser une des barres en élevant l'autre. ( V . Gouvernail.) I l n'est pas impossible aujourd'hui, bien que nous soyons loin des habitudes des timoniers du X I I I siècle, de commenter la phrase : « Convien levar mano, non mica con' soliano, ma per contrare. » Nous en avons reproduit le sens littéral; cherchons à en faire comprendre le sens maritime, s'il nous est permis de parler ainsi. Barberino suppose que e

e


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1438

l'ennemi a poursuivi la galère qui occupe noire poète florentin et que celle-ci a pu gagner l'entrée d'un port. Mais elle ne s'y est pas réfugiée, parce qu'elle veut tenter les chances d'un combat à l'ancre. Elle s'est donc mouillée en avant de l'entrée de ce refuge, la poupe au port, la proue au large, comme le dit l'auteur. C'est dans cette situation qu'elle combat. Barberino suppose alors que l'ennemi a l'avantage, et qu'il faut décamper [Scampare) devant lui, c'est-à-dire entrer dans le port. Il dicte, pour le cas présent, au capitaine de la galère, la manœuvre qu'il doit exécuter ; et comme il s'agit d'aller en arrière, en gouvernant avec les deux timons', il l'avertit qu'il Faut que ses timoniers fassent justement le contraire de ce qu'ils feraient s'ils devaient aller eu avant. C'est, en effet, ce cpi'on observe aujourd'hui. L e navire veut-il abattre à tribord eu culant, on met le gouvernail à tribord, c'est-à-dire, du coté opposé à celui où on le mettrait pour abattre en allant de l'avant. Nous croyons ne pas nous tromper en expliquant le passage du Documenta ainsi que nous venons de le faire. S'il ne veut pas dire ce que nous pensons, il ne veut rien dire ; et Barberino est très-précis, très-exact, très-rigoureux observateur des pratiques familières aux mariniers ses contemporains. T E M O N I (Témogni), gr. v u l g . s . n. (De l'ital. Temo. [ V . ] ) Gouvernail, Timon. J. Spon, P e t . dict. du gr. vulg., t. n , Voy.d'Ital., etc. (1678), p. 41З. Les Grecs modernes disent plus généralement Ti-xovt. ( V . ) T E M P SCUR, malt. s. m. ( D e l'ital. Tempo scuro.)Temps sombre ou brumeux. — V . Fpsch. T E M P ESTA , ital. s. f. (Du suivant.) T e m p ê t e , Orage, (Iros temps. T E M P E S T A S , lat. s. f. (Proprement, Temps [Tempus].) Beau temps.—«Fuit pridiè Quinquatriis egregiaTempestas, qua ego illum usum puto. » Cicéron, Lettres à Atticus, liv. i x , lett. i 3 . — « Classis secunda Tempestate portum tenuit. » Tacite, Agricola, chap. 3 i . —Mauvais temps. — « Cœlestis injuriée genus unum, quod Tempesiates vocamus, in quibns grandines, ргосеПзе , ceteraque similia intelliguntur : quse cum acciderint, vis major appel la tur. » P l i n e , liv. x v n i , chap. 28. (V. Ribare.) — " V i x hœc ediderat, cum effnsis imbribus atrà* Tempestas sine morefurit, tonitrnque tremlscunt Ardua terrarum et campi ; ruit adhère toto Turbidus imber aqua, derisisque nigerrimus Austris. » VIRGILE,

Enéide,

liv. v, v. 69З.

T E M P E S T A T , cat, anc. s. m. (Du précédent.) Tempête, Tourmente. — « Totes aquelles coses que seran gitades en mar per força de temps, ô de Tempestat de mar, per rahô de livrai- » (délivrer; Liberare, lat.) « la nau 6 el leny, etc. » Coutume de Faïence (I-ÎSO), liv. î x , Ruhr. 12, art. 7. T E M P Ê T E , fr. s. f. (Contraction de Tcmpeste, fait de l'ital. Tempesta. [ V . ] ) (Gr. anc. Tpixu-xta-.gr, vulg. Фор-toûva;

Fala, Naivala, Sztiirm; turc, Fortonna [ijjjjji];

hongr.

Fôrgetcg [Feurghètêg] ; groënl. Annacrsoak ; chin. PdaFông, Ly ; mal. Badi [ ^ j i b ] , Ribout [ v j ^ j . ] , Toufan

[ ^ Ц у Ь ] ; madék. Rivout, Tadlou , Talion; tonga, Toaufa ; taïti, Tarpila, Vero; hawaï, Ino; port Dalrym.ple,?r/(0(cratoj

wol. Jaine [Khaïne]; fr. anc. Fortune de mer, Mautcns , Mauvaus tens.) « Orage violent, agitation de l'air, causée par l'impétuosité des vents, et souvent mêlée de pluie, de grêle, d'éclairs, de tonnerre, etc. Il se dit plus ordinairement des orages qui arrivent sur mer. Académie française (1772). — « Et Tempeste de mer tant horrifique. > Rabelais, liv. i v , chap. 25. — « Vous sçavez, par sept j o u r s devant et sept jours après brume, jamais n'y a sur mer Tempeste. » Ib., liv. v , chap. 6. — V . Scenail, Superstitions, Temps. T E M P O D I N A V I G A R E , ital. s. m. (Du lat. Tempus.) Temps pendant lequel la navigation était permise au Moyen Age. — » Tempo dì nauigare D'aprii del cominciare : E poi sccuro gire ; Fin che vedrai finire De settembre lo mese. » FRANCESCO BARBERINO, Documenti

е

damare ( х ш siècle).

T E M P O F E I T O , port. s. m. Temps fait. ( V . Temps.) — « E pera о navegarem nâo tem as naos necessidade de tomarem piloto, porque quando veni coni T e m p o feito, coni osmesiiios que trazem navegam por este mar largo... » Comment. Dalboq., part. î v , chap. 7. T E M P O F O R T U N E V O L E , ital. s. m. Temps variable et à grains, Temps qui tourne à la tempête, T e m p s qui se met à l'orage. — « Intorno allaquale » (l'île de l'Ascension) « stemmo tutta la notte, con molto T e m p o fortuncuoie, et in qualche conditione di perderci, perche il vento era traversia d' essa » (parce que le vent, dont la direction était perpendiculaire à l'île, nous poussait sur son rivage). Viaggio di Giovanni da Empoli; ар. Ramus., t. I , р . 14Э-С. e r

T E M P O R A L , cat. anc. port. anc. esp. s. in. (Du lat. Temporalis, Passager.) Tempête, Tourmente, Ouragan, Gros temps, Bourrasque. — « S i algun senyor de nau ò lenv surgira en algun loch ò battra surt ab voluntat dels niercaders, si estant aqtti la nau ò leny surt se metrâ tan fort T e m poral, que solament la dita nau ò leny d'aquell loch levar no s'pura...» Consulat delà mer, chap. 2З9, èditi Pardessus.— « E indo naquella volta, den hum Temporal tao rijo 11a armada, que as naos se apartaram humas das outras. » Connu. Dalboq., part. i , cap. 8. — « Mandou a Gii de Gois em Irez galeoes a A d e m . . . et por cazo de hum grandeTemporal naô chegou... « Luis de Oxeda, Commentario, p. 195 v ° , lig. i 3 ; M s . Bibl. nat.,Suppl. fr.,n° 940.— « P a gando addante con iiiucho trauajo deTemporales y aguacer e

ros...» Relac. breve del viaze que hizo Aluaro de Mondana

lat. Procéda , Tempestas; bas lat. Fortuna maris, Fortuna temporis; ital. Fortuna, Forlunaggio, Fortunalc, Temporale; cat. esp. port, anciens, Temporal; cat. Fortuna de mal temps, Mal tems, Tempestat; esp. Tetnpestad; port. Tempestude, Tonnenta; basq. litt. Bitautsa, Jasâ, Erasoa, Ecacha ,Zuperna; bas bret. Stourm, Tourment; isl. Aflôk, Drif, Forrdds-vedr, Manningia-vedr, Ovedr, Ovedrâlta, Stormr, Storvidri, Vedr; angl.-sax. Gist, Hreohnes, Stearrn, Steorm, Storm, IVceder, Wcder, fVindi-yst, Ust, Yst, l>ys; angl. Storm, Tempcst; ail. Sturm; dan. suéd. Storm; illyr. daim. Burnag, Navala zle godiné, Nenaslc, Tucsa, Vihat; Vitje ;

(1667); Ms. du x v i siècle, Bibl. nat., n° i 5 8 8 , Saint-Germain.— « El d o m i n g o » ( 3 juin i635) «nos d i o D i o s l o q u e nos auia laltado el dia antecedente, mexorando el T e m p o r a l . . . Lunes li, maries, miercoles razonable T e m p o r a l ; el juenes a siete dia de Corpus, muy favorable v i e n t o . . . • Retacion del viajen de flotta, etc. ( i 6 3 5 ) ; Ms. Bibl. de la Mar., v o l . n° 1 4255-3. Dans ce passage, Temporal a le sens que d o n nent les marins français à Temps. ( V . ) — « Sobreviniendo un recio T e m p o r a l . . . L e hizo tan cruel Temporal en el

rus. Буря [Bouria], Гроза [Groza\, Погода [pogoda] ; pol.

p. 2 v ° et 3; Madrid, 1621, i n - 8 ° . (V. Abon nçar, Arreba-

e

paraje de las berlingassi. » Servicios de los capitana Nodules,


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . t a r , Bonança, Dobrar, Commandante da fragata.) — « Temporal de viento y aguas, esp. anc. T e m p s à grain. — « A la n o c h e y a la mañana tullirnos un Temporal de viento y a g u a s , y por esto y por las muchas corrientes nos pasamos a d e l a n t e sin poder tomar la yslà á (de Jésus). Relación eF Alvaro ( 1 5 6 7 ) . — «Temporal desecho, Ouragan furieux.— Temporal de la zorra, Violente bourrasque. Proprement : T e m p s de renard, comme on dit familièrement en France : T e m p s de chien.— V. Aguantar, Correr, Sangladura. T E M P O R A L E , ital. anc. s. m. (Du lat. Temporalis.)Temp é t e , Tourmente. — « La note seguente ne assaltô un Temp o r a l e da garbin con vento forzeuole. » Navig. di Ca Da Mosto, p. 107 D . T E M P O R A L L , port. anc. s. m. Mauvais temps. — V . Amcora. T E M P O R A R Y O F F I C E R , angl. s. (Officier temporaire [ l a t . Temporarias].) Officier auxiliaire. T E M P S , fr. s. m. (Du lat. Tempus. [ V . ] ) Gr. anc. et mod. ital. port. Tempo; esp. Tiempo; bas bref. Amzer; b a s e j . vulg. Demhora; angl.-sax. PPœder; angl. ÏVcather; h o l l . JVccder, IVeer; dan. JVeir; suéd. Vàder; illyr. daim. yrjcmc [Yrième] ; val. Bpeme [Frémé]; rus. IVtnijn. [Piètre], П о г о д а [Pagoda]; pol. Pagoda; turc, Hava [ ] « • > ] ; hongr. jfdô járása; mal. Masa [^«.L»]; madék. Anrah; Anrau, Jnrou.) «Disposition de l'air. » Acad. franc. (1814). Les m a r i n s font souvent de ce mot un synonyme de Vent ; aussi d i s e n t - i l s : « Beau temps, belle mer, » ce qui signifie : Vent d o u x , ou favorable, et mer calme, ou du moins peu agitée. Q u a n d le vent est violent et contraire, on dit qu'il fait Mau­ v a i s temps. (Ital. Tempo catlivo; esp. Mal tiempo; cat. Força de temps; rus. Буря [Bauria]; angl. Foui weather; illyr. yrjeme grnba;bas bret. Gwall amzer.) (V. Reconnaître.) — . U n e neef est em ung h a v e n » (port) « et demeurant pour a t t e n d r e son T e m p s » ( l e T e m p s propice, l'heure favorable), » e t quant vient à son partir, le mestre doit prendre conseil v e ses c o m p a g n o n s , et leur d i r e : Seignors, nous avons c e s t temps» (nous avons tel Temps, que le maître devra déc r i r e ) . « Asqun y aura qui dyra : L e Temps n'est pas beal » ( b e a u ) , « e t asquns qui diront: Le Temps est beal et bon, l e mestre sedoibt acquorder ove le plus de compaignons .. » flooles dOleran, art. 2. — Fart temps, Gros temps (ital. Tempo borrascosa ; esp. Tiempo recio; esp. port. Temporal; angl- sax. Gist, Yst; angl. Tempestuous iveather), sont syn o n y m e s d e : Vent fort. — Temps fin, anc. (De l'ital. Tempo fino, Ron temps.) « Temps fin est lorsque l'horison est pur t net de vapeurs. » Explication de divers termes, etc.; Ms. d u x v n siècle, Arch. de la Mar. Cette locution est tombée e n désuétude. — La suppression du p dans l'orthographe de Temps est une licence que se sont permise depuis bien l o n g t e m p s les écrivains qui ont peu de souri de l'étymologie. O n trouve Tems dans le catalan du x m siècle, et, ce qui t plus hardi, Tens dans le français de la même époque. A i n s i on lit, chap. 42 des Assises de Jérusalem : « Ce avient q u e une nave ou un vaissau ait mauvaus T e n s . . . ; » et c h a p - 46 " Ce avient que il aiens fort T e n s , et il jetent, p o r selui mautens, de leur avoir et de leur robe en mer... » K«i-oç;

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T E M P U S , lat. s. n. Temps, dans le sens de Circonstance, j Vicissitude, d'Événement, e t , par extension, d'État du c i e l . ( V . Recolligere [se].) e

« Doñee eris felix, mullos numerabis amicos; Témpora si fuerint nubila, solus eris. » O V I D E , Élégie

v i n , v. 5.

1439

— « Nubila sunt snbitis Tempora nostra malis. » 1 1 . . Élégie

1", v. 40.

T E N A N K E R L E G G E N , boli. v. n. ( D e l'angl.-sax. Licgan, Etre couché, Reposer.) (Être eu repos sur l'ancre.) Etre à l'ancre. T E N A I L L E , fr. s. f. (Comme l'ital. Tenaglia, l'esp. Jinaza et Tenacie», du lat. Tenaci tas, de Tenere, Tenir. I.e bas lat. a dit : Tenaces, Tenaculn, Tcnalea, Tenales, Tenalia, etc.[ital. Forbice'].)—« Les Tenailles de poupe Sont deux pièces en forme d'arceau surbaissé, dont l'une està l'entree de la poupe,et l'autre à son extrémité vers le dragant. Elles ne sont pas toutes deux égales, parce que la poupe est plus estroite vers le dragan que vers les espales. » P . 122, Traité de la construct. des galères ; Ms. du x v n sièrle, Bibl. de la Mar. — « Pour les Tenailles de pouppe, deux dures cinq solz tourn. » Stolonomie, M . de i 5 5 . , n" 7972-8, Bibl. nat. (V. Freccia.) La figure placée p. 75a ( V . ) montre la Tenaille de l'arrière, au-dessous de la Lanterne ou Fanal de poupe. e

T E N Ç A , port. anc. s. f. (Du verbe Ter [lat. Tenere], T e nir.) Tenue. — « Surgio duas ancoras, por naô ser boa T e 11 ça » (parce que la tenue [ V . ] n'était pas bonne). Comm. Dnlboq., part. 1, cap. 27. T E N D ( T o ) , angl. V. n. Du lat. 'Fendere, T e m i l e vers... Se diriger vers.... Faire attention à....) Éviter. ( V . Swing [to].) — Tend (la) the braies, the bowlines, etc., Veiller aux bras, aux boulines, etc. T E N D A , cat. anc. ital. géno. basq. vulg. s. f. (Du lat. Tendere, Étendre.)Tente. — « Mas einperó, si lo senyor del lenv descubertes en algun loch que li pogues fer Tenda è que 110 fos tan mal temps que eli la pogues tenir feta, è no li n' faina... » Consulat de la mer, chap. 2i>4, édit. Pardessus.— « Les despeses infraseguentes foren fêtes en la Tenda que fon feta per obs delà dita galea. » Fol. 60, Livre des dépenses faites pour l'arment, de la galère le St-Thomas (mai i4oo');Ms. Bibl. de la Mar., n° 9 3 8 - 3 . —« Esse ciurme hanno continuo bisogno che non gli sia mancalo delle ordinarie loro uestimcnta, et maggiormente delle Tende, percioche altramente e cosa impossibile preservale dalle mallatie, conciosia che ne ancho la più fotte et indomite fiere possono mantenersi lungamente in continua fatica, et poste al freddo, al caldo et alle poggic.» Rcìacionc del claris. Cristo/.da Canal; Ms. pap. in-18 de 1557 011 58, de notre Bibl. part., n° u/3, p. 25, lig. i 3 . — — « T e n d a de arbagio dura anno et m e z o , con tendale, porte per la bande et da popa et de proa tialetio ducati 3oo.» And. Rios, Fabrica d'una galera ; M s . de 1612, clas. x n i , cod. 55, Bibl. Magliai), de F i o r . , p. 228. — Dans le bas bret., Tenda est le nom du Cagliarti. — V . Tienda. T E N D A L , vieux fr. vieil esp. pori. anc. cat.; T E N D A L E , ital. s. m. (Diminut. de Tenda. [ V . ] ) Petite tente de poupe, sur la galère. — « . . . E les six » (galères) « cren del Rcy de Franca ab lns palameliIs, banderes et Tendais nègres en senyal de dol y tristicia... » Dietari trienni, 19juin i 5 a 5 ; Arch. de Rarcclone. ( V . notre Archéol, nav., t. 1 , p. 481.) — - A s galés coni seus Tendues de ricos paramentos. » Barros. — « Tendal, la tente qui couvre la pouppe d'vne galère.' Duei ( 1 6 7 4 ) . — V . Bandera, Carroza, Tende, Tienila. T E N D E , vieux fr. s. f. (Du cat. ou de l'ital. Tenda. [ V . ] ) Tente. — « Pour faire deux Tendes et deux Tendalz ( V . ) , pare sol et parpelles » (pare pluies) : « à sauoir les vngs d'harbaiges ( V . ) et les aultres de caneuas, y fault dodici harbaige 23o canes.... » Stolonomie, Ms. du x v i siècle, n° 7972-3, Bibl. nat., p. i 5 . — V. Garniman, M é j a n y , T e n delet, Tcndellet. e


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1440

T E N D E L E T , fr. anc. s. m. (Diminuí, de Tende. [ V . ] ) (Gr. 2XT|VÓ ; ital. Tendale; esp. Carroza; angl. Companion, Tilt; turc, Qaigliiin bez enluçi [^~3p\j) yjMilâ].) — Est une pièce d'étoffe portée par la flèche et par les bastons appelés pertegnes(V.) et pertiguette(V.), pour couvrir la pouppe d'une galère contre les incommodités de l'air. Il y a pour le mesme effect des tendes (V.) ou tentes (V.) qui sont tendues depuis les rambades (V.) jusqu'à l'espallé. (V.) » Guillet, i 6 8 3 . (V. la fig. placée p. 752.) _ « 1 Teudelet de Se/.ain, pour la pouppe, qui ne sert que dans des jours de lestes et pour parer la galère; 1 Teudelet de guérite de cordillat rouge que l'on met sur la guérite ( V . ) , sous celui de Sezain ou d'herbage. ( V . ) » Mémoire sur les marioeuv et agrez d'une galère, Ms. du x v n siècle, Bibl. du Dépôt de la Mar., p. 172. — Les petites tentes do poupe que l'on mettait aux embarcations des officiers généraux ou supérieurs étaient nommées Tendclets,dans notre marine du Levant — « J e n'ay jamais vu un si grand feu de canon que celui que les Turcs firent en cette occasion sur nos chaloupes, et particulièrement sur le canot de M. de Tourville, quand le mien l'eut joint et qu'il m'eut permis de passer sur le sien. Nous avions seuls des Tendelets, ce qui fit croire aux ennemis que c'estoient les généraux qui s'assembloient pour se parler. » Mém. de Fillette, attaque d'Alger ( i 6 8 3 ) , p. 6 5 . — « L e premier décembre (1680), les vaisseaux du Roy estant mouillés à deux lieues d'un port, où il y a une redoute fermée et deux pièces de canon de six à huit livres de balles, on envoya dans ma chaloupe, qui avoit un Tendelet et toutes les marques qu'on porte quand il y a des capitaines... >• Relat. du comte d'Estrées sur ce qui s'est passé à la Trinité. — V . : e

T E N D E L L E T . Variante du précédent.— « Vne tende ( V . ) et vu Tendellet d'erbage (V.), vne tende de caneuas et vn Tendellet de artomne.... » Ordonn.de Henri II ( i 5 mars 1548) ; Eontanon, t. iv, p . 665. — « L e petit Tendellet descarlatin pour la pouppe, de trois largeurs et de 21 pans de long, tire six cannes six pans. Le grand Tendellet descarlatin pour le dessus de la pouppe, de cinq largeurs, la chacune de quatre cannes et demy, tirant 22 cannes et demy, doublé de treillis avec ses franches. « Estât des bannières,/lames, paucsades...de la galère Vigilante, qui sont au s* Spinassy, 1627 ; Ms. Arch. de la Mar., papiers d'Ornano.

bastimentos de la real armada de Su Mag. de esla mar del' sur haueis de guardar en el usso de v ofliz° es la sigílente en esta manera...« Orden e instrucion porsuE.cc'. del s marques de Montes Claros mi s Virrey de estos Reinos del Pira, etc. (1608); Ms. Bibl. de la Mar., n° 14255-3. — Sarmiento, dans son Viage id Magallanes, i58o, donne le nom de Tenedor de bastimentos au Cambusier du navire. r 0

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T E N E N T E , port. s. m. (Du lat. Tenere, T e n i r , Tenant lieu de...) Lieutenant de vaisseau. — V . Primeiro Tenente, Segundo Tenente. T E N E N T i i y . (Teninntis), gr. mod. s. m. (Transcript. de la dernière partie de l'ital. Luôgolenente.) Lieutenant. — Y . 'ViroiTAOiáp'/o?.

T E N E R A L CABO D E . . . , esp. anc. v . a. (Du lat. Tenere. Tenir la remolque ou Avoir la remorque d'un navire convoyeur, d'une conserve. ( V . Aderezar.} — Tener capo, ital. (Proprement : T e ñ i r l e c a p , la remorque. Autrefois, dans certains cas, un navire qui demandait à un autre de lui donner le cap, de lui tendre une remorque, pour marcher ainsi liés l'un à l'autre, ne pouvait être refusé par celui à qui cette demande était faite, sous peine pour celui-ci de payer tous les dommages qui pouvaient résulter du refus. La remolque était donnée surtout quand on se trouvait dans des parages infestés par l'ennemi. Lors de la rédaction du Consulat de la mer [ x n ou x m siècle], la coutume de donner le cap; de tenir le cap était générale dans les marines européennes. Maintenant Tener rapo n'a plus, en Italie, la signification toute matérielle qu'eurent les locutions Dur cap [ V . ] et Tenir cap; cela ne signifie plus que : ) Aller ou naviguer de conserve. — Tener et costado al mur, esp. Tenir le côté à la mer ; Tenir en travers. — « Baxose a veynte seys grados por no poderse Tener el costado al mar. » Figueroa, Hechos de Mendoza, m-[" , Madrid, 1693. — Tener el sol, esp. (Tenir le soleil.) A v o i r l'avantage du soleil. (V. Avantage. — « El dia siguiente, que fue lunes à 23 » (juillet 1 5 8 i ) , se tornaron a representar la batalla las dos armadas, Teniendo la enemiga el viento y el sol en su fauor, y vino a enuestir la nuestra repartida en tres esquadroiies... » Fol. 4, Lo sveecido a lu nrmada de Sa Majestad, Bibl. de la M a r . , v o l . n° i4255-3. — Tenere ail'nsserva , ital. (Proprement : T e nir à l'observation de la route.) Bien gouverner. — Tenere duro, Tenir bon, Résister, Faire tète. e

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T E N D E N T E , port. adj. m. Continu; Ayant une même T É N G , chin. s. Banc. direction, Tendant au port de destination, en parlant du vent. — « E foi o primeiro vento leste Tendente, que teneT E N G E R (Tennghèr), hongr. s. M e r . — Tcngcr eirndtisu mos, depois que partimos da India. <> Roteiro de Dont Joam (Tennghèr arodacbo), s. (Ar, Abondance ; Aradas, Elévade Castro, 22 janv. i54 1. tion de l'eau.) Marée montante, F l o t , Flux, Maree hante. (Tennghèr fènèkè), Fond de la T E N D E R E C O N T R A V E N T U M , lat. v. a. Lutter contre Mer pleine. — Tcngcr'feríele Mer. (V. Fenék.) —TzvfgYvée/i (Tennghérbéli), adj. Maritime. le v e n t ; T e ñ i r l e vent, Tenir le plus près. —Tenger habja (Tennghèr'hobio), {Habja, son Ecume, son — " ••• Et vespere ab atrn Flot; de Hab[\.]), Écume de la mer, Flot de la nier. — Tenger'Consurgiinl venti... Nec nosobniii contra, necTendere lantum jarás (Tennghèr' ¡atache), Jiirás, Marche; deJdr, I! marche. Sufficimiu : snpir.it quoniam fortuna, sequamtir; Navigation sur mer. — Tcngcr jd rasa ; Tennghèr iaraebo . (¿noque vocat, vertainus iter... Marée. — Tenger jdtziisu (Tennghèr' iatsacbo), Jdtzds. Jeu. Equidcm sic poseeré ventos Calme de la m e r . — Tenger' ôbôl (Tennghèr' eubeul), Golfe. Jam dudum, el frustra cerno te Tendere contra. ( V . O b ô l . ) — Tenger szorosu (Tennghèr sorocho), (Szoms, Flecte viani velis. » V I R G I L E , Enéide, liv. v, v. 1 9 . Étroit.) Détroit. — Tenger toroh (Tennghèr torok), (Torol, T E N D O , gol- St-Vincent, s. Soleil. Gueule,Gorge.) Goulet.— Tengcriharez (Tennghèri hoi ;> . T E N D R E L A V O I L E A C O N T R E M O N T , vieux fr. v. a. (Hnrcz, Combat) Combat, Bataille navale Tengcri Mrsêg — V . Contretnont. (Tennghèri korchag), (Kór, Maladie.) Mal de mer. — Tengtri T E N E D O R D E B A S T I M E N T O S , esp. s. m. (De Tener rublo (Tennghèri robló), (Rabió, Dévastateur.) Coisaire, P i [lat. Tenere], T e n i r , A v o i r ; et de Bastimentos, Provisions.) rate. — Tengcri tolvaj (Tennghèri tolvoï), (Ttdvuj, Voleur. ' Approvisionneur, Victuaillcur, Fournisseur, Pourvoyeur Pirate, Corsaire.— Tengcri tolcajsdg (Tennghèr tolvnîchac . « L a o r d e n é instrucion que vos D i De Espina, Tenedor de Piraterie, Course. — Tcngeri-tû (Tennghèri tu), (7VÍ, A i 0


GLOSSAIRE o u i l l e ) . Boussole, Compas. ( Y . Ilajô szelencze, llajô-tu, Magnes-iu.) T E N G F L , isl. s. n. plur. Amarre, Amarrage, Nœud. — V . Festi. T É N G - L O N G , chin. s. Lanterne. T E N I R , fr. cat. anc. v . a.-et n. (Du lat. Tenere, Garder, A v o i r . ) (l'>as bret.Defc' lier, Derc'ticl; esp. Tencr; ital. Tencrc; p o r t . Ter.) Ce mot a, dans le Dictionnaire des marins, d'ass e z nombreuses acceptions; voici les principales : Tenir bon (Gr. m o d . Вя(7ты x»).â [Vasto kala] ; ital. Aguantarc,'Tencrc

ferma;

1441

NAUTIQUE.

ella]). 15, liv. 11, part. IV des Secreta fidelium par Marino Sanuto Torsello : « . . . E t cum inlraverit dietimi portum » (le port d'Acon, Ptoléniaïsou Acre), u naviget in tantum intra praedictum, vi Castrimi Caypbae sine Porphyrise per medium puppis sui nauigii relinqtialur, Teoens dictam Muscaruin tiirrem per mediani proram nauiglii antedicti : et hune moduli) tenendo, secure ire poteri! intra portum. »—Tenir sous boucle, fr. anc. Tenir en prison. — 0 En cas de crimes 011 gros excez commis dans le b o r d , la peine legale desquels excède et pousse au delà l'autorité du maitre, lors le maitre et les officiers se doivent assurer des délinquans, les mettre et Tenir sous boucle, et au retour les représenter en justice. «

lasc. Ondar; mal. Sangkout [^JijS-i—,] ; madék. Mi- Ordonn. de l'amirauté (1 584). Le chap. 163 du Consulat de

fatata), c'est, à la fois, tenir ferme, et cesser de baler sur u n c o r d a g e qu'on tire, ou discontinuer un travail commencé. . Tenir, en parlant d'une ancre (Rus. Забирать [Zabirate], c ' e s t rester immobile à la place où elle s'est attachée. —

Aimer (chap. 118, édit. Pardessus) dit que si un « Mariner... leva armes contra son senyor, tosts los mariners lo deven prendre, è ligar, é mètre en preso, è menarlo à la senvoria. » L'art, de l'ordonn. de i584 est une réminiscence de ce Tenir sur ses ancres (Angl. Ride [77)] ont a gale), c'est n'être chap. du Consulat, et c'est ce qui nous autorise à croire que a r r a c h é de la place qu'on occupe ni par les efforts du vent, la locution : « Tenir sous boucle » a le sens de : « T e n i r en n i p a r les chocs violents des lames. — Tenir cap, cat. anc. prison. » — Tenir sous son pavillon. Tenir ralliés autour du T e n i r , Donner ou garder la remorque. — « E m p e r o , vaisseau que l'on commande, et sur lequel est arboré le signe \ | o dit senyor de la nau qui liaurâ proines de Tenir cap à distinctif de son commandement, les navires que l'on escorte, .-ilgnn lenv, si cil ne prendra 6 n'haura près Ioguer о ser- le convoi que l'on est chargé de protéger. — V. Escorter. v , e t c . » Consulat de la mer, chap. 49, édit, Pardessus. ( V . T E N I T O R E , ital.ancel mod. s.m.(De Tcnere.[\.] MouilCap , ' * P » fener capo.) — Tenir la cape (Port. anc. pairar), c'est rester à la cape pendant un certain temps. ( V . lage. — « Buon Tenitore, vu lien où l'ancre s'attache facileC a p e . ) — Tenir en travers (Esp. Tenir cl costado al таг), ment, en ternie de marine. » Duez, dict. ital. et fr. ( 1G7.', . Duez se trompe: ce n'est pas le lieu où l'ancre s'attache fac ' e s t naviguer en présentant le côté à la lame. — Tenir le large Rus. Держать дал'Ье огаь береговъ [Derjate daliéotc cilement, mais celui où elle reste solidement fixée.—Stratico beregove] ; angl. Hold [to] ont in the nffing), c'est naviguer et le comte Persano donnent le mot Tenitore comme s y n o â n u e certaine distance de la mer. — Tenir la mer (Ital. nvme de Sorgitore. ( V . ) s

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Tener il mare; angl. Kcep [to] the sca; val. П л З б [a] л8чЬ'л п т ь р [ - ^ l'iouti loutchoul meri] ; rus. Держашьсп на море [Derjatsia па more], c'est rester à la mer, et naviguant sans r e l â c h e . — « Nous prismes vne route très-opposée à celle de la M a n c h e ; et comme apparemment le Roy avoit commandé p o u r la seurté de nos costes que nous taschassions d'attirer l e s ennemis au large, nous passâmes deux mois à Tenir la m e r . . . » Mémoires manuscr. du marquis de Villette-Mursay a n n é e 1691); Arch. de la Mar. ( V . Déjoint.)—Tenir le plus près ( G r . mod. TpÉyo) sic щч рлгоириос [Trebô i-s ti-n bou-

T E N O N , fr. anc. angl. s. m. (Du lat. Tencrc, T e n i r . ' E x trémité carrée ou ronde du T o n d'un mât. (Ital. Maschio; dan. Mastetop; lasc. Calcese.) — « Au rapport des plus habiles charpentiers de natures, il » (le grand mât) « ne |H'iil être mieux qu'en cette place » (le milieu du premier pont , a et ne doit estre planté perpendiculairement, mais penché du coste de la poupe de 2, 3, 4, 5 ou 6 pieds, à proportion de sa hauteur. Sa plus grande grosseur est au franc-tillac . en diminuant un peu depuis cet endroit jusqu'à l'esrarlingue ( V . ) ; et depuis le franc-dllac jusqu'à l'extrémité d'en haut ri/га]; turc, Orça guitmeh [^Xj^T LSj^i]; ital. Andar a orza, qui est le bout du Tenon, il diminue du tiers de sa grosseur.» slndarc ait orsaraso, Andarc al più presso, Orzar, Andar de Explicat. de divers termes, etc., Ms. du x v n siècle; Archiv. 1

e

la bolina, Cinir et viento, cat. anc. Anar en les orces ; p o r t . Cingir о vento, Barlavcntcar; isl. Beiti i siglingu; angl. Sait [To] close hauled, Keep [77)] the wind; ail. Dicht bcym tvinde scgeln; dan. Seite ved vinden, Holdc ved vinden ; s u é d . Scgla digt bi de vind ; holl. Digt dy de wind zei-

de la Mar. (V. Bloc.) — Tenons de f ancre. (Ital. Orrechic ou Prese dell' ancora, Dadi dell' ancora ; angl. Auts of the anchor; rus. O p t i X i l y nKopiiaro B e p e m i i a [Urc-hi ou iahomagn verrina].) Espèce d'oreilles placées à la verge de l'ancre p r è s

de l'arganeau ; elles entrent dans lejas, qu'elles retiennent len ; FUS. Ilinmn въ бедевпндь [lui v'bédevinde]; grocul. à sa place. Séiincrpnh;Sénninout tihserput), c'est Naviguer au plus près T E N U , mailék. s. ( P r o p . : Pointe [Tenruuk, Corne].) Pointe d u vent; Courir au plus près sans quitter celte position, sans de sable. ;iri"iver du tout. — On disait autrefois Tenir au plus près, T E N T E , fr. s. f. (De l'ital. Tenda. [ V . ] ) (Gr. mod. T t v r a ; d a n s le même sens. Le marquis de Villette dit dans ses Mêinnires (Campagne de 1676) : 0 L e lendemain, nous arri- cat. ital. géno. Tenda ; ital. Padiglione ;csp. (airoza, Tolda, v a s m e s sur les enneftiisj dont nous avions observé les feux Tendili, Tienila; ar. côte de Barb. Tendu; turc, Bcz entuci p e n d a n t la nuit. Us Tenoient au plus près du vent, pour J^j?} '1 ' e u x fr. Tende; bas bret. Tent\c]; basq. vulg. t a s e b e r de nous le regagner. » — Tenir le vent. (Gr. mod; 'Panda; rus. Teiinib [Tenute]; val. Kopt [Kortc]; illyr. daim. ' O i ' s o i p w , Крато) sî; TÔV àÉpst ; lat. Oblii/uare sinus in ventum; Cserga [Tcherga] ; port. Tenditi, Totdo, Tugupar; ail. Sona n g l - If'ork [to] to windward; vénit. Proveggiare; rus. Д е р ­ nendeck; holl. Zonnedek; suéd. Sandâck; ûm.Solseil, Soetзая щъса къ вкшру [Derjatsia /' vetrou] , Ilmiiui въ беде- tœlt; isl. Tialtd; angl. Awning; madék. Lat.) Toile tendue в и н д ь [Ittiv'bédévinte].) Synonyme du précédent. ( V . Aban- sur une partie d'un navire, ou sur ce navire, dans toute sa v

donner.,) — Tenir lieux objets l'un par l'autre (Angl. Kcep longueur, pour mettre le pont à l'abri du soleil. La toile de

\jo] two sea marks in one), c'est apercevoir deux objets sur u n e même ligne. Cette locution était familière aux marins d u « 1 1 siècle. Nous trouvons, en effet, cette phrase dans le e

la Tente est ordinairement forte et serrée. Quelquefois une grande voile est installée en Tente. — « Chaque galère a deux Tentes de cotonine dont la coupe est semblable, el une d'her181


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1442

bage ( V . ) pour l ' h y u e r . o ù i l s e trouve un peu de différence.» JJ yÛ). Nom d'une voile dont on se sert sur les navires appelés Tambdng-an. Élout dit que cette voile est « large, Mérn. sur les manœuv. et les agrez d'une galcre,Ms. du x v n siècle appart. à la Bibl. du Dép. de la Mar. (p. i 5 g ) . — « L a mais peu creuse. — Groot, maar niet diep. » — On ne compremière et la plus mince prend son nom de la matière dont prend pas ce que le traducteur de Marsden prétend faire elle est faite, qui est de coton, et s'appelle Tente de cotonine, entendre par ces paroles; peut-être veut-il d i r e : « Large, qui sert toute setde pour éviter l'ardeur du soleil ou le se- mais d'une hauteur médiocre. » I l nous semble en effet que rein ; l'autre se dit Tente eCherbeige, qui est d'un gros et fort c'est ainsi que doit être entendue la parenthèse : « W i d e but not deep, » qu'on lit p. 70 du Dict. de Marsden, art. drap de couleur de bure, pour défendre de la pluie, du froid et autres injures de l'air. » J. Hobier, Construct. d'une Terbang. Quoi qu'il en soit, Terbang signilie : Voler. C'est gallaire, in-12, 1622. — « La Tente qui couvre la ebiourme vraisemblablement à cause de la rapidité que la voile i m est de 7З faix ou laiz, tirant /170 cannes; il en faut trois, prime au Tambâng-an qu'on lui a donné le nom de Terbang. scauoir : une d'herbage pour l'hyver, une autre de cotonT E R R O U A N G ( ^ y ) , mal. adj. (Ter [y], particule du nine double blanche, et une de cotonnine double bleue. » P . 29, Construct. des galères; Ms. du x v u siècle appart. participe passif; Bouang[^y], Rejeter.) Échoué, Naufragé. au Dépôt de la Mar. — V . Banne, Taud, Teudelet, T e u . — — V. Patiah, Ter-Patiah. V . aussi notre Arch. nao., t. 11, p. 5o3. T E R G A N A , lasc. v . Choquer, Filer, Larguer une manœuT E N T Q N Ü (Ténntônô), gr. mod. v . a. (Du lat. Tendere, vre. — L e lient. T h . Roebuck, p . 3o, art. To case off de son Tendre.) Allonger, Abraquer. — V . Maxpaívw, ütávai, TÉÇa, Engl. and hindoost. naval dict. (181 3 ) , é c r i t : Tirhana. — Фгри.с£ры. « Tercao sobe damane, File les écoutes. — \ . Damane. Т Е Н Т Ъ (Tennte), rus. s. m. (Transcript. du fr. : Tente.) TERCE1RA A M A R R A , port. s. f. L a troisième amarre; Banne, Tente. (V. Буннъ, Зондекъ.) — Т е н т ъ распус­ L e troisième câble; L e cable d'affourche. — Terceira anтишь (Tennte raspoustite)), v. a. ( Р а с п у с т и т ь , de П у с ­ cora. La troisième ancre, qui sert ordinairement d'Ancre т и т ь [Poustlte], Déployer, Étendre; et Раз, préf. de la S é - d'affourche. Henry Neumann (1800). — Terceira euberta. paration.) Banner, Tenter, Paire la tente. Troisième pont. L'esp. dit : Tercera cubierta. ( V . Cuberta, T E N U E , fr. s. f. (De Tenir. [V.]) Qualité du fond sur le- Cubierta. quel est mouillée une ancre. (Gr. mod. nexffiuov ; ital. MoT E R C E R O L , cat. anc. s. m. Nom d'une des voiles de la ragio, Tenuta ; esp. Tença; angl. Hold; bas bret. Dale h; galère. Au milieu du x i v siècle, c'était la seconde voile du basq. Ondoona.) La Tenue est bonne quand le sol résistant mât majeur, qui était nommé : Mât de proue ou d'Artimon. retient l'ancre, que le vent, le courant ou la marée pourrait — Dans la rédaction française des propositions faites, en entraîner; elle est mauvaise quand il est facilement labouré 1246, par les Génois, aux envoyés de saint Louis pour le par l'ancre. — « Nous y auons mouillé le mesme jour à 1 h. nolis de quelques navires, on lit mal à propos: T e r c e v e l . a u après midy, par les 2 4 brasses d'eau, fonds vaze sableux y ayant lieu de Tercerol ou Terza roi. bonne T e n d e , tout proche d'une petite isle qu'il y a . . . « T E R C E R O L E S (BOGAR POR), cat. anc. v . a. Voguer par Journal de la route du vaisseau le More, par Ant. Fabre, tiers. On lit, p. 106, t. m des Mcmorias historicas... par pilote (26 déc. 1688) ; Ms. Arch. de la M a r . — « . . . I l remarCapmany : « Bogar por Terceroles, isto es, de cada très requera les endroits où les vaisseaux sont à l'abry, où la mos uno : corno se ha praticado siempre en las galeras m o Tenue est meilleure...» Instructions pour le s de Beau/eu, dernas para que descansen dos tercios de la chusma, que se capitaine de marine; Ordres du Roy, Ms. vol. u° XLVIII, van remudando en esta faena, quando no anda el buque en P. 1 / 9 diligentia ò al alcauee de enemigos. » Cette manière de naT E O L E B (Prononciation : Ténlcur), bas bret. v . a. et n. ger par tiers ne fut point pratiquée partout, et nous ne la (Corruption de Taoli, Tóli et Tedrel.) Jeter, L a n c e r . - Téo- voyons mentionnée que chez Capmany. L e mode ordinaire Jerannéor (Téoleur ann évar), Jeter l'ancre ; Téoler ann gra- de vogue par tiers, qu'on appelait improprement : Par pin (Tloleur ann grapinc). Lancer un grappin d'abordage.— quartier, consistait à partager la galère par tiers dans sa L e celto-bret. a Hcôri, Héôria, signiliant : Jeter l'ancre, longueur, et à faire deux groupes de huit rames et ttti de Mouiller; mais les matelots préfèrent Mdulllt ou Téoleur neuf, qui nageaient alternativement ; un ou deux de ces ann évar. groupes se reposaient quand le reste fonctionnait. e

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T E O N (Téone), angl.-sax. v. a. (Tirer.) Haler, Remorquer, Touer. — Tugon pa hup heora segel. Alors ayant halé en haut leur voile. » T E Ó U , chin. s. Combat. T E P I (jB),

T E P I L A O U T ( 0 > d Jo),

TEPI T A -

N A H (WLJ ^YJ), mal. s. Côte, Bord de la mer, Plage, Rivage

V . Pasir, Rantaou, Tabing.

1. T E R (y), turc, s. Avant du qaïq. 2. T E R , bas bret. s. (De l'angl. Таг. [ V . ] ) Goudron. ( V . K o u i l t r o n . ) — Ter-dû, s. (Du, Noir.) (Proprement : Goudron noir.) Brai. — Tera, v. Goudronner. T E R A , tikopia, s. Soleil. — V . Lera. T E R A K I , tikopia, s. Ouest. T E R B A N G [fcjS),

mal. s., ou L A I A R T E R B A N G ( ^

T E R C E R O T , fr. s. m. (De l'ital. Terzarolo.) L e troisième des rameurs cpti maniaient chacune des rames de la galère à quatre ou cinq rameurs. — V . T e r z o l . T E R G I A . (Pour Térla.) — « I t e m , quod pro qualibet galea et ligno de Terciis que et quod fiat de cubitis quadraginta octo et ad inde supra de bodaad bodam » (sic, pour: De roda ad rodam) « solvantttr et solvi debeant'mensuratoribus libre sex Januyorum sicut pro aliis lignis solvitur. » Stat. géno. du 22 juin i 3 3 3 , p. i g de VImposicio officii gazarie; Ms. Bibl. du Dépôt de la Mar. — V . Lignum de teriis. T E R C I A R O L I U M , bas lat. vénit. s. m. ( D e l'ital. Terzaruolo. [ V . ] ) Tercerol. — « Yelis septem, videlicet uno novo de cubitis sexaginta tribus; uno Terciarolio quasi novo, de cubitis quinqnaginta septem in cubitis quinquaginta novem; velonis duobus de cubitis quadraginta octo usque in cubitis quinquaginta duobus; Terciarolio uno novo de cubitis quinquaginta tribus; velono uno novo de cubitis quinquaginta


1443

GLOSSAIRE NAUTIQUE. o c t o . » Inventaire (le la nef\e Paradis (1268), publié, p. 3g2, t . 11 d e notre Arcli. nav. — L e premier des deux Tercerols m e n t i o n n é s dans cet article de l'Inventaire appartenait au n i â t d e l'avant, le plus grand ; l'autre, plus petit, appartenait a u m â t du milieu, rpii n'était long que de 46 coudées ( » 3 ~ ' 4 i ) , quand celui de la proue en avait 5o (24™36' ;. c

i

T E R C I N A L E , malt. anc. s. ni. Arsenal. ( V . ) — « Insuper e l i g e t admiratus unum scribam, et deputabit eum dicto o f f i c i o Tercinalis, qui teneat registrimi ad praeceptum admir a t i omnium rerum, quse sunt intra dietimi Tercinale, pertin e n t i u m ad artem marinariam. » Statuts de l'ordre de SaintJean de Jérusalem (1S84), t. x x i , C o d . ital. diplom., col. 1828. . V . Tiercenal. T E R C 1 0 , esp. s. (Du lat. Tertius.) L e tiers de la longueur d u n a v i r e . Au x v i siècle, les Espagnols partageaient fictiv e m e n t le vaisseau en trois parties, et appelaient: Amura le T i e r s de l'avant, Quadra le Tiers de l'arrière, et Mediana le Tiers du milieu. — V. Maderos de cuenta, T e r z o . c

T E R E Ç A N A , port. s. Arsenal. ( V . ) — « Mandou por fogo c i d a d e , onde se quaimaram muitos mantimeiitos, e trinta e q u a t r o nâos, antre grandes e pequenas, muitos barcos de p e s c a r , e buma Tereçana que estava chea de tudo e necess a r i o pera se as naos aparelharem. » Comment. Dalboq., p a r t . i , chap. 24. a

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T E R E T E S , bas lat. s. f. (Variante de Tareta. [ V . ] ) Taride. . « A c inter eas onerarias naves una Venetorem mirai proc e r i t a t i s , quam Teretem vocaut... » Albertino Mussato, De <-cstis Italia},liv. v , rubr. 2. T E R F I ' E T M E K (^S-,i\

g?y),

ar. turc, v .

(Etmch,

F a i r e ; Réfi, Élevé.) Guinder, Hisser. On dit aussi seulement : Terjt e (*j}j)). — V. Qaldarmaq. T E P 0 P O N (Terzro-n, 0 sonnant comme tli augi.), gr. anc. t g r . litt. mod. s . n . Selon les dictionn., ce mot, dont l'étym o l o g i e est incertaine, aurait désigné chez les anciens l'ext r é m i t é de l'antenne, nommée aussi Kapoiov ; les Grecs m o d e r n e s , quand ils ont refait pour leur marine une nomenc l a t u r e hellénique, ont repris Ts'pOpov, et l'ont applique à la D r a i l l e , à l'Etal.— V . 2-tavÇw, SxpâXio.

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tibus qua? prestari debent et debuerint sccuudum fiumani presencium tractatuum, videlicet pròqualibetGalea de libris mille Janue; et pro quolibet ligno navigabili de Teriis, si fuerit de remis sexaginta usque in centuin, de libris sexcentis Janue; et si fuerit de remis vigiliti usque in sexaginta, de l i bris trecentis Janue; et intelligatur quantum ad présentera articiilum esse Galea, si fuerit de remis centuin vel abinde supra.«.Star. géno.de i 3 i G , p . 119 de VImposiçio. T E R I D A , bas lat. catal. s. f. (Variante orthogr. de Tarida. [ V . ] ) Taride. — « . . . Volunt quod idem dux et commune Venetorum debeant armare quindecim galeas, et ipsi imperatoret rex alias quindecim, et decem Teridas in quibus decem Teridis habeant ipsi imperator et rex circa trecentos equos et trecentos homines ad arma. » Traité entre Philippe III, roi de France, Charles I d Anjou, et Jean Dandolo, doge de Venise (1281). Archives nat., Emper. de Constant., n" 9. — « E aquells nostres qui trayen les Tendes stiguerensen de remar, e sligueren gint e suan, e anaren ginl Scoltant... >• Chron. del Rey en Jacmc ( x m siècle), chap. 57. n A bon din Terides, son veixells chichs sens remsn (l'annotateur s'est trompé: il y eut des Tarides grandes et à rames [V.Tarida]), 0 pera portar cayalls, con son grondoles, o navilis. » Note de l'édition in-fol. de i j j- de la Chronique du Roi Jacques d'Aragon. — « E les Terides cren totes e n castellades, e meterense en estala per défendre... n Chron. de Rum. Muntaner, chap. 275.—«Sinquanta naus senyor, say que vos nienarets, Lenys, Terides débandes » (Tarides aux bords élevés), « e mas dallres lenyets. » 11)., chap. 2 7 7 . e r

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T E R L 1 C C H I 0 , vénit. anc. s. m. L e troisième rameur de la rame d'une galère. C'est le Terzarolo ital., le Terccrot français. T E R L I N G A C H (n sonnant), bas bret. Du fr. Trelingage. T E R N A (In), malt. adv. (Du lat. inus. Tcrrenire, dont Plante fit Tcrrenific.tis, qui cause de la terreur; de Terme, Effrayer.) En Berne. — V . Bandiera. T E R N A L E , bas lat. ital. s. Nom d'un palan dont les poulies étaient peut-être triples, c'est-à-dire à trois rouets. Nous avons de grands doutes sur ce terme. — « Quinal porta, e T e m a l e , Senal, e quadernale,

T E R I A , T H E R 1 A , T I E R A . Variantes orthographiques Manti, prodani, e poggia, d ' u n mot italien et bas latin du Moyen A g e , dont nous n ' a Poppezi et orcipoggia. v o n s pu connaître Pétymologie et le sens précis. De longues Scandagli, et orre, e funi, é t u d e s , — leurs résultats sont consignés p . 355-370, t. 11 E canapi communi. FnAHcr.sco I.Mo.i i . i s o . Documenti d'amore ( x i u * siede). d e n o t r e Areh. nav., — nous ont amené à penser que Tetta é t a i t le terme dont se servaient les Génois pour désigner l'ar« Ubaldi, dans les gloses qu'il attacha à l'ouvrage de Barberangement des rames à deux par banc, dans les galères et rino, dit du 'Iemale : « l'unis cuin quo vela, cum extenditur, les navires appelés Ligna, Legni on Lins. — « Pisani galeas sustinetiir, ne cadat in aquam. » Cette définition du Temale e t alia ligna de duabiisTheriis L numero miiuiebant... » Anferait de cette corde ce que dans les galères françaises on nales de Gencs, an. 1252. ( V . Lignum). — « I t e m , quod non nommait : Gourdin. — « Tabiis » (sic, pour Tagliis, Poulies* perniitat aliquem Janueuscin vel qui pro Janiiensi distingatur « octo , Ternalibus >> (Poulies triples?) « cum aliis plurilms v e l appelletur armare aliquot lignum de Teriis sive remis » veteribus tabiis. » Inventaire de la nef le Paradis (1268», (? un navire à deux rames par banc, ou à rames ordinaires) publié t. n , p . 3g2 de notre Arch. nav.—.Les Lascars dona p r o eundo incursum... sine licencia et mandato podestalis nent le nom de Temale au Palan de garde. c o m m u n i s , abbatis populi, etc. » Stat. géno., p. 214 de Ylmposicio officii gazarle, Ms. Bibl. du Depot de la Mar. — Nous T E R N A R 1 L S . P o u r Carnarius. (De l'ital. Cantora. [\ n ' a v o n s trouvé ni dans les Statuts deGazarie ni ailleurs un Carnai, Caliorne. — « Ternario uno prò stillando 1 (sic, pour e x e m p l e de navires'« de tribus ou de quatuor Teriis, » ce Stivando) . d e passis vigiliti. » (Un carnai, une caliorne pour q u i nous autorise à avancer que les navires « de duabus faire la stive [ou arrimage de la nef], de 20 pas [100 p i . ] . Teriis t> étaient à deux rames par banc. — « Scilicet de non Invent. de la ncf\e Paradis ( 1268;, publié t. 11, p. 3ga de p e r m i t e n d o ipsas Galeas vel ligna de Teriis navigabili.! ali- notre Arch. nav. — La transformation de Carnarius en Terq u o tempore duci vel extrahi palam vel privatim, de die vel narius dans cette pièce ne doit pas étonner. L e Ms. J. 450' d e nocte, furtive vel non furtive, per vini vel sine vi, nec ali-' des Arch. nationales, d'après lequel nous avons donné l e s q u o alio modo de portu Janua;, nisi prestitis illis securita- Contrats passés entre Gènes et les envoyés de saint Louis 181.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . 1444

pour la croisade de 1270 est une copie du temps, faite par un scribe tout à fait étranger aux choses de la marine, dont il a estropié presque tous les termes. T É R O U , wol. s. Port. TER-PATOUH

(«LSjï),

mal. (Ter [Ji], signe du parti-

cipe passif;-Pa»BA[-»i'Ls], Briser.) Naufragé. T E R R A , lat. ital. s. f. T e r r e , Plage, Rivage de la mer. .— V . A terra, Verso terra. T E R R A D A , bas lat. port. s. f. Petit navire de l'Inde qui, bien que peu important, semble se relier à l'ancienne Tarida. (V.) — « Lenibos, quos vulgo Terradas vocant, ducentos adjunxit. » Maffei, Hisl. de l'Inde, liv. v i n . — « Hum dia pela manhâa ouveram vista de huma Terrada de Mouros que vinha a véla. » Comment. Dalboq., part. î v , chap. /15. — « Avia tamben » (dans le port d'Ormcz, en i 5 o 7 ) « militas Terradas [que sào corno barcas de Alcouchete] cheas de artelharia miuda,egente armada de landeis, e armas brancas, e a mais della archeiros. » Ib., part. i , chap. 29. l e

T E R R A Z Z A N A , napol. s. f. Vent de terre. Ce mot a un diminutif : Terrazza nella. Vocabol. delle parole del dialeto Napoletano. T E R R E , fr. s. f. (De l'ital. lat. Terra.) Nous n'avons pas l'intention de présenter ici une définition de la T e r r e ; nous n'inscrivons ce mot dans nos colonnes que pour donner ceux qui lui correspondent dans les différentes langues, et pour dire q u e , pour les marins, T e r r e est un terme à peu près synonyme de Continent et de Plage ou de Rivage de la mer. (Gr. anc. et mod. Yr, ; gr. mod. Sa\oâ (Xira), ^TEpsct [Sterép]; isl. angl.-sax. angl. ail. dan. suéd. Land; angl.-sax. EoidSe, Lonet; basq. vulg. Léiora; bas bret. Douar; malt. Art: turc, 1er \t> \ ; illyr. daim. Zemlja [Zemlia]; val. S'cKat [OusAat\, rTbmînt \_Pemintc]; rus. SéÙAfl' [Zcmlia]; hongr. Fjbld [Feuld]; lasc. Kinare; groënl. Nuna [Nouna] ; mal. Darat [ O j ^ ] , Sound [ p j ] , Tonali [ i i u ] ; madék. Tan , Tane; satawal, Merolo; [ualan, Pouenmess; nouv.-zél. IVenoua; vanikoro, Fenoua.) Aller à terre, Prendre tetre, Reconnaître la terre, Chasser la terre, sont les locutions où le mot Terre s'emploie le plus ordinairement. — « T e r r e , Terre! s'écria Pantagruel; je vois T e r r e ! «Rabelais, liv. i v , chap. 22. — V . Thicbort. T E R R I DA, bas lat. s. f. pariante orthog. de Tarida. [V.]) T a r i d e . — « Nullus Comes, B a r o , vel alius, in regno predichi compellatur ad Ter ridàs, vel alia quandunque vassella propriis sumptibus facienda. «Statuts donnés, en 1285, au royaume de Naples par le pape Honorius I V . T E R S A K IN O R D I N A N Z A , m a l t . v. a. (Del'ital. Drizzare?) (Mettre en ordre un convoi, Une armée navale.) Rallier une flotte, un convoi. T E R S A N A , T E R S A N E ( i J U y ï ) , turc, s. (Corrupt. de TersAhané. [ V . ] ) Arsenal ; Chantier de construction. (V. Deriabend, Kiarkhané.)— Tersane emlni(^. j>\ ;

û'L»jï),Inten-

dant de la marine. Cette charge, supprimée en i 8 3 3 , a été remplacée par celle de Tersane medfri ( ^ i j ^

ù ' L y j ) . Le

Tersane mediri administre la marine sous la direction du capi tan-pacha. Sous les ordres de cet officier est le Tersane kiahïaci ( ^ J j c s - ^ ijl~>ji), (^wUt

i$L»j").

supérieur au Tersane

aghaci

L'écrivain de l'arsenal, qui a la responsa-

bilité de la comptabilité de la marine, a le titre de Tersane kiatibi

w ' L - j j ' j . (Kiatib, qui écrit.) —Tersanèi" andrò

(îjAs.

AJLWJJ).

de l'amirauté

(André de Emr, ar.,Ordre.)Siège du conseil \ . Terskbanè.

T E R S A R O L 1 U S , bas lat. s. m. (De l'ital. 1. Terzaruoto. [ V . ] ) — « I t e m , Tersaroliutn nouura cubitorum 4 6 , et aliud velloniim « ( i l est parlé auparavant d'un « vellonum - d e l'arbre de medio) » in proda quasi novitm cubitorum 46, et aliud vellohum cubitorum 44- » Acte du 26 août 1248; Ms. Arch. des notaires de Gènes. — V . Terzarolus. T E R S K H A N È ( ù l ^ y ) , pers. turc, s. (? D e K h a i i è [ ù [ ± ] , Maison ; et de Ters [ J - J ] , Crainte ; Maison qui inspire la crainte, l'effroi, ou bien : Maison [fortiliée] qui met à l'abri de la crainte. Ménage pense que Tcrskhanè,

ou Tcrshanch ,

comme il l'écrit, est une corruption des deux mots arabes : Ddr

et senâah;

Dar [ j l i ] signifiant : Maison ; et de Se-

nâah, Travail. Nous ne trouvons pas Senâah, mais Zahnier [yj^ a.j](l;u\s\e

Dict. turc-ar.qae

r

Arsenal. — V .

nous avons sous les y e u x . )

Derïabend, Tersana, Tersane.

T E R S O L , cat. anc. s. m. Nom qu'avait le troisième homme qui faisait effort sur la rame de la galère. — t Per que los Almiralls, e los capitans dels estols dels Cathalans, deuen donar tota auinanteza que aquesta bondat singular que en altra gentnos troba nos lexas, mas quefaesen ohrar: per que no es mester que los ballesters ay tais voguen T e r sols, que si ho fan perden la gracia de la ballcsta. » Chron. de Ram. Muntaner, chap. i 3 o . — V . Galea ab tersols, T e r zarolo, Tercerot. T E R T O U R E , ar. côte N . d'Afr. v. (De l'ital. Tordre.) Trésillonner.

Tordre.

T E R Z A A N C O R A , ital. s. f. (Du lat. Tertia, fémin. de Tertius, Troisième.) Troisième ancre. — Terza coperta. Troisième pont. (V. Cuberta, Terzo ponte.) — Terza gomena. (Le troisième câble.) Câble d'affourche. T E R Z A R O L O , ital. s. m. Tercerot, ou Troisième homme de la rame d'une g a l è r e . — V . Sventar una vela. r T E R Z A R O L I U S , bas lat. s. m. L e même que Terzartdus. ( V . ) — « Vélum unum Trezarolium « (sic, pour :Terzaroliuni «cubitorum sexaginta unius. » Contrat craffrétement pour deux nefs (1268). T E R Z A R O L U S , bas lat. s. m. (De l'ital. 1. Terzaruolo. [V.]) — « Item, in proda ita sit conecata: babcat artimonem, Terzarolum et dolonuni unum de fustagno, vel de bombazio et Parpaglonem unum de canevaza. » Stat. de Venise, i a 5 5 . 1. T E R Z A R U O L O , ital. anc. s. m. (De Terzo, Tiers. Voile de moyenne grandeur des nefs latines et des galères; au x i n siècle elle était d'un tiers environ moins grande que l'artimon. (V. Terzarolus, Temone.) e

— « Vele grandi, e veloni, Terzaruoli e parpaglioni... « FRANCESCO B A R B E R I N O , Documenti

tTamore

(xm

e

siècle).

2. T E R Z A R U O L O , T E R Z A R O L O , T E R Z E R U O L O , ital. s. ni. (Même origine que le précédent.) Ris. — « Fare il Terzarolo, Plier le tiers de la voile. »"Duez ( 1674) ; Prendre un ris. — lsscre a Terzaruoli bassi, Etre au bas ris. — Mollare i Terzaruoli, Larguer les ris. — Binda de Terzaruolo, Bande de ris. — Gaschette di Terzaruolo, Garcette de ris. Occhici ti di Terzaruolo, Œillet de ris. — Palanchino di Terzaruolo, Palanquin de ris. — Terzaruolo di mezzana. Ris d'artimon, Fanon. — « Altri fa remi, ed altri volge sarte, Chi Terzeruolo ed artimon rintoppa. » D A N T E , Infcr.,

eh. a i .


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

quarante étages? En vérité, on ne conçoit pasque des hommes intelligents et instruits, que de savants critiques aient cherché à accréditer par d'ingénieuses théories d'aussi singulières hypothèses. Le Tessaracontore était sans doute un navire à rames, bordant de chaque côté vingt avirons, comme les galiotes du x v i siècle. 11 v a une autre supposition, c'est qu'il bordait à droite et à gauche quarante rames; mais nous avons contre celle-ci une objection fort simple, tirée d'un calcul dont on ne saurait nous contester la rigoureuse exactitude. Si le Tessaracontore avait eu quarante rames par bande, le seul emplacement de ses rames, son "EyXw-rov ( V . ) eût été long de 120 pieds, l'interscalme ou T E R Z O , ital. anc. s. m. (Du lat. Tcrtius.) L e tiers de la At-ri/atTtr, étant de 2 coudées ou 3 pieds. A celte longueur, l o n g u e u r de la vogue d'une galère. ( V . Tercio.) Chacun de pour avoir la longueur totale, il faudrait ajouter trente pieds c e s tiers, par un abus de mots, avait été nommé Quartiero. environ pour la poupe et autant pour la proue, — car, sur O n ramait par quartier, ou pour mieux dire par Tiers. Cres- un navire d'une telle importance, à ces deux extrémités ou c e n t i o ( 1 6 0 7 ) fit remarquer l'impropriété choquante de cette aurait dû pouvoir élever des tours ; — le navire aurait donc e x p r e s s i o n , qui faisait de Quart un synonyme de Tiers. été long de 180 pieds. Or aucun texte ne nous autorise à T E R Z O (11) D E L R Ë M O D I FUORI, ital. s. m. L e tiers de croire que jamais un bâtiment de cette espèce ait eu du l a r a i n e , en dehors de la galère; c'est-à-dire, Le tiers de pareilles dimensions. L'hypothèse des quarante rames par ]a longueur de ce que la rame avait hors du navire. La bande doit donc être rejetée, comme cèlle des quarante p a l e était longue deux fois comme ce Terzo, que nous p r o - rangs de rameurs; et il ne reste de vrai que le Tessaracontore à vingt rames de chaque côté. Ce que nous venons de p o s o n s de nommer la Hampe de l'aviron.— V . H a m p e , dire fait suffisamment Comprendre que nous regardons Remo. comme fabuleux le navire TeaiTapaxovTqpr,; de Ptolémée PliiT E R Z O P O N T E , ital. s. m. Troisième pont. — V . Terza lopator, décrit par Athénée, Iiv. v. Ou peut voir, t. i , c o p e r t a , Ponte. p. 1 1 7 de notre Archéol. navale, toutes les raisons qui nous T E R Z O L L U S , T E R Z O L U S , T E R S O L U S , bas lat. géno. ont décidé à nous séparer tout à fait des critiques les plus s. ni- N o m d'une rame qui était probablement la troisième habiles sur cette question spéciale. — V. Rame, T p i r ç r ; . o u la plus petite dans l'armement de chaque banc d'une T E S S E R , groënl. s. (Du rad. Tcss, qui exprime l'idee • g a l è r e à trois rames par banc. (V. ci-dessus, p . 3 3 , l'art. A d'Extension.) Étang, Lac. — Tcsscrsotd; Grand lac. t a n t de rames par banc.) Un Statut génois du i 5 févr. i34o, T E S S E R A , ital. anc. s. f. (Du lat. Tessera, Signe ou Mot p . 1 0 8 de Vl/npositio officiigazarie,Ms. du Dépôt de la Mar., p o r t e : « Renie » (pour Remi) « et Terzolli semper ad minus tracé sur un morceau de planche que les soldats se passaient in toto dicto viagio centum octuaginta quinque. » On lit les uns aux autres pour y lire un ordre qui leur était commup . 1 1 0 du même manuscrit : « P r o quolibet remo seu T e r - niqué par leurs chefs.) Mot d'ordre. — « Levandosi della z o l l o (deficiente), xv sol. janua.» Un Statut de i 4 4 l , p. 5o de posta tulle l'altre galee seguiteranno la capitana et la saluY Offici' '" gazariœ, même manuscrit, porte : « Reme et T e r - tarranno mattina et sera, pigliando la 'Fessera overo il s o l i semper ad numerimi in toto viaggio i 8 5 ; » e t plus Nome, come a l'usanza. » Rartol. Crescentio, Nautica Meb a s ". « P r o quolibet Tersolo. » Ces textes ne laissent aucun diter. ( 1 6 0 7 ) , p. i 3 3 .

T E R Z E N A L E , ancori, s. ni. Arsenal. — « Nulla persona c h u o c h a pegola, ne faccia pecie cliuociere per alcuno legnio, n e possa abruscare nel Terzenale del chomuno d'Ancona, riè. a n c h i m o nella riviera del Terzenale, acciò eh' el coinuno j ' _ \ n c o n a non possa per cagione de le dette cose alchuno t l a p n o sostenere... » (Que personne ne fasse cuire du goud r o n ou de la poix pour un navire, et ne puisse chauffer u n bâtiment dans l'arsenal d'Ancóne ni sur le rivage atten a n t audit arsenal, de peur que la ville d'Ancóne ne c o u r e quelque danger par ce fait...) Stat. d'Ancóne, i3o7, rubr. 7 -

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cloute sur la signification du mot Tersolus ou Terzolus; il e s t bien évident que le Terzolo était une rame. L e nombre j e s rames exigées pour chaque galère ne permet pas de s u p p o s e r que le navire dont il s'agit fût une galère à 25 ou 6 rames de chaque bord; cent quatre-vingt-cinq est un c h i f f r e qui nous autorise à croire que la galère était armée à t r o i s rames par banc. C'était probablement une galère de 2 bancs à 3 rames par banc, ce qui faisait i 3 2 rames bord é e s et 53 en réserve, ou de 2.3 bancs ayant i38 rames nag e a n t et 47 en réserve. 2

T E S S E R E I R E M I , it.il. anc. v. a. (Proprement: Tisser les rames. Cette métaphore poétique est très-expressive. Les rames rentrées et cependant appuyées sur l'apostis avaient, en effet, l'air de la trame d'une étoffe.) Coniller.— V.Acconigliare, Intrecciare i remi. T E S T A D E M O U , géno. s. f. (De l'ital. Tetta di mora. [ V . ] ) Chouquet.

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T E 2 2 A P A K 0 N T H P H 2 ou T E 2 2 A P A K 0 N T 0 P 0 2 , gr. a n c . s. f. et m. (De Tsaoapâj'.ovTa, Quarante; et d"EpJrôb>, j e Rame.) Selon les dictionnaires, ce mot désigne le navire « à quarante rangs de rameurs." Un navire à quarante rangs J e rames, quelque disposition qu'on suppose aux bancs, e s t une absurdité qu'une critique sérieuse et éclairée ne s a u r a i t admettre. Comment, lorsqu'on n'ignore pas tout à f a i t ce que c'est qu'un navire, a-t-on pu imaginer que, audessus d'un troisième étage de rames, des avirons pourraient g i r avec efficacité, et même qu'on pourrait les mettre en m o u v e m e n t ? Comment n'a-t-on pas vu que ce qui est matér i e l l e m e n t impossible pour un bâtiment plus grand que la t r i r è m e , — en admettant le navire à trois étages, que nous comprenons g u è r e , quant à n o u s , — l ' e s t bien autrem e n t , s'il s'agit d'un navire auquel on veut bien supposer p

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T E S T A D E L B A N C O , ital. anc. s. f. Dans une galere, la tête du banc était la partie de ce siège qui touchait à la coursie. — « Volendo adunque disamorar, si ammainar! prima l'antenna quale se metterà sopra le Teste de'banchi... » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 120. T E S T A DI M O R O , ital.ar. c ô t e N . d ' A f r . s . f . Chouquet.— Au temps où l'art intervenait toujours pour orner la demeure de l'homme; quand le navire, comme le logis du bourgeois, le caslel du n o b l e , la maison commune de la ville, l'église paroissiale ou episcopale, se chargeait de sculptures, d'attributs, de figures allégoriques, de masques grotesques et capricieux, la fantaisie d'un décorateur du Midi donna au bloc de bois qui servait de chapeau à un bas mât la figure d'un More ou nègre. Ce caprice réussit, et l'on façonna en Tète de More tous les blocs destinés à l'usage que nous venons de dire. Ces billots animés prirent le nom de Caps où 'Pètes de More, qu'ils conservèrent, longtemps en-


GLOSSAIRE

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core après cpue le besoin d'economie eut coupé court au luxe q u i , de quelques vaisseaux, avait fait de fastueux édifices où le bois savamment taillé par des imagiers habiles le disputait à la peinture éclatante et à la richesse de la dorure. En Hollande, en Danemark et en Suède, le chouquet avait reçu la figure d'une Tète d'àne. — V . Cappelletto, Eselshaupt, Turco. T E S T E D E M O R E , fr. provenç. s. f.(De l'itali Testa di Moro. [ V . ] ) Chouquet.— Quelques auteurs ont écrit Teste de mort, mais c'est contrairement à l'étymologie. Cette faute se trouve p. 5 du Ms. n ° i o . d e notre Bibl. part., intitulé: « Noms des vents de F Océan et Meditcranée, auec les noms du corps divi nature et des galères de Mallhe et autres choses concernant Messieurs les cheualiers. » (Commencement du x v n siècle.) — On appelait aussi Teste ou Tète de More un petit chouquet garni d'un collier à charnières qu'on plaçait sur le montant du bâton de pavillon, et sur le bout du perroquet du beaupré. (Aubin, p. 720.) — V . T u r c o . e

T E S T E D'UNE L I G N E D E B A T A I L L E , fr. anc. s. f. Le premier ou les premiers vaisseaux de cette ligne. — « Le Fortuné menoit la Teste. Il aborda celuy de la Teste des Hollandois; mais ses grapins ayant rompu, les vaisseaux se séparèrent. » Rapport de J. Bart, 11 juillet ib'o/i ; Ms. Arch. de la Mar. — V. Viç.-amiral. T È S T È R È ( ï ^ ~ 0 ) , turc, s. Scie à main. T E T A P T H M O P I O N (Tetartimorio-n), gr. litt. i n o d . s . n . (C'est le mot ancien, signifiant : Quart, et Composé de T é ï a p T O ç , Quatrième, et de Mopiovj Petite portion, que les Grecs ont repris pour l'appliquer à I' : ) Octant. — V . OxTavTs.

T È T E , fr. s. f. Contraction de Teste. ( V . ) T É T I E R , vieux fr. s. m. L e premier rameur d'une e m barcation, à partir de l'avant. — « Tètier, qui tire la rame devant. » Aubin ( 1 7 0 2 ) , art. Chaloupe.— L e Tètier avait pris son nom de sa place à la T ê t e , cap ou partie antérieure de l'embarcation. T Ê T I È R E , fr. s. f. (Gr. mod. 1 pâvvi TÌjc à v T e v v a ç [Grandi ti-s anndenna-s]; ital. Antennule, Testiera ; géno. Antename; esp. Gratti; port. Tralha do gorutil; angl. Head rope of a util; ail. Obcrbeik ; dan. Raalig; suéd. Râli/t ; rus. Bepxmû .lURTi-mpoCb [Verh-nie like-tross\, ou Bepmii AIIKTJ y napyca [yerudite lìkc ou paroussa].) Cordage cousu au bord supérieur d'une voile; cette ralingue ( V . ) , comme les autres, est mise pour fortifier la voile dont les laizes tendraient à se désunir sous l'effort du vent. T E T P A F i i N O N (Tetragôno-n), g r . litt. et vulg. s. n. (De TÉOUOOES, Quatre; et de ïwvta, Angle.) Voile carrée. T E T P H P H S , gr. s.f. (Téoaape;, Quatre, et 'Epscato, je Mène avec des rames.) Navire à quatre rames ou à quatre groupes de rames; nous ne savons lequel. Les lexiques disent : G a lère à quatre rangs de rames. Comme nous manquons de données certaines sur l'arrangement des rames dans les navires qui n'étaient ni unirèmes, ni birèmes, nous ne pouvons nous hasarder à dire ce qu'était la Naù; TiTpiîjmK dont Polybe parle dans son premier livre. — V . Baine, Tptiipijç. TEL", selon la seconde édition de Y Hydrographie du P . l'ournier ( 1 6 6 7 ) ; T E U G U E , selon Desroches ( 1 6 8 7 ) , suivi par Aubin (1709), qui écrit aussi T U G U E et T U Q U E , fr. anc. s. f. (Du bit. Tegtda; Tegerc, Couvrir.) Proprement : Abri, Tente. (Holl. Zonne-dck, Hutte, Tente; angl. poop royal; dan. Rttf; suéd. Sundàck; ail. Sonnendeck. — « Teu est une espèce de Dôme que les pescheurs de Terre-Neuue

NAUTIQUE. mettent sur le baril dans lequel ils sont pour pescher la morue et les [sic, pour : Se) garantir des pluies et brunes (sic) qui sont continuelles sur le grand banc. » Fournier, edit. 1 6 6 7 . — « Une Teugue est une espèce de gaillard que l'on fait à l'arrière du vaisseau, contre l'injure du temps. « D e s roches. — « Tugue, ou Tuque, Teugue, c'est une espèce de faux-tillac ou couverte, qu'on fait de caillebotis ou de s i m ples barreaux, afin de se garantir du soleil ou de la pluie. Comme les 'Fugues rendent un vaisseau pesant à la voile, le R o i de France défendit celles de charpentes en 1070, et permit à l'équipage de se couvrir avec des tentes soutenues par des cordages. » Aubin. — Depuis une vingtaine d'années, on faisait à l'avant des bâtiments français une petite dunette,'à laquelle on donnait le nom de Teugue ( V . , dans la coupe du Montebello qui accompagne l'art. Vaisseau, la partie marquée N 0 ) ; c'était un abri pour les matelots pendant le mauvais temps, et un plancher pour la manœuvre des ancres ; aujourd'hui, on le supprime. Cette espèce d e châtelet perpétuait la tradition de l'ancien château d'avant que montrent les ligures des navires du Moyen A g e . (V. Navire.) — Teu est évidemment une mauvaise orthographe, à laquelle il faut préférer Teugue, plus près de Tcguln. — V . Taud, Tuque. T E U - A N K E R , ail. s. (Variante de Tcyanker. [У.]) A n c r e d'affourche. — Teu-ankcrtau, Câble d'affourche. — V . Teutan. T E U G U E , fr. anc. s. f. — V . T e u . T E U T A U , ail. s. ( D e Tau [ V . ] ; et de Teu. comme le holl. Tuy ou Ту, de l'angl.-sax. Tid, Tiid, Marée.) Câble d'affourche. — V. Teuankertau. T E U R L A N É A U R , bas bret. v. a. Jeter une ancre, A n ­ crer, Mouiller. L e P. Grégoire, Dict. fr.-brct. — Teurl est dit pour Teurel ou Taoll. — V. G l i b y a , H é o r i , T i o l e r . T É V A L A A T (t final sonnant), bas bret. v. n. (De Téval, Sombre, Obscur.) S'Obscurcir, s'Assombrir, en parlant du temps.— » Tévalaada râ ann amzer, L e temps s'obscurcit. • V . Dnaat, Konmonoula. г

T E V E N N , bas bret. s. m. Côte, Dune, Falaise. — Л . Fnlès, Falesenn. T E X E R E , lat. v . a. (Tresser, T i s s e r ; peut-être du g r . 2тгу(м, je Couvre.) Poétiquement : Construire un navire. — « Bis denas Ilalo Te.xamus robore naves, Seu plures complere valent : jacet omnis ad undani Materies : ipsi numerumque modumque cariais Prœcipiant ; nos serai manus, navalia demus. » V I R G I L E , Ênéid.,

De Texere fut fait Textrinum,

liv. xi, v.

3î6.

Chantier de construction.

— « Idem campus habet Textrinum navibus longis. •• ENHIUS.

— c, Loca in quibus naves fiunt, graece Nau-T|yia, latine Textrina dicuntur. » Servius, In Virgdlo, l i v . x i . Т Е Ч Ь (Tetche), rus. s. f. ( D e Т е к [Tek], rad. slave des mots rus. qui expriment l'idée : Couler, Courir.) Voie d'eau, Égout. — Т е ч е т е , s. n. Courant. T F I L A I L G U M N A , malt. v . a. (De l'ital. Filare, Filer du câble. — V , Gumna.

Filera

T G A R R A K , m a l t . v. a. et n. (Du turc Gharq, précédé du T préfixe.) Couler, Submerger.— V . Taffonda. T G A Z Z A , malt. v . a. (De l'ital. Cazzare. [S.]', Border une voile.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . T H A F F E F , malt. v . (De Гаг. turc Hafif[>*jLao.],

Léger,

q u i a fait le verbe turc Takhfif с. [ s _ á A ¿ ¿ - > ] , A l l é g e r ) A l léger. T H A L - N V E G , ail. s. (De Thaï, V a l l é e ; et de IVcg, Chem i n . ) Proprement : Chemin creux; appliqué à une rivière : ( ¡ h e n a l . Ce mot se trouve fréquemment écrit dans les disc u s s i o n s diplomatiques du x v n siècle, et dans la corresp o n d a n c e échangée à la fin de 1841 entre le ministère de la m a r i n e et celui des affaires étrangères, à propos de la Bid a s s o a et du droit qu'a la France à la propriété de cette r i v i è r e , depuis le rivage jusqu'au milieu navigable. e

T H A L A C , s. Nom d'un petit navire qui existait autrefois d a n s l ' I n d e . — « llano certi nauilij chiamati T h a l a c , che s o n o p o c o minori di fuste. » Itiner. de Lod. Barthema , ap. R a m u s . , t . i " , p. 155 F'. T H A L A M E G U S , lat. s. m. (Transcription du gr. ваХа• - i t . - ' O î . [ V . ] ) Navire de luxe. « Causa utritisque appellationis, q u i a Thalami in illis et cubicula et horti et ccenacula, item b a l n e a , et alia, quae voluptaribus iuserviunt. » Scheffer, p . 1 0 a . — « Eadem nave Thalamego pene /Ethiopia tenus JEgyptum penetravit. » Suétone, Jules César, liv. l u . — F a c c i o l a t i et Forcellini disent des Thalainegi ou Naves cubiculatœ : « Símiles sunt nostri Burchielli. » 11 ne faut pas c o n c l u r e du mot Símiles que les Burchielli de Venise et de l a Brenta aient eu des rapports de forme, de grandeur et m ê m e de distributions intérieures avec les Thalamègues de p t o l é m é e Philopator et de ses successeurs ; les barques de p l a i s i r citées par Facciolati et son continuateur avaient une c h a m b r e close élégamment décorée, des bancs pour les mus i c i e n s , un équipage de quelques rameurs vêtus de livrées b r i l l a n t e s , et c'était par là seulement qu'elles ressemblaient a u x Thalamègues égyptiennes. — « L'assemblée de tous o f f i c i e r s , truchemans» (du turc Terdjuman [ ^ L s a ^ j ] , Interp r è t e l , « pilotz, capitaines, nauchiers, fadrins, hespaillers et m a t e l o t z , feut en la Thalamègue. » Rabelais, Pantagruel, l i v . i v , ebap. 1 . La Thalamègue de Pantagruel était la nef a m i r a l e de sa flotte, composée de douze navires. ER

T H A L A M U S , bas lat. s. m. (Du gr. Qilauoc.) Chambre d a n s la nef, au Moyen A g e . — « ... Et habebit Thalamum ad p o p a m et ad prodam bonum et decenlem. » Contrat d'affrètement pour des sélandres fournies à saint Louis par les G é n o i s , pièces u il,, 18, 19, 21 et 22, du Ms. J. 456, Arch. nnt-, publié par nous sous le titre : Pacta naulorum, dans l e s Documents inéd. sur l'histoire de France. — - ...Ft c o h o p e r t a s et Thalamos habere, completas et completos, cum c a s t e l l o et supercastello, et ponte et superponte et parad t s o . . . " -dete de nolis du Saint-Nicolas, loué par Louis I X , - a v r i l 1268; Ms. Arch. des not. de Gènes. 05

T H B E K S I S , ar. côte N . d'Afr. s. (? Corrupt. de l'angl. Limbers.) Anguillers. T H É Â T R E , fr. anc. s. m. (Du lat. Thedtrum; g r . QtijRegarder, Admirer.) Au x v n siècle, les marins et les constructeurs français de la Méditerranée donnaient ce nom u Château d'avant. Dans la Description d'un navire royal, e s t a m p e qui se trouve ordinairement en tète de {'Hydrographie du P . Fournier, on lit, au-dessus du beaupré : « Chast e a » deuant ou Théâtre, ou bien Gaillard deuant. » e

a

T H E E R , ail. s. (Même origine que l'angl. Таг. [ V . ] ) Gou­ d r o n . — Theeren, v. a. Goudronner. — Theenjuast, s. Brosse 3 goudron. T H E M O , bas lat. s. m. (Variante orthogr. de Temo. [ V . ] )

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Gouvernail. — « Si forte contingeret quod arbor navis... vel T h e m o , vol Themonaria vel antennae, vel aliud simile rumperetur... « Stat. de Marseille, liv. i v , chap. i 5 . T H E M O N A R I A , bas lat. s. f. Variante de Temonaria ( V . ) , que nous avons remarquée dans les manuscrits des Slututu Massiliœ, appartenant à la Bibliothèque nationale. T H E R I A , bas lat. ital. s. f. — V . Teria. T H E R I C A , bas lat. s. f. Pour Lignum de theriis ou teriis. (V.) — « Ammirati et vice ammirati in reparatione navium, galearum, Thericarum, et aliorum vascellorum, etc. » Constitution de Charles I <CAnjou, roi des Deux-Siciles, chap. 4. Ailleurs on lit Therita pour Therica. ( V . Prothontinus.) er

T H I A L A L A (Zialalc), wol. s. Chaîne. T H I E B O R T , vieux fr. s. m. Pour T r i b o r d . — Maistre, je voy qque chose à Tliicbort : Est ce point ciel ? — C'est terre ferme et seure. » J . P A R M E H T I E R , Chant

royal.

— V. Ès-bare, Scenail, T i c b o r t . T H I L L O L E , fr. anc. s. f. Nom d'un bateau en usage à Rayonne. On voit le dessin d'un de ces petits bâtiments dans un volume in-fol. intitulé : Dessins de vaisseaux, manuscrit enrichi de dessins originaux. I^xécuté en 1679, ce volume, grand in-folio, appartint à Colbcrt, dont il porte les armes sur le maroquin; il fait partie aujourd'hui de la Bibliothèque de la Marine, où il est catalogué sous le n° 2962. T H I M O N N 1 E R , fr. anc. s. m. (Mauvaise orthographe de : ) Timonier.— «Vincent Chahant, Thimonnier, à 18 fr. le mois, a receu 36 liv. » Compte des dépenses faites pour la galèrt Dornano (nov. 1 6 4 1 — o c t . 1642), M s . Arch. de la M a i . , fol. 3 i . — L'écrivain de la galère écrit indifféremment T h i monnier et Timoiuiier. T H 1 M 0 N U S , bas lat. s. m. T i m o n , Gouvernail.—V. Barra dtiorum thiiuonorum. T H O F T A N (pnftan),

angl.-sax. s. Banc de rameur.

T H O L L , angl.-sax. s. Tolct. — L'angl. écrit Thole. — « Scalmus, T h o l l . » Gloss. de Mone, x siècle. e

T H O N É E , fr. anc. s. f. — « Et avecques ce auront une bonne flecte bien équipée qui sera leur propre, et bien garnie de huit avirons bons et souffisans, pour faire lesdictes besongues avalens» (en descendant, en a v a l ) , - e t aussi pour porter les filets >• (nom d'une corde) « appelez la Thonée. » Lettres de Charles PI, février 1415, art. 541. La Thonée c'est la Touée, à n'en pas douter. Thorcée est-il une faute du copiste des lettres d'après lesquelles les éditeurs des Ordonnances des Rois de F'rance publièrent cette pièce, et faut-il lire Thowée? Nous le croyons, bien que nous voyions chez les Italiens la forme Tonneggio. ( V . ) T H O P A , bas lat. s. f. Un passage de la Chronique sicilienne, publié par 1). Marténe, t. m , Anccd., col. 90, nous a fait connaître ce m o t , qu'ont recueilli les continuateurs de du Cange, t. v i , col. 1136 : — « In c.ithena portus dictae urbis, volentes eam frangere cum cockis, Thopis, galeis, etc. • Les Bénédictins, rapprochant ce passage de celui de Nicolas Spéciale, que nous avons cité, art. Copa ( V . ) , ont pensé que Thopis était une faute de copiste, et qu'il faut lire Chopù pour Copis. Quelque apparence de raison que semble avoir cette restitution, nous n'avons pas osé l'adopter dans notre Arch. nav. (t. 11, p . 247). Nous ne nous dissimulons cependant pas qu'il est difficile d'admettre qu'un navire usité au Moyen Age ne soit nomme qu'une seule fois dans les histo-


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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riens qui ont écrit sur les guéries maritimes de l'Italie, de la Grèce et de l'Espagne. T H O R A C I U M , baslat. s. m. ( D u g r . ©copctxiov. [V.]) Selon le Lexicon militare, cité par les Bénédictins, continuateurs de duCange, ce mot désignait la Hune. Charles d'Aquin voulait que Thoracium fût une contraction de Thcoracium, fait du gr. ©Eiopeîv, Regarder. Peut-être Thoracium venait-il tout naturellement de ©o'ipa,, qui désignait à la fois une sorte de coupe, et un parapet. La hune eut souvent la forme d'une coupe; elle fut ordinairement garnie de targes, ou bien, elle-même, creuse et .ayant ses bords très-relevés, fut, pour les homines qui combattaient à ce poste, un véritable rempart, un parapet, une cuirasse. Au reste, nous croyons, malgré l'autorité de Charles d'Aquin, que le Thoracium n'était point, à proprement parler, la Hune, mais le rebord île la hune, son parapet, sa pavesade, comme on disait au Moyen A g e . T H O U A G E , fr. anc. s. m, (Variante de Touage. [ V . ] ) A c tion de Toner; Pilotage, Métier de pilote cotier. — « Et font charte partie, Thouage et petit lodmanage... >• Roolcs d'Oleron, art. i 3. — Thoucr, v . a. Touer. — V . Lamaneur. T H R E E DECKER S H I P , angl. s, {Three, de l'angl.-sax. l'ri, t»ry, en rapport avec le lat. Très [gr. Tpsï;].) Vaisseau à trois ponts. — On dit aussi : Three decks ship. — V. Deck. T H R O W (To) O V E R B O A R D , angl. v . a. (De l'angl.-sax. fhrawan, Jeter.) Jeter par-dessus le bord, Jeter à la mer, Faire jet. — V . Overboard. T H U C I O N , vieux fr. s. n i . — V . Gouvernail à Thucion. T H U S ! angl. adv. (Transcript, de l'angl.-sax. Pus, Ainsi.) Comme cà ! — V . As you g o . T H W A R T , angl. s. (Proprement : Traverse, Transversal ; de l'angl.-sax. t>wcor, ou plus directement de Pwvrs, à travers.) Banc de rameur. — Twart' ships, adv. P a r le travers du navire. — « Twart-ships. That is any thing that is done, or lies a-crosse the ship, from one side to the other, « e say it lies Thwart-ships : and the contrary is Longst : that is, a long the ship. » Henry Manwayring, Sea-mans diet., 1644. T H Y E , angl. anc. s. (Mauvaise orthogr. de Tye. [ V . ] , ou laute de copiste de Y Inventory of the great harke (6 octobre 15'Ì2), publié, t. 11, p . 278 de notre Arch. nav. On lit dans ce document, paragraphe 6 : « I t e m , a payer of T h y e s , and a payer of haylvards. »

mie : tuyau de P i p e , et P i p e . ) Les marins grecs donnèrent ce nom, pris dans son acception première, d'abord au bâton ou mâtereau enté sur le bas mât d'une embarcation pour porter une flamme; puis, au mât court et grêle de quelques petits navires qui portaient, comme la Sacolève ou le Trecandini, un petit hunier au-dessus de leur niât principal; enfin, par extension, au Mât de hune, au Mât de perroquet, et, à plus forte raison, au mât de cacatois.—Ts'.u.ToûV.i хоутраилгоср.-асм'уои тоирхетои (Tzibouki kontrababafigou tourquetou), Mât du petit cacatois. — TÇ\u.;roûxi -n;; y x i i tuocç i Tzibouki ti-s gabia-s), Grand mât de hune, et Mât d e hune, en général. ( V . 'lard; toù SoXwvoîi, Fapvirts. FtyoD-ov ôoXtoviov.) — TÇiu-TOÛxi TÎj; xovTpapETÇàva (Tzibouki ti-s konntramedzana), Mât de perroquet de fougue. (V. K o v T p i [ А Е т С о с / а . ) — TÇiairoûxi той хо7грар.7гар.7га:р(уои (Tzibouki toit konntrababafigou), Petit mât de cacatois. (V. Kovrpap.roxu.тгазнуос.) — TÇ'.p.xO'jxi TOÎi psyocXou xovxpaaTcapTrceiîyo'j [Tzi­ bouki ton mégalou konntrababafigou), Grand mât de caca­ tois. ( V . 'Isto; и.Еуоо\г,с oOovîooî.) — TÇiutcgijxi той p.syocXo;j илгартгхаиуои (Tzibouki tou mégalou babafigou). Grand mât de perroquet. ( V . ' к т о ; р г у я л г , ; 60o'vr,ç, М - а р ^ и ^ у о ; . ) — TÇiuirouxi той р.7;»1лте«!рîyou (Tzibouki ton babafigou), Mât de petit perroquet. (V. 'Ia-rôq sp/irpocrOev ôOôvy;ç.) — TÇujrnouxi той л а р о и х Е т о и (Tzibouki touparoiikètou), Petit mât de hune. r

(A . П а р о и х г - . o v . )

T Z I P O V N I (Tzirouni), gr. mod. s. n. (Du vénit. [ V . ] ) Bras de l'aviron, Genou de la rame.

Ziron.

Т И Л Л Е Р Ъ - Т Р А Н Е Ц Ъ (Tillcrc-tranetss), rus. s. ( D e l'angl. Tiller, et Transom. [ V . ces mots.], Barre d'écusson. Т И М Б Е Р С Ъ (Timmbcrss), rus. s. m.sing. (Transcript. du plur. de l'angl. Tituber.) Bois de construction; Couple. — Plur. ПТпмберсы (Timmbersl ou Timmbcrsoui. — V . . l t c b . Т И М М Е Р М А Н Ъ [Timmcrmann), rus. s. m. (Transcript. du holl. Timmerman.) Maître charpentier. Т М Х 1 Й О К Е А И Ъ (Tlhleokéâne), rus. s. (De IFInx [tih]. Calme, Tranquille. [ V . ci-dessous.]) Océan Pacifique. ( V . Пасифическш океанъ. — Т и х о е stopé (Tiboïé moré), Mer calme. Т И Ш И Н А (Tichina), rus. s. f. (De ГПпх [Tih], rad. slave d'un certain nombre de mots exprimant l'idée de Tranquillité, Lenteur, Douceur. Ulyr. Tih, T r a n q u i l l e , Doux, Calme; Tibàhan, Assez tranquille; Tihbclia [ T i h o t z a ] , Tranquillité.) Bonace, Calme.— Manque à C h i c h k o f f . — V . Штиль, Шить.

T Z A B E T T A ' A P 2 E N I K H (Tzavettaarséniki), gr; mod; s. 1. T I , baie Jervis, s. Mer. f. (De l'ital. Zaffo, qui signifie Bouchon; et du gr. anc. 'Ap2. T I , mendi (Afr.) s. Rivière. Mendi vocabul., bv proies. izvixôç, Mâle.^ (Proprement : Cheville mâle.) Aiguillot, V i tonnière. ( V . Apccvixóv.) — TçxgsTTa f)rfr\ix.r (Tzavetta sillkt, J. W . Gibbs, Americ. journ. of 'sciene. and arts, vol. x x x v m , f> sonnant comme th angl.) (De Zaffo, et de 07,}.u,-, Fémi- p . 45. nin.) (Proprement: Crochet, ou Gond faisant pourl'aiguillot T I ' A D I ( ^ 5 - j L o ) , mal. s. (Proprement : A p p u i , Soutien, l'office de femme.) Femelot, Conassière.— V . 0r,)ioxâ. Êtai.) Aiguille de carène; dérive d'un bateau. ( M a n q u e à T Z A l K I . g r . mod. s. n. (Du turc Qaïq. [ V . ] ) Canot, Barque, Marsden.) — V . Chadi ( ^ . i U * ) , Prau ( _ j j y ) , Robing ( ^ . , , Bateau, Embarcation V . Katxi. Timbang-au ( ^ s L y ) . T Z I A B P A K U (Dziavrakia), gr. vulg. s. n. plur. (De T I A L L D , isl. s. n. Tente. Bpaxfov, Culotte, Brague.) Nom donné au prolongement des T I A N G (g sonnant peu) ( £~> ) , mal. s. Mât. — Tiang plats-bords, dans le MtisXoù, qui forment comme des ailes à l'arrière, et sont les côtés d'une pyramide tronquée qu'on fgong. (Agong [ ^ S " ] , Principal.) L e Grand mât. — Tiang nomme le Cul de poule. apoh, Mât de perroquet, selon Roorda. — Tiang bandera T Z I R A A A (Dzivàda),gr. vulg. s. f. (De l'ital. Civada. [ V . ] ) [\y^x> ^ ) ) Mât de pavillon. — Tiang besar (Be\ar Civadière. [j*~s], Grand), L e Grand mât. — Tiang pengapoh (PenT Z I M n O T K I (Tzibouki), gr. vulg. s. n. (Du turc r j k t f c , t

Tchibouq, signifiant : Baguette, et, par une double métony-

gapoh [ i i l x s ] , Girouette. Mât qui porte la girouette.) Mat


GLOSSAIRE NAUTIQUE. d e h u n e , Mât de perroquet. Ceci peut être expliqué naturell e m e n t . Si le navire n'a qu'un mât au-dessus du bas mât, r e m â t peut être mât de hune, ou de perroquet, selon que l e n a v i r e a des hunes ou des barres seulement, selon que l a v o i l e , supérieure à la basse voile, est grande ou petite. M o i s si au-dessus du bas mât il y a deux mâts, évidemment i l f a u t que chacun d'eux ait son nom. Il est probable que finn g pengapoli désigne le mât supérieur, quel qu'il soit.— Tiang peniorong (j^jy? ^ j ' ) , Mât d'artimon. — Tiang semandera, Mât de beaupré. ( V . Semandcra [.jJJ » , , . . ) . ) — Tiang toupang, Mât de misaine. ( V . Toupang.) — Jbam ç>V)- ( V . ) tiang (^

d'une Chronique de Sicile. On lit, col. 8 : « Quredam Tidam onerata(m) tribus aliis machinis terra; Trapani applicuit post méridien] ad littus maris dicti castri...» Doni Carpentier a pensé qu'il faut lire Taridam (V.Tarida); nous croyons, quanta nous, que Tridain ou Trcdam ( V . Treda) est le m o t ' à restituer au texte du chroniqueur. T I E , angl. anc. s. ( D e l'angl.-sax. r / g c [ T i g h e ] j isl. Tig, Noeud, dont N . Webster fait remarquer le rapport avec le gr. At'co. [ Y . ] ) Itague Tic est l'orthographe adoptée par Henry Manwayring, dans son Sea-mans dictionary (London, i644, p. 108; et 1667, P- ° 6 ) ; c'est aussi celle de John Smith, p . 21 de son Sea-mans gramniar(\.am\on, i653). — V. Tye. I

T I E B O R T , vieux fr. s. m. (Variante de Thiebort. Tribord. ( V . Es-bare, T i e n b o r d . )

T I A O , chin. v . a. Couper. T I A P A Ï , taïti, s. Marteau. — V . T i t i . T I A S E N G I A , géno. s. m. (Del'ital. Tirare, Tirer, Haler; -et d e Cenghia, Sangle [lat. Cingala].) (Haie avec la sangle!) J ï a l e u r de bateaux ou de navires, qui se sert d'une sangle p o u r tirer la cordelle attachée au bâtiment qu'on veut e n t r e r dans un p o r t , ou faire remonter une rivière ou un canal. TIBA

1449

(«W^'X TIRO ( w v o ) >

mal. v . Arriver en un

l i e u . — " Kapal solidali liba ( v _ ^ - ! > ' l i » _ ,JJÌ-0, Le navire est arrivé. »

[V.])

— « La diete nef aura dedens son bori Artillerie à Tieborl et basbort. J . P A R M E H T I E R , Citant royal, en forme de Charte partie. T 1 F : F E N , ail. s. pl. (De Tiefe, Profondeur. Angl.-sax. Diop, Deop; holl. Diep.) Les sondes. T I E M P O , esp. s. m. (Du lat. Tempos. [ V . ] ) Temps. — Tiempo recto. {Bccio, du gr. "Paya, F o r c e , Impétuosité ['Pâduoi, je Brise, j e Heurte, etc.].) Gros temps « Y 110sostros cou Tiempo recio unhnos da arribar a la costa de donde auiamos salido, que era la de santa Ysabel. » Helacion brcttc del viage que Itizo Alttaro de Mendana (1567); Ms. x v i siècle, Bibl. nat., n° 1588, St-Germain. — « Y viendo la continuacion del mal Tiempo (du mauvais temps)... » Reta cion de los eapitancs Nodales (Madrid, 1621), p. 28. — Burri tiempo, Beau temps, Bon temps. — V . Surgir. e

T I B B I T T A , malt. v. a. (De l'ital. Abbitare [ V . ] , précédé d u p r é f . T . ) Bitter.— « Tibbitta il gumna, Bitter le câble, p Schembiï. T T B B O R D E G G I A , malt. v . a. ( D e l'ital. Bordeggiare JJV.], précédé du préf. T . ] Courir des bordées; L o u v o y e r . T I B B O Z Z A , malt. v . ( D e l ' i t a l . Abbozzare [ V . ] , précédé d u T préfixe.) Bosser.— « Tibbozza il gumna, Bosser le câb l e . » Schembri. T I B N A Z Z A , malt. v . (De Bnàzzi[V.], f i x e T . ) Calmer.—V. Calmaria.

précédé du pré-

T I B U Z Z I L L A , malt. v. a. (DeBuzzi/aro. [V.]) Défendre un n a v i r e au moyen des défenses de ventre ou Buzzilari. T I C C A P U N A L ' A N C R A , malt. v. a. ( D e Capun. C a p o n n e r l'ancre.

[V.])

T I C C I O M B A , malt. v . Amarrer. T I C C O N E E R M A I L B A N D I E R A , malt. v. a. ( D e l'ital. Confermare, Confirmer [Rad. Fermo, F e r m e ; lat. Firmus.], p r é c é d é du préfixe T . ) Assurer son pavillon.—V. T i p p r e senta. T I D , dan. s. (De l'angl.-sax. TiS, Temps, Saison ; Tidun, A r r i v e r . ) Marée. — Tidc, augi. s. Flot, Flux, Courant, Mar é e . Tide était entré dans le vocabulaire des marins Norm a n d s , au x n siècle; on lit dans Le roman de Brut, par Wace : e

•• Quant es nefs furent tuit entré. Et Tide orent e bon orré... » ( Q u a n d ils furent tous entrés dans les navires, et qu'ils cur e n t bonne marée et bon vent...) — Tide (to) it down, v. n. D e s c e n d r e à la faveur du courant ou de la marée. — « Our C o m m o d o r e résolve to weigh •> (de lever l'ancre) « and T i d e j t d o w n the channel. >. Rich. Walter, A voyage... by George Jnson (Lond., 1769), chap. i , p. i 5 . e r

T I D A M . Mauvaise leçon de manuscrit qui trompa Dom M a r t è n e dans la publication qu'il fit, t. m des Anecdot.,

T I E N , chin. s. Eau courante. T I E N B O R D , fr. anc. s. m. (Corruption de Tribord [ Y . ] , qui se lit dans Y Hydrographie du P . Fournier [ i G 4 3 ] , dans le Dict. de Guillet [1678], et dans celui d'Aubin [1702].) Desroches (1687) l'avait rejeté avec raison. — V . Thiebprd. T I E N D A , esp. anc. s. f. (De Tender, Etendre.) Tente. — • Tiendas para de sbierno y de verano » (pour l'hiver et l'été) « tendales y tendaletes para la popa, y parasoles valen 36o lib. » Rclacion de lo que vale vna galera (Ms. iH~l,:. Bibl. de la Mar., n° 14255-3. — V . Carozza, Tendal. T I E N S B O N ! fr. Impératif de Tenir bon. ( V . ) (Ital. A guantai angl. A7o/>.' rus. Kptnn [Krièpi]\ Cmoirb [Stope]'. LUa6atirb [Chabache]'. madék. Fatar!) T I Ê O U , chin. v. Jeter. 'FIER, angl. s. (Proprement : R a n g , Rangée [de l'angl.sax. 'Fier, Rangement, O r d r e ] . ) Appliqué à la cale d'un navire, ce mot désigne cette rangée de tonneaux ou de caisses à eau, qu'on appelle un Plan d'arrimage; appliqué au câble plié, il désigne l'arrangement de ce câble ; appliqué à une ligne de canons, rangés sur l'un des bords d'un bâtiment de guerre, il désigne la série qu'on nomme : Une batterie. — V. Gun-deck. 'FIERA. V . Teria. T I E R C E M E N T . On dit dans un Dictionnaire de marine, Ms. Bibl. nat., S. F . , n° 1750 : « Tiercement, c'est-à-dire Canonniers, Pirates et Aduenturiers de mer. » Le compilateur du dictionnaire en question emprunta cet article au chap. 12 des Essays des merveilles de nature, par le P. RemFrançois ( i o ' 2 i ) ; faut-il croire avec lui que Tiercement fut un terme usité parmi les marins fiançais au commencement du x v i i siècle? Nous ne le pensons pas. Jamais, ailleurs que e

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GLOSSAIRE; N A U T I Q U E .

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chez le P . René François et chez son trop facile copiste, nous n'avons trouvé ce'mot avec la signification que semble lui donner le : C'est-à-dire de l'auteur des Merveilles de nature. Ce.: C'est-à-dire est là pour : A sçavoir; et Tiercement n'est (pie l'indication de la troisième espèce de marins que le P. René François range sous l'art. 9 de sa nomenclature. Cet article forme en effet trois paragraphes, et : Tiercement commence le troisième. Tiercement est donc là pour : T r o i sièmement, à n'en pas douter. T I E R C E N A L , provenç. anc. s. m. Arsenal. — « Massilienses Tiercenaux dicebant pro Arsenaux. » Les Bénédictins , continuateurs de du Cange, voce : Tarsenatus. — Tiercenal était une corruption de l'ital. Tercenale ou Tcrsenale, fait de Tersana. — V . Tercinale. T I E R C E R O T , fr. anc. s. m. (De l'ital. Terzeruolo. [V.]) Nom donné au raban, à la garçette de ris, par les matelots provençaux, pendant le x v n siècle. — « Rabans sont menus cordages faits comme des aiguillettes » (il s'agit ici des aiguillettes avec lesquelles les hommes attachaient leurs chausses à leurs pourpoints, et les femmes leurs corsages aux jupons. L'auteur compare ces aiguillettes aux rabans , avec assez de raison [ V . Aiguillette.]) « semant à attacher les voiles aux vergues, et à d'autres manœuvres dans le navire ; ils s'appellent aussi Ticrcerots. » Explication de divers ternies, etc., Ms. x v n siècle, Arch. de la Mar. c

6

T I E R S , fr. anc. s. m. (Du lat. Tcrtia pars.) Nom de la partie de la rame comprise entre la Pale (V.) et le genou. (V.) — V . Mantenen, Voile au tiers. T I E R S - P O I N T , fr. s. m. ( D e l'ital. Tre-punte, Trois pointes.) N o m qu'on a donné à une voile triangulaire (Angl. Tiiangular sait), par une synecdoque analogue à celle qui a fait, dans la langue vulgaire, un Tricorne, et dans la langue des marins français uu Trois-mâts ( V . ) et un T r o i s ponts. ( V . ) , T I F F E R M A B A S T I M E N T G EUA P O R T , malt. v. a. (De l'ital. Ferinare ou Infermare, Arrêter dedans; précédé du préfixe T . ) (Arrêter un bâtiment dans un port.) Mouiller, Jeter l'ancre, Amarrer un navire dans un port.— Tifferma il voga ou il palamcnt ta scini. (Proprement : Arrêter d e dans les rames de la galère.) Coniller. — V. Palament, Scini, Tirtira l'imkadef, Voga. T I F F O R M A I L L I G N A G I I A L C U M B A T T , malt. v. (De l'ital. Formare, Former.) Former la ligne pour le combat, Former la ligne de bataille. T I F F O R N T X L A , malt. v . a. (De l'ital. Ajfornellare. [V.]) Lever les rames quand on ne s'en sert plus, et les attacher pour les tenir en l'air. — M . Schembri, dans la nomenclature maltaise qu'il a eu la complaisance de faire pour nous, explique le mot Tiffornella par cette phrase : « Tifferma » (arrêter) « i l palament um fuk iscinieni,— assujettir les rames sur la galère. » T I G A L I L A , bamb. s. Passeur, Conducteur d'un bateau de passage. T I G B E T (t fin. sonnant), malt. v. a. Haler. — V . Tala, Tisa. T I G G A G G I A L ' E Q U I P A C , malt. v. a. (De l'ital. lngaggiare; bas lat. Ingaziare, Ingtiadiare, Inguagiarc; de Gadium pour Fadium, fait de l'ail. Wettc, fait lui-même de l'angl.-sax. Wed, Promesse, Caution.) Engager, Enrôler l'équipage. T I G G H 1 N D A L ' A L B R I , mal. v . ( D e l'ital. Ghindare, Guinder [ V . ] , Hisser, Élever.) Mater. — V. Talbura l'albri.

T I G H T S H I P , angl. s. (Tight, de l'angl.-sax. Tige, Ligature, Nœud, fait de Tian, L i e r . ) (Proprement : Bâtiment serré, bien clos.) Bâtiment étanche. T I H E D O U , nouv.-zél. s. v . a. Pompe. Pomper. T I H O U R A T A , port Dalrymple, s. (Ce mot est é v i d e m ment de la même source que Tegouratina. [ V . ] ) T e m p ê t e . T I K R O U R I , ar. côte N . d'Afr. s. Chanvre. T I K S E R N A K , groënl. s. Vent favorable à la navigation par la voile ; Bon vent pour le navire sous voile. — Tikserpo/,; et Tiksiatdrpok, v . Naviguer, Faire voile. — Othon Fabricius donne une variante à : Tikscrpok ; c'est : Tiksiarpok, négligé par Paul Égède. ( V . Tingerdlàuserpok.) — 7VX-siuserpok, Mettre une voile dehors. — Manque à Paul Égède. T I L , port du Roi George, s. Sable. T I L A K , ' P I L E R ( / mouillée), bas bret. s. m. (Du f r . : ) Tillac. T I L H A , port. s. f. (Même étvmolog. que Tillac. Tille.

[V.])

T I L H A D O , port. anc. s. m. (Même origine que le précèdent.) Tillac, Pont du navire. — « E quando a galleota chegou envestio o outro navio por proa : como forom juntos, sabirom todo-los Mouros sobre Tilhado... » Citron, do Conde D. Pedro, cap. 56. T I L H A K , mal. v . a. Arriver, Laisser arriver. T I L L A , esp. s. f. (Même étymol. que Tillac. [ V . ] ) T i l l e , Pont. — Dans l'ancienne nomenclature espagnole, Tilla désignait la partie du pont comprise entre les Cuerdas ou Hiloires du pont. C'était alors un synonyme de Crujia ( V . ) et de Corulla. (V.) — V . Ratel. T I L L A C , fr. anc. s. m. Non de Tilliaccus (Pons ti/iaccus, pont de tilleul), comme nous l'avons avancé avec l'accent du doute, 1.11, p. 5 i a de notre Archéol. nav.; mais de l'isl. M i a (Titilla), signifiant : Plancher, et fait de T>il (Tltil . Planche, qui a fait aussi M f a r (Tltilfar), mot par lequel les Islandais désignent le Pont ou Tillac de leurs navires. Quelle est l'origine de ce t>il que nous trouvons aussi dans l'anglo-saxon? Anglo-saxon ou islandais, ce mot est isolé, et nous ne lui voyons aucun analogue dans les langues du Nord , à moins que nous ne le rapportions à l'angl.-sax. l>eccan (Tltekkatte), Couvrir, ce qui ne nous semble pas raisonnable, / étant essentiel et radical dans M , comme ç dans I>eccan. Est-ce donc aux langues du Midi qu'il faut rapporter I>il ? L e lat. Tiliit (Tilleul) est le mot qui s'en rapproche le plus. Mais le tilleul ne fut jamais employé pour ponter les navires. Tilia doit donc être rejeté. Reste Tegula, qui a fait Teulicia, Teglia, Teggia; en allant au Nord a-t-il pu faire M ? c'est ce que nous n'oserions point avancer, e t , à plus forte raison, soutenir. (Isl. t>ilfar [T/tilfa/-]; esp. 7Y/lado ; port. Tilhado; lat. Constratuni... Pour le reste de la synonymie, V . l'art. Pont.) — « V i e u x mot qui est synonyme avec celui de P o n t , seul en usage aujourd'hui. » R o m i n e , 1792. — Déjà, à la fin du x v u siècle, Tillac commençait à tomber en désuétude, ou du moins à n'être plus guère employé qu'en P r o v e n c e ; en effet, dans le Dict. de Guillct, i683, Tillac ne figure que pour mémoire, avec renvoi à Pont. — L e P . Fournier (1643, Hydrogr.) dit à l'art. Tillacs : « S o n t les planchers et divers estages d'un navire; » et, à l'art. Pont : « C'est le Tillac d'en haut percé d'un treillis et couvert par carreaux » (pont à claire-voie) « pour éuaporer la fumée de l'artillerie et donner jour en bas : on le fait parfois de corde. » (V. Pont de corde.) — « S i le maistre du e


MS i

GLOSSAIRE NAUTIQUE. v i r e charge marchandises incompatibles, comme si au b a s sous le premier Tillac il y avoit raisins, alum, ligues, r i s , grains, sel, ou autres semblables denrées, et entre deux XiH au-dessus du premier, il charge vins, huiles, olives o u a u t r e s marchandises qui coulent, et que par lesdits coul a g e s la marchandise du bas fust gastée, appréciation sera f a i t e d u dommage, lequel tombera sur le maistre, sans que l ' a s s u r e u r y contribue. » Guidon de la mer, art. i x , chap. 3 v i s i è c l e ) . — « E t pour une douzaine halloiz » (balais) « à n e c t o y e r les fous » (fond de la galère), « Tillacz et chamb r e d'icelle galleace » (la Réalc, en armement au Havre, m a i 1 5 3 8 ) . Fol. 7, Ms. de 1541, Bibl. nation., n° 9/1G9-3.—• V . C h a m b r e , Chasteau, Nef, Serre. n a

a c s

e

x

T I L L A D O , anc. esp. s. m. (Même étymol. que Tillac. f V . l ) P ° " t , Tillac. — « E que la mar les avia levado quantas c o s a s tenian sobre el Tillado...» Cronica del conte D. Pcro pfino, p- 9 6 . — Manque au Dict. marit. esp. I 8 3 I . — V . C u b i e r t a , Puente, Tolda. T I L L E , fr. anc. s. f. (Même origine (pie Tillac. [ V . ] ) (Isl. Stafn-lnh; holl. Plegt ; ail. Pflicht; dan. Plicht; suéd. plicxt; angl. Cuddy; ital. Pajolo, Pagliuolo; esp. Tilla, Panol; p o r t . Tilha, Paiol.) Petit pont, Petite couverte à l'arr i è r e d'un bâtiment non ponté. Dans les flûtes du x v u sièc l e , la portion du tillac où se tenait le timonier s'appelait Tille> • ( A i l . Hang-pflicht, Steucr pflicht ; holl. Steucr-plegt ; d a n . Styr-pliclt; suéd. Styr-pligt; angl. Steerage; ital. fimoneria; esp. Timoncra; port. Tlntonelra.) On donne maintenant ce nom à un petit compartiment en planches fait à l'avant et à l'arrière d'une barque, pour servir d'armoire â l ' é q u i p a g e . — V . Coqueron. e

T I L L E R , angl. s. (Peut-être de l'angl.-sax. Telga, Branc h e . ) Barre du gouvernail.— Tiller rope. (Corde delà barre d u gouvernail.) Drosse du gouvernail. — V . H e l m , W h e e I rope. T I L I - 1 B E R A G 1 F E N , malt. v . (Ttllibera, de l'ital. Bcrc, B o i r e ; Gifen, d e l'arabe Séfînè, [ V . ] ) Abreuver un n a v i r e — V . Tirrisolvi. filt

T I L T , angl. s. ( D e l'angl.-sax. Teld, Tente.) Tendelet.— bout, Embarcation munie de son tendelet. T I M B A - R O U A N G (g sonnant peu) ffcly L * ï ) , mal. s.

T I M B A N G - A N P R A O U {*j9 jAv"). mal- s. Aiguille de carène. Selon Ëlout, Timbang-an praou signifie aussi Armateur d'un navire. Dans ce dernier cas, Timbaiig a lisons de P a y e r ; dans le premier, il signifie Peser. T I M B E B ('J'inimbcr), angl.-sax. angl. s. Bois de construct i o n . — Timber-holfis, angl. s. plur. jNom des varangues.) Anguillers, Lumière. T L M B L I , lasc. s. (Transcript. de l'angl. Thimb/c.) Cosse. — L e lient. Th. Roebuck, p . i 3o de son Engl. and hindoott. naval dict. (181 3), écrit, conformément à son système orthographique : Tccmlcc (Tiinli). TIMBODK ( ( J ^ Î J ) . Titih.

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- s. Digue, Jetée, Mole. — V .

T I M E - G L A S , angl. s. (De Glas [V.J;[et de Time, T e m p s ; angl.-sax. Tinta; isl. Timi, Heure [lat. Tcmpus}.) A m poulette, Horloge, Sablier. T I M M A N T I G L I A , malt. v. (De l'ital. Amantigllarc précédé du T préf.) Apiquer.

[V.]

T I M M A T T 1 A , malt. v. a. Armer. — V . Tarma. T 1 M M E R L I E D E N , holl. s. m. pl. (De Timmerman [V.] ; et de Licdcn, Les gens; de l'angl.-sax. Leôd, Nation, P e u ple; isl. Liotl.) Charpentiers. — V . Opper, T w e e d e . T I M M E R M A N , holl. dan. s. (De l'angl.-sax. Man, Homme; et de Timber, Bois.) Charpentier. T I M O , bas lat. cat. anc. ital. s. m. (De l'ital. Timone, fait du lat. Temo. (V.l) Gouvernail. — « Item, Timoncs duos pro quolibet navi, videlicet pro qnalibet longitudinis cubitorum x x i i >» (/19 pi. 7 po. — 16™ 10% la nef ayant 29 coudées ou G3 pi. 3 p o . — 22" 49 de longueur en q u i l l e , » grossitudinis palmorum » (6 pi. 9 po. — 2™ 19' de grosseur). Dcmanilc de navires, faite par les envoyés de saint Louis à Gènes en 124G; Rôle Ms. de la Bibl. nat.—« Item, Timone* duos qui debent esse laborati et affetati palmorum novem. Contrat pour la construction de deux nefs fournies par la commune de Gènes à saint Louis , 1268; publié p . 3 8 8 , t. 11 de notre Arch. nav. — « . . . Cum Timonibus duobus bonis et convenientibus dicte navi. » Inventaire île la nef le Paradis (27 novembre 1268), publié p. 392 même vol. Les gouvernails mentionnés dans ces documents étaient des gouvernails latéraux; toute nef en avait deux, un de chaque bord, à la hanche, comme aujourd'hui est suspendu encore au coté droit le gouvernail des barques que nous avons vues à Polesella en 184 > • ( V . Barre du gouvernail.) — « Veem la nau del Temple sobre nos e enuians missatge que l e T i m o bauien trencat, e quens pregauen quels endonassen bu. E nos cnuiam l o lus. E dix en Ramon Marque! que no faessein : car la nostra nau no deuia anar inenys de vn T i m o soberch. » Ckroh.del Hcy en Jacmc, chap. 6. — Timo a fila da rota ! Commandement qu'on faisait au limonier de_ la galère, pour qu'il mît le gouvernail dans le plan de l'étambot. Cette locution correspond au commandement qu'on fait aujourd'hui à bord des navires français : <• Droite la barre! La barre droite! . e

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(Tl'itba, Seau, Baquet; Rottang, Salle, Place, Espace.) L e T i n i b a - R o u a n g est nommé dans le Code marit. de Malacca r é d a c t . du x m siècle?); c'est au chap. x v : « Si un esclave, st-il dit, met le feu à l'endroit où il prépare les vivres, fa faute retombe à la charge de son maître» (quant aux frais d e réparation); « mais l'esclave est puni de quatre coups de b â t o n dans le Timba-i ouang. » L e même chapitre contient l ' a r t , suivant:^ S i , dans une dispute, un homme dégaine son kris, et que dépassant le Tiniba-rouang il s'avance j u s q u ' a u Laïar-Bourit-an » (voile de poupe ou de l'arrière. [ V . I^aïar peniorong]) « pour poursuivre son adversaire, la loi o r d o n n e qu'il soit mis à mort. » Il paraît résulter des presj p t i o n s de ce chapitre du Code de Malacca, que le Timbar o u a n g était le lieu où était placé un seau qui devait touj o u r s rester sur le pont. Quel était ce seau? à quel usage T I M O M , anc. port. s. m., pour 'Timon.—Y. D a r o liuioin e t a i t - i l destiné ? Nous l'ignorons. Nous n'oserions pas dire q u e c e T i m b a était une baille pleine d'eau analogue au Char- à banda. n i e r ( V . ) de nos vaisseaux modernes. Quoi qu'il en soit, le T I M O N , esp. anc. fr. prov. vénit. s. m. D'abord la Barre du b a q u e t , la baille en question devait être placée dans les l i - gouvernail, puis, par extension, le Gouvernail lui-même. La m i t e s du gaillard d'avant, et assez loin du màt de l'arrière Real Acadeiniade la Historia, dans le t. i v de ses Memorias, p o u r que le matelot eût le temps de réfléchir, dans sa course place le mot 'Timon entre ceux qui, dérivés de l'arabe ou entre le Ronang du timba et le mât de poupe, à l'action des langues orientales, ou tirées du grec , se sont introduits q u ' i l allait commettre. dans le vocabulaire des marins espagnols. Nous n'avons rien e

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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vu qui puisse justifier cette assertion de l'Académie de l'his- encore, — la lumière se fait toujours lentement dans les tétoire j et il nous paraît impossible de ne pas admettre que nèbres du passé, —nous savons que le Timon bavonesco Timon a pour origine certaine le lat. Temo. ( V . ) . — « T i - n'est autre que la Bayona espagnole ou le Timon de espadilla. mon : es el govierno de la nao, de vn grueso tablón , por (V.) Ainsi , les galères mentionnées par le manuscrit de la de fuera de ella en la popa engonçado firmemente, con fuer- Magliabecchiane avaient deux gouvernails latéraux (V. T i tes y largos fierros : con que ligeramente buelve a vna parte mone latino), et un ou deux gouvernails de rechange n o m y a otra, sirviéndole a la nao como al cavallo el freno. » més Timoni « bayonesti, » quoique leur façon ne fût pas T h . C a n o , Arte para fabricar... naos (1611), p . 55 v°. — celle d'une simple rame. « El Timon a de tener de grueso, en lo que junta con el coT I M O N D E C A X A , esp. anc. s. m. Il est difficile audaste, el mesino grueso del codaste, y vn dedo mas : y en la jourd'hui de dire ce qu'était ce Gouvernail de caisse [et non frente de a fuera dos tanto grueso » Id., p. 21. — • « El T i - de chasse comme nous l'avons dit, pag. 5 I Q , tom. 11 de mon empernado y clauado el azafrán » (le gouvernail étant notre Arch. nav.), dont nous voyons qu'au commencement chevillé et le safran cloué ) . . . » Razón de las medidas...para du x v siècle se servaient les galères espagnoles pendant le vn galeón nombrado Nuestra Señora de Loreto; Ms. de 1614 gros temps. Games, l'auteur de la Chronirptc du comte D. ' Comme nous Pero Niño, raconte qu'en i4o3 les galères du comte sortant à 1 6 2 1 , Bibl. de la Mar., n° i4255-3. — < voulûmes partir » (de Zante),« nous ne trouvions pas l'éniin» deToulon furent accueillies par un coup de vent si fort que (ce mot est expliqué p. 20 : « Emin ou douanier. » \Emîn les marins demandèrent à rentrer dans la rade, ce que r e fusa Pero Niño. Alors on se mit en mesure de recevoir le [(¿j-r^] > " è - i 'e nom turc du douanier; son plur. est Umèna [L^l]) « pour nous rendre notre T i m o n » (le chef mieux que l'on pourrait cette tempête qui menaçait d'être furieuse. Pour cela, dit le chroniqueur : On rentra les rames, de la douane avait fait enlever le gouvernail du navire à son on hissa les artimons: «Calaron Timones decaxa... è pusieron arrivée, suivant une ancienne coutume [ V . Timonalis, T i mone], pour que le bâtiment ne pût point quitter le port à los Timones fuertes ornes que los gobernasen è fuesen sans avoir acquitté les droits); « et, l'ayant t r o u v é , il fallut sabidores d'ellos. » P. 61. Si l'on mit en place les gouverlui donner une demi-piastre pour l'avoir. >> J. Spon, Voyage nails « decaxa, » c'est que c'étaient des gouvernails réservés oVItalie, etc. (1678, in-12, 3 vol.), t. 11, p . 27. — <•• J e ne pour certains cas, les galères étant pourvues chacune d'un vous ay pas parlé, Monseigneur, delà peine quej'ay eue à gouvernail accroché à sa rode, à son étambot, et ayant comsurmonter les inquiétudes de M . le duc deTursy, et à obtenir mencé leur navigation hors du port de Toulon à l'aide de de luy qu'il fust spectateur du combat. Je me serois mieux cet instrument. Quels pouvaient être ces gouvernails réseraccommodé des galères de France, etj'avois demandé par un vés, sinon des gouvernails qu'on établissait sur la hanche de la galère, comme les gouvernails latéraux du Moyen A g e ? espèce de pressentiment à M . l'amiral » (le comte de T o u ( V . Gouvernail.) Mais pourquoi avaient-ils reçu le nom de louse) « q u ' i l me donnast le baron de St-Michel, dont la g a Timones de caxa? C'est ce que nous ne saurions dire. Probalère a deux T i m o n s ; j ' e n aurois pu faire usage à la teste de blement l'appareil qui fixait ces gouvernails aux côtés du l'auant garde ennemie et contre les galiottes à bombes. » navire était une sorte de construction, en forme de caisse, Relation authographe de la bataille, de Malaga (24 août 1704) pour les garantir. Quoi qu'il en soit, la tempête essuyée par par le marquis de Villette-Mursay; Ms. Arch. de la Mar., les galères de D. Pero Niño fut si violente que la capitane Dossier de Villette. —.< Et per aiutar esso Timon ci sforzammanqua se perdre, et qu'on fut obligé de changer ses goumo di riducilo, et farlo star al suo logo per forza di uizze » vernails de caisse : « Todavía se metia il viento mas fuerte, (vis) «caui et stroppe. » Naafr. deQuirino (1431), ap. Ramus., é con la grand fuerza de las olas trocáronse los Timones de V. Arbre, Caneare, Spera, Zoncho. t. 1 1 , p. 206-C caxa en la galera del capitán, é era la galera à punto de se perder. » — V . Timonus. T I M O N B A V O N E S C O , vénit. s. m. Gouvernail de rechange. Dans le traité du x i v ou x v siècle, intitulé Fabbrica T I M Ó N D E E S P A D I L L A , esp. s. m. Selon le JDící. marit. di galere, Ms. de la Bibl. Magliabecchi de Florence que nous avons publié t. 11 de notre Arch. nav., on lit : « Vole questa españ. ( i 8 3 i ) , on appelle de ce nom une grande rame qu'on nostra galea de Fiandra un Timon bavonesco... » Plus loin, place sur le couronnement des embarcations et des petits à propos de la galère Subtile, on lit : « E vole Timoni 2 la- navires, pour remplacer le gouvernail quand il vient à mantini... e vole Timoni 2 bavoneschi... » Au-dessousde ce der- quer. Ce Gouvernail de rechange est nommé aussi simplenier passage se voient les figures tracées des deux Timons ment Espadilla (V.) et Bayona. Cette rame-gouvernail est latins et d'un Timon bavonesco. Or les Timons latins étaient déjà depuis longtemps en usage. En effet, un document de 1 368, cité dans les Schedœ de le Fournier, nomme une bardes gouvernails latéraux, et le Timon bavonesco était un gouvernail qui s'accrochait à l'étambot ou rode de poupe de la que « de palíela aut d e T i m o n o bayonesto; » et, après un mur galère, et dont la forme, qui épousait celle de la rode, ne diffé- examen de la difficulté qui nous avait arrêté, et dont la p. 81, rait pas de celle du gouvernail de la galère a u x x v i , x v n e t t. 11 de notre Arch. nav. porte le fâcheux témoignage, nous x v m s i è c l e s . Quand nous eûmes pour la première fois sous les croyons pouvoir avancer que le « Timon bayonesto » n'était yeux le texte que nous venons de rapporter, nous crûmes pas autre que la « Bayona, » et que la « Paítela » ne différait tout d'abord que Bavonesco était une mauvaise copie de Na~ point de « 1'Espadilla. » Reste à savoir pourquoi la rame varesco, le gouvernail bavonesco étant en effet placé comme large et servant de gouvernail fut nommée Bayona. P r o b a le « T i m o n e alla navaresca, cioè ad uso di nave, » selon l'ex- blement ce fut à Bayonne qu'on fit la première application pression de Pantero-Pantera ( i 6 ' i 4 ) à propos du Timon de de cet aviron qui, aujourd'hui , dans les embarcations où la galeasse. Cependant la connaissance que nous avions du les avirons sont en pointe et non accouplés, sert au premier Timon « Bayonesto» (V. Tymonus) nous fit penser que Bavo- rameur de l'avant, qui la passe au patron pour gouverner nesco était dans le manuscrit vénitien pour Bayonesto; nous lorsque le gouvernail de l'étambot a été brisé ou perdu. croyons encore aujourd'hui que notre supposition est fon- Bayona, nom de la rame-gouvernail, nomma par extension dée, et nous persistons d'autant plus dans notre sentiment, tout gouvernail de rechange. — V . Timon bavonesco. e

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qu'aujourd'hui nous savons, ce que nous n'avions pas appris

T 1 M O N A R I A , bas lat. s. f. (De Timo. [ V . ] ) T i m o n i è r e ,


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . e

A p p a r e i l qui soutenait le gouvernail de côté, au x m siècle. — « E t si aliquam magagnanti » (mutilation, blessure consid é r a b l e ; en vieux franc. Mahain) « scivero in arboribus i p s i u s navis, Timonariis vel titnonibus ipsam magnani iiauc l e r i o et penasco... dicam et manifcstabo. » Statut de Venise ( i 2 5 5 ) , chap. i 5 , intitulé :Sacramentum quod faciunt marinarli. — « In singulis antennis et in singulis timonis, vel T i m o n a r i i s xv sol. Melgor. (Melgoricnses, de Maguelone). » Stai. cTJvignon(\i(ì'i), p. 91 v ° ; Ms. Bibl. nat.,n°A659.— D . C a r p e n t i e r a pensé comme les premiers continuateurs de du C a n g e , à propos du mot : Thcmonaria ( V . ) , que la Tintoriaria (qu'il appelle à tort Timonarius) désignait le gouvernail. I I aurait d'autant moins dû commettre cette erreur, que le t e x t e qu'il cite nomme le Timo (gouvernail) à côté de la 77monaria. Vel aurait dû l'avertir d'ailleurs que les deux mots e n t r e lesquels il est placé diffèrent l'un de l'autre. — V . B a r c a , 1. l'intonerà. T I M O N E , cat. anc. ital. cors, illyr. daim. s. m. (Du lat. Temo. [ V . ] ) Gouvernail. — « El chapitanio del porto debia l e v a r e acciascheduno navilio de forestierj, che sera nel' p o r t o d'Anchona , li Timonj... » Stat. iCAncóne (1397), rttl i r i q . G8. —• Ce n'était pas à Ancóne, comme à Pesaro, pour contraindre au payement des droits, qu'on faisait démonter les gouvernails des navires étrangers; c'était pour empocher q u e ces bâtiments ne partissent inopinément, emportant des passagers et pèlerins, pour le transport desquels les navires anconitains avaient la préférence. — « Due porlansi Timon, de quai l'un sempre Sopra stridente cardine si gira; Giaeesi l'altro, e per alhor, si serba, Cbe'de l'estrema poppa il primo snello Di gran tempesta d'onde b o m b i i colpo. BEP.NAB.DIMO B A L B I , Nautica

(i5go).

— « Vedrai... « (nel arsenale di Venetia) « galere sottili et g r o s s e , bucintori, fuste, bergamini, remi, alberi, antenne, T i m o n i . . . >• Itinerario d'Italia di Francesco Scoto (Padoue, 1 6 7 0 ) . — Timone alla navaresca, ital. (Par opposition à Timone latino.) Gouvernail à la manière de celui des vaisseaux ronds ou nefs. ( V . Alla navaresca, Timon bavonesco. .—Timone latino ou Timone alla latina, ital. anc. Gouvernail latin, Gouvernail latéral. — « Afanauemo » (nous nous empressâmes) « a fare duo Timonj latini del albero et antena d e mezo arotouj » (la signilication de ce mot, qui ne peut se l i r e autrement dans le manuscrit, nous reste inconnue), « et u n o Penone aitiamo de rispeto queli ali loro congrui Ittogi p o n e n d o . . . » Aut. deChor. Cardini, La Codia Quirina (1431), M s . de 1480, Bibl. Saint-Marc, p. 2 v ° . — « P e r consiglio d ' un nostro marangon fu terminato di fabricir dell' antenne superflue et alboro di mezzo, due Timoni alla latina, sper a n d o di metter freno all'immenso trauaglio della nane, li quali., furono immediate fatti et posti alli lor luoghi cong r u i et convenienti... ina la fortuna inimica... aumentò di sorte la possanza de venti et gonfiamento del mare, che per c o t e n d o con l'onde i detti Timoni, li leuo via del tutto dalla naue. » Viag. di P. Quirino ( i 4 3 i ) ; ap. B a i n u s . , t. 11, p . 200 B . — V . Arguola, Chancro, Goveriiaglio, Sperone, T i m o , T i m o n , Timonus. T I M O N E G G I A R E , ital. anc. v . a. Manier le gouvernail, G o u v e r n e r . « T o u r n e r le timon,» comme dit Duez (1674). 1. T I M O N E I R A , port. s. f. Jaumière. — « 0 vào ondeanda o pinçote do leme. » Moraës. 2. T I M O N E I R A , port. s. f. T i m o n e r i e ; Tille où se tient je Timonier.

1453

1. T I M O N E R A , cat. anc. s. f. (De Timon. [ V . ] ) Nous pensons que ce m o t , dans le Consulat de la mer (Y. Porta), d é signe l'appareil qui servait à tenir le gouvernail contre le flanc, du navire où il fonctionnait. Cet appareil était c o m posé : i ° d'une sorte de croissant en bois, fixé au flanc du bâtiment, et dans lequel s'appuyait le gouvernail; ce croissant, qui figure dans la Navicella de Giotto, placée audessus de la porte de Saint-Pierre de R o m e , et que nous avons t r o u v é , en 1841, au flanc des bateaux de passage qui traversent le P ô à Polesella ( V . ci-dessus, p . 257), est probablement la Timonièrc de nos documents; 2" d'un nœud de corde qui retenait le gouvernail à ce croissant; 3° et enfin, d'une corde qui, attachée au pied du g o u v e r nail, et venant à la p o u p e , maintenait cette rame latérale dans une position oblique de l'avant à l'arrière. L e croissant, que nous croyons être la Timoncra catalane, étant cloué au plat-bord extérieur du navire, si les trous que traversaient ces clous étaient mal calfatés, l'eau pouvait s'introduire dans le navire, el causer quelques dommages aux marchandises placées contre le bord sous ces trous ; c'est pour cela qu'il était défendu aux maîtres de navires d'arrimer les marchandises de telle sorte qu'elles fussent près des clous de la timonièrc. L e chap. 18 du Consulat de la mer dit que le maître du navire ou le contre-maître ne doit point arrimer les marchandises" près d'arbres, ne de Timonera, ne de sentina, ne de porta, etc. • L e traducteur de M . Pardessus a rendu Timoncra par Jaumière; cette version est inadmissible : alors, le gouvernail n'entrait pas dans le navire par un trou,, par une jaumière. L e traducteur du Consulat ne savait pas que les navires contemporains de la rédaction de la coutume catalane avaient, en général, deux gouvernails latéraux. La Timonera était une pièce importante classée parmi les agrès. (V. Exarcia.) L e Statut nautique de Venise (i255) obligeait chaque matelot de dénoncer les lésions ou mutilations faites aux mâts du navire, aux timonières ( V . 77monaria) et aux gouvernails. Les Statuts de Marseille ( x m ' ' siècle) rangeaient la timonière parmi les pièces principales do navire. ( V . Thcmnnaria.) Une nomenclature des objets pavant un péage à Avignon, au milieu du x m siècle, nous fait voir la Timonaria, payant quinze sous de Maguelone, comme l'antenne et le gouvernail. Cette égalité du droit prouve l'importance de Ta pièce désignée par le mot T i m o naria. ( V . ) e

2. T I M O N E R A , ital. anc. s. f. (De Timonc. [ V . ] ) ? Barre du gouvernail. — « La Timonera son longa pie 5, son grosse 3 quarta de p e , son larga un pe e 3 q" (1 p. f ) . » Délie galère, Ms. ( x v i siècle), classe î v , cod. 26, Bibl. SaintMarc, p. 1. — Ce passage ne nous laisse pas sans inquiétude sur le sens véritable du mot Timoncra. Il peut très-bien se faire que la Timonera ait été une pièce de bois, base de la construction de la timonerie où se tenaient les timoniers de la galère pour la gouverner. e

3. T I M O N E R A , esp. s. f. (De Timon. [ V . ] ) Timonerie, Jaumière, T i l l e . T I M O N E R I A , ital. s. f. (De Timone.[V.])Timonerie, où se tient le limonier.

Tille

T I M O N E R I E , fr. s. f. (De Timon. [ V . ] ) ( G r . litt. mod. Mayvr|T£Ïov [Magnnitio-n]; ital. Timoncria; port. Timoneira; esp. Timonera; angl. Stecragc; ail. Stcuer-pjlicht ; holl. Stitur-pleg.) La portion du pont à l'arrière du navire où se tiennent les timoniers; Métier du limonier. On dit d'un marin qu'il est dans la Timonerie quand il remplit l'office de timonier, et qu'il fait les éludes pratiques et théoriques qui tiennent au maniement du gouvernail, au sondage.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1454

aux signaux, etc. L e Chef ou Maître de Timonerie preside au service des hommes attachés à la Timonerie. L e mot Timonerie, dans sa double acception, s'est depuis assez peu de temps introduit a u Vocabulaire des marins français. O n ne le trouve dans aucun des Dictionnaires du x v n siècle; il ne ligure pas encore chez Saverien (1781). Romme (1792) est le premier qui l'ait recueilli.

1. T I M O N I E R A , ital. anc. s. f. L e poste des timoniers, la Timonerie. 2. T I M O N I É P A (Timogncra), [V.]) Jaumière.

gr. mod. s. f. (De Tiu.o'vt.

e

T I M O N I (Timogni), gr. mod. s. n. (De l'ital. Timone. [V.]) G o u v e r n a i l , et par extension : Barre du gouvernail. T1U.ÓV1 icia (Timogni issia)\ La barre droite! — Ttu.ovt x â x o SSVTO ou ( j o x a ë é v x o (Timogni /iato vento ou sotavento)! La barre sous le vent! — Tu-iovi ÛTT/ÎVEUOV (Timogni ypinémo-n)\ L a barre dessous! — Tiuo'vi Goêpocvo (Timogni sovrano) ! L a barre au vent! — Tiuóvi ilio-ctç.ov (Timogni élephtero-n), Barre franche. — V . 'E'ióXxcuov, Otcc;, Il^SxXîov, Tip.óvi. T I M O N I E R , fr. s. m. (De l'ital. 1. Timoniere. [ V . ] ) (Gr. anc. Kuëtpvv;T7i<; ; gr. litt. mod. LTriSaXiou^o; ; gr. vulg. Tiu.0viipi; lat. Gubernntor; bas lat. Te/nonnrius, Ti/nonarius; basq. Timoniera ; ital. Timoniere, Timoniero, Timo/lista ; géno. Timunc; esp. Timonel; port. Timoneiro ; angl.-sax. Scip-rctSor, Scip-stiora , Scip-styra , Stcor man ; isl. Skispstiornamadr, Stióri, Stiórnari, Styrimadr; angl. Helm's-man, Steer'sntan; ail. Rtiderbesteuver, Rudergànger; holl. Man te roer; dan. Roergjœnger; suéd. Styrman; turc, Diimèndji

1. T I M O N I E R E , ital. anc. s. m. (De Timone. [ V . ] ) T i m o nier. « Timonieri sono quei, che maneggiano il T i m o n e secondo il commito gli commanda : sogliono esser al manco otto per galea. Quelli che sono di guardia stanno alla T i m o niera, gli altri parte all'hosta (V.),parte sù la Corsia ( V . ì , per fare i servitii della vela. » Ba'rtoj. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), p. 93. 2. T I M O N I E R E , ital. s. m. L e même que la Timanaria ( V . ) ou la Timonera. (V.) — « L a robba sotile. come facile a gastarsi, non si ponga alli lati del vascello, o di T i m o n i e r e , ne vicino all'albero, o alla sentina, ne a portelli, o boccaporti, mà in mezanie ; et in quelle parti si pongono le robbe grossolane. » T a r g a , Consulato, p. 1 i 5 . T I M O N T É P I (Timognéri), gr. vulg. s. m. ( D e l'ital. Timoniere. [ V . ] ) Timonier. — V. Kuëepvv-Tr,;, HriSaXioû/oi;. TIMONISTA. Duez (1674).

Synonvme de 1. Timoniere

(Y.),

selon

T I M O N U S , bas lat. s. m. (De l'ital. Timone. [ V . ] ) G o u vernail, — « Sunt etiam necessarii ad imam navem très Timoni, scilicet duo in capcia et «nus superfluus, habentes longitudinis xvi goas et latitudinis ix palmos. » Informatio[^sr-^^i]; ar. côte N. d'Afr. Demandji; illyr. da\m.Dunienes Massilice de passagio transmarino ( x m siècle), citées nàr, Karmnili, Kormnik ; val. Kipmaui [Kirmacbe]; rus. par les Bénédictins. Les continuateurs de du Cange pensèKopai'iaro [Kormtc/iagd], Kopnqiâ [Korntte/tic], IvopMin n KT> rent que le mot Capcia désignait la cale du navire. C'est [Kormchtchi&ë], Py.\eBoii [Kottlevoïe]; poi. Sterni/,-; hongr. une étrange supposition ! Comment admettre qu'une nef K'irmdnyos [Kormagnoche] ; groënl. Umitirstim ahotœt; eût ses gouvernails dans sa cale ! Les deux gouvernails « ¡11 lasc. Soukani; mal.Djourou-moiidi\_^£òyjjj^.^5].) « T i m o - capcia >> étaient des gouvernails de caisse ( V . Timon de nier ou Gouverneur est le matelot qui, à son tour, va faire caxa); le troisième était un gouvernail de la même espèce, son quart à tenir la barre du gouvernail pour conduire mais gardé en réserve (superjluus) quand les autres foncle vaisseau. Son poste est au devant de l'habitacle » (c'est- tionnaient. à-dire, regardant l'habitacle dont la face s'ouvre du côté T I M O R ou T I M O U R mal. s. Est.: — Ka-sablah de l'arrière du navire, de telle façon qu'il est plus juste de dire que le Timonier est placé derrière l'habitacle). « L e timour (Du côté de l'est), A l'est. — Peut-être les Javanais mot de Timonier est plus en usage que celui de Gouver- ont-ils nommé l'Est : 77/nor, .parce que l'île de ce nom est à neur. » Déjà, en 1643, le P . Fournier se servait, non pas l'est de Java. — Timor laout (t sonnant) (^ZJJÛ J ± ~ > ) , N o r d de ce dernier ternie, mais de l'autre. Il dit, liv. m , chap. 43 : Est. ( V . Outara t i m o r . ) — Timor menounggara ou Toung« Sur la Méditerranée... personne ne va au gouvernail que gara, Est-Sud-Est.— Timor sa-mala outara , Est-Nord Est. huict » (hommes) « qu'ils nomment Timoniers. En France » — Timor tapât (t final sonnant), Est. (c'est-à-dire au Ponent), « Hollande et Angleterre, vn mateT I M U N (Timotine), illyr. daim. serb. val. bulg. s. (Translot doit tout faire, et chacun va au gouvernail à son tour. » cription de l'ital. Timone.) Gouvernail.— L e Dict. illyr. — A u x m siècle, à Venise, les Timoniers étaient choisis de Joach. Stull donne à Timun, outre la signification de : par les cinq personnes du navire qui avaient la haute direcGouvernail, celles de : Rame et d'Ancre. On conçoit trèstion du bâtiment. (•• Quod in ipsa nave et ligno, sint quinque bien que le même mot désigne la rame et le gouvernail, la homines constituai, ex quibus uiius sit patronus constitutus » rame ayant été longtemps le seul gouvernail appliqué au [le patron de fait, le capitaine désigné dès le commencenavire; mais ce que l'on ne saurait admettre, c'est que l ' A n ment de l'armement] « et alius nauclerius » [un des nochers cre et la Rame, dont les fonctions sont si différentes, aient ou contre-maîtres], « et alii très sint mercatores » [trois des pu être nommées par le même mot. ( V . Joach. Stull, aux marchands qui avaient loué ou à qui appartenait le navire mots : Timun et Veslo.) — V . Diselo, Dumeti, Korma, K o r et qui accompagnaient leurs marchandises dans le v o y . v e nnlo, Kormilsce, Veslo. entrepris]. S ta lut de Venise, ia55, chap. 88.) Les matelots T I N , fr. s. m. En 1678, Guillet définissait les Tins : « de choisis pour Timoniers étaient payés ; leur solde était réglée par les cinq, et ils ne pouvaient refuser ce service à moins grosses pièces de bois couchées à terre pour soutenir la d'empêchements légitimes. ( « Et si in illa nave ellectus fuero quille et les varangues d'un bastiment, quand on le met en Timonarius non recusabo, nisi justum habuero impedimen- chantier, et qu'on le construit. » M M . Bonriefoux et Paris tum, a marinariis illutî precium Inibendo, quod quicunque (1848) disent du Tin : « Morceau de bois de peu de lonsentenciabunt, vel major pars illorum qui navem habent gueur, sorte de billot employé en le mettant à plat, pour regere. » Statut cité, chap. 5, Serment des mariniers.— servir de support à une pièce de construction que l'on travaille, o u , spécialement, à la quille d'un navire en cons« ...Qui Timonarii a marinariis illud precium quod videbitruction, afin de l'exhausser au-dessus de sa cale : dans ce tur istis quinque... » Chap 83). — V . Tonneau. dernier cas on place des Tins de distance en distance... » Si e

e


GLOSSAIRE NAUTIQUE. l ' o n veut se reporter à la p . 285 ci-dessus, on verra dans la figure qui accompagne l'art. Rcr la disposition des T i n s , t o u s vus en raccourci.—D'où vient ce mot 7 / « , qui dans les l a n g u e s maritimes n'a pas d'autre analogue que l'ail. Tingcl, d o n n é seulement par Bôding (i796) comme le nom de la p i è c e de bois de remplissage nommée par nos construct e u r s : Grain d'orge? L e Tingel est lui-même un petit billot d e bois auquel on donne des façons différentes, suivant l'application qu'on en veut faire. Nous ne voyons pas son o r i g i n e , et aucun des Dictionnaires des langues du Nord q u e nous avons sous les yeux ne nous montre ni lui ni sa r a c i n e . Tin n'était pas un terme familier aux constructeurs p r o v e n ç a u x ; sur les chantiers des galères, les Tins étaient a p p e l é s Tacades, de l'ital. Tncco; Tacade n'a pu faire T i n . I tans l'ancien français on voit le mot Tinel et ses variantes Trgnct, Tinau, Tineul, avec le sens de bâton ( V . Dom Carp e n t i e r , voce : Tinellus) ; notre Tin ne serait-il pas de la m ê m e source? Peut-être. Cette source n'est-elle pas le lat. Tignuin, qui signifiait en même temps Poutre et P i e u ? N o u s l e c r o y o n s . Tin a pour synonymes : (gr. mod. IIOUVTÉXI; ital. Tacco ; esp. anc. Estcpa ; esp. mod. Pieadem ; port. Plcadeiro; vénit. Carcga; bas bret. Tint; angl. Stock-bloc/,; h o l l . Staapcl-blok; rus. Ctuane.\b-6.iOKT) [Stapèle-bloke].) T I N M A I , satawtd, s. Balancier de pirogue.—V. Tarn. T I N A , port. esp. s. f. (Du lat. Tina, qui, selon V a r r o n , n o m m a i t un vase d'une certaine forme où l'on mettait le v i n . ) Baille. (V. Cuba.) — Tina de Driza, esp. s. f. Baille o u Cage à drisse. — V . 2. Canasta.

1455

— Tingcrdlimt, s. (De Ting, radie, d'un certain nombre île mots exprimant l'idée de Voler, de Voltiger.) Voile. — Paul Egède é c r i t : Tingcrlditt.— Tingerd lautéiarpùk, v . a. Amener la v o i l e ; Rentrer et Ramasser la voile dans l'embarcation ; Serrer la voile. T I N G - H U , Mendi, afr. s. Ile. Mcngi vorabularj;h\ J : W . Gibbs ; Amcric. journalofscienc. and arts, vol. p. 45. TINGGALAM

prof. XXXVIII,

( j L o ) , mal. v. Sancir, Couler bas, j

Sombrer. — V . Benam ( ^ ) , Goulla f ^ ) , Karam 1

Sakat ( v i ^ L . ) . T I N G K A T T I A N G (ky

((.X), P

' o £ * U J , mal. s. (Tingkat,

cher supérieur; Tiang ( V . ) , M a i , Hune. —

Plan-

Tingkat-kàpal

(S*? <jiSjLS), s- P o n t , Tillac. — V. Kapal ( J i S ' ) . T I N N O L E G G I A , malt. v. a. (De l'ital. Noleggiare [ V . ] ; précédé de T, préf. du verbe.) Affréter, Fréter, Noliser. TINTANG

-

(£~-i_i ),

mal. v. (Proprement : Voir, Épier.)

Découvrir, Reconnaître. T I N V E S T I , malt. v. a. (D'Tnvestire [ V . ] , précédé du préf. bastintent, T.) Échouer, Toucher. (V. Tincagtia.)— Tinvesti Aborder un bâtiment. — V . Tivvicina. T I O U N I A , mal. s. Nom d'un bateau plat, sans quille, que les Malais tiennent des Chinois. T I O U P ('wS-J'), mal. v . Souffler, en parlant du vent. —

T I N C A G L I A FUK I K H A M E L , malt. v. a. (De l'ital. Incagiiar, Ensabler; Fuk, Dans; II, L e ; Ramcl. [ V . ] ) Toucher sur un banc de sable. T T N D A L , lasc. s. m. Titre du patron de la chelingue. ( V . ) T I N D R I Z Z A I L K L U H , malt. v. a. (De l'ital. Addrizzare, D r e s s e r ; précédé du préf. 7'.) Mettre les voiles en état. — V. Kluh. T I N D R O U , madék. s. Langue de terre, P r o m o n t o i r e , Presqu'île. — Nous ne connaissons pas les éléments de ce m o t ; peut-être est-il composé de Tan, T e r r e , et de Ranoit, E a u - Une terre qui s'avance dans l'eau pourrait être nomm é e Tanranou, Tlndranou, Tindrnou ou Tindruu. Remarq u o n s pourtant que, dans la langue des Malgaches, les mots q u i nomment la corne, la pointe, le bout, sont : Tandrnu, JTandzou et Tindou, qui ne paraissent pas étrangers à Tindroti. T I N E L A D A , bas lat. cat. adj. (? De Tina.) — V . Nauleamentum.

V . Ainbous ( j — P o u p o u

(w»*»9).

T I P H O N ou S I P H O N , fr. anc. s. m. (Du lat. Sipho [gr. 2(<piov].) Fspèce de T r o m b e qu'Aubin (1702) définit « On orage dans lequel l'eau de la mer s'élève en manière de colonne, à la hauteur de cent brasses, et tournoie spiralement par la largeur de quinze ou vingt pieds de diamètre, comme si c'était par uu Siphon ou Vis d'Archimede. On ne voit d'abord paroître en l'air qu'une petite nuée de la grosseur à peu près du poing. » Notre auteur ajoute : « Il vient du côté du Sud, au cap de Bonne-Espérance, aux côtes de Barbarie, et aux plages orientales de l'Amérique. Les mariniers l'appellent Dragon ou Grain de vent ; les Levantins,Tiphon ou Siphon ; et ceux qui naviguent à l'Amérique, Piichot. On l'appelle encore Pompe de nier. >• — Dans les mers de l'Inde et de la Chine, les Européens appellent Tiphon un coup de vent d'assez courte durée, mais ordinairement d'une v i o lence extrême. Ce nom cst-il une transcription de Td-fong, Grand vent, ou Tàj-fong, Très-grand vent? T I P I , taïti, v. Couper. — V . Hoti.

T I N E P A N E K , A L A T E , lasc. s. (Tine, T r o i s ; Pane, T o r o n s ; K, D e ; Alatc, Cordage. Cordage de trois torons.) fjaussière. — Le lieutenant T h . Roebuck, p. 99 de son Engl. and hlndoost. naval Diction. ( 1813), écrit : Tccn pan kcc alat. (V. Alate.)—Tine-djangui capa. (Poulie à trois rouets.) p o u l i e triple. — V . Capa. 1 . T Ï N G , chin. s. Clou. 2 . T I N G , chin. s. Nom d'une espèce de petit bateau. C e t t e embarcation est étroite et longue. T I N G - F O N G , chin. s. Vent contraire. — V . Ny-Fong.

T I P P A S T I N G A , malt. v . a. (De Bastingac préf. du verbe.) Bastingucr.

[ V . ] , et de T,

T I P P R E S E N T A I L B A N I M E R A , malt. v. a. ( D é l i t a i . Prcsentarc, précédé du préf. 7'.) Assurer son pavillon. — V . Ticconferiiia. T 1 P P U L 1 S C I I L C A N U N 1 , malt. v . (De l'ital. Paître, Nettoyer.) Flamber les canons, brûler une petite quantité de poudre dans leur lumière pour les nettoyer. — V . T i r rasca. T I P P U N T A , malt. v. a. (De l'ital. Puntare.) Épontiller.

Accorer,

T 1 N G A N N A , malt. v. (De l'ital. Inganciarc, Accrocher, agrafer; précédé du préf. T.) Accrocher un navire avec des g r a p p i n s ; Attraper V . Tkarrak gifen bihor.

T 1 R A C A R 1 N A , malt. v. a. (De l'ital. Carcnare. [ V . ] ) C a réner.

T I N G E R D L A U S E R P O K (Tlnegucrdlaous erpok), groënl. Naviguer, Faire v o i l e ; Hisser une voile. (V. Tikserpok.)

T 1 R A D O S , fr. anc. s. m. — « Hélas! n'abandonnez f o r gea u ne aussi le Tirados ! " Pantagruel, liv. I V , chap. 1 8 .

v

.


1456

GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

Nous n'avons rencontré le Tirados nulle part ailleurs que dans le passage de Rabelais qu'on vient de lire ; et nous sommes embarrassé de dire ce que désignait ce mot. Il nous paraît évident que le Tirados de Pantagruel et le Tiradore italien qu'on trouve dans le Dict. de Duez(i674), ne sont qu'une seule et même cbose. Duez dit : « Tiradore, un trait ou cordage. » Mais quel cordage est nommé ainsi? Pannrge recommande aux timoniers de sa nef en péril de ne point abandonner l'orgeau, ou barre du gouvernail, ni le Tirados; il nous semble évident que ce Tiradore doit être le garant du palan avec lequel on manœuvrait le gouvernail. T I R A M O L A , ar. côte N . d'Afr. impérat. et inlinit. (De l'ital. Tiramolla. [ V . ] ) Pare à virer ! Virer de bord. — Tira mbla tsats reh'h; Virer de bord vent arriére. — Tira tabla fnk reh'h; Virer de bord vent devant. T I R A M O L L A ! ital. impér. (De Tirar, T i r e r , R o i d i r ; et de Mollare, Mollir, Filer.) (Haie et lile!) — Tiramolla! est un avertissement pour beaucoup de manœuvres qui veulent, en effet, qu'on haie une corde pendant qu'on mollit celle qui lui fait résistance. Dans les virements de bord on commande : Tiramolla a prual Tiramolla a poppa! comme en France : Pare manœuvres et pare à virer! Lorsque des cordages sont embrouillés ou mordus dans des poulies, on o r donne de Fare Tiramolla aile cime de' cavi, c'est à-dire, de les dégager, en filant et halant tour à tour sur les bouts de ces cordages. — « Tiramolla, lascher les cordes d'vn costé, et tirer de l'austre. » Duez, 1674. T I R A M O L L A R , esp. v . a. (De l'ital. Tiramolla. [ V . ] ) Mollir, Filer en douceur, Alléger un cordage, Affaler un palan. — « Quando con viento bonancible, ô calma se quieren arriar las gavias, despues de haverle quitado vuelta à la drisa, se cargarà por los chafaldetcs, teniendo cuidado de Tiramollar los amantillos, y los palanquines derizos... » Fernandez, Practica de maniobras, p. 6. — V . Hizar. T I R A M O L L A R E , ital. v . a. (De Tiramolla. [ V . ] ) Haler et mollir ; Haler une écoute, une bouline, et filer l'autre en douceur. — Tiramollare una nave, Touer un navire, lui Donner une remorque, le Remorquer. T I R A M T E , port. s. (Le même probablement que la Tira esp., et que le Tirante ital.) Manœuvre courante, Garant de palan, etc. — V . Amcora. T1RANNTA, ital. s. f. Duez (1674) explique ce terme par cette phrase : « L e flux et reflux de la mer dans un port, lorsqu'il fait une tempeste. » L'interprétation est mauvaise, ou au moins obscure. Le flux et le reflux sont étrangers au mouvement de la mer que nomme la Tirannia; ce mouvement, c'est ce qu'on appelle dans les ports français : le Clapotage. ( V . ) Malgré l'homonymie, il nous paraît difficile d'admettre qu'il y ait un rapport entre le Clapotage et la T i rannie; il serait assez naturel de chercher ce rapport avec le gr. Tupsîv, dont le sens figuré est : Agiter, Brouiller, R e muer. T I R A N T D ' E A U , fr. s. m. (De Tirer, dans le sens de : s'Enfoncer dans l'eau.) (Gr. mod. \Ш&ие [Kassesi-s], T a vepa [Ta néra] ; ital. Ilpescare delta nave; angl. Draugth of ivater; bas bret. Tirant[e] daur ; dan. Amning; rus. Обс­ т о и т е корабля въ грузу [Obstoïanié horablia v' grouzou], Погружеше [Pogroujénïé].) Mesure de l'immersion du nav i r e ; Quantité dont le navire s'enfonce dans l'eau. — V . Broca, Crux, Ferrum. T I R A N T E , ital. ar. côte N . de Barb. (De Tirdre, Tirer.) Courant ou Garant d'une manœuvre.

T I R A R , cat. port. ital. anc. v. a. (Du lat. Trabcre, T i r e r . ) Remorquer. — « Si los mercaders, qui en la nau o leny seran, diran al senyor de la nau ô leny, que iaquesca anar aquell raig ( V . ) é que ell no 1' tir... E si ell los leva » (les pièces arrachées au Baig), « malgrat dels mercaders, ell n'es tengut tôt axi coin in desus es dit del taig à T i r a r . . . » Consulat de la mer, chap. 214, édit. Pardessus. — Tirar as vêlas, port. Amener les voiles, les cargner, les serrer. — >< Disseram-lhe, que fosse como hia » (qu'il allât comme il allait, c'est-à-dire, qu'il gardât sa voilure), « e nâo Tirasse as v ê las, porque Tirando-as, até o outro dia nào averia vista da ilha de Ormuz. >> Comment. Dalboq., part. i , chap. 2 8 . — Tirar batello, géno. T i r e r le bateau à terre. — Cette opération se fait au moyen d'un fort palan (Paranco), d'un cabestan, et de Patate. ( V . ) La tète d'une des poulies du palan est traversée par une erse (Daslra), qui sert à fixer le palan à un pieu enfoncé dans le sable du r i v a g e ; la gume de la seconde poulie est ordinairement traversée par une élingue (Paloma), quelquefois simple et terminée par deux œillets, qui saisit les Carinelli (morceaux de bois saillants sur les fesses de la barque, tartane, chebeck, e t c . ) , ou les Gancij (crocs), et procure un point fixe au palan. L e navire est présenté au rivage par l'arrière, les Patate garnissent le chemin qu'il va suivre, on accroche la paloma, on garnit la Gomena (garant) du palan, on vire, et l'on maintient droit le navire avec des béquilles, quand il glisse sur les Pointe. — Tirar en terra, cat. anc. v . a. T i r e r à terre un navire, le haler sur le rivage. — « Ë si 110 l'vol T i r a r ni mètre en fou ( V . ) , que li deu aiudar àormeiar. ( V . ) >> Consulat de la mer, chap. 136, édit. Pardessus. ( V . Fer destre, Traure.)—Tirar fora. port. Sortir d'un port, d'une rivière. ( V . Meestre.) — Tirar scala, ital. anc. Retirer la planche pour rompre les communications entre la terre et le navire. — V . 1. Scala. r e

T I R E - B O U R R E , fr. s. m. (De Tirer; et de Bourre, Paquet de vieux cordage, autrefois de Bourre de bœuf [ital. esp. Barra"], appelé Valet, qui sert à bourrer un canon, c'est-àdire, à retenir la charge de poudre et le ou les projectiles qu'on y a introduits.) (Gr. mod. Scpaipoéypa [Spnéragra]; ital. Cavastracci [de Cavarc, T i r e r , Arracher ; et de Straccio, Haillon, Torchon, Chiffon] ; vénit. Caragala [c'est le nom du colimaçon de m e r ] ; esp. port. Sacatrapos [de Sacar, T i rer; et de Trapo, Chiffon]; angl. fp'orm of a can/ion; ail. Kràtzcr; rus. IIi,r*OBHiiK'b [Pijavniké].) Instrument fait d'un gros fil de fer, tourné en spirale, pointu par un bout, et, par l'autre, attaché à une douille qu'on fixe à une hampe de bois assez longue pour que le Tire-bourre aille jusqu'au fond du canon chercher la bourre placée sur le boulet. Cet instrument avait le nom de Tire-foin quand un bouchon de foin servait de bourre. T I R E - P I E D , fr. anc. s. m. Nom que dérisoirement, suivant M M . Bonnefoux et Paris, on donnait au Quart de N 0 nante. (V.) Que l'Arbalète ait pu être comparée au compas de cordonnier, on le conçoit; les marteaux glissant sur le bâton ou verge principale ne sont pas sans ressemblance avec ces becs de canard entre lesquels le cordonnier prend le pied à chausser, pour en connaître la longueur. Mais le Compas ne saurait être confondu avec la courroie que tire le pied de l'ouvrier pour la tendre, et pour tenir, par son moyen, la forme sur laquelle il fabrique le soulier. L'Arbalète aurait donc été bien mal nommée si on lui avait donne le nom de Tire-pied ; à plus forte raison le Quart de nouante, dont la figure n'était ni celle du Compas, ni celle du T i r e - p i e d . Au reste, Aubin (1702), et l'Encyclopédie ( 1 7 8 7 ) , pas plus que le P . Fournier (164'i), ne donnent au Quartier anglais


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . o n Q u a r t do nouante ce nom, que, par une étrange confus i o n entre le Tire-pied et le Compas de cordonnier, on aur a i t p u prêtera l'Arbalète. T I R E - V E I L L E , fr. s. f. (De Tirer, et de Veiller. Veille à e q u e la corde ne casse pas, et Tire sur cette c o r d e , pour t ' a i d e r à monter. Ce mol a été composé par les marins à la m a n i è r e de Tire-laisse, qui désignait une entreprise manq u é e . Tire-laisse était une traduction fidèle de l'ital. Tirasrtolla.) (Ital. ar. cote N . d'Afr. Guardamano ; vénit. Ticntinben ; esp. Guardamancebo; апф.Manrope: holl. Val-reep; d a n . FaUlrecbstoug; suéd. Fallrep; rus. ф а л р е п ъ [Falrèpe\.) Corde servant de rampe à l'escalier extérieur d'un n a v i r e . Il y en a une de chaque côté de cette échelle. Par e x t e n s i o n , les garde-fous ou sauve-gardes tendus sur le Beau] w é o n t été nommés Tire-veilles. L e Raban (Angl. Stvlfter d e l'angl.-sax. Switan, T o u r n e r ] ; rus. Нашповъ y шпала 'yattove ou chpilia]) qui lie ensemble, par leur extrémité, e s barres du cabestan, a pris abusivement le nom de T i r e v e i l l e , terme qui date au moins du x v n siècle dans le vocab u l a i r e des marins français. On le voit dans le Dictionnaire d e G u i l l e t (1678). e

e

T I R M I G G I A , malt. v. a. (De l'ital. Ormcggiare [ V . ] , préc é d é du préf. T.) Mouiller. — X. Tati font. T I R E R , fr. v. a. ( D e l'ital. Tirare, fait de Trahar, lat. Tralicrc.) Ce mot a eu et a encore des significations différ e n t e s dans le langage des marins français. Il a signifié quelq u e f o i s : Traînera la remorque. ( V . Frégate.) Il a été synon v m e de s'éloigner, de se diriger vers; ainsi, l'on disait: T i r e r à la mer, pour : Prendre le large. Dans cette accept i o n , T i r e r a v a i t lesensque lui donne Molière, lorsque D o r i n e dit à Marianne et à Valère (Tartuffe, act. u, scène 4) : Quel caquet est le vôtre ! Tirez de cette part ; et vous, Tirez de l'autre. ••

1457

nonnière n'eussent alors aucun mécanisme adapté à la b o m barde ou canon, et qu'ils missent le feu à la poudre au moyen d'un boute-feu, faire partir un coup de canon, ce fut pour eux Tirer le canon; et l'action d'ajuster, de diriger le boulet, fut désignée par le mot Tir. Les artilleurs marins ont retrouvé, depuis un demi-siècle environ, le droit de dire Tirer un coup de canon, car, à la culasse de la pièce, a été d'abord fixée une batterie de fusil dont on faisait abattre le chien en T i rant la gâchette au moyen d'un cordon ; et aujourd'hui on T i r e une ficelle qui fait tomber sur l'étoupille fulminante un marteau dont la percussion détermine [Incendie de la poudre. Tirer (gr. mod. 'РСТГТМ, Tpaêt'sO); groënl. Ekkarpok; angl. Shoot [to]; dan. Skydc ; suéd. Skuta; turc, Top attnaq V->4b ' f° ' et faire partir une pièce. On T i r e à fleur d'eau, en plein bois (ou dans le corps du navire), à démâter, etc. Ces Tirs différents sont usités depuis longtemps, et sans doute on les pratiqua aussitôt que l'artillerie, un peu perfectionnée, permit de faire de loin, avec un boulet, à la flottaison d'un navire ennemi, ce qu'on lui faisait de prés, jadis, avec l'éperon, et en même temps de lui couper les ailes en abattant ses mâts.— « Ils « (les Hollandais) « doiuent auoir plus de monde tué que nous, d'autant qu'au lieu qu'eux Tirent à desmaster, nous Tirons au corps du vaisseau. » Relation anonyme du combat tic Lipari, 18 juin 1676; Arch. de la Mar., Dossier du Quesne.—V. Scie-vogue. c

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T I B O , ital. s. m. (De Tirar.) tarda.

Coup de canon. — V . Bas

T I R R A M B A , malt. v. a. (De l'ital. Arrembare[X.}, cédé du préf. T.) Aborder. — V . Tittracca.

pré-

T I R R A N G I A L ' A T T R A Z Z I , malt. v. a. (Du fr. ger.) Préparer les agrès, Parer les manœuvres.

Arran-

T I R R A S C A I L C A N U N I , malt. v. Flamber les canons.— V . Tippulisci.

g n parlant d'un navire plus ou moins chargé, T i r e r , c'est T I R R I S O L V I G I F E N , malt. v. Abreuver un navire. — s ' i m m e r g e r d'une certaine quantité, plus ou moins grande. V . Tillibera. ( G r . m o d . iàjxwvo); angl. Draw \to\... of evater; dan. Sttkke; T I R R I Z Z A I L L A N C I A , malt. v. a. (De l'ital. Arrizzare r u s . О б с т о и ш ь въ грузу [Obstoïatev' grouzou], Погружать la lancia. [ V . ] ) Embarquer la chaloupe. ypogroujate\) — " P o u r cet effet" (il s'agissait de montrer T I R R O L L A , malt. v. a. (De l'ital. Arrollare. [ V . j Enrôler. à L o u i s X I V , qui devait aller faire un voyage sur les côtes — V . Tiggaggia l'equipac. d u royaume, au commencement de l'année 167g, un vaisT I R T I R A L ' I M K A D E F , malt. v. a. (De l'ital. Ritirarc, s e a u bon et bien armé), « il faut faire choix du plus beau Retirer? précédé du préf. T.) Coniller. — V. Mokdief, Takvaisseau de 5o à 56 pièces qui soit à Brest, qui T i r e seize à d i x sept pieds d'eau; et comme vous m'avez écrit que le def, Tifferma. vaisseau le Ruby, de 54 pièces, qui a esté basty ceste année, ' T I S A , malt. v. a. Haler. — V . Tala, Tigbet. s e r a acbeué de charpente, il faut prendre ce vaisseau... » T I S C A N S A , malt. v . (De l'ital. Scansarc, Eloigner; précédé Seignelay h de Seuil, 21 décembre 1678; Ordres du Roy, du préf. T.) Alarguer, s'Alarguer, Éloigner, Larguer, Prenv o l . n ° XLIV, Ms. Arch. de la Mar. — Tirer avant, c'était dre le large. f a i r e effort sur la rame. — Tirer sur le rivage, Tirer au sec T I S I A , vénit. s. f. (De l'ital. Tcstare [lat. Tcstis,Témoin], (I^at. Subducere; cat. Tirar en terra, Traître en terra; ital. Tirar; port. Varar; isl. Setia skip; illvr. daim. Prùtl na kràj dans le sens de Marquer.) Balise. izvotïchi; rus. В ы т а щ и ш ь [Vouitacbtc/iitc]), c'est, au moyen T I S O N , fr. s. m. (Du lat. Titio.) Ce mot, qui d'abord déd e palans, de rouleaux, de cabestans, etc., faire monter de signa et qui désigne encore aujourd'hui un morceau de bois ]a m e r sur le rivage un navire, une embarcation, dont la enflammé, ou le reste d'un morceau de bois qui a été brûlé n a v i g a t i o n actuelle est achevée, ou dont on veut nettoyer et en partie, fut appliqué, au Moyen Age, à une pièce de bois quelconque. Joinville , quand il raconte le naufrage de la réparer, la carène. — Les archers tiraient une flèche, un c a r r e a u , un mouchet, ou, pour parler plus exactement, ti- nef de saint Louis à l'île de Chypre, dit : » Lendemain, envola le Boy querre le mestre notonnicr des nefs « (le chef r a i e n t à eux la corde de l'arc ou de l'arbalète, qui, lâchée des patrons des nefs), » lesquiex envoyèrent quatre plunensuite, chassait le trait au but. Quand les armes à feu ont r e m p l a c é les anciennes armes de trait, les arquebusiers, geurs en la mer aval, el plongèrent en la mer; et quant ils mousquetaires et fusiliers ont continué à dire qu'ds tiraient; revenoient, le Boy et le mestre notonnicr les oyoient l'un t ils l'ont pu d'autant plus que la mèche dont était muni après l'autre, en tel manière (pie l'un des plungeiirs ne savoit que l'attire avoit dit : toute-voiz trouva l'en par les t o u t bâton à feu était montée sur une pièce mue par un ress o r t , s'abattant lorsqu'on tirait une gâchette. Bien que les ca- quatre plungeurs, que au froter que nostre nef avoit fait au e

18З


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1458

sablón » (banc de sable), « en avoit bien osté quatre toises » (quelques éditions portent : Taises) « du Tyson sur quoy la nefestoit fondée. « I c i , le mot Tison signifie Quille. Ailleurs, l'historien, parlant des navires marseillais, s'exprime ainsi : > En ces nefz de Marseille, a » (il y a) •> deux gouvernaux qui sont attachés à deux Tisons si merveilleusement que, sitost comme l'en auroit tourné un roncin, l'en peut tourner la nef à destre et à seneslre. » Les nefs en question, portaient deux gouvernails latéraux, montés à peu près comme celui des barques modernes de Polesella (sur le P ô ) . Voici une représentation de cet appareil, que nous avons dessiné d'après nature, en 1841 : A B y est le support que Joinville nomme T i son :

à T o a » (à la remorque) « comsigo carregado de fruita с cinco Mouros em e l l e , os quaes se meterom muito asinha » (tout de suite) « na barca corn os outros, e amarrarom о carevo per pôpa. » Chron. do conde D. Pedro, liv. 11, chap. 16. — « Mandou Af. Dalboquerque tirar toda armada as Toas fora do porto » (Albuquerquc ordonna qu'on remorquât toute la flotte hors du port). Comment. Dalboq. , part, i v , chap. 6. — « Foi dar huma Toa a Madanella >• (il fut donner une r e ­ morque à la Madeleine), « que estava surta em dezeseis t r a ­ ças. » I b . , chap. 8.

T I S T I V A , malt. v. (De l'ital. Htüare [ V . ] , précédé du préf. T.) Arrimer.

N . d'Afr. s. (Du turc,

Toptchi

[^х-?,Л>,].)

T I S T R I N G I T A L B O N N E T T A , malt. v. a. (De \'na\.Stringarc; Alguilleter [lat. Stringcre, S e r r e r ] , précédé du préf. T.) Lacer une bonnette.

T O B E L O U N , ar. côte N . d'Afr. s. (De Pesp. augment. de Tabla, Planche.) Porte-haubans.

Tabionc,

T I T H O L I L P O R T , malt. v. a. (Gagner le port.) Aborder. — V . Tavvicina. 1. T I T I , taïti, s. Cheville, Clou, Marteau. 2. T I T I , nouv.-zél. v. (Qui paraît être le même que Kiki. [V.]) Amarrer. . T I T I H ( ^ U ) ' ) , T I T I - A N ( ç p ! ? ) , mal. s. Jetée, Quai assis sur p i l o t i s . — V . Timbouk. T I T T O N N E G G I A , malt. s. f. et v. (Del'ital. Tonnegio. [ V . ] ) Haussière pour se touer; Touer. — V . Maglietta ta tonnig. T 1 T T I I A C C V , malt. v. a. (De l'ital. Attrarrc, Attirer.) (Tirer à soi avec des grappins.) Aborder. — V . Tirramba. T I V V I C I N A B A S T I M E N T , malt. v. (Del'ital. Avvicinare, Approcher, précédé du T p r é f . ) Aborder un bâtiment. TI-NVU-LI-HÛNG, mendi ( A f r . ) , s. Wot.Mendivocabul., by prof J. W . Gibbs, Americ. journ, of iciene, and arts, vol. xxviii, p. 45. T J  R , suéd. s. (Même orig. que Tar. [ V . ] ) Goudron. — Tjarquast. (Proprement : Houppe à goudron.) Guipon. — V. Beck-sudd, Quast. T J Œ R E , dan. s. (Même origine que Tar. [ V . ] ) Goudron. —• Tjœrckost. (De Kost, Balai; analog.à Ktvasl, Quast. [V.]) (Balai à goudron.) Guipon. — Tjœret tougvœrk. (Tjœret, goudronné.) (Cordage goudronné.) Cordage n o i r . — V . Tougvœrk. T K A L F A T , malt. v. a. (De Kalfat [ V . ] et de T, préfixe du verbe.) Calfater. TKABRAK GIFEN BIHOR, malt, synon. de Tinganna. (V). TLÉ,

bambara, s. Soleil.

T M A 1 N A , malt. v . (Del'ital. Mainare, précédédu préf. T) Amener. — Tmaina il klu/i, Amener la voile. — V . : T N A K K A S , malt. v. Amener. — « Tnakkas il kluh, A m e ner la voile. » Schembri. — V. Kluh. 1. T O , hongr. s. Lac, Étang. 2. T Ô et T O - T C H Ô , chin. s. Gouvernail. T O A , port. anc. s. f. (De l'angl. Tow. [ V . ] ) T o u é e , R e morque. — « . . . Vogârào a barra, a quai trazia hum carevo

Т О А Р Ч Е (A) (A toartché), val. v. (Du lat. Torqucre par l'ital. Torcere, Tordre.) Filer. T O B , lasc.s. (De l'angl. Гиб.) Baille. L e lient. T h . R o e ­ buck, p. 1 З7 de son English and hindoost. naval dict. (1813), écrit Тир. T O B D J I A , ar.

TOC, quet.

côte

Canonnier.

lasc. s. (De l'angl. Top, ou plutôt de Stoch.) Chou-

T O C A R , esp. port. v. a. (Ce mot, que les étymologistes s'accordent à faire venir [aussi bien que le Toccare ital. qui a fait Toquer et Toucher, d'où les Anglais ont fait Touc/i] du par Tac.tum, et qu'ils rapprochent du g r . lat. Tangere, 0îya>, en même temps que du gothiq. Tekan; ce mot nous paraît être une onomatopée. L e son que rend un corps touché, frappé, son que nous exprimons vulgairement par le monosyllabe : Toc, d'où Toquer, est fort probablement l'origine de Tocar et de tous les mots qui admettent comme lui l'élément : Toc.) Toucher sur un banc, sur le sable, sur un écueil. — « E indo о pilotos sondando, Tocou em oito braças , e de outro golpe em quatro e meia... » Comment. Dalboq., part, i v , chap. 8. — « Da qui partio Vasco de Gaina (1498) e foyacosta d e M e l i n d e ; equerendo partir délia para о Reyno » (le Royaume, le Portugal), « se perdeo nauioA'. Ra­ phaël (emq. seu jrmào hia) nos baixos da mesma costa, onde ja tinha Tocado quando por elles passou para India. » P ° BarrettO d e R e z e n d a , Brève tratado... de todos о visorreys ; Ms. de i 6 3 5 ; Bibl. nat., n° 8З72-5. ( V . 2. Amainar.) — Tocar, cat. anc. v . a. Frapper. — « Mariner qui T o c a r d iradament son senyor es periur è bara » (est parjure et traître [V. Baratteria]), « è deu esser près en persona « (appréhendé au corps), « è perdre tôt quant haurd. » Consulat de la mer, chap. 119, édit. Pardessus. T O C C A R E , ital. v. a. (Même o r i g . que Tocar. [ V . ] ) T o u cher le fond, Talonner. ( V . Bassa.) — Toccare un porto. Toucher à un port, y relâcher pour peu de temps. ( V . T o c chare.) — Toccare tago, Toucher l'aiguille avec la pierre d'aimant pour la raviver. T O C C H A R E , vénit. v . a. ( L e même que le précédent.) Toucher, Relâcher dans un port. — « Anchora » (pour An— côra, Encore) « per cagione che detta galea ha a porrè » (à faire escale, Porrc ou Ponere la scala) « et Tocchare in piu terre e porti di Mori et d'infedeli... » A r t . i 3 , Capitoli pcl viaggio de Barberia, e t c . ; M s . du x v siècle, n° 896, Bibl. Riccardi à Florence. e

T O D O ( ï - ^ ' ) , mal. s. Bonasse, Calme. D . Наех, p. З9.— Marsden, p. 400, écrit : Tedoh. T O D E , fr. s. m. (Bas lat. Todus. [ V . ] ) Nom donné à une flamme qui, au x v i siècle, sur les galères de France se suspendait, enverguée à un bâton, et fendue comme la c o r e


GLOSSAIRE NAUTIQUE. n e t t e m o d e r n e , à la tête du grand niât et du niât de trinq u e t . L e T o d e était beaucoup moins grand que les flammes suspendues à la penne de l'antenne de maistre, et de l'ant e n n e de trinquet. On lit, p . 28 du traité manuscrit de la Construction des galères (Biblioth. de la Mar.) : « L e T g d e de l ' a r b r e de maistre est aussy de burateau des mesmes coul e u r s » (blanc, bleu et rouge. — V . Flammé), « et tire 3o cannes. L e Tode de l'arbre de trinquet est aussy de mesme b u r a t e a u , et tire 23 cannes. » Dans le Projet de marine par JJortières (Ms. juillet ib'8o, Bibl. de la Mar.) on lit : « Une a u t r e flame apelléeTode, pour la mestre... Une flame apellée T o d e pour le trinquet... » T O U T S T I L L , ail. s. (De l'angl.-sax. Doe3, Dead, adj. M o r t ; isl. Dodi, Langueur.) (Calme mort.) Calme plat. — V . Calma morta, Dead calm, Still. T O D U S , bas lat. s. m. (L'origine de ce mot, fait de l'ital. Torio, nous est inconnue. Faut-il le rapporter au Todus ou Toclellus q u i , selon Festus, était un petit oiseau; ou à la Toda dont Ugutius, cité par du Cange, dit : « Toda est avis, quae non habet ossa in tibiis , quare seinper est in motu... u n d e : Todere, moveri, et tremere ad modum Todaa. » Il est certain qu'une flamme, un pavillon toujours agité par lèvent a pu être appelé d'un nom qui exprime l'idée du mouvement.) P a v i l l o n ou flamme qui se déployait à la tête du mât d'un nav i r e . Nous croyons qu'il était fendu au x v siècle, époque d u seid Statut où nous l'ayons vu nommer; et nous apportons e n preuve de notre assertion les figures des Todes qui flottent au mât de la nef de John Holland (1/417), et au mât d u navire représenté sur le sceau du duc de Glocester (1 /167). ( V . ci-dess. p . 681.) Au x v n siècle, cette enseigne avait la f o r m e d'un guidon. (V. T o d e . ) — « Gabbia furnita, cura suo T o d o » (Une hune munie de tout ce qui lui appartient, avec son T o d e ) . Stat. géno. de 1441, chap. 11. e

1459

T O G G E L , angl. s. ( N . Webster ne présente aucune hypothèse sur l'origine de ce mot; peut-être faut-il le rapporter au sax. Tœgel, Queue, ou à l'isl. Tagl, qui nomme l'extrémité d'une chose; peut-être serait-il mieux de le rapprocher de l'angl. Tag, Petit clou , Ferret, qui nVst pas sans analogie avec l'angl.-sax. Tœgel.) Cabillot, Chevillât. T O G H D O S F I L B A I I A R , malt. v . (Entrer dans la mer.) Plonger. T 0 G 0 L O O U D O U , vanikoro, s. Nord. Т О Н - L I N E , angl.-sax. s. (De Lin, Lin, Cordage; et de Toh, fait de Théo, Téon, T i r e r , Conduire." Toolinc, R e m o r que. — « Rcmulcum, Tohline. « Gloss. ang/.-sax.-lut. de Mone ( x siècle). e

T O H I , taïti et hawaï, s. Hache.— L e Toit de la Nouv.Zèl. ; le Toqui de Tonga. T O H I N O , esp. anc. s. m. T a q u e t . — . P e r o tornando a los maderos de cuenta se a de advenir, que en los que caen en la mediania » (au milieu du navire) « donde a de asentar la carlinga, que seran como ochos maderos, an de quedai de ellos mesmos, unos T o h i n o s , de uno y otro lado... T h . Cano, Artc paru fabricar... naos (1C1 1 ) , p . 3a v ° . — On écrit maintenant Tojino. ( V . ) T O H O , tonga, v. (Traîner.) ( L e rapport qui existe entre le Toho de Tonga et l'angl. Tow, pour être probablement fortuit, ne doit pas moins être signalé par nous.) Touer. Т О H OR iy>J>), mal. s. Haut-fond. T O H O U , nouv.-zél. v. Couler bas, Sombrer, Sancir.

e

T O D J E K K E B , dan. s. (De Dœk [ V . ] ; et de To, fait de l'angl.-sax. Twa, deux.) Vaisseau à deux ponts. T Œ C H A R C H U S , lat. s. m. (Du gr. ToCyoûvoc. [ V . ] ) Officier qui avait sous son commandement un côté du navire e t l'équipage de matelots et de rameurs dont le poste était d e ce côté. — « Tcecharchi autem fuerunt Zetes et Calais , Aquilonis filii.» Hyginus, fabl. x i v : Sur les Argonautes.—A b o r d des navires malais, il y avait autrefois un office anal o g u e à celui duTœcharchus V.Toukang-kanan, e t T o u kang-kiri.

T O I L E , fr. s. f. (Prononcé autrefois Tèle; du lat. Ttla, fait de Tcxtilis [Texo, j e Tresse , j e Tisse]. (Gr. anc. 'IITOC; gr. vulg. Aivo •noivi; ital. Alona, Canavuccio, Cotoninu, Loua, Panno ; esp. Lonn, Lonetln, Lonilln, Qlona, Patîo, Vitre; port. Brun, Lona; isl. Vefr; angl. Camass, Duch ; ail. Segcl tuch ; holl. Zeii-doel; Kancfas; dan. Evcrtdug, Seildtlg} suéd. Scgelduk; basq. vulg. Oïala [de : N o y a l e ] ; bas bret. Licn[c] gwel; ar. côte N . d'Afr. Kèla arkek; turc, Bit [j >];

illyr. daim. Platno; rus. Парусина [Paroussina] ; mal. Kain laïcr[ji)l ^jjlS'].) Nous n'avons pas à définir ce tissu qu'on nomme T o i l e ; ce que nous devons dire, c'est que la T o i l e qui sert à divers usages, à bord des navires, et surtout à la fabrication des voiles, est une T o i l e forte, grosse, faite d'un fil de choix, et ordinairement d'un (il de chanvre. Dans les pays chauds la Toile de coton est quelquefois emplovée au T O E N - V 0 R , b a s lat. s. f. Grande houle de mer.— Tôen lieu de la Toile de chanvre. (V. Coloniiie.) Autrefois la ville signifie : T o i t , en celto-breton; Tôcn-vor veut donc dire d'Olonne (département de la Vendée) eut une manufacture proprement : Mer qui fait un t o i t , qui couvre, qui e n de Toiles qui eut assez de célébrité pour que, dans plusieurs gloutit. pays, la Toile à voile ait gardé le nom de celle ville. Au T O E S A , esp. s. f. (Toise. Du bas lat. Tesn, qu'on trouve, x v i i siècle, à Noyai, petite ville appartenant aujourd'hui i ° dans une charte latine de 1270 citée par le P . Ménétrier, au département d'I Ile-et-Vilaine, on faisait d'excellente Toile, dans son Hist. de Lyon ; a dans une charte de 1208 citée qui prit son nom. On d i t , par métonymie, de la Noyale, p a r du Cange, voce: Bocheta. Ménage avance que Tesa comme on disait de l'Olonne. — * L e s Dumotit m'a donné ( u t fait de Tcnsus, Tendu. C'est au moins douteux. Toise se advis que le nommé Prévost, qui a cvdevant fournv des lit dans Joinville [ V . T i s o n ] ; quelques chartes anciennes Toiles noyales à Rochefort, vous auoit dit de son mouuemetit disent : Toisa et Tesia ou Teisa.) Brasse. — V . Braza. qu'jl estoit bien aise que le nommé Girard ne fust plus T O F O U , tonga, s. Calme. garde magasin, parce qu'il exigeoit tousjours de luy quelT O F T , suéd. s. (De l'angl.-sax. poft. [ V . ] ) Banc de ra- que chose dans ses liuraisons, et qu'auant son départ рощ Toulon il luy auoit escrit vn billet par lequel il luy detiiatim e u r . L e dan. écrit : Tofte. — V . Roildar-bank. doit a ou 600 aulnes de Toile blanche de Bretagne, et qu'il T O G , dan. s. (De l'angl.-sax. Teogan, Teon, Conduire.) trouueroit moyen de le dédommager. Faites moi savoir si C a m p a g n e . — V ; Reise, T o u r . cela est véritable, et ne parlez à personne de ce que j e vous T O G E T H E B , angl. adv. (De l'angl.-sax. Togœdcre.) E n - escris sur ce sujet. « Seignelay à de la Boulayc, 18 n o v . semble! 1681; Ortlres du Roy, vol. n ° 5 i , p. 4 1 9 ; Ms. Arch. de la c

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183.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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Mar. Toile, par synecdoque, comme Carbasus chez les Latins, est quelquefois pris pour Voile. Ainsi, l'on dit : Faire de la T o i l e , pour : Faire de la voile, ou Augmenter sa voilure. — V . Oter la toille. T O I X A P X 0 2 , gr. anc. s. m. ( l ) " A p / w , j e Commande; et de TOÎYOÇ. [ V . ] ) Officier qui commandait aux matelots et aux rameurs de l'un des côtés du navire. — « Toecharchi sunt, qui impciabant lateribus navis. » Turnèbe, Advers. x x v i i i , chap. 43. — V . Tœcharchus.

muytas bandeiras por cima dos Toldos » (les tentes ou tendelets qui couvraient les poupes de ces galères turques) « et nos calceses dos mastros... » Fernam Mendes Pinto, Pcregrinaçoens, Lisboa (1678), p. 9. — V. Carroza.

T 0 1 X 0 2 , gr. anc. et mod. s. m. (De T E U / M , je Construis ; Toé/oç, Partie de la construction, est une métonymie opposée à celle qui, dans la langue maritime du Nord, a fait de Bord [Planche] le côté du navire et le navire lui-même.) Bord du navire, Côté. (Pollux, L u c i e n . ) — T o r / o i , Les deux bords, Tribord et Bâbord. — «KaracTàç itapà TÔV Toê/ov èv irpû|xvr,v, acot TOV vo'oiov. » Plutarque (Arion). De ce passage de Plutarque, J. Scheffer, p. 48 de Milit. nav., tire la conséquence que les Tory 01 des navires grecs n'étaient autre chose que les Fori des vaisseaux latins.— Les Grecs modernes ont repris Toé/oç, qu'ils prononcent Ticli(k)o-s, pour désigner la Muraille du navire, conformément au sens que lui attribuait Pollux. — V . MeTeptçt,

'Folie, Aaretol, Aare-tolle; suéd. Artallc ; basq. Arraampeca; basq. vulg. 'Foleta; ar. côte N . d'Afr. Sharmo; illyr, dalm. Palac, Schhram; serb. Trabassan; ture, Trabcjane ; rus. Уключина [Ouhlioutcldna] ; hongr. Evero guzs' ragasztója [Évêzeu gouj' ragastôïa]; groënl. Eputserbih; vieux fr. Escórate, Escaume, Eschaumc, Escome, Toalet, Touret.) Cheville de fer ou de bois plantée verticalement dans le plat-bord du navire o u , pour parler plus rigoureusement, dans une planche clouée sur ce plat-bord, et qu'on nomme Toletièrc ou porte-tolets : (Gr. anc. Tpácpr,^, 'Утсозхялио?; gr. litt. mod. 'Етихоггст^р ; ital. Scalmata; esp. port. Tole­ tera; es\>. Escálamela; i s l . H à r é i d ; angl. Roiv-loch; rus. Подушка въ уключпн'Ь [Podoachha v'ouhlioittchine].) C'est au Tolet (ju'on accroche l'estrope de l'aviron. — V . Estrope, Estrouil.

1. T O K A , ar. côte N . d'Afr. v. Ralinguer, Fasier. 2. T O K A , tonga, nouv.-zél. adj. et s. Échoué, Qui a touché ; Rocher. — V . Faka toka. T O K E R A O U , tikopia, s. Nord-Est. T O K I , tonga et tikopia, s. Hache. T O L A , fr. anc. et mod. Lit (lu forçat. — V . Bagne. 'FOLA D E C H O P E R T A , vénit. anc. s. f. [Tola, Petite planche; Duez, 1674.) Bòrdage de la couverte. — Ce sens, que nous avions donné à 'Fola, t. I l , p. 49 de notre Arch. nav., nous a été confirmé par M . le capitaine du génie N o vello (V. Possclexe), qui nous dit dans une note : « T o l e de choperta : Maggieri o maddieri de coperta (Bordages). " — V. Cero. T O L D A , esp. port. ital. anc. s. f. (Probablement du lat. Tegula; Tegere, Couvrir.) Pont supérieur du navire, Tillac, Demi-pont, Château d'arrière, Gaillard d'arrière. — « Nella Tolda di ver proda s'assetta l'altra parte eminente del galeone che dicono ballauro. ( V . ) » B. Crescendo, Nautic. Méditer. (1607, Roma, in-/j°), p . 6 5 . — « ...Anzi vedersi più che mai, che contra ogni ragione et dovere, sono caricate sopra la broca ( V . ) , portando et sopra la Tolda et in altri luoghi insoliti molte mercantie, con grave pericolo, cosi di fortuna de mare ( V . ) come de corsari... » L o i vénit. du 18 juin 1598. — Au x v i siècle, en Espagne, le château qui était fait sur la partie postérieure de la Tolda avait pris le nom de la Tolda elle-même, et était devenu synonyme d'Alcaçar. ( V . ) — Les Portugais appelaient et appellent encore du nom de Tolda, la Tente ou Banne dont on couvre les barques et navires pour les abriter contre le soleil et la pluie. — « Tolda, obra de panno que cobre os barcos, o navios para abrigar de sol e chuva a quem vai sobre a coberta, T o l d o . <• Sylva Moraes, Dict.port.— Tolda di fuora via del castoro, ital. anc. Galerie extérieure établie autour du château d'arrière. (V. Cassaro.)— Toldar, port. v. a. (De Toldo.) Tenter, Tauder, Banner un navire. e

T O L D O , esp. port. s. m. ( L e même que Tolda.) Tente, e . — « Salid de debaxo de ese Toldo, que dos grandes vuestros enemigos os vienen a buscar. » T h . Cano, Art. par fabric. naos (1611), p. 1 v ° . —- « Cinco gales muvto grandes, co seus bastardos quarteados de verde et roxo," et B a r i n

T O L E T , fr. s. m. (De l'angl. Thole. [ V . ] ) ( G r . anc. KWTTT)T Y | p , Sx«Xu.oç; gr. mod. Улорид ; lat. Scalmus; ital. Scalmo; vénit. anc. Stcrmo; vénit. mod. Schermo; esp. Escálamo , Escalmo, Estaca, Gavilán; esp. port. Tolete; isl. Hár; angl.-sax. T?ol ; angl. Thole; all. Dallen; holl. Deldcn ; dan.

T O L G A T , holl. anc. s. (De Gat, T r o u ; et de Toi, isl. et angl.-sax. qui désignait un Instrument quelconque, une Machine.) H u l o t . — V . Bril, Brilgat, Klos, Koldergat. Т О Л К у Н Ъ (ToUoune), rus. s. m. (De ТПолкашь [Tolhate], Choquer, Heurter.) Clapotis. Reiff. dit : « Petites va­ gues qui se heurtent les unes contre les autres. » — Manq. à J. Heym, à Alex. Chichkoff, et à la nomenclature faite par M . le comte de Stackelberg, ce qui nous fait croire que ce terme n'est guère usité parmi les matelots. — V . Неправи­ льное волнете на мор1>. T O L L A R . V . 'Paular. T O L R E D E V E L E S , cat. v . a. (Du lat. Tol/ere, Oter. C'est le vieil esp. Tôlier.) Oter des voiles, Diminuer de voi­ les. — V . Iunyr a veles. Т О Л С Т О Т А (Tolstota), rus. s. f. (De Т о л с т [Tolst], radi­ cal slave des mots exprimant l'idée d'Épaisseur, Grosseur; illyr. Tolst, ou Tusl [Toust]; Tustilo,Grosseur.) Échantillon, en parlant de la muraille d'un navire. T O L V A J L O HAJO (Tolvoyló hoyô), hongr. s. (De Tolvaj, Voleur.) Bâtiment pirate, corsaire. T O M A , gr. mod. s. f. ( ? De Topoç, Morceau.) (Morceau de liège.) T a p e . — V . Torrea. T O M A D O R , esp. s. m. (De Tomar, Prendre, Saisir, l i a ban de ferlage. — « Siempre que se ofrezca largar la vela de gavia, b qualquiera otra, se afirmarán primeramente las brazas, para que la gente quede segura sobre la verga, v hecho esto, se largaran los T o m a d o r e s , comenzando de la cruz para los penóles... » Fernandez, Pratica de maniobras (17З2), p. 8. T O M A R , esp. port. v . a. Prendre, en parlant d'un navire dont les voiles commencent à sentir l'effet du vent.— Tomar por abante, Prendre par devant. — « Quando T o m a un navio por abante, es necessario forzosamente, virar eu redondo, ô cambiar las velas del otro bordo... » — Tomar a quelquefois, en espagnol, le sens de Carguer. On lit dans la Relación diaria des capitaines Nodal (1621) : « Como v i mos que venian solo, le aguardamos, Tomando todas las helas, excepto los trinquetes. » P . 63. Déjà, à la fin du x v s i è e


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

e l e , c e terme était usité chez les Portugais, comme on le Пт(.'>ц.а, Chute; Caseneuve le croyait en rapport aveo v o i t p a r ce passage de la i partie, chap. 28 des Comment. Tomba, T o m b e a u ; la vérité est que Tomber est un mot Dctlboq. : « Disse hum Mouro piloto a Afonzo Dalboquerd'origine germaine. On trouve dans l'isl. : Tomba , Faire q u e . . . que mandasse Tomar as velas as naos, a fossem com tomber; Trumba, T o m b e r , peut-être en relation avec o s traquetes no mais, por que aquella noite seria coro a l'angl. Tumbian, Sauter.) Tomber, dans le vocabulaire des i l h a d e Ormuz. » — Tomar a altura, port. v . a. Prendre marins, a plusieurs acceptions qui ne s'écartent guère du h a u t e u r . — Tomara vela, port. v. a. (ig. Serrer une voile. sens attribué ordinairement à ce verbe ; c'est toujours l'idée « Depois de meo dia Tomamos as vellas, por esperar o de Chute qu'il fait naître dans l'esprit. On dit d'un mit i j a l l e â o , em que vinha o patrao moor. « Roteiro de D. Joham qu'il va T o m b e r (Gr. anc. et mod. Q f t r o t ; illyr. daim. de Castro, Caminho du 8 janv. 1 S 4 L — T o m a r el altura Padati; val. Kbdea[a] [A kdëa] ; lat. ital. Cadcre ; angl. ( s o u s - e n t e n d u : del sol), esp. Prendre hauteur. — « Tomóse Fall[to] ; bas bret. Kouéza; chin. Fou, Hid), lorsque, brisé e l a l t u r a aqui, y nos hallamos en ocho grados apartados de parla tempête ou coupé par un boulet, il menace ruine. l a equinocial à la parte del Sur. «Relac. breve del viage que On laisse tomber une voile lorsqu'on détourne les rabans de hizo Aluaro de Mendaña (1567), Ms. Bibl. nat., n° i 5 8 8 , ferlage ( V . ) qui la retenaient pliée contre la vergue, et qu'on f o n d s Saint-Germain.—Tomar la plancha, esp. v . lig. P r e n la laisse aller à son propre poids, soit qu'on veuille l'étend r e la planche ; s'Embarquer; du rivage repasser sur le na- dre au vent, soit qu'on veuille laisser ses parties latérale v i r e au moyen de la planche d'embarquement. — Tomar o et inférieure suspendues aux cargues. ( V . ) Un navire est dit sol, p o r t . anc. (Prendre le soleil.) Prendre la hauteur du Tomber sous le vent d'un point quelconque (Ital. Cadcre s o l e i l . — « Ha tres de Janeiro de i 5 i j i , amanhecendo, foi alla roncia ou sottovento; angl. Fait [lo] to Icevard, Drop [ta] o v e n t o norte bonança : gouernamos a mea partida daloes- ta leevard, Sag [toi /" leevard; ail. Ablrciten ; rus. Снизи­ s u d u e s t e : a hora de meo d i a T o m e i o sol, e na maior altura т ь с я подъ в1нир1> [Snizitsia pode viètre], у п а д а т ь подъ s e alleuantaua sobre o orizonte 5 graos o pilloto T o m o u Blimpii [Oupudatepode viètre]), lorsque, loin de se rapproa inesma altura. » Roteiro île Dom Joam de Castro. ( V . T o cher de ce point, placé plus près que lui de l'origine du m a r el altura, Tomar s o l . ) — Tomar puerto, esp. Prendre vent, il s'en éloigne. ( V . Abandonner.) Pour le vent, T o m p o r t . Aborder, Mouiller. — « Fuese desde alli à una isla (pie ber, c'est tendre à se calmer, c'est perdre de sa force. (Ital. s e l l a m ó de San Christoual. Tomóse puerto en ella, saltando Abbanaciarsi; esp. Callar; isl. Lygna; angl. Bccalm [to] ; e n tierra el general. » Figueroa, Hechos de Mendoza, in-4°, ail. Abwehem; holl. Rcduarcn ; dan. Bedarc; suéd. Bedara; M a d r i d , 1593. (V. T e m p o r a l , Viento c o n t r a r i o . ) — T o m a r val. Ilotolit [Potolitc]; rus. С т и х а т ь [Sdkatc]; groënl. por la lúa, esp. Faire chapel. — L e port, dit en ce cas : Alliharpok, Kaitsarpok; fr. anc. Choir.) La mer Tombe Tomar sargo. (V. Lúa.) — Tomar punto, esp. anc. Prendre quand son agitation diminue, quand ses lames s'abaissent, l e p o i n t , Se communiquer le point à la mer.—« Sabbado 23 quand elle commence à être moins dangereuse ou moins ( j u i n i 6 3 5 ) « se descubrieron algunos passajeros que anidan menaçante. Un mât, un navire Tombe sur l'avant ou siti e n tierra, con que se tuno buena bispera de San Juan, y a q u e l l a noche se pussieron en la capitana muchas lumina- l'arrière, lorsque, au lieu de conserver la position verticale, il a une inclinaison du côté de la proue ou du côté de la r i a s , y en otra nao llamada San Juan. Domingo, dia del d i c h o sancto, la capitana T o m o punto, que es parar ar- poupe. r i a n t o » (pour : Arriando) « o amaynando uelas uan llegando Т О М Б у И (Tommbouic), rus. s. m. (Transcript. du holl. l a s n a o s , y dando en vos alta el buen viaje tres ueces, y Ton, Tonne flottante, Balise; et de Bocy, Bouée.) Bouée. — l u e g o se pide diga el nombre del sancto que se les dio al V . Б у й , Плавокъ. p r i n c i p i o del viaxe, y en bos alta dice un marinero las leT O M M A A R B A T I M I N T ( E ) , bas bret. v. a. Chauffer g u a s que acada pilote le parece se alia de tierra, y el nuestro d i x o que cien leguas... » Relación del viaje de flota, etc.; un navire. ]Sls. de i635, Bibl. de la Mar., n° 1/,255-3. — Tomar sol, T O M P A N G (£sonnant peu) ou T A M B A N G mal. s. p o r t . anc. (Prendre le soleil.) Prendre la hauteur du soleil. Transport, Passage, Fret. 1). Haex, Dict. lat.-mal. (16З1), ( V . Altura, Tomar el altura, T o m a r o sol.) — Tomar terra, p. 54, art. Navigarc, donne à Tompang le sens d'Aller ou p o r t . ; Tomar tierra, esp. (Prendre terre.) Atterrir. ( V . ï . V a s o . ) — Tomar un agua, esp. lig. Aveugler une voie Naviguer de conserve. [ V . Menoumpang (А-г*л^)]. — Tomd ' e a u . ( V . A g u a , Cojer, T o p a r . ) — T o m a r una vela, esp. pang-an ( n £ t - « ) - Selon Boodra : Occasion pour partir. f i g . Ferler une voile, la serrer.— * . . . C o n trebonadas que T O M P O N V I N T A N G , madék. s. (Vintann, qui doit être s e devieron de dar y T o m a r la velas mas de veynte vezes. » ( . . . A v e c des rafales qui forcèrent de larguer ou de serrer le même que T'intang, signifie, en ce cas : Cercle magique ; Tompo signifie : Maître. Maître cercle, ou Cercle principal.] les voiles plus de vingt fois.) P . 3o, Relación de los capitanes Equateur.— V . Aliinozouzou. Nodales (Madrid, 1621). 1. T O N , Angl. s. (Mauv. orth. P o u r Тип. [V.]) Tonneau. — V . Cat, Pink. T O M B A T A , vénit. s. f. ( D e Tambar, T o m b e r . [ V . ] ) Chute 2. T O N , fr. s. m. (Etymolog. incert. Nous savons que, au d e la voile, Guindant d'un pavillon, Hauteur des mâts. — . Nave che ha molta Tombata, significa che ha gli alberi xvii siècle , la partie du mât nommée aujourd'hui Ton, n i o l t o alti. » Stratico. était nommée Tenon. [ V . ] On lit, chap. i 5 , liv. I de 17/» drographie [164З] parle P. Fournier : « En quelques havres » T O M B É E (LA) D E L A M E R , fr. s. f. ( D e Tomber. [ V . ] ) (ports) « on appelle la partie des grands mâts , qui est d e C e mot correspond au vieux mot : Abonace. (V.) puis la quillejusques à l'estambraye : la Mèche; ce qui est T O M B E R , fr. v. a. (Robert Estienne et Nicot avancèrent delà jusqu'aux barrots » (les barres de hune), " le Guindant ; q u e T o m b e r fut fait du lat. Titubare, Chanceler. [Ce verbe et le reste : le Tenon. » En 1678, Guillet donnait le nom de fait le mot Tube dont se servent les paysans lyonnais, en Tenon à ce reste dontpaiie l e P . Fournier, et il ne recueillait p a r l a n t des vaches gonflées par la nourriture, et, pour cette pas le mot Ton que Desroches admettait, en 1687, à l ' e x raison, marchant avec peine.] Ménage lirait Tomber du g r . clusion de l'autre. T o n a-1-il été fait de Tenon? N'est-ce r e

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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pas plutôt l'angl. Тор [ V . ] qui se sera corrompu ? Quand on lit dans la relation du Premier voyage de Christ. Colomb : .< Levanto una bandera en el T o p o del mastel, » ne doit-on pas comprendre que Topo c'est le T o n du mât? Dans l'esp. mod., Tope désigne la téte du mât; or, la tète du mât, c'est le Ton.) (Gr. vulg. KoÀou.7upi, Tôvoç; ital. Colombien; géno. Cûmbè; malt. Colombier; esp. Calcès, Canasta, Tope; port. Calcez, Tope; vénit. Varca; basq. Топа; bas bret. Ton ar givern; ar. côte N . d'Afr. Rekba de sottdri;(angl. Mast-head; M. Top, Topp; holl. Top; suéd. Toppen; dan. Top, Mastetop; val. Bîpcp KataptSA^i [Virfou Aatartouloui]; rus. Т о п ь y мачты [Tope ou matc/d]; tonga, Ou/ou fana.) Partie supérieured'un mât, comprise entre le capelage ( V . ) et l'extrême sommet de ce mât. Si l'on se reporte à la p. 1104, on verra dans le mât G E qui y est représenté, le T o n M G , couronné par le chouquet H . T O N H A , tikopia, s. Est. — Ce mot a la plus grande analogie avec Tonga, qui, dansIaNouvelIe-Zélande, nomme le même point de l'horizon. T O N A C H E , bas bret. s. m. (Du franc. : ) Tonnage. T O N A R E , franc, provenç. s. f. (Del'ital. Tonnara [ V . ] , fait de Tonno,du lat. Tunnus et Thynnus.) Filet des pécheurs de Thons. — a Le filet nommé Combrière, et qu'on appelle en Provence Thonnaire , parce qu'il sert à la pêche du Thon, » BaudvlWarii, Dictionnaire des péc/ies (181g).— « J'ay entré (sic) auec l'escadre dans l'isle Eavignane, à la vue de Trapano, au bout d'Ouest » (à l'extrémité occidentale) « de la Sicile, sur laquelle il y a deux forteresses, l'une en haut, l'autre en bas, pour protéger les Tonares, avec lesquelles ils peschent les Tons (sic). » Duquesne à Scignelay, 17 août

T O N E L A D A , port. esp. anc. s. f. (Même origine et même sens que le précédent.) — « Tonelada es una medida de la carga que haze la nao conio dezir Fanega » (fanègue, nom d'une mesure de grain) « o Cahiz » (nom d'une mesure de grain qui est la charge d'un mulet); « que una Tolenada haze, y es dos pipas. » T h . Cano, Arte para fabrirar... naos (1611), p . 55 v ° . On lit, fol. 1 du Breve tratado... de todos visorreys, e t c . , de P . Bar. de Rezende, M s . de i 6 3 5 . Bibl. nat., n° 8732-5 : « A armada » (en 1497) " era somente de très navios de 5. ate 120 Tonelladas. » 5 est évidemment là pour 5o, et le point qui suit le chiffre est probablement une faute du copiste, qui l'aura laissé tomber sur le papier au lieu d'un o. 11 est impossible de supposer, en effet, que le roi de Portugal, Dom Manuel, ait eu la pensée d'envover dans l'Inde un navire, grand à peine comme la chaloupe d'un de nos bricks actuels. C'était déjà bien assez de faire participer à une expédition aussi longue un navire de cinquante tonneaux; mais on conçoit qu'un bâtiment de cette grandeur fût nécessaire à Vasco de Gama dans un voyage de découvertes où l'on devait remonter des rivières, visiter de petites criques, et franchir des barres difficiles. — Tonelada, en portugais, a aussi le sens de Tonnage, selon Moraës. — V . Archear, Caravela, Corchapine, Mixerignera, Urea. T O N E L L A D A , port. s. f. (Variante de Tonelada.) La contenance ou le poids d'un tonneau. — « ...Sera necessario ha nauio de vymte e eiinquo tee trymta Tonelladas » (de 25 à 3o tonn.), « bem aparrelhado, e breu, e estopa , ferro, pergadura, e alignas vellas... » Lettre de P e d r o Alvares de Caminha au roi de Portugal, 3o juillet 1499 (Annaes marit. e colon., Lisb., 1843, p . 347). — V . T o n e l .

1G80.

T O N A C (Tonatz), pol. v . (Contract, de Topnac'. [ V . Т о ­ н у т ь . ] ) Couler à fond, S'enfoncer, Sombrer, Etre submergé.

T O N G , chin. s. Bâtiment de guerre. — V . M ô n g - t ô n g . Ty-Tâng.

T O N D A , T O U N D A ( J o y ) , mal. v. a. Remorquer, Touer. — « Râ/ite di tonda-nia, 11 prit le radeau à la remorque. » Marsden. — V . Tahor.

T O N G A , nouv.-zél. s. (De Dounga, Dessus. Vent de dessus ou d'en haut. Les Malais disent, dans le même sens, A m amboni, [y.] — V . Raro, T o n ha.) Est (Vent d ' ) .

T O N E G A R E N A V E M , bas lat. v. a. ( D e l'ital. Toncggio ou Tonneggio. [ V . ] ) Etablir un navire sur la touée, Mouiller la touée, Touer un navire. Les continuateurs de du Cange, faisant venir Tonegare de l'ital. Tonicare, Enduire, Oindre, . avancent que Tonegare navem signifiait, au x m siècle : Suiver un navire, l'Espalmer. Ils tirent cette induction malheureuse du passage des Informationcs cité au mot : Hosta. ( V . ) e

T O N E L , esp. port. anc. bas bret. s. m. (Du vieux fr. Tunnel.) Tonneau ( V . ) , poids et mesure de capacité. L e tonneau de poids est de dix mille livres en Espagne comme en France. — « Vasco Guomez fez em Çofalla ê quâto hy estaùa huma carravella de coremta tones'xfde quarante tonneaux ; Coremta pour Carenta ou Quarcnta), « que comsigno lemou leixou aquj è Moçambique llS nauio que se chaîna San Geâao » (Saint-Jean), « etc. » Rapport de Duarte de Lemos au roi D. Manoid (3o septembre t 5 o 8 ) ; Annaes marit. colon., 184З, 11 part., p. 533.— « ...Que vos entregue e dee À carravella, que lhe mandamos, que logo fizese prestes pera tanto que a elle chegaseys voila entreyar : a quall lhe mandamos que fosse de 25 ate 3o Tonees, a mais velleira, e a milhor que se achase, que fose muito bem êsevada » (suivée, espalmée [ V . Ensevar) « e arjarelhada de veellas e aparelhos... » Instruit, données à Joào Scrrào, le 14 décembre i 5 o 8 ; même volume des Annaes, p. 535. — «A maior nao que entào >• ( i 5 o g ) « andava na India era de quatrocentos ï'oneis. » Barros. — V . : e

T O N G G A R A (j\ùo), mal. s. Sud-Est. T O N G U I A G U I , tonga, s. Un des noms que l'on donne à la pirogue double, quand elle est à la voile. — V . Kalia. T O H H A (Tonna), rus. s. f. (Du holl. Ton ou de l'ail. Tonne.) Tonneau, poids de 1,000 kilog. ou 2,000 liv. T O N N A O E , angl. s. (De 1. Ton.) (Bas lat. Capacitas; ail. Tonnengcld; ital. Tonnellaggio; géno. Tunelagiu; esp. Buco; port. Tonelada; rus. rpy:n> [Grouzc~].) P o r t d'un bâtiment, exprimé en tonneaux. Droit payé par un navire en raison du nombre de Tonneaux qui exprime sa capacité. Les Français ont emprunté aux Anglais le mot T o n n a g e , qui ne fut pas recueilli par Romme ( I 8 I 3 ) , bien qu'il nous souvienne qu'en 1811 il avait cours dans les ports de l'Empire. L'Académie le négligea en 1814, mais elle l'accueillit en 1835. Willaumez l'avait admis dans son Dictionnaire en 1825. — « Tous les frais de port concernant le navire, tels que Tonnages, ancrages, pilotages et autres » (hors ceux de Marseille et de Toulon) « seront à la charge de la Marine. > Art. 10, Contrats d'affrètements payés en septembre 1828 pour l'expédition de Morée. T O N N A R A , ital. s. f. (De Tonno, T h o n . ) Selon Duez (1674), la Tonnara est un « lieu où l'on fait de la tonnine, • c'est-à-dire où l'on sale le thon. Selon le Vocabol. delle parole del chalet. Napoletano, c'est l'armement p o l i r l a pèche du thon, comprenant la barque et les filets : • Rete con barcaccia da pescar tonni. » Le Dizion. ital. d'Antonini (Venise,


GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1 7 6 6 ) dit : « Tonnara, luogo dove si fa il tonno : e seno di m a r e , o v e si pescano tonni. « L e Diction, marit, espaii. (1831) d î t : « Tonaira, voz provincial... para espresar ciertas redes q u i serven para pescar los peces de este nombre » (Atu/i) v o t r o s de su especie, calandolas à flor de agua. » я

T O N N E , fr. s. f. (Comme l'ail. Tonne, de l'angl .-sax. Tunnc.) T o n n e a u qui sert de bouée ; par extension, on donne ce nom ^ certaines grosses bouées coniques, ovales, ou d'autres f o r m e s qu'on fait en cuivre ou en bois. Autrefois, pour l'abri­ t e r d e la pluie, on mettait sur la téte d'un mât un tonneau d é f o n c é par un bout. Ce chapeau avait aussi le nom de T o n n e . — « A l'égard des Tonnes qui ont esté mises jusqu'à p r é s e n t sur les mâts, il doit examiner auec soin si cet usage n ' e s t d'aucune utilité; et en cas qu'il soit plus à propos de d é m o n t e r les chouquets, les goldronner et serrer dans le v a i s s . , et de mettre vne plaque de plomb sur la teste de c h a q u e mast, Sa Maj. veut qu'il fasse cette proposition au L>u Quesne dans un conseil de construction , qu'il fera s a s s e m b l e r pour cet effet, et qu'ensuite il en enuoye le r é ­ s u l t a t . » Seignelay à Vauvré, intendant de la таг. à Toulon, o a v r i l 1680; Ordres du Roy, v o l . n° 48, p . 176, Ms. A r c h . d e la Mar. r

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T O N N E A U , fr. s. m . (De Tonnel, fait de l'angl. Ton, t r a n s c r i p t i o n de l'angl.-sax. Tunnc.) (Lat. Dolium, Vcgcs; i t a l . Boite; esp. port. Toncl; angl.-sax. Scyf, Tunne; suéd. i s l . Tunna; angl. Ton, Тип, Butt [de l'angl.-sax. Byt ou Byden, Muid, Barrique]; ail. Tonne; holl. 'Ion, Val; dan. fende ; illyr. Bucsvu [Batchva]; val. BStoiS \Boutoïou\; rus. Б о ч к а [Bote/du]; ar. cote N . d'Afr. Betiu grundc; turc, Foutchi [^.£]; gr. vulg. BOUTAI [Voulzi]; madék. Husuk, Fata, Barik; mal. Tong [£Jî].) « Grand vaisseau de bois de f o r m e à peu près cylindrique, mais renflé dans son milieu, à d e u x bases planes, rondes et égales, construit de planches o u douves areboutées et contenues dans des cerceaux, et f a i t p o u r enfermer des marchandises. » Académie française. O n se sert, à bord des navires et dans les ports, de T o n n e a u x différents par leur grandeur, pour l'eau, le vin, l ' h u i l e , le vinaigre, la farine, les salaisons, le goudron, etc. C e r t a i n e s bouées (V.) faites de tonneaux reçoivent le nom d e T o n n e s . (V.) Quelquefois, pour soulever un bâtiment et l o i faire franchir un pas difficile dont il ne sortirait pas, f a u t e d'eau sous sa carène, on fait un chapelet de Tonneaux q u ' o n attache sous les flancs du navire, et qu'on vide ens u i t e . ( V . Hable.) — Dans le vocabulaire des marins le mot Tonneau a un sens tout technique; il désigne l'unité servant J e mesure à la contenance d'un navire. Cette unité est de d e u x espèces, la première appliquée au poids, l'autre à l ' e n c o m b r e m e n t ; le Tonneau de poids est égal à 2,000 l i v r e s , ou 1000 kilogrammes environ; le Tonneau de volume e s t égal à un solide imaginaire qui aurait f,i pieds cubes. — „ I t e m , est à entendre que les noms des chargements sont d i f f é r e n t s , combien que « (pour) * qui l'entend tout reuient ^ v n g ; car, en Ponant parlent à Tonneaux, et en Provence e t L e u a n t parlent à botes. Vng Tonneau vault deux bottes, e t d o i t poiser le Tonneau de dix-neuf à vingt quintaux, peu p ' P moins, et la botte neuf quintaulx et demy. " A n t. de Conflans, Faits de la marine ( i 5 i 6 - i 5 a a ) . On voit q u e , au commencement du x v i siècle et sans doute aussi à j fin du x v , l'usage de compter par Tonneaux était établi i France ; il l'était à la même époque en Espagne et en P o r t u g a l . ( V . Toncl, Tonelada.) Dans l'antiquité 011 avait c o m p t é par Amphores et par Muids. ( V . Amphora, Modius.) p e n d a n t le Moyen A g e on accordait, en général, aux mateu s

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lots le droit d'embarquer, sur le navire de commerce où ils servaient, des marchandises jusqu'à concurrence du poids de deux Tonneaux. La moitié seulement de cette pacotille ( V . ) concourait au jet, en cas de tempête. On lit à ce sujet dans l'art. 8 des Rooles d'Olcron : •> Les mariners deibvent avoir chascuu un Tonnel franca, et l'autre doibt partir >. (partager, entrer à contribution) « au giect solonc ce qu'il avéra, s'il se défend à la mer comme un homme; et s'il ne se défend mye, il n'aura rienz de franchise. » En Catalogne, au x i v ' ' siècle, le timonier qui, par négligence ou entêtement, faisait des avaries à un navire était condamné aux dépens; et s'il ne pouvait payer l'amende, il était coudamné à passer une demi-journée assis sur un tonneau , élevé à terre, en avant de la poupe de la galère qu'il avait abordée, pieds nus, vêtu d'une robe courte, et tenant dans ses mains son gouvernail, afin que tout le monde sût qu'il s'en était mal servi, et pour l'avertir d'en mieux user une autre fois. T O N N E B O E l . h o l l . s . {Boei[\.], Bouée; Tonne,Tonneau.) Bouée en baril, Tonneau servant de bouée. T O N N E G E R . (Francisation ancienne de l'ital. giurc.) Toner. — V . Resson.

Tonncg-

T O N N E G G I A R E , ital. v. a. (De Tonneggio. [ V . ] ) T o u e r . — Tonneggiarsi, Se T o u e r . — Le malt, dit Tonnigxar.— Tonneggio, ital.; Tonnig, malt. s. m. (Nous ne savons si ce mot, sans analogues dans l'ital. et les autres langues du Midi, doit être rapporté au gr. Tovoç, Corde tendue, ou à l'angl.-sax. Tcon, T i r e r , Conduire, qui a fait l'angl. Ton: Tow, que les marins français empruntèrent aux Anglais pour en faire Touée, Touer, s'est-il transformé en Tonn? Cette transformation est-elle supposablc? Nous n'oserions ni le soutenir, ni le nier. Contentons-nous de constater le rapport apparent entre les mots Tonnegio, Tonegarc et Tow, fait de Tcon, mots qui expriment la même idée.) T o u é e , T o u a g e . — V . Tonnezare. T O N N E L I E R , fr. s. m. (De Tonneau.) (Gr. vulg. BaptXâç [Varé/a-s], Bou-rÇa; [Voutzu-s] ; ital. Bolajo, Bariluro ; esp. Vurrilcro, Tonclero; port. Tanoclro; fr. anc. Barillar, Boutciller; angl. Cooper; ail. Kiiper ; holl. Kutper; dan. Badker ; suéd. Tunnbintlarc ; val. Dorap [Dogar]; rus. Bo'iapr» [Botchar], Kynapi) [Koupnrc] ; turc, Foutctiidjc [ ^ j . ; . T> Ji]; mal. Toukang tong [ £ j J iiji]; madék. Ampang hanou barika, Ompo naho vava.) Ouvrier qui fait et raccommode les tonneaux, les barils, les bailles, etc. Dans un arsenal, la T o n nellerie (ital. Officina de'botaji, Muguzzino di botti; esp. Toneleria; port. Tonoaria; angl. Cooper sbed, Store house fore casks ; val. Dorbpie [Dagliene] ; rus. Bo'iapna [Botcharnia]) est l'atelier des Tonneliers, et le magasin où sont gardes les pipes, futailles, tonneaux, etc., dont on a toujours une provision pour les besoins des navires armés ou en armement. • T O N N E L L A G G I O , ital.; T U N E L - V G I U , géno. s. m. T o n nage. T O N N E L L A T T A , T O N N E L L A T T O , ital. s. f. et m. (De Tonello.) Tonneau. — S y n o n y m e de Botte. (V.) T O N N E B O V E , ail. s. (Composé de Boye, B o u é e , et de Tonne, Tonneau.) Bouée en baril, Tonneau servant de bouée. — Tonnengcld, s. Droit de tonnage. T O N N E R R E , fr. s. m. (Du lat. Tonare, fait, selon Facciolati, de To'voç, dans le double sens de ton et d'intensité. Lorsqu'on voit dans les langues du Nord et dans le persan, comme dans le latin et les langues qui en dérivent, des mots


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GLOSSAIRE

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analogues nommer le tonnerre, on se demande si tous ces mots ne sont pas des variantes d'une onomatopée.) (Gr. anc. et mod. Bpwrr,, Kepauvéç; gr. lit. mod. 'AarpairoiceÀsxi; Lit. Totdlru; ilal. Titono;es\).Trueno; port.Trooâo; angl.-Sax.J>Hner; isl. Duria, Reidnrslag; bas bret. Kurun; angl. Thunder; al). Donner; dan. Torden; suéd. Aska, Thordon; illyr. daim. Grôrn; val. To'net [Tounète] ; ar. turc, Râd [-Xe) ; turc, Guruldi [^iijS\, " - rposfh [Grome]; pol. Gront; bongr. Eg'dôrgè [ E g ' deurgbè], Menny dôrgès [Mèngne deurgbéss; ; chin. Loûy; madék. Koudoudou; pers. Tundur, Tndr [j^] r

s

mal. Gontor {jX^S") , Gourouh \jSjS"\,Patous[^plî\^"\,

Tan-

^vi/-[j^L>];célèbes, Tankar; nouv.-/.él. WatUidi;taïti,

7>ya,-

tonga, Maria, Fatouri; tikopia, Marra; golfe Saint-Vincent, Kaudo; papou-waïgiou, Kadadou; vanikoro, Ielottlou; uaIan, Palat; satawal, Pateh; gouaham, Hou bu; w o l . Danou; bambara, Abikoulou.) Nous n'avons point à expliquer ici le phénomène physique qui produit « c e bruit éclatant » (Académie fr.) connu sous le nom de T o n n e r r e ; nous devons dire seulement que, à la mer et sur les rades, le tonnerre a des effets terribles, dont on cherche à conjurer les fatales conséquences en ajustant sur la tète de chacun des mâts d'un navire une pointe de métal nommée Paratonnerre. Le bruit du tonnerre trompe quelquefois les oreilles les plus exercées, et cause de singulières méprises. Voici un exemple à l'appui de cette observation. On lit dans les Mémoires de Villétté, sousl'année 1691 : « On prit un jour • (près du cap Finistère) « l'alarme, tant sur un faux avis donné par M . Pallas, que sur le Tonnerre qui imitait parfaitement des coups de canon. On assembla le conseil ; je m'opiniastray à soutenir, sur le rapport de M . de la Rochelard, qui avait laissé les ennemis à plus de vingt-cinq lieues de nous, que M . Pallas s'estoit trompé. Les coups de Tonnerre, qui imitoient le canon, recommencèrent; j e soutins que c'estoit leTonnerre, mais on n'en voulut rien croire, et le conseil finit un peu tumultueusement, » T O N N E Z A R E , T O N N E Z Z A R E , ital. bas lat. v . a. (De Tonneggiarc. [ V . ] ) Touer. — « Anchore 12 de cantara 16 in 26, et una alia pro Tonnezando. » Stat. géno. de 1441. T O N O , nouv.-zél. s. Commandement.—Tononga, v. Commander. T O N O S (Tono-s), gr. litt. mod. s. m. L e T o n du mât, selon leLexicon gallo-hellenicon (Athènes, 1842). Les officiers de la corvette Amalia , qui, en 1841, au P i r é e , nous aidèrent à faire notre nomenclature navale en grec vulgaire et en grec littéral, ne nous donnèrent point T o v o , , mais KoXouirfp'i ( V . ) , pour le représentant grec du français T o n . L " E & yr,<j<; placée à la suite du Kavovid(xôî x^c lic\ Twv'pxsiXixwv jcXbîwv u7cr,oso-(a(; ('Afcqvâiç; 1837) ne contient point le terme qui fait l'objet de cet article. L e mot antique Tovo,-, dont le sens propre est : Tension, n'a aucun rapport avec Extrémité, Tète, qui est le sens de T o n ; aussi le ternie moderne : T o vo;, nous paraît-il être un emprunt fait au français. T O N S A , lat. s. m. (Isidore voulait que ce substantif vînt du lat. Tondere. « Remi, » disait-il, « a removendis, et T o n s » ,1 tondendis et decutiendis fluctibus, sicut tonsures a tondendls et decutiendis capillis. » Nous avons proposé dans notre Urgilius nauticus, non pas une autre étymologie au mot 'Ponsa, mais une autre explication de ce mot. Nous avons dit, p . 84 : « Tonsœ, que Virgile ne donna que deux fois pour synonyme à Remi (Socii consurgere Tonsis, l i v . x , v. 299; in lento luctantur marmore Tonsœ, liv. v u , v . 2 8 ) , semble

NAUTIQUE. avoir été dit par le poète par opposition à Frondcntes rerrn liv. i v , v. З99. Ce sont les arbores Tonsœ et fabrieatœ; car il nous semble que c'est à la façon donnée au bois ébranebe, effeuillé [infrondis], tondu et d o l é , qu'il faut rapporter le sens du mot Tonsœ, et non à l'action de la rame qui rase la mer, selon Isidore. L'aviron n'effleure pas seulement l'onde, il l'entame et la retourne. »]) Rame. ( V . Gubernum.) t

— « Poste recumbite, veslraque pectora pellite Tonsis... Pone petunt, exin référant ad pectora Tousas. «EKHIUS.

— « Alius in mari voit magno tenere Tonsam. » Id. — « Nox erat, et leni canebant œquora sulco, Et jam prona levés spargebant sidera sonmos, Aura vebit, religanl Tonsas, veloque Proneson Legunt. » FbACCDS, Argonautes, liv. n i , v. 33.

Quelquefois Tonsa, — et ce dut être sa première signification,— désigna seulement la Paie de la rame ( V . P a l e ) ; ainsi, ou lit dans Manilius (Astronnm., l i v . i v , v. 284) : — « Aut remos agitare et lentas fleciere Tonsas. »

T O N S I L L A , lat. s. f. (De Tonsa?) Pieu pointu et ferre que l'on enfonçait sur le r i v a g e , et auquel le navire attachait ses amarres. — V . Primnesius, Prosnesiuni. T O N T U R E , fr. s. f. (De Pital. Tondo, fait du lat. Roturidus, Rond.) (Gr. mod. Aoovâoo [Lournrdo]; ital. Aluriamento, Arenmento , Curvitu, Tontura ; vénit. Centinado ; port. Curvatura do couvez; angl. Skeer; rus. Погпбъ [P„g/iibe].) Courbure des ponts d'un navire et de son bordage extérieur, dans le sens de la longueur, les extrémités du bâtiment se relevant plus ou moins, relativement au milieu. Autrefois, les vaisseaux avaient une Tonture très-prononcée. — Tonturer un navire , c'est lui donner une certaine T o n ture. T O N U T T (Tonouti), illyr. daim. v. (Contraction de Topnuti. [ V . Т о н у т ь ] . ) Gouler à fond, s'Enfoncer, Sombrer. Etre submergé. Т О Н у П Т Ь (Tonoutc), v. n. (Contraction de Г П о п н у т ь [Topnoute];rad. slave ГПоп [Top]; illyr. Topiti, Naufrager; pol. Tof/ic' [ T o p i t z ] , Submerger.) Couler à fond, Sombrer. Sancir. — Ce mot manque à la partie rus. du Dict. rnarit. d'Alex. Chichkoff.— V . Г р у з н у т ь , И т т п ко дну. Т О О MUCH B Y T H E H E A D , angl. adv. (Too, de Pangl.sax. T6, T r o p ; Much, de l'angl.-sax. Mycel, Beaucoup; Hcad, de l'angl.-sax. Hedfod, Tète.) (Mot à mot : Beaucoup trop sur l'avant.) Sur le n e z , en parlant du navire qui est trop chargé de l'avant. T O O U A L A , tonga, v. a. Naviguer au plus près du vent, Loffer, Venir au vent, T e n i r le vent. T O O U F A L E , tonga, s. [Toou, Fale, Maison.) Balai.

Propre, Convenable;

T O O U M O U A , tonga, s. (Moua, A y a n t ; Toou, Attaquer.'. Avant d'un navire, d'une pirogue; Eperon. — Toou moult. (Mouli est probablement une faute échappée à Dumontd'Urville; il nous semble qu'il faut lire Moût, qui signifie : Extrémité, Derrière.) Arrière du navire. T O O U F A , tonga, s. Bourrasque, Coup de vent, Grain , Ouragan, Tempête. — Ce mot ne paraît pas différer du mal. Toufan. (V.) T O O U L A N G A , tonga, s. Mouillage. i . T O P , angl. s. ( D e l'angl.-sax. Top; isl. Toppr, Extrémité, Sommet.) Sommet de la muraille d'un n a v i r e . Extrémité supérieure d'une allonge; par extension : Hune. —


GLOSSAIRE A u t r e f o i s le mât el la voile de hune s'appelèrent : Top et Topgallant, ainsi que le prouvent les articles suivants : « T h e ^Top, o r Top-gallant (of a skip) : TB.ISQ.UET:» Diet, angl.-fr. patR o b e r t Sherwood, London, îGii.— « Trinquet : Js properly t h e Top or Top-gallant, on any mast ; the higest sayle (sail) ,,f a ship. » Diet, fr.-angl. de Randle Cotgrave (London, , 6 3 2 ) . ( V . Fore-top, Main-top, Mi/.en-top, Trinquet.) — T"P { )> " » ' - - *• Apiquer une vergue, Mettre les vergues e n pantenne. — Top armour; Pavois de la hune.— Top block, Poulie de guinderesse. — Top brim, Partie de la voile d e h u n e comprise entre la troisième bande de ris et la raj j „ n u e de fond ; elle correspond à la hune. — Top burton, P a l a n servant à rider les haubans de hune.— Top chain. ( P r o p r e m e n t : Chaîne de la tête du mât.) Chaîne de vergue. f \ . Yard-chain.) — Top-gallant, corrompu de Top-garland- (A .) — Top-gallant-mast, Mât de perroquet. (V. F o r e , M a i n , M i z e n . ) — Top-gallant-royal, Perroquet royal, P e r royal mast, Mât de r o q u e t volant, Cacatois. — Top-gallant p e r r o q u e t volant ou de cacatois. — Top—garland, Mât sup é r i e u r ; Mât de hune, quand le navire ne portait pas de p e r r o q u e t ; Mât de perroquet, lorsqu'au-desstts du niât on c r é a i t un autre mât. ( \ . Garland.) — Top-hole. (Trou de la h u n e . ) T r o u du chat. (V. 4- Cat, Hole, Lubber's-hole.) — Top lanterne, Grand fanal placé jadis sur l'arrière du vaiss e a u amiral.— Top light, Fanal de hune.— Top-mast, Mât J e h u n e . — « Item, a Top-mast, and a T o p sayle, with all t h e y r apparrell » (un mât de hune et un hunier avec tout leur .rréement). Inventory of the great barbe, etc. (6 oct. i 5 3 2 ) . . Main top mast, Grand mât de hune. — Ferre top mast, P e t i t mât de hune. (V. Return [to].) — Top mpe, Guinder e s s e . Ce ternie date au moins des premières années du v i i siècle; on le trouve, avec l'orthographe Roapc, p. 85 e t i o g , dans l'édit. de i6/|4 du Scamansdiction., par Hcnrv M a m T a y r i n g , et avec l'orthographe moderne, p. 84 et 107, d a n s l'édit. de 1667; on le lit aussi chap. 6 du Sca-muns arammar, par John Smith ( i 6 5 3 ) . (V. R o p e . ) — Top sail, "Voile de hune, Hunier; autrefois : Grand hunier. Au x v i s i è c l e , on écrivait Top sayle, comme nous venons de le m o n t r e r , art. Top-mast; Henry Manwayring écrivait Top saile en 1644, et Top sail en 1667. En i653, John Smith é c r i v a i t Top sail. — Top sail a trip, Hunier haut, ou, comme o n d i t , en coche. — Top sail sheet, Ecoule de la voile de h u n e , Ecoute de hune. — Top sail sheet bit, Bitton d'écout e s . \f Inventory of the great burke, etc., cité quelques lignes p l u s haut, nomme : Top sayll shoutt, l'Ecoute du hunier.— Top sail bowsprit, Contre-civadière. — Top sail yard, A'erg u e de hunier, — Caff top sad, Nom de la voile hissée auJessus <le la grande voile d'un sloop. — Three top sails, L e s trois huniers. — Top tackle, Appareil de guindage. — Top-tirnbcr, Allonge de revers. (V. C a l m . ) — Top side, La p a r t i e du côté du navire supérieure aux grandes préceintes. to

a

1465

NAUTIQUE. dre; DoMourmaql^jfijJJjï],

Charger.) Gargoussc. -

pèndjèrèci

(Pèndjèrc \tjar%\, Fenêtre.)

v

r

r

Top

Sabord. — V. Loumbar ( j L > J ) . 4- T O P ! esp. ital. fr. impérat. (Contraction de Stopl Arrête ! Tiens bon ! T O P A , esp. anc. s. f. Terme de galère. (De Topé.) Poulie placée dans le ton d'un màt, et servant à l'itague d'une vergue. 1. T O P A R , esp. v. a. ( D e Tope, Sommet.) Joindre deux pièces de bois par leur sommet, comme on fait des pièces d'une chèvre ou de deux bigues. 2. T O P A R , port. v. a. (Constancio [ i 8 3 G ] suppose q u e ce mot a été fait de Tocar et de Pc, Toucher du pied. Nous ne croyons pas qu'on puisse prendre au sérieux une telle étymologie. Sans s'expliquer sur l'origine du mot Top ou Тире qu'on disait au jeu, lorsqu'on acceptait un pari, et qu'on dit encore, en frappant dans la main de son adver­ saire, ou d'un contractant quand il s'agit d'un marche, M é ­ nage (lisait que Top et ting venait de l'esp. Тор/ю y tingo. Topa y tengo [et non Toppo y tingo, comme l'écrivait M é nage] signifiaient, en effet, en espagnol : Je consens [en frappant] et j e tiens. Iluet prétendait que Top, qui avait « passé du jeu clans la conversation, » venait de l'hébreu : « Top, Bon, Bien; » et il alléguait, en faveur de ce sentiment, que lorsque « Adonias pria Bethsabée de demander pour lui en mariage Abisag à Salomon, elle répondit : Top, Bien. » Ceci est trop ingénieux. Il n'est guère douteux que Topar, qui signifie Choquer, Frapper dans la main, Heurter, ne soit une forme de Taper. [V. Tapecul.]) Aborder.

e

x

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a. T O P , holl. dan. ail. s. (Même etymologic que le p r é c é d e n t . ) T è t e , T o n du mât.

T O P A R U N A G U A , esp. v. a. (Pour Tupar, Boucher.) Aveugler une voie d'eau. — V . Agua, Cojer, Toma'r. T O P A T S I , turc, s. (De [Т/юр], qui nomme tout ce qui a une forme ronde.) Le Manche, la Poignée de l'aviron, ainsi nommé de sa forme boursouflée. T O P E , esp. port. s. m. (De l'angl. Top. [V.J) Tête et Ton du mât. — •< Las dos gâtas para los Topes de la mesana y contramesana bechos coin proporcion. • Jiazon de las inedidas... para vn galcan nowbrado Nucstra Senôra de L o r e t o , Ms. du x v n siècle, Bibl. de la Mar., n" i / | 2 5 5 - 3 . — L'espagnol et le portugais ont dit aussi Topo. ( V . ) e

T O P Ë C I I (Topck), illyr. daim. atlj. (Du slave Г П о п , rad. des mots exprimant l'idée de Submersion.) Qui Naufrage, qui Coule bas, qui Sombre. TOLTEION ou T 0 1 1 H I O N , g r . anc. s. n. Nom d'un cor­ dage sur lequel nous ne trouvons que des renseignements insuffisants. Les dictionnaires disent que le pluriel Toitefou; désigne l'Ensemble des cordages, le Gréement. Si le gr. T o T:O;, Place, est, comme on le suppose, radical dansTorcttov, ce mot pourrait avoir nommé l'Amarre de poste, qui atta­ chait le navire au quai ou au rivage.

3. T O P ( v _ _ ' j i ) , turc, illyr. daim. lasc. s. Canon. Ce mot s e trouve dans le Diction, hindoost. cngl. de J. Taylor et W . Hunter (1808), t. 1, p. 492, lig. 11, et dans YEngl. and ftindoost. naval diction, du lieutenant T h . Roebuck ^ 1813), p . 14 et 43. — Top arabaçi (^.UjC w y i > ) . [Aruba [ a j y ) ,

Т О П Е Н А Н Т Ъ (Topènante), rus. s. m. Transcription de l'ail.-holl. Toppcnant.) Balancine. — ТопенанПГЬ-блОГк (Topenante-bloke), Poulie de balancine.— \ . Блокь.

C h a r , Chariot.) A f f û t . — Top atilmaci

T O 11HAAA10N E V 0 E I A N i To pidalic-n eysseia-n, 4 sonnant comme th angl.), gr.litt. mod. adv. (Eùûu;, Droit. La barre droite! (On dit en gr. vulg. : Ttuo'vi tcia.) — T o RT)OaXiov Troo<7Ûv£p.ov (To pidalio-n prosynémo-n). (Прouuvs'aov, de Про, cûv, Au-dessus, de côté, 'Avstio;, Vent.) La barre au

.ttilmaei, fop

d'Atmak

doldoitradjatj

[ . J J A J ' I ] ,

( ^ _ i * b ' l ^_>J=>).

Décharger.) Salut, S a l v e . —

barout mit/tari ( O j j l j . j j a .

_ ^ l j X » ) . (Mlqtnr[j\là.],

J J - ' J ^

s_>J;

Quantité; Barout [ O y l » ] , Pou-

T O P F L A G , dan. s. Pavillon porté à la tête du màt, comme signe de commandement.

l84


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1466

vont! (En gr. vulg. Tipo'vi ffoSpâvo.) — T ô m\$£r\tov frnfcçpov (To pidalio-n ypinémo-n). fOmQVE(iov, d " ï i r o , "AVSUQ;.) La barre sous le vent! (En gr. vulg. Tiuo'vt XOTOSSVTO, Tiuiovi

de l'angl. Top-timber.) Allonge de revers.—TonmiiM6epet> Ha tjiaiiienniicax'i. (Toptimmbcrsc na fachennpissa-h), s. ni. Allonge de cornière. — V . (pauieimucb. TOnT) (Tope), rus. s. m. (Du holl. Top.) T o n du mât.

WTJtêsVTO.)

T O P I , bise. s. (Du port. Tope[\.], ou tlel'angl. qui est entré clans l'Hiiuloustani avec les significations de : Tête, Sommet, Couvercle. [Diet, hindoost.-engl. de J. Taylor et W . Hunter (1808), t. i , p. fug, Iig. 1 1 ] . ) Pomme du mât. ) lient. T h . Roebuck, p. 2, art. Jcorn, et p. i / j , art. Cap for the head, de son Engl, and hindoost. naval diet. 1 8 1 3 ) , écrit Topee ; il oublie de signaler l'origine de ce mot. e r

> c

T O P I T I , illyr. daim. v. a. Submerger. — V . Topèch. T O P L E N T j dan. s. (Corrompu du boll. Toppenant. [ V . ] ) Balancine. — V . ToppISnta. T O P L I , illyr. daim. adj. Qui naufrage, qui coule bas , qui sombre. — \ . Topèch. T O P O , esp. port. s. ni. (Variante de Tope. [ V . ] ) — « . . E liuma mea gavea no T o p o do masto ».(et un demi-hunier, c'est-à-dire : un hunier à demi déployé sur le ton du mât). Comment. Dalboq., part. i , chap. 3 l . r e

T O n o P T ) (Toporc), rus. s. ni. (Reiff rapporte ce mot au Hache. pers. Tébir[jJj].) T O P P , ail. s. (De l'angl.-sax. Top, Sommet.) T o n du mât. T O P P - S E G L , isl. s. (Toppr [ V . ] , Sommet.) Voile haute, Voile de hune. — V . Segl. T O P P E O P , dan. v . a. (De Top, Sommet, et d'Op, En haut.) Apiquer une vergue ; Mettre les vergues en pantenne. — L e suéd. dit : Toppa, et l'ail. Toppen. — V . Kaie, O p toppe. T O P P E N , suéd. s. T o n du mât. T O P P E N A N T , all. holl. s. m. (De Tope, Tète du mât. Quant à Tenant, qui n'est ni allemand, ni hollandais, il est permis de croire que c'est un emprunt fait à l'angl. Pendent bu au français Pendant, dans le sens de Suspendu.) Balancine. T O P P L . V N T A , suéd. s. m. sing. Au plur. Toppliintor. [Planta u'a aucun sens dans le suédois, non plus que Lan ta, à moins qu'on ne veuille faire venir Lànta de Làna, E m prunter. Mais Emprunter est une action sans analogie avec l'acte accompli par le cordage qui descend du sommet du mât [Top] à l'extrémité de la v e r g u e ; il faut donc rejeter une composition de mot qui présente un sens absurde, et croire que Topplânta, comme le dan. Toplent [ V . ] , est une corruption du holl. Toppenant. [ V . ] ) Balancine. T O P P R (r affixe du subt.), isl. ni. Sommet, Tète ou T o n du mât. — V . Hiin. T O P R E B , dan. s. n. (Rcb, Corde; Top, Bout.) Pendeur, Panloire. T O P S E I L , dan. s. Voile de hune; Hunier. — V . Seil. T O n C E . T b - L L I H T ' b - B H PCbl (Topsèl ehite bitsi ou bitsoui), rus. s. m. pl. (Transcript, de Pangl. Top-sail-sheetbit [ V . ] , T o p . ) Bitons, Seps d'écoutes des huniers. T O P S T Y K K E , dan. s. Mèche d'un mât. T O P T C H I (^K^»), t " ' > - ( - T»P-[V.]) Canonnier. T O n T M M B E P C D (Toptimmberse),n\%. s. m. (Tra uscript. -c

s

U

e 3

T O R A R P O K , groëril. v . (Proprement : Tourner sa proue directement vers...) Mettre le cap sur... —• V . Tnkingavok. T O R C E R , port. v . a. (Du lat. Torquere, T o r d r e . ) C o m mettre un cordage. T O R C I I - T E R , bas bret. s. m. Guipon. L e P . G r é g o i r e . — Toreh-ter est composé de Torch (du fr. Torchon [fait du lat. Torquere, selon Caseneuve et Ménage]), T o r c h e ; et de Ter, Goudron. — V . Gisboun. T O R D E N , dan. s. Tonnerre. (V.) — Tordenafleder, ratonnerre. —r Tordenbyge, Grain orageux.

Pa-

T O R E L L O , ital. vénit. s. m. (Il est inutile de dire que ce mot n'a pas la même origine que son homonyme de la langue vulgaire qui nomme le Bouvillon [du lat. Taurus] ; le Torello qui fait l'objet de cet article a de l'analogie avec Tornare, les Torelli tournant en effet autour de la quille du navire.) R i b o r d — V . Panixelo. T O R M E N T , vieux fr. s. m. (Du lat. 1 . mente, Tempête. (V. Siglant.)

Tormentum.)Tour-

— « Onques 11'oï tant sodement Venir Tempeste, ne lorment. •• W A C E , Roman

de

Brut.

— L'esp. et le port, disent Tormenta, dans le même sens. — » Pazendo grande Tormenta, por ser inverno... » Comment. Dalboq., part. 11, chap. 3 2 . — V . Abrandar, Axedrez, Brisa, Lançar ancora, P e r d e r - s e , Quarte! de A x e d r e z , 1. Vaso. 1. T O R M E N T U M , bas lat. s. n. Tourmente.—« Quod factum est, vt tôrmentosum illud promontorium appellarent, Tormenta enim apud nos est idem quod (empestas aduersa. « Osorio, De rebus Emmanuclis, liv. r, p . 2.3. 2. T O R M E N T U M , lat. s. n. Cordage dont on entourait un petit navire, de la proue à la poupe, pour le défendre contre la tourmente, contre le gros temps, qui tend à désunir ses membres. Cette ceinture de corde est mentionnée en ces termes par Isidore : « Tormentum, funis nauticus qui a prora ad puppim extenditur, quo navis magis constringatur. » T O R M I N E , ital. anc. s. m. (Etymol. incorni. Il est é v i dent que ce terme n'a aucune analogie avec le mot de la langue vulgaire Tonnina, qui désigne les coliques ou tranchées.) L'extrémité du baccalas ( V . ) , dans laquelle s'encastrait l'apostis. ( V . ) — « Questi >• (i baccalari) « escono et passano sopra la Tapèra, et vanno per fino al 'formine, dove si deve collocare l'Aposticcio. ( V . ) » Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. ( 1 6 0 7 ) , p. 33. T O R N , cat. s. m. (Du lat. Tortius.) T o u r , Machine à double manivelle dont se servaient les arbalétriers pour monter leurs arbalètes. On voit de ces machines dans quelques manuscrits anciens; on en remarque une dans un des tableaux qui décorent la salle du grand conseil au palais ducal de V e nise. Voici une figure qui fait voir un arbalétrier montant la corde de son arbalète au moyen du tour ; nous l'empruntons au manusc. des Chroniq. de Froissart, n° 8 3 2 1 , Ribl. nation.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1467

T O R N A V I R A , ital. s. f. (Du fr. : Tottrrievire.—V.Capo, Piano, Vira dore T O R N E I . L O , ital. s. m. (Peu usité.)' (De Torna, T o u r . ) Guindcau.—V. Arganello. T O R O N , fr. s. m. (Du lat. Torus. [ V , ] ) (Gr. vulg. "Eu.7touXov \Emboulo-ri\; ital. Cordon e, Legnuolo; vénit. Nombolo ; malt. Cordun, Nomblu ; esp. Cordone ; port. Cordào ; bas bret. Gôr, Tournure]; Strand;M. basq. vulg. Torona; angl. Duclit; holland. Streng; dan. Dugte; suéd. Strdng; ar. côte N . d'Afr. Kordon[e\; rus. Cmpenja [Slrenmbi].) a Long faisceau composé de fils carrets, et rpii a reçu un tortillement propre à le faire commettre avec d'autres Torons semblables, pour en composer un cordage. » Bomme, 1 7 9 2 . — V . 3. Corde, Cordilc, 1. Cordon, Natte. T O R U S , lat. s. m. (Du bit. Tonus, Tourne.) Non pas corde, ou ficelle, comme le supposait Facciolati, mais masse, plus ou moins grosse, de fils t o r d u s e n semble, qui entre dans la composition d'un cordage. C'est ce que les cordiers des arsenaux français nomment Toron ou Touron. —« Funem exordiri oportet longtim pedes I.XXII, 'i'oros très habeat, lora in Toros singulos novem lata digitos duos. Cum tortus erit, longus pedes XLIX. » Caton, De lie rustica , chap. 1 35. - « Item, que ayen ii >> (deux) « Torns per parar les dites balestes. » — V . Balesta de torn. T O R N A D E , fr. s. f. ( D e l ' e s p . Turbonada. [ V . ] ) Coup de v e n t , Grain, Tourbillon de vent accompagné de pluie. — « A midi » (le 16 août i 8 / | 3 ) , « une violente Tornade qui se d é c l a r e nous oblige à mouiller; la pluie tombe avec abond a n c e jusqu'à 1 heure et demie. L e vent de S. O.., qui surv i e n t après la Tornade, nous permet d'appareiller et de cont i n u e r notre route. » Anne Raffencl, Voyage dans t Afrique occidentale (Paris, i 8 / | 6 ) , p. I\. L'auteur, dans une Note, exp l i q u e ainsi le mot Tornade : « C'est le nom donné » (au Sén é g a l ) « aux orages du bas de la côte. L e vent, pendant l e u r durée, fait presque le tour du compas. » T O R N A R , port. v. n. (Du lat. Tornare.) Tourner. — « E a s s y lhes foi necessario èsperar, atè que o vento tornasse ao l u g a r , que lbes podesse aproveitar. » Cliron. do conde D. Pedro ( x v i siècle), chap. 7 3 . e

T O R N A R A L P L A , cat. anc. v . a. Tourner le plat, le f o n d du navire; faire pencher d'un côté, puis de l'autre, le n a v i r e quand on le nettoie, afin de pouvoir chauffer et esp a l m e r convenablement son dessous, son plat. — «.Manuals» (rnanouvriers) « los quais Tornaren al Pla de la dita galea p e r jornal... » Fol. 5 i , Livre des dépenses faites pour l'armement de la galère le Saint-Thomas (mai 16.06) ; Ms. Bibl. de la Mar.,n" 3 8 - 3 . — V . » . Taula.

T O R Q U E R E C L A V U M A l ) . . . , lat. v. a. Pour : Torquere clavu'm, itura navis ad..., Mettre la barre de telle sorte que le navire aille vers...; ou pour : Torquereproram ad... clavo. Mettre le cap vers..., au moyen de la barre du gouvernail. — « Ipse gubernaclo rector subit, ipse magisler : Hortaturque \iros, clavuuique ad littora Torquet. V I R G I L E , Enéide,

liv. v, v. 1 7 6 .

T O R Q U E R E E T D E T O R Q U E R E CORNUA ANTEN'N'ARUM, lat. v. a. Brasseries vergues. — . Una onines feeere pedeni : parilerque sinistrés, Nune dexlros, solvere sinus: 1111a ardua Turquciit Corriuà deitirqiii-ntquc. • V I R G I L E , Enéide, liv. v, v. 83o.

— Torquere navem, bas lat. Abattre un navire pour le v i siter, le radouber ou le caréner. — « Item, quoi! omnis navis... quae dabit lattis in portu Massili» det tantundem, quando raspabitur » (quand on [râpera] raclera sa carène) «sett Torqitebitur, seu quando si rasparia o si Torquaria quœ non brusques, quantum daret si bruscava. » Statut de Marseille ( x m siècle), liv. î v , chap. 6. e

T O R Q U E R E P R O R A M , lat. v. a. Tourner la proue vers..., Mettre le cap sur... — « Yela legunt socii, et I'roras ad littora Torquent. » VIRGILE,

Enéide, liv. m , vers 53a.

9

T O R N A T O R , bas lat. s. m. Un Statut génois, cité au mot pytannus ( V . ) , nous apprend que, au x v siècle, s'embarquaient sur les navires des gagistes ayant le titre de Tornatores (tourneurs). Probablement les devoirs de ces Tornar i génois étaient les mêmes que ceux des tourneurs du XVI s i è c l e dont parle Antoine de Conflans. — V . Tourneur. e

e

t o

(Les matelots carguent et serrent les voiles, et l'on met le cap au rivage.)

— V . , dans noire Virgilius nauticus (Annales maritimes, mai 1843), les observations que nous avons faites sur Advertere proram, Detorqucreproram et Contorquerc proram. T O R S O L , cat. anc. s. m. Variante de Tersol. — « E per cert cascu vull que sapia, e diu vos ho aqueil qui en moites

l84.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1468

batalles lia visi, quels ballesters en taula scn porten les batalles, puix les galees meten los rems en frànell; perque tostemps; quaîquesia almirall, o capita de galees deCathalans, l'ara que salii, que no port Torsols en les galees, mas quels ballesters estieu en taula, quels ballesters en taula van lii reposats, e ab llurs ballestes, e tretes be adobades, e cnpenades. » C/iron. de Ram. Muntaacr, chap. i 3 o . T O R T V E N T , fr. anc. s. m . (Ue Vent; et de Tort, fait de Tortiti [Torquere, T o r d r e , Tourmenter]. « Tortus, dit R o bert Estienne, T o r t ; quod oppóniturrècto. Aussi T o r t et Droit sont contraires [opposés]. >•) Vent contraire. - — V . Bordée. T O R T I L E V , esp. s. f. (Diminue, du lat. Torta, Tourte.) fialette de biscuit.-—V. Bizcocho, Galleta. T O R T I Z Z A , ital. s. f. (De Torcere, T o r d r e . ) Nom d'un gros cordage, que plusieurs documents anciens nous représentent comme faisant l'office de câble. Ainsi, nous lisons dans lu Viaggio di P. Quirino ( i /,3 i ) , ap. Ramus., t. i l , p. 200 C : « . . . Afferrarsi con l'anchorc, et cosi facemmo, ponendo quattro nostre Tortizze, vna in capo dell' altra, laquai nostra rétention, ne venne fatta. » Nous avons lu, dans le récit fait par Ant. di Chor.' Cardini de la cocha quirina (Ms. de M 8 0 , Bibl. de Saint-Marc, à Venise) : « Atacliasemo al anenóra grosisima di respecto tre Tortize achapijate l'una dopo laltra a comprendre tal fondo... la Tortiza tagliamo el quela con el ferro rintanando nel mare. » Ces Tortizze, dont on lit de grandes touées sur la coque de P. Quirino, qui était en péril de naufrage, c'étaient de fortes haussières. Elles servaient à divers usages : dans le récit du voyage de P. Quirino, on voit qu'on se servit d'une grosse tortisse pour attacher le gouvernail : « Con vna grossa Tortizza legorono il detto timone. » Ce qui nous porte à croire que la Tortisse était une haussière, ce sont les mots : « Tortize in quatro, >• que nous trouvons dans le texte suivant : « . . . Atento che per una consuetudine, za non dapoco in qua seruada, el se fazi Tortize in quarto con danno del nostro commun non p i colo... fo ordenado che si come le sartie che se fa in terzo paga lire xij, cossi da 1110 alianti quele che se farà in quarto, debia pagar bure x i i i j ; Item, le Tortize che da liure iiij in zoxo paga liure xvj per mier da mo auanti, debia pagar da libre iiij in zoxo lauorade in quarto, debia pagar liure xviij per mier. » Décret du t juin 1448; chap. 161, Capitolar della Tana, Ms. pareli. ¡11-4°, de notre Bibl. partie, n° 1 ; p. 3o, lie. 22.—Aujourd'hui, selon Stratico, la Tortizza est un cordage capelé au grand niât comme les haubans, mais plus gros qu'eux. Dans les galères, cette corde se nommait le Procione. — V . Ferro. e r

T O R T U R A , port. s. f. (De Torcer; lat. Torquere, Tordre.) Bouge. (Roding, 1794.) — V . Curvura, Tozameiito. T O R V O A D A , port. anc. s. f. (Pour Trovoada [de Trovào, Tonnerre].) Orage mêlé de pluie, d'éclairs et de coups de tonnerre. — « Deu-lhes huma Torvoada da terra, coni que o vento ficon calma... E coin esta Torvoada choveo tanta agoa por espaço de duas horas, que por as naos trazerem as cu berta s abertas da quentura do Sol, entron a agoa dentro. » Cornai. Dalboq., part. i , chap. 28. r e

T O S D A N E , lasc. s. Cartouche. T 0 2 K I N I T O T K A B I T E A A O Y ou T H I 2 A M A A 0 Y P A 2 (Toskini tou kavltello ou Ti-s samandoura-s), gr. vulg. s. (Nous n'avons pu trouver l'origine du mot Tóuxfvi; tout ce que nous avons à en d i r e , c'est que les officiers grecs de la corvette 'AaoÀîa nous l'ont donné, au Pirée, en 1841, comme un terme usité dans toute la marine des mers de la Grèce.) Orin.

T O S S O , ital. s. m. (Étymol. inconn. Peut-être du gr.To;ov. Arc, Flèche.) Bastet, Quenouillette de trelingage. 1. T O S T , bas bret. prép. adv. P r è s . — Tost d'aun are/. L e plus près du vent. — Mont tôst d'aun avel, Aller au plus près. — Tostaat (l final sonnant), v . a. et n. Approcher. 2. T O S T , bas bret.; T O S T E , fr. s. m. (De l'angl.-sax. \>oft. [ V . ] ) (Basq. Tostac.) Banc de rameurs.—Plur. Tôstou. — « ld d'hô Tôstou, Aliez à vos bancs. Legonidec, Diet, celt.-bret., 1821. — V . Baleinière. T O T A I , tonga, s. Marin, Pêcheur. T O T O L O , viti, adj. Mot par lequel on désigne la pirogue qui va-vite. T O - T O R F I A N (To-torfiitne), angl.-sax. v . n. Ballotter, Balancer, Abattre. — « Scip of \tam ydSum Totorfod, Navire tourmenté par les flots. — V . Y ' # . T O U A O U R O U , tikopia, s. Sud-Ouest. 'LOUAGE, fr. s. m. (Transcript, de l'angl. Towage. [ V . ] ) (Ital. Tonncggio; esp. Atoage; port. Tôa ; all. Das Bugsicren , Dus verholen, Das tverpen; holl. Het bocgsccren; dan. IP'arping; suéd. Bogsering; rus. ByrciipoBariie [Bougsirovanié], BepnoBaiiie [Verpovanié); val. Tpauepe [Tradjéré].) Action de touer, Prix payé par le navire que l'on loue. — « C'est le remuage d'un nauire de mauuaise racle ou a n chraige en vne meilleure, lequel se faict portant Panchre auec le bateau si loing et en l'endroict qu'il est requis, et après qu'elle est bien lichée faisant approcher le nauire d'où est ladicte anchre à force du tour du cabestan. >> Nicot, Trésor de la lang. (1606). En 1621, le P . René François reproduisit cette définition dans ses Merveilles de nature; seulement, ail lieu de Touaige et A'Anchraige, il écrivit 'Louage et Anchrage. — V . Thouage. T O U A I L L E , vieux fr. s. f. T o i l e , Nappe. — V . Osier la touaille. T O U B B A H ' , ar. côte de Barb., s. (? En rapport avec l'ai. turc Thabhh

[^J»],

Faire cuire.) Coq.

c;. '10UBIR (yy>), mal. s. Sans f o n d , Abîme qui ne peut être sondé,' et, par métaphore : La Mer. — V . Laout. TOUCH (7b), angl. v. n. ( D u fr. Toucher. [ V . ] ) Aborder, Toucher, Relâcher, Faire escale. — « But the next day, when w e were got to sea, the commodore considering that the season was far advanced, and that Touching at St. Jago would create a new delay... » Rich. Walter, A l'oyage... by G. Anson (Lond,, 176'g) ; chap. 4, p . 45. —Touch the wind ! angl. (Touche le vent ! commandement fait au timonier pour lui ordonner de serrer le vent, de s'approcher de la ligne du vent, de se tenir près du vent.) Près du vent ! T O U C H E R , fr. v. a. Dans le vocabulaire des marins français, ce verbe a trois acceptions principales. — Toucher l'aiguille d'un compas, c'est la frotter sur une pierre d'aimant pour lui donner la vertu magnétique. — Toucher ¿1 un port (gr. mod. 'ApiÇto; ital. Toccarc un porto; angl. Touch [to]. Call [to] ; all. Anfàhren; illyr. daim. Dojediti, Domicati, groenl. Apopoh, Apoorpoh), c'est relâcher, en passant et pour peu de temps. Toucher une terre, c'est s'y arrêter a c cidentellement. (V. Barque longue.) — Frapper en passant de sa quille ou de son flanc sur un banc, sur une roche, sur un écueil quel qu'il soit, c'est, pour un navire, Toucher. (Gr. mod. KaOt'Çco [Ka'ssizo], KTÔTOI [Ktypo]; ital. Arrenare, Toccare; géno. Arena, Investi; malt. Tincaglia, Tinvesti. Irramel; port. Tocar, Varar, Dur em secco; esp. Toear; angl. Strike [to] upon the sand, the bank; etc., Strike [to] a


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

ground;

ail. Strossen;

mal. Kena

karang[^J6

^];

1469

Ancre du masculin ; il aurait, sans cela, dit La Toueuse. — V. Hansière. rus. T O U F A N (n sonnant) ( J i J s ) , mal. s. L e Flux; la T e m pête, la Tourmente. — V . Pangaouas, Pasang-naïg, Pottsaran ang'in, Pouting-baliong, Ribout, Tainpias.

Н а ' Ь х а т ь на мель [Naïébatc па mêlé], Коснуться мели Г/\osnoutsia mèli]; tonga, Тока.)— « Nostre nef, la Pensée, f u t mise en rade honnestement, sans Toucher ; mais le Sacre T O U T O U N G A T A T A , tonga, s. {Tata, Marteau; TouT o u c h a . » Journal du voyage de J. Parmentler (1629). founga [en relat. avec le mal. Toukang ( V . ) ] , Ouvrier.) T O U D I , madék. s. Abordage, dans le sens d'Arrivage. Charpentier. T O U É E , fr. s. f. (De Touer. [ V . ] ) (Gr. mod. 'PEU.OUXXIOV \ Réinoulkio-n]; ital. Capo ou Cavo de lonneggio, Usto; vénit. T O U G , dan. s. (De l'angl.-sax. Ton; Étoupe.) Corde. Ocgoma; malt. Cap ta tonnig; port. esp. Espia ; port. Tod; Cordage, Câble. — Tottgkous, Plet de câble, G l è n e . — a n g l . Toa'dine, Toiv-rope, Stream cable, JVarp ; ail. BugTougsarving, s. (Sarvingest sans analogues dans les Diction, siertau; holl. Boegsurtouiv; dan. suéd. Гагр; dan. Buxedan. que nous avons sous les y e u x , et dans le Diction, ing; l - Edek; rus. Бугспръ [Bougsire], Заг.озъ [Zavozc]; anglo-sax. Rôding donne le mot Servlng comme le terme b a s bret. Toué, Tivé.) « C o r d a g e à l'aide duquel on tire un allemand, hollandais et danois qui nomme la natte appelée vaisseau flottant pour lui faire parcourir un certain espace. » Baderne; ce m o t , aucun des dictionnaires que nous avons H o m m e , 1792. — L a Touée est très-bien peinte dans les pu consulter ne nous l'a montré. Il semble avoir été emv e r s que voici : prunté ii l'anglais et avoir été fait de. Scrt'c [to], dans le sens .. Dont malbclots craignanlz destre trouée (que la nef ne fût trouée), de Preservo [lo], Préserver; du lat. Servare, Garantir, ConLegieremeut >• (vite) « feirent vne Touée. server. La fonction de la baderne est, en effet, toute conCables greslios on abuste et apreste, servatrice.) (Proprement : Gardien du câble.) Baderne.— A. lesqueull bien est lancre toute preste; Tougslagning, s. ( D e Slaae, fait de Slag, Commettre.) Comf l a baller cbascim feit son effort. » J . P A R M E M T I E B , Chant royal. ÇS'. E s - b a r e . ) — L a Grande touée (Au^\. Shcet shot; d a n . Z ) « - mettage.— Tougsplcdsning, s. (De Spleds, Épisser.) É p i s tr/t'gt toug) est un câble composé de trois câbles épissés bout à sure.— Tougviskcr, s. (De Viske, Essuyer, Frotter, T o r b o u t ; la Petite touée (Dan. Pligt long) ne se compose que de cher.) Ecouvillon de corde.—Toitgvocrk, s. [Vœrk, de l'angl.J e u x câbles. On verra à l'art. 1. Hosta que, au.Moyen A g e , sax. lV~corc, Travail.) Cordage. v a

r

la P e t i t e touée était, comme aujourd'hui, de deux câbles de 6 0 0 pieds chacun. — T i r e r un navire à l'aide d'une T o u é e , c ' e s t le Touer; se haler sur un cordage attaché à une ancre, à un autre navire, à une caisse flottante, enfin à un point f i x e quelconque, c'est Se touer. (De l'angl. Ton' [to], fait de l'aiigl.-sax. Téon [ T é o n e ] , ou Teogan [Téogane].) (Gr. mod. 'PspouÀz.totûw ; ital. Tlramollare una пасе, Tonncggiare, Tonsiezarc, Tonegarc, Tonneggiarsi ; vénit. Gegontare, Licgornarsi, Gegotnarsi; esp. Atoar, Atrar; port. Espiar, Espiarsc, Levar a tôa; basq. vulg. Hala; angl. Warp [to]; ail. Bu sieren [ce verbe, le suéd. Bogsera et le dan. Bu.verc, qui ont l a même signilication, viennent du holl. Bcegseeren, dont les composants sont : Boeg, l'Avant du navire, et Seeren q u e nous ne voyons dans aucun des dictionnaires qui sont sous nos y e u x , mais que nous croyons pouvoir rapprocher J e l'ail. Aérien, T i r e r , Tirailler. Nous n'avons pas su trou v e r l'origine de Zerren, qui est isolé dans la langue allem a n d e . Peut-être est-ce du préf. Zcr, marquant l'Effort, q u ' a été fait le verbe sujet de notre examen. Boegseercn, J a n s le sens de Haler, T i r e r , est analogue à l'angl. Boivsc, d o n t la première moitié est comme le Boeg hollandais, et d o n t la seconde nous reste inconnue]; holl. Boegseercn; d a n . Buxere, Varpe; suéd. Bogsera, T arpa; rus. Завезть [Zavestê], Завозить[Zavozite], Бугспровать [Bougsirovate] | э у т с п р о в а п 1 С я [Bougsirovatsia], Верповать [Vcrpovatc] Верповатся [Vcrpovatsla], Тянуться на завозахъ [Tianoulia па zavoza-h]; val. BSrci [a] [A bougsi]; turc, ledemèk £ ^ j C ' - ] ; mal. Hêla [ J _ B ] , Tarck [ , J j j l j ] , Tonda, Tounda r j j _ j ï ] ; tonga, Tolio; fr. anc. Tonnegcr.) L e verbe Toueresl Usité depuis assez longtemps; on le trouve, en effet, dans les Rooles d'Oleron, art. 3 , et dans quelques documents du x v i siècle. — V . Haller, Hansière. L

r

s

} J

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9

e

T O U E U R , selon l'orthogr. d'Aubin (1702); T O Ù E U S selon le P . Fournier, fr. anc. s. m. (De Touer. [X.]) Ancre j e touée.—Toùeur on Toucus ne se lit ni dans Gillel (168З) i chez Desroches (1687), et lorsque Aubin admit ce mot clans son art. Touer, il était déjà tombé en désuétude. Au ,-este, le P. Fournier ne dit L e Toùeur que parce qu'il fait n

T O U G O U , tonga, v. Abandonner, Quitter, A m e n e r . — Tougou la! Amène la voile! — V. La. T O Ï J I N T A N (nn sonnant),.madék. s. (Tan, Terre.) Terre ferme. T O U K A N G [g sonnant peu) (téf)O u v r i e r . — Toukang

s

m a l . - (Proprement :

agong [g final sonnant peu). (Agong

Principal.) (Proprement : L e premier ouvrier. Constructeur en chef. — L e code maritime de Malacca, que l'on croit rédige au x m siècle de notre è r e , nomme souvent un Toukang-agong, lequel avait à bord des fonctions qui l'assimilaient au sous-officier que nous appelons aujourd'hui le Premier maître de manœuvre. ( V . ) Il était sous les ordres du inalein ( V . ) , comme on le voit dans le chap. 8, où il est dit que le malem, quand le navire va prendre la mer, doit faire disposer tout le gréenient. L e rédacteur ajoute : « L e malem a sous lui, pour diriger ces préparatifs, le Toukang-agong, qui ordonne aux hommes de l'équipage de tout préparer sous la direction du Toukang-kanan ( V . ) et du même code, du Toukang-kiri. ( V . ) « L e § 6 , chap. I ordonne que, si un homme de l'équipage refuse d'exécuter un ordre donné par le Toukang-agong, le marin qui a résisté à l'autorité de ce chef doit être remis au Djourobatou ( j ï b j ^ a . ) ( V . ) : pour qu'il le fasse frapper de sept coups de bâton. — Quand deux esclaves, homme et femme, avaient entre eux un commerce illicite, ils recevaient la bastonnade, qui leur était appliquée par tout l'équipage au Poutaran laouang ( V . ) , en présence du Toukang-agong. (Chap. 11.) — Une des rédactions du code de Malacca, que M. Dulaurier a fait connaître à M . Pardessus, el que ce savant a publiée dans le v i v o l . de sa Collect. des lois maritimes, dit : « Les matelots dépendent immédiatement du e

ER

e

Toukang-agong. Dans le code de Makassar, le nom de Toukang-agong est donné au Djouromoudi (^Ci^j^.). (V.) Toiikang-alououan (Alouoan [ j j i » ] [ V . ] ) , L e Maître de l'avant. C'est le titre que le code maritime de Makassar, chap. i , donne au Djourobatou des Malais. — Toukange r


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1470

gantong-laïar (y^çyJs' Z>J>), mal. anc. s. (V. Gantonglaïar,) Toukang-kanan (n (in. sonnant),le Toukang de tribord. (Kanan [ ^ / ^ 1 , La droite.) Au x m " siècle de notre ère , et sans doute avant cette époque, le Toukàng de tribord était une sorte de contre-maître, obéissant au T o u kang-agong. (V.) Le code marit. de Malacca dit, chap. i , « Que le Toukang-kanan et Toukang-kiri soient comme des scheïkhs » à b o n i , pour le respect qu'ils doivent inspirer) ; « qu'ils s'acquittent de leurs fonctions de concert avec le Toukang-agong.-.. » Les matelots sont placés sous le c o m mandement des Toukangs du navire. ( V . Toiyapyo;.) — Toukang-kapal, (Xh , Kapal, N a v i r e ) , Charpentier constructeur de navires. Marsden, p. 90. — L e Petit .interprète mal. appelle le constructeur : Toukan kayou di kapal; mot à mot : Ouvrier, Bois (Kayou), de n a v i r e . — Toukang-kiri, L e Toukang de bâbord. (Kiri [^jS], La gauche.) L e rang et les fonctions de ce Toukang étaient les mêmes que ceux du Toukang-kanan. ( V . ) — T o u k a n g - p a k k a l . {Pakkal Calfater.) Calfat. Petit interprète malai (iU'ir,).— Toukangtenga. (Tcnga, o u , comme l'écrit Marsden : Tangal'i [ i x > ] , Milieu.) Nom d'un marin qui avait l'inspection sur la partie du milieu du navire, comme le Toukang-kanan l'avait sur le côté de tribord, et le Toukang-kiri sur celui de bâbord. L e code de Malacca ne nomme point le Toukang-tenga, et il paraît que le toukang-agong remplissait les fonctions de cette espèce d'officier, en même temps qu'il avait une inspection générale sur tout le navire. L e code de Makassar, chap. 8, dit : « Tous les agrès sont placés sous l'inspection du toukang-agong; du Toukang-tenga, du toukang-kanan et du toukang-kiri. » c r

v

T O U K O H (iSy), tiang [çjS

mal. s. Étambrai du mât. ( V . Abam

— La pièce de bois sur laquelle tourne la

rame dont on goudille. TOULAK

BARA ( j l ^ y ) ,

mououat-an (^y\y

mal. s. Lest. — V. Alas

-J|).

T O U L L T E , lasc. s. (Du port. Tolete.)—Le lieutenant T h . Roebuck, p . 8, art. Bclaying pin de son Engl. and hindoast. naval dict. ( i 8 i 3 ) , écrit : Tolut, Toolut. T O U L L T I L R F . S , fr. anc. s. f. plur. ( D e Toulet, pour T o l e t . ) Ce « sont pièces de bois appliquées sur le vibord d'un bateau , » et « sur lesquelles appuyent les rames. » Explicat. de divers termes, etc., Ms. du x v n siècle, Arch. de la Mar. — V. Toletiere. c

T O U L I N K , fr. s. f. (Transcript. de l'angl. T o i v - l i n e [ V . ] , et non pas des mots français Toue-Ugne (Ligne pour touer], comme le pensait M . O'hier de Grandpré [Répert. polyglot. de la mar., 1829]. M. de Grandpré a donné pour synonvme à Tnulinc : « Tonine, ou plutôt Tonenine. ., Tonine n'est point en usage sur les navires français; peut-être les P r o vençaux l'ont-ils dans leur langue; ils l'auraient fait de l'ital. Tonnegio.) (Gr. vulg. Aavreâva; ital. Tonnegio; vénit. Gegàrito; esp. Remolque; port. Ton; bas bret. Toulin[e], Twlin; basq. Toulinia; aW./agtross; holl. dan. suéd. farp; rus. 3aao3l> [Zavozc]; turc. Iedèk Cordage qui sert à touer, à remorquer un navire. T o u l i n e , qui est un synonyme de Touéc, n'était pas entré dans le vocabulaire écrit, avant 1825. Willaumez est le premier qui recueillit ce m o t ; il est étonnant que Romme ne l'ait pas admis dans l'édition de i 8 i 3 de son Dictionnaire, car il était prononcé

tous les jours à bord des bâtiments français, en 1811, quand nous entrâmes à l'École de marine. T O U L L , bas bret. s. m. T r o u , Creux — Toull ar kaz, Trou au chat. — Toull ar kabestank, Aniolette.— Toull ar kanot, Lumière du canon. — Toull tlizour. (Mot à mot : Creux sans eau.) Selon le P . G r é g o i r e , on appelait ainsi YOssec ou la Scntine. Toull dizour désignerait très-naturellement le fond décale quand il est épuisé d'eau, complètement étanche.— Toulla, v. a. Percer. — Touller, s. P e r ceur. — V . Loczeau. T O U L L E D , bas bret. s. m. (Du fr. anc. Toulet.) T o l e t . — TouIIctèr, s. f. Toletiere. T O U L O U M B A (A-»JLÏ) ou T I I O U L O U M B A ( w ) J Î ) , pers. turc, s. Pompe. — Touloumba tehèkrnèk ( ^ . C ^ S ç s . v. a. (Tclièmèk, Tirer, Attirer.) Pomper.

A-^JÙ"),

T O U M B A K A R I N A , ar. côte N . d'Afr. v . (De l'ital. Tombant [ V . ] ; et de Karina. [ V . ] ) Caréner, Abattre en carène. — V. Raked karina. T O U M B A Z ( j L ^ j j ) , turc, s. « Barque un peu large, dont on se sert pour ponton. Bac. » Dict. turc-fr. et Jr.-tttrc de M. Kieffer et X . Bianchi, p. 3/,3. v T O U M P A N G - A N (n sonnant) ( ^ U ^ ) , Transport, Passage, Traversée.

mal. s. Fret,

T 8 N (Tonnait, ou fin. sonnant à peine), val. s. ;Du lat. Tanare, Tonner.) Pièce d'artillerie, Canon, Bouche à feu Tonap (Tounar), s. Canonnier. TON A ( A ) (A touna), val. v. n. (Du lat. Tanare. [V.]) T o n n e r . — Toiiet, s. Tonnerre. T O U N G A , npnv.-zél. s. L e Mouillage, le Lieu où l'on est à l'ancre.— Nous ferons remarquer que ce m o t , qui a la plus grande analogie avec le Toulanga de T o n g a , diffère très-peu de Pottnga (V.), qui, dans la langue des NouveauxZélandais, signifie Ancre. — V . Koupanga. T O U N G G A ou T O U N G G O U (jSXï), mal. v. (Regarder, Observer, Garder.) Faire le quart, Être en vigie. — Roorda écrit : Tonggo. TOUNGGAL ANG'IN ( ^ ¿ 1 J & o ) ,

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Toungga

[jSwjLj'], Observer; et d'Ang'in [ ^ ! ] , Vent.) Girouette.— V . Gada-gada ( b t f ) , Pengapoh. T O U N G G A R A {XJ->), mal. s. Sud-Est. ( V . T i m o r . ) — Raffles dit : Tung-gara, et il attribue ce nom au vent de Nord-Est; c'est une erreur, selon Marsden (p. 74 et 5 1 9 ) et selon Roorda. T O U N I T A O U , viti, s. Marin. T O U O U T A , tonga, v. (Tau, Être; Outa, Rivage.) A b o r der. — V. Ma Outa, Toutou. T O U P (* 9_y)j mal. s. Nom d'un navire caboteur qui, par sa forme et sa voilure, a de curieux rapports avec le chassemarée français. T O U P A N G ( ç l y ) , mal. adv. s. (Devant.) —Laier toupang ( A ^ y _/*!*•)« Voile de misaine. — Tiang toupang ( i _ j Mâ

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misaine.

T O U R , dan. s. Campagne, selon Const. Vilsoèt ( i 8 3 o ) . — Tour manque à I L Fisker ( 1 8 3 g ) , aussi bien qu'à Laurita Hasse (Dict. dan.-fr., 181.',). — V . Reise, T o g . T O U R A , hawaï, s. Cordage, C o r d e . — V. Taoura.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. T b ' P E S P A T (Tourbourat, t fin. sonnant), val. adj.'(Du l a t . Turbulentus, Agité.) Houleuse. T O U R B I L L O N , fr. s. m. (Du vieux fr. Eslrobellon [ V . ] , f a i t du gr. У.тро6о;, de отрезы, je Tourne.) ( G r . anc. AaiXordr; <rr. litt. mod. 'AVEIUXVÎ [Anémiki] ; gr. vulg. Троиолга -où àvéttou \Troumba tou anémou\ PoutpaXiocc [Eoujalida] ; ital. Turbine ; esp. Turbion, Turbon; port. Turbilhéio ; angl.-sax. ffindi yst, Pys; angl. Tornado, IVhirhvind; ail. IVirbclwind ; holl. Wcrvclwind, Draayaind; dan. Hvirvcl; suéd. JJrirfvel [ce mot et ses analogues dan. holl. ail. et angl., que n o u s venons d'écrire, sont issus de l'angl.-sax. Hnyrft, C e r c l e ; Hweorfan, Htvcrfan, Tourner, ? lat. Vertcre); bas b r e t . Strôbinel, Trô-wcnt; illyr. daim. Bjnga [ B i o u g a ] , Jfolwl, Vihar, Vitjc [Vitié] ; rus. Впхоръ \_Vi-borc\ Вихрь ТУ£-Аге], Вихря [Vl-hria]; turc, Guirdbad [iLo^S'] [de Bad { . J L J ) , V e n t , et Guirdan ( ^ И - ^ ' ) > Qui tourne], Qacirgha j"АС v->j] [de Qncir, Violent, Tyranuique] ; groënl. Annocrsoak ; chin. Kûn, Pdo-fong, Piâo, Tour; madék. Bivout, Tadiou, Talion; mal. Ang'in pouting [^j* i^r^]> Rnl'ong r ^ J b ] , Pousar-an ang'in [ ^ y è ! ^Jy*^}' touting baliong e j j ] . ) « Vent impétueux qui va en tournoyant » (

A c a d é m i e françoise ( 1 7 7 2 ) . — V . Puchot. T O U R E T . Nom que donne le P . Grégoire au Tolct (anc i e n n e prononciation : Toulct), dans son Diction, fr.-brct., a r t . Aviron. T O U R 1 C F . Faute d'impression que l'on remarque, p . 352, r^ i v , édition d'Amsterdam (17 17), des Mémoires du cardinal de Retz, où ce mot est mis au lieu de Coursie. Voici le pass a g e des Mémoires : « Dom Fernand Carillo, qui jouait au p i q u e t avec Joly dans la chambre de poupe, me jetta la p r e m i è r e épée qu'il trouva devant lui, en criant que j e la t i r a s s e . Il tira la sienne, et il sortit sur la T o u r i c e » (la c o u r s i e [ V . ] ) , « chargeant à coups d'estramaçon tout ce q u ' i l trouva devant lui. » L'édition Champollion ( 1837), p . Д53, porte : .< Il tira la sienne, et il sortit sur la Courni. » L ' é d i t i o n Petitot, t. m , p. 290, reproduisant la leçon de l ' é d i t i o n de Genève (1717), t. n i , p. 4 g 4 , dit : « Il tira la s i e n n e et sortit, chargeant à coups d'estramaçon, etc. » L ' é d i t i o n de 1842 (2 vol. in-18) supprime tout à fait la p h r a s e . Le manuscrit autographe de la Bibliothèque nation a l e présentele mot Coursie, assez difficile;! lire, à la vérité, p o u r qui n'est pas familier avec les termes de galères. Cette circonstance explique l'embarras des éditeurs. T O U R I L L O N , fr. s. m. (De Tour, Tourner.) Dans une b o u c h e à feu, c'est, de chaque côté, entre la culasse et la v o l é e , un cvlindre de métal autour duquel tourne la pièce q u a n d on lui fait quitter la position horizontale, et qui la o o r t e sur l'affût. ( G r . mod. Ilupyisxo; \Pyrghisko-s); rus. В е р т л ю г ъ [Verteliougue], Цапфа [Tsapfa]; holl. Oor.) T O Y P K E T I N A (Tonrkétina), gr. mod. s. f. (De l'ital. Trinrhettina.) Trinquette, Petit foc, Toitrmentin. T O Y P K E T O M I 2 T I K 0 N (Tourkcto mistiko-n), gr. vulg. . n . (De l'ital. Trinchetto. [V.]) Nom donné à la voile de ,nisai de certains petits navires, comme le MTTÉXOU, par e x e m p l e . — V . ПршраТ.ос. s

, i e

T O U R M E N T , vieux fr. s. m. (Du vieux fr. Tonnent. [ V . ] ) T o u r m e n t e . — « Mais ils eurent vent contraire et grand T o u r m e n t . » Conquêtes des Canaries par J. de Belbcncourt 1 4 0 2 ) , ch. 42. — « Comment Jésus-Christ appariait à saint p i e r r e dessus la mer, et aussi comment il voulut pour Dieu

1471

courir Tourment de mer. » Légende explicative d'un tableau peint, au x v i siècle, dans le vitrail de la 4 fenêtre, à l'abside de l'église de Montmort (Marne). e

e

T O U R M E N T E , fr. s. f. (Du vieux fr. Turmcntc [ V . ] et Tourment. [V.]) Synonyme de Tempêté. ( V . ) — » ...Grosse Tourmenté toute la nuit. » Journal du voyage de J. Parmentier ( i 5 2 ) . — a ... Sans mettre en ligne de compte les Tourmentes et les fortunes de mer, qu'ils " (les marchands chrétiens) «appréhendent beaucoup moins que la rencontre de ces corsaires. » L e P . Dan, Hist. de Barbarie, p . 3 i 5 . — « Nous voicy à quarante lieues du déboiicqueinent des Caïques, sans avoir plus suject de craindre ces grandes et subites Tourmentes qui arrivent d'ordinaire dans ces parages, dans le mois de septembre et jttsques à la lin d'octobre. » Le maréchal tCEstrêes à Scignc/ay, 7 septemb. 1680. 9

— V. Bouffement du veut, Elever ( s ' ) , Estrapade, 3. Mouton, Nef. T O U B M F N T I N , fr. anc. s. m. Gr. vulg. T o u p x E T i v a ; angl. Fore-stag-sad ; dan. Fokkc-stag-seil ; rus. (J)OKII [/•>//<•] ou ({)opT)-cmat;cc.\b [Fore staksèle].) Nom donné aujourd'hui à un Petit foc qui, dans les gros temps, sert à la cape. (V.) Autrefois ce nom était donné au Perroquet de beaupré, ou petit beaupré. — \ . 2. Beaupré. T O Y P N E A A A (Tournella), gr. mod. s. f. fDe l'ital. Tornare?) Garcette.—Toupvi'XXot o p i T d s p o X i a (Tournella ilritsarolia). ( V . ApiTcapoXia.) Garcette de ris. ( V . 2 - £ Î p i . ) — ToupvéXXa oaXau.icTpa (Tournella salamastra). (2»Xipâ(TTpï , de l'ital. Salmàstra. [ V . ] ) Garcette de tournevire. T O U R N E U R , fr. anc. s. m. Le Tourneur, faiseur de tailles ( V . ) et pollies ( V . ) , à 7 liv. par moys, qui sont pour trois moys xxi l i v . » Ce qui fut ordonné par les mariniers genncuoys (génois) pour la nef de Monscig. le Grand Maistre, messin- Charles Damboise ( i 5 o i ou i 5 o 2 ) . Ant. de CouHalls, Les faits de la marine, Ms. Bibl. nat., n° 7 168- 3'i A. — « Vng tonellier et vng Tornetir. •< Ibid. — V. Tornator. T O U R N E V I R E , fr. S. f. (De Tourner, et de Virer. [ V . ] Ce 110111, pour ainsi dire baltologique, exprime cette double action de tourner autour du cabestan une corde qui fonctionnera quand on virera cette machine.) (Gr. mod. KafiaXoépyavo [Âavalargano] ; ital. Capopiano, Cavo piano, Tornavira, Viradore ; vénit. Cao piano; géno. Cavo cian ; malt. Capu pian; esp. Virador de combes; port. Cabo de nia e larga; port. lasc. Virador; angl. Messenger, Voyal; ail. holl. Ktibclaring; holl. Kaabe.laaring, Kabellarga; dan. Cabcllaring; suéd. Kabcllarium; rus. Ka(îa.inpiiiin> [Kabaliaring), Ka6a.vnpl> |\ Kabaliarr); bas bret. Tourncfïr; ar. céitc N. d'Afr. Gaoualctla.) Cordage fort, et garni, dans sa longueur, de pommes dont l'effet est de retenir les garcetles, quand on joint la Tournevire à un câble qu'on veut rentrer dans le navire par son moyen. La Tournevire est tournée au cabestan, à la place du cable, dont le diamètre est trop grand pour qu'on l'enroule ainsi autour de ce treuil vertical. L e cabestan, en tournant, tire la Tournevire, qui, liée au câble par les garceltes, tire le câble et le rentre dans le bâtiment, apportant avec lui à l'écubier l'ancre que l'effort du cabestan .t déracinée. Depuis que le U-v a joue un grand rôle dans le gréement, on a fait des Tournevireschaînes; aujourd'hui que le câble-chaîne va, par chacun de ses anneaux, s'ajuster dans la base ferrée du cabestan, perfectionnée (i835) par M . le capitaine de corvette Barbotin, on ne fait usage de la Tournevire «pie lorsqu'on emploie un câble de chanvre. T O U R O N (n sonnant), bas bret. s. m. (Du fr. ; T o r o n . ) — V. Gôr.


GLOSSAIRE

1472

NAUTIQUE. Fusil, emprunt fait au turc Tufck [<_t,Cj_aJ'] ou

T O U R O U N D E R I - P A D A K A P A L ( JiS* S i j O ^ j j i ' ) »

v

-

a. (Descendre [ r o i / r o w n ] , Du [Deri-Pada], Navire [AVi/w/].)

Tu/en/..'

Armurier. — V . 'OITAOTIOIÇ.

1. T O W (Tou), angl.-sax. s. Étoupe. — V . C e m b .

Débarquer. ( V . Langgar D S l i J j . ) — Toaroun ka-darat, mal.

2. T O W , angl. s. (De l'angl.-sax. Teon [ T é o n e ] , T i r e r , Aller ou Descendre (ïn-rfara( [ O j l ^ ] ) à terre. (V. Naïk Conduire.) Remorque, Touée, Amarre d'un petit bâtiment. darat [VJLJJ!^ t J r ' ^ H — Totirotin-kan laïcr, Tou.rou.nn laïer, — In Totv, A la remorque, A la traîne, A la touée. ( V . T a k e [to] in tow.) — Toiv line. (Angl.-sax. Toli-line.) (Corde de Amener la voile ou les voiles. ( V . Baber laïer touée.) Touée, Touline. ( V . L i n e , Stream-cablc.) — 7'oic et Laïer [^J^].) — Touroun menouken, mal. anc. s. (Menou- tope, Remorque, Cable de remorque, Touline. — Towagc, ke.n nous paraît venir de Menoukar [fy^~\, signifiant : s. Action de touée; Prix payé par celui qui est toué à celui qui toue. (V. T o u e r . ) — Toiving, s. Halage, Action de touer. Échanger, T r o q u e r [Marsden, p. 338]. Menoukar a été fait — „V. Tracking. du verbe Toukar [ É c h a n g e r , et de Men [^j*], préfixe T O W H A N D - S A W , angl. s. (Totv, D e u x ; de l'angl.-sax. qui donne au verbe le sens transitif.) A ce compte, le T o u - Tuivtt, Twa, Tua.) (Proprement: Double scie à main.) A r roun-ménouken aurait été un homme chargé, à bord, de ce pent. (Roninie, 1792.) qui était relatif au commerce d'échange que l'on faisait à T O W A G I U M , bas lat. s. n. (De l'angl. Tarage.) — „ É« terre, quand le navire était arrivé à une escale. C'est par le etiain temporibus retrbactis debent in prato adjacenti et ¡11 code maritime de Malacca que nous connaissons le mot eodem loco, ubi praîdictoe domus et caya sita fucrunt, T o composé : Tourouu-ménouken, que paraît n'avoir pas wagium, quod impeditum est per levationem prœdictam. » connu Marsden ( V . p. 89, Turûn), peut-être parce que les Du Gange, qui cite ce passage d'un vieil historien, émet l'onavires malais n'ont plus cette espèce d'officier. Cette loi pinion que Towagium y a le sens de Remorque ou d'Action ne donne aucune notion sur les devoirs du fonctionnaire de mettre un navire en lieu sûr. C'est une erreur assurédont il s'agit; elle le nomme seulement cinq fois. Voici un ment. L e texte dit positivement (pie les personnes dont il article qui fera comprendre à peu près quelle était son i m est question, dans le pré et là où jadis existaient une maison portance à bord : « La portion attribuée dans le chargeet un quai, doivent, comme on le devait autrefois, un Hament aux gens de l'équipage est, pour les matelots, d'un lage, ou autrement un Chemin de halage, qui, dans l'état koven » (environ un tonneau); •< elle est, pour les hommes actuel des choses, est rendu impossible par la levée qu'un a libres et pour le Touroun-niénouken, de deux koyens. » faite. Dans l'échelle des punitions, quant à ce qui était du commerce adultère , le Touroun-niénouken était sur la même T O W A L O on T O W A T O , tonga, v . Pagayer, Ramer. — ligne que le monda (iy) (V.) ; il y avait donc une sorte Towato est probablement une faute d'impression ; Toivalo se d'assimilation entre les situations du jeune officier inférieur lit p. 8/j, 2 part, de la Philologie de Dumont-d'Urville; et et du Touroun-ménouken. Towato, p. i 3 5 . Jlo signifie aussi P a g a y e r ; il est bien évident que Towalo doit être un composé de ce mot, et de Toiv. T O U S E K (* sonnant comme ss) AR S T U R , bas bret. s. qui veut dire : Se lever et marcher. Marcher en ramant, ou (Composé de Tousek, Crapaud; et de Stur, Gouvernail.) faire avancer la pirogue avec les pagaïes; se lever en naCrapaud du gouvernail. geant, ou nager alternativement debout et assis. T O U T O U , taïti, s. Mouillage, Ancrage. _ V . T o n outa. T O Z A M E N T O , port. s. m. T o n t u r e . — C e mot, q u e R ô e

T O U T O U C , lasc. s. (Peut-être corrompu de l'hind. pers. Toukhtou, signifiant : Planche. L e lieutenant T h . Roebuck, Engl.and hindoost. naval dict. [I8I3], p . 25, écrit : Tootuk [Toutak].) Pont. — Djaron de toutouc pet; Balaye le pont.— Toutouc bigacar, Mouille le pont. — Reti date toutouc per, Jette du sable sur le pont. — Toutouc boutche car, Brosse le pont. — Toutouc souab car, Fauberde le pont. — Toutouc k; bitc/te (Bilchc, Milieu), Entre-pont.

ding (Dict. de mai:, 1794 , p. 108) donne comme synonyme de Tortura ( V . ) et de Curvura, ne se trouve dans aucun des dictionn. portug. que nous avons sous les yeux.

T O U W , holl. s. (De l'angl.-sax. Toiv, Ëtotipe.) Corde, Cordage, Amarre. — Touw-wcrk, Cordage, Manœuvres, Filin. ( V . Tottgvœrk.) — ,. Hy is schuldig den koopluiden te wijsen die Touwen ende koorden daer hy mede winden sal » (il [le patron du navire] doit montrer aux marchands [qui lui confient leurs marchandises] les cordages et filins avec lesquels il doit embarquer [les tonneaux, pipes, etc.]). X des Jugements de Damme. Les « Touwen ende koorden » des documents que nous citons composaient ce que, en France, on nommait le Guindage. *

TOWÏOXPK Xîpdi>8.

m e

T O L ' Y , chin. s. Ouragan, vent, Trombe. T O U Z L U SOU Touz Sou

Bourrasque,

Tourbillon de

tui'c, s. (Total'à,

Salé; de

Sel.) Eau de mer. — V. Dèn-yz souï

(^j*èjSi),

(j~e).

TOY<l>EKZHy. (Toufekzi-s),

gr. mod. s. m. (De Toî/ôsxT,

T 0 1 1 ( A ) (A totchi), val. v. ( L e même que l'illyr. Tocsiti [ T o t c h i t i ] , Corroder , Consumer , et que le rus. jTTo'inmb [Totchitc], Ronger, dont le rad. IITeK a fait les mots qui e x priment l'idée de : Couler, Courir, Aiguiser sur la meule, etc.) (User.) Raguer. (Totchitoaré),

val. s. Baille.— V . P b - i c a n ,

T R A B A C O L O , vénit. illyr. daim. s. m. (Étymol. inconn.) Nom d'un navire fort en usage sur les deux bords de l ' A driatique. Presque toute la navigation marchande à Venise, à Triesle, à Aucune, à Pesaro, à Pola, à Raguse, etc., se fait au moyen des Trabacoli. L a forme du Trabacolo, qui n'est pas sans analogie avec le Chasse-marée breton, et dont le plan horizontal a la figure d'un ovale un peu plus pointu du côté de la poupe que du côté de la proue, cette forme est celle de beaucoup de barques. Son étrave (Carotso od prove) s'élève de quelques pieds (cinq ou six, parfois) au-dessus de la ligne du pont; la tête de cette pièce (Cavo da prova), qui est assez large, est couverte d'une peau de mouton (Kappa). Ses écubiers sont les prunelles de deux gros yeux peints de couleurs éclatantes. La tête du gouvernail, qui s'élève un peu moins que celle de l'étrave, dépasse l'étambot (Carotso od carme) d'un mètre au plus; elle se recourbe un peu vers


1473

GLOSSAIRE NAUTIQUE. L a v a n t . La barre de ce gouvernail n'entre pas dans une mort a i s e pratiquée au safran, mais elle reçoit le gouvernail. Elle n ' e s t pas horizontale, mais elle descend du point élevé où e l l e est fixée, sous un angle de a5 degrés environ, vers le p o n t , non loin du mât de l'arrière. L e Trabacolo a deux m â t s verticaux, plantés à égale distance à peu près des deux Carotsi, et un beaupré (Bastonc otl Jloka), placé à la gauche J e l'étrave. La voilure de chacun des mâts (larbori) consiste e n une voile (lëdro) trapézoïde, enverguée sur deux antennes. Quelques-uns de ces navires, parmi les plus grands, guinclent au-dessus de leurs bas mâts des bâtons, servant, dans c e r t a i n s cas, à gréer des perroquets ou Papajighi ; mais deux basses voiles et un foc qui se déploie sur le beaupré sont la v o i l u r e ordinaire des Trabacoli. Les garnitures de haubans d i f f è r e n t au gré du capitaine. Nous avons vu de ces navires q u i ont des haubans garnis d'cnfléchures, et, de plus, deux randelettes ou palans de charge, l'un à l'arrière du mât de misaine, l'autre à l'avant du Grand niât (Iarboro ad karme), s e r v a n t à l'embarquement et au débarquement des marchandises, et quelquefois, faisant l'office de haubans supplémentaires. D'autres ont trois ou quatre haubans simples à chaque mât, plus un haubana itague appeléMante-senalc t\.) ; d'autres encore n'ont pour haubans que des Mantescnali. La drisse du foc du Trabocolo est un Monta ou itai i u e , passant dans une poulie fixée à l'extrémité d'une petite p e n t o i r e ou Colonna, capelée à la tète du Mât de misaine (Iarboro odprove). Cette drisse est une sorte de cartabu serv a n t à divers usages, quand elle est détachée de la tête du f o c . Les Trabacoli sont pontés; ils ont un panneau entre les J e u x mâts, et, sous la Coverta; deux petites chambres, l'une à l'avant, l'autre à l'arrière, pour loger les matelots et le p a t r o n . — Joach. Stttll ne nomme pas le Trabacolo. T R A B A J A R , esp. v. a. (Pour l'élymologie, V. Travail.) T r a v a i l l e r . — « Se mandata echar abaxo todo el àparéjo de l o s jnanetes, y los quatro votalones de las alas de gavia, y v e l a c h o : pues uno y otro à mas de hazer perder el navio, y j i y u d a r à llevarlo para solavento, hacen Trabajar, mucho Iris palos.»Fernandez, Praclica de maniobras ( 1 7 ^ 2 ) , p . i 2 3 . / V . Antagalla, Cabezada.)— Trabajo, s. m. Travail, Fatigue. i L V . Vao. T R A B A R I A N A V I S , lat. (De Trabs, ou Trabes, P o u t r e . ) B a r q u e faite d'un tronc d'arbre creusé. — « Trabariœ, aninicae naves, quae ex singulis trabibus cavantur, quae alio 110n i i n e littoraria; dicuntur. «Isidore. — C e sont ces Trabariœ q u e Festus appelle Tmbicœ. T R A B A S S A N (n sonnant), serb. bulg. val. s. ( D u turc prabéjune. [ V . ] ) Tolet. T R A B E , IV. s. f. (Pour Trabs. [ V . ] ) S e lit dans le Dictionn a i r e des termes de blason, placé à la fin de la Nouvelle méthode du blason, par le P. Ménétrier. (V. Stangtie.) — « La 'Probe est aussi le bois d'une ancre, et dans l'ancre, la Trabe t r a v e r s e la Stangue perpendiculairement. Boler et Rodemack e n L o r r a i n e ; d'argent » (blanc) « à l'ancre de sable « (noir), „ d o n t la Trabe est d'or... (jaune). « On dit aussi quelquef o i s Trabs, et ce mot est masculin. » Encyclop. mélhod., Histoire, t. I , p. 1 73. — « Trabe, bois qui traverse la stan,rue d'une ancre par le haut. » Borcl, Diction, des termes du •vieux français, in-fol., \- sO, à la suite du Diction, clrmol. d e Ménage. ER

r

— » Sic ait, cl cuncti dielîs paremus ovantes; Hanc quoque dcseriniussedem. paucisque reliclis Vela damus, vastumque cava Trabe curriuuis a-quor. » V I R G I L E , Enéide, liv. i n , v. 1 8 9 . — \ ., sur ce passage, notre Tirgilius паи tiens Annales ma­ ritimes, mai i 8 / | 3 ) . T R A B O C C A R E , T R A B O C C A R S I , ¡tal. v. (D'¿boceare [ V . ] ; et de Tra, Outre.) Chavirer, Renverser. — V. Alberi. T R A B U Q U E ! ' , T R E B U Q U E T , cat. anc. s. m. (Vossius faisait venir Trcbuchctta du fr. Trébucher; L e Duchat pensait que Trébucher est composé de Tres pour Trans, Au delà, et de Buche, parce que* Trébucher, c'est, proprement, faire la culbute pardessus un tronc d'arbre duquel on ne s'aperçoit point, a et que tous les trebuchets sont traverses de quelque morceau de bois que soutient la planche qui fait Trébucher.Cette opinion est insoutenable ; Trébucher est une transcription de l'ital. Traboccare ( V . ) , personne n'en peut douter. L'ital. Trabocchetta ou Trabocchetto est un diminutif de Trabocco, fait de Traboccare.) Nom d'une machine de guerre à l'aide de laquelle on lançait des pierres. • E dixerein nos, senyor nos soin aqui venguts al seruey (servici] de Deus e al vostre, e proferini vos per los homeiis qui son aqui de Masella queus l'arem vn Trabttquet a nostra messio, deles entenes e del lenyani de les naus a honor de Deus e de vos. E nos haguem dreçat lo nostre Trcbuqiiet, e el fondini » (le Unîmes) « douant quels Sarrahiiis no bagnerei] e l s lurs... E la vn Trabuquet que nos aduyeni per mar - (qui nous advint par mer) « tira pus luny que ningún deis lurs. . Chron. del Bey enJacmc ( s u t siècle), cap. 64. 1

Т Р А В Е Р З А (Traversa), gr. mod. s. f. (De l'ital.) Essieu de poulie. Traversée. — V. Ta;íci. T P A B E P 2 0 (Traverso), gr. vulg. s. ni. (Transcript. de l'ital.) T r a v e r s . — У. HXayfcoç. ' Т Р А В Е Р З Ъ (Travene), rus. s. m. (Transcript. du fr. : Travers. Т Р А В И Т Ь (Travite), rus. v. a. (Métaphore hardie et d'un goût assez singulier. Dipana [Trava]signifie : Herbe,et IIIpaB i i i i i b [Travite], Faire brouter l'herbe. Par une première extension d e : Lâcher le bétail s u r l'herbe, on a fait lâcher les chiens dans la campagne, puis lâcher les chiens sur une bête fauve, chasser; puis lâcher une corde tendue.', Filer, Larguer, Mollir. ( V . Отдашь, О т д а в а т ь , П р п о т д а т ь . ) — Травишь капать (Travite kanate), Filer le câble. — Les ma­ rins russes disent : Travite kanate, pour dire : Avoir le nuil de mer, Vomir, Compter ses chemises.—Травить веревку (Travite vcrevkon). Filer un cordage, une amarre. — « Трави капать! (Travi kanate .'), imperai. File du câble!» T P A B I Z 1 M O N (Travyzimo-n), je T i r e ) A la traîne.

gr. mod.adv. (De Tp«6ÎÇ01,

T P A B I Z Û (Travizô), gr. mod. v . a. (Du lat. Trabo, )v T i r e . Selon M. Dehèque (Diri.gr.-fr.), TpaÊiÇ"! est une forme de Трабш, plus rapproché de Traho.) Haler ; Labourer le fond avec les ancres. — TpotSi,o> X O ' J - I (Travizô koupi), gr. mod. (Tirer la rame.) Nager, Ramer. — TfoôiÇoi TT,V итгатгpíav (Travizô ti-n bateria-n), Tirer sa bordée. On dit aussi : Рига.) то 7;upo6o)v£tov. ( V . ) — V. K o i - î ' J t o , Aáavti), l l w - r / a T î o i , iepvoi, 'TitTipsTÉo).

T P A B I £ I M O N (то) T O T K O V n i O V (To traviximo-n ton T R A B E J A N E , turc, s. (? Du gr. TpaÔÇ», j e T i r e . ) Tolet. koupiou, gr. mod. s. n. Nage. — V. K w - r , ) . 7 a í a , KioTTcútn. T R A B I C A N A V I S , lat. s. f. — V . Trabaria. T P A B Q T O N IIOAA (Travo to-npoda),-¿i: litt. mod. v . . T R A B E S , T R A B S , lat. s. f. P o u t r e , T r o n c d'arbre, et, (De Traherc, T i r e r , selon M . Dehèque.) Border l'écoute.— p a r synecdoque : Navire. I V. Каттарш Tr,v Î / . O ' T I V . a

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1474

GLOSSAIRE

T R A C C A R , malt. s. m. (De l'ital. Tm*% T i r e r . ) (Action .le tirer un navire à soi avec des grappins.) Abordage. — V. Ram bac. T R A C K OF A S H I P , angl. s. (Du lat. Tractas, Traînée.) (Trace du navire.) Route, Sillage, Eaux du navire. T R A C K I N G , angl. s. Halage. — V . T o w i n g . T R A D E - W I N D , angl. s., plus usité au plue. : Tradewinds. (Trade, Commerce, Négoce. Du fr. Traite, fait de Tractarc, traiter.)(Vents du commerce, appelés ainsi, parce qu'ils favorisent les navigateurs qui font le commerce, avec les pays auxquels conduisent, ou d'où ramènent des vents réguliers.) Vents alizés, Moussons.—« In our passage to the Island of St. Catherine's, we found the direction of the Trade-winds to differ considerably from what w e had reason to expect, both from the general histories given of these winds, and the experience of former navigators. >• Rich. Walter, A voyage... hy G. Anson ( L o u d . , 1769), chap. t\, p. /|5. — V . Monsoon.

NAUTIQUE. sage d'une rivière, d'un port. A Venise certains endroits, sur les canaux, sont affectés au passage d'un quartier à un autre; unies appelle Truglietti. C'est là que sont amarrées les gondoles de louage. ( Y . Gondola di posto.) Ces espèces de petits ports sont assignés aux barques, comme certaines places et rues le sont aux voitures de louage dans les grandes villes où ces carrosses sont en usage. T R A H E R P O R P O P A , esp. v . a. (Du lat. Traherc, T i r e r , Traîner.) Remorquer, Avoir à la Traîne. — . V . Vergantin. e

T R A Î N E , fr. s. f. (Des dictionnaires estimés du x v n siècle écrivent Traisne, et cette orthographe était usitée; mais les écrivains puristes se l'interdisaient. Ainsi, dans les Œuvresde Saint-Amant, imprimées chez Robert Estienne (in-4 , 1629), nous voyons, p . 14 "• « Qu'elle apporte et qu'elle rentrante, » et non Rentraiine. Cependant Saint-Aniand écrivait : M a u tre, Pai.ftre, L u i - m o m e , I.vle, Abi.sine, Accroistre, etc. Dans ces mots, l'.v est étymologique, et l'on avait raison de l'y maintenir; mais dans Traîne, Traîner, et leurs composés, T R A F E G A D O R , cat. anc. s. in. Que ce mot vienne de comment justifier l'introduction de Vs parasite ? Ménage avait Traficarc, dont, par parenthèse, l'étymologie est inconnue, imaginé un verbe Traxiaare, faitde7Vfl.r/, prétérit de Tra/10; ou de Trans jacere, Faire au delà de ce qu'on doit faire, mais si, au Moyen A g e , on trouve Trainare et Trenare, on ou encore de Fegangene; Voler (V. du Gange, voce : Fe- ne trouve point le prétendu 'Fraxinare. Jault lit justice de gangi), qui aurait fait Fegator, auquel on aurait joint Très, cette hypothèse de Ménage, et soutint que le subst. Traîne Troi<, pour dire : Triple voleur? toujours est-il que le sens vient de Trahina, fait de 'Fruhere. L e vieux français écrivait de Trompeur est celui qui est donné à ce terme par le ConTrayne. Dans ce mot, la syllabe 'Frai est longue, et c'est là sulat de la mer, chap. 94, édita Pardessus, dans ce passage : ce qui explique la présence de l'accent circonflexe sur \'i.) 1 E si per ventura los mercadores seran Trafegadores, ô la Corde qui traîne à la nier. Pendant le combat, on a soin roba que ells hauran portadano va Ira lo nolit que l's merde mettre autour du navire un certain nombre de ces corcadersdeuen donar al senyor de la nàu... — Y a-t-il queldages, afin que les hommes tombés à la mer puissent trouque chose de commun entre le Trafegador catal. et le bas ver là un premier moyen de sauvetage. — « ... C'est un milat. Trafegator au Trans fegator, recueilli par dom Carpen aussy bien que la manière dont un petit gentilhomme racle tier? Carpen tier crut que ce mot désignait un explorateur, un investigateur, et voici sur quel passage du Statut d ' A v i - nommé Plaimbeau, que j'avois, par ordre de M . l'amiral, gnon ( i 2 / | ' i ) notre auteur fonda son opinion : « Statuimus fait mettre dans la compagnie de Lasable des Gouttes, et quod tempore pacis transfegatores seu espiae aut exploran- qui, estant élevé en l'air par la bombe >> (V. ce m o t ) , « tomba tes vel exploratores maleficiorum vel guerrae, non veniatit à la mer, et se sauva en se prenant à une Traisne. »X£ marau ministre, 2 3 août 1704; autoneque habitant in civitate Avinionis. » Il est clair que les quis de Fillette-Mursay Transfegatores repousses par les magistrats avignonnais graphe; dossier du comte de T o u l o u s e ; Arch. de la Mar.— étaient des gens dont on se défiait; et nous pensons que ce A la traîne, locut. adv. (Gr. mod. Tpaêu;iuov; angl. In toiv; ital. A traino; basq. Trainia ; val. ./la edeK \ La édch]). pouvaient bien être des transfuges qui, s'introduisant dans la ville à la faveur de la paix, venaient surprendre les secrets Traînant derrière un navire. — V . Rimorchiare. de la defense et les porter aux ennemis de la cité. Si cette T R A Î N E R ESSE, fr. anc. s. f. (De Traîner.) Nom donné à supposition était admise, il faudrait que Transfegatores fût la bonnette basse latérale, qui traînait jusqu'à la nier, et que dans le texte pour Trunsfugatores, corruption de Transfuges. pour la même raison les Espagnols appelaient Rastrera la Mais si le statut ne voulut point parler des transfuges, le Traînante). — V . Bonnette, et Bonnette en étui. Transfegator lat, et notre catal. Trafegador seraient un seul T R A I R E L ' A N C H R E , vieux fr. v. a. (Du lat. Traherc, et même mot, désignant des hommes sans foi ni l o i , des T i r e r , Attirer.) L e v e r l'ancre. — « L i marinier Traistrent brouillons, etc. les anchres, et laissent les voilles al vent aler... » Geoff. de . T R A Ç A N T , fr. anc. s. in. (De Trigante. [ V . ] ) Dragant.— Ville-llardouin, Conq. de Constant. ( i a o 3 ) , p. 5o, lig. i - , .. Larga (navis) in popa in Tragant palmorum xxiv » (19 pi. S p o . ) Demande de navires faite par les envoyés de saint Fouis à Genes, en 1246. Rôle Ms. Bibl. nat. n Et sera large chascunedes naves en la pope en Tragant, 24 paumes.» Même rôle.

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T R A I T Q U A R R É , fr. anc. provenç. s. m. Nom donné par les charpentiers des galères à l'équcrre qu'ils traçaient sur le plancher de la salle des gabarits pour dessiner les rodes et les madiers. Ce Trait quatre, composé d'une ligne horizontale, nommée la Ligne de terre, et d'une perpendiculaire nommée Côté du trait, avait en italien le nom de Squadra. T R A G A R E L M A T , esp. v. a. (Du gr. anc. Tpwyoi, j e (V. Sgarramento.) Aujourd'hui les voiles carrées sont dites Croque, j e Mange.) (Proprement : Avaler la mer.) Couler à Trait carré, et l'on nomme Navire à Trait carré ou navire bas. — V . Dar al travès. carré, un bâtiment dont les voiles principales sont quadi a n T R A G E T T O , ital. s. m. (De Trà, Outre, Au delà [lat. gulaires: comme on nomme Bâtiment latin le navire qui Trans] ; et de Gettare, Jeter, Déposer, fait du lat. Jactare.) porte des triangles de toile pour voiles principales. Trajet, Passage d'un rivage à l'autre. — V . Passagio, T r a T P A K A P i i (Trakarô), gr. mod. v . a. ( C o m m e le malt. versa ta. Traceur. [ V . ] ) Aborder. ( V . l'Iposxpovou.*i.) — Tpaxoiôa, s. T R A G I I E T T O , vénit. s. m. (Forme du précédent.) Pas- Approche, Action de se mettre bord à bord.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. T R A L L , suéd. s. Caillebotis. T R A M E Z Z A , illyr. s. f. (Du suivant.) Carlingue, Étamb r a i d'un mât.. T R A M E Z Z O , ital. s. m. (De Mezzo, Milieu [lat. Médius); e-t d e Tra, Entre, Dans [lat. Intra].) (Proprement : Au mil i e u . ) Cloison. — V . Paratia. 1. T R A M O N T A N A , ital. s. I'. ( P o u r Stella tra-montana [ l a t . Trans montali], Etoile qui se lève au delà des monts q u i bornent l'Italie au nord.) Nord, Vent du N . ; Fort coup , ] e v e n t du Nord. ( V . F e r r o . ) — Les Catalans appelaient a u s s i Tramontana ou Tramuntana l'étoile du Nord qui, par r a p p o r t à eux, se levait au delà des Pvrénées. Ils nommaient é g a l e m e n t de ce nom la Grande Ourse, comme on le voit p . 16 de l'Atlas catalan ( i î v S ) , Ms. Bibl. nat. : « Devets sab e r que la Tramontana ha vu estellas qui la vogen de nit e d e j o r n , e aquestes ban nom, segont homs navegants : Charr o i s . » ( L e Chariot. Les pavsans du Lyonnais nomment aussi c e t astre le Chariot du Roi Henri, comme au x'rv et au x v s i è c l e la gent rustique française appelait la Grande Ourse \f G r a n d C u i r e [ o u grand chariot]. [ V . Transmontane.]) « ... Et de ce partit on , et aleron trots jornée entre T r a i i i o n t a i n e e t g r e c h . » Voyage de Marc Poi. e

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2. T P A M O N T A N A (Tramondàna), gr. vulg. s. f. (Trans<-ript- de l'ital.) Nord, et Vent du N . , ( V . B o p c u ç . ) — T p a p o v -rctva x a p T a ypy.îxo (Tramondàna karta graiko.) (De l'ital. Quarta di tramontana jjcr greco.) L e Nord J Nord-Est du c o m p a s ; L e vent du N . ^ N . E. — T p a u o v T o i v a xap-cx p.AICTPO (Tramondàna karta maïstro). (De l'ital. Quarta di tramontada per maestro.) Nord \ Nord-Ouest du compas; L e vent d u N . iN. 0. T P A M n i S , Mot barbare grécisé. N o m d'un petit navire q u ' H é s y c h i u s assimile à l'Acate et au Porthineion. « Tpdtfuriç, verôî àxaxoç, itQpôtu;. TivÈc uÀoia SypÊapixa. » Nicandre dit : « Tp*p.' iÇ 3Xx«wj<, àxâtù) tcoç. >• tT

T R A M U N T A N H A , géno. s. f. (De l'ital. [ V . ] ) A ent du nord.

Tramontana.

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T R A N C A L I N E , esp. s. m. Pour Trancanilc.(\.)— «Los T r a i i c a l i n c s de todas las eubiertas v las clattas de la pneu te, d e madera de Guachapeli y amarillo. » Hazon de las mcelidas... para en galeon nombrado Nueslra Seîior de Loreto ; M s . de 1614 à 1621 ; Bibl. de la Mar., n° 14245-3: T R A N Ç A N I L , TRANCANILÈ, esp. s. m. Tiaiiqucniii, T r a n q u e r i n , Gouttière. — « Trancanil, es un biaderò Inerte q u e liga las latas y baos de la cubierla con los maderos del c o s t a d o . « T h . Cano, Arte para fabrirar... naos ( 1611 ) , p. 56. . L e Nouveau Dict. de poche fr.-esp., par M. A . Bcrhrugg e r ( 1 8 Ì 9 ) , dit : « Trancanil, Courbes de vaisseau. >• Il n'y aucun rapport entre le Trancanil et les courbes; la goutt i è r e est une planche d r o i t e ; les courbes sont des pièces p l u s ou inoins coudées. ' a

T R A N D 1 L , bulg. serb. val. s. Palan. T P A H E l T b (Tranètz), B a r r e d'arcasse. •>

rus. s. m. (? De l'angl.

Transom.)

T R A N G H O T S A R A , madék. s. (Trang, Trangho, b r e , Maison, Cage; Sara, Flambeau.) Fanal. T R A N Q U E R I N , fr. prov. anc. s. m. (De l'ital; [ V . ] ) Gouttières du pont de la galère.

Cham-

Trincarini.

T R A N Q U 1 I J . A R 1 , lat. v. Calmer, Se calmer. — « Mare traiiquillatur oleo. » Pline, liv. 11, chap. i o 3 . — V . Placali, Sedati. T R A N S B O R D E R , fr. v. a. (Mot hybride, fait de Bord

1475

[ V . ] , et du lat. Trans, Au delà.) (Port. Baldcar; angl. Cet [to] front one ship to tinnther; rus. Hepcrpvxamb [Pcirgrntijate], Heperpyamnami) [Pcrégroujivatc], IlepeAOxmnii [Pcrclojite).) Porter d'un bord ou d'un navire dans un attire. T R A N S E N N A , lat. s. f. (De Transirc. Passer outre.) Vae t - v i e n t ; Corde à l'aide de laquelle un bac traverse une rivière. — Est enim funis largus, linde Transenna dicitur, extensits funis. » Isidore. T R A N S F I L E R , fr. v. a. (Du lat. Fi/um,Yn, Ficelle; et de Trans, A u delà.) (Angl. Mari [to], Snake [to]; rus. Tpctinonamii [Trenntsovatc]; gr. mod. Ilspaccw çoÀÎSi [Pèrassô falidi].) Joindre deux toiles, au moyen d'un lacet de corde qui, ù travers d'oeillets, passe alternativement de l'une à l'autre. Par une extension qu'on ne saurait approuver, le verbe Transfiler est appliqué à l'action de lier avec une cordelette un faisceau de fils de carret, à celle d'attacher unctoile autour d'un cordage avec un bitord ou une ligue, ou de revêtir une jarre d'une robe de bitord, etc. T R A N S F R E T A R E , lat. v . a. ( De Fretum [ V . ] ; et de Trans. Au delà.) Traverser un détroit, Passer la mer. — >. Conducam et consiguabo vobis (navem) sanani stagnant, et completani coopéras, castello et omnibus rébus predictis et démuni cum effectu omnium rerum necessarium ipsi navi pro dicto passagio ad bonum inlellectuin sicut expedil babere navem Transfretantem ultra mare in passagio onra equis et peregrinis. " Contrats d'affrètements ( 1 2 6 8 ) , M s . J. 456, Arch. nat., publies par nous sous le titre de Pacta nautorttm, dans la Collect. des Documents inédits sur l'hist. de France. — V. A tant de rames par banc. T R A N S I R E V I I N N A V E M , lat. v, a. Aller à l'abordage. — V . Cbrona navalis. T R A N S M A R I N U S , bas lat. adj. (De Trans, au delà; et de Mare, M e r . ) (Rus. 3anopcKLB, aa, oe [Zamorskic, kaia, koi'e].) Qui porte, ou qui est au delà de la mer. —Pcregrinatio transmarina, s. f. Voyage outre-mer.— Passagiitm transmarinum, s. n. Passage outre-mer. — Quand saint Louis eut résolu d'entreprendre une croisade pour délivrer la terre sainte, il ordonna qu'on préparât une flotte capable île porter une armée nombreuse et un grand matériel de guerre. Des commissaires allèrent en son nom à Venise, à Gènes et à Marseille, pour traiter, avec les propriétaires de navires et les gouvernements de ces villes, du nolis des bâtiments qui lui étaient nécessaires. Marseille rédigea des propositions dont la bibliothèque Saint-Germain gaula une copie jusqu'à l'incendie qui détruisit tant de livres et de manuscrits. Ces propositions, citées souvent par les Bénédictins, avaient été recueillies sous le titre : Informationcs civitutis Massiliœ , tic passagio transmarino Ludovici Hegis. Nous avons vainement cherché une seconde Copié dé ce document curieux, qui, d'après les fragments qu'en ont cités les continuateurs de du Cange, avait de grands rapports avec les contrats de nolis et les propositions des Génois que hOus avons publiés dans la Collection des Documents inédits sur l'Hist. de France, sous le titre : Pacta naulortim. T R A N S M O N T A N E , fr. anc. s. f. (De l'ital. Tramontana. [V.]) Nord. — « Du cousté de la Tratisnioiilane aduola un gra/.jgroz, griz pourceau. » Rabelais, liv. IV, chap. 41. — « Je voy le ciel du cousté de la Transmoiitanc, qui commence sesparer » (les nuages qui commencent à se fendre). Id., ib., chap. a i . Quelques éditions disent à tort : Transimontane. On a dit auss>i : Transmontaignc. — « Et pour ee que la Transmontaignc et les autres estoiles septentrioiialles sont celles sur quoi les mariniers prenent reigle et advis,

185.


GLOSSAIRE NAUTIQUE;

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quand la nuit fresche et humide avait amene les ombres sur la face de la terre, Philothetes le maistre de la nel, a Jazon et à ses compagnons faisoit passer temps en devisant d'icelles estoilles que la gentillile rustique ont nomme le Grand Curie et le Petit » (le grand et le petit charriots). La Thoizon d'or, Ms. du x v siècle, Bibl. de l'Arsenal, n" -228. — V. Tresniontaiue. T R A N S N A V A R E , bas lai. v. a. (De Trans, Au delà; et de Navarc, pour Navigare. (Passer une rivière, un bras de r. « Bracino maris, quod strie tu m Sibilœ dicitur, Transnavato... » Thwroczius, Hist, de Hongr., i part., chap. i 5 . e

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T R A N S O M , angl. s. (Du lat. Transire, Traverser.) Barre d'arcasse. — « A beam or timber en.tended across the sternpost of a ship, to strengthen the aft part and give it due forni.» Mar. dietion. T P A N C O M Ï ) - K H H C b (Trarinsome-kniss) , rus. s. ni. (Transcript, de l'augi. Transom-knees.) Courbe d'arcasse. — V. C.iiinep-b. T R A N S P O N T I N , pour Eslrapondn. (V. Escoutille.) Quelques éditions de Rabelais disent fautivement : Transpo/tin pour Transpoz/tiu. T R A N S P O R T , fr. angl.holl.s.m. (Du lat. Portare, Porter; Trans. Au delà.) Action de porter des hommes, des marchandises, des vivres, etc., d'un lieu à un autre. (Gr. anc. <l>op-rr)yîo ; gr. litt. mod. Nauoto/.ta; illyr. daim, Izvaz; ital. Trasporto; angl. Conveyance.) — Transport est dit souvent par ellipse pour : Bâtiment de transport. (V.) T R A H C H O P T ' b (Traansportè), port, Bâtiment de transport.

rus. s. m. fDu fr. : ) Trans-

T R A N S T R U M , lat. s. n. (De Transire, Traverser.) Banc de rameur. — « Transtra et tabulas navium dicunturet ligna qua.' ex pariëfe in parietem porriguntur. » Festus. — « I.iuquere turn porlus jubeo, et considère Transtris.» V I R G I L E , Enéide,

liv. u i ,

v. 2 8 8 .

— - Précipites vigilate, viri, et considile Transtris. >• Jd., il,.,

liv. iv, v. 5 7 3 .

— « Considiiul Transiris, inteulaque brachia remis; Intenti expectant siglllim... » Ib., ib., liv. v, V. i 3 6 . — « Ipsi Transira novani, Qatnmisque anibesa reponuiit Kobora navigiis... » Id., i b . , v. 7 5 2 . Jam nautica pubes — " Autsilvis stringimi remos, aut abiele secto Transtra uovanl... .. SILLIUS ITVLICUS, Bell, pun., lib. vi.

— V . A tant de rames par banc, 2. Aplustrc, Gubernum, Jugum, Nomen, Sedile. T R A P , holl. s. (De l'angl.-sax. Tredd, Degré , Marche.) Echelle. — L e suéd. dit Troppa, le dan. Trappe, et le rus. Tpam>. — V . ^ltcmHiitja. T R A P O , esp. s. m. (Du fr. Drap, que Ménage croit être un motgaulois, eeque nous ne voulons pas lui contester, parce que nous ne savons pas le gaulois.) Selon Oudin, Tritpo signifie : Haillon, Torchon, Vieux drapeau; selon le Dice, marit. espan. ( I 8 3 I ) , il désigne poétiquement la Voiluredu navire.—« I r a todo Tràpo, » Aller toutes voiles dehors, Naviguer avec toute sa voilure. T R A Q U E T E , port. s. m. (Même prig; que l'ital. Trinchetto. [ V . ] ) Trinquet, Voile de misaine.—Moraës définit: mal ce mot quand il dit : « A vela do mastro mais alto do navio.. » A l'époque où écrivait Ant. Moraës ( 1 7 8 g ) , le mât le plus élevé du navire était la flèche de perroquet qui portait

le cacatois (Subie joanetc). Au x v siècle, quand le grand mât de hune était le plus élevé des màis, sa voile se n o m mait : Traquete da gaven. ( V . ) Alors la voile de misaine se nommait : Traipiete ou Traquete (lavante (V. Catur), n o m qui est resté traditionnel dans la marine portugaise, où il est encore en usage. — « Desaparelhanilhe T r a q u e t e . . . » Comment. Dalboq., parte n i , cap. i 5 , p. 74. — « . . . Mas tardando milito em chegar, nani pudendo soffrer a sella largamos os Traque tes dàuanle e arribamos a elle... » (mais comme il tardait beaucoup à nous approcher [le galion], parce qu'il ne pouvait bien porter la voile, nous larguâmes nos trinquets d'avant, et arrivâmes à lui): Roteilo de D. Joli, de Castro, 8 janv. 1541.— « A 22 de Janeiro de 1541, nos fezenios à velia dà agoadado Xeque : sendo noue horas do dia, ho vento era lesnordesle gallerno, gouernamos ao lungo da r i beira, nani leuaùdo mais veilas que Traquetes (lavante e mezeuas. »-Id. (V. Sinai.) — Traquete du gavea. Trinquet de gabie, Huilier. — « De noute ate ainanliecer gouernarnios aloeste (al ocste),nam levando papaligos, riem Traquetes de gauea » ( n e mettant dehors ni les pacfis[ou basses voiles] ni les voiles de hune). Roteiro de Doni Janni de Castra, 22 janv. i 5 4 i , p. 22. T R A R I P A R E , ital. v. a. (Du lat. Trans, et Ripa.) d'une rive à l'autre; Passer un fleuve, un port.

Passer

T R A S S A , isl. s. f. Cordage de chanvre, Câble. - — V . Akkéris-Strengr, Kadall. T R A S T O , vénit. s. m. (Corrupt. du lat. Trans tram.) Banc; Bau, Traverse de la gondole. Il y a deux Trasti dans cette embarcation : l'un, placé près du milieu de la longueur, s'appelle Trusta da mezza barca; l'autre, plus à l'arrière, s'appelle Trusta da sentina. — V . Gondola. T R A S T O L I N O , vénit. s. in. (Diminutif de Traslo.) La traverse placée à l'arrière du Trusta da sentina, plus petite nécessairement que celle-ci, s'appelle 'Brustolino da pope. Deux petites traverses, façonnées en escalier, qui se mettent en arrière du tillac de proue de la gondole, ont aussi lenoni de Trastolini. T R A T R O U , madék. s. (Tranquillité.) C a l m e — V . Met?. T R A T T O D I C O R D A , ital. s. m. (De Trattare, ital., venant du lat. Tractare, Toucher.) Coup de corde.—«...Sotto pena al padróne... et al marinaro o passagiero d'haver incontinente quattro Tratti di corda in pubblico. » Droit marit. de Malte ; Statut de i63o, chap. 6. T R A U , cat. anc. s. in. (Du lat. Trabes, Poutre, Solive.) Le Consulat de la mer voulait que tput contre-maître de navire sût Stibar à Tran. (V.) L e sens propre de cette locution a arrêté les traducteurs et commentateurs de la vieille coutume catalane. Capniany traduisit Tran par Fcsp. Palanca, et il eut raison; M . Pardessus (t. i l , p. 70, Colteci, des lois marit.), supposant que Palanca avait, dans ce cas, le sens de Levier, traduisit : Stibar à Trait, par : « Estiver de vive force. » Nous ne pensons pas que ce soit là le sens de la l o cution catalane, parce que si l'on barotte un navire ( Y . Barotter), 011 ne l'arrime pas de vive force et avec des l e viers, l'art de l'arrinieur consistant à mettre en place toutes choses, de telle façon qu'on puisse déplacer celles dont 011 aura besoin, sans défaire tout l'arrangement de la cale. L a Palanca de Capmany ou le Trait (Trabs) du Consulat de la mer, c'est le <I>âXs; grec, dans le sens de : Chevron ou R o u leau à placer sous le navire qu'on veut mettre à la mer, ou tirer delà mer au sec sur le rivage. Pour préserver les marchandises de l'eau qui séjournait dans la Sentina (V. Stibar), on faisait une sorte de plancher ou sol (V. Cant) sur lequel on établissait


GLOSSAIRE NAUTIQUE. t o u t ce qui, du chargement du navire, devait être misa l'abri c l e l'humidité et de l'eau introduite dans le bâtiment par la p l u i e ou la grosse mer. Ce plancher élait fait, à clatrc•v-oie, par des poulies, des traverses, des chantiers, et c'est c h a c u n e de ces pièces de bois que le texte catalan appelle •j~ ait. Stibar a Tran ou à Trans, c'était arrimer sur traverse-*, s u r chantiers. r

T R A U R E EN T E R R A , cat. anc. v . a. ( D u lat. Trahere, T i r e r . ) T i r e r à terre, Mettre à sec sur le rivage, Ilaler sur l e r i v a g e . — V . Fou, Vaso.

1477

passé les premières Travailles. » Le Flambeau de la navigation (Amsterd., 1620), p. 32.—Le livre que nous venons de citer est le seul où nous ayons jamais rencontré le mut Travaille, dont nous ignorons l'étymolpgie. Peut-être, — car nous en sommes réduit aux conjectures, — Travaille n'est-il qu'une forme de Travail dans le sens de peine, douleur, danger, les bancs offrant des dangers aux navigateurs; peutêtre Travaille a-t-il été dit de Trabs , parce que les bancs de la basse Seine sont balisés avec des mâts ou perches. Au reste, Travaille se lit dans ce seul passage que nous venons de rapporter du livre de Guill. Jans/.oon ; ce qui nous ferait croire que ce terme était particulier aux pilotes de l'embouchure de la Seine.

T R A U T , vieux fr. s. m. (Pour Trina ou Tref. [ V . ] ) liasse v o i l e d'-un navire à voiles carrées. — « L e T i a u t neuf grand Ae la maistresse >< (du grand mât; francisation de l'ital. ArT R A V A I L L E R , fr. v. a. (De Travail. [ V . ] ) (Esp. Trababore de la maestra [ V . ] ) , « leTraut du trinquet de proue et l e b o u r s e t neuf delà hune, estimé le tout cent soixante vng jar; port. Travaillai-,- gr. mod. AOUXEUW, HapaCî'pvco. [V. Fatiguer.]! Supporter un grand effort, Souffrir des mouvee s c n s dix sols; le Traut vieil et le Trant du trinquet de p r o n e et le bourset de la hune de proue, à raison de... » Es- ments violents qu'imposent le roulis et le tangage. Un navire rimation faicle par le conte Pedro Navarre. — V.Sarsie, T r e u . Travaille, à l'ancre ou sous voile; une ancre Travaille, quand son câble éprouve une tension très-grande ; un cordage T R A V A D A , fr. anc. s. f. (Du port. Travados.) « Certains Travaille, quand il est fortement tendu par le vent, la mer, v e n t s qui, eu inoins d'une heure, font le tour du compas, et le cabestan un un palan, etc. L'idée de Travail, de peine, < j u i sont accompagnés de pluie, d'éclairs et de tonnerre. » de souffrance, appliquée à la résistance qu'opposent lecoracadémie française (1772). Ce terme était déjà dans le v o dage et le navire à des efforts qui leur font courir un danc a b u l a i r e des marins français au commencement du xvn* ger, et leur procurent une douleur que le vaisseau exprime s i è c l e ; on le trouve, en effet, dans les Merveilles de nature par des craquements que l'on a pu comparer à des cris, <Ju P . René François (1621). cette idée est déjà ancienne dans la marine. On la voit e x T R A V A G L I A R E , ital. vénit. v . a. (Même Orig. que Tra- primée, au commencement du x v siècle, par l'historien du bajar. [ V . ] ) Travailler, F'atiguer. — « Et gettatala in mare" Naufrage de Quirino. ( V . Travagliare). Les marins provenI ' a n c h o r a ) «stemmo attaccati fortemente,di continuo Traua- çaux durent prendre à l'Italie le mot Travailler, aussitôt . ' b a n d o la nane per gran spatio di tempo. » Natif, di Quiqu'il eut cours sur les navires de Venise, de Gènes et de rino (14З1), ap. Ramus., t. u , p . 206' E. — V . Affoccare, Pise; nous ne le voyons cependant paraître dans les dicp i a n e l l a , Traversia. tionnaires français qu'en 1 7 0 2 . Aubin ne le négligea point, quoique Guillet et Desroches, qu'il copia souvent, n'eussent T R A V A I L , fr. s. m. (Du bas lat. Tripalium,qui désignait pas cru devoir enregistrer ce ternie d'une heureuse énergie. l4> l i e u où le bourreau tourmentait le patient; Tripalium a T R A V À L H A R , port. v. a. (Même orig. que :)Travailler; u n e assez grande analogie apparente avec Trespetl et TreFatiguer.—V. Laborar. picil, mot dont,au n e t au 111 siècle, on se servait pour nomm e r la peine, le tourment, et puis le Travail de la femme T R A V A R , esp. port. v. a. (De la même orig. que le fr. e n c o u c h e . Les continuateurs de du Gange, et Ménage, hési- Entraves, rapporté par Ménage au lat. Trabs, Poutre. L'Ent è r e n t , quant à l'origine du motTravail, entre Tripalium et trave est en effet une : Trabs intra perles ctjtii.) Lier. — Y Trabs,Trave [ital.], Poutre. Trave, ou son plur. Travi, aura siendo los planes (V. Plan), y qnilla losfundaiiientos de esta f o r t bien pu être le nom primitif de la construction de quel- obra, de que Iratavs » (la construction du navire) mal se q u e s poutres que les maréchaux font élever pour ferrer les podran fprtificar, Travar, y fortalecer : si de principio no c h e v a u x difficiles, et qu'ils nomment Travail. Notons, poni- lo van... » T h . Cano, Artc para fabricar... naos (161 1), n e rien négliger, que le russe a Тревога [Trevóga] et le poi. p. 3.',.—V. Ligar. f rivoga, qui signifient : T r o u b l e , Inquiétude, A l a r m e ; le • T R A V E , liai, anc. s. f. .Du lat. Trabs.) (Poutre, Solive.) ,-tisse a aussi Т р е п е т а т ь [Trépctate], dont la relation avec le bau.—V. Baglio, Rao, Sbaggio. j t . Trcpit/are paraît raisonnable, et qui signifie : Trembler, T R A V E L E R , angl. s. (De 7b travel, Aller, Marcher, C r a i n d r e , Avoir peur. Devons-nous ajouter que, dans le g r e c , Apscw signifiait Agir, Etre actif?) Peine, Fatigue, Souf- Passer, que N . Webster rapporte au fr. Travail, bien qu'il f r a n c e . — « Mais soudainement cordes furent rompues et prit sembler plus naturel de le rapporter au sax. Drtfan [Dréfane], qui, signifiant : Pousser, Repousser, a une cern i â t s brisés, et tous eux tant lassés que plus n'en poutaine analogie de sens avec Travel/ [Proprement:Voyageur.) v o i e n t , dont aucuns d'eux, pour supporter le Travail, se couc h è r e n t sur les coites et les couvertes de leurs lits de champ, Racambeaii. L'office rempli par ce cercle, qui va et vient le long d'un mât, justifie assez bien le nom de voyageur e t laissèrent leurs vies branler aux dangers de fortune, qui que lui ont donné les Anglais. c o n d u i s i t leur navire par tourmente jusque dans l'île de C y t b e r é e . « C/traniijucs de Jean d'Anton, 111 part., chap. 3o, T R A V E R S , fr. s. m. (De l'ital. Truvcrso, fait du lat. p . (iGj édit. dit bibliophile Jacob (18ЗД). Transversum.) (Gr. mod. Tpaêipao; bas lat. Treûz; val. T R A V A I L L E , fr. anc. s. f. Banc.—« Celuy qui veut aller -4atopea[ZflM;//v rt];rus. Tp.iBep3T>; [Traverse.]) A le prenJ e Hableneuf (le Havre de Grâce) <• a Rouan, prenne un dre dans son sens positif, le mol Travers, appliqué à un o n d c u r ; il vous faut aller avecq la marée parmy les p r e navire, désigne la ligne qui mesure son épaisseur, à un m i è r e s Travailles ou bancs secs, qui s'estendent depuis Hapoint donné de sa longueur. Etre, par rapport à ce navire, - b l e n e u f jusques à Honneur zudest, le long de la terre du sur le prolongement cle cette ligne, c'est être sur le T r a y.iid ; les Travailles ou bancs s'estendent le long du coste sep- vers du bâtiment. Par métonymie, le côté du navire est tentrional de la rivière jusques à Quillebœuf; lors estes vous nommé son Travers. Etre Par le Travers 'illyr. Iz krivicc ; c

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1478 port.

GLOSSAIRE N A U T I Q U E . A

Traces; val. D'îmnpotiBT. [D'tmmprotive] ; rus. [Protivc]) d'un vaisseau, c'est être sur une ligne parallèle à sa longueur. Quand le marquis de Vdlette, dans sou rapport sur l e combat de Malaga (autographe, 25 août 170/,; dossier du comte de Toulouse; Arch. d e l à M a r . ) , dit : •< Je fus bientôt par le travers d'un quatrième (vaisseau) tpie le chevalier de Saint-Maure, mon matelot de l'avant, avoit déjà combattu, » il veut faire comprendre qu'il se trouva, par rapport à ce quatrième adversaire, de telle façon que les flancs des deux vaisseaux fussent parallèles, lin navire, dans certaines circonstances, présente son Travers ou son côté à la marée, au vent, au feu de l'ennemi. Nous avons dit ailleurs (V. Meltic) ce que c'est que Mettre en travers. (Gr. anc. et mod. 'Avaxor/sw»; gr. mod. 2/reXopai oxt TCxvia.)—« Lesamedi, an. .dudit novembre (1688), à 2 h. du matin, nous se sommes » (locut. provençale) • Mis à Tra-. uers >• (pour : En Travers) « attec nos deux huniers, ayant les basses voiles caigtiées pour attendre le jour. » Journal île la route du vuiss. le More, par Ant. Pub te; pilote, p. 5 ; Ms. Arch. de la Mari — V. Barque longue, Faire force de voiles, S'élever. riuomnB-b

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T R A V E R S D F S E I N E ( L e ) , fr. anc. s. m. La traversée ou le passage de la Seine, entre Ronfleur et Harfleur. La Coutume de Honfleur, datée de 1^27, que nous avons lue dans un des Registres de l'Amirauté de cette ville, contient un chapitre intitulé le Travers de Seine, dans lequel sont inscrits les droits pavés p a r l e s hommes, les animaux et les marchandises pour la traversée de la rivière. On y remarque cet article singulier : « Item, si vn juif passe le Trauers de Seine, il doit quatre deniers tournois, et vue juifve quatre deniers tournois ; et si elle est en p r a i u e » (enceinte; (lu lat. Prœgnans, qui fit le vieux franc. Prains. Ce mot fut spécialement appliqué aux truies pendant le Moven Age, selon la remarque de O. Carpentier; et voilà pourquoi, sans doute, on le trouve dans cet article de la coutume r e latif aux juifs. Ajoutons, puisque le hasard nous a conduit à donner l'élvmologie du mot Prairie, que ce mot est probablement celui dont on fait par corruption : Pleine, applique à la femelle qui porte ses petits. L e ht.P/ena n'est, selon nous, pour rien dans i'/rine.), « elle.doit huit deniers. « Registre coté n° 69 et 7 0 ; Arch. du commissariat des classes à Houfleur. 1. T R A V E R S A , ital. anc. s. f. ( O u \ u t . . Transvasant.) Traversée. — • Pigliammo vno pilotto moro per la T r a uersa del Golfo délia Mecea. » Viag. di giov. du Einpoli), ap. Ramus., t. 1", p. 146-E. ' 2 . T R A V E R S A , ital. anc. s. f. Traverse ou barricade employée pendant le combat à bord des galères.-En France, o n appelait Bastion l'ensemble des traverses de droite et de gauche. — « Trauerse sono i ripari, che si mettono per i l trauerso de i vascelli, quando si combatte, corne baricate, Annota per difesa di essiet délia gente. .. Pautero-Paniera, nav. (1614). — V . Sbarra. \ . T R A V E R S A , ital. anc. s. f. Traverse, pièce de bois faite pour éloigner deux autres pièces, ou pour les lier ensemble. Dans la composition du ber ( V . Vaso), on mettait des Traverse entre les Sifuli, pour maintenir dans leurs p o sitions respectives les deux branches de l'ogive: T R A V E R S A D E S K A R M O , ar. côte N.d'Afr. s.(De l'ital.) Proprement : Traverse de cabiliots.) Râtelier de ma-t n pauvres.. T R A V E R S A D D A , géno. s. f. (De l'ital. Traversait, [ V . ] ) Traversée. • •

T R A V E R S A R E , ital. v. a. ^Dtt lat. Transvcrtae.verser, dans toutes les acceptions de ce terme.

Tt.i-

r

T R A A E R S A T A , ital. s. f. Traversée, voyage outre-mer; Temps que dure ce voyage. — Bella Traversata, Belle traversée. — Traversutu lunga, Longue traversée.— V. T r a versa , Traversila. T R A V E R S E , angl. s. (Du lat. Transversupi.) Route composée de routes différentes et plus ou moins longues. Traverse board. Planche des routes ou de la route.) R e nard. (V.) — Traverse table. Table des routes faites en a.', heures. — IVork (to) a traverse; Réduire les routes diverses faites en un jour à une route unique. — Traverse (to), v . Traverser. — Traverse (to) a fleet, Traverser une flotte. — Traverse (to) sud, Traverser une v o i l e . — Varions traverses. Routes diverses et successives que fait un navire. — llenrv Matrvvavring (1644) écrivait Travers, Trtlvers-board, etc.— V . Traversia. T R A V E R S E D E G O U V E R N A I L , fr. anc. s. Г.—V. Tra­ versin. T R A V E R S É A L , T R A V E R S I , bas bret. s. (Du Гг.:) Traver­ sée. Trérnen est le mot celto-breton auquel les matelots ont préféré les deux corruptions françaises que nous venons de rapporter. T R A V E R S É E , fr. s. f. ( D e traverser. .J.Y.]) ( I t a l Tra, vcrsntn. Traversila. [ V . Passage.)) Voyage outre-mer ; Temps employé pour faire ce vovage. — Traversée belle, coin te. ennuyeuse, longue, pénible, dure, etc. — Traversée de tant de jours. — « J'arrivai à Belisle, le vingt huitième jour de mon départ d e la Guadeloupe; M . le maréchal d'Estrees n'avoit pas esté si heureux à sa Traversée ; il y avoit mis soixante sept jours. » Mémoires du marquis de Villette, an. 1 6 7 8 . — V . Sec (à). T R A V E R S E R , fr. v . a. ( D e l'ital. Truversnre. [ V . ] ) ( G r . anc. Пораазоы; gr. vulg. TaçiûEÛm, TpaÊEpactpei ; angl. Pas< [to], Go [10] thraug a passage; illyr. dahn. Primetati, Privatiti; ital. Tra ripare ; lat. Ab una ad alititn ripum trajieere : hongr. 'Allai evezni; poi. Przeplywac ; groënl. Ékar/mk, Ikarpok;

bas bret. Treûzi;

mal. Melapang

[ ^ 3 ^ ] . ) Passer

d'une terre à une autre, d'un bord à l'autre d'une rivière, d'un canal, d'un détroit, d'un port. — Traverser une uncre (Angl. Fish [lo] the nnc/ior; rus. В з я т ь якоръ на < [ > и n 11. [Vziate inknre ria fiche], П о л о ж и т ь якоръ вдоль б о р т а [Pologite iakorc vdolc borlu]), c'est, après l'avoir montée au bossoir en la levant, coucher cette ancre le long du bord, et l'y attacher. — Traverser une voile (Angl. Fiat [to] in ; esp. A travesar), c'est haler l'écoute de dessous le vent de cette voile, pour présenter au vent une plus grande partie de sa surface, afin de faire tourner plus aisément et plus vite le navire autour de son axe vertical. ' T R A V E R S I D I G A B B I A , ital. s. m. pl. Eloitgis (barres de hune). T R A V E R S I A , ititi. s.:f. Vent contraire, Mauvais veut. n Trauersia è il v e n t o , e'I mare, che trauagliano i vascelli nel porto » (dans la rade , « ò mentre nauigano li spingono doue non possono saluarsi. * P a n t e r o - P a n t e r a , Vocnb. nuut. (161/1).— « T r a v e r s e de vent, en terme-de marine, quand le vent et la marée poussent le vaisseau -à bord où il n'y a point de port; » ' D u e z (1674). C'est de là qu'on a dit métaphoriquement en français: A v o i r des traverses dans une entreprise; ce qu'il rie faudrait pas confondre, connue le. fit l'Académie française en 1772, a v e c : Etre traversé dans ses desseins. Etre traversé, en ce cas; c'est trouver un


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . c

1479

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o b s t a ' en travers de sa route ; Avoir une traverse, c'est e s s u y e r un coup de vent qui vous met en péril de naufrage. Travcrsia désigne aussi le Vent traversier.

de ['Histoire de Malte (in-4°, 1726), par Vertot, ce passage des Statuts de tordre de Saint-Jean de Jérusalem, tit. X X , art. 28 : « Les révérends chapelains qui feront la caravane i . T R A V E R S I E R , fr. anc. s. m. (Val. EapHi, de tpeuot seront respectez et bien traitez : enjoignant au vénérable yJBarAc dé tréhoule].) Nom d'un petit navire fort en usage général et aux capitaines des galères d'en avoir un soin tout particulier, et de les maintenir dans la possession où a u x v n siècle. Il servait aux petites traversées, au cabot a g e et quelquefois à la pèche. — « Mais comme il importe ils sont de manger au cap de la Travesolle, à coté du capiq u ' i l s arriuent promptement au dit port de Brest » (vingt taine. » A la p. 26g, t. n de VHistoire des chevaliers de de Jérusalem, par Baudouin ( 1G,'»3), on l i t : d e s meilleurs gardes de la marine qui étaient à Rochcl'ort), Saint-Jean „ n e manquez pas de les faire embarquer sur un Trauersier « ...Et leur reserver le droit de manger au bout de la T r a e t d e les faire partir aussy tost que vous aurez reçeu cette uersole, du costé du capitaine. » La traduction française l e t t r e . » Seignelay à Demuyri, intendant de la marine à R o - des Constitutions de l'ordre de Malte, par J. Caravita, prieur c b e f o r t ; /, mars 167g. Ordres du Roy, vol. n ° 47, p. 1 i g v ° ; de Lorabardie (Ms. Ribl. nat., S. F., n° 1908), p. 5 i 2 , t. 11. _ \ r c h . de la Mar. — « Je perdis un Trauersier que j'auois dit : •< . . . E t maintenus dans la possession de manger à la a r m é à mes dépens, et ce fut le seul bastiment que j e perdis leste de la Traversôla, du coté du capitaine. » L e sens de p e n d a n t que j e fus chargé de la garde coste et du soin d'es- cette prescription ne nous laisse aucun doute; il est é v i c o r t e r nos marchands. Mon Trauersier mené en Galice fut dent que la Travesolle, Traversole ou Traversôla était la r a c h e t é par vn Irlandois, qui le remit auec tout mon équitable à manger, que le capitaine y était assis au haut bout p a g e à vn marchand de la Rochelle pour me le rendre. » suivant les règles de l'étiquette ancienne, et que le chape'\J<rn. manusc. du marq. de Villette.-Mursay (année 1(184);' lain devait y avoir place à côté du capitaine, parce que sou \ r c h . de la Mar., p. 7 3 , l i g . 14. — V . Bastimens inter- caractère sacré commandait la plus grande déférence à rompus. tous les officiers qui pouvaient prétendre à cet honneur. Pourquoi la table avait-elle le nom de Traversôla, en a . T R A V E R S I E R , fr. adj. (Esp. Atruvesado, Travcsia ; français : Traversole ou Travesolle? Nous l'ignorons. La p o r t . Travcssia, Travcssdo.) Nom donné à un vent qui chambre de poupe de la galère était étroite, et la table des o u f f l e dans une direction perpendiculaire à la route qu'on vait y être mise dans le sens de la longueur du n a v i r e ; le v e u t faire. — « L e Traversier est un ternie dont on se sert cap ou bout de cette table devait être tout à fait à l'arrière d a n s cette mer » (la Méditerranée), « qui signifie le vent contre le banc qui le terminait, et qui, lui, était en travers. q u i entre directement par l'embouchure d'un port ou d'une Il est probable que ce banc (Scanno, fait d'une planche r a d e o ù l'on est mouillé, et contre lequel on se précau- clouée sur une traverse ou solive [Traviccllo] I était le siège t i o n n e , étant ordinairement le plus à craindre. » Henrv M i - du capitaine pendant le repas , et que la table avait pris le c h e l o t , Portulan de la mer Méditerranée, A m s t e r d a m , nom de ce siège. in-4°, !7°9TPA«I>HE mi T P A D H 3 , gr. anc. et gr.iitt. mod. s. m. (De T R A \ E R S I N , fr. anc. s. T o u t e pièce de bois mise en TpÉTrw, j e T o u r n e . ) — « Tpasjr,; WYSTOI TO TT,Ç VS'WÇ ytXkoc, t r a v e r s dans un assemblage de charpente reçoit générale- i<f- ou oî 0-xaXu.ol TÏOSVTOCI. Etymol. mag/i. Cette définition m e n t ce nom. Par exemple, celle qui lie horizontalement très-claire, constatant que h; rebord du navire sur lequel j s montants d'une bitte pour les consolider est appelée les scahnes ou tolets étaient fixés s'appelait le Traphex, n'a ' f r a v e r s i n de bitte. Les barres de hune et de perroquet pas satisfait J. Scheffer, q u i , en présence de ces termes si s o n t liées aussi par des Traversins; les baus du pont ont positifs, s'est demandé si le Traphex n'était pas le trou e n t r e eux des pièces qui les maintiennent en les liant, et dans lequel tournait la rame. Non sans doute ; le Traphex q u ' a n nomme aussi Traversins. — V . Tamisaille. était ce que, au Moven Age, on nomma l'Apostis ( V . ) dans la galère, ce que dans nos modernes embarcations on T R A V E R S O ( A ) . — V. A traverso, Palamara. nomme la Toletiere. — Les Grecs modernes, en reprenant T R A V E S , esp. port. s. (Du lat. Transversum.) T r a v e r s . — Tpaiprj? à l'antique nomenclature navale, Pont appliqué à la Y à la una galera iba al Traves » (allait en travers, dondésignation de l'espace qui, dans la carcasse du navire, n a i t à la bande, le vent la frappant avec violence sur son reste vide entre les roupies : * T o ui-raÇb twv ffroêoÇuXtov c ô t é ) , « si non que la quiso Dios librar, que fué un grand XEVÔV ô'iaarr,u.a. » u i i l a g r o , segund la foituna que la levaba. » Chron. de T P A X H A O N Û (Trahilonô),^. litt. mod. v. a. (De T p i / r , ff. Pero Nino, p. g 2 , — « A la noche saltô cl viento al Sur; e s t u v i m o s toda la noche de mar en Traves. » (Nous o p p o - \oc. [ V . ] ) Capeler. — V . Karcù.àpo). ç a t T i e s toute la nuit le travers [le coté] à la lame.) Rclacion T P . \ X H A 0 T ; ( 7 r a / v o V . ç ) , g r . anc.etgr.litt.mod. s. m. (Prode los capitanes Nodules ; Madrid, 1621. — « Eran na costa prement : Cou.) Capelage, partie du mât autour de laquelle se Portugal en Traves de hûn lugar que se chuma Sines. » tournent les manœuvres dormantes, comme une cravate se ( P a r le travers d'un endroit nommé Sines.) Azurara, Chron. tourne autour du cou. — •< ...Partes niali, qiiem et Arbode Guiné ( i 4 5 3 ) . — Estiveram assi todas as naos de mar rent vocare s o l e n t ( L a t i n i ) ; prima n-rÉpva, quae foramini, vel m T r a v e s ate pela menhâa... » Comment. Dalboi/., part, i v , inodio inseritUr (V. Modius); secunda Aivac, vel ut habet c h a p » - — En* traves, En panne, En travers.— V. Relogio. Athenaeus, A i v o ; , circa quam vélum stispendilur : dicitur e

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T R A V E S I A , esp. . f. (Du lat. Transvertere.) y , v a g e outre-mer. s

Traversée,

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T R A V E S I T A , ital. anc. s. Traversée.—.. Et partimmoci m i n c i a n d o ad entrar nel delto golfo, laquai Trauersita, è j i 800 leghe ô piu. » Viag. di Giov. du Empoli; ap. Ramus, , p. i 4 5 . c 0

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T R A V E S O L L E . On lit, p. 3 i 6 , supplément au i v v o l .

et Tpoé/TiXov. » Scheffer, p. i44 de Milit. nav. — L e Dict. gr.-fr.de Planche ( i 8 3 8 ) appelle du nom de ï'pci/r./.o; • le 'milieu du mât, où est attachée la vergue. » Qu'est-ce que le milieu du mât, sinon la moitié de sa hauteur? Or, la vergue n'est suspendue à ce point que lorsque la voile amenée très-bas, à cause de la force du vent, ne peut être hissée jusqu'à la tète du mât. II faut donc rejeter comme inexacte la définition que nous venons de rapporter, et au lieu de :


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1480

« L e milieu du mât, - «lire : « La tété du mât où est suspendue la vergue. » — Une voile qui n'est pas encore c n verguéè ou cpii ne s'envergue que par trois cartahus, dont deux hissent les points supérieurs aux bouts de la vergue, quand le troisième hisse la voile, par le milieu de sa ralingue de tète, au milieu de la vergue, cette voile ne s'étend pas b i e n ; elle pèse beaucoup sur ses cartahus, et sa têtière décrit, du milieu aux extrémités de la v e r g u e , deux combes profondes. L'angle dont le sommet touche à la vergue était appelé par les Grecs : Tpi^r,Xoç, au dire des lexiques. Nous ne connaissons point de textes qui justifient cette application du mot auquel est consacré le présent article. — V . K « lîsXoîooupa, A i v â ; , IlTÉpva. T P A X H A U 2 I 2 (TraAilâssi-s), de capeler. — V . Къ-ОАршия.

g r . litt. mod. s. f. Action

T R É , bas bret. s. m. Jusant, Reflux. Trec'h, deux autres formes de Tré. — V . Dichal.

Tréàc'h sont

T R É - R E 1 D I , isl. s. m. ( D e Raidi [ V . ] ; et Tré, Bois. [Angl.-sax. Treovc, Trcw, Treu, ttyw.]) T o u t ce qui, dans les agrès d'un navire, est de bois, comme mâture, vergues, di Гане, espars, etc. T R E AU, fr. anc. s. m. (Variante de Tréf. [ V . ] ) Basse voile d'un navire à voiles cariées; Voile carrée, Voile de fortune d'une galère ou de tout autre navire latin. ( V . T r e v o . ) — " Ung Treau île grattt arbre auec deux honnêtes , vng Treatt de trinquet de proue auec deux autres honnêtes. » (.C'étaient des bonnettes aiguilletécs au bas du T r e f , o u , comme on dit aujourd'hui, des Bonnettes maillées.) Invent, manusc.de la / « / S a i n t e - M a r i e boiiaventure. ( V . Sarsie.) — « P o u r vne antene de Treau acheptée de M . Bérart, dix liures. » Compte des dépenses faites pour lu galère Dornano (novemb. i 6 . ' | i ) , M s . Arch. <le la Mar., fol. y. T R Ë A Z (г sonnant : ce), bas bret. s. m. Sable, Grève, Cèite. — Treazen, s. Banc de sable. T P E B I I ! (Trebi!), rus. impérat. (Trebi n'est pas russe. En russe, Treba signifie Sacrifice. Trébi vient de l'ail. Treiben ( V . ) , Paire aller, Paire avancer.) Avant! — Треби какъ к т о усггЬетъ (Trebiкак kto ouspiette), Avant qui est paré! —Manque à Reiff. T R E B O r . A (Trévoga), rus. s. f. (Étymol. inconn. Ce mot paraît être le même que le Tnvogn pol., qui signifie : Effroi.) Proprement : Trouble, Alarme.) Branle-bas. — Т р е ­ вога manque à Chichkow; il ne manque ni à J. Heyin, ni à Reiff; mais ces deux auteurs ne lui donnent point le sens qu'y attache M . le comte Alex, de Stackelberg dans la nomenclature navale qu'il a eu la bonté île faire pour nous. T R E B O N A D A , esp. s. f. Variante de Turbonadn. ( V . ) Ce mot, qui ne se lit ni dans le Diction. d'Oudin (1660), ni dans le Diction, mûrit, espan. ( 1 8 З 1 ) , se trouve dans la Relucinn des cupiluines Nodul (Madrid, i 6 a i ) , où il a le sens de Bourrasques réitérées, de Rafales. — V . T o m a r una vela. e

T R E B U C A , cat. anc. s. f. Nom d'un navire du x m siècle sur lequel nous avons peu de renseignements, cantons l'avons vu nommé seulement dans le passage suivant de la Vingttda del' Rei Don Jaume el conquistador a islas (de MalIorca et de Minorca), per el Pero Marsili D o m i n i c o , son cronista; Ms. Bibl. de Barcelone : « M a s lo nombre fo aquest aqtti avia en servey del Rey x x v nau grosses, x v i n tendes, et x n galees, et dalcuns altres leyns grossos dels quais homs 110 usa ara, lo noms desquels eren Trebuces e galiotes. » Tout ce que nous apprend cette phrase, c'est que la Trebuca était un navire de la famille des Leyns, c'est-

à-dire qu'elle était bâtiment à rames, e l , par son importance, classée entre les galères et les galiotes. T R E B U S C H E R , vieux fr. v. a. (De l'ital. Tmbaccarc. Renverser quelqu'un, comme en luy tournant la bouche en bas, dit Nat. Due/. [ 1 6 7 4 ] ; c'est ce que les Lyonnais entendent par le mot Aboucher ou Tomber nbouchon.) Anéantir, Chavirer, Couler à fond. — Y . Ratuberge. T R E D A o u T A R I D A , bas lat. s. f. Taride. Nous apprenons par une note de Thomas Hyde, annexée au I Î " chap. du Iqqhèret orechot olom, que la Tarida des Arabes était le même navire que le Maun des Turcs, lequel était une sorte <le grosse galère dont chaque rame avait un équipage de cinq ou six hommes. T R E D / E K K E R , dan. s. (Tre, T r o i s ; de l'angl.-sax. l'rv [Thry]; Dœk. [ V . ] ) T rois-ponts, Vaisseau à trois ponts. t. T R E F , vieux fr. s. m. (De l'angl.-sax. Trcef, T e n t e . [V. Purpuglione.]) Voile de tempête, et, par extension, V oile. en général. — .. Quant es nefs furent tuit entré, Et ticle ment et bon orré Dune vaissiés ancre lever, Estrenis traire, bobens fermer, Mariners sailler par ces nets DeberiiescliitT veilles et ïrefs. W A C E , Roman

de

Brut.

L e soin que IVace, très-exact pour tout ce qui est des choses de la marine, ainsi que nous l'avons démontré dans le Mémoire n° 3 de notre Arch. nav.; le soin, disons-nous, que AVace met à rapprocher les mots : Veilles et Trrfs, fait assez, comprendre que le Tref n'était p a s une des voiles o r dinaires. Voici qui prouve que c'était une voile de tourmente. Wace dit plus bas : » El alquanl abaissent les ïrefs. Pour les nefs faire cure plus suefs. (Et ils amènent quelque peu [lat. Aliquunto] les 'Prêts, pour faire courir plus doucement [plus suefs, Suave] les navires.) Dans le Roman de Tristan, le poète parlant du navire de la belle Ysolt, qui faisait roule, avec un vent fort mais favorable, vers le rivage où l'attend l'impatience amoureuse de Tristan, peint une tempête qui s'élève soudain du sud, et frappant •< Devant en mi cel Tref, c'est-à-dire, masquant (V.) le T r e f en le frappant par d e vant, Refréner foitlute la nef, fait rétrograder la nef et la reporte au large. Cependant le vent change et vient au nord; et le Tref, qu'on a été obligé d'abattre pour aller ridant, pour se décharger du poids de la voile, el aller à sec, (» Abateut Tref et vunt ridaut, » ) le T r e f est bissé de nouveau : <• Li vctiz est en la mer levé, Et fertsei en mi liù del Tref A terre fait venir la nef, (Le vent se lève de la mer, du large, il frappe le T r e f au milieu [c'est-à-dire que le navire peut prendre le vent arrière], et fait venir la nef à la côte de Bretagne.) Tref, qui, ainsi que nous venons de le prouver, fut d'abord le nom de la voile de fortune, et cji.i i\ fait le Tréou, le Trcu le Treau le Traut, le Treo, le Trevo, le Trrett, devint ensuite un svt

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1481

GLOSSAIRE N A U T I Q U E . n o n v m e de Voile et de Sigle. Ainsi, dans le Compte rie Jean jfrronde, pour le navire de Flandres (la flotte de Flandres!, i ao,5 ( V . t. n , p . 32o de notre Arch. nav.), on lit : « Item. D e la vente de fer, de fust » (bois), « de viez Trez » (de v i e i l l e s voiles) « et de viez ancres vendues par Bernard de S a i n t - J e a n . . . LXX 1. 11 s. m d. » — L'art. 4 du Règlement p o u r les arrimeurs de la vicomte de l'eau (novembre i 3 g 8 ; C h a r l e s V I ) dit : « Que à faire ledit ariiiiage et labour en c h a s c u n vessel, soit un des compagnons maistre de bergue » ( m a î t r e du Barge ou barque) « qui le feront p a r l a manière q u e dit est, et tellement que l'on puisse convenablement et profitablenient et sans inconvénient tendre le Tref, se mest i e r en est » (s'il est nécessaire) •> et le vent est bon. » — V . Garsoun. •2. T R E F , vieux fr. s. m. (Même origine que le précéd e n t . ) Tente. — « Item. A u x mestres dés nés pour faire l e u r T r è s pour broier leur nés, et pour querre leurs menues b e s o i n g n e s : ix ' ix 1. v s. x d. » Compte de Jean Arrondc I 2 g 5 \ V . t. i i , p . 324 de notre Arch. nav. — L e s Très d o n t il est parlé dans cet article étaient les tentes sous lesq u e l l e s on préparait ou chauffait le brai pour les navires. c

T R E F V I E R , fr. anc. s. in. (De Trej et Trevo. [ V . ] ) V o i l i e r . — « ...Deux m Trëfyiers ou couzeurs de voilles. • M é m o i r e anonyme (commencement du x v n siècle) sur la conservation des vaisseaux, etc.; Ms. Bibl. nat., n ° o,5g4, f o l . 35 v ° . c s

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T R É I pour T R O I , bas bret. v. a. (De Trô. [ V . ] ) Tourner. O r i e n t e r les voiles, selon le P . Grégoire. — Trci enn drô. ( M o t à mot : Tourner le tour [Drô pour Trô].) Virer de bord. T R E I B E N , ail. v. (Du sax. Drifan, .— V . V o r topp unde takel Treiben,

Pousser.) Faire aller.

T R E I Z (Treize), celto-bret. s. (Il semble que ce mot soit e n relation avec le lat. Trajicerc; Traverser, ou avec Trans, A u delà.) (Trajet.) Passage d'un lieu à un autre, d'un bord à l'autre d'une rivière, d'un quai d'un port à l'autre. — Treiza (Tréïza), v . a. et n. Passer, Faire faire un trajet dans u n e embarcation, dans un bateau qui va d'un bord à l'aut r e d'un port ou d'une rivière. — Treizer (Tréïzere), s. m. Passeur, Passager ou Batelier qui passe des individus dans s o n bateau. T R E K S C H U I T , holl. s. (De Schuit, Bateau, Barque; et d e Trch, Gordelle, corde avec laquelle on tire un bâtiment. (Trekkcn, Tirer, Haler ; angl.-sax. Dragan c)].) Bateau halé l e long d'un canal par un homme ou un cheval. T P E K ' b T O P (Tréhctor), sager.

val. s. m. (De Tpe-ie. [ V . ] ) P a s -

T R E L I N G A G E , fr. s. m. Étymol. incertaine. Peut-être d e Trilinguis, Qui a trois langues. L e sens primitif du mot Trelingage semble favoriser cette hypothèse. Giiillët (1678), (e premier auteur chez lequel nous trouvions Trelingage, l'explique ainsi : « Un cordage qui finit par plusieurs branches, comme les marticles ( V . ) et les pattes de bouline. » L e T r c l i n g a g e ne fut-il pas d'abord une simple patte d'oie, faite de trois cordons attachés à une corde principale? N o u s le pensons, et nous croyons de plus qu'il perdit son n o m pour prendre celui de Martinet ( V . ) ou de Marticle, lorsque les cordons se multiplièrent. Dès la lin du x v i i sièc l e , une Liure faite, sous les hunes, aux bas haubans, pour l e s tendre mieux, fut nommée Trelingage, comme elle l'est e n c o r e aujourd'hui. Romme (1792) dit du Trelingage que c'eut un « Assemblage de plusieurs tours et retours d'un c

cordage qui réunissent la qlienouillelte des haubans de tribord d'un bas mât avec celle des haubans opposes du même mât. Ces tours, dont la direction est horizontale, sont bien roidis et bien serrés ensemble comme un faisceau , afin qu'il en résulte pour les haubans une tension nouvelle qui les rend plus propres et à maintenir le bas mât et à resistei' aux efforts que peuvent leur transmettre les haubans de hune par le moyen des gambes. » (Gr. mod. Tflffte [Tringhès];iud Strc/ingnggio ; bas bret. Trclingachc; h:\S(\. wdy,. Trclingadura; angl. Catharping; lasc. Calarpine; ail. Schtvigtings der puttingtaue; boli. Zivigtings; dan. Svigtmng; suéd. Svihtning pà vanten; rus. HlBiiuTi-capiieinj [Chvits-sarvène]; esp. Jarctu; ar. côte N . d'Afr. Lcrouarh'; lasc. Ritardi. — V o y . , art. Vergue, les cordages marqués 0 0 , dans le dessin qui représente la tète d'un bas mât ci une basse vergue. T R E M A T E , fr. s. f. Ce mot, qui est usité chez les mariniers de la moyenne Seine, pourrait bien être, comme la Feste(V.), un souvenir de l'occupation anglaise au x v s i è e l e . Il désigne la corde dont on allonge la cordelle ou trait servant à haler un bateau, et semble avoir été fait de Trait, Traîner, et de Mate, Compagnon. e

T R E M E N T I N E (Trémentiniì; gr. mod. s. f. (De f i t . Trementina; gr. anc. TeptDtvOlvt], Térébenthine, résine dc'Fcrebinthe.Kialipot. T R E M O N T A N E , fr. provenç.S. f. [De l'ital. [ V . ] ) Vent du nord.

Tramontana.

T R E M I I O T N I (Trébougni), gr. mod. s. m. (Du turc Tromboni [ j ^ . j i ] , fait du français : Tromblon , fait luimême de l'ital. Trombone, augmentatif de Tromba, T r o m pette. L'ouverture du tromblon,évasée commele pavillonde la trompette, donne à cette arme une certaine ressemblance avec l'instrument, et justifie le nom qu'elle a reçu.) Espili gole. T R E N C A I N U S , bas lat. s. m. Variante de Trcncharinus. ( V . ) — « ... Ferrimi au teli] medium distare debeiit a nolo (tic, p o u r : Mento) subtaiio Trencaini per palmos très et sextani partem 11 ni us palmi de canna. » Stat. geno. de I.'I4I, P- 52 du Ms. de VOJjîcium Gazariœ, Bibl. Dépôt de la Mar. TRENC11ARINUS, bas lat. s. m. (De l'ital. Trincarino. [V.J) Trinquenin.—« Slatinimi et ordinatimi est quod aliqua ijalea ex subtillibus de quibus supra dietimi est,non naviget, ultra Sciciliam emulo ne de ultra Sciciliam veniendo versus .laotiani, honerata sive cum honere aliquo , quin habeat tria ferra marcitala allixa de foris a quolibet lalere ipsius galee, videlicet unum in medio ad latain mastrain » (Maestrali!, la latte maîtresse, le maître bau) •< de versus popam, et aliud ad latam jugi de versus prodani - à la latte du joug de proue),» recta linea, babendo respectum ad dietimi ferrimi medium, (pie ferra ipsi galee imposita sint et imponi debeant per duos ordinatos super mensuras galleartira, et quod ferrimi tnedianum » (le fer du milieu) « distare debeat a melilo subtano Trencharini per palmos (reset sexlain partem unius palmi decanna. » Stat.gèna, du 2.4 sept. i 3 3 o , p. 4 / du Ms. de YImposicio nfficii Gazarle; Bild. Dépôt de la M a r . — V . Mentimi, Ferrimi. T P E H ' b (Trine), rus. s. f. (Du holl. Trens, Cordon, Ganse.) Çppgréage, Ligne pour congreer. — 'l'peni.-K.iaciiu, (Trène-hlaste), v. a. (K.iacmi>, Placer, Coucher.'; Congreer. — Tpeiiaoïiaiiie, s. n. ; TpeinjonKa, s. f., 1 us. Congreage, Translilagc. — Tpciiu,onanu>, v. a. Congreer un cordage, Transfiler. Chichkoff.) — Reiff écrit : TpeageBamb. 186


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . 1482

T R E S M O N T A I N E ou T R E S M O N T A I G N E , vieux fr. T H E O , ital. esp. anc. s. m. ( D e Tref. [ V . ] ) Grande voile d'un navire à voiles carrées.—.Quedaroncon el I r e o q t i e c s s. f. (De l'ital. Tramontana. [V.]) Etoile du N o r d ; Nord. la vela grande sin bonctas. «Primer viage de Colon, p. 20.— — « Volsisse qu'il » (le pape) •< semblait l'étoile Qui ne se muet. Molt bien la voient Voile de fortune des navires latins qui, dans les gros temps, Là marinier qui s'i avoienl; amènent leurs voiles triangulaires et gréent leur voile carPar cele estoile vont et viennent rée. ( V . T r é v o . ) — « Treo, T r e o u , Tref; Voile ronde de gaEt lor sen, et lor voie tiennent : lère; c'est la voile qnarrée dont on se sert au temps de temIl l'apelent la Tresmonlaigue. » peste. » A . Oudin, Dict. esp.-fr. (1660). L e ternie de Voile GUIOT, Bible (xiii siècle). ronde, qui se trouve dans cette définition d'Oudin, veut être — « La Tresmontaine est de tel guise expliqué. L'auteur du Trésor des deux langues espagn. et Quele est el firmament assise, franc., en employant pour désigner une voile carrée l'épiOù elle luit el rellambie... thète : Ronde, ne la reporte pas directement à la voile, mais Car dons quel part la pointe vise, au vaisseau qu'on appelle : Vaisseau rond ( V . Rond), par La Tresmontaigne est là sans doute. » opposition au navire à rames appelé : Vaisseau long. «Voile Vieille chanson, que nous avons publiée t. i , p. 20S de ronde degalère » veut donc dire : Voile de galère faite à la notre Arch. nav. ( V . ) manière de celles des vaisseaux ronds, lesquelles sont carТ Р Е С Н У Т Ь (Tresnoute), rus. v. a. (Du slave ГПресь rées quand les voiles communes de la galère sont triangu[Trcsh], Craquement, Eclat, Tumulte.) Craquer, Éclater. — laires. — V . : V . ГПещать. T R É O U , fr. anc. provenç. s. m. (Du vieux fr. Treu. [ V . ] ) T R E S P A S , vieux fr. s. m. (Du bas lat. Trépassas, fait de Voile de la fortune de galère. — « La voile du Tréou étant Détroit. ( V . Ca.) —Trespasser, v. a. Passer quarrée doit auoir des manœuvres différentes de celles de la Transpassarc.) V . Mers. mestre et du trinquet.. 11 n'y a point de cordages particu- la mer e

c r

liers affecte/, au seruicede cette voile, parce qu'on l'employé très rarement... a Mémoire sur les manœuvres d'une galère, Ms. du X V I I siècle; Bibl. Dépôt de la Mar. — « C e l l e » (la v o i l e ) q u i s'appelle le Tréou est carrée, et du genre de celles qui s'appellent qnaires, qui sert pour, aller doucement. » Fournier, Hydrographie (164З), liv. i , chap. 19. L e Tréou • ne servait pas à « aller doucement, » comme l'a dit Fournier; quand la tempête ne permettait pas qu'on mît dehors une des voiles triangulaires, qui étaient toutes assez grandes, ou déployait le T r é o u , voile relativement petite, et, avec son secours, on fuyait devant le temps. L e Tréou faisait courir de moindres risques au mât et au navire. 6

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ТРЕПХЛЫЦиКЪ (Trépalchtchikc), rus. s. m Espadeur. — Трепатъ пеньку (Trépatepennhou), v. a. (ПТреп [Trep], rad. slave d'un certain nombre de mots qui expriment l ' i ­ dée de : Broyer, de Teiller. J. Heym rapproche ГПрепать du gr. Tpt&tv, Broyer, Piler. Пенька [Pcnnka], Filasse.) Espader. — Т р е п а ч ъ (Trépatche), rus. s. m. Espade. T R É P I G N O I R , fr. anc. s. m. « C'est l'espace qui est entre le beaupré etle gaillard d'auant vn peu plus élevé que le tillac, qui sert pour manœuvrer, a Explicat. de divers termes, etc., Ms. du x v n siècle, Arch. de la Mar. Ce terme est tout à fait hors d'usage; il vient de Trépigner, fait du lat. Tripudiarc (gr. TptiroSfÇw, j e Galoppe). L'étroitesse de remplacement, le piétinement, le mouvement continuel que faisaient les matelots sur cette petite plate-forme où ils manœuvraient, justifiaient suffisamment le nom qu'on avait forgé pour elle. — La construction qui, au x v n siècle, était nommée Trépignoir, aujourd'hui est appelée Teugue (V.) du gaillard d'avant. e

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T R È S E N ( Tressène), illyr. dalm.adj. Craqué.—V. Istrèsen. T P E Z I A I O N , gr. mod. s. n. (Orig. incert.) Il semble que ce mot ait été fait de l'esp. Très, Trois, Hilos, Fils. En tous cas, il n'a sans doute que par hasard un rapport de conformation avec le fr. Trésillon, nom d'un petit levier (aussi nommé Minahotiet) à l'aide duquel on ride les haubans de hune, et l'on serre l'un contre l'autre deux cordages en les entourant d'un troisième. Nous ignorons l'étymologie des mots Minaliouet et Trésillon, dont on a fait Trésillonner (Gr. mod. KoMtÇoi). L e g r . TpôÇi'Xiov désigne le Fil de caret, le Bitord.—V. "AxXiotrrov, 2хрт(оу.

T R E S S E , fr. s. f. (De l'ital. Triccia, fait du bas lat. Tricia, corruption de Trica, mot sur l'origine duquel les é l y mologistes ne sont pas tombés d'accord. Ménage le rapportait au g r . Bptlj, Cheveu ; Caseneuve pensait qu'il fallait le dériver» de T/piocrâo;, qui signifie Triple, parce que Tresser est proprement faire un entrelas de trois pièces; comme nous voyons qu'il se pratique ès perruques des hommes et aux crins des chevaux, a Ce sentiment était celui de Jean de Gènes [ x v i siècle], qui dit : « Trico, as, a Trica capilloruni dicitur, id est decipere, vel Impedire, vel Deniorari... Item, Tricare, id est Tricas capilloruni facere; et est verbum pertinens ad mulieres, quae Tricant criues suos, qttos in très partes divises subtiliter complicant et involvunt : et httjusmodi involutio Trica dicitur quasi capiens, id est très partes crinium. « Nonius [ u siècle] donnait le nom de Trica; aux poils ou fils qui, entourant les pattes des poulets, les gênent dans leur marche. Quoi qu'il en soit, Cicéron employa le mot Tricas dans le sens d'Embarras [Lettresà Atticus, liv. x , ép. 8 ] ; Plaute et Quinte-Curce l'appliquèrent aux habiletés du langage qui consistent à Embrouiller les choses simples. De Tricœ furent faits Tricare, Empêcher, Embrouiller; Extrlcare, Débrouiller, et Inextricare, N e pouvoir débrouiller. Ainsi, les Tricœ étaient de véritables enchevêtrements, que les objets enchevêtrés fussent ou non en grand nombre. Nous ne voyons pas pourquoi l'on voudrait voir sous Trica: Très ou Gpîij; les Tresses n'ont pas toujours été faites de cheveux ou de crins, et composées de trois masses. Si notre mémoire nous sert bien, il nous semble que les perruques qui faisaient partie de la collection égyptienne de Passalaqua étaient composées de tresses à plusieurs masses de c h e veux.) (Gr. vulg. Пауето [Païcto]; ital. Treccia ; géno. basq. Tressa; esp. Cajeta, Trinella ; angl. Sennit, Foxe, Plat; dan. Plat, Platting ; suéd. Flâta; val. Плеагь [Pléatc] ; bas bret. Trésen; rus. Сезенъ [Sezène]; turc, Euru [jjj)]) Aubin (1702) définissait les Tresses : « D e petites cordes faites de fils de carret, qui servent à fourrer les câbles et à d'autres usages : on y met plus ou moins de fils, selon l'usage qu'on en veut faire. » Les Tresses n'ont jamais été des cordes; les cordes sont des masses de lils de caret tordues ensemble; le travail des Tresses est sans rapport avec le commettage ( V . ) des cordes. La Tresse est, selon la définition de Romme (1792), un « tissu plat, fait avec des fils carrets qui sont e

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GLOSSAIRE

1483

NAUTIQUE.

t o u j o u r s en nombre impair. Une Tresse est composée en f a i s a n t passer successivement ces (ils les uns sur les autres. » O n nommait autrefois Tresse de mèche trois mèches tress é e s dont on garnissait le boute-feu.

Т Р Е У Г О Л Ь Н Ы Й П А Р у С Ъ (Tréoitgolnieparoussc), rus. s. m. ( D e у г о л ь [Oitgole], Angle [lat. Angnlus); et de ГПрп [Tri], Trois.) (Triangulaire voile.) Voile latine, Voile à tiers point.—V. Лапшнсьчй, Парусь.

T R E S S E R O L , pour Tercerol. ( V . ) — « Du 8, f i o n s à Tresserols du trinquet, 70 liv. de sartis Ю s. quintau, 12 1. 5 s. » Compte des des penses ta galère de M. d'Ornano, 1628; Ms. Arch. f o l . 6'-

T B E V I E B , fr. provenç. a n c . s. m. (De Tref. [ V . Trefvier.]) Voilier.

pour Matta(V.) a 17 liv. menues pour de la Mar.,

T R E S T I , illyr. daim. v . n. Craquer. — V . Istreti, Т р е ­ снуть. T R E S T L E T R E E , angl. s. plur. (Proprement : Rois de t r é t e a u . ) Elongis (Barres de hune). T R E T I A , bas lat. s. f. (Proprement : Tresse. (V.) Orin fait, p e u t - ê t r e , de trois cordes tressées.)—« Jactaverunt anchor a m in mare ad retinendam navem... nec extrahere eam valuerunt, imo in trahendo Tretiam, cum qua ligata erat, rup e r u n t . » Vie de saint Régnier. La Tretia du document que nous citons, d'après les Bénédictins, était ce que les Vénitiens n o m m a i e n t Gripia. ( V . ) Gripiam sera peut-être devenu T r e t i a m sous la plume du copiste de l'hagiographe. T P E T i l ï ф у Т О К С Ъ (Trétic foutoAs), rus. s. (ПТреплп, T r o i s i è m e ; de ф р п [sanscr. Tri; g r . Tpsî<;; lat. Très].) ' T r o i s i è m e allonge.—V. Оперъ ф у ш о к с ъ . T R E U , cat. anc. vieux fr. s. m. (Comme Tref. [ V . ] ) T r é o u ; Voile carrée, Voile de fortune des navires latins. ( V . Trcvo.) Quelquefois : Basse v o i l e . — « I t e m , que aia i » (un) a T r e u non » (un Tréou neuf) » e i veyl, e i boneta, e i cartero » (sic) (nous ne savons quel mot est caché sous celui-ci tjue nous croyons défiguré, parce que nous ne pouvons le r a m e n e r à aucun des noms par lesquels étaient désignés les objets qui entraient dans la voilure et le gréement d'un navire du Moyen Age), « tôt bo e solicient a coneguda dels daniont dits raercaders e notxer. » Contrat d'affrètement de la nef Santa-Maria ; 2З septembre 1З94 ; Ms. Arch. de; P e r p i ­ g n a n . — « Les deux Treulx et voilles pour la mectre (sic), i'un tout neuf et l'autre a seruy; les deux Treulx et voilles d u trinquet de la grand gaige, l'un tout neuf et l'autre a s e r u y ; plus deux Treulx et voilles du trinquet, l'un tout neuf t l'autre a seruy, avec ses deux bonnettes et voiles de per­ r o q u e t . Ce que M. de Sisteron a deliuré par le commandement de mail, la comtesse de Villars et de Tende ( i 0 2 5 ) . Ce passage est obscur, et nous croyons qu'il est nécessaire d'en d o n n e r une explication complète. Parmi les choses que ] \ I . de Sisteron remit aux commissaires qui achetaient à mad a m e de Villars la nef du Grand Maître (V. Sarsie), il donna le T r é o u et la voile du grand mât, leTréou et la voile du grand hunier, enfin le Tréou et la voiledu mât de misaine. L e clerc qui rédigea l'inventaire de lanefaurait dû écrire : « Les deux T r e u et voile pour la mestre (c'est-à-dire : deux voiles poulie grand niât, à sçavoir : le Treu et la voile ordinaire)..., le T r e u et la voile du trinquet de la grand gaige [trinquet de la grande hune, ou grand hunier)...; plus le Treu et la voile , | u trinquet (delà misaine), etc. Ce détail nous apprend qu'au commencement du x v i siècle le grand mât, le mât de misaine et le grand mât de hune, outre leur voile ordinaire, de f o r m e quadrangulaire, avaient une autre voile carrée qui, probablement faite d'une toile plus forte et moins grande, servait pour la cape, dans les gros temps.—V. Trau. e

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T R E U Z I (z sonnant comme ss), bas bret. Traverser.

v . a. et n.

T R E V O , ital. s. m. (Du vieux fr. Treu ou Tref.) T r é o u . — « T r e v o è una vela quadra, che s'adopra » (sur les galères) « nelle fortune di mare. « Pantero-Pantera, Vocajbol, naut. ( 1 G 1 / 1 ) . — « Nelle borasche s'usi il solo T r e n o ; il (piale è una vela quadra, che s'adopra particolarmente p e r c o r r e r ' nelle fortune di mare. » I d . , Armata navale, p . 2 1 7 . — « Il T r e v o per esser vela quadra si guarnisce in altro modo, porta il suo garnimento capo u n o , di cantata dna. » Bartol.Crescentio, Nantira Mediterr.(\éo-,), р . З7. — «11 T r e v o » (dans la galère),«quale è vida quadra, et però senza bruscha, ci vuole d'Antennale « (d'envergure) « cubiti 26 a 28 » (З9 à ,',o pieds /1 po. — 12"' 66 à i 3 ° io*-), « et a di caduta cubiti i5 » (22 pi. 6 p o . — 7 ° 3 o ) . I h . , p . /,5. — L e s Génois n o m maient, au XVI siècle, du nom de Trevo la grande voile de la nef et du galion. (V. Bastardo, Maestra.) — « Trevo, une voile carrée dont on se sert en temps de bourrasque. » Duez ( 1 6 7 4 ) . Au x v i siècle, le Trevo était la grand'voilc, ou voile du grand mât, chez les Génois. ( V . Bonella.) e

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T R E Z A R 0 L 1 U S , bas lat. s. 111. [Pour Terzaroltts.) Terzarol.— « h e m , débet babere vela sex coloni infra Scriptarum mensuraruni, videlicet : p r o artimoiio cubitorum sexaginta sex, velimi unum Trezarolium cubitorum sexaginta unius, velum unum cubitorum quinquaginta sex, velimi unum cubitorum qitinquaginla duoruin. » Contrat pour la construction et Г armement de deux nefs (12C8), publié, p. 388, t. 11 de notre Arch. nav. T P E X A N T I N H (Trékandini), gr. vulg. s. f. (Probablement de Tpi'/ir>, j e Cours, je Glisse.) Nom d'un petit navire dont on se sert dans tout l'archipel grec, et surtout à llydra. Ses façons sont fines, et sa poupe a à peu près la forme de sa proue. Il est bas sur l'eau, et à tel point que, pour s'abriter contre l'invasion des lames, quand la nier est un peu grosse, il élève de chaque bord un rempart de toile goudronnée (MoucâiAx; [V'.]) porté par deux chandeliers de fer appelés ( | > o u 3 x â e a i . ( V . ) L a TpsyavTi'v/; est pontée; cependant les plus petites n'ont pas un pont continu dans toute leur longueur. U n grand mât que surmonte un mât de hune, organisé comme celui de la 2etxoûXt6et(V.), porte la voilure principale de la Tpe/avTivr, ; un mât de M e l a v a (artimon ou tapecul) porte, comme celui de la sacoulève, une voile triangulaire qui se borde sur un houte-hors de tapecul (Yervïe TÎ;; U E T Çoiva). L e grand mât (KixdtpTi u-Eyoî/o;), plan'e au tiers de la longueur totale du navire à partir de l'etrave, n'est pas tout à fait vertical; il s'incline un peu vers l'avant. L a grande voile qu'il porte (llxvî p,Eya/,ov) est gréée comme le llavi imxoùÀEfSa ( Y . ) ; au-dessus de celte voile se déploie une voile latine, hissée au sommet du niât de hune ( l ' a i x - î a ) , aniurée sur le pont, et bordée à l'extrémité de la livarde ou 'AVTE'VB purycDrt). Le hunier que grée la Trékandini ne se borde pas sur une vergue sèche; ses écoutes viennent en bas, et ses amures passent dans des poulies frappées sur le beaupré (KtoppimuTOim). Un très-grand lor, amure au bout du beaupré, bordé dans l'intérieur du bâtiment, Cl bissé à la téle du bas mât, compietela voilure de laTpty.ivrivT,. Lemàt est appuyé à l'avant par un étui et un laux elai, et, de chaque côté, par deux haubans seulement. Les Trékandini se servent quelquefois d'avirons.—\ . Qaïqia. Т Р Е Х Й E I 2 TI1.N МПОТРША (TnfM i-s ti-n bou186.


GLOSSAIRE

1484

Passer, Traverser.—Трече (a) ne л т г ъ à c K a t ou Ц'ьрм (A

T P I A K O N T O P 0 2 , gr. anc. s. m. (De Tptotxovra, Trente; et d'i'Epéuuoi, je Rame.) Navire à trente rames.-—•< A U T O ; OÈ xiç pâXtCTOC T W Ï vEÔiv TayuvaUToùoaç dvaXaëiov, oaai TE f,uio/.i'it, xa'i T a ; T p i a x o v T o p o u ; iziai;, xai TÏôv XEpxoûpiov ÈCTIV O U ; ÊTTXEI xatà TÔV TOT2IJ.O'V.—« Lui-même ayant choisi parmi les navires rapides, comme hémioles, Triacon tores et cercures, navigua dans le fleuve. » Ce passage du v i livre d'Arrien est tout à fait contraire au sentiment des honinies pour qui le Triaconlore est un bâtiment à trente rangs de rames. A v e c trente rangs de rames, le Triaconlore ne saurait être compte parmi les bâtiments rapides, et il n'aurait pas navigué dans un fleuve. Les Triacontoresd'Arrien devaient être des navires portant quinze rames de chaque côté. — V . Moneris,"

tretchépé lingue [ou longue] ouskate ou tserm). (Passer le

TpiaxovTV-jp'/iÇ.

rina\ gr. mod. v. a. (Ou gr. anc. Tpe/w, je Cours.) (Cour i r lire sur la bouline.) Aller à la bouline, Tenir le plus près'; Fan le plus près, Naviguer au plus près. ( V . IUéw icpow&£|*ov, 'ГФИ||" vt TÎJ; x E p a t a ç . ) — T p t / w Ts'pà T s p a . (Courir d'une terre à une autre.) Côtoyer.

Т Р Е Х Ъ - Д Е Ч Н Ь Ш К О Р А Б Л Ь (Trèh-detchhie korable), rus. s. (ГПрехъ, de ГПри [Tri], T r o i s ; Дечный, de Д е к ъ . [ V . ] ) Vaisseau à trois ponts. — Трехъ-шкивиый блокъ (Trèh-chivnie blute), rus. Poulie à trois réas ; Poulie triple. — V . Шкивъ.

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NAUTIQUE.

Т Р Е Ч Е (A) (A tretché), val. v . a. (Du lat. Trajiccre.)

long de la terre, de la côte.) Ranger la terre, la côte. ( V . S'csa, Ц ъ р т . ) — Т р е ч е р е ( Trétchéré), s. ni. Passage, Traver­ sée. Т Р Е Ш К И В Н Ы Н Б Л О К Ъ ( Tréchklvnie blohe), rus. s. m. ( De Ш к п к ъ [ V . ] ; et de Ш р п [Trois].) Poulie à trois réas ; Poulie triple ; Poulie en trois.

Т Р Е Ш К О У Т Ь Jrechkôoute), rus. s. m. (Du boll. Trckschuil. [ V . ] ) Barques de plaisance en usage sur le canal de Ladoga, selon Reiff.—Manque à J. Ileini et à Chichkoff.

Т Р Е Щ А Т Ь [Tréchtchute), rus. v . a. ( О с Ш р е с к [Trcsk], rad. slave des mots qui expriment les idées de Craquement, (pétillement, fracas.) Craquer. (V. ГПреснушь.) — Трещва Trechtchina), s. f. (De Ш р е щ а т ь . [ V . ] ) Éclat de bois, Écli. T P H M A , gr. anc. s. f. (De Terpaivio, j e Troue.) Scion Pollux [col. 1 8 , ligne a ] , Trou par lequel passait l'aviron dans le plat-bord ; Sabord de nage. Ce trou était probablement formé par une petite porte taillée dans une fargue supérieure au Tpobr£ ( V . ) , qui portait le tolet et la rame. — V . 'O^QaXaôç, Тритцха; Т Р Н П Е 2 T O T A P P A T I (Tripes ton argati), gr. mod. s. (Du gr. anc. Трясче;, T r o u ; et d'Apyotr/-;. [ V . ] ) T r o u du ca­ bestan ; Amoletfes. T P I A I N A (Triaina), gr. litt. mod. s. f. (De Tp.etç, Trois.) Trident, Foène.—V. Kotp-âxi. T P I I H K E T b (Trinnhète), rus. s. m. (Du fr. : ) Trinquet, Arbre de trinquet. T P I A K O N T A K U I I O S , g r . anc.adj. (DeTpt&ovra, Trente; et de Kwin), Rame.) Navire à trente rames (quinzede chaque bord), et non à trente rangs ou étages de rameurs, comme le veulent certains critiques. L e scoliaste de Thucydide, cité par J. Scheffer, dit, li v. iv : « TpiaxovTOpo;, г, Отсо Tptocxovroc èpîc<iou.EVïi. >. — V . :

T R I A K 0 N T H P H 2 , gr. s. f. (Même rad. que le précédent.) Nom qui fait supposer que le navire auquel on le donnait,—navire encore inconnu de nous,— avait ou trente rames de chaque côté, comme les grandes galères des x v i et x v i i siècles, ou seulement quinze rames par chaque bande, comme les petites galiotes de la même époque. Athénée, dans le dénombrement qu'il fait, l i v . v , de la flotte de Ptolémée Philadelphie, cite deux Triacontères. Baïf a traduit le TptaxovTvipvW oûo d'Athénée, par : « T r i g i n t a ordinum, d u » • (naves). Nous comprenons une galiote à trente rames en deux (iles, ou une grande galère ayant trente rames de chaque côté, c'est-à-dire soixante rames en tout; mais nous ne savons ce qu'aurait pu être un navire à trente éta"es de rameurs ! on plutôt nous savons très-bien qu'un tel navire est une monstruosité qui n'a pu exister que dans l'imagination des savants qui n'étaient point marins. — V . : e

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T P I À P M E N I 0 2 , bas gr. s. m. (De Tpeiç, T r o i s ; et d'*App-svov, Voile.) Trois-mâts, Navire à trois mâts.—« KVi IITOXEUOCIOU vaùç, TrEVTExai3sxv;pï;<;. xal 'AvTiyovou, Tpiapy.sv.o;. Pollux, liv. i , chap. 1 7 . —L'historien Nicétas parla d'un Tpiappivto; très-grand qui, en 1 1 7 2 , sauva de la perfidie de Manuel Comnène les Vénitiens résidant à Constantinople. Nous avons, t. n , p. i43 de notre Arch. nav., recherché quelle pouvait être la grandeur de ce navire, qui, selon nos hypothèses, dut emporter de quatorze à quinze cents personnes. e r

T P I B 0 A 0 2 , gr. anc. s. m. (De TpeïçjTrois; et de BaÀ/.w. je blesse.) (Proprement : A trois pointes.) Nom d'une espèce de noix à trois pointes de fer, qu'on lançait sur la couverte d'un vaisseau ennemi, pour blesser aux pieds les hommes de son équipage. L'empereur Léon parle, chap. 1 8 , art. 5f> de ses Tactiques, de ce projectile, dont il dit : « Les Tpi'Coioi, c'est-à-dire les pointes de fer jetées dans le navire ennemi, ne contrarient pas médiocrement les soldats et les gênent beaucoup sur le pont, où ils sont obligés de marcher pendant le combat. » — V . Trivolus. T R I B O R D , fr. s. m. (Contraction de Striborrl, fait de l'isl. Styri-bord ou de l'angl.-sax. Steor-boril, qui signifient : Côté du gouvernail. Aubin [ 1 7 0 2 ] , après Nient [ 1 6 0 6 ] , avança que Stribord était une forme de dextribord. D e x tribord n'est qu'une corruption d'Estirbord, corruption acceptée facilement par des hommes q u i , sachant que Stribord, Estribord ou Dextribord nommaient le côté droit du navire, trouvaient tout naturel un terme dont était radical le lat. Dexter. Nous avons établi ailleurs que, au Moven A g e , dans les marines du Nord, le gouvernail était à d r o i t e , et que le côté droit prit de là le nom de côté du gouvernail. V . t. i , p. 1 8 1 de notre Archéol. nav. [ V . Estribord.]) (Gr. mod. AEÇIOC; lat. Dextrum lattis ; ital. Bordo a dritta, e r

Poggia, Stribordo, Tribordo ; géno. Dritta ; vénit. A ilrctta ; esp. Eslribor; port. Estribordo, Estibordo; bas bret. Stribours; basq. litt. Aide escuya; angl.-sax. Stcor-bord; isl. Stiômbord, Stiàrbord, S ty ri-bord ; angl. Star-boord, Strarboard; ail. Steuerbord; boll. Stier-boord, Sttiur-boord; suéd. dan. Styrbord; ar. côte N. d'Afr. Snultjak; turc, Sag hïani [ / y l j ¿1--*]. Sataraf[.

jjS'Lw] ; illyr. Dcsno ; val. Dpéanta

[Drëapta;] rus. Cmap6op4T, [Strarbortc]; CinnpfJopjT, [Stirbo'rte],IHnuip6ofyri> [Chtirborte]; pol. Sztymbord; hongr. Korindny-jil; lasc. Djemen-bord [e] ; mal. Kanan [ ^ j ( T | , Siblah kanan [\j& *^r*] i chin. Lo-ky, yéou ; madék. Ank aven ; nouv.-zél. Matau; fr. anc. Dextribord, Extribord, Thicbnrt, Ticnbord.) Côté droit du navire quand on regarde l'avant. — « Il les salua de ses batteries des tribord. -Ment, e r

de Tourville, t. i , p . 75. Des tribord est une faute évidente


1485

GLOSSAIRE NAUTIQUE. d ' i m p r e s s i o n dans un livre qui en présente un très-grand n o m b r e , et q u i , composé d'ailleurs par l'abbé Magron, ne t i r e pas à conséquence. — Depuis l'antiquité , le côté droit t l e côté noble; nous avons fait remarquer-, p . 33 de n o t r e Firgilius nauticus, que ce n'est pas sans intention que V i r g i l e place Pallas, le fils d'Évandre, à la gauche d'Enée : e s

— « H i c magnus sedet .fëneas, secumque volutat Kventus belli varios : Pallasque, sinistro Affixus lateri, jam quœrit sidéra, etc.

c'est ce que nous apprennent les paragraphes 154 et 155 du Discours de Démosthène contre Midias. A", p. 294, edit. Didot, 1843.) Encore dans la première moitié du x v n siècle, les choses se passaient en France à peu près comme à Athènes; le Roi et le capitaine d'une galère contribuaient dans de certaines proportions à ['armement et à l'équipement du bâtiment. L e Tpir-caoyo; n'était pas toujours l'armateur d'une galère; il en était quelquefois le capitaine: e

T P I I 1 P A Y A I I 2 , gr. anc. s. m. (De Tpir)pY|; [ V . ] ; et d'AOXioi, je J o u e de la flûte.) Joueur de llùte, qui, avec sou instrument, donnant aux rameurs le signal de l'action et le T P H T E 2 (Tringuès), gr. mod. s. pl. (Du vénit. Trinca. mouvement de la nage, les soutenait pendant leur rude laF V . ] ) Liures de beaupré, Trelingage. beur. — " Ab bortatore pergo ad TptvjpauXTJv. Sic Graeci T P I F K E T I N A (Trinhétina),^: mod. s. f. (De l'ital. Trinappellarunt alium quendam a priore, qui non assa v o i e , e-hettina. [ V . ] ) Trinquette, Petit foc. — ( V . flavl <7TOCVT;O).) — sien t Jussor vel Hortator, sed cum modulatiôné tibiaque •J*piYxéxo (Trinhèlo, n sonnant à peine), s. m. (Transcription singulis in navibus remigibus cantabat. » Mentio ipsius facta ,1e l'ital. Trinchetto. [ V . ] ) Mât de misaine. ( V . 'IGTO; véfi a Polluée, lib. 1, c. 9 ; Athaeneo, lib. x n , et aliis. DemosthejcX&pnC, Xa-aCTi TT,; TÙMprfi.) — Tpéyxcv ( Trinko-n ) , s. n. nes, Unit, de Corona : « il; b Tpir,paûXr,ç <I>(opjjuiov b oiiovw; TOÙ «bpEïpp'tou ooùXo;, àv£(7Tr G£v OOIT/V. l't tibicen Nauticus i ° Misaine (voile d e ) ; 2 Nom donné à la vergue basse de la Phonnio, Phrearrhei sennts eam remeavit. » J . Scheffer, de S a c o u l è v e sur laquelle se borde le hunier. Cette vergue est Milit. naval. ( i 6 5 4 ) , |>. 3o7. La présence du TprjjpaûXijc à o r d i n a i r e m e n t sèche ; quelquefois cependant elle porte une bord de ht galère n'excluait pas celle du Kù.t\in-:r ç ( V . ) ; cela v o i l e de fortune, appelée Tpi'yxo?.— Tpéfxo; (Trinko-s), De résulte d'un passage de Polyen (liv. v ) , cité par Scheffer, l ' i t a l . Trinca [ V . ] ) Voile de fortune. — V . ' E T u o p o p o ; . même page. — V . Musique, Symphoniacus. T R I C A , esp. anc. s. f. (Pour Driza. [ V . ] ) — V. GuinJaste, Perpao. T P I H P E T H S , gr. s. m. (De Tpc/.pr,?. [ V . ] ) — - Tprqpira. dicebantur, cjui in triremibus... rémigabant. » J. Scheffer. T R I E R A R C I I U S , lat. s. m. (Ou gr. Tpiï)papyoç. [ V . ] ) Capip. 1 0 8 . (De Tpir,psTr,ç, on lit TpmperioM, Ramer sur une t a i n e d'une ou de plusieurs Trières ou Trirèmes dans l'antigalère.) Pollnx. q u i t é ; capitaine de galère, au Moyen Age. — « Galatiam ac V I R G I L E , Enéide,

l i v . x , v. 1 5 9 .

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L

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p a m p h y l i a m provincias Culpurnio Asprenati regendasGalba p e r m i s e r a t ; datae e classe Misenensi dure trirèmes ad p r o e q u e n d u m , cum quibus Cythnum insulam tenuit. Nec def u e r e , qui Trierarchos noniinc Neronis accirent.... » Tacite, Histoire, liv. 11, chap. g (Othon). — « Vocatis principibus i n s u l * , consiliuni aperit; et contradicere ausos, Claudium p h i r r i c u n i Trierarchum Liburnicaruni ibi naviiim, Quitict i u m Certuni, equitem romanuni, iuterlici jubct. » I d . , ib., c h a p - 1 6 . — \ . Corbita. s

T R I E R I S , lat. s. f. (Transcription du gr. Tpivîpr,;. [ V . ] ) Q u e l q u e s écrivains modernes ont employé ce mot comme v n o n y n i e de Trircmis, pour désigner une g a l è r e . — « Mis è r e n t quandam Trierem obviam eis, ut exploraret quaej a m gens esset. »Rostain, moine de l'abbaye de Clunv (xiti* s i è c l e ) , Translat. de saint Clément, martyr.—« Circa praîsens advectae sunt Trières Soutbamptouam, quas caricas ( V . ) alii v o c a r e soient, refertse multi generis speciebus, et viniis, a l i i s q u e divitiis. » Thomas AValsitigham, Fie de Richard II ( 1 373-1399), p . 2/,6. — U n Gloss. lat.-fr. qui faisait partie J e la Bibliothèque Saint-Germain, et que citent les Bénédict i n s , disait : « T r i e r i s , grans nefz. » (Trière, Grande nef.) V . Chimajra. s

T I U E U , fr. anc. s. m. (Orthogr. et prononciation abus i v e s du mot Trcou. [ A . ] ) — « Auec leurs voiles Bastarde, g o u r d e , Trieu, Trinquet Ordon. de Henry II (15 mars 1 5 4 8 ) > Recueil de Fonlanon, t. i v , p . 365.

T P I H P 1 I M I O A I A , gr. s. I. (De TpiT,pr s [ V . ] ; et d"HpioXîa, Ilémiolie.) Trière-llémiolie. T r i p l e bémiolie, ou liéiniolie à trois rangs de raines superposés, suivant l'hypothèse de J. Scheffer ( p . 74 de Milit. nav.). Nous ne nous expliquons pas plus les Trières-hémiolies que les Trières ellesmêmes, et ce que nous savons des Ilémiolies ( \ . 'Hpuo/.îaj ne saurait nous aider à sortir d'embarras. — L e Dict. gr.-Jr. de M . Planche (édit. de 1843) dit de la Tprrpr.u.toÂîa : « Espèce de petit bâtiment de guerre plus petit que la trirème, et sans pont. » 11 est fâcheux que l'auteur du Dictionnaire n'ait pas cité l'autorité sur laquelle il fonda son opinion; nous aurions pu discuter cette définition, qui nous paraît bien absolue, quant à la qualité de : Petit donnée au bâtiment dont il s'agit, et à l'affirmation qui fait de la Trierheniiolie un navire non ponté. De ce que l'bémiolie était un navire non ponté, il ne s'ensuit pas que le navire qui procédait d'elle et de la trière fut découvert. Il nous semble que la Trierhémiolie, plus petite que la trirème, pouvait n'être pas un petit bâtiment de guerre découvert, et qu'on pourrait la comparera la galiotedu Moyen Age. — Athénée, liv. v, et Polybe, liv. x v i , mentionnent les Trierhémiolies; niais ce qu'ils en disent ne saurait nous être d'aucune utilité pour la solution d'un problème dont les seuls termes connus sont les mots, aujourd'hui incompris : Tpcr,pl)<; et 'HuioXia. (

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T P I H P A P X I A , gr. s. f. (De Tpi7ipr,ç [ V . l ; et d"Apyoi, j e (Commande.) Armement, Commandement d'une galère. Suid a s dit, d'après le scoliaste d'Aristophane : « L a Triérarchie é t a i t , chez les Athéniens, une charge publique magnifique t dispendieuse. Il fallait, en effet, que celui qui en avait l'honneur tînt, toujours prête aux éventualités de la guerre, u n e galère complètement armée. Cependant le Tpnipspyos e faisait pas toujours tous les frais de l'armement de ce n a v i r e ; le trésor public subvenait pour une certaine somme; e

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T P I H P H 2 , g r . s. f. (De Tptiç, T r o i s ; et d ' ' £ f t W j j e Rame.) Nom d'une espèce de navire sur la forme, la grandeur et la construction duquel on a bien savamment, bien longuement, et, il faut le dire, bien inutilement dispute. La TptYipTiç et sa fille romaine, la Trircmis, sont citées bien souvent par les historiens, les poètes et leurs commentateurs; mais elles n'ont jamais été assez bien décrites pour qu'un ingénieur-constructeur ou un critique familier avec les choses de la marine ait pu, sur les données de la description, faire un plan et une élévation raisonnables de ces bâtiments à rames. Des textes incomplets, et quelquefois contradictoires, des bas-reliefs, des peintures et des nié-


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dailles, dont l'autorité est contestable, ont fourni matière à des systèmes qui se sont ruinés les uns les autres, et dont aucun ne peut être accepté comme une solution définitive du problème q u i , depuis trois siècles, a éprouvé la patiente ingéniosité de vingt érudits, et mis en défaut leur sagacité. Tant qu'un texte sérieux, — c'est-à-dire une loi sur les constructions navales, un inventaire complet d'une trière, ou -une minutieuse description d'un de ces navires à rames superposées que montrent, i ° la colonne T raja ne, •>." une des médailles d'Adrien, qui est sous nos yeux, et qui appartient au cabinet de la Bibliothèque nationale, 3° une peinture classée dans le musée Bourbon de Napies,sous les n ° 2/|6-ncxcvm ; enlin les deux bas-reliefs trouvés à Pouzzoles, et recueillis dans le même musée, où ils sont ranges sous les n i et u8, et dont nous reproduisons le premier, que nous avons dessiné en i 8 3 5 ,

quée ; in-fol., 1722, Paris); de Boureau-Dcslandes (Essai surla marine des anciens, etc.; Paris, i n - 1 2 , 1748, 1768); des Académiciens de Naples (Descrizione del modello di una nave a tre ordini'di remi, 32 pag. à la suite du t. 1 " De' bronzi di Ercolano ; Naples, in-fol., 1767); du P . de Languedoc (Dissertation sur les trirèmes, etc.; Paris, in-12, 1721); de J. Rondelet (Mémoire sur la marine des anriens, etc.; Paris, in 4°, 1820); de John llowell (An essay on the war galleys of the ancieiits; L o n d . et Edimb., i n - 8 ° , 1826) ; enlin, de M . Auguste Bock (Urhunden ùberdas Secwesen djr Attischen Staates; Berlin, in-8°, 1840).

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Aucun des critiques dont nous venons d'écrire les noms et de rappeler les ouvrages ne pensa que ses conjectures pussent être, pour la marine moderne, l'objet d'une application sérieuse. Au xvi" siècle, deux Vénitiens avaient imaginé qu'As pourraient faire revivre les vaisseaux longs de l'Antiquité, en doter leur patrie, à qui ses rivalités avec les puissances navales de la Méditerranée devaient faire souhaiter d'avoir des bâtiments meilleurs, plus forts, plus vîtes, manœuvrant mieux que les galères grosses ou subtiles, que les galiotes et les autres navires à rames alors en usage. L'un d'eux, professeur de grec, lecteur public à Venise, mathématicien, homme renommé par son savoir et son éloquence, obtint, en i 5 i 8 , de faire construire un navire à cinq rames par banc, qu'il présentait aux érudits et au sénat comme une restitution de la quinquérème antique. Son navire lutta avec avantage sur la lagune contre une galère ordinaire; on fit grand bruit de ce triomphe, qui eut lieu vers le milieu du mois de mai 1529, en présence du Doge Andrea Gritti, de la Seigneurie et du Peuple tout entier ; mais la quinquérème ne fut pas imitée; on s'en servit p e u , et elle finit en 1571 par le feu du ciel. Vittore Fausto avait au moins eu — tant, disons-nous, qu'un texte sérieux, et de ceux que la joie de voir le succès d'un jour couronner ses efforts nous pourrions nommer officiels, ne viendra pas éclairer la ingénieux. Picheroni della Mirandola n'eut pas ce bonheur. question, elle restera insoluble. Mais ce texte, peut-on espéPour remplacer les galéaces ( V . ) , il proposa des grosses rer de le découvrir? Sans doute cela n'est pas absolument galères à deux, trois et quatre rangs de rames superposées; impossible. Sous des écritures du Moyen A g e , on a vu re- mais son svstème fut repoussé, et il n'en reste plus qu'un paraître des fragments d'auteurs anciens; peut-être la même souvenir, cinq ou six feuilles de papier, présentant les bonne fortune est réservée à ceux qui, après nous, s'occuplans, coupes et élévations de la birème, de la trirème et peront avec amour de l'archéologie navale. — Ce n'est pas de la quadrirème, que Picheroni regardait comme les filles dans ces colonnes (pie nous pouvons analyser la polémique légitimes des vaisseaux antiques, sur la construction desquels à laquelle a donné naissance l'incertitude où l'on est sur ce on était loin de se trouver d'accord. L e recueil des plans qui touche aux navires des anciens; il faudrait faire un v o - que nous indiquons ici est à la Bibliothèque de Saint-Marc lume, après tant de volumes; et pourquoi perdrions-nous à à Venise, sous la cote : Codex CCCLXXIX, classe 7 ; il a pour ce travail sans but utile, au moins quant à présent et dans titre : » Disegni di biremi, triremi, quadriremi. » Après ce l'état où est la question, un temps réclamé par tant d'autres titre, on lit : <• Offerte fatte al serenissimo principe di Vetravaux qui peuvent être plus heureux et doivent remplir nezia , intorno alla fabbrica dei legni marittimi ila guerra, le reste de notre vie? Disons seulement, pour ceux qui per Allessahdro Picheroni della Mirandola. » Des notes acseraient bien aises de connaître les textes allégués pour ou compagnent les plans, malheureusement sans date, de P i contre tel système, et les hypothèses plus ou moins habiles cheroni; elles donnent les dimensions des navires et dis proposées par des hommes qui se sont fait dans la science rames. Des observations critiques furent faites sur le svstème de Picheroni, probablement par les constructeurs à des noms respectés; disons que les meilleure, études sur la qui le sénat renvoya ses propositions; on en trouve la question sont celles de Lazare Baïf (Annotationes in L . i t , île Captivis, et postliminio reversis ; in epiibus traetntur fie re trace écrite dans ce manuscrit, avec les réponses de la navali; P a r i s , i n - 4 ° , i 5 3 6 ) ; de Godescale Stewech (Com- Mirandola Une seule chose, à nos yeux, a, dans le recueil de Picheroni, une valeur réelle; nous voulons parler du mentarius ad Flavi Vegcti Renati de re militari tibros; A n plan de la Calia S"til connina qui s'y t r o u v e ; c'est un des vers, petit in-4°, i 5 8 5 ; Amsterdam, in-12, 1692); de Jean Scheffer (De Militia navali veterum, libri quatuor; Upsal, éléments sérieux dont nous nous sommes servi pour l'étude in-4°, i 6 ' 5 4 ) ; de Marc Meibom (De Fabrica triremium; des galères ordinaires du x v i siècle. Nous avons parie Amsterdam, in-4°, 1671); de Fabretti (Raph.) (Syntagma amplement de Vittore Fausto et de Picheroni della Mirandola, p. 374, 3g4, t. 1 de notre Archéologie navale i nous de cnlumna Trajani; R o m e , in-fol., i 6 8 5 ) ; de Dom Berexplinard de Moiitfaucon (t. i v , p. 203-296 de l'Antiquité o s

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r e n v o y o n s le lecteur aux renseignements que nous avons meurs, était attachée une œuvre morte, assez légère, parce d o n n e s , dans cet ouvrage, au sujet de ces deux construc- qu'au lieu de bois elle était faite de bambous. Cette œuvre, teurs. entée sur l'œuvre vive, consistait en deux galeries de deux P a r m i les inconvénients attachés à la plupart des systè- pieds de large chacune, que la ligure placée au bas de celte m e s proposés comme résolvant la question de la superposipage fera comprendre mieux que toute description. t i o n des rames, à bord des Trières et des autres navires de L e premier gradin de cette œuvre extérieure surmontait l a m ê m e famille, il en est un auquel paraissent n'avoir pas le rebord de la pirogue d'un pied et demi environ ; le ses o n g é les auteurs de ces systèmes ; il a une telle importance, cond s'élevait sur celui-là d'un pied. Ainsi, I amphithéâtre q u ' i l suffirait, n'y eùt-il pas d'autres objections sérieuses, des rameurs, placés en deux étages hors du Bouanga, était p o u r faire rejeter des hypothèses laborieusement et savam- élevé en tout d'à peu près 2 p . { (o - 8 i ) . Quant au balanm e n t échafaudées. Si un marin regarde les dessins n 5, 6, cier, il était saillant de 20 à 25 pieds, et placé de manière 7 » 8 (planche i ) , i et 2 (planche n ) , 2 (planche v i n ) du à comprendre, entre deux branches horizontales, quatre M é m o i r e de Rondelet, il sera frappé du développement des sixièmes de la longueur totale de la pirogue, ou environ o s u v r e s mortes, de leur hauteur, de leur masse, et surtout 80 pieds (26™ 5 o ' ) . Sur les petits radeaux de Bambous, cle leur saillie en dehors de la verticale abaissée du plat- fixés aux extrémités du balancier, prenaient place dix-huit b o r d à l'eau. Ces constructions en gradins, qui devaient ou vingt rameurs armés de pagaies, et séparés l'un de l'aup o r t e r des rames longues, lourdes et en grand nombre, ma- tre sur ce siège humide par une distance d'environ quatre n c e u v r é e s par une chiourme considérable, ajoutant son pieds. Plus long que les radeaux, l'amphithéâtre portait à p o i d s énorme à celui des gradins et des avirons, auraient chacun de ses étages 25 rameurs, éloignés l'un de l'autre été pour le navire une cause de balancement continuel et d'un peu plus de trois pieds. Il y avait donc de chaque coté t l e périlleuse instabilité. LesgalèresordinairesduMoyen Age, du Bouanga 75 rameurs. Nous ferons remarquer comme c e l l e s du x v i et du x v n siècle, avec leur rang unique de une chose assez singulière ce nombre de 25 rameurs par r a m e s et leurs équipages, assis dans le navire lui-même, et file, qui était, et celui des galères ordinaires, depuis le Moven n o n en dehors, comme ceux des navires antiques restitués Age jusqu'à la suppression des galères, et celui des Dromons p a r les savants, avaient déjà ce défaut, qu'on reproche au- du I X siècle. Nous avons une autre observation à faire ; j o u r d ' h u i aux bâtiments à vapeur, chargés de lourdes ailes, elle porte sur les pagaïeurs et leur position. Tout natureld e tomber alternativement de droite à gauche et de gauche lement, ils étaient assis le visage tourne vers la proue, et à d r o i t e quand la mer n'était pas parfaitement calme. Quel maniaient la pagaïe de façon à en ramener la pelle de l'avant r e m è d e apporter à cet inconvénient? les faiseurs de systè- à l'arrière. Les nageurs des trois étages, au contraire-, m e s ne l'ont pas dit; il semble même qu'ils ne s'en soient étaient assis le visage tourné vers la poupe, et nageaient p o i n t préoccupés. Les Malais y avaient songé. Ignorant comme les rameurs des galères qui avaient à manœuvrer b i e n probablement, nous pourrions dire : certainement, et des rames lourdes. Les rames des matelots du Bouanga l e s navires à rames de l'antiquité et les efforts des moder- étaient, en effet, assez lourdes, bien que l'élévation du nes pour les refaire, ils construisirent des trirèmes à trois point par lequel elles tenaient au navire n'étant pas grande, é t a g e s d'avirons; et voulant leur donner la stabilité que elles ne fussent pas bien longues; mais, faites d'une l e u r enlevait leur œuvre morte, haute et chargée de ra- barre de bois, à l'extrémité de laquelle était attachée une m e u r s , ils projetèrent hors de ces navires un balancier, fait planche de figure ovale, tout leur poids était à ce bout, et l u i - m ê m e pour recevoir des hommes ramant à la surface de il fallait des bras vigoureux pour les manœuvrer. l a m e r . Les Botianga, — c'était le nom de ces Trières cuLes détails que nous venons de donner sur les Bouanga r i e u s e s et si ingénieusement conçues, nom qui venait ressentent de la description et surtout des dessins qu'en p e u t - ê t r e du verbe malai Botiang (^J»J ou £ _ » J ) > Jeter donna le capitaine de Pages, p . 169, t. i de ses Voyages autour du monde et vers les deux pôles, par terre et par d e h o r s , Expulser, Bannir, les rameurs des balanciers et mer, pendant les années 1767-1776 (Paris, 1782, in-8" c e u x des deux rangs supérieurs étant placés hors du na- 2 v o l . ) . Il paraît que le Bouanga a disparu ; du moins M. le v i r e ; — les Bnuanga étaient des pirogues longues de plus capitaine Paris ne l'a pas v u , et, dans son Essai sur la j e cent pieds (32™ 5o"), fort étroites et pointues. A leur construction navale des peuples extra-européens (Paris, inc o r p s , dans lequel était logée de chaque cédé une file de ra- folio, 1841), il n'en parle ( p . 8 8 , et planch. to3, 104) que d'après Fr. de Pages. Pour revenir à la Tpir)py,;, dont on nous pardonnera peut-être de nous être un peu eloigné,nouscrovons devoir consigner ici une observation qui prouvera combien est ardue la question que nous avons vainement cherché à résoudre après tant de maîtres de la science. Si les mots Tpn-pTiç et Triremis ( V . ) eurent, à une certaine époque, le sens que lui —ont prêté la plupart des critiques, assurément dans un autre temps ils eurent une signification différente. On lit, en effet, dans la Vie de Thésée, par Plutarque, qu'un d é c r e t , rendu d'un commun accord par les Grecs, défendit qu'aucune T r i è r e nam

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viguàt avec plus de cinq hommes. Cette •Trière ne pouvait assurément avoir rien de commun avec le navire de guerre qui porta le même n o m ; et nous nous trouvons dans le même embarras où seraient des commentateurs qui, en 1950, ayant à expliquer un texte relatif à la bataille de L é pante, et un autre relatif à la prise de Saint-Jean d'Ulloa, trouveraient des frégates mentionnées aux deux époques, et ne sauraient pas en quoi différait la frégate du x v i siècle de celle de i 8 3 8 . ( V . Frégate.) ., Paul Diacre, dans son Histoire mêlée (V. Cliimera), en parlant de Dromons ( V . Apopov), dit : « Dromones viclelleet Trières • (les Dromons, c'est-à-dire les T r i è r e s ) ; l'empereur Léon V I , un siècle après Paul Diacre, d i t , chap. 19 des Tactiques : « Aià -ôiv tzo-i Xeyopevtav TpirjpSv , VEWV OS SpouoWv xaXoupévojv » (avec des [navires] appelés autrefois 'Prières, et maintenant appelés Dromons). Ce rapprochement, fait par deux écrivains qu'on ne saurait taxer d'ignorance ou de légèreté, entre les trières et les dromons, a fait naître un doute dans notre esprit. Paul et Léon ont-ils voulu dire que le dromon de leur époque fût exactement le représentant de l'antique Tpiiipr);? ou bien faut—il entendre que dans la flotte militaire des v m et i x siècles le dromon tenait le rang qu'avait tenu dans les armées navales de l'antiquité le navire appelé Trière par les historiens grecs, antérieurs aux premiers siècles de l'ère chrétienne? Nous avouons que nous penchons pour cette dernière supposition, et voici sur quoi nous fondons notre opinion. L'empereur Léon commence son chapitre : nepi vauaayiaç, par déclarer que, ne trouvant, dans les écrivains de l'antiquité, aucune notion précise sur la guerre maritime, et que celles qu'il a pu prendre çà et là dans les auteurs étant diffuses et d'une médiocre importance, il est obligé de s'en référer à ce qu'il a recueilli à ce sujet de la bouche de ses généraux de nier, qui en ont appelé à leurs propres souvenirs et aux souvenirs des autres. L'auteur des 'Tactiques ne savait donc rien, ou du moins il savait fort peu de chose sur la marine militaire des anciens; la tradition recueillie par les stratèges de sa flotte, et les passages épars des auteurs qu'il avait lus, lui avaient appris que le navire de guerre antique, le navire-type, était la Trière. Mais avait-ii su comment était faite la Trière antique? Nous ne le pensons pas. S'il avait connu la construction, l'armement, la disposition des rames de ce bâtiment, assurément il aurait comparé la Trière antique au navire de guerre de son temps, ce Dromon qu'il décrit avec soin, et dont il recommanda trois variétés, dont la plus petite était la galère unirème ( V . FocXxîa) ; il eût l'ait c e l a , lui qui s'efforçait de prescrire les meilleures méthodes pour la construction et l'armement des dromons, il l'eût fait, ne fût-ce que pour montrer que le Dromon était préférable à la Trière. Nous concluons de son silence, que tout ce qu'il savait des T r i è r e s , c'était qu'elles avaient été les navires ordinaires armés pour la guerre, et que, sous ce rapport, elles pouvaient être comparées aux dromons. Si notre rai-' sonnement était mauvais, il faudrait conclure du rapprochement entre TpnipJK et Apopo? que la Trière antique était une birème, à cent rames ou plus; conclusion que nous n'oserions certainement point proposer. Il nous paraît que Paul Diacre et Léon ont fait de Trière un synonyme de D i o m o n , comme les écrivains du Moyen A g e ont fait de Trircmis un synonyme de Galca, sans savoir autrement que par une tradition vague et erronée ce qu'était la Trircmis. (X.) Meursius, dans sa traduction des Tactiques, traduit partout Apo'uov par Trircmis, convaincu apparemment que la phrase de Léon constate l'identité de la Trière et du dromon ; mais l'autorité de Meursius ne saurait prévaloir à e

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nos yeux contre ce que nous croyons fermement être ht r a i son. — V . Biremis, ci-dessus et au Supplément, Moneris. Quadriremis, Quinqueremis, Haine, 2. R e m o , 2. T r i n quete. T P I H P H 2 r . W A O — , gr. s. m. Gaulos triérétique, ou procédant de la trière. — V. FaûXoç. T P I H P H T I K 0 2 , gr. ad}. (beTptjjpnç. [ V . ] ) Qui tient a la trière; Qui tient de la trière. — Appien parle deAéxot 0 1 av-)Xou; Tpir,py,-ixoï; envoyés par Octavie à son frère. Ces navires, qui étaient de l'espèce des phasèles, avaient dans leur construction certaines particularités qui les rapprochaient des trières. Quelles étaient ces particularités? C'est ce que nous ne saurions dire avec certitude. L'explication que nous fournit Plutarque, dans la Vie a"Antoine, ne peut nous être d'aucun secours; il appelle Myoparons ce qu'Appien appelle Phàséles-triériques ; mais savons-nous ce qu'étaient les Myoparons? J. Scheffer émit, p. 72, de Mil. navali, sur la construction des Phasèles trierétiques, une opinion assez ingénieuse: 0 Je pense, dit-il, que ces Phasèles étaient, comme les Myoparons, de l'espèce des vaisseaux longs, par la proue où étaient rangés les bancs des rameurs; niais q u e , par la poupe, ils étaient vaisseaux ronds, c'est-à dire, plus hauts, plus larges, dépourvus de rames, et propres à recevoir de grands fardeaux. » Par malheur cette hypothèse, fort raisonnable, n'a pas pour elle l'autorité d'un texte précis. ( V . , au reste, <D<xar)Xo;.] L e galion du Moyen Age, nef procédant de la galère, n'était peut-être pas sans rapports avec le navire antique qui nous occupe; au moins pouvons-nous dire qu'ils avaient cela de commun, (pie tous deux tenaient à la fois du vaisseau long et du vaisseau rond. La composition de leurs noms nous porterait à croire que (huis leur construction le vaisseau long dominait. t. T P I I 1 P I K O N , gr. s. n. (De Tpajftfc [ V . ] ) Arsenal capable de recevoir des trières ; Loge couverte, sous laquelle on construisait et l'on abritait une trière. (V. Strabou, liv. XIV.) 2. T P 1 1 I P I K O N , gr. s. n. L e T r i é r i q i t e , le rhythme, l'air sur lequel nageaient les rameurs des trières. — « Xpuio'vovo; Z,UXEI TÔ Tp«ipiy.dv » (Chrysogonos joua sur la flûte l'air des rameurs). Athénée, liv. x n , cité par J. Scheffer, p. 182. T P I H P I K 0 2 , gr. adj. (De Tp^pr,ç.'[V.]) Qui lient à la trière ; De trière. T P I H P O N , gr. s. ( D e TpEtç, Trois.) Nom d'une petite barque, selon llesychiiis, qui dit : « Tpir)pov TTXOÎOV srriv titxpov. » Probablement ce triéron avait deux avirons d'un b o r d , et un seul du bord opposé, ainsi (pie certaines embarcations modernes, dont les rames alternatives sont, comme on dit, à pointe, et non à couple. (V. ci-dessus, p. 2 0 8 , 2 c o l . ) e

T R I G A N T O , ital. s. m. (? Du g r . TpiyÉvsia. L e Dragant ou Trigant de la galère dut son nom à sa forme à peu près triangulaire.) Dragant, Lisse de Hourdy. T P 1 K P O T O N , gr. s. 11. (De Tpsfe, T r o i s ; et de Kpoxoc, bruit.) J. Scheffer pensait que ce navire était une barquette à trois rames. Les Grecs modernes ont repris à l'ancienne langue maritime le mot TpîxpoTOv pour nommer le vaisseau à trois ponts. Le bateau à trois rames produisait, dans son mouvement, un triple bruit : le vaisseau de premier r a n g , tonnant par ses trois batteries couvertes, justilie ('•gaiement le nom poétique de TpîxpoTov. T P I K Y M I A , gr. anc. et mod. s. f. (De Tpsï;, et de KJSija. [ V . ] ) La troisième vague, que le préjugé regardait comme formidable et fatale. Par extension : Tourmente, Tempête


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E . L e s Grecs modernes donnent au foc d'artimon le nom de Tstxuu-ia. — V . Miroûp.» xrfi SOSTOÛVCXC;. T R I M , angl. s.(De l'angl.-sax. Tram, Ferme, Solide, Stab l e ; Tryman, Préparer, Mettre en ordre, Disposer. — C e m o t était déjà en usage au commencement du x v n siècle; o n l e trouve p. n i du Searnans Dictionary, par Henry M a n w a y r i n g , 1644) Arrimage de la cale; bonne position î l e s mâts; Orientement des voiles; Assiette du navire. — Trim (7b), Tout disposer à bord ; Préparer le navire pour s a navigation. — Trim (7b) the hoir/, Arranger la cale, Faire l ' a r r i m a g e , Arrimer. — Trim (To) the sails, Orienter les v o i l e s . — Trim (T<>) s/tip s/tape ( Orienter convenablement l e s voiles d'un navire. — Trim (7bJ close haulctl, Orienter a u plus près du vent. e

T P I M M A T A (Trimmntà), gr. mod. s. n. (Plur. du gr. a n c . Tpi,uj*a, Fragment.) Miettes de biscuit; Machemoure. T R I N C A , ital. esp. s. f. (Du lat. Stringere, Étreindre, Serr e r fort, et non, comme nous l'avions supposé d'abord [ V . p . 2 6 4 , t. 1 de notre Archéol. nav.], de l'ital. Tranciare, T r a n c h e r , ou du bas lat. Trcncatum, Trencata, Trencheia, T r a n c h e . [ V . Trinchera.]) Rousture; Liure de beaupré; A i g u i l ' e t a g e ; Genope. — Duez (1674) définit ce mot : « Une s o r t e de petit cordage qui sert à en attacher d'autres, v Cette définition convient plus à la Genope ( V . ) et à l'Aiguillette q u ' à la Rousture. — <. Es muv necessario, para mas scgurid a d de los masteleros, darle 1111a ô dos Trincas »(1111 ou deux t o u r s d'aiguilletage) « a el calces ilel palo >< (au ton du mât [ q u e surmonte le mât de hune ou le mat de perroquet].) l'eri i a u d e z , Practica demaniobras.(17.3*), p . 44. (V. Zinalura.) Trinca a un autre sens encore ; il désigne la position du p l u s près, et l'Auloffée; ainsi : Pûneni alla Trima signifie : S e r r e r le vent. — Constancio, Dire, port.-jr. (Paris, 1 8 3 7 ) , d i t : « Para nao à Trinca, ou Para 'Trinca, Haler un câble. «C'est là une fâcheuse erreur. Porse â Trinca, c'est Pincer le v e n t , et quelquefois : Mettre en panne.—V.Serrare il vento, Trincar. e r

T R I N C A D U R A , esp. s. f.Nom d'une chaloupe biscayenne d o n t l'avant et l'arrière affectent la même l'orme. Elle est p o u r v u e de rames et gréée de deux mâts portant des voiles tiers, celle du grand mât beaucoup plus grande que la misaine. Dans les gros temps, ce navire met le mât de misaine à la place du grand mât, et remplace son mât de T r i n q u e t par un mâtereau auquel se déploie une très-petite voile n o m m é e Sorriqucte, c'est-à-dire : Voilé petite de bourrasq u e . La Trincadoure fait ordinairement la pèche; elle a aussi un autre emploi. Quand le temps est mauvais, elle sort bravement du port pour aller assister les navires qui ne p e u v e n t y entrer, et qui courent des dangers sur la cote. S o n équipage est toujours composé de marins jeunes, robustes el hardis. T R I N C A N T L E , cat. ital.; T R I N C A M Z E , port. s. ( D e Stringere, Étreindre.) Gouttière.— V . Triucarino. T R I N C A R , esp. v . a. (Du lat. Stringere, Etreindre.) A i g u i l l e t e r , Amarrer; Serrer avec un aiguilletage ou un amarrage. (V. Trinca.) Serrer le vent. — « Fue se T r i n c-ando esta noche con pocho viento para el otrodia verlo uiejor. "Relation de los capitanes Nodules (Madrid, 1 6 2 1 ) , p . 3 8 . — Par extension du sens précédent, Trincar signifie : T e n i r la cape. — « Estuvose aquclla noche con Trinquete y Mesana Trincando la buelta del Susueste muebo viento Sudueste,Oesudueste y Oeste, frio, nievey aguacero. >• Relation citée, p . 4o. — Par une autre extension du même sens, frincar signifie : Etre en ralingue, Fazeïer.— - Luego que

nos hizimos a la vela vimos dos 0 1res Itulios, v el uno dellos se pus(') en un alto haziendo segnas con un manto , o pellejo que traia, v conio vimos que llama estuivimos à la trinca » (et comme nous vîmes qu'il appelait, nous mîmes en ralingue). Relation citée, p. :°>o. T R I N C A R E ; ital. v. a. Aiguilleter, Rousturcr. Quelquefois : Lier, avec des grelins, un navire qui tend à se désunir, parce que le gros temps travaille son corps déjà affaibli par l'âge. T R I N C A R I N O , ital. anc. s. m. Trincarin, Trinquenin. — « Ciò fatto, si mette in sul piano del taglio, che è sopra i pontovali et late, et sopra le teste de gli stamenali ò matere, che vanno segate al paro di detto taglio che è sopra i contovàli, le Trincarini. Queste Trincarini vanno inchiodate sopra i contovàli et late, et vanno dentate dando luogo à colli delle late, quali essendo fuor del corpo del vascello, et alzandosi, escono per il dente del contovale di fuori, et perii dente che bora si dice del Trincarino. » Bartol. Crescendo, Nautica Méditer, (ifi'07), p. 3 i . — V. Triticanile. — Trincarini, ital. mod. s. m. pl. Gouttière. T R I N C H A , ital. anc. s. f. (Variante orthogr. de Trinca.) Aiguilletage. — V . Galera de banchi 28. T R I N C H E R À D E A B O R D A G E , esp. s. f. (Du bas g r . Tpsvffispi, fait du lat. Transi intiere [Scindere, Couper, Trancher; Ti ans, au delà].) (Tranchée ou Retranchement pour l'abordage.) Bastingage, Filet de bastingage. L e port, dit : Trincheira. — V . Atrincheramiento, Empalletado, Empavesada, Parapeto. 1. T R I N C H E T T O (lat. Trine/ictus), ital. anc. s. m. (De Trincare, Serrer le vent.) Trinquet ; Voile de trinquet, Voile de misaine. • Il Trinchetto •> (d'une galère ordinaire de 26 bancs) « vuole cotonina di Marsiglia, overo di Genoa canne da 2 5 o in 3 o o ; dasegli d'ordinario palmi 4 ^ di enfiata ( V . ) et ferzi 3 2 . (V. Ferzo.) » — « La vela del Trinchetto di proda » (dans un vaisseau) « si taglia nel medesimo modo, atteso che ella si cava dal suo pennone. >• Bartol. Crcscentio, Nautica Mei/iter. (1607*, p. 4 5 , 7 2 . — Quelquefois les galères portaient le Trinquet carré, et non triangulaire; C r e s cendo, p. 8 du Traité que nous venons de citer, nomme parmi les voiles de la galère : - Vele quadre : trevo, T r i n chetto, mezzana : » mais il ajoute : • Quasi fuor di vso. » En effet, les peintures et les gravures du x v siècle montrent assez souvent des galères à voiles carrées; les monuments du x v i siècle en font voir plus rarement. De* galères peintes au commencement du xvi, siècle, par Raphael et Pinturrichio, dans la sacristie du Duomo de Sienne, ne portent que des voiles carrées. — « Ncque enini applicuimus civitatem (à Raguse), " propter festoni tamen et reverentiam Dominice nativitatis, cura Trinchete duntaxat navigamtis * (nous croisâmes devant le port, sur le Trinquet seulement). Bern. do Breydenbach, Poy. à Jerusal., p. 2 4 3 . — « Corremmo cinque giorni con il vento in p o p p e » (c'était pendant un grand coup de vent) « con il Trinchetto solo, et questo ben basso; et in questi dì iiauigamnio 2 5 o leghe... » Première lettre d'Amerigo Vespucci, ap. Ranius., t. i , p. 1 2 6 B. (On voit, par cette mention d'Americ Vespucci, (pie le navire dont il parle lit, vent arrière, sous la misaine amenée au moins à mimât, 2 lieues et à l'heure, pendant une tempête).—V. Bastardo. e

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1

2. T R I N C H E T T O , ou T R I N C H E T T O DI P R O D A , ital. anc. s. 111. Mât de Trinquet,Mât de misaine. — « Da questo albero maestro si cavano poi tutti gli altri Alberi, et, dalla 187


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1490

sua antenna, l'altre antenne, percioche il Trinchetto di proda sarà la quinta parte manco, et tanto saranno i pennoni a antenne grandi. » Bartol. Crescenti!), Nautica Meditar. (1607), p . 7 1 . — V . Albero del Trinchetto, Albero di proda, Cortigio, Galera de banchi 28. T R I N C H E T T O D I G A B B I A , ital. anc. s. m. Trinquet de gabie, Mât et Voile de hune. ( V . Parrochelto di proda.) -— Trine/ietto di gabbia grande, Trinquet de la grande gabie; Màt et voile du grand hunier. — « Per le scotte d'esso T r i n chetto della gabbia grande, passa 40 » (011 200 pi.—64™Q6 ). Bartol. Çrescentio, Nautica Méditer. (1CÌ07), p. 8 0 . — Trinchetto di gabbia piccola, Trinquet de la petite gabie; Mât el voile de petit hunier; Petit mât de l u m e , Petit hunier. — « Vi e più il mante del Trinchetto di gabbia piccola » {l'itagne du petit hunier) « lungo quanto l'albero suo. » I b . c

T R I N C I U T T I N A , ital. s. f. Petit f o c , Clin-foc du mistick, ou d'autres navires latins, T R I N E L L A , ital. s. f. (Vénit. Sfilaccio.)Tresse à trois cordelettes faites de vieux filin ; elle sert essentiellement comme raban de ferlage, comme fourrure pour les câbles, comme garcette de tournevire. Ce mot était usité déjà à la fin du x v i siècle; on le lit, p. i 3 6 , lig. 4 de Y Armata navale, par le capit. Pantero-Pantera (Rome, 1 6 1 4 ) . e

T R I N K E T (i final sonnant), bas bret. s. f. (Du fr. : ) T r i n qnette. — V. Gwel staé. TRINKÈTA IÈLKÈNI ( J ^

t

tal. Trinchetto. [ V . ] ; e t du iwvclelkèn

^ f ) ,

turc, s. (De l ' i -

\^fXl)},

Voile.) Volit-

ile Misaine , Misaine. T R I N K È T E , ar. còte N . d'Afr. s. (De l'ital. [V.]) Mât de misaine.

Trinchetto.

T R I N R È T I N A , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Trinchetina. [ V . ] ) Petit foc. T R I N Q U Á R D , fr. s. m. Bateau pécheur de la Manche, ainsi nommé de Trini, le filet dont il se sert. L'angl. Trink a pris son nom de l'angl,-sax. Draga, T i r e r . Le boli, a Trekken, signifiant : Tirer à soi. Un coup de filet s'appelle Trek, en hollandais. L e Trinquard traîne après lui son filet, comme le Dragueur. ( V . ) T R I N Q U E N I N , fr. provenç. s. m. (Terme de galère, de l'ital. Trincarino. [V.]) Gouttière.

saine (V.) s'appela Trinquet. — « Les Levantins appellent ainsi le mât d'avant, autrement mât de niisène. » A u b i n , Dict. de таг., 1 7 0 2 . — La voile du Trinquet s'appela du nom de ce niât ; on dit : La voile du Trinquet, puis : L e T r i n quet. — « La grand voile de misaine est aussi nommée : Trinquet. « Est. Cleirac, Explicat. des termes de marine, Rouen, in-4°, 1 6 7 0 ; chap. Voiles. — « Outre les susdites » (voiles) « qui servent pour l'arbre de maistre, il y a celle du Trinquet. » J. Hobier — L e Manuscr. n° 662 du Dépôt de la Mar. nous fait connaître que sur les galères françaises du x v n siècle il y avait, pour l'arbre de T r i n q u e t , quatre voiles : le grand Trinquet, le petit Trinquet, le Trinquctin et le Polacron. — L e niât et les voiles de hune portèrent, comme le mât de l'avant et sa voile, le nom de : Trinquet (de gabie). Nous ne savons pas à quelle époque cet usage s'introduisit; mais nous sommes certain que, vers les premières années du x v i siècle, il était établi dans la marine française comme dans les marines italienne et espagnole. Nous lisons dans une pièce intitulée : Ce que M. de Sisteron a déliuré par le commandement, etc., qui se trouve, p. 200, v i v o l . , Ordonn. de Henri II, coté v , aux Arch. nation., sect. judiciaire, le passage suivant : « Plus, le Trinquet da proua » (celui que Rabelais nomme le Trinquet de prore, liv. i v , chap. 1 8 [c'est le Petit hunier moderne]) « neuf auec sa gaige « (V.) « et perroquet dessus, garni de sareye « (V. Sarcie) « acqiiitrannée « (V.), « auec leur antenne. » Oaus un autre document que nous avons cité au mot : Caige ( V . ) , o n lit : « ' V n g Trinquet de la grant caige, vng autre Trinquet de la caige de proue. « L e P . Fournier dit, art. : Trinquctte de son Inventaire des mots, etc, placé en tète de Y Hydrographie ; « Sur la Méditerranée, on dit aussi Trinquet de gabie on de hune, pour le second arbre enté sur le maître mast. • —Dans les barques qui font la navigation du lac de Genève, la voile de misaine a aujourd'hui le nom de Trinquet. — L e P . René François, au chap. 1 2 de son Essai des merveilles de nature (1626), dit, p. 9 5 : « L e Trinquet ou Artimon, c'est une petite voile qui s'attache au derrière, etc. » C'est une erreur grossière ; jamais l'artimon n'a été confondu avec le Trinquet. — V. Acoursier , A r t i m o n , Femmes, Mastrel, Pacfi du Trinquet, p . 1 1 0 8 , T o p , Triuchetto, T i i n q u e t e , Trinquetto, Triquet, A élan. e

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T B I N Q U E T A , basq. vulg. s. f. Tourmenlin.

T R I N Q U E R , francisation d'un mot portugais que nous n'avons pas rencontré dans nos lectures nombreuses, et que ne nous offre aucun dictionnaire. Selon le P . Fournier, le Trinquer était un matelot qui avait, à bord des navires du Portugal, une assez grande importance. « Et de ces mariniers, » dit-il, liv. m , chap. 43 de VHydrographie, « il en a deux principaux qu'ils » îles Portugais) « nomment Trinquers, qui ont soin des cordages et voiles quand il les faut racoutrer. »

1. T R I N Q U E T E , fr. s. f. (De Fit. Trinchctto. [ V . ] ) (Gr. vulg. TouûXETtva[Tourketirîa]; angl. Fore staj sail; rus. ф о к ъ ou ф о р ъ стаксель [Foke ou Fore staksèle\; esp. Trinquetilla; ital. Trinchctina ; port. Foque, Velu doestay do Traqucte; ail. S titrm-fock, bas bret. Trtnket.) Nom donné dans quelques bâtiments à une voile triangulaire ou foc qui monte le long de l'étai du niât de misaine [dans la Méditerranée : le Trinquet (A .)], ou le long d'un cordage inférieur et parallèle à cet étai, nommé Draille. Cette voile, qui n'est pas grande, est nommée aussi : Tourmentin.— Y. Heu, Trinquette.

T R I N Q U E T , fr. s. m. (De l'ital. Trinchetto.) Ce mot a désigne des mâts et des voiles qu'on doit distinguer avec soin. D'abord, le Trinquet fut le mât de l'avant des galères et autres navires de la même famille. — « Outre lequel >> (Ydfb're de maistre[Y.]) > les chrestiens en ont un autre qui se nomme le Trinquet... Le Trinquet, qui est bas «(moins long) « de plus d'un quart >• (que l'arbre de maistre) <> et menu à p r o p o r tion, se met au bout de la rambade » ( V . ) «joignant le b i ton » ( V . ) « de la bande « ( V . ) « gauche, afin de laisser le canon de coursie » ( V . ) « libre. » J. Hobier, Description d'une gallaire (1622), p. 3 5 . —Dans la Méditerranée, quelquefois aussi dans la marine du Ponent, le mât de proue ou de mi-

2. T R I N Q U E T E , esp. s. m. (Même étymol. que Trinchctto. [V.]l Trinquet, Misaine (mât, vergue et voile) ; Voile de h une.—« Al cabo de atgunas dias vimos un petlazo de palo por la т а г , y por ser anunçio y buen pronostico de nuestra saluaçion y que estauamos cerca de tierra» (après de longs malheurs à la mer), « echamos un marinero à la т а г cou un cabo, y nos lo truxo a la nao, delqual hicinios una •{-, v le pusimos en el Triquete » (au nuit de T r i n q u e t ) « v de las ra­ jas otras muchas que nos pusimos al cuello. « Relacion breve del viage d'Aluaro de Mendana ( 1 6 6 7 ) , Ms. x v i siècle, Bibl. nat., n° 1588, Saint-Germain.—Le port, dit : Traqucte, le cat. Triquet.—« У como vimos que venia solo, le aguar-

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GLOSSAIRE NAUTIQUE d a m o s tomando todas las bêlas, excepto los Trinquetes. >> Rclacion de toscapit. Nodules (Madrid, 1621), p . 63 v ° . Les T r i n q u e t s dont il est question ici étaient la misaine et le petit hunier.—Parmi les opinions singulières qu'ont émises les critiques et quelques hommes pratiques sur la question des n a v i r e s à rames de l'antiquité, nous avons remarqué, comme u n e des plus étranges et des moins acceptables, celle d'un m a r i n , Thome Cauo, p . g v", dans son A rte pu ru fabricar naos (Séville, 1611); le mot Trinquete (Mât de misaine) nous la rappelle. La voici : — « Aviendo los Feniccs muchos aîios a n t e s , quando en ellos quedô cl ser mas poderosos en el mar acrecêtando les a su fabrica el tener très ordenes, que aunq u e algunos quieren que ayâ sido très remos, a mi entender 110 es sino que navegasen con très arboles : mayor, T r i n q u e t e , y mesana, no aviendo antes navegado mas que con v n o , o con dos, quando mas." — V . Arrasar, 2. Arribar, liaopres, Desembergar, Gajeta, Triquete, Turbionada. 1. T R I N Q U E T T E , fr. anc. s. f. (Variante o r t h o g r . d e 1. Trinquete. [V.])—<> Est une voile taillée en tiers p o i n t » ( à trois pointes) « en forme de voile latine, qu'on met de beau temps le long du grand étay, auquel elle est jointe par le moyen d'un faux étay auec des cordelettes qu'oïl guindé en haut par son issas, et qu'on gouerne en bas selon le vent auec une écoute : elle sert aussi à faire aller le vaisseau de bouline, c'est—à-dire de côté. » Explicat. de divers termes, etc.; Ms.du x v n s i è c l e ; Arch. de la Mar. La voile définie par l'auteur anonyme des Explications était ce qu'au X V I I I siècle on appelait la Grande voile d'étai. e

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2. T R I N Q U E T T E , lasc. s. (Transcript. du port. Traquete. L e lient. T h . Roebuck, dans son English and hindoost. naval dict. ( i 8 i 3 ) , écrit: Tirkutct Tri/ait.) Misaine.— De là : Trinquelte-bauline, Bouline de misaine. Roebuck écrit : Trihur-boolin. — Trinquetle-brasse, Rras de la vergue de m i saine. Roebuck écrit : Trikut-bras. — Trinquettc r/o/, Mât de misaine. Roeb. é c r i t : Trikut dol. ( V . D o l . ) — Trinquettc gavi dol, Petit mât de hune. Roeb. écrit : Trikut gavée dol. ( V . Gavi dol.) — 'Trinquettc gavi savage, Petit foc. ( V . Sav a g e . ) — Trinquettc ka Kiturvil, Trelingage de misaine. R o e b . écrit : Trikut ka ket arveel. ( V . Kitarvil.) — Trinquettc lavrarn, Hauban de misaine. R o e b . écrit : 'Trikut liibran. ( V . Lavram.)—Trinquettcpandjara, Hune de misaine. (V. Pandjara.)—Trinquettc pandjara dol, Petit mât de hune.—Trinquettc pandjara ouala, Gabiers de misaine. Roeb. écrit : Trikut pundjre walc. — Trinquettc pandjara parouani; V e r gue de petit hunier. — Trinquettc parouane, Vergue de misaine. Roeb. écrit : 'Trikut purtvan. — 'Trinquettc parouane sair, Voile de misaine.—Trinquettc sabor dol, Petit mât de perroquet. Roeb. écrit: Trikut subur dol. Les Lascars disent aussi : Sabor couda Trinquettc dol. ( V . ) — Trinquettc savage, fcUai de misaine. Roeb. écrit : Trikut sutva, ce.—Trinquettc tabor dol, Mât de petit cacatois. Roeb. écrit : Trikut tubur dol. Les Lascars disent aussi : Tabor couda Trinquettc dol. ( V . ) T R I N Q U E T T O , ital. anc. s. m. Variante orthographique d e Trinchctlo. ( V . ) Elle se fait remarquer dans la Nautica Alediterr. de Bartol. Crcscentio (1607). T R 1 0 U , fr. anc. s. m Pour Tréou ( V . ) , dans le chap. 18, liv. i v , de Rabelais. TR1P, angl. s.(Étymol. incert. Noah Webster [1832] rapproche ce mot de l'ar. Tariba \_^_,^I], voir un peu. L'ar. Tariq

signifiant : se Mou-

X>] est donné par M . Bianchi,

dans son Vocab. / r . - . « ? i r e [ i 8 3 i ] avec la signification de Che-

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min, de Route. Il est certain que Tariq et Tariba sont en rapport de sens et aussi de forme avec Trip; mais ce rapport n'est-il pas purement fortuit?) Bordée. — Trip taci. Roule faitean plus près du vent. — S h o r t Trip, Bordée courte.—Trip (to) the anchor, v. a. Lever l'ancre, l'Arracher du fond auquel elle est attachée, la faire Déraper. T R I P A , port. s. f. (Ktvinol. incorni.) 11 semble,—carnous rejetons l'idée que le boyau (Tripa) soit le mot emprunte par les matelots à la langue vulgaire pour désigner un cordage qui fait de nombreux tours, comme l'intestin dans le ventre;—il semble que ce mot, qui nomínela Drisse de chacune des basses vergues, ait été fait d'un mot latin ou grec dont le radical est TptT;, Trois. La drisse de la misaine et celle de la grande vergue sont en effet des palans triples, faits d'un cordage qui passe dans des poulies à trois rouets. Moraës paraît n'avoir pas connu ce terme,.que nous n'avons r jamais rencontré dans les documents portugais qui ont passé sous nos yeux. T P i n A P O A O S , gr. adj. (De Tptï;, T r o i s ; et de Ilápo00;, Passage.) A trois passages. Qualification donnée par Athénée au vaisseau de Dieron. (J.Scheffer, rie Milit. nav., p. 320.) Il est impossible de savoir aujourd'hui, et d'après la description du navire gigantesque de lliéron qu'a laissée Athénée, quel est le sens véritable du mot IIipoòo; dans le mot composé Tpi-ápooo;. Est-ce le pont qu'il désigne? est-ce la porte ou écoutillc qui établissait la communication d'un étage avec l'autre ? Scheffer pensait que c'était fecondile. Quant à nous, nous ne hasarderons aucune hypothèse MU- la signification d'un terme que rien, dans la description d'Athénée, ne peut aider à expliquer. L e vaisseau de Hiéron, haut et grand, comme on nous le représente, avait probablement trois étages au moins, et par conséquent trois ponts ou passages; s'il avait trois ponts, il avait certainement trois passages d'un étage à l'autre : voilà tout ce que nous p o u vons dire, et cela n'éclaireit guère la question. T R I P O L A R , T R I P U L A R , port. v. a. Synonyme mod. à'A tripular. (\.)—Tripulación, s. Equipage d'un navire. T R I Q U E T , cat. s. m. Trinquet de galère. — « Alça Trique! per cercar segur poi t. (Hisse le Trinquet pour chercher un puri sur.) JOUA» I ' C J O L ,

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Llepartt, poème inédit (xvit siècle?)

slrophe.

— Triquct est pour Trinquet dans l'Ordonn. de Henri I I dont nous avons rapporte une ligne, art. Trien. ( V . ) T R I Q U E T E , esp. anc. s. f.. (Même origine que l'ital. Trinchetto. [ V . ] ) T r i n q u e t , Voile de misaine. — « Para navegar a la voliua se anuirán las velas mavores, hasta que sus puños lleguen a besar à cl ojo de la mura : el Triquete se caza, basta que el puño de sotavento està tanto abante con la mura mavor. >> Fernandez, Practic. de maniob. (Sévill., 1 7 3 7 , p . i 5 . — V. Cazar, Mayor, Relinga, Trinquete. 1. T R I R E M I S , lat. adj. A trois rames. — Dans une lettre adressée par Cassiodorc à Abtindantius, au nom de T l i é o doric, et à propos de la construction de mille dromons, on lit : • Trireme vehiculum, remorum tantum numerum p r o dens... .» Epist. 16, liv. v (Variarurn, p. 184). La métaphore : " T r i r e m e vehiculum, » caractérisant le dromon, pourrait embarrasser l'historien qui aurait lu dans les Tactiques de Léon la description du dromon. ( V . Apou.ov.) Disons donc, comme c'est notre devoir, que « vehiculum T r i r e m e • ne doit pas être pris à la lettre; et que ces mots ne veulent pas plus désigner un navire à trois rangs de rames que le mot 187.


1

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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T p r ç W ( V . ) , donné par l'empereur Léon à Ap6>ov. Ils désignent, sons la plume de Cassiodore, le vaisseau long armé pour la guerre, et muni de rames nombreuses. a. T R I R E M I S , lat. s. f. (Ou gr. Tovfyjtp, mot auquel nous renvoyons le lecteur, pour ne pas répéter ici ce que nous avons" dit au sujet de la Trière ou Trirème antique.) — Dionvsius cum accepisset Corinthios Trirèmes primum jedificasse, in deducta illinc urbe structurant navium amplificandam esse censuit. Trirèmes igitur et quinqu'eremes cum scaphis primus ejusmodi structuram commentas, aedilicarc coepit. « J. Scheffer, tradnet. d'un passage du liv. xiv de Diodore de Sicile. — « Biremès, naves sunt, habentes remorum drdinem geminuin; Trirèmes et quadriremes, trium et quatuor ordinum. » Isidore, liv. xix, chap. i . (Il esta regretter que le savant évèque deSéville, qui était plus près de la tradition des navires anciens que les critiques du x v i siècle, et qui pouvait peut-être puiser à des sources qui, deux siècles après le temps où il écrivit, étaient taries, puisque l'empereur Léon ne les put découvrir ; il est à regretter, disons-nous, qu'Isidore n'ait pas cru devoir donner sur la construction des Trirèmes et des quadriremes quelques détails plus précis que ceux qu'on vient de lire. Mais Isidore savait-il sur les navires à rames autre chose que ce qu'il en a dit? On peut en douter. Ou n au v u siècle, la tradition avait bien pu se perdre ; et si quelque auteur de l'antiquité avait laissé un traité surla marine, les copies avaient bien pu en être anéanties déjà, par les mille causes qui détruisent un livre.) — « Quiuquererais romana seu pondère tenacior, seu pluribus remontra ordinibus scindentibus vortices, qitum facilius regeretur, duas Trirèmes suppressit. » Tite-Live, liv. x x x v i n . — Trircmis a quelquefois désigné le bateau à trois rames ou à trois paires de rames. (V. Celox.) — Les écrivains du Moyen A g e et de la Renaissance ont employé les mots Trircmis et Tricris pour désigner la galère moderne, au lieu du mot Galca qu'ils rejetaient comme trop nouveau. Quelques-uns, et Pierre Martyr est de ceux-là, ont désigné par Trircmis la galère à trois rames par banc. — V. Celés, Corbis, Fabricare, Galeecca, Galeo, 2. Tririqttete. e

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T P I 2 K A A M 0 2 , gr. s. m. (De Tpèfe, T r o i s ; et de SxaX(lôç. [ V . ] ) Bateau à trois rames. Plutarque, Emile.-— V . TpîxpoTov. — Trière, selon Eschyle. T R I S S A , ital. s. f. « Une sorte de claye de laquelle on se sert sur les gros nauires. » Ouez ( 1 G 7 4 ) . — Nous ne savons de quelle claie veut parler Duez; jamais aucun texte ne nous a montré la Trissa. . T R I S S E , fr. anc. s. f. (DeStrizze. [ V . ] ) Palan de côté et Palan de recul d'un canon. — <•'Prisse ou Drosse sont des palans à canon pour approcher et reculer la pièce de son sabord. » Guillet ( i 6 8 3 j . 'FRISSON. Mau vaise leçon de manuscrit ou faute d'impression ; pour Risson. ( V . ) L e P . Fournier, rapportant, chap. 10, liv. v u de VHydrographie (1643), l'Ordonnancé du i5 mars i548 sur le fait des galères, dit : « Et ainsi qu'il est accoustumé aux galères, un ancre et deux T r i s sons, etc. >> T R I V O L U S , T R 1 V U L G U S , bas lat. s. m. Pour Tribtdus (V. Tpt'êoXo;), mot employé par Végèce dans ce passage du chap. 24, liv. m , de Re milit. : « T'ribiilus autem est quatuor palis confixum propugnaculum, quod quomodo abjeceris, tribus radiis stat, et ereclo quarto infestum est. » Chausse-trappe, espèce de petits trépieds ou de noix à trois et à quatre pointes qu'on jetait sur les navires ennemis pour

blesser les combattants qui les rencontraient sur le pont.— « Item, Trivolorum pecii n" 400,sub pcena sold. 5 pro q u o libet deficiente. » Stat. geno, du 21 juin 1 4 4 ' j 1'- 4 de\'OfJicium gazariœ, Ms. Bibl. Dépôt de la Mar. — L'italien d i sait Tributa, Tributo, 'Ilibato. — V . Sapo. 1

T R O , pron. D R Ô , bret. s. f. T o u r . — Tro bit [Drô Tour de bitte; Tro cbapl (Drô chqpl), T o u r de cable.

vite),

T R O B B E J A ou T R O P E J A , napol. s. f. (? Du gr. SvpóëiXoç, fait de î/rpsoco, je Tourne.) Vent subit accompagné de pluie, (f'ocabol. délie /¡aróte del dialeto Napolclano.) T R O C , T R O G , T R O U , angl.-sax. s. Petite barque. — Tràg-s'cip, Troh-scip, Petite barque, Bateau.— « LITTORAEIA NAVIS, Troh-scip. » Gloss. lat.-angl.-sax., de Moue, cité p. 167, t. 1 de notre Arch. nav. e r

1. T R O Ç A , port, vénit. s. f. (Étymologie inconnue. — N . Webster, art. Truss, rapproche les mots fr. Trousse, dan. Trnsse, suéd. Tross, welehe Trwsa, du mot anglais qui semble avoir une même origine q u ' e u x , mais il ne dit pas quelle est cette origine. Ménage et Caseneuve exposent doctement le sens des mots Trousseau. Trousse, Trousser; mais si Caseneuve rapporte ces mots au bas lat. Trussu/us, Ménage est moins hardi, et il s'abstient sagement de leur assigner une étymologie. Peut-être faudrait-il chercher dans le gr. Tpéicu, qui a fait Tpoirrç, Tpóiroc, Tpo'yo; et tant d'autres mots, l'origine de Troça et des mots qui s'v rapportent analogiquement, tous exprimant, en effet, l'idée de : Serrer, P l i e r , qui est analogue à celle de : Entourer. On pourrait supposer aussi que Truss, Troça, Trosse, etc., viennent du verbe auglo-sax. Pringan [Thringa-ne~\, qui signifie : Serrer, Comprimer, bien que p et t soient deux lettres différentes, et que Truss dût rigoureusement en ce cas s'écrire Thrnss.) Racage, Drosse de r a c a g e . — V . Refudio, Talha de troça, Urracca. 2. T R O C A , esp. s. f. (Variante de Troza. [ V . j ) D r o s s e . — « ...Dos chafaldetes y dos Trocas del niasteleo mayor, y otro tanto del borriquete; dos Trocas por banda en el árbol mayor y en el trinquete... » Razón de las medidas... para vn galeón nombrado Nuestra Señora de Loreto ; Ms. de 1614 à 1621, Bibl. de la Mar., n° i 4 a 5 5 - 3 . T R O C A , bas lat. s. f. (Pour Trocía. [ V . ] ) Racage. — « (Cum) Troca una, cum manteletis et bigoti. » Contrat d'affrètement pour la nef le Paradis (1268). — V . notre Arch. nav.., t. 11, p . 3g2. T R O C K E N , ail. adj. et adv. (De l'angl.-sax. Drigan, Drugan, Sécher; plat.-ail. Drogen.) A sec, en parlant d'un navire échoué ou tiré sur le rivage. T R O H - S C I P , angl. sax. s. — V . T r o c . T R O I S - M A T S , fr. s. m. (Pour : Navire à trois nuits.) Cette synecdoque, dont les analogues sont très-communs dans la langue française, n'est pas nouvelle dans la langue maritime. Les malins grecs du 11 siècle de notre ère s'en servaient; leurs pères l'avaient faite à l'exemple de leurs aïeux, qui disaient Tpiiipï)?, Air',pr¡<;, etc.; ils dirent, e u x , T p i » p ¡AÍVIOC. (V.) — Pour nos gens de mer, tout navire à trois mâts n'est pas un Trois-mâts. L e nom de Trois-mâts n'est donné, en général, qu'aux navires dont la mâture se c o m pose, outre le beaupré, de trois mâts verticaux portant des hunes et des voiles carrées. Les vaisseaux, les frégates et corvettes sont des Trois-mâts; les navires du commerce gréés comme ces grands bâtiments sont aussi appelés : Trois-mâts. On leur donne quelquefois le nom de : T r o i s mâts carrés, pour les distinguer de certains Trois-mâts de e


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . l a M é d i t e r r a n é e , comme les Polacres et les Pinques, qui o n t une ou plusieurs voiles latines. Si l'on dit : un T r o i s m â t s , on ne dit pas : un Deux-mâts, un Un-mât.— Troismâts-barque, s. m. (Angl. Mark.) Navire à trois mâts, dont l e mât de misaine et le grand mât portent une hune, et trois o u quatre voiles carrées (basse voile, hunier, perroquet, c a c a t o i s ) , quand le mât d'artimon, terminé au-dessus du cap e l a g e des bas haubans par une simple flèche, n'est qu'un inàtereau portant une voile d'artimon ou de brigantine, et q u e l q u e f o i s une flèche en cul. L e mâtereau du Trois-màtsb a r q u e est nommé Pieu par les marins du H a v r e . — V . ( î r é é en pieu. T R O I S - P O N T S , fr. s. m. Pour : Vaisseau à trois ponts. S y n e c d o q u e analogue à celle qui a fait : Trois-mâts (V.) et Tiers-point. (V.) T R O I S I È M E P O N T , fr. s. m. (Ital. Terza coperta, Terzo ponte ; esp. Terccra cuoieria; port; Terccira cuberta; angl. Upper deck; ali. Dritte deck; boli. Bovcnstc dek, Bocvenet ; <Ìan. Qvcrstc dock; suéd. Ofra dock ; rus. Onepii acktj [Opère riek~\.) Pont supérieur au second, Pont qui porte la trois i è m e batterie ou batterie haute, dans un vaisseau à trois p o n t s . — « Il ne se fait de Troisième pont qu'aux grands vaisseaux qui sont destinez pour l'amiral, sur lequel il y a u n e troisième batterie. « Explicat. de divers termes, etc.; M s . du x v i i siècle, A r c h . de la Mar V . Premier pont. 6

T R O M , port. s. m. (Par onomatopée.) Pièce d'artillerie. V . Poupa. i . T R O M B A , ital. port. s. f. (Du gr. T p s ™ , j e T o u r n e , o u de 2ïpou.6o(;, Tourbillon.) T r o m b e . — « La T r o m b a , che si fabrica in mare et sorbe I' acque di quello girandolo att o r n o , si come il turbine, che in terra si vede, altro non è c h e la forza di due contràri ! venti di ugual, ò quasi ugual p o t e n z a : i quali, mentre che l'uno procura vincer et scacc i a r l'altro, non potendo andar avanti ne in giù, se girano a t t o r n o in alto, et nel girarsi, girano anchora et sorbono i n s i e m e l'acqua, causando la Tromba , ò Scilone ( V . ) , che d i c o n o , ingrossandola tanto quanto il più gagliardo vento d u r a a vincere il ìnen gagliardo. » Rartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), p . \ox. -

1. T R O M B A , ital. illyr. s. f. P o m p e , comparée à la T r o m b e qui attire l'eau de la mer. — « Faceuano tanta a c q u a , che non si potemmo nauigare, perche à cauarne dì è notte l'acqua con le Trombe, non bastauano à votarle. • ffist. dell'Indie, ap. Ramus., t. 111, p. a i o C. 3 . T R O M B A , ital. Fusée. — V . Cataneo , Essa/nini bombardieri (Brescia, in-4°, 1567), p. i 3 , 2.5.

di

4 . T R O M B A M A R I N A , ital. s. f. P o r t e - v o i x , Trompette marine. T R O M B A T O R , bas lat. s. m. (De l'ital. Tromba, T r o m p e t t e . ) Joueur de trompette, Trompette. — « Volumus, q u o d navis de ecce milliards, que iverit extra culfum, hab e r e debeat duos Tromba tores cum duabus Trombis conv e n i e n t i b u s , qui sint marinarli computati, et hoc sub pena jcxv librarum per quemlibet Trombatorem, et nostro com u n i ipsam penam patroni paccare teneantur. Similiter J i c i e m u s , quod omnis navis, que fuerit de ecce milliaris et i n d e supra , habere teneatur unam Trombetam, et unum tainburlum et duos timpanos, sub pena predicta. Et hoc intelligimus in nave et quolibet ligné. » Stat. vénit. de 1255, c h a p . 3 o . — Au x i v siècle, à Gènes, tout amiral ou chef d e division de galères devait embarquer et entretenir deux 'frombatores. — V. Nacharatus, Trombeta. e

1493

T R O M B E , fr. s. f. ( D e 1. Tromba. [ V . ] ) ( G r . mod. Tpoûy.7ra [Troumba]; ital. port. Tromba; ital. Scilonc ; esp. Bomba marina ; port. anc. Purbo; basq. vulg.. Trompa; bas Upptuk; angl. If'atcr-spout ; ail. If'asbret. Trô tvent;isl. serhose; rus. Водяной насось [J'odianoïc À'asoss], Насосъ водяной [Nasoss vodiauoïc], Сиерчъ [SmertcAel; madék. Tadiou , Bivout; chin. Paô-fong, Tour, Ki'tn.) Phénomène naturel, dont la cause encore inconnue a pour résultat la production d'une colonne ou plutôt d'un cône d'eau renversé, qui s'élève de la mer en tournant sur lui-même, et retombe après quelques instants. L e docteur Pcrkins soutint contre Franklin que les Trombes descendaient du ciel sur la mer,et qu'elles se formaient d'abord dans les nues:et la preuve qu'il apporta à l'appui de son sentiment, c'est que l'eau des Trombes qu'on a pu recueillir est douce el non pas salée.—V. T i p h o u , T o u r b i l l o n , T y p h o n . T R O M B E T A , port. anc. bas lat. s. f. (Du bas lat. Tromba. T r o m p e t t e , que le P . Labe croit être une onomatopée. Quelques auteurs ont dérivé Tromba du g r . 2тро'и6ос;, dans le sens de Coquille, Conque. On pourrait le voir dans le signifiant : Se réjouir et Sonner sax. Drcman, Drvman, d'un instrument, connue le dit Rosworth, Dict. angl.-sax., 18З8.) Trompette. On se servait de la trompette au \ v i siècle pour donner le signal de certaines manœuvres ; c'était une tradition ancienne. ( V . Trompette.) — V. Fi aidai, Trombator. r

T R O M B O N I ( J j ^ j j i ' ) , turc, s. (De l'ital. T r o m p e d'éléphant. [ V . Trompada.])

Trombone,

Espingole, T r o m b l o n .

T R O M E G 1 E R , T R O M O G E R . Dans VInventaire manuset. (i525) de la nef Sainte-Marie Bonaventure ( V . Sarsie), on lit : 0 La sarsie de quoy la dicte nef est T r o m e g i e , telle quelle. » Dans la copie de cet inventaire, qui se trouve p. 20G, V I v o l . des Ordon. de Henri II, coté V (Arch. mit.. section judiciaire), nous avons lu : « La sareye de quoi la d. nef est Tromoge'e... Vng resson, vue petite ancre pour Tromeger. » Tromegierel Tromoger sont deux fautes, l'une, du notaire qui écrivit l'inventaire original; l'autre, du c o piste du registre des Ordonnances de Henri I L C'est Tonneg r r ( T o u e r ) qu'il faut lire, comme le prouve la phrase citée à l'art. Resson. — V . Resson, Tonneger. e

T R O M E N T A , port. s. f. Pour Tormenta. ( V . ) — N11110 leytaS que se perdes corn Tromenta... » P. Barreto de R e zende, fol. 1 v . ( V . Ir ao fundo.) — L e mot Tromenta se lit plusieurs fois dans le m an use. de Rezende. 1. T R O M P A , basq. vulg. s. f. T r o m p e , Pompe. 2. T R O M P A , ar. côte N . d'Afr. s. Retenue. 3. Т Р О М П А [Tromba),

gr. vulg. s. f. (De Pilai.) Pompe.

— V . 'AvxXîov. Т Р О М П А М А Р Ш А (Tromba marina), (Transcription de l'ital.) P o r t e - v o i x .

gr. vulg. s. f.

T R O M P A D A , esji. s. f. ( D e Trompa, qui signifie Toupie et T r o m p e d'éléphant, fait du gr. Хтрои.еос.) Dans la langue vulgaire, Trompada désigne le choc de deux personnes qui se heurtent étant nez à nez ou trompe à trompe, le nez étant comparé à la trompe de l'éléphant.) Abordage acci­ dentel. Dire, marit. espan. ( 1 8 З 1 ) . T P 0 M I 1 A P Û (Trombarô), gr. vulg. v. a. (De Трои.-*. [ V . ] ) Pom per. T R O M P E , vieux fr. s. f. (De l'ital. 2. Tromba.) P o m p e . — « Quatre Trompes pour esgouter l'eau. » Inventaire ma­ nuscrit de la nef Sainte-Marie Bonaventure ; Marseille, n o v .


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1494

i 5 a 6 ; Bibl. nat., vol. x x x v n ; Mélanges,

p. 9397 v " . —

\ . Sarsie. T R O M P É E U R , vieux fr. s. m. Trompette. — « I t e m , pour les Trompéeurs et leurs trompes : i.v I. x m s. ix d. » Compte de Jehan Arrode. — V. 2. Trompette. T R O M P E T A , cat anc. s. f. Trompette, Joueur <le trompette. — « Anthoni Colomer <pti sta en Valence aeordat per Trompeta en la présent armada per lo dit lemps il j nies jura et feu homenatge en la forma, etc. >• P . 9, Livre des dépenses de la galère le Saint-Thomas (mai i / | ( ) 6 ) ; Ms. Bibl. de la Mar., n° 938-3. — « En Garcia Loppez, mestre de trompes, acord.it per Trompeta... v Ibs x ss. » I b . — V. 2. Amarinar, i.Taula. 1. T R O M P E T T E , fr. s. f. ( D e Tmmbeta. [ V . ] ) ' ( G r . anc. ilîi/.-iy;; lat. Tuba; ital. Trombetta; port. Tmmbeta.) Il est inuiile de définir cet instrument connu de tout le monde, et en usage dans la marine depuis les premiers siècles du M o y n A g e . ; V . l'art, suivant.) — « Furent sonnées les Trompettes de la Talainége. » Rabelais, Pantagruel, liv. i v , chap. 33. — V . A b o r d . 2. T R O M P E T T E , fr. s. m. (Bas lat. geno. Trombator; vieux fr. Truinpéeur.) Joueur de trompette. — Un passage des Tactiques de l'empereur Léon ( i x siècle) nous fait connaître ipie l'usage d'embarquer des Trompettes à bord des navires est fort ancien. Outre le métier de musicien qu'il faisait pour récréer le capitaine et l'équipage, le Trompette sonnait pour avertir de certaines manœuvres à faire; les sonneries de son instrument étaient des signaux de jour, de nuit et de brume. ( V . Booxivoç.) — L e sceau de la ville de Douvres (1281) montre un navire sur l'avant duquel des Trompettes sonnent pendant (pie les matelots font la manœuvre : c

Le compte de Jehan Arrode et de Michel Gascoing, relatif à l'armée de Flandre (1296), pièce que nous avons publiée, t. 11, p 319 de notre Arch. nav., mentionne les Trompettes ou Trompéeurs. ( T . ) Godefroy AVinesalf, liv. 11, chap. 12 de son Richardi regis iter, parlant de l'arrivée de Richard Cœur de Lion et de Philippe-Auguste à Messine (1190), dit : On put entendre les bticcines « Buccinas quas Triinipas vulgo diciitit, ' surprenant par l'éclat de leurs fanfares.

U n statut génois du 6 septembre 134 r cité au mot Nacharatas ( V . ) , ordonnait au commandant de toute escadre o u division de galères d'avoir sur son navire deux Trompettes. Le capitaine Antoine de Conflans, dans ses Faits de la marine etnavigaiges ( 1.515), publiés par nous (Annal, marit., juillet i8.'|2), dit à l'art. : « Autre aduitaillement et armement pour armer en Prouence vne galère de bonne voille » (galère montée par des rameurs de bonne volonté ou B o n nevogues), « non par force » (ou par des forçats) : — n 11 est acoustumé de mectre en la dicte gallere Trompettes et clairons; cela restera à la discrétion du chef qui en aura la charge » (qui aura la charge de la galère). Le compte de maître Palamy des Gontier, commissairetrésorier de la marine pour des dépenses faites a u Havre, en 1538, a u x galères du Roi qui devaient conduire madame de Longueville « senrementet en honneste estât et conipaignie jttsques au pays d'Escosse, » où cette dame alla <> pour le mariage délie auec nostre tres cher et tres amé cousin et beau lilz le Roy d'icellui pays d'Escosse, « comme le disent les lettres patentes de François 1 , datées de la cote SaintAndré, 1 ' mai i 5 3 8 ; le compte de Palamy des Gontier (Ms. Bibl. nat., n° 9469-3) nous apprend (pie la Réale avait un tambour et deux Trompettes. Le Saint-Jean avait un tambour et un Trompette; le Saint-Pierre n'avait pas de T r o m pette, mais il avait un tambour. Au x v u siècle les officiers généraux et les capitaines entretenaient des Trompettes; c'était un luxe d'une assez grande considération pour qu'un des bouillies île nier les plus graves, l'illustre Abraham Du Quesne, prît vivement à partie le comte d'Estrées qui voulait lui enlever un d e s siens. Voici ce que nous lisons à ce sujet dans u n e lettre autographe de D u Quesne, adressée de Brest, le 26 nov. 1671, à Colbert ; — « Je suis encore obligé de vous dire. Monseigneur, que de tout tamps, auec despence pour fere honneur au seruice, j'ay eu un acort de Trómpeles des meilleurs qui aillent sur m e r , et qu'au voyage de Guynée auec M. le comte d'Estrées j e l'auois de inesnie. A son retour il donna ordre à son secrétaire cbaplain deseyere » (d'essaver) à Brest de desbaucher le principal des miens et, à quelque prix ( p i e ce fust, me loster; ce qu'il ne peut fere pour lors. Estants à Bellejlle auec les 4 vaisseaux du R o y lorsque M. le comte d'Estrées y arritia de la mer auec son escadre, vovant que j'attois eucor lesdits Trómpeles et que luy nen auoit qun tres méchant, dont les navires estrangers quy estoient aux rades de Cadis restaient moqués eulx tous avant ri de son acort, il cest mis en teste de 111'oster les miens; et à cest effait il a l'ait offrir au premier tout ce qu'il a demande pour l'auoir, et j e suis attei ty qu'il le l'a esbranle et fait promettre de me quitter. En sorte, Monseigneur, que cy vous nauez la bonté d'arester cette pièce outrageuse de M . le comte d'Estrées, en luy lésant 1ère commandement de ne p a s me desbaucher m o n Trompeté ny autres officiers ou d o mestiques, et qu'en cas qu'il Palla t treu ver à la Rochelle, de me le remuneren sûreté, je seray exposé a u x continuelles pièces de son esprit, insupportable a u x gens d'honneur. » (Arch. de la Mar., dossier: Du Quesne.) L'affaire ne fut point arrangée par Colbert, qui dédaigna peut-être de se mêler d'abord d'une querelle si peu importante; aussi, dans un mémoire non autographe, adressé par Du Quesne au R o i , le 7 février 1672, lit-on ce passage où le lieutenant général des armées navales expose à Louis X I V la méchante c o n duite à son égard de M. le vice-amiral de Ponent : « Du Quesne ayant sceu qu'il estoit destiné pour seruir cette campagne sous M . le comte d'Estrées, il a c r u estre oblige de faire sauoir au Roy l'auersion que led. sieur comte"a a

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GLOSSAIRE NAUTIQUE p o u r luy, affectant en toute occasion de lui donner du chag r i n , ayant depuis le mois de mars dernier fait faire plus i e u r s tentatiues pour luy desbaucher son principal T r o m p e t t e , de tpioy led. sieur Du Quesne a porte ses plaintes à m o n s e i g n e u r Colbert dès le mois de novembre dernier. C e p e n d a n t depuis huict jours, à force d'argent et de promesses d e le guarentir, il a exécuté son dessein, et fait prompter s eut partir de Paris led. Trompette pour aller à la R o c h e l l e attendre ses ordres ; ce qui serait le dernier affront c p i e D u Quesne pourrait receuoir, s'il ne plaisoit au Roy luy e n faire faire raison. C'est ce qu'il attend de la justice de S a Majesté, et qu'elle voudra bien considérer que puisque l e d i t sieur comte d'Estrécs, à la voue de la cour, traitte Du Q u e s n e de la sorte en débauchant son Trompette et domest i q u e , luy qui doit seruir de lieutenant général dans la m ê m e armée, quel traitement doit attendre estant à l a m e r . _\ q u o y il plaira au Rov de remédier selon son é q u i t é , e t p o u r le bien de son service. » Nous ne savons ce que le R o i pensa de cette contestation entre deux officiers si émin e n t s , à propos d'un joueur de fanfares; mais le fragment q u e nous venons de transcrire du Mémoire de Du Quesne ne p o r t e en marge aucune apostille de la main de Colbert, q u a n d tous les autres paragraphes sont apostilles. L e poste de Trompette n'était point sans danger à bord, c o m m e nous l'apprend ce passage de la relation du combat d e Menton (9 septembre i 6 3 6 ) : « La capitane d'Espagne a eu sa poupe emportée, quelques coups de canon à l'eau, e t ' l e s six Trompettes du duc de Ferrandina tués. • Corrcsp. du cardinal de Sourdis, t. i , p. C i . — V . Clairon, 1. Valet. e r

T P O I 1 A I A (Tropaïa), gr. anc. et g r . litt. mod. s. f. (De Tporr/í, Tour, Changement de direction.) Vent qui, subitem e n t , vient d'aval quand il venait d'amont; Vent qui change c a p pour cap; Vent de mer qui succède inopinément au v e n t de terre, et force parfois les navires à rechercher le p o r t qu'ils avaient quitte. T R O P E U S (sous-entendu : renins), lat. adj. (Du gr. TporraTo;.) Vent qui souffle du large après avoir soufflé de terre. — V . Apogaeus, Tpcmaiï. T P 0 I H Z Í 2 (Tropizo), gr. anc. et gr. litt. mod. (De Tpó•7tit;. [ V . ] ) Caréner, Calfater, Abattre en carène. — V. Ka),a^HTÎÇM, Kapîvctpw. — Manque à Debèque. T R O P I Q U E , fr. s. m. (Du gr. TpoTtixoç, de TpoTni, Retour, M o u v e m e n t rétrograde du soleil quand il est parvenu au T r o p i q u e . ) — « Tropicques sont deux cercles où le solleil r r y u e seullement vue fois lan en la partye du Nort et vne a u t r e fois en la partye du Su, lesquels Tropicques sont a i u s y nommez parce que quand le solleil est venu ou arr v u é à chacun, il s'en retourne vers l'équinoxial. » P . 7 , Premières œuvres de J. Devaulx, pilote (Havre, i 5 8 3 ) , Ms. B i b l . nat., 6815-3. a

T P 0 n i 2 , g r . anc. et mod. s. f. (De T p É z w , j e T o u r n e . ) (Carène, Quille. — .< Tpo'iri; TO xaTtÓTotrov ,ú/.ov Tcspi S (r/l^zToct TO xvpux. » Scoliaste d'Homère, Odys. M. — L'Etymologus magnus, à propos du Xiyviaxoc; ( V . ) , dit : n Xï)vio-xo; o -cr); Tcpcópot; pipo - oti à7rr,pTr,vT0ti ai ayxupai, 3 xal T Í ¡ ; TpoTTiSo; ètràv àp-/r,. » J. Scheffer a traduit ainsi ces paroles ( p . i 5 8 , de Militia navali [ i 6 5 4 ] ) : « Cheniscus prora pars e s t , cui aptantur anchorae et tropidis est principium. » JViontfaucon, p. 2/,3, t. iv de VAntiquité expliquée ( 1 7 2 2 ) , a traduit ainsi ce latin : « L e chenisque ou la petite oie est u n e partie de la proue où l'on pend les ancres : c'est là le commencement de la carène. » Nous ferons une remarque « t i r cette traduction: elle est littérale, mais exprime-t-elle T

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l'idée que voulut rendre Y Etymologus ? Nous ne le croyons pas. L e chenisque était un col et une tète d'oie placés au sommet de la proue; il y a loin de cette partie à la carène, c'est-à-dire à la quille, et il est impossible de dire raisonnablement qu'elle est le commencement de la quille. Le chenisque était au sommet de l'étrave qui se relie à la quille; il faut doue tenir compte de l'étrave dans la version à faire du texte grec, sans quoi on arrive à un mensonge ou à un non-sens. A l'art. Cheniscus ( V . ) , nous avons traduit le pascomme il nous paraît devoir l'être sage de Y Etymologus, pour être intelligible et pour exprimer un fait vrai. — ' I V , Triuu.a (Tropisma), s. n. Abattage en carène, Calfatage. (V. K a À a s à T i c a a , Kapivâptopia.) — 'PpOTTiCTT,!; (Tropisti-s , gr. litt. mod. s. m. Cal fat. — V . Ka/.aoàrr,!;. T R O P O N G (g-sonnant peu) ( A ^ J - O J

n l ; l 1

s

- - Longue-vue.

T P 0 I 1 0 2 , TP0IIS2TI1P, g r . s. ni. et n. (De Tpâroo.je Tourne.) Estrope. Lien en cuir ou en corde pour attacher la rame au scalme ou tolet. et non •> au banc des rameurs, comme l'avance le Dict. gr.-fr. de M . Alexandre (r836). ( V . SxouXapixi.) -- Les Grecs modernes donnent aussi le nom de TpoTro, à la Drosse de racage, parce que ce cordage tourne autour du mât. — V . Ayxotvta , Eirrcovot;, NTpcl-:ca. T R O S A , cat. s. f. (Mauvaise orthogr. de Tmssa. V . 2. Lembus.

[V.]) —

T R O S S , ail. Slléd. s. Y . 1. Trora, pour l'étym.) Cordage, llanssière , Amarre. — V. T â g , Trass. T R O S S A , cat. anc. géno. illyr. s. f. (De l'ital. Trozza. [V.IJ Drosse de racage. —•< I t e m , Trozza fornida... I ; ...item, Ttrozza ab I anquil. (V.) » Inventaire du grëcmcnt de la ga 1ère Sent Nicolau, armée à Barcelone en 135/, ; Arch. gêner. d'Aragon, n° i 5 4 i , et Bibl. de la Mar., n° 1 ¿,255-3. — De ces deux drosses, la première était pour l'arbre de proue ou Abrc rrraior (V. A b r e ) , la seconde pour l'arbre du milieu. — Les IIlyriens nomment Trossa le racage.—V. 2. Lembus, 1. Troça. T R O S S A D E L T I M O N E , ital. s. f. Drosse du gouvernail. (Stratico.) — V . Fornello del timone, Timone. T R O S S B O T T E N , suéd. s. (Botten, L e fond, L e bas; Tross, Bagages.) Éntre-pont. (NVeste, 1 8 0 7 . ) 1. TROSSE, fr. anc. s. f. (De l'ital. Trozza. [ V . ] ) Racage de l'antenne, dans la galère. — » Les cordages qui servent à tenir l'antenne acostée à l'arbre sont appelés Trosses : et comme il est nécessaire que ces Trosses qui embrassent l'arbre montent de bas en hault et descendent du haut en bas, à mesure que l'on hisse et que l'on amène l'antenne, l'on est obligé, pour les faire couler plus facilement, d'enfiler dedans » (c'est-à-dire de les enfiler dans) des morceaux de bois arrondis et percés en forme de gros grains de chapelet nommez Patres ( V . ) , qui font le tour de l'arbre; l'on met un rang de neuf dans chaque branche du doublai ( V . ) , etc. » Mémoire sur les manœuvres et agrès d'une galère, Ms. du x v n siècle, Bibl. de la Mar., p . 33.— .. Plus, deux Trosses de l'arbre de la mestre, garnies. » Estai de la gulère Haudancourt ( 1 6 6 1 ) , Ms. n" 3, Bibl. histor. d e l à préfect. de l'Aube V . Cap, Drosse, Racqucs. e

2. T R O S S E , dan. s. Pièce de cordage. (H. Fisker, i 8 3 g . ) Haussière. (Const. Wilsoët, i 8 3 o . ) T P O C b ('Tross), rus. s. m. (Transcript. de l'ail. 'Trots.) Cordage. Câblot,selon M . le comte Alex, de Stackelbcrg.— V . 4 p e K X - I i I o y , (J)a.\enl>. T R O V A O D A , port. s. f. (De Trovào, Coup de tonnerre.) Grand bruit de tonnerre. — > Nâo ha nelle tormentas, nem


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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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tempos travessoes, nem ï r o v o a d a s : os ventos saò sempre levantes no verào, e ponente no invernos... » Comment. Dalboq., part. î v , chap. 7 . T R O U D U C H A T , fr. s. m. (L'étymologie du mot Trou est incertaine. Caseneuve tirait ce mot du bas lat. Traugus ou Tralignai qui se trouve tit. 4З de la loi des Ripuariens, et il rapporte Traugus, dont les Picards lirent Treu et Tran, au gr. Tpiiw, Tpw, ou plutôt à TiTpàtvto, Trouer, Percer. 11 aurait pu le rapporter à Tpuiw, Trou. La langue des Francs Ripuariens devait-elle quelque chose au grec? Il est permis, assurément, d'en douter. Quoi qu'il en soit, nous voyons <[ue l'anglo-saxon a Pjrrel ou brrî [ T h i r l ] pour désigner le T r o u , et le celto-breton : Toull.) (Gr. vulg. Тритта тг)<; xds i ; [Trypa ti-s kofa-s]; ital. Buco del gatto; géno. Passo del gatto; esp. Boca de gacca, Baca de lobo; port. Passo de gaio; angl. Top-holc, Lubber's Itole ; ali. Soldatcngat; boli. Soldaatengat; dan. Biarn i mersene; suéd. Mdrsgatt; rus. Собачья дара [Sobatchia dira]; bas bret. Tonti ar kaz; basq. Gatu cilina.) T r o u carré pratiqué au milieu d'une hune. 11 sert de passage à la tòte du mât, aux haubans, aux étais, et aussi aux hommes qui montent dans la hune par cette ouverture. Ce T r o u , dont on verra la figure à notre article Hune (V. ci-dessus, p. 838, 2 c o l . ) , a été comparé dérisoircment à une chatière par les matelots,, qui, hardis quelquefois jusqu'à la témérité, ont un mépris plaisant poulies soldats et les marins novices qu'effrayent la position de l'homme suspendu au-dessous des Gambes de revers ( V . ) , et qui préfèrent la voie sûre du Trou du chat, à une échelle extérieure dont l'ascension veut de la force et une certaine résolution. e

Т Р у Б А Г О В О Р Н А Я (Trouba gommata), rus. s. f. (De l'ital. Tromba, Trompette; et de Г о п о п т ь , Parler,Proférer.) P o r t e - v o i x . ( V . Рупаръ.) — Труба зрительная (Trouba zritclnaia). ( З р Ъ т ь [Zréle], Voir. Tube pour v o i r ; L o r gnette.) Longue-vue. T P Ï M À , gr. anc. s. f . j T P ï n i I M A , s. n. Trou par lequel la rame sortait du navire. Sabord de nage. (Aristophane, Pollux.) T R O U M B A , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Tromba. [ V . ] ) P o m p e . — T r o u m b è t a , s. (de l'ital. Trombetta.) Portevoix. Т Р О Г М П А (Trouba), gr. vulg. s. f. (Transcript. de l'ital. Tromba. [V.]) P o m p e ; Conduit.—Троорлгзс тои aspo; (Trouba ton aéro-s). Manche à vent. (X. 'AvEp.o5oy_o;.) — Троирита той vspovi (Trouba tou nérou). Manche à eau.—Троиржа тои dtvsp.ou). Tourbillon de vent.

Albero per mezo delle Trozze. » B. Crescentio, Nantie. ditar., p . 3 5 . — V . Galera de banchi 28.

Me-

T R Ó - A V E N T (n nasal), bas bret. s. f. (Peu usité, selon L e gonidec.) (De Tró, Tour, Mouvement en rond ; et de Giecnt, Vent.) Tourbillon, Tourmente, T r o m b e . — V. Strôbinel. T P O ' I ' I M A (Trofuna), gr. litt. mod. s. 11. (Du g r . anc. Tposr), Nourriture.) Vivres. ( V . Koupurivia.) — TpoyoSo-njç, (Tròfodoti-s), s. m. Commis aux vivres. T P O X A N T H P , gr. anc. s. m. (De Tpo/âoi, Tourner, Être rond.) Les lexiques disent qu'on appelait de ce nom la partie de la poupe où était attaché le gouvernail. Or le gouvernail, chez les anciens, était suspendu à la hanche du navire, et non pas à l'étambot ( V . ) ; le TpoyavTr)p aurait donc pu être ainsi nommé pour deux raisons: parce que la hanche était une surface arrondie, et parce que le gouvernail faisait son évolution autour du point o ù il était attaché. T P O X H A I A , gr. anc. et gr. litt. mod. s. f. (De Tpo/o;. [ V . ] ) Poulie du Calcet. (V.) Poulie placée au sommet du mât pour faciliter la manœuvre et le mouvement de l'itague de l'antenne. Elle était dans le karkesion ou calcet. Galenus dit nettement 1 « Au sommet du mât est placée la trochêlia. » — Les Grecs modernes nomment tonte poulie Tpoyr,Xia ou Maxapâç. (V.) T P 0 X 0 2 (Troko-s), je Cours.) Roue, Réa.

g r . anc. et m o d . s. m. ( D e Tpsyw,

T R U C K , angl. s. (Du précédent.) P o m m e Truck of tbc parrelsPomme de racage. ( V . P a r r e i . ) — T r u c k of die shroucl, Pomme gougée et cochée, Margouillel. 'PRUDES, lat. s. m. (De Tendere, Pousser fort.) Perche garnie d'un croc, Gaffe. — « Tvuùes-sprcstas. » Gloss. lat.angl.-sax. de Mone, Ms. de Bruxelles. TRUSS, angl. s. Drosse de racage, Bâtard de racage. (V. Parrel-rope.)—• Truss-parrel, Drosse de racage. (V. Trussy, P a n e l . ) — T r u s s - t a k l e , Palan de racage.—X. Tackle. T R U S S Y , anc. angl. s. Drosse de racage. — « 2 Trussvs. Iiwcntory of the great barke, etc., i 5 3 2 . — X. notre Arch. nav., t. n , p. 278.—V. Dryng. r

T R \ ( T O ) , angl. v . (Proprement : Faire effort, Lutter.) Capéier, Etre à la cape. Henri Manwayring (1644) écrit : To Trie.—Trying, s. Cape. T R Y E U , fr. anc. s. m. (A'ariante de T r é o u . [ V . ] ) — « Pour vne anitre voile quarée, à mode de nef » (à la façon de c e l les des nefs ou vaisseaux ronds) « appelée T r y e u , y fault 200 canes cottonine et 3o canes caneuas... » Stolonomic,N*. parchemin du x v i siècle, n" 7972-8, Bibl. nat., p . 14 v ° . e

Т Р Т П А T H 2 КОФА1. {Trypa ti-s kofa-s), gr. vulg. s. f. Trou de la hune, T r o u du chat. (V. Kob*.) Тротта тои хаTotpTÎou (Trypa tou /calartiou). (Proprement: T r o u du mût.) Éta mbrai. T R O U P E , faute de copiste, pour Trompe, Pompe. — « Quatre Troupes pour esgouter l'eaue. » Inventaire de la nef Sainctc-Marie Bonauenturc... v i v o l . Ordonn. de Henri I I , coté v, p . 206; Arch. nation., section judiciaire. — V . Sarsie, T r o m p e .

T P i i F A I I , g r . anc. s. f. (De Tpióyio, Je ronge, Je mange.) T r o u par lequel passe la rame; Sabord de nage. Gloss. anc. cité par J. Scheffer, p. 4 9 - — V . Tpùpa. T R A B O J , suéd. s. (De Boj[X.], B o u é e ; et de Trti [du sax. Tréo, Bois, Arbre.) Bouée de b o i s ; Bois servant de bouée.

e

ТРОЪ'ПЬ'Л (Troupoulou, M fin. sonnant à peine), val. s. n. (Slave Tpyirb [Troupe], Corps mort, Cadavre.) Coque, Corps du navire. T R O Z A , esp. s. f. Drosse.—V. Racatnento. T R O Z Z A , ital. malt. s. f. (Même orig. que Troça [ V . ] , 'Trucia [ V . ] , et Trossa. [V.]) Racage, Drosse de racage. — • Servono questi Anellini à tener l'antenna congiunta all'

T R A S S , suéd. s. L e même que Tross. ( V . ) T P À Ç E ( A ) (A tradjé), val. v . a. (Du lat. Tra/iere, T i rer.) Haler, Remorquer. — A tparœ Aa eden (A tradjé ta édek) (Tirer à la remorque.) R e m o r q u e r , T o u e r . (V. E S r c i [ A ] , EdeK, Pemopha.) — Tpaçe ( A ) dSm> cine annopeAe ca.*c (A tradjé doupé siné ankorëté salé). (Mot à mot : T i r e r après soi scs ancres.) (Dóni), de l'ital. Dopo; C i n e , sans relation avec le slavon Cmrb, mot qui désigne la couleur Bleue, p a raît venir du slave Cn [Sia], Moi, T o i , Soi ; AiiKope.\e, de : AiiKopt [ V . ] ; Ca.ve, de Ca [Sa], qui a le même radical que


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. Cine.) Chasser sur ses ancres. — Трале (A) KS макараоа (A tradjékou makaraod). (Tirer avec un palan.) Palanquer. ( V . Макара.)—Tpaçe (A) odpSnie KS MÎînUe (A tradjé ofouniékoa miinilé). ( M o t à mot : T i r e r un cordage avec les mains. Fou/lié, du latin : Funis; Miinilé, de Mine, Main, corrompu du lat. Maints.) Abraquer, Peser. — Tpaçepe (Trndjërë), s. Halage, 'Louage. — Tpayepe nîntJUSi (Tradjérë vintouloui). Proprement : Traction du vent.) Aire de vent. Т Р Ю К А Т Ъ 'Trioukate), rus. v. a. (Étym. incert.) Chan­ t e r . — C e mot ne se lit ni dans \eDict. de J. Ileym, ni dans celui d e Reiff. On peut donc affirmer qu'il n'est pas russe, et que s'il est employé par les marins et les ouvriers des ports de la Russie, ceux-ci l'ont emprunté à un autre dialecte nau­ t i q u e . Mais auquel? Nous ne voyons d'analogues à ce mot dans aucune des langues maritimes , et il nous semble q u ' i l est fait de ГПрп (Tri), Trois. Voici sur quoi nous fon­ cions notre hypothèse. L e chanteur/quand il veut obtenir une simultanéité dans les efforts que font les hommes halant sur une corde ou poussant un levier contre un cercle qui glisse le long d'un mât d'assemblage, cherche un rhythme pressant, très-accentué, dont la mesure soit bien facile à saisir, sans être trop vive; et celui qu'il adopte le plus souv e n t est une sorte de chant dont les paroles sont tout simplement les trois premiers noms de nombre. Ainsi les A n glais commencent par chanter : One, two,lhrcc; et quand ces trois temps de la mesure à quatre temps ont préparé les bras à donner toute leur force, ils crient : Hourra! Ce Hourra! est répété par toutes les v o i x , au moment même o ù l'acte de haler ou de frapper a lieu. Nous avons emprunté aux Anglais ce chant, qui d'ailleurs est une tradition antique (V. notre Archéologie navale, t. n , p. 467, lig. 3 i ) , et nous chantons : Ouane, tou, tri, hourra! Les Russes ontils adopté ce céleusme par T r o i s ? Nous ne savons; mais comme ils ont pris aux Anglais beaucoup d'usages et beaucoup de termes nautiques, nous sommes très-porté à croire qu'ils ont emprunté celui-ci, et que c'est de là que vient le mot Т р ю к а т ъ , composé, selon nous, de : Thrct; Trois, et de Cantare (lat.), Chanter. — Т р ю к а л ь щ и к ъ (Trioukalchttkc), s. m. Chanteur. ТРЮттк (Trioumie),rus. adj. s. m. (De Т р ю м ъ . [ V . ] ) Contre-maître de la cale.— Т р ю м н ы е , Caliers. (Alex. Boutakoff.) Т Р Ю М Ъ (Trioutnc), rus. s. m. (Trànscript. du holl. 'Truim.) Cale, l'ond de cale, R u m , Scntine. — V . Д а й т е , И н т р ю м ъ , Копаиъ, Л ь я л о . T R / E B O I E , dan. s. [Boie[Y.], Rouée; Trœ[du sax. Tréo, A r b r e ] , Bois.) Bouée de b o i s ; Bois servant de bouée. T R / E K K E SKIB E R A SOEN, dan. v . (De l'angl.-sax. Dragan [ e ] , T i r e r ; lat. Traherc.) Tirer un navire hors de la mer; Haler un navire sur le rivage. T S A , chin. s. Mât, ou Bâton de pavillon. T S A I I ' L I M , ar. côte N . d'Afr. v. Manœuvrer. T 2 A M A A 0 Y P A (Tsumadottra), de 2au.avooîipa. (V.)

g r . vulg. s. f. Corrupt.

T S A M B O U , niadék. s. Navire en général. L e même que Sambott. — V . Lakan-drali/., Paraho. T S A M I R B O R D O , ar. côte de Barb. s. ( D e l'ital. Stamcnale.) Allonge. T S A O , chin. s. Nom d'une espèce de bâtiment. T S E , Tsc-mong, barque.

chin. s. Nom d'une espèce de petite

fSEnivANÉS (Tsepkanè-s), gr. vulg.s. f. (Du turc Djèbèkhaneci [iJUi. 4^_s.].[V.]) Sainte-Barbe, Soute aux poudres. — V. IIupiTaTToOr/.r,, iotvra a-âpu/rrapa. T S E R S I A , ar. c ô t e N . d'Afr. s. Mouillage. T S E - T C I I O U E N , chin. v. a. Appareiller, Sortir du port, Mettre dehors. 1 1. T S I A N G , chin. s. Petites rames. — V . Tsïe. 2. T S I A N G , chin. s. ( L e même quelemalai : Tiang [ V . ] ) Mât. — V. Oég-kân; plus usité. T S I A N G - T C H O U E N , chin. v. a. (De 1. Tsihng.) Nager, Ramer V . Hôa ; Hôa-tchouèn ; Tà-Tsiàng. T S I A O , chin. s. Grandes lames. — V . T a ô . T 2 i r O Y P N Û T H N A N T É N N A (Tsigougnô tin-e andénna), gr. mod, v . a. Appiquerune antenne, une vergue.— V . 'AvopOôvio. T S I E , chin. s. Petites rames. — V . i . T s i à n g . T S I É N , chin. s. Bâtiment léger. T S I L O U , TS1LOUK, niadék. s. Cheville. — V . Silouk. T S I L O U E R K , ar. côte N . d'Afr. s. Bordage. TSIM1L.AUT, T S I M I L O T C H , madék. s. Nord (Vent de). T S I N , chin. v . a. Sonder. T S I N - T C H O U E N - T Y , chin. s. pl. Avirons en action et communiquant le mouvement d'impulsion au navire. T S l I l O i (Tsipo-s), gr. mod. s. m. ( D e l'ital. Ceppo. [ V . ] ) Jas. T S I R A K , T S I R I K 1 1 I , T S I R O K , mad.s.(Probablement de Sira ou Tsira, Sel. C'est ainsi qu' Antscran signifie : Côte, Rivage, Plage. [ V . ] ) Cap, Pointe, Promontoire, Presqu'île. Ces mots manquent au Dict. de Flacourt. T S I R A N G , madék. s. (De Tsira, comme Tsirah. [V.]) Anse, Baie, Golfe. — V. Lauvouk, Tanzou. T S I R A P A N , madék. s. (De Tsira [ V . Tsirak].) Banc de sable, Écueil. — V . Aran, Karan, Nosse, Vato. TSIRO BATOU, madék, s. (Tsirokh [ V . Tsirak], Cap, P o i n t e ; Batott, Vatott, Pierre, Rocher.) Pointe hérissée de rochers. T S I R O P A S S I N , madék. s. (Composé de Tsirok [ V . Tsirak], Pointe, Promontoire; et de Fassin, Sable.) Pointe de sable. — V . Tenr. T S O , chin. s. Corde, Cordage, Manœuvre. — V . K i ë n , Koùen, Sô. T S O U A N , chin. s. et v . Mât fait d'un assemblage de r o seaux, de joncs ou de bambous. T a n i è r e ; Percer. T 2 0 T P M A P I 2 M A (Tsourmarismd),ç,v. m. s. n. (De l'ital. Ciurma. [ V . ] ) Classe, Levée de marins. ( V . NSCOCUÀXEV»-) — Tco'jppuxpw (Tsouriuarô),v. a. Equiper un navire, lui donner son équipage, ses matelots ou ses rameurs. T S T I F A , ar.côte N . d'Afr. s. (De Pilai. Stiva. [ V . ] ) A r rimage. T U R A , lat. s. f.Trompette. (V.) LesRomainss'enservaient à Lord des navires pour donner le signal de l'appareillage. — « Tubaque signuni dedit proficiscendi. • T i l e - L i v e , lib. x x i x , chap. » 7 . ( V . ScôVray?.) — « Inde, ubi clara dedit sonitum Tuba, Bnibus omnes, Haud mora, prosiluere suis : feril a'thera clamor Nauticus; adductis spumant fréta versa lacerlis. >• V U I A U , Enéide,

liv. v, v. i 3 g .

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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2. T U N , angl. s. (De l'angl.-sax. Tunne.) Tonneau. — V. 1. T o n .

— El jam finis crat, zephyruniqne ralemqiie moranlis Solverat amplexus Irisli Tuba lerlia signo. » Fr.ACCUS, Argon., [IV. i . c r

T U N G L , isl. s. n. Lune. — V. Màni.

TUES A (Totttchsa), illyr. daim. s. ( L e ms. nomme T y i a , une Nuée obscure, un Amas de gros nuages.) Tempête, Tourmente, Gros temps. T U G U È , fr. anc. s. f. (Ital. Tuga.) Corrupt. de Teugite. ( V . ) — V . Tuque. T U G U P A R , port. s. m. (Du lat. tugurium, Cahute, Abri.) T e n t e . — V . Tenda).

T U N C M A R B I K (Toungmarbik) V . Majoartàrbik.

, groënl. s. Échelle. —

T U N G U L , mal. anc. s. Nom d'une petite barque, selon Pigafatta. On lit, p. 117 du Premier voyage de ce savant compagnon de Magellan : « Vidinio venire contro de noi più di cento Prao divisi in tre squadre, con altrettanti Tunguli, che sono le loro barchc più piccole. « — Manque à T U I J A N K E R , holl. s. (Anker, élTuij, Tuy ou Ty, Marée , Marsden, à Êlout, et aux autres Dictionnaires modernes de l'angl.-sax. Tid, Tiid.) Ancre d'affoiirelie. — V . T u y , de la langue malaie. Vertuijanker. T U N N B O J , suéd.s. (£oj[Y], Bouée; Tunn{\. Tun], T o n T U I L I K (Toullik), groënl. s Lanterne dont sont munis neau.) Bouée en baril; Tonneau servant de bouée. les Kadjaks (V. Kajak) quand ils font la pèche. T U K I X G A V O K (Toukinegavok), sur... — V . Torarpok,

T U O R A Q U A , vénit. anc. v . a. (Tuor, pour Torre, P r e n groënl. v . Mettre le cap dre, Oter ; du lat. Tolltrc, enlever, Oter.) (Prendre de l'eau.) Faire de l'eau. — V . Armiraio.

T U Q U E , fr. anc. s. f. Corromp. de Teugue. ( V . ) — « Sa Majesté ayant, par le règlement qu'elle a fait le 5 juillet dernier sur le fait de la construction de ses vaisseaux dans T y ^ y i ï b M A T P 0 3 K O H ( Touloupé matroikbïe), rus. ses ports et arsenaux de marine, fait deffenses à tous les s. n. (Touloupe est le nom russe de la robe de chambre officiers qui les commandent de rien détruire dans les chasfourrée; le Touloupe matroskoïe est donc la robe fourrée teaux et dunettes, 11 v rien changer dans les soutes, chambres aux câbles et autres cloisons du fond de cale pour du matelot.) Caban. — V . Kaitonn.. leurs commodités particulières; et estant informée qu'au T y M A I f b [Toumane), rus. s. ni, ( D u turc Doumdn préjudice dudit règlement aucuns desdits officiers ont fait [ ( ^ L ^ J s ] . ) Brume, Brouillard. diuers changemens aux dits logemens et cloisons, ce qui T U M B Â , géno. v . a. (Comme l'esp. Tumbar. [ V . ] ) Abattre non seulement retarde le départ des escadres entières, mais en carène. — V . Dà in chiggia, Mette in caenha , Mette in mestnes cause vue augmentation de despeuses jnutiles; A qttoy voulant remédier pour Paduenir, Sa Majesté fait chiggia. d'abondant très expresses deffenses à tous cap"" conimanT U M B A D I L L O , esp. anc. s. m . — « Dos fogones con un dans ses vaisseaux de guerre de rien adjouster ou diminuer Tumbadillo, cada uno ajustado. » Raton de las medidas... aux logemens, chambres et cloisons des dits vaisseaux qui para vn galeon nombrado Nuestra Senora de Loreto; Ms. de auront esté vne fois concertées et réglées dans le Conseil de 161/, à 1621, Bibl. de ht Mar., n° i4?.55-3. constructions tenu à cet effet dans chacun de ses dits arseT U M B A R , esp. v . a. (De l'angl.-sax. Tunibian, comme naux de marine, comme aussy de rien changer aux soutes notre mot : Tomber.) (Faire tomber le navire s u r l e côté.) du fonds de cale ny d'eleuer aucune T u q u e de charpente Abattre en carène, Virer en quille, Donner à la bande. Ce sur les dunettes, à peyne d'interdiction et de plus grande terme a d'autres acceptions; ainsi : Faire une abattée, c'est s'il y escheoit. » Ordonnance du Roy, datée de Tournay, le i 3 juin 1671; Ordres du Roy, 1671, fol. 101 v ° , A r c h . de Tumbar ; Changer la voile latine qui est sur le niât pour la la Mar. mettre sous le vent du mât, c'est Tumbar la vela. T U L Ê K P O K (Toulékpok), Dériver sur la terre.

groënl. v. a. A l l e r à la c ô t e ;

T U M B E , fr. anc. s. f. (De Tomber, fait comme le précédent.) Dérive. — « Par la précédente figure Ion peust cpngnoistre le derhect ou Tumbc que ung nauire faist nauigant en ligne droite, selon lesleuation pollaire où il sera et sellon ce qu'il sera eslongé loin de son grand méridien fixe. » P . 16, Premières œuvres de/. Dcvaulx (Havre, i 5 8 3 ) , Ms Bibl. nat., n° 6 8 i 5 - 3 . T U M B O , esp. s. m.. Ressac, selon Sarmiento ( i 5 8 o ) Chute sur un banc, action de chavirer à la m e r . — D a r où Pegar un Tumbo, Echouer, Sombrer, Sancir. ;

1. T O N , bas bret. s. f. Dune, Falaise. Legonidec, qui donne ce terme, le fait précéder des signes*? marques du doute, quant à son origine. Il nous semble qu'il n'y a pas de doute possible, si l'on remarque que, dans le celtobreton , Tdu signifie : Ruse, Espièglerie, et qu'il n'y a aucune analogie entre le sens de ce mot et celui qui appartient à son homonyme. Dune français ou Dun flamand, adopté par les Bretons, a dû aisément se transformer en Tan. On trouve dans ce Glossaire nautique un grand nombre d'exemples de semblables accidents, qui ont créé des homonymies non moins bizarres.

T U R B I A D A , e s p . s . r . ( C o n t r a c t . AcTurbionada.) T o u r b i l lon, Grain. — Despues del sol puesto navegô d su camiuo al Leste. Vinole una Turbiada que la ronipid todas las vêlas, y vidose en gran pericolo. » Primer viage de Colon, D o mingo , 3 de marzo. T U R B I N E , ital. s. m. (Même étymol. que le précédent. Tourbillon, Tourmente, Bourrasque , Ouragan , Coup de vent subit et fort. — Turblnoso, adj. Tempétueux, Orageux. T U R B I O N , esp. s. m. (Du lat. Turbo [ g r . Irpoêioi, j e fais Tourner].) Tourbillon, Grain. Dicc. marit. esp. ( i 8 3 i ) . T U R B I O N A D A , esp. s. f. ( D e Turbion.) T o u r b i l l o n , Bourrasque, Grain. — « Despues con los aguaceros y T u r bionadas se raudô el viento al oueste, y andaria asi à popa solo con cl trinquete cinque horas con la mar muy desconcertada... « Primer viage de Colon, Jueves, i/, de H e b r e r o . T U R B O N A D A . (Variante de Turbionada.) Tourbillon d e vent accompagné de pluie; Grain violent. — « Los juanetes son unas vêlas, que solo se deben llevar largas con tiempos claros, y vientos bonancibles; y baviendo rezelo de niucho viento, v a sea cou Turbonada, o cou tiempo claro, es nie-


1499

GLOSSAIRE NAUTIQUE. n e s t e r aferrarlos p o r e v i t a r l o s danos... » I'ernandez, Pract. tic Mnniob. (SéviL, 1732), p. 23. — V . Tornade. T U R C O , port. s. m. (De Turk \^Sy\, nom donné à tout T a r l n r e nomade, et que les Osmanlis répugnent à s'entendre a p p l i q u e r . ) (Le T u r c , le More, le :) Bossoir. — Ce nom fut a p p l i q u é par les Portugais au bossoir, alors que l'extrém i t é de cette pièce ou celle du porte-bossoir (V.) était ornée d ' u n e sculpture figurant la tète d'un Turc ou d'un More. Au x v n siècle, la tète de More était une des décorations les p l u s ordinaires à bord des vaisseaux chrétiens. On la mett a i t au ebouquet, aux consoles, aux ternies, etc. c

T U R M E N T , cat. vieux fr. s. ni. (Du lat. Tormentum.) T o u r m e n t e . — « Ab tant pregam a Nostra Dona Sancta M a r i a de Valencia que pregas lo seu char Pill montre que e r e m en aquell 'forment be per m dies, e p e r m nnyts... » Citron. (Ici Bey en Jacine, cliap. g, Pass. en v i t . unir. — « E t avient que Turment la print en meer... » Art. 8 des Jiooles d Oleron. T U R M E N T E , vieux fr. s. f. Tourmente. — « liant cum dure la Turmente, Ysolt se plaint, si se démente ; Plus de cinq jours en la mer dure Li orages et la laidure, etc. » Roman

de

Tristan.

T U R K I S , lat. s. f. T o u r . Pendant la guerre, les navires d e s Romains, — ceux du moins dont la vocation était le c o m b a t , — recevaient des tours, du haut desquelles les sold a t s lançaient toutes sortes de projectiles. Pline dit, liv. x x x n : „ A r m â t » naves împonunt sibi turrium propugnacula, ut in m a r i quoque pugnetur, velut è mûris. « Ces tours n'étaient point à poste fixe ; on les démontait, <]uand la paix était venue. Lorsqu'il ventait beaucoup, on les démolissait aussi, parce qu'elles opposaient au vent une surface dangereuse. Les tours étaient en bois. Quelquefois o n en élevait seulement une à la proue, ou bien une à la p o u p e . Les grands navires les portaient en général devant e t derrière; plus rarement, sur un plancher établi à l'avant, ils avaient, comme le dit Pollux, liv. 1", deux petites tours, l'une à droite, l'autre à gauche. Beaucoup de médailles montrent des navires munis de tours. L e monument de marbre élevé par Auguste, en m é m o i r e de la bataille d'Actium, et qui fait partielle la collection du Vatican, après avoir appartenu à la maison Barber i n i , où il était venu du temple de la Fortune à Preneste, fait v o i r un navire chargé à sa proue d'une tonique le sculpteur a façonnée comme si elle était de pierres de taille. Piranesi, dans son œuvre dont les antiquités romaines sont le sujet, grava le monument d'Auguste, mais sa légende eut soin d'avertir que la tour était de bois. Dans notre Arclt. nav., t. i , p. 247, nous avons publie u n e médaille vénitienne du i x siècle, qui, sur sa face, porte u n e Chélande, chargée à son milieu d'une grosse tour de défense. La tradition des tours se perpétua pendant le Moyeu A g e , et l'on voit sur les sceaux de quelques villes maritimes des navires ayant leurs châteaux de poupe et de proue, qui ressemblent à de petites tours, montées sur des piliers ou colonnes. Voici, pour exemples, les sceaux de Dunwich, d'Yarmouth, de Sandwich et de Dam, tous quatre du x m ' siècle; ils nous montrent les châteaux en question : e r

e

188.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1500

1

« Accipit et pidos puppis adunca deos. » Quelquefois, toute une (lotte était mise sous la protection d'un seul dieu ; alors tous les navires de celte armée portaient la même image en Tutela. C'est ainsi que, au rapport d'Euripide, Thésée avait soixante vaisseaux placés sous le patronage sacré de Pallas, et portant à leurs poupes une ligure de Minerve, représentée debout sur un char traîné par des chevaux ailés; c'est ainsi que les navires béotiens avaient tous pour'Tntéla la (iguredeCadmus tenant un dragon d'or.; que ceux de Nestor avaient l'effigie d'Alphée transformé en taureau, et ceux d'Achille les images dorées des Néréides. — En France, au XVII siècle, on nommait souvent Dieuconduit (V.) ce que les Romains avaient appelé Tutela. — V. Plaga. e

T U T T I I N A L T O ! ital. adv. (Tous en haut!) T o u t le monde en haut. — On dit aussi : « Tutti a riva ! » T U Y - T O U W , holl. s. (De l'angl.-sax. Tid, Tiid, M a r é e ; et de Toiv. [ V . ] ) Câble d'affourche. T

TY<I>£1N , gr,. s. n. T y p h o n , Tourbillon de vent, T r o m b e , Ouragan. T V A D Á C K A R E , suéd. s. (De Ddck [ V . ] ; et de Ti>à, angl.-sax. Tiva, Deux.) Vaisseaux à deux ponts. Les gaillards et dunettes ont remplacé les châtelets et les Vanl du Moyen A g e . — « A r m â t » classes imponunt sibi T ù n i u m proptignacula, Ut in mare cpioque pugnetur, velut e mûris. Pline, liv. x x x n , chap. I . — « Rostro enim noceri non posse cognoverant. Turribus autem excitatis, tamen bas altitudo puppium ex barbaris navibus superabat. ». César, liv. m , de Bcllo gnll. — « Agrippa primus hoc genus Turrium invenit, ut de tabulis subito erigerentur. » Servius. — V . Libram ( A d ) . e r

T U R R I T A P U P P I S , lat. s. f. Poupe surmontée d'une tour. — ' « C'est à tort que les auteurs de quelques dictionnaires latins ont prêté au : Turrita puppis de Virgile le sens de <• Navire du premier rang, qui a des châteaux devant et derrière. » (Noël, 1808.) Nous avons donné, p. 37 de notre Virgilius nauticus, le véritable sens du vers 6g3, liv. v m de l'Enéide : «Tanta mole viri turritis puppibus instant. »>

T L ' R S I K (Tour.dk), groënl. s. Levier dont ou se sert pour faire monter le kadjak ( V . Kajak) sur le rivage. TUSSCHEN D E K , holl. s. (Tuschen ou Tussen, Entre.) Entre-pont. — V . Dek. T U T E L A , lat. s. f. (De Tutari, Défendre, Protéger.) Nom donné parles anciens à la ligure de la divinité sous la protection de laquelle le navire était placé. Ovide dit, Ëlég. 9 : Est inibi, sitque precor, Davœ Tulela Minervœ Navis ; et a picta rasside nonieii babet. »

— « Navis in quaGanymedes est impositus, Tutelam habuit in aquila figuratain. ». Lactance, liv. 1, chap. 2. La Tutela était â la poupe; le parasemoii était à la proue. Dans le cas des vers d'Ovide que nous venons de citer, le casque qui donnait son nom au navire était le parasemoh; ou avait choisi cet emblème comme appartenant essentiellement à Minerve, déesse tutélaire du bâtiment. L e nom ou l'image de Minerve devait être placé parmi les ornements de l'arrière. L e Ganymède cité par Lactance avait pour Tutela Jupiter sous la ligure d'un aigle. Que la Tutele fût à la poupe, comme nous l'avons dit, c'est ce qui ressort trèsévidemment pour nous de ce vers d'Ovide (épît. 16) :

T W E E B A K , holl. s. (De£akken[is\. Baka\ C u i r e ; et de Twee, Deux [angl.-sax. Tiva].) Biscuit. (Y.Bischuit.)—Twcedecker, Vaisseau à deux ponts. ( A'. Deck. ) — Tn-cedc deck (Twcede, Deuxième), Second pont —Twccde schipper, s. m. Second maître, d'équipage. L e R o i des Pays-Bas n'entretenait, en 1846, que cinq sous-officiers ayant le titre deTvveede schipper et le rang de sergent. (Y. Schipper.) — Tweede stuurlieden, s. m. Second maître de timonerie. L'état de la marine royale des Pays-Bas, pour l'année 184C, fait connaître qu'à cette époque le Roi entretenait trois « T w e e d e stuurlieden 1» ayant le rang de sergent. ( V . Stuurlieden.) -—• Tweede timmerlieden, s. m. plur. Seconds maîtres charpentiers. (V. Timinerlieden. T W O D E C K E R S H I P , angl. s. Vaisseau à deux ponts. 1. T Y , holl. s. Même orig. et même sens que Tid. (Y.) 2. T Y , chin. v. Démarrer. 3. T Y , chin. s. Cale, Fond du navire. T Y - T A N G , chin. s. Vaisseau de guerre. — V. T o n g . Mông-Tông. T Y - T S È , chin. s. Echelle. T Y E , angl. anc. et mod. s. (Variante orlhogr. de Tic. [V.]) Itague, Martinet. — « Item, a payer of hayllaerds (Y.), and a T y e for the sayd inayne myssen yaerd. »> Invenlory of the great harke (6 oct. i 4 3 2 ) , publié t. I l , p. 278 de notre Jrchéol, nav. — Tye block, Poulie d'itague. — Tve false, Fausse itague. — Tye. of a latine yard, Itague d'antenne. — Tye (To), angl. v. (Nouer, L i e r , Amarrer.) — To Tye a man to agun, Amarrer un homme sur un canon, pour le battre avec le Chat à neuf queues (Cat o' ninc tails). — To Tye the cable, Etalinguer un câble. T Y M O N U S , bas lat. s. m. (De Temo. [ V . ] ) Gouvernail.— « Barchia de palíela aut de T y m o n o bayonesto. >» L e Fournier, Schedœ, an. i368. — V . Timon de espadilla. T Y P H O N , vieux fr. s. m. (Du gr. Tú^wv.) Ouragan, T o u r mente, Tourbillon. T A G , suéd. s. (Comme le dan. Toug, dont Ta g est une forme, du holl. Touw, Câble, fait de l'angl.-sax. Ton;


GLOSSAIRE È t o u p e , ou de l'isl. Tang, Corde.)Cordage, Câble. (V.Tross.) — Tdg-rack, Bâtard de racage, Drosse. ( V . Rack.) — Tâgrttm, Fosse aux câbles. ( V . Rum.) — Tâgstump. (Stump, B o u t , Tronçon, Morceau.) Bout de corde.—TâgvefJt. (Verk; O u v r a g e . ) Les Cordages, les Manœuvres, le Gréement. — l'ugànda. (Anda, Extrémité.) Le bout d'un cordage. T A N G , suéd. s. (Le même que le dan. Tang. [ V . ] ) Algue, F u c u s , Goémon, Varech. T 0 I A N K E R , dan.-s. QneRôding écrit Tôyanker. (D'AnAer [ V . ] ; et de Toi, fait du boll. Tuy ou Ty, Marée ; angl.s a x . Tid, Tdd.) Ancre d'affourche. — N . Fortoïninglanker. T 0 1 T O U G , dan. s. Câble d'affourche. — V. T o u g . T Ô J A N K A R , suéd. s. (iYAnkar [ V . ] ; et de Toi, du boll. Tuy ou Ty, Marée, fait de l'angl.-sax. Tid ou Tiid.) Ancre d'affourche, Ancre de touée. T 0 M M E R M A N D , dan. s. (De Mand, Homme, fait de l'angl.-sax. Mon ; et de Tommer. fait de l'angl.-sax. Tiniber, Dois. ) Charpentier.

1501

NAUTIQUE.

T O N D E , dan. s. (De l'angl.-sax. Tanna, Tonneau.) Balise faite d'une tonne. — Tandeboïè, Bouée en baril, T o n neau servant de bouée. — Manque à Const. Vilsoët et à IL Fisker. Т Я Н У Т Ь (Tiannute), rus. v . a . (Contraction de Тягнушь [Tiaghnoutc]; [rad. slav. ГПяг [Tiag]; illyr. Tjagostu, ou Tcgota, Poids, Charge], Tirer, T e n d r e . ) Haler, Palanquer. — • Тяни грота - ш к о т ь ! (Tiani grota-chhotc !) (Haie la grande écoute!) Borde la grand' voile ! — Т я н у т ь рука по py K'b (Tiannute тика po muté). (Mot à mot : Peser une main après une main; Faire effort main sur main.) Abraquer, Haler main sur main. (V. Р у к а . ) — - Т я н у т ь шал peina ( Tianoute talrépi). (Tendre les rides.) Rider. ( V . Ш а л р е п ъ . ) — Тянуться на эаво.чахъ (Tianoutsia па zavnzali). [Tirer avec la touée, la toilline, l'amarre de bout.) Touer. Manque à la part, rus.-angl.-fr. de Chichkoff. ( V . Верповатся.) T Ò C K E N , s u é d . s. (En relat. étvmologiq. avec le dan. Taagc. [ V . ] ) Brunie. T ' b A l I O A l E (Tlpoaié) , val s. Courbe.

(Lettre T : . 3 « ; articles.)

U

,

Y

(., upsilon), У

У Б А В И Т Ь Х О Д Ъ (Oubavile hôte), rus. v. a. (Mot à mot : Diminuer la route.) (De Бавшпь, Retarder; et d ' y , préfixe inarquant l'Action faite sur un seul objet. Ходь, E r r e , S i l ­ l a g e . ) Amortir l'erre. — у б а в и т ь парусовъ (Oubavilc parodssove), Diminuer de voiles. — V. у м е н и т ь . У Б Е Р И В Е С Л А ! (Oubéri vesta!), rus. impér. ( P r o p r e ­ ment : Garde, Ménage les avirons! De Беречь.)Désarme les avirons ! Rentre les avirons! — V . Весдо, Шабашъ. U B E R S E G E L N , ali. v. a. (De Segeln [ V . ] ; et d'Uber, ber [angl.-sax. Up, Upp], Sur.) Aller sur, Dériver A b o r d e r , Couler un navire en passant dessus.

Uesur,

у Б Р А Т Ъ В Е С Л А (Oubrate vesta), rus. v . a. ( D e Б р а т ь [grate], Prendre avec les mains; et d ' y , hors de...) D é b o r ­ d e r les avirons, Rentrer les avirons, Désarmer les avirons. — у б р а т ь паруса (Oubrate paroussa), Serrer les voiles, (Proprement : Récolter, Recueillir, Rentrer les voiles.) Met­ t r e à sec, Mettre à mâts et à cordes. — Boutakoff donne à у б р а т ь пару съ (Oubrate parouss) le sens de : Empaqueter u n e voile. ( V . И т т п въ одвгЬ спасти.) — убрашъ якорь п о мЪстамъ (Oubrate iakoreро mestarne), Mettre l'ancre à p o s t e , Saisir l'ancre contre le bord. г

у Б Ы Л А Я В О Д А , rus. s. f. (Du rad. slave Б ы , Être; et d'y, préfixe de l'éloignement.) Décroissement de Peau; Basse m e r ; Eau qui baisse. — V . Малая вода. У В А Л Ь Ч И В Ы Й К О Р А Б Л Ь (Ouvaltchivie korablc), rus. a d j . ( D e В а л и т ь [Fatile], Se mouvoir lentement.) ( M o t à m o t : Paresseux vaisseau.) Lâche, en parlant d'un navire q u i ne peut tenir le vent. « U B R E R A , Pars navis nescio quaj.Contract. navig. R e g . f r a n c , cum Massil.. an. 1268. In reg. Cam. Comput. Paris, sign. Nosler, fol. 287 v ° . Mensura illius navis talis est, rjuod il xiiij palmorum in starreria, et octo palmorum et dirnidium in coperta cquorum, et Ubrcra in coperta inferiori a xxx. palmis usque ad x x x j . palnios. » D . Carpentièr, Glos-

(0... RUS.),

8 (On, V a l . ) ,

sariutn.— Cette phrase du contrat propose par la commune de Marseille aux envoyés de saint L o u i s , pour la location d'un certain nombre de nefs, est entachée de deux grosses fautes, dans la copie du registreNoster de la Cour des comptes, comme dans celle du registre i. 45G des Archives nationales, que nous avons publié p. 607-615, t. 1 " des M é langes historiques, Collection des Documents inédits sur l'histoire de France, et il n'est pas étonnant que D . Carpentièr ne l'ait pas entendue. Au lieu de Starreria, il faut lire : Sentena, au lieu d'Ubrcra : Ampla, ainsi que nous l'avons établi p. C i 3 , dans le tome cité des Mélanges. U C S E R I U S , bas lat. s. m. (Pour Usserius ou Usscria.) Huissier. — « Ilcnricus itaque Dandulus, Venetorum dux, cum expedita triremium classe primus omnium, idibus o c tobribus solvit : ceteri postridie sunt sequti : quam classem (preterca?) armatas jam ducibns dandas trirèmes, Uscerios quoque quibus cquos déferont viginti et centum. » Flavius Blondus, Historia ab inelinatione inip. Rom., an. 1201; Ms. Bibl. nat., n° 5867-2, fol. 108 v". У Г О Д Ь (Ougol), rus. s. m. (Du lat. Angulus ? Angle.) Epatement. — VroATi y паруса (Ougol ou pamussa). ( L ' a n ­ gle, le coin de la voile.) Point de la voile. У Г Л у Б Л Е Ш Е (Ougloublënié), rus. s. n. (Proprement : Approfondissement. De Г л у б [Gloub], rad. slave des mots exprimant l'idée de : Profondeur. Glubiniti [ i l l y r . ] , Creuser.) Calaison.— у г л у б у я т ь гаванъ (Ougloubouïate gavane), rus. v. Creuser un port. — V. Ч и с т и ш ь . У Д А (Ouda), rus. s. f. ( P r o p r e m . : L i g n e . ) Hameçon, Ain. У Д А В К А (Oudavka), rus. s. f. (Diminut. de удава [Oudava].) ( D ' y д а в и т ь [Oudavitc] (radie. Д а в и т ь [Davite], du pers. Tdviden [ ( j J j j L ) ' ] , T o r d r e ] , Serrer, Étouffer.) Nœud coulant, Nœud d'agui,- Demi-clef. — V . у з е л ь .

s

У Д А Л И Т Ь С Я О Г П Ъ Б А Н К И , ОГП'Ь М Ы С А litsia oie bannki, oie missa), rus. v. a. (De Д а л и т ь

[Ouda[Dalit],


1502

GLOSSAIRE NAUTIQUE.

Éloigner, Далпшься [Dalitsia], s'Eloigner. Rad. slave Д а л , L o i n ; et d ' Y [Ou], préf. de l'éloignement.) Parer un banc, un cap. — V . О б о й т и . У Д А Р Я Т Ь (Oudariate), rus. v. a. (De Д р а т ь [Dmte], Déchirer, Arracher.) (Proprement : Choquer, Battre, Fon­ dre sur... avec impétuosité.) Briser. — V . Б и т ь . У Д В О И Т Ь С Н А С Т И (Oudvoìte .masti), rus. v . a. (De Два [Dt'd], Deux ; et d ' y [Ou], préfixe de l'achèvement d'une action.) Doubler les manœuvres. U D C I U R D E K (Oude/iiourdek), serb. val. s. Drisse de l'antenne des bateaux du bas Danube. U D D E , suéd. s. (En rapport avec Tisi. Oddi et le dan. Odde, signifiant : ) Cap, Pointe, Promontoire. U D M A A L N I N G (SKIBETS), dan. s. (Mesurage des vaisseaux.) Jaugeage. (Ròding.) — V . Maaling. U D R U S T E , dan. v . a. (Même étymol. ayiUitrusten. [V.]) Armer, Equiper. — Udrusting, s. Armement, Equipement. — У . Eqvipere. V A Ì Ì P , gr. anc. s. n. ( D ' T w , Pleuvoir.) Eau.—V. Nepov. U E B E R F A H R T , ail. s. (De Ueber, Au delà [angl.-sax. lippa//, Uppon, S u r ] ; et de Fahrt. [ V . ] ) Passage, T r a v e r s é e , Voyage outre-mer. U F F I C I A L E , ital. s. m. (Variante déjà ancienne d'Officiale.) Officier. — Ufficiale, del porto, Officier du port, Capitaine de port. — Ufficiale di guardia , Officier de garde. — Ufficiale di manovra, Officier de manœuvre. — Ufficiale dì marina, Officier de la marine. — Ufficiale dì quarto, Officier de quart. — Ufficiale di ronda, Officier de ronde. —• Ufficiale di sanità, Officier de santé. — Ufficiale incarricato ciel dettaglio, Officier chargé du détail. — Ufficiale marinaio, Officier marinier. — Ufficiale non marinaio, Officier non marinier, comme le Maître armurier (Capo armajiiold), le Maître vitrier (Maestro vetrajo), le Maître serrurier (Maestro fabbro), le Maître forgeron (Maestro magnano), le Commis aux vivres (Commesso de' viveri); enfin, les Chirurgiens et aides-chirurgiens (Chirurgici Ajutanti chirurgi). — Ufficiale civile, Officier d'administration, Officier civil. Ce nom est donne aux Ufficiali non marinai. — Ufficiale di marina, 01ficier de marine. — On a écrit aussi : Uficialc. — X. PortoIato, Rastegnatore. U F 1 Z I A L E , géno. s. mi (De l'ital. Officiale. [X.]) Officier. — Ufiziale civile, Officier civil, Officier d'administration; Officier non marinier. — Ufiziale de guerdi, Officier de garde. — Ufiziale de quarta, Officier de quart. — Ufiziale del porto, Officier de port. — Ufiziale de manovra, Officier de manœuvre. — Ufiziale de ronda, Officier de ronde. — Ufiziale incarricato del dettaglio, Officier chargé du détail.— Ufiziale de marina, Officier de marine. У Ж E (Ouche), rus. s. n. Câble, Cordage. у . З Е Л Ъ (Ouzèle), rus. s. m. (D'y.™ [Ouza], Lien.) Nœud. — Plttr. У з л ы (Ouzli), Nœuds de la ligne de lok.—J. Heym écrit : У з о л ь , aux art. Nœud et Nouer de la part, fr.-rus. de son Dict. ( i 8 o 5 ) , puis il donne У з е л ъ et У з о л ъ dans la part, rus.-fr.—узелъвъ удавку (Ouzellv' ouilavkou), s. m. Nœud d'agui, Demi-clef. ( V . Удавка.) — Л о т н ь й узелъ Lotnic ouzelle), Nœud plat) — V . Л о т н ь й . У З К О Й П Р О Х О Д Ъ (Ouskoïe prohode), rus. s. m. (Mot à mot : Étroit passage. Проходъ, d'II.imii [Idti], Aller.) Che­ nal, Passe. — V . ф о р в а т е р ъ . У Й Т И (Quieti), rus. v. a. (DTIiiimn [ V . ] ; et d ' y , préf. de

PÉloignemenî, dans l'intention de se soustraire à la vue.) Fuir, Prendre chasse. — V . БЬжать. UISER (Pour Uissier), fr. anc. s. m. Huissier. — « Rex Tancredus dédit Régi Anglia? quatuor magnas naves, quas votant Visers, et quindecim galeas. » Brompt'on, Citron., ann. i i g o . UISSIER ou VISSIER ( V . ) , vieux fr. s. m. Pour Huissier. — « Nous ferons Vissiers à porter 4,5oo chevaux et g,ooo écuyers, et es nés /1,500 chevaliers et 26,000 serjans à piè. » Villë-Hardomn, sous l'année 1201. — <• Lors furent li chenal trait fors des Vissiers, et li cheualiers et li sergeant descend à terre, a totes lor armes, si que il ne remest » ( d e meure) « ès vaissiatts que li mariniers. » Id. (120З). — « Et d'enqui s'en partirent, et vindrent à Corfol, et trouuèreiit l'ost qui ère logié deuant la ville, et tenduz trez et pauillons. et les chenaux traits des Vissiers por rafraîchir. » I d . , i b . — V. Vuissier. U l T H A A L E N , holl. v. a. (Haalen, T i r e r ; Uit, Hors de.) Haler. — De boelijn uithaalen, Haler la bouline. U I T L E G G E R , holl. s. (Composé à'Uit, Hors de [angl.sax. Ut, dehors], et de : Legger, qui, dans le hollandais, a plusieurs significations, dont le sens se rapporte à l'idée de Dormir, être couché, rester en place. Legger vient de Lcggen, fait de l'angl.-sax. Licgan, Gésir, Tomber mort.) A i guille d'éperon. — « De Leggers onder en boven, Uitleggers van 'tgalioen, Les aiguilles ou flèches de l'éperon. » P. Marin, Dict. holl.-fr., 1 762. U I T R U S T E N , holl. v. a. (Ce verbe a la double signification de : Rester, Se reposer, et de : Munir, P o u r v o i r , Equiper. L'angl.-sax. Rcstan est l'origine d e R u s t e n , dans le sens de Reposer; peut-il être celle du même mot dans le sens de Pourvoir? Nous ne le croyons pas. Il n'y a aucun rapport entre les idées de Repos et d'Équipement. Il nous semble, comme nous l'avons déjà dit à l'art. Aitsrlisten, que Hyrstan signifiant : Orner, Parer, dans l'anglo-saxon a pu faire Rvstan, d'où Rusten. Quanta Uit, c'est un préfixe qui signifie : Dans, Vers, Pour, et aussi : Hors.) Equiper, Armer. — U i t rusling, s. Armement, Équipement. — « De Udrusting der scheepen verhaaslcn, Accélérer, Hâter l'équipement, l'armement des vaisseaux. » P . Marin, Dictionnaire hollattd.-franc. (1752). У К Л А Д Ы В А Т Ь ВЕРЕВКу БУХТАМИ (Oukladivatc verevhou bou-htami), rus. v . a. (De К л а с т , Mettre, P o s e r . ) (Proprement : Empiler un cordage en roue.) Cueillir une manœuvre, la L o v e r . — у к л а д ы в а т ь к а п а т ь (Ouhladivatc kanate), Rouer ou L o v e r un câble, un cordage ; Glener, Cueillir une manœuvre. — Chichkoff donne aussi à ces mots le sens de : Chavirer un câble, bien qu'il y ait une grande différence entre l'opération de Rouer un cordage, et de Chavirer un câble. — V . Собирать, Сложить. У К Л О Н Ь С Т А Р Н П О С Т А (Ouklone starnposta), rus. s. m. (Proprement : Pente de l'étambot.) ( У к л о н ь , de К л о ­ нишь [Klonite] [gr. K).!vEiv, lat. Clinarc), Incliner; et d ' y [Ou], A , V e r s ; Cmapimocina, de l'angl. Stcrn-post.) Quête de l'étambot. — у к л о н ь cinéma (Ouklone stema), (Cmesia, de l'angl. Stem.) Elancement de l'étrave.—уклонь т о ш п п м береоаь (Ouklone toptimtubcrsovc), (ТПоптпмбсрсопь, de l'angl. Top timbers.) R e n t r é e . — у к л о н и с т ы и носъ (Ottklonistiie nosc), Étrave, Avant fort élancé. — у к л о н е т е (Ouklonénié), s. 11. Déclinaison de l'aiguille aimantée. — V . Склонеше. У К Д Ю Ч И Н А (Ouklioutchina),

rus. s.f. (1)еКлюпь[А7/оиг-


GLOSSAIRE

NAUTIQUE

1503

the] [ r a d . KXtk, g r . ] , Clef.) Tolet. — C'est par erreur que l e m o t Ëchome, pour Escaume, synonyme provençal de T o l e t , est écrit : Êchope, dans le Dict. rus.-fr. de Reiff, p. — уклюнпна se lit, p. 15g de la partie fr.-rus. du D i c t i o n n . d'Alex. Chichkoff. Mais c'est évidemment une f a u t e d'impression; car, à la p. i 3 5 , art. Portc-tolet, on t r o u v e : Подушка въ укдю'ШнЬ.

S ' M B A A ( A ) (A oumbla), val. v . a. (Du lat Ambularc' Marcher, Siller. — « A'ieactb KopaGie ojiimT) Gine [Atchéaste korabié oumblc biné), Ce navire marche bien. » P. Poyenar. — S'mbacJU [Oublétoulou, ou final sonnant à peine), s. Marche du navire, Sillage. — b'>i6Ab I-Î)te (Oumble toute), adj. (I-ote, Vite, Rapidement.) (Marchant vite.) Bon voilier.

У К Р А Ш А Т Ь ф Л А Г А М И (Oukrachate Jlagami), rus. v. a. ( D e Краса [Krassa], Beauté, Ornement; Красишь [JCrdssite], Colorer, Orner.) (Orner de pavillons.) Pavoiser. V . Разцвьшпшься.

y M E I l L U I U T I b X 0 4 1 > [Ounwnnchite hote), rus. v. a.(Mot à mot : Diminuer la marche. De Méuhuiiii [Menechiic] ; gr. Meitov, Moindre; lat. Minor.) Amortir l'erre.

у К Р О Т И С Я (Oukrotissia), rus. v . r. (De Kpom [Krot], ra<J. slave des mots exprimant l'idée de : Douceur.) S'apai­ s e r . — " У к р о т и л а с ь 6vpn (Oukrulilass bourïa), La tempête s'est apaisée. » Reiff, t. i , p. 464. e r

у К у Р Ъ (Oukour), rus. s. (Étymol. incert. Ce mot ne saur a i t être composé de la prépos. y [Ou], et du subst. Куръ [/Cour], parce qu'il n'y a rien de commun entre une falaise e t un coq; peut-être est-il corrompu du fr. Accore. [ V . ] ) F a l a i s e . — Ce terme, qu'on lit dans le Dict. de J. Heym f i 8 o 5 ) , manque à celui de Chichkoff (14Ф), et à celui de R e i f f (i835). — V . Крутояръ. у К Р ' Ь П Р Г Г Ь Шик-répite), rus. v. a. (De Kp'bn [Krép], r a d i e , des mots qui expriment les idées de Force, Fermeté, V i o l e n c e , Courage, Puissance, etc. Reiff prétend que cette r a c i n e slave vient du gr. Каат-û; ; il la retrouve dans l'ail. jtràftig.) (Proprement : Fortifier, Affermir) É l a y e r , A c c o r e r . — Manq. à la part, rus.-angl.-fr. de Chichkoff, comme à sa partie fr.-rus. — M . le comte A . de Stackelberg écrit : укрепить. U L C U S , bas lat. s. m. (Du holl. Hulk. [ V . t. 1 " , p. 129 de n o t r e Archéologie navale.]) Petit navire, Barque. — > Si maj o r (navis) et habet siglas, 1. den. si adveniatCeol vel Ulcus, e t ibi jaceat, 4 den. ad theloneum dentur. » Lois d'Étheled, chap. a3. r

U L L A G E , vieux fr. s. m. (Variante à'Outlage.

[V.])

U L O T , fr. anc. s. m. Orthog. vicieuse de Hulot. ( V . )

—. Umiak puktariksok, Navire léger à l'aviron, rapide. — jjmiak pyekpok, Navire bon voilier. — Umiak upsiksok, Emb a r c a t i o n solide, et qui ne fait point eau. Umiârsoak,

U M B R I N A , géno. s. f. (De l'ital. Ordonnai. [ V . ] ) Dalot.

U M I A K lOumiak), groënl. s. Bateau, Embarcation, Navire. — Paul Êgède dit q u e le n o m A'Umiak est donné surtout à de grandes embarcations dans lesquelles les Groënlaudais se transportent d'un lieu à un autre avec toute leur famille et leur mobilier. L ' U m i a k , ajoute cet auteur, est construit comme le Kajak ( V . ) , ou petite embarcation, et comme lui recouvert d'un Usiak(\.)ou revêtement de peaux de phoques cousues ensemble. A la différence du Kajak qui est couvert, et n'a qu'une ouverture par-dessus pour le rameur (V. Pâk), l'Umiak est ouvert de bout en bout. Les femmes seules rament dans cette grande embarcation, que les Danois désignent, à cause de cela, sous le nom de Konebaad(X.); les hommes regarderaient la fonction de rameur comme au-dessous de leur dignité. L e maître de l'Umiak s'assoit à l'arrière de l'embarcation, et gouverne avec une rame. Quelquefois l'Umiak a un équipage tout féminin. M. A . Mayer, peintre de marines, qui a fait deux voyages au Nord, a représenté, dans un petit tableau exposé , il y t peu d'années, au Louvre, un Umiak de médiocre grandeur, faisant la chasse aux phoques, dans une mer couverte de glaces ; quatre femmes y nagent avec des avirons accouples. A la rame-gouvernail est une femme; à l'avant, et servant de harponneur, est une autre femme, qui vient d'embarquer un phoque qu'elle a tué. Il y a à Paris un très-bon modèle d'Umiak dans le cabinet ethnologique d'un peintre distingué, M . A . Biard, q u i , lui aussi, est allé faire des études au nord de la Scandinavie. Nous joignons à cet article la ligure d'un Umiak dessiné pour nous par M . A . Mayer :

Très-grande embarcation, N a v i r e . — Umiârsoak kajengmutok. (Kajengnartok, Faible, Défectueux.) Mauvais navire.— Umiârsoak portokau. (Portokau, de Portursok. [ V . ] ) Navire


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1504

haut sur l'eau.—Umiarsoa/. senningarsok; Navire qui donne à la bande. (V. S e n n i n g a v o k . ) ~ U m i à r s o ï t . (Atautsit, Plusieurs.) Bâtiment, Navire à trois mâts, selon Paul Egède, art. Atautsit, p. 1%. Otho Fabricius ne donne pas le même sens au mot : Umiàrsoït (art. Umiarsoa/;, p. S16); selon cet auteur, ce terme désigne le navire équipé, avec ses agrès et son monde : « Et skib med sin takkelagieog folk. »—Umiarsum akotœt. (Jkotœt, de Akot. [V.]) Timonier du navire.— Umiàrtorpok, Naviguer dans une embarcation. — Umiéitsiak, Ghaloupe, Canot d'un navire. — Umiôvok, Périr avec son embarcation; Périr corps et biens.

U N D E R S T E D . E K , dan. s. (Understc, premier pont.—V. Dask.

L e plus bas.) L e

val.

y H 4 E P T > - . l H C E . / I b (Ounnderedis.dd), rus. s. ( T r a n s cript. de l'angl. Under lee sali ou du holl. Ondcr lijzcil [ail. Unter-leesegel].) Bonnette basse. — ynAep^-nepmi) (Ounndèrc-perte). (Proprement: Sous-marche-pied.) Etrierde inarche-pied.—Manque à J. Heym et à R e i f f . — Y . n e p m î i , no,jnepmT). —yH,iep'i>-f[>OKi> (Ounndèrc-foke), s. m., qu'Alex. Chichkoff donne pour synonyme à IIImari.-ma.iii ( \ . ) , bien qu'étymologiquement il semble qu'il n'y ait rien de c o m mun entre le Bredindin (Y.) et un objet placé sous (Onder, holl.) la misaine, CpoKT>. (V.)

UMAVENDEN, ail. v. a. (Même étymol. qu'Oiruvenden. [ V . ] ) Chavirer, Betourner.

U N D I R D I U P , isl. s. n. (De Undir, Sous [VUnder, angl.Abîme, la Mer dan., VUnter ail., etc.]; et Ditip,Profondeur.) profonde.

U M W E R S E N , ail. v. a. (Même orig. que l'angl. Ovcrset. fV.]) Chavirer, Renverser, Sombrer.

UNDIR-I1UFR, isl. s. (Undir, Sous.) Troisième v i r t u e . — V. Hûfr.

Ь ' М П Л Е А ( A ) О КОРАБ1Е (A oumplëa о korabié), v. a. (Du lat. Implore, Remplir.) Bonder un navire.

S'-МЪР (Oumer, prononcé : Oum-re), mérus.) Epaule.

val. s. (Du lat. Hu­

у . М ' Б Р Е Н Н Ы И (Oumerennie ou Oumierennouie), rus. adj. (De Mtpa [Méra, Miérd), Mesure.) (Modéré, Médiocre.) Ma­ niable, en parlant du vent. — V . Средни!. UNA D E L A N C L A , esp. s. f. (Proprement : Ongle de l'ancre. Una, du lat. Unguis, g r . "Ovu,, Ongle, Croc de fer en forme de griffe.) Patte de l'ancre. — « ... Ilazen » (lasanclas) « en Flandes muy camperas de unas,., « ( f o r t ouvertes de pattes). T h . Cano, Artc para fabricar. . naos (1611), p. 3 , — P a r extension, l'oreille a pris le nom de Una. 0

UN B A L L A S T ( Т О ) , angl. v. (De Ballast [to] [ V . ] ; et d'Un, privatif; angl.-sax., On.) Délester.— Umballasting, s. Délestage. U N B E N D ( Т О ) A C A B L E , angl. v. a. (De l'angl.-sax. Bend, L i e r ; et d'Un privatif, de l'angl.-sax. On.) (Délier un cable.) Détalinguer un câble, le Détacher de Parganeau de l'ancre, où il était tenu par un nœud appelé Étalingure.— Unbend (to) any sail. (De Bend, Lier.) (Proprement : Délier une voile.) Désenverguer une voile, la Délier de la vergue où elle est attachée. U N B I T ( T O ) , angl. v . (DeBit[to].

[ V . ] ) Débuter le câble.

S'Nritt (Oungutou), val. s. (Corrompu du lat. (Angle, Coin.) Point d'une voile. b ' N D A R E (Oundaré),

Angulus.)

val. s. (De S'ndb. [ V . ] ) Clapotage.

U N D E R BARE P O L E S , locut. adv. angl. (Proprement : Sous à nu les bâtons, Sous les bâtons nus.) A sec de voiles, A mâts et à cordes, A sec, A sec de voiles. — V . A hull, Pôle. U N D E R D Â C K , suéd. s. (De l'angl.-sax. Untier, Premier pont. — X. Dâck.

Sous.)

У Н Д Е Р З Е И Л Ь (Ounderzeile), rus. s. m. (Transcript. de l'angl. Undersad,ou du holl. Onder zeil [ail. Unter segel].) Basse voile. Au plur. ундерзеилы (Ounderzclloui), les Fonds des voiles. ( V . Hmimiii y паруса et H munie паруса.) Brise carabinée, Grand frais.—Manque à J. Heym et à Reiff. U N D E R - F O O T , angl. adv. (Proprement : Sous les pieds ) A p i c — V . Peak ( A ) . U N D E R - O F F I C E E R , dan.; U N D E R - O F F I C E R A R E , suéd. s. (Bas officier, Sous-officier.) Officier marinier. Ù N D E R - S E G L , suéd.; U N D E R - S E I L , dan. s. Basse voile. — V . Segl, Seil. U N D E R S L E F , sued. s. (Tromperie.) Baratterie.

r

CSNDTJ (Ounde), val. s. (Du lat. Unda.) Onde, Eau. U N G E T H E E R T E S T A U , ail. s. (Même composition que le holl. Ongeteerd tout». [ Y . ] ) Cordage blanc. U N G U E S A U T C A P 1 L L O S D E P O N E R E , lat. v . a. Se couper les cheveux ou les ongles. — Les marins ne se coupaient jamais les ongles ni les cheveux quand le temps était calme; un passage de Pétrone consacre cette superstition : « Ergoilli qui sunt, qui nocte ad lunam radebantur, pessimo médius fidius, exemplo. Audio enim, non licere cuiquam mortalium in nave neque Ungues, tieqite capillos deponere, nisi quum pelago ventus irascitur. Excanduit Lycas hoc sermone turbatus; et Ita-ne, inquit, capillos aliquis in nave praecidit, et hoc nocte intempesta? Attrahite ocius nocentes m medium, ut sciam quorum capitibus debeat navigiuni lustrari. » P . 48, t. 11, édit. d'Amsterdam, 1756 V . Superstitions. U N H A D A A N G O R A , port. s. f. (Même orig. que Una. [ V . ] ) Oreille de l'ancre. U N H A N G ( T O ) T H E R U D D E R , angl. v . (De Hang [angl.-sax. Hangian[e]], Pendre.) Démonter le gouvernail. y i l / K A H K A (Ounnjannka), rus. s. f. Nom d'une barque en usage sur l'Oka et le V o l g a — M a n q . à J. Heym et à Chichkoff. U N I R EMIS, bas lat. s. Navire à un seul rang d e rames. — « P r o emeiidis pannis crassis, quo exinde lièrent vela novem, singula tricenarum ulnarum, in usuin novem carabiortiiii Bitssos vehentium, et alia vela duo, de vicenis octonis ulnis, in usum moneriorum seu Unireinium captivos vehentium, expansa sunt numismata n 5 4 . » Constantin P o r p h y rogénète, liv. 11. U N I F O R M E , fr. adj.; et s. quand on sous-entend : Habit. (Du lat.' Uniformis, ou Urdus forma?, d'Une seule forme.) Habit d'une couleur et d'une forme particulières, par lequel sont distingués tousles hommes appartenant à un même corps et à un même grade dans ce corps. Les premières notions officielles que nous trouvions d'un Uniforme pour les officiers de la marine Française, c'est une Ordonnance du 1 mars i6'65, rendue à Saint-Germain en Laye par Louis X I V , sous le contre-seing d u ministre de Lionne. L e R o i , qui voyait avec peine les idées de luxe prendre à la cour et dans l'armée un empire capable de devenir fatal à plus d'un gentilhomme malaisé, que la vanité entraînait sur les traces des seigneurs grands et riches, défendit, par une ordonnance en date du 16 janvier i 6 6 5 , « de faire appliquer sur les justaucorps des passemens, dentelles, ou broderie d'or ou d'argent, si ce n'est après en avoir obtenu sa permission, v Les


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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

ofliciers de la marine, pour ne pas demander des permissions du Лог)n'appuie point de son autorité? Cependant comme spéciales qui, dans le même corps, auraient établi des distinc- la correspondance est incomplète, comme aucun des recueils t i o n s entre camarades, sollicitèrent une exception que le Roi d'ordonnances que nous avons consultés n'est sans lacum , l i t en la faveur des capitaines et des lieutenants de ses vais- nous ne pouvons émettre qu'un doute. s e a u x (i6G5)et de ses galères (1669), « pour leur estre une Une Ordonnance royale du 1.4 septembre 176/1, — elle a m a r q u e d'honneur, qui serve à les distinguer et à leur donner échappé à M . Blanchard, •— régla, par son art. x v n , l'Uniplus d'autorité dans leurs charges. » Sa Majesté, « désirant forme de la marine. Nous copions les prescriptions de cet argratifier lesdits capitaines et lieutenans, et par ce moyen les ticle, parce que c'est la première pièce où nous ayons trouvé o b l i g e r d'autant plus à bien servir, a leur permit « déporter un un semblable détail. L e préambule dit : « Sa Majesté... voujustaucorps de couleur bleue, garni de galons d'or ou d'ar- lant aussi fixer les règles pour l'avancemenfaux difierens g e n t , jusqu'au nombrede quatre.»Comme il arriva toujours grades et déterminer l'Uniforme desdits officiers . . « A r t . xvu : d a n s la marine, même pendant ce x v u siècle, que l'on croit « L'Uniforme pour les Officiers de tous les grades sera c e l u i de l'obéissance passive ( V . Discipline, au Supplé- composé d'un habit bleu, doublure, paremens, veste, culotte m e n t ) , Louis X I V ne fut point o b é i ; les galons ne suffi- et bas rouges, l'habit sans paniers, manches en botte. Les r e n t pas aux capitaines et aux lieutenants; les passements, ornemens seront, pour le vice-amiral : L'habit et la veste les dentelles, les broderies ruisselèrent sur tontes les cou- bordés à la bourgogne d'un galon d'or brodé, de douze litures des habits, et le Roi fut obligé souvent de rappeler gnes île large, et d'un autre de vingt-quatre lignes ; le grand l e s termes de son Ordonnance, toujours méconnue. Au galon sur toutes les tailles, double grand galon sur les manr e s t e , le texte de l'Ordonnance de i665 fait comprendre ches de l'habit. Pour le Lient.-général des armées navales, q u e si le Roi accordait une distinction aux olficiers de ses Comme celui du Vice-Amiral, en retranchant le grand galon vaisseaux, il ne leur donnait pas tout a fait un Uniforme. sur les tailles. Pour le Chef d'escadre, Comme celui du LieuA i n s i , les galons pouvaient être d'or on. d'argent, et, dans tenant-général, mais avec un seul galon sur les manches de un Uniforme, rien ne doit rester facultatif. Et puis, le lieul'habit. Pour le Capitaine de vaisseau, L'habit et la veste tenant pouvait avoir quatre galons sur son justaucorps bordés d'un galon d'or de vingt-quatre lignes de large, de c o m m e le capitaine ! même dessin que le brodé des officiers généraux; double A quelle époque un Uniforme véritable fut-il assigné aux galon sur les manches de l'habit. Pour le Capitaine de fréofliciers de la marine royale? Nous n'avons pas de réponse gate, Comme celui du Capitaine de vaisseau, mais avec un seul galon sur les manches de l'habit. Pour le Lieutenant dè rigoureuse à cette question ; nos recherches ne nous ont rien d o n n é de précis à cet égard. Nous croyons qu'il n'est pas vaisseau, l'habit et la veste bordés d'un galon d'or de quinze possible d'admettre que la marine n'eût pas un Uniforme, lignes de large et de même dessein [sic), double galon sur a l o r s que certaines compagnies, celle du duc de Beau fort et les manches de l'habit. Pour l'Enseigne de vaisseau, Comme le Lieutenant de vaisseau, mais avec un seul galon sur les d u comte de Vermandois, par exemple (V. ci-dessus, p. 769, manches de l'habit. Petit Uniforme: Le petit Uniforme sera, l'art. Garde de la marine), celle du général des galères ( V . pour le drap et les couleurs, le même que le grand Unip . 7 7 2 \ et celle des Gardes de l'étendard ( V . ) , en avaient u n . Disons cependant que nous n'avons pas trouvé les actes forme, les revers et collet de l'habit de drap écarlate. Les Officiers généraux auront un galon brodé d'or, de huit liofficiels qui réglèrent le costume du corps de la marine, degnes, en forme de tresse, avec des boutonnières en or dis puis i665 jusqu'à 1764. Cette grande et regrettable lacune, deux côtés jusqu'à la poche. Le Capitaine de vaisseau, un le hasard n'a permis encore à personne de la combler; car M . Blanchard, qui s'est occupé spécialement de la recherche bordé d'or de six lignes, double bord sur les manches, ave. des boutonnières en or des deux côtés jusqu'à la poche. Le des lois et ordonnances relatives à la marine, dans son Répertoire général îles lois, décrets, ordonnances, règlements et Capitaine de frégate, comme le Capitaine de vaisseau, mais instructions sur la marine (Paris, 18/19, Imprim. nation.), un seul bordé sur les manches. L e Lieutenant de vaisseau, comme le Capitaine de frégate, mais sans boutonnières. n'a mentionné aucun acte se rapportant à cet intervalle d'un L'Enseigne de vaisseau, comme le Lieutenant de vaisseau, siècle. Quant à celui qui porte la date de 1756, M . Blanchard le cite d'après un Index des ordonnances, etc., Ms. du der- mais un seul bordé sur les manches. Officiers dis briga,/, 1 nier tiers du x v m siècle, volume dépareillé et le cinquième d'artillerie attachés à la marine. Les Officiers des brig.nb •. d'artillerie porteront l'Uniforme du corps royal quand ils d'une collection avant appartenu jadis aux Archives de la rempliront le service de l'artillerie; et, dans toute autre cirMarine, et démembrée, probablement à l'époque révolutionconstance, ils porteront l'Uniforme attribué à leurs grades naire où ce dépôt fut dévasté par des citoyens de Versailles, dans la marine, avec les épaulettes de l'Uniforme de l'artilqui y puisèrent à pleines mains, pour chauffer le corps de lerie. Capitaine de brûlot. L'habit et la veste bordés d'un garde établi à sa porte, ou pour d'autres usages rendus tout naturels parle mépris qu'on faisait alors de l'histoire. L'acte galon d'or de douze lignes de large, double galon sur I. manches tle l'habit. Lieutenant de frégate et capitaine de cité p . 1 de cet Index est intitulé : « Lettre du Ministre et Règlement qui autorise l'Uniforme réglé pour les officiers flûte. L'habit et la veste bordés d'un galon d'or de huit lignes de large, un seul galon sur les manches de l'habit. - — d e la marine, du a5 octobre I 7 & 6 . » Les Archives de la Art. x v i i i . « Sa Majesté veut et entend que les officiers porMarine et la Bibliothèque de ce département ministériel tent toujours l'Uniforme dans les ports, leur défend tfj n'ont ni cette lettre ni ce règlement, que nous avons cherfaire aucun changement и (cette défense, qui était un reproc h é en vain aux Archives nationales, aux Bibliothèques de che pour le passé, fut à peine un avertissement pour l'aveRichelieu, de Mazarin, de l'Arsenal et du Louvre; et qui nir. Jamais à aucune époque cette prescription de l'ordonmanque à l'immense et précieux Dépôt des lois formé par nance ne fut obéie; et l'on pourrait dire, sans être taxi M . Rondonneau. L e hasard peut-il faire que l'ordonnance en d'exagération, que le costume des ofliciers d e l à marin, , question soit absente de ces huit collections que nous v e toujours modifie par la fantaisie individuelle, quand il ne I, nons d'indiquer? Ne sommes-nous pas autorisé à suspecter l'exactitude de cet Index, que la correspondance ministé- fut pas par la mode et les caprices des ministres, ne mérita rielle gardée aux Archives de la Marine (collect. des Ordres jamais le nom d'Uniforme), « leur permettant seulement de e

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le porter en camelot de laine pendant l'été.... Signé LOUIS, et plus bas : L E DUC D E CHOISEUL. » ( A Paris, de l'Imprimerie royale, MDCCLXIV.) Une Ordonnance du Roi, datée du même jour 14 septembre 1764, concernant les Gardes du pavillon de la marine et les volontaires ( M . Blanchard paraît ne l'avoir pas connue, du moins ne l'à-t-il citée ni à la p. 65 [Officiers de vaisseau], ni à la p. 640 [Uniforme]), régla l'Uniforme des Gardes ainsi qu'il suit, art. i o 3 : « L'Uniforme des Gardes du Pavillon Amiral sera de drap bleu de r o i , doublé de serge écarlate, ainsi que la veste; les paremens du justaucorps, la veste et la culotte seront de drap écarlate, les boulons de cuivre doré d'or moulu sur bois jusqu'à la ceinture, trois sur les manches et trois sur chaque poche, une aiguillette en or sur l'épaule droite, les bas écarlate, le bord du chapeau à la mousquetaire, les épées et boucles de souliers dorées, unies, le ceinturon façon de peau d'élan, doublé et piqué de fil d'or, un bordé d'or large d'un pouce autour des manches et des poches du justaucorps.— Les Officiers de la compagnie seront habillés des mêmes étoffes et couleurs, l'habit et la veste bordés d'un galon d'or d'un pouce et demi, double bordé sur les manches. >> Art. 104 : « L'Uniforme des Gardes de la Marine sera de drap bleu de roi, doublure de serge écarlate, paremens, veste et culotte de drap écarlate, boutons de cuivre d'or moulu sur bois jusqu'à la ceinture, trois sur les manches et trois sur chaque poche, chapeau bordé d'or, les épées et boucles de soidiers dorées, unies, le ceinturon façon de peau d'élan, doublé et piqué de fd d'or, les bas écarlate ; ils auront sur chaque épaule une épaulette d'or qui sera travaillée du même dessein (sic) que le galon de l'Uniforme des Officiers de la Marine; ils substitueront à l'épaulette d'or une aiguillette d'or sur l'épaule droite, les jours de revue ou de parade. — Les Officiers desdites compagnies » (il y en avait trois, composées de quatre-vingts Gardes chacune, et établies à Brest, Toulon etRochefort. Chacune d'elles était commandée par un Capitaine de vaisseau, ayant sous ses ordres un Capitaine dé frégate, lieutenant en premier; deux Lieutenants de vaisseau, lieutenants en second; deux autres Lieutenants de vaisseau, chefs de brigade; et huit Enseignes de vaisseau, quatre desquels étaient Brigadiers, et les autres Sousbrigadiers. Art. 1 et 11 de l'Ordonn.) n'auront d'autre Uniforme que celui réglé pour leurs grades dans la Marine ; ils porteront seulement une aiguillette d'or sur le grand Uniforme, et une épaulette sur le petit. » e r

L e i janvier 1786, Louis X V I rendit une Ordonnance contresignée : le maréchal deCastries, surles appointements et l'Uniforme des Officiers de la marine, dont le titre 11, r e latif à l'Uniforme dit, art. i : « L'Uniforme des Officiers généraux de la Marine sera composé d'un habit de drap bleu-de-roi, doublure de serge de soie écarlate, la veste et culotte écarlate; l'habit sans paniers, les manches en bottes, les pattes de poches en travers, garnies de trois boutons, ainsi que les manches. Les ornements seront conformes à ce qui est réglé ci-après; savoir : L'habit de Vice-amiral sera bordé d'un galon pareil à celui de l'Uniforme des Lieutenants généraux du service de terre, avec cette distinction, qu'il y aura trois galons sur les manches et trois sur les poches. L a broderie de l'habit du Lieutenant général de la Marine sera pareille à celle de l'Uniforme des Lieutenants généraux du service de terre; et celle de l'habit du Chef d'escadre des armées navales sera la même que celle de l'Uniforme des maréchaux des camps et armées de Sa Majesté. Les boutons des habits de tous les Officiers généraux de la Marine seront de cuivre doré d'or moulu, timbré d'une e

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ancre. L e petit uniforme des Officiers généraux sera le même que celui des Officiers généraux de terre, en y adaptant le bouton timbré d'une ancre, prescrit pour le grand Uniforme. » Art. 2 : « L'Uniforme des Capitaines de vaisseau sera de même couleur et de la même forme que celui des Officiers généraux de la Marine, à l'exception toutefois que les parements de l'habit seront de drap écarlate, que le collet sera de la couleur indiquée ci-après, que l'habit sera bordé d'un galon brodé de 9 lignes de large et de neuf boutonnières également brodées de chaquecoté, avecdouble broderie sur les parements, ainsi que sur les poches et souspoches, et une seule sur le collet, qui sera rabattu. L a veste sera brodée du même dessin que l'habit; le chapeau bordé d'un galon d'or de 2 pouces de large : le tout conforme aux dessins et modèles qui seront envoyés au commandant de chaque port... Lesdils Capitaines de vaisseau porteront les épaulettes et dragonnes en or affectées aux Colonels des troupes de Sa Majesté, et elles seront ornées d'une étoile en argent, pour ceux qui auront le grade de Chef de division... » Art. 3. « L'habit de petit Uniforme des Capitaines de vaisseau sera de drap bleu-de-roi doublé de serge de la même couleur ; la veste et culotte de drap blanc; le collet, les parements et les écussons de l'habit seront ornés d'un seul rang de broderie semblable à celle du grand Uniforme; et il n'y aura sur l'habit que six boutonnières simples à ancre de chaque côté... » Art. 4- " L'Uniforme des Majors de vaisseau sera composé d'un habit de drap bleu-de-roi, parement, doublure, veste et culotte écarlate; les parements, collet et l'écusson du milieu de l'habit seront ornés de la même b r o derie qui estaffectée aux capitaines de vaisseau. Les boutons seront de cuivre surdoré et timbrés d'une ancre. Les Lieutenants et Sous-lieutenants de vaisseau porteront le même Uniforme que les Majors de vaisseau, à l'exception de la broderie ; l'intention de Sa Majesté étant qu'ils ne soient distingués que par les épaulettes et dragonnes affectées à leur grade, conformément à ce qui est réglé par l'Ordonnance de ce jour concernant les Officiers de Marine. » (L'Ordonnance alléguée assimilait les Lieutenants de vaisseau aux Majors de l'armée de terre, les cent plus anciens Souslieutenants de vaisseau aux Capitaines d'infanterie, et les autres aux Lieutenants de cette arme.) A r t . 5 : » L e s Officiers de la Marine de tous grades, attachés aux escadres, porteront des manteaux uniformes de drap bleu-de-roi, collet droit de la hauteur de i 5 lig., accompagné d'une rotonde large de 6 pouces, l'un et l'autre de la couleur affectée à l'Escadre dont ils ferdnt partie. Les collets et rotondes des manteaux des Capitaines de vaisseau seront bordés d'une broderie de 9 lignes, conformément au dessin du présent Uniforme. Les Majors de vaisseau n'auront qu'une broderie de 6 lignes sur le collet seulement, et tous les autres Officiers n'auront ni broderies ni galons sur lesdits manteaux. » Art. 7 : « Les Capitaines, Majors, Lieutenants et Sous-lieutenants de vaisseau de chaque Escadre seront distingués par la couleur du collet de l'habit. L e collet de l'Uniforme de la première Escadre sera Cramoisi; de la deuxième: Blanc; de la troisième : Vert-de-Saxe; de la quatrième : Jaune-citron; de la cinquième : Bleu de ciel ; de la sixième : Orangé; de la septième : Violet ; de la huitième : Chamois; de la neuvième : Rose, L e collet de l'habit des Capitaines non attachés aux Escadres sera: Bleu-de-roi. » Une Ordonnance, aussi du I janv. 1786, concernant les Élèves de la Marine, créés par cet acte du pouvoir royal pour remplacer les Gardes du pavillon et les Gardes de la marine, réglait ainsi l'Uniforme de ces jeunes gens : « ( I I ) sera composé d'un habit-veste ou palteau en drap bleu-dee r


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. r o i , reverset parements de même couleur; le collet rabattu, d e la couleur affectée à l'Escadre dont ils feront partie; d'un g i l e t rouge garni de deux rangées de boutons ronds; d'une culotte longue en drap bleu, descendant jusqu'aux chevilles; d'un chapeau rond à la matelote, bordé d'un galon d'or de 1 8 lignes ; les revers de l'habit-veste garnis de cinq boutons, trois au-dessous, manches coupées, garnies lie quatre boutons; la doublurede l'habit-veste en serge bleu, etcelledugilet e n serge blanche : les bon tons timbrés d'une ancre. L'Uniforme d e s Elèves à terre sera composé d'un habit, veste et culotte d e drap bleu-de-roi; doublure de l'habit en serge blanc; les manches en bottes; les pattes des poches en travers, garnies d e trois boutons, ainsi que les manches; l'habit sans pan i e r s ; les boutons de cuivre doré, portant une ancre; chapeau bordé d ' o r ; épaulette de drap bleu liseré de deux tresses en or de a lignes de large avec frange mêlée d'or et d e soie bleue, portée sur l'épaule droite; le collet rabattu, d e la couleur de l'escadre dont ils feront partie; l'épée sans dragonne. » (L'épaulette des Elèves fut celle que portèrent snus l'Empire et jusqu'en 1816 les Aspirants de i " classe ; seulement nous l'avions sur l'épaule gauche, l'épaule droite étant ornée d'une contre-épaulette bleu et o r , comme le c o r p s de l'épaulette.) Les Volontaires reçurent, parl'Ordonn. du I janv. 1786, un Uniforme qui, pour ceux qui étaient embarqués, était le même que celui des Élèves de la Marine, à l'exception du chapeau qui n'était pas bordé d'or, et du collet de l'habit qui était bleu. A terre, les Volontaires pouvaient porter un hab i t bleu, avec boutons à ancres, a sans collet et sans épaulette. » Les Ingénieurs constructeurs de la Marine ( V . ) , par Ordonn. du i janv. 1786, reçurent un Uniforme nouveau. L ' a r t . 12 disait : « L'Uniforme des Ingénieurs directeurs sera le même que celui des Capitaines de vaisseau ( V . c i dessus, 3 paragraphe), à l'exception du parement qui sera d e velours noir, ainsi que le collet. L'Uniforme des Ingénieurs sous-directeurs sera le même que celui des Majors de vaisseau, avec parements et collet de velours noir. Les Ingénieurs ordinaires et sous-ingénieurs porteront l'Uniforme d e drap bleu, avec parement et collet de velours noir, veste et culotte de drap écarlate, doublure de l'habit de serge écarlate, boutons à ancre. » Une Ordonn. du i avril 1786 concernant l'école des Élèves ingénieurs constructeurs et les Élèves-ingénieurs des bâtiments civils de la marine, établie à Paris, disposa, art; 19 : « Les Elèves ingénieurs admis dans les ports porteront l'Uniforme des sous-ingénieurs du corps auquel ils seront destinés, à l'exception du parement, qui sera de la couleur de l'habit. Les Elèves qui seront à l'école ne porteront point d'Uniforme. » Une grande Ordonnance du i janv. 1786, qui créait le Corps Royal des Canonniers-matelots, régla l'Uniforme de cette troupe, appelée à remplacer les cent compagnies du corps roval de la marine et les trois compagnies de Bombardiers établies à Brest, Rochefort et Toulon. Voici ce qu'on lit art. 5o : « Les Officiers porteront le même U n i forme que ceux du corps royal de l'artillerie des colonies; niais le bouton ne sera timbré que d'une ancre et n'aura pas de numéro. Celui du canonnier matelot sera composé d'un habit-veste de drap bleu-de-roi, revers et parements rouges, le collet de la couleur affectée à l'Escadre à laquelle chaque division sera attachée ; d'un gilet à la matelote sans manches, de drap bleu, garni d'un rang de petits boutons uniformes à ceux de l'habit. La culotte sera longue et descendra jusqu'à la cheville ; elle sera d'estamite bïanc, et r e couverte jusqu'au dessous du mollet par un brodequin lacé ER

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sur le côté extérieur de la jambe... L e chapeau sera rond, garni d'une cocarde blanche, surmontée d'une houppe de laine, de la couleur affectée à la division. » L'Ordonnance entre, sur la redingote, le palteau, le petit équipement et les marques distinctives des canonniers matelots, dans des détails inutiles à reproduire. Nous pourrions nous arrêter i c i , les documents qui se rapportent aux époques tout à fait rapprochées de nous sur cette question de l'Uniforme étant plus faciles à trouver que ceux dont nous venons de reproduire les textes. C e pendant, les recherches étant impossibles pour beaucoup de nos lecteurs, nous allons donner les actes officiels qui, depuis 1790, ont modifié les anciennes Ordonnances ou édicté des Uniformes nouveaux. Un décret de l'Assemblée Nationale, rendu le a i septembre 1791, et sanctionné le 11 octobre par Louis X V I , créa (art. 3) un Ordonnateur, administrateur et directeur général de tous les travaux de chaque grand port; un contrôleur, des sous-contrôleurs, des commis d'administration (art. 10 et 1 1 ) ; l'art. 28 établit que l'Uniforme des O r d o n nateurs serait le même que celui des Ordonnateurs des guerres, sauf le boulon, qui devait être timbré d'une ancre. Les contrôleurs devaient avoir l'uniforme des Commissairesauditeurs des guerres, les Sous-contrôleurs celui des c o m missaires ordinaires, les commis d'administration celui des aides commissaires des guerres. — Un décret rendu par l'Assemblée Nationale le 27 août 1792, et sanctionné le 2 septembre par Louis X V I , régla ainsi l'Uniforme des Officiers de l'administration civile : « Habit bleu-de-roi, avec doublure et revers écarlate, parements et collet cramoisi; veste et culotte blanches. » L e 16 septembre 1792, l'Assemblée Nationale décréta dans les termes suivants l'Uniforme des Officiers de la Marine : « A r t . I . L'Uniforme des Officiers généraux de la Marine sera semblable à celui réglé pour les grades correspondants d'officiers généraux de l'armée de ligne, avec celte seule différence que les boutons seront timbrés d'une ancre surmontée du bonnet de la liberté. » A r t . 2. * L ' U n i forme des Capitaines de vaisseau et autres Officiers de la Marine sera composé d'un habit bleu national, sans revers; les manches en bottes avec trois boutons; les poches en travers, avec trois boutons; le collet blanc; doublure, veste et culotte écarlate; boulon timbré d'une ancre surmontée du bonnet de la liberté; le chapeau à trois cornes uni » (c'est-à-dire sans galon). A r t . 3. « Les marques distinctives des grades seront des épaulettes et dragonnes pareilles à celles que portent les Officiers de l'armée de ligne des grades correspondants, u L e 2!) octobre 1796 (3 Brumaire an i v ) , la Convention nationale donna aux agents de tous grades de l'Administration des ports un Uniforme ainsi compose : « Habit bleu sans revers, doublure de la même couleur, poches en travers avec trois boulons, collet rabattu et parements en botte; savoir : cramoisis, pour l'ordonnateur et les agents de la comptabilité; noirs pour ceux des constructions et des bâtiments civils; bleu de ciel, pour ceux des mouvements; écarlate pour ceux de l'artillerie. Veste rouge et culotte bleue; boulons jaunes, timbrés d'une ancre, avec la légende : Administration de la Marine. L'Ordonnateur portera sur le collet, les parements et les poches, une double broderie en or de 12 lignes de large, etc. » — Un décret rendu à la même date, qui réorganisait la marine, lixa ainsi l'uniforme des Officiers : « L'Amiral et les Officiers généraux commandant les armées, porteront le même Uniforme que le général en chef de l'année de terre; le Vice-amiral le e r

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tnéioe uniforme que le général divisionnaire; le Contre- I un chapeau rond à la matelote, bordé d'un galon de poil de amiral celui de général de brigade. L'Uniforme des Officiers chèvre, retroussé sur le côté, avec ganse en or et cocarde. de marine de tous grades sera composé comme il suit : La doublure de l'habit et du paletot en serge bleue. Les bouHabit bleu national, doublure rouge, liseré blanc, collet tons de cuivre doré, timbrés d'une ancre et des mots : Elèves montant et rabattu en écarlate, revers et paiements bleus; de la marine. » Nous n'avons pas à juger ici l'institution des manche ouverte, les pattes des parements écarlate, poche Ecoles spéciales de la marine, à l'une desquelles (celle deen travers avec trois boutons; veste écarlate en hiver, et Brest) nous avons eu l'honneur d'appartenir; mais nous blanche en é t é ; culotte bleue; chapeau à trois cornes; un pouvons dire qu'elle donna à l'Étal une forte génération sabre doré. L e Chef de division portera sur le collet, les d'officiers arrivés aux grades supérieurs par d'excellents revers et les parements et sur toute la longueur des devants services. Ces écoles furent supprimées, le 3i janvier 1816, de l'habit, une broderie de la largeur de 12 lignes; épau- par un ministre, M . le vicomte Dubouchage, qui — c e lettes de chef de brigade, avec une étoile sur chaque épau- sont les termes, bien démentis par les faits, des considélette et sur la dragonne, deux glands d'or et deux ganses rants passionnés de l'ordonnance — reprochait,« au système de chaque côté du chapeau. L e Capitaine de vaisseau aura d'éducation adopté dans les Écoles spéciales... de former les les mêmes décorations que le Chef de division, moins la élèves pour des fonctions subalternes, plutôt que pour le broderie sur les devants de l'habit et l'étoile des épauleltes service honorable qu'ils sont appelés à remplir ! » Un colet de la dragonne. L e Capitaine de frégate aura la même lège royal de marine fut établi à Angoulème (art. 5 ) , ville broderie sur le collet et les parements seulement. Il portera étonnée de cette fortune singulière, due au hasard, qui voul'épaulette de Chef de bataillon. Les Lieutenants et Ensei- lait que l'Amiral de France, Louis-Antoine de Bourbon, gnes de vaisseau porteront l'habit et le chapeau unis : ces eût le titre de Duc d'Angoulème. L'Uniforme prescrit par deux grades seront distingués par les épaulettes : les L i e u - l'art. 12 pour les élèves ne différait que très-peu de celui des tenants auront celles de capitaine, et les enseignes celles de élèves des écoles supprimées. lieutenant d'infanterie. Tous porteront des boutons jaunes Une ordonnance du Roi (Louis X V I I I ) , à la date du 21 et timbrés d'une ancre, et ces mots : Marine militaire. » fév. 1816, créa un corps royal de l'Artillerie de la marine, et, Un décret du 16 janvier 180/, (26 pluviôse an x n ) déter- art. 107, 108, 111,112, 113, 11/| et 115, en détermina l ' U marimina l'Uniforme des ingénieurs hydrographes. — Un décret niforme. L e texte de ce décret est dans les Annales impérial du 27 mai 180/4 (7 prairial an x n ) régla l'Uniforme times, par M . Bajot, année 1816, p . 179-248. de tous les corps de la marine. Ce décret, trop long pour Une Ordonnance royale du 18 avril 1816, qui donnait être rapporté ici, et qui se trouve p. 226 et suiv., t. xiv du aux Capitaines de frégate le rang de Lieutenant-colonel de Recueil (tes lois relatives à la marine et aux colonies, modifia l'armée , leur attribua les deux épaulettes des officiers de ce considérablement le décret du 25 oct. 1795. L'Uniforme des grade. Cette ordonnance gratifia aussi les cinquante plus officiers du génie maritime resta seul tel qu'il était avant ce anciens Lieutenants de l'épaulette des chefs de bataillon règlement nouveau. Ce ne fut que le 17 mai 1809 qu'un dé- de l'armée, auxquels elle les assimilait. C'était un retour cret daté du camp de Schcenbrnnn prescrivit l'Uniforme à l'Ordonnance de 1786, au moins quant aux Capitaines de suivant pour ces officiers : « Habit français de drap bleu na- frégate qui avaient remplacé les Majors de vaisseau. L ' o r tional, doublé de même, boutonné sur la poitrine et dégagé donnance de 1786 avait fait à tous les Lieutenants de sur les cuisses. Un seul rang de boutons sur le côté droit vaisseau , cadrant avec les majors d'infanterie, l'avantage de l'habit, poches en travers et à trois pointes, avec trois que l'ordonnance de 1816 accordait aux cinquante premiers boutons; un bouton à la naissance des plis et deux dans lieutenants. Cet avantage, au reste, les officiers n'en jouirent la longueur; collet renversé de velours noir, monté sur pas longtemps. Les lieutenants de vaisseau Académiciens, un collet droit de huit centimètres de hauteur; la manche comme on les appelait par raillerie, perdirent leur rang le de l'habit coupée en dessous, avec parement de velours 3i oct. 1819. Une ordonnance du 22 oct. 1817 a v a i t , au noir, garni de trois boutons ; veste chamois boutonnée par reste, réduit de cinquante à quarante le nombre des lieutedouze petits boutons; culotte bleue; boutons surdorés avec nants de vaisseau à la grosse épaulette. un fond uni, portant pour légende : Génie maritime; chaL'Uniforme des Officiers d'administration et du contrôle peau uni à la française avec ganse en o r ; la ganse arrêtée fut réglé par un acte du pouvoir royal, le 6 janv. 1818. ( V . par un petit bouton, la cocarde et une ancre. >» Des brodeAnnales de la Marine, ann. 1818, p . i o 5 . — Nous renverries en or, dont l'importance était en rapport avec l'élévation rons désormais à cette collection, que possèdent les princidu grade, ornaient cet uniforme. pales bibliothèques, et qui se trouve à bord de tous les Napoléon, par un décret du 27 sept. 1810, créa une Ecole grands bâtiments de guerre armés.) spéciale de marine dans chacun des ports de Brest et de L e corps des Officiers de vaisseau, dont la composition Toulon. L'Uniforme réglé par l'art. 7 du décret consistait, fut si étrangement variable depuis le milieu du x v i n siècle, pour la grande tenue, en « un habit en drap bleu, parements subit une organisation nouvelle le 3 i oct. 1819. Une Ordonet collet de même, les pans de l'habit cousus en retroussis, nance de ce jour fixa son Uniforme. ( T i t . v i . V . Annal, et ornés à l'extrémité de deux ancres. », (Le décret oublia marit. 1819, p. 390.) de dire que l'habit, qui s'agrafait sur le devant, était à revers Un Règlement du i fév. 18a3, exécutoire seulement au pointus, et dans la forme de celui des chasseurs à cheval et i mai de la même année, détermina l'Uniforme des Offide l'infanterie légère.) « Une veste de drap écarlate, unecu- ciers de santé de la marine. (Annal, mar. 1823, p. 335.) lotte de drap b l e u , un chapeau à la française avec ganse L e 7 août 1825, le Roi (Charles X ) régla l'Uniforme des en or et cocarde. » Pour le petit Uniforme : « U n p a l e t o t de Examinateurs de la marine et des Professeurs d'hydrogradrap bleu croisant sur la poitrine, un gilet de drap bleu, phie. (Annal, mar. 1825, p . 3 g o . ) ayant un seul rang de boulons; une culotte longue >, ( p a n Une Ordonnance du 26 oct. 1826, qui établissait ou pour talon) « de drap bleu » (des souliers, et des bas bleus; le mieux dire qui rétablissait une classe de Volontaires, donna grand Uniforme admettait les bottes à la Souvarouw avec la à ces jeunes navigateurs l'Uniforme des élèves de 2 classe, culotte); « une capotte en gros drap bleu, parements rouges, mais sans aiguillettes, et avec cette différence que les paree

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. nients des manches de l'habifdcvaient être de couleur bleu t l e ciel. (Annal, mark. 1826, p . 814.) 18З1 amena une réorganisation du corps des Officiers de la marine. Une Ordonnance du 1 ' mars, signée L o u i s - P h i ­ l i p p e , et contre-signée C " d'Argout, créa des Capitaines de c o r v e t t e au nombre de g o , inférieurs aux Capitaines de frégate, et substitua au titre d'Enseigne de vaisseau celui de Lieutenant de frégate. Rien ne fut changé pour l'Uniforme en ce qui touchait aux officiers de ce dernier g r a d e ; quant a u x Capitaines de corvette, leur Uniforme ne différa de celui d e s Capitaines de frégate qu'en ce point : ceux-ci portaient l e s épaulettes de Lieutenant-colonel, ceux-là l'épaulette de C h e f de bataillon. (Annal, таг, 18З1, p. 185.) Les 2З mars e t 25 avril 18З1, les emblèmes anciens de la royauté, (leurs d e lis et couronne, disparurent des ornements de l'Unif o r m e de la marine. (Annal, таг. 18З4, p. 707, 709.) L e 10 mars 18З6, ou donna aux Commis principaux et C o m m i s entretenus, employés aux états-majors et aux mouvements des ports, à l'artillerie et aux constructions navales, un Uniforme qui ne différait de celui des officiers de leurs grades dans le commissariat que par le collet et les parements de l'habit, devenus bleu de ciel. (Annal, marit. 1836, p. 424.) L e 11 oct. de la même année, une Ordonnance sur l'organisation des équipages de ligne détermina (art. 83, même v o l . , p. 1280) l'Uniforme des marins et des sous-officiers. Par une Ordonnance du 20 juillet 18З7 (Annal, mar. 1837, p. 611), le Roi changea l'Uniforme des officiers de la marine. La couronne, supprimée en 18З1, reparut dans l'Uniforme nouveau. ( A r t . 11.) L e corps du Génie maritime, réorganisé par Ordonnance du- 2 mars 18З8, eut un Uniforme nouveau, réglé par le titre v de ladite ordonnance. (Annal, mar. 1838, p. 296.) Un Règlement du i 3 fév. 18З9 (Annal, mar. i 8 3 g , p . 4г5) détermina l'Uniforme des officiers, marins et agents d e tout grade employés au service des navires à vapeur q u i , sous le nom de Paquebots-poste, font le service de la poste dans la Méditerranée, de Marseille à Malte, Alexandrie, Syra, Athènes et Constantinople. En i83g, un corps de Volontaires fut rétabli; l'Ordonnance du 26 septemb. donna aux marins appelés à en faire partie l'Uniforme des élèves de marine de 2 classe, mais sans l'aiguillette. (Annal, таг. 18З9, p. 87З.) L e corps du Contrôle de la marine, organisé par Ordonnance du 21 décembre 1844, vit son Uniforme déterminé par un Règlement du 27 décembre. (Annal, mar. 1844, p- i55g.) L e 20 novembre 18З8, une Ordonnance avait réglé l ' U ­ niforme de l'infanterie de marine (Annal, marit. 18З8, p . 1081); le i juillet i845, une autre Ordonnance changea cet Uniforme (Annal, marit. i 8 4 5 , p. 6 g i ) , qui fut décrit of­ ficiellement le 3i décembre 1845. (Annal, marit. 1846, p. 3o.) L'Uniforme du commissariat de la marine, qui ne varia pas moins que celui des Officiers de vaisseau, fut déterminé par une Ordonnance du 2З décembre 1847 (Annal, mar. 1847, p. i 6 5 g ) , aussi bien que celui des Officiers du contrôle. Comme ceux qui l'avaient précédé, le gouvernement de la République proclamée après le 24 février 1848, modifia l'Uniforme de tous les corps de la marine. L e i décembre 1848, un Règlement signe du Président du conseil, le g é néral de division E . Cavaignac, inséré au Bulletin officiel de ta Marine, t. n , p . 5 o i , détermina l'Uniforme nouveau, remarquable par l'absence des broderies et des ornements. Cette sévère simplicité de l'habit de nos marins nous rappelle un mot d'un Capitaine de vaisseau américain qu'en 1841 nous rencontrâmes dans le Levant. Cet officier avait e1

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un Uniforme assez brillant;nous lui fîmes l'observation que, pour un républicain, tant de dorures étaient une sorte de contradiction : « Quand nous sommes à l'étranger, nous répondit-il gravement, nous ne sommes pas républicains, mais Américains et représentants d'un grand peuple! » L e 17 avril i 8 5 o , un Décret signé Louis-Napoléon Bonaparte, et destiné à compléter et à mettre en harmonie les actes antérieurs, a déterminé ['«Uniforme des divers corps de la marine. » L'article le plus saillant de ce Décret est le suivant: « La moustache et la mouche sous la lèvre inférieure sont interdites à tous les corps de la marine. Les cheveux ne dépasseront pas la partie inférieure du col-cravate. La barbe sera rasée, et les favoris pourront se porter en collier.' Ailleurs nous avons donné sur certains Uniformes des renseignements auxquels nous renvoyons le lecteur. — V . Garde du pavillon amiral, Gardes de l'étendard, Gardes du général des galères, Ingénieur constructeur de la marine, Officier de port, Officiers d'administration, Soldats matelots. U N L O A D ( Г о ) , angl. v . Décharger un navire.—V. Charter-party, Discharge (То), Load. U N M O O R ( 7 b ) , angl. v . (De Un, prépos. négative; et de Moor, Amarrer.) Démarrer, Désaffourcher. U N N , isl. s. f. Lame. — V . Bylgia, Drôfn, Gardr, etc. U N B I G ( Г о ) , angl. v. ( D e Rig[to], V. Strip.

Gréer.) Dégréer. —

U N T A R R E D П О Р Е , angl. s. (Unlarced, Non goudronne; de Un, préf. de la négat., et de Tarrcd. [ V . ] ) Cordage blanc, Filin blanc, Franc filin. U N T E R B L I N D E , ail. s. ( D e Blinde [ V . ] ; et A'Untet [angl.-sax. Umler], De dessous, D'en bas.) Givadière. U N T E B L E E S E G E L . a l l . s . Bonnette basse.—V.Leesegel. U N T E R M A S T , ail. s. ( M ê m e composition [ V . ] ) Bas mât.

qa'Ondermait.

U N T E R - S F G E L , ail. s. Basse voile. — V. Segel. U N T E R S T E D E C K , ail. s.iJJntcr, de Pangl.-sax. Ondet, Sous.) ( L e plus bas pont.) L e premier pont. у Н Т Е Р Ъ - О ф И Ц Е Р Ъ (Ountèrc-afiisèrc), rus. s. ( P r o prement: Sous-officier.) (Transcription de l'ail. Untcr-nfficier, Officier marinier.) Maître d'équipage de 3 classe, selon M . le comte Alex, de Stackelberg ; Quartier-maître, selon Chichkoff, p, 140, lig. 4, Dict. fr.-rus. — Manque à J. Heym et a Reiff. e

U N T I E F E , ail. s. (De l'adj. Unticj, Qui n'est pas profond; Ticf [angl.-sax. Dcop, Diop], P r o f o n d ; Un, angl.-sax., p r é fixe de la négation.) Basse, Sèche, Bas-fond. b'NUE ( A ) Kb' С М О А Л Ъ ou K S K A T P A N (A oundjé bon smoale, ou Kou kartanou, ou, ('mal sensible à peine), val. v. a. (Oundjé, du lat. Ungere, Oindre, Frotter ; Smoale, le Смола ou Смолка rus., P o i x , Gomme, Bitume; Katpan. [V.])(Frot­ ter de brai ou de goudron.) Braver, Goudronucr. U P A L L H A M M O C K S , angl. adv. (Mot à mot : En haut tous les hamacs.) Branle-bas ! У П А Д А Т Ь (Oupadate), rus. v . a. (De Над [Pad], radie, d'un certain nombre de mots slaves exprimant l'idée de Chute ; illyr. Pàdsti, T o m b e r , Paddnié, Chute; pol. Padac' [Padatz], T o m b e r . L e rad. slave Над semble pouvoir être rapporté au sansc. Pat.) T o m b e r , en parlant de la mer. Ainsi : Bo.uieme упадаешь, La mer tombe. — A b a t t r e , en parlant d'un navire qui fait une arrivée. ( V . К а т а т ь с я , Валишься.)—упадашъ подъ вЪшръ (Oupadate pote vvtre).


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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Unrecht vorwirft, er habe d i é Optfera mit der Hypera v e r wechselt, womit sie sicher eins ist. >> Tout notre respect pour un savant aussi illustre que M . Bockh ne peut nous forcer à accepter un reproche immérité. Nous n'avons point confondu deux cordages fort distincts l'un de l'autre, et nous persistons à penser que Scheffer le fit mal à propos. Voici les paroles de J. Scheffer: «Quibus » (rudentibus).< vel laxatur, vel intenditur antenna, Hypcrœ dicuntur.... Latinis У П А Л А Я В О Д А (Oupalaïa voda), rus. s. (Вода, Eau, surit Opiferse, si Isidoro credimus, l i b . x i x . » N'est-il pas évident d'après ceci que , pour Scheffer, les Hyperae et les Vn-алая, T o m b é , Décru.) Eaux mortes. — V . Maimxa. Opiferas étaient les mêmes cordages ? C'est ce dont nous l ' a Y I I A S I Û M A T I K 0 2 (Hypaxiomatiko-s), g r . litt. mod. s. vons repris, en disant, p . 164, t. I de notre Archéol. nav.: m. (Du gr. anc. T i r ô , Sous, et 'A;icüuic<tixo<;, Eminent.) Con- « Scheffer confond à tort les Opiferas et les Hyperae de Suitre-maître. Manque à Dehèque. — 'Yira;ioiu,aTixo; (ô) rîiv das. • Nous avons donc bien compris Scheffer, mais nous à p u i v o r v (Hypaxiomatico-s to-n armèno-n), Maître voilier. n'avons pas eu le bonheur d ' ê t r e compris par M . A . Bôckh. ' Т П Е Р А , g r . anc. et mod. s. f. Les lexiques disent que Nous avons fait cependant une faute, dont notre savant criГ Ттсера était « une corde attachée à l'extrémité de l'antenne tique n'a pas tenu compte ; cette faute, la voici. Nous avons pourla (aire mouvoir. » Cette définition peut convenir à la fois hésité sur le sens véritable d' YirÉpai, et nous avons eu le au bras et à la balancine. Cependant si l'on considère que tort d ' y voir des Drisses, quand il faut y voir des Balanci'Virsp signifie généralement: Par-dessus, Au-dessus de, on re- nes. Les marins grecs nous ont redressé, en reconnaissant connaîtra que c'est la balancine que le mot : 'YirÉpa dut dési- que la racine d"YirÉpai avait pu nous tromper, la Drisse gner autrefois. Les Grecs modernes l'ont entendu ainsi; et descendant du haut du mât à la vergue, comme la Balanquand ils ont voulu donner un synonyme à M o v t i x t ) ( V . ) , qu'ils cine. Au reste, ce passage de Suidas : « 'YirÉpa, то той x t avaient emprunté aux Italiens, ils ont nommé'Yirs'pa la B a - рато; той ÎGTOÛ cyoivíov, <í> avÍErai T E XOI SiaTEÍvErat, » est lancine. M . Aug. Böckh, p. i 5 / , de ses Urkunden über dus obscur et ambigu, et avait pu nous égarer. — 'YirÉpa oiirÀr, Seemen des Attischen .Staates, n'hésite pas à dire : « Tirepeti, (Hypèra zipli, 0 sonnant en ce cas comme th angl.), BaBrassen. » (Hyperes, Bras.) L e savant helléniste, poiirjustifier lancine double. ( V . M x m x ï ] оптХт;.)— 'YirÉpa u-ovr, [Hypera rette définition, cite des passages de Suidas et d'Eustathe moni). (MóV/¡, fémin. de Mo'voç, Unique.) Balancine simple. tiui nous semblent appuyer assez mal son sentiment ; le pre- ( V . Mavrixî) IAUVÏ].) — 'YirÉpa itpocpipivr, (Hypéra prosórini,. mier est ainsi conçu : « 'Yirép* oi е'ют v a u T t x a l a x o î v o i , alç (npoctopivoi;, Passager, Transitoire; de Про? йря, selon usTccyETat то xspa;.'» (Les Hyperes sont des cordes nautiques M . Dehèque.) Fausse balancine. ( V . Фалсо p-avroerj.) — par lesquelles la vergue est mise en mouvement. ) Cette Yits'pa T/jç и.£усо\г,с 50óv/¡c (Hypéra ti-s mégali-s osoni-s), Baphrase n'éclaircit rien; car une vergue est mise en mouve- lancine de grand perroquet. ( V . 'OôoVr,, MavTix^ той u.eyáment, i ° par la Drisse, qui la fait monter ou descendre; Xou u,irau,ira(pÍYXOi>. —'YirÉpa т% ôSovioo; (Hypera l-is osonia° par les Bras, qui la font tourner à droite ou à gauche ; do-s), Balancine de la perruche.) ( V . Mavrixr, TT¡Í (ЗелбЕр!, 3° par les Balancines, qui, supportant ses extrémités, aident 'OOo'vi;) — 'ï'irs'pa T V ; ; Tcpoipeioç o6óvr,; (Hypéra ti-s prôrééos la Drisse à la hisser; 1° par le Racage, qui la rapproche du osoni-s), Balancine du perroquet du petit hunier; Balancine mât, et lui fait faire, quand il se serre, un mouvement de du petit perroquet. ( V . MavTixí) zoZ uixpoü ритарлгаэеухои.) l'avant à l'arrière; 5° par l'Ecoute de la voile, qui appelle à — 'YirÉpa T5¡C раЧтоц (Hypéra ti-s rannta-s), Balancine du elle l'extrémité de la vergue. L'explication de Suidas n'est gui. ( V . BÉVTO T5¡? pavraç.) — 'YirÉpa той ахат!ои (Hypéra tou donc d'aucun intérêt dans la question ; elle donne ouverakatiou), Balancine. ( V . 'Axiriov, Маутсхл, той irivour^ç ¡xaujture à cinq interprétations entre lesquelles on aurait de la тра;.) — 'YirÉpa той OO'XIDVOÇ (Hypéra tou zolono-s), Balancine peine à se décider, si l'on n'avait cette phrase d'Eustathe, alléguée par M . Böckh : « 'YirÉpa; os XÉyEi oyorvia, olç то хЕра; de hunier, Balancine de grand hunier. ( V . MavTixí¡ тт,с и.£тау£та1, vj u.ä\).ov c-ocBÉoTEpov, та avoi eîç àxpov той хЕрато; уаилпа;, AóXorv.)— 'YirÉpa той ÈiriSoo'u.ou (Hypéra tou épiExarspoiOEv S'jo o/oivîa, oi; 01 vaùrai то xÉpa; и.£тауоиап/. » Ce dromou), Balancine de misaine. ( V . Eiriopouo;, MavTixí, той qui signifie, si les Grecs que nous avons pu consulter ne T p í y x o u . ) — 'TirÉpa той тсрмрЕЕо; (Hypera tou prorééo-s), Ba­ se sont pas trompés : « Il appelle Hyperes les cordages par lancine du petit hunier. ( V . MavTixr) той irapouxsTou.) lesquels la vergue est mise en mouvement, ou plus claireТ Ш Ш Е М 0 5 1 , gr. l i t t . a d j . ( D " Y i r o , Sous; et d"Av u.o<;, ment les deux cordes de chaque coté de la vergue, en haut, Vent.) Sous le v e n t ; Bord sous le vent. à l'extrémité, avec lesquelles les marins meuvent la vergue.» Т П Н Р Е Г Л А , gr. anc. s. f. (D"Yirr,pÉTr,s. [ V . ] ) S e r v i c e Dans cette explication d'Eustathe est un mot auquel M. Böckh du rameur à bord d'un navire. C'est à tort que les dictionn'a pas fait attention, qui rend son interprétation du mot naires appliquent ce mot au service d e s matelots; le rameur 'Y-Épai impossible, et justifie les marins grecs qui nomment avait un office tout particulier ; il maniait seulement l'avi'YirÉpa ce que les nôtres appellent la Balancine. Ce mot c'est: r o n , et laissait au matelot proprement d i t (Naú-cr,;) le soin "Aveu. Les Bras ne descendent pas du haut des mais aux de la manœuvre des voiles, du gréement, du mâtage ou bouts de la vergue; les Balancines au contraire. I l n'y a déinâtage, de la propreté, etc. donc pas de doutes sur l'erreur de M . Böckh à ce sujet. J. Scheffer, p. i 4 5 de son traité de Mditia navali, confondit ' Y n H P E 2 1 0 N , g r . anc. s.n.(D"YirripÉTr .[V.])Nom donne les 'YirÉpai avec les Opifcrœ; c'est un tort que nous lui re- à une peau qui garnissait le banc d e chaque rameur, pour prochâmes en 18З9. ( V . t. 1 , p. 164 de notre Archéol. qu'il f û t moins dur, ou que le rameur ne se blessât pas l e s nav.) M . Böckh pense que nous avons mal compris Schef- fesses, comme d i t le scoliaste de Thucydide : « 'Ттгт.рЕзюу fer, et il nous reprend en ces termes:«DasLateinish-Angel- ÊGTI то x ô i a ; ¿1 етпхабЕчтои oí ÈpÉsoovTEi;, êià то u.r, o-uvTpíeeo-Oai sächsiche Glossarium hat, offenbar aus Isidor, Üpisjera, auriov та? тгиуас. » L a tradition de la peau garnissant le banc niit der Erklärung Stediuline ; wobei Jal dem Scheffer mit du rameur s'était conservée dans l e s galères françaises jusqu'au jour où l'on renonça à cette espèce de navire. On l i t rus. v . a. T o m b e r sous le vent ; Abattre, Faire une abattée. V . Снизиться подъ в Ь т р ъ . ) — У п а д е т е (Oupadènié), rus. s. n. Abattée. Manque aux parties fr.-rus et rus.-angl.-fr. de Chichkoff, qui donne seulement П а д е т е ( V . ) , bien qu'il donne у п а д е ш ь , au mot : Abattre. J. Heym a recueilli le mot у п а д е т е , mais il ne lui a pas donné le sens que lui prêtent les gens de mer; il dit seulement : « Action de tomber, Chute. Ecroulement. »

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. d a n s les Mém. de Jean Martcilhc, protestant qui avait été condamné aux galères pour cause de religion (ouvrage imp r i m é en 1 / 5 7 à Rotterdam) : « Les bancs sont placés à la distance de quatre pieds les uns des autres; ils sont couv e r t s d'un Sac bourré de laine, sur lequel est jetée une basane qui, descendant jusque sur la banquette ou marc h e p i e d , donne au banc l'apparence d'un coffre. » — V . 'Vtroirúyiov.

T l l H P E T E í i , gr. anc. v. a. (D''Ymoin\t. ¡ V . ] ) Nager, R a m e r , Faire le métier de rameur. — V . Koittsuoi, K o ) i t T , ) . a T e o ) , Aaavw, TpaêiÇw x o u t u . ' T I U I P E T H S , gr. anc. s. m. (D"YTO>, SOUS les ordres de; e l d"EpÉ<jo-(.>, je Rame.) Rameur, et non point : Matelot, H o m m e d'un équipage de navire, comme le disent quelques lexiques. TniIPETIKON,

g r . anc.

s. n. (D"YTn¡pÉTr,¡;. [V.J) E m -

b a r c a t i o n , Petit navire à rames. — « Alia actuaría quae majoribus navibus inserviunt, et ob id a Graecis 'YiriqpET i x á dicuntur... « Baïf, p . 9 6 , de Re naval. — Selon Íes l e x i q u e s , T i r r i p E T i x o v nommait quelquefois l'Arsenal maritime.

'YnlIPETlK02, gr. anc. adj.

[V.J) Qui regarde les rameurs, Qui est en sous-ordre. Appien, l i v . v, parle de navires hypérétiques qui allaient porter des ordres pendant le combat, et rallier ceux qui s'éloignaient du champ de bataille. Xénophon (livre i , Hist.) nomme une K Ê ^ Ç ûir/ipETixii, qui n'était autre chose qu'un léger bâtiment à rames porteur d'ordres, faisant l'office que dans les armées de galères du Moyen A g e remplissaient les galiotes légères et les frégates. A Lepante ( 1 5 7 1 ) , ce fut dans une frégate, véritable bypérétique, que monta Don Juan d'Autriche pour aller passer l'inspection de la flotte et encourager les combattants avant la bataille. — V . Don Juan d'Austria, par Vander-Hammen, et nos Soirées du gaillard (D"ïir») >ÎTi)ç. P

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d'arrière,

t. m , p. a i 5 .

U P L A N G A , suéd. s. (Même origine et même sens que l'ail. Auflange. [ V . ] ) ' Y n O K A 0 . \ P 2 I N , gr. litt. mod. s. (Du gr. anc. ' Y - o x á dapatç, Purgatoire.) Quarantaine. — V . K a p a v t i v a . T i I O I I A O I A P X O S , gr. mod. s. m. ( D " Y i r o , Dessous; et d e ro.oiápyo;. \X.]) (Proprement : Sous le capitaine.) Lieutenant. V . TEV£VT71Ç.. ' Y n O I I Y I T O N , gr. anc. s. n. ( D " Y - ô , Dessous; et de Fesse, Derrière.) Coussin que, selon Suidas, les matelots avaient sur les bancs où ils ramaient. — V . ' T r r r j p É lluyií,

<JlOV.

' Y I I 0 2 K A A M 1 2 , gr. anc. s. f. ( D " ï r o , Sous; et de 2xáX[ V . ] ) Plat-bord du navire à rames sur lequel étaient établis les scalmes ou tolets; Toletière. (Baïf, p . 1 2 5 de Re naval.) — L'Apostis des galères du Moyen A g e , comme la yoga des Catalans ( V . V o g u e s ) , était un véritable ' Y i:o<s>caXu.£i. JJ.OÍ.

' Y f l O r r P Q M A , gr. litt. mod. s. n. ( D " Y t t o , Dessous; et de 2Tptüu.a, Couverture.) Entre-pont.—V. KopxSoúpo, K o v T p a

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— Quelques lexiques veulent que Г'Т-оСыр.» ait été un banc transversal s'étendant d'un bord à l'autre du navire. C'est tuie erreur contre laquelle la composition du mot a u rait dû mettre en garde les lexicographes. D'autres auteurs de dictionnaires ont dit que « le milieu du gouvernail в avait reçu des Grecs le nom (ГТтаСыаз ; nous n'avons rien vu qui puisse rendre vraisemblable cette interprétation ; r'YiroÇoiacc du gouvernail était, très-probablement, le lien qui l'entourait et le retenait attaché an coté du navire où il était placé;. Ce sont ces 'Ута^ората que les plongeurs al­ laient couper pendant le combat pour mettre les gouver­ nails hors de service. — L e cable dont on entourait un n a ­ vire faible, lorsque le temps était mauvais, de peur qu'il ne s'entr'ouvrît, était appelé 'ГтоСшра; c'était une préceinte de corde superposée à la préceinte de bois. 'Y-oÇcovvucOat 7t).oîov, c'était mettre au vaisseau une ceinture de corde. — V. Zcovdcp, Z(oo"T?]p. Т П О Т Р Ш Р А Р Х О У , , gr. mod. s. m. ( D " Y ™ , Sous; et de Tptr)p2pyo;. [ V . ] ) Capitaine de frégate. U P P E R I G G I N G , angl. s. (Angl.-sax. Up, Upp, Dessus.! Manœuvre haute. — V . Bigging. U P P E R D E C K , angl. s. Pont supérieur, le deuxième pont d'un vaisseau à deux ponts, le troisième d'un vaisseau s. à trois ponts. (V. Deck, O v e r b o a r d . ) — Upperfalse-lcel, (Proprement : Fausse quille supérieure.) Contre-quille, Carlingue. — Upper part of the Ance of die head, (Mot à mot : Supérieure partie de la courbe de l'avant.) Aiguille ou flèche de l'éperon. (V. K n c e , Head.) — Upper Works of a s/dp, (Œuvres supérieures du navire.) Les Hauts d'un bâtiment, les Oùtvres mortes d'un navire. — V . ЛУ'огк, Cairn. U P P R O T , isl. s. n. (De Rôt, Choc violent, Grand mouvement; et A'Uppi, Sur.) Coup de m e r . — Uppsdtr, (Sdtr, Repos qu'on prend pour examiner autour de soi.) Mouillage, Rade, Port. ( V . L e g a , L œ g i , Lending, Skipalega, Skipastada.) — Upptoh;,(Tah, Élévation.) T r o m b e . У П Р А В Л Я Т Ь К О Р А Б Л Е М Ь (Oupravliatc horablème), rus. v. a. (De Править [Provile], Diriger, Gouverner; rad. Прав [Prov], de l'ail. Rrav, ou directement du g r . Bpaêiu;, Chef, précédé de la prép. У [Ou], indicative de l'action faite sur un objet, et de l'achèvement d'une action.) M a nœuvrer un navire. У Р А (Oura) \ rus. inlerj. (Selon Reiff, du suéd. Htura. Être dans l'allégresse.) Hourra! Vivat! — У р а кричать (Oura /ritritate), Crier hourra! Saluer de la v o i x . — V . Гузе. y P A B H I l l S A H I E (Ouravnivanlé), rus. s. n. (De Рав [Rav], rad. slave des mots qui expriment l'idée d'unité, Aplanissement, Egalité, Similitude [Равный, rus. U n i , P l a n , etc.; Ravan, illyr. Plan, Égal, Clair]; et de У [Ou], préf. de l'ac­ tion faite sur un seul objet.) (Proprement : Action d'égali­ ser.) Balancement. У Р А В Н Я Т Ь Ш Л Ю П К У (Ouravniate cldiaupkou), rus, v. a. Redi 'esser une embarcation chargée inégalement, et qui, pour cela, incline d'un côté. — V. Х Л л ю т к а , Уравпивате.

•jtwopp.

' Y f l O Z Q M A , gr. anc. s. n. ( D e 'YTOÇcovvuui, j'Entoure, j e Ceins par-dessous.) Ceinte, P r é c e i n t e . — « 'YmjÇwpa-ra Jó>.a, à i T â u a v GuvÉ/ov t t , v TtEpupopáv. » P l a t o n , liv. x de la Républ. — « ' Y j r o Ç c à u . a T a ÈXaa'gavE oo'>Sex<x. 'E axoaüov ó" ¿ x a s t - o v t t t t / w v . » Athénée, liv. v. Le navire de Philopator. s

U R A C A N (Oiiraca-n), esp. s. m. « L e mot Uraean est un vocable des insulaires, lequel signifie, en leur langue, les Quatre vents joints ensemble et soufflant l'un contre l'au­ tre. » Histoire véritable de certains voyages périlleux ( i 5 g 6 , in-16), p. 7 6 . — On écrit plus ordinairement aujourd'hui Huracan.


1512

GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

U R A C A O , port. s. m. (De l'ésp. Uracan. [V.]) Ouragan. — On dit aussi : Faracào. • U R A C C A , U R R A C C A , port. s. f. (Etimologie incertaine. Il semble que Tangl.-sax. Racca entre en composition dans ce mot, dont la première syllabe a une signification que nous ne devinons pas. Urracca est peut-être seulement une onomatopée; aurait-on voulu désigner le racage par un nom fait du verbe Urrar, qui signifie Mugir? L e racage crie, en effet, quand il est mal graissé et qu'il a de la peiue à descendre ou à monter.) Racage. — V . Troica. V P A F A H T ) (Ouraganc), rus. s. f. (Transcription du fr. : Ouragan, ou de l'ésp. Uracan, plutôt que de l'angl. Hurricane, comme le veut Reiff.) Ouragan. — V . Буря, Ш т о р м ъ . U R B E R A C , basq. s. Basse mer, Reflux, Jusant. Larranieiidi, Dict. tril. (1745). U R C A , esp. anc. s. f. Hourque. — « De las diez Vrcas de nuestra armada faitaron dos que lleuauan Alemanes, y las très naos que partieron de Lisboa despues de la salida la armada... » Fol. 4 v ° , Lo sveccido a la armada de Sv Magataci (juillet I 5 8 Î ) , Bibl. de la Mar., vol. n° i4255-3. — 1 Demas de las diclias 15o naues, podran uenir de las Vrcas, que per orden de Su Ma. estan embargadas >- (sur lesquelles il y avait embargo) « en esta ciudad de Lisboa, y en la villa de Setubal 40, para lleuar en ellas bastimentos y otras diuersas cosas, la quales seran de porte vna con otra de 200 toneladas. » Relacion de las naos, gâteras, etc., que se aya de hazer la jornada de Ingalaterra (1588). — « Bolvio N0dal, y diole el Adelantado » (le gouverneur), « patente de capitan de la Urea el Grivo. » P . 3 v ° , Scridcios de los capitanes Nodules (Madrid, 1621). — L a Relatione vera dell'armata, tradotta di spagnolo in italiano, per F. P . (Roma, 1588, i n - 4 ° ) , nous apprend que ['Invincible Armada avait vingt-cinq Urchc du tonnage de 900 à 200 botti. La duchesse Sainte-Anne, de goo botti, avait 3o pièces d'artillerie, 3o soldats et 80 mariniers ; le Chien de mer, de 200 botti, avait 10 bouches à feu, 3o matelots et 80 soldats. URCA I N G L E S A , ital. s. f. Ourque anglaise. Navire de la famille des Ourques dont les Anglais se servaient, au x v i siècle, pour la guerre. Il paraît qu'elles n'étaient pas très-grandes, et qu'elles se manœuvraient assez facilement. Voici le passage de la Nautica Mediterranea (1607), par Bartol. Crescentio, qui nous fournit ce renseignement: — « Anchorche i galeoni grossi hanno più vantaggio à resistere et offendere doppo meschiati i vascelli dell'una et Paitrio parte, non dimeno i minori legni, come sono l'Urche inglese, sono più agili à voltare, et assaltare per fianco; et quando veggono la sua commettono senza perdere uè aspettar tempo, però se gli pare che possono perdere, se retirario à suo salvo, et hanno l'ali da fugire. » P. 526'. e

S P E R I E (Ouréhie), val. s. (De l'ital. Orecchia.) — J. A . Vaillant écrit Ь'реке.

Oreille.

U R E T A C , vieux fr. s. m. (Corrupt. de l'angl. fVartahe. [ V , ] ) Fausse amure ; manœuvre qu'on passait dans une poulie, tenue par une herse dans l'éperon au-dessus de la liure de beaupré. Cette manœuvre servait à renforcer au besoin l'amure de misaine. — Rabelais fit un verbe de ce substantif: « Uretaque? Hau! Uretaque! La main al'insail, Amène! e t c . » Pantagruel, liv. i v , chap. 22. U R I X A R l , lat. v. d. (? Du gr. 'Apuoi, j e Puise.) Plonger. —Urinator, s. m. P l o n g e u r . — « Urinatores dicuntur oleum iu os sumere, eoque efflato lucem in fundo habere, ac perlucidam reddere aquam, ubi lapsum spiritum adducere non

est integrimi. » Plutarqtie, traduit par J. Scheffer. — • Mare omne oleo tranquillatur. Et ob id Urinantes ore spargunt, quoniam mitigat naturam asperam, lucemque déportât, u Pline, liv. 11, chap. 106. — « Il soit taxé ou adjugé aux U r i nateurs et sauveurs le tiers des marchandises peschées et sauvées. >> E. Cleirac, Comment, des Rooles d'Oleron. S T K A ( A ) (A ourha), val. v . a. Hisser. — A Spka (A ourha pinze), Hisser la voile.

тпгъ

U R N 1 C I 0 N , biscay. s. f. Apotureau, Allonge, Genou. — V . Barraganete. URQUE, fr.anc.s. f.Pour Ourque. — « C a r ainsi que le dît Chaperon suivoit l'Espagnol, quatre Urques de Flamands passèrent par là, qu'avoit suivis ledit seigneur d'Anton vers le raz Saint-Mahé » (Saint-Matthieu); « et avec sa seule barque les prit tous et garda jusques à la venue de son compagnon, lequel, en revenant de la chasse dudit Espagnol, rencontra une autre Urque de Flamands, et la prit. » Chron.de J.d'Auton, v i part., chap. 45. c

US E C O S T U M D E M A R , cat. anc. s. pl. Usages et coutumes observés entre les gens de mer. Quelquefois : A v a ries. — V . Riseli de mer. U S A R I U S , pour Usserius ( V . ) Huissier. — « Quilibet Usarius manganellimi suum habet erectum. » Lettre du comte de Saint-Paul, citée par du Cange. U S C E R I U M , bas lat. s. n. (Variante à'Huisserium, [V.]) Huissier. — « Galeas et Usceria hominibus et armis apparata et aliis necessariis suflicienter instructa. » Leti. iCEdouard 111 (TAngleterre, an. 1ЗЗ6 ; ap. Rvmer, t. i v , p. 710. U S C E R I U S , bas lat. s. m. (Variante à'Uscerium. [V.]) Huissier. — « Ad transfretandos praedictos equos tot Uscerios dare debemus , quot fuerint necessarii. » A n d . D a n d o l o , Chron. ap. Muratori, t. x n , col. З24. U S C H E R I U S , bas lat. s. m. (Variante A'Usserius. [ V . ] ) Huissier. — « Hoc edam anno >. (1281) « Carolus Rex Sicilia; fecit maximum apparatimi galearum et Uscheriorum , et aliarum rerum necessariarum causa cundi contra Palaeologiim imperatorem Grsecorum. » Jac. d'Oria, Annules de Gènes. U S C I E R O , ital. anc. s. m. Huissier. — Jean Villani raconte qu'au mois d'avril 1З02, Charles de Valois partit de Naples pour la Sicile avec une armée navale (Stuolo) de plus de cent navires, tant galères qu'huissiers et grandes nefs , sans compter les bâtiments légers et subtils : » D i più ili cento tra galee e Uscieri e legni grossi, senza i sottili. >, U S C I O L A , napol. s. f. Boussole. Vocabolario delle del dialeto Napoletano.

parole

USCOCCHI, ital. vénit. s. m. plur. Pirates de l'Adriatique dont parle longuement Nicolo Soriano, provéditeur de la flotte vénitienne (en i 5 8 3 ) , dans ses Relationi, rapportées par extrait р. З27 et suiv. du Manusc. Urbin A . 8 3 3 , Bibl. du Vatican. Voici les premières lignes du passage de la Relatione qui se rapporte aux Uscoques : « S' hà da considerare , che questa gente che si chiama per nome Vscocchi è la feccia » (le rebut)» degl'huomini del suo stato di Dalmada et Istria, di quello del signore T u r c o , et della Maestà dell'imperatore, del serenissimo Arciduca Carlo et dei conti di Heilrin, et di Slonigna et d'alcuni altri signorotti dell Istria nel contado di Pisin, come Barbi et altri, li quali quando hanno commesso alcun delitto et che per quello corrono pericolo della uità, ò d'altra minor pena, subitamente uanno a segna et c o m partendosi trai castelli di Buccari, cregli et la nuoua forte//.' di Serisa, finalmente si risoluono dandare in corso à danni de sudditi del sig. T u r c o , ancorché parte di queste genti


1513

GLOSSAIRE NAUTIQUE siano salariate della Maestà dell'Imperatore et altri signori sopranominati, con paga de soldati per difesa dellecittà sopra dette et altri all'i confini di Croati contra Turchi. » Р . З28 У С И Л И Т Ь С Я ( O u s s i l t t l t s i a ) , rus. v. r. (DeСила, Force.) (Devenir plus fort.) Surventer. U S I A , bas lat. s f. Huissier. — Usiaca chelandia, Huissier-selande ; navire qui procédait par la forme de la selandre et de l'huissier. — V . Selandre. U S I A K (Oùsidk), groënl. s. Chargement, Cargaison; R e vêtement de cuir dont l'embarcation est cuirassée. U S I C I I E R I U S , bas lat. s. m. (Variante d'Ussèrias. [V.]) Huissier. — « Ad acquirenduin ei regnimi Sicilia; sese magnifiée accinxerunt, sic qudd usque ad inensem Augusti cum Usigeriis (sic), galeis, armis, et equitibus, et caeteris qua; ad exercitum pertinent, de porto Janna; copiosissime exierunt. In quo stolio Pisani prò servicio imperatorie cum x n galeis e t Usiclieriis fuerunt. >• Ot. Scriba, Annales de Gènes, sous l'année 1 192. U S I H E H O , itàl. anc. S. m. Variante d'Uscii m [ V . ] ) qui se trouve dans les Annales de Gênes, par A u g . Giustiani, sous l'année 1 29З. USIOK (Ousiâk), groënl. v . Porter quelqu'un à l'arrière de son embarcation. S'CKA ( A ) (A ouska), val. v. (l.e même assurément que l'illyr. Osckati [ V . ] et Osêknutl. [V.]) Assécher. S'CKAT (Ouskat, t sonnant), val. s. L a T e r r e , la T e r r e f e r m e ; le Plein. — Y. IJ/bmînt. у С М О Т Р Т З Ш Е З Е М Л И (Ousmotréniê zemli), rus. s. f. (Proprement : Action d'apercevoir la terre. D e С м о ш р Ь т ь , Regarder ; et d'Y [Ou], v e r s ; Земля [Zemlia] [pers. Zémin; sanse. Sima,] Terre.) Atterrage. — У с м о т р е т ь землю(ОйгГmotrel zemliou), v. Apercevoir, Voir la'terre; A t t e r r e r , At­ terrir. U S S A R I A , bas lat. s. f. (Variante A'Usseria. sier.

[ V . ] ) Huis­

USSCHEK, vieux fr. s. m. (Du cat. Uxcr, à moins, ce qui est fort possible, que ce ne soit une faute de copiste, et qu'il ne faille lire: Ussihér.)Huissier. — « Cimi Nicolaus Valencouiiius, patronus cujusdam navis religiosorum Sancii Joannis Jerosolymitani Usscher nuncupata. » Arrêt du 2З déc. 13 5cj, cité par D. Carpentier, voce Ussarius. USSERI A, bas lat. s. f. (Variante d'Huisserium. [ V . ] I Huissier. — « 5o naves fecit fabricari, qua; Usseriae nuncupantur, quaruinmagnitudo tanta; capacitatiserant, ut duo millia militimi ruin dextrariis suis, et omnium armorum suorum pertinentiis, et praeterea decem millia alioruni hominum \ alenti 11111 ad pugnali! et ad Bella cum armis suis in eisdeni Usseriis valeant transferri. «Godefroi, moine de Saint-Pantaléon, sous l'année 1 2 0 1 . — Ce passage du moine de Saint-Pantaléon prouve que les huissiers ordinaires étaient de petits navires à l'époqueoù il écrivait, ou bien qu'il ne se faisait pas une idée bien juste de la place occupée, à bord des bâtiments, p a r l e s hommes et les chevaux. Les cinquante huissiers ne devaient, en définitive, porter chacun que До chevaux et deux cent quarante passagers; et nous voyons des nefs du Moyen Age qui portaient cent chevaux, et d'autres qui por­ taient de 7 à 800 passagers. La cale d'un huissier pour До che­ vaux pouvait fort bien n'être longue que de 80 à 88 pieds, ce qui supposerait un navire long de 100 à 120 pieds ( V . notre Ardi, пас, t. 11 , p. 4 2 4 ) ; est-ce là un bâtiment dont on puisse dire : « C"jus magnitudo tanta; capacitatis erat... » ?

USSER1US, bas lat. s. ,111. Variante d'Usscria. ( V . ) — "Item supponimi', quod l\cx Sicilia; non omittet quod faciet quatuor Usserios et quatuor galeas. » Traité entre les Vénitiens et les princes chrétiens, en l 3 3 4 , cité par du Cange. V. Ucserius. U S T A G A , esp. s. f. (Du vieux fr. Utagc. [ V . ] ) Itague. — Dans l'édition du Dict. es/>. de Sobrino, donnée par François Cornion ( 1 7 7 6 ) , on lit : « Ustaga. Poulie par laquelle passe une corde qui est attachée au haut du mat de hune. Lat. Tróchlea nautica. » II y a presque autant d'erreurs que de mots dans cette définition de VUstaga. i ° L'Ustaga n'est point une poulie, mais une corde ; 2 la corde dont il s'agit n'est point attachée au haut du mât de hune, mais elle glisse sur une poulie qui tourne dans la tête du mât de hune; 3 ° ce n'est pas seulement aux mâts de hune qu'il y a des Uslagas; lés bas mâts des galères, galiotes, brigantins, etc., qui existaient en 1 7 7 6 , les mâts d'un grand nombre de bâtiments latins, de barques et petits navires voilés au tiers, avaient des itagues. — « Vitas Vstagas y una trica en el arbor mayor, trinquete y en cada uiasteleo. » Hazon de las medidas... para vn galeón nombrado Nuestra Señora de L o r e t o ; Ms. de 1 6 1 4 à 1 6 2 1 ; Ribl. de la Mar., u" 1.',235-3. 0

U S T E T T O . ital. anc. s. 111. (Diminuì. d'Usto. [Y.]) Petit câble, Câbleau. — <> L'Ustefto della medesima lunghezza dell'uslio » (faute d'impression, pour : Usto), sarà la terza parte più sottile che non è l'Usto. » Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. ( 1 6 0 7 ) , p. 7 8 . U S T O , ital. anc. et inod. géno. s. m. (Ce mot, que nous trouvons dans les documents latins-provençaux avec la forme Eosta [ V . ] o u Osta, et dans quelques auteurs portugais avec la forme Âustc [ Y . ] , nous paraît pouvoir venir d ' O i tarc, ital. et provenç., qui a la signification du lat. Obstan-, s'Opposer, Résister. L e câble résiste, il s'oppose aux efforts de la nier et du vent; et un nom qui exprimerait celte idée de force résistante conviendrait fort bien à un tel cordage. Cette étvtnologie nous semblerait plus raisonnable que celle qui établirait un rapport entre Osta, Usto et l'angl.-sax. Ost, N œ u d , bien que l'idée d'attacher soit une de celles qui se présentent tout de suite lorsqu'on parle d'uii câble. Osi serait-il descendu dans la Méditerranée avec sa forme primitive? C'est ce que nous ne savons pas, et rien n'autorise à penser qu'il ait fait ce chemin.) Au x v i siècle, l'Usto était le câble majeur de la nef ou du galion, dont le poids et la longueur étaient les unités de mesure comparative pour tout ce qui tenait dugréement. Pantero-Panlera (Annata nao., 1614) définissait VUsto : « Una fune più grossa delle g o m e n e , che si adopara per armeggiare i vascelli più grossi, et anco le galee nelle fortune, et sono incatramati, cioè impeciati. » Ce fut cette définition que reprit, en s'abregeant , Aut. Ondili e

(Dici, ital.-fr., i655) copie par N. Due/. ( 1674) : •< Usto, vue corde poissée qui sert à attacher le vaisseau en temps de bourrasque, "bartol. Crescendo (Nautica Méditer., 1607) dit, p. g 5 : « Usto ó gomena; » puis, p. 7 8 : « Della grossezza dell' U s t o , si può canar la grossezza délit' altre sartie... Pesa ogn'uno di questi quatto Asti cantara 2 1 , et sono lunghi [lassa i 5 o . . ( i 5 o pas, ou 65o pieds), « che sono cantara 84. • — « Due è> tre gomene giontate assieme, si chiama Vsto di due ò tre gomene. >• Introduz. all' arte nautica (Venise, in-/,", 17 1 5), p. 2 7 3 . L'Usto de deux câbles est ce qu'on nomme en France la Petite T o u é e ; VUsto de trois râbles est notre Crande T o u é e . ( V . T o u é e . ) U S T U ( ¿ L * . ! ) , turc, s. Pont, T i l l a c , C o u v e r t e — V . A m ari í ^ c j L J t ) , Kouverta

(^JJJ¡>\ 190


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1514

У С Т Ь Е (Ouste, prononcé : Çustié, selon M . le comte Alex, de Stackelberg), rus. s. n. (De Vcma [Ousta], les L è vres, la Bouche; sanscr. Oc.hetan, les L è v r e s ; lat. Ostium.) Embouchure, Bouque, Débouquement, Ouvert. U T A G E , vieux fr. s. f. (De Unter. [ V . Rutague.}) Itague. — « N'i a ne veile ne hobenc Utage, n'escote, ne drenc... » B E N O Î T , Citron: des ducs de Normandie. U T A Q U E , vieux fr. s. f. (Varianted'Utage. [ V . ] ) Itague.— « Voyez la roideur des étails, des Utaques, des écoutes! » Rabelais, Pantagruel, l i v . i v , chap. 65. U T C I I A M B A R L U GUÈMI ( j J j L J ) Ttjt (TJtch [~}%

T r o i s ; Ambari

[^,LJt] [ V . ] ,

[V.]) Vaisseau à trois ponts. — Utch tchiffè sous-entendu

Gaïghy

(^x>\3),

^jj),

turc.

Guèmi[^J>}. (t^-*^

pers. turc. (Utch

ÇTJ'), [^jl],

Trois ; Tcldft [ Q < c - ^ ] , Couple.) Qaïq à trois couples de rames: U T E A L L , isl. s. n. (Ut, Hors d e ; etFall, — V . Aftrhlaup, Fiara.

Chute.) Jusant.

U T J Œ R E T T O U G V Œ R K , dan. s. (Même composition que le holl. Ongetecrd loua-, [ V . ] ) Cordage blanc.—V. T o u g vœrk. У Т Л Е Г Е Р Ъ Н А Б у Ш П Р И Г П Ъ (Oatlèghre na bottehpriti), rus. s. ( у т л е г е р ъ est la transcription du mot Outlicher, dont les Anglais se servent pour nommer le Minot ou Bouteloff, ou celle du holl. Uitlegger. [V.J) Boute-hors ou Bâton de foc. — V . Клпверъ-бомъ. U T L I G G A R E , suéd. s. ( L e même que le holl. [ V . ] ) Aiguille d'éperon.

Ultlegger.

U T R E D A , suéd. v . a. (De l'isl. Rcidi, Préparer, se Hâter, précédé du préf. Ut, signifiant : Dans, P o u r . ) Equiper. УТРЕННЯЯ ЗОРЯ (Outrenniaiazoria), rus. s. (Зори, Bat­ terie de tambour, exécutée à l'aube et au crépuscule; de Зари, Lumière qui éclaire le ciel, avant le lever et après le coucher du soleil, угареняя, Du matin; de У т р о [Outro], Matin.) L a Diane. U T R U S T A , suéd. v. a. (Du préfixe angl.-sax. Ut, Hors de; et? de Hyrstan, Orner, Parer.) A r m e r , Équiper Utrusta till haperi, Armer en course.— Utrustning, s. A r mement. — V . Kaperi.

Iedo, patron de la galea del Rey. Y puso el Rey en la dieba galea, ciento y sessenta hombres de armas, y ciento y veynte ballesteros. » Coron, de Don Pedro, édit. de Madrid, in-4 , i779>P- 280. — V . : U X E R , cat. anc. s. m. (Du fr. Uissler.) Huissier. — •< l i eren ne les setUxers grosses, qui portaven cavalls, et vint naus grosses appellades naus de coveut, etc. >> Chroniq. de Pierre 1P d'Aragon, l i v . n i , chap. 10. — L'Atlas catalan de 1З75 (Ms. Bibl. nat., départem. des Cartes) porte sur un de ses feuillets la représentation grossière d'un navire auquel est donné le nom d'Uxer. Zanetti, p. 27 Dell'origine di alcuni arti principali apresso i Viniziani, libri duc (in-4", 1758;, dit « que le roi Don Pedro de Castille avait dans sa flotte, quand elle alla combattre celle d'Aragon, près d ' I v i e e , un très-grand bâtiment à rames qui était un Uxer » (era un Uxcr). ( V . Uxel.) « Ce navire avait été pris sur les Maures, en 1З42, avec plusieurs autres d'espèces différentes, au temps du Roi Don Alonso X I , père de Don Pedro ; c'était près d ' A l gésiras. Les Maures, dit la Chron. de Don Pedro, avaient de ces grandes galères pour passer de nombreuses Armadas de Ceuta à Gibraltar et à Algésiras; elles portaient dans leurs cales, au-dessous de l'écoudlle » (ademas baxo escotilla), quarante chevaux. L e Roi fit construire, sur l'Uxer pris en 1З42, trois châteaux : un à la proue, l'autre au milieu, le troisième à la poupe. Il y mit pour les défendre Garcia Alvarez de T o l è d e , Pedro Lopez de A y a l a , et Arias G o n z a les de Valdès. Outre son équipage de matelots et ses rameurs, l'Uxer avait 280 hommes d'armes. » — V . Capita general. 0

U X O R I U S , bas lat. s. m. (Variante de Usscrius [ V . ] ou du cat. Uxer. [ V . ] ) Huissier. — « Mandamus vobis quatenus Iradetis et deliberatis aut tradì et deliberari facietis carissimo consanguineo nostro Karolo, Dei grada regi Sicilia?, vel ejus mandato, présentes literas deferenti, Galeas, Uxorios, Bargas et Vasa omnia qua: babemus Narbonaa, in aqua vel in terra, cum omnibus sarciis, seu cordis, velis, munitionibus, garniinentis, armaturis, armis, balistris, cayrellìs et scutis, quse nomine nostro reservantur in vestra senescallia... Y>:£ettre de Philippe le Bel, adressée, en 1 2 9 1 , à Simon Brisctesle, sénéchal de Carcassonne; Ms. Bibl. nat., Collect. Doat, vol. i 5 6 . — V . Vas. U Z Z O , napol. s. m. Petite barque, Barquette. Vocabol. delle parole del dialetto Napoletano. ' Г Ф 1 Е М А 1 (sous-ent. T ò îoti'ov o u T a io-vìa), gr. anc. v . (De 'Tiro, Dessous; et 1<7тг,[м, j e Place.) Amener la voile, et non pas : Carguer la voile, comme le disent quelques lexi­ ques.— V . KaTaëa(vo), Катаёаоо), Matvópoi, ХаХаы. в

U U R G L A S , holl; s. ( D e Glas [ V . ] ; et d'Uur, Heure, comme l'angl. Hour, du lat. Hora, g r . "flpa.) Ampoulette, Horloge, Sablier. U X E L , esp. anc. s. m. (Variante d'Uxcr. [ V . ] ) Huissier. _ « P e r o el Rey » (Don Pedro de Castille, en i 3 5 , devant [vice) « tenta alh otra galea muy grande, que dezian Uxel » (Tétlit. I5OI, m-4 , de la Coronlca del serenissimo rey Bon Pedro[Y.\h\. nat., 0 . 82], p . 72, col. 1 « dit Oxel) « que auiasido de Moros, y fue guanado con otras galeas de Moros, en tiempo del rey Don Alfonso su padre, quando ténia cercada a Algesira : ca los moros hazian estas galeas assi grandes para passai- muchas companas de Ceupta par Gibraltar, y Algesira y aun podiam venir en aquella galea quarantâ cauaïlos so sota. Y e l Rey entro en aquella gran galea, è hizo hazer en ella très castillos, vno en popa, y otro en mediana, y otro en proa, e hizo dellos très alcaydes. Y en el castillo de popa yua Pcro Lopez de Avala, y en el castillo de mediana yua por alcayde Arias Gonçalez de Valdes, senor de Villenà, y en el castillo de proa yua Garcia Alvarez de T o 9

Т Ф О Р М Е Й , gr. anc. v. ( D " 4 ) j w ç . [V.J) Séjourner dans une rade; Rester à l'ancre dans une station où l'on est à l'abri c o n t r ô l e vent et l'ennemi. — ТсроррДы, v . ( D ' O o рДсо. [ V . ] ) Faire entrer un navire dans un port, dans une rade, dans une station de refuge. Entrer au port, Mouiller dans un havre. — 'Ytpopuie-i;, s. f. L'action d'entrer dans un port de refuge, dans un havre où l'on peut se mettre à l'abri.—• "Vtpopp-.o;, s. m. A b r i , R a d e , Station. — « 'Exsï S'opto; Y<popuouç xai Xipivat;, >, dit Strabon, l i v . v i n , en parlant du littoral de la Laconie. —- V . "Opuo;. PI

c

c

У Х О (Ou-ho, h fortement aspirée), rus. s. n. ( P r o p r e ­ ment : Oreille. Cependant, d'une aiguille, le trou est nommé У х о ou У ш и . ) Œil de l'ancre, selon Alex. Boutakoff, p . ta. У Ч Е Н И К Ъ (Outchénihé), rus. s. m. (D'y<mmb [Outchite], Habituer, Enseigner.) Élève. — учение (Outchénié), s. n. Exercice.


GLOSSAIRE NAUTIQUE " Y 4 " 0 2 (HypsorS), gr. anc. et mod. s. m. Hauteur, Guindant. — 'T'i(ôvo) (Hypsônô), gr. litt. motl. v. a. (Un gr. anc. 'T'VJo, Élever.) Hisser. (V. 'Hccoîpw.) — 'Yl/i'ivio -.r^ Gï)uaîav. (Hypsônô ti-n simaia-n.) Arborer le pavillon. (V. У-^иаиа.) — TTJ/wvw TOÙÇ зарои? (Hypsônô ton-s pharou-s). Hisser les focs, et, par extension : Border les focs. — V . Фарос. У Ш К О y Я К О Р Н Ы Х Ъ Л А Н Ь (Oucko ou iakornih lape), rus. s. п. (Ушко, diminut. de у х о [Quito], mot slave

1515

qui désigne l'oreille; illyr. Vho [Ouho]; pol. L'c/io [Ouchb].) Oreille de la patte de l'ancre. Oreille de l'ancre.— V. Aén». y i i l K y H (Ouchhouic), rus. vieux, s. m.Nom d'une barque sur laquelle les dictionnaires ne donnent aucun renseignement. 11 semblerait qu'un bord extérieur, analogue à celui qui règne autour de certaines embarcations vénitiennes, et qu'on peut comparer à des oreilles, aurait pu donner son nom à cette barque.

(Lettre U , y (Ou), b' (Ou) : 175 articles.)

V. V A - E T - V l E N T , fr. s. ni., que les matelots prononcent (iïAller et venir.) (Ital. Va e généralement : Va-t-et-vient. •vienc ; génO. Vaere e vieni; bas bret. Vat-é-vian[c); angl. Pass rope.) Nom donné à un cordage établi d'un navire à terre ou à un autre navire, dans le but de faciliter le voyage des embarcations et des hommes entre ces deux points, quand la mer est assez mauvaise pour empêcher le libre batelage au moyen des avirons. V A A R E N , holl. v . (De l'angl-sax. Faran, Fcer, Fer, Chemin et Navire.) Naviguer.

A l l e r ; rad.

VA A R T , holl. s. Même étymologie et même sens que l'ail. Fahrt. ( V . ) V A B A B E S . V . Barbaries. V A C A L A S . Pour Baccalas.

— V . Baccalaro.

V A C H E T A , bas lat. s. f. ( P o u r Vachela ou Vachclla, corruption de Vassella, pour Vassellus ou Vaselus, de Vas. [ V . ] ) Petit navire. Vachcta, opposée à Navis dans les documents italiens, est analogue à Vaisseau, opposé h Nef dans les documents français ( V . Nefs et Vaisseaux), et à Navio, opposé à Nao dans les documents espagnols. — « Viginli novem galeas, decein Vachetas, et novem naves Dandolo, festinanter praeparare fecerunt. » C/iron. d'André Ris., an. 1257. — « Inimici autem hoc videntes, relions aneboris, scalis et Vachetis, continuo mari et terra de loco Nauli fugerunt. » Bar toi. Scriba, Annales de Gènes, an. i2.'|i ; ap. Muratori, t. v i , col. 490. — « Duo autiani civitatis Pisanae qui ibant in una Vachetta armata cutti honiinibus 18... u Jacq. d'Oria, mêmes Annales, an. 128'i.— . Super quandam Vachetam conscendens aufugit, et exereititm derelitptit. » Jacq. de Varèse, Citron, de Gênes; ap. Muratori, t. i x , col. 583. — V. Varchelta, AVachrllus. V A C I L L U M , bas lat. s. 11. (Pour Vasellum. [ V . ] ) Navire. — « Regiae nobilitatis tuae prudentiam coninionendo rogaimis, quatenus idoneos Serenila-tis tuae legatos Januam, Venetias, Anconam, Pisam et alia Iota pro galearum atque Vacillorum transmit tentes prsesidio... » Charte de l'empereur Frédéric 1", an 1190, citée par du Cange. V A D E D E L A M E R , vieux fr. On lit, dans l'Histoire de Loys 111, duc de Bourbon, p. 287 : « Vovant le bon duc de Bourbon ses gens encouragés de combattre, et qu'il pottvoit grande chose entreprendre et faire par leur avde, il se mit en chemin vers Affrique (vers l i g ' j ) ; car ès Vades de la mer le vent s'estoit féru, dont ils ne pouvoient singler à souhait; si nagèrent en mer par le costé de la Sardaigne. r 11 est bien évident que Vade ne peut être une francisation du lat. Vadus, signiliant : G u é , Bas-fond; il doit avoir le

sens de : Roule, et venir de Vadere, Aller. Selon nous, la phrasé de l'historien doit être traduite ainsi : .< Car sur les routes de la mer, ou simplement : Sur la mer, le vent était tombé (Féru, non pas de Ecrire, Frapper, mais de Feriri, Être oisif), ce qui les empêchait de faire voile comme ils le voulaient, ils dirigèrent leur navigation du coté de la Sardaigne. • — Lacurne de Sainte-Palaye, qui cite le passage qu'on vient de lire, dans son Glossaire manttscr. (Bibl. nat.l, n'a pas pris la peine d'expliquer les mots Vade et Fcru. V A D E A U , fr. anc. s. m. (De l'angl. Wad, Paquet, Bourre d'arme à feu, Valet de canon. L e Vadeau était, au Havre de Grâce, pendant le x v i siècle, une sorte de tampon d'étoupe ou de petit balai composé de bouts de cordes, appelés P ê nes; il faisait l'office du pinceau à goudronner. Le Paument de la gallcrc l'Arbalestricre, Ms. de 154 1, n° \ f>'\>y'< de la Bibl. nat., mentionne souvent les « pesnes à Vadcanx. — « Vadeau est un baston au bout duquel on lie ou cloue la laine qui reste à la teste des draps lorsqu'ils sont faits; et c'est auec ce bâton que l'on brave et goudronne vn n a vire. » Explicat. de divers termes, etc.; Ms. du x v n siècle, Arch. de la Mar. — Quelques auteurs ont écrit Vadél. ( V . Pêne.) —\. Fil a ray. Vadrouille. e

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V A D E M . h o l l . s. (Même étymol. que Faden. [ V . ] ) Brasse. V A D R O U I L L E , fr. s. f. [De Tadel ou Vadeau. [ V . ] ) (Rus. IlliMpa [Chiabra].) Paquet d'étoupe d o n t , à défaut de bois, on se sert pour chauffer un navire. Au x v i i " sièc l e , la Vadrouille était ce qu'on appelle aujourd'hui on Faubert. V z E R l T I A . — V . Nuctutia. V A G A , port. s. f. V a g u e , Lame. — « Daqual cousa Nuno Tristan fora niuyto contente, se a braveza do mai consentira que sen batel podera cliegar a terra; mas as Vagas eram grandes, e ainda periigosas; pclloqttal Ihe foe forçado tornar a seu n a v y o , e fazer vella pera fflgïr aa destemperanra do vento, que era muy contraire. » Aznrara, Citron, de Guiné (i45'4), p. i 5 5 . V A G A G E DE V I E N T O , esp. anc. s. m. (Variante orthograph. de Vahage. [V.]) Petit v e n t , A'ent très-doux et à jieine sensible. — > Entre 11 y 1 2 » (entre onze heures ,1 midi) » fue entranda vn Vagage de vienlo por el e s t e . governaron al nortc quarta al noroeste. >. Bc/acio dcl viage tpte hizo et abad Don Juan Bautlsta Sydot (170/, à 1717', fol., p. 5. A la page suivante, 011 lit : « A la 1 • (à une heure après-midi) « entra vn Vagage de viento por el oeste, y vernaron al nornordeste. • Manq. au Dicc. marit. espan I83I. v

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

obehivha], BHympeHHWH ofitmiimiiiii nonci. [Vnoutrcnnie obLisse des couples. àhivnie poïass].) Appliquer j e Vaigrage, c'est vaigrer. V A G E L , esp. s. m. (Variante de Saxe/, Bàgè'l, Bajel ou V A 1 L , fr. anc. (Variante orthograph. de Veile [ V . ] , que Vagel.) (Du bas lat. Vascellus, diminut. de Vas. [V.]) N a présente un des manuscrits du Roman de Brut qui sont à vire. _ „ Metio (Aluch-Ali) « sus Vageles en el canal, y Londres, et qu'a cités M . Francisque Michel dans son édidesarbolo, y con el remo en mano esperô hasta que se detion des Poèmes de Tristan. — « Deslier vailz et trefs. » cubrieron "(les galères de Malte). » Vauder Hammen, Don Juan de Austriu (Madrid, 1627), an. 1670, fol. 1 38 v". — V A I N A , esp. s. f. (Du lat. Pagina, Gaîne.) Renfort de « Entretanto arribô la armada ebristiana a la isla de Escarvoile. — Vaina de bandera, Gaîne de pavillon.—V. Bayna, panto. Âuiase embiado a Ramagaz con dos galeras a espiar V A I N E L L A , ital. anc. s. f. (Diminut. de Vagina, lat. et los consejos v progressos del enemigo, saber el estado de ital.) Gaîne, Renfort d'une voile. las cosas de шаг y tierra, el numéro de Vageles, en que 1. V A I S S E A U , fr. s. m. Proprement : Vase (V. 2. V a i s lugar se hallavan, y su intente-, » I d . , ib., fol. 140.—« ...Es necessario de tener el curso del Vagel por certo liempo... » seau), dont par extension on fil : Vaisseau de mer, comme nous le voyons par ce passage de VAbrègement des despenz Fernandez, Practica de màniobràs (17З2), p. 67. fais en la voyeDarragon (Regist. de la Cour des Comptes de V A G R (r affixe du subst.), anc. isl. m. B a i e , Anse, P a r i s , Ms. Bibl. nat., u° 8406', fol. 196) : « P o u r mises Crique, et, par extension : F l o t , Mer. — V . A n g r , V i k , faictes pour Galies et autres vaisseaux de mer par Monseig. Vogr. P . Desanz... » (V. 1. Vas navigabile.) (Vahscàu et ses variantes Vdissiàu et Vesseau ont été faits de Vaissel [ V . ] par V A G R E K , vieil isl. s. (De Vag, Flot, e t , par extension : le changement ordinaire d'el eu au ou eau : Batel, Bateau, Mer fangl.-sax. JVceg; suéd. Vdg]; et de Rek, Jeter, Rejeter, Repousser. [V. Hçwreh.]) Ce que la mer rejette sur ses Damoisel, Damoiseau, Scel, Sceau, Penanrel, Penonceau , bords; ce qu'on a appelé le Varech. ( V . ) — « Èat fe heitir Boissel qui, en prenant la forme Boisseau, s'est perpétue Vagreck, er т е р likom kastar a land. » (Mot à mot : Cela est cependant dans Boisselier, etc.) A le prendre dans son acappelé [Hciti, at heita, Nommé] Vagrek, est [er] avec [Мер; ception la plus générale, le mot Vaisseau dit, par ellipse de : l'angl.-sax. MiiS] les corps [Lik, Corps; dan. J-iig] jeté Vaisseau de mer, désigne un Navire ( V . Navire, Nefs et Navires, 2. Vas), qu'il soit grand ou petit, à voiles, à rames ou [Kasta, Jeter, Lancer; dan. Kaste; angl. Case] sur la terre à vapeur, armé pour la guerre, chargé de marchandises, por[a /and].) Grâgâs, sect. î x , chap. 7 1 . tant des chevaux, de l'artillerie, des munitions de guerre ou V A G T H A V E N D E - O F F I C E E R , dan. s. (Officier ayant de bouche, des troupes, des pèlerins, des passagers, de l'eau [Have, Avoir] la garde, ou le quart.) Officier de garde, Offi[comme les citernes], du v i n , comme [certains bnrchii de cier de quart. Venise], etc. Longtemps les marins français ont dit un VaisV A G U E , fr. s. f. (Du vieux fr. VFage [ V . ] , fait de l'angl. seau marchand, un Vaisseau de charge ou de transport, un tVave. [ V . ] ) Synonyme de Lame ( V . ) , que les marins lais- Vaisseau de 5o, de 100, de ÏOO, etc., tonneaux, ainsi qu'ils sent maintenant aux p o è t e s . — « . . . Les fortes Vagues battre disaient un Vaisseau de guerre. La locution : Les Vaisseaux du les flancs de nos vaisseaux... « Rabelais, liv. i v , chap. 18.— Roi signifiait : Les navires de toute grandeur, armés o u non, ., . . . Vrai est que cette Vague décumane » (grande, grosse), appartenant au R o i , c'est-à-dire, construits, armés, équi« laquelle donna de prore en pouppe, m'a un peu l'artère pés et entretenus aux fiais du trésor royal. L'expression . altéré. » Id., chap. 84. — « Il estoit alors soleil couchant; Les Vaisseaux français avait le sens plus général encore le vent se calma, en sorte que le courant et les Vagues nous de : «Navires portant le pavillon de France.» Exemple : — jetaient sur la coste » (de Païenne), « où nous fusmes con« Quant à la demande que vous faites qu'il soit donné des traints de mouiller l'ancre, à plus de soixante brasses d'eau. » ordres aux capitaines commandants les Vaisseaux françois Du Quësne à Scignclay, 17 août 1G80. — V . Chaussée, de refuser tout azile aux esclaves qui, des ports d'Espagne, Tangage. se sauveront dans leurs bords, vous me permettrez de vous dire qu'il n'est pas possible d'expédier de pareils ordres, V A G U I D O , VAGUTO, VAH1DO, esp. s. (Variantes d'un sans donner une atteinte trop marquée au droit qu'a le mot qu'on trouve écrit aussi Bagio. [ V . ] Peut-être du lat. Vaisseau portant pavillon du Roy de rendre libre les esVagire, Vagir, Crier.) Ouragan. claves qui s'y sauvent. Or comme en France la loix » (sic, V A H A G E , esp. s. m. (De Vahear, Respirer, o u , comme transcription du lat. Lex) « est telle que tout esclave qui y dit Oudin (16'Go), . Halener. « Vahear ou Vagar (car Vahagc arrive acquiert ce droit de la liberté, vous jugez bien que est quelquefois écrit \Vagage [ V . ] ) a peut-être été fait du ce seroit contrevenir à cette loix enregistrée dans tous les lat. Vagarc, Vaguer, Ltre incertain.) Vent faible, qui mar- parlements, que de renvoyer les esclaves qui furtivement se que à peine; vent qui se lève doux et presque insensible, sauvent sur les Vaisseaux du R o y , et qui doivent y jouir de après le calme. On a dit dans le même sens : Vahixi, Vaho, la liberté qui leur est acquise... Au reste, le droit d'azile deVahajil/o, Vahajuello et Bagagillo. vant être réciproque entre les Vaisseaux du Roy et ceux de V A I A , esp. s. f. (Variante de Bahia. [V.]) Baie. — « Para Sa Majesté Catholique, on ne réclamerait pas les esclaves (pu, reconocer si paiecia algun puerto о Vaia. » Relation de los de nos ports, se sauveroient sur ses Vaisseaux, s'ils y arrivoient sans que les Espagnols y eussent donne les mains. » eapitanes Nodales; Madrid, p. 29 v ° . Et.-Fr. de Clioiseul à M. de Magalon (à T o u l o n ) , 17 janv. V A I G R E , fr. s. f. (Du holl. ITeeger, [ V . ] ) (Dan. Vœger; 1763. sued. Vagarc; angl. Ceiting; bas bret. Vègr;. illyr. daim. Kogliada; basq. litt. Bordigliadura; yénit. Fodra, Verzena.) Aujourd'hui, dans le langage de nos marins, tout ce qui Planche qui sert au revêtement intérieur des membres com- n'est point bâtiment destiné à faire la guerre est : Navire. posant la carcasse du navire, comme le bordage sert à son Pendant le Moyen A g e et jusqu'aux dernières années du revêtement extérieur. ( V . Lest.) L'ensemble des Vaigres et x v u siècle, outre la famille des galères, qui comprenait une l'action d'appliquer ces planches sont nommés Vaigrage. grande variété d'individus, et formait le corps principal et actif des flottes militaires, il y avait des Naves, des Nefs, des (Angl. Ceiling; rus. Внутренняя обшивка [Vnoutrenniaia V A G A R A , esp. s. f. (Du fr. Vaigre)

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. Busses, des Coques, des Tarides, des Carvaques, des Galions armés en guerre , aussi bien que des Vaisseaux plus petits d o n t il serait trop long de donner ici la liste, et que nous a v o n s nommés dans cet ouvrage, en donnant sur chacun d'eux tous les renseignements que nous avons pu recueillir. ( V . Busse, Carra que, Coque, Dragon, Galion, N a v e , N e f . ) Avant l'organisation systématique de la marine, les Vaisseaux étaient désignés par leur grandeur, exprimée en tonneaux de charge ou de capacité. Alors, — quoi qu'en aient dit les érudits et les historiens peu familiers avec les choses d e la marine, — alors, il y avait de fort grands navires armés. (V. dans notre Archèol. nav., t. u , de la p. it,i à la p . l 5 3 . ) L e commencement du x v a siècle vit des Vaisseaux d e guerre, considérables par la taille et l'armement. (V. Hydrographie du P. Fournier, liv. i , chap. 28, 29 et 3o.) La classification desA aisseaux, en i , 2 , 3 , 4 et 5 rang, fondée sur la grandeur des navires et le nombre de leurs bouches à feu, n'est pas antérieure; en France, à 1661 ; du moins les recherches que nuits avons pu faire dans les Archives de la Marine ne nous ont montré (pie des listes de Vaisseaux classés par tonnage, et non séparés en rangs, de 1566 à 1666. L e p r e mier document qui nous fasse connaître la division des Vaisseaux du Roi en cinq rangs est un "Ordre du Boy pour remédier aux contestations qui arrivent dans l'armement de ses Vaisseaux au sujet de leur artillerie; » pièce transcrite p . 212 du volume des Ordres du Roy (1669), v o l . LXXXIX, A r c h . delà Mar. A oici un extrait de ce Règlement : « Sa Majesté veut qu'à l'auenir ses Vaisseaux du premier rang qui seront commandez par l'Admirai etles Vice-admirauxcn personne, soient armés de canons de fonte verte sans mélange de canons de fer. En cas qu'elle assemble toutes ses forces maritimes, les deux Vaisseaux du premier rang qui seront commandez par les A'ice-admiraux, et qui sentiront de Vice-admiral et de Contre-admiral, seront armez de fonte verte comme l'Admirai. T o u s les Vaisseaux de premier rang et second rang qui ne seront commandez comme dessus par l'Admirai et en corps d'armée par les A iee-admiraux, seront armez de deux tiers d e fonte verte et un tiers de fer. Les Vaisseaux de troisième r a n g , moitié fonte verte et moitié fer. Ceux de quatrième , v n tiers fonte verte et deux tiers de fer. Ceux du cinquième rang seront armez de canons de fer seulement... Fait à SaintGermain en L a v e , le i déc. 1669. « C e Règlement intervint pour mettre fin aux sollicitations des capitaines qui, suivant les termes d'une lettre de Gilbert à d'infreville, intendant de la marine à Toulon ( i déc. 1669), insistaient « toujours à ne se point charger de canon de fer, faisant leur possible pour n'auoir que de celuy de fonte. » Les capitaines, secondés par les amiraux, les intendants et les constructeurs, avaient dès longtemps fait surcharger d'artillerie les Vaisseaux du Roi. Les choses, poussées déjà bien loin, au x v i siècle et au commencement du x v n , en étaient venues à ce point, que des plaintes arrivèrent des ports au ministère, ù ce sujet. Colbcrt, au nom du Roi, écrivit alors d e sa main au duc de Beaufort une lettre (pie nous trouvons p. 62 du volume dont nous avons tiré l'Ordre qu'on vient de lire. A'oici ce document : « Mon cousin, j'apprends par la visite généralle que j ' a i fait faire de mes Vaisseaux , qui sont restez dans mes ports de ponant, que le Saint-Philippe et la Frégate royalle qui ont serui d*Admirai ont esté surchargez d'un si grand nombre de canons qu'ils en sont fort affoiblis, et ne sont point en estât de me sentir aussy longtemps qu'ils deuroieut, si les officiers de mes ports qui ont réglé leurs armements et équipages ne leur auoient donné que le nombre de canons qu'ils deuoient porter, eu e s g a r d à l e u r port et à leur grandeur; et comme j ' a y sujet e

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de craindre que cet incouuenient n'arrive soutient , ce qui seroit très-préjudiciable à mon seruice, j e vous fais cette lettre pour vous dire que j e veux que vous teniez soigneusement la main à ce que tous mes Vaisseaux , tant ceux qui portent pauillon a (d'officier général)" que des autres, insolent point surchargez d'un plus grand nombre de canons que celui qu'ils doivent raisonnablement porter, et mesmes qu'en réglant leurs armements on obserue d'y eu mettre plustostvn moindre nombre qu'vn plus grand, n'y ayant rien de plus important au bien de mon service en ma marine q u e de conseiller mes Vaisseaux aine tant de soin et de précaution qu'ils puissent servir autant que ceux des nations estrangères, ç'estià-dire depuis 25 jiisqucs«3o ans. Sur ce, je prie Dieu... Ecrit à Saint-Germain en L a v e , le 3i may 1669. » Nous disions tout à I heure quel est le premier document qui nous a fait connaître la séparation des vaisseaux de guerre français en cinq classes; l'Etat manuscrit de la Marine pour l'année 1669 manque à la collection, précieuse b i e n qu'incomplète, de ces listes que possèdent les Archives de la Marine. L'Etat de 167 1, le plus ancien de ceux qu'il nous soit donné de consulter, constate (pie le Roi avait 119 V a i s seaux, dont 16 du I rang, 16 du 2 , 33 du 3 , 25 du 4 , et 29 du 5 . Les Vaisseaux du i rang étaient de 2,' oo à 1 400 tonneaux, et portaient : deux d'entre eux, 120 canons; un, i o 4 ; un, 100; trois, de 84 à 80; neuf, de 68 à 70. L e 2 rang comprenait les Vaisseaux de i3oo à 1 100 tonneaux, portant de 68 à 64 canons. L e 3 rang était formé des Vaisseaux de i o 5 o à 800 tonneaux, portant de 60 à 48 canons. L e 4" rang comptait les Vaisseaux de 75o à 600 tonneaux (il y en a v a i t un de 800 et un de 55o), portant de 44 à 36 canons; enfin le 5 rang réunissait les Vaisseaux de 55o à 3oo tonneaux, portant de 34 à 28 canons. An i juin 1671 une réforme eut lieu ; quelques Vaisseaux changèrent de classe, tons ou presque tous changèrent de n o m ; alors le nombre des Vaisseaux du 1 " rang était de 1 2 , celui des Vaisseaux du 2 rang : 24, celui des Vaisseaux du 3 rang : 32, celui des Vaisseaux du .'i rang : 25. enfin : 27, celui des Vaisseaux du 5' rang. De ces navires, qui formaient le gros de la flotte royale, 1 datait de l'année 16.',o; II de 1646; m de 1647; 1 de i655; m de 1656 ; 11 de i658; m de 1659; v de 1661 ; 111 de 1662; 111 de 1663; v i n de 1 6f>4; III de i 6 6 5 ; xv de 1666; îx de 1667; ix de 1668; IX de 1669; x x x v n de 1670; enfin, m de 1671. On commît par ces chiffres que ce fut à partir de 1665 que les constructions navales commencèrent à se développer-; Colbert, bien qu'il n'eût pas, le portefeuille de la marine,influait sur ce mouvement, qui s'accéléra encore, en 1669 , lorsqu'il succéda à de Lionne. Les trente-sept Vaisseaux mis à l'eau dans le courant de 1 ' 1 7 0 montrent l'ardeur avec laquelle il entreprit de donner à la France une armée navale forte et nombreuse. V o i c i , à cet égard, un document que nous trouvons p. 33, vol. Dëpéclu », 1669 (Arch. de la M a r . ) ; c'est une lettre adressée par C o l bert à Colbert de 'Perron, le 21 mars 1669, où nous lisons: « Comme nosUe marine n'est point encore en estât de perfection, et qu'il faut pour v arriuer bastir pour le moins 2.5 ou 3o Vaisseaux, tant pour auoir le nombre de cent que pour retrancher les vieux et ceux qui ne sont pas de seruice pour la guerre, vous ne sauriez rendre vn seruice plus important à l'Estat ny plus agréable au Roy que de chercher tous IPS moyens possibles pour diligenter vos constructions, et surtout de vous mettre eu estât de pouvoir acheucr un Vaisseau de tout point en trois ou quatre mois de temps s'il se peut, d compter du jour que la quille est mise en place; estant certain qu'en cette diligence consiste presque le grand aduantage (pilles Anglois et lesllollandois ont sur nous sur le fait des consER

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tructions. En attendant que vous puissiez establir cette diligence* faites au moins en sorte que vous puissiez bastir quatre Vaisseaux en Charente et autant à Brest dans le cours entier d'une année... Pour ce qui est des charpentiers, j e eroy qu'il n'y a rien à quoy vous déniez vous appliquer dauantugè qu'a en augmenter le nombre par toute sorte de moyens; et j e suis trompé si vous n'en trouuez un nombre suffisant en vous semant de l'autorité des Intendants polir en tirer des prouinces circonuoisines, et mettant toujours le plus grand nombre d'apprentis que vous pourrez dans les aiteliers du R o y ; et comme nos bastimenls » (nos constructions) « ne cesseront point, il y a lieu d'espérer que tous les ans vous en augmenterez considérablement le nombre, et qu'enfin vous n'aurez plus besoin de recourir aux estrangcrs. » De 1671 à 1716, le classement des Vaisseaux changea un peu ; ceux du 1 rang à cette dernière époque étaient de i s o à 84 canons; ceux du 2 ", de 74 à 6 4 ; ceux du 3 , de 62 à 5o; ceux du 4 , de 48 à 40; enfin, ceux du 5 , de 3o. Au reste, le 5 rang s'était fort é c l a i r a ; de vingt Vaisseaux qu'il comptait en 1606 et 1701, il était arrivé à n'en compter plus que cinq. Les autres rangs s'étaient appauvris beaucoup aussi, et les cinq rangs, qui, en 1696, après les malheurs de la Ilougue, comptaient encore i35 vaisseaux, dont 26 de i rang, en 1715 n'en présentaient plus que 66. Le Père Fournie* donnait en 1643 les mesures suivantes de la Couronne, Vaisseau de 1,800 tonneaux, qui avait alors la réputation du plus vaste et du plus beau des bâtiments île guerre. Ce chef-d'œuvre, que le charpentier Charles Morin, de Dieppe, avait construit vers i 6 3 o , à la Roche-Bernard, en Bretagne, avait 120 pieds [38™' 9 8 ] de quille, 35 pieds [ i i ' ' 3 6 ° i de quête et d'élancement, c'est-à-dire environ i 5 o pieds [48"' 7 2 ] de longueur au premier p o n t ; sa largeur était de 46 pieds [14°'' 94 '] au maître bau; son creux était de 16 pieds [5"' 19 ']; entre son premier et son second, il avait 6 pieds [ i 94 ] de hauteur, et autant entre son second et le pont Supérieur. Son parapet avait 3 pieds \ [1™ i 3 ' ] de hauteur. Ce Vaisseau ne portait que 72 canons en fonte verte, les sabords étant éloignés l'un de l'autre de 11 pieds [3 - 5 7 ] . ( V . Sabord.) Les dimensions de ta Couronne se rapprochent beaucoup de celles des Vaisseaux de 78 à 84 canons construits de 1680 à 1694, qu'on voit figurer, dans l'Abrégé de la marine pour l'année 1696 ( M s . Arch. «le la M a c ) , parmi les Vaisseaux du i rang. Si ces dimensions rappellent celles d'un navire du 11 siècle (le navire égyptien l'Isis), on remarquera bientôt qu'elles ont de grands et curieux rapports avec celles du moderne Vaisseau de 82 cations. e r

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L e plus grand des Vaisseaux nommés par l'État ou Abrégé pour 1696, le Royal Louis; portait I i o canons : 3o de /,8 livres de balles à sa i batterie, 3». de 18à sa 2 batterie, 28 de 12 à sa 3 batterie, enfin, 16 de 6 sur ses gaillards. Il était long de 176 pieds ( 6 7 - 17"), et large de 47 p. ' • i5°" 1,0.') ; il avait a3 pieds (7™ 4 7 ) d creux. L e plus important des Vaisseaux français modernes, le Vaisseau de 120 canons ( V . Atlas du génie maritime), qui porte 3o canons de 36 longs à sa i batterie, 34 de 24 longs à sa 2 , 34 de 18 longs à sa 3 , et 20 caronades de 36 sur ses gaillards, a de longueur au 1 pont 63"' 3i% de largeur au maître couple 16"' 40% et de creux 8™ 12'. r e

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Une ordonnance du Roi, datée : 22 novembre 1846, signée : L o u i s - P h i l i p p e , et contre-signée Baron de Mackau (V; Annales maritimes, 1846, p. 913), fixant •> l'effectif des forces navales du Royaume sur le pied de paix » à 328 bâtiments de guerre, tant à voiles qu'à vapeur, prescrivit que la

part des vaisseaux dans ce nombre 328 serait de 40, dont 10 du i rang à 3 ponts, de 120 à 110 canons; 10 du 2 rang à 2 ponts, de 100 à 92 canons; i 5 du 3 rang à 2 ponts, de 90 à 80; 5 du 4 rang à 2 ponts, de 74 à 80. S i , dans l'avenir, le but qu'on se propose d'atteindre p o u r la fixation des rangs des Vaisseaux ne change pas, le i " rang ne comprendra que des Vaisseaux de 120 canons, le 2 d e s vaisseaux de 100 en deux batteries, le 3 d e s Vaisseaux de 90, et le 4 des Vaisseaux de 80. (V. p. 116, Compte présenté au Roi en exécution de l'art. 11 de la loi de finances du iç)juillct l 8 4 5 ; Paris, Imp. roy., décembre 1 845.) e r

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Les Vaisseaux de 100 canons, qui composeront seuls un jour le 2 rang des Vaisseaux de ligne, ont, à leur i batterie, 32 canons de 3o longs, à la 2 34 canons de 3o courts, et sur leurs gaillards 3o caronades dé 3o et 4 canons de 18 longs. Leur longueur est de 62'"' 5o ', leur largeurdei 6" ' 2 0 ' , et leur creux de 8"' 23". ( V . , dans {'Atlas du génie maritime, l'Hercule, qu'en i837 a monté le prince de Joinville. M . Casy, alors capitaine de Vaisseau, fut chargé d'étudier ce bâtiment de construction nouvelle.) Les Vaisseaux de 90 canons, dont ['Atlas cité donne un bel échantillon dans le Suffren, ont 3o canons de 3o longs à l e u r i " batterie. 32 canons de 3o courts à la 2 , et sur leurs gaillards 34 caronades de 3o et 4 canons de 18. Leur longueur est de 60"' 5 o , leur largeur d e i5"'' 75% leur creux de 8™'02'. Les anciens Vaisseaux de 80, construits sur les plans de Saué, qui, dans Y Atlas, sont représentés par A? Du Qnesne, portent 8(> bouches à feu, dont 3o canons de 3o longs à leur i batterie, 32 canons de 24 longs à la 2 , et sur leui> gaillards 20 caronades de 36 et 4 canons de 18 longs. Leur longueur est de 58"' 88 ', leur largeur deiS™' 26% leur creux de 7'"' 63 '. Les anciens Vaisseaux de 74, qu'on a chargés de 82 bouches à feu, ont pour représentants dans Y Atlas cite l'Alger, qui, avant la prise de possession de la ville dont il porte le nom (4 juillet 183o), et quelques jours encore après, s'appelait la Provence. C'est sur ce Vaisseau, où le vice-amiral Duperré avait mis son pavillon, que M . le comte de Bourmont, ministre de la guerre et commandant en chef de l'expédition contre la ville d'Hussein-Dev, avait pris passage, avec une partie de l'état-major général de l'armée. L'Alger a de longueur 55"' 55'', de largeur 14'" 4 8 ' . d e creux 7" ' i 4 ' . U porte 28 canons de 36 longs dans sa batterie basse, 3o canons de 18 longs dans sa batterie haute, et sur ses gaillards 20 caronades de 36 et 4 canons de 18 longs.—Quelques modifications ont été apportées à cet état de choses pour les Vaisseaux que nous venons de mentionner, par l'introduction des canons-obusiers. e

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Des chiffres que nous donnons ici, il résulte que le Royal Louis, nommé plus haut, était à peu près de la grandeur d u Du Qucsnc, du premier pont à la quille. Il était nécessairement beaucoup plus haut sur l'eau, car il avait une batterie de plus, et, par-dessus, des châteaux qui n'étaient pas d'une médiocre importance. Quand nos Vaisseaux du 4 rang portent aujourd'hui de 74 à 80 canons et ont 55™ 55 d e longueur, en 1696 ceux du même rang avaient 100 à i a 5 pieds (de 32'"' 48' à 40"' 60 ) , et portaient de 40 à 48 b o u ches à feu. Les Vaisseaux du 5 rang étaient à peu près aussi grands que ceux du 4 : seulement ils ne portaient que de 3o à 36 pièces de canon. e

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Pour compléter cet article, nous aurions voulu pouvoir l'accompagner d'un grand nombre de figures, les unes r e présentant les Vaisseaux de guerre pendant les longues p é riodes du Moyen A g e et des siècles qui ont suivi le x v i " jusqu'aux temps présents; les autres donnant les élévations, les coupes et les plans de quelques Vaisseaux qui sont restés



Fig. 2.

Fig. 1.

Elevation et coupe du Montebello, Vaisseau de 120 canons


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. c é l è b r e s : nous avons rencontre beaucoup de difficultés à l ' e x é c u t i o n de ce projet. Et d'abord, les miniatures des manuscrits anciens, seuls documents que nous ayons pu cons u l t e r pour certaines époques, nous ont offert des renseignements si incertains, quelquefois si étrangement mensongers, q u e nous avons dû nous garder de puiser à leurs sources d e s notions trompeuses. Quelques sceaux des villes marit i m e s sont les uniques monuments auxquels nous ayons cru p o u v o i r engager le lecteur à avoir un peu de cette confiance q u e nous y avons, dans une mesure cependant assez étroite. L e s représentations des Vaisseaux ligures sur ces sceaux, n o u s les avons réunies à l'art. Navire ( V . ) , où elles accompag n e n t les images d'un certain nombre de bâtiments de g u e r r e que nous ont fait connaître des œuvres peintes ou g r a v é e s , qui nous semblent pouvoir être tenues pour sinc è r e s , en général ; car elles sont de maîtres habiles , consc i e n c i e u x , et versés dans l'art technique de dessiner les navires. Des parties de Vaisseaux qu'on trouvera aux art. Avant et Arrière ( V . ) complètent ce que nous avons pu recueillir sur les grands navires de guerre, au point de vue pittoresque. Quant aux élévations geometrales, aux plans e t aux coupes, nous aurions voulu pouvoir reproduire ceux qu'on voit dans X Art de bâtir les vaisseaux (Amsterdam, 1719), dans le volume de planches joint à XEncyclopédie (Marine, 1787),dans le Dict. de Rôding (Hambourg, 1794-90), etc. Ces détails auraient fourni d'utiles points de comparaison a v e c l'élévation et la coupe longitudinale d'un Vaisseau de 120 canons moderne que nous offrons à nos lecteurs; mais des raisons d'économie, impérieuses quand il s'agit d'un o u v r a g e aussi considérable que celui-ci, nous ont contraint de renoncer à notre projet. L e Vaisseau dont l'élévation cl la coupe sont jointes à cet article est un des plus beaux navires de la marine militaire française. Il se nomme le Montebello, et a été construit pour h o n o r e r la mémoire d'un des hommes de guerre les plus brillants des armées de la République et de l'Empire. Jean L a n n e s , q u i , né à Lectoure le 11 avril'17G7 , mourut l e 22 mai 1809, sur le champ de bataille d'Essbng, après ê t r e monté de l'état modeste d'ouvrier teinturier (1791) au rang illustre de Maréchal de l'Empire ( 19 mai 180/,), est cet homme intrépide qui, pour récompense de sa courageuse participation aux deux campagnes d'Italie et à la campagne d'Egypte, reçut de Napoléon, dans la noblesse nouvelle, le titre de Duc de Montebello, en mémoire du comb a t de Montebello (18 juin 1800), où il avait battu les A u trichiens. L e Vaisseau qui porte le nom de Montebello, — ce nom est soutenu avec honneur par les lils du maréchal, d o n t un, M . Napoléon Lannes, héritier du titre de son père, a été successivement Pair de France (1815-1848), Ambassadeur (1833-1848), Ministre de la marine ^9 mai 184728 fév. 1848), et représentant du peuple élu par le département de la Marne (mai 1849); — ' Vaisseau le Montebello fut mis sur le chantier à Toulon le 3o oct. 1810, en vertu d'un ordre de l'Empereur, à la date du 2G octobre. C'est sur les plans de Sane , habile constructeur, que fut fait ce magnifique navire. L e 6 décembre 1812, il fut mis à l'eau par M . Garnier Saint-Maurice, qui avait suivi les travaux de sa construction. En 1822 il subit une refonte , estimée aux 6/2.4""" d'une construction neuve; e n i 8 3 8 i l reçut quelques réparations, et fut arme avec un luxe qui en lit l'objet de l'admiration de tous les étrangers qui, à cette é p o q u e , visitèrent le port de Toulon. Voici la légende explicative des deux ligures réunies dans notre gravure. F i g 1. — ab, Porte-haubans de misaine. — cd, P o r t e haubans du grand mât et du mât d'artimou. ( L e porte-haue

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bans du grand mât a i 5 caps de mouton; l'autre, plus rapproche de l'arrière, en a g.) — efg/i, Bouteille. — d, Galerie latérale delà chambre de la dunette.— d.; Tangon appliqué sur le flanc du vaisseau, et tournant sur le gond : / . — ////, Rempart ou Bastingage fait d'une muraille en planches. — no, Tcugue, ou Dunette de l'avant dont on voit, lig. -2, la hauteur et l'échelle , au-dessus de la coupe du Beaupré ( n ° 8 3 ) . — p q , Muraille qui forme l'avant du Vaisseau et remplace les anciennes herpès depouluine, dont les profils et l'ornement ajoutaient beaucoup à la grâce de cette partie du bâtiment. — 1, Guibre ou Éperon. — 2 , Écubiers. — [3 et 4 manquent.) — 5, Figure (Buste du maréchal Lannes). — 6, Beaupré.— 7, Mât de misaine. — 8, C a p de mouton et ses chaînes. — 9, Sabord. — 10, Grand mât. — 11, Chaloupe. — 12, Mât d'artimon. — i 3 , Galerie de la chambre du capitaine.— 14, Galerie de la chambre de l'amiral. — l 5 , Gouvernail. — 1G, Petit sabord ou trou garni d'un rouleau pour le passage de la croupière, quand on est obligé de se servir de ce cordage. — 17, Hublots. — 18, Sabord ou porte par laquelle on entre dans le Vaisseau ; elle s'ou\ 1 e au milieu de la longueur du Vaisseau dans la seconde paierie; on y arrive par une échelle composée du taquets cloués au flanc du Vaisseau, et qu'on voit sous le n" 19. — a o : Bot dage inférieur aux batteries. — 21, Fesse du Vaisseau. Fig. 2 . — a , Caissons appliqués contre le bord dans le M a gasin général. — / , Fanaux éclairant la soute aux poudres; — 1, Magasin général. — 2, Soute aux poudres de l'avant. — 3, Soute aux légumes.— 4,Soute aux charbons. — (5 manque). — 6, Cambuse. — 7, Soute pour les vivres journalier^ — 8,Soute aux voiles. — ( g manque.)— 10, Cale à l'eau. Les tonneaux du plan supérieur sont sur les caisses à eau. — i i , A r c h i p o m p e . — ( 1 2 manque.)— i 3 , Puits pour les chaînes d'embossage; il est à coté d'un autre puits où sont les chaînes de mouillage. — (14 manque.) — l 5 , Puits au sable; il esta coté d'un autre puits où l'on entasse les hou lets 16, Cale au vin. — 17, Soute aux poudres de l'arrière, en arrière de laquelle sont rangés sur six étages en deux rangs des barils de poudre marqués i. — 18, Soute aux légumes. — i g , Soute au biscuit. — 20, Coqueron, 011 Soute du maître canonnier.— 21,Poste des maîtres. — 2 7 , Chambresdes maîtres.—(23,24, 25, 26,27 manquent.)—»8, Bastingage ou Caissons pour les effets de l'équipage. — (29 et 3o manquent). — 3 1 , Four à pain. — (32, 33, 34 nianquen 1. — 3 5 , Chambres supplémentaires établies au milieu du faux-pont, lilles nous cachent les Chambres des officiers el les postes des élèves et des chirurgiens, établis contre la muraille. — 36 , Carré des ofliciers et chambres contre la muraille. — (37, 38, 3g et 4 » manquent.)— l,i, Echelle des ofliciers et carré qui la contient. — 42, Caissons et armoires pour les provisions d e l'amiral et des officiers. — \ I et 45 m a n q u e n t . ) — 4 4 , Capot du manchon pour le câblechaîiie. — 46, Porte-voix de combat, dont le pavillon des cend dans la i batterie, et l'embouchure est sur le gaillard d'arrière.—47, Sainte-Barbe, Salle d'armes.—48, Chambre du lieutenant commandant la batterie, ou de l'agent comptable du b o r d . — ( 4 Q i u a n q u c . ) — 5 o , Hôpital. — 5 i , Cuisine de l'hôpital. — (52 manque.) — 5 3 , Seconde roue du g o u v e r n a i l . — 5 4 , Office. — 55, Salle à manger des officiers. — (56 manque.) 57, Cuisine. — 58, Cages à poules. — 5g, Montant d'écoutes ou Bilton du grand hunier. — (60 manque.) — 6 1 , Montants d'écoutes ou Bitton du perroquet de fougue. — 62, Salle à manger de l'Amiral. — 6 3 , Tambour pour l'échellequi mène de chez l'amiral sur la dunette. — 6 4 , Salon et chambre de l'amiral, Chambres des aides-dec a m p . — (65 et 66 manquent.) — 67, Montants d'écoutes r e


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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ou Litton du petit hunier. — 68, Râtelier des poulies poul- en l'an I I , avait reçu le nom du tambour Via/la. L e nom de ie mât de misaine. — 6g, Panneau pour le dégagement de Voltaire est effacé peu après du couronnement de ce nala fumée de la cuisine. — (70 manque.) — 7 1 , Râtelier de virede guerre, qu'on nomme la Constitution. Uneautre Conspoulies pour le grand mât. — 72, Habitacles. — j%, Roue titution,— il y erra autant dans la liste des Vaisseaux de l'État que dans les éphémérides de la République, sans du gouvernail. — 74, Armoire du maître canonmer. — 5 , Armoires pour les fanaux de signaux. — 76, Chambres des compter la Charte, frégate ainsi nommée en 1833, et deveofficiers. — 77,-Echelle de l'amiral, communiquant de la nue la Constitution après la révolution de 1848;—uneautre Constitution, lancée le 6 vendémiaire an I V (28 septembre dunette au salon de cet officier général. — 78, Salon et chambre du capitaine. — (79 manque.) _ . 80 , Râtelier de 1795J, échange, le 5 février 18o3, son nom contre celui de poulies pour le mât d'artimon.— 8 1, Claire-voie sur le salon Jupiter. En 1795, on fait du Platon, le Dngommier; 0111796, du capitaine. — 82, Caisses à pavillons. — 83, Mât de beau- le Marceau continue l'Apollon; en 1797, le Pégase quitte pré. — 84, Mât de misaine. — 85, Grand niât. — 86, Mât son nom mythologique et prend celui de Hoche ; en 1800, le Tyran/dcide abdique ce surnom matamore, et s'enorgueillit d'artimon. de celui du jeune et brave Desaix. Mis en chantier pendant Le Montabello est du nombre des Vaisseaux dont les noms l'an I I , le Majestueux est lancé le 28 germinal an X (18 avril rappellent les succès de l'armée française, et ne furent point 1802) sous le nom de la République française, qu'il quitte le débaptisés par nos brusques revirements politiques. Et, à 1 6 pluviôse an X I (5 février 1 S o i ) , pour reprendre son prece propos, qu'il nous soit permis de déplorer la manie qu'ont mier nom. Ce même jour, plusieurs Vaisseaux imitent la eue tous les partis et leurs .gouvernements de ravir aux République française : l'Indivisible se fait Alexandre, l'Union rues, aux places, aux palais, aux navires, aux régiments, devientDiomèdc, la Révolution se cache sous le nom du déparles noms par lesquels ils étaient connus dès longtemps, aux tement du Finistère (eu 1790, ce Vaisseau avait été nommé le monuments les signes extérieurs qui, — pour le pont d'Iéna Thésée), le Brutas oublie son nom de clubisteet devient l'Impar exemple,—étaient des dates certaines. Peut-on tromper pétueux ; le Cisalpin, qui avait été le Nestor en 1 7 9 2 , 5 e quelqu'un avec de pareilles transformations? Effacer des nomme l'Aquilon ; et le Dix Août de 1794, Cassant en fleurs de lis, abattre des aigles, des N , mutiler des niveaux 1792, se voit nommer le Brave. L e 23 février 1807, l'Inou des bonnets phrygiens, faire disparaître des devises ou flexible (de 74) quitte son nom et prend celui de Golymin, des emblèmes, ce sont de ces actes furieux et puérils qui ne qu'il garde jusqu'au 23 mars 1814, jour fatal où il se perd sauraient empêcher que la Monarchie des Bourbons, 1 Emà nos yeux, sur un des écueils du Goulet de Brest, malgré pire de Napoléon le Grand, la République de Robespierre les efforts de son habile capitaine, M . Leduc, qui a prévu etdeMarat,n'aienl existé et n'aient laissé de profondes traces cette catastrophe. L e 14 mai 1S07, le Brcslaw succède au dans le monde! Comment toutes les révolutions acceptentSuperbe, et le nom à'Alcidc est remplacé par celui du général elles le ridicule de ces changements mesquins qui prétendent d'Haulpoul, tué le 8 février à Eylau, à la tête des cuirassiers. substituer une chose éternelle à une chose éphémère, et, L e I juillet 1807, le nom à'Eylau est écrit sur la poupe du sous un feuillet nouveau des annales du pays, faire dispaSaturne. Cette même année, le Glorieux devient le Polonais; raître à jamais des pages anciennes! Honorables ou honmais là ne s'arrête pas le changement de nom pour ce teuses, heureuses ou sanglantes, ces pages appartiennent au Vaisseau, qui, le 19 avril 1814, est appelé le Lis, puis le Polivre de l'histoire, et c'est folie que de vouloir les en arracher. lonais le 22 mars I 8 I 5 , puis de nouveau le Lis le i 5 juillet Pour ne pas sortir de notre sujet, ces noms ôtés, rendus, 1815. Même chose arrive à l' Anversois de 1807, qui s'appelle étés encore à nos Vaisseaux, quelle source d'erreurs ne sel'Eole\e 29 août 1814, l'Anversois le 22 mars i 8 i 5 , et, le i 5 ront-ils pas pour les historiens? Est-on bien sûr de se rejuillet, l'Eolc. De 1807 au i5 juillet 1815, le Dantzik est connaître dans ce pôle-mèle? Les documents sont incomalternativement Dantzik et Achille, comme le Dnlmate, plets pour certaines époques, ils manquent tout à fait pour Dalmate et. Hector ; le Vénitien, Vénitien et Triton ; la d'autres. Les registres matricules des Vaisseaux, au MinisVille de Vienne, Ville de Vienne et Comte d'Artois; la tère de la marine, offrent quelques notions utiles; mais ils Ville de Berlin (qui avait été construit sous le nom de ne commencent qu'à l"an i v ; et que de lacunes, que de dates Thésée en i8o5), Ville de Berlin et Atlas ; enfin le Zélanoubliées, que de pages vides! Cependant c'est là qu'il faut dais, Zéla/idais et Du. Qucsne. Un Vaisseau de 118 canons, aller chercher presque tous les renseignements sur cette commencé le 17 octobre I 7 g 3 , reçoit le nom de Vengeur, question des changements de noms, pendant la période réaprès le trépas glorieux du 74 qui avait coulé bas sur un volutionnaire de 1791 à i 8 3 o ; c'est de là que nous tirons champ de bataille funeste, le i 3 prairial an I I ( i juin en grande partie les faits suivants, qu'on ne sera peut-être 1794), et, le 16 ventôse an X I I I (7 mars i 8 o 5 ) , il devient pas fâché de trouver ici. /' Impérial ; le 9 avril 1814 on fait le Royal Louis; il r e d e Le Vaisseau les États de Bourgogne prend, en 1793, le vient l'Impérial le 22 mars 181 5, et encore le Royal Louis, nom de la Montagne, et c'est à son bord que l'amiral Villa- le 15 juillet 181 5. Ou 23 janvier 1807 au 8 juillet 1814, d'Augouret-Joyeuse combat, le i 3 prairial an II ( i juin 1794). Viérta garde son n o m ; mais alors il devient Duc (Des Vaisseaux antérieurs à 1789, nous n'avons pu trouver lêmc, jusqu'au 22 mars 18 T 5. Nouveau changement encore, lesquels deviennent le Révolutionnaire, le Ça-ira, les Droits jusqu'au i 5 juillet; enlin, le 9 a o û t i 8 3 o , il redevient l'Iéna. de l'Homme, etc.) Le Foudroyant, construit en l'an I I , der Le Glorieux,—non pas celui qui fut le Cassant, ni celui qui vient le Dix-huit fructidor, dans l'an I V , et, le 29 pluviôse en 1807 porta le nom de Polonais, — du 8 juillet 18 i 4 au an VIII (18 mai 1800), redevient le Foudroyant. Le Sceptre 9 août i 8 3 o , est deux fois Duc de Berrr et deux fois Glo(1780), devenu la Convention (? 1 7g3), prend le nom de Ma- rieux. Le Kremlin de 18 12 devient ta Provence le 19 avril re'ngo le I thermidor an V I I I ( 2 0 août 1800); il est démoli 1814, l'Hercule le 22 avril I 8 I 5 (et pourquoi ?), la Provence le 15 juillet 181 5 , enfin, l'Alger en 1 83o, comme le 18 brumaire an XI (g novembre 1802), et son dernier nous l'avons dit plus haut dans cet article. La naissance nom passe, le 11 frimaire de la même année (3 décembre) au d'un prince, fils du Duc de Berry, assassiné à la porte de J. J. Rousseau, qu'en I 7 g 2 on avait honoré du nom d'un des l'Opéra, le i 3 février 1 820, par l'ouvrier sellier L o u v e l , grands écrivains français et d'un des promoteurs de la révolution. Voltaire, en l'an V , nomme aussi un Vaisseau qui, 7

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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fait donner, le 1 mai 1821, le nom de Duc de Bordeaux au que lorsqu'un vaisseau ne sera plus en estât de sentir, il en Vaisseau de 118 canons l'Inflexible, commencé à Cherbourg sera basty vn antre en sa place qui sera appelle du mesme e n mai 1812. L e 9 août i 8 3 o , le Duc de Bordeaux prend le nom. » n o m de Friedland ( V . sa poupe, art. Arrière), qu'avait porté Nous ne connaissons pas tous les motifs qui portèrent un Vaisseau de 80, construit à Anvers en 1807, sous le nom Louis X I V et Colbert à imposer de nouveaux noms à la d e l'Hlyrie. En octobre I 8 Î 3 , après les succès de l'armée du plupart des bâtiments de la flotte, mais nous pouvons en d u c d'Angoulême en Espagne, le Centaure reçoit le nom du supposer quelques-uns. Le Royal Due, qui était le troisième f o r t de Santi-Pctrl, et le Formidable celui du Trocadèro. vaisseau du i rang, perd son nom pour s'appeler la Reyne : ( L e Trocadèro brûla tout neuf dans le port de Toulon, quand la Reyne n'était qu'un vaisseau de 3 rang, et, par courtoion chauffait sa carène.) En i83o, le Comte d'Artois devient sie, on transportait ce nom à un bâtiment du I * rang; la Pille de Paris ; le Royal Charles : le Jemmapes; le Dau- c'était tout simple. Pour la même raison, le nom de la phin royal : le Fleurus, et le Lis : l'Ulm. Royale Thérèse, qui appartenait à un vaisseau du 2 rang, Il faut le dire, à l'honneur du bon sens et du bon goût était donné au vaisseau le Paris du i rang, dont le nom d'un savant, M . François Arago, devenu ministre de la marine s'effaçait de la liste. L e nom de Lys était transporté d'un le 29 février 1848, les noms du Souverain, du Henri IF, du vaisseau du 3 rang à un vaisseau du i , par respect pour Diadème, ne disparurent pas de la liste des Vaisseaux de l'emblème adopté par la maison de France pour son blason. la nouvelle République; la Couronne fut le seul de ces Vais- On débaptisait le Vendôme, le Beaufort, le Mcrcccur et seaux qui perdit son nom, en échange duquel il reçut celui même le Mazarin, pour en faire le Victorieux, le Neptune, d e : la Barricade. Sous un gouvernement dont la base est le Trident et le Bon; la politique n'était pas étrangère à rel l e suffrage universel, l'insurrection étant un crime et les affront qu'on faisait à des noms qui avaient eu une récente barricades une arme séditieuse, en décembre 1849, par or- célébrité. Mais pourquoi le Vcrmandois (de 2 rang) d e v e d r e du ministre, M . le contre-amiral Romain Desfossés, la nait-il le Superbe, quand le Dauphin (de 3 rang) devenait Barricade prit le nom de l'honorable amiral Duperré. le Permandois ?pourquoi le Bourbon ( 2 rang) prenait-il le Incomplète et peut-être dans quelques détails inexacte nom de l'Eclatant', quand le Louvre ( 3 rang) se nommait malgré nous, cette histoire des changements de noms infli- le Bourbon ?... gés par la politique aux vaisseaux de guerre français, nous On le voit, l'historien pourrait aisément confondre les deux autorise à conclure qu'il serait de la sagesse de ne donner Reyne, les deux Royal Thérèse, les deux Lys. La liste rectijamais, aux bâtiments appelés à jouer un rôle historique, fiée du 20 juin 1671 le tromperait, si nous ne l'avertissions q u e des noms consacrés par l'admiration des siècles et à qu'à ce moment, quand le Paris (1" rang) devient la Royale l'abri des appréciations passionnées des partis. Ces noms, Thérèse, la Royale Thérèse ( 2 ' rang) devient le Saintalors, quel intérêt aurait-on à les changer? Les navires les Esprit, qui devient l'Intrépide ( 3 ' rang), en même temps garderaient de leur naissance à leur m o r t , et aucune des que l'Intrépide ( 2 rang) devient le Grand. Le Henry ( 1 " confusions, qui découlent nécessairement de ces variations rang) devient le Souverain, le Joly ( 2 rang) devient le q u e nous venons de signaler, ne serait désormais possible. Henry, et te Toulon ( 4 rang) devient te Joly. Quand le Royal Des confusions provenant d'autres causes, et contre les- Duc ( i rang) devient ta Reyne, la Reynei3 rang) devient te quelles nous croyons devoir mettre en garde les personnes Brave, le Brave devient le Prince (3 rang), et le Prince (1 ranç) qui s'occupent de l'histoire de la marine française, pour- devient le Sans-Pareil. Le Bubis ( 2 rang) devient le Florisr o n t avoir lieu dans l'esprit de ces personnes, qui rencon- sant, tandis que le César ( 3 rang) devient le Rubis. Le Coutreront quelquefois plusieurs navires portant le même nom, rageux ( I rang) devient le Magnanime, quand le Triomphe à des époques si rapprochées, qu'on doit prendre assez na- (3 rang) devient le Courageux. Au moment où l'Islc de France turellement ces bâtiments l'un pour l'autre. Afin d'éviter ( i rang) devient le Lys, le Lys ( 3 rang) devient l'Assuré, l e danger de tomber dans quelques erreurs fâcheuses, elles l'Assuré ( 4 rang) devient le François, le François ( 2 rang) d e v r o n t consulter avec soin la collection, malheureusement devient le Glorieux, et le Glorieux ( 3 rang) devient l'Agréadépréciée par de nombreuses lacunes, des États ou Abréble. Le Normand ( 2 rang) échange son nom contre celui de gés manuscrits de la marine que possèdent les Archives du Saint Louis, et le Saint Louis ( 3 rang) devient l'Aimable. ministère, et celle des États d'armement (deux cartons) qui Le Fier ( 2 rang) devient le Saint Michel, alors que f Alsace sont dans le même dépôt. Pour la dernière moitié du x v n ( 3 rang) prend ce nom de Fier, et que le Saint Michel siècle, elles feront bien de recourir kVEtat de 1671 et au v o - ( 4 rang) se nomme l'Apollon. Le Fort (2" rang) devient le lume ries Ordres du Roy pour cette même année. L e 20 juin, Foudroyant, et la Sophie ( 3 rang) devient le Fort. Le Comte l e Roi changea les noms de tous les bâtiments, au nombre (V rang) prend le nom de Prudent, quand on donne au d e 196 (dont 120 vaisseaux), qui composaient la flotte fran- Duc ( 4 rang^ celui de Comte, cl au Vallon ( 3 ' rang) celui de çaise; la raison de ce changement échappe à l'historien, Duc. L'Hercule devient le Marquis, au moment où le Soleil qui, p. 118 du volume des Ordres du Roy que nous citons, devient l'Hercule. On efface de la liste le nom de Mazarin, trouve cette lettre adressée à Colbert de Terron, intendant et il est tout naturel qu'on en efface aussi celui de Jules. Le d e Rochefort : « Avant estimé nécessaire de changer les Jules ( 4 rang) prend alors le nom de CIndien, et l'Indien noms de tous mes Vaisseaux de guerre, Frégates légères, ( 3 rang) devient le Parfait. On est déjà loin du temps où Flûtes et Brûlots, et de leur en donner d'autres plus con- Colbert, en marge d'un Etat des vaisseaux à achever ou à venables à la qualité de chacun desdits bastiments, j e vous réparer, écrivait à côté du Tulles de 600 ton. » : SON NOM fais cette lettre pour accompagner la liste que vous trouueME FAIT INCLINER nK L'ACHEUER PROMPTEMENT. » ( V . Estât rez cy-jointe de ceux du département de Rochefort, afin des vaisseaux et flûtes appartenant au Roy (1661 , pour qu'à l'aduenir vous les employiez dans vos estats et ordon- M. Colbert, intendant des finances; Arch. delà Mar., carton nances sous les noms que j e leur ay fixez... Escrit à Ath le États de la marine, 1566-1817.) En 1661, Colbert aimait .i 24 juin 1 6 7 t . » Une lettre adressée à De Seuil, intendant se rappeler ce qu'il devait à Mazarin ; en 1671, le forçait-on de Brest, sur le même sujet, dit que l'intention du R o i est à paraître ingrat?— « J'appris qu'un vaisseau, la Lune, que les noms nouveaux ne changent jamais, ? c'est-à-dire chargé de sept cens hoës, dont dix compagnies de Picardie c r

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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.шее la Giiillotiere auoit péri à la rade, à la veue de Marseille où il estoit demeuré pour faire la quarantaine à cause de la peste, le Vaisseau estant vieux et s'estant ouuert, c'est une perte grande, et après celle d e G y g e r i où il a péri quatre cents hoës qu'on laissa pour garder le camp tandis que les trouppes s'embarquoient, lesquelles virent ces panures malheureux se jeter à la mer plustot que de tomber vivants es mains des Maures. » Journal d Olivier d'Orinesson (19 novembre ib'64), t. и , Ms. appartenant à la Bibl. de Rouen. Nous voyons la Lune mentionnée dans la liste compara­ tive des Vaisseaux du Roi en 1661 et 1696 (État de lu таг., Ms. pour 1696 , Archives de la Mar.). Dans la c o ­ lonne des observations nous lisons : « Péri entre les îles d'Hières et T o u l o n , en i66/ . » Cette note et la phrase d'Olivier d'Ormesson ne sont pas tout à fait d'accord. Nous espérons trouver quelque document de nature à nous fixer sur un point, qui reste indécis par les deux versions que nous venons de rapporter. — Vaisseau de décharge. Navire qui servait à porter les approvisionnements de toutes sortes, dont la trop grande quantité encombrait les Vaisseaux de guerre. — « Sur ce que vous me proposez de luy donner » (au vice-amiral comte d'Estrées) « vn Vaisseau de descharge pour rendre son nauire propre, observez bien qu'il ne seruira pas d'exemple aux autres pour tenir aussy leurs nauires propres, d'autant que les capitaines diroient tousjours que si on leur veut donner un bastiment de descharge, ils seront aussy propres que l u y ; les Anglois et les Hollandois ne le pratiquent point, et vous sçavez vous mesme que le R o y ne la jamais voulu permettre à M . de Beaufort. Il est vray qu'il en prist un de son authorité en deux voyages seulement. » Colbert à Colbert de Terron, 18 août 1670; Ordres du Rny, vol. X I I I , fol. 386 v ° , Arch. de la Mar. — « Le nom de Vaisseau, à Marseille, ne se donne qu'aux bàtimens dont toutes les v o i les sontquarrées, excepté celle de la pouppe, qui est latine. » Diction, de marine ( x v m siècle), Bibl. nat., Ms. Résidu de Saint-Germain, paq. 1, n° 1 ; et Aubin (1702), p. 7З9. Ceci veut dire qu'à Marseille on donnait le nom de Vaisseau seulement aux navires de la famille de ceux qu'on a appelés ronds. ( V . ) Les navires, comme sont les polacres, pinques, dogres, et, à plus forte raison, les galères, galiotes, tartanes, etc., n'étaient point rangés parmi les Vaisseaux ou Bâtiments à voiles carrées. — Avons-nous besoin de dire que le Vaisseau de guerre (Angl. Mon ou Ship of war; bas bret. Lestr a brêsel ; illyr. daim. Drjèvo bojno; rus. Военной корабль [Voicnnoie Aorable]; ail. KriegsschifJ'; holl. Oorlogschip; dan. OrlogsAtb ; - suéd. KrigsAepp; hongr. Sorhajô; turc, Qalioun [ ^ J l 9 ] , BéiliÀ guèmici [ч^С&) ^•^tS], DjcnA guèmici [ c»--*^ ^^Ua.]; madék. Sambounampiadi; mal. Kapal parang J ^ ] ; chin. Tông, Mông-tông, Ty-tnng), avons-nous besoin de dire que le Vaisseau de guerre reçoit sonvent le nom de Vaisseau de ligne, qui lui est donné parce que dans la formation de la ligne de bataille il est un des éléments de cette formation? — Parmi les Vaisseaux de ligne, le Vaisseau à trois ponts (Angl. T/iree deeh ship; rus. Трехъ-дечный корабль [Trè-hdetchnie Aorable]; turc, Utch ambarlu guèmi [_«JjL>! 7£jl { ] ) occupe le premier rang. On dit souvent : un T r o i s ponts, pour dire : un Vaisseau à trois ponts. L e danois se sert de la même figure, quand il dit: TredœAAcr.—Le Vaisseau sur lequel l'amiral d'une flotte met son pavillon et qu'il monte était nommé autrefois Vaisseau pavillon (Rus. ф л а г м а н с к и корабль [Flagmannskie Aorable]); on l'ap1

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pelle ordinairement Vaisseau amiral. (Angl. Admirai's ship; ail. Admira/scbiff; holl. Admiraalskip; dan. Admiralskib; suéd. Admiralskepp; bas bret. Lestr aminal; ital. Amirantc, Vasccllo ammiragllo; esp. Amiranta; port. Almiranta ; v a l . AdmipaAa [Admirala], Kopa6ia admipaAb'.\8-i [Korabia admiralouloui; illyr. daim. Drjèvo csclno; hongr. Kapitanyhajô; rus. Адмпралъскш корабль [Atlmiralskie korable]; turc, Qapoudana guèmt

U ! ^ 3 ] . ) — T o u t Vais seau sur

lequel est embarqué un officier qui commande une flotte, une escadre ou une division navale, est nommé : Vaisseau commandant. — « L e R o y veut faire vn règlement pour empescher cette consommation » (de la poudre brûlée pour les saluts) ; « et, pour cet effet, aussytost que vous aurez receu ce billet, assemblez les principaux officiers qui sont à Toulon, informez-vous de ce qui se passe tant à l'égard des vaisseaux commandans des flottes et escadres qu'à l'égard des vaisseaux particuliers sur les saluts, soit de toutes les places, soit des rencontres qui se font à la mer; faites-en vn mémoire exact... « Colbert à Arnold, 12 novembre 1678; Ordres du Roy, vol. XLIV, p. 562, Ms. Arch. de la Mar. — Vaisseau long. ( V . Longa navis.)—Vaisseau rond. (V. Rond.) « Comme les Vaisseaux ronds sont nécessaires à cette fin dans la nierOcéane, les galères Vaisseaux légers qui, à force de rames, font de grandes courses, dans les calmes, plus ordinaires dans la Méditerranée qu'ailleurs, le sont autant dans la mer de Levant. » Testament politique de Richelieu.— V . Espalmer, Frégate, Manœuvre, Soufflage. 2. V A I S S E A U , fr. s. m. Vase, Tonneau, Muid, etc. n A Laurens le berger, la somme de soixante quinze solz tour... pour... auoir fait habiller»(réparer)« les fustailleset Vaisseaulx cy dessus déclarés, et auoir faict tirer les cyldres et rempli lesdietz Vaisseaulx. » Fol, 44, Ms. de 1541, n° 9469-З, Bibl. nat. VA1SSEL, V A I S E L , vieux fr. s. m. (Du bas lat. Vassetlum ou Vasellum. [ V . ] ) Vaisseau, Navire. — « Et dedenz ces huictiorz, furent venu luit li \ aissel et li Baron, et Oiex lor donna bon tens. » Geoffroy de A'ille-Hardouin, Conq. de Constantinople (120З), in-fol., p . 48, lig. 20. — « Bien sachîes sil homes qui vont sur mer se il avient que il aient acun contrast » (discussion) « о leurs mariniers de geter » (faire le jet,jeter à la mer les choses qui surchargent le na­ vire) « pour mautems ou pour acun autre chose don V a i sel; la raison commande que ce soit jugié par la court de la mer, etc. » Assises de Jérusalem, chap. 4 0 . — « Là n'eurentils u (les Anglais) « pas trop grand avantage » (au commen­ cement de leur combat contre les Flamands, en 1З86); « car Flamands et arbalétriers se mirent à défense vaillamment et de grand' volonté, car le patron, messire Jean Bucq, les v admonestait. Et était lui et sa charge u (les gens de sa charge, de sa compagnie, de son obéissance) « en un gros Vaissel armé fort et dur assez pour attendre tout autre. » Froissart, Chroniq., liv. i n , chap. 53, édit. Buchon. — V . Peschalle. Vayssale, Vessel. r

V A I S S E L E T , vieux fr. s. m . (Diminutif de Vaissel. [ V . ] ) Petit navire.—« Nous ne sçeumes onques nouvelles de ces choses jusques à tant que un Vaisselet au comte de Flandres, qui eschapa d'eulzpar force, le nous dit que les galées du soudanc avoient bien gaaingné quatre vingt de nos galées qui estaient venus vers Damiete, et tuez les gens qui estaient dedans. » Joinville, Hist. de saint Louis.—« Ce pendant que leRouge conte » ( A m é d é e V I I de Savoie) « et aultres princes de larmee entendoyent a leur fait ordonnée et mectre a point, vng Vaisselet des parties ennemies et contraires se


GLOSSAIRE NAUTIQUE. mesla par entre aultres petits et menus vaisseaux lesquels p o u r la provision de la ville del'Escluse furent alez peschier e n mer et soubz ombre d'iceulx pescheurs portant poysson, si que les aultres vint arriver à l'Ecluse et cest arrivemant fait messire Henri Couppe Douhe qui ou dit Vaissel estoit e n habit dissimulez tenant faezon de peschier, se loja dedans la ville accompagniez de multitude de vielx nobles d ' A n g l e t e r r e . . . » Perrinet du P i n , C/iron. du Cnntc Rovgc, p . 498, t. 1, Hist. patr. rrionum. (Turin, 1840, in-fol.). V A I S S I A U , vieux fr. s. m. (Variante de Vaisseau.) Nav i r e . — " Là montèrent ils en mer, et furent tantôt outre; et arrivèrent à D o u v r e s , et séjournèrent là un jour pour att e n d r e leurs chevaux et leurs harnois, qu'on mit hors des Vaissiaulx. » Froissart, Chron., chap. 5 i , édit. Buchon.—11 s'agit ici des sires d'Aubigny et de Beauseault, de Maître Sim o n d'Orléans et de Pierre de Maisières,envoyés par le Roi d e France, en i 3 3 9 , pour sommer le Roi d'Angleterre, Edouard I I I , de venir lui faire hommage. V A K T O F I T C E R A R E , suéd. s. (Fakt, Quart, Garde, de l'angl.-sax. Wacian [Vakian-e], Veiller.) Officier de quart, Officier de garde. V A L , holl. s. (Même étymol. que Fald [ V . ] et Fall. [ V . ] ) D r i s s e . — V . Kardeel. V A L A N C E , esp. s. m. (Variante orthogr. de Balance. [ V . ] ) Roulis. — « Y quando buelve deValance, no ballando el Viento en cuentro en las Obras de la Nao que le baste p o r ser baja de ellas : ni donde hazer fuerça en el cuerpo de la Nao, que esta sobre el Agua por ser poco; se mueve p o r esto la nao mucho y es mala de Mar en traves. » T h . Cano, Art.p.fab.nans(1611), p. 17.—V. Porta. V A L A N C I N E , V A L E N C I N E , fr. anc. s. f. (Variante m é ridionale de Balancinc. [ V . ] , par changement du B en V , très-ordinairement dans la Gascogne comme en Espagne.) — « Ralancines ou Valancines sont cordes qui sentent pour balancer la vergue comme l'on veut, haussant l'une de ses extrémités et abbaissant l'autre. » Fournier, Inventaire ries mats dont on use sur mer (Hytlrograpliie, i643) V. Valencbine. V A L A N G 1 N , vénit. anc. s. m. (Étymol. inconn.) Contour extérieur d'une pièce courbe.—Dans un Ms. in-4", papier, du x v i siècle, intitulé Délie galère, et coté classe iv, codex 26, à la Bibliothèque de Saint-Marc (Venise), nous avons trouvé ce détail, p 6 : « Lasta da proua crta pie 7 men q" lanza pie t o a n o de Vaiangin la dita asta pie i 2 . - ( L ' é trave est haute [se redresse] de 7 pieds moins un quart; son élancement est de 10 pieds ; elle a 12 pîeds de contour e x térieur.) Une figure placée à la page 5 fait voir Y Asta de proua, et nous apprend ce que les constructeurs vénitiens du x v i siècle nommaient Vaiangin. Ce mot est écrit sous la courbure de Y Asta ou étrave, ce qui ne peut laisser aucun doute sur le sens à lui attribuer. e

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V A L E N C H I N E , fr. anc. s. f. (Variante de Valancinc. [ V . ] ) .— « Pour deux poulies de Valenchines x sols, et ce pour seruir à la grande vergue du grand mât de ladicte galeace la Réale. » Payement de la gallere l'Arbalestrière, Ms. n" 9469-3, Bibl. nat. ( t 5 3 8 ) , fol. 3g y . 0

V A L E N T I A N E , fr. s. f. On lit dans Pantagruel, liv. i v , chap. 63 : .1 Nous ne voguions que par les Valentianes , changeans de tribort en babort et de babort en tribort, quoyque on eust es voilles adioinct les bonnettes traineresses. » L e mot Valentianes nous avait embarrassé d'abord. — On peut hésiter quand on se trouve en présence des mots techniques employés par Rabelais! — Nous avions pensé que

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c'est des Balancines que le curé de Meudon avait voulu parler, peu soucieux du sens que pouvait présenter cette locution : « Voguer par les Balancines. » Nous avons examiné de nouveau le chapitre contenant le passage qu'on vient de l i r e , et nous croyons avoir enlin saisi le sens des paroles de l'auteur de Pantagruel. Ces mots : « L e vent nous faillit, et feut calme en mer, » nous ont éclairé. La nef ne peut avancer, elle s'agite sur elle-même, elle roule sur place; et c'est ce que veut dire : « Nous ne voguions que par les Valentianes. » Valcnliane est une francisation de l'esp. Valancc ( V . ) . « Voguer par les Valentianes » est une mauvaise locution. Quand on roule sur place, on ne vogue guère, on ne navigue pas. e

1. V A L E T , fr. s. m. ( A u x n i siècle : Varlct, Valet, avait le sens eY Enfant. L e Normand W a c e , à propos d'un fait relatif au passage de Guillaume le Conquérant en Angleterre, dit : » Quer jo 01 dire à mon père, Bien m'en sovint, mais Varlet ère... »

[Mais j'ai oui dire à mon p è r e , et j e m'en souviens b i e n , quoique j e fusse enfant...]. Jeune garçon, Enfant, Mousse , Petit garçon, Petit laquais, Page, tous ces mots-là ont été synonymes, et ont nommé un jeune homme au service de quelqu'un. Des étymologies proposées par Ménage et ses continuateurs, aucune n'est admissible. Valet vient sans difficulté de l'angl.-sax. IVeal, ou IVeal/i, qui désigne le Serviteur. On voit très-bien comment Puer, ayant signifié à la fois Enfant et Serviteur, par imitation, un mot fait de l'angl.-sax. IVeal signifia bientôt Enfant. [ L a t . Famulus, Puer.]) Les ordonnances de Louis X I V réglèrent le nombre de Valets que pouvait avoir chaque officier. Ce nombre, qui étonnera sans doute un peu le lecteur, était en rapport avec les idées de grandeur et de faste qui alors étaient celles de la France entière. L'ordonnance de 1689 régla (titre m , art. I ), en ce qui touchait les Valets « passés à chaque officier sur les vaisseaux, » que le Vice-amiral aurait tel nombre de Valets qu'il estimerait <• nécessaire à son service, Sa Majesté s'en remettant à lui, à cause de la dignité de son emploi. » L e lieutenant général put en avoir 12; l'intendant embarqué : 1 0 ; le chef d'escadre : 8 ; le commissaire général : 4 ; le commissaire : 2 ; le capitaine de vaisseau commandant : 6 ; le capitaine de vaisseau en second : 2 ; le major : 2 ; l'aide-major : 1; et tous les autres officiers, chacun un. Ces Valets devaient être âgés d'au moins vingt ans; ils recevaient une paye de neuf livres par mois, et une ration journalière de matelot. Aucun article de l'Ordonnance n'établit qu'en 1689 les Valets fussent rangés parmi les forces vives du vaisseau. On avait eu longtemps le tort d'inscrire sur les rôles d'équipages ces hommes, qui, n'étant point marins, ne pouvaient être d'aucune utilité pour la manœuvre des voiles et pour le service de l'artillerie; il y avait eu de fréquentes réclamations contre cet abus, et nous trouvons dans une lettre de Du Qnesne à Seignelay (8-24 oct. 1681, S c i o - M i l o ) : « . . . Comme aussy, Monseigneur, de ne plus faire passer les Valets des officiers dans le nombre des équipages ; en vérité, cela est contre le serv i c e ; il y a longtemps que cela devrait être aboly. — L'Ordonnance du a5 mars 1765, qui, tit. LIX, liv. ix, m o difia celle de 1689, dit expressément, art. 756 : 1 Les Valets des officiers auront au moins vingt ans, et ils ne feront point partie dans l'équipage. » L'art. 752 dit : - Lesoff. généraux, capitaines et autres officiers commandants embarqueront tel nombre de valets qu'ils voudront pour leur service, et Sa Majesté ne leur passera rien pour cet objet, non plus que ER

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pour le trompette ( V . ) aux offic. généraux, la subsistance et les gages desdits valets et trompette se trouvant compris dans le traitement desdits commandants. » Quant aux officiers embarqués qui ne commandaient point, l'Ordonnance accordait au lient, général 5 Valets; /, au chef d'escadre; aux capit. de vaiss. et capit. de frégate, 2 ; et un à chacun des officiers subalternes. L'intendant de l'armée pouvait en avoir 4, le commiss. général : 3, le commiss. ordinaire : 2, le sous-commiss. et l'ingénieur constructeur : 1. L'écrivain, l'aumônier, le chirurgien major, non plus que les gardes marines, n'avaient point de Valets ; mais ils pouvaient prendre des mousses ou garçons du bord pourleurservice. L'art. 758 défendait aux officiers de se servir, de quelque manière que ce fût, « des gens du bord pour Valets. >>— Aujourd'hui les domestiques (on n'ose plus nommer Valets ces serviteurs, de peur de blesser leur dignité d'hommes; la révolution, en 1793, en avait fait des Obligeants; l'usage en a fait des familiers de la maison, Domestici; et ils acceptent aujourd'hui un titre que portèrent jadis, à la cour et chez les grands, les hommes les plus éminents par la naissance, le rang, la valeur personnelle et les talents) ; aujourd'hui les domestiques sont infiniment moins nombreux qu'ils n'étaient autrefois, et même en 1814, où l'Ordonnance du 1 juillet prescrivait (art. 20, tit. i ) à chacun des officiers, au commis aux revues, et au chirurgien major, d'embarquer un domestique, âgé d'au moins dix-huit ans. L'Ordonnance du 11 oct. i836 a réduit à 6 le nombre des domestiques pour les vaisseaux de tous rangs et les frégates de i rang, et à 5 et à 4 pour tous les autres bâtiments : sur ce nombre, l'officier commandant a 2 serviteurs, le commandant en second : 1, l'état-major : 2, les élèves : 1. L'Officier général embarqué en a 3. Les domestiques desamiraux et des commandants ne sont point payés par l'État; ils ne reçoivent qu'une ration de matelot; les autres, outre cette ration, reçoivent 3o ou 40 fr. par mois. Dans le combat, les domestiques aident au passage des poudres ; dans la navigation, ils ne sont tenus à aucun service de matelot ou d'artilleur. — V . Maistre Valet, Maître Valet, Tau.i'<z<;. e r

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2. V A L E T , fr. s. m. Nom donné à la bourre du canon ou de la caronade. Cette bourre est faite d'un paquet de vieille étoupe, ou de vieux fils de caret. Il est bien évident que ce mot et le précédent n'ont aucun rapport étymologique. Celui dont nous nous occupons en ce moment est corrompu de Vadeau (V.) ou Vade/, qui a fait Vadet, d'où Valet, par une de ces homonymies que nous avons eu plus d'une occasion de signaler dans le présent Glossaire. L'angl. appelle Wad, le Valet; l'ail, le nomme Vorschlag ou Pfrapf, le holl. Prop, le dan. Forladning, le suéd. Fôrladdning, le rus. flbiMb (Pije), le turc, Qerqentl ( ^ J j i j s ) . V A L I Z A , esp. s. f. (Du fr. : ) Balise. — L e bas bret. vulg. dit Valis dans le même sens. L e mot celto-breton signifiant Marque, signe de reconnaissance, est Ardamez. — V . Baliza. V A L L E N , holl. v . ( L e même que l'allemand Fallan. [ V . ] ) Baisser. — « Her ly valt, L e flot tombe, L a mer baisse. V A L V E , angl. s. (Du lat. Vahula, Petite porte, Valvule.) Clapet de pompe (V. Clapper.) — L e géno. dit Vatvola dans le même sens. V A N , angl. s. (Noah Webster pense que Van est le radical dont furent formés les mots français : Avant, Avancer, et les mots anglais : Advance, Advantage. Il le rapporte au lat. Venio. Nous ne saurions nous ranger à cette opinion du savant auteur du Dictionary of the engllsh language [1832]. Le radical d'Avant est, à n'en pas douter, le lat. Ab ante ou

Abante pour Ante, qu'on lit dans deux inscriptions mentionnées par Facciolali. Que Van soit une corruption de Avant, c'est ce que nous ne croyons pas plus que nous ne sommes disposé à croire qu'il est une transcription du gr. Bccv, part, de Bocivw, je Marche, quoique l'idée de Marcher, et celle d ' A vant-garde [qui marche en avant], ne soient pas étrangères l'une à l'autre. Van ne nous paraît pas être autre chose qu'une abréviation de Vanguard, fait, comme l'ital. et l'esp. Vanguardia, comme le port. Vanguarda, du fr. : ) Avantgarde. V A N EEN BANK A F I I O U D E N , holl. v. a. (Mot à mot : D'un banc arriver, s'éloigner) (V. Afhouden); A'AN E E N B A N K BU1MTE G E E V E N (mot à mot : D'un banc donner [au navire] l'espace, le large). — (Geeven, du sax. G a n [ e ] , Aller, Marcher.) Faire honneur à un banc, à un écueil. — Van een se/dp af.stecben. (Afsteeken, de l'angl.-sax. Stingan[e], Piquer; et d'Af, préf. de la séparation.) Déborder,Pousser au large. — V . Abstechen. V A N Ü , dan. s. (De l'angl.-sax Woctcr :) Eau, M a r é e . V A N D A , esp. s. f. (Pour Banda.) Bande, C o t é . — « E s esta ysla de Santa Ysabel leste oste» (est et ouest) » con la ciudad de Trupillo a ocho grados a la vanda del sur, y mili y setecientas leguas de Lima, según los pilotos nos decian, aunque creo que se engañaron. » Relación breue del viage que hizo Aluaro de Mendâna (1567); Ms. x v i siècle, Bibl. nat. n" i 5 8 i , Saint-Germain. — V . A r r i a r , A la vanda, Banda, Braza, Cargar, En vanda, Foque, Guiñada, Y r a la Vanda. e

V A N D E R A , esp. s. f. (Variante orthogr. de Bandera. [ V . ] ) — « Tendieron Vandera blanca de parlamentar. » Vander Hammen, Don Juan de Austria (Madrid, 1627); Capitulation de Famagouste, p. i 6 3 . — « Y descubriendo el estrecho, Dios sabe el contento y alegría que todos tuvimos este dia, echamos nuestras Vanderas, disparamos pieças, dando muchas gracias a dios por la merced tan grande que nos hizo. » P. 3o bis, Relación de los capitanes Nodales ; Madrid, 1621. V A N D E R O L A , esp. s. f. (Pour Banderola, de Bandera. [ V . ] ) Banderole, Flamme. — « . . . Lleven tolas Vanderolas verdes en la punta de la pena... Con Vanderolas azules en el garces... Con Vanderolas amarillas » (jaunes) « en las ostas... con Vanderolas blancas encima del fanal o insignia de la popa. » Vander Hammen, Don Juan de Austria (bataille de Lepante), p . 170. V A N D F Y L D 1 N G S P L A D S , dan. s. (De Plads, dont l ' o rigine est la même que Place [ V . ] ; et île Vandfylding, action de remplir d'eau , mot composé de Vand [ V . ] et de Fylde , Emplir [angl.-sax. Fyllan; isl. Fylld\.) Aiguade ; lieu où l'on peut s'approvisionner d'eau. V A N D O L A , esp. s. f. (Pour Bandola, par la substitution ordinaire du b au v.) Mâture faite avec les mâts de rechange, quand on a été démâté par un coup de vent ou par les b o u lets de l'ennemi. Fernandez, dans sa Pratica de maniobras (Séville, 1732), a un chapitre (p. i 5 5 ) intitulé : Modo de armar una Vandola quando se desarbola el palo mayor. V A N E , angl. s. (Peut-être de l'angl.-sax. Wandrian Errer, Aller çà et là.) Girouette.

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V A N G L Y N , holl. s. (Même étymol. que l'ail. Fanglien. [ V . ] ) Amarre ou Bosse de la chaloupe , du canot, de l'embarcation qu'un navire a à la traîne. V A N G U A R D A , p o r t . ; V A N G U A R D I A , ¡tal. géno esp. s. f. (Du fr. : ) Avant-garde. — « Andrea Doria con cincuenta et quatro galères vaya en la Vanguardia. «Vander Hammen, Don Juan d'Austria (Madrid, 1627), p . 170. — C e n'est point du


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . g r a n d Andi'é d'Oria qu'il s'agitici, mais de Jean-André ; car c'est la bataille de Lépante (1.571) que raconte l'historien d e don Juan d'Autriche. La première escadre ou avantg a r d e de la flotte chrétienne pendant la inarche devint la c o r n e droite dans l'ordre de bataille; elle était composée de la galère de Jean-André d'Oria, à laquelle avaient été jointes 7 galères de Naples, 2 de Savoie, 10 de Gènes à la solde du R o i d'Espagne, 2 de Nicolas d'Oria, 2 du pape, 4 de Sicile, et 26 de Venise. (V. le chap. de LÉPANTE, p. i i 3 - 2 o 4 , t. h d e nos Soirées du gaillard d'arrière; Paris, 1840, i n - 8 \ ) — « L o stuolo ( V . ) primo, che Vanguardia si chiama solca il mare auantiil rimanente dell' armata un mezo miglio con 12 vascelli in tréfile diuisi, a quattro per ciascheduna... » Filip. Pigafetta, Ordin. dell' Armata di Spagna (l'invincible A r mada, i 5 8 8 ) , p . 1.— « Precedeua alla Vanguardia la Galera d e l capitan del golfo Barbaro, assista da esso, e diretta dal. N . H . sier Agostin Marcello. » Lettera di ragguaglio de progressi e vittoria, etc. ; Venetia, in-4", i6. >7. r

V A N N U S . V . Vanus. V A N O , ital. anc. s. m. (Du bas lat. Vanus. [ V . ] ) (Proprement : V i d e ; ainsi dans les Aggiunta dont Giustiniano Martinioni fit suivre [ i 6 6 3 ] la Venetia citta nobilissima de Francesco Sansovino [ i 5 8 o ] , on lit, p. 348 : « Nel Vano sopra la prima finestra, e il cornicione del solfito, è posto di mano di Tiburtio Bolognese la presa di Cattaro, fatta l'anno 1378, etc.; » et plus bas : « Nelle Vani seguenti da Imesta parte, sono andate à male le pitture, etc. ») Dunette, Étage du château d'arrière. — « I l primo Vano » (du Galion o u de la nef, au x v i siècle) « vuol esser la duodecima parte, ò al più la vndecima della lunghezza della naue per il vento da rota a rota. ( V . ) Il secondo Vano per ogni passo c h e questo primo Vano è lungo, vuole piedi tre, il terzo V a n o piedi 4. » Bartol. Crescendo, Nantie. Medit. (1607, i n - 4 " ) , p. 69, et non 60, comme on l'a imprimé fautivem e n t , p. 364, t. 11 de notre Arch. nav. Les trois Vani, dunettes ou étages, superposés et en retraite l'un au-dessus d e l'autre, composaient le château d'arrière. On voit trèsbien cette construction dans le navire que nous avons publié, p. 366, t. 11 de notre Arch. nav., et que nous reproduisons ici, p. i o 5 4 . — V . Baunus.

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muni... » (V.) Stat. vénit. de 1255,çhap. 1". — « Decernimus quod patroni » (les maîtres, propriétaires) « navium in pope navis possint facerc cameralas sub Vauno et etiam sub coredorio... >> Même stat., chap. 26. — « Decerninius quod nulla navis habere debeat alias camaras, nisi illas q. suiit in pope nains sub eius Vano. Et alterum Vanum sub edréetorio q. ad instatos » ( V . Instatus) « porte excepta vna camarella q. habere debeat ab arbore di medio inter instatos vsq. ad portam de superiori castello ad utilitatem de velis. » Ordinam. 1229, prima die mensis j u n i i ; p. .',2, Capitolo dei naviganti, Ms. ( x v siècle), clas. i v , cod. 36g ; Bibl. de Saint-Marc.—V. Bannus, Snpcrbaunum, Stantus, V a n o . e

V A O , port. esp. s. m. (Variante orthogr. de Bao. [ V . ] ) Bail.—« Siendo conveniente que tenga dos bocas de largo « (étant convenable que le mât d'artimon soit long deux fois comme le navire est large au bouchain) •> respeto que a de tener sa carlinga en los Vaos de lanao y no è la cubierta, porque de otra manera darà mucho trabajo a las obras de arriba » (les oeuvres hautes). T h . Cano, Arte para fabricant, naos (1611), p . 26. — Manque au Dire, marit. espan., 1 B3 1. — Vao grande, Vao mestre, Maître bail.

V A P E U R , fr. s. m. Par ellipse, pour : Bateau, Bâtiment ou Navire à vapeur. On dit : « L e Vapeur le Cuvicr est aux Dardanelles » (1847), au lieu de : « La corvette à Vapeur le Cuvicr, etc. » C'est par la même figure qu'on dit un Troisponts pour un vaisseau à trois ponts. Les marins qui ont dit les premiers : Un trois-ponts, un Vapeur, n'ont pas songé ,i faire un trope, assurément; ils ont voulu seulement être brefs. Les Italiens disent par la même, raison : 11 l'apure, les Espagnols et les Portugais cl Vapôr, et les Anglais tbc Steamer.—Nous n'avons point à nous occuper de la marine à Vapeur, dont l'enfance, trop voisine de nous, et les premiers développements n'appartiennent pas encore à l'archéologie ; mais nous devons rappeler qu'un premier essai de navigation au moyen de l'eau bouillante eut lieu à Barcelone le 17 juin i543, en présence de grands personnages délégués par l'empereur Charles-Quint et par son fils Philippe. L'inventeur delà machine que faisait mouvoir l'eau en ébtillition était un certain Rlasco de Garay, capitaine de navire espagnol. Eu quoi consistait cette machine? On ne le sut pas ; Garay ne voulut point la laisser voir : tout ce qu'on vit, V A N S . — « L'armée du T u r c estant, tant au port que d e c'est que deux roues, appliquées aux côtés du navire, fonchors, de seize à dix-huit gallées, de soixante ou soixantetionnaient comme des rames, et qu'une grande chaudière d i x galliotes, de dix-huit ou vingt Vans, de seize à vingt barques petites, comme pour porter chevaulz et fustes. » pleine d'eau bouillante faisait partie de l'appareil voilé, que D o n Martène, t. i , Anecd. Prise de Constantinople, ann. les commissaires ne purent examiner. Ce fut à un bâtiment de 1^53 , col. 1820. — Les Bénédictins ont rapproché le mot 200 tonneaux, la Trirdtad de Collioure, commandée par Vans de Vachcta ( V . ) , en se demandant si ces deux termes Pedro de Scarza, que Blasco de Garay appliqua son svsavaient quelque rapport entre eux. Vans est une faute tème. La commission constata que la Trinitad, munie dé d'impression ou une mauvaise leçon de manuscrit ; c'est l'appareil nouveau, virait de bord deux fois plus vile qu'une Naus (Nefs) qu'il faut lire bien évidemment. L'armée turque galère ordinaire entraînée par ses longues rames. Quant à la était composée de 18 galères, 60 ou 70 galiotes, 18 ou 20 marche du navire, on reconnut qu'elle était au moins d'une nefs ou vaisseaux ronds, etc. Cela ne fait pas de difficulté. lieue à l'heure. Les circonstances politiques empêchèrent Charles-Quint de donner toute l'attention qu'elle reclamait à V A N T , dan. suéd. s. (Forme de JVand ou Want. [ V . ] ) l'invention de Blasco de Garay, qui ne trouva d'ailleurs Hauban.—Vant-hlode, dan.; Van hlot, suéd. s. Pomme g o u contre lui que le trésorier Ràvago. L'empereur se montra j é e et cochée.—V. Klode, Klot. cependant juste et magnifique; il lit rembourser à Garay les V A N T I C U O R E , ital. s. m. Contre-étambot. Neuman frais de ses expériences, lui donna une gratification dé (1800). Strafico ne donne point ce terme. 200,000 maravédis, et, entre autres grâces, le promut à un V A N U S , V A N N U S , bas lat. s. m. (De l'adj. lat. Vanus, grade plus élevé que celui dont il était pourvu. Ces faits résultent des pièces conservées aux archives de Simancas, V i d e . ) Chambre à la poupe. — « Statuentes statuimus quod patroni navium debeant dare naves suas bene corzatas » parmi les papiers du ministère de la guerre, et les papiers ( V . Corzatd] « et calcatas de foris » ( V . Calcare) <• et paredos - d'État, pour l'année i543. Feu le savant Don M . F. de Navar(V. Paredus) « et ambas cohoperturas (V.) et Vanum et Su- rette a publié, à la suite de son introduction aux Relations pervanum (V.) et corredorium (V.) et andicta ( V . ) et scher- des voyages de Christophe Colomb, une note (la note 6) dans e

e r


1526

GLOSSAIRE NAUTIQUE.

laquelle se trouve l'analyse, par Don Thomas Gonzalez, des documents de SImancas relatifs à Blasco de Garay.—« S il s'agit de bâtiments à Vapeur, en moyenne les nôtres sont inférieurs à ceux des Anglais, non pas pour les coques, — il y a une movenne d'égalité,—mais pour les machines. La cause de cette infériorité provient de toutes les facilités, de toutes les ressources que présente l'Angleterre pour les travaux de fer. Les matières premières, principalement le fer et le charbon, y abondent, et y coûtent moins cher qu'en France- et les ouvriers qui emploient ces matières sont plus exercés et plus aptes que les nôtres, parce qu'en Angleterre on construit trois fois plus de machines qu'en France. Malgré cette cause d'infériorité dont on nous fait si injustement un crime, nous avons certains Vapeurs qui égalent, s'ils ne surpassent ceux des Anglais. » Clément de la Roncière-le-Noury (Lieutenant de vaisseau de i classe), La marine et l'enquête parlementaire (Revue des Deux Mondes, 15 décembre 184g). r e

V A P O R , port. s. m. Bâtiment à vapeur; ou simplement : Vapeur. — « Portaria, nomeando commandante do Vapôr Terceira, para quando esse armar... o Segundo tenente d'Armada, Feliciano Antonio Marques Pereira. « 3i janvier i 8 4 3 . V A R , isl. s. n. Commotion communiquée à l'eau de la mer par le choc de la rame. V A R A , esp. (Étymol. incert.; peut-être de Varar; être corrupt. de Parai.)—V. Parai, Varar. V A R A D A , esp. s. f. (De Varar.)

peut-

Échouement.

V A R A D E R O , esp. s. m. (De Varar.) Échouage; Savate de l'ancre. Nous ne savons quelles parties de la construction M . Berbiugger, dans son Dict. fr.-esp.—esp.-fr. (i83g) a voulu désigner par ces mots singulièrement vagues : a Varaderos, Planches en dehors des bordages. >» V A B A D O U R O , port. s. m. Échouage, Plage sur (laquelle on tire les petits navires au sec. V A R A M E N T , cat. anc. s. m. (De Varar. [V.]) Action de lancer un navire; Lancement. — « Les qttantitats e salaris infraseguents foren donats e pagats al mariners qui Iauoraren en lo Varament de la dita galea. » Fol. 61 v ° , Livre des dépenses faites pour l'armement de la galère le Saint-Thomas (mai 1406), Ms. Bibl. de la Mar., n° g38-3. — « Les niessions » (dépenses) « infraseguentes foren fêtes per en But Bonshoms Porter per mans dells diputats en menjar e beure» (pour le manger et pour le boire), « lo jorn del V a rament de la galea. « l d . , fol. 7 6 v " . — V . S e u , 2 . Taula. e

V A R A N G U E , fr. s. f. Écrit quelquefois, au x v u siècle ; Varangle (V. Construction des galères, Ms. n" 2961, Bibl. de la M a r . ) , et au xvi% Varengue. (V. Genou.) (Étymologie incertaine. Peut-être du bas bret. Gwarek [Gouarek], A r cade, Cintre. Gwpxeka pu faire Varangue, comme l'ail. ïVardcn a fait Garder. Ce qui nous porte à supposer que Gwarek est le mot que nos charpentiers auraient corrompu en Varangue, c'est que les Bas-Bretons appellent la Varangue : Kambou, et que ce terme a pour radical Kamm, Courbé, Arqué. La Varangue est en effet une pièce de bois arquée, cintrée, courbe.) ( G r . anc. XÉXEucua ; gr. vulg. K O Û T U E Ç ; ital. Madicre, Matera; géno. Majoe; cors. Veringola; esp. Varenga; cat. Estamenare; provenç. langued. Madié; basq. litt. Zupea; bret. vulg. Vèranq ; angl. Floortimber; rus. Cj).iopmmi6epei> [Flortimmberss] ; ail. Bauclistùck [proprement : Pièce du ventre (Bauch)]; holl. Buikstuk, kVloer-wrang [on voit ici fVrang qui a exactement la

signification de Varangue ; mais fVrang est sans analogue dans le holl. et l'angl.-sax. ; il est donc plutôt fait de V a rangue que radical de ce terme]; dan. Bundstok [pièce du fond. Btind, Fond du n a v i r e ] ; suéd. Bottenstock [même sens et même composition que Bundstok. Bottcn, comme Bund, vient de l'angl.-sax. Botcn, F o n d ; Stok; de l'angl.-sax. Stoc, T r o n c , Branche, Solive]; port. Caverna; p o l . Buchta [BouktaJ ; mal. Gading gading\)

; madék. Ta-

lavi.) Pièce de bois courbe, q u i , par son milieu, se fixe sur la quille, et sert de base aux allonges ( V . ) dont se compose le couple. (V.) L'ensemble des Varangues forme le squelette du fond du navire. Celles du milieu ont un peu la figure de la base d'un U ; celles de l'avant ressemblent à un V . Ces dernières sont ce qu'on appelle les Varangues acculées (Vénit. Menale; angl. Rising floor); les premières sont nommées Varangues plates (Vénit. Plana, Forcamo di fonda; angl. Fiat floor). — « J'ai veu les observations qui ont esté faites par le conseil de construction sur le modèle de règlement que. j e vous ay enuoyé pour la téorie des constructions, et j e ne les ay pas trouué fort vtiles ni fort considérables; il me semble mesme qu'il n'a pas esté parlé de ce qu'il y a de principal dans ce modèle, qui regarde la conduite des fonds des vaisseaux et les proportions des Varangues de fonds, Varangues acculées et fourcats; et comme dans l'examen que j ' a i fait de ce modèle auec M . Du Quesne nous avons trouvé ces proportions fort difficiles à terminer [sic, pour : déterminer), il faut que vous vous donniez auec les charpentiers et officiers du port vnc application particulière à ce point, et que vous fassiez en sorte d'expliquer si clairement les proportions de chacune des parties qui forment le fonds des vaisseaux, qu'un charpentier qui n'en auroit jamais basty soit en estât, en suivant ce règlement, d'en bastir un tout entier, aussi bon de voile qu'aucun que Sa Maj. ayt à présent. » Seignelay à Demuyn, 6 janv. 1679; Ordres du Roy, v o l . n ° xlvii, p . 10, Arch. de la Mar. 1. V A R A R , cat. anc. esp. ital. malt. v . a. (Étymologie inconnue.) Lancer un navire, le mettre à l'eau. — <• Item, diuenders » (vendredi, dics Veneris) « a xiiij del dit mes de maig foren donats et pagats per guardar vna njt e vn dia la dita galera en la mar a puix que son Varada, an Anthoni Gallipol, an Burnier, an L o p , an Ramon Pere, an Johan de les Patres, ço es a cascun quatre sols que muntan j lbr. » Fol. 53 v°, Livre des dépenses faites pour l'armement de la galère le Saint-Thomas (mai 1406), Ms Bibl. de la M a r . , n° g 3 8 - 3 . — « Les despeses infraseguents foren fêtes en Varar la dita galea, la qualseVara o comença Varar diruertes » (mardi, dies Martis) •< a xij del dit mes de maig del dit an. m. cccc. v j . » I d . , foi. 58. — V . 2. Taula, Vaso. a. V A R A R , esp.; V A R A R E M S E C C O , port. v. a. T o u cher, Échouer, Faire échouer. — « E no outro dia em tornando pera Cepta, quanto podia ser huma milha apartados donde partirom, toparom com duas zavras de pescadores, os quaes vendo vista dos contrarios, vogârao pera terra, e os nossos tras elles, e os Mouros quizerao A'arar sus navios, mas Benito Fernandes poz as pôpas dos seus em terra, e começâraS tirar-Ihes aas beestas... » Citron, do Coude D. Pedro, chap. 4 8 . — « A o ëtrar deste porto emtron Botafogo » (le navire le Boutcfeu) « diànte, e a caraualha que vinha logo atrras varou em sequo » '(sic) « ha' quall socoremos muyto rigamente com bâtes dos nauios e asi com a barqua que aquj tem Duarte de Melo elle acudio e com e s c o ras ( V . ) : e outros remedios depoys de ser agoua chea amais de mea noyte saio a nao asalluamèto o quai pareceo a estes


GLOSSAIRE NAUTIQUE. p i l o t o s que pela muyta presterà he diligëcya corn que foy socorrida sena çoçobrou » ( V . Çoçobrar) « a quali nao. » Rapport de Duartc de Lemos au roi Don Manocl (3o sept e m b r e i 5 o 8 ) . — V . Dar em secco, Surgir. 3. V A R A R , port. esp. v. a. T i r e r un navire au sec sur le r i v a g e . — n . . . ï o d a s » (gales) « se deuein logo Uarar, cubrir e conseruar muy bem no lugar que parecer mais conueniente para isso, e a artilharia, e todas as mais muniçoès e aparelhos se recolhar no almazem... » Luis de Oxeda, Commentario, etc., M s . du commencement du x v n siècle / B i b l . nat., Supplément fr., 940), fol. 79, lig. 3. e

4. V A R A R , port. v . a. Passer. — « O navio Varou por cima do arrecife » (le navire passa sur la tète du récif, franchit le récif). F. Mendes, chap. 6 1 . — Varar a barra, rio, etc., Passer loin d'une barre, d'une rivière.—V. Rumo. 5. V A R A R , vénit. anc. v . a. Aller, Naviguer. — « Questo pera lo amaistramento de far una galea del sesto de romania, cioè de la Tana, et de tutte le cose pertinente a la dita galea, inlina che Vara cum vele. » Fabbrica di galere,, traité du x v siècle, publié p . 6-3o, t. 11 de notre Arch. nav. e

V A R A R E , bas lat. ital. napol.géno. v . a. (Etymologie inconnue. Nous ne supposons pas que Varare, qui appartient seulement aux langues du bassin de la Méditerranée, ait un rapport d'origine avec l'angl.-sax. IFaraiS, [Faroti, signifiant Rivage.) Lancer, Mettre à l'eau, en parlant d'un navire. — « I l Varare i vascelli (Galee, Galeazze, ò Galeoni, che si siano) altro non è , che il movergli dal luogo, in che sono stati fabricati, per metter gli in tanto fondo di mare, che basti a farli navigabili. » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 83. — « Débet dicta navis in mari Vârari ad meum risicum et fortunam de omni casu. » Acte da 4 avril 1248, Ms. A r c h . des not. de Gènes. — « Nichilominus, dicta galea in qua contrafactum fuerit vel non o b servatum ut supra » (en ce qui touche aux préliminaires de la construction, et aux dimensions à donner à la galère) « non possit nec debeat Varari... Si tamen antequam ipsa galea Varata fuerit in mari... » Stat. géno. du 22 janv. t333, p . 25 de \'Imposicio officii gazarle, Ms. Bibl. Dépôt de la M a r . — « Item, tractant et ordinant quod dicte galee non possint Varari de schario, » ( V . Scharium) « nisi primo patronus cujuslibet galearum ipsarum caverit » (n'ait donné caution ou garantie) « dicto officio dictorum octo » (les huit Génois chargés de tout ce qui regardait le commerce et la navigation) « de libris mille Januinorum... » P . 37, même Ms. — « Ceterum placet nobis et volumns tum deliberatione et auctoritatibus pradictis quod postquam nauis predicla construenda, perfecta et constructa fuerit munis dicte civitatis in tali sui parte rumpatur per quam nauis ipsa Varari valeat intra mare. Hoc adictto quod supra redilicatione fracture dicti muri mercatore? ipsi concorditer convenient cum sindicis et Consilio civitatis eiusdem supra eius muri fractione dum locus varationis ipsius nauis aduenit... •> Traité manusc. entre Pierre de Beauveau, lieutenant général de Provence et de Forcalq., et T h . Grimaldi, Sistre Lomelini, Clem. de Ferro, et A n d . Grimani, marchands de Gènes, sur le déchargement, dépècement, etc., d'une nef que lesdits marchands avaient amenée à Toulon. Cette nef étant mauvaise, le lieutenant général permettait qu'on la démolît, et qu'on en construisît une nouvelle sur la place, devant la citadelle. Pour la lancer il fallait faire une trouée au mur d'enceinte, et Pierre de Beauveau le permettait, à charge de réparation.— Arch. de la commune de Toulon. - - V . Argano, Ascosa, Cohoperta, L e t t o , Paranco, Vasus.

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V A R A T R O , bas lat. s. f. (De Varare. [ V . ] ) Mise à l'eau, Lancement du navire. — V . Varatimi. V A R A T U M ou V A R A T U S , bas lat. s. n. ou m. (De l'arare. [ V . ] ) Lancement, Mise à l'eau du navire.—« Item, qtnlibet dictarum navium débet habere agumenas triginta de tribus cantariis et dimidio ad minus » ^du poids de 527 liv. au moins) « pro qualibet, que sint nove, ad Varatimi navis. » Contrat d'affrét. conclu entre saint Louis et Gcncs ( 1 2 4 6 ) ; Recueil de pièces histor. manusc., Bibl. nat., publiés par M . Champollion-Figeac, t. n , p. 53, Docum. inéd. '1843 . — V . Varatio. V A R C A , bas lat. s. f. (Pour Barca.) Barque. — « Et non debent apprebendere aliquid nec guardianus de duana, nec eu ratures, nec illi qui cimi Varca servavit. » Lettre de Saladin, citée par 1). Carpentier. V A R C H E T T A , bas lat. s. f. ( P o u r Vachctta [\.], comme l'ont fait très-bien remarquer les Bénédictins, col. 141/,, t. v i , Glossariam, e t c . ) — « 3g galeas, 10 Varchettas, et 4 naves, festinanter preparavi faciunt. » Chroniq. de Dandolo, ap. Muratori, t. x u , col- 366. V A R C O N E , esp. s. m. (Variante de Barcon. barque. — V . Caravela.

[ V . ] ) Grande

1. V A R E A , vénit. anconit. anc. s. f. (Pour Avaria. [ V . ] ) Avarie , Dépense extraordinaire, Contribution pour les avaries qu'a faites un navire. — « E li chorriedj, arnesi , e barche » (embarcations; chaloupe cl canot) « e arme de nave vadaestra a pericolo de la nave i esse altro ne advenisse, non sia tenuto de ciò fare Varca.» Slut. d'Ancóne, i 3 g 7 ; rubr. 46. — V . Gabiera. 2. V A R E A , vénit. s. f. (? Du slave Bepxr,[Vcr-h], Sommet, Cime, Pointe.) T o n du mat, Flèche de là proue du navire latin. Stratico (1814). V A R E C H , fr. s. m. (Variante orthogr. de IVarcc [ V . ] et IVarcch. [V.]) (L'étymologie de ce mot est restée jusqu'ici douteuse. Du Gange le fait venir du sax. I>ra?c, qui, selon lui, signifierait : « T o r d u , Abandonné, Malheureux, Exilé.» Sur cela d'abord, une observation. Bosworlli, dans son Anglo-saxon diction. [ i 8 3 8 ] donne à hraec, d'après d'excellentes autorités, les significations de : « T r a v a i l pénible, Fatigue, Souffrance, Force d'àme, Audace; » et en cela il est d'accord avec Rask et Mùller, qui, dans le Lexicon island.lat.-dani. [1814], font l'rek [Thrch] synonymes des mots latins:» Gravis labor, Molestia, Tolerantia, Rohtir animi. » Quel rapport I>raec ou I>rek pourrait-il avoir avec Varech ? Probablement aucun; et nous nous étonnons que Webster, à l'art. fVrcck de son très-estimable dictionnaire, ait rapproché ce mot du sax. l>ra?c, qu'il confond d'ailleurs avec VArac, car il lui donne les sens de : Malheureux, Exilé, Bannissement, Etranger, qui appartiennent à Wraec et non à hra-c. IVrœc serait-il le mot dont on a fait Varech ? Quand on voit, dans les documents des x m et x i v siècles, les formes fVrcç\y.}, Vcrec[\.], Wrccum [ V . ] , Vercsc [ V . ] , on serait tenté de le croire. Mais le sens nous paraît repousser un tel rapprochement. Ces documents cl d'autres plus anciens définissent toujours le Varech « tout ce que la mer rejette, m Or comment allier ensemble les idées d'Exil ou de Malheur avec celles de rejet ? Pour que les choses rejetées par la mer, comme poissons, ambre, plantes marines, et tous les autres produits naturels de l'Océan, eussent été appelées d'un nom issu de la racine qui a fait les mots : fp'rac, ÌVraciau, IVrœc, IVrccca, Wrœcnian, etc., il faudrait que la première application faite du mot IVrac ou IVrœc l'eut été au malheur qui suit le naufrage, et, par une extension e

c


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naturelle, aux débris provenant de ce naufrage. Or, rien ne démontre que les choses se soient passées ainsi. Tous les textes que nous ont fait connaître Du Cange et Dom Carpehtier s'accordent pour désigner par le mot Varech les choses que la mer jette sur son rivage, et non le navire qui s'y brise. (V. nos art. Varré, où le naufrage [ffeurtage, Bris] est distingué du Varech; Verec, qui définit tres-bien la chose nommée ; Verecum, Varesc, où se lit une définition trèspositive du Varech; Vcrct, fVarcch, si rapproché de Varech, et qui compléterait les autres définitions du mot, si elles étaient encore incertaines; JVree, qui contient une définition précise.) Un seul texte ancien parle du naufrage et du navire brisé appelé fVrec [ V . PVrcccum]; ce texte est du x m siècle, et sa date, qui est celle de la plupart des autres, lui donne un grand poids dans la discussion, nous le reconnaissons ; mais, au x n siècle, nous voyons Warcc avoir le sens de Jactus maris, et nous pouvons croire que c'était le sens primitif. Au reste, pour s'attacher si obstinément à JVrœc, il faudrait que les langues antiques du Nord ne présentassent aucun mot exprimant l'idée générale de chose rpjetée par la mer; en est-il ainsi? Non. L e vieil islandais avait Wagrek [ V . ] , dont la forme a une analogie bien grande avec fVarec et /Varech que nous fournissent des documents, dont un remonte à 1181. Il nous semble qu'en présence de ce fait le doute n'est guère possible, et que fVagreh est pour Varech une étymologie qui, ayant pour elle l'autorité du sens, est préférable, non pas seulement à celle qui fait venir IVarec, fVarcch et Varech d'un mot commençant par un P, comme si cette lettre se changeait tout naturellement en IV, mais encore à celle qui les fait procéder de fVrœc, à cause du rapport fort intime en apparence avec Wrec, JVreccum et fVrechum.) ( P o u r la svnonomie étrangère, V . Epave.) — L e Dict. de VAcad.fr. (1814), à l'art. Varech, s'exprime ainsi: «Varech, plante marine que la mer jette sur ses bords. On a donné ce nom, par extension, à tous les débris que la mer rejette sur ses cotes. Ainsi l'on dit Droit de Varech. « Cet article contient une erreur, reproduite dans l'édition de i835, et qu'il nous parait utile de relever. Aucun document ancien n'attribue à l'algue marine, au fucus ou à toute autre hydrophyte, le nom de Varech ; tous au contraire appellent ainsi les épaves, les choses que la mer jette sur ses rivages. Nous sommes donc autorisé à retourner la proposition de l'Académie, et à dire : Ce fut par extension que le nom de Varech donné aux choses du flot (V.) le fut aux herbes marines. L e droit de Varech était un droit que prétendait, au Moyen Age, le Roi ou le seigneur du lieu sur lequel « les choses estoient venantes et arrivantes à Verec à la coste, et à l'estande de la mer. » (V. Verec.) En France, au x v i siècle, le revenu du Varech se partageait en trois portions, dont une à ceux qui l'avaient sauvé ou recueilli, la seconde à l'amiral, la dernière au Roi. — V . Barbarie , Choses du flo , Choses g a y v e s , Ejectivum, Ejectus, Gaywon, Hafrek, Havrac, Herpès marines, Spariées. e

forme assez rapprochée de Vareuse. L e Guarnazonus était une sorte de Guarnetius, qui n'était lui-même qu'une chemise de lin blanc , portée par les clercs, comme nous l'apprend ce passage de la Règle donnée aux Chevaliers de Sainte-Marie par le pape Urbain I V (1261 à 1265): « Cierici autem camisia de panno lineo, aut Guarnello albo, superpelliceis et cappa clausa, utantur. » L e Guarnellus de ces clercs était ce qu'on nomme aujourd'hui une Aube. L a vareuse, à le bien prendre, ne diffère de l'aube et du surplis que par la longueur. Que Guarnellus ou Varnazonus vienne de Garnir, avons-nous besoin de le démontrer? Varnazonus et Garniso sont un même m o t , et les Bénédictins n'ont pas hésité à ranger Garniso, signifiant Cuirasse, comme Garnement, Armure et Manteau , sous le radical anglo-sax. Gearcian, Préparer, qui ¡1 fait l'ail. Garen, Garnir, Orner.

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V A R E U S E , fr. s. f. (Angl. Tarshirt, Sait cloth; basq. Berlucha ; bret. Vereuzen [du fr. Vareuse].) Chemise en grosse toile que les matelots portent ordinairement sur leurs habits pour les garantir du goudron. Elle est courte comme la blouse (vieux fr. Blaude, Bliaut; bas lat. Blialdus, Bliaudus) que portent les ouvriers maçons et charpentiers. Nous ne savons pas à quelle époque remonte l'usage de la Vareuse, dont nous n'avons trouvé le nom dans aucun dictionnaire ancien. Selon nous, Vareuse vient de Garnirj et voici comment. Nous voyons qu'au Moyen A g e une sorte de vêtement .était nommé Guarnazonus ou Varnazonus ,

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V A R I E R , fr. anc. v. a. On lit dans le i l i v . , chap. ao de la Chronique de Froissart, édit. Buchon, d'après le manuscrit de Valenciennes : « E t quant il les virent Varier sur la mer, et que bien euissent entré ou havre de Bristo s'ils vplsissent, mais ils mettoient peine à fuir, soupçonnèrent les pluiseurs que ce pooit estre le R o y ou messire Hue (Quiriet). » Varier n'a ici aucun rapport avec Être Variable, Changer, qu'on dit en parlant du v e n t ; c'est une faute de copiste. Dans ce passage, c'est Vacrer qu'il faut substituer à Varier. L e Roman de Tristan nous offre ces vers : « Devant eus prés veient la terre, N'unt vent dnnt la puisse requerre ; Amunt, aval vunt dune Wacrant; Ore arère e puis avant ; N e poent lur eire avancer. »>

(Devant eux et tout près ils voient la terre , mais ils n'ont pas le vent pour l'aller chercher; ils vont donc vaguant amont et a v a l , en arrière et puis en avant, sans avancer dans leur chemin.) Vacrer (du lat. Vagari), c'est proprement aller çà et là, et, courant à l'aventure, faire des routes incertaines en apparence, de petites bordées qui ne paraissent point mener au but qu'on veut atteindre. V A R 1 L , V A R O L . t u r c , s. (De l'ital. Barrile.

[ V . ] ) Baril.

V A R I N A , port. s. f. Nom d'une embarcation étroite et légère, dont le nom est une transformation de A arinel, selon Francis. Manoel. — V . Barinel. r

V A R 1 N E L , port. s. m. A'ariantede Barinel. ( V . ) — « O tempo se mostraua calmoso, e para que os correntes das agoas, naô" leuassem o nattio, contra sua derrota mandou Joào Gonçalues, esquipar dous bateis, que reuocassem con força e diligencia o nauio e Varinel. » Francis. Manuel, Epanaphoras (1660), p. 328. — « . . . P o r tal maneira, que 110 principio de Junho de aquello anno, salo em demanda da terra-noua, em Ira nauio, ben armado de g e n t e , e petrechos, corn hû Varinel, que o acompanhaua. u I d . , i b . , p . 321. V A R L O V E N T O , esp. v. n. (Pour Barlooento. [V.])—<.Sin poder yr mas a Varlovento. » Relation de los capitanes N0dales (Madrid, 1621), p. 28 v ° . — « Amanecimos a V a r l o vento del dicho cabo... » I b . , p. 3g. — C e t t e variante manque au Dicc. marit. esp., i 8 3 i . V A R N A R - S K I P , isl. s. n. (De Varna, Empêcher.) Bâtiment garde-côte. — V. Landvarnar-skip. V A R O , napol. s. m. (? De Varare.) Chantier. {Guida nel porto di Napoli, 1828.) Duez (1674) explique ainsi le mot Varo : « Vne haute sur laquelle on fait vn vaisseau. « Un mot manque à cette phrase : c'est le substantif dont haute


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . est l'adjectif ; mais le sens n'est point douteux malgré cette faute d'impression. V.ARON D E L T I M O N , esp. s. m . (Étymol. inconnue.) C h a î n e du gouvernail, Sauvegarde du gouvernail. — V . Br'ag u e r o , Guarda timon. V A R P , dan. suéd. s. m, (De l'angl.-sax. JVcarp ; de JVeorpan, Jeter.) Touée. — Varp-ankar, suéd. Ancre à jet, Anc r e de touée. Le dan. d i t : Varp-aaker.— Varpe, v . a. Jeter ( l a sonde, des obus, etc.), T o u e r un navire, Remorquer. — « Ved hielp af fartoier fra skibene paa Rhedcn, Varpede Elvcn og Nyborgop til bommen, hvor den sidste sank. » (Avec l ' a i d e des embarcations des vaisseaux de la rade , YElven et l e Nybord furent remorqués jusqu'au Bommen, où ce dernier c o u l a . ) Bardenfleth, Udkast til en militair bcskrivclse over slaget paa Kiabcnhavns r/ied den iden april 1801, p. 8 . — L,e dan. donne pour synonyme à Varpe : Buxere. — L e suéd. d i t : Varpa et Boxsera. V A R R A , esp. s. f. (Pour Barra.) Barre au bas d'une riv i è r e . — Manque au Dicc. marit. esp., 18З1. — V . Barco longo. V A R R E , vieux fr. s. m. Varech. — « Nous avons portion d e dîmes a Buenville... avec droit de heurtage (V.) et V a r i é sur la mer. » Registre de Sainl-Vandrille, cité par du Cangc. V A R R E D O U B A , port. s. f. (De Varier [lat. Vcrrerc], Ba­ layer.) Bonnette basse, qui balaye la mer.—-V. Barredoura, Scopainare. V A R R I L E R O , esp. s. m. ( D e Varril, pour Barril.) Barillat, Tonnelier. — Ce mot, qui manque au Dire, marit. esp. (18З1), nous l'avons lu en 1835 aux Archives de la maison D o r i a à Gènes, dans un des registres contenant les listes des galères commandées par Marcello Doria. — Dans celui qui donne le rôle d'équipage de la galère qu'en 157З montait le célèbre Jean-André Doria dans l'escadre du Roi d'Espagne, on lit : « Vicencio L o d o , Barrilero, » et non : Varrilero. 1. V A S , lat. s. n. Vase. — Au Moyen Age, on embarquait un certain nombre de vases d'une terre légère, qu'on remplissait les uns de chaux, les autres de savon mou. Ces Vases étaient jetés du haut des gabies sur le pont des navires ennemis, où ils dégageaient, ceux-ci une matière grasse et molle qui rendait le pont glissant, ceux-là une poussière i m palpable, qui aveuglait et étouffait les combattants. Marino Sanuto (liv. n , part. î v , chap. 8) parle en ces termes de ces pots ou Vases : « Non eget dictuin navigium ollulis calce plenis et etiam mu 1 lis Vasis molli sapoue plenis... » 2. V A S , bas lat. s. n. (ig. (Proprement : Vase; par extension : Navire, ou Vase dans lequel on s'établit pour affronter les hasards de la navigation. L e même trope existe dans le bas grec et dans le slave. Суд [ооиг/] est, chez les Slaves, le radical des mots qui nomment (p Vase et le navire; le grec du Moyen Age employait, pour désigner le navire, £x£ûof, qui nommait le Vase. Maurice se sert de ce mot, chap. a i , l i v . x u , dans son ouvrage sur la Stratégie.) Navire.— « M i t timus ad vos dilectos nostros Hcnricum de Campo Repulso «lericum, Johannem Poilevilain, militem et Guillelmum de Mora servientem, nostros latores presencium ad tractanduni vobiscum, (et) si necesse fuerit curri singularibus persoms de vestro cominuni de navibus et Vasis aliis conducendis » (des nefs et autres navires à noliser), « neenon de galeis de novo faciendis fieri pro nostro passagio traiismarino. » Lettre de Louis IX, roi de France, au Podestat et à la commune de Gènes (1260). (V. Pacta naulorum, lettre XIII, t. 1 " , M é langes historiques, Collect. des Documents inédits sur l'hist.

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de France.)—« . . . Et quod omnia prxdicta Vasa sint et esse debeant apud insulam Corpbou, in kalendis mensis maij primo futuri ad faciendam guerrani, et damnilicanduni P a lajologum et alios qui occupant et detinent occupatimi imperium Romania;. » Traité entre Philippe I I I , roi de France, Charles I d'Anjou, et Jean Dandolo, Doge de Venise (128 1); Arch. nation., Émper. de Constant., n" g . — • Statuimus et ordinanius quod alicujus patronus navis, panlili, seu ligni cujuscnmque conditionis existât, non audeat vel praesumai cuín dicto Vasi suo se parare de reliquo loco, sive portu ubi fuerit oneratum, nisi primo se prœsentavcrit corani consule Januensi... » Stat. génois de il,/, 1, chap. 87. — « Hoc feudum, Domine Rex, a te requiro, et Vas quod Candida Navis appellatili-, merito ad regalen) famulatum optime instrurtam habeo. » Orderip Vital, liv. x n , p . 868. (Il s'agit ici de la Blanche Nef, qui pérît le 24 décembre i52o, à la vue du port de Bailleur, d'où elle sortait, emportant en Angleterre, d'air. les enfants de Henri I . — V . nos Soirées du gaillard (1840), t. 1 , p. 8 7 - i 3 5 . ) — Vas mariiitim, Vas navigabile, termes qui durent assurément precèdei- la forme elliptique : Vas. — n Multas naves et galeas et Vasa marina fabricaverunt in (luiiiine Arni. » Memoriale des podestats de Reggio, ap.Muratori, t. v i n , col. 1161. ( V . Astolium.) — Tractavit, statuii, et decrevit quod aliqua persona Januensis v i i qua; pro Januensis distinguati!!- vel appellettir... non audeat vel présumât extrahere vel extrahi faceré de porto Janue vel de aliquo loco districtus Janue qui sit a Corvo usque ad M o nackum, aliquam Cocham, Lignum vel Galeam vel aliquod aliud Vax (sic) navigabile cnpertum, nisi primo in eis apposita fiierini et apponantur ferra in eis affisa et marchata sciliceta quolibet laterc unum...»Stat. géno. du 17 mars i 3 4 o ; p. 23g de Ylmposicio offrii Gazariœ, Ms. Bibl. Dépôt de la Mar. V . Boscalia, Fabricare, Fercosta,Tareta, Vasculum. e r

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3. V A S , bas lat. s. n. Corps du navire. — " Nam cum in eorum morte ventorum niniielatibiis elevati fluctus sasvirentj vela in midis projecta, totumque Vas navis quassatinn nimiis iluctibus ab onini fuerat sua compage dissolutum. » Grcgorius M . , liv. n i , dial. c. 36, cité par du Gange. 4. V A S , malt. s. mi (Del'ital. Vaso. [ V . ] ) Ber, et, plus rigoureusement, Coitte. — « Vasi tal varar il gifen » (Coittes pour lancer le navire). V A S A , itali s. f. (Variante de Vaso. [ V . ] ) Coitte de ber.

[ V . ] ) (De

Varare?

V A S C E L L O , ¡tal.s. où (Du lat Vasccllus. [ V . Vasellus].) Petit navire, Navire; Bâtiment, Vaisseau. (V. Gettare il ferro.) Vascello a ou di duc ponti, Vaisseau à deux ponts. ( V . Ponte, Nave.) — Vascello a ou di tre pond, Vaisseau à trois ponts. — Vascello a la quera. Navires à voiles carrées. (Quera pour Quadra.) — « Guardarete con diligenza se comparessi nani » (nefs) « o sia Vascelli, come si dice, a la quera... » Instructio lanternarij (sans date) ; Dee reta varia Bcip. Genov., Ms. Bibl. Civica de Gènes, t. 1", p. 1 189. — Vascello da remo, Bâtiment à rames. ( V . Pianella, Spirone.) — . Vascello (Falto bordo, Vaisseau, Bâtiment de haut bord. — « Il corpo principale dell' Armata » (in mare Oceano) « si compone tutto di Vascelli grossi et d'alto bordo. >• Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), p. 526. — « E solito nell' ordinanze navali mettere innanti i Vascelli d'alto bordo, come sono le navi et galeoni et le galeazze... » I h . , p . 4ga. — Vascello di remo et arbori latini, anc. Bâtiment à rames et à mâts latins, ou à voiles latines. ( V . Faceré il terzarolo.) — Vascello navaresco, Bâtiment à la manière des nefs ou vaisseaux ronds; Vaisseau à voiles carrées, par opposition à : Vascello da remo. (V. Faceré il terzarolo, Sventar una 192


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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l'eau), « ou bien des Vases pour le service de son n a v i r e . . . > M . Pardessus dit, p. 216 , t. 11 des Lois marit. : > L e p a tron qui prendra ou louera des leviers, ou Vases, ou grues, afin de lancer ou de mettre à terre son navire... « A q u o i auraient pu servir des Vases dans l'opération de la mise à la mer ou du tirage au sec d'un navire? Assurément à r i e n . Capmany, qui pouvait voir à Barcelone les caboteurs tirer leurs bâtiments à terre et les remettre à l'eau, savait bien que la seule machine dont ils se servaient était un cabestan; or, le cabestan, c'est VArguen du texte catalan ( V . ) ; les Vasos ne pouvaient donc être des machines, et il est étonnant qu'il s'y soit trompé. Moraës a défini le mot Vaso, p. 5 i 2 de son Dicción. (1789): « Vasos, na antiga construcçao nautica, peças, em que se sostinha o casco do navio, a ênvasadura;»et il cite le passage suivant de Castañeda, 1. v , cap. 37 : « Mandou tirar a galé para baixo de hum a l p e n dre » (hangar soutenu par des piliers), « e a poz alli sobre hnns Vasos para que durasse para sempre. » Mais c o m ment étaient disposés ces Vasos qui servaient d'appui à la V A S C U L U M , bas lat. s. n. (Diminut. de Vas.) Petit na- galère, sous l'abri où on la tira, selon Castañeda? C'est ce vire. — « Remisi itaque eis, tam de navi quam de aliis o m - que l'ingénieur Romain Bartolomeo Crescentio va nous nibus navalibus Vasculis » (tant pour la nef ou le grand apprendre. bateau, que pour tous les petits navires), • res proprias S. Voici comment cet auteur décrit le Letto ( V . ) , Lit on Ber Martini per Ligerim deportantibus , theloneum, quod in de la galère qu'on va lancer, p. 86 de son très-intéressant castello meo solebam accipere. » Charte de Guihen d'Ancetraité de la Nautica Mediterranea (in-4°, Rome, 1607) : nis, rapportée t. i , p. 437 des Preuves de l'Hist. de Bre« Si fanno adunque certe travi quadri, d i e dicono Vasi; ma tagne. — Vasculum ligneum. (Proprement : Petit navire de perche essi hanno da esser facili da maneggiar, et d o v e n bois.) Navire de l'espèce de ceux que les documents du dosi strascinar, da manco peso gli fabricano di quattro T a Moyen Age appellent ordinairement Ligna. (V. Lignum.) — volini, acciò restino voti. Questi Vasi insieme congiunti, che V. Supersignum. in vna galea sono sei per l'ordinario, formarono la Base del V A S E L L A , ital. anc. s. f. Petit navire, ou, comme on di- Letto in che il vascello, che si ha da varar si mette. Sopra sait en France, Vaissel. — V . Paliscarmo. questi Vasi à poppa, e à proda, si mettono altri simili legni, V A S E L L U M , V A S E L L U S , bas lat. s. n. (Du lat. Vasccl- che chiamano Crocere e Sifutti, quali abbiadano la poppa lus, Petit vase, qu'on trouve dans le recueil d'inscriptions et proda di esso vascello, acciò non possa cascar ne pender rapportées parGruter, n° 6, p . 1108.) Petit navire, Navire. da nessuna benda. Queste Crocere et Sifutti, si alzano sopra certi legni che dicono Tacchi. Nel luogo ove un Vaso con — « Vasellis navalibus ut plurimum incendio dissipatis... » l'altro si congiunge, si mette un P e r n o di legno grosso, che Saint Louis, épître sur sa captivité, citée par du Cange. — dicono Suggio,e sporto in fuori, acciò si vi leghi in quello V. Vacellum, Vassellum. una fune che dicono Ftnbrese, la qual accompagnando il 1. V A S O , esp. s. m. (Du lat. 3. Vas. [ V . ] ) L e corps du fianco della galea, si và alegar nel baccalaro di quella : e navire, sa capacité; quelquefois, par extension, le navire, legata eh' ella è in questo modo al suo letto, e messi da sei le vaisseau tout gréé. — « Procurò el enemigo bolver a p o in sci palmi i Palanchi sotto al letto, che servono in luogo nerse en orden lo mejor que pudo, y presentose con gran di rotte, si mettono le taglie, ove s'inferiscono i lavori in impela ; mas aunque disparò su artilleria danò poco, porque certe anclla di ferro, messi a questo fine, d'ali' una e l'altra sus Vasos eran mas altos de ruedas y de trigante que los de banda ne i vasi del letto verso poppa... poniente. •> Vander Hanimen, Don Juan de Austria (Madrid, Ainsi, voilà ce qui se pratiquait en Italie au x v i siècle, 1627), Bataille de Lépante (1571). quand on voulait lancer une galère. Crescentio, de peur de 2. V A S O , catal. anc. esp. portug. ital. provenç. s. m. Ber. n'être pas aussi intelligible qu'il le voudrait, fait suivre cette — On lit au chap. 188 du Consulat de la mer," édit. P a r - description d'une figure que nous pouvons heureusement redessus : Senyor de nau ò de leny qui pendra ô logarà pa- produire ici.(V. p. 1531.) Elle montre le Ber complet, appareil lanques o Vasos, ò arguens, ò ops de sa nau ò de son leny fort simple, composé de douze pièces de bois, six de chaque à traure, o a varar si los palanques, ò los vasos se trenca- côté, jointes les unes aux autres par de grosses chevilles de ran.èsi eli los haura logats, no estengut de esmena à fer... „ bois (Perni di legno), et formant sur le terrain du chantier Ce passage n'a été bien compris ni par Capmany, ni par un ovale de la longueur du bâtiment à lancer. Ces douze S. Abel, ni par M . Pardessus. Capmany crut que les Vasos pièces de bois sont les Vasi, base du Letto, comme les Colites étaient des Machines; et, p . 2 5 i de sa trad. du Consulat, sont celles du Ber moderne. Quatre pièces, deux à l'avant et il écrivit dans le titre le m o t : Maquinas, le faisant corres- deux à l'arrière, s'attachant aux extrémités des seconds Vasi, pondre au terme catalan. S. Abel, employé de la marine , à droite et à gauche, en arrière et en avant du Letto, s'élèdans sa version française du Consulat (manuscr. de la Bibl. vent au-dessus de la ligne des Vasi pour supporter la poupe de la Mar., n° 8 8 4 ) , s'exprime ainsi : « Lorsqu'un patron et la proue, soutenant la galère sous son flanc, à peu près s'est fait prêter, à titre de loyer, des palans avec leurs crocs » comme les Ventrières ( V . ) du Ber. Des pièces d'inégales hau(non pas des Palans, mais des Rouleaux [ V . «froiXay;]), « et teurs, plus longues de beaucoup aux extrémités du lit que des arganeaux » (des Cabestans, et non des Arganeaux), vers le milieu de sa longueur, supportent ces espèces de v e n « pour tirer l'ancre et virer de bord » (non pas Tirer l'ancre trières (les Crocere de Crescentio), et sont appelées : Tacchi, et Virer de bord, mais Tirer le navire à terre et le Mettre à ou Etaies; elles remplissent les fonctions des Colombiers ( V . )

vela.) — « Vascello geloso » (jaloux [V.]) « è quello, che facilmente si piega » (plie, donne à la bande, s'incline sous l'effort du vent) « hora, da vn lato, et bora da vn' altro, mentre si nauiga, e particolarmente a vela. Vascello reggente è quello, che nauica drittamente et egualmente, et nella maretta, ò nel mal tempo si mantiene peli- equilibrio senza coricarsi, ne piegarsi alla parte destra, ò alla sinistra. Vascello in giolito « (eii j o b ) « si demanda quello, d i e mentre sta fermo, trauaglia coricandosi hor d'ali' v n o , et hor dall' altro l a t o . » Pantero-Pantera, Vocabolar. naut. (1614). — V. Vasseilo. V A S C E L L U M , bas lat. s. n. (Variante de Vassellum. [ V . ] ) Navire. — <> Item, pradicti magistri, procuralores, et magistri portulani singtdorum portuum, occasione servitiorum curiaj, ad capiendas barcas, et alia Vascella in portubus vel alibi residenza, sine mercede justa et debita non procédante. » Constitution donnée par Frédéric I I , empereur et roi des Deux-Siciles, en 1282. — V. Marinarius, Vassellum.

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E

1531 Cange, art. Tarida. - « Piscatores possunt vendere pisces in Vassellis eorum. » Charte de 1/429, Registre tics pêcheurs de Marseille. — V . Terrida, Vascellum, Vasellum. V A S S I A L , fr. anc. s. m. Vaisseau, Navire. — « Et ensi bailla li dux » (le doge) « les galies et les Vassials tant cou » (comme)«li conuint. « G . deVille-Hardouin ( i 2 o 3 ) , fol. /,2. V A S S O U B A , port. s. f. (De V„rrer. [ V . ] ) Balai.

tle Ber. Des traverses, servant à la fois à tenir écartées et solides les Crocerei, sont établies aux extrémités. Ce qui se faisait pour le lancement d'un navire se faisaiti l , au x v i siècle, pour le hallage à terre? C'est ce que Cresc e n z o ne dit pas, mais ce que nous fait croire le passage de l'historien de la Découverte du Brésil, cité par Moraës. Autre c h o s e : les Vasi du x m siècle étaient-ils employés comme ceux du x v i ? Nous ne sommes pas en mesure de répondre à cette question, bien que nous soyons persuadé qu'il y a une tradition pour les Vasi comme pour les rouleaux, les Palanqucs catalans, rappelés dans le texte italien [Palanchi). ( V . Vasus.)—Voici le sens propre de la phrase du Consulat, citée au commencement de cet article : « L e maître d'une nef ou d'un moindre navire, qui empruntera ou louera des rouleaux, coittes, cabestans, ou autres objets nécessaires à la mise au sec sur le rivage, ou au lancement de sa nef ou de son navire, si les rouleaux ou les coittes se cassent, ne sera tenu (envers leur propriétaire) à aucune indemnité, s'il les a eus à loyer; il ne devra que le prix du loyer convenu. » V . Ascosa, Palanco, Pulvini. e

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V A S O D E G U E B R A , port. s. m. Navire de guerre, Bâtiment de guerre. — « Pois que, al eut da necessidade de conservar alguns Vasos de Guerra nas costas occidental e oriental da Africa... » Relatorio aprcsentado, por S. E.xc.o .9 ministro da marinila, na cantora dos S dcputai/os, na scssao ordinaria de i 8 / 3 . r

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V A S S A L L A G I U M , V A S S A L L U M , bas lat. s. n. Navire. — « Magistri portnlani » (V. Portalano)... « teneantur expriinere... nomen et cognomen A'assallagii, in quo honerata Slintet ipsius Vassalli patronis. » Statuts de Charles, roi de Sicile, cités par 1). Carpentier. V A S S E L L O , ital. s. m. (Variante de Vascello. [V.]) Vaisseau, Navire. — « . . . Luogo molto appropriato per aspettare A'ascelli tanto di remo quanto quadri » (navires, tant à rames que carrés, ou à voiles carrées) « che ueniuero de louante uerso Tunis... " Trattato del seguile delle 5 galere della sacra relig. di S. Ciò. Hierosol. clic andarono in Rari/aria, sabato, il primo di aprile 1606'; Ms. de iboG, n ° 1826, Bibl. Riccard. de Fior., p. 3o5. — V . Mandraggio, S a v o n a . V A S S E L L O T O , ital. anc. s. m. (Diminuì du précédent.) Petit navire. — «JLi nostri che stanano nell isola scopersero quattro galeotte grosse et 10 o 12 brigantini et altri Vasselloti di nimici che ucniuano alla uolta lora. » Trattato, cité à l'art, précédent. V A S S E L L U M , V A S S E L L U S , bas lat. s. n. ou in. (De Vascclltim. [ V . ] ) Navire, Vaisseau. — « Quia lmperator et R e x non proponunt babere nisi Vassella prò deferendis gentibus, equis, victualibus, videlicet Naves et Taridas. » Projet de traité entre Philippe le Hardi, Michel Paléologuc, cmp. de Constantinople, et les Vénitiens (an 1281), cité par du

V A S T , isl. s. 11. (Probablement du lat. Vastus, Vaste, Spacieux; car ce mot est isolé dans les langues du Nord. L'angl. a pris Vast au latin, et l'a peut-être donné à l'islandais.) La haute mer, le Large. V A S T I M E N T O , esp. s. m. (Variante orthographique de Rastimento. [V.]) Approvisionnement. — « Primcramente haveis de tener vn libro agujereado donde os hagais cargo por generos de todos los Vastimentos y peltrechos que fueren a v'°. c a r g o , y entrarcn en los almaçenes Reaies del puerto del Callao. » Ortlen e instritcion por Su E.cc. del S marques de Montes C/aros mi S* Virrey de estos Reinos dit Piru, al tenedor de bastimentos de la armada real ( 1 6 0 8 ) ; Ms. Bibl. d e l a M a r . , n ° i.',255-3. T

V A S T M A A K E N , holl. v . a. (Même étymol. que l'ail. Festmachen. [ V . ] ) Amarrer. — V . Beleggen, Maaren. V A S U S , bas lat. s. m. « Ponticutus, gall. Pontons, » dit Carpentier, ]). 1121, t. m de son Glossaire; et, à l'appui de son explication, le continuateur de du Cange cite un passage d'une charte de i o 3 8 , qui portait : « Alio loco donamus terrain ubi est Vasus de petra. » Que le Vasus de petra soit un petit pont de pierre, cela est possible, mais cependant contestable. D. Carpentier cite ensuite le titre et la première phrase du chap. I 6, liv. I des Statuts de Marseille : • De Vasis navium a coinmuni habendis.»—« Constituimus ut commune Massiliae habeat A'asos magnos et parvos ad naves et ad alia ligna varanda. » Il est évident que, dans ce dernier exemple, Vasus ne peut pas designer des petits ponts, parce que jamais, pour lancer des navires, on n'a employé de constructions de ce genre. Rejetant cette interprétation de Carpentier quand nous publiâmes notre Archéol. nac., nous supposâmes qu'il fallait voir dans : Vasos, un synonyme de Vasa, signifiant : Navires en général, et nous crûmes qu'il était ordonné par le Statut, que la ville de Marseille aurait des embarcations grandes et petites, toujours prêtes au besoin, les joursoù on mettrait à l'eau des nefs ou d'autres navires. Ce sens n'était pas inacceptable, mille raisons faisant que la présence d'embarcations années de matelots peut être utile près du chantier d'où le navire va descendre ; nous reconnaissons cependant, sans qu'il nous en coûte de faire un tel aveu, que nous nous étions trompé, et que les rosi du texte latin désignent les Coittes dont nous avons parlé à l'art. 2. Vaso. (A'.)—MM. Louis Méry et F. Guindon, dans la traduction qu'ils ont donnée desStatutaJUassllits(a. 153, t. m de n i i s t . analytique et chronolog. des actes... du conseil de la municipalité de Marseille, i8,'i/ , in-8°), disent : « Nous établissons que la commune de Marseille aura des Engins grands et petits pour la mise à l'eau des navires, etc. .. Engin est un terme trop vague pour désigner les objets dont il s'agit. Ailleurs, p. 3t>3, t. i du même ouvrage, ils traduisent : De Vasis lignorutn par ces mots : Des Jùaies des naER

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192.


1532

GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

vires. Étales est plus près (le la vérité ; mais c'est Coitte ou Ber ( V . ) qu'il faut dire. V A T E , w o l . s. Aviron, Rame. V A T N , isl. s. n. Eau ; Lac. — V. Lâ. V A T O - A N R I A K , madék. s (Proprement : Pierre, Roche; et P é r i r à l'eau [An riah]; Roche dangereuse sous l'eau.) Écueil. V A T O U F A N T S I , madék. s. (Vatott, Pieyre [c'est le Batou (w*L>) m alai]; Fantsih; Ancre.) Ancre (à laquelle est attachée une pierre) (V. Saou et Ancre); ou bien, Pierre servant d ' a n c r e . — V . Fantsik. V A T T E N , suéd. s. (De l'angl.-sax. PPœter.) Eau.—Vattenhcrntnings plats, suéd. s. (De Plats, dont l'origine est la mémo que celle de Place [ V . ] ; et. de Vattenhemtnings ou Vattuhcimcntnings [comme on le trouve écrit p. 52 du Dict. fr.-suéd., 17()5, par Sahlstedt], lesquels mots sont composés de Fattcn [ V . ] , et de Hcnita, Aller prendre, Puiser, Recueillir. [Isl. Hcimti\.) Aiguadc, Lieu où l'on peut s'approvisionner d'eau. V A U C R E R et W A U C R E R , vieux fr. v. a. (Du bas lat. Vangare, corrupt. de Vagare.) Vaguer, ne pouvoir tenir une r o u t e certaine, Naviguer au hasard. — « . . . Et furent quarante jours en ce danger. En la lin ils orent un vent qui les rebouta, voulsissent ou non, en la mer d'Espaigne : quand ce vent leur fu failli, ils Vaucrerent, et trouvèrent d'aventure deux grosses nefs de Lusebonne, qui s'en venoienten Flandre... » Froissart, Chron., l i v . n , ch. 120.—Ailleurs on lit : « L e Roi et sa grosse navic Waucrèrent, et furent sur la mer le terme de neuf semaines. » — Dans son Trésor des deux lang. esp. etfr. (1660), Oudin recueillit le mot Vaucrer, qu'il expliqua ainsi ( p . 536) : « Vagar, Errar, Probejar. » Page 534, il dit : « Vaguer, Flotar, Vaguear, Errar. » — V. Vagant, Wacrer. V A X E L , esp. s. m. (Du bas lat. Vascellus, diminut. de Vas.) Navire. — « Deuets saber que corn larmada fo ordonada en Pisa per venir accorrer al Castel de Caller, foren xxii galees de Genouesos, e x x v de Pisans, e v i Vaxells, e v Sageties, e vna nati, e moites barques, e tostemps de Pisa, axi quo tota hora foren be de LX veles qui partiran de Pisa. » Chron. de Rata. Muntancr, chap. 284. (On voit que l'auteur fait une distinction entre Nau et Vaxcl. La nef [ZV««] était un grand vaisseau; le Vaxel, un navire de moyenne ou de petite grandeur.) — « Viendo cl Duque que se quedaua este Uaxel, uino cola capitana la Biielta della y tiro una piesa... » Rclac. del uiage del armada de S. M. ( i 5 8 8 ) , Ms. Urbin A. 821, p . 4 4 2 ; Bibl. V a t i c . — « Desconfiauan en viage tan longo con vientos tan contrarios, con tan roto y mal auiado Vaxel » (Un navire marchant si mal. Aviar [du lat. Fia], Cheminer.) Figueroa, Hcchos de Mendosa, i n - 4 ; Madrid i 6 3 . — V . Bajel. 0

V E C T E , fr. anc. s. f. (De l'ital. Vetta [ V . ] ou du catal. Veta. [ V . ] ) Garant d'un Palan ; Drisse d'une antenne. — V . Arborer, Gourdin. V E D O R Y C O N T A D O R D E L A A R M A D A , esp. anc. s. m. (De Veder, pour Veedor [ V . ] ; Ver, Veer, Voir [lat. Videre] ; et Contar, Compter, du lat. Computare.) Contrôleur de la flotte. — « N o haueis de sacar cossa alguna de los almaçenes de Sa Mag ni de otra parte ni entregar » (livrer) « a maestre ni persona alguna ninguna cossa que no sea por librança del prouedor general tomada la raçon por cl Vedor y c o n tado!- de la armada... » Orden e instrucion, etc. (1608) ; Ms. Bibl. de la Mar., n° 14255-3. d

V E D R , r affixe du subst. isl. s. Vent, T e m p ê t e . — V . L o p t , Stormi-, Vindr. V E E D O R , esp. anc. s. m. Inspecteur, Contrôleur. — « Y en quanto al offizio de Veedor que aueis de usar en el dicho puerto del' Callao, etc. » Instrucion antiqua, etc. ( x v n siècle); Ms. Bibl. de la Mar., v o i . n° 14255-3. — V . Vedor. e

V E E L L A , port.anc.s. f. (Variante ortbogr. de Velia. [ V . ] ) — V . Tonel. V E E R , holl. s. (Meme étymol. que Ferry [ V . ] ) Bac.

[ V . ] et

Fàrhe.

V E E R (To) A F T , angl. v. (Du fr. Virer [ V . ] , T o u r n e r . ) Addonner.— V . Come (To) in favorir. V E F L I N G , suéd. s. (Meme origine que IVevc/inie. Enflécliure.

[V.])

V E F R , r aflixe du subst. isl. (De Ve/, Tisser.) T o i l e . VEGES,bas lat, géno. s. f. T o n n e a u . — « I t e m , débet habere Végètes prò aqua tenenda prò mezaroliis duos milibus. • Contrat [lassé à Gênes pour la construction de quelques nefs (1268), publié, p. 388, t. u de notre Archéol. nav.—«Vegetibtis sexdecim pro aqua, quarum quedam sunt retre et quedam in faxio, que tenent inter omnes mezarolias ( r é centes quinquagiiita usque in mezaroliis trecentis septuaginta quinque; Vegetibus quinque prò vino quod tenent inter omnes mezarolias a quadraginta usque in mezaroliis quinquaginta. » Contrat d'affrètement passé à Gènes pour la nef le Paradis (26 novembre 1268), même v o l . , p . 3 9 3 . — La Veges était, au Moyen A g e , à Gènes, une unité servant à mesurer la contenance des navires. Nous ignorons si son poids, comme celui du Tonneau actuel, était de 2,000 l i vres. — V . Navis vegetimi ducentoruui. V E I L E , V I E I L L E , fr. anc. s. f. (De l'ital. Vela. [ V . ] ) Voile. — « Une neef est a Burdeux ou aillours, et lève sa Veile pour ariver ses vyns... » Rôles d'Oléron, art. 11. ( V . Enjundre, Mast.) — A l vent gardent e es esteiles, Selunc fórre portent les veiles. » W A C E , Romande Brut ( K M * siècle).

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V A Y S S A L E , V A Y S S E L U M , bas lat. s. n. ( D u f r . : Vaisscl. [ V . ] ) Navire. — «Concedo quod dicti monachi vel homines eorumdem monachorum habeant Vayssalia piscatoria, propria sive portionaria de quibus Vaysselis..., etc. » Charte de Richard, comte de Poitou, an. 1398. — Vayscau, fr. anc. Vaisseau. — V . Caresvelle. V E , V E I , madék. s. Aviron, Pagaïe, Rame. V E A D O R , V E H A D O R , port. s. m. (De f e r [lat. Vedere], V o i r . ) Administrateur, Contrôleur, Inspecteur d'une flotte. On dit aujourd'hui : Valor. — « Questi erano Giovanni di Cartagenova, Vehadore della squadra...» Primo viaggio di Pigafetta, p. 33.

Tant ont nagé à ueille pleine. »

BENOÎT D E S T - M A U R E , le Roman de Troye, siècle; Bibl. Saint-Marc, codex x v n .

Ms. vél. du x i » «

— « . . . Mariner sui lier par ces nefs - . Deserneschier Veilles et trefs. Roman de Brut.

V E I L L E A U G R A I N ! fr. impér. Avertissement que l'on donne, pendant les temps à grains, à des matelots placés aux drisses de certaines voiles, afin qu'ils se tiennent prêts à filer ces manœuvres, pour amener au besoin les voiles dont il est nécessaire de décharger tout de suite le navire, que l'effort subit du vent par rafale pourrait placer dans une situation critique. On disait autrefois : Pare au grain! ( V . )


1533

GLOSSAIRE NAUTIQUE. V E T R L Y S , dan. s. (Proprement : Temps lumineux. Lys, Lumière, Jour; en relation avec le l a t . Z « . r ; Veir, del'angl.sax. Fyr, Feu, en relation avec le gr. IIüp.) Feu Saint-Tclme. V F 1 X E L L , cat. anc. s. m. (Du bas lat. Vasellus [ V . ] ou Vassellum. [ V . ] ) Navire. 1. V E L A , bas lat. s. f. Pour Vctiim. (V.) — « Quaiulo veniunt in lempore collandi » (V. Callaré), « non debent r e tiñere nec Velas, nec timones, e t c . » Leu. de Saladla pour [es Pisans, citée par D. Carpentier. — V. Vella. 2. V E L A , cat. port. ¡tal. s. f . ( D u lat. Vélum. [ V . ] ) Voile, et, par synecdoque : Navire. — « ... Anant a Vela y rems. » J o h í m P u j o l , Llepant,

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poème inédit, 2 u slrophe.

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— «Notxer deu bauer una A ela de m i g » ( u n e voile moyenne) « que sia en entenna, é si no es en entenna, prcnga qualsevol. » Des objets que peut s'approprier le nocher o u contremaître dans un navire pris; chap. '¿07 du Stnt. sur les A r mements en Corse ( x i v siècle).— « E la caravana d e T o r tosa que foren x x i Vela, etc. » Chron. del Rey en Jacme ( x u i siècle), cap. 95, fol. L X X I I I . — « E quant vench al mati, veem les Veles be x x v milles en la mar de Mcnorques, e p o dien esser x v n Veles. » Même chron., chap. 4.— « E compta que eren x x n Veles groses, e dos lenys. » Chron. de Ra. Muntaner, cap. i 3 3 . — « Tomando la parte por el todo, la nave misma. » Dice, niant, españ., 1831. ( V . Bela, Guindar, Relinga.) •— « Capitao mor d e huma armada de quinze A'élas. » Comm. Dall>., part. 11, chap. 11. (Y. Recollier, Vella.) — « . . . Prcsupponendo che l'armata turchesca sij in numero di 25o Vela da remo » (voiles de rames, est une trope d'une grande hardiesse). G i o . Pietro Contarini, Histor. dclle cose successe, etc., p. 33. — « Ecco che vna mattina apparseno due A'ele in mare... » Navig. di Ca Da Mosto, a p . Ramus., p. i o 5 D . — V . Alto bordo, Compasar veles, Far vela, I u nyr a veles, Tallar veles, T o b e de velles, 2. Vella, Vetla. e

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3. V E L A , esp. port. ital. s. f. (Du lat. Vélum. [ V . ] ) Voile. — « Miércoles, 24 de oclubre(i492)...Afento... tornea ventar m u y amoroso, y llevaba todas mis Velas de la nao, maestra, y dos honetas, y trinquete, y cebadera, y mesana, y A ela de gabia. » Primer viage de Colon. ( V . Bela, Paño, Tela, Trapo.) — « E estando coin as A élas dalto « (avec les voiles haut ou : hissées) « pera se partir...» Comm. Dalboq., part.iv, chap. 26, p. i 3 o . ( V . 2. Aferrar, A ello, V e l o . — V e l a baja ou ba.va, esp. s. f. Voile basse. — « Siempre que con mucho viento vayan amuradas las Velas baxas... » Fernandez , Pracl. de tnaniob. (Sévil., 1782), p . 17. L e port, écrit : Vela babea. — Vela cangreja, Voile trapezoide. (V. Cangrejo.) — Vela cebadera, Voile de civadière. (V. Cebadera.) — » La Vela cebadera tandra de cayda (A .) conforme arbolare, alto o b a x o , el bauprés. » T h . Cano (1611), p . 28. — V e l a cuadra, (Cuadra, ou mieux: Quadra, du lat. Quatcr, Quatre.) Voile carrée, et voile ayant la forme d'un trapèze symétrique.—«Las (Velas) cuadrilongas y trappecias (simétricas) se llaman Cuadras ó redondas. » Dict. marit. esp., I 8 3 I . (X. A ela redonda, Vela de cruz.) — Vela de abanico, Voile à balestrnn, A'oile à livarde. ( V . Abanico.) L'ital. dit : Vela a balcstrone, et le port. Vela de espicha, (V. Espicha.) — Vela de agua , esp. Voile de tapecul; voile que, dans certains navires, on grée, au-dessous de la borne, quand les vents sont calmes et largues. Son nom vient de ce q u e , pendue sous le gui, comme une bonnette basse, elle touche à la mer dans les mouvements du bâtiment q u i la porte. — Vela de baticulo, Voile de tapecul. (V. Baticulo.)— Vela de capa ou de capeo, Voile de cape. (V. Capa, Capeo.) — Vela de cola de pato, (Mot à r

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mot : A oile à queue d'oie.) A'oile dont la coupe est telle, que la ralingue de fond, au lieu de former un arc à la courbure relevée, quand la voile en est étendue , décrit une courbe dont le milieu est plus bas que les extrémités. A'oici en quels termes le Dict. marit. esp., 183 1, définit la Vela de cola de pato:?.Aquellacuyoalunamiento (X.) do pujamen fV.)excede en este lado le cuadrilátero ó triángulo de su total figura ó tiene su arco ôcurvitad para afuera. » — Vela de correr, A'oile pour fuir devant le temps. — Vela de cruz, Voile enverguée sur une vergue qui se .croise à angles droits avec le nuit; A'oile carrée des navires latins, servant de Voile de fortune. (V. Vela cuadra, Vela redonda, T r e o . ) — V e l a de esleirá, port. Voile de jonc, de canne, de feuilles, cousus, nattés ou tressés. (X. Beiro, Esteira.) — Vela de gavia, esp. A'oile de hune, Hunier. — « Las Acias de gavia en esta nao de doze codos de manga » (12 coudées de largeur totale, ou 18 pieds [5 - 88 -] de largeur au maître ban), « an de tener de cayda vu codo mas que el inasteleo de gavia, que en las dunas, sarà mas o menos conforme a su manga , para que ansi le puedan henchir todo. » T h . Cano (1611). ( V . G a v i a , Gente [la].) — Vela de humo, (A'oile de fumée.) Masque. — Vela de lastre ou de lastrar, Voile dont on se sert quand on embarque ou qu'on débarque le lest. On la place de manière à empêcher que, dans cette action, le lest qui va de la chaloupe an navire, ou du navire à la chaloupe, ne tombe pas à l'eau. — Vela del trincheta digabbia , ital. anc. A'oile de trinquet de gabie; A'oile de hune. — Ve/a del trinchetto diproda, A'oile de trinquet -de proue, Voile de misaine. — Vela del triquete, esp. A'oile de misaine. — « L a A'ela de triquete se a de bazer por el niesino orden que la m a y o r . » T h . Cano (1611). — Vela de mesana, Voile d'artimon. — Vda de pocos vientos, \ o i l e dont on ne peut se servir dans toutes les circonstances, et qui ne peut être mise dehors qu'avec certains vents. Zuloaga, dans son Traité des Manœuvres (1766), donne cette qualification au perroquet de fougue (la Sobremesana [ V . ] ) . — Vela de gabbia , ital. Aoile de hune; Hunier, et souvent Grand-hunier.— Veladivtsata, Voile partagée par quartier, blasonnée, peinte. ( V . 3. Vella.) —Vela mayor, esp. La Grande v o i l e . — « La Vela mayor : a de tener de Cayda ( V . ) toda la Pluma ( V . ) del Árbol ; dende el Tamborete (X.) hasta la cintura de las C o tonas .1 (Braies) : y de esta cayda se an de hezer tres tercios : de los quales los dos an de ser Papahígo mayor ( V . ) : y el otro Bonetas mayores (X.) : que la vna a de tener doblada cavda, que la otra, y emb'adaçadas ambas a dos por vna cuenta, siendo hechos los Olíaos ( V . ) por vna medida p o r que puedan servir qualquiera de ellas en vn mesmo lugar. » T h . Cano (1611). — La grande voile décrite par Thomas Cano se voit dans plusieurs représentations de navires des x v i et x v i i siècles.— Vela menuda, esp. Menue voile; Voile petite et d'une toile légère, qu'on ne met dehors que par le beau temps. L e Dicc. marit. esp. ( i 8 3 i ) cite, parmi les Menues voiles (Velas menudas) : « Las alas, rasturas , sobrejuanentes , nionterillas, etc. » — Veta latina, A oile latine.— Vela rastrera, Voile qui traîne à l'eau. ( V . Rastrera.) — Vela redonda, esp. port. Pour Vela de navio redondo, (Reelontla du lat. Rotunda , Bonde.) Voile carrée ou voile particulière aux bâtiments carrés ou ronds. L e Dicc. marit. esp. ( i 8 3 i ) dit que la voile Redonda est appelée ainsi : « Porque se marea y bracea por redondo; » c'est là certainement une erreur. En effet, toute voile qui fait une révolution autour du màtqui la porte engendre un cylindre dans son mouvement, et pour cette raison devrait être appelée Redonda, si l'opinion du dictionnaire cité pouvait être adoptée; mais il n'en est rien. La Vela redonda est la voile du vaism

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1534

seau rond, qui diffère du vaisseau long par ses dimensions de cap en cap, et par sa forme, relativement à celle du vaisseau long. — V . Carré, Rond. (V. Vêla cuadra, Vela de cruz.) — Velarotnndn, ital. anc. (Voile ronde.) Voile carrée d'un navire grec à la latine; Voile de fortune. (V. T r e v o . ) — Vela sdn Pietro, corse. Voile de saint Pierre ; Voile de mauvais temps, qu'on hisse quand la bourrasque est assez forte pour qu'on ait recours à saint Pierre. Les tartanes corses ont la Vela san P i e t r o , qui remplace en temps de fortune la Viletta. (V.) Vela tormcntosa, esp. Voile qui fatigue le mât auquel elle est bissée, ou le navire qui la porte. — Vela di fortuna, ital. Voile de fortune. /,. V E L A , esp. s. f. Par Métonymie : Voilure.—« En sentido collectivo 6 usando del singular por el plural, cl Velameii 6 conjunto de Vêlas, total 6 parcial, que se lleva mareando. Asi se dice que se lleva muclia 6 poca Vela. «Dicc. marit. es pan., 1831. V E L A D A R E (sous-entendu Ventd), lat. v . a. Donner les voiles au vent, Faire voile, Appareiller, Mettre à la voile. —

i Ratios agam pelago, et ventis dare Vela j u b e b o ? » V I R G I L E , Enéide,

liv. iv, V .

546.

— « Vela damus, vastumque cava trabe currimus a:quor. • Id.,

il).,

liv. m , v. 1 9 1 .

Virgile emploie ailleurs l'expression : «In altum Vela dare, » pour dire : Prendre le large, Faire voile vers la haute mer. — « I n d e omnes, Velis in altum datis, maris medio praeter Scyrum insulam Icum pervenere.. » Ï i t e - L i v e , liv. xxxi, chap. 45.—Va/a deduccre. Proprement : Larguer ou Déferler les voiles, et, par extension, les Border.

voiles supérieures, se hissaient aux extrémités des antennes au moyen de cordages qui amenaient les angles supérieurs de ces voiles aux Cnrnaa (V. Cornu), et étendaient les ralingues têtières (V.) le long des bras (V. Brachium) : il n'en est rien. Dansla pensée du peintre, qui veut montrer d'une manière sensible comment les voiles se devaient d é p l o y e r , la tournure : « Intendi braehia Velis » est une hypallage qui remplace la forme naturelle : Intendi Vela brachiis, » les Voiles être déployées le long des bras des antennes. L e Père de la Rue a hésité sur le sens à donner au mot : Braehia, puis il y a vu un synonyme de Manus, et l'a appliqué aux matelots, au lieu de l'appliquer aux vergues. L e P è r e la Cerda et Porcellini ont rapporté Braehia aux antennes, et ils ont eu certainement raison. ( V . notre Virgilius nautiçus.)—Vela légère, (Proprement : Cueillir les voiles.) Serrer les voiles. — " Vela legnili socii, et proras ad littora torquent. » VIRGILE,

Enéide, liv. m , v. 5 3 a .

(V. notre Virgilius nauticus, p . 81.) — Vela pandere, ( P r o prement : Ouvrir les voiles.) Déferler les voiles, Mettre les voiles dehors. — « Quserebam igitur, utrum panderem Vela orationis statim, an eam ante paullulum dialecticorum r e mis propellerem. » Cicer., Tuscul., liv. i v , chap. v . — Vela solvere, (Proprement : Délier, Détacher les voiles.) Déferler les voiles, les Déployer, pour les étendre et les border. ( V . ) — Prœcipites vigilate, viri, eteonsidite transtris; Solvite Vela citi. Deus, œlliere missus ab allo, Festinare fugam tortosque incidere fîmes Ecce ilcrum stimulât.» V i r g i l e , Enéide, l i v . iv, v. 5 7 3 .

—Vela subducere, (Ducere Tirer du haut en bas.) Amener les voiles. — « Quod ubi conspexit, celeriter Vela subduci, demittique antennas jubet, et milites armari... » H i r t . , OVIDE; Mctamorph., liv. ne, v. 663. de Bell. Alex., chap. 5. — Dcmitti antennas, après : Vela subduci, est une battologie qu'un écrivain spécial ne se se— Totaque malo rait pas permise; en effet, on ne peut amener les Voiles sans Carbasa deducit, venientesque excipit auras. » amener les antennes auxquelles elles sont attachées. Ce Ib., ib., liv. n, v. 477. qu'Hirtius veut faire entendre, c'est que Vatinius, surpris — Vela dirigerc ad... Proprement : Diriger les voiles vers... par l'arrivée de la flotte d'Octave, et voulant se mettre le Faire voile vers un lieu.—« Intérim, adveiitu longarum na- plus promptement possible en mesure de combattre, orvium, Curio pronuntiari onerariis navibus jubet, quse sta- donna que l'on amenât promptement les voiles, et qu'après bant adUticam numéro circitercc, se in hostium habiturum les avoir serrées sur les vergues, on décrochât celles-ci, et loco, qui non e vestigio ad castra Corneliana Vela direxis- qu'on les rangeât sur les chevalets, où on les mettait quand set. » César, De Belle, civili, liv. 11, chap. 25. —Velajaccrc, elles étaient inutiles à la manoeuvre du navire. -— V . D e fig. Faire voile, Appareiller. mittere. — .. Remorum in verbere perstant, Velaque deducunt, geminaque ope currere tentant. »

— « Vela facil tamen, et velis subit ostia plenis. » VIRGILE,

Enéide,

liv. v, v. » 8 1 .

— Vela^ intenderc, Donner les voiles aux vents ; proprement : Etendre, Déployer, Déferler les voiles et les Border, pour que le ventait action sur elles. — .. Prœcipites metus acer agit q u o e u m q u e rudentes Exciilere, el ventis inteudere Vela secuudis... V I R G I L E , Enéide,

liv. m ,

v

.

682.

Au liv. v de XEnéide, v. 828, le poêle dit qu'Énée „ Jubet ocyus omDes Altolli malos, intendi braehia Velis. »

S'il fallait prendre au pied de la lettre l'expression : « Intendi braehia velis, on devrait croire que Virgile voulut faire comprendre que les voiles des navires troyens, comme certaines voiles de beau temps que l'on établit sur des vergues ordinairement sèches, c'est-à-dire sur des vergues qui, d'ordinaire, n'ont pas de voiles et servent seulement à border des

V E L A M E , port. s. m. (De Vela. [ V . ] ) Ensemble des v o i les, les Voiles, la Voilure.—V. Andaina. V E L A N , fr. anc. (Participe du verbe inusité Vêler, francisation du bas lat. Velare. [ V . ] ) Qui Va à la v o i l e , qui Navigue à la voile. — « Loi'sNepttuius, gouverneur de la mer. Kit grosses nefs et caraqiies armer, Et déployer leurs trinquets et leurs voiles, Dont Eolus mit ses venls sur ses ailes, Pour avancer le Vélan et conduire. » e

Citron, de J. d'Anton, v i part., ch. 40. Ce passage où Voiles rime avec Ailes, nous fait connaître qu'au x v siècle Voile se prononçait encore Véle. ( V . ) — V . Voile. e

V E L A R E , bas lat. v. a. ( D e Velo agere?) Faire voile, Naviguerai! moyen des voiles.—« Iusidiantes (idelibus nostris supra mare, nonnullas naves regni nostri, tam Vêlantes supra marc, quam ancoratas in littore invaserunt. » Leur, d Edouard III, an. 1337 ; ap. Rymer, t. î v , p. 74^. — V . Velificare, Veligare.


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E . V E L A S M A J O R E S , esp. s. f. plur. Les A'oiles majeures. — V . Mayor, Trique te.

Dans ce dernier exemple, Velivolum, appliqué à i a mer, signifie : Qui porte des navires rapides.

V Ê L E , fr. anc. s. f. (De Pital. Vêla. [ V . ] ) Voile. — « A rames et à Vêles. » Rabelais, Pantagruel, liv. i v , chap. 3. — « L e suppliant s'estoit associé de Olivier Rétif, pour conduire en nostrepays de Normandie toiles, canevas ou Vêlez » Vêles.) Lettres de rémission de 1464,citées par D . Carpentier, art. Velu.—Dans le i v livre de Pantagruel, chap. 18, on lit : « Les Vêles sont rompues! >» Vclc est certainement une mauvaise leçon du manuscr. de Rabelais toujours reproduite ; c'est Vetc ou Vcttc (A .) qu'il faut lire. — V . A'élan.

V E L 1 Z A R , vénit. v. a.(Var. de Veleggiare. [ V . ] ) Naviguer à la voile. — « E t facemmo vela, di continuo Aelizando appresso terra.» Viag. di A. Contarini, ap. Ramus., t. 11 , p. 121 A .

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V E L E A R , port. v . a. (De Vela. [ V . ] ) Voiler un navire. V E L E G G I A R , V E L E G G I A R E , ital. vénit. v. a. Aller à la voile, Naviguer à la v o i l e . — V . Cao, A'elizar. V E L E 1 R O , port. anc. adj. (De Vella. [ V . ] ) Voilier, qui porte bien la voile.—A . Bragamtim, A elleiro. r

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V E L E J A R , esp. p o r t . ; V E L E J E \ R , esp. v . a. et n. Aller à la voile, Mettre à la voile, Mettre dehors une ou plusieurs v o i l e s ; Voiler un navire; L o u v o y e r , Tirer des bordées. — V . Avelar, Envelar. V E L E R I U M , bas lat. s. n. (De Vélum. Proprement : Porte-voile, Voilier.) Mât.—«Unus malus sive Velerium solum, vel munitum antenuis, débet viginti solidos. » Churte de i 3 o g ; t. i , p. g 8 , col. 2, Hist. du Dauphiné. c r

VEL1FER, ra, rum, lat. adj. (De Ferre, P o r t e r ; et de Vélum [ V . ] . ) Qui porte la voile.

1 . V E L L A , bas lat. s. f. (Pour Vélum. [ V . ] ) V o i l e . — . C u m navis fuerit completa, operator proviueat ponere V e l l a » (pour Vellam), « ubi sibi videbitur prò meliori, taliter quod pertica A'ella? » (l'antenne) « non tangat cornu capitis navis » (le bec du navire, l'éperon proéminent à la proue). Guido de Vigevano, cité par du Cange. 2. V E L L A , port. s. f. Mauvaise orthogr. de 2. Vela. ( V . ) — « E Estando jaa pera partir virao largo ao maar pera contra onde elles estavam huma Vella latina, a quai reconhecendo, que ira Calavo vogaraò a elle. » Chron. do Condr D. Pedro, chap. A i . — •< .... Vimos très Vellas surtasetparecendonos que seriao Gelvas ou Tarradas da oustra costa, fonios guinando a ellas à Vella et a remo... » Peregrinalo de Fermio Mentiez Finto (édit. de 1G78), chap. v , p. 7. — « L e vando pouca Velia.... » D . Joam de Castro, Boleiro ( 3 i dee. i5.'|0).— « .... Despachou el Rey Don M' » (Manuel) (le 8 mars i5oo) « para India hua armada de treze A'ellas P. Barreto de Rezende, Breve tratado.... de todos o visorreys, etc.; Ms. de i 6 3 5 , Bibl. nat, n° 8 3 2 - 5 , fol. 1 v ° . — V. Apenhar, Banco, Concertar, Faldrar, Fazer a vella, Galea grossa, Invernar, Roda. 1

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3. V E L L A , ital. s. f. Mauv. orthogr. de Vela. ( V . ) — « Vole la dita galea Velie 4 : artimon, terzaruolo, etc. >• Fabbrica di galere, Ms. Bibl. Magliabecchiana ( F l o r e n c e ) , classe 19, palcho 7; publié par nous, t. 11, p. 6-3o, Archéol. nav. — « . . . Ne non olza, far A ella. Souiauento a misser. lo chapetagno. ma laffase. a ronianir de puope. » Versi, Trattalo di nautica, Ms. in-4" pap. de 1444 ; Bibl. de St.-Marc, classe iv, cod. 170 ( p . 71). — « A d i x v , il Bassa smontò dalla maona, et andò sopra la bastarda, et fece metter tutti li christiani in ferri, et mandò à ¿1101- vna Vella bianca di vn' altra galea, perche la sua era divisata » (partagée en quartiers, peinte, rayée de diverses couleurs), « et questo fece perche si aspettaua l'armata di Portoghesi.... perche era spauroso, et senza animo. » Figg. d'vn cornilo venet., ap. Bannis.; t. 1, p. 277 D.

— « Hinc ubi Veliferam nautae adverterc eariaam. P R O P E R C E , liv. nt, clég. 7, v. 35.

Sénèque, dans sa tragédie de Thycste, donne à Vend l'épithète : Veliferi, pour exprimer cette idée que les vents étaient favorables aux navires qui faisaient voile. V E L I F I C A R E , lat. v . a. (De Vélum el de Fueere. (Faire v o i l e , Naviguer à la voile. — « P e r summa sequora velificant. » Pline, 1. i x , ch. 33. ( V . Adremigare; Ad escharfeyt; Dromunda, Lembus de orlo , Velare, \ eligare.) — Velificalia, s. f. L'action de faire voile, de naviguer sur un navire à la v o i l e ; Navigation à la voile. —<>Cum vero id pnssis mutata velificatione assequi, stultum est eum tenere ctiin periculo cursum. »Cicér., liv. i , Leur, famil., 9 . — « Habebunt etiam liberam navigationem cum suis mercibus, simul et piscationem per dictum stagnum e t pena infra et sup r a , e t c . » Charte de 1292, citée par D . Carpentier, qui a tort d'expliquer le m o t Velijicarc par ceux-ci : Nuvc piscatotia uti. — Vclificlum, s. n. Art du voilier. — «Velifîcia primum invenit Isis. » Hygin. — Velificuri, v. Faire voile, Naviguer. Velijicus, a, uni, adj. Qui s'accomplit au moyen des voiles. — « Noctis dieique Velifico navigii cursu. » Plin., l i v . XIII, ch. 11. r

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V E L L E I R O , port. anc. adj. (De Vella. [V.]) Voilier, Qui porte bien la voile. — V . Tonel, Veleiro. V E L L E J A R , port. v . n. (Mauvaise orth., où le redoublement de / est contraire à l'étvmol. Vela.) Faire voile. — • E Vellejando desde ha huòra ante mcuhaà, que savmos do porto... » Percgrinneo de Fernaò Mcndcz Finto, edit. de 1678, chap. v, p. 7. — V . Velejar. V E L L O N U S , bas lat. s. ni. — V . V e l o .

V E L I G A R E , bas lat. v . a. Faire v o i l e , Naviguer à la voile. — « Multis interfectis de Norwegim A eligantes Stubekiobing combusserunt.... A d Suineburg Veligantes eam i n cendebantad modicum. « C i t é par D . Carpentier.

V E L L T I - A S , isl. s. m. (As, bois; Velila, en relation avec Filai. Voltare, ou le lat. Volutale, fait de Voltare, T o u r ner.) Cabestan, Guindeau, Virevau V . A'inda.

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V E L I V O L A N S , V E L 1 V O L U S , lat. adj. (De Velis volarc, Voler au moyen des voiles, comparées aux ailes de l'oiseau, que représente le navire dans c e t t e métaphore.) — « Et fera Velivolantibus navibus complevit manu litora. » A icux poëte, cité par Cicér., liv. i , de Divin., c. 3 i . r

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— - Et fréta Velivolas non habitura rates. « O V I D E . •— « • •

Cum Jupiter œtere summo

Despiciens mare Velivolum terrasqne jacentes, etc. >• V I R G I L E , Enéide,

liv. 1, v. 218.

V E L L U M , bas lat. s. 11. (Pour Vélum. [ V . ] ) Voile. — « ltem, Velliim unum de m e d i o , sub poena libra rum centoni Januinorum. » Statut génoisde i 4 4 i ) C h a p . 11. — V . Codia. 1. V E L O , V E L O N U S , V E L O N U M , A E L L O N U S , bas lat. s. m. Nom d'une voile grande, mais qui n'était pas la plus grande du navire, ainsi que nous l'avons montré, p . 402 t. n de notre Archéol. navale. L e Velou était moins vaste que le tersami, inférieur lui-même à la grande voile du j niât d'artimon ou de l'avant, et à la voile majeure du mât du milieu ; ce que prouve jusqu'à l'évidence le passage sui1


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1536

inopiam, atque ëju's usus inscitiam, sive quod est inagis v e r i simile, quod tantas lempestates Oceani, tantosque impetns ventorum sustineri, ac tanta onera navium régi Velis, non satis commode arbitrantur. » Cassar, de Bel. gall., liv. m . — « Jain vero nec Vela majora satis esse cceperunt navigiis. Sed quamvis amplitudine antennarum singulae arboris sufficiant, super eas tamen addi Velorum a l i a V e l a , praetereaque alia in proris, alia in puppibus p a n d i , a c tôt modis proyocâri mortem. » Pline, liv. x i x . (V. Carbasus, Getea, Galeacea, Linteum, n-s'pva; Tarida, Vellum.) — Vélum de medio; bas lat. s. 11. Voile du milieu, Voile hissée au mât du milieu. — « Item, (débet habere) Vélum unum de medio cubitoruin quinquaginta octo. » Contrat pour lu construction de deux nefs (16 novembre 1268), publié t. n , p . 388 de notre Arch. nav.— « I t e m , Vellum unum de medio, sub pœna librarum centum Januinorum. » Statut géno, du 21 juin 1441, p. 9-47 de l'Offieiiim gazaricc, Ms. Bibl. Dépôt de la Mar. — Nous avions cru, en i83g, que le Vélum de medio du Statut de 1 4 4 était une voile moyenne qui sa hissait au mât qui portait la Meistra ( V . ) , o u , en d'autres termes, que les nefs et les coques génoises du commencement du i 5 siècle n'avaient qu'un mât, et nous avions exprimé cette opinion, t. 11, p. 154 et 1 58 de notre Archéol. navale. Un nouvel examen de la question nous a fait revenir de ce sentiment. Nous sommes certain aujourd'hui que les coques et nefs dont il s'agit avaient deux mâts comme les 2. V E L O , V E L L O , ital. s. m. (Pour Pela.) — - Vollanda nefs du x i u siècle, et que celui de l'avant portant la Meistra la carta faremo questa nostra galea de Fiandra a Velo » (à la voile, sous voile). Fabbrica di galere, Ms. Bibl. Maglia- était plus grand que celui du milieu qui portait le Vélum de becch. (Florence), classe 29, palcho 7 ; publié dans le t. n , medio. La nomenclature des objets devant entrer dans l'armement des nefs, en 1441, n'indique ni un ni deux mâts ; elle p. 6-3o de notre' Archéol. nav.—« Item, cadauna galia uada à remi, e à Uelo à le so poste non pasi el' fogon (V.) a ne dit pas qu'il y aura deux gabies, et, au contraire, elle miser lo cap°, sotto pena à i corniti de lire cento. » Ordini de en mentionne une seule; mais elle dit expressément qu'il y Piero Mozenigo (1420), Ms. Bibl. Vatic. Urbin, A - 8 2 1 , pu- aura deux Andarivelli, l'un à la proue, l'antre à la poupe; blié t. 11, p. 107-133 de notre Arch. nav. — « Chomando. or, cette prescription est claire, et se rapporte parfaitement miss, lo chapetagno. eh. andando auello. zaschaduna. gallja. à celle du x m siècle, qui voulait un sachet de gabie avec son cartahu au mât de l'avant, et un autre au mât du vada. ale. so. poste, » Versi, Trattai, di ncaitiea, Ms. i n - 4 pap. de i544> Bibl. de Saint-Marc, classe i v , cod. 170 milieu. (V. Andarivellum, Sachctus, Sagora.) Les coques et nefs du x v siècle, à Gènes, avaient donc deux mâts, bien (p. 71). — V . Andar. que ces mâts ne soient point nommés dans le Statut de V E L U M , lat. s. n. (Les étymologistes veulent que ce mot 1 4 4 , statut dont la copie qui nous est connue est d'ailleurs soit une contraction de Vexillum, et que cette syncope soit fort imparfaite, et a pu nous tromper d'abord. Au reste, il analogue à celle qui a fait Ala de Axilla, Palus de Paxillus, est difficile d'admettre, et cette considération nous avait Talus de Taxillus, etc. Varron n'était pas de ce sentiment; fait hésiter, qu'un navire de i , 5 o o tonneaux (« et primo in il dit, en effet, chap. i3o : « Festis a Velis; Vela ab eo, qualibet nave, seu cocha portatae cantariorum viginti milquod Vellus, lana tonsa, universa ovis. Id dictum quod lia... » Chap. 11 du Stat. cité) n'ait eu qu'un seul mât, quoiVellebant. « Ainsi, selon le célèbre grammairien latin , que ce qu'on appelle avec trop de facilité les monuments l'usage que, dans certaines localités, on avait d'arracher la de la science ne montrent guère au x v siècle que des nefs laine des brebis qu'on tondait ailleurs (V. P l i n e , livre v i n , à un mât. (V. Miniatures du Froissart, Bibl. nat. ; celles des chap. 4 8 ) , et de tisser des étoffes avec cette laine filée, Chroniques d'Angleterre, celles de la Thoizon d'or, n° 228, avait nommé le voile, et, par extension, la voile du navire. Ms. de l'Arsenal ; celles des Histoires romaines [Arsenal, Ms. J. Scheffer(p. 14, ae-Mttitia navali, i65/,) eut le tort de n ° 102]; enfin, les sceaux maritimes publiés dans ce Glosconclure de là que les anciens firent les voiles des vaisseaux saire.) Ces monuments, prétendus fidèles, et un texte i n de cuir ou de peau : « V é l u m , d i t - i l , « a veliere, id est pelle, complet, nous avaient égaré ; la mention des Andarivelli, à "ti Varrò docet. .. Varron ne dit rien de semblable, comme laquelle nous n'avions pas prêté toute l'attention qu'elle on vient de le voir. Si les voiles avaient été faites de peaux, méritait, nous a rappelé à la vérité. Nous sommes heureux Varron n'aurait pas manqué de le mentionner, et de le faire de pouvoir reconnaître l'erreur que nous avions commise. clairement.) Voile.

vant des Conventions passées à Génesie i3 septembre 1246, pour le nolis de douze nefs devant servir au voyage de saint Louis outre-mer : « Item, quelibet dictarum navium débet habere vela quinque novi cotboni, quorum prò artimone débet esse vélum unum magnum, et trezarolium unum et Vellonum unum ; et in medio débet esse Vélum unum magnum,et trezarolium unum. Item, Vellonum unum de canabacio. » — « T u n e de vento contrario turbati extenderunt Velonem. » Jeta S. Baynerii, t. nr, jun., p. /,60. — " Veleno uno novo de cubitis quinquaginta octo (87 pieds) « Velonis duobus de cubitis quadraginta octo usque in cubitis quinquaginta duobus » (de 72 à 78 pieds). Engagement de Pierre d'Oria avec les envoyés de saint Louis (Gènes, 27 novembre 1268) pour le nolis de la nef le Paradis. — « Cum tribus Velonibus arboris de prora, videlicet duobus tessayrolis » ( V . Terzarolus) « et uno Velono ; et Velonum modicum vu11 habere xxxv goas d'Amenai » (78 pieds 9 p . d'Antenal. [V. Amenai.]) Informât, pro passagio transmarino, Ms. cite par du Cange. — « ...Et cum petits sex antennarum quartini illa de proda esse débet grossitudinis palmorum 5 -i, et illa de medio palmorum 5, et illa de Vellono palmorum /, ^ .> (dans une nef à 2 mâts). Acte du 4 avril 1248, Ms. Arch. des not. de Gènes. — V . Antimonus, Garrium, Palloma, T e m o n e , Terzarolius.

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— « ... Stridens aquilone procella Vélum adversa ferii. . . V I R G I L E , Eneide, liv. i;y. io6.J

— « Aut portnm tenet, aut pieno subit ostia Velo. I d . , i l ) . , v. /,04.

Vela Isis rati primum suspendit, cum per mare Harpocratem (ilium suum audaci foemina pietate perquireret : ita duni materna charitas suum desiderium festinat explere, mundi visa est ignota reserare. » V a r r o n , l i v . v . — « Pelles pro Velis, alutaeque tenuiter consectaj, sive propter lini

V E M D A V A L L , port. anc. s. m. Vent d'aval, Vent de nier, Vent du large; quelquefois Vent de Sud, de SudOuest, ou d'Ouest. — « Item, se amtes de terdes atravesado as Canarias vos tienta algun Ucmdavvall asi rigo ( V . ) que nain posaes p a i r a r ( V . ) , e c o n v e n h a tornar a esta costa » (de Portugal) « o que noso sor nain queira, fases vos etoda a frota quanto for posiuell por tornardes a esta cidade. >. Instructions données à L o p o Soarès d'Alvarenga, document de i 5 o 4 , selon Barros.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. V E M T O , port. anc. s. m. 'Variante de Vento. — V . Callmar.

[ V . ] ) Vent.

V E N A G U E R O , esp. anc. s. m. Nom d'un petit navire s u r lequel nous n'avons pu trouver de renseignemeuts. — — V. Zabra. V E N D A V A L , esp. ])ort. s. m. Vent d'aval, Vent du large'. — En Espagne, le Vent d'aval est un vent de Sud-Ouest. 11 est généralement très-fort pendant l'hiver. A la Vera-Cruz on nomme Vendaval le vent du Nord qui souffle légèrement pendant le printemps, mais surtout en août et septembre. Ce vent-là a aussi le nom de Viento a la cnbeza.—« E quiseron ir mais avante, mas recreo sobre elles Vendaval, cou muyta destemperariça de tempo, que os fez per força tornar atras ; sem outro remedvo que sobre elio podessem achat . » Azttrara, Chron. de Gainé ( i 4 5 3 ) , p. a n . — V. Vemdavall. -

V E N D E , dan. v. a. (De l'angl.-sax. IVinde, part, de IVindan, Tourner; isl. Vinda.) Virer de bord. — « En af deus Fragatter, en Brig og en Lugger ncermede sig batteriet Trekroner, men da defensionen begyndte at skyde, Vend te d e , dog uden at besvare skuddene. — Une des frégates, un brig et un lougrc s'approchèrent de la batterie des Trois-Couronnes; mais lorsque cette fortification commença de tirer sur eux, ils virèrent de bord sans répondre à son feu. » — Bardenfleth, Ldkast til en militair Beskrivclse over slaget paa Kiobenhavns rhed den 2 den aprii 1801, p. 1. V E N I R EN B U S C A , esp. v . a. Venir à la recherche; Chercher l'ennemi, Aller à sa rencontre. — « A los 26 » (juillet 1682) « torno la armada enemiga a Venir en busca de la de Espana, con buena orden, y el viento en favor. » Fol. 4, Lo sveeeido a la annada de Su Magestad, Bibl. de la Mar., vol. n° 14255-3. V E N T , cat. anc. fr. s. m. (Du lat. Ventits.) (Gr. anc. "Avsgr. vulg. Aspa;; ital. port. Vento;esp. Ayre, Viento; basq. Aïcen, Aïza ; angl.-sax. Gewinde, IVind; isl. Vedr, Vindr; angl. ali. boli. IVind ; dan. suéd. Vind; bas-bret. Avcl, Gwent; illvr. daim. Gomjah [Gùrniak], Pjétar; val. Bînt [Vinte]; rus. BlsmpT> \Vè tre ou Viètrè]; poi. Zadymeh ; ULOÇ;

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liongr. Szèl; turc, Rouzguiar [j^j^j]> Fel t v 3 ^ ] ' Flava [l_j»] ; groënl. Annorœ , Sulluarneh ; pets. Bad p L > ] ; sanse. Pu [ P o u ] ; ma\.Ang'in [ ^ l ] ; madék. Aïnh, Isout; chin. Lô-ky, Fòng; tikopia , Matanhi ; tonga, Havili vili; v i t i , Adanha; ualam, Shapat ; taïti, Matai; hawaï, Alio, Makani, Mata ni ; satavval, Ianhe, Inno; noitv.-zél. Au, Matabgui; port du Roi Georges, Mai; Poe; golfe St.-Vincent, IVare; port Dalrvmple, Fégouratina; Célèbes, Rognes; vvol. Nguéloo; bamb. Fiéng.) « A i r en mouvement, suivant une direction déterminée, avec plus ou moins de rapidité. » Acatlém. franc. (1814). «Mouvement plus ou moins rapide de l'air, suivant une direction déterminée. » Acad. franc. ( i 8 3 5 ) . Les marins ont partagé la circonférence de la Rose des Vents en trente-deux parties, qu'ils nomment Aires. ( V . ) Chacune de ces parties est une des directions dans lesquelles souffle le Vent; elle donne son nom à un des Vents principaux, et nous disons principaux, car la division en trente-deux à laquelle on s'est arrêté aurait pu spéculativement être poussée plus loin. Dans la pratique, cette division est bien suffisante. Les noms des Aires de \ ent se trouvent ci-dessus dans l'art. Bose. ( V . ) — L e mot Vent entre dans uni; foule de locutions usuelles que nous ne saurions recueillir ici, parcequ'on nousacontraititde renoncer au projet que nous avions eu de faire un travail complet. Ce temps, où tout s'improvise, est l'ennemi des ouvrages faits à loisir; r

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se hâter est le grand mérite ; il semble que le prix de la course soit le seul but de toutes les ambitions. — Vent a quartier, fr. anc. Vent largue, suivant l'ancienne coutume d'entendre cette locution; mais plus rigoureusement : Vent grand largue. (V. Veut de quartier.) — « Vent à Quartier, c'est le Vent qui au singler » (qui, pour la navigation , ou eu égard à la route qu'on fait) « n'est ne Vent derrière, ne Vent de boline, mais entre ces deux. — Vent à la boline, c'est le A'ent qui, au singler, donne par flans aux voiles, lesquelles, lorsqu'elles sont lors enfilées de droict fil de pouppeà proue, qui est aussi une bonne manière de singler, et est différente à celle de Vent derrière, parce qu'elle tient les voiles tendues de poupe à proue, et Vent derrière les tient tout par travers du navire et d'un bord à l'autre. » J. N i c o t , Titrés, de la lang. franc. (i6'o6).—Vent à souhait, vieux fr. (Robert Estienne, cité par Caseneuve, pensait que le mot h y b r i d e , Souhait, venait du vieux français Haiter, plaire. (Hait, signifiait, au Moyen Age, Gai, Joyeux, Dispos. Casaneuve supposa que Souhaiter avait été fait de Sous-aidcr; Ménage imagina que c'était une traduction de Snboptari.'Sous pensons que Souhait est composé du lat. Sub, préfixe d'un grand nombre de mots des langues néo-latines, et du verbe sax. Hatan [isl. Hcita, appeler].) Vent favorable, Vent bon pour la route qu'on veut tenir. — « Elle » (la reine d'Angleterre) « vint à Vincelsée, et là , de nuit, entra en une nef appareillée pour li » (préparée pour elle), « e t » (avec, ou : et aussi y entrèrent) « son fils et le comte Aytnon de Kent, et messire Roger de Mortimer; et en une autre nef mirent leurs pourveances» (bagages)«et eurent Vent à souhait, et furent lendemain devant prime» (avant l'heure o ù , le matin, on chante à l'église l'oflice de P r i m e , le premier office de la journée) « au havre de Boulogne. » Froissart, Chroniq., liv. I , chap. 6. — « Sans doute, Monseigneur, vous verrez, par les depesches de l'ambassadeur, l'advis qu'il a que ce commandant des gallères doit me déclarer que le Grand-Seigneur, avant acheté les vaisseaux des corsaires » (de T r i p o l i ) , « i l a ordre de les emmener à Constantinople. S'ils prennent l'occasion d'un calme, ils le peuvent faire sans que nous le puissions empescher; s'il y a du Xvul à notre souhait, il faut tirer du canon premièrement contre les vaisseaux qui seront remorqués par les galères : c'est là le fait que nous ne voudrions pas sans ordre. » Du Qttcsne à Seignclay; Scio, 10 septembre 1681. Ms. Arch. de la Mar. — Vent arrière (ou : de l'arrière),s. el adv. (Gr. mod. AÉpaç irpé(ivoî, <XVEU.OÇ oupio;, avspoç -pûavo;; ital. Vcnto in poppa; esp. Viento a poppa ou enpopa; port. Vcntb cm popa; vieux fr. Cul en vent, Vent en poupe; angl. IVind in poop, IVind leading, IVind right aft; ail. Vor e/cin IFrnde; holl. Voor de IF'tnd; rus. (pop.ienniiAT) [Forrlevinde], (J)op,iei)iiiini'l) [Fotdevinte] ; dan. Vind agteritid; suèd. Fôrtlcvind; basq. vulg. Popaairian; groënl. Okomut.) A'ent qui souffle directement sur l'arrière du navire, ou dont la direction suit celle delà quille, de l'arrière à l'avant. — Vent d'amont, vieux fr. Vent d'en haut. Quelquefois le Dessus du V e n t , comme dans le passage que voici : « Ces grosses nefs » (espagnoles) « prirent le Vent d'Amont pour prendre leur tour sur ces nefs angloises, que peu doutoient et prisoient » (qu'elles redoutaient et estimaient p e u ) , « e t puis s'en vindrent fendant à plein voile sur eux.» (_LeMs. II"83IQ, Bibl. nat., dit :«Fendant a voile plain sur culx. • F ° 3QO, v°.) Froissart, Chroniq. (an. i 3 2 ) , liv. i , part. 2, chap. 338. — Il resuite de la phrase de Froissart que les nefs espagnoles prirent l'avantage du Vent sur les vaisseaux anglais, pour les attaquer plus facilement. — Vent d'aval, vieux fr. Vent d'en bas, Vent du large, Vent de la mer. (V. Aval.) — Vent d'en bas, fr. On désigne quelquefois sous ce nom le Vent d'aval. ( V . ) En bas et Aval ER

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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ont en effet la plus grande analogie de sens ; cependant nous croyons que Vent et en bas est écrit et dit abusivement pour Vent d'embat Sur toute la cote de Gascogne et sur celle du Roussillon, on nomme le Vent de mer YEmbat, et nous sommes convaincu que d'Embal, de Vent d'embat, les marins du Ponent ont fait: Vent d'en bas. ( V . Embat.)— Vent de quartier, fr. anc. Vent qui souffle sur le quartier (V.) ou sur la hanebe du navire ( V . ) ; Grand largue. On lit dans Aubin : « Vent de quartier ou Vent largue. Cela se dit de tous les airs (sic.) de Vent qui sont compris entre le Vent de bouline et le d e m i - r u m b qui approche le plus du Vent a r r i è r e . » Aubin consacre ce qu'un mauvais usage avait établi. L e Vent de quartier n'était pas le Vent Largue, mais le Grand-Larg u e , et c'est abusivement qu'on étendit au Vent largue un nom q u i , primitivement, avait été réservé pour le grand largue. L e P . Fournier l'entendait bien de cette façon lorsq u e , liv. x v , chap. i , il s'exprimait ainsi : « S i j e veux aller au Nord , tous les Vents me seront bons, depuis le Nord-Est quart de l'Est, ou le Nord-Ouest quart d'Ouest jusques au Sud; les uns, toutefois, sont meilleurs que les autres; le meilleur de tous est le Vent de Quartier. Par e x e m p l e , allant au nord, le meilleur Vent sera Sud-Est ou Sud-Ouest, d'autant que pour lors on peut se servir de toutes les voiles, ce qu'on ne peut faire ayant Vent derrière.... » ( V . Vent à quartier.) — Vent devant, fr. anc. Vent qui souffle dans la direction de la longueur du navire et sur sa proue; c'est ce qu'on nomme aujourd'hui'Vent debout. — « L e lundi, calme et Vent devant. » Journal du voy. de J. Parmenticr (ISÎQ). — Vent derrière, fr. anc. Vent qui souffle directement derrière le navire; Vent arrière. ( V . ) — « L e soir, nous courûmes au Sud et Vent derrière, allant bon train... » Journal du voyage de J. Parmenticr, ISÎÇ). — Vent en poupe, fr. anc. Vent qui souffle directement sur la face extérieure de la poupe; Vent arrière. — L e mercredi, g" ", trouvasmes de longitude orientale 18 degrés, Vent en poupe... » Journ. du voy. de J. Parmentier (i 52g). — « On y arriva le lendemain (16 juillet 1680) (à Sainte-Marthe), quoyque la carte marque mi-distance de plus de cinquante-quatre lieues (du cap de la Vêle) ; mais on estoit porté d'un Vent en poupe extrêmement frais. » Mémoire du comte d'Estrées à Seignelay, 2/1 août 1680. ( V . P o p e , Hate.) — Vent largue. (Ital. Vento largo; esp. Viento largo; port. Vento largo; angl. Large wind; dan. et suéd. Rum-vind; boll. Ruim wind, Ruim-schoots-wind; ail. Raùmwind; rus. Бакштагь (Bakchtagg); val. Слаб (Slab); bas bret. Frank avel.) Aubin définissait, en 1702, d'après (Juillet (168З), le VentLargue : « Tout air de Vent compris entre le Vent de bouline et le demi-rumb qui approche le plus du Vent arrière. » R o m m e , précisant par des chiffres cette d é finition, dit : « L e Vent est largue pour un vaisseau, lorsque sa direction fait avec la quille un angle plus petit que 112 , en considérant l'ouverture de cet angle tournée vers l'arrière. » — Avoir Vent largue, c'est naviguer avec le Vent largue dans les voiles. Porter largue, Courir largue, sont des locutions synonymes d'Avoir Vent largue. — « E les x x n galees pensaren darribar, e faeren vela, quel Vent era alosta » (le Vent étant à Poste, ou, les galères naviguant au Plus près du Vent), « e a rems e a vêles, pensaren danar vers l'estol 1

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del' Rey Caries.» Chron. de R. Muntaner, chap. 67 «Le Vent devint si fort, que l'on fît avec peu de voiles soixantedix lieues en vingt-quatre heures. » Le comte d'Estrées à Seignelay, 2 mars 16.81. — V . Rrisa, Mast, O r é , Siglans. V E N T A M E , V E N T A M O , ital. vénit. s. m. (De Ama vento, Qui aime le vent, Qui cherche le vent.) Penne de l'antenne; la partie qui se lie au Stello ( V . ) et le surmonte, faisant un panache au navire. — « II corno destro

di galee cinquatatre lo diede al governo di G i o . Andrea Doria, qual corno haveva a portar una bandiera verde da taglio » (une bannière v e r t e , fendue) « sopra il Ventarne à l'extrémité de la penne). » M . G i o . Pietro Contarmi, Récit de la bataille de Lépante dans sa Historia delle cose succese, etc. (Venise, 1645.) — « . . . Se pigliare ancora la maggior altezza d'essa vela « (la mesana, l'artimon latin) « quale se piglia nel lilo, che altri dicono Veniamo, cioè ferzo più lungo verso poppa (laquelle se prend au fil, que d'autres appellent Veniamo, c'est-à-dire, à la cueille la plus longue vers la poupe). » Bart. Crescentio. On voit que cette dernière bande de toile recevait, par extension, le nom de la penne, parce qu'il correspondait à l'extrémité du Ventarne. — V . Ferzo da Ventarne, Stello. V E N T A M U S , bas lai. s. m. (Du précédent.) Penne de l'antenne. — « ltem, ordinamus quod quilibct homo et persona qui in distristu Cadubrii lignuni aliquot inciderit vel incidi fecerit causa faciendi Ventamos vel arbores » (des pennes d'antenne ou des mâts.) ... « et pro qualibet antenna vel Veniamo » (et pour chaque antenne ou pour chaque penne) . . . Stai, cadubrii, fol 5 i , v ° . — Les Bénédictins ont cru que le Veniamo était l'antenne elle-même, et ils ont dit, fol. 1475, Gtoss. de du Gange, 1736 : « Ventamus, antenna, ut videtur, gali. Vergue. » Us ont pris, à t o r t , une partie de la vergue latine, pour l'antenne elle-même. V E N T A R , port. esp. v . n. (De Vento. [ V . ] ) Venter. — « 0 tempo começou-lhe de Ventar ao ponente. » Chron. do conde D. Pedro, liv. 11, chap. 16. — « A ho ras de vespera fezse o vento nornoroeste e Ventaua fresco... De noute, toda a noute foi o vento norie, e tomaua do noroeste, Ventando rijo » (ventant fort, ventant dur) . . . . Rotciro de D. Joam de Castro, p. 3. — Ventura tachas, esp. Venter par bouffées. — Ventar bramando, esp. Venter en criant, en rugissant comme une bête féroce; Venter furieusement. — Ventar amoroso, esp. Venter une petite brise. ( V . Esnordeste, Refega.) — Ventar a viraçâo, port. anc. v . n. ( P r o p r e ment : Venter à tournoiement.) Quand les vents étaient v a riables, les marins portugais disaient qu'il Ventait à viraçâo. » — « E os mottros chegarâo a boca da barra posto que os nossos galcôcs estauâo hi surtos, et nâo lhes ouuerâo modo porque Ventaua a viraçâo que era contrario para sairein de dentro. » Castanbeda, Hist. da India ( t 5 5 2 - i 5 6 i ) , liv. v u , chap. 92. — V . Viraçâo. V I Ì N T E R , fr. v . n. Souffler, en parlant du vent. — Venter temperamment, fr. anc.Venter doucement, ou, comme on dit aujourd'hui : Venter petit frais. ( V . Frais.) — « L e 3 juin devant le jour, Nord » (le vent du Nord) « commença à Venter temperamment... » Journal du voy. de J. Parmenticr ( i 5 2 g . ) Pour dire qu'il Vente extrêmement fort, les marins disent souvent : « Il Vente à décorner les bœufs. .> Celte image est meilleure que celle-ci, dont ils se servent quelquefois : « Il Vente la peau du diable, » c'est-à-dire, que le Vent est si fort qu'il déchirerait même la peau du diable, si épaisse et si dure qu'elle soit. e

V E N T O , i t a l . port. s. m. (Du lat. Ventus.) Vent. « Affermò con verità detto Nicolo, che vn patrone di naue ; stando in mare in gran calma, temendo insieme con i marinari, che non vi dimorassero troppo lungamente, face a p parechiare vna tauola à pie dell'arbore, doue facte molte congiurationi, inuocando spesso il dio Muthiam, cossi detto, in quello instante intro adesso à vn huomo d'Arabia vn demonio, che lo comincio ad alta voce far gridare, saltare et correre per tutta la naue come pazzo, et giunto che fu alla tauola prese certi carboni, et se li mangiò , et dimandando


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. sangue di gallo, per bere, glie ne presentarono vno, alquale (hauendo lo scannato) succiò il sangue, poi gittatolo via d i mando cieche voleuano, gli fu risposta, Vento. ( ì l i p r o misse fra tre giorni di dargliene fauoreuole, col quale p o triano securamente peruenire al porto, accennando lor con la mano da qual parte douea venire, et gli ammoni, che con diligenza et auiso stessero preparati a riceuer l'empito che verria. Il che finito di dire, detto Arabo cascò in terra come mezzo morto , et diciò che hauea detto et fatto, di poi non se ricordaua di cosa alcuna, et cosi al tempo da lui predetto venni il Vento, et in pocchi giorni arriuorno à buon porto. » Viaggio di Nicolo di Coati Vcnctitino nelle Indie , scritto per messer Poggio Fiorentino (au milieu du X V siècle), ap. Ramus., t. i , p . 343. — « Volevano » [les marins portugais naviguant dans l'Inde) « legare l'imaginetta del detto santo Antonio perche ei desse buon Vento, ch'è corne imprigionata, minacciando di non sciorla, lin tanto che non abbia loro concesso ciocche dimandavano; ma pure restarono di farlo ad instanza del piloto che diede parola per lo santo, dicendo, ch'era tanto onorato che senza esser legato ne preso, avrebbe fatto quanto essi ricercavano. Pure al venti nove dì décembre, il capitano con li altri del vascello si risolverono al fin di legar il santo Antonio » (au mât du navire). Pietro della Valle , Lettera di mascat., t. i v . ( V . Padron di nave.) — Vento a/iseo, ital. s. m. (Du fr. : ) Vent alizé. — Vento contrario, port. (Du lat. Venttis contrarias.) Veut contraire ( V . Abrandar.)—Vento'da terra, port. Vent de terre. (V. Vento terrenho.) — Vento dell' oste, ital. anc. Vent de l'oste, Vent de quartier, Grand largue. — « I galeoni sono cosi chiamati per la forma loro, come quelli, che s'assimigliano, e hanno forma di galee, che sono più lunghe delle nani. Questi hanno la poppa alla bastardella, e sono stessi... caminano assai più delle naui in ogni tempo, tanto col Vento del fianco chiamato dell' oste, comme in poppa. » Pantero-Pantera , Armat. nav., lib. p r i m o , cap. ìv, p . 4 i . — « L i caramusalini... vanno velocissimamente, et in particolare col Vento dell' oste. » Id., i b . , p. 42.—Dans notre Archéol. nav., citant, t. 11, p . 207, le premier des passages qu'on vient d e l i r e , nous avons dit du ferito dell' oste : « Ce n'est pas le plus près, c'est le grand largue. » Un remords nous vint sur cette interprétation, et p. 225, en parlant du Caramoussal, nous expliquâmes le Vento dell' oste p a r : « le plus près, » nous fondant sur ce que, pour faire loffer ou venir un navire au vent, on haie sur Poste. (V.) Aujourd'hui que nous avons plus longuement pesé la difficulté, et que d'ailleurs, par un nouveau voyage dans la Méditerranée, nous avons pu nous instruire mieux îles manœuvres des bâtiments latins et des termes par lesquels sont désignées ces manœuvres, nous revenons à notre première e x plication. L e Vent de Poste est le vent qui frappe le navire à l'endroit où agit Poste; o r , l'oste fait dormant à la hanche du bâtiment; Vento dell' oste est donc un synonyme de Quartiere. ( V . ) — Vento de sobre a terra, port. Vent de terre. ( V . Aparelhar.) — Vento de vyagem, port. Vent favorable à la route qu'on veut faire. — « E partindo todas » (les 14 caravelles parties de Lagos, le 2 août i 4 4 7 , pour la Guinée) puntamente, coin boa maree et Vento de vyajem... » Azurara, Chron. de Gui né ( t / 5 3 ) , p. 239. — Vento cm poppa,nort. s. et adv. Vent en poupe, Vent arrière, e

largue. — La même expression désigne en port, le grand largue. — n Scorrendo adunque con Vento largo per la detta costa, seguendo il nostro viaggio per ostro... » Navig. di C. D. Mosto; ap. Ramus., p . 106 A . ( V . Largo.) — Verrto scarso, ital. Vent qui refuse. — « Cammino per maestro : « ma il Vento scarso. » Viag. d'vn comité venetiano, ap. Bannis., t. 1, p . 278 F. (V. Scarso.) — Vento terrenho, port. Vent de terre. — « Ha xxxj (lias de dezembro de м.п.хц saindo о sol >. (au lever du soleil), « nos Gzemos à vella da Barra do G o a , Caniinho do streito : ho Vento era terrenho, assi como leste... De noute ventou ho Vento da terra muito bonanca. » Roteiro rie Don Joarn de Castro, p. I . — Vento travessdo, port. s. i n . p l . Vent contraire. — « P o r q u e nu niez de Novembro et Dezembro nâo se podia tomar de Ormuza ilha de Cocotorâ, por serem os Ventos travessôes e os tempos mui rijos.» Comment. Dalboij,, part. 11, chap. 11. — « A o longo do mar corre huma praya muito fermosa, e no meo délia se alleuantà huiims inedâos darea nâ muito altos, mas causados, a nieuver, dos' Ventos trauessaoens. •• Roteiro de D. Joarn de Castro, p. 21. — V . Superstitions. V E N T R E R I A , ital. s. f. (De Ventre.) Ventrière, « Forte pièce de bois qu'on applique longitudinalement sous le ventre d'un vaisseaH nouvellement construit, et lorsqu'il est encore sur son chantier, pour faire partie du berceau dans lequel ce vaisseau doit être établi pour être lancé à la mer. 1 ( R u m i n e , 1792). — V . ci-dessus, p. 2.85, la pièce marquée GH, dans la lig. du Bu. V E N T U S , lat. s. m. Vent, quelquefois : Vent fort, O u ragan. — • Prosequitur surgens a pnppi Ventiis euntes. »

VIRGILE,

Enéide,

liv. n i , v. 1 З 0 , et liv. v, v. 777.

V E N T U S PELAGAR1S, bas lat. Vent du large — «Tune Venttis pelagaris, qui sic a nobis dicitur, cœpit fortiter flarc, et sic portavit eos cum navi inter lances Serchi et Arni. » Vie de saint Reynicr ( и б о ) ; Rolland., 27 juin, p. 464. — V . Pelagaris. V E R B A L L A S T E N , ail. y. a. (De Ballast. [ V . ] ) Lester. (Rôding.) — V . Rallasten. V E R E C , vieux fr. s. m. (Du bas lat. Verccurn. [V.])— 0 Le chevalier disoit et affermoit (pie toutes choses venantes et arivantes à Verec à la coste et à l'estande (V.) de la mer, en la paroisse d'Anderville en la H o g u e , lui appartenoient. » Charte de 134 1, citée par D . Carpentier. — V. Veret.

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— Vento gagliardo, ital. Vent frais ( V . ) , o u Bon frais Vento gérai, port. (Plus usité au plur. Vcntos geracs, Vents g é n é raux, Vent général, Vent alizé, Mousson. — Vento in poppa, ital. s. et adv. Vent en poupe, Vent arrière. — « Et sempre andammo con Vento in poppe [sic). » Lettre d'Ami. Corsali, ap. Ramus., t. 1, p. 178 B. — Vento largo, ital. port. Vent '

V E R E C U M , bas lat. s. n. (Var. de IVrcccum. [ V . ] ) Varech. — n Accordatum est, quod Verecum custodietur in manu domiiii Régis per annum et diem. «Echiquier de Saint-Mi­ chel de Caen, Registre Saint-Just, chambre des comptes dr Paris, fol. 24 v ° , col. 2. V E R E S C , vieux fr. s. m. V a r e c h . — « Décima.... totius ejectivi, quod in illis linibus dicitur Veresc. » Charte de Philippe V, année 1З19, citée par du Gange. — On a écrit aussi Vcrcsque. — V . Barbarie, Ejectivum, Veriscum. V E R E T , fr. s. m. Pour Vcrcc. ( V . ) Faute de la copie de l'Ordonnance de Charles V (oct. 1З74), d'après laquelle cette Ordonnance a été publiée, t. v i , p. 47 des Ordonnances des Rois de France. On y lit : « Droiz de Veret et de poissons royaulx. » V E R G A , esp. port. s. f. (Du lat. Virga, Verge.) Vergue. — Verga mnyar, esp., La Grande vergue. — Verga deltrinquetc, Vergue de misaine. — Verga de la mesana, Vergue d'artimon Verga de gabia, V e r g u e de hune ou de hunier. — Verga de la cebadera, Vergue de la civadière. — Garcia

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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île Rcsende, chnp. i/,5 de sa Coronica de Joao ho Segundo, parlant de deux grosses nefs françaises que le Roi lit saisir dans le port de Lisbonne par représaille de la capture que, malgré la paix, les Français avaient faite, en i / , o a , d'une caravelle portugaise (V. ' Caravella), dit que Jean I I ordonna : « Tirarlhe as Vergas e governalhos. » — « E a frota logo se moveo toda pera rcstelo, e se fez prestes corn as Vergas altas.» Ruy de Pina, Chron. do D. Duartc(Edouard I , Xv« siècle), chap. a i , p . 1З7, . Inédits de l'hist. portug. — V. Amcora, Concertai-.

TdTox£paia; gr. vulg. 'Avtsva, IIivô; lat. Antenna; ital. Pcnnone; esp. basq. Bcrga; esp. povt.Verga; basbret.Z>e7e, Délez; angl.-sax. Segel-gyrd ou Segl-Gyrd; angl. anc. Yaerd; angl. Yard; ail. holl. Raa; holl. Ree; dan. Raae; suéd. Râ , Scglrà; isl. Rd; illyr. daim. Ldnca, Lancina; serbe, Sèran; turc, Antenna rtènna [ l i - i j l ] , Scrèn [^Jj^>\; val. А т е п ъ [Antène), П р ж т ъ [Prjinc]; rus. Реп [Réie], Рея [Réid]; pol. Reia; hongr. Hajo-vitorlaja, Vitorla-fa; groënl. Sennerut; mal. Pabououan [^,_yjLs]; lasc. Parouane [c'est évidemment

V E R G A D E L A L M 1 R A 1 L L A T , cat. anc. s. f. La vergue que portait l'amiral comme attribut de sa charge; L e bâton de commandement de l'amiral; L'insigne de l'amiralat. — V. Almiraillat.

une corruption du mot malai]; sataval, Shèdc.) Pièce d'un bois léger, ordinairement de sapin (en Europe; de T c b i n g a l blanc ou rouge, ou de Bintagore , dans la Malaisie , quand on n'emploie pas le bambou) ; pièce longue et grosse, en proportion de la grandeur de la voile qu'elle doit porter, ronde dans toute sa longueur, et plus mince à ses extrémités qu'à son milieu. Dans les bâtiments à Trait carré ( V . ) , c'està-dire qui se servent essentiellement de voiles carrées, les Vergues sont placées horizontalement et en avant des mâts. Quand les voiles doivent fonctionner, les Vergues sont hissées au sommet des mâts au moyen de cordes nommées drisses. Les Vergues des bas mâts, Vergues des basses voiles, ou, comme on dit : Basses Vergues, devant rester ordinairement à la tête des mâts et n'en descendre que dans des cas rares , sont retenues à leur poste par des cordages ou des chaînes de fer nommés Suspentes. Des cordes, attachées aux extrémités de la Vergue et allant passer dans des poulies fixées autour du mât, aident les drisses à porter cette V e r gue; elles ont le nom de Balanciues. ( V . ) D'autres cordes attachées aussi aux extrémités, et allant à l'arrière ou à l'avant du navire, aident à faire tourner autour de son milieu la Vergue dont on veut présenter plus ou moins au vent l'une ou l'autre de ses extrémités ; on les nomme Bras. ( V . ) Les bouts des Vergues ont de petits renflements qui prennent le nom de Taquets de bout de Vergue. Voici la figure de ces Taquets : Les V e r gues, quand elles d o i v e n t être grosses, sont quelquefois composées de plusieurs morceaux ajustés; on les nomme alors Vergues d'assemblage. (V. Assemblage.)

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V E R G A N T I N , (n lin. sonn.), esp. s. m. (Pour Bergantin. [ V . ] ) V E R G A N T 1 N U S , bas lat. PourBrigantinus. Brigantin.— «Acabado el' Vergantin que fue à très dias del mes de abril del dicbo ano, se echô al agua, y se le pusô por nombre Santiago. » Relation brene del viage que hizo Aluaro de Mcndana (1567); Ms. du xvi° siècle, Bibl. nat., n ° i 5 8 8 , Saint-Germain. — L e Brigantin dont parle la Relation du voyage de Mendana à la Nouvelle-Guinée pouvait porter de trente à quarante personnes, avec leurs vivres pour quelques jours. On le voit en effet aller en découverte, commandé par le maître de camp et amiral Pedro de Ortega, ayant sous ses ordres le pilote mayor Heman Gallego, avec huit mariniers, sept hommes des différents services nautiques et treize soldats; total : 3o. Figueroa compose autrement l'équipage du petit navire. (V. Aparejo.) Le Brigantin était assez grand pour ne pouvoir pas être embarqué sur la nef capitane (la nno capitaàa); on le mettait à la traîne pendant la navigation, comme autrefois la Barque de cantier. ( V . ) Voici, en effet, ce qu'on lit vers la fin de la Relation : « Y corao trabianios al Vergantin por popa, lleuaua de nauio peligro, y asi le uuieron de largar. » — « Sanctissimus pater cum sua insigni et prœclara familia trirèmes' ascendit » (monta sur les galères), я quœ licet numéro octo, cum scapba vulgo Vergantitu appellata. » Itinéraire du pape Adrien V I ( i 5 a 2 ) ; Baluze, Miscell., t. n i , p . З76. - - V . Ваха т а г , Brigantin \ E R G E , vieux fr. s. f. (Pour Vergue. [V.]) — « V e r g e ou Vergue est la perche à trauers du mast, où on lie la voile. » René François, prédicateur du R o y (Louis X I I I ) , Merveilles de nature (édit. de 1629), p . 100. Cette forme était déjà très-ancienne au x v i siècle. ( V . Garsoun.) e

V E R G E DE L ' A N C R E , fr. s. f. (Corruption de Vergue. Du lat. Virga.) (Gr. vulg. KaXocpe; ital. Asta dell' aneora, Fuso on Fusto delC Anchora; esp. Asta del ancla, Сапа del ancla; port. Astea; basq. vulg. Vclcha; ar. côte N . d'Afr. Dra/r' mohtaf; angl. Stranh; ail. Anherruthe, Ankerschaft, Ankerstange; holl. Ankerroede, Ankcrschagt, Ankersteel; dan. Ankerlœggen, Lœggen ; suéd. Ldggen ; rus. Be решено y я кора [ Vëréléno ou iakoria], Якорное веретено [Iakornoé véréténo], Цевье [Tsève]; hongr. Horgonyszdr.) L e corps de l'ancre, la tige, la pièce principale de cet instrument, façonnée, en général, comme une pyramide quadrangulaire qui reçoit à sa base deux autres pièces qu'on nomme les bras de l'ancre. ( V . ci-dessus, p . 129.) On a dit autrefois : La Vergue de l'ancre, comme on disait: La Verge d'une voile. — V. Vergue. V E R G O , esp. anc. s. m. Nom d'une pièce d'artillerie nommée en France Berce ( V . ) et Vers ( V . ) , et en Portugal Berço.(\.)— V . Artilleria de т а г . V E R G U E , fr. s. f. (Du lat. Virga, Verge, Gaule, qu'on fait venir de Virere, Verdoyer.) (Gr. anc. r t E p a i a , Képaç,

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Des cercles de fer et des AB, Bout de vergue ; C, Taquets, chevilles consolident cette construction, dontle volume, malgré son importance, conserve cependant le nom primitif,qui suppose un bois mince et flexible. Sous les Vergues, pour la facilité des Matelots, on établit des cordes nommées Marchepieds , soutenues à divers points de leur longueur par des Étriers. Quand des Bonnettes ( V . ) doivent être jointes aux voiles attachées aux Vergues ( V . R a b a n ) , les boute-hors de ces bonnettes sont retenues aux Vergues par des cercles dans lesquels ils peuvent se mouvoir. A l'art. Voile, nous donnons une grande figure représentant les quatre étages de voiles que porte le grand mât ou le mât de misaine d'un grand bâtiment carré. On y voit à leur place les voiles fonctionnant, la Basse vergue, la Vergue de hune ou de hunier, la V e r g u e de perroquet et celle de cacatois. On y voit aussi les boutehors des bonnettes et le gréement des Vergues. P o u r que ce ([ne nous venons de dire soit mieux compris, nous allons donner la représentation d'une Basse vergue (Grande v e r g u e , Vergue de misaine, ou Vergue barrée [ V . B a r r é e ] ; celle-ci, sur laquelle se borde la voile de perroquet de longue, et qu'on nomme aussi : Vergue sèche parce qu'elle ne porte pas de v o i l e , ne reçoit point de boute-hors de bonnettes.) N M , la H u n e ; L N S , ' L M S , Galbaubans de hune; Q O R , Hau-


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

bans du bas mât; M O , N O , Gambes de revers; 0 0 , T r e l i n g a g e ; A B , Vergue; P , P , T a q u e t s ; C, Suspente; K L , Balancine; P F G H , Marchepied ; E l ) , Boute-hors de bonnettes; J, I , Cercles des boute-hors. — La Vergue de la voile laline ( V . ) a conservé le nom d'Antenne. ( V . ) Une antenne fut longtemps suspendue au côté du mât de l'arrière, portant la voile triangulaire qu'on nommait Artimon ( V . ) ; aujourd'hui la voile d'artimon est un trapèze attaché à uneVergue nommée Pic ( V . ) ou Corne. (V.) Nous n'avons pas besoin de dire que l'invention de la Vergue remonte, comme celle de la v o i l e , à la plus haute antiquité ; les peintures égyptiennes , le basrelief trouvé à Nimroud (V. Biremis au Supplément), aussi bien que les monuments grecs et romains, montrent la V e r gue suspendue carrément à la tète du mât. ( V . Balancine.) — Les Vergues portent le nom des voiles qui leur sont attachées; ainsi la grande Vergue est celle de la grande v o i l e ; la Vergue de misaine, celle de la misaine; la Vergue de hune, celle d'un Hunier ; la Vergue de grand hunier, celle du grand hunier, etc., etc. — On dit de deux navires qu'ils sont Vergue à V e r g u e , lorsqu'ils sont côte à côte, et tellement que leurs Vergues réciproques, les inférieures au moins, se touchent ou soient près de se toucher. — L e mot Vergue était usité au x i v siècle; nous avons eu à la main, en 1838, à la vente des Archives du baron de Joursanvault, une pièce (Ms. parchemin, original) constatant qu'en i382 Jehan, sire de Sempré, chevalier, capitaine général de Picardie, lit délivrer par le contrôleur du Clos ( V . ) des gallées, à Guillaume Sarsie, « unbatel estoffé d'un mas, d'une Vergue, d'un gouvernail et d'une ancre. » — « . . . Un coup de vent extraordinairement forcé nous surprit du quatorzième au quinzième (d'août t 6 8 o ) , et fit rompre la Vergue de misaine du vaisseau l'Heureux. Nous sommes venus en cette rade de Port-Farine, pour faire de deux mats de hune une autre Vergue. » Du Quesne à Seignelay, 17 août 1680; pièces justilicat. Mémoires de Vdlcttc (Paris, 1844). (V. Contran, Jouquet, Poulie, P r é l a t , Uondenne , Valenchine, Verge.) — Vergue de beaupré, fr. anc. Vergue qui portait la voile de civadière. — Vergue de tourmentin, fr. anc. Vergue qui portait une voile appelée Voile de perroquet de beaupré ou Tourmentine. (V.) (V. Mast de beaupré, Perroquet de beaupré.) — Vergue de l'ancre, fr. anc. s. f. Verge ( V . ) de l'ancre. — « Les parties d'un ancre sont l'Anneau, la Vergue, les Brads (sic), les Pattes et l'Essieu de bois qui le fait coucher. » Fournier, Hydrographie, liv. t , chap. a i . — Vergues de liaison. Faute d'impression de la p. 3 non mumérotée du petit traité intitulé : Construction des vaisseaux du Roy (in-8°, 1691) ; il faut lire : Vegres, pour : Vaigres de liaison. e

e r

V E R H À U T U N G , ail. s. (D'Haut, la Peau, le Cuir [angl.sax., Hyd; isl. Hydi; angl. Hide}; et de Ver, préfixe qui donne au mot simple le plus d'étendue.) Doublage.

1541

V E R H U U R E N . h o l l . v . a . (DeHuuren, Louer; Huur,Loyer; de l'angl.-sax. Hyre;-Intérêt, Usure, L o y e r . ) F'réter. — Verhuurder, s. Fréteur. V E R I N G O L E , corse, s. f. (Du fr. : ) Varangue. V E R I S C U M , bas lat. s. 11. Varech. Charte de Louis année i3if>, citée par du Cange. — V . Veresque.

X,

V E R K L I C K E R , ail.; V E R K L 1 K K E R , holl. s. Même origine et même sens que Fôrklilharc. (V.) V E R L A S S E N , ail. v. (De Lasscn [angl.-sax. Lœdan\ ; et de Ver, Loin de.) Abandonner. — Verlassung, s. Abandon. V E R M I E T H E N , ail. v . (De Miethcn, L o u e r ; Micthe, L o y e r ; peut-être de l'angl.-sax. MceS, Condition.) Fréter. V E R N A G E L N , ail. holl. v. a. ^Composé de Nagel [ V . ] , Clou , Cheville, et du préf. Ver, qui, dans ce cas , n'ajoute rien au sens du mot.) Gournabler. — f'ernageln ein sehijj, Gournabler un navire. — V . Abnageln. V E R N E G A L , esp. s. m. L e même que le Vernigal bas lat. et géno. ( V . ) C. Oudin (1660) donne du mot Verncgal cette explication : « Une sorte de vaisseau de terre vernissée, > qui nous met sur la voie de son étymologie. Jarra, Cerla, Jarre, et de Vcrnicium, Vernis.— On trouve dans quelques dictionnaires espagnols : « Bernegal, 'Passe plate. V E R N T C A L , V E R N T C A L E , ital. vénit. a n c ; V E R N I G A L , bas lat. géno. s. m. (Duez [1664] définit le Vernicale : « Vne escuelle de bois dans laquelle les forçats mangent à Venise. « Vernigalibus decem, copis viginti quinque, etc. » Contrat de la nef le Paradis ( 1268). — V . Barillo, Bernigal. V E R R U C H I U M ou V E R R O C H I U M , bas l a t . s . n . É l y m o l . incertaine, peut-être de Varra, Barre; nous voyons, en effet, dans un document de i 3 g 3 , cité par D. Carpentier, art. Varochium : « Chascuii d'eulx tenant en sa main un baston ou Waroqueau. » Peut-être du bas lat. : Virare, Virer, qui fit: Virolet, Vironner, etc. Peut-être,enfin, du lat. Veru, Broche, fait de Vcrtcrc, Tourner. Quoi qu'il en soit, le Vamcbium, Varrochium, Verrochium, Verruchitun, était au Moyen Agi une machine tournante au moven de laquelle on levait des fardeaux. D . Carpentier cite un passage d'un traité manuscrit de Re mi/it. et mach. bcllic, chap. 79, qui ne laisse aucun doute à cet égard : « Varrochium hoc est utilissimnm levandi omne magnum pondus cum duobus sudibus, et h o mmes esse debent quatuor ad volgemlum Varrochium... 1 Duez (Dict. ital.-fr., 1674) confirme cette définition quand il dit : « Vcrocchio, le tour ou moulinet d'une grue. >• A bord d'un navire le Verrochium devait être un Guindcau. — « Et tune non potuerunt retrahere anchoram nisi cum Verruchio, quando ibi cessavit tempestas- » Vie de saint Reyhier, Rolland., 27 juin, p. 464-


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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V E R S , fr. anc. s. m. Barce. ( V . ) — « Vers, ouverts par dessus, qui se chargent avec balles et boistes plaines de clouds et de fer pour tirer de près... » J . Hobier, Construct. d'unegallaire(Paris, 1622, in-12, p . 4o). V E R S A U , V E R S E A U , fr. anc. s. m. Un des noms q u e , selon Aubin, on donnait au Bigot de racage. (V.) — V . Berceau, Vertel. V E R S C H A N Z E N , ail. v . ( D e S c h a n z c n , Fortifier [Schnnzc, R e m p a r t ] ; et de Fer [angl.-sax. For], préf. qui indique l'extension, l'excès, etc.) Bastinguer. — L e holl. é c r i t : Ferschansen. V E R S E ou V E R S , fr. anc. s. m. Variante de Berce. — « Deux gros Vers ayant deux boites, pesantz la pièce desd. Vers trois quintaulx et demy... deux douzaines de petits Vers, ayantz deux boites pour chescun Vers, pesantz cent vingt limes la pièce... » Stolonomie, Ms. de i 5 5 . , n° 7 9 7 2 - 8 , Bibl. nat., p. 18. — On trouve le mot Verse , liv. i v , chap. 3 de Pantagruel V . Boulet. V E R S I C H E R E R , ail. s. (Du lat. Sicurare, et du préf. Ver.) Assureur. — Fersichcrn, v. Assurer un navire ou des marchandises. V E R S O R I A . — V . Vorsoria. V E R Ï A C , fr. anc. s. m. (Variante à'Uretac. [ V . ] ) — « Croche le Vertac de l'avant et le palan sur la grande amure! » Instruction : « l,ors le maistre pour fortifier l'amure de la misaine et celle de la grand'voile, qui toutes deux font grand effort à la ralingue; il envoyra crocher le Vertac sur l'amure de misaine, et le palan d'amure sur la grand'voile. » Art. 74 .du Projet d'exercice des manœuvres, par M . de Bellile-Érard, capit. de vaisseau; Toulon, a3 septembre 1681. (Arch. de la M a r . , carton Tactique.) V E R T ( E N ) , c a t . a n c . a d v . (Dulat. Vcrterc,Tourner.)Tourné, Sur champ, en parlant d'un objet arrimé.—V. C a n t ( E m ) . V E R T E I E N , V E R T H E U E N , ail. v . a. (Même étymol.que le holl. Fertuyen. [V.]) Affourcher.

vons point Vervo dans le Diction, de Duez [1674], mais nous y trouvons « J'ervina, une sorte de javeline.») Javelot. — « Vervi boni, dozinas v u . » Stat. gèno. du îSfçvr. i34o; p. 109 de VImposicio ojftcii Gazarie, M . Bibl. Dépôt de la Mar. V E R Z E K E R E N , holl. v . a. (De l'ail. — V . Assureeren.

Versichern.)Assurer.

V E B Z E N A , vénit. anc. et mod. s. m. (Étymol. incoun. Nous avions rapporté le mot Vcrzenu à Vcrgetta, Petite verge, Baguette, et nous avions cru y voir une lisse ou un filaret [Arch. nav., t. 11, p. 5 8 ] ; nous nous étions trompé, et il ne nous en coûte point de le reconnaître. Les Vénitiens appellent encore aujourd'hui la Vaigre et la Serre : Vcrzena. [V. Posselexe.]) Vaigre.—« E vole ancora legni de rovere cioè clritti 140 per farcholumba, paraschaxule, maderi de bocha, late, chorbe, paraniezali,Verzene, choxele del albero,cbadene del barcharezo, batelli, bachalari: etsi ditilcgni voleno esser de longcza pedi 240. » Fabbrica di galère, Ms. ( x v siècle), Bibl. Magliab. de Florence, publié dans notre Arch. nav., t. 11, p. 6-3o. e

V E S C U O T O , napol. s. 111. (De l'ital. Biscotto.) Biscuit. — Fescuoto de galera, Biscuit de galérien, Biscuit noir et mauvais. Vocabolario délie parole del dialeto Napoletano. r

V E S S E A U , vieux fr. s. m.A aisseau.— «Cris et pleintes de marchants et de ceaus qui neefs, Vesseaux avoient en mer... • Négociât, relatives aux hostilit. commises par les Anglais (1292). Bibl. nat., Ms. et Docum. inédits sur l'histoire de France; Lettresde Rois, etc., t. i , p . 425. —«AMalleterre seig de la Jannays p ' le fret de 2 Vesseaux avec lesquels il conduisit » (vers 1432) >. M . Gilles deBretaigne et partie de ses gens en Angleterre. » P . 22, Compte des dépenses du duc de Bretagne, pour l'année i 4 3 o , Ms. Bibl. nat. S. F, n° 254a. — s Et en mémoire et recordación de ce » (de la construction de l'Argo, par un Grec nommé Argon) « un très-expert et très-excellent maistre » (dit le romancier) « tous grans Vesseaulx portans voilles sont appelés Argos, selon les grammairiens. » Fol. 10, De la thoison d'or, Ms. du X V siècle. Bibl. de l'Arsenal, n° 228, Belles-lettres. r

e

V E R T E L , cat. s. m. (Comme l'esp. Bertello, du lat. Fertere, Tourner.) Pomme de racage. L'ital. dit Verticchio et le malt. Fertic.—V. Versau. V E R T E N E L L E S , fr. provenç. anc. s. m. plur. (De l'ital. Fertice, Gond [lat. Verterc, T o u r n e r ] . ) Ferrures du gouvernail. — « Ce sont pantures qui soutiennent le gouuernail en état sur l'étambord, et luy laissent son mouvement libre. » Explicat. de divers termes, etc., M s . du x v n siècle, Arch. de la Mar. e

V E R T R E K K E N , holl. v. a. (De Fertrek, Départ [Fer, Loin, du sax. Feor, Fyr]; Trek, T i r , Cours, Traction, que Webster [art. Trick] fait venir de 0pi£, Cheveu. Nous laissons à ce savant lexicographe la responsabilité d'une étymologie qui nous paraît un peu tirée , comme disait Molière. („ Et toutes vos raisons, Monsieur, sont trop tirées. »Cléanthe, acte i v , scène i de Tartuffe.)—Quant à nous, il nous semble qu'il serait plus simple de faire venir Trek, Trick, et leurs analogues, de Tracto ou Traho [lat.]). Partir, Mettre à la voile, Faire voile. r e

V E R T U I J A N K E R , holl. s. Ancre d'affourche. — V . Tùijanker, et : V E R T U Y E N , holl. v. a. (De Tuy ou Ty, Flux et Reflux delà mer, M a r é e ; angl.-sax. Tid, Tiid; et de Fer, préfixe fait de l'angl.-sax. For, Devant.) (Proprement : Être devant la marée, Faire tète à la marée.) Affourcher. V E R V U S , bas lat. s. m. (De l'ital. Fervo; nous ne trou-

V E S S E L , vieux fr. angl. s. (Variante orthographique de Vaisscl. [ V . ] ) Navire. — « In general, however, Vcsscl, is used for the smaller ships, brigs, sloops, schooners, luggers, snows, etc. » Mar. dict. — « Quant le R o y oy dire que l'enseigne Saint-Denis estoit à terre, il en ala grant pas parmi son Vessel, ne onques pour le Légat » (Odon, évèque de Tuscule) « qui estoit avec li ne le voult lessier, et sailli en la mer, dont il fut en yaue jusques aux esseles. » Joinville, Hist. de saint Louis.—Le Vesscl mentionné ici par le fidèle chroniqueur élait, comme le dit plus haut la relation de Joinville, cette espèce de grande chaloupe qu'on appelait la Barge de cantiers. On comprend très-bien que saint Louis, impatient de débarquer, se soit jeté tout armé à la mer, du haut de la chaloupe de sa nef, et près du r i v a g e ; on ne comprendrait pas l'imprudence qu'il aurait commise en se jetant du château d'avant ou même du passavant d'une nef haute sur l'eau.—«Deux bateaux font compagnie, et vont aux barans et aux maquereaulx, et debvent mettre autretant d'engins l'un comme l'autre, et sont à gré de partir leurgaing par moitié entre eulx; et si advient que Dieu fait sa voulenté d'un des bateaux et des engins, et l'autre eschappe et s'en vient au pays dont il est, et les amis de ceux qui sont morts leur demande à avoir partie du gainget des engins, ils auront lor partie de gaing et des engins... mais dou Vessel ils ne prendront rien. » Hooles dOlcron,chap. 8, art. xxvii. — Les Catalans avaient la forme Vexel. ( V . )


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. .. T h e sons and nephews of Noah, vcho peopled tlie islcs, liad Vessels to transport themselves. » Raleigh'z essays.—« T h e Phœnicians lirst invented opcn Vessels, and the Egyptians ships with decks. >< Heylyn. — « As many beautcous maids llie billows sweep As iode hefore tall Vessels on llie deep. »

DRYDEK, Enéide, liv. ix.

manœuvre appelée par les Catalans du x n i del morgonal.

c

siècle : Veta

V E T E . f r . s. f . — V . Vette. V E T L A , cat. s. f. Pour V eia. | V . ) Voile, N a v i r e . — « E veem venir una Vetla, e speram lus : e per ço com hauiem bon vent, è foren hi tost : e era vn leny que venia de Mallorques. » Citron, del Bey en Jacmc ( x i n ' siècle), chap. 9 4 .

Une édition de Dryden que nous avons eue sous les yeux porte Vassels pour Vessels.—V. Ships and Vessels.

V E T R (r alïïxe du subst.), isl. m. Hiver. — l'etra, v . 11. Hiverner.

V E S S I A U , vieux fr. s. m. (Variante de Fcsseau. [ V . ] ) Vaisseau, N a v i r e . — « L e samedy, (ist le Roy voille et louz les autres Vessiaus aussi, qui moult fu belle chose à v e o i r ; car il sembloit que toute la mer, tant comme l'on pooit veoir à l'euil, feust couverte de touailles des voilles des Vessiaus, qui fuient nombrez à dix-huit cenz Vaissiaus que granzque petit/.. » Joinville, Hist. tic saint Louis.—«• Endemcntres que ils tiroient leur ancre, les mariniers qui dévoient mener les malades coupèrent les cordes de leurs ancres, et de leurs galées accoururent en nos petits Vessiaus, et nous enclorrent l'un d'une part et l'autre d'autre part, que à pou se ala que il ne nous afondrèrent en l'yaue. » Id., i b .

V E T T A , ital. anc. s. f. ( L e même que Betta ou Beta. [ V . j ) Palan, Garant de palan. — Vna vetta d'Anellini... » (Un palan d'Anquis.) Notizie per chi nattica, Ms. x v i siècle, n° 1 9 2 6 , Ribl. Riccardi de Fior. ( V . Galera di banchi 28.) — Fetta da ghindare, Palan à hisser la voile, Palan d'itague. — « La Vetta da ghindare porta capo uno di passa cento >. ( t o o pas; 5 o o pieds,— i 6 2 - 4 i ) , a et pesa cantala 4 ^ . . . Amanti sono quelle funi più grosse, che sostentano il peso dell'antenna, con la vela ò senza, passando per le poleggie del calcese ciascuno, con una cima lega l'antenna et con l'atra una taglia, per dove passano le Vette da guindare. >• Rartol. Crescendo, Nantira Méditer. ( 1 6 0 7 ) , p. 36. ( V . Fione.) — Fetta darborar, Palan pour arborer et désarborer la galère. — « Vi è un'altra Vetta, che dicon d'arborar, con che s'arbora et disarbora, lunga per passa cento » ( i 6 2 - 4-i -) « et di peso di cantare 5 , che chiamano il Prodano. » Crescentio, p. 36.

V E S T A N [n sonnant), isl. s. m. (De Vestr. [V.]) Ouest.— L e dan. dit : Fest. — Festanvindr, Vent d'ouest. ( V . Findr.) — Fest-nordvcstan, Vent d'Ouest-Nord-Ouest. — Fcst-sudvestan, Vent d'Ouest-Sud-Ouest.) (V. Sudvestan.) — Fcstr, r aff. du subst. Ouest. V E S T E , fr. anc. s. f. (Pour Fctte.)—« Vestes de maître, » Drisse de la grande antenne. V E T A D E FLONCHS, cat. anc. s. f. Garant du palan qui servait de drisse aux antennes dans les bâtiments latins. — « Item, Vêtes de flonchs ab n talles... n . Item, flongs de inig ab n talles, forints de Vêtes... n . >> Inventaire du grêement de la galère Sent-Nicolau, armée en i 3 5 4 ; Arch. g ê ner. d'Aragon, n° 1 5 4 i , et Bibl. de la Mar., n° 1 ¿ , 2 5 5 - 3 . — Ce détail de l'inventaire du Saint-Nicolas nous fait con• naître qu'au x i v siècle les galères aragonaises, et probablement d'autres encore, avaient deux palans de drisse pour l'antenne de la voile du mât de l'avant, et deux pour celle du mât du milieu [Abrede mig.—\.Abre.). — V . Beta,Flonch. e

V E T A D E L M O R G O N A L , cat. anc. s. f. L e filin du mouton. — L e chap. 1 a 5 du Consulat de la nier dit que tout marinier qui se sera déshabillé pour se mettre dans son lit, autre part que dans un port d'hivernage ( V . Exivernador), sera plongé trois fois dans la nier ( V . Esser surt) avec : La Feta dcl morgonal. M . Pardessus a pensé que : La Veta del morgonal était <i la drisse des encochures, l'alose de l'encochure. » Nous ne savons ce que c'était que l'encochure, et ce qu'on appelait Alose. Ce que nous savons, c'est que, pour donner la cale à un homme, pour le plonger dans la mer, comme le voulait la Coutume Catalane, il fallait l'attacher à une corde courant dans une poulie, laquelle poulie devait être fixée à l'extrémité d'une antenne. L e mouton (V.) ( V . Morgonal), attaché à l'extrémité du Car de l'antenne du trinquet, était fort bien disposé pour l'acte dont il s'agissait. On pouvait, en abaissant la penne ( V . ) de l'antenne vers la poupe, élever le car ( V . ) , jusqu'à ce que l'antenne fût horizontale; on pouvait alors faire sortir le car en dehors du navire, en halant sur une des orses ( V . ) ; le mouton étant alors perpendiculaire au plan de la mer, on y pouvait attacher le coupable qu'on voulait caler. Ajoutons que, dans la nef latine, aucun cordage n'était plus propre que le garant du mouton à l'office qu'on attendait de la

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V E T T E DE G U I N D A S , fr. anc. s. f. (Ecrit Verte [ V . ] a u x v i siècle.) Drisse de l'antenne de la galère. — « Plus, vne Vette de guùidas paisant (sic) liv. 5 7 0 . » Compte des dépenses faites pour la galère Domano (novembre 1 6 4 1 ) , Ms. A r d i , de la Mar., fol. 3 v ° . — « Douze Vettes poisans neuf quintaulx... Deux demyes Vettes, l'une de trois cordes » (torons) <• et l'autre de quatre. » Estimation faietc par te seigneur conte Pedro Navarre. — « Vue Vete'a quatre nates » (torons),1 à demy vsée. Deux Vetesde boussollv,demy vsées. La Vele de paranquin, demy-vsée. • Inventaire manuscrit dr la nef Sainte-Marie Ronaventiire (1529). — V . Brouse, Cable, Cordile, Désarborer, Saisie. e

V E T T O V A G L I A R E , ital. v . a. (De Vitto, fait du lat. VIctus, Vivre, Nourriture. Vettovagliare ou Vittovagliare est une sorte de transcription du fr. anc. Vietuuillcr.) Avitailler. — Vettovaglie, s. pl. Victuailles, Vivres, Provisions de bouche. V E X E L L , cat. anc. s. ni. (Forme analogue à celle du fr. Vaissell. [ V . ] ) Navire, et, ordinairement : Petit navire. — • Que si alguna nau ò cocha, o altre Vexell gros dels solsmeses del senyor R e y » (des soumis, des sujets du seigneur R o y ) , « navegaut à la vela, etc. » Onlon. de Don Pedro IV d'Aragon ( i 3 4 o ) , art. 3 5 . — « Capitol de nau ò de leny ò altra Vexell que farà aigua per niurades. » liubr. du chap. 22, manusc. du Consulat de la mer appartenant à la Ribl. nat. — « Et coni lo senyor Rev liach reconegut » (reconnu. liecognitus, lat.) « que tot era aparellat » (prêt) o axi naus com galees com altres Vexells » (tant nefs, que galères, qu'autres navires moins importants),« fot molt alegre. 1 Citron, de Ram un Muntancr, chap. 49- — » « Armar, Barca de panescaln, Orri. V E V L , cat. anc. s. m. (Du lat. Vélum. [ V . ] ) Voile. — V. Treni V I A D I U M , bas lat. s. n. (Pour Viagium ; de l'ital. Viaggio.) Vovage. — Ce mot se trouve plusieurs fois dans le Contrat de nolis de la nef Bonaventura, passé à Pise le


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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i o a o ù t 1264, et publié, t. iv, p. 7.51, Bibl. de l'Ecole des

para poder salir al Uiaxe quando se le niandare. » Obli»uciones del capitan de un galeon, Ms. x v n siècle, Bibl. de la Mar., n ° 14255-3. e

chartes (1848). V I A G E , esp. s. m. (Ou lat. Via) V o y a g e , Traversée, Campagne. VIAG1UM, bas lat. s. n. (Du lat. Via.) V o y a g e , Campagne. Et ut patroni gallcarum timidiores sint, et melius observent ea que observari debenc secundum formait) preseucium tractatuum, teneantur et debeant, sub peua librar u m mille Januynoruni pro quolibet, antequam gallea in qua iturus est in \ iagium recédât de portu Janue vel de aliqua parte riperie » ( V . Riperia). « Janue facere depositum <le libris ducentis Januynorum , in bono et suflicienti bancho, seu in bona et suflicienti persona de qua dictum officium dictorum octo sit contentum. » Stat. géno. de 1344 ; p. 56 de rjmposicio qfficii Gazarice, Ms. Ribl. Dépôt de la Mar. — L e cautionnement de 200 livres génoises, dont le chapitre du Statut de 1344 que nous venons de citer exigeait le dépôt chez un banquier, sage précaution digne ii'une époque appelée barbare par ceux qui n'ont pas étudié les lois maritimes du Moven A g e ; ce cautionnement était restitué au patron, à son retour, si les deux Cercatores ( V . ) attestaient que tout dans le voyage s'était passé conformément aux prescriptions des statuts. ( V . Lembus de orlo.) — L'ital. dit Viaggio. — X. Générale del n a v i , Prestezza del remo. r

V I A N D A , bas lat. cat. esp. a n c ; V I A N D E S ; fr. anc. s. f. (Du lat. Vivcnda, Vivere [gr. Bto'u>], Vivre^) V i v r e s . — — « Otros ornes deuen poner para guardar las armas et la A'ianda. » Las Partidas, 1 1 part., tit. 2 4 , Iey 6. — « Ordinamtis... quod nullus dominus vel rector navis seu ductor babeat ad Viandam suam « (vivant sur sa provision de v i vres) « ultra quatuor peregrinos, nisi gratis et pro miseria vellet eum transvehere... » Stat. de Marseil., liv. i v , chap. 24. — X. Horder, Sagola, Vizcocho. E

V I A N D E S A L É E , fr. s. f. (Ital. Carne salata.) — L e s vivres de campagne qui consistent en Viandes sont ordinairement préparés par des salaisons, pour être conservés longtemps.» (Romme, 1792.) Au x m siècle on embarquait des Viandes salées, ce que nous apprend un passage des Documents damore, par Francesco Barberino, poète florentin. ( V . Biscotto.) e

V I A R 'FELA, esp. v. a. Nous ignorons quel est le-sens précis de Viar, que nous ne trouvons point dans les dictionnaires espagnols, en ce moment sous nos y e u x ; mais nous savons que Viar tela, verbe mentionné par le Dlcc. mûrit, esp., i 8 3 i , a justement le même sens que la locution figurée des marins français: Faire delà toile. ( V . ) Probablement Viar, comme le bas lat. Vinre, signifie Faire route. On aurait fort bien dit au Moyen A g e Avier ou Avoier le navire avec la voile. Mettre la toile au vent pour avier le navire, c'est tout à fait Viar tela. — V . Dar vela, Hacer vela, Largar vela, Marear vela. V I A T G E , cat. anc. s. m. (Du lat. Via, chemin ; et ? à'dgere, Faire.) Voyage. — « Si algun senyor de nau ô leny acordarâ o haura acordat mariners per anar en algun viatge, lo quai viatge sera ia entre ells déclarât é certiiicat en lo dit acordament... » Consulat de la mer, chap. 232, édit. Pardessus. — V . Companyô. V I A T I C U M M A R I T I M U M , bas lat. s. m. Voyage par mer, Campagne. — V . Buccius Navis. V I A X E , esp. s. m. (Variante de Viage. [ V . ] ) V o y a g e ; Campagne. — * ...Para que den orden se adreze con tiempo

V I B O R D , fr. s. m. (De l'angl.-sax. Bord, Bord, R e b o r d ; et de Wig, Combat. Proprement : Rebord de combat ou contre le combat.) (Angl. Waist; holl. Voorschccn ; rus. EapKoyin-b [Bar-houte].) En 1643, le P . Fournier définissait le Vibord, « la dernière lisse qui se met à l'extrémité des alonges. » En 1687, Desroches, — copié par Aubin en 1702, — disait que le Vibord «est la partie du vaisseau qui contient depuis le pont d'en haut jusques au plus haut de cette partie, qui est ce qu'à une place (de guerre) on appeleroit P a rapet. » V I Ç - A M 1 R A L , fr. s. m. Vice-amiral. — « ...Je ne le gai day pas longtemps; il me laissa la liberté de passera un autre qui estoit second du Viç-amiral bleu, auquel j ' a v o i s envie de faire sentir l'artillerie du Fier, n'y ayant plus après cela qu'à combattre trois vaisseaux pour gagner la teste à la pointe de l'épée, et revirer ensuite sur l'avant-garde des sur le ennemis. » Rapport du marquis de Villelte-Mursay combat de Malaga, autogr., 25 août 1704, Dossier du comte de Toulouse, Arch, de la Mar. V I Ç A M I R A L , fr. s. m. (Orthogr. abusive.) Par élision, — de : Vice et Amiral.—« Ruyter auec dix de ses meilleurs vaisseaux faisait l'auant-garde » (le 8 janvier 1676, près d'Ali — cur). « L e Yiçamiral Haën n'en auoit que sept, qui faisoient l'arrière-garde. » Mémo, manusc. du marquis de VilletteMursay, p . 29. — « L e Viçamiral Haën, général des Hollandois, fut tué dès le commencement du combat » (le 22 avril 1676, devant Agosta, dans l'affaire où Ruyter fut mortellement blessé). I b . , p. 40. Cette orthographe du mot : V i c e amiral, qui n'était point usuelle, et que nous n'avons pas eu occasion de remarquer dans d'autres documents du x v n siècle, a par hasard une frappante analogie avec le vieux catalan: Visalmirall. (V.) Nous disons : par hasard, parce que, en effet, il semble que ce soit au hasard seulement que les officiers du x v n siècle écrivaient les termes de leur initier. — V . Amhure, Rousler, etc. e

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V I C E - A D M 1 R A A L , holl. s. m. Vice-amiral. L'état de la marine royale des Pays-Bas, pour l'année 1846, constate qu'à cette époque le royaume des Pays-Bas avait trois « Vice-admiraals. » V I C E - A D M I R A L , fr. angl. dan. ail. s. m. Vice-Amiral ; Navire du vice-amiral. — « Au sieur de la Maillerait-, chevalier de l'ordre et Vice-admiral de France : 1,000 livr. ; au sieur Desbouille, cheval, de l'ordre et Vice-admiral de Bretaigne : 1,000 livr. ; au sieur de Senarpont, aussi cheval, de l'ordre et Vice-admiral de Picardie : 5oo liv. » Estât de la dépense de la somme de 16,020 liv., pour l'année i 5 6 6 (Ms. Arch, de la Mar., Carton : Officiers de vaisseau). — « A n officer next in rank and command to the admiral, has c o m mand of the second squadron. He carries his flag at the fore gallant mast head. This name is given also to certain officers who have power to hold courts of A'ice-adniiraltv , in various parts of the British dominions. » (Encyclop.) — Vice-admiral of the red, Vice-amiral de l'escadre r o u g e , ou simplement : A'ice-Amiral de la ronge ; Vice-admiral of the blue, Vice-amiral de la bleue ; Vice-admiral of the white, vice-amiral de la blanche. — Vice-admiral of England, « Amiral de l'escadre rouge; après l'amiral, le premier officier de la flotte anglaise. » (Romme, Diet, de la mar. angl. [1804].) Cette dignité n'existe plus en Angleterre; du moins, ne la voit-on point mentionnée dans le JXavydtst (jativ. 1845).


GLOSSAIRE NAUTIQUE. — Vice-admiral (of nary), A civil officcr in Great Britain, appointée! by the lords commissioners of tbe Admiralty, for exereising admiralty juridiction vvitbin tbeir respective districts. » ( N . Webster, i832.) ( V . 2. Admirai, Dragon.) — Vice-admiralty, Vice-amirauté. — « Tlie office of a Vice-admiraly ; a Vice-admiralty court. » ( N . Webster.; V I C E A D M 1 R A T U S , bas lat. s. m. Vice-Amiral. — « Quum recessus ipsius comitis ad potestatis uotitiam pervenisset, | coadunata gente sua, et facta dispositione ipsorum, qui exercitui tara maris quant terras praeesse debebant, L a n franco Guilelmi de Mari Vice admirato ad lignorum custodiam constiluto praecipit.... » Marcbisio Scriba, Annales de Gènes, an. 1221, apud Murator., t. v i , col. 424. V I C E - A L M I R A N T E , port. s. m. Vice-Amiral. — La flotte portugaise n'a qu'un « Vicc-almiranle; » du moins n'en voyons-nous figurer qu'un, M . Antonio Manoel de N0ronha, dans la liste de la marine arrêtée le 22 décembre 1842, et publiée en janvier 1843 dans les Annacs marit, e rnlon., Lisb., n ° 1, p. 10. V I C E A M I H A G L I U (Vltehé Vice-Amiral.

animiragliou)

, gén. s. m.

1. V I C E - A M I R A L , fr. et suéd.s.m.(Du lat. Vice, à la place de...) (Gr. litt. mdd. 'AvTivaiiap-/o; [Andinavarkos]; bas lat. Vice admira tics; angl. ail. dan. Vice-admiral ; boll. Viceadiairaal; bas bret. Vie-aniinal; rus. linu,e a.uiiipaAb [Vitsc admirai]; val. Bi'ic-admipa.v [Vitc/ie admirai]; cat. Visalmirall; esp. et port. V iccalmirante ; ital. Vice amntiraglio; géno. Vice- amiragliu; malt. Vici- ammiral; turc, Patrona beg [^iX> b j ^ a ] ; ar. côte N . d'Afr. Patrona; vieux fr. Viç-amiral, Vice-admiral, Visamiral, Vicadmiral.) « C'est un officier général qui représente l'Amiral, et qui a la seconde dignité dans la marine. Il y a en France deux Vice-Amiraux , l'un du Ponent, l'autre du Levant. L e Vice-Amiral porte le pavillon quarréaumàt d'avant, et est salué seulement du canon par le Contre-Amiral, par les vaisseaux portant cornette, et bar les simples vaisseaux de guerre. » (Aubin, 1702). — n Les Vice-Amiraux prendront rang après les maréchaux de France. » (Ordonn. de 1786 , tit. iv.) — D'Hamecourt, dans sa Description manuscrite du Dépôt de la marine (Arch. de la M a r ) , dit, p . 84, qu'eu t336, «Jean de Chamigny, chevalier, étoit Vice-Amiral de la mer, et capitaine de la galère nommée Si-Georges. » — En 1669 (12 novembre), le comte d'Estrées fut fait Vice-Amiral de France en Ponent; il n'y avait point de Vice-Amiral du Levant. En 1676, 1677, 1678..., 1685, 1686, 1688, 1689, les choses restèrent dans le même état. En 1690, Tourville fut pourvu de la charge de Vice-Amiral du L e v a n t , qu'il garda quand il fut fait Maréchal de France. [ V . Abrégé de la marine, 1696; Ms. parchemin; Arch. de la Marine.) Lorsque d'Estrées fut élevé à la dignité de Maréchal, il ne renonça pas non plus au titre de Vice-Amiral. — Indépendamment des Vice-Amiraux du Levant et du Ponent, il y avait des officiers généraux qui prenaient temporairement le titre de Vice-Amiraux, et c'est ce qu'Aubin et les auteurs de VEncyclopédie méthodique ont eu le tort de ne pas dire. Dans une flotte partagée en trois escadres, il y avait neuf divisions, trois par escadre; et comme chaque escadre était commandée par un officier général ayant le titre d'Amiral, chaque seconde division obéissait à un Vice-Amiral, qui portait à la tète du mât de misaine de son vaisseau le pavillon carré, aux couleurs particulières de l'escadre à laquelle il appartenait. — « M . de Chasteau Renault, estant l'ancien lieutenant général, portoit le pavillon bleu au grand mât, et commandoit l'arrière-

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garde. J'avois esté fait lieutenant général, et j e luy servons de Vice-Amiral. » Mémoires da marquis de Villette ( i 3 campagne, 1690), p. 97. — « Della val, Vice-Amiral rouge, avait i44 canons et 800 hommes d'équipage... L'escadre ennemie, composée de 32 vaisseaux, coupa la division de Panelié. Coëtlogon, contre-amiral de l'escadre dont Panetié était V i c e - A m i r a l , se tenant au milieu de sa division, arriva sur une partie de celle du Vice-Amiral rouge, qu'il combattit de près pendant deux heures. » Ibid., p. 12'i, 124. — Une Ordonn. du i janvier 1786, concernant les officiers de la marine, disait, titre i v , art. i : « Les Vice-Amiraux prendront rang après les maréchaux de France. » — Aujourd'hui, le Vice-Amiral est un officier qui a le rang du Lieutenant général de l'armée de terre, et porte les mêmes signes distinCtifs que celui-ci. Comme l'ancien Vice-Amiral, il arbore son pavillon à la tête du màt de misaine. L e Vice-Amiral, commandant une flotte de quinze vaisseaux au moins, peut avoir le titre temporaire d'Amiral. L e nombre des V i c e Amiraux a été fixé à dix par la loi du 17 juin 1841. — Le titre de Vice-Amiral fut anciennement celui qu'on donnait aux lieutenants des gouverneurs de villes et de provinces, qui portaient alors le titre d'Amiraux ; o n lit dans une lettre de Philippe V I (registre B. 2, d e l à cour des comptes; Ms. Bibl. nat.) : « C o l i n Uelyes, nostre ami sergent d'armes et Visadmiral en l'office de chastelain de Chastiau Cornet. * (V. Visadmiral.) Avant le règne de Philippe VI ( i 3 a 8 ) , le titre de Vice-Amiral était déjà dans la marine, au moins chez les Génois. ( V . Vice admiratas ) _ V . Uniforme. e

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2. V I C E - A M I R A L , fr. s. m. Nom donné au vaisseau que monte, dans une flotte ou une escadre, l'officier général qui a le titre et la fonction de Vice-Amiral. 1 Le marquis de Villette, Vice-Amiral du corps de bataille, arrivoit en mesme temps sur le Vice-Amiral d'Angleterre. » Mémoires de Villette, p. 122. V I C E A M M I R A G L I O , ital. s. m. Vice-Amiral. V I C E - G O V E R N A T O R , vénit. s. m. Capitaine en second. ( V . Govc.rnator di nave, etc.) — « Girolamo Ronduniier, commissario sopra la galea di Ludouico Baffo, Vice-Governator, » Giustin. Martinioni, Vcnetia citta nobilissima, etc., par Sansovino (Ìn-4°, i 6 6 3 , Vcnetia). p. 717. — « La galea commissaria, commandata dal ViceGovernator Leonardo Michiele, perde il limone... » I h . , p . 740. —Quelquefois les vice-capitaines embarquaient, sans occuper à bord un emploi de leur grade. Ils étaient alors en supplément. C'est.ce qui arriva à Marc' Antonio Manolesso et à Pietro Baro zzi, en 1651 ; ils assistèrent au combat donné devant Candie comme « Vice-governatori senza galee. » (V. Martinioni, p. 718.) — Les Vice-Goccrnatori commandaient quelquefois des galères, comme les Governatori et les Sopracomiti. Ainsi Martinioni, que nous avons cité deux fois, donne les noms de six vice-capitaines qui se signalèrent par des actes de courage dans le combat du 7 juillet 1651 contre les Turcs devant Candie; ces noms, les voici : « Domenico Diedo, Tomaso Fradello, Paolo Corner, Zaccaria Moccnigo, Francesco Maria Vittimi, Zuanne Brianni, Vice-Governatori di galee. » Or, de ces six officiers, il en est deux : Fradello et Brianni, que l'historien de Venise nomme, quelques lignes plus liant (p. 716), parmi les capitaines de sept galères subtiles qui inquiétèrent vivement les galères turques après l'affaire du 7 juillet. V I C I A M M I R A L (Vitchi ammirai), malt. s. Nice-Amiral. V I C T U A I L L E S , fr. anc. s. f. plur. (Du lat. /Ver™, Vivres, Nourriture.) (Ital. Vittovaglic; port. Vitulhas; esp. / ' „ • luallas; angl. Victitals.) Vivres, Provisions de bouche.

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• Les nanfs du joyettlx conuoy rufaictes et réparées, les Victuailles rafraischies... on jour subsequent feut voille faicte... Pantagruel, liv. i v , chap. 29. — Oc Victuailles 011 tWVictuallleur, pour nommer le fournisseur des vivres et approvisionnements d'un navire. L'art. 1 o, chap. xv du Guidon de la mer ( x v i siècle), porte : « Les Vicluailleurs fourniront, outre les Victuailles et marchandises, les poudres, lances à feu, fausses lances, avec les menues ustancilles desdites V i c tuailles, comme b i d o n s , corbillons, lanternes, gamèles, manes, coffres des barbiers, suages, lamanages, deniers des sinelages, et autres avaries raisonnables, qui toutes se mettront sur la haute somme, ou totalité du rapport. » L'art. 11 dit : « Et sont iceux marchands appelés Victuailletirs, parce qu'ils font l'avance de toutes les Victuailles et marchandises. » — Virtual (to), angl. v . (Du précédent.) Avitailler. e

— Victuallas, esp. s. f. plur. (Du fr.:) Victuailles. Vivres, Provisions de bouche.— Victualler, angl. s. Approvisionneur. Navire chargé d'approvisionnements. G'est dans ce dernier sens que le mot est employé par Rich. AValker, chap. i de I['Anson's voyage. (V.Store s/dp.)—Victualling, angl. s. s. Vivres. ( V . Commodore.) — Victualling ship, Navire qui porte des approvisionnements.— > T h e squadron allotted to this service (17/40) consisted of five men of war, a sloop o f war, and two Victualling ships. T h e were the Centurion of sixty guns, four hundred men, George Anson, esq. commander; the Gloucester of fifty guns, three hundred men, Piichar Norris, commander; the Severn of fifty guns... etc. u Rich. Walter; A voyage.... by George Anson (Lond. 1769); chap. 2, p. 18. — Victuals, angl. s. plur. (Du fr:) Victuailles; Vivres, Provisions de bouche. e r

V 1 D A R - F 1 . 0 T I , isl. s. m. (Floti, Pidar, Bois.) Radeau.

de Flota,

Surnager;

V I D I , isl. s. n. (Étendue, et poétiquement l a : ) Mer. V I E I L O I N G , fr. anc. s. m. (Du lat. Vêtus unguen.) Graisse de porc dont on se servait, au x v i siècle, comme on se sert aujourd'hui du suif, pour graisser les manœuvres, les mâts , etc. — « Pour deux litires de A ieil-Oing qui a seruy à gresser portion desd. cordaiges, n i s. tourn. *. Fol. 19 v ° , Ms. de I54I, n° 9469-3, Bibl. nat. e

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1. V I E N T O , esp. s. m. (Du lat. P'cntus.) Vent.— « El Viento me fue tan escaso... (V.) — Primer viage de Colon, p. 35. — Viento a la cuadra, Vent de quartier, Grand largue. ( V . Cuadra.)— Viento a popa, (\ ent à poupe, Vent en poupe.) Vent arrière. ( V . Pufio.) — Viento alisio, (Du fr. : ) Vent alizé. ( V . Alizé.) Plur. Vicntos alisios. (V. Viento general, Brisa.) —Viento contrario, A ent contraire.—« Y otro dia com muy grande lluuia nauegamos à la ysla de las Palinas, y de alli accompanandonos algunas canoas, y un Viento contrario, por lo quai uuinos de tomar puerto en esta ysla cm laquai hallamos Yndios que nos quisieron flechar. Relation breue del viage que Idzo Aluaro de Mcndana (1567) ; Ms. du x v i siècle, Bibl. nation., n° i588, Saint-Germain.— Viento de bolina (Vent de bouline). Vent de côté; Vent du plus près. (V. C a z a r . ) — Viento de rebès, Vent qui prend le navire par le revers, c'est-à-dire du côté opposé à celui où sont amurrées et orientées ses voiles. — «...Snponiendo que el triquete và amurado por babor, y que el Viento dà de rebès por Estribor. » Fernandez, Practica de maniobras ( 1 3 2 ) , p. 63. ( V . r

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Lua.) — Viento de volina, Vent de bouline, Vent du plus près. — Viento en favor, esp. anc. Vent favorable; Bon vent. Viento en popa (Vent en poupe), Vent arrière. (V. Braza, Popa.) — Viento fresco, Vent frais. (V. Aclarar.) — Viento general, (Plus usité au plur.: Vicntos générales, Vents généraux.1 \ ent alizé, Vent constant. — Viento largo, Vent larr

gue. ( V . Largo, Serviola.)— liento por media prora, locut. anc. Vent soufflant par la moitié de la proue, par la joue, par le bossoir. ( V . 1. Artimon.) 2. V I E N T O , esp. s. m. Synonym. de Guia. ( V . ) V I E R E N , holl. v . a. Filer, Larguer, Mollir. ( V . A b v i e r e n , Afvieren.) — Vieren en liaalcn, Filer et ha 1er; llaler par secousses. V I C I A , port. s. f. (Du lat. Vigdia.)(Gr. bit. mod. SxGTria; gr. vulg. BíyXa [Vigia]; lat. Speculator; cat. anc. Guayta ; val. Ctpeaarb [Stréaje]; illyr. Bditèlj, Nespdnjc; rus. BaBma [Va-hta].) V i g i e , Veille, Quêteur. — « E toda aquella noite estiveram era Vigia. » Corn. Dalboq., pari. 1, chap. 2S. — <' • Quanido coin ajuda de noso senhor ouverdes departir a sayr de mar em fora darees em toda a frota todo aviso que compre sobre a Vigia que cada hum deue teer em sus naao por guarda et tota seguramça di foguo asy de dia c o m o de noyte. >> Regimentó d'el Rey Ma noel ( i 3 février i 5 o 8 ) . — « ... Torees muy grande Vigia asy nas velhas como 110 tomar da fundo coin os prumos, porque avees depasar pollo arcepellogo das ilhas... •• l b . — Vigiar, v. a. (Du lat. Plgilare.) Veiller, être en Vigie. — « Os homens darmas que Vigiavam a proa... » Coin. Dalboq., part. 1, chap. 5g. — V . Talaya. V I G G I R D L A , isl. v. (De Vigi [ V i g h i ] , Rempart.) Basiinguer.— Viggirdlar, s. pl. Bastingage. — V . Vibord. V I G O T , fr. anc. s. m. Variante de Bigot. — \ . Berceau. V I G O T A , esp. s. f. (Variante orthogr. de Rigola [ V . ] ) Cap de Mouton.—« ... Quatro o cinco cadenas de botecadura, coin sus cabillas y Vigotas... » Relation de los capitanes Nodales (Madrid, 1627), p. 27 v ° . — Vigota del estay mayor, Moque du grand étai. — « El cincho de la A'igota del estay mayor, que por lo menos a de pesar mas de quatro quintales a (le cercle de fer de la moque du grand étai, qui doit peser au moins quatre quintaux). Razón de las medidas... para vu galeón nombrado Nuestra Señora de L o r e t o ; Ms. de 1614 à 1 Ga 1 ; Bibl. de la mar., n° 142.55-3. — V. Bigota, Cincho. V I K , isl. s. f. Baie, Crique, Anse. ( V . Angr, V a g r , V o g r . — Viking, s. Piraterie. — Vikingaskip , Bâtiment pirate ; Pirate. — Vikingskapr, Piraterie autorisée, dit Millier. — Vikingr (r affixe du subst.), isl. Navigateur qui séjourne dans les petites baies, dans les criques, pour pirater; Pirate. — V . Kapari, Sióreyfari. V I L L E N , holl. v . a. (De l'angl.-sax. Fyllan Couper, Détruire) Baguer.

[Fyllane],

V I L E T T A , cors. s. f. (De l'ital. Vela. [ V . ] ) Voilette; V o i l e au tiers. La grande voile de la tartane reçoit aussi ce n o m . V I M B R E , cat. anc. s. m. (Du lat. Vimen.) Osier. — Au x i v siècle et au commencement du x v , les Catalans se servaient de l'osier pour faire les estropes des rames de leurs galères. — V . Palament. e

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V I M P E L , dan. suéd. s. (? De l'isl. Vind, Vent ; et Pell, Étoffe légère.) Flamme. r

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V I N , fr. s. m. (Du lat. Vinum.) L e \ i n entrait dans les sacrifices qu'offraient aux dieux les marins de l'antiquité, à de certaines occasions. Tout le monde sait les vers de VËnéide (liv. v, v. 774), par lesquels Virgile constate la coutume de verser du Vin dans la mer, pendant ces pieuses cérémonies : <• Ipse » (.flSneas), •> caputtonsœ foliis evinctus oliva:, Slans procul in prora, pateram tenet, extaque salso> Porricit in fluctits, ac Vina liqueutia fundit. -


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— Au x m siècle, chacun embarquait avec son bagage ses vivres et son Vin. L e Statut vénit. de 1255 dit, chap. 6g : Ituri ultra mare per totam Barbariam unum biguncium « (une petite pièce) « de Vino et unum de aqua... » L e chap. 70 ajoute : « Quilibet... portare possit duo staria et unam quartam inter farinam et biscotum...»— Froissait nous apprend qu'avant le combat, la coutume était de boire un coup de Vin, sans doute au succès de la journée. L e chroniqueur raconte, liv. 1", part. Il, chap. 3, qu'au moment où le Roi d'Angleterre allait attaquer les nefs espagnoles, il se « fit apporter le Vin et but; et tous ses chevaliers; et puis mit le bassinet en sa tète, et aussi firent tous les autres. » — V . Superstitions. V I N D , dan. suéd. s. (De l'angl.-sax. Wind.) Vent—-Vind agter ind, dan. adv. (Vent en arrière.) Vent arrière, Vent en poupe. — Med Vindcn agter ind. (Avec le vent en arrière.) Vent arrière. V I N D A , isl. s. f. (De Vind [angl.-sax. JFindnn], Tourner.) (Rus. Epaitinn.ib [Brac/ipile], Boponib [Vorote] ; angl. IVindlas; mal. Poutar-an [^\li 3]; ar. mal. Daouar Cabestan, Guindeau, Virevau , Vindas. — V . Vcllti-âs, Vindu-as. V I N D E B O M , dan. s. m. ( D e Vinde, 'Fouiner ; et de Boni, Arbre, Barre.) Barre de cabestan. — L e verbe Pinde a souvant le sens de Gagner... le port ou le vent. V I N D K L O T S , suéd. s. ( D e Vind ou Vindspel, Cabestan ; et de Klots, Billot, Cale.) Carlingue du cabestan. V I N D R (r affix. du subst.), s. m. Vent. — V . Glœr, Lopt, Vedr. V I N D U - A S , isl. s. m. (D'As, Bois; et de Vind,Tourner.) Cabestan, Guindeau, Virevau.—V. Vellti-às, Vinda. V I N G T A 1 N D E C A R E N E , fr. inc. s. m. Droit du vingième que, au x v n siècle, le Roi prélevait, à Marseille, sur toutes les dépenses faites par les navires carénés dans ce port. Il fut supprimé par l'Edit de mars 1669. qui rendait franc le port de Marseille. V . l'Edit d'affranchissement, p. 3, lig. 3 i , Recueil d'édits, arrêts, déclarations, vol. 1.634 à 1670, Bibl. de la Mar. e

V I N K E N E T , holl. s. (Mêmeétymol. que Finkennett. [ V . ] ) Autrefois: Caillebotis placé sur la coursive, et Pont volant, dans sa première acception; aujourd'hui : Filet de bastingage. V I N N A L O F V E N , suéd. v . a. (Vinsl, Vinning, Gain. — De l'angl.-sax. JPinnttn, Travailler.) Gagner le vent à un navire. V I N T E N A , port. anc. s. f. (De Pinte, Vingt. [Lat. Viginti].) L e Vingtième qu'on levait en Portugal, au temps du Roi Joào I , sur les gens de mer, pécheurs et bateliers, pour la formation de la cliiourme des galères.—V. Auadel uior. V I O L , angl. s. (? De l'angl.-sax. IVioid, partic.de IVcaldan[e], Régir, Conduire.) Tournevire. — V . Messenger, Voyal. V I P A R A , vénit. s. f. Nom d'une embarcation longue, eflilée, plate, élancée devant et derrière, qui borde six rames sur autant de Forcole. On en voit beaucoup dans les canaux de Venise. V I R A Ç A O , port. anc. s. f. (Constancio dit, à propos de ce mot : « Crcio que lie eontracçao de Suave aura, « et il ajoute que la Viraçào est un n vènto brando e fresco. » Nous croyons, quant à nous, que l'auteur du Nom diccionario crit.

e ctymol. \ da lingua portugueza (Paris, i836) s'est trompé deux fois. Viraçâo vient de Virar, Tourner, et signifie seulement : Tournoiement, Changement dans le vent, qui d'un point de l'horizon passe à un autre en suivant les points intermédiaires. L e vento a Viraçao est proprement un vent variable, qu'il soit doux ou fort, continu ou par rafales. On dit : Ventura Viraçao. V I R A D O R , port. s. m. (De Virar, Virer.) T o u r n e v i r e ; Grelin. ( V . Ahustar.) — Virador, esp. lasc. s. 111. Tournevire ; Guindcresse de mat de hune et de mal de perroquet. — La Tournevire est souvent distinguée des autres Viradores par le nom de Virador de conibés ou de Virador de cubierla. ( V . Conibés, Cubicità.) — L ' i t a l . écrit Viradore.— V. Capo piano, Tornariva. V I R A R , pori. anc. esp. v . a. (Du lat. Gyrare,Tourner.) Virer de b o r d . — « Mandou fazer sinal as haosperfl Virarem na volta do mar. » Connu. Dalboq., part. 1, chap. 18.— « Item, asy Ihe dares por synaes que ajani de seguir efazer e sera por synall qiiamdo ouuerdes de Virar dous foguos e que todos vos respondam coin outres dous cada huu e depois de vosasv responderem totos Airares. » Instructions données à Lapo Snares d'' Atvarcnga, document de i 5 o / , selon Barros. ( Y . Ganar cl vientô.)—Le génois dit : Vira de bordo; le malt. : Vira di bordo. V I R A R D E CREMA ou DE C A R E N A , port. v . a. Abattre en carène, Virer en quille.—V. Carena, Crena, Crenar, Dar querena, Quevenar. V I R A R L ' A R C A N A , vénit. v. a. Virer au cabestan. — V. Allevogie, Argaiia. V I R A R E L ' A R G A N O , ital. v . a. Virer au cabestan. V Argano.)— Virare a picco, ital. Virer à p i c — V . Apicro. V I R E , wol. s. Voile. V I R E R , fr. v . a. (Du lat. Gyrare.) Tourner. Un navire, qui tourne horizontalement sur lui-même, pour présenter au vent le côté opposé à celui qui le recevait avant cette évolution, est dit Virer de bord, ou, comme on disait p l u s exactement autrefois: Virer le bord. (Gr. bit. Fusé^ui ; gr. vulg. Bifdtpi.i (Viraró); lat. InJdbcrc remis, dare Unica retro; ital. Virare di borilo; Voltare il Ixirdn ; Rovesciare il borilo; géno. Vira de bordo; malt. Vira di bori, Tvira il hnddiem ; esp. pori. Virar; angl. Go [to] about, Put [lo] about; ali. boli. IVendcn ; dan. Vende; suéd. Vanda. [Ces trois derniers ternies ont été fails de l'angl.-sax. IVindan,Tourner.] Basq. Biro, Girata ; bas bret. Vira Tréi; val. tnloap'ic [a] [A intoartelié), Inuipti [a ce] [A se invirti], (ini 1116a [a] dpSiu.Yi [A skimba dromnul] ; turc, Tchevirtinèk [ N ^ X * ^ » ? > ] ; ar. côte (

N . d'Afr. Tira mola; rus. Oiiepiumari. [Overchtag] [lesuédois dit aussi : Gâ ofvcrstag], IToBopniiiui [Povortitc]; groénl. Épipok; Uterpok; mal. Ali [ a J I ] , Bcr-ali [ i J l p ] , Batik [ j J L j ] , Ber.geler[y\îy ] , Ka-bnurit- an [ ^ « ^ 0 , — $ " ] ; lasc. Fir car djann; tonga, lliggui ta; satawal, Cash.) — « . . . Sy bien qu'à la pointe du jour le 8 (de janvier), nous aidons le vent; et ayant fait la contre-marche et Vire le bord par l'arrière-garde, et e u x » (les Hollandais) « l'ayant aussy Viré, on fist le signal d'arriuer sur eux alors...»Relation (anonyme) du combut de Lipari (8 janv. 1676',; A r c h . de la Mar., dossier Du Quesne. (\. Revirer.) — Un bâtiment Vire vent arrière lorsque, dans le mouvement de rotation qu'il exécute, le vent frappe directement sur sa poupe, avant de frapper sur le côté que ce navire veut lui présenter désoi mais; il Vire vent devant quand, pour tourner, il serre le vent de très près, et met dans la direction du vent sa proue, e

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comme il y met sa poupe dans l'autre cas. — Virer le cabestan, ou, comme on dit moins régulièrement aujourd'hui : Virer au cabestan (Angl. Heave [to] the capstetn; ail. holl. IVinden; dan. Hive ind; suéd. Vinda i spelet; ital. Virare l'argano; vénit. Virar targana; val. Innîpti [a] CKpinet [A inverti skripèt] ; rus. Верптьть шпиль [Vcrtète cbpile]; mal. Poutar [ j b J ] ) , c'est faire tourner le cabestan sursoit axe, au moyen de ses barres. (V. Cabestan.)—Virer haut, fr. anc. Virer sur l'ancre , c'est-à-dire, Tourner le cabestan, autour duquel est une corde ou une chaîne, au moyen de laquelle on lève l'ancre jusqu'à ce qu'elle soit en haut. e

Cette locution était employée au x v n siècle; on la trouve p. 77 d'une Explication de divers termes, Ms. de rette époque; Arch. de la Mar. — Virer à pic (Angl. Heave [to] shore ; ital., Virare a picco), c'est Virer jusqu'à ce que le navire soit à pic ( V . ) sur son ancre. — « Quand les galions » (espagnols) « arrivèrent, nous nous contentâmes de Virer à pic pour les combattre » (pour être plus tôt sous voile afin d'aller les combattre), « s'ils manquoient à saluer. » Mém. ntanuser. du marq. de V illette-Mursay (année 1684), p. 7 8 , lig. 5. — Virer en quille, c'est Faire incliner un navire sur l'un de ses côtés, de telle sorte que sa quille vienne au niveau de l'eau. L e faire incliner de telle façon qu'il montre seulement sa carène, c'est le Virer en carène. V I R E V A U , fr. s. m. (Du fr. Virer et Aval. Vire-aval [Tourne en bas], devenu Vircvau, est un nom qui convient très-bien à un treuil horizontal, tournant sur lui-même, et sollicité par des leviers ou barres dont l'action est de haut en bas [Aval].) (Ital. Mulinello ; esp. port. Molinete; isl. Vellti-as, Vinda, Vindu-as; angl. Roller, IVtnch, flVindlass; ail. Bratpil; bas bret. Vilivaot; basq. Zulaica ; illyr. daim. Kollo.) Cabestan horizontal, tournant sur deux tourillons, et servant, dans certains navires, à lever les ancres et tous les gros fardeaux.—L'orthographe Virevau/r, qu'on trouve dans ГEncyclopédie (1787), n'est pas meilleure que celle adoptée par René François ( 1621) et par Guillet (1678): Virevanr. Desroches, en 1687, écrivait, avec raison selon nous : Virevati. Aubin, qui en 1702 copiait Desroches et Guillet, peu soucieux de mettre d'accord ses deux devan­ ciers, écrivit Virevau et Virevaut. — V . Vind. V I R O L E T , fr. anc. s. m. (De Virer, Tourner.) Synonyme de Moulinet de manuelle. — V . 2. Moidinet. V I R O T E , esp. anc. s. m. Genou. — « ... Solamente, se procura, que las estameneras о Virotes cruzen todo los mas que pudiesen con los piques. ( V . ) » T h . Cano, Arte para fabricar... naos (1611), p. З2. — V . Estamenera. V I R U R E , fr. s. f. (Étymol. inconn. Malgré son apparence, nous ne croyons pas devoir rapporter ce terme au verbe Virer; nous le rapporterions plutôt à l'esp. Forro, ou à l'angl. To furr. Doubler.) (Angl. Slrake ou Streak; ail. Plankengang; isl. Farbordi, Byrdi, Hu.fr-, gr. vulg. Што-оаа; ital. Corso ou Filaro di tavole; esp. Hilada ; port. Fiadà de taboas; rus. Попсъ [Poïass], Обшивной попсъ [Obchivnaïe poïass]; mal. Papan [^узЩ.) File de planches ou bordages, qui s'applique sur le squelette du navire, de l'avant à l'arrière, et concourt à former son revêtement extérieur. — V . 2. Abattre. V I S , fr. s. f. (De l'ital. Vile, fa.il du lat. Vîtes ou Vitis.[\. ci-dessus, p. 366 à l'art. Bîox.]) — « Vis. (On prononce comme si l'on écrivoit Visse.) Pièce ronde de bois, de métal, etc., coulée en spirale, et qui entre dans un écrou qui est cannelé de même. » Blet, de l'Acad. française (1772). De toutes les Vis qu'on emploie à bord des navires, la plus im-

portante a été jusqu'à présent (1846) celle qu'on applique à la culasse de la caronade pour en faciliter le pointage, et qu'on nomme Vis de pointage.—Des essais, que le succès a couronnés en grande partie, ont pour but de faire appliquer la Vis d'Archimède (Gr. litt. mod. Xo/Xtâ;), ou plutôt l'hélice, à la propulsion des navires mus par la vapeur. Placée à l'arrière, sous l'eau, entre le gouvernail et l'étambot, cette Vis puissante, mise en mouvement par une machine que la vapeur de l'eau bouillante fait a g i r , remplacerait les roues latérales, dont le poids est grand dans les bâtiments à vapeur usités maintenant. Ce système nouveau, très-ingénieux, pourrait s'adapter à tous les navires; c'est du moins l'espoir qu'on en a conçu. V I S A D M I B A L , vieux fr. s. m. Vice-amiral. — « Après le dêcedz dud. sieur du Chillon » (Guion L e R o y , chevalier, sieur du Chillon, P o i t e v i n , chargé par François I , en i 5 i 6 , de l'établissement de la ville du Havre de Grâce), « Messire Jean du Bec, chevallier, sieur de Bourry, auroit esté substitué eu la place d'iceluy sieur du Chillon, tant en ses Estats de Vis admirai (sous-gouverneur. [ V . V i c e - a m i ral].) et cappitaine de lad. ville de Grâce, que pour faire continuer led. bastiment et construction d'icelle. » Guillaume de Marceilles, Mémoires de la fondation et origine de la -ville Françoise de Grâce, publiés par M . Morlent; Havre, 1847, i n - 4 . — « Autre copie des lettres patentes du Roy,nostre seigneur, signées de sa main, et d e M Jehan Breton, secrétaire de ses finances, données à la coste St- André, le premier jour de may, l'an MV"XXXVIII, par lesquelles led. seigneur a commis et ordonné et député messire Charles de M o y , chevalier, seigneur de la Milleraye, Visadmirab» (de France, est-il dit au folio suivant), « et ClaudedeMontmorency, seigneur de Fosseulx, maître d'hotel ordinaire d'icelluy seigneur, etc. "Payement de la Gallere, etc.; Ms. n° 9469-3; Bibl. nat., fol. 3 . — « Comme il paroist qu'il y a desja quelque semence de desunion et de mésintelligence entre M. de Beaufort et M . le Visadmiral » (le commandeur de Neucheses, intendant général de l'amirauté, qui, depuisle7 mai 1661,avait le titrede viceamiral de France, et commandait en chef les escadres du Roi. Eu 1666, il quitta le service de la France pour celui de V e nise), « ce qui, sans doute continuant, seroit l'obstacle au succès de toutes les entreprises que l'on pourroit former, c'est po.urquoy il sera bon que vous fassiez connoistre à l'un et à l'autre, que cela ne peut produire qu'vn desaduantage considérable pour le seruice du R o y et mesme pour leur réputation particulière, vous employant le plus efficacement que vous pourrez pour les bien remettre et les faire concourir vnanimement à tout ce qui sera du bien de l'armée. » Colbert à Trubert, 19 may 1662. Ordres du Boy, vol. n° 1, Arch. de la Mar. ( V . Amiral, Carracon, Contreadmiral.) — Visadmiral gênerai, T i t r e donné au lieutenant de l'amiral de France, au commencement du x v n siècle.— « L e sieur Marquis de Portes, Visadmiral gênerai de France; par chacun un vr™ 1. (6,000 liv.) » Estât des pétitions (sic), appointements, gaiges et entretenement, etc., 1620; Ms. Arch. de la Mar. e r

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V I S A L M I R V L L , cat. s. m. Vice-amiral. — « E feu Visalmirall vn caualler de Cathalunya donrrat casai, e de b o , chap. per nom en Cortada » Chron. de Ba. Muntaner, 48. — « De ço que l's Vis-almiraylls deuen fer. » Rubr. du chap. 2 de YOrdan. sur les escadres de guerre, de 1354. V I S A M I R A L , vieux fr. s. m. Vice-amiral. — Mons. G u i l laume de Cohem » (Cohen), « Visamiral de France, et 4 esc., jusq. au dernier may. Mons. Frémin d'Aouste, Visamiral de France, et 4 e s c , du 28 aoust 346 ( i 3 4 6 ) , qu'il fut retenu


GLOSSAIRE NAUTIQUE. à Boulogne par M . Floton de R e n d jusqu'au 6 aoust 47, que congé général fut donné au retour de Calais. >. Compte r/e Jean de Lospital, etc. V . Archèol. nav., t. 11, p. 338.— V . Visadmiral. V I S C O C H O , esp. anc. s. m. ( D e Bis coctus.) Biscuit. — El Viscocho para sesenta nombres de cabo y para cientos y sesenta y quatro remeros que son 224 personas en todo hano menester envn ano conforme a las raçiones, etc. » Relation de lo r/uevale vna galcra, etc. (Ms. 1574) ; Bibl. de la Mar., Pièces diverses, n° 14255-3. V I S I O L A , illyr. daim. s. f. (De l'ital. Giesiola[\.] vénit. Giexola. [ V . Gisole.]) Habitacle.

ou du

V I S I T E , fr. s. f. (Du lat. Visltatto, de Viser, V o i r . ) (Rus. Ocmomp'b; gr. vulg. BiÇiTa.) Inspection qu'on fait d'un bâtiment pour connaître exactement l'état dans lequel il est. Droit qu'ont certains officiers de l'Etat de monter abord d'un navire pour s'assurer qu'il ne fait ni un commerce défendu, ni la contrebande, et qu'il a son équipage composé selon les traités, les lois et ordonnances. Les peuples puissants par leur marine se sont souvent arrogé le droit de Visite dans les navires des petits Etats. Dans la question de la traite des noirs, le droit de Visite fut une des puissantes machines de guerre dont l'opposition dite : constitutionnelle se servit pour ébranler le gouvernement royal. — « Les fermiers du conuoy de Bordeaux m'ont dit que les visiteurs du bureau d'Isseu establis à Blayes'estant présentez le 2 0 de ce mois pour visiter la (luste leSaint-Paul, commandée par le c a p " Meschin , l'équipage s'estoit mis en arme sur le pont et s'estôit opposé à lad. Visite, par ordre dud. Meschin; el comme le Roy ne prétend pas qu'aucun bastiment qui entrera dans la rivière deBourdeaux s'en dispense, ne manquez pas de r e commander audit Meschin et à tous ceux que vous y enuoyerez, de se conformer exactement à l'usage qui est establi pour ces sortes de Visites. » Colbert à Demuyn, 17 oct. 167K. Ordres du Roy, v o l . LXIV, p. 5 2 i ; M s . Arch. de la Mar. — Il y avait deux Meschin dans la marine royale : l'aîné, celui dont il s'agit i c i , était capitaine de flûte ; le cadet était capitaine de frégate légère. V . Etat de la Marine pour 1678, Ms. vélin des Arch. Sur cet état, le SaintPaul ne figure point parmi les flûtes. C'était ou une prise, ou une acquisition de l'année.—Au Moyen A g e , avant que les conventions pour le nolis fussent faites , des exprès visitaient les navires. (Chap. 47, Stat. vénit. de 1255, et lois des Pregadides 8 juin i 5 6 g , 26 sept. i586,et 16 avril i 6 o 5 . ) — V . Ccrcher. e

V I S K A R E , suéd. s. (Même étymol. que Wischer. [ V . ] ) Ecottvillon. — L e dan. dit Visker'cn. V I S S E R , holl. S. (Nous ne supposons pas que ce terme vienne de l'angl.-sax. Fisc, Poisson, car nous ne voyons point le rapport qu'il y aurait entre le pêcheur et 1') Etambrai d'un mât ou d'un gouvernail. — L'ail, dit Fischen et Fischungen. V I S S I E R . v i e u x f r . s . m. (Bas lat. : Usscrius.) Huissier. ( V . ) — « L o r veissiez maint cheualier et maint serianz issir des nés, et maint bon destrier traire des Vissiers, et maint riche tref et maint paueillon. » Geoff. de Ville-Hardouin, Conq. de Constantin. (1202), p. 29. — « Et se recueillèrent es nés , et li chettaus furent mis es Vissiers. » Id, ib., p. 45. — « A donc commencent li marinier a ouvrir les portes des V i s siers, et à giter les ponz fors. Et on commence les cheuaus à traire. » Id., ib., p . 69. — V . Vuissier. V I T A I L L E , fr. anc. s. f. (Pour Victuaille.)

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— « Totes (les nefs) furent faites et garnies, Et de Vitaille resplenies. >• B E N O I T DE S A I N T E - M O R E , Roman de Troye

, Ms. vél. du

AU'

siècle; Bibl. de St-Marc (Venise), cod. x v u .

1. V 1 T O N N I Ê R E ou B I T O N N I È K E , fr. anc s. ( . S y n o nyme d'Anguilliers, usité au x v û * siècle. On le trouve dans Guillet (i68,5), el dans Aubin (1702). 2. V I T O N N I È R E , fr. s. f. Nom donné par les matelots a l'AiguilIot (V.) du gouvernail, qu'ils ont comparé, à cause de sa forme et de son introduction dans le Fcmelol, au membre viril de l'homme, comme ils ont compare le I'emelot à la nature de la femme , en le nommant Conassière. Au x v i i siècle : Viles élu gouvernail, était synonyme de Ferrures du gouvernail. On trouve ce t r o p e , énergiquement grossier, dans le Dict. dAubin (1702), avec l'orthographe : e

V I T T E , fr. anc. s. m. (? Du gr. «I>(TU,-, P è r e , Producteur.) A i g u i l l o t . - On lit dans le Dict. esp. d'Onditi (16G0) : « Vils, niuchos del govcrnaille. » V 1 T T O V A G L I A , ital. s. f. (De Vitto [lat. Victus], le Vivre.) Victuaille, Vivres. — V . Provisori. V I T U A L H A S , port. s. f. plur. (Du fr. : ) Victuailles ; Vivres, Provisions de bouche; Yituaille, comme l'écrivait vers 1 5 i 5 le capitaine Ant. de Conflans. V 1 T U A L L A , cat. esp. anc. s. f. (Du lat. Victus, Nourriture.) V i v r e s , Victuailles, Approvisionnements. — « Del comprar de lesVitualles è coses necessaries à la nau. » Rubriq. du chap. 194 du Consulat de la mer, p. 223, t. 11, Collect. des lois marit. de M : Pardessus. — Manq. au Dice, mariti espan., 183 1. — V . Aderezzar. V I V E E A U , fr. s. f. Grande marée. ( V . Eau.) — « Je suis bien aise d'apprendre que vous espérez faire sortir à cette Vive eau tous les bastinients armés par le sieur Omaer. > Scignclay à Hubert, 7 août 1678. Ordr. du Roy, vol. xi.iv. p. 397; M . Arch. de la Mar. V I V O , ital. adj. et s. (Du lat. Viens. [ V . ] ) V i f — Cet adjectif est pris par les constructeurs dans un sens analogue à celui où l'entendent les architectes italiens lorsque, parlant du fût d'une colonne, — ce qui est la colonne ellemême, — ils disent : /7 vivo della colonna. Les Opere vive d'un navire, c'est toute la partie essentielle de ce bâtiment, sa carène, dont la plus grande portion est immergée quand le vaisseau porte sa charge. Par une extension abusive, on a donné l'épilhète de Vivo à la partie de la cale de construction qui se prolonge sous l'eau. (V. Scalo vivo.) —.< Ma non potendola alzar « (la chaloupe, la Barca) « tanto alto che la non rimanesse obligata dentro della banda del Viuo della natte, ne fa forza di tagliar di detta banda non manco di due braccia per altezza. » Naufr. de Quirino ( i 4 3 l ) , ap. Rainits. , t. 11, p. 207 D . — « Fra la trapèra et il V i v o si pungono le raggiole picciole. » Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), p. 33. — V . Galliti a tre remi per banco, Pianella, Spirone. A ' I V R E S , fr. s. m. plur. (De Vivre, s. Nourriture; du bit. Vivere; gr. Btoto.) Autrefois Viande ( V . ) et Victuaille. ( V . ) (Bas lat. Vianda, Compagna, Panatica , Fulcimcntum compagnœ ; ital. Companatico, Vittovaglia ; gr. vulg. KOUIAromot ; gr. litt. Tpótp;u.a; angl. Victuals; M. Die Lebensmitlel; port. anc. Mantimenlo; port. Ritalha, Vitualhas; esp. Bastimento, Vilualla ; cat. anc. Companyó, Vitualla ; basq. litt. Ontzomia [d'Ornitu , Pourvoir] ; illyr. daim. Brascuo [Bratchuo], Hrann ; val. Xpam> ('Hrnne); rus. IIponiianmi. [Provianntc], IIpaBiuin [Provisiia]; turc, Zakkirè


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

V L U G T E N , holl. » . a. (De l'angl.-sax. Fleôn, Flion, Fuir; ; mal. Bakal [ J £ > ] ; chin. Chy; madék. Han ; hindoust.Ab-kgor,Ab-danu; tonga, Mea kaï ; Guenanga.)isl. Flya.) Fuir. Prendre chasse. — V . Vlieden. V O C A N A . Variante de Bocana. ( V . ) — V . Desembocar. Provision des choses nécessaires à la nourriture de I équi-

page d'un navire ou des équipages d'une flotte. — De la farine cuite dans du lait ou de l'eau, espèce de bouillie nommée Maza, était, selon Suidas, un des mets ordinaires aux matelots grecs. Thucydide ( l i v . m ) parle de rameurs qui mangeaient de la farine macérée dans l'huile et le vin. L e pain noir, l'ail, le fromage, les oignons, le biscuit, la farine crue, le v i n , l'eau, étaient les vivres principaux qu'on embarquait a b o r d des navires antiques, au rapport d'Aristophane, de Plutarque,de Plante, de Pline, et de. quelques autres écrivains dignes de foi. On voit que les choses n'ont guère changé. Dans ces temps reculés où les longues navigations étaient rares, on ne s'approvisionnait pas de viandes salées; du moins ne voyons-nous mentionnée nulle part cette partie essentielle des Vivres en usage aujourd'hui. Pendant le Moyen A g e les passagers se fournissaient euxménies des Vivres nécessaires à leur consommation. (V. Vin.) — Lefromage et les harengs jouaient un rôle parmi les Vivres, qu'on embarquait pour les envover à la terre sainte, comme nous l'apprend le passage suivant d'une lettre curieuse adressée à Alphonse, comte de Poitiers, frère de saint Louis, par Philippe son aumônier: <> Frpmach.es et vins et harangsge vos envoi par Guillaume de Montleart et par Jehan de la Haie, qui volentiers travaillent en vostre affaire, tant comme vos mandates par vos lettres. » Bibl. de VÉcole des chartes, t. i , p. 402. — « Les mariniers de la costere de Bretaigne ne dëibvent avoir qu'une qyzine «.(un repas, cuisine) « par jour, par la rezon qu'ilz ont beverage en alantz et venant/.; et ceux de Normandie en dëibvent avoir deux le jour, par la reson que lor mestre ne leur troeve que eable» (eau) «al aller; ores puisque la neef sera venue à la terre ouele vyn que est » (où il y a du v i n ) , « les mariners dëibvent avoir beveraige, et doit lor mestre quérir (fournir). Art. 17 des Râoles d'Olcron. — « Et leur descendraient leurs Vivres à terre. >• Conquête des Canaries (1402), chap. 5. Y ! V U S , bas lat. s. m. (De Vivo [gr. B i o o , *7d], j e Vis.) Kig. L e Vif, le Corps, les Œuvres vives du navire. — « O r d i namus quod aliqtia barcha de viagio non carriget, nec initiât aliquos merces de V i v o en sus » (au-dessus du vif, audessus de la ligne de charge)..., etc. Ordonn. du Roi Jacques d'Vragon et de Mallorca ( i a 5 8 ) , art. 5. e r

V I Z C O C H O , vénit. esp. s. m. (Du lat. Biscoctus.) Biscuit. « Ofrossi deuen traer mucha vianda, assi como V i z c o c h o , que es pan muy liuiano, por que sse cueze dos vezes : et dura mas q otro que non sse dana. » Las Partidas ( x m s.), j> part., tit. x x m i , ley 10. e

e

VJETARNTCA (Viètarnitcha), Pennon. — V . Jeu-, Vent.

illyr. daim. s. f. Girouette,

V L A G , holl. s. Pavillon. ( V . Flag., — Vlaggcn, v . Pavoiser. — Vlagman, s. (Homme pavillon.) Officier général.

V O D , isl. s. f. (Proprement : Drap, Étoffe, Linge.) V o i l e . (V. Segl.)— Vodhœfr, s. (Hœfr, Favorable.) Petit vent qui enfle la voile. 1 , V O G A , ital. anc. port. s. f. (Pour l'étymol., V . Boga.) Vogue, Nage ; Action de ramer; l'Endroit où s'établissent les rames. ( V . Vogues.)—« L'altezza della Voga di poppa provien dall' altezza del baccalaro... ( V . ) » Bart. Crescendo, Nautica Méditer. (1G07), p. 2 4 . — " E leuado per loro Voga alzando li remi in alto... >> Navig. di Ca Da Mosto, p. 106 E. — « E sendo jaa sobre o quarto da Alva sentiram Voga de navio, que seguia per acerca délies... » Chron. do conde D. Pedro, chap. 3 2 . — « In tanta inequalità di f o r z e , il capitano d'Ancona, spiegate in tempo le vele et remigando a Voga arrancata» (pressée [ V . Arrancare]), « prevenne il sopraggiungere del nemico, e salvo si ridusse in porto d'Ancona. » Agoslr. Peruzzi, Storia d'Ancona, t. 1", p. 378. — « Dés y fez vogar sua fusta coni suas Vogas largas e mansas » (une nage lente et douce) « perqué os Moiiros nom ouvessem razao de conheccr, que a fusta era de christaSs... » Chron. do conde D. Pedro, chap. 78. — Voga gagliarda, ital. Nage soutenue et vive. — Voga sorda, pat. Nage sans bruit.— « E tantost con los dos lenys armats los liagren descúbrela, ab Voga sorda tornarensen nel Abiurali et digueren li h o . » Chron. de liam. Muntaner, chap. 82. — V . Abetoca, Dar la voga, T e l à r o , Zovela. 2. V O G A , bas lat. géno. s. f. (De Vogare.) R a m e . — Bernardus promittit Petra de Usco magistro axie ci consignare Vogas 22 pro galeis bonas et sauas de ligno habietis (sic) suis expensis conductas prope aquam de Baxa versus Auguxium, quarum duae partes» (c'est-à-dire les deux tiers) » esse debent longitudinis cubitorum 14 pro qualibet et alia tenia pars esse débet longitudinis cubitorum i 3 » ( i 3 est une faute évidente; c'est certainement 7 qu'il faut lire) « pro qualibet Voga et esse debent omnes dicte V o g e 1 a ti— tudinis mensure unius buche canis, et grossitudinis niedii parmi pro qualibet, et hoc pro p r e d o 1. 14, 10. » Acte du 22 juin 12G7, Ms. Arch. des not. de Gènes. V O G A D O R , cat. anc. prov. anc. ( D e Vogare.) Nageur, Rameur. (V. Armament.) — « ... Galeras mes de trenta Doscentes dich, lesquels seguint Temperila Deis Vogadors... » J O B A S P U J O L , poëme inéd.surla bataille de Lepante ( M s . app.

à feu M . J . Tastu, strophe u n i .

V O G A R , port. esp. vénit. » . a. Voguer, Ramer, Nager dans un navire. — L e vénit. dit quelquefois Vogar, pour Flotter, Surnager. — V. Bogar, Desfaldrar, Frète, Varar. :

V O G A R E , ital. bas lat. v . a. Voguer, Ramer, Nager. (V. Abbrevare, A r r a n c a l e , Avanti, Banchetta, Banco, FemV L E U G E L , holl. s. (Même étymol. et même sens queFtiï- mes.) — Vogar il remo, Manier la rame, Ramer. ( V . Forzagcl. [ V . ] ) Girouette. — Vleugel van en vloot, s. Aile d'une tamente, Sbarcamento.) — Vogar a larga et tira, v . a. Nager largement et par coups peu rapproches. — « Mettearmée navale. V L I E D E N , holl. v. a. (De l'angl.-sax. Filon, Fleôn, Fuir; remo all'alba del giorno la nostra armata in ordinanza, et isl. Flya.) Fuir, Prendre la fuite, Prendre chasse.— V . Vogando à larga et tira, che dicono, cioè indugiando dall' una all' altra palata » (c'est-à-dire' en retardant d'une palade Vlugten. à l'autre). Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), V L O E I ) , holl. s. (Même origine que l'angl. Flood. ( V . ] ) p. 487. — Vogare de subtus, bas lat. v. a. Nager dessous. Flot, Flux. — Vloedanher, s. Ancre de flot. Nous n'avons pu nous rendre exactement compte de l'action V L O O T , holl. s. (Transcription de l'ail. Flotte. [ V . ] ) que, pendant le Moyen A g e , à Gènes, on désignait par les mots : Vogare de subtus. Voici le texte qui nous a fait conFlotte. — V . Zeemagt.


GLOSSAIRE, N A U T I Q U E . naître cette locution, restée encore obscure pour nous : — > Joannes Eornarius promittit Raimondo de Fontana et sociisquod portabit in galea sua, de Janna ad lïarcbioniam, ballas c.xi ; et ipsi promittunt ei solvere pro naulo cujnsque balla; 3 o , et dictus Joannes promittit quod habebit in d" sua galea 100 marinarios et 4 nautas et 4 supersalientes a Janna usque ad Montem Pesulanum, et a Monte Pesulano usquc Rarchinniam habebit in galea 12/1 marinarios, inter (juos erunt 4 navcherij et 4 supersalientes, et sexdecim de niarinariis debebunt Vogare de subtus. » Acte du 10 juillet 1214, Liber Lanfranci, Ms. Arch. des not. de Gènes, 5 quintern., p. 223. — 11 résulte de cet acte que la galère de Jean Fournier était à 25 bancs et à a rames par banc, employant cent rameurs pour faire la navigation de Gènes à Montpellier, et 116 pour'aller de Montpellier à Barcelone. Ces îG rameurs de supplément ne nageaient pas à un étage inférieur, quand les 100 autres nageaient en haut; les galères de cette époque n'étaient pas à deux étages de rameurs. Sous quoi nageaient-ils donc? Subtus ne serait-il pas ici pour exprimer l'idée d'infériorité l'elative, c'est-à-dire, les 16 rameurs en question n'étaient-ils pas embarqués seulement comme aides ou remplaçants, tandis que les autres l'étaient comme rameurs titulaires ? Celte explication nous semble admissible. — V . Sitpersaliens. e

V O G A T O R , bas l a t . V O G A T O R E 00 V O G A N T E , ital. s. m. (De Vogare.) Rameur. — V . Sagittea. ;

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V O G A A A N T E , i t a l . anc.s. m. Vogue-avant. L e rameur qui tenait la poignée de la rame, dans une galère, était appelé de ce nom. L e Vogavante du banc de l'espale était le premier vogue-avant ou vogue-avant général. Par corruption, on donna le nom de Vogavante au rameur qui manie l'aviron le plus voisin de l'avant. — « E lo spallier Vogavante il primo che voga il remo verso corsia, il secondo Apposliccio, l'altro Terzarolo, Quartarolo, etc. >• Bartol. Cresccntio, Nautica Méditer. (1607), p. 96. — V . Portolado. V O G A V A N T I ! vénit. impérat. (De Vogar, Ramer, Nager, Voguer ; et d'Acanti, En avant!) Commandement que l'on fait an rameur pour le faire nager de manière à emporter l'embarcation en avant. — Voga sieme! (Vogue seine! comme disent les Provençaux.) (Sieme, du lat. Simu!.) Nage ou N a gez ensemble! V O G E R I U S , bas lat. s. m. (De Vogare.) Rameur. — « Vogerii vero seu marinarii usque ad numerimi conciirrentem 176, computatis naucleriis et senescalco. » Stat. génois de i 3 3 o , chap. i , reproduit chap. 27 du Steit. de 144re r

V O G H E R I U S , bas lat. s. m. (De Vogare.) Rameur. — « Continuo parata? fuerunt in Janua galea? omnes, et electi in ipsis supersalientes et Vogherii quicumqiie deberent ascendere in eis. » Bartol. Scriba, Armai, de Gencs, an. 1244. — « Peire Thomas de Marsilia naulizat galeam suani qua? dicitur Bonaventura cimi hominibus 122, inter quos esse debent Vogerii 112 et supersalientes 10... >» Acte du 28 mars 1254, Ms. Arch. des not. de Gènes. — « Vogherij c v i i i , vniuscuiusque galea?. Perpera LXXXVIII , videlicet pro quolibet 1 et kar. x v m . » Couvent, imperat. Grœcor. et commun. Janucns., 1261; Trésor des chartes, Empcr. de Constant., n° 5. — « Bertholinus Bisiacius de Finario (Finale) promittit Ottolino P o l p o de Mari habere Vogberios decem qui bene siant remigare, cimi aruiis, causa eundi in presenti armamento Romaniae, in galea quam armare débet prò communi Janue Petrinus, frater dicti Ottolini, et p r o mittit cos habere Janne in kalendis madij ad rationetn solidorum 35 Janue in quolibet mense pro quolibet Vogherio ;

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et ipse Bertholinus promittit venire in ipsa galea pro nauplerio, ad rationetn 43 Janua; pro quolibet mense. «Acte du 19 avril 126З, Ms. Arch. des notaires de Gènes, cité par Richeri, t. i ' , p. 547, Notiv ex foliat., Ms. Bibl. Civica de Gènes. — V . Arniamentiim, Spata, Stipersalicns, Vogeritis. r

V O G R , isl. s. m. (Variante de Vagr. [ V . ] ) V O G U E O R , vieux fr. s. 111. (De Vogator. [ V . ] ) Railleur.— Ce mot se lit dans les Conucnaiices qui ot jndis le Paleologue au commun de Jeunes, traduction des Convention, imperai. Grœcor. et commun. Janucns., 1261; Trésor des chartes, Emper. de Constant., n° 5, A r c h . nation. V O G U E R , fr. anc. provenç. v. a. (De l'itala Vogare/, Naviguer, Flotter sur l'eau, Ramer, Nager (A'.), Mettre des rames en mouvement, Etre poussé sur l'eau à force de rames. — Nous ne savons pas à quelle époque le mot Voguer s'introduisit dans la langue française ; n o u s ne l'avons troni с ni dans Ville-Uaidouin , ni dans Joinville, qui disent tou­ jours Siglerei Nager; les romans poétiques des x u ^ e t x m siècles ne nous l'ont pas montré non plus. Il est cependant dans le Voy. de Marc. Vol ( x i n siècle), chap. 148. (A'. Jonq u e . ) — « L o r s 11 v eust nul contredit, ainz fust comandi'' aulx gallees de Voguer, et cliescung sapreste de bien fayre. » Cbron. de Savoie ( T u r i n , 1840), p. 58. — • Vogue la galère! » Rabel., l'antag., liv. iv, chap. 2З.— « Voguer signifie Ramer, sur la Méditerranée. » Explication de divers termes, etc., Ms. x v i i " siècle, Arch. de la Mar. — Vogue. ( V . Boga.) (tir. anc. 'Epeofa; rus. Гребля [Grèblia]; ital. port. Voga; napol. Boca; esp. Boga ; angl. Hoiving; turc, Gttidieli [ j i - x J " ] . ) Action de nager, de ramer. — La partie du plat-bord d'un navire à rames est nommée quelquefois la Vogue. ( V . 1. Banc.) — Vogue avant. (Rus. Загребной [Zagrebnoïc].) (V. A ogavante.) — Vogue rancade, provenç. anc. Nage vigoureuse et pressée. — A'. P r o y . r

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r

ATJGUES, cat. anc. s. f. plur. ( D e 1. Voga. [ V . ] ) Au chap. 2З de l'Ordonnance rendue le 5 janvier 1354 à Barcelone, par 1). Pedro I V , roi d'Aragon, on lit : « Coni en los estols ven liom que s'doua dainnatge en colpa del comit ò del tiinoner per enibargar una galea ab altra, è per aquesta rahó se trenquen bandes, Vogues, rems et altres coses... . Le traducteur de M . Pardessus (Lois mûrit., t. v, p . 444) a rendu ainsi ce dernier membre de phrase : « Par suite de quoi des bandes, Rugîtes et raines, et autres objets, se brisent... » Ragues est une faute; les galères n'avaient aucune de leurs parties à laquelle on donnât ce n o m . Les Vogues de notre document étaient les apostis ( V . ) sur lesquels on établissait la Vogue, et ces apostis étaient la base de l'appareil de nage, ou autrement appui des rames de la galère. Ainsi, il faut traduire le texte catalan : « Et comme pour cette raison se brisent les lianes des galères, les A'ogues, les rames, etc. >• V O I E D ' E A U , fr. s. f. (Du lat. Via, C h e m i n . ) ( U t . Rima; gr. vulg. ПоирумЕс; ar. côte N . d'Afr. Anici cima; ital. Via d'acqua, Falla, Colatura [Due/., 1G74]; angl. Lea/,; dan. Lœk; suéd. Liicka; rus. Течь [Tetc/tc] ; mal. Botjor [ , 3 . j ] ; chin. Hdn.) Ouverture accidentelle faite à la carène d'un navire, et par laquelle l'eau s'introduit dans ce bâtiment.— A v o i r une Voie d'eau (Angl. Sprink [lo] a Irak; illyr. daim. Vodniti ; ital. Aprire una fallu ; tonga, Mamma), c'est avoir à la carène l'ouverture dont nous venons de parler. — V. Aveugler. V O I L E , fr. s. i., autrefois m. chez quelques auteurs. ( V . Taride.) Ce mot se prononçait Véle ( V . Utage) encore au commencement du x v i siècle ( V . Vélan, Voiler); on le c


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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trouve écrit par M au х ш siècle. ( V . Voille.) Voile vient immédiatement, par changement d'c en o, de Veilc, francisation du bas lat. Vela ( V . ) , qui était usité au x n i siècle. (V. Veilc, Veille.) Or le Vela lat. et ital. vient du lat. Vélum, et c'est ainsi que Voile vient de Vélum. (Gr. anc. 'IUTÎOV , ' A p p . E v o v , Bûpca, '06O'VY|, 2 - i t E l p o v , Фьшлч; gr. mod. n*vî, I T a v t o v ; lat. Vélum, Carbasus, Linteum ; bas lat. Vela, Vellum; Sigla; isl.Scgl, Vod; angl.-sax. Sœgl, Sœgel, Segel, Mœrc-hrœgcl; ail. Segel; holl. Ze//,- dan. Scjl. Seil; suéd. Scel; angl. anc. Seyle; angl. < S W / ; rus. Зейль [Zeïlc], Зеель [Zéélc], B t m p i i . i o [ F i ' r t A ] , Парусь [ Р о / и н ^ е ] , Паруска [Parouslrà] , Парусокъ [Paroussok] , Щ е г л а [Clit'c/iagla] , Щ о г л а [C/itc/iogla]; pol. Zagiel; franc, anc. Sigle, Single, Cingle, Vail, Vele, Veile, Veille, Vaille, Voyelle; cat. Velu; esp. Bela, Vela, Patio, Tela; port. Vela; ital. Vela, Velo, Vella, Vcllo; basq. litt. Aiznpia; basq. vulg. Vela;bas-bret. Gwél, Lien; illyr. daim. ledro, Sctagla ; val. Ш п 7 . ъ [ Л ' я « г ] , Betpwb [Vét/ïlc]; turc, Ielkè'n e

f ^ S l b ] ; pers. Badban [ ^ L o b ] ; serb. lcrken ; bongr. Hnjb-vaszon [Hoyô-vaso-ne], Vitorla, Vitorlarud; ar. Kalà, Kyla, Kyra, Ctdrd; groënl. Tingerlaut; lasc. Л и г ; mal. Lacer madék. Saign, Lai, Laïh, Lui ntsambon; tong. i r t ; nouvel.-zél. Ra; viti, Lada, Laza; taït. 7e,- vanik. Olivia; papou, Sarouï; hind. P « / , chin. № / 2 , Pong, Fahg-pông; wolof. Vire j bainb. Kounou-Jcny.) Par extension du sens primitif du mot Voile, qui, selon la définition de l'Académie, désigne une « Pièce de toile ou d'étoffe destinée à cacher quelque chose, » les marins ont nommé Vaile (toujours selon l'Académie) « plusieurs lez de toile forte cousus ensemble, et que l'on attache aux antennes ou v e r gues des mats, pour prendre, pour recevoir le vent. » M M . de Bonnefoux et P a r i s , dans leur Diction, de таг, ( 1 8 4 8 ) , n'ont pas adopté la définition de l'Académie, et ils ont eu raison, car elle est incomplète; ils l'ont modifiée ainsi : « Assemblage de laizes ou de portions de laizes de toile à voiles ou autres tissus, taillées suivant la destination de la voile, cousues ensemble et munies de leurs, etc. » Autres tissus est une allusion naturelle et nécessaire aux nattes de j o n c , de paille, de feuilles ou d'écorce d'arbre dont se servent encore quelques navigateurs de la Chine, de la Malaisie et de certaines îles des archipels du Sud, bien q u e , depuis longtemps, les tissus de coton soient connus et appliqués à la V o i l u r e , dans les pays où sont fabriquées les Voiles de nattes, de jonc, etc. A la rigueur, autres tissus sous-entend aussi le travail d'écorce d e ' p a p y rus dont les Égyptiens faisaient leurs Voiles, la peau de buffle dont se sert le sauvage riverain du Niagara (V. Mât), et ces cuirs, ces peaux amincies, dont, au rapport de C é sar,.les Vénètes se servaient au lieu de Voiles de lin. (« Pelles pro velis, alutseque tenuiter conficta;, sive propter Uni inopiam, atque ejus usus inscientiam, sive, quod est magis v e risimile, quod tantas tempestates Oeeani, tantosque impetus ventorum sustineri, ac tanta onera navium régi velis non satis commode posse arbitrabantur. » De Bello gaïlicn, liv. m , ch. i 3 . ) Le Dictionnaire national par M . Bescherelle (Paris, 1846) définit la Voile : « Surface d'un tissu qui se déploie sur un mat, pour recevoir le souffle du vent, et imprimer à un navire son mouvement sur la mer ou sur l'eau. » La Voile n'est pas une surface, mais un corps; on ne pourrait Carguer, Ferler, Serrer, Border ( V . ces mots) une surface ; on ne pourrait y Prendre des l i s ; et puis comment l'attacherait-on à une vergue? La Voile ne se déploie sur un mât que lorsqu'on veut donner au navire une impulsion en -

arrière; pour l'ordinaire, lorsqu'il s'agit d'imprimer à un navire un mouvement en avant, sur l'eau douce ou salée, il n'importe, la Voile est suspendue à un mât et en avant de ce mât. Pline attribue à Icare l'invention de la Voile (« Vela Icarus, malum et antennam Daedalus.» L i v . v u , chap. 5 6 ) . Pausanias (11 siècle), dans le chapitre de son voyage en Grèce, relatif à la Béotie, rapporte à Dédale la Voile que Pline donne au fils de l'inventeur du mât: ( ' l l v f x a süsuy* ° Доц'оосло; EX Kptycrfi TtXoîa où psydoVa а о т ш x a i т ы TtaiSi ' I x á p t o e

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7cot7¡a-oíp.Evo;, тсро; Si

x a l таг? vauci'v (S u.-i\ TCW TOÎÇ TO'TE | ; Е О р г , т о )

MivwvotuTtxoÙTïjv sïpEGi'av csQávotEv — Alors Dédale s'enfuit deCrète, ayant construit, pour luijet pour son fils Icare, de petits navires, pour lesquels il avait fabriqué des voiles (jusqu'alors inconnues) ; ainsi, à la faveur du vent, ils évitèrent la flotte de Minos). Hyginus et Cassiodore font honneur de la première application de la Voile à I s i s , q u i en munit le navire sur lequel elle monta pouralleràla recherche de son fils Harpocrate. Quelque opinion qu'on ait sur ces traditions, il faut dire q u e , partout où l'homme remarqua l'effet du vent sur son manteau, sur une branche feuillée d'arbre flottant dans l'eau, la Voile fut inventée. La Voile a été remarquée chez tous les peuples que les voyageurs européens ont découverts; partout son invention a dû suivre de près celle de la rame. L'oiseau aquatique, avec ses pattes palmées et ses ailes entr'ouvertës au vent, était tout le navire pour l'homme observateur.

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On a mis quelquefois en question, parmi les marins, si les navires des anciens portaient plusieurs Voiles, et des Voiles superposées. Un officier très-distingué, M . Paris, p. 3 de son ouvrage sur la Construction navale des peuples extraeuropéens (1841), a d i t : « L'idée de Voiles superposées , permettant d'employer un moteur toujours puissant, mais toujours proportionné, est assez récente.» Il faut cependant la reporter au moins au i siècle de notre ère, car Sénèque montre le Siparum au-dessus de la Voile basse ( V . Tabellaría navis), et Pline dit : » Quamvis amplitudinc antemnarum singulae arbores sufficiant, super eas tamen addi v e l o rum alia vela, praetereaque alia in proris, alia in puppibus pendí.» Ce texte ne laisse point de doutes, et il est clair qu'au temps d'Auguste, sinon avant, la superposition des voiles était chose usuelle et commune. Cette question du développement de la voilure dut préoccuper les navigateurs, depuis les premiers essais de la Voile. Les anciens avaient remarqué qu'en certaines circonstances une Voile se développant dans sa hauteur, ou une Voile mise au-dessus d'une autre, offrait un avantage dont il fallait tenir compte. (V. Supparum , Tabellaría navis.) Aujourd'hui que tant de progrès ont étéfaits dans les sciences, tout n'est pas dit cependant encore sur la grandeur relative des Voiles, et sur leur coupe. Les marins français ne sont pas d'accord avec les anglais relativement à ce fait de pratique, et ils ne sont pas d'accord entre eux. Sous Louis X I V , les voiles hautes étaient étroites à leur envergure, larges à leur base, et amples à leur fond, au point de faire un peu le sac ou la bourse ; à présent, en Fiance,elles sont plus carrées, et aussi plates qu'elles étaient creuses. e r

La voile carrée est celle que nous font connaître tous ou presque tous les monuments antiques. Quelquefois, pour la navigation vent arrière, et quand il était nécessaire que le capitaine d'un bâtiment de guerre vît bien ce qui se passait devant lui, la Voile avait une grande echancrure. La figure d'une galère unirème provenant des peintures de Pompéi présente cette Voile taillée en cornette. La v o i c i :


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marquées V R , H K , K N . N P , OM ; les ralingues de fond bordent les Voiles par en bas ; les vergues nous cachent les ralingues d'envergure ou T ê tières. ( V . ) Les lignes verticales tracées dans chacune des Voiles marquent les Cueilles (V.) ou Lai/es ( V . ) ; les bandes marquées R Q dans la basse Voile, et S,S,S,S dans le hunier, sont les Bandes de ris. ( Y . ) Des bandes de ris du hunier pendent les petites attaches nommées Garcettes de ris. ( V . ) Les manœuvres désignées par les n ° 8, 9, 3 et sont les Cargucs-point (V.) ; R Z , K 1 2 , N3 et P.', sont les Bras des vergues ( V . ) , dont les Balancines ( V . ) sont H E ' , KG, ND, D M , P E et F O . L'Amure (V.) de la Voile est marquée X , son écoute V y . La largeur du navire, augmentée des deux Porte-haubans ( V . ) , est comprise entre les points L e t L ' ; la Hune (V.) figure en H ' H ' ; les Barres de perroquet (V.) se voient en O B ' . E' est le Chouquet ( V . ) du bas mât, G celui du mât de hune. L e chiffre i o placé' au5

La Voile à laquelle on donne l'épithète de Carrée (Gr. vulg. TtTû ayoïvov.) n'est point aujourd'hui, comme son nom le ferait croire, un carié de toile, —si elle l'a jamais été. A proprement parler, c'est la tranche inférieure d'un triangle isocèle dont la pointe aurait été enlevée par une section parallèle à la base, faite à une certaine hauteur. Toutes les Voiles superposées d'un mât de navire à Voiles carrées forment une sorte de long triangle, dont la base est la ralingue inférieure de la Voile basse, et le sommet, le petit triangle qu'on pourrait supposer placé audessus d'une Voile plus petite que le catacois. Donnons ici une figure qui rende sensible et la forme de la Voilc carrée, et ce que nous venons de dire de la réunion de toutes les Voiles d'un mât voilé à la Quatre ( V . ) , comme on disait autrefois. Dans le dessin ci-joint, où les détails sont multipliés, ABCDE représente le mât, qui se fractionne en bas màt A B , mât de hune liC, mât de p e r r o quet C D , et màt de cacatois D E . E F est le paratonnerre. V H G est la Voile basse (Grande Voile ou Misaine), attachée (enverguée) à la basse vergue HG ; H K G est la Voile de hune (grand ou petit Hunier), enverguée sur la vergue de hune; K N M est le Perroquet (grand ou petit), dont K M est la vergue ; enfin N P O M est le Cacatois , envergué sur la vergue P O . Des Voiles, qui comptent aussi parmi les Voiles carrées, et qu'on nomme Bonnettes ( V . ) , sont marquées ici 5 , 6, 7 ; elles sont sur leurs propres vergues, et tenues par des Boute-hors. ( V . Vergue.) Pour ouvrir la Voile au vent, quand on navigue au plus près, on la garnit de Boulines ( V . ) ; U T marque ce système de cordelettes attachées aux cotés des Voiles. Les cordes qu'on remarquera autour de cha cune des Voiles se nomment Ralingues ( V . ) ; les ralingues de chute sont

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dessous de la ligne du pont supérieur L L ' indicpie le côté du navire; L i o marque les Chaînes de porte-haubans. (V.) Si les Voiles carrées ont quatre angles et ne sont pas carrées, les Voiles trapezoides, qui ont quatre angles aussi, le sont moins encore. Nous plaçons ici la ligure d'une Voile trapezoide G F E D . Dans un grand navire, elle est nommée Artimon. (V.) Les embarcations, les chasse-marées, et un assez grand nombre d'autres petits navires, ont des Voiles de cette forme, qui, ordinairement, suspendues à leurs mâts par un point pris au tiers antérieur de la longueur de leurs vergues, sont nommées Voiles au tiers :

cargue-point ; H P , MF sont les ralingues. A quelle époque remonte la Voile latine ou triangulaire? Nous ne connaissons qu'un seul monument antique dont on puisse inférer que les anciens en faisaient usage. Ce monument est à P e r pignan ; nous l'avons indiqué ci-dessus, p. 7 0 7 , 2 c o l . , ù l'art. Foc. (V.) La Voile triangulaire fut-elle abandonnée depuis l'époque où l'on exécuta le bas-relief de P e r p i g n a n , c'est-à-dire, environ depuis le siècle d'Auguste? Nous ne le croyons pas. Nos études nous autorisent à dire, et un grand nombre de faits rapportés dans ce Glossaire démontrent que la tradition est fidèle, de l'antiquité jusqu'à nous. Si les marins grecs et romains jugèrent utile l'application de la Voile à trois pointes, pourquoi leurs successeurs de la Méditerranée auraient-ils méconnu cette utilité? Quoi qu'il en soit, nous savons qu'au v i siècle de notre ère il y avait des navires latins, c'est-à-dire mus par des Voiles latines (V. Latena) ; nous avons établi (pie les nefs louées par la commune de Gènes à saint Louis pour ses croisades, portaient des Voiles latines ( V . notre Arch. nai>., Mémoire n° 7 ) ; nous avons constaté que la famille des bâtiments latins était considérable au x v i siècle(V. Mém. n° /,, Arch. nav.); aujourd'hui si, de cette famille, ont disparu quelques individus des plus marquants (galéace, g a lère, galiote, brigantin, etc.), il eu reste encore plusieurs qui gardent la forme et la voilure de leurs ancêtres : ainsi, au i siècle, au v i , au x m , au x v i , au x i x , l'existence de la Voile à la trina est incontestable; est-elle douteuse aux époques intermédiaires? nous sommes convaincu que non. ( V . A r 'temon, Artimon, 2 . Bâtarde, Bouffette, Bourde, Contre-artimon, Marabout, Polacron, Vélum de medio, etc.) Quand le luxe s'introduisit à bord du n a v i r e , comme il s'introduisait dans la maison du riche, dans le palais du prince, la Voile ne resta plus un modeste tissu de lin blanc ou d'étoffe commune; la teinture lui donna l'éclat de la pourpre; l'or vint se jouer sur ses surfaces en rinceaux, en ligures symétriques, en devises brillantes; la peinture y représenta des sujets sacrés, profanes, allégoriques; le blason y inscrivit les caractères de sa langue symbolique, y appliqua ses couleurs variées et significatives. On voit dans les tombeaux égyptiens des barques p o r tant des Voiles coloriées ( V . Arch. nav., t. i , p. 8 3 ) . Les chefs des Scandinaves avaient à leurs navires des Voiles peintes ou dorées, hissées à des mâts dorés aussi, et 111anœuvrées avec des cordages de pourpre. (V. Saxo Grainmatieus, liv. v i ; T o r f é , ch. 4 3 ; et Gloss. de I h r e , art. Segcl.) Au Moyen A g e , les grands seigneurs faisaient peindre leurs armoiries sur les Voiles de leurs vaisseaux, comme le prouvent les sceaux d'Edouard, comte de Ruthland, et de John Holland , comte d'Huntingdon ( x i v s . ) , que nous reproduisons à la page suivante. A l'article Navire (ci-dessus, p. i o 5 5 ) , nous avons donné la figure de la nef montée en i 5 2 o par le Roi d'Angleterre, quand il vint au Camp du drap d'or; ses voiles étaient d o rées et façonnées. Une nef du x v i siècle, qu'on trouvera p. i o 5 6 , a sur sa misaine une figure de Neptune, la Vérité sur son petit hunier, et la Fortune sur le hunier de son grand màt. Au Moyen A g e , comme aux temps antiques, l'usage fut de se servir de Voiles noires dans certaines occasions. Si un navire voulait passer près de terre, pendant la nuit, sans éveiller l'attention des vigies delà côte, il hissait une Voile noire, E

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Une Voile qui joue un grand rôle dans notre marine provençale et dans les autres marines de la Méditerranée, c'est le triangle de toile nommé Voile latine. (V. Latin.) Elles'envergue sur une Antenne ( V . ) , comme on le voit dans la ligure que voici, où

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F H M est la voile, H E L F l'antenne, N l'Ecoute ( V . ) , V L M la

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qu'on le peut, jusqu'à ce que Kalierdin aperçoive les cotes de la Bretagne. L'équipage joyeux, pour faire connaître a Tristan, qui est sur la r i v e , espérant V s o l t , mais tremblant qu'un malheur ne soit arrivé ; l'équipage hisse la Voile bien haut, alin qu'on l'aperçoive mieux et de (dus loin, et qu'on sache si elle est blanche ou noire. Blanche, elle annonce quila belle attendue est sauvée de la tempête ; noire, elle aurait annoncé sa mort. — Villani, liv. v i , ebap. G'6, nous apprend que les envoyés qui allèrent à Venise porter à Manfred la nouvelle de la mort de Coradin, firent mettre des Voiles noires à leur galère, toute gréée de noir. « Vela di panno nero, e tutti gli arredi (neri) » (des Voiles d'étoffe, ou de toile noire, et tous les agrès n o i r s , tout le gréement noir). Lorsque, après la bataille d e P a v i e ( i 5 a 5 ) , François l lui emmené à Barcelone, les six galères françaises qui accompagnèrent la capiiane d'Espagne portant le Roi captif étaient toutes noires. On lit à ce sujet dans le Dictari trienni, journal catalan inédit, qui se trouve aux archives de Barcelone : « i 5 Î 5 . Dilluus (lundi) a xviiij de jimy. En aquest dia entre les sis e set ores après mig jorn, arribaren en la platja de la présent ciutat de Barchna lo molt 111. S Don Charles de la N o v , vis rey de Napols e eapitâ general del victorios exercit del emperador y rey N ' . S . , y en sacompanya lo molt magnilich et valeros eapitâ Alarcon ab xxi galères, de lesquels las xv eren de Sa Ma g', molt armades y ornades, e les sis eren del Rey de Franca, ab los palaments, banderes e tendais nègres en senyal de dol y (risticia » (avec leurs rames, leurs bannières, flammes et pavillons, et leurs tendelels noirs, en signe de deuil et de tristesse). ( V . Pavillon noir.) Les Voiles pliées, dépliées, amenées, hissées, placées de telle ou telle façon , entrèrent avec les vergues, les bannières, les feux et les sonneries des trompettes, dans la combinaison des signaux dont on se servit à la mer. Les signaux au moyen des Voiles datent de l'antiquité; ils sont mentionnés fréquemment dans les documents plus rapprochés de nous, et, entre autres, dans les Ordini de Mocenigo ( i / | 2 o ) . (V. notre drr/iëol. nav., t u , p. 1 0 7 - 1 Í 3 . ) — Nous ne pouvons nommer ici toutes les Voiles; on trouvera d'ailleurs les noms de la plupart d'entre elles à différents endroits de ce Glossaire; auxquels nous renvoyons. (V. Acatus, ' A X O Í T I O V , Artemo, Arteinon, Artimon, etc. ; Basse Voile, Bonnette, Cacatoès, Ao/.iov , F o c , Hunier, Misaine, Mizen, Perroquet, etc.) — On nomme Voile d'étal une Voile trapezoide qui se déploie le long d'un étai. ( V . Etai, Suppariim.) Les Voiles il'étai, qu'on abandonne aujourd'hui en France, et que gardent les Anglais, étaient fort n o m breuses autrefois; presque tous les étais en portaient. o r

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appelée Loup, à la place de sa Voile blanche. (V. Lupo.) L e deuil admettait les Voiles noires; on lit dans Catulle : — « Ut, simili ac nostros invisent lamina rolles, Fùnèslam iratebiiœ deponant undiqiie vestcm, Candjdaque inloiti sustollaiil vela niilentes. >•

Roman de Tristan, racontant le voyage de la belle Ysolt en Bretagne, la tempête qui l'éloigné longtemps du rivage où l'attend son amant, puis enliu le retour du calme et des vents favorables, s'exprime ainsi : L ' a u t e u r du

— « Itant cum dure la tiirmeule Ysolt se plaint, si se démente, Plus de cinq jours en la mer dure Li orages el la laidure. Puis chet li venz e bel/, tens f.iil. Lu blanc sigle uni amiiiit trait, Et slglent ainunl grand espleit. Que Kaherdiu lirilaine veit. Dune sont joins e lé c bail, lit traient le sigle ben bail, Que luiu se puisse apercever Quel si seil, le blanc u le neir.

On le voit, après la tourmente qui a duré cinq jours, pendant lesquels Ysolt a donné tous les témoignages de la douleur la plus v i v e , le vent tombe et le beau temps se fait. Alors la voile blanche est hissée, et l'on navigue aussi vite

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—Voile de fortune, (Vénit. anc. Parpaglionc ; bas lat. Parpaglo; vieux I V . Trej; gr. mod. K-íopiuo?, TpÎYxoç; provenc.

Tréou ; ital. mod. Trevo, Vela retonda, Vela di fortuna ; esp. Treo, Vela redonda, Vela de cruz ; port. Vela redo/ida ; anal, anc. BonaùentureUayle'; angl. mod. Cross-jacksail, Lug-sail, Sqtuire-Jstnl; M.Brefock; boíl. Brecfók; suéd. Bredfock; dan. Bredfoh.) Voile qui ne sert, le plus souvent, que pendant la tempête, d'où lui vient son nom. ( V . Fortune.) Les bâtiments gréés à la latine, c'est-à-dire portant des voiles triangulaires, ont une voile carrée pour la Fortune. Les bâtiments à voiles aiiriques, comme les cutters, les goélettes, etc., ont aussi une Voile de fortune carrée. — Voile de gabie, fr. provenc. (De l'ital. Vela di gabbia.) Voile du grand hunier. — Voile de

mestre, provenc. (De Vela di maestra. [ V . ] ) Grande voile. — Voile de /dizaine, provenc. (De l'ital. Vela di mezzana. [ V . j ) Voile d'artimon.— Voile de papafigue de mestre, provenç. anc. (De l'ital. Vela di pupafico di maestra.) Grand perroquet (Voile de). (V. Pappalico.) — Voile de papafigue

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de trinquet, provenç. anc. Voile de petit perroquet. — Voile de perroquet, provenç. anc. Petit hunier. — folle de perroquet d'artimon, fr. anc. Voile de perroquet de fougue. — Voile d'esté de gabie, fr. provenç. (De l'ital. Vela di straglio délia gabbia.) Voile d'étai du grand hunier. — Voile d'esté de mizaine, provenç. anc. (De l'ital. Vela di straglio di mezzana.) Voile d'étai d'artimon. — Voile d'esté de mestre, provenç. anc. (De l'ital. Vela di straglio di maestro, appelée aujourd'hui Gran vela di straglio.) Grande voile d'étai. — Voile d'esté de perroquet, provenç. anc. Voile d'étai du petit màt de hune. — Voile d'esté de trinquet, provenç. Voile d'étai de misaine. (Noms des vents de l'Océan et Méditerranée, etc.; Ms. du x v i i siècle, n° 10 de notre Bibl. part.) Il n'y avait d'autre Voile d'étai de misaine que le foc, nommé par Aubin: Foque de tnisène (Stag-fok), qui n'est autre chose que le petit foc ou tourmentin; l'auteur de notre manuscrit se trompe certainement en nommant une Voile d'étai de misaine ou Voile d'esté de trinquer. — Voile d'esté de papafigue de mestre, provenç. (De l'ital. Vela di straglio di pappafico di maestro. Voile d'étai du grand perroquet.— Voile d'esté du papajigue de trinquet, provenç. Voile d'étai du petit perroquet. (Noms des vents de l'Océan et Méditerranée, Ms.) Nous n'avons jamais vu nommée ailleurs que dans notre manuscrit cette prétendue Voile d'étai. — Voile de trinquet, fr. provenç. s. f. (De l'ital. Vela di trinchelto. [ V . ] ) Voile de misaine. — Voile ronde, vieux fr. ( V . A r b r e , Avoir voile à g r é , Caler, Faire v o i r e , Paiement, T r e o , Rond.) Presque tous les peuples navigateurs disent comme les Français : une Voile, pour : un Navire. L'usage de cette synecdoque antique (V. Carbasus) était habituel au x i v siècle. (V.Antenna, i . Arriver, Voille.) e

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V O I L E R , fr. anc. y. a. Faire voile, Naviguer, Mettre sons voile. — «Quand vous voulez Voiler le Zuydergat à l'entrer » /quand vous voulez entrer à la voile dans le Zuydergat), « mettez le mast avecq la tonne sur le boulevert ou tour occidentale, et Voilez la dessus'» (et naviguez dans cette direction). P . 7 du Flambeau de la navigationt'.'(Âmste'rd., 1G20). —• « Quant les nés sunt en mer Veilées, Et les Teiles furent drescées... >• B E N O I T , Citron, des ducs de Normand., v, 1 2 7 9 . (Quand les nefs eurent mis à la voile pour prendre la mer, et que les voiles furent orientées (Dressées, pour : Disposées de manière à faire conduire directement les navires au but espéré].)

Voiler a signifié aussi, —• le mot est peu usité aujourd'hui, — Munir dévoiles, comme Gréer : Munir d'agrès. (Gr.'IotioBotiui ; esp. Velejar; port. Velear.) On dit encore d'un navire qui a des voiles convenables ou une bonne voilure, qu'il est bien Voilé. V O I L E R I E , fr. s. f. (Angl. Sailloft; Segelmakeri;

turc, Ielkcnkhanè

\Paroiisnaia].)

dan. Sell-loft;

suéd.

[ i i L s ^ M j ] ; rus. Парусная

Atelier où l'on fabrique, où l'on répare les

voiles: V O I L E T T E , fr. anc. provenç. s. f. Petite voile, et nom de la voile moyenne du grand mât, dans les galères françaises du x v n siècle.— V . Bolume, Mizaine. e

V O I L I E B , fr. s. m. (Ital. Velajo; esp. Velero; avgV'Sail maker; dan. Scilmager; suéd. Segelmâstare; illyr. Jcdrokrajacs; bas bret. Gcvelier, Liener; turc, Iclkèndji | г ш £ Й е & ] ) rus. Парусникъ [Parousnik^.) Ouvrier qui coupe, coud et garnit les voiles. ( V . Femme.) — Adj. (Angl. Sailcr; dan. Seiler; suéd. Seglare; port. Velciro, Velleiro; esp. Velcro; rus. Скорый въ ходу [Skoric v'/iodou] [Prompt démarche,

Fin v o i l i e r ] , Тяжелый вЪ ходу [Tiajelic v'itodou] [ L o u r d de marche] ; gr. mod. STEXOÎTO; turc, lukruk guèmi [ v i S j f j j ^ftS'] [Bon voilier], lelkènè daïanmaz [ j * j b | i А Д . С Ь ] [Mau­ vais voilier].) Un navire est bon Voilier quand il a une marche rapide; il est mauvais Voilier, ou, comme on disait an x v u siècle, mauvais de Voiles, quand il marche mal. — V . Soufflage. e

V O I L 1 È R F , s. f. Nom donné à la plus grande des voiles sur les barques du Léman, qui ont généralement cette voile au mât du milieu, et un trinquet au mât de l'avant. V O I L L E , fr. anc. s. m. et f. (Pour Voile. [V.]) — « L e samedi, fist le R o v Voille et tous les autres vessiaus aussi, qui fu belle chose à veoir ; car il setnbloit que tonte la mer, tant comme l'on pooit veoir à l'euil, feust couverte de touailles des Voilles des vessiaux, qui furent nombre/, à dixhuit cenz vessiaus que granz que petits. » .loinville; départ de Louis I X , mai 1249. — « Et ung poy après mie nnyt se desancrèrent, et tendirent leurs Voilles à plain, car ils avoient vent à souhait, et cinglèrent en mer toute j o u r . » Froissart, Chroniq., l i v . i , Ms. de Yalenciennes, chap. 12G, édit. Buchon. e r

« Bien accoustrés d'equippage et de Voilles. » A N D R É D E LA Y I G N E , le Vergier d'honneur ( i / , g 3 ) . — Viz De Par

« Une grant nef, le Voille au Vent, tournoyer eiimy la mer, la tormeute eu grant danger, faulte de gouvernement. »

HENRI B A U D E ( x v siècle), Les dix e

Visions.

— « I t e m , que vng chaicun porte tant de Voilles que bon luy semblera et d'aller autant que la nef dudit seigneur, et non plus... » Ant. de Conflans, Faits de la marine et navigaiges, publiés par nous, Annal. w*er.yjuillet 1 8 4 2 . — « Et après firent Voille, et siglèrent par nier vers les parties de Siuie...» Citron'; de Savoyc, Histor. patrioe nionumenta, t. л", p. 1 1 6 . — « Ils ont tenus vue frégate sous Voille pendant les trois jours qu'ils ont restés mouillés » Jean Bart, Rapport du 5 juillet 1696; Ms. Arch. de la Mar. — V . Voyelle. V O I L U R E , fr. s. f. ( G r . mod. T ô Travioî ; lat. Vela; ital. port. Vetame; esp. Tr/tpo, Vêlage, Velamen; port. Andaina depannos; angl. Complet suit of tbe sails; holl. Zeilagie; ail. Scgcl, Scilascbc; dan. Seil; suéd. Ségel; rus. Паруса [ Paroussa ] ; val. Ц ш г е л е [Pinezélé~\; turc, lelkènlcri [ ^ JLiCJb] ; chin. Fan.) L'ensemble des voiles d'un navire. V O L E N B Y , holl. adv. (Même étyinologie que by. [ V . ] ) Près et plein.

Ftt/dog

V O L A G E , adj. fr. (Du bas lat. Volagius, Léger, Passager; fait du lat. Volitarc, Voleter, Aller çà et là.) (Rus. Валкое yValkoëé].) On a donné plaisamment au navire qui manque de stabilité, et plie aisément sous ses voiles, cette qualification, dont le sens est, dans son application à l ' h o m m e , — nous ne voulons pas dire à la femme •—: qui est d'humeur changeante et légère. Volage n'était pas encore dans le V o cabulaire des marins français en 1702; il y était en 1757, quand Saverien publia son Dictionnaire. V O L A N T , fr. anc. s. m. — « Zélande » (en) « sont lieux, escutes, Voilants...» Ant. de Conflans ( i 5 i 5 - i 5 2 2 ) . Volant est la traduction française du holl. Vlieboot (Bateau volant; Vliegen, Voler), comme Esctitc île Schuit. V O L É E (Nef). — « El doivent» (les naves) « estre aparilliées et Volées dedans le port de Genne, о toute la sarce et les apparas desseur dis de mi le mois d'avril prochain a v e -


GLOSSAIRE NAUTIQUE. nir en 2 ans.» Contrat d'affrètement passé entre saint Louis et Gènes (1246). Rôle Ms. Bibl. nat. Cette rédaction est la traduction d'un contrat latin, aussi en manuscrit à la B i bliothèque nationale, où on l i t : « Q u o d dicte très naves sint parafe, etvorate in portu Jaune...» 11 n'y a pas à douter que Voralc ne soit un lapsus ealami du copiste de l'acte original, et qu'il ne faille lire Varatc (lancées à l'eau). L e traducteur, qui ne connaissait pas le sens de Voratc, et qui ne soupçonna pas la faute, parce qu'il était tout à fait étranger à la marine, écrivit tout simplement : Volées, sans s'inquiéter du sens bizarre qu'il prêtait à la convention dont il reproduisait les clauses.

lères à la marine royale), » nous fait connaître ( p . 441) que, le i mai 1 6 7 0 , furent admis, comme Volontaires, une vingtaine de gentilshommes qu'on réunit à la Rochelle, o ù , aux mois de juin , juillet, août et septembre, ils furent rejoints par treize autres. Quatorze d'entre eux quittèrent la marine dans l'année ou en 1671 ; les autres entrèrent dans les gardes-marines, fort peu de temps après leur admission parmi les Volontaires. De 1G70 à 1 7 0 8 , les Volontaires ne cessèrent point d'exister; le registre que,nous mentionnons en fait foi. Ce document nous apprend aussi que des officiers étrangers servirent sur les vaisseaux du Roi en qualité de Volontaires, mais non pas, assurément, dans la position oii étaient les jeunes Volontaires français. En 160,1, cinq officiers danois, dont le contre-amiral Van Stokeii et un officier anglais, furent embarqués : Van Stoken, sur\cSoleil royal avec T o u r v i l l c ; Pierre Rabé, sur l'Ecucil avec Méricourt, puis sur le Victorieux avec le marquis de Yillette; Christian T o niesin, sur le Feriez avec Blenac, et sur le Magnifique avec le chevalier de Flacourl; Georges Scheel, sur le Maure avec Desaugers , et sur le Content avec Saint-Pierre ; Hartroitsen, sur le Fier, avec le chevalier de Rosmadec; enfin, l'Anglais Windham, sur le Content. En 1 6 9 2 , le chef d'escadre suédois comte de Pienchaufp s'embarqua sur le Soleil royal; en 1 6 9 4 , 1 6 9 5 , 1696, 170ai et 1706,' quatorze Danois prirent parti sur les vaisseaux français; trois gentilshommes anglais firent de même en i 6 g 5 et 1697 ; quatre gentilshommes suédois, en 1698 et 1 7 0 6 , furent accueillis comme V o l o n taires; enfin, en 1 7 0 1 , les deux frères de Los Bios, grands d'Espagne, fils de Fernand Nunez, montèrent sur le SaintPhilippe avec le comte d'Estrées. En 1 7 0 8 , les Volontaires français avaient presque entièrement disparu; le corps ne se recrutait plus; aussi ne trouvons-nous à cette date qu'un seul Volontaire, nommé Flamanville. Eu 1 7 6 4 , le Roi Louis X V , par une Ordonnance du i 4 septembre, recréa les Volontaires. L'art. g 5 portait : « Le nombre auquel Sa Majesté a jugé à propos de fixer les Gardes de la Marine dans chaque compagnie » (quatrev i n g t s ) , « ne permettant pas d'y recevoir tous les gentilshommes qui se présentent, et Sa Majesté voulant donner à la noblesse de son royaume les moyens de s'attacher au servicedela mer, permet que desgentilshomnies àgésde treize à quatorze ans puissent servir sur ses vaisseaux en qualité de Volontaires, après toutefois qu'ils auront constaté leur naissance, produit leur extrait baptistaire, et que l'ordre pour s'embarquer leur aura été expédié par le Secrétaire d'État ayant le département de la Marine. » Art. 96 : « Sa Majesté, pour procurer en même temps aux jeunes gens de bonne famille qui se destineraient à commander les bâtiments des particuliers, les connoissances des manœuvres et des évolutions nécessaires pour bien naviguer dans les Hottes et les convois, permet également qu'ils soient embarqués sur les vaisseaux en la même qualité de Volontaires, pourvu qu'ils soient âgés de seize ans et qu'ils aient navigué un an sur les bâtiments marchands, pour s'instruire des premiers éléments de la navigation... >• Les Volontaires avaient « une ration par jour et quinze livres de paye par mois, à leur première campagne ; leur pave était portée à trente livres après dix-huit mois de navigation effective sur les vaisseaux de l'État, s (Art. 98.) Après quatre ans et demi de navigation, dont deux sur les bâtiments du Roi, s'ils avaient vingtdeux ans d'âge et les connaissances requises, les Volontaires pouvaient commander les navires des particuliers. (Art. 100). L'art. 1 0 de l'Ordonnance de 167.', disait : « Sa Majesté voulant bien accorder la préférence aux enfants des Officiers de la marine, à mérite égal, pour leur procurer les e r

V O L E T , fr. anc. s. m . Petite boussole non suspendue sur des balanciers, qui était à l'usage des chaloupes et autres embarcations. Nous trouvons dans (juillet (1G78) et dans Desroches (1687) le nom de cet instrument, dontl'étymologie nous est restée inconnue. V O L I C H E , esp. s. f. (Variante de Boliche. [V.]) Bouline de hunier, de perroquet. — « . . . Despues de lo quai se hiza, y mareà, disponiendola de bra/.as, y Volicbes, como...» Fernande/, Practica de maniobras (1732), p. 2 2 . — Manque au Dire, mari t. esp. ( i 8 3 i ) . V O L I N A , esp. s. f. (Variante de Bolina [ V . ] , par la substitution commune du V ;\\\ B.) Bouline. — « . . . Luego que esté cargado el puno de sotavento, para cargar cl de barlovento, se larga la Volina, y se brazea la verga por barlovento. » Fernandez, Practica de maniobras ( 1 7 3 2 ) , p . 14. — Volina de rebès. Bouline de revers. ( V . Zafar.) — Volina de barlovento, Bouline du vent. — « S i el viento no es muy fresco, basta el largar la Volina de Barlovento. » Id.—Manque au Dire, marit. esp. (r831 ) . — V . Amurar, Apagapcnolc, Brazear. V O L I N E A R , esp. anc. v . a. Haler les boulines. — « L o que se necessitare para que dicha vela quede bien mareada , v Volineada » (bien établie, et sur sa bouline, et sa bouline convenablement halée). Fernandez, Pratica de maniobras ( 1 7 3 2 ) , p. 20. — Manq. au Dicc. marit. espan. I83I. V O L L U N D B E Y , ail. adv. (Même étymologie que Fuld og bi. [V.]) Près et plein. V O L L R R A S S E N , ail. v. a. (De Voll, Plein [de l'angl.sax. Full] et deBrasscn. [V.]) (Brasser plein, Brasser de façon à remplir la voile de vent.) Eventer, Faire porter, Faire servir. V O L L I 1 A L T E N , ail. v. a. (De Voll, Plein, et de Hait,Tenir, Maintenir, [du sax. HcaMari].) Éventer une ou plusieurs voiles ; Faire servir. V O L O N T A I R E , fr. s. m. (Du lat. Voluntarius, fait de Veilc, Vouloir, en relat. de sens avec le gr. QéXw, je. Veux.) (Gr. mod.'EOCXOVTT,;.) Nous avons dit, art. Nobile ( V . ) , que, sur les navires génois et vénitiens étaient embarqués, an x v i siècle, un certain nombre de jeunes gens destinés au métier de la mer, et avant à bord des attributions qui n'étaient pas sans importance. Ces jeunes patriciens étaient des V o l o n taires. Au commencement du x v u siècle, en FYance, le Roi Louis X I I I entretint quelques Jeunes gentilshommes (V.) qu'on put regarder comme les devanciers des gardes-marines et des Volontaires^ dont L'institution, quelquefois abandonnée, a toujours été rétablie depuis 1(170 jusqu'à ce jour. Nous disons : depuis 1 6 7 0 , parce que nous ne trouvons,entre 1 6 2 7 et cette é p o q u e , aucune trace de création d'une classe de Volontaires. Un registre des Archives de la Marine, intitulé : « Officiers de vaisseaux ; Galères et Marine royale: Contrôle général (1410-1748, époque de la réunion du corps des gac

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moyens de se rendre dignes d'entrer dans les gardes-marines, permet aux commandants de ses vaisseaux d'embarquer avec eux, en qualité de Volontaires, leurs (ils et leurs propres neveux, à l'âge de douze à treize ans. » Le i juin 17811, le R o i (Louis X V I ) , par une Ordonnance contre-signée : le Maréchal de Castries (comme la précédente), régla que, dans chaque inspection des classes, un registre serait ouvert, où l'on inscrirait les Volontaires devant servir sur les bâtiments de Sa Majesté. L'Ordonn. dit, art. 2 : « Il ne sera inscrit sur ledit registre que les lils de gentilshommes ou de Sous-lieutenants de vaisseau ou de port, et les fils de Négociants en gros, Armateurs, Capilai nes-marchands, et Gens vivant noblement. » Ces Volontaires (levaient avoir seize ans accomplis, et douze mois au inoins de navigation; ils devaient savoir lire, écrire, et faire les quatre règles de l'arithmétique. La préférence sur tous autres était donnée à ceux qui avaient déjà •< des connaissances dans l'art du pilotage. » Ceux des jeunes gens qui, ne remplissant pas encore les conditions prescrites par l'ordonnance, aspiraient à la qualité de Volontaires, pouvaient • être inscrits sur un registre particulier, sous le titre: d ' A s pirants volontaires.» Les Volontaires étaient divisés en trois classes : ceux de la i recevaient 3oliv. de solde par mois 5 ceux de la 2 : 2/1 liv.; les derniers : 20 liv. (Art. 1 1.) Les Volontaires de la i classe, bien qu'ils mangeassent avec les Élevés de la marine (art. 23), n'avaient rang qu'après les maîtres canonniers, devant qui passaient hiérarchiquement les maîtres pilotes, les maîtres d'équipage et les Élèves de la i classe. (Art. 17.) Après six ans de navigation depuis leur inscription au registre des Volontaires, ces jeunes marins pouvaient être faits Soiis-lieiilenants de vaisseau. ( A r t . 18.) Apres quatre ans de navigation , dont deux sur les bâtiments du Roi, et sur la présentation d'un certificat d'examen à l'une des écoles d'hydrographie, ils pouvaient être reçus Capitaines au long-cours, s'ilsavaient vingt-trois tins d'âge, bien que l'âge fixé pour la réception des Capitaines au longcours fut vingt-cinq ans. (Art. 2/1.) c r

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Un décret du 17 septembre 1792 supprima « les litres d'Elève et de Volontaire de la marine, » et décida que « les fonctions dont ces navigateurs étaient ci-devant chargés à bord des vaisseaux de l'État » seraient n remplies par des Aspirants de marine. » ^Art. I .) Le 2b nov. 1817, une Circulaire du ministre (comte Mole) permit d'embarquer un certain nombre de Volontaires, afin de pourvoir aux remplacements qui pourraient avoir lieu dans les compagnies d'Élèves, jusqu'à ce que le collège royal, fondé; le i3 janvier 1816,'fut en mesure de fournir au recrutement de ces compagnies. Ces Volontaires ne devaient point recevoir de solde; leurs parents étaient tenus de leur servir une pension de 5o fr. par mois. L e 26 octobre 1826, une Ordonnance du Moi Charles X , contre-signée Comte de Chabrol, créa « une classe de navigateurs désignés sous le titre » (sic, pour : désignés par le titre) » de Volontaires tic la marine.,.(Art. 1 . ) Plusieurs des articles de cette ordonnance faisaient revivre les dispositions principales de celle du 1 janvier 1786. l i e n fut de même de quelques articles de l'ordonnance du Roi LouisPhilippe, contre-signée Duperré, et rendue le 26 septembre 1839, qui créa de nouveau des Volontaires. (V. Anna/es inarit., par M . Bajot, ann. i83g, p. 871.)—V. Uniforme. ER

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V O L T A , cat. anc. ital. port. s. f. (Du lat. Volvere [gr. IhÀî'w], Tourner.) T o u r ; Changement de direction dans la route que l'on fait; quelquefois, Virement de bord ; quelquefois : Route, Bordée, Route différente, comme dans le cas de : Prendre una Folta. ( V . ) — « ...Onde, per non tornar

indietro, lenimmo la Voila di ponente et maestro. » « . . . El per pronai- nostra ventura, lenimmo la Volta d'una d' esse (isole). » Navig. di ca da Mosto; ap. Bannis., p. 107 D . (V. Prender la Volta.) — Tour du monde. — « Fazer se na Volta de terra. » Comment. Da/boi/., part. i v . cap. 1. — « Vossas naus vàq dando Volta ao ninnilo. » Francesco de Sa Miranda, cité par Moraés. — Folta della gomma, ital. Etalingure. V O L T A OURMAQ ( ^ j j ' un tour, une Route; ital. Folta);

(P''"l>rement : Frapper VOLTA TCHALMAQ ( (J^l-=>-

¿¿3.) (même sens), turc, v . a. Louvoyer. V O L T A R , port. v. a. (Du lat. Volvere, Tourner.) Passer à tel riinib, eu parlant du vent. — « E porque ao Coude pareceo, que o tempo Volitila de ponente » (que le vent passait à l'ouest), « mandoit aos bragantins que jouvessem de mar en roda tutta a noite » (qu'ils restassent toute la nuit croisant dans ce parage). Citron, do Comic D. Pedro, capii. 59. ( V . De mar en roda.) — Voltar a quelquefois le sens de : O Tourner vers. . Faire route vers... V O L T A R I L BORDO, ital. vénit. v. a. (Tourner le bord. Virer de b o r d . — V . Andare al vento, Rovesciare il bordo. V O L T E , vieux fr. s. f. (De l i t . Folla. [ V . ] ) _ « Ce terme se prend pour celui de Route. On dit : Prendre telle A'olte, pour dire : Prendre telle route. C'est aussi faire faire à un vaisseau les mouvements et revirements nécessaires pour se préparer au combat. » Aubin .1702). — « Prendre telle A'olte est le même que prendre telle route, ou tourner et virer diversement vu vaisseau pour se dresser au combat. » E.rplicat. de divers termes,etc., Ms. x v n siècle, Arch. de la M a r . — V . Lever (se). e

V O L T E G G I A R E , ital. anc. v . a. (De Folta. [ V . ] ) Faire des bords,Courir des bordées, Louvoyer. — « Questo (vento) mi lu tanto contrario di riueder terra, e l i ' i o Volteggiai giorni quaranta cinque nei contorni delle Canarie..." — « Nondimeno contrariati da iiimicheiioli venti » (de vents ennemis, obstinément c o n t r a i r e s ) , « Volteggiando in alto mare, giugneninio alli 26 d'ottobre al porto di Mures.» Via g. di P. Quirino ( 1431} , ap. B a i m i - . , t. 11, p. 200 D. V O L T O DI M A S S A , vénit. s. 111. (De Voltare, T o u r n e r . ) La pièce de bois, le bordage qui prolonge en arrière la Massa de la gondole, et tourne pour redresser la poupe, ¿1 reçu ce nom. — V . Gondole. A'OLYQ ( ( J ^ j ) ' turc, s. Nom d'un petit navire large de flancs, à poupe plate et très-élevéc. Il ne porte qu'un mât et une grande voile latine. Ce bâtiment, qui fait le cabotage, est plus eu usage dans la marine grecque que dans la marine turque. On nomme aussi Tchembcr \ cette espèce de bâtiment. VOOR D E AVIND, holl. adv. (Même étymologie que Fôrdevind. [ V . ] ) (Proprement : Devant le vent.) A'ent arrière.— Voor de wind zeilen. (Mot à mot : Devant le vent naviguer.) Aller ou Courir vent arrière, Faire vent arrière. — Voor de teind nfloopen ou komen. (Mot à mot : Descendre devant le vent.) Faire vent arrière. — VoorAioedc, s. (l/oede. Garde [augi.-sax. Hcdan, Prendre soin , Garder]), Avant-garde. — Voor-mars, s. Hune de misaine. (A . Mars.) — Voar-stcng, (Mât de hune de l'avant.) Petit mât de hune. (V. Fok-stetu;, Steng.) — Voorbram-steng, Petit mât de perroquet. ( V . Bram-steng.)—Voor-stevcn, (Composé comme Forstàf. [\'.]\ Étrave. — On dit aussi seulement : Steven. ( V . ) — Kaoi toc/tt, (Toc/tt ou Togb t , Marche [augi.-sax. Togan, Aller].) Avant-garde. — Voor top en taxel, locut. adverb.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. (Mot à mot : Sous le mât et le gréement; Top étant pris, par métonymie, pour le mât, dont il n'est que la téte.) A mâts et à cordes, A sec, A sec de voiles. — Vàor t»p en tnkel dryvrn, Courir à sec, à mâts et à voiles. — Voorby zeilen, v . (Voorby, Devant. [ A n g l . - s a x . 2 ? ) , Bc, Par, Fore, Devant.]) Doubler un cap, une terre. — V . Zeilen.

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1680. — D'Estrées avait bien raison; il ne faut pas accepter, sans les contrôler avec soin, les renseignements qu'on trouve dans le Mercure sur les choses de la marine. — Cruizing voyage, angl. Campagne de croisière. — Voyage out and in, Campagne qui ramène au port du départ.

V O Y A L , angl. s. 111. Tournevirc. — V . Messenger, V i o l . V O R A N K E R L I E G E N , all. v . n. [Liegen, de l'angl.-sax. V O Y E D ' E A U , fr. anc. s. f. Voie d'eau. (V.) — . La TcinLicgnn, Etre couché, Reposer ; Vor, de l'angl.-sax. Fore, peste surtout en avoit besoin, luy estant survenu, le 27 sepDevant.) (Etre couché sous l'ancre.) Etre à l'ancre. — Vortembre, une V o y e d'eau si inoppinée, que je crus la devoir bram-stenge, s. Petit mât de perroquet. (V. Stenge.) — For détacher le lendemain à la hauteur de 25 degrés avec le dem winde, adv. (Même étymologie que Fördernd. [ V . ] ) Marin pour se mettre dans le port, dans la crainte que son (Proprement : Devant le vent.) Vent arrière. — Vor dem incommodité n'augmentât... >. D'Estrées à Seignelny, 20 winde segeln, (Mot à mot : Devant le vent naviguer.) A l - octobre 1680.— « On a découvert la V o y e d'eau de la '/'emler ou Courir vent arrière, Faire vent arrière. — Vorge- peste, qui estoit à cinq ou six pieds sous l'eau à la rablure de birge, (De Gerbirge, Chaîne de montagnes [isl. Berg, R o l'étrave. » I d . — • « Rochalar a vue V o y e d'eau qui luy en fait c h e r ] ; et de Vor, Devant.) Cap, Promontoire. — Vor- faire 36 pouces en trois heures et d e m i e ; mais comme elle seitentakel, s. ( P r o p r e m e n t : Palan de c ô t é de misaine.) est fort haute, il pourra y remédier à la rade de Roses. Lt Candelette. Röding. ( V . F o c k t a k e l . ) — Vorstenge, s. (Mât marquis de Villctte-Mursaj au ministre, 23 mai i6<j4,Lettr. Vorstengenwan- aulogr., Dossier Villette, Arch. de la Mai-, de hune de l'avant.) Petit mât de hune. — ten, s. pl. Haubans du petit mât de hune. i V . Wanten.) — V O Y E L L E (prononcé Vèetie), vieux fr. s. f. Voile. — Vorsteven, s. (Même étymologie que Forsuif. [ V . ] ) Etrave. « Y. puis montèrent en m e r » (le grand maître de Rhodes el — Vor topp und tabe!, locut. adv. (Mot à mot : Sous le mât et le gréement. Topp, pris par métonymie pour Mast, dont ses chevaliers), « et pareilliement list le conte A m e de Savove '• (Amédée I I ) , « et dresecrent Voyelles pour droit nail n'est que la téte.) A mâts et à cordes, A sec de voiles. — Vor topp und talel treiben, Courir à sec, à sec de voiles, à gier vers Acre... n Citron. île Savoye; Ilist. pair, m o n u n i . , t. 1 ( T u r i n , 1840, i n - f o L ) , p . 109. — P a g e 1 1 2 , on lit : mâts el à cordes. — V , Mit topp und lakel, Ohne segel, « VA puis monta en mer, et list drecier voilles et sigle pour Treibern Sigler) par mer. » V O R A R E , lat. v . a. Dévorer, Engloutir. V R A C ( E N ) , fr. anc. adv. Sans ordre, sans méthode, en — » Asl illam ter Ilm lus ibidem tas. — Ce terme a une relation très-intime avec le suéd. Torquel agens circiini, et rapidus voral «equore vorlex. » Vrdka, signifiant Jeter, Rejeter, Rebuter ; et avec le dan. V I R G I L E , Enéide, liv. i, v. ivo. Vragc, qui a le même sens. L e holl. lirai , adj., qui désigne V O R A T E . V . Volée ( n e f ) . un objet de rebut, et qui est évidemment de la même origine VORSORIA (ancienne orthogr. de Versoria), lat. adi. ferii, (pie Vragc et Vr'àka , est le mot dont le français fit Vrac. (Sous-ent. Fitnis.) (De Vertere, Tourner.) Ecoute qui, lorsTous ces mots doivent être rapportés à l'angl.-sax. IVrue, qu'on la porte du bord qui est sous le vent, à celui qui est IFrœc, Eloignement, Bannissement, Exil. — J e t e r en Vrac, au vent, fait tourner, en effet, la vergue et la voile. c'est jeter sans soin et comme au hasard des objets q u ' o n — « Hue sectindus ventus nunc est, cape modo versoriam. » rangera plus tard, ou qui peuvent faire un voyage, dans le P L A U T E , Mercator; act. 5 , se. 2 , v. 3 . . . fond d'un navire, sans être mis dans des sacs, des barils, —• «Quin lu quod periit, periisse ducis? cape versoriam. »• des caisses, etc. Ainsi, le b l é , le sel, les légumes secs, I d . , Trinunmms, act. 4 , se. 3 , v. 1 9 . s'embarquent quelquefois en V r a c , ou en grenier ( V . ) ; les V O T A L O N , esp. s. m. (Variante orthogr. de Botalon. [ V . ] ) harengs se mettent quelquefois aussi dans des tonneaux en Boute-hors. — Votalon delfoque, Boute-hors de foc. - Vrac, c'est-à-dire sans être ranges en couches serrées. Un V . Foque, Trabajar. Arre.st du conseil a"Etat du Roy(Loois X I V ) ( 1 4 sept. 1 6 8 7 ) , \ O U G U E R , vieux fr. v. a. Voguer. — V . Cage, Cares- ordonnait « que le haranc (sic) « serait • porte dans les poils velle, Govete, Sigler. de mer en Vrac dans des barils, dont les dix huit « compoV O Y A G E . f r . angl. s. (Bas lai. Viaticum, Viaggiala, Viaiïum seraient » douze de haranc pacqué, dans lesquels lieux le dit haranc « serait* pacqué sans mélange de poisson de la [dans le patois du Bourbonnais on dit encore VoyazeeX Viaze; pêche de deux nuits, ny autre mauvaise qualité, etc. n — on lit dans les Rôles d'Oleron : « Tant come la neef a fait de V. Havage. Vyage » ] ; gr. mod. NauoroXi'a, N a u T o X î a , Ta;ìòi; ital. Viaggio ; V R A C , d a n . ; V R A K , suéd. s. (N. Webster, à l'art. IVrack port. T'iagem, Vyagem; cat. Viatge; esp. Viage; bas biet. Véaclie, Hincliad; vieux fr. Vèage, Viage [dans les Assises de son Uictioun., rapporte ce mot anglais et ses analogues de Jérusalem , chap. l\\ et 4 5 ] ; holl. Reis; dan. Seereise; des langues du Nord au sax. I V œ r ; c'est sans doute à IVrœc qu'il songeait quand il écrivit son article, car à suéd. Resa ; val. IvbATdopie [Kletorië] ; rus. Bonari, [l'otaelie] ; \>rœc, dont le sens, selon Bosworth [Angl.-sax. Dict.], est t u r c , Dèn-yz sèfèri [ ^ j i _ j> S ] ; illyr. Hôd, Hôdka , force, grandeur d'âme, il donne celui de Misérable, d'EGrcdënje [Grèdènié] ; angl.-sax. Scipgcfer, Scip-làd, Brinitranger, d ' E x i l é , qui appartient à Wrcec. IFrœc est probafaro, Brim-lad, Sœ-ladu, Scc-sH, JFœg-fœr, YiS-Iatlit ; blement le mot qui a fait Vrag; du moins a-t-il une inconangl. Trip, Run; mal. Pcr-laïcr-an [ ^ ^ . ^ ] ; t g » F"- testable analogie de forme avec lui; les idées de malheur, loou.) Campagne, Navigation plus ou moins longue. — d'infortune et de naufrage sont très-voisines, et l'on ne « Le Mercure galant écrit aussy quelquefois nos Voyages si peut guère contester à JVrœc une étroite parenté avec Vrag, bizarrement, sur quelques relations des vaisseaux, que j e Vrak, Wreck , etc. Nous ne voyons dans l'islaud. aucun croirois, Monsieur, qu'il n'en devroit rien dire que suyvant analogue à Wraec.) Débris d'un navire naufragé, Bris, Epave, Carcasse, Varech. vos ordres. » D'Estrées àSeignelay, du Petit-Goave, 26 août ( , I 1

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sier. — « Nos ferons Vuissiers à passer quatre mille cinq cens cheuaux, et neuf mille escuyers.... » Geoff. de Y i l l e Hardouin, Conq. de Constantin. (1 202), p. 8. Partout ailleurs V R A Z Z A , napol. s. f. ( P o u r Braccia. [ V . ] ) Brasse. — La dans son récit, Yille-Hardouin écrit Vissier. ( V . ) mer se retira, « e lassao in terra più di dieci Vrazza di arma. » V Y A G Ë M , port. anc. s. m. (De Via, chemin.) Voyage. — Vieux manuscr. en dialecte napolitain, cité dans le Guida « E fo e esto no anno de Jhïï. Xpo de mil e quatro centos e pel porto di Napoli (Napoli, 1828). trinta e irez. Mas logo no anno seguinte » (143iJ) * o iffante » V R E E - V U U R E N , holl. s. (De Vuur, Feu [fait de l'angl.- (l'infant Henri de Portugal) « fez àrmar outra vez a dicta sax. Fyr, en relation avec le gr. I l û p ] , et peut-être de Vrees, barcha, e chamando Gil Fannes a départe , o encarregou Crainte , fait de l'angl.-sax. Fort/itan.) (Feu redouté.) Feu mtivto que todavya se trabalhasse de passai" aquelle cabo » Saint-Telme. (le cap de Bojador), « e que ainda que por aquclla Vyagém V R I L L O N N E R , fr. anc. v . a. Lover, Cueillir, Rouer une mais nom fezesse, aquello terya por assaz. » G . E. de A z u corde, la tourner à la manière des Vrilles, ces liens en spi- rara, Citron, de Gulné (1448), ch. 9. — A . Correr a arvore rale avec lesquels s'attache la vigne aux corps qui l'avoisi- seca, Ponta. nent, et que, pour leur forme, on compare,à la V r i l l e , insVYSSER1US, bas lat. s. m. (Variante de Huisscrius. [ Y . ] ) trument à percer. (De l'ital. Verrina, fait, comme le lat. Veni, Huissier. — V . Corredum. de Vertere.) Nous n'avons trouvé ce terme qu'au liv. i v , V A D E R , suéd. s. (De l'angl.-sax. IVetler [sanscr. Vata, chap. 23 de Pantagruel : « Donnez que je Vrillonne cette v e n t ] , T e m p s , Air.) Ciel, Vent. ( \ . Himmel.) — Vdderstrel corde. » (Strek, Ligne tracée, Raie, Barre; angl.-sax. Strica; isl. V U E L T A , esp. s. f. (Du lat. Volvere, tourner.) T o u r fait Sttïk.) Aire de vent. par un cordage à un objet auquel ce cordage doit être attaV A G , suéd. s. (De l'angl.-sax. IVreg.) L a m e , Flot de la ché ; Bord, Bordée ; Boute ; Passage du vent d'un runib à un autre; Saute de vent quand la Vuelta est soudaine. mer. —Vag/ial (Mal [angl.-sax. Hal, Hol; isl. Ilola], T r o u . ) — Vuelta encontrada, Bordée contraire, relativement à Angttillers. celle que fait un autre navire. — Ir ile la inietta de tierra, A À N D A , suéd. v. a. (Même étvmol. que le dan. Vende. Tenir la bordée de terre, ou qui conduit vers la terre. — Ir ( V . ] ) Virer de bord. de la vuelta de f itera, Faire la bordée du large. — Cambiar V À R F , suéd. s. (Même origine que IVerfJ. [V.]) Chantier de vuelta, Changer de route. — Cagcr vuelta, Cueillir une de construction. — L e dan. écrit Vœrft.— Varfs-Amiral, manœuvre, la rouler, la lover. — D e vuelta y vuelta, D'un Amiral inspecteur des constructions navales. — V'àrfs offibord sur l'autre. — « Y asi dixò que diesen la Vuelta sobre cerare.) Proprement : Officier de chantier.) Officier de port. los regnos del Piru, y que no fuesen à nueua Espana en niguna manera. » Relation breue del viage d'Aluaro de MenV A S T , suéd. s. Ouest. daiia (15G7); Ms. du x v i siècle, Bibl. nat., n° i588, Saint1. V O R , isl. s. f. (Proprement : Lèvre.) L e rivage de la Germain. —Vuelta ou Buelta ( V I ) a aussi le sens de Bouge. mer où l'on tire au sec les navires; la Souille que lait le na— V . 2. Brusca. vire dans le sable du rivage. V R A G T , holl. s. ( L e même que le dan. Fragt. [ V . ] ) Charge, Fret, Affrètement.

r

r

e

VUISSIER, vieux fr. s. m. (Du bas lat. Huissierius.) Huis-

2. \*OR, isl. s. m. Coup d'aviron. — V. 'Aradrdttr.

[Lettre V : .',i3 articles.]

w . \ Y . Abrêviat. du rus. Becim>. A V A A G E R , holl. s. Vaigre. — V. Weeger. W A A R E N AFSCHEEPEN ou I N S C H E E P E N , holl. v. a. (IVaar, du sax. IVarc, marchandise; Scltecpcn, du sax. Scipian[e], Mettre à bord; Af, préfixe de lasèparalion [Mettre à bord, du quai, de la terre où elles étaient]; In, préposit. lat. dans.) Embarquer des marchandises. W A C R E R , vieux fr. v. a. (Du lat. Vagarc, qui fit Vagrer, Vacrer, fVacrer, Vaucrer et IVaucrer.) Aller à l'aventure. — A'- Varier. A V A F F F N S C H M I D T , ail. s. m. (Schmidt, forgeron: de l'angl.-sax. Smit, ouvrier; fVaffcn, de l'angl.-sax. IVœmn, armes.) Armurier. VY'AGE, W A G U E ( W a c e , Roman de Brut.), vieux fr. s. f. (De l'angl. If 'âge, pour IVave. (Y. Wervagium.) A'agtte, Lame. — F.t ensi qu'une W a g e passe, Par la force dou vent divers

N 0 nef fist tourner à revers (Le vent changeant fit retourner notre nef.) FROISSART, Espinette

amoureuse,

p. 4 9 0 , édil. Buchón.

W A I S T , angl. s. La grande r u e , la coursive dans les vaisseaux du x v i n siècle, dont le pont des gaillards n'était pas entier. — Selon N . AVebster, Waist désigne le milieu du corps, l'endroit où se trouve la ceinture; et il rapporte à ce mot de la langue vulgaire le IVaist des constructeurs de navires, qu'il définit ainsi : « That part o f a ship which is hetween tbe quarter deck and forceaste.» Cette définition est celle que donnait, en 1644, Henry Manwayring à l'art. IVast de son Sea-mans Dictionap- : « Is that part o f the ship, which is betvven tbe niaine-mast and the fore castel. » A l'époque où Manwayring écrivait, les châteaux d'avant et d'arrière ne communiquaient pas entre eux au moyen de passavants; des escaliers conduisaient seulement du pont supérieur sur les châteaux, comme aujourd'hui des gaillards sur les dunettes; le pont de la batterie haute, sur lequel s'ouvrait le corps de garde ( V . ) , était e


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. découvert entre les deux châteaux, et c'était l'espace du pont compris entre ces deux élévations qui était ce qu'on appelait the fVast, et en France : la Grand' rue. ( V . ) Pour faciliter les communications entre les châteaux on établit, de chaque côté du vaisseau, un pont étroit, à la manière de celui que portaient certaines barques non pontées. Ces passages furent appelés Coursives, puis Passavants; et l'habitude leur conserva le nom de Grande rue et de fVast — ou par corruption fVaisl — parce que ce fut sur ces élévations que les matelots lirent leurs promenades, faites auparavant sur le pont inférieur aux coursives. Pourquoi fVaists'est-il substitué à IVast, eX. quelle est l'étymologie de TVast? C'est ce (pie nous ne savons pas. Peut-être fVast était pris dans le sens de large: Vast, que Webster rapproche sans difficulté de Wast, dévaster; mais qui, évidemment, n'est qu'une transcription du fr. Vaste, ou du lat. Vastus. Ce fVast était en effet l'endroit'le plus large de tous les endroits libres du bord. W A I S T - R A I L , angl. s. Carreau, Lisse placée au-dessous du Sheer-rail ou Lisse du plat-bord. ( V . Rail.) — V . W a l e .

W A R P , angl. s. (De l'angl.-sax. Il corpan [isl. Varpa], Jeter, Lancer.) Cordage qu'on jette d'un navire à un autre, comme grelin , aussière ou câblot, pour en faire une remorque. Touée, Amarre qu'on lance à une embarcation. — Warp (to), angl. v. n. Touer. — v. a. Se Totter.— Y . Tow-line, Tow-rope. W A R R A N T - O F F I C E R , angl. s. {Warrant. Garantie, Pouvoir, et par extension : brevet. De l'angl.-sax. War, Caution, Pacte.) Officier muni d'un brevet, Officier rotnmissionné. W A R T A K E , vieil, angl. s. (Composé de Take pour Tac/.. Amure ; et de ll'art. Nœud ; angl.-sax. Weart, Verrue, Nœud dans le bois, etc.) (Proprement : Nœud, Amure, Amure tenue au point de la voile par un gros nœud appelé il ail knot, cul-de-porc.) Amure. — Hale in the Wartake! — Hit salbc done. •• Vieille chanson maritime, publiée t. It, p. 5 5 i de noire Arch. nav. W A S S E R , ail. s. (De l'angl.-sax. Water.) Eau. — Wasser-linie. Ligne d'eau. — IVasscrplatz, (Platz a la même oriine que Place. [ V . ] ) Aiguade, lieu où l'on peut faire son eau. — Wasscr-stag, (Étai à l'eau.) Barbe-Jean; Sous-barbe de beaupré.

W A K F , angl. s. (De l'angl.-sax. Wœcàn\ Être suscité ou poussé.) Les Eaux d'un n a v i r e ; Sillage, H o u a c h e . — « To be in a sliip's IVakc, » Etre dans les eaux d'un navire. W A S T , angl. anc. s. Aujourd'hui Waist. ( \ . ) — « 7 b gel in to the fVake, « Se mettre dans les eaux d'un W A T C H , angl. s. (De l'angl.-sax. H'œcan, Exciter, Èveïlnavire. — " T<> bcar in to the IVakc, •> Prendre les eaux ler.)Quart, Garde.—Watch-bill, Rôle de quart. ( V . 2 . Bill.) d'un navire. — « To passe the fraie,* Dépasser les eaux — Watch-glass, (Proprement : Sablier de quart.) Anipoud'un navire. lette, Sablier. — Watching, Les gens de quart. W A L E , angl. s. (N. Webster [ I 8 3 Î ] ne s'explique point W A T E R , a n g l . h o l l . s . ( D e . angl.-sax. Water.) Eau. — / / « sur l'origine de ce mot, en tant que terme de construction navale; il le rapproche du mot Wale, qui, dans la langue ter jars, Jarre à eau; Charnier. — Watcr-linc, Ligne d'eau. vulgaire, a des significations sans analogies, même loin- — Water mark, (Marque de l'eau.) Ligne d'eau, Niveau de taines, avec l'objet appelé fVale par les charpentiers de l'eau. (V. H i g h , L o w . ) — W a l e r - p l a a t s , holl. (Plaals, le même vaisseau. Nous pensons que ff'alc est une corruption de que Place. [ V . ] ) A i g u a d e , lieu où l'on peut s'approvisionner d'eau. — Water-way, angl. (Proprement : Chemin de l'eau.) fVa/k, dont l'origine se trouve dans l'angl.-sax. Wealcan Gouttière. — Water (Ta), v. Faire de l'eau, Faire son eau, [ff'alka-n], Tourner, La préceinte entoure le navire, et c'est o u , suivant l'ancienne expression : l'aire aiguade. ( V . Get par laque notre étvmologie pourrait être justifiée.) Préceinte ( T o ) water.) — Watering, Action de faire de l'eau. — « W e — V . Bend , Channel-wale, Maina-vtale, Waist-rail. continued about a week at this island » (l'île de Madère), W A L L , angl. s. (De l'angl.-sax. ff'cal, Rempart.) Muraille. n Watering our ships, anil providing the squadron with wine — <• Tins ship was twell seoir of foot in lengtli, and thretand other refrescheiiients. » Rich. W a l t e r , .-/ voyage In tie sex footis vithin the Walls. » (Ce vaisseau avait douze George Anson (Loud., 1 7 6 9 ) , chap. 2 , p. 2 2 . — Wateringvingtaines de pieds [ 2 / 4 0 ] en longueur, et 36 pieds [en larplace, Aiguade. g e u r ] , y compris les murailles. 36 est sans doute une faute; W A V E , angl. s. (De l'angl.-sax. ïfoeg.) V a g u e , L a m e , ce chiffre rangerait le navire dans la classe des galéasses.) J. I.eyden, Complaynt of Scotland ( 1801 ) , descr. du Grand- Flot de la mer. Michel.— fVall (to),v. Faire un cul-de-porc.—JVall Knot, s. W A Y , angl, s. (Angl.-sax. Wœg, H'eg; isl. Vegr.) Che(?Nœud de muraille. Bouton employé probablement d'abord min, Route, Erre du navire. pour garnir l'extrémité d'un cordage qui devait traverser la W A Y S , angl. s. (Proprement : Chemins.) Anguilles, Coûmuraille du navire et s'arrêter contre sa paroi.) Cnl-de-porc. tes. — On nomme aussi les anguilles : Bilge-wavs. (V.) W A N D , W A N D T , holl.; W A N D T A U , ail.; W A N T , all.W E A T H E R , angl. s. (De l'angl.-sax. Jl'œdcr, Il eder, Air: holl. s. ( ? D e l'àngl.-sax. IVcndan, Tourner, le hauban enisl. Vedr.) Temps. — « H o w e v e r , M . Anson , non having tourant la tête du mât.) Hauban. — En holl. ff'ant est aussi the Command himself, resolved to adhere to his former dele nom du filin, des agrès, du gréement mis en place, et termination, and to tide ( A . ) it down the channel with the des filets de pèche.— fVand klooten, ail.; H'and-kloot, holl. first moderate AVeather. » Rich. Walter, J image... by Pomme gougée. (V. Kloteu.) — ll'antcnknopf, ail. Nœud George Anson ( L o n d . , 1 7 6 9 ) , chap. I , p. i 5 - — 1/rather de hauban, Cul de porc. (To), v . a. Arrondir, Doubler, Passer au vent ; Gagner le vent; Orienter les voiles. (X. Double [ T o ] . ) — Weather W A N G , holl. s. (De l'angl.-sax. U'cng, Joue.) Jumelle. brace, Bras du v e n t . — Heater deck, (Pont de l'air). Pont W A P P E R E N , holl. v. (De l'angl.-sax. IVapian, Vaciller.) supérieur d'un bâtiment marchand. Dans le rapport d'un Barbeïer, Halinguer. comité nommé par l'Amirauté anglaise pour établir un nouveau système de jaugeage des navires, pièce imprimée W A B E C , W A R E C H , vieux fr. s. m. Varech. — « Jurati par ordre de la Chambre des communes (à Londres, le i 5 dixerunt quod totum le fVarec et magni pisces... sunt de février i 8 5 o ) , on lit : « T h e committee recommends that dominio archiepiscopi. » Charte de 1 1 8 1 , dans une Tabula de l'église de Dol. the Length betweu the perpendiculars, the extreme breadth r

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

and tlic depth in midships from the underside of ihe W e a ther-deck to the ceiling at the limber strake, be inserted in the vessel register. » W E E G E R , holl. s. (De l'angl.-sax. Wag, Muraille.) Vaigre. — On a écrit aussi Waager.

avec, le lat. Piscis.) Baleinier; Pécheur de baleine; Navire armé pour la pèche de la baleine.

W E E R , holl. s. (De l'angl.-sax. Weder, VedrX) Ciel. — V . Himmel.

W H I P , angl. s. (De l'angl.-sax. Hucopan, Flageller.) ( P r o prement : Fouet.) Cartahu, Petit palan. —• Wipstaff, Anciennement écrit Whipslaffe. (Staff [y.], Bâton). Manivelle du gouvernail. — « T h e Whip-staffe is that piece o f w o o d like a strong staffe the stcarsman or helniesman hath alwayes in his hand, going thorow the row], and then made fast to the tiller wigth a ring. » John Smith, The sea-mans grammar (Lond., i653;in-/,°).Henry Manwayring, dans son Thcscarnans diction. (Lond., i644> 1667, in-4"), après avoir défini leWhipstaffe (qu'il appelle seulement: The wipp), à peu près comme John Smith, ajoute : « In the great ships thev are not used ; >• et voici la raison qu'il donne de cette exclusion de la Manuelle des grands navires : « For by reason of the waight of the rudder and the water wich lies upon it in foule-weather, the are not able to governc the helmc with a Whipps, becanse conveniently there can stand bat one man at the whipp. »

T e m p s , Air [isl.

W E E V E L I N G , holl. s. (Même orig. que Wcvelinie. Enfléchure.

[V.])

W E I G H [To] T H E A N C H O R , angl. v. a. (Du sax. Wegan, Peser, Porter, Lever.) Lever l'ancre. — V . Contrary, Tide (to). W E L L , angl. s. (Proprement : Puits.) Archipompe. — Wcl room , s. Sentine. W E L L E , ail. s. (De l'angl.-sax. Wellian, Flot de la mer.

Bouillir.) Lame,

W E R E C H , vieux fr. s. m. (Variante de Verec. [ V . ] ) Varech. — « Toute icele chose est dite Werech, que la mer déboute » (chasse, repousse) « et gete toute hors à la terre. » Anc. coutume de Normandie, i" part., sect. 2, chap. 5. W E R E C U M , bas lat. s. n. Varech. — « Sciatis nos clamasse Verecum fracturant navium per totam terrain nostram , cita mare et ultra..., etc. » Lettre de Richard 1 , roi d'Angleterre (16 oct. 1190); Docum. inéd. sur l'histoire de France, Lettres des Rois, etc. er

W E R F E N , all. v, a. (De l'angl.-sax. Wcorpan [isl. Varpa], Jeter, Lancer.) Faire jet. W E R F F . h o l l . s. (? De l'angl.-sax. IFarS, Rivage.) Chantier de construction. — L'ail, écrit : Werft. — V . Stapel. W E R P , holl. s. m. (Môme orig. que l'ail. Werfen. [ V . ] ) Jet..— Wcrpankcr, Ancre à jet, Ancre de touée. ( V . Anker.) — Werpcn, v. a. Jeter, Faire jet. W E R V A G 1 U M , bas lat. s. n. Droit de naviguer librement. (De l'ancien angl. Wage, Vague, Flot; To wage [aujourd'hui : To ivaive], Flotter; et de Whcrc, Partout.)—« Et cum omnibus aliis consuetudinibus, legibus et libertatis suis, et Wervagio suo bilande et bistrande » (sur les canaux, dans l'intérieur : Byland, et sur la côte de la mer : Bystrand) ; « et sint quieti de placitis et querelis. » Charte de Henri III, roi d'Angleterre (xin* siècle). W E S T , holl. angl.-sax. all. a n g l . ; W E S T E N , ail. dan. suéd. s. Ouest, Occident. Vent d'ouest—West-wind, Vent d'ouest. (V. East, Latitude.) — Western, angl. adj. (De West. [ V . ] ) De l'ouest. — « That then Unding the wind (ixed in the Western quarter » (dans la partie de l'ouest). Rieb. Walter, A voyage... by G. Anson (Lond. 1 7 6 9 ) , chap. 3. — Westward, angl. adv. A l'ouest, vers l'ouest.—V. Sailor. W E T (To), angl. v . a. (De l'angl.-sax. Wcetan.) Mouiller, Tremper. — To wet the sails, Mouiller les voiles. — Wct dock, s. B assin qui n'assèche jamais, et peut, par conséquent, recevoir toujours des navires, à la différence du Dry dock. (V.) — V . Dock. W E V E L 1 N T E , ail. s. fig. (De Linie, Ligne [Cordelette]; et de Weben, Tisser [angl.-sax. Web, Toile].) (Proprement: Ligne tissée. Les haubans avec les enfléchures ont, en effet, l'air d'un tissu, dont les haubans sont la chaîne, et les Wevelinien, la Trame.) Enfléchure. WHALE-F1S11ER , angl. s. (De Wale, Baleine ; angl.sax. Hwosl, Hwal; isl. Hvalr; et Fisher, Pécheur, de Fish, Poisson; angl.-sax. Fisc} isl. Fiskr, en relat. apparente

W H E E L R O P E , angl. s. (Corde d e l à roue du g o u v e r nail.) Drosse du gouvernail. — V . Rope, Ililler-rope. W H E R R Y , angl. s. Houari. ( V . )

W H I T E H A W S E R , angl. s. (Sax. ffwit, Blanc.) Francfunin, Cordage blanc. — V. Hawser, Untarred rope. W I E T R Z N T K (Fietrznik), pol. s. m. (De Btinp-u. [ V . ] ' Girouette, Pennon. — V . Powietr/.nik. W I M P E L , all. holl. s. (Même origine que timpel. Flamme. W I N C H , angl. s. (De Pangl-sax. Wince.)

[V.])

Tourret.

1. W I N D , boll. s. (De L'isl. Finda.) Cabestan. — boom, Barre de cabestan. — V . Spil-Boom.

Wind-

2. W I N D , angl.-sax. angl. holl. all. s. Vent. — Wind poop, Vent en poupe, Vent arrière.

in

— » W i t h W i n d in poop the vessel ploughs the sea And measures back with speed her former way. D R Y D E S , Enéid.,

liv. x, v. g 3 i .

Nous avons fait remarquer dans notre Firgilius Nautieus (Annales marit., mai i 8 / 3 ) combien ce distique froid et languissant rend mal : t

— « Rumpit Saturnia funem, Avulsanique rapit revolula per icquora navem. V I R G I L E , Enéide,

liv. x , v . 65g.

— Wind leading, s. ( Leading [ de To lead; angl.sax. Lœdan, Conduire, Dominer], Principal, L e plus puissant.) (Le plus puissant des vents.) Vent arrière. — Wind right aft, s. (Vent droit derrière. Right, de l'angl.-sax. Rcth, Rith, Droit, qui semble être en rapport de forme comme de sens avec le latin Rectus et le fr. Direct et Droit, prononcé autrefois : Droit.) Vent arrière. — Wind sail, Manche à vent,-Ventilateur. — W i n d - s t r c e k , holl. s. (Streek, Ligne tracée, Raie, Barre; de l'angl.-sax. Strien, S trice ; isl. Strik.) Aire de vent.—Windviering, ail. s.; Windwcering, Windtvcering, holl. s. (De Fier, Quatre; et de Wind.) ^Proprement : le Quartier du Vent.) Hanche, Quartier de poupe.— Windrose, all. s. Rose des vents, Rose de la boussole. ( V . Rose.) — Windward, angl. s. adj. adv. (Ward, Préfixe de quelques adverbes, ayant la signification : V e r s ; de l'angl.sax. Weard, Vers. — Vers l è v e n t , Près du vent.) L e côté du vent; Qui est au vent; Au vent. W I N D A S , vieux fr.; W I N D L A S S ; angl. s. (De l'isl. Findu-


GLOSSAIRE NAUTIQUE. as [ V . ] , et non, commel'a supposé Webster, de Wind, V e n t , et de Lace, Lacet. Il n'y a rien de commun entre le vent, le bcet, et le :) Cabestan, Guindeau on Virevau. — « L i un se efforcent al Windas... W A C E , Roman

de

Brut.

W I N D I N G - T A C K L E , angl. s. Caliorne. W I N G , angl. s. (Extrémité, Bord.) Aile. — IFing of a fleet, Aile d'une armée navale. (V. Fleet.) — Wing of the hold, Aile de l'archipompe. ( V . Hold.) — Wing-transom, Lisse de hourdv. — V . Transom. W I O S L O , pol. s. n. (Du même rad. que l'illyr. et le rus. Veslo [Весло]. [ V . ] ) Aviron, Rame. W I R E - W I R E , vieux fr. norm. s. f. (De Grrare, ner.) Girouette.

Tour­

— « Une W i r e - W i r e dorée Ont de cuivre en sommet (du mal) levée... » W A C E , Roman

de

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et le terme adopté par les marins allemands et flamands pour désigner la : ) Barre d'arcasse. W R A A K I N G , holl. s. (De Ifraaken.) Varier. (Du sax. Wrœran[e], Driver, Jeter.) Variation de l'aiguille aimantée. — V . Afwyking, Miswysing. W R A N I T Z A , serbe, val. s. f. _ Lontra, p. g 4 1 .

V . Bpaniirb, p. 3 6 ; , et

YVREC, bas lat. angl. s. n. ou m. Varech. — « Regiasted ciiin libertate adjacente, et omni maris ejectu, quod W r e c dicitur, ecclesias Ramesiensi largitus est. » Liber Ramesiensis, cité par du Cange. WRECCUM ou W R E C K U M , bas lat. s. n. Varech. — « Item, inagis proprie dici poterit Wreckum, si navis frangatur, et de qua nullus vivus evaserit, et maxime si dominus rcrum submersus fuerit. a Henri de Bractou, de Corona, liv. m , chap. 2 ( x i i i siècle). Wrcccum se lit dans une charte d'Edouard I I I d'Angleterre, t. n i , p . 2 de R y mer. — V . Werecuni, Wrag. e

Rou.

W 1 S C H E R , a l l . ; W I S S C H E R , holl. s. (De l'angl.-sax. fp'œscere [Veskère], Laveur. Wcscan, Laver.) Ecouvillon. W N W , abréviat. du rus. В е с т ъ - н о ь д ъ - в е с т ъ . ( V . ) W O O D E N - B U O Y , angl. s. {Wooden, de Wood, Bois, fait de l'angl.-sax. Wudu, selon Bosworth; l'udu, selon N . Webster, qui représente presque toujours le fF yiar I>.) Bouée de bois. — V . Buoy. W O O L D 1 N G , angl. s. (? De l'angl.-sax. Weatcan, T o u r ner.) Rousture. W O R B R A M A V A N T E N , ail. s. p l . (DeBran, [ V . ] ; et de For, Devant.) Haubans du petit perroquet. — V . Wauten. W O R K , angl. s. (De l'angl.-sax. Weorc, JFcrc, Wore, Travail, Ouvrage, et non t>eorc, comme l'écrit N . Webster. Selon Bosworth, t>eorcung signifie : Crépuscule; le rad. de ce mot est évidemment sans rapport avec les mots angl.sax.) L'Œuvre ou les Œuvres d'un navire. — Dead works, Œuvres mortes. — Quick works , Œuvres vives. — Upper works, I d . — Work [to), v . Travailler, Fatiguer. ( V . Labour [ T o ] . ) — Work (to) to windward, (Proprement : Travailler du côté du vent.) Prendre le plus près, Serrer le vent, Tenir le vent, Pincer le v e n t , Piquer au vent. — V . Windward, Haul (to) the w i n d , Bear (to) up.

W R E C K , angl. s. (Même origine que Wrag. [ V . ] ) Débris d'un naufrage; Bris, Epave; Naufrage, Navire naufrage. (V. Jury-Mast.) — Wrcck (to), angl. v . n. Naufrage»-; Se perdre sur une cote, sur des roches; Faire naufrage. — Wfccked, adj. Naufragé; Dégradé, en parlant d'un matelot, c'est-à-dire brisé, cassé. — Wrcckcr, s. Dectructeur, Pirate. — « Pourrait-on croire qu'au IX siècle, en temps de paix, nos navires aient à redouter sur les cotes d'Angleterre les mêmes avanies dont ils sont parfois victimes dans les mers les moins fréquentées? Cependant, les rapports des capitaines français et étrangers parvenus à notre connaissance ne laissent aucun doute sur l'existence des pirates britanniques, bien connus dans leur propre pays sous le nom de If'rcckers. » Ltoyd nantais.— If'rcching of a ship, Débris d'un bâtiment naufragé. E

W S W . Abréviation du rus. Becm'b-uoiuivnecnrb. ( V . ) — — W T N . Abréviation du rus. Becniein>-nop,rein>. (V.) — W P S . Abréviation du rus. Becmeiri>-:noii,u'rn>. (V.) W U R F , ail s. (De l'angl.-sax. Weorpan [isl. Warpa], Jeter, Lancer.) Jet.— Wurfankcr, Ancre à j e t , Ancre di touée. (V. Anker.) W U R P , dan. s. ( L e même que Warp. [ V . ] ) Rarre d'écusson.

W O R P , all. holl. s. (Nous ne croyons pas qnil puisse y W Y E F L I N G , dan. s. (Même origine que Wrvclinie. avoir rien de commun entre le IForp hollandais, signifiant : Jet, Action de jeter ou de rejeter [angl.-sax. Wcorpaii\, ; Enfléchure.

[V.])

(Lettre W : ; з articles.))

X. (XE,

СНЕ, 'HE, DIE, SE).

X A D R E Z E , port. s. m. ( L e même qu'Axedrcz. [ V . ] ) Caillebotis. X A L O C H , cat. anc. s. m. ( L e même qWExaloc/i. Sud-Est. Atlas cata!., Ms. i 3 7 5 .

[V.])

X A R C I A , cat. esp. anc. s. f. ( A n c . forme de Jarcia. [ Y . ] ) Agrès, Cordage, Gréement, Haubans. — « Ssus aparejos» (du navire à rames) « aq. llaman Xarcia » (gréement), « e sson estos arboles, et cortezas » (faute de copiste, pour :

Amenas), « et velas, et tymones, et espastos > ^ ? |,our : Espartos, Cordes de sparton), °et carcores » (pour : Careases, Calcets), « et cuerdas de muchas maneras. » Las Partidas, n" partid., tit. 2 4 , ley 7 . — « í t e m , fo limada al dit cornil la Xarcia » (le gréement, les cordages) » seguent. » Inventaire du gréement de la galère Sent Nicolau, armée à Barcelone en avril 135/,, Arch. génér. d'Aragon, n° i5/, 1 ; Bibl. de la Mar., n" 14255-3. — >< La Xarcia de cánamo » (les agrès de chanvre, le cordage de chanvre) « que a menester vale sci-

196.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1564

cientas y setenta y cincos libras. » Relación de lo que vale ma galera (Ms. 167/,), Bibl. de la Mar., n° I4Ï55-3. — « Dieron quatro en nuestra capitana » (ils donnèrent quatre coups de canon dans notre capitane), vno en la vela del trinquete, otro en la Xarcia, otro en vna ancora, y el quarto en el costado sin que ninguno hiziesse mal. » Fol. l,,Lo sveecido a la armada de Sv Magestad (juillet 1582), Bibl. de la Mar., vol. n° 14255-3. — « El árbol de mesana no se labra por cuenta, porque como es árbol, que no le ayuda la Xarcia i> (les haubans), « siempre sea costumbra poner mas gruesso de lo que quiere la proporción. « T h . Cano, Arte ¡nira fabric. naos ( i t í n ) , p. 26. — V . 1. Bastimento, Dar lado, Enxarcia, Jarcia, Orinque, Xarzia.

servait, en 1660, de filets d'abordage. — V . Passarino. X A R Z I A D E L G A D A , esp. s. f. (Pour Xarcia ou Jarcia dclgada.) Menu cordage, Petit filin. — V . Proveduria. X A V E C O , port. mod. s. m. (Comme l'anc. Xabeque, en composition dans Enxabcque.) Cliabek, Chebek.

entre

X E B E C [Zëbefs), angl. s. (Du fr. : ) Chabek, Chebek. X E F E D E E S Q U A D R A . Rôding, p. 35, Parti, gieisischdeutscher index, art. Cabo, donne cette expression comme un synonyme portugais de Cabo de esquadra. Xefc est une forme espagnole qui n'est point de la langue portugaise; nous ne la trouvons ni dans Moraës, ni dans les dictionnaires plus récents.

X A R E T A , X A R E T E , esp. anc. s. (Etymologic inconnue.) X I M E L G A , esp. anc. s. f. (Ancienne forme orthographiOn lit dans i Arte para fabricar..., par Thoine Cano (Sé- que de Jimclga. [V.]) Jumelle. — V. Sentir. ville, 1611) : « Xarcia, es vna red hecha de madera, o de XUNCHUS, bas lat. géno. s. m. (Le même que Jonchas. [ V . ] ) cuerdas, debaxo de la quai está y se pone la gente a pelear Palan d'itague. — « Item, Xunchum» (faute de copie; il faut : con mas resguardo, y con mas seguridad. » L e filet de cordes dont palle Cano est ce que, en France, au x v n siècle, on Xunchos), «candellas et sarcia pro muniendis arboribus, ad appelait le Pont de cordes (V.), ce qu'on nomme aujourd'hui sufficientiam. » Cornent. <Caffrètent, pour 12 nefs qui d e vaient servir au passage de saint Louis outre-mer. Gènes, le Filet de Casse-tète. Quant au treillis de bois qui remplai 3 sept. 1246 ; Docuin. inéd. publiés par M . Chanipollion çait le filet de cordes, nous ne l'avons jamais vu nommer daus les relations françaises ou dans nos vieux dictionnaires Figeac, t. il) p. 53 (1843). — « Arbor de proda cum candede marine. Ce travail était ce qu'on appelle maintenant sur Iis 16 et amantibus 3... Arbor de medio furnita cum amannos vaisseaux un Caillebotis; en esp. mod. Jareta. [ V . ] tis 2, tagiis 4 pro Xunchis et 4 Xunchis et candelis 14... >. Oudin (Dict. csp.-fr., 1660), qui connut la phrase citée de Acte du 26' fév. 1258 ; Ms. Arch. des notaires à Gènes. (.ano, la reproduisit ainsi en français : « Xarétas, certaines X U R M A , cat. anc. s. f. ( L e même que Chiurma. [ V . ] ) rets ou bordages aux navires, faites de cordes ou de grilles Chiourme. « Si que totesles Xurmes de les galees cridaren : de bois, pour garder l'ennemy d'y aborder ou entrer. Les Senyor senyats, e beneytsnos, e manats que aneni, que lots rets de cordes d'Oudin pourraient fiiire supposer qu'on se son nostres. » Chron. de Ra. Mantancr, chap. 67. e

[Lettre X : II articles.]

Y. (I). Y , chin. v . Aborder, Acoster, Aller à terre. Y , chin. v. et s. Haler une petite barque à la cordellc. (Naviculam trahere.) Petite embarcation, Petites rames. Y , chin. s. (Proprement : Ailes ; et par métaph. Vaisseau rapide, Navire qui marche rapidement, qui vole. Navis progrediens; Navis vel navicula non quiete progrediens. Y A C H T , angl. fr. s.(Rus. Я х т а [la-ta].) Petit navire, Navire de plaisance. Il y a des Yachts de formes et de grandeurs di­ verses ; quelques-uns entreprennent de très-longues navigations.— » 11 fit ensuite « (le roi Charles I I , à la rade SainteHélène, mai 1672) « le tour de quelques vaisseaux avec sa chaloupe; et en auroit bien considéré davantage, si le vent, devenu assez frais et contraire, ne l'eust obligé de monter sur un Yacth pour retourner à Portsmouth... Deux ou-trois heures après que le Roi eust rentré dans Portsmouth, on vit arriver un Yacth de l'armée, que le duc d'York avoit détaché pour y porter de ses nouvelles. »Mem.de dEstrées, cité à l'art. Salut. ( V . ci-dess., p . 1З12, i col.) — « Y a c h s 6 a R o chefort. » Abrégé de la marine duRoy pour 1701; Ms. Arch. delà Маг. — V . Bastimens interrompus. r e

Y A R D , angl. s. (De l'angl.-sax. Gyrd, variante de Gcard, Baguette. On a écrit Yaerd, au x v i siècle.) Vergue. (V. R e e

turn [to].) — Yard-arm, s. (Bras de la vergue.) Bout de la vergue.—M. Francis Steinitz, p . 177 de son intéressant ouvrage intitulé The ship, its origin and progress (Londres, 1849) , dit à propos de la figure du Henri Grace à Dieu, g r a vée dans l'Histoire de l'Architecture navale par Charnock : « It nitty be tracet from this drawing the derivation of one or two names wich have been preserved even to the present hour ; as, for instance, « Yard-arm » no doubt, from the ends of the yards being armed with an iron hook. » L'affirmation de M . Fr. Steinitz est malheureuse. L e bras de la vergue ou bout de la vergue, compris entre le point de suspension et l'une des extrémités, a été nommé Arm , de l'angl.-sax. Arm ou Earm (isl. Armr), signifiant : Bras. L e crochet de fer qui était suspendu à cette extrémité, la faucille tranchante qui, parfois, y était établie, n'ont été pour rien dans la dénomination du Yard-arm. — Yard-chain. Chaîne de vergue. (Statico, Diet, de mur. fr.-angl.-ltal. , p . 46.) — V . Top-chain. Y A R N , angl. s. (De l'angl.-sax. Gearn [Guéarn] Laine filée.) Fil composé d'un certain nombre de brins de chanvre tordus, Élément de tout cordage commis. YAAY,angl. s. n. Embardée. —Yaw (to), v . n. Embarder, Faire une ou des embardées. — V . Lee-lurch, Lurch.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. Y A W ' L , angl. s. Y o l e . Y E l i A , v o l . v . Charger un navire. — Yëbatou, Rembarquer. — Yébe ou galle, (Proprement : Charge du navire, du bateau.) Batelée, Cargaison. (Y. Galle.) •—• Ycbi, Décharger un navire, Débarquer des marchandises.— Yéby, Débarquement. Y É O W (Yéoou), w o l . v. Amarrer. — Yévi, Démarrer. — — V. ï a k a , ïeki. Y E R R O . esp. s. m. (\YErrar [lat. Errarc], Se tromper, Faillir.) Faute, Délit, Crime. — « E magner » (et s'il arrivait que) a despues q. fuessen entrados « (les marchands ou p a s sagers) i en los nauios, e mouidos de los puertos, acaesce (jue algunos de los q u e fuessen y fiziessem Y e r r o s , p o r que mereciessen muerte, o otra pena , en el cuerpo, o en auer : el maestro, nin el sseîior de la n a o , non le deuen jtidgar a muerle, nin a perdimiento de miembro, nin de ningunn cosa del ssu auer : mas puedê lo prender, o reeabdar, de manera, que non pueda a otro fazer otro dafio ninguno, niu mal ; e quando llegarem al puerto, do deuierè descargar, deuenlo présentai' al judgador, q u e y ouiere de judgar > Las partidas, 5 part., tit. i x , ley 2. e

Y E U X D E BŒUF, fr. anc. s. m. Plur. d'OEit. Sont des troux par lesquels passe l'ytacle du beaupré » (l'itague de la civadière). » E x p l w a t . de divers termes, e t c . ; Ms., x i x siècle, Arch. de la M a r . — « On appelle ainsi les poulies qui sont vers le racage contre le milieu d'une vergue, et qui servent à manœuvrer l'itague. Il y a un (Eil-de-bœuf au milieu de la civadière, quoy qu'il n'y ait point là de racage, parce que cette vergue ne s'amène point. » Guillet (1683).— Yeux de la civadière, fr. — V . Civadière, T r o u . e

Y F I R B U R D , n o r v é g . a n c . s . (De l'isl. Yfir, Dessus; et de Bord, Planche.) Pont. — « Nii ef inenn hitla i storma eda valk eda i Jiann vanda etpeir purfu skip sitt at lctta, p;i skaï ôllum Yfirburd fyrst kasta. » Loi de Berglien(i7.- l ), chap. 8. — Dans le même chapitre, on remarque Ifîrburd, qui est une mauvaise orthographe. J i

Y L E , cat. anc. s. m. (Du lat. Insula.) Ile. — « . . . Que de continent « (qu'aussitôt) » l'ay dega livar o fer livar « (son lest) « del primer gra tro al derrer » (du premier au dernier grain), «e aquela gitar ho fer gitar fora los Yles del dit port...» Statut de Sanche, 3 roi de Majorque ( i sept. 131 8 ) ; Reg. n° 17, fol. 86 de la Procuration royale à Perpignan. e

e r

Y O L E , fr. s. f. (Ce mot paraît être norvégien. [ V . l o l e . ] (Rus. iïxh [Za/e], fl.inirb\IaUkc\, angl. Yawl; g r . mod. KUTOÏ) [Kytsi].) Petite embarcation, étroite et légère, quelquefois très-longue, ordinairement très-faible d'échantillon, et trèsrapide. Y O U N K E R , angl. s. (De l'angl.-sax. long [Ghéong], Jeune.) Mousse, Novice.

ou

Geong

Y R A L A S 1 R G A , esp. v. a. (Du lat. Ire, Aller.) Aller à la cordelle, Etre halé. — Oudin, dans son Trésor des deux langues (Paris, 1660), explique Yr a la sirga, par les mots « Hasler et tirer un bateau auec vne corde. » — Yra'la vanda, (Aller à la bande.) Donner à la bande. — n Quando por el

1565

costado le llega la ola , la haze Y r a la vanda, moviéndola con facilidad... » T h . Cano, Arte para fabric. naos ( 1611 ) , p. 1 7 . — Yr corriendo con poca vela, esp. Courir sous une petite voilure, faire peu de voile. — V . Arribar en popa, I r . Y S D A M , holl. s. (Proprement : Chaussée de glace. Ys, de l'angl.-sax. Is,Isa, Glace.) Banquise. — Y s - v e l d . y V c l d , Champ, de l'angl.-sax. Feld; isl. Follet.) Banc de glace; Banquise. Y S E L O C , vieux fr. s. m. (Lemême quEc/ialor/i et Xaloch. [ V . ] ) Sud-est. — « Covgangui est une moult grant cité et noble et riche, qe est à l'entrée de la provence » (province) « dou Mangui, et est vers Yseloc. * Voyage de Marc Pol ; Recueil de la Société de géograph., t. i , p . 167. e r

Y S L A , esp. a n c ; Y S L E , vieux fr. s. f. (De l'ital. Isola, fait du lat. Insula. [ V . ] ) Ile. — « Il se mistrent en la nier et najerent >• (naviguèrent) « bien trois mois, tant k'il vindrent à une Ysle qui est ver midi, ki a nom Java, en laquelle Yslc a maintes mervelies couses, lesquelz voz conteroi en ceste livre. » Marc P o l , Voyage, chap. 19. — Dans la phrase suivante, Marco Polo écrit : Isle; ailleurs il écrit Ysete, forme plus rapprochée qu'}"¿fcde leur commune éíyrriologie. — V. Cabo. YSSAS, fr. s. f. (De Ysser, pour Hisser.) Drisse. — « . . . Pour son paiement de trois cents soixante quatre liures de cordage neuf qu'il a fourny, vendu et livré pourseruir àgransYssaz, et deux ytaigues de grant mast et ytaigue de mastereau... >. Fol. 9.4 v " , Ms. de i 5 / i , n° Q/i6c,-3, Bibl. nat. — Pour vne autre poullie pour seruir à l'Yssas de hune de ladicte galleace » (la Réa/c, en 1538, au Havre). Fol. 3g v ° , i b . — — Ysser, qui signifie Hausser, Esleucr, Tendre en contremont, comme Ysser la voile, c'est-à-dire la monter au haut du mast : pour la même chose est aussi prins le mot C u y n der (non plus à présent [ Y . Guinder].) » Nicot, Trésor de la langue (i6'o6). (

Y T A , isl. v. Pousser au large. Y T A G U E , Y T A I G U E , fr. anc. s. f. Itague.—« Chandelles pour la prouision de la nef pour suer » (suiver) « ou pour les Ytaigues » (pour graisser les llagues), •> mil liures. » Ant. de Conlîans, les Faits de la marine el navigaiges, publiés par nous, Annal, marit., juill. 1842.—V. Masterel, Yssaz. Y U G O A L C O D A S T E , esp. anc. s. m. (Du lat. Jugum.) ( L e joug de l'étambot, le Joug de poupe.) Lisse de hourdi. — « Aviendo de quedar en la popa tres codos y medio de lançamiento, lo quai se verá, y entenderá mejor tomando vu plomo, y asido a vn cordel dexandole caer dende el ^ u g o al codaste, habiendo de quedar el plomo apartado del c o daste los tres codos y medio mas largo que el. > T h . Cano, Arte para fabric... naos (1611), p. 20. — Yugo de popa, Joug de poupe, Barre d'arcasse « El Y u g o de Popa tendra seys codos y medio... » Ib. Y Z E R - B A L L A S T , holl. s. f. (De Ballast [ V . ] ; et d'Yze, [Angl.-sax. Itera, Iren, Ysern; xû.Jarn; angl. Iron], Fer.) Lest en fer.

(Lettre Y : 25 articles.)


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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z. Z A A D - H O U T , holl. s. Variante orthogr. de Saadhaut. ( V . ) Z A A G , holl. s. ( D e l ' i s l . Sag. [ V . ] ) Scie.—Handzaag, Scie •i main. Z A B R A , esp. ital. s. f. Nom d'un navire sur lequel nous avons peu de renseignements précis. — « Al mezo di questa prima parte à poppa 100 passi lontano veleggiano al pari sette Patachi, o Zabre, che sono fra loro poco differenti, discostandosi tra se stressi 20 passi di costa : e dopò questi sei vrche, e nel terzo ordine quattro altri Patachi; talché questo sussidio condotto dal Capitano G i o . Gomez di M e dina consiste in tre mani di nauili, distinti in tre file, e nelle sue conueneuoli lontananze, per le quali hanno à farsi aitanti alla difesa, a Filip. Pigafetta, Ordin. dell' arni, di Spag., p. 4 я Entre Zabras, pataches, nauios. chalupas y venagueros, de 5o a 80 tonelades: 100. » Relae. de las naos, etc., que se aya de hazer la jornada de Ingalaterra ( i 5 o 8 ) , Ms. Urbin A . 82g, p. 62З, Bibl. Vatic. — La plus grande des Zabres qui faisaient partie de l'invincible armada, et il y e n avait i 3 , était du port de 060 botti; elle avait 60 soldats, 4o mariniers et i g bouches à feu} on la nommait Saint- Jacques ; les plus petites, nommées Jugaste et Julie, étaient du port de 166 botti, avaient 55 et 5o soldats, 72 et 57 mariniers, 14 et i 3 bouches à feu. V . Melai, vera dell' armata (invincible); tradotta di spagnolo in italiano per F'. P . , Roma, i588, i n - 4 . —• <• Aquella tarde troxeron el Adiafa muy honrosamente en muchas Zabras guarnidas de paños de oro è seda, è con muchos a ta vàles et otros estrumentos. » P. 54, Cronica de O. Pero N i ñ o . — V . Zavra. 0

Z A F A R , esp. v. a. (Ce terme est, malgré son apparence, sans relation avec lutai. Zaffare, forme de Gaffare [ V . Gaffe] ; la Real Academia de la Historia, au t. i v de ses M e morias, le range parmi les mots qui s'introduisirent en Espagne avec les Arabes.) Alléger un navire; Dégager un o b jet qui n'est pas libre, comme un cordage dont on veut se servir, une voile qu'on veut hisser. — Zafa cabos ! Pare les cordes! Pare manœuvres!—On trouve ce commandement à la fin de plusieurs des chapitres de la Practica de maniobras, par Fernandez (Séville, 17З2). — Zaffo, ital. s. m. Bourbon, Boudon, Tampon.

le passage qu'on vient de lire, ne dit point à crit de la chronique vénitienne il a emprunté n'est ni à l'une des trois copies appartenant thèque nationale, ni à celle que possède la Ambroisienne de Milan.—V. Celandra.

quel manusce texte. Ce à la B i b l i o Bibliothèque

Z A M B E C C O , ital. s. m. (Variante de Stambecco. [ V . ] j Chabek, Chebek. Z A M B U C O . Z A M B U Q U O , ital. port. anc.s.m.; Zambuca, bas lat. (Du madék. Sambou [ y . ] , Tsambnu [ V . ] , ou du mal. Sumpan. [V.l — V. Sambucca.) Nom du navire dans l'Inde, ou nom d'une espèce de navire indien. — « ... Et vanno « (les Indiens) « con navilij piccoli per spetie, il nomme delli suo nauilij, alcuni si chiamano Zambucchi, et questi s o u » piani di sotto. » Itin. deBarthema, ap. Ramus., 1.1, p . 161 Y. — « Mandou... os bateis apòs elle pero Ilio tomarem ; o Zambuco corria tanto à vela que o naò poderam alcançar, e perdaram-no logo devista. » Comm. Dalboq., parte 1, cap. 27, p. 126.— « A o outro dia o rrey damguoya màdou hu seu sobrinho a my num Zambuqno pollo quali me madon certos fardos de milhos e galinhas e inhames... •> Rapport de Duarte de Lcmos au roi Doni Manoél (3o septembre i 5 o 8 ) — « ... Para onde se partia, tornando de caminho très Zambucos do Zamori, que leuou a Cochim. • P ° Barreto de Rezende, Breve tratatlo, etc.; Ms. de i 6 3 5 , Bibl. nat., n° 8372-5, fol. 3 . — « Zambucis, aut paronibus quadraginta octo cum magna mahometanorum caede potitus est. » Maffei, Hist.ind.,\\\. i x . — V . Escarceo. Z A M P A , ital. s. f. (C'est le nom qu'on donne à la Patte, à la Griffe d'un animai. Zampare, Agripper, Griffer. Zampa nous paraît être une corruption deZamba, forme de Gamba. [ V . Gambe].) Patte de l'ancre. — V . Marra, Pattu dell' ancora. Z A N C A , vénit. s. f. (Proprement : Jambe, Patte.) Nom d'une petite planche ou aile de dérive que certaines petites barques mettent sous le vent pour naviguer plus librement, sans donner à la bande et sans dériver trop. (Stratico.) Z A P A T A , esp. s. f. Savate ( V . ) , Semelle, Fausse-quille. Z A R D I N O D A P O P P E , ital. anc. s. m. (Jardin [ V . ] de poupe.) Galerie de poupe. Girolamo Cataneo, Essamini de' bombardieri ( i n - 4 , Brescia, 1567), dit, p . 18 v ° , que : « In Zardino da poppe >• d'une grande galère on mettait un a falcone » de 6 livres de balles. 0

Z A H N , ail. s. (Du vieil ail. Zand, que Bosworth rap­ proche du holl. Tand et de Pisi. Tònn, qu'il place sous le rad. anglo-saxon Toi.) Adent, Dent.—V. Zinke. Z A L A N D R I A , ital. vénit. s. f. Zélande, Sélandre, Chélandre ou Calandre. — « Noi abbiamo veduto quanto ricco carico tenessero questi bastimenti » (les coques) « nelle r e ciproche prede che si fecero nelle lor guerre Veneziani e Genovesi : e che se al tempo di Pietro e Giovanni Dogi Gradenighi le Zalandrie poterono servir di difesa e di barriera al porto di Caorle; le Cocche altrettanto fecero a quello di S. Nicolò nella guerra di Chioggia. » Carlo A n tonio Marin, Storia c/c. et polit, del compiere, de' Veneziani (Vinegia, 1800), t. v i i , p. 266.—« Duces itaque duas naves bello aptas ad sua tuenda loca miserunt, quae more Graecorum Zalandriae dieta; sunt, nunquam antea apud Vénetos usitatae. » Chmn de Dandolo (an. 842). Du Gange, qui cite 1

Z A R P A R , esp. port. v . a. (Variante de Sarpar.) l'ancre.

Lever

Z A R P A Z O , esp. s. m. (Sans relation avec le précédent.) Échouement, Action de toucher, de s'eiigraver, de s'échouer. Dans le même sens on dit aussi Barquinazo. Z A T E R A , Z A T T A , Z A T T A R A , Z A T T E R A , ital. vénit. s. f. Radeau, Train de bois.—» I messi » (les envoyés) « di Rè Carlo » (Charlemagne ) « andorono a Povegia, e trovò i parenti della Vecchia, degli aviso di tutto quello i doveva far, cosi fece; fece Zatere, messe suso, venne in canal O r fano, venne una fortuna terribile, forzo de loro s'annegò in modo, che R è Carlo havè dè grazia far pase con el Dose D (faire la paix avec le Doge). Document de l'année 806, rap-


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . porté par Carlo Antonio Marin, p . a55, t. i de la Storia civ. c polit, del commercio de Veneziani, 1797. — « Sunt et a pud da eos » (les Vénitiens) « rates carbonari» : quas lattare carbon vocant. » Laz. Baïf, A' nnotationes (1536), p. g 3 . Z A V O R R A , ital. s. f. (Variante de Savora. [ V . ] ) LesL (Nat. Uuez, 1674; Strafico, 1843.) — Zavorrare, v. a. L e s t e r . — V. Saburra, Saorna, Savora, Savorna. Z A V R A , port. s. f. Variante de Zabra. ( V . ) — « Affonso Bngalho com os outros, que o aviam de seguir tomarom tento em fazer, o que lhcs o Conde mandara, o quai corno foi manhSa fez armar duas Zavras, nas quaes fez meter peça de BeSteiroS. » Citron, do Conde D.Pedro, chap. 22.— >• ... Toparom coin duas Zavras de pescadores. » Ibid., chap. 4 " . — V . Alàude, Frète, 2. Varar. Z E E , holl. s. (Même origine que Sea. [ V . ] ) Mer, Flot, Flux. — Zcedrift, [Drift, de l'isl. Drif, Pousser, Chasser; angl.-sax. Drœf, angl. Drive, etc.) (Proprement : Chose poussée par la mer.) Epave, Varech. — Zeegevegt, (Même composition que l'ail. Seegefecht [ V . ] ) Combat naval. — Zeehoofd, (Hnofd [ V . ] , la T ê t e , le Chef.) Cap, Promontoire, et par extension, Officier de marine.'—<• Een voornaam Zeehoofd, Un officier distingué. » ( P . Marin, Diçt. holl.-fr., 1752.) — Zee-kaart, (Kaart, du lat. C/iarla.) Carte marine. — Zee-kompas, s. Compas de mer; Boussole. (V. Kompas.) — Zeemagt, (Magt, Puissance; de l'anglo-saxon Mœgen [Mèghen], Force.) Forces navales, Flotte. — On lit, p. 6g du : « Koninklijke nederlandsche marine, opden 1 ""' januarij 184G : «Staat der nederlandsche Zeemagt, op 1 januarij 1846; » et p. 5 du même Annuaire : « E. B. Van den Bosch, Schont bij Nacht, kommandant van Z . M . Zeemagt in OostIndië. » ( V . V l o o t . ) — Z e c m a n , (Même orig. que Sceman. [ Y . ] ) Marin, Matelot. ( V . Matroos.)—Zce-merA: (Merk, de l'angl.sax. Mearc, Marc.) (Marque de mer.) Amarque, Balise. — Zec officier, (Officier de mer.) Officier de marine.—Zecrooven, v . a. Pirater.—Zeeroover, s. Pirate.—Zeeroovery, s. P i raterie.—Zceslag, s. (Slag, Combat, Bataille; de l'angl.-sax. Slœge, Coup, Mort.) Bataille navale. — Zce-togt, s. (Même étymol. que Seezug. [ V . ] ) Campagne. — Zee-ti'aart, s. Navigation. — Zeetvarts, adv. Au large. — Pour Warts, V . Abwaers. Z E I L , holl. s. ( D e l'angl.-sax. Segl. [V.]) V o i l e . — Zeilmaker, (De Zeil [ V . ] ; et de Maker, Fabricant ; de Makcn ou Maaken, Faire. Angl.-sax. Marian [Makia-n].) Voilier. — Zeil-naald, (Naald, de l'isl. Nàl, ou de l'angl.-sax. Nœdl, Aiguille.) Aiguille à voile. Z E I L T N I E T L A A G E R ! holl. Command. imperai. (Mot à mot : Ne navigue pas en bas [sous le vent]. De Zeilen, faire voile; Laag, bas.) N'arrive pas! Z É L A N D E , fr. s. f. — V . Zalandria. Z E N E R A L C A P I T A N D E L M A B , vénit. s. m. Capitaine général de la mer. — « Questo sono i ordeni et rommandanienti dati perii magnifico M . P i e r o Mozenigo, del mar Z o llerai Capitan. i 4 a o . » Ms. Bibl. V a t i c , Urbin, A - 8 2 1 . ( V . notre Arcli. nav., t. 11, p. 107.) Z E N T A , vénit. s. f. Variante orthogr. de Cento. ( V . ) — « Et niesurando per mezo la chorba de piò 18 a proda de su la Cholumba a loro de su de la Zeuta de esser pedi 6 i detto 1 al quadro. » Fabbrica di galere ( x i v ou x v siècle), publiée t. 11, p . 6 et suiv. de notre Arch. nav. — « La Zcnta son larga deda 6 » ( - ^ du pied vénitien), « e l l a mita e de mezo d e d o , et ano un dedo de spigollo. » P . 9 Delle galere , Ms. ( x v i s.), chap. ì v , cod. 26, Bibl. Saint-Marc. e

e

1567

Z E N T E ( L A ) , vénit. s. f. (Du lat. Gentis, génit. de Gens.) Les G e n s , l'Equipage. — • In quela linda zascadun debia far armai- tutta la soa Zen te... « Órdini de Mozenigo (1420). Z E N Z I L E , ital. vénit. anc. adj. ( L e même que l'esp. Sencillo, Simple, Mince.) Nom donné à une rame, petite et légère, que pouvait manœuvrer un homme seul. — .1 Reina a Zenzile ( V . ) , petite rame qu'un homme seul pouvait manier. « Duez, 1674. Z E P O , esp. s. m. (Pour Ccpo.) Billot de bois, façonne de telle sorte que les pieds d'un homme pouvaient y être introduits et y rester, tout le temps que durait la punition à laquelle était condamné celui qui subissait la peine du Ccpo. C'est au Cepo qu'ont succédé les fers ou barre de justice. — « Que ningùna persona tanto de mar corno guerra no si' atriua » (ne s'avise, ne s'attribue) « de descomponer por nigun caso uno con otro, si no es biuir « (vivre) « hcrmanadamente corno dios y nuestros superiores, nos lo mandali con mucha paz y concordia general, so pena de quinze dios de prision en el Zepo. » Obligntioncs del cap' de un galron ; Ms. x v n siècle; Bibl. de la Mar., n° 14255-3. n

e

Z E P T E R , all.s. (Du lat. Sceptrum.) (Proprement : Sceptre ; par extension : V e r g e . ) Batayole. Z E R M A , ital. vénit. s. f. Djerme. — « E poi « (legname, sartiame, etc.) «caricate nelle Z e r m i , le condussero su pe il liumo N i l o , fino al C a i r o . » Viagg. d'un contilo venctiano , ap. Ramus., t. 1, p. 274 D . — Ce sont des navires de cette famille qu'Anna Coninone nomme Zermoncs, p. 91 de son Hist. d'Alexis, et que Geoffroy Malaterra appelle Germemdos, liv. 11, chap. 8. Z E V A D E R A , ital. s. f. Mauv. variante de Ccvadera. ( V . ) — « . . . Et il medesimo il pennone della Zeuadcra. » B. Crescendo, Naut. Méditer. (1607) , p. 71. Z È V R A Q ( t j j j j ) , turc, s. Petit canot, Petite embarcation , Nacelle. Z I A , ital. anc. s. Scie.— «Zia è, quando voltando la proda, vogano verso il (ietto i remicri, per far tornar à dietro la galea. » Bartol. Cresccntio, Nautica Méditer. (1607), p. 142. — Ziare, v . a. Scier. — « L a t i n i inhibere dicunt, quoil Gra-ci noutAvav xpoûeiv. Veneti volgari vocabulo Ziare dicunt.» Laz. Baïf ( i 5 3 6 ) . (Guardiane, Siarc.) — Ziascorre, impéi. Varia, orthogr. de Siascorre. (V.) — « Ziascorre quando una banda Z i a , et l'atra v o g a , acciò che la galia giri. » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p . 142. Z I G V A N D E N V Y A N D T A F A R B E I D E N , holl. v . (Mot à mot : Soi de un abordage débarrasser.) Déborder. Z I M M E R M A N N , ali. s. (Même orig. que [ Y . ] ) Charpentier.

Tìmmermann.

Z I N A T U R A , ital. s. f. (En relation avec lnginatura. Rousture. — V. Trinca.

[V.])

Z I N K E , ail. s. (Proprement: Fourchon, Cheville.) Adent, Dent. - - V . Zahn. Z I N K E N , holl. v . ( M ê m e étymol. que Siiti Couler.

[to]. [ V . ] )

Z I R A ! vénit. Impératif du verbe Zirarc. Transformât, vénit. de l'i tal. Girare (lat. Gyrare), Tourner. Commandement que l'on fait au rameur d'une gondole lorsqu'on veut la faire virer de bord , ou revenir au point d'où elle est partie. Z I R O N , vénit. anc. s. m. (Variante orthogr. de Ciron [ V . ] et de Girone [ V . ] ) Genou ou Bras de la rame.

e

Z I V A T A , malt. s. f. (De l'ital. Civada. [ V . ] ) Civadière.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1568

Z O B O , fr. s. m. (Transcript. de Zovo. [ V . ] ) Joug de proue ou de poupe dans la galère. — « D e u x Z o b o z , à trois escuz sol. la pièce, sont seize liures dix sols toni n. » Sto/onomie, Ms. de i 5 5 o , n° 7972-8, Bibl. nat., p. 6 v ° . Z O I A , vénit. f. s. Guirlande, Horpe de poulaine. — Ce terme se l i t p . MgduDtè/o/»'. ...di M.Saverien (Venise, 1769). Z O L A , bas lat. illyr. s. f. — « Volumus quod si aliqua navis » (nef) « l i g n u m » (navire inférieur à la nef proprement dite) •• vel barchosium, vel barella, aut Zola... » Stai, civil de Cataro (xiv siècle). Nous ignorons ce qu'était la Z o l a ; tout ce que nous pouvons inférer de cet acte, c'est que c'était un très-petit navire. Il n'y a sans doute aucune analogie entre la Zola et la Yole, malgré les rapports de forme qui semblent rapprocher leurs noms. e

Z O N A M A G I S T R I , lat. s. f. Ceinture du patron. Elle ne contribuait pas au jet. — V . Annulus magistri. ZONCHO011 Z O N C O , vénit. anc. (Du mal. Djong. [ V . ] ) Jonque. — « L e nave, ovver Zonchi che navegano questo mar, portano quattro arbori, e oltra de questi, do che se può metter e levar, ed ha da quaranta in sessante camerette p e r i niercadanti, e portano un sol timon , le qual naviga senza bozzolo, perche i porta uno astrologo, el (piai sta in alto e separato, e con l'astrolabio in man da ordene al navegar. » Mention qui se lit sur le planisphère de Fra Mauro (1457-59?) qu'on voit à Venise. — On voit la représentation de ces jonques parmi les figures informes de l'Atlas catalan, Ms. Bibl. nat. de i 3 7 5 ; n o u s avons reproduit un de ces navires aux mâts nombreux, p . t\à, t. 1 de notre Archéologie navale, en émettant, relativement à ce détail de la mâture , des doutes auxquels répondent suffisamment et le texte qu'on vient de lire, et un passage du Vovage de Marco P o l o . er

Z O N N E D E C K , holl. s. (De Deck [ V . ] ; et de Zon, Soleil.) (Abri contre le soleil.) Tente, Taud, Teugue. Z O P I S S A , bas lat. s. f. ( D u gr. n teca, Poix , et Zs'o), Je fais bouillir.) Chez les anciens, Poix mêlée de c i r e ; chez les Vénitiens modernes, Résine mêlée de charbon. — « Non nmittendum, apud eosdem Zopissam vocari derasam 11avibus maritimis piceni cum cera... » Pline, liv. x v i , chap. 23.

Z O R T O U W , holl. s. (Même origine que l'alien). [V.]) Aiguillette, Amarre.

Sonimi.

Z O V E L A , vénit. anc. s. f. (Diminutif de Zovo. [ V . ] ) Joug de la galère. — V . Meter in voga. Z O V O , vénit. anc. s. m. Variante de Zuovo. ( V . ) — Ce mot se lit dans le traité de Piclieroni della Mirandola, sur la construction des galères, Ms. de la Bibl. de Saint-Marc. L'auteur dit que les deux Zovi (jougs) de la galère dont il parle, sont distants l'un de l'autre de 102 pieds. — V . J o v o , Sogier, Spirone. Z O Z A N T E , vénit. s. m. Jusant. ( V . ) <> Et qui è grandissima correntliia d'acqua, et gran marea di montante et Zo/.ante. » A l v . da Cà Da Mosto, Navigai, del capitan Pietro di S intra, ap. Ramus., t. 1 , fol. m . — Zozar, v. Descendre, Perdre, en parlant de la mer. — V . Marea. er

Z O Z O B R A R , esp. v. a. (Même orig. que le port. Soçobrar. [ V . ] ) Chavirer, Sombrer. Z C F F O L O , ital. s. m. (Du lat. Sufjlare. [ V . ] ) Espèce de sifflet dont se servaient les comités des galères et les nochers des nefs. C'était une variété du Fischietto ( V . ) , comme en France le Rossignol est une variété du Sifflet. — « L'armata, dice Caresini, s'approfittò d'una notte la più placida, la più serena, soffiando tranquillo prospero vento. Si convenne che non venisse fatto nel piccolo viaggio dov'era diretta , romore alcuno , e che i fischietti et Zuffoli con i quali si dirigono i movimenti delle ciurme tacessero. •. Carlo Antonio M a r i n , . Storia civile e politica del commercio de' Veneziani (Vinegia, 1800), t. v u , p. 18g. (Bataille de Chioggia, 23 décembre 1379.) Z U I T , holl. s. (De l'angl.-sax. Sui.) Sud. Z U O V O , vénit. anc. s. m. (Corruption de Giogo.. [ V . ] ) Joug.—« Et ha de palmeta in pope pedi 10 men de. pè, mesurando da loro de fora del triganlo, et a mezo, lo Z u o v o , mesurando per la via del mailer de bocha, de esser longo lo morelo che se parte le late pedi 2 men ^ de pè, mesurando per mezo lo Zuovo de pope, da loro de fora del mader de bocha, e al ovo, etc. » Fabbrica di galere, Ms. ( x v siècle) de la Magliabecchiane de Florence, publié par nous, t. 11, p. 6-3o de notre Arch. nav. e

Z O P P O L O , vénit. s. m. (On ne peut admettre qu'il y ait Z U S A M M E N D R E l l E X , ali. v. a. (De Drchcn, T o r d r e de l'analogie entre l'ital. Zoppo, Boiteux, et le nom d'une embarcation, à moins qu'on ne démontre par des textes précis [angl.-sax. Drecan, Tregian [Treghiane], Torturer, T o u r que ce petit navire marchait mal, ou qu'il était nagé par menter] ;et de Zùsammen, ensemble [angl.-sax. To -Sonine]; des rames inégales en nombre, à droite et à gauche. Il nous ital. Seme; lat. Simili.) Commettre un cordage. — On dit paraît évident que le vénitien Zoppolo est analogue à Ca- aussi quelquefoisScMàgeti (proprement : Battre.) pano} bas lat. Caupulus [ V . ] ou Caupolut. [ V . ] ) Barque, Z W A A R D , holl. s. (Même orig. que l'ali. Scluverdt. [ V . ] ) Embarcation, Bateau. — «Ridotti su la fiumara, quel T a r Espade, Semelle, D é r i v e , Aile. taro cercaua qualche Zoppolo da passarne sopr'vn poleZ W A A R T O U W , holl. s. (Même étymologie et même sens seno » ( î l e , îlot?) « eh' è a mezo la fiumara, dou' era il bestiame di quello Anchioli amhasciadore : e non trouando que Scluvertau. [ V . ] ) Cable. — V . Ankertouw, Kaabel. Z o p p o l o , il detto Tartaro raglino alcune frasche e ligolle il Z W A B B E R , holl. s. (De Zwabber, Balai, Fauber ; fait de meglio potè insieme, et prima messe le selle di canali suso, l'angl.-sax. S(vapan[e], Balayer, Nettoyer.) Mousse. — V . e ligò le dette frasche con una corda alla coda d'un cauallo, Musse, Skeepsjonge. e esso gouernando il cauallo passo di l'à sul detto poleseno, Z W E Y - D E C K E R , ail. s. (Ztvey, de l'angl.-sax. Twa che tenga era due grossi trati d'arco.» Vìag. di A. Contarmi [deux].) Vaisseau à deux ponts. — Zivcytedeck, Second ( i 3 a o û t 1476); ap. Ramus., t. 11, fol. 121 v° F. — -Haiio pont. ( V . Deck.) — Ztvieback (Backcn, Cuire.) Biscuit. gji habitant! di questo fiume alcane Almadie cioè Zoppoli a nostro modo, grandissimi, nelle quali nauigano da hiiomini Z W I G T I N G S , holl. s. (Même orig. que Svigtning. [ V . ] ) trenta in quarenta per cadauna... <> C a d a Mosto, Navigati, Trelingage. del capitan Pietro di Sintra ; ap. Ramus., t. I , p. 110 v ° . Z W I S C H E N D E C K , ail. s. (Zwischen, P a r m i , E n t r e ; de Z O R G L Y N , holl. s. ( D e Lrn, C o r d e ; et de Zorg, Soin.) l'angl.-sax. Wi#-innan.) Entre-pont — Zwischen ff'ind und IVasser, adv. (Entre vent et eau.) A fleur d'eau. Sauvegarde, Chaîne du gouvernail. E R

(Lettre Z : G3 articles.)


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

Cj)

(Gr. Rus.

1569

Val.)»

(fe.)

Ф А А А Г 2 , Ф А А А Г П А , gr. s. Rouleau qu'on mettait sous les navires lorsqu'on les tirait au sec ou qu'on les remet­ tait à la mer. — n Nedj/.XOÇ сгхеш), оаХогтс, сраХау^ш, oXxot. • Pollux. — « ФаХа*^ о-троу^иХа s U A * S"d. c û u . u . E - p a . " " " sychius. —. Les Grecs désignaient aussi par le mot Фала-f;, une année navale composée de trois corps distincts : aile droite,escadre du centre ou corps de bataille, et aile gauche. C'était la phalange navale. — V . Diodore, liv. х ш . 13

e

ФААК12 o u Ф А Л К Н 2 , gr. anc. s. m. (Rad. inconn. Les lexiques disent du <l>â).xi; : « Partie de la quille d'un vaisseau de guerre. «Pollux ne l'entend pas ainsi; il d i t : « T ô T7) <yi£iptz TTCO<7T)OUU.É'VOV , Фалхц oc:p' ou f| ОЕитЕра т р о т а ? , » c'est-à-dire : « Ce qui est attaché avec des clous sur la quille est le Phalcis. C'est pour cela qu'on appelle le Phalcis : la seconde quille. » Ainsi défini, le фсёХхц est évidemment ce que nos charpentiers nomment la Carlingue, et nous ne comprenons pas comment J. Scheffer, p . /|6 De militia navali, peut traduire la phrase grecque p a r c e l l e - c i : « Quod carihatn excipit, Phalcis; i n d e p à v i m e n t u m , seu carina secundn. » Pourquoi Pavimcntum? Et puis, Excipit rend-il bien np057,).ou;x£vov? ( П р о г у л о м , Attache!' avec des clous, Clouer.) A entendre Scheffer, le Phalcis eût été un plancher placé au-dessus de la quille, lorsqu'on effet ce n'est qu'une pièce de charpente.— V. K o v T p a x a p t ' v a . I4

Ф А Л Ь Ш И В А Я М А Ч Т А (Falchivaïa (Faux-mat.) Màt de fortune.

matchta),

rus: s.

Ф А Л Ь Ш К И Л Ь (Falc/dile), rus. s. m. (Transcript. de l'angl. Fa/se kccl.) Eausse-quille. ф А Л Р Е П Ъ (Fatrèpc), rus. s. m. (Transcript. de l'ail. Fallreèp, ou du holl. Valreep.) Tire-veille. ф А Л Ъ [Fale], rus. s. m. (Transcript. de l'ail. Fall, ou du holl. Vnl.) Drisse. — ф а л ъ - б л о к ъ (Falc-blokc), Poulie de drisse. (V. Блокъ.) ФА1ЧАР1, Ф А К 0 2 , gr- yulg. s. m. (Du g r . anc. Фауо;, Brillant; rad. Фаы, Je brille, j e luis.) Fanal, Phare, L a n ­ terne. — L e rus. dit ф а н а р ъ (Fa/iare). — V . AdtjMtTT,p, Фаро;. ф А Р В А Т Е Р ' Ь (Farvatère), rus. s. m. (Transcript. du holl. J'aarivater. [ V . ] ) Chenal, Passe.—V. Проходъ, ф о р вашеръ. Ф А Р Д У Н Ъ [Fanloune), rus. s. n i . (De l'ail. Pardunc, ou du holl. Partlocn, Pen/oe/i. [ V . ] ) Galhauban. — V . Бакшшагь. i . «l>AiPQ2 (Pharos), gr. anc. et gr. litt. mod. s. m. ( P r o ­ prement : Etoffe, Linge. Par extension, nom de la voile, comme chez les Latins Carbasïls, Linicum et Vclum. Les Grecs modernes ont repris le mot Ф я р о ; pour l'appliquer au foc. — V . Флохос. a. Ф А Р 0 2 [Р/iàro-s), g r . anc. et mod.; ф а р о с ъ [Fàinxs), rus. s. m. Phare, F'anal. — V . Маяки, <l>avocp'., <l>âvo,. Ф А 2 Н Л 0 2 , gr. anc. s. m. Espèce de navire que certains auteurscroieut originaire de Phasèic, ville de la Pamphylie,

longtemps fréquentée par les corsaires. L'identité du nom de ce bâtiment avec celui du haricot nous fait penser que la forme du navire et celle du fruit sec de la plante «l>áG-/¡),o; auront pu avoir des rapports tels, que le légume aurait nomme le navire. On sait si peu de chose du Phasèlos, qu'il est bien difficile de dire avec quelque certitude s'il était court ou allongé; il était petit, c'est tout ce que les textes nous apprennent. Un passage d'Appien nous fait supposer qu'il était court, et beaucoup plus rapproché de la forme des vaisseaux ronds que de celle des vaisseaux longs. L'historien raconte qu'Octavie envoya à Antoine : « Aéxa Qcm^koiç TplY|OTiTlXOÎç... sx TE s o p T i o w v VEWV xa'i ptaxpwv...Ces Phase lés, dont la forme participait des vaisseaux longs, et (pie, pour cette raison, on appelait Tpn¡p7]Tixoúc, étaient, pourrionsnous dire, des monstres. Par leur nature et leur construction primitive ils étaient de la famille des navires de charge, et ce qu'ils tenaient de la trière les avait sinon tout à fait transformés, du moins très-modiliés. Comme Phasèles ils étaient ronds, et longs comme triérétiques. Ronds, ils étaient courts, relativement à leur largeur; et c'est ce qui nous porte à croire qu'ils devaient leur nom au grain sec du haricot, dont le profil et la masse ne sont pas sans rapport avec ceux de certaines petites barques à la [noue et à la poupe relevées et recourbées. — V . Tpw|pn)Tixo{. * A T 2 A P Û [Fatsarô], gr. vulg. y. ( P e u t - è t i c d e l'ilal. Faltare, Tromper.) Refuser, en parlant du vent. ( I î A L U I ' T I I I C T j [Fachènnpiss), rus. Fasltion-pieçes\) Cornière, Estain.

s. m. ( D e l'angl.

« M ' . l T T f H — (Fcringhiti-s), g r , litt. mod. s. m. Ce nom du talc, dont les anciens se servaient eu guise de vitres, a été replis par les Grecs modernes pour designer chacun de ces verres épais, de forme lenticulaire ou parallélipipédiqne, qu'on enchâsse dans les ponts, et au travers desquels passe la lumière, pour éclairer les étages dont ces ponts sont les planchers supérieurs. <l>EAOVKA [Félouka), gr. mod. turc-alban. s. Canot, Embarcation, Felouque. — L e rus. dit : (])e.uoi;a (Fe/iouAaj, et (|)n.iiora ( Fi/iougiia). — <I>EÀouxaT'r,i;, s. ni. Canotier, Batelier» — ^ . Bapxï, Asuooç. r

<I»EP1"AAA Fcrgrula),çr. mod. s. f. (Variante de <l>pÉY » î a . [ V . ] ) Frégate; — «I>£pvaoo7:oÙAa (Fcrgadopoula), (IIoúXoç, Petit.) Petite frégate. <l>EPMAPii (Fermàrô), gr. mod. v . a. (Del'itai. Fermant, Arrêter.) Abraqucr. — <l>Ep;j.otpo) - a K - x o v ; Palanquer. — V. Tevrwvw. «DEP2A [Fersa], gr. mod. s. n. (De l'ital. Fcrsc. [ V . ] ) Cueille, Laize, (JJEPTOEHb A E ' l b {Fertoiène lètche), rus. v . n. A l fourcher, S'affourcher.— On verra, à l'art. Ciiiauii- na <jiepnioenti, comment nous avons expliqué le mot (|)cpmoein> ; quant à .'le>ib, nous ne voyons pas le sens précis que peut avoir ce v e r b e ; nous ne le trouvons pas dans les Dictionnaires de J. Heym et de Reiff. J. Heym n'a qu'un mot qui se rapproche de celui dont nous ignorons la valeur, 197


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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et qui nous est donné par Alex. Clnçbkoff, c'est Л е ч у (Letrhou); il signifie : Voler, et aussi : Se presser, S'écouler, Se passer. Quant aux mots du Dict. de Reiff qui ont, Л е ч , non pas pour radical, mais pour première syllabe, ils se rapportent tous au médecin, à la chirurgie, au remède, au traitement. Nous trouvons Л е ч ь , dans un des tableaux de conjugaisons que Reiff a placés, p. x i . i v , lig. ao de sou Abrégé de la gramm. ras., sans donner leur signification. Nous regrettons que ce verbe ait été oublié dans le diction­ naire, quand il figure dans la grammaire. — ф е р т о е н ь manque à Reiff et à J. I l e y m . — V. С т а т ь на фертоснъ. Ф Е Т П 2 (Fefgâ, selon la prononciation des Grecs m o ­ dernes), v. a. (Propr. : Fuir.) Baisser, en parlant de la mer. Ф 0 Е 1 Р , gr. anc. s. n. La hampe du gouvernail, selon ,1. Scheffer, qui dit, p. i/,5 De milit. nav.: « <l>0sip, pertica est gobernaculi. » Un vieux glossaire veut que le <I>Qsîp ait été le Milieu du gouvernail; à ce compte, ce serait le p r o longement de la hampe clans le milieu de la pale, le bois de la flèche entre les pennes.— V . ITrepuYiov. Ф1АМОАА (Fiàmola), gr. vulg. s. if,(De l'ital. Fiammella, ditninut. de Fiamma. [ V . ] ) Flamme. — V. 'E-KTSIIOV, Taivï*, ФЛсгетра. Ф 1 Л А Л 0 Т Р 1 (Filadouri), larc.) Ride de hauban.

général doit commander toute la flotte, et particulièrement le corps de bataille. Les trois divisjons particulières de son escadre : La première division est sous le commandement de son corps de bataille. La seconde est sous celui du v i c e amiral du pavillon blanc, comme son avant-garde. La troisième, sous celui du contre-amiral du pavillon blanc, comme son arrière-garde. S'il n'y a point d'Amiral général, l'amiral du pavillon blanc doit en remplir la place. — L'amiral du pavillon bleu doit commander l'avant-garde, qui est partagée aussi en trois divisions particulières, et il doit avoir le vice-amiral et le contre-amiral du pavillon bleu dans les mêmes postes que nous avons dit ci-dessus. — L'amiral du pavillon rouge doit commander l'arrièrc-garde, qui contient autant de divisions que les précédentes. Il y a aussi un vice-amiral et un contre-amiral du pavillon ronge. » ( V . ф д о т ъ . ) — флагь-капишаиь (F/a/.c-knpitane), Capitaine de pavillon. — ф л а г ъ поднпшъ (Flake potniate), v. a. (Пму [ / / « « « ] , P r e n d r e , précédé du p r é ­ fixe Подъ, qui marque le rapprochement.) Hisser le pa­ villon, Arborer son pavillon.— ф л а г ь подними! (Flake polnimi!) Hisse le pavillon! — ф л а г ъ - ф а л ъ . (Fla/.e-falc.) (Transcript. du holl. Vlag-val, ou de l'ail. Flagge-fall.\ Drisse de pavillon.

g r . mot!, s. m. (De l'ital. /^i-

Ф А А 2 ! К О Т М (Flaskouni), gr. mod. s. m. (Du vénit. Frasеопе. [ V . ] ) Rredindin ou Palan d'étai.

Ф 1 А А У Г Р А [Fclandrd], gr. mod. s. f. (Il est bien entendu que ce mot de la langue des matelots grecs n'a rien de com­ mun avec le Фйа>оро<; et la $i).avopta des Grecs anciens; il n'est pas sans rapport avec les Filandre italiennes et le Fi­ landreux français. Le lat. Filum est radical de ce terme par lequel les marins de l'Archipel désignent la :) Flamme. —

ф Л Е М Т Ъ (Fléicte), rus. s. m. (Transcription de l'angl. Flight, venant du holl. Finit.) Flûte.

V . ' E - i T c i w v , M-a'JOspoA-r,, Taiyux.

Ф А Е 2 2 1 (Flésn), gr. vulg. s. m. (Probablement de l'ital. Frércia, ou île notre fr. Flèche.) Ce mot nomme tout à la fois : le Mât et la Voile de tapecul, et la voile de flèche en cul de la Tpr/av-îvr, ( V . ) et du Koxs'pov. ( V . ) Ф А 0 К 0 2 (Floko-s), gr. vulg. s. m. (De l'ital. Fiocco.) [ V . ] Foc, Grand foc. — V . Фаро;.

Ф 1 А А Р Ц Filarô), gr. mod. v . (Rad. inconn. Peut-être de Ф й о ; , Qui aime, et d''\r,p, Vent.) Barbeïer. — Филры a aussi le sens de Filer le chanvre; dans ce cas, il vient de l'ital. Fi/are.

0 Л б Р Т И М Б Ё Р С Ъ { F l o r t i m m i e r s s e ) , rus. s. m. (Trans­ cription du plur. de l'angl. Floor-timber.) Varangue.

ф Л А Г Ш Т О К Ъ (FlaAc/itoke), rus. s. m. (Transcript. du holl. Vlag stnk.) Bâton ou Mât de pavillon.

Ф А О Т Т А , gr. mod. s. f. (Transcript. de l'ital. Flotte. — V . 'ATOITTOÀO;, 'Apu.ioa, NauTuco'v, 2£TOXOÇ.

ф Л А Г М А Н С Ю Й К О Р А б Л Ь (Flagmannskie korable), rus. s. m. Vaisseau qui porte un officier général , Vaisseau amiral, Vaisseau pavillon, ou seulement : Pavillon. (V. АдмйралЪ.)— флагманъ (Flagmann); rus. s. m. (Du holl. Mann, H o m m e ; et de Vlag, Pavillon; ail. Flag-mann; angl. Flag-man.) (Proprement : Homme pavillon , Homme qu'un pavillon fait remarquer, qui a le droit d'arborer un pavillon à la tète de l'un des mats de son vaisseau.) Officielgénéral, Chef d'une escadre V . Командоръ, Начальник!) надЪ ескадрою.

1. ф Л О Т Ъ (Flote), rus. s. m. (Transcription de l'ail. Flotte [ V . ] , du holl. Vloot ( V . ] , ou du fr. Flotte.) Armée navale, Flotte. — •< On entend sous le nom de Flotte une grande quantité de vaisseaux, soit de guerre, soit marchands, qui vont ou qui restent ensemble. Une flotte de vaisseaux de guerre, en cas que leur nombre soit grand, se divise en trois escadres principales : la première est le corps de bataille, la seconde l'avant-garde, et la troisième l'arrièregarde. Ces escadres se subdivisent encore chacune en trois divisions particulières, comme il suit ci-dessous : Le corps de bataille du pavillon blanc , l'avant-garde du pavillon blanc, l'arrière garde du pavillon blanc. L e corps de bataille du pavillon bleu, l'avant-garde du pavillon bleu, l'arrière-garile du pavillon bleu. L e corps de bataille du pavillon rouge, l'avant-garde du pavillon rouge, l'arrière-garde du pavillon rouge. » Pierre I , Règlement de marine, SaintPétersbourg, 1.3 janvier 1720, Manusc. in-fol. de la Bibl. de la Mar. à Paris, n° 163, p . 24. — ф л о т п к ъ (F/otik), Petite flotte, Escadre.— флопш.лля (Flotiliia), F l o t t i l l e . — V. ф л а г ь .

ф Л А Г Ь (Flake), rus. s. in. (De l'angl. Flag, de l'ail. Flagge ou du holl. Vlag.) Pavillon; Flamme, selon M . le comte A l . de Stackelberg, qui, dans la transcription du mot ф л а г ъ , écrit : Flague', pour bien faire comprendre que m sonnent gue et non pas que. Nous nous sommes cependant conformé à la règle posée par Reiff, p. j 3 de sa Grain, rus. ( i n - 8 ° , 1821) : « 11 faut observer que la consonne douce r, lorsqu'elle est suivie d'une consonne dure, ou de la muette dure ъ, se prononce comme la dure к qui lui correspond; exemple : Д р у Г Ь , Drouke.) — L e Règlement de la marine russe, rédigé par Pierre I , en 1720, dit, i '' partie, i b ' e c t i o n (p. 25 de la traduction franc, manusc. qui appartient à la Bibliotli. de la M a c , où elle est cotée n° 163) : « Comme nous avons trois pavillons, les commandants doivent suivre l'ordre prescrit ci-dessous. L'Amirale r

r

re

Flotta.)

e r

2. ф Л О Т Ъ (Flote), rus. s. m. (Transcription de l'angl. Float. [ V . ] ) Drôme. ф Л Ю Г Е Р Ъ (Fliouguère), rus. s. m. ; ф Л Ю Г А Р К А , s. f. (Du holl. Vleugel.) Flouette, Girouette. ( V . ВЬтренпца.) — ф л ю г е р о к ь т ъ перьевъ (F/ioug/ierok iss périéve), s. m.


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. Petite girouette de plume. [Перо (Perd), Plume.]) Penon. Ф 0 Г 0 2 (Fogo-s), gr. mod. s. m. (Du vénit. Fogo. Vergue barrée, Vergue sèche.

[\.])

Ф О А Р А (Fodra), gr. vulg. s. f. ( D e l ' i t a l . Foderà, Dou­ blure.) Vaigre. — Фо'8ре; [Forfrès), plur. Yaigrago. Ф 0 1 М К 1 2 , gr. mod. s. f. Enseigne de couleur écarlate o u pourpre tpie les navires de l'antiquité portaient à la poupe, et quelquefois à la proue. Diodore parlant, l i v . x i n , de Conon, général de la flotte athénienne, dit : <• I L n à - b tt,ç toia; vEcoi; фопшоа. » L'empereur Léon, dans ses Tactiques, s'exprime ainsi relativement au «l>oivtxt'<; : « Les anciens eu­ rent une enseigne, nommée Ф о т х ( 8 а : c'était un drapeau rouge ou couleur de pourpre, attaché au bout d'une grande lance. » — V . Cancan, a. Pavillon. Ф О К А Г Л ' Л Г Ш Ъ (Дока bouline), rus. s. m. (Du holl. Fok, Boelrn.) Bouline de misaine. — ф о н а - г а л с ъ (Fokahàlls), Amure de misaine. (V. 1'алсъ.) — ф о к а гарделъ (Foin gardel), Drisse de misaine. ( V . Гардель.) — ф о н а ­ рей (Foka-réï), (Du holl. Foi et Reeï) Vergue de misaine.— фока-гпопенанпть (Fokà-iôpenanté), ( V . Toppcnant.) Ba(Du lancine de misaine. — фока-шкопть (Foka-chkote), holl.) Ecoute de la misaine. (V. Ш к о ш ъ . ) — ф о к а ^ ш т а г ь (Fokd-chtake), (De l'ail. Fockstàg. [X.]) Etai de misaine. — ф о к а фалъ [Foka fait), (Du holl. Foek val.) Drisse de la vergue de misaine. ф О К Ъ (Foke), rus. s. m. (Du holl. Fok.) Misaine (voile de). — фокъ-иашпь (Fokc-vannte), Hauban de misaine. (V. Вантъ.) — фокъ-брамь-стенга (Foke-brame-stenngaï. (Du holl. Fok-brqme-steng.) Petit mât de perroquet. — фокъ-Срасъ (Foke-brasse), (Transcript. de l'ail. Foci-brass^ ou du holl. Fok-bras.) Bras de misaine. — ф о к ъ - з е й л ъ (Foke-zéïle), Voile de misaine. ( V . З а и л ь . ) — фокъ-мачша Foke matchta), Mat de misaine. ( V . М а ч т а . ) — ф о к ь русгенъ (Foke-rouslène), Porte-haubans de misaine. ( V . P v c . \ C H b . ) — ф о к ъ ou форъ-сшаксель (Foke ou Forestakscl), Petit F o c , Trinquette, Tourraentin. — ф о к ъ сшенга (Foke-stennga), (Du holl. Fok-stcng.) Petit nuit de hune. ф О Н А Р Ъ (Fonarc), rus. s. m. (Du gr. inod. фау£(н.) Fanal, Lanterne. ( V . фанаръ.) — ф о н а р ь на siapct [Fo­ nare па marsé). Fanal de hune. ф О Р Д Е В И Н Д Ь (Fordevindc), rus. s. m. adv. (Trans­ cription du holl. Voor de wind [ V . ] , et n o n , comme le suppose Reilf, de l'angl. Vor the u>ind. l'or n'est pas an glais. et Fore the wind n'est point usité parmi les marins d'Angleterre.! Vent arrière. — M . le comte Aug. de Sla kélberg écrit : фордевшпъ (Fordcvintc). ф О Р Д у Н Ъ [Fordoune), rus. s. m. (Corruption du ho Pardom. [ V . ] ) Galhauban. — V . Пард\нъ, фардуиъ. Ф О Р б М Е Ю Н (Forsmio-,,),^. litt. s. п. (ОеФорто;. [ V . ] ) Batelet. (AE;IXÔV vaÀ/,0£Â/.7,vixo'v, par M . Rangavi, etc.; Allie nés, iS/,2.) — V . Bapxo-oïÀa, Шрааа. ф О Р К А С Т Е Л Ъ (Forkastel), rus. s. m. (Transcript. de l'angl. Fore-castic, ou du holl. Foor-kastcclЛ Gaillard d'a­ vant, Château d'avant. Ф 0 Р 0 2 (Phoro-s), gr. mod. s. m. (Du g r . anc. Ф1рш, j e Porte.) Amure de la voile latine, ainsi nommée, sans doute, parce qu'elle porte à droite et à gauche l'extrémité infé­ rieure et antérieure de l'antenne. Ф 0 Р Т А Р П Е 0 2 N A Y 2 , gr. anc. s. n. (De Фо'рто;, Charge et d"Avto, j e Mène, j e Voiture.) Navire de charge, Bâtiment

de charge. — V . 'ATTO'STOAOV, Fou.apixov xapa6i, i/rp'/TrooTov. ( p O P B A T E l ' I î (Foivatèrc), rus. s. m . (Probablement de l'angl. Fair, Favorable; et de ll'atrr, Eau.) Passe, Chenal. — L'angl. dit : Fair-vAry. (Y.) — V.

Y.iKoii npoxo.vb.

v

l>0l rHl'lK()2,

g r . anc. adj. (De <l>op-ro;. [ V . ] ) P r o p r e à transporter des fardeaux. — « <l>opT7,yixbv TTXOÎOV. » Bâtiment de transport, Navire décharge. (Xcnophon ; Diodore, parlant de la fuite d'Alcibiade.)—4r0avtrfi(, S. n i . Navire décharge, Bâtiment de transport, ou simplement : Transport. — « A u TO; OE avTjyero votuc'i ulv a a x o a î ; ÉxaTov CUKXH, <l>opTiyoï; ci o-ÏTOv x a i p£Àr,... » Plutarque, Vie de Pompée. — « ' E v ï U T n r , YOÎVTO Kat vaû; a a x p i ; , 'l>opTr,frô; —o)./.â;. » Diodore, liv. x v i . <I>opTi'w, v. a. Charger un navire, Mettre des marchandises sur un navire, Embarquer des objets quelconques sur un bâtiment. ( \ . 4'bprwvu, Bapxaof{<u.) — «IIOSTIOV, gr. anc. et mod. s. n. Charge, Cargaison. ( V . Kapîxov, «l'opTwiia.) «l>opTiç, gr. anc. s. (De <l>op-:o;. [ V . ] ) Navire de charge, Bâtiment d e transport. A p p i e n , Guerre punit/. D i o d o r e , liv. n (V. (lioprvi-o;.) — <l>opTo;, s. m. Charge, Cargaison. — <l>dpT0u [Avr,uo)V, (MvrîyL(.)v, Qui se souvient, Qui lient mémoire e t registre.) L'écrivain du navire, qui tenait u n registre sur lequel il inscrivait tout ce qui était de la cargaison , t o u t c e qu'on avait embarqué. ( H o m è r e , Odyssée, 0 . ) —Qôprùua, gr. litt. mod. s. n. Cargaison, Charge; ( V . Kapixov, QopTtoy.) — OopTtovd), gr. mod. v . Charger, Embarquer: «l'OPTOYNA (Fortouna), gr. mod. s. f. (De l'ital. Fortuna. [ V . ] ) Bourrasque, Tempête, Tourmente. — V . Tpixûtua. ( | ) O P ( p y T h (Forfoute), rus. s. m. (Transcription de l'angl. Fore-foot, ou du holl. Foor-voct.) Brion , Ringeot. — Y . Dai;cb. C p O P l I I T E B E H ' B (Forchtérénr), rus. s. m. (Transcript. du holl. l'oor-steeen ( V . Ètrave). — V . Cuion., Lllineneiii.. ( p O P ' b - B O M ' b - B P A M C E . / l ' b (Fore-bome-bramsel), rus. s. ni. (Transcript. du holl. Poor-boom-bramzeil'.) Voile de petit cacatois. — (])opi>-()OMi>-(ïpa>n.-|>eii. Vergue du petit cacatois. (V. Pcii.) — (popb-fiosrb- fipajni-cmema , Mât «le petit cacatois. —(J)opl.-()pasice.\1> (For-bramse/), (Tr.iliscr. du holl. Foor-bramzeil.) Petit perroquet. — (J)opl>-fipa»iXpeii , Vergue du petit perroquet. — (jDopb-fipaMi.-cmcHra, Petit niât de perroquet — (J)opii K a c m c i b (l'ore-kastcl), (Transcript. de l'angl. Fore-castlc. [V.]) Gaillard d'avant. (V. Baux.) — ( p o p i i - M a p c a - p e i i (Fore-marsu-réi), Vergue du petit hunier. — (|)opli-Mapca-moiiciiai;iu'l>, [Du holl. l'ooimars-toppenant.) Balancine du petit hunier. - C|)opt.-Mapca i|>a.vi» (Fore marsa/aie), (Holl. Foor-mars-vai.) Drisse du petit hunier. — (])opii-Mapca-iiiKonTi> [Fore-marsa—chkolte), Ecoule du petit hunier. (V. LUiconili.) — (j)opi>-Mapcc.u> (Fore-martel), Petit hunier. — ( | ) o p i > - M a p c o H b i i i (Foremarsovic) (Proprem.: De la hune de misaine; sous-ent. Matelot), Gabier de misaine. — (])o|ni-5ia|)C"D Fore-mars), Hune de misaine. — (|)opi>-ruieiira (Foie-sténnga), Petit mât de hune. (V. C n i e i i r a . ) — ( [ ) o p i > cinenni-cinaKecjii. (Fore stennghi staksel), Contre-foc. — ([)opi> l'iiieiirn-umian. (Fore-Stennghi-shtâke) , s. ni. Etai du petit mât de hune. — ([)o|/l,-VH,iepT>-.uice.u- (Fnre-oiindèrc lisse/). (Transcript. du holl. Voor-onder lijzeil.) Bonnette de misaine. <1>0YNT.\I'Q (FoundarS), gr. m o d . v . a. (De l'ital. Faa<l>ouvTaoa, s. Bitture. — V . "Ayxupav / " - à > Ayxupoêo/.Éb), 'OpaÉw.

dare. [ V . ] ) Ancrer, Jeter l'ancre, Mouiller. — v

<l>OYPKAA\ (Fourrada), g i . vulg. s. f. (De l'ital. Força, Fourche.) Nom donné à un chandelier de fer, à l'aide duquel on étend, comme un pavois, une toile goudronnée \,

197.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1572

MousauSç), au-dessus du plat-bord de la TpE/avTtV/) ' V . ) , à qui elle sert de rempart contre l'envahissement de la mer. 11 y a de chaque côte du navire une <I>oupxâoa à l'avant, et une autre à l'arrière. «MJYSKA (Fouska), gr. mod. s. f. (Du gr. anc. «Kcrocw, Enfler.) (Proprem.: Vessie.) Joue du navire. — V . Ilapstet. <I>TIANQ (Phtiano), gr. mod. v. a. (De «Imâci;, Ouvrage, Travail.) Construire. (V. K a T O t c x E u a Ç w , Naiiipgyscrt.) — « I ' T i a o aov, s. n. Construction. <I>TIAPI (Phtiari) ou <I>TYAPI (Plityari), gr. mod. s. (Proprem.: Pelle.) liras et Patte de l'ancre, comparés ;\ une pelle par les Albanais. — V . Tavr/i. (f)VTOKCL> (Foutokss), rus. s. m. (Transcript. de l'angl. Fnttncks, plur. deFuttock [ V . ] ou Font-honc/;.) Allonge, G e nou. < I » P A K A P I E 2 (P/iraknriè-s) , gr. mod. s. (Peut-être du gr. anc. <I>paccw, Je ferme, Je serre, qui a fait le gr. vulg. «l'pccîio, J'enclos.) Bâtard de racage, Racage de c o r d e , Pomme de racage. — V . Xspoîi/oç.

< I > P A X T b (Frahte, kh sonnant comme h fortement aspiré) , rus. s. m. (Transcript. de l'ail. Frticlit.) Affrètement. Fret, Naulage, Nolis. — V . Haenu>, Ilpoxamh. <I>PErAAA [Frcgadd), gr. vulg. s. f. (De l'ital. Fregatà. [ V . ] ) Frégate. ( V . <\Ho-(àoa.) — L e rus. dit tpperainii ( F r é gate). $ P 0 N T I 2 T H 2 iFrondisti-s), gr. mod. s. m. (Du g r . anc. <I>povTÎÇo), Je soigne, J'ai soin.) Commissaire du navire. <I>YAAKH, gr. anc. et mod. s. f. Garde, Quart. (V. BâpS i c c . ) — <I>uXaxiç vauç, gr. anc. s. m. Vaisseau de garde, Convoyeur, Stationriaire. (Diodore de Sicile, liv. xx.) — <l>uXascco TOD àvsaou, gr. mod. v. (Du gr. anc. <I>uX<xa<jw, Je veille, Je prends garde à . . ) Délier du vent. <I>Y2AQ (Fissaô), gr. anc. et mod. v . n. (De <l>ïï, Souffle, par onomatopée.) Venter. « M Î N A Z Î Ï , gr. mod. v . a. (Du gr. anc. <l>oW,, Cri.) Héler, Appeler. — V . KpâÇto. <I>Q2iiN ou « M I S S S Ï N , gr. anc. s. n. ( D e <I>u<jo«,>, J'enfle, selon Sealiger et Rhodiginus Cœlius.) Voile.

[Lettre Cj) : -o articles.]

X .

(Gr; R u s . V a l . ) .

(m).

X A B O Y T Z I (Kavoutzi), gr. mod. s. m. (Du turc Havouz qui désigne le bassin d'iui jardin.) Bassin, Darce. — M . Dehèque dit XaSoÙTÏcc, mais les marins grecs dont nous tenons notre nomenclature hellénique disent certainement XaëoC-rÇi. X A I P E T I Z l i (Kairètizô), g r . anc. et mod. v. a. (De Xafpw, Je me réjouis.) Saluer. — XaipE-itr^oç, s. m. Salut, Salve. X A A A Î Ï , gr. anc. v . a. Détendre, Amener, Abaisser. — « Tôv ÎGTCIV ' / a X S v , » Amener la voile, et non : « Carguer la v o i l e , « comme le veut le Dict. gr. de M . Alexandre; car alors, comme aujourd'hui, l'on carguait quelquefois les voiles sans les amener.—Laisser tomber. « X a X K v aYX'jpctv, « Laisser tomber une ancre, Mouiller, etc. — V . K a T a ë a î v w , K a T E S â c w , M a i v â p o j , Tcpîsp.ai. c

ffiS'Op»; xotTEcrxEÛaaÊv.» Zonaras, liv. 11, à propos de Duilius.— " Kai x o ' p o t x a ; vj yEipaç aioripàç EuxoXcoxspov I^EppriiTCOv.» Appien, l i v . v. — « "Evioi o i o v i p i ç 7^E'p«Ç ÈiriSaXXovcE;, etc." Diodore de Sicile, liv. xiii. — Pol lux, dans son article consacré aux Mains de fer, dit qu'on se mettait en garde, contre les suites du jet de ces instruments sur un navire, en couvrant ledit navire de cuirs bien tendus, afin que le bec de fer, ne rencontrant aucune anse ou boucle, aucun trou ou r e b o r d , rien enfin où il pût mordre, glissât, et devînt inutile à l'assaillant. — V . Harpago, Manus, 2£Sï)pov. X E I P E M B O A O N , gr. s. n. (De Xsîp, Main ; et d"Eu.6aXXEiv, Pousser.) Bruit que le KEXEÛO-TY); faisait, rhythme qu'il marquait avec les mains pour donner l'impulsion aux rameurs. X E I P 0 U P F 0 2 (Kirourgo-s), gr. anc. et mod. s. m. (De Xsîp; et d'"EpYov, T r a v a i l . ) Chirurgien. — V . 'latpô;.

X E A A N A I O N , gr. mod. s. n. L'origine de ce mot est difficile à déterminer; quelques auteurs sachant que la Chélandie ou Sélandre était un navire rapide, ont supposé que son nom procédait de KÉXY)<;, le Cheval de selle, nom qui fut X A A K E M B O A O Z , gr.adj. (De XaXxoç, Airain ; et d"Ep.- donné au Céloce (V. Celandrid); d'autres, comme le V é n i ooXoç, Éperon.) Éperonné d'airain, en parlant d'un navire. tien Zanetti, rapprochant le mot XEXâvSpot des mots où le X (V, Appien, Mith.; Plutarq., Antoine; Diodore, liv. xiv.) ne se confond pointjavec le K, ont imaginé que le gr. XÉXu;, X A A K E Y Î 2 (Kalkcvô), gr.litt. mod. v. a. (XaXxoç, Cuivre.) la T o r t u e , peut être étymologique dans XEXavSpoc, la Sélandre ayant été un bâtiment ponté, à deux étages, et porDoubler en cuivre. — XaXxoaiç, s. Doublage en cuivre. — tant son second étage comme la Tortue (XéXuç) sa carapace. V. Mitaxipou.a. L'étymologie proposée par Zanetti est meilleure assurément X A A K Q M A , gr. anc. s. n. Éperon d'airain. V. Diodore, que les autres; mais nous la rejetons, parce qu'il nous liv. x.\, Plutarq., Antoine, cités par L . Baïf, p. 7/1 De re narépugne de penser que le nom de la tortue soit pour vali; et Suidas, voce : "EaSoÀo;. quelque chose dans celui d'un bâtiment rapide. Cette antiX A M H A i î N Û (Kamilono), gr. litt. mod. v . a. (De XapvrçXo';, phrase nous semble déraisonnable, autant que nous paraît Qui est à terre.) Baisser. — V. K a T a ë a i ' v M , Aacxapîato. peu fondée la raison qui consiste à voir dans le pont superposé de la Sélandre une écaille de Tortue. A ce compte, XE1P Z I A H P A , gr. s. f. Main de fer, Grappin d'abortous les navires hauts et pontés auraient pu être comparés dage. — '< M ^ x a v à ç âVi TÔiv T p i s t p w v , ôcyxiipâ; TE xat y^ei'paç X A A I N Î Î T H P I A , g r . anc. s. n. pl. lig. (De XaXivôç, Frein, Bride.) Amarres d'un navire , selon le Lexique qui est sous nos yeux.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1573

à la XÉXuc. Il nous semble qu'il y a, entre le navire « mira; Reiff, Х о д ъ se range parmi les mots dont И д [ M ] , expri­ celeritatis » ^V. Salandria) et l'hirondelle, un rapport assez mant l'action d'Aller, est le radical.) E r r e , Sillage. — V . grand pour que les Grecs aient emprunté son nom au X E - С к о р о с т ь . XISO'IV, et en aient fait celui quij de corruption en corruption, Х Р А П К И (Khrapki, kh prononcé comme Л fortement a pu devenir XEXOÍVSIOV , Sélandre. — « ' О итратг^ос 2,áuou p E t à XsXavSícüv Ttau.cpúXtuv a t ' àvà àvopiov pv , xa't aspire), rus. s. m. plur. Metaph.— Elingue à crocs ou à X£).av3itov ouiriaxwv ст' àvà àvopwv pr|'. 'ATrECxáXr^av oi рлта pattes. — Selon Reiff, qui ne donne pas Храпки dans l'acception maritime, ce mot est celui par lequel les gens Toti à<77ta9apiou 'Icoávvou xa} 'AGï)xprixY)ç EV 'A-.spixí¡ ХЕХСИЗКХ Y , du peuple désignent les narines, et il vient de Храп, radical xa\ opop.ov£ç S ' a v à ávopuv ex'. » Constant. P o r p h y r o g é n è t e , liv. i l , chap. 4 4 , Expédition contre la Crète (an 94g)- Les slave des mots russes exprimant l'idée de ronflement. premiers éditeurs de Constantin (1764, Bâte)., t. 11, p. 38.1, Est-ce le ternie populaire dont on a fait, dans nue certaine traduisent ainsi le passage que nous venons de rapporter : classe de la société, le synonyme de Н о з д р и , que les marins « (Porro mittebantur in Cretam) strategus Sami cum Che- ont emprunté à la langue vulgaire? ou bien faut-il voir landiis Pamphylis s e x , quorum ununi quodque viros cen- dans Храпкп une transcription de l'ail. Kragen, Collier, tenos quinquagenos trahebat, et chelandiis usiacis 6, et in ou de Krampc, Crampon? Quand le russe s'empare d'un eoruni unoquoque viris 108. Mittebantur quoque cum mot dont il a besoin, il ne cherche guère à cacher l'emprunt Joanne Protospathario et Asecreta in Africain chelandia 3 qui l'enrichit, et il fait passer, dans son dictionnaire, le et droniones 4, habentes singuli viros ducentenos vicenos.» vocable étranger par une transcription orthographique ou Cette traduction est reproduite, p. 665, t.11 de l'édit. in-8° de euphonique aussi exacte que possible. Ici nous ne voyons Constantin Porphyrogénète, donnée : Bonnaî, jmcccxxix. pas la règle rigoureusement suivie ; il y assez loin de : — Les cent cinquante hommes portés par les Chelandes- Krampc et surtout de : Kragen (Kraguene) à : Khrapki ; pamphyles, et les 108 qui montaient chaque Chélande- et d'ailleurs ce serait par un A" que le mot transcrit comhuissier étaient à la fois rameurs et soldats, comme les mencerait, et non par un X. Pour nous, il n'y a donc pas transcription. Mais peut-il y avoir métaphore? Pourquoi hommes des équipages des Dromons. (V. Apoucov.) non ? Si l'on considère le profil présenté par le bout du X E A E Y 2 M A , gr. s. ( D e XÉXuç, Poitrine.) Côte du nez et les narines vus de dessous, on reconnaît que cette navire, Varangue. Pollux définit assez mal ce membre, ligne présente la figure d'un angle dont les deux côtés se qui est attaché sur la quille, comme la côte de l'animal sur terminent par une flexion intérieure ou crochet, et qu'elle l'épine dorsale, pour contribuer à la formation de la p o i ressemble assez bien ainsi à l'élingue à pattes ou à crocs , trine. — V . Cuneus. lorsque, saisissant une barrique, celle-ci est elle-même saisie XHAH , gr. s. f. (De Xaivto, Je m'ouvre.) Jetées d'un à son milieu par un palan. Est-ce en vertu de la compaport. P o l l u x , liv. 1, chap. 9. Scol. de Thucydide. Diod. de raison dont nous venons de montrer la possibilité, que les Sicile , liv. x i i . — V . Atu.v-jv. marins ont nommé Храпкп l'élingue à pattes ou à crocs? X H N I 2 K 0 — , g r . anc. s. m. (De Xi^v, Oie.) Nous avons Nous n'oserions pas l'affirmer, mais nous le croyons; la d i t , aux art. Anserculus [ V . ] et Cheniscus [ V . ] , ce que témérité connue des gens de mer dans la composition de c'était que la petite Oie dont les anciens avaient fait un leurs tropes nous a habitué à de bien autres hardiesses ! — V. Шкенкель-гакп. ornement pour leurs navires. X 1 T Í 1 N 0 2 (Hitónos), g r . litt. mod. s. m. (Du g r . anc. X P Y X O n P V M N O I , gr. anc. adj. (De Прьул* [ V . ] ; et de XiTtóv, Tunique.) Braic du mât, du gouvernail.— V . Mou- Xpucoç, Or.) Qui a la poupe dorée. Selon Plutarque, le naсара;. vire que montait Cléopâtre avait ce luxe d'une poupe toute Х О Д И Т Ь (Klioditc, prononcé Hodite, h fortement aspi- | brillante de dorures. Au Moyen Age et depuis, les galères ré), rus. v . a. (Aller, marcher.) Courir, en parlant d'un capitanes, et celles qui appartenaient à de riches seigneurs, cordage qui passe dans une poulie. — Х о д и т ь по морю étaient chargées, non-seulement à la poupe, mais à la proue, [Hodite po moriou), Aller sur mer, Naviguer. — V . П л а в а т ь , d'ornements rehaussés d'or. — V . Peinture, Sculpture. Плыть.) Х О Д Ъ (Hotc),

X A P I 2 M 0 2 (Korismo-s), rus. s. m. (Marche du navire. Selon \ Sépare.) Cloison. (Lettre X :

gr. mod. s. m. (De XwptÇu, j e

11 articles.)

w . W A A 1 A I (Psalidi), gr. mod. s. f. (Du gr. anc. Wuklt, C i seaux.) Demi-clef.

bois; sur ce ty'euooTccrtiov se postaient des combattants, qui dominaient ainsi les ponts des navires que l'on attaquait. On voit que le M-'EUGO-OTIOV du i x siècle, monté au-dessus du siphon, avait une assez grande analogie avec les rambates des galères. ( V . Rambate.) L'empereur L é o n , chap. 19 des Tactiques, mentionne en ces termes les faux-planchers dont nous parlons : « Kocl avioOev 2E TOU TOIOÛXOU c d f u v o ç e

W E Y A O n A T I O N , gr.du Moyen Age, s. n. ( D e n â x o ç , Chemin, et, par extension, Plancher, Théâtre, Echafaud ; et de ty'EûSoç, Faux.) Faux-plancher. A l'avant des dromons du i x siècle, et au-dessus du siphon, qui lançait le feu grégeois (V. iiiçoiv), on établissait un faux-plancher, espèce de gaillard ou château d'avant bastingué, garni d'un rempart de e

^FcuSoTTOCTIOV àlïO <jav{S(OV, XOÙ CCUXO TCEptOEXEl -/«7UÉV0V <7iv, etc. »

[Lettre 4-' : 2 articles.]

<7«vi-


1574

GLOSSAIRE N A U T I Q U E ,

о. i > K E \ N 0 2 , g r . anc. et mod. s. m. Océan. — « 'ATXCCVTI; ÛOCX a T T « , ô 'iizsavd;. » Suidas. L'Atlantique n'avait pris ce nom d'Océan que parce qu'il était réputé innavigable, aussi bien que l'Océan. (J. Scheffer, de MU. nuv., p. / , . ) S20II, gr. interj. H o p ! — C r i que poussait le capitaine, lorsqu'il voulait suspendre l'action des rameurs ou l'arrêter tout à fait; comme on le voit par les Grenouilles, act. i , scène 4. Dans la même comédie, Caron s'éloignant du rivage et commençant sa navigation, crie : 'ÎÎO'TC, OTC, 'ilon,

OTC. On peut tirer de ce rapprochement la conclusion p r o bable que l'interjection 'Ï2OTC était un signal , un Ivîdiriuov ( V . ) , soit qu'il fallût arrêter les rameurs, soit qu'il fallût, au contraire, les mettre en mouvement. ' i i P O A O n i (Ôrologhi),gr, vulg. s. (De de Ao'voç, Parole.) Horloge.

"ïipa,

Heure; et

' i i P O M E T P O N (Oromètro-n), gr. litt. mod. (Du g r . anc. Mesure; et d' £ ï p o ç , temps.) Ampoulette, Sablier.— V . TIuio'piov, M s T Ç a p ô X r , . Mstûov,

c

[Lettre Q : 4 articles.]

(RUS.).

4

(TCHE).

Ч А Й К А (TchaieAa), rus. s. f. Nom d'une petite barque en usage sur le Danube. Ce nom est aussi celui de la mouette; peut-être l'oiseau rapide a nommé la nacelle. Ч А Л Е Н 1 Е (Tchdlénié), rus. s. n . Action d'amarrer.— Чалишь , v. a. Amarrer un navire. — Ч а л ъ (Tcl;alé), s. m. Amarre, C o r d a g e pour amarrer un navire. Ч А Н Н Е Л Ь (Tchnnnel), rus. s. (De l'angl. Channel.) l'orte-liaubans. (V. Русленъ.)—Чаннель-вельсъ (Tchrtnnelvelxs), Préceinte. (Вельсъ, de l'angl. JValcs, plur. de If'ale.) Préceinte supérieure, seconde ou troisième préecinte. Ч Е Е Л Н Ъ ET Ч Е Л Н О К Ъ (Tchelnn et son diminutif TchclnoAe), rus. s. m. (Reiff, qui donne ces mots après J. Heym, ne hasarde aucune supposition sur leur étymologie. Peutêtre faut-il voir dans Ч е л н ь и п е corruption de l'ail. Schalc, signifiant : Coquille, Coque, Coupe, Tasse, E c u e l l e , etc., ou de l'angl. Shell, Écaille, Coquille, etc.). Chaloupe, Canot, Nacelle.—V. Богаъ, Б о т н к ъ , Л о д к а , Ш л ю п к а . Ч Е Р П А К Ъ (Tcherpa/.), rus. s. m. (De Черп [Tcherp], rad. slave des mots qui expriment l'idée de Puiser.) M . le comte A l e x , de Stackelberg, d'accord en cela avec J. Heym, donne à ce mot le sens de Drague; Reiff dit que c'est Г Е cope qui a le nom de Tcherpak, en russe. Quanta Chichkoff, il ne donne point Черпакъ, et il désigne la drague par ces mots : « Родъ сака (Rodd .ça/a), Espèce de filet. »

Ч Е Р Т Ё Ж ' Ь С у Д Н А ou К О Р А Б Л Я (Tchertieche soudna ou Aorablia), eus. s. m . (De Ч е р т [Te/ierle^ [du pers. Tchèrtè Traits du visage, T e i n t ] , radie, slave des mots russes exprimant l'idée de : Ligne, linéament, raie, dessin, écriture, etc.) Plan d'un navire Ч е р т и т ь но дну (Tchcrlite no d/wu), v. a. (Faire des raies, Tracer des sillons dans le fond.) Labourer. — V. Дрейфовать сь якоря. Ч Е Т Ы Р Е Х Ъ - Ш 1 Ш В Н Ы Й Б Л О К Ъ (Tchetirèh-ehAivme Ыоке), rus. s. m. ( Ч е т ы р е к ъ , Quatre [sanscr. Tchntour, selon Reiff].) Poulie à quatre réas , Poulie en quatre. — V. ЦГкивъ. Ч Л Е Н Ъ (Tchlène), rus. s. m. (Keiff rapproche ce mot slavon de l'ar. Djidl, qui a la même signification. L'illyr. a Cslan [Tchlane] ou Schljan [Cbkliane], avec le sens de Nœud, Articulation, M e m b r e ; dans le même sens le pol. a Czlonrk [Tchlonek].) Membre. — Ч л е н ы , plur. Les M e m ­ bres du navire, la Membrure.—V. К п л т п м б с р с ъ . Ч У Г У Н Н О Й Б А Л А С Т Ъ (Tchougounnoïc balaste), rus. s. m. (De Чугунъ \_Tchougoune], Fer fondu.) Lest de fer, Saumon de fer pour le lest.—V. Баласпгь, Крица. Ч у Л А Н Ъ (Tchoulane), rus. s. m. (Etymol. inconnue.) Chambre aux provisions, Soute.—V. Камера. Ч у Р Б А Н Ъ (Tchourbane), rus. s. m.(Ëtyin. inconn.) ( P r o ­ prement : Tronc, Billot.) Arcasse.

(Lettre 4> n articles.)

Ц

(RUS.). (TSE.)

Ц Е В Ь Е (Tsévé), rus. s. m. (?De l'ail. Stab, Barre.) Verge j Ц ' Ь П Ь (Tsièpe), rus. s. f. Chaîne.—Цыгь y р у de l'ancre.—Manque à R e i f f . — V . Веретено y якоря. | ou roulia), Chaîne du gouvernail.—V. Сорлпнь. (Lettre I I : 2 articles.)

Л я а

(Tsièpe


GLOSSAIRE

NAUTIQUE.

1575

III 1 (Rus)• (СНЕ.)

Ш А Б Ш Ъ ! (Chabache!) rus. s. m. et ipterj. (Selon Reiff, de l'hébr. Chabut, Repos.) Cessation du travail. Tiens b o n ! Lève rames! — Boutakoff traduit ce mot par : Désarme les avirons! Rentre les avirons!—V. у б е р и весла. Ш А 1 К Т ) (Chaïke), val. s. Bateau, Nacelle, Barque, Chaloupe; Saïque. — Ce mot est le même que l'illyr. : Scajka. ( V . ) — V . Враищъ, Л 8 т г е , Qaiq. Ш А Л Ь ' П Ъ (Chaloupe), val. s. (Du f r . : ) Chaloupe. — J. A . Vaillant ne donne point ce mot, qu'on trouve dans le Vocab. de Povenar.— V . Fimie, Коръбо1арь, ЛЬЧге, Qaiq, IUaïK. Ш А Н Ц Ъ - К Л Е ' Г К А (Channtss-klétka), rus. s. m. (De l'ail. Schanzkleid. [V.]) Bastingage, Pavesade.—V. Клешня, ОбвЬсы. Ш А у Б Е Н А Х Т Ъ (Chaoubena-hte), rus. v . s. m. (Ce mot que nous trouvons dans Alex. Chichkoff, p. 38, partie rus.angl.-fr. de sou Dict. de marine, et qui nous est donne par cet auteur comme un synonyme de КоншрЪ-Адмпралъ, ne se lit ni dans la partie angl.-rus. au mot Rcar-Jdmiral [ p . 2 ] , ni dans la part, fr.-rus. [p. 49], au mot: Contre-Ami­ ral. On ne le voit non plus ni dans J. Heym, ni datis Bouta­ koff (18З7). 11 est composé, non pas de radicaux slaves, mais de transcriptions infidèles des mots holl. Schout-bynagt.) Contre-amiral. — Reiff dit : Ш о у т б е н а х п г ь . ( V . ) ШАХМАТНОЕ ПОЛОЖЕШЕ (Cha-hmatnoic-polojénié), rus. s. n. (Disposition en échiquier. Ш а х м а т н о е , de U I a x t , R o i des échecs, et par extension : Jeu d'échecs. Reiff rapporte ce mot au persan Schah, R o i , d'accord en cela avec Bochard, Géographie sacrée, liv. ir, chap. 20. Положеше vient de Л о ж и т ь [Lojite], Mettre, Placer.) Echiquier. Ш В А Б Р А (Cht'âbra), rus. s. f. (De l'ail. Schwabber ou du holl. Swabbervt non Sczwaber, comme l'a écrit fautivement l'imprimeur du.Diçt. rus.-français de Reiff.) Faubert, V a ­ drouille. • Ш В А Р Т Ъ Я К О Р Ь (Chvartc-iakor), rus. s. m. (Du holl. Zwaar, Pesant, L o u r d . ) Ancre maîtresse.—Manque à Reiff. (V. Запасши я к о р ъ . ) — Ш в а р ш о в ъ (Chvariove), s. m. Reiff suppose que ce terme est une transcript. du holl. Sortow; c'est une erreur : Sortow n'est pas hollandais; Sor n'est ni un radical, ni une abréviation d'un mot néerlandais. Chvartove n'est autre chose que la transcript. du holl. Zwqtirtr,uw, Corde pesante.) Amarre. — ГПваршовишь (Clwartoèite), v . Amarrer. — V. Отварловпшь. Ш Е С Т Ь (Chéste), rus. s. n. Gaffe. ( V . Багоръ, Крюкъ.) — Ш е с ш о в о и , s. m. Brigadier de canot. Ш К А Л О (Chkalo), rus. s. (Ce mot, qui ne se trouve ni dans le Dict. fr.-ritss.-all. de J. Heym au mot : Jumelle, ni dans son Dict. rus.-fr.-ail., a, selon Reiff, pour etvmologie le holl. Kaak, signifiant Joue. La transformation de Kaak en Chkalo est inadmissible. Il est tout naturel de voir dans Chkalo une transcription de l'ail. Schaalc ou du dan. Skaal. [ V . ] ) Jumelle.—V. Ванга, фиигь, Щ о к а . Ш К А Н Ц Ы (Chkanntsi),

rus. s. m. (De l'ail. Schanse

ou

immédiatement du holl. Schans.) Arrière, Gaillard d'arrière, Hanche. — V. Квартеръ-декъ. Ш К А Т О PI IHA (CMatqrina), rus. s. f. (Probablement du holl. Schent ou Schoot, Tablier.) Ce mot, qui ligure à la table alphabétique du Dict. de Reiff, p. 274, 2 col., lig. З7, avec renvoi à la p. 108З du Dictionn., manque à cette page. Il manque aussi au Dictionn. rus.-fr.-all. de J. Hevm. Chichkoff lui donne la signification de Bordure, aux p. 27 de son Dict. fr.-russe, et 28 de son Dict. angl.-rus., art. Foot; et la signification de Ralingue, p. du Dict. fr.-rus., art. Ralingue de fond. La Bordure ne doit cependant pas être confondue avec la Ralingue, et ce ne peut être que par abus que le même terme russe a désigné deux choses si différentes; mais quand l'usage a prononcé, il n'y a rien à dire. Nous devons d'ailleurs en croire Chichkoff, qui était capitaine de vaisseau quand il écrivit son Dictionnaire. Nous dirons, toutefois, que, dans la nomenclature qu'il a bien voulu faire pour nous, M. le comte Alex, de Stackelberg donne à Chkatorina (ШкаторшН la signification de Ralin­ gue, et non celle de Bordure. e

Ш К А ф У Т Ь (Chkafoute., s. m. Passe-avant, Plat-bord, (larde-fou.*— Reiff fait venir ce mot du russe Шкапъ (Chkape), A r m o i r e ; évidemment, ce savant lexicographe se laisse abuser par une apparence trompeuse. 11 n'y a rien de commun entre une armoire et le passe-avant (V.) tel qu'il existait au x v n siècle, quand la marine russe emprunta aux marines étrangères et ses constructions et sa nomenclature. Ш к а ф у ш ь est, à n'en pas douter, une transformation de l'angl. Sciiffold (ail. Schaffot), Echafaud,—C'est par ex­ tension seulement que Ш к а ф у ш ъ , qui nomme très-bien le Passe-avant, a pu être appliqué an plat-bord, an gardefou. e

Ш К В А Л Ъ (Chkvale), rus. s. m. 1 De l'angl.Squall . Bour­ rasque, Coup de vent, Grain, Rafale, Risée. — » Ш к в а л ъ прошелт> (Chkvale prochelc), le Grain a crevé. " (Alex. Bou­ takoff.)— V. Буря, Заверть, Л е г ш и г/Ьтсрокъ, Порыпъ n'Jjiupa, Ш т о р м ъ . Щ К Е Н К в Л Ь (Chkennkcl), rus. s. т . (Peut-être de l'ail. Schkinkel. [ V . Schinkelhaken.J ) Pendeur, Pantoire, [tague. — Manque à J. Heym et à Reiff. — Alex. Boutakoff écrit : Ш к е н т е л ь (Chkenntcl), p. 60 et З12. Ш К И В Ъ (Chkwe) ou Ш К П ф Ъ Chifc), rus s. m. (Du holl. Sc/iyf.[X.]) Rouet, Rea. — Шкпвъ-гашь(Chkive-gate). (G<7/if,angl. Porte.) Canal ou Clin de la poulie. Ш К П П Е Р Ъ (Chkipère). rus. s. m. i T r a n s c r i p I . du holl. Schippcr [ail. Schiffer.]) Batelier, Patron, Propriétaire, Maître ou Capitaine de navire marchand, Maître d'équipage. — Л. Барошпнкъ, Лодошнпкъ, Schkipor. Ш К О Т Ь (Chkotc), s. m. (Du holl. Schoot. [X.])Écoute. — Reiff définit l'écoute : « Un cordage à deux branches pour tendre les voiles. » Dans aucun cas, l'écoute n'est un cor­ dage à deux branches; quelquefois c'est une corde simple, quelquefois c'est une corde qui se double en passant sur le réa d'une poulie : jamais ce n'est une corde qui se bifurque,


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1576

angl .-rus., art. Sprit. Cette orthographe nous paraît abusive ; l'introduction de l'n sonnant ne nous semble point justi­ fiée ; elle a cet inconvénient, qu'elle a pu égarer, sur l'étymologie du mot, un homme aussi habile que Reiff.) BaIcstron, Livarde. — Ш п р п н т о в н ы е парусъ (Chprintovnié paroussa.) Voile à balestron.

comme pourrait le faire croire la définition du Dict. russefrançais.—Шкотъ-блокъ (Chkote-bloke), s. m. Poulie d'é­ coute. U I K y H A (Chkouna), rus. s. f. ( D e l'angl. Schooner.) Goé­ lette. Ц Ш у Н Ъ (C/ikoune), rus. s. m. (Du holl. Schoen, Sou­ lier.) Semelle, Savate, Sole d'une ancre. — Alex. Boutakoff n'écrit pas Г О к у т , mais Шкуна (Chkouna). Ш К у Т Ъ (Chkoute), rus. s. Nom d'une barque en usage sur la mer Caspienne et sur la Dvina. (Reiff, Dict. rus.-fr., p. 108З.) — Nous ignorons si ce nom a quelque rapport d'origine avec l'ail. Schute (Choute), signifiant Barque, Ba­ teau. Nous ignorons aussi la forme du Ш к у ш ъ , queChichkoff ne nomme point. Ш Л Ю П К А (Chiioupka), rus.s.f. (Del'angl. A b o / ^ C a n o t , Chaloupe, Embarcation. — Шлюпешнпкъ (Chioulpechnik), s. m. Chaloupier, Canotier.(V. Богппкь, Лодка, Челнокъ.) — Шлюпо'шьл весла (Chlioupnotsnia vcssla). Avirons de chaloupe; Avirons à pointe. Ce terme nous apprend qu'à la fin du x v m siècle, alors qu'Alex. Chichkoff faisait son Dict. marit. russe- fr.-all., la chaloupe dos navires russes n'était pas armée d'avirons à couple, mais qu'elle armait des avirons à pointe. —• Ш.мопъ (Chliaupe), s. m. (De l'angl. Sloop. [ V . ] ) Sloop. e

Ш Н Я В А (Chniava), Ш Н А В А (Chnava), rus. s. m. (Du holl. Siiau ou SnaUtv; isl. Schnaue.) Senau. E L T O Y T B E H A X T b [Chooutbéna-hte) ± rus. s. m. (Transcript. du holl. Schoui by nacht. [ V . ] ) Contre-amiral.—Cette dénomination n'est plus usitée; elle remonte au temps de Pierre le Grand, selon Reiff; on l'a remplacée par Кошпрьадмпралъ. ( V . ) — Alex. Chichkoff dit : IJJav6eiiaxinb. (У-) Ш П Н Г А Т Ъ (Chpigatc), rus. s. m. (Transcript. du holl. Spiegat.) Dalot, Pissotière. — V . СьЬгь. Ш П Л Н Г О у Г Ь (Çhpann-houte), rus. s. m. (Du holl. Span on Spand et Hnut.) Couple. Ш П И Л Ь iChpile), rus. s. m. (Transcript. du holl. Spil. [ V . ] ) Cabestan. Ш П И Н Д Е Л Ь (Chpiimdel), rus. s. ni. (De l'ail. Broche, Fuseau.) Mèche d'un mât.

Spindcl,

Ш П Н Р О Н Ъ (Chpirone), rus. s. m. (De l'ital. Eperon, Bec du navire, Berthelot.

Sperone.)

Ш П О Р Ъ У М А Ч Т Ы (Cliporc ou matchtnui), rus. s. m. ^De l'ail. Spuhr, on du holl. Spoor. L e Masl-Spoor des Holl., le Mast-Spahrdes Ail., désignent la Carlingue du mât. Cliez les Russes, le Chpoor est le pied lui-même, et non le trou qui le reçoit. La carlingue est désignée par le mot С т е п ь . ) Pied du mât, Caisse d'un mât. — Manque à J. Hevm et à Reiff. Ш П Р П Н Г Ь (Chprinlic), rus. s. m. (Transcription du holl. Sprink. [ V . ] ) Croupiat, Embossure. — Manque à Reiff et à J. Heym. Ш П Р П Н т О В ' Ъ (Chprinntové), rus. s. (Reiff regarde ce mot comme une transcription du holl. Springtouw [V.l ; mais le mot holl. désigne l'embossure et non la livâvde. lividemment Sprict ho\\. [Sprit, angl.], Perche, est le radical du mot russe, dont à la vérité nous ne voyons pas le se­ cond élément. Alex. Chickoff écrit Ш п р п т о в ъ , p. /,fi Dict. fr.-rus., art. : Colliers des bnuts de vergue ; Шпршпь, p. iç) du même Dict., art. : Bout-dehors j mais il admet Шприн­ тов!», p. Ziodeson dict. rus.-angl.-fr., et p. 68 de son Dict. (

Ш П Р Ю Й Т Ъ У Б у Л И Н Я ( Chpriouite ou boulinia ) , rus. s. m. (De l'angl. Sprit, Rejeton ; Rejeton de la bouline. L'ail, dit : Buiinspriet.) Branche de bouline. — Dans la par­ tie fr.-rus. de son Dict., Alex. Chichkoff donne bien au mot Ш п р ю п т ь le sens que nous lui donnons ici, et que l ' é l y mologie justifierait assez au besoin; mais à la partie rus.angl.-fr. il fait de la Branche de bouline, la Patte de bou­ line. — Cette faute ne se retrouve pas dans la partie angl.rus. à l'art. Bridles. Les Russes ont emprunté aux Anglais leur mot Cringlc, pour désigner la Patte de bouline. — V . Кренгелсъ. — Manque à J. Heym et à Reiff. Ш П У Н Т О В О Й П О Я С Ъ (Chpounntovoïcpoïass), rus. s. m. (De l'ail. Spund, Rainure.) Gabord. — V . Попсь. Ш П у Н Т Ъ (Chpounnte), rus. s. m. (Transcript. de l'ail. Spund. C'est le nom de la fourrure que les Russes ont trans­ porté à la rablure, bien que la rablure soit un sillon, une excavation, et que la fourrure soit une addition, un bouchon, une pièce rapportée.) Rablure. — Selon Reiff, on écrit aussi Шпоишъ. Ш Т А Г С Е Л Ь (Chtdksèl), rus. s. m. (Transcript. du holl. St/igzcil. [ V . ] ) Voile d'étai. Ш Т А Г Ъ [Chtdke), rus. s. m. (Transcript. du holl. Staç. [ V . ] ! Étai. Ш Т Е В Е Н Ъ (Clitévène), rus. s. m. (Transcript. du holl. Stcven. [ V . ] ) Etrave. — V . СтемЪ, ф о р штевень. Ш Т Ы К Ъ (Chtike), rus. s. m. (Transcript. de l'ail. Stich, qui entre en composition dans le mot Ankerstich. [V.]) E t a l i n g u r e . — Ш т ь п к ъ б о у т ъ (Chtikc-booutc), rus. s. m. (Ce terme, composé de deux mots, a le sens précis de : Cheville de la pointe. Б о л т ъ ou Боупгь, Boulon, Cheville de fer, Goujon. Il nous semble que l'on a lait une violence étrange à Chtike-boouie, pour le contraindre à désigner un cordage attachant un certain point de la ralingue d'une voile au bout de la vergue.)Raban d'empointure.—M. le comte Alex, de Stackelberg écrit Ш ш ы к - б о л т ь , comme Alex. Bouta­ koff, qui donne à ce terme la signification de Ralingue, et en fait le synonyme de Л и к ъ т р о с ъ (V.) Ш Т И Л Ь (Chtile), rus. s. m. (De l'adj. ail. Still,\\o\\. Stil, Stille, Tranquille.) Accalmie, Bonace, Calme. — V . l l l n шпна. Ш Т И Р Б О Р Д ' Ь (Chtiiborde), rus. s. m. (Transcription du flan). Stierbord, du dan. Styrbord ou de l'angl. Stccr board.) Tribord. — Les Russes disent aussi С т а р б о р д ь et Cmnpбордь. Ш Т О К Ъ y Я К О Р Я (Chtokc ou iakoria), rus. s. m. (De l'angl., de l'ail, ou du holl. Stock.) Jas de l'ancre. — V . Анкершшокъ, Якорньй ш т о к ъ . Ш Т О Р М Ъ { Ç h t o r m é ) , rus. s. m. (Transcript. de l'angl. Storm.) Ouragan, Tempête, Tourmente, Gros temps. Ш Т У Р М A Н Ъ (Chtourmane), rus. s. m. (Transcription du holl. Stuur/niin) Pilote, Timonier. — Manque à Chichkoff, ce qui nous fait croire que si ce mot était usité dans la marine russe en 1720 (V. Стурманъ), à la fin du siècle on lui préférait : Лоцманъ, KopM'iiîi et les variantes de celuici. J.Hevm et Reiff, qui donnent beaucoup de mots anciens,


GLOSSAIRE ont recueilli Ш т у р м а н ъ . — M. Alex, de Stackelberg dit : Рулавон seulement. ( V . Рулевой.) — Ш т у р ъ (Chtnurc), ' ( D e l'ail. Steuerrad ou du holl. Stuurrad.) Roue du g o u ­ v e r n a i l . — Ш ш у р ъ - т р о с ъ (Chtnurc-tross), Orosse du gou­ vernail. — V . Тросъ. UIXÉbPbl (Che-héri),

NAUTIQUE.

1577

Dict. rus.-fr., rapporte ce mot à l'ail. Schecrc/t; c'est une erreur. Il n'y a rien de commun entre le mot allemand dont la signification est Tondre [de Schcrc , Ciseaux ; angl.-sax. Scear, Portion, Tonsure], et le mot russe qui a été fait du dan. Skjœr [V. |, ou de l'isl. Skèr, [V.]) Écueil. — M anquea J. Hevm.

rus. s. f. (Reiff, p. 1089 de son (Lettre I I I : / 5 articles) (

III

(Rus.).

(CHTCHE.)

Щ О К А ( Chtchoka), rus. s. f. (De l'angl. Clteck, Joue, ou du poi. Szczeka, Mâchoire.) Jumelle d'un mât; Galverne d'une rame de galère. — Щ о к п y блока (Chtchoki ou bloka), plur. (Proprement : Les joues , Les mâchoires de la poulie.) Caisse ou Corps de la p o u l i e — A l e x . Boutakoff dit : Щ е к а y блока. ( V . )

t Щ Е К А (Chtcheka), rus. s. f. (Du pol. Szczeka, Mâchoire, ou de l'angl. Cheek, Joue.) Jumelle. — Щ е y блока (Chtcheka ou bloka). Caisse ou corps de poulie. (Alex. Boutakoff.) — V . Ванга, Ш к а л о , Ш о к а . к

а

Щ О Г Л А (Chtchogla), rus. anc. s. f. (Ce mot est d'ori­ gine slavonne; l'illvr. l'a parmi ses mots tombés en désué­ tude. [V. Sclogla.]) Selon Reiff : Voile et Mât ; selon J. Heym : Mât. — Manque à Chichkoff.

(Lettre Щ : 3 articles.)

E

(Rus.)

(É)

3 3 E A b r O C p T T > (Ezèlhofte), hoojd. [V.]) Chouquet.

rus. s. f. (Du holl.

Ezeh-

SKTinA/Kb (Ékipache), rus. s. m. (Du fr. : ) Équipage.— Le personnel de la marine russe est partagé en équipages composés de 1,000 hommes, et quelquefois, mais rarement, de i,5oo, distribués, selon le besoin, sur un certain nombre de bâtiments. Chacun des équipages se divise en 8 compagnies, sous le commandement de 8 lieutenants de vaisseau, ayant plusieurs enseignes sous leurs ordres. On voit que cette organisation a de grands rapports avec les

équipages de haut bord établis en France, sous l'Empire, et avec les équipages de ligne qui ont succédé à l'institution impériale. dAlWVh cale.

(Elinnke), rus. s. (De l'angl. Lanch.) Avant-

3 C K A / I P A (qui se prononce Estskadra, selon M . A l . de Stackelberg), rus. s. f. (De l'ital. Squadra, selon Reiff; mais plus probablement du holl. Esquader [ail. Gcscln\adcr\, ou du fr. : ) Escadre.

(Lettre 3 : 4 articles.)

10

(Rus.).

(iou.)

r O r b (Touke), rus. s. in. Sud, M i d i , Vent du Sud. ( V . Jùg.)—KDroBocniÔKT) (Iougovostok), (V. BocuiÔKii.) Vent de Sud-Est IOro.iâHaA'b (Jougozànate),(X. 3 a n a j t . ) Vent de Sud-Ouest.

vions, dans le Dict. de Reiff, à un mot que ne donne point J. Heym, et qui nous est connu seulement par les mots Gabarer et Goudille du Dict. de Chichkoff.; Gabarer, G o u diller. — V . Ba3anuiiib.

K M B T b (louliate), rus. v . n. (KXva [loula] , Nom du Coton chez les Russes, et IO.uinib [loulit], signifiant : C a resser, Pateliner, sont les seuls analogues que nous trou-

t O l l F A (lounnga), rus. s. m. 1 Du holl. Jongi) Mousse. (V. Kaioin-b-ionra.) — Bien que les Russes aient les mots iOura et Kaionrb-iOHra dans leurs dictionnaires de marine,

198


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1578

Ю Н К Ъ (Iounke), rus. s. (Du holl. Jonk.) Jonque. Ю Т Ъ (Iouté), rus. s. m. (Du holl. Hue.) Dunette.— Y . Рангоусъ.

ils n'ont pas de mousses sur leurs navires. C'est pour par­ ler des mousses naviguant sur les bâtiments étrangers qu'ils ont emprunté les dénominations hollandaises. Cette observation est faite en note, p . 22, de la Nomenclature fr.-rus. qu'a eu la complaisance d'écrire pour nous M . le comte Alex, de Stackelberg.

4

ЮфЕРСЪ (louferss), rus. s. m. (Du holl. Juffer.) Cap de mouton. — Reiff écrit aussi Юнферсъ (Iounferss). — V. Рейка.

(Lettre Ю : б articles.)

Я

(Rus.)(ia.)

Я Д Р О (Tadro), rus. s. n. (Etymol. inconn.) Boulet. Я К О Р Е К Ъ (ïqkoriok), rus. s. m. (Diminut. de Якорь.) Petite ancre. — Якорище (Iàkoriçhtche), Grosse ancre. — Якорная (lakomaïa), s. f. Forge où l'on fabrique les ancres.— Якорное веретено (lakornoïé véréténo), (Féréténo, Axe, Fuseau.) Verge de l'ancre. ( V . Веретено y якоря.) —• Якорное M'Iicmo (lakornoïé miesto), (Mot à mot : A l'ancre lieu; Lieu de l'ancre.) Ancrage, Mouillage. — Якорные денги (Iacornié dennghi), (Mot à mot : De l'ancre l'argent.) Droit d'ancrage. — Якорный ш т о к ъ (lakornie chtoke), rus. (De Якоръ, et de Stock, ail. holl. angl.) Jas de l'ancre. ( V . Анкершток-ь, Ш т о к Т ) y якоря.—Якорь (lakore), rus. s. m. (Du gr. "Afxupa.) Ancre. M . le comte Alex, de Stac­ kelberg écrit Якерь (Iakèr).— « Якорь не забпраетъ (Iakor né zabiraiéte), l'Ancre ne tient pas, l'Ancre chasse. » — « Якорь у б р а т ь (Iakor oubrate), Saisir l'ancre.» (V. Забп-

рашь, Анкеръ, К о т в а , у б р а т ь . ) — Якорь б у х т ъ (lakore bou-hte), rus. s. m. Ancre de veille. — Якорь мертвый (lakore mertoïè), rus. s. т . ( М е р т ы п , a d j . , de Mplsmn [Mriéti], la Mort; l'Ancre de m o r t , dont on se sert quand on est en danger de périr.) Ancre maîtresse, Ancre de mi­ séricorde. — Якоръ на кран1з (lakore па kranié), s. Ancre au bossoir, Ancre de veille. (V. Кранъ.) — Якорька (Iakorka), Petite ancre. Я Л Ъ (laie), rus. s. m. (De l'angl. Yatvl.) Y o l e . — Я л п к ъ , diminut. Petite yole, Esquif, Petit canot. — On dit aussi Я л б б т ь (lalbotc), et, par corruption, Е л б б т ъ (Elbote). Я Л Р И Л О yladrilo), slave, rus. s. n. Selon Reiff, ce mot, qui désigne le Mât, nomme aussi les Agrès et la Cargaison du navire. — V . Jadrilo. Я Х Т А (la-hta),

rus. s. m. (De l'angl. Yacht.) Yacht.

(Lettre Я ; 5 articles.)

(Isl. angl.-sax.).

(TH, ZE.)

b A T T R (Zhàtlr),

isl. s. m. (Proprement : Partie.) Fil.

M L F A R (Zhilfar, le p ou thorn sonnant comme th angl.), angl.-sax. s. (De Pilia, Planche.) Pont. — Pilfor-skip, Navire ponté. P O F T , t>OFTE (Zhofe), angl. sax.; I>OFTA, isl. s. Banc de rameur. — « pofta, ]?oftan, Transtra, Juga. » Gloss. d'Elfric, édit. de Somner, p. 73, 77. — n Transtra, Loftan. » Gloss, /at. et angl.-sax., de Moue ( x siècle), cité p. 161, t. I de notre Archéol. nav. (V. Scip-stel.) — L'isl. dit aussi \>ótta. e

e

r

I>URRUC (Zourouc), angl.-sax. s. Bateau de passage. — Quand nous donnâmes ce mot, p. 160, t. i de notre Arch. e r

(Lettre t>

nav., nous nous crûmes autorisé à dire qu'il y avait entre Thuruc, Thurruc et Thorough anglais une analogie de laquelle nous pouvions induire que la barque nommée par l'angl.-sax. ÎHirue était un bateau de passage. Nous ne nous trompâmes point; Purh signifiant : Au delà, et ayant formé tous les mots qui expriment l'idée de transition, nous paraît être, en effet, le radical de \}urruc. fcVERSIGLING, isl. s. f. (De Sigling [ V . ] ; et de fcver, Transversal, De travers.) Navigation au plus près du vent. I>YS (Zyss), angl.-sax. s. Ouragan. Tempête, Tourmente, Tourbillon de vent, Coup de v e n t . — V . Gist, Storm, W i n d rces, Windi-yst. б articles.)


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

M

(Isl.

jEGI-SIOR, i E G I R , isl. s. m. Mer. — V . M a r , Ran, Saer, Sait, Siôr, Sjâr, V i d i , V o g r . i E R D R , isl. s. ( D ' ^ r . [ V . ] ) Pourvu de rames, Armé d'avirons. YESELHOVE1), dan. s. Chouquet.—Mselhoved til sprydet, Chouquet de beaupré. (V. Bougspryts aeselhoved.) — JEsel-

1579

Dau.).

hoved paa en galcimast, Calcet, selon I I . Fisker (1839). M . Fisker s'est t r o m p é ; l e Calcet ne peut être comparé à un Chouquet. C'était une pièce entée à la téta du mât, et qui finissait par faire corps avec l u i ; le Chouquet ( V . ) est tout autre chose. — C'est par une erreur de classement, échappée à notre attention, que, à la p. 68, ci-dessus, se lit un art. Mselhoved, dont la véritable place était ici.

(Lettre JE : 3 articles.)

(Total des articles contenus dans le Glossaire nautique : 25,21',

FIN.

198.



SUPPLÉMENT.

A.

B.

A C Q U A D E , fr. anc. s. f. (B'Aqua, Eau.) Sillage du na­ vire. — « Seilleure ou Acquade, c'est l'erré ou la voie du navire. » Et. Cleirac, Tenues de таг., 16З4. A F F R E T A R E , bas lat. v . a. (De l'angl. Freicht [ V . ] , qui fit Affireichtamentum, d'où Affreic/itare et Affrclare.) Affréter. — « Нес est igitur constitucio societatis nauium, quod nullus rectoruel nautarum présumât Alfretarenaueni suam, nisi primo boglata fuerit. Si uero due uel très uel pluies boglate fuerint, possunt Affretare. >. Constitutio Societatis navium bajoncnsium ( x m siècle). e

A G G I A C C I O , ital. s. m. ( V . ci-dessus, p . 78.) Peut-être du turc Aghadj

( r ^ ' b Arbre, Bâton, Poutre.

A G R É E R U N N A V I R E , « C'est l'accepter; et celuy qui l'Agrée, c'est celuy qui l'accepte. » Cette définition du mot Agréer, donnée par l'auteur anonyme des 'Termes desquels on vse sur mer dans le parler» (Havre, in-12, 1681), est détestable. Agréer, c'était garnir d'Agrès ( V . ) ; ce mot n'avait aucun rapport avec son h o m o n y m e , dont le sens est : Avoir pour agréable, et dont l'origine est : Gratus. A G R É M E N T , fr. anc. s. m. (D'Agréer.) Action d'agréer ou de gréer un navire. — « Estât de la despence qu'il conuient faire au port de Toulon pour le radoub, carrenage, Agrément, armement et rechanges des vaisseaux du R o y c i après nommés, pour seruir à la mer pendant dix mois de l'année i 6 6 5 . a Pièce manuscrite cotée : » Pour M . Colbert, du 2 septembre 1664. » Arch. de la Mar., carton : États de la Marine i566 à 1817, avec lacunes. — Les pièces analogues de la même année portent : Agrès au lieu d'Agrément. e

A I L U R E , fr. anc. s. f. (Variante à'Eslurc. [V.]) Hiloirc. — Cette mauvaise orthographe, qui a l'inconvénient d'éloigner le terme de son étymologie et de le rapprocher d'utile, auquel il est tout à fait étranger, ne se lit ni dans Guillet (1678) ni dans Desroches (1687). On la trouve dans Aubin (1702), reproduit fort mal à propos par Savérien (17671781) et par l'Encyclopédie (178З), dont les rédacteurs paraissent ne s'être pas douté que les Allures et les Hiloircs étaient mêmes choses. A J U S A N T E , port. anc. s. (Variante de /usante. san. — V . Lamçar na augua. 1. A R M , angl. s. — V . Y a r d - A r m .

[ V . ] ) Ju-

B A I D A R ( V . ci-dessus, p . 217, col. 2, art. Байдара.) Nous trouvons sur ces barques des naturels du Kamtschatka un détail assez intéressant dans le rapport du capitaine Kellett. commandant la corvette Herald qui, partie le 19 mai 1849, des îles Sandwich, arriva le 22 juin, c'est-à-dire 35 jours seulement après, au Kamtchatka. L'officier anglais dit : « P e n d a n t notre séjour dans le golfe Kotzebùe, sous l'île Chamisso, nous recevions chaque jour la visite de deux Bàidars, montés chacun par douze hommes. >• (Ce qui fait supposer que ces bateaux étaient d'une certaine grandeur.) <• C'étaient des gens d'une haute stature, bien proportionnés et bien armés.... L e commodore Moore et moi nous les accompagnâmes une fois jusqu'à leur campement sur l'île Chamisso, et nous remarquâmes avec intérêt leur manière de se faire des abris. Us tirèrent leurs Baidars à terre, en tournèrent la quille en l'air et du coté du vent, appuyant les canots sur l'un de leurs bords, et soutenant l'autre côte au moyen de pieux ou piliers enfoncés en terre. Ils étendirent ensuite des fourrures sur cette tente d'une espèce nouvelle, et nous invitèrent à fumer la pipe avec eux. » B E M A S T E N , ail. holl. v. a. (De Mast [ V . ] ; et du prêt. Bc, Dans.) Mater. В EST ЕС К , ail. holl.; B A S T I K , dan.; B E S T I C K , suéd.s. Point, Endroit où est le navire à un moment donné. B1REM1S, lat. s. f. Dans l'art. Biremis que nous avons donné p. 29З, nous n'avons point allégué les Birèmes de la Colonne Trajane, parce que nous ne regardons pas comme des représentations fidèles les images des navires qui figurent dans la spirale sculptée de ce monument célèbre. Pour nous, les Trirèmes et les Birèmes de l'artiste romain sont des monstres véritables, grossiers à peu prés, dont on ne doit s'autoriser dans une discussion sérieuse qu'après avoir fait de nombreuses réserves. Il est bien évident si, en effet, les rames furent, dans l'antiquité, placées en deux ou trois étages superposés, que l'intérêt de cette superposition était dans le grand nombre qu'on pouvait établir de ces leviers, de chaque côté du navire, pour accélérer sa marche ; il est évident aussi que, Birèmes ou Trirèmes, les bâtiments à rames devaient être longs, comme le disait leur nom génér i q u e : Raves longœ. Or les navires de la Colonne Trajane sont courts, armés d'un petit nombre d'avirons, montés par


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1582

des équipages de rameurs en moins grand nombre que les rames, et surtout sans proportion avec les navires où ils fonctionnent. Si l'on accepte les bâtiments représentés dans ce bas-relief, sur lequel on a tant et si longuement disserté, ce ne peut être qu'à titre de renseignement; les uns signifient Trirèmes, les autres Birèmes; et nous croyons que c'est à peu près là — à part quelques détails accessoires qui sont vrais ou vraisemblables — tout ce qu'on peut tirer de l'étude qu'on en fait, avec l'œil du marin et la connaissance de la construction navale. Quoi qu'il en soit, de récentes découvertes faites près de l'antique N i n i v e , — il y a là une question de lieu qui n'est pas de notre compétence, et nous prenons les choses pour ce qu'on nous les donne, — viennent de nous révéler l'existence d'un bas-relief curieux, qui montre dix navires à deux rangs de rames, lesquels ne sont pas sans rapport avec les Birèmes de la Colonne Trajane. Ce monument est figuré dans la planche 71 d'un fort beau livre de M. Austen Henry Layard, intitulé : The monuments of Nineveh (London, 1849); il de ceux que l'auteur a tirés des ruines de Kouyunjik, près de Nimroud. M. Layard e

s

t

sculpteur supprima les haubans. Cinq grosses tètes et cinq bras sont figurés en arrière des cinq rames.du rang supérieur; sur le pont on voit trois tètes groupées au pied du niât, et une au-dessus du premier bouclier de l'avant.

, , n

suppose que les birèmes, placées sans perspective les unes au-dessus des autres, — emportent les ennemis des Assyriens, qui ont trouvé un refuge sur ces navires. Nous ne sommes point en mesure de contredire M . Layard, qui a sans doute de bonnes raisons pour expliquer ainsi ce basrelief; nous n'avons point étudié l'histoire que rappellent les monuments de Kouyunjik; mais nous demanderons au savant anglais comment il se peut faire, si les ennemis des Assvriens fuient, que tous ne partent pas d'un môme rivage, et que, pendant que le plus grand nombre (huit) des bâtiments vont de droite à gauche, quelques-uns (deux) vont de gauche à droite? Cela ne s'explique guère. Les birèmes assyriennes,— nous les appelons ainsi, ne sachant comment nous pourrions les nommer autrement, — sont de deux espèces : cinq sont armées de l'éperon, les autres sont également rondes à la proue et à la poupe; tellement qu'on pourrait dire, si les idées reçues étaient applicables à ces navires, que les uns sont bâtiments de guerre et les autres bâtiments de transport. Nous offrons, dans la colonne suivante, un croquis d'une Birème de la première espèce (fig. A ) , et, afin que la comparaison avec les Birèmes de la Colonne Trajane soit plus facile pour le lecteur, nous plaçons au-dessous (fig. B ) un des navires à deux rangs de rames qui figurent au bas-relief de cette colonne. Si de la Birème assyrienne on retranche l'œuvre morte, — e l l e paraît composée d'un étage entre deux ponts, surmonté d'un étage autour duquel sont accrochés les boucliers des c o m battants, — œuvre morte élevée au-dessus de l'étage ouvert dans lequel nagent les rameurs, on aura un corps de navire et un arrangement de rames analogues à ceux de la Birème romaine. On remarquera que l'éperon placé à fleur d'eau a la même foi •me dans les deux bâtiments 5 que, dans ces deux Birèmes, la poupe se recourbe en dedans de la même manière; enfin que, dans l'une comme dans l'autre, les gouvernails sont latéraux et au nombre de deux. Les rames assyriennes ne sont pas tout à fait semblables aux romaines; comme celles des Malais (V. Tprnpijç), elles consistent en un levier, à l'extrémité inférieure duquel est clouée une planche ayant un peu la forme de la pelle. Nous ne disons rien du niât de la Birème assyrienne, appuyé par un double étai à l'avant, et de sa vergue, nianœuvrée par des bras doubles qui démontrent pour nous la présence d'une poulie à chacune de ses extrémités; c'est une représentation non pas i n fidèle, mais incomplète, d'un état de choses naturel. 11 est bien évident que, pour simplifier ses représentations navales, le

A quelle époque précise doit-on reporter le monument de Kouyunjik? Quelle distance sépare, par conséquent, de la Colonne Trajane, le bas-relief dont nous détachons un navire? Comment expliquer les rapports curieux qui existent entre les Birèmes de l'artiste assyrien et celles du sculpteur romain?Ce sont là des questions qui mériteraient assurément d'être examinées; mais ce n'est pas ici que nous pourrions nous livrer à une pareille discussion. B O E G S E E R E N , holl. v . (De Boeg [ V . ] ; quant à Secrcn, qui se trouve avec la forme Sicrcn dans l'ail. Bugsieren, nous ne savons ni sa véritable signification ni son origine.] Touer, Remorquer. — Boegsecrioua; s. Touée, Remorque. B O R D A 1 L L E , fr. anc. s. f. Planche, Bordage. — V . dans ce Supplément l'art. Chastcau, et ci-dessus, p . 3i/». B O U A N G A , mal. anc. s. Pirogue à trois rangs de rames superposées, et à balancier portant des rameurs.—V. T p i r ^ Y ] ; . B O V E N - K R Y D S - S E I L , holl.; B O V E N - K R Y D S S E I L , dan.; B O V E N K R Y S S - S E G E L , suéd. s. (Boven, Sur, A u dessus. [Angl.-sax. Bufan, Bc-ufari.]) Voile de perruche. BOWSE (To), angl. v . (De l'angl.-sax. Bugan, Plier.) (Par extension du sens primitif, Faire effort, T i r e r . ) Palanquer. B U C K L E R P O R T S , angl. s. pl. P . 354 ci-dessus, nous avons dit que les Buckkrs sont les Apôtres ; c'est une erreur. Les dictionnaires anglais les plus estimés nomment Bucklcr


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. une sorte de volet composé de deux pièces de bois jointes l'une a l'autre, mais percées à leur milieu d'un trou dont le diamètre est un peu plus grand que celui d'un câble. Ce volet est mis comme un bouclier, — et de là son n o m , — devant l'écubier quand la mer est grosse, pour empêcher que les lames n'entrent dans le bâtiment par celte ouverture. — M. Francis Steinitz, p. 177 de son ouvrage intitulé : The ship (Londres, 1 8 j g ) , dit, à propos du Henri grâce h Dieu, construit par ordre de Henri V I I : « T h e Bucklerports are most probablv derived from a yetearlier period, when the Bucklers of the knights vvere ranged along the sides of the ship. » Les dictionnaires que nous avons consultés ne nomment point les liucklcrports, et M. Steinitz a négligé de dire quelle partie du vaisseau était désignée par ce terme au commencement du x v i siècle. Nous supposons, quant à nous, que les Buckler-ports,— aucun document ne nous les a fait connaître,— étaient ou les m.intelets des sabords, ou plutôt les panneaux qui fermaient les écoutilles. (V. Ecoutille.) Quant à l'opinion que les Bucklerports tenaient leur nom des boucliers qui composaient la pavesade au Moyen A g e , nous ne la partageons point. La tradition de la pavesade ancienne est continuée par les bastingages; la ligne des pavois rangés sur le bord du navire n'a pas laissé d'autre trace dans la construction des navires. L e mantelet de sabord (angl. Port-lid) aurait pu être nommé bouclier, aussi bien que le panneau de l'écoutille, parce que tous deux s'opposent à l'envahissement de l'eau et la repoussent, comme un bouclier faisait d'un projectile.

laie, qui a dù être connu d'abord des Portugais, ne se soit point introduit dans le dictionnaire de la langue portugaise, et qu'on ne le trouve pas dans celui de la langue espagnole, quand il est dans notre vocabulaire, au moins depuis le x v i i siècle? Les Hollandais, les Allemands, les Danois et les Suédois l'ont aussi, et pcut-èlrc nous l'onl-ils emprunté. (Cet article doit remplacer celui de la page 3g5.) 0

C A N O N N I E R - M A T E L O T , fr. anc. s. m. — V . Uniforme. C A P I T A I N E D E F R E G A T E . A ce que nous avons dit, p. 4°7> sur les Capitaines de frégate, ajoutons quelques renseignements que nous avons trouvés depuis l'impression de l'article auquel nous renvoyons notre lecteur. D'après les États manuscrits de la marine (Arch. de la Mar.) qui sont sous nos yeux, en 173S et 17З9, ¡1 n'y avait plus qu'un seul Capitaine de frégate. On ne pourvoyait plus au remplacement des titulaires de ce grade depuis quelques années; aussi l'art. Capitaine de frégate disparut-il des Etats en 1741. Un Etat de 1 7J2 nomme des capitaines et des lieutenants de vaisseau, mais point de Capitaines de frégate. La série des États est interrompue de 1752 à 176/,, époque du rétablissement de ces officiers supérieurs. Voici le préambule de l'Ordonnance du Roi concernant les officiers de la marine (14 septembre 1764), qui crée de nouveau les Capitaines de frégate: « S a Majesté s'étant fait représenter l'Ordonnance du 11 janvier 1762, portant règlement sur les appointemens des officiers de la marine, et ayant jugé à propos d'v ajouter plusieurs dispositions, et de rétablir l'emploi de Capitaine de frégate pour en former un grade intermédiaire entre celui [sic) de Capitaine de vaisseau et de Lieutenant de vaisseau, qu'elle est dans l'intention de ne conférer qu'à ceux c. des lieutenants de vaisseau dont elle aura reconnu les talens dans les commandeiuens qu'elle aura pu leur confier... C A N A L E T E , esp. s. m. Nom du dévidoir sur lequel se ordonne... » L'art. 5 dit : « Les Capitaines de frégate seront recueille le (il de caret et le bitord avant qu'on ne les payés sur le pied de deux mille livres, à chacun, par an. » mette en Pelottes. Ce mot vient de Caria, Canne, Roseau. L'art. i 3 dit : « L e Capitaine de frégate sera lenu à une A L y o n , le petit morceau de canne sur lequel s'enroule le navigation d'un an et demi au moins, et devra avoir com(il de soie, et qu'on introduit dans la navette, s'appelle : mandé en cette qualité avant de pouvoir parvenir au grade Canette, d'où le nom de Canu donné à l'ouvrier en soierie. de capitaine de vaisseau. •> — V . Uniforme. — Canalcte a, dans le Dictionnaire des marins espagnols, C A S T E L L A T E D W O R K , angl. s. M. Fr. Steinitz, p. 177 un autre sens; il désigne ce que, en France, on nomme une Pagaïe. ( V . ) L e Diction, marit. esp. ( i 8 3 i ) délinit le Cana- de son livre intitulé : The ship, etc. (Londres, 1849', dit : » T h e Castellatcd work, from vvhich we bave the terme lete : « Remo que usan las canoas en America, y cou el cual bogan à mano, sin tolete ni chumasera » (coussinet de Fore castle... » On peut s'étonner qu'un Anglais ait émis une bois sur le plat-bord), « y al mismo tiempo gobiernan. Los pareille proposition, en matière d'etymologie. Qu'y a-l-il de commun entre Pore et ff'orkP Work signifie Travail, Œuvre, hay tambien de dos palas, una à cada extremo. « Il est bien évident q u e , dans cette seconde acception, Canalete n'a et vient de l'augl.-sax. It'erc, H'carcou If'orc; Fore est un point la même étymologie que dans la première. Nous sup- mot angl.-sax., et signilie Devant. L e Castellatcd work, c'est l'Accastillage; le Fore castle, c'est le Château d'avant seuleposons que Canalete est la transcription ou l'orthographe auriculaire du mol dont se servaient les Caraïbes pour nom- ment; le Fore castle et le Hind castle composaient le Castellatcd work : rien n'est plus certain que cela. mer leur rame libre, alors que les Espagnols abordèrent au c

nouveau monde. Les auteurs français, Desroches (ib'87), Aubin (1702), FEncyclopédie (1787"), etc., disent de la Pagaïe que c'est l'aviron dont se servent les sauvages pour nager dans leurs pirogues; ils ne désignent pas ces sauvages. Il nous paraît évident que ce mot n'est point venu du Canada. Selon le baron de la Hontan (Voyages dans l'Amérique septentrionale, 1683-1689), dans la langue algonkine, qui était entendue de presque toutes les tribus canadiennes, le nom de la rame était Apporté, et ramer se disait Tapone. L e canot était nommé Chiman. Pagaïe n'est pas un terme caraïbe, comme quelques auteurs veulent que soitle mot P i rogue, bien quedans \eDict. fr.-caraïbe, par Raymond ( i 6 6 5 ) , nous lisions: « P i r a U g u e , Canaoa. >• Il est sans doute une francisation du mot nialai Pengaïouh, Rame. Mais une chose nous étonne : comment se fait-il que le nom de la rame ma-

C H A S T E A U , fr. anc. s. m. — " A Picrccquin'Huguc, huchier » (sculpteur en bois; du vieux fr. Osche, Oehe, Entaille [ V . Dom Carpenlier. voce 2. Occare]), « et son petit varlet, pour xi jours demi qu'il a ouuré à irelle nef ou mois de mars mil iiij xlviij, à tailler les dragons estant au dessoubz du Chaslcau derr. d'icelle nef, et au. « (avec) « ce les petits serpens et celles y suans » (ces mots sont d'une lecture difficile; ils nous paraissent devoir être restitués ainsi : 4 et celles « [figures] « y servant « [servant d'ornement à la poupe, avec les serpens et dragons] , « au prix de v s. pour jour pour lui, qui sont et pour ce paie Ivij s. vj *d. ; et pour auoir xviij jours que lui et son dit varlet ont ouuré aud. ouurage au mois d'avril dessud., et à tailler de grandes lettres sur le bois d'Irlande lescripture que Monseig. y a fait faire, qui est le non tel que lui a pieu donner à icelle nef, c


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et au. ce faire les lamhi usses » (lambruisses? On trouve le mot Lambrois ou Lambrùiz avec la signification de Planche [V. Carperitièr, voce : Lambroissarc]) « de bois estant au hourdis dessus le gouvernail, et fait les peneaux » (nous ignorons ce que signilie ce mot difficile à lire) « du Chasteau deuant, au prix deiij s. vj d. le jour pour ledit Piercequin, et xvliij den... pour son d. varlet, sonten tout iiij liv. x s... » Fragment d'un mémoire, etc. (V. ci-dessous Clinquer.) C H E F D E D I V I S I O N , fr. anc. s. m. Nous avons dit c i dessus, p. 464, i colonne, qu'avant l'organisation de 1793, la marine avait des chefs d'escadre, et qu'elle eut depuis des Chefs de division. Il y a là un oubli que nous nous empressons de réparer. L e grade de capitaine de vaisseau, Chef de division, fut créé par l'Ordonnance du i janvier 1786, qui fixa le nombre de ces ofiiciers à 27, les attacha aux neuf escadres dont se composa alors la (lotte militaire du royaume, et leur donna le rang des Brigadiers de l'armée de terre, attribuant le rang de colonel aux Capitaines de vaisseau qui n'étaient pas Chefs de division.— S . Uniforme. e

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C H I O U K M E . L'auteur anonyme des Termes desquels on use, etc., ouvrage cité plus haut (V. Agréer un navire, dans ce Supplément), définit ainsi la Chiourme : « C'est le lieu dans une galère où les forçats tiennent l'aviron, et la bande de la galère, depuis la proue jusqucs à la poupe où l'on marche dessus. » Il y a dans cette définition trois erreurs grossières : i ° La Chiourme était, connue nous l'avons dit ( V . ci-dessus, p . 4 7 0 ) , l'équipage rainant de la galère, et non le lieu où ramaient les forçats. a ° Ce lieu, compris entre les deux jougs et partagé par la coursie, ne se n o m mait point Chiourme; les Italiens l'appelaient Ciglione ou Manoclla ; les Français le nommaient l'Entre-jougs, ou seulement : Les bancs. 3° La bande de la galère sur laquelle se promenaient les soldats était connue sous le nom d ' A r baletière ou Aubarestière. C L I N Q U E R , fr. anc. v. a. Border à clinc. ( V . Clin.) — " A W i l l " Harle, pour xv jours demi quil a ouuré à icelle nef, etaidié à border de bordaille de Danemarche » (à border de planches ou bordages de Danemarck) « lun des costés dicelle nef par dessus le « (un mot illisible) « et jusques aux casteaux » (ailleurs on lit Chasteaux ; plusieurs fois les mots Carpentier de nauire se font remarquer dans ce document) « derrière et deuant, au prix de iiij s. le jour, sont lxij s. . . . et pour xxij jours que son fils a ouuré ari. » (avec) » lui a aidier à Clinquer icelle bordaille, au prix de ii s. le jour... » Fragment d'un mémoire des travaux de construction d'une nef, avec une attestation de payement de Thomas de la Fontaine, vicomte de Boulogne, datée du a3 juillet 1449; parchemin coté F 145-3, Bibliothèque du Louvre. C L U E ou C L E W OF A S A I L , angl. s. (De Cliwe ou Cleniv, proprement : Peloton de fil.) Point de la voile. C O L L È G E D E M A R I N E . En 1669, le Roi ordonna, dans l'intérêt de la marine royale et du commerce maritime, et particulièrement dans l'intérêt de Saint-Malo, qui avait une grande importance, qu'un collège serait établi dans cette ville pour l'éducation des jeunes hommes destinés au métier de matelot et de canonnier. Nous trouvons, à ce sujet, p. i a 3 , vol. des Ordres du Roy, ponr r66'g (Arch. de la Mar.) , la lettre suivante, adressée aux maire et échevins de SaintMalo : « Chers et bien aine/., considérant l'establissement d'un Collège de marine en nostre ville de Saint-Malo comme nu moven qui peut beaucoup contribuer à l'aduantage de vostre commerce , que nous estimons l'un des plus impor- I

tants de nostre royaume, par l'instruction des matelots et des jeunes gens, qui auront l'inclination portée à la marine, en l'hydrographie, à la manœuvre du canon et aux autres choses qui regardent les fonctions des officiers mariniers et des matelots^ Nous vous faisons cette lettre pour vous dire que nous voulons que vous confériez sur ce sujet anec les commissaires que nous auons nommez pour assister à l'assemblée des Estats de nostre Province et Duché de Bretagne, qui est conuoquée pour le présent mois , ausquels nous auons. o r donné de chercher auec vous les expédiens pour faire cet establissement pour l'instruction et multiplication du n o m bre des matelots, pilotes, canoniers, et autres gens propres pour la manœuvre et conduite des vaisseaux. Si n'y faites faulte. Car tel est nostre plaisir. Donné à Saint-Germain en Laye, le 10 de septembre 1669. » e

C O N N E C T A B L E , flam. s. Un extrait du journal de la navigation de Van Meékeren, en 1556, publié par M . Louis de Baeeker, p . 69 de son intéressante Etude biographique sur Gérard Van Meékeren ( B r u g e s , 1 8 4 9 ) , contient une phrase qui constate le fait d'un conseil tenu à bord de l'Eléphant, vaisseau du vice-amiral de Flandre, conseil auquel assistait le capitaine Van Meckercn, vice-amiral, cinq nobles, deux capitaines depàyirës (schippérs), un premier contre-maître (hbochbôotsman), un quartier-maître, et « Bastaerl Vullemont Van Vlissinghe, Connestable. d M. Louis de Baeeker a pensé que le Connestable était un connétable. Aucun des documents que nous avons pu connaître , aucun des dictionn. flam. ou holl. que nous avons consultés ne nous a autorisé à supposer que, dans la marine, l'armée ou les charges publiques, il y ait eu en Flandre des connétables. Aussi sommes-nous convaincu que le mot : Connestable est une mauvaise orthographe ou une orthographe ancienne de Konstapel. L e Konstapel ( V . ) était un maître canonnier; tout navire de guerre avait un Konstapel, et il était tout simple que cet officier d'artillerie eût entrée dans un conseil comme le contre-maître et le quartier-maître. Nous croyons donc que Bâtard Vullemont de Flessingues était le maître canonnier et non le constable ou le connétable du vaisseau f'Eléphant.

Г. Г И Р Я (Ghiria), rus. s. f. (Selon Reiff, du persan [ ^ \ / ] (Guirdn), Pesant. Plomb de sonde, selon Boutakoff (18З7). — Л о т t i , Отпксъ. D. D I S C I P L I N E , fr.s. f. (Du Ы. Disciplina, » Ratio vivendi et discendi, quse discipulis traditur, institutio, educatio. Est syncope a Discipulina : qua» vox legitur in quodam numo Adriani apud Mediobarb., ubi de Disciplina militari s e r i n о est." Facciolati.) Règle établie par les lois et ordonnances dans l'intérêt du service et du bon ordre.— Pendant le Moven A g e la Discipline fut sévère , et souvent les peines infligées à ceux qui en transgressaient les prescriptions eurent un caractère île cruauté. ( V . Code pénal.) L e Règlement rédigé en 16З4, d'après la loi maritime hollandaise, par le commandeur de la Porte, intendant général de la navigation, et par Mautin, chef d'escadre de Guyenne, porte de nombreuses traces de cette rigueur, qu'on peut qualifier aujourd'hui debarbare. En 1670, Colbert, voulant réformer l'ancienne ordon-


GLOSSAIRE e r

nancc, en lit envoyer, le i juillet, une copie à M. deSeuil, commissaire général de la marine à Brest, avec une lettre

(pie nous trouvons p. 3 o i , t. n, Dépêches de la marine, 1670

NAUTIQUE.

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Louis X I V explique, en ces termes singuliers, les causes par lesquelles il fut déterminé à rappeler à leurs devoirs les officiers de la marine, qui les oubliaient trop souvent: « L e R o y ,

(Ms. Arcli. de la M a r . ) , et dont voici un extrait : « L e Boy voyant depuis assez longtemps (pie les Officiers généraux , a résolu de faire un règlement général de police sur le fait Capitaines et autres Officiers de la marine se dispensent fade la marine et m'a ordonné d'ennoyer des copies de celuy cilement de l'exécution ponctuelle de ses ordres, ce que Sa que le commandeur de la Porte fit en iG3/j, à M " de Terrôn Majesté a bien voulu dissimuler jusqu'à présent, estant peretMatharel » (le premier commissaire général à R o c h e f o r t , suadée que lesdits officiers connoissans ses volontez par les l'autre commissaire général à Toulon) «afin qu'ils trauaillent Ordonnances et Réglemens qn'Elle a faits de temps en temps au projet d'vn nouueau Règlement. Je vous en enuoye aussi dans toutes les occasions qu'Elle a estimé nécessaires et imvue aucc vos apostils (sic) pour y travailler de voslre part, portantes au bien de son s e r v i c e , ils s'appliqueraient à les estant pour cet effet nécessaire que vous assembliez les exécuter ponctuellement. Mais voyant quV/i toutes rencontres principaux officiers de marine auec le sieur Ilubac « (cons- ils se donnent la liberté de s'en départir, Elle a résolu de leur tructeur des vaisseaux du Roi à Brest, qui jouissait d'une faire connoître ses volontés par le présent Règlement. >> grande réputation d'habileté dans son métier) « et que vous Ainsi le pouvoir royal, si absolu entre les mains de Louis receuiez leurs aduis sur tout ce qui sera estimé deuoir estre X I V , ne se faisait pas obéir! L e Roi le voyait depuis longpris dans led. Règlement de i63â pour estre appliqué à l'utemps, en 1675, et le dissimulait! sage présent de nostre marine et sur ce qu'il sera nécessaire Oui, Louis X I V , ce souverain qu'on s'est accoutumé à d'adjouster pour perfectionner cet ouvrage. Trauaillez y regarder comme un despote, brisant toutes les barrières auec application et aussy tost que vous aurez acheué vostre élevées devant l u i , renversant tous les obstacles, se jouant projet, enuoyez le moi afin que j e compose un Règlement des existences acquises, e t , selon son caprice, broyant de en forme dont nostre marine a grand besoin... » L e î i ' n o sa main de fer ce qui lui résistait; o u i , Colbert, ce grand vembre 1670, Colbert écrivit à Colhert de Terron pour ministre, cet homme fort, qui, dans nos idées, allait droit l'engager à hâter son travail sur le Règlement, et pour s'enà son but, sans s'arrêter ou se détourner j a m a i s , qui distendre sur le plan de cet ouvrage avec de Seuil. posait de tout et de tous; oui ces deux glands esprits, ces Nous avons sous les yeux l'exemplaire apostille par le deux représentants énergiques de l'autorité ne pouvaient obtenir qu'on déférât à leurs ordres, nous ne disons pas Commissaire général de Brest auquel Colbert fait allusion; nous n'y remarquons qu'une seule observation digne aveuglément, mais au moins sans qu'on marchandât longd'être reproduite. Elle porte sur l'art. 35 de l'ordonnance, temps, et sans qu'on s'exposât à leur juste sévérité. Si le qui dit : « Si quelqu'un frappe de colère aucc le poing ou préambule que nous venons de rapporter ne suffisait pas auec le bâton ou corde, sera eallé trois fois, et battu par une pour appuyer cette assertion, q u i , sans doute, pourra paescouade de gens du quart qui sera de service. » Cet article raître étrange à ceux q u i , de l'histoire du Grand Siècle, n'atteignait que les matelots, les mousses et les soldats; de ne connaissent que sa surface brillante, et n'en ont jamais entrevu le revers, nous pourrions multiplier les faits. C i Seuil écrivit au-dessous : « Une des choses qui descourage autant les hommes des équipages et leur fait perdre la bonne tons-en seulement un petit n o m b r e , en les empruntant à volonté, c'est la manière de plusieurs officiers, et surtout des documents irrécusables, officiels, à la collection des des jeunes, qui croient manquer de crédit et de considéraOrdres du Roy, qui appartient aux Archives du Ministère, source précieuse, sans laquelle l'histoire de la marine de ce tion, de frapper de la canne en commandant sans raison et suject, mais seulement soubs prétexte de diligence ou de temps-là est impossible à faire. colère. Comme cette façon qui attire le mespris et la haine Voici d'abord M . de Muyn. M . de Muyn était intendant n'a pas toujours d'aussi bons effects que l'amour qui ende la marine à Rochefort, en 1 678. Colbert avait de l'estime pour lui, le R o i l'aimait aussi; on le maintenait dans son chaisne plus d'obéissance, sur diverses plaintes qui en ont été faites d'ailleurs, il semble qu'on doive en rejeter l'usage poste, non que l'on fût très-content de ses services, mais par quelque delfence, et en faire un article par lequel on m e - on ne pouvait se résoudre à le frapper d'une disgrâce; cl sure d'ailleurs les chastiments, selon les cas mentionnés dans puis celui qui l'aurait remplacé aurait-il eu plus de z è l e , le détail de cette ordonnance. » plus d'habileté, plus de dévouement ? On ne cessait point de Ce qu'il advint incontinent des intentions de Colbert et l'aiguillonner; il parait qu'il était peu sensible à l'éperon. du travail de M M . de Seuil, de Matharel et de Terron, nous Le a.'i février, Colbert lui écrit : « Il arrive trop souvent des ne le savons pas. Nous croyons que le ministre fut obligé inçonyéniens dans le port de Rochefort sur le sujet du red'ajourner à quelque temps la rédaction de l'ordonnance tardement des vaisseaux que Sa Majesté vous ordonne d'ardont, comme il le disait lui-même, les marins avaient grand mer, et particulièrement sur ceux des isles d e l'Amérique ; besoin. En effet, dans le recueil publié en 1677 par Sébas- et j e ne puis vous dire autre chose, que tous ces retardetien Mabre-Cramoisy, directeur de l'imprimerie Royale , ments, et les contre-temps qui arrivent en toutes occasions, volume i n - / , de 785 pages, intitulé : Édits, déclarations, desgnutcnt fort le Roy de sa marine. C'est à vous à y pourrèglements et ordonnances du Roi sur le fait de la marine, »voir, etc. » Ordr. du Roy, v o l . xi.iv, p . 116. nous ne voyons aucun acte officiel qui puisse faire présumer De Muyn est ému par ce reproche; il ne veut pas q u e , que, de 1670 à 1677, l'Ordonnance projetée par Colbert par sa faute, le Roi se dégoûte de sa marine : il prend le ait été rédigée ou du moins publiée et mise en vigueur. parti de se hâter un peu. Il presse les armements; mais sa L'Ordonnance du i 5 avril 1689 e s t , on peut le c r o i r e , hâte retourne au détriment des vaisseaux, qui ne peuvent l'œuvre qui résuma tous les travaux faits par ordre de Colpas tenir la mer, et sont obligés de regagner un port pour se bert et de son fils. Les titres 11 et 111 du quatrième livre (Des refaire. Autre lettre de Colbert à l'intendant, autre sévère peines, De la police sur les vaisseaux) portent d'assez larges admonition. L e ministre écrit, le 20 mai 1678, à de Muyn : traces de l'ordonnance de 16З/1. « V o u s trouverez ci-joint la copie d'un mémoire qui a este envoyé au R o y , de Testât auquel étoient les vaisseaux du L e préambule d'un Règlement du 1.', juillet 1676 est, sieur chevalier de Chasteaurenaut, arme/, à Rochefort, qui pour le sujet qui nous occupe, un document très-curieux ; 0

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

ont esté contraints de relâcher à Brest. Sa Majesté a trouvé fort mauvais que ses vaisseaux, qui sont sortis de Rochefort .n'ayent pu demeurer en mer trois mois de suite; et comme cela ne peut provenir que d'une très-grande négligence qui ne peut être soufferte dans le service de Sa Majesté, c'est à vous de prendre garde de plus près aux vaisseaux qui seront armez à Rochefort, et à connoistre vous-même ce qui concerne les radoubs, en sorte que Sa Majesté n'ayt pas le déplaisir de voir, après trois mois de navigation, un armement inutile, auquel il en a esté employé deux tout entiers. » (Vol. cité, p . a5o.) * A la date du 27 septembre de la même année, et a propos d'une ordonnance que de Muyn avait méconnue, se trouvent ces phrases qui semblaient annoncer un terrible orage, près d'éclater sur la tète de l'intendant : « S'il vous avoit plu de faire ce que je vous ay ordonné plus de cinquante fois, qui est d'exécuter ponctuellement l'ordonnance du 7 août 1675... l'on ne serait pas dans la peine où l'on est à présent.;. Cette contrariété, qui paroist presque en toutes rencontres à l'exécution des ordres qui vous sont donnés, a obligé les matelots de consommer à Toulon le fonds de leur solde, en attendant la preuve de ce q u i a esté payé à leurs femmes ou familles, et ensuite ils ont été contraints de s'en retourner chez eux demandant l'aumosne. Vous voyez par là combien vous décréditez le service de la marine et le préjudice que vous causez au service du R o y , par le peu d'application que vous avez eu jusqu'à présent à exécuter les ordres que je vous ay tant de fois réitérez. C'est à vous de prendre garde à l'advenir d'estre plus exact; autrement, il serait impossible de vous maintenir dans l'emploi que vous occupez. « L'orage n'éclata pas, et bien des fois encore Colbert répéta à de Muyn : « Prenez garde d'être plus exact! » Sous l'Empire, M . Decrès n'aurait pas écrit trois fois à un préfet maritime qu'il préjudiciaitau service de l'Empereur, ou qu'il dégoûtait Napoléon de sa marine! Aujourd'hui, un ministre n'a pas l'occasion d'adresser de pareilles dépèches à un chef de service, et pourtant nous sommes bien loin du temps où les liens de l'obéissance étaient étroitement serrés! M . de Muyn fut épargné; M . Arnoul n'eut pas le même bonheur. Arnoul avait, à T o u l o n , la charge importante que de Muyn remplissait assez mal à Rochefort. C'était un homme lent et peu capable, à le juger par la correspondance. Il n'exécutait jamais un ordre, sans l'avoir longuement discuté; mais il paraît que ses raisons n'étaient pas de celles qui pouvaient convaincre Colbert, fort bien renseigné sur tout ce qui était du département de la marine, par les officiers généraux, dont quelques-uns étaient souvent à la cour. L e ministre le pressait de bien faire son office; il lui écrivait lettre sur lettre pour l'avertir; enfin, après plusieurs années de patience, le Roi le révoqua le 2 décembre 1679.. Voici le billet signé de Louis X I V : « M . A r n o u l , n'étant pas satisfait des services que vous m'avez rendus dans les fonctions d'intendant de la marine à T o u l o n , je vous fais cette lettre pour vous dire que mon intention est que vous en sortiez, et que vous remettiez au sieur Brodard, intendant de mes galères, que j ' a y envoyé en ladite v i l l e , tous les estats, mandats et papiers concernant ledit employ, vous permettant d'ailleurs de vous rendre en tel lieu que bon vous semblera. » (Ordres du Roy, vol. XLVI, page 484.) Il n'est pas sans intérêt de montrer qu'Arnoul n'avait point été pris à ['improviste, et qu'avant d'être frappé par la foudre, l'éclair avait plus d'une fois brillé à ses yeux. Entre vingt lettres, toutes significatives, nous choisirons la

suivante, écrite à une époque où le Roi n'était pas décidé encore à se défaire d'un serviteur qui secondait si mal les vues et l'activité de Colbert. Cette lettre est du 22 février 1678; elle se trouve page 104, v o l . X L I V des Ordres du Roy : « J'ay esté fort estonné de voir, par votre dernière lettre, les difficultés que vous trouvez, et Testât où est la carène des six derniers vaisseaux que vous devez armer; et j e vous advoue que j e ne say pas de quelle qualité est le pavs où vous estes, parce que j'avais toujours ouy dire que T o u lon estoit bien plus méridional que Paris, et que vraysemblablement, dans Tordre universel de la nature, le temps y devroit être plus beau q u ' i c y j e t j e vois néantmoins q u e , toutes les fois que vous avez quelque vaisseau à armer, il semble que Dieu ouvre les cataractes du ciel pour pleuvoir continuellement et faire tomber toutes les tempestes dans ce petit canton de la terre, pour vous empescher et pour r e tarder l'exécution des ordres du R o y , ne voyant pas une de vos lettres, dans ces occasions, qui ne m'annonce des pluies continuelles et des tempestes prodigieuses qui empesehent toutes sortes de travaux. Je vous redis encore sur ce sujet ce que je vous av desjà dit bien des fois : que je n'ai jamais vu un esprit si inventif à trouver de méchantes raisons pour C'est à excuser les défauts de prévoyance et d'application. vous à voir si cette disposition d'esprit est bonne pour apprendre, et pour se corriger de ses fautes à ses propres dépens... etc. » Si les administrateurs obéissaient mal, les officiers obéissaient-ils mieux? Quand l'exemple était donné par les intendants des ports, doit-on être surpris que de jeunes officiers le suivissent? On s'étonnera donc peu, si Ton apprend que messieurs les Gardes de la marine ne tenaient aucun compte des règlements et ordonnances, surtout en ce qui touchait aux études qu'ils étaient contraints de faire. L e 25 février 1680, le R o i fut obligé de publier un ordre par lequel il faisait, sous « peine de cassation, » défenses aux gardes de quitter sans sa permission le port auquel chacun d'eux était attaché. Et pourquoi ces gentilshommes fuyaient-ils le port ? P o u r se dispenser d'assister aux exercices d'hydrographie et d'artillerie que le Roi avait : « establys pour les rendre capables de servir sur les vaisseaux de guerre. « (Ordres du Roy, vol. XLVIII, p. 106.) M. De La Clide, capitaine de frégate légère, s'ennuie un jour à Toulon ; il y a longtemps qu'il n'a vu Paris et V e r sailles; il part, sans y être autorisé, et va se montrer au soleil. On lui fait remarquer son imprudence, on l'engage à retourner bien vite à son département; il « n ' e n a cure,'comme disait M . Jean de La Fontaine en ce même temps-là; il reste, il s'obstine. 11 retournera pourtant un j o u r ; mais quand il arrivera à Toulon, l'intendant, après l'avoir salué, lui montrera un ordre du Roy qui le casse. (Vol. xLvu,p. i 5 4 : 17 mars 1679.) Colbert pouvait le faire pourchasser par quelque agent de justice, comme il fit plus tard. Les officiers ne se v o u laient pas rendre dans leurs ports. Les fêtes, les chasses, les ruelles, retenaient ces beaux muguets à Saint-Germain et à la Place Royale. L e ministre était à bout d'expédients ; enfin il se retire vers le Roi, et lui demande des lettres de cachet conditionnelles. Louis X I V les accorde, et signe Tordre suivant, qu'on lit, vol. XLVIII, p . 96 : « Il est ordonné au capitaine Prévost, exempt des gardes de la Prévosté de Thostel et grande Prévosté de France, de se transporter incessamment à Paris avec un garde de la prévosté , pour faire commandement aux officiers de marine compris dans la liste qui lui sera mise ès mains, de se rendre incessam-


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. ment dans les ports de leurs départeinens à peine de désobéissance, et en cas de refus, de les conduire au chaslcau de la Bastille; enjoignant à cet effet Sa Maj. au sieur de Besinans de les recevoir et détenir jusqu'à nouvel ordre. Fait, etc. Saint-Germain, le 18 février 1680.» Il avait bien fallu en venir là ! L e séjour des ports était devenu si fastidieux pour les officiers, affriolés par les plaisirs de la capitale, qu'ils reculaient jusqu'au dernier moment pour aller prendre le commandement des vaisseaux qu'ils avaient obtenus à Versailles. M . De Flacourt devait monter le Joli qui l'attendait à Rocbefort; et il ne quittait point Paris. Colbert s'impatientait; ses agents lui disaient chaque j o u r : « M . de Flacourt n'est point encore sur la route du pays d'Aunis!» Cela durait depuis longtemps; le ministre écrivit à la lin à ce capitaine : •< L e Roy ayant esté informé que, nonobstant les ordres pressans qui vous ont été donnez de vous rendre promptement à Rocbefort pour commander le Joly, vous n'estiez pas encore party de Paris le onzième de ce mois, Sa Majesté m'ordonne de vous faire sçavoir que si vous ne partez dans deux jours pour t o u t d é l a y , elle nommera un autre officier pour servir en votre place. >. L e T i * février 1679. Malgré ce nouvel ordre, Flacourt ne bouge pas, et, le 11 mars, Colbert donne le Joli à M. de Vaudricourt. Cependant, le chevalier de Flacourt, qu'une main puissante,—on ne sait laquelle,—soutient malgré ses désobéissances, rentre tout de suite en grâce, et le Roi lui donne le commandement de la Tempête ; mais, en même temps que le brevet lui en est expédié, le ministre envoie à l'intendant de Rocbefort l'ordre de le démonter, s'il ne part pas tout de suite. 11 met enfin à la voile, et, le 20 mars 1679, Colbert écrit à l'intendant : « I l auroit esté à souhaiter que vous eussiez reçu plustost la lettre de Sa Majesté qui vous avoit esté adressée, pour oster le commandement de la Tempête au sieur chevalier de Flacourt, afin que les autres officiers eussent appris par cet exemple à se rendre avec plus d'exactitude aux lieux où ils sont nommés pour servir ; mais puisqu'il estoit party, etc. » (Ordres du Jioj, v o l . XLVT, p. 175.) L'exemple eût été nécessaire ; car cette force d'inertie qu'on opposait aux volontés du Roi et de son ministre, on la trouvait chez presque tous les hommes qui avaient le plus de valeur personnelle et sur qui la marine fondait les plus grandes espérances. M . de Pointis entre autres, ce capitaine qui devait un jour briller à côté de Forbin, M . de Pointis résistait comme Flacourt et tant d'autres, et il fallait que Colbert écrivît à M . de Seuil : « L e sieur de Pointis a esté adverty, avant qu'il partist d'ici, qu'il debvoit servir dans le département du Havre de G r â c e , et s'il ne s'y rend avant le x v du présent mois , suivant ce qui est porté par l'ordonnance du 19 janvier dernier, Sa Majesté le fera casser. » e

e

On le voit, Louis X I V avait été obligé de rendre une ordonnance qui frappait de la perte de sa carrière tout officier desobéissant ! Cette ordonnance était du mois de janvier 1679, cependant c'était le i3 février que Colbert adressait à Flacourt la lettre que nous avons citée plus haut ! Cette lettre ne concernait pas seulement le capitaine nommé du Joli, elle menaçait aussi le chevalier de Coétlogon, qui avait ete désigné pour embarquer à Toulon sur l'Arc-cn-Ciel; M. de Villers-d'O, appelé au commandement en second du Sans-Pareil, M . le chevalier de Fenquiéres, M . lionvoust, M . de Flavacourt, et aussi ce brave La Roche de Vezensay, qui s'illustra par sa belle défense de la frégate la Bouffonne (2800t. 1 Ci g 4 ) . Cette môme lettre eontenaiteontre deux autres officiers la menace de les rayer de la liste de la marine, s'ils e

t

ne se rendaient tout de suite à leurs postes; ces officiers étaient M. de PEstenduere et M . Machaut de Rougemonl. Ce n'était pas seulement des administrateurs, des lieutenants, des enseignes, ou des capitaines, que Colbert était obligé de rappeler à la discipline; c'était les officiers généraux les plus illustres et les plus honorés, dont la conduite devait avoir sur celle de leurs inférieurs le plus d'influence bonne ou fâcheuse. Tourville méritait sans doute,—car comment supposer que Colbert lui eût fait une injure gratuite,—Tourville méritait sans doute que le ministre lui écrivît ceci, le 18 mars 1679 " Une des choses à quoy vous devez prendre garde de plus près, est d'exécuter ponctuellement les ordonnances et règlemens de marine, afin d'obliger les officiers qui serviront sous vous à les suivre exactement ; et j e suis bien aise de vous advertir que rien ne vous feroit plus de tort dans l'esprit de Sa Majesté, (pie si par une trop grande indulgence ou par négligence vous vous dispensiez de travailler continuellement à maintenir et à establir mesme la discipline qu'elle veut estre observée soigneusement sur ses vaisseaux. » L e chevalier de Chàtcauregnault, commandant une escadre, devait mettre à la mer au commencement de janvier 1G78; il devait cingler de Brest à Bélle-Isle pour rejoindre l'escadre de Rocbefort, et aller en Sicile. L e 17, il était encore sur trois ancres dans la rade de Brest. L e 3o, Colbert lui écrit pour lui reprocher ce retard, et il finit sa lettre en lui disant : « Une autre fois, cherchez tous les expédiens possibles pour faire plus de diligence dans une occasion aussy pressante et aussy importante au service de Sa Majesté. >. Colbert est plus vif en s'adressant à un tiers qui doit reporter au chevalier les expressions du mécontentement du R o y ; il écrit en ces termes à De Seuil, le 2 février : « Ce retardement sans excuse est d'un tel préjudice au service du R o y , (|u il ( M . de Chàtcauregnault) court grand risque rjueSa Maj. fasse un exemple en sa personne, pour empêcher la continuation d'une aussi grande faute. » Cependant le chef d'escadre ne fait pas mine de partir, et, le 16 février, Colbert écrit encore à De Seuil : « Sa Majesté est lassée: vous trouverez ci-joint les ordres au chevalier de Chàtcauregnault de ne point partir sans nouvel o r d r e , et vous pouvez lui dire qu'il cause un préjudice irréparable au service de Sa Majesté. « Le même jour, le Roi fait écrire la lettre suivante à Chàtcauregnault lui-même : «Enfin le Roy s'est lassé de votre retardement; et vous pouvez assez facilement vous persuader du déplaisir qu'il a donné à Sa Majesté, puisque vous estiez destiné p o u r une occasion très nécessaire et très importante au bien de son service. Mais puisque les vents vous ont refusé dans le mesme temps que, pour la mesme mute, ils ont esté favorables aux Hollandois... il faut se consoler. Je vous envoyé les ordres que Sa Majesté a commandé à mon fils d'expédier. Je suis bien faschè que. ce malheur vous soit arrivé. Vous recevrez dans peu les ordres de ce (pie vous aurez à faire. » Ces lettres sont sévères ; mais que sont-elles, si on les compare à celle-ci, q u e Colbert écrivit de sa main, le 7 mai 1G78, à Abraham Du Qucsne, lieutenant général des armées navales depuis 1669? « Monsieur, j e ne puis douter que vous ne soyez à présent parti pour l'exécution des ordres qui vous ont été envoyés; mais j e ne puis m'empècher de vous répéter encore ce que je vous ai dit plusieurs fois, que les difficultés infinies que vous faites en toutes occasions et en toutes choses font beaucoup de peine an Roy, et je ne vous dirai pas qu'elles gaslent lis services que vous rendez; niais assurément il est difficile que cela ne fasse pus impression dans l'esprit de Sa Majesté, et que petit estre elles ne lui :

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fassent connoistre que si vous estiez PLUS ADVANCE DANS LES DIGNITÉS DE LA MARINE, vos difficultés augmenteraient à proportion. C'est la plus grande inarque d'amitié que j e vous puisse donner, de vous redire souvent les mesnies choses; et crovez-mov, une fois pour toutes , rendez-vous plus facile, et mettez-vous fortement dans l'esprit que le Roy conhoîst parfaitement ce qui est nécessaire pour son service : et ainsi vous devez vous attacher à l'exécution de ses ordres sans les vouloir ou changer ou augmenter par toutes les difficultés que vous faites.» (Ordres du Roy, vol. x i . i v , P- 44.) Cette lettre n'est-elle,pas curieuse? Du Qucsne, le vieil Abraham, un des plus grands hommes de mer et de guerre d'une époque qui ne fut pas stérile en grands hommes , Du Quesne ne savait pas obéir! Il luttait toujours, et à propos de tout ! et il fallait que Colbert l'avertît en ami qu'il se perdait dans l'esprit du Roi ! On ne pouvait se priver des services d'un officier si expérimenté, qui avait déjà tant illustré le pavillon français; mais on pouvait ne pas le faire Maréchal de France, et on le lui disait bien clairement. La phrase : « Si vous étiez plus advancé dans les dignités de la marine, etc., » nous semble prouver que le Roi ne regardait point comme un motif sérieux d'exclusion , la profession que faisait Du Quesne de la religion réformée. Nous croyons qu'elle pourrait autoriser l'historien à regarder comme une invention odieuse l'anecdote qui prête à Louis XIV ces paroles adressées à Du Quesne, justement en 1678 : « Je voudrois bien, Monsieur, que vous ne m'empêchassiez pas de récompenser les services que vous m'avez rendus comme ils méritent de l'être; mais vous êtes protestant, et vous savez quelles sont là dessus mes intentions. » Si Louis X I V avait voulu vaincre l'obstination prolestante de Du Quesne, il l'aurait laissé sans récompense après la paix; et il le fit marquis! D'ailleurs le Roi ne donnait-il pas le grade de chef d'escadre au vieux Forant, calviniste renforcé, longtemps pressé d'abjurer, et qui n'abjura point ? L'avertissement donné à Du Quesne par Colbert ne le rendit ni plus facile ni plus empressé d'obéir aux ordres du Roi. Pour les moindres choses il s'emportait, se plaignait, et montrait un caractère allier et difficile, qui ne savait endurer aucune contrariété. (V. Trompette.) En 1670, De Seuil ayant fait embarquer sur les bâtiments de l'escadre deux ranonniers que Du Quesne avait appelés du Havre pour servir sur le vaisseau que devait monter le Lieutenant général, celui-ci écrivit à Colbert une lettre mécontente, à laquelle le ministre répondit le g août : « Il me semble qu'un si petit intérest que celuy-là ne méritoit pas que vous en fissiez des plaintes... Vous me ferez plaisir, en vostre particulier, de faire céder ces petift chagrins au bien du service du R o y . » (Dépêches de la marine, 1670, p. 366 ; Ms. Arch. de la Mar.) Pour tâcher de calmer une irritation fâcheuse, Colbert écrivit le même jour à de Seuil : « M . Du Quesne se plaint que vous avez donné aux autres vaisseaux de l'escadre, deux canonnière qu'il avoit fait venir du Havre de Grâce, pour seruir sur le François; sur quoy j e dois vous dire que vous devez les luy rendre, et prendre garde qu'il n'y ayt jamais dans vostre conduite ny chaleur ny emportement pour personne, d'autant que le service dû Roy ne peut pas compatir avec aucune passion. Vous devez considérer ledit sieur Du Quesne pour le plus habile homme que nous ayons assurément dans la marine ; et encore mesmes qu'il cust des deffauts, c'est à vous à les souffrir, et à faire ensortc qu'il serue agréablement. Je ne luy fais point connoistre que j e vous escriue en ce 2

sens, et vous 11e devez pas aussy luy en rien tesmoiguer, mais seulement faire de vostre part tout ce qui est nécessaire pour bien vivre avec luy. C'est ce que j e vous recommande. » Colbert mentait,—mensonge bien innocent et à bonne intention,—car il écrivait à Du Quesne: » Je suis assuré que, pour peu que vous vouliez bien vivre avec luy » (avec de Seuil), « il aura toute la disposition pour y correspondre de sa part. Je luy en escris en ce sens. » Nous ne croyons pas qu'après avoir montré Du Quesne, Châteauregnault et Tourville, peu portés à se conformer aux exigences de la discipline, il soit nécessaire d'aller chercher d'autres exemples à l'appui de ce que nous avons dit en commençant : « Que, malgré toute son énergie, le pouvoir absolu dans les mains de Louis X I V et de Colbert ne put toujours se faire obéir. » Mais comment, avec ces éléments de désordre, la marine française du x v u siècle jeta-t-elle un si grand éclat?... Si des gentilshommes:, encore imbus des principes de leurs aïeux, aimaient à lutter contre un gentilhomme couronné qui travaillait à compléter l'œuvre de Richelieu, la veille et le jour du combat ils se souvenaient qu'ils étaient hommes de race noble, que l'honneur de la France était leur honneur, que le pavillon du, Roi était leur pavillon, et que la grandeur du royaume et du Roi était leur grandeur. Et puis, le lendemain, ils redevenaient désobéissants, frondeurs, et montraient que la féodalité, si elle était abattue, n'était pus tout à lait morte. — V . ci-dessus, art. Vaisseau, p. I 5 ï ï , i colonne, et art. Vis admirai. e

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D O M E S T I Q U E , fr. s. m. — V . 1. Valet. D O O D S H O O F D - B L O C K , holl. s. (Block, Poulie; Hoofd, Tète [angl.-sax. Heafod]; Doods, de Mort [Dood, de l'angl.sax. Déad, Dicd. Mort].) Moque.—L'ail, dit : Doofshoofdt, le dan. Dokshovcd, Durshoved, et le suéd. Dotkopp. E. É L È V E D E L A M A R I N E , fr. s. т . — V . Uniforme. E M I Î 0 A 0 2 , gr. s. m. Pour compléter l'art, de la p . 624, voyez 2 т е Т р я , p. 1З87. E M M É N A G E M E N T , fr. s. т . - V . p. 626, et Tuque. E N S E I G N E D E G A L I O T E , fr. anc. s. m. Officier qui prenait rang, sur la liste delà marine, entre les Enseignes de vaisseau et les Lieutenants de frégate légère. L e grade d'Enseigne de galiote fut créé le 1 ' janvier 1684, et supprimé en i6o2.L'Étatdela Marine pour 1685 (Ms. Arch. delà Mar.) donne les noms de dix Enseignes de galiote, tous de l'année 1684. Celui de 1690 n'a plus que huit de ces Enseignes, dont un seulement de 1684, et les autres de 1688. Une liste d'Enseignes de galiotes et d'enseignes de bombardiers (p. 224 d'un volume Ms. intitulé : Officiers de vaisseau, 1410-1748), donne les noms de douze Enseignes de galiote, ce qui ne contredit pas l'État de i685quenous venons de citer, parce qu'un d'eux, du Mesnil Jaucourt, mourut en mars 1684, et que l'autre, Rolland des Chiens de Ressons, fut fait L i e u tenant de galiote le 21 avril 1684. L e volume auquel nous empruntons ces détails nous apprend q u e , le i janvier 1691, quatre Enseignes de galiote furent nommés, qui, le i mars 1692, passèrent Lieutenants ou Sous-lieutenants d'artillerie. Ils furent les derniers de ces Enseignes. Quant aux Enseignes de bombardiers, nous en voyons deux nommés le 18 octobre 1684, et deux le i j a n v . 1691. Ces deux derniers furent faits sous-lieutenants d'artillerie le i m a r s 1692; après eux, le grade fut supprimé. e1

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. E S P A L M E R (cat. Spalmar), dans lé sons de Mettre un navire en état, est un terme déjà en usage chez les Catalans au x n i siècle, comme le prouve le passage de la Chronique de Ram. Muntaner, cité plus haut, art.Spalmar ( V . ) , p . i 3 7 5 . e

E S P I N A C E , fr. s. f. (Corrompu de l'esp. Pinaça.) Pinace. (V.) — « Lesdits Biscayens vindrent à tout douze vaisseaux d'armes * (navires armés, navires de guerre) •• nommés Esilfii. pinaces, et une grande naue. «Monstrelet, Chron., an.

F, F A H R E N , ail. v. (De Tangl.-sax. Faran, A l l e r ; rad.Fcer, Fer, Chemin, et Navire.) Naviguer. — L e suéd. dit Farn. — V. Schiffen, Segla, Seile. , F R A M E , angl. s. P . 717 de ce Glossaire, nous n'avons donné qu'une des significations de ce mot; nous devons compléter notre article, et dire d'abord que Freinte, dont le sens général, dans la langue vulgaire, est : Réunion de pièces de bois de construction, vient de l'angl.-sax. Fremman, Exécuter, Faire. Frame a, dans les chantiers de la marine, la signification de Couple; ainsi, Principal Frame, c'est le Couple de levée ; Frame lof, le couple du lof; Main Frame ou Midship Frame, le Maître Couple; For most Frame, le Couple de coltis; Stem Frame, l'Arcasse. Par extension, Frame of the top désigne la Hune. Un navire in lier Frames est un navire dont les seuls couples sont en place. L'adverbe In Frame signifie : En botte. L e verbe To Frame est emplové quelquefois comme synonyme de Build (to). F R E T E R , fr. v. a. Nous devons compléter i c i , en les rectifiant, les deux articles que nous avons donnés ci-dessus, p. 722, au sujet de ce terme. L e sens primitif de Fréter est Charger (V. Fracht,\i. 716); c'est par extension que Fréter a signifié Équiper, puis, Donner à loyer. Aujourd'hui eng — et nous devons croire le Dictionnaire tout récemment publié par M M . de Bonnefous et Paris, capitaines de vaisseau, — le Fret, c'est le Chargement, la Cargaison d'un navire marchand, et aussi le L o y e r d'un navire. 11 est arrivé pour ce mot ce qui est arrivé pour bien d'autres : le sens primitif, négligé pendant un temps, est redevenu usuel, puis, négligé de nouveau, il est rentré encore dans le Vocabulaire. Ainsi, Nicot ( 1 6 0 6 ) ; — cet auteur ayant navigué, était curieux des termes de marine;—Nicot ne donne pas au mot Fret d'autre sens que celui de Loyer. Cleirac (16'ia) ne mentionne point la deuxième acception de ce mot. Environ trente ans après, la Fontaine dit (fable 14, liv. v u ) : — « Un vaisseau mal Frété périt au premier vent... c 0 1

;

Frété est là pour: Chargé, A r r i m é ; peut-être même pour : Armé, Equipé; mais assurément point pour: Loué. L e Dict. de l'Académie françoise (1772) ne prête à Fréter que le sens de Louer ou de « Prendre à louage : » celui de 181/4 constate que l'usage donne au verbe Fréter la double acception de Louer et ifè Charger ; enfin, en 1835, l'Académie affirme encore que Fréter, c'est Louer un navire, et que c'est aussi le Charger.—L'exemple que nous avons tiré de la Relation des hostilités commises parles Normands, et que nous avons placé à l'art. 1. Fréter, doit être très-probablement reporté à l'art. 2. Fréter.

G. G A L É A S S E — V . Rame. G A R D E DE L A M A R I N E . — V . Uniforme.

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H. H A M A C , fr. s. m. Pour rendre complet notre article de la p. 817, notons ici, à propos de cette espèce de coucher, que la suspension des lits à bord des navires n'est pas nouvelle. Nous ne savons pas si Alcibiade l'imagina, mais nous lisons dans Plutarque, Vie d'Alcibiade : « ... Exxop.aç TE ZOTÏoTpwp.âTiov h TOÙ; Tpt^pEfflv, Srnoç [AaXoouoTEpov E^XOIOEÛSOI, XEipioaç, àÀ/.à u.r, c a v i c i xiôv (jTpiouocTtov, È T r i S a W . o a É v w v . » Voici la traduction de Dacier : « Il étoit si efféminé... que sur mer, pour coucher plus mollement, il faisoit percer le plancher de son vaisseau, afin que son lit, au lieu d'être sur des planches, fut suspendu sur des sangles. » Remarquons, en passant, que la chambre de poupe des galères montées par Alcibiade devait être bien peu élevée, pour qu'il fallût ouvrir le pont, afin de laisser un libre balancement au lit suspendu. Il fallait aussi que l'ouverture du pont fût bien large pour laisser au lit la liberté de décrire un grand arc dans le roulis, et cela devait singulièrement affaiblir la construction de la poupe. Qu'Alcibiade ait suspendu son lit, nous le croyons ; mais qu'il ait eu recours au moven mentionné par Plutarque, c'est douteux. La tradition aura pu tromper l'illustre biographe. Cornélius Niepois ne fait aucune allusion au fait que nous venons de rappeler. H A M N , suéd. s. (De lisi- Hofn.) Port. H A N G E R (Hangucur), ail. dan. s. (De Tangl.-sax. Hungian [Hanghianej, Pendre, Suspendre.) Pondeur—Lesued. dit : Hangare. H O L ' R D Y , fr. anc. s. m. « Est le dernier des baux de la poupe qui se met de niuoau en trauers sur l'estambor. On le nomme aussi Lisse de Hourdy » ( V . ci-dessus, p. cj35, l'art. Lisse), « et sur la Méditerranée : Dragon. » Recueil de divers termes de marine, p. 3 i 5 d'un Ms. du X V I I siècle, intitulé : Discours tic marine et de commerce ; Bibl. du Louvre. C 2018. Ce manuscrit est une copie de celui qui existe sous le même titre à la Bibl. nat., fonds Lancelot, n° 83.—Dans le texte que nous venons de collier, Dragon est une faute reproduite p . 307 du manuscrit; il faut lire Dragnn. e

H U R R I C A N E , angl. s. (De l'esp. Uragan.

[V.]) Ouragan.

I. I N J U N C A D U R R A , csp. s. f. Les Rabans de ferlage. — « Que ninguna persona de mar ni de terra no ohe ni trayga daga ni otra ninguna arma offensiva con sigo, ecetto algunos de la gente de mar puedan traher cucillo [sic, pour Cucinilo, Couteau) « para serbicio del nabio, que 110 pu'ede escurarse, conio es para cortar la Injuncadura de las uelas v caxetas de las vergas y otras cosas que se offresen nauegando. » Obligaciones del capitan de ungalcon, Ms. x v n siècle, Bibl. delà Mar., n° 14255-3.—V. Ingiuncare, Injonquer. e

I N V E S T I Z I O N E , vénit. s. f. (De Vestire, Habiller.) ( P r o prement : le Revêtement.) Le Bordage extérieur du navire. — V . Maggieri. IR A F O N D O , esp. v. a. Aller au fond, Couler bas.— « Viose este dia vn nanio gruoso de los enemigos che le faltaua el trinquete » (à qui manquait son mai de misaine), « y dos naos que le avudauan, y no pudiendole socorrer se Fue a fondo. Entiendcnse que seria da algun canonazo del dia passade-. » Fol. 4 v ° , Ln Svcccido a la armada de sv armada (juillet i582), Bibl. de la Mar., vol. n° 1 /,a55-3.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1590 J.

J E T E R U N M O R T A L A M E R — V . Hcchar a la mar. J E U P A R T Y , fr. anc. s. m. « Est lorsque l'uue des personnes ayant part à un vaisseau , demande en jugement que le tout demeure à celuy qui fera la condition de l'autre meilleure, et ne voulant plus demeurer en société auec vn autre, le met en action » (l'actionne) « pour faire Jeu party, c'est à dire : Donnez moy tant de ma part, ou j e vous donneray tant de la votre," ou bien on fera estimer les paris. » Explicat. de divers termes, etc., Ms. x v n siècle, Arch. de la Mar. — O n voit que le Jeu parti était une licitation à lin de rachat des actions d'autrui, ou à fin de vente complète de la part que l'on possédait dans un navire. Jeu parti signifiait : Jeu partagé ou Jeu égal, Jeu dont les chances étaient pour l'un comme pour l'autre des associés qui voulaient I ici ter. e

J I M E L G A , esp. s. f. (Forme de Jumela, fait de Gëmelo, dont l'étymologie est dans le lat. Gcminus.) Jumelle. (V. Ximelga.) — Jimelgar, esp. v. a. Jumeler un mât, une vergue, les (ïarnir de jumelles. J O U E T T E , fr. anc. s. f. (Diminut. de Joue.) Jumelle.— « Des Joiiettes, c'est quand vn mast est offencé l'on y met des gardes que l'on lie bien fort. » Explicat. de divers termes, etc., Ms. du x v n siècle, Arch. de la Mar. e

L. L I E U T E N A N T D E V A I S S E A U , fr. s. m. L'Ordonnance du i janvier 1786 lixa le nombre des officiers de ce grade à 680. — V . Uniforme. L O T S N I N G , suéd. s. (De Lots, holl. Loods, Pilote.) Pilotage. — Lotspenningar signifie : Droit de pilotage. (Penningar, Argent, de l'angl.-sax. Pcnag, Penig, Pening, Sou.)

M A T , fr. s. m. A propos du Henri Grâce h Dieu, dont la figure gravée se trouve dans Y Histoire de l'arc/dtecture navale, par Charnock, M . Francis Steinitz dit, après cet auteur (p. 177 de son ouvrage intitulé: The ship, its origin andprogress) : « T h e masts were fire in number, inclusive of the bowsprit, an usage which continued in the fil-strates without altération till nearly the end of the'reign of Charles L , they were with out division, in conformity with those which had been in unimproved use from the carliest âges. » Charnock et M . Steinitz commettent ici une grave erreur. Comment ont-ils pu croire qu'un vaisseau dont la grandeur était au moins égale à celle d'un de nos modernes vaisseaux de 80 canons, pouvait avoir des Mâts d'une seule pièce, ou, selon l'expression usitée, d'un seul brin ? (V. Brin.) Le Henri Grâce à Dieu, ainsi que tous les grands navires de son temps, avait des Mâts de hune sur ses bas Mâts, et des Mâts de perroquet sur ses Mâts de hune. Si M . Francis Steinitz, qui a fait à notre Archéologie navale l'honneur delà citer bien souvent, s'était arrêté un moment au document anglais que nous y avons publié (p. 278, t. 11), il aurait trouvé, dans cet Inventaire d'une grande barque, fait le 6 oct. i 5 3 2 , la mention suivante qui l'aurait désabusé : •< Item, a top Mast, and a top sayle. » Lorsqu'une barque avait un Mât de hune, comment imaginer qu'un vaisseau de haut bord n'en avait pas? Autre chose; les caravelles de Christophe Colomb (1492) avaient au-dessus du Mât de m i saine, un Mât de hune portant une « vela de gavia » (Arch. nav., t. n, p. 2 3 i ) ; et les caravelles étaient de bien petits navires, comparées aux vaisseaux de la taille du Henri Grâce à Dieu.

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M. M A Î T R E , fr. anc. s. f. (Du vénit. 1. Maïstra. [ V . p . 5 5 . ] ) Lisse, Préceinte. — Ce ternie, qui manque à tous les Dictionnaires de marine que nous avons pu consulter, se lit, p. / | i , t. i des Voyages du baron de la Hontan, dans l ' A mérique septentrionale, 1683-1689 ( 2 édit., 1728). — « Outre cela il règne à droite et à gauche d'un bout du canot à l'autre, deux Maîtres ou préceintes dans lesquelles sont enchâssées les pointes des varangues et où les huit barres qui lient et traversent lecanotsont attachées. » (Lettre v i , sur les <• voitures du Canada qui sont des canots d'écoree de bouleau. » Montréal, 20 juin 1G84.) 9

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e

M E R G U L I I A R - S E , port. v . (Du lat. Mergcre, Enfoncer dans l'eau.) Plonger. — Mergulliator, s. m. Plongeur. M O D È L E , fr. s. m. ( V . ci-dessus, p. 1011.) On lit, art. 20 d'une Ordonn. du i avril 1786, concernant les élèves ingénieurs (V. Uniforme) : « La salle de marine établie au Louvre, et dans laquelle sont réunis les modèles des. différents bâtiments de mer et machines à l'usage de la marine, sera particulièrement attachée à l'École des élèves ingénieurs comme un dépôt utile à leur construction. » On voit que le Musée naval, établi au Louvre par une ordonnance du Roi (Charles X ) , rendue le 19 janvier 1828, n'était pas une institution nouvelle en France. A l'étranger, quelque chose d'analogue existait depuis longtemps; nous avons vu, en 1834 et 1841, ce que les années, l'occupation étrangère et les révolutions ont épargné des belles et riches collections de modèles formées dans les arsenaux de Gènes et de Venise pendant le >:vn siècle. e r

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N.

M A J O R DE V A I S S E A U . — V . Uniforme. M A R A N G O N E , ital. s. m. Outre l'acception de ce mot que nous avons donnée ci-dessus, p. 972, Marangone en a une autre. Il désigne le Plongeur. Dans ce sens, il semble venir de Mare. M A R E D E B A T T E R , bas lat. s. n. Surnom donné à la mer des Antilles. — <• Ista insula vocatur insula de Antiliis; et dicit Plato, qui fuit magnuset sapiens philosophus, quod haec insula solebat tam magna facere fere ut Affrica, et dicit quod in hoc mari sunt valde magna debatimenta currentium, qui currebant super banc insulam arenosam, propter quas arenas quasi praedicta insula effundavit vol ùu ta te D e i ; et istud mare vocatur Mare de batter. Ms. de i/ 55, Arch. roy. de Turin. (

N A V I È R E , fr. anc. s. f. et m. Navire. — « Capitaine, ceste sera pour vous advertir en amy cornent monseigneur de Rueulx » (Adrien comte de Reux) • s'est hier soir envers moi dolu de vous , disant que les baillifs de Vlissinghes » (Flessingue) « de Ermuyde et de la Veere se sonl plaints devons, aschavoir celluy de Vlissinghes soubstenant que auriez gasté sa Navière, à cause de quoy il vous vouloit tvrer en procès, y adjoustant ledit de Vlissinghes que aussi pareillement aviez gastée celle de monseigneur de Reulx. Celluv de Ermuyde soubstenant que lui faisiez tort de dire que les cables et cordailles par luy délivrez a l'estouffement a(£stoujfcment, Gréement ; A'Estouffer, bas lat. Stuffarc [ V . ] ) « d e la Navière de mon dit seigneur n'estoient point bons .. »


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . Camille Sceppers à Van Meckeren, (Bruxelles, 21 déc. 15.'i9. ( P . 5 i , Études sur Gérard Van Meckeren, vice-amiral de Flandre sousCharles-Quint, par M. Louis dé Baeckèr, Bruges, 1849.) — Navierc est encore deux fois sous la plume de Sceppers dans la même lettre ; on remarque aussi cette orthographe dans un billet du'même, à la date de juillet i 5 5 o ; ailleurs il écrit Navire. Maximilien de Bourgogne, amiral de la mer et capitaine général de Hollande, écrivait le 6 février i558, à Van Meckeren : «Nouvelles pardeça aucunes, sinon que porrez accorder à Sa Majesté » (Charles-Quint) « quelque bonne ayde, en armant xx ou x x m Navierres. » ( P . 107, Études citées.)

o.

1591

tation) « et renommée dung Willem Gheertz , Hollandois, natif de Delft, capitaine sur une Saloupe, et mesmes le bon serinent qu'il a fait en sa qualité à l'Empereur et ses pays en exploitantcontrejses ennemys sur mer, me donne occasion de présentement escrire à vostre seigneurie et en sa fav e u r . . . » Gérard Van Meckeren à l'ambassadeur de CharlesQuint il Londres, i3 juillet 1554- ( V . p. 79, Etude biographique sur Gérard V . Meckeren, par M . Louis de Baeckèr; Bruges, 18/19.) S C U L P T U R E . V . ci-dessus, p. i5S3, l'art. Chastèau. S O U S - L I E U T E N A N T , fr. anc.s. m. L'Ordonnance du 1" janv. 1786 créa de nouveau des Sous-lieutenants de vaisseau, subordonnés aux lieutenants de vaisseau, et en fixa le n o m bre à 8/ o. — V . Uniforme. (

O R I N , fr. s. m. — V . Tretia.

V.

O R K A A N , holl.; O R K A N , ail. dan. suéd. s. ( D e Tesp. Uracan. [ V . ] ) Ouragan. OTB'BCb (Otviéss), rus. s. m. (Proprement : Plomb.) (De Btcum-b [Viessite], Peser; rad. Bue [Vis].) Sonde, P l o m b de sonde, selon Boutakoff (18З7). — V . Гиря, Л о т ь .

P . П. P A R M A Q L I Q i^ih^ji),

turc, s. (Proprement : Jalousie,

Grillage;) Plat-bord. P A Z A R - Q A Ï Q ( j j j l S ' j ; Pour Bazar-qaïgliy.

(V.)

П И Л А (Pila), rus. s. (Rapproché par N . Webster et Reiff de l'ail. Fcile; dan. suéd. Fil; holl. Vyl; angl. File, Lime, faits de l'angl.-sax. Feol.) Scie. — Ручная пила (Routchnaïa pila). Scie à main. P I A D È ( i b L - j ) , turc, s. (Peut-être du vénit. Piatta.

VERSUS, lat. s. m. (De Vcrtcre, Tourne]'.) Comme Urdu ( V . ) , ce terme a donné lieu à des dissertations savantes, longues, mais, hélas! peu concluantes. Selon la plupart des critiques, Versus, chez les auteurs latins, quand il est appliqué à l'arrangement des rames, désigne la rangée de ces leviers, qui s'étend de l'avant à l'arriére du navire. J. Schelfer dit : « llabebat quisque ordo versus duos, dextrum et sinistrum; navis vero tot ordines : quadriremis puto, quatuor, quinqueremis, quinqùe. lia ut triremis très quidera baberet ordines, sed sex versus ; quinqueremis^ quinque ordines, sed decern versus. Quod diligenter observanduin est. » De Mil. nav., p. 5o. — On pourra voir, Mémoire n° 9 de notre Arch, nav., quel sens nous avons prêté au Triplici versa du V liv. ûc\'Enéide. e

Ä.

[V.]) À N T R A , suéd. v. a. Variante orthographiquc d'Entra, (V.)

Bateau, — V . Qaïq.

R.

0

R E S B O R D O , port. s. т . V . ci-dessus, Sisbordo.

0 E , dan. s. (De Tisi.

.

S A L O U P E , fr. flam. s. f. (Du flam. holl. Sloep. [ V . ] ) C h a ­ loupe. — « Monseigneur, la bonne famé » (lat. Fama, Répu-

.

Ey.)l\e.

OST, dan. s. (De Tisi. Austr.)

s.

Ò

Est.

O V R E - H y E K B J E L E E , dan. s. (De Hcekbjelkc [ V . ; et A'Ovre, h\td'0vrest.) (Angl.-sax. Ofcn; isl. Yfir, Au-dessus.) Barre d'arcasse. Ô, suéd. s. (Analogue à lisi. Ey.) ile.

(Supplément : 83 articles.) (Total général des articles du

G L O S S A I R E

et de son

S U P P L É M E N T

:

25,3io.

Commencée le 15 mars 1848, l'impression de cet ouvrage a été achevée le 25 mai 1850.









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