Glossaire nautique : répertoire polyglotte de termes de marine anciens et modernes (K-Z)

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

K.

K A A G , holl. s. Cague, petit navire. — Raagman, s. P a tron d'une cague.

K A B E S T A N [n sonnant), bas b r e t . , s. m. (Du fr. Cabes­ tan.— Kabcstan-daou ou Kabestan-doubl, Cabestan double. — Kabestan-bian, petit Cabestan.—Kabestan-braz, grand Cabestan.— Guamisa (pion. Harnissa) er Kabestan, garnir le Cabestan.— Vira a Kabestan, virer au Cabestan.— Kabestan se prononce comme Habestan, h fortement as­ piré.

i . K A A P , ail. holl. s. m. (Du lat. Caput, Pointe de terre, Promontoire.—V. Kap.

K A B L O K , groënl. s. Nom d'un os que les Groëulandais adaptent à l'extrémité de leurs avirons.

K A - B O U R 1 T - A N (n sonnant), mal. v . a. {Ka, partie, des noms dérivés; Sourit, arrière.)Virer de bord. K A A B E L , holl. s. (De l'angl.ou du fr. : ) Câble.—V. A n kertouw, Zwaartouw.

tete.)

Cap,

i . K A A P , holl. s. (De l'angl.-sax. Ccpan | K é p a n e ] , prendre, tenir; en relation avec le lat. Capcre.) Course. — « Een schip ter Kaap uitgertist : Un bâtiment arme' en course. >> — Kaapen, v. a. (De 2. Kaap. [ V . ] Aller en course, Ecumer la mer. —Kaaper, Kaper, holl. s. Corsaire, Kapre, Bâtiment pour la course. 1. K A A P S T A N D E R , holl. s. (De x.Kaap [ V . ] et de Stander, Pilier ou Etendard.) Balise plantée sur un cap comme moyen de reconnaissance. 2. K A A P S T A N D E R , holl. s. (Du fr. Capestan. [ V . ] ) Cabestan volant. К А Б А Л Я Р Ъ [Kabaliare) 00 К А Б А Л Я Р И Н Г Ъ {Kabaliarinke), rus. s. m. (Ce sont les mots ail. Kabelar, Kabclaring. [V.]) Tournevire. — Кабалярпнгъ-Ьлокъ (Kabalia~ rinnkk-blokk), rus. s. m. Poulie de tournevire.

К А Б О Л К А (Kabolkd), rus. s. f. Fil noir ou goudronné; Fil de carret. — V . Смоленая нитка. К А Б О Л О Ч Н О И С Т Р О П Ъ {Kabolotchnoïe strope), s. (De Каболка [ V . ] et de Сшроп-ь. [ V . ] ) Commande.

rus.

К А Б О Т А Ж Ъ [Kabotachc), rus. s. m. (Du fr. :) Cabotage. — Ce m o t , donné parRéiff, paraît n'être pas fort usité, car il manque à Chichkoff; et, dans la nomenclature qu'il a eu la bonté de faire pour nous, M . le comte Alex, de Stackelberg dit à l'art. Cabotage : « Il n'y a pas de mot technique russe répondant à ce mot français; on dit : Navigation le long des côtes. » — V . Плаваше подлЪ береговъ. — Кабо­ тажный (Kabotajnie) , rus. adj. de Cabotage. K A B O U T (t sonnant), mal. s. Brouillard, Brume. — V . Zavoun.

K A B A N (n sonnant), illyr. daim. s. m. (De l'ital. Cappa.) Caban, capote à capuchon.—V. Guna.

K A B Y S S A , K A B B Y S S A , suéd. K A B Y S S E , (Même origine que Kombuis. [V.]) Cuisine.

K A B B A ou K A P P A , ar. côte N . d'Afr. s. (Du turc Qapou ou Qapy [yS], porte.) Braie, Faux sabord. — Kabba de timoun, Jaumière.

K A B A A A P r A N O {Kavalargano), gr. mod. s. m. f Peutêtre de l'ital. Argano ( V . ) , et de KaêaXXt/.Euoj, enfourcher un cheval, et par extension: Subjuguer, assujettir.) Tournevire. K A B I A I A {Kavilia), gr. mod. s. f. (De l'ital. Caviglia, cheville.) Epissoir.— V . Ilepovy). K A B I T E A A O {Kavitello), gr. mod. s. m. (De l'ital. Gavitello. [ V . j ) B o u é e . — A t a c w T Y i p î a , De^aSoùpa. K A B A O N [Kavlon), gr. vulg. s. n. (Du fr. : ) Câble. — V. Fou|j.£va, KctXcoç.

K A B B A R P O K , groën. v. n. (De Ka, parlant de la mer.

plus.) Monter, en

K A B E L , all. holl. dan. suéd. s. (De l'angl. ou du f r . : ) Câble, Amarre.'— V . Ankartäg, Ankertau, Ankertoug, Swertong, Schwertau, Zwaartouw. K A B E L A R - M U S , suéd. s. Pomme de tournevire. — L e dan. dit Kabclar-muus, et l'ail. Kabelaring-maus. — V . Mus. K A B E L G A R N , ail. suéd. s. (De Kabel, câble, et de Garn, angl.-sax. Gearn, laine filée.) Fil de carret.

dan. s. f.

K A B O A A P F A N O N {Kavolargàno-n}, gr. mod. s. n. (D'^Apfavov [ V ] et de KCCSÂOV [V.]) Cabestan. — V . 'Еруатг.с, 'EÂXUTpÔlTlOV.

KABELLAIN'GD, suéd. s. (De l'angl.-sax. Leng, longueur; Lang, long. Lat. Longits] et de Kabel [V.]) Encablure.—Le dan. écrit : Cabeilœngdc; l'angl. dit : Cablc's length.

K A B 0 2 {Kavo-s), gr. vulg. s. m. (De l'ital. Cabo, Cap», Cavo.) Cap, P o i n t e , Promontoire. — Manque à Dehèque.— V. 'AxpioTi^piov, K s p a ç , ripoëXvï;.

K A B E L L I , ar. côte N . d'Afr. s. (Du turc Qyblé [ i l S ] . ) Sud. — Kabclli /rarta lil balchn. Sud quart sud-ouest. — V . Batcho. — Kabclli karta lilshelouk.Sud quartsud-est. — V . Shelouk.

K A C H K A B A R E , ar. côte N . d'Afr. s. (Du mal. Caschvalla. [ V . ] ) Clef d'un mât. К А Г Ъ [Kagg, à peu près Kake), rus. s. m. (Du holl. Kaag. [ V . ] ) Cague.

K A B E L T A U , all. s. (De Tau. [ V . ] ) Amarre ; Câble de touée; Grelin. — Le dan. dit : Kabeltoug, et le holl. Kabel touiv. К А Б Е Л Ь (Kabèlé), rus. s. f. (Transcript, du holl. Kabel.) Câble, gros cordage. — Кабельная работа {Kabelnaïa rabota), rus. [Kabelnaïa, de câble; Р а б о т а [Rabota], travail.) Cordage deux fois commis. — Кабелыповъ {Kabeltove), s. m. (Transcript, du holl. Kabel-tnuw [ V . ] ; all. Kabeltau. [ V . ] ) Grelin, Câblot, Encablure.—V. Д р е к ъ - m o v .

K A D A L L , isl. s. Cordage, Câble. — V . Trassa , Snœri, Strenger. K A D È N A , ar. c ô t e N . d'Afr. s. (Transcription de l'ital. Cadena. [ V . ] ) Chaîne, Câble-chaîne. K A A Ë N A {Kadèna), gr. vulg. s. f. (Transcription de l'ital. Cadena.) Chaîne. — V . "AXuuii;. К А Д Е Т Ъ (Kadéte), que, dans les transcriptions des mots de sa nomenclature maritime manuscrite ( p . 14), M . le comte


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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Alex, de Stackelberg écrit : Kasdette, comme il écrit: Basgore à l'art. Багоръ), rus. s. m. (Du fr. : Cadet.) Élève de mariue. — Dans la marine russe, on est Cadet ou E l è v e , avant d'être Garde-Marine. K Â D I S , ar. s. Nom d'un grand navire sur lequel M e ninski, qui le cite, ne donne aucun détail. K A D J A N G (g-sonnant peu), mal. s. Natte de feuilles dont on se fait à bord un abri contre le soleil. (Roorda.) —Marsden écrit : Kajang.

K A I K A K I . g r . vulg. s. m. (Diminutif de K a i x t . [ V . ] ) Petit bateau, Petite barque, Barquette, Batelet. K A I K I , gr, mod. s. m. ( D u turc Qaïq, [ V . ] ) Bateau. — Kaïxi tjjapaotxov (Kaïki psaradiko-n). Bateau de pèche. — V. TÇafxf. K A I K I A , gr. mod. s. f. (De Kafxt. [ V . ] ) Batelée, Charge d'un bateau. — V . 'Axaxîa.

K A D O R , bas bret. s. f. Chaise. Legonidec doute que Kador soit d'origine celtique.

K A I K I A S , gr. s. <• Vent du nord-est, Green, ou Burino, comme on l'appelait sur le golfe de Venise.» J. Spon, Deseript. de la Tour des vents d'Athènes, Voy, d'Italie, etc. (1678), 1.11, 177.

К A D O U M A , ar. côte N . d'Afr. s. (C'est le nom turc de l'Hermine blanche : Gagourn (jJ'-э). Herminctte.

K A I K I I Z (Kaïki-s), gr. mod. s. m. (De Kaîxi. [ V . ] ' Batelier. — V . BapxâpT); , Bzpy.tAoyo;, 'EpsTr,? , © K p x a Y l ô A o ç , K a ï x T ^ ; .

K A D O U T (t sonnant), mal. s. Natte dont on fait les voiles. — Laïar Kadout, Voile de natte. K A A P O N (Cadro-n), gr. mod. s. n. (De l'ital. Quadro.) Cadre.—V. KpsêSccTt. K A D R E N N (prononcé Hadrerm, b r e t s. (Du Fr. : ) Cadre.

h fortement aspiré), bas

K A D Y R G H A , K A T Y R G H A , turc, s. (Orthogr. de M e ninski.) G a l è r e . — V . Qadyrgha. K A E R A A T (г sonnant), bas bret. v. n. D e : Kaer, beau. S'abosir, devenir beau. L e P. Grégoire écrit : Carëaat dans le Dict. fr.-bret. K A G G I , isl. s. (Proprement : Tonneau.) Bouée. K A G L I P O K , groënl. v. Approcher.— Ûmiarsoït les navires approchent de terre. — On dit aussi : — V. Umiarsoït. K A H A D , ar. côte N . d'Afr. v . (De l'ital. Cadcre, Echouer, Tomber sur la quille ou sur le côté quand se retire, Rester à sec.

kagîiput, Kaglyok. tomber.) la marée

K A Z A N I , gr. m o d . s . n . ( D u tuicQa/.an ( .l^s.)Chaudière. (V. Aiyrfi.) — KaÇâvi той vspoîi. Caisse à eau. — V . Nspo'v. К А З Е Н К А (Kazionnka), rus. s. f. diminutif de Казна. ( V . ) Cabine d'un patron de Barque, selon Reiff. — Manque à Chichkoff.— Казна [Kaznâ),s. f. (Selon Reiff, du gr. mod. Kaî'/а,-, trésor.) Culasse du canon. K A 0 E 2 1 2 [Kassesi-s), gr. anc. et mod. s. f. (De KaQnjp-, faire descendre.) Tirant d'eau.— V. Nspà (та). К А 0 Е Т Н Р [Kassetir, gr. litt. mod. s. m. (Du gr. anc., qui désignait la Soude dont se servent les chirurgiens.) Plomb de sonde. — V . MoXûêi. K A 0 I 2 M A (Aassisma), gr. litt. mod. s. f. (De Ka8ÎÇ<o. [ V . ] ) Banc des rameurs d'une embarcation, d'une chaloupe, etc. — V. Bs'Xjxa, MTOXYXOV. K A 0 I Z 1 2 , gr. anc. et mod. v. a. (De Ката, i'Çco.) ( P r o ­ prement : Asseoir, faire asseoir.) Echouer un navire; Échouer ou Toucher, en parlant d'un navire. К А 0 Р Е П Т Н 2 {Kassrèpti-s), ment, Miroir, Tableau.

gr. mod. s. f. Couronne-

K A I K T Z H 2 (Kaïktzis-s), gr. mod. s. m. (De Kaixi. [ V . ] ) Batelier. — V. Kafa)«. K A l O T I - y (Kaïktchiou), val. s. m. (De Kaik. [ V . ] ) Batelier. — Kop'b6iep .\Sntpap, UI'biKap. K A I N L A I A R , mal. s. (Kaïn, à voile.

toile, Laïar, voile.) Toile

K A I O U I I , mal. v . Rainer, Nager, Pagayer, Croiser, en parlant des pirates qui font la course avec deux navires à rames. -— V . Men-diabat-daïang, Mengaïouh. K Â I P 0 2 (Kairo-s), gr. mod. s. m. (C'est le mot gr. anc. qui signifiait : Situation, état d'une chose.) Temps ; Aire de vent. — V. 'Pdtiêo;. K A Ï S S E , turc, pour Qaïd. (V.) K A Ï T S O R P O K , groënl. v. (De Kaït, beaucoup, et de Sorarpok, cesser.! Tomber, en parlant d'un grand vent Kaïtsornck, s. Bonace, C a l m e . — V . Allikarpok. KAJBA , KAJPA. (Kaïba, Kaïpa.) (Illyr. daim.) s f. ( V a riante de Gâjba. [ V . ] ) Hune, Gabie. K A J A K (Kadjak), groënl. s. Nom de l'embarcation , petite et légère, dont la couverte de cuir a un trou à son milieu; — c'est la place du rameur. ( V . P à k ) . OthoFabricius désigne le Kajak par ce mot composé : Mandfolkebaad, Homme-canot. — Le rameur qui est dans le Kajak s'appelle aussi, par métonymie : Kajak, comme le petit navire où il est introduit. ( V . Umiak.)—Kajalik (Kadjalik), s. Nom que reçoit la femme qui s'incorpore au Kajak. — M a n que à Paul Egède.—Kajartnrok (Kadjartorok), v . a . Ramer, Nager dans le Kajak ; Passer la mer à la rame. — Kajaursak (Kadjaoursak), s. (Compose sans doute de Kajak, et A'Arsingak, ressemblance, similitude.) Modèle de Kajak. ( V . ) —Kajavok (Kadjavok), v. a. Sombrer avec son Kajak. ( V . ) K A J U I T , holl. s. (Même origine que le fr. : Cahute [ V . Cttjiite.]) Cabine, Chambre L e dan. dit : Kajuia, et l'ail. Kajüte. K A K A O , tonga, v . Récif. — V . Hahanga. K A K E R , Golfe Saint-Vincent, s. Lune.

K A I E , dan. v. a. (Étymol. incon.) Apiquer une vergue. — V . Optoppe, T o p p e op.

K A K O I , nouv.-zél. v. [Ka, animer, Koï, la pointe. Fautil dans Kakoï voir la réunion intentionnelle des deux sens que nous venons d'indiquer? Les Nouveaux-Zélandais ontils voulu dire que mettre à la voile, c'est animer l'avant pointu de la pirogue, morte quand elle est au mouillage, dans le port ou tirée sur le sable? Ce n'est pas impossible.) Être sous voile , faire voile.

KAI К (Kaïk), val. s. (Du turc Qaïq. [ V . ] ) Bateau, Barque, Chaloupe, Nacelle, Caïc, Caïque. — L e rus. dit : Капка (Kaïka.)

K A L A , ar. vugl. malt.s. Voile. J. de Dombay, Grammat. ling maur. arab. (1800), p. 100. — Kala magginr ta gif en , malt. (Voile majeure du vaisseau.) Artimon.

K A I , variante hawaie, s. De Taï (V.) s. Mer. K A I POL1KE , nouv.-zél., s. Navire, Vaisseau.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. K A A A M E (Kalamè), gr. v u l g . s. f. (De roseau.) Verge de l'ancre.

KaXccpiïi,

canne,

K A A A M I T A (Kalainita), g r . vulg. s. f. (Transcript. de l'ital.) Aiguille aimantée, B o u s s o l e . — V . M a Y v r , T 7 ] ç . K A L A N , port. Pralin, s. Lune. K A L A N G (gsonne p e u ) , mal. s. et v . Aceore, étançon. — Poser sur les accorcs, accoter. — « Di tareh bat/ira lalo di Kalâng: Ils bâtirent le bateau à terre et le placèrent sur des accores. » (Marsden.) — Kalang bmdat (Kala/ig, pièce de bois; boulât, ronde), rouleau qu'on place sous un navire, et sur lequel on lo fait marcher quand on veut le tirer à sec sur le rivage. Ce sont les Palangœ des Romains , les Palati des Génois. ( V . Mengalang, Palato , ( b â X a y ; . ) — Kalângan , s. Bassin, Forme pour le radoub ou la refonte des navires; endroit où l'on tire à sec les navires, où on les met sur les Kalang,en se servant des Kalnng-boulat. — V . P e r kalang-an. K A - L A N G K A P - A N K A P A L , mal. dérivés, Langkap, préparer, Kapal, vires de guerre. — Ka-Langkap-an q u e s , flottille. — L e P . D . Haez, p. K A A A N K A (Kalanca),

s. Ka, partie, des noms navire.) Flotte de napraou, Flotte de bar2, écrit : Calincappan.

gr. mod. s. f. Anse, Crique. — V .

Aiuavâxi.

K A A A P Q (Kalarô), gr. mod. v . a. (De l'ital. Calare.[V.]) Border une voile, en descendre les points vers la vergue ou vers le pont du navire. — V . A ~ X w v w tôv ÎCTOV. c

K A L A T (s sonnant), mal. s. Bras. — V . Baouat. Talibouat-an, Talf-Kalat. KAAA4>AT (Kalafatou (ou sonnant à peine), val. s. m. De l'ital. Calafato. [V.]) Calfat. — Poyenar ne donne pas K a X a c p a x , que nous trouvons dans J. A Vaillant. A l'art. Calfat de son Dict. il explique la fonction du calfat, sans dire quel est l'équivalent valaque du mot français.— KocXcHpa-réw , K a X a s a T r & O j g r . m o d . v . (De Kttkzsitr^. [ V . ] ) Calfater.—«Nà àXaçpoOX, TO xaxEpYov,và TÔ xocXaoaTvfcio. Cité parduCange.— (V. K o c p t v â p w , TpoiuÇto.) — KaXccpxrto-ua, s. f. Abattage en carène, Calfatage. (V. TpÔTri<7u.a.) — K a X c c p a T ï ] ; , s. m. (De l'ital. Calafato. [ V . ] ) C a l f a t . — « . . . K o i T O T O t o û c , O i x o S o f t o u ç , N a Û T a ç , K a X a a à T a ç , 'Ap/iTEXTOvai;, MuXov_apcéxTaç. » Parabolae Hironis, citées par du C a n g e . — V . TpoTtis-rnç. K A J A C j ï b T S ' I (A) (A Katafetoui), v a l . v . (De l'ital. Jatare. [ V . ] ) Calfater. — V . Acto'ni.

Cala-

K A L E A , illyr. daim. s. Second maître. K A L F A A T E N , holl. v. a. Calfater. — V . Kalfateren. K A L F A T , malt. s. m. (De l'ital. Calafatto.

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tis. — Legonidec n'a pas plus recueilli ce ternie que le P . Grégoire.Maître Ézou de Saint-Matthieu nous a dit que le mot Kaliboti, dans le langage vulgaire, est employé en Bretagne pour exprimer l'idée de légèreté, de fragilité, et qu'une lille qu'on appelle Kaliboti se regarde comme outragée par une telle qualification. K A L Ï M M E K , groën. s. Nœud, Chaîne. K A L O , v o l . s. Lune. K A A 0 A I M N 0 2 (Kalblimno-s), gr. mod. adj. (De [ V . ] , et de KaXo'ç, bon), qui a un bon port.

Aiuv-v

K A A 0 2 (Kalo-s), gr. anc. et mod. s. m. Câble.—V. Foufuva, KetXwç. K A A 0 2 A N E M 0 2 (Kalo-s anémo-s), gr. anc. et mod. s. 111. Bon vent. — KoXà; âpy.tviGrfc (Kalo-s arménisti-s). Bon voil i e r . — ( V . 'App.EvîÇo), Ksijuvaîo'jpo;.)—KaXocuvÉtj/to (Kalossrnepso). S'Abosir. — KaXoGiV/) (Kalossyni), s. f. Embellie." K A A O T A H I A E V i i (Kalotaxidêfô), gr. mod. v. a. ( D e T a ; i oeuco (V.) et deKaXdç, bon.) Faire une bonne traversée, une bonne campagne, une heureuse navigation; Naviguer heureusement. K A A O Y M A P i î (Kaloumarô), gr. mod. v. a. (De l'ital. Calitmarc. [V.]) Filer un cordage, le lâcher en le filant.—KocXoup.apw ypr^iopa (Kaloumarô grigora). (Fp^Yoïpa, corruption usuelle de FX^vcopa, ou mieux 'OXi^oipa. [De 'OXîya, peu, et "Qpa, temps.]) Filer en douceur. —KaXouiiâpco OAOV (Kaloumarô 0/0-n), Filer rondement.—KaXouuâpto rcavi'a v à TÔ cp6oc— crcoijLEv (Kaloumarô pagnia na to ftasomène), v. a. (De l'ital. Ca/umare [ V . ] ; du gr. anc. Ilavi'ov, voile, et peut-être de <I>0avoi, gr. mod. J'atteins.) Appuyer la chasse. K A L V E Z (z sonnant ce), bas bret. s. m. Charpentier. K A A Î Î A I O N (Kalôdio-n), gr. litt. mod. s. 11. (Diminut. de KaXtoç. [ V . ] ) Ligne, Cordelette.—V. — « o u X a . K A A Î Î 2 , gr. anc. s. m. Corde en général; Câble. — H o mère emploie une fois ce mot pour désigner le cordage qui portait l'antenne, l'Itague.—V. KccëXov, F o u u E ' v a . K A ^ i b I J E 3 1 ) (Kaletsèze), tal. Calcese.) Calcet.

rus. s. m. (Transcript. de l'i-

K A M A , ar. côte N . d'Afr. s. Brasse. K A M A K E V M A (Kamakefma), gr. mod. s. f. (De Ka,u.«XEÛW. [ V . ] ) Pèche à la foëne. — K a u a x E u i o (Kamukéfô), v. a. (De Kajiâxi. [ V . ] ) Harponner, Pécher à la foëne.—Kauàxi, s. f. (Du gr. anc. K â i x a ; , perche.) Foëne, Harpon. (V. "A7xi<7Tpov, Tpiai'a, 2 a t T a . ) — K a a a x t c T T , ; (Kamakisti-s), s. m. Harponneur

[ V . ] ) Calfat.

K A M A P A , g r . anc. s. f. Espèce de navire dont parle en ces termes Eustathius ad Dionysium .- « Islluno adjacet magna Camaritarum natio, sic dictoruni a nauibus piraticis rotundis, quibus vtebantur, vocabanturque Camarse a Gra?K A L F A T E R E N , holl. v. a. (Du fr. : ) Calfater. P . Marin, cis. Erant vero naviculœ tenues, angustae et levés, viros VI— Dict. holl-fr., 1752.— V . Kalfaaten.—Kalfatcrn, ail. s. et v. 'gintique raro triginta recipientes. » — V.sur lesCamares, l<(Du fr. : ) Calfat, Calfater. _ Kalfatering, holl. s. Calfatage. Mémoire n° 9 de notre Arch. rtav., p. Zj85, t. 11. ( V . Breen-wing, Digtmaaking.) — Kalfaterung, ail. s. CalK A M A R A , illyr. daim. s. f. (Du gr. Kauoépa, voûte.) fatage. — Kalfatra, suéd. v . a. Calfater. — V . Dikta. — KalChambre. fatring, suéd. s. Calfatage. — Kaljatrarc, suéd. s. Calfat. K A L F A T É , ar. c ô t e N . d'Afr. s. (De l'ital. Calafato. Calfat.

[V.])

K A ^ I M B E P l ) (Kalibèrc, rus. s. m. Transcript. du fr. : ) Calibre. K A L I , mal. s. Rivière. — V . Songui. K A L I A , tonga, s. Un des n o m s que l'on donne à la p i rogue double, quand elle est sous voile. — V . T o n g u i . K A L I B O T I ( / mouil.), bas bret. s. m. (Du f r : ) Caillebo-

K A M A P 1 A (Kamaria), gr. mod. s. pl. (Probablement du gr. anc. K a p r a T t o , courber.) Barrots, Faux baux. K A M A R S O K , groën. s. Chasseur de phoques, qui poursuit la bête avec son Kajak. — Kamavok, groën]. iParait être une contraction de Manpok, chasser le phoque parmi les glaces, et de Kajak. [ V . ] ) Poursuivre le phoque avec son embarcation.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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K A M B O N , bas bret. s. m. (Probablement de Kamm, courbe, arqué.) Varangue. L e P . Grégoire écrit : Cambon. „ Lékéad eo ar c'Iicnta kambon, On a placé la première varangue. » Legonidec. K A M B R (m sonnant), bas bret. s. dialecte de Vannes; KAMPR, dialec. de Léon. Chambre. Legonidec n'a pas r e cueilli ces mots tout français. L e P . Grégoire les avait adoptés parce qu'ils sont en usage. К А М Б у З Ъ (Kammbouze), rus. s. (Du fr. Cambuse?)Cui­ sine, Cambuse.—M. le comte Alex. Stackelberg écrit : Камбусъ, Kamebousse. К А М Е Л Ъ (Kamèle), meau.

rus. s. m. (Du holl. Kamcel.) Cha-

K A M M E R , ail. s. (Du lat.

Camera.)Chambre.

K A M N f í В 0 Л Т А 1 2 (Kamnô voltai-s), gr. mod. v. a. (Kdcuvu, faire, Во'Хтац, plur. de Волта. [ V . ] ) Courir des bordées, Louvoyer. ( V . Карим таркттроэк;, AoljoSpojMo, BoXтесгСары.) —Káuvw vs'pa (Kamnô néra). Faire eau. — V. Nepóv. — К а р м TTEpicxpocpá; (Kamnô peristroplia-s), gr. litt. mod.) Courir des bordées, L o u v o y e r . — Ксср/ш TtoSiaaiati; [Kamnô podissiai-s). Faire escale. (V. ПооЧсипаТс.) — KOIJAVÙI irps'Ça (Kamnôpréza). Amarriner, Faire une prise; Capturer. —K«p.vw Ст,риа (Kamnô zimia). ( Z ï i j x i a , perte, dommage.) Faire des avaries, être avarié. — Káu.v<o cxouXapixt (Kamnô skoulariki).(Proprement : Faireestrope.) Estroper. (V. 2 x o u Xapixi.)—KOCIAVCO TT¡V àvaxXr,criv (Kamnô ti-n anaklissi-n). Faire le branle-bas. ( V . 'AvoxXv)fflç.)—Kocavo) то ápTEi^ióviov (Kamnô • ta artémônio-n). (Proprement: Faire l'artimon.) Border l'ar­ timon. ( V . Кхтаарси T T , V |xTtoúy.oív. —Kdúxvto то ижаопухау^ (Kamnô to bastinngagio-n), gr. mod. (Du gr. anc. Карю), construire, et de l'ital. Bastingaggio.) Bastinguer.

К А М Е Н Ь (Kâmène), rus. s. m. (Rad. slav. Khm, P i e r r e ; illyr. Kàm, Kàmèna, Kàmèn; pol. Kamién; turc, Quom.) Roche, Écueil. ( V . Банка, Мель, О т м е л ь , Рпфъ, Ш к е р ы , Коса, Прудъ.) — Каменной баластъ (Kamennoïe balaste). Lest de pierres. (V.Баластъ.) —Каменной рпфъ (Kamennoïe K A M O U D I , mal. s. Gouvernail, Barre de gouvernail. — rifc). (De Р п ф ъ [ Т . ] et de Камень. [ V . ] ) (Récif composé de V . Bémoudi, Me-rapat, roches.) Basse, Chaîne de rochers, Batture.— Каменометъ K A M I I A N A (Kambàna), gr. vulg. s. f. (De l'ital. Сат­ (Katnénomète), s. m. (De Каменъ, P i e r r e , et de М е т а т ь [Métate], lancer; lut. Mittere; illyr. Mètati, jeter, envoyer; рапа.) Cloche. — V . 2viu.avTïipi. Métak, j e t ; Metàlak, qui lance.) Pierrier.— Manque à ChiK A M H A N A P r i O N (Kabanario-n), gr. mod. s. n. (Etymol. chkoff, qui donne seulement ф а л к о н е т ъ (V.) dans la partie inconn.) Nom d'une espèce de bitton, ayant la forme d'une rus.-angl.-fr. de son dict., et qui, à l'art. Pierricrs de la croix aux bras un peu redressés, auquel on tourne l'étai du mât d'artimon ou de tape-cul de la 2axouXE'6a(V.), et les amarres part, fr.-rus., donne, outre le mot russe correspondant au français, cette définition : « Малаго рода пушки (Malago de poupe, quand le navire est amarré dans un port. roda pouchki), canon d'une petite espèce. « К А М П Л Ш Я (Kammpania), rus. s. f. (Du fr.:) Campagne. Dans la partie rus.-fr. du Dict. roarit. de Chichkoff, on lit : K A M E R , holl. s. (Du lat. Caméra.) Chambre. Компаш'я ; c'est une faute d'impression qui ne se retrouve i . К А М Е Р А , g r . mod. s. f. (De l'ital. ou du lat. Caméra.) pas dans la partie fr.-rus , p. 35. Chambre, Poste.—V. ваХаиос. K A M R A , ar. vulg. s. (De l'ital. Camera.) Chambre du i. К А М Е Р А (Kdméra), rus. s. f. (Du lat. Caméra. [ V . ] ) navire. J. de Dombay, Crammat. ling. maur.-arabi. ( i 8 o o ) , Chambre, Soute. Boutakoff écrit Камера à l'art. Room de son p. i o o . dict.; mais aux articles Bread-ronm, Steivard-room et Ma­ К ANA A R BOULIN (ne), bas bret. v . a. (Капа, du lat. gazine, il écrit Камора; Го est-il du fait de l'imprimeur ou Cano, j e chante.) Chanter la bouline. de celui de l'auteur? C'est ce que nous ne saurions décider. K A N A - B R A G D , isl. s. (DeBragd, nœud, et action de lier, Il nous suffit d'avoir signalé cette variante orthographique, et de Kani, bec, partie proéminente.) Extrémité de Pétrave ; qui n'est peut-être qu'une faute échappée, comme un grand nœud d'un cordage qu'on attache a cette extrémité. nombre d'autres, au prote de l'imprimerie.—V. К а ю т а . K A M È R A , ar. côte N. d'Afr. s. (De l'ital. Caméra [V.]) Cabine, Chambre. — Kamèra de kastel. ( P r o p r e m e n t : Chambre du château.) Dunette. KAMHAOiS, K A M I A 0 2 , gr. anc. s. m. repris par les Grecs modernes et prononcé par eux Kamilo-s. Cordage, comme le gros câble de l'ancre.Scolias. d'Aristo., Suidas, Phavorinus; J. Scheffer, p. 333 de Mil. nav.—Pourquoi ce câble fut-il nommé par les Grecs du nom du Chameau? C'est ce que nous ne saurions dire, et dont ne paraissent pas s'être inquiètes les quatre savants critiques que nous venons de citer. L e premier Kamélos fut-il fait de poil de chameau, tordu et commis par les Arabes pour leurs tentes? La corde de la tente passa-t-elle à bord du navire? Kâ;j.y,o; devint-il ensuite chez les Grecs le nom générique de toute corde ayant une certaine façon (à deux, à trois, ou à un plus "rand nombre de torons) qui était la façon de la corde du chameau? Les renseignements nous manquent pour résoudre ces questions. K A M I N A A 0 V P 0 2 (Kaminadouro-s), gr. vulg. adj. (De l'ital. Camminatore, marcheur.) Bon voilier. — V . КаХЬ; âpuEvurr*);. K A M I S S , Havre-carther, s. Soleil.

K A N A B , bas bret. s. m. (Du lat. Cannabum.) Chanvre.— Legonidec a recueilli ce m o t , bien qu'il soit évidemment étranger aux radicaux celtes. Il l'a probablement fait, parce que le véritable terme cello-bieton a dès longtemps été remplacé dans l'usage par le mot roman, et a fini par disparaître complètement de la langue, la tradition des vieillards s'étant perdue. К A N A L , ail. s. (Du lat. Canalis. [ V . ] ) Canal. — L e val. dit aussi Капал. L e gr. mod. dit KaváXi (V. Лаилэ;); le rus. Каналъ (Kanale). — V . Прошокъ. K A N A N , n fin. sonnant, mal. s. (Proprement : La Droite, le Côté droit.) Tribord. — V . Seblah kanan. K A N A T A , gr. mod. s. f. (Du fr. Cannette, fait de l'angl. Can [angl.-sax. Canna, Canne, coupe].) Bidon. — V . AOVEÏOV. К А Н А Т Н О Й Д В О Р Ъ (Kanatnoïe dvore) ou К А Н А Г П Н О И З А В О Д Ь (Kanatnoïezavode), rus. s. (Дворь, maison; Заводь, fabrique; Капать [ V . ] , corde.) Corderie. — Канатной масшеръ (Kanatnoïe mastère), Maître cordier. — Канатъ (Капаte), s. m. (Du lat. Cannabis ou Cannabum [Kavviët;, g r . ] Chanvre.) (Corde.) Câble. — Les câbles russes ont les mêmes proportions que les câbles français. Nous tenons ce rensei-


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . gueinent de M. le comte Alex, de Stackelberg. — Канатъ положить на етопары (Kanate polojite па stopari), v. a. (Fixer le câble avec les bosses.) Bosser le câble. (V. П о л о ­ жить стопара.) — К а н а т ъ пристопарпть (Kanate pristoparite), v. a. Bosser le câble. — V . П р п е т о п а р и т ъ .

873

К А Н О Н Е Р Ъ (Kanonèrc), rus. s. m. (De l'ail, ou du holl. Kanonier, ou du fr. : ) Canonnier. ( V . П у т к а р ъ . ) — Канонерскап лодка (Canoncrskaïa lodka), s. f. (Лодка, barque, bateau.) Chaloupe canonnière.

K A N A H A I T H 2 MnOYSOYAAS (Kandili ti-s boussoula-s), gr. mod.s. f. (Kav89jXi, petite lampe; du lat. Candella.) Verine, lampe de la boussole.

K A N O N I (Kanoni), gr. vulg. s. m. (De l'ital. Cannonc.) Canon. ( V . IlupoëoXov.) — Kavôvioe (Kanognia), s. f. Batterie de canons, Batterie d'un navire. ( V . Mua-rcpia, IIupoêoÀsvov.) —Kavovis'poç, s. m. (De l'ital. Cannoniere. [ V . ] ) Canonnier. — V . IIupoêo>ao-Tï](;.—KavovfÇo), v . n. Canonner, Tirer le canon, Envoyer une ou des bordées. (V. KaxamipoêoXw.) — Kavovtapa, s. f. Canonnade.—-V. ПироёоХщак;.

K A N A H A I É P H (Kandilieri), deliero.) Chandelier.

K A N O N I R E R , ail. s. m. (De Kanone. V . Konstabler.

K A N D È R I S S A , ar. côte N . d'Afr. s. f. (De l'ital. Candelizza. [ V . ] ) Câbleau ; Garant de palan. — Kandèrissa bualina, Cargue-bouline.

gr. mod. s. f. (De l'ital. Can-

K A N E , nouv.-zél. s. Scie. К А Н Е Ц Ъ (Kanetz), rus. s. (De Канашь. [ V . ] ) Amarre.— V . Завозы, Ш в а р т о в ы . K A N G A R T O K , groënl. s. (De Kârpok, cacher, en parlant de la mer.) Brisant, Écueil, Roche. K A N G E K (Kanguek), groënl. s. (De Kangak, tète.) P r o montoire, Cap. — C'est surtout, dit P . Egede, au cap de Bonne-Espèrance qu'est donné le nom de Ranger. K A N G E R T L U K (Kanguertlouk), groënl. s. (Sans doute formé de Kangak, tète, cap, et de Marluk, deux.) Baie, Golfe. — Kangertlurksoak, Grande baie, Grand golfe. K A N 0 A P O 2 , gr. s. m. Nom d'une espèce de navire sur laquelle nous manquons de notions certaines. Monandre, dans le Nocher, parle du KavOap'jç doré qui rapporte T h é o phile, en traversant la mer E g é e ; mais rien ne nous autorise à tirer du texte grec cette conséquence que le canthare était un grand bâtiment, ou que c'était une chétive barque. Tout ce que nous savons par Macrobe, liv. v , chap. 21, c'est queKavOapo? était, en même temps, le nom d'un vase à boire et celui d'un navire. Le vase avait-il nommé le navire? le navire, au contraire, avait-il nommé le vase qui affectait sa forme? Cette dernière supposition est celle de Macrobe. — V . Barge de cantier. К А Н И ф А С Ъ - Б Л О К Ъ (Kanifass-btoke), rus. s. m. (Канпфасъ est le nom du canevas, du basin, et les Russes l'ont pris au holl. Kanefas. Mais pourquoi ce mot serait-il venu s'accoler à Блокъ pour désigner une poulie coupée? C'est ce que nous ne saurions dire. Aussi, pensons-nous que Канпфасъ est une de ces homonymies que les mauvaises prononciations introduisent dans les langues, et qu'il faut y voir une transformation de l'ail. Kinbacks. ( V . j ) G a l o c h e , Pastèque.—Manq. à Reiff. K A N N A B 1 2 , g r . s. Chanvre. — L'hébreu a Kanabou, pers. Kénè, et le turc Kencvir ( ^yS").

le

K A N N É N G N A K , groënl. s. Vent d'ouest. KANOriAAI (Kanoghiali, ghi prononcé doux, et à peu près c o m m e / ) , gr. mod. s. ( l i e l'ital. Cannochidlc. [Canna, tuyau, Occhio, œil.]) Longue-vue. 1. K A N O L (prononcé Hanoi, h fortement aspiré), bas hret. s. f.(Du fr. : Canal.) Canal, chenal. — Kanolarpouléo, Canal de poulie. —Kanol vôr. (Vôr, forme de Мог. [ Y . ] ) Ca­ nal, Bras de mer. 2. K A N O L , bas bret. s. f. (Du fr. : ) Canon. —Kanolier, s. m. (Prononcé Hanolière et quelquefois Ganolièrc.) (Du fr. : ) Canonnier. K A N O N E E R dan s m. (De Kanon. [ V . ] ) ( H . Fisker, 18З9.)—V. Canoneer, Constabel.

Canonnier.

[ V . ] ) Canonnier. —

K A N O N N E E R B O O T , holl. s. Chaloupe canonnière. — V. Boot, K A N O N O 0 T P A (Kanonossyra), gr. mod. s. f. (Du gr. anc. 0upa, porte, et de Kavovi. [V^]) Sabord. — V . 0ôpt;, Мтсоихоехорха, ПортгХоу.

К А Н О Н С Т А Н Е Л Ь (Kanonnstapèle), rus. s. m. Synonyme de К о н с т а п е л ь ( У . ) Maître canonnier. K A N T H A I T Z A Ф Л О К О Г (Kandilitza Jlokou), g r . vulg. s. f. (De l'ital. Candelizza. [ V . ] ) Drisse du foc, dans la Гаита et les autres petits navires. K A N T R A , suéd.; K A N T R E , dan. v. a. Chavirer, S o m brer, se renverser. K A O U A D - A V E L , bas bret. s. f. (Composé de Kaouad, accès, bouffée, et à'Avcl, vent.) Bouffée de vent, Bourrasque, Coup de vent, Grain, Ouragan, Bafale. K A O U A L , mal. s. Garde, Quart.— Homme de quart. — V . Pengaoual, Sambang, Taboh. K A O U R A , tikopia, s. Mât. К А Р , a i l . dan. s. (Dulat. Caput.) Cap, Promontoire, Poin­ te. ( V . Kaap.) L e bas bret. dit aussi Кар, prononcé quel­ quefois Gap; le val. ditKan (Кар). К А Р А , papou, s. (Le même probablement que le mal. Kapal. [ V . ] ) Vaisseau. K A P A Ï , papou-waïgiou, s. (De Кара, — V . Taporess.

navire.) Pagaïe.

К А Р А Н , К Л Р А К , mal. s. Hache. K A P A L , mal. s. (Peut-être dcKapala, signifiant : Principal; et, dans ce cas, Kapal serait une abréviation de Kapala-praou, barque principale, grand navire.) Bâtiment à voiles carrées, selon Marsden; Navire, selon le Petit interp. mal. ( i 8 3 g \ (V. Aouak, Pérousab.)—Kapal berniagn. (Perniaga-au, ou Bcrniaga-an, marchandises.) Navire marchand, bâtiment de commerce. — K a p a l ber-tiang doua. Navire à deux mâts. (V. T i a n g . ) — Kapaldagang. (Dagang, étranger, marchand, traitant.) Navire étranger qui fait le commerce.—Kapal diang ada ber-lambaga. Navire doublé en cuivre. — Kapal djaga (Djaga ou Jaga, comme l'écrit Marsden, mot hindonstani signifiant : Garde.) Navire préposé à la garde d'un port, d'une rade, d'une côte.—Marsden appelle le bâtiment garde-côte : Praou djaga-djaga. — Kapal lakhsamana,Vaisseau amiral. (V. Lakhsamana.)—Kaj/al parang. (Pe-prang-an, ou Prang, guerre.) Vaisseau deguerre. —Kapal prang iang besar. (Besar, grand.) Vaisseau de ligne.—Kapal tiga tiang. Navire à trois mâts. K A P A L A S A M P A N , mal. s. (Kapâla [hind.] Chef ; Sampan. [ V . ] ) Proprement : L e patron de la barque qui fait le I IO


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

874

Général amiral (TenepaA'b-a/mnipaA'i)). — L e capitaine du I rang est de ia 6 classe dans la hiérarchie générale; il remplace l'ancien KoMaHAOpi> ( V . ) , et cadre avec le IIOAKOB H i i K i i (Polkofnikc) ou colonel ; le capitaine de 2 rang est de la 7 classe, etcadre avec le no/rnojiKOBHiiK'L (Podpolkovnike) ou lient.-colonel; le capitaine de 3 rang est d e l à 8 classe, et cadre avec le Maiopt (Majore). L e titre honorifique des personnes de ces trois classes est BbicoKOÖAaropo^ie (Visakobdagorodie), qui est sans relation directe avec aucun des titres admis en France, mais qui correspond à l'ail. Hochwahlgeborcn, très-noble. — Le Règlement de marine, rédigé en 1720 par Pierre le Grand, nomme des capitaines-commodores (KamimaHb-KOMMOAop'b) ou chefs d'escadre. La traduction franc, de ce document, Manuscr. de la Bibl. de la Mar., dit, p . 26: « Lorsque les escadres ont tous leurs chefs ou officiers généraux portant, pavillon de commandement, les capitaines-commodores ne doivent pas les commander; ils peuvent seulement avoir le commandement sur une partie de l'escadre, si on l'envoie quelque part. Mais lorsqu'il manque quelques officiers généraux, les Capitaines-commodores doivent alors commander leurs escadres. » — 11 paraît qu'à la fin du x v m siècle, quand Alex. Chichkoff fit son Dict. de marine, le capitaine-commodore avait été supprimé; car l'officier de ce grade n'est point nommé par lui. Chichkoff nomme le flagmann (CpAarsianii) officier porteflamme on officier général, dénomination qui comprend tous les amiraux; mais nous ne voyons nulle part le capitainecommodore. — KamimaHT) BOemiaro Kapa6.\a (Kapitanc voënnago karablia). (Proprement : Capitaine de navire de guerre.) Capitaine de vaisseau, Capitaine de haut bord. — KannmaHTi m-uii n o p m o M T > (Kapitane nate porto/ne). (Capitaine sur un port.) Directeur d'un port, Capitaine de port.

service du navire ; Patron de la chaloupe. (Roorda, art. Bootsman, p . i58, Guide malai.)

ER

К А П А К Т 1 2 Й (Kapandissô), gr. mod. v. a. (De K a v&ai, bonnet.) (Ital. Cappa.) Coiffer, Faire chapel, Fasier. Manq. à Dehèque. K A P A B A - S K I P , isl. s. n. (De Kapari [ V . ] et de [ V . ] ) Bâtiment corsaire, Navire de pirate.

Skip.

K A P A R E , suéd. s. m. (Même orig. que 2. Каар. Câpre, Corsaire.

[V.])

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K A P A R I , isl. s. m. (Même étymol. (pie le précéd.) C o r saire, Pirate, Câpre. K A P E D O R A , ar. cote N . d'Afr. s. (De l'ital. tura.) Capelage.

Incapclla-

К А П Е А А А О Т Р А (Kapeladoura),t¡r. mod. s. f. (Del'ital. Incapellatura. (Capelage.)—V. Т р а у у л ; . — КатгЕХар10-[ш, gr. vulg. s. f. Action de capeler.—V. Трзг/т-Хшочс.—КатаХарш. (De l'ital. Tncapcllare. [V.]) Capeler.—V. TpayvjXo'vio. К A P E L A R , ar. côte N . d'Afr. v . a. (De l'ital. lare.) Capeler.

Incapcl-

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K A P E R , dan. ail. holl. s. m. (Même étymol. que Kapare. [ V . ] ) Câpre, Corsaire.—Kapcrbrev, dan."s. (Brei>, bref, lettre.) Lettre de marque. — Kapercapitain, dan. s. Capitaine de corsaire. — Kapergast, dan. s. (Gast, angl.-sax. dan. suéd., signifie proprement : Lutin, follet, démon.) Matelot qui fait la course.—Kapergastcr, équipage de corsaire. K A P E R I , suéd. s. (De Rapare.

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[ V . ] ) Course.

К А П Е Р С Т В О (Kaperstvo), rus. s. m. Piraterie; État du corsaire.— Manq. à Alex. Chichkoff et à J. Heym.— V . Р а з ­ бой, Гвабежь на мор*.

К А П Е Р Ъ (Kapère), rus. s. m. (Transcript. du holl. KaK VIIlui (Kapissi), gr. mod. s. Hune. — Gloss. gr. de du per [ V . ] , ou du dan. Caper. [ V . ] ) Armateur, Corsaire, Cange. — V . Kap^ciov, Ko'tpa. Câpre. — V . А р м а т о р ъ , Вооружптель. K A P I T A I N , ail. s. (Du fr. : ) Capitaine. — L'auteur du К А П Е Г А М А , K A I I I T A N I A (Kapétania, Kapitânia), gr. Nouv. dict. all.-fr. (1800) écrit : CapHän.—Kapitainder mod. s. f. (De l'ital. Capctania. [ V . ] ) Capitane (galère). kriegsschiffe (Capitaine d'un vaisseau de guerre.) Capitaine de vaisseau. K A I I E T A N 0 2 , gr. vulg. s. m. (De l'ital. Capitana. [ V . ] ) Capitaine. — J. Spon, Pet. dict. du gr. vulg., t. n , Voy. 1. K A P I T Ä N (n sonnant), bas bret. s. m. (Du fr.:) Capid'Ital., etc. (1678),p. З9З; Dehèque, Dict. gr. nwd.fr. (1825). taine. — L e P. Grégoire écrit : Cabitan. — Les marins de —

V. K c í - r r á v i d ; .

l'Algérie nomment Kapitän l'amiral. (V. Capitan.)

K A H E T A N П А 2 А 2 (Kapetane passas), gr. vulg. s. (De l'ital. Capitano, et du turc Pacha [ U U u ] , chef, dignitaire de l'empire [de Bach \^jXi\ tète].) Capilan-pacha. К А П И Т А Н Ъ (Kapitanc), rus. s. m. (Transcript. de l'ail. Capitán.) Capitaine, Commandant. —-Dans son Dict. marit., Alex. Chichkoff, parlant des Capitaines de la marine impé­ riale, dit seulement : Капптанъ корабля (Kapitanc korablia), Capitaine de vaiss., ou Капптанъ перваго n втораго ранга (Kapitane pervagn i vtorago ranga), Capitaine de pre­ mier et de second rang. Il ne nomme pas un dernier rang de Capitaines qui, dans l'échelle ascendante des grades, en Russie, est le troisième. Ce grade n'existait probablement pas en 1795, quand Chichkoff fit son Dictionnaire. Aujourd'hui , selon les renseignements que nous tenons de M . le comte Alex, de Stakelberg, le cadre de l'état-major de la marine russe est ainsi composé : I rang d'officier : Enseigne (Мп'гтанъ); 2 rang : Lieutenant ( Л е п т е н а н т ъ ) ; 3 rang :Capitainelieutenant (Капптанълептепангпъ); i rang : Capitaine de 2 rang (Капптанъ втораго ранга); 5 rang: Capitaine de i rang (Кашшапъ перваго ранга); 6 rang: Contre-amiral (Кондръ адмпралъ); f rang : Vice-amiral (Впче адмпралъ) ; 8 rang : Amiral (Адмпралъ) ; 9 rang : ER

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2. K A P I T Ä N (n sonnant), mal. (Du port. Capitäo. [ V . ] ) Capitaine. — Kapitän kapal, Capitaine de navire. ( V . K a pal.) — Kapitän laout, Capitaine de marine. (Roorda.) — V . Djouragan, Kap'tainn, Nachoda, Nakhoda. K A H I T A N T O S (Kapitania-s), gr. mod. s. m. (De l'ital. Capitano. [ V . ] ) Capitaine. — V . KocreTCtvo;, Kapaêojujpy,!;, riXoiâp-/o<;. — M . Dehèque dit : KcntiTocvo;. K A P 1 T A N Y (Kopitagne), hongr. s. m. (Du bas lat. Capitaines.) Capitaine. ( V . Hajös-kapitan.) — Kapitany-Hajo (Kopitagne-hoyàj, Vaisseau amiral. e l

K A P I T E 1 N , holl. s. m. Capitaine de Vaisseau. — Au i janv. 1846, la Marine royale des Pays-Bas comptait 23 Kapiteins, et 29 Kapiteins-Iuitenants, capitaines en second ou capitaines-lieutenants, qui ont le rang de nos capitaines de frégate ou de corvette. — On désigne quelquefois le capitaine de vaisseau par le nom de « Kapiteln ter zee » (Capitaine de mer), pour le distinguer des capitaines de l'armée de terre. K A n A A K l i (Kaplakc), rus. S. m. ( D e l'ail. Kappc-laken ou du holl. Kap-laken [ V . ] , et non de Kapplake, comme le dit Reiff, car Kapplake n'est point allemand, du moins ne


875

GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1к trouvons-nous pas dans les dictionnaires cpii sont à notre disposition.) Chapeau de capitaine. K A I I O N H (Kapogni), gr. vulg. s. m. (Del'ital. [V.]) Capon ; Rossoir. — V . 'ЕХхист^р той xpioù.

Capone.

К А П О Ш Е Р А , g r . m o d . s. f. (Del'ital. Capponiera.) à poules. К А П О Т О (Kapnto), gr. mod. s. ni. (De l'ital. Caban.

Cage

Cappot».)

К А П О Т Ь (Kapotc), rus. s. m. (Transcript. du fr. : pote.) Caban.

Ca­

K A P O U N , ar. côte N . d'Air, s. (De l'ital. Capone. [ V . ] ) Bossoir. K A I I O Y M (Kapougni), gr. mod. s. m. (Du turc Qapaq [ ^ j j L s ] , couvercle.) Gaillard d'avant.— V . Txpiov laTtpoo-OEv. K A P P A M A S T E B N E , suéd. v . a. (Kappa, avec le fr. Couper.) Abattre un mât.

en relation

K A P P A OD B R O D A , illyr. daim. s. f. (Del'ital. Cappa, chapeau.) Garniture en peau de mouton placée sur la téte de l'étrave ou Karotsso odprove, du trabacolo. ( V . ) К А П П А К 1 (Kappaki), g r . vulg. s. m. (Même orig. que Kccroûvi. [ V . ] ) (Proprement : Couvercle.) Panneau. — Y . 2/.iÉ-a!7u.a. K A P ' T A I N N , mal. s. (Prononciat. angl. du mot Capitaine. Pet. interp. mal. K A P T E I N , holl. s. m. (Variante de Kapitein. taine. — V . Captain.

Kapitan.)

[ V . ] ) Capi-

К А П Т Е И Н Ъ (Kapteine), rus. s. m. (Transcript. du holl. Kaptein. [ V . ] ) Capitaine de navire marchand, selon Alex. Boutakoff. — Ce mot a été probablement introduit depuis peu dans la langue usuelle des marins russes, car il ne se lit ni dans Chichkoff, ni dans J . Heym,ni même dans Beiff, qui est de 18З6. К А П Ь ' Л (Kapoulou, ou fin. sonnant à peine), val. s. m. (Ou lat. Caput, tête.) Cap de navire, Avant, Proue. — V. BotJU, Чшкол. К А Р А , gr. anc. s. f. ou n. (Proprement : Tète.) La Quille, la Carène, selon J . Scheff. (p. 4^, *W< иве),qui s'appuie de ces paroles del'Étymologicus Magnus,au mot Караёо; : « Кара, f, тро'тпс.» Il nous semble que Кара, signifiant : T è t e , put désigner assez poétiquement la quille, qui est la première, la principale pièce, la fondation du navire. J . Scheffer suppose que Кара pourrait bien être le mot dont a été fait le latin Carina; ce n'est pas le sentiment de Gyraldi, qui pense que Carina vient de Currere, courir. •

K A P A B A K I (Karavàki), pàoi. [ V . ] ) Petit navire.

gr. vulg. s. m.(Diminut. de K a -

К А Р А В Л Н Ъ (Karavane), rus. s. m. (Du pers. Kervân. ) Réunion de barques, naviguant en convoi. (V. Cara­ v a n e . ) — Караванный (Karavannie), s. m. Chef d'un convoi de barques. K A P A B I (Karavi), gr. vulg. s. in. Navire. J . Spon , Petit Dict. du gr. vulg., t. n , Fpjr. d Italie, etc. (1678^, p. 406.— VoirlepassagedeCrescentio,ànotre art. C A R A V E L L A . — V . Ka pâëiov, MiraaTipivTov, Nauç, IIXoïov, IlapTiSov, ÏIXEOUUEVOV.— Kapâët oiirXoïïv (Karavidiploun), цг. vulg. (ДтаХойс, double.) Va isseau à deux ponts—Kapdët TcapaTaxTixov (Karavi parataktiko-n), gr. mod. (Паратахтсхо;, qui se met en ligne, en ordre de bataille. De Паратасц, bataillon.) Vaisseau de ligne. — V . nXoîov т/jç fpau.pi.îiç.

K A P A B I O N , K A P A B 0 2 , gr. s. u. et m. Très-petit nav i r e , Barque, Bateau, ayant probablement quelque rapport de forme avec la crabe (Kapaëoi;.) ( V . Carabus.) — Dans le gr. mod., le mot Kapaëiov (Karavio-n) désigne les navires en général, (lu plus petit au plus grand, du bateau au vaisseau de ligne.— «Naû;, TOUTE'GTI Kapaëiov, r,ETEpov -Xoïov, etc.» Synops. Basilic, minorimi Fragmenta, Ms. de la Vaticane, n°3 . I 0

K A P A B O K T P I I 2 [ i f r 7 r a e o X j r / - i ) , g r . m o d . ( D e Kapaêi[V.j et de Kú'pv);, maître.) Capitaine de navire, Patron ou Maître de barque, Capitaine de vaisseau.— J. Spon, Petit Dict. du gr. vulg., 1.11, Voy. d'Italie, etc. (1678), p, /,ofi, écrit Kapaëoyipiç. Cette orthographe est tout à fait contraire à l'étymologie. (V. K a T t i T ï V i o i ; , IlXoiapyoç.) —KapaëoTroXsuoi; (Karavopolémo-s). Combat naval, Bataille navale. ( V . Naup.a/ia, 0ïXaG<7O7raXEjjio<;. ) — Kapaëocnipouvo ( Karavospirouno. ) De l'ital.Sperpne. [ V . ] P r o u e , Avant. (V. IlXoW,, Hpo'jpa, IIpwpT).) — KapaëoTE'/v/] (Karavotechni.) (De T E ' / V T ] , art.)' Architecture navale. ( V . KaTacxEuví, Nau-mí-fía, ( ì ) T t a c a o v . ) — K a p a ëoTE/vtTr,ç (Karavolcchniti-s.) Constructeur. — V . N00x1^70?, Nau7r/|YE'TÏ] ; , Mapocyxoç.

K A R A M , mal. v. a. et n. Couler bas, Naufrager, Sancir, Se briser, Se perdre, Sombrer. — « Karam-lah praou-nia, L e navire avait fait naufrage, s'était brisé. » — « Loupout deri-pada karam, Echappé au n a u f r a g e . » — « M e m a l i a r a kan deri-pada karam dalam laout, Échappé au naufrage.» (Marsden.) — V. Benam, Goulla, Kena , Sakat, Tinggalam. K A P A M 0 Y 2 A A I ( K a r a m o u s s a l i ) , gr. mod. s. (Du turc Qara (ïjè),

noir, et Muslakhhir

,>

(^¿•~~ ),

émissaire.) Cara-

nioussal. — V . Caramoussallus. K A R A N , madék. s. L e même qu''Aran. (V.) K A R A N G (g-sonne peu), mal. s. Récif, Banc de corail. K A P A H T M I Ï B (Karanntine), tina. [ V . ] ) Quarantaine. K A P A N T I N ' b (Karantine),\&\. Quarantaine. — V . ./lazapet.

rus. s. m. (De l'ital. Quarans. f. (Del'ital.

Quarantina.)

K A P A T È A A O , gr. mod. s. m. (Transcript. de l'ital. Caratello.) Baril. — V. BapsXi. K A R A V E L L E , ail. s. (Du port. Caravella, ou du fr. Caravelle. Dans son Allgemeincs fPòrtcrbuck der Marine, J. H . Rôding a consacré sous cette rubrique franco germaine un article aux Caravelles. Il est emprunté à Aubin et à l'Encyclopédie méthodique. Un seul fait appartient au traducteur : « Dans la flotte espagnole de i588 il v avait des Caravelles.» Malheureusement ce fait est inexact; Filip. Pigafetta, qui a donné avec tant de détails VOrd. dell' Armata di Spagna, ne parie pas de Caravelles , non plus que la Relations vera dell' armata, etc., qui nomme tous les bâtiments en les désignant par leurs espèces. K A B B , ar. s. Selon le Lexique de Meninski, c'est un bateau qui fait le service d'allégé entre le port et les navires, aide au chargement et au déchargement des bâtiments, et fait le batelage de la terre à la rade, et réciproquement. K A P B A Z A , gr. anc. s. n. plur. (De Kappaò?, nom d'une étoffe très-line que l'on fabriquait à Tarragone en Espagne, comme l'atteste P l i n e , liv. x i x , chap. 1.) Voiles du navire. — V . 'OGdvri. K A P B A C b (Karbass), rus. s. m. Nom d'une espèce de petit bateau à rames dont on se sert sur la mer Blanche. K A P B E A b - H . \ r E ^ H > (Karv¿de-nagu¿de), rus. s. m. (De 1 l'ail. Nagel[\.] et du fr. :)CarvclIe.— Dans son art. Hare.vb, I 10.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

876

Reiff donne le terme Карвель-нагель (imprimé fautivement Карвиль) avec le sens de Chevillot. Selon Alexandre Chichkoff, Карвель-нагель est le nom du Clou à Carvelle ; quant au Chevillot, cet auteur marin lui donne le nom de К о ф е л ь нагель, qu'a aussi recueilli Reiff. Si un synonyme à ce der­ nier terme avait été fait par les Russes, probablement il aurait été composé du mot anglais Kevel[S.) et de l'ail. Nagel, et l'on aurait Кевель-нагель. К А Р Г А Д О Р Ъ (Kargadore), [ V . ] ) Courtier de cargaison.

rus. s. m. (Du holl.

Cargo.

К А Р Г А М П А 2 0 (Kargabasso), gr. mod. s. m. (De l'ital. Cargabasso.) Halebas.— Dans la XaxoùXeva ( V . ) , de chaque côté de la vergue de hune en arrière de la voile est une poulie simple pour un cordage, qui, après avoir fait son dormant sur la vergue sèche ou Tpryxoy ( V . ) , et avoir passédans cette poulie, revient à une cosse ou à une poulie de retour fixée à la vergue sèche, et va de là au pont; c'est le halebas du hunier.—V. KœpiéX»), 2т(уос. K A R D E E L , ail. holl.; K A R D E L , suéd. s. (Étymol. inconn. de nous. Peut-être ces mots ont-ils quelques rapports avec l'angl. Carry [to], emporter, enlever.) Drisse. — L e russe a emprunté au holl. Кардель, dont il fait Гардель (Gardèle). (V.) K A R D O E S (Kardouss), holl. s. (Du fr. Cartouche. Gargousse. — L'ail, dit Karduse, et le dan. Karduus.

[V.])

K A P E N A I O N (Karenaîo-n), gr. mod. s. n. (De l'ital. Carenaggio. [ V . ] ) Carénage.— Kapsvapco (Karénarô), v . a. (De l'ital. Carenare. [ V . ] ) Caréner, Calfater, Abattre en carène. — V. KaXacpocTiÇw , TopmÇoj. K A P E N b (Karène), rène.

val. s. f. (De l'ital. Carena. [ V . ] ) Ca-

K A R È T T A , ar. côte de Barb. s. (De l'ital. Carretta. [ V . ] ) Affût. K A R F I , isl. s. m. (De Karfa, corbeille.) Nom d'un petit bâtiment à rames, destiné aux fêtes, et, pour cela, pompeusement décoré. K A R G , bas bret. s. m. Charge d'un navire, Cargaison, Cargue. — Karg ar point (t sonnant), Cargue-point. — Karg fount (rsonnant), Cargue-fond.—Kargboulinâ, Cargue-bouline, etc. — Karga, bas bret. v . a. (Du fr. : ) Carguer, Charg e r . — Karga à liens, Carguer les voiles. — Karga en artimoun, Carguer l'artimon, etc. —Kàrga eul lestr, Charger un navire.—Berèhia etFarda sont les synonymes de Karga dans l'acception Charger. —Kargament (t sonnant), s. m. (Du f r . : ) Cargaison, Chargement. — V . Fard. K A R I , K A R R I , écrit aussi Karei par Marsden, p. З 9 4 , art. Block; mal. s. Poulie, Palan. — Kari-kan (n sonnant), v . (Кап, participe des verbes transitifs.) Hisser à l'aide d'une poulie, d'un palan; Palanquer. K A P I E A H (Karieli), g r . mod. s. f. (Étymol. inconn.) Galehas, Halebas. — V . 2тгуос, Каруаитгао-о. K A P I K O N (Kariko-n), gr. mod. s. n. (De l'ital. Carico, Fardeau.) Cargaison, Charge. — V . Фор-îov, Фортмр.а. K A P I N A (Karina), g n m o d . s. f. (De l'ital. Carena\\.] ou du lat. Carina. [V.]) Quille, Fausse quille, Carène. ( V . Tpoirtç, 2T=ïpa.) — Kapivâpiffma (Karinarisma), s. f. Abattage en carène. — V. Тротпаиа. К А Р К А С Ъ (Karkdss), rus. s. m. (De l'ital. Carcassa, ou du fr. : ) Carcasse. — V . Кузовъ. K A R L I N G A C H E , bas bret. s. m. (Du fr. : ) Carlingue.

К А Р Л И Н Ъ (Karline) , rus. s. (Transcript. de l'angl. Carling. [ V . ] ) Traversin de baux, Entremise. K A R M A , illyr. daim. s. (Le Корма rus. [V.J) A r r i è r e , Poupe, Chambre du patron dans les trabacoli et autres p e tits navires. — V . Jedriti, Krrima, Zadâk. K A R M N I K , illyr. daim. s. m. (De Karma.) (L'homme de la poupe.) Timonier. — V . Dumenâr, Kormnik. K A R M O U D A , ar. côte N . d'Afr.s. Jumelle. K A R N A , lasc. v . Rider. — « Pété féroudi Karna ! Ride les galhaubansvolants! » K A P N Ë P I (Karnèrî), gr. vulg. s. m. (De l'ital. [ V . ] ) Poulie de retour.

Carnara.

K A R N O F I O ( / se faisant très-peu sentir), bas bret. s. m. Préceinte, selon maître Ézou de Saint-Matthieu. Nous avons fait répéter plusieurs fois ce mot à maître Ézou, et toujours il nous l'a redit de la môme façon. Mais la prononciation bretonne étant difficile à saisir parfaitement, peut-être au lieu de Kamofio, dont la forme est tout à fait étrangère au breton, aurions-nous dû entendre Karrvsiou (s sonnant comme c ) , pluriel de Karroz, qui signifie préceinte, selon le P . Grégoire et Legonidec. Ce n'est pas la préceinte, ce sont les préceintes qu'aura voulu nous nommer le marin de Saint» Matthieu que nous interrogions. — V . Gvrigr, Karroz. K A P O (Karo), rus. s. m. Car.—Alex. Chichkoff, qui copie ici Romme, a le tort de confondre, comme l'auteur français, le Car ( V . ) avec le palan appelé : Carnal. (V.) K A P O I O N , 'gr. anc. s. n. Pour Képoiov. ( V . ) — V. Atyr>. К . А Р О Н А Д А (Karondda), rus. s. f. Kapovàâa, gr. mod. (Du fr. :) Caronade. ( V . M-irouÇi.) — Le bas bret. dit Karonate. K A R O T E , lasc. s. (Peut-être du persan : Kard, couteau. [Dict. hindoost.-engl., par J. Taylor et W . Hunter [1808], t. n , p. З87.] Peut-être du sansc. Kris, couper, fendre. [Parallèle des langues, etc., par Eichhoff [18З6], p. 190, art. Coupure].) Scie. K A R O Z Z O , illyr. daim. s. (De l'ital. Carozzo. [ V . ] ) Rode. — Karozzo od kârmé, Rode de poupe, Étambot. ( V . Karma.) — Karozzo od prové, Rode de proue, Ëtrave. — Manq. à Joach. Stull. K A R P I T I , illyr. daim. v. a. (De Kdrpa, morceau de toile.) Rapiécer, Raccommoder, Réparer, en parlant des voiles, tentes, hamacs, etc. K A R R E K , bas bret. s. f. Écueil. — Plur. Kerrek. — n Shôed en deûz al léstr tvar ar Garrck, L e vaisseau a donné sur le rocher. » — « Leûn eo ar môr-man a Gerreк, Cette mer est semée d'écueils. » Legonidec « Karrek e fleur an dour, Roche (ou écueil) à fleur d'eau. » — V . Men, Tréaz. K A R R O Z (z sonnant : sse), ou, selon l'orth. du P. G r é ­ goire : Carroçz), bas bret. s. m. (Du fr. :) Carreau. Préceinte. Plur. Karrosiou. — V. Gwégr, Karnofio. KARSC (Kdrch), illyr. daim. s. m. (L'illyr. dit aussi : Kam. Ce mot slave est le rad. du Камень [Ramène'], rus. [ V . ] ) Roche, Écueil. К А Р Т А (Karta), gr. mod. s. f. (De l'ital. Carta. [ V . ] ) Carte marine ; Quart de vent. К А Р Т А М О Р С К А Я (Karta morskaïa), rus. s. f. (De l'ail. Karte, de l'angl. Chart, ou du fr. Carte, et du rus. Морская, adj. de Море, mer.) Carte marine. K A R T E N - M A R I N (n final sonnant), bas bret. (Du fr. : ) Carte marine.


877

GLOSSAIRE N A U T I Q U E . KAPTÉPP1 (Karterri), gr. vulg. s. m. (De l'ital. Quartierre.) Quartier de réduction.

« Т а акра TWV ÎO-TWV Кар/Г|(па (au sommet du mât les calcets). » Le pluriel employé par Eustathe nous autorise à croire qulau x u siècle les grands navires grecs avaient deux poulies de calcet, c'est-à-dire que les lourdes antennes étaient portées par deux itagues. 11 était tout simple qu'il en fût ainsi. ÎNous savons par les témoignages des auteurs du x v i siècle, que, de leur temps, les calcets avaient deux poulies. Bar toi. Crescendo, dit, p. 36 : « Amanti» (les itagues) » sono quelle funi più grossi, che sostentano il peso dell' antenna... passando per le poliggie tlel calcese ciascuno. » Naulica Méditer. (1C07, in-4"). — L e s Grecs modernes ont repris le mot Кару^скт pour désigner la Hune qui a continué le chàtelet, continuateur lui-même du vase ou de la corbeille placée au-dessus du calcet. Dans le Lcxicon gallo-heltenicon (Athènes, 184a), Kapyrîatov est donné avec la signification de mâtereau. C'est, proprement, la flèche qui surmonte le mât d'un petit navire et qui domine le Kapyr(o-tov, tète du mât où tourne la poulie d'itague. C'est de la base de cette flèche, qui est le calcet lui-même, que ce prolongement a pris son nom, par une extension un peu forcée.—V. nTÉpva. e

К А Р Т Е Ч А (Kartétcha), Mitraille, Boulet creux.

rus. s. f. (De l'ail.

К А Р Т H 2 Ш А О Т 0 2 (Karti-s pilotes), l'ital. Carla. [ V . ] ) Routier. — V . ШХото;.

Kartätsche.)

gr. mod. s. f. (De

e

K A R T I E R M E S T (yivononc. Karticur mést), bas bret. s.m. (Du fr. :) Quartier-maître, Contre-maître. K A R T I E R RÉDUSION, bas bret. s. m. (Du fr. : ) Quartier de réduction. K A R T O U S S E , ar. c ô t e N . d'Afr. s. (De l'ital. Cartoccio. Gargousse. [V.]) К А Р Т О Ч К А (Kartotchka), rus. s. f. (Diminut. de К а р т а [Karta], Carte.) Quartier de réduction. К А Р Т у З Ъ (Kartouss), rus. s. m. (Du holl. Kardocs Cartouche, Gargousse, Tapabor.

[V.])

К А Р Т у Ш К А y К О М П А С А (Kartouchka ou. kommpassa), rus. s. f. (DeKdpnia, papier, carton.) Rose du compas. — V . Коыпасъ. K A R V E E L , holl. s. Carvelle. — Karveel, zekere vaartuig : Carvelle, sorte de navire. » P . Marin, Dict. holl.-fr., 17Ö2. •— Gasparus Van den Ende, dans son Gazophilage de la langue fr. et flam. (Rotterdam, i 6 5 6 ) , dit : л Karveel, Sorte de navire, Caravelle; » et à l'art. Caravelle : « Espèce de vaisseau, Boeyer, 0/Karveel. » Il y a là une faute qu'il faut signaler. La Caravelle et la Carvelle étaient deux navires fort différents. ( V . Caravelle, Carvelle, Navire à carvelle, Clou à carvelle); la Carvelle ressemblait au Boyer, dont la construction, pas plus que la mature et la voilure, n'avait d'analogie avec celles de la Caravelle. K A R V I E L S C H I F F E , all. s. Navire à carvelle, Carvelle de pèche, improprement appelée : Caravelle. KAPYA0K0Mn02 (Karydokombo-s), g r . litt. mod. s. m. (De Ко'|лтаэ; [ V . ] , et de Kapuôi, n o i x ; rad. Kctpuov, noix.) (Proprement : Nœud de noix, ou fait comme une noix.) Cul de porc, Pomme de tournevire. KAR<I>I (Karfi\, g r . mod. s. f. (De Карзо;, pointe.) Che­ ville, C l o u . — V . 'HXoç, Шро;. К Л Р Ф и Х Й (Karfôno), gr. mod. v. a. (Du gr. Кар­ ею;. [V.]) Cheviller, Clouer. КАРХПИАРХП^ (Karchisiarchi-s), gr. litt. mod. s. m. (De Kapyr;<jiov. [ V . ] ) Gabier ou plutôt : Chef de hune ( Ä p yo'ç).—« ' O rapt та; xosaç à<r/oXoôp.Evo;, celui qui est occupé sur les hunes, » dit l EÇifyqetç placé à la fin du Kavovicu.0; « j ; siti TWV ßaciXixwv TTXOIWV £>itr|pe<iîa; ('A8r,vaii;, 18З7). — V . Faëilpr);, AoXwvaîoc KAPXH2I0I, gr. anc. s. m. plur. (De Ks'pa;, antenne, et d'"E/io, je tiens, j e porte.) — L e s dictionnaires se contentent de dire : Câbles, cordages. Kapyr,oioi signifie précisément : Itagues d'antenne. C'étaient les cordes qui portaient l'an­ tenne, en roulant sur le Kapy^mov. ( V . ) KARXIESION, gr. anc. et mod. (De Képa;, antenne, et d' "Eyw, j e tiens, j e porte.) Poulie de Calcet, Calcet ; quelque­ fois, par extension, la construction en forme de vase ou de corbeille (la hune) qui surmontait le calcct. C'est dans ce dernier sens que l'emploie Apulée. Les racines Képa; et "Еуш i'xpliquent très-bien la fonction du Kapyvfciov, cette poulie qui, tournant dans le sommet creusé du mât, portait l'Itague de l'antenne, comme le dit le scholiaste de Pindare : « K a p yifaiov, Èv 5 той t a a v T a ÈvEt'pouciv. » Eustathe, Odyss. T , dît :

K A 2 K A B A A I (Kaskavali), gr. mod. s. m. (De l'ital. Cassacavalln. [ V . ] ) Clef d'un mât. KASSA S K O T A , ar. cote N . d'Afr. s. et v . a. (De l'ital. Cassa scota. [ V . ] ) Borne, Gui; Border une voile. K A 2 2 A P 0 N (Kassan-n), g r . mod. s. n. (De l'ital. Cassaro. [ V . ] ) Dunette. — V . 'EVÛEUI'OV. KASSER S O U A R I , ar. cote N . d'Afr. v . a. (De l'ital. Cassure.) Démâter, Rompre un mât.—V. Souari. K A S T , isl. dan. s. Action de jeter, jet.—Kasta a sœ, isl. Jeter à la mer.— Kasta ôjvcr bord, dan. Jeter par-dessus le bord, Faire jet.—Kastc overbord, suéd. Même sens. K A 2 T A N I O A A (Kastatiiola), gr. mod. s. f. (Transcript.de l'ital. Castagnola. [ V . ] ) Linguet. К А С Т О Р Ъ И П О Л у К С Ъ (Kastorr i poloukssj, rus. s. (Du fr. Castor et Pollux.) Feu Saint-Elme. —Manq. à Reiff et à J. Heym. K A T A EUS T H N 0 A A A 2 2 A N (Kala iss line thalassan-e), gr. mod. (Mot à mot : Contre à la mer.) Debout à la lame. Ката EÏÇ TÔV «Épa (Kata is-s to-n aéra), adv. (Mot à mot : Contre le vent.) Debout au vent. — V . ' E v a v T i o v той àvÉpiou. 1. K A T , holl. s. Grappin, par comparaison de cette espèce d'ancre à quatre ongles ou à quatre pattes poiniues, avec le chat(Kat; angl.-sax. Cat, en relat. avec lelat. Cattus).« Espèce de grapin que l'on glisse le long du câble qui tient à l'ancre déjàjetée à la mer.» P . Marin, Dut.holl.-fr., 1752. Ancre d'Empennelle. 2 . K A T , ail. holl. dan. s. (Même étymol. que Cat. [ V . ] ) Capon V . Katze. K A T A B A I N i ! (Katavainô), gr. litt. et gr. vulg. v. a. (De Baivw, aller, et de Ката, du haut de...) Amener, Baisser, Abattre. ( V . XajXY)X(')vti), Катабаочо, Maivapw haiiiiat. — K a T a ê a î v c o то a x a T i o v (Katavainô to akation-11), (Proprement : Baisser la grande voile.) Border la grande voile. — КатаSaîvw TOV Imopo'piov (Katavainô to-n epidromo-n), Border la. misaine.—Катаеаиш yift c-V]u.aiav (Katavainô ti-n simaia-n), Amener le pavillon. — Катабагмы то х а т а р т 1 (Katavainô tu katarti), Abattre un mât, démâter, désarborer. K A T A B Y 6 I Z S Î (Katavfssizô),gr. litt. mod. v . a. L e même que BuOiÇw. ( V . ) — ( V . BouXtaÇw.) — Катаёй6«ти.а (Katavyssisma), gr. lit. mod. s. f. Action de couler à fond. Submer­ sion.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

878

K A T A A P O M 1 K O N LIAOIO.N (Katadromiko-n plio-n), gr. litt. mod. s. n. (De Apopuxd;, bon coureur, et de Ката, très. Proprement : Navire très-bon coureur.) Corsaire. — V . Kopaapixdv. K A T A K A 0 E T O 2 (Katakassétos, 0 [t/i] prononcé à l'anglaise), gr. litt. adj. m. (De la prép. Ката et de КаОето;, perpendiculaire.) Accore, en parlant d'une terre, d'une côte. K A T A M E T P Û (Katamétrô), gr. mod. v . a. (Du gr. anc. Ката, du haut de, et Mefpéto, j e mesure.) Jauger. K A T A N K E R , a i l . h o l l . dan. s. (D'Jnkeretde i.Kat.[\.]) Empennelle, Ancre avec laquelle on en empennelle une au­ tre.—Manq. au Dict. de таг. dan. de Fisker et à celui de Wilsoët, ce qui semble prouver que le mot est tombé en dé­ suétude.— V . Varpanker. К А Т А П Е 1 Р А Т Н 2 ou Ï H P , g r . anc. s. m. (De Ката, du haut de, et de Ilstpao), j'essaye, je tente.) Sonde. Hérodote, Euterpe.—V. BoXi;, ZxavoaXîov. K A T A I I A 0 Y 2 , gr. anc. s. m. (De 1Шш, je navigue, et de Кат-j, vers.) Retour d'un navire ou d'une flotte au port de départ; Relâche; Port de relâche. K A T A I I Y P O B O A Û (Katapyrovolô), gr. vulg. v. a. (De riupoSdXov. [ V . ] ) Canonner.—V. Kavovû>. • K A T A R G A , illyr. daim. s. f. (Du turc : Qhdyrglia. Galère.—V. Ormenicca.

[V.])

K A T A R K A , illyr. daim. s. f. (Corrompu du gr. mod. Kaтарт1.) Mât,—Moins usité que larboro. ( V . ) K A T A P 2 I 2 , gr. s. m. (De Ката, de haut en bas, et d'Aïpio, je porte.) (Lieu de débarquement. — « O î OTCXIT-U т а ; хогейроец тт,; v/.аои syjXascov. « Thucydide, liv. v . ) Débarcadère.—V. 2хаХа. К А Т Л Р Т (Katart, t fin. sonnant), val. s. m. (Du gr. K a TO>Tl. [ V . ] )

Mât.

sage de Léon, quand il dit : « In majoribus dromonibus etiam lignea quœdam castella et contabulata excitentur. » L'auteur des Tactiques dit positivement : « Dans les plus grands dromons, on placera ce qu'on appelle des retranchements de bois, autour du mât et au milieu de sa hauteur, lesquels retranchements seront garnis tout autour d'un parapet de planches. »—« A i à T ^ v той TCAOIOU o-toT/jpîav, TU.Y|9SVTO; fjioi XOTCC'VTO; той IGTOU, TOUT£0"TI той хатарт(ои, etc. » S y nops. Basilic, minorum, fragmenta, Ms. Y a t i c , n ° З 1 9 . К А Т А Р Ъ (Katare), rus. s. m. (De l'angl. Cutter.) Cotre. —Manq. à R e i f f . — V . Kamep'b е1Кушеръ. K A T A S K E Y A Z f l , gr. litt. anc. et mod. v . 'a, ( De ZxsuaÇio, construire.) Construire.—V. NauTrofÉco, Фт1а£ш. K A T A 2 K E Y H (Kataskévi), gr. litt. anc. et mod. s. n. Construction.—V. КараеотЕр/,, Nainr/|Y''a, Фт1ао"ш™. K A T A 2 ^ I > A M E N A , gr. anc. s. (De Катасхг'тстоцац re­ garder de haut.) Navire propre à la découverte, Aviso. P o lybe, liv. п и — V . Катасхгэсшгча, Катаахотса. К А Т Л Ж О П А , gr. s. (De Ката, de haut, et de Sxorâo, j e regarde.) Navire éclaireur, Aviso. Plutarque, Ро/л/эе'е. — L e même que Катао-xdiriov et K a T a a x e p â u E v a . K A T A I K O N I O N , gr. s. 11. Navire de découverte, Aviso. Plutarque parle de navires Катасхотс.ХА dans sa Vie de Caton. « AiSupvixà es x a i хатаахэтпха xatâtppaxTa, etc. » K A T A 2 T E N 0 N (Katastèno-n), gr. mod. s. n. (Du gr. anc. 2TS'VO;, étroit.) Détroit.—V. МТМУАС[, ПорОрю';, £TSVOV. K A T A Z T I X O N , gr. litt. mod. s. n. (De Iziypc, rang, ligne d'écriture, et de Ката, suivant.) Casernet.—Ce mot est défini dans l' E|^-plo-t; qui suit le Ravovicud; ("Aerjvai;, 18З7): « <l>uXXaoiov отаи xaTaypaaovTai та ovopvaTa TOJV ÈpYarojv,' a'. IpYaa-îai, oA àvaXo'roci;, xai та ттяроужа, c'est-à-dire : Petit livre où l'on écrit les noms des ouvriers, les journées d'ouvrage, les dépenses et autres choses semblables. » ?

K A T A P T A K I (Katartàki),gr. mod. s. m. (l)iminut. de Катарт1. [ V . ] ) Petit mât, Mâtereau.

К А Т А 2 Т Р Й М А , gr. s. m. (De Ката, en bas, et de 2Tp(ovvupu, couvrir.) Couverte, Pont, T i l l a c . — Y . Коиёгрта.

К A T A P T Е Л Е (Katartélé), ture.

К А Т А Ф Р А Г М А , gr. anc. et gr. litt. mod. s. (De KaToi, de haut en bas, et de Фрао-очо, je clos, j e ferme.) Bastin­ gage; Parapet, Rempart de navire. Polybe. — Les Grecs modernes ont repris ce mot pour nommer le faux-pont, et en faire le synonvme de Кораоойро; ( Y . ) ; c'est, du moins, çe que nous apprend Г'Е;т)Ут|оч; placé à la fin du Kavovtaad; ('AOrîvai;, 18З7), où nous lisons, 2 colonne, p . i : « КатаtppaYU-x, KopaSoupo;. » — Y . 'EowXta, ЕттаХ;ц, Mrcao'TiYxâ.Y'Ov, Tet/o;.

val. s. (De Katapt.

[V.]) Mâ-

K A T A P T I (Katàrti), gr. mod. serb. bulg. val. s. m. (Selon M . Dehèque [Dict. mod. gr.-fr., I 8 Î 5 ] , ce mot a été fait de Катарт£Со>, signifiant : Arranger, raccommoder; il nous semble que c'est Катартаы, signifiant:Suspendre, qui a dù faire Катара. La voile est en effet suspendue au mât, auquel on suspend aussi certains cordages au moyen desquels on élève des fardeaux, etc.) Mât. — « Arbre du vaisseau, Catarti. » i. Spon, Pet. dict. du gr. vulg., t. n, Voy. d'ital. (1678), p. З91. ( V . К а т а р т ю у . ) — S u r le bas Danube les mâts des barques sont appelés Katartia.—Катарт! (лгтСаva, Mât de tapecul. — Катарт! TY;; [летСауа, Mât d'artimon. [ V . ' к т о ; àpTs'p.ovo;.) — Катарт1 TY|; itXwpr,;, Mât de misaine. — V . Чато; TY,; тсХшрт);, TptYxrrov. K A T A P T I O N (Katartio-n), gr. s. n. K A T A P T I 0 2 , s. m. ( Les lexiques donnent pour radicaux à ce mot : Ката, et "ApTIO; ; or "Артюс signifie : Pair, complet, conforme à, et prêt. Quel rapport y a-t-il entre les idées que font naître ces mots et celle que l'on se fait d'un mât? Aucun, assurément. Nous avons dit au mot Катарт! [ V . ] quelle étymologie nous croyons pouvoir donner à ce mot ; nous persistons dans notre sentiment.)—«'Ьто;, то * a T a p T i o v . > . Lexic. Ms. d e C y rille, cité par du Cange. — 'AXXà xai та Xe-p'asva ; и Л о х а а т а irep't то u.£COv г.ом oZ хатарт£ои iv TOI; asy^Toi; dpdrjioio-tv, etc. »

Léon, Tact., chap. 19, § 7.—J. Scheffer, p. i35 de sa Militia navalis, ne rapporte pas exactement le sens de ce pas-

E

r e

К А Т А Ф Р А 2 Т 0 2 , gr. anc. s. m. (De Катасрраасм, j e for­ tifie.) Muni de moyens de défense; couvert d'un rempart; bastingué. Polybe, liv. i x , Exccrp. ; Thucydide, liv. 1". K A T B L O C K H A K E N , ail. s. (Haken, croc. [ V . Croc de capon.—V. Ankerhaken.

Kathaak.})

K A T D A F 1 N , ar. côte N . d'Afr. s. Canotier. K A T E P F A P H 2 (Katergari-s), gr. mod. s. m. (De КатгрYov. [ V . ] ) Galérien, selon M . Dehèque ( 1 8 2 6 ) , et selon le Lcxicon gallo-liellenicon (Athènes, 1842); Matelot, Rameur de galère, selon le Gloss. de du Cange. К A T E P F O K Y P H 2 (Katergokyri-s), gr. mod. s. m. (De KaTEpYov [ V . ] , et de Kûpr,;, maître.) Capitaine de galère. К A T Е Р Г О К Y P I 0 2 [Katergokyrio-s], gr. mod. s. m. (De KcxTôpYov [ V . ] , et de Kûpw;, maître.) Galère patronne. (Du Cange.) K A T E P F O N [Katergo-n),

gr. mod. s. n. ( D e К а т а , et


GLOSSAIRE NAUTIQUE. d"EpY°''> action, selon M. Dehèque,Dict. gr. mnd.fr., 1825.) Galère.— J. Spon, 1.11, Voy. d'Ital. (1678), p. 400, écrit K â теруо, qui est à peu près conforme à la prononciation, 1'« sonnant à peine.—^Ki-zipyov, Triremi.';. (Du Cange.) K A T E R M A , ar. côte N . d'Afr. s. Raban.

879

K A T Z E , ail. s. Capon. — V. 2. Kat. К А Т И 2 A P T I (Katô xarti), gr. mod. v . a. (Катю, gr. anc. et mod., en bas, au-dessous.) Bas hauban. — A . EâpTi.

К А Т Е Р Ъ (Katère), rus. s. m. (De l'angl. Cutter.) Cotre, Embarcation. — V . К а т а р ъ , К у т е р ъ .

К А Т Ь (Kate), rus. s. m. (Transcript. de l'angl. Cut. [ V . ] ou de l'ail. Kat.) Capon К а т ъ - б л о к Ъ (Kate-blok). (Trans­ cript. de l'angl. Cat-block.) Poulie de c a p o n . — К а т ъ - г а к ъ (Kate-gak) (g sonnant comme Ii aspiré fortement.) (Гакъ. du I10II. Haak. [ V . Kathaak.]) Croc de la poulie de capon. — Катъ-лопарь (Kate-loparc). Garant de capon. — V . Лопарь.

K A T H A A K , boli. s. (Haak, de l'angl.-sax. Noe, c r o c ; isl. Haki; lat. Uncus; gr. "Оухо;. Л7/г, Capoti.) Croc de capon. L e dan. dit Kathage, et l'ail. Kalhaken.

K A Y A 0 2 T O T K A T A P T I O Y (KauJo-s ton katartiou). gr. mod. s. m. (Du gr. anc. Kau).d<;, tige, extrémité.) Pied du mât. — V. Kaxapxi, HTÉpva.

К А Т И Т Ь С Я (Katitsia), rus. v . r. (Proprement : Rouler, Descendre.) Abattre, en parlant d'un navire qui laisse arri­ v e r . — V . Налиться, у п а д а т ь .

K A U P S K I P , isl. s. n. (De Skip [ V . ] , et de Каир [Angl.sax. Ce/>a [ K è p a ] , marchand; Ceping [Képine], marchandise; Ceap [Keap], affaire.]Marché, Marchandise.) Navire de commerce; Bâtiment marchand.—V. Hnôrr.

К А Т Е Р Н Ы Е Г Р Е Б Ц Ъ ! (Katernié grebtzi), rus. s. ( P r o ­ prement : Rameurs d'une embarcation.) Equipage d'un ca­ not, d'une embarcation. — V . Гребечъ, К а т е р ъ .

К A T I , isl. s. m. (Proprement : Petit bassin, plat. On remarquera le rapport, peut-être fortuit, qui existe entre Pisi. Kati et le lat. Catinus.) Petit bateau ; Petite embarcation. K A T I L , mal. s. Hamac. К А Т О К Ъ (Katoke), rus. s. m. (De Kam [Kat], rad. d'un certain nombre de mots qui expriment l'idée de Rouler, Tourner.) Rouleau, Tourniquet. — V . Р о у л ь с ъ , Руленсъ. К А Т О Р Г А (Katorga), rus. anc. s. f. (Du turc [V.]) G a l è r e . — V . Галера.

Qadyrgha.

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К А Т О Р Ж Н Ы Й .{Katorjnie), К А Т О Р Ж Н И К Ъ (Katorjnike), rus. s. m. (DeKamopra. [V.]) Forçat, Galérien. K A T P A M I , K A T P A N I (Katrami, Katrani), gr. mod. s. m. (De l'ital. Catrame. [ V . ] ) Goudron, lirai. — V . П(<то-а, Keopâvi. K A T P A N (Katranou), Goudron.

val. s. m. (Du turc Qatran.

K A U S C H , ail. s. (Du holl. Knus. [V.]) Cosse, Margouillet. K A V A L L E R I E P R A M , dan. s. (De Pram, piume, allège, et Cavallerie.) Navire-écurie, Prame porte-chevaux. La Botte danoise qui, en avril 1801, défendit Copenhague contre l'armée anglaise aux ordres de sir Hyde Parker, avait deux Écuries années en guerre, embossées dans la ligne de d é fense ; leurs noms étaient Rensborg et Nyborg. Chacune portait 20 bouches à feu. On les voit dans le plan gravé qui suit la relation du combat du 2 avril 1801, donnée par le lient, de vaisseau de i classe Bardenfleth, sous ce litre : Udkast til en militair bcskrivelse over slagel pan Kiobcnliavns rlicd den iden aprii 1801.

[V.])

К А Т Р Е Ф Т Н 2 (Katrephtis-s), gr. mod. s. m. (Du gr. anc. miroir.) Couronnement, Miroir.

KaxoTcrpov,

1. K A T 2 A P Q (Kalsaro), gr. mod. v . a. (De l'ital. Cas­ sare ou Cazzare. [ V . ] ) Border à plat. ( V . 'AtcXmvoj -òv ìcto'v.) — Каттарм тг,м схо'тау, Border l'écoute. ( V . Tpaêw tov тго'За.) — Катаары xrjV purouixav (Katsaro tUn bouma-n), Border l'artimon. — V . Rapivo) tòv ópTepuóviov. 2. K A T 2 A P 1 Ì [Katsaro), gr. mod. v. a. (De l'ital. Cacciare.) Chasser un navire, l'ennemi. — Manq. à Dehèque. — V . KuvrjYÔi. K A T T H O W K , angl. anc. s. Croc de capon. — <• Item, towe Katt-hovtks. » Invcntory of the great barke, etc. (G oct. 1532), publié, t. n, p. 278 de notre^rc/г. nav.— V. Cathook. К A T T A A N K E R E T , s u é d . v. a. (De Kati, grappin, et capon.) Caponer l'ancre.—Katta et Ankar. Empenneler une ancre. K A T T A - R I N G A , ar. côte N . d'Afr. v . (Corrompu l'esp. Quitar, quitter.) Déralinguer. — V . Ringa.

de

K A T T A N K A R , suéd. s. ( D ' A n k a r [ V . ] , et de Katta. [ V . ] ) Ancre d'empennelle. Roding (1792), et Weste (Dict. fr.-suéd., 1807).—Manq. à H. F i s k e r ( i 8 3 9 ) , à Const. Vilsoët(i83o). e t

BATTÉ

A N K E R E T , dan. v . a. (De Kat, capon.) Caponer l'ancre. — Kattc et Anhcr. (Même origine et même signification que Katta et Ankar. [ V . ] ) K A T T H A K E , suéd. s. (Même orig. que Kathaak. [ V . ] ) Croc de capon.

K A V E L ou C ' H A V E L (prononce/, comme Havel, h fortement aspiré), bas bret. s. m. Ber du navire. —C'est lenoni du berceau de l'enfant, transporté à la construction qui soutient le vaisseau quand on le lance à la mer. Kavcl n'est peut-être pas sans analogie avec l'angl.-sax. Cawcl, Cawl, signifiant : Corbeille. К A V E N G A , tonga, s. Chargement, Cargaison. — V . Faou vaka. K A V I L L A , ar. côte N . d'Afr. (De l'ital. Caviglia, cheville.) Épissoir. — Kavilla de Goumèna, Paille de bitte. — V . G011mèna. — Kavilla de legno, Cheville de bois, Gournable. K A V I T E A ou K A V I T E A OD S I D R A , illyr. daim. s. I . (De l'ital. Gavitello.) Bouée. — V . Sidro. K A V O , ar. c ô t e N . d'Afr. s. (De l'ital. Cavo. [V.])Cordage. Filin, Manœuvre. K A W E , golfe Saint-Vincent, s. Eau. K A Y - F Ô N G , chin. s. (Fong, vent.) Vent d'est. K Â Y - C H I N , chin. v. (Kây, ouvrir.) Appareiller, Faire v o i l e . — Kây-tchoûen (ouvrir la porte à un navire), sortir un vaisseau du port. К А Ф А 2 1 ( Л я / я . ш ) , gr. mod. s. m. (Du turc Qajès treillage.) Claire-voie, Caillebotis.

(^yù),

К А Х О Р М Ш А , gr. anc. s. (De Кахо;, mauvais, et d' 'OppuÇw, je mets à l'abri dans un port.) Mauvais refuge; Entre» dangereuse d'un port, К А Ч А Т Ь С Я (Katc/mtsia), rus. v. r. (DeКачать[Kuichate], Bercer, Agiter, Branler. Rad. Kam (Kat), qui a formé un assez grand nombre de mots exprimant l'idée de Rouler, T o u r ner. Kam n'est pas slave ; Beiff le rapproche du lat. Quat-ere. Secouer, ébranler.) (Vaciller, être bercé.) Bouler. — Ка­ чаться ci) носу на корму (Katchatsia s' nossou na knrmou).


880

GLOSSAIRE NAUTIQUE

K E A P A N Ï (Kedràni), gr. lilt. mod. s. m. (De Ksôpia, réTanguer. Качаться сЪ боку на боку (Katchatsia s' bokou sine du cèdre.) Brai gras, Goudron. — V . Kaipáut. па bokou). Rouler panne sur panne.

K E E L . angl. s. (Du sax. Ceol [Kéol] [V.] ou Cœle [Kèlc]. К А Ч К А Б О К О В А Я (Katchka bokovaïa), rus. s. f. (De Ка­ чать, bercer; Бокъ, côté.) Roulis de l'un à l'autre c ô t é ; par [ V . ] ) Quille, Carène. — Keel-hale (to). (Haler sous la quille.) Donner la grande cale en faisant passer le condamné sous opposition à Килевая качка. ( V . ) К А Ю Т А (Koïouta), rus. s. f. (Du holl. Kajuit.) Chambre, Cabane, Cabine. — M. le comte Alex, de Stackelberg ne dit pas К а ю т а , comme Chichkoff, R e i f f et J. Heym ; il dit К а ю т ъ (Kaïoutc). — К а ю т а капитанская (Kaïouta kapitannskaïa), rus. s. f. (De К а ю т а [ V . ] et de Капнтанъ. [ V . ] ) Chambre du capitaine, selon Reiff; Chambre du conseil, selon Alex. Chichkoff. — V . Капитанская каюта. К А Ю Т К А (Kaïoutka), rus. s. f. Diminutif de К а ю т а . ( V . ) К А Ю Т Ъ - К О М П А Г П Я (Kaïoute-kommpaniia), rus. s. f. (De Каюгпъ [ V . ] , et de Ковшам, compagnie,.réunion.) La grande chambre, Chambre ou salon des officiers.

la quille. — Keel-haling, Keel-hauling. (De Keel-hale, Keelhaul. [ V . ] ) Cale, Grande cale. — Keel-haul (to). L e même sens que Keel-hale. ( V . ) — Keel-rake. (V. Rake.) (Proprement : Projeter sous la quille.) Donner la grande cale. — Keel-raking, Grande cale; Cale Keel-rope. (La corde de la quille.) Corde des anguillers. — t l e n r y Manwaring ( 1644 ) écrivait : Keel-, roape. ( V . Limber-holes, Limber-rope.) — Keelage. (De Keel. [ V . ] ) (Droit de quille ou de carène.) Droit d'ancrage.

( V . Duty of anchorage.) — Keelson, Kelson. (De Keel [ V . ] et de Son, (ils [angl.-sax. Sunn], Fils de la quille, Procédant de la quille. [ V . Kolsch wein].) Carlingue, ou Contre-quille. — V. Upper false-keel.

1. K E E L E R , sax. anc. s. Rich. Versgetan, antiquaire des x v i et x v n siècles, raconte que les Saxons arrivèrent pour la première fois, en Angleterre, dans trois vaisseaux longs appelésKccler. Joseph Strutt, t. i , p . 41 de son Horda К В А Д Р А Н Т Ъ (Kvadrantc), rus. s. m. (De l'angl. Qua­ Angel-cynnan (1775), s'élève contre cette assertion du sadrant.) Quart de nonante, Quartier anglais. vant antiquaire; mais il ne cherche pas à savoir ce que pouК В А Д Р А Т Н Ы Й Д И Р А (Kvadratnic ou Kvadratnouic vaient être les navires dont parle Versgetan. Voici le pasdira), rus. s. f. (Mot à mot : Carré trou. [ T r o u carré.]) A m o - sage de J. Strutt : « On their first arrival" (des Saxons) <i into England, they all came in three long ships, which Versgetan lette. (p. 126) informs us they themselves called Keeler, and that К В А Р Т Е Р М Е Й С Т Е Р Ъ (Kvartermeisterc), rus. s. m. (Du number was 900 men, 3ooo to each ship. But this is improholl. Quartier-meister.) Quartier-maître; Patron de canot. bable, if no impossible, unley their ships were built of difAlex. Chichkoff ( 170,5). — Reiff écrit К в а р т и р м е й с т е р а ferent materials from those of the Saxons descrived by L u К В А Р Т Е Р Ъ - Д Е К Ъ ^ г а г ^ е г - г Л г Х е ) , rus.s.m. (C'est l'angl. cain an other authors. •• L'objection de Strutt, tirée de ce Quarter-deck.) Gaillard d'arrière. — Manque à Reiff. — V . que les navires saxons contemporains de Lucain étant construits légèrement et incapables de porter 3oo hommes, ceux Шканцы. que montaient les Saxons au milieu du V siècle de l'ère K È C E R ( j - ^ " ) , turc, s. Hache. — V . lïalta. chrétienne n'étaient certainement pas capables de prendre un tel nombre de passagers ; cette objection nous semble peu K È C H I C H L È M È (b-lU^S), turc, s. Vent de sud-est. raisonnable. Strutt savait-il et sait-on bien ce que, depuis K E C H T I , (^^S), pers. turc, s. Navire. — Kcchtibân l'antiquité jusqu'au v siècle, la marine des Normands avait ( -.L-^tS'), Pilote.—Kechttguiàh, Port, Rade.— V . Fulk, fait de progrès? Nous ne rejetons point, quant à nous, l'assertion de Versgetan. Quant au nom de Keeler qu'il donne Guèmi, Séfiné, Tèknè. aux vaisseaux longs des Saxons, nous croyons qu'il signifie : K E D G E , angl. s. ( N . Webster [18З2] voit dans ce mot « A quille, muni d'une quille, >• et qu'il est fait du saxon : un parent [a/lied)de Cag ou Keg, signifiant une Caque. Quel Ceol, Ciol(Kea\, Kiol), Quille. rapport y a-t-il entre une Caque et une Ancre? Qui a pu porter un homme aussi sensé que Webster à chercher une 2 . K E E L E R , angl. s. Nom donné par les calfats anglais à analogie entre des mots qui expriment des idées si diffé- un baril dans lequel ils mettent leur étoupe. — Nous i g n o rentes que le sont celles dont on est frappé, lorsqu'on pense rons l'origine de ce mot, dont plusieurs altérations succesà l'instrument de fer qui mord le fond de la mer et retient sives auront sans doute fait l'homonyme du précédent, avec un navire à une place donnée, et au baril où l'on entasse des lequel il ne semble pas qu'il ait d'analogie possible. poissons? Il serait tout aussi raisonnable de rapprocher K E E P (To) A W A Y , angl. v. (De l'angl.-sax. Ccpan [ K e Kcdgc de l'angl.-sax. Cœg, clef. Pourquoi ne pas avouer tout naturellement qu'on ignore l'origine d'un mot?) Ancre pane] [en relat. avec Caperc, prendre, garder, tenir]; et à jet, Ancre d'empennelle, Ancre de totiée.—M. Spiers n'a à'Away, adv. complétant le sens. Angl.-sax. Aweg.) Arriver, pas admis dans son Dict. génér. angl.-fr. ( 1846 ) ce mot, que Faire porter. — Keep (to) the wind, Tenir le plus près, Tenir nous lisons dansNeuman (1800), et dans le New таг: pock. le vent. (V. Sail [ T o ] close-hauled.) —Keep her fui/.' (Tenez Dict. ( 1811 ) . — V . Backing-anchor, Small anchor-kodge, elle [la voile]pleine.) Fais porter! — Keep her to! (PropreStream-anchor. —Henry Manwayring (16/,4), et JohnSmith ment : Tiens cela.) Gouvprne au plus près! Loffe !—To keep ( i 6 5 3 ) disent Kcdgcr ou Kedge-anchor. — Kedge (То), v. a. her to, Gouverne au plus près du vent ! — Keep (To) the shore well a board. Serrer la terre, naviguer près de terre, Touer un navire; Descendre une rivière en se touant. ne pas perdre de vue la terre. — V. A board, Shore. K E D I A R , mal. v. Chasser. — Marsden écrit : Kajar(KadK E E P E R , angl. s. (De Keep.[\.\) Gardien. К А Ю Т Ъ Ю Н Г А (Kaïoutc-iounga), rus. s. m. (Du holl. Kajuit [ V . ] et de long, jeune garçon.) Mousse de chambre.— У.Юнга.

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jar),r>. 2Э4 et p. 4o4, art. Chase.

KÈDJA, suéd. s. (De l'isl. Kédia, chaîne; en relat. apparente avec lelat. Catcna. [ V . J. Bosworth, Dict. angl.-sax. ( 1 8 З 8 ) , art. Raccenta].) Chaîne.

K E H R E N , ail. s. v . a. (De l'angl.-sax. Cerran [Kerranej, tourner, retourner.) Balayer. KE1N (Kéiou), val. s. (Du bas lat. CVy-a.) Quai.


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GLOSSAIRE NAUTIQUE 1

K È L A , ar. côte N . d'Ali , s. Voile. — Kèla arkek, Toile à voile. — Kèla trinkète, Voile de Misaine. K É L A D U R , bas bret. s. m. Herminette. K E A E Y M A , K E A E Y 2 M A , gr. anc. s. n. (De KeXetfw, j'ordonne, j'encourage.) Rhythme ou chant que le céleuste exécutait, et dont les rameurs suivaient le mouvement pendant le travail fatigant des rames. Il est resté dans presque toutes les marines une tradition de cette coutume antique, qui paraît n'avoir point été oubliée pendant le Moyen A g e , ainsi que le prouve ce passage du Voyage, de Brcydenbach à Jérusalem, p. 2/|2 : « Ad recessum se parabant, levando anchoras, sursum trahendo barcas et scaphas » (en mettant à bord les chaloupes et les autres moindres embarcations), » erigendo vêlas, solvendo et complicando spiras, quse omnia liunt cum violentia, festinantia et continuis ac altis clamoribus. » Aujourd'hui, les ouvrages de force sont ordinairement faits au son d'un air énergiquement rhythme', dont le temps fort est le signal de l'action. Ainsi, pour hisser des poids considérables, pour rider les haubans, pour haler les boulines, les matelots ont de certains airs auxquels ils restent fidèles. On chante la bouline quand on la veut haler de manière à Ja roidir le plus possible. A bord des bâtiments de guerre, où le silence est devenu un des éléments de discipline, on a dû renoncer au chant; le sifflet du maître remplace la voix du KeXeuçrrjç etla flûte de VHorta tor; le tambour et le fifre suppléent les céleusmes, et leur rhythme pressant soutient les nommes que la fatigue aurait bientôt abattus. — V. Celeusma, Chanter. K E A E Y 2 T H 2 , gr. s. m. (De KeXeûw, je commande, je mets en mouvement.) Celui qui donnait le mouvement aux rameurs, qui accélérait et retardait ce mouvement, qui suspendait tout à fait l'action des rames, enfin qui présidait à la nage. Il excitait l'équipage par le commandement parlé, et quelquefois par la puissance d'un chant accentué dont la tradition n'est pas encore tout à fait perdue dans la marine. — V . KéXsuu.a. K E A H 2 , gr. s. f. (De KéXXw, j e cours.) Céloce, bateau, petite barque menée par un seul homme, à la rame ou à l'aide d'une perche de fond. Suidas. — Est-ce bien, comme l'ont cru Suidas et Scheffer, parce que le Kt'Xr,; était mené par un seul matelot, qu'on a comparé ce canot au cheval de selle, et qu'on lui en A donné le nom? N'est-ce pas plutôt parce qu'il était léger, étroit, et, par là, agile et rapide ? Nous pencherions, quant à nous, pour cette dernière supposition. K E A H T I O N , g r . s. n. L e même queKÉXriç. — « KsXr'xiov, u.ixpôv TcXoictptov UTCO svoç spîTTOu.svov. » Schol. de T h u c y d . , liv. I. K E L L A , ar. côte N . d'Afr. v. a. Décapeler, Déraper. — Kclla souari (enlever un mât). Démâter. — V . Souari. K E L L A T (t sonnant), mal. s. Détroit. — V . Salât, Sellât. K E L L E K , turc, s. Nom d'un radeau dont se servent les riverains du T i g r e pour le transport des marchandises et des voyageurs. Il est formé d'un lit de branchages réunis en fagots, sur lequel on attache des poutres rondes ou des troncs d'arbres sans écorce, disposés en treillis ou en échiquier. Comme le poids des fardeaux que transporte le Kellek est souvent considérable, on établit solidement sous les fagots un certain nombre d'outrés dont la fonction est de supporter le radeau. Deux rames longues, et placées dans la largeur du Kellek, aident à sa direction, et lui servent en même temps d'avirons et de gouvernail. — Kellcdgi est le nom du matelot du Kellek.

K Ë M O U O I , mal. s. Gouvernail. (Petit interpr.mal., 1839.) — L e P . D. Ilaex écrit : Commodi, p. 27; Marsden : Kamoudi, et Ralfles : Kémudi, qui est le Kémoudl de l'auteur français. — V . Kainoudi. K E N A K A R A M , mal. v. (Kena, subir, Karam, se perdre.) Naufrager, se perdre. — Parmi les exemples assez nombreux donnés par Marsden de l'emploi du mot Kena, nous ne lisons pas celui-ci, qui nous est fourni par le Guid. mal. de Roodra, ]>. i6'3 , lig. 2, art. : « Schipbreuk lijden. » ( V . K a ram.) -—Kena karang, Toucher sur un récif, sur des r o chers. — V . Karang. K E N E V I R , turc, s. (Du pers. Kènév, en relat. avec le gr. KawâSiç. ) Chanvre. K E N N I N G G L A S S , angl. anc. s. Longue-vue. Invcniory of ihe great barke... (6 oct. i532). (V. Katt-howk.) K E P , P o r t du Roi-George, s. Eau. K E I T C T O H l ) (Kepstone), rus. s. m. (De l'angl. : (Capstan.) Cabestan. V . Illnn.vb, plus usité. —Manque à Reiff aussi bien qu'à J. I l e y m ; il nous est donné par Chichkoff, partie rus.angl.-fr. de son Dictionn. K E P A I A , gr. anc. et gr. litt. mod. s. f. (De Képa;. [ V , ] ) Antenne, vergue. — « Torôv, xepaîav iayvpâv , aptAEva, etc. >• Loi rhod., § 2 . — Diodore, liv. x x u , parle d'instruments de guerre qu'il appelle Apsiravr,<pdpoi xspocîcu. Rhodomanus dit que c'étaient des vergues garnies de faux à leurs extrémités ; Scheffer prétend que cette interprétation est déraisonnable ; il voit dans cette Kepata une poutre garnie d'une faux dont on se servait pour couper les cordages. Nous croyons que Scheffer se trompe. O n pouvait très-bien, outre les faux à longs manches dont parle Végèce, garnir pour le combat les extrémités des vergues de croissants et de faux. O n voit, dans quelques ligures navales des manuscrits du Moyen A G E , des vergues armées de cette façon-là. — Diodore, liv. x n , nous apprend qu'à l'aide d'un certain instrument, hissé sans doute au mât comme une antenne, on jetait des pierres sur les navires ennemis pendant le combat; il appelle cet in;.trument Kspaîa XtOotpôpo; ; les Gloses de Polybe le nomment Xr]Xtoviu>v. ( V . 'AVTSWA.) — Kspaîa àxaxiov (Kéraia akatio-n), gr. litt. mod. Basse vergue. K E P A 1 0 Y X 0 2 (Kéraioukn-s), gr. litt. anc. et mod. s. ni. (De Kepaîi, vergue, et de "Eyw, tenir dans une certaine direction.) Bras. — L e s Lexiq. se contentent d'expliquer ainsi le mot Kspaioîiyoç : « Cordage attaché à la vergue d'un vaisseau. » Celte explication est insuffisante, car il v a plus d'un cordage attaché à la vergue; l'itague et la balancine sont dans ce cas, et ne peuvent être confondues avec le bras. — Le Lexieon gallo-hellenicon (Athènes , 1842) nomme K E pEoùyoi (sic) les boulines; c'est une erreur. La bouline s e nommait en grec HoSetôv ( V . ) . (V. Mirpâxcov, Kâpoiov, Ks'poiov, Kspoix!;.)—Jxspcaoù'yoç apiuTE'poû. Bras de bâbord. ( V . 'Api<rTEpa , M T c p a T a o v apio"TEpoû.) — Kepaiotlyo; OEÇIOU. Bras de tribord. (V. A e ç i a , MTcpaTaov SEÇIOÛ.) — Kspaioîiyoç (juvyâXou toTOÛ. (Bras de la grande voile.) Grand bras. (V. MEYOXOV pnrpoérçov.) — Kepaioîiyoi; TtpooTÎvsu.ov. Bras du vent. ( V . npo<n;v£p.ov, M i r p â i G o v G o ë f â v o u . — K E p a i o u y o ; Ttpocfwpivoç. —Faux bras. (V. K ô v T p o y.Tcpdc-coov.)—Ksjpouoùyoç TÏJ; ôObivr,;. Bras de perroquet. ( V . 'O0CÔYÏ|Ç.)—KEpaioùyoç TOÙ" êo'Xwvo;. Bras du grand hunier. ( V . AoXiovo;.) — KEpaioûyoç u r o j v E a o ç . Bras sous le vent. (V. YV/|VEuiov, MTcpaTtjov c o r r o ë É v T O . ) r

K E P A N O N (Kërano-n), [ V . ] ) Corne. K E P A Z (Kèras-s),

gr. vulg. s. n. (Du gr. anc. KÉSCK

g r . anc. et gr. litt. mod. s. n. Antenne, I I I


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

882

Vergue, Corne, Cap, Promontoire, Pointe. — V . Ахршту}piov, Kaêoç, Kspavov, ПроёХу);. K E R A S T È , turc, s. Bois de construction. K E P A T O N (Kérato-n), gr. mod. s. n. (Du gr. anc. KÉpaç, corne.) (Proprement : Corne.) Jambe de chien, Taquet d'amarrage. — КЕратоу -upo/oviapiaTOç (Kérato-n prrokonismato-s). (De Képa;, corne, et de Пир, feu.) Corne d'amorce. KEPATNAmrOS (Kéraunagôgo-s), g r . litt. mod. s. m. (De 'AYorfo;, conducteur, et de Kepauvôç. [ V . ] ) Chaîne de paratonnerre. —• Kepauvo'; (Kérauno-s), s. m. Tonnerre. К Ё Р Б А С Ъ (Kerbass),

rus. s. m. Variante de Карбасъ. (V.)

K E R E S K E D O H A J O ' (Kéréchkédeu hoyô), hongr. s. (Kereskedik, il fait le négoce.) Bâtiment marchand, navire de commerce.

vrer les antennes. » L e bras, Kepaiouyoi; ( V . ) , servait à mouvoir l'antenne autour du mât, mais le Kepouyoç avait le devoir de la retenir au mât, et non d'aider à la manœuvrer. — V . Фряхарис. K E S T E L (prononciat. Keustel), bas bret. s. f. (Du fr. : Castel.) Hune, Hunier. — L e P . Grégoire dit Kestel-lester, le châtel du navire. Legonidec incline à croire que Kestel est un diminutif du celto-breton Kést, signifiant : Corbeille; nous ne doutons pas, quant à nous, que le : Chdtelet des navires du Moyen A g e ne soit devenu Kastel et Kestel en Bretagne.— Kestel ar gwem braz, Grande hune.—Kestel a r gwern vizan, Hune de misaine.—Kestel ar valouia, Hune de beaupré. — Kestel ar gwern volosk, Hune d'artimon. — Mizan keskel braz, Grand hunier. — Mizain kestel blan, Petit hunier.

K E T C H , angl. s. (Étymol. incon.) Caiche, Quaiche , Nom K E P K 0 Y P 0 2 , gr. anc. s. m. (Les dictionnaires donnent pour étymologie à ce mot Oùpâ, qui signifie : Queue, et Ks'p- d'un petit navire, dont le Mar. Dict. parle en ces termes : xo;, qui a la môme signification. II faudrait bien connaître « A vesscl w i t b t w o mast,amain and mizzen-mast, usually la forme du navire appelé Ks'pxoupoç, pour savoir jusqu'à from 100 to a5o tons burden. Ketches are generally used as quel point cette étymologie est acceptable. Nous voyons yachts or as bombe-vessels. T h e lat'ter are called : Bom-Ketqu'il y avait un poisson nommé KÉpxoupoç ; n'aurait-on pas clies. « emprunté son nom à cet animal pour le donner au bâtiment? K E T C H 1 L - S A M P A N (n sonnant), mal. s. (Sampan, chaLe Scol. d'Aristophane, cité par L. Baïf, p. 8 1 , de Re na- loupe, bateau; Kechil, petit.) Canot. Petit interpr. mal. — vali, propose une étymologie du mot Kspxoupo;, plus simple, Ketchil saoua, Petite ancre. et fort admissible. Il suppose que le KÉpxoupoç fut inventé à K E T E , l a s c . s. (Transcript. de l'angl. Cat. [V.]) Bossoir. Corcyre, et qu'il prit le nom du lieu de sa naissance : « Ks'p- — Kète k, capa, Poulie de capon. ( V . Capa.) — Kète k,fal) xoupo; OTTÔ xspxûpa;. » ) Cercure. — Un passage du v i livre (Transcript. de Cat fall.) Garant de capon. — Kète k, bossa, d ' A m e n (Expéd. d'Jlex.) range les cercures parmi les na- (Bosse de- bossoir.) Bosse de bout. — Kète onc, (De l'angl. vires rapides; une phrase-d'Appien (Guerre punique) les Cat hook. [V.]) Croc de capon. (V. Onc.) range parmi les petits navires. Un vers de Plaute (Mercat.) K E T E N , holl. s. (Du lat. Catena.) Chaîne. nous apprend que le cercure était capable de porter des К Е Т Е Н С Ъ П О М П А (Kétennss-pommpa) , rus. s. f. (Transmarchandises, et que, par conséquent, ce n'était pas seulement un navire propre à la course. Il y avait même des cript. du holl. Ketens-pomp [ V . K e t e n ] , pompe à chaîne.) cercures assez grands pour porter de lourds fardeaux;et Pompe à chapelet. — Manque à J. Heym et à Reiff. Athénée, liv. v, parle d'un bâtiment de cette espèce qui K E T T E , ail. s. (Du lat. Catena. [ V . ] ) Chaîne. — L e holl. portait trois mille talents, ou i5t),ooo de nos livres, qui dit. Keten et Ketting. — Kette der sorgîien, Chaîne de la saufont soixante-dix-huit tonneaux de charge. C'était donc un vegarde du gouvernail. — V. Sorglien der ruders. navire d'environ cent tonneaux. L e cercure était un navire K E T T E N A N K E R , ail. s. m. (D'Jnker[X.] et de Ketten, à rames et à voiles. Scheffer suppose que ses rames n'étaient rangées que dans la moitié antérieure de sa longueur. II chaîne; de 2. Kette. [V.]) Corps mort, Ancre à chaîne.— appuie sa conjecture sur le passage d'Athénée que nous ve- Keltcnkugcl, A n g e , Boulet enchaîné. — V . Kugel. nons de mentionner, où l'auteur grec dit que le cercure en K E T T I N G , holl. s. V . 2 Kette. question était ffi; гтп'хото;, c'est-à-dire armé de rames dans K E U R F U Z (\ès£\ turc, s. (Du bas gr. Ko'Xcpoç.) Golfe. toute sa longueur. » Peut-être Athénée ne voulait-il faire comprendre qu'une chose : c'est que rien ne manquait de — V . K h a l i d j / son armement en avirons à ce cercure, et qu'il avait toutes К Е Ф А Л И (Képhali), gr. anc. et mod. s. f. T è t e . ( V . ses rames. Kopotpvi.)— KECOUXT) р^уаХои SoXoviou (Képhali mégabit doloniou). (Tête [du grand mât] qui retient le grand mât de K E P O I A S , gr. anc. s. m. ( D e Ks'paç [ V . ] , et d'Oîa;, hune.) Grand chouquet. ( V . Теттаи.оиро; той pLEyotXou точр,rêne, Bride.) Bras.—Le Dict. gr.-fr. de M . Alexandre (18З6) тгоихюй.)— Кералу] той груатой (Képhali ton crgatou). T ê t e donne ce mot comme synonyme de Kspouyoç ; c'est une erde cabestan. (V. 'Еруатг,;.) — КгртМ) той хятартми (Képhali reur. 11 n'y a rien de commun entre le bras de la vergue et tou katartiou). Tête du mât. ( Y . Катарти) — KeçaXr) той le bâtard de son racage. — V. Kôpotov, KEpoctoîi/oç, KÉpoiov. io-той (Képhali tou istou). Tête du mât, Chouquet. (V. ТЕата K E P O I O N , g r . anc. s. n. B r a s . — V . Kapoiov, Kepaiou- (лойро;.) — КЕсраМ) той TI^OVIOU (Képhali tou timogniou). T è t e du gouvernail. ( V . Tipio'vt.) £OÇ, Kspoîa;, Кгрой/ос. e

J

K E P 0 Y X 0 2 , g r . anc. s. m. (De KÉpa; [ V . ] et d"Ex<.>,je tiens.) Bâtard de racage, Racage de corde.—Le Lexique de M M . Planche, Vendel-Heys et Alex Pillon (18З8) définit le Кгройуос : « Cordage qui assujettit l'extrémité de la vergue.» Cette définition doit être rejetée; c'est la balancine ( V . ) qui supporte l'extrémité de l'antenne, et non le racage, 1"YTT£pa ( V . ) , et non le КгроС/о;. — M . C. Alexandre, dans son Dict. gr.-fr. (18З6), dit du Kepoïï/oç, qu'il confond d'ailleurs à tort avec le Kspot'a? (V.) : « Cordes qui servaient à manœu-

К Е Ф А А 1 2 , gr. s. f. (De KeîpaXvi, tête.) Nom que P o l y e n , 4 , ex. 3 8 , donne au sac plein de sable qu'on mouillait avec un câble, comme une ancre. Peut-être ces sacs étaient-ils appelés Céphalides parce que le câble, au lieu de les entourer par le milieu de leur longueur, était amarré à leurs têtes; peut-être aussi, et plus probablement, leur donnait-on ce nom-là , si en effet Polyen ne fut pas le seul à les nommer ainsi, parce qu'on les jetait du KéipaXov ou cap du navire.


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GLOSSAIRE NAUTIQUE KE<l>AAON, gr. s. n. (De KsepaXvi, téte.) L e STOXOÇ, le cap du navire, sa partie antérieure : ce Ks'çaXov icspo; iv тсо TCXOÎCO, Y) хоо-илс. » Hesychius. K F E L L , ar. côte N . d'Afr. s. Étambrai. K H A L A S ( j j a î L à . , salut), turc, s. Sauvetage. K H A L A S I , mal. s. (De Klashi, pers.) Matelot, M a r i n . — Roorda écrit Kalasie et Clialalsie. — V . Colassi, Galassi. K H A L I D J ( J k ) , ar. turc, s. Golfe. — V . Keurfuz. K H A N A , hindoust. lasc. s. (Proprement : Maison. C'est le pers. Khanè ( w L i - ) , Soute. — V. Djana. K H A R A B I , lasc. s. Banc, Bas-fond. — V . Tcher. K H A R E T A F O N D R O U , madék. s. (Khare nous paraît sans analogie danslalang. des Malgaches,à moins qu'on n'y veuille voir une abréviation de Karamo, Valet, domestique, ou une transformation de Vara, Meuble. 11 nous semble que dans Khare il faut reconnaître le Carrela port., Affût, q u i , se liant avec Tafondroa, aura fait Carrela tafonttroii, et, par contraction, Carre tajondrou.— L e Dict. de Flacourt, qui nomme le fusil, ne nomme ni le canon ni l'affût.) Affût de canon. K H ' E U Z E N A , ar. cûteN. d'Afr. s. Sainte-Barbe. K H O A D D , mal. s. m. (Proprement: Sillon.) Houache, Remou, Sillage. K H P i l T O S (Kirôto-s), gr. litt. mod. s. m. (De Клрехо, j'enduis de cire [Krjpôi;, Couvert de cire].) Prélat. — Ce mot correspond à Xlncerala ( V . ) des marins italiens. — V . MouC70CU.3!ç.

К М Д А Ш Е (Kidanic),rus. s. n. (De Кпд f / Ш ] , rad. slave que Reiff rapporte au sansc. Kit, Oter, et qui a servi à la composition d'un certain nombre de mots exprimant l'idée de Jeter, extraire, lancer, lllyr. Kidan, arraché, renversé; Kidânje, arrachement, extirpation.) Jet. — К и д а т ь (Kidate), v. n. Jeter, Faire le jet. К И Л Е В А Н 1 Е (Kilévanié), vieux rus. s. n. Abattage en quille. (V. Кренгование, Валка.) — КилеватЪ (Kilévate), v . a. Abattre en quille, Virer en quille. ( V . П о в а л и т ь ко­ рабль на бокъ.) — Кплеваа качка (Kilvaïa katchlra), s. f. (Proprement le roulis par la quille, c'est-à-dire, dans le sens de la quille.) Tangage. ( V . Качка, В а л к о с т ъ . ) — Килёвка (Kilèvka), s. f. Synonyme de Кплеваше. (V.) — КплтимЬеръ (Kiltimmberé), s. m. (De l'angl. Kceltimber.) Membre d'un navire; Côte. Ce mot se lit dans le Dict. de Reiff; manq. à J. H e y m , et même à Chichkoff, qui à l'art. Membre de son Dict. fr.-rus. dit Членъ корабелнын. ( V . ) — Кильватерь (Kilvaterr), s. 11.{De l'angl. Kecl, quille, et )Vater, eau.) Eau du navire, Houache, Sillage. — Кпльнаго (Kilnagn), s. n. Synonyme de Кильное. ( V . ) — Кпльное (Kilnoïc), s. n. Quillage, Droit que paye un navire la première fois qu'il entre dans un port. (Reiff, p. З92.)—Manq. à Alex. Chichkoff et à J. Heym. (V. Кпльнаго.) — Кильсенъ (Kilsenn), ou : Кпльсонъ (Kilsonn). (Transcript. de l'angl. Kcelsort.) Carlingue.— Reiff écrit КпльсенТ) ; M . le; comte de Stackelberg a adopté cette orthographe dans la nomen­ clature qu'il nous a fournie.— Киль (Kile), s. m. (Trans­ cript. de Kicl [ V . ] , ail. et holl., ou de l'angl. Kecl. [ V . ] ) Quille, Carène. — On dit aussi Киля (Kilia). — Alex. Boutakoff donne le nom de Кпль à « une sorte de bâtiment à fond plat servant à transporter du c h a r b o n . « P . 229. Кпль ci) переломом!) {Kile s' pérélomome). Quille arquée, cassée. (V. Переломъ.)—Кипь y блока (Kipp ou bloka). (Transcript.

du holl. ou de l'ail. Keep, entaille, et de Bhk, holl., poulie.) Goujure d'une poulie. — Manq. à J. Heym et à Reiff. К И Р Ж И М Л (Kirjima), rus. s. f. * Barque plate sur le Kour et la mer Caspienne.» Reiff n'en dit pas plus.— Manq. à J. Heym et à Chichkoff. К И Т О Л О В Ъ (Kitolovc), rus. s. m. (De Кшпь, baleine, en relat. avec le gr. KYJTOÇ, Cétacé; et de Л о в и т ь [ i o e r t e ] , en relat. avec le gr. Accêco et le sanscr. Lab', prendre.) P é cheur de baleines; Baleinier. K l K Ô T Ë S (JE? keutéch), hongr. s. (A7, hors de, Kotés. [ V . ] ) Débarquement. K I A L , isl. s. (En relat. avec l'angl.-sax. Ciol [Kiol], [ V . ] ) Quille. — K i a l - f a r (Far, chemin.) (Chemin de la quille.) Sillage. (V. Skrid.) — Ktalsidùr, s. f. plur. (Sida, côté; Sidar, les côtés.) Les bordages du fond du navire de chaque côté de la quille. — Kial-sog, s. n. La cale; Le fond de la cale. — V . Austrrenna, Sog. K I A O - L O , chin. s. Gros cordage, Gros filin. —-Kiào-sô, v. Commettre un cordage. K I A R K H A N È , turc, s. (De Khanè, maison; et de Kiar, travail.) Chantier de construction. — V . Derïabend, Kbana, Tersanè. K I A T , T C H A A T , T I A T , s. Variantes de prononciation d'un mot dont l'orthographe auriculaire n'a pu être bien fixée ni par Scott Nind ni par Dumont-d'Urville, et qui signifie: Soleil. K I B A R , mal. v. Flotter, en parlant du pavillon, de la flamme, du pennon. K I B I , lasc. s. Manche en cuir pour remplir les tonneaux, pour garnir les dalots, etc. K I D O L , jav. s. L e vent du sud. — Laout-hidol, La mer du sud, par rapport à Java. K I E L , ail. holl. s. (De l'angl. Ciol [ K i o l ] . [ V . ] ) Quille.— Kielgang, ail. s. (Gang, angl.-sax., chemin, tournée, tour, voyage.) (Proprement : L e chemin de la quille, le tour de la quille.) Gabord, Ribord. — Kiclhaalcn, holl. v. (De Kiel [ V . ] et Haalcn, aller chercher.) Abattre en carène, Caréner.—Kielholen, holl. s. (Proprement : Action de tirer pardessous la quille.) Grande cale. (V. 4. Cale.) — Kielholen, ail. v. (Holen, aller chercher, tirer d'un lieu.) Abattre en carène, Caréner. —Ktèlholung, ail. s.) Holung, subst. de Holen.) Abattage en carène, en quille. — Kielschwein, ail. s. L e même que Kolschwéin. (V.) — Kielwasser, ail. s. (Eau delà quille.) Sillage, Remou, Houache. — V . Wasser. K I E N , c h i n . s. Mer..— V . Hày, Ming, Ouâng-yàng, Yàng K I Ë N G A R P O K , groënl. v. Venter du S.-E. — s. Vent du S.-E.

Kiéngnak.

KIÈS, ar. côte N . d'Afr. lin relation avec Makious,

(V.)

K I H I E L A , ualan, s. Récif. K I K É R T A K , groënl. s. Ile. — « Kikertak umiarsoït kanninarpret : Les navires ont approché de l'île. » P. Egède, voce • Kanninârpok. K I K I , nouv.-zél. adj. (De Piki. Proprement : Être adhèrent.) Amarré, Genopé. — Ce mot nous paraît peu différer de Titi. ( V . ) K I K T O R A R P O K , groënl. v. Se Briser. — « Umiarsub pituta Kiktorarpok : L'amarre du navire s'est rompue. >• K I L J (Kili, i sonnant à peine), illyr. daim. s. m. (C'est le Киль rus.) Quille. — Moins usité que Kolomba. (V.) I I I .


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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K I L O K ( / m o u i l . , que l'on prononce Hillok , h fortement aspiré), bas. bret. s. m. Coq. C'est le nom du mâle de la poule qu'ont appliqué à l'homme de la cuisine, les matelots bas bretons, en traduisant le nom : Coq, donné en France au cuisinier du navire, sans s'occuper de la signification véritable de ce n o m , que nous avons fait du latin Coquere, cuire. L e P . Grégoire donne pour représentant breton du mot : Coq, le mot Quequiner (neur) (écrit KéginerpOir A . L e gonidec [1821] et A . L . Troude [1843]), qui est évidemment corrompu de notre : Cuisinier, ou du bas lat : Coquina. K I N A R E , Iasc. s. T e r r e , Plage, Côte. ( V . Saf.) — Kinari, A terre. — Kinari kinari djana , v . Porter sur la terre. — Kinari par, Échoué. K I N A T N 0 2 (Klnndynos-s), gr. vulg. e t g r . litt. s. (De K i vs'oj, agiter, troubler.) Danger. K I N G U V O K , groënl. v. (De Kângak, téte ?) Chavirer. 1. K I O , chin. v. (Lier en rond.) Genoper, Rousturer. — V. Chao. 2. K I O , chin. v. Culer, Scier. K I O L R , r a f l i x e d u subst. isl. s. m. Quille, Carène; et poétiquement : Navire. — « Unde Kiolvegur sive carinae via acceptum nomen in hune usque diem servat. » Torfé, Hisl. Norveg., i p a r t . , p . 48. —Dans Kiolvegur, signifiant : Sillage, houache, les éléments s o n t f e g , chemin, et Kiol, quille. — V. Skipskrockr. re

K I O P M A N S - F L O T T A , suéd. s. (Kiopman, marchand, de l'angl.-sax. Cedpman [Kapman.]) (Flotte de marchands.) Flotte de navires marchands. — V. Flotta. K I O P M n A S T O Y N I (Kiorbastougni), gr. vulg. s. m. (De ( V . ) , et peut-être du turc Kicira, perçant, aigu.) Nom du Bâton de foc ou Beaupré dans le Tpeyaviivr). MnaaTouvi

KI02TEK K lopp/rcaoTOÛvi.

(Kiosték),

gr. vulg. s. L a sous-barbe

du

(V.)

K I O U L E K ( \ _ L - G S ' ) , turc,s.Ce mot désigne le vase rond et profond, la terrine où l'on trait le lait, et, par extension, la Hune. — V . Dulèk, Tchanag. J>

hommes de l'équipage se permettent d'ordonner la manœuvre. L e Kirlanguich se sauve à Saint-Nicolas ; il exhibe ses patentes,qui sont reconnues valables; l'équipage veut couler bas le Kirlanguich, et, sans respecter l'asyle du pavillon, il demande la mort de deux officiers de ce bâtiment et d'un autre, qui s'étoient rendus à bord de l'Alcesle. » M. de Beaurepaire, capitaine de vaisseau, était dans le Levant avec l'Alce.ste, depuis 1789; le navire dont il s'agit doit donc être grec, turc, albanais, arabe ou illyrien. Nous le croyons turc, parce que son nom nous semble avoir la plus grande analogie avec celui que les Turcs donnent à l'hirondelle : -^>f (Qy~ langhydj). Il est tout simple que les Turcs aient nommé ; Hirondelle une espèce de navire. Nous avons la Goélette, les Hollandais ont le Vlicboot, les Arabes avaient le Ghorâb. K I S A K , groënl. s. Ancre, Grappin. — Kisarbik, groënl. s. Port, Mouillage. K I S T U U R A , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Costûra, couture.) Épissure. K I T A R V I L , lasc. s. (Transcript. de l'angl. Catharping. [ V . ] ) Trelingage. L e lieut. T h . Roebuck, dans son Engl. and indoost. nav. Dict. ( i 8 i 3 ) , écrit : Ker arvil, p. 16, et Ket arvccl, p. 36. K I T C H , val. serbe, s. Arrière, Poupe. — V . Qytch. K I T J I ou K I T C H 1 , mal. s. Nom d'un bâtiment défini ainsi par Élout, d'après Marsden : «Espèce de brig, navire à voiles carrées, et à deux mâts, dont le moins élevé est placé sur l'arrière. » — I ! semble que la dénomination de ce navire ait été donnée par les Hollandais aux Javanais et aux Malais; Kits ( V . ) est, en effet, le nom hollandais de la Quaiche ( V . ) ou du Ketch ( V . ) , bâtiment dont la mâture a les plus grands rapports avec celle du Kitchi décrit par Marsden, p . 278. A u reste, Marsden rapporte le Kitchi au Ketch, ce qui nous confirmerait dans notre opinion. K I T R A N , arabe, mal. s. Goudron. Petit interpr. malais ( i 8 3 g ) . — Manque à Marsden , et par conséquent à Élout. V. Gala-gala loumbout, Qitran.

K I P O K , groënl. v. a. (De Kiviok. [ V . ] ) Avoir Coulé bas, AvoirSombré. — « Umiarsoak kipok : Le navire a coulé bas. » — V . Umiarsoak.

K I T S , holl. anc. s. (Del'angl. Ketch [ V . ] « Quaiche; petit bâtiment de fabrique anglaise avec un pont, et mâté en fourche, comme le Jacbt ou le Heu. » Dict. holl.-fr. de P . Marin, 1 7 5 2 .

K I R A E T M E K , turc, v. (Kira, loyer; Etmek, faire.) Fréter, Noliser. — V . Idjarè étmek.

K I T S O K , groënl. adj. (De Kiviok, [ V . ] ) Coulé bas. — Kiviok, v . Sombrer, Couler bas.

K I R I , mal. s. (Gauche.) Bâbord. — V. Seblah kiri. K I B K I , lasc. s., que le lieut. T h . Roebuck, p . 86 de son Engl. and indoost. nav. Dict. (1813), art. Ports (sabords), écrit K,hirkee. (Peut-être du radical sanscr. qui a donné à l'indoustani -.Kurkus, signifiant : Perçant.) Dict. hindoost. par .1. Taylor et W . Hunter [1808], t. 11, p. 422.) Hublot. K I B L A C H (KipAaui), serb. basq. vulg. s. Nom donné par les Serbes, riverains du Danube, aux barques qui font la navigation du fleuve, et dont les plus grandes sont appelées Maestre ( V . Maestra.) K I R L A N G U I C H , ? t u r c , s. Nom d'un navire sur lequel nous sommes sans renseignements positifs, et dont nous n'avons eu connaissance que par le passage suivant d'une Note sur quelques insurrections qui se sont manifestées à bord des bâtiments de l'État, imprimée à la suite du Compte rendu à l'Assemblée nationale par M . Bertrand de Molleville, ci-devant ministre de la marine (Imprimerie nation., 1792) : — « Quelque temps après » (juillet 1790), « M . deBeaurepaire chasse un Kitlanguich qui paraissoit suspect; plusieurs

K I W I , mal. s. Nom du marchand qui chargeait à bord d'un navire une certaine quantité de marchandises, et qui s'embarquait avec sa cargaison. Il est question plusieurs fois des Kiwis, dans le Code marit. de Malacca. — L e Kiwi était ce qu'au Moyen Age on appelait en France le Portionnaire. — Les Kiwis pouvaient emmener avec eux un ou plusieurs esclaves. Us étaient appelés à délibérer avec le capitaine et le moula-kiwi sur toutes les circonstances importantes de la navigation. (Chap. g, Code cité.) — Si un Kiwi avait une contestation avec le capitaine, et le poursuivait jusqu'à la partie de l'arrière du navire essentiellement réservée au N a koda ( V . ) , il méritait la mort; mais il pouvait se racheter de cette peine en demandant pardon de son crime et en payant une somme assez forte, à laquelle il devait joindre un buffle pour la table du capitaine. Il lui fallait aussi, tout haut et publiquement, ajouter à son amende honorable, des actions de grâces à Dieu, qui, en lui inspirant le repentir, l'avait délivré des tentations d'Éblis, le mauvais esprit. (Chap. i 5 , Code cité.) — Les Kiwis, quand le navire sur lequel ils avaient des intérêts arrivait dans un port de commerce, laissaient quatre


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E . jours le marché libre au capitaine; ils trafiquaient à leur tour pendant deux jours, après quoi la liberté du trafic était laissée à tout l'équipage sans distinction de rang. (Chap. 16.) — L e Kiwi ne pouvait acheter aucun objet, fût-ce un esclave, sans que le Nakoda connût au préalable le prix de l'objet; calle capitaine avait partout la préférence, et pouvait prendre esclave ou marchandise, en remboursant le coûta l'acquéreur qui ne l'avait pas prévenu. (Ibid.)— L e K i w i perdait sa part dans la cargaison s'il n'achevait pas le vovage avec le navire, par une raison dépendante de sa volonté. S'il était en mauvaise intelligence avec le capitaine ou avec quelque membre de la famille de celui-ci, ou s'il manifestait l'intention de commettre quelque méchante action, on le forçait de quitter le navire, et, dans ce cas, on lui remboursait la moitié de sa mise de fonds. (Chap. 19, § 6, 5.) — V. Moula-Kiwi.) K J E T T I N G , dan. s. (Du lat. Catena. [ V . ] ) Chaîne. K J 0 L , dan. s. (Ue l'angl.-sax. Ciol(Kiol]. [ V . ] ) Q u i l l e . — Kjelhalc, v . a. (De Hale, tirer.) Abattre en carène, Caréner. — (V. Krœnge.) — Kjalhaling, dan. s. (De Kjallmle. [ V . ] ) Abattage en quille, Carénage. (V. Kramgning.) — Kjolplanke. (Proprement : Planche de la quille.) Gabord, R i bord. (V. Spunnings planke.) — Kjaîsvin. (S<van, servant.) Carlingue, Contre-quille. — V . Kolschwein. K L A A D E , dan. s. (De l'angl.-sax. Clow, Cliwe, pelote.) P o m m e . — V . Klode, Rakke-klaade. К Л А Д Н А Я (Kladnaïa), rus. s. f. Nom d'une barque en usage sur le Volga, et dont Reiff ne fait connaître ni la grandeur ni la forme, ce qui ne nous permet pas d'émettre l'hypothèse que Kladnaïa vient du slave Клада, poutre, tronc d'arbre.—Manque à J. Heym et à Chichkoff. К Л А Д Ь (Klade), К Л А Ж А (Klaja), rus. s. f. (De К л а с ­ т ь [Klaste], poser, placer.) Chargement, Cargaison. — V . ГруЪъ, Л а с т Ъ , Нагрузка, Нагружеш'е. K L A M P , holl. s. (Même origine que l'angl. Clamp. Jotereau, Jumelle. — V . W a n g .

[V.])

K L A M R A , pol. s. f. (De l'ail. Klammer, crampon,agrafe, ancre. L e holl. a Klamp pour désigner le clou appelé Patte, et Klampen, pour dire : Attacher des crampons.) Ancre. K L A Ñ , n prononcé gne, bas bret. s. m. Rivage, bord de la mer. I.egonidec, Dict. bret.-fr. К А А П А Т 2 А (Klapatsa), g r . mod. S. f. (Ce mot semble avoir de l'analogie avec l'ital. Lapazza [ V . ] ) Jumelle. — L e Dict. gr.-fr. de M . Dehèque donne КХатса, avec cette e x ­ plication : « Pièce de bois qui fortifie un mât. » C'est bien la jumelle. КХатса, qui paraît être une transcript. de l'angl. Clamp , est sans doute peu usité , car les cinq officiers grecs qui nous dictèrent, au Pirée, la nomenclature navale qu'on retrouve dans ce Glossaire, nous donnèrent KXaтехтаа. Nous avons même le mot écrit de la main de l'un d'eux, M . Joannis Mirtakis-Thayer. — Ю.аттатаоуо), v. a. Jumeler. K L A S H I , pers. mal. s. Matelot.—V. Colassi, Galassi, KhaLisi. К Л А С Т Ь В у Л И Н Г И НА М А Ч Т у (Alaste voulinngui na matchtou), rus. v. a. ( К л а с т ь , placer; JViddingcn, ail., roustures; Matchta, rus., mât.) Rouster ou Rousturer les mâts. — Класшъ плавате на к а р т у (Klastc plavanié na kartou), v. a. (Proprement : Juger, estimer, placer la route, la navigation, sur la carte.) Pointer la carte. К Л Е Д И Н Г Ъ (Klëdinnke), rus. s. m . (Transcript. du holl. Kleeding, habillement; ail. Kleidung, de l'angl.-sax.

Cla3, drap, vêtement.) Fourrure d'un câble.—V. K.iemeHb. K A E I 0 P O N , gr. s. n. (De KXeîio, je ferme.) Clôture; chaîne de port, composée de poutres et de chaînes de fer. — « '£2; ETTEiOT) eiprpir) sï'<î, TOU TE ÀipiEvot; TO K)\EÏ6pov EÎÇ yv;v àvcio-TccccavTEç, i;r,pavai CEÎ, xai T«a<ja)iOi<prj(jai. » Enée P o l i o r cète, chap. 11. (Comme on est en paix, il faut tirer à terre la chaîne du port, la faire sécher, et l'oindre de poix.ï K L E L N E L U K E , ail. s. Écoutillon.—V. Luke. K A E I 2 T 0 Z A I M H N . g r . s . m. Port fermé. Strabon, liv. xiv. K A E L T O n O A l O N ' , gr. s. n. (De KXEI'W, j e ferme, et de NOÛ;, pied.) Un des noms que les Grecs donnaient au pont placé immédiatement au-dessus de la cale. Pollux. K L E N V È D (n nasal) MOR (que le P . Grégoire écrit : CUhuid)\, bas bret. s. m. Mal de mer. K L E R K , holl. s. m. (Du lat. Clericus.) (Clerc.) Écrivain, commissaire embarqué. — L'État de la marine des PaysBas pour l'année 1846, p . 35, nomme 28 Klerken. K ^ I E P K T ) (Klerkc), rus. s. m. (Transcript. du holl. Klcrk. [ V . ] ) Écrivain, Commis du bâtiment. K ^ I É T E H T ) (Klètene), rus. s. m. (Du holl. Kleedt, habillement; Kleeden, habiller.) Fourrure du câble. ( V . K . \ e AiiHrb.)—KjiemHeuaiirb (Kletnévaté),v. n. Fourrer.—K-u'imm (Kletnia), s. f. Pavois.—V. ObVlicu, DUany'b-KAemKa. K A E 4 > T H 2 (Klefli-s), gr. vulg. s. m. (Du g r . ane. KXE'TTTT);, voleur.) Pirate, Ecumeur de mer, Forban. — V . ArfiTCfi, MiripU.TÔvTl, nEipccTïj;. K A E ^ F I M O N (Klépsimo-n), gr. mod. s. n. (De KÀÉTCTC,, j e vole.) Piraterie.—V. A / . C T i a , nEipaTîîa, nipaToîpia. O H B E P Î ) (Klhère), rus. s. m. (De l'ail. Kliivcr.) Grand foc. Selon M . le comte de Stackelberg, le deuxième des focs qui se hissent au sommet du petit mât de hune. Celui-là est appelé par Alex. Boutakoff : Cpe.min K.uiuepb (Srednii kliverè),Grand foc du milieu.— « R-uiBepT> noAHUMaîi (Klivère potnimaï.') Hisse le grand foc! » ( A l e x . Boutakoff.)— KAIIBepTi-Go.ïi'b (Klivèrc-bnme), que M . le comte de Stackelberg écrit : Bo.MTi-K.inBepl), est le troisième des focs à bord des vaisseaux russes; le clin-foc des vaisseaux français, qui se fixe au bâton du foc (Jiomm), et se hisse à la tète du mât de petit perroquet. L e bâton de foc est aussi appelé K.niBep-b6oMi>;dans ce cas, le mot russe a pour synonyme : V m A e rep-b. (V.)—K-nmiep'b-cJjaA'b (Klivère-falc). Drisse du grand foc. — KAimepb-uiKonib (Klivère-chkote). Écoute du grand mât. O M H M T b (Klinite), v. a. (De KAmn.. [ V . ] ) Coincer, Serrer avec des coins. —KAIIHOUICKT) (Klinoclièke ) , rus. s. m. Languette. ( V . ffohiqeK'b). — KAHHTJ (Kline), rus. s. m. ( P r o prement : Coin. Reiff pense que ce mot a de l'analogie avec l'ail. Keil, signifiant : Coin ; peut-être faudrait-il le rapporter au radie, lat. Clin, de Clinare, incliner. Quoi qu'il en soit, Klin est dans l'illyr. et le polonais.) Langue, Coin de min , Clef (terme de charpentier). 1

K J H ( p O K l ) ( À 7 / / ' / r ) , r u s . s . m . , q u ' A l e x . C h i c h k o f f donne pour synonyme de K-viiBcpl), grand foc. Bien que KAIKIIOKI. vienne évidemment de Klein fok, signif. petit foc, Reifj écrit KAIOCJJOKI), et donne à ce mot la signif. :Clinfoc, ainsi qu'à KAiiBepi. 0

K L I D O U R , ar. cote N . d'Afr. s. (De l'ital. Colatore. | V . | ) Ride. K A I M A 3 (Klimax), gr. anc. et mod. s. m. (De KÀivu, j'incline.) Échelle, Planche pour monter du rivage à bord


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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

d'un navire, ou pour descendre d'un navire a terre. Plutarque, fie de Pompée; Zonaras, t. H ; Scheffer, p. i 5 3 . — V . 'ЛтсоëâOpa, SxâXa. •v \ I M J (Klinô), gr. anc. et mod. v. n. Incliner; Donner à la bande.—V. Fupo'c». K L I P , holl. s. (De l'angl.-sax. Clif, Clyf, Rocher.) Écueil.—L'ail, etle suéd.écrivent Klippe, qui, pour lesuéd., l'ait au plur. Klippa. К А Ш Е (Klisis-s), grJ anc. et mod. s. f. (De Шш. [V.]) Bande. K L J U N (Klioune), illyr. daim. s. (Proprement: Bec. Nous trouvons dans le rus. un mot qui a une analogie de forme et de sens avec celui-ci : c'est Клюка [Kliouka], nom donné à la canne à bec de corbin, à la béquille. Reiff paraît n'avoir pas soupçonné le radical de: Kliouka, que nous croyons pouvoir rapprocher du holl. Galjoèn, prononcé : Galione.) Eperon. K l . O C K E , ail. s. (Du sax. Cluega ou Clugga.) Cloche. — Le suéd. dit Klocka, le holl. Kloh, le dan. Klokke, l'angl. Clock, le bas bret. Klôc'h, et le val. K.\onot(Klopote).

К Л Ъ Т Ш А (A) (A kletina), val. v. a. (Ce verbe nous pa­ raît être de la famille des mots slaves qui ont Клон [Klon] pour radical. En russe К л о н и т ь [Klonite] [gr. KXïvo>, lat. Clinare] signifie : Incliner, faire plier; en illyr. Kloniti ou Ukloniti signifie : Ramener, rejeter; c'est aussi le sens du К л ъ и о и КлъПпа valaque.) Rouler.—КлМтареа, s. Roulis. К Л Ю З Ь (Jiliouze), rus. s. m. (Corrompu du holl. Kluiz. [V.]). Ecubier. — Клюзъ-еакъ (Kliouze-sak). (Сакъ n'est pas russe, au moins dans cette acception; c'est une transcript. de l'ail. Saek.) Sac d'Écubier, Tampon d'écubier. — К л ю з бакъ (Kliouzcbake),%. m. (Back [angl.], derrière, en arrière.) Gâte. К Л Ю К Л Р З А (Klioukarza), rus. s. f. (De Клюка, b é ­ quille, bâton à bec recourbé.) Bec à corbin. К Л Ю Ч Ь (Klioutche), rus. s. m. (Au propre : Source, fon­ taine.) Aiguade. К Л Я М С Ъ (K/iamss, plur. Клямсы [Kliamsani]), (De l'angl. Clamp.) Bauquière.

rus.

s.

K N A L L E , suéd. s. Biscuit. K N A P , dan. s. (De l'angl.-sax. Cnazp, bouton.)

Pomme.

K L O D E , dan. s. (Proprement : Sphère, boule, globe.) Andaillot [boule trouée, et réduite à la forme d'un anneau]; Pomme, Pomme goujée. — V. Klaadc.

K N E E , angl. s. (De l'isl. Krié ou Hnie, genou; tordre [angl.-sax. Cncoiv].) Courbe, Courbaton.

K L O K t I N J (Klokouni, i sonnant à peine), illyr. daim. s. m. (Onomatopée. Proprement : Bulle, bouillon.) Lame écurrieuse.

К Н К В Е П Ъ (Knévène), rus. s. m. (De l'ail. Knebel, chev i l l e , b u r i n ; fait de l'angl.-sax. Cnotta, nœud.) Cabillot, Quinçoneau. — Manque à J. Heym et à Reiff.

К Л О Н И Т Ь С Я (Klonitsia), rus. v. (De Клон [Klone], rad. slave qu'on peut rapporter au gr. KXîvsiv et au lat. Clinare.) (S'incliner.) Plier, donner à la bande. — V. Кре­ ниться, Извёртываться.

К Н Е Х Т Ъ (Knekhtt, prononcé K-nehte, le .r rus. avant le son de l'A fortement aspiré), rus. s. m. (Transform. de l'angl. Knight [ V . ] ou du holl. Knecht, signifiant : Serviteur, v a ­ let. [Angl.-sax. Cnafu, Cnapa, jeune garçon, laquais].) A p o turau, Patin. — КнехтЪ со шкивами [K-nehte so chkivami), rus. s. m. (Proprement : Patin avec des réas de poulies.) Chaumard. — V . Ш к п в ъ .

K L O O T , holl. s. (Boule, sphère, globe.) Pomme; Pomme goujée. — V . K l o d e . K L O S , holl. anc. s. (Dans la langue vulgaire, ce mot d é signe le Fuseau, la Bobine; il est évident qu'il n'y a rien de commun entre un fuseau et un trou; le Klqs des charpentiers ne peut donc être venu de la mémo racine que celui des lileuses. Peut-être celui qui nous intéresse vient-il de l'angl.-sax. Clusa, signifiant : Étroit passage.) Hublot. — V . Bril, Brilgat, Koldergat, Tolgat. K L O T , suéd. s. (Sphère.) Pomme, Pomme goujée.—L'ail, dit : Kloten. — V . Klode. К Л О Т Ъ , diminutif : К Л О Т И К Ъ (Klote, Klotike), rus. s. m. (Transcript, du holl. Kloot, boule, sphère. ) Pomme du màt ou de girouette. K L U B A (Klouba), illyr. daim. pol. s. f. (Du slav. К л у б , boule, pelote, d'où le rus. Кулбшпь, mettre en mouvement, faire tournoyer.) P o u l i e . (V. T a g l i a . ) — Klubati, illyr. v. a. Palariquer. K L U P (Kloûp), meurs).

K N E E T L E , angl. s. Ancienne forme.de Knittle.

Knip,

(V.)

К Н И П Е Л Ь (Knipèle), rus. s. m. (Dii holl. Knuppel. [ V . ] ) Ange. — J. Heym n'a point admis ce mot, déjà ancien cependant dans le vocabulaire des marins russes; il donne aux demi-boulets enchaînés le nom de Ч'Ьпнь'ш ядра (Tsëpniia iadra.) К Н И С А (Knissà), rus.- s. f. (De l'angl. Kncc, ou de l'ail. Ktiie.) Courbe. — Reiff écrit : Книсъ (Knissc), et il donne ce mot comme la représentation russe des mots français : « Côte du vaisseau» (c'est le couple et non la courbe), « bau (c'est une erreur), » stamenaire, baloire, genou, hersilière. » KNTBE LUV.EN ou W I N D E N , dan. v. a. (Du sax. Cnif, couteau.) Pincer le vent, Serrer le vent, Rallier le vent. C. Vilsoët(i83o),art.Serrer.—V. Ligge saa nœr winden, L u v , e t c . K N I E , ail. holl. s. (Même orig. que l'angl. Кпес. [ V . ] ) Courbe.

illyr. daim. s. Banc (de quart, de ra-

K N I G H T - H E A D , angl. s. ( De l'angl.-sax. Cnitti,/jeune homme, serviteur, et Hedfod, tête.) ( T è t e de chevalier.) K L U I S ou K L U I S - G A T , holl. s. (Étymol. inconn.) Écu- Tète de m o r e , Bloc; Cap de mouton. Apôtre d'écubier, ou mieux, Tête des apôtres d'écubiers. (V. Bollard-timbers.) — bier. L'ail, écrit Klüse. — Klüshölzer, all. s. plur. (De Klüsen [ V . ] , et de Hölzer, bois.) Apôtres d'écubiers. — V . Boyer, Dict. angl.-fr., 1 7 4 8 , dit du Knight: <• Pièce of T i m ber coininouly shaped to the form and Tikeness of a Head. » Bughölzer, l l a u r a i t pu ajouter qu'en général ces tètes étaient coi l'feo K L Ü V E R , , a l l . s. (? De l'angl.-sax. Cleafan, Clifian, fen- d'un casque, et que c'était à cette circonstance qu'elles d e dre.) F o c - - K l ü v e r b a u m , Bâton de foc. vaient leur nom de : Chevaliers. L e casque et la tète ont K L Y D S , dan., K L Y S , suéd. s. (Étymol. inconn.) Écubier. disparu vers la lin du xv 111 siècle, mais le nom est resté. e

К Л Ъ 0 1 ( A ) [J kledi), val. v. a. Construire. — KAbdipe (Klediré), s. Construction.

K N I P A H Ô G T U P I V I N D E N , suéd. v . a. (Mot à mot: Serrer grandement d'en bas en haut dans le vent. Knip a,


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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du sax. Cnif, couteau.) Pincer le vent, Rallier le vent, Serrer le vent. — V . Hàlla sa niir winden, etc.

fardicskib, quand H . Fisker supprime IV. — V . Handelskib, Skib.

K N I T T L E , angl. s. (De l'angl.-sax. Cnytan, Cnyttan, nouer, l i e r ; isl. Knyti.) Aiguillettes, Garcette, R a b a n . — Henry Manwayring ( i 6 / , / ) écrivait : Kneelle. — V . Gasket, K n y l l , Rope-band.

K O G G E , bas lat. ail. s. Coque (navire). — < Posuerunt magnam navim, vulgaritcr dictam K o g g e , cum armatis

(

viris... » Histoire des archevêques de Brème, citée par du Cange.

K N O O P , holl. s. ni. ( D e l'angl.-sax. Cnœp, bouton.) P o m m e , N œ u d , Bouton d'une bosse, Cul-de-porc. — L e suéd. écrit : Knop, l'ail. Knopf, le rus. Кноп (Knopc) et

K O G L I A D A , illyr. daim. s. f. Vaigre. — Manq. à Joach. Stull.

К п о т ъ (Knote).

J. Heym comme dans celui d'Alex. Chichkoff, parait n'être pas d'origine russe; du moins est-il isolé dans la langue. Nous ne savons s'il est une corruption de l'angl. Cot : hamac, ou de notre vieux fr. Coite [ V . ] ; peut-être faut-il le croire; nous ne voyons en effet, dans aucune autre langue, une analogie plus prochaine.) Branle, Hamac. — Конки на верхъ [Kotki па ver'h), rus. adv. (Les branles en haut.) Branle-bas !

K N U P P E L , holl. s. m. ( D e l'angl.-sax. Cnœp, nœud.) A n g e , Boulet à l'ange, Demi-boulets enchaînés. K N Y L L , angl. anc. s. ( L e moderne Knittlc. [ V . ] ) Raban. (Inventory of tlie great barbe... [ 6 oct. i 5 3 a ] . ) — V . Katt-howk. K N  , suéd. s. (Même origine que l'angl. Хлев.)Courbe. — L e dan. écrit : Knœ. К Н Я В Д Е Г Е Т Ъ (Kniavde-ketl), rus. s. m. (Transcript. de l'angl. Knee of thc hcad.) Taille-mer, Guibre, Gorgère. — V . Водор'взЪ, Котвашеръ.

KOI'lKA(Koïka), rus. s. f. (Ce mot, qui est dans le Diet, de

K O I A I I T H 2 N H 0 2 , gr. s. Le Creux du navire, la Cale. Hérodote. — Koi/\r) vaut; a le même sens dans les Lexiques. Dans Homère, il a celui de : Navire aux flancs profonds et vastes.— « 4 ) uiv 07] ДтцА^трюс Èv xofArj Vï)I у.атЕ'/л'х,ри:тто. »

1. K O , chin. s. et v . Lames; Submerger, être àfond.

P o l i e n , liv. i v . — V . 'A|j.2>iu.v;Tpiov, Г а з т р а .

2. KO ou K O , chin. s. Grand navire, grand bateau.

К О К , holl. dan. s. m. (Même origine que Cook. [ V . ^ C u i s i nier, Coq.

K O A D E N , bas bret. s. f. (De Koad, Koat, bois.) Bordage.

Legonidec, Dict. bret.-fr. К О А С Т Ъ (Koaste), val. s. (Du lat. Costa. [V.]) Couple,

К О К О Р Ъ Д Л Я К А Р Т у З А (Kokorr dlia cartouza), rus. s. m. (Transcript. du holl. Koter, étui, gaîne.) Garde-feu, Gargoussière, Gargoussier.

Cote du navire.

К О К Ъ (Коке), rus. s. m. (Transcript. du holl. Kok, de K O A U V A K A , tong. s. (Vuka, pirogue, navire ; Koau, l'angl. Cook, ou de l'ail. Koch [lat. Coquus].) C o q . — V . П о signe du pluriel pour les choses animées. Koau vaka paraît варЪ. être l'abréviation de Tangata koau vaka [Plusieurs hommes K O L (Kol), illyr. daim. s. m. P o m m e , Cercle. — V . K o pour le navire].) Équipage. локолъ. K O B B K E S S , papou, v . Pagayer, Nager, Ramer. — V . К О Л А Р Ъ - Б И М С Ъ (Kolare-Bimss), rus. s. m. (De l'angl. Taporess. Collar [ V . ] et de Бимсъ. [ V . ] ) Bau du coin's. K O B O P Î ( A ) (A kobori), val. v . a. (Proprement : DesK O L D E R G A T , all. holl. suèd. dan. s. ( D e Gat, trou cendre.) Affaler. — Ko6opî (a ce) (A sé kobori). S'affaler. [angl.-sax. Geat, Gat; isl. Gat), et de Holder, dont l'étymol. К О С И , ail. s. m. (Du sax. Сое. [ V . Cook.]) Cuisinier, nous échappe.) Hulot. — Les marins danois désignent le HuCoq. — L e suéd. écrit : Kock et l'isl. Kockr, I V final étant blot par ce n o m ; c'est un synonyme de Luftport. ( V . ) — le signe de quelques substantifs masculins. — Kochhûs, isl. Kolderstock, ail. suéd. anc. s. (Stock, bâton.) Manuelle du s. n. Cuisine. gouvernail. — L e holl. et le dan. écrivent : Kolderstok. KOCZ (Kôtz), hongr. s. (Étymol. inconnue. Ce mot est K O L E H , mal. s. « Nom d'une petite barque qui porte une peut-être en relation avec le val. K î . i r g , qui signifie aussi : ) voile carrée. » (Ëlout.) Il nous semble que le traducteur de Étoupe. — V . Csôpii. Marsden ne rend pas fidèlement le texte anglais, quand il K O D C H I A (Kodtchia), illyr. daim. s. (Ou du rad. slave K o m , chat, qui a fait en russe Кошка [Coc/ika], chatte et grappin; ou corruption du turc Qandja, crochet.) Croc de hauban. — Manq. à Joach. Stull. KOEBRUG, holl. s. (De l'angl.-sax. Си', vache, et Brycg, pont.) Nom de la planche, ou du plancher composé de plu­ sieurs planches, dont on se sert pour faire descendre du na­ vire à terre les vaches qu'on a embarquées. — Marin, Dict. holl.-fr., 1762, nomme le Pont aux vaches, p. /,92, t. 11. 0 . R. F. W . Winkel man [178З] le nomme aussi, p . Зг5, Faux-pont. KOF ou K O V E U L L É S T R , bas bret. s. m. Ventre du navire. K 0 F F A R D 1 - C A P I T A 1 N , dan. s. (KoJ, marchand; de l'angl.-sax. Ceap [ К а р ] ; Fardi, de l'angl.-sax. Focrt, navire.) Capitaine marchand, Capitaine au long cours. — Koffardiflaadc, Flotte de navires marchands. ( V . Flaade.) Koffardiskib, Navire marchand. Lauritz Hasse (1824) écrit : Kof-

dit : « Qui porte une voile carrée. » La phrase de Marsden, p. 275, i col., lig. 5 , est celle-ci : « A kind of small boat or vessel with ar upright sail. « Or upright ne signifie pas : carré, mais droit, levé ou élevé. Marsden nous paraît avoir voulu dire que le Kôleh est un petit navire qui ne peut hisser, ou mettre dehors, qu'une seule voile. r e

K O L G A , i s l . s. f. Lame. — Kolgusior, Mer agitée, mer mauvaise.— V . Bylgia, Drofn, Gardr, Hrônn , O l g a , Skafl, Stôr-siôr, S v l g , Unn. K O A A I S i i (Kollizô), gr. anc. et mod. v. a. (De KôXXoc, colle.) (Proprement : Coller, réunir, rapprocher.) Trésillonner. K O L L O , illyr. daim. s. (C'est le slave К о л , rond, cercle.; Cabestan , Guindeau, Virevau. K O L L O H O M A N O U R A , papou-waïgiou, s. Harpon. K 0 A A Ï P I 2 (Kollyri-s), gr. litt. mod. s, (Du gr. a n c , signifiant : Petit gâteau d'orge.) Bourlet.


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K O A O K O M E N O (Kohkoméno), gr. mod. adj. Arqué. — KoXoxcfyw, v . Casser. К О Л О К О Л Ъ (Kâlokol ou Kôlekel), rus. s. (Reiff rap­ proche ce mot de l'ail. Glocke, tout en le rangeant sous le rad. slave К б л о [Kolo], cercle, qui, en effet, paraît être étymologique dans K o l o k o l . ) Cloche. K O L O M B A , illyr. daim. s. f. (De l'ital. Colomba.) Quille. —Manque à Joach. Stull. — V . Kilj. К О Л О М Е Н К А (Kolomennka), rus. s. f. Nom d'une espèce de barque en usage sur la Moskwa, et principalement à K o lomna. КОАОМП1Р1 (Kolombiri), gr. vulg. s. m. Ton d'un mât. — V . Tdvoç. KO A ON T O Y T i l M H O Y K I O Y (Kolo-n toù tsimmboukiou), gr. mod. s. n. (De l'ital. Collo, col.) (Proprement : Le cou du mât de hune. ) Caisse du niât de hune. — V . 'Атрахто;, Tciuvrroûxi.

ruption du gr. anc. КоХтсо?. [ V . ] ) Golfe, Baie.—Mixpb? xo'Xepoç., Petite baie. К О Л Ц О Е Ш А Т Р Ъ (Kolts dépiatre), val. s.[Kolts], du lat. Cuneus, aussi bien que le Конецъ russe ; Piatre, de l'ital. Pietra [lat. Pelra]. (Proprement : Coin de pierre.) Brisant, Récif. К О Л Ь Ц О (Koltso), rus. s. m. (Du rad. К о л , qui a fait dans les langues slaves un grand nombre de mots expri­ mant l'idée de rotondité; ainsi, en russe, К о л о , en illyr. Kollo, en polon. Kolo, signifient : Rond, cercle, r o u e , ronde, etc.)43ercle.— J. Heym écrit К о л ь ц о , comme Alex. Chichkoff; Reiff écrit : Кольце [Koltso). — V . Бугель. К О М , holl. s. m. (De l'angl.-sax. Comb, lieu palissade.) Bassin. «Espèce de darse ou enceinte pallissadée où l'on désarme les vaisseaux, et où ils sont à couvert des vents orageux, etc. » Dict. holl.-fr. de P . Marin. — V. Dok. K O M A D O U , nouv.-zél. s. Voile de Pirogue. — V . Ra.

К О Л О Н Н А (Kolorma), rus. s. f. (Du f r . : ) Colonne d'une armée navale. — M . le comte de Stackelberg écrit et p r o ­ nonce Калона (Kalona),p. 9 de sa nomenclature manuscrite.

К О М А Н Д О Р Ъ (Komanndoré) , rus. s. m. (Du holl. Com­ mandeur. [ V . ] ) Chef d'escadre.—Il n'y a plus de Komandori dans la 'marine russe. L e chef d'escadre, qui était de la 5 classe, est remplacé par le capitaine du i rang. (V. K a пшпанъ , флагманъ, Началеникъ надъ е с к а д р о ю . ) — К о мандоръ у п у т к п (Komanndor oupouchkî], rus. s. m. (Commandant près du canon.) Chef de pièce, selon Alex. Boutakoff. — Manque à Chichkoff. — V . Пушка.

К 0 Л 0 2 (Kolo-s),^. mod. s. m. (Du lat. Cuius ?) Fesse du n a v i r e . — K o X o t , les fesses.

K O M A N T A N T I (Komandanti) , gr. mod. s. m. (De l'ital. Cotnandante.) Commandant. — V. ' A p y r i Y Ô ; .

^ К О Л О Н И С Т Ъ (Kolonisté), rus. s. m. (De Колоша. [ V . ] ) Colon. (V. Поселенец!..) — К о л о т я (Kolonia), s. f. (Du lat. Colonia. [ V . ] ) Colonie. ( V . Селеше). — Колошнльниып Kolonïialnii), adj. (De К о л о т я . [ V . ] ) Colonial.

К О А П 0 2 (Kolpo-s), gr. lit. anc. et mod. s. m. Baie, Golfe. —«'Aitô Si NECTOÛ тгХойс Ê<JTI хоХтиоЗг,;. KOCXEITOII Si Mâvioc; oaron; OUTOÇ ô XOXTCOC;. » Périple d e S c y l a x , chap. : NEO-TOÎ. K O L S C H W E I N , ail. s. (? De l'angl.-sax. Cipl [Kiol\, quille, et de Schwcin [angl.-sax. Swin, Sivyn, cochon, truie.] Peut-on admettre que la contre-quille a été nommée d'un nom qui est celui du porc? Quel rapport, même lointain, aurait-on trouvé entre la pièce qui couvre la quille et un animal, un cochon? Assurément aucun. Serait-ce une bizarrerie, un caprice, une facétie? Les marins ont fait des tropes bien singuliers, assurément; mais, sous les plus étranges, on trouve un motif d o n t , à la rigueur, la raison n'a pas trop à murmurer. I c i , pas de motif acceptable. Il faut évidemment rejeter Schwein, qui est inadmissible, et lui substituer un autre mot. Lequel?Selon nous, c'est Sween [le Swan angl.-sax., le Swinn i s l . ] , dans le sens d'Enfant, de valet. Kolsween correspond alors, ce qui est très-naturel, à l'angl. Keelson. [ V . ] Nous ne croyons pas qu'il y ait à h é siter. Knlschwein est une mauvaise orthographe, une corruption, qui a fait un non-sens,une de ces fautes que l'ignorance a introduites, et que l'usage a consacrées dans les langues de tous les peuples naviguants. Kolsween [le servant de la quille, son esclave, la pièce qui la suit, la défend, la couvre de son corps] est un mot de la même famille que l'angl. Keelson et Stemson. [ V . ] ) Carlingue, Contre-quille.— V. Kjelsvin, Kolsvin, Saatholtz. K O L S E M , holl. s. (Corrupt, de Kol-zoon, Servant de la quille. ( V . Kolschwein.) Carlingue, Contre-quille.—V. Kolsw y n , Saad-hout. K O I ^ S W Y N , holl. s. Même étymol. et même sens que Кв/soin. ( V . ) K O A Y M B H T H S , gr. s. in. (He KoXuu.êciw, j e plonge.) Plongeur. P o l l u x , liv. v i n j ch. 3 i . — V . Воитгхтг',:;, KuOttJTqÛ

К О А Ф 0 2 (Kol-phos),

gr. mod. et du Moyen Age. (Cor-

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К ОМ В A P I O N , gr. du Moyen Age, s. n. Nom d'un navire que l'empereur Léon nous apprend être d'origine arabe. Au chap. 18, art. i/,o des Tactiques, on lit : « KtXifi aapaxsvoïi;. •rcXoicov TWV XEYOIXE'VMV Kupiëapïtùv. » Le détail que Léon ajoute à cette première phrase, fait comprendre que le Kop.gocpiov était un navire que les Sarrasins employaient pour la course. Un passage de Constantin Porphyrogénète (Basilius, ch. / ) prouve qu'il y avait, au i x siècle, des Kop^êapia fort grands • « Tptàxovra xXoîtuv [АЕ'/ЧСТСОУ, a Kop.6apia ХЕ^ЕТСЦ. » (Trente très-grands navires appelés Kombaries.) Cedrenus ( x i siècle), p. 5 8 i , dit que lès Kombaries étaient ce que les peuples européens appelaient galères: « KupeTrapi'wv, S; S-)) vaXÉa; xaTOvop.cjÇEiv EtcrtOoKji. « Ainsi, le Kombarion, Komparion , Koumparion, la Gumbaria, était une sorte de grande galère en usage chez les Ciliciens du Moyen Age. — Mais faut-il en croire le moine Cedrenus, auteur sans critique, et dont il est sage de se délier? Quant à nous, nous avons laissé i n décise, t. п , p. а5г de notre Arch. nav., la question de la forme des Gumbaries, bien qu'il nous paraisse infiniment probable que, dans un temps où ledromon, le pampbile, la galère, la sagète, etc., étaient les navires de guerre e m ployés par tous les peuples latins et par les Grecs, les Sarrasins devaient avoir aussi, pour lutter contre ces peuples, des navires analogues, c'est-à-dire, de grands bâtiments à rames. Nous savons qu'ils avaient le Ghourab ( V . ) , qui était peut-être le navire dont les Grecs du Bas-Empire transfor^ nièrent le nom en Kojj.6ocpiov. Peut-être cependant le Kop.Êapiov, en admettant que ce nom fût la transcription exacte du mot arabe, doit-il se rapporter au m o t , H a b u r a h , dont l'hébreu nommait le bateau de passage, selon le P . Houbigaut, p. n i de ses Racines hébraïques. Que le modeste Habarah fût devenu le grand KoptSâptov, il ne faudrait pas trop s'en étonner; voyez ce qu'est devenue la petite frégate du x v i siècle ! Elle avait une douzaine de rames autrefois ; elle a aujourd'hui 60 gros canons, trois mâts, etc.—V. Сищ: baria, Gombaria, Gumbaria. ) 2

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K O M B U I S , holl. s. (Il est difficile de dire quelle est l'éK O M M E N O Z , gr. litt. mod. adj. (Du gr. anc. Kôuu.a, tymologie de ce mot. Si on le décompose, on trouve que morceau.) Cassé, en parlant d'un navire. Buis signifie : Canal, et Кот, écuelle, jatte. Tout au plus, le К О М М И С А Р Ъ (Kommissarr), rus. s. m. (Du fr. :) C o m ­ nom ainsi composé eonviendrait-il au tuyau de la cheminée missaire. sous lequel est placée la marmite , vaste jatte où cuisent les K O M M I S S A R I U S , ail. s. (Du lat. Committere, confier.) mets de l'équipage; mais il faut évidemment rejeter une telle hypothèse, et se demander si Kombuis n'est pas une Commissaire. K O M n A P I O N , gr. s. n. (Var. de Kop-ëapiov. [ V . ] ) corruption d'un autre mot, de Кот huis, par exemple, ou K O M P A S (s sonnant), pol. isl. ail. holl. s. m. Compas, plutôt de Kam huis. Кот huis [le logis des écuelles] nomBoussole. ( V . Buksola.) — Kompas est une ancienne ortho­ merait assez bien la cuisine; Kam huis [le logis à la bièrej graphe allemande; aujourd'hui l'on écrit Compass ( V . ) ; le nommerait à merveille l'endroit que nous appelons du nom holl. (Huis, maison de Cambuse [ V . ] , où l'on distribue le vin, la bière et les v i - val. écrit Компас. — Kompas-huis, vres journaliers. C'est pour Kam huis que nous inclinons, [angl.-sax. Hûs].) Habitacle. (V. Nagt-huis.) — Kompasnaal, quant à nous, en rappelant que du Cange [art. Camba, bras- holl. dan. (Naal [angl.-sax. Nœgcl], pointe, clou.) Aiguille serie], rapporte ce mot bas latin au germain Kam, qui side compas, Aiguille aimantée. ( V . Magnetnaal.) L'ail, dit : gnifiait : Bière [lat. Camum], 11 est bien entendu, au reste, Kompasnadel. que nous donnons cette supposition avec la plus grande déК О М П А С Н А Я C T P T v I K A (Kommpasnaïa strèlka), rus. fiance. La seule chose sur laquelle nous croyons devoir i n - s. f. (De К о т п а с Ъ , et de Стр-влка, diminut. de С т р в л а , sister, c'est sur ce fait que Kombuis est isolé dans le hollan- flèche.) Aiguille de compas. dais, ainsi que Kombiisc dans l'allemand, Kabbyssa dans le K O M P A S S , suéd. s. Boussole, Compas. — « Peil-kompass, suédois, Caboose dans l'anglais, et Kabyssc dans le danois ; Compas rende cet isolement, nous nous croyons fondé à induire que c e - Compas de variation. — Hângandc-kompass, versé. — Styr-kompass, Compas île route. lui des cinq mots qui a fait les quatre autres est un mot К О М П А С Ъ (Kommpass), rus. s. m . (Transcription de étranger aux langues germaniques, ou plutôt un mot comd é r o u t e , boussole, posé régulièrement d'abord, et bientôt défiguré. Noab. W e b - l'ail, ou de l'angl. Compass.)'Compas Aiguille aimantée. — V . М а т к а . ster rapproche Kombuis du chaldéen Cbz, qui signifie, selon ce savant : Four ou Fourneau. Nous ne devions pas oublier K O M n O l T O N (Kommboïo-n), gr. mod. s. (De l'ital. Conde mentionner cette opinion d'un lexicographe très-habile.) vojo, Convoglio. [V.]) Convoi. — M a n q u e à Dehèque. — V . Cuisine. NïiOTtopiTnia. К О М Е Л Ь Б Л О К Ъ (Komèlc-blokc), rus. s. m. (Du holl. К О М П 0 2 (Kommbo-s), gr. mod. s. m. (C'est le gr. anc. Blok, poulie, et du radical slave Комь, qui désigne toute Kopiêoi;, signifiant : Nœud.) Amarrage, Nœud. ( V . As'uipiov.) chose pressée en forme de boule.) Moque. — M . le comte de — KO'U,TO>Ç алХос (Kombos aplos). ('ATtXôç, simple.) Amar­ Stackelberg é c r i t : Капель блокъ. — V . Ш ш а г ъ - Б л о к ъ , parkérage simple. — Ко'рпго; тг|<; тпхрхаЧас (Kommbos tis Штагъ-юфереь. tas.) Nœud du loch. — V . 0т)Хт]. К 0 М Н 2 (Komis), basgr. s. m. (Du lat. Cornes.) Comte, К 0 М Ы Г А (Komiga), rus. s. f. Nom d'une barque en Chef d'une division navale, et non pas Comité (V.) d'une gausage dans la Volhynie et sur le Boug occidental ; Reiff ne lère, ainsi que l'avait pensé du Cange. L'empereur Léon dit donne aucun renseignement touchant ce navire, qui n'est dans ses Tactiques : « Tu choisiras pour trois ou pour cinq nommé ni par J. Heym, ni par Chichkoff. dromons un chef (Prœfectum unum), que tu appelleras К О М Я Г А (Komiéga), rus. s. f. vieux. « Sorte de nacelle C o m t e , qui commandera tous les dromons placés sous tes faite d'un seul arbre. » Reiff, p. /|3o. ordres. » — « 01 той (ЗаснХгхои o-то'Хои XÔJAÏITEI;. » Nicétas, Fie K O N À P R , bas bret. s. Hache. Ce mot, qui nous a été d'isaac, liv. i , chap. 6. donné par maître Ezou, ne se trouve ni dans le Diction, frК О М И Т Ь (Komité), rus. s. m. (Du fr. : ) Comité, Corne. bret. du P . Grégoire, ni dans le Dict. brct.-fr. de Legonidec. KOM1EGA (Komyega), pol. s. f. Nom d'un grand bateau К О Н В О И (Konnvoïc), rus. s. m. (Transcript. du holl. Conlithuanien, que le Dictionnaire polonais-all.-jr. de 18З4 a tort d'appeler : Bâtiment de haut b o r d , bien qu'en effet ce voi. Reiff veut que ce soit de l'ital. Convojo ; le russe n'aura pas demandé à l'ital. ce que lui donnait le hollandais, aubateau soit fort élevé au-dessus de l'eau. — V . Haut bord. quel il empruntait en grande partie sa langue maritime.) K 0 M I 2 A P I 0 2 (Komissarios), gr. mod. s. m. (De Filai. Convoi, Conserve. — Конвоировать (Konnvoïrovate). ConCommissario.) Commissaire. — V . Граи.и.ат1Хо'с, <I>povTio-T7j;. voyer. — Ce mot a pour synonyme Конвоевать (KonvoéK O M M A FOR DE V I N D , suéd. v. a. (Mot à mot : Venir, vat[e]). Courir devant le vent.) (Du sax. Cu/nan [Cuman(e)].) Faire K O N E - B A A D , dan. s. (DeBaad[\'.], et de Konc, femme; vent arrière. — L e dan. dit : Komme for de vind.—Komma isl. Kona.) (Bateau-femme.) Nom que les Danois donnent i land, Aborder la terre, la côte.. aux barques groënlandaises montées par des femmes. — V . К О М М А Н Д О В А Ш Е (Kommanndovanié), rus. s. n. (Du Umiak. fr. :) Commandement. — Коммандовать (Kommanndovatc), К О Н Е Ц Ъ (Konétzc), rus. s. m. (De КонЪ [Konn], borne.) v. a. (Du fr. : ) Commander. — Коммандовать кораблемъ Bout, Bout de corde. — Коиецъ доски (Konétzc doski), (Kommanndovatc korablem), Commander un navire. КомBout de bordage. мандовапгь вахтою (Kommanndovate vahtoïou) CommanK O N O P , K O N O P A C , illyr. daim. s. (Du lat. Cannabum.) der son quart. Corde. — Konopan, adj. De Corde. — Konnpar, Cordier.— K O M M B O Ï , ar. côte N . d'Afr. s. (Del'ital. Convoglio. [V.]) Konopec (Konopetch), Petit cordage.—Konoplèna, Chanvre. Convoi. К О Н О П А Т И Т Ъ (Konopatitc), rus. v. a. (De Конопель. K O M M È N A S , ar. côte N . d'Afr. adv. Branle-bas. [V.]) Calfater.—Конопатка (Konopdtka), s. f. Calfait, Mare r

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teau à calfat, Fer à calfat. — Конопатная работа (Konopatnaïa rabota), s. f. (Rabota, travail, œuvre.) Calfatage. — Конопатнып ыастеръ (Konopatnii mastèré), Maître calfat. — KoHomnvh(Konopate),s. m. Étoupe, Calfatage. (V. Пакля, Пенька.) — Конопачеше (Konopatchénïé), s. n. Calfatage. — Конопатчпкъ (Konopâttchike), s. in. Calfat, Charpentier-calfat. — Конопель (Knnopèlé), s. (En relat. avec le lat. Cannabam [ V . ] et Гаг. Kunnab. [V. KavvaSn].) Chanvre. K O N O C A M E H T b (Konossamentc), Connaissement.

rus. s. m. (Du fr. : )

K O N I I A N I A P f l (Konnpagnarô), gr. mod. v . a. (De l'ital. Compagno, compagnon.) Convover. — V . 2 u v x p o i i É v o ) . K O N I I A S O N (Konnpasso-n), gr. vulg. s. n. (De l'ital. Compasso. [V.]) Compas de charpentier. — M . Dehèque écrit Kopvrcaaov, qui, en gr. mod., devrait se prononcer Kobasso-n. Quant à nous, nous donnons l'orthographe et la prononciation que nous ont dictées les officiers de qui nous tenons notre nomenclature hellénique. KON2EPBA (Konnscrva), serva. [ V . ] ) Conserve.

gr. mod. s. f. (De l'ital. Con-

KON20YA02 (Konnsoulo-s), g r . mod. s. m. (De l'ital. Consola. [ V . ] ) Consul. — V . Пророс. K O N S T A B E L , holl. s. m. (Du fr. Connétable.) Capitaine d'armes. — L'Etat de la Marine Royale des Pays-Bas, pour »846, ne porte que deux sous-officiers ayant le litre de Konstabel et le rang de sergent. —Konstabcl majoar, Premier ca­ pitaine d'armes ayant le rang de sergent-major. L'Etat de la Mar. roy. des Pays-Bas pour 18З6 nous fait connaître qu'à cette époque le Roi entretenait huit sous-ofliciers ayant le titre de Konstabel-majoor.

И т т и кошпра-галсомЪ (luicontrahateóme), à contre-bord. — Manque à Reiff.

A l l e r , Courir

К О Э Т ' Р А О М 1 Р Л Л (Contradmiral), val. s. m. (Transcript. du vieux fr Contreadmiral.) Contre-amiral. K O N T P A K A P I N A (Konntrakarina), gr. mod. s. C. (De l'ital. Contracarena. [V.]) Carlingue, Contre-quille. K O N T P A KOYPTEAAT2A (Konntra kourtelatsa), gr. mod. s. f. (De l'ital.:) Bonnette haute, Bonnette de hune.— V. Aaítpoi; той SoXwvo;. К О Н Т Р А - М А Р Ш Ъ (Konntra-marche), rus. s. f. (Trans­ cript. du fr.:) Contre-marche. — Manque à Reiff. K O N T P A M E T Z A N A (Konntramedzàna), gr. vulg. s. f . ( D e l'ital. Contra-mczzana. [ V . ] ) Voile de perroquet de fougue. gr. К0М'РАМПАМПАФ1РК02 (Konntrababafigo-s), mod. s. m. (De l'ital. Contra-papafigo. [ V . ] ) Cacatois. ( V . '060VÏ)Ç, KovrpoviXo).— KovTpauTïapi.Tca(pÎYXOîTT¡<; irXwpriç(Konn-

trababafigo-s ti-s plâri-s),

Voile de petit cacatois.

K O N T P A М П А Г Г О Т М T O Y Ф А О К О Т (Konntra bastougni toa fiakou), gr. mod. s. m. (De l'ital. Contra, Bastone et Fiocco. [V.]) Boute-hors de clin foc. K O N T P A M n O Y M A (Konntra bouma), gr. mod. s. f. (De l'ital. Contra, contre, et de Вата [vénit.], borne.) Artimon et Voile d'étai d'artimon. — V . 'ApTÉtxtov. K0NTPA-MnPAT20N(Konntra bratso-n), g r . m o d . s. m. (De l'ital. Contra et Braccio. [V.]) Faux bras. — V . Kcpatouvoi;, Mirpá-ro-ov, npoffo>p£voi. K O N T P A 11ATAPATZON (Konntra pataratzo-n), gr. vulg. s. m. (Proprem.: Faux galhauban.) Pataras.— V . Патара-tÇov.

K O N S T A B L E R , ail. s. m. (Même étymol. que Constapel. [V.]) Canonnier, Maître canonnier. — V . Kanonirer.

K O N T P A IIOYOPP(^o/í/!íra-/jouorr),gr.alban. s. Entre­ pont. — V . Kopaooupoç, YTcoffTpto[/.a.

K O N S T A P E L , holl. s. m. (Même étymol. q"ue Constabel. [V.]) Maître canonnier. — Les anciens documents et les vieux dictionnaires nous montrent ce mot écrit avec deux a : Konstaapel. — Kanstapelsmaat, Second maître canonnier. — V . Maat.

K O N T P A 2 К O T A (Konntra-skota), amure. — V . 2xóxoc.

К О Н С Т А П Е Л Ь (Kannstapel), rus. s. m. (Du précédent.) Maître canonnier. ( V . Канон с т а п е л ь , Канонеръ.) — Конетапельская (Konnstapelskaïa), s. f. Sainte-barbe, chambre du maître canonnier (autrefois : Poste des canonniers); Gardiennerie. — V . Пороховая казна. К О Н С Т Р У К Ц И Я (Konnstrouktzia), Construction. K O N T A K I (Kondàkî),

rus. s. f. (Du fr. : )

gr. mod. s. m. T a l o n .

K O N T E R A D M I R A L , ail. s. m. (Du fr.:) Contre-amiral.— V. Schout bey uacht. К О Н Т Е Р Ъ - Т И М Б Е Р С Ъ (Konntèretimmberss), rus.s. ni. (Transcript. du plur. de l'angl. Counter-timber. [V.])Montant de voûte. — Manque à Reiff. — On dit aussi : К о н т р а тимберсъ (Kontra-timmberss). K 0 N T 0 2 , gr. anc. s. m. Perche ferrée par un bout, dont on se servait à bord de certains navires pour sonder, pour pousser de fond ; Gaffe. — V . Contus, FatÇiov, ïlXîjxTpov. K O N T P A B E A B É P H (Konntravelvèri), gr. vulg. s. f. Voile de cacatois de perruche. — V . BeXêlpr,. К О Н Т Р А - Б М З А Н Ъ (Konntra-'bizanc), rus. s. m. (Contreartimon.) Brigantine. ( V . Г р о т Ъ . ) — Контра-галет. (Konntra-halss), s. т . ( Г а л с ъ , amure, bordée.) Contre-bord. _

c

g r . mod. s. f. Fausse

К О Ш ' Р А - Т И М Б Е Р С Ъ (Konntra-timbcrss). тпмберсъ. K0NTPA-<I>A0K02 (Konntra-fioco-s), Clinfoc. — V . ФХохос.

V. Контеръ-

gr. mod. s.

K O N T P O T O Y a>OrOY (Konntro tou fogou), s. m. Masque. — V . Фоуои. K O N T P O N É B P O N (Konntronévro-n), tinet.

т.

gr. vulg.

gr. vulg. s. 11. M a r ­

K O N T P O N I A O (Konntronilo), gr. mod. dialecte albanais, s. m. Cacatois, Papillon V . 06OVY|, Kóvvpa p-Tcap-Tfatpiyxov. K O H T P ' b А Д М И Р А Л Ъ (Konntre-admiralí), rus. s. m.(Du vieux fr. Contre admirai.) Contre-amiral. (Amiral de la 4" classe, ayant le rang de Général Major [notre Maréchal de camp], comme le Conseiller d'État actuel et le Surinten­ dant des mines de la 4 classe. Il a le titre de Выосокоролде [Viosokopodié], qui n'a pas de correspondant en français, et qui équivaut à \ Hochgeborcn ail., Illustre.) — V . ф л а г Ъ . e

K O N T Í 2 T 0 2 , gr. anc. s. adj. m. (De KOVTO'Ç. [V.]) « Garni de cros, d'avirons, » dit un dictionnaire moderne. D'avirons, non; garni, pas davantage. L e bateau était appelé KOVTU>TOÇ, parce qu'il était dirigé par des mariniers armés seulement de crocs ou de perches ferrées, et ne se servant point d'avirons. — « Vulgo sunt KOVTOI; unde nomen KOVTUTOV, quod id genus navium, quod solis contis protuditur. Meminit illius prœter alios plures, etiam Diodorus, lib. xx et x i v . » Scheffer, p . ibi,De milit. nav.


891

GLOSSAIRE NAUTIQUE. K O O P V A A R D Y - V L O O T , lioll. s. (De Vloat [ V . ] , et de Koopvaardcr, composé de Vaarder, qui fait route, qui voyage, et de Koop, marchand [angl.-sax. Ceap [Kep].) Vaarder a été fait de Vaaren, naviguer, fait lui-même de l'angl.-sax. Fœr, navire.) Flotte de bâtiments marchands. К О П А Н Ь (Kopane], rus. s. f. (De Коп, rad. slave des mots qui expriment l'idée de creuser. Illyr. Кор, l'action de bêcher; Kopàn, cultivé, creusé, bêché; pol. Kopac [ K o patz], piocher, creuser.) Sentine, Fond de cale d'une barque. ( R e i f f , p. 435.) — Manq. à J. Heym et à Chichkoff. — V . Л ь я л о , ПТрюмЪ. K O P A P A , nouv.-zél. s. Nom d'une espère particulière d'embarcation, de pirogue de la Nouvelle-Zélande. Nous ne savons s'il faut voir dans ce mot : Ho, creuser, et Papa, planche mince. Si cette décomposition est conforme à la vérité, le mot exprimerait cette idée, que la IVaka ( V . ) est fort légère et creusée dans un arbre, de telle façon que son corps n'est formé que d'une planche mince. K O P O U L , golfe Saint-Vincent, s. Mer. К О П Т Й (Koptô), gr. anc. e t m o d . v. a. Couper.— KO'TTTW т, vo'jpuva (Kopto' i goumèna), je coupe le câble. К О П Ы Л Ь У С А Н Е И (KopHc ouKopouile ou Sanéic), rus. s. plur. Dans la langue commune, ce nom : Копыль est donné à de petites barres placées sur le bois du traîneau pour en soutenir la caisse (Dict. rus. de J. Heym); les cons­ tructeurs de navires ont emprunté cette expression aux charrons, e t , comparant le ber (V.) au traîneau ( V . Сани), ils ont nommé Копыль : le Colombier. K O R A , ar. côte N . d'Afr. s. Boulet. K O R A - K O R A , hind. s. Nom d'une grande embarcation à rames, en usage parmi les habitants de l'archipel Indien. .Forrest, Voy. со N. Guinea.—V. Caracora.

nant à peine). Naufragé. — Korablekrusciti (Korablèkrouchiti), v . Naufrager. К О Р А Б Л E K P y i l I E H I E (Korablekrouchènié), (Крушу [Krouchou], casser.) Naufrage.

rus. s. n.

K O R A B L E N A C S E L N I K (Korablènatchsèlnik),ï\\yr. daim. (Nacsclnik, premier.) s. m. Qui commande sur un navire. Capitaine de navire, de vaisseau. — Корабленачальнпкъ (Karabtenatchalenike), rus. s. т . ( Н а ч а л ь н и к у chef.) C o m ­ mandant d'un vaisseau. К О Р А Б Л Е Н И К Ъ (Korablenike),

rus. s. m. Matelot.

K O R A B L E N I K , illyr. daim. s. m. M a r i n , Matelot, Pa­ tron de barque. К О Р А Б Л Е О П О Л 4 É H I E (Korablcopoltchènié), rus. s. n. ( О п о л ч и т ь , Opoltchile : A r m e r . ) Armement, Equipement d'un navire. — V . Вооружение. ' К О Р А 6 Л Е П Л А В А Ш Е (Korableplavanié), rus. s. п. (V. Плавать, Plavat.) Navigation. — Кораблеплава1ель (Korableplavatèle), s. m. Marin, Navigateur. — Кораблеплаваle.mmh(Korableplat>atelnie), ad}. Qui concerne la navigation. — Кораблеплавательное и с к у с с т б о (Korablcplavatelnoïc iskousstbo). (Искуссбо, que Reiff fait venir du rad. slav. K y c , manger, mordre, goûter, signifie : Art.) Art de la navigation. — Kopa6.iectpoeme (Korablrstroïènic), s. n. (Cmpoenie, Stroènic. : construction [lat. Struerc].) Construction d'un navire , Construction navale, Architecture navale. ( V . А р ­ х и т е к т у р а . ) — Кораблеца (Korabletzd), КораблецЪ (Korabletz), s. m. (Diminut. de Корабль. [ V . ] ) Petit bâtiment, Petit navire. — Кораблпкъ (Korablike), s. m. (Diminut. de Корабль. [ V . ] ) Petit bâtiment, Petit navire.— Кораблище (Korablichtché), s. m. (Augment. de Корабль. [V.J) Grand bâtiment, Grand navire.

K O R A B L J , K O R A B L J A (Kordbli [i sonnant à p e i n e ] , Korâblia), illyr. daim. s. f. N a v i r e , Vaisseau, Bâtiment. (V. К О Р А Б Е Л Ь Н А Я А Р Х И Т Е К Т У Р А (Korabelnaïa [adj.] Корабль.) — Korablj od kurenje (Kourènié). Bâtiment à vaarklûtehtoura, prononcé Ar-hitektura, le x rus. sonnant peur. — Korabljarina (Korabliarina). Nolis, Affrètement. comme h fortement aspiré), rus. s. f. Architecture navale. (V. Brodârina.) — Korabljarnica (Korabliarnitcha). Arsenal. ( V . Корасль.) — Корабельной маЫеръ (Karabclnoïe mas(V. Brodârnica.) — Korabjarnik (Korabliarnik). Directeur tère), s. m. Constructeur de navires, Ingénieur constructeur. d'un arsenal. ( V . Brodârnik.) — Korablj arstwi (Korabliars—Корабельные снарядъ (Korabélniie snariade), s. m. Appa­ tvo). Navigation,Métier du matelot et du batelier, Batelage. raux. — Корабелъный носъ (Korabélniie noss), Nez du na­ Korabljiti (Korabliti). (De lui, aller.) Naviguer. ( V . B 1 0 v i r e ; Proue, Avant. —Корабельный списокъ (Korabélniie ditï.) —Korabljinik (Korabliinik). Synon. de Korablenik. — spissok), Rôle d'équipage. ( V . Списокъ.) — Корабельный Korabljohodcc (Korabliohodetch ; ho guttur.). (Hodëch [ H o с т р о и т е л ь (Korabélniie stroïtel), s. т . ( С т р о и т е л ь , archi­ dek|, cheminant; Haditi, cheminer, aller; Hod, chemin.) tecte, constructeur.) Constructeur de navires.— КорабельNavigateur, Marin, Matelot. — Korabljokàrpiti (Korabliokârщикъ (Korabelchlchikk), s. m. Capitaine de navire. piti).) Kdrpiti, raccommoder, réparer. Ce verbe, dont le ramorceau de t o i l e , signilie proprement КОРАБ1А АОМ1РАЛс.ЛЪ'1 (Korabia admiralouloui), val. dical est Kârpa, mettre des pièces de toile. Or, dans certains pays, on aps. L'Amiral, Vaisseau amiral. — Кораые (Korabié), s. (Du gr. mod. Koipïéi. [ V . ] ) Navire. ( V . Вас [ Г а * ] . ) — Kopa6ie de plique sur les coutures de la carène du navire des bandes de toile goudronnées pour recouvrir l'étoupe enfoncée avec le ръсбюЬ' (Korabié dé resboïou). (Rcsboïou, de Boj, slave: Guerre, combat). Bâtiment de guerre. — Kopal>ie de tpanc- calfait. C'était une coutume générale au Moyen A g e . C'est par extension que Kdrpiti a signifié Brayer et Calfater, quand nopt (Korabié dé transportait). Bâtiment de transport. — Kopaôie маре (Korabié marc). (Marc, grand, corrompu du il a été joint à Korubli.) Calfater, Brayer. ( V . Korabljozalgr. Maxpo'ç). Bâtiment de haut bord. — Kopa6ie мшъ jêpili.) — Korabljanasca (Korablionosca). (Nosciti, porter. L e ', Korabié mike). (Mike, petit ; du g r . Mtxpô;). Bâtiment de bas Н о с и т ь rus., du slave Нес, porter.) Qui porte navires, en par­ bord. — Koraôie пегйсеЮреаскъ (Korabié ncgoutsétorcaske). lant d'un fleuve, d'une rivière, d'un lac, etc. — KorabljoprtBâtiment, Navire marchand. (V. 1\(?г^>ус1ореаскъ.) vdrchi (Korablioprivârki). [Privàrchi, jeter contre, tomber.) Naufrager, Faire naufrage. — Korabljoprivdrxcnich (KotaК О Р А Б Л ЕВОЖДЕН1Е (Korablcvojdénié), rus. s. n. (De blioprivârzénitche.) Naufragé. — Korabljoprivdrxènjc, Koraбодпшь, Vodite, conduire.) Navigation, Conduite du navire. bljoprovârxênje (Korablioprivârzènié, Korablioprovarzenié). K O R A B L E K R U S C Ë N J E (Karablèkrouschènié), illyr. Naufrage. (V. Korablekruscënje , Plaviploraz.) — Korabljodaim. (Kruscênje [Krousc/iènié] , fracture. Du slave Kryx prôvârchi (Korablioprovârki). [Provârchi, jeter dedans.) Nau[Krouk\, fragment, morceau.) s. Naufrage. ( V . Korabljoprifrager, Faire naufrage. — Korabljosrêchno (Korabliosrekno). vàrxënje. — Korablekruscitèlj (Korablèkrouschitèli, i son- Synon. de Brodosrcchno. ( V . ) — Korabljoulaziscte (Kora119..


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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blioulazitchté). Sabord par lequel on entre dans un vaisseau. ( V . Brodoulaziscte.) — Korabljozaljcpiti (Korabliozaliêpiti). (Zaljcpiti ou Priljêpiti, Coller. [Ljep, glu; du slav.-rus. К л е й . (V. З а к л е и т ь , Заклеивать.) Calfater, В rayer. — K o r a bljska sjevcrnica (Korabliska sievernitcha). (Sjeyêrnica, de Sjever, vent du nord, nord [rus. СЪверъ], instrument qui montre le nord.) Boussole. — Korabljski (Korabliski). Nau­ tique, Naval. — Korâblstvo. Navigation, Matelotage, Batelotage. — V . Korabljârstvo, Brodarstvo, I z v o z . К О Р А Б Л Ь (Korable), rus. s. m. (?Du gr. Kopaêoç [ V . ] ) . (Gr. mod. Kapaëi [ V . ] M . Krug [Zur Munzkunde Russlands, p. 62] ayant établi que les peuples du Nord ont, dans les temps anciens, construit leurs barques avec des écorces d'arbre, M . Bernardy, membre de l'Académie des sciences de Pétersbourg, a cru pouvoir tirer de ce fait la conclusion que le mot russe Корабль vient de l'allemand Korb [panier, corbeille] ou du slavon Кора [écorce d'arbre]. Avant de se prononcer sur le mérite de ces étymologies, il faudrait peutêtre voir s'il n'y a pas quelques rapports entre Корабиь et Ghorâb. [V.])_ Bâtiment, N a v i r e , Vaisseau. — a Корабль разбился о камень (Korable razbilsia о kamène), L e navire s'est brisé contre une roche. » Reiff, t. i , p. 29, art. Раз­ бивать. ( V . Камень). — « Когабль обуревается (Korable obourévaietsia). (Obourevaietsia, de Буря [ V . ] , être agité par le gros temps.) L e navire est battu par la tempête. » Reiff, t. I , p. 65, art. Обуревать. — « Корабль mepntme б в д с т Bie (Korable terpcte bedstvie). (Б1)Дств1е, misère, calamité; de БЪда, mal. Т е р п ъ т ь , endurer, souffrir). L e navire est dans la détresse. » Reiff, t. i , p. 7З, art. Б1>дство. — • Корабль потонулЪ съ клажею (Korable potonoul s klajcïou). L e navire a péri ( П о т о п у т ь , de Т о п н у т в , plonger, couler à fond) avec sa cargaison. » Reiff, t. i , p. З99, art. Клажа. (V.) — « Корабль сокрушился о катень (Korable sokrouchilssia 0 kamène). L e navire s'est brisé contre un écueil. » Reiff, t. i , p. /|58, art. Крухъ. — Корабль о б ш и т ь й мБдью (Korable obchttil médiou). Navire doublé en cuivre. — Корабль съ псрелмомъ (Korable s' pérélomom\e\.) (Pèrelom, fracture.) Vaisseau arqué, cassé. e r

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К О Р В Е Т А (Korvèta), К О Р В Е Т Ь (Korvcte),s. f. (Du f r . : ) Corvette. К О Р Д Е Б А Т А Л Ш (Kordebataiia), rus. s. f. Transcript. du fr. : Corps de bataille. — V . ф л а г Ъ , ф л о т * . K O R D O N , ar. c ô t e N . d'Afr. s. (Corrupt. de l'ital. Corri­ dóre, galerie, corridor.) Entre-pont. — Kordon a une autre signification; il désigne le Toron, et, dans ce cas, il est une transcription de l'ital. Cordone. К О Р Е Н Н А Я (Korennaïa), rus. s. f. Nom d'une barque en usage sur l'Oka et le Volga. Nous n'avons trouvé aucun renseignement sur ce navire, qui n'est nommé ni par Chichkoff ni par J. Heym. — Nous ne savons pas si la Korennaïa est ainsi nommée parce qu'elle est une barque anciennement usitée sur les fleuves où elle navigue, et si son nom est autre que l'adj. Коренная, signif. Originaire, Primitive, Ancienne. Reiff n'a pas cru devoir se prononcer sur cette homonymie, assez frappante cependant pour être remarquée. K O R B O E I , holl. s. (Bàci [ V . ] , bouée; Kòrk. [Du lat. Cortex, écorce, selon Webster.] Liège.) Bouée de liège. — L e dan. écrit Korhboie; le suéd. Korïboj, et l'ail. Korkboye. К О Р М А (Korma), rus. s. f. (Étymol. inconn. Reiff fait venir ce mot du gr. IIpu|Ava, mais il est permis de douter que Принос soit radical de Корм.) A r r i è r e , Poupe, Arcasse.— « ф о к ъ - м а ч т а наклонилась на корму (Foke-matcìita nahlonilass па hormou), L e mât de misaine penche en arrière.»— V . Зад* Основаше. K O R M A , illyr. daim. s. Gouvernail. ( V . ci-dessus.) — Kormaniti, v . Gouverner. КОRMANY (Kormagne), hongr. s. ( L e même queKorma.) Gouvernail. — Kormdny-evedzà. (Proprement : Rameur du gouvernail, ou': Gouvernant avec une rame.) Patron d'une embarcation où le gouvernail est un aviron. (V. Evedzô, Farazô.) — Kormâny fél. (Proprement : Moitié ; Fél, du g o u vernail.) T r i b o r d . — Kormâny-szég (Ség). (Szeg, cheville; proprement : Cheville du gouvernail.) Barre du gouvernail] — Kormânyos (Kormagnoch). Timonier. — Kormdnyozni, v. a. Gouverner.

K 0 P A A O Ï P 0 2 (Koradouro-s), gr. vulg. s. m. (De l'ital. Corridore. [ V ] ) . Faux-pont, Entre-pont. — V . Ката<рраур.а, Kóvtpa rojóopp, 'Ттта'атрмра.

К О Р М И Л О (Konnielo), rus. s. m. (De Корма, poupe.) Gouvernail. Diminut. Кормильце (Kormiletsé). — Manq. à la partie rus.-fr. de Chichkoff. — V . Р у л ь .

K O P A K I O N (Korakio-n), gr. mod. s. n. (Ce mot ne peut avoir aucun rapport avec Kopaxsç, qui est le nom du c o r beau. Il nous semble assez naturel de le rapporter à Képa<, corne, saillie en forme de corne. L'étrave prolongée au-dessus du plat-bord,comme elle estdansplusieurs petits navires, a assez l'air d'une corne pour que son nom ait pu être formé de Kspa;. Quoi qu'il en soit, dans la SaxoûXeêa [ V . ] et le Т р г / a v T Í v T ) [ V . ] , l'étrave et l'étambot sont appelés Ko'paxi, selon le capitaine Lefteri [ЛЕсртЕрт)], qui, en l o / j t , au Pirée, nous donna obligeamment, avec les ligures de quelques navires grecs, la nomenclature des pièces principales de leurs coques et de leurs gréements.

K 0 R M 1 L C E (Kormiltche), vernail.

K 0 P A 3 , gr. anc. s. m. Corbeau ( V . ) , espèce de croc ou grappin q u i , au moyen d'une machine, se lançait d'un vaisseau sur un vaisseau ennemi, pour l'accrocher et le contraindre à souffrir l'abordage. K O P B E T T O N (Korvetto-n), gr. vulg. s. n. ( D e l'ital. Corvetea. [ V . ] ) Corvette. — L e Lexicón gallo-hellcnicon (Athènes, 1842) dit : KopëÉio; M . Dehèque, d'accord avec les officiers grecs qui nous ont aidé à faire notre nomenclature en grec moderne, dit : KopësTTOv.

K O R M I L O , illyr. daim. s. Gou­

K O R M N I K , illyr. daim. s. Timonier, Capitaine de navire. — V . Karmnik, Dumenâr. К О Р М О В А Я Л Б С Н Ш А (Kormbvaïa lesnitsa ou liesnitsa), rus. s. f. (De Корма [ V . ] et de Л е с т н и ц а , échelle.) Échelle de poupe. — V . Ш т о р м ' Ь т р а п ъ . К О Р М О В О Й (Kormovoïe), rus. s. m. (De Корма. [ V . ] ) P a ­ tron d'une barque, d'un navire; adj., qui tient à la poupe d'un navire. — Кормовой флагъ (Kormovoï Jlahe), Pavillon de poupe. — Кормовой фонаръ [Kormovoïe fonare, fanal ) , Fanal de poupe. ( V . фонаръ,) — Кормовой швартовъ ou завозЪ (Kormovoï chartow ou zavoz), rus. s. m. Croupiat, Croupière. — Кормовой шпангоутъ (Kormovoïe clipannhoute), rus. (De Корма. [ V . ] ) Couple de 1 arrière.—V. Шпангоупгь. и

К О Р М Ч Ш (Kormtchie), rus. s. m. P i l o t e , Timonier. — Synony. : Когмчаго (Kormtc/iago), КормщикЪ (Kormc/itchike). — Manque à Chichkoff. — V . Р у л е в о й . K O R N , bas bret. s. m. Corne. Legonidec, dans son Dict.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . bret.'fr., met devant le mot Korn le double signe* ?, exprimant l'idée du doute, quant à l'origine du mot. 11 nous semble q u e le doute n'est guère permis en ce cas, et que le latin Corna ne laisse pas d'obscurité sur une étymologie que l'on ne pourrait rapporter au celte qu'en prouvant que les R o mains avaient emprunté ce radical à la langue des A r m o r i cains, avant le siècle d'Auguste; et cette preuve ne serait pas facile à faire, selon nous. — Les Valaques nomment aussi Kopn (Korn) la Corne d'artimon.—Кот a lien (Liène), bas bret. s. m. Point delà voile. Mot à mot : Angle, on Coin de la toile. — Korn houarn, s. m. (Corne-fer ou de fer.) Épissoir. K O R N A O U E K , bas bret. s. m. Ouest, Vent d'ouest. ( V . Avel ar kus béol, et Avel izel.) — Kornaouek kart a gwalern, (Prononciat. Houalernc.) Ouest-quart-nord-ouest. — Kornaouek kart a mervent, Ouest-quart-sud-ouest. К О Р Н Е Т Ъ (Kornèle), rus. s. m. (Du fr. :) Cornette. — V . Бреидъ-вымпелъ. К О Р О Б К А (Korôbka), rus. s. f. Nom d'une espèce de radeau usité sur le Niémen. — Dans la langue vulgaire, К о ­ робка signifie : Boîte, caisse faite de planches minces. K O R O N G (g sonne peu), mal. s. Arrière, Poupe, Chambre de l'arrière, qui est le poste du Djouro-moudi. ( V . ) — Roorda écrit : Koerong. — V . Bouranda. К О Р П у С Ъ К О Р А Б Л Я (Korpousskorablia), rus. s. m. (Du lat. Corpus.) Coque, Corps du navire. — V . Г о л Ъ , Корабль, Кузовъ. K O R S A N , ar. vulg. s. (De l'ital. Corsa, course, ou de Corsale, corsaire.) Navire de course, Bâtiment pirate. — J. de Dombay, Grammat. ling. mauro-arabic. (1800), p. 100. K O R S A R , ail. s. (Du fr. : ) Corsaire. К О Р С А Р (Korssar), val. s. (De l'ital. Corsario. [ V . ] ) Cor­ saire. K 0 P 2 A P I K 0 N (Korsàriko-n) (sous-ent. ID.oiov [ V . ] ) , gr. vulg. s. n. (De l'ital. Corsâre. [ V . ] ) Corsaire ; Navire monté par des corsaires. — V . Kaxa5pop.ixov. K O R S A R S T W O , pol. s. n. Piraterie, Course.— Korsarz, s. m. Corsaire, Pirate. К О Р С А Р Ъ (Korsare), rus. s. m. (Transcript. de l'ail. Corsar.) Corsaire. К О Р С Е Р Ъ (Korsère), r'us. s. m. (Transcript. du fr. : ) Corsaire. К О Р Т (Kort, t sonnant), val. s. (Comme le pol. du lat. Cortina, tapisserie, rideau.) Tente.

Kortyna,

K O P T M B A , gr. s. f. (De Ко'ри(лёо;, sommet, extrémité.) — « 'E[xfjç S' àçpXàffTOio -napsOpiCTav à x p a x o p u p . é a . >•

AroLLOsius, liv. n, v. 600, cité par J. Scheffer, pag. i56, de Milit.

nav.

(tG54).

— V . Corymba. KOPÏ<l>H (Knryphi), g r . anc. et mod. s. f. T è t e . — V . KscpaXr). K O R V E T T A , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. [ V . ] ) Corvette.

Corœtta.

K O P f t N I S , gr. s. m. (De K o p t o v Y ) . ) Extrémité recourbée du navire. — « Neôiv K o p o i v f o a ç . » Homère. К 0 Р Ъ Б 1 А ( A ) ( Л korebia), val. v . a. (De Kopa6ie. [ V . l ) Mettre à la voile. К О Р Ъ Б 1 Е Р (Korebierou, ou sonnant à p e i n e ) , val. s. ni. (De Kopa6ie. [ V . ] ) Batelier, Batelière, Marin, Marinier, N a -

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vigateur, Matelot. — V. KaiK'iio, ЛоШрар, Ш ы к а р , Mapinap, Mat.iot, Matpoz, NaBiratop. К О Р Ъ Б Ю А Р Ъ (Korebioare), val. s. (De Kopa6ie. [ V . ] ) Chaloupe, selon J. A . Vaillant. — V . Г и т е , KaiK, Л cintré, HIaiK, ШалЯпъ. К О Р Ъ Е Т Ъ (Àoratfe), val. s. (Transcript. de l'ital. Corvetta.) Corvette. КОСА (Kossa), rus. s. f. Petit écueil, Petit banc de sable. (Reiff, p. .145.)— Manq. à J. Heym et àChichkoff. К О С В Е Н Н Ы Й П У Т Ь К О Р А Б Л Я (Kosvcnniiepoute ko­ rablia), rus. s. (Косвенный, de К о е [ A t v ] , rad. slave des mots exprimant l'idée d e : Courbure, Obliquité. Kosii, illyr., courbe, tordu, oblique. П у т ь . [V.]) Route oblique du na­ vire. К О С Н А Я (Kosnaïa), К О С Н О Й \Kosnoïe), rus. s. f. Nom d'une barque légère en usage sur le Volga. Embarcation attachée au service d'une barque. |

К О С Н У Т Ь С Я М Е Л И (Kosnoutsia méli), rus. v . r. (De Kac [Kas\, radie, de quelques mots qui expriment l'idée de : Toucher, Heurter contre.) Donner, ou Toucher sur un banc de sable. — Alex. Chiclikoff n'écrit pas Мели comme Reiff, mais : МБлп. — V . Мель, На'Ьхать на мель. K O Z T E P A (Kostera), gr. mod. s. f. (De l'ital. Costa, côte.) Cabotage. K O S T E Z (/• prononcé en с et h fort. asp. ; z sonnant ce), bas bret. s. m. Côté. — Legonidec admet ce mot, quoiqu'il soit tout français;le mot celto-breton signifiant : Côté est Tû. — Kostcz, Naufrage. — K o s t ê z c n , s. f. Côte, membre du navire. — Koslézi, Kostczia (prononcez Kostéclda), v . n. Donner à la bande, Etre à la bande, Pencher de côté, C ô toyer, Aller à la côte, Naufrager.—« Kalz a avel a ioa; Kostczia réa arvâg, Il y avait beaucoup de vent, le bateau penchait. » Legonidec, Dict. fr.-bret.—V. Ober pensé, Penséa. K O T E P O N [Kolero-n), gr. mod. s. n. (Du fr. Cotre, prononciat. de Cutter. [ V . ] ) Cutter. К О С Т Ь Ы Ъ (Kostile ou Kostouï/e), rus. s. m. (Proprement : Béquille, Bâton qui a une traverse. Reiff range ce mot sous le rad. slave Kosm [Kost], qui a nommé tout ce qui a rapport aux os. Dans l'ancien illyr., Kostil était le nom de Péchasse.) Pagaie. КОСБШ-ВАНТЪ(Kossii-vunntc), rus. s. m. (Proprement : Hauban courbé.) Hauban ou Gambe de revers. — V . П у ­ шись-ванта. К О С Я К Ъ (Kossiakc), rus. s. ni. (De Кос [Kos], rad. des mots exprimant l'idée de courbure, d'obliquité.) Planche pour descendre dans un navire, ou d'un navire. К О Т В А [Ком), rus. s. m. (De К о т ъ [Kote], lat. Catus, chat.) Ancre. — Diminut. Ковица (Kotvitsa), petite ancre. — V . Анкеръ, Я к о р ь . К О Т В А Т Е Р Ъ (Kotvatcr),T\\%. s. m.(Transcript. de l'angl. Cul ivater.) Taille-mer, Guibre, Gorgère. — Manq. à Reiff. — V . Княвдегетъ, ВодорЪзъ. K O T C H E , ar. côte N . d'Afr. s. (Du turc : Qytch, poupe.) Arrière, Poupe ; Gaillard d'arrière. K Ô T É L (Keutel), hongr. s. Cordage, Manœuvre, Amarre. — Kbtés (Keutéch), s. Nœud. — Kôtet (Keutète), s. Amarrage, Liure. — Kôtni (Keutni), v . Amarrer. К О Т Ё Л Ь (Kotiole), rus. s. m. (Se rapporte au suéd. Kittel [angl.-sax. Cytel ( K y t e l ) ] ; illyr. Kotâo, Kotal et Kotel, chaudron; pol. Kotlarz, chaudronnier.) Chaudière.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E

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K O T I (A) (A koti), val. v. a. (De Kot, coude, corrupt. de l'ital. Cubito ou du lat. : Cubitus.) (Proprement : Faire des coudes, des' zigzags.) Louvoyer, courir des bordées, Bordayer. — V . î i i B Î p t i . K O T O K O T O , nouv.-zél. s. Cordage. K O T Z A P Î 1 (Kotsarô), gr. mod. v . a. (De l'ital. Cozzare, Choquer, Heurter, Rencontrer. ) Accrocher, dans le sens d'aborder. Ce mot est peu usité ; on lui préfère ravrcovio. ( V . ) K O T T E H ^ O y H l ) (Kottenndooune), rus. s. m. ( C e m o t , qui manque à Reiff, à J. Heym et à la nomenclature manuscrite de M . le comte Alex.de Stackelberg, nous est fourni par Chichkoff, qui le donne seulement dans la partie f i \ rus. de son dictionnaire. Il paraît composé du holl. Koot, talon ; et du flam. Dun, élévation. C'est, en effet, l'élévation du talon de la varangue qui est nommée V : ) Encolure. K O T V M B A , gr. anc. s. f. (D'un mot arabe ou persan que nous n'avons pas su trouver, parce que nous ne sommes point versé dans les langues orientales.) Nom d'un bateau de pèche, appelé autrement T p â T T r a c v a , dont Arrien parle en ces termes, élans son Périple de la mer Erythrée : — T O U TOU y â p i v irepi auTÔv TOV sîaTcXoïïv p a a i X i x o i à X u ï ç ÈVTO'TUOI, i r X t piopaat

Marsden ne donne pas ce m o t , que nous avons trouvé dans le Guide malai de Roorda. K O U M M , bas bret. s. m. Flot, H o u l e , L a m e , O n d e , Vague.— « Ue'hcl è savé ar c'hoummou, Les flots, les vagues, s'élevaient très-haut. » L e g o n i d e c . — Koummek, adj. H o u leuse, en parlant de la mer. K O U M M A N I A , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. gna. [V.]) Cambuse.

Compa-

K O Y M n A N I A (Koumbania), gr. vulg. s. (De l'ital. Corné pagna. [ V . ] ) Vivres. — V . Tpo'tpipia. K O Y M n A P I O N , gr. s. n. (Variante de Kop-gápiov. [ V . ] ) K O U M P A S , s sonnant, bas bret. s. m. (Du fr. : ) Compas, Boussole.—Koumpas ar mut (e), Compas de route.—Koumpas ehavirel, Compas renversé. — Koumpas er kalvez (z sonnant comme c e ) , Compas de charpentier.—Les Lascars ont aussi Koumpas, qu'ils tiennent de l'angl. Compass. (V. Ouka.l — Koumpas k, fanous, Lampe d'habitacle. — Koumpas k, gar, Habitacle. — V . Benicle. K O U M P O U L - A N K A P A L P R A N G (Prang, prononce mal. s. Koumpoul-an, réunion, Kapal, presque prann), navire, Parang ou Prang, guerre.) Flotte de bâtiments de guerre.

i i a x p w v TtXoîiov a XsyETat TpârcTraya x a l KoTuu.6a. »

K O T W I C A (Kotvitza), pol. s. (De Kot [lat. Catus, chat.) Ancre. — Kotwiezny (Kottvitchnï), s. (Du précédent.) Câble. 1. K O U A L A , mal. -s. Embouchure d'une rivière. — Y . Mouara. 2. K O U A L A , madék. s: Canal, Passe. K O U A N , Havre-Carther, logie avec Kouere. ( V . ) K O Y B E P T A (Kouvcrta), [ V . ] ) Pont du navire. — V. K O Y B O Y 2 I (Kouvoussi),

s. Pirogue.—Ce mot a de l'ana-

K O U N D I , lasc. s. Patte de l'ancre. — V . Langor k, Dant k , Soupra. K O U N 1 A , ar. côte N . d'Afr. s. Jottereau. K O U N O U , bamb. s. Navire, Bâtiment; Bateau, Barque. — Kounou-afa, s. Batelée, Chargement d'un navire, Cargaison.—Kounoujiny, s. Voile.—Kounouatounouna, v . Chavirer, Couler bas. — Kounoufa, v . Charger un navire. K 0 Y N T E A A 2 , gr. mod s. Gondole. — V . Gondola.

gr. vulg. s. f. (De l'ital. Coperta. KaTotcrptopio:. gr. mod. s. m. Hiloire.

K O U D O U D O U , madék. s. (Ce mot nous paraît être une Onomatopée comme le malai : Gourouh, qui n'est pas sans analogie avec Koudou.) Tonnerre à la mer. K O U E R E , Vanikoro, dialecte de Taneanou. s. Pirogue. K O U É Z A , bas bret. v . n. Tomber. L e celto-bret. dit : Distaouein, dans le sens de : Se calmer, s'adoucir; et ce verbe s'appliquerait très-bien au vent quand il tombe. R O U I L L A S , Ualan. s. Traverses du balancier de Yoù ou Pirogue. KOUILTRON" , bas bret., dialecte de Vannes, s . m. (Du vieux fr. Goultron.) Goudron. (V. Ter.)—Kouiltronein, v. a. Goudronner. K O U K O U , mal.s. (Proprement : Ongle.) Patte de l'ancre. K O U L M (prononciat. Houlm) , bas b r e t . s. m. Nœud. En Vannes on dit : Klom. — Koulin ar Kapélache (prononciat. Houlm ar Hapelachc, h h fortement aspirés), bas b r e t . s. m. Proprement : Nœud du capelage, Œillet de capelage de hauban. Les Bretons auraient pu dire : Lagadenn ar capélache (Lagad, œ i l ) , signifiant c e r c l e , et œillet, sorte d e boucle au bout d'une corde, selon le P . Grégoire. K O Y A O Y P A (Kouloura), gr. mod. s. f. (KouXoupot est le nom d'une petite galette , d'une giniblette, que les marins ont appliqué à 1') Arganeau, à l'Anneau.—V. 'Ave'XXo, KaXxiç, Kpixdç. K O U M A N D O U R , mal.S. (Du holl. Kommandeur,ou Commandeur. [Y.]) C o m m o d o r e , Commandant d'une escadre.—

K O U N T L N G , mal. s. Barque à laquelle on donne plus particulièrement le nom de Praou. C'est, dit Marsden, la plus grande espèce de barque à voile oblique (laïar tundía).^.) K O Y N T O Y A 1 (Koundouilli),

gr. mod. s. m. Serre-bosse.

K O U N T R A , ar. côt. N. d'Afr. s. f. (De l'ital. Contra.[\.\) Amure. — Kountra de maestra, Amure de grand' voile , Grande amure. — Kountra-derbeder, s. Vergue du cacatois de perruche. ( V . D e r b e d e r . ) — K o u n t r a farsa. (Farsa, de l'ital. Falso, a.) Fausse amure. ; — Kountra Jlook, Clinfloc. ( V . Flouk. ) — Kountra karina. ( D e l'ital. Contra-carina. [V.]) Fausse-quille. — Kounlra-koulchdia, s. Bonnette de hune, Bonnette de perroquet, Bonnette haute.—Kountra krozeta, Barre de cacatois. ( V . Krozèta.) — Kountra mantilla. (De l'ital. Contra, et Amantiglio.) Fausse-balancine.— Kountra moustachio, Fausse-Soubarbe. ( V. Moustachio). — Kountra-papafiguc. (De l'ital. Contra-pappqfica.) Cacatois.— Kountra papajigue de maestra. (De l'ital. Contra pappafico di maestra.) Vergue de grand cacatois.— Kountra papajigue de trinkète, Vergue du petit cacatois. ( V . Trinkète.) — K o u n tra sabadera. (De l'esp.) Civadière. — Kountra skota. ( D e l'ital. Contra skolta. [ V . ] ) Cargue-point. — Kountra stradjn. Faux-étai —V. Stradjo. v

K O U P A N G A , nouv.-zél. s. (Le mot Panga, Jeter, semble entrer en composition dans ce mot, dont la première syllabe désigne la cheville qui sert pour attacher une natte. Mais Kou est-il bien la syllabe qui, chez les N o u v . - Z é l . , se joint à Panga pour exprimer l'idée de mouiller, être au mouillage? Ancre se dit Pounga; si l'on essaye de contracter en un seul mot Poungapanga, on verra que Pounpanga peut être le résultat de cette contraction. O r , pour celui


GLOSSAIRE NAUTIQUE. qui écoute, Potin et Pou sont à peu près la même chose, comme Kou et Pou. Quant à nous, nous inclinons à croire que Koupanga est un mot infidèlement recueilli par l'auteur de la grammaire nouv.-zélandaise, publiée à Londres en 1820, et mise à contribution par Dumont-d'Urville ; c'est Poupanga qu'il faudrait dire, à moins que Pounga ne soit lui-même une erreur, et qu'on doive écrire Kounga, ce qui n'est pas impossible. Jeter l'ancre est une expression familière à presque tous les peuples maritimes [les Madék. disent Mifantsik, les Malais Lahouh-an [ V . ] , e t c . ] ; nous ne croyons donc pas nous hasarder beaucoup, en voyant dans Koupanga un mot composé, dont la syllabe initiale est une forme vicieuse du mot nouv.-zél. signifiant : Ancre, quand Panga signifie Jeter.) Mouillage, action de mouiller. K 0 Y H A 2 T I , gr. vulg. s. (Du gr. anc. Кьгщ, rame.) L e plat-bord du qaïq sur lequel se bordent les raines. Les Turcs prononcent : Koupesti. К О У П Н (Kottpi), gr. vulg. s. f. (Corrompu de Колп). [ V . ] ) Aviron, rame. K O Y P A Z f l (Kourazô), gr. mod. v. a.(Étymol.inconn.) Fatiguer. K O U R E N T O , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Corrente. [ V . ] ) Courant. K O Y P Z E T A (Kourzéea), (V.)

gr. inod. s. Variante de KpoÇe-

TS'Ç.

K O Y P Z E T T A (Kourzetta), gr. mod. s. Gouttière, Banquière. K O Y P K O Y M A (Kourkouma), gr. vulg. s. f. (De l'ital. Ctircuma, [ V . ] ) Glène.—V. Koûpua, PÉ-couXa, 2тгЕ£ра. K O Y P M A (Kourma), gr. litt. mod. s. (Abréviat. de Koupxoûp.oc. [ V . ] ) Glène. — Manque à Dehèque. — V . Koupxoupa, РЕтоиХа, 2itEÎpa. K O Y P N I A H (Kournili), gr. vulg. s. f. Nom donné à la draille du foc dans le Tps/_avTÊvr|. K O U R S A R ( j ? ' prononcé entre с et h fort, aspiré), basbret. s. Du fr. Corsaire. L e P . Grégoire veut que Koursar ou Kourer (reut) ne s'applique qu'au navire qui fait la course, et que le marin corsaire soit désigné par le mot Preizcr (reur); quant à Legonidec qui adopte Preizer, bien qu'il vienne manifestement du français : Prise, il repousse Koursas, comme évidemment étranger au celto-breton. K 0 Y P 2 A P 0 2 (Koursaro-s), gr. mod. s. (De l'ital. Corsarc. [ V . ] ) Corsaire, Écumeur de mer, Pirate. — M . D e h è que donne pour synonyme à ce mot : Koupaâpr,ç (Koursari-s).—V. КХесртУК, AfiCTTHiç, M7ripu.ircivTt, rhipaTTi;, HviyttpTiç. K 0 Y P 2 0 (Kourso), Course.

gr. mod. s. (De l'ital. Corso. [ V . ] )

K 0 Y P T E A A T 2 A (Kourtélatza), gr. mod. s. (De l'ital. Cortelazzo. [V.]) Bonnette.—V. Aai'tpo;. K O U R V E N T E N , bas bret. s. f. (Legonidec ne dit pas comment ce mot a été composé; il nous semble être une transformation du franc. Coup de vent.) Tourbillon, Trombe. K O U S , holl. dan. s. fig. Ce mot signifie, clans la langue vul gaire : Chausse, culotte, bas de chausse. Il vient de l'isl. Hosa, bas, ou de l'angl.-sax. Hos, qui a le môme sens. Comment le terme qui nomme la chausse a-t-il pu nommer le margouillet, la cosse ( V . ) ? C'est ce que nous ne comprenons pas. Il semblerait naturel de rapprocher le Kous des marins du rus. Кольце (Koltse), signifiant anneau, bague ; mais si le russe a fait de nombreux emprunts au vocabu­

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laire des matelots hollandais, nous ne voyons pas que ceuxci aient rien pris aux Russes. Acceptons les choses telles qu'elles sont : Kous a été détourné de son sens primitif pour nommer la cosse; il y a là une raison qui nous échappe, et qui tient peut-être à une ancienne forme de la cosse. Un plus heureux que nous trouvera cette raison qui nous fuit. K O U S T U R A , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'esp. Costura.) Couture. K O y C b (Koouss), rus. s. m. (Du holl. Kous. [ V . ] ) Cosse. V . Koymij. K O Y T A A A (Koutàla), gr. mod. s. f. (Du gr. anc. ;KOTUXT,, tasse, écuelle.) Cuiller à brai, à canon. K O U T C H A R A , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. pelle.) Drague.

Cucc/tiâju,

K O U T C H I L I O , ar. côte N . d'Afr. s. (Du port. [ V . ] ) Bonnette haute.

Cutelo.

K O Y T Z A (Koutza), gr. mod. s. (Proprement : Claudication.) Nom que l'on donne au point d'amure de la grande voile du KÓTEpciv ( V . ) et de la brigantine des bâtiments carrés, quand il est relevé contre le mât par une cargue. Les Grecs modernes donnent aussi le nom de K o ù x Ç a à l'amarrage que nous appelons : Genope. K O Y T I T O T 0>Y2EKIOY (Koutitou fyssekiou), gr. mod. s. m. (Kouiî, boîte.) (Du gr. anc. KUTOÎ.) Garde-feu, Gargoussier.—V. *]>U<JSXI. K O U T R A N , n sonnant un peu , ar. côte N . d'Afr. s. (De Quatran. [ V . ] ) Goudron. K 0 Y T 2 A (Koutsa), gr. vulg. s. f. (? Corrompu de l'ital. Costa. [V.]) Varangue.—V. A p u o ' / o ç . K 0 Y T 2 E T T A (Koutchetta), gr. mod. s. f. (Du fr. Couchette.) Cabine. — V . ©ocXapioç. K 0 Y T 2 A N E A 0 N (Koutsanélo n), gr. mod. s. n. (De Citai. Coccinello. [ V . ] ) Cabillot. K O U V E R T A , turc, ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Coverta, Coperta.) Couverte, Pont, Tillac. — V . Ambari, Ustu. K O U V E R T A FOUKAN1A, ar. côte N . d'Afr. s. Gaillard, Pont. K O U Z I N A , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Cucina.) Cuisine. K O Y * H 0 A A A 2 2 A (Koufi thalassa), gr. mod. s. (Koûtptoç, creux.) Mer creuse, houleuse ; Houle.—V. Kûpia. K 0 Y < 1 > 0 T E P 0 2 , g r . anc. s. m. (De K o o ; , léger.) N a vire léger. Appien, liv. v de la Guerre civile. J. Scheffer dit : « KouipoTÉpou dicebantur, quia latera ipsarum magis erant depressa, nec tot versus habebant, quot alise majoris formée. » C'est ce qu'on pourrait dire à peu près des galères comparativement aux galéasses, des galiotes, des brigantins et des frégates, comparativement aux galères, en remplaç a i t toutefois le : « Nec tot versus habebant, » par : « Nec tot habebant transtra remigum. >> u ?

K O y i I T b (Koouclie), rus. s. m. (Variante de Koycb. [V.]) —Chickhoff donne KóyniTi, et ne donne pas : Koycb. K O Z A , poi. s. f. Nom d'une espèce de bateau en usage sur la Vistule. K O Z O M O R , illyr. daim. s. Nord-est (vent d e ) , selon Joach. Stull. К О Ф А {Kofa), gr. mod. s. f. (Du gr. anc. Ko'çtvoç, c o r ­ beille, panier.) Manne; Hune. — V . Хатпо-i, Xap^i<"ev, X o cpivi.


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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К О ф Е Л Ь - Н А Г Е Л Ь (Knfèle-naguèle), rus. s. m (De Нагелъ. [ V . ] et de l'ail. Kopj [angl.-sax. Heafod], tete. Che­ ville à tète.) Chevillot, Cabillot de tournage. К О Ф Ш 1 T H 2 2 A B 0 Y P A 2 (Kofini ti-s savoura-s), gr. mod. s. m. (De Kôsivoç, corbeille, et de Saëoupa. [ V . ] ) Manne à lest. K O W I S (Kopsi-s), gr. mod. s. (Du gr. anc. K o ' t t t w , couper, trancher.) (Proprement : Tranchant.) La tranche delà bouche du canon. K O X A A S , gr. anc. s. m. (De Ko/Xoç, coquillage.) Pierre formée de sable concrète avec des débris de coquillages. Les Grecs du Moyen Age en embarquaient pour le combat ; c'étaient les projectiles qu'on jetait à la main, comme aujourd'hui on jette les grenades. L'empereur Léon le Sage nomme les Ко'уХяхас dans le parag. i 3 du chap. 19 des Tacti­ ques.—V. Cochlearius, Piera da man. e

K 0 X A I A 2 (Kochlia-s), gr. anc. et gr. litt. mod. s. m. ( L i ­ maçon.) Vis, Vis de pointage, Vis d'Archimède. K O L , suéd. s. f. (De l'angl.-sax. Ciol[Kioi\. [V.J) Quille. КОЧА (Kntcha), s. f. ou К О Ч Ъ (Kotche), s. m. rus. Nom d'une grande barque pontée, à un mât, en usage clans la Si­ bérie et sur la mer Blanche. Reiff, p. 449. К О Ч М А Р А (Kotchmara), rus. s. f. Nom d'une espèce d'embarcation en usage sur la mer Blanche. Reiff, p. 4/19. К О Ш К А (Kochka), rus. s. m. (De К о т ъ , chat. ? En relat. avec l'angl. Cat; lat. Cattus.) T r o p e désignant le croc à trois branches, selon Alex. Chichkoff (>7y5); une ancre (ou un grappin) à quatre pattes, selon J. Heym ( i 8 o 5 ) ; une an­ cre à trois ou quatre branches, selon Reiff (i835).—C'est la griffe du chat qui a nommé le grappin.—V. Chat. К О Ш К И (Kochki , rus. s. ( D e Кошка, chat.) Fouet dont on se servait à bord des bâtiments russes pour punir certains manquements à la discipline. L e Règlement de la marine, rédigé par Pierre le Grand, est tout hérissé de Kochki. Ce martinet était composé de plusieurs cordelettes goudronnées ; c'est pour cela qu'il était comparé aux griffes d'un chat. — Dans la traduction du Règlement dont nous venons de parler, manuscrit fr. appartenant à la Bibliothèque de la Marine, à Paris, où il est classé sous le n° i G 3 , au lieu de Knchki, on lit toujours Knschkics. Ainsi, p . i 5 o , art. 5, i v liv., chap. i : « Les paroles d'un calomniateur n'étant pas mêlées de blasphèmes ; sa faute pouvant être prise pour trait d'étourderie, on le punira pour la première fois par la retenue d'une partie de ses appointements, si c'est un officier; mais si c'est un simple soldat, on le devra rigoureusement punir avec les Koschkies; on infligera de même une peine plus grave à celui qui retombe pour la seconde fois dans une pareille faute, le forçant en outre à une amende honorable; mais à la troisième fois un tel coupable sera arquebuse. » Voici la définition que le traducteur de l'ouvrage de Pierre I donne, p . 149, chap. i , l i v . i v , art. i , intitulé : « Qui est accuse de négromancie ou d'idolâtrie.» — « On entend par les Koschkies une ferrule composée d'une grosse corde longue de deux pieds et demi, et terminée par neuf branches de ficelle » (c'est justement le Cat nf nine tails [chat à neuf queues] des Anglais), « ayant chacune quinze pouces à peu près de longueur, et nouée par le bout. » e

K R A A Y , holl. s. (Nous ne savons si ce mot a quelque rapport avec le Kraai holl., signifiant Corneille.) Craïer. К Р А Г Е Н Ъ ou К Р А Г Ь y Л О С Ь - Ш Т А Г А (Kraguènc ou Krakc ou Inse-chtâga), rus. s. m. (De l'ail. Kragen, c o l l i e r ; et de Stag, étai.) Collier de faux étai. ( V . Л о с я - ш т а г а . ) — Крагенъ y ш т а г а (Kraguène ou chtdga). Collier d'étai. К Р А Г Ш Т И Н Ь (Kragchtinc), rus. s. m. (Transcript. de l'ail. Kragstcin, console.) Courbaton de herpe. K R A É ou K R A O , bas bret. s. m. Grève. V . Graé, T r é a z . К Р А Е Р Ъ (Kraère), rus. s. m. Craïer. K R A H N - B A L K E , ail. s. (Même orig. que le holl. Kraanbalk. [ V . ] ) Bossoir. K R A F , bas bret. s. (De Krafa, prendre, en relation avec le fr. Agrafe) (Proprement : Piqûre qui se fait dans une étoffe avec une aiguille.) Couture. — V . Grî.

KPAZa

(Krazô),

gr. litt. mod. v . a. Appeler. — V .

ФопххСм. KRA1ER (Kraycr), ail. s. Craïer. K R A J (Kraï, /sonn. à peine), illyr. daim. s. Rivage, B o r d , Côte —Kraj uhittiti (Kraï ouhittiti, hi guttur.) (Uhittiti, composé de ¿7, vers, dans, Hit, trait, lui, aller [Hittiti, lancer, У й т и [Ouiti], rus., s'en aller].) (Prendre.) (Prendre la côte.) Aborder la côte. ;

K R A K A , isl. v . a. (De Kraki. [ V . ] ) Accrocher. K R A K I , isl. s. m. Croc, Grappin. — V . Krokr, Stafnliar. K R A M A , bulg.serb.s. Arrière.—C'est o\\\eKarma illyr., Корма rus., ou l'illyr. Kràm, signifiant : Petite maison, chambre. К Р А М Б О Л Ъ (Krammbole), rus. s. m. Selon Alex. Boutakoff, p. 56 et 88, ce mot désigne le Bossoir, nommé Кранбалка par A l e x . Chichkoff et par M . le comte Alex, de Stackelberg. Nous ne voyons pas comment le mot Крамболъ, qui ne paraît point avoir de radicaux slaves, a pu être composé; peut-être présentc-t-il la réunion des deux mots holl. Krum, crampon, et Bol, tête; peut-être, et cette supposition nous semble plus admissible, n'est-il qu'une corruption de Кранбалка. K R À N K E N , ail. v . a. (De l'angl.-sax. Crangan, ber.) Mettre à la bande.

succom­

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K R A A I E R , holl. s. Craïer. (Roding.) — V . Kraay. K R A A N - B A L K , holl. s. (De Balk, poutre, et de Kraan, grue [angl.-sax. Cran].) (Proprement : Poutre grue, ou poutre faisant l'office de grue.) Bossoir.

К Р А Н Б А Л К А (Krannbalka), s. f. (Transcript. du holl. Kraan-balk. (V.) Bossoir. — V . К я т г е т ъ . К Р А Н Ъ (Kranc), rus. s. т . Кранъ en russe signifie Robi­ net; il est bien évident que le Кранъ des marins n'a rien de commun avec celui de la langue vulgaire. C'est donc l'ail. Krahn [angl.-sax. Cran], signifiant : Grue ( V . Mastckran), qui a passé dans le vocabulaire maritime russe. L e plur. de Кранъ est Краны. Chichkoff et Boulakoff ne donnent point Кранъ, mais seulement le plur. Краны, pour désigner la Machine à mater ou Mâture. — A l'art. Peneau, partie f r . rus. de son Dlct. de таг., Chichkoff donne à Кранъ la signi­ fication de Bossoir.— Boutakoff, p. З89, art. Sheers, dit que les machines à mater sont établies, en Russie, sur de vieux bâtiments rasés, et non sur les quais des arsenaux, comme en France.— V . О т д а т ь якоръ на кранъ. К Р А Н Ц Ъ [Kranntze], rus. s. m. (Du holl. Krans, cou­ ronne, guirlande, et non de l'ail. Krahn, Grue, comme le veut Reiff.) Défense en cordage. К Р А Н Ц Ы (Kranntzi ou Kranntzoui), rus. s. m. plur. (Reiff place ce mot sous le même rad. que Кранъ; il nous semble que ce ne peut être de l'ail. Krahn que le mot Кран-


897

GLOSSAIRE N A U T I Q U E . цы, dans le sens de Parc à boulets, a été fait par les Russes. Nous inclinerions à croire, malgré l'autorité du savant au­ teur que nous venons de nommer, qu'il faut v o i r , sous le Кранцы qui nous occupe, une transcript. de l'ail. Krartz, signifiant : Couronne, corniche, anneau. L e parc à boulets est en effet un certain espace du pont limité par une tringle, une corniche, ou encore une planche creusée ou trouée pour recevoir des boulets.) Parc à boulets, Parquet. K R A P , bas bret. s. m. (Du fr.:) Grappin, Harpon. ( V . Harpon.) — Krapa, v . a. Lancer le grappin, Harponner. K R A P P A - R U M , isl. s. n. (De Mm. [ V . ] ) Intervalle laissé entre les bancs des rameurs près du mât. К Р А С И Т Ь (Krassite), beauté, ou plutôt du gr.

rus.

v . a. (De Kpacâ [Krassa], teindre, colorer.) Peindre.

XpoiÇEtv,

K R A C m i C b (Krasplss) ou К Р А С П И Ц А (Kraspitza), rus. (Transcription altérée de l'angl. Cross-piecc, Traverse.) Traversin de bittes; Traversièreou Traversin de hune. — Manque à Reiff et à J. Heym. ( V . Б п т е н г ъ , Салингь. — Краспицъ-салинги (Kraspitze-salinngltt), s. m. Traversin de hune. K P A T i l E I 2 T O N A E P A (Kratô i-s to-n aéra), gr. mod. v . a. (Du gr. anc. KpaxÉw, être maître.) Tenir au vent. K R A Y E R T , dan. s. Craïer. ( H . Fisker, 18З9.) — V . K r e i e r t . — K r a y c r t m a s t . Mât à pible. ( I d . ) K R A Z ' Y C (Krazyts), pol. v . n. (De Krag [prononcé à peu près Krong, du rad. slave К р у г [Kroug"].) Corde. P r o p r e ­ ment : Tourner autour; au figuré: Croiser. К Р А Ч Ъ (Kratche), val. s. (Apparemment de l'ail. Kratze, . grattoir.) Patte de l'ancre. — V . ГЧарЪ. K P E B B A T I (Krcvvati), gr. mod. s. m. C a d r e . — V . Кадро. K R E E K , holl. s. (Même étymol. que l'angl. Crcch. [ V . ] ) Anse, Crique, Petite baie. — V . Bogt. K R E G I (Prononciat. Kré-hi, h fortement aspiré), bas bret. v . n. ( D e Krok, croc, crochet.) Accrocher, M o r d r e . KVFMCEPOliAmE(Kreicsserovanié), rus. s. n. (Du holl. Kruissen, croiser.) Croisière, Course. M . le comte de Stackelberg, comme Reiff, écrit : Крепсироваше, qui se rapproche de Крейсировка donné par J. Heym. — Крейсеровать (Kreiesscrovate),v. a. Croiser, Aller en croisière, Etre en croisière, Aller en course. — M . le comte de Stackelberg écrit : Крепспроват'Ь (Krctcssirovate). — К р е й с е р с т в о (Kreicsserstvo). Croisière, Course.—A la p . 53, Dict. fr.-rus. de Chichkoff, art. Cotirze, on lit : К р е й с е р т в о ; c'est une faute d'im­ pression qui ne se retrouve ni p . 23, Dict. angl.-rus., art. Cruize,ni p . 18, Dict. angl.-fr., lig. 5. — Крейсер!) (Kreïssère), s. m. Croiseur. K R E I E R T (Kreyerte), dan. s. Craïer. ( L . liasse, 1824.) — V . Krayert. К Р Е М А Г Г Р А (Kremastra), gr. mod. s. f. (Du gr. anc. Крграитг^р, qui suspend.) Suspente de basse vergue, qu'elle soit de chaîne ou de corde. К Р Е Н Г Е Л Ь (Krcnnghcl), rus. s. m. (De l'angl. Cringlc. [V.]) Andaillot,Anneau, Bague ou Patte de voile d'étai, Baban de pavillon. ( V . К о л ь ц о . ) — К р е н г е л ь y булиня (Krennghcl ou boulinia), Patte de bouline. К Р Е Н Г О В А Ш Е [Krcnngovanié), rus. s. n. ( D e Кренъ. [ V . ] ) Abattage en carène ; Carénage. ( V . Валка, Килевате.) — Кренговать(Krenngovatc), v . a. Abattre en carène; Caréner; Donner la bande, Virer en carène. — V . К р е н и т ь , Накроннть, П о в а л и т ь .

K R E N G E N , holl. v. a. (Même étymol. que Kranken. [ V . ] ) Mettre à la bande. К Р Е Н И Т Ь (Krénite), rus. v . a. (De Kpem>.[V.]) Caréner, Abattre en carène. ( V . Валять, Кренговать, Накроннть. — Крепиться (Krcnitssia), v. r. Donner à la bande, Plier. (V. И з в ё р т ы в а т ь с я , Клониться.) — Кренъ(Krène), s. т . (De l'angl. Carcen, ou du fr.:) Carène. К Р Е С Т И Ш Ь (Krcstitc), rus. v. a. (De Креспгъ [Krcslc], croix.) Baptiser. К Р Е С Т Ъ К А Н А Т Ы {Kresle kanati), rus. s. m. (Кресшь est slave, il a, en illyr., Krix pour synonyme; sa forme pol. est Krzyz [lat. Crtix], H signifie : Croix.) Croix dans les ca­ bles ou Tour clans les câbles. — V . Крыжь на канашахъ. K R E T , illyr. daim. s. m. G o u v e r n a i l . — V . Disclo, D o ­ rnen, Korma, Timun, Veslo. К R E U T Z B R A M - S T E N G F , ail. s. Mât de perruche. ( \ . Bram-stenge.) — Krcutzbram- wanten, s. pl. Haubans de la perruche. ( V . Wanten.) — Kreutzstenge, Mât de perroquet de fougue. — V . Stenge. K R E U Z E N , all. v. ( D e Kreuz [lat. Crux], c r o i x . ) Croiser, être en croisière. Croiser, dans le sens de Brider, Genoper. — Kreuzer, s. Croiseur. K R E Y A R E , suéd. Craïer. (Röding.) — Manq. au Nantis/, ordbak , 18/|0. К Р Е Щ Е Н 1 Е (Krechtchénié), rus. s. n. (De К р е с т и т ь . [ V . ] ) Baptême. К Р И В И З Н А Д Е Р Е В А (Krivizna déréva), rus. s. f. (De Крив [ Ä W c ] , rad. slave des mots qui expriment l'idée de courbure; Kriv, illyr., inique, coupable; Krag, pol., cercle; Kreçié, tordu, tortiller.) [Angl.-sax. Crumb, Crymbig, cour­ be.] (Courbure du bois.) Bouge. К Р И В О Й В О К Ъ (Krivoïe boke), rus. s. (Proprement-.Cote tortu, courbe.) Faux côté. — V . Бокъ. К Р И Ч А Т Ь В Ъ Р у П А Р Ъ [Kritchatev'roupare),rm, v.a. (Du slave Крикъ [Krike] [bas lat. Cridare, Gridare] ; illyr. Krics, C r i . ) (Crier dans le porte-voix.) Héler. — V . О к л и ­ кать. К Р И Ц А (Kritza), rus. s. f. ( D e l'ail. Kritze, selon Reiff.) Nous ne voyons pas ce mot dans les diction, allemands qui sont sous nos y e u x . ) Gueuse. K R I E G S F L O T T E , all. s. (De Flotte [ V . ] et de Krieg, guerre.) Flotte de guerre, Flotte de bâtiments de guerre.— V. Orlogsflotte. K R I G S F L A A D E , dan. s. ( D e Flaade [ V . ] , et de Krig, guerre.) Flotte de guerre, Flotte de navires de g u e r r e . — \ . Orlogsflaade. —Krigsskepp-capiten, suéd. s. (Capitaine d'un vaisseau de guerre.) Capitaine de vaisseau. K P 1 Z 0 A A (A>/zofa),gr. vulg.s. f. Variante de FpiCo'Xa. ( V . ) K P 1 K 0 2 [Krikos-s), gr. anc. et mod. s. m. Anneau, A i ganeau, B o u c l e , Piton. — Kpî/o; oiaysipicpoti (Krikos-s diac/ièrismou. (Aicr/£ipio-pt.d;, de Xeipi'Çw, manier; rad. Xeip, main, et Aia, avec.) Piton de manoeuvre. ( V . 'Avs'XXo, KouXoup a , XoXy.âç.) — Kpîxo; xoü ptTOTaou (Kriko-s ton botsou), gr. mod. Anneau de la brague du canon. K R I N G - A N , mal. s. (Kring, sec.) Bas-fond. (Élout.) K R I N G R (r affixe du subst.), isl. s. m. (En relat. avec l'angl.-sdX.Hringet l e g r . Kpixcl;.) Anneau, Arganeau, Boucle. K P I 0 2 , gr. anc. et gr. litt. mod. s. m. (Proprement : Bélier.) Bossoir — V . Kooro'vi.

ii3


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

898

K R Y D S E , d a n . v . a. (De Kryds [lat. Crux], croix.) Croiser, Louvoyer, Courir des bords ou des bordées. — K r y d s c K R O Z A R , ar. côte N . d'Afr. v. (De l'esp. Cruzar.) Croiser. for modwind, Louvoyer avec un vent contraire, Croiser avec les vents contraires. ( V . Modvind.) — Krydsc sig fia î . K P O Z E T A (Krozétd), gr. mod. s. f. (De l'ital. Croland(Courir soi de la terre), S'élever de la côte. — Krydse cetta. [ V . ] ) Bauquière. mé/(Louvoyer de dedans, dehors), Sortir en louvoyant. ( V . 2. K R O Z È T A , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Crocette. 3. Slag.—• Kryds-mers, dan. s. Hune d'artimon. ( V . Mers, [V.]) Barre de perroquet. Besans-mers.) — Krydsning, Krydstour, dan. s. Course. — Krydsstang, dan. s. Mât de perroquet de fougue. ( V . Stang.) K P O Z E T E S (Krozétès), gr. mod. s. (De l'ital. Crocette. [V.]) Barres de perroquet.—V. Ocopoóuov -vi\c, òOióvr,;, Koup^s'-ra. — Krydstog, dan. s. (Même étymol. que le holl. Kruishoek. [V.]) Croisière. — Kryds bram-stang, dan. s. Mât de perK P O Z I E P A (Krosiérà), gr. mod. s. f. (Transcript. de l'ital. ruche. (V. Bram-stang.) — Kryds stang œsclhovcd, dan. s. Crociera. [ V . ] } Croisière. Chouquet du grand mât de h u n e . — V . iEselhoved. К Р О И Т Ь П А Р у С А (Kroïteparoussa),rm. v. a. ( К р о и т ь , К Р У Г Л А Я Ш Л Я Х Т А (Krouklaïa chlia-hta), rus. s. (De que Reiff rapporte à Гаг. Kerm, couper, est dans l'illyr. en Кругь, rond, cercle.) Herminette courbe. — V. Ш л я х т а . Kroiti, qui signifie couper les habits.) Tailler les voiles. — V . Парусь. К Р У Ж К А (Kroujka), rus. s. f. (Proprement : Cruche.) Bidon. — V . Ведерце. K R O K ou K R O G , bas bret. s. m. (Du suivant.) Croc, Gaffe. K R Y S S - S T A N G , suéd. s. Mât de perroquet de fougue.

K R O G E N N A (prononc. Krôgucnna) , bas bret. y. a. (De Krók. [ V . ] ) Accrocher, Crocher.

K R O K R (/affixe du subst.), isl. s. m. Croc. — V . Kraki. К Р О М К А (Kromka), rus. s. f. (Diminutif de Крома, bor­ dure ; de Край, bord, rebord.) Gaîne. 1. K R O N A , ar. côte N . d'Afr. (De l'ital. Corona, CoIona, Colonna. [ V . ] ) Pantoire. 2. K R O N A , suéd. s. (Du lat. Corona, couronne. (C'est l'angl. Crown of the anchor.) Collet de l'ancre, Diamant, Croisée de l'ancre. — V . Krysset. KROUCÉ DE B I T T A , ar. c ô t e N . d'Afr. s. (De l'ital. Croce [ V . ] e t Bitta. [ V . ] ) Traversin de bittes. K P O Y Z 1 (Krouzi), gr. mod. s. m. (De l'ital. Croce, croix.) Étrive. K R R I M A , illyr. s. (Synonyme de Karma, donné par le P . Jacobi Macalia, dans son Diction, illyr.-ital.-lat. [in-8", 1649, Lorette].) Ce mot ne paraît plus en usage; du moins ne Pavons-nous point entendu prononcer par les marins de R a guse, de Pola et de Sebenico, que nous avons interrogés à Venise, Ancóne et Pesaro. C'est Karma qui est le mot dont ils se servent ordinairement pour désigner l'arrière de leurs trabacoli. Ainsi ils disent : larboro od kdrmé, iëdro od larme, sartia od iarbora istoga od kdrmé ( V . ) , etc. — Krrima ne se lit point dans le Dict. illyr. de Joach. Stull. K R U H P O P E C S È N (Krou popelchcne), illyr, daim. s. (Popec/ii, cuire deux fois ; de Pcchi, cuire [Pech, four] , et Po, préfixe de la multiplication. Krùh, pain. Nous ne savons pas quelle est l'origine du mot Krùh; viendrait-il du slave К л ъ б (Khliéb), pain? Klilib a bien pu devenir Krib, Knib et Kruh.) Biscuit. ( V . Dvopèk, plus usité chez les marins.) Krùh pripecsèn (Kroii pripetchène). (Pripecscn, cuire beaucoup, et cuire avant.) Biscuit. K R U I S - B R A M - S T E N G , holl. s. Mât de perruche. ( V . Bram-steng.) — Krais-ste/ig, Mât de perroquet de fougue. — Krttishoek. (Hock, angle, coin [angl.-sax. Hworn], et par extension : Endroit, lieu.) Lieu où l'on croise; Croisière.— Kruissen, v . a. (De Krurs, lat. Crux.) Croiser, être en croisière. —Kruisser, s. Croiseur.—Kruissing, s. Amarrage en ; . — Kruissteng,s. (Steng [angl.-sax. Barre, levier], par extension, Mât de hune ou de perroquet.) Mât de perroquet de fougue. — Kruisstcngstag, s. (Slag, étai.) Étai du mât de perroquet de fougue. — Kndsstengstagzeil, s. (Zeil, voile.) Voile d'étai de perroquet de fougue. — Kruistop, s. (Top, ton.du mât.) T o n du mât de hune ou du mât de perroquet. — Kruiszeil, s. Voile de perroquet de fougue. с г о

х

(V. Stang.) — Kryss-bramstàng, Bramstang.

Mât de perruche. — V .

K R Y S S A , suéd. v. a. Croiser. —Kryssnings-hôjd. (Même composition que le holl. Kruishoek. [ V . ] ) Croisière. K R Y S S E T , suéd. s. (De Kryss, croix [lat. Crux].) Collet, Croisée, Diamant de l'ancre. — V . Krona. К Р У Т И З Н А В Е Р Е В К И (Kroutiznâ verevki), rus. s. f. (Kpym [Krout], grand, fort, violent; К р у т о й , roide, trop tordu.) Tors, en parlant d'un cordage. K R y T O É l Б ЕР ЕГ.Б (Kroutoïe bérégué), rus. s. ( DeKpymb, hauteur escarpée, et Beperti, rivage.) Côte accore. К Р у Т О Я Р Ъ (Kroutoïare), rus. s. (De Kpym, roide, et de Яръ [lare] [du turc Idli], rivage escarpé.) Rivage escarpé et ardu, Falaise. K R À N G A , suéd. v. a. (Même étymol. que Kranken. [ V . ] ) Mettre à la bande, Donner à la bande, Être à la bande. K R / E N G E , dan. v . a. (Même étymol. que Kranken. [ V . ] l Mettre à la bande, Donner à la bande, Mettre en carène. — Krœngning, s. Abattage en carène, Bande, Inclinaison. — V . Kiolhaling. К Р Ы Ж Е В А Т Ь (Krijevate on Krouijevate), rus. v. a. ( D e Крыжъ. [ V . ] ) Brider. (V. Переплетать.)—Крыжовка (Krijovka ou Krouijo'vka), rus. s. f. Bridure. ( V . Переплешка.) — Крыжъ (Krijc ou Krouijc), rus. s. m. (Transcript. du holl. Kruis, croix.) Genope. — Крыжъ на канатахъ (Krije, Krouije па kanatah), rus. s. T o u r dans les câbles. — V . К р е с т ь канаты. К Р Ы Л О (Krilo ou Kroui/o) y ф Л О Т А (ou flota), rus. s. m. (Du holl. Kruis, croix, selon Reiff.) Aile d'une armée na­ vale. К Р Ы Ш К А (Krichka ou Krouichka), rus. s. f. ( P r o p r e ­ ment : T o i t , couvercle. De Кры [Kroui] , rad. d'un cer­ tain nombre de mots russes exprimant l'idée de : Couvrir.) Cale couverte. К Р ' В П И Т Ь (Krépite), rus. v . a. (Du radie, slave К г ь п [Krèp], qui a formé tous les mots russes indiquant la force.) Amarrer.-—Крепить парусъ (Krépite parouss), Ferler, Ser­ rer une voile.—Kptnn ! (Krépi.') Amarre ! Tiens bon ! Stop! — V . Закрепить, Прикр'Ьпсть, у б и р а т ь . К Р Б П К О Н А Т Я Г И В А Т Ь (Krépko ou Kriéko natiaghivate), rus. v . a. ( К р е п к о , fortement; Натягивать, de


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. ГПягнуть, dont par s y n c o p e on a fait ГПяиуть [ V . ] , et de Ha, préf. de l'action faite à la surface.) Souquer. К Р ' Б П К О Й (Krèpkote), rus. adj. ( D e K p t n [Кггр]. ( V . К р ' Ь т ш ь . ) (Fort.) Forcé, en parlant du vent. — Крепкой и15тръ (Kre'pkoï vétre), Gros t e m p s . — V . Сильной IVbiiip'b. К Р Б П Л Е Ш Е П А Р у С О В Ъ (Kréplénié s. n. (De Кръпишь. [V.'j) Ferlage.

paroussove),

rus.

К Р Ю К Ъ (Kriouke), rus. s. m. (De l'ail. Kriicke, croc.) Gaffe, Croc, Grappin.—Quelquefois le patron d'une embar­ cation crie au brigadier : Крюкъ ! cela veut dire : A la gaffe! et aussi : Défends avec la gaffe!—Крюкь y руля (Kriouke ou roulla), rus. s. m. (Crochet ou crampon du gouvernail.) A i guillot.— Au plur. Крючьа y руля (Krioutchia où rouliu.)— V . Багоръ, Дрегь, Кошка, Гакъ, Ш е с т ъ . К Р Ю И С Е Л 1 ) (Kriouissel), rus. s. т . ( С о т р . de Кршйсь [boll. Knit's, all. Kretttz, Kreuz, perroquet d'artimon, et de Zeeil, holl., ail. Ségel, voile.]) Voile de perroquet de fou­ g u e . — Крюйеель-брась (Kriouissel-bràss). (Du holl. Krttiszeil-brus.) Bras du perroquet de fougue.—Manq. à Rciff. — Крюйсель рей (Kriouissel réï). Vergue sèche ou barrée, verg u e de fougue. ( V . Бегенъ-рей.)—Крюйсель-pen ф а л ь (Krioussel-rcie fuie). Drisse de la vergue barrée. — К р ю й (Du holl. Kruiszeilсель-топенантъ (Kriouissel-topenantc). toppenante.)\\a\;\uciue du perroquet de fougue.—Крюйсель фаль (Krioussel-fule). (Transcript, du holl. Kruiszcil val.) Drisse du perroquet de fougue. — Крюпсслькшкошъ (Kriiouissel-chkote).Ecoute du perroquetde f o u g u e . — Л ' . Ш к о т ъ . К Р Ю И С Е Л Ь Н Ы Й (Kriouisselnie), timon.

rus. s. Gabier d'ar­

К Р Ю И С О В Ъ (Kriouissore),' rus. s. 01. (Transcript, de l'ail. Kretitz/iolz.) Taquet à cœur, Taquet de tournage, T a quet à oreilles, J a m b e de chien. — Alex. Chichkoff écrit Крюсовь, p . 18 de son Diet, rus.-angl.-fr. КРЮИСЪ-БОМЪ-БРАМСЕЛЬ ( Kriottiss-bome-brumsel), rus. s. m. Cacatois de perruche ou d'artimon.—Крюйсъ бомъ брамъ стенга (Kriouiss borne brame stennga). (Du holl. Kruis-boom-brum-steng.) Mât de cacatois de perruche. — Крюйеь-брамселъ (Kriouiss-bramsel). (Du holl. Kruisbramzeil ou de l'ail. Krcuz bramsegel.) Perruche. — Man­ que à Reiff. ( V . Бомъ-крюйселъ.) Крюйсъ-братъ-брась (Kriouiss-brame-brass ) . (Du holl. Kruiszeil-bram-bras. ) Bias de perruche.-—Manque à Reiff. — Крюйсъ-брамъвашпа (Kriouiss-brame-vannta). ( D u holl. Kruiszcil brumwant.) Hauban de perruche.—Manque à Reiff. —КрюЙСЬбрамъ-рей (Kriouiss-brtimc-rei). Vergue de perruche. — Крюпеъ-брамв-стаксель-фаль ( Kriouiss-brame stukselfale). Drisse de la voile d'étai de perruche.—Крюйсв брамъсгааксель-шкотк (Kriouiss-brame-stakscl-clikote). Ecoute de la voile d'étai de perruche. — Крюнсъ-брамъ-стевга (Kriouiss-brame-stennga). Mât de perruche. — К о ю й с ъ брамъ-топенантъ (Kriouist-brauie-topcnante). (Du holl. Balancine de la perruche. — Kruis-brame-topenantt.) К р ю й с ъ - б р а т ъ ф а л ь (Kriouiss-bramc fuie). Drisse de la perruche. ( V . ф а л ъ . ) — К р ю й с ъ - б р а м ъ - ш к о т ъ (Kriouissbrame-chkote). Ecoute de la perruche. ( V . Бомъ-крюнсЪш к о т ъ . ) — Коюйсъ-брамъ-штагь (Kriouiss-brame-clittikc). Etai de p e r r u c h e . — Крюйсъ-марса-рей (Kriouiss-marsaréïe). Vergue de perroquet de fougue. — Крюйсъ марсъ (Kriouiss-mars). Hune d'artimon. — Крюйсъ-рей (Kriouissréïe). L e même que Крюйсель-рей. ( V . ) — К р ю й с ъ стенга (Kriouiss-stemiga). Mât de p e r r o q u e t de fougue.—Крюпсъcmenrn-cmaKceAB-mKom^Kriouiss-stennghi-staksel-chkote).

Écoute de la voile d'étai de perroquet de fougue. — КрюйсЪстенгп - с т а к сель - фаль ( Kriouiss - steitnghi - staksel -fa/c). Drisse de la voile d'étai du perroquet de fougue.—Крюпоъс т е ш и - ш т а г ь (Kriotiiss-stciiiiglii-chtàke). Etai du perro­ quet de fougue.—Крюйеъ-сшенгь-ванта (Kriouiss-stermgavanntà). (Du holl. Kruis-sleng-viint.) Hauban de perroquet de fougue.—Manque à Beiff. К Р Ю Й Т К А М Е Р А (Kriouietkamera), rus. s. m. (Du holl. Kruidtou Krttit, poudre à canon, et Ramer, chambre.) Soute aux poudres, Sainte-barbe. — Alex. Chichkoff écrit Kpioткамера, et M . A l . de Stalkelberg : Крютъ-камера.-— ^ . Пороковая казна. К Р Ю Т К А М Е Р Н Ш ф О Н А Р Ъ (Krioutkamernii rus. s. m. Fanal de soute.

fonar),

К Р Ю Т Ъ - К А М Е Р А ou K P I O T K A M E P A (Krioute-Kuméru ou Krioulkaméra), rus. s. f. (De Камера [ V . ] et de Kruidt, holl., poudre.) Soute aux poudres.—Boutakoff écrit Крюшь-камора; mais Го paraît une faute d'impression. K T V I I f î (Ktypâ), gr. mod. v . a. (Du gr. anc. Кти-£о, je frappe avec bruit.) Talonner, Toucher en s'avariant; Bri­ ser, en parlant de la mer qui frappe sur la côte ou sur des roches.—V. 2uvri6ùj. K Y A N L M B 0 A 0 2 , gr. s. m. (De K u a v o ç , bleu ou noir, et d' Eu6'OAOI;, éperon.) Eperon peint en bleu ou en noir. Aristophane. v

K Y A N Q f l P i l P H O S , gr. adj. (De Kuavôç, bleu eu noir, et de H p w p a , proue.) Navire qui a la proue peinte en bleu ou en noir. Homère et son scoliaste. Nous croyons, quant au mot Про)ра, qui entre dans la composition du mot Ки««отгро>рг,о;, pouvoir faire la même observation qu'on trouvera à propos du mot l b p e i â , à l'article : МО.тостгарг^;. K b ' A P T l P М А Н С Т Е Р (Kouurur maïster), val. s. m. l'ital. Quarticr-mastiv.) Quartier-maître. — V . Maictep.

|)r

K Y B E P N A i i , gr. anc. v. a.Gouverner.— Kuêîpvs'w (Kjvernéô), gr. mod. (Du gr. anc. K u ë s p v c t w . [ V . ] ) Gouverner. — KuêEpvq-ti);, s. (De Ku6epvdo>. [ V . ] ) Pilote, Timonier. — V . ' E j t TCXEOVTTJÇ, NauaYoyo'i;, Ц-^ЗаХюи/ос, ILÀÔTO;, TtpLOvttpi. K Y B I - T H P , К Т В 1 П ' Н 2 , gr. s. m. (De Kû6r„ tète.) Plongeur. — « Kuêicrrïv то è~\ xetpocXrjç t t t j o S v . 'E5 Sv ou KUSICTRÎ;, y.ai KU6IG-r/-p, Ô xo).ua6-/)TRÎ;. Étymol. M a g n . — V . Воито-.тг;, КоХир.6Г,тг]с. , KUBRÈ Q A I G H Y , turc, s. (Kttbrè ou Gubii-, mier.) Barque affectée au transport du fumier.

', fu-

К у Б Р И К Ъ (Koubrik). rus. s. m. (Du holl. Koebrug[\.], ou de l'ail. Kti/tbruckc. [ V . ] ) Faux pont. — V. ОрлопЪ. K U D D F U F , ar. côte N . d'Air, v. Nager. K U G G I , isl. s. m. (? De Kaggi, tonneau.) Nom d'un petit navire très-court. K U H A C S ( A o ( ( W 7 d , illyr. daim. s. (Probablement du lat. Corpius, comme le Кухня [Kottk/i/iia] russe, cuisine.) Cui­ sinier, Coq. K U H B R Ù C K E , ail. s. (Même étymol. que Koebrug. [V.]) Faux pont. К у З О В Ъ (Kouzovc), rus. s. m. Dans la langue commune ce mot désigne, selon le Dict. rus.-fr.-all., une espèce de mont. corbeille faite d'écorce de tilleul. Selon le Dict. d'Alex. Chichkoff et le Dict. rus.-fr. de Reiff, il nomme aussile Corps, la carcasse du navire. Peut-être ce nom fut-il appliqué au vaisseau quand on lit, d'osiers entrelacés et recouvei W de cuirs, les barques qui, au Moyen A g e , fréquentaient cer-

113.


900

GLOSSAIRE NAUTIQUE.

taines mers intérieures et quelques fleuves; peut-être n'estce qu'en vertu de la comparaison faite entre le tissu de la corbeille d'écorce et celui que présente à l'œil le croisement des lisses et des côtes du bâtiment inachevé ou dépecé en partie, qu'on désigna la carcasse par le nom Kouzove. Virgile ne dit-il pas : « Texamus robore naves?» ( V . Texere.) Куяовъ qui se trouve à l'art. Corps, p. 5o, part. fr. AwDict. de Chichkoff, et p. З7, part, angl., art. Hull, man­ que à la partie russe.—V. ГолЪ,-Каркасъ, Корпусъ, Р е ­ бра.

KUM1D (Koumid), anc. illyr. daim. s. m. (De l'ital. Comito.) Comité de galère.

К О З Л Ы [Kozli), rus. s. m. plur. (De КозёлЪ [Koziot], Bouc [Коза, chèvre].) Bigues, Fourche à mater.

К у П А Р Ъ (Koupare), s. selon Alex. Chichkoff; Купоръ (Kouporc), selon J. Heym et Reiff, rus. s. m. (De l'angl. Cooper.) Tonnelier, Maître valet. — J. Heym, qui, dans son Dict. rus.-fr.-ail., donne, p. 442, le mot : Купоръ, dans son Dict.fr.-rus.-all. oublie de le donner. P . 9З0, il dit en effet : «Tonnelier, т . Бочаръ Обручнпкъ. » Бочаръ (Botchare) est une transcript. de l'ail. Boucher; quant à Обручникъ (Obroutchnike), il vient d'0бpyчъ (Obroutch), signifiant : Cercle У.Баталеръ.

K U I L - K O R V E T T E , holl. s. f. (Proprement : Corvettetrou. Nous ne savons pour quelle raison on a donné ce nom étrange à une corvette ayant, comme les frégates, une batterie sous les gaillards. L e mot Kuil nous paraît fait de l'angl.sax. [Cyle] Kyle, puits.) Corvette à batterie couverte. — L'état de la marine royale des Pays-Bas, pour l'année i 8 / 6 , enregistre les noms de 12 « Kuil-corvetten » de 26 à 28 bout

ches à feu. — V. Korvette. K U I P E R , holl. s. m. (De l'angl.-sax. C / / [ K i f ] , tonneau.) Tonnelier. — V . Eerst kuiper. K Y K A 0 2 , gr. anc. s. m. (Proprement : Cercle.) L'ordre circulaire adopté en certains cas par les armées navales de l'antiquité. C'est à cet ordre qu'Hérodote (Vranie) fait allusion quand il dit : « Les Grecs, aussitôt que le signal fut donné, tournèrent les proues de leurs navires versl'ennemi, réunissant les poupes à un centre commun. » Thucydide, liv. 11, parle à peu près dans les mêmes termes de la disposition prise par les Péloponésiens au moment d'une bataille. К у Л Т у К Ъ (Koultouke), rus. s. m. Baie, Bras de mer, Détroit.—Manque à Alex. Chichkoff.—V. Бухта, Взморье, Г у б а , Залпвъ, Лиманъ, Пролпвъ. K Y M A (Юта), gr. anc. et mod. s. f. (De Kûw, je porte en mon sein.) Flot, Marée, Vague, Lame, Agitation de la mer soulevée, Houle, Orage, Tempête. ( V . 'Evavrtov, ©âXotcaa, Kouœvî, Zâlo;, Tptxupu'a, Tprijclç.)—Rupiaïvio, v. Etre soulevé par les flots, Être ballotté par les lames; Etre agitée, en parlant de la mer K o . a c t v a K , Agitation des flots; Mer grosse, ou Grosse mer. ( V . Kupttmo-pia.) — Kup-aTaxi, gr. mod. (Diiuinut. de KSu.a. [ V . ] ) Petite vague, Petite ondulation de la mer, Petite houle, Clapotage, Clapotis. ( V . KupuxTIOV, Ataxûu.oatç.) — Кии.атг,ро'с, Houleuse. — Kupicmov, P e ­ tite vague, Petite houle. — Kuu.cmcrpia (Kymatisma), gr. mod. Grosse mer, Tangage. — M . Dehèque ne donne à ce mot que le sens d'Ondulation. ( V . Kôp.av<7iç, naXipfofa). Киаа-сито'с (Kymatistos-s), gr. mod. adj. Houleux.— Киратоаао) (Kymatossô), gr. mod. Tanguer. K U M B A B I , isl. s. m. Nom d'un navire grossier de formes et qui fait le cabotage. — L'antique Cumbaria ( V . ) et le Kumbari ne sont probablement point une tradition l'un de l'autre ; nous devons cependant faire remarquer l'analogie qui existe entre les deux noms de ces navires, et dire que Kumbari est un mot à peu près isolé dans l'islandais, car il n'a de rapport qu'avec Kumba, nom donné à une Grosse servante. Kumbari se rapproche peut-être de l'angl.-sax. Comb, mot par lequel on désignait une Mesure de liquide et en même temps une Vallée. K Y M B H , gr. anc. s. f. (Proprement : Creux, cavité, fond.) Barque, Embarcation, Nacelle. — Kupôîov, diminut. de KÛ[A6Y), Petite embarcation.

KYNHTS2 (Kynigo), Катакры.

gr. anc. et mod. v. a. Chasser.— V .

KUJNNAB, ar. s. (En relat. avec l'hébreu Kanabous, Kavvaêiç, le lat. Cannabum, etc.) Chanvre.

le g r .

К У П А Н 1 Е С Ъ Р А И Н Ы (Koupanié s'raïni), rus. s. n. [De К у п а т ь [Koupate], baigner.) (Action de baigner avec les vergues, au moyen des vergues.) C a l e . — V . Райна, Р е й .

К у П Е Ц К О Й КОРАБЛЬ(Koupetskoïe korable), rus. ( К у ­ пец* [Koupétze], marchand.) Vaisseau, Bâtiment, Navire marchand.—Купецкое судно (Koupêtzkoïé soudno), id. KYnH, gr. s. f. (De 2xâicTto, j e creuse, plutôt que de KÔTITCO , j e baisse la tête, comme le veulent les lexiques.) Barque, embarcation. K U P E T C H È , turc, s. Plat-bord du qaiq, sur lequel sont établies les rames. К у Р С Ъ (Kourss), rus. s. m. (Du fr. Course.) Route d'un vaisseau, Aire de vent. — V . РумбЪ. K Y P T H , gr. anc. s. f. (Convexe.) L'ordre de croissant renversé. /Elien.—Les vaisseaux se rangeaient, dans ce cas, en demi-cercle, le centre marchant en avant des deux cornes, qui se recourbaient en arrière. Chaque vaisseau des cornes relevait son voisin extérieur par la proue de celui-ci; c'està-dire que la proue du vaisseau extérieur était à la hauteur du vaisseau qui le précédait, et dont la place était plus rapprochée de l'escadre qui tenait le haut du demi-cercle. P o lyen, liv. n i , fait mention de l'ordre en croissant renversé, a et l'appelle MY]VOEISSÇ nxw (ordre à figure de croissant). J. Scheffer appelle cet ordre : Falcatus,en faucille, bien que l'ordre qu'il désigne sous la dénomination de Forceps eût pu s'appeler également : Ordo falcatus. K U R U N , bret. s. m. Tonnerre.— Nous avons fait remarquer à l'art. Gourouh que ce mot inalai, signifiant : Tonnerre, a une analogie apparente avec le Kurun breton. К К Р Ъ Ц ! ( A ) (A kouretzi, с muet), val. v . a. (Du lat. soin.) (Proprement: Nettoyer.) Espalmer. К У Р Щ Е Я (Kourtzieia), Coursie.

Cura,

rus. s. f. (De l'ital. Corsia. [ V . ] )

К У Р Я Т Н И К Ъ (Kouriatnike), rus. s. m . ( D e Куръ [Koure], poulet. Reiff rapporte ce mot au persan Kourek, qui a l e même sens.) Cage à poules. K U R È K ( О / ^ Г ) , turc, s. (Proprement : Pelle.) Rame , Aviron. — Kurèk oudjou, s. (Oudj, extrémité.) Pale de la rame.—Kurèk tchèqmèk, v. (Tchèqmèk, tirer.) Ramer, Nager. — Kurekichiler, s. Cliiourmc; Équipage d'un navire à rames; (V. Tcheurmè.) — Kurèktchi, s. (De Kurèk. [ V . ] ) Rameur, Nageur. K U S T , suéd. s. (Du lat. Costa. ( C ô t e , Bord de la mer. Rivage. — On dit aussi : Sjôkust. ( V . ) K U T - C S I G A (Koute-tchigo),

hongr. s. Poulie.


901

GLOSSAIRE NAUTIQUE K U T C H U K QOUM S A ' A T I , turc, s. ( A « / c / , « X [ o X ^ ] , petit. (?En relat. avec le m&\ Ketchil. [ J ç P ] . ) Ampoulette. — V . Qoum salati. K U T C H U D J I K G U È M I , t u r c s . (Rutcliuk, petit;Djik,particule du diminutif; Guèmi. [ V . ] ) Petite embarcation , Petit canot. — V. Guèmidjik, Qaïq.

K 1 Ì 0 Q N , gr. s. n. Port «Nomen forte est a Carthaginiensium portu,quem KwOwva vocatum asseritAppian.,lib. De Bell. puniq.«3. Scheff., p. 211. Le port naturel s'appelait "OppLc; ; le KWOMV était un port fait avec industrie, et creusé de main d'homme dans un endroit où le rivage de la mer n'offrait que des abris insuffisants ou peu sûrs.

K S T E (Kouté), val. s. P l i . Ce mot est slave; en illyr. (Rut [Kout] désigne l'angle intérieur; en russe Kynvb [Route] signifie : Coin.) Ris.

K ï i A O N T O T T E I M I I O Y K I O Y (Koh-n tou tsimmbouliiou), gr. mod. s. n. (Du gr. anc. KéôXov, pied, et du gr. vulg. TO-IOITOUXI [bâton], mât de hune.) Caisse du mat de hune.

K y T E P B (Koutèré), rus. s. m. (Transcription de l'angl. Cutter.) Cotre. Cette variante des mots Kamapii et Kamepli (V.) nous est fournie par M . le comte A. de Stackelberg.

K Q A O N X A (Kohnna), lette.

K Y T 0 2 (Ryto-s), gr. litt. mod. s. m. (Du gr. anc. KOTOÇ, cavité, creux.) Cale du navire. — V . " A u v n a p i , 'Au.s'.ui.TiTptov, Bocûoi;, Tacrpa, KoîXiq. K Y T 2 H (Kytssi) , gr. mod. s. f. Y o l e . K U V J E B T A (Rouvierta), illyr. daim. serb. bulg. vulg. s. f. (De l'ital. Coverta.) Pont du navire. — Les Kirlaches (V.) du Danube portent au milieu de leur longueur une sorte de couverte arrondie ou configurée en toit, élevée de quelques pieds au-dessus du plat-bord, servant à abriter les marchandises, et appelée Kuvjcrta par les mariniers du fleuve. — V . Palùb.

gr. mod. s. f. (De l'ital.) Cande-

K12A02IÌÌ (Kó/osó), gr. mod. v . a. ( D e К о Л о ; , derrière, fesses; lat. Culus, c u l . ) C u l e r . — V . 'OuiaOoSpoaoWo. K i l l I A I O N (Kopaïo-n), gr. litt. mod. s. n. (De Kt-W,. [ V . ] ) Manche ou Poignée de l'aviron. K Q I I E Y Q , gr. anc. v. a. ( D e Keîmr,. ( V . ] ) Ramer, Nager, Munir un navire de ses avirons.—V. A i u v w , Коиш, Ко>7гт ХатЕсо, ТрабССш. г

KSI-b' (Kouiou.), val. s. (De l'ital. C/iiodo.) Clou. ( V . I l i pon. — K61-S de Acmn (Kouiou dé lemn). (Clou de bois. [ V . ^Iemn].)Gournable. •

К Ш Ш (Кор/), gr. anc. et mod. s. I. (Ainsi appelé du nom des Copcs, qui, selon Pline, cité par L . Bail', p. ib,i,Dc Renai'., firent la première application de ce levier.) ( P r o prement : Manche.) A v i r o n , Rame. — Китара ЗптХа (Kopia zipla, le d se prononçant à peu près comme le t/i angl.) Avirons à couple.—Чета хштмх (irta koupia), Etre à l'aviron.— n AÙTSSV тас хатм хо'птас oùx lin iroXÙ До) Èyousai той иоатос : Leurs rames inférieures étant rangées peu au-dessus des ondes.» Arrien, liv. v i , F.xpéd. d'Alex.; à propos des birèmes. — V . AGyjrîv, 'Epemov, KOÙTCI.

K y X H f l [Koukhnia, prononcé : Kou-hnia, l'a: rus. sonnant ici comme h fortement aspiré), rus. s. f. (Du lat. Corjuus, cuisinier.) Cuisine. — Y . Kàsi6y:№.

К Ш 1 Н А А 2 Л А , gr. anc. s. f. (De KIÓTH). [ V . ] ) Nage. ( V . Траëtçipiov той xointîou, Atxu.vt3bLa.) —К(07Г7)ЛатЕ(о, v. a. (De Któ-r. [ V . ] ) Nager, Ramer.— V . Коитп, KIOTCSUM, ТрабчСо).

K c / $ N N D A (A) (A Koufounda), dere, précipiter.) Plonger.

val. v. a. (Du lat. Fun-

K W A S T , ail. s. Variante orthog. de Quast. ( V . ) K Y É K , groënl. s. (Du dan. Kyg,

dos.) Quille.

K Y L A , ar. s. Voile. — Plur. Kouiou. — Aklaa, Mettre à la voile.—V. Chyra. K Y S T , dan. s. (Mèmeétymol. quel'angl.Co«.vf [ V . ] , lesuéd. Kust [ V . ] e t lefr. anc. Coste.) Bord de la mer, Cote, Rivage. K Ô L o u K O L , suéd. s. (De l'angl.-sax. Ceol [Reol]. [ V . ] ) Quille. — Kôlar, suéd., pl. de Kôl (V.) poét. (Les quilles.) Navires, Voiles, Vaisseaux. — Rôlhala, suéd. (De Kol [ V . ] et de Hala, tirer.) Abattre en carène, Caréner, Radouber. — Rijllialing, kôlhalning, Abattage en carène, Carénage, Radoub. K O L H E R R E , suéd. s. (De Kôl, quille, et, par extension, navire, et de Hcrre, seigneur, monsieur, maître [angl.-sax. Hearra; hongr. Ur; fr. Hère, dans la phrase: C'est un pauvre hère.]) Maître de navire, Patron de navire. K O L S V I N , suéd. s. (De l'angl.-sax. Ciol [ V . ] et de Svin [angl.-sax. Stvan], servant.) Carlingue, Contre-quille. — Rôlsvins-planka, suéd. s. (Planche de la carlingue.) P a r close. — Au plur. Rolsvins-p/ankor. K Ô L P E N N I N G A R , suéd. s. (De Kôl et de Penningar, deniers, argent, droit, plur. de Penning, monnaie [angl.-sax. Peneg, Penig, Pening; isl. Peningr; angl. Penny].) Droit de quillage. K O L V A T T E N , suéd. s. (De Kôl, et de Vatten, eau; isl. Vatn; angl.-sax. JVœter.) Sillage, Ouache, les eaux du navire. — «Segla i et s/teppi kôlvatten, Marcher dans les eaux d'un navire.» W e s t e , Dict. suéd.-fr., 1807.

К £ Ш Н А А Т Н £ , gr. anc. et mod. s. m. (Les Grecs mod. prononcent: Kopilati-s, (DeK<ómr],rame, et 'EXccûvw, je mets en mouvement.) Nageur, Rameur. — « Sunt autem rémiges qui remis vtuntur, iisque naves impellunt. Graecis Кож-^Хостса, vel IpETat. Etymologus : 'ЕрЕттц, 6 xwirr,XotTï)<;, ттара то ì\to, то D.ïûvti), £Л£тг,с xoù IpsTT,?.' J. Scheff., p. 104 , Milit. nav. V . 'EpSTKJÇ.

K û n i I T H P I O N , gr. anc. s. n. (De Кштщ. [ V . ] Lieu où l'on enferme, où l'on abrite les rames pour les préserver. Réserve d'avirons. К Й П Н Р Н 2 , gr. adj. et s. f. De Kcmv). [V.]) Garni de rames. 'Thucycl.,liv. i v ; P l u t a r q . (Antoine).—Nacelle, Petit bateau, Navire à rames. K O n i I P I A I O N , gr. s. n. (De Ko'mr,. [V.]) Bateau à rames. J. Scheff., Milit. nav., p. 71. К Ш 1 Н Т Н Р , gr. anc. s. m. (De K ( i ^ . [ V . ] ) Tolet K<.«/,т>;р,оа-хс(Хр(.о;тГ|<;х<07Г7);. llesychius.—Quelques glossaires don­ nent KoiTTwTYip, et c'est ce mot qu'ont préféré les auteurs du Lexicon gallo-hellenicon. (Athènes, 1 8 4 2 . ) — V . SxaXaói;, Sxapp,(. K û n i O N , gr. anc. s. n. (Diminuì, de Кшю]. [ V . ] ) Petite rame. Lucain. К Ъ О Е А (A) (A kcdéa), val. v. a. (Du lat. Cadere.) Tomber, en parlant d'un mât qui est brisé par le vent, d'un homme ou d'un objet qui fait une chute dans la mer. — K*depe (Kedérè), val. s. Chute. К Ъ Л Ъ Т О Р 1 Е (Keletorië),

val. s. Voyage.

К Ъ М А Р Ъ (Remare)], val. s. (Du lat. Camera.)

Chambre.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

902

K T J I H T A N (Kèpitaii, « sonnant), val. s. m. ( Du bas lat. Capitancas.) Capitaine. Kl>nTb'IJI[ (A) (A Keptoucki),\a\. v.a. Doubler [un navire, avec du bois ,du cuivre, etc.]—Kwito'ujipea (Keptouchiréq, s. Doublage, Tablier d'une voile. K b C O A E (Kessnaé),

val. s. Cabine.

Kt^ILJ (Kits), val. s. (Ce mot semble n'être pas sans rapport avec le hongr. Kôcz. [ V . ] ] Étoupe. — V . Cto'n-b. K l N E l T b (Kinèpe),

val. s. (Du lat. Cannabis.) Chanvre.

KÏVAIT

(Kirligou,

ou sonnant à peine), val. s. Croc.

KÎPMÀ*II-ct (Kirmatchiou ou Kormatchiou), Kîpnvb. [ V . ] ) P i l o t e , Lamaneur, Timonier.

val.s. m. (De

K Î P M A U I (Kirmach ou Kormach), val. s. m. Timonier, selon J. A . Vaillant. Poymar dit KîpMa'ii-o'. ( V . ) — KÎMpi» (Kirme ou Korme), Gouvernail, Timon. ( V . a. Korma.) —> KipMSi ( A ) (A Airmoui), v. a. Gouverner. K i T l ' C C T ! ) (Kiatguète), rus. s. m. (Transcription de l'angl. Cat-head.) Bossoir. — Manque à J. Heym et à Reiff. — V . Kpan6aAKa.

(Lettre K : 901 articles.)

L.

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valaq.).

(LE.)

I . L A ' , isl. s. f. Eau.—V. Vatn. •>.. L A , chin. v. Remorquer.

rear.—« О navio Labora, » Le navire fatigue.—« Ocabo Labora, » L e câble travaille.—V. Travalhar.

3. L A , tonga s. (Ce mot a d'intimes rapports avec Lai', madék., et Laïer, mal.) Voile de pirogue, de navire.

L A B O U H , L A B O U H - K A N - S A O U , mal. v . a. ( P r o p r e ment : Laisser tomber.) Jeter l'ancre, Mouiller. — V . Berlabouh, Me labouh-kan, Men diatoh-kan saou.

k. L A , hawaii, s. (La paraît être le même que Ra.) Sol e i l . — V . Laa.

L A B O U H - A N , n sonnant, mal. s. Lieu où l'on mouille; Mouillage.—V. Pelabouhan.

A\ E D E K (La édek), val. adv. (^la, à, en ; Edek, remorque.) A la remorque, à la traîne.—V. Edek. L A A , fonga, s. Soleil.—Le hawaii dit La. L A A D E N , holl. v. a. (De l'angl.-sax. Hla$; isl. Hled, charge.) Charger un navire.—Laading, s. Cargaison, Chargement. L A A G , holl. s. (Proprement : Rangée.) (De l'angl.-sax. Lecgan, placer.) Bordée de canons. L A A G W A T E R , holl. s. (Laag, bas. De l'angl.-sax. Lecgan, placer, mettre en bas, être couché.) Basse mer, Eau basse.—V. Water. L A A R 1 N G , dan. s. (De Laar, cuisse.) Hanche, Quartier de poupe. L A A T V O O R DE W I N D V . A L L E N ! holl. impérat. de Laaten. (V.) (Mot à mot : Laisse [Laatcn, laisser], le vent derrière nous, tomber. [Vallen, môme orig. que Falten. V . Abfallen.]) Laisse arriver vent arriére! Arrive tout! L A A T E N A F L O O P E N (sous-ent. Een schip van stapel ou van hilling), holl. v. a. (De l'angl.-sax. Lœtan, permettre, envoyer, et de Leosan, lâcher.) (Laisser aller.) Lancer. L A B A N (n sonnant) D E K A P A L , mal. s. Clous propres au navire. (Pet. intcrpr. mal. [1839], p . 104.) C'est le Lâbang de Marsden, p. 2g5 ; en effet, le g final des mots malais ne se fait pas toujours sentir.—V. Pasak. LABÈCFIE, provenç. s. m. (De l'ital. Libccrio. [ V . ] ) Vent de sud-ouest. L A B O , mal. s. Ancre, selon le P. D . Haex, qui se trompa certainement, puisque aucun autre auteur ne donne Labo comme synonyme de Saou, signifiant : Ancre, en malai. Labo ou Labouh est un verbe.—V. Labouh, Saou. L A B O R A R , esp. port. v. a. (Du.lat. Laborare; Labor, travail, peine.) Travailler, Fatiguer. — L'esp. dit aussi Labo-

1. L A B O U R ( 7 b ) , angl. v. (Du lat. Zaoomre.)Travailler,en parlant d'un cordage; Fatiguer, étantà l'ancre ou à la voile. (V. W o r k [ Т о ] . ) — L e bas bret., dans le même sens, dit : Labourât ou mieux Laboura. 2 . L A B O U R , mal. v. a. (Proprement : Enduire.) Brayer, Espalmer, Goudronner.—« Labour dangan(e) gala-gala, » Goudronner.—V. Gala-gala. , L A B O U R E R , fr. v . a. (Du lat. Laborare, Travailler; de Labor, peine, travail. L e travail de la terre étant le plus nécessaire, et par conséquent le premier, le plus noble, le plus honorable, Laborare a signifié tout naturellement : Travailler la terre.) ( G r . mod. 2épvio, TpaêîÇw; ital. A rare ; esp. Arar cl fonda ; géno. Ciasid; basq. vulg. Draga ; angl. Drak [То]; rus. Д р е й ф о в а т ь сЪ якоря [Dreifovate s'iakoria], Ч е р т и т ь [Tchcrtite].) Lorsqu'une ancre tient mal au fond sur lequel on l'a jetée, le vent ou les courants poussant le bâtiment qu'elle devrait tenir en place, le navire entraîne après lui l'ancre, qui, semblable alors au soc de ht charrue, trace un sillon dans la terre. On dit, en ce cas, que l'ancre Laboure. L A B R A , malt. s. f. Aiguille. — Labra tal kluh, Aiguille à voile.—Labra tal fanal, Aiguille de fanal, Barre de fer qui, plantée sur la poupe, porte le fanal V . Pern. Л А В А (Lava), rus. s. f. (De l'ar. Lavha.) Planche de d é ­ barquement, Pont volant.—V. ВыходЪ, Сходня. Л А В Д А (Lavda), vieux rus. s. f. Ile flottante. — Manque à j . Heym et àChichkoff. Л А 1 Ш Р О В А Ш Е (Lavirovanié), rus. s. n. (De l'angl. Lavccr, du holl. Lavceren ou de l'ail. Laviren, louvoyer.) L'action de louvoyer, Bordée. — Лавировать (Lavirovate), v. a. L o u v o y e r , Bordéier, Bouliner, Battre la mer. — Л а ­ вировать короткими галками (Lavirovate korotkimi halssami). Courir de courtes bordées. ( V . Г а л с Ъ . ) — Л а в и р о ­ вать о т ь . . . (Lavirovate ote..) (Огаъ [O/ff], de cheï, de vers ;


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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préfixe rie l'éloignement.) S'élever au vent de...—Лавпровка (Lavirocka), s. f. (Synonyme de Лавирование.) Bordée.

1. Л А Г Ь (Lakc), rus. s. m. (De l'angl. ou de l'ail. Lng.) L o k . — M . Alex, de Stackelberg dit Л о х ъ et non Л а г ь .

L A C , fr. s. m. (Du lat. Lacus qu'on rapporte au gr. Aaxxo;, fossé. L'angl.-sax. a aussi Lac ou Làca, qu'il tient sans doute du latin, car Lac est sans analogue dans la langue saxonne.) (Ital. esp. port. Lago ; isl. Vatn; angl.-sax. Lac, Laca, Liih, Mere; angl. Lakc; holl. Mecr; ail. Sec; dan. Sue; suéd. Insjo; basq. litt. Umancia ; illyr. daim. Blattn, Ezero, Jezero; rus. Озеро [Ozéjv~\; groënl. Tessek; chin. Hoû, Oudng-tchr, Tsouy, Tsi, Scàu; madék. Laout tasck, Tsianak, port du Roi George, Pendjcr; w o l . Marre; bamb. Badla.) « Grande étendue d'eau environnée par les terres.» Académ. franc, (r835).

2. Л А Г Ь (Lakc), rus. s. m. (De l'ail. Lagc, fait de l'angl.sax. Lccgan, placer, être couché.) Rangée de canons, Batterie ; Plan de tonneaux arrimés dans la cale.

LAC T A TfllUN, malt. s. (Nous ne savons pas l'origine de Lac; quant à Tiiiun, c'est une corruption île Timone.) Barre du gouvernail.—V. Barra ta tmun.

1. L A D E , dan. v. a. (Mêmeétymol.que Laadeh. ger un navire.

L A C E (То) ON T H E B O N N E T , angl. v. (DeLace, lacet; lat. Laqucus.) Lacer une bonnette au bas d'une voile. — I I . Manwayring écrit Lase, dans son Sea-mans dict. (1644), comme Aubin (1702) écrit Lasser, à l'imitation de Desro­ ches (1687). Desroches suivait, au reste, l'orthographe qui avait prévalu malgré l'étymologie. LACER ou M A I L L E R UNE B O N N E T T E , fr. anc. v . a. (De l'ital. Laccio; lat. Laqucus.) (Ital. Lacciare ou AUaciarc una bonnetta; malt. Tistringi tal banneta; esp. Abrocliar ou Enlazar una boneta; port. Enlaçar huma boucla; angl. То lace on the bonnet; ail. Anrcihcn cin bonnet,"holl. Em bon­ net aanrijgcn ; dan. Lidse an bonnetten; suéd. Lilsa an bonnetten; rus. Заснуровамъ лисель [Zasnourovate lisscle].) Pour agrandir la surface d'une basse voile et lui faire p r o ­ duire ainsi un plus grand effet sur la inarche du navire, on ajoute à la partie inférieure de cette voile une bande de toile d'une certaine hauteur, et large comme la voile ellemême. Cette bande de toile est une bonnette. [ V . ] A sa partie supérieure, elle est percée d'un certain nombre d'œillets ou mailles correspondant à des trous semblables, pratiqués dans la voile au-dessus et près de sa ralingue de fond. ( V . ) On passe alternativement dans les trous de la voile et de la bonnette un menu cordage appelé Aiguillette (V) ; et comme ce travail est tout à fait analogue à celui qu'on fait pour Lacer un corsage ou une guêtre, on dit qu'on Lace la b o n nette à la basse voile. Quelquefois, au lieu d'œillets, la voile et la bonnette sont garnies extérieurement de petits anneaux en cordage qui servent à la laçure. Ces œillets ont aussi le nom de mailles. On Lace une bonnette à la basse voile quand il fait beau temps et qu'il vente très-peu. A la première bonnette on en Lace parfois une seconde. On ajoute très-rarement aujourd'hui par une laçure un supplément aux huniers ; l'usage de cette bonnette inférieure pour la voile de hune, qui était assez ordinaire aux x v n et x v m siècles, est presque oublié maintenant. e

e

L A C E R N A , lat. s. f. Caban, Capote. Л А Г Б у К Ъ (Lakboukc), rus. s. m. (Transcript. de l'angl. Logbook [ V . ] ou de l'ail. Logbuch. [ V . ] ) L i v r e de l o k . — V . Журналъ. Л А Г Л И Н Ь (Lakline), s. m. (Composé de Л а г в [ V . ] , et de Л и н ъ , ligne: angl. Log-line.) Ligne de lok. AArOYAEPA (Lagoudèra), •(ouoépa. ( V . )

gr. mod. s. f. Variante d " A -

Л А Г Р Е Т Ъ (Lagrète), rus. s. m. (Transcript. de l'angl. Loggerhcad. [ V . ] ) Boulet rouge dont se servent les calfats pour fondre le goudron.

L A I ) G A A E FOR D E V I N T ) , dan. Impérat. île » . Lad,-. (Permets de cheminer vent arrière !) Arrive tout ! (Rôding.)— Lad, de Lade (sax. Lœlan, permettre, laisse); Gaae, du sax. Gan, aller.—Manq. à Const. Vilsoët ( 18З0) et à .1. Fisker (18З9). L A D A , viti, dialcct. de Laquemba. (Analogue à [ V . ] ) Voile.

Laza.

[Y.^Char-

2. L A D E E T S K I B LOBE A F S T A B E L E N , dan. v. (Mot à mot : Laisser courir [couler, glisser] un navire du chantier de construction.) Lancer un navire, le Mettreà l'eau.—Lobe est de la même origine que le Lauf-M., le Loopen holl., le Lôpa suéd. Lade est fait du sax. Lœtan, permettre, laisser faire. L A D D E R , angl. s. (De l'angl.-sax. Hlœdder. [ V . ] ) Echelle. — Accommodation Laddcr, Echelle de commandement. — Poop Laddcr, Échelle de poupe. L A D D N I N G , suéd. s. Même étymol. et même'sens que Laading. [ V . ] ) Л А Д Е Й Н Ы Й (Lndéinie), rus. adj. ( О е Л а д ш . ) De navire. —Дадешшкъ (Ladéinike),s. m. Soldat de navire.—1адейm. Conducteur de navire. щпкъ (Ladéichtc/mike),s. L A D E N , ail. v . a. (Même étymol. que Laaden. Charger un navire.

[\.])

L A D E Y D A , isl. s, f. (De Là, eau, et de Deyda ou Deysa, langueur. [DeDaufr, insipide, triste, etc.]) Calme, Calme plat. — V . Davidri, Laleysa. L A D I K , hongr. s. (De la même origine que Лад1я. [ V . ] ] Petite barque, Petit bateau, Petite embarcation.—V. Sajka. L A D I N O , ital. adj. Proprement : Large, aisé, commode. Qui n'est pas tout à fait de calibre, en parlant d'un boulet de canon ; qui n'est pasabraquée, en parlant d'une manœuvre. Л А Д 1 Я (Ladiia), rus. s. m. (Mot d'origine slave, disent J. Heym et Reiff.) Siop, navire ponté, ayant un seul nuit vertical. Barque à fond plat, Nacelle, Canot. — V . Л о д к а . Лодочка, Л о т к а . L A D N I N G , dan. s. Même origine et même sens que ding. ( V . )

Laa-

L A D O W A C (à peu près : Londovuts), pol. v. (Ce mot, auquel nous ne trouvons d'analogue ni dans le russe ni dans l'illyrien, nous paraît venir de l'allemand Land, terre.) A b o r der, A t t é r i r . — V . Przyladowac'. L A D U N G , ail. s. (Même étyinol. que Laading. gaison, Chargement.

[ V . ] ) Car-

L A D Y N G L A D Y L L , angl. anc. s. (Orthog. anc. de Ladingladle, fait de l'angl.-sax. Hlœdle, cuiller, et Hladan, charger.) Cuiller à canon. — « Item, 2 Ladyng Incivils. • Inventory of the great barkc, etc. (6 oct. l 5 3 2 ) . L j E S T (Lastc), angl.-sax. s. Lest, Charge. — « Oneraria 7 w r à , S c l p Lœst. » Gloss. lat. angl.-sax. cité dans notre Arch, nav., t. i , p. 166.—V. Hlsest. e r

L A E S T . (Pour Lest.) Peut-être est-ce une faute du secrétaire des échevins de Morlaix : « En i 5 6 . à Salaun L o u l coat, pour ses gaiges d'auoir prins garde de non jecter le? 4


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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acttroits » (démolition", gravois. Du bas lat. Attraytum. V . du Gange) « des maisons et Laest des navires dans le hapvre et quay dudict Morlaix, payé 12*. » Mention d'une dépense faite par les échevinsj p. 490 du manuscrit in-fol. de Joseph Daumesnil, intitulé : Recherches sur la ville de Morlaix, que nous avons vu à l'hôtel de ville de cette cité. L / E T A N , angl.-sax. v. a. (Proprement : Permettre, laisser.) Filer V . Beting. L A F V E R A , selon Boding. C'est Lof vera [ V . ] , qui est l'orthogr. du Diet, fr.-suéd. de Sahlsledt [1795].) L e Nautisk ordboli (1840) écrit : Lovera. 1.LAG,suéd.s. (Même orig. que le lioll. Laag. [V.]) Bordée de canons. 2. L A G , . i s l . s. n. Mouvement périodique de la mer qui •b'avance sur le rivage et qui se retire; Marée. 3. L A G , l a s c . v. (Motsanscrit qui a le sens d'Approcher. \Dirt. hindoost.-arigl. de J. Taylor et W . Hunter, t. и , p . 543 ; et Parallèle des langues, etc., par Eichhoff, p. 35g, •art. 5З4.]) Haler. — Lag brace ate quauperale, Hale les bras main sur main. — Lag bapor, Brasse au vent. — Lag barreca, Brasse sous le vent. — Lag tchecar pitchelk brace, Oriente derrière. — V . Tane. L A G A O , lasc. v . a. (Du sansc. Lag, q u i , dans l'usage, a chez les Hindous le sens de fixer. [Diet, de J. Taylor et Hunter.]) Accrocher, Crocher. — Bareca boum-gage lagao, C r o che la retenue du gui sous le vent. — Ddrtour boumek riguine lagao, Gréez les boute-hors de bonnettes.— V. Kette. L A G A R D R , isl. s. m. ( D e Lâg, lieu, et de Gardr. [ V . ] ) Plage battue par la lame du large. L A G E , ail. s. (Même orig. que le holl. Laag.[\.]) Bordée de canons. L A C E E , ail. s. Anneau de corde attaché à une voile; Erseau de bouline; Patte. L A G J A (Laguia), illyr. daim. s. f. iProbablem. le même que le Ладья [Ladia] rus. [V.]) Barque, Embarcation, B a ­ teau.—V. Lôdka.— Lâgjad (Lâguiad). Flottille de barques. — Làgjica (Laguïtcha), Lâgjka ( L a g u i k a ) , s. f. Nacelle, Petite barque, Petit canot, Petit bateau. L A G O , L A G U (Lagou , angl.-sax. s. Eau.—V. Ea, Holm, Loge. L A G U E , fr. anc. s. f. — « La Lague d'un vaisseau, c'est l'endroit par où il passe.» Desroches (1687). Avons-nous besoin de dire que ce mot est une contraction de l'art. La, et du provenç. Ague, eau? L'eau ou l'ague d'un navire est le sillage qu'il laisse après lui dans sa course; être dans Г А gue de ce navire, c'est être dans ses eaux, dans sa houache. On voit comment l'ague est devenue la Lague. L A G U I , vanikoro, s. Ouest. L A G U 1 S , fr. s. m. — u Cordage qui, muni d'un nœud d'agui, est employé pour serrer un corps qu'il entoure, par le seul effet du poids de ce corps. L e Laguis est simple quand il ne serre le corps que par un point; il est double lorsqu'il le serre par deux. » Diet, de mar. à voile et à vapeur, par M M . de Bonnafoux et Paris, capitaines de vaiss. (Paris, 1848.) — Laguis est une corruption de la nature de celle que nous signalions à l'instant. (V. Lague.) A guis est le viai m o t ; lui-même est corrompu du lat. Anguis, serpent. L e nœud d'Aguis n'était autre chose que le nœud fait à VAnqui ( V . ) , ou drosse de l'antenne de la galère. Aguis et sa mauvaise variante : Laguis sont depuis assez peu de temps duns le vocabulaire maritime ; on ne les voit pas encore dans

Saverien (1757-1781). L'Encyclopédie (1786), qui admit le mot Laguis, rejeta Aguis; c'est le contraire qu'elle aurait dû faire; mais les auteurs de ГEncyclopédie ne s'inquiétaient guère de l'origine des mots qu'ils recueillaient. L A H U T , cat. anc. s. m. Lut. N o m d'une espèce de barque d'un petit tonnage, quelquefois armée en guerre. (Selon M. de Saint-Malo, antiquaire de Perpignan,qui a bien voulu nous communiquer plusieurs documents relatifs au Lembus, aux Lins ou Lcyns du Moyen A g e , le mot Lahut aurait été fait, par les Catalans, du bas lat. Lembulus [ V . ] ou Lembutus, diminutif de Lembus [ V . ] . En tout cas ; c'est le Laiid [ V . ] des Espagnols.)— « N o s Petrus, Dei gratia, rex Aragonum, etc., Attendes nobis fuisse humiliter supplicatimi per fidèles n o s tras Petrum Cornar, Berengarium Mataplana, ct J oli annerii de Sancto Egidio, consules castri nostri de Coquolibero • (Collioure), « esse necessarium tempore quo de nocte viget tranquillitas temporis, sic quod existât verisimile ex aliquibus supervenientibns navis quod inimicorum scu p r e d o mini galee aut ligna possent ingredi portum dicti castri, maxima de nocte, clandestine seu latenter, quod teneri mandaremus extra punctas ( V . ) portus castri predicti unam Barcham sive Lahat pro scolta(V.),sirut alias est fieriassuetum. Volentes igitur super predictis fieri id quod sit securitas dicti loci, tenore presentis dicimus et precipiendo mandamus fidelibus procuratoribusjurium et redditnumnostrorum in comitatibus Rossilionis et Ceritanie qui nunc sunt et pro tempore fuerint, quatenus si invenerint ita esse quod temporibus retro dieta barella seu Lahut dicto tempore sit solita teneri ad expensas regias, quod tempore ipso quo emineat nécessitas barcham seu Lahut teneri similiter faciant, salisfaciendo illis qui in dicta barcha adherunt prout invenerint quod sit alias fieri assuetum. Datum Barellinone vdus februarii, anno Domini м. ecc. i.x quinto.» Titre inédit tiré du l e g . n ° 8 (p. n 3 ) , appartenant aux Arch, de la p r o cur. roy. à Perpignan. Il nous a été communiqué, le 3 mai 1844, par M . Henry, bibliothécaire de Perpignan. _ « C u m quadam navicula sive barella vulgariter nuncupata Lahut... piscando vénèrent. » Lettres de rémission de l'an 1461, citées par D . Carpentier. A A Z A P E T T O (Lazaretto), gr. mod. s. m. (Transcript, de l'ital.) Lazaret. — V . AoipioxocQapTvîpiov. ЛАЗАРЕТЪ V. больница.

(Lazarete),

rus. s. m. (Du fr.:)Lazaret. —

A A Z A P I 2 M A (Lazarisma), gr. mod. s. f. (Corrompu de Lanciare, lancer.) Elancement.

l'itala

A A Z O (Ldzo), gr. mod. adj. (Corrupt, de l'ital. élan.) Elancé, en parlant d'un navire. Л А И В А (Laïeva), vieux rus. s. f. (Du finois Laiwa, Reiff.) Navire, Vaisseau.

Lancio, selon

1. L A I , w o l . s. Brouillard, Brume, Bruine. 2. L A I , L A I H , madék.s. (Ce mot a le plus intime rapport avec le malai Laïar.) Pavillon et en même temps : Voile, Tente. — V . Laïar, Saign. LA1AB, mal. s. Voile.—Marsden écrit Layer, mais le Petit interp'. mal. (18З9) écrivant Layar, nous croyons devoir conserver une prononciation qui nous a été confirmée d'ailleurs par plusieurs capitaines de navires qui ont fréquenté longtemps les îles de la Sonde. — Laïar semble avoir de l'analogie avec Laïang, qui signifie dans le malai : Voler, planer ; on pourrait croire que les deux mots ont une origine commune, si l'on ne trouvait dans le Madékasse Lai, et Lâ dans le T o n g a , avec le sens d e : V o i l e , ni l'un ni l'autre


GLOSSAIRE NAUTIQUE. n'ayant de rapport avec les mots de leurs dialectes respectifs qui expriment l'idée de voler, de planer en l'air, les ailes étendues. La, Laï, Laïar sortent d'une même source; c'est tout ce que nous croyons pouvoir affirmer. — Laïar agnng (g final sonne peu).. (Agong, principal.) La grande voile. — Laïar besar (Besar, grand.) Synonyme de Laïar agong. Laïar kadout. ( V . Kadout.)—Laïar•pengapoh (Pengapoh [ V . ] signifie: Girouette. La voile du mat qui porte la girouette, quand ce mât est distinct du bas mât, et qu'il est guindé à son sommet, s'appelle Laïar pcngapoh, que ce mât soit mât de hune ou màtdeperroquet. [ V . T i a n g ] . ) Hunier, Perroquet.— Laïarpeniorong (g sonnant peu). Artimon (voile d ' ) , appelée quelquefois : Laïar bourit-an ; Voile de poupe. ( V . Bouritan, Timba-Rouang.) — Laïar semandera. Civadière. (V. Semandera.) — Laïar tarda ou tandia. Nom d'une voile mentionnée d'après Marsden par Elout à l'art. Pantjalang de son Dict. mal.-holl.-franc., et qu'il désigne par ces mots: a Voile oblique. » On ne comprend pas très-bien ce que veut dire l'expression : Voile oblique; il est évident que le Laïar tania n'est ni une voile carrée ni une voile triangulaire ou latine, deux espèces souvent nommées par Marsden et Elout; ce ne peut donc être que cette voile qui a un peu de la forme du clavecin, toile quadrangulaire, trapézoïde, ayant la ligure d'un triangle rectangle tronqué, dont la base et l'hypoténuse sont coupées par une section faite à peu près parallèlement au côté de l'angle droit perpendiculaire à la base. Cette voile est enverguée par l'hypoténuse et par la base; sa drisse est frappée à peu près à la moitié de sa vergue supérieure, celle que nous comparons à l'hypoténuse du triangle rectangle. Nous avons vu cette voile hissée au mât d'un bateau de pèche de Macassar qui faisait partie de la Collection chinoise et japonaise que M . Génie, de Marseille, exposa, en 1 8 4 1 , aux Galeries de l'Industrie, boulevard Bonne-Nouvelle, à Paris. — Laïar terbang. ( V . Terbang.) — Laïar toupang (g sonnant peu). Misaine (voile de). A A I A A W , gr. anc. s. f. (De Aâir-tto, relâcher.) Tourbillon de vent, Grain, Ouragan. — V . PouspaXiSa. A A I M 0 2 (Laimo-s), gr. litt. s. m. ( A u propre : Gouleau d'un vase, Gosier. P a r métaphore : ) Canal. — V . KavâXi. L A I S , port. anc. s. m. ( É t y m o l . inconn.) L'extrémité d'une vergue; Empointure; Encoqure. (Barros.) L A I S S A D E D E P O U P E , fr. anc. provenç. s. f. E n droit de la poupe où la galère commençait à se rétrécir. J. Hobier ( 1 6 2 2 ) . 1. L A I S S E R . — V . Laister. 2. L A I S S E R , fr. v. a. (Étymol. incert. Ménage pensait que Laissera été fait du lat. Laxare ; d'autres étymol. le font venir de l'ail. Lassen; nous nous rangerions volontiers à leur sentiment. Il nous semble que Lassen, comme le fr. Lâcher, et l'angl. Loose, lâcher, délier, vient de l'isl. Лдл, solution.) Laisser a, dans la marine, les sens différents dequitter, se retirer, aban­ donner et permettre. Ainsi quand la mer se retire, au moment du reflux, elle Laisse; quand une ancre qui mordait la terre se détache du fond, elle le Laisse (rus. Встать[Fstate]). Aban­ donner ses ancres, c'est les Laisser (rus. О с т а в и т ь якоря [Ostavitc iakoria]). Laisser porter ou Laisser arriver, c'est permettre ou vouloir que le navire arrive ( V . Arriver.) (gr. inod. Пооты [Podissô]; ital. Poggiarc; provenç. Pougcr; angl. Bear[to] up;&\\. Abfallen, Abhallen ; holl. Afhoiidcn, Ajvallen; dan. Holde af ; suéd. Hdlla af; viti, Lave; chin. Я / я ) . Nous n'avons pas besoin de dire que c'est pour rete­ nir un navire dans un endroit donné, qu'il faut Laisser tomber.une ancre (gr. anc. XaXîv âfxupav; angl. Drop [to~\ ou

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Cast \to] anchor, Let [to] go the anchor; val. A p o W a [ a ] anKopa [A arounka ankora]; illyr. daim. Spiïstiti sidro). Laisser tomber une voile (angl. Dop [to] a sail; rus. VmAamb napycl) [Otttdate parvuss]), c'est détacher les rabans qui la tenaient pliée ou serrée, et en abandonner la toile aux efforts des écoutes qui doivent la tendre ou, comme on dit, la Border. L A I S T , fr. anc. s. m. Variante orthogr. de : Lest, très-' rarement employée par les auteurs, et que l'usage a rejetée. — « Il est défendu à toute personne ne prendre aucun Laist sur le Seillon, sous peine de l'y reporter, et outre de payer quatre écus, sans l'exprès consentement et permission desdits sieurs baillifs. » Articles de la charge de MM. les juges baillifs des ports et havres de la ville de Saint-Malo, 22 janv. I5OI ; imprimés in-/,° (12 pages), à Saint-Malo, en mars 1732. L A I S T E R , fr. anc. v . a. Var. orthogr. de Lester. — « . . . A u s s i seront tenus les maistres des vaisseaux étrangers aux lieux sus déclarez, lorsqu'ils voudront Délaisterou Relaister, demander congé de ce faire, et payeront pour avoir le dit congé de Laister soit pierre ou sablon aux sieurs baillifs du Havre dix sols, afin que les d. sieurs baillifs ordonnent où se mettra le Laist du délaistage et où celui » (navire) « pour pour lequel le Laistage se prendra, à peine de soixante sols aux contrevenans. » Articles cités ci-dessus. ( V . Laist.) — « Laister ou Laisser le nauire, c'est y mettre la Laisse ou sauorne ou estage , c'est-à-dire du grauier ou des pierres, ou autre chose pesante qui tienne le nauire en bonne assiette sur les eaux. » L e P . René François, Merveilles de nature (1621). Nous avons deux remarques à faire sur cette phrase. D ' a b o r d : Laisser n'a jamais pu être synonyme de Lester ou Laister; L e Lest (V.) et la Laisse sont deux choses fort différentes : le Lest est une charge, un poids; la Laisse est l'espace de terre que la mer quitte et laisse à l'air quand elle se retire pendant le reflux. C'est aussi ce que de plantes marines, de poissons, d'épaves, la mer rejette sur son rivage. Notre seconde observation porte sur le mot Estage. Estage n'a jamais été un terme de marine ; Lestage ou Laistage, c'est différent. L e Lestage était la matière dont se faisait le lest. L e P. René François, qui n'était pas très-versé dans les choses de la marine, crut que l'on disait l'Estage pour le Lestage ; peut-être aussi fit-il d'Estage un synonyme de l'ital. Stiva, lest. L e français, de son temps, avait cependant Estive. ' L A I Z E , fr. s. f. (Variante de Leze ou Lès ; An lat. Lattis. Au Moyen Age, Lé avait le sens de large. D . Carpentierfait remarquer qu'en Limousin Leze est le nom d'un champ plus long que large.) (Gr. inod. <l>ép<ja; ital. vénit. Fcrza, Ferzo; bas lat. Fcrsunt ; bas bret. Lez, Lcc'hc; basq. vulg. Lt'cha.) Largeur de la toile à voile. Chaque voile est composée d'un certain nombre de ces Laizes, qu'on appelle aussi Cueilles. (V.)

AAI<1>02 (Latpho-s), gr. litt. anc. et mod. s. m. Les lexiques donnent à Aattpo; le sens de : Haillon , vêtement grossier, vêtement léger, voile de vaisseau. Les Grecs m o dernes, en appliquant ce nom à la bonnette, ont-ils voulu dire que la bonnette est une voile légère? ou bien que c'est une voile sans importance ? C'est l'idée de voile auxiliaire ou de voile latérale qu'ils auraient dû exprimer. Au reste, A a i i o ; s'applique à toutes les bonnettes. ( V . KoupTsXoTffo.) — A a ï ço; TOÙ ôoXo'ivo; (Laiphos toit dolôno-s), gr. litt. mod. Bonnette de hune. — V . KbVrpa xoupTeXaTca. L A J T R A (Laïtra), hongr. s. Echelle. Ce mot hongr. semble être en relation avec l'angl. Lndder. ( V . ) — V . Garâdics.

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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L A K ou L A K A N , m a d é k . s . Bac, Bateau, Canot, Chaloupe, Embarcation, P i r o g u e . (V. Tsambou.)— Lakan an Kongoutch (Kongoutch, de Konga, nu, nudité. Barque nue, telle qu'elle sort de l'arbre, et presque arbre elle-même.) Pirogue faite d'une seule pièce. — Lakan-drafiz. [Drafiz, corrompu de Kafuch, planche.) Navire en général; Barque; Embarcation. — Lahan pafan.(Pafan, transform. de Fafan, planche.) P i rogue en planches. L A K A T (f sonn.), illyr. daim. s. m. Brasse. L A K S A M A N A , L A K S E M A N A , L A K H S A M A N A , mal. s. Variantes d'un mot qui désigne l'Amiral, le Commandant en chef. LeLaksamana est un des grands officiers de l'Etat chez les Malais. — V . Panglima-laout, Temonggong. L A L A N , madék. s. (Ce mot a d'intimes rapports avec le mal. Dinlan ou Djialann, le tonga : Hala, et le haw. Ala.) Boute, Chemin. — V . Ber-djialann, Ompang halalan. L A L A U S , isl. adj. (De LA, eau, et de Laus, comme l'angl.sax. Hleoth, pur.) Calme, en parlant de la mer. i . L A M A , cat. anc. — V . Esser a la lama. a. L A M A , vénit. anc. s. f. (? Du gr. Aap.<5avio, j e saisis.) Jonction et ligature des deux parties de l'antenne. — « L o stello da proda vol essere el quarto meno de ciò che Parboro fosse longo da la choverta in su : sera passa 9 ; et vole volzer nel suo rotondo ì pede per passo. E lo ventarne di questo nostro stello vel esser più longo ch'el stello pede 1 per passo. L o ventarne dè esser longo passa 10, pedi 4. Questo ventarne e stello longo passa 19 pedi 4, che vole esser longa la Lama, de esser pede 1 per passo; seranno pedi 19. Bemaguira neta l'antenna de passa 16 et i g pedi va in d o pio. >> Fabbrica di galere, traité du XIV ou du XV siècle. E

E

L A M A N , fr. anc. s. m. Pour Lodeman. ( V . ) — « Robin Saque-Espée, Laman de la galie Anthoine Negre. » Compte de J. de Lospital (i34t>); Ms. Bibl. nat., Cabinet du SaintEsprit, voce Behuchet. — L a m a n a g e , s. m. (Trànscript. de Lomanage [ V . ] , rus. ./lorda [Lotsiia].) L'art du pilote coder ou Lamaneur; le prix payé au pilote pour sa p e i n e . — « Lamanage est pris pour les barques ou petits bateaux qui vont au-devant des navires, quand ils entrent au port, pour leur aider ; et il est dit Lamanage, comme labourant et travaillant à mener les navires avec cordes, crocs, haï-pins, avirons, et autres instruments du navire dont s'aydent les barqueroles » (bateliers). Guidon de la nier, chap. i 3 , art. 14. — Lamaneur, s. m. (Gr. mod. NocuaYioyoç [Nafagôgo-s], nîÀoToç; val. KîpMa>iio [Kirmatchiou]; rus. .ZloFiJiaHh [Lntsmane].) N o m donné au pilote, bon pratique des rades, havres, ports, entrées de rivières, chenaux, etc., d'une côte particulière. — « Lamaneurs, Lormans ou Lomans sont des pilotes de haures et riuières qui se louent à mener, thoùer et conduire le nauire en rade, et le faire entrer dans lehaure. L e travail de ces gens-là se nomme môme pilotage, thouage et Lamanage. « Fournier (1643), et Explicat. des divers termes, e t c . , M s . du x v n s i è c l e ; A r c h . de la Mar. — « Les Lamaneurs sont ceux qui mettent les navires hors ou dedans les haures. Le nom vient du mot alemand-flamand Lotman, qui est à dire : Homme du plomb, pource que les Lamaneurs se servent d'ordinaire de sondes de plomb pour recognoistre la profondeur de la mer, et où sont les sables et les escueils. » Diction, delà mar., Ms. Bibl. nat., S. F . , 1750. — « Si un Lamaneur a marchandé et entrepris mettre vn nauire hors ou dedans le haure, luy est défendu de l'abandonner qu'il ne soit ancré au kay, on que, sortant, il ne soit en pleine mer. s Ordonn. de Henri ILI ( i 5 8 4 ) , art. g o . — «J'ai trouvé un peu forte la dépense de 878 l i v . faite pour les pilotes L a e

maneurs qui ont fait entrer et sortir les vaisseaux du Roy au Haure de Grâce... Comme le Roy a résolu d'entretenir plusieurs pilotes au dit port, il faut que vous fassiez en sorte que dans ce nombre il y en ait de Lamaneurs, et par ce moyen cette dépense ne sera plus nécessaire. » Lctt. à Dcsclozeaux, intend, de la mar. au Havre; î g j a n v . 167g. Ordres du Roy, v o l . n° XLVII, p . 60 ; Ms. Arch. de la Mar. L A M B I , mal. v . Faire des signaux. L A M B O N G (g sonnant peu), mal. v . Rouler. — Dans ce sens, Lambong est un trope. Au propre, ce mot signifie : Flanc, c ô t é ; au figuré, il veut dire : Plonger le côté dans l'eau. — V . Lenggang, Ligang, Limpar. L A M Ç A R NA A U G U A , p o r t . anc. v . a. Lancer, Mettre à l'eau. — « El Rei fez logo (1408) Lamçar vijente galees na augua, mas nom podiam aver remos que as forneçesse, por quamto el Rei dom Pedro fezera levar inuytos remos de S e vilha pera Carmona, quandû a fazia basteçer ; assi que se nom podiam armar de todo : e porem repartirom çem r e mos a cada galee, et mingoarainlhe oitcemta, emtendemdo que estes çento abastavom soomente pera chegar aa frota de Portugal e pelleiar com ella ; mas taaes avia hi dos mareantes quem eram mujto contrarios a esto, dizemdo que as gallees per esta guisa hiam em mujto gram perijgo, porque quamdo vehesse ajusanteda marée, lamçallas hia em poder da frota de Portugal, que tijnha naaos armadas cm sua ajuda, e p o diamsse desordenar e seer desbaratadas. » Chron. d'el Rei D. Fernando, cap. 44> P- 211. — Nous avons donné, p . 354, t. i de notre Arch. nav., des détails qui font connaître les grandes galères de 29 et 3o bancs, à deux et trois rames par banc. Celles dont il est question ici étaient des dernières; elles avaient 3o bancs, ce qui, à trois rames par banc, d o n nait pour chaque bande 90 rames, ou 180 pour la vogue entière. Démunies de près de la moitié de leurs rames, elles devaient marcher beaucoup moins bien, et l'on conçoit les craintes exprimées par les mariniers. e r

L A M E , fr. s. f. (Étymol. incert. On pourrait être tenté de penser que ce mot vient du lat. Lama, dont une des acceptions, au Moyen A g e , était : Torrent qui tombe du haut d'une montagne [ V . Carpentier, 1. Lama] ; nous ne croyons pas que là soit l'origine de Lame, qui n'est pas non plus dans Lamina. Selon nous, Lame est une corruption du vieil allemand Lamm, signifiant : Bruit [angl.-sax. Hlcm, Hlyn; isl. Hlldmr]. Lame serait donc une sorte d'onomatopée.) ( G r . anc. Kîiua ; irai. Onda; esp. Ola, Vaga ; port. Folla; bas bret. Lamp, Koum ; basq. Baga, Lama, Uhina ; isl. Bylgia, Drôfn , Gardr, Haf-rumba, Hrônn, Kolga, Olga, Shafl, Stor-siôr, Sylg, Unn; angl.-sax. Biflitum, Brim-wylm, Flouing, Flod-fS, Geofon-yi, Hy%, Wœg, r«S;angl. Wave; holl. Baar, Zec-ivater, Golf; dan. Sae, Bolge; suéd. Bôlja, Vag; turc, Dalgha, Tatas; illyr. daim. Talas, Val, Valjno, Valàv, Vuo, Valina, Volna, Klokûnj ; val. Вал [Val], Т а л а г [Talaz] ; rus. Валъ [Vale], Волна [Volna] ; pol. Fala, kVal; hongr. Hab [ H o b ] ; groënl. Ingiulik; ar. Bah'ar, Maoudi; chin. Ho, Pô, Ko, LAng, Ldn, Ldn-y; mal. Aloun, Haloun, Ombac ; madék. Vateng-halou, Houtza, Mouza ; nouv.-zél. Ngadou; tonga, Gnalou; ualan, Molson; sataw. Lolap olap, Koromo limoin; wol. Dousse.) Élévation momentanée d'une certaine partie de la mer qui, sous l'influence du vent, graudit, bout, écume, et déferle à son sommet. Les gens du monde et les poètes emploient le mot : Vague, plus ordinairement que le mot : Lame ; il n'y a d'autre raison à cettepré férence que l'ancienneté de Vague. Lame paraît ne s'étr». pas introduit dans le vocabulaire des marins français anté-


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. e

lieurement au x v n siècle. Nous le voyons pour la première fois dans le Dici, fr.-esp. d'Oudin (1660) ; cet auteur a tort de définir la Lame : « Ola sorda sin viento. » A A M N I 2 M A (Lamnisma), gr. mod. s. f. (De Aâuvo). [V.]) N a g e , Vogue. ( V . K(«nr7]Xotaîa, TpaëiÇipov TOÛ xourcîou.) — Aapvo) (Lanino), v. a. (Selon M . Dehèque, de'EXaûvio, je fais avancer.) Nager, Ramer. ( V . Kw-irsów, KcoTrv-aTÉw, T p a 6ÎÇo) X0UT«, YTrrp£T£G). ;

A A M I Ï A (Lampa), Lam|)e.

gr. mod. s. f. (Du gr. anc. AauïTraç.)

L A M P A Z Z A , ital. s. f. (Variante A'Jlapazza. [ V . ] ) Jumelle. — « Lampazze sono legni, che si legano à gì' arbori et aile antenne quando hanno cominciato a rompersi, accioche la rottura non si faccia maggiore. » Pantero-Pantera, Vocabol. naut. (1614). — « Lampazze, coustons de nauire, m o r c e a u x de bois qu'on attache aux antennes ou aux arbres d'un nauire, pour empescber que l'esclat ne se fasse plus grand. » Duez (1674). — V . Costone, Lapazza. L A M P I O N , fr. anc. s. m. (Diminutif de Lampe.) Petite lampe établie dans une lanterne. — 0 P o u r deux escandailz huyle, tant pour le brusler aux Lampions que pour manger... » Stolonomie, Ms. de 155., n° 7972-8, Bibl. nation., p. 35. L A M P O N G (g sonnant p e u ) , mal. s. (Ce qui flotte sur l'eau.) Liège d'un filet de pêcheur; Bouée. A A M I l T r l P , gr. anc. s. m. (De Aòcpiru), je luis.) Lanterne, Fanal que portait chaque navire. — Polien, l i v . v i , parle ainsi des douze navires qu'Aristide avait avec lui : « NUXTÒ; Y£vopL£VY]ç IXÉXEUŒEV à p o u Toùç Aap7CTY)paç. » V. Appien, liv. 11, Gucrr. ch., et un passage du v livre de Polien, qui fait connaître que pendant les navigations nocturnes , lorsqu'on se croyait dans les parages où l'on pouvait rencontrer l'ennemi, on cachait ses feux en les couvrant. L'historien raconte qu'Imilcon fit couvrir ses fanaux dans la partie antérieure (« Aapnrojpa TÒ TrpóaSsv uEtppaYp.Évov... » ) C'est sans doute parce qu'il était bien sûr de la direction dans laquelle devait être l'ennemi par rapport à lui. — V . <I>âvoç, <I>avapi. c

1. L A N , fr. s. m., que certains auteurs de Diction, écrivent Lans, quand d'autres écrivent Lane. (De Lancer. [V.]) (Rus. y K A O ï r b [Oïdlonc].) Mouvement spontané de rotation que fait un navire, à droite ou à gauche, à l'ancre ou à la v o i l e , soit qu'il obéisse au gouvernail tenu par une main faible ou inhabile, soit qu'il subisse l'effort des lames dont il est entouré. 2. L A N , chin. s. Amarre à terre, amarre à quai, amarre de port. (Funis quo navis littori alligatur.) (V. Nién.) — Lântchôuen, v . Amarrer un bateau à terre.

Espèce de tampon ou guipon (V.)', fait d'un morceau de peau de mouton, et servant à nettoyer le navire quand il était chauffé. « Pour deux peaux pour faire Lanades, à vingtquatre soulz pièce... 2 liv. 8 s. » Compte des dépenses faites pour la galère Dornano (nov. 1641); Ms. Arch. de la Mar., fol. 4 . — « P l u s , le dit jour vingt sixiesme, pour 8 pertegues • (Perticœ, I a t . ) « à mancher » (emmancher) « l e s Lanades pour brusquer » (de l'ital. Bruscarc [ V . ] ) «la gallere, à 3 s. pièce, 1 liv. 4 S . » Dcpcncc faicte a radoub de la gallere de monsieur Dornano ; 1627. Ms. Arch. de la Mar. L A N A T A , ital. s. f. (Même orig. que Lanada. [ V . ] ) Écouvillon, Guipon. — « Lanata è un pezzo di pelle d'animal con il pelo, che s'adopra per nettar l'artigliaria di dentro. » Pantero-Pantera, Vocabol. naut. (1614). — V . Pennello. L A N Ç A (Lantcha), V. Lancina.

illyr. Salin, s. f. Antenne, Vergue. —

L A N Ç A M E N T O , port. s. m. (De Lançarse, s'élancer.) Elancement, Quête. •— Laneamcnto da roda deproa, Élancement de l'étrave. — Laneamcnto do codaste, Quête de l'étambot.— Lançante, esp. s. m. (En parlant d'un navire qui a de la quête et de l'élancement.) — « Esso es assi, porque los lançamientos son muy necessarios, para que la nao no cabecce, porque quando cae de proa, o popa, como cae metiendo lo lleno, sustenta que no cayga tanto; pero como quando Ilega a los Lançamientos lleva mucha fuerça la nao en el levantar 0 caer, no la escusa el cabecear ( V . ) , aunque no tanto : como si non fuera tân Lançante. » T h . Cano, -ttrtc para fabrirar... naos (1611), p. 18 v ° . — Manq. au Dire, mari t. espaii., i 8 3 i . L A N Ç A R A N C O R A , port. anc. v. a. Jeter l'ancre, Mouill e r , Ancrer. — « E ainda quando partiront ouverom muy grande tormenta coin a quai correroni alguns navios a A l jazira, onde porque lhc foi necessario, Lançarom ancora, sobre a quai esteverom em grande p e r i g o . » Citron, do condc D. Pedro, chap. 82. ( x v i siècle.) — « R y o . . . enja entrada era per terra spaça de viij°. legoas, onde Lançarom suas ancoras. » Azurara, Citron, de Guinée ( i 4 5 3 ) , p. 6 1 . — L a n çar balel fora, Mettre un canot à la mer. — « É junto délia >• (terra) « Lançarom os bateis fora. » Comment. Dalboq., part. 1, chap. 10, p. 38. L A N C E ! fr. anc. Commandement que l'on faisait aux nageurs d'une embarcation, pour leur ordonner de suspendre la nage. — « Lance, c'est quand, dans une chaloupe, vous voulez arrester, qui est en prouençal : Leue rame ! . » Explic. de divers termes, etc., Ms. du x v n siècle; Arch. de la Mar. — Lance était sans doute une corruption de Laisse! ou : Cesse d'agir. e

e

L A N C E A F E U , fr. anc. s. f. Nom d'une arme, commune pendant le x v i siècle, et sur laquelle nous n'avons pas trouvé de renseignements suffisants. Au x v n siècle, les l a n ces à feu étaient des artifices; on s'en servait pour mettre le feu aux matières combustibles d'un brûlot. — « Nos gens se retirèrent à bord en bon ordre, a tout Lances à feu, arquebuses el rondelles... » Journalduvoy. deJ. Parmentier (iSno,). — n ...Quantité de boulet/., picques, hallebardes, et Lances et potz à feu, et autres munitions de guerre pour'.armement et equipaige d'icelles galeaces » (la Réale, le Saint-Jehan, le Saint-Pierre, armés au Havre en mai i538). Fol. 4 5 , Ms. de 1541, n° 9469-3, Bibl. n a t . — « L e navire de 70 à 80 ton... 6 demi piques, 6 Lances à feu, 6 harquebutes ou arbalestres... » Ordon. de HenriII(i5mars i548). — «Lances de feu 6 » (pour chaque galère). Même ordon. e

3. L A N , chin. s. Lames profondes.

c

L . A N - Y , chin. s. Vague, Lame, Ondes. — V . H ô , K o , P o , Lang. L A N A C (Lanatchz), — V. Csepòcska.

illyr. daim. s. Chaîne, Câble-chaîne.

L A N A D A , cat. anc. esp. port. s. f. (De Lana, laine. [Gr. dor. Aavoç.j) Guipon, Ëcouvillon.— « I t e m , costaren d'en Auleguer dos pelles per obs de ffer Lanades, a raho de iij s. la peli >. (la peau), « v i s. >. Fol. 53, Livre îles dépenses faites pour l'armement de la galère le Saint-Thomas (mai 1406); Ms. Bibl. de la Mar., n° 3 8 - 3 . — V . Constable, Provcduria, 2. 'l'aula. \T\VOC,

9

L A N A D E , fr. anc. provenç. s. f. ( D e l'esp. Lanada.

[V.])

L A N C E DE H A R P O N N E U R , fr. s. f. Instrument dont se II/,.


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GLOSSAIRE

servent les pêcheurs de baleine. — « La Lance est un instrument qui a la forme d'une spatule ou d'une feuille de laurier d'un pouce et demi de largeur sur deux et demi de l o n g ; elle est aiguisée sur tous les côtés. La verge en fer qui la p r o longe jusqu'à la douille a cinq pieds de longueur. » J. L e comte, Pratique de la pêche de la baleine dans les mers du Sud (in-8°, Paris, 18ЗЗ), p . 2 1 . — Un navire baleinier de /,5o tonn. embarque ordinairement 60 Lances. L A N C E (A DROITE), fr. anc. Locution adverbiale que l'on trouvedansla traduction française du texte latin des Propositions faites par les envoyés du roi Louis IX aux Génois, relativement àla construction de 12 tarides.(V. Bouce.)Le clerc qui rendit Ad lineam rectum ( V . ) p a r : « A d r o i t e lance, » se trompa, abusé qu'il fut par la formule : « Ad lenciam rectum, » qui était alors usitée, et qui avait une signification analogue à celle dont se servirent les rédacteurs des Propositions qu'il traduisait. Il est évident qu'il aurait dû dire : « Haute au milieu de 9 palmes mesurées verticalement, » ou : « à-plomb. » — V . Ad lénciam rectum. L A N C E A , lat. s. f. (Gr. Ло'удо.) Lance. — « In galeis infrascriptas (armaturas) habebunt ex pacto bonas et sufficientes : silicet in qualibct ipsarum et quilibet ipsorum in sua galea... Lanceas CCL. » Convention passée au nom de Philippe de Vulois ( 3 avril i335), pour le nolis de cinq galères ; acte publié t. 11, p. З26 de notre Arch. nav.

NAUTIQUE. pagna l'acte de Lancer un navire: chez les anciens c'étaient les lustrations, les sacrifices aux dieux favorables et aux divinités redoutées ; pendant le Moyen Age, et depuis, c'était la bénédiction du navire et des appareils qui servaient au lancement. Aujourd'hui, cet usage pieux n'est pas tombé en d é suétude partout; il est encore des peuples qui ont gardé les bonnes croyances, les sages pratiques de leurs ancêtres. — Au x m siècle, à Marseille, la coutume était que les propriétaires d'un navire neuf donnassent un repas aux charpentiers qui l'avaient construit, le jour où il était attaché pour la première fois au port. On lit, chap. 34, liv. 11 d'un Statut de Marseille, de 1253 ou 55 : « Constituimus quod quando catena navis videbitur prima die, . . . domini navium seu lignorum vel alii pro eis possintinagistros»(d'Aissa) « convezare» (régaler), « sicut consuetum est. » Cet usage ne différait pas de celui qui veut qu'on paye à boire aux ouvriers lorsqu'ils ont achevé la construction d'une maison. e

1. L A N C H , angl.s.(Del'esp. Lancha, oudufr. prov. Lanche.) Chaloupe. — L e mot Launch ou Lanch ne se trouve pas avec cette signification dans le Seaman's Dict. de Henry Manwayring, 1644. 2. L A N C H , angl. ii (Du fr. Lancer[\.], mettre à l'eau.) Cale de construction. L e même mot nomme aussi l'Avantcale Lanch (7b), v . a. Lancer un navire, le mettre à l'eau. — The lanch to bout, Mettre une embarcation à la mer.

L A N C H A (Lantcha), basq. litt. esp. port. s. f. (Les auL A N C E R , fr. v . a. (De l'ital. Lanclare, fait de Lancia, lance. Jeter la lance en avant est l'action d'où est sorti le verbe teurs diffèrent sur l'étymologie de ce mot. Constancio, dans Lanciare, qui signifie proprement : Faire la lance, ou se son Nuovo Diccion. critico e ctymolog. du lingaportug. [Paris, l8.3,6], veut que ce mot soit une contraction de Lanchâra, servir de la lance.) Dans le vocabulaire des marins français, Lancer a deux significations différentes.— Pour un navire, nom d'une petite embarcation asiatique. Pour juger si cette faire le mouvement que nous avons indiqué à l'art. Lan hypothèse est fondée, il faudrait savoir si le mot Lancha ( V . ) , c'est Lancer ou s'élancer hors de sa route, hors de sa n'était pas dans les langues portugaise et espagnole avant l'époque des premières navigations des Portugais aux Indes. position normale, (ltal. Straorzure [d'Orzare, lof fer, et du lat. Extra] ; esp. Lunzur; angl. Launch [to], Yaw [to].) Lan- Nous avouons que ce moyen de vérification n'est pas à notre cer au vent, se porter vers la direction d'un vent donné, est portée. L e P . Larramendi, dans son Diccion. triling. (1745), un acte analogue à celui dont nous nous occupons; l'ex- prétend que Lancha est un mot basque, formé de « Lan, pression en est depuis longtemps dans le langage des marins Lana, trabajo, labor, coste, y Chea menudo, corto, quai es espagnols. ( V . Lanzar.) — L a n c e r un navire, c'est le faire la Lancha. » Nous ne savons si une pareille étymologie satisfera les hommes sérieux ; elle nous semble, quant à nous, descendre des chantiers à la mer, c'est lui faire prendre son élan, de la cale sur laquelle il a été construit ou monté pour assez difficile à admettre.) Embarcation Moraës définit la le radoub, jusqu'aux eaux de l'Océan qui le doivent porter Lancha, une « Embarcaçâo pequena dun tilha, que anda a désormais. ( G r . mod. 'Ptyw [R'psâ]i lat. Déducere in mûri, vela, e remo ; serve para pescar, o de batel as naos grandes. » Subduccre nuvem; ital. Parure; esp. Échar ul aguu, Sopa- — « Dexad vuestra pinaza, y pasaos a esta nuestra Lancha, lancar[de Puluncur, mettre des rouleaux, So, dessous]; port. que por la popa os la llevaremos, ayudando vuestros g r u Lamcar, Lançur; bas bret. Lunci, Lukaat ur batimint an metes a Jos nuestros. » T h . Cano, Arte para Jabr. naos (1611, dour; basq. Lancia, Ontsia bot A ; angl. Launch [to]; ail. Elu i n - 4 ) , p . 2. — Oudin (Trésor des deux lang., 1660) ne schiff ab/uu/en lassen, Ein schiffvom stapel lattfen lassen ; donne pas le mol Lanche dans sa partie française ; mais dans holl. Een schip laaten ajloopen -van stapel ou van helling; la partie espag. il dit (p. 4*4) : « Lunchus, vne sorte de pedan. Lade et skib lôde af stubelen; suéd. Luta et skyp lôpa tits basteaux. » Ordinairement, la Lancha est une chaloupe. af stupcln; ar. côte N . d'Afr. Yah'oum; illyr. daim. Pori- Ainsi : Lanchu armada, Chaloupe armée. — Lancha cuberta nuti; val. C.*o6ozi [a] în т а р е [A sloboziin muré]; rus. Пус­ coin hum tugupar, Chaloupe couverte d'une tente. — V. Apaк а л и [Pouskate], Спускать корабль на воду [Spouskate rejuelo. korable па vodou], С п у с т и т ь корабль [Spoustitc korable] ; L A N C H A L D I A (Lantchaldiu), basq. litt. s. (De Lancha. turc, Guèmi indirmek; fr. anc. Dévaler.) Des machines plus ou moins simples, depuis le levier et le rouleau jusqu'à cette [V.]) Batelée. combinaison de pièces courbes et droites, de cordes et de L A N C H A B A , port. s. f. Nom d'un navire indien qui d e poulies dont on a fait un lit mobile qui emporte le navire à vait n'être pas très-grand, et que Moraës appelle u n e « E m la mer, ont toujours servi pour la mise à l'eau du bâtiment barcaçao asiatica pequena. » D'après Barros. L e passage suineuf ou réparé. ( V . Ber, Palato, Pulvini, Vase, ФаХаус.) Ce vant du Commentaire d'Albuquerque, qui nous montre une qui se pratiquait dans l'antiquité pour faire descendre les flottille de Lancharas sortant d'une rivière, confirme la d é vaisseaux du rivage à l'eau se pratique encore aujourd'hui finition de Moraës : — « Maudou sahir huma armada de sur les bords de la Méditerranée, où souvent, le soir, on tire Lancharas fora do rio. » Comrn. Dalboq., part, n i , chap. 16. au sec les tartanes, les pinques, les chebeks et les barques de — V . Lanciaria. pèche. — De tout temps, une cérémonie religieuse accomL A N C H E , fr. anc. s. f. (Port. esp. Lanchu; ital. Lancia; 0


GLOSSAIRE angl. Launch, Lanch.) Espèce de navire d'une importance médiocre, et dont la forme, au x v n siècle, — car c'est à cette époque seulement que nous le voyons nommé dans nos documents manuscrits, — n e nous est pas bien connue; mais que nous croyons avoir eu des rapports avec la felouque. ( V . ) Peut-être même la Lanche n'était-elle qu'une felouque grande et forte. L e passage suivant d'une lettre de Colbert nous paraît de nature à autoriser cette hypothèse : — « M . Ou Quesne me donne aduis qu'il seroit nécessaire d'auoir à la suite des escadres quelques Lanches ou doubles felouques qui sont propres pour porter les aduis, et que le maître qui les faisoit construire à Messine est à présent à Toulon. Et comme il seroit bon d'auoir de ces sortes de bastiments, ne manquez pas d'en faire bastir promptement vn ou deux. » Corbert a Arnold, 7 mai 1678; Ordres du Roy, v o l . x l i v , p . 243 v ° ; Ms. Arch. de la Mar. — Les deux Lanches que le ministre ordonnait à l'intendant de Toulon de faire construire, furent en effet construites, et affectées au service du p o r t ; et même une d'elles, armée en g u e r r e , fut envoyée pour donner la chasse à des pirates qui inquiétaient les cotes à l'entrée du golfe de Gênes. Nous apprenons cela par une lettre de la cour à l'intendant de Vauvré : — « 11 sera nécessaire d'armer vne Lanche pour l'envoyer vers Oneille et Final, chasser les petits corsaires qui paroissent souvent et troublent le commerce, à ce que M. le prince de Monaco escrit... » Pontcliartrain à de Vauvré, i5 janv. 1696. Coll. Ms. «les Ordres du Roy, vol. exix, p . 70 v ° ; Arch. de la M a r . — Les Lanches de 1678 figurent parmi les bâtiments interrompus ( V . ) , sur les Etats de la mar. pour i6.go et 1696, Ms. Arch. delà Mar. — O n ne les voit plus sur Y Etat de 1699. — L a Lanche n'est nommée ni dans l'Inventaire des mots, etc., du P . Fournier, ni dans les Oict. de Guillet, Desroches, Oudin et Aubin, ni dans l'Explication des termes de marine de Cleirac. Romme ne la mentionne pas plus que Lescalier et l'Encyclopédie. Willaumez en parle comme d'un grand canot en usage au Brésil, où il est armé de 16 à 18 avirons de chaque bord, et comme d'une embarcation de l'Amérique méridionale, qui porte deux mâts à voiles au tiers, dont le plus grand est fort incliné à l'arrière, tandis que le mât de l'avant est vertical. e

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NAUTIQUE.

2. L A N C I A M E N T O , ital. s. m. Élancement, Quête. L A N C I A R I A , bas lat. s. f. (Étym. inconn.) Nom d'une espèce de petit navire appelé Lanchara (V.) par les Portugais, et sur lequel nous n'avons trouvé aucun renseignement d é taillé. Maf'fei la mentionne dans son Hisl. des Indes, liv. vu : «Lanciarias très confestim expediri jubet; correptisqne q u « fors obtulit telis, in singulas aptas instructasque remigio, centum et quinquaginta armatos imponit. » L A N C Z (Lanntz), hongr. s. Chaîne. — Ce mot est évidemment de la même origine, ou, pour mieux dire, le même que le valaq., le bulg. et le serbe : A a n e i i ( V . ) , q u i , lui-même, ne diffère pas de l'illyr. Lânac. L A N D , isl. augi.-sax. angl. ail. dan. suéd. s. n. T e r r e . ( V . Eortfe, Lond.) — Land (To), angl. v. a. et n. Aborder à une terre, Débarquer, Descendre à terre, Mettre à terre. — « Fonchiale is the only place of trade, and indeed the only place where it is possible for a boat to Land. » Rich. Walter, A voyage .. by George Anson (Lond., 1799); chap. 2, p. 22. — Landankar, suéd. (Vi'Ankar [ V . ] , et de Land. Ancre de terre. — Land fall, angl. s. Approche de la terre. (V. F a l l . ) — Landmarh, angl. ail. s. (De Land, et de Mark, marque, fait de l'angl.-sax. Marc, Mearc, signe, indication.) Amer. L A N D A , ital. s, f. (Du bas lat. Landa, pour Lamina, lame, bande.— V . Du Cange, Gloss., 1733.) Chaîne de hauban. La Landa fut d'abord, comme le dit son nom , une bande ou barre de fer plate, fixée par son extrémité inférieure au côté du navire, et, par son bout supérieur, entourant le cap de mouton, dont la base s'appuyait sur le porte-hauban. Quand une chaîne de deux ou trois anneaux fut substituée à la barre plate, la Cadena garda toujours le nom de Landa, parce que la Landa, qui embrassait le cap de mouton, fut toujours conservée. — Lande delle grande sartie, Chaînes des grands haubans. — Lande delle sartie di trinchetto, Chaînes des haubans de misaine. — Lande delle sortie di mezzana, Chaîne des haubans d'artimon. — Lande delle gabbie, delle coffe, Lattes de hunes. — • Lande, lame di ferro a quali si attaccan le sarchie sotto le parasarchie, attise alle cente della coperta. » Introduz. all' arte nauticafXenise, i n - 4 , I 7 i 5 ) , p. 273. — V. Catena de sartia. 0

L A N C I A , ital. anc. et mod. s. f. Lanche « Itali Lancia vocant navem expeditam et celerem. » Du Cange, édition de 1733, voce Lanciarla. Maintenant les Italiens donnent ce nom à la chaloupe et au canot; quelquefois à une barque, quelles que soient sa forme et son importance. Dans la nomenclature qu'il fait (p. 44 , Armata navale) des petits navires de son temps, Pantero-Pantera ( i 6 i 3 ) ne nomme pas la Lancia; Duez (1674) ne la mentionne pas davantage; nous ne la voyons citée que par Bôding (1794) et par Stratico (1814). 1. L A N C I A M E N T O , esp. s. m., écritdans quelques auteurs modernes : Lanziamento. Élancement, Quête. — « Lanciamentos : Son los que la Nao haze, o lo que gana mas en largo que la Quilla que corre de Proa a P o p a . » T h . Cano, Arte para fab. naos ( 1611), p. 54 v ° . — « Los Lanciamentos son muy necessarios, paraque la nao no cabecee : porque quando cae de P r o a , o P o p a , corno cae metiendo lo lleno, sustenta que no cayga tanto ; pero corno quando Bega a Ios Lançamientos Beva mucha fuerca la Nao en el levantar o caer, no le escusa el cabecear, aunque no tanto : corno si no fuera tan lançante. » l b . , p . 18 v ° . — V . aussi même ouvrage, p. 20, où sont données les mesures des élancements de proue et de poupe : 7 coudées pour la proue, 3 £ pour la poupe.

L A N D A - B O K , isl. s. f. (De Land[\.], et de B6k, livre, recueil.) Atlas. L A N D C H I A ou L A N T C H I A , ar. côte de Barb. (Transcript. de l'ital. Lancia. [ V . ] ) Canot, Embarcation. — Lahdchioun (Augmentatif de l'ital. Lancia. [ V . ] ) Canonnière. 1. L A N D E . f r . de hune.

anc.s.f. (De l'ital. Landa. [ V . ] ) — V . Latte

2. L A N D E , dan. v . a. (De l'angl.-sax. Land. \S.]\ Aborder une terre, Venir à terre, Débarquer.— L'ali, dit \Landen. •—• V . Anlande, Anlobe. L A N D I N G , angl. s. (De Land [To]. [ V . ] ) Débarquement. — Landing of merchandises, Débarquement de marchandises. — Landing-place (place de débarquement), Débarcadère. — L'ali, dit : Landung. L A N D I N G S T E D , dan. s. (Sted [du lat. Status, lieu, endroit; Lande, aborder.) Débarcadère.

Stailo],

L A N D N 1 N G S P L A T S , suéd. s. (Plats, place, lieu ; Landning, atterrage.) Débarcadère. L A N D B I V E L , fr. anc. s. in. Pour Andrivel. ( V . Andrivelle.) Cartabu. — « Enfants, votre Landrivel est tombé. « Rabelais, Pantagruel, liv. îv. — Landrivel fut fait par c o n -


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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traction de XAndrivcl, comme Lague ( V . ) et Laguis ( V . ) , d'Ague, et d'Aguis. L A N D S M A B K E , suéd. s. ( M è m e ' o r i g . que Landmari',: [ V . ] ) Amer. L A N D S T I G A , suéd. v. Débarquer. — V . Lossa. L A N D S - U D D , suéd. s. Pointe de terre, Cap, Promontoire. — V. Cap, Land, Udde. L A N D T O U G , dan. s. Amarre à terre. — V . T o u g . L A N D V A R N A R - S K I P , isl. s. n. (De Land [Y], et de Varna, empêcher.) Bâtiment garde-côte. — V . Skip. .'1AMEII (Lanetz), chaîne.

val. vulg. serv. s. C h a î n e , Câble-

LANG,chin. s. Flots, Lames, Vagues.—V. H ô ; K o Lân-y; Po. l . A N G B O T E , lasc. s. (Transcript. de l'angl. Chaloupe.

Long-boat.)

L A N G - S K I P , isl. s. n. (De Langr, long.) Vaisseau long. L A N G - T S E O U , chin. s. Nom d'une espèce de bâtiment propre aux navigations de long cours. L A N G B A C K I , isl. s. m. Ciel couvert de nuages épais et fixes, qui annoncent un prochain mauvais temps à la mer. L A N G G A R , mal. v . Débarquer, Aborder à terre, Effectuer une descente. — V . Me-langgar, Touroun ka-darat. L A N G H I T , madék. s. ( L e même que le tonga : et le mal. : Langit.) Ciel.

Langui,

L A N G K O K , mal. adj. v . ( C o u r b é . ) Donner à la bande. — V Singit. L A N G O R , lasc.s. Ancre.— Le lient.Th. Roebuck,p.4, art. Anchor de son Engl. and hindoost. naval Dict. ( i t t i 3 ) , écrit : Nungur et Lungur (Nangar, Langar). — Langor fiche car, Traverser l'ancre. — Kette langao, Caponer l'ancre (angl. Tn cat). — Langor altrancar, Faire déraper l'ancre. — Langor k, Anila. (Anila, du port. Anncl, anneau.) Arganeau de l'ancre. — Langor k, anïle k, tched, Œil par lequel passe l'arganeau de l'ancre. — Langor k, dandi, Verge de l'ancre. — Langor k, danga, Jas de l'ancre. — Langor k, dan t. (Dant, du port. Dente.) Bras de l'ancre. — Langor k, dant k, soupra, Patte de l'ancre. ( V . Koundi.) — Langor k, gour (du port. Coroâ.) Collet et croisée de l'ancre. — Langor k, soupri k, nok, Bec de l'ancre. — L a n g o r carna. (Carna, faire.) (Faire l'ancre.) Jeter l'ancre, Mouiller. — Langor carnik, djaza. Ancrage, Mouillage.— Langor par. (Par, que Roebuck écrit Pur, à.) A l'ancre. — Langor ontana, Lever l'ancre, Partir. Roebuck, p. 26 et 144 de son Dict. cité plus haut, écrit : Nungur oot, hana. ( V . O u t a o . ) — Langor tchor dena. (Proprement : Laisser aller l'ancre déliée.) Laisser tomber l'ancre, Jeter l'ancre, Ancrer, Mouiller. ( V . Tchordc.) L A N G S D E K U S T Z E I L E N , holl. v. n. (Mot à mot : Le long de la côte naviguer.) Côtoyer. — V . Kust, Zeilen. L A N G U C C H I A D E L BOSSOLO. Faute d'impression qui se trouve à l'article : Compas, de VExplication des termes de marine, par Cleirac, i 6 3 . Il faut lire : L'Agucchia (l'Aiguille), qui est une variante d'Aguggia ou Agugia. ( V . ) 4

LA N I , hawaii s. [Variante de Rani.) Ciel. — V . Rahi. L A N I È R E , fr. s. f. L'étymologie de ce mot est incertaine. L e Duchat pense que Lanière a pu venir du lat. Lanaria, parce (pie la courroie qu'on nommait ainsi aurait été faite de laine (Lana). Nous ignorons si Lanière n'a pas Lamina, Lamna, lame, bande. été corrompu de Lama,

Lame aurait pu faire Lamière, transformé ensuite en L a nière. Lamiera était italien, et venait du bas lat. Lamera,de Lama. (V. Dom Carpentier, 1.11, col. 991.) L e Moyen A g e eut Laniare, signifiant : Briser, et les idées de Fragment et de Lanière, Bande ou Lame, ne sont pas sans analogie. Autre observation : Lanière s'écrivait autrefois Lasnière, comme on le voit dans le passage du roman de Perceforest ( i S a S ) , cité par L e Duchat; or Lasnière et Lassière, vieux mot français signifiant Lacet, sont fort voisins. Lassière aurait-il fait Lasnière, qui paraît assez nouveau dans la langue? Ce n'est pas impossible. Dans ce cas le lat. Lax, fraude, serait l'étymologie de Lanière, comme celle d'Enlacer, de L a cet, de Lat/ueare, de Lassure, de Lassière, etc. Quoi qu'il en soit de l'origine du mot Lanière, nous voyons qu'au x v n siècle quelques marins s'en servaient encore pour désigner la Drosse de racage. (V.) Aubin, à l'art. Drosse de son Dict.de mar. (1702), d i t : «Quelques-uns l'appellent Lanière. » C e r tainement, dès la fin du x v u s i è c l e , Lanière était à peu près tombé en désuétude, et Trosse ou Drosse de racage avait p r é valu; car on ne trouve Lanière ni dans Guillet (t683) ni dans Desroches (1687). Pourquoi la drosse de racage avaitelle été appelée Lanière ? Est-ce qu'elle était faite d'une bande de cuir, comme on pourrait le croire en tenant compte seulement de la signification actuelle du mot? Nous ne le p e n sons pas. Probablement Aubin aurait averti de cette singularité si elle avait existé dans le gréeraient du navire, où l'on n'avait pas encore introduit les cordages faits de bandes de cuir commises ensemble (pour les Drosses de gouvernail, par exemple), comme on en a eu l'idée depuis une v i n g taine d'années. D'ailleurs, au x v n siècle, le mot Lanière n'impliquait pas absolument l'idée de Courroie; il signifiait aussi L i e n , Ligature de c o r d e , comme nous l'apprenons par cette définition du Dictionnaire fr.-csp. d ' O u d i n ( i 6 6 o ) : « Lanière, atadura de cuerda, cordel, çurriage (fouet, courroie.) » e

e

e

L A N I O U , mal. s. Banc de sable, Sable mouvant. L A N S P E S S A D E , fr. anc. s. m. (Pour Lance-spessadc. De f i t al. Lancia spezzata, lance brisée [Pezzo, morceaux ; Spezzare, mettre en morceaux].) Soldat appointé qui marchait après les caporaux. Dans l'origine les Lancespessades étaient des chevaliers qui, ayant perdu leurs chevaux et leurs arm e s , prenaient parti dans la cavalerie, et échangeaient la lance contre la pique. Cette abnégation leur valait certains privilèges. — « L e corps de garde de l'amiral sera composé d'un capitaine, d'un lieutenant, d'un enseigne, deux sergens, quatre caporaux, quatre Lanspessades et trente soldats. » Art. 4 , Règlement pour la police du port de Rocliefori, 6 févr. 1680. L A N T E B N A , lat. port. géno. ital. s. f. (Du gr. anc. Aauntxr)p ; de AOCU.TCCO, j e brille.) Lanterne, Fanal. — « Lanternis sex, Lanterna una de vitro....» (six fanaux[de corne, probablement], un fanal garni de vitres). Contrat d'affrètement de lancfle Paradis (1268), p u b l i é , p . 392, t. 11 de notre Arch. nav.— Lanterna cieca. (Lanterne aveugle. Cieca, du lat. Cœcus.) Fanal sourd. — Lanterna di gabbia, Lanterne du mât de hune. Partie octogone de la tête d'un mât de hune, sur laquelle s'établissent les barres de perroquet. — Lanterna a carlocci, Lanterne à gargousses, Gargoussier. •— Lanterna a metraglia, Lanterne à mitraille ; Cylindre de ferblanc qu'on remplit de pièces de mitraille, et que, pendant un combat corps à corps, et à petite distance, on place sur le boulet pour le lancer à l'ennemi. — Lanterna di porto, Fanal de port, Phare. A Gènes, le phare est généralement nommé la Lanterne.—V.Fanale, Faro, Ferale,Malacia,Signal.


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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

I. LANTERNE. (Du précédent.) (Gr. anc. Aapvjrnîp; gr. mod. 'l'âvoç, olavâpi;ital. port. Lanterna ; esp. Linterna, Farol; isl. Lykt; angl. Lantern ; illyr. daim. Svjetnjàk ; val. Cpenap [Félénar], (Jkviinap; rus. Cj)aHapi> [Fanarc], (J)oHopt [Fondre]; chin. Téng-lông.) Nous n'avons pas besoin de définir la Lanterne; qu'il nous sulfise de dire que souvent dans les documents anciens les fanaux de poupe et ceux qu'on employait pour les signaux sont désignés sous le nom de Lanterne. Sur les galères, quand il ventait un peu fort et qu'on était en risque de voir s'éteindre les bougies allumées dans la chambre de poupe, on couvrait ces bougies de cages en verre qui, de chaque chandelier, faisaient une sorte de Lanterne. L e cardinal de Retz parle de cet appareil dans ses Mémoires, sousl'année i654 : « Nous passâmes le golphe, d i t - i l , en trente-six heures avec le plus beau temps du monde, et avec un vent qui, ne laissant pas de nous servir, ne nous obligeoit presque pas à mettre sur les bougies de la chambre de poupe ces Lanternes de verre dont on les couvre. » P . 349, t. iv, édit. d'Amsterdam, 1717.— « Item, pour v i ' et x v m Lanternes et pour les chandeliers qui furent mis dedans : XLVI 1b. 1111 d. » Compte de Jehan Arrodc (1296).— « Item, et se de nuyt suruenoit quelque inconuenienta quelque vne desdites nauires (que Dieu ne veuille!), monstrera quatre Lanternes a poupe et quatre a proue ; combien que ce soit choses difficiles de voir toutes lesdites Lanternes, tirera deux coups d'artillerie... » Ant. de Conflans, Faits de la marine (I5I5-I522). — « 12 Lanternes a trois solz la pièce » (pour chaque galère), « et autant de lampions à 2 solz. » Stolonomle, Ms. de 155., n° 7972-8, Bibl. nat. c

L A O U T (t sonnant), mal. s. Mer. ( V . T e l l o , Toubir.) — Laout besar (Bessar.) (Besar, grand.) L'Océan.— Laoulpnunia pasir. (Pasir, sable, Pounia, tenir.) Fond de la mer.— Laout tasek, Mer mediterranee, Grand lac. Selon Raines : Océan. — V. Tasek. Л А П А [Lapa], rus. s. m. (Ce mot est slave. En poi. Lapa, patte ; en illyr. Lapa, plante du pied ; en russe Лапа, pied des animaux, patte.) Patte de l'ancre. — L e plur. de Лапа est Л а п ы . L A P A S S A , géno. s. f. (De l'ital. Alapazza. [ V . ] ) Jumelle. L A P A T O S H A J O (Lnpatoch-hoyô), hongr. (Lapât, pelle, Hajà, navire. Navire à pelles.) s. Bâtiment à rames. L A P A T O Z N T (Lopatozni), hongr. v. Nager, Ramer. — V. Evozni. L A P A Z Z A , malt. ital. s. f. (De l'ital. Alapazza. [ V . ] ) V a riante de Lampazza. (V.) Jumelle. L A P A Z Z A R E , ital. v . a. Jumeler un mât, une vergue. — « Lapazzare un' albero, ò pennon con aggiunta di legni che 10 rinforzano. » Tntroduz. al' arte nautica (Venise, i n - 4 , i i 5 ) , р . 27З. 0

7

L A P I S T A M B A G A , mal. v. (Làpis, cuivre.) Doubler en cuivre.

doubler,

Tambdga,

Л А П К А (Lapka), rus. s. f. (Diminutif de Лапа [Lapa], patte.) Branche d'araignée et de martinet. L A P P A , isl. v. a. Radouber, Réparer.

— « Une Lanterne fil li Dus Mettre en sa nef el mast desus. » WACE, Roman de Hou.

2. L A N T E R N E A C H A R G E R ou C H A R G E O I R , fr. anc. s. f. Cuiller large et profonde,demi-cylindre de fer ou de cuivre fixé à une longue hampe de bois et servant à retirer du canon les boulets, et aussi les gargousses qu'on ne veut pas attaquer avec le Tire-bourre qui doit les déchirer en les mordant. — 0 Lanternes ou Cuilliers seruent pour porter la poudre au fonds, afin de charger la pièce, s Explicat. de divers termes, etc., Ms. du x v n siècle, Arch. de la Mar. — On appelle aussi Lanterne un cylindre de bois ou de fer-blanc qui peut contenir une gargousse ou de la mitraille. — « Les Lanternes et trompes à feu seront faictes de la dicte munition de pouldre. » Stolonomie, Ms. n° 7972-8, Bibl. nat. e

L A N T I N A , illyr. daim. s. f. (Contraction de La antina, pour La antenna [ital.].) Antenne. La voile du Trabacolo est enverguée sur une Lantina, et se lace par le bas sur une seconde Lantina. L A N T J A N G , mal. s. Yacth, Barque royale.— V . Pelang. A A N T Z A (Lanntsa), gr. mod. s. f. (De l'ital. Lancia. Chaloupe, Embarcation. — V . 'EcpoXxû;.

• 4 A N 4 (Lantch) ou mieux Лапец (Lanêtz), val. s. Chaîne. L A O U R E , vanikoro, s. Mer.—Ce mot pourrait bien n'être pas sans rapport avec le malai :

[V.])

A A N T 2 A N A (Lantsàna), gr. mod. s. f. (? De l'ital. Alzana. [ V . ] ) Haussière, Touline. — V . STraXxcîva. L A N Z A , vénit. s. f. (De l'ital. Lanciare, lancer.) Elancement de la rode, Aculement d'une varangue, mesurés par le fil à plomb, tombant du haut de la pièce courbe sur la terre. — V . A d lanciam rectam. L A N Z A R A L V E N T O , esp. anc. v. a. Lancer le navire vers le lit du vent, le rapprocher de la direction d'un vent donné. — « Non podemos tomar puerto si nos Lanzamos al oeste. » Cronica delconte don Pero Nina, p. 95.

L A P P U L A , baslat.s. f . — « Et dictas reset merces, ut dictum est, portabunt secundum quod consuetum est, recipiendo predicta apud Lappulam. » Nous ne savons ce que veut dire le mot Lappala, que nous n'avons jamais vu ailleurs que dans cette phrase d'un Contrat de nolis passé à Pise le i o août 1264, et publié par M . L . de Mas-Latrie, t. î v , p. 251, Bibliothèque de l'Ecole des chartes. Lappala n'a rien de commun avec Cappula, coiffe, ou Capulla, p e tite chape ( V . du Cange) ; il n'est pas dans l'acte pisan pour: Lapillum, pierre, qui ne présenterait aucun sens raisonnab l e ; Tappulum, petit tampon, ne serait pas plus admissible. 11 y a là une faute de copiste que nous pouvons signaler, mais non pas corriger. M . de Mas-Latrie a expliqué : « apud Lappulam » par: « sous la couverte. » L e sens du paragraphe semblerait autoriser cette traduction; mais Apud nous fait croire que la Lappala était un objet près duquel et non sous lequel devaient être déposés les objets qui appartenaient aux marchands. L A P T I , lasc. s. Palan. — Lapti nip lena, Amarrer un pal a n . — Tchante ouala Lapti, Palan à fouet. — М о щ е к, Lapti ou Boara Laptï, Palan d'amure. — L e lieu t. T h . Roebuck, p . 13o de son Engl. and hindoost. navalDiction. ( 1813), écrit : Luptec, et donne pour synonyme à ce terme: Yaree (Jari) et Tanklee (Tankli), transcription de l'angl. Tackle. L A P T O T , côte 0 . d'Afr. s. m. Matelot de la rivière du Sénégal. — 0 L'équipage de la yole, composé de cinq Laptots. (ce sont au Sénégal les marins noirs de rivière) « et deux domestiques noirs, formaient la seule escorte permanente des membres de la commission... Anne Raffenel, Voyage dans l'Afrique occidentale (en 184З) (Paris, 1846), p . 2. L A R A T (t sonnant), mal. v. Chasser sur son ancre. L A R B O A R D , angl. s. (De Board [ V . ] , et de Lar, dont N. Webster avoue que la signification ne lui est pas connue. En


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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effet, le sens de ce mot, pas plus que celui de Bœg ou Bak dans Bœgbord, n'a été deviné par les étymologistes. Dans l'angl.-sax., Lœr et Lar signifient : Doctrine, enseignement, précepte ; Lcoran veut dire : Apprendre, Lire. Si l'on se r e porte au Moyen A g e , où le côté droit du navire était le côté du gouvernail, e t , pour cette raison , avait le nom de Styrbord [dont nous avons fait T r i b o r d ] , on comprendra que, le timonier étant à d r o i t e , maniant la barre du gouvernail, sous les ordres du pilote, il était tout naturel que ce pilote, qui était le savoir, l'enseignement pratique du bord, fût auprès du timonier et à sa gauche. Est-ce de la place du pilote que le côté opposé au gouvernail fut nommé jadis? Nous n'oserions l'affirmer. Il suffit que nous ayons émis notre hypothèse dont nous laissons juges les savants critiques, auxquels nous nous référons humblement pour tout ce qui nous laisse quelques doutes dans les questions étymologiques.) Bâbord. — Larboard manque au Sca-mans diction. de Henry Manwayring (1644-1667) ;il est dans l'/Enéide de Dryden (1697); on lit au liv. n i : « First Palinurus to the Larboard veer'd. -

— Larboard-watch, angl. s. L e quart de bâbord; les babordais.—V. Port, Watch. 1. L A R G A , ar. côte N . d'Afr. v. a. (De Pilai. [V.]) Déborder.

Allargare.

2. L A R G A , lat. adj. Large. La largeur des navires auMoyen A g e , et probablement aussi dans l'antiquité, était mesurée au maître bau et sous le pont. C'était, comme aujourd'hui, la corde qui soutendait l'arc du bouge de la maîtresse latte ou maître bau. — « Larga » (navis) « subtus primam coopertam palmorum XXXVII » (27 pi. 9 po. — 9™' o i " ) . Demande de navires faite à Gènes par les envoyés de saint Louis (1246); Rôle Ms. Bibl. nat. — V . Amplitudo. L A R G A N È T E , ar.côte N . d'Afr. s. (De l'ital. / / [ V . ] ) Davier.

arganello.

L A R G A R , esp. port. v. a. Larguer.—Largarpieça, esp. v. a. (Lâcher une pièce, lâcher un coup de canon.) Tirer un coup de c a n o n . — « Este dia » (lundi i 5 juillet i 6 3 5 ) , « l a capitana Largo pieça paraque las nabes acabaran de sondar.» Relacion del viajcn de Jlola, etc.; Ms. Bibl. de la Mar., n' i 4 2 5 5 - 3 . — Le même document contient une expression analogue à celle-ci ; c'est : « Disparar una pieça. » (V. H e char a la mar, Caer à la mar.) — Largar por la mono, esp. Filer en douceur, à la main, ou main sur main. — « S i à el tiempo de aferrar el foque, el viento fuere fresco, se le quitarà vuelta a la drita, y se Largarà por la mano, despues delo quai se ira à Aferrailo. » Fernandez , Pract. de maniob. (Sévil., 1732), p. 25. — Largarvela, esp. Larguer une voile; faire plus de v o i l e ; augmenter sa v o i l u r e . — « Largamos os traquetes davante. » Roteiro de dom Joham de Castro ( i 5 4 i ) . ( V . A medio mastcl, Vergantin, Viar tela.) — Largatu (Largatou), basq. litt. (Selon le P. Larramendi, ce mot vient de Larguea, signifiant : Sans excès; Lar ayant le sens d e : Superfluité, excès, et Guea étant une particule négative. N'est-il pas plus simple de voir dans Largatu, comme dans Largar, un mot formé du latin Largus? Mais le simple n'est pas ce qu'affectionnait le bon P. Larramendi !) larguer. 1. L A R G E (Le), fr. s. m. (Pour la synonymie, V . 2. Haute mer.) — « Tout espace de mer qui est hors de la vue de toute terre est dénommé le Large. » R o m m e ( i 7 9 2 ) . — «Courir au Large, se mettre au Large, c'est s'éloigner de la coste ou de quelque vaisseau. • Guillet ( i : 8 3 ) . — « On dit à la mer,

Prendre le Large, pour dire : Se mettre en Haute mer. V . L a r g u e . » Dict. de l'Académ. franc. ( 1 7 7 2 , 1814). Au mot Largue , l'Académie dit : « Terme de Marine. Il n'est guère d'usage qu'eu ces phrases : Prendre le Largue, Tenir le Largue, pour dire : Prendre la haute mer, T e n i r la haute m e r . » L'édit. de i835 ajoute : « On dit plus ordinairement : Prendre, tenir le Large. » C'est là une erreur. P r e n dre le L a r g u e , c'est ouvrir l'angle que les voiles font avec la direction du vent jusqu'à ce que le vaisseau soit orienteLargue. Prendre le L a r g e , c'est s'éloigner de la terre ou d'un navire près duquel on est. Il ne s'ensuit pas de ce qu'au x v u siècle on a dit, après les Italiens, les Espagnols et les Portugais : Alarguer ou s'Alarguer ( V . ) , pour dire : Prendre le Large, que Prendre le Largue soit synonyme de Prendre la haute mer. Les anciens Dictionnaires de marine (Guillet, 1683 ; Desroches, 1687; Aubin, 1702) n'ont point confondu Large et Largue; nous n'avons vu dans les correspondances des marins du x v n siècle aucune confusion de ce genre ; l'Académie française n'était donc autorisée, en 1772, par aucun exemple, à donner la locution : Prendre le Largue pour équivalente de celle-ci : Prendre la haute mer. — V . Prendre le L a r g e , Eslargîr ( s ' ) . e

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2. L A R G E , angl. adj. (Du fr. Large [lat. Largus.]) gue.—Large (То), v . Aller du largue, courir largue.

lar-

L A R G E U R D U N A V I R E , fr. s. f. (Bas lat. Os, Boca, Lalitudo; ital. Larghczza, Boccatura, Bocea; vénit. Bocha, géno. lmbncata; fr. anc. Bouchin; port. Boca; esp. Boca, Manga; angl. Brcadth ; ail. Breite; holl. Brcedte; dan. Brede; suéd. Bredd; rus. Ширина корабля [Chirina когаblia]; illyr. daim. Scirina; val. Л ъ р и л т е [Lerdjimé]; turc, Enlilik ; angl.-sax. Bradais; madék. Hatahcr; bas bret. Leûskel; basq. Larga.) « On donne le nom de Largeur principale ou absolue à la plus grande Largeur d'un vaisseau ; et c'est celle du maître couple, qui, lui-même, est la plus grande section transversale qu'on puisse imaginer dans un bâtiment. » Romme (1792). La Largeur du maître couple est elle-même mesurée par la longueur dû maître bau, de telle sorte que le navire, pour mesure de sa Largeur, a le maître bau. (V.) ( V . Larga.) On sait que la grande famille des navires est partagée en deux espèces : vaisseaux ronds et vaisseaux longs, naves longœ, suivant la dénomination antique; nous avons dit ailleurs (Scènes de la vie maritime [18З2], chap. Un vaisseau) que l'oiseau aquatique: cygne, oie, canard, et le poisson l o n g : le thon et ses analogues par la forme, furent les deux types d'après lesquels on combina les navires de l'espèce ronde et ceux de l'espèce longue. C'est un fait incontestable et désormais incontesté. L e vaisseau long, fait essentiellement pour la marche, est, relativement à sa longueur, beaucoup moins large que le vaisseau rond, comme, relativement aussi, le poisson l'est moins que le cygne. Depuis l'antiquité, les constructeurs ont observé, quant à ces Largeurs relatives, une règle qui n'a guère varié. Dans le Mémoire n" 6 de notre Arch. пар., où nous avons fait ressortir l'étonnant rapport existant éntrele vaisseau actuel de 86 canons et un navire égyptien du 11 siècle de notre ère, l'isis que nous fait connaître Lucien [ÜXoíov], nous avons établi que l'Isisay&nt 58'"'47° de longueur, avait 14™ 6i - de Largeur, et que le vaisseau français de 86 canons ayant 58" 88 de longueur, avait iS™ г б ' ' de Largeur. L e navire égyptien avait donc une Largeur égale au quart de sa longueur; le vaisseau moderne de 86 canons est, relativement, un peu, mais de bien peu. moins large. Au x u i siècle, le rapport entre les deux principales dimensions du vaisseau rond n'était pas le même qu'au e

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GLOSSAIRE e

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11 siècle et au x i x ; nous voyons que la Rochejorte, proposée par Venise à saint Louis pour sa première croisade, était longue de i5 73 -, et large de i3"'3o ( p . 376, 378, t. 11 de notre Arch. nav.), ce qui donnait à cette nef une Largeur égale à un peu moins du tiers de sa longueur. L e tiers de la longueur est exactement la Largeur des nefs et galions qu'un ingénieur du x v i siècle, Bartol. Crescentio (Nautica Mediterranea, 1607 ) , prend pour exemple : « Se il galeone sarà lungo da 90 in 93 piedi, la sua maggior larghezza sarà da 3o in 3 i . » L e vaisseau la Couronne, qui eut une grande renommée et passa pour un modèle de perfection, avait, selon le P . Fournier, qui consacra à la description de ce chef-d'œuvre un chapitre du 1 " livre de son Hydrographie (1643), 135 pieds de longueur et 44 de Largeur. L e rapport de sa Largeur à sa longueur était donc de 1 à 3 ^, c'est-à-dire qu'il était dans les proportions du vaisseau actuel de 86 canons, qui se rapproche beaucoup de ce vaisseau égyptien du 11 siècle que nous avons nommé. Quant aux vaisseaux longs, mus ordinairement par des rames (les galères, galiotes , e t c . ) , le rapport entre leur Largeur et leur longueur a varié de 1 à 5, 6, 7, et quelquefois plus. (V. notre Arch. nav., Mémoire n° 4.) Les bateaux à vapeur, dont le rôle, dans la marine moderne, n'est pas tout à fait celui que les galères remplissaient dans les marines anciennes, mais qui, cependant, se peuvent comparer sous beaucoup de rapports à ces bâtiments à rames faits quelquefois pour le transport et la guerre, et le plus souvent seulement pour la guerre ; les bateaux à vapeur à roues ont, en moyenne, une Largeur qui est entre le cinquième e l l e sixième de la longueur. De petits bateaux qui ne doivent porter qu'une très-faible artillerie ont quelquefois nue Largeur égale au septième de leur longueur. Les bateaux à vapeur à hélices, destinés à porter une puissante artillerie sur les deux bords, ayant besoin d'une plus grande stabilité, le rapport entre leur Largeur et leur longueur se rapprochera beaucoup de celui qui existe traditionnellement entre les longueurs et les Largeurs des bâtiments de transport, et des navires de guerre mus seulement par la voile. L e rapport de Largeur à la longueur dans les galéasses qui combattirent à Lépante ( 1S7 1 ) était de 1 à 6. ( V . p. 4 , t. 1 de notre Arch. nav.) — « Personne n'ignore que la longueur d'un bâtiment à vapeur est, par rapport à sa Largeur, beaucoup plus considérable qu'à bord des bâtiments à voiles: c'est qu'à bord de ces derniers, on est obligé de donner assez de Largeur au corps flottant pour que la pression de son flanc dans l'eau résiste au levier de sa haute voilure, et que, par suite, sa stabilité en soit garantie; mais il n'en est pas de même à bord des vapeurs, dont le centre de voilure est peu élevé. Aussi, a-t-on à bord de ces derniers les dimensions reconnues favorables pour imprimer la vitesse à tout corps flottant poussé par un moteur intérieur; on est alors arrivé à peu près au même devis de construction qu'à bord des galères, et il en résulte que les proportions en longueur et en Largeur qu'avaient jadis ces dernières ont beaucoup de rapport avec celles des dimensions des vapeurs. Ainsi, pendant qu'à bord des navires à voiles le maître bau ou la Largeur atteint un chiffre compris entre le l et le \ environ de la longueur du navire, à bord des navires à vapeur, au contraire, ce chiffre est compris entre le i et le i . » Le comte E. Bouet-Willaumez, capitaine de m,

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1. L A R G O , ital. esp. port. adj. (Du lat. Largtis, abondant.) Largue.—V. Viento largo.

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NAUTIQUE.

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vaisseau, Rapport au ministre de la mar.; Annal, marit., mai 1847. L A R G H E Z Z A , irai. du navire, mesurée au dal di fuori al di fïiôïi bordatura. 5 Stratico

s. f. (De i •argo ; lat. Largus.) Largeur maître bau.—- Si misura d'ordinario ; senza computare la grossezza délia (1824).

2. L A R G O , ital. esp. port. s. L e Large, la Haute mer.—Al Largo, Au large.—Ruttursi al Largo, ital. Pousser au large. — Premier il Largo, Prendre le large. — « Se descubrio la capitana à lo largo délia un navio, y Don Diego ordeno el capitan Nodal fuésse a reconocerlo con el suyo pequeno y

del remos. » Scrvicios de 1rs capitancs Nodules (Madrid, 1621), p. 4 v ° . — V . AI Largo, Alta mar, Alto mar, Ao largo. Л А Р Г О (Largo), gr. mod. adj. (transcript. de l'ital. Largo. [ V . j ) L a r g u e , en parlant du vent. — V . Aotaxocoo;, Oupioç. 1. L A R G U E , fr. adj. (Du lat. Largus, abondant.) (Ital. esp.

port. Largo ; cat. anc. Llarguo ; esp. Lento; ital. In bando ; illyr. Neotegnûi; bas bref. Larg, Laosk, Diantel; mal. Longar, Lounggar, Houlour, Oulour.) Mon. Un cordage qui n'est pas tendu est dit être Largue. 2. L A R G U E , fr. adj. et subs., en parlant du vent. (Gr.

mod. AacxiSo-, [Laskado-s] , Ларуо, Oupioç; esp. port. Largo; angl. Large ; ail. Raum.) (V. Veut largue.)—«Tenir le Largue, c'est se servir de tous les vents» ( o u , pour mieux dire : de l'un des vents) «qui sont depuis le vent de costé jusques au vent de derrière inclusivement.» Fournier, Hydrogr., liv. x v , chap. 4- (V. Prendre le Largue, prendre à la Largue.) —Grand largue (gr. mod. Ес'ркх-та [Ghémata] ; esp. Arribado). Angle du vent plus ouvert encore que celui du Largue. —

Courir Largue (Ital. Andar delt osta; angl. Large [to], Sait [to] large), C'est naviguer avec l è v e n t Largue. L A R G U E R , fr. v. a. (De 1. Largue.) C'est Lâcher; c'est donner du mou à un cordage (gr. mod. Acccxapoi iLaskàlffl,

Молары [Mulaio] ; ital. Allentare, Allargaie; géno. Allargà ; malt. 'Fiscalisa; esp. port. Largar; basq. Largatu; angl.

Lct^to] run ; ar. côte N . d'Afr. Mola ; turc, Bollamaq ; val. Gio6ozi [ a ) [A slobozi\; rus. С п у с к а т ь [Sp'ouskate], Опус­ к а т ь [Opoushatc], О п у с т и т ь | Opoustite], О т д а в а т ь [Ot-

davate], Отдашь [Otdate], Ославишь \Oslavitc], Ошва-

лпшъ [Otvalite], ТраВИШЬ [7Vawïe]'j pbl. Luzowac; groenl.

Ingioteipok; lasc. Salac caina; Те/сапа, Тс/юг dena); c'est aussi Détacher les rabans d'une v o i l e , et en laisser aller la toile au vent. (Lat. Vélum deduccre; angl. Let [<o] go; turc,

lelken dtchriiaq ; rus. Отдашь парусь [Ordate parouss] ; mal. Bouka laïur.) —Largue l'écoute en voie! fr. anc. impératif de Larguer. (Lasc. Tchordé! ) Commandement qu'on faisait aux matelots pour leur ordonner de filer ou mollir beaucoup l'écoute d'une voile. En v o i e , de l'ital. In via. Via ou Vie avait quelquefois la signification: Beaucoup. ( N . Duez, Dit-

lion. ital. et franc., 1674.) Une Explicat. dediv. ternies , etc., e

Ms. du x v n siècle, Arch. de la Mar., se trompe surle sens de l'adverbe en voie, quand elle dit : « Largue l'escoute en voye! c'est laisser aller quelque chose de l'écoute auant; autrement: File un peu de l'escoute! » л

L A S C A , géno. v . a. (De l'ital. Lascarc [lat. Laxare), lâcher.) Alléger un cordage. L A S C A R L A B O B I N A , vénit. v . n. Mollir la bouline, la Filer en douceur. — « Lascar la borina, è molar la borina. » Iiitmduz. ail'a rte nautica (Venctia, in-4 , 1715), p. 271.— 0

Lascar la goincna, v . a. Filer un peu du câble. — Lasrare unn corda, Alléger une corde; Mollir, larguer en douceur une manœuvre. L A S E , angl. v. a. V . Lace. L A S H I N G , angl. s. (De Lash, que N . Webster rapporte au fr. Laisse ou Lcssc. Huet pensait, e t , selon nous, avec

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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toute apparence de raison, que Laisse était une forme de Lacet, fait de l'ital. Laccin, emprunté au lat. La/jueus. Si cette hypothèse a pour elle la vérité, Lashing ne serait qu'une variante de Lacing, fait de To lace, lacer.) Amarrage; Aiguillette. — V . Knittle, Seizing. L A S K , dan. s. A d e n t , Dent, Écart, Fmpature. A A 2 K A A 0 2 (Laskado-s), gr. mod. adj. (De l'ital. Lasciare, laisser, lâcher.) Largue, en parlant du vent.—V. Aâp•¡0, Oupioç. L A S C A R E , ital. v. a. (Du lat. Laxare, lâcher.) Filer, Mollir, Choquer, Larguer. A A 2 K A P I 2 ß (Laskarissô), gr. mod. v . Affaler. L e Diet, fr.-gr. de George Zalicoglou ( P a r i s , 1809) donne pour représentant du français Affaler : XapiAtovi»; ce mot n'est usité parmi les marins grecs que dans le sens de baisser. — V . Xau.v]),t.jvü). A A S K A P ß S K O T A [Laskaro skota), l'ital. Lascare, laisser, lâcher, ctdeScota. Larguer l'écoute.

gr. mod. v. a. (De [ V . ] Filer l'écoute,

LASS G A N Z A B F A L L E N , all. impératif. Proprement : Laisse tout à fait arriver! Arrive t o u t ! ( V . Abfallen.) — Lass nicht fallen.' a]\. N'arrive pas! (Proprement : N e laisse pas arriver! DéLassen,laisser, laisser faire,permettre,et deEullen, t o m b e r . ) _ V . H a l t b e y dem winde, Halt nicht ab. LASS FB. V . Lacer. 1. L A S T , angl.-holl. s. (Selon N . Webster, Last vient du sax. Lade ; c'est une e r r e u r ; il vient directement de l'angl.sax. Hlœst. [ V . ] ) Charge, Poids de deux mille kilog. environ. — « Lest (sic), chez les Anglois et Flamans signifie vn poids de /1,000 , et est le mesme que deux tonneaux de France. En Suède et en Moscovie ils se seruent pareillement de ce mot. Ils en ont aussi de deux sortes; car le grand lest en ces quartiers-là vaut douze tonneaux de France, et les petits n'en valent que six.» Explicat. de divers termes, etc.;Ms. du x v i i siècle, Arch, de la Mar. ( V . Ballast.)— Last-Ball; boll, s. Faux-bau. — V . Balk van de Koebrug. 1t

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2. L A S T , dan. s. (Même origine que le précédent.)(Le lest, pour l'endroit où l'on met le lest, la charge.) Cale du navire. Cette figure est analogue à celle qui a laiton Italie de Stiva, arrimage, Stiva, lieu où l'arrimage se fait, cale. L A S T A , suéd. v . a. (De l'angl.-sax. Hlœstan[c\ un navire.

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L A S T E N S D Y B D E , dan. s. (Dybde, de l'angl.-sax. Deóp, profond [le même que l'angl. Dcpth]; Lastens, de Last, cale.) Creux du navire. Л А С Т О В О Е С У Д Н О (Lùstovoïc soudno), rus. s. m. (De l'ail. Last, charge, et de Судно [ V . ] , navire.) Bâtiment de charge, Allège. L A S T B A R , esp. port. v. a. Lester. — « Quando ya la nao lastrada, bastecida, y avitualla vaya nabegando. » T h . Cano, Art. p. fab. naos (1621), p. 19 v ° . — Le basq. d i t : Lustrata. — Lastre, esp. s. (De 1. Last. [ V . ] ) Lest. — Lustre de Hicrro, Lest de fer. L A S T B E A , basq. litt. s. f. Lest. — L e P . Larramendi veut que l'esp. Lustre vienne de ce mot; il prétend que Lustrea est une syncope de Lat suite ou Lu surtc, signifiant : « Entre les ruisseaux ou les petites rivières, » et il ajoute: « C'est en effet dans les petits cours d'eau qu'on trouve la pierre appelée Lastrea, dont on compose le lest des navires. » Malgré le P . Larramendi, nous croyons que Lastrea, comme Lustre, estime transformation du mot Last ( V . ) , appartenant aux langues du Nord. Quant àia pierre nommée Lastrea, elle n'a été appelée ainsi que parce qu'elle sert de lest. C'est justement le contraire de ce que supposait l'auteur hasardeux du Dict. triling. L A S T R I C O , ital. s. m. Dans la langue vulgaire, ce mot signifie : Pavé [Lustru, pierre qui servait au lest]; dans le passage suivant de la Nautica Méditer, de Bart. Crescendo, il signifie : Lest. — « Et perche egli è necessario, che la galea babbi il Lastrico suo di saborra, piombo, ò altri simili pesi... » P . 108. L A S T B O , port. s. m. (De l'angl. Last. [V.]) — Lest. „ О caravo , que Diogo Vazques tomou era carregado de milita roupa feita, e boa, e d'outros panos em peça, e assy de boas joyas Mouriscas, e cordas d'esparto, e Malega, e gram soma de chuiubo » (plomb) « que traziam por Lastro. » Chron. do Comic D. Pedro, chap. 55. — Lastro de ferro, Lest de fer. — Lustro de pedra, Lest de pierres. Л А С Т Ъ (Laste), rus. s. m. (De l'ali. Last. [ V . ] ) L a s t e , poids de deux tonneaux ou 4,000 livres (2 mille kilogram­ mes) ; Cargaison, Charge. — V . Г р у з ъ . L A T , cat. s. m. (Du lat. Lutus, côté.) L e côté du navire, le flanc, la bande. — V . Donar lat, Stibar à trau.

L A T A , ital. esp. vénit. s. f. (Du lat. Lutus, large.) L a t t e , Barrot.—«Longhezzadellalata palmÌ2i (21 palmes, o u i 5 p i . 9 p o . — 5 ' " 1 1 ] » Bartol. Crescendo , Nautica Méditer. (1G07), p. 22. — « Da una lata all'altra, palmi due et mezo (2 palmes et demie ou 1 pi. 10 p o . 6 l i g . — o "- 6 0 ) . » l b . , ]). 26. ( V . Cìiandoler, Giogo, Lata di collo, Lata del g i o g o . ) L A S T A G E , angl. anc. s. (De Last. [V.]) Lest, Lestage.—— — Lata maestra, ital. Latte maîtresse, Maître bau. — L a t a Webster avertit que ce mot est hors d'usage à présent. di collo, Latte de col. Latte qui se redressait à ses deux ex' L A S T A G I U M , bas lat.-s. n. (De Lasta, latinisation de trémités dans un angle d'environ 68 degrés. C'étaient les l'angl. Last. [ V . ] ) Lest. — « Quod nullus de eadem commu- lattes principales de la galère, où elles étaient ce que sont nicate in Wallis contra mare inter Stonore et Clyvesende les baus dans les navires; les lattes bâtardes étaient ce que petrara colligat de cœtero, nec asportet,ncc Lastagia iia- sont les barrotins. — « Son queste late da collo sessanta vium capiat, nisi sub pleno mare in communibus flucti- in circa, secondo la grandezza del vascello. Fra queste due late et in mezo vanno le late bastarde, che non hanno collo, bus, inter fluetum ältissimum et flnctum infimum.» Convention entre Nicolas , abbé de Saint-Augustin de Cantorbéry, altre tante in numero. » Bartol. Crescendo, Nautica Merliet les habitants de Stonore (t283), citée par du Cange.— terranea (1607), p. 3o. — Lata del giogo, Latte de joug. V . fastadium —Lastagium ; Dominait, par extension, le Latte placée sous le joug de proue ou de poupe. — « L e late droit payé par tout navire qui prenait du lest dans un del giogo à poppa, ò a proda, non entrano nel numero delle port, qui changeait son lest, et, par une autre extension 60 perche quelle non han collo, et si chiamano Latoni, et toute naturelle, qui se déchargeait et se chargeait dans un si mettono ad arbitrio n o v e , dicei, più ò meno. » Bart. Crescendo, Nautica Méditer. (1670), р. Зо. port. "i .!•>• . '• L A S T A D I U M , bas lat. s. n. (Variante de Lastagium. [ V . ] ) Lest.—« Item, liccat ipsis Lastadia sumere in fluctibus maris, ubi voltint.» Charte de Waldemar, roi de Danem. (i326),citée par du Cange.

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. L A T E E N E M A S T S , angl. s. Mâture latine, Mâture à calcet. L A T E N A . On lit, au livre n de la vie de saint Césaire, évêque d'Arles, par Messianus : « Antequam ipsa lux diei claresceret, très naves, quas Latenasvocant, majores, plcnas tritico direxerunt. » Du Gange, qui cite cette phrase, renvoie au mot Lautomia (V.) pour taire comprendre (pie la Laieria navis et la Lautomia étaient probablement le même navire, ou des navires de la même famille. Nous pensons que du Gange se trompe, et que les « naves Latenas majores » dont parle le prêtre Messian étaient trois grandes nefs latines. ( V . Latina.)Si notre supposition est aussi fondée (pie nous le croyons, il résulterait du texte rapporté ici que la voile latine est au moins du v i siècle, puisque saint Césaire vécut, dit-on, de /170 à 5.,2. e

Л А Т И Н С К 1 Й (LatinnsAiic),rus. adj. (De Латы'нъ, latin.) Latine en parlant d'une voile. — Лашпнскш паругь (LalinnsAiic parouss), Voile latine.—V. Г П р е у г о л ь ш т парусь. L A T I N , L A T I N E , fr. adj. m. et f. (De l'ital. esp. Laiina, contraction à'A la trina, à trois angles [lat. Trinut, triple]. [TrinaAria, la Sicile aux trois caps; "Axoo;, extrémité.]) Bâtiment Latin, c'est-à-dire gréé de voiles triangulaires. Voile Latine, voile qui a la forme d'un triangle. ( V . Voile.) — « Hicieron la Pinta redonda, porque eraLatina. » (On gréa, on mâta et l'on voila à la manière des vaisseaux ronds la Pinta qui étoit gréée à la Latine, c'est-à-dire qui avait trois voiles Latines derrière, et des voiles carrées seulement au mât de misaine, comme les caravelles ordinaires. Après sa transformation, la Pinta eut des voiles carrées au mât de misaine et au grand mât, et des voiles triangulaires à l'artimon et au contre-artimon.) Primer viage de Colon ( g août 1/192). — V . Latena. L A T I T U D E , fr. bas bret. angl. s. (Du lat. Latitude.) (Gr. mod. 'АХтоира [Altoura], Плсстос [Plato-s]; illyr. daim. Scirina (Chirina] , Scirota [Chirota]; val. Л ъ р ш ш е [Lcrdjimé] ; rus. Ш и р о т а [Chirota .) — « La Lattitude "est la v o y e qui se prent du nort au su ou d'un polie en l'autre, car c'est la lar­ geur du monde. » P . 7, Premières œuvres de 7. Devaulx , pillote (Havre, i 5 8 3 ) , Ms. Bibl. nat., n° 6 8 i 5 - 3 . — It i s » (l'île de Madère) « situated in a line climate, in the latitude o f З2: 27 North ; and in the longitude from London (by our different reckonings), of 18 \ to 19 \ West, though laid down in the carts in 17 . » Rich. W a l t e r , A voyage by.. . George Anson ( L o n d . , 1769); chap. 2, p. 21. 0

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L A T I T U D O , bas lat. s. f. (De Latus, large.) Largeur au maître bau. (V. Larga.) — « . . . Latitudinis in dicta cooperta inferius palmorum xxx (3o palmes , ou 22 pieds 6 po. — 7 - 1 4 ) , » Demande de navires faite par les envoyés de saint Louis à Gènes , en 1246; Rôle Ms. Bibl. nat. — Latitude in cooperta inferius, Largeur du navire à la hauteur de la couverte basse, ou premier pont ; largeur au maître bau. — « Latitudinis in dicta cooperta inferius palmorum xxx, — de largeur à la dite couverte basse, 3o palmes. » Document cité. — V . Amplitudoin media navi. m

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L A T O M A N C O , ital. s. m. (Du lat. Latus, côté ; Mancus, défectueux, et, par extension, mauvais.) (Côté gauche.) Bâbord. — V . Babordo, Bordo a sinistra. L A T O N E , ital. s. m. (Diminut. de Lata. [ V . ] ) Petite latte, Latte de joug. — V . Lata del giogo. 1. L A T T A , vénit. anc. ital. ar. côte N . d'Afr. basq. s. f. (Variante orthograph. de Lata [ V . ] ) . (Du lat. Latus, large; rad. gr. Шитис) Latte, bau de la galère. — Latte sono tra-

vicelli al quanto curvi et inarcati, che sostentano la coperta della galea sopra i quali s'inchiodano le tavole» (bordages du pont), « et son parte colli et parte senza colli. » PanteroPantera (1614). — « I n lo sogier da pope de la porta sono latte 6. «Fabbrica di galere. — V . Bastarda, H'urd, Maggior di bocca. L A T T E , fr. s. f. (De l'ital. Latta. [ V . ] ) (Gr. mod. [Pic/iès].) — « Les lattes sont des pièces courbées naturellement; elles servent à former la couuerte, et à en porteries bordages... Depuis la maîtresse latte qui est au plus large de la galère, et qui a 18 pieds de long, elles vont toutes en d i minuant à proue et à poupe, selon le gabarit, c'est-à-dire selon (pie la galère se trouve plus ou moins ouuerte. On leur donne 8 à 9 pouces de largeur, sur 3 pouces 2 lignes d'épaisseur. Elles doivent être de bois de chesne à proue, et de bois de pin à poupe. — « Et pour la pouppe et proue » (c'est-à-dire et pour la longueur de la galère, la poupe et la proue comprises) « fault cent cinquante lattes, au prix de huict solz pour pièce, que monte soixante hures tonni. » Stolohomie, Ms. de i 5 5 . , n" 7972-8, Bibl. nat., p. 6. — On donne le nom de Latte de hune. (rus. Рейка [ReiAa]) à la queue d'une bande de fer dont on entoure le cap de mouton de hune. L A T U S , bas lat. s. n. Côté du navire, e t , par extension : droit que payaient les navires pour leur séjour dans le port où ils entraient et s'accostaient au (piai. — -л Item quod cives Massilia; tain présentes et futuri sint perpetuo quiti et liberi de facto Latuum nauium et galearum et aliorum lignorum, et hoc usque ad quinquaginta libras per annum et si quid esset ultra illud sit domini. Item quod occasione L a tuum nauium seu aliquoruin lignorum nichil soluere teneantur et hac perpetuo gâudeant liberiate sicut supra concessimi est. » Paix du comte de Provence (1267), p. 179 V", lig. 24 du L i v r e R o u g e ; A r d i , de Marseille. — V . Dare latus. A A T S P E A (Latouréa), val. s. (Du lat. Latus, côté.) Bord, dans le sens de Bande, C ô t é , Flanc, Travers. — J. A . Vaillant écrit Aatò'pe. L A Ù D , esp. port.; L A U D O , ital. s. m. Nom d'un bateau long et étroit, servant à la pèche ou au petit cabotage. Il porte une voile latine, et quand il est un peu grand, il est ordinairement p o n t é . — Selon M . Renard de Saint-Malo, antiquaire de Perpignan, Laiid serait une traduction du bas latin Lembutus, qui aurait donné au catalan Lehut. ( V . ) — V. Alaude, Llaud. L A U D U S , bas lat. géno. s. 111. Nom d'une embarcation que d'anciens documents français nomment L u t , et que les Espagnols nomment Laud ou Llaud. — « Nullus... audeat vel présumât accedere ad ciuitatetn Janue aut extra exire in aliquo Laudo, barca uel nauigio, nauibus » (nefs) « semper exceptis, qui se non presentet corani prouido viro Paulo de Castilliono, officiali ad hoc deputato... » Proclama, 26 jan. 1427 ; Ms. Arch. secr. du gouv. de Gènes. — « Item, remi prò barella, Laudo et gpndora, qui Laudus habeat atborem et vellum cum suis remis attersatis » (avec ses rames en bon état. \УAttrazare, équiper, gréer.) Statut géno. de 1441 • L e Lut dont il s'agit ici était la seconde embarcation de la nef, dont la chaloupe est désignée par le mot Barca, et le petit canot par Gondora. Quand le navire auquel appartenait le Laudus était grand,le Lut lui-même avait plus d'importance, et au lieu d'un mât et d'une voile il avait deux mâts et deux voiles. (V. Braciolus.) —Dans une charte de l'année 1ЗЗ7, citée par 1). Carpentier, on lit : « Dicti ambassiatores Masn5.


GLOSSAIRE NAUTIQUE

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silia; portentur apurl Avinionem super unam de galeis tune armatis hujus universitatis, vel super unum Laucum armatus, prout melius et promptius melius fieri poterit. » Carpentier pensait qu'au lieu de Laucum il faut lire Laudum; nous crovons, quant à nous, qu'il faut lire Ligmun, et nos raisons sont que le Lut était un navire trop petit et trop indigne des hôtes illustres qu'il aurait portés, tandis que le Lin (V. Lignum) était souvent un grand navire à rames, peu inférieur à la galère, et capable de recevoir des ambassadeurs et leur train. — V . L e n t o , Liuto, Laut. L A U F E N , all. v . a. (De l'angl.-sax. Hleâpan\e], courir.) Courir, dans le sens de naviguer. — häufen lassen [Lassen, de l'angl.-sax. Lcetan[e\, permettre.) (Proprement : Permettre de courir , laisser courir. Ainsi l'on dit : « Laufen lassen ein segel » [laisser courir une v o i l e ] , Amener une voile en paquet. « Ein schiff vom Stapel lauffen lassen «[laisser couler un navire du chantier de construction].) Lancer un navire, Mettre un navire à l'eau. — Laufende tauwerk, all. s. Manœuvre courante. — V. Tauwerk. L A U N C H , angl. anc. V . Lanch. L A U T , cat. anc. s. m. ( L e môme que l'esp. Laad[V.]', et que le bas lat. génois Laudus. [ V . ] ) Petite embarcation attachée quelquefois au service d'un navire, et alors inférieure à la chaloupe, mais supérieure à la gondole. — » Item, que aia bona ba relia de panescalm armada de rems a doble » (armée d'un double jeu de rames); « e mes » (et plus) « bo Laut armât de rems a doble per passai- los mercaders en terra, ho mètre en la nau, la hon los mercaders volran. » Contrat d'affrètement de la nef Sainte-Marie (23 septembre i3o,4); Aich, de Perpignan. L A U T O M I A . Fridegod, ebap. 4 6 , de sa Vie de saint IVilfride, dit : « Carpelianl placida libratis œquora velis, Figitur et notis vehemeiis Lautomia arenis »

Doit-on conclure de là que Lautomia soit le nom d'une espèce de navire, comme le supposait du Cangc? Nous ne le croyons pas; et la raison qui nous fait douter, c'est que nous ne voyons la Lautomia nommée dans aucun document du Moyen A g e , non plus que la prétendue Lalena ( V . ) , dont le savant auteur du Glossarium la rapproche. Il nous semble que Lautomia élait le nom particulier du navire et non celui de l'espèce. Ce bâtiment se nommait la Carrière ou la Prison, comme d'autres se nommaient le Château--Fort, le Paradis ou la Bonne-Aventure. LAUVOUK,madék.s.(Probablement de la mèmeorig.que Lavak et Lavok, Caverne. L'idée de profondeur est attachée à presque tous les mots madék. dont Lav et Louv sont les radicaux.) Anse, Baie, Golfe. — V. Louvang, Louvoukh, Louvou dranou massin. L A V - V A N D , dan. s. (Lav, bas; môme origine que le holl. Lang[\.]; Vand, eau; de l'angl.-sax. kVœtcr.) Basse mer, Eau basse. L A V A D E , pour Lanade. Econvillon. — « P l u s , vne L a vade avec son refouladou. » Estât de la galère Haudancourt (1661); Ms. n° 3, Bibl. histor. delà préfect. de l'Aube. L A V A N T , cat., pour Levant. Atlas catal., Ms. de 1375. L A V E E R E N , holl. v . (Du suéd. Lnfvera [ V . ] ) Courir des bordées, Louvoyer. — L e dan. d i t : Lavcre, et l'ail. Lavieren. L A V O R O , ital. s. in. (Du iat. Labor, travail.) Dans un palan, ce qui travaille, la corde, le courant, le garant V. Taglia da quattro poleggie.

L A V R A M , lasc. s. Hauban. L e lieut. T h . Roebuck, dans son En»l. and hindoost. naval Dict. (181З), écrit : Lubran, (Labrên.) L A X A L O C H , cat. anc. s. (V. Exaloch.) catal., Ms. de 1З75.

Sud-Est. Atlas

L A Y (То), angl. v. a. (De l'angl.-sax. Lecgan^ Legan, mettre, placer.)—-Lay (to) aback, Coiffer, Masquer, Mettre sur le mât. ( V . Aback, Bask [ t o ] , Такс [to] aback.) — Lay (То) on a careen, Abattre en carène. (V. Careen, T h e heave down a ship to careen.) —. Lay (To) the head... Mettre le cap sur...—Lay (To) up, Désarmer. L A Y D A Y S , angl. s. Jours de planche.—V. Day. L A Y A R , mal. s. (Le même que Laïar. [ V . ] ) Voile. interp. mal. (18З9).

Petit

L A Y I N G OF R O P E S , angl. s. (De Lay [То]. [ V . ] ) C o m metlage. L \ Z A , Viti, dialec. d'Embaou. s. (Ce mot n'est pas sans rapport avec L a , L a ï , Laïer. [ V . ] ) — V o i l e . V . Lada. L A Z A R E T , fr. s. m. (Du nom de ce pauvre dont il est parlé au chap. xvi de saint Luc, malheureux qui, couvert d'ulcères et mourant de faim, implora vainement la pitié du mauvais riche. Au x n siècle, les croisés établirent à Jérusalem, sous l'invocation de saint Lazare, des hospices p o u r y soigner les lépreux. Plus tard, on songea à faire, dans certains ports, des asiles, — nous pourrions dire des prisons, tant le régime de ces maisons inhospitalières fut longtemps barbare, — où l'on pût renfermer les navigateurs atteints de la peste d'Orient, et ceux qui, sains et bien portants, venaient des pays où la peste était ordinaire. On croit que la plus ancienne de ces institutions date de 1484 . et que ce fut à V e nise qu'on établit le premier Lazaret. (Gr. mod, ЛаСареЧто, Aoip.ozo9aptiiotov ; port. esp. turc, Lazareto ; ital. Lazarrttoval. ./lazaret, Лъ/.ъреЦгт. Лазареть,Больница [Bolnttza].) Quelques villes de l'intérieur qui communiquent avec la mer ont des Lazarets; nous pouvons citer, entre autres, Orsova sur le Danube, ou nous fîmes, en 1841, une quarantaine d'observation pendant vingt-quatre heures, en allant de Constantinople à Vienne. L'existence est là très-supportable... pendant vingt-quatre heures. e

L E P L U S P R È S , fr. s. m. (Isl. Flat-sigling; turc, Orça; ar. côte N . d'Afr. Eskam. Pour le reste de la synonymie, V . Au plus près.) Un navire fait L e plus près, tient L e plus près, ou est Au plus près, quand sa voilure fait avec la direction du vent l'angle le plus étroit possible. — Nous avons démontré dans notre Virgilius nauticus, p . 5o et suiv., que les anciens pratiquaient la navigation au plus près, ou faisaient L e plus près, quand les routes obliques leur étaient nécessaires.— Dans son introduction (t. 11, Collection des lois maritimes), M. Pardessus dit, à propos des Norvégiens : « Leur habileté nautique a toujours été célèbre : c'est dans les livres qui ont parlé de leur navigation qu'on trouve les premières traces du procédé qui consiste à faire usage des voiles, lors même qu'on a le vent de c ô t é ; procédé qui paroissoit si fort audessus de la portée du vulgaire, qu'on l'attribuoit au sortilège, parce qu'il n'étoit connu que d'un petit nombre de pilotes. » Cette assertion du savant auteur est appuyée sur un passage des Voyages au Nord, par J. R. Forster, qui ne nous semble point devoir être accepté sans examen. Que le vulgaire, c'est-à-dire les riverains de la mer qui n'étaient pas marins, trouvassent étrange qu'on pût naviguer près du vent, et si près qu'on semble l'avoir tout à fait contraire ; rien de plus croyable. Aujourd'hui encore, dans les villes maritimes, il y a de ces étonnements. Mais que la naviga-


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . tion avec le vent de côté ait été une sorte de science occulte, connue et pratiquée seulement par quelques marins, c'est ce que nous ne saurions croire. Comment imaginer, en effet., que tous les matelots naviguant avec un patron qui savait orienter ses voiles au plus près, n'avaient pas la connaissance d'une pratique à laquelle ils concouraient .tous en obliquant les voiles au vent, avec les bras et les écoutes? La navigation au plus près du vent a dû suivre de bien près la première application de la voile à la navigation. D'abord la route vent arrière, bientôt après la route à l'aide du vent frappant sur la hanche du navire, puis sur son travers, et enfin sur sa joue. On pourrait soutenir, à priori, que toutes les navigations sont nées à peu près le môme j o u r , tant l'une découle de l'autre, tant il est évident que les essais ont dû être faits simultanément. Les Scandinaves étaient des navigateurs trop hardis et trop exercés pour avoir tardé à se confier au vent oblique. Leurs antiques habitudes de piraterie leur avaient fait certainement une longue coutume d'une navigation oblique, sans laquelle ils auraient perdu bien du temps et de bonnes occasions. En admettant qu'avant l'arrivée de César sur les côtes armoricaines les Scandinaves eussent ignoré, — et nous protestons contre cette croyance, — les secrets de la navigation an plus près, peuton penser qu'après l'apparition des navires romains, qui savaient obliqunre sinus velorum ( V . Obliquare), la marine norvégienne ait hésité à imiter celle de l'Italie?—V. Prendre le plus près.

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L E A P , ualan, s. Sud. L E A T H E R H O S E , angl. s. (Proprement: Bas de cuir. Leathei; ou mieux Lcther, du sax. L e o e r , cuir.) Manche de cuir. (V. Uose.)-— Leatthering, s. Doublage en cuir. L E A V E (То), angl. v. (De l'angl.-sax. Lœtan [e],laisser.) Abandonner. — « То leave a port, n Partie d'un port. — « То leave his station, » Abandonner son poste. — « То leave anchor, » Abandonner une ancre. — « То leave oj chasse, Abandonner la chasse. — V . Abandon ( t o ) , Désert (to , Quit (to). L E B E C C I O , ital. s m. Corruption de Libeccio. [V.]) L e veut de sud-ouest. — « LA ВЕСНЕ, vent appelé .ainsi par les Provençaux; vent d'Afrique. » Cette définition donnée par Duc/, à l'art. Lcbeccio de son Dict. ital. (167/1) est fautive, en ce sens que sa rédaction ferait croire que le vent venant d'Afrique en Provence est le vent de S.-O. C'est le vent du sud qui est le vent africain pour les Provençaux; ce que Duc/, a voulu dire, c'est que les Provençaux appellent Labechc, Lebeche, l'Africus des Latins. C'est en effet le vent de S . - O . qui est l'africain pour la côte d'Ostie. Amyot dit, chap. 11 de la Vie d'Antoine ( p . G5g, ódit. de 1C22) : « Mais de bonne fortune tout soudain le vent se tourna en LÉBECBE, qui est entre lemidy et le ponant, lequel soul'floit du coste du golphe, et reiettoit les ondes du rivage dedans la haute mer. >• L E B E C H E , fr. provenç. s. m. (De l'ital. Lcbeccio, cio. [V.]) Vent du Sud-Ouest.

Libec­

L E , fr. s. m. (Du lat. La tus.) (Proprement : Largeur. [ V . Laize.])— a Espace de vingt-quatre pieds de largeur qui, sur le "bord des rivières, doit toujours être libre de tout emembarras, pour la commodité de la navigation. » Romme (1792).

Л Е Б Е Д К А (Lcbiotka), rus. s. f. « Cabestan horizontal sur les barques. » Reiff.— En russe, Лебёдка est le nom du c y g n e ; nous ne savons si, entre la forme du Guiudeaudont il s'agit et celle du cygne, il y a quelque rapport fait pour justifier cette homonymie.

L E - K Ô T I N I (Le keutini), bongr. v. [Lé, préposition qui marque la séparation; Keutini, V . Kôt.) Démarrer.

L E B E G , L E B E 1 X , L E B E S , L 1 B E G , L I B E T Z O , cat. anc. s. (Variantes d'un mot dont la véritable forme est celle qui se rapproche le plus du lat. Libyens, de Libye. C'est le Libeccio [ V . ] des Italiens. Ces corruptions se lisent dans VAtlas catalan, Ms. de 1 З 7 5 , Bibl. nat., Cartes géograpb. — « E quant vendi a la mija nuyt niudas en Lebeix » (le vent se changea en S.-O. ou passa au S.-O.). Chron. del rey en Jacme, chap. 5 ; Pass, en vitra mar.

« l E A F l î N (Léaguene),va\. s. (Nous ne savons si ce mot est de la famille du slave Lioulika, qui signifie aussi : Berceau; mais nous sommes fort porté à le croire.) Ber. L E A D , angl.-sax., angl. s. P l o m b , Plomb de sonde.— Lead-line, Ligne desonde.—Lead armed with tallow, Sonde garnie de suif. — H a n d lead, Sonde à main, Petite sonde. — Deep sea lead, Grande sonde, Sonde pour les grandes profondeurs. — Lead (to), v . Sonder, Jeter la sonde. — A ship to lead, Conduire, Piloter un navire (la sondé à la main). L E A G U E , angl. s. (Du lat. Leuca.) L i e u e . — V . Make ( t o ) sail. L E A K , a n g l . s. (Del'angb-sax. [Hlèke].)Voie d'eau. —Leak (to), v. Faire eau.—Leakage, s. Voie d'eau, Coulage des liquides. ( V . Bowsprit.)—Leaky, adj. (De Leal [to]. [ V . ] ) Faisant eau. Ayant des voies d'eau.— « For to all the misfortunes w e had in common with each other, as shattered rigging, Leaky ships, and the fatigues and despondency, which necessarily attend these desasters, there was superadded on board squadron the ravage of a most destructive and incurable disease, and on board the Spanish squadron the devastation of famine. » Bich. Walter, A voyage... by George Anson (Lond., 1769), chap. 3, p . 3o. L E A N BOW, angl. s. (Del'angl.-sax. Lcene, Hlœne,ùù\e, fragile, étroit, mince.) Proue maigre. (V. Bow.) — Lean schip, Navire fin, effilé, étroit. A

L E A N G , chin. s. Vent du nord. (V. Tcheëou-Fông.) — Leâng-tchông, s. Médecin.

L E B O C S A T N 1 A ' V I T O R L A K A T (Ltbotçatni kotc), hongr. v. Amener une voile. (Magyar zsebszóldr; Bude, 1835.)

a vitorlaes né/net

L E B B E , port. s. m. (Dans la lang. vulg., ce mot désigne le Lièvre, comme Liebre dans l'espagnol. Nous ne voyons pas quelle analogie les marins ont pu remarquer entre l'animal craintif et rapide, et la planchette inerte qui suit le racage qu'elle complète. 11 ne serait pas impossible toutefois qu'à cette époque du Moyen Age, où l'art était une passion, où la sculpture embellissait à plaisir les parties du vaisseau comme celles de la maison, de l'église et du palais, où les caprices du statuaire jetaient des ligures d'hommes et d'animaux partout où elles pouvaient entrer dans l'ornement, les menuisiers portugais ou espagnols eussent imaginé de donner au profil extérieur du bigot de racage la figure d'un lièvre courant ou gîté. Nous émettons cette supposition, sans renoncer à faire remarquer que le lat. Libra signifiant : Equilibre, niveau, pourrait bien n'être pas étranger aux Liebre et Lebre des marins.) Bigot de racage; Taquet à cœur. — V . Bigota. A E B A P 1 M H ! (Lèva rimi), gr. mod. impér. (Transcript. de l'ital. Leva remi!) Lève rame ! A E B A N T E (Levante),

gr. mod. s. m. |(Transcript. de l'ital.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

918

Levante.) Vent d'Est. — AéSavce харта Ypcaxo' (Levante kartâ grâiko), (De l'ital. Quarto di levante per greco. [ V . ] ) L'Estquart-Nord-Est du compas, L e vent d'Est { N . E . — A e b a v r s х а р т а (jwoo'xoç (Levante karta soroko-s) (De l'ital. Quarto di levante per sirocco. [V.]) L'Est \ sud-est du compas, L e vent d'Est \ Sud-Est. — A e ë â v x E ç (Lcvantés-s). Est, Orient. — V. 'AvaToXvî.

Л Е В А Н Г Ь (Levannte\

rus. s. m. (Du fr.:) Levant.

Л Е В Е Н Т И Г Ъ (Levenntike), rus. adj. Près de fasier, en parlant d'une voile. 1евентихъ (Levenntih, Vx rus. son­ nant comme h fortement aspiré), v. n. (Peut-être de l'ail. Luftig, léger, aéré.) Barbeïer, Fasier, Balingner.— Manque à Keiff. — V. Держать к р у т о , П о л о с к а т ь . AEBH2 (Lévi-s), gr. litt. mod. s. m. (Du gr. auc.) Chaudière. — V. KaÇâvi. L E C T U S , lat. s. m. (Du gr. Asjroç.) Lit. — « Dicimus... quod omnes naucli/.arii « (nochers; « et marinarii potestatem habeant ponendi et portandi in nave unum mataracium de septem rotulis et non plus; et si plus fuerit, de toto mataracio naulum solvat patrono. Hoc et locum habeat ut dictumest, si Lectum non habuerit; siLectum habueritetin nave posuerit mataracium, de ipso naulum solvat patrono. в Stat. vénit. de 1 2 5 5 , chap. 6 7 . L E C U A , basq. s. f. Arsenal. (Larramendi.) 1. А Е Г А (Lèga), gr. mod. s. f. (Transcript. de l'ital. Lêga, fait du lat. Leuca. [ V . ] ) Lieue. •1. Л Е Г А (A) (A lêga), val. v. a. (Du lat. Ligarc, lier, attacher.) Amarrer, Risser, Roustcr, Saisir.—J. A . Vaillant, aux art. Л е г а et Amarrer de son Vocabul. fr.-rouinain et roum.— fr., dit : « A lega о louhtré kou founié, » c'est-à-dire: « Amarrer Je bateau avec une corde. » Mais il n'y a pas que le canot que l'on amarre, et nous ne comprenons pas pourquoi il ne s'est point contenté de dire seulement : Л е г а . P. Poyenar a commis la même erreur dans son art. Amarrer. — Л е г а (a) nînzb de пръжтъ (A lêga pinnze dé préjinc). I Attacher la voile à la perche, à la vergue.) Envergucr une voile.—Легареа (Legaréa), s. Amarrage. Л Е Г В А Н Д Ъ (Lcgvannte), [ V . ] ) Bourrelet.

rus. s. m. (Du holl.

Legwandt.

Л Е Г К 1 Й В Ъ Т Е Р О К Ъ (Liokie vétérokc),vus.s. (De Л ё г , rad. slave d'un grand nombre de mots qui expriment les idéesdç légèreté, douceur, faiblesse, etc. (Illyr. Làk, léger, facile); LagàJtan, agile, qui pèse peu; pol. Lekki, léger.) Risée, Brise molle, Petite brise. — V . В Ь т е р ъ . Л Е Г Ъ (Lègue), val. s. f. (Du lat. Leuca.[\.])

Lieue.

L E E , angl. s. n. (Peut-être de l'angl.-sax. Hleo, abri.) Côté sous le vent; adj. Qui porte sous le vent (en pari, de la marée). —• Lee-board. (Motà mot: Planche sous le vent.) Semelle de dérive, Dérive.— Lee brace, Bras de dessous le vent.— Leegage, L e dessous du vent. — L e e - l u r c h , Embardée sous le vent; Arrivée. (V. Lurch, Falling off.) — Lee-way. (Mot à m o t : Chemin sous le vent.) Dérive. L E E C H , angl. s. (Ce terme qui, selon N. Webster, vient de l'angl.-sax. Lœccan, Prendre, saisir, et que nous rapprocherions, quant à nous, du sax. Licgan, Étendre, être long, est ancien dans le vocabulaire des marins anglais; on le r e marque dans le Roman de Brut, par Wace [xni" siècle], sous la forme : Lis'. [V. Lisproz.]) Côté vertical d'une voile. — After /ссек, Côté ile la voile qui est momentanément en arrière ou sous le vent.—Fore-lecch, Côté de la voile qui est à l'avant.—Lecch line.-— Cargue bouline.— Lecch горе, Ralin­ gue de chute. — kVeathcr Icecli, Ralingue du vent. AEEPb(Léere) ou Л Ё И Е Р Ъ (Léierc), rus, s. (Transcript. de l'ali. Leicr. [ V . ] ) Draille. L E E U W E R T ou L E U V E B T , holl. s. (L'étymolog. de ce mot, qui ne peut avoir rien de commun avec Leeuw, nom du lion, nous reste inconnue. Il nous semble que le dan. Laiert [ V . ] est une transcription de Lecuivert. 1 Ansette, Patte de bouline, Œil de pie, Œillet percé sous la ralingue d'une voile, Andaillot. — A u plur. Leeuvers, Lecuvertjes, Lcuvers. L E E W A R I ) , angl. adj. adv. (fVard, préfîx. vers.) ( P r o prement : Vers sous le vent.) Sous le vent. — V . Loefwarts. ЛЕЖА фЕРТОЕНЬ ПОДНЯТЬ ОДИНЪ ЯКОРЬ (Lèja fertotene patinate odine iakorc), rus. (Mot à mot : Étant à l'ancre en ferle [en V ] ou a f fourché [ V . notre explication du mot ф е р т о е н ь , à l'art. С т а т ь па ф е р т о е и ь ] . ) Désaffourc h é . — Л е ж а т ь (Léjatc), rus. v.n. (De l'angl.-sax. Ligan ou Licgan, tomber; en relat. avec le gr. Asyeiv, faire coucher, et AÉ/oç , lit.) (Proprement : Être couché.) Être à l'ancre. ( V . С т о я т ь . ) — Лежать въ ou на дрсйф'Ь (Lcjate v, ou na dréifiê) (Proprement : Se coucher en drive.) Capéer, Etre à la cape ; Être en panne. — Лежать на боку (Lcjate na bokau). (Etre couché sur le côté.) Coucher. ( V . Бокъ. I Лежать на т р е х ь якоряхЪ (Ljljatc па tréìi iakariaìi). (Être sur trois ancres.) Mouiller en patte d'oie. — V . П о л о ж и т ь т р и якоря.) — Л е ж а т ь на якор'Ь (Léjate па iakoré). Être à l'ancre. — V . С т о я т ь . Л Е Ж И Т Ь (Léjite), rus. (De Л е ж а т ь . [ V . ] ) Gît. — ,, Сей берегъ лежишь SO. и НО (Sèi beregg léjite SO i NO.). Cette côte gît sud-est et nord-ouest. »

Ligatura.)

Л Е Ж Ч А Я К Н И С А (Lejctchaïa knissa), rus. s. f. (De Л е ­ жать. ( V . ) . (Courbe couchée.) Courbe horizontale.

L E D D A , isl. s. f.(En relat. avec l'angl.-sax. Lcad.) Plomb de sonde, Sonde. — V . Blysakka, L6d.

L E G A , isl. s. f. (De Leg [en relat. avec le lat. Lcctus], lit, lieu de repos.) Port, rade. — V . Hôfn, Lending, Laegi, Skipalega, Skipa-stada, Uppsoétr.

Л Е Г Ъ Т Ь ' Р Ъ (Léguetoure), val. s. f. (Du lat. Lien, Ligature, Liurc, Risse, Saisine, Rousture.

Л Е Д Ж Е С Ъ (Lcdjess), rus. s. m. (De l'angl. Ledjc. [ V . ] ) Barrotin. — Manque à Reiff, à J. Heym, et à la partie rus.>n gl.-fr. de Chichkoff. L E D G E , angl. s. (De l'angl.-sax. Licgan, Étendre, être couché.) Barrotin. — Ledges of rocks, Batture, Chaînes de roches à fleur d'eau. ( V . Ridge.) — Ledges of graltings, Lattes de caillebotis.

L E G A N A , port Dalrymple, s. Mer. L E G A T U R A , i tal. s. f. (De Legare, lier.) Liaison. — « Kt questo si fà per miglior Legatura del vascello. » Bart. Crescentio, Nantie. Méditer. (1607), p. 3 i .

L E D O , lat. s. m. Marée, Reflux.— « Ledo, nep-flod.» Gloss. /at.-angl.-sax. de Mone ( x siècle).

L E G E , fr. adj. (Corrupt. de Léger. [Lat. Levis\.) (Gr. mod. Euxcupo; \Efkairo-.s\, Seipoptitótoc\3Léfortótos^ ital. Leggiero; port. Boyante, Botante; basq. Ariña; basbret. Dilastr; angl. IJght; Пусшый [Poustic].) Qui n'est point chargé, qui est complètement allégé.

Л Е Д Я Н А Я Г О Р А (Lédianaïa gora), rus. s. (De Лёдъ [Liode], glace; et de Гора, montagne, masse.) Banc de glace.

L E G E R E V E L U M , lat. v. a. (Du gr. Aéfio, j e ramasse, j é rassemble.) Serrer une voile. (V. Colligere vélum.)

e


919

GLOSSAIRE NAUTIQUE — « Redeuntia vento Vela legunt, remis insurgitur. » ;

l LACCUS, llV. II, V. I I .

L E G G I A A T L A N D I , isl. v . a. (Proprement: Placer près de terre.) Accoster la terre. — Leggio- fra tondi. (Proprement : Placer loin de terre.) Prendre la mer, aller au large, Passer au large. — Leggio undir à siripi, Arrêter le navire au moyen des avirons, l'empêcher d'avancer ou de reculer. ;V. Hamla.)—Leggiaziviking. (Proprement : Se placer pour la piraterie.) Pirater. — V . Vikingr. L E G I A , bas lat. s. f. « Parva navis, » dit Jean de Gènes. Du Cange n'hésita point à supposer que la Legia du Moyen Age fut ce qu'on appela depuis une Allège. Un glossaire latin-ital. Ms. cité par don Carpeuticr donne à J^cgio la signification de : Bateau de passage. « Legia, la nave de passare. »

tes bâtiments d c 3 o , 16 et 14 canons. L e chap. 4 du règlement (dont nous ne connaissons qu'une traduction française faite par un Russe en 1720, comme le prouve cette phrase de la préface : En transportant l'année passée , 1719, des troupes en Suède...*P. 19 du inanusc. n 16З, Bibliot. de la Marine), le chap. 4 traite des devoirs du lieutenant — Le lieutenant russe, quand il est embarqué, commande le quart; (juand il est à terre, il commande en premier ou en second une compagnie dont l'instruction lui est confiée. Chaque semaine, il monte une garde de 24 heures à la caserne où est logé son équipage. u

L E I B H Ô L Z , ail. s. [Hôlz, bèis;LeJb, corps, ventre. Bois du corps; bois du ventre, ou qui fait le tour du ventre, du corps.) Gouttière. L E 1 C H T - W A S S E R - L I N I E , ail. s. Ligne d'eau quand le navire est lège ou sans charge. — V . Vasser-linie.

L E G N A M E , vénit. s. m. (De Legno. [ V . ] ) Bois de construction ; l'ensemble des bois différents qui entrent dans la construction d'un navire. — « Questo galea del sexto de Fiandra vole le infrascripto Legname » Fabbrica di galere ( x i v ou x v siècle).

L E I D A i S G B , isl. s. m. (De Leid, chemin, et il'Angr. [ V . ] ) Expédition navale, Campagne, Vovage.

L E G N E T T O , ital. s. m. (Diminut. de Legno. [ V . ] ) Petit navire. — « Veleggiano auanti due miglia, e più alcuni uelocissimi Le„netti, che faine si nomano, e fregate per discoprire il mare, et prendere lingua del nemico...» Filip. P i g a fetta, Ordine del armata di Spagna, p. I .

L E I N G N , fr. anc. s. m. (Francisation de l'ital. Legim.) Navire. Ce mot se lit dans la rédaction française du Voyage de Marc Fol.

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L E G N I O , vénit. ancon. s.m. (Pour Legno. [ V . ] ) — «...Barca alcuna corrente ne Legnio overo fusta corrente... » Stat. d'Ancóne do 1З97, rubr. 7 Э . L E G N O , ital. s. m. (Du lat. Lignum.) Bois. — « E vole ancora Legni de rovere cioè driti 1 До per far columba, etc. » Fabbrica di galere. — P a r métonymie : Navire. — « Quale neir Ai-zana de' Veneziani Bolle l'inverno la tenace pece, A l'impalmar li Legni lor non sani

L E Ï O R A , basq. vulg. s. (Du basq. litt. Lurra.) T e r r e . Л Е Г П и л А Ю ' (Leïtenant tenant.

[e]), val. s. m. (Du fr. : ) Lieu-

L E I T E R , ail. s. (De l'angl.-sax. Hlœddcr.

[ V . ] ) Echelle.

L E J D A R E , suéd. s. (Même orig. que Lelder. [ V . ] ) Draille. Л Е К А Л О (Lejkalo), rus. s. (Reiff fait venir ce mot du lat. Locale, neutre de localis ; nous ne voyons pas le rapport qu'il peut y avoir entre un patron, un modèle, et une chose l o cale.) Gabarit. Л Е К А Р Ь (Lékan :), rus. s. m. (Selon Reiff, du suéd. Làkarc, guérisseur.) Chirurgien, Médecin.

Che navicar non ponilo... » D A N T E , Inferno, chant 21. — « E cosi in vn combattimento di cinque hore continue fu­ rono presentati tutti i Legni della serenissima república, benché non senza qualche spargimento di sangue. » Lettera di ragguaglio de progressi e vittoria, etc. (Venetia , i n - 4 , 1G57.) — V . Ao'pu, Fano. u

L E H U T , cat. anc. s. m. (De Lcmhutus, selon M . Renard de Saint-Malo, antiquaire de Perpignan.) Nom du petit navire que les Espagnols appellent Laiid ( V . ) , et les Français Lut. Л Е И В А (Léïva),

L E I D E B , holl. dan. s. (De Leiden, conduire, g u i d e r ; fait de l'angl.-sax. Lœden ; isl. Lcida.) Draille. — L'ail, dit : Leier et Lcitcr. (V.)

rus. Synon. de Лайва, et de Л о й в а . ( V . )

Д Е И К А (Lcieka), rus. s. f. ( D e Л и т ь [Lite], verser, ré­ pandre.) Ecope. — V . Г и т е р с ъ . ЛЕИТЕНАНТЪ(Хе/'/е>/я/г;е), rus. s. m. (Ce mot n'est pas russe. L e Busse dit Poroutchike [ П о р у т ч и к Ъ ] , Namiastnike (НамЪсшпикъ). Лешпенашпъ paraît venir dufr. ou de l'angl.) Lieutenant. L e lieut. devaiss. appartient à la 9 classe dans la hiérarchie générale. Son grade correspond à ceux de Kaшппанъ (capitaine d'infanterie et de Р о т з т с т р ъ (Botmistre), de l'ail. Rittmeistcr [maître de cavalcade], capitaine de cavalerie. Son titre honorifique est Благород'ю (Blagorodie), qui correspond à l'ali. IVohlgeborcn, noble. Autrefois la ma­ rine avait des sous-lieutenants (V. П о д л е й т е н а н т ъ Л D'après le règlement de 1720, rédigé par le czar Pierre 1 , il y avait trois lieutenants à bord des vaisseaux de 90, 80 et 76, à trois ponts ; 2 sur les vaiss. de 76, 66 et 5o, à 2 ponts, et un suie

er

L É K A T (t sonnant) D O U D O U K , m*]. v.'Lékat, adhérer, attacher, se coller à; Loudouk, s'asseoir.) Etre échoué.— Lccat-doudouk est une batologie. — V . Doudouk. L E L E A , tonga. adj. et v. En dérive, Entraîné sous le vent par le courant, Dériver. L E M A P I T O N A , basq. vulg. s. (De l'esp. aucrLeme et du fr. Piton. Piton du gouvernail.) Aiguillot.

[V.j

L E M A N , esp. s. m. (Quelque apparence qu'il y ait d'un rapport entre Leme [ V . ] et ce mot, on ne saurait douter que Léman ne soit une transcription du fr. Laman. [V.]) Pilote. — Lemanajo, esp. s. Prix du pilotage, argent qu'on donne au pilote. A E M B A P X H 2 (Lemnwarki s), gr. litt. mod. s. m. (Du gr. Леабос. [ V . ] ) Batelier. — V . BapxocYÎoXoi;, Вхрхаргк, %pl*rfi, Каш;. Л Е М В 0 2 (Lcmm-vo-s), gr. anc. et mod. s. 111. (Selon Y Etymolog. magtius, ce mot vient de Aîav, beaucoup: « Па­ рк xô Xuxv poti'veiv, » parce qu'il marche beaucoup [ou trèsvite].) Barque, Canot, Embarcation. — « ЛЕр.60;, та p-ixpov uXoiâpiov, tô l'ioXxiov. » Hcsycliius. — V . Botpxa, i x c K j o ç , TÇaixi. LEMBUNCULUS, L E M N U j N C U L U S , LENUNCULUS, lat. s. m. (Diminut. de Lembus. [ V . ] ) — « Occursu L e m b i m culorum Lucrinum in lacum vecta, villa; sua; infertur. . Tacite , Annal., x i v .


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

920

L E M B U S , lat. s. m. (Du gr. AÉu.ëo;. [ V . ] ) Pente bar- itagues), « ii hostins "(deux petites ostes; aujourd'hui Vffosque.— « Limbus, navículabrevis, quae alia appellatione dici- tin est un palanquin), « ii brasses derba » (deux bras ou peutturet Cymba, etCaupalus »(càpulus) ïsicut et Lin tris, id est être deux élingues [ital. Eracd] d'un cordage fait d'herbe), « ii stavls » (deux étais probablement, un pour chaque Carabus. » Isidore, chap, i , l i v . xrx..Lèrhbùs était devenu apparemment un terme générique qui désignait tous les na- mât; ital. Straglio) « v anchorcs sepades » (cinq ancres enjavires légers. On lit en effet, liv. x x i v , chap. 4 dé Tite- lées. — V . Sepada) « v reits i de mola e los altres aytals com Live : « Lembis biremibus centum viginti profectus est. » se son 1. (cinq restes [ V . Restiis], haussières ou grelins en L i v . x x v i i i , chap. 27, on lit : « Apparuit inde piráticas sparte, un en glène, c'est-à-dire, dans ce cas, un neuf e n Celoces et Lembos esse. •> Enfin, liv. x x i v , chap. 24 : « Na- core roulé, ou bien un grand et faisant toute une galène-, et ves, quas civitatibus maritimis ademisset, redderet : neve les autres comme ils sont, c'est-à-dire, plus ou moins vieux, ipse navem ullam, praeter duos L e m b o s , qui non plus plus ou moins longs), « i palomera » (une amarre à terre', quam sexdecim remis agerentur, haberet. » — « Lembus est « uua gomene de canem » (un câble de chanvre). genus navícula; quas Dromedas dicimus. » Fulgence Plan« Item. Lespersine »(un cableau desparton; c'est ce qu'auciade, Expositio scrmonum antiquorum ( v i siècle), Bibl. jourd'hui l'on appelle une Maille m Languedoc et sur les nat., Ms. Cordel., n° 100. — Nous ne savons si le navire rivières du Midi. [ V . Maille.]), « ii libants » (deux petits c o r que les documents latins du Moyen A g e nomment Lembus dages d'herbe pour se t o u e r ) , « i x sturcs entre noves et veyls eut autre chose de commun que le nom avec celui de l'anti- d'esparle » (neuf paillassons, nattes ou stores de sparterie, quité. Quelques contrats de vente et d'affrètement existant neufs et vieux. Ces tissus servaient comme les bancs en toile à encore aujourd'hui dans les registres des notaires conservés abriter de la pluie ou du soleil ; on en faisait une espèce de aux archives de Perpignan, nous signalent les Lembi, mais tente au-dessus du pont. Sur beaucoup de petits navires de sans nous les faire bien connaître. Yoici quelques-uns de la Méditerranée, on voit encore ces morceaux plus ou moins ces actes, que nous devons aux communications obligeantes larges de paillassons fins et flexibles que le catalan appelait de M . Renard de Saint-Malo, ancien sous-préfet, et anti- Sture, au x i v siècle.) « i carratal » (un carteau, pour l'eau quaire aussi é ru dit que zélé : — « Sit omnibus notum quod ou le vin. L e carteau était une futaille de trente litres. C'est ego Jacobus Valentini de Coquolihero » (Collioure) « gratis le Caratello italien.) « v barills, una canada » (une c o r et ex certa sciencia per me et meos vendo et trado, sive beille de canne; la Cannava italienne) « i vernigat » (un plat quasi trado vobis Bernardo Casadori, civitatis Valencie, pro ou gamelle pour l'équipage. Ital. VcrnicalcYVï\), "i ferres de omnibus voluntatibus vestris et vestroruin omni tempore foch » (un fer pour le feu; nous ne pouvons savoir si c'était faciendis quemdam Lembum meum vocatum St-Anllioni et un fer pour attiser le feu, ou un trépied pour supporter la ejus exarciaruiu et aparatuum, et dominii et patronie, in- chaudière) « e caudero ab cuberta » (et un chaudron ou petegriter et generaliter sient melius tlici potest et intelligi ad tite chaudière avec son couvercle). utilitatem vestri etvestrorum, precio videlicet septuaginta « La barcha ab viii rems •• (la chaloupe avec huit rames, librarum Barchinone de Terno, quas realiter numerando quatre de chaque bord. Quatre rames de chaque b o r d supmihi dedistis et solvistis; de quibus per paccatum me teneo posent une embarcation longue d'environ vingt pieds), «ii dalet contentum, renunciando exceptioni peccunie non numefineres ab asts» (deux gaffes avec leurs manches. L e harpon rate et non recepte, et doli, et in factum accioni... promità piquer les dauphins, les marsoins ou autres gros poissons tens vobis quod ego et mei faciemus vobis et vestris predicqu'on prenait à la pêche des poissons gras, reçut probabletutn Lembum et ejus exarciarum et aparatuum, dominii et ment le nom de Daljlncra des bateliers qui, au Moyen A g e , patronie ejusdeni bonum habere et tenere, et in pace omni faisaient la pêche dans le golfe de Biscaye; la gaffe des chatempore possidere, ducereet navigare per maria quecumque loupes et canots prit vraisemblablement ensuite ce nom trôset aquas tam dulces quam salsas. Et teneur inde vobis et significatif, quand on l'appliquait au harpon du pécheur). vestris sine fraude de omni eviccione et omni dampno, gra« Item. Lescandail ab sagola » (la sonde [ital. Seandaglio]), vamine, sumptibus et interesse licet et extra, obligando inde vobis et vestris omnia bona mea presentía et futura... Quod avec sa corde, sa ligne (Sagola [ V . ] , e t non Sa gola); « treu fuit actum et laudatum in terininis de Argileriis » (à Arge- et boneta xiii canes » (un treou et sa bonnette, de treize canles, petite ville située à une lieue environ de Collioure),«die x v i » nes de largeur. La canne était une mesure de longueur novembris anno a Nativitate Domini M°. ccc°. LXXXX primo très-usitée en Catalogne comme dans le Languedoc et la (1391), «in presencia et testimonio, etc., et mei Bernardi Fri- Provence. En Italie, la Canna était une verge ou perche gola, notarii. >. Ces stipulations sont suivies d'un court inven- dont on se servait à mesurer la terre', et qui servait d'unité taire du Saint-Antoine, dont nous reproduisons les détails en pour d'antres mesures). les expliquant : Il semble résulter, de cet inventaire, que le Lembus le Saint-Antoine n'était point un bâtiment à rames, car on ne . P r i m o , ii timons de timoner et imuni govern." ( V . ) voit pas une mention de rames, autres que celles de sa cha« Item, i Arbre de mig » (mât du milieu) « ab entenes e loupe; et sans doute on aurait inventorié les grands avirons veles exarciat » (avec ses antennes et ses voiles, et garni de du lin, si, en effet, il avait eu pour propulseurs ordinaires son gréement). douze ou seize de ces leviers. L e Saint-Antoine avait deux Item, arbre de proa, ab v costers per banda. «(L'arbre mâts, relui de l'avant plus grand, plus fort que celui du m i de l'avant, avec cinq haubans de chaque côté.) lieu, comme cela avait été au x u i siècle dans les nefs et les » Dos amans de canetn ab ii flous derba. » (Deux itagues, galères. (V. notre Arch. nav., Mém. n" 4 , 6 et 7.) Il y avait — une pour chaque mât,—de chanvre, avec deux drisses deux voiles latines, et une voile carrée, le Treu, qui s'agrand'herbe, sparte ou autre plante dont on faisait des cordages. dissait au besoin par une bonnette, attachée sous sa ralingue ( V . Flon.) basse. Quant à la dimension de ce navire et à ses propor« Item, una trosa fornida ad dos anquills derba. « (Une tions, nous n'avons rien dans le document qu'on vient de drosse garnie—de son racage — avec deux anquis d'herbe lire dont nous puissions rigoureusement les inférer. L e Lem( V . Anquis, Drosse de racage.]), « entena -> (une antenne de bus était d'une famille rapide. On peut donc penser qu'il rechange, sans doute), - ii mantines v (deux petits palans à était long, au moins relativement à sa largeur, mais peute

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. être étroit. Il était moins fin que les navires de la famille des galères, parce qu'il était bâtiment de commerce et de transport. Venons maintenant à d'autres contrats d'affrètement : — - Sit omnibus notum quod ego Nicholaus Alberti, patron us Lembi tredecim banchorum, gratis et certa sciencia, recognosco vobis... quod vos, racione salarii nostri et elicti Lembi, ac eliam vigiliti sex hominura galiots, et unius comit, cum quibus fuit nauleatus in ci vitate Barchione, etc. An. i3g8. » Voici un Lembus à rames; il avait treize bancs, c'est-à-dire, vingt-six raines accouplées, maniées chacune par un galiot. (V.) C'était ce qu'ailleurs, et quelquefois même à Collioure et dans les ports voisins, on appelait un brigantin. ( V . Lembutus.) U n reçu de la môme date nous montre un Lembus de neuf bancs : — n Sit omnibus notum quod ego, etc., patron us Lembi vocali San Anthoni de novem scarmis sive banchis » (de neuf scalmes [le tolet pour l'aviron] ou bancs), « recognosco vobis, etc., quod vos prò accorri: mento stipendii sive solidi mei et dicti Lembi cimi quo su m nauleatus et promisi servire in armata domini nostri papa: » (il s'agit de Benoît X I I I ) « per unum mensem, dedistis et solvistis michi decem florenos auri de Aragonia. » Ce SaintAnloinc était un petit brigantin armé de dix-huit rameurs, puisqu'il avait neuf bancs. 11 est probable qu'il n'avait qu'un mât, quand le Lembus de treize bancs en avait deux. Nous voyons un Lembutus de six rames ou de douze rameurs qui n'avait qu'un mât; celui de neuf bancs devait être maté de même. — V . Eschar feyt. LEMBUS C A Y R E , bas lat. cat. anc. s. m. Peut-être Lin , carré ou à voiles carrées. Nous ne savons que le nom de ce navire ; il nous a été révélé par une communication de M. Benard de Saint-Malo ( i o mai 1 8 / 4 ) , qui le trouva dans un acte notarié du x i v siècle, où il est c i t é , sans qu'aucun détail puisse aider à faire connaître le bâtiment qu'il d é signait. t

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LEMBUS DE B A N D I S , bas lat. cat. s. m. Lin de haut bord. L e même navire que les documents latins-génois nomment : ¿/»««»1 de bandis. (V.) Un contrat du 8 juin i 3 6 i iMs. Arch. de Perpignan) nomme un «Lembum de bandis » (.-11 partance de Collioure pour Cagliari," amarinatum, » ayant un équipage de quatre mariniers outre le patron. On voit que ce ne pouvait être un navire à rames. LEMBUS DE O B L Ò , bas lat. cat. s. m. (Ce que d'autres documents latins nomment Lignum de nrlo.ÇV.)] — « Noverint universi quod ego Johannes Ginoerii de Coquolibro, patroiius cujusdara Lembi de orlo vocati .S' Vicencio, nunc in portu inferiori dicti loci existentis , gratis» (volontiers) 0 et ex certa sciencia loco et naulo vobis Micliaèli Borna, de Perpiniano, mercatori, et BarthoJomeo Barcaioli,mercatori dicti loci de Coquiliberi, dictum ineuin Lembum, bene exarciatum, stagnimi, et amarinatum sex marineriis et uno infante» (et un enfant, un mousse), « a d faciendum viagium infrascriptum. Cimi quo L e m b o , ut predichili- parato, promito esse expeditus ad octo dies proximos, et promito vobis levare et recipere hic in Coquolibero quascumque raupas » (effets; c'est le Roba ita!., analogue à l'esp. Rapa et au port. Roupd) «quas michi tradere volueritis, et eciam si prò trac-tatù et industria vestra alii mercatores, seu quecumque persone, voluerint onerare in dicto L e m b o quasvis merces, illas promito recipere et portare in dieta insula Sardinie; de quibus mercibus vos habeatis terciain partem dicti noliti, et ego residuas duas partes : quibus mercibus receptis, incontinenti cum regnet tempus congruum navigandi, a dicto porto Coquiliberi, recedere proniito, et recta v i a , Domino concedente, navigare et velificare ad locutn de t0

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Algerio » (Alghieri); « et ibi vobis dictum omis tradere, et expectare vos per quindecim dies, a die apulsionis inantea continue numerandos,infra quos teneamini michi tradidisse et onerasse in dicto Lembo quadraginta quinque vel quinquaginta bestias bovinas, de portu quaruni facio ipsum Lembum subtus cohopertam, et oetnaginta vel nonaginta mutones supra cohopertam, de portu quorum facio ipsum Lembum. Attamen si plus potero levare et recipere in dicto L e m b o , illud levare promito a vobis recipere usque ad sufficiens omis dicti Lenibi. Et si levavero pelegrinos quod sit mihi licitum facere nolitum ipsorum, et michi penitus aplicetur Prima die j u n i i , anno nativitate Domini M " . c c c . ° l x ° primo, Andréa Frigola , notario. » Ms. Arch. de Perpignan. Du contrat que nous venons de rapporter à peu près en son entier, il résulte que le lin «de or/o» n'était pas un navire à rames; en effet., il avait pour équipage six matelots et un mousse seulement, outre son patron Jean Ginoerii ; et une barque à trois bancs n'aurait pu contenir et porter la cargaison vivante, dont l'embarquement devait avoir lieu en Sardaigne. D'ailleurs, le détail relatif aux moutons établis sur le pont montre qu'il ne pouvait y avoir de bancs dressés sur la couverte. Le Saint- Vincent était assez grand, c'est ce qui résulte aussi du texte de notre contrat. Quarante ou cinquante bètes bovines tiennent beaucoup de place dans la cale d'un navire, et supposent une écurie d'environ cent pieds de long. Ajoutons que le cas où le patron du Lembus voudrait prendre des passagers est prévu dans l'acte, et qu'il fallait des chambres pour les loger. Sans doute, le nombre de ces passagers ne devait pas être considérable; mais s'ils ne trouvaient pas des places dans les châteaux, il fallait qu'ils eussent des abris sous le pont.Quant à des châteaux, rien ne nous autorise à dire que le SaintVincent en fût pourvu ; s'il en avait, c'étaient probablement des châteaux de refuge, montés sur piliers, et non des étages analogues à nos dunettes modernes. L E M B U T U S , bas lat. cat. s. m. (Diminut. de Lembus.— Lembutum sive Barganli, cum ejus arbore,antenis,velis, ferris sive ruxonis. . . «Acte de vente du 9 décembre i / 5 o ; Arch. de Perpignan. (Ici le Lembutus est comparé au brigantin , o u , pour mieux d i r e , le brigantin est nomme d'un nom latin emprunté au Lembus antique.) — « . . . Lembutum... cum ejus arbore, anthenis, vela , dos ruxons , très libants, arguét e talles de tirai-, e sis rems, e sis palors. » Acte de vente du i 3 janvier 1/17/1. — I - deux brigantins désignes par ces textes étaient pourvus de rames, bien que dans la nomenclature des choses qui comprenaient le gréement du premier les rames ne soient point nommées. Quant au second, n'avait-il que six rames, ou bien avait-il six bancs, e t , par conséquent, douze rames? 11 est probable qu'il avait six rames en tout, et qu'on n'en faisait usage que dans les temps de calme. Le mot sis, répété à propos des rems et des palors, nous décide. Qu'étaient ces palors, dont le nombre se rapporte à celui des rames , et qui probablement étaient des objets nécessaires au service des avirons? Nous n'avons jamais vu ailleurs que dans ce contrat le mot Palor, qui fut peut-être mal écrit par le clerc du notaire Vincent Ferrer, Palumba, rédacteur de l'acte. Peut-être doit-on lire paloms, en italien, signifie élingue; la paloin pourrait fort bien désigner ici les estropes des rames, qui étaient en forme d'élingue. La rédaction du contrat nous apprend que le petit brigantin à six rames avait un mât, des antennes (dont une de rechange apparemment), une v o i l e , deux grappins, fers ou r i s s o n s ( V . ) , trois cordes pour se touer, un petit cabestan (arguet (X.), et trois poulies, pouf manoeuvrer les libants (

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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qu'on amarrait à terre, qu'on passait dans la talla (ital. Taglia), et sur lesquels on halait pour s'approcher du rivage ou du quai'. — Lembutus de traffach , s. m. (Traffacli est un mot que nous avons trouvé seulement dans le document catalan auquel nous allons emprunter quelques lignes. Il est permis de le croire en rapport avec l'ital. Traffico, l'esp. et port. Trofico, le nort.Trafcgo.Si cette hypothèse est fondée, le Lembutus de traffach était un lin ou un brigantin de commerce, de trafic.) — « Sit omnibus notum quod nos... patroni Lembutorum de traffach, omnes de Coquolibero » (Collioure), « confitemur et recognoscimus vobis.... quod raoione salarii nostri et dictorum quatuor Lembutorum et viginti novem hominum cum quibus fuimus nauleati, et'proinisimus servire per unum mensem in armata domini nostri pape»(Benoît X I I I ) , « solvistis nobis centum sexaginta unum sculos, etc. « (1398.)—Il est évident que ces lins, qui à eux quatre avaient 29 hommes, c'est-à-dire 7 mariniers chacun, n'étaient pas des navires à rames. L E M E , esp. anc. port. s. m. (De l'angl. Helm.) Barre du gouvernail; Gouvernail. — « A nao... esteve sete relogios di mar en través, com assâs traballio, sem querer dar polo Lema » (le navire... fut pendant sept horloges en traversa la lame, fatiguant assez, et sans pouvoir obéir à la barre.) Comment. Dalboq., part. 1, chap. 8. — V . Acodir. L E M E R A , esp. anc. s. f. (De Leme. [ V . ] ) T r o u pratiqué dans la poupe du navire au-dessus de l'étambot, pour le passage de la barre qui allait s'introduire dans la téte du gouvernail. — « Lemera : es vna lumbrera en la popa de la nao : por donde sale vn madero que le llamancana (V.) a encaxarse en el timon , con que le apremian para que gobiérne. » Th. Cano, Arte para fabricar... naos ( i 5 i 1 ) , p. 54 v". — Le Dice, marit. espan., I 8 3 I , a préféré Limera à Lemera, bien que Leme et non Lime soit étymologique dans ce mot. Il a constaté l'usage, tout mauvais qu'il soit. L E M M E R G A T , dan. s. (De Cut[angl.-sax. Geat] [Ghéate], porte, et Lemme/; transcription de l'angl. Lember. [V.]) A n guillers. L E M M I , wol. v . Déferler, en parlant d'une voile. A E M N (Lenin), val. s. (Du lat. Lignum.) Bois. — L e m n a r , Charpentier. L E N C I A , bas lat. s. f. De l'ital. Lenza, q u i , entre autres significations, avait, au x i v siècle, celle de Fil à plomb. L e savant P . Spotorno, bibliothécaire de la ville de Gènes, dans une note écrite à la marge du Ms. de l'Imposicio officii gazariœ, a défini la Lenza : « Cordicella cui si attaca un piombo per misurare l'altezza. >. — V . A d Lenciani rectam. e

L E N D I , isl. v . Aborder, Accoster la terre, un quai, une c a l e . — L e n d i n g , s. Action d'aborder, Abordage; P o r t . V . Hòfn, Leda, Loegi, Skipalega, Skipa-stada, Uppsàtr. L E N G , en relation, peut-être fortuite, avec le lat. Longus, augi-sax. s. L o n g u e u r . — L ' i s l . dit Lcngd. L E N G E N , holl. s. (De l'angl.-sax. Slingan[e], Élingue.

entourer.)

L E N G G A N G ou L I G A N G (g fin. sonnant p e u ) , mal. v. (Proprement : S'agiter, Branler, Se balancer.) Rouler, en parlant du n a v i r e . — V . Houïong, Lambong, Limpar. L E N G H T OF G UN D E C K , angl. s. ( D e l'angl.-sax. Lcng.) (Longueur de la batterie.) Longueur du navire à la hauteur du I pont. — - V . Gun-deck. ER

L E N G U E R , pers. turc. s. Ancre. (V. Dèmir.) — Lenguer atadjaq ïèr, s. (1er, lieu ; Atadjac, de Atmaq, jeter, lancer.)

Ancrage.—Lenguer atmaq ou braqmaq, l'ancre, Mouiller. — V. Dèmir.

v. A n c r e r , Jeter

L E N G Ü E T A , esp. s. f. (Diminut. de Lengua, Linguet.— V. Cabrestante.

langue.)

L E N H O , port. s. m. (Du lat. Lignum bois.) N a v i r e , par métonymie. 11 y avait une sorte de bâtiment à rames de LA famille des galères; inférieur à celle-ci, bien qu'assez grand quelquefois, que les documents et les chroniques appellent essentiellement du nom de Lenho; c'était celui qu'en France on appelait Lin, Legno à Gènes ( V . L i g n u m ) , Leño en E s pagne; celui que les documents latins de Barceloneet de C o l lioure nomment Lembus' ( V . ) , et les documents en langue catalane : Leny, Leyn. — « Neste mesmo mez mandou o Conde buscar aquella Galleota, armando hiïa sua, e hum L e n h o , que alli era de hum Genoès a que chamávao P e r o Palláo... » Chron. do conde D. Pedro, chap. /19. — « Em este encojo cliegou a Cepta hum Lenho d'Alicante de dezoito remos, que descorrerá alli com força de tempo. » L B . , chap. 5 o . }

L E N T E C H E , madék. v. (De Le, Leu, mouillé.) (Périr dans l'eau, dans la mer.) Couler bas; Naufrager; Sancir ; Sombrer. — Dumont-d'Urville, qui a emprunté à Flacourt : Lentou, n'a pas admis son : Lcntcche; il a, p. 289, Dict. madék.-fr., Lenlakh, signifiant : Noyé. L E N T I A , ital. s. f. Nom d'un cordage dont on se servait dans l'abattage en carène (V.) d'une galère, pour fixer la galère abattue à celle sur laquelle on l'abattait. Peut-être cette corde fut appelée Lentia, de Lcntare, lâchée, parce que le navire tendait à se redresser quand on la filait. Quoi qu'il en soit, nous n'avons vu la Lentia mentionnée que dans ce passage de la Nautica Méditer. (1607), par Bart. Cresc e n d o . — « Mettendosi queste due galee l'una a canto, l'altra ligate con le Lentie, certa sorte di canapo, n L E N T O , ital. anc. adj. m. (Du lat. Lentare, rendre mou. Virgile se sert du mot Lcntus pour dire : Amolli. [Georg. w, v. 170.]) L a r g u e . — V . Bando (In). L E N T O U , madék. s. (Lentcchc, se noyer.) Naufrage. L E N T B O N G N E U B , fr. anc. s. m (Du bas lat. Lintrum, barque.) Passeur, Barquier. — « Icelui Guillaume séjourna et demoura deux jours et une nuit aus champs, et illeuc le trouva un appelle Watier, Lentrongneur dudit bac à B e r y . » Lettres de rémission de l'an 1369. L E N Y , cat. anc. s. m. (Du lat. Lignum, bois.) Par métonymie, N a v i r e , en général. Dans le Consulat de la mer, Lcny designeordinairement un navire inférieur à la nef. L e rédacteur de cette coutume ancienne dit le plus ordinairement : « Nau ò Leny, » la nef, ou le navire. C'est la différence que font les documents espagnols entre Navio (V.) et Nao. (V.) « Si AIGU prometta de fer part à algii en nau ò en L e n y . . . » Consulat de la mer, chap. 4, édit. Pardessus. — « E m p e r ò , si algii qui barca voira fer, dirá ò farà entenent à aquelles qui part li prometían que cil farà barca, à eli no farà barca, aus fard ò farà fer L e n y ; si eli farà lo dit Leny sens sabuda è sens consentiment è voluntat de aquells qui part li prometcren de fer en la dita barca, ells no li son tenguts que li attenen alguna cosa, que promes li haicn... » Chap. 238. On voit très-bien ici que le Leny ou navire était plus grand que la barque; car celui qui avait promis de prendre un intérêt dans la construction de la barque n'était pas tenu de son engagement, si, au lieu de la barque annoncée, l'entrepreneur construisait un navire qui, plus important, devait coûter plus cher. L e même chap. 238 établit l'infériorité du Leny


GLOSSAIRE N A L T I Q U E . par rapport à la Nau, quand il dit : « S i , per vcntura, aigu fard entenent à aquells li hauran promcsa de 1er part, que ell fard Leny, è ell no fard Leny, aus fard Nau; si ell la fard sens consentiment è voluntat de aquells, que li prometeren de fer part en lo dit Leny; ells no li son tenguts de attendre eo que prennes li hauran, sino en aytal guisa è mariera que si ell fara del Leny nau, sens subuda è voluntat dels dits personers, que los dits personers h'agen axi en la dita nau coin devien haver en lo dit Leny, è per aytants diners coin la part que ells havieh promesa de fer en lo dit Leny Costa rd ô haguera costat 6 deguera costar. » — « Un lloch qui es en mar major, qui ha nom Lestenayre, lion se fan totes les naus e terides e galees quis fan en Romania : e hauia hi en Lcstenavre mes decLLenys, entre vns et al très. » Citron, de Ram. Muntancr, chap. 225.— « E daltra part hi hauia xxxvi, Lenvs duna cuherta » (navires à un seul pont) « de cathalans.» I b i d . , chap. 2 8 4 . — « E la quantitat del stol fouch aytal que hi hach xxv naus complides >> (nefs ou grands vaisseaux parfaitement armés), « e x v m terides, e x n galees : et entre brices et galeotas, c. E axi foren c l Lenys capdals » (assez grands navires) « menys de les barques menudes » (sans compter les petites barques.) Citron, del Rey en Jacme, chap. 53. — « Et quant vench a la mija nuyt veem entre naus et terides et galees et Lenys de xxx ho a x l . » I b . chap. 55. — « La carauana de Tortosa que foren xxi vela armaren set Lenys, en tal manera que cascu dels Lenys prenguera vna galea, si se acostas al Leny. » I b . , chap. 95, Conquesta del Reg. de Valentia. (Dans les trois derniers exemples que nous venons de rapporter, les Lenys pour raient bien être des Lins à rames. [V. Lin.]) —• « Trobaren à Nicotena entre Lenys de bandes » (V. Lembuset Ligntim de bandis) « e terides, e barques qui eren carregades de viandes que portauen a la host del Rey Caries, mes de cxxx vêles. » Chron.de Ram. Muntancr, chap. 68. — V . Anar en roda, Carena, Descubert, Força de temps, Stol. L E N Y A M , cat. s. m. (De ZJgnum.) Lignante. ( V . ) — V. Trabuqtiet.

L e môme que Citai.

L E N Z A , bas lat. ital. anc. s. f. Fil à plomb.—V. Ad lenciam rectam, Lanza, Lencia. L E N O , e'sp. s. m. (Du lat. Lignum, bois.) Par métonymie : N a v i r e . — « Aile estaba un Leno de Aragon. » Cronica de don Pero Nino, p . 62. — » Carraca, N a o , Galea, Fusta, Ralener, L e n o , Pinaça, Caravella.» 11 Partida, loi 7, tit. 23 ( x n i siècle). Dans cette nomenclature Leno représente, selon nous, le L i n . (V.) e

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L É P A L E P , hind. s. Nom donné, à T i m o r , à une trèspetite embarcation que des navires plus grands ont à la r e morque. Marsden ne mentionne pas le Lepalep dans son Dict. malai; M . Paris, dans son grand ouvrage sur les navires de l'Inde, ne nomme point non plus cette embarcation, que nous voyons décrite par le lient.-colonel Frederico Leâo Cabreira, dans un Mcnwria résultante do inquiritn industria cm Timor (1842), publié par les Annacs marit. e colon., 1843, p. i / | i : « Ha outras (embarcaçoes) mais curtaselaret tamben : Champana ( V . ges, a que chaman : Lépalepa, Sampan), que andam presas corn un cabo aos barcos maiores... ; e servem para os carregar, e descarregar, e para embarque, e desembarque de gente. » L E P A S T A U P E N - D A R A T , waï. v . (Lépasse, lâcher, laisser aller; Tali, c o r d e , amarre; Pen-darat, pieu ou boucle à terre.) Démarrer un navire. L E P E , L E P P E , fr. anc. s. f. (De l'angl.-sax. Leap.) Nasse. — Leppcur, Pécheur à la nasse. — Ces mots parais-

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sent hors d'usage; du moins, on ne les trouve pas dans le Dict. des pêches de M . Baudrillart (1827). — V . Desmarer. L E R A , T i k o p i a , s. Soleil. — V. Teza. A E 2 B I 0 N , gr. anc. s.' n. L e plancher établi au-dessus de la cale du navire, selon J. Scheffer, p. 47 de Milit. л е с ; selon les lexiques : Second pont du bâtiment. — V . "Еоаэо;. Л Е С В О Н А Б О Р Т Ъ ! (Lesvo na bortel), rus. impérat. (Mot à mot : A gauche contre le bord ! ) La barre à bâbord ! L E S D A , bas lat. s. f. Lande; Droit d'amarrage ou de séjour que payaient les navires à Barcelone, au x m siècle. — «,Concedimus quod de navibus, lignis vel barchis, transeuntibus, quœ non dederint palomeriam firniam in terra, vel non discaricaverunt, non dent Lesdam, nisi sicut antiquitus consuetum est. » Privilège accordé h la ville de Barcelone par Pierre d'Aragon, en 128З. c

J E C N E D E А П Р О Ш A T (Lcsnê dé apropriatou [он à peine sensible]), val. adj. (Mot à mot : Facile à approcher. — Anponiat, du lat. Appropiare.) Abordable. L E S N O R D E S T E , esp. s. (Contract. de Leste, Nortcet Ze.ite.) Est-Nord-Est. (E.-N.-E.)—. « A média noche levanto las vêlas con el viento sueste, y navegô al Lesnordeste. » Primer viage de Colon.—« Fuessc nauegando con algunos contrastes de Lesnordeste al norte mas y menos. » Figueroa, Hechos de Mendoza, in-4°, Madrid, i 5 g 3 . — (V. Esnordeste, Passai-.) — Les-Sueste, composé de Leste, Sud et Este; Est-Sud-Est. (E.-S.-E.) On dit aussi : Lesudeste el Lesueste. (V. Leste.) 1. L E S T , isl. s. Laste, poids correspondant à deux tonneaux de charge, c'est-à-dire à 4,000 livres de France, ou 19.58 kilogr. 2. L E S T , fr. s. m. (De l'angl.-sax. Last. [ V . ] ) (Angl.-sax. Hlœst, Lœst; isl. Barlest; angl. jMst, Ballast; ail. holl. Ballast; dan. Baglast, Ballast; suéd. Ballast, Barglast, Last; rus. Баласть [Balastc], Б а л л а с т ь [Ballaslc]; pol. Balast; val. Ba.\act [Balast] ; illyr. daim. Sovdmja [Sovàrn i a ] ; h o n g r . Alteher [Oltêhêre], Sùlytcher [Souillitéhère] ; bas bret. Lastr, Lesta; basq. litt. Lastrea;basq. vulg. Lasta; cat. Sahorra; esp. Lastrc; port. Lastro; gr. litt. 'Ao-cpdfXio-u.* TTXOIOU, OEUÉXIO;, °Ер|ла,- gr. vulg. SxSoûpa [Sabourn], 2TÎ6« [Stiva]; turc et ar. côte N . d'Afr. Saboura; lat. Saburra; ar. vulg. Scbiira; bas lat. Saorra, Saorris, Lastadium, Lastagium; ital. Lastrico, Saburra, Savorra, Zavorra ; géno. Saura; vénit. Sagorna, Saorna, Savorna; vieux fr. Balast, Lestage, Saburre, Saboure, Saure, Quintelage ; madék. Fan g Havessats sambott; lasc. Niram, mal. Boulak- barâ, A las mououatan.) (Proprement : Poids, charge.) « Assemblage de morceaux de fer ou de petits cailloux, ou de matières lourdes qu'on entasse avec ordre jusqu'à une certaine hauteur dans le fond d'un vaisseau, pour abaisser par leur pesanteur spécifique le lieu du centre de gravité de ce vaisseau chargé, et contribuer ainsi à augmenter la stabilité dont la forme de la carène peut le rendre susceptible. » (Romme, 1792.) — Au x v n siècle, on appelait : Bon Lest celui qui était composé de petits cailloux, toujours faciles à arranger; Mauvais Lest, celui qui s'arrangeait difficilement dans la cale, celui qui fondait, le sel, par exemple; celui que l'on composait de très-grosses pierres et de quartiers de canons éclatés, de débris d'ancres ou d'autre vieux fer. L e Vieux Lest était celui qui avait fait campagne. — O n d i t : Aller sur son Lest; Embarquer ou débarquer du Lest; Faire du Lest, etc. — H est inutile de dire pourquoi l'orthographe : L.'Est, adoptée par Cleirac ( Term. de таг., 16З4) doit être rejetée. Cleirac paraît avoir rapporté le mot Lest au verbe e

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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latin Esse (Être), ou à Starc (Etre debout). ( V . Balaste, Estage, Laisse, Laist, Lestage.) — Lest de fer. (Angl. Iron-ballast; dan. lern-ballast; sueà. Iern-baglast;ho\\. Yzer-ballast; ail. Eisen-ballast; rus. Чугунной баласть [Tc/iougoumioïe balaste]; ha\. Savorra diferra; esp. Lastre. de hierro; port. Lastro déferra.) Lest, autrefois compose de débris d'ancres, dé canons, etc., composé généralem. aujourd'hui de saumons de fer appelés : Gueuses.(V. )—Lest de pierres. (Angl. Stone- batlasl;a.\\.Stein-ballast;\\o\\. Steen-ballast;ùaa. Steenlasl; suéd. Sten-barglast; rus. Каменной баласть (Kamennoïe balaste) ; ital. Savorra dlpielra; esp. Lastre depiedra; port. Lastro de périra.) Lest composé de pierres, de galets, de gros cailloux. — Lest de sable. (Dan. Baglastsand ; suéd. Barglastsànd.) Lest composé de sable, de gravier et de petits cailloux.— Lest lavé. « Lest qui a servi, et que l'on a lavé pour le faire reservir. » (Desroches, 1687.) — « Faites-moi sçauoir s'il est nécessaire que le Lest que l'on met dans les vaiss. du Roy soit laué, et s'il est à craindre que les vaigres ne se pourrissent si l'on n'use de cette précaution, parce qu'en ce cas il sera bien important que vous teniez la main à ce que celui qui sera mi,s sur les vaiss. de Sa Maj. soit bien laué et nettoyé auant que d'estre embarqué. » Seignelay aux intendants de la таг., 7 sept. 1681 ; Ordres du Roy, v o l . n° Ы, p. З24 v ° . Arch. de la Mar. — Lcst-plaçz, bas bret. Cale du navire. Legonidec a négligé ce synonyme de Strdd, peut-être parce que, usité eu 17З2, quand le capucin Grégoire recueillait les éléments de son dictionnaire, il ne l'est plus aujourd'hui; peut-être aussi parce qu'il est trop clair que Plaçz et Lest sont tout à fait français, et que Legonidec a rejeté autant qu'il l'a pu les mots usuels trop manifestement étrangers au celto-breton. C'est ainsi q u e , s'il a admis Кар, cap, il n'a point donné droit d'asile à Kal, cale. — V . Kal, Stràd. 1. L E S T A G E , fr. s. m. (De Lest. [ V . ] ) (Gr. mod. 'Eppa•ci<ju.o<;, 2aêoupi»aa ; angl. Lastage, Lestage, Ballastage, Ballasting; ail. Ballastemladen; suéd. Barlastning; dan. Baglastning; flam. De beladingc met ballast; bas bret. Lestache, Lestraich ; rus. Нагрузка [Nagrouska]. ) Action de lester un navire.

angl. То ballast; holl. Ballasten; ail. Ballaslen, IVerballasten; dan. Baglaste; suéd. Barlasta ; rus. Баластшпь [Balastite], Г р у з и т ь [Grouzite]; val. 1пкърка [a] KS 6aAact [A inkerka кои balast]; illyr. daim. Sovdrnitti; hongr. S/ilyterhet rakni [Souillitèrhète rakni]; bas bret. Lesta, Lastra ; basq. litt. Lastratu [ou]; gr. moJ. Saëoupwvw [Savourônô]; ar. côte N . d'Afr. Souber; turc, Sabaura qomaq; cat. anc. Sonar, Sahorrar; esp. Alastrar Lastrar; port. Lastrar; lat. Saburrare; basHat. Saornarc; ital. Allestare, Allestire, Lestare, Lstivare, Savornare, Zavorrare; vénit. Arenar; vieux f r . Alester, Lestager; madék. Mang havessats sambou.) Lester, placer les matières qui doivent composer le Lest dans les parties inférieures de la carène d'un navire. — V . P o u r riture. 1. L E S T E U R , fr. s. m. (Gr. mod. SaSoupio-tviç [Savouroti-s].) — « Homme habile, employé à arranger convenablement le lest d'un bâtiment dans les différents points de sa cale, afin qu'il produise les effets les plus avantageux. » (Romme, 1792.) — Nom du manouvrier qui porte le lest à bord d'un bâtiment qu'on leste. — L e mot : Lcsteur est assez nouveau ; on ne le lit ni dans XHydrographie du P . Fournier (16З4), ni dans le Diet, de Guillet (1083), ni dans celui de Desroches (1687), ni dans celui d'Aubin (1702). 2. L E S T E U R , fr. adj. Se dit d'un bateau qui transporte le lest du quai de l'arsenal à bord des navires qu'on leste. — V. Bateau lesteur. L E S T R , plur. L I S T B 1 , bas bret. s. m. Navire, Bâtiment, Vaisseau. — Lestr vraz, Grand navire. — Lestr bihan, Petit navire. — Lestr a vrézel (brézel), Vaisseau de guerre. Lestr a linen, Vaisseau de ligne.— Lestr a zaou (daou) bound (pount), Vaisseau à deux ponts.—Lestr a dry (tri) bound, Vaisseau à trois ponts. — Lestr marc' hadour, Navire de commerce, Vaisseau marchand. — Lestr aminal, Vaisseau amiral. L E S U E S T E , esp. s. (Contraction Ae Leste et de Sur-Estc.) Est-Sud-Est. ( E . - S . - E . ) — «Nauegaron a Lesueste, y a distancia de dos léguas hallaron el rio Ortega, y la costa llena de poblaciones. » Figueroa, Hcchos de Mendoza, i n - 4 , Ma­ drid, 169З. 0

2. L E S T A G E , fr. s. m. (Du bas lat. Lastagium. [ V . ] ) (Angl. Ballasting.) Lest. — « L'eau entrait dedans par la passée » (le trou du boulet) « tout à flac » (comme par un canal; Flaque, du bas lat. Flasquela), « si que en moins d'un quart d'heure elle fut sur le Lestage plus d'un pied de haut , et eut mis le navire à fond. » Chron. de J. d'Autan, v i part., chap. 45 (1У07). — « Et... dix huict corbeilles a oster et mestre le Lestage de cette galliace » (le Saint-Jehan, au Havre de Grâce, en i 5 3 8 ) . Ms. de I54I, n° 9469-З, Bibl. nat., fol. 10. e

L E S T A G E R , vieux fr. v. a. (De Lestage, lest; Lester. (Oudin, Dicl. fr.-esp. 1660).

lest.) Mettre le

L E S T A R E , ital. anc.v. a.(Du fr.:) Lester; Armer, Préparer un navire. (Duez [1674].) — V. Allestare, Allestire. L E S T E , e s p . s.m. Est ( E ) . — V . Ensenada,Este, Nao,Oeste. Leste quarta al Nordeste, Est | Nord-Est. (E. \ N . E.) Leste cuarta al sueste, Est \ Sud-Est ( E . \ S.-E.) Lestear, v. n. Décliner vers l'Est. — « Despue vento Leste... y tomo el camino al Lesueste... » Primer viage de Colon. (V. Passar.) L E S T É , fr. part, de Lester. (Angl. Ballasted, Ballasting; lat. Saburrata [navis]; bas lat. vénit. Saornata; ital. Zavorrata; port. Lestrado, a; esp. ld., Alastrado, a; illyr. daim. Sovdrnjan [Sovârniane].) L E S T E R , fr. v. a. (De Lest.

[ V . ] ) (Angl.-sax.

Hlœstan;

Л Е Т А Т Ь В Ъ В О З Д У Х ' Ь (Létatc v' vozdouhc), rus. v. a. (De Л е т , rad. slave d'un certain nombre de mots e x ­ primant l'idée de : Voler Voltiger. Illyr. Lêt, ou Ljct, le vol, Letitti, Ljctati, Ljeliti, voler. Воздухъ, A i r ; de Д у х ъ [Douh], souffle; rad. Д у [Dou], que Reiff rapporte au sanscr. D'au, agiter^D'oâka, air, vent.) Voler en l'air; Sauter en l'air. L E T (Ta) G O , angl. v. (De l'angl.-sax. Lœtan [e], Letan [e], permettre, laisser faire, et de Gan, aller.) (Laisser aller.) Larguer. — Let (to) go an anchor, Laisser tomber une ancre. — « W e had hardly Let go our anchor, when an english privateer sloop ran under our stern,and saluted the c o m m o dore whith nine guns, wich w e returned with five. » R. Walter, A voyage by... George Anson (Loud., 1769), chap. 2, p. 3 1 . — Let (To) go the anchor, Laisser aller l'ancre; Mouiller. . Let (To) go the anchor undcr-farit, Laisser tomber une ancre à pic. — V. Cast (To) anchor, Drop ( T o ) anchor. — Let (To) her swing. (Proprement : Laisser lui [le navirej é v i t e r . ) Laisser abattre. — Let (Ta) in, Entrer; Adenter; P r e n d r e un ris. ( V . Reef.) — Let (To) out. (Proprement : Laisser aller dehors.) Larguer. — Let ( To) out reefs, Larguer les ris. ( V . Chace [ T o ] . ) — Let (To) run. (Laisser courir.) Larguer Filer un cordage. L É T T A A K K E R I , isl. v. a. (Létta, en relation avec l'angl.-


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sax. Lcahtan, Alléger, Lever.) Lever l'ancre. — V . Akkéri, Leysa akkéri.

somme de 7 mille liures, etc. » Ext. des reg. du cons. 1 1 x '" 1690; Ms. parchemin, Arch. de la Mar.

L U T T E , dan. v » a . (De l'isl. Letta, Letti, L e v e r ; en relation avec l'angl.-sax. Lco/itan, alléger.) Alléger. (V. Aflade, Aflosse.) — Lette et anker, Lever l'ancre. — « Ora eftermiddagen Lettede deh sydlige deling af F i o , deu under v i c e admiral lord Nelsons konimando. » Bardensletli, Udkast tit en militait' Beskrivelse over slaget paa Kiobenhavns rlictl tien 2 dcn aprii 1801.— Lette et skib, Alléger un navire. — V . Losse et skib.

L E U , fr. anc. s. m. L e Land esp., le Lento ital., le Lut fr. — « ... Et autres barques qui peschent le courail presque semblables aux Leus de Gennes... » Aut. de Conflans ( i 5 i 5 i 5 - 2 2 ) . — V . sur les Leus la note ( * ) , t. 11, p. 162 de notre Arch. nav. (V. Lut.)

L E T T E R OF M A R K , angl. s. (Du fr.:) Lettre de marque. L'ital. dit : Lettera di marco. L E T T I S K 1 P , isl. s. (De Lettis, soulagement.) A l l è g e . — L e Lcxic. isl.-lut.-ilan. (181 4) explique ce mot pai : Liburna ( V . ) ; c'est laisser dans le vague ce qu'on peut aisément rendre clair. 1

L É T T I S K U T A , isl. s. f. (De Léttir, secours, et de [V.]) Nom d'une espèce de bâtiment léger et rapide.

Sktita.

L E T T O , ital. anc. s. m. (Du lat. Lectus.) ( P r o p r e m e n t . Lit.) Souille; Ber, Berceau.— a Hanno ordinato i mastri di simil fabrica un Letto, in clic detti vascelli si varano.» Bart. Crescentio, Nantira Méditer. (1607), p. 86'. — « E legata eh' ella» (la galère ou la nel) « è in questo modo al suo Letto, et messi da sei in sei palmi i palanchi sotto al Letto, che servono in luogo di rote, si mettono le taglie, ove s'inferiscono i lavori in certe anella di ferro, messi à questo line dall'una et l'altra blinda ne i vasi del Letto verso poppa. » I b . — A l'art. Vaso, on verra comment était composé ce Letto. — V. Ascosa. L E T T R E S DE M A R Q U E , fr. s. f. (Du lat. Littcrœ, diplôme, patentes.) (Ital. Lettera di marco ; esp. port. Carta de marca; angl. Lelter of mark; ail. Markbrief; dan. Kapcrbrev ; vieux fr. Marque, Marche.) — « Lettres de marque ou représailles se concèdent par le Roy, prince, potentats ou seigneurs souverains, en leurs terres, quand, hors le fait de la guerre, les sujets de diverses obéyssances ont p i l l é , ravagé les uns sur les autres, et que par voye de justice ordinaire droit n'est rendu aux intéressez , ou que par temporisation ou délais justice leur est déniée. » Guidon de la mer ( ? x v siècle). — « Aujourd'hui l'on entend par Lettres de marque les commissions en course qu'un gouvernement, en guerre contre un autre, accorde à ses sujets, pour faire une sorte de course maritime privée contrôles navires particuliers des sujets de son ennemi. » Pardessus, Collect. des lois marit., t. 11 (I83I), p. 410. — Marque, dans Lettres de marque, n'a point le sens d'indice, comme paraît le croire l'Académie française, mais celui de Frontière (ital. Marca, limite, bord, et, par extension, pays; bas lat. Marca, Marchia.) C'est l'opinion émise par Cardin le Bret, savant jurisconsulte du x v u siècle, dans son Traité île la Souveraineté du Roy; opinion à laquelle se rangea du Cange, que l'Académie aurait bien fait de consulter. e

e

L E T T R E S DE M E R , fr. s. f. plur. (Gr. mod. Fpàppa [Grammo], Fpaepvî [Graphi], rWîaTropTO [Passaporto]; ital. Lettera-di mare, Patente; cat. anc. Estassi ; rus. EtacnopnTb [Passeportc].) Passe-port délivré à un navire quand il sort d'un port. — « Interrogata du dit j . 8 7 ™ (1690), de Jacob Hetty, maître sur le d. nauire le Soleil, qu'il est conuenu qu'il demeure à Holshin, que le d. bâtiment appartient à Pitre Pitresen et autres marchands d'Hambourg, qu'il nauiguoit sous pauillon et Lettres de mer de cette ville, où il retournoit venant de la pesche, lorsqu'il a été pris » (par J. Bart), « et qu'il a volontairement traité de sa rançon à la b

d'Etal.

1

L E U S , bas lat. s. m. Un Glossaire manuscrit de la Bibl. Saint-Germain, connu par du Cange, cite le Leus, qu'il nomme : « Navis pusilla » (petit et faible navire). Nous croyons que c'est au Lauilus ou Lut qu'il faut rapporter le Leus comme le Lenlis de Papias. L E C S K E L ( p r o n o n c i a t . : Leôskeui), basbret. v. a. Lâcher, Larguer, F i l e r , Donner du mou, Laisser a l l e r , Mollir. •— V . Mollisa. L E U T O , ital. anc. s. m. (Corrupt. de Liuto, lut. [V.J Le Lauilus [ V . ] des documents du Moyen A g e . ) — •• L e barche, barcaccie et i leu ti sono vascelli, che portano due v e l e , la maestra et il trinchetto... I lenti et le tartane si usano più nella Prouenza... » Pantero-Pantera , Armai, nav. ( 1 6 1 4 ) , p. 44- — V . Liuto. 1. L E V A , esp. s. f. (Du lat. Levare, lever.) L e v i e r ; barre de bois pour remuer les corps graves. — Levée de vagabonds qu'on fait quelquefois pour le service de la flotte , comme en Angleterre on a fait longtemps la presse. — Départ d'un navire. Dans cette acception , le mot Leva a pour synonyme Levada. — Mouvement continu fait sur un cordage pour le haler, par opposition à l'action faite par secousse. Ce que nos marins appellent : Haler à courir, parce que les hommes qui tirent le cordage, courent en le halant, les Espagnols l'appellent : Halar a la leva, comme ils appellent : Halar a estrapadas, ce que nous nommons : Haler à coups ou à grands coups. 2. L E V A , ital. esp. port. s. f. (De Levarsi, se lever, s'en . aller; ou de lever l'ancre, Levare l'ancora.) — Départ du navire, Partance. L E V A D E L T I M O N , cat. anc. s. f. ? Barre du gouvernail. — « Item, Levés dels timons... 1 1 . » Inventaire de l'armement de la galère Sent-Nicolau, armée à Barcelone en 1 354, Arch. génér. d'Aragon, n° 1541 ; et Bibliot. d e l à Mar., n°i42o5-3. L E V A R E M O ! ital. anc. impér. (De Levar remo. [ V . ] ) L è v e rame! — « Leva remo ! Quando si lascia di vogare, però co' remi pronti. » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 142. L E V A D I A , port. s. f. [De Levar-sc, s'agiter, se mouvoir. Houle, Agitation de la mer. — « Porque no porto de Coco onde eslavam surtos, andava o mar sempre de Levadia, e nâo se podia desembarcar... « Comment. tPAlboq., part. 1, chapit. i 5 . L E V A D O D A C O R R E N T E , port. adj. Emporte ou Drossé par le courant. — V . Dar cabo. L E V A M E N T U M , lat. s. n. (De Levare, Lever, alléger, soulager.) Allège. — « Et nonnisi cimi sex puerulis et uno cauculn » (un valet) « eduxerunt nos ex urbe ; et cum 1111misissent in unum eorum (navigiorum) qua; dicebantur L e vanienta, circahoram plusminusquartam diei adportumperPP. et marlyris, p. venimus. » Eist. de exilio S. Martini, 7 9 , citée par du Cange. L E V A N T , cat. anc. fr. proveuç s. m. (De l'ital. Levante. [ V . ] ) (Catal. Elevant; bas bret. Leuvant, Ar sevel-heaur; rus. AeBaHnrb (Levannte) ; illyr. Istòk.) Orient, Est, Vent


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ta... .. Atlas calai. Ms. de 1З75, Bibl. nat.

— « E quando virom, que a imo podiam entrar, Levàrom remo, e os nossos isso mesmo per semelhante fezerom. »

L E V A N T A R , esp. ano. port. v . a. (Du lat. Levare.) L e ­ ver, Soulever, Alléger. — Lcventar vela, Hisser une voile. — E porcin'fezeroin logo Levantar suas vellas, e seguyr sua vyagem, e sirigrandò per sua rota per spaco de LXXX legoas, chegarom sobre a costa de Guiné... » Azurara, Chroh. de Gainé (i/,53), p. 210.

vera, mais coni vergonha que coin vontade, mandou Levar о renio, e esperou. » Comment.Dalboq., part. 1, chap. Д'З.-— (V. i . Aferrar, Dar о timon a banda, l'alca.) —Levar velia, port. anc. v. a. Mettre une voile dehors. — « Governainos ao lougo da costa, Levando pouca v e l i a » (mettant peu de voiles dehors , faisant peu de voiles). Rotciro de D. Joh. de

d'est. — « E va s'en a Levant per quasqu'un jorn una quar­

L E V A N T E , ital. esp. port. s. m. (De Levare) (Point de l'horizon où le soleil se lève.) Orient, Est, Vent d'est. — Dans le port, le plur. Levantes désigne tous les vents de la région de l'est. — « Acalmàram logo os Levantes, e comecaram a ventar ponentes. » Comment. Dalboq., part, i v , chap. 8. — V. Maona. L E V A N T I N , fr. s. et adj. m. Du Levant. On appelait et l'on nomme encore Levantins tous les trafiquants et les navires des villes maritimes du L e v a n t , et même des États barbaresques. Les marins provençaux et languedociens étaient appelés Levantins, quand la marine française était partagée en marine de l'Océan ou du Ponent, et marine de la Méditerranée ou du Levant. — V . Basbord. L E V A R , cat. esp.; L E V A R E , ital. v. a. (Du lat. Levare.) Lever, Oter, Alléger, Emporter, Lever l'ancre, S'en aller.— « E stant la Nau ò Leny en aquell loch qn devra carregar, se metrà temporal tan gran, que la Nau ò Leny se n' haura à Lev a r » (que la nef ou le navire devra lever l'ancre, ou s'en aller) « ans que no haura levât lo carrech, que Levar devia » (avant qu'il ait pris le chargement qu'il devait prendre)... Consulat de la mer, chap. 2 / o , édit. Pardessus*, — « Ci L e uammo con la nostra nane, et andammo aessa » (à celle qui

Chron. do Condc D. Pedro, chap. 61. — v Francisco ile T a -

Castro, 3i décembre i5/|0. — « Levar volta à i capi, D é ­ tourner d'une bitte, d'un taquet, d'une cheville, un cordage qu'on y avait tourné. « Vuol dir sciogliere i capi. » Pantero-

Pantera, Focabol. nani. (101/1). — Levare il timone , vénit. v. a. Enlever, Oter le gouvernail, le Démonter. — Lcvarse, ital. port. S'en aller, A p p a r e i l l e r . — « A d i 28, ci Leuammo

da Curandolo, et navigammo... » Viaggio a" vncomito veneto; er

ар. Ramus., t. i , p. 274 F. - « E fez sinal о Alfonso Dalboquerque que se Levasse, e о seguisse. » Corniti. Dalb., part, i, chap. i5.—Levarsi d'alla posta, ital. v. a. Quitter son poste, son mouillage. — « Levarsi dalla posta, è quando si salpa il ferro et i vascelli partono dal luoco dove sono. » PanteroPanlera, Vocabol. naut. (161Д). ( V . Colpo di mare, P a l a mare, Surgere.) — Levata, ital. s. f. ( D e Levare.) Action de lever l'ancre, Appareillage. (V. Allargarsi.) Aujourd'hui on désigne par Levata ce mouvement de la mer agitée qui soulève les navires, les fait rouler et tanguer, et qu'en France on nomme la Levée de la mer.—V. Mareta. L E V E , dan. v . 11. (? De l'angl.-sax. Lifian[e], Vivre.) Barbeïer, Fasier, Fasayer, Ralinguer.

L È V E R A M E ! fr. imperai, du verbe Lever rame ou lever rames. (Ital. Leva ramo! gr. mod. Aéëa pîu.r|; basq. Aletta arqu'on fait 129 E . — » Os capitâes Levaram suas ancoras... » Comment. aux matelots d'un navire à rames, lorsqu'on veut qu'ils susDalboq., part. 1, chap. 22.—Levar cl anela, esp. anc. et mod.; pendent le mouvement de la nage et qu'ils restent prêts à le Levar Г ancora, ital. v. a. Lever l'ancre. ( V . Ancia, Alzili* el rep rendre. ancia, Ancora.) — Levar ferro, ital. Lever une ancre ou un L E V E L (То), angl. v. (Level, niveau; angl.-sax. Lœfel, fer de galère. (V. Palamare.) — Levare la caccia, ital. Lever la chasse, cesser de chasser. — Levar lopa e la vianda davanl, comme l'ita 1. Livella ou Livello, du lat. Libella, diminut. de cat. anc. Enlever le pain et la pitance de devant quelqu'un. Libra, balance; rad. gr. Aîtpa.) Niveler, Mettre de niveau ; C'est ce qui avait lieu quand un maître ou patron du navire Affleurer. — V . F a y ( T o ) . voulait renvoyer un homme de son équipage dont il n'était L E V E R L ' A N C R E , fr. v. a. (Lat. Anchoram veliere; gr. anc. pas content. L e Consulat de la mer, chap. 222, édit. Par- "Afxupav aîpsw; gr. mod. 2ялтгаро> ; 2ux(óvio r/jv a-yxiipav ; bas dessus , dit à ce sujet : « Si algun senyor de nati ó lenv dard lat. Sapute; ital. Levare l'ancora, Levar ferro, Salpare, Sar­ paratila à algun mariner per alguna rad, no se n'deu pas pa re ; esp. Alzar el ancia, Llevar ci ancia, Levar el ancia ; exir tan solament per lodit del senyor de la nau ò leny, tro port. Apenhar ancora, Levar a ancora , Sarpar; cat. Levar; fins que Г senyor de la nau ò leny li baia Levât ò fat Levar lo angl. IVcigh [to]anc/tor, Trip [lo] the anchor, Get[lo] the anpa è la vianda davant. » — De la coutume du Moyen Age , c/tor; ali. Anker ltchten;'\b\.Letta 011 Leysa akkeri; boli. Het, constatée par ce passage de la vieille loi catalane et par un Ankcr ligten; dan. Lette et anchcr; suéd.Lyfta ankare; basq. article des Rôoles d'Oleron qu'on trouvera à l'art. .* Ostar la Arronzar, Aingurac goralu; rus. Поднимать якорь (Podnitouaillc, il ne reste plus dans leur marine que le retranche- metteiakorc]; poi. Odbiiac; vol. PidiKaja] апкора \_A ridekament de vivres, infligé comme punition dans certains cas. ankora]; groënl. Amoarpok; illyr. daim. Izvaditi sidro; angl. t

e

e r

passait). 11 Lettre d'Amerigo Vespucci; ap. Ramus., t. i , p . raba ! rus. Шабашъ [Chabachc]'.)Commandement

V. Retrancher.) — Levar per poppa, ital. v. a. (Emmener à la poupe.) Remorquer. •— « La nostra naue... per essere grande et forte, leuaua per poppa vna grandissima naue di Malacca detta giunco » (jonque), « che cosi si chiama vna i-erta sorte di nauili che vendono della Cina... » (Chine , « et per non poter nauigare tanto, come Г armata, era necessario la Cenassimo, et cominciando di continuo il vento, e'1 mare a farsi grande, per il peso del giunco non poteuamo andar tanto a orza » (allersi près du vent) « come l'armata, ma di continuo pitia sottouento... et in questo tempo si aperse il punico per la gran fortuna che era in mare, non sendo si forte come la nostre natii..; » Lett. d'And. Corsali; ap. Ram., 1

e r

t. i , р . 18З A. — Levar remo, Levar 0 remo, ital. et port, anc. v . a. Lever rame, cesser de nager pour un certain temps.

sax. ff-'egan ; bas bret. Sevel ar héor; mal. Bonghar saàuh ; fr. anc. Haler l'ancre, Resacquer l'anchrc, Traire l'anehre; ar. còte N . d'Afr. Erfend cl tnokaf; turc, Dèmir almaq.) A r racher l'ancre du fond de la mer, ou par le moyen de son câble, ou par son oriti ( V . ) , ce qu'on appelle : Lever l'ancre parles cheveux. (Ital. Levar l'ancora per la grippia, ou pei capcll; rus. Поднимать якокь за буйреггь [Potlnimatc iakore za botti/è/te].) — « Les Normands ci levèrent les ancres de la neef de Armand Rémon de Castanos, laquelle neef fut en ancre en le port de Harefleur, et la robèrent de cele annero (et lui volèrent ses ancres). » Relation des hostilités commises par les Normands (1292J; Docutn. inéd. sur CHist. de France, Lett. de Bois, 1 . 1 " , p . З98. — « L e dit Bethancourt estoit sur son partir, et vouloitJLever les.ancres et soy


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tirer hors du port. » Conquêtes des Canaries par J. de Bethan- c-ise son estassi (V.), e que negun no's gaus » (ne s'avise) court (1402).—« L e même j o u r , Levasmes nos ancres du de« ni's dega attirai- 11 (établir) « en la entrada del dit port pus vant. Ticou. » Journal du Voy. de J. Parmentier ( î S î g ) . — que cl guardian Fin aya feyt manament « (commandement;

Lever la chasse (liai. Lcvare la caccia; vénit. Lasciar la raccia; angl. Lcave (lo) off chacing; rus. П р е к р а т и т ь по­

du lût. Mandare). Statut de Sanclie , I I I

poursuivre un navire. — Lever (se) сГип port, vieux fr. (De

Mém. de Mart. du Bellay, liv. x . — « Si ledit seigneur (Roi

roi de Majorque, e r

гоню (Prekratite pogoniou). Discontinuer de chasser ou de l'esp. Levarsc, s'en aller; ou de l'ital. Lei'arsi, s'ôter. Dans le midi de la Гг. on dit encore : Levez-vous de là, pour dire : Otez-vous de là.) Faire v o i l e , Sortir, Appareiller. — « L e nombre des navires ordonnez pour l'armée montait à cent cinquante gros vaisseaux ronds, sans compter soixante f l o vins et vingt-cinq galleres, lesquels tous ensemble se levèrent le dit sixième jour de juillet ( i 5 4 5 ) , tant du Havre de Grâce que de la fosse d'Eure, Honneur, Harfleur et Dieppe, et prirent la v o l t e ( V . ) pour tirer vers l'isle d'Huicht (ÀVight), et le havre de Portemuth (Portsmouth) en Angleterre; auquel lieu de Portemuth estoient les forces de mer du dit Roy d'Angleterre , lesquelles nostre armée cherchoit à combattre. »

e

sur la police des ports de Port-Vendreset ileCollioure ( i sept. 1318); Regist. manusc. n" 17, fol. 80, Procuration royale à Perpignan. — « Mas lo nombre fo aquest aqui avia en serveydel Rey : x x v naus grosses, x v n i teridesexn galees dalcunsaltresLeyns grossos,dels quais homs nousa ara, los noms des quels eren Trebuces, e galiotes. (De plus, voici le nombre des bâtiments qui étaient au service du Roi : 25 grosses nefs, 18 tarides, 12 galères, et quelques autres gros liens alors en usage et qu'on nommait Trebuques, et quel-

ques galiotes. » La venguda de? Rey D. Jacnie... per el P . P e r o Marsili, Ms. (Chroniq. écrite en 1З17.) L E Y S A A K K É R I , isl. v. a. (Leysa, délier, dégager.) L e ver l'ancre. ( V . Akkéri, Létta akkéri. — Leysa skip ur tengflum. (Dégager le navire de ses amarres.) Démarrer un n a vire. — Leysa ur hôfnum. Sortir du port. — V . Hôfn.

ou Amiral)... voulsit faire voile,il montrera deux lanternes et tirera ung coup d'artillerie... et chacun sera tenu de soy L e uer, et faire voile comme lui. » A n t . d e C o n f l a n s ( i 5 i 5 - i 522).

—Lever te lof, (Angl. То haut up the weather-cluc ; rus. Под­

L E Z , bas bret. s. m. Proprement : Lisière. Bord de la

mer, Rivage. — « War léz ar màr cm cûz hé gavet, Je l'ai trouvé au bord de la nier, » Legonidec,

Dict.fr.-bret.

Л Е Ч Ь В Ъ Д Р Е Й ф Ъ (Lètchc v' dréieff), rus. v. n.

т я н у т ь на ветр'Ь гшповь [Pottianoute па vétré guitove~\; lasc. (Proprement : Se coucher en dérive. Л е ч ь , du rad. slave Strmguimoura ar dainane.) Soulever à une certaine hauteur, Л я г [ L i a g ] qu'on peut rapprocher du grec Ai-toi, et de l'ail. et à l'aide de la cargue-point, le point du vent d'une basse Licgcn, être couché: (Mettre en panne, Mettre à la cape. ( V . voile qui était amurée. — « L è v e le lof du bourcet! L è v e le Д р е й ф о в а т ь , О д р е й ф н т ь . — Л е ч ь на шпрпнгь [Lelche grand lof! C'est, larguer des amarres les conets qui sont amar- па chpringg). Èmbosser, S'embosser, Mouiller en croupière. c

rez. » Explic. dediv. termes, etc.; Ms. x v n siècle, Arch. de la (V. С т а т ь , Шпрпнгь.) — ЛЕЧЬ па якорь (Lctche па iakore.) Mar., p . 82.—Lever rames. (Lat. Inhiberc remos; ital. Levar Mouiller, Ancrer. — V . С т а т ь на икоръ. i rend; port. Levar remo; bas bret. Sével ar тощ angl. Ceasc А Н 2 Т 1 А , gr. anc. et niod. s. f. (DeÀ-ije-niî- [ V . ] ) Piraterie. \tô\ rowing, Uns/dp [td] the oars; illyr. daim. Doviziti, Vcslo ( V . KXÉ^iu.ov, Паратг!:*, llipatapia. — A^OTEUIO, gr. anc. Uzdignutti ; rus. Держать весла \Derjute veski] , Сушишь (De Ar,i;, butin.) Pirater, Écumer la mer. Thueyd., liv. 1 " . весла [Souchite veslaX.) Suspendre la nage en élevant audessus de l'eau les pales des rames, et en laissant les avirons dans la position horizontale et prêts à fonctionner de nouveau. — « Nous n'en estions qu'à vue portée de mousquet quand je commanday à nos gens de Leuer raine, et de prendre des pistolets et des mousquetons pour attendre nos

ennemis. « Mém. manusc. du marq. de Villette-Mursay (-Minée 1677), p. 48, lig. i . L E V E S , catal. anc. s. m. ( L e Libeecio italien.) Sud-ouest.

Atlas catal.; Ms. de 1З75 , Bibl. nation. L E V I A , bas bret. v . n. (prononcé Léfiate, selon maître Ézou de Saint-Matthieu). Gouverner, Courir des bordées, L o u voyer. (V. Louât, Sturia.)— Levidiges (Lefidiguèsse), s. L o u voyage, Pilotage.—Levier (Lévieur), s. m. Pilote, Timonier. L E V I S N A V I S , lat. s. f. Navire léger. « Apparuit piraticus celoces et lembos esse, qui posteaquain videruntex alto classem, in fugam verterunt : et celeritate superabant levioribus, et ad id fabrefactis navigiis. » T . - L i v e , liv. x x x v i i , çhap. 27. Scbeffer prétend que les navires м dicebantur et levés, quia nempe apertae erant; «nous pensons qu'il est dans l e r r e u r . Il y avait certainement des barques lourdes et mauvaises marcheuses qui n'étaient point pontées, et parmi les navires à rames couverts, il y en avait de très-rapides à qui l'épi— thète : Levis était parfaitement applicable. D'ailleurs, comment entendre le Levioribus de T . - L i v e , dans le système de Scheffer?

L e Sioliaste d'Homère dit que l'action de faire du butin sur mer ou de pirater (Arjtrceùzii) n'était pas honteuse chez les anciens, mais au contraire honorable et naturelle. ( V . Ileiратешо.) — Av-GT-rçç, Pirate, écumeur de m e r , Forban. ( \ . KXÉCSTTJI;, Mitipp.'TrâvTi, Ilipdétï);.) —Ar,o-Tpixov irXoiov. (De Aï)<rrfo [ V . ] qui a fait ArflvxSi , e t , par corrupt., A r , C T p i x ô ; . ) Navire pirate. — Plutarq., Pompée. — «'Е^ахтожЕХу;;. ETooç TTXOÏOU Xr,CTpixoù, ô' ÈcTt yoXta, » Etymol. magnas. Л И К Ъ (Like), rus. s. ni. (Ce mot n'a évidemment aucun rapport avec le slave Л и к ъ , qui signifie Chœur; c'est une transcription de l'ail. Lcil; [V.J ou de l'angl. Leech. [ V . ] ) Bord d'une voile. — Л и к ъ - л ю ф е р с ъ (Likc-liouferss). A n selte, Patte de bouline.—Manque à J. Ileym et à Beiff. ( V . Л ю ф е р е ь . ) — Л и к ъ - т р о е ъ (Like trosse), rus: s. m. Ralin­ gue Reiff dit : « Rabans, ralingues, petites cordes pour ferler les voiles. » 11 y a là une confusion que n'excuse pas le Dict. de marine d'Alex. Chichkoff, consulte par Reiff. Aux mots : Rabans, Chichkoff dit : « Cezeni, plur. de Cezêne; et en cela il est d'accord avec M . le comte Alex, de

Stackelberg. Au mot : Ralingue, comme au mot Leech-ropc, il dit : Like-tross. La Ralingue et le Raban sont deux choses fort différentes, qui ne sauraient être nommées par le même mot russe. (V. ces mots.) M . de Stackl-lberg nomme la ralingue Chkatorina (Шкапюрпна). ( V . ) — Л и к и - т р о с ы y паруса

о т п о р о т ь (Likc-trossi ou paroussa olporote), rus. ( О т п о ­ р о т ь , de П о р о т ь [Porvte], découdre, et d'Onn» [Ote], éloignement.) (Proprement : Arracher les ralingues de la voile. Déralinguer. N

L E Y N , cat. anc. s. m. (Variante de Leny [ V . ] et de Lleny. I V . ] ) L i n . — « Fo adordonat per lo ditsenyor Rey, que tôt Leyn ho barcha, ho altre naveli ( V . ) que intre n'i vuyla intrar en lo dit port, que aquel que aya intrar dens aquel,

Л И М А Н Ъ (Limane), rus. s. m. (Du gr. Aiu.r,v. [ V . ] ) Gol­ fe, Baie, Port.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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Л И М Б Е Р Б О Р Д Ы (Limmberbordi,, rus. s. m . pliir. (De l'angl, Limber-boards. [ V . ] ) Paraclose, Bordage des anguillers.—Manque à Reiff. Л И М Б Е Р С Ы (Limmberssi ou Limmbersoui), rus. s. m. plur. (Trànscript. de l'angl. Limbers.) A n g u i l l e » ou canal des anguillers.Л И Н Е Й О Е К О Р А Б Л Ь (Lineinole (De Линя. [ V . ] ) Vaisseau de ligne.

horable),

rus. s. ni.

Л И Н Ё К Ъ (Liniohe), rus. s. m. (V. l'art, suivant.) Dague, Corde ou Gai-cette pour frapper les matelots coupables de certains délits. Л И Н Ю К Ъ (Linioke) , rus. s. m. (Ce mot, qui manque à Alex. Chichkoff comme à J. Heym et à Keiff, nous est don­ né par M . le comte Alex, de Stackelberg. Il ne peut avoir pour radical Л и н , qui a formé les mots russes nommant les choses gluantes, visqueuses; il est certainement de la famille de Line [angl.], Lyn [ h o l l . ] , corde.) Garcette.—V. Сезенъ. Л И Н Ш (Linda), rus. s. f. (De l'angl. Line.) Ligne, Ligne de bataille. J. Heym n'écrit pas Лишя comme Alex. Chichkoff,niais Aimein.(\. Боевой с т р о и , Ордеръ.)—Лишя бей­ девинда (Linda beïdevinnda). Ligne du plus près. ( V . Бейдевиндъ.)—Лпшя марша (Li/da marcha). Ligne de marche. —(Марша, du fr. Marche.) Л И Н Ь (Line), rus. s. m. (Trànscript. de l'angl. Line.) L i ­ gne, Quarantenier, Bitord. (V. Двоиникъ.) Л И С Е Л Ь (Lissèl), rus. s. m. (Trànscript. de l'ail. Lee segcl, holl. Lijzcil.) Bonnette. L I B A N , fr. anc. s . m . ( D e l'i tal. Ztódwo. [ V . ] ) — « L e mesme jour (27 avril 1627) pour un Liban d'eaufr (sic?) с (d'aufe) •« a attacher les pontz des calafas... » 1 liv. 2. 5. «Despense faide a ladoub de la gallere de Monsieur d'Ornano, 1627, fol. i . — « P o u r achapt d'un Liban pour faire l'aigade, 10 réaux... 3 liv. 1. s. » Compte des dépens, faites pour la galère d'Ornano (nov. 1641—oct. 1642]. Ms. Arch. de la M a r . , foi. 38 v ° .

molto familiare à i marinarli venetiani. » Pantera - Pantera, Vocabol. naut. (1614). — <• Ci mettemmo per ultimo remedio a Libar... in quella notte gelammo gran parte del cibo et vinoch'aueuano.» Viag.di P. Quirino (1431 ),ap.Ramus., t. 11, p. 2 0 1 - E . — « Jeter les marchandises en mer pour descharger un vaisseau. » Duez, 1674. p. 482. L I B A T I , v e n i t . a n c s . i n . p l . — « E vole3oo Iole»(planches) ndeAlbeo per far Libati, portapagnoli e seragië de soto. Fàbbrica di galere, Ms. x v siècle, Bibl. Magliabec. de Florence, publié t. 11, p. 6-3o de notre Arch. nav. M . G. Novello ( V . Posselexe) pense que les Libati mentionnés dans cet article étaient des « Battali o Banchi ove appoggiavano li rematori. » Ce ne sont pas les bancs des rameurs que désignent les Libati, car, trois lignes plus haut, l'auteur du traité nomme les Banchi (V. Bordena/c) ; ce ne sont pas non plus les pédagnes, car le texte nomme les Puntapiè ( V . ) ; ce ne peut donc être que les banquettes, si, en effet, les Libati étaient des espèces de bancs. Nous ne savons quelle est l'étymologie du mot qui nous occupe; nous avions pensé que Libati pouvait n'être pas sans relation avec l'ital. latin Libare, dont le radical est A E I S O J , verser goutte à goutte. Nous avions supposé, en nous appuyant hypothétiquement sur ce rapport de conformation, que les Libati pouvaient être tous les égouts de la galère, comme dalots, conduits de latrine, corps de pompe, etc. Nous n'insistons pas sur une supposition que nous avions présentée dans notre Arch. nav. avec notre réserve accoutumée, et nous laissons aux archéologues marins de Venise qui auront la permission, que deux fois on nous a refusée, de voir aux archives les anciens r e gistres des chantiers de la république, à juger une question sur laquelle nous en sommes réduit au doute, n'ayant encore rencontré qu'une seule fois le mot Libati, et dans une nomenclature sans détails, d'où l'on puisse induire quelque chose pour le sens de ce terme. e

e r

L I B A N O , ital. s. m. (? Du gr. AiSà;, fontaine; Aiëxàiov, prairie.) Sparton, Jonc, Genêt marin.—« Libani sono corde d'herba. » Pantero-Pantera, Vocabol. naut. (1614). — « Libani, cordes d'herbes. « Duez, 1674. — Libanella, petite <-orde faite de sparte ou d'autres herbes. L I B A N T , cat. anc. s. m. Nous ne savons si le Libant catalan était une corde d'herbes comme le Libano ital. Voici un des textes peu explicites qui nous ont fait connaître ce terme : « Item, foren pagata an » (pour : A en) « Berthomen Amreler per una dotzena de Libants quo foren comprate dell a raho de xxxij s. la dotzena, j lib. xij s. » Fol. 53 v ° . Livre des dépenses faites pour l'armement de la galère le SaintThomas (mai 1406); Ms. Bibl. de la Mar., n° 9З8-З. — On n'achetait pas le cordage à la douzaine, on l'achetait au poids ou à la brasse, comme le prouve un article du compte rapporté à l'article Frenell (V.),- cela nous fait croire qu'il n'y avait rien de commun entre le Libant et le Libano. Peutêtre les Libants de notre document sonl-ils ces objets en bois dont nous n'avons»pu d i r e n i l a forme ni l'usage, et que les Vénitiens du x v siècle appelaient Libati. (V. Libato.) — V. Lembus, Lembutus. e

L1BANUS, bas lat. s. m. (Le même que Liban.) — V . Paniilius. L I B A R E , vénit. anc. v . a. (? De Levare, débarrasser.) Jeter, faire le j e t . — « Libare vuol dir gettare in mare le robbe, che sono nel vascello per allegerirlo nelle fortune, et è voce

L I B E C C I O , ital. géno. s. m. (De l'ital. Libico, fait du latin Libyens, L i b y q u e , de Libye, ou d'Afrique.) — « Libeccio, come si dicesi Libico, per venir dalla Libia. » Crescendo (1607). Vent du Sud-Ouest.—V. Lebeccio. L I B E G , L I B E T Z O , cal. anc. s. m. Vent de Sud-Ouest. — V. Lebeg. A I B E P N A pour A I B T P N I S . ( V . ) , s. f. Liburne. — „ A ( êepva d ò o ; TrXoîou, x-IPÓEIA. >• Suidas.—« Tpir,peic, TcXoìa iroXepuxó, & xaXÙTai A ' É E p v a . » Id. LIBR AM (Ad), lat. adv. (De Libra, balance.) a A la balance droite, comme une balance, horizontalement, à égale hauteur, etc. » — « Quibus cognitis rebus, Cn. Pompeius filius, qui classiyEgyptiae prœerat, ad Oriciun venit,submersamquè navim remulco, multisque contendens funibus adduxit ; atque alteram navem, quœ erat ad custodiam ab Acilio posila, pluribusaggressusnavibiis, in quibus ad libram feceratturres» (des tours d'une égale hauteur et d'une grandeur égale?), « et ex superiori pugnans loco, întegrosque semper defatigatis summittens, et reliquis partibus simul ex terra scalis et classe nicenia oppidi fentans, ut adversariorum manus diduceret, labore et multitudine telorum nostros vicit : dejeetisque defensoribus qui omnes scaphis excepti refugerant, eam navem expugnavit. » César, De beli, civil., liv. m chap. 40. L I B U R N A , lat. s. f. Nom d'un de ces navires sur la forme desquels il est difficile de se faire une idée un peu exacte et complète. Zozime s'exprime ainsi sur les Liburnes : « H paraît que les vaisseaux liburniens, aussi rapides que les pentecontores, étaient moins grands que les trirèmes, qui


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. sont hors d'usage depuis longues années. » Suidas, qui n ' é tait pas contemporain des Liburnes, dit de ces navires de guerre qu'ils étaient « non pas construits comme les trirèmes, mais plutôt comme les vaisseaux corsaires, forts, pontés, et d'une vélocité incroyable. » Appien dit quelque p a r t , dans son livre de la guerre en Illyrie : « Les Liburniens étaient une peuplade d'Illyrie dont les citoyens désolaient la mer d'Ionie, et pillaient les îles avec des navires légers et rapides; c'est de là qu'aujourd'hui encore les Romains donnent le nom de Liburuiennes à leurs bi reines rapides et légères. » L u c a i n , liv. i n , peint les Liburnes armées d'un double rang , ou groupe de rames : « Ordirie contenlœ g e m i n o crevisse L i b u r n œ . >•

— к Liburne negociatorum naues apte ueloces ueluti dromones,interundas maris et procellas admodum necessarie. » Hieronymus, traduction d'Œthicus Ister. (V. notre Arch. nav., t. i i , p. 453.) A I B Y P N 1 Z , gr. anc. s. f. V . Aiës'pva, Liburna. АШ1Д1ЕРА (Lividièra), gr. mod. s. f. (Étymol. inconn.) Écusson de poupe, Miroir. L I C H T E N , ail. v . a. (De l'angl.-sax. Lith, léger.) Alléger. — Lichter, s. m. A l l è g e . — V . Lighter.

Л 1 Г А Д О Г Р А (Ligadoura), gr. mod. s. f. (De l'ital. Liga­ tura. [ V . ] ) Aiguilletage , Liure. — V. Asffiixov. L1D, L I T , L I S , L I E A (Lidd, Litt, Liss, Lissa), angl.sax. s.Navire. — Li$ veut dire quelquefois : F l o t t e , Armée navale. — Lida, Matelot. —Lid-man (Man, h o m m e , Lid. [ V . ] ) Matelot. — V . L t é - m o n . L I D A S K I P B R O T , isl. v . (Lida, faire naufrage — V . Skipbrot.

souffrir.) Nauirager,

L 1 D A I I - T A N A H , mal. s. (Lidah, la langue; Tanah, terre, sol.) Cap, Pointe de t e r r e , Promontoire. L I D E T K N Œ , dan. s. (Lidet, p e u , peu de chose.) P e tite courbe, Courbaton. — V . Gaffeltraee, Gaffelholt, K n œ . L I D S E A N B O N N E T T E N , dan. v. a. (De Litse, cordon.) Lacer une bonnette. L I E ( 7 b ) , angl. v. n. ( D e l'angl.-sax. Licgan [Licgane] ou L i g a n , Se coucher, tomber ; en relation avec le gr. Asyav et avec le rus. Л е ж а т ь [Lcjate] et non Lcju, comme le dit N . Webster [ 1 8 З 2 ] ; Letchc [ Л е ч ь ] , Lojc [ L o s e ] , Liagou [ A i i r y ] , sont des conformations russes que nous trouvons dans l e D i c t . rus.-fr. de Beiffjnous n'y trouvons pas' Leju.) (Proprement : Être couché; être en repos.) Etre à l'ancre, Etre mouillé, Être au mouillage. — Lie (То) along. (Être couché de son long.) Donner à la bande. — Lie (То) at anchor (Etre couché sur son ancre, Reposer sur son ancre.) Être à l'ancre. (V. Ride (То) at anchor.) L I E B R E D E L RACAME1NTO , esp. s. m. (Même origine que le port. Lebrc. [ V . ] ) Bigot de racage, Moque d'araignée. L I E G G E R D E S G A L J O N S , ail. s. (Liegger, le même que Legger dans Uitlegger. [ V . ] ) Aiguille de l'Eperon. — V . Galjon. L I E G O M A R S I , vénit. v . pers. (Pour Gegomarsi.[\.]) Se t o u e r . — « Liegomarsi, tirarsi avanti con un cao attacrato à terra, ô ad altro vasccllo 0 ancorotto. » Introduz. ail'arte nautica (Venise, i n - 4 , 1716), p. 274. 0

L I E N , bas bret. s. m . T o i l e , et par métonymie : Voile.—

Lien é banier (nicre). (Le P. Grégoire écrit : Bannyel.) Voileen bannière. — lien izel (ic/iel), Rasse voile. — Lien vivel T o i l e à voiles. — Liener, s. et adj. Voilier

V. Ober.

L 1 E N Z 0 ou L I E N S O , esp. s. m. Ce mot paraît être le nom d'une sorte de toile à voile dans le passage du livre de Th. Cano que nous avons rapporté art. 1. Anchor. (V.)

L I E B , fr. v. a. (Du \at.Ligare; rad. gr. Av-soui.) (Esp. Ligar, Travar ; has bret. Framma; illyr. Obvêzati ; fr. anc. Enjundrc.) Réunir fortement, Rapprocher entre elles, Soutenir par de certaines pièces de bois toutes les parties d'un navire que l'on construit. Un bâtiment est bien l i é , quand toutes ses parties restent à peu près invariablement à la place qu'elles doivent occuper, et ne tendent point à se désunir. — V. Croix de Saint-André. L I E U D U R E S T E , fr. anc. s. m. Lieu où le navire reste, ayant fini son voyage ; port de destination pour le navire du commerce.— « Escales sont les ports où le navire aborde pendant le voyage avant que d'arriver à son terme, qu'ils

appellent : Lieu du reste. » Explicat. de divers termes, etc. ; e

Ms. x v u siècle, Arch. de la Mar. L I E U R E , fr. anc. s. f. Pour Liure. — <, Elle » (S. Maj.) « a esté informée que le mast du Cheval-Marin qui s'est rompu estoit de la foresl d e G a v e t ; et l'obseruation qu'il » (le conseil de construction) « a fait sur ce mast qu'il étoit rompu depuis longtemps, et que le mal n'auoit pu estre découuert parce qu'il estoit dessous une des Lieures, luy doit faire connoistre » (à M . de Vauvré) « combien il est nécessaire de visiter auec plus de soin les masts des vaisseaux qui vont en

mer. » Colbert à de Vauvré, 3o avril 1681 • Ordres du Roy, vol.

n ° L , p . 187, A r c h . de la Mar.

L I E U T E N A N C Y , angl. anc. s. Lieutenance, fonction du lieutenant en pied ou premier l i e u t e n a n t . — « T h e p r o m o tions » (dés capitaines qui avaient changé de navires après le départ de l'un d'eux, Richard Norris, à Madère e n n o v . 1740) « being settled, with other changes in the Lieutenancies, the commodore, etc. » Richard Walter, A voyage.... by George Anson (Lond., 1769), chap. 2, p. 22. L I E U T E N A N T , fr. s. m. (Tenantlieu du capitaine.) (Gr. mod. Tevév-ry-ç [Téninnti-s], Y- coirX<Hap-/o<; \Hypopliarcho-s\, cat. anc. Loctinent [ . . . « del noble Don Johan, lo primer lloch... » JOB. PUJOL, Llepant, poème inéd.]; ital. Luogot

r

tenente; esp. Teniente ; port. Tenente; bas bret. Lctanand; val. ./leïtenant; rus. ,/IenmeHanrb [Lieutenantc] ; mal. Malem ketchil; madék. Onnazonn, Onnahouzon.) Titre donné à un officier qui en remplace un autre plus élevé que lui en grade. (V. Capitaine.) L I E U T E N A N T D E F L U T E E T O U C R E , fr. anc. s. m. Titre d'un officier qui servait sur les oucres et les flûtes en qualité de Lieutenant. On l i t , fol. 5 v ° , v o l . x c i , Ordres du Roy, Ms. Arch. de la M a r . , cette mention : « L e cinquième janvier (1671), monseigneur» (Colbert) « a signé deux b r e vets de lieutenans de flûtes et oucres semblables à ceux des frégates, pour les sieurs du Laurens e t A u d r y , qui doiuenl servir sur les deux oucres destinées pour aller aux Indes. » V. l'art, suivant. L I E U T E N A N T D E F R É G A T E , fr. anc. s. m. — Au x v n siècle, il y avait des Lieutenants de frégate légère qui prenaient rang entre les Lieutenantset les enseignes de vaisseau. Ils embarquaient parfois sur les vaisseaux, où ils faisaient le service de Lieutenants. Nous les voyons paraître, pour la première fois, dans l'Etal de la marine qui se rapporte à l'année 167a; ce document nomme huit de ces officiers, et nous fait connaître qu'il y avait des «Lieutenants de frégates légères et flûtes » dès l'année 1670. En 1678, le nombre de ces lieutenants était de douze. En 1684, les Lieutenants de frégate légère cédèrent leur rang, après les lieutee

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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nants de vaisseau, à des Lieutenants de galiote que l'on créait; et ils prirent place, sur la liste générale de la marine, après les enseignes de galiote, inscrits eux-mêmes à la suite des enseignes de vaisseau. L e nombre de ces officiers si déchus était de quarante-neuf en 1696. Ils avaient le pas sur les Capitaines de flûtes. (V. Abrégé de la mar., 1696 ; Ms. Arch. de la Mar.) — « L e sieur Percier » (['Étal de la marine pour 1678, p. 27 v ° , l'appelle P e r r i e r ) , « Lieutenant de frégate légère, demande le payement de quatre mois de ses appointemens qu'il dit luy estre deubs, n'ayant point receules quatre mois d'aduance qui furent payez à tous les officiers qui s'embar-

quèrent comme luy sur le Terrible... » Seignelay à de Seuil, 19 novembre 1778. Ordres du Roy, vol. X L I V , p. 576; Ms. Arch. de la Mar. (Le Terrible était un vaisseau de deuxième rang que montait le comte d'Estrées pendant la campagne d'Amérique. Perrier y faisait le service de Lieutenant de vaisseau.) — « L a conversion de Meusnier, garde de la marine, m'engage à vous parler de ses intérêts; il seroit fort propre à remplir la charge de Lieutenant de frégate légère, v a cante par la mort de Flandin, d'autant plus que c'est quasi un homme du inesme génie, bon matelot et ferme dans l'occasion, ayant fait le voyage entier deslndesavec M . Delahaye, comme l'autre. » D'Estrées à Seignelay, 26 août 1680. (Meusnier ne fut pas fait Lieutenant de frégate légère, mais enseigne de port.) — V . 2. Enseigne. L I E U T E N A N T D E G A L È R E , fr. anc. s. m. Officier qui, dans le commandement d'une galère, remplaçait, au besoin, le capitaine. Nous ne savons à quelle époque remonte, en France, la création du grade de Lieutenant de galère, mais tout nous porte à croire qu'il date de l'organisation des g a l è r e s . — « C h a q u e capitaine» (dans les galères de Malte) « prie un de ses amis pour lui servir de Patron, qui ueut dire Lieutenant, lequel doit auoir fait profession. 11 ne peut estre frère seruant, qui est le second rang dans la religion, à cause que le capitaine uenant à mourir hors deMalthe, il commande la galère jusqu'à ce que le général y enuoye le capitaine de la capitane, ou bien y laisse le Lieutenant, selon qu'il se trouve dans les bonnes grâces du g é néral , pour la commander iusqu'à Malthe, les cheualiers tenant à deshonneur d'obéir à un frère seruant. L e deuoir du Lieutenant est de coucher en g a l è r e , dans le port et en mer quand sa santé le lui permet; il couche à proue, pour auoir soin que les soldats et mariniers fassent leurs devoirs et empescher le desordre; il a soin aussi de faire faire la garde sur la galère par les soldats et mariniers qui sont

destinés pour cela. » Noms des vents de l'Océan, etc.; Ms. e

x v n siècle, n° 10 de notre Bibl. partie. — Quelques L i e u tenants de galères avaient le titre de Capitaines Lieutenants. On en voit huit nommés dans l'État de la marine pour 1696. L I E U T E N A N T D E G A L I O T E , fr. anc. s. m. Ce grade fut créé en 1684. Les Lieutenants de galiote eurent rang immédiatement après les Lieutenants de vaisseau, à la place des Lieutenants de frégate légère. Ils n'étaient alors que dix. Sur l'État d e l à marine pour l'année 1710, ils figurent, au nombre de d i x , sous le titre de « Lieutenants de galiote et d'artillerie ; » sur celui de 1711, ils ne sont plus nommés que « Lieutenants d'artillerie. » Il est inutile d'ajouter que ces Lieutenants servaient sur les galiotes à bombes dont, en 1684, l'invention était récente, et non sur les galiotes à rames. L I E U T E N A N T D E L ' A D M I R A L , fr. anc. s. m. F o n c tionnaire q u i , dans certaines localités, et surtout dans les sièges particuliers d'amirautés, exerçait, au nom de l'amiral de F i a n c e , une surveillance active sur tout ce qui était de

la charge et des prérogatives de ce dignitaire. Dans leurs sièges, les Lieutenants de l'amiral avaient tous les pouvoirs de celui-ci en ce qui touchait à l'administration de la j u s tice rendue au nom de l'amiral. — « D'oresnauant, lesdits Lieutenants dudit amiral seront par luy establis tels que dessus est dit, gens de bonne v i e , sages et bien nommez » (de bon r e n o m , de bonne réputation), « et iureront solennellement qu'ils feront les iugemens sans faveur; et si pourra estre appelle de leur dit iugement et sentence. » Ordonn. de Charles VI (septembre, décembre 1400). Fontanon , Recueil

d'édlts, t. m , p. 12. L I E U T E N A N T D E P O R T , fr. s. m. Officier inférieur au Capitaine de port ( V . ) , et remplissant toutes les fonctions de celui-ci quand il était absent. L'ordonnance du i 5 avril 1689 obligeait le Lieutenant de port à mener en rade et à y faire amarrer, avant de les quitter, les vaisseaux des troisième et quatrième rangs. L I E U T E N A N T G É N É R A L DES A R M É E S N A V A L E S , fr. anc. s. m. T i t r e de l'officier général qui commandait sous le Vice-Amiral. (V.) Au x v n siècle, il avait le rang des Vice-Amiraux actuels, et commandait au chef d'escadre, comme de nos jours un vice-amiral commande au contre-amiral. — « M . de Chasteau-Renault, estant l'ancien Lieutenant général, portait le pavillon bleu au grand mât, et commandoit l'arrière-garde. J'avois esté fait L i e u tenant général, et je lui servois de Vice-Amiral. » Mém. du marquis de VMette, 1690, p . 97. — Nous trouvons dans les États manuscrits de la marine (Arch. de. la Mar.) que M . M a r tel fut fait Lieutenant général en i 6 5 6 , du Quesne en e

1666, etc. — Un Estât de la dépense de la somme de 16,020 l i v . pour l'année 1566 (Ms. Arch. de la M a r . ) contient la mention suivante : « Au sieur de F o r s , Lieutenant général du dit sieur Admirai » (Châtillon) « en la coste de Caux: 400 l i v . » — ' V . Trompette. L I E U T E N A N T G É N É R A L DES G A L È R E S , fr. anc. s. m. Officier général qui commandait les galères de France, sous les ordres du Général des galères. — « C'est le L i e u tenant général des galères qui monte, en France, la galère patrone ; et elle porte deux fanaux et un étendard quarré long à l'arbre de mestre. » A u b i n , 1702, p . 4 4 8 . — « L e sieur chevalier de Noailles estant pourueu de la charge de L i e u tenant général des galères et le Roy voulant qu'il serue cette année en cette qualité sur les dites galères, j e vous enuoye une lettre de S. M . que vous lui rendrez. » ( M . de Noailles était capitaine de vaisseau depuis 1675, au moment de sa promotion; il commandait le vaisseau te Bizarre, qu'il laissa au fils de du Quesne.) Seignelay à. Touiville; 19 avril 1679. Ordres du Roy, vol. n" XLVII, p. 215. Arch. de la Mar. L I E U T E N A N T G É N É R A L D U G R A N D M A I S T R E , franc, s. m. — « A huit Lieutenants qui seront commis dans les prouinces pour auoir l'œil à ce que les ordonnances de la marine soient exactement exécutées, sçauoir est vng en N o r mandye , vng en Picardye , vng en Bretaigne, vng en P o i e tou, Xaintonge et Aulnis, vng en Languedoc, vng en Guyenne, et deux autres ès lieux où ilz seront jugez plus nécessaires, à chacun quinze cens liures, faisant en tout douze mille l i -

ures.» Estât des pensions, appointements, etc., 28 janvier 1627; Ms. Arch. de la Mar. L I E U T E N A N T D E V A I S S E A U , fr. s. m. Bien que ce nom doive faire supposer que le Lieutenant de vaisseau remplace toujours et immédiatement le capitaine de vaisseau , il n'en est rien cependant dans la pratique. L e L i e u tenant de vaisseau ne remplace en réalité le capitaine que


GLOSSAIRE NAUTIQUE. dans le commandement du quart, o u , pour mieux dire, il l'y supplée, parce que, en vertu delà fiction qu'a fait naître la responsabilité, le capitaine est sensé toujours être sur le pont de son vaisseau. Dans le commandement des vaisseaux de ligne et des frégates (du plus grand nombre, au moins), il y a entre le capitaine de vaisseau et le lieutenant un officier supérieur à celui-ci : un capitaine de frégate (naguère capitaine de corvette). L e Lieutenant de vaisseau a le rang des capitaines de l'armée de terre , dont il porte les insignes, consistant en deux épaulettes d'or à petites torsades. L e cadre des Lieutenants de vaisseau est fixé aujourd'hui (juillet 1849) à six cent cinquante, dont trois cent vingt-cinq sont de première classe. — Dans les « Estats de pensions, g a i g e s » , etc., pour les années 1566, i 6 o 5 , 1620 et 1627, que possèdent les Arch. de la Mar.,les Lieutenants ne sont pas portés parmi les officiers entretenus ; on les voit figurer dans l'état de 1640 au nombre de s i x , avec des appointements de 400 liv., quand les capitaines de vaisseau recevaient i 5 o o livres et le capitaine de brûlot 3oo. En 1661, le nombre des Lieutenants était resté le même; mais les appointements étaient descendus à 3oo liv., comme ceux des capitaines de brûlot. Les capitaines de vaisseau avaient alors i 5 o o , 1000 ou seulement 600 liv. selon leur classe. L'État de 1675 nomme cent onze Lieutenants de vaisseau, dont un appartenait à la promotion de 1648, et cinq à celle de i 6 6 i . E n 1696,1a marine royale avait deux cent soixantedix-huit Lieutenants de vaisseau ; elle en avait deux cent vingt-huit en 1716, et six cent trente-sept en 1690. En i8o3 il n'y avait plus que trois cent cinquante-deux L i e u tenants; il y en avait quatre cent seize en 1810. — Entre les lieutenants de vaisseau, celui qui était le premier, et commandait le bâtiment, après le capitaine, était appelé : le

Lieutenant en pied. A I 0 Q N <I>0B02, g r . s. m. (De AiOoc, pierre, et «fitlêo;, crainte, e t , par extension : excitation.) Bruit que le céleuste faisait avec des pierres, pour remplacer le rhythme chanté, quand sa voix était fatiguée ou quand il voulait produire un effet plus éclatant et plus solennel. « A(8wv epoêw TWV xcXeuaTÛiv, àv-ù <fonr <;. » Xénophon, liv. v . t

L I F E - B O A T , angl. s. (Life, de l'angl.-sax. Lif, Lyf, v i e ; isl. Lif.) Canot de sauvetage. — Life-buoy, Bouée de sauvetage. (V. Buoy of safety.) — Lifkadall, isl. s. (De Kadall [ V . ] , et de Lif, la vie.) Câble de vie ; câble de l'ancre de salut; câble de l'ancre de miséricorde. L I F T , angl. s. (De l'angl.-sax. Hlifian, s'élever, selon l'opinion d e N . Webster [ i 8 3 2 ] , ou deLcohtan, lever, soulever.) Balaucine.

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L I G A T I O N E S , bas lat. s. f. pl. (De Ligare, lier.) Selon dom Carpentier : Cordage, Gréement de navire; selon nous: Liaisons du navire.—« In navi, galea vel in corbis vel ligationibus navis, arbitrio pedagerii. » Stat. Avinio. ( i a 6 3 ) ; M s . Bibl. nat., n° 465g, fol. 9 2 . — L e rapport qui semble exister entre Ligatio navis et Ligatura navium paraît avoir abusé Carpentier, qui, très-probablement, ignorait que certaines pièces de bois ont eu de tout temps le devoir de lier les parties diverses de la construction d'un navire. Ces pièces, que les Italiens appellent LegamiÇS.), les Esp. Ligazones ( V . ) (Ligationes est assez clairement sous ce m o t - l à ) , et que nous nommons Liaisons ( V . ) , avaient, par la forme de quelques-unes et par leurs fonctions, des relations naturelles avec les courbes ( V . 1. Corba), et il nous semble tout simple qu'une nomenclature des objets qui payaient un droit de péage les mentionnât ensemble. Un fait corrobore l'opinion que nous émettons contre le sens donné par D . Carpentier à : Ligationes; c'est que, dans tous les documents du Moyen A g e qui ont passé sous nos yeux, l'ensemble des cordages du navire, son gréement, est nommé en bas lat. : Sarcia. (V.) L I G A T U R A , ital. s. f. (De Ligare, lier.) Ligature, Aiguilletage, Amarrage. (V. Trinea.) — Ligatura navium, bas lat. s. f. Droit qu'on payait pour attacher son navire à un rivage, pour l'amarrer à terre ou sur une rade ; Droit d'ancrage.— « Teloneum quoqueet curaturam, et redhibitionem ipsius ripariae, et Ligatura m navium, etc. » Charte de B é ranger et d'Albert, rois d'Italie (an. g 5 o ) , citée par du Cange. L I G A Z O N , esp. s. f. Allonge, Genou; Liaison.— « Para que la nao saïga fuerte del astillero, conviene que las maderas de la Ligazon » (de la liaison du navire, placée pour lier et maintenir la membrure) « sean largas, y que cruzen mucho vnas col otras. » T h . Cano, Ârtc para fabricar... naos (1611), p. 3 i v ° . — L i g a z o n e s del sobreplan, Allonges et g e noux des porques. L I G G A B I , suéd. v . n. (De l'angl.-sax. Licgan, être couché, se reposer.) Capéer, Capéier. — L i g g a f o r ankar. (Être couché sous l'ancre.) Etre à l'ancre. L I G G E B I , dan. v. n. ( V . Ligga.) Capéer, Capéier. — Ligge med tre ankrc forud, Être à l'ancre avec trois ancres devant le n e z ; Mouiller en patte d'oie.—Liggesaa nœrwlnden mdn kankomme. (Mot à mot : Faire route en gouvernant aussi près du vent que possible.) Pincer le vent, le rallier, le serrer. Bôding. — M a n q u e à H. Fisker ( 183g). ( V . Knibe Winden, Knibe luven.)—Ligge til ankers, Etre à l'ancre.

L I G - T R O S S E , dan. s. [Lig, même origine et même sens ' que l'angl. Leech. [ V . ] ) Ralingue. — V . 2. Trosse.

L I G G I A V I D A K K É R l , isl. v . (Liggia [même radie, que l'angl.-sax. Licgan. V . ligga.], rester; Fid,k, près de.) Être à l'ancre, Rester sur son ancre.—Liggiandi, s. Mer étale.

L I G A D A , a r . c ô t e N . d'Afr. s. f. (De l'ital. Ligatura. [V.]) Amarrage, Bridure, Genope. — Ligadoura, Ligne d'amarrage.

L I G H T - P O R T , angl. s. (De l'angl.-sax. Liht, Leoht, clair; lat. Lux, lumière, et de Port. [ V . ] ) (Proprement : Sabord de lumière.) Hublot.

L I G A D U I l E . f r . s. f. ( D e l'esp. vénit. Ligadura, lien.) A i guilletage, Amarrage.— « P o u r soixante Hures de p o y » (poix) « pour enipoicer(«'e) toutes les Ligadures, à 4* le quintal. 2 1. 8 s. » Compte de la dépense faite pour la galère Dornano (nov. 1641), Ms. Arch. de la M a r . — V . Liguadure.

L I G H T E N ( T o ) , angl. v . a. ( D e l'angl.-sax. Lihtan ou Lyhtan [de Liht, léger].) Alléger.—Lighten (To) a ship, Alléger un navire.—Lighter, angl. ail. s. Allège.— V. Lichter.

L I G A N G (g-fin. sonnant p e u ) , mal. v. Rouler.—V. L a m b o u r g , Lenggang, Limpar. L I G A R , esp. v. a. (Du lat. Ligure.) L i e r . — V . Trancanil. L I G A R E C U M M O R T U O , lat. v a. — V . Projicere in mare.

L I G N A D E , fr. anc. provenç.s.f.(Del'ital.Zcg7îa'o,faitde Legno [lat. Lignum].) Provision de bois. — « Vos chiormes y pourront faire aigade et Lignade. » Rabelais. L I G N A M E N , bas lat. s. n. (De Lignum, bois.) Bois de construction. C'est le Legnamc italien. — V . Bucius, Efezator, Magister axiae. L I G N A N , vieux fr. s. m. (De l'ital. Lignante.) "7-

Bois d'un


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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navire, tout ce qui entre de bois dans sa construction. — « Vue autre (nef) qu'il faict faire présentement de plus de vingt mille quintaulx (de port), forte et puissante de L i gnaii» (d'un fort échantillon). Estimation faite par le seigneur conte Pedro Navarre, de la grand nef de feu Monsieur le grand maistre ; v i vol., Ordonn. de Henri I I , p . 2 0 a ; Arch. nat., section judiciaire. — V . Sarsie. e

1. L I G N E , s. f. (Francisation ancienne du bas ht. Lignum. [ V . ] , ou de Citai. Legno, et variante d e X w . ) N o m d'un bâtiment à rames que les documents du x i v siècle mentionnent souvent avec les galères, mais après elles, ce qui constitue son infériorité relative. — « Quand il fut venu en ses nefs » (Louis d'Espagne, battu près de Saint-Matthieu de Brest par Gautier de Mauny et Ainaury de Clisson), « i l cuida entrer dedens ; mais il les trouua si bien gardées qu'il n'y peut. Si se mit en un vaissel qu'on appelle Ligne a grand meschief et a grand hâte. . et se print forment à nagier... Ils trouuerent que messire Louys estoit en vne Ligne qu'il avoit trouué : et s'en aloit fuyant tant qu'il pouuoit... et tant nagèrent à force de bras les gens de messire Louys, qu'ils a r riuerent au port de Gredo » (Redon). Froissart, Chron., Ms. Bibl. nat., n ° 6 7 6 0 . — L a version d u M s . n ° 8317 présente le même texte à peu de chose près. — V . L i q u e . e

2. L I G N E , fr. s. f. ( O u lat. Linum, cordage [ g r . Ai'vov, fil].) Nom donné à une corde, petite mais forte relativement à sa grosseur, que l'on emploie à des usages différents. O n s'en sert pour faire des amarrages, et c'est alors d e la Ligne d'amarrage. (Rus. CmeKAiin-b [SteÂlinS; ar. cote N. d ' A f r . Ligadoura. Mariner; lasc. Massali; angl. Line seizing.) L e plomb de sonde est attaché à une Ligne. (Angl. Lead line; ital. Corda dello scandaglio; bas bret. Linen sounta; vénit. Scandaio; esp. Sondalczo; port. Manobra de prumo ; angl.-sax. Sundgyrd, Stind line; ail. Lotldinie; rus. AomAUKh [Lotline], mal. Tali depass, Tali douga; lasc. Proume,k laine.) — « A Jehan O u Bois la somme de x x v i s. trois den... pour son payement de trois plombz et vne Ligne » (à chaque plomb) a qu'il a fburniz et liurez pour seruir ausdites galleaces » (la Réale, le Saint-Jehan elle Saint-Pierre, armées, en i 5 3 8 , au H a v r e ) , a a sonder en la mer quand il en sera besoing durant led. passaige. » Fol. 43, M s . d e 1541, n ° 9469-3, Bibl. nat. (V. Bolis.) — L e Lok est jeté a u moyen d'une Ligne q u i , selon la définition d e Homme, « p o r t e d e distance en distance des noeuds éloignés réciproquement de 47 pieds et demi; et le nombre de ces nœuds, qui se sont étendus sur la surface d e la mer pendant l'expérience, dont la durée est ordinairement de 5o secondes, indique le nombre de tiers de lieue que le vaisseau fait par heure.» Cette Ligne est nommée: Ligne d e lok. (Angl. Log line; ital. Trecciola délia barchetta, àagola del loche; esp. Corredera [Mesure de la course] ; port. Linha de. barquilla, Corrcdcira; bas bret. Linen lok; gr. SaoûXa-cyjç irapxÉTa; [Saoula ti-s parkéta-s]; rus. A a r . i H H ' b [Lagline], ) — Ligncrolle, s. f. ( G r . mod. ZcpîXatovjrus. HlKiiaiyuiKa [Chkimouchka].) Petite ligne faite de vieux filin. L I G N Œ , géno. s. m. ( D u lat. Lineolum, fait d e Linum. C'est le français Ligneul, mais dans une acception différente.) Toron. L I G N U M , bas lat. s. 11. (Proprem. : Bois); par synecdoque : Navire. ( V . Applicare.) L i n . — Les documents lat. du Moyen Age nomment très-souvent d u nom de Lignum un bâtiment à rames, quelquefois très-grand, qui n'était point une galère, car il est ordinairement nommé dans les textes qui nomment aussi les galères; et qui, bien que d'une importance très-réelle, était, pour une raison que nous ne saurions bien

reconnaître aujourd'hui, inférieur à la galère; car dans les nomenclatures navales il est presque toujours placé après ce premier des vaisseaux longs armés. Dans le Mémoire n° 4, t. I de notre Archéologie navale, nous avons longuement examiné toutes les questions relatives aux différentes espèces de Ligna; nous ne saurions reproduire ici cette dissertation, à laquelle nous renvoyons nos lecteurs. De tous les Ligna, le plus difficile à définir pour le critique, c'est le Lignum de'theriis ou de liera. Nous avons dit, dans le M é moire en question, ce que, selon nos hypothèses, a pu être ce navire; aux textes que nous avons cités, nous ajouterons les deux suivants : « Audito namque die x j u l i i , quod i m perator mandaverat apud Pisas galeas L X minutas, et naves duas, in quibus Ansaldus de mari praeerat Admiratus, et P i sani galeas et alia Ligna de duabus Theriis 1. numéro muniebant, in quibus Buscharinus Pisanus piœerat Admiratus : statim varatse fuerunt galeœ x denuo facta;, et cum ipsis paratae fuerunt in porto Januae L X X X I U , et taridse x m , et naves n i magnae, depictae colore albo, cum crucibus vermiliis per totum, demisso tuncglauco colore quo depingi solebant.» Barthol. Scriba, Annal, de Gènes, anno 1242; ap. Muratori, t. v i , col. 4g5. — « Ad cedendas et ex uigore huius constitutionis penitus extengendis lacrimosas querimonias; e x quibus curia regia sepe et sepius infestatur per plures et limitas pauperes et miserabiles personas que certo loquerio nauigant in galeis et aliis lignis, ex eo videlicet, qui domini et patroni ipsarum galearum et Lignorum de tiera uolentes observare pacta et conuentiones scripta et habita inter e o s dem maiïnaiïos et galiotos... Statuimus et ordinamus quod quilibet dominus sine patronus alicuius galee seu Ligni d e tiera si voluerit aliquod uiagium facere et aliquos marinarios et galiotos couducere seu aliquas personas ei necessarias in dicta galea seu L i g n e . » Stat. novum de marinariis, p. 246, Livre Rouge, Arch. de Marseille. — « In hoc antea quod dictumest de uino non afferendo apud Massiliam, non intelligatur uinum quod aliquem contingit superare in aliquibus nauibus seu Lignis » (nefs ou navires; il y a ici une distinction analogue à celle que l'on remarque dans certains documents espagnols entre Nao elNavio [ V . ] ) « d e uino misso in nauibus uel Lignis causa bibendi in ipsis nauibus uel Lignis ab hominibus nauigantibus, seu itinerantibus in e i s dem nauibus uel Lignis, causa ueniendi ad portum Massiliae, et excepto uino quod ferentur pro domino comité uel d o mina comitissa et eorum familia ad bibendum quando u e nirent apud Massiliam. » Paix du comte de Provence (1257); Livre Bouge, p. 175, lig. 9 ; Arch. de la Mar. — « Patronus Ligni. » Acte manusc. de 1)368; Arch. de la comm. de T o u lon, carton A, pièce f. — L e Lignum dont il s'agit dans cet acte était une Fuste. ( V . Gradus, Lahut, Latus, T a l a y a , Teria, V e x i l l u m . ) — Lignum de bandis. « Statuimus et ordinamusquodaliquis patronusalicujus vasis»(navire), «Cochae, galeae, Ligni de teriis, de bandis, vel oneris » (sic, pour oncribus), « vel alicujus Ligni seu vasis navigabilis... » Statut géno. du 22 juin l 4 4 l , P- 66 de YOf/icium gazariœ, Ms. B i b l . Dépôt de la M a r . — «Ultra autem Sciciliam si navigare duci vel mitti debeant » (les grosses galères) » possint navigare, duci vel mitti dummodo reducantur ad niodum Lignorum de Bandis sive ad Navareschani, et sic in toto ipso viagio navigent eundo et reddeuiido, et securitates ordinatos prestent, et dummodo non navigent super aliqua eorum ad soldum nec ad servicium ipsius ultra homines sexaginta quinque computando in ipsis sexaginta quinque h o minibus comitum, et nauclerios, scribam et subscribam et quoscumque alios officiarios et famulos eorum quo casu quelibet persona super ipsis galeis sine nietu pene navigari ER


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . possit. » Stat. géno., p. n 3 , même Ms. — Il résulte de ces

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L I J K , holl.s. (Del'angl.-sax. Lie, Lice, cadavre, tombeau.

deux passages que le Lignum de bandis ou de oneris était un Carcasse de navire. — V . L y k . navire portant de lourdes charges, et que les grandes galères commerçantes pouvaient devenir Ligna de bandis ou Ligna adnavarescham (navires faits à la manière des nefs), en supprimant leurs rames et en haussant leurs plats-bords de bandes ou remparts analogues à ceux des vaisseaux ronds; ncus disons : « en supprimant leurs rames, » parce que nous voyons que pour passer de l'état de galères à celui de a Ligna de bandis,» elles ne devaient plus avoir que soixante-cinq hommes d'équipage tout compris, nombre d'hommes fort inférieur à celui qu'avaient les galères armées de leurs rames.

slaagcr. (Slaager [de Slaag, coup], celui qui commet une corde.) Cordier. L I K T A R E , suéd. s. (De l'angl.-sax. Liht, léger.) Allège. (Ekborhn, Nautisk ordbok; 1840.) — Rôding écrit Ligtare. — V . Lâttare.

— Lignum de orlo. Lin garni d'une pavesade, d'un parapet ou, comme on dit aujourd'hui, d'un bastingage. — « Item, ferrentur alia Ligna de teriis et de orlo » (les autres navires, tant lins à deux rames par banc que lins pavesadés) « ad quintam partem, ita quod quinta pars de v i v o rémanent supra aquam, non computatis in ipsis galeis de Romania, Syria vel Frandria. » Stat. géno. du 17 mars i3/jo, p. 240 de Ylm-

L I L L E F A R T 0 I , dan. s. (De l'angl.-sax. Lytel, petit.) Petit navire, B a r q u e . — V . Fartoi.

positio offieii gazarie, Ms. Bibl. du Dépôt de la Mar.— De ce

rcïci (Reïs, capitaine), Capitaine de port.— Limanèguirmèk,

passage, qui suit, dans le statut, les prescriptions relatives au ferrement des Coques, nous avons conclu que les galères et les Ligna de teriis étaient des navires non pas absolument semblables, mais de la même famille, c'est-à-dire, ayant de commun les rames et aussi quelques détails importants de la construction. — Lignum de remis. Bâtiment à rames.

v . Entrer dans un port. — V . Iliman, IJopt, Qadergha.

( V . Suppatronus, Teria.) — Lignum duorum thimonorum. Navire à deux gouvernails; Nef à deux gouvernaux, comme disait Joinville.— « S o l v a n t nomine pena;... fio libras r e gales, scilicet dominus vel patronus dictae navis, 5o lib.; et dominus vel patronus tartse vel galeae, 20 l i b . ; et dominus v e l patronus Ligni vel barchse duorum thimonorum vel caupoli, '

L I J N , holl. s. (De l'angl.-sax. Line, chanvre; en relation avec le lat. Linum [gr. Atvov].) Cordage, Corde. — Lijn-baan (Baan, chemin, route. Proprement: Route à cordage, chemin sur lequel on commet un cordage.) Corderie. •—Lijn-

10 libras...i etc. » Statuta Massiliœ ( x i u

e

siècle), lib. v i ,

chap. 33. —Lignum navigabile. Synonyme de Vas navigabile. (V.) — « P r o quolibet Ligno navigabili unius coperte, panfilo, galea, exceptis de Syria, e t c . » Stat. géno. du 17

mars i 3 4 o , p. 23g de Vlmposicio offieii gazarie, Ms. Bibl. Dépôt de la Mar. — Lignum subtile. Lin fin et léger. — « . . . Salvo quod si commune Janue seu officiales Bobarie vel Gazarie haberet seu haberent suspectum vel suspectos aliquem velaliquos patronum vel patronos alicuius galee subtilis armate, seu Ligni subtilis armati, sitlicitum communi Janue et eius officialibus dictam galeam seu Lignum ac patronos detinere seu detiueri facere quousque prestiterint in Janua idoneos cautiones de non offendendo, secundum quod pres-

tari debent.» Conventio inter Januam et Georg. Marcliionum de Carreto, 8 mai i 3 4 o ; Liber contraetuum, Ms. n" 8, A r d i , de Saint-Georges à Gênes, p. 201 v ° , i

r < i

col., lig. 28.

— V . Salandrinus. L I G O R N , bas bret. s. f. Nom que les Bretons, selon le P . Grégoire de Rostrenen, donnaient au cap du navire, en vertu d'une métaphore analogueà celle qui, ailleurs, nomma celte extrémité du bâtiment : Bestion, Lion, W u i v r e ou G u i bre; au lieu de la nommer : É p e r o n , Flècle, Taille-mer ou Poulaine. L I G T E N , holl. v . a. (De l'angl.-sax. Liht, léger.) Alléger. — Ligter, holl. dan. s. Allège. — Y . Pram. L I G U A D U R E , fr. anc. s. f. (Variante orth. de Ligadure. [V.]) — « P l u s , quatre Liguadures del'entenne de mestre... Plus, trois Liguadures de l'entenne de triquet... » Estât de la galère Haudancour (1661), Ms. n° 3, Bibl. hist. de la préfecture de l'Aube. (Ces Ligatures étaient les cordes au moyen desquelles on réunissait, par juxtaposition, le Car et la Penne de chaque antenne.)

L I M A N (n sonnant), turc, s. (Transcript, du gr. Aiuv-v. [ V . ] ) Port. — Buïuk-liman (Grand-Port) est un très-bon mouillage à l'extrémité orientale du Bosphore, où les navires marchands attendent les vents qui les doivent pousser dans la mer Noire. — L e val. dit aussi ./linian. — Lima'n

A l M A N A K I (Lima/iaki), gr. mod. s. m. (Du gr.anc. Aiuv/v.) Anse, Crique. — V . Atpevicrxoi;. L I M A N D E , fr. s. f. ( G r . mod. <I>a<7GÎva; bas bret. Limanden; basq. vulg. Limanda; angl. Parceling; ar. côte N . d ' A i r . Pcrsinla; lasc. Passeline.) Bande de toile goudronnée qu'on applique autour d'un cordage, et qu'on y retient au moyen d'une cordelette. » Elle sert à garantir ce cordage. Garnir une manœuvre de cette bande, c'est Limander. ( G r . mod, <ï>aaaivàépui.) L I M A N L I Q , turc, s. (Moins usité qu llimanliq. [ V . ] ) B o nace, Calme. — V . Meltem. L I M B E L L O ( A ) , vénit., locut. adv. (De Limbo, lat. Limbics, bord.) (Proprement : Au petit bord.) Un assemblage ou Immorsatura a limbello est une réunion de deux planchés épaisses ou de deux pièces de b o i s , dont l'une entre dans l'autre, comme dans une coulisse faite par deux rainures ou bords (Limbclli), creusés d'un bout à l'autre. L I M B E R , angl. s. (Étymol. inconn. N . 'Webster ne d o n i K aucune hypothèse sur l'origine de ce m o t , qu'on peut rapporter peut-être à l'angl.-sax. Lyma ou Léoma, lumière. Nous voyons qu'en France on a longtemps appelé Lumière ce que les constructeurs de navires anglais nomment Limber. Ce rapprochement n'est pas une preuve certaine en faveur de notre supposition, mais il lui donne quelque a p parence de solidité. On aimerait peut-être mieux voir dans Limber un mot fait du gr. A£i'6io,je verse, qui a fait AEIST,6pcv , canal.) Anguiller. — Limber-Board (Planche des anguillers.) Paraclose.—Limb cr-chai n, Chaîne dont on se sert pour nettoyer les anguillers quand ils sont engorgés par les eaux sales de la sentine. On se sert quelquefois d'une corde qui reçoit le nom de Limber-rope. (Corde des anguillers.)—

Limber-holes, Anguillers.— « Limbers, or Limber-hules. Are little square hols, cut in the bottome of all the ground-timbers and hookes next to the K e e l e , right ovver the Keele (about 3. or 4. inches square) the use whereof, is to let the water passe to the well of the P u m p , which else would lie betwixt the timbers ;into these is put the Keele-Roape.»(C'est ce Keelc-rope que nous voyons nommé aujourd'hui Limber-

ivpe.) (V. ci-dessus.) «Henrv Manwayring, Scamans Diction. (1644). — Limber-passage, Canal des anguillers. — Limbcrstrakc, angl. s. Vaigre qui fait un des côtés du canal des anguillers.


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3

GLOSSAIRE NAUTIQUE.

4

ER

L I M B U S , bas lat.s. m. (Variante orthographique de Lembus. [ V . ] ) « . . . Quemdam Limbum trium timonorum. » Acte du 5 octobre 1454 A r c h . de Perpignan. — Les trois gouvernails de ce Limbus étaient l'un attaché par des gonds ou ferrures à l'étambot du navire; les deux autres, suspendus à l'arrière et de côté. — V. Eschar feyt.

lat. et angl.-sax. cité p. 164, t. I e t M o n e , 106. — V . i . L i n e .

A I M E N A P X H 2 (Limcnarchi-s), gr. anc. et mod. s. m. (De "AO/M, je commande , et Aiu.r,v. [V.]) Commandant d'un port, Capitaine de port. — Aiiievap/toe (Limenarchia), s. f. Commandement d'un port; Emploi de capitaine de port.

1. L I N E , angl.-sax. s. (En rapport avec le lat. Linum fil [gr. Àivov].) Cordage.

A I M E N I Z M A (Liménizma), s. f. (De l'anc. gr. Aip.r>, port, ou de Àtp.sviÇoi, être dans le port.) Droit d'ancrage.—V. A y zupoëdXov. A I M H N , gr. anc. et mod. s. m. (Les Grecs modernes prononcent Limine.) P o r t . — « . . . Kod AIJJLYJV XXEISTOÇ, I I o Xûppr,va. » Périple de Scylax, chap. Kpi)Tt\, art. <I>aXaaapva. Vossius a traduit ce passage par ces mots : « Habet haec portum clausum, Polyrrhena. » Clausum ne rend pas le sens de TCXSKTTOÇ, qui signifie : Très-grand. On ne peut confondre un port fermé avec un port très-vaste. A quelques lignes de là Vossius retombe dans la même erreur : «KuScovîa, xat Aiu/Jjv XXEUITO';, Trpôç BopÉav : Cydonia cum portu clauso est ad Boream. a — Kocià ôi TOUT-^V VTJUOI; EVCÎ, xai TOXIÇ Arviva, xm AIUEVEÇ oûo. » L e même Périple, chap. Aryiva. — « 'A-no KaXir/-< Atpwjvoi; sîç ' P O V I o-râStoi Eixoai, Sppo; vaWi •juxpalc;.» Arrien, Périple du Pont-Euxin. — P o l y e n , liv. i v des Stratagèmes , parlant des jetées (Xr.XSç) d'un p o r t , dit : » "Axpa? -oïï Atpirîvoç. » — V . 'Evo'ppiKJf'.a, nfpto. A I M N H , g r . anc. s. f. (Proprement : Marais, étang, lac, lagune.) Mer calme. L I M P A R , mal. v . (Limpar veut dire proprement : Jeter, lancer, enlever. Dans le sens de Rouler, le mot est un trope qui compare la mer à une raquette,et le navire à la balle ou au volant qui est enlevé, lancé par elle.) Rouler, Aller au roulis. L I N , vieux fr. s. m. (De Line. [V.J) (Bas lat. Lignum; ital. géno. Legno; cat. Leyn, Leny; esp. Lcho; port. Lenho; fr. anc. Ligne, Lene, Line, Lym.) Nom d'un navire très-commun au Moyen A g e , et surtout pendant les x i n et x i v siècles. Nous n'avons que peu de données certaines à son sujet. Ce que nous savons positivement, c'est que le L i n , quelquefois très-grand, était un bâtiment à rames. Les documents que nous avons eus sous les yeux le nomment toujours après la galère,ce qui prouve que, quelle que fût son importance, il n'avait cependant pas celle de ce vaisseau long. Guill aume de Machaut, dans son histoire rimée du Siège d'Alexandrie d'Egypte(Ms. Bibl. nat.,Suppl. fr., n° 43, p. v 18, col.2), semble donner un démenti à notre assertion ; il dit, en effet : e

e

« Il y avoit Quoques et Barges, Panffiles, naves grands et larges, Et Queraques longues et lées, Lins et Siacres et Galées. » Maison voit que la seule nécessité de la rime a placé, sous la plume du chroniqueur, les galées après les L i n s , comme les grandes et larges Nefs après les Panliles, et les Carraques après les Barges « Quant Boqueford fut pris, messire de Chepoy retint deux galées et un L i n , quant les autres s'en allèrent à Venise, pour ce que cil de Saloniques armoient 5 Lins pour nous détourner les vivres.» Compte de Théobald de Chepoy, an. I 3 I O . — V . Eschar feyt, Esquipare. 1. L I N A , angl.-sax. s. G l è n e . — « S P I R A , tinan.» Gloss.

de notre Archéol.

пае.-

2. L I N A , pol. s. f. (De l'ail. Leine, corde.) C â b l e , C o r dage, Ligne. — V . Cuma, P o w r ô z , Sztak. A I N A 2 ou A I N 0 2 , gr. mod. s. m. (Probablement d e Aîvov, corde.) Capelage. — V. Tpiyy\koç. ,

2. L I N E , vieux fr. s. m. (De 1. Ligne. [ V . Lique.]) L i n ' ( V . ) , nom d'une espèce de navire.— « Due grandes galiae et aliud genus ratis quod vocatur L i n e , et une bargia et septem balingariœ, périclitât» sunt ante villam de Colessa.» T h o m a s Walsingham, cité par du Gange. L I N E A , lat. s. f. (Transcript. du gr. AîvEa, ficelle, c o r delette.) Ligne , Menu cordage.— V. Catapirates. L I N G K A R , mal. v . a. (Plier en spirale.) L o v e r , Cueillir, Rouer une manoeuvre. L I N G U È R , serbe bulg. s. Ancre, Grappin. Ce mot a une grande analogie avec l'hindoustani : Lungar; il diffère si peu du persan : Lenguer, qui a le même sens, que l'on peut affirmer qu'il en est une transcription. L I N G U E T , fr. anc. et mod. s. m. (Du lat. Lingua. L a forme du premier Linguet qu'on employa fut celle d'une langue ou d'une languette. A u x v n siècle, les Provençaux l'appelaient Languette, comme on le voit par cette mention du Projet de marine, parDortières [Ms. de 1680, Bibl. de la Mar.J : « L e grand cabestant double garny de ses taquets, entremises et Languettes. » ) (Gr. mod. КаатослоХа ; ital. vénit. géno. Castagna; esp. anc. Eslinguele; esp. mod. Linguetc; basq. Lingucta; bas bret. Linguet, Hingued; angl. Pawl; holl. dan. Pal; suéd. Pall; rus. П а л ь [Paie]; fr. anc. Elinguet.) Pièce de bois ou de fer fixée par une de ses extrémités sur le pont du navire, au moyen d'une forte cheville autour de laquelle il tourne librement. La fonction de cet instrument, fort simple, est d'arrêter le cabestan, auquel on l'oppose, au besoin, comme un arc boutant solide, en introduisant sa tète dans un des crans pratiqués à la base du treuil. —Et. Cleirac (Termes de таг., 16З4) dit, à propos du cabes­ tan : и Et la petite pièce de bois clouée au tillac, et mobile par un bout, pour l'arrester, est nommée Linguet. » L e P . Fournier (164З) nomme le Linguet dans son Inventaire des mots dont on vse sur mer. — L'auteur anonyme d'un petit livre intitulé : Constructions des vaisseaux du Roy ( i n - 8 ° , 1691, Havre de G r â c e ) , dit : Inguet, au lieu de Linguet. — V . Guinguet. e

Л Ш 1 Е (Linic), val. s. (Du lat. Linea. [ V . ] ) L i g n e , dans toutes les acceptions maritimes de ce mot. L I N T E - S C H I P , holl. s. m. Vaisseau de ligne. — L'Etat de la marine royale des Pays-Bas, pour l'année 1846, mentionne 7 « Linie-schepen » , dont 2 « der i klasse » et 5 n der 2 klasse. » — L e dan. dit ; Linie skib, et nomme : Linie skibscaptain , le capitaine de vaisseau. e

e

A I N O , gr. vulg. s. m. (De l'ital. Lino, lin.) Toile. — A i o-rtavn (Linopagni), Toile à voiles. L I N O , vénit. anc. s. m. (Du lat. Linum, fil.) Nom donné, dans la corderie de l'arsenal de Venise, à une sorte d'étoupe ou filasse de mauvaise qualité qu'il était défendu de mêler au chanvre ou de commettre en cordage. — V . Rigano. L I N S T O C K , angl. s. (Composé de Lint, filasse; angl.-sax. Linet, Linen, Lin; et de Stock, manche.) Boute-feu.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. L I N T E R , lat. s. m. (Du g r . Aivnóp.) Petit bateau, Nacelle. « Ingens coacta vis est navium Lintriumque temere ad vicinalem usum paratarum, novasque alias primum Galli inchoantes cavabant ex singulis arboribus, dcinde et ipsi milites, simul copia materia?, simul facilitateoperis inducti, alveos informes, nihil dummodo innare aquae, capereque onera possent, curantes faciebant. » T i t e - L i v e , liv. x x i , chap. 26. — « R e g i o , ex qua piper monoxylisLintribus Baracen convebitur, vocatur Cottonare. « P l i n e , de Indis. L I N T E U M , lat. s. n. (Du gr. Ai'vov, lin.) (Proprement : T o i l e de lin.) Voile. — V . Carbassus, 'Oôo'vr,, Velum. — « Inter utramque viam, letlii discrimine parvo, Ni teneant cursus : certuni est dare Lintea retro. »

V i r g i l e , Eneide, liv. 111, vers 685. — « Fluctibus intulerant placido cava Lintea cursu. V a l . Flaccus, liv. iv, v . 83.

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férée.Le mot Hourdy vient, en effet, du vieux français Hourdeiz, Hourdel, qu'on trouve dans les Chroniques rimées et les romans des x n " et x m siècles, avec la signification d e : Palissade, c l a i e , treillis de b o i s , et quelquefois aussi d ' é chafaud fait d e claies. L a carcasse de la partie postérieure de la poupe avec ses barres d'arcasse horizontales, et ses montants verticaux qui les croisent à angle droit, a fort bien pu être comparée à une claie, à un hourdis, à une Hourde. ( V . ) e

(Bas lat. Hourduni, Houj-dagium, Hurdicium, etc.) Tous les vieux auteurs qui ont employé les mots Hourdel, Hourdeis,

se Hourder ou se Horder, ont aspiré l'A. Hourdis, comme sa forme primitive : Hourdel, vient d e l'anglo-saxon : Hyrdel, claie. ( V . Barre ou Lisse de h o u r d y . ) — L e mot Lisse était déjà en usage au x v i siècle. (V. Pouppe.) e

L I S S E B , f r . v . a. (De Lisse.) Poser les lisses d'un navire. — V . 2. Coupe. L I S P B O Z , vieux fr. s. m.

L 1 N T O , ital. vénit. anc. s. m. (? Du lat. Linler[\.], ou de Lento. [ V . ] ) — Peut-être, dans le passage d'Agost. Peruzzi qu'on trouvera au mot Bucintoro, L'i/ito est-il une faute de copiste, et faut-il lire L i a t o .

— >• Pur le vent as trefs coillir

l'uni les Lisproz avant tenir, E bien fermer as raalinges. W A C E , Roman

L I N T R A R I U S , l a t . s . r a . ( D e £ w t e r . [ V . ] ) B a t e l i e r . (Ulpien.) L I N T R U M , L I N T R U S , bas lat. s. n. et m. Faits de Lintcr. [ V . ] ) Barque, petit bateau. L I P A D U S , lat. s. m. Nom d'une voile q u i , selon J. Scheffer, était la même que ìeDnlo. ( V . ) Nous n'avons trouvé aucun textequi justifiât l'assertion deScheffer, exprimée en ces termes, p. 140 de son traité de Militia navali (1664) : « Dolon e n i m , quod et L i p a d u m , minimum est v e l u m , et ad proram defixum, ut testatur Isidorus. •> L I Q U E . Mauvaise lecture de manuscrit, pour 1. Ligne. Au chap. 182 des Chroniq. de Froissart, édit. Buclion, on lit : — « Quand il » (Louis d'Espagne) « fut revenu à ses naves, il les trouva si bien gardées qu'il ne put entrer dedans; si se mit dans un vaisseau qu'on appelle L i q u e , à grand meschef et en grand hâte.... Ils aperçurent que le dit messire Louis étoit entré en une Lique qu'il avoit t r o u v é e , et s'en alloit fuyant tant qu'il pouvoit. » L e Ms. de la Bibl. nat., n ° 6760, et le Ms. n°83i7, disent très-manifestement Ligne, qui est le vrai mot employé par Froissart. ( V . 1. Ligne.)

de

Brin.

( « Pour mieux recueillir le vent dans les trefs [voiles], on fait venir à l'avant les lés d e proue, en tirant bien sur les ralingues [au moyen des boulines].») C'est ainsi que, p. 172, t. 1 de notre Arch. navale, nous avons traduit les trois vers qu'on vient de lire. Nous avons justifié cette traduction, p. 184. L e mot Lisproz est une francisation d e l'angl. Lcechs-prow's. L e Leech-prow's ancien était ce qu'on nomme aujourd'hui Fore-lecch. ( V . Leech.) e r

AICTb

(Liste), val. s. (De l'ital. Lista.) Rôle d'équipage.

L I S T P O M O R S K I , illyr. daim. s. (List [ s l a v e ] , Feuille, lettre,page,carte; Pomorsi\i,\mar\n, nautique.) Carte marine. L I T D U V E N T , fr. s. m. (Gr. mod. 'Pougoç -n» àvÉy.ou

[Roinmvo-s ton anémou]; angl. Eye oj the tvind; ital. Occliio dcl vento; bas bret. Gvvélê auavel; rus. Ilo.toca irfinipa [Polossa vétra]; fr. anc. Épi du vent, Cimeduvent.)Dani son

Dict. fr.-lat. ( i 5 8 4 - i 6 o 6 ) , Nicot, art.Lis, d i t : « Et en faict de nauigation, Lis de vent, c'est aire (V.) et rim » (rhumb) « d e vent; selon laquelle signification les mariniers disent : Aller au Lis du vent, c'est-à-dire aller au fil du vent et cottoyant le — M. Francis Steinitz, à qui n'ont pas échappé les passages vent, ce qui se fait singlant à la boline. » En nous rappelant de Froissart, cite la Lique, p . 148 de son savant et curieux ouvrage intitulé The Ship ( L o n d . , in-4°, 1849), sans soup- que Nicot avait voyagé sur mer, et que, pendant sa navigation, il avait pris assez le goût des choses de la marine pour reçonner la faute que nous relevons ici. Il dit du prétendu Lique : « Was a small, light, swift vessel. »11 y avait de très- cueillir curieusement les termes d e métier, familiers aux mariniers du x v i siècle, nous sommes porté à croire que Lis grandes lignes. — V . Lignum. du vent est la forme primitive d e Lit du vent. Mais que siL I S D U V E N T , fr. anc. s. m. V . L i t du vent. gnifie Lis, et d'où vient ce nom ? Lis est-il une abréviation L I S S E , fr. s. f. (Bas bret. Lisen; basq. vulg. Lista ; ital. de Lisière, comme Fis l'est de Visage? Nous n'en doutons Quairata; vénit. Maïstra; esp. Maestra, Fil; cat. Ciao; corse pas. L'explication donnée par Nicot est assez claire, ce nous Mastra; rus. Баркоупть [Bar/toute'], Рыбина [Ribina], semble: « Aller au Lis du v e n t , » dit-il, « c'est aller c ô Реиль [Rcile], Регель [Régucle] ; lasc. Cinta, Percha, Rial.) toyant le vent. » Il n'y a pas d'hésitation possible sur le sens Nom donné à une sorte de ceinture en bois que, pendant la à donner àces paroles; côtoyer lèvent, n'est-ce pas aller sur construction d'un navire, on établit extérieurement, de le bord du vent, ou près du vent ? Que Lis vienne du breton l'avant à l'arrière, pour tenir à leurs places respectives les Lez, b o r d , ou du latin Licium, employé par Virgile avec la couples dressés sur la quille. On multiplie ces lisses suivant signification de Lisière (Églogue v m , v . 74, et Georg. i , le besoin.—Quelques pièces de bois, droites, rectangulaires, v . 285), ou bien qu'il faille chercher son origine dans le sax. plus ou moins larges et épaisses, servant à des usages difféangl. List, q u i , lui aussi, signifie Lisière, c'est un point sur rents, portent le nom de Lisse. L a plus importante est la lequel nous n'oserions nous prononcer ; mais nous croyons Lisse de hourdy. (Esp. anc. Yugo al codaste; rus. Впнтра- ne pas nous tromper en voyant dans Lis une francisation d e HCÌJI. [Finntranetze.) L e P . Fournier (1643), suivi par un l'un des trois mots étrangers que nous venons de rapprocher, grand nombre d'auteurs, écrit Lisse de h o u r d y ; l'auteur et qui semblent avoir une commune racine, — car il serait de la Construction des vaisseaux du Roy ( i n - 1 2 , 1691) écrit bien étonnant que le rapport qui paraît exister entre eux Lisse-dourdy. L'orthographe du P . Fournier doit être p r é fût dû seulement au hasard. —LeLis du vent, ce fut d'abord e

r e


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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la lisière du v e n t ; et comme cette frontière est tout imaginaire ce fut bientôt la direction elle-même du vent, le riiumb ou l'aire. C'est dans cette dernière acception qu aujourd'hui on entend Lit dans la locution : Lit du vent. Nous n'avons vu Lis du vent que dans Nicot et dans Oudin, qui le copie. L'édition de 1606, du Dict. de Nicot, en conservant à l'art. L i s l'orthographe Lis du vent, porte Lys à l'art. RUM qui manque à l'édition de i584. F o u 1, c'est tout un pour l'auteur du Trésor de la langue. L I T - W E R , L I B - W E R , angl-sax. s. m. (Lit, Lit, navire; Wer, homme.) (L'homme du navire.) Capitaine, Matelot.

tenir le beaupré attaché à la guibre du navire. Un gros cordage, qui passe ahernativement sur le mât et dans un trou ouvert dans la guibre, sert à faire cette Liure qu'on nomme les Liures de beaupré. (Gr. mod. T p t y Y E ; ; basq. Mapressa colioura ; angl. Gammonings of the bowsprit; rus. B a m e p t B y A i i i i r b [Fatère-voulinke]). Dans la figure que voici, et qui représente l'avant du vaisseau à trois ponts le Falmy, on voit les Liures du beaupré, en arrière et au-dessus des drapeaux qui accompagnent la tète casquée dont est ornée l'extrémité de la guibre.

L I T E T F A R T Y G , suéd.s. (Litet, de l'angl.sax. Lytel, petit.) Petit navire, Barque. — V . Bat, Skeppsbat, Slup. L I T O B A B E , bas lat. v . a. (De Litlus, bord, rivage.) Aborder, Entrer dans un port, Atterrir. — « ... Redeuntes ad terram et sperantes quod deberent ipsa nocte vel summo mane aquarum delicientia Litorare. » Oger Pani, Annal, de Gènes (1219). A I T R A (Litra), gr. mod. s. f. (C'est le gr. anc. Aérpa qui désignait la livre.) Calibre. L I T S A A N B O N N E T T E N , suéd. v . a. ( D e Lits ou List, cordon.) Lacer une bonnette. L I T S M A N , anglo.-sax. s. (De Man [homme], et de Lit. J V . ] ) Matelot, Marin. — V . Flota, Flotmon, L i t - w e r , Litfmon, Litfsman, Neudling,Nydling, ScipliSend, Scip-man, Sœ-looda, Sœ-man, Sœrinc, Sund-buend. L I T T O R A R I A , bas lat. s. n. plur. Rivages, Bords de la mer. — « Ut... Littoraria nostra et vestra ab infestatione paganorum et inimicorum nostrorum, tuta reddantur atque defensa. » Lettre v i de Léon I I I . L I T T O R A R I A N A V I S , lat. s. f. {DeLiltus. [V.]) Navire caboteur. — « Trabariae amnicae naves, quas alio nomine L i t toraria? dicuntur.«Isidore, I i v . i x , chap. 1.—Les barques de rivières n'étaient pas les seuls navires qui ne perdissent pas la terre de vue et portassent le nom de Littoraria;. Tous les ports qui n'étaient point ports de rivières avaient de faibles bâtiments allant de cap en cap, et suivant les détours des rivages. Longtemps la navigation timide s'en tint à ce petit cabotage, bien qu'elle employât déjà des navires plus importants de beaucoup que les Lembi et les autres barques légères. L'épithôte dont Isidore fait un nom pour les Trabatriœ était donc plus générale que 11e tendrait à le faire croire la phrase du savant évèque de Séville. L I T T U S , L I T U S , lat. s. n. (? De Aicudç, lisse, uni.) Rivage, Bord de la mer. — « H u e se proveeti deserto in Littore conduul... Juvat ire, et Dorica castra, Oesertosque videre locos, Littusque relicium. •> V I R G I L E , Enéide,

liv. n , v . ' 2 4 , 2 7 .

V. Carbasus, Castra nautica, Catranum, Cetea. L I U R E , fr. s. f. (De Lier, fait du lat. Ligare. [Gr. Auj'attache].) (Gr. mod, A E C I ' U / J V , Aiyaooupa; ital. Inghinatura; val. ./leY'biop'b [Leg/itoure] ; illyr. Obviiz ; rus. ByAimrii [Fo'ulinke]; pol. kFiaz ; hongr. Kôtet.) Amarrage que l'on fait autour de deux ou de plusieurs objets pour les réunir et les tenir solidement ensemble. De toutes les Liures que l'on exécute à bord, la plus importante est celle dont le but est de

L I U T O , ital. anc. s. m. L u t , n o m de l'embarcation dont il est question aux art. Laiid ( V . ) et Laudus. — « Che li barcaroli ò sia barbi non possint barcheggiare intorno alle navi ormeggiate nel porto dà vn hora di notte fin all' Auc Maria d e l l ' a l b a , sotto penna d'essergli abbrugiato di Liuti... >• (Sous peine d'être abrogés de leurs luts, ou de voir leurs luts confisqués.) Regole de conservât, di mare (1602), Decr. varia Reip. Genov., p . 695, t. n i ; Ms. Bibl. civ. de Gènes. L I V A R D E , fr. s. f. ( Ë t y m o l . inconn.) Synonyme de Baleston ou Balestrou. ( V . ) L I V B E , cat. auc. s. m. (Du lat. Liber.) Registre sur l e quel l'écrivain inscrivait les marchandises embarquées. Dans le Consulat de la mer, ce mot est synonyme de Cartolari. ( V . ) ( V . Taules.) — Livre de lok, fr. s. m. (Rus. 3CypHa.«.T> [Journale], ^laréyKij [Lakboukc].) Begistre sur lequel on inscrit, outre les routes mesurées par le lok, les variations du vent, les différentes voilures sous lesquelles le navire a couru, enfin tous les incidents et accidents de la navigation. C e L i v r e , qui fait foi et qu'on peut invoquer en justice , doit être tenu avec le plus grand soin. L1VRO D E A R M A Ç A O , port. anc. s. m. (Livro, du lat. Liber.) Livre d'armement; Registre sur lequel le Finteneiro ( V . ) inscrivait les gens de mer levés pour le service des r a mes des galères royales. — V . Anadel môr.

yoo),

ADE, gr. anc. s. m. « V e n t de sud-ouest, Garbin , L a betclie, VAfricus des Latins. » J. Spon, Descript, de la tour des Vents d'Athènes, Foy. a"Ital., etc. (1678), t. 11, p. i ^ q . L I B - M A N , L I B - M O N , L I B S - M A N , angl.-sax. s. m. (Lit, navire, Man, Mon, homme.) Matelot, Marin. — V . Flota \


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. Flotmon, Litsman, Nearlling, Nydlihg, Sœ-leoda, Sae-man, Sae-rinc, Scip-li#end, Scip-man, Sund-buend.

quartier de la lune. (V. Lûn.) — Loaryad (d prononcé te), s. f. Lunaison.

L I B A N , angl .-sax. v, a. (De LilS. [ V . ] ) Naviguer, Faire I voile. L J E V O (Liëvo), illyr. daim. s. (Du slave Atv [Lev ou Lien], qui a fait en rus. AtBUÏi [Lievie], sans doute du lat. Lcevus.) Gauche, Bâbord. — Na Ijèva , à bâbord ; Ob Ijëva, id. ( V . Scuja.) — Ljëwbroditi, v. a. (Proprement : Naviguer à bâbord.) Courir la bordée de bâbord, Donner à la bande à bâbord en naviguant.

Л О Б Ш Т А Г И Н А Б У Ш П И Г 1 3 (Lobchtaghi na bouchpritc), rus. s. m. plur. ( L e mot Л о Ь ш т а г ъ ne se trouve pas dans le Dict. de Beiff; il est composé de deux mots, dont le second : Ш т а г ь [ V . ] nous est bien connu ; mais nous ne connaissons pas l'autre commençant par la syllabe Л о б . ) Garde-corps de beaupré; Sauvegarde de beaupré.

1. L O , port, esp.s. m. (Du fr. Lof, ou de F angl. Loof. [ V . ] ) Lof, vent. — De lô, Au lof, au vent. — « Empero para haverla de amurar con viento fresco, es necessario lo primero largar el amantillo de barlovento,y braza de sotavento, despues de lo quai se aguanta la braza de barlovento, y se mete un poco De L 6 , para que el viento no dè de lleno dentro de la vela... » Fernandez, Practica de maniobras (1732), p. i 3 . Au xvi siècle, les marins français prononçaient : Lo, le mot Lof. Babelais a consacré cette prononciation dans le i v liv. de Pantagruel, chap. 22 : « Viens du L o ! » — V. L o o .

Л О В И Т Ь С А К О М Ъ У С Т Р И Ц В 1 (Lovite sakome oustritsi), rus. v . a. (Mot à mot : Prendre, avec le filet, des huîtres.) Draguer.

e

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2. L O , géno. s. m. (Du fr. : ) Lok. 1. L Ô - K Y ' , chin. s. Vent. — V . Fông. 2. L O - K Y , chin. adv. Devant, de l'Avant, Derrière, à Tribord, à bâbord. 1. L O A (prononcez Loua,) bas bret. s. f. Cuiller. — Loa ar braé, Cuiller à brai. — Loa ar kanol, Cuiller à canon. 2. L O A , esp. s. f. (Var. orthog. de Lua. [ V . ] ) 1. L O A L O A ou L O U A , tonga. s. (Loa loa est dit, sans doute, pour Loua loua; Loua signifie vomir, et Loa loa signifie dans la langue commune : Etendu, l o n g , grand.) Mal de mer, Avoir le mal de mer. 2. L O A L O A , madék. v . (Proprement : Tète, tète, tèteavec tête, bout avec bout.) « Unir deux choses en une, » dit Dumont-d'Urville, qui aurait dû ajouter : « Par leurs tètes, par leurs bouts. » Ce mot redoublé exprime l'idée de : Abouter, Faire ajust, Empâter, Faire des empatures, Episser; et quoique les Malgaches ne l'emploient peut-être pas dans ces acceptions, nous le donnons parce que les marins qui l'emploieront se feront très-bien comprendre des navigateurs de Madagascar. L O A SAMBOU, madék. s. (Loa ou Loba, tète; Sambou, navire.) Avant (F), Proue (la). — V . Aka loha. L O A D , angl. s. (De l'angl.-sax. Hlad, isl. Hled, fardeau, poids.) Charge.—Load ( 2 b ) , v. Charger.—Load manage, s. (De Manage, conduite, direction ; du fr. Mener, ital. Mcnare. Quant à Load, il est évidemment, dans ce mot composé, pour: Lead,plomb; le pilote lamaneurou lodeman(V.) était, non pas l'homme de la cargaison, mais l'homme du plomb, ou qui naviguait le plomb de sonde à la main.) Lamanage, droit payé an pilote côtier. —Nous ferons la même observation pour Loads-man, pilote ; il faudrait dire Lcadsman; mais Loads-man est une transcription du fr. Lodeman.—Load-mark; Ligne de charge, Marque de charge. —

Load water-line, load water-mark, angl. Ligne de flottaison, Ligne d'eau en charge, Ligne de charge. — Loading, Cargaison, Chargement, Action décharger. L O A R , bas bret. s. f. Lune.—Kann, Kann-loar, Loargann, Pleine lune.— Loar nevez, Nouvelle lune. —Diskar,

Diskar loar, Diskar al loar, Décours de la lune. — Prim al loar, Loar-brim, Kresk al loar, Loar kresk,he premier quartier, le croissant de la lune. — An divezan kartel, Dernier

L O C , L O C H , variantes de Lok. ( V . ) L O C A Y A C , basq. s. Épontillc. L O C A R E , lat. v . a. Louer, Donner à loyer, Noliser, Fréter. — « Littere in quibus continetur quod Petrus Aurie » (Pierre d'Oria) « et alii ejus socii Locaverunt seu naulizaverunt dictis nunciis, nomine dicti régis » (du roi Louis I X ) , «unam navem pro tribus millibus septingenti quinquagenta

turonensis (sic). » Contrat d affrètement de la nef le Paradis (1268), publié, t. 11, p. З92 de notre Areh. паи. — L'acte commence par ces mots : « In nomine Domini, A m e n . Nos Petrus Aurie, etc., Locamus sive naulizamus vobis... navem quandam nomine Paradisus, etc. » LOCHE,ital. s. m. (Transcript. du fr. Loc, Loch, ou :) Lok. 1. L O C K , angl.-s. (Proprement : Enceinte. De l'angl.-sax. Loc, Loce [Loke], enclos.) Fosse aux mâts.—V. Mast-pond. 2. L O C K , holl. s. (De l'angl. Logg. [V.]) Lok. L O C K E R OF T H E G R E A T C A B I N , angl. s. (Lockcr, de l'angl.-sax. Loc, endroit fermé.) Caisson de la grande chambre. L O C M A N , fr. anc. s. m. Corruption de Lodman ou Lodeman. (V.) — « Locman, Loman et Lamaneur sont pilotes et mariniers de rivière, etc. » Et. Cleirac, Us et coutumes de la mer(i6k/), Comment, sur le chap. 2З des Jugements d'Oleron, qui commence ainsi : « Item, si un Locman prend une nef pour mener à Saint-Malo, ou autre lieu. » L O C T I N E N T , cat. s. m. (Du lat. Locum tenens, tenant le lieu.) Lieutenant. — « Que tôt mariner... que vaia en terra, sens voluntat del patro о de son Loctinent, que sia penjat

per la gola. » Art. 3, Ordonn, de D. Pèdre d'Aragon (1З40). LOCUM o r LOCUS, bas lat. s. n. ou m . — « Nos Ansaldus Mallonus filins q. W m i Malloni et AVnîiis et Simon fratres filii dicti Ansaldi vendimus tibi Oberto Balbo de Suxilià duoLoca navis nostre que dicitur O/iva, qua? navis est L o c o rum 5o, cum sarcla et apparatibus infra sçriptis pertinentibus ipsis duobus Locis et cum compagna sufficiente dicte nauis pro quatuor mensibus. » Acte du 26 mars 12Д8; Ms. Arch. des notaires à Gènes. « . . . Nauis noua que dicitur .V. Francisais, que in totum est de Locis 4 ° , et que fabricata fuit apud Varagium... » Acte du 10 oct. 1260. — « E g o M a l lonus... vendit Percivalli Aurie lilïo W Aurie Locos 5 navis que dicitur Rozeza, sive Sanctus Francisais, et (pie est super totum Locorum 40, pretio 1. 100. » Acte du 12 août 19.53. — Dans les textes que nous venons de rapporter et que nous avons multipliés à dessein, Locus laisse un doute sur la signification. On serait tenté d'y voir sa place destinée à un passager, un lieu réservé que le pèlerin louait et que les Statuts de Marseille désignaient par le mot Platca ; mais il nous semble que la stipulation du premier marché, par laquelle on vend deux Loca avec les agrès qui leur sont afférents, ne permet point d'admettre une telle interpréta1 1 1

Il8


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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lion. L e Locum ou Locus des actes génois cités était probablement une part dans la propriété d'un navire. T e l bâtiment était partagé en 5o Loci, tel autre en 4o, en 3 o , etc. Locus en ce cas était synonyme de Pars. ( V . ) — V . Malemanglin. L O C Z E A U (AL), bas bret. s. m. Selon le P . Grégoire : l'Ossec, la Sentine. Ce mot, qui, dans cette forme, n aurait point été admis par Legonidec qui rejette comme n'appartenant point au celte : Cz et Eau; ce mot est peut-être formé du celto-bret. : Louz, signifiant : Malpropre, sale, épithète qui conviendrait très-bien à la sentine.—V. Toulldisour. . A O T A P I A Z Û (Logariazô), gr. anc. et mod. v . a. ( P r o prem. : Je compte.) Estimer. — Aoyaoto-ao; (Logaristnos-s), s. m. Estime. L O D , isl. s. n. (Proprement : Poids.) Sonde. (En dan. et en suéd. Lod, c'est le plomb [angl.-sax. Lœd, Lead ; boll. Lood; ail. Loth], et, par extension : la Sonde.) — V . B l y sakka, I.edda. I . O O E M A N , fr. s. m. (Variante orthog. de Lodman.[\.]) — « U n bachelier est Lodeman d'une nef, et estlouyé à l'amener jusques à le port ou l'en la doit descharger...» Rooles d'OIcron, art. 24.—Lodemanagc, s. m. Pilotage.—« Endroit de l.odemanagedientles avant-dits jurez que leur semble en cet cas ilz ne scayvent meilleur advys ne remédie, mais que ce soit desore usez et fait par manière qu'est contenue en la loy d'Oleron.» Articles arrêtées à Quccnborough, en 1З75. L O D I G I A , bas lat. s. f. — V . Л о д к а . L O O K A , illyr. pol. s. f. Barque, Bateau, Embarcation. — V . Lagja, Лодка, L ô d z ' . Л О Д К А (Lodka), rus. s. Chaloupe, Canot, Nacelle, Petite barque. — C'est peut-être d'une variété de la Л о д к а que veut parler de T h o u , liv. cxv Historiarum , lorsqu'il men­ tionne la Lodigia, qu'il définit : « Genus navigii ex arborum assuto cortice compacti, quo llussi utuntur ad Valrussorum piscium et balenarum adipem, et anseres pingues c o l ligendos. » — V. Л а д я , Л о д о ч к а , Л о т к а . L O D M A N , fr. anc. s. m. (Transcript. du holl. Loodsman. [ V . ] ) Pilote, Lamaneur. — « Et la resou est le Lodman a bien fait son devoir quand il a amené la neef a saufveté... » Rooles d'Oleron, art. 2 4 . (V. Lodeman.) — Lodinanage, s. m. Pilotage. ( V . Touage.) L O D N T K , pol. s. m. (De Lôdz. maneur.

[V.]) Batelier, Pilote la-

L O 0 0 S , turc, s. (Peut-être corrompu du gr. NO'TO;. [ V . ] ) Vent du sud-ouest. Л О Д О Ч К А (Lodotchl,a), rus. s. m. (Diminut. de Лодка.) Petit canot, Petite barque. — V . Лад'1'a, Л о д к а . Л О Д О Ш Н И К Ъ (Lodochnike), rus. s. m. Batelier, Pas­ seur, Maître d'un petit bateau. — V . Барочникъ, Шкиперъ. L O D R , Г affixe du subst., isl. s. n. Ecume de la mer. L e suéd. dit Lôder. L O D S , dan. s. m. (De Lod. [ V . ] ) Pilote, Lamaneur. LODSiMADR, isl. s. (Madr, homme.) Homme qui sonde. V. L 6 d . L O D S M i E R K E , dan. s. (De Lads. [ V . ] , et de Mœrke, marque, fait de l'angl.-sax. Mœrc, Mearc, signe, indication.) Amer, Amarque balise, Marque que relève le pilote. — Lodsning, .s. Pilotage, Lamanage. _

L O D Z , pol. s. f. Bateau. — V . Л о т к а . L O E F , holl. vieux fr. s. (De l'angl.-sax. Ljrft, isl. écoss.

Lift, air, souffle de vent.) L e L o f d'un navire, le côté d'un navire qui reçoit le vent. — Loefwarts, adv. (Warts, de l'angl.-sax. tVeard, vers.) Au vent. — « L i un se efforcent al wyndas, Li autre al Loef et al betas. » W A C E , Roman de brut (хш

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siècle).

(Les uns font effort an cabestan, les autres s'efforcent à border les voiles au vent, et à les hisser.) L O F , fr. s. m. (Du précédent.) (Gr. mod. 'Ортгаркта ; ital. Orza; esp. Lo; port. Lob; all. dan. Lttv; holl. Loef ; augi. Lóof, Luff; suéd. Lof; bas bret. Loff.) — « L e L o f d'un navire est le bord ou côté de ce navire qui se trouve frappé par le vent; plus particulièrement, c'est la joue du côté dit du vent du navire. » Diet, de M M . de Bonnefoux et Paris (1848). — « Lof, proprement, est la partie du vaisseau qui est depuis le mast, jusques à l'un des bords. Router le Lof, est mettre les voiles en escharpe pour prendre le vent de coste. Est re au Lof signifie avoir sur un autre le dessus du vent. » L e P . Fournier, Hydrographie (164З). — P a r une extension du sens primitif, on nomme L o f le point inférieur d'une basse voile qui se trouve amure, c'est-à-dire, attaché contre le boni du côté du vent. Lever le L o f , c'est élever ce point de la basse voile au moyen d'une cargue, pour que la voile ne fonctionne plus de ce côté. — Lof (Le) aux haubans! fr. anc. Commandement que l'on faisait, lorsque, voulant naviguer grand largue, on ordonnait d'amarrer le point du vent de la grand'voile aux haubans du grand mât. — Nous trouvons cette locution dans une Explicat. de divers termes, etc., Ms. du x v i i siècle, A r c h , de la Mar, — Lof était dans le vocabulaire des marins français au moins dès la première moitié du x v i siècle; on trouve, en effet, ce terme dans Rabelais. — V . L o . e

e

1. L O F F , bas bret. s. L o f . — Loff! Aloff! Da Loff! L o f f e ! Au Loff! — Loffi (i sonnant : ie), v. a. Loffer. L e P. Grégoire écrit : Aloffi, qui a une grande analogie avec notre Aulofée. 2. L O F F , malt. s. m. Barquette, Batelet, Petite barque. L O F F E R , fr. v. n. (De Lof.) (Gr. vulg. 'Optaavw; gr. litt. mod. "Fp/oixai тгрос TOV âvEiAov; ital. Andar a orza, Andar all' orza, Orzare, Orsare, Orzeggiare, Proeggiare, Prodeggiare; vénit. Proveggiare; esp. Aproar, Orzar, Proejar, Proliìjar; port. Orçar, Hir de loo ; basq. Lof fa ; bas bret. Loffi, Aloffi; angl. Loof [to], Luff [to], Go [to] windward; all. Anluven; holl. Aanloeven, Locvcn; dan. Luve; val. ILiciti [a] în iiotriBa BÌntÒAÒi [A piotiti in potriva vintouloui] ; rus. Подниматься къ Blimpy [Potnitnalsia k' vétrou]; tonga, Toon ala; viti; Taou mai; fr. provenç. Orser, Prouéger.) Venir au vent, Se rapprocher du lit du vent, Porter l'avant du navire au Lof. — Loffe! impérat. de Loffer. (Ital. Orsa! gr. mod. "Ортсга! angl. Touch the wind! [Touche le v e n t ! ] Luff! rus. Л ю ф ъ ! [Lionfe!] Положи руля подъ вЪмр-ь! [Poloji roidia pote vètre!]) Commandement que l'on fait au timonier lorsqu'on veut qu'il pousse la barre du gouvernail sous le vent pour faire Loffer le navire. L O F V E R A , suéd. v . a. (De Lof, et de l'angl.-sax. Faran, marcher.) Aller au vent, Loffer. — A l'art. : Courir des bordées ( V . ci-dessus), nous avons emprunté à Rôding son Lafvera; nous rétablissons ici l'orthogr. du Diet, fr.-suéd. d e 1795, et du Natitisk Ordbok (1840). L O F V A R T , suéd. adv. (Même origine que [ V . ] ) Au vent. * LOG,

Loefwartz.

angl. s. (Variante de Logg. [ V . ] ) Lok. — L'ali., l

e


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. holl. et le dan. ont aussi Log.—Log-book, Livre de l o k . — Log-line, Ligne de lok.—Lng-reel, Tour ou dévidoir sur lequel s'enroule la ligne de Lok.—Log-board,'ï&h\c de lok.— Log-ship, Bateau de lok.— Ce mot est écrit, sans doute par erreur : Log-chip, p . 9 6 , i 3 o , du Scaman's friend, par R . H . Dana (Boston, 1844).

du gouvernement du port, et où se traitaient toutes les affaires relatives à l'administration de la marine; il portait le nom de Logis du Roi. C'était quelque chose d'analogue à ce qu'est aujourd'hui l'hôtel de la préfecture.—" Le Roy ayant eu aduis qu'il deuoit estre embarqué aux Isles sur les vaiss. de l'escadre commandés par M . le comte d'Estrées un coffre gardé par vn nègre du feu s de Baas qui l'a légué au sieur d'Argelos, et que dans ce coffre il y a des mémoires concernant le seruice de Sa Maj.,Elle m'ordonne de vous dire que son intention est qu'aussvtost que les dits vaiss. seront arriuez, vous alliez à bord auec le controlléur pour les visiter et chercher ce coffre; que lorsque vous l'aurez trouvé vous le fassiez porter dans le Logis du Bov, après y auoir fait apposer le scellé auec le cachet du controlléur et celui dudit Argelos, qui attend présentement led. coffre à Brest... Je vous ferai scauoir ce que vousaurez à faire dans la suite.» Colbcrt h de Seuil, 3o juill. 1678; Ordres du Roy, vol. X L I V , p . 3 8 o v ° ; Ms. Arch. delà Mar. — M . de Baas mourut le i 5 janv. 1677, à Saint-Pierre de la Martinique. Il était lieut. général «tant dans les îles de l'Amérique (pie dans les terres fermes et pays de l'obéissance de S. M , >• comme dit sa Provision d e lieutenant général, datée du i fév. 1667. V . Dossier : de Baas, Arch. de la M a r . — Y . Maison, Munition du Boy. r

L O G E (Loglw), angl.-sax. s. Eau, Mer. — V . Bcetfweg, Bi'im, Brvm, E a , ;Er-geblond, II6I111, Hrôn-mere, L a g o , Lagu , Mere, Sa;, Sealt-Wœter, S e o , S e w e , Sie, Siew, S i renda:, Sund. L O G G , angl. anc. ail. suéd. s. (Étymol. incert. Nous n'avons pu trouver quelle forme eut le lok primitif. Peut-être ce fut d'abord un simple bloc de bois attaché à une corde ou à une chaînette, divisée dans sa longueur en un certain nombre de parties, correspondantes à des fractions de l'heure et à des distances estimées:si cette hypothèse était admise, l'invention devrait être attribuée à l'Angleterre, car en anglais : Logest le nom de la bûche, du billot, de la poutre, du bloc de bois, comme il est celui du Lok. Mais nous n'avons aucune preuve à l'appui de cette supposition. Cependant qu'il nous soit permis de faire remarquer que les mots allemand, hollandais, danois et suédois qui nomment le Lok, s'ils ont des analogies de formes et d'orthographes avec d'autres mots, n'en ont aucune de sens. Dans l'anglais seul, Log a i e double sens de bûche ou bloc de bois et de Lok. N. Webster a émis l'opinion que Log est probablement parent du ho\l.log ou Loggc, signiliant : Lourd, pesant; ou bien qu'il est en rapport avec l'angl. Lug [to\, traîner, ou avec Chgqui désigne en angl. l'obstacle, l'embarras. Tout en insistant sur le rapprochement que nous venons d'indiquer entre la bûche et le L o k , et pour ne négliger aucune hypothèse, nous soumettons aux hommes plus versés que nous dans la connaissance des sources où s'est formée la langue anglaise, cette supposition que l'instrument nommé Log ou Logg put être nommé par quelque savant du x v n siècle, alors que le grec fit invasion dans toutes les langues, de Aôyoç, dans le sens de Calcul, compte. N'oublions pas de dire queSaverein, dans son Dict. de mar. [1758], avance que le Lok fut inventé par un Anglais nommé Loch; mais cette assertion n'est appuyée d'aucune preuve. Si le fait était vrai, l'orthographe Loch aurait été sans doute conservée au nom de l'instrument; et puis N . W e b s ter, dont le travail est plein de savoir et de critique, n'aurait pas manqué de mentionner le prétendu Loch. — Logg se lit dans le Sea-mans clicûonn. par H . Manwayring [164/4], et dans le Sea-mansgramm. par John Smith [i653J. —Quant à l'ancienneté du Logg, nous n'avons aucune donnée à son égard; tout ce que nous savons, c'est qu'à la (in du x v siècle, les marins d'Italie mesuraient la route parcourue pendant la navigation au moyen d'une chaîne attachée à un flotteur que Pigafetta [1519-1522] appelle la Catena a poppa. [ V . ] Nous n'avons pas trouvé mention de cette chaîne ni dans les Commentaires d'Albuquerque, ni dans le Premier voyage de Colomb, ni dansle Rateiro de D . Joham de Castro ; les lieues courues sont cependant toujours indiquées dans les journaux de ces navigations, ce qui autorise à supposer l'existence d'un moyen matériel quelconque pour aie

e r

L O G N , isl. s. n. Calme. — V. 2. Lygna, Sjaarblida, S i ô gceftir, Slitta. L O G U E B , cat. anc. s. m. (Du lat. Locarium.) Loyer, S o l de, Cage, Paye des gens de mer. — « E si l'escrivâ no ha d e que pagar, den ho pagar la nau ; si n' sabia esser venuda, salvat lo Loguer als mariners. « Consulat de la mer, ehap. 1 3 , édit. Pardessus.—V. Mariner. •/ÎOIIBA tLoïeva), (V.)

vieux rus. s. f. Svnonvme de ./tanna.

A O I M O K A 0 A P T H P I O N (Limokathartirio-n),gr.

litt. mod.

s. n. (De AUIJ.YI qui a fait Aotixo;, peste, et de KctTapOvip, qui

purifie.) (Proprement : Lieu où l'on purifie de la peste.) L a zaret. — V . AaÇapÉrtw.

1. L O K , fr. s. m. (De l'angl. Logg. [ V . ] ) (Gr. mod. Apouopexpov; gr. vulg. IlapxÉTa; angl. Logg, Log; holl. Lock; ail. dan. Log; suéd. Logg; bas bret. Lok; r u s . -/Lin. [Lag], Aox-h [Loli\; ital. anc. Barclietta, Catena a poppa; ital. mod. Loche ; gèno.Là, Barclietta ;esp. anc. Cadena de popa ; esp. m o d . Guindola, Barqudla; port. Bairpii/ha; ar. côte M. d'Afr. Ferghctta; fr. anc. Petit navire.) Nous empr. à Romnie (1792) sa définition du Lok : « Instrument employé en mer pour mesurer la vitesse progressive du bâtiment. C'est une petite planche qui a la forme d'un secteur de cercle de 7 à 8 pouces de rayon » (on nomme ordinairement Bateau de Lok cette petite planche); « s a base circulaire est chargée de plomb, parce que ce Lok, étant jeté à la mer, doit floyer dans une situation verticale, et s'enfoncer dans l'eau assez profondément pour qu'il ne puisse prendre que très-difficilement un mouvement progressif. Voici comment on s'en sert pour mesurer la vitesse d'un vaisseau : Attaché à un petit cordage qu'on peut supposer prolongé indéfiniment et qui est nommé Ligne de Lok, on le laisse tomber derrière der l'estime et la régulariser.) Lok. (V.) le bâtiment. Alors, flottant verticalement, il devient un terme de comparaison aussi fixe que l'état de la mer peut le permettre, et la quantité dont le vaisseau s'en éloigne pendant L O G G S P A N , suéd. s. Bateau de lok. un temps donné est une mesure approchée de sa vitesse. L O G H O L Z , ail. s. (Proprement : Bois du lok.) Bateau de Cet espace parcouru dans un intervalle de temps qui est o r lok. dinairement d e 3 o secondes est déterminé pendant cette e x L O G I S DU R O Y , fr. anc. s. m. L e Roi avait dans chacun périence, ou pendant l'immobilité supposée du Lok par la de ses arsenaux maritimes un hôtel qui était comme le siège longueur de la ligne ou ficelle qui lui est attachée, et qui e

!l8.


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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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s'étend sur la surface de la mer à mesure que le vaisseau s'éloigne du Lok. C'est dans ce dernier que cette ligne porte de distance en distance des nœuds éloignés réciproquement de 47 pieds et demi; et le nombre de ces nœuds qui se sont étendus sur la surface de la mer pendant cette expérience, indique le nombre de tiers de lieue que le vaisseau fait par heure, proportionnellement, en supposant d'ailleurs son mouvement toujours uniforme. L e L o k , dans sa forme a c tuelle, n'est pas un instrument ancien ; il fut inventé au commencement du x v n siècle en Angleterre; c'est du moins ce qu'attesté, dans le chap. 3, liv. x v u de son Hydrographie ( i 6 4 3 ) , l e P . Fournier, moins précis en cela que l'auteur suédois du Nautisk ordbok (1840), qui rapporte cette invention à l'année 1607', mais sans en apporter la preuve. L e nom anglais : Logg, ne fut pas tout de suite adopté par la France, qui appela longtemps l'instrument en question : Nacelle ou Petit navire. En 1702, Lok n'était pas encore entré dans le vocabulaire des marins français, car Aubin ne le donne pas; ce fut seulement vers le milieu du x v i n siècle qu'il s'y i n troduisit. Avant le Lok, on s'était servi de plusieurs instruments plus ou moins ingénieux pour déterminer d'une manière assez imparfaite la route parcourue, dans un certain espace de temps, par un navire. Bartolomeo Crescentio en proposa un, en 1607; il le décrivit, p. 245 de sa Nautica Mcditcrranea. L e père Kircher, dans son livre de l'Aimant (1641) en composa un, analogue à celui de Crescentio. A u commencement du x v i siècle, et même à la fin du x v ° , on avait déjà une pratique pour mesurer le chemin fait par le navire ; nous en avons fait mention, art. Logg. ( V . ) — V i truve, cité par Formaleoni, dit que, pour mesurer les distances sur la mer, les anciens avaient coutume d'établir aux flancs de leurs navires des roues garnies de petites ailes qui plongeaient leurs extrémités dans l'eau, et dont le nombre de tours, dans un temps donné, marquait la course du bâtiment pendant cet espace de temps. e

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Л О К , val. s. m. (Du lat. Locus.) Poste. — V. IToct. L O K A S T R A U M R , isl.s. m. (DeZô7-, retard, suspension.) Très-petit courant, Courant peu rapide. — V . Straumr. L O K G A T E N , holl. s. (De Garfangl.-sax. Geat, porte], trou, et de Lok, de l'angl.-sax. Loge [ L o g h e ] , eau.) A n guilliers. LOKU B I R , isl. s. m. (De Lok, pendant, et de Bir, vent. Vent qui laisse les voiles pendantes.) Vent à peine sensible, qui n'enfle point les voiles. L O L A P O L A P , satawal, s. Lame, Vague. Л О М А Т Ь (Lomate), rus. v. a. (De Л о м [Loin], rad. slave des mots qui expriment l'idée de : Briser. Illyr. Loin, frac­ ture; Lomati, Lomiti, rompre; pol. Loin, fracture; Lomisty, fragile.) Démolir. — Л о м к а , s. f. Démolition. On dit aussi: Сломка, Сломатъ. 1омъ (Lomé), s. Pince de fer. L O N (n sonnant), isl. s. n. Lagune, Etang. — L e mot Lône est entré dans la langue française, nous ne savons à quelle époque; nous ignorons aussi quand il en est sorti. On le dit encore cependant à L y o n , ou du moins on le di­ sait il y a trente ans, quand le quartier de Perrache présen­ tait encore des lagunes qui gelaient l'hiver, et sur lesquelles on allait patiner. L e terrain de ces lagunes a été exhaussé, et les lônes de Perrache ont disparu, quand on a donné à cette portion de la ville une physionomie animée. L O N A , esp. s. f. (Variante a'Olona. [ V . ] ) Forte toile à v o i l e , Cotoninne, T o i l e d'Olonne. — V . 2. Anchor, Batel, Brreu.

L O N A T (prononcé : Lone-hate), bas bret. v. a. Louvoyer. Ce mot, qui nous a été donné par maître Ë z o e de Saint-Matthieu, est sans analogie dans le Dict. celto-breton de L e g o nidec ; nous ne pouvons dire d'où il vient. Maître Ezou nous l'a recommandé comme un synonyme de Leida. ( V . ) — Lonatche, s. Louvoyage. Л О Н Г Ъ С А Л И Н Р И (Longg-salinnghi), rus. s. m. plur. ( Л о н г ь , que nous ne trouvons ni dans J. H e y m , ni dans ìleiff, et que nous fait connaître Chichkoff [p. 71, Dict. f r . rus.], est un emprunt fait à l'augi. Long [lat.Longus]. (Elongis, Barres maîtresses de hune. (V. Салинги.) — Л о н г ь maкельной блокъ (Longg takelnoïe bloke), rus. (Transcript.de l'angl. : Long-taekle-block.) Poulie de candelette, poulie à palan [Alex. Chichkoff]. — Manque à Reiff. — Alex. B o u takoff dit Л о н г ь - т а к е л ь блокъ. — V . Такелъ блокъ. L O N D (Lonnd), angl.-sax. s. Variante de Land (V.) — V . Eortfe. L O N D B A ou L O N D B U S , bas lat. ( D e l'ital. Londra on Londre.) L o n d r e , Navire d'une petite dimension emplové aux navigations commerciales pendant le Moyen A g e . — « Statuimus ut omnes patroni debeant suas naves et barchas dare bene acceptatas » (mauvaise leçon de manuscrit; c'est probablement : Aptalas) « et calcatas a lateribus » (calfatées à leurs flancs, ou ayant leurs flancs et leur carène bien calfatés. L e Calcatas a lateribus du statut que nous citons n'est pas autre chose que le Calcatas de fori du stat. vénit. de 1255. V. Calcare) « et copertas, et barcha et quaelibet navis seu lignum quodlibet palmizetur, secundum quod patroni fuerint eum nauliza tore, ad ex pensas patronorum;similiter de stoppa, pice et omnibus aliis necessariis praeparentur; et hoc idem dicimus de barchosiis , gondolis et Londris. » Chap. З78 du Stat. civil du Cataro ( x i v siècle), p . 97, t. v , Collect. des lois marit., de M. Pardessus. La place que les Londres occupent dans la nomenclature où ils figurent, indique que ces navires avaient peu d'importance. Nous sommes loin d'être fixé sur l'origine du mot Londra. Malgré les rapports qui semblent exister entre Laudus et Londra, nous pensons que le Land et la Londre étaient deux embarcations différentes. Nous avons dit, t. 11, p. 16З de notre Archéol. nav., que la Londra nous paraît avoir été nommée ainsi du nom de la loutre (ital. Lontra ou Londra), ce nom d'un animal amphibie pouvant très-bien avoir été donné à un de ces petits bâtiments qu'on halait à terre toutes les fois qu'on ne les abritait pas dans un port. LàLondra grandit, et devint un navire de quelque i m portance. V . : e

L O N D B E , fr. s. f. et m. (De l'itàl. Londra. [ V . ] ) — « L'amour de la patrie eut plus de pouvoir sur moy, et m'obligea de m'embarquer » (à Zante) « pour Venise sur une Londre chargée de tabac, qui alloit à voile et à rame. L e premier jour, nous finies cent milles en cinq heures , et vînmes mouiller à Pescarda, port de Céfalonie. L e reste du voyage ne fut pas si heureux, car les mauvais temps nous firent demeurer 35 jours à faire cette traite de Zante à V e nise, exposez aux pluyes continuelles du mois d'Avril,sans aucun couvert qu'une tente de toile qui ne nous servoit de guère. » J. Spon, Voy. d'Italie, etc. (1678, i n - 1 2 ) , t. 11, p. 366.—Tout ce que nous apprend ce passage, c'est qu'au milieu du x v n siècle la Londre de l'Adriatique était un p e tit navire à rames et à voile, non ponté, capable de faire des traversées assez longues. Celle que montait Spon était une assez mauvaise marcheuse, puisque, en cinq heures, elicne fit que cinq lieues ou 10 milles (cent est une faute évidente de l'imprimeur lyonnais qui a exprimé en lettres le chiffre 10 mal lu, et pris pour 100.) — En 1678, Guillet définissait le e


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E . 0

Longitude se compte depuis o° jusqu'à 180 à droite et à gauche du premier méridien : si le point, le lieu ou le navire est dans l'Est du premier méridien, la Longitude est orientale ou Est; elle est dite occidentale ou Ouest, s'il est dans l'Ouest du premier méridien. » Dict. de таг., par M M . de Bonnéfoux et Paris ( i 8 / | S ) . — " L a Longittude sentent pour la distance qui est du lenant au ponant ou du ponant au levant, car c'est la Lôgittude du monde. » P. 7, Premières OEuvres de J.Devaulx, pillote (Havre, 1 583), Ms. de la Bibl. nat., n° 6815-3.—V. Latitude. L O N G I T U D O , bas lat. s. f. (De Longus, long.) Longueur. — Longitudo de roda in rodam. Longueur de rode à rode , d'une rode à l'autre; longueur du navire (V."), mesurée d'un point de l'étrave au point correspondant de l'étambot ; la plus grande longueur du navire. — « Longitudinis de roda in rodam cubitorum 1.. — Longueur de rode à r o d e , cinquante coudées (75 p. — 26™- 6 3 ) . » Propositions des commissaires du Roi de France, 1246; Doeum. inéd. publies par M. Champollion Figeac, t. n , p. 55 (184З). — Longi­ tudo in earena ou per carénant. Longueur en quille; longueur du navire, mesurée sur la quille; longueur de la quille — « Primo videlicet quod dicta navissit longitudinis in carena cubitorum x x x i ; — que ladite nef ait de longueur en quille 3i coudées (46 p . 6 po.—15"'- 1 0 ) . » Mêmes propositions. — Si l'on compare cette longueur à la précédente, on verra que clans certains navires du x i n * siècle, la différence entre la longueur en quille et la longueur totale était de 28 p. 6 po. ( M ™ ' , 5 3 ) , qui mesurait la quête ou élancement des deux rodes. — « In longitudine per carenam cuL Ô N G - T C H O U È N , chin. v . Aborder, Accoster. bitissive bracchiis quadraginta quinque. — De longueur en L O N G A , mal. v. Sonder. — V . Dioudia, Ojouga, Douga, quille, 45 coudées ou bras (67 p. 6 po. — a i ' o a ) . » Statut génois, 22 janv. 1333, Ordo factus super mensuris Louga. galearum de Romania et Syria. — V. Altitudo in sentina, L O N G A N A V I S , lat. s. f. Isidore dit, ch. i , l i v . 1 9 : « Lon- Amplitude in média navi, Bûcha. gae naves dictae, eo quod longiores sint caeteris. » Plus longs que les autres! Mais quels autres ? L e plus petit des navires de L O N G U E U B nu NAVIRE , fr. s. f. (De Long [lat. Longus].) la famille Longa, n'était certainement pas plus long que le plus (Gr. mod. Mocxpôç; ital. Lunghezza ; vénit. Lora ; esp. Eslora, gros de la famille Oneraria. La définition d'Isidore est mau- Èsloria; angl.-sax. Leng; isl. LengiS; angl. Lenght of gun vaise; la Navis longa différait du navire ordinaire en ceci, deck; turc, Ouzounliq; illyr. daim. Dugosl; val. Л о ' п ш т е que la longueur totale du dernier était moins grande compa- [Londjimé]; rus. Длина [23/игл].) Distance horizontale com­ rativement à sa largeur que celle du navire long. Les bâti- prise entre l'étrave et l'étambot, et mesurée en dedans de ments à rames, dont les plus anciens documents du Moyen ces deux pièces, à la hauteur du premier pont.— « A l'égard Age nous font connaître qu'en général le rapport de la lar- de la longueur qu'il est nécessaire de donner à l'aduenir aux geur à la longueur était comme 1 à 5, à 6, 7 ou 8, étaient les vaisseaux que Sa Maj. fera construire, elle fera tenir penLongœ naves. J. Scheffer, qui ne connaissait pas cette loi des dant cet hiuer vn conseil de construction sur tous les aduis constructions du Moyen Age, loi qui certainement était une qu'elle a fait venir des ports, pour régler vne fois pour toutradition antique, dit : n Erant autem longae, mediae quasi tes les mesures qui seront à donner aux vaisseaux qui seront inter actuarias et quae ordincs habebant. » — V . Larga. bastis dans la,suite; et jusqu'à ce temps là Sa Maj. ne veut pas L O N G A B , mal. s. et v . ( L a r g e , branlant, lâche m a l , qu'il soit mis un vaisseau neuf sur les chantiers, son intention étant qu'il soit déterminé par vn règlement les mesures affermi.) Largue, Larguer. Petit intcrpr. mal. — V . Houlour. des vaisseaux qui seront construits à l'aduenir.» Seignelay à L O N G E R L A C O T E , fr. v . a. (Ital. vénit. Costeggiare; Dcmuyn, 2 décembre 1679; Ordres du Roy, v o l . n° XLVI, cat. Costejar; esp. port. Costear; port. anc. Trouxer acosta p. 482 v ° , Ms. Arch. d e l à Mar. — V . Construction, Larde longo; bas bret. Alonji ar kostez.) Naviguer le long de la geur. côte et sans trop la perdre de vue. L O N T J O R , m a I . v. Pousser au large; aller au courant. L O N G I T U D E , fr. port. angl. s. (Gr. mod. M9;xo; [Miko-s\ ; holl. Lengte] [proprement : Longueur; de l'angl.-sax. Leng, —Marsden écrit Lonchor (Lontchor).—V. Sampan lontchor.

Londre : " Un bastiment de bas-bord en façon de galère, mais d'une construction plus matérielle et plus pesante à la rame. Il n'a ny rambade, ni couradoux » (coursie), « mais , au lieu de château de proue et de rambade, on y met un parapet pliant qu'on oste à volonté. 11 y a des Londres de différentes capacités; les plus grands sont à vingt-cinq bancs par bande » (c'était ce qu'avaient de bancs les petites galères), « et tous sont mastés comme les galères et comme les Saïques et Marsilianes; mais ils portent des voiles latines, e t , en cela, ils diffèrent des Marsilianes et des Saïques, qui ont des voiles quarrées. Ils ont une espèce de parapet percé en sabords pour de petites pièces de canon ou pour des pierriers ; mais ils ne servent qu'à porter des marchandises. » — « Je les laisserais tous passer, Saïques et Londres : ces derniers bâtiments sont fort semblables à de fortes gallères, ayant des rames et mesmes des voiles et i 5 o hommes d'équipage, et plus sur ceux qui vont en Alexandrie et Damiette. » Du Quesne à Seignclay, 6-10 sept. 1681. — L e Londre n'est mentionné, ni par Lescallier (1777), ni par VEncyclop. niêt/i. (1783); il disparut apparemment au commencement du x v m siècle. L O N G - B O A T , angl. s. (Long-canot.) Chaloupe. — « So that the commodore did not care to venture the spins Longboats to fetch the water off » (à l'aiguade de Foncliiale à Madère), « there was so much danger of theirbeing lost; and therefore ordered the captains of the squadron to employ Portuguese boats on that service. » Rich. Walter, A voyage... by George Anson (Lond., 1769), chap. 2, p. 2 2 . — V . Boat.

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en relation avec le lat. Lungus]; ail. Lange [même orig.] ; dan. Lœngdm[id.]; suéd. Lângd [id.]; ital. Longitudine; esp. Longitud; rus. 4 alterna [Dolgota miesta]; val. ASnuito'de [Londjitoude] ; bas bret. Lonchitud.) « L a Longitude d'un l i e u , d'un navire, d'un point quelconque du globe terrestre, est l'arc de l'équateur terrestre (évalué en degrés et parties de degré), contenu entre le premier m é r i dien ( q u i , pour la France, est celui qui passe par l'Observatoire national de P a r i s ) , et le méridien de ce lieu. La O

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L O N T R A . s e r b . bulg. s. f. (Étym. incon.) Nom donné par les riverains serbes et bulgares du Danube à une petite embarcation faite d'un tronc de saule creusé, et renforcé à l'intérieur par quelques courbes. Cette embarcation, qui sert a la pèche et à la petite navigation, d'un bord à l'autre du fleuve, a aussi le nom de Врашцъ. [ V . ci-dessus p. З67, où une faute d'impression a transformé ce mot en Врашць.)— C'est le capitaine Daubroslawitch qui nous donna,en 1841, sur le Danube, où nous naviguions avec lui a b o r d du ha-


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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teau à vapeur Argo, ce mot, qui n'est pas autre que le Л о п tre ( V . ) valaque. Nous avons conservé la prononciation et l'orthographe du capitaine ragusais. — Y . L o n d r e , Contre. Л 0 3 0 Л Р 0 М Й (Loxodrpmâ) , gr. mod. v. a. (Du gr. anc. Apou.oî[V.], et Ao^ôç,oblique.)Courir des bordées, Louvoyer — V. ВоАтятСары, Kâuvto во'Хтац, Kâixvo) яеркгтросас. L O O , port. esp. anc. s. m. (Variante de Lo. [ V . ] ) Lof, le plus près du vent. — « L o vento a este tempo era nordeste, e logo meteinos de L o o » (et alors nous mîmes au lof, nous mimes au vent, nous primes le plus près), « pondo a proa na terra de outra banda...» Rotiero de dont Johan de Castro. — V . Hir de L o o , I r de L o o , Metter de L o o . L O O D S - M A N , holl. s. m. (De Man , homme, et de Lood, plomb, sonde [angl.-sax. Lœd, Lead; isl. Lod\) Pilote, Lamaneur. LOOK, angl. s. L o f , moins usité que Li/ff.(V.)—Loof (To\ v . a. Venir au vent, venir au lof, venir du lof, Lolfer. — Loof-hook, Croc d'amure. L O O K - O U T , angl. s. (De l'angl.-sax Locian [Lokiane], voir, observer, et d'Ut, hors d e , au delà.) V i g i e , découverte.— Looh-out man, Homme en vigie. — Look-out ship, Navire envoyé à la découverte. L O O M OF A N O A R , angl. s. (De l'angl.-sax. Loma, ustensile; \û.Lôm, lame.) liras,Genou de l ' a v i r o n . — V . A r m . L O O P E N , holl. v. a. (De l'angl.-sax. Hléapan[e] .courir.) Courir, Naviguer. — » Een zed Loopen lanten (Laaten, de l'angl.-sax. Lœtan[e], permettre, laisser.) Amener une voile. — « In zee Loopen , Entrer en mer, commencer une navigation. LOOS T O O W - R A K , h b l l . s. f. (De l'angl.-sax. Léas, de Lesan [Léza-n, délier].) (Proprement: L e Balant de la corde du racage.) Drosse de racage. — V . Byvoet, Rak. LOOSE ( Т о ) , angl. v. a. (Du sax. Lesan, Leosan, Lysan, lâcher, délier.) Filer, Donner du mou, Larguer. — Loose (to) gently, Filer en douceur, Mollir un peu. (V. Ease [ t o ] , Slacken [to].) — Loose deck, s. Pont-levis. — Loosen (to), angl. v. Délier, Larguer. — Loosen (to) from the ground, Quitter le fond, en parlant de l'ancre. — Loosened sait. Voile déferlée, larguée, et prête à être bordée. L O P A HE F A N A , tonga, v. a. (Fana, mât, Не, le, un ; quant à Lopa, comme il est écrit p . 69,1.11, Philologie de Dumontd'L'rville, art. Dresser ou Lopc, ainsi qu'on l'a imprimé p. 119, il est évident qu'il veut d i r e : Ériger, mettre en place, élever. Dresser se dit en tonga : Faka [faire] totounon, debout, droit.) Mater. Л О П А Р Ь (Lopare), rus. s. m. (Du holl. Looper, fait de Jjooperi. [V.]) Garant de palan ; Courant d'un cordage : C o r ­ dage, Filin, Funiu. Л О П А С Т Ь y В Е С Л А (Lopaste ouvesla), rus. s. m. ( Л о п а с т ь , de la famille de Лопата[Lopata], pelle; Весло, rame.) Pale ou plat de l'aviron. — V . Перб. L O P A T A , serb. bnlg. illvr. daim. s. (Proprement : Pelle.) Aviron, R a m e — V . Babaïk, Весло, Greblo, Л о п а с т ь . Л О П А Т Ъ (Lopatc), val. s. m. ( L e même que l'illyr. Lopata et le rus. Л о п а с т ъ . [V.]) Aviron, В а т е . L O P T , isl. s. n. Vent. — V . Glaer, Vedr, Vindr. Л О П Ъ Т А Р (Lopetar), Bîc.vaui.

val. s. m. Rameur, Nageur. — V .

Л О П Ш Т А Г И Н А Б у Ш П Р И Т Ъ (Lopchtagi na ùouchprité), rus. s. m. ( Л о п [Lop], première syllabe de ce mot, a

un sens qui nous est inconnu ; quant à LUmaru [Chtaghi], c'est le pluriel de Chtag [ Ш т а г ъ ] , all. Stag, étai, appui. Lopchtag manque à Reiff ainsi qu'à J. Heym. Л о п ш т а г и ne serait-il pas une faute d'impression du Diet, de Chichkoff? On serait tenté de le croire quand, après avoir trouvé Л о п ш ­ т а г и , p. 19 d e l à part, rus.-fr. de ce diet., on lit : Л о б ш т а г и , p. 92 de la part, fa-rus., art. Garde-corps. Il nous semble que le mot pourrait être : Л о н ь ш т а г п [Lonec/itaghi], Л о н о [Lono], signifiant : Poitrine, sein. Л о н ь ш т а г ь correspondrait directement à notre Parapet [Parare petto, ital.].) Garde-corps, Sauve-garde du beaupré. L O Q U E R I U M , bas lat. s. n. (Du lat. Locarium, loyer.) L o y e r , Nolis ou Fret. Gage du matelot, du rameur, etc. — « Et a converse в (et en retour) « prenunciatus Paulus G i rardi nomine suo proprio et dicti domini regis obligando se ipsum et omnia bona sua presencia et futura promisit et convenit supra dictis Rostagno, Eguezarii, Raymundo, N a tali, Nicholao Andrée Jacobo Facii, et dicto Raymundo Caudiera, procuratori et procuratorio, nomine domini Hugonis Travaca stipulantibus et recipientibus dare, solvere et pagare pro soldo sive mercede aut Loquerio cujuslibet dictarum quinque galearum v L X X V florinos auri.... » Contrat d'affrètement pour cinq galères (3 avril i 3 3 5 ) , publié t. 11, p. З26 de notre Arch. nav. — V . Lignum. c

L O Q U E T , fr. anc. s. m. (De l'angl.-sax. Loc, Loce, v e r ­ rou , en relat. avec le gr. Aû-/oç, bâton, qui, selon Hesychius, désignait aussi le verrou.) — « Barre pour fermer écoutilles, cabanes et choses semblables. » Explic. de divers termes, etc., Ms. du x v n siècle, Arch, de la Mar. e

L O R A , vénit. s. f. ( L e même que l'esp. Eslora. ' [ V . ] ) Longueur du navire. L O R C H A , chin. vulg. s. Nom d'une barque légère et r a pide, en usage à Kwang-Tung (Canton). L O R D COMMISSIONER O F A D M I B A U T Y , angl. s . T i t r e d'un haut fonctionnaire de la marine anglaise qui fait partie d'une commission ou d'un conseil appelé : Admiralty. Il y a ordinairement sept lords de l'amirauté. (V. Admiralty.) — « Admiralty, Зо" June 1847. = Sir, Having laid before my Lords commissioners of the admiralty your letter o f the г5 inst' requesting information relative to the loss of H. M . ships Blenheim and Java for the principal historiographer of the admiralty in Paris. I am commanded by their l o r d ­ ships to acquaint you tat the Blenheim (sir Thomas T r o u bridge) and the Java, captain Bobert Pigot, are supposed to have foundered a sea on their passage from the East-Indies to the cape of Good-Hope in the early part of the year 1807. = T h e Greyhound commanded by captain Troubridge (the son of sir Thomas) was despatched from the cape in search of them, in June of that year, and returned in december f o l ­ lowing without being able to learn any tidings of them. = Extracts from the dispatches of Rear Admiral Sir Edward Pellew at that time Commander in chief of Her Majesty's Ships and Vessels in the East Indies, are transmitted which contain all the intelligence received on the subject... (Signé : J. G. Ward.) » Lettre adressée à M . Thomas Pickford, c o n sul d'Angleterre à Paris, et à nous communiquée, ainsi que les extraits mentionnés, par M . Pickford, à qui nous avions demandé des renseignements certains sur la disparition du brave et malheureux amiral Tronbridge. — Le Blenheim, qui probablement sombra dans une tempête, et sur lequel sir Thomas Troubridge avait son pavillon, était un vaisseau de 74 canons; le Java était une frégate. 1,

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L O R D HIGH A D M I R A L , angl. s. Mot à m o t : Lord haut


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . amiral; Lord grand amiral. — « Is an officier w h o superintends ail maritime affairs, and as the governmento of the navy. Не bas also Jurisdiction over all maritime causes, and commissions the naval officiers. >> (Encyclop.) Л О Р Ф У ' Г О К С Ъ (Lorfoutokss), rus. s. m. Première allonge, genou de fond. — L e mot: Л о р ф у т о к с ъ est com­ posé de ф у т о к с ъ , transcription de l'angl. Futtocks ( V . ) , et de Л о р [Lor] qui n'est pas russe, et pourrait bien n'être autre que le Lord angl. Si cette hypothèse est admissible, et nous le croyons , Lorfoutokss signifierait : Allonge maîtresse. — V . Перьвоп ф у т о к с ъ , ф у т о к с ъ . LOS D E K , hol!. s. (Los, de la même origine que le holl. Loos. [ V . ] ) Pont-levis. LOSCA D E L T I M O N E , venir, s. f. Jaumière.

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L0TC1110 D E G O U M È N A , ar. côte N . d'Afr. s. m. (De l'ital. Il occhio. [ V . ] ) Écubier. — Lotchio de tarseloun, Œil de ris. — V. Goumena, Terseloun. L O T H I O (Lozio), w o l . s. Canot, Petit bateau^ Pirogue, Nacelle, Embarcation sans mât ni voile. Л О Т К А (Lotkà), rus. s. f. Bateau. — C e mot, qui nous est donné par M . le comte de Stackelberg, manque au Dict. maritime d'Alex. Chikoff ( i 7 y 5 ) . Il est dans la partie fr.rus.-all. du Dict. rus. de J. H e y m ; mais dans la partie rus.fr.-all. on ne trouve à Л о т к а d'autre signification que celleci : Auge. Lotka, avec la signification de : Bateau, serait donc une métaphore. Alex. Cliicbkoff donne Лодка (Lodka), qui parait être le même que Л о т к а , le д et le m se substituant souvent l'un à l'autre V . Б о т ъ , Л а д Ь , Лодка.

L Ö S C H E N ( E I N S C H I F F ) , all. v . a. (De l'angl.-sax. Lysan, Lcosan, Alysan, délivrer, lâcher.) Décharger un navire.

Л О Т Л И Н Ь (Lotline), rus. s. m. (Transcription du holl. Loot-lijn.) Ligne de sonde. — M a n q u e à J. Heym et à Reiff.

L O S E K I E L , all. s. (Del'angl.-sax. Leas, faux..) Fausse quille. LOSES D E C K , all. s. (Loses, même origine que Loos. [ V . ] ) Pont-levis. — Loses tau-rack. (Proprement : L e balant de la corde de raccage.) Drosse de raccage. — V . Beyfuss, Back.

L O T M A N (Lotmann), angl.-sax. s. m. (De Л / я л , homme, et de Lotc, pervers, ou de Lot, tribut.) Pirate. — V . yEsceman, Saa-sceo*a, Sœ-peof, Sae-wicing, Seetfman, Wicing.

L O S M A C H E N , all. v . a. (De Lose, lâche, détaché", et de Machen, faire.) Démarrer, Détacher. — Das ankertau vom ringe Losmachen, Détacher le câble de l'anneau, le détalinyuer.— £>ie segel Losmachen, Détacher une voile, la L a r guer, la déployer, la Déferler. — L e holl. écrit : Los maaken.

Л О Т О В О Й (Lotovoïe), rus. adj. s. m. (De Л о ш ъ . [ V . ] ) L'homme qui est à la sonde.

L O O S , angl. s. (De l'angl.-sax. Los, destruction), p e r t e ; Losian, perdre.) Perte d'un bâtiment. — V . Commissioner of admiralty. LOSSA, suéd. v. a. (De l'angl.-sax. Lysan, Leosan, lâcher.) Filer, Larguer, Choquer, Mollir. — Lossa litel, Filer un peu. — Lossa fartyg, Décharger un navire. — Lossa skeppet ifrän gründen. (Mot à mot : Retirer le navire de dessus le bas-fond.) Déchouer, Raflouer un navire. — Y . A t arbeta af, etc. LOSSE E T SK1B U D , dan. v . a. Alléger un navire , Décharger un navire. — Losse a aussi le sens de Démarrer. — V . Aflade, Adosse, Lette et skib. L O S S E N , holl. v . a. (Même origine que Löschen. [ V . ] ) Décharger un navire. L O S T A N N R O U E F F , bas b i e t . s. m. L a poignée de l'aviron. (Grégoire, Biet, fr.-bret.) Legonidec écrit : Loste ar Rnênv. A 0 2 T 0 2 (Losto-s), gr. mod. s. m. Pince à canon. — V . Hiïûmo'pxo. Л О С Ъ - Ш Т А Г Ь (Loss-chtâkc), rus. s. m. (Probablement du holl. Loos, Leus, faux; all. Los, Lose, Treulos [angl.sax. Leas] ; nous disons : probablement, parce que le russe a Ложь signiliant : Fausseté, et Ложный [Lojnic], signifiant : Faux, erroné. Reiff fait venir ces deux mots de Л г а т ь [Lgate], mentir. Nous ne savons s'il y a, en effet, entre Lgate et l'angl.-sax. Leôgan, Leasian, mentir, tromper, quelque rapport d'origine. Quanta Ш т а г ъ , c'est la trans­ cription de 1 all. Stag. [ V . ] ) Faux étai. Л О С Я Ш Т А Г А - К Р А Г Е Н Ъ (Lossia chtaga-kraguène), rus. s. m. Faux collier d'étai.—Manque à J. Heym et à Reiff. L O T , t sonnant, isl. s. n. plur. Nom donné à la courbure affectée par la proue de certains navires. Л О Т Б А К Ъ (Lotbak), [ V . ] ) Baille de sonde.

rus. s. m. (De Бакъ [ V . ] et Л о т ъ .

Л О Т Н Ы Й у З Е Л Ь (Lotniie ouzèle), rus. et s. m. ( P r o p r e ment : Nreud de sonde.) Nœud plat. — V . Л о ш ъ .

L O T O M O U A N A , tonga, s. (Mouana, L e large.

mer, fs>to, milieu.)

L O T U , basq. v. a. Amarrer. — L o t u a , Amarré. Л О Т Ъ (Lotc), rus. s. m. (Transcript. de l'ail. Loth, ou du holl. Loot [angl.-sax. Lœd, Lcad].) Plomb de sonde, Sonde. — Л о т ъ бакъ (Lote bake), Baille à sonde. — Логаъб р о с а т ъ (Lote brossate), Jeter la sonde, Sonder. — V. Б р о ­ с а т ь , Грузило. i . L O U , chin. s. Grandes rames, e t , plus particulièrement, nom d'une grande rame qui se place à l'arrière des bateaux pour les gouverner. — V. Tchào. i. L O U , chin. s. Endroit à la proue des bateaux où, selon le Dict. de de Guignes, on place un gouvernail. L O U A U N , bas bret. s. m. Renard. C'est le nom de l'animal que les Bretons ont donné à l'instrument, comme l'ont fait nos marins. Sont-ce les Bretons qui ont imité les Français, ou les Français les Bretons? C'est ce que nous ne saunons décider. L O U B O K , mal. s. Anse dans une

rivière.

L O U C I E R . Faute de copiste ou d'imprimeur; pour L o u vier. (V.) L O U D J I , ar. mal. s. La mer (le profond,l'abîme). L O U G A , mal. v . Sonder. — V . Dioudia,Djouga, Douga, Longa. L O U G R E , fr. s. m. (De l'angl. dan. Lugger. [V.]l ( A r . côte N . d'Afr. Forkats; rus. Л у г е р ъ [Loiigltèrc], Люгеръ [Lioughère].) — « P e t i t bâtiment de g u e r r e , fin dans ses formes de l'arrière, renflé par l'avant, ayant un grand mât. un mât de misaine, un mât de tapeen » (tous d'un seul arbre), « assez inclinés sur l'arrière, et gréant des voiles à bourcet. » Dict. de таг. de M M . de Bonnefoux et Paris (1848). Il faut ajouter à cette définition que le Lougre a un beaupré presque horizontal, qu'il porte un ou plusieurs focs, que ses haubans sont à bastague, enfin qu'il déploie o r d i nairement un hunier au-dessus de la grande v o i l e . — Romme écrit Loughcr. — A quelle époque les Anglais armèrent-ils


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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les premiers Lougres? Nous ne pouvons le dire précisément. William Falconer, qui, dans son Vniversal dict. nj die mar. (1771), nomme la Lug-sail ( V . ) , ne mentionne pas le Lug<rer.Charles Derrick,qui, dans ses a Memoirs ofdie rise and progrès* of die royal navy » (180G, in-4°, Lond.), donne les « Abstracts of the royal n a v y » depuis i 5 i 7 j u s q u ' e n i 8 o 5 , mentionne pour la première fois un Lugger en 1783 (p. 170). Derrick fut-il bien informé? L'es documents qu'il cite paraissent dignes de foi. Nous lisons, p. 3o de la Relation des combats et des événements de la guerre maritime de 1778, entre la France et l'Angleterre, par Y . J. Kerguelen ( P a ris, in-8°, 1801), sous la date du 17 juin 1778 : « Prise du Ixiugre français le Coureur, de 8 canons de 6. — C e Lougre, commandé par M . le chevalier de Rosily cadet, lieutenant de vaisseau, accompagnait la Belle-Poule et ne voulut pas l'abandonner pendant le combat, quoiqu'il en eût le pouvoir. Il combattit lui-même contre un cutter infiniment plus fort et mieux bastingué que lui, etc » Ceci prouve que si les Anglais n'avaient pas encore de Lougres de guerre en 1778, les Français en avaient. L e Lugger qui figure dans l ' E tat de 1783, donné par Derrick, n'est point mentionné parmi les bâtiments armés jusqu'en 1793,011 il reparaît sans discontinuer jusqu'en i 8 o 5 . LOUMBAR ( j L j » ^ ) , turc, s. Sabord.—Bianchi, Vocabol. fr.-turc

( i 8 3 i ) . — V . T o p pèndjèrèci.

LOUMBOU, mal. adj. Houleuse, en parlant de la mer; Roulis. — V . Tiaboul. A O Y N A A O (Lounàdo), gr. mod. s. m. (De l'ital. Lunato, fait en forme de croissant.) Bouge, Tontine. — Aouvâpw (Lounarô), V. Tonturer. L O U N A S (s sonnant), mal. s. Fond du navire. (Boodra.) — V . Pantat. L O U P DE M E K , fr. s. m. (De Loup marin, nom donné « à cause de sa voracité insatiable, » dit le Dict. des sciences natur. (1816),à l'auarliiqne, appelé par les Anglais JVolflish ou Sea wolf [angl.-sax. Sœ, mer, Wulf\\at. Vulpes, renard], loup].) (Bus. 3eibiairb [Zeimane] ; angl. Jack-tar, ital. Lupo di mare; groënl. ImarsioaMltsok.) \' Encyclopédie (1786) définissait le Loup de mer : « Un marin en qui l'habitude est tellement devenue une seconde nature, qu'il ne paraît être dans son élément qu'en mer; il n'a pas les belles manières, mais il a souvent les bonnes; car les gens de mer sont ordinairement humains, francs et généreux. » On voit que le Loup de mer, ainsi que l'entendent les auteurs de l'Encyclopédie, diffère beaucoup aujourd'hui du poisson vorace que les naturalistes et les voyageurs nous représentent comme n fort redouté des marins qui naviguent dans l'Océan septentrional, » féroce, et habile à grimper, à l'aide de ses nageoires, dans les bateaux de pèche, où il fait quelquefois des victimes. Il est probable que les premiers marins qui prirent par forfanterie, on à qui l'on donna par crainte le surnom de Loups de mer, furent de ces pirates du Nord dont les habitudes violentes avaient plus d'un rapport avec les instincts du Sœ-wulf. Les choses ont changé, le nom est resté le même; c'est le cas de modifier cette proposition de Bonivard, dans son Advis et devis des langues ( i 5 6 3 ) : «C'est l'ordinaire que quand les choses se corrompent, aussy font les marques d'icelles, que sont les noms. » L e Loup de mer n'est plus un barbare portant la désolation sur l'Océan, c'est seulement un marin passionné pour la navigation et ses hasards, une sorte d'amphibie qui ne peut rester longtemps à terre, un homme qui fuit le monde, comme le loup l'approche des humains.

A O Y P I O N (Lourio-n), gr. mod. s. n. (Du lat. Lorum, roie.) Serre.—Aoûptov TÎJ<; xoupÇsTTaç (Lourio-n ti-s zélta-s.) Serre-banquière. — V . KoupÇsT-ra.

courkour-

L O U V A N G , madék. Variante de Lauvouk. ( V . ) L O U V I E R , fr. anc. v . a . Corruption de Lovier. ( V . ) — E t Louviames jusqu'au dimanche matin...» Journal du voy. de J. Parmentier ( i 5 2 g ) . — « Et Louciant (sic, pour Louviant) d'un bord à un autre sur les hauteurs des trente-huit j u s qu'aux quarante-deux degrés Corresp. de Saurais ( i 6 3 6 ) . t. i , p. 3a. L O U V O U D R A N O U MASSLN, madék. s. (Lowoukh signifie: Anse, baie, golfe, bras de mer; Ranou, eau, et Massin, salé. Il est probable que quand, au lieu de Louvonkh ranou massin, Dumont-d'Urville écrivit : Louvou dranou, il voulut rendre le mieux possible la prononciation madékasse de la liaison du k final de Louvouk avec IV initial de Ranou. Il aurait dû avertir le lecteur de cette transformation o r t h o graphique.) Anse, Baie, Bras de mer, G o l f e — V . L o u v a n g . L O U V O Y E B , f r . auc. v. a. (Corrupt. de Lovoyer [ V . ] , fait de Lot'ier.[V.]) Même sens que Courir des bordées. ( V . ) L O V E R , fr. anc. v . a. (Etymol. inconn.) Synonyme d e Cueillir. ( V . ) Voici la ligure que fait un cordage L o v é , Roué, ou Cueilli : L O V I E R , fr. anc. v . a. (Du suéd. Lofvera. [V.]) L o u v o y e r . — « L o voyer ou L o v i e r , c'est courir d'un côté et d'autre au plus près du vent pour arriver en quelque lieu. » Desroches, Diet, (1687).

des termes

propres de

mar.

L O V O Y E R , fr. anc. v. a. Corrupt. de Lovier. ( V . ) Lovoyer se lit dans VEssay des merveilles de nature, par le P . René François (1621.) L O W B U I L T , angl. (Proprement : Construit bas.) De Bas b o r d , en parlant du bâtiment.—Low water, Eau basse, M e r basse, la Basse mer.—Low water-mark. (Proprement : Bas niveau de l'eau.) Niveau des basses marées; Étiage Lower (to), v . (De Low, bas.) Amener, Affaler, Caler.— Lower (to) cheerly, v . a. (Checrly. [ V . ] ) Amener en grand, en paquet,— V . Strike (to) sailes amain.—Lower deck, s. (Lower le plus bas, de Low, bas.) Batterie basse, Premier p o n t , Première batterie ( V . Deck.) — Lower gun-deck. L e même que Lower-deck. (V.) Premier pont, Première batterie, B a t terie basse. ( V . Gund-deck.)—Lower mast, Bas mât, M â t majeur. ( V . Standing mast.)—Lower pump box. (Boite i n f é rieure de la pompe.) Chopine.—Lower (the) part of the hold. (La partie la plus basse de la cale.) Fond de la cale, F o n d de cale. ( V . Hold.) — Lower rigging, angl. s. Manœuvre basse. — V . Rigging. •/lOlJIH (Lotziia), rus. s. f. (De l'ail. Lothse, Loots, pilote.) Pilotage, Lamanage.

ou du h o l l .

AOJJMAHT) (Lotzmanc), rus. s. m. (Transcript, du h o l l . ) Pilote côtier, Lodman , Lamaneur. 1. L U , chin. s. Nom d'une corde faite de joncs, dont se servent les Chinois pour amarrer les navires. 2. L U , chin. s. Arrière, Poupe. L U A , esp. s. f. Revers de la voile. — « Dizese que un na-


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

vio toma por la Lua, quando sus vêlas reclben el viento por janv. 1846, la marine royale des Pays-Bas avait 100 offisotavento, csto es, por aquella parte, que no vàn amuradas, ciers de ce rang et 174 Luitenants fier 2 classe, ou enseisi cazadas y braceadas : lo quai puede suceder por arribar gnes de vaisseau. — Luitcnant ter zee, Lieutenant de mer ou el navio demasiado, ô porcambiarseel viento deGurupada.» de marine. Fernandez, Practica de maniobras (173a), p . 60. — « ...Mas Л у К А (Lanka), rus. s. f. (DeAyK.i>, arc.) Petit golfe, P e ­ si por haver dado el viento de rebès ( V . ) tomare el navio tite baie. — L'illyr. a Liika, avec le sens de P o r t . por la Lua, se canibiarân las vêlas... » I b . , p . 62. Ltiar, Л Ы х Р Ь " D E П Р Ш А С (Loukrou de' pripa-s), val. s. (Louy. a. Prendre par le revers, en parlant de l'action du vent qui, sautant tout d'un coup de l'arrière du navire à l'avant, krou, du lat. Lucrum, gain ; en russe, Pripasse signifie : Pro­ ou d'un bord à l'autre, masque le bâtiment ou lui fait faire vision; en valaque il signifie : Chose égarée.) Épave. chapel. (V.) — V. Alua, Loa, Luba. L U M B R E , esp. s. m. (Du lat. Lumen.) Lumière. (V. Eogou, AXA ( A ) KS' K I P I E O K O P A B I E (A loua hou kirié o ko- Rancio, Tabaguera.) — LUmbre de Vagua, esp. anc. Flotrâbié), val. v. a. (Mot à mot : Prendre à loyer un navire.) Af- taison, Ligne du tirant d'eau. — A la lumbrc del agua, A fréter, Noliser. (V. înitipia.) — .Ao'a (a ce) do'pi> (o nopa6ie) fleur d'eau. — < ï con recoger lo obra, y forma de la nao (A sé loua doiip'e o ttôrabié). (Proprement : Prendre après den.de la Lumbrc del agua, hasta el bordo... » T h . Cano , naos (1611), p. 17. ( V . Costura.) — un navire.) Chasser un navire; Donner la chasse à un na- A rte para fabricar... Manque au Dicc. marit. esp. (18З1). — Le port, dit : Lumc vire. de agoa ou agua. — « Lançou-lhes parte de cuberta, casLUI3A, esp. s. f. Variante de Lua et à' Alua. ( V . ) tellos.e ponte aomareduas taboas junto do Lume de agua...» L U B B E R , angl. adj. Rustre, lourdaud, ignorant. On dit Comment. Dalboq., part, m , chap. 45. — V . Tapar. d'un mauvais matelot, qui manque d'intelligence et même L U M E N , lat. s. n. (De Luccre, luire; de Lux, gr. Au*-»].) d'agilité, qu'il est Lubber. C'est de là qu'on a appelé le T r o u Lumière, Fanal que portait un navire pour se faire recondu chat, paroù passent les timides qui n'osent pas monter à naître pendant les navigations nocturnes. — T i t e - L i v e rala hune par les gambes de revers (V.) . Luber's-hole. — V. conte que Scipion, se rendant en Afrique, régla « UtLumina 4. Cat, Hole, T o p - h o l e . in navibus singula rostrata;, bina onerarias haberent, in pra?LUBESA (Loubeza), basq. litt. s. f. Isthme. toria nave insigne nocturnum trium Luminuni fore. » Les trois feux sont restés longtemps traditionnels à bord du naL U C K A , suéd. s. (De l'angl.-sax. Luncan[c], fermer.) (Proprement : Fermeture, T r a p p e . ) Panneau d'écoutille, et, vire monté par l'amiral. par extension : Ëcoutille. L U M I È R E , fr. anc. s. f. (Du lat. Lumen.) (Gr. mod. Miçoû d c

A y r E P T ) (Luguère), rus. s. m. (Transcript.de l'angl. Lugger: [ V . ] ) Lougre. — M. le comte A l . de Stackelberg dit : .liorep'b. [V.) L U F F , angl. anc. s. (De l'angl.-sax. Lyft; isl. Lift, a i r , Ijopt, vent.) Auloffée, Lof.—Luffhoke, angl. anc. Palan d'àmure. — « Item, a snatche polly ; a Luffhoke (Luff hook, a takell with 2 hooks). » Inventory of the great barke, 6 oct. i532. — A lu/, Au vent, Au lof. (V. Holabar.) — Luff (To), v. Loffer, Venir au vent. — « Contract your swelling sails, and Luff to wind. « DRYDEK,

Enéide.

[Mixou].) — « C'est vn petit canal large de trois pouces ou enuiron, que l'on fait sous les varangues et sons les fourcats, par lequel l'eau qui entre dans le vaisseau peut couler tout le long de la quille pour se rendre à la pompe. Aux grands vaisseaux on en fait deux, et on y met vnc corde, afin que les trous ou entaillements estans remplis d'ordure, se puissent déboucher par le mouvement de cette corde. » Explicat. de divers termes, etc. Ms. du x v n siècle; Arch. de la Маг. ( V . Anguillers.) — Dans une bouche à feu, la Lumière (gr. mod. AœàXia [Aphalia], 'Отг^ [Opi] ; ital. Lurniera, Fogonc; angl. Vent; basbret. Toull ar kanol; illyr. Frascnik) est un canal pratiqué à la culasse et traversant son épaisseur. Elle reçoit l'amorce. Au x v i siècle, en France, elle avait le nom de Secret. ( V . ) — La Lumière d'une pompe est un trou ouvert sur l'un des côtés du corps de cette ponqie, trou par lequel s'échappe l'eau que le piston élève. c

e

L U F T , all. dan. s. A i r , Ciel. ( V . Himmel.) — Luftport (porte à air), Hublot. — V . Koldergat. L U G - S A I L , angl. s. (De Sail, voile, et de l'isl. Lucka, fortune. — N . Webster n'a pas soupçonné cette etymologic II range, très-mal à propos, Lug-sail dans la série des mots dontle verbe Lug [To] est le point de départ, verbe formé du sax. Lyccan, arracher, tirer avec force.) Voile de fortune ou Tréou. Par une extension du sens primitif, on a nommé Lug-sail la voile au tiers. L U G E , dan. s. Même étvmol. et même sens que Lucka. (V.) L U G G E R , s. (De Lug sail.) Lougre. ( V . ) . A vessel carrying three masts with a running bowsprit and Lug-sails.» Mar. diet. (V. Vende.)—Fischer lugger. (Lougre à poisson.) Chasse-marée. L U I I , angl.-sax. s. Détroit, Bras de mer, L a c — V . Fleot, Genhlade, Lac, Sund. L L T K , holl.; L U K E , a i l . s. (Mémo étvmol. et même sens que Lucka. [ V . ] ) L U 1 T E N A N T DER I"> K L A S S E , holl. s. m. ( D u fr. Lieutenant.) Lieutenant de vaisseau de i classe Au 1 r e

ER

L U M P R A R , isl. s. m. pl. Gants de grosse étoffe que portent les matelots. L U N , bas bret. s. f. (Du fr. Lune.)—Le P. Grégoire de Rostrenen prête au mot Lûn cette étrange étvmologie : « A u trefois Llun, prononcé Lleon, de Lcûn, plein, pleine, parce que les Gaulois adoraient la pleine lune. » Quand on a le latin Luna, et qu'on ne peut pas démontrer que les Romains ont emprunté Llun aux Gaulois, n'est-il pas singulier qu'on se laisse aller à une fantaisie étymologique aussi déraisonnable? 1. L U N E , fr. s. f. (Du lat. ital. esp. Luna.) (Gr- M v i , d'où l'isl. Mani et l'angl.-sax. Mona, qui ont fait l'angl. Moon, l'ail. Mand, le holl. Maan, le dan. Maanc el le suéd. Mane; rus. Луна [Louna] ; turc, Ai; pers. turc, Mah; ar. malt. Qamèr; isl. Tûngl; illyr. daim. Mjèsec; basq. litt. IIlarguia; bas bret. Lûn, Loar; hongr. Hold ; chin. Yoùc; madék. Azohoro; nouv.-zél. Tikopia, Marama; taïti, Avai, Marama; hawaï, Marama, Mahirna; port du Roi G e o r g e , 1

'9


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

6

Meok; golfe Saint-Vincent, Kaher; baie de Jervis, Tahountvann; viti Aboida; port Praslin, Kalan; vanikoro, Mele, Mala oula, Mete le ; na\an,Aloaet ; satawal, Maram, Meram, Aligouling; bambara, Kalo; w o l . Vére; kissi, Pan-gwi; vai [Afr.], Ka-lu-i; mondi [ A i r . ] , Nga-li.) Les anciens, selon Végèce, liv. ì v , chap. 3 5 , voulaient que l'on ne coupât les bois de construction pour les navires qu'entre la quinzième et lu vingt-deuxième Lune.— L a figure de la Lune, ou pour mieux dire du croissant de la Lune, était une de celles sous lesquelles on rangeait les armées navales pour le combat. Cet ordre est mentionné dans les Tactiques de L é o n , dans le livre de Constantin Porphyrogénète ( i x siècle), dans le Voyage à Jérusalem du roi Richard Cceur-de-Lion, p a r G . W i nesauf ( x n siècle) (In speciem lume productœ, chap. 3/5), et dans les récits de la bataille de Lépante (1571). — V . K u i r r / | . e

c

2. L U N E . — « Or, avent un j o r que le Lune à tramontarne vent si fort, qe celz de l'ost distrent qe se il ne se partent, qe loute lor nés se ronperont. » D a n s cette phrase du Voy. de Marc Poi (chap. 15g), il est évident que Lune est une mauvaise leçon de manuscrit. Quant au sens du mot qui doit remplacer celui-là, il n'est pas douteux; car il est bien clair que l'auteur voulut écrire ceci : « Or, il arriva un jour que le vent du nord s'éleva si fort, que ceux qui étaient sur la flotte dirent que s'ils ne s'éloignaient pas, toutes leurs nefs se briseraient au rivage. » La traduction latine imprimée à la suite de la rédaction originale française, dans le i v o l . du Recueil de la Soc. de géog. (1824), lèverait tous les doutes, s'il pouvait y en avoir; on lit en effet, p. 437, lig. 12 : « Contigit autem uno die quod ventus de tramontana venit fortis valde, etc... » Mais quel mot le copiste du manuscrit altérat-il pour en faire Lune? Ne serait-ce pas l'ital. Lena, signifiant : Haleine? ( V . Duez.) Nous n'oserions l'affirmer, quelque apparence de raison que nous puissions avoir cependant à le prétendre. e r

L U N G H E Z Z A D I R O T A A R O T A , ital. anc. s. f. L o n gueur du navire d'une rode à l'autre, ou de l'étrave à l'étambot. — « Tutta la lunghezza della galea di rota à rota sù la squadra è cubiti cinquanta otto » (58 coudées ou 87 pieds [28™ 2 6 ] ) . Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. ( 1 6 0 7 ) , p. 23. — V . Longitude 1

. / W N T P A P (Loiintrar), val. s. (De Jò'ntre. [ V . ] ) Batelier. (V. K a i K i i - ò ' , Kopl.6icp, IJJfbiKap.)—AXatpe, Bateau, Bac, Canot, Allège. <V. BapK-b , Bpanini>, K a i n , Londra, Lontra, V r a n i t z a , L U a Ì K L . ) — l ò n t p i n u (Lountridje), Batelet. L U O G O , ital. s. m. (De Locus.) Place louée à un passager ou pèlerin pour un voyage. — V . Chanova. AiWlXA M T J P I (Loutchioid meri), val. s. Le Large, la Haute mer, selon P. P o y e n a r ; le Niveau de la mer, selon J . A . Vaillant. On doit rapporter le mot .ASiièU au verbe ASni (Loutchi), luire, qui vient du lat. Lux. Il y a de l'analogie entre ce terme et Lumbrc del agua. ( V . ) . / W N U I M E (Loundjimé), gueur.

val. s. (Du lat. Longus.)

^IcVNniT^DT) (Loundjitoude), Longitude.

Lon-

val. s. (Du lat. Longitudo.)

L U P O , ital. anc. s. m. Loup. Nom d'une voile noire et petite dont se servaient, au xiir* siècle, les marins de l'Italie, comme nous l'apprennent ces vers curieux des Documenti d'amore, par le Florentin Francesco Barberino, poète exact et savant, comme tous les vieux poètes : —

Se vno' passar nascoso , Vela bianca pon gioso; Ergi la nera oscura,

Ch'à nome I.upo ; e c u r a

D'aucr questa minore Cosi l'albore allore. E non sempre couuiene Quandô giorno sù viene Che tu le rele bassi Tanto, che squoura i passi. E manda su'l gabbiere. Attorno per vedeie. »

(1 Si tu veux passer inaperçu, amène » [mets en bas, dégrée, pon gioso] « ta voile blanche; hisse» [ergi, du lat. Erigere, dont l'ital. a fait Ergere] « la noire qu'on n'aperçoit pas et qu'on nomme le Loup; aie soin alors qu'elle soit petite aussi bien que son mât. Cependant, quand le jour reparaît, il n'est pas toujours bon délaisser les voiles amenées, jusqu'à ce que tu sois hors de la vue de terre. Envoie donc en haut le g a bier, pour qu'il voie autour du navire si quelque ennemi te menace. » Selon Ubaldini, l'éditeur et le commentateur de Barberino, la voile noire sous laquelle la galère fugitive se mettait pour faire sa route, ignorée des guetteurs de la terre, s'appelait Loup, parce que le navire l'employait par un stratagème qui donnait à sa navigation quelque chose de la marche prudente et occulte du loup. Nous croyons, quant à nous, que la voile noire employée par le navire pour se cacher était appelée du même nom que le masque de v e lours noir dont les femmes se couvraient le visage pour se garantir des regards indiscrets et des ardeurs du soleil. Pourquoi le nom de ce masque et de cette voile noire étaitil celui du loup? L U R C H , angl. s. n. Embardée, Grand roulis sous le vent. — Lurch (7b), v. n. Embarder, Faire des embardées. L U B R A , basq. s. f. T e r r e . L U S I N , fr. s. m. (De l'angl. Housing, fait de House [angl.sax. Hus, maison]. Pourquoi a-t-on donné le nom de House-linc ou de Housing à un petit cordage? Par la raison qui, dans le midi de la France, a fait nommer Fil de ménage un gros fil bis, propre à un grand nombre d'usages domestiques. L e Housing est devenu Lusin, comme la Ague est devenue la L a g u e [ V . ] , comme / / otio est devenu Loisir.) (Gr. mod. «DotAÊSi [Phalidi]; basq. vulg. Mcrlinia; bas bret. Luzin; ital. Lezzino; esp. Piola; port. Rio; ail. Hiising; holl. Huising; dan. Hyssing; suéd. Hysing [ ces quatre termes sont des transcriptions de l'angl. Housing]; rus. lOsnmS [louzine], lO.sen'b [louzène].) Cordelette composée, en France, de deux fils de carret, — ailleurs de trois, — commis ensemble. L U S O R I A N A V I S , lat. s. f. Navire de plaisance; ce qu'on appelle aujourd'hui un yacht. Les « Lusoriœ naves» servaient aux promenades, aux retraites voluptueuses des princes et des riches patriciens. C'étaient des palais ou plutôt des b o u doirs flottants. La gondole vénitienne fut longtemps, elle est quelquefois encore, une « Lusoria navis » dans le sens où Sénèque entendait cette expression méprisante. — V . Cubiculata. L U S T R A T I O N A V I U M , lat. s. f. Cérémonie analogue à celle que nous appelons : Bénédiction d'un navire. Voici selon Appien, comment était pratiquée cette c é r é m o n i e ; « On élevait sur le bord de la mer des autels dont les pieds étaient mouillés par les ondes. Les navires de la flotte se rangeaient en demi-cercle autour d'eux, les équipages g a r dant, pendant cette manœuvre, le plus profond silence. L e s sacrificateurs entraient d'abord dans la mer, puis montaient dans des embarcations et faisaient trois fois le tour de la flotte, suivis des capitaines et des équipages, et adressant aux


GLOSSAIRE NAUTIQUE. dicux des prièrêS pour éloigner des navires les mauvaises chances. Puis, revenus à terre, ils immolaient des bœufs ou des veaux, dont le sang rougissait la mer et le r i v a g e . » — C . L i v i u s , praefectus R o m a n » classis,cum ab Rheginis, Locrisque et ejusdemjuris sociis débitas exegisset naves, Lustrata classe ad Licinium , altum petit. » T i t e - L i v e , liv. XXXVI. L U T , fr. s. m . (De l'esp. Laud, fait, selon Scaliger, du maure Allaùd. [En turc, l'instrument de musique que nous n o m m o n s Lut, est nommé Laut [ ^ j ^ ! ] . ) Nom d'un petit navire que sa forme arrondie fit comparer à l'instrument appelé Lut; c'est du moins l'opinion de L e Duchat. Nous avons trop peu de renseignements sur les Luts pour savoir si cette supposition vraisemblable a le bonheur d'être vraie. — « Et aussi » (les Génois) « armèrent et avitaillèrent en mer line canaque, deux galères, deux grosses barques et cinqbrigantins, avec tout plein de petitz Lu/, à douze rames, pour aller assiéger la dite place » (Monaco) « d u côté de la mer. » Chron. de J. d'Anton, part, v i , chap. 8. — « V o y e z cy près nostre natif deux Luts, trois flouins, etc. » Rabelais, liv. iv, chap. 22. L U V , ail. dan. s. (De l'angl.-sax. Lrft, vent.) Lof, Vent. — Lave, v . n. Loffer HâveLuv af et sAib, Gagner le vent à un navire. L U V A R T , dan. adv. (Même origine que Loefwarts. Au vent. — L ' a i l , d i t : Luvwarts.

[V.])

L U Z DE SAN T E L M O , csp. s. m. (Du lat. Lux.) L u mière ou feu de Saint-Tehne. — V . Fuego de San Telmo. L U Z O W A C (Louzovats), pol. v . n. ( D e Luz [ail. Los], lâche, libre.) Démarrer, Larguer, Filer. L Y F T A A N K A R E , suéd. v . a. (Lyfta, lever; de l'angl.sax. Lcohtan.) Lever l'ancre.— V . Ankare. L Y G N A , i s l . v. Cesser; Tomber, en parlant du vent. — Ligna, s. f. Calme. — V . L o g n , Sjaarblida, Siôgceftir, Slitta. L Y I N G A L O N G , angl. adj. (De Lie (7b) ( V . ) , être couché.) A la bande. — V . Along. L Y K , holl. s. (Variante orthogr. de Lijk. [ V . ] ) Carcasse du navire. L Y K T , isl. s. f. (Peut-être en relat. avec le lat. Lychnus [gr. Aûyvo;], lampe, et avec Lux, lumière.) Lanterne. L Y M , vieux fr. s. m. (Variante orthogr. de Lin. [ V . ] ) — , V . Anguille. L Y P T I N G , isl. s. f. Chambre, Cabine. L Y S T , angl. anc. s. (Pour Lrft ou Lift. [ V . ] ) — « Item , a Lvsts... » Inventory of tlic grcat bar/ce, etc.; 6 oct. I 5 3 Î .

947

L A S T , suéd. s. Lest. (Weste, Dici, fr.-sucd. p. 18, art.: Lest.)

[ i 7 g 5 ] , t. n ,

L A T G  FOR DE V I N O ! suéd. impérat. (Permets de cheminer vent arrière ! ) Arrive tout! — Lata, du sax. L œ tan (Létan[e]), Gd, du sax. Gan, a l l e r . — L â t a et skepp lôpa af stapeln. (Mot à mot : Laisser courir [glisser, couler] un navire du chantier de construction.) Lancer un vaisseau, le Mettre à l'eau. — Lôpa est de la même origine que Lobe. — Lata gà for de wind. Arriver vent arrière, Arriver tout plat. — V. Dufva up. L A G G E N , suéd. s. (? De Làgg, Verge de l'ancre.

os de la j a m b e , tibia.)

L A N G A , suéd. s. Même orig. et même sens que le holl. Lengen. ( V . ) L A T T A E T S K E P P , suéd. v . a. ( D e Latta, léger [angl.sax. Incoia.) Alléger un navire. L A T T A R E , suéd. s. m. Allège. — V . Liktare. L Ô G R , r aflixedu subst., isl. s. m. (En relat. avec l'angl.sax. Lagu, Lago. [ V . ] ) (Proprement: Fluide, Liqueur.) Mer. L O B E , dan. v. a. (De l'angl.-sax. Hlcàpan[e], courir.) Courir, Naviguer. — Lobe for taAAel og toug, fiaurir à sec, Aller à sec de voiles, à mâts et à cordes. — L o b e N Anob, Faire N . nœuds. L 0 I E B T , dan. s. (Malgré la forme extérieure qui semble le rapprocher de Loier, badinage, plaisanterie, moquerie, dont l'origine est dans l'angl.-sax. Glco, ce terme nous paraît sans analogie réelle avec Loier. 11 est évident pour nous que Loiert est le même mot que le holl. Leeiuverl [ V . ] , dont nous n'avons pu trouver l'étymologie.) Anneau. — Loiert aj long (anneau de c o r d e ) , Ansette, Patte de bouline, Œil de pie, Œil percé sous la ralingue d'une v o i l e , Esseau, ou mieux : Herseau. — Loiert af trœ ou trœ-Loicrt. (Anneau de bois.) Andaillot, Margouillet. — L o i e r t af jern. (Anneau de fer.) Racambeau, Bague. LOS K O L , suéd. s. (De Kol\\.] et Los, postiche [de l'angl.sax. Lcâs, faux.]) Fausse quille. — V. Strakôl. L O S E R A K K E , dan. s. ( D e l'angl.-sax. Leàs, de Lesan [Léza-n], délier.) Balant de racage, Drosse du racage. — L e suéd. écrit: Lôs-rack.—V. Bifogden, Bakke. L Ô P A , suéd. v. a. (De l'angl.-sax. H/câpan[c], courir.) Courir, Naviguer. — V . Segla. LOS D A C K , suéd. s. (Los, de la même origine que Loosc. [ V . ] ) Pont-levis. — L e dan. écrit : Losdœk.

A Y X N E I O N , g r . litt. mod.s. n. (Du gr. anc. dont le rad. est Aû/vo;, lampe.) Habitacle. — V . TpiÇoXa, KptÇo'Xa.

. A ' b Z ' b P E T (Lezeret), val. s. (De l'ital. Lazzeretto. [ V . ] ) Lazaret. — Poycnar donne une variante à ce mot. — V . Aazapet.

A Y i i , gr. anc. et mod. v. a. Démarrer. — Aixo TT,V Youpsvav (Lyô ti-n gouniena-n), Détalinguer. — Auto Ta iravtà (Lyo ta pagnia), gr. mod. Dévergner.

• / T b P D l M E (Lerdjimé), Latitude.

val. s. (Du lat. Largus.) Largeur,

L A G T - W A T T E N , suéd. s. (Même composition que Laag uater. [ V . ] ) Basse mer, Eau basse.

AlìCX (A) HtOC (A lessa jos), val. v. (AT>CZ, de l'ital. Lasciare, laisser; Jos, bas. — [ V . îKoc.]) Amener, Caler.— Aï>ca (a) Hioc antene-ie (A lessa jos antcnélé), Amener les antennes, les vergues; Ariser. — A l c a (a) œoe uandiepa ou naBiAon (A lessa jos bandiera ou pavilonou, ou sonnant à peine.) Amener le pavillon. ( V . Bandiep, IlaBMOii.) — .4i.ca (a) soc nînze.ie (A lessa jos pinezélé.) Amener les v o i l e s . — V. nînz-b.

L A R I N G , suéd. s. (De Lar, cuisse.) Hanche, quartier de poupe.

A b ' D K B A (Louijva), rus. s. f. Nom d'une barque en usage sur le Dniepr et le Boug oriental. Nous ne savons pas si

L A G G A I F R A N B O R D , suéd. v. a. (Du sax. Lecgan, mettre.) (Proprement : Mettre loin du bord.) Déborder, Pousser au large.— Làgga intil. (Proprement : Mettre près.) Accoster.

"9-


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

948

cette barque a, par sa forme, quelque analogie avec la ra­ q u e t t e , planche recourbée dont les chasseurs sybériens se servent pour marcher sur la neige, et qui se n o m m e Л г Л Ж а (Louija). Reiff a négligé de traiter la question étymologique à propos de ce mot. Л Ь Я Л О (Lialo), rus. s. n. (De Л и т ь [Lite], couler.) Sentine, Archipompe, O s s e c , Oussas. — V . Вель, Копанъ, ПТрюмъ. Л Ъ В А Я Г В Е Б И ! (Levain, ou Lievaïa grebi!), rus. ( Л Ё вая, adj.,du lat. Lœvns, gauche ; Греби, de rpecnrbfGreste], ramer, nager.) Ce qui est à gauche nage! Avant bâbord!) Л ' Б В А Я ' Г А В А Н Ь ! (Lévaïa ou Lievaïtavane), Bâbord !

rus. Scie,

Л Ъ С Т Н И Ц А (Lestnitsa ou Liestnitsa), rus. s. f. (De Л Ъ з т ь [Liezle], grimper.) Échelle. — Alex. Chichkoff écrit ^Iticuniia, p. 3.'i, partie rus.-angl.-fr. de son Dict. de т а г . , art. Трапъ, et Лестница , p. 68, partie fr.-rus., art. Échelle. — ЛъхЧнпца между деками (Liestnitsa mejdou dekami.) Между [sancr. Mad', lat. Med-ius, angl. Midd, mitoyen], e n t r e ; Декъ, pont.) Echelle d'entre-pont. Л Ъ С Ъ (Less ou Liess), rus. s. m. (Ce mot est dans l'illyr. avec la forme : Ljes.) Bois de construction. — V . Дерево, Тпмберсъ. Л Ю Б М В Н Ы Й Р у Л Ь НА В Т / Г Р ' Б (Lioubivnie roui па vetré), rus. adj. (Mot à m o t : Gouvernail aimant le vent. Л ю б и т ь [Lioubitc], aimer.) Ardent, en parlant d'un navire. — V . Рыскапвъ. Л Ю Г Е Р Ь (Lioughère), rus. s. m. (De l'angl. Lugger. [V.]) Lougre. — Cette variante de Л у г е р (V.) nous est fournie par M . le comte Alex, de Stackelberg. Л Ю Д И (Linudï, rus. s. m. plur. (De Л ю д ъ [Lioude], peuple; illyr. Ljddi; pol. Lud [Loud].) L e s G e n s , les H o m ­ mes de l'équipage; le Monde. — Л ю д и mopcKÏe (Lioudi morskié). Les Gens de m e r . — V . Служители. Л Ю К Ъ (Liouhé), r u s . s. m. (Transcription du holl. Luik. [V.]) Écoutille, Panneau. Л Ю ф Е Р С Ъ (Liouferss), rus. s. m. (Ce mot, qui ne se trouve ni dans le Dict. de J. Heym ni dans celui de Reiff, est u n e transcription de l'allemand Lecuwcrs.) Œillet (des bandes de ris). ( V . L e e u w e r t . ) — Л ю ф е р с ъ на ликъ-трос1> (Liouferss па likc-trossé), rus. s. m. (Proprement : Œillet sur la ralingue.) Ansette, Patte de bouline, C o b e , Ersean. — Ликъ-лгаферсы.

L / E G G E N , dan. s. (De Lœg, jambe.) Verge de l'ancre. — V . Ankerlaeggen. L . E G I (Lèghi), isl. s. n. Port, Bade.—V. Hôfn, Lega, L e n ding, Skipalega, Skipa-stada, Uppsátr. L . E G T E B , dan. s. (De l'angl.-sax. Leoth, (Const. Vilsoët, i 8 3 o . )

léger.) A l l è g e .

L . E N A , isl. s. f. Abri. L / E N G E , dan. s. Même origine et même sens que guen. ( V . )

Len-

L L A B E I G , cat. s. m. (Comme l'ital. Libeccio. [V.]) Sudouest , Vent de S.-O. — « E quant nos haguem anat tro a xx milles de mar, mudas» (se changea [lat. se rnutare]) l o vent a L l a b c i g » (le vent passa au S.-O.). C/iron. del Rey en Jacme ( x m siècle), cha p. 54- — On trouve dans l ' A t l a s catalan, Ms. de i 3 7 5 , Bibl. nat., la variante Llcbcig. e

L L A M A R , esp. v . a. (Du lat. Clamare, crier.) Appeler, dans le sens de suivre une direction. ( V . 2. Appeler.) L e s Espagnols ont traduit notre mot Appeler, et il n'y a pas longtemps qu'ils se servent de Llamar, que nous n'avons point trouvé dans la Practica de maniobras, par D . A n t . Gabriel Fernandez, 1732. L L A R G O , G A , cat. anc. adj. (Du lat. Largus.) Largue. — V. Palomera. L L A U D , esp. s. m. Variante orthographique de Laiiil.ÇV.) L L A V E , cat. mod. s. f. (Du lat. Clavis, clef.) N o m q u e , dans les Faluchos ( V . ) et les autres navires de cette espèce, on donne à une pièce de bois placée sous le pont de chaque côté de l'étambrai ( V . ) , afin de tenir solidement le mât en fortifiant la partie de la couverte qui a été trouée pour faire un passage au mât. Le Llave est proprement ce que sur les navires français on nomme Coin de mât. L L E G A D A , esp. s. f. (De Llegar, arriver.) Arriver au port, Arrivage. —Llegar, v. a. (Du lat. Plicare, comme Applicare.) Entrer, Mouiller, S'amarrer dans un port, Accoster une terre, Arriver à un lieu désigné.— «Despues al sudueste deste cabo distancia de nueue legas, se hallaron diuersas islas. Llegóse a la primera. » Figueroa, Hechos de Mendoza, i n - 4 , Madrid, i 6 g 3 . ( V . Brisa.) — Llegar a la sonda, A p procher d'une terre en sondant, Aller à la sonde. — V. Plomada. 0

L L E N Y , cat. anc. Variante orthogr. de L e n y . — V. Roda. L L E V A N T , cat. anc. s. m. (Vent du levant.) Vent d'est. Atlas catalan de 1376. — V . Arch de Senct Joan.

Л Я М К А (LiamAa), r u s . s. f. N o m de la sangle, bretelle ou bricole dont se servent les gens qui halent des navires. — Лймочнпкъ (Liamotchnike), rus. s. m. Haie-navires • Hommes qui liaient des bateaux, barques et autres bâtiments le long des canaux, des rivières, ou à l'entrée des ports.

L L E V A R , esp. anc. v. a. (Du lat. Levare, soulever.) É l e ver, Lever, Hisser. — « Viento... torno a ventar muy a m o roso, y Llevaba todas mis velas de la nao...» Primer viage de Colon (21 oct. 1492). — « Llevamos ancla con el viento sudueste y susudueste...» Relación diara des frères Nodal (1621), p. 28. — Llevar volta al cap, cat. Défaire le tour qu'on avait fait, avec une amarre, à un pieu, à un taquet, à une bitte, etc. ( V . Venir de popa.) — Llevar salida, A u g menter sa vitesse ou son e r r e , en parlant d'un navire qui, pour une cause quelconque, va plus vite qu'il n'allait d ' a bord. — V . E r r e , Salida.

L / E G G E F B A BORD, dan. v. a. (Du sax. Leegan[e].) Placer. (Proprement : Mettre loin du bord.) Déborder, Pousser au large.—Lœgge foroven. (Mettre au-dessus.) D o u bler une terre, u n cap.—Lœgge masteme ncd. (Ned, à bas.) (Mettre un mât à bas.) Abattre un mât; Démâter. — Lœgge til borde. (Mettre près du b o r d . ) A c c o s t e r . — L œ g g e fonder ud... (Proprement : Mettre des tonnes hors. Baliser.)

L L O N C H , cat. anc. s. m. (Du lat. Longus.) L o n g . — Donar rems de Llonch, Allonger les rames dans le navire, les rentrer. — « E corn aço hagren vist, faeren 'tocar la trompeta de la llur galea, que eren senyal empres, que tantostcom la trompeta den Ramón Marquet et den Berenguer Mallol tocaría, que tôt homs donas rems de Llonch, e que enuestissen lleurs enamichs de Llonch : e axi feu. » Chron, de R .

Л Ю ф Ъ ! (Lioufel), rus. s. m. (Probablement Lufl. [V.]) Loffe ! Viens au lof! Л Ю Ч И К Ъ (LioutchiAe), [V.]) Écoutillon.

de l'ail.

rus. s. m. (Diminut. de ЛюкЪ

n


GLOSSAIRE NAUTIQUE. Muntaner, chap. i 3 o . (...Que tout le monde rentre les rames dans les galères, et qu'on aborde les navires ennemis de long, c'est-à-dire en les accostant de long en long.)

949

L L O V I Z N A , esp. s. 1. ( D e Lluvia, pluie, fait de l'ital. Pluvia.) Bruine. — V . Niebla.

(Lettres L , Л : 827 articles.)

M. (ME.)

1. M A , vieux ir., pour Màt. — « A p r è s c e , lez Venisiens firent des maz de leurs nefz ponts, et les ordonnèrent telement quils montoient dessuz tous armez; et comme ils les avaloienl » (les abaissaient), « ils estoient sur les plus hautes tours du costé de la mer. En la première nef qui vint aux murs estoit l'evesque de Soissons. Celle avala tantost son pont sur une tour; lors François et Venisiens montèrent sur, et prindrent celle tour. » Fol. î.37, Voy. outremer, Ms. du x i v siècle, Bibl. de Genève. — L e fait mentionné par l'auteur anonyme du Voyage que nous avons lu à Genève, en 1841, se rapporte au siège de Constantinoplc ( i 2 o 3 ) ; cet auteur se trompe, ou plutôt s'explique m a l , quand il p r é tend que les Vénitiens firent avec leurs mâts des ponts, pour aller de, leurs navires au sommet des tours. Les mâts servirent tout naturellement de soutiens aux ponts; mais les ponts furent faits avec les antennes; c'est ce que Dominique Tintoret a fait voir dans le tableau où il a représenté le Siège de Constantinople par Henri Dandolo, tableau qui orne la salle du grand conseil au palais ducal de Venise. Geoffroi de Villehardouin raconte que les assiégeants firent des « eschieles des antaines des nés, qui estoient si baltes que n'are merueille n o n . » (V. Antaine.) Cette version ne contredit point celle des chroniques de Venise, d'après laquelle Dominique Tintoret peignit l'assaut donné par les gens des galères aux tours de Constantinople; elle la confirme, au contraire; car Eschicllc ou scala et po/ts étaient alors des mots qui avaient des significations tout à fait analogues. La planche qui servait à l'embarquement ou au débarquement était appelée Scala (V.) ou Pons. ( V . ) — « ... L e corps de la dicte nef avec les gros mas, arbre d e poupe et de proue garniz de leurs sareyes.» Ordon. de Henri II, Ms. côté V., Arch. nat., v i vol., fol. aoo. — V . Cavea, Coggo.

extension, Furieux. Courant furieux, cours d'eau qui entraîne et détruit, présenterait un sens raisonnable pour la composition d'un mot dont la signification réelle est : ) A b î m e , Gouffre. M A A N , h o l l . ; M A A N E , dan. s. m. (De Tisi. Mani; angl.sax. Mona, en relation évidente avec le gr. MrîvT). [ V . ] , e t , peut-être seulement par hasard, avec Mahana [ V . ] et Manina. [ V . ] ) Lune.

e

c

2 . M A («L»), ar. tur. s. Eau. — V . A b , Sou. M A D E V E L A , port. anc. adj. f. (Md, f.de Mao, du lat. Malus, mauvais.) (Mauvaise de voile.) Mauvais voilier. — « N à o de capitao môr, que era Ma de vela nâo poderam dobrar. » Comment. Dalboq., part. 1, chap. 8. M A A L E E T S K I B , d a n . v. (De Maal, mesure.) Jauger un n a v i r e . — M a a l i n g af et slàbs indlm/d, s. (Mesurage de la capacité [Indhald, contenu ; de Inde, dedans, Holde, tenir] des navires.) Jaugeage. Const. Viskoët; 11. Fisker. — V. Utinaalning. M A A L S T R O O M , holl. s. m. (Stroom, cours, courant [du sax. Stream] ; quant h Maal, il nous est impossible d'assigner à cette syllabe une signification précise, lorsque nous la voyons, dans les mots : Maalen, peindre, moudre, r ê v e r ; Maal, repas; Rcismaale, valise, avoir des sens sans analogie entre eux. Peut-être faudrait-il voir dans Maal une variante orthographique de Mal [le Mad angl.l, sax. Gemaad [le Matto i t a l . ] , signifiant : F o u , insensé, et, par

M A A N E D S - L 1 E U T K N A N T , dan. s. m. (Proprement : Lieutenant au mois. Maaned, mois, de Maane. [V.]) Officier auxiliaire. M A A R , port. anc. s. m. (Du lat. Marc.) Mer. — « C o m o Diogo Vazques e Joham Requelme filhàrom » (prirent de force, capturèrent, enlevèrent) « très navios ao Maar. Citron, do Concie D. Pedro, titre du chap. 46. — V . Dar <> timoni a banda, Velia latina. M A A R E N , holl. v. a. (Analogue à l'angl. Moor[to]. Amarrer. — V. Beleggen, Vast maaken.

[\.])

M A A T , holl. s. (?Dc l'angl.-sax. Mœte, humble, modeste. Noah Webster [18З2] rapproche ce mot de Гаг. [Matauj, signifiant, selon lui, s'associer.) Compagnon, aide. — Maat entre en composition dans plusieurs mots de désignation d'offices ou grades ; ainsi : Konstapel-maat, e t c . — Maat désigne aussi le marin amatcloté avec un antre, le matelot d'un autre matelot. — V . Matelot. M A B O U K L A O U T (/'sonnant), mal. adj. (Maboul;, ivre, qui a des vertiges.) Malade du mal. de mer. MACENN, papou, s. Mer. M A C A B R O N , esp. s. m. (Du gr. Mocyy«VOV, cylindre, rouleau, verrou.) Chandelier, montant en bois servant à divers usages, et, par exemple, à soutenir la tente au-dessus du gaillard. ( V . Cadena de la xarcia.) — Les Provençaux appellent du nom de Macartvn la planchette qu'on introduit dans la dame ( V . ) pour la fermer, quand l'embarcation est à la voile. M A C C E L L A R O , ital. s. m. Ce mot, sans rapport de sens avec son homonyme, tpii nomme le Boucher, désignait dans la construction des galères ce que les constructeurs fiançais nommaient Moisselat. — (Très-probablement , Macelaro ou Maccelaro n'est autre chose qu'une transcription de Moisselat, qui aura fait d'abord Mocclato.) — « Sopra le bancaccie s'inchiodano Г annella per la moiane, et i Marcellari dove si pongono l'arganelli per sarpare. (V.) » Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), р. 34 ; et plus bas, p. 38 : « Da Macellare (faute d'impression, pour macellaro) poleggie tre. » M A C C H E R I A , ital. s. I. (? Du lat. Malaria . [V.]) Bonas-, , Calme, Acalmie. « Le temps couvert et la mer tranquille,


GLOSSAIRE N A U T I Q U E

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dit Nat. D u e z ( i 6 7 4 ) , d'aprèsPantero-Pantcra ( 1 6 1 4 ) : « Macelleria, è quando il cielo è mibiloso et il mare è tranquillo et senza moto. » — L e malt, dit : Maccaria et Maccìiiaria. M A C C H I N A D A A L B E R A R E , ou DA A R B O R A R E , ital. s. f. ( D u l a i . Machina, fait du gr. Mr)-/av)i, machine.) Machine à mater; Mature. — C'est par erreur que Rödinga écrit Mancina, p . 63 de son Ital.-dcutscher index ( 1 7 9 6 ) , p. 331 ; t. I de Allgcmincr Worterbuch der marine ( 1 7 9 4 ) , et p. 1 6 8 , t. ir, du même ouvrage. ER

M A C H A D O , port. s. 111. (Selon Constancio [ i 8 3 6 ] , de l'égypt. Madji, signifiant : Hache, ou du gr. 'Auûcaio, j e déchire, je blesse, j ' é g r a t i g n e , verbe auquel il prête la signification de Couper.) — Hache. M A C H E F E R , fr. s. m. ( L e Duchat pensait que Mâchefer était une corruption de Maillcfer, l'écume du fer étant maillée ou poreuse.) Voici un passage d'un document officiel ([iii nous apprend qu'à la (in du x v n siècle on essaya de mêler de la scorie de fer pilée au goudron, pour faire un enduit solide, capable de préserver lè bois de l'humidité. — « Vous trouuerez adjoint l'extrait d'vn résultat du Conseil de construction tenu à Rochefort le 17 du mois, par lequel il paroist que l'on estime nécessaire de mesler,auec le goklron qui sera employé sur les ponts des vaisseaux, du Mâchefer ou du coquillage pilé pour servir de mastic, et empeseber que l'eau des pluyes ne puisse pénétrer... » Scignclay à de Seuil, 3o novemb. 1 6 7 8 . Ordres du Roy, vol. XLIV, p. 600 v", Ms. Arch. de la Mar. e

e

M A C H E M O U R E , fr. anc. provenç. s. m. ( G r . mod. Tpiuui-za ; ital. Mazzamurrn; esp. Mazamorra.) ( L e P. Larramendi, qui avait ses raisons pour vouloir que tous les mots des langues du Midi vinssent du basque, a écrit que Mazamorra « viene de Jz-amorra, y significa berza rabiosa, ò que hazer rabiar;yassi parece que rabian los forzados por alla , y con ella, y solo pueclen comerla los que estan rabiando de hambre. « ) Les raisons que donne L a r ramendi ne sont pas acceptables; le Machemoure n'était pas plus mauvais et plus difficile à manger que le biscuit; c'étaient des miettes de biscuit dont on faisait une soupe, comme le dit fort bien Oudin dans son Dict. esp.-fr. (i6'6n) : « Maçamorro, du biscuit bouilly pour la cliiounne. » Nous croyons que cette soupe de miettes de biscuit ayant été donnée d'abord aux esclaves qui ramaient dans les galères, — ils étaient Turcs ou Mores, — fut appelée pâte de Mores, ou Machemoure (de More, et du gr. mod. MàÇa [ V . ] , pâte, pain, galette de biscuit.) Un règlement du x v n siècle déclarait que tout fragment de biscuit gros comme une noisette n'était pas Machemoure, et devait être accepté dans la ration par tous les hommes de l'équipage. Ce règlement était antérieur à i68'J, puisqu'il est mentionné par Gillet. Nous ne l'avons pas trouvé dans le recueil des Ordonn. aux Arch. de la Mar. e

M A C H I N A D E A R B O L A R , esp. s. f. ( V . Macchina.) Machine à mater; Mâture. (V. Cabria, Maquilla. — Machina a mastrear et non : A Mastiv'ar, comme il est écrit dans Roding, port. s. f. Machine à mater; Mâture. — V . Cabrea. M A C H I N E A M A T E R , fr. s. f. (Du lat. 'Machina. [ V . Macchina.]) (Gr. vulg. MaÀTCÎva; angl. Sherrs for masting, Sheer hulk ; ail. Mastenhrahn ; hull. Mastkraan ; dan. et suéd. MasteHran; ital. /Macchina da alberare ou da arborarc; esp. Machina ou Maquina de arbolar; port. Machina a mastrear; bas bret. Machin da gwemia; rus. Kpam, [Krann] ; val. Mamim> nentpS nò'ne xataptüpi [Machine penntrou pvuné Aatartouri]). Machine établie sur le quai d'un port ou à bord

d'un vieux navire ; sa fonction est d'implanter les mâts sur les bâtiments, ou de les enlever de leurs places quand on veut les changer, les réparer, ou les faire rentrer en magasin.— « L a belle Machine à mater de Brest est des premiers établissements de la marine. Elle a été réparée en 1768 par M . P e t i t , lient, de vaisseau, sur des projets que M . C h o quet avoit proposés, et qui ont été combinés ensemble. * Note de Choquet au plan n° 36 du recueil manuscrit fait par cet ingénieur, et relié sous le titre : « Port de Brest. >• — V . Bastimens interrompus. r. MACHO,esp. s.m. (Proprement: Mâle,masculin,du lat. Masculla.) Adent. Tenon de l'ancre.—« Para la quai también conviene que desde el principio déla fabrica de los planes cruzen con las Estameneras o Orengas que todo es vno, mientras mas mejor : v que en estas junturas lleven sus dos Machos : vno en revés de otro : y por encima sus dos palmejares... >. T h . Cano, Arte para fabricar... naos (1611), р. З2. 2. M A C H O , esp. s. m. (Du lat. Masculus.) (Proprement: Mâle.) Aiguillot, V i t o n n i è r e . — « L a goueriiadura del timon de Machos y Hembras lus que ubiere menester de alto a bajo que sean hasta diez о onze fierros reclauados. » Razón de. las medidas... para vn galeón nombrado Nuestra Señora de L o r e t o ; Ms. de 1614 à 1621, Bibl. de la M a r . , n° 14255-3. ( V . Aguja.) — L e cat. dit Machio. 3. M A C H O , esp. s. m. Nom de la branche de bouline qui passe dans la cosse de fer autour de laquelle est épissée la bouline. M A C R É E , f r . s. f. (Etymologie inconnue. Peut-être ce m o t , qui n'est pas d'un usage bien ancien dans la marine, est-il une contraction de Masquaret.U'Encyclopédie mcthocl. (178З) dit : Macrée ou Maquerée. Peut-être le gr. Mxxpo;, signifiant à la fois : Haut, É l e v é , et Qui vient de l o i n , est-il l'adjectif dont quelque savant physicien du x v m siècle a cru pouvoir nommer la longue et haute lame que s o u l è v e , dans certaines rivières, la lutte de la marée montante contre le courant des eaux fluviales.)—« La Macrée, qu'on nomme aussi Mascaret, dit Romme (1792),menace d'un choc violent tout ce qui se présente sur son passage. » e

M A C R I , lase. s. Taquet. — L e lieut. T h . Roebuck, p. 1 9 de son Engl. and hindoost. naval Dict. (181З), écrit : AlanArec , MuAree. М А Г А З И Н Ъ (Magazine), rus. s. (Transcription du holl. Magazin.) Magasin. — Alex. Chichkoff écrit Магазейнь, contrairement à J. Heym et à Reiff. — Магазинъ-вахтеръ (Magiizinc-Va^htére), rus. s. (Transcription du holl. IVagter, grade, et Magazin [de Гаг. Makhzén].) Garde-magasin. М А Г А 7 Л Е (Magazié), Magasin.

val. s. ( D e l'ital.

Magazzino.)

М А Г Е 1 Р А 2 (Maïeras-s), gr. vulg. s. m. (Du gr. anc. Máysiçiot.) Cuisinier, Coq.—Mayeipeiov, s. n. Cuisine, Coquerie. М А Г Е Р М А Н Ъ (Maghermann), rus. s. m. (Du holl. Magermannetje.) Bouline du petit hunier. — Manque à Heym et à Reiff. М А Г К А Р О (ManAaro), gr. mod. v. a. (De l'ital. Mancare, baisser, manquer.) Mollir. — Маухаро) ircivia (ManAaró pagnia.) Diminuer de voiles.—V. 'OXiyo7ï£UwTOUVIOC,Поп/íov. M A L N H T E I O N (Maghnitio-n),gr. litt. mod. s. n. ( D e MayVÏÎTYI;. [V.]) L"E;TÎyr,t;iç p l a c é a l a fin du Kavovtiru.0; ('Aôiivai;, 18^91 définit ce m o t : « Т о aépo; отош (¡wXáruouv xoù; f A a y v t T a ç Le coté où l'on observe les boussoles. » C'est la T i m o n e r i e .


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. —Магнитная cmpi>.\Ka(Magnitnaia strelka), s. f. (Стр-Ьдка, (liminut. de Сшрхла [de l'angl.-sax. Strœl, Strel, Strealé], Flèche.) Aiguille aimantée. (V. Компасная.) — Mxpfafi (Maghniti-s), gr. litt. mod. s. m. (De Mâ-pr,.;, aimant.) Aiguille aimantée; Boussole. ( V . KctXapu'xa, МтоисоиХа, Г Щ к . ) — Могр1Т1Т»1« ^«JoyovïiTixo'ç (Maghniti-s zôogonitiko-s). Aimant v i vifiant. Petit morceau de pierre d'aimant avec lequel on donne une force nouvelle aux aiguilles des compas de route ou de relèvement. — « Kopixccxiov payvtxou, Si' oli Sïooxcti vsot òuvaaic EÏç xà; u.aYV7]xixà<; peXo'vaç, »dit Г ' Е ^ Г ) ^ ; placé àia fin du Kavovtcao; ('Aô^vaiç, 18З7.)

les preuves de Y Histoire de Bretag., t. 11, col. 7 fie, contient le mot Madier avec le sens de clayonnage.) (Ital. Matera, Madicre ; vénit. Mader ; géno. Majer; esp. Madera.) V a rangue. — « Les membres d'une galère qui lui donnent la forme sont composez de trois pièces, dont l'une porte sur la quille, et les deux autres lui donnent le courbe. L'on appelle Madier celle qui porte sur la quille, et celles qui luy donnent le courbe : Estamenaire. » Fol. 2З , Traité de. la construction des galères; Ms. du x v n siècle; Bibl. Dépôt de la Mar. — « Cela faict, le Maistre commence ce qui s'appelle d'vn mot général leCourban, sous lequel est entendu tout ce qui se peut proprement dire costes, composées chacune de trois pièces, dont l'une, qui s'appelle Madier, est clouée par le milieu sur la carène» (la quille)... « Ceux qui sont posez au milieu de la carène s'appellent premiers Madiers; ils sont plus longs que les autres lesquels diminuent proportionnellement de chacun vn poinct, selon qu'ils s'aduancent aux extrémités; et ainsi les nomme-t-on Madier du premier point, Madier du second, et pareillement des autres , et les opposez sur la c a r è n e » (ceux qui, de chaque coté du milieu de la quille, ont des positions analogues) : » Frères, jusque au nombre de 44 de chacun costé, qui est 88 en tout, espois d'enuiron 4 pouces presque en carré, et posez en esgalle distance les vns des autres, de sorte que les deux derniers,qu'ils nomment Madiers-radiers, joignent et limitent ce qui s'appelle en général Quartiers ou anches de la gallaire.» P . 12, ГЗ, Construction d'vnegallaire, par J. Hobier (Paris, 1622.) — Les Madiers frères de J. Hobier sont nommes Madiers-jumeaux par Dortières, dans son Traité de Marine ou Projet (1680); Ms. grand in-fol., Bibl. Dépôt de la Mar. V. Contre-escouet, Escoiie. e

М А Д А Р А Т Е , gr. anc. s. (Nous ne connaissons pas l'étymologie de ce nom, qui nous paraît ne devoir pas être rapporté au grec Maòzpó;, sans poil, chauve. MaSocpàrs est probablement la transcription d'un mot arabe, puisqu'il nommait dans le golfe d'Oman certains petits navires. Peutêtre est-ce de l'arabe [Moudarii], marche, pas, enjambées, q u ' A m e n fit MaSapàxt; peut-être est-ce de Ь , ! л л [Moudara\, humilité.) — « Kai àirò òaavtov eli; Tr,v 'Apaëîav , tv TOTtia fja7rxà 7RXOIAPIA xà \iyóu.s.ia MaSapâxs. » Arrien, Périple de la mer Erythrée, col. 11 en bas (édit. de L y o n , ib'27, in-fol.). — V. IIXoiocpiov. M A D D E M E N (n sonnant), ar. còte N . d'Afr. s. (? De Meejd [

L , ] , agitation.) Remoti, Sillage. S. M A D E F A C T A A G U M E N A , bas lat. s. f. Gomene mouillée, Câble ou Cordage qui a été mouillé,qui a servi. Quelques documents disent : Bagnata et Balneata, au lieu de Madefacta. M A D E R , vénit. s. m. (Du bas lat Maderia, Materia, M a tière, bois de construction.) Madier, Varangue. — « E vole per sera dita galea Maderi de rovere 80 del morello grosso, cioè de una quarta de pè. » Fabbrica di galere, traité du x i v ou du x v siècle, publié p. 6-З0, t. 11 de notre Arch. nav. ( V . Premezzano, 1. Scosa.) — Mader de Bocca ou Bocha. (Madier du bouchain.) Couple du maître bau , Couple élevé à l'endroit de la plus grande largeur du navire, Maître couple. — « Et al oro de su al Mader de bocha de esser pedi 2 i . » Même traité. e

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M A D E R A , ital. s. f. (Variante de Matera [ V . ] et de Mader. [ V . ] ) Madier, Varangue. ( V . Premezano.) — Madera ou Madera de cuenta, esp. s. m . Bois de compte. Nom donné à toute pièce importante qui entre dans le premier squelette du navire, comme la quille, l'étrave, l'étambot, les varangues, e t c . — « M a d e r o s de cuenta son aquellos sobre que se funda y tiene principio la nao. « T h . Cano, Arte para f abricar... naos (1611), p. 54. M A A É P I A (Maderia), vénit. Mader) Bordage.

gr. vulg. s. f. (De l'ital.

Madera;

M A D I A , ital. s. f. (Proprement : Huche à pétrir le pain.) Enhuchement. — Un navire dont la poupe est très-haute est dit un : « Bastimento di molta madia, »très-enhuché.Les Italiens, qui voulaient traduire notre mot Enhuché ( V . ) , ont cru qu'il était fait de Huche, bien que ce coffre ne soit pas un meuble remarquable par son élévation. M A D I E , fr. anc. s. m. (Pour Madier. [ V . ] ) — « Pour les ostes ou courbans(d'une galère) dictes Madiés de poinct, y fault cent trente-deux pièces dudict bois (de rouvre ou de théne),qui valent huict solz tourn. la pièce; cinquante-deux Hures seize solz tourn. » Stolonomie, Ms. de i 5 5 . , n ° 7972-8, Bibl. nat„ p . 6. M A D I E R , fr. provenç. lang. s. m. (Du lat. Materia, Maderia, bois de construction. Une charte de i 4 o 5 , citée dans

M A D I R É , illyr. daim. s. m. (Du vénit. Mader.) Bordage. — Manque à Joach. Stull. — V . Cka. M A D J O U M , mal. s. Calfatage. (Roorda.) — Manque à Marsden et, par conséquent, à Elout. M A D R E , esp. anc. s. f. (Pièce m è r e , pièce principale; du lat. Mater.)—« Las très Madrés del espolon , y las bandas de madera de Guachapeli. » llazon de las medidas...para vno galeon nombrado Nuestra S de Loreto; Ms. de 1614 ' 6 2 1 ; Bibl. de la Mar., n° i/,255-3. a

л

М Л Ш Е , angl.-sax. s. Variante de Mcre.(\.) M ^ E R E L S - R A P , angl.-sax. s. «A горе of a ship, a ma'stivpc; PRONESIUM , » dit Bosworth d'après le Glossaire d ' E I fric. Bosworth se trompe, quand dans le Mœrels-rap ou Pronesium il voit un cordage fonctionnant au mât. L e Pronesium, Proncxium, Prosnesium, était une Amarre de proue, un cordage, q u i , du n a v i r e , allait à terre se tourner, se nouera un pieu, à une pierre, à une boucle. L e Ma-rels-rap était donc une Amarre à terre. (V. Marels.) — Peut-être le mot Mœrcls est-il composé de Mœra , grand, g r o s , et de Els, terminaison masculine de certains mots.Cetteétymologie conviendrait à l'amarre longue et forte, fixée au rivage , ou au quai du port. M/EST, angl.-sax. s. Mât.(Plur. Mœstas.)— L e Gloss.lat.angl.-sax.de Moue ( x siècle) dit: «MAI.CS, Mast. » — Mœstlor, Poulie placée à la tète du mât; Clan du mât. — Mœstrap, « Mast-rope,» dit Bosworth ; mais quelle corde du mât, Hauban ou Étai, désignent ces mots? c'est ce que nous ne pouvons pas dire. Nous ne trouvons pas dans l'angl.-sax. les mots qui nomment l'Étai et le Hauban. — Ma-st-wist. En 1836,quand nous publiâmes du Gloss. lat. et angl.-sax. de Mone la partie relativeaux choses de la marine (t. 1", p. 158-169 de notre Archéot. nav.), nous proposâmes une interprétae


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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

tion du mot compose : Majst-ivist que nous crûmes bien fondée. U nous semblait que ce m o t , auquel l'auteur du glossaire en question donnait pour correspondant latin : Parastates, devait désigner les Épontilles, les supports du pont, s tare entrant en composition dans Parastates. Alors nous ne connaissions pas le passage d'Isidore qu'on trouvera au mot : Parastata. (V.) Il avait échappé à notre attention ; alors aussi le Dict. angl.-sax. de Bosworth n'était pas publié encore, et nous n'avions pu trouver le sens du mot ff'ist. M . B o s w o r t b , dans son Supplément, col. 44 k, dit : « M/EST-WIST (Mast-food) a weigth or stones put at t/ic bottoni of a mast to balance it?— PARASTATES? Mone A . 99.« t'està-dire : « Mœst-wist (nourriture du mât)-, un poids ou des pierres placées à la base du mât pour le tenir en équilibre.» On ne comprend pas bien comment ffist est venu s'accoler à Mœst; entre Nourriture euEquilibre il n'y a aucun rapport intime ou lointain, et l'on serait porté à croire qu'une faute de copiste a substitué le mot ffist à un autre dont nous n'oserions proposer la restitution, comme une autre faute a fait Parastates de Paraslatœ. Quoi qu'il en soit, et en tenant pour bon Mœst-wist, nous ne pouvons voir avec M . Bosworth, dans l'objet désigné par ce terme, ou des pierres ou un poids placé à la base du mât. Nous croyons que c'étaient des épontilles ou accores qui, dans les bâtiments non pontés, placés autour du mât remplissaient l'office de consolidation que les coins de l'étambrai remplissent à bord des navires pontés.—U est évident que M . Bosworth n'a pas plus remarqué que nous ne l'avions fait, en i 8 3 6 , le passage d'Isidore sur les Parastata;.—Mœsta-cyst. (Crst[Kyste], coffre, cassette.) Carlingue du mât, Emplanture.— « M o mus; Mast-cyst. » Gloss. lat.-angl.-sax. de Mone. Puisque l'occasion nous en est tout naturellement offerte, nous devons rectifier une erreur que nous commîmes à propos du mot Cyst dans notre Arcliéol. nav., en rapportant ce mot sax. au Site angl. ; c'est au C/iest qu'il se rapporte. Quand nous fîmes notre Appendice au Mémoire n ° 2 ( p . 159-168 de YArchcol.), le Dict. angl.-sax. de Bosworth n'avait pas encore paru. Cet excellent ouvrage est de i 8 3 8 , et notre mémoire fut présenté à l'Institut en 1836. i- M A E S T R A , S. f. Nom donné par les Serbes aux plus grandes barques qui font la navigation sur le Danube, d e puis les Portes-de-Fer jusqu'au bas du fleuve. Nous avons vu, ei* 1841 , de ces.Maëstre fort grandes pour des bateaux de rivière. Celles qui ont franchi les Portes-de-Fer, passage difficile et dangereux, portent à leurs haubans des ornements qui constatent leur triomphe.

M A E S T R A N Z A , ital. s. f. (De Maestrale, enseigner.) A r t de laite une chose. (V. Garbo.) Maistrance, les maîtres. M A E S T R E , esp. s. m. (Du lat. Magister.) Maître du navire; Patron.— « Dando los Romanos y otras gentes grandes honras, gracias, labores, y mercedes, a los dueños de las naos, a los pilotos, Maestres, y demás ofíiciales, y soldados de ellas...» T h . C a n o , Arte para fabricar... naos ( 1 6 1 1 ) , p. n v " . ( V . Nao.)—Maestre de raciones, esp. s. m. (Maître des rations.) Commis aux vivres. — « Y el mismo dia que saliere del puerto a nauegar, a de mandar que se repartan las guardas de tota la gente de mar. Y también ha de ordenar al Maestre de raciones, Despensero, y alguazil de Taglia que en amanesiendo Dios todos los días, se den las raciones a la gente de mar primero que a la soldadesca in c o n formidad de la instrucion que se le habiere dado de la prouederia , y que toda la gente se reparta en tantos rancios de qtiatro à quatro, y de seis a seis» (se partage en plats de quatre ou de six hommes), « sennalandoles un Fogon a parte por que no se entrametan con la soldadesca. » Obligationcs del cap"' de un galeón; Ms. du x v n siècle, Bibl. de la Mar., n° i/|255-3. 1

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1. M A E S T R O , ital. esp. s. m. (Du lat. Magister.) Constructeur de navires. — « Saber es que todos los maestros españoles, italianos, y de otras naciones, q. manijan estas fabricas de naos, an tenido uso de les dar a un codo de manga, dos de quilla... » T h . Cano ,Arte para fabricar naos (1611), p. i 5 . — Maestro mayor, Constructeur en chef. — « . . . Con la buena traça que nuevamente tiene dada el capitan Juan de Veas Maestro mayor de las fabricas reales... л Id., p . 17. ( V . Fa­ bricador.)— « E alcuno genovese, bombardieri, Maestri di far galere, calafati. » Lettred'And. Corsali,ар. Ramus., t. 1 " , p. 184 D Maestro cannoniera, Maitre cauonnier. — Macstro d'axa, ital. anc. Maître d'hache, Charpentier. — M a e s t r o pénese, vénit. anc. s. m. Maître d'équipage. — « Maestro pénese tiene conto delli cavi e gomene. • ìntroduz. all' arte nautica (Venetia, in-4°, 1715), p . 271. 2. M A E S T R O , ital. s. m. Nom du vent de Nord-Ouest, Mistral.—Maestro que les Provençaux appellent Mistrao ou tramontane,Nórd-Ñord-üuest. Bartol. Crescentio dit, p . i 5 6 , que ce vent a été nommé Maestro, « p e r esser egli il Maestro della navigatione di questo mare Mediterraneo. » Ce n'est pas tout à fait pour cela; mais parce qu'il est le vent le plus violent, et, si l'on peut dire ainsi, le vent tyrannique de la Méditerranée. M A Z A , gr. litt. mod. s. f. (Du gr. anc. fait de Máorsü>,je pétris.) Galette de biscuit. — V . üa^taáSl.

Ï . M A E S T R A , ital. s. f. (De Maestro, maître; lat. Magistère (Proprement : Maîtresse voile.) Grande voile. — . . A far la Vela délia Maestra grande, si deve pigliar la meta délia lunghezza dcl suo pennone ( V . ) et tanto sarà l'altezza dessa Vela Maestra, o sia del T r e v o , comme la chiamano i Genovis.» Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. ( 1 6 0 7 ) , p . 7 2 .

M A Z i i N f l (Mazônô), gr. mod. v . a. (Du gr. anc. 'OfAaÒEÓw, je rassemble. ) Proprement : (Rassembler, recueillir.) Serrer en parlant des voiles.

3. M A E S T R A , ar. cote N . d'Afr. s. (De l'ital. Albero di maestra.) Grand mât.

M À 6 H T H 2 (Massiti-s), gr. mod. s. m. (Du gr. anc. MavOávw, j'étudie.) (Proprement : Elève, disciple.) N o v i c e .

M A E S T R A L E G G I A R E , ital. anc.v. Nordouester, Incliner vers le Macstro(Y.) ou nord-ouest,en parlant de l'aiguille aimantée. — « Maestraleggiare délia bussola è quando la lancetta» (la pointe de l'aiguille) - toccata délia calamita, non si ferma giustamente per tramontana , ma piega al vento maestro. >• Pantero-Pantera ( 1 5 1 4 ) . M A E 2 T P A A I (Maéstrali), g r . vulg. s. m. (Transcript. de l'ital. Maéstrale.) Vent de nord-ouest, Maëstral, Mistral — V . Maifrtpo.

M A Z Y (Mazy) ! gr. mod. adv. (Du gr. anc. 'Ou.á;, le tout.). Ensemble! — V . iie'jxi.

M A G A Z Z E N O , vénit., s. 111. Magasin. — V . Arsilio. M A G A Z I J N M EESTER, holl. s. m. (Maître du magasin général.) Gardé-magasin. M A G A S I N , fr. dan. suéd. s. m . ( D e Par. Makhzin \^y^°\^ (ìtaì. Magazzino; port. esp. Almazcm ; angl. Magazine ; h o l l . Magazijn; turc, Magiiza; rus. Мага:шнъ[Л/«§/73(>/е]; val. Marazie [Magazié]; mal. Bangsal.) Salle ou chambre qui s e r t , dans un port ou sur un navire, à renfermer les agrès d'unbà-


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . t i m e n t , ou les matières premières dont ces agrès devront être composés. A bord des bâtiments de guerre français, on établit sur l'avant, dans le faux-pont ou dans la cale, un magasin général, commun aux rechanges de tous les maîtres. L e bel arrangement de ce magasin est une des vanités de la maistrance. Les arsenaux ont des magasins généraux, d'où part tout ce qui concourt aux armements des vaisseaux. Chaque vaisseau a pour l'ordinaire, sur le quai d'un port, son magasin particulier, où, quand il désarme, sont déposés son gréement et son artillerie. (V. Salle.) — « J'enuoye à Toulon le sieur deGarsault qui est à moy, et dont j e veux prendre soin pour l'instruire du détail de la marine, mon intention étant de lui donner dans quelque temps une commission de commissaire ordinaire; et comme j e seray bien aise qu'il connoisse toutes choses à fonds, il faut que vous le fassiez travailler dans le Magasin général pendant trois ou quatre mois, sous le sieur Dasque, et que vous lui recommandiez de ma part de prendre soin de l'instruction de M . de Garsault... » Colbcrt à Arnoul, 16 juill. 1678. Ordres du Roy, v o l . X L I V , p . 355; Ms. A r d i , de la Mar. — « Sa Majesté a veu Testât qu'il a enuoyé desagrezet munitions accessoires pour armer tous les vaiss. qui sont dans le port de Toulon , en déduisant ce qui est dans le Magasin particulier de chacun vaisseau... » Lettre au sieur Arnoul, intendant de la mar. à T o u l o n ; 21 juill. 167g. Ordres du Roy, vol. n ° X L V I , p . 355 y"; Arch. de la Mar. M A G A Z I N , fr. anc. s. m. Nom donné à un navire de charge qui allait à la suite d'une escadre, portant des provisions de toutes sortes. — « . . . Aussy tost que celle » (l'escadre) • qui doit sortir au mois d'aoust prochain sera partie, il faudra que vous trauailliez a préparer celle du mois d'avril de Vannée prochaine, qui sera composée de douze vaisseaux de guerre, vne fregate d'aduis, vne tartane , trois brûlots et un Magazin. » Colbert à Matharcl, i3 juin 1670; Ordres du Roy, v o l . x i i , fol. 271 v ° ; Arch. de la Mar.

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géno. presentaverit coram dictis duobus ellectis... » Stat. de 1441, chap. 9 . — Ego Wmus de Colonato, Magister, confiteor habuisse a vobis Marino Usus-Maris et Jacobi Ottonis (sic) Vsus-Maris L . 100 janue, pro quibus promitto v o bis laborare et suplere per me et Magistros axie et manuales » (ouvriers), « meis propriis expensis de omni Magisterio de axie » (de toute la construction ) « et mauualibus, nauem uestram scilicet corpus solummodo nauis sine alio labore de arboribus an tennis et timonis dicta; navis cum barcha parascalmi proipsa nave quam facitis ficri in S. Petro de Arena, et quam promitto vobis habere supletam ad kalendas Augùsti proximi, et in quibus L . 100 computentur L . 25 que debent Magistris pro castello dicte navis faciendo et L . 22 que dari debent Ogerio Magistro pro Magisterio cohoperte et coretorum » (l'œuvre de la couverte et des corridors) « et pro clausuni ( V . ) plani dicte nauis, et ita tarnen quod debetis mihi dare accutos et lignamen ad sumeientiam. » Acte du 22 juin 1248; Ms. Arch. des not. de Gènes. ( V . Incenta, Voga.) — Magister navis, lat. s. m. — L e chef des matelots, celui-là même qu'aujourd'hui, dans notre marine, on appelle le maître d'équipage. Le passage suivant du chap. 28, liv. X L I I I de T . - L i v e nous fait très-bien connaître la position du M a gister : « Sociorum navalium neminem praeter Magistros in hospitia deduci equum censuit. » L e maître était donc un «Socius navalis; » seulement il était le premier des mariniers. Une autre phrase de Titc-Live peut nous donner une idée du rang qu'il avait, comparativement aux matelots et aux ofliciers mariniers, ainsi qu'on appelle aujourd'hui ce qu'on nommait les Officiers du vaisseau, encore au commencement du x v u siècle : « Dédit sociis navalibus in singulos denarios septuagentos quinque, gubernatoribus qui in navibus fuerantduplex, Magistris navium quadruplex. » C h a p . 42, liv. X L V . Dans Virgile, liv. 1, v . 11g; liv. v , v. 176, 224, 867 ; liv. v i , v. 353 , le Magisternavis est toujours le Capitaine, le Chef du navire, celui qui assume toute la responsabilité du commandement; ce qui est conforme à ce qu'Ulpien dit, l i v . x i v , tit. I , loi 1 " : « Est enim Magister navis, cui lotius navis cura mandata est. » — M a g i s t e r navium fabricandarum, bas lat. s. m. Chef des constructions navales. — « I t e m , quod aliqnis Magister navium fabricandarum, magister assie ( V . ) non possit (sic) nec volent ire ad laborandumde arte sua fabricatione nauium vel apparatum» (radoub, réparation) « nauium magioris capacitatis quam vegetem ducentorum extra districtu Janue sine expressa l i centia communis Janue...» Décret du i 3 déc. 1487; p . 217, Liber decretorum, M s . pap. in-fol., Bibl. de l'Univers, de Gênes. e

ER

M A G G I E R , MAG1ER, vénit. s. m. Madier. — Maggieri, Le bordage extérieur du navire. — « M a g i e r de boeha » (le maître madier,ou maître couple)« a i 5 p . d e hocha»(a 15 pieds d'ouverture dans une galère); « son largo deda 7, e grosso 4. » P . g, Delle galere; Ms. ( x v i s.), clas. iv, cod. 26, Bibl.de Saint-Marc. — V . Cadena, Investizione, Mader, Majeri. e

M A G G I O R D I BOCCA (sous-ent. Lata), ital. anc. s. Après la latte ou bau du milieu de la galère, la première vers la poupe. — «Maggior di bocca e la prima lata verso la poppa. » Pantero-Pantera (1614). M A G I S T E R , lat. s. m. (Du lat. Magìs, plus, ou de M s •furro,-, le plus grand [Facciolati].) Capitaine, A m i r a l , Capitaine général. — « Puppe prorul summa \igilis post terga Magistri. » V A L E R . FLACCUS,

Argonaut.,

liv. VII.

« I t e m , placet eisdem partions, concordant et volunt, quod pro parte dicti domini Katoli accipiatur et ponatur Magister seu Capitaneus in galeis partis suoe, quse armabuntur in Venetiis, qui debeat esse de Venetiis et facere expensas galearum ipsius domini Karoli... » Convention passée le igrféc. 13o6 entre Pietro Gradonigo ou Tradonigo, doge de Venise, et Charles II, roi de Suède et de Jérusalem, pour un armement à faire contre Androide Paléologue. Trésor des Chart., V e nise, n ° 2. — Magister assiœ ou axiœ, bas lat. s. m. Maître d'hache, Charpentier, Constructeur. — « Item, quod aliqnis Magister assie caput operis » (un maître d'hache conducteur d'une construction) « non audeat nec présumât imponere ( V . ) , facere seu construere aliquam galeam, nisi primo se

M A G I S T E 1 U U M , bas lat. s. n. L'œuvre d'un ouvrier, d'un maître; la construction d'un navire ou d'une partie d'un navire. — V. Magister axia?. M A G I S T R A COBDA,bas lat. s. f. Corde maîtresse de l'arbalète.— « E t balistrarij quatuor, et quilibet corum teneanturet debeant habere balistrasduasbonas et suflicientes cum duabus cordis, et Magistra pro qualibet balistra. » Stat.géno. du i 5 février i 3 4 o ; p. 106 de VImposicio officii gazaric; Ms. Bibl. Dépôt de la Mar. — La Magistra était probablement la corde à l'aide de laquelle on bandait l'arbalète. Il s'agit des « balistrœ de streva on strevo, arbalètes à étrier ; et cela nous laisse un peu de doute sur la signification de la corda Magistra. » — La prescription relative à la Magistra était écrite dans le Statut vénit. de I Î 5 5 , chap. 37, 3 8 , 3g et 40 : — « Et duas cordas, et unam Magistram per quamlibet balistram. » M A G I S T R A T O D E L N U O V O A R M A M E N T O , géno. s. 120


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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m. Conseil de marine et Tribunal de police m a r i t i m e . — « Fu eretto questo Magistrato con lege de i3 febrajo del i 6 5 2 , inatti del segretario mercante... E composto di cinque cittadini a quali può essere aggiunto per sesto il generale (delle navi), il quale subito eletto resta di sua natura sesto uffiziale del Magistrato... E per settimo vi può essere aggiunto un presidente procuratore, del lege del 1655... Autorità : governare li vascelli, e castigare sino al ultimo supplicio i deliquanti...» Magistrati di Genova; Ms. ( x v m siècle), Bibl. de l'université de Génes, p. 122. e

pas de Mahina, q u i , à Tonga et à Hawaii, désigne la lune. Nous avons fait une remarque analogue à propos des mots : Alet et Alouet. ( V . ) M A H E R A , mal. s. Embarcation monoxyle. ( L e P . D . H a e x , Dict. mal.-lat. [16З1], p. 2 5 . ) — C e mot, que nous n'avons trouvé ni dans Marsden, ni dans le Guide mal. de Roorda , semble être corrompu du portugais : Madiera, bois. M A H I N A , tonga et hawaii, s. Lune. — V . Mali. M A H O N A , bas lat. esp. s. f. Maone, ou, selon l'orthogr. du x v n siècle, Mahonne. — « Erant Piali bassa » (Piali pacha), « classis turcicas prefecto, trirèmes » (galères) « niunitissimee 1З0, Mahonae 8. Sunt autem Mahonae naves ampliores convehendis commeatibus et militaribus apparatibus a c c o modata;. » Ilieronymus Cornes A l e x . , Commentai-, de bello militensi, anno i 5 6 5 . — Les bénédictins ont eu le tort d'avancer que les Mahonae dont il s'agit étaient des « espèces de galères. » II n'y avait plus alors, entre la galère e t c e s M a o nes, que de lointains rapports de constructions; celles-ci ressemblaient encore un peu aux grandes galéaces; mais elles étaient lourdes, ne se servaient point de rames, et avaient des voiles carrées comme les nefs ou vaisseaux ronds. L a Maone était un gros navire de charge fait pour transporter des vivres, des troupes, des objets de campement ,'des munitions de guerre, etc. — V . Maona, Passacavallos. e

M A G I S T R A T U S A S I E , bas lat. s. m. P o u r Magister ascia?. Maître d'hache, charpentier.—« ...Conscilio mercatorum et patronorum, et Magistratorum asie et comitorum... » Préambule d'un stat. géno. du 22 janv. 1333 ; împosicio officii gazarle, Ms. Ribl. du Dépôt de la Mar., p. i 5 . M A G I S T R O , ital. s. m. (Variante de 2. Maestro. [ V . ] ) Vent de Nord-Ouest. Nous lisons ce mot dans l'Atlas catalan, Ms. de i375, Bibl. nat., Cartes géographiques. M A G L I A , ital. s. (Maille, du lat. Macula.) Étalingure. M A G L I E T T A T A T O N N I G , malt. s. f. (Maglietta nous paraît être sans rapport avec l'ital. Maglia ou l'esp. Malia, désignant la petite boucle de cordage appelée : Maille, qui entre dans la composition des filets; nous ne connaissons pas l'origine de ce mot; tout ce que nous savons, c'est que sur nos rivières du Midi, le Rhône et la Saône, par exemple, les mariniers appellent du nom de Maille la cordelle avec laquelle on tire les bateaux le long du rivage, que cette corde soit tirée par des hommes ou par des chevaux. Une large boucle, faite à l'extrémité de la cordelle, et dans laquelle un homme s'introduit pour haler le bateau , en s'aidaut de tout le poids de son corps, aura pu être appelée : Maille, par comparaison avec la maille du filet, et la corde aura pu être désignée ensuite par le nom de cette maille. On entend, sur les rivières que nous avons nommées, les maîtres de bateaux crier souvent : « Fa tira la mailla! » [Fais travailler la maille!]) Ce cri est adressé aux conducteurs des chevaux de remonte, quand les chevaux ayant été arrêtés pour quelque manœuvre, et la maille ayant molli, on reprend le halage.) Haussière pour se touer. — L e géno. dit Maggietta—V. Tittonneggia. M A G N E S - T U (Magnéch-tu),\\oi\g\; s. (Ta, aiguille ; Magnes, aimant.) Aiguille aimantée, Boussole, Compas. — V . Hajó-tu, Hajó-szelencze, Tengeri-tu. M A G N E T I C ou M A G N E T I C A ! . N E E D L E , angl. s. (De Needle [angl.-sax. Nœgcl\, pointe, clou; et du gr. Mor/v/iç, aimant.) Aiguille aimantée. — L e holl. et le dan. disent : Magnetnaal; l'ail, dit : Magnetnadel, le suéd. Magnet-nâl. V. Kompasnaal. M A H (Su>), pers. turc, s. Lune. — V . A ï , Qamer. M A H O D K O R A B L J E , illyr. daim. s. (Du slave Mat [Miai]; sanscr. Mat, agiter.) (Proprement : Impétuosité du navire.) L e premier élan que prend le navire quand il met sous v o i les, ou quand il est entraîné à l'aviron. M A H A H I F O , tonga, s. (Malia, vide; Hifo, bas, aller en bas.) Jusant, Marée basse, Marée qui perd, Perdant, Reflux. . M A H A M A H A , tònga,s. ( L e m ê m e queMamaha.)'&ç.uc\\, Bas-fond. M A H A D Z O N D Z O N H , madék. v. (De Hadzondzonh, et de Man, préf. de l'action.) Hisser. M A H A N , madék. v. a. Haler. M A H A N A , taït. s. Soleil. — Ce mot ne diffère presque

M A H O U E M A H O U E , nouv.-zél. v . Abandonner. М А З И Л К А y К О Н О П А Т Ч И К О В Ъ (Mazilha ou AonopattchiAove), rus. s. f. (De Мазать [Mazate], oindre , e n ­ duire.) (Brosse ou pinceau du calfat.) Guipon. — V . К о н о патчикъ. М А И С Т Р А (Maïstra), rus. s. f. (Transcript. de l'ital. Maestra.) Arbre de maître; Grand mât. — Manque à J. Heym et à Reiff. M A Ï A , ar. vulg. s. (? Du turc Ma. [ V . ] ) Les eaux d'un navire, son sillage. M A Ï B A N , satawal, s. Nord. M A I E R A , cors. s. f. (Même orig. que Matera. Membrure, Couple.

[V.])Côte,

M A Ï E U R D H O M M E , fr. anc. s. m. (Pour Maior-dome. [ V . ] ) — « Jacques Amalric, Maïeur dhomme à vingt quatre liures par mois, a receu 48 liv. » Compte des dépenses faites pour la galère Dornano (nov. 1641), Ms. A r c h . de la M a r . , fol. 18. — Que le commis de maître Patac, écrivain de la galère de M . d'Ornano, ignorât que le nom du majordome n'avait rien de commun avec le mot Homme, mais qu'il était formé de Major (sous-entendu : Serviens) et de JDoinûs, de la maison, cela se conçoit à merveille-, mais ce qui est difficile à concevoir, c'est que le jésuite Fournier ne l'ait pas soupçonné, et qu'il ait pu écrire Maior dhomme dans la liste des officiers de la galère, chap. 45, Entretiens de mer, de son Hydrographie. — Dans le compte cité plus haut, on l i t , fol. 27 : Majour dhomme, au lieu de Maieur dhomme : « P o u r de terraile » (pour de la Terraille, de la vaisselle en terre) « au cuisinier et majour dhomme... 2 liv. 10 s. » 1. M A I L L E , fr. anc. s. f. (Du lat. Macula, maille de filet.) Œillet des rabans de ferlage. — « Quelques personnes d o n nent le nom de Mailles de voiles à des œillets qui sont p e r cés dans la gaîne du bord supérieur d'une voile, pour le passage des cordages par lesquels elle est attachée à sa vergue. >. Romme (1792). — « A u x v n siècle, on appelait Maille, ou Œil de pie ( V . ) , chacun des œillets percés au bas des basses voiles et au sommet des bonnettes qu'on laçait à ces voiles e


GLOSSAIRE NAUTIQUE. basses. II est resté de Maille, l'adjectif Maillé. (V. Bonnette inaillée.) — En termes de construction, on nomme Maille la distance entre deux couples mis en place, et un espace carré laissé entre quatre pièces de bois qui se croisent deux à deux. (Vénit. Campo.) 1 . M A I L L E , lasc. s. (Peut-être du sanse. Vaihl, Vaili, signif. : Remuer, agiter, tourner.) Flamme.

Fail,

M A I L L E T , fr. s. m. (De Mail, lat. Malleus.) Marteau de bois dont se servent les calfats pour enfoncer l'étoupe entre les bordages ou dans les fentes de ces bordages. (Ar. côte N . d'Afr. Metchoula de half ate; rus. Мушкель [Mouchkèle] ; madék. Anakamel, Finango;.chin. Tchouy.) — L e s matelots, pour tourner le bitord, qui doit le revêtir, autour d'un cordage qu'ils veulent couvrir ou fourrer, se servent d'une niasse de bois cylindrique, emmanchée comme un marteau, et creusée, dans toute sa longueur, d'un canal plus ou moins profond; ils nomment cet instrument Mailloche. (Gr. vulg. МатсоХа; lasc. Mougri.) — V . 2 . Bordage. M A I M O N E , ital. anc. s. m. (Du gr. mod. Maïuov, singe.) Nom d'une petite bitte qui, plantée sur le joug de la galère, servait au tournage des amarres de proue ou de poupe. Sa tête, façonnée en masque de singe, lui avait donné son nom. Les constructeurs français de galères appelaient Mamelets ces Maimoni. ( V . Bittone.) — Maimone della drizza, Cliaumard ou Sep de drisse. — « Maimoni. Travi alzati dal fondo della nave sino all' ultimo ponte, all' albero di maestra, ò trinchetto a quali sono raccomandati li ghindazzi. » Jnlroduz. all' arte nautica (Venise, in-4 , 171b), p- 274. — En Espagne, on nommait Maimonite, non pas la bitte ellemême, mais le Traversin de la bitte, qu'on appelait le Chapeau de la bitte dans les galères de France. 0

M A I M O N E T T O , ital. s. m. (Diniinut. de Maimone [ V . ] et son synonyme.) — « I bottoni, overo Maimonétti di poppa et di proda s'indentano sopra il giogo. » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), р. З4. M A I M O N I D E , esp. anc. s. m. Batayole de bois. Les Maimonides servaient à supporter le bastingage. M A I N , angl. adj. (De l'angl.-sax. Mosgen, force, pouvoir; Magan, valoir, autorité. En relat. avec le lat. Magnus [gr. Mt'-fa;|.) Grand, grande Main breadth, Largeur du navire au maître couple. — Main boom, Gui de basse voile.—Main chain-wales. (V. Chain-wales.) —Main deck, Milieu du pont. — Main hatch way, Grande écoutille. — Main keel, Quille d'un vaisseau. — Main land, Continent. — Main mast, ou simplement : Main, Grand mât. ( V . Jonque, Jury-mast, Roll [ t o ] . ) — M a i n mast yard, qu'on trouve écrit : « Mayne mast Yaerd, »dans un document de i 5 3 2 , » Grande vergue. — Main sail, Grand' voile. — « . . . That in the night after, it blew a furious storm at N . \ V . which, at half an hour after ten, split his Main sail, and obliged him to bear away with his Fore-sail... » Rich. W a l t e r , A voyage... by George Anson (Lond., 1769), chap. 3. — Main sea. (Grande mer.) La haute т е к , le large. — In the main sea, Au large, en haute mer, en pleine mer, à la mer. — Main sail boom, Grand Arc-boutant ferré; Boute-hors sur lequel se déploie la ralingue inférieure de la bonnette de grand'voile. ( V . Sail boom.) — Main shroud, Grand hauban ; Hauban d u grand mât. — « But the greatest part escaped up the Main shrouds, and sheltered themselves either in the tops or rigging » (dans les hunes et le gréement). Rich. Walter, A voyage... by G. Anson ( L o n d . , 1769), chap. 3, p . 41. ( V . Shroud.) — Main top, Grand'hune, Hune du grand mât. ( V . T o p . ) — Main top galland mast, Grand mât de perroquet. ( V . A d ­

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miral.) — Main top must, Grand mât de hune. — Маш top sail, Grand hunier. — Main top shroud, Hauban du grand mât de hune. — Main wale, Préceinte basse. ( V . W a l e . ) M A I N A , ar. còte N . d'Afr. v. a. (Du suivant.) Amener.— Maina etmèk, turc, v. (Etmèk, faire.) Amener. M A I N A R , M A I N A R E , vénit. v . a. (Du lat. Minare.) ner. ( V . ) — V . Abbassare, Ammainare, Conserva.

Ame-

M A I N A P Û (Mainare), g r . mod. v. a. (Du précédent.) Amener. — L e Dlct. fr.-gr. de George Zalicoglou (Paris, 1809)

dit Moevi'a. — V . KctTaSaîvw , Катосбасы ,

'YcpÎEjiai ,

XaXaw. M A I N T E N O N , fr. anc. s. m. (Variante de Mantenen. [ V . ] ) Poignée de la rame. — V . Rame. M A Ï O U R , satawal s. Sud. M A I O U R D O S M E , fr. anc. s. m. Majordome ( V . ) ; Cambusier.— « L e pillot, x x florins; l'algouzin, xv fl.;leMaiour dosine, xv fi., etc. » Aut. de Conflans, Faits de la marine et navigaiges On lit dans Rabelais, liv. i v , cliap. 20 : « B e n uons hau, j e diz du meilleur et plus stomachal : Entendezvous hau! Maiour dosme. » Dans quelques éditions du Pantagruel, au cliap. 18, on trouve cette orthog. : « Maigior dome. » — V . Maïeur dhomme. M A I R , fr. s. f. Mer. — Ce mot, que nous avons trouve dans un registre des Archives communales de Harfleur ( V . Barre), et que les clercs du Moyen Age rapprochaient, par l'orthographe, du latin Marc, se lit art. v i de la Coutume locale d'Olcron, écrite en 1З40, et publiée par M . Pardessus, t. i v , p . 290 de sa Collection des lots maritimes : — « Et est assaver que parsoners ( V . ) devent partir » (partager) « entre aus leaument» (loyalement) « et communaument les mises » (dépenses pour l'armement) « et les prises, les vens et les Mairs, segent » (selon, secundum) «que afferà a chescun par rezon de la compaignie. » Dans ce passage, l'expression métaphorique : Les vents et les mers, a une énergie que n'auraient pas : Les risques causés par les vents et la mer. M A I S O N D U R O Y , fr. s. f. ( V . Logis du R o y . ) — « J a y appris que vous auez défendu au sieur de la Voye de venir chez vous, et que, sous prétexte qu'il vint ici l'année dernière pour vous rendre de mauvais offices, vous n'auiez pas mesme voulu auoir la complaisance pour M . le duc de Chaulnes de souffrir qu'il vint dans la Maison du R o y , où vous logez. Je vous advoue que j ' a y de la peine à m'imaginer sur quel fondement vous vous donnez cette authorité; et que si le Roysauoit qu'une pareille vision vouseust passé par la teste d'empescher un officier de se présenter devant vous à cause d'un demeslé particulier, il s'estonneroit qu'on vous crûst capable de le seruir dans vn eniploy comme le vostre. » Colbert à de Seuil, 7 août 1678. Ordres du Roy, vol.

X L I V , p. З91 ; M s . A r d i , de la Mar. — « L e parc, ou la

Maison du B o y , est une espèce de petite ville à part. On v construit les galères dans de grands bassins secs qui d o n nent sur la m e r ; quand une galère est finie, on ouvre les portes du bassin, et, en rompant un batardeau, l'eau de la mer entre et les emmène. » L e président de Brosses, Lettres sur Vital. (Marseille, 15 juin 17З9.) M A I C T E P (Maïster), val. s. (Du lat. Magistcr.) Maître. 1. M A I S T R A , vénit. anc. et mod. s. f. Lisse. — « Questo sera l o amaistramento a che modo se mete le Maistre de questa nostra galea del sexto de Fiandra. » Fabbrica di galere, Ms. du x i v ou x v siècle, Bibl. Magliabec. de Florence, publié 1.11, р . 6-З0 de notre Arch. nav.—Maistra de la Pae

e

120.


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raschuxula, Lisse de fond. (Même document.) — Maistra ciel fondo, Lisse de fond, Lisse de la serre d'empature. 2. M A I S T R A , vénit. anc. s. f. Nom d'un cordage solide et d'une certaine grosseur. L e traité de la Fabbrica di galere, cité à l'art, précédent, parle, dans sa Nomenclature des cordages nécessaires aune galère, d'une «Maistra da volzer, de passa 1 2 ; » devant peser « per passo : lib. 2 i . » Nous pensons cpie cette Maistra, qui était destinée à « volzer ou -volgere, » était ce que les nomenclatures françaises du x v i siècle appelaient Inginadure. ( V . ) e

M A I 2 T P A (Maïstra), gr. vulg. s. f. (De l'ital. [ V . ] ) Grande voile. — V . 'Axcénov.

Maestra.

M A I S T R A L , fr. prov. s. m. (De l'ital. Maestro. [V.]) Vent de nord-ouest. (Rabelais,Pantagruel, liv. iv, chap. 18.) — Les Provençaux disent aujourd'hui : Mistrao et Mistral. M A 1 S T R A L L E , fr. anc. s. f. (De l'ital. Maestra.) Grande voile. (Rabelais, liv. i v , chap. 18.) e

M A I S T R A N C E , fr. s. f. (Du vénit. Maistranza. [ x i v siècle. [ V . Fuxo].) (Ital. Maestranza.) On comprend sous ce nom tous les maîtres embarqués à bord d'un n a v i r e , ou chargés d'un détail dans un arsenal.— « L e dit jour, baillé deux foys collation a la dite Maistrance, quatre pintes vin...5 s.» Despencc faicte à ladoub de la gallere de Monsieur Domano, 1627; Ms. Arch. de la Mar. M A I S T R E , fr. anc. s. m. (De l'ital. Maestro.) Patron ou capitaine de navire marchand, de navire de transport. ( V . Amener par mer). — « Aux nefs oneraires» (de charge) « o u navires en marchandise, le Maistre est le premier, le pilote est le second, ensuite le contre-maître, etc. » É t . Cleirac, Rooles dOleron, art. i . — « Ordinairement, le Maistre prend soin de commander les manœuvres, depuis la poupe jusques à l'arbre ou le grand mast, et si doit entendre l'art de piloter ou naviger, pour servir de controlle au pilote et pour surveiller à son fait. » — Id. Sur les navires de guerre du x v i siècle et du commencement du x v n , le Maistre était le 3 offic. du bord. « Dans chaque navire de guerre, le capitaine est le premier, le pilote est le second... ensuite le Maistre, quia le commandement sui l'équipage.»Cleirac.— « Mais comme le Maistre du navire, nommé Jean de la Dune, eust l'œil aux coups de l'artillerie du Flamand et vist la passée du coup par où l'eau entroit tout courant en son navire, tout en l'heure en .advisa le capitaine Chapperon, en disant: « Capitaine, si vous ne mettez soudaine provision de faire écouler l'eau... » (1507.) Chran. deJ. d'Auton, 6 part., chap. 45. — On appelait Maistre postif\e capitaine du navire marchand qui était à la solde des actionnaires, et n'avait pas d'intérêt sur le navire. L e Maistre combourgeois (V.) ou portionnairc avait un intérêt d'associé dans le navire ou la cargaison. — Maistre canonnier. — « Vng Maistre canonnier» (sur une galère) « six Hures »(par mois). S'tolono/nie,Ms. de i 5 5 . , n° 7972-8, Bibl. nat., p . 3 i . — Maistre dache, s. Maître charpentier. — « L e Maistre dache » (de hache) « a v u 1. par moys, qui sont pour troys moys : x x i 1. » Ant. de Conflans ( i 5 i 5 - i 5 a a ) . — Maistre datche. Pour Maistre d'hache, fol. 18 et 19 du Compte des dépenses faites pour la galère d'Ornano (nov. 164 ' ) • Ms- A r d i , de la Mar. — « Pierre P i g n o l , Maistre datche a vingt sept liures par mois... 54 liv... Pour quatre journées de Maistre datche pour faire le dit Car ( V . ) , à 28 soulz par j o u r , j ' a y payé 5 liv. 12 s. » (V. Sarsie, Stoperol.)—On a dit aussi Maistre d'aisse, traduct. du bas lat. Magister assiœ.(V.)—«Cinq cens journées de Maistre d'aisse, et cent journées de calefactz » (pour laconstruct. e r

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d'une galère), « a huict solz tournois le jour pour homme, sont 240 liures. » Stolonomic. —Maistre de bourcet, Maître qui commandait sur le gaillard d'avant, près du mât de m i saine ou mât de bourcet. L e Maistre de bourcet est nommé, art. 12 du Projet de règlement rédigé en i634 par M . de Mautin, chef d'escadre de Guyenne, par ordre du Commandeur de La Porte, et approuvé parle cardinal de Richelieu. — Maistre d'équipage (rus. TaKeAaaaieñcmep'b [Tahclaj'emaistère]), Maître qui, dans un port, était chargé de tout ce qui tenait à la confection des gréements des navires, et p r é sidait à toutes les opérations où étaient mis en jeu les apparaux et équipages du port. (Equipage est pris ici dans le sens d'agrès, et non dans celui de réunion d'hommes embarqués sur un bâtiment.) — « Sa Maj. a fait escrire au sieur Desclouzeaux » (commiss. général de marine) « de chercher au Haure de Grâce s'il y a vn M d'équipage assez babille pour faire les fonctions de celuy qui est mort à Dunkerque, et qui auoit soin du port... » Seignelaf à île Fa livré, 7 mai 1679 ; Ordres du Roy, vol. n° X L V I , p . 267; Arch. de la M a r . e

— L e Maistre d'équipage ou Maître de port embarquait quelquefois, comme le prouve cette phrase d'une lettre de Du Quesne à Seignelay, 8-24 octobre 1681 : « Le Maistre d'équipage Vincent Roissier sert très-utilement dans l'escadre; il est à toutes mains » (propre à toutes choses). — Maistre dostel. Maître d'hôtel. « On y mect poulailles pour ces gens de bien ou pour les malades, œfs, espices, aux (aulx), o i gnons et autres petits rafraichissemens comme fruitaige et autres choses de quoy on baille une somme d'argent au Maistre dostel du cappitaine ou despencier de ladite nef pour fournir aux choses susdites. » Ant. de Conflans ( i 5 i 5 ou i 5 i 6 ) ; Ms. Bibl. nat., 11° 7ifi8-33 A . — Maistremasteur, Maître chargé de la confection des mâts. — « I l faut que vous donniez une application toute particulière avec les Maistres masteurs et auec les plus habiles nauigateurs, à bien connoistre la qualité du bois des masts de tous les endroits du Royaume, le temps de leur coupe, et quelle différence il y a entre ceux du Royaume et ceux du N o r d . . . Vous vovez assez par la guerre qui s'allume de toutes parts, toutes les difficultés ou pour mieux dire les impossibilitez qu'il y aura d'en faire venirdu Nord. » Colbcrta Demuyn, 24 fév. i f i 8 ; Ordres du Roy, vol. X L I V , p . 116 v ° ; Ms. Arch. de la Mar. —Maistre valet ou vallet, fr. anc. (Du lat. Magister valletorum, maître des serviteurs.) Cambusier.—«Maistre valet est un homme de l'equippage qui a soin de distribuer les p r o v i sions de bouche. L'écoutille où il se poste est entre le grand mast et l'artimon. » (Guillet, les Arts de l'homme dépée; i n 12, i 6 8 3 . ) — « Deux Dépensiers ou Maistres Valets qui ont l'économie des vivres. » E. Cleirac, Rooles d'Oleron , art. i (1691). — A u x v i siècle, le Maistre valet avait eu des attributions plus étendues et plus importantes. Nous voyons, en effet, fol. 20 d'un compte de Palamy desGontier, pour le radoub des trois galeaces du Havre qui devaient porter lu duchesse de Longueville en Ecosse ( i 5 3 g ) (Ms. Bibl. nat., n° 9469-3), que le Maistre valet donnait aux cordiers les m o dèles des cordages à commettre pour les navires : « A Henrv L e Maistre, la somme de six liures seize solz ung denier tournois pour sa façon d'avoir deffilé aucuns cables et c o r daiges de la dicte grande nef (la Françoise) du poix de 97a liures pour iceluy recorder selon les échantillons qui lui auroient estez baillez par le Maistre vallet de la dicte g a l leace (la Réale). Folio 45 v ° , nous voyons aussi que c e Maistre vallet, nommé Nicolas Couscu, avait reçu 37 livres 10 sols tournois pour payer un mois de solde à 75 hommes qu'il avait levés au Havre, pendant que le Maistre de la g a leace, Jean Matton, était allé à Dieppe en lever 100 pour 7

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former l'équipage du bâtiment. L e Maistre valet, au x v i siècle, était le comptable du navire, ce qu'on appelle aujourd'hui en France le commis aux approvisionnements. — Maistre valet d'eau, fr. anc. « C'est un homme commis pour avoir soin de la distribution de l'eau douce qui est dans le vaisseau. (Desroches, 1687.)— n H est l'aide du Maître valet, » ajoute Aubin (1702). C'est cet employé qui est appelé dans rArmement D'une nef de cinq cents tonneaux, donné par Antoine de Conflans : « l e matelot du Maistre varletz. » — Maistre varlet. Pour Maistre-valct. ( V . ) — « Le Maistre, le contre Maistre, le Maistre varlet... » Ant. de Conflans. — M A I S T R E , fr. provenç. s. m. (De l'ital. 2. Maestro.) NordOuest. — Maistre et tremontane. (De l'ital. Maestro tramontana. [ V . ] ) Vent du Nord-Nord-Ouest. M A I 2 T P 1 A H (Maïstrili), gr. vulg. s. La livarde, balestron., ou 'Avxsva usvaXr, (V.) de la SaxouXeëa ( V . ) et du T p î yavnv») (V.) étant longue et lourde, outre les points DE support qu'on lui a donnés aux extrémités du Tâpxi (V.) ou Taiûâpa ( V . ) et du Ftaxsç (V.), on l'a soutenue, aux deux tiers environ de sa longueur, par un cordage capelé à la tète du mât, et garni à son bout inférieur D'un palan qui, par une ligature quelconque, est fixé à l'antenne. C'est cette corde avec son palan qui a reçu le nom de MatffxpiXr). MA1STRO, vénit. s. m. Ouvrier. « Fo ordenado ehe algun marchadante ehe fasse lauorar caneuo in la T a n a , n o debia dar caneuo ad algun ehe 110 sia Maistro e scritto per Maistro soto pena de s o l d i x x d e pizoli... » Chap. 76, Capitolar délia 'fana, Ms. parch. in-4° de notre Bibl. partie, n ° 1, p. 10 verso, lig. 5.—V. Bruxar, Cantier, Conzador, Fento. M A I 2 T P 0 (Maistro), gr. vulg. s. m. (De l'ital. Maistro. [ V . ] ) L e Nord-Ouest du compas, le vent du N.-O. ( V . Maec-xpàXi.)—Mou'cxpo xâpxa 7rovévTe (Maistro karta ponente). (De l'ital. Quarta di maestro ponente. [ V . ] ) L e NORD-Ouest | Ouest du compas, le vent de N . - O . \ 0. — Ma'bxpo xâpxa T p a a o v x â v a (Maistro karta tramondâna). (De l'ital. Quartadi maestro tramontana. [ V . ] ) L e Nord-Ouest { de Nord du compas, le vent du N . - O . \ N . — Maitjxpo xpaijiovxava (Maistro tramondana). (De l'ital. Maestro tramontana. [ V . ] ) L e NordNord-Ouest du compas, lèvent de N . - N . - O . M A Î T R E , fr. s. m. (Contract, du fr. anc. Maistre. [ V . ] ) (Gr. mod. KapaëozijpY]; fKaravokiri-s]; ital. Maestro, Padrone; esp. Maestre ; cat. Mestre, Masestre; port. Mcstre, Meestre; bas bret. Mcst; isl. Skipari, Skiperra, Skipreidari; angl.-sax. Scipes-hlaford, Scip-hlaford; val. Maîstep ; illyr. Mèsctar; fr. anc. Mestre [ V . j , Notenier, Notonnicr, Nothonnicr, Mcstre notlwnnicr; rus. UlKUKept) [Chkipère] ; hongr. Hajos mester [Hoyoch méditer], Hajo' ura; cat. anc. Senyor de nao, Paire.) Patron de navire, Capitaine. — « 11 examinera si tous ceux qui se disent Maîtres de barques pour s'exempter du service des classes en sont effectivement les propriétaires, et s'il n'y a point sur cela D'intelligence entre eux et les marchands. » Instruction au s Croiset, comniiss. ordinaire de la marine, sur l'enrollement des matelots du Languedoc. Ordres du Roy, vol. n° L, p . 191 v ° ; Ms. Arch. de la Mar. — On donne le titre de Maître à un sous-officier qui, à bord d'un navire ou dans un arsenal, est chargé d'un détail. A u jourd'hui, les premiers Maîtres ont le rang de l'adjudant sous-officier des troupes de terre; les seconds Maîtres , celui de sergent ou de sergent-major. — « Sa Maj. ayant esté i n formée que quelques vns des officiers subalternes se sont donnez la liberté, pendant les campagnes qu'ils ont fait sur les vaiss., de fraper et maltraiter les Maîtres desd. vaiss., pour des causes légères ou par pur emportement, et voulant preuenir la suite d'un désordre aussy préjudiciable à son r

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seruice, elle désire qu'il assemble, de concert avec le s d'Ara fre vil le » (chef d'escadre), « qui commande dans le port, tous les officiers subalternes qui y sont ; et qu'il leur déclare, de la part de Sa Maj., que le premier auquel il arriuera de maltraiter vu Maître ou pilote dans un vaisseau, sera interdit, priué de ses appointeinens pendant six mois, et chassé delà marine en cas de recidute. » Colbert à de Falivré ; 3o avril 1C81. Ordres du Roy, v o l . 11° 1., p. 187 v ° ; Ms. Arch. de la Mar. — Maitre bau. (Gr. litt. mod. M-a-fxâxaa [Bankatsa] ; ital anc. esp. Rao maestro ; géno. Bueo meistro ; ital. Baglio maestro; port. Vao grande, Vao mcstre ; angl. Midship-beam;,all.Segel-balke; vénit. mod. Sbajo maestro; rus. Cpe.iiiih Gmieii [Srednie bimss].) Celui des baux qui est placé a la plus grande largeur du navire, et qui la mesure.— — Maître cal fat. (Rus. Kononamiibiii Macmepî \Konopatnii inasterò].) L e chef des calfats. (V.) — Maître canonnier. (Gr. litt. mod. lli/poëoXujxv;T; [Pyrovolisti-s] ; angl. Canner; ail. Konstabler;ho\\. Konstapel; dan. Constabel; suéd. Constapel; rus. KoHcmanc.ib [Konnstnpcl] ; ital. Maestro cannoniera;^). Condcstablc; port. Mestrc-ai'ti/heiro; malt. Mastra cannunicro; géno. Meistro cannuno; vieux fr. Canonnier, Maistre. canonnier.) Sous-officier qui commande aux canonniers et a le détail de tout ce qui touche à l'artillerie. ( V . Canonnier, Entretènement.)—Maître canonnier viceadmiral,fr.anc. s. m. Maître canonnier qui, au x v n siècle, était d'un rang inférieur au Canonnier amiral. (V.) — « A u jourdhuy premier du mois de juil. 1694, le Roy estant à Versailles, voulant recompenser six des premiers M " , canonniers qui ont seruy depuis plus, années et sèment actuellement auec approbation sur les neufs premiers pauillons de ses armées naualles, et sachant que Jean Piston , premièrement canonnier surle vaiss. de S. M . nommé UAmbitieux, en fait depuis plusieurs années les fonctions auec distinction, Sa Maj. la retenu et ordonné, retient et ordonne premier M . canonnier vice admirai, pour en la dite qualité en faire les fonctions sur les pavillons ou autres vaiss. de l'année naualle de S. M . sur lesquels il Iuy sera ordonné de s'embarquer, et jouir de soixante dix limes par mois de solde dans les ports, et de quatre vingt dix liures à la mer, etc. » Ordres du Roy, Ms. Arch. de la Mar., vol. n e v i , fol. 140 v ° . — M a î t r e chargé (esp. Oficial de cargo), titre donné à un Maître qui a la responsabilité d'un détail à bord ou dans un port. — Maître charpentier. (Rus. Tmuaepiiainj [Tirnmcrmanc]; turc, Duiguer bachi.) Chef des charpentiers. —Maître couple. (Gr. vulg. no'UXST;; rus. Miue.ib-uinaiiroynib [Midèlc-chpanrigaittc], Cpcmiu uinanroymi> [Srednie chpanngoute].) Dans la construction d'un navire, on désigne par ce nom le couple le plus large, qui reçoit le Maître bau. (Y. Couple.) — Maître d'équipage. (Gr. mod. NaùV.Xïipo; [Najkliro-s] ; ital. vénit. Contro maestro ; ital. Nostro hommo, Nostr huomo, Nostromo; malt. Nostromu, Naucier; angl. Boat'stvain ; ail. Bootsman; rus. Bociiaiiai [Botsman].) Sous-oflicicr qui a autorité sur tout l'équipage, et qui a le détail des agrès du navire. (V. Sifflet.) Au x v n siècle, ce Maître était nommé le Maître des matelots. — « 11 peut sans difficulté choisir un autre Maître des matelots pour sentir sur le vaisseau le Faucon... » Scignclay à Dcinuyn, 4 fév. 1679, Ordr. du Roy. — Maître haleur, fr. s. m. On donne ce titre, dans certains ports marchands, à un homme qui préside au halage des navires que le vent et la marée ne favorisent point assez pour pouvoir entrer dans le port, on pour en sortir sans le secours des haleurs. (V.) L e Maître haleur fournit les Drômes (V.) servant à haler les bâtiments; il dispose les haleurs silice cordage, les fait tirer ensemble, et s'arrêter quand il est nécessaire. Il reçoit 60 centimes (du moins au Havre) par e

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chaque navire qu'il fait haler.— Maître mâteur. (Ital. Arborante; géno. Meistro d'arbuatua ; malt. Assistent; bas bret, Mest'owernier ; rus. Ma'imjiaKep-b [Matclitmahère].) (V. Maistre.) "—Maure valet, fr. anc. s. m. (Angl. Sleward's mate.) — « L e nom de Maître valet est celui d'un commis du munitionnaire qui est chargé de distribuer les vivres à l'équipage, conformément aux ordres du Roi. • Homme, 1792. — Aujourd'hui, ce Maître valet est appelé : Commis aux vivres ou Cambusier. (V.) ( V . Maistre vallet, Despencier, Ecrivain de fond de cale, Scalco, Senescalchus.) — Maître voilier (Gr. litt. mod. ' Y T t a ç i w a a T i x b ; riôv àpaévwv \Hypaxiomatlco-s to^n armeno-n]; rus.Iïapycubiii-Macmep'b[Paroiisnie-mastère]; bas bret. Mcst gwelier.) Chef des voiliers. — V . Prélat. M A I T R E S S E A N C R E , fr. s. f. La plus grosse de toutes les ancres. ( V . Ancre de miséricorde.) Maintenant, à bord des bâtiments de guerre français, toutes les grosses ancres sont égales en force et en poids, et l'on n'y a plus de Maîtresses ancres Maîtresse côte, fr. anc. s. f. Maître couple. (V.) — n Comment faut tracer la Maîtresse côte d'un navire, selon l'ancienne façon. » Rubriq. du chap. 8, liv. i™ de l'Hydrographie, par le P . Fournier (1643). — Maîtresse varangue, Varangue qui sert de base au maître couple; elle est, de toutes les varangues, la plus large et la plus plate. (V. Varangue.) (Rus. CpeAniû ^AopmniiGepcrb [Srednie Flortimrnbcrss].) — La Maîtresse varangue est nommée, p. 2 2 , Construction des vaiss. du Roy (Havre de Grâce, i6g.i). M A J E R , géno. s. (Corrupt. de Mader. [V.]) Madier, V a rangue. M A J E R O , ital. vénit. s. Bordage. Majeri, plur.Le bordage extérieur du navire. L e Majero di bocca était dans une g a lère la première latte après la latte maîtresse, du côté de la poupe. MAJOR, bas lat. s. (Sous-entendu Vélum.) (Comparât, de Magnus, grand; g r . Méfaç.) Grande voile. — • . . . In medio habeat Majorem et dolonum unum de bombacio vel de baracame, et parpaglonem unum de. canavaza. » Stat. vénit. de I Î 5 5 .

M A J O A R T Â R B I K , groënl. s. (De Majôrpok, monter.) Echelle, escalier, échelle de cordes. — V . Tungmarbik. M A J O R D E L A M A R I N E , fr. anc. s. m. L'ordonn. de 1689 (Louis X I V ; contre-signée : Colbert), tit. 8, réglait les fonctions du Major et de l'Aide-Major. L e Major présidait chaque jour à l'établissement d e l à garde dans l'arsenal, et visitait les postes pendant la journée. Il faisait des rondes de nuit, aux heures indiquées par le commandant du port. Les dimanches et jeudis,il exerçait les soldats-gardiens au maniement des armes. Il portait le mot d'ordre au lieutenant g é néral , à l'intendant et aux chefs d'escadre. L e Major et l'Aide-Major embarquaient sur le vaisseau commandant. En rade, le Major, après avoir reçu l'ordre du commandant, le communiquait, sur le pont, aux officiers de l'escadre venus pour le chercher. Il allait à bord des différents vaisseaux faire faire l'exercice aux soldats. Il tenait un registre de tous les ordres du commandant, qu'il transmettait aux officiers de l'escadre. Dans les descentes, le Major commandait les troupes débarquées. Si un officier mourait, il apposait les scellés sur les effets du défunt, et pourvoyait à tout ce qui était des funérailles. L'ordonnance lui accordait l ' é p é e , les pistolets et un des fusils, à son c h o i x , s'il y en avait plusieurs, de l'officier général mort; l'épée et les pistolets du capitaine; l'épée seulement du lieutenant et de l'enseigne. L'Aide-Major suppléait en tout le Major absent. — Le Major avait rang de capitaine de vaisseau, et il l'était en effet ;

car, s'il voulait quitter la majorité pour commander le port, étant plus ancien que le capitaine pourvu de ce commandement , il le pouvait faire. 11 avait aussi le.droit, s'il se trouvait le plus ancien des capitaines, de prendre le commandement d'une escadre, si cette fonction venait à vaquer par « mort ou absence des officiers généraux et capitaines plus anciens. * L i v . 11, tit. I . — L e titre de Major de la marine est fort antérieur à l'ordon. de 1689. Nous lisons dans Y Estât abrégé de la mai: du Roy, pour l'année i 6 g 5 (Ms. Arch. de la Mai'.;, p. 34 : « Majors.—Herouard de la Piogerie, Major d e la marine de Ponant : 1G72 (date de sa commission) ; Chevalier de Chaumont, Major de la marine de L e v a n t : 1672; Hericourt, Ayde-Major de la marine de Ponant : 1673; Razilly, Avdc-Major de la marine de Levant : 1673. » En 1678, nous voyons qu'il n'y avait encore dans la marine que ces deux Majors et ces deux Aides-Majors. L'état de i685 nous fait voir, outre ces quatre officiers Majors, un Major et un Aide-Major à Rochefort, un Aide-Major au Havre, un A i d e Major à Brest et un à Toulon. — V . Chambre. e r

MAJOR D E V A I S S E A U , fr. anc. s. m. Grade créé par l'ordonnance du i janvier 1 7 8 6 . — « I l sera établi un grade de Major de vaisseau, supérieur à celui de lieutenant, pour remplir, à bord des vaisseaux de l i g n e , les fonctions ci-devant attribuées aux lieutenants en pied. ( V . ) » A r t . 2 . La création de ce grade donna lieu à de nombreuses critiques. On l i t , p. 23 des Observations sur les ordonnances de la marine (par d'Arnaud, ancien officier d'administration de la marine), 1789:«Ajoutons que,suivant l'ordonnance (tit. 4, art. 6), ces Majors ont rang de lieutenants-colonels, de sorte qu'en cas de concurrence de service , non-seulement ils ont le pas sur les Majors d'infanterie et môme sur les lieutenantscolonels moins anciens qu'eux , mais encore ils doivent les commander. Mais, d'un autre côté, le grade de Major peut être accordé, comme il l'a été effectivement, à de très-jeunes officiers de marine. Il se trouve donc que des jeunes gens de vingt-cinq ans peuvent être et ont été dans le cas de c o m mander de vieux officiers qui comptent vingt et trente ans de service. N'est-ce pas un renversement de l'ordre naturel des choses, et peut-on espérer que ces anciens militaires obéiront volontiers et serviront avec zèle sous de tels c o m mandants?» L e décret du 29 avril 1791 (Assemblée nationale), devenu loi le i 5 mai, par sanction du roi ( L o u i s X V I ) , supprima les Majors de la marine. e r

MAJOR G E N E R A L D A A R M A D A , port. s. m. Major général de la flotte. — Conformando-me coin a proposta do Commandante director da Compagnhia dos Guardas Marinhas, e com ainfbrmaçao do Major General da Armada com data de 29 novembro proximo passato... » Décret du 1 " décembre 1842. A la date de ce décret, le Major général de la flotte était M . Manoel de Vasconcellos Pereira de M e l l o , dont le grade était « c h e f de divisâo. » ( y . ) — V . Commandante da fragata do Registo do porto, Escuna. M A J O R G E N E R A L D E S ARMÉES N A V A L E S , fr. anc. s. m. Cet officier avait inspection sur les Majors des ports où il y avait des troupes. — « Cet emploi fut créé le I novembre 1689, en faveur de M . de Raymondis, qui était major de la marine à T o u l o n depuis le 1" janvier 1682. M . de Raymondis ayant été tué à la bataille de la Hogue, le 29 mai 1692, la place de Major général des armées navales fut supprimée. On créa alors trois inspecteurs des compagnies franches de la marine. ( V . ) » D'Hamecourt, Dcscript. du Dépôt de la Mar., Ms. in-fol. relié, appartenant aux Arch. de la Mar. (p. 243-244). ER

M A J O R D O M E , fr. anc. s. m. (Major [famulorum]

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. le premier des serviteurs de la maison; le maître d'hôtel.) C a m b u s i e r . — « L a compagne, chambre du Majordome, avait son portcau ( V . ) au dixième banc de gauche. « i . H o bier, Description d'une Gallaire (1622). — V . Maiourdosme.

Elle se manifeste, en général, parmi état douloureux de la tète, par des vertiges suivis de vomissements et d'autres déjections, par une prostration complète des forces qui rend incapable d'agir et même de penser. Ce mal, qui a de М А К А , tonga, s. (Synonyme de Тока) Rocher. — V. T a - si cruels effets, est ordinairement sans danger. On a cherché à le prévenir en serrant fortement le ventre et l'estomac maka. du malade avec une ceinture; mais ce moyen n'a pas touМ А К A N I , hawaii, s. Variante de Matani. Vent.—V. Alio. jours réussi. Peu de personnes sont exemptes du fatal triМ А К А Р А {Makara), val. s. f. (Du gr. mod. Mâxaoaç. [ V . ] ) but que payent ceux qui naviguent pour la première fois sur Palan ; Poulie V . CKpinete. les eaux agitées d'une mer ou d'un lac ; il y a même des marins, et de vieux marins, que la mer éprouve toujours, M A K A P A S (Makara-s), gr. vulg. serb. bulg. val. (Du lorsque, après un certain temps passé à terre, ils vont au turc Maqara [V.]) Poulie. — V . Троут])ла. M A K A 2 I (Makassi), g r . mod. s. m. Boulet ramé.— M a n - large. Montaigne dit, liv. m , chap. 6 des Essais: « Il me semble avoir veu en Plutarque» (Traité des causes natuque à M . Dehèque. relles), « . . . rendant la cause du soulèvement d'estomach qui M A K E , angl. v . et s. (De l'angl.-sax. Macian [Makianc], advient à ceulx qui voyagent en mer, que cela leur arrive faire.) Faire, Façon. — M a k e (To) a board, Faire un bord , de crainte, ayant trouvé quelque raison par laquelle il Faire une bordée, Courir un bord. (V. Board.) — Make (To) prouve que la crainte peut produire un tel effect. Moy, qui a good board, Courir une bonne bordée. — Макс (To) a y suis fort subject, scay bien que cette cause ne me touche passage, Faire une traversée. — Make (To) a signal, Faire pas; et le scay, non par argument, mais par nécessaire e x un signal. (Y. Chace [ T o ] , 2 . Signal.) — Make (To) a ship périence. » L a crainte n'est en effet pour rien dans un mal jast. (Mot à mot : Faire le navire amarré.) Amarrer un bâ­ qui prend les plus braves, et qui n'épargne pas les animaux. timent.— Make (To) fast, Amarrer, Souquer, Serrer un Est-ce la crainte qui fait que certains individus ont tous les noeud.—Make (To) off, Prendre chasse. — Make ( To) land, effets du Mal de mer sur une balançoire ou dans une v o i Atterrir; Découvrir la terre. — Макс (To) sail, Faire voile. ture, surtout s'ils sont assis sur le devant du carrosse, le — « Being now clear of the land, our Commodore, to render dos tourné aux chevaux ? Nous avons connu une personne our view more extensive , ordered captain Mitchel, in the qui, dans une promenade à la mer, ayant eu le Mal de mer Pearl, to Make sail two leagues a-head of the fleet every très-fortement, bien que l'Océan fût presque tranquille, ne morning, and to repair to his station every evening. » Rich. pouvait songer à mettre le pied dans une embarcation sans Walter, A voyage... by George Anson. (Lond., 1 7 6 9 ) , avoir des nausées. L e P . René François parle en ces termes chap. 2 , p . 20. — Make seyle (To), angl. anc. v. Faire voile, duMal denier dansses Essais des merveilles de nature(1621) : Forcer de voile. ( V . Bothe.) — Make (To) stern-way, Culcr. « C'est un bondissement du cœur qui fait jetter dans la mer — Make (To) the land , Gagner la terre. — « However, at tout ce que vous avez pris sur terre. On croit que cela vient last, on inonday October the 25th (17/io), at five in the mor­ du flot de la mer, qui, vous berçant, fait flotter votre estomach n i n g , w e , to o u r great j o y , Made the land and in the after­ et ondoyer les humeurs de votre corps, tant qu'il faut rendre noon came to an anchor in Madera Road , in forty fathom gorge : mais il vient plus tost de l'air de la mer ; de fait, pluw a t e r . » Rich. Walter, chap. 2, p . 21. (V. Ship of the line.) sieurs ont ce mal seulement proche de la nier, et ceux qui — Make (To) water, Faire eau. sont sur l'Océan, tourmentés de ce mal sitost qu'ils touchent M A K H Z È N (n sonnant) ( ^ ^ a r ^ . a r . turc, s. Magasin. ( V . ) terre, humant l'air de terre, l'appétit et la vie leur revient (sic), u Cela n'est pas toujours v r a i , et nous avons vu des Vulgairement, on dit : Maghza. malades du Mal de mer être plusieurs jours à terre sans M A K I O U S , ar. côte N . d'Afr. s. Sonde. pouvoir trouver le calme et l'appétit. 11 y a des gens favoM A R K E R , hull. s. (Du sax. Maca, associé.) (Compagnon, risés que la mer n'incommode en aucune façon; d'autres camarade.) Matelot, en parlant d'un vaisseau. ( A u b i n , v o c . qui éprouvent seulement, pendant les luttes du navire contre Matelot.) — V . Bystander, Noodhulp. la mer, une sorte de contraction nerveuse de cerveau. M A K P A I N H (Makrènô), g r . mod. v . a. (Du gr. anc. — « Panurge ayant, du contenu de son estomac, bien repu les poissons scatophages... (qui mangent les excréments). > Maxpo;, long.) Allonger. — V . 'Airop.axpijvo>, TEVTIOVW. Rabelais, liv. i v , chap. 18. — « . . . Ce fut la cause pourquoy JMAKPON I I A O I O N , gr. a n c . s. n. Vaisseau long (navire personne de l'assemblée oneques par la marine » (dans la à voile et à rames appelé : Mocxpôv, parce qu'il était long mer) « ne rendit sa gorge, et n'eust perturbation d'estomach relativement à sa largeur; la plupart des navires de guerre ni de teste. » I b . , chap. I . étaient des Maxpà irXota.) — V . T h u c y d i d e , liv. I ; Polybe, M A L H O M E D E M A R , rom. langued. s. m. ( x n i sièliv. ш , v i , v u , xv ; Diodore, liv. v ; Appien, Guerre ch., etc. cle. (Du lat. Malus, méchant.) (Mauvais homme de mer.) M A K P 0 2 (Makrà-s), gr. m o d . s. m. (Du gr. anc.) L o n ­ Écumeur de mer, Pirate. — V. Raubador. gueur. ER

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M A L D E M E R , f r . s . m . (Du lat. Malum.) (Gr. anc.Nauaia; gr. m o d . N a u - t a , Ilovoç TTJC; OaXarjar,; ; hit. Nausia; ital. Mal di mare ; port. Enjôo; esp. Marco'; angl. Sea Sickness ; all. Seekrankheii ; dan. Saesyge; sued. Sjôsjuka; bas bret. Drouk v6r, Klénvéd-vôr ; basq. Ichasjoa eria [Itchachola é r i a ] ; isl. Sibsott; ar. côte N . d'Afr. Dah'k fleub harh ; hongr. Tengeri korsdg [Tenngheri kôrchag] ; illyr. dalm. Podviànje; val. Боалъ de т а р е [Boal de таге]; chin. Fan; mal. Mdbok laôut; tonga, Loa loa, Loua.) Incommodité sérieuse dont on ne connaît encore ni la cause ni le remède.

M A L T E M P O , ital. anc. s. m. Mauvais temps. — L e cat. disait: Mal temps. — « Tots los quatre vents se ajustaren , e tots los quatre combatien : si que nos dura lo dimarts » (mardi) « tôt lo dia, e tota lanuyt entro al dimecres » (mercredi), « que hanch aquest Mal temps no cessa. Si que deyen los mariners, qui hi hauien stat xx o x x v vegades en oltra niar que hanch no veeren aquel Mal temps, aytant coin hi havien stat. » Chron. del Rey en Jacme, chap. 5. — V . Cattivo tempo, G i t , Nome. MAL

V I E N T O , esp. Vent mauvais, terrible. — « A b o -


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tion du Code mark, de Malaca (? x m siècle), adopte la forme : Mal/m. L e lieut. T h . Roebuck, dans son Ençlish and hindoost. naval dict., 181З), écrit Malum (Malain). N o u s avons préféré l'orthographe du Petit interpr. mal. (18З9), M A A A , gr. anc. adv. Fort. — Eïa udéXa ! allons, fort! parce que l'auteur de cet ouvrage a fait longtemps la n a v i ­ (Aristophane.) C'est le cri que poussaient les matelots quand gation des détroits et a religieusement gardé la prononciails faisaient quelques manœuvres de force. — V . MoXa. tion des marins de l'archipel de la Sonde, ce qui nous a été M A L A DE M A R , esp. adj. Supportant mal les efforts de attesté par plusieurs capitaines qui ont fréquenté J a v a , la mer, se comportant mal à la mer. — « Con que unas T i m o r , Célèbes et les autres îles. — L e Code antique de vienen a ser Malas de mar en traves ; otras Malas de susten Malacca fait connaître, chap. 8, les attributions du M a de vela » (portant mal la voile) <\ y de gobierno » (et gouver- lem. « Ses devoirs, dit le rédacteur de la loi, lui commannant m a l ) ; . . . otras a cabecear mucho; y ser Malas de mar dent de veiller sur la marche du navire à la m e r ; il doit por proa » (mal épaulées) » y otras Malas de mar al anca connaître les terres et les vents, les brisants, les courants, le cours de la lune et des étoiles, les divisions de l'année, (mal assises, mal des hanches.» T h . Cano, Aneparafabriles saisons (moussons), les baies, les plages, les caps, les îles, car... naos (1611). p. i 5 v ° . — V . Ma, Malo de mar. les bancs de corail qui font écueils , les plages désertes, les M A L A O U L A , vanikoro, dialec. de Tanema, s. Lune. montagnes et les collines (qui servent de reconnaissance à M A L A C 1 A , lat. s. f. (Du gr. MecXaxfa. [ V . ] ) Calme, B o - terre).» — « S i leMalem se rend coupable de négligence dans nace « Tanta subito Malacia ac tranquillitas exstitit, ut se la direction du navire, et si cette négligence amène un nauloco niovere non possent. « César, Gucr. des GauL, liv. n i . frage, il doit être mis à mort, à moins que la volonté de Dieu — « Post triduum leni vento navigans, mare Mediterranum ne manifeste sa puissance à l'égard de son serviteur. » (Cette disposition de la loi malaie est tout à fait analogue à celle du (sic) ingreditur, inde Malacia subito facta, in lanterna trireConsul, de la mer relative au pilote qui s'engageait à conduire mis Henrici (don Henri, fils de Jean I de Portugal), in quam sain et sauf un navire, et le faisait naufrager par négligence.) Eduardus se transtulerat, ignis conceptus repente fuit in— « Afin d'obtenir de Dieu un heureux v o y a g e , le Malem cendium. » Math, de Pisano (1460), Guerra de Ceuta (1415); doit adresser des prières à ce maître tout-puissant, ce qui le Inédit, de hist. portug., p. З9, lig. З4.— . . . « T e m p o r e Mapréservera de malheur; car le Malem est, dans le navire , laciarum...» Pierre-Martyr d'Anghiari, Légat, babyl., liv. 1 , comme un Imam, et les hommes de l'équipage sont comme p. 76. — V. Galëacca. les fidèles. » — Malem ang'in (Malem anguine). Malem du M A A A K I A , gr. anc. s. (Du gr. MaXaxo;, mou, tendre, vent. (V. Ang'in.) — N o u s ne savons si, par cette désignation, doux.) Calme, B o n a c e . — V . FotXiqvi), Miravcéraa. les Malais entendaient autrefois nommer le voilier; M . D u M A A A K T A P H (Malaktàri), gr. mod. s. m. (Peut-être de laurier le pense, et nous n'avons, contre son sentiment, MaXaxxd;, maniable.) Écouvillon, Guipon. — V . Щои^и-гг]- qu'une objection : c'est qu'il nous semble que si les voiles avaient été essentiellement dans les attributions de ce chef, piov. le mot : Laïar serait entré en composition dans le titre M A L A L A K , madék. s. et adv. (Peut-être de Malahe, ou- qui lui était affecté, ainsi que nous le voyons, par exemple, vrir, et de La/,-, pirogue, navire. Ouvert au navire.) L e dans celui-ci : Gantong laïar. ( V . ) Nous pensons que le MaLarge, au Large. — V . Alaotr, Otr. lem du vent avait, pendant la navigation, le devoir de surveiller la route; et, à l'ancre, de prendre toutes les précauМ А Л А Я ВОДА (Malaïa voda), rus. s. f. (Малая, de М а л , rad. slave qui a formé un certain nombre de mots expri- tions contre les accidents qui pouvaient arriver du fait du mant l'idée d'exiguïté, de petitesse. Le sanscrit a Ma/a, si- vent. Quoi qu'il en soit, voici ce que le Code mark, de M a gnifiant mesquin, selon Reiff. Вода, eau, en relation avec lacca dit à propos du Malem ang'in, chap. 8 : « Si le Malem l'angl.-sax. JVœther.) Basse mer, Eau basse. — V . у б ы л а я reçoit une allocation de trois tahels, le Malem ang'in n'en doit avoir une que d'un tahel et demi. En accordant au Maвода. lem ang'in une part dans la division du navire, onlui assigne л un demi-petak(place [ V . L o c u m ] ; il y avait huit de ces petaks î . M A L E , fr. anc. s. m. (Du lat. Masculus.) Aiguillot, Vitonnière, Vitte de gouvernail. — «Mâles et Femelles. Ce dans le partage de la cale) à gauche, vers l'arrière ; car le sont les pentures, et les gonds ou charnières qui entrent ré- Malem du vent ne vient qu'après le Malem. C'est lui q u i , ciproquement l'une dans l'autre, pour tenir le gouvernail le navire étant sur le point d'aller à la mer, s'occupe de faire préparer les ustensiles et les cordages, et, en particususpendu à l'étambord , et luy donner le mouvement. » Guillet (1678). — « Masles et Femelles sont des noms que lier, les manœuvres dormantes qui soutiennent les mâts : les quelques-uns donnent aux gonds et aux rosettes qui servent haubans, les étais supérieurs, le grand étai et celui de m i de ferrure pour suspendre le gouvernail à l'étambot. » Des- saine. Il a sous ses ordres, dans la tlirection de ses préparatifs, leToukang-Agong (V.), qui ordonne aux hommes de l ' é roches (1687). quipage de se joindre au Toukang-Kanann ( V . ) et au T o u 2. M A L E , fr. adj. (Du lat. Ma/a, méchante.) (Ital.Жите kang-kiri ( V . ) pour disposer tous les agrès. » —Malem besar. forte; vénit. Mar grosso ; angl. Rongh sca.) On dit de la mer, (Malem, pilote, Bessar, grand). Second capitaine du navire. qu'elle est maie ou mauvaise, lorsqu'elle est violemment Pet. interp. mal. — Malem ketchiï. (Malem, chef, et Ketchil, agitée et couverte de grosses lames. — C'est à tort que petit.) Lieutenant. certains dictionnaires écrivent M â l e , comme si par opposition il Y avait : Mer femelle. Maie est dans : Mer maie, comme Mal dans : Mal temps, Mal homme, etc. — V. MalleМ А Л Е Н Ь К А Я Р А И Н А (Malennkaïa raina) , rus. s. f. marée. (De Малый, petit, et de Райна. [ V . ] ) (Petite antenne.) A n M A L E M , ar. lasc. mal..Maître, Chef, Directeur, Tutelle, tennole.

nancô este Mal v i e n t o , y les dio otro con que se puso la proà en camino, con solo aquella vela. » Figueroa, Hechos de Mendoza, i n - 4 ° , Madrid, 169З.

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Contre-maître du navire, P i l o t e . — Marsden écrit : Malim (jj*/>)

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( j ^ J b - » ) j M . Dulaurier, dans sa traduc-

M A L E O L U S , lat. s. m. Au lieu de Malleolus dans cette définition du mât donnée par Isidore : « Malus dictus, q u j a


GLOSSAIRE NAUTIQUE. quasi quibusdam malleolis ligneis cingitur, quorum volubilitate vela facilius elevantur. » Scheffer veut avec raison que l'on ne lise pas Malleolis, leracage n'étant pas composé d'une série de petits marteaux, mais d'une suite de petites pommes (Mala) tournant autour du bâtard. L e Maleolus d'Isidore désigne la Pomme de racage. On voit que l'usage du racage a pommes est antique. M A L H A , port. s. (Du lat. Macula,

maille.) Étalingure.

М А Л 0 А , gr. anc. s. f. Nom d'un mélange de cire et de résine dont on se servait pour goudronner les navires. M A L I A , lasc. s. Étalingure. Le lient. T h . Roebuck, p . 20, art. Clinch de son English and hindoost. naval diction. ( 181 3), écrit : Malya. Il oublie de faire remarquer que Malia est une transcription du port. Malha. (V.) — Malia band,hna, v. a. IBa/id,lina, amarrer.) (Amarrer l'étalingure.) Étalinguer. M A L I H E T , ar. s. (Proprement : Salé.) Mer. M A L I N A , bas lat. s. f. (De Maris linen, selon Cornel. Van Gestel, Hist.des archiv. de Malines, t. i , p. Nous n'approuvons pas une telle étymologie; Malina nous semble venir du gr. MâXicTa, très-fort, extrêmement, rad. MâXa, beaucoup.) (? M»Xa ^v, j'allais très-fort.) Très-haute marée. e r

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peu, Btmp-ь, vent.) Brise folle, Vent léger pendant le calme, Fraîcheur. — Manque à J. Heym et à Reiff. M A L O U M ou M O L O U M , port Piasi, s. Eau. M A L S A I N , M A L S A I N E , fr. adj. (Du lai. Male sanus, male sana.) Se dit en parlant d'un rivage, d'une côte bordée d'écueils. (Rus. Не чпетып [Né tc/iisti].) M A L S T R O M , dan. et suéd. s. m. (Même composit. que le boli. Maal-stroom. [V.]) Abîme, Gouffre. M A A T 2 I N A (Maltsina),

gr. vulg. s. f. Machine à mater.

M A L T R O U V E , fr. anc. s. m. (Variante de Mautrobe ou Mautrovc. [ V . ] ) — « Varangues acculées, Maltrouves, Fourcats. » Construct. des vaiss. du Roy (Havre de Grâce, 1 6 9 1 ) , p. 5 (non numérotée). M A L U S , lat. s. m. Mât. — -Malus dictus, quia quasi quibusdam maleolis ligneis cingitur, quorum volubilitate vela facilius elevantur.» Isidore. Quelques étymologistes font venir ce mot de Mr,Xs'a, nom que les Grecs donnaient au Pommier. — « Ingentique manu maliun de naveSereSli Erigit; et volucrem trajecto in tune columbam, Quo tendant ferrum, Malo suspendit ab alto. »

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— « Malina, crescens aestus maris. » Papias ( i v siècle).

V I R G I L E , Enéide,

M A L I N A L , fr. anc. s. m. (Du lat. Marinarius.) — « Ne li partages dou Malinaux aussi. >• V . Estorement, Marineau. M A L I N E , fr. s. f. (V. Malina.) (Isl. Stor straumr ; rus. Бо­ льшая вода [Bolec/iaïa voda], Полная вода [Polnaid voila].) — • » 11 est bien important que vous travailliez à la Maline prochaine, à faire enlever le galet qui est sur les radiers, et que vous prépariez promptement les matériaux nécessaires pour les travaux à faire aux dits radiers. Cependant enuoye/.-moi un mémoire de ce à quoy pourra monter cette despense. » Colbert à Desclouzeaux (Havre), i 3 mai 1 6 7 8 ; Ordr. du Roy, vol. xliv, p . 269 v ° ; Ms. Arch. de la Mar. M A L L A H , ou Mèllah ( ^ L ) , ar. adj. (De Malilwt. — Marin. — Mallahct,

[V.])

s. Navigation, Voyage.

M A L L E - M A R É E , fr. anc. s. f. (De Mala, mauvaise, méchante, et Marca, m a r é e . ) — V . Drogueur, 2. Maie. M A L L E O L I , lat. s. m. plur. Sarments, Menues branches d'arbre, Fascines poissées et soufrées, Bottes de joncs enduites de matières inflammables qu'on jetait pendant le combat dans les navires ennemis pour les incendier. — «Magnum praeterea numerura minorum navigiorum et scapharum producunt cura Malleolis ignibusque, si quid ipsa multitudo et clamor et flamma nostris terroiïs afferre pussent. » Hirtius. M A L L I K , satawal. s. Ile basse. M A L L U S , b a s lat. s. m. (Pour Malus.) Mât.— « Frangebantur Malli, rumpebantur anchorae, et naves, licet maximae, submersae sunt in profundum quasi lapis. * Lettre de Pierre de Condeto ; ap. Acher., t. и , p . 565. M A L M O U M , ar. cote N . d'Afr. s. Grande bouline, Bou­ line, Bouline de grande voile. M A L O DE M A R , esp. adj. Incommodé par la mer, en parlant d'un navire; malade du mal de mer, en parlant d'un homme.—" P o r ser el nauio Malo de mar al travès >> (incommodé de la mer qui le prenait par le travers), « se anduno de una y otva buelta, y se bolvio a perder el camino que se auia ganado el dia antes negocio mucha pena.» Figueroa, Hetlios de Mendoza, in-4", Madrid , 15g3. М А Л О В Ъ Т Р П " . (Malovélriéou Malovictrié),rub.

s. (Мало,

liv. v, v. 4 8 7 , 8 9 .

« Malura et antennam Dedalus invenit. » P l i n e , liv. v u , chap. 5 6 . — « . . . Navem aplani, stagnam et munilam v e lis, Malo,antennis atque oinni suppellectili et apparatu totisque nautis, famulis quout ordines officii ( de Gazarle ) disponunt. . . paratam ad velificandum et recedendum ex portu Januae in dies nouem proximos computandos saluo D i e , maris et gentium justo impedimento... » Acte de nolis du navire Santa Maria et San Raffael, 3o nov. 1427; M s . Arch. secr. dn gouv. de Gènes. — V . Galeacca, Mallus, Navale proelium , Procella, Speculari, Suppellex, Velariiim. М А Л Ы Й ТкАЪ{МаНеouMdlouie talc),rus.s.ЦМалый, de М а л , rad , slave d'un certain nombre de mots qui expri­ ment l'idée de petitesse, diminution. Illyr. Mallina, Mallocha [Mallotzal, petit nombre, exiguïté; Mallisc [Mallich], rarement; Molliti, diminuer; poi. Malo, un peu ; Molos'c', petitesse; etc. Reiff rapproche Малый du sanscr. Mal-a, mesquin, d'où Malina, v i l ; du lat. Mal-us, mauvais, et de l'angl. S-mal, petit.) Petit palan, Palanquin. ( V . Мангаель т а л п . ) — М а л ы п - т а л Ъ - б л о к ' Ь (Malic-tale-blole), rus. s. m. Poulie de palanquin; (V. Блокъ.) — Малый флопгь (Malie Jlotc) ,rus. s. m. Petite flotte , Flottille; Armadille.— Малый штлль (Malie chpile), Petit cabestan. — V. Ш п и л ь . -

M A M A H A , tonga, s. (Mahaï, déchirer ; Marnala, douleur, mal.) Banc de roches, de sables, etc., Bas fond. — V. Mah a. M A M A T S I K , madék. v. a. (Composé de Fatsik, clou, et du prélixe : Man ou Main, qui indique l'action.) Clouer. M A M E H , M A M H E H , madék. v. a. (De Mang, faire, et de Fehe, lien.) Amarrer. M A M E L E T , fr. anc. provenç. s. m. (Corrompu de l'ital. Maimonetto. [ V . ] ) Bitte pour les amarres à terre. — V. Maimone. М А М Е Р Е Н Ц Ъ (Mamerennts), TUS. s. m. (Du holl. Mamiering. [ V . ] ) Manche de pompe, Manche à air, Manche à vent; Maugère. — On dit aussi Мамернпгь (Mamering). M A M I E R I N G , ali. boli. s. (Ce mot, sans analogie dans les langues du N o r d , a peut-être été fait du grec Mctu.ua , mamelle, bien que la comparaison entre le sein d'une femme, 121


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ou ce qui en est une extension , la mamelle pendante de la chèvre ou de la vache, et le long tube appelé : Manche, paraisse un peu forcée.) Manche à vent, à eau; Maugère. — L e suéd. écrit : Mamiring, et le dan. Mammering. M A M M A , tonga, v. (Proprement : Manger, avaler.) Avoir une voie d'eau. Faire eau. M A M M O R O , M A M O R O T T , port du roi George, s. Mer. 1. M A N , angl. s. (De l'angl.-sax. Mari, Mann, Mime, homme; isl. anc. Mannr; isl. mod. Madr. — Pour ennoblir le navire on lui a donné le nom de l'homme.) Vaisseau, Bâtiment.— Man, angl. impér. de То Man. Du monde ici ! — Man of <var, s. (Homme de guerre.) Vaisseau de guerre, Bâtiment de guerre, de haut bord. ( V . Store-ship, V i e mailing-ship.) — Man-ropc, s. (Proprement : Corde de l'homme, ou pour l'homme.) T i r e - v e i l l e , Garde-corps, Sauvegarde du beaupré.—Man [То], v . a. Garnir de monde; Mettre du monde sur une manœuvre, à un travail ; Amariner une prise; Armer une pompe. — M a n (То) aprize, Donner un équipage à une prise ; Aimer ou Amariner une prise. — Man ( То) tlie boat, Munir d'hommes un canot ; Armer une embarcation. 2. M A N , provenç. s. m. (Pe'Vital. Manie. [V.]) Itague.— Man de gabi, Drisse de la voile supérieure ou Trabac, d'un bateau gréé à la latine. — Man de sarti, Itague qui entre dans la composition du hauban-colonne ; munie d'un croc à l'une de ses extrémités, et d'un palan à l'autre, elle passe par la poulie dont est garnie la partie inférieure de la c o lonne, couronne ou pondeur, capelé à la tête du mât. M A N A , bamb. s. Brai, goudron. M A N A T N A S T A S S E F L O K ISSAË.illyr. daim. s. Drisse de foc. — Mariât ne se trouve point dans les dictionnaires de la langue illyrienne ; nous ne lui voyons pas d'analogue ou de radical dans le russe; nous croyons donc que ce mot est corrompu de l'ancien terme vénitien qui avait les formes Menale, Menador, Menaor ( V . ) , et qui signifiait : Garant de palan. Na est slave, et signifie : Pour. Stasse paraît venir du slave С т а (Sta), qui a fait en russe С т а т ь (Suite) et tous ses dérivés ; il signifierait, si notre hypothèse est admissible: Tenir debout; Flot,; le f o c ; Issaii, de Izzarc, hisser. — Les marins dalmates et illyriensnomment: Manat la drisse de l'antenne, qui est un paian à cinq vetc. (V. Veta.) — Nous ferons remarquer qu'en illyr. Màluiti signifie : Mener, Agiter. « M A N C A , s . f . Navicula; piscatoriœ genus.VitaS. Oswaldi saec. 5 Benedict., p. 745. Totarn similipiscarium Ramesensi Bcclcsiœ contulit cumMancis et costispiscatorum.» Cet article, ajouté par les Bénédictins (17ЗЗ) au Gloss. de du Cange, contient une erreur qu'il est de notre devoir de signaler. Abusés par un rapport fortuit entre Manciva ( V . ) et Mancis, les Bénédictins supposèrent qu'il y avait une espèce de navire nommé Мааса. Mancis est certainement dans la phrase de l'hagiographe , pour Mansis, de Mansa Ou Mansiis, qui nommait une habitation de campagne, quelquefois un vil­ lage. Nous n'avons pas sous les yeux l'ouvrage cité par les Bénédictins, mais il nous semble que, du texte allégué, on doit conclure que celui qui dotait l'église de Ramsav c'était probablement le duc Aylwin — transféra à cette église les droits qu'il avait sur la pèche du lac, ainsi que sur les villages et les coteaux cultivés par les pêcheurs. 1. M A N C H E , fr. s. m. (Du lat. Manicare, prendre par la main.) Quelques marins appellent Manche ou Poignée de l'aviron la partie de la rame que d'autres appellent Genou, et qu'on nommait Fiol en termes de galères. (V. ci-dessous : Maniccia.)

2. M A N C H E , fr. s. f. (Du lat. Manica, manche de la tunique.) Tuyau ou conduit fait de cuir ou de toile, et servant à divers usages. Pour introduire de l'air dans l'intérieur d'un navire, on suspend au-dessus du pont une ou plusieurs Manches de toile dont les bouches supérieures s'orientent au vent, et les bouches inférieures descendent dans l'entrepont ou dans une des batteries. On appelle cette Manche: Manche à air ou à vent. (Gr. vulg. Троиипга той ASPO;; gr. litt. m o d . 'Avep-oSoyo;; angl. fVind-sail; rus. Виндзель \Vindzele\.) Pour remplir les tonneaux ou les caisses de fer qui d o i v e n t conserver la provision d'eau, on se sert de Manches a p p e ­ lées : Manches à eau. (Gr. vulg. Троиилга той VEPOU; angl. Hose; rus. Ватершланъ [V,atèrchlane], Рукавъ [Roidaoe]; bas bret. Mainchc dour.) Des Manches analogues servent à remplir les tonneaux à vin. — « Pour une manche de c u y r de vache pour entoneler le v i n , six liures tourn.» Stolonomie, Ms. de i 5 5 . , n° 7972-8, Bibl. nat., p. 21 v ° . — Des Manches sont adaptées à la lumière des pompes; on les nomme: Manches à pompes. ( A n g l . Pcnrihoscs; rus. М а м е ренцъ y помпы [Maniercnnts ou ponnnpi].) On en adapte aussi aux dalots. (Angl. Srupper hoses; lasc. Kibi.) — V . 2. Manga, Mangueira, Manica, Manichetta. 3. M A N C H E , fr. s. f. (Même origine que le précédent.) Mer resserrée entre deux terres, Canal, Détroit. ( A n g l . Channcl; ital. Manica.) M A N C I V A , bas lat. s. f. Transcription du nom indien d'un navire à rames cité par Maffey, Hist. de l'Inde, liv. xvi: M A N D A R E UN P R O V E S E A T E R R A , vénit. v. a. ( D u lat. Mandare, ordonner.) (Ordonner de porter à terre, etc.) Envoyer a terre une amarre pour y attacher le navire. — Mandar da alto, Envoyer du monde en haut. « Et al leuar del sol debia inalberar et Mandar da alto per discourir sel uedese fusta 011er fuste, etc. » Ordini de P. Mocenigo (1420). — Par extension : Mandar a fondo, Couler bas, Mettre au fond. ( V . Cborser.) M A N D E H A N , madék. v . (Probablement de Mang, faire, Lalan, chemin, qui auront fait Manglalan, Mandlalan, Mandalan, Mandeiian.) Fuir, Passer l'eau.— Mandehan an sanibou, S'embarquer. M A N D E R A , mal. s. (Evidente corrupt. du port. [V.]) Pavillon V . Bandera.

Bandeira.)

M A N D I L O U K , madék. v. (De Tsilouk, cheville, et d e Man, préfixe de l'action.) Cheviller; Clouer. M A N D R A C I I I O . (Mauvaise orthogr. de Mandracchio [ V . ] , qui se lit, p. 63 de Ylndcx ital.-all. du dict. de Ròding, à l'art. Binnenliajen de ce dictionnaire. M A N D R A C C H I O (Mandrakio), ital. s. m. ( D u gr. M â v 8pa, enclos.) Port fermé, Darse. — V. Darsena, M a n d raggio. M A N D R A G G I O , ital.s. m. (Variante Ait Mandracchio. [ V . ] ) — «Volendo noi con remedio opportuno ovviare al g r a v e danno et inconveniente che giornalemeiit potrebbe succedere dal stare le fregate, feluche et altre barche grosse a ripa delle marine dentro questi porti per non esser condotte; al Mandraggio, statuemo che qualsia padrone di fregata, f e luca, caico, bregantino e barca, о qualsia altro vassello p i c ­ colo di renio, non presume lasciare di giorno о di notte, etc. » Droit maiït. de Malte, Statut de 16З0, chap. 9. M A N E A G E , fr. anc. s. f. (De Manus, main.) « Qui est descharger avec les mains les planches , le mesrain, l

e


GLOSSAIRE NAUTIQUE. poisson verd et sec, et autres marchandises. » Cleirac, Rooles d'Oleron. M A N E B P A (A) (A rnanévra),v.A.y.

a.(Du fr.:)Manœuvrer.

М А Н Е В Р И Р О В А Т Ь (Manévrirovate), rus. v. a. (Du fr.:) Manœuvrer. — V . у п р а в л я т ь кораЬлемъ. M A N E G A , cat. anc. s. f. — V . Arch de Senct Johan M A N E G E D U N A V I R E , fr. anc. s. m. ( D e Maneg­ giare. [ V . ] j Manœuvre et Mouvement du navire. Nous voyons cette, locution pour la première fois dans Saverien (1757); Romme l'admit encore en 1792; elle n'est plus guère usitée aujourd'hui. M A N E G H E T T A (forme vénit. de Manichetta), s. f. (Du lat. Manica, manche.) Petite manche ou tuyau de cuir dont on se sert pour remplir les tonneaux d'un liquide quelconque. — « Maneghetta, ò Manichetta, è un imbottatoi- di pelle di bue, con il mezo del quale s'empiono le botte dalla più alta parte de il vascelli, benché stiano à basso. » PanteroPantera, Vocabol, naut. (1614). M A N E G G I A R E , ital. anc.v. a. (Du lat. Manu agere.) Manier, Manœuvrer. — к Tanti bombardieri, che bastino a Maneg­ giar l'artiglieria.» Bart. Crescentio ( 1 6 0 7 ) . — Maneggio, va. Manœuvre, Action de manœuvrer un navire.— « Vedendo che tropo erasi diminuito nostro equipaggio, sicché più non bastava al Maneggio di tutte e tre le navi, bruciammo la Concezione, trasportando sulle altre due, etc.» Pigafetta, Primo viag. ( i 5 i 9 - i 5 2 2 ) , p. i o 5 . M A N E G U E T T A , cat. s. f. (De 1. Manica.

[ V . ] ) Taquet.

M A N E I L L E , vieux fr. (Pour Manille. [ V . 1. Manille.]) — •I Vingt-sixième démonstration. Cette démonstration fait voir toutes les sortes de d o u x , crochets, sartis et autres ferrements et poulies qui entrent dans la construction et garniture du corps d'vne galère, auec deux rames, l'vne garnie de ses Maneilles et galauernes, et l'autre ayant lesd. pièces séparées prestes à placer. » (Dans la planche qui accompagne cette légende, à côté de la ligure d'une Manille à quatre anses, on lit : Maneille.) P . 27, Construction des galères, Ms. in-fol. rei. maroq. fleurdelisé, Bibl. du Dépôt de la Mar. 1. M A N E J A R , esp. v. a. Manœuvrer le long de la côte, en la quittant le moins possible. 2. MANEJAR , esp. v. a. Manier, — « A fin que el viento no de lleno dentro de la vela, y que los marineros puedan Manejaiia mas facilmente. » Fernand., Practic. de maniob. (Séville, 17З2), p. 36. — Cette acception du mot Manejar manque au Dice, marit. esp., 18З1. M A N E T Z A P i l (Manetzarô), g r . vulg. v. a. (De l'ital. Maneggiare, manier, gouverner. ) Manœuvrer. — V . Mavouêpâpoj, NauxX/îpU).

M A N E T T E . v i e u x fr.fDu lat. Magnes.[Gr.m^.])

Aimant.

— « Un art font (les mariniers) qui mentir ne puet, Parla verlu de la Manette Une pierre laide et brunette Ou li fers volontiers se joint. Bible de Guiol de Provins, fol. 5, col. 1 « , vers 28 Ms. La Vallière, n° 2707 (de la Bibl. nat. 2 4 1 ) .

Un autre manuscrit (Bibl. nat., 242 , Notre-Dame), d'après lequel Méon imprima, dans ses Fabliaux, les vers de Guiot sur la boussole, porte, fol. 9З v ° , col. i , vers 3 i : r e

« Un art font qui mentir ne puet, Par la vertu de la Manière, Une pierre laide et brunière, etc. »

Voici, à propos de ces deux variantes du même passage, les

963 c r

observations que nous publiâmes, en 1839 (t. i , p. 207-8), de notre Archéologie navale : — « Manette, qui serait mieux écrit Magnete (de Magnes, aimant), dit nettement ce que Guiot voulait faire comprendre ; Manière laisse douter si le poète entendit expressément nommer la pierre d'aimant, ou s'il ne voulut la désigner que par ce vers : <> Une pierre laide et brunière. » Peut-être la phrase de l'auteur de la Bible doit-elle être interprétée ainsi : « Les mariniers emploient un artifice qui ne peut les tromper, en vertu du procédé» (la Manière) « que voici : Ils ont une pierre laide et brünette à laquelle le fer va s'attacher volontiers, etc. » Dans le doute où je suis sur la véritable intention de Guiot de Provins; supposant, d'ailleurs, qu'en adoptant le texte de M é o n , M M . Daunou et Amaury Duval l'ont compris ainsi, j'ai conservé une leçon qui, si inférieure qu'elle soit en un sens à celle du manuscrit La Vallière', me paraît cependant fort admissible. M . Hey, dans sa dissertation sur l'Origine française de la boussole (Paris, i 8 3 6 ) , donne sans hésitation, au mot Manière, la signification d'Aimant. Certainement il n'est pas impossible de voir dans : Manière une corruption de Magncre ou Magnete ; mais il est peut-être hardi de l'affirmer. Le manuscrit que possédait le président Fauchet, et d'après lequel ce savant donna un extrait de la Bible de (Juiot, dans son Origine de la langue et poésie françaises, portait: Par vertu de la marinetle, Une pierre laide et noirelte. »

La Marinetle me semble une variante très-postérieure à l'époque où Guiot fit connaître sa satire (environ 1200), va-^ riante assez ingénieuse donnée par un copiste qui laisait essentiellement maritime la pierre laide et brunière que, selon lui, le moine de Clairvaux n'avait pas nommée dans la Manière. Fauchet expliqua Marinetle par Marinière, qui rimait avec noirière ou brunière, et n'avait pas d'autre m é rite; et la leçon de Fauchet fut adoptée par Pasquier. Marinière et Marinette me semblent trop spirituelles; Magnclte ou Manette me semble plus savante ; j e ne rejette pas Manière, parce que ce mot me paraît appartenir à un tour de phrase naïf, assez bien dans les formes du style de l'époque où écrivait Guiot de Provins. » — Nous ajouterons à ceci qu'un nouvel examen de la difficulté présentée par les deux variantes tirées des manuscrits Notre-Dame et La Vallière (car nous ne pouvons citer le manuscrit connu par Fauchet, parce qu'il n'est pas certain que ce savant critique n'ait pas réformé seulement le Ms. Notre-Dame qu'il eut sous les yeux et qui porte des notes de sa main sur la première garde); nous ajouterons qu'un nouvel examen de la difficulté nous a confirmé dans une opinion que nous n'avions pas osé émettre nettement en i 8 3 g : c'est que le mot écrit pat' Guiot de Provins est Manette, comme le veut le manuscrit La Vallière. Deux raisons fortifient en nous ce sentiment. Nous publiâmes dans notre Archéologie navale, après le passage de la Bible Guiot (p. 208), une chanson sur l'aiguille aimantée, que l'on peut reporter au x m siècle, bien qu'on la lise dans un manuscrit du x i v siècle appartenant à M. Barrois. Ces couplets ne sont qu'une paraphrase des vers de Guiot, où l'on retrouve toutes les idées du premier auteur. Or, le chansonnier nomme deux fois l'aimant; la première fois il dit : « L'aimant fait le fer traire,» qui reproduit le : «ou li fers volontiers se j o i n t , » d e Guiot; la seconde fois il dit : e

c

» Tout cliil qui font celte maislrise, Qui une aguille de fer boute Si qu'ele pert presque toute En . j . poi de liège et l'atise A la pierre d'aimant bise... 1 2 1.


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Or qu'est-ce que la pierre d'aimant bise, sinon la Manette brùnette du moine Guiot? Autre chose. Nous avons été frappé du rapport qu'il y a entre l'expression : <c La Manette, une pierre laide et brunette, » et cette définition de la pierre d'aimant, donnée par Claudien, dans sa cinquième idylle : « Lapis est cognomine Magnes, Decolor, obscurus, viîis. » Laide, c'est bien Vilis; Brunette, c'est bien Obscurus fortifié par Decolor ; Manette, c'est bien Magnes. Guiot connut évidemment les vers de Claudien, et s'appliqua à en donner une traduction fidèle; et, plus tard, le chansonnier francisa davantage la Manette, à laquelle Guiot avait laissé une physionomie toute latine, afin peut-être de rester plus près de Claudien. S'il était besoin qu'un nouveau témoignage vînt corroborer cette argumentation très-simple, mais, selon nous, très-solide, nous le tirerions d'un document publié, eu juin 1802, dans le Montly Magazine, et reproduit par le célèbre J. Klaproth dans sa Lettre à. M. le baron A. de Humboldt sur l'invention de la boussole. (Paris, i834, in-8°.) Il s'agit d'une lettre de Brunetto Latini écrite d'Angleterre avant 1260; Brunetto, parlant de Bacon qu'il avait visité à Oxford, dit : Il me montra « la Magnete, pierre laide et noire ob ele fer volontiers se joint; l'on touche ob une aiguillet, et en festue l'on fiche : puis l'on met en l'aiguë, et se tient dessus, et la pointe se tourne contre l'estoile. Quant la nuit fut tembrous, et l'on ne voit esloille ni lune, poet li mariner tenir droite voie. " Devrons-nous prendre ligne à ligne, mot à mot, ce passage de Brunetto Latini pour le comparer à celui de Guiot de Provins, et prouver que l'illustre grammairien de Florence, voulant donner une idée de l'instrument qu'il venait de voir chez Bacon, crut ne devoir rien faire de mieux que d'en copier la description donnée par l'auteur delà Bible,morceau qui, apparemment, avaitacquis une certaine célébrité, et dont les copies s'étaient répandues dans le monde savant? Une telle comparaison est inutile. Il saute aux yeux que la prose de Brunetto et les vers de Guiot c'est une seule et même chose, et que Brunetto copia servilement Guiot. Or, dans cette reproduction si fidèle, que voyons-nous, là où la leçon du manuscrit La Vallière nous fait voir la Manette? Est-ce la Manière, la Marinière,ou la Marinette? N o n , c'est la Magnete. E t , en effet, c'est la Magnete que devait nommer Brunetto Latini, parce qu'évidemment c'était elle qu'avait nommée Guiot de Provins. Cela n'est pas pour nous l'objet d'un doute; déjà, en 1839, nous avions cette conviction profonde; et si, dans notre Archéologie navale, nous n'avons pas été aussi affirmatif que nous le sommes aujourd'hui, c'est que nous nous réservions d'examiner de nouveau ce point de critique, sur lequel nous savions que nous aurions à nous prononcer dans notre Glossaire nautique. Une chose nous étonne sérieusement: comment J. Klaproth, qui connaissait et publiait tous les éléments de la question, n'est-il pas arrivé à la conclusion que nous présentons ici, et en est-il resté à la prétendue Marinière de Legrand d'Aussi, ou à une Amanière que, par un détournement de l'étymologie, on a cru pouvoir substituer à Magnettc, si voisine de Magnès, et qu'on lit si clairement dans le manuscrit La Vallière? J. Klaproth (p. 25 de hLettre sur la boussole, citée plus haut) rejeta la Marinette imaginée par le président Fauchet et propagée par le P . Fournier; il eut raison : cette variante était insoutenable; malheureusement il s'arrêta là, quand il pouvait si aisément faire justice de Manière et Marinière, aussi inadmissibles que Marinette. — V . Adamas. M A N G A M O U R I , madék. v. (Mang, faire, Amouri, gouvernail.) Gouverner.— Mag anou. (Anou, une chose.) Construire un navire, Commettre un cordage. — Mang hadzari.

[Hadzari, arrangement, ordre.) Garnir. — Mang haïA. (Proprement : Faire un appel, appeler.) H é l e r . — M a n g h a h a . (Haha ou Aha, délier, dénouer.) Démarrer. — Mang haha. (Zaha, justice.) Commander. — Manghalefatali, comme l'écrit Flacourt. (Alefa, libre [Manalefa, renvoyer, laisser aller], Tali, corde, câble.) (Lâcher les câbles.) Abandonner ses câbles, ses amarres, les filer par le bout. — La véritable orthographe de ce terme serait Mang alefa tali, ou Man alefa tali. — Mang-haria. (Haria , abandon.) Abandonner. ( V . Afouezou.) — Mang hassa. (Hassa, oeuvre, sous-entendu peut-être : Hnihai, autorité.) Commander. ( V . Mang haka, Miandria.)—Mangha-vcssats sambou. (Vcssats, pesanteur, charge; Sambou, navire.) Charger, Lester un navire. L ' o r thographe Mang havessats, adoptée par Dumont-d'Urville, n'est pas rigoureuse, et nous avons cru devoir la rectifier en nous appuyant sur les radicaux dont l'auteur du D i c t . madék.-fr. n'eut pas le temps sans doute de tenir compte. (V. Fangha vessats.) — Mang heira. (Heira n'est pas dans le Dict. de Dumont-d'Urville, qui explique, p . I 5 I et 3o4 , Mang heira, par: Lâcher les câbles. O n peut s'étonner qu'un marin se soit servi de cette expression, qui laisse douter si elle veut dire : Filer un peu les câbles, ou les Abandonner en les filant par le bout. Tout nous porte à croire que c'est par : Abandonner qu'il faut traduire le mot composé madékasse, et que les habitants de Madagascar s'en servent en y ajoutant Tali (corde), quand obligés de fuir, sans pouvoir rentrer leurs amarres, ils les abandonnent en les filant par le bout. Dumont-d'Urville emprunta l'expression si peu marine : Lâcher les câbles, à Flacourt (p. 96, Dict. de l a l a n g . de Madag.) ; mais il oublia de lui prendre le mot madék. c o r respondant : Manghalefatali, qui est très-explicite, comme on peut le voir en se reportant ci-dessus à l'article que nous lui avons consacré. — Mang hitats.(Hetats, marée.) M o n t e r (en parlant de la marée). L a marée monte.—Mang-hotrak. (Hotrak, abandon , qui a peut-être un rapport intime a v e c Otr, au large.) Abandonner.—Mang houtza. (Houtza, hme.) Moutonner, Etre houleuse, Être grosse, en parlant de la mer Rider.

Mang nietzan.

(Nietzan,

roide.) A p p u y e r , Roidir

1. M A N G A , esp. s. f. Largeur du navire au Maître bau. — Manga : es lo mas ancho de la nao en la boca. » T h . Cano, Arte para fabricar... naos (1611), p . 54 v " «Ayquesaber para que vna nao tenga buen fundamento en toda su fabrica, cuespo, y cosas, que le convienen , es la Manga que a de tener; pues de ella como de medida la inas principal... » I d . , p . 14 v ° . — « Fabricase vna nao de doze codos de Manga » (12 coudées, 18 pieds — 5™' 84'' de largeur totale), « a esta tal se le daran treynta y seys de quilla « (36 coudées, 64 pi. — de quille.) « I d . p . 19.—V. Bongo, Chata. 2. M A N G A , port. s. f. (Du lat. Manica, manche.) M a n che à eau, à vent. — V . M a n g o t e , Mengueira. 3. M A N G A , esp. s. f. T r o m b e marine, D r a g o n , T o u r billon. 4. M A N G A , esp. s. f. Manche, Canal. M A N G A N E L L U S , bas lat. » . m. (Du gr. MâyYavov.) M a n goneau. Machine de guerre à l'aide de laquelle on lançait des projectiles, comme traits, pierres, e t c . — « Pennis (sic pour Pereriis) du abus sive Manganellis qui ibi sunt. Contrat d'affrètement de la nef le Paradis (27 nov. 1 2 6 8 ) , publié, t. 11, p. 3g2 de notre Arch. nav. M A N G E R , fr. v. a. (Du lat. Mandere; gr. Mauctopai.) ( L a t . Vorarc; ital. Mangiare; port. Corner; esp. Corner; vus. 3 a A i u i a m i . [Zalivate].) On dit que la mer Mange un n a v i r e (


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lorsque ses flots soulevés l'assiègent, le frappent, le tourHatar [étendue], long. On voit le mol Hatats dans Minatats, mentent et le submergent instantanément, semblable à un s'allonger. Flacourt, p . 8. On le voit aussi dans Matahets, monslrequi le dévorerait.Cette locution figurée,d'une grande large; Hataclicra, largeur, p. g5.) Allonge. é n e r g i e , et que le Moyen Age retint de l'antiquité ( V . VoM A N I , isl. s. m. (En relation avec le gr. Mr,vr,.) Lune.— mre)\>owT nous la transmettre, n'a été recueillie ni par Guillet ( 1 6 8 З ) , ni par Desroches (1687); elle était cependant en V. Tùngl. usage , au x v i siècle, en Portugal (V. Corner^, et probableM A N T A O R A , bas lat.géno.s. f. (De l'ilal. Mangiare, manment en France, où certainement elle était très-familière au ger.) Mangeoire. — « I t e m , quelibet dictarum navium débet x v n siècle, comme le prouve le texte que voici : — « L ' o n habere Maniaoras, stangas et restos ad suflicientiam, pro a toutte la journée remarqué que la Vipère n'auoit point ponendis sub pedibusequorum qui ponentur in dicta navi...» chassé, mais qu'elle souffroit extrêmement; que la mer la Contrat d'affrètement pour douze nefs fournies à saint Louis Mangeoit et la couvroit de ses vagues, de manière q u e ' c e par Gènes (1246). Ree. Ms. de pièces histor., Bibl. nat. sera un grand bonheur si elle résiste. L e vent est si grand , main.) Main de fer, 1. M A N I C A , lat. s. f. (VJeMantis, que l'on ne peut se soutenir dans les riies, et la plnspart Grappin. — V . Manus ferrea. des magasins de cet arsenal sont découuerts.» Desclouzcaux a Seignelay; Dunkerq., 26 janvier, 1682 ; Ms. Arch. de la — « Ast alias Manicatilo ligant, teretesque catena?, Mar., Carton : Ordonnateur du port de Dunkcrque.—ManSeque tenent remis. » L C C A I K , liv. n i , v. 565. ger du sable. (Ital. Mangiare sabbia, Robbare sabbia; esp. 2. M A N I C A , lat. ital. s. f. Manche, Tuyau de toile ou de Corner sablon ; port. Corner area; augi. Tochcat the glass ; ail. SandEssen.) Retourner le sablier, sans attendre que tout c u i r . — M a n i c a di tromba, Manche de pompe, Tuyau de le sable contenu dans la bouteille supérieure soit tombé pompe. — M a n i c a de Iona; nom donné à chaque bande de dans l'autre. Les gens de quart font quelquefois cette super- toile à voile qu'on applique sur une coulure calfatée. cherie pour abréger le temps de leur service.— Cette locu- Manica oTaqua, Manche à eau.—Manica a vento, Manche a tion manque à Guillet (168З), bien qu'on trouve dans le P . vent. — Manica di cuojo, Manche de cuir. (Cuojo, du lat. Corium.) —Manica di tela, Manche de toile.—Manica daFournier (164З), chap. 4З, liv. ш : «Manger le sable ; ce que c'est. C'est à luy (au maître) de gouuerner l'horloge qui nese , Manche danoise (Synonyme de Manica a vento. [ V . ] ) est dans l'habitacle, et se bien garder de commettre les frip- — Manica del ombrina!, Manche ou Tuyau d e dalot, Mauponeries qui souuent s'y practiquent, retournant le poudrier gère. auant qu'il soit passé, afin d'abréger le temps, et faire que 3. M A N I C A , ital. s. f. Manche, Canal, Détroit. six horloges n'en durent pas par fois quatre, qui est la M A N I C C I A , ital. s. f. (Du lat. Manicare, prendre à la plus grande meschanceté que puisse commettre un matel o t , cela seul pouuant estre cause de la perte d'vn vaisseau , main. [Rad. Manus, ?gr. Mccvo;, ouvert.] Manille; pièce d e toutes les estimes étant fondées sur le nombre des hor- bois façonnée de telle sorte que, clouée au Genou ou Fiol loges. Telle faute ne deuroit jamais estre tolérée, et fau- de la rame d'une galère, elle offrait, aux forçats qui devaient drait enuoyer à la chaisne,ou donner la Calle bien seiche ramer, des ouvertures dans lesquelles ils pouvaient passer à ceux qui seraient descouyerts, y auoir manqué, pour don- leurs mains, incapables de saisir le genou lui-même, trop ner exemple aux autres: et tout le monde y ayant interest, gros pour être facilement empoigné par les rameurs. — personne ne doit faire difficulté de descouurir au capitaine » Maniccie sono pezzi di legno inchiodati ne i remi, col ou au pilote telle sottise. » — M a n g e r lèvent. (Angl.Bccalm mezo de i quali i galeoti pigliano, tengono et movono i remi.» Pantera-Pantera, Vocabol. naut. (1614).—Voici une (То) ; esp. Conter le viento; port. Corner о vento; ital. Man­ giare il vento ; ail. Der wind Essen.) Un objet élevé est dit : figure qui fera comprendre aisément ce que nous n'avons Manger le vent à un autre, lorsqu'il intercepte le vent à cet peut-être expliqué que d'une manière insuffisante : autre objet, lorsqu'il l'abrite du vent. — Celte locution, qui manque à Guillet (1683), à Dcsroches(i687), à Aubin (1702), fut recueillie par Lescallier (1777), et depuis par Romme (1792). Les rédacteurs de V Encyclopédie (1786) l'ont négligée V . Mettre les voiles en ciseaux. e

e

M A N G I A R E , ital. v . a. (Du lat. Mandere.) M a n g e r . — Esser Mangiato dal mare, Être mangé par la mer. — Bastimento Mangiato dal mare, Navire mangé par la mer.— «-Il mare ci Mangia, » La mer nous mange.—Mangiare il vento, Manger le vent à un navire.— Mangiare sabbia, Manger du sable. — V . Robbare sabbia. M A N G O N I A U , vieux fr. s. m. Machine à lancer des pierres et des traits. — « Il portèrent es nés de perieres et de Mangoniax plus de ecc. » Geoff. de Ville-IIardouin , Conquête de Constant. (1202), p . 29. — V . notre Arch. nav., t. 11, p. 291. — V . Manganellus. M A N G O T E , port. s. m. ( D e M a n g a . [V.]) Manche de pompe. M A N G U E I R A , port. s. f. (De Manga. [ V . ] ) Manche de p o m p e , Manche à vent; Maugère. — L'esp. dit : Mauguera. M A N H A T A R O U , madék. s. (De Man, faire, et d'Hatats

ou

( A , Giron, Genou ou Fiol de la rame ; B, Tiers; C , Poignée, Maintenant, ou Mainteuon ; D D D , Manille pour quatre rameurs.)

M A N I C E T T A , bas lat. s. f. (De l'ital. Manichetta. [ V . ] ) Manche de cuir pour remplir les tonneaux d'eau ou de vin. — «Irtanicetta una vêtus cum curello et imbuto. » Contrat pour le nolis de la nef le Paradis (27 nov. 1268). M A N I C H E T T A , ital. s. f. (Diminutif de Manica. [V.]) N . Duez (1674) définit la Manichetta : "Un Entonnoir de cuir, dans les vaisseaux.» La définition n'est pas rigoureusement exacte. La Manichetta était une petite manche de cuir, un petit tuyau dont ou se servait pour remplir les futailles. Pantero-Pantera dit, dans le Vocabolario qui accompagne son Armata navale : » Manichetta di corame per empir le botte della stiva » (une petite manche de cuir pour remplir les tonneaux de la cale). M A N I C H E T T O , ital. s. m. (Diminut. de Manico, manche.) Patin; extrémité d'une allonge qui dépasse le platb o r d , et sert de taquet de tournage pour les manœuvres.


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M A N I C O D I R E M O , i'iàl. s. ra. (De Mano, main.) Manche de la rame; G i r o n , Genou de l'aviron. — V . Girone. M A N I E R (SE) , fr. v. (De l'esp. Manejar, ital. Maneggiare dans le sens de manœuvrer.) (Gr. mod. 'OYXiYwpeûw.) Se bien manœuvrer, se bien tirer d'affaire, faire vite et adroitement. Cette locution était déjà usitée au commencement du x v i siècle. ( V . Chasteau de devant.) e

f

MANIÈRE. — V .

MANETTE.

M A N I F E S T , cat. anc. s. m. (Du lat. Manifestare, mettre en évidence.) Manifeste, police de chargement, ou connaissement. Déclaration que fait le capitaine d'un navire, de toutes les marchandises ou choses quelconques qu'il a embarquées, et qu'il doit transporter en un lieu donné, poulies y remettre à une personne désignée. Cette déclaration contient les conditions du transport, en même temps que l'engagement du capitaine. Au x i v siècle, les pilotes prélevaient, sur les navires du commerce auxquels ils prêtaient le secours de leur science pratique, un droit proportionné à la valeur estimée de la cargaison ; et ce droit était nommé droit de manifeste, ou simplement Manifest. C'est ce que nous apprenneut deux contrats d'affrètement conservés dans les Archives de Perpignan; le premier, du 22 août 1393, pour la nef Santa Maria de Guadalubc; l'autre, du 23 septembre i 3 g 4 , pour la nef Santa Maria. Voici les articles du premier acte où il est question du Manifest : « Item, Que en cas quels mercaders vullen mètre pilot o pilots en la dita nau, quel patio quels aja a donar la sua tanla ayl e ou ques pach de Manisfest. I t e m , Volen los dits mercaders que totes les robes que meteran en la dite nau sien tengude a pagar Manifest a pilot o pilots, ho dons, o servesis, o'altres messions que per profit de la dita nau, o de les mercaderies seran.» Voici une stipulation analogue dans l'acte de i3g4 : « I t e m , Quel patrò aia a livar pilot o pilots en aquells lochs ho loch hou seran menester trobar se ni poden, e que lo patrò aia donar la sua taula al pilot, ho pilots ; los mercaders de la dita nau ayen a pagar la mitat del loguer quependran de Manifest, et l'altra mitat lo patrò. » Il résulte de ces conventions que tout ce qui était embarqué sur un navire, tous les dons faits par le patron pour le succès du voyage, tous les services rendus à la cargaison, toutes les dépenses quelconques faites dans l'intérêt des marchandises, étaient portées sur le Manifeste, et que les pilotes étaient payés en raison des sommes dépensées, et de la valeur présumée des objets compris dans le chargement. Il en r é sulte encore que le patron devait nourrir à sa propre table le pilote ou les pilotes embarqués. e

MANIZEMfJEAAO (Manizebello), gr. vulg. adj. (De l'ital. Maneggiàbile, maniable.)Maniable, en pariant du vent dont on peut venir aisément à bout. M A N I G A , vénit. s. f. (De l'ital. Manica, manche.) fourrure dont on enveloppe un câble, comme on enveloppe un bras d'une manche. — « . . . . Maniga si fâ lunga dall'occhio sino al tagliamare, occiò preservi la gomena. La Maniga è composta d'imboglio, baderna, e trinella. « Introduz. all' arte nautica (Venetia, in-4°, 1715), p. 273. M A N I G L I A , ital. anc. s. f. (Du lat. Manicœ, fers aux mains.) Manille, anneau de fer r i v é , non pas au poignet, comme son nom pourrait le faire croire, mais à la jambe du forçat, pour attacher la chaîne qui retenait ce captif à son banc sur la galère. — « Maniglie sono ferri che si mettono à i piedi de i galeotti, nelle quali s'inseriscono le catene. Si chiamano in Venetia più propriamente Gambetti. „ Pantero-Pantera, Vocabol. naut. (1614). — Les forçats, dans ,

les bagnes, portent toujours la Manille, même quand ils sont, pour une cause quelconque, dispensés de porter la chaîne. — V . 2. Manille. 1. M A N I L L E , fr. anc. s. f. (Du lat. Manus, main.) (Ital. Maniccia.) Terme de galères. Une pièce de bois façonnée en anses longues, et clouée au genou de la rame, était appelée Manille, Maneille ( V . ) ou Manivelle ( V . ) . Suivant que, outre le Vogue-avant ( V . ) , il y avait trois ou quatre hommes de la chiourine pour manœuvrer la rame, la Manille était c o m posée de trois ou quatre anses. (V. Maniccia). 2. M A N I L L E , fr. s. f. (Ital. Manigua. [ V . ] ) Nom d'un a n neau en fer qui liait le forçat, le bonevoglie et l'esclave, rameurs des galères, à une chaîne dont l'extrémité inamovible était fixée à la banquette. (V.) Cet anneau n'était pas rond, il avait la forme d'un demi-cercle, ou mieux d'un demi-ovale dont les deux cornes étaient percées d'un trou. Dans ces trous passait une cheville de fer, ou boulon à tète appelé P e r , qui recevait le maillon de la chaîne, et qui était retenu à sa place par une clavette. On voit une Manille et son Per, lig. 192 du Ms. de la Bibl. de la M a r . , intitulé : « Figures de la première et de la seconde partie de la construction et du mémoire des agrez d'une galère senzille. » — « Menilles (sic) garnies de leurs pers. » Dortières, Traite de marine (1680), Ms. gr. in-fol., Bibl. du Dépôt de la M a r . , art. Ustanciles de l'argouzin. M A N I N O , taïti, s. (Ce mot a la plus grande analogie avec le uouv.-zél. Madino.) Calme. M A N I O B R A , e s p . s. f. (De Mano, main, et d'Obrar [lat. Operar/] , travailler.) Manœuvre. — M a n i o b r a dormiente, Manœuvre dormante. — Maniobra volante, Manœuvre courante. — Maniobras, Les manœuvres, le gréement. — M a niobrar, v . a. Manœuvrer. 1. M A N I V E L L E , fr. anc. s. f. (De l'ital. Manovella; rae. Ma/10; lat. Manus, main.) Synonyme de Manuelle du g o u vernail. 2. M A N I V E L L E , fr. anc. s. f. (Terme de galères.) S y n o nyme de Manille. ( V . 1. Manille.)—« Et pour les manier » (les rames) « vne Maniuelle avec le giron au bout, pour ceux qui sont les plus proches de la coursie » (pour les v o g u e avant). J. llobier, Conslrvction d'une gallaire (Paris, 1622, i n - 8 " ) , p. 34. — Cette phrase de J. llobier est obscure, et a besoin d'être expliquée. L'auteur veut dire que les rames ont chacune une Manivelle qui aide à leur manœuvre, et que le bout de la rame est muni d'un giron ou poignée que manie le rameur, dont la place sur le banc de la galère est la plus voisine de la coursie.— « Rames garnies de leurs galauernes et Maniuelles... 63. » Dortières, Traité de Marine ( 1680) , Ms. grand in-fol., Bibl. du Dépôt de la Mar. Construction des galères , art. Palamente. — Quelques lignes plus bas, à l'art. Rechange des rames, on lit : «Maniuelles... i 5 , » et audessous : « Clous de Menilles « pour : « Clous de Manilles » ou Manivelles. M A N N D R O U D R O U , madék. v. (Probablement : Mang, faire; Sonlrvu, au bas, en bas, au pied d e , etc.) Descendre. M A N N E , fr. s. f. (Du sax. Mand, grande corbeille.) ( G r . mod. K O Ï > O C , Kosívi; bas bret. Mann¿) Panier d'osier sans anses et de forme conique... >- Romme (1792). — « Panier à rebord semblable aux chapeaux d'autrefois, » dit Etienne Cleirac, qui écrivait en 1634. M A N N E A U L X N A V I R E S , fr. anc. s. m. Nous ne savons quels étaient les navires que les habitants de Harefleur appelaient : Manncaulx, au x v i siècle. Nous n'avons jamais lu e


GLOSSAIRE NAUTIQUE. ce mot : Manneau que dans le document cité par nous à l'art. : Chaîne. ( V . ) Peut-être le copiste du Compte de L e C o q , receveur de la commune de Harefleur en i 5 5 o , se trompa-t-il en l'écrivant; ce qui nous porte à le croire, c'est que dans la localité, où les traditions sont restées généralement vivantes, aucun des vieillards que nous avons interrogés , parmi ceux qui se sont occupés toujours de marine et de commerce, n'a pu nous dire qu'il ait jamais entendu cette épithète singulière, appliquée à un navire. Tout ce q u e nous pouvons affirmer, c'est que le texte qui a passé sous nos yeux, en 1844 (5 septembre), porte très-lisiblement : Manneaalx navires. Nous ne sommes pas le seul qui ayons lu ainsi le passage du registre des Comptes de i 5 5 o ; M . Breard , maire de la ville de Harefleur, qui nous communiquait les titres de la commune dont il est l'administrateur, et qui est un fort bon lecteur de chartes anciennes, a reconnu , avec nous, qu'on ne pouvait hésiter à lire : Manneaulx. Les caractères sont conformés de manière à ne pas laisser de voie ouverte à l'interprétation. M A N N E R OF M A S T I N G , angl. s. (Du lat. Manus, comme le disent Ménage et Webster.) Manière dont un navire est mâté; Mâture dans sa quatrième acception. M A N N I N G I A - V E D R (Manninghia-vcdr), isl. s. 11. Vent impétueux, Tempête.—V. Aftïk, Drif, Forrâds-vedr, Ovedr, Ovedrdtta, Stormr, Stôrvidru, Vedr. M A N O B R A , cat. port. s. f. (V. Maniobra.) Manœuvre. — Manobra fixa, Manœuvre fixe ou dormante; Mannbra volante, Manœuvre courante. — Manobra depruino. (Cordage du plomb.) Ligne de sonde. — Manobra s, Les manœuvres, le gréement d'un niât, d'une v e r g u e , d'une voile, d'un navire. — Manobrar, v. a. Manœuvrer. — V . En cuns. 1. M A N O E L L A , ital. anc. s. f. (En grec'E^xonrov.) (De Mano, main , parce que l'endroit appelé de ce nom dans la galère était celui où se faisait le travail des rames.) Synonyme de Ciglione. ( V . ) — V. Telaro. 2. M A N O E L L A , cat. s. f. (De Mano, gouvernail.

main.) Barre du

1. M A N Œ U V R E , fr. s. f. (Gr. mod. Kwisiç [Kinïssi-s].) n Une Manœuvre à bord est un mouvement, une opération qui nécessite un changement d'allure ou de direction dans le cap; tels sont les virements de bord, l'appareillage et le mouillage. » Dict. de Mai:, par M M . de Bonnefoux et Paris (1848). Cette opération, qui nécessite le mouvement des vergues et des voiles, et se fait au moyen de cordages sur lesquels les hommes agissent avec la main, a pris son nom du latin Manuoperari, travailler avec la main. Par métaphore, on a donné ensuite à la corde elle-même, sur laquelle la main travaille, le nom de Manœuvre, qui est une sorte de contraction de : Corde servant à la Manœuvre. — >• Le R o y a résolu d'armer en chascun port de mer une frégate de dixhuit à vingt pièces de canon auec cinquante hommes d'équipage, qui nauiguera tousjours le long des costes, et sur laquelle seront continuellement embarqués les lieutenans, enseignes et gardes de la marine ausquels sera enseignée la Manœuvre par les plus habiles officiers généraux et capitaines. Sa Majesté veut que vous fassiez sçavoir quel vaisseau du départ de Toulon serait plus propre à ce seruice, et quels des officiers qui sont à présent en ce port passent pour les meilleurs Manœuvriers et les plus capables pour enseigner lesdits officiers. » Colbert à de Vauvré ; i 5 may 1681. Ordres du Roy, v o l . L I , p. 182 bis. Arch. de la Mar. — L e célèbre Gabaret, chef d'escadre, fut chargé, par lettre du 28 mai 1681, de commander la frégate la Friponne, armée à Roche1

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fort. Beaulieu , capitaine de vaisseau, commanda la BicnAimée, armée à Toulon. Tourville commanda la frégate l'Eveillé, armée à Brest; le comte de Sourdis dut lui succéd e r , et, un mois après, M . de Magnon succéder à Sourdis. (Lclt. à Tourville, 7 juin , vol. n" LI , p. 213 v ° . Ord. du Roy.) — Tourville fit imprimer, plus tard, les leçons de Manœuvre qu'il donna aux officiers pendant la campagne de 1G81. Il existe de ce travail un fort beau manuscrit, de la main de Rousselet, le célèbre calligraphe, avec la date : 1681. Ce manuscrit, qui a appartenu à M . Bignon, a été longtemps entre les mains du libraire Bohaire, de P a r i s , où nous l'avons v u . Il se compose de 90 feuillets de parchemin, contenant 107 pages encadrées d'un double filet or et rouge. Chaque,page compte 18lignes. La couverture, de maroquin rouge, montre l'écu des armes de France, sur deux ancres croisées ; ce qui nous fait croire que le manuscrit fut fait par ordre de Tourville pour le comte de Vermandois, grand amiral de France. L'ouvrage imprimé porte ce titre : « Exercice en général de tous les Manœuvres qui se font à la mer, en toutes les occasions qui se peuvent présenter; fait par M. le chevalier de Tourville, lieutenant général des armées navales du Roy, à bord de l'Eveillé, en présence de tous les officiers. Au Havre de Grâce, chez Jacques Hubault, imprimeur du Roy et de la ville, l'an i6'g3. » Il en parut une traduction suédoise, le texte en regard, à Stockholm, 1698.— Chacun des officiers instructeurs rédigea son projet d'exercice pour les Manœuvres; on lit en effet dans une lettre adressée par Seignelay à Baulieu, le i3 juillet 1681 : « A u s svtost que vous aurez acheué le projet d'exercice de la M a nœuvre que vous deuez faire, ne manquez pas de me l'envoyer. » A la même date, le ministre écrivait à Gabaret : « Pour response à la lettre que vous m'auez escrit le 3 de ce mois, vous deuez sans difficulté adjouler a u projet d'exercice pour les Manœuvres que vous m'avez envoyé, ce qui concerne les voiles de beaupré, celles des estays et g é néralement tout ce que vous n'avez pas cru nécessaire, le Roy voulant que cet exercice soit complet; examinez soigneusement celuy de M . le chevalier de Tourville, que j'ai envoyé au sieur de Dernuin, afin de me faire sçauoir vostre sentiment sur ce qui y est contenu, lorsque j e seray Rochefort. » P. 270 v ° , vol. n ° LI , Ordres du Roy ; Arch. de la Mar. — « Vous voyez assez, Monseigneur, par le compte que je vous rends de la Manœuvre de chaque vaisseau, qu'ils ont fait tous parfaitement leur devoir, » Rapport de Jean Bart, 11 juillet 169/,; Ms. Arch. de la M a r . — « M . de Tourville approuva fort nostre dessein , que nous communiquasmes ensuite à M . de Chasteau-Renault 5 mais la Manœuvre qu'il fit dans le combat m'a fait juger depuis qu'il n'eut aucune attention à tout ce que nous luy dismes ; cela en valoit c e pendant la peine. » Mémoires de Fillette; an. 1690. — V . Avantage du soleil. e

2.JV1ANŒUVRE, fr. s. f. Cordage. Les Manœuvres. (Gr. yulg. 2-^oivicc; lat. Ritdcntes; basq. Malovra ; cat. Manobra ; ital. Manovra, Corda, Cavo, Capo , Attrazi, Guarnimento, Manovre, Sartiame; port. Manobra, Cabo, Aparelhos, Manobra s, Xardas; esp. Maniobra, Obras, A pare] o, Jarcia, Maniobras; bas bref. Maneufr; [angl. Rigging, Cordage of a ship; ail. Tamverk; holl. Toutvcrk; dan. Tougvœrk; sued. Tdgvcrk; rus. Ciiacuih [Snastc]; TaKe.*aan> [ Ta A clage] ; isl. Stengr; hong. Kbtel [Keutôl]; ar. c ô t e N . d'Afr. Kavo;illyr. daim. Cselo; val. Cjptmie [Founié] ; sansc. Ddni;riot. Tali, Per-langkap-an praou; madék. Tad, Tadi, Tali; lasc. Alata; chiu. Kièn, Kouèn, My, Nién, Sa, Tsô) — « Manœuvres est un nom général qui signifie tous les cordages qui sèment à > manœuvrer» un navire, excepté les câ-


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bles et les amures.» (Cette restriction, en ce mu touche aux amares, n'est plus admise aujourd'hui ; les amures sont comptées dans les manœuvres courantes. ) Explicat. de divers termes, etc.; Ms. du x v u siècle; Arch. de la Mar Manœuvre dormante. (Angl. Standing rigging; rus. Снасти [Snasti]; gr. mod. 'Pup-a; ital. Manovra dormiente, Manovra stabile; port. Manobra fixa; esp. Maniobra dor­ miente ; ali. Stehend tauwerk; mal. Tambirang.) Toute Ma­ nœuvre qui sert à l'établissement d'un màt, et reste fixe à la place où on l'attache. — Manœuvre courante. (Angl. Running rigging; ital. Manovra corrente ou volante; port. Tirante ; Manobra volante; esp. Maniobra volante ; ail. Laujende tauvverk.) Toute Manœuvre libre, courant dans une poulie, dans un cap de mouton, et servant à plier, déplier, étendre et diriger les voiles. (V. Carène.) —Manœuvre haute. (Angl. Upper rigging ; ital. Manovra alta.) Toute Manœuvre appliquée aux parties supérieures de la mâture, par opposition aux autres qu'on nomme : Manœuvres basses. (Angl. Lower riggings ; ital. Manovre basse.) — « Il doibt tenir soigneusement la main à ce que le chanvre qui sera employé aux Manœuvres courantes soit meilleur et plus fin qu'il n'a esté jusqu'à présent. L'empressement avec lequel il a fait les examens que S. Maj. a cy-deuant ordonnez a pu donner lieu à quelque relaschement sur ce point; mais à l'aduenir elle veut qu'il prenne garde que ces Manœuvres soient moins grosses, sans néantmoins diminuer rien de leur force. » Scignclay à Arnold, 17 avril 1679. Ordres du Roy, v o l . n° XLVI, p. 235 v ° , A r d i , de la Mar. — « Il sera bien important aussy qu'il « (le chev. de l'Hery, commandant le vaisseau le Neptune) » accoustume les matelots à l'exercice des Manœuvres, et qu'il leur fasse faire avec le mesme ordre et le racsnie silence que l'exercice se fait dans l'infanterie. » Seignelay à de Seuil, intend. de la mar. à Brest; 2З avril 1679. Ordres du Roy, vol. n° XLVI, p. 2^2; A r d i , de la Mar. e

M A N Œ U V R E R , fr. v. a. (Gr. litt. mod. NauxA^PU [Nafklirâ], MavETÇocpoj \Rlanclzarô\, MavouSpâpw [Manouvrarô); ital. anc. Maneggiare ; ital. mod. Manovrare; géno. Maniïvra; esp. Maniobrar; port. Manobrar; angl. Work\to~\ ; dan. Manoeuvrerc ; suéd. Manovrerà ; val. Маневра [a] [A inanévra] ; rus. Маневрировать [Manévriravate], у п р а в л я т ь к о раблемь \Oupravliate korablème] ; bas bret. Mnneufri, Merde!, Mordei.) Faire une manœuvre, une évolution. Les marins habiles aux maniements d'un navire, d'une escadre, d'une Hotte, sont dits de bons Manœuvriers. (Rus. Зейманъ [Zciemane].—V. i . Manœuvre. M A N O A A A I K A (Manoladica), gr. mod. s. f. (Composé de l'ital. Manovella, levier, et du gr. À i y a , séparément.) Aviron à pointe. M A N O N D R A , madék. v. (De Hondra, transport d'objets [ V . Fanhandra], et du préfixe Man, qui indique l'action.) Embarquer. M A N O S O K H , madék. v . , que Flacourt écrit Manosche Гр. 1З0, Dict. de la lang. de Madag. (Composé de Mang, faire, et deNosokh , qui manque au Dict. madék.-fr. de Dumont-d'Urville, mais dont le sens doit être : restauration, réparation, rétablissement.) Radouber. M A N O T T E , fr. anc. s. f. Nom d'une cheville à tête carrée qui figure sous le n° 177 parmi les dessins des ferrements et clous d'une galère ordinaire, dans le manuscrit du Dépôt de la Marine, intitulé : Figures de la construction et des mémoires sur tes galères. On trouve la Manotte nommée deux fois dans le Compte des dépenses faites pour la galère Dornano (nov. 1641), Ms. Arch. de la Mar. : « Pour quatre-vingt

paires de Manottes à dix solz pièce... 40 1. — Pour radouber huit paires de Manottes de lad galère, payé 1 1. 4 s. » 6

M A N O V R A , ital. s. f. Manœuvre. — Manovra dormiente ou stabile, Manœuvre fixe, Manœuvre dormante. — Manovra corrente ou volante, Manœuvre courante. — Manovre, plur. Manœuvres, les Manœuvres, le Gréement d'une v e r alte, gue, d'un mât, d'une voile, d'un navire. — Manovre Manœuvres hautes. — Manovre basse. Manœuvres basses. — Manovrare, v . a. Manœuvrer.— Manovriero, Manœuvrier. M A N O Y B E A O (Matiouvélo), gr. mod. s. m. (De l'ital. Manovella. [ V . ] ) Guindeau. — V . MouvuXo. M A N O Y B P A (Manouvra), gr. vulg. s. f. (De l'ital. Manovra. [ V . ] ) Manœuvre. (Cordage et évolution.) ( V . 2 / o i v t et KÎVT)<7I;.) — Mavouêpocpai, v. a. Manœuvrer.—• V. MavsTÇâpoi, NïUx)v7|p(ô.

M A N O Y E A A (Manouela), gr. vulg. s. f. (De l'ital. Manovella. [V.]) Anspec, Barre de cabestan. — V. MoxXòi; TOÛ IpY«TOU. M A N O V E L L A , ital. s. f. (De Mano, main.) Barre du cabestan, du guindeau, du gouvernail; Anspec. M A N T A , esp. s. (Du g r . MavSûai;, MavcuT), manteau d e laine.) Couverture de laine, tapisserie, etc.— Dans le branlebas de combat, au x v u siècle , parmi les précautions que l'on prenait contre le feu, était mis en première ligne le soin d'avoir sur le pont de vieilles Montas mouillées, pour étouffer les artifices jetés par l'ennemi ou les flammes que ces projectiles auraient fait éclater. — « Y tener algunas Mantas viejas mojadas por si a caso en el abordar ò antes hechiasse el enemigo alguna bomba de fuego artificial u ollia ( V . ) que solen hazer mucho danno y poner en grande aprieto » (en un péril grand et puissant) « si 110 se acude con la breuedad possible con la dichas Mantas mojadas antes que aprenda el fuego de cayere. » Obligacioncs del capitan de un galeon,Ms. du x v n siècle, Bibl. de la Mar., n° 14255-3. e

e

M A N T A P I (Manndari), gr. mod. s. m. (De l'ital. Mante. [V.]) Drisse Itague. (V. A p T v ; p . ) — Mavrapi T9J<; xo-oûvca; (Manndari ti-s tsounda-s), gr. mod. Balancine du p i c , de la corne. M A N I C H E , lasc. adv. A bord. — L e lieut. T h . Boebuck, p. 9 de son Engl. and indoast. naval dict. ( i 8 3 g ) , écrit : Manch. — Mantelle aar maniche, Bord à bord. — V . Djaze par. M A N T E , ital. ar. côte N . d'Afr. s. m. (Contr. d'Amante. [ V . ] ) Itague. — L e malt, dit : Manti. — Mante de' frasconi, Itague de caliorne. — « Quattro Manti de' frasconi dell' albero grande, lunghi per i due terzi del detto suo albero, a passa 12 1' uno » (de 12 pas chacun, ou de 60 pieds, — i9™-4g''). Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 79. — « Si cavano ancora i quattro Manti d e ' frasconi di detto trinchetto (di proda), pur lunghi quanto quei dell' albero grande, cioè passa 12 l ' u n o . » Ih., p. 80. (V. Frasconi.) — Mante del trinchetto di gabbia, Itague de hunier.— Mante del trinchetto di gabbia grande, Itague du grand hunier. — Mante del parocchetto di proda, ou del trinchetto di gabbia piccola, Itague du petit hunier. ( V . Trinchetto di gabbia piccola.) — Ma n te-sena te, ital. illyr. et dalmat. ( Le même qu'Amante scuole.) Hauban qui est d'ordinaire le deuxième dans le gréement du mât de m i saine du Trabacolo. Ce hauban est composé, i ° d'une Colonna ( V . ) ou pendeur, capelée à la tête du mât; 2 d'une itague ou Mante ( V . ) qui, passant par la poulie estropée au 0


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . bout de la Colonna, fait dormant, au moyen d'un croc, contre le bord, ou sur un porte-haubans, et porte une poulie double ou triple à l'extrémité opposée an dormant; 3° d'un palan (Paranco), dont le garant (Veto) passe par la poulie du Mante, et par une poulie inférieure entourée d'une longue estrope appelée Gambetta. Cette estrope est terminée par un oeillet garni d'une cosse de fer qui reçoit un croc.

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funi, accioche non si rodano et rompano, toccandosi et raschiandosi continuamente ensieme.» — « Vuole detto bastardo una balla di cannavaccio per formar gli angoli a cratilli et il Mantellctto(jic), all' antenaie di voltare dentro dopo piegato il bastardo. » Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607) 1 P- 4З. — Ces Manteleta étaient déjà en usage au x n i siècle ; V. : e

M A N T E L E T U S , bas lat. s. m. (De Pilai. Manteletto. [ V . ] ) L e Contrat d'affrètement polirla nèfle Paradis (27 nov.i268J, publié t. i l , p . З92 de notre Arch. navale, porte : « Trocia una c u m Mantelettis et bigotis.» (Une drosse avec ses Mantelets et ses bigottes.) Ces Man tele ts étaient des garnitures de toiles goudronnées, de cuir o u de tresses de vieux fil de carret, pour couvrir la drosse de racage et la garantir contre le frottement. М Л Н Т Е Л Ь (Manntel), rus. s. m . (Du boíl. Mantel. [ V . | ) Itague. — C e terme, qui manque à Chichkorf, à Reiff, à J. Heym et à A l e x . Boutakow, nous a été donné par M . le comte A . de Stackelberg. ( V . Драпрепъ.)— Маншель т а л и (Manntel tali), rus. s. m. Palanquin. — V . Малый т а л ъ . M A N T É M I (Mansémi, le t prononcé ici comme le th angl.) gr. vulg. s. m. (Proprement : M i n e , Minière.) Gueuse. — V . °Epp.a.

(Dans celte figure, les haubans P et R sont des Manti-seriali.)

Il V a des trabacoli qui n'ont pour haubans que des Mantisenali. — Manque à Joach. Stull. (V. Manto, Mantus, R e fredio.) — « Quinal porta, e Temale, Senal et Quadernale Manti, Prodani e Poggia, etc. F R A N C E S C O B A R D E R I K O , Documenti

damore

e

( x m siècle).

M A N T E L , all.holl. dan. suéd.s.m. (De Pitali Mante.[Y.]) Itague. — Manici an cincin tahel, ail. Itague d'un palan. M A N T E L E T , fr. s. m. (Du bas lat. Mantellus, dans le sens de Battant d'une porte : « P r o facione portas granchiae» [de la porte de la grange] «qua; fiat ad duos Mantellos, quolibet Mantello latitudinis quinque pedium super decem p e dibus altitudinis. » Compte de l'Eglise de Paris [ I 3 8 I ] , cité par D. Carpentier. Mantellus est une forme du gr. Mavòó»,, manteau de laine, qui nomme, par extension, toute chose capable de mettre à l'abri ou de défendre contre une attaque quelconque.) (Gr. litt. mod. Птиуц Oupou [Pt/chi-s trrou] ; gr. vulg. nopxsXov [Portelo-n] ; ital. Manteletto; angl. Port-lid; rus. Поршь [Porte],Створчатый ставень [Stvortchatii stavene]; ar. côte N . d'Afr. Talea.) Porte ou Volet qui forme le sabord ou le hublot.

M A N T E N E N , fr. anc. s. m. (De l'ital. Mantenere [lat. Manu tenere], maintenir.) Poignée de la rame de la galère. ( V . ci-dessus, p. 965, art. 1. Manille.) — « M a n t e n e n est cette partie d'une rame marquée A B , lig. 1; elle a huit pouces de longueur sur environ deux pouces de diamètre; sa figure est ronde» (c'est-à-dire cylindrique); «c'est par cet endroit que le vogue-avant tient et manie la rame, d'où le nom de Mantenen a esté dérivé.» Barras de la Penne, Description abrégée d'une galère, etc. (Ms. Bibl. nat., n° 124З-1, Suppl. fr.) — V . Maintenon. M A N T E S E L L O , ital. anc. s. m . ( L e même qu'A manticello [ V . ] et Manlixello. [ V . ] Palanquin de ris. — L e malt, dit : Mantisello. M A N T I C H I O ou M A N T I C C H I O , ital. s. m . (De la même orig. que Alante. [ V . ] ) Balancine.— « P e r i Manticlli grandi, due volte tanto , che sono passa 116(116 pas o u 58o pi.— 188™'40 )... P e r il loro Manticlli» (de la misaine) «passa 88 (440 pi.—i42 - 9 2 ) . . . » Bartol. Crescenzo, Nautica Mediter. (1607), p. 81, 82. — к Mantichio i , de passa 5. » Fab­ brica di galere, traité du x i v ou X V siècle, publié р . 6-З0, t. 11 de notre Arch. nav. — V . Amantiglio , Mantiglia. e

m

e

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e

M A N T I Z É A O (Mantizelo, n sonnant), gr. vulg. 5 . m. (Transcript. du vénit. Muntixello. [ V . ] Palanquin de ris. MANTIGLI V . Pinnul.

T A L P 1 N N U L , malt. s. m. Balancine—

M A N T I G L I A , ital. s. f. ( L e même qu'Amantiglio. ( V . )

M A N T I K H (Manndiki), gr. mod. s. f. (De l'ital. MantiM A N T E L E T T O , ital. anc. et mod. s. m. (Diminuì, de chio. [ V ) . ] Balancine.—MotvTix-/¡ SnrX/, (Manndiki zipli, S sonMantello, manteau.) (Petit manteau.) Garniture ou défense nant en ce cas comme th angl.) Balancine double. (V. T r a p o . ) pour garantir un homme ou un objet : Mantelet de sabord. — MoevTix-íj u,óv7] (Manndiki moni). Balancine simple. — M a v — « Garniture de canevas à vne voile pour la conserver. » xoiï) T Î J Ç (ki6=pï)ç. (Manndiki ti-s velvéri-s). Balancine de N. Duez, 1674. Cette garniture est ce que les voiliers franperruche. — MciVTiKï] TÏ)ç уаилпа? (Manndiki ti-s gabia-s.) çais appellent un Tablier. (V.)Stratico(1814)la définit ainsi: Balancine de hunier, de grand hunier. — M a v T i x r ) той цгуа- Pezzi di canovaccio che si mettono alle vele dove battono lou илгацтта^'ухои (Manndiki ton mégalou babajigini.) Balan­ sull' albero per conservale.» (V.) L> atticoffa.)—Lz Manteletto cine du grand perroquet.— MotvTixY) той рихрой р1~арлгасрíyétait anciennement, et est encore aujourd'hui, ce que nous xou. (Manndiki tou mikrou babafigou.) Balancine du petit appelons en France : Baderne et Paillet. (V.) Pantero-Pan- perroquet. — M a v T i x v j той тгароихЕтои (Manndiki tou paroutera le définissait en ces termes dans son Vocabol. naut. kétou). Balancine de petit hunier. — MctvTixvj той T H V O U tyJÇ иаиттра; (Manndiki tou pinou ti-s maistra-s). Balancine de la (1614) : «Quelle corde intrecciate che si mettono sotto alle I 22


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

970

grande vergue.—Motvtixï) той треухои (Manndiki tou tringou). bilancine de misaine. M A N T I L L A , lasc. s. (Du port. Amantilhos.) Balancine.— V . Milao. M A N T I M E N T O S , port. anc. s. m. (? Corrompu du lat. Munimcntum.) Munitions. — « S c e n d o os Ifantes prestes em Lixboa coni sua frota, gente, armas, Mantimentos e artelharias, aos dezasete dias d'Agosto da anno de Nosso Senhor Jesus Christo de mil quatrocentos trinta e sete, foy el Rey e os infantes, e toda a outra nobre gente, etc. » Buy de P i ­ na, Chron, de D. Duarte (Edouard 1 ) , cap. 21, p . 1З7, t. n . Inédit, de histor. portug.—V. Mantymentos. er

M A N T I N , cat. anc. s. m. (De Mante. itague.—V. 2. Lembus.

[V.]) Petit palan à

cipaaes que neste fecto ho hem serviriam. » Ruy d e P i n a , Chron. do D. Duarte, cap. i 5 , p . 117; Inédit, de h i s t o r . portug., t. 11. M A N T Z E T C H (che), madék. s. (Mang, faire; Zctch, c o u ture.) Couture, coudre. Manzaits et Manzed sont des v a riantes ou plutôt des corruptions de Mantzctch. M A H T B U b - T A J M ou mieux 'VkÄb (Manntil ou Manntouil-tali), rus. s. m . (De l'ail. Mantel [ V . ] et d e ITTaA-b. [ V . ] Palan à itague.) Candelette—Manque à J . H e y m , à Reiff, et àia nomenclature faite pour nous par M . le c o m t e de Stackelberg.—MaHmwAL-ma.ui-Aonapb (Manntile-tali-topare), rus. s. m. Garant de candelette. M A N U A L I S , bas lat. s. m. (De Manus.) Manouvrier, O u vrier. — V . Magister axiae.

M A N T I X E L L O , vénit. anc. s. m. (De l'ital. Amanticello. [ V . ] ) Palanquin. — « . . . Et per Mantixello, passa 8. » Fabbrica di galere, Ms. x v siècle.

M A N U B R I O D O R E M O , port. s. m. ( D u lat. Manubrium.) (Proprement : Manche de la rame.) Bras, Genou d e l'aviron.

M A N T O , ital. vénit. géno. illyr. daim. Variante de Mante. ( V . ) Itague. — A n t o n i n i (Dizionn. ital.-lat.-fг., Venezia, 1766) dit : « Marito, sorta de fune, colla quale si legano l'antenna e le vele. » Cette définition conviendrait à merveille au raban de ferlage, mais elle ne convient point à l'itague. Le Manto s'attache à la vergue qu'il doit hisser et faire descendre, mais il ne lie pas l'antenne et la voile, comme le croyait Antonini, qui aurait dû demander au premier matelot venu d'une galère ou d'un navire à voiles carrées quelle était la fonction du Manto, et comment il passait à la téte du mât dans une poulie pour venir se fixer à la vergue, quand il est simple.

M A N U E L A DU T I M U N , g é n o . s. f. (Manivelle du t i m o n . ) Barre du gouvernail. (V. Agiaxo, Mnuela-barra.)— L e s G é n o i s , les Maltais, les Serbes, les Bulgares et les Valaques riverains du Danube nomment Manuella la barre du c a b e s tan, comme les Italiens la nomment Manovella.

e

M A N U E L L E , fr. anc. s. f. (De l'ital. Manovella.) L e v i e r dont se servaient les canonniers pour la manœuvre des c a nons à bord des galères ; Anspec. — « Pour deux Manueles à 12 s. pièce, 1 liv. 4 S. » Compte des dépenses faites pour la galère d'Ornano (nov. 1641), Ms. Bibl. de la M a r . , fol. i 5 . — Manuelle du gouvernail (De l'ital. Manovella. [ V . ] ) ( I t a l . Bastone della manovella del timone; esp. Pinzate; port. PinM A N T O R O S , papou, s. (On remarquera le rapport qui cote da caria dolerne; angl. Whlp staff; ali. et suéd. Kolderstock; holl. et dan. Kolderstak.) Barre de bois qui, dans existe entre ce mot et le holl. Matroos.) Matelot. les grands navires où la barre du gouvernail était sous l e M A N T 0 2 (Mando-s), g r . mod. s. m . (De l'ital. Manto. pont, s'attachait à l'extrémité antérieure de cette b a r r e , e t [ V . ] ) Caliorne. Souvent le M Ó V T O ; sert de hauban; cela ar- montait sur le gaillard d'arrière en passant par le trou d'un rive dans les sacoulèves, par exemple. ( V . MEYaXov IXy.u- Moulinet ( V . ) , et en traversant les ponts supérieurs qui ащр.) — M C Î V T O I ; xapiTrotvoc (Manndo-s itampana). Est-ce à la avaient une coupure dans le sens de la largeur du n a v i r e , cloche, KajjiTrâvoc, que les Grecs ont comparé le hauban à coupure appelée Timonière. La Manuelle était attachée à la jambes ou à itague? Non ; c'est à la balance, Kapuavo'ç. La barre par un piton ou une boucle. On voit cet arrangement métaphore est plus hardie que raisonnable; mais enfin elle de la Manuelle dans la Coupe perpendiculaire (tun vaisseau a été admise par les marins, et notre devoir est de constater de guerre, p. 37 de Y Art dc bâtir les vaisseaux ( i n - 4 , A m s le fait, non de le justifier.) Palan à itague, hauban à itague. terdam, 1719), et dans la planche 82, fig. 479 du Dict. de — Мое/то; 7tot5âpo; (Manndo-s podaro-s). (Поокрос, de П о - mar. de Röding. Nous ne reproduisons pas ici cette figure, Soépi, jambe.) (Proprement : Hauban à jambes.) Palan à ita- que nous avons déjà donnée à l'art. Barre du gouvernail. (V.) gue. Hauban composé d'un pondeur, capelé au mât, et d'une — M . l'ingénieur A . Lebas, conservateur du Musée n a v a l , — itague dont un bout, après avoir passé dans la poulie fixée une des curieuses collections du Louvre, — a restitué, d ' a au bas du pendeur, s'accroche au plat-bord par un Г О У Т С Ю . près des plans de l'époque, la Manuelle à un vaisseau d u ( V . ) L'autre bout est garni d'un palan qui sert à roidir le x v u siècle dont il complétait le modèle. La Manuelle, q u ' o n hauban. L e M O C V T O Ç тоЗаро; est proprement le Backstag ( V . ) appelait aussi Manivelle, disparut vers le milieu du x v m du Nord, le Mante senale (V.) de l'Italie. On l'appelle aussi siècle, et fut remplacée par la Drosse du gouvernail. ( V . ) 0

e

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MivTo; xapwróva. ( V . )

M A N T U S , bas lat. s. m. (Abréviat. à'Amantus. [ V . ] ) Ita­ gue d'antenne.—«Decernimus quod navis et buzo et buzonavis et aliud lignum de ecc milliariis usque ad D C , unum Mantum novum superfluum habere debeat, et navis... de milliaris ne,et inde supra, habere debeat duos Mantos novos superflues.» Art. 21 du Statut vénit. de 1255.—«Ordinamus quod nulla navis de mill.ee et inde supra, Mantum habere debeat reparatum, in arbore de proda, et Manti alii qui fuerint in arboribus , sint convenientes.» A r t . 2З. M A N T Y M E N T O S , port. anc. s. m. (Variante de Mantimentos. [ V . ] ) — « Despois d'el Rey » (Edouard I dc Portugal) «proveer sobre navyos, armas e Mantymentos necessarios, corno pera 0 caso compria, consultou sobre as pessoas prine r

— L e traité intitulé : Construction des vaisseaux du Roy(Havre de Grâce, 1692, in-12) donne les dimensions d e fa Manuelle pour les vaisseaux de tous les rangs. Pour le v a i s seau de premier rang, « la Manuelle aura 17 pieds d e l o n g , quatre pouces et demy au gros bout, et trois pouces et d e i n v au petit b o u t . » ( P . 8 ) . Pour une frégate de 90 pieds de l o n g , de 24 pieds de large et de 10 pieds de c r e u x , « la M a nuelle aura 8 pieds de long et 2 pouces et demy de grosseur » (P. 95-) MANUS F E R R E A , lat. s. f. Main de fer. Grappin d o n t le nom dit assez la forme. On s'en servait pour l ' a b o r d a g e . — Itaque, dum locus cominus pugnandi daretur, aaquo animo singulas binis navibus objiciebant, atque injecta M a n u Ferrea, et retenta utraque nave, diversi pugnabant, a t q u i e

n


GLOSSAIRE NAUTIQUE. hostiumnaves transcendebant.» César, De Bello civ., lib. i . — Manus ferreas, atque harpagones paraverant. » Iti., ib.— « Injectae Ferreae manus, machinaeque alise, ante certamen multum derisa? ab hostibus. » Florus, liv. n , chap. 2. — > Jussit in advenientesbostium naves Ferreas Manus injicere, et ubi pugnam pedestri similem fecissent, meminisse Romana; virtutis.» Ti te-Live, lib. x x x v n , cap. 44.— « Excogitavit» CDuilius) «Manus Ferreas, qua; ubi hostilem appréhendèrent navem, superjecto ponte transgrediebatur Romanus, et in ipsorum ratibus cominus eos trucidebat. » Frontin. — « Ferreis Manibus injectis. » Torfé, chap. 44. — « Ferrea dum puppi rapidos manus inserit uncos. » L U C A I N , liv.

m,

v.

636.

— V . Xe\p ci5r,pa, Ferrea manus, Manica. M A O , chin. s. Ancre. M A O N A , ital. anc. s. f. (Du turc Maûn [ V . ] , ou Maouna.) ( G r . vulg. Maoùva.) Maone ou Mahonne. Navire dont la construction était analogue à celle de la galéasse; il avait commencé par être grosse galère; mais, au x v i siècle, il s'était élargi et élevé sur l'eau, avait perdu ses rames, avait pris les voiles carrées des nefs ou vaisseaux ronds, et n'avait plus servi que comme transport et bâtiment de charge. Voici la définition qu'en donne Pantero-Pantera, Armât, nav. ( 161 / | ) , p. 4 : « Le Maone sono naui, che s'vsano nel L e uante, ma sono rare: sono grandissimi vasi, ets'assimigliano alle yalee grosse, o galeazze di Venetia, ma non vanno a remi : portano le vele quadre, come le naui ; ma per la loro grandezza sono di tardo moto, se non sono cacciate da vento più che ordinario, e véhémente. » — « Et fecero detta armata di legni settanta sei fra grandi et piccoli, cioè Mahone, sei bastarde» (galères bâtardes), « dicessette galee sottili, xxvij fuste noue, galeoni due, naui quattro et altre sorti de nauilij, fino al numero de 76. » Viag. d'vn cornilo venct. (1537), ap. Ramus., t. i , p. 274 E. — « Auuisaua ancora che l'armata del Turco saria quest'anno di 200 galere et 4 Maone. » Informatione delle cose dell' armata dell' anno 1 572, cauata dalle scriture del sig. Marc-Ant. Colonna ; Ms. Urbin A . 814, p. 342, Bibl. Vatic. e

2

e r

M A O Y N A , gr. vulg. s. f. (Du turc 4 )_jL» [Maouna].) Mahonne, grande barque de transport, Allège. — V . Maona. M A - O U T A , n o u v . - z é l . v. (Proprement : A u , i l / a , r i v a g e , b o r d , Outa.) A b o r d e r . — V . Tou outa. M A Q A R A ( « j £ » ) , turc, s. Poulie. M A Q U I N A D E A R B O L A R , esp. s. f. Variante de Machina. ( V . ) j . MAR,cat.esp.port.vénit. s.f.et m. (Du l a t . M a r i n i e r . ) —

A l de la Mar quant està mitg Fellona. » JOHAH

PUJOL,

Llepant,

poème inédit.

(Joinville a employé cette locution : « Mer felonesse.») — Mar, es lugar ssenalado en que pueden los ornes guerrear a ssus enemigos. » Partidas, 11 part., tit. 24. — « La Mar es dita Mar perço con es amara. » Atlas catalan, Ms. de i 3 7 5 , Bibl. nat., p. 10. — « Crecio o vento, e allevantou muito o Mar. » Roteiro de D. Joli, de Castro (15 41). « Segundo o Mar era grosso, nào fora possivel salvar-se... » Comment. Dalboq., part, m , chap. 42. — « P o r q u e os bateis das naos Trindadc, e Fior de la Mar eram perdidos, os quaes polo Mar ser grande se dcslizeram a bordo das naos... » I b . — M a r délivra (En), cat. anc. locut. adv. Au large, en pleine mer. (Délivra pour Liberata, libre.) — « Senyor de nau ò leny qui En mar deliura ò eu port ò en plaia ( V . ) ò e

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en altre loch se encontrarâ ab lenys armats de enemichs, lo senyor de la nau pot parlar è fer avinença ab los comits » (les capitaines, et non pas les comités dans le sens où l'on entendait le mot Comité (V.) dans les galères), « è ab lo almirall per quantitat de moneda, perço que ells no fassen mal à eli ne à res » (à rien, à chose) « de la sua nau. » Consulat de la mer, chap. i 8 5 , édit. Pardessus. — «Mar traverso è quando le onde percuotono ne i fianchi del vascello, mentre si naviga. » Panlero-Pantera, Vocabol. naut. (161/1). — V . Amirante, Asosegar, Comit, Correr a arvore secca, Descubert, 1. Golf, Parabulusum. 2. M A R , isl. s. m. (En relation avec Pangl.-sax. Mere, Mœrc, lac, mer, et le lat. Mare.) Proprement : Cheval, et métaphoriquement la Mer. — V . YEgi-siór, iEgir, Ran, Sser, Sait, Siór, Sjar, Vi#i. 3. M A R , port du roi George, s. Vent. — V . P o e , A V a r e . M A R A B U T T O , ital. s. m. (Variante de Marabutto. [ V . ] ) Marabout. — « Il Marabutto di cotonina (V.) pur di marsiglia, vuol da canne quattro cento cinquanta in cinque cinto. » Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), p. 44— V . Bastardo. M A R A B O U T , fr. anc. provenç. s. m. (De l'ital. Marabutto. [ V . ] ) Nom d'une des voiles de la galère ; elle se hissait au grand mât ou Arbre de mestre, et servait « pour la tempête, » selon l'expression de J. Iiobier. (V. Bourde.) Sa surface était moindre que celle de la Bourde. — A u x v n siècle, on appelait quelquefois Grand Marabout, la plus grande des voiles de la galère; dans ce cas-là, le Maraboutin était un Marabout moins vaste, et le grand mât, au lieu d'avoir trois voiles seulement, en avait quatre, différentes de grandeur, et faites pour se suppléer l'une l'autre, selon la force du vent. — « La grande voile ou grand Marabout est de 5o faix (le Ferzo ital. [ V . ] ) , et tire 525 à 53o cannes de cotonine simple blanche. » Fol. 29, Construction des galères, Ms. i n - f o L , maroquin rouge fleurdelisé ; Bibl. Dépôt de la Mar. c

M A R A B O U T I , langued. s. n. Voile au tiers. M A R A B O U T I N , fr. provenç. s. m. (Dimin. de Marabout. [ V . ] ) Une des grandes voiles du grand mât des galères françaises, au milieu et à la fin du x v n siècle. — « L e M a raboutin de cottonine double, 44 fez, tirant 116 aunes. » Dortières, Projet de marine, Ms. de 1680; Bibl. Dépôt de la Mar. — A l'art. Garniment des voiles et tendes, Dortières dit : « Garniment du grand Marabout, etc.; » et au-dessous : « Garniment du Maraboutin. » Ce passage, qui se rapporté à une mention d'un autre traité manuscrit, cité au m o t : Marabout ( V . ) , prouve que le Maraboutin qui se gréait, dans le plus grand nombre de cas, n'était quelquefois que la seconde des voiles de l'arbre mestre, et q u e , quand on voulait profiter de tout le v e n t , s'il ventait fort peu, on déployait une voile plus vaste encore, le Grand Marabout. — V . Bollirne. e

M A R A B U T T O , ital. anc.s. m. (Nous n'avons pu trouver l'origine de ce mot, qui est sans analogie de sens avec celui qui nommait une certaine monnaie d'or en cours pendant le Moyen A g e , ou avec celui qui nomme une sorte de coquemar ou de cafetière au large ventre. Nous inclinons à croire que Marabutto est une corruption des deux mots ital. Matta et Buffo : qui domine le vent, qui résiste au vent. Mattabuffo serait facilement devenu Marabufo et Marabutto, parce qu'il est ordinaire que des mots de formes analogues, ou sonnant à peu près de même, tendent à se rapprocher et à se confondre. Nous avons signalé plusieurs homonymes 122.


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qui se sont faits évidemment comme nous supposons que Marabutto s'est fait de Mattabuffo.) Nom de la plus petite voile (il y en avait ordinairement trois : la Bastarda, la Barda et le Marabuto) du grand mât des galères italiennes, au x v i siècle et au commencement du x v n . — « Marabuto è una vela minore della Borda , et si adopra con i venti freschi et gagliardi (avec les vents frais et les vents forcés.)» Pantero-Pantera , Vocabol. riaut., p . i 3 . — « . . . M e , se sarà di notte,e'l vento sarà tanto véhémente, che faccia l'istesso viaggio, seruasi del terzarolo della Borda » (de la bourde [V.]) diminuée par des r i s ) , « ò del Marabuto, vela di minor c o r p o » (d'une moindre surface) ; « e t quando il vento v e nisse crescendo , ò soffiasse à rafiche» (par raffales),« facia il terzarolo all'istesso Marabuto.» Pantero-Pantera, Armala nav. (161/1), liv. i i , chap. 5, p. 214.—Le Marabutto italien, appelé Marabout {y.) en Provence , vers 1620, était ce qu'en 1680 on nommait sur les galères françaises : la Boufette. e

e

M A P A B I A I A (Maravilia), gr. vulg. s. f. (Ëtymol. incert. Peut-être de l'i tal. Marra, amarre, et File, v i l e , de peu d'importance...) Corde dont on attache les choses de peu d'importance. Cartahu. — V . nporovoç. M A P A F K 0 2 (Marango-s), gr. mod. s. m. (De l'ital. Ma-

rangone.[\.]) Constructeur, Charpentier de navire. — V. K a paSotepÏTr,;, Nau-r^oç, ïuÀoupyoç. MAR A M , M E R A M , satawal. s. Lune Ces mots ne diffèrent point de Marama, qui est le nom de la lune à T a ï t i , Tikopia, Hawaii, et à la Nouvelle-Zélande. — V . Aligouling. M A R A N G A Ï , nouv.-zél. s. Vent impétueux du Nord. — Ce mot est peut-être composé de Bangui, qui signifie : Quantité, et de Maha, beaucoup : grande quantité, sousentendu de bruit. (ïangui), de vent (Au). — V. Matangui, qui a, selon nous, beaucoup d'analogie avec Marangaï.— V. aussi 3. Mar.

M A R A Z Z A , M A R A Z Z O , ital. s. f. m. (Du gr. Mepîi>, j e partage, je divise; Mapo;, partie.)Hache à couper le gros b o i s , hache à couper la viande.— «Otto Marazze per tagliar l e g n a , et una grossa per la carne. » Pantero-Pantera, Armata nav. (1614), p. 174.—Marazza était, au x v n siècle, un mot déjà ancien; on le voit, en 1268, avec la forme Marcchia ou Marechius (V.), dans l'inventaire de la nef génoise Paradiso. e

MARBRE du cabestan, de la roue du gouvernail, fr. . m. (Corruption d'Arbre, dans le sens de cylindre. Cette a l t é ration est évidente; mais comment a-t-elle pu prévaloir stille mot primitif? c'est ce qu'on a de la peine à comprendre.) (Rus. HJmypii-BaA'b \Chtoure-vcde\ ; angl. Barrel of the stearing-wheel.) Cylindre de la roue du gouvernail, autour d u quel s'enroule la drosse ; mèche du cabestan. ( V . Cabestan.) s

1. M A R C H E , vieux fr. s. f. (De l'ital. Marchiare, m a r quer; Marchia, marque.) Lettres de marque. — « Charles » ( V ) , « par la grâce de Dieu, Roy de France. Savoir faisons que comme certaine Marque donné et octroie ja pieça par arrest de notre parlement, pour certaines justes et raisonnables causes, à l'instance de feu Raymon Sarraillier, jadis bourgeois de Narbonne, ou de ses procureurs, contre la ville de Venise, en Lombardie, et de la commune et singulières personnes d'icelle, les bourgeois, marchans et autres p e r sonnes de la dite ville de Venise, qui par avant ladite M a r q u e avoient acostumé de venir marchander » (commercer) « en nostre royaume, depuis ladite Marche n'aient osé, ne osent encores, venir marchander en nostredit royaume : laquelle chose, si comme nous sommes pleinement informés, tourne, non tant seulement à la dite ville et commune, mais aussi à nostre dit royaume, en grand préjudice et domage : N o u s , pour considération des choses desus dites et de notre b i e n aimé le duc de Venise» (Andrea Contarini, d o g e , de 1367 à

1381 ; Voy. Franscesco Sanso vino, Veneti cita nobilissima ,

i58o), et de la commune dessus dits, qui sur ce nous ont humblement supplié... lesdits Marche et arrest avons relaschc lation avec le bas lat. Marramentum, Mairannum, Mere- et relaschons, par ces présentes, jusqu'à cinq ans... Donné rniurn, qui ont fait le fr. Merricn, Merrain, et que du Cange en l'abbaye de Maubuisson ,1e i 6 j o u r de février de l'an de tirait de Materia, bois de construction; peut-être a-t-il une grâce mil trois cent septante et six, et l e i 3 de nostre règne.» origine commune avec Marazza. [ V . ] ) Charpentier. « Il Littera suspensionis represalie Francie, olim concesse R a y mundoSeralIerii. (Commemoriale v i n , fol. 14, A r c h . de V e Marangone ò mastro d'ascia. » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 85. — L e mot Marangone était usité à nise), publié par M . L . de Mas Latrie, Bibl. de l'École des chartes, janv.-février 1847, p. 2 i 3 . Venise au commencement du x i v siècle; on le trouve, en effet, dans Marin Sanuto. Ainsi, liv. 11, chap. i 5 : « Ha2. M A R C H E , fr. s. f. (Du lat. Marciare, marcher.) ( G r . bendo... Marangones lignaminis in magno numero; » et mod. Apo|xoç; vénit. Corsa; ital. Marcia; bas bret. Marcha ; chap. 20: « Expedit quod in qualibet praedictarum galearum foret semper unus Marangonus, et unus similiter calefatus.» basq. Marchaccn; angl.-sax. Scyp-farend ; angl. Head-ivay; — On lit, dans le Statut a" Ancóne, promulgué en I3Q7 val. 5-sm6AetoA [Oumb/ctoul]; rus. Xoxb [Hote].) Vitesse p r o (rubr. 76) : « Et nullo maestro Marrangone debia fare de gressive d'un navire, sous l'impulsion des rames ou du vent. fuora de la ciptà d'Ancbona alcuno legnio chorrente, nè L e bâtiment,comparé à l'homme, est dit bien marcher quand barcha, deli confignj sopra descripti in entro. » (V. Barella.) sa course est rapide; alors il est un bon ou un excellent marcheur. — « E vole maistri 1000, cioè Marangoni. » (Cette galère demande 1000 journées d'ouvriers charpentiers.) Fabbrica M A R C 1 L I A N A , vénit. anc. s. f. M a r s i l i a n e — « . . . Per autdi galere, traité du x i v ou x v siècle, publié p. 6-3o, t. 11 torità di questo consiglio preso, et fermamente statuito, che M A R A N G O N E , ital. s. m. (Ce mot est peut-être en re-

e

e

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de notre Archéol. navale.—Marangonia, s. f. Art et travail

du charpentier. (V. Fontegero.) — V . Armiraglio, Timono alla latiira. M A R A N K H I T S , madék. v. (Même composition que Faranghitz. [ V . ] ) (Pencher, incliner.) Donnera la bande. M A R A N O , ital. anc. s. m. Nom d'un navire sur lequel nous n'avons trouvé aucun renseignement. 11 est cité dans la

Chroniç. de Caresini, sous l'année 1079, siège de Zara, sous I'ann. 1345.

e t

dans VHist. du

M A R A R B O T N , isl. s. m. (Marar, génit. de Mar; Botn, fond.) Fond de la mer.

alcun patron de Marciliana, o altro vasselo, non possi per l'avvenir,sotto pena de ducati ducento per cadauno viaggio caricar in coperta, o sotto il cassaio più di sei per cento delli ogli, o altra mercantia, che haveranno caricata sotto coperta... prohibiscono alli parcenevoli et altri, che f a ranno fabricar Marciliane, o simili vasselli, di poterli far aggiaonger altra coperta, che le due con quali sono fabricate al presente. » Statut du 4 nov. i 5 8 g . — V . Marsiliana. M A R C ' H - K O A D , bas bret. s. Chantier. M A R E , lat. ital. s. n. ( L e P . Larramendi, art. Mar

de

son Dict. triling., dit que ce mot, comme le mot espagnol,


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dues Marees muntants e basants, e quascuna vi bores. Si que « se tomo de el bascuense Marr, Marra, que significa : raya, linea, termino. » Il ajoute, dans sa hardiesse trop ingénieuse: quatre vegades V I valen, e son xxiv hores. » Atlas catalan ( i 3 7 5 ) ; Bibl. nat., département des Cartes. (V. Abbattere.) Las aguas, que oy hazen ci Mar ocupaban toda la tierra, — Marca alta, Marée haute. — M a r e a vaciante, csp. (Vay mandandolo D i o s , se recogieron en un ltigar, poniendo ciante, du lat. Vacuus, vide.) Marée descendante. — Marca la Marra» [la limite] « d e donde no pudiessem passar.» Nicolas Aniama, p . 4 de sa Dissertatibnum marinarum dccas di secche ou di seccagne, vénit. Chaîne de hauts fonds, ainsi nommée peut-être de l'agitation de la mer (Mareggio), qui [ i n - 8 ° , I65I, Ггапокег], rapporte les opinions de quelques étymologistes à propos du mot Alare. Voici le passage de s'y brise et la dénonce aux navigateurs. — « Andorno fino a Mezzo giorno dietro vna Marea di seccagne, loutan da son curieux traité philosophique sur la mer : « E x origine terra un miglio... Fu trouato vna Marea di secche sotto a r sua vocem declarans secundum etymologiam, deducenl auqua. » Viag. d'vn comito véneto; ap. Ramus., t. i , p. 275 A . tores plerique a voce aliqua h ebrea, М л н , amarus, vel MARÂR, amarum esse : alii dici volunt a voce Chaldea, MaM A R E A D A , esp. adj. f. (De Marear. [V.]) Etablie, Orienratli, quod itidem amarum dénotât... Alii deduci malunt a tée, en parlant d'une voile. — « . . . Y braza de barlovento lo voce latina amarum... Verumtamen unde Maris derivatio deque se necessitare para que dicha vela quede ben Mareada, sumatur derivationis modus exiodem ubique hauritur fonte, y volineada. » Fernandez, Practica de maniobrias ( 1 7 3 2 ) , a primaria nempe et manifestissima quadam ijus qualitate, p. 2 0 . amarore seu salsitate. » [V. M a r . ] Mer. M A R E A D O , port. adj. (De Marcare-se. [ V . ] ) Malade du — « Quisqiie cavimi vastas in M a i e seivat aquas. » O V I D E . mal de mer; A v a r i é , endommagé par les eaux de la mer. e r

— » Ul mare sollicitum stridei reduentibus undis. >• V I R G I L E , Géurg., — « Despiciens Mare velivolum

liv. iv, v. 362.

Id., Enéid.,

liv. 1, v. 228.

— « Continuo venti volvunl Mare, magnaque surgunt Жциога... » I d . , ii., liv. 111, » . 1 9 6 .

(V. Altum, Bucintoro, Navale praelium.) — Mare alto, ital. Mer haute, Mer pleine; le Large. M A R E MAJUS, bas lat. s. n. La Grande mer. Nom donné pendant le Moyen Age par les Grecs à la mer Noire. — « Mar Maggiore chiamavano i Greci il Mar N e r o , a comparazione della Palude Meotida, ilei Bosforo, della Propontìde e dell' Ellesponto, mari tanto più piccoli. » G i r o ) . Serra, Storia della antica Liguria e di Genova ( i n - 1 2 , 18З4, t. n ) , p. 1 2 9 . — « Idcirco videtur eis quod per vos elligerentur et deputarentur octo sapientes vel tot quot vobis viilerentur, et qui intenderent et intendere vellent bona iide et toto eorum posse ad ea que essent seu viderentur facienda esse occaxione T a n e , Caffé, Gazarie, Maris Majoris et illarum partium, et tam prò ambaxata illue mitenda quam prò ordinatione illarum partium et occaxione navigationis homiiium Janue et districtus » (de Gênes et de son État) « ad partes orientis... » Statuts de Gazarie; Gènes, 26 nov. 1З1З. Lmposicio ojficii Gazarie, Ms. Bibl. du Dépôt de la Mar. — V. Capitaneus, Cursalis.

M A R E A G E , fr. anc. s. m. (De l'csp.) Navigation, quelquefois : Navire; quelquefois aussi Salaire fixe donné à un ou à des marins pour leurs peines, pendant tout le temps d'une campagne dont la durée n'est pas absolument déterminée. — V . Araarée. M A R É A N T , fr. anc. (Part, de Marècr. [V.]) Naviguant.— « . . . Seront tenus les maistres conducteurs d'ieeulx et les compaignous y Maréans aller quérir la charge...» (V. Hable.) M A R E A N T E , esp. port. part. (De Marcar. [ V . ] ) Navigateur, Marin,Homme de mer; Trafiquant sur mer, Marchand qui s'embarque avec sa cargaison.—« Esta noche o v o el capitán consejo con sus Mareantes sabidores de mar » (ceux des marins naviguant avec lui, qui étaient les plus habiles au métier de l a m e r ) , o Era miccr Nicolaso Bone, patron de la galera del capitán, un recio caballero è buen Marcante » (bon marin)... Cron. del Conde don Pedro Niño, p. 8 2 . — « E porque o dicto senhor quis deslo saber a verdade, parecendolhe que se elle ou alguñ outro senhor se nom trabalhassi de o saber, neluiús Mareantes, nem mercadores , nunca se delle antremeteryam, porque claro sta que nunca nehuüs daquesles se trabalham de navegar se nom pera donde conhecidamente speram proveito Azarara, Chr. de Guiñé(ttfii), p. 45. — V . Agulha, Lamear.

M A R E A R , csp. port. v. (De Mar. [ V . ] ) Ce mot a plusieurs significations dans l'espagnol et dans le portugais. L e Dict. M A P E (Mare), val. s. (Transcription du lat.) Mer. de l'Acad. esp. dit que le sens attaché anciennement au mot M A R E , port. s. f. Marée a . . . E a Mare começando a Marear est Naviguer. L e Dict. de mar. esp. ( i 8 3 i ) dit qu'il descer... » Comment. Dalboq., parte 111, chap. 2 5 , p. 1 2 7 . signifie : « Mettre en mouvement un navire, le gouverner Mare enchente (? du lat. Excuntc), Marée montante. — et le commander ; » qu'il est synonyme de Faire voile, Mettre Maré vasante. (Du lat. Vacuus, vide.) Marée descendante. à la voile, Appareiller; enfin, qu'appliqué à une voile, il si— V . Maree. gnifie : Orienter une voile, faire servir une voile qui était M A R E A , ital. cat. csp. basq. litt. s. f. (De Mar. [ V . ] ) en ralingue ou sur le mât. Marcar a les mêmes significations en portugais.—«...Yassinoscpueden ygualar, ni aun côtar» M a r é e . — « In questo luoco trouammo vna grande contra(les Italiens) « p o r marineros delante de los Españoles, que lo rietà, non si trova altroue, per quanto h o poterlo intender, cioè che faccèndosi in questo luoco Marea di acqua montante son porque de mas que no tienen curso » (qu'ils ne font et zozante » (descendante, juzante), « come si fa a Venetia et pas de longues navigations), « ni aun curiosidad en el M a rear » (et n'ont aucune curiosité pour ce qui est de l'art de in tutto il ponente, el doue in ogni luoco la cresce sei hore naos (Sevilla, et cala altre sei, quiui la cresce bora quattro, et cala otto. » naviguer). T h . Cano, Arte para fabricar... « Conforme a lo qual sacaron tamNavig. di c. d. Mosto, ap. Ramus. — « L'altra Marea di Gio- 1 6 1 1 , in-4°)j p. 5 v ° bién las cartas de Marear para descubrir la latitud de los sana dopò la prima, tardare à fare bussa mare hore v j , et un quinto, etc. » Bernardo Acc'ioaiolo , \'Arte del navigare (158o); lugares de que oy vsan los navegantes...» Id., ib., p . 6. — Ms. Bibl. Sainte-Geneviève, A - 1 - 7 , p. 6 1 . — « li axi aquestes « Modo con q v e se larga, caza, y Marea » (s'oriente) una vela del gavia. » Fernandez, Practica de maniobras, I 7 3 2 . ( V . Marées del ras de Sant Maeu » (du ras de Saint-Matthieu),» trop en boque d'Aver » (jusqu'à l'entrée du Havre), » fàn Aferrar, Agulha, Carrebo, Frète, Mareante.) — Marear un bolso, esp. v. a. L e même que Dar un bolso. (V.) — Marear aqueste cors nit e jorns, dues Marées montants ecrexents e


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una vela ou las vêlas, esp. v. a. Mettre dehors une voile ou les voiles, les faire servir. — « Y paresciendole al marques » (au marquis de Sainte-Croix) « que no lo conuenia y r mas en aquella buelta de tierra, niando Marear las vêlas y salir a la mai- » (et de prendre le large). Fol. 4, Lo svcecido a la Armada de Sv Magestad (juillet i58a ; Bibl. de la Mar., v o l . n" i.',255-3.—Le port, d i t : Marear as vêlas.—Marearvcla, esp. v . a. Appareiller la voile, Donner la voile au vent, Faire de la toile. ( V . Viar tela.) — Marcar-sc, v. A v o i r le mal de mer; Faire une avarie. M A R E C H I A ou MARECI1IUS, bas lat. géno. s. m. (C'est t'ital. Marazzo ou Marazza. [ V . ] ) Hache à couper le gros bois, la viande, etc. — « Et rébus de caméra infra scriptis : Marechiis octo, etc. » Contrat d'affrètement pour la nef le Paradis (27 novembre 1268), publié, t. 11, p. 3o,2 de notre Air h. nav. 1. M A R É E , fr. s. f. (De l'ital. Marea. [ V . ] ) (Gr. anc. et mod. naXip-Soia [Palirria]; lat. /Estas, bas lat. Marcia; cat. esp. ital. basq. vulg. Marea, Marcia; port. Maré, Marée; bas bret. Maré ; basq. litt. Ugnibea ; isl. Sioar-fall, Straumr; angl.-sax. Hœrn, Sœ-flod; angl. Tide; ail. Ftiith ; lioll. Ty; dan. Tid, Vand; suéd. Sjô ; rus. T c i e m e [Tetc/ténié]; ar. turc, Mèdd; mal. Pasang; madék. Hetats, Hitats; tonga, Hoko ; hong. Tengcr' jârdsa [Tenngher iaracho].) Mouvement des eaux de la mer, q u i , périodiquement, et deux fois chaque j o u r , s'enflent, montent et se répandent sur les rivages, pour se retirer ensuite èt reprendre leur niveau moyen. Dans cette acception. Marée est synonyme de Flux ou Flot; c'est proprement la Marée montante, o u , comme on disait autrefois, le Montant. (V. Flot.) L e mouvement qui remporte les eaux, élevées pendant le flux, est nommé Marée, descendante ou jusant (V.) ;on le nommait jadis le Ketraiaiit. Quand la mer est retirée autant qu'elle peut l'être, la Marée est basse ou étale. (V.) (Ital. Marea ou Acqua bassa ; esp. Marea vaciantc, Baja mar; port. Baixa mar, Maré vasante; angl. Lowwater; ail. Niedrig Ifasscr; angl.-sax. Ncp flod; mal. Bcr-henti-an pasang; nouv.-zél. Tai kiri kiri; tonga, Maha hifo.) L e temps que met la mer à taire son mouvement dans un sens ou dans l'autre est de six heures; on lui donne le nom de Marée. (V. Nef.) — Les anciens avaient reconnu l'influence de la lune sur les Marées; Cicéron le dit positivement. (V. jEstus.) J. Klaproth établit, p. 127 de sa Lettre à M . de Humboldt sur la boussole ( P a ris, 1834), que les Chinois, dès le i x siècle de notre ère, démontrèrent que la lune influe sur les Marées. — « Et fut bien sept jours à TEscluse » (le duc de Berry, en 1386), « que tous les jours on disoit : Nous partirons demain à la Marée. » Froissart, Chroniq., liv. m , chap. 49, édit. Buchon. — « Et vous disque ce fut une très dure bataille et bien combattue >• (en i 3 8 6 , entre les Anglais et les Flamands, sur la côte de Dunkerque), «car elle dura trois Marées. Car quand la Marée failloit tous se retrayoient et ancroient; il le convenoit; et •nettoient à point les blessés. Et la Marée et les flots retournoient » (montaient) « ils se désancroient et sachoient les voiles amont » (hissaient les voiles) « et puis retournoient à la bataille et se combattoient apremeut et durement. » I d . , ib., chap. 53. (V. Désancrer.) — « Et y a diverses Marées, car n'y a isle ni cap qui n'ait Marée diverse; mais la Marée la plus continue vient de l'Est. » Journal du voyage de J. Parmcntier ( 1629).—« Le Sacre toucha et ne put issir de cette Marée, et issit et fut mis en rade la Marée après minuit. » I b . — « En l'an i 5 2 5 , le jour Saint Maur, i 5 jour de janvier, la mer fut sy desbordee en telle hauteur et à heure de nuict, que tous les habitans de lad. ville, ou sy eneust de e

e

sauvez, qui ne fussent péris de ladicte Marée » (que tous les habitants, si quelques-uns n'avaient pu fuir, eussent tous péri), « e t qui est chose bien remarquable, ce fut que d e cette grande et furieuse Marée furent jettes et portez j u s ques dedans les fossés du chasteau de Graville à une grande lieue de ladite ville, 28 navires Drogueurs allant à la pesche des harencs et macquereaux, qui n'ayant peu estre ramenez au havre d'icelle ville auroient esté là dépessez. A raison d e ces choses ladite Marée auroit esté appellée la Malle-Marée » (la Marée mauvaise, la méchante Marée), « et en c o m m é m o ration de ce, se fait chacun an dudit jour de Saint Maur une procession généralle en ladite ville, et en l'esglise N o t r e Dame d'icelle, se chante et célèbre en haut une grande messe des trespassez fort solennellement pour l'âme des trespassez en ladite nuict à cause de ladite Malle-Marée. » Guillaume de Marceilles, Mémoires de la fondation et origine de la ville française de Grâce, publiés par Morlent(Havre, i 8 4 7 , i n - 4 ° ) , P- 7. 2. M A R É E , fr. anc. s. f. Voyage ou campagne sur mer. — « Et avoit Sa Majesté délibéré de l'envoyer faire Marées au pays de Levant, affin de faire teste au Grand T u r c . » (V. Nef.) — V . Mareer. M A R E E , port. anc. s. f. Marée. — « Quando amanheeceo que nom podvam assy ligeiramente tornar, porque a Marée era ja acerca de todo comprentee o espeiro, era largo e a l t o . » Azurara, Chron, de Guiné(i453),p. i 4 4 - — V . Mare, Vento de vyagem. M A R E E R , M A R R E E R , vieux fr. v . a. ( 1 ^ bas lat. avait Mareare et Mariare, faits del'esp. Marear.) Faire le métier de marin ; Naviguer.—« Quar li marineau ne sunt tenu fors " dou vaisseau Mareer, ne li fuer à que y ilz sunt establi » (car les mariniers ne sont tenus de faire leur métier hors du vaisseau [où ils sont embarqués], ni rien eu dehors [Fuer, du lat. Foras] de ce pourquoi ils n'ont pas été engagés. Coutume d'Oleron ( i 3 4 o ) . — « Tu as fait que faux et traître d'aler Maréer avecques autres que ceulx avec qui tu te estoies loué. » Lett. de rémiss. de 1392, citées par Carpentier. — Y . Maroier, Maronner, Marreage. M A R E I A , bas lat. basq. s. f. Marée. — « Si tum ea que primo applicuerit aliquid acceperit, stuim erit, si de eadem Aigada siglauerit vel Mareia. » Constitutio societatis navium Bajoncnsium ( x n siècle). e

MAREES, angl.-sax. — «PROXESIUM , Marcls,« dit le gloss. lat.-angl.-sax. de Mone ( x siècle). — V . Mœrels-rap. c

M A R E M M E , a r . s. Les Arabes,au Moyen Age, nommaient ainsi la réunion de deux ou de plusieurs navires joints e n semble, et liés par un pont commun, fait de planches et de poutres superposées aux plats-bords de ces navires. Nous devons les éléments de cet article à M. Reinaud, de la Bibl. nat. et de l'Institut. Nous ne croyons pas que le mot arabe, dont nous ne connaissons point la racine, ait un rapport avec le bas \at. Maremma, auquel du Cange prêta le sens de flotte marchande. Voici le texte de la Convention entre les Pisans et les Arlésiens, en 1221, où se lit le ternie explique par du Cange : « Et quod in prima andata quam hoc anno et singulis annis de cetero fecerint Marenunam pro blada, quaecumque ligna fuerint, ad portum Pisanum .> (et que la première fois que, cette année et toutes les années suivantes, ils feront un convoi pour le b l é , d e quelques navires qu'il soit composé, destiné au port de Pise...) H n'y a pas à douter que Maremnia ait ici le sens de flotte ou de convoi ; mais d'où vient ce mot ? Marcarc, Marina, Marc, ne sont pour rien , selon nous , dans sa composition , sans ana-


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NAUTIQUE.

l o g i e avec celle de l'arabe Maremme. Il nous semble reconnaître sous Maremmam un mot qui s'y cache assez bien pour n ' y être pas reconnaissable tout d'abord ; ce mot est Caravanam. Nous sommes convaincu que la correction que nous proposons est bien fondue; elle a pour elle la raison, et s'appuie sur ce fait, que nulle part ailleurs que dans l'édition donnée par Muratori (t. i v , col. 3g8) de la Convention dont il s'agit, on ne trouve le mot Maremma, quand on trouve Caravana (V.) dans un grand nombre de documents. M A R E O , esp. s. m. Mal de m e r ; Appareillage et action d'orienter les voiles. M A R E P L A C I D A , l a t . s. f. Si on lisait ailleurs encore que chez Aulu-Gelle (édit. de if>24, fol. 72.— V . Catta) ce mot qui se trouve compris dans une nomenclature des navires des anciens, on pourrait dire que le bâtiment désigné par un tel nom était un petit navire qui ne naviguait que de beau temps, et quand la mer était tout à fait calme. Mais Marrjjlacidœ paraît être une faute du manuscrit d'après lequel Ascensius donna son édition des Nuits attiqucs. L'édition de Deux-Ponts (1748) substitua à Mareplacidœ, Cani arœ, Placida;. Bien pour Camarœ (V. Camara); mais Placida? Nous n'avons trouvé ce nom de navire dans aucun auteur ancien. M A R E R , fr. anc. v. a. Pour A marrer. Ce mot se lit dans le P. René François (Merveilles de nature, 1621), ainsi que le mot Mariage, pour Amarrage. M A R E T A , esp. ar. côte N . d'Afr. s. ( L e même que l'ital. Maretta et le napol. Moretto.) Houle, ou plutôt levée de la tuer. ( V . L e v a r . ) — « Maretta è quando il mar non e grosso , ma fa l'onde spesse et schiamóse, et travaglia assai il vascello. » Pantero-Pantera, Vocabol. naut. (1614). 1. M A R G A R I T A , v é n i t . e s p . M A R G H E R I T A , ital.s. f. Marguerite. — <> Margarita che si fai del cao pian alla gomena, per far più forza perche l'ancora si lasci dal fondo.» Introduz. all'arte nautica (Venetia, in-4°, > 7 ' 5 ) , p . 27. Cette définition nous fait connaître qu'au commencement du x v m siècle, en Italie, la Marguerite était un nœud fait avec la tournevire sur le câble. Comment la tournevire nouée ainsi pouvait-elle produire un effort plus grand? C'est ce que l'auteur ne dit pas. Il est probable que voici comment les choses se passaient. La tournevire, enroulée au cabestan , et tenue au câble avec les garcettes qui s'y joignaient, était-elle sans effet ; c'est-à-dire, le câble ne rentrait-il pas dans le navire, et l'ancre ne quittait-elle pas le fond,on désunissait les deux bouts de la tournevire, e t , avec le bout qui ne travaillait pas au cabestan, on faisait sur le câble un nœud solide, et sur cette portion de la tournevire ainsi nouée on mettait une partie de l'équipage, hâtant à la main, pendant que l'autre partie virait au cabestan garni de l'autre portion de la tournevire. Si l'effort des hommes était insuffisant, on plaçait un gros palan sur le bout noué de la tourn e v i r e , et, au lieu de haler directement sur la tournevire, ils halaient sur le garant du palan. Nous ne saurions expliquer autrement le texte cité au commencement de cet article. Le Diccionario marit. espan. ( 1831) définit, d'après Fernandez, la Margarita : « Media vuelta de ballestrenque que se da al cable con cl virador, amarando et seno con una cajeta de amogelar a proa de dicha vuelta, par asegurar aquel ó impedir que se corra cuando se leva el ancia con viento fresco ó el fondo es lamoso, y siempre se llega a estar a pique de ella» (demi-tour de Ballestrenque,—sans doute un demi-nœud que les arbalétriers faisaient ordinairement à la corde de l'arbalète, pour la fixer à l'arc,— qui se fait e

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au câble avec la tournevire, amarrant le mou , au moyen d'une garcette, en avant de ce demi-tour, pour l'assujettir ou l'empêcher de courir, quand on lève l'ancre par un vent frais ou avec un fond de vase, etc.) Nous pensons qu'il faut entendre cette phrase du Diction, esp. comme celle de l'auteur vénitien dont nous venons de donner une interprétation qui nous semble admissible. — V . Pater noster. •1. M A R G A I U T A , ital. esp. s. f. Les Italiens appellent de ce nom l'espèce de nœud que les marins français nomment nœud de jambe de chien, et qu'avec plus d'apparence de raison les Allemands nomment Trompetai-Stick (Nœud de trompette), parce q u e , en effet, le reploiement du cordage sur lui-même a un peu l'air d'une trompette. Les Espagnols nomment Margarita, i° l'espèce de nœud qu'on fait aux galhaubans et aux étais des mâts de perroquet, quand on cale ces mâts; 2 le nœud qu'on fait à une drisse ou à une guinderesse pour la rendre solide , lorsqu'elle a cassé un ou deux de ses torons ou cordons. 0

M A R G U E R I T E , fr. s. f. (Gr. mod. n ^ ' À ) , » ; ital. Margherita; Pater noster; vénit. géno. esp. Margarita; bas bret. Margarit; ail. 67c«-, angl. Messenger.) Cordage q u i , fixé à un point donné d'un autre, aide celui-ci à exécuter la manœuvre qu'il doit faire. La Marguerite est simple quelquefois. C'est celle que l'on fait avec un cordage simple tiré à bras; elle est peu employée. Un palan frappé sur une écoule, par exemple, pour border mieux la voile, est une véritable Marguerite, bien qu'on ne lui donne pas ce n o m , réservé, en général, à l'appareil de corde et de poulies dont on use quelquefois, lorsque la tournevire ( V . ) étant insuffisante, on veut faire sur le câble, qui travaille à lever son ancre, un effort capable de vaincre tout de suite la r é sistance opposée au cabestan sur lequel la tournevire est enroulée. Dans ce cas, la Marguerite est composée d'une forte haussière ou d'un grelin passé dans deux poulies, l'une attachée sur le câble, l'autre fixée par un amarrage au pied d'un mât. On multiplie les cordons de ce palan accidentel à proportion de la résistance qu'on suppose devoir vaincre; c'est-à-dire qu'on a soin que la poulie soit double, triple ou quadruple, selon que l'obstacle à surmonter est plus ou moins considérable. Frapper l'appareil dont nous venons de donner une idée sur le câble à rentrer dans le .navire, c'est : Faire Marguerite. Pourquoi le cordage dont il vient d'être question a-t-il été nommé Marguerite? C'est assez difficile à dire. L e premier dictionnaire où nous voyons nommée la Marguerite est celui de Desroches ( 1 6 8 7 ) , qui la définit ainsi : « Un certain nœud que l'on fait sur une manœuvre pour agir avec plus de force.» Cette définition est évidemment incomplète; mais est-elle au moins rigoureuse? Est-ce bien le nœud qui fut appelé Marguerite? N'est-ce pas la corde nouée sur une autre, comme on l'entendait au x v m siècle? Si c'est le nœud, pas de difficulté. Quand on nommait Cul-de-porc, Jambe de chien et Demi-clef, des nœuds qui n'ont aucun rapport sérieux de forme avec les objets auxquels on les comparait capricieusement; quand les Vénitiens appelaient Petit chou le bouton d'une bosse (V. B o z z a ) , il n'y aurait rien eu d'étonnant qu'on eût appelé Perle ou Marguerite un nœud fait d'une certaine façon. Mais si c'est la corde nouée qu'on nomma Marguerite, la raison de ce nom nous échappe tout à fait. L e premier marin qui eut l'idée de la Marguerite avait-il le nom de la sainte reine d'Ecosse ? Est-ce le 10 j u i n , jour où l'Église fête sainte Marguerite, qu'on appliqua la première fois une corde sur une autre pour aidei celle-ci, et sainte Marguerite fut-elle invoquée à ce sujet e


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Les deux hypothèses sont admissibles; les exemples de faits analogues à" l'un de ceux cpie nous supposons ne manquent pas dans l'histoire de la marine. Cependant, il nous semble plus naturel de rapporter le nom de Marguerite au nœud, et non à la corde. Les textes italien et espagnol que nous avons cités à l'art. Margarita ( V . ) nous autorisent à penser qu'il en doit être ainsi. M A R I A M , mal. s. Canon. — V . Rantaka, Setjourang. M A R I , langued. s. m. (De Marinas, marin.) L e vent du Nord, Le vent du Sud, q u i , par rapport à la situation du Languedoc, vient de la mer Méditerranée. Les Provençaux le nomment: Loa marin (с). ( Y . Marinus.) M A R I A G E , fr. s. m. (Du bas lat. Mariagium, pour Mariatgium; Maritus, mari.) (Gr. vulg. Morrilla [Matissia]; rus. Свайшомеше огоновъ [Snatctovlénié ogonove].] Réunion que l'on fait de deux cordages, au moyen d'une aiguillette faite d'un cordage moins gros. M A R 1 C A N G A L L A , esp. s. f. (Étym. inconn.) Bonnette d e l à brigán tine; la Brigantine elle-même. Le Dice 'mari t. españ. ( i 8 3 1 ) avertit que, dans cette dernière acception, le mot Maricangalla n'est plus admis par les marins militaires. — V . Cangreja. N A R I C É E L O , ¡tal. s. m. Baie, Golfe. M A R I E , havaii, s. Calme. M A R I G N E , fr. anc. adj. f. ( D e Marin.)— « Ensvict la manière come l'on doibt tirer et tracer les rumdz, demis runid/. et cartz de rumdz des venez en lignes droictes, pour seruir de guide et démonstrance comme les terres gissent lun de lautre sur les cartes Marignes, etc. и P. 12, Premières œuvres de f. Dcvaalx, pilote. (Havre, i 5 8 3 ) ; Ms. Bibl. nat., n" 6815-3. M A R I G N I E R , fr. s. m. (Pour Marinier.) — « Mais scullcmenten déclarer autant qu'il est besoing au Manguier d'en scauoir. » J. Devaulx, p. 3. M A B I N , fr. adj. (De l'ital. Marino, ou du lat. Marinus.) Qui tient à la marine, qui concerne la mer ou la marine, à la manière des Marins. (Basq. litt. Ichastarra [ItchaPrimorsAi; cbaral; illyr. MàrsAi, MornarsAi, PomorsAi, v a l . M a p i n ; rus. Морской [Morskoïe], Мореплавашльный [Moreplavatlnic], П о ф л о т с к и [Pajlotski]., MARIN est aussi subst.; il nomme l'homme de mer, l'homme qui exerce la profession de la mer, qui a des notions sérieuses sur l'art de la marine. (Gr. anc. et mod. 'EUTTAÍ'OVTEI;, ©злас-СЕро';, « - > / / . a 7 i i v o ; , N a Ó T T , ; , NavtOoç, Ta-iîiapr,;;-lat; Nauta; bas lat. Marinarais, Marinerías, Marinelltts; ¡tal. esp. port. Marino; ital. Marinara, Mari/tajo; esp. Marinero, Marinara; esp. port. Mareante; port. Marinhciro, Marinho; vieux fr. cat. venit. angl. Mariner; vieux fr. Marinai, Marinean, Marannier; isl. Siómadr, Fardrengr, Farmadr, Hajlr; angl.sax. Brim-man, /Eg-Jloto, Flota, Flotmon, Llda, Lidman, Jjtsman, LiS-man, LdS-mon, Li&s-mon, Sœ-leoda, Sœ-man Sœ-rinc, Sœ-liScnd, Scip-man, Sund-buend, YiS-lida; holl. Matroos, Zecman; àm.Socmand;s\\éi\.Sjôman; ail. Seeman; basq. litt. Marínela; ar. côte N . d'Afr. Bah'ring, Méllé; ar. turc, Baliri, Guèmidji, Mèllali, Oalloundji ; illyr. daim/ Korabhtnik, Korabljinik, Karabljohodec, Morue, Morrcplavatclj, Pomôrar; val. Коръб1ер [Korebiérou], Mapinap [Marinar]] rus. Mopen.\aBame.\b[Morèplaiatct], Û.xoiientfPlovctze], Пловца [Plovtza], Водоходъ [Vodo-hote],Кораблеплаватель (Korableplavatel), Моряка [Moriaka], Морякъ [Mortaise]; pol. Marynarz; groènl. Imarsiortok; chin. Cliao-jin, Choui-

NAUTIQUE. clicou; mal. Klialasi, Matros, Oi angkapal, Orang-laout, Oraiig-pcrlaier-an; tonga, Totaï; viti, Tonitaou.) M A R I N A (La), cat. esp. bal. ar. côte. N . d'Afr. s. f. L a Marine, le Rivage, le Bord de la mer, la Côte. — 1 L o dit senyor Bey ana per les Marines regonoxent les obres... » Cliron. de Ram. Muntaner, chap. 46.— " . . E r a su p e l i g r o y temor tan vano corno cierto el de su armada, por las subitas, y ordinarias tempestades de aquel mar de Éscarpanto, y mas en lo presente sazon (en esto convenni los pilotos, y en no aver puerto capaz de tantos baxeles en toda su M a rina) si quieran retirarse para seguridad del peligro de Piali, iria de retargua en su conserva. » Vaiider-Hainmen, Don Juan de Austria (Madrid, 1627), an. 1570, fol. 142. — . • fct oltra di quello lasciò fuste quattro per guardia della M a rina. » Viag. d'vn cornilo veneto, ap. Ramus., t. I , p. 279 E . — .1 Con commissione che io mi appresentassi al paese del Caraman, e a qualle Marine.» Viag. di Barbaro, ap. Ramus., t. 11, p . 98 F. — « Trouanemo tutte le terre da M a r i n a , e fra terre essere occupate d'ali'Othomaiio. » 7 6 . , p . 99 A . — « ... Fabricano le navi sii la Marina in quei sei mesi, che dura il reflusso : venendo poi il flusso a tempo che esse sono già fabricate, si trovano in tanto fondo d'acqua, che basta a reggerle. » Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), p. 86'. (V. Andar.) — Dans la Vie d'un saint évèque de Sens, citée par les Bénédictins, on trouve Marina pour Molina. (V.) — M a r i n a Marina, adv. Terre à terre, L e long de la cote. — Marinajo, s. Matelot, Marin. ER

M A R I N A I G E , fr. anc. s. m. (Du cat. Marinotge. [ V . ] ) A r t de la mer, Navigation; Matelotage, Manœuvre. — « Il n'est parlé cy-devant que de la manière qu'on équippe une nef au Marinaige » (pour la mer) « à la façon de Gennes... » — « Et généralement chaicun l'ace le Marinaige » (la manœuvre) « que le dit seigneur fera. » Ant. de Conflàns ( i 5 i 5 l522). M A R I N A J O , ital. anc. s. m. Marin, Matelot. — Y . P o r tolato, Rassegnatole. M A R I N A R , esp. vénit. v. a. (De Marino.) Amariner une prise; Faire le métier de marin. — V . Amarinar, Biscotto, Marinear. M A B I N A P (Marinar), val. s. m. (De l'ital. Marinaro. [\ . Marin, Marinier. — V . Kopi)6iep. M A R I N A R A , vénit. adj. Épithète ajoutée quelquefois au m o t : Nave, pour désigner le vaisseau-matelot d'un autre : Nave marinara. — V. 3. Matelots M A R I N A R E , ital. v . a. (De Marina, [ V . ] ) Amariner une prise, Naviguer, Faire le métier de matelot. — V . A n i a r i nare. M A R I N A R E Z A , vénit. s. f. Paye que doit toucher le marin. — « Patron sia tegnudo de receuer lo marinaro, e. pagarlo de la Marineza;e lo mariner sia tegnudo andar con lo patron. » P . 28 v ° , Capitolo del naviganti, Ms. du x v siècle, clas. v i i , cod. 369, Bibl. Saint-Marc. — V . Marinaricia. e

M A R I N A B I A , ital. anc. s. f. Le métier du marin, l'art de la marine. — « . . . Non averanno cosa più facile in tutta la Marinarla, che il mettere una galea in Istiva. ( V . ) » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. ( 1 6 0 7 ) , p. 107. — « Questi sono gli officij appartenenti alla Marinarla... » Id., p. 9/, V. Marineria. M A R I N A R I C I A , bas lat. venit. s. f. P a y e du matelot ou d e l'homme embarqué à titre de marin. —• « Aflirmamus, quoil niariiiarius , vel alius qui Marinariciam defenderunt (sic) » (qui aura débattu le taux de sa paye avec le patron du na-


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. v i r e ) • in nave mercato-rum, Iocum mércàtoris dormiendi hab e r e non possit de medio versus popem, nisi super bertescam discovertam, que est supra corredorium, et supra vanumi excepto patrono marinano computato, qui dormire possit ab arbore de medio versus popem. » Stat. vénit. de i a 5 5 , art. 3/,. — « Marinarius qui navem reliquerit per forchini » (par force) « vel fortive » (furtivement [du lat. Furtum, vol]) « contra pactum convencionis, totum illud quod receptum babet per Marinariciam, in du plu m patrono reddere teneatur. » Meme stat., art. 84.

taires ou dans les colonies. La réunion des navires de tontes les espèces et des marins non militaires, compose ce qu'on nomme la Marine marchande.— 3" Par métonymie, on appelle: La Marine, l'hôtel où siège le ministre secrétaire d'Etat chargé du département d e l à Marine, et où sont établis les bureaux dans lesquels on expédie les affaires qui intéressent la Marine du pays. L e Département de la Marine est, à p r o prement parler, la partie qui, dans l'administration générale de l'Etat, touche à la navigation, à la guerre maritime et aux gens denier. — If Marine a longtemps signifie : Rivage, comme en italien Marina. ( V . ) Voici quelques exemples de M A R I N A R I U S , bas lat. s. m. Marinier, homme de m e r , L'emploi de cette ancienne acception du mot; elle ne déplaît homme qui avait un office à bord d'un navire. L e plus orpas aux marins modernes, comme le prouve la dernière des dinairement, dans les documents du Moven A g e , le mot citations que nous allons faire. — 0 Ft là en y ot sur les rues Marinarius s'applique non-seulement au Matelot propreet sur la Marine grant foison de morts. » (Prise de Dunkerment dit, niais encore au rameur, au nocher, à l'arbalétrier, que, mai i383.) Froissart, Chron., liv. 11, chap. 207.— « L e au cambusier, etc.— « Vogerii vero seu Marinari'! usque ad quel vit un Espagnol homme d'armes qui s'esloignoit vers la numerum concurrentem 176, computatis nauclerius et seMarine pour venir de cours sur quelqu'un des François... » nescalco... » Statut géno. de i33o, chap. i ; chap. 28 du Citron, de J. aVAuton, part, v, chap. a i . — « Et les traînèrent Stat. de 144 • • — Marinariij ta m supersalientes, quam red'amont le chas tel » (de Rubiron) « jusques en bas sur la Mam i g i , postquam eis comminantia data fuerit ad mandatimi rine. » Conquête des Canaries (1402). — « Ledit jour, donne et ad requisitionem ammirati, protlioniini et corniti ad gaà un homme qui m'a porté dargent » (apporté de L'argent) leas, seu ad alia vascella ascendant, nec aliqua fraude, arte, « de la maison du trésorier à Marine» (à la Marine)... Compte vel ingenio se substrahant, qui si se subtraxerint, postquam des dépenses faites pour la galère Dornano (nov. 1641-oct. inventi fuerint, capiantur et tolo tempore tenëantur in car1642), Ms. Ârch. de la Mar., fol. 33. — « La cavalerie encere, quanto dnraverit exercitus vel armata, a qua se subnemie voulut nous poursuivre et s'approcher de la Marine-, traxerint. » Constitut. donnée en 1282, par Frédéric I , roi mais l'officier retranché ayant fait une décharge sur eux, LES de Naples et de Sicile, chap. 49. — V . Alcaldes, Desempaobligea de se retirer. » Mém. deForbin. — « M . Warnier est rare, Eschar feyt, Lignum de tiera, Mataracius, Mariner, arrivé à Tanger hier au matin : il a été reçu avec les honProthontinus. neurs qui n'ont jamais été rendus, à Tanger, à aucun EuroM A R I N A R O , ital. anc. esp. s. m. Marinier, Marin, Mate- péen. L e caïd est venu, à cheval, le recevoir à la Marine; l o t . — « Doppo i Timonieri, succedono i Marinari, che toutes les troupes étaient sous les armes. » Le prince de Joîn • fanno la guardia ad alto sopra il calcese della maestra, che ville, lettre à M . le baron de Mackau, ministre de la marine, dicono Marinari di parte et mesa, mentre si naviga, ò si Cadix, 8 septemb. 1844. — 5 ° M a r i n e (la), fr. anc. s. f. Pour stantia» ( o u qu'on reste) « inluoghi di sospetto; comin- dire : Mer. C'est de cette ancienne locution, qui est une abréviation de « Eau marine» (Acepta marina), qu'on a fait : ciano costoro la lor guardia all' alba del. giorno, et fin a 24 bore fanno quattro guardie. » Bartol. Crescendo, Nautica Métier de la Marine, d'où Marine, dans la première accepMéditer. (1607), p . 139. — V . Comitre, Fante, Marinareza, tion mentionnée en cet article. Marino. e

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M A R 1 N A T G E , cat. anc. s. m. Connaissance, pratique du métier de la mer; Matelotage, dans le sens qu'on donnait en France à ce mot au x v m siècle. — « Mariner qui sera acordat en nau ò en Ieny, è fugirâ, pus que seni acordat è haurâ iurat servir, es degut que la nau ne logue altre en loch d'aquell. E si costa mes de loguer, deu restituir lo mes que l'altre haurâ rebut, ab que sia semblant de aquell mariner en Marinatge. » Consulat de la mer, chap. 112, édit. P a r dessus. — « Tornar vos he a parlar den Ramon Marquet e den B i i g M a l i o l . e dellur bon Marinatge» (de leur habileté dans l'art de la marine. » C/iron. de Main. Muittaiter, ch. I 3 Î . — « E con b.ach xx anys » (Roger de Fior) « fo bon mariner de raho e de Marinatge » (bon marin de théorie et de pratique) : » se que aquell prohom frare Vassavll li lexaua fer de la nau a totes ses volentats. » I b . , chap. 194. e

M A R I N E , fr. s. f. i ° Profession de marin, Art delà mer. •Ital. esp. Marinerìa; cat. anc. Marinatge ; fr. anc. Marinatge; bas bret. Merdéadurez; gr. litt. et vulg. NoitiTOW) .Xaftii-i]-, angl.-sax. Scip-lii ; ar. côte N . d ' A i r . -Mariai turc, Guèmidjilik; illyr. daim. Mornarènje, Mornârstvo, Promôrstvo; val. Mapinb; poi. Marynarka, Marynarstwo, Z e glarstwo;mal. Laout.) 2 Force navale d'un pays. (Turc, Donatma.) Un officier de Marine, un soldat de Marine servent le premier dans le corps des officiers appartenant à la M a rine militaire, l'autre dans une troupe qui embarque sur les vaisseaux de l'Etat, qui lient garnison dans les ports mili-

— « Tel nombre d'autres i demeurent, Que couvert en est la Marine. •• G O I L I . . G U I A K T , la Branche

aux roy.

lign- (an

ni'j).

« Après qu'ils eurent navigué deux journées, le comte de Foix, qui étoit bien jeune et n'avoit accoutumé la Marine » (qui n'avait pas L'habitude de la mer, qui n'était pas amariné), a se sentit malade de fièvres. » (En 1507, dans son voyage de Gènes à Naples.) Chron. de J. d'Anton, part. V I I I , chap. 36. — « Que chacun de vous autres qui tant aimez la Marine...» Rabelais, liv. v, chap. 18. ( V . Coursaire, Mal de mer.) — 6" Marine, adj. f. de Marin (dans : Carte marine, Moulu marine, Plante marine, etc.). 2. M A R I N E , angl. s. Soldat de marine. — « T h e last détachement of thèse Marines came on board the 8th of Augusl (1740). » Rich. Walter, A voyage... by George Anson(L.on<\., 1769, chap. i , p. i3.) ( V . O f l i c c r . ) — M a r i n e , adj. Marin, de mer, qui appartient ou touche à la mer. e r

M A R I N E A R , esp. v. a. (De Marino.) Faire le métier de marin; Pourvoir un navire de matelots, lui donner un équipage, l'Amariner. ( V . )

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M A R 1 N E A U , M A R 1 N E A U S , vieux fr. s. m. (Forme de Marincl, fait du lat. Marinellus.) Marinier, Matelot. — « Si Marineau acompaignoné ou autres genz, ou vaisseau, vécut chose dessors que IL puehet prendre et mètre ou vaisseau, ne sunt tenuz d'aler ne de prendre la chose ne de mettre au T9.3


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

EH3 ,

vaisseau.se il ne volent...» Cotttumcd Oleron(i'il o). ( « Si un matelot, un compagnon ou autres gens de l'équipage, ou un navire, voient quelque chose flottant s u r l a mer {Dessors, dessus, et non Dehors, comme l'a supposé M . Pardessus] qu'il peut prendre et mettre à b o r d , ils ne sont tenus ni l'un ni l'autre de le faire, s'ils ne le veulent pas].) Plus loin on lit : « Si Marineaus deffaut à sa nef garder, etc. » — La même Coutume emploie le mot Malinal ( V . ) comme synonyme de Mariheau. M A R I N E L L , angl. anc. s. (Du lat. Marineltus.) Matelot, Marin. — « She that three hundred Marinellis to governe hir. » Description du Great-Michel ( x v i siècle). t

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M A R I N E L L U S , bas lat. s. m. (De Marina.) Marinier, Marin, Matelot. — « ... Et homines et Marinellos quos iu eisdem » (batellis) « invenerit in prisona detineat apud Burdegalam, donec Rex aliud ei dederit in mandatis. » Mandement de Henri 111, mi d'Angl., 8 septembre 1253. Docum. inéd. pour l'Hist. de Fr., Lett. deRois, etc., t. 1 , p. 104.— • De nostris mercatoribus seu Marinellis, ac eorum naves vel bona,etc. » Lettre de Henri VI, roi d'Angl. ( i 4 3 i ) , a p . R y mer, t. x, p . 489. er

1. M A R I N E R , vieux fr. angl. anc. et mod. cat. anc. p r o vane, vénit. ital. anc. s. m. (Du lat. Marinarius.) Marinier, Matelot, Marin. — « Dune vaissiés ancres lever, Estrems traire, hobens fermer, Mariners sailler parées nefs... » W A C E , Roman de Brut. e r

( V . notre Arch. nav., t. i , p. 171.) — « Iter d'Engolcaime, meintenant le conestable, fesait assembler les Mariners d'Engleterre, de Rayone, d'Irlande, de Normandie et de Bretaigne que là furent... » Relat. des hostil. corn, par les Normands (1192) ; Doc. inéd. pour l'Hist. de F r . , Lett. de Rois, etc., t. i , p. 392. — a Les Mariners ne debvent pas issir hors » (delà nef) «sans congié de mestre; qar, si la dicte neefs'emperdoit ou empyroit par asqune adventure, ilz seront tenuz à l'amender s'ilz ont de quoi. Ores, si la neef estoit en lieu où elle feust amarrée de quatre amarres, adongx puront bien issir hors sans le coumandement du mestre, laissant une partie des Mariners à garder la neef ou les darrées. » Rooles d'Olcron, art. 5. — ( V . A r b r e , Crayer, Jonque, Maryner.) — « Ara façam compte que • (maintenant [Ara, c'est V'Ahora esp.; lat. Ad horam] faisons compte que, admettons que) « un senyor de nau acorda un Mariner, sin âvol » (peut-être du gr. "\6vA0e) « ò bo, ò que sapia, ò que no sapia, Io seu loguer li ha à pagar, emperó en aquesta forma, que si 1' mariner li promet que eli sera calafat ò mestre d'aixa ò notxer, è lo senyor de la nau lo haurà prés per aquella fiança, que no n'haurd altre per fiança de aquell ; si aquell no sub res, • no li deu donar lo senyor de la nau ò del leny sino axi corn coueguen lo notxer è l'escrivâ per sagrament que deu riaver. •> Consul.de la mer, chap. 79, édit. Pardessus.— « Que si lo Mariner ò altre acordat pren colp » (reçoit un coup, se blesse) « en la nau ò altre vexell faent lo servey de la nau, ò y pren malatia, que dega comptai son loguer, mentre sia en ìa nau ò altre vexell, azi coni si era sa » (sain, bien portant). Ordon. de Pierre d'Aragon ( i 3 4 o ) , chap. 7. — « Dico similmente che esso non potesse esser M a r i n e r » (marin, bon et vrai marin) « coin' io dissegno se non conoscesse che ui è certissimo remedio à ciò. • P . 5 v ° , ligne \\,Relatione del elaris. Cristof. da Canal; Ms. aulog. de i557 ou 58, in-18, sur papier, de notre Bibl. partie. n° 193. — V . Acordat, Armament, Estaya , Marinareza, 1. Nau, Palmada, R e molcar. e r

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2 . M A R I N E R , ar. cote N . cl Afr. s. Ligne d amarrage. M A R I N E R Í A , ¡tal. esp. s. f. Matelotage, A r t du marin. — V . Marinarla. M A R I N E R O , esp. s. m . Marin, Matelot. — « N o son m a rineros de altura» (marins de long cours), « ni navegan p o r regla ni cuenta... » T h . Cano, Arte para fabr. naos ( 1 6 1 i ) , p. 5. —Marinero, adj. Qui touche à la marine, Marin. M A R I N E T T E , fr. s. f. Ce nom qu'on trouve, pour la p r e mière fois, dans l'ouvrage du président Faucliet, sur Y Origine de la langue et de la poésie françoises (1591), et qui, depuis, s'introduisit dans les Dictionnaires de l'Anglais C o t grave ( i 6 3 a ) , de Ménage ( i 6 5 o ) et d'Oudin (1660), est une mauvaise leçon de manuscrit ou une variante, substituée par Fauchet au mot : Manette ou au mot : Manière ( V . ) , que présente le passage de la'Bible Guiot (Manusc. N o t r e - D a m e ; n° 242, Bibl. nat.), relatif à l'aiguille aimantée. Nous ne voyons pas qu'il ait jamais été en usage chez les marins, du moins ne nous a-t-il jamais passé sous les yeux parmi les mots spéciaux que nous avons pu recueillir, chez les a n ciens voyageurs français. S'il se lit dans le Glossaire de L a curne de Saint-Palaye (Ms. Bibl. nat.),cenVstqued'après la seule autorité du président Fauchet. Il paraît que Lacurne ne connut pas le Ms. La Vallière de la Bible Guiot, car le mot Manette, avec le sens de pierre d'aimant, n'est pas dans son immense recueil. C'est à tort que le P . Fournier (Hydrographie ( i 6 6 3 ) affirme, à propos de la boussole (liv. x i ) , que «nos anciens François la nommaient Marinette.it 11 a e n traîné dans son erreur des auteurs estimables, qui ont négligé de soumettre à une critique rigoureuse les variantes des deux manuscrits de la Bible Guiot qui sont à la Bibliothèque nationale. — On lit dans les Merveilles de nature du P. René François (chap. Marine, p. 108, édit. de Rouen, 1629) : « La Marinette, c'est la Bussole qui dresse les c h e mins à la faveur de l'aimant et de l'aiguille marinière, et la charte » (carte marine). L e P . René François s'était renseigné dans le Traité du président Fauchet, et non dans un des ports du royaume.— Stratico, dans son Vocabulario di marina in tre langue (Milano, 1814), a adopté la fâcheuse version de Fauchet et du P. Fournier, à propos de la Bussola Avant lui,DomCarpentier avait cru devoir lui prêter l'autorité de son approbation; Stanislas Bechi (Náutica antigua ; Firenze, 1785), la reproduisit sans la discuter (p. 70). — V . Manette. M A R I N H A G E M , port. s. m. Matelots. — » . . . E de ter sempre urna reserva de Marinhageni, que possa, de uni m o mento a outro servir débase a um maior armamento,que as circunstancias exijam... » Rapport du ministre de la mar. à la Chambre des députés de Portugal, 1843. M A R I N H E I R O , M A R I N H O , port. s. m. (De Marina. [ V . ] ) Marin, Matelot, Homme de m e r ; quelquefois: Bon marin, comme dans cette phrase du Comment. d'Alboq., p . 1, ch. g , p. 36 : « Afonso d'Alboquerque como era Marinheiro, e entendía bem a navegaçao, vendo que os mestres e pilotos hiam errados era que diziam » — V . Cartear, Encaniinliar. M A R I N I E R , fr. anc. s. m. (De l'ital. Marinaro, du bas lat. Marinarius, ou du vieux fr. Mariner.) Marin, Matelot, Homme de mer. — « Les Mariniers mus de mauvais c o u rage... » Conquête des Canaries (1402), chap. 3. — La d é n o mination de Marinier n'est plus appliquée aujourd'hui qu'au conducteur de bateaux sur une rivière. — M a r i n i e r de rarnbade. Matelot servant dans une galère, et dont le poste était sur la rambade. ( V . ) — « A 3o Mariniers de rambade, 900 rations à 4 sols 6 den., 200* 10 sols. « Rations qui sont dis-


GLOSSAIRE NAUTIQUE. tribuécs pendant un mois sur une galère ordinaire à la mer. D o c . manusc. du x v n siècle, Arch. de la Mar. ( V . P r o u v e r . ) — Marinier de rame. Homme qu'on levait, ou qui s'enga•>eait pour ramer dans les galères du R o i . — « Je vous ay fait connoistre que l'intention du Roy estoit d'entretenir sur chaque galère quatre-vingt Mariniers de rame ou bonneuo" l i e s , et j e vous ay escrit en mesme temps qu'il falloit engager par préférence ceux qui se soumettent à la chaisne; et comme Sa Majesté désire de les distinguer des autres, Elle veut bien que vous continuiez à leur donner leur solde entière; mais il ne faut payer que la demie-solde à ceux qui ne se soumettent point à la chaisne pendant que les galères sont dans le port, pour se conformer au mesme vsage qui est obserué dans la marine pour l'entretenement des matelots. » Colbert à Arnoul, 16 août 1670; Ordres du Roy (.-alères), vol. 1670, fol. 3 v ° . — « C o m m e . . . il n'y a pas vn plus grand nombre de forçats qu'il n'en faut pour armer Iesd. X I I galères qui sont à Marseille, Sa Majesté veut que Ied. sieur Brodart trauaille, aussytost qu'il aura reçu cette lettre, à la leuée de 100 Mariniers de rame pour lesenuoyer à Messine en mesme temps que les galères. » Ordres du Roy (galères) , vol. 1G77, fol. 25 v ° . — Marinier de rang. (De j{ e. — V . Rang.) Rameur libre qui s'engageait pour un temps sur une galère. — « Les soldats et les matelots ne se font qu'à Malthe, au lieu que les Mariniers de rang se font partout, qui ont de paye 18 escus monnoye de Malthe, sur quoi ils doiuents (sic) payer les capots, les chemises et calsons que la Religion leurs donne, ou leurs auance de l'ar"eut ; et ils ne peuuent sortir de galère que le temps de l'argent qu'ils ont reçeu ne soit expiré, car la Religion ne les reprend point autrement; ils sont ordinairement 80 par galère : quand ils sen sauuent quelques, largousin les paye à la Religion aussi bien que les Turcs. » Noms des vents de l'Océan, etc.; Ms. du x v n siècle, n° 10 de notre Bibl. particulière. — V . Avironneur, Marynier, Naufragium, Nef, Sielon. c

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M A R I N I È R E . — V . Manette. M A R I N O , ital. port. esp. s. m. M a r i n , Matelot. — V. Catena del remigio. M . \ R I N U S , b a s lat. s. m. (Sous-entendu: Vcntus.) Vent de mer ; Vent du Sud en Provence. — Ce mot, qui répond à lou Marin (e) (le Marin) des Provençaux et au Mari (S.) des Languedociens, se lit dans une charte de i/|73, citée par les Bénédictins. M A R I N Y E R , fr. anc. s. m. (Variante orthog. de Marinier. V . ] ) — « . . . T o u s pescheurs, Marinyers, taincturiers, [huiliers, mulnyers, et toutes autres manyères de gens ayans basteaulx ou nasselles sur icelle rivière, n'ayent a passer de lieu en aultre quelconque personne que ce soit devant et après l'heure prohibitive des ordonnances de la ville, qui est de ne passer aucun quant l'on ne congnoist» (qui ne peut reconnaître) « ung denier parisis d'avecque ung tournoys. » Assemblée tenue en l'ostel de ville de Paris, 7 mars i 5 2 4 . A r c h . n a t . , J. 666-2. M A P l N b (Marine), rine.

val. s. f. (De l'ital. Marina.

[ V . ] ) Ma-

M A R I T A N U S , bas lat.adj. Maritime. — Maritanœpartes, L e voisinage de la mer. (Lettre de Robert, comte de Flandre [ i 3 o 5 ] ; Rymer, 1.11, p. 964.) M A R I T I M A , bas lat. s. f. (Pour Mare, ou pour Maritima via, Maritima ora, etc. ) — « In eodem mense galcse très armataî fuerunt,quibus prœfuitCeba, causa inMaritimam mittendi pro ciistodiendis multis innumerabilibus lignis, quae in Maritima

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pro grano et blava iverant. » Oger Pani, Annal, de Gènes (1211). M A R I T I M A L I S , bas lat. adj. De mer, Marin, Maritime. — « Arelatem Maritimali itinere deversus est. » Gesta Johan ГШ p.p. М А Р К А (Marka), rus. s. f. (De l'angl. Mark. [ V . ] ) M a r ­ que, Amer, Reconnaissance.—V. Знаьъ. M A B K A B , ar. anc. s. Navire. Ce nom se trouve dans l e anciennes chroniques arabes. M A R K B R I E F , ail. s. (Bref, patente, brevet de marque.) Lettre de marque. M Â R K J E N T A (Mdrkiennta),\\\sr. dalm.s.f.fig. (DeMark, noir; Map est le rad. slave des mots qui expriment l'idée de salir, noircir, souiller, etc.) Bas fond, Banc de sable. M A R L I N E , angl. s. (De Line, corde, et de Mar [angl.sax. Myrran, en relat. avec le lat. Marcere, être flétri, mou, faible. Mar veut dire ici de peu d'importance].) Merlin. — Marline ou Marling-spike, Fpissoir. M A R M O C T U R E , fr. anc. s. f. — « Les bannières du mast; la Marmocture de la hune; les bannières de méjanes auccque le grand estandart; les Marmoctures à fleur de lys pour les hunes. » Ant. de Conflans, Les faits de la marine et navigaiges ( I 5 I 5 - I 5 2 2 ) . L e texte quion vient de lire est le seul où nous ayons vu le mot Marmocture. Les Marmoctures des hunes étaient ou des flammes ou des pavois de hune d'étoffe moirée. (Bas lat. Marmorarc, marbrer, moirer; Marmóreas pannus, étoffe moirée.) M A R M O R , bas lat. s. m. Pour Mare, dans la Vie de SaintWilfrid, par Fridegod. М А Д Л И Н Ь (Marline), rus. s. m. (Transcript. de l'angl. Marline.) Merlin. — Manque à J. Heym et à Reiff. M A R N A R , illyr. daim. s. m. (Corr. de Mornar [Y.], selon le P . Jacobi Macalia [Dict. illyr., 1649). Joach. Stull n'a pas recueilli cette variante peu usitée, et qui n'appartient sans doute qu'au mauvais langage. L e matelot du Padre immoria/edeSebenico.qui, le 2a août 1841, à Ancône, nous donna un certain nombre de termes de marine illyriens, prononça très-bien Mornar.) Matelot. — On trouve dans quelques vieux textes vénitiens le mot : Marnaro pour Marinaro. ÇS . Pardessus, Collect.dcs lois marit,, t. iv, p. 155.) M A R N E R , fr. v. n. (Peut-être de l'ail. Merhen, augmenter, dont le radical certain est : Mare, signifiant : Plus, davantage.) (Rus. ПриЬыватъ [Pribii>ate, Pribonivate\.) C'est, en parlant des eaux de la mer, monter au-dessus du niveau des hautes eaux communes.—Marner, est une expression assez nouvelle ; nous ne la trouvons dans aucun vocabulaire du x v i i siècle. \JEncyclopédie méthodique (Marine), 1786, est le premier dictionnaire où nous le voyions. — « On conçoit qu'en construisant des épis en amont des points que l'on voudrait abriter, ou des digues parallèles à la côte, en face des embouchures des rivières, on préviendrait ces retours fâcheux; mais dans un parage où la mer Marne au plus de deux pieds, et où le fond est très-incliné sur ses bords, un ouvrage de cette nature en maçonnerie n'est pas praticable. » Projet du contre-amiral P . Bouvet, pour l'établissement de brise-lames flottants, à l'île de Bourbon (3i août 18ЗЗ). c

M A R O I E B , fr. anc. v . a. (Variante de Marécr. [ V . ] ) — « . . . I l savoit bien et sceurement mener, conduire etMaroier » (faire naviguer) « un navire. » Lettres de rémission de i 4 5 3 , citées par Carpentier. — V . Maronner. l-¿3.


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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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M A R O M A , p o r i . esp. s. f. (Étymol. incori. Constando rapporte ce mot au gr. ' W ? , corde, et à Mripwo, auquel il prète le sens tle tordre, et qui signifie en effet : Plier, rouler, pelotonner.) Grosse corde, Grelin, Amarre. — C e mot, qu'on trouve dans le Dict. esp.-fr. d'Oudin (1660), et qu'employa Marmo] ( V . P a r a i . ) , manque au Dice, marit. espan. ( i 8 3 i ) , qui n'a Mamma que dans le sens de Vis d'Archimede. M A R O N N E R , vieux Ir. v. a. (De Maronnicr. [ V . ] ) N a v i guer, Courir la mer, Faire le métier de marin. — « L e s u p pliant, depuis qu'il vinta l'aage de xvij ans ou environ, il s'est mis à Maronner sur la m e r . . . » Lettres de rémission de i/|53, citées par Carpentier. M ARON M E R , M A R O N 1 E R , vieux fr. s. m. (Variante de Marinier. [V.]) — « Comme les Maronniers refusèrent Gadifer de sa nef mesmes. » Conquête des Canaries par/, de Bétlicncourt (1402), chap. 6. — « Huict Maronniers autrement appeliez Natichiers : entre lesquelz y en aura vng qui sera maistre d'aisse, vngcalefact, vng remolar, et vng barrilar, lesquelz quatre hommes auront six liures tournois pour homme, et les autres quatre Maronniers auront cinq liures tournois pour homme (par mois). » Stolonomic, Ms. de 1 55 . , ° 7 9 7 8 , Bibl. nat., p . 3o. — V . Are de vent, Conseiller, Estoire, Page, Plomée. n

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M A R O U E S T , fr. aijc. s. m. Quelles sont l'origine et la signification véritable de ce mot que nous trouvons dans le petit vocabulaire donné en téte de son Hydrographie (1643), parle P . Fournier, sous ce titre: « Inventaire des mots dont on vse sur mer? L'auteur dit : « V e n t Marouest est le nordouest et le nord. » Marouest est-il un emprunt fait au superlatif anglo-saxon : Marost, excellent? Est-ce une corruption du composé danois Mark- vest, ouest sombre, ténébreux ? Cela n'est guère probable. Nos marins ont emprunté peu de mots au danois, et moins encore à l'anglo-saxon; c'est par le hollandais , le flamand ou l'anglais que sont venus dans notre vocabulaire les mots saxons et danois, et nous ne voyons dans l'anglais et le flamand rien qui se rapporte à Marouest. Marouest pourrait bien être une faute d'impression, l'Hydrographie étant le livre le plus mal imprimé qui ait encore passe sous nos y e u x ; mais que cache la syllabe mar? C'est ce que nous ne saurions dire. M A R Q U E . ( V . Marche, lettre de Marque.) — L a Marque (angl.-sax. Mccrc, signal, marque) faite avec un fer chaud était une peine infligée, par le code maritime du Moyen Age, à l'écrivain qui tenait infidèlement son registre ou cartulaire. ( V . Escriva.) C'était au front qu'était imprimée la Marque infamante. M A R R A , ital. s. f. (C'est le lat. Marra, signifiant : Houe.) Métaphoriquement : Patte de l'ancre. — « Marre sono i ram«Intendasi pini delle ancore. • Pantere-Pantera (1614) il garbo nell'ancore la maggiore ò minore stortura nelle loro M a r r e , le quali vogliono esser nella ponta tanto lontane del fuso, quanto elle hanno di lunghezza; cioè, che tanto sia l'anello dove nascono le Marre » (un anneau qui traversait le diamant de l'ancre [ V . Ancre]) « alla sua estremità , quanto è dall'anello di detto fuso » (l'arganeau), « à tutta lunghezza di detto fuso. » liai toi, Crescendo, Nautica Méditer. (1607), p . 76. — Vi Patta dell'ancora , Zampa. M A R R A G i : . — V . Marer. M A R R E , vrai. s. L a c . — Au port du Roi-Georges ce mot désigne le Ciel. M A R R É A G E , vieux fr. s. m. Pacotille, marchandises que le matelot avait droit de porter avec lui sur le navire

où il marréait. (V. Maréer.) — « U n mestre d'une neef alloue ses Mariniers en la ville dont la neef est, les loue les uns à Marréages, les autres à deniers... » Roolcs d'Oleron, art. u o . (Il paye les uns en leur accordant le droit de porter avec eux un certain nombre de tonneaux de marchandises, les autres en leur donnant de l'argent.) L'art. 18 des Rôles d'Oleron appelle Marres ce que l'art. 20 nomme M a r r é a g e : « Seignors, freigteretz-vous vos Marres, ou vous les I e r r e n au fret de la neef? » (Seigneurs, payerez-vons pour le transport de vos marchandises, ou ce fret sera-t-il ajouté à celui de la nef?) M A R S , ail. holl. s. ( ? D e l'angl.-sax. Medre, isl. Mœri, limite, fin, bout.) Extrémité du mât, et par extension : Hune. ( V . Besaans-mars, Besahn-mars, Fock-mars, Grotte-mars, Voor-mars.)—Mars-segel, holl. s. (Voile de hune.) Hunier. ( V . Segel.) — Mars-segel-schotc, ail. s. Écoute de hunier. ( V . Sehote.) — Mars-zeil, holl. s. Voile de hune; Hunier (V. Zeil.) M A R S A , ar. côte N . d'Afr. s. (De Гаг. turc Mercet ou Mcrsa [¿—j^] , port de mer.) Arsenal, Darse, Marine. МАРСА Л И С Е Л Ь (Marsa lissèl), rus. s. m. (Oe Марсъ [ V . ] , hune, et de Л и с е л ь [ V . ] , bonnette.) Bonnette de hune. — Mapca-pen (Marsa-réí) , Vergue de hune. — Mapca-peeблокъ (Marsa-réï bloke), Poulie d'itague de la drisse du hunier. (Manque à Chichkoff.) — Марса фалЪ (Marsa fale.) (De l'ail. Mars-fall, ou du holl. Mars-val.) Drisse de huilier. — « М а р с а фалы поднимай!(Marsajalipodnimai!) Hisse les huniers! (Alex. Boutakoff.)—Марса-шкопгь (Marsa c/ikotc), Écoute du hunier, Écoute de hune Марса-шкоптьблокъ (Mara-chkote-bloke), Poulie de l'écoute de hune. Mapcanoû (Marsavoïe). (De Марсъ. [ V . ] ) Gabier. ( M . le comte Alex, de Stackelberg.) — V. Марсовой. MARS ELLES, esp. s. m. Ce mot, que nous trouvons seu­ lement dans le Dice, marit. españ. (18З1) comme le nom du vêtement que les marins français appellent un Caban, nous paraît être une transcription de : Marseillais. Les marins espagnols auront emprunté autrefois à ceux de Marseille le manteau à capuchon, et ils l'auront nommé : Gaban m arse! lès, puis simplement : Marsellés,x>&r un trope analogue à celui qui a fait d i r e , en France, un Caudcbec, pour : On chapeau de Caudebec; du Champagne, pour : Du vin de Champagne; un cilice, pour un vêtement d'étoffe de Cilic i e , etc. М А Р С Е Л Ь (Marsèl), rus. s. m. (Transcript. du boli. Mars zeil.) Voile de hune, Hunier. — М а р с е л ь лось (Marsel-loss.) ( Л о с ь , élan.) (Proprement : Élan par le hunier.) Signal de partance. M A R S I L I A N A , ital. anc. s. f.(Étymol. incert.) Girol. Z a ­ netti , p. 44 i Dell' Origine di alcuni arti principali appresso i Viniziani (Venezia, in-4°> 1768), dit : « Marciliana di leg­ gieri venne da Marsigliana, veggendosi da molti documenti, che grosso traffico facevanno i Viniziani in que tempi a Mar­ siglia, a Monspessulo e ad Aquas Mortuas. » Formaleoni ne se rangea point au sentiment de Zanetti, et protesta en ces termes formels contre l'étymologie que nous venons de r a p ­ porter : — « Mentre salta a gli occhi di tutti, che tal deno­ minazione viene dalle merci, al trasporto delle quali erano e sono tuttavia destinate. Esse erano et sono navi merciaje Marziliane о Marciliane chiamate.» P. 22. Nous nous permet­ trons de n'être pas de l'avis de Formaleoni ; la Marsiliane n'était pas, entre tous les navires de commerce, celui qui était essentiellement consacré au transport des marchandises, et il n'y a pas de raison pour qu'on lui eût donné un


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. nom dont Merci était le radical. Nous inclinerions à penser que la Marsiliana prit un nom en rapport avec sa forme, qui la rapprochait du Marsouin , Marsionc. Marsione aura pu devenir Marsiana et Marsiliana. L e détail que donne sur la construction de la Marsiliane le passage de Pantero-Pantera qu'on va lire semble favoriser notre hypothèse, que nous présentons, au reste, avec une grande défiance. « L e V r c h e e le Marsiliane sono l'vna et l'altra quasi d'una istessa forma : sono differenti dalle nani per la prora, che portano più grossa e più rotonda, distringendosi dalla metà del vascello in dietro sino alla poppa. » (C'est ce détail qui nous autorise peut-être à comparer la coque de la Marsiliane au corps du marsouin.) « Sono minori delle nani e de i galeoni, ne vsano più di sette vele : sei quadre,e vna latina» grande voile, misaine, grand hunier, petit hunier, grand perroquet, petit perroquet, enfin , artimon à la latine.) « Hanno due coperte, e portano doi mille e cinquecento sin à tre millia salme di peso ò poco più.» La Marsiliane grandit apparemment de i 6 i / | , époque où Pantero-Panteia publiait son .-innata navale, à 1678 (les Arts de l'homme itépêe, par G n i l l e t , 2 édit., sont de cette date); car Pantero ne cite p o i n t , comme Guillet, les Marsilianes à quatre mâts, mais seulement celles à sept voiles, c'est-à-dire à trois mâts. — V . Marciliana, Marsiliane. e

M A R S I L I A N E , fr. anc. s. f. (De l'ital. Marsiliana.) — - Marsiliane est un bastiment vénitien, qui fait souvent la traversée du golphc Adriatique jusqu'aux Zanthes. Il est bâti à pouppe carrée comme les pinques, et a le devant fort gros. Les plus grandes Marsilianes ont quatre mâts; les petites n'ont point d'Artimon. L e port des plus grandes est de quatorze à quinze mille quintaux.» Guillet (1678.) — Desroches(1687), qui avait probablement adopté, sur l'origine de la Marsiliane, l'opinion de Zanetti, appelle ce navire Marscillane.— V . Marciliana, Marsiliana. M A P C O B O Í Í (Marsovoïé), rus. s. m. (De Map c l . [ V . ] ) Gabier. Cette orthographe est celle de Chichkoff et de Reiff; M . de Stackclberg écrit MapcaBoñ. (V.) M A P C b (Mars), rus. s. m. (Transcripl. du boli.ou de l'ail. Mars. [ V . ] ) Hune, Gabie. — V . r p o m i j - M a p c i . , KpiofiebMapci), (popij-Mapci). M A R T F L O I O , M A R T E L O G I O , vénit. anc. s. m. (Étymol. inconn.) Formule de navigation, ou « regola di navigazione» des anciens mariniers de Venise. Formaleoni, p. 42.) M A R T I C L E , fr. anc. s. m. (Corruption de Martinet. [ V . ] ) Nom q u e , au commencement du x v n siècle, on donnait à une sorte de raban de ferlage , fait d'un assez grand nombre de cordelettes qui, semblables aux lanières ou queues du fouet appelé Martinet, aboutissaient toutes à une corde unique. Chacune de ces cordelettes se fixait par son extrémité inférieure à un des points de la ralingue d'une voile, et leur ensemble présentait dans son développement l'aspect d'une ' sorte d'éventail ouvert, ou d'une réunion de lignes obliques abaissées d'un seul point sur une ligne droite.— «Marticles, sont petites cordes qui embrassent les voiles quand on les veut ferler.» Le P . Fournier, Hydrogr. (1643).— « Marticles, sont de menus cordages qui s'attachent le long de la ralingue de la voile, autant devant que derrière la v e r g u e ; elles se font en façon de pattes, parce qu'elles se viennent enfin unir par le haut à une poulie, en laquelle on passe le garant... Elles servent à fresler ( V . ) et serrer les voiles.» Explicat. de divers termes ; Ms. Arch. de la Mar. «Mar. lides, que quelques matelots appellent Chions de Marticles (V. Chions), sont de petites cordes disposées par branches e

ou pattes, en façon d e fourches, qui viennent aboutir a d e s poulies appellées Araignées. ( V . ) L a v e r g u e d'artimon q u i n'a point d e balancines est portée à leur défaut par des M a r ticles qui prennent le b o u t d'en haut d e la v e r g u e , et se terminent à des Araignées p o u r aller répondre par d'autres cordes au chouquet du perroquet d'artimon. L'étay du T o u r mentin vient finir p a r Marticles sur l'étay de m i s a i n e . » G u i l let ( i 6 8 3 ) . Desroches (1687) n'a point d'art. Marticle, mais au mot Martinet(V.) il r e p r o d u i t , en q u e l q u e sorte, la définition de Guillet. — L e n o m de Marticle est resté à chacune des branches d'une A r a i g n é e . ( V . ) M A R T I N E T , f r . anc. s. m. ( D u bas lat. Màrtinetus, qui désigna la forge o ù l'on se servait de Martiaux o u M a r t e a u x , nommés p a r le latin des b a s âges : Marti, Martincl/i, Martirietti. P r o p r e m e n t : Petit M a r t e a u , e t , p a r extension : F o u e t , composé d e lanières ou de cordelettes réunies à un manche ou à u n e corde qui en tient l i e u . — L e s marins f r a n çais ont c o m p a r é à cette discipline un assemblage de p e tites cordes attachées à une corde plus g r o s s e , et servant à divers usages.) ( G r . m o d . KovTpov$"êpov \Kontronévro-n] ; ital. Gordoniera; angl. anc. Marlnctss [ V . Scamans dict., p a r H . M a m v a y r i n g , if>44-) — « M a r t i n e t ou Aragnc, se dit d e plusieurs petites lignes qui partent d'un c a p d e mouton sur l'étay, et vont en s'élargissant eu patte d'oye sur le b o r d de la h u n e , p o u r empescher q u e les huniers ne se coupent. Se dit encore de la m a n œ u v r e qui sert de balancirie à la vergue d'artimon. » Desroches (1G87). — L e Martinet d e la vergued'artimon , q u i était, a u x v n " siècle, une m a n œ u v r e terminée en patte d ' a r a i g n é e , est maintenant, en g é n é r a l , uni m a n œ u v r e simple capelée à l'extrémité d e la c o r n e , et p a s sant p a r une poulie frappée en arrière et sous le chouquet du mât d e perroquet de fougue. — A u x v n siècle, les c a r gues-points recevaient le n o m d e Martinets, comme nous l'apprend le Dict. de G u i l l e t ( i 6 8 3 ) . — V. A r a i g n é e , Marticle. c

M A R T I N G A L E , fr. b a s bret. lasc. s. f. ( G r . vulg. \-zliëâooc [Dzivada] ; gr. lit. m o d . ©xÀascoix-iyo; ; angl. Martingal; ital. Euttafuori di bompresso; ar. cote N . d ' A f r . Mouslachio.) U n arc-boutant est placé au-dessous du mât d e b e a u p r é et à la tête d e ce m â t ; il est percé à son extrémité inférieure d e d e u x trous, dans lesquels passent des cordages destines à servir d'étais inférieurs a u b o u t e - h o r s d e f o c , q u e ses étais supérieurs tendent à redresser et à r o m p r e . Ces cordages font sous le bâton d e foc l'office q u e fait sous la tête d'un cheval la M a r t i n g a l e , à laquelle on l'a c o m p a r é . Voici une figure dans laquelle le bâton d e Martingale et la Martingale d o u b l e sont très-visibles:


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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M A R T O L O D , bas bret. s. m . (Du f r . : ) Matelot, Marin.— V. Merdéatl, Môraer, Môrdead. M A R U L H O , port. s. m. Houle. — V . Rolo. M A R Y N A R K A , M A B Y N A R S T W O , pol. s. f. (De l'ital. Marinaro. [ V . ] ) Marine, Métier de marin.— Marynarz, M a rin, Matelot, Homme de mer. — V . Maytek. M A R Y N A L , M A R Y N E R , angl. anc. s. Marinier, Matelot. — V. Rowe. MAPt>VARI (Martlivari, th angl.), isl. s. m. Rocher dans la mer, autour duquel tourne un courant. MAS,

vieux fr. s. m. (De Mast.)

Mât.

— « Qui en-mi les Mas ont leurs gistes. » G U I L L . G U I A R T , Brandie

aux roy. lign., v. 9 3 8 6 .

— <• A Henry Le Maistre, la somme de treize litires cinq solz trois deniers tourn pour deux cens quatre limes cordaige neuf qu'il a semblablement fourny, vendu et liuré» (en i 5 3 8 , au Havre) « pour l'esté » (l'étai) « du grant Mas de la dite galleace » (la Réale). Fol. 19, manuscr. de 1541, n° g 4 6 g - 3 , Bibl. nat. — « . . . Pour un barril de bray qui a serui à broyer » (brayer [ V . ] ) « le dit château » (de devant) « et pouppe, le Mas de douant et estambroys du grant Mas dicelle galleace, LXX s. tourn. » Ib. — V . Aval, Coron, Monter en mer, Sarsie. M A S C A R , esp. v. a. (Contract. du lat. Masdcarc.) prement : Mâcher.) Raguer. — V . Rasgar, Rozar.

(Pro-

M A S C A R E T , fr. s. m. (Variante mod. de Masquarct.[V.]) — V. Macrée. M A S C A R O N , esp. s. m. (De Mascara, masque.) Figure du navire. Autrefois, bon nombre de pièces saillantes du bâtiment recevaient comme ornements des Mascarons sulptées ; ainsi le bossoir, le chouquet, les bittes, les pistolets d'amure, etc. — V . Maimone, Tète de more.

n'avons pu trouver de quel mot il est une corruption ou une abréviation.) Soleil. — V . Massou androu. M A S Q U A R E T , fr. anc. s. m. (Étymol. inconn.) (On écrit aujourd'hui : Mascaret [ V . ] , et plus souvent: Macrée.). « Masquaret, c'est le premier flot furieux quand la mer c o m mence à monter; on le nomme ainsi à Bordeaux, à Rouen, la Barre.» L e P . René François, Merveilles de nature, p . 1 i a , édit. de 1629. — V. Macrée. M A S Q U E , fr. s. f. (Gr. mod. Kovrpa TOU aoyoù.) Rempart de toile élevé sur le pont d'un navire pour abriter la c h e minée. — Masquer, v. a. (Rus. Bummii u:n> B t m p a [Ritti ize vétro]; ar. vulg. Fatchia; basq. vulg. Masco.) Orienter une voile de telle sorte qu'elle reçoive le vent sur sa face antérieure et qu'elle s'applique sur le mât qui la p o r t e , c'est Masquer ce mât, c'est le couvrir de la toile de cette voile comme d'un Masque. Par extension, on transporte à la voile ce qui appartient, en effet.au mât; et quand on met la v o i l e contre le mât, on dit qu'on la Masque. Par une autre extension encore, on dit du navire qu'il est Masqué, quand un ou plusieurs de ses mâts sont Masqués par les voiles. On Masque pour modérer la course d'un bâtiment, pour le faire arriver ou loffer. D'un homme.qu'oii a arrêté court dans son récit ou son argumentation, par un argument irrésistible, par une dénégation sérieuse, les marins disent qu'il est Masqué. MASS R A N O U , madék. s. (Massin, salée, Ranou, eau.) Rivière qui se décharge dans la mer, où se fait sentir le flot. M A S S A , vénit. s. f. (Étymol. inconn.) Nom du b o r d a l e supérieur de la gondole. — V . Gondole. MASSA D E F O U R O . ar. côte N . d'Afr. s. (Proprement : Masse pour fourrer.) M a i l l o c h e — V . Fouro.

M A S S A P R E , M A S S A P R E V E , M A S S A P R E T , fr.anc.provenç. s. m. (De l'ital. Mazapreto ou Mazzapretto. PanteroMASCARUN (Mascarou-n), géno. s. m. (De l'ital. Masca- Pantera (1614) définissait les Mazapi-eti : « Certi pezzi di l e rnnc.) Joue. gno, doue si mettono alcune girelle. » Ces pièces de bois sont MASC11, ar. s. — « Les Maschs peuvent être appelées les nommées Moysselats dans l e M s . d u Dépôt de la Mar., intigabarres du N i l . Ce sont des navires du port de 400 à Jioo tulé: Démonstrations de toutes les pièces... qui entrent dans la tonneaux, qui ne naviguent qu'à l'époque de l'inondation. « construction dune galère ordinaire,etc. A la p. 19 on lit : Les quatre Moysselats de l'arbre de mestre... sont d'enuiron a5 A . Lebas, L'obélisque de Luxor (in-4 , Paris, i 8 3 g ) , p. 2g. pieds de longueur et de 12 poulces de large sur 3 poulres M A S C H E T T A , M A S T 1 E T T A , ital. s. f. (Du lat. Massare, d'epesseur, bois de chesne; à deux desquels l'on met deux mâcher.) (Proprement : Mâchoire.) Jottereau. ( V . Galtella.) poulies pour hisser et abaisser l'antenne. » Les moisselats, — Maschetta du sperun, géno. Aiguille d'éperon. comme le montre la figure qui accompagne l'indication qu'on MASCHIO, M A S C H O L O , MASCO, MASCOLO, ital. vénit. vient de lire, étaient placés, deux sur chaque rais de c o u r anc. s. m. (Du lat. Masculus, mâle.) Aiguillot. — V . Cancara, sier de la galère, en regard du grand mât. [V. n° 2 1 , dans la Chancro. coupe longitudinale qui accompagne notre art. Galère].) — M A S C A I A , illyr. dalmat. s. (De l'ital. Maschio, le mâle.) « Plus, vn Massapre garny à son estrop polliège et brousse.» Estât de la galère Hauduncourt (1661). — « Quatre MassaAiguillot, Vitonnière. — Manque à Joach. StuII. preues pour les ostes et orses à p o u p p e Stolonomic, M s . M A S E S T R E , cat. anc. s. m. (Corrompu du lat. Magister maître.) — « Item que en los xxx mariners aia a saver M a - de i 5 5 . , n° 7972-8, Bibl. nat., p. i 3 . 0

sestre dayxa e calafat. » Contrat de nolis de la nc/SanctaMaria, 23 septembre 13g4 ; Ms. Arch. de Perpign. ( V . Mestrc.) — Masestrc daxa, cat. s. in. (Du lat. Magister et Ascia.) Maître d'hache, Maître charpentier. — « Item volen que la dita nau vaya amarinada de xl persones, soes xxv mariners, xv servesials «(écrit ailleurs : Servisials [ V . ] ) , «en los quais xxv mariners aya Masestre daxa, calafat, cascu ab luis armes aquells q u e s y pertanyen. >• Même Contrat.—V. Soberga. M A S L E , vieux fr. s. m. (Contract. de l'ital. Mascolo. [ V . ] ) Aiguillot. L e P. René François (1621). M A S L O U K , madék. s. (Massou,

œil; quant à L o u k , nous

M A S S I , lasc. s. Amarrage. — L e lieut. Roebuck, p. 106, art. Seizing de son Engl. and hindoost. naval dict. ( i 8 i 3 ) , dit : Mossali, qu'il écrit, conformément à son système o r t h o graphique , Masalcc. Mossali, suivant M . Campagnac, d é signe la Ligne d'amarrage. MASSOU A N D R O U , madék. s. (Massou, œil, Androu, j o u r . Œil du jour.) Soleil. — Mass androu, Masso anrou sont les variantes de Massou androu. — V . Maslouk, M a t a - a r i , Samoutsi. M A S T , angl. fr. anc. boli. ail. dan. suéd. s. (De l'anal.sax. Mœst [ V . ] ; isl. Mastr. [ V . ] ) Mât, Bas mât.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. c La ucille » (la voile) « ont fait et Mast drecier Bon uent aurent et droitureî » (portant dans le droit chemin, favorable),

Donc commencèrent à sigler... >• BENOÎT DESTE-MAURE, Roman de Troye, Bibl. Saint-Marc, codex x v n .

e

Ms. vél. x i v siècle,

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quet, Mâtereau. — Mastareo grande, Mastaieo da gavea grande, Grand mât de hune. — Mastareo de gavea minor, Mastareo de traquetc, Mastareo do vclacho, Petit mât de hune Mastareo da gala, Mât de perroquet de fougue.— Mastareo do joanete grande, Mât du grand perroquet, Grand niât de perroquet.—Mastareo do joanete de proa, Petit mât de perroquet.—Mastareo da sobregata, Mât de perruche.— Mastareo de respeito, Mâtereau , Mât de hune, Mât de perroquet de rechange.

— <i Constituimus.... quod nullus fusteriorum Tholosae sit ausns emere aliquas fustas seu trabes vel perticas de podio nisi condram » (coutre de charrue) « et mairannum, et Mastz et virgas» (et Mâts et vergues). Charte de 1 2 7 2 , citée par les Bénédictins dans leur édition du M A S T A R E O D E G A B I A , esp. anc. s. m. (Pou Masteleo Glossaire de du Cange. — « Sur ce qu'il escrit concernant ou Masle/cro de gabia.) Mât de hune.—V. Almiranta. les Masts de Prouence, Sa Maj. veut qu'il s'applique à conM A S T E , esp. anc. dan. s. m. (De Mast. [V.])Màt. — « E noistre la qualité de ceux qui ont été fournis jusqu'à présent à T o u l o n ; et comme l'on ne doit avoir recours aux Masts destas » (naves) « ay de dos Mastes et de vno. » Las Partidas étrangers pour les vaiss. de Sa Maj. qu'à la dernière extré- d'Alfonse le Sage (xi 11 siècle), 2 part., tit. 2 4 , loi 7. — dan. s. Cercle de mât. — Mastebuk, Bigue ou mité » (V. Construction), « il doit examiner auec vn soin et Mastebaand, Fouche à mater. — Mastcfisk, Etambrai d'un mât. — Masvne application particulière (sic) la qualité des Masts qui ont esté fournis suivant les derniers marchez qui ont esté faits; tegrav , Fosse aux câbles. — Mastehœtte (Hœttc, bonnet, et s'ils ne sont pas meilleurs que ceux dont on s'est serui capuchon; de l'angl.-sax. H œ t , bonnet.) Capuchon d'un jusqu'à présent » (Y. Demastement.), « S a Majesté pourra mât. — Mastekile , Coin de m â t . — M a s t e k n œ e (Courbe du mât. V . Knaee.) Jotereau du mât. — Mastekoggers (Kogprendre la résolution d'en faire venir du Nord, non pas pour toute la masture de ses vaisseaux, mais pour les principales gers, de Kogger, dont la signification propre est : Carquois ; pièces. » Lettre à de Vauvré, intend, de la marine à T o u - de l'angl.-sax. Cocer (Cokcrr.) Cornet d'un mât. — M a s t c l o n , 20 avril 1680. Ordres du Roy,\o\. XLVIII , p. 175, kran, dan. et suéd. s. (Kran, grue, chèvre; de l'angl.-sax. Arch, de la Mar. (V. B o r y n e , Chouquct, G o l d r o n , Ron- Cran (Krane), en relation avec le gr. Tepavo;, grue.) M a dan. s. Braie. ( V . denne, T o n n e , Yssas.)—Mast (To), augl.v. a. Mater. ( V . Fix chine à mater, Mâture. — Mastekrave, [ T o ] the Masts.) — Mast d'avant. (Pour Mât de misaine.) Krave.)—Mastemagcr. (Mager, faiseur; de l'angl.-sax. Ma(Kunsl, (Construct, des vaiss. du Roy [in-12, Havre, 1091].)—Mast- cian [Makiane].) Màteur. — Mastcmagcrkunstcn. bandtn, holl. ail. s. (Banden, lien.) Cercle de mât. ( V . art, métier; isl. Konst ou Kunst.) A r t de la m â t u r e . — (Maal, mesure; de l'angl.-sax. Mœl, Mastenbùgel, Riigel der masten.)—Mastboom, holl. s. (Boom, Mastemagermaal. arbre.) Arbre propre à faire un mât; Mâture, dans la cin- Mal, signifiant : Moment, Espace de temps; isl. Mal, temps, quième acception de ce mot. ( V . ) — M a s l c o a t , angl. s. Braie mesure.) Brochette pour mesurer les diamètres différents (Plads, place, lieu.) ( P r o d'un mât. ( V . Coat.) — Mast-cyst, angl.-sax. s. (Cyst, cof- d'un mât. — Mastemager-plads. fre.) Étarobrai du mât. — Mast de beaupré, fr. anc. s. m. prement : Place du mâteur.) Atelier de mâture , Mâture . L e Mast de beaupré, enchâssé par le bout d'en bas sur le Mastepasscr. (Passer, compas [lat. Passas, pas].i Compas de premier pont dans le Mast d'avant ou de misaine, est couché mâture. sur la proue, et passe directement au-dessus de l'éperon, M A S T E D , angl. adj. (De Mast [to]. [ V . ] ) Mâté. estant garni d'vne hune, d'vn Mast de peroquet et de deux M A S T E L , port. esp. anc. s. m. (De Mast. [ V . ] ) Mât. — vergues, dont la grande est nommée vergue de beaupré a Cou vergue de eivadière), « et celle de peroquet vergue de V . A medio mastel, Aparejaniiento, Mastil. M A S T E L E O , esp. anc. s. m. Mât de hune; Mâtereau.— tourraentin, comme aussi de deux chouquets qui servent à tenir le dit Mast de peroquet et le baston du pavillon. » « Los Masteleos tendran la mitad del largo de su arbol Explicat. de divers termes, etc., Ms. du x v n siècle, Arch, de mayor : y de gruesso en el quinlo menos, que la cabeça de sus la Mar. ( V . Beaupré.) — Mast-forivard, angl. anc. s. Mât mayores : aviendo sido labrados por la musura cuenta. » T h . de l'avant, Mât de misaine. « Item, the fore castell, and a Cano, Arte para fabricar... naos (1611), p . 26. — L e pascloos tymber deck from the Mast forward. » Inventory of the sage de T h . Cano nous fait connaître le rapport de grangreat barkc, etc. (6 oct. i532), publié, p . 278, t. 11 de notre deurs et de grosseurs qui existaient, dans la marine espaArch. nav. —Mast head, angl. s. (Proprement : Tète du gnole du moins, au commencement du x v n siècle, e t , mât.) T o n du mât. — Mast-maher, angl. s. (Maher, de probablement, dans la dernière moitié du xvi , entre les Make [angl.-sax. Macian (Makiane)], faire, façonner.) Mâ- mâts de hunes et les bas mâts. L e mât de hune avait pour . — Mast of one piece, angl. s. (Mât d'une pièce.) Mât longueur la moitié de celle du mât sur lequel il était guindé; sa d'un brin.—Mast-pond, angl. s. m. (Pond, mare, réservoir.) grosseur était, à son pied, des quatre cinquièmes delà grosFosse aux mâts. ( V . L o c k . ) — Mast-shed, angl. s. (Shed, seur delà tète du bas mât.—V. Brandal, Mastaleo,Mastelero. hangar; de l'angl.-sax. Seed, Scead, Scad, o m b r e . ) Atelier M A S T E L E R O , esp. s. m. (Variante de Masteleo. [ V . ] ) de mâture; Mâture. On dit aussi : Mast-housc, Maison aux Mâtereau, Mât de hune; Mât de perroquet. — Mastelero mâts. — V . Nauffragium. mayor, Grand mât de hune. — Mastelero de proa, Petit mât de hune. — Mastelero de mezana, Mât de perroquet de M A S T A L E O , esp. s. m. Mât de hune.—« Pusose un fougue. — Mastelero dejuanetc mayor, Mât du grand perroMastaleo por arbor mayor con una vela que parecia d e b a - quet, grand mât de perroquet. — Mastelero de juanete de tel, con que se caminô hasta veynte siete grados. » Figue- proa, Petit mât de perroquet, mât du petit perroquet.— roa, Hechos deMendoza, in-4°, Madrid, 1693.—V. Mastareo Mastelero de periquito, Mât de perruche. — Mastelero de de gabia, Masteleo, Mastelero. respeto, Mât de hune, de perroquet, mâtereau de rechange. M A S T A L O N E , corse, s. m. Allonge de membre servant — V . Mastaleo, Sebo. de tournage pour les amarres. M A 2 T E A 0 N (Mastélo-n), gr. mod. s. n. (De Vital. MasM A S T A R E O , port. s. m. Mât de hune, Mât de perro- tèllo, cuve, cuvier.) Seau. e

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. 984

M A S T E N B Ü G E L , all. s. Cercle de mär. ( V . B ü g e l , Mastebanden.)-—Mastenkrahn. (Même origine et même signification que Mastekran. ( V . ) i. M A S T E R , fr. anc. v. a. ( D e Mast.) Mater.— V . Furain. a. M A S T E R , suéd. dan. s. (De Mast. [ V . ] ) Mâture du nayire. Sàtta Master i et skepp. (Mettre les mâts dans le navire.) M a t e r . — V . Maslerna , Reisning, Sätta. M A S T E R - A T T E N D A N T , angl. s. (Attendant, de Attend (to),, faire attention à; lat. Attenderc.) (Proprement : Maître surveillant d'un port.) Capitaine de port. Cette dénomination paraît n'être pas ancienne dans la marine anglaise, car nous ne la trouvons ni dans le Sea-mans dictionn. de Henry Manwayring (164/1), ni dans le Sea-mans grammar de John Smith ( i 6 5 3 ) ; {'Universal diet, of the marine de AV. Falconer (1771) donne: Master attendent. M A S T E R E . A U , fr. anc. s. m. (De Masterei, el se changeant en eau ou au par une mutation très-ordinaire; ainsi Cultellus, couteau; Borellus, bourreau; Chaste/, chasteau,etc.) Petit mat, Mâtereau. — . P o u r cinquante liures suit quia esté employé à gresser (sic) les mastz et mastereaux, poullies et cordaiges d'icelle... • Fol. 3 o , Ms. de i54.x, n" 9469-З, llibl.nat.—Jd., fol. 3o v ° . — V . Furain, C o n ­ tran, Yssas. M A S T E R EL, vieux fr. s. m. (De Mast. [V.]) Petit màt, Mâtereau; Mât de misaine. — « Pour sept cent douze liures coidaige pour faire vng esté » (étai) « de Masterei et vne ytagues et vnes grandes escouttes a la galléace nommée la A Ä j / f e . . . . » F o l . З9 V -, Ms. de i 5 4 i , п 9 4 б о - 3 , Bibl. nat.— Le mot Mästerei se lit p. 455, art. : Mastillejo, partie esp. du Trésor des devx langues esp. et franc, de César Oudin 'Paris, 1660) ; et p . 336 de la partie franc. — « Mästerei. A small mast; or any mast but the maine one. » Cotgravc, i 6 3 a . — « Le mast de Mizainc, de Borcet ou Trinquet, qu'on nomme en quelques lieux Mästerei ou mast d'auant.» Le P . Fournier, Hydrographie, liv. i , chap. i 5 . e

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» A S F E R N A , suéd. s. (De Mast. [V.]) Mâture du navire. — « Masterna pd et skep, la mâture. » Weste, Diet. fr.-suéd. (1807, i n - 8 ) , t. 11, p . 802. ( V . Taga masterna. ) — L e dan. dit Mastcrnc — V. 2. Master, Reisning. u

М А С Т Е Р О В А Я (Mastcrovaio), Мастерская (MastcrsAaïa), rus. s. f. (De l'angl. Master.) Atelier.—V. Рабочая изба. М А С Т Е Р Ъ (Mastère), rus. s. m. (Transcript, de l'angl. Master.) Constructeur, Ingénieur des constructions navales. M \STF.SKOL'R , dan. s. (Skuur, auvent, appentis.) Dépôt demàturef. — Mastesmor. (Smor, beurre; Smore , oindre, graisser; de l'angl.-sax. Smyrian; isl. Smyria.) Suif. — Mastespor. (Spor [angl.-sax. isl.], trace, piste.) Carlingue, e m planturedu niât Le suéd. écrit: Mastspdr. M A S T E T O P , dan. s. T o n , Tenon du m â t . — V . T o p . M.ASTETR E, dan. s. (Trœ, bois; de l'angl.-sax. Trc, Trenv, Treu, Trciv, Tryw, arbre, bois.) Bois de mâture; Mâture, dans la cinquième acception de ce mot. (V.l — L e suéd. dit Ma s te ira. M A S T F I S K , suéd. s. Étâmbrai. M A S T I L , esp. anc. s. m. (De Mast. [ V . ] ) Mât. M A S T I L L E J O , esp. anc. s. m. Mâtereau, Petit mât. M A S T I N G , angl. s. De Mast. [V.]J Mâture. — « Masts, the Masting of a ship, is of much importance to the sailing and conditions o f a ship. " Henry Manwayring, Sea-mans dictionn. (1644)'

M A S T I O , ilal. s. n. (Forme de Maschio, mâle.) N o m donné à la proue allongée et saillante des navires latins. Par une métonymie plus énergique que polie, cette pointe a été comparée au membre viril en érection. Mastio est s y nonyme de Freccia et de Bittalò. M A S T K R A A N , holl. s. Même origine et même significai, que Maste-kran. (V.) M A S T K R A G E , suéd. s. (Kragc, proprement. Collet rabattu.) Braie du mât. M A S T K O R G , suéd. s. (Korg [? en relat. avec le lat. Corbis], panier, corbeille.) Hune. u

M A S T L O S , suéd. adj. (Los, délivré d e , débarrassé d e . . . ) Démâté. M A S T O , port. anc. s. m. ( D e l'angl., ou plus immédiatement du fr. : Mast.) Mât. — « E levavam os bateis das naos coin Mastos, e vêlas... » Comment. Dalboq. , part. 1, chap. 19. — « E saltou logo dentro » (fusta grande o Rapozo) « hum escudeiro, a que chamavam Pero Affonso, et assv outro escudeiro apos e l l e , os qiiaes estavam 11a popa do Rapozo, e assy trabalharom ambos, que enxoiàvaò a fusta até a Masto... Chron. do Comte D. Pedro, liv. 11 , chap. 1 0 . — V . A meyo masto, 2. Ahustar, Amcora , A p a relliar, Papafigo. M A S T O D A S C I A , napol. s. m. (De l'ital. Mastrodascia. [ V . ] ) Charpentier. (Vocabol. delle parole del dialcto Napoletano.) M A S T R , r affixe du subst., isl. s. n. Mât.—V. R e k , S i g l a , Siglutré. 1. M A S T R A , ital. s. f. (Nous ne savons quelle peut être l'origine de ce mot, qui manque aux dictionnaires de la langue italienne; peut-être est-ce une corruption du g r . M r T p a , matrice. Les marins ne se sont pas fait faute de c o m paraisons grossières [ V . Maschio, Femelot, Conassière], et l'on peut fort bien croire que, comparant le mât on la fusée du cabestan à l'organe générateur de l'homme, ils ont comparé à la matrice ou vulve de la femme le trou par l e quel le mât pénètre dans le navire.) E t a m b r a i . — M a s t r e delta boccaporle, Surbaux. 2. M A S T R A , corse, s. f. (Corrupt. de Maestra. [ V . ] ) Lisse. On sous-entend tavola, quand on dit seulement Mastra pour désigner cette pièce principale de la liaison et du bordage. M A S T R E A Ç A O , port. s. m. (De Mastrear. [ V . ] ) Mâture; Action de mater; Mâtage.— «Corn este embate (V.) veio a Mastreaçao a baixo.» Moraes (1789).—Rôding écrit fautivement : Mastr/açSo. M A S T R O , port. s. m. (Variante de Masto, fait de l'angl. ou du vieux fr. Mast.) Mât. —Mastro da Mezena , Mât d'artimon. — Mastro do gurupes, Màt de beaupré. — Mastro dn traiptetc, Màt de misaine.— Mastro grande, Grand mât, Bas màt. M A S T R O D'ASCIA , ital. s. m. (De Maestro, Charpentier. — V . Falegname, Marangone.

et d'Ascia.)

M A S T R O T , vieux fr. s. m. (Variante orthogr. de Mast, reati. [ V . ] ) — « L e vendredi 13 , nostre Mastrot sur le beaupré rompit.» Journal du voy. de J. Parmentier (1529V V. 1. Beaupré. e

M A S T R U CANNUN1ERO (Mastrou cannouniero), s. m. Maître canonnier.

malt,

M A S T R U . A , basq. vulg. s. m. (De l'esp. Maestre.) C a p i taine, Maître, Patron.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. M A S T S , angl. s. plur. (Ue Mast:[\.]) Les Mâts, la M â ture. (\. Nasling.) —Maststdng, suéd. s. [Stâng, perche, mât.) (Proprement : Mât du mât, mât sur le mât.) Mât de h u n e . — M a s t - s t o t t c , dan., Mast-stut, holl. s. (Même composition que l'ail. Mast-stiitze. [ V . ] ) Aiguille de carène. — ffast-Stiïtze, ail. s. (Stïitze, étai, étançon, soutien; de l'angl.sax. Stutlit, pilier, colonne.) Aiguille de carène.—Mastitôtta, suéd. s. (Stàtta, accore, étaie.) Aiguille de carène. (V. Maststiitze. —Masttimmcr, suéd. s. {Timmer, bois. [ V . T i m b e r . ] ) Bois de mâture;Mâture. ( V . Mastetrâ.)— Masttopp , suéd. s. [Topp, sommet. [ V . T o p . ] ) (Proprement : Mât d'en haut.) Mât de hune, quand il n'y a pas de perroquet; Mât de perroquet, Mât de cacatois. — Mast-werk, ail. holl. s. {JVerk. o u v r a g e , travail; de l'angl.-sax. fVeorc) Mâture, dans la première et la quatrième acception de ce mot. ( V . ) (Aubin [ 1 7 0 2 ] ; Rôding [1796].) M A S T U R E , fr. aric. s.f.(Dë Mast. [ V . ] ) M â t u r e . - ^ . M a s tare, c'est parler, en général, des mâts d'un vaisseau. T r o p de Masture se dit lorsque les mâts d'un vaisseau sont trop longs.—La Masture, c'est le lieu où l'on fait les masts. » Desroches (1687). M A S U L A - M A N C H E , lasc. s. Nom d'une barque plus connue des Européens sous le nom de Chelingue. M A S Z T (ilf«c///),pol.s. m.(De\'M.Mast.[M.]) Nasl.—Masztoa'Y(Machtovy), pol. adj., Qui appartient au mât, du mât.

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fut inventé par Dédale. » Que le père d'Icare ait, le premier, imaginé de donner à la barque encore incomplète de la mer Ionienne, la voile et par conséquent le Mât, nous n'avons point de raison pour le nier, et nous acceptons cette tradition classique. Mais généraliser la proposition, et dire que Dédale inventa le Mât et la voile, c'est supposer que, des bords del'Attiquc ou de la Crète,ces inventions Se répandirent sur toutes les mers, et c'est une supposition contre laquelle proteste le bon sens. Sur tous les rivages où les navires européens abordèrent a u temps des premières découvertes, ils trouvèrent la voile et le Mât; les Indiens de l'Occident, ceux de l'Est, pas plus que les sauvages des îles de la Polynésie, ne les ont point empruntés a u x Européens. L e premier qui, partout, inventa la voile et planta un arbre, une branche, une perche pour l'y suspendre, ce fut celui qui remarqua que l'oiseau aquatique ouvre son aile, afin d'aider ses rames; celui qui. partant de cette observation, s'aperçut, étant debout sur un radeau o u dans le monoxyle auquel il confiait hardiment sa vie, que l'action du vent sur sa robe ou son manteau hâtait la marche du navire. Dédale fut peut-être ce premier o b servateur, dans notre Méditerranée européenne; personne ne sait les noms de ceux qui eurent la même perspicacité à la Chine, dans les mers intérieures, dans les archipels du Grand Océan et sur les côtes de l'Amérique. L'homme fut, à n'en pas douter, le premier Mât dressé sur un navire; aujourd'hui encore, il fonctionne quelquefois ainsi à la place de l'arbre. Les sauvages, riverains du Niagara, lorsqu'ils descendent le fleuve dans leurs frêles barques, suppléent la rame par la voile, si le vent est favorable à leur course. L'un d'eux se met debout, et de ses bras allongés étend la peau de buffle qui lui sert de manteau , pendant que, sous un de ses pieds,il retient la queue de l'animal, et présente de cette façon au souffle du vent une large voile qui se gonfle et entraîne le canot. Tout Paris a vu cela dans les curieuses et naïves peintures que M . Catlin exposa à ses regards en 1845, lorsqu'une troupe d'Io-ways, venus du pied des montagnes Rocheuses, nous offrit le spectacle intéressant des costumes, des danses, des habitudes,des jeux guerriers et des arts propres aux tribus rouges de l'Amérique.

1. M A T , fr. provenc. s. m. (Contraction de Mast. [ V . ] ) (.. Pour faire avancer le vaisseau, continuâmes-nous, il faut que ses voiles soient attachées à un, deux, trois grands arbres droits, Mais ou Mats appelés, etc. » A . A . Monteil, Hist. des Français, x v siècle, chap. intitulé Le Marin. Il y a ici une confusion que nous devons signaler. Mai ou Mât sont des mots fort différents, et s'ils désignent l'un et l'autre un arbre dressé, leur étymologie n'est point la môme. Mât est un mot du Nord dont l'origine est l'angl.-sax Mccst [ V . ] ; Mai est le nom du mois qui ouvre le printemps. Planter un mai, ce n'est point dresser un Mât, c'est planter un arbre de mai. M . Monteil aurait pu s'assurer de cela en ouvrant le Dict. étymol. de Ménage, à l'art. May. Au reste, Un arbre court et mince, planté dans une pièce de bois dans l'Hist. des Français, ouvrage fort estimable d'ailleurs, et d'une lecture très-attachante, ce qui concerne la marine fixée au fond du bateau monoxyle. fut le Mât embryon qui devaitgrossir en se composant, puis porter des Mâts supérieurs, prouve que l'auteur a vu trop peu de documents maritimes, et qu'il n'a pas toujours bien entendu ceux qu'il a consul- des hunes, et jusqu'à cinq voiles étagées l'une au-dessus de tés. On ne peut tout savoir.) (Gr. anc. Ta-roç, Ka-rapTiov, l'autre. La barque, le très-petit navire, et quelques bâtiments K o t T i p T i o ç ; gr. vulg. serb. bulg. Koe-rapTi; hit. Arbar, Malus; d'une espèce particulière, ont gardé ce Mât primitif. L e nabas lat. Velerium; cat. anc. Abre, Arbre; ital. Arbore, Ar- vire grandissant, le Mât grandit aussi. U n seul pin ne suffit bora, Albero; vénit. Albore, Alboro; géno. Arbo; malt. plus à l'effort qu'il devait supporter; il fallut recourir à une combinaison de pièces, véritable construction qui produisit Albru; esp. Arbol, Maste ; port. Masto ; basq. Mas ta; p r o ce qu'on nomma un Mât d'assemblage (ital. Albero inibotvenc. Albre, Arbre ; bas bref. Gwern; angl.-sax. Mœst ; isl. tnto, Albei-o composta, Albero lapazzato; bas bref. Gwern Mastr, Rck, Sigla, Siglutré; angl. ail. holl. dan. suéd. Mast; d'ajusti, Gwern ajustet; angl. Made-mast; rus. Мачша ar. vulg. Sàri, Sevari ou Sonari; turc, Dirèk (^ifjï), Da- укрепленная шкалами [Malcha oukrcplcnnaïa chka/ami]), à pers. Dirakht; serb. bulg. Dérek; illyr. Arbul, Arla différence du Mât d'une seule pièce o u , comme on dit, buo od dejera, larbom , Tadrilo, Jedârnjipànj, Katàrka ; val. d'un seul Brin. (Ital. Albero di un fusto ; angl. Mast of ont Katapt [Katarte] ; rus. Ma-ima [Matchta], Cmenra [Stcnnga]; pièce; rus. М а ч т а однодервка [Matchta odnodcrrka], Одноrus. anc. IUer.iâ [C/itchegld], Jjgorjti [Chtcluiglà] ; hongr'. деревая мачша [Odnoderévaïa mateba].) Arboez [Arbots], O r - / o [ E u r - f o ] ; groënl. Napparût [NappaLes éléments du Mât d'assemblage furent, i ° une pjèctroute] ; lasc. Bol; chin. Oey, Oey-kân, Tsiâng, Tsoùan; mal. madék. Falaza, Falazin, Tsang tonga, centraie o u mèche ( V . ) , composée elle-même de plusieurs Fana ; tikop. Kaoura; sataw. Abu, Aug; fr. anc. Arbre, Mas, pièces adentées, ajustées, contrariées, faisant, dans leur ensemble, un long et gros parallélipipède rectangle; 2 quatre Mast, Broche.) L'arbre de pin ou de sapin, soigneusement pièces ou Jumelles ( V . ) , appliquées sur les quatre faces de arrondi et bien lissé à sa surface, qui porte la vergue ou la mèche, et taillées «le façon que l'ensemble de leurs surl'antenne à laquelle est attachée une voile , est un Mât. faces donnât la surface d'un cylindre. Pour maintenir les I.es savants ont répété après Pline l'Ancien : L e Mât jumelles en place, et pour donner au Mât ainsi construit toute c

qal(Jji) ;

Tiang(çjj);

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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a solidité dont il avait besoin, outre les chevilles dont on traversa les pièces composantes, on imagina de comprimer le Mât avec des cercles de fer et des ligatures de cordes appelées Roustures. (V.) A Ce n'était pas assez de grossir le Mât; il fallut le rendre plus haut, le navire devant augmenter la surface de toile qu'il voulait livrer au vent. On imagina de superposer des Mats au Mât, et d'attacher à la tète d'un arbre inférieur un arbre moins gros et j , moins long. C'est ainsi qu'on fit successivement un, deux et trois étages de Mâts audessus du bas Mât. (Ital. Albero grande ; Cangl. Lower mast, Standing mast.) c

Les bas Mâts se multiplièrent quand le •Q navire, très-grand, et, par cela, susceptible de porter de lourdes charges, eut besoin d'une voilure considérable. On planta un C arbre au milieu, un vers la proue, un à la poupe, et quelquefois un quatrième tout à fait à l'arrière (V. Contre-artimon et Caravelle), ce qui porta à quatre le nombre des bas Mâts verticaux. (Alt, tronçon D'un gur l'avant du navire, on coucha un Mât MAT D aaemb ACEi . î i i i-i GCC, Cercles D E l ' " ' P' I" occupait, fer; DD, Jloustudonna le nom de Beaupré. ( V . ) res.) LeMâtdu milieu, qui longtemps fut moins long et moins gros que celui de l'avant ( V . A r b o r ) , devint le Mât principal et prit le nom de Grand Mât. (Gr. litt. mod. MCYÂXOÇ ia-oç; gr. vulg. MefiÀoi; xxrap-u; ital. Albero maestro, Albero rit mezo, Albero di maestra, Arbore maestro, Arbore maggiore, Arbore délia maestra, Arbore de mezo ; géno. Arbo de nieistra; malt. Atbru majstru ; esp.Palo mayor; rtorl. Mastro grande • provenç. Mât de maislre, Arbre de maistre; bas bret. Givcrn-braz, Gwcrn-meûr ; angl. anc. Mayne mast; angl. mod. Main-mast ; ail. Grosse mast, Mittcl mast; holl. Grootc mast; dan. Stor-mast- suéd. Storrnasten; basq. Masta naûçia;a.r. c o t e N . d'Afr. Maestra; illyr. larboro od karme; turc, Orta dirègui [^j^ *^J^)> g - Fô-àrboczfa [Feu a

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i^?\> lasc. 2?O/YI dol; madék. Falazinbe;

Tiang

le malt. Albrutal tarchet; l'esp. Trinqucte, Palo de trique te ; le port. Mastro do Traqucte; le basq. vulg. Masterua ; l'angl. Mastforward,Fore-mast; l'ail. Fockmast; \eho\\.Fokkemasl; le dan. Fokke-mastjle suéd. Fockmasten; le bas bret. Gwern vizan, Fil gwern; l'ar. cote N . d'Afr. Trinkète; l'illyr. larmoroodprové; le turc, Mèzana (ù\y>); le rus. ф о к ъ - м а ч т а (Fokebatchta) ; le provenç. Arbre ou Mat de trinquet; le mal. Tiang toupang (i^J> £~>) > ' bise. Trinqucttc dol. Quelquefois, au Moyen A g e , les matelots fiançais l'appelèrent : le petit M â t , ou Mascrel. e

L e Mât planté à l'arrière, qui fut toujours d'un seul bri n, c'est-à-dire , non composé, prit en France le nom de Màt d'artimon ( V . Arbor arthnonis, Artimonium), quand, dans presque toutes les marines, il gardait le nom de l'arbre du milieu transporté à l'arrière. (Gr. litt. 'IOTÔÇ àpriu-ovoi;; g r . vulg. Korrap-ui [AEtSâva; ital. Arbore délia mezzana, Albero di mezzana; géno. Arbo di mezana ; malt. Albru tal mizzana ; esp. Mesana; port. Mastro da mezana; cat. Palo de mezana; provenç. Arbre de rnizaine ; basq. vulg. Mesana , Arlimongo-masta; angl. Mizen-mast; ail. Besahnmasl; holl. Besaans-mast; dan. Mesans-mast; suéd. Mesanmasten; rus. Бизань-мачта [Bizane-matchta] ; turc, Tchcmber dirègui ( ^ j 3 ) ; bas bret. Gwern volosk ou Vorsk ,mal. Penïourong ( £ j j ç j ) > ' - ^"otei dol.) Les galères, qui n'avaient communément que deux Mâts : le Mât de maistre et le Mât de trinquet, lorsqu'elles étaient très-grandes ou amirales, portaient sur la poupe un Mât d'artimon, comme nous l'apprend l'art. 8 de YOrdon. du 27 septembre 1 7 4 8 , sur la suppression du corps des galères : « . . . Sa Majesté voulant que ses galères portent un Mât d'artimon l o r s qu'elles seront commandées par des lieutenants-généraux nu des chefs d'escadre de ses années navales... » Au x v i siècle déjà, il y avait eu des galères à trois mâts. La galère peinte dans la Bibliothèque de la cathédrale de Sienne,par Raphaël et Pinturicchio, en est un exemple. A la tète des bas Mâts, on avait placé, pour la défense du navire, des châtelcts ( V . ) . a s c

e

besar

tonga, Oulou

fana.)Le Mât du milieu, ou grand Mât,est le point de partage entre l'avant et [l'arrière du navire. Les passagers des dernières classes d'un bâtiment, qui a deux ou trois classes de passagers, ne franchissent point cette limite; ils ont l'avant pour séjour et pour promenade. Cette coutume était observée déjà au Moyen Age [ V . Particeps), et il est probable qu'elle était traditionnelle à cette époque. A bord des vaisseaux de guerre), les matelots ne vont à l'arrière que pour le service; l'avant est leur poste; les passavants, jusqu'au grand Mât, sont le champ de leurs promenades. Le Mât de l'avant, le Mât de proue, selon l'expression des Méridionaux, longtemps plus important que celui du milieu, s'abaissa quand l'autre grandit, ou, pour mieux d i r e , l'un prit la place de l'autre. L e Mât d'avant devint Mât du m i lieu, et sa taille le fit nommer Grand M â t ; le Mât du indien passa sur l'avant, en Fiance : il conserva, ailleurs que dans la Méditerranée, ce nom sous la forme : Mât de misaine, que n'adopta aucune autre nation, comme on va le voir. L e gr. mod. donna à cet arbre de la proue les noms de TGTO; T-TJÇ ir).u)pY|c;, KcrrâpTi r ô ; TiXoip-^ç, Tpiyxéico ; l'ital. l'appela Albero diproda, Albero di trinclietto ou del trinchetto, Arbore del trinchetto ; Trinchetto di proda ; le géno. Arbo di trinchetto ;

des cages ou corbeilles

transformés plus tard en plates-formes nommées Hunes. ( V . )


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . Ces hunes donnèrent leurs noms aux Mâts qu'on superposa , ceux dont nous venons de parler, et l'on eut des Mats de hune. (Gr. litt. mod. ï e r è î той SoXcôvou; gr. vulg. Tiuirouxt T7-<; rau-maç ; ital. Albcro di gabbia, Trinchctto di gabbia ; esp. Mastaleo, Mastarco de gabia, Masteleo, Mastelero; port. Mastareo; basq. Mastelaria; angl. anc. Top-garlarid; angl. Top-gallant, Top-mtist; ail. Stengc; holl. Steng; dan.Stang; -.ued. Maststâng; rus. Emettra \Stenngâ\; turc, bulèguinun dirègui; vieux fr. Brisure, Grand hunier; mal. Tiangpengapoh (iJ'Li) çy'i) ; lasc. Pandjara

dol. (V. Barque longue.)

Des Mâts de hune, chacun reçut un nom particulier. C e lui qui surmontait le grand Mât fut appelé le Grand Mât de hune. (Gr. litt. mod. МеусЕХоу ooXom'ov ; gr. vulg. TÇipVJroûxi -rr£ vauwiou; ; ital. Albcro di gabbia, di maestra ; Trinchctto di gabbia grande ; esp. Mastelero mayor; port. Mastareo grande, Mastarca da gavea grande; bret. Gwcrn kestel braz ; angl. Main-top- mast ; ail. Grosse stenge ; holl. Groote steng ; dan. Sorstang; suéd. Storstâng; rus. Гроть-сшенга [Grote-stenn-

Cependant, au x v i siècle, quelques grandes nefs entèrent un Mât au-dessus du Mât d'artimon. Ce Mât, qu'ont aujourd'hui tous les navires à trois Mâts verticaux, reçut le nom de Mât de perroquet de fougue. ( V . Perroquet de fou"ue ) (Gr. vulg. TÇipiroûxi TYJC; xo'vTpaunTÇotva; ital. Albcro di r,ntra mezza na ; esp. Mastelero de mezana ; port. Mastareo ilagala; basq. vulg. Artimongo gaiko masta; bas bret. Givern ar peroket dartimoun ; ar. côte N . d'Afr. Arbrctta de kountramisaina; angl. Mizen-top-mast; ail. Kreutzstcnge; holl. Kruissteng ; dan. JCry-dsslang; suéd. Kryss-stiiang; rus. KpioCb c m e H T a [Kriouss-stcnnga ; provenç. anc. Arbre de contn-misaine; lasc. Kalmipandjara dol.) e

Pour profiter des vents hauts, pour augmenter d'ailleurs la surface de la voilure et accélérer d'autant la marche du navire, au-dessus des voiles basses et de celles que portaient les Mâts de hune, on pensa à déployer des voiles plus petites que ces dernières, plus petites elles-mêmes déjà que les liasses voiles. On donna à ces voiles du troisième étage le nom de voiles de perroquet. Pourquoi ce nom? Se rattachait-

987

ga] ; ar. cote N . d'Air. Bretla de maestra; lasc. Bora pand­ jara dol; provenç. anc. Arbre de gabic.) L e Mât qui s'élevait au-dessus du Mât de misaine se nomma lePetit Mât de hune. (Gr. mod. T Ç I I A T O U X I тойдахроихЁтои; ital. anc. Parrachetlo di proda, Trinchetto di gabbia piccola, Albcro di parrochelto ; esp. Mastelero de proa ; port. Mastcrco da gavea minor, Masterco do traquetc, Mastereo do velacho ; angl. Fore-top-masl ; ail. Vorstcnge; holl. Voor-steng, Fok-stcng; dan. Fok-stang; suéd. Fôrstâng; rus. форъ-сшенга [Forc-stcnnga]; fr. anc. Le perroquet; lasc. Trinquette pandjara dol; bas bret. Givern kestel bihan.) L e Mât d'artimon n'eut pas tout d'abord, au-dessus de sa hune, un mâtereau, comme en portait le grand Mât et le Mât de misaine; assez longtemps une gabie fut la seule chose dont on chargea sa téte, comme on le voit par cette figure, que nous empruntons à notre Archéologie navale. C'est celle d'un navire du x v i siècle, que nous dessinâmes à Venise en 1835 : e

il au souvenir de quelque fait particulier qu'a oublié la tradition du gaillard d'avant? Est-ce une fantaisie des matelots? Ne serait-ce pas que le mât complet du milieu, ou celui de l'avant d'un bâtiment carré avec sa basse vergue, sa vergue de hunier et la vergue supérieure à celle-ci, n'est pas sans analogie avec le bâton de perroquet traversé par des échelons, dont le plus élevé est celui où se tient d'ordinaire l'oiseau parleur? Nous l'ignorons; toujours est-il que le Mât fait pour porter la vergue et la voile de perroquet fut nommé : Mât de perroquet. (Gr. litt. mod.T<rro? oOovr.c; ital. Albcro dipappafico; esp. Mastelero; port. Mastareo; angl. Top-galant-mast; ail. Bramstengc; holl. Bram-stcng; dan. Bramstang; suéd. Bramstàng; rus. BpajicmcHra [Bramstennga] ; bas bret. Gwcrn ar peroket; mal. Tiang pengapoh ; [ A j l i j i j j ] lasc. Sabor couda dol; fr. anc.

Papajigue.

Le Mât de perroquet guindé au-dessus du grand Mât de hune prit le nom de Mât du grand perroquet. (Gr. litt. mod. 'I<TT<K U.£YÔXYÎI: ofiôvyit; ; g r . vulg. M - o t a i r o i j i t v o ; uurfJXo;,

TÇut-


GLOSSAIRE

988

ueydUou р л с а р - т о х ^ о и ; ital. Mbcro dipappafico <h macstra; esp. Mastelero de juanetc mayor; port. Mastarco do joanetegrande;bis bret. G w r a arperoket braz; ar. côte N . d'Afr. Arbretta de papafigue; provenç. Arbre de papa figue de maistre/angl. Main-top-gallant-mast; ail.Grossebram.vftv/£f; holl. Groote bramsteng; dan. Stor-bram-slang ; suéd. 5tor bramstang; rus. Грошъ-брамстенга [Grote-bramstennga); lasc. Sabor couda bnra dol.) Le Mât do perroquet établi à la téle du petit Mât de hune prit le nom de Petit Mat de perroquet. (Gr. Hit. mod. 'Ьтос ÉunrooiOïv oOovr,ç; gr.vulg. TÇIIA—O'JXI TOÙ рлгарлпкр1'уои TOÙ тгароихетои; ital. Albero dipappafico diparochetto; esp. Maste­ lero de juanetc ; port. Mastereo do joanete de prou ; bas bret. Gwern ar peroket bihan; ar. côte N . d'Afr. Arbretta de pa­ pafigue proua ; provenç. anc. Papafigue de trinquet; fr. anc. Perroquet de misaine; angl. Fore-top-ga/latit-mast j ail. ^orbram-stenge ; holl. Voor-bramsteng; dan. For-biam-slang; suéd. Fôr-bramstang; rus. форъ-бралстенга \For-bramstennga); lasc. Sabor couda irinquette dol.)

Ttoixi тои

Lorsqu'on crut devoir ajouter au màt de perroquet de fougue un Màt supérieur, on donna à celui-ci le nom de Màt de perruche. (Gr. vulg. M-ou/.6é3cpi \Boulvédèri\ ; ital. Albero di caccarn, Albero di belvédère ; esp. Mastelero de periquito ; port. Mastereo da sobrcgatii ; bas bret. Gwern pérurhe ; ar. côte N . d'Afr. Arbretta de koiintra-inisaina; provenç. anc. Arbre de contre-misaine ; angl. Mizen-top-gallantmast; ail. Krcuzbram-stenge; holl. Kriiis-bram-steng; dan. Kryds bram-stang; suéd. Kryss-bramstang; rus. Крюсь-брамcmeiira [Kriouss-bramstennga]; lasc. Sabor couda kalmi dol.) On ne s'est point arrêté là. Au-dessus des voiles de perroquet on a gréé des voiles plus petites ; au-dessus des Mâts de perroquet on a bisse de plus petits Mâts, auxquels , par analogie avec le perroquet et la perruche, on a donné le nom du Cacatois. On a eu trois Mâts de cacatois, comme on avait trois Mâts de perroquet : L e grand Màt de cacatois (gr. litt. 'ICTÔ; JASVCD.ÏIÎ ôOovîoo;; g r . mod. TÇiu-oûxi TOU p-syaXou xovT p a a T r a a T r a s i y o u • ital. Albero di contrapappafigo; bas bret. Gwcrn ar kakatoc braz; angl. Topgallant-royal-nuist ; rus. . Гротъ-бомъ-брамъ-стенга [Grote borne brame stennga]; lasc. Sabor couda boni dol; a r . côte N . d'Afr. Spigoun de maestro); le petit Mât de cacatois ( g r . vulg. TÇi[A-oOxt toù xovTpajjLTcaii-aorcou тоирхгтои ; ital. Albero di contra pappafico di parochetto ; bas bret. Gwcrn ar kakatoc bihan; angl. Fnre-to/t-gallant-royal-mast; ar. côte N . d'Afr. Spigoun de trinkète ; rus. форъ-бомъ-бра.чъ сшенга \Forc borne brame stenga]; lasc. Sabor couda trinque/te dol); enfin, le Mât (le cacatois de perruche (gr. vulg. KovTpot p.TOu/.ësocpi; ital. ^Zbero di rontrti-belvcdere ou di contra caccaro; angl. Mizcntop-gallant-royal-mast; rus. Крюпсъ-бомъ-брамъ-стенга [Kriouis borne brame stennga]; ar. côte N . d'Afr. Spigoun de niisaina; lasc. Sabor couda kalmi dol]. Les Mâts de cacatois furentsouvent nommés : Mâts de perroquet volants (ou postiches), et Mâts de perroquet royaux. L e nombre des Mâts, leurs positions relatives, leur érection verticale ou inclinée à l'avant ou à l'arrière, la hauteur de chacun d'eux et celle des Mâts faits de Mâts superposés : tout cela varia selon les temps, les lieux, la grandeur et la forme des navires. Nous avons établi, par des documents certains ( V . t. n de notre Arcli. nav.), que les nefs louées par les Génois a u x envoyés de saint Louis, en 1268, étaient voilées à la latine, et avaient deux Mâts un peu inclinés sur l'avant, celui de proue plus long que celui du milieu, et planté tout à fait à la proue. Au x i v siècle,quelques navires, et notamment les galères, avaient une mâture analogue à celle de ces nefs latines; nous en avons pour témoignage la galèrepeinte

NAUTIQUE. parPietro Laurati,dont nous avons donné la figure ci-dessus, p. 34. Aujourd'hui, les chebecks et les mistics,qu'ils soient à la latine, ou seulement Latins devant, et Carrés (V.) derrière, ont le Mât de l'avant incliné sur la proue. D'autres navires ont ou le Màt de proue ou le Mât de poupe incliné à l'arrière. Dans les vaisseaux, frégates, corvettes et brigs, le Màt de misaine est généralement le seul auquel on conserve la position verticale; le grand Mât et le Màt d'artimon, — l e brig n'a pas ce dernier M à t , — sont légèrement inclines vers la poupe. Parmi les bâtiments dont la représentation dans les tombeaux et les palais de l'Egypte nous a permis de donner quelques notions sur les navires des Egyptiens (V. notre Arch. nav., Mémoire n ° 1 ) , il en est un remarquable surtout parle système de sa mâture. Son Mât, planté au tiers environ de sa longueur à partir de la proue, s'incline un peu sur l'arrière, où il s'appuie à un étai de bois vertical. Ces deux pièces sont réunies par des traverses vers leurs têtes. Des haubans qui vont à l'arrière, de l'un et de l'autre bord, soutiennent le M à t , combiné pour résister à l'effort que fait la voile, suspendue en avant de cette espèce de chèvre.

Avant qu'on hissât, entre les Mâts de beaupré et de m i saine, des voiles triangulaires nommées Focs (V.), on établit sur le beaupré un petit Mât vertical portant une voile latine. Ce Màt existait au commencement du x v i s i è c l e , comme on le verra par une phrase du Voyage de J. Parmenticr, citée à l'art. Mastrot. (V.) L e Mât sur le beaupré, qui, à bord des bâtiments français, s'appela : Màt de perroquet de beaupré, et Arbre de contre-civade, disparut tout à fait vers le milieu du x v i u siècle. (V. Beaupré.) Les Mâts d'un seul Brin, c'est-à-dire qui ne sont pas Mâts d'assemblage, sont quelquefois trop courts; on les a l l o n g e ; ils sont alors ce qu'on appelait autrefois Mâts a ffus tés (V. Affnsté), ce qu'on nomme aujourd'hui Mâts à pibles. (Ital. Albero a piblc; géno. Arboa pibbre; malt. Albrupipru; rus. Ma'ima O A O ï t O / U ' p n K a [Mutchta odonodcrvka]; angl. Polc mast.)— Nous 11e savons d'où vient le mot P i b l e , s'il ne vient pas de Vital, provenç. Popolo, peuplier. L e màt à P i b l e a, en effet, l'air d'un haut peuplier dépouillé de ses b r a n ches.— Quelquefois leur tète de sapin n'est pas assez solide pour recevoir,-dans une mortaise, un ou deux rouets d e cuivre sur lesquels doit passer l'itague (V.) de la v e r g u e . Une pièce de bois de chêne, nommée Calcet (V.), est ajustée à leur sommet. Tous les Mâts des galères étaient ainsi entés. c

e

e

Quand le mauvais temps, la fortune de la mer a brisé un Màt, on le remplace par un des Mâts que l'on a en réserve. (Ital. Alberi di rispetto); le remplaçant reçoit le nom de Mât


GLOSSAIRE NAUTIQUE. <le fortune. (liai. Alberodiforluna; angl. Jury-mast, Spare-mast; rus. Cpa.u>mHB.in Mainia [Falchivaïa mate/ita].) La famille des bâtiments carrés est matée d'une façon uniforme - il n'est qu'un individu q u i , en arrière de son grand M â t , a un mâtereau parallèle à celui-ci, et destiné à porter son Artimon. Ce Màt est nommé Mât de senau. L e navire qui en est muni est un b r i g , qui tient de l'anglais le nom de Senau. ( V . ) — « Vers les huit heures, j e lui mis bas son Mât de Senaut [sic) et son Mât d e pavillon. » Relation • lu combat du Sauveur. ( V . Bateau-corsaire.) L e Mât ou Bâton de pav i l l o n , dont le nom est écrit dans cette phrase, est une perche plantée tout à fait sur l'arrière du navire; on y bisse le pavillon quand on ne le hisse pas à l'extrémité de la corne d'artimon. L e Mât de pavillon angl. Flag staff, Ensign staff ; rus. t[).iaruimOKl> [Flagc/itoA] ; mal. Tiang bandera ^ J ] , madék. Azoun tsang) est beaucoup moins

98D

Donnons, en terminant cet article, la figuri' d'un Mât gréé à la latine, c'est-à-dire, destine à porter une voile latine, à bord d'une galère, d'une tartane ou d'un autre navire de cette espèce.

en usage aujourd'hui qu'il ne l'était autrefois. Plaçons ici un dessin qui aidera le lecteur à comprendre ce que nous avons tâché d'expliquer jusqu'à présent. F

il

P

(Ali, arine un Màt ; A C , calcet; D, gabie [aujourd'hui supprimée j; R,P, haubans à colonnes et à itagues.à côléde la drisse de l'antenne ; H F , antenne ; E, racage ou Paternostri ; H F M , voile Ialine; l ' T , bragol de l'oste; P , Oste, nu Bras de la Panne

F.E; I , K , orses ou bras du Car M L ; V L M , targue-point de la voile, ou Conlre-cscolc ; N, Écoule ou Escole de la voile; OT, fausse oste; S, llamme ou girouette. [V., à l'art. Galère, dans la coupe de la galère d'après Passehon, le Màt, n » 3 » ] . )

— V . Coron. 2. M A T , angl. holl. s. m. (De l'augi.sax. Meatta, matelas,? en relat. a v e c le Iat. Matta.) Natte; Baderne ; Paillet ; Fourrure de câble. 1. M A T A , gr. mod. s. f. (Du vénit. anc. Matta. [V.]) Nom donné à n u fort palan dont les poulies sont aiguillelées,l'une au màt de la sotxoùXcÇa ( V . ) , ou du Tps/avTi'vT; ( V . ) ; l'autre à l'extrémité inférieure de l ' i v T É v a

[/wry-aXr,. ( V . ) Son office est d'approcher ou d'éloigner du niât le pied de cette livarde, qui est appuyé sur l'extrémité inférieure du Taprt(V.) ou de la yatSâpa. ( V . )

(Cette figure est celle d'un M i t gréé et voilé [grand M â t , ou Mât de misaine], appartenant à un bâtiment maté en vaisseau. A B est le bas M â t ; K O , le Mât de hune [grand ou petit Mài de lume];CD, le Màt de perroquet; DE,la flèche de perroquet ou le Mât de cacatois ; E F , le paratonnerre ; E , la pomme.)

2. M A T A ( o U j , mal. s. Aire de vent. — Mata signifie proprement : Œil. On conçoit très-bien comment les Malais ont pu nommer poétiquement le soleil: Mâta-ari ( V . ) , l'œil du j o u r ; mais on ne comprend pas aussi facilement qu'ils aient donné à la direction du vent le nom : Mâta. Probablement Mata s'applique aux lignes tracées sur la rose de la boussole , ligne (pie suit l'œil quand on consulte le Compas. Au surplus, les emplois figurés du mot Mâta sont assez nombreux; ainsi Mdta-aycr signifie : Fontaine Source; Mâta-tong, Bonde d'un tonneau; Mdta-/idli,Che\\\\c du pied,ele.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

990

—Marsden, q u i , à l'art. Point of tlw compass , p. 5 i 3 , et a l'art : Compass, p. 4 i o , donne le mot Mata, oublie, a l'art. : Mata, p. 3 i $ , d e donner le sens : Aire de vent, Elout, qui ÍE copie, NE répare point cette omission, dans la partie mal. holl. de son dictionnaire.—Mata-pad6man( ^y ¿!> oL>), (Œil du compas), Aire de vent, Pointe du compas. t

MATA ARI

( O L - ) ,

mal. s. (Mata

i

[ ^ L ^ J ,

Œil ; Art

[ J y l * ] , Jour, Œil du j o u r . ) Soleil. Les Malgaches ont la mime ligure. — V . Massou androu. M A T A - F O G O , ar. côte N . d'Afr. s. (Oe l'ital. Mette, Mets, et de Fuogo, Feu.) Boute-feu. M A T A HE L A A , tonga, s. (Mata, Aspect [vue, voir] ; fíe, L e ; Lan, Soleil.) Est ( ! ' ) , l'Orient Mata lie tahi (Mata, Bord; A/r, L e ; Tahi, Eau de mer.) Bord de la mer, Plage, Il i vage. M VTA K A O U R O U A , tikopia, s. Nord-Ouest. M A T A R A E , sataw. s. Est. M A T A D U R A , vénit. mod. s. f. (D'Ammatare.

[ V . ] ) Mâture.

M A T A F I O L , esp. s. m. (Corrupt. de Malafionc. [ V . ] ) Raban d'envergure. — Matafiol s'est corrompu aussi en Batafiol. ( Y . ) — L ' i l l v r . nomme Mata/une la Garcette de ris. M A T A I T O N E , ital. s. m. (Ëtymol. incert. Fione parait être une corruption de Fune, corde; quant à Mata, peutêtre vient-il de Mattarc [esp. Matar], vaincre, tuer, mater, dans le sens de dompter.) Raban d'envergure et de tente.— I Matalioni sono l'uni picciole che sono cuscite alie vele et aile tende, perche si possano attaccare aile antenne et à i lilari.. Pantero-Pantera, Focabol. nattt. ( i 6 i 4 ) . M A T A I , taïti, s. ( C e mot a une grande analogie avec Matangui et Malani. [V.]) Vent. M A T A L O T E , esp. port. s. ni. (Du fr. : ) Vaisseau qui est Matelot d'un autre. — V . 3. Matelot. M A T A G E , fr. s. m. (De Mater.) (Gr. mod. 'Ap;¿7:o'jpio-ua [Arbaurisma] ; basq. Mastillia ; bas bret. Mâtaclie ; esp. Arboladura; rus. OfÍMa'imoBaHie [Obmatchtovanié].) Action de Mater. M A T A N G U I , nouv.-/.él. et tonga., s. (Probablement de langui, Bruit, et de Maha, Beaucoup. On remarquera le rapport qui existe entre Matangui et le malai Angin. •— Matu matangui, Au vent.) Vent. — V. bout, Marangaï, Matai. M A T A N H I , tikopia, s. V e n t . — X . Matangui, qui a la pins grande analogie avec ce mot. — L ' H a w a ï dit ; Malani. — V . A h o , Matai. M A T A R A C I U S , bas lat. s. m. (C'est l'ital. Malaraccio, Matarazzo, ou Materasso, fait du lat. Malta [ V . a. M a t ] , Natte.) Matelas.—«Dicimus... quod onines naulizati »(qui ont paye un nolis) « et marinarii potestatem habeant pónendi et portandi iii nave unum Mataracium deseptem rotulis et non plus,et si plus fuerit, de toto Mataracio iiaulum solvat patrono.» Stat. vénit. de 1255, chap. 6 7 . On voit,par les prescriptions de ce chapitre, que tout marin embarqué avait le droit d'avoir à bord pour son usage un matelas, que chacun pouvait faire faire à sa guise. Seulement si le matelas pesait plus de sept rotoli (quinze livres environ, si le rotólo du x u i siècle était le même que celui du x v u ) , il payait ati patron du navire un nolis, dont il était affranchi s'il ne pesait que les sept rotoli. Ainsi la loi bienveillante, — on ne croit guère aux lois bienveillantes du Moyen A g e , quand on e

e

n'a sur cette époque que les idées généralement reçues ; — U loi n'atteignait que le luxe , et favorisait le bien-être nécessaire. Elle n'était donc pas si barbare qu'on l'a supposé ! M A T A R È S , ar. côte N . d'Afr. s. (De Tital.il/nfemMofV. cidessus.] Bastingage.— Matares di cuffa, Batayolle de hune. M A T A U , nouv.-zél. s. (Main droite.) T r i b o r d . — V . M a t o o u . M A T A t f O Y N I A K A A Z E T A (Matafougnia kalzéta), gr. vulg. (Del'ital.^/«toy7w(t(V.)et du fr. Garccttc. [ V . ] ) Raban d'envergure et de ferlage. M A T C H O U A , lasc. s. Canot, Bateau , Embarcation. L e lieutenant T h . Roebuck, p. 9 de sou Engl. and hindoost. naval Diction. ( I 8 I 3 ) , écrit : Machwa. M A T E , angl. s. (Même étymologie que Maat. [ V . ] ) A i d e , capitaine en second d'un navire du commerce. — Mate of a ship of ivar, Second maître à bord d'un bâtiment de guerre. M A T E L A S . V . Mataracius, Hamac. M A T E L O T , fr. s. m. (Contraction de Mastclot, fait de Mast [ V . ] ) (Proprement: Homme du mât, homme qui a l'habitude de courir dans le gréement des mâts,et d'y faire tout ce que le service de ses voiles a de difficile ou de dangereux. (Gr. anc. NauScérr,?, NaûxT,; , Nau-riXo;, 'Y-r^çi-r^ ; gr. mod. i é v T p o o o ; [Synndrofo-s]; lat. Socius; bas. bit. Marinnjo; Marinarius, Marinerius , Socius, Socierus ; ital. vénit. Marinaro, Mariner, Marnaro; esp. Marinerò ; port. Marinheiro; basq. Mariniela; bas bret. Martâlod, M; 1 dead, Môraer, Màrdéad; isl. Askipanariiiiidr, Farmadr, Fardrengr, Ha/li, Siómadr, Skipari, Skirnpadr; angl.-sax. Flotu, Flotmon, Lilsman, Lida, Lidman, LiH-man, LiiS-mon, Lfcsmon, Ncadting, Nydling, Sœ-leoda, Sœ lilSend, Sœ-mun, Sœ-rine, Secate, Sciper, Scip-man, Sund-buend, yEg-fluta, Yi-lidà; angl. Sailor; ail. Malrose; holl. Matroos, Zeeiiian; dan. et suéd. Malros; arabe côte N . d'Afr. Bali'rig, Mullah, Mèlldh; Mêle'; illyr. daim. Korablenik, Korabljinik, Korabljohodec, Marnar, Môrnari, Môrac, Morreplavatélj, Poniôrac ; val. Kopi)6iep [Korcbière], Mat.vofb \Matlote), Matpoz [Matroz); russe Kopa6e.\nuK'b Korabelnik], KopaG.ACiuiKli [Korablenik], Manipoli [Matroz ; poi. Maryturc, Guèmidji narz, Maytck, Mayteka, Zeglarsttvo; [j s ^ ] ,

Melldh [

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Qaltoundji, [ ^ x J j J l i ] ; hongr.

//«yoj--/i?giv/;r[Hoyôche-Lêghégne].; groënl. lmarsiortok; per-., hind. Souar, Suwar; mal. Anak-praou^^y ^Jàp I ] , Khalasi [^>)&i.], Calassi, Orang-kapal, Orang-laout[<JLj^& £,J.Î^]> Orang-pcr-laicr-an , Malros ; chin. Chaô-tsè, Chao-jin, Choui-chèou, Choui-chéou-jin ; papou, Mantoms ; fr. anc. Marinai, Marineau, Marinère, Marinier, Maronnier, Malinai, Compagnon.) « Homme de mer, qui, sous les ordres des officiers et des maîtres, exécute toutes les opérations de la garniture » (des mâts et des vergues) « du gréement et de la manœuvre. Ce titre n'est pas donné à ceux q u i , se destinant au service de la mer, ne font que commencer de s'en instruire; et il est réservé pour distinguer les hommes qu'une certaine expérience a rendus habiles dans un tel métier. » Romme, 1 7 9 2 . Ce nom de Matelot, pris dans son acception la plus honorable, a été appliqué aux officiers qui ont toutes les qualités du vrai marin. Il y a déjà assez longtemps que cette extension fut donnée à la signification primitive de ce terme; en voici la preuve : « La conversion de Mensnier, garde de la marine, m'engageà vous parler de ses intérêts; il serait fort propre à remplir la charge de lieutenant de frégate légère, vacante par la mort de Flandin, d'autant plus que c'est quasi un homme de


GLOSSAIRE NAUTIQUE. inesine génie, bon Matelot, et ferme dans l'occasion , ayant fait le voyage entier des Indes avec M . Delahaye, comme l'autre. » Mémoires de Fillette. — « . . . Je ne puis m'einpescher de prendre part plus que personne à la gloire que vous vous estes acquise et à la satisfaction que Sa Majesté a tesm o i g n é d'vne aussy belle et aussy grande action que celle que vous auez fait, et vous ne deucz pas douter que le R o y n'ayt fort bien remarqué qu'ayant à faire au plus habile Matelot et peut estre au plus grand et plus ferme capitaine de mer, qu'il y ayt à présent au monde » ( R u y t e r ) , « vous n'auez pas laissé de prendre sur luy les aduantages de la manœuvre de vostre vaisseau, ayant regagné pendant la nuict le vent qu'il auoit sur vous le soir précédent et de la fermeté, l'avant obligé de plier deux fois deuant vous. » Colbert à Duquesne, i-j fév. 1696, sur le combat deLipari (8 janv. 1676) ; Ordres du Roy, 1676, n° 3 g , p. 65 v ° ; Arch. d e l a M a r . — V . Barqueiar, Catena del remigio, Naufragium, Tocar. 2. M A T E L O T , fr. s. m. Camarade. — «Quand on ne donnait qu'un hamac pour deux hommes, les deux marins couchant alternativement dans le même hamac s'appelaient Matelots l'un de l'autre; par suite, deux amis de bord se donnent cette dénomination d'amitié. D e là viennent les mots Emmateloter ou Amateloter.... Aujourd'hui chaque marin a généralement son hamac; mais la même place à bord sert d'ordinaire à deux Matelots, c'est-à-dire alternativement à un de chaque quart ou moitié de l'équipage...» Dict. de marine, par M M . de Bonnefoux et Paris ( 1 8 4 8 ) . — « . . . Si un de ses compagnons se blesse par le besoin d'aide, ils sont tenus à le faire guérir, et l'amender au dire d'un des compagnons, ou de son Matelot, et au dire de son maître et de ceux de sa table. » Roôles d'Oleron ( x m et x i v siècles), chap. 20. — « L'usage et coutume de la mer est de c o m poser l'équipage deux à deux, comme aux compagnies des 'ens de guerre les soldats camarades» (du lat. Caméra, chambre. Qui ont la même chambre, le même l i t , une vie commune et intime.),« lesquels marchent en mesure rang, et c'est ce qu'on dit faire le Matelotage» (aujourd'hui : Amatelotage) ; « l e s deux adjoints se nomment l'un l'autre mon Matelot, s'aiment et s'assistent mutuellement, et dans le navire ils font en mesme temps les inesmes manœuvres, se secourant en tout comme frères. » Et. Cleirac, Vs et coutumes de la mer (1647), d'après François Pyrard, de Laval, liv. 11, c

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juillet 1690), auoient tenu le vent pour euiter monsieur de T o u r v i l l e , arriuerent longtemps après sur ma division . qui, après avoir reuiré sur les ennemis, n'auoit pas garde tout l'ordre qu'elle devoit, parce que M . de Septeme et M . de Pointis, qui estoient nos Matelots, auoient cherché à se signaler par quelques actions particulières, en quoy ils auoient eu tort.» Mém. manusc. du marq. de Villetle-Mursay, p . 117. lig. 2 1 , Arch. de la Mar. — « Ou Casse, chef d'escadre, Matelot de M . de Villette, fut blessé (combat du 24 août 1704).» Partie authographe des Mémoires de Villette, p. 186, lig. 6. — « Les ennemis avoient le vent sur nous, et s'en seruireut pour nous attaquer avec des forces supérieures aux nostres. Je ne dois vous parler que de l'avant-garde que j e commandois. L e gênerai Schovel » (Schowel) « commandoit celle des ennemis. Il arriva de si bonne grâce, que, le voyant à une petite deiny-portée de canon, j e ne doutay point qu'il ne voulust auoir à faire à moy, et j e l'attendis. Je fus fort surpris de ce qu'il aima mieux me donner en partage un de ses Matelots qui estoit plus fort que luy. Nous nous attachasmes l'un à l'autre pendant une heure, et il jugea à propos de se rallier à Schovel qui , après avoir combattu M . Du Casse, et s'en estre ennuyé, avoit tombé sur l'Excellent et sur le Sage, dont l'artillerie étoit inférieure à celle de ses Matelot-.. Rapport du marquis de Villette-Mursay sur le combat de Malaga; autogr., 25 août 1704; dossier du comte de T o u louse; Arch. de la Mar. — V . Travers (Etre par le). M A T E L O T A G E , fr. s. m. (Cat. anc. Marinatge; vieux fr.

Marinaijc; illyr. daim. Brodàrstvo, Korabljàrstvo, Korâbstoo; rus. Maiiipo.scKé 3 B a m e \Matrozskoié zvanié}.} Art. du matelot. Autrefois, la paye des matelots était désignée par ce nom, qui répondait au bas lat. Marinaricia. (V.) — 11 existe un livre très-utile , cité quelquefois dans ce Glossaire, et publié sous le titre de : Manuel de Matelotage et de manœuvre, par M . P.-J. Dubreuil, lieutenant de vaisseau; Paris, i 8 3 5 , in-8". M . Dubreuil était un de nos camarades à l'Ecole de marine de Brest, en 1811-1814. —Matelotage était employé, au commencement du x v u siècle, pour designer l'action d'Amaleloter. ( V . ) — V. 2. Matelot. e

M A T E J I O T T ) (Matelote) , rus. s. m. (Transcript. du fr. Matelot, en parlant d'un vaisseau qui en précède ou en suit un autre. ( V . 3. Matelot.) — Manque a Beiff aussi bien chap. 16, de son Discours du voyage des François aux Indes qu'à J. Heym. orientales ( i 6 n et I 6 I 5 ) . L e P . Fournier ( 164З) d i t : « Ma­ M A T E N T E , ualan, s. Nord. telot... Celui que le capitaine assigne à vn chacun pour l'as­ sister en toutes ses nécessitez, v i f et mort. Ainsi auons nous M A T E R , fr. v . a. (ContractiondeMaster. [ V . ] ) (Gr. vulg. accoustumé de dire : Vn tel est mon Matelot. » Invent, des Afu.TOupîvw [Arbourinô]; cat, Arborar; ital. Albe.rare, Almots dont on vsc en mer. — Cette acception du mot Matelot borare, Arborare, Ammatlarc; géno. Amatd, Arbuâ, Mala été négligée parGuillet (1678-168З), parDesroches(i687), tare; vénit. Inalborar; malt. Talbura l'albri, Tigghiada et par Aubin (1702). l'albri; esp. Arbolar; port. Arvorar; provenç. Mdta; basq.

3. M A T E L O T , fr. s. m. Par une métaphore toute poétique, qai transporte au navire la qualité de compagnon dévoué et d'ami, qu'implique, dans le mot Amateloter ( V . ) , le radical Matelot, on donne le nom de Matelot d'un vaisseau à celui q u i , dans une ligne de marche ou de combat, suit ou précède ce vaisseau. Celui-ci est l e : Matelot d'arrière, l'autre le : Matelot d'avant.— Les Anglais appellent le vaisseau Ma-

vulg. Mastillia; basq. litt. Ontzia zuaitzu ; bas bret. Gwernia; angl. Mast\To\ Fix [ 7 b ] the masts; ail. et holl. Be-

rnas ten ; dan. Sœstc m a sterne ind ; suéd. S'àtta master i cl skepp; ar. côte N . d'Afr. Rekbou sou a ri ; turc, Guèmi ïèdirèk qomaq, Guèmi ïè dirèk ilé donatmaq ; rus. Ofaïa'imOBanib [Obmatchtovatc], riocmaBiiiiii> aia'iinM BI> i;opaG.ii> [Postavitc matchliv' korable] ; groënl. Napparuserpok ; tonga, Lapa lie fana.) Dresser un mât ou des mâts ; le ou les mettre en pla-

telot d'un autre : Second Good Company keeper; les Italiens : ce, ou à force de bras, ou avec une chèvre faite de deux Tiavc ajutante ou di conserva ; les Espagnols et les Portugais : longues et fortes pièces de bois nommées bigues, ou avec Matalote^ à Venise on dit : Nave marinara ; en a\\. Beystelicr; une machine à Mater dressée sur un ponton ou sur le bord en holl. Bystander, Makker, Noodthulp; en dan. Bistaacr, d'un quai. Par extension, de tout corps grave qu'on dresse Seenndant; en suéd. Bistâere, Assistentskepp, Hjelpskepp ; sur une de ses bases, on dit qu'on le Mate. — Mater les a\ ien rus. М а т е л о т ъ ( Д / а / е / о г ) . — « Les nauires anglois, qui dès le commencement du combat (devant l'île de W i g h t , le 10

rons, c'est les mettre debout dans l'embarcation qu'ils entraînaient sur l'eau ou qu'ils vont emporter dans un mou-


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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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vement simultané. Mater une bigue, c'est la lever et l'établir dans une position verticale. Mater un canon, c'est le mettre debout sur sa bouche ou momentanément sur le bouton de sa culasse. (Angl. Set [То] up, Set [То] àh-end; basq, Zilla tu.) M A T E R A , ital. s. m. (Du lat. Materia, bois de charpente.) Madier; Varangue.— iMatere sono legni conficcati nella carena, che formano il piano del vascello. » Pantère-Pantera, Vocabol. naut.(i61/,).—« È necessario formar insimil modo, àimitatione dellecoste del del fino, leMatereetStamenalidella galea, lasciando più aperte quelle, che vanno nella mezania (V.) che non quelle di proda, ove è la forza movente, cioè le vele, che non quelle di poppa. » Rartol. Crescendo, Nautica Méditer, ( I Ò ' O Q ) , p . it\. (V. Corbame, Premezano, Primo, Stella.)—Matera del dente, Madier placé dans la galère, à l'endroit où commençaient les façons de la poupe et de la proue.—« E la Matera del dente l'ultima verso le rote, che l'altre si chiamano forcaz/.i... — DicesiMatèra del dente di poppa et proda, perche ivi comincia à stringersi il piano della galea, » Crescendo,p. i6,a3.—Matera della mezania, Madier du milieu.—«Questa Matera et stamenali ( V . ) sopra che si squadra il modello, et quella dà che tutte le altri la forma prendono, e la Matèra della mezania, ò quelle due, che gli sono appresso, una da una banda et l'altra dall'altra. » Crescendo, p. i 5 .

Ce mot, qui nous est donné par J. Heym et Reiff, parait être peu usité, car nous ne le trouvons ni dans le Dictionn. spécial d'Alex. Chichkoff, ni dans la nomenclature qu'a faite pour nous M . le comte Al. de Stackelberg. — V . К о м пасъ. М А Т Л О Т Ъ (Matlote), val. s. m. (Du fr. : ) Matelot Matpoz.

V.

M A T O O U , tonga, s. Nom de la plus grande des deux p i ­ rogues, dans la pirogue double. La plus petite s'appelle Ватта. La double pirogue est donc composée du Matoou qui est au vent,et du Hamma qui est sous le vent. — V . D u mont-d'Urville, Philologie, t. 11, p. 61, 62, art. Canot. P . 86, art. Pirogue, l'auteur nomme Foi vaka l'une des pirogues d'une double pirogue. Foi signifie : Réunion; il est doncprobable que le Matoou et le Hamma reçoivent également le nom de Foi vaka, qui veut dire : Réunion à la pirogue, et que Diimont-d'Urville a voulu faire entendre que la désignation : Foi vaka s'applique indifféremment à l'une quelconque des pirogues de la pirogue double. — Matoou désigne aussi, en tonga, le côté droit ou T r i b o r d . (V. Matau.) Peut-être la pirogue Matoou est-elle toujours celle qui est a d r o i t e dans le système de la pirogue double ; nous sommes d'autant plus porté a i e croire, que nous voyons le côté gauche, Bâbord, nommé : Berna, qui est bien manifestement en rapport avec

Hamma.

M A T E R E A U , fr. s. in. (Contraction de Mastereau, forine assez moderne de Masterel. [ V . ] ) (Gr. mod. Катавтахл ; ital.

М А Т О Ч Н И К Ъ (Mâtotchnikc), rus. s. m. (De М а т к а . [V.]) Habitacle. — Moins usité que Нактоузъ ( V . ) , car non­ Alberello; esp. Mastelero ; port. Mastereo ; basq. Mastcla- ne lisons ce mot, ni dans Chichkoff, ni dans la nomenclature ria ; bas bret. Gwernik; angl. Small masi, spar; boli. Stomp; Stackelberg.

dan. Varcspiir; suéd. Liten must ; rus. Жердъ [Jerte].) P e ­ tit mât.—Les mâts de hune prenaient lenoni deMàtereaux, quand ils n'étaient pas surmontés de mâts de perroquet. — V . Galliot, Mastrot, Nager un navire. М А Т Е Р И К Ъ (Materike), rus. s. m. (Reiff range ce mot ->ous le rad. М а т ь [Mate], mère. Nous ne voyons pas ([nelle analogie peut exister entre la mère et le : ) Continent. M A T E U R , fr. s. m. (De Mât.) (Angl. Mast-maker; dan. Mastemager; bas bret. Gwernier; rus. Мачтовщпкъ \Matihtorchtchikc].) Celui qui fabrique les mâts, les vergues, les barres de perroquet, les hunes, les chouquets,etc. M A T , H A , sanse, s. Peut-être de Ma, sanse. Étendre. (Pa • rnllèle des langues, etc., par Eichkoff, p. З29.) Avant du na­ vire, Proue. (Dict. hindoost.-an»!., nar J . T a y l o r et \ у \ limi­ ter

[ 1 8 0 8 ] , t. 11, p.

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.)

M A T H E L O T , vieux fr. s. m. (Mauvaise orthogr. de Ma­ li lot,où l'/is'est introduit malgré la raison étymologique.) — ^ . Seenail, T o u é e . M A T H R A B A Z Q A I G H Y , turc, i.^MaUirabaz, revendeur.) Rarque des revendeurs de poissons. MATZA<1>AI A N O I K T O N (Mantzafli anikta-n), gr. mod. s. m. (De 'Avoueroc, ouvert, et probablement de Mot-Ç», niasse.) Galoche. M A T I 2 I A (Matissia),gv. litt.et vulg.s. f.(l)e Maxtcw [V.]et [ V . ] ) Épissure, Mariage.—Marieu-ot (Matismd), s. f. Àjust.—Matwtii {Matisso), v. a. Abouter, Ajuster. On ne voit pas très-bien comment le mot Matteo) ou Матгио),qui signifie : Tenter, chercher, a pu être appliqué à l'action de rejoindre deux pièces de bois par leurs bouts. — МатЦы pi Xiyâooupa (Matisso nie ligadoura). (Ajuster une ligature.) Brider. il"Eu.u.aT6io.

M A T K A , rus. s. f. (De М а т ь [Mate], mòre.) Boussole. —

M A T R I N G , hongr. s. Glène. M A T P O Z (Matroz), val. s. (De l'ail. Malrose.) Matelot. — V. MaUotb. M A T R O S , mal. s. (Du holl. Matroos.) Marin, Matelot. М А Т Р О С Ъ (Matrosse) E T М А Т Р О З Ъ (Matrozc), rus. s m. (Transcription du holl. Matroos.)Matelot. (V. Мпчманъ. — М а т р о с ы (Malrossi), plur. de М а т р о с ъ ; les Matelots ; l'E­ quipage. М А Т Р О З С К О Е 3BAH1E (Matrozskoiézvanié), rus. s. u. (Зваше, de Зва [Zra], radical slave des mots qui expriment l'idée d'appel, imitation, vocation. Etat, condition, emploi. (Emploi du matelot.) Matelotage. M A T S ( A . . . et à cordes.) — V . A niàts et à cordes. M A T S O A A A (Matsolla),^. mod. s. f. (De l'ital. Maziola. [V.]) Maillet ou Mailloche à fourrer. M A T S V E I N N , isl. s. m. (De Mat, nourriture; et de Sveinn, enfant, serviteur.) Coq, Cuisinier. 1. M A T T A , vénit. anc. s. f. Dans notre Arch. nav., t. ц p. 71, nous avons émis l'opinion que la M tta vénitienne du x i v ou du x v siècle était le même cordage qu'au x v n siècle , dans les galères de France, on appelait le Mouton. ( Y . ) « Vole Matta 1 de passa 20 (100 pieds vénit.) al peso d e le orze pope. » Fabbrica di galère, traité publié, p. 6-З0. t. ц de notre Arch. nav. — V. Mattone. e

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2 . M A T T A , suéd. s. (Même origine et mêmes significations que Mat. [V.]) M A T T A l T O i N E , M A T T A F U N E , ital. s. m. (Variante de Matajione.) Ma talion, Raban d'envergure. « Cordelettes cousues aux voiles et aux tentes pour les attacher, » dit Nat Duez, 1674. Raban de ferlage. — L e Marine pocket diction de Henry Neuman (1800) donne, par erreur: Floor-timbcri (varangues), pour synonyme à Matlafioni; c'est Rope-ban<i


GLOSSAIRE qu'il faudrait lire à la place de Floor-timbers. — « Ci vanno savole et Matafioni per guarnire le vele et tende, che per non esser sartie principali, non diremo distintamente il loro peso et opera. » Bartol. Crescentio, Nautica Mediterranea (1607), p. 3y. 1. M A T T E , ali. s. (Même étymologie que l'angl. Mat. [ V . ] ) Baderne; Fourrure de cable; Paillet; Natte. 2. M A T T E , lasc. s. Pendetti-, Pantoire. — Matte djari, Caillorne. M A T T E A , ital. s. f. Nom d'une barque faite d'un travail de joncs, selon Gyraldi,qui ne cite aucune autorité à l'appui de son assertion. M A T T I A T U R A , mal. s. f. (De l'ital. Ammanirà. Mâture.

[V.])

M A T T O N E , ital. s. m. Mouton. — •< 11 Mattone è quello che s'attaca all'anello del carro ( V . ) dell' antenna, quando s'hà da Far el carro. » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. ( , f ì o 7 . — Duez (167/1) définit le Mattone : « Vne corde à l'anneau du cart (sic, pour Car) de l'antenne et de l'arbre. » Cette définition est mauvaise, parce que l'arbre ou mât n'a point de car ( V . ) , et que l'antenne seule a cette pièce.

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NAUTIQUE.

trouve dans le Dict. de G u i l l e t ( 1 6 8 3 ) , reproduit par Aubin (1702) et par l'Encyclopédie (1786). M A U G È R E , fr. s. f. (De l'esp. Mangerera[\.], qui a fait Manguère , Mangère, Maugère.) (Esp.Manguera;\ioTl.Man-

gueira; ital. Manica delombrinal;mv,\. Cowhide,vall. et holl. Marnicring; suéd. Marniring; dan. Mammcring; rus. M a siepeiiuT) [Mamerentz].) Petite manche, Petit tuyau de toile ou de cuir cloué autour de l'ouverture d'un dalot. — O n a dit autrefois : Mauge pour Maugère. — « . . . A ng cent clou à Maugères qui a servi à clouer les Maugères de la susd. p o u p e . » F o l . 1 9 V , M s . de 1 5 / , 1 , n° 9469-3 , Bibl. nation. — V . Dalot, Houze. r

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M A U G I I S , mauvaise leçon de manusc. Pour Mazzis, masses, gros marteaux, dans ce passage du Contrat d'affrètement pour la nef le Paradis, publié, 1.11, p. 3g2 de notre Arch. nav. : « E t rébus de caméra infra scriptis : marechiis octo,Maugiis sex,axlis tribus, etc.» (huit grandes haches, six gros marteaux, trois petites haches, etc.)

N

M A U N , turc, s. Selon Thomas H y d e , dans son Commentaire (1691) sur le Petit traité des chemins du monde par Abraham Peritsol ( i 5 2 5 ) , la Maûn ou Martnè était, an x v siècle, une grosse galère; il veut dire un gros navire de 1.. M A T U R E , fr. s. f. (De Mât. [ V . ] ) ( I t a l . Alberatura, charge à rames ayant cinq ou six hommes par rame, et de Arboramento, Arbnratura ; esp. Arboladura ; port. Masl'espèce de celui que les Arabes nommaient Taride ( V . T a treacào; fr. anc. Masture; basq. vulg. Mastilliadura ; bas r ï d a ) , et qui était un bâtiment de transport. L e nom de la bret. Gwernierez; val. Katapte.ie [Katartélé]; rus. PaHToynTb Maun semble avoir un rapport intime avec le subst. arabe e

(Ranngoute); turc, Djunilè direklcri ; angl. Masts, Masting; suéd. Master, Masterna; dan. Reisning, Masternc, Master;

holl. et ail. Masttverk.) Ensemble des mâts d'un navire, e t , p a r extension, « Assemblage de ses mâts, de ses vergues, barres, hunes, chouquets, bouts-dehors, etc. » (Romme.)

2. M Â T U R E , fr. s. f. (Angl. Mast-shed; dan. Maste-

Muunet, Mounet (sfço) signifiant, Provisions, munition.-,, vivres. — V . M a h o n a , Maona , Maoùva. M A U S , ail. s. (Del'angl.-sax. Miis. — V . Mousc.) P o m m e ; Pomme d'étai. ( V . Stag-Maus.) — Mans dur iabelaring, P o m m e de tournevire. — V . Kabelaring-maus.

M A U T R O B E , ou mieux M A U T R O V E , fr. anc. prov. s. m. —• « 11 y a trois sortes de fourcats qui ont des noms et des formes différents. On les appelle Senglons, Maut robes 3. M Â T U R E , fr. s. f. (Angl. Art of masting; dan. Masou simplement Fourcats. Ils servent tous à remplir et à fortemager kunsten.) Science dont le but est, i ° l a détermina- mer les façons de l'arrière et celles de l'avant. Ceux qu'on tion du lieu où la Mâture doit être placée sur tel ou tel appelle Senglons sont plus courbes que les madiers : les n a v i r e ; a° la connaissance des justes dimensions et proporMautrobes sont plus courbes que les senglons , et les fourtions des mâts et des vergues pour les navires de toutes les cats sont encore plus courbes et plus serrés.» Barras de espèces. l'a P e n n e ; Ms. Bibl. nation., 1243-1. S. F. — « Des Mau4. M Â T U R E , fr. s. f. (Angl. Mariner of masting ; ail. troncs (sic). Ces pièces tiennent lieu de madiers comme les singions dans les façons de l'arrière, en approchant de l'exMastwerk.) Manière dont un navire est maté. Chaque espèce trémité de la poupe; leur courbe doit être naturel, et les d e navire a sa Mâture particulière; il y a la Mâture de Vaisdeux branches doiuent former dans leur rencontre vn angleseau, la Mâture de Brig , la Mâture de Senau, la Mâture de droit ou à peu prez; et corne il est assez difficil de trouue: D o g r e , la Mâture de Goélette, la Mâture de Cutter, la Mâture des pièces qui ayent ce courbe naturel, on les appelle Maude lirig-goëlette, la Mâture de Chasse-marée , la Mâture de troues en provençal, c'est à dire difficiles à trouuer. » (Mai L o u g r e , la Mâture de Chaloupe, etc.

mager-plads.) Atelier où l'on fait les mâts et tout ce qui tient à la mâture.

trobar, mal trouver.) Traité de la construct. des saler 11.

5. M A T U R E , fr. s. f . , ou Bois de mâture. (Dan. Maste-

Ms. in-fol., Bibl. du Dépôt de la Mar. — X. Maltrouve.

trœ; suéd. Mastetr'à, Masttirnrner; holl. Mastboam.)— Un navire chargé de Mâtures, c'est-à-dire de bois ou d'arbres p r o p r e s à faire des Mâtures. 6. M  T U R E , fr. s. f. Machine à mater. ( V . ) — Mener un navire sous la mâture pour le faire mater. 1. M A T b (Mate), r u s . s. m. (Transcript. de l'angl. Mate.) Titre donné au second Chkiman ( V . ) à bord des Vaisseaux r u s s e s , en 1720. L e L U K i i m a i i i - a ï a m i . (Cldmann-mate) était l'aide-chkimann. 2. M A T b (Mate), rus. s. m. (Transcript. de l'angl. holl. Mat, ou de l'ail. Matt.) Baderne, Fourrure, Coussin de vieux cordage, Paillet. M A U G E , fr. anc. s. f. Variante de Maugère ( V . ) , qu'on

MAA'OUÇA ( A A O J L » ) , turc, s. Navire de transport; MAW1,

nouv. zél., s. (Main gauche.) Bâbord.

M A W L . A - K l \ A T , s . (Orthographe des mots Moula-kiwi, adoptée par M . Dulaurier, contre le sentiment de Marsden. —Nous ne saurions prononcer entre ces deux savants; aussi rapportons-nous lesdeux transcriptions du oudu,_L»->.i — V . Moula-kiwi. M A Y N A R , c a t . anc. v. a. (Même orig. que Mainar Amener.

V

— « L'estol vela no Mayna... » (La flotte n'amène passes voiles.) J O B A B P U J O I . , poème inéd. sur la bataille de Lépante, strophe u x i v

M A Y N E - M A S T , anc. angl. s. Grand mât. — « I t e m , a 125


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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

nyew Mayne-mast of spruce. . . » Imentory of the gretti baricele. ( 6 oct. i 5 3 2 ) , publié t. n , p. 278 de notre Arch. nav. — V . Main-mast. M A Y O R ( L A ) , esp. s. f. (sous-entendu : Vela). (Du lat. Major, plus grand.) La grande voile. — « Para navegar a viento largo, puede estar la mura del Triquete en très parages, es a saber, si se navega en diez quartas , estarà en la Serviòla ; si en 12, à el canto de la Jarcia; y si en 14, à media Jarcia. He dicho la mura del Triquete, porque la vela mayor và siempre amurada ; si bien quando el viento es quasi a popa, suele ir La Mayor cazada, y el puno de barlovento cargado, para que el triquete coxa viento.... » Fernandez, Practic. de manioh. (Sévil, 17З2), p. i 5 . — V . Cazar, Obenque.

M E - L A B O U H - K A N (n sonnant), mal. v . a. (Labouh [ V . ] , mouiller; Mé, partie, du sens transitif.) Amarrer un n a v i r e avec une ancre, Ancrer, Mouiller. ( V . Ber-labouh, Me-diatouh-kan saou.) — Me-laïar-kan («sonnant). (Laïar, v o i l e ; Kan, aflixe qui transforme le substantif en verbe.) N a v i guer.—Me-laïer-kan praou(naviguer un vaisseau). Conduire un vaisseau. ( V . Menoumpang.)— Me-langgar kapal, m a l . (Langgar, aborder; Kapal, vaisseau.) Aborder un vaisseau. —Me langgar bidouk, Jeter un navire à la côte, F a i r e échouer un navire.—Me-langkap.(Langkap, équiper.) Équisonnant peu). ( D e per, Gréer. (V. Sed\a-kM).)—Mclapang(g Lapang, signifiant à la fois : L a r g e et Ouverture.) Passer un détroit; Traverser un canal, un bras de mer.

M A Y T E K , M A Y T K A , poi. s. m. Matelot.—V. Marynarz.

M E A , vénit. s. f. (Corrompu de l'ital. lat. Meta, b o r n e , limite.) Balise.—V. Tisia.

M A Z , poi. s. f. (Du rad. slave Маз [ Л / a z ] , qui a fait, en russe : Mazatc [ М а з а т ь ] , oindre, frotter, graisser, enduire, et, en iïïyr., Mdzati,qui a les mêmes significations. L e russe: Мазь signifie : Onguent, graisse dont on frotte quelqu'un ou quelque chose.) Goudron. — Mazac' (Mazats), v . G o u ­ dronner. — V. Osmalac', Polewac'. M A Z A M O R R A , esp. anc. s. f. Machemoure. ( V . ) — L'ital.

dit : Mazzamurro. M A Z M O R R A , esp. s. f. (Prison , Cachot.) Ragne. — V . Вайо. M A Z Z A P R E T E , ital. s. m. Duez (1674) définit les Massapreti, qu'il nomme en français Masserets, « des bois où l'on attache les poulies des vaisseaux et galères, u Bartol. Crescenzo, p. 36' de sa Nautica Méditer. (1607), fait entendre que le Mazzaprete était une poulie : ч La quale » (corde) « pende con due capi da una girella che dicon Mazzaprete, attaccata al calcese. » Et plus bas : « La penna dell' antenna tien due braccia, uno per banda, co'l suo cuccinello da incocciar i Mazzapreti dell' hosta. » М А Ч Т А (Mate/ita), rus. s. f. (De Mast, ali. boli, angl.)

M E A K A Ï , tonga, s. (Mea, chose; Kaï, manger.) V i v r e s . MECAN1CAL O F F I C E R , angl. s. (Officier de m é t i e r . ) Officier marinier. M E C H A , esp. cat. mod. s. f. La Mèche ( V . ) ou Ame du mât composé; le pied du mât, la partie équarrie qui entre et s'implante dans la Scazza ( V . ) ; l'extrémité carrée de toutt> pièce de bois qui doit être unie à une autre pièce par une mortaise. — « Y a donde quisieren, que soa el codaste d e Popa, con lo quai sobraran los dos codos de la Mecha para popa, sobre los quales se a de enmecbar el C o n t r a - C o daste... » T h . Cano, Art. p.fab. naos (1611), p. 20. M È C H E , fr. s. f. (Selon Ménage, qui nous paraît a v o i r raison, du gr. MuÇa, mucus, morve et bec de lampe. Ce mot désigne, dans la langue des mâteurs, une pièce c o m p o sée de plusieurs morceaux, qui prend sa place au centre d'un mât d'assemblage, comme la Mèche dans une chandelle; c'est la Mèche d'un mât. (Bas bret.Mèche ar gwern; basq. Mitcha;

cat. esp. Mecha; ital. Miccia; géno. Mincia; angl. Middle pièce of a mast; dan. Stamme i en mast; rus. LUniiHAe.*}» [Chpinndèle].) Dans le langage des cordiers, Mèche est un

M â t . — М а ч т а однодеревка (Malchta odnodércvka), (Одно, faisceau d e fiis de caret qu'on met au milieu d'un cordage qui n'est pas de deux [ Д н о , deux, 0 négatif], un seul; Дерево [Dércvo], arbre.) Mât d'un seul arbre, d'une seule pièce, d'un seul brin , Mât à pible. — Мачта укрЪпленная

шкалами (Matchta oukréplennaia chkalami.) (укръпа, qui

à quatre torons, pour que les fils de cette corde travaillent également lorsque le cordage fatigue. (Ital. Anima d'un

envo; dan. Kalv i tougwœrkct; rus.LUmarb-ioqbepci) [Chtakewiiferss], CepAeiiiiiKT) B e p e B K l ) (Serdetchnik vérevké].) L e s

sert à affermir, Шкалами, transcript. de l'ail. Schaalen, j u ­ constructeurs de cabestans appellent Mèche ou Fusée du c a melles.) Mât jumelé.—Мачтмакеръ (Matchtmakère), s. m. bestan (bas bret. Mèche ar kapestan; ital. anima dcll' argano; (Transcript. de l'angl. Mastmaker.) Maître mâteur. — M a n angl. Barrel; dan. Stamme i spil; rus. BapeAb y lllnii.\a que à Reiff et à J. Heym. — Мачтовнпкъ (Matchtomike), [Barel ou chpilia]), la pièce qui, dans la figure dont nous s. m. Bois de mâture. — Мачтовщпкъ (Matchtovchtchikc), avons l'ait suivre notre art. Cabestan, est marquée A B . Cette s. m. Mâteur. — Мачтовыя деревья (Matchtoviia dérévia) , pièce est le cabestan lui-même, et les taquets I K , qui lui sont Bois de mâture. — М а ч т о в о й , ая, oe (Matchtovoï, dia, ajoutés,ne sont laque pour grossir le diamètre de cette maoié), adj. De mât. chine. La Mèche d'un gouvernail (bas bret. Mèche ann stûr; М А Я К Ъ (Maïdke), rus. s. m. (Radical inceri. Reiff pense ital. Anima del timone; géno. Anima du timun; dan. Stamme que ce mot peut être corrompu du holl. Baak, balise qui i roer; angl. Main pièce of a rudder; rus. P y A e p i nncb entre en composition dans Vuur- [feu] Baak [balise à feu, [iioudère pisse]) est la pièce principale du gouvernail, quand fanal, phare] ; nous hésitons à nous ranger à cette opinion, ce gouvernail est composé de plusieurs pièces; elle est de parce que nous voyons que tous les termes de marine em- chêne. ( V . Gouvernail, p . 796, lettres : BDC.) Un faisceau d e pruntés par les Russes aux Hollandais, en passant dans le fils préparés, qu'on tord un peu et qu'on roule autour d'un russe, ont conservé leur conformation originelle, à ce point bâton nommé boute-feu, reçoit le nom de Mèche à feu. [Palenikc], qu'ils sont presque toujours des transcriptions à peu près (Gr. mod. [<1>UT(XI [Phitili]; rus. ITaAimnK'b CjJnmiiAb [Fitile] ; mal. Sombou.) — « Pour icelles a q u e lettre pour lettre.) Phare, Fanal; Signal quelconque, selon Reiff. ( V . ф а р о с ъ . ) — Маячить [Maïâtchite), v. a. Faire bouses, fault des Mèches a souffisance, et du plomb pour faire des bouletz » (des balles). Stolonomie, Ms. de i 5 5 . , des signaux, Signaler. n° 7972-8, Bibl. nat., p. 20. M A L L H N b LTENTPtf Ш Х Е K A T A P T K P I (Machine penntrou pouné katartouri), val. s. (Machine pour poser les M È C H R I Q (fjjî**), ar. turc,s. L ' E s t , l'Orient. mâts.) Machine à mater, Mâture. M E C T R E L E S H U N E S H A U L X , fr. anc. v . a. ( P o u r : M B A R A (Mbûre), vrai, v . a. Abriter. Mettre les hunes haut.) Capeler les hunes. — V . 2. Furain.


G L O S S A I R E NAUTIQUE. M E r A A H 0 A A A 2 2 A (Mégali thalassa); gr. mod. s. f. (HeYcéta], féminin de Mévaç, grand.) (Proprement: Grande mer.) Grosse mer. — MeYâXr) oOovr, [Megali ossoni), Grand perroquet. (V. 'OOoviq, M e v c t À o ; irrau.TO(pt'YXO<;). — Me^aAr, T r a X i i i o i ' a (Mégali palirria), Grande marée. ( V . naXtp^oïa.) — Me-j-a/r, SEpio-xpoçYi (Mégali peristrophi. Grande bordée.— V . ITcpiO-ïpO??].

M E T A A O N A O A Q N I O N (Mégalo-n zolônio-n), gr. mod. s. ri. Grand mât de hune. (V. Ào'Xiov, TÇiu.7toijxi x^ç fau-maç.)— MrfâXov IXx'jcxrîp (Mégalo-n eiïystir). (Proprement : Grand palan.) Caliorne. (V. 'EXxugxvîp, Mâvxo;.) — MeyâXov Xaioo; (Mégalo-n laipho-s), Grande bonnette, Bonnette basse. (V. A a b o ; , 2xou7ûapapa.)—MEYSXOV ixixpocxaov (Mégalo-n bratso-n), L e grand bras. ( V . Kepaîo/oç psysiXoii iaxoù, MTtpxxcjov.) M E r A A 0 2 1 2 T 0 2 (Mégalos isto-s), gr. litt. mod. s. m. Grand mât. (V. 'lato;.)— MevôXoc xaxapxi (Mégalos hatarli). Grand mât. ( V . Kaxâpxi, M^Y^XO; IUXOÇ.) •—'MeyocXoi; xovxpa|xr:au.T:asÏY ! (Mégalos-s konntrababafigo-s), Voile du grand cacatois. — MiYotXoç pTrap.iraçÎYXOç (Mégalos babajïgo-s), Voile du grand perroquet. x01

M E D V I N D E N ! dan. impér. Arrive! Laisse arriver ! Fais p o r t e r ! Laisse porter! — V . Hold af! M É D A I L L E , fr. s. f. (Du lat. Metallum, métal.) Disque d'or, d'argent ou de bronze, portant sur une de ses faces une image en relief [sujet composé, figure unique ou tète humaine], et sur l'autre une inscription comméuiorative d'un fait. Les gouvernements décernent des médailles aux marins français ou étrangers qui se sont signalés par quelques actes honorables. Sous Louis X I V , cette distinction était de celles que le Roi accordait aux officiers qui avaient fait de belles actions. (V. Chaîne d'or.) M E D A O , port. s. m. (De Méda, meule, amas en forme de pvramide; lat. Meta.) Dune. — « E no meo délia » (de cette côte) « allevantâ huums Medâos darea. « Roteiro de Dom J o hain de Castro ( i 5 4 i ) . M E D D ( i U ) , turc ar. s. Flux, Flot, Marée. — Medd u djezr (jj^

j - W > Flux et reflux.

MEDD A , ar. côte N . d'Afr. v . Élonger. M É D E C I N D E P A P I E R , fr. s. m. Nom d o n n é , à bord des navires de commerce qui naviguent sans médecin, à un traité de médecine pratique, dont les prescriptions sont appliquées aux malades par les soins des capitaines. — « Du Médecin de papier. Mais chaque capitaine, ne manquerat-on pas de dire, est nanti d'instructions médicales imprimées; chacun a son guide, son Médecin de papier, qui lui enseigne ou doit lui enseigner l'usage de telle ou telle substance; quand il convient d'en user, quand il convient de s'en abstenir... » Danvin, Guide hygiénique de Terre-Neuve. — V. Banquais. M E D I A N I A (La), esp. s. f. (Du lat. Medianus, intermédiaire.) Le milieu de la longueur du navire. — « Y allandose en occasion de auer de abordar al enemigo, procure de abordarle desde la Mediania a proua » (entre le milieu et l'avant) « y hechar su arpeo de aferar, y passai' los cabos y bozas que pudiere y donde pudiere por no apartarse y desabordar con el encuentro de los nabios. » Obligaciones del capitan de un galeon;bls. du x v n s i è c l e ; Ribl. de l a M a r . , n ° i4255-3.

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Stat. géno. du 21 juin 1 441« chap. i i ; p. i o de YOfJicium Gazariœ, Ms. Bibl. du Dépôt de la Mar. Les chap. i 5 , 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 24 et 2 5 , portent : « P r o Mediana.» Le chap. 23 dit : «Carium unum de medio imo pro Mediana.» L e Mcdianum est appelé par le môme document : « Vélum de Medio. » ( V . ) M E D I C O , ital. esp. s. m. (Du lat. Mcdicus.) Médecin.— « V i è un Medico in tutta l'armata, con parte di capitano; et in ciascuna galea un barbiero, che governa gli ammalati, conforme dal Medico gli viene ordinato. » Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), p . 94. M E D I E T A S , bas lat. s. f. (Du lat. Médius; rad. Mso-oç.) Moitié dans la propriété d'un navire. — « Rubeus de Volta, Simon Ventus, et Lanfrancus filii Rubei, fatentur quod Medietas Galeae et Bucij, quos Simon et Lanfrancus ducunt in Siciliam, est^Simonis, et quarterius est Rubei et quarterius est Lanfranci. » A f e du i " avril 1200; Ms. Arch. des Noi. de Gènes. — V . Scariuin. M E D I T A R E N N E ( M E R ) , vieux fr. s. f. (Du lat. Mediterraneus [in medio terrœ\.) Mer Méditerranée. — « Et vous verrez par o r d r e , aux premiers articles, la pluspart des noms des natures grandes et petites, marchandes et snbtilles, qui vont par les mers de leuant et de ponant, par les mers Occeaneset Meditarennes. » Ant. de Conflans, les Faits de la marine ( 1515-1522J. M E D I T E R R A N E A N PASS, angl. anc. s. Patente constatant que le navire qui eu était pourvu avait payé aux r é gences barbaresques le droit convenu entre ces régences et certaines puissances maritimes de l'Europe, pour la libre navigation dans la Méditerranée, qu'infestaient les corsaiies de ces régences. M E D I Z O , catal. s. m. Couple, Membrure, Côte. MEDJE, lasc. s. Charnier. L e lient. T h . Roebuck, p. 18 de son Engl. and hindoost naval dlct. ( I 8 I 3 ) , écrit : « Mej. » M E D O B A , esp. s. f. ( ? De Media hora, l'heure du milieu [de la nuit].) L e quart de Minuit à quatre heures du malin. — V . Guardia. M E D Y O T E R R E N O (MAR), port. anc. s. m. Mer Mediterranée. — « Beni he que elle fora ja cativo antre os outros Mouros, cm esta parte de Mar Medyoterreno, onde ouveta conhecimenta da linguajem ; mas nom sey se lhe prestarya antre aquelles. » Azurara, Chron. de Guiné (i453), p. 162. M E E B , vieux fr. s. f. Mer. — « L e Roi vous dit qe il ad bien entendu qe il i ad eu entre auqunes gents du roiaume de France de une part, et gens de son réaume de Engleterre et de sa seignorie, d'autre part, débats et contents sur Meer, laquen chose lui desplet molt... » Négociât, rclativ. auxhostil. comm. parles Normands (1292); Doc. inéd. sur l'IÙSt. de Fr. ; Lett. de Rois, etc., t. 1 , p . 426. er

M E E R B U S E N , ail. s. (De Meer, mer, et de Busen, sein [sinus].) Golfe. J. H. Silbermann, Bôding. — Meergras. (Gras, herbe; de l'angl.-sax. Grasian, paître.) Algue, Fucus, Goémon, Varech. — Mcerstrudel. (Strudeln, tournoyer; Strudel, tourbillon , tournant [d'eau].) Gouffre, Abîme. — V. Abgrund. M E E R E N G E , ail. s. (Enge, étroit [angl.-sax. Enge, étroitessej.) Détroit.

/Enga,

M E E S T R E , port. anc. s. m. (Variante de Mestre.) Maître, Patron, Capitaine. — « 0 iffante disse que lhe prazia, e no M E D I A N U M , sous-entendu: Vélum, bas l a t . ( D e M é d i u m , outro dya muyto cedo niandou Lançarote aos Meestres das milieu.) Voile du milieu. — « Item, carium unum pro M e - caravellas, que os tirassem fora... » Azurara, Chron.de Guiné diano pro respectu, subpœna librarum viginti Januinoriim.» I (1453), p . i 3 o . e

1 A5.


GLOSSAIRE

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M E G A D U C H , cat. aric. s. m. (Du bas gr. Meya?, grand, Aoôf, duc.) Grand-duc, Grand maître, Commandant en chef desîroupes de terre et des provinces maritimes. — « Megaduch es tal offici, que vol aytant dir com princep senyorde lots los soldaus de l'Emperi, et quehaja à fer sobrell l'Amiral, e que totes les illes sien sotmeses de la Romania âell, e encara tôt los lloclis de les marines.» Citron, de Ram. Mttntaner, chap. i g . M Ë G E N I N , fr. provenç. s. m. (Du lat. Mezzanine. [V.]) Cordage dont on fortifiait la couture du milieu de la tente d'une galère. — « Pour garnir les dictes tendes, pour Megenins et gordins,fault un cap pesant vn quintal...»Stolonomie, Ms. de 155., n° 7972-8, Bibl. nat., p . 15 v ° .

NAUTIQUE. « Plus, un Mejany de la tende.'» Estât de la galère Haudancourt (1661), Ms. n ° 3 , Bibl. bistor. de la préfecture d e l'Aube. M E L E , vanikoro, s. Lune. M Ê L É , ar. côte de Barb. s. ( D e l ' a r . Mellâh. [ V . ] ) Marin, Homme de mer, Matelot. М Е Л И Н А (Melinâ), rus. s. f. (Augmentatif de М е л ь . [V.J) Grand banc de sable. M E L I H E T , ar. s. Mer. M E L I N A , lat. s. f. Maline. (Plaute.) M E L I S S O R , satawal s. Ouest. М Е Л Щ А (A) (A mélitsa), val. v. a. (Probablement ana­ logue au rus. М е л и т ь [Mélite], signif. Couper en petits mor­ ceaux, et à l'illyr. Mljelti, moudre.) Espader. — Мелпцар (Mélitsar), s. Espadeur. — М е л щ ъ (Mèlitse), Espade.

М Е Ж Е у М О К Ъ (Mêjéïoumokc), rus. s. m. Nom d'une barque en usage sur le Volga. — Nous ne savons d'où vient son nom à cette embarcation, sur laquelle Reiff ne donne aucun renseignement, et qui n'est citée ni par J. Heym ni par Chicbkoff. Ëtymologiquement : Межерюкъ serait composé de Мок, radical des mots qui expriment l'idée de : Mouiller, humidité, et de Между, Entre, milieu.

mer. — V . Bahri, Guemidji, Qalioundji, Rakib.

М Е И Н Ъ - В Е Л Ь С Ъ (Meine-vel-s), rus s. m. (De l'angl. Main-wales.) Préceinte basse. —Manque à J. Heym. — V . Баргоутъ.

M E L L E M D i E K , dan. s. (Mellem, au milieu. [De l'angl.sax. Midd, Middel, milieu].) Dans un vaisseau à trois ponts, c'est le Second pont, le pont du milieu.— L e suéd. dit : Mel-

M E I L L E U R ! f r . a d v . ( D u lat.Melior.)Plus fort!plus énergiquement! Quand les rameurs d'une embarcation nagent mollement, on leur crie : « Meilleur! meilleur! » On crie : « Meilleur tribord! » pour faire nager plus vigoureusement les rameurs de droite, et a Meilleur bâbord ! » pour exciter ceux de gauche. Il ne faut pas oublier, à propos de cet emploi du comparatif : Meilleur, que Virgile a dit, Enéide, liv. v , v. i52 : —« Quem deinde Cloanthus Consequitur, melior remis. » M E I R , vieux fr. s. f. Variante orthog. de : Mer.—«C'est cil ordenes ki aweit trespesseit cest grand Meir. » Sermons de saint Bernard ( x n siècle). — V . Mair. e

M E I S T R A , bas lat. géno. s. f. (De l'ital. Maestro. [ V . ] ) Voile maîtresse ; Grande voile. — « Item, Meistra una nova cuin suis bonetis,sub pœna librarum trecentarum Januinorum. Item alia Meistra pro respectu » (d'attente, de rechange) « sub pœna librarum centum Januinorum. » Stat,

géno. du 21 janvier 1441 ; |>- ю de YOfjîcium Gazariœ, Ms. Bibl. Dépôt de la Mar. — La Meistra du document génois se hissait au grand mat de la nef ou de la c o q u e , q u i , en i 4 4 i comme en 1268, était le mât de l'avant, et non celui du milieu. — Les documents français nomment quelquefois Meistreh grande voile. — V . Flame, Gaillardet. M E Î S T R O C A N N U N O (Maistro-cannouno), géno. s. m. Maître canonnier. — Meistro d'arbuatiia, Maître màteur. M É J A N E , fr. anc. s. f. (Pour Mezanc.) Artimon «Aux boulingues de contre Mejane ! » Rabelais, liv. i v , chap. 18. — Nous en sommes fâché pour Rabelais, mais ceci n'a aucun sens. Si Boulingues veut désigner les boulines, notre auteur s'est trompé, car le contre-artimon n'avait pas de bouline; c'était une voile latine. Si par Boulingues Rabelais entendit les voiles de hune, qu'ailleurs il appelle justement de ce nom, il se trompe encore : le mât de contre-artimon n'avait pas de hunier, et, dans tous les cas, il n'en avait pas О plusieurs. — « Force vent à travers les Mejanes. » L i v . v , chap. 18. Cela s'entend. L e vent soufflait fort sur l'artimon et le contre-artimon. M E J A N Y , fr. anc. s. m. (Variante de Mègenin. [ V . ] ) —

MÈLLAH (

JL)> ar. tur. s. Marin, Matelot, Homme de

lon dock. М Е Л 0 2 (Mélo-s), g r . anc. et mod. Membre. (V. 2 x p a 6 d (I Méli), plur. Les membres, la M e m ­ brure.

ijuXov. —MeXoi (01)

M E L O U I N A , ar. côte N . d'Afr. s. Barre du gouvernail. Barre franche. M E L T E M ( » & * ) , tur. s. Bonace, calme. — V . Ilimanliq, Limanliq. ' М Е Л Ь (Mêle), rus. s. m. Banc, bas fond, écueil Alex. Chichkoff écrit :М1;лъ. — V . Банка, Бродъ, Камемь, О т ­ мель, Р п ф ъ . М Е Л Т У Г Ь (Méléte ou Méliète), rus. v . n. Baisser, en parlant de la mer, d'une rivière. — V . О б м е л е т ь . M E M A K K A L P R A O U , mal. v. a.lMen [ ^ ] , particule préfixe du verbe actif Pakkal [ J S I J ] , calfater; Praou | " » s , j ] navire.) Calfater, Radouber un navire. — V . Pakkal, Pemakkal. M E M A S A K (Mémassak), mal. v. a. (De Men, préfixe du verbe actif, et de Pasak, Pasю £ [ - ь » Ь ] , cheville.) Cheviller. M E M B A D J A K H , mal. v . a. Pirater, écumer la mer. —V.Badjakh, Rompak (^bj). M E M B R E , fr. s. m. (Du lat. Membrum, partie, morceau.) (Gr. anc. et mod. MéXoç; gr. vulg. DTpaêô^uXov (Stravoxylo-n); cat. Medizo;

ital. Costa; esp. Miembro; port. Costa, Membre ; angl. Rib; ail. Ribbe ou Rippe; basq. Membria;basbret. Mempr; rus. К п л т п м б е р ъ

[Kiltimmbère] , ЧленЪ [Tcltelnn] ; mal. Tadiou.) Ce terme est un quasi - synonyme


---

GLOSSAIRE N A U T I Q U E . tie t o u p i e ( V . ) ; il désigne cependant d'ordinaire non-seulement le couple tout entier, mais chacune des deux cotes dont la réunion compose ce couple. Ainsi, la varangue avec les genoux et les allonges qui s'entent sur elle, composent un membre. Dans la figure que nous joignons à cet article, et qui représente plus delà moitié d'un couple, non-seulement le couple lui-même, OMA, est un membre du navire, mais la série O N L H F O B , et M I G E C A , autre série de pièces qui double celle-ci, sont aussi des Membres. — « Pour le rabillage de trois cens et vng carteron de clou a creuelle et barrot, aussi tiré de la dicte n e f » (Françoise, qui avait péri, toute neuve, dans le port du H a v r e ) , « mis et employé aux susd. Membres et costez, au prix de v s . chacun cent, x v i i . s. m . den. » Fol. 3 g , lig. 2 5 , Ms. 9 4 6 9 - 3 , Bibl. nat. (V. Bray, Encheviller.)—L'ensemble des Membres d'un bâtiment est compris sous le nom de Membrure. (Gr. MÉX01 [Meli], 2rpaÇo,uXa [Stra vox ria] ; ital. Ossatura, Ossame; isl. Bond, Búnkaslochar; angl. Ribs, Frames; ali. Ribben; rus. P.veiiM [Tchclni].) M E M B R I E S A L A M , mal. v. V . Bri

satani.

M E N A N DOUR, bas bret. s. (Meri, pierre ; Dour, eau.)Littéralement : Pierre dans l'eau. Ëcueil, Roche. — V . Karrek. M E N - D I A B A T D A I A N G (g sonnant p e u ) , mal. v . a. (Men [^y],

préfixe du verbe actif Diabat, manier, tenir; Daïang

ou Daiong [ ^ ^ ] > aviron , rame.) Manier la rame, tenir l'aviron à la main, Ramer, Nager. ( V . Kaïouh , Menïouh.) — Men-diadi

loumbout (t sonnant) (Diadi [Di, de (i), Ada

ê t r e ; Loumbout [ O j J ] ,

m o u , détendu.)

une voile, Détalinguer un câble. — Mcn-diatouh-kan Diatouh-kan,

(i\),

Désenverguer saou,

Faire tomber, Saou [iL~>], ancre.) Jeter l'an-

cre; mouiller. (V. Ber-labouh, Labouh[ts»/ïl], Labouh-kan saouh, Me-labouh-kan.) —Men-diri-kan (Diri [ji], élever.)

MEN'ADOK, vénit. anc. s. ni. (De Menare.) Garant d'un palan. L e même que Menale. ( V . ) — ••Vole menade-r de prodeni 2 , longi de passa 70 l'uno. » Fabbrica di galere (Ms. du x i v ou x v siècle). — L e même document nous offre la variante : Menant: — « V o l e menaor i per allizc, de passa 120. » Nous ne savons quel palan était nommé Allize, ou Aniza ( V . ) , comme il est écrit ailleurs. e

e

1

M E N A D O U D'OBRE , fr. anc. provenç. s. 111. Le menai que Mentir d'aure. (V.) — « A M G u i l h o n Denans, Menadou d'obre, auec son garçon, à vingt sept solz par j o u r , monte pour douze journées à 16 liv. 4 s . » Despente faietc à ladoub de la gallere de M. d'Ornano ( 1 6 2 7 ) ; M s . A r c b . de la Mar., fol. 2 v°. — Ce terme se retrouve fol. 1 v" d'un autre Compte de dépenses pour la même galère, date de 1 6 2 8 . e

1. M E N A L E , ital. anc. s. m. ( D e Menare, remuer.) Nom de tout cordage composant un palan. Garant et Courant d'un palan. D u e z ( i 6 7 4 ) définit les Menai ou Menali : . V u e sorte de cordages pour descendre les poulies."Cette définition est vague et incomplète : vague, car elle pourrait convenir aux cartahus dont on se sert quelquefois pour descendre des hunes sur le pont, ou du pont dans la cale . certaines poulies dont on n'a plus besoin en haut; incomplète, car si la corde du palan fait descendre la poulie d'en haut lorsqu'on haie sur le garant, elle la fait monter lorsqu'on le lâche. — « De questi ce ne vogliono passa 144 per i quattro Menali de' quattro senali, a passa 36 l'uno, cioè due volte quanto e l'Albero grande. » Bartol. Crescentio , Nautica Méditer. (1607), p. 81. (V. Sartia.)— Menale-senalë, n o m donné par les lllyriens et les Dalmates an troisième hauban du mât de poupe du trabacolo , en comptant de l'avant. — V . Trabacolo. 2. M E N A L E , vénit. s. m. (Corrompu de Stamenale. Couple dévoyé. — V. Costa travirata.

[V.])

M E N G A Ï O U H , mal. v. a (Meng, particule donnant le sens

Hisser , Arborer. (V. Alam.) — Men-cmbak, (De Tembak

transitif au verbe Kaïou

[ , J j » » j ] , tirer sur; et Men,

—Me-

diller; par extension : Croiser, Aller en croisière, Aller en

Tepi [ J À J ] , b o r d , côte.)

course. (V. Ber-daïong, Daïong [ ^ j t a ] , Kaïouh.) — Menga-

Côtoyer. — Meniabrang-kan (n fin. sonnant) ( Sabrang, passer outre ; Kan , affixe de l'action.) Passer l'eau dans un bac. — Mcniabrang tandiong ( g, g , fin. sonnant

lang(g lin. i\ou\),(Ka/ang, accorci-.) A c c o t e r , mettre sui des accores, sur des béquilles. — Mcngaoual, Faire le quart. ( V . Kaoual [ J j ^ ] ) - — Mengorang-kan Mar (Korang, m a n quer). Diminuer de voiles. —Mcng-nubong'(g fin. doux.) [Oubong (£jj*),attacher.] Amarrer.

particule.) Canonner.

neppi, (Contraction de Men-tepi.

3

peu), (Tandiong^^- ], cap, pointe, promontoire.)Doubler un cap. —Menimbouk laout (De Timbouk [r*J?w ]» *ligue.) Reteñirla mer par une ou par des digues; Opposer une digue à la mer. — Mcnigglamkan (n fin. sonnant.) Couler bas (faire). — Ce mot, qui nous est fourni par Boorda, et que nous ne trouvons pas dans Marsden, doit être composé de Tinggalam, submerger, joint au préfixe Men, qui donne le sens transitif au verbe, et à l'affixe de l'action : Kan. —Menoumpang (g sonnant peu) ( T o u m p a n g . [ \ . ] Transp o r t , fret, passage.) Naviguer, Naviguer de conserve. D . Haex, p . 28. Affréter, dit Marsden. Dans ce sens Roorda dit : « Menjéona. » — Menoumpang a la signification de : Porter, Procurer le passage, Transporter. (V. Melaïar-kan.) J

— Menoumpat (t sonnant) selouram aïcr (Men, préfixe de Tact. Tompat ou Tambat barricader, Aïcr [ eau.) Aveugler une voie d'eau. •" M E N A , ital. anc. s. f. (De Menare, remuer.) Nom d'un cordage dont on se servait pour embarquer le bois à brûler. — « S i mettono pur altre cantara 3 , rotoli 73 per le c o r o nelle de gl'andrivelli di gabbia, et per le Mene de legnami. » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 8/,.

ramer.) Nager, Ramer; Gou-

M E N G O U Z A , ar. côte N . d'Afr. v. a. ( ? De 1 "ar. Men , [ \^j> ] , arrêter, retenir.) Empenneler. M E N N Y (Méng/ie), hongr. s. Ciel. — Menny (Mêngnc deurghés). Tonnerre V . Eg' dôrge.

dôrgt -

M E N O U N G G A R A , mal. s. Est-sud-est. M E N S I I O U ou M E S 1 I 0 U [Messiivu), canon.—V. Oubat.

mal. s. Poudre à

M E N T Z A R O A I (Menndzaroli), gr. vulg. s. m. ( D e l'ital. Mczzaruola, nom d'une mesure équivalente au demi-setier.) Sablier. — V . 'Huitóptov. M E N T U M C O N T I S , bas lat. s. n. Proprement : le M e n ton du contant; le bord inférieur du contaut. ( V . ) — « Statuimus et ordinamus, quod quœlibet navis et navigium navigabile habeat et intelligatur habere ferramenta quae solita sunt apponi in dictis navibus et navigiis, ad Mentum contis (peut-être faut-il lire Conti j latinisation génit. de l'ita]. Conto) «ipsarum navium et navigiorum, videlicetad partem înferiorem contis ejusdem navis et navigli, ita quod in dicta parte


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

998

inferiori dicti contis intelligatur et sint dicta; naves et navigia loco ferramentorum , quae solita erant poni dictis naviï>us eoruni et navigiis ; imo semper navigare teneantur et debeant in toto eorum viaggio cum parte inferiori dicti contis nitida ab aqua, et hoc sub pœna florenorum centum usque in mille, arbitrio dicti oflicii Gazariae.» Statuts de Ga~ z à r f e ( i 4 4 i ) , Ms. Bibl. de la M a r i n e . — O n voit que cette disposition législative, qui rappelle des dispositions antérieures , ainsi que le prouve la phrase : « Quae solita sont apponi, >• avait pour but d'empêcher qu'on ne dépassât une certaine ligne de flottaison en charge, marquée par la partie inférieure du large bordage voisin de la préceinte, qu'on appelait à Gènes le Conto ou Contovale, e t , en Provence, le Contant. Au x i n siècle, Marseille défendait, comme Gènes, que l'eau de la mer couvrit la partie de la surface du navire qui devait rester nitida ab aqua, et que la loi appelait : Platea neta. ( V . ) — V o y . , sur ce sujet, notre dissertation, t. I , p. 260-269 de notre Arch. nav. ( V . Incinta, Telaro.) — Mentimi de porta. La partie inférieure de la porte par laquelle on entrait à bord. — « Et ad Mentum de porta de versus piipim (alta) palmis octo » (et à la partie inférieure de la porte du coté de la p o u p e , la nef doit être haute de 9 palmes, ou 6 pi. g p o . — 2™ 19' ) . Convention pour le nolis de douze navires pour la première croisade de saint Louis ; Gènes , i 3 septembre 1 2 4 6 . — D o c u m . inéd., publiés par M . Champollion-Figeac, t. 11, p. 53 (1843). — Mentum subtannin trencharini. Un statut de Gazarie, du 24 septembre i53o (p. 46 du Manusc. de YImpositio Gazariœ, Bibl. de la M a r ) , ordonnait que le fer placé au milieu de la longueur des galères pour marquer la ligne de flottaison en charge , lut placé à la distance de 3 palmes et un sixième de palme (ou à peu près à 2 pi. 2 po.— o"' 7 0 ' ) au-dessous du rebord inférieur du trenquariu, trenquenin ou gouttière, « a Mento subtano trencharini. » — V . Crux, Ferrum. e

ER

M E N U E S V O I L E S , fr. s. f. plur. Petites voiles, voiles supérieures aux perroquets. Nous n'avons trouvé cette locution que dans la phrase suivante : — « A six heures, n'étant plus qu'à portée de mousquet, nous avons amené nos b o nètes et serré nos Menus (sic) voiles, en nous rangeant sur bâbord... » Rapport de M. Salvert, lieutenant de la frégate l'Oiseau, sur le combat et la prise de ce bâtiment, le 28 o c tobre 1761. Ms. Arch. de la Mar.] M E N U R D'UURE (Meneur d'oeuvre), vieux fr. s. m. Titre donné à un ouvrier qui avait sur les autres hommes de sa profession un certain droit d'inspection. — V . Cap d'oeuvre. M r î O K , port du Roi-George,s. Lune. e

M F O L L A R ( / / mouill.), esp. anc. et mod. s. m. Au x v i siècle et au commencement du x v u , le Meollar était un cordage assez g r o s , qu'on introduisait dans la gaine établie .1 la tête de la voile carrée. Il fonctionnait alors comme têtière. (V.) T h . Cano, p . 54 v° de son Arte para Rubricar... naos (1611), dit : « Meollar : es vn cordel grueso que se mete en la bayna de la vela. » Au x v i i i siècle, le Bitord fut désigne par le nom de Meollar, et, depuis cette époque, Meollar n'a pas nommé un autre cordage. — L'origine d'un mot a p plique successivement à une corde d'un certain diamètre, et \ un (il double ou triple, est assez diflicile à déterminer. Il semble, au premier coup d'osi!, que Meollar ait une grande analogie avec l'esp. Meollo, fait du gr. MusXo';, et que les voiliers, empruntant à la langue vulgaire une de ses figures accréditées, aient voulu voir, dans la corde cachée par la gaine de la voile, la moelle de la gaine (Meollo de ta bayna), comme on voyait dans la chair de la noix la moelle de la noix (Meollo de nuez), dans le jaune de l'œuf la moelle de e

e

l'œuf (Meollo de hucvd), et dans la cervelle la moelle de la téte (Meollo de la cabeça). Cependant la désinence ar, qui est bien rarement celle des substantifs, pourrait faire c r o i r e que Meollar serait un de ces mots hybrides nés des relations fréquentes entre les marins du Nord et du Midi. Si cette hypothèse était vraie, Meollar aurait été composé de l'esp. Meo, moyen, et de l'angl. Yarn ( V . ) , Mco-yarn, qui aurait désigné d'abord un cordage de moyenne grosseur ; o u , dans le cas du Meollar de bayna, un cordage introduit, mis au milieu , serait aisément devenu pour l'euphonie : Meolyarn, Mcolyaret Meollar. — V. Bayna, et : M E O U L A S , fr. anc. s. m.(En relation directe avec Meollar. [ V . ] ) — « L e Meoulas est un petit cordage de la grosseur du petit doigt, fait de brinne d'auffe que l'on coud dans la gaisne ou dans le double que l'on est obligé de faire à deux des trois cotez des voiles latines, nommés le gratiou ( V . ) et l'antenal (V.) ; il sert à empescher que le lil de voile ne déchire la cotonine, qui ne pourrait pas résister...»Mémoires sur les manœuvres d'une galère, Ms. Bibl. Dépôt de la Mar., p . 4 6 . — V . Brinne d'auffe. M E R , fr. s. m. (Du lat. Mare, qui fit Mair[\.], Mer.)

(Gr.

anc.

et

mod.

"AXç,

©«Àotoca,

d'où

FléXorYOi;, IIÔVTO;;

lat. Eretiim, Pontus, Sal; ital. Mare ; port. anc. Maar; port, mod. cat. esp. Mar ; angl.-sax. Mr-geblond, Bœiweg, Briin, Brym, Egor, Flod-tvcg, Geofon, Gyfen, Hôlin, Hron mere, Loge, Mœre, Merc, Reohnys, Sœ, Scalt-wœler, Seo, Seive, Sie, Siew, Sirendœ, Sund, JVa&ema, IVater-ylS ; isl. Sœr, Sait, Sjdr, Sior, /Egi-sior, JEgir, Mar, Glœr, Gnap, Grœdi, Haj, Lôgr, Rdn, Vidi, Vogr; angl. Sea, Depth; ail. See, holl. Zee ; dan. Hav, See; suéd. Sjô, Sio, basq. Ichasoa [Itchachoua]; bas bret. Môr, For; illyr. daim. Moré,Morrë, Morje; val. Mapc [Mare] ; rus. Mope [More], LToHnrb [Ponte]; pol. Morze; hongr. Tenger; ar. turc, Balir, Ba/iar[ys^] ; pers. turc , Dèrïa [ I j p ] ; turc, Dèn-yz [jîï]; ar. Mali/ut; hind. sanscr. Samondr, Abi-shor, Sagar; chin. Hày, Kicn, Min g, Ouàng-yâng ; mal. Aïer laout, Laout, Loudji, TdscA, Toubir, Ombak ; madék. Ran, Ranou, Taïhh ; viti, Awai toulii; taïti, Miti, Moana, Taï; tonga, Mouana, Talii; satawal, Amorouh, Tati; papou, Macenn; papou-waïgiou , Soren ; vanikoro, Laoure, Ourou, Firou ; port du Roi-Georges, Mamorott, Mam-rnord; golfe Saint-Vincent, Kopottl,port Dalrymple, Legana;hs\u de Jervis, Ti; Nouvelle-Zél. Moana, Taï; port Praslin , Bonn ; Gouahan [îles Marianes), Tassi; île d e G u è b e , Tassi; Célèbes, Oun laot; ualan, Molsoul; groënl. Imc'd ; w o l . Guèthie; bambara, id. ; fr. anc. Meer, Mair, Meir, Mers.] « La vaste étendue d'eau salée qui baigne tontes les parties de la terre. On donne aussi le nom de Mer à chacune des grandes portions de cette masse d'eau, et on les distingue les unes des autres par des qualifications tirées ordinairement de quelque circonstance locale. » Acad. franc] ( i 8 3 5 ) . — « Granz est cest Mers, chier f r è r e , et niolt large; cest ceste présente vie ke molt est amère et molt plaine de grands ondes, ou trois manières de gens puyent solement irespesser... T r o i home sunt : Noé, Daniel et Job. L e premier de ces trois trespesset a neif, li seconz par pont, et li tiers por weit (gué). » Saint Bernard, Sermon 4 0 , Ms. Bibl. nat., n° 7520 ( x n siècle). — « La mer estoit limpe >• (pure) « et sereine... » Journal du voyage de J. Parmentier (l52 ). e

e

9

MERÇA ( t^f),

a r . turc, s. Mouillage, Rade

V.

Dèmir atylur, Mersa. M E R C A D E R , cat. anc.s. m. (Du lat. Mercator.) Marchand. — « L o senvor de la nau es tengut de salvar è de guardar aïs


GLOSSAIRE NAUTIQUE. Mercaders è als pelegrins è à tota persona que vaia en la sua 1 nau, axi be al menor com al major, è de aiudar contre tots homms de son poder » (et de leur venir en aide contre tous les gens placés sous son autorité), « è tenirlos nech contra cossaris è contra totes persones qui mal los volguessen fer.» Consulat de la mer, chap. 1 6 , édit. Pardessus. (Tenir nech est probablement la traduction catalane de Tenere nitidum, tenir net, débarrassé. Mettre à l'abri est le sens très-clair q u e présente cette expression dans le Consulat.) (V. Estaya, Noliciar, Palmada, Plaça.) — L'esp. d i t : Mercador.—V. Governar. M E R C A T O R , lat. s. m. (De Merx, marchandise, ou de Mercor, j'achète.) Marchand. — V . Casela, Magistratus assie, Mercader. M E R C A T O R ' S C H A R T , angl. s. (Proprement : Carte de Mercator.) Gerard Mercator était un savant géographe flamand du x v i siècle; quelques Anglais lui attribuent l'honneur de l'invention des cartes réduites, qui est revendiqué par d'autres pour Edouard AVright, contemporain de Merc a t o r . ) Carte réduite. e

M E R C H A N T M A N , angl. s. (Be Man, Homme et Navire, <t de Merchant, marchand.) Navire marchand , bâtiment de commerce. — « And on the roth » (septembre 1740), « in the morning, we discovered off the Ram-head » (nous découvrîmes à la hauteur du cap Ram) « the Dragon, Winchester, South-Sea Castle, and Rye, with a number of Merchantmen under their convoy » (sous leur escorte). Rich. Walter, A voyage... by Georges Anson (Lond., 1769), chap, 2, p . 19. — On dit aussi seulement : Merchant, au lieu de : Merchantman , comme en France on dit : Un Marchand, pour : Un bâtiment marchand; on dit également Merchant ship. — V. 2. Galley. M E R D E A D , d final sonnant te, bas bret. s. m. (De Môr, mer.) Homme de mer, Marin, Matelot, Navigateur. (V. Martôlod, Môraer, Môrdéad.) — Merdéadurcz, s. f. Marine, Navigation. — « Manivicq e voar ar verdéadurez, Il entend bien la marine, la navigation. » — Merdei, v. n. Naviguer, Manœuvrer. — V. Maneufri, Mordéi. M E R D I V E N , n sonnant, corruption de Nerdevan. ( V . ) M E R E , angl.-sax. s. (En relation avec le lat. Mare.) Lac, Mer. ( V . jEr-geblond , Baeo'weg, B r i m , B r y m , Hrôn-mere, L o g e , Maere, Sae, Seal-waeter, Seo, Sewe, Sie, Siew, Sirendae, Sund ) — Mere-bold. (Bold, maison.) — Navire. (V. Sœ-bold, W a e g - b o l d . ) — Mere-Jlod, L'Océan. — Mere-hengest, Navire. ( V . Brim-hengest, Scip.)—Mcre-Hrœgel, poét. yHrœgel, drap, linceul.) Voile. ( V . Saegel.)— Mere-hwearf. (Hivcarf, quai, rivage.) Bord de la mer, Côte, Rivage. (V. Ofer, Ora, Sae-rima, Sae-strand, Sœ-waroo", Score, Sta#, S t » # , S t r a n d . ) — Merc-liiende. (Li&ente, de Liia. [ V . ] ) Gens de mer. — Mere-stream , L'Océan. — V . Stream.

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gine de lun des polies du monde a l'autre e t p a s s e droict par dessus nostre teste, auquel le solleil, en y arryuant, faict midy a tous ceulx qui habittent desoubz icelle ligne. » P . 7, Premières œuvres de J. Devault, pillote (Havre, l 5 8 3 ) , Ms. Bibl. nat., n° 6 8 i 5 - 3 . М Е Р К А Т О Р С К А Я К А Р Т А (Merkatorskaïa karta , rus. s. (De l'angl. Mercator's churt. [V.]) Carte réduite. — M a n que à J. Heym et a Reiff. M E R K U K (Mcrkouk-), groënl. s . Ecoute. M E R L I N , fr. esp. s. m. (De l'angl. Martine. [ V . ] ) (Gr. mod. MEpXivo ; bas bret. Merlink; ital. Forzinc, Merlino ,port. Merlim; ail. Leikgarn; rus. Марлинь [Martine].) Cor­ delette formée de deux ou trois fils de caret, commis e n semble. — Merliner, c'est coudre avec du Merlin. M E P A I N O (Merlino), gr. mod. s. m. ( D e l'ital.) Merlin, Aiguillette. — MspXîvo J/iXôv (Merlino psiie-n), Aiguillette mince, faite d'un petit cordage M E S X Î V O £Ôv3pov (Merlim kondro-n), Grosse aiguillette. M E P M I N T I A (Mcrminnguia), gr. mod. -s. 1. ( ? De Mspip.vao), j e m'inquiète; parce que le pilote s'inquiète quand il est dans un parage où la mer est semée de brisants.) Batture. M E R O L O , satawal, s. Terre. M E R R E I N , fr. s. m. (V. Marangone.) L'Académie Françoise (1772) définissait le Merrain : du « Bois de chêne fendu en menues planches... » Voici un texte du x v n siècle qui montre q u ' à cette époque tous les bois employés par l e s charpentiers de la marine, quelle que fût leur essence,comptaient pour Merrein. — « Je suis bien aise que vous ayez tiré quatre milliers de Merrein des troncs d'arbres de la foret d'Authume. A l'égard des branchages et autres bois inutiles, il est nécessaire que vous les fassiez vendre le plus cher qu'il vous sera possible. » Colbcrt à Duguay, i3 mai 1678. Ordres du Roy, v o l . i.xiv, p. 256 v " ; Ms. Arch. de la Mar. — " . . . C o m m e le Merrein pour la fourniture duquel vous d e mandez la préférence, n'est point de bois blanc, on n'a rien fait en cela contre le traité... » Seignelay à de Reahi/lt , 27 juillet 1678, p. З78 v ° , vol. cité. — X- Eschanùllon. e

1. MERS, vieux fr. s. f. Mer. (V.) 2. M E R S , dan. s. (Môme orig. que Mars. [ V . ] ) Hune. \ Besans-mers, Fok-mers, Store-mers.) — Mersetakkel, Palau de hune; Candelette, selon H. Fisker (18З9). — Mcrseil. (Scil, voile.) Hunier. M E R S A . a r . Vulg.S. Port de mer. J. de Dombay, Grammat. ling. maur. arabic. (1800), p. 100. — V. Màrsa. M e r c i , Merza. MERSOR, bas lat. s. m. (De Mergcre, plonger.) Plongeur. — « Tandem a quibusdam régis Ricardi Mersoiibus, ipsam subtus aquam moventibus, locis quamplurimis terebratur. » Matth. Paris, an. 1191. — V. Dromunda.

M È R È M M E T , t sonnant {^J>y>\turcs.(Proprement: Réparation, Raccommodage.) Radoub, Refonte.—Mèrèmmet etmèk, v . (Etmèk, faire.) Radouber, Caréner, Refondre.

М Е Р Т В Ы Й Я К О Р Ь (Mertvii iàkore), r u s . s. (Du slavi M p t m n [Micrti], Mourir, et d'fli;opT>. [ V . ] L'ancre de mort, ^ l'ancre dont on se sert quand on est en danger de mort.) Ancre maîtresse, Ancre de miséricorde.

M E R G E R E IN M A R I , bas lat. v . a. Plonger dans la mer, Caler ou donner la cale.— «Siquis palma perçussent, tribus vicibus Mergatur in mari. » Edit de Richard Cœur de Lion (1190). — V . 4. Cale.

M E R A ' E N T (prononcé Mervinn-te), bas bret. s. m. ( C o m ­ posé, selon Legonidec, de : Gwent, vent, et de Mer ou Meài, grand.) Vent de Sud-ouest.—Mervent kornanuck, Ouest-sudouest.—V. Morzil.

МЕР1ДА (Mérida), gr. litt. mod. s. f. (Du gr. anc. Meptç, ttiçof.) Ration. — V . PaTdîov,'Oiiôviov.

M E R Z A , M I R Z A , varianteorth. de l'ar. ^j~f Me,eau Rade, Baie, Mouillage. Instructions nautiques sur la mer Rouge, par R. Moresby et T . E l w o n . — V . Merca, Mersa.

M É R I D I E N , fr. s. m. (Du lat. Merus ou Médius dies, moitié du jour, midi.) — 1 Méridien est vne ligne qui se ima-

М Е Р Ц Е (A) tMLTPÔTIBA KS'PIIEI>EI А П Е 1 (A merdjt


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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improtiva kourdjéréi apéì), vai. v.(Mepue est sans analogie avec le Mép38mb[2!ferzae],rus., dont le sensest : Dégoûter, Causer du dégoût ; il n'a pas plus de rapport avec Mepsamb [Mcrzate\ ^signifiant : S'Obscurcir, s'Éclipser. Il est probable qu'il est corrompu de l'ital. Marciare, marcher : il signifie, en effet, Aller. — ÎMirpotiiia, Contre; KSpye [Kourdé], Coul e r ; Kourdjéréi, Courant; Am>, eau.) (Aller contre le cours «le l'eau.) Refouler le courant, Remonter un courant.— Mepue (A) KS KOpawa (A merdjé kou knrabia), (Proprement: Aller avec le navire.) Naviguer, Faire voile. — V . NaBira, rn^ti. M E 2 A (Mésa), gr. mod. s. et adv. (Du gr. anc. Msero;, milieu.) (Proprement : Dedans, A l'intérieur.) Fond de la v o i l e ; à b o r d . — V . Elç TO xapetSi. M E S A , vénit. s. f. (Même origine que le précédent.) (Carguedu milieu de la voile.) Cargue-fond. MESA DAS E M Ç A R C I A S , port. s. f. (Proprement : T a ble des haubans. Lat. Mensa, de Mandcre, manger.) Portehaubans. — Mesas grandes, Grands porte-haubans, P o r t e haubans du grand màt Mesas dn traquete, Porte-haubans de misaine.—Mesas da mezena, Porte-haubans d'artimon.— Les Portugais disent aussi : Mesa de guarnicào, analogue à 1 esp. : Mesa de guamicion, s. f. Porte-haubans.—Mesas de gnarnicion, plur. Les porte-haubans. — Mesas de guarnicinn j>or la jarcia mayor, Grands porte-haubans, Porte-haubans du grand màt. — Mesas de guarnicinn por la jarcia de tritigliele, Porte-haubans de misaine. — Mesas de guarnicinn parla jarcia de tnezana, Porte-haubans d'artimon.—« . . . Si el ala no se huviere de volver a marcar, se pondra el votaIon en la Mesa de gnarnicion, en la misma conformitad que estaba antes. >• Fernandez, Practica demaninb. ( 1 7 3 a ) , p. 3 / . — V . Botccadura, Escotera. (

M K S A N , suéd. s. (De l'angl. Mizen. [ V . ] ) Artimon.—Metanmasten, Màt d'artimon. — En danois, Mesans-mast. — Mesans-màrs,s. Hune d'artimon.—V. Mars. M E S A N A , esp. s. f. (Du gr. MSTOÇ, milieu. Ce nom convenait très-bien à la grande voile des galères qui se hissait au mât du milieu, pendant le Moyen Age. [ V . Artimon, Artimone.] En changeant de place, le màt et la voile ont gardé leur nom.) Màt d'artimon; Antenne d'artimon; Vergue sèche; Voile d'artimon.—« Estuvose a quella noche con trinquete y Mesana » (avec la voile de misaine et la voile d'artimon) » trincando la buelta del susueste mucho viento. » Relation diaria de Ins capitancs Nodules (Madrid, i 6 a i ) , p . 38 — •• La vela de Mesana solo se pratica aferrar quando se arria la verga. » Fernandez, Practica de maniobr. (Séville, I73a), p . 19.—V. 2. Aferrar, Arriar. M l . S A N I E , M E Z A I N E ou MEZANIE,selon l'orth. de Duez (1674). fr. anc.s.f. (De l'ital. Mczania ou Mezzania.[X partie de la galère depuis l'arbre » (de inestre; le grand mât) « jusqu'au banc de la despense. « Duez, Dict. ilal.-fr., p. f>32. — « L e prieur», (de Messine, Botigella) « cependant, qui cognent le danger, fit venir promptement les soldats de pouppe etdeMesanie avec leurs armes d'haste et grenades, qui chargèrent les Turcs tout à coup de si grande furie, crians : Victoire! qu'ils les forcèrent et chassèrent, et entrèrent pesle-mesle dans la galeotte. » Baudoin, Hist. de t'ont. deS.J. de Hierus., t. i , p. 3 3 7 (an. i53fc>). £ r

MESCERECH1RA, port. s. f. Porteur de nouvelles. Nom donné, selon Bart. Crescendo, à tout bâtiment léger allant à la découverte et faisant fonction d'aviso. — « In loco delle fregate del mar Mediterraneo, faranno questo ufficio (fare la scoperta) nel mar Oceano le Caravelle che in Portogallo

dicono Mescerichire, et in italiano è lo stesso che n o v e l liere. » bartol. C r e s c , Nautica Méditer. (1607), p . 4 9 6 . MÈSCTAR (Mestchtur), tro.) Maître.

illyr. daim. s. m. (Del'ital.

Maès-

M E S I A N N E , fr. anc. s. f. (Pour Mesane). A r t i m o n . — « Vne Mesianne et vne contreniesme» (sic) (pour C o n t r e m e sanne). (Un artimon [ V . ] ou contre-artimon. [ V . ] ) Inventaire de la nef la Sainte-Marie Bonaventure, v i v o l . , Ordonn. de Henii I I , coté v , p . 2 0 6 ; Arch. nat., sect. j u d i ciaire.—V. Saisie. e

M E 2 0 A M H , gr. anc. s. f. (De Aótio,, séjour, et de M Î ' S O C , qui est au milieu.) Emplanture du mât, Carlingue du mât. — M . Alexandre (Dict. gr.-fr., 1836) s'exprime ainsi à p r o pos du Mecóòuvri : « En t. de marine, le coursier, poutre transversale qui assujettit le màt. » Il y a de nombreuses erreurs dans ce peu de mots. i ° L e coursier, ou mieux : la Coursie, n'était pas une pièce de bois ( V . ce mot) ; 2 le màt n'était point assujetti par une pièce transversale, parce que si cette pièce avait traversé le mât, elle l'aurait affaibli, et le mât se serait certainement rompu à l'endroit évidé pour le passage de la traverse; 3° le mât entrait dans un trou pratiqué, ou au pont, ou dans un des bancs, et son pied allait s'affermir dans une sorte d'étui ayant la forme d'un muid , et que les Latins appelaient pour cela Modius ( V . ) ; 4° le trou du pont ou du banc était au milieu du navire dans sa largeur, et presque au milieu dans sa longueur, pour le navire qui n'avait qu'un mât, — et c'était le cas du plus grand nombre des navires de l'antiquité; — sa position lui avait valu le nom de MS<I03U.ÏI, ce qui est fort bien établi par ces deux vers de l'Odyssée : 0

— « Méyav 'KTTÒV Arjuav, etc. »

ivécTeaav

Mecó5u.Yi

M . Alexandre est tombé dans l'erreur dont Scheffer r e prit le scoliaste d'Apollonius, qui confondit le McuóSy-r, avec 1' 'IaToòdjo). L e Mso-dòu.7) était une emplanture, un petit puils. dont le fond était la quille ou la carlingue. — V. 2xx:<j». M E 2 0 Z 1 T I 0 I , gr. anc. s. m. (De Miao; et de HÛYO,-. [ V . ] l Nom qu'on donnait, selon V Etj-motogus magnus, au rameur du milieu, dans une trirème. Voici les paroles de VEtjrmologus : « ' 0 xaxtiiTOtTOi; ÈpÉTr,ç, ôaXâpioç ÀsvETat, ó Ss piar,,, u.£o-oOi-fio;, bòi avtóxaTo;, Opavìrric.—Le rameur placé le plus bas est appelé : Thalamite, celui du milieu MSCOCÓYIO;, celui d"eu haut : Thranite. » — V. 0»Àau.ÎTr,,, Meffóvet. M E 2 0 K A T E P r O N (Mezokatergo-n), gr. mod. s. n. Di, gr. Mî'aoç, demi, et de KórepYOv. [ V . ] ) Demi-galère, Galiote. — Du Cange, Gloss. gr., p. 6 1 8 , t. i , dit : « MscoxaTcps-ov, Galio, seu Major galea. » C'est une erreur : la demi-galèn était un navire de la famille des galères, inférieur au navire type, une petite galère, et non une grande. H faudrait lire : « M i n o r galea. » — V . F a À c t ó v i o v , F a X i M T i ; ; . e r

M E S O N A U T A , lat. s. m. (De M s s o v a o r / i ç . [ V . ] ) M o u s s e , Gourmette, P a g e , Novice.—Cœlius Rhodiginus dit, l i v . x w chap. 20 : « Mesonautae leve quoddam servitii genus in navibus, quorum una fonctio est, ut omnibus pareant. » C'est à tort qu'Estienne,cité par J. Scheffer,p. 109, deMilit. mu-., dit : « MsoovatjToii, medii inter nautas et vectores, quales fere sunt mediastini in domo. » Il n'y eut jamais, à bord des n a vires, d'hommes classés entre les matelots et les passagers Les passagers étaient étrangers aux équipages; ils n'étaient point marins; les Nautœ étaient matelots, et les Mesonautœ des demi-matelots, des apprentis matelots, ce que nous nommons des novices et des mousses. Voici le passage d ' U l pien (liv. iv du Digeste) qui trompa Estienne et Scheffei


GLOSSAIRE n Videtur esse (Mesonauta) médius inter summos nautas, ut gubernatores et proretas, et imos, ut rémiges, et omnium jussa exsequens : ea ratione qua mediastinus in domo. » M E I 0 N A Y T H 2 , gr. anc. s. m. (De Méaoç, moitié, et de Savrrfi. [V.]) Proprement : Demi-matelot, Mousse, Novice. — V . Mesonauta. M E 2 0 N E 0 I , gr. anc. s. m. pl. (De Mscro;, qui est au milieu, et de Naû;. [ V . ] ) Selon Castiglione (Notes sur Vitruve), on appelait de ce nom les rameurs dont la place était intermédiaire entre celles des thalamites et des thranites. — V .

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NAUTIQUE.

D. Joham de Castro ( 15/, 1 ) . L e maitre faisait des observations astronomiques comme le capitaine et le pilote, témoin ce passage du routier de Joham de Castro : « O pilloto, na maior altura, tomou do sol ao orizonte 60 graos \ , e o Mestre 60 graos | . » L e Mestre était, sur les navires portugais du x v et du x v i siècle, le second du navire, le capitaine marin, le capitaine en premier étant souvent un gentilhomme, un chevalier étranger aux choses de la mer. c

e

2. M EST R F., cat. anc. s. m. (Con tract, d e Masestre. [V.]) Maître. — T o t s e n v o r de nati ò leiiy qui promena de liurar alguna obra a algù ò alguns dels sobredits Mestres ( M e s t r o MÎTO'JY'.OÇ. d'axa è calafats), è no l's ó attendra, cil los es tengut de d o M E 2 0 U P A I 0 2 (Mesouraïo-s), gr. anc. et gr. litt. mod. s. narlos lur loguer, Io quai ab ells haviacmpres. » Consulat de m. (De MÉco;, qui sépare, et de Oùpo;, vent.) Les glossaires la nier, chap. 227, édit. Pardessus. — Mestre d'aixa ou donnent le mot Mesoupsai, qu'ils expliquent ainsi : « Cordages d'axa, Maître d'hache, Charpentier, Constructeur. — « Si pour abaisser les voiles. » Ces cordages seraient proprement algún Mestre d'aixa farà majors mesures que l'senvor de la des halebas ( V . ) ; les Grecs modernes n'ont pas donné le nau , 110 haurá empres ab eli... » Consul, de la mer, chap. 7, même sens à ce terme ; ils ont nommé la Cargue : Msooupotio;, édit. Pardessus. — « Segons que en lo capitol desusdit deet il est probable que leurs aïeux marins l'avaient ainsi nom- clara é demostra deis Mestres d'axa è dels Calafats qui hanmée; car, dans toute la moderne nomenclature hellénique, ran emparada alguna obra de fer... » Ibid., chap. 227. — nous retrouvons les termes qui nous ont été transmis par « Mestre d'aixa deu haver los fercamenls » (les outils de ferì les textes anciens, bien compris d e P o l l u x , de Suidas, et de « del altre Mestre d'aixa >. ( d u maître d'hache fait prisonnier) Mtquelques critiques intelligents. (V. STtYYOÇ, Tapécua.) « ab que clavará. » Ordon. sur les armements en course ( x i v - • J J Z I \ O ; SOÀCOVOU [Messouraïo-s dolonou), Cargue du hunier. siècle), chap. 3 Î 3 . — « Mestres (laxa per lur jornal. P r i m o — Mecoupaîo; uico; (Messouraïo-s rnesso-s), Cargue-fond. •— «en Jac.Mealler,Mestre major» (premier maître charpentier), Meooupaïo; -oîpovo; (Messouraïo-s podrono-s). (Iloòpóvo;, de « iiij s. v i d. » Fol. 47 v ° , Livre des dépenses jaites pour l'arHoSudv. [ V . ] ) Cargue-bouline. ( V . SotpcncivéXa.)—Msaoupaïo; mement de la galère le Saint-Thomas (mai i 4 o 6 ) ; M s . Bibl. Toò -oìóz (Messouraïo-s ton potlo-s), Cargue-point.—V. Iloìi;, de la Mar., n"' o,38-3. — V . Desenvasar, Galera, Mariner, Masestre d'ayxa, Nauger, Remolar, Scar, 2. Tania. r

MESSA, lasc. s. (Du port. Mesa.) Porte-hauban. — L e lieut. T h . Roebuck, p. 18, art. Chain walcs, écrit : Metz, et Mench. —Messa k,patta, Chaîne de porte-hauban. R o e buck écrit : « Mootam kaputta, » nous ne savons pourquoi. MESSENGER, angl. s. (Du fr. Messager, fait du lat. Mistus, envoyé.) Nom donné par les marins anglais à l'appareil que les nôtres appellent : Marguerite. M E S S I T A R I A , vénit. anc. s. f. (De Mezzo, demi.) Grappin d'embarcation. — « Ancora v o r a » (la galère de Flandre) u Messitarie 2 per la barcha. » Fabbrica di galere, Ms. du \ i v ou x v siècle. (V. p. l ' j , 77, t. 11 de notre Arch. nav.) e

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M E S T , bas bret. s. m. (Du fr. : ) Maître. L e P . Grégoire écrit : Mœstr, Meastr; ce que nous pouvons affirmer, c'est que le marin breton de qui nous tenons tous les termes usités à bord des navires armoricains, ne prononce pas IV final. Il dit : Mest-ekipache, Maître d'équipage. — Mest koupl, Maître couple. — Mest kalafecter, Maître calfat. — Mest gwernier, Maître màteur. — Mest gwelier, Maître voilier. M E S T E R D A C H , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'anc. Ir. Mestre d'hache.) Charpentier. M E S T R A L , cai. anc. s. m. Nord ouest; Vent de N . - O . ( V . Maestro.) — « Migant juny saleva » (le soleil) « quarta de grech vers Io levant, e pon se quarta de Mestral vers lo p o nent ; e son x x n quartes, que son x v i bores e miga ; e es ait lo sol LXX gratis, e a x i espualt. » Atlas catalan, Ms. de 1375. 1. M E S T R E , fr. anc. p o r t . s . . m . ( P o u r Maistrc ou Maître; du lat. Magister.)Patron, Maître, Capitaine d'un navire. — > L i Mestre de la nef deit mener et ramener a sa dreste charge et descharge sur lo port de la nef; et apeluns petit lomant •• ( p i l o t e ) , " homme que loget à l'entrée dans pors ou dans avres, sevent dau dangers dans ports et dans havres. » Coutume d'Oleron ( i 4 4 o ) , art. 12. — CapitSes, Mestres e Pilotos. » Comment. Dalboq., part. 1, ohap. 4 . — A noute passada disse ao pilloto e Mestre... >• Roteilo de

3. M E S T R E , cat. anc. s. m. Nord-ouest ; Vent d e N.-O. Le môme que Mestral. (V.) (V. Maestro.) — « Con la luna es per Mestre les aygues, commensali a munlar tant q u e la luna es per grech. » Atlascalai'., Ms. de i 3 7 5 . — Mestre tramontana, Nord-Nord-Ouest. Même document. 4. M E S T R E , fr. proy. s. f. (De l'ita). Maestra. [ V . ] ) Grande v o i l e ; quelquefois Grand mât de la galère. — V . Carnai, Escotte, Guinda, Liguadure. M E S T R E A R T I L H E I R O , port. s. m. Maître canonnier. M E S T R E B O U T , vieux fr. s. m. Cap, extrémité du navire. — « Ces trois nés (nefs) ont si enqiirées Et si malement atirces.

Et tant i font pertuis et brèches, Qu'il n'a ais entier ès hretèches ( V . ) Ës Mestres bout/, et es costez (aux deux caps et aux lianes) Qui ne soient rouz ou osiez... » G D I L I . . G U I A R D , la Uraliche aux roy. lignages.

M E S T R E N O T H O N N I E R , vieux fr. s. m. Maître de n e f ; Patron de navire. — « Lors appela le Roy » (Louis I X ) « les Mestres nothonmers deuant nous, et leur demanda quel conseil ils donroient du cop » (coup) « que sa nef auoit receu. » Joinville, Hist. de saint Louis ; Naufrage à l'île de Chypre.— V. Notenier. M E T C H O U L A D E K A L F A T E , ar. côte N . d'Afr. s. I. (De l'ital. Mazzuola, maillet.) Maillet il calfat. M É T E L E , vanikoro, dialcc. de Taneanou, s. Lune. M É T E L O N E , ar. côte N . d'Afr. s. Élancement. — Mellone de proua, Quête. M E T E R , ital. esp. port. v. a. (Du lat. Mittcrc.) Mettre. — Meterá fundo, Meter cm o fundo, port. v . a. Mettre ou e n voyer au fond delà mer, Couler un navire. — « O s bombardeiros ordenâram-se de mâneira, que dos primeiros tiros Metêram duas naos grossas, que tinham diante, no fundo 1 9.6


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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com toila a gente... » Connu. Dalboq., part, i, chap. 3o. —« E disse a huns, e a outros, que sendo caso que elles nao quizessem obedecerá este sen mandado, que os Metessem a todos em o fundo. » Ibid., part, m , chap. l a . — Meterá orea, port. (Mettre au lof.) Prendre le plus près, Serrer le vent.(V. Andar a orra, Cingir o vento, Orça,Pescar o vento.) — Meter tic loo, port. Mettre au lof, Prendre le plus près du vent. — « Ora, adiando nos a quai, logo largamos as vellas, e Metemos de loo, gouernando ao sudueste obra de a. horas. « Roteiro rie D. Joham de Castro, 3 i janv. i 5 / | i . — Meter cl costado del navio debaxo del agua, esp. Incliner fortement, Plier beaucoup , Donner une grande bande. — Amaynaron, y el siguiente dia al amenecer embistió a la Capitana viento susueste con tanta furia que afirma el piloto mayor (Hernán Gallego) ho aver visto otro semejante en quarenta y cinco años que tenia de navegación. Metió hasta media escotilla el costado del navio debaxo del agua, confessando, que los hundiera alli, sino estuuiera calafateada y clauada. Nadauan los marineros, y soldados por de dentro.» Figueroa, Hechos de Mendoza, in-4°, Madrid, i 6 g 3 . — Meter en roda, cat. anc. Mettre à rôder, envoyer en croisière, en observation. — « E digats el almirall tôt lo feyt, e que meta dos llenys armats en roda, en guisa que aquells non poguessen hauer llcnga. » Coron, de Ra. Muntaner, chap. 70. — Meter in voga, vénit. anc. (Mettre en vogue une galère ou tout autre navire à rames.) Marquer sur l'Apostis ou sur le plat-bord les emplacements des tolets. — « Questa elarason » (e la razon, est la façon...) « da Meter in uoga. Da la zonda ( V . ) da proua » (prova) •< al primo stermo (V.) son pie 3 e da la zouela da pupa al primo stermo son pie 3 ^ ; <.' da un Postizo a laltro son pie 3 í » (dans les grosses galères). Délie galcrc, Ms. du x v i siècle, clas. iv, cod. 26, Bibl. Saint-Marc, p. 1. — Meterla vela de gavia en la canasta, esp. anc. Mettre la Voile de hune ou Hunier dans la hune ; c'est-à-dire : Ne carguer cette voile que lorsqu'elle a été amenée et que sa toile est dans la hune. C'était l'opposé de carguer la voile après l'avoir amenée à mi mât. Cette manœuvre se faisait quand on voulait serrer le hunier, ou quand on devait prendre des ris, comme nous l'apprend ce passage, p. 11 de la Practica de maniobras de Fernandez (1732) : « Quando se và à Meter una gavia en la canasta ( V . ) , sea para tomar rizos, ôafferrarla. (V. Guiñada.) — M e t e r se en roda, cat. anc. Se mettre en ronde ou eu observation, Se mettre à rôder près d'un port que l'on quitte. — « E recullirensen , c a rems Meterensen en roda en mar, que parech que faessen la via de Sicilia. » Chron. de Ra. Muntaner, chap. i 3 o . — V . Arborar. e

M E T E P I Z l (Métcrizi), gr. vulg. s. m. (Du turc Mètèris {\J~T*}> P ' t . ) (Proprement : Endroit où l'on est à couvert contre l'atteinte de l'ennemi.) Muraille, Plat-bord. — V . Toi^o,-. 1 , e m

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M E T R A L L A (Metrailla), esp. et basq. s. f. Mitraille. — L e P. Larramendi veut que le mot soit basque, et qu'il soit composé de : Traila, coup, et de Afe ou Mea, signifiant: D é licat, délié. Cette origine nous semble fort douteuse. N o u s pensons que Mitterc, envoyer, est le mot latin dont on a fait Mitraille. M E T R E , cat. anc. v. a. (Du lat. Mittere.) Mettre Mètre à'fons. (Du lat. Mittere ad fundum, envoyer au foiid.) C o u l e r à fond, Couler bas. — « L o dit almirall lo pot Mètre à fons ò for mètre, si eli fer ho voira, salvo que deu salvar les pepsones que y seran. » Consulat de la mer, chap. a 3 i , e d i t . Pardessus. —• Mètre en fou, cat. anc. ( V . 1. Fou.) — Mètre un pal per lo ces, cat. ano. (Entrer un pal par le derrière. | Empaler. L e supplice du pal était infligé au capitaine d'un navire de guerre qui, par trahison ou par fureur, coupait le câble de son bâtiment et s'en allait sans l'ordre de l'amiral. — » E si tant sera que eli » (le Comit) ( V . 1. L'omit.) « lo tallas » (coupait le câble) « qui fos fet per rasa » (par rage) « o per altra trayció, que hom lo y puga prouar, deu esser M e s un pal per lo ces » [Ces est probablement fait de Sessus ou Sessio, action de s'asseoir ; c'est le Sedes lat., siège, derrière . « è que si isca al cap » (et qu'il lui sorte par la tète). Ordonn. cotai, sur les armements en course (commencement du x i v siècle), chap. 3 o i . e

M E T T E , géno. v . a. (De l'ital. Mettere.} Mettre. — Mette gaitelli. (Mettre des balises.) Baliser. ( V . Gaitello.) — Mette in caenha. (Mettre en carène.) Abattre en carène. ( V . Caenha, Dà de chiggia, Tomba.) — Mette in chiggia. (Mettre en quille.) Abattre en carène. — Mette inforsa. ( D e l'ital. Mettere in forza, mettre en force, forcer.) Appuyer. — Metti in farsa, beassi! Appuie les bras! M E T T E R , ital. vénit. esp. port. v . a. (Du lat. Mittere.} Mettre.—Metterà banco, vénit. anc. (Mettre les galères sur la banque.) A Venise, lorsqu'un armement de galères était décide parle grand conseil, le capitaine général de la mer éh faisait publier la nouvelle, et, pour faire connaître que la république était prète à tous les sacrifices pécuniaires que devait entraîner la résolution prise par le gouvernement, il faisait dresser sur la place de Saint-Marc un comptoir ou une banque (banco); et là, assisté du trésorier et de quelques hauts fonctionnaires de l'État, il étalait des monceaux d'or ou d'argent. Les soldats des galères et les rameurs libres venaient alors défiler processionnellcment devant le banco, et s'assuraient ainsi, par eux-mêmes, que leurs soldes seraient bien payées. Cette cérémonie avait lieu en présence de la population tout entière, accourue pour \oir Metter a banco le galere, comme on disait vulgairement. Dans le recueil des Coutumes et fêtes de Venise, publié vers 1620 ou 1625, par Giacomo Franco Forma, éditeur vénitien, on voit une planche sans nom d'auteur, et d'un assez mauvais travail de gravure, qui représente la mise à banco des galères. On lit au bas d e cette estampe : « L e c c gnale Mette a banco le gallere doue « si fa vn b e l i s s apparato di tapezzarie, et si mette fuori « gran quantità di danari d'oro et argento, et in particolare « vna catennadi verghe d'oro di valuta d'vn millione. » N o u s connaissons, au Cabinet des estampes de la Bibl. nat., deux épreuves de l'estampe que nous venons de citer, l'une dans le volume n° 2209 (Ob-63), l'autre dans le portefeuille : V e nise, pièces historiques. — Metter a carena, ital. Abattre en carène, Mettre le navire sur la carène, sur le flanc. — n E discaricata (la nave) la Mettemmo a carena, et in giorni a 5 , non senza difficulta remediammo al tutto... » Viag. d/ P. Quirino ( i / | 3 i ) , ap. Ramus.,t. n , p . 199 F.—Bart. Crescentio, p. 114-119 de sa Nautica Mediterranea, décrit l'apm o

M E T Z A N A (Medzàna), gr. mod. s. f. (Transcript. de P i lai. Mezzana. [ V . ] ) Artimon. ( V . 'Aptépiüv, K o v T p a - T r p o ú p a . ) —On donne aussi le nom de METÇOCV» au MAtereau qui, dans les petits navires, est dressé sur la poupe comme mât d'artimon ou de tape-cul. M E T Z A P O A I I (Medzaroli), gr. mod. s. m. (Étymol. inconn. Nous ne savons si l'on peut rapporter ce mot à l'ital. Mczzaruola, qui est le nom d'une mesure dont nous ne connaissons pas bien la valeur.) Ampoulette. — V. ' O p o p i s T p o v , 'HlllOplOV.

M E T R , madék. adj. s. (Tranquille.) Calme. — V . T r a trou.

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GLOSSAIRE NAUTIQUE pareil à l'aide duquel on abattait, de son temps (1607), une galère en carène : « Fin tanto, che quella si volta, e Mette in carena. » Les détails minutieux dans lesquels il entre ont un grand prix pour les marins qui aiment à comparer ce qui se faisait jadis avec ce qui se fait aujourd'hui; les développements en sont malheureusement trop étendus pour trouver place ici. Nous renvoyons au Traité de Crescendo, qui n'est pas d'une très-grande rareté.—Metleraorça, port. (V. Orça.) Metter a tresso, vénit. Mettre en travers.—Metter alla velia, ital. Mettre à la voile. ( V . Sforzevole.) — Metter aneli ora a sol, vénit. anc. Jeter l'ancre, Laisser tomber l'anc r e , M o u i l l e r ; proprement : Mettre l'ancre dans le sol [Sol pour Suolo].)—« Mettendo ogni sera anchora a sol posto in dieci ouero dodici passa d'acqua. » Navig. di C. D. Mosto, ap. Ramus., t. 1 , p . 106 A . — Metter ancora, Jeter l'ancre. — « H giorno di San Filippo Jacobo, venimmo ad essa à Metter ancora. » Navigai, di C. D. Mosto, p. 108 A . ( V . Statio.) — Metter de Ino, port. (Mettre au l o f . ) Venir au lof, Venir au vent.— « De noute, a très rellogios da prima » (à la troisième horloge du quart de prime ou du premier quart; c'est-à-dire, une heure et demie après qu'on eût établi le premier quart), « ouvimos huum tiro » (un coup de canon) • e sospeitando ser a galleota, Metei de loo, e ouve vista della... «Roteiro de D. Joam.de Castro, i o j a n v . I 5 4 I . ( V . Loo.)—Metter en nado, port. Mettre à flot (Nado, de Nadar, nager; lat. Nature [rad. gr. Nocu, j e coule].)—Metter fora, vénit. (Lat. Foras, hors de.) Mettre dehors, Sortir d'un port ou d'une rade. ( V . Galedetta.)—Metter fluiamo alla penna, ital. anc. Mettre un homme en vigie au bout de la penne d'une des antennes. ( V . Far l'huomo alla penna.)— Et s'essa » (la galère capitane) « Metter à l'huomo alla penna, per far la scoperta, le altre facciamo il medesimo. » Ordini della navigalione, ap. Pantero-Pantera (161/1).— Metter scala, ital. Mettre la planche, Pousser la planche du navire au rivage pour débarquer ou pour favoriser l'embarquement. ( V . Scala.) — Mettersi a la levata, ital. Lever promptement son ancre. (V. Allargarsi.) — Mettcrsc en cuns de batalla, cat. anc. Se mettre en ordre pour le combat; se disposer, se préparer au combat; faire le branle-bas de •combat. ( V . En cuns.) — Mettersi alla cappa, ital. Mettre à la cape. — Mettersi alla vela. (Se mettre à la v o i l e ; mettre à la voile.) Appareiller.—V. Levarsi. er

M E T T E R E , ital. v. a. (Du lat. Mitterc.) M e t t r e . - M e t t e r e alla catena, Mettre à la chaîne, Mettre aux fers.—«Quando li capitani per caso haveranno fatto Mettere alcuno alla catena, non lo possino levare senza ordine nostro. » Ordini d'Emilio Pucci(i 607).—Mettere gavitelli. (Mettre des bouées ou des balises.) Baliser. (V. Gavitello.)—Mettere il bastimento a traverso ou Mettere di traverso, Mettre en travers. — Mettere il capo sopra... Mettre le cap sur... — Mettere in istiva, ital. anc. Mettre en estive ou en équilibre le navire que l'on charge, qu'on leste, dont on fait la cale. ( V . Istiv a . ) — Metterei remi in corsia, vénit. loc. anc. Mettre les rames contre la coursie, rentrer les rames de la galère sans les déborder, et de manière à les avoir toutes prêtes à fonctionner. ( V . Acconigliare.)—Mettere mee, vénit. (Mettre des balises.) Baliser. — V. Mea. M E T T E S , vieux fr. s. f. pl. (Angl. Mete [To], mesurer; lat. Metior, d'où Meta, borne.) Limites, Rivage. ,> Et Manda a messire Hue Quieret, a messile Bahucet, a Barbe-Naire et aux autres capitaines, qu'ils fussent songneux d'eulx tenir sur les Mettes de Flandres ; et que nullement ils ne laissaissent repasser le roy d'Engleterre, ne retourner en Flandres. Et si par faulte d'eulx il rapassoit, il les feroit morir

de maie mort. » Froissait, C/iron., ciennes, ch. 90; édit.Buchon.

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liv. 1 ; Ms. de Valen-

M E T T R E , fr. v . a. (Du lat. Mitterc, envoyer, placer.) — Mettre à culer, Orienter ses voiles de telle sorte que le navire etile au lieu d'aller de l'avant. — « Alors M . de Modèlle Mit à culer pour luy présenter le côté, et le combattit de l'avant à l'arrière... » Rapport de M . de Salvert, lieutenant de la frégate l'Oiseau, sur le combat et la prise île ce bâtiment, le 28 octobre 1761. Ms.Arch. delà Mar. — Mettre à la bande, fr. v . a. (Cat. anc. Donar lat; esp. anc. Dar lado ; esp. mod. Dar d la banda; port. Dar a banda; ital. Dar alla banda ; angl. Lie (То) along; ali. Krànken ; boli. Krengen; dan. Kiœnge; suéd. Krànga ; rus. Кренговать [Krenngovale], Накренить корабль на бокъ [Nakrepitc korable па boke], П о в а л и т ь корабль на бокъ [Povalite korable па boke]; mal. Miring.) Faire incliner un navire sur un de ses côtés, pour visiter, nettoyer, réparer l'autre côté de sa carène. — « Mais en cas que quelque galère fust obligée pendant le combat de se retirer pour Mettre à la bande, elle reviendra reprendre son nature aussytost quelle sera racommodée. >• Dessin de l'entreprise qui deuoit estre exécutée sur Port Farine, en 1672; Ms: Dossier Martel ; Arch. de la Mar. — « . . . гЛ cependant, après avoir fait a Caillery ce que j ' y devois faire, j ' a y Mis à la Bande pour nettoyer nos vaisseaux. » Lettre de iluQuesne, Naples, 1 i et 2 2 juillet 1680, imprimée à la suite des Mémoires de Villette, p. 272. — Nous y avons Mis » (à l'isle Favignana) « les vaisseaux de l'escadre à la bande, nettoyé et frotté de suif deux ou trois planches. » Lettre de du Qiiesne,i-; d'aoust 1C80; loco cit. (V. 1. Banda.)—Mettre à la rape. (Ital. Mettersi alla cappa ; port. Pairar; esp. Hacer capa, Poncr ou Ponersc d la capa ; angl. Hull[То]; dan. Dreic bi; suéd. Dreja bi; rus. Л е ч ь въ дрейфъ [Lctc/ie v' dreiff].) ( V . Cape, Cappe.)—1. Mettre à la mer ou en la mer. (Rus. В ы т т п ш ъ гавапп [Fitti ize havani], П о й т п въ море [Poitì v' more]; groënl. Analekpok.) Quitter le port ou la rade, et gagner la haute mer.—« V. si Mistrent en la mer, et aient jusque à ceste isle. » Foy. de Marc Poi ( x i n siècle, chap. i 5 g . — 2 . Mettre à la mer, Lancer un navire à l'eau. — « Du i v rang :l'Escucit (Toulon) deuoit estre Mis à la mer en décembre 1677. » Construction c

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en M.n.c.LXXvin. Vaisseaux à achever. Etat manusc. de la mar.pour l'année 1678, Arch. de la Маг. ( V . Metlreen mer.) — Mettre à la route, fr. anc. Commencera tenir la route que l'on doit suivre pour arriver au but prétendu.—« Pilote, faites mettre à la route et serrer les pavillons! >< Instruction : « Lors le navire hors des terres et assez au large, le pilote Met à la route, etc. » Art. 3i du Projet iFcxcrcice des manœuvres, par M. de Bellile-Erard, daté : Toulon, le 2З sep­ tembre 1681. (Arch. de laMar., carton : Tactique.)—Mettre à la voile ou sous voiles. (Gr. anc. et mod. 'АтажХеы; vénit. anc. Mctter alla vcl/a ; port. Desfraldar, Fazer h velu; angl.-sax. Gescglian , Segclian, Srglian; ail. Abfahren , Ablaufen, Abretsen, Abscgeln, Abschiffen; holl. Afzeileu, Fcrtrekkcn ; dan. Afscile; suéd. Afscgla ; bas bret. Gwclia ; ar. Aklan; turc, Ielkèn atchmaq; illyr. daim. Djê/itise, Odjêdriti, Odjcdrivati; val. Kopi>6ia [a] [A Korbia], ITopni [a] [A porni], intinde [a] п т г е л е [A intende pinnzélc]; rus. В с т у п и т ь подъ паруса [Fstoupite pote paroussa]; hongr. Fitorla'zni; chin. Kay-c/tin, Ta-pong, Yang-fan-kùu; mal. Bcr-ângkat, Gantonglaïcr, Pasang laïer.) Offrir au vent une ou plusieurs voiles pour qu'il entraîne le navire, jusque-là immobile. Cette locution est synonyme d'appareiller ( V ) ; elle est depuis longtemps dans les vocabulaires des marins; au x v i siècle, les Vénitiens l'employaient ( V . Metter alla vella) ; au x v n siècle, elle était commune en France; « m e

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19.6.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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sens propre est : Mettre le navire ou se Mettre sous l'action de la voile déployée et bordée.—Mettre a l'autre bord, Changer la route que l'on tenait au plus près du vent, sur un côté, pour prendre le plus près sur l'autre coté. — Mettre à quartier, vieux fr. Prendre l'allure du largue. — « E u x » (Chapperon, d'Anton et Andrien Goinbaut, qui faisaient la course) « étants prêts de partir, un soir, sur l'heure de v ê pres basses» (en octobre i 5 o 7 ) « avisèrent venir et approcher neuf grands navires, desquels étoit une nommée la Juliane leur amirale : lesquels ne voulurent attendre, ne rencontrer; et pour eux vouloir ôter de leur route, se Mirent 'avant en mer et à quartier » (forcèrent de voiles pour gagner au large et prirent l'allure du largue), <> où tirèrent toute cette nuit, qui fut obscure à cause des bruines qui étoient grandes, tellement qu'ils ne s'entrevirent plus. >• Chion. de J. d'Anton, v i part., ehap. 1,6.— Mettre à sec. (Rus. Miimin HT» O/urfcciiacmn [Ittiv'odné snasti]), c'est plier toutes les voiles, et laisser le navire sans autres agrès offerts au vent, que ses mâts et ses cordages. (V. A mats et à cordes.)—Mettre au bloc. Autrefois, c'était attacher au cep de bois ou bloc le marin condamné à subir cette punition ; aujourd'hui, c'est l'attacher par une jambe à la barre de justice ( V . ) qui est en fer. (V. Ceppi, Bloc.) — Mettre au fond ou à fond (Vénit. Mandar a fonda), c'est faire couler un navire. ( V . Couler, Navire.) — Mettre au large, c'est gagner la haute mer, c'est mettre le cap ou tourner la proue vers le large. On remarque cette locution p. 344 des Mémoires du marquis de Villettc-Mursay. — Mettre aux fers (Ital. anc. Metlerc a la catena), c'est attacher un homme à la Barre de justice ( V . ) au moyen d'une Manille ( V . ) qui embrasse une des jambes et tient à la barre. Svnonyme de Mettre au bloc. — Mettre cul au vent, fr. anc. Présenter l'arrière au vent, pour courir vent arrière.—« Mettre cul au vent, Mettre vent en poupe, sans voiles ou autrement, par un gros temps. » Furetièrë, Dict.fr., édit.dc Basnage, art. Cul. —Mettre dehors (Vénit. Mettcr fora ; port. Poer fora), Sortir d'un port, d'une rade, et aller chercher la pleine mer.—Mettre en chantier (LAI. Imponere), c'est mettre, sur les chantiers où devra être construit un navire, la quille de ce navire ; c'est commencer la construction d'un bâtiment.—Mettre en estive (Ital. Metterc in istiva), c'est faire la cale d'un navire, c'est-à-dire, y i n troduire et y distribuer les poids qui y doivent entrer pour que le vaisseau soit convenablement chargé. — i . Mettre en furain, fr. anc. (Pour Mettre en funin, Garnir de ses funins.) Gréer un navire. ( V . 2. Funain, Pont de cordes.) — ?.. Mettre en furain, fr. anc. Mettre dehors, Mettre en rade. (V. i . Furain ) —Mettre en mer, synonyme de Mettre à la mer. — « Sy prist congie de luy pour ce Mettre en mer. • Chron. deSavoye (Doc. de la lin du x i v siècle); Histor. pair, monumenta (Turin, 1840), t. i " , p. 3 i 6 . ( V . Officier marinier.) —Mettre en panne (Esp. Poner en fâcha; rus. 4pefupoiiami> [Dréïe/ovute]), c'est disposer les voiles de telle sorte que les unes, recevant le vent sur leur face postérieure, tendent à pousser le navire en avant, tandis que d'autres,le recevant sur leur face antérieure, tendent à la pousser en arrière. De ces doubles tendances résulte une situation qu'on nomme la panne ( V . ) , où le vaisseau ne fait plus de route et dérive un peu. La locution : Mettre en panne est dans les Dictionn. du x v i i siècle; on la trouve aussi p. 26 des Mémoires de Villette, — Mettre en rade (Rus. Biiimanymcn 11a penj-b [Fitiunoutsia na réite].)—Mettre en ralingue (Esp. Meter a el payro), c'est orienter les voiles de telle façon que le vent frappe sur leurs tranches, bordées par des ralingues. Ainsi mises, les voiles n'ont point d'action sur le navire. — Mettre en route (Esp. Paner camino), c'est reprendre sa route, qu'on e

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avait quittée pour une raison quelconque. — Mettre en travers (Esp. Atravesar, Poner a la corda ; ital. Mettere il batimento ii traverso ; vénit. Metter a tresso; augi. Bing(To) to, c'est présenter l'un des côtés du navire au vent,qui le f r a p pera perpendiculairement.—Mettre eschielles, vieux fr. (Ital. Metter scale.) Pousser les planches pour aller à terre, et, par extension, Débarquer. (V. Eschielles.) — Mettre la barre à bord (Lat. Torquere claviim; ital. Dar 0 timon a banda , c'est, pousser la barre du gouvernail contre le bord du navire, pour forcer le bâtiment détourner vivement sa proue du côté opposé à celui où la barre est mise. Quand il cule, la barre mise à bord fait tourner le navire du côté où est la barre. — Mettre la chaloupe à la mer (Esp. Echar la barca a lamar; rus. Спускать шлюпку [Spaushale chliouphou]),c;'est, au moyen de palans, enlever la chaloupe de la place qu'elle occupe sui' le pont et la descendre à la mer—Mettre l'ancre à poste (Angl. Stoiv [То] theanc/ior,TUS. у б р а т ь пкорь по мВст а м ъ [ 0 « brute iakore ро mestarne]), c'est, quand l'ancre a étélevée et est arrivée au bossoir ( V . ) , la mettre au poste qu'elle doit occuper, ou pendant le temps que le navire restera sur une rade, ou pendant la navigation qu'il va faire. — Mettre le cap. (Lat. Torquere proram ; ital. Mettere il cupo soprn... ; port. Рог n prou; esp. Poner lu prou ; angl. Lay [То] the head; grocnl. Torcirpok, Tukinguvok.)Se diriger vers un e n ­ droit désigné; porter, au moyen du gouvernail, l'avant ou cap du navire, v.ers un point donné. — Mettre le cap à tel air de vent, Mettre le cap sur un point de la côte, sur un na­ vire, etc. (V. C a p . ) — M e t t r e le сир en route, c'est tourner l'avant du navire dans la direction de la route qu'on doit tenir. —Mettre le navire en poupe, fr. anc. Mettre sur cul le navire. (V. Appoppare.) — Mettre le pavillon en berne (Rus. П о д о б р а т ь флагъ (Podobratc/lag), c'est amener un peu le pavillon, le replier plusieurs fois sur lui-même, le lier par plusieurs amarrages et le laisser flotter ainsi, en signe de deuil ou de danger. — Mettre les armes en couverte, fr. anc. Faire, sur une galère, tous les apprêts pour le combat, faire ce qu'on appelle aujourd'hui le Branle-bas de combat. — Mettre les ancres, fr. anc. Mouiller.—Mettre les voiles à scier, fr. a n c . ou, comme on dit aujourd'hui : Mettre 1rs voiles sur le mat (Rus. О б с т е н и т ь [Obstenite], П о л о ж и т ь * на стенгу [Polojite na stcnngoii], Сд'Ьлать парусъ о б с тснеь [Sdélate parouss obstennke]), c'est orienter les voiles de manière à leur faire recevoir le vent sur leur face antérieure ; ainsi placées, elles font effort sur le mât et tendent à pousser le navire en arrière.—« Je fis en sorte de m ' a p p r o cher à vue demy-portée de canon du vice-amiral hollandois, et à l'engager par là à un combat particulier avec m o y . Cela se passa heureusement; car encore qu'il eust vingt quatre canons et deux ou trois cents hommes plus que moy, et qu'il m'eust tué bien du monde, il me laissa après vne heure et demie d'vn feu fort vif, et, Mettant ses voiles à scier, il se laissa deriuer sur monsieur Gabaret. » Mém. manusc. rf« marq. de Fillette-Mursay (combat du 8 janv. 1676), p . 33. « Mettre les voiles à scier » se lit dans la relation du combat du 22 avril 1676, écrite par le duc de Vivonne, qui se trouve aux Arch. de la Marine. — Mettre les voiles en ciscuux. L o cution figurée qui correspond à la locution italienne : Far l'orecchie dell' asino. (V.) Pour mettre en ciseaux les voiles d'un bâtiment latin ou d'une embarcation, on borde l'une à bâbord, l'autre à tribord , si bien que le vent venant de l'arriére, toutes deux fonctionnent également bien et sans se nuire, car celle du grand mât ne mange pas le vent à celle du mât de misaine.— Mettre sous boucle, fr. anc. Serrer, et au fig. Mettre en prison. — « Mettre ou tenir sous b o u c l e , veut dire sous clefs ou en prison. » Explicat. de divers ter-


GLOSSAIRE NAUTIQUE. mes, etc., Ms. x v i i siècle; Arch. de la Ma г.— Mettre sur le nez ; Ital. Approdare ; géno. Appritd; malt. Ippruar), c'est charger un navire sur l'avant, et, par cette surcharge, changer sa ligne naturelle de flottaison, et faire enfoncer sa proue dans l'eau plus qu'il ne convient.— Mettre sur cul un navire. (Ital. Appoppare; géno. Àppoppd; malt. Puppar.) Charger le navire de telle sorte que sa poupe s'enfonce dans l'eau d'une certaine quantité, grande, relativement à l'enfoncement de la partie antérieure. — Mettre tout dehors nu toutes voiles dehors (Isl. Sigla jullum scglum; esp. Llevar todas vêlas; rus. П л ы т ь и а всЬхъ парусахъ {PUte па vséh paroussahk), c'est Mettre au vent tout ce qu'un navire peut porter de voiles pour accélérer sa marche.—Mettre un vais­ seau à l'eau. (Gr. mod. 'l'é^to [Ripsô]; lat. Subducerc пасет ; esp. Echar un but/uc al; ail. Ein schijf ablaufen lassen, Ein ichiffvom siapel laufen lassen; holl. Ecn schip laaten ajloopen von stapel ou von helling; dan. Lade et skib lobe aj stabelen, Ltita cl steppe lôpa af stapeln ; has bret. Lakaat ar bâtiment an dour; illyr. Brod porinuti ou tisnuti; val. C.io6ozi [a] in т а р е \A slobozi ine mare] ; rus. Спускать корабль на воду ySpouskate korable па vocïou], vieux fr. Dévaler.) Faire descendre à l'eau le navire, des chantiers où il a été construit; introduire l'eau de la mer dans un bassin où un navire a été bâti.—Mettre un vaisseau (navire) à flot (Port. Mettir en nado; turc, Guèmii dèn-yzè indirinek- \.im\gi,fakatee), c'est i ° le Lancer ( V . ) ou le Mettre à l'eau, comme nous v e nons de le dire; 2° le faire flotter, quand il a été échoué.— Mi ttre une voile dehors ( Rus. Поставишь парусь [Postante parouss); groënl. Tiksiuscrpok, Tinguertauscrpok), c'est déplover une voile, l'étendre avec ses Écoutes (V.) et l'Orien­ ter. i V . ) — Mettre voiles amont, vieux fr. Hisser les voiles. e

Amont, du lat. Ad montent, sur la montagne, en haut, par opposition à Advallcm ,<мЪда.)—«Etsur cepropos » (Chapperon et le seigneur d'Auton,qui faisaient la course en i 5 o y ) » Mirent voiles amont, puis adressèrent vers Honncflcu (lionfleur) en Normandie, et là près, vis à vis d'une bourgade nommée Villerville, ancrèrent : où demeurèrent l'espace de quinze jours, cuidant là avoir lieu pour leur radôubage, et eux rafraîchir; ce que ne purent... » Chron. de J. d'Anton, V I part., chap. 4 5 . — M e t t r e un vaisseau en cran, vieux fr. Abattre en carène, Caréner. ( V . Caréner.) — Mettre (Se) uval le vent. ( V . 2 . Aval le vent.)—Mettre (Se) au plein. E

Port. Encalhar.) Se jeter à la côte.—Mettre (Se) sur un fond. (Rus. С т а т ь на м1зль [State па mièle].) Se jeter sur un haut fond. M E T Z ou M E Z , vieux fr. s. m. (Nous n'avons pu trouver l'étymol. de ce mot, que, d'ailleurs, nous avons remarqué ,.ulement dans les deux passages suivants du Journal iluvoy. de J. Parmentier (I5ÎQ) : — « Et la relevée y eut grosse tourmente ; il passa un grand Metz par dessus le Chasteau •aillard, et n'osoit-on porter voile, et dura jusqu'au mardi j „ — ,1 Furent nos bateaux en danger d'estre perdus, et d'un Mez de mer furent échoues touts hauts sur les sablons.» Du rapprochement de ces deux phrases, il nous paraît r é sulter que le Mez de mer était ce qu'on appelle aujourd'hui un Paquet de mer, une lame violemment soulevée, et qui déferle ou sur le rivage, ou sur un navire. s o

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M E T Z O - D I , cat. s. m. Sud. Atlas Bibl. nat.

catal., Ms. de 1З75,

M E T û n O N , gr. anc. s. n. L e front du n a v i r e ; La partie antérieure et extérieure de la proue, au-dessus de l'éperon. « Т о MÉTCOITOV TT,<; vÉtijçr, тгрыра i<7ti. >> Scoliast. de Tbucyd., l i v . 11. — Les Grecs modernes ont repris ce mot pour l'ap­

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pliquer au Fronteau, et en faire le synonyme de Wx^orrÂv, (V.) etdenpEêâï... (V.) M E U L L E , fr. anc. s. I. V . Ès-bare, Molle di galea. M É Y , chin. s. Anneau, Àrganeau. M E Z A L U N A , ital. anc. s. m. Ordre de bataille en demilune. — Bar toi. Crescendo, p . 5a3 et suivantes de sa Nàutica Mediterranea ( 1 6 0 7 ) , explique la formation des trois ordres de Meza Lima usités dans les années où les galères étaient les principaux navires de guerre. Le premier ordre, celui qui fut observé par la flotte chrétienne à Lépante, en 1 5 7 1 , montre les galères en demi-lune concave, sur un seul rang, les galères partagées en trois corps : le centre, la corne droite et la corne gauche. En avant de la demi-lune sont rangées, sur une ligne droite et de front, les six galéaces v é nitiennes; en arrière et à une petite distance du centre, est rangée la division des galères de réserve, « la retroguardia delle galee di soccorso. » Dans le second o r d r e , les galères étant rangées en demi-lune et partagées en trois corps, comme dans le premier, les galères de secours se partagent en deux divisions, qui se placent l'une derrière l'aile (cornu droite, l'autre derrière l'aile gauche. Les barques d e charge, les navires portant les munitions et les victuailles, se piai eut derrière le centre, et ont, sur une ligne demi-circulaire derrière eux, des frégates armées pour défendre ce convoi contre les attaques des petits bâtiments ennemis. En avant de la demi-lune, les galéaces se placent en ordre de c o i n , précédées d'une ligne en demi-lune convexe, de cinq ou six brûlot'; (0 navi ìli fuoco artificiale, quali si mandaranno tonanti, se il vento ci sarà favorevole » ) . Le troisième suppose le vent f a vorable pour la navigation des vaisseaux ronds et des g a lions dans la demi-lune, avec les galères ; et l'on voit la flotte des galères partagée en sept divisions, dans les créneaux et sur les ailes desquelles sont huit galions et vaisseaux ( « g a leoni et navi .»). En arrière, les vaisseaux de charge, les frégates commises à leur garde, et les galères de secours, sont placés, comme dans le second ordre de bataille que nous avons décrit; en avant, des nefs ( « navi » ) se mettent en un coin, à la base et sur le flanc duquel (« a fianchi del cuneo se placent les galéasses, en demi-lune concave comme le gros de l'armée. M E Z A I N E , vieux fr. Pour Mézanie. (V.) M E Z A N A , M E Z Z A N A , véiiit. ital. anc. esp. port. s. 1. l i t gr. Meco;, milieu.) Màt d'artimon, Voile d'artimon.— « ... Nam levando mais velia que traquetes davante e Ml /> bas. » Roteiro de D. Joam. de Castro, 20 janv. 1 J.'. 1.—« Nella Mezana et trinchetto, ci vanno le sartie, si come nell' albero maestro... Da questa lunghezza del Trinchetto di proda si cava pur la quinta parte, et il restante sarà la lunghezza della Mezana » (la longueur du mât d'artimon)... « i galeoni di Portogallo sopra i trinchetti delle gabie portano i parrochetti, et cosi armano nuove vele, cioè due Mezane » (voiles d'artimon et de contre-artiinon) « et maestra, trinchetto et Parrochetto, della maestra, et altre tre nell' albero di proda, et la zevadera, che sono nuove. » — « La Mezana hà da < ssere tanto lunga, quanto sarà la lunghezza del cazaro \ . dalla cima de' vaxi (V. Vano) fino alla fine di esso cazaro Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 38, 71, 7 2 , 7 4 . — « Vna vela, che si fa » (qu'on établit) « tra l'arbore maestro et la poppa. >. Pantero-Pantera, Vocabol. naut. ( 1614) « Occorrendo far forza per orzare, et montare un c a p o , ò spuntare vn promontorio, si douera inarborar » (hisser au mât) « la Mezana, laquale essendo vela, che si fa alla poppa della galea col vento, che la spinge, et con esser


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voltato il timone all' orza, sempre fa portare à forza la poppa verso doue va il vento, et sforza anco la prora a spingersi contra il v e n t o ; onde la galea orzeggia meglio, et si gira più facilmente. » Pantero-Pantcra, Armat. nav. (161/1), p . 217. ( V . Pescitello.) — La voile d'artimon des galères fut quelquefois carrée et non latine. ( V . 2. Trinchetto.) — V . Arbol, Contramezana, Misaine. M Ë Z A N A ( « ! > » ) > turc, s. (De l'ital. Mezzana. [ V . ] ) Mat de misaine. M E Z A N C E , fr- anc. provenç. s. f. Chambre du milieu, dans la galère. > M E Z A M A , ital. anc. s f. (De Mezza, moitié, demie.) L e milieu du navire ; la Mesanie (V.) ou Mézanie. — « Mézania, ouer mezo del vascello... » Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), p . 33. — « Mezania è quella parte della galea, ••he è dall' arbore sino al banco della dispensa. '> PanteroPantera, Vncabid. naut. (1614). — V. Dar la v o g a , Mezzania, Stella. 1. MEZANTN, fr. anc. provenç. s. m. (De l'ital. Mezana. [ V . ] ) Nom d'une voile triangulaire qu'on hissait dans les galères à un mal, établi quelquefois entre la poupe et le grand mât. — V. Bourde. 2. M E Z A N I N , fr. prov. s. m. Transcription de Mezanino V.) et synonyme de Mczenin. ( V . ) M E Z A N I N O , ital. anc. s. m. (De Mime.) — « Mezanino è la fune che è nel mezzo della tenda, nella quale » (Tenda, et non Fune) « si mettono le capre per sostenerla. » PanteroPantera, Vocabol. naut. ( 1 6 1 4 ) , p . i4- — L e Mezanino était attaché à des pattes d'araignée établies sur la couture du milieu de la tente, et passait dans une poulie à la tète du grand mât, d'où il descendait dans la coursie. M E Z E N A , port. ital. s. f. (Du gr. Msco;.) Artimon. — V . Catur, 2. Galeone, Traquete. M E Z E N I N , fr. anc. s. ni. (De l'ital. Mezanino. [ V . ] ) Nom l'un cordage cousu au milieu de la tente d'une galère pour fortifier cette partie de la tente, contre laquelle venaient arcbouter des pièces de bois nommées Cabris, dont on se servait pour établir cette couverture de toile, à l'abri de laquelle on mettait le pont du navire et la chiourme contre le soleil, la pluie ou le froid. Chacun des cabris avait à sa tête un anneau, dans lequel on passait une corde appelée : Gourdinière, qui, attachée par un bout au Mezenin,servait comme de hauban au Cabri. — « L'on areste pareillement au Mezenin le doublin de i3 cordages nommés Gourdinières, aux endroits où l'on met les cabris, dont chaque tirant passe dans l'anneau d'un des cabris qui s'arboutent, et va de là faire un nœud aux filarets; ils servent à empescher que les dits cabris ne tombent... « Fol. $7, Mémoire sur les manœuvres d'une galère ; Ms. du x v n siècle, Bibl. de la Mar. e

M E Z O - O F F I C I A L E , ital. anc. s. m. (Demi-officier.) Bas officier, sous-officier. Dans les galères, les sous-officiers étaient au nombre de neuf; voici, selon Bartol. Crescendo p. 85, Nautica Mediterà),quelles fonctions ils remplissaient ;i bord : « Sono g Mezi officiali, quattro de i quali, et più idonei, servono al timone, et uno de' cinque che restano sarà il Nocchiero del trinchetto, et gli altri quatro saranno i capi delle guardia « (chefs de quart). M E Z Z A C O L U B R I N A , i t a l . anc. s. f.CoulevrineMoyenne. — V . Coulevrine. M E Z Z A G A L E A , ital. s. f. D e m i - g a l è r e . — V . Galladella. M E Z Z A N I A , ital. anc. s. f. (De Mezza, moitié ; gr. Mfeoc.)

« Mezanie, la partie de la galère depuis l'Arbre jusques au banc de la despense. » Duez (1674). — V . Mezania. M E Z Z A N U S , bas lat. s. m. Latinisation du génois Mezzano, qui, au x i n " siècle, nommait un bordage épais d e o™',i2, et large de o , 2 4 , entrant dans la composition d e la préceinte des galères. (V. Incenta.)—Nous ignorons quelle raison avait valu à cette pièce de la construction son nom de Mezzano; mais nous nous croyons autorisé à penser que le Mezzano génois était ce (pie les Statuto Cadubrii, cités par D. Carpcutier, appelaient Mezcna, dans cet article : « S t a tuimus quod nullus forensis audeat vel praesumat incidere aut incidi facete, laborare vel laborari facere Iignamen squaratuni aut rotundum, tayolas, morellns, vel Mezenas aut atTENDS cujuscumque generis vel conditionis lignaminum in nêmoribus Cadubrii. » — Les Mczcnœ étaient probablement des planches de moyenne épaisseur. m

M È Z Z O K O R S A R I O , ar. côte de Barb. s. (Del'ital. Mezza, demi, et de Corsario.) (Proprement : Demi-corsaire. [ V . ] ) Gabare. — Mèzzo navi. (De l'ital. Mezzo, et de Nave.) ( P r o prement : à mi-navire.) L a r g u e , en parlant de la position du vent par rapport au navire. — Mèzzo volto, Demi-clef. M E Z Z O G I O R N O , ital. anc. s. m. (De Giorno, jour, et de Mezzo, milieu.) Vent du midi ou sud. — Fournier écrit : Mczogiorno,n. 533, 2 édit. de son Hydrographie ; mais Duez (Dict. ital. et franc., 1674) veut qu'on redouble le z. ( V . Ostro.) — Mezzogiorno libeccio, Vent du Sud-Sud-Ouest. ( V . Libeccio.) — Mczzagiorna-sirocco, Vent de Sud-Sud-Est. e

M I 1 K 0 2 (Miko-s), g r . mod. s. m. (C'est le mot g r . anc. qui signifiait : Longueur; il a le môme sens dans le grec m o derne. Les marins l'ont appliqué à la :) Longitude. Les artilleurs ont désigné p a r c e mot l'Ame de la bouche à feu. M U N I I , gr. anc. s. Lune. M I I P V S Ì , gr. a. V . a. (Plier, rouler.) Serrer les voiles. M H X A N I I T O T A T M O T (Mich[k]ani ton atmou.), gr. mod. s. f. ^De Mrp/o;, expédient; 'Атаос, vapeur.) Machine à vapeur. М И Д Е Л Ь (Midél), rus. s. m. (De l'ali. Mitici, ou de l'angl. Midille, milieu.) (Sous-entendu : Симсъ, bau.) Maitre bau. — Мпдель-декъ (Midél-dèh). (Transcript. de l'angl. Middledeck, pont du milieu.) Second pont d'un vaisseau à trois ponts. — Мидель-стаксель (Midél-stakscl). (Middle [ a n g l . ] , moitié, milieu; Stag, a i l . , étai; Zeil, holl., voile.) Petite voile d'étai de hune. — М и д е л ь - с т а к с е л ь - ф а л ъ (Midélstaksél-fale). Drisse de la petite voile d'étai, ou contre-voile d'étai du grand hunier. — М п д с л ь - е т а к с е л ь - ш к о т ъ ЛЛdél-staksél-chkotc.) Ecoute de la petite voile d'étai de hune. — Мидель-фупюкеь (Midël-foutokss.) Allonge du m i l i e u ; Seconde allonge. ( V . ф у т о к с ъ , второй ф у т о к с ъ . ) — Мпдель-шпаигоуть (Midél-chpanngooute.) (.Middle, angl. , milieu; Spann, ali.; Spanhaut, h o l l . , couple.) Maître cou­ ple. ( V . Ulnaiiroymb.) М И К Ъ у П О М П Ь (Мекеоъроттр), rus. s. т . ( M I I K I . . probablement du holl. Mik, fourche.) Bringuebale. — Man­ que à Reiff. М И Л Я (Milia), rus. s. f. (De l'angl. Mile, ou du fr. Mille.) L i e u e , dit Alex. Chichkoff; Mille, disent J. Heym et Reiff. М И Н О В А Т Ь М Ы С Ъ (Minavate miss ou Mouìss), rus. (Muiioiianib [selon Reiff, de Par. Mènh, repousser, et Min, . loin d e ] , passer de côté.) Doubler un cap. М И Н У Т А (Minouta),

rus. s. f. (Du fr. : ) Minute, Sablier


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. d'iint' minute.—Минутная склянка(Minoutnaïa Minute, Sablier d'une minute.

skliannka),

М М Ч М А Н Ъ [Mitchmann), rus. s. m. (De l'angl. Midshipnian.) Enseigne de vaisseau; second lieutenant de vaisseau. .Officier de la 12 classe, comme le Поручпкъ [Porautc/dkk] ou lieutenant des troupes de terre. Son titre d'honneur est, comme celui du lieutenant de vaisseau : a Noble. » ) A u t r e ­ fois, le Mitchmann n'était point officier. Sur la liste des . Officiers et des autres gens qui sont au service de la marine, " liste que nous trouvons, p. 27, Règlement de marine, traduction française du Règlement composé et rédigé p a r l e czar Pierre I ( i 3 janvier 1720), nous voyons le Mitchmann placé après le maître canonnier, c'est-à-dire au 16 rang. Nous lisons, p. 140, chap. x i v du Règlement en question, un article ainsi conçu : « Les Mitschmans doivent occuper les places que le chef du vaisseau leur assignera, et remplir les ordres de leur capitaine et des autres officiers, aider à embaler » (arrimer, sans doute) « les munitions dans le vaisseau, et tenir un journal comme les pilotes. » Les Mitchmanns commençaient par être gardes de la marine ou matelots; l'art. 53 du chap. i , liv. m (p. g i du Règlement; manuscrit n ° 16З, Bibl. de la Marine , Paris), dit : « On ne doit pas regarder un matelot comme habile au service, s'il n'a pas été cinq ans sur mer, et qu'il ne soit pas (sic) âgé de vingt ans, et un Milschman sept ans, à moins qu'un cas extraordinaire ne l'exige.» Une Explication qui suit cet article porte: «Quant aux Mitschmans, il ne faut pas l'entendre de tous en général , mais de ceux qui ont été gardes de la marine. Car, dans cet état, ils doivent apprendre autant de temps le métier de la marine qu'un matelot, et, outre cela, la navigation, l'artillerie, et tout ce qui est nécessaire à un officier. Comment donc peut-il se nommer bon Mitschman avant sept ans? et quoique le capitaine ait le pouvoir d'ordonner de remplir les fonctions d'un Mitschman même après cinq ans, si quelqu'un en est digne ; cet homme ne peut pas être inscrit comme tel au collège » (de l'amirauté) « avant sept ans. Et même si quelqu'un parmi les matelots se rend digne de ce rang, il ne doit pas l'avoir après ce temps » (cinq a n s ) , « car les matelots ne peuvent être avances qu'après un travail long et assidu, ou pour quelque service considérable. » — Maintenant, sur la flotte russe les Mitchmanns remplissent les mêmes devoirs que les enseignes sur les bâtiments de la flotte française. M I . V . A mi. e

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M I A N D R I A , madék. v. (Mi, ê t r e , préfixe qui, dans le madék., remplit un rôle tout à fait analogue à celui que joue dans le malai le préfixe Me; Andrian, c h e f . ) Gouverner, selon Flacourt. Commander. — V. Mang haka, Mang hassa. MICCHIO D E L L ' A L B E R O , ital. anc. s. m. (Même orig. que Miccia. [ V . ] ) Michon du mât. Bartol. Crescentio, p . 8, Nautica Méditer. (1607). M I C C I A D I U N A L B E R O , ital. s f. (Selon Ménage, du gr. М£;я, mucosité, nez.) Mèche d'un mât. MICHON,fr.anc.s.m. (De l'ital.Mîchio. [V.)) (Proprement : \A Mèche du pied du mât.) — « A p r è s que l'on a acheué de façonner l ' a r b r e ( V . ) , on en fait le Michon qui entre, comme ¡1 a été d i t , entre les escasses ( V . ) . . . On lui donne, suivant l'alignement de la contre-quille ( V . ) , toute la longueur du diamètre de l'arbre, et on j e réduit du côté des escasses à la largeur de l'espace laissé entre lesdits escasses, c'est-àd i r e , selon l'ancienne manière, à la largeur de la contrequille, et, selon la dernière, à deux pouces de plus de chaque г с'де... On arondit le Michon du côté de proiie pour le faire

mieux glisser contre la diclamide (V.) en arborant, et on le couvre par dessous d'une bande de fer de la même largeur pour le fortifier, et pour l'empescher de s'esclater dans le.-, efforts qu'il fait contre la chelamide. Cette bande sert aussy à le faire mieux glisser contre ladite chelamide en arborant et en désarborant. » Traité de la construction des galères, Ms. x v n siècle, Ribl. du Dépôt de la Маг., p. 22З. e

M I D D L E D E C K , angl. s. Pont du milieu. Seconde bat­ terie du vaisseau à trois ponts; second pont. (V. Deck.) — Middle piece of a heam. (Pièce du milieu d'un bau. ) Armure d'un bau. — Mirldle piece of a inast. (Pièce du milieu du mât.) Mèche du mât. M I D J A R D A R - H A F , isl. s. (Midia, milieu.) Mer intérieure. Mer Mediterranée. — V . Haf. M I D L , angl.-sax. s. ?Estrope. — « STRUPIAH ( F R / E N A ) , Midlu. » Gloss. hit. et angl.-sax. cité, p. i 6 5 , t. I ' de notre Archéologie nav. Ce qui nous a décidé pour le sens d'estrope, c'est le mot Strupiar, qui nous paraît être une mauvaise leçon de manuscrit pour Strappi, plur. de Struppus. Midi, dont Midlu est le pluriel, désignait, en angl.-sax. , le Frein, le Mors de la bride. — Bosworth ne classe pas Midi parmi les mots particuliers aux gens de mer. E1

M I D S H I P - B E A M , angl. s. (Bau du milieu du navire.) Maître bau. M I È G E , fr. anc. provenç. s. f. Chambre du milieu, dans une galère. M I E L , poi. s. f. (V. М-БЛЬ, à Мель.) Bas fond. — Y . P o d woda. M I E N G H A T O U T , madék.v. a . ( E c n t , p. Sg,Dict.Jr.-madèh. de Dumont-d'Urville : Miong hatoui, ce qui constitue une double faute, car le mot se compose évidemment de Me, être, faire, et iXEngh, soi, d'où Micngh, aller; et Atout, là. Dans le Dict. madék.-fr., Dumont-d'Urville restitua la véritable orthographe, donnée par Flacourt , p . 12, Dict. de la lang. de Madag.) Approcher. M I G - J O R N et M I G T - D I A , catal. anc. s. Midi, Sud. Atleti catal.;Ms. de 1З75.— Mig-jom-lebeg, Sud-Sud-Ouest.— Mig-jorn-cxaloch, Sud-Sud-Est.—Mig-jorn-levant, Sud -Est. —Dans le manuscrit cité, on trouve la variante : Mitg-jorn, dont la forme est restée dans le patois lyonnais. M I F A H I T A , madék. v . (De Hita, voir, trouver, et préfixe de la réciprocité, s'entre-trouver.) Accoster.

Mija,

M I F A N T S I K , madék. v . ( D e Fantstk, ancre, et Mi, être.) Mouiller, Jeter l'ancre. On dit aussi Mi fantstk ankhouala. (Ank, au,Houala, port.) M 1 F À T A T S , madék. v. (Mi, être, faire,; Fatals, tendu, roidi, roidissant.) Tenir bon.—V. Fatar.

tendant,

M I G A N A , cat. anc. s. f. (De Mig, milieu.) La voile de YAbre den mig. ( V . ) L a Migana est la même voile que la Mediana et la Mezzana des documents italiens du Moyen A g e . — V . A r t i m o , Cavallet. M I H A D I , M I H A L I , madék. v. ets. (C ouiposé de Hadi, Hali, combat,et dupréf. Ml, être.)Combat, Combattre, Guerre. M I H O H A I K , que Dumout-d'Urville écrit : M I H O H A K ! madék.v. Flacourt,Dict.de la lang. de Madag., p- 1 1 , art. : « A p p e l e r à haute voix, » écritMihohac. 11 est probable qu'une faute d'impression s'est glissée dans l'ouvrage de Flacourt, et qu'il faut lire Mihohaie, comme on lit Fianghaie, Ompanghaie, p. 11 et 43. Dumont-d'Urville, qui . à l'art. : « Appel, c r i , » écrit Haïk, età l'art : «Appeler »,Mang ha'ik, a copié Flacourt à l'art. : « Appelé, » sans tenir compte


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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«le lu formation du mot Mihdhaïk , où l'on trouve Haih; cri, appel, Mi, être ou l'aire, et peut-être Ohai, écoutez, comprendre. Mihohaik voudrait dire, si notre décomposition du mot est aussi vraie que nous le croyons vraisemblable : « Faire le cri : Éoutez ! » Héler, hélé.— L e Oict. madék.-fr. de Dumont-d'Urville porte : Mi hoha, p . 3 i 5 . C'est une faute d'impression , en supposant même que le Mihohak de la paye 5g (Dict. fr.-madék.) doive être préféré au Mihohïac de Flacoùrt. M I H O N D R A , madék. v. (Ue Mi, être, et Hondra, qui est le même que Tmidr. [ V . Mampi tondr.J) Naviguer dans un bateau.

M I M O P L A V A N J E (Mimoplavanié)., illyr. daim. s. (Placardé [X.], navigation ; Mimo, outre.) Navigation o u t r e - m e r ; Navigation au long cours; Passage outre-mer. — M i m o p l à vati,v. a. Passer outre-mer. M I M P O U , madék. v. (Peut-être de Mi, être , et diAmboù, dessus.) Flotter. M I M P O U D , madék. v. (Aller en arrière.) Çuler. M I N , bas bret. s. f. La Guibrc, selon le P . G r é g o i r e , Dict. fr.-bret., 1732. Min signifie: Visage, n e z , bec. C'est très-probablement notre mot : Mine. Les Bretons nomment aussi : Mtn le C a p , le Promontoire, la Pointe de t e r r e . — V. Bek, Penn.

MI J O U R , lr. prov. s. m. (Ducat. Mig-jorn. [ V . ] ) Vent du Midi ou du Sud. — Mijour et lebeche. (De Pita!. Mezzugiorno lebeccio. [V.]) Vent de Sud-Sud-Ouest.

M I N C H I A , ital. s. f. (De Miccia [ V . ] , mèche.) (C'est le nom du membre viril, q u i , par une singulière m é t o n y m i e , a nommé le trou dans lequel s'implante le pied d'un mât ou l'extrémité inférieure de la mèche d'un cabestan. L'imaginaM1KA, mad. s. Nuage, nuée. tion, généralement fort lubrique des gens de mer, aura trèsM I K D A F ou M F K D A F , ar. vulg. s. Rame. J. de D o m bien pu comparer au membre viril cette partie du cabestan bay, Grammat. ling. maur.-arabi. ( 1 8 0 0 ) , p. 100. ou du mât qui s'introduit, pour y tourner ou pour s'y fixer, MIKH i ^ " ) > - ' > - Clou.—V. Ekser, Mismar. dans une cavité étroite, comme ils lui comparaient l'aiguillot du gouvernail ; mais il semble que, pour que la comparaison M I K O U D O U D O U , madék. v . ' n . (De Mi, être, faire, et fût juste, ils auraient dû nommer la cavité où s'introduit le • le Koudoudou, tonnerre à la mer.) Tonner en mer. mâle, de l'un des noms donnés à la nature de la femme. Il MIKPH MnOÏKAnOPTA (Mikribouhaporta), gr. mod. est probable qu'il en fut ainsi, et que l'on dit d'abord : /Y s. f. (Proprement : Petit sabord.) Hublot. — Mtxpv¡ irept- buco della Minchia, le trou du membre v i r i l , ou quelque rzoo<pr] (Mikri peristrophi) , s. f. (M'.xpr,, fémin. de Mixpô; , chose d'analogue, et que, plus tard, le Besoin d'abréger lit petit.) Petite bordee. ( V . Il£pi<7Tpo-.pví.)— Mixpí¡ oXÓT-ra (Mi- la métonymie que nous signalons.j C a r l i n g u e . — M i n c h i a cri flotta), gr. mod. Flottille. — V. Mixpô; GTÓXO;, 2TOXI<XXO';. dell' argano, Carlingue du cabestan. — Minchia d'un albero, Minchia dell' albero di maestra, CarM I K P O N n A A A F K O N (Mikro-n palanko-n), gr. mod. s. n. Carlingue d'un mât Petit palan. ( Y . Mixpô; £).x'j(jT/;p, naXóyxov.) — Mixpàv cxou- lingue du grand mât. — M i n c h i a dell' albem di trinchetto. Xapíxi (Mikro-n skoulariki); Petite Erse, biseau. ( V . ZxouXa- Carlingue du mât de misaine. —Minchia dell'albero di mezptxi.i — Mixpôv c T o a i o v (Mikro-n stomio-n). (Trés-petite zana, Carlingue du mât d'artimon. — Minchia dell' albero di bompresso, Carlingue du mât de beaupré. — V . Scaffa bouche.) G o u l e t . — V . 2T¿U.IOV. Scassa. V H K P 0 2 ' E v K V i T H P (Mikros-s eikystir), gr. litt. mod. s. ni. Petit palan. ( V . 'EXxusníp, Mixpôv riaXáyxov.) — Mizpo; M I N C I A , géno. s. f. (De l'ital. Miccia. [ V . ] ) Mèche d'un CTÓXOÍ (Mikro-s stolo-s), gr. mod. s. m . Flottille. — V . Mixpr, mât, Carlingue d'un mât. : i r

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OXOTT», Í T o ) . i 7 x o ' ; .

M1LA1, madék. v. (Du préfixe Mi, être, faire, et de Lai, voile.) Appareiller; Etre sous voile; Faire v o i l e ; Naviguer. — L'analogie de Milni avec le malai : Melaïer n'échappera à personne.

M I N D E R - O F F I C I E R , boli. s. (Minder, ou Min [du lai. Minus], moindre, inférieur.) Officier marinier. — V . Scheepsofficier. MÎNG, Yâng.

chin. s. M e r . — V . H à v , Kiën, O u à n g - Y â n g ,

M I L A O , lasc. v. a. (Peut-être du sansc. Ml, écou!er.[Parallèle des lang., par Èichhoff, p . 332.]) Affaler.—Striiigui, batieiine are riftechli Milao, Affale les eargue-points, cargueSar mantilla Milan, Affale les londs et palanquins de ris! drosses et les balancines!

M I N G O A D O V E N T O , port. s. f. ( ? Du lat. Minuere, diminuer.) Manque de vent. — « Os outros esguardarom contra aquclla parte, e virâo isso mesmo corno a frota a n dava trabalhada pela Mingoa do vento. » Chron. do Conde D. Pedro, chap. 78.

M I L L E , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Mille.) Nœud du loch.

MIN1STER V A N D E M A R I N E , boli. s. m. Ministre de la marine.

M1LOHA, madék. s. (Composé de Lolia, tête, chef, commencement, et de Mi, être.) (Être la téte de.) Capitaine.

M I N T S T E R I O DA M A R I N H A E U L T R A M A R , port. ^ m. Ministre de la marine et des colonies.

Mi V T 0 2 , gr.anc. s. f. Minium, Vermillon ; couleur.dont les anciens peignaient leurs navires; d'où MtXToircipvjOi employé par Homère dans l'Odyssée I , et MiXri)Xtiû; qu'on trouve dans Hérodote (Thalie.) Le scoliaste d'Homère penseque le poete,en employant un mot dans lequel entre en composition llapsiô, qui signifie : la j o u e , voulut faire comprendre que les navires dont il s'agit étaient peints en rouge seulement à la proue; nous pensons, quant à nous, que Ilapsiá désigne poétiquement non-seulement les joues du navire, mais son corps tout entier. D'ailleurs Hérodote dit: les navires des anciens étaient envermillonnés dans leur entier: « T í -aXaiôv airaïai ai vrj£; ?¡<jem Mùrr/AisEi;. »

M I N I S T R O E S E C R E T A R I O DE E S T A D O DOS N | - GOCIOS DA M A R I N H A E DO U L T R A M A R , port. s. m. Ministre et secrétaire d'Etat des affaires de la marine et d'outre-mer. Titre du ministre de la marine et des colonies. M I N O R , bas lat. adj. Plus léger, moindre par la surface qu'il oppose au vent, en parlant d'un navire. — « Post ejectionern rerum omnium facias navem minorem, fiet autetn Minor navis, sublata arbore. •• Schol. de Jiwcnal, Sat. x n , v. 54. M I N O T , fr. s. m. (Gr. mod. Moûpa [Moura]; ital. Gruettn Mtnetto; angl. Bumkin ; esp. Serviola, Servioleta ; basq. Onii-


GLOSSAIRE NAUTIQUE. noua ; bas bret. Minou; ar. côte Nord d'Afr. Palo de kountra ; rus. E o K a H e f f b [Bokaiietzé], B o H K H K b [Mommkine].) Ce mot, qui nous paraît avoir été fait du bret. Min, qui d é signe le b e c , le cap, et généralement tout ce qui est pointe o u saillie, nomme une pièce de bois qui parfois recourbée en dessous, de chaque côté de la proue du navire, s'élance, moins forte que le bossoir, et en avant de lui; elle est destinée à recevoir, vers son extrémité, une poulie dans laquelle passe l'amure de la voile de misaine. Cette acception du mot Minot est assez nouvelle; nous l a voyons pour la première fois dans le Vocab. de Lescalier (1777). Au x v n siècle, et encore en 1757, le Minot était, selon la définition de Desroches (1687), « une grosse et longue pièce de bois qui •< servait » dans les gros navires à manier les ancres. >. — On écrivait aussi Minos et Minois.

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et la Bretagne, quand dans toute la Méditerranée et chez les Anglais, les Allemands, les Hollandais, les Danois et les Suédois, ce nom de Mezzana nommait le mât d'artimon ? C'est ce que nous n'avons pu savoir, non plus que l'époque où cela arriva.) (Gr. litt. mod. 'Eniopoaoç ; g r . vulg. Tpcyxov [Trinko-n] ; ital. Vela del trinchclto dipimía ; esp. Triquete, Papahígo de trinquette; port. Tragúete, Tragúete d'avante; ture, Trinketa ïelkèni ( ^ . X L L i^>jjy);

illyr. dalm.

ledro od prove; val. Mieena; bas bret. Mizan; basq. Hela e/iua; mal. Laier toupang; rus. Cj)oi;l)-3éii.\i. [Foke-zeile] ; angl. Fore sail; all. Fock; boíl. Fok; dan. Fok ; suéd. Fock ; ar. côte N . d'Afr. Vita trinkète. ) Voile du mât de M i saine. (V. Màt.) Déjà, au commencement du x v i siècle, et probablement dans la dernière moitié du x v , ce nom de Misaine était en usage dans la marine; on le verra à la lin M I N T I L L I A , ar. côte N . d'Afr. v . (De l'ital. Amantide cet article. — Misaine, en estuy, en étui, fr. anc. Nom gliare. [ V . ] ) Apiquer une vergue. normand de la bonnette en étui. (V. Bonnette. [Citation du M I N U T I E R A , malt. s. f. (De l'ital. Minuta, minute, P . l ' o u r n i e r . ] ) — Au commencement du x v i siècle, le nom fait du lat. Minutas, petit; g r . Mivuoç.) (Sablier à minute.) de cette bonnette était : Misaine sous Festouin. (Estouin, étui. Ampoulette. Bas lat. Estugium, Du Cange; Stuechio, ital. ; Estuche, esp. [ V . Elouine.]) Bonnette basse, qu'au X V I I siècle on appeM I E O Y (Mixon), gr. mod. s. Anguillers, Lumière. lait Misaine en étui (A .), Bonnette en étui. ( V . ) Pourquoi les M I O L I I A R , port. s. m. (Même origine que Mcollar. [ V . ] ) Normands de la lin du x v siècle et du commencement du Bitord. x v i nommaient-ils Misaine une bonnette? Nous l'ignorons. M I O M A , g r . vulg. s. f. Raban d'empointure, et point de Peut-être est-ce parce que l'usage était alors de ne point porter de bonnette latérale à la grande voile, mais d'en la voile. M I R A J A - D E L - H I N D , ar. vulg. s. Longue-vue. J. de gréer seulement à la Misaine. La bonnette gardée sous o u dans l'étui aurait é t é , en admettant cette hypothèse trèsDombav, Grammat. /ing. maur. arabi. ( 1 8 0 0 ) , p . 100. Il vraisemblable, nommée : la bonnette sous l'eslouin pour la est facile de reconnaître dans ce mot composé la Mira ital. Misaine, e t , plus simplement : la Misaine sous l'estouin. — esp.et port., ou le Miraglio italien. « L e capitaine Chappeton et son compagnon » (le seigneur M I R E G N A , madék. v . Virer. d'Anton qiîi commandait une barque armée) « commencèM I R I N G , mal. v. (Pencher sur le côté, incliner, s'incli- rent à donner dessus coups d'artillerie, et voulurent le metner.) Abattre en carène; Mettre un navire à la bande poul- tre entre eux deux pour l'assaillir de tous côtés : lequel se défendit à coups d'artillerie, et tant, que plus d'une grosse ie caréner.—V. Singuit. M I R O I R , fr. anc. s. m., qu'on voit souvent écrit Miroiter heure se battirent, où plusieurs d'un côté et d'autre furent dans les documents du x v n siècle. (De Mirar [lat. Mirati, blessés, et eût été pris ledit Espagnol; mais en se défendant admirer].) (Gr. mod. K c t O p É T i r / i ç [Kasrcpti-s], AiëaàtÉpa [Li- avisa le vent et se mit au dessus, e t , pour fuir plus tôt, mit eadiera] ; ital. Quadro di poppa; rus. N.\aH'iepi> [Plannt- la Misaine sous l'estouin, qui est une voile tenant à l'un des bouts de l'antenne » (de la vergue) « pendant hors sur le bord chère].) •' Cartouche de menuiserie placé au-dessus de la du navire, mise là pour faire hâtive fuite ou vite chasse. » v e n i t e de l'arrière. On charge le Miroir des armes du Prince, Chron deJ. d'Anton (sous l'année i 5 o 7 ) , chap. /i5, v i partie. et on v met quelquefois la ligure dont le vaisseau a tiré son nom. Voyez fronton et écusson ; mais Miroir est plus en M I S A I N E - G O E L E T T E , fr. s. f. Nom de la voile trapeusaire. » Aubin (1702). L'auteur aurait dû ajouter qu'on z o i d e , qui est enverguée à une corne, et se déploie derrière nommait Miroir ce cartouche, parce cpi'on y voyait les choses le mât de misaine des goélettes et des bâtiments à vapeur qu'il a dites. — V . Tableau. qui ont le gréement et la voilure de goélettes. M I R O U , nouv.-zél. s. Rivière. — X. A v a . M 1 S A S T È R A , ar. côte N . d'Afr. v . Caler les mâts. MIRSA , M I R S A T [L»ja et » L - ^ ) , ar. turc, s. Ancre. M I S C L I E C K , malt. adj. Ardent. Plur. Meraci. (Dict. turc-fr., par MM. Kieffer et Bianchi, M I S E N U S , lat. mod. s. m. L e mât de misaine. 1837.) — « Quinta Misenus parte niinorem M I R U A N , port du R o i - G e o r g e s , s. Sud (vent d u ) . e

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MIRZ.AB (^\jy), ar. turc, s. Nom donné à un grand et long navire. Plur. Merâzib ( J j j L » ) . Dict. turc-fr. (1839), p. 866. M I S A I N A , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Mezzana [V.], ,,11 du turc Mèzana. [ V . ] ) Màt d'artimon; Màt et voile de ta pecul. M I S A I N E , fr. s. f. (De l'ital. Mezzana, qui, au Moyen Age , désignait la voile du màt du milieu, alors qu'Artimone nommait la grande v o i l e , bissée au màt de l'avant. Pourquoi le mât de proue et sa voile prirent-ils le nom de In voile et du mât du milieu, dans la Normandie, la Picardie

lu formam eiigitur, brevior proreta sodalem Misenimi œquabil ; sed erit minor artemo cunclis. In media navi fodiens tabúlala, cavabis Ingentem puteum, navem qui tendit ad imam. Havc via, qua princeps inferna parte, carina: Inseritur Malus, sed se inclinait» in auras Tollit, ut advenus venlis obsistat miquis. Tu proram Misene tenes, dicto cylindro Ad perpendiculum surgis; sed te artemo sponsuni Puppis amat, cui tu furtim leslaris amoremIpse tuuni, obliqua truncum cervice reflécteos. Tu proreta, jacens resupino corpore, navem Antevenís, tardamque vocas te pone sequentem. >•

Le P. Cn A RLE VAL, N(1I>ÍS , 169a. !9.

7


GLOSSAIRE NAUTIQUE

1010

- On reconnaîtra sans peine, dans le Pnnceps malus, le -rand mât; dans le Proreta, le mât de Beaupré, et le mât d'Artimon dans VJrtemo, comme, dans Miscnus, le Mât de Misaine. MICENA (Miséna), val. s. f. (Du fr. : ) Misaine. (Mât et voile.) M I 2 E T M 0 2 (Misscfmos-s), gr. mod. s. m. (Du lat. Missio, envoi.) Départ, Partance. — V. 'Ava/wpr.ciç. (C'est par erreur q u e , à cet article où nous renvoyons [ V . ci-dessus, j ) . 124, 2 c o l . ] , on a imprimé Mureupûç, au lien de Miatujxoi;.) M I 2 0 O 2 (Misses), gr. âne. et mod. s. m. Paye. — V. ITayâ. • MISMAR (jlf^f), ar. turc, s. Clou. — V. Ekser, Mikh. e

M I T O U D I , madék. v . (De Toudi, abordage. Aborder le p o r t , la terre.)Atterrir;Mouiller; Aller au mouillage.—V.Mifantsik. M I T R A I L L E , fr. s. f. (? De Mittcre, envoyer.) (Basq. et esp. Melralla; port. Metralha; basq. vulg. Mitrailla ; bas bret. Mitral, Kos hernez ; rus. Kapme>ia [Kartétcha] ; gr. m o d . 2u.iipo(ÀXa; turc, Salqym ( J i J L o ) . — «Mitraille est toutes sortes de vieux doux et autre ferraille, dont on se sert pour charger des Pierriers. (V.) « Explicat. de divers termes, e t c . ; Ms. du x v u siècle ; Arch. de la Mar. — « Je vous ay enuoyé l'ordonnance qui deffend de se seruir de pacquels de Mitrailles. On establira le mesme ordre dans tous les arsenaux. «Pontchartrain à Le Fasseur, comtniss. général à T o u lon; 5 juin 1696. Ordr. du Roy, vol. n° e x i x , p. 248, A r c h . de la Mar. c

M I S T , angl. ail. holl. s. (C'est l'angl.-sax. isl. Mise, Obscurité.) Brume.—V. Fog.

M I T T E L M A S T , ail. s. (De Mast, niât, et de Mittel, lieu.) Mât du milieu, Grand mât.

M I S T I C , M I S T I Q U E , fr. s. m. (Du turc Mistiqo \JLZ~A}.) (Ital. angl. esp. port. Mistico; géno. Mistcgu; malt. Imhallat, Mlsticu.) Nom d'un bâtiment latin, long, étroit, mais plus large pourtant que ne l'étaient les galères. Sa proue est horizontalement élancée; son arrière se prolonge par deux ailes, que réunissent des traverses sur lesquelles est établie une sorte de claire-VOIE. L e Mistic a deux ou à trois mâts verticaux portant chacun une voile latine. Sur l'avant, il hisse deux focs, dont l'un, le grand foc ou polacre, s'amure à l'extrémité du prolongement de sa proue; l'autre, le clin foc, se grée à l'aide d'un petit beaupré couché sur l'avant. Entre le mât de trinquet et le grand mât, il déploie quelquefois une voile d'étai triangulaire, appelée par les Corses : Acelline. Il y a des Mistics dont le grand mât porte trois voiles carrées (grand'voile, hunier, perroquet), et dont le mât d'artimon, outre son artimon latin, grée un perroquet de fougue sans vergue barrée. De ceux-là le mât de misaine est incliné sur l'avant, et le trinquet, qui s'amure au bout de l'éperon, sert de foc.

M I T Z A , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'ital. Minchia. Emplanture.

M I S T R A N C E , fr. anc. s. f. P o u r Maistrance. Cette v a riante se lit dans le Compte des dépenses faites pour-la galère d'Ornano (nov. 164 1); Ms. Arch. de la Mar., fol. 18, et chez le P. Fournier, Hydrographie ( i 6 . ' 3 ) , art. Galère. (

MISSVISNINGEN A F C O M P A S S E N , suéd. s. Variation de l'aiguille aimantée. — Missvisningen , composé comme : M I S W Y S I N G , MIS W I J SIN G V A N D E N A A D L E , holl. s.(Mis, mal, Wijsing, montrant; de JVijsen, montrer. [Lat. Visus , vue ; Fidere, voir.]) Variation de l'aiguille aimantée. (Proprement : Erreur d'indication de l'aiguille aimantée.) M I T B A C K S T A G S W I N D S E G E L N , ail. v. (Naviguer avec le vent largue.) Aller vent large. ( V . Backstagsvrind, Segeln.) — Mitden ivinde gehen, ail. v. a. (Mot à mot : Avec ou : Sous le vent aller. — Gehen, du sax. Gan, aller.) A r r i v e r tout plat. ( V . Aufduven, Ganz abhalten.) — Mittopp und tahel, ail. adv. (Avec la tète du mât et le gréement. Topp, la téte, étant pris par synecdoque pour : Mast; la partie pour le tout.) A mâts et à cordes ; à sec de voiles, à sec. — V . Ohne segel, V o r topp und takel. M I T A N G H I R I K , madék: v . (Semble composé du préfixe Mi, ê t r e , Tang, j e t , Hirïk, de nouveau. Se jeter souvent.) Plonger. M I T A R (j~),

mal. v . Pointer le canon, mirer.

M I T C H O (_j=="*), turc, s. (De l'ital. Mozzo. [ V . ] ) Mousse.) M U T , taïti, s. Mer. — V . T a ï .

mi[V.])

M I T Z A N E , IV. anc. s. f. (De l'ital. Mezzana. [ V . ] ) A r t i mon; Mât d'artimon ; Voile d'artimon. — V. Nef. M I V E , madék. v . (De Fe, rame, et de Mi, action.) Ram. 1. Nager, Pagayer. — Mivez est une variante que donne D u mont-d'Urville, d'après Flacourt. M I V A L I K A L 1 K , que Flacourt écrit Mivalicalic (art. V i err, p. 173, Dict. de la lang. deMadag.), madék. v. Varier. — V. Mihouva. M 1 X E R Ï G U E R A , esp. adj. f. (Du port. Mexeiiqueira, médisante, bavarde, rapporteuse; l'ait de Mexer, mêler, brouiller.) (Proprement : Espionne.) Qu'on emploie à épier l'ennemi. — « Carauelas pequenas que son Mixerigueras par lleuar ordenes y mandatos: 20, de 25 toneladas. >> Rclac. de las naos, gâteras ( i 5 8 8 ) , M s . Urbin A . 829, p.623;Bibl. Vati. M I Z A I N E , fr. anc. provenç. s. f. Nom de la voile moyenne (Mediana) du grand mât des galères françaises au x v i i * siècle. Dortières (Projet de marine, Ms. de 1680) écrit Misaine. — V . Bolume, Voilette. M I Z E N , angl. s. (De l'ital. Mezana. [ V . ] ) Artimon. — A l'art. Artimon, p. 1H7 de ce Glossaire, on a imprimé par erreur: « Angl. mod. Mysen; « c'est Mizen qu'on devait mettre.) — Mizen bowline. (Proprement : Bouline d'artimon.) Orse, Ourse d'artimon.—Mizen-chains. ( V . Chain.)—Mizen chainwalcs. (V. Chain-wales.) — Mizen mast, Mât d'artimon. [ V , Mast, Holl [ T o ] . ) — Mizen-shrouds, Haubans d'artimon. ( V . Shrouds.) — Mizen stay sait, Foc d'artimon ou voile d'étai d'artimon. — Mizen-top, Hune d'artimon. ( V . T o p . ) — Mizcn-top-gallant-mast. (Mât de perroquet d'artimon.) Mât de perruche. ( V . Top-gallaiit-mast. ) — Mizen-toj>-gntiaritshrouds, Haubans de perruche. — Mizen top-man, Gabier d'artimon. — Mizen-top-mast. (Mat de hune d'artimon.) Mât de perruche. ( V . Top-mast.)—Mizen-lop-shrouds, Haubans du mât de perroquet de fougue. — Mizen yard, Vergue ou Corne d'artimon. M I Z O U T S O U , madék. v . (Ce mot semble composé de Soutrou, en bas, et du préfixe Mi.) Amener. M I H I K A (A CE) (A se michha), val. v . (Proprement : S, remuer, S'agiter. — MiuiKa est le même que l'i llyr. Miccati mouvoir, le pol. Mieszac, remuer, et le rus. M'fcuiamb [Miechate], mettre en mouvement, dont la rac. slave, M i i u , a la • plus grande analogie avec celle du lat. Miscereet du gr. Mtcyto. L'ail, dit Mischen,Mêler..)(Setourmenter.) Tourmenter, Tracasser.


1011

GLOSSAIRE NAUTIQUE. H J A L (Miai), illyr. daim. s. (Ou slave M t . i b [Miele]. [ V . ] ) Bas fond, Banc, Écueil, Danger. — V . Ràd, Grebèn, Kàrsc.

de Vauvrê, intend, de la mar. à T o u l o n ; 4 juillet 1680. P. 260 du vol. cité. — V . Varangue.

MJÈSEC (Miesctch , illyr. daim. s. (Du slave M t c , qui a fait en russe MtcajjTi [flliesiatss].) Lune.

M O D È L E D E V A I S S E A U , fr. anc. s. m. (Du lat. Modus, forme; rad. gr. MÉSoaai.) Synonyme de Bugalet. Nous ne savons pourquoi ce nom, qui donne à penser que le Bugalet avait la forme, sinon la masse d'un vaisseau, fut imposé à un petit navire de charge. Peut-être, en effet, le Bugalet (V.) avait-il des analogies sérieuses de forme avec le vaisseau, dont, en petit, il reproduisait les proportions, au moins en ce qui était de la carène, de l'avant et de la poupe. — V. Barstimeus interrompus.

M N I O N , gr. anc. s. n. Algue. — V . 'A6pî. M N U E L A - B A R A , géno. s. Г. (De l'ital. Manovella [ V . ] e t de Barra. [V.J) Barre du gouvernail. — V . A g i a x o , Manuela du tiintin. .î •

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M O - T S I A N G , cliin. s. Charpentier. (Tsiâng signifie : Ouvrier, comme Toukan en malais.—• V . Toukan, Tukan. MO A N A , nouv.-zél. Hawaii, Taïti etTikopia , s. Mer. Les habitants de Tonga disent : Meuana. MOCCA D E L L E T R O Z Z E , cors. s. f. Moque ou Bigot de r.icage de l'antenne. M O C O , cat. anc. s. m. (Proprement : Enfant.) Mousse, Valet. — . Moços dcls dits mestres daxa per jornal. P r i m o Ffrancescho Dangle, ij s. v i den. » Fol. 47 v ° , Livre des dépenses faites pour l'armement de la galère le Saint-Thomas (mai 1406) ; Ms. Arch. de la Маг., n° 9З8-З. M O D A , isl. s. f. Fleuve. MODBOR, dan. s. Vent contraire, selon le Dici. fr.-dan. de Lauritz Hasse, art. Mnd. Peut-être Modbor est-il une faute d'impression, et faut-il lireModveir (feir, temps, Mnd, contre, ou contraire.) Quoi qu'il en soit, Modbor ne se lit ni dans le Dansk-fransk sa-ordbog de 11. Fisker (18З9), ni dans le Dict.de таг. de C . Vilsoët (18З0), ni clans le Dict. de J. Nik. Hoft (1840). L'élément Bar n'est pas danois, si nous en croyons les dictionnaires qui sont sous nos yeux. M O D E L , fr. anc. s. m. (Pour Modèle; du lat. Modus , façon, forme.) — « L'intention du Roy est qu'il soit fait en chacun arsenal des Models en petit d'un vaisseau de chacun des cinq rangs, dans lesquels les mesures seront réduites au 12 ou au 2 0 de toutes leurs proportions et mesures, et il faudra que ces Models soient faits auec tant d'exactitude et de justesse, cju'ils seruent perpétuellement pour les mesures et proportions de tous les vaiss. qui seront construits a l'aduenir; il lera nécessaire aussy de faire de pareils Models pour les frégates et pour tous les autres bastimens dont on se sert dans le port de T o u l o n . » Gilbert à Arnoul et à Петиуп,Ъг oct. 1678. Ordres du Roy, vol. X L I V , p . 546 v ° ; Ms. Arch. de l a M a r . — e

V l'esyard du Model d'vn vaisseau du premier rang que vous faites faire par le fils de M Chapelle, l'intention de Sa Mai. a tousjours esté après que led. règlement seroit acheué de faire faire dans chacun port des Models réduits au petit pied d'vn vaisseau basty suiuant les proportions portées par led. règlement. Ainsy vous pouuez faire continuer ce Model, mais pour ce qui est des autres que vous proposez de faire faire, il faut attendre que ce règlement ayt esté approuvé par Sa Maj. et ensuite enuoyé dans les ports. > Seignelay à Du Qtiesnc, 12 fév. 1680. Ordr. du Roy, vol. n ° X L I X , p . 9 1 ; A.rch. de la Mar. — « Elle » (Sa Maj.) « lui recommande de faire acheuer promptemcnt le Model du vaisseau cju'il doit enuover, et de faire faire les mats, cordages, et tous les agrès ,oiuant les proportions obseruées dans l'équipement d'un vaiss. qui serait fait sur ledit Model. » Lett. a Demuyn, intendant de la mar. à Rochefort ; 3 o juin 1680. Ordres du B

Roy, vol. n° X L V i i i , p . 256 v ° , Arch. de la Mar. . S. M . ,era bien aise de voir le mémoire des proportions du Model de vaiss. qui doitseruir à latéorie des constructions, auquel Colomb père et fils trauaillent, et d'estre informé si led. С о lomb fils est capable d'enseigner cette téorie. Seignelay h

M O ^ E ^ l b (Modèle), rus. s. (Transcript. du fr. : ) Modèle. M O D E R A M E N , lat. s. n. (De Moderar, j e régis, j e gouverne. Rad. Modus, du gr. Ms'Sou.ai, avoir soin.) Gouvernail. — « . . . Innixus Moderamine Davis, in alla Puppe capul posuit O V I D E , Mélam., liv. s v , v. 746.

— Moderator, —

lat. s. m. Pilote, Timonier.

Vincitur ars vento; necjam Moderator habenis Utitur : at vous hic quoque poscil opem. O V I D E , Fastes,

liv. ut, v. 5g3.

1. MODIUS, lat. s. m. Muids, mesure de capacité ou de poids, servant d'unité pour le jaugeage des navires. — « Jubemus nullam navem ultra duorum millium Modiorum capacem excusari. » C. de S.sanct. Ed., loi 9 . —Quelle était 1 grandeur de ce Médius? Quel était, par conséquent, son rapport avec notre tonneau? C'est ce que nous ignorons; mais de la phrase cpie nous venons de citer nous pouvons conclure que, fort probablement, le muids ne pesait pas 2000 liv., ou un tonneau. e

2. M O D I U S , lat. s. m. fig. (Proprement : L e muids.) T r o u fait dans la carlingue ou la quille du navire pour recevoir le pied du mât; Emplanture du mât. — « Dicitur Modius cavum illud in n a v i , cui arbor insistit, a similitudine ipsius mensura?,» Isidore, liv. x i x , ch. 2. Papias a reproduit, au x i siècle, cette définition de l'évèque de Séville. — V . M E e

CToo ' U,Y| •

M O D J A R A , lasc. s. Rumb du vent; Direction de la route du navire. M O D L O , pol. s. Sonde. M O D O R R A ou M A D O R R A , port. s. f. L'espace compris entre minuit et le point du jour ; le quart fait pendant ce temps. — « D e noute, aos .2. rellogios da Madorra nos fizemos a vella : os ceos vinham desamarrados de leste » (les cicux se dégageaient à l'est). Roteire de dom Joam de Castre, 6 fév. 154i. — V . Bolso. M O D V I N D , dan. s. (De Vind [ V . ] , et de Mod ou contre [isl. Med].) Vent contraire. — V . Modbor. M O G H T I F O N T , malt. v. (De Mo/itia, fond.) Mouiller ; Mouillage.

linod,

donner.) (Donner

M O G U E M , pour Vogucm. — « E Moguem lo di meerrs mati de Salou » (et nous voguâmes le mercredi matin de Salou). Chron. del Rey en Jacme ( x m siècle), chap. 54On lit dans le même chapitre : « E nos Moguem en darrera del stol en la galea de Montpesller. « e

MO/K5KAPA (Mojjdra),

rus. s. f. Mortier.

M O I A N A , ital. anc. s. f. (De Mediana, féminin de Mediano, fait du g r . Métro;, moyen.) Moyenne, Moyenne coulevrine. — «• Moiane, sacres, petites pièces d'artillerie. » Duez (1674). — V . Maccellaro. MOIS D E T A B L E , fr. s. m. Traitement accordé pour

127.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1012

un mois à un officier pour sa table ou nourriture. — « Cl joint la copie de l'ordre qui a esté donné au trésorier de la marine de remettre à Brest la somme de cinq cens vingt liures pour deux Mois de table au s Denostz» (capitaine de vaiss.), « qui doit commander ce vaisseau » (le Content). Seignelay à île Seuil, intend, de la mar. à Brest; 18 fév. 1680. Ordres du Roy, vol. n° x i / v m , p. 94 v ° , Arch. de la Mar. r

M O Ï S E , fr. anc. s. m. (Ou gr. Mime, qui est entre deux.) Pièce de bois servant de liaison entre deux autres pièces. L'échelon, dans une échelle, est une Moise entre les deux montants. Moise a fait, très-probablement : MOISSF.LAT, fr. anc. provenc. s. m. (Nous croyons que ce mot peut être une corruption de Moise et de Lutte, Latte servant de Moise [ V . ] ou de liaison et d'affermissement dans un système de charpente.) (Ital. Mneeeluro.) Pièce de bois, toujours moins épaisse que large, qui, dans la construction des galères, servait de liaison et de point d'appui soit au grand mat, soit au mat de trinquet, soit aux pieds-droits qui supportaient le berceau de la poupe. On les voit figurés p. 14 et i g de la Construction des gnlèrcs,]ils. in-fol., relié en maroquin fleurdelisé, apparten. à la Bibl. du Dépôt delà Mar. Ils sont aussi dessines et définis dans un autre Ms. du Depot, intitule Truite de lu construction des galères (3 v o l . , Ms. in-fol.) — Un document manuscrit du milieu du x v i siècle nomme Mosseruidx les Moisselats, qu'on trouve écrits au x v n siècle, Moysselas. ( V . 1. Estanterol.) — « P l u s , quatre Moisselas, ainsi nommez, qui sont dans le coursier ou l'arbre est enchâssé, servant pour mettre les cordages pour hausser et baisser les anthenes. Lesd. Moisselas ont vng pamp (sic pour Pan [g pouces]) et demy de largeur, et le tiers d'vng pamp d'épaisseur, et environ 7 gouhes de longueur, y Description au vruy de la construction du corps d'vne gnllerc; Ms. de I 5 » I , Arch. de la Mar. c

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M O K A , nouv.-zél. s. (Po/;u, couvrir.) Abri. M O K D A F , ar. côte N . d'Afr. s. Aviron, Rame. M O K O U , hawaii, s. Ile. — V . Motou. M O K T A F , ar. côte N . d'Afr. s. Ancre.—Moktaf de bordo, Grappin d'abordage.—Mohtuf de fclouAa, Grappin d'embarcation, de chaloupe. MObJJlAHA (MoAcliana), usage sur la Mokcha.

rus. s. f. Nom d'une barque en

i . M O L A , baslat. cat. anc. ital. géno. s. f. (Du gr. Mû)//), meule.) Glène. . Item, quel dit P a t i o aya a donar a la dita nau y ancores bones ensepades, v u gomenes en lesguals ni aya iiii de Mola » (quatre en glénes) « que no ayen servir, les iii » (les trois choses) « bones e soficiens. » Contrat rl'affrétai!, de la ne/Sancta Maria da Guadalube (i3g3) ; Arch. de P e r pignan. — .. Item, que ayen v m ancores, e v m gomenes boues en les quais n'aya iiii de Mola, si inester hi fon aconeguda dels desus dits. » Contr. daffrét. de la nef SainteMarie (23 septembre 1394); mêmes Archives. — « Molis duabus de gropialibus et gropialibus undecim venceribus » (veteribus) « de passis ab undecim usque in viginti quinque.» Contrat daffrét. de la nef le Paradis (27 nov. 1268), publié, t. 11, p. 392 de notre Arch. nav. — « Item, xv Molas de sarcia subtili » ( i 5 glènes de menu cordage) « quelibet ponderis duorum quintalium... quelibet Mola vult babere longitudibis c. passus. » Infor madones pro passugio trunsmur. ( x m sièc l e ) , citées par du Cange. — Outre le sens de Glène, ou masse de filin tourné en rond, ayant la forme d'une meule, Molu avait un autre sens. Dans un document génois (statut du 21 juin 1441, pour l'armement des nefs et coques), nous e

lisons : « Item , Molae taggiarum petios 8,sub pena librarurn deeem pro qualibet deficiente. » Les Tagglœ ou Taglia; étaient les grosses poulies, les moufles; les Molœ taggiarum ne pouvaient donc être des glènes. Nous pensons que c'étaient les Rouets ou Réas (figurément les Meules) des p o u lies les plus importantes. — V . Corcoma, 2. Limbus. 2. M O L A ! ou M O L L A ! ital. (Impérat. de Molare ou Mollare) Mollis! File en douceur! — Molu d'avanti! File en douceur l'orse d'avant! 3 . M O L A , ar. côte N . d'Afr. (De l'ital. Molare.) Larguer, Mollir. 4. М О Л А (Mòla), rus. s. f. (Du fr. : ) Môle.—Reiff ne donnepoint ce mot, que nous lisons dans les parties fr.-nis. et angl.-rus. du Dictionn. de Chichkoff, mais qui manque à la partie rus.-angl.-fr. de ce Dict. J. Ileym, dans son D i c tionn. fr.-rus.-ail., donne Мола, qu'on ne retrouve pas dans son Dict. rus.-fr.-ail.—V. Дамка. 5. MO A A (JJf«/«),gr.mod.adv. (Corrupt.du gr. anc. MóXa. [V.])—Мола га! Fort! allons, courage! Cri que poussent les matelots quand ils font quelque manœuvre pénible, quand ils ont un grand effort à vaincre, en guindant un màt de hune, soit en virant au cabestan, soit en embarquant ou d é barquant de lourds fardeaux. MOAA 2 K O T E 2 (Mola scotès), gr. mod. imper. Mollis les écoutes, file les écoutes des focs! A Dieu va ! M O L A R D E L H O S T A , cat. anc. v . a. Mollir l'oste, c'està-dire, laisser arriver, faire vent arrière. — Quand, dans un bâtiment latin, on veut venir au vent, on haie sur l'osta, dont l'effet est d'apporter l'antenne, et, par conséquent, la voile, dans le plan de la quille; quand, au contraire, on veut ouvrir l'angle du vent et de la quille pour laisser arriver, pour aller du largue ou vent arrière, on file plus ou moins l'oste.—« Coni... vacren que les galees seren partides de Bilica ça, apoderaren en vêles » (ils établirent leurs voiles), « e Molarcn del Hosta, et faeren la via de Barcelona, a Chron. de Ram. Muntuner, chap. 1 3 3 — V . Hosta. • M O L A R E , ital. anc. v . a. Pour Mollare ( V . ) , Mollir, filer. — « Et Molando per mano la ciurma il prodano... » Bartol. Crescendo, Nautica /Méditer. (1607), p. 1 2 1 . — M o l a r e in poppa, Mollir ou filer l'écoute de la grande voile, Laisser arr i v e r . — V . Renderla volta. M O A A P Û (Molurô), gr. mod. v. a. (De l'ital. Mollare. V.]) Mollir, Larguer.—МоХарш sì; liTtavro (Molaro i-s bando), .arguer en bande. — V . Маухаро), MoXîato.

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1. M O L E , fr. s. m. (De l'ital. Molo. [ V . ] ) (Gr. anc. Хт]Хг, ; g r . mod. MoXoç; lat. Moles; cat. Moli; ital. Molo ; esp. Muclle ; port. Mole, Molhe; basq, litt. C<7rv7,-basbret. Faot;ang\.Mole, Head, Pier; ali. Hoofd, ÌVchrdumm ; holl. Hoofd, Moelie ; dan. Dam, Dœmning; suéd. Damning; rus. Дамба [Daminbu], Мола [Mola]; niadék. Tanranou; mal. Djembatan ( ^ ' L ^ c » . ) , Timbouh (JJJ^J.) « Jetée de pierres à l'entrée, d'un port pour le rendre meilleur et pour mettre les vaisseaux plus en sûreté. » Académ. franc. (1814)-—« Massif de maçonnerie, placé au devant d'un port, pour le mettre à couvert de l'impétuosité des vagues et en empêcher l'entrée aux vaisseaux étrangers. » Dict. de Savcrien, 1757.— « Q u e si l'on veut le rendre parfait » (le port ou havre) « et que le lieu le permette, il faut faire au milieu de cette ouuerture vu Môle qui soit flanque de tours. Ce Môle sentira à poser vn phare, et fera que les marées n'entreront auec tant de violence dans le havre, et ,de plus,que lorsque le vent d o n -


GLOSSAIRE NAUTIQUE. nera d'un costé, on pourra sortir par l'ouverture opposée.» Fournier, Hydrographie (1643), liv. 11, chap. v i . Ce que le P è r e Fournier demandait a été pratiqué devant Cherbourg. 2 . M O L E , port. ar. côte N . d'Afr. s. m. Môle. (Comment. Dalboq., part, i v , liv. 11.) Quelques écrivains portugais ont préféré l'orthogr. Molhe, où \'h est contraire à Fétymologie, comme le redoublement de 17 dans l'esp. Muelle. A

3. M O L E , vieux fr. s. m. Par métonymie le port qu'abrite le Môle a pris le nom du Môle lui-même. — « A l a rive du M ô l e , par où le roi d'Aragon devoit descendre, le Roi Louis X I I ) fit faire un pont de bois, entrant en mer, environ douze pas large, à trois hommes de front, fait à gardes et assis sur pilotis, et sur la voussure couvert d'un drap rouge attaché à petits d o u x , pour faire là aborder la galère du roi d'Aragon, et sortir par là de la mer, pour entrer dans la ville » (juin 1.507). Chron. de J. d'Anton, v i part., chap. 38.— « L e lendemain matin • ( i 3 octobre), . M - de Cotolendy, consul des François » (à Livourne), « me vint v o i r ; duquel m'estant informé de l'estat de toutes choses, me dist qu'il y auoit i 5 ou 16 vaisseaux hollandois mouillés dans le Môle pesle mesle, auec autant de françoiset d'anglois. » Lettre de Martel au Roy, 21 oct. 1672; Arch. de la M a r . — V . Donner fond, Route. e

4. M O L E ! fr. anc. impér. (Francis, de Pital. 2. Mola!) Mollis ! — « Nos diables commencent d'escamper dehinc » maintenant), « M o l e ! » (Mollis donc! mollis! tombe donc, vent maudit !) Rabelais, Pantagruel, liv. i v . M O L E N D I N U S , bas Iat. s. m. (De Mola, meule.) Moulin qu'embarquait tout navire armé en guerre et devant naviguer en escadre ou seul, « more piratico. » — « Item , Molendinus unus novus bene in ordine, sub pcena librarum 25 Januinorum. » Stat. géno. du 21 juin 1441, p. 38 de VOffirium Gazariœ; Ms. Bibl. Dépôt de la Mar. 1. M O L E S , lat. s. f. (Du lat. Mola [gr. MÛXr,], meule, selon les dictionnaires.) Môle, Port. —

Claudit et indomilum Moles mare... » Tmur.i.E, liv. ci, eleg. 6.

— « Qua fauces erant angustissima? portus, Moles, àtque aggerem ab utraque parte litoris jaciebat...» Caesar, Sel. « c . , l i v . I , chap. 25. — « A t littus sequoris, quod vocatur Molis (sic), accessit, ubi insidiator ille » (le démon) « quasi navem onerariam advenisse fallacia? speciem imaginis ante oculos ausus est confingere.» Vie de saint Virgile, arebiv. d'Arles. ER

2. M O L E S , lat. s. f. (Proprement : Masse.) Poétiquement: Grand navire, et même : Flotte. — « ... Moles onerata colonis. » Lucaih, liv. iv, v. 4 6 2 . — .. Stelit œquoreMoles pinea... » Properce, liv. i v , eleg. 6.

(Pinea Moles, masse de pin, grand nombre de navires construits en bois de pin.) M O L H E , port. s. m. (Du lat. 1. Moles. [ V . ] ) Môle. — V . Morrò. M O L I N E L L O , ital. s. m. (Diininut. de Molino, moulin, fait du g r . MûXr, ou MoXoç, meule.) Guindeau, Virevaut. — V . Arganello, Mulinello, Tornello. M O L l N E T E , esp. port. s. m. (Même orig. que [V.]) Guindeau, Virevaut.

Molinello.

M O L I R I , lat. v . dép. (De Moles, Masse.) Construire ; P r é parer, Équiper. — « Quin etiam liylierno Moliris sidère classem

V i r g i l e , Enéide, liv. iv, v , 309.

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— « Evolaràt econspectu quadri remis, eu 111 etiam ceterœnaves suo in loco Moliebantur » (préparaient leur départ, r e muaient leur niasse pour s'en aller). Cicéron, Verr. v u , chap. З4. — « Naves quœdam a Nicandro, dum Moliuntur в terra » (tandis qu'ils s'éloignent du rivage) « capes. » T i t e L i v e , liv. x x x v i i , chap. 11. « M O A I S Q [Moïïsso), g r . mod. v. a. (De l'ititi. Mollire.) Mollir, Larguer. — V . Mvy/.içM, MoXocpco. M O L L , cat. anc. s. m. M ô l e . — V . 2. Escala. 1 . M O L L A , bas lat. s. f. (Varia, de t. Mola. [X.], Glène. I t e m , M o l l a m nouant, cum gropialibus 10 de passis 10 usque in i 5 , in proda. » Acte du 26 août 1248, Ms. Arch. des notaires de Gènes. — « . . . Et cum Mollis sex gropialiuni nouorum, ultra gropiales vetercs. » Acte ila q mars 12Г11, Mêmes A r d i . — V . Agumena, Aguinina. 2. M O L L A , ital. anc. s. f. (Pour Mola; du gr. MuXrj, meule.) Nom donné à un petit disque de bois qui avait la forme d'une meule,et qu'on enfilait dans une cordelette destinée à recevoir un certain nombre de ces disques, à l'aide desquels on comptait les heures. Aux disques succédèrent de petites boules qui gardèrent le nom de meules,(V. Molle di galea.) M O L L A R E , ital. v. a. (Du lat. Mollire, amollir; gr. MctXacaeiv.) Mollir; Filer en douceur ou lâcher un cordage qui était tendu. « Laschcr ou laisser aller les cordes avec lesquelles on sousleue et tire quelque chose en haut, dit N . Duez (1674). — Mollare le sarchie, Donner du mon .mx haubans. — Mol/are in bando, Lâcher, Larguer ou Filer en bande.— Mollare la gomena, vénit. v. a. (« Mollare, dit Due* [1674], molir, lascher ou laisser aller les cordes, en termes de marine. » ) Filer le câble. — Mo/lare la gomena a rima cao, Filer le câble par le bout. M O L L E , ital. adj. (Du lat Mollis; gr. MaXaxó;.) M o u . _ _ Marc molle, Mer molle, Mer é t a l e . — Vento molle, \ Y i , t mou. M O L L E D I G A L E A , ital. anc. s. f. piar. (De 2. Molla. \ \ . Meule. Nom donné à de « petites boules enfilées en vne ficelle, qui seruenl à retenir le conte des heures,en tournant l'horloge du sable sur vne galère. » Duez, Dut. ital. et fr. (1674). Ces Molle, dont un vers du poëte navigateur, J. Pai mentici', de Dieppe, nous fait connaître que l'usage était ordinaire dans la inaline du Ponant, au commencement du x v i siècle (X. Es-bare), avaient, a b o r d , un office analogue à celui qu'aujourd'hui, dans les billards, remplissent les petites billes de bois, enfilées par une tringle de fer, et retenues dans ce cadre qu'on nomme : La Marque. — « Molle sono pallette infilate in meo spago, che servono per tener conto delle bore, mandandosi a bassa una per volta, sempre riusi volta l'horologio da sabbia, come s'usa nel dir la corona (comme on en use pour dire le chapelet). Pantero-Pantera, Vocabol. naut. ( 1614 ) . e

M O L L I R , fr. v. a. et 11. (Dii lat. Mollire.) Ce mol a trois acceptions principales dans le langage des marins français. i ° H désigne l'état du vent qui tombe. On dit du vent : Il mollit ou il va mollir (port. Abrandar; rus. С т и х а т ь [Stihate] ; val. IToioaì [ a ] [A potoli], 2" 11 désigne l'état de la nage ou vogue, quand elle est moins énergique. On faitMollir la nage (lat. Sustincrc remos), lorsqu'on veut aller moins vitedans un navireàramcs.3 lldésigncractionde lâcher uni corde trop tendue. Filer (V.) une manœuvre, c'est la Mollir. (Gr. mod. Mayxâpco, MoXâpoi, MoXïsw; ital. Mollare, Mollegiare; esp. Ariar; angl. Ease [То], Loose [То] gently, Slac0


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

naissons qu'il y eut des bâtiments bordant cent r a m e s , en deux étages superposés l'un à l'autre, chaque étage r e cevant cinquante rames, vingt-cinq à d r o i t e , et autant à gauche, ce qui ressort manifestement des prescriptions d e l'empereur L é o n , au moins pour le i x siècle, sinon p o u r les âges antiques, nous ne convenons pas qu'il y eût des navires à ordres superposés, au-dessus de deux étages, même avec cette restriction du critique suédois , que les étages étaient bas, et les rameurs rapprochés par de petits espaces. Il fallait qu'un rameur, afin de donner tonte sa M O L O , ital. s. m. (Du lat. i . Moles. [ V . ] ) M ô l e ; quelque- force, put se lever pour se porter en avant, s'allonger sur sa fois : Port. rame, et se rejeter ensuite librement en arrière. Cette maM 0 A 0 2 (Môln-s), gr. mod. s. m. (De l'ital. Moto. [ V . ] ) — nœuvre indispensable, et dont paraît n'avoir tenu aucun compte J. Scheffer,qui d'ailleurs n'était pas marin, supposa Л . PXSeirot. MOLSON, ualan, s. (Peut-être est-ce le même que Mol- au moins cinq pieds (i'° 6 2 ) de hauteur à chaque étage. Si l'on applique cette mesure à un navire dont la carène i m soul, qui désigne la mer.) Flot, Lame, Vague. mergée grandit dans toutes ses dimensions, en même temps M O A T B I T O T S K A N A A A I O Ï (Mofyvi ton skandaliou), que s'élèvent les œuvres au-dessus de l'eau , on verra à quels gr.mod.s. m. Du gr.janc. Mo)uêôo;, plomb.) Plomb de sonde. résultats on arrivera pour les navires à trois, quatre, cinq,etc.. — V. Кяйегля. rangs de rames par étages complets. Les galéasses qui c o m MONA, angl.-sax. s. (En relation aver Tisi. Mani, et le gr. battirent à Lépante ( 1 5 7 1 ) , celles qui, plus tard, firent partie de l'Invincible armada , géants de la famille des galères Щ-гг,. [ V . ] ) Lune. modernes, dont les rames, bien plus longues que celles des i . M O N I ) , boli. s. (De l'angl.-sax. MttiS, bouche; isl. galères communes à vingt-six bancs de chaque b o r d , d e Munnr.) Embouchure. mandaient six ou sept rameurs, avaient en hauteur totale, a. M O N D , boli. s. (De l'angl.-sax. Moria. [}'.]) Lune. de la quille au rebord du parapet supérieur, vingt pieds MONDE (LE*, fr.s. m.(Du \3i.M11ndus.) (Rus.Люди [Liou- environ, ou à peu près 6'" 3 o ; elles s'enfonçaient sous l'eau di]; esp, Gente.) L'équipage ou une partie de l'équipage.— de dix pieds, et n'avaient qu'un étage de rames. Avec le nombre de rameurs , c'est-à-dire avec le nombre des étagt s. On disait souvent autrefois, on dit encore aujourd'hui : « En haut le Monde! appelez le Monde! » A l'heure du repas, le devaient grandir : i la cale, qui renfermait les vivres et les maitre d'équipage donnait un coup de sifilet, et criait : provisions de toutes sortes, nécessaires au navire; 2° la carène, - Sonne la cloche, et mange le Monde! » O n met du Monde qui servait de base à l'édifice; 3° la hauteur des œuvres susur telle ou telle manœuvre qu'on veut faire haler; on périeures à la flottaison ; 4 ° et enfin les rames des troisième, en met au cabestan pour lever l'ancre ou pour guinder un quatrième ou cinquième étages. Quant à la hauteur totale du mil de hune; on en envoie à terre, etc. — Monde, corres- navire, admettons, ce que nous sommes loin cependant d'accorder, que celle d'un bâtiment à rames ait pu être de cinpond tout à fait au mot espagnol : Gente. (V.) — « On se sert d'eux » (des pages) « pour appeler le Monde à son devoir. » quante pieds,—la hauteurqu'on donne aujourd'hui à un vaisseau à trois ponts, — quelles étaient la longueur, la grosseur L e P . Fournier,//>v/'ogr., p. 170.—V. Carène, Haut (En). et, par conséquent, le poids de ht rame supérieure? Quels efM O N E R I S , lat. s. f. (Du gr. М О Й Ц С [ V . ] ) Navire armé forts humains auraient mû ces avironsPCes rames, d'ailleurs, d'une seule file de rames de chaque côté. Quelques diction- auraient-elles pu exister' Ne faut-il pas qu'un aviron, poui naires donnent Galiotc pour synonyme français à Moneris. être solide, soit d'une seule pièce? et où trouver des arbres Ils se trompent; les galères qui n'avaient point les deux droits pour faire le nombre de rames que supposent les arrangs superposés que l'empereur Léon veut aux grands mements mentionnés par l'histoire? Les impossibilités se dromons ( V . Apópiov) étaient des navires Monères, aussi multiplient dans le système des étages superposes; aussi. le bien que tous les navires de la famille des vaisseaux longs rejetons-nous. Mais à la place de cette hypothèse avons-nous inférieurs aux galères. Ainsi, ce qui chez les anciens répon- quelque chose de solide, ou du moins d'ingénieux à proposer ? dait à la galiote, au brigantin et à la frégate du Moyen A g e , Non. Nous n'avons point trouvé de solution raisonnable au était Monère. .1. Scheffer IDe Militia navali, p. o 5 ) , expli- problème qui a tant occupé l'érudition et la marine; et c'est quant à sa manière les ordres de rames de navires antiques, pour nous la cause d'un bien vif regret. Nous savons ce qui s'exprime ainsi : « Fucrunt igitur iti altura ordines, inque n'est pas possible, et nous ignorons ce qui fut, malgré vingt iis rémiges certis inter s e , nec tamen magnis spatiis divisi. ans d'études sérieuses; on l'ignorera probablement jusqu'à Noniiunquam quiuquaginla , nonnunquam quadraginta vel ce qu'un texte antique, un texte tiré d'une loi relative aux triginta, ut nunc vidimus etiam quinqtie et vigiliti, ut ex constructions navales, vienne aider la critique à résoudre Tacticis Leonis observamus, singulis in versibus; quorum les difficultés qu'ont vainement essayé de vaincre ou de duo simili versus, dexter et sitrister, unum faciebat ordinem, tourner les hommes les plus savants et les plus habiles. J. ut alibi ostensutn est. Infra quinqtie et viginti non fuerunt Scheffer dit que de son temps ( 1 6 5 4 ) , — « Ut ruine videin uno versu,si pradicto Leoni lidcm adhibeinus, id est mus," — il y avait des galères à vingt-cinq, trente, quaquinquaginta in uno ordine. Ex quo sequitur, Monerem rante et cinquante rames de chaque côté. Nous devons dire quoque extitissc nullam quae non pentecontoros extiterit. que Scheffer exagère, quelque respect (pie nous avons pour Infra liane magnitiidinem non Moneres dicebantur, sei vel un erudit loyal et honnête qui dit : « Vidimus. » Aux x v i , a remorum numero гЫзоро! « (à vingt rames) » e t Tptay.dvto- x v n et x v m siècles, il y eut des galères de vingt-cinq, p o t » (à trente rames); « vel a ralione navigandi Actuariat vingt-six, trente, trente-deux et trente-six bancs; ce n'es! Pentecontori minimum erat genus Mov^piov. » Nous ne pou­ pas douteux; les galères ordinaires étaient de vingt-cinq ... vons admettre ni les prémisses ni les conséquences de ce vingt-six bancs; les Patrones et les Reaies, de vingt-neuf à raisonnement de J. Scheffer. Et d'abord , si nous recon­

kea [То], Veer [То]; ali. Abschrikken, Abviercn; boli. Afs• hrikkcn, Afviercn, Vicren ; clan. Ajfire, Afskrikké, Firc, Skrcekké; suéd. Affi™, Afskrikka, Firn, b,ssa; bas bref. Mnllisa; ar. cute ÌS. d ' A i r . Mòla; vai. CAO6OZI [ a ] [A sub bosfì; rus. Отлпгпь [Otdatc], О т д а в а т ь [dilavate], llpuomллть [Prilliate], Тра»яшь{7>«и»ае].)Lorsque l'on veutfaire Mollir un cordage, on commande : « Mollis! » (Ital. Molla! Caluma! Canonia! Ir. oaç.Мок !—Mollir était en usage au x v i i siècle ; on le lit p . 100 des Mémoires de fillette.

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E . trente-deux; le roi d'Espagne fit faire à Barcelone, en 1567, une Reale de trente-six bancs; Uchiali montait à Lépante une galère à trente-six bancs; mais le nombre trente-six est la limite qu'on paraît n'avoir pas dépassée. Aucun document ne nous a montré de galères à quarante bancs par b a n d e ; et quant à des galères à cinquante bancs, c'est une chimère à laquelle il est étonnant que J. Scheffer ait prêté l'autorité de sa raison. De quelle longueur aurait été une galère à cinquante rames sur une file, c'est-à-dire, armée de cent rames? Scheffer ne se posa point cette question bien simple, quand il écrivit : « Nonnunquam quinquaginta ; » s'il s'était informé, il aurait appris que le seul emplacement des rames dans une galère à vingt-cinq bancs prenait cent p i e d s ; une galère à cinquante rames aurait eu seulement pour ses avirons une longueur de deux cents pieds , c'est-àdire que, dans sa longueur totale, elle aurait été plus longue qu'un vaisseau à trois ponts actuel (215 pieds,—70™) d'environ vingt pieds (6° 5o ).Quand nous ne saurions pas positivement qu'une galère pareille n'exista jamais, le calcul nous aurait fait rejeter l'assertion de J. Scheffer. Un mot maintenant sur le passage relatif aux Moneres. L'auteur de la Militia navalis tire de ce qu'il a avancé cette conclusion, qu'il n'y avait pas de Moneris qui ne fût pentecontore ou à cinquante rames (a5 de chaque côté); c'est là une erreur étrange. Tout navire n'ayant qu'un rang de rames, si petit qu'il fût, était Moneris; cela ne fait pas l'objet d'un doute; seulement les Moneres se distinguaient par le nombre de leurs rames, vpiecxoVropoi, EÏxoaopoi, etc. c

M O N E T A , port. anc. s. f. (Du bas lat. Boneta[\.], par le changement du b en m.) Bonnette.—«E por tirarMoneta lhe fares très foguos, e por amainar quatro, e por deseparelhar fara qualquer... » Instructions données à Lopo Soares d ' A l varenga ; document de 1 So/j, selon Barros.— « E por tira M o neta farbes très foguos, e por amaynar quatro, etc. » Instruit, données le i3 fév. i 5 o 8 , par le roi 1). Manoel, à Diego Lopes de Syqueira.—Nous croyons que la Bonnette désignée par les deux documents cités était la Bonnette aiguilletée au bas de la grande voile de la nef, pour l'agrandir. Cette Bonnette se remarque dans plusieurs tableaux du x v i siècle. e

M O N H P H S , gr. anc. adj. et s. f. (De Môvoç, seul,et d " E . . : ; w , j e rame.) Navire armé d'une seule file de rames de chaque côté. — V. Moneris. M O N G - F O N O , chin. s. (Proprement : Ventaveugle (Mông, veux sans prunelles). Ouragan, Grain. MONTEE M A G I S T I U , lat. s. n. Collier du patron. Ce bijou ne contribuait pas au j e t , en Angleterre, à la fin du M i i siècle. — V . Annulus magistri. e

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M O N K A L . m a d é k . s.,écrit Moncala par Flacourt, 2 part., p. 26, Dict. de la langue de Madag. H a v r e , Port. — V. Fouiran, Houala. M 0 N 0 K P 0 T 0 2 (sous-ent. Naûç), gr. anc. s. m. (De Moseul, et de Kpotéu, j e frappe d'une façon bruyante.) Nav i r e qui n'a qu'une seule file de rames de chaque bord. Strabon, liv. v u . — " Xenophon in secundo SXXip/txwv Sixpotouc et a o v o x p o T o u ç naves dixit eas, qua; cum trirèmes(opinor) essent propter tameii absentia remigum, et sociorum navalium duobus tantum vel unico pér transira remige incitarentur : cum tamen possent ternis agi,si adfuissent rémiges.» Baif, p- 10 > de Re nav. — Les navires monocrotes nous sont aussi inconnus que les dicrotes et les autres polycrotes, nous l'avouons tout naïvement; aussi livrons-nous sans critique au lecteur l'explication de Baïf, qui laisse de trèsgrands doutes dans notre esprit.

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MONOEYA02, gr. anc. adj. s. (De Mòvoc.seùl, et de Hû/ov, bois.) D'un seul bois, d'un seul arbre. M o n o x y l e , barque faite d'un tronc d'arbre creusé. — 0 Si Erythraeus rex in nauigatione quid inuenit, id existimandum est fuisse, quod Movo;uÀov appellavere. » J. Scheffer, p. 2 3 . — « 2 x i 00; arcò p.ovou ;u).ou xai 7rp£u,vou xotXtuiuivY).» Héliodore, liv. i . chap. 3. ( V . nXwotpiov.) — <> Me latronem appellas, qui cum una monoxyllula dorso meo advecta, et in flumine missa, parum quid ab isto littore rapio. » Rather. V e r o n . , t. 11, A cher., p. 174. e r

M O N S T R E , fr. anc. s.f. (Ital. cat. anc. Mostra.) (Du latin. Monstrarc.) M o n t r e , Revue. — V . Equipaige, Rassegnare. M O N T A G I U M , s. n. M O N T A T I O , s, f. bas lat. [DeMontare [ad Montem ire, aller vers la montagne, ou eu amont].) Remonte d'un fleuve, et droit qu'on payait pour remonter un fleuve. — .< Et ego propter illa nemora duodecim libras ecclesia; beati Dionysii annuatim ipsi reddendas in Montagio meo aqua? Secanse assignavi. » Charte de Matthieu de Montmorency (1200), citée par du Cange. — •> Et de le/.da navigiorum et navium, quaj Montatici vooatur, quam Bertrannus Cornes habet apud Arelatem. » Charte de Raymond, conti n, Toulouse ( x n siècle), citée par du Cange, — On a dit aussi Montaticum. e

M O N T ou MON E T , bas bret. v . n. Aller. — Mont dar boulin (prononcez Mott-ntc dar bouline), Aller à la bouline. — « Monct er mens, Aller au large, Prendre le large. < L e P . G r é g o i r e , Dict. fr.-brer., au mol : Démarrer. — Mont tôst d'a/tn avel, Aller au plus près. M O N T A CASCA ! ital. anc. imperai. De Montare,monter, et de Cascare, tomber.)Commandement que, dans les galères, faisait le comité aux rameurs pour leur ordonner d e nager vigoureusement en se dressant sur leur banquette, el en retombant ensuite sur leur banc. — « Monta casca è una sorte di vogatura, che si fa, quando si monta bene sopra il banco et si cade gagliardamente. » Panlero-Pantera. Voeabol. naut. (1614). M O N T A N T ( L K ) , vieux fr. s. m. (De Monter tante],) La marèe montante, le flot, le flux. — « Od le Montant en (Iole sont,

[port. Mon-

Et od le retraianl s'en vont. » c

Roman de Partenopea! de Biais (.\ui sieele), v. 7585. (Avec le flux ils se réunissent, et s'en vont avec le reflux. Ces deux vers rappellent celui de Corneille : Le flux les apporta, le reflux les remporte.

Le Cid.

— « Continuant nôtre chemin, nous arrivâmes à Biave : mais si tard, et le lendemain nous en partîmes si matin, qu'il nous fut impossible d'en remarquer la situation qu'avec la ciarli des Etoiles. L e Montant qui commencent de très-bonne heure nous obligeoit à cette diligence... Nous nous embarquâmes clans une petite chaloupe, et voguâmes longtemps avant 1< jour. » Voyage de Messieurs de Bachaumont et la Chapeltt • U t r e c h , 1(197, 1698, 1704, p. i 3 ; Cologne, 1697, p. i y : Amsterd., 1708 , p . 14. — D . Carpentier n'a pas recueilli ce terme excellent. — V . J usante. M O N T A R S U X O , vénit. anc. v. a. (Monter sur [le navire].) S'embarquer. — V . Galia. M O N T A R E , ital. v . a. (Du lat. Ad montem ire, Monter.— Montare al orza. (Monter, ou Aller au côté de l'orse, monti 1 dans le vent.) Prendre le plus près, Serrer le vent, Haler h vent. (V. Orza.)—Montare sopra un vascello, Monter à l'abordage,Monter à bord. — .. Rimidendosi che combatta secundo l'uso, sia premiato il primo che vi Montera de scudi trenta,


GLOSSAIRE NAUTIQUE

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il secondo venti, il terzo dieci, con prohibition* che non scenda nisuno sotto coperta, et trovandosi denari, e gioie, debbano rivelare subito à noi, senza defraudare, che li sarà dato di essi dieci per cento, e non rivelandoli, overo defraudandone parte, siano persi per lui, et di più castigati in persona ad arbitrio nostro ; ne meno apra Bauli ò Casse, seben fossero sopra coperta di sorte nissuna. » Ordini d'Emilio Pucci (1O07). — « Si prohibisce ù ciascuno il buttarsi à nuoto , per Montare sopra qualsi voglia vascello, sotto pena della vita, se già non le fosse stato commesso dal suo super i o r e , per qualche degno rispetto. >• Ih. — Montare un capo, Doubler un c a p . — V . Raddoppiare, Spuntare. M O N T E , port. V . Eni monte. M O N T E R , fr. v. a. (De l'ital. Montare. [ V . ] ) — Monter dans les haubans (Vénit. Andar à riva, Far griselle), c'est, au moyeu des enflechurcs qui traversent les haubans, comme les échelons traversent une échelle, monter à la hune, aux barres de perroquet, ou à tel endroit désigné auquel on peut parvenir par cette voie. — Monter en mer, vieux fr. S'embarquer. — « Aussitôt après fut la navie « (la flotte) « du roi » (Edouard) « anglois appareillée sur le havre d'Anvers : si Monta là en mer... et le Roi nagea tant par mer » (navigua tant) " qu'il arriva à Londres » (le 21 fév. i34o). Froissart, Chron., chap. 07. — « L e s trois prélatz Montèrent en mer, puis se partirent du port; mais en la seconde nuit sourdy vne tempeste si que le mas se rompy, le gouuernal fu defroissie, la nef se fendy, si que en grant péril ilz reuindrent au tiers jour au port. » Fol. 186 v ° , col. 2 , lig. 3a, Voyage outre-mer; Ms. x i v siècle, Bibl. de Genève. — « Lesquels » (cursoires) « surent que tantôt » (le roi Ferdinand d'Aragon) « Monteroit en mer, et que vers la feste de saint Jean-Baptiste seroit à Savone, où le Roi » 'Louis X I I ) « lui avoit mandé qu'il se trouvcroit » (en mai i 5 o 7 ) . Chron. de J. d'Anton, 6 part., chap. 36. — Monter, en parlant de la mer (Angl. Corn [ta] in, Corne [ta] up), c'est s'élever au-dessus du niveau auquel sont les eaux lorsque la mer est étale. (V.) — M o n t e r signifie aussi Mettre en place, quand il s'agit des pièces qui composent un navire. (Rus. Cuiamimi) [Stavite].) — « L o r s que toutes les pièces de ce vaisseau » (celui dont il fait mention aux art. : lîastir, Construire, Frégate, Gabaris) « seront entièrement acheuées, il faudra que vous le fassiez Monter deux, trois ou quatre fois en vostre présence, et que vous ne vous estonniez pas si, dans les premières fois, les charpentiers sont long temps, parce que, dans l'usage, ils s'apprendront à le Monter dans le temps nécessaire et même plus promptement. >• Colbrrt a Arnoul, 10 sept. 1678; Ordres du Roy, vol. xi.iv, p. 4 6 0 ; Ms. Arch. de la Mar. ( V . Passer la mer, Vaissiau. — Monter un navire. (Angl.-sax. Seipianle] ; rus. ETEMB aa Kopa6.\B [Sieste na korable].) Etre embarqué sur ce navire. — Y . Abandonner le combat, Soufflage. c

e

M O N T O N E , corse, s. m. Mouton. M O N T R E R L A CARÈN E, fr. anc. v . n. (Du lat. Monstrare.) (C'est proprement l'esp. Ensenar la rpdlla. [V.]) Abattre en carene. — « Et que en sa ville de Gennes le dict Jherosnie Dolio r (Doria) « dict qu'il en fera faire vne de semblable port, neufve, à la v o i l l e , pour cinq mille escuz, dont il ne faudra Monter la carène, de quatre ans... » Estimation faicte parle Conte Pedro Navarre. — V. Sarcie. M O O N , angl. s. (De l'angl.-sax. Mona. [V.]) Lune. MOOR (7b), angl. v . a . e t n . (Ëtymol.incertaine; peut-être du lat. Morari, demeurer. [V. Amarra]!, S'amarrer ou être Amarré à des corps morts; Amarrer un n a v i r e ; Mouiller un navire. (V. Drive [ T o i . ) — M o o r (To) Across (Across, en

croix), Affourcher. — Moor (To) each tvay, (Each, c h a q u e , way, direction.) (S'amarrer dans l'une et l'autre d i r e c t i o n . ) S'affourcher.—Moor(To) with threc anehors a head, (Mouiller avec trois ancres en tète.) Mouiller en patte d'oie.—Mooring, s. Amarre de p o r t , Corps mort, Amarrage d'un n a v i r e . (V. Bollard.) — Mooring buay, Caisse de corps mort, Caisse d'amarrage. (V. Buoy.)—Mooring-chain, Chaîne d'amarrage, Chaîne-câble, Chaîne de corps mort. — V . Pendant-chain. M O P , angl. s. (Du lat. Mappa, Torchon.) Guipon.

serviette.) (Proprement :

MOQUE, fr. s. f. (Gr. mod. MiEryóra [Rigola] ; ital. Rigotta; bas bret. ilfoX,-basq. Moea; angl. Dead-eye; ail. Doodslioofdt ; holl. Dnodshoofdt bloh; dan. Dokshoved, Durshovcd; suéd. Dotkopp; rus. KoMe.vb-6AOKi> [Kamèle-bloke], ILI mar î.C.aoïte [Chtake-blokc], IJImarb-iocpepcTj [Chtake-iouferssy « Bloc de bois qui ressemble à une sphère aplatie dans son contour, ou qui a la forme d'un cœur, et qui est évidé dans son milieu. » Runtime (1792). Quelquefois la M o q u e , au lieu d'être évidée, est percée de trous; elle ressemble alors au Cap de mouton ( V . ) — Nous ne savons d'où vient le terme qui fait le sujet de cet article; il ne se lit pas dans le P . Fournie!' (1643), qui, à l'art, de « l'Esté » (l'étai), dit : « P a r bas il se termine à la grosse poulie d'esté, laquelle, par le m o y e n de ses rides, s'attache à une autre-pareille poulie qui tient à vn collier, etc. » Hydrographie, liv. i , chap. 20. — Moque se trouve chez Desroches (1687); Guillct (1678-1683) ne donne pas à Moque d'autre signification que celle-ci : « Branche de bouline de perroquet, qui, n'ayant pas de poulie, ne court point comme les autres qui ont des poulies. » Cette acception du mot, qui est la plus ancienne, manque à tous les Diction, depuis Guillet. e r

A

1. M O B (prononciat. : Mour, et quelquefois t'ôr, Voûr), bas bret. s. m. Mer. — Ann doun-vôr, La pleine mer. — Diivar vôr ez aimp, Nous irons par mer. — Sioul co ar môr hiriô, La mer est calme aujourd'hui. — Môr diez (mer difficile), Mer grosse et mauvaise. — V. Ichel, Izel. 2. M O R , madék. s. Bord d'un navire. M O B P A N O U , lasc. s. (Proprement : Pied de paon.) A r a i gnée. M O R A , bas lat. s. f. (Du lat. Morari, Séjour, Relâche. — V . Moratn facere.

demeurer, rester.

M Ô R A C (Moratch), illyr. daim. s. m. (De More, mer.) Marin, Matelot, Homme de mer, Navigateur.

Morré,

M O R A E R , bas bret. s. m. (De Môr, mer.) Homme de mer, Marin, Matelot, Navigateur. — V . Martùlod, Merdéad, M ô read. M 0 R \ G 1 0 , vénit. anconit. s. m. (Du lat. Morari, demeurer.) Mouillage, Séjour.—«Volendo andare el porto, achoslate. a la ponta da siroco del porto, quanto che vno e duper tutto e buono fondo etlassiate. andare, entro, in uer canalle. tanto che teuo uj. vna grotta scarmenata. Quando tu ei al deritto de questa grotta, sorgi le tuo ançhore etlassiate. a rodare inuer canalle. quando araj chalomato. la longheza. duna gutnena. date a canalle che aueraj de popa. Etne sarano doi prodesi. Aueraj sotto ala nane passe xviij daqua. e allanchora chette demora da grecho areaj passa xiiij°. d a qua. achauo da questo scartnenato dal chauo da g a r b i n o . Elne vno buono Moragio. e grande e dalto de m a r e , m e t ti, etc. ». Benincasa, Portulario, Ms. de 1435, Arch. secrètes d'Ancóne, p. 73. M O R A M F A C E R E , bas lat. v. Faire un séjour, Relâcher, Séjourner.— « I t e m , quod predicte galee postquam a p p l i -


GLOSSAIRE NAUTIQUE. ctierint in loeis infrascriptis, stare debeant et Moram facere in ipsis locis per tempora infrascripta , et non ultra...» Stat. gérto. du 27 mai 1З40, p. 84 de YImposicio offîcii Gazaric, M s . Bibl. du Dépôt de la Маг: M O R B E R O , esp. s. m. (Dit lat. Morbus.) Nom donné au chef du service de santé et de la quarantaine. — V . Cabo de sanidad. MÔRCE (Mortçhè)I, illyr. daim. s. (De More, mer.) Mer étroite, Golfe, Détroit. M O R C H E , pour Amorce. — « xv 1. de pouldre a canon jrenée, quil a fournie, vendue et liurée pour seruir de M o r che a lartillerie qui a esté mise esdicles galleaces, au prix de dix soi-/, chasc. liure. » Fol. 42, Ms. de i 5 4 i , n " 9469-З,BiLI. uat. M O R D É A D , bas bret.s. m. (De Môr, mer.) Homme de mer, Marin. Matelot, Navigateur. — V . Martôlod, Merdéad, M ô raer. M Ô R D É A P L , bas bret. adj. (De Môr, mer.) Navigable. — V. Merdéapl, Nafikapl. M O R D E I , bas bret. v. (De Môr, mer.) Naviguer, Manœuvrer. — V . Merdei.

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nous allons citer bientôt, on voit figurer deux Orse-pope^ on n'y voit point nommé le Morgonale, tandis que, dans le gréement de la nef latine, on voit le Morganal, et point VOrsa-popa. Dans l'inventaire de la nef le Paradis, lait à Gènes pour les envoyés de saint Louis, le 27 novembre 1268, le Murgariarus ou Mulganarius est nommé après deux orses, l'une de droite, l'autre de gauche, et peut parfaitement bien être une orse à poupe, cette corde n'étant point comprise dans la nomenclature de la nef nolisée par Pierre d'Oria. — « Taglia 2 per Morganal, de ragli 2 et de 1 intempagnade... Pastechi 2 de Morganali. «Fabbrica di galere; паче latina ; traité du x i v ou du x v siècle, publié p. 6-З0, t. 11 de notre Arch. nav. c

e

MORG A N E L L O , ital. s. m. (Variante de Morganal. [V.J Duez (167/1), sans s'expliquer sur l'usage du Morganello, le définit simplement . Une sorte de cordage. » Ce mot n'est cité ni par Bartol. Crescentio(i6o7), ni par Paniere-Pantera (1614); c'est là sans doute ce qui explique l'incomplète définition de Duez. M O R G O N A L , cat. anc. s. m (Variante de Morgana/. | V. I — V. Veta del morgonal.

MORDE1FF, ancien bret. v., devenu Môrdéi (V.),selon le P . Grégoire.

M O R G O N A L E , ital. géno. s. m. (Variante de Morgana/. [ V . ] ) —• « Ostas duas et unum Morgonale in proda... » (deux Ostes et une Orse à poupe). Acte du 26 août 1 248; Ms. Arch. des notaires de Cènes.

М О Р Е (More), — V. Понтъ.

М О Р И С Т Ы Й , А Я , D E (Moristii, taia.toié), rus.adj. (De Море, mer.) Éloigné de la còte.

rus. s. n. (Peut-être du lat. Marc.) Mer.

M O R E , MORRÈ, illyr. daim. s. Mer. — V . Morje. M O R E K , bas bret. adj. Maritime. — V . Arvôrek. М О Р Е Х О Д Е Ц Ъ (Morckhôdetss), prononcé Moréhodctsc, x sonnant comme h fortement aspiré, rus. s. m. (De Море, mer, et de Ходишь [Kltodite], aller.) Synonyme de Море­ плаватель. (V.) Marin, Navigateur. — Мореходный, ая, oe {Moré-hôdnii, naïa, noïé), adj. Marin, de marine, de navigation. — Мореходное училище (Moré-hôdnoïé outcliilichtché.) (De У ч и т ь [Outchitc], enseigner.) Ecole de marine. — М о ­ реходная карта (Moré-hôdnaïa karld), Carte marine. — Мо­ реходство (Moré-hôdstvo), rus. s. n. ( M ê m e rad. que le précéd.) Art de naviguer, Navigation.—Мореплавате (Moréplara/uc) s. n.(Mope, mer, Плаваше, nage, action de navi­ guer.) Navigation. ( V . Плаваше , Навпгагпя.) — Морепла­ в а т е л ь (Morèplavatèl), s. т . (Море, m e r , П л а в а т с л ь [de П л а в а т ь , flotter, nager], navigateur.) M a r i n , Navigateur. (V. Пловецъ, Нависаторь, Мореходецъ.) — Мореплава­ т е л ь н ы й , ая, oe (Moréplapatclenii, naïa, noïé), adj. Marin, de marine, de navigation. M O R G A N A L , vénit. anc. s. m. Une des formes d'un nom que les documents du Moyen Age nous font connaître, et qui a pour variantes: Margonale (SMorgancllo (V.), Mulganarius et Murgamarus. ( V . ) Nous avions établi, p. З98, t. 11 de notre Arch. паи., par des raisons qui nous parais­ saient assez solides, que le Morganal ou Morgonalc était, dans le gréement des antennes des nefs latines, un fort cordage ou une sorte de palan servant à apiquer l'antenne, c'està-dire, à rapprocher son Car ( V . ) du pied du mât.'Nous avions donc cru pouvoir rapporter le Morganal au Mouton des galères françaises du x v n siècle. Nous avons appris, ,.„ 1 8 4 1 , à Gènes, des matelots d'un bâtiment latin, que la Morgonale est aujourd'hui, non pas un mouton, mais une O r s e à poupe. ( V . ) Peut-être aux x u i % x i v et x v siècles en etait-il ainsi déjà. En effet, si, dans le gréement des galères mentionné par l'auteur de la Fabbrica di gatere, traité que c

e

e

М О Р И С Т О (Moristo), rus. adv. Loin de la còte. M O R I O N , fr. anc. s. m. (? De Maurus, Maure. Coiffure introduite en Europe par les Manies.) Espèce de casque. — « 5o Morions » (pour chaque galère). Ordonn. de Henri II, i 5 mars i 5 4 8 . On trouve ce mot écrit avec deux r dans la Stolonomie, M s . d e i 5 f > . , n ° 7972-8, Bibl. nat., p. 19 v " . — V. Argent au màt. MORJE (Morie), illyr. daim. s. Synonyme de More. (V.) M O R N A R , ilivr. daim. s. m. (De More, Morre, mer [slave Mop].) Matelot. (V. Marnar, Mòrac, Morreplavatèlj.)—Mornarenje (Mornarènié), Mornàrstvo, s. La marine, le métier de la mer, le métier du marin, du matelot. — Marnarci', Mornarov, adj. Du marin, du matelot.— Mornarovali, v. a. et n. Faire le métier de la mer; Etre marin ; Exercer la profession de la marine. — Mornârski, adj. Nautique, marin.— V. Morski. MOROU R A N O U , madék.s. (Мог, bord, Ranou, eau.) Ri­ vage. — V . Mourou, Mouroun. M O P O Z A (Moroza), g r . mod. s. f. Empointure. M O R R É , illyr. daim. s. Variante de More. ( V . ) — Morreplavatèlj (Morréplavatèli, / sonnant à peine), adj. Marin, Matelot, Navigateur. ( V . Mòrac, Mornàr, Plavatï.) — Morre primètati, fig. v. (Primètati, signif. proprement : Ajouter. C'est donc : Ajouter la mer à son voyage. — Melati, jeter, Pri, vers.) Passer la mer, Traverser la mei', Faire une traversée, Aller outre-mer. M O R S A D A , vénit. anc. s. f. Dans une phrase d'un traité vénitien du x i v ou du x v ° siècle, sur la construction des galères, citée art.Bordcnal(V'.), on voit nommées des«Morsade dentro.» Quand nous traduisîmes, p. 5g, t. 11 de notre Arch. nav., ce passage d'une difficile intelligence, nous donnâmes à Morsade dentro, Fourrures intérieures pour équivalent français. Nous croyons que cette interprétation doit être acceptée, certaines v aigres, dans les galères, pouvant c

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

être attentées et considérées comme mordant les courbes qu'elles tendaient à maintenir et à fortifier. М О Р С К А Я В О Д А (Montata vodd), rus. s. f. Eau de mer. (V. Вода.) — Морская гавань (Morskaïa '/monne (De Гавань ( V . ) , port, et Море, mer.) Port de mer, havre. M O R S K I , illyr. daim. adj. Marin, Naval, Nautique. — Morsiti boj, s. m. Combat naval, Bataille navale. М О Р С К Ш С И Л Ы (Morsimi sili ou si/oui), rus. s. (De Море, mer, et de Сила, force, vigueur, puissance.) Forces maritimes. М О Р С К Ш Ч А С Ы (Morskïïa celiassi), rus. s. m. (Часъ [Tcbass],illyr. Csàs[Tclias], peut-être de Var.Tchagh, comme le suppose Ileiff, Heure, temps; au plur. Ч а с ы , illyr. Csasi [Tc/iassi], Montre, horloge.) Montre marine. М О Р С К О Е С О Л Д . А Т Ъ (Morskoïé soldato), rus. s. m. ( D e Море, mer, et du fr. Soldat.) Soldat de marine. — Морское cpaxciiie (Morskoïé srajénié). ( Р а з и т ь , renverser, battre.) Combat naval, Bataille navale. — Морское страхование (Morskoïé slra-hovanié), s. п. (Стра.чъ, risque.) Assurance maritime. М О Р С К О Й , A Я , О E (Morskoïé, Morskaïa, Morskoïé'),™*. adj. (De Море. [ V . ] ) Marin, Maritime, Naval, qui concerne la marine, Nautique. — Морской вЪтръ (Morskoïé vétre), s. m. Vent de mer, Vent d'Aval. — М о р с к о й разбоиникЪ (Morskoïé rasboinik), s. m. (Proprement : Voleur de grand chemin sur mer. Razboïnik, de Бипгь [Rite], battre, chasser, tuer, et du préf. Разъ, qui indique la séparation. Разбшпь [Rasbite], signif. Tailler en pièces, et, par extension, piller, dépouiller.) Corsaire, Écumeur de m e r , Forban, Pirate. (V. П п р а т ъ . ) — Морской рукабь (Morskoïé roukab) (Рука, main, bras), s. Bras de mer. — V . Взморье, Проливъ. MORSO, vénit. anc. s. m. Dans le passage de la Fabbrica di galere, cité à l'art. Albco listitele ( V . ) , il est question de Morsi qui doivent être faits de bois de hêtre. Nous ne savons positivement ce que pouvaient être les pièces de la construction navale appelée Morsi par les anciens Vénitiens; nous supposâmes, en 18З9, quand nous écrivîmes le Mémoire n° 5 de notre Arch. nav., que le Morso vénitien était le même mot que la Morsa italienne, dont le pluriel Morse nomme les chantiers d'embarcation ; M . le capitaine Novello (V. Posselexe) nous a dit que Morsi est le nom de l'Adent. Cela est certain, et le mot a fait Immorsare, que les charpentiers emploient pourindiquer l'action de deux pièces adentéesqui se joignent ensemble, se mordant l'une l'autre. Mais est-ce bien l'Adent que le vieux texte vénitien prétend nommer? A cette explication de M . l'ingénieur Novello, il y a, ce nous semble, une difficulté : un adent n'est pas une pièce de construction; c'est ou une entaille, ou une partie saillante correspondante à cette entaille; et l'on fait des adents à des pièces de chêne comme à des pièces de sapin ou de hêtre. Nous ne croyons donc pas, avec le savant officier qui a eu la bonté de nous adresser une note rectificative sur notre traduction de la Fabbrica di galere, que l'auteur du traité vénitien ait voulu, par Morsi, désigner des adents, surtout quand nous voyons dans le texte : Morsade dentro, qui peut bien désigner des pièces adentées. (V. Morsada.) Que Morsi ne soit pas le même que Morse, nous serions tout prêts à en convenir, si l'on nous présentait un texte un peu précis, qui pût nous détromper. M O B T A R E T T E , esp. anc. s. m. (Pour Morterete, dimin. de Mortero, mortier.) Heuse ou chopine de pompe. — V. Mortero.

M O R T E - E A U , fr. s. f. (Augi. Neap-tide ; ital. Mar morto; vénit. Acijiia morta.) L e même qu'Eau-morte. ( V . ) — « Morte-eau est le plus bas de l'eau, tel qu'il est le 7 et le 21 de la lune. » Exphcat. de divers termes, etc.; Ms. du xvti" siècle, A r d i , de la Mar. M O R T E - S A I S O N , fr. anc. s. f. Saison pendant laquelle la navigation marchande était suspendue à cause des mauvais temps. — « Morte-saison est le temps que la pratique cesse. » Explicat. de divers termes, etc.; Ms. du x v n siècle. A r d i , de la Mar. c

M O R T E R O DE L A BOMBA, esp. s. m. (Du lat. Morturiitin, mortier.) (Mortier de la pompe.) Heuse, Chopine ou Piston de la pompe. — V . Mortarette. M O R Z E , poi. s. n. (Du même rad.que le rus. ЛТолеГМоре] [ V . ] , et que l'illyr. More. [ V . ] ) Mer. M O R Z I L ( / mouillé) ou M O R Z U L , bas bret. s. in. ( E t y m . incon.) Sud-ouest. — V . Morvent, Sulvest. М О Р Я К А , М О Р Я К Ъ (Moriaka, Moriate), rus. s. m . I » , Море, mer.) Marin. — Моряна (Mariana), s. f. Vent de mer. (V. Голоманвый в'Ьшръ.) — Моршшнъ (Moriannine), s. ni. Habitant du bord de la mer. M O S C E L L O , ital. anc. s. m. (Pour Morcelle, du bas lat. Morsellus, diminut. de Morsus, morceau, ? fait de Mordere, mordre.) Morceau de corde qu'on peut employer à divers usages. — « Moscelli sono pezzetti di corda sottile, che s'adropano per far legature nelle occasioni. » Pantero-Pantera. Vocabol. natit. (1614). — Peut-être que Moscelli est une faute d'impression; Morselli est le mot usité aujourd'hui ; nous le trouvons dans la nomenclature que M . le comte de Persano a eu la bonté de faire pour nous. MOSSE, fr. ano. s. ni. (De l'esp. Moço, Mozo ( V . ) , ou di l'itnl. Mozzo. [ V . ] ) — « SizMosses, au prix de 40 solz chatcun. » Aut. de Conflans ( i 5 i 5 - i 5 2 2 ) . M O S S E R A U L X , fr. provenç. s. m. plur. (Corruption de Moyssclat. (V. Massapre.) — V . 1. Estanterol. М О С Т О В Ы Я С У Д А (Mostoviia soiida),ms.s.n.(Mocmb [Moste], pont; Суда [Souda],de Судно. [ V . ] ) Bateaux, P o n ­ tons qui servent à la composition d'un pont. M O S T B A , cat. anc. ital. s. f. (De Monstrare, montrer. Montre, Bévue.—«Che le natii si de Genovesi, come de for rastieri, non possano partirsi dal porto di Genoua senza far la Mostra, e che prima non siano visitate e retaste dal sindico di detti M . conservatori, e se non saranno ritrouate ad ordine et de marinari e di tutto il loro apparato anche rispeteto al combatter, non possono partirsi. » Regole de' conservatori di mare, 1602; Decreta varia reip. Genov.. Ms Bibl. Civ. de Gènes, t. 1 " , p . 698. M O S T B A V E N T O , ital. s. m. (Du lat. Monstrare, montrer, et de Vento. [ V . ] ) (Indicateur du vent.) P e n o n , Girouette. — V . Girotta, Pennachio, Pennello. M O T , fr. anc. s. m. Pour : Mot d'ordre. ( D e Mutire, p a r ler. Festus.) (Ital. Nome, Tessera; esp. Nombre; mal. Satnbouïan.)— «11 est arriué à Brest vne contestation entre le S Chevalier de Chasteaurenaut et le S comte de Sourdis , chefs d'escadre, sur le commandement dans ledit port, c e dernier ayant prétendu donner le Mot, quoyque moins a n cien « (Chàtcau-Renaut était chef d'escadre depuis 167З, et Sourdis seulement depuis 1680. États Ms. de la Mar.), « sous prétexte qu'vne partie des vaisseaux de l'escadre comman­ dée par ledit S Chevalier de Chasteaurenaut estoit en rade Et Sa Majesté ayant troué que ledit S ' comte de Sourdis a r

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. eu tort, puisque le plus ancien officier doit commander dans le port sans difficulté, quand bien il deuroit commander v n e escadre, Elle l'a interdit de sa charge, et Elle a estimé .i propos d'en donner aduis and. S de Demuin, aflin qu'il fasse connoislre À tous les officiers du port de Hochefort ce qui a esté ordonné sur ce sujet. » Scignctay à Demuin, 3o avril 1681 ; Ordr. duRoy, fol. 194, Arch. de la Mar.—Une b t t r e semblable fut adressée au marquis d'Amfreville, chef d'escadre, et À chacun des intendants de la marine, afin que la décision du Roi fût rendue publique dans tous les d é partements maritimes. — Un siècle avant l'époque où fut écrit ce qu'on vient de lire, Montaigne avait dit, l i v . 11, chap. 2 îles Essais : « Nous voyons nos Allemands noyez dans le vin se souvenir de leur quartier, du Mot et de leur rang. » — " Item, toutes les nauires de la flotte, gallères ou autres vaisseaulx, viendront saluer la Nef royalle ou Admiralle,et demander tous les matins le Mot du guet... » — « L e cry ou Mot de nuyt, pareillement tous les autres signes, tant de jour que de.nuyt, se changent, et sont À la discrétion et volonté du seigneur et chef de la dicte armée... » Ant. de Conflans (I5I5-I522). r

H O T B 1 R , isl. s. m. (Mot, contre, et Sir. [ V . ] ) V e n t contraire. M O T F A L L , isl. s. n. (Mot, contre, Fait, chute.) Courant contraire. 1. M O T O N , cat. esp. s. m. (Peut-être de Motor [lat.esp.j, moteur; peut-être du fr. : Cap de mouton. [ V . ] ) Poulie À galoche, de forme ovale, dont la caisse recouvre entièrement le réa. Telle est la déjjnition du Moton qui se lit dans je Dicc. mari t. esp. ( I 8 3 I ) . — « S e passarà el cabo que ha de ,ervir de drisa por elMoton del ala, puesto en e l p e n o l d e la versa mavor, trayendo sus dos chicotes abaxo... » Fernandez, Pract. de maniob. (Séville, i " 3 2 ) , p. 32. —« L e Moton, omme le Cuadernal, dit le Dicc. esp. que nous venons de ,iter, prend ou acquiert des noms ou des titres différents, selon l'objet auquel il s'applique et la forme qu'il affecte : ainsi, Moton surtido (libre); limpio (bien placé et dégagé) ; de tanclio À croc); de gaza (estropé) ; herrado (ferré); engargantado (estropé); de rabiza (À queue); de campana (frappé au sommet d'une chèvre);giratorip (tournant); capucino ou de quijada (À violon ou À joues) ; encontrado (À v i o l o n ) ; de retorno (de retour);ftjo (fixe); movible (mobile); de paloma (de suspente de basse vergue) ; de andulLo (d'itague de hunier ) ; etc. — A rechina-Moton, locution adverbiale dont on se sert pour dire que le cordage qui travaille avec une poulie va casser tant il est roidi, ou que la poulie elle-même se brisera ou cassera son estropé. — V . Rochcl, Mouton, Poleame, Votalon. 2. M O T O N , lasc. s. Cap de mouton. L e lient. T h . Roebuck, p. 25, art. Dead eye de son Engl. and hindoast. naval Dictionn. ( I 8 I 3 ) , écrit Mutant, et nous paraît avoir raison, c a r Mutarn et Moton sont des transcriptions du port. Mantam,ce que Roebuck oublie de faire remarquer. M O T O N E R I A , esp. s. f. (De Moton.) Réunion de poulies. ttoloneria pendiente, Palans en activité, en place, pendants. Motoncria de respeto, Palans de rechange. — Motonero, s. m. Poulieur. M O T O U , nouv.-zél., tonga et taïti, s. Ile. Ce mot ne diffère que peu du hawaii : Mohou. M O T R E G E N , holl.s. (De l'angl.-sax. Molde, poussière, et de Regen, pluie.) B r u i n e — V . Stanbregen. M O T V I D R 1 , s. n., M O T V I N D R , s. m. isl. (Mot, contre, ftndr [ V . ] , fedr.[\.]) Vent contraire.

MOU, fr. adj. et s. (De l'ital. Molle, fait du lat. Mollis.) (Gr. vulg. Мтгауоо [Banda] ; esp. Sacqirc, Socayre ; angl. Light, Slael;; basq. Illia; bas bret. Diantcl, Laos/,; illyr. Nevtegnùt;va\. Слаб [Slab]; rus. Б у х т а [Bou-ltla], Слабина веревки [Slabina vércvAi]; mal. Haulour,-Oulour.) Quand un cordage est lâche, on dit qu'il est Mou ; ce qui d'un cordage n'est pas roidi est appelé le Mou de ce cordage. M O U A , nouv.-zél. et taïti, adv. Devant. M O U A L I M , mal.—V. Malem. M O U A N A , tonga, s. Mer.—V. Moana, T a h i . M O U A N O U , viti, s. Ile.—V.Ranoua. M O U A R A (jl_j>>),mal. s. Embouchure de rivière.—Pangaulou Mouara (Pangoulou [

] , chef.) Inspecteur

du

passage À l'embouchure d'une rivière. — V. Kouala. M O U A T (l sonnant)

mal. v.'Charger.— Le P. I ) .

Hïiex é c r i t . J\l cit. I\Iuctt est 1 ortlio^i aphe de Marsden, qui •écrit aussi Muwal (Mououat). Roorda écritMoewat, correspondant au Muwal de Marsden. ( V . Sarat.) — Mouat-an, s. Cargaison, Chargement.—Le P. I ) . Haex,art. Oneratio nauis, d i t : Isi-Moatan.— Mouat ber/il, Charger un canon. (V. Bédil.)—Mouatpraou, Charger un navire.—V. Praou. M O U C Â O , port.s. f. (De Гаг. Mevsint [^y]\Saison, et non, comme l'a prétendu Moraes, de Monçao, nom du PILOTE qui observa le premier la régularité des Moussons.) Mousson, saison pendant laquelle régnent certains vents généraux OU alises, dans la mer de l'Inde. — « Foi-se a elle, e disse-lhe que a Moucâo da quellas partes cra jâ quasi gestada. » Comment. Dalboq., part. 1, chap. i 5 . — « . . . Ile principio de Mouçôes, e fim de outras, de maneira que os de Malaca chaman aos di India gentes de ponente; e aos Jaos, Chins, e Gores, e de todas aquallas ilhas gentes de Levante.. < lb., part, m , chap. 18. MOUCHO, ar. côte N . d'Afr. s. (Du turc Mitcho. [ V . ] ) Mousse. MOUCHE, fr. s. f. (Du lat. Musca, dans la double acception d'insecte ailé qui se transporte rapidement d'un lieu À un autre, et d'insecte importun [d'où : Mouche, Mouchard, Espion].) (Isl. Flauslr; angl. Advice bout.) Petit navire qui va À la découverte, porte des.ordres, ou ÉPIE LES mouvements de l'ennemi. MOUCHER, fr. v. a. (Du lat. Mueeare [Mucus, m o r v e ; gr. MuÇot].) (Ail. Abputzen; holl. Afputzcn, Aftnutten; dan. Afptttse; suéd. Afputsa; angl. Freshen [Ta], rafraîchir; angl.-sax. Fresc, frais.)Couper l'extrémité d'un cordage qui s'effile, d'une pièce de bois qui ne se termine point par une surface unie. M O Ï A A (Monda), gr. mod. s. f. Ris. M O U D A - M O U D A , m a l . a n c . s . ( M o w / « [ i _ ^ ] ) , j e u n e . (Nom que portaient, dans la marine antique des Malais, quelques jeunes gens embarqués à bord des navires, sans titre r é e l , mais non pas sans attributions particulières. Lorsque le capitaine descendait À terre, les Mouda-Mouda l'accompagnaient comme une garde d'honneur, ou plutôt comme des auxiliaires pour tout ce QU'il avait À faire dans l'intérêt de son négoce et de son navire. Pendant le combat ils devaient donner l'exemple de l'ardeur À défendre le Kapal (V.) et le Nachoda ( V . ! ; ils avaient la responsabilité de la conduite des esclaves et l'inspection sur les hommes de garde; ils veillaient À la propreté des armes et À la bonne tenue des ancres, dont ils repondaient, À ce point que si le navire chassait sur ses ancres par la faute des gens de quart, les Mouda19.8.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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Mouda de garde étaient punis pour avoir manqué de surveillance. (Chap. i 3 et 14 du Gode marit. de Malacca I? x m s i è c l e ] . ) — M o u d a est un nom qui correspond au Mozzo espagnol. ( V . ) Quant aux devoirs et à la position à bord des Mouda-Mouda des x u et x m siècles, ils ne sont pas sans analogies avec ceux de nos Aspirants (V.) ou E l è ves. ( V . ) И y a aussi entre le Mouda et le Nobile di poppa du x v i siècle, un rapport d'attributions qui mérite d'être remarqué. — V. Nobile.

tre navire en tel endroit, • se dit au lieu de : « Nous m o u i l lâmes les ancres de notre navire, etc., » ou bien de : •< N o u s mouillâmes en tel endroit. » — « V o i c y donc le plus délicat qui s'approche par l'arrivée du capitan-pacha, avec seulement trente-trois gallèrcs qui ont Mouillé l'ancre, et qui sont rangées sous la grande forteresse. » Lettre de du Quesne à Seignciar; S c i o , 10 septembre 1681. Arch. de la Mar.— « Ils estaient Mouillés en ligne à demy portée de terre, les E s p a gnols au milieu Il alla Mouiller » (M. de Berthomas) « sur

MOVAA-nANIA (Mouda-pagna), gr. mod. s. f. ( D é l i t a i . Mùda pat. Mutarc, changer].) Jeu de voiles.

la bouée des vaisseaux hollandois. » Mémoires du marquis rie Fillette, campagne de 1676. — Mouiller sur la bouée d'un navire est une locution équivalente à celle-ci : Mouiller trèsprès d'un navire. La bouée, signe flottant qui marque la place où au fond de la mer est Mouillée l'ancre , n'est g u è r e éloignée du bâtiment attaché à cette ancre que de quatre ou cinq cents pieds ; venir mouiller un navire sur la bouée d'un autre, c'est donc se placer fort près de lui. — ( V . 4. B o r d , Pagaïe.) Mouiller en barbe de chat (ital. Ancorarsi in barba digatto ; géno. Infurciase in barba de gatto), c'est Mouiller un navire'" sur deux ancres, dont les câbles font, avec le nez du navire, des angles analogues à ceux que font les barbes avec le nez du chat. — Mouiller en patte d'oie, fr. v . a. (Angl. Anchor [lo] ou Moor [to] with three anchois a head; ital. Ancorarsi in Ire; géno. Infuciasc a patta d'oca; rus. П о ­ ложишь т р и якоря [Polojite tri iakoria] ; dan. Liggc med tre ank-re forud.) Mouiller avec trois ancres disposées de telle façon que leurs câbles roidis forment comme trois doigts d e la patte d'une oie.

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M O U D A K , ar. côte n. d'Air s. Emménagement. M O U D I O U K , mal. v. Refouler le courant, la marée; A l ler contre le courant; Eviter un courant, à la marée. MOUD.1A, ar. côte N. d'Afr. s. Écume. MOUFOU M A Z A X , madék. s. (Proprement : Moufou] dur. [Mazari.]) Biscuit.

Vùn[Mouf,

M O U G R I , lasc. s. Mailloche.—Le lieutenant Th- Roebuck, p. G9, art. Mallet, de son Engl. and hindoost. naval Dict. (181З), écrit Mogree et Mougree. — Frai Al Mougri, Mailloche à fourrer.—Kalpat là Mougri, Maillet decalfat. MOUI, tonga, s. Fin, Extrémité, Derrière.—Mouï fonoua, s. (Fonoua, terre.) Cap, Promontoire, Pointe de terre. — Mouï matangui, s. (Matangui, le vent.) Sous le vent. M O U I C É L A S S E , langued.,s. m. (13e Mojssclat.)

Hiloire.

M O U I L L A G E , fr. s. m. (De Mouiller. [V.]) (Gr. anc. AyxupoêôXtov, 'Avaxw/vi , ' E X X U J U V I G - ' . Ç , SâXo;; gr. litt. mod. 'EXXiu,éviffp.a, S T O C Ï I J A O V ; gr. vulg. 'ХУУЛОИ-ЦО, "Apce/pa; ital. Ancoraggin, Ancoramcnto, Sorgitore, Sorgitoro, Sorgitorio , Surgi dore, Surgiloio, Surgïtorio, Tcnitorc; géno. Fonda; malt. Sorgitur; esp; Surgidero, Fondeadero ; port. anc. Ancoraçao, Jazida, Jazigo, Surgidouro ; port. mod. Ancoradouro, Ancoragem ; provenç. Sorgie; vieux fr. Aneresoun ; isl. Uppsàtr ; angl. Anehoragc , Anchoring, Anchor-ground, Anchoringground ou place; ail. Ankcr-grund ; holl. Ankcr-grondt ; dan. Ankring, Ankcrplads ; suéd. Ankar- grand ; bas bret Ancrache, Mouillachc; basq. vulg.Muillada; ar. c ô t e N . d'Afr. Tscrsia; ar. turc, Mcrça, Mersa; turc, Dimir atjiitr; rus. Bpocame лкоръ [Brossante iakore], Якорное sifccmo [Iakornoïé miesto]; hongr. Horgonyfenck ; groënl. Kisârbik; lasc. Langor carni к, djagn ; mal. Labouh-an, Tampat labotth-an; madék. Fifantsik ; nouv.-zél. Koupanga, Tounga ; taïti, Bouton ; tonga, Toottlanga.) Lieu, fond où l'on mouille les ancres d'un navire; action d'ancrer ou Mouiller un bâtiment.

M O U I L L U R E D ' E A U , fr. anc. s. f. Dommage causé à fa marchandise embarquée par l'eau que le mauvais temps, une voie d'eau ou le défaut de calfatage ( V . Crostam) introdui­ sait dans le navire.—V. 2. Ancrage. M O U L A - K I W I , mal. s. (Moula, que, dans sa traduction du Code maritime de Malacca, M. Dulaurier écrit Maivla [ V . ] , est, ou le mot arabe ^\.y [Moula], signifiant : roi , prince, souverain, maître, ou le mot hindoustan : JL* [31oula], signifiant : le premier. [ V . Marsden, p. З41, col. 1 et a.]) Chef des Kiwis. — V . K i w i . — Le chap. ix du Code de M a ­ lacca (? rédaction du x t n siècle), qui traite des K i w i s , d i t . § 6 , que le Moula-kiwi avait en blé une des demi-divisions de la cale du navire. Ce premier des marchands embarqués faisait partie de tous les conseils que tenait le capitaine au sujet des incidents heureux ou malheureux de la navigation. (§ 9.) e

M O U L I N , fr. s. m. (Du gr. MuXûv.) — V . Molendinus. M O U L I N E T , fr. anc. s. m. (Môme origine que le précédent.) (Esp. Moliticte del grajao; port. Molincte.) « C'est une noix de bois en manière d'olive, qu'on met dans le hulot d'un gouvernail de navire, et au travers de laquelle la m a nivelle passe... ( A u b i n , 1702.) Ceci a grand besoin d'être explique. A l'article Manuelle du gouvernail ( V . ) , nous avons fait connaître que cette barre s'élevait perpendiculairement au-dessus delà barre du gouvernail, à laquelle elle était liée M O U I L L É , fr. part, de Mouiller. ( V . ) (Angl. Anc/tored; par une boucle ou un piton, et que, pour monter jusqu'au cat. anc. Surt; esp. port. Surto ; illyr. Osidrân.) pont supérieur, elle traversait un Moulinet. Ce Moulinet , M O U I L L E R , fr. v. a. (Ménage rapporte ce mot au latin qui avait aussi les noms de Noix et de Virolet ( V . ) , était un Mollire, Amollir.) (Voir, pour la synonymie, l'art. Ancrer.) morceau de bois tourné, non pas en cylindre, mais en forme C'est par ellipse qu'on dit Mouiller; le terme véritable est de baril ou d'olive. A chacune de ses extrémités était un Mouiller l'ancre. L'ancre que l'on jette ou qu'on laisse tom- tourillon. Par ces deux tourillons, le Moulinet était engagé ber dans la mer s'y mouille en y entrant, et reste mouillée dans deux barrotins, et il tournait au milieu d'un trou assez quand elle est accrochée à la terre.où elle attache un navire. large, pratiqué dans le sens de la longueur du vaisseau et Mouiller, c'est jeter l'ancre ou les ancres. Mouiller un vais- I dans le plan de la quille. Ce trou se nommait le Hulot du seau est une locution métonymique. « Nous mouillâmes n o - ' Moulinet. (V.) On conçoit que lorsque le timonier abaissait M O U I L L E ! fr. Impérat. de Mouiller. [ V . ] ) (Angl. Let go tlic anclmr! ; ital. Fondo ! ; rus. Отдай якорь! [Otdaïe iakore!) Commandement que l'on fait lorsqu'on veut que l'ancre tombe, du navire au fond de la mer, où elle doit aller se lixer. On fait le même commandement au matelot qui va sonder, lorsqu'on veut qu'il jette à la mer le plomb de sonde.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . la manuelle à tribord, par exemple, le Moulinet fixe sur son a x e , mais mobile autour de cet a x e , tournait à droite, et que la manuelle descendait en glissant dans le Moulinet, de manière à porter la tète de la barre du gouvernail à gauche. Quand le timonier retirait la manuelle pour la porter au milieu du navire, elle remontait, le Moulinet se redressait, et la barre prenait la direction de la quille. M O U L O U B A Ï O U , vanikoro, s. Sud-Ouest. M O Y M E A O (Mouniélo), g r . mod. s. m. (Corruption de l'ital. Mulinello. [ V . ] } Guindeau.—V. MavouêÉXo. 1. M O Y P A (Moura), gr. mod. s. f. (De l'ital. vènit. Mura.) Amure , Minot, Pistolet d'amure.—Moûpa TOÙ tpXo'xou (Moura tonflokou), Amure de foc. — Moûpa TOU Tp^xoii {Moura tnu trinkou) , Amure de misaine. — Moûpa TT); |xaï',-.^f: Moura ti-s maïstra-s), Amure de grand'voile. — Mo6pa coëpâvo (Moura sovrano), Amure du vent. — Moûpa g . T T i S ï ' v T O (Moura sottavèn-to), Amure sous le vent. — *I>a/.cra tobpa, Fausse amure. — Moûpa pioV/] (Moura mont), Amure simple. — V . Miravio, HIO-TÔXI. 2. M O Y P A (Moura), gr. s. f. Dans la lay.oîX^a ( V . ) , la vergue sèche ouTpïyxov sur laquelle se borde le hunier (Fau.- t a " [ V . ] ) reçoit, à son extrémité, un cordage qui va s'amarrer au sommet de l'étrave (Kopctxi [ V . ] ) ; ce bras a fort bien pu être comparé à une amure, car il tient lieu de cette manœuvre, qui existerait, si une voile était enverguée sur le Tpéyxov. (V.) M O U R A , lasc. s. C'est l'esp. Mura.

Amure.

M O U R A F O U A , tikopia , s. Sud-Est. M 0 Y P A P 1 2 (Mouraro),gr. A murer.

mod. v . a. (Du vénit. Murare.)

M O U R O U , madék. s. (De Mor, b o r d . ) Plage. ( V . Moron.) — Mouroun dranou massin. (Ranou, eau, Massin, salée.) Bord de la mer. MOUS ET M O U S K , selon le P . G r é g o i r e ; bas bret. s. m. Du fr. : ) Mousse. — V. Goazik. M 0 Y 2 A M A 2 (Mousamas), du turc M u c h è m m a ' ( ^ i ^ » ) ,

g r . mod. s. m. (Corruption toile cirée.) Prélat,

Toile

goudronnée ; Bastingage fait d'une toile goudronnée. — V . iXtov, Kr,po)TÔc;, MTcaaTiyxdtYio > Tpe/avxi'vr,. — Moucapa; tou x o i t a p T i o u (Moussama-s tou katartiou), Braie du m i t . — Mv,c-aaa, xoti TCiôaXîo'j (Moussama-s tou pidaliou), Braie du gouvernail. — V . Xrtwvo;. M O U S A R A ( j l w » ) (Moussara),

mal. s. Ration.

IfOUSE OF A T H E S T A Y , angl. s. (De l'angl.-sax. MiU, identique avec le gr. Mû;, signifiant : Rat et Muscle. Nous ne savons si c'est à un muscle saillant sur le cordage, auquel il adhère, que le bourrelet, appelé Pomme, a été comparé par les marins du Nord , ou s'ils ont v u , entre cette saillie et un rat grimpant autour d'un cordage, un rapport qui nous semble un peu lointain; quoiqu'il en soit, Mouse désigne ce que nous nommons Pomme.) Pomme d etai. Mouse of a the messenger, angl. s. Pomme de Tournevire. — V. Messenger. MOUSHRAK

dj/s),

M O U S I M (ç^y),

mal. s. Est. — V. T i m o r .

ar. mal. s. Saison, Mousson.

M 0 Y 2 A 0 Y K I A (Mousloukia), g r . vulg. s. f. Nom d'une pièce de bois servant, à la fois, de bitte et de montant de sabord de chasse, au navire appelé MTCEXOÙ. Les MouaXouxîai

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sont comparées aux cornes du buffle, et c'est de la que leur vient le nom qu'elles portent. M O U S S E , fr. s. m. (De l'ital. Mozzo [V.'j ou de l'esp. Mozo. [ V . ] ) (Gr. anc. n a ï ; ; gr. mod. M O Ù T ^ O ; ; bit. Infans, Infanzonus, Puer, Mcsonaula , Scanagalus, Domiccllus , Dietarius; ital. Camerotto, Garzono, Mozzo ; géno. Carnrotlo; malt. Camrot; port. Moço, Grumctc, Pagem; esp. Mozo, Grumeie, Vajc; cat. anc. Fadri, Fradi; fr. anc. Fradrin, Fadarin [ V . Musse], Masse; bas bret. Mous, Goasifs; angl. Shipooy, Younkcr; ail. Scbiffsiunge ; holl. Skeepsjonge, Musse, Ztvaber; dan. Dreng, Skibsdreng, Kaliytiong, Oplober; suéd. Skepsgosse, Cajutvakt [gardien de la chambre]; ar. côte N.' d'Afr. Moucha; t u r c , Mitcho; val. Mi>'iiS (Mtchian); rus. Khira [lounga], Kaionmi>-ionra [Kaïouteiounga].) Jeune garçon qui fait son apprentissage du métier de la mer. Il est, en même temps, marin et domestique; il était surtout domestique, pendant le Moyen A g e . ( V . Garçon, Groinetns, P a g e , Servisial.)—.. Les Mousses balaient le vaisseau, et font ce qui leur est commandé par les officiers. Ce sont les mousses qui vont appeler les gens de l'équipage quand quelque oflicier veut parler à eux aux temps extraordinaires : ils servent ces mêmes gens à table; ils leur apportent les vivres et le breuvage. Que s'ils manquent en quelque chose, ils sont bien châtiez, et sont si peu épargnez que même autrefois, et maintenant encore, quelques-uns pratiquent de les châtier une fois la semaine, bien qu'ils ne l'aient pas mérité. » Aubin (1702). — Les Mousses furent, en effet, longtemps des souffre-douleur à bord des bâtiments, où, les plaisirs étant rares, les matelots s'amusaient à battre, à fouetter, à faire pleurer pour rien de pauvres enfants , qui servaient le plus ordinairement à la satisfaction de leurs passions brutales. Aujourd'hui, sur les vaisseaux français, les Mousses sont traités avec humanité, et un des maîtres a soin de leur éducation. A terre, les Mousses sont réunis en compagnies. Autrefois, ils avaient sur les grands bâtiments un capitaine, choisi parmi eux. ( V . Sifflet.) — «Mousse, h o , de par tous les diables, garde l'Escantoula!» Rabelais, liv. îv, cliap. 19. Vng Mousse d'argousin, 3 livres (par mois)... Stolonomic, Ms. de i55., n° 7972-8, Bibl. nat.— « A 13 Mousses, 390 rations, à l, s. 6 den., 87 * 15 sols. » Rations qui sont distribuées pendant un mois sur une galère ; document du S V I I siècle, Arch. de la Mar. M 0 Y 2 0 Y K A E (Moussouklë), gr. mod. s. f. (De l'ital. Maso, museau, visage.) Figure. — V . llpôo-co-ov, Ilpo-rou./,. c

M O U S S O N , fr. s. m. (Du port. Mouçaô. [ V . ] ) Au x v n siècle on a dit Manson , comme on dit encore Monça'o en Portugal, et Mansonc en Italie. Cette corruption est dans le dict. d'Aubin (1702). (Angl. Brade-winds; rus. Movccom. [Moussant'.])— « Moussons, c'est ainsi que l'on appelle de certaines saisons dans lesquelles on navigue dans la mer de l'Inde. » Desroches (1687). — Si l'origine du mot Mousson n'était pas aussi certaine qu'elle l'est, on serait tenté de penser qu'il n'est qu'une forme moderne du vieux français Mueson (changement; du lat. Mutare). L'édition îles Rooles d'Olcron, donnée par D. M o r i c e , porte, art. 34 : « Mes il « (le capitaine du navire qui a relâché dans un p o r t , et qui, n'ayant plus d'argent, en a envoyé chercher à son pays)., ne doibt mye perdre tems de Mueson.» Ce temps était celui où la saison changeant, c'est-à-dire le printemps succédant à l'hiver, la mer était ouverte de nouveau, et la navigation pouvait être reprise. Mueson signifiait bien saison, comme nous l'avançons; on trouve, en effet, art. 112 du Stat. marit. de Venise, i i 5 5 : Volumus, quod omnes


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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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navesper Muduain Augusti extra culfani iture, taliter sint parate, ut usque ad medium mensem Augusti, omni o c eaxioné cessante, patroni navium eas extra portum Sancii Nicolai trahere possint ad viaticum simili sine dillatione faciendum.» Le Mudua vénitien est évidemment une forme de l'italien Muta, changement. La «Mudua Augusti» était un changement favorable dans les vents régnant sur le golfe, changement qui se manifestait dans les premiers jours d'août, et dont il fallait profiter pour sortir du port Saint-Nicolas. M O U S T A C H E S , fr. s. f. L e P . L a r r a m e n d i , a r t . Mostacha de son Dici, triling. [in-fol., 1745], avance que ce mot est basque , — quel mot n'est pas d'origine basque avec le P . Larramendi? — et vient de Musa stalchoa, signifiant: Lèvres couvertes. Si le jésuite biscaïen avait ouvert par hasard un dictionnaire grec à l'article Mûava;, peut-être n'aurait-il pas hasardé une pareille étvmologie.) (Gr. Морл-óxia; ital. Mustacchi; angl. Standing lift.) Suspentes de la vergue de civadière et de la vergue barrée. M O U S T A C H I O , ar. côte N . d'Afr. s. (Del'ital. Mustacchi. [ V . ] ) Martingale, Sous-barbe. М 0 Г 2 Т А К 1 А (Moustakia), g r . vulg. s. f. (De MOUGTGEXI, moustache, rad. Muerai,lèvre supérieure, moustache.)Sousbarbe. — V . OoéXacGOiAoyo;, KIOSTÉX, NûÇiëâSoi. MOUSY D ' A R G O U S I N , pour : Mousse d'Argo usi п. — Jean Poiteuin, Mousy d'argousin, a 9* par mois... 64 liv.» Compte de la dépence faite pour la galère Domano (nov. i b ' 4 i ) , Ms. A r d i , de la Mar., fol. 6 . M O U T H , angl. s. (Meme orig. que Mond. [ V . ] ) — Mouth nf a camion, Bouche d'un canon. — M o u t h of a harbour, Entrée d'un port. — Mout of a river, Embouchure d'une riviere. — V. Mufia. 1. M O U T O N , fr. anc. s. m. Ce mot fut fait de l'italien Mattone ( V . ) , augmentatif de Matta ou Mata, fait, selon nous, du gr. М а т а ; » , fil. (V. t. 11, p. 71, Arch. пав.) L e Mouton était un cordage dont l'auteur anonyme du Mémoire sur les manœuvres et les agrez et une galère (Ms. infoi, du XVII siècle, Bibl. du Dépôt de la Mar.) parle en ces termes, p. 33, à propos des «cordagesde l'antenne de l'arbre de mestre : « Il y a outre les orses poupes, les ostes et les cargues d'avant, un dernier cordage nommé le Mouton, qui sert à manier le quart » (le car [V.]) « de l'antenne quand on veut faire le quart, c'est-à-dire quand on veut la changer d'une bande à l'autre» (V. Far il carro); « c e cordage a i5 brasses de l o n g » ( 7 5 pieds,—т.!™ 36 ) , « et est simplement passé par un trou fait exprès à un pied et demy de l'extrémité du dit quart, où il est arresté par un nœud fait en Pied de poule, c'est-à-dire par un gros nœud formé par les 4 cordons de ce cordage passez les uns sur les autres. On a la précaution de fourrer ce cordage à l'endroit qui passe par le trou auec une petite ficelle couuerte d'un cuir, pour î'empescher de s'y couper.' Dans la Coupe d'une galère, publiée par le chev. de Passebon,et reproduite à notre art. Galère, on voit, en H , le Mouton attaché au car de l'antenne de mestre. Dans le Traité de marine par Dortières (Ms. grand in-fol., du x v n siècle, Bibl. du Dépôt de la Mar.), on lit à l'art. : Funins de l'arbre de mestre : « Mouton , goudronné, 1, 24 brasses, 5 p o . f grosseur, poids : i 5 o liv. » Les galiotes avaient des Moutons comme les galères. L'antenne de trinquet n'avait de Mouton ni dans la galère ni dans la galiote. — « Plus, le Mouton de l'antenne de mestre.. >. Estât de la galère Hattdancourt ( 1 6 6 1 ) , Ms. n° 3 , Bibl. hist. de la prefect. de l'Aube. E

e

e

2. M O U T O N , fr. s. m. fig. Quand le vent soulève l é g è r e ment la mer, la cime des lames se couvre d'écume, et l.i surface des eaux ressemble assez bien alors à une vaste p r a i rie couverte de blanches toisons. Aussi les matelots ont-ils nommé poétiquement : Moutons ces vagues écumantes. L e s Italiens les appellent chèvres [Câpre), d'après les Grecs, q u i les nommaient : AîyEi; ; les Russes les appellent : L i è v r e s . (V. BapamcKi).)— Quand la mer se couvre des petites lanu-s blanches dont nous venons de parler, on dit qu'elle M o u tonne. Ce trope était déjà usité au x v n siècle; on le t r o u v e dans le Dict. de Guillet (1678). A propos du mot M o u t o n ner, Ménage fait ingénieusement observer que, par une figure analogue , les Grecs nommèrent E g é e , l'archipel o u les îles blanches apparaissant sur l'eau, comme des c h è v n (A'iyo';, génit. d ' A Î ; ) sur une prairie. e

3. M O U T O N , s. m. (Étymol. inconn.) — « A y a n t à faire un voyage sur mer » (les corsaires de Barbarie, au c o m mencement du x x v i i siècle), « ils vont se recommander aux prières de quelqu'vn de leurs principaux Marabous, q u i leur fait présent d'un Mouton. Quant, par la force de la tourmente, ils sont exposez à vn danger éuident, ils p r e n nent donc alors ce mesme Mouton, et sans l'écorcher le couppent par le milieu, tout vivant qu'il est, sansauoir l'esprit qu'à cette action, et sans oser tant soit peu r o m p r e le silence. Cela fait, ils prennent cette moitié où la teste est demeurée attachée, qu'ils jettent dans la nier vers le costé droit de leur vaisseau, et l'autre vers la gauche : f a i sant cependant d'estranges grimaces, qu'ils accompagnent de lournemens de teste, de singeries et de paroles confusément prononcées... Que s'il aduient de hasard que ce p r e mier Mouton, dont ils faisoient vne estime particulière, à cause de celuy qui le leur auoit donné, ait esté inutilement sacrifié, sans que la mer agitée en soit devenue c a l m e ; en tel cas ils prennent vn autre Mouton de plusieurs qu'ils ont mis dans leur vaisseau pour ce mesme effet, se faisant accroire qu'il falloit que le premier eut quelque deffaut... et font en le sacrifiant les mesmes extravagances que c i dessus. Mais si derechef la chose ne réussit pas selon leur désir, ils recommencent le sacrifice, et y employent quelquefois jusques à dix ou douze Moutons. » Le P. Dan, Histoire de Barbarie (in-fol., 1649), P ^ 6

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M 0 Y T Z 0 2 (Moutzo-s), [V.] M o u s s e . — V . liât;.

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gr. vulg. s. m. (De l'ital. Mozi

M O U Z A , madék. s. (Variante de Houtza. Vague.

[ V . ] ) Lame,

M O Y E N N E ou Coulcuvrine-Moyenne, fr. anc. s. f. — « Les deux autres » (pièces) « plus proches » (placées de chaque côté du canon de coursie) « s'appellent Moyennes , et portent seulement de cinq à six livres de balles. >. J. H o h i e r . Construct. a?vne gallaire (Paris, petit i n - 8 , 1622), p . 4 0 . — V . Couleuvrine, Espalier, Moiana. u

M O Z O , esp. s. m. ( L e P . Larramendi, dans son D i c t . tril., prétend que ce mot a été fait du basq. Motza, p e l é , tondu, de l'usage où Ton était de tenir les cheveux ras< aux enfants. Nous croyons, quant à nous, plus vraisemblable la supposition qui ferait venir Mozo du g r . Mo'syo;, désignant le petit des animaux, e t , par extension , le jeune enfant Mousse. M O Z Z A , vénit. adj. fém. pris substantivement. ( D e l'ital. Mozzare, signifiant : Couper, Tronquer. Quand la g o n d o l e est devenue vieille, on la répare; mais on lui enlève son ferro ( V . ) , on lui coupe la partie saillante de son cao d pope (S.), 011 ne la pare plus du felze. ( V . ) Ainsi destituée a


GLOSSAIRE NAUTIQUE. d'une partie de sa grâce, privée de ses ornements, déshonorée, rasée, elle prend le nom de Mozza. M O Z Z O , ital. s. m. (Comme l'esp. Mozo. [ V . ] ) Valet, Mousse. — « Mozzi sono quelli, che servono alle camere della gallea et a gli officiali. » Pantero-Pantera, Vocabol. naut. (1614). — « Doidi questi» (Ruonevoglie. [ V . ] ) «servono all'aguzino per Mozzi. » Pantero-Pantera, Armata nav. 11614), p. i 3 2 . — « Il Mozzo della camera di mezo è parimente uno delli sforzati, et ha la cura delle robe » (des effets) . del comito, et de gì' altri officiali, et marinari et passagieri, di dar fuori, et rimetter le vele, et d'ogn'altra cosa, che si tiene in detta camera. » I d . , i b . , p. i 3 5 . (Cette chambre du milieu de la galère était la chambre ou soute aux voiles, dans laquelle les passagers avaient leurs coffres, et les gens de l'équipage leurs sacs.) — « Ha una regola generale, dalla quale se cava il numero delle genti che bisogna a ciascheduna Nave : percioche, per ogni cento carra che la nave havera di poi tata se gli daranno persone 18 di servitio : delle quali, la terza parte saranno garzoni ò Mozzi che dicono : di i restanti, si faranno gli officiali; cioè il patrone, con altri sei o sette officiale di popa. » Rartol. Crescenlio, Xaittica Medit. (1607), p . 84. — V. Barbierotto , G a r z o n o , Sagora. M0XA02, gr. anc. et mod. s. m. (De 'O/XEÛCO, j e remue, j e r o u l e . ) Levier à l'aide duquel on remettait à la mer le nav i r e q u e , d'abord, on avait tiré au sec sur le rivage; ou dont on se servait pour pousser le navire sur ses arxXi.'ç-ivx, dans le canal ou sillon (Oùpoç [ V . ] ) tracé de la mer à la rive é l e v é e , pour le tirer de la mer. Homère dit, Odjs. 2 : M o y'ioïo"iv 6' dica "T,v xaTEÎpucEv ûc, aXa Sîav. » — L e s Grecs m o dernes emploient le mot Mo^Xó; pour designer tous les l e viers , et notamment l'Anspec (Mo/Xò; ìjuXivo,), et la Pince du canon ( M o / X i ; o-îôV|poi;). — MoxXò; TOU IpysiTou (Moclilos-s tou ergatnu), Barre de cabestan. — V . MavouÉXa. M H A A E P N A (Baderna), derne. M T l A r K A T I A (Bangatsa), cassa. [ V . ] ) Maître bau.

g r . mod. s. f. (De l'ital.) Bagr. mod. s. f. (De l'ital. Boa-

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МПАХ'АО (Bando), gr. inod. s. m. Le Mou d'un cordage. M I I A N I O (Лапю), gr. mod. s. m. (11 n'y a sans doute rien de commun entre ce mot et son homonyme qui désigne le bagne. Nous n'avons pu découvrir l'origine de ce terme, probablement corrompu de l'espagnol ou de l'italien. Nous l'admettons comme il nous a été donné au P i r é e , en 1841 , par M . le capitaine Lefteri, dans la légende écrite à côté des ligures d'une 1'аита [ V . ] , d'un MTTEXO'J [ V . ] , et de quelques au­ tres petits navires grecs qu'il avait eu la bonté d e faire pour nous.) Amure de la voile au tiers. МП A N T A (Banda), gr. mod. s. f. (De l'ital. Banda.) Bande d'une étoffe. V . A t - X a . — Bande, Bord, Côté du n a v i r e . — MiravTa JAE onràv—a, Bande sur bande, Bord sur bord. — V . nXEêpo'v.

M H A N T E P O A 1 (Bandéroli), gr. vulg. s. f. (De l'ital Banderuola, girouette.) P e n o n , Girouette. — V. Taivfa. M n A N T I E P A (Bandiera), g r . vulg. s. f. (De l'ital. Bandiera. [ V . ] ) Pavillon. — V. navtiÉpa. М П А Н А Р й (Boxare), Étarquer.

gr. mod. v . a. (Badical inconnu.)

М П А Р М П А Р Е 2 2 А (Barbaressa), gr. mod. s. f. (Du fr. : ) Barbarasse, Bosse.— V . 'E-txoviovМ П А Р К А М А А А (Barkamada), gr. mod. s. f. ( D e l'ital. Barca.) Chaloupe. — Manque à Dehèque. M H A P O Y T 1 (Barrjuti), gr. mod. s. m. (Du ture [ O j j L J ] . ) Poudre à canon. — V . ПоиХёЕрц Пиргги;. МПЛ2Т1ГТА1Т0Х (Du fr. : ) Bastingage.

(Bastinngagio-n),

Banal

gr. mod. s. m .

M n A S T I M E N T O N (Bastimento-ri), gr. vulg. s. m. (1), l'ital. Bastimento. [ V . ] ) Bâtiment, Navire. — Peu usité parmi les Grecs, qui hellénisent un peu.—V. Kapâët, Notûc, Парт(uov, liXoîov. М П А 2 Т 0 1 М T O I ' Ф А О К О У (Bastougni tou fiok„u , gr. vulg. s. m. (De l'ital. Bastone di fiocco. [ V . ] ) Bâton «le foc, Boute-hors de beaupré, Beaupré des petits navires.— V. ПроЕабоХц, 2aîxa.

M n A T K O N (Bango n), gr. m o d . s. m. ( D e l'ital. Banco. [ V . ] ) Banc de rameur.— V. KaOt'crita, 2ÉXp.a.

МПАТЕР1А (Batéria), gr. mod. s. f. (De l'ital. Botterai. [ V . ] ) Batterie, Volée de canons. — V. Kavo'va, HupoêoXtîov.

M T I A K I P O M A (Bakiroma), gr. mod. s. f. ( D e Mrtaxi'pi, enivre.) Doublage en cuivre. ( V . XaXxóaii;.) — MTtaxipdvio Bakironô), v . a. Doubler en cuivre.

М П Е А О Т (Bélou), gr. vulg. s. m. (Origine incorni., peutêtre du pers. turc Béions [ ^ - J j ] , subst. et adj., signifiant : Rusé, trompeur. Au nXoïov IJL-EXOÎJ, fait pour la police de la mer, et destiné à surprendre les pirates, le nom de ruse conviendrait à merveille.) Nom d'un navire qui ne diffère que peu de la Chaloupe canonnière. Il a environ 5o pieds de long , sur 10 de large. Sa mâture se compose de trois mâts v e r t i caux d'un seul brin, et d'un bâton de foc. Ses voiles sont d e s voiles au tiers, comme celles des lougres, des chaloupes, etc. Il borde huit ou dix avirons de chaque côté. Son armement consiste en une pièce de canon placée sur l'avant, dans la direction du bâton de foc, entre deux espèces de billes nommées Mouo-Xouxiat;, qui lui servent de sabord. L e plat-bord du Bélou se prolonge à l'arrière, de telle façon qu'il forme une aile de chaque côté; cette aile se nomme TÇtaëpaxia. — L e MTCEXOÏÏ est maintenant à peu près hors d'usage.

M F I A A A O Y P O (Balaoum), gr. mod. s. m. (Du gr. anc. laisser tomber.) Cale (punition). — V. Buôi'cio.

•AI'IM,

M I I A A 1 A (Bailla),

gr. vulg. s. f. (De l'ital. Baglio.) Baille.

\ I I J A A A A (Balla), gr. mod. s. f. (De l'ital. Palla, gr. anc. BâXXio, jeter.) Boulet. — V . BoX-r,. M E I A A A 2 T P 0 n i (Ballastropi), canon. — V . ToXu.0. MIIAATA2 (Baltas),

ou du

gr. vulg. s. m. Valet du

gr. mod. s. m. (Du turc

Balta

[ * J L ) ] . ) Hache. — V . 'A-jtvr,, 2xErapvi. MnAMnA (Baba), gr. vulg. s. m. Bitton. M n A M n A«l>irK02 (Babafigo-s), gr. vulg. s. m. (De l'ital. Pappafico. [V.]) Perroquet, Sur les petits navires la vergue du perroquet s'appelle Mraiji7.a!sv7xov comme la voile. ( V . 'OÔovr,.) — Mirapercatprvxoç TV;Ç TrXwpr,; (Babafigo-s ti-s plori-s), (Proprement : Perroquet de la proue.) Petit perroquet. ( V . rlsopsûi;, 'OÔovTi.) — MiraaTatpiYXo; [/.E-fâXo, (Babafigo-s mégalos), Grand mât de perroquet, Mât du grand perroquet, voile du grand perroquet.

МПНТЕ2 (Bighè-s), [ V . Biga.]) Bigues.

gr. mod. s. f. plur. ( D e l'ital. Bighe.

М Ш Г О Т А (Bigota), g r . vulg. s. f. (De l'ital. Bigotta Moque.

[V.])

М Ш Г 0 Т Е 2 (Bigote, \'s 11e sonne point), gr. vulg. s. m. (De l'ital. Bigotta. [V.]) Cap de mouton.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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МШМПАО

(Biblo),

gr. vulg. s. m. (De l'ital.) P i b l e ,

Mâture à Pible. М Г Ш Д Е 2 (Bindè-s), gr. vulg. s. m. ( D e l'ital. Benda.) Renfort de voile. M I I I N T A (Binn-ta), gr. mod. s. f. (De l'ital. Bitta. [Y.]) Bitte. —MirivTopoa (Binn-taro), v . a. Bitter. M l i l P M n A N T I (Blrbanti),çv. vulg. s. m. (De l'ital. Birbante, fripon, probablement fait Щ р а , sac, besace, gueuserie.) Pirate, Forban, Écumeur de mer. — V . КХе'егп);, Aiprofc, П|рат*)(. М Ш Т / . 1 2 (Bitzo), gr. mod. s. m. Nom donné par les ma­ rins à l'extrémité supérieure de l'etrave de la Гаита ( V . ) , terminée par un bourrelet ou champignon.

MIIOYNTON (Bougnio-n), gr. mod. s. n. (De l'ital. Bugio, trou.) Dalot. M I I O Y P A S K A (Bouraska), gr. mod. s. f. ( D e l'ital. Burrasca. [V.]) Brise carabinée, Forte brise, Bourasque. MnOYPAO (Bourdo), gr. vulg. s. m. (De l'ital. Bordo. [Y La préceinte dans les petits navires, comme le T p s y a v T la 2a/.ouXsê«, la Fourra , etc. М П О Т Р Ш А (Bourina), gr. mod. s. f. (Du vénit. Bortna. [ V . ] ) Bouline, Araignée. ( V . ПООЧ'СОУ.)— Mitoupîva <гсЛ : (Boulina sovrano), Bouline du vent. — M-rcoupi'va GOTTOÊ;VT3 (Bourina sottovento), Bouline sous l è v e n t , bouline de r e v e r s . — MTOupîva той tptyxou (Bourina tou tringou), Bouline de misaine.—Miroupiva -cf^ p.oct<TTpac;(J5&(/r///a tis-s maïstras-s . Grande bouline, bouline de grand'voile. — M-raupîva т ? y a u - i a ç (Bourina tis-s gabias-s), Bouline de grand hunier. —'МтгоирЬа той ттароихЕтои (Bourina tou paroukétou), Bouline du petit hunier. — Miroupivapio (Bourinarô), v . a. (De Miroupiva. [ V . ] ) Bouliner, Aller à la bouline, Bourlinguer, S'élever au vent. — Manque à Dehèque (Dictionn. gr. mod. fr., i8a5). ;

М Г Ю Г . Ш ou M n O Y T A Z I (Bogazi, Bougazi), gr. vulg. .. m. (Du turc Bogbaz [ j l i a j ] , Gosier, gorge, fait peut-être le l'ital. Bocca. [Y.]) Avant-port, Bras de mer, Détroit, Goulet, P a s s e . — V . 2TOU.IOVTOU Xiuivoç. М П О К К А П О Р Т А (Bokkaporta), gr. mod. s. f. (Transcript. de l'ital. Boccaporta. [Y.]) Ëcoutille, Sabord. — V. МтеоихаГСОЭТа.

М П О М П А (Bomba), Bomba.) Bombe.

gr. vulg. s. f. (Transcript. de l'ital.

М П О М П А Р Л А {Bombarda), gr. vulg. s. f. (Transcription de l'ital. Bombarda.) Bombarde. M I I O N A T S A (Bonatsa), gr. vulg. s. f. (De l'ital. Bonaccia. [V.]) Accalmie, Bonace,Calme. ( V . РаХт^тл., Eioi'x)—Мтгоуаттаоа) (Bonatsar-o), v . n. Calmer, Se calmer.—V. ГаХгрлСо). М П 0 2 Л К О (Bossico), gr. mod. s. m. (Origine inconnue.) Balant. М П 0 Т 2 А Р 1 2 М А (Botsarisma), gr. mod. s. f. (De Мттоттарм. [V.]) Rousturc, Action de bosser. М П 0 Т 2 А Р И (Botsaro) , gr. mod. v. a. (De l'ital. [V.]) Bosser, Rouster. — V. 'E-IT=ÎVO>.

Bozzare.

M I I O T I O N (Botsso-n), gr. mod. s. n. (De l'ital. Bozza. [ V . ] ) Brague du canon.— Manque àDehèque (Dict. gr. mod.fr.,

18г5).

WB.OTI.Ot(Botssos),

gr. mod. s. m. (De l'ital. Bosse. — То рлсотооу (То Botsso-n), La bosse debout. М П О Г Г А / Н (Bougazi),

gr. mod. s. m. — V. MiuovdtÇi.

MITOTZ1 (Bouzi), gr. mod. s. m.(F.tymol. inconn.) Caronade. — V . Кзроуаоа. М П О Г К А (Bouta), gr. vulg. s. f. (De l'ital. Bocca, che.) Synonyme de Eùoîaioc, ( V . ) , Nable. — V. Татох.

bou­

М П О Г А В Е Д Е Р 1 (Boulvéderî), gr. vulg. s. m. (De l'ital. Belvédère. [Y.]) Mât de perruche. М П О Г К А П О Р Т А (Boukaportd), gr. mod. s. f. (Trans­ cription de l'ital. Boccaporta. [ V . ] ) Écoutille, Sabord. — M. Dehèque (Dict. gr. mod.-fr., 1825) écrit : Мтсйу.у.а7торта. Cette transcription est plus exacte que l'autre que nous avons recueillie de la bouche des marins grecs à Athènes, en 1 8 4 1 . М~эиу.а-эрта той Хеибои (Boucaporta tou lemmvou). (Sabord d'embarcation.) Dame.— \ . 0upi;, Kavovoûupa, ПортеХоу. М П 0 У К 0 Т Р Е 2 2 1 (Boukourèssi), gr. mod. s. m. (Origine inconnue; peut-être de l'ital. Buco, trou.) Couture d é v o i l e , de tente, etc. M l l O Y M A (Bouma), gr. mod.s.f. (De l'ital. Boma[vela IV.]) Brigantine. — 1 Ы ю " V o o p T O u v a ; (Bouma ti-s tottna-s). Foc d'artimon. — V • I pixwufc.

di\ for-

M L T O Y P A O T O (Bourloto), gr. vulg. s. m. (De l'ital. lotto. [ V . ] ) Brûlot. — V . 'Fairp-rio-TYipiov, 'Ер-тгр^ато-л

Bru-

M n O Y 2 0 Y A A (Boussoula), gr. mod. s. f. (De l'ital. Bos­ sela.) Boussole, Compas de route.—M. Dehèque écrit M—ол,о-оиХа;. Les marins grecs qui nous ont dicté à Athènes notre nomenclature hellénique ne prononçaient pas l'.v. — V . К з Хаои'та, MaYvvyrï];, Пес/;. M I Ï O Y S O Y A A 3 Y A I K 0 N (Boussoula xyliko-n) , g r . mod. s. f. (EuXixô;, de bois. [EuXov, bois.]) (Boussole de bois.) R e nard. M I 1 P A N T A (Branda), Hamac.

gr. mod. s. f. (De l'ital.

Branda.

М П Р А Т 2 А Р 1 2 М А (Bratssarisma), gr. mod. s. f. (De l'ital. Bracciare. [V.]) Brasseyage, l'action de brasser.— Мтгаато-ари (Bratsarô), v . a. ( D e l'ital. Bracciare. [ V . ] ) Brasser. (V. 'EXxûw T O I I Ç xspaio'j/ou;.) — Мттрато-ссрси sîç Tr,v u-Tcoucnva (Bratsarô i-s ti-n bourina), Brasser au plus près. — Мтгратccipw хяХа (Bratsard kald), (КаХа, bien ; du gr. anc. K : b o n , beau.) (Brasser bien.) Orienter. Bozzâ. [V.]) М П Р А Т 2 О А 0 (Bratsolo), gr. mod. s. m. (De l'ital. Bracciulo. [ V . ] ) Courbe. — МтгратстоХо TYJ; Sporcaç той T i u o v e o U (Bratsolo ti-s drotsa-s tou timogniou). Tamisaille.—МтгратооХо ту]; итаута; (Bratsolo ti-s binnta-s). Courbe de bittes. MnPATSON (Bratso-n), gr. mod. s. m. (De l'ital. Bru, ch. [ V . ] ) Bras. ( V . Kîpaioûyoç.) —Мттрато-ov àpio-тЕрои {Brat­ so-n aristérou), Bras de bâbord. — M-jtpaTCfov oe;îou (Bratso-n dêxiou), Bras de tribord. — Мтграто-ov oroêpcxvou (Bratso-n sovranou) , Bras du vent. — Мтсрато-ov GOTTO6ÉVTO (Bratso-n sottovento), Bras sous le vent. МПР1К1 (Briki), gr. mod. s. in. (De l'ital.Brigo [ V . ] ou du fr. В ri g. [Y.]) B r i g . — V . Bpîxiov. M U C H T A F , ar. vulg. s. Ancre. J. de Dombay, ling. maur. arabi. (1800), p. 100.

Gram/nat.

M U D D ( l » ) , M e v d j (-y), ar. s. F l o t , Flux. M U D F A ou M I D F A ( » j j - < ] , ar. turc, s. Bouche à 1er, Canon. M U E L L E , esp. s. m. (Du lat. Moles.) Mole ; quelquefois : Port.— Muelle de carena, Môle à l'abri duquel on carèue les bâtiments marchands. — Mucllc est dans le Dicc. d*Oudin (ibGo) ; il se lit aussi p. 169 v ° du Don Juan de Austi par Vauder-Hammen (Madrid ).


GLOSSAIRE NAUTIQUE. I f U E R T A , esp. adj., en parlant d'un navire submergé. E n s e v e l i , Mort, sans mouvement. — « Y era tanta el agita q u e entraua que estaua la nao Muerta debaxo del agua, y mas con mucha prestesa clauamos la escotilla y la breamos, v ecbamos la barca a la mar con tanta facilidad, que solos o c h o hombres la echaron. » Relation breue del viage del A/uaro de Mendâna (1567); Ms. 'lu x v i siècle, Bibl. nat., n ° 1588, Saint-Germain. e

M U G H R U B , ar. hind. s. ( ? analogue à Гаг. Gliarb [ w > f •] Ouest. Dici, hindoost.-engl. de J. Taylor et W . Hunter, t. 11, p. 656. M U H K È M B A G H L A M A Q , a r . turc. v . (MuMèm [ * £ s - » j , fortement, avec force; Baghlamaq Souquer.

[ CJJAIÌJ], Attacher, lier.)

M U I N E L L O , géno. s. m. (Corrompu de l'ital. ; V . j ou Mulinello. [ V . ] G u i n d e a u , Yirevaut.

Molinello

M U I S . b o l l . s. (De l'augi.-sax. Mus.—V. Mouse.) Pomme; P o m m e d'étai. (V. Stag-muis.) — Muis aan de habclaring, P o m m e de tournevire.— V . Kabelaring. MULG.AN'ARIUS, bas lat. s. m. (Traduct. du gèno.Murganaro, variante de Morgana! [ V . ] ou Morgancllo. [ Y ] ) — . Ostis duabus, orsiis duabus, Mulganario uno...» Contrat d'affrètement pour la nef le Paradis (27 novembre 1268), publié t. 11, p . З92, Arch. nav. M U L G U L , basbrct. s. m. Goulet. —<i Trèméned co ar mulettigand al lestr, L e vaisseau a passé le goulet.» Legonidec. M U L I N E L L O , M U L I N E T T O , ital. s. m. (Varia, de Molinello. [ V . ] Guindeau, Virevaut. — V . Arganello,, Tornello. M U N D I N G , dan. s. m. Même orig. et même significat. que le boli. Mond. (V.)

1025

ment il était long, au moins relativement à sa largeur. Il tenait, parmi les navires de l'antiquité, un rang analogue à celui qu'entre ceux du Moven Age tenait le brigantin. Isid o r e , liv. x i x , chap. 1, définit le Myoparo : « Quasi miniums P a r o , idem et carabus est enim parva scapila ex vimine facta, de qualibusbistoria : Gens.inquit, Saxonum Myoparonibus, non viribus, nituntur; fugse potius,quam bello parati.» Que certains petits navires des pirates saxons fussent faits d'osier recouvert de cuir, nous le croyons ; ce dont nous sommes certains , c'est que ces navires ne se nommaient point Myoparons, mais Drakkars et Snekkars. L'historien cite par Isidore, comme la plupart de ceux qui ont écrit en latin, ont donné aux navires des pirates du Nord le nom de ceux des corsaires grecs, comme ils ont appelé trirèmes les galères, et biremes les galiotes. Quant aux Myoparons grecs, si quelques-uns furent faits d'osier, ce dont nous doutons fort, et ce que ne confirme d'ailleurs aucun des textes sérieux qui nous sont venus de l'antiquité, assurément le plus grand nombre fut d'une construction plus solide. Valère-Maxime, livre 11, chap. 3, nous apprend, en effet, qu'il y avait des Myoparons armés d'éperons; o r , l'éperon suppose l'attaque, et, par conséquent, un corps vigoureux pour pousser l'arme de fer ou de bronze qui devait percer le navire qu'elle touchait. 11 fallait, de toute nécessité, que le Myoparon eut une carcasse de bois fort, un bordage épais, et une proni munie de tous les supports nécessaires à l'établissement du rostrum. Voici le texte de Valère-Maxime: » Probentiir none, qui ex Myoparorum piraticis rostris laurea? ramulos decerpunt. » Cicéron, dans sa cinquième Verrine, parle d'un M y o paron pirate qui avait six rames, et, dans la troisième, d'un Myoparon très-beau, très-orné, bien armé, et d'une assez grande dimension. 1

M Ï O n A P i i N , gr. anc. Nom d'un navire léger, rapide, dont on ne connaît bien ni la forme ni l'importance, et qu'Appien dans sa Guerre punique range parmi les petits bâtiments. Lazare Baïf a supposé que MuoTrapwvcst un composé de noms des deux localités maritimes où l'on construisait des navires d'espèces particulières, dont chacune avait donné quelque chose à la forme ou à l'armement du Myoparon. « Naxiurges, » dit l'auteur du de Re navali, d'après un scoMUNTTUS A D F E R R U M , bas lat. adj. ( D e Munire. En parlant d'un matelot, d'un soldat.) Qui est muni ou doit liaste d'Aristophane,« crant nauigia sic dicta, qua; fièrent être muni d'une armure de fer. — « ... Cum marinariis g5 , in Naxo insula, et eliam Cnidurges à C n i d o , et Cercurum a computatis illis de barca » (de la barque ou chaloupe), « i n - C o r c v r a , Paronem quoque a Paro. Quoi! si verum est, » ter quos sint balisterj 20 cum balistis, et alii sint oinnes ajoute Bail', « ausim et ego conjicere Myoparanem esse navigli genus composi tu 111 ab vtraque forma earum nauium , Muniti ad ferrum.» Acte du 9 mars 1201, Ms. Arch. des not. quas fieri solebant in Myimtc et Paro insula, vt ex utrinsque de Gènes. — « V g o Baila de Varagine naulizat Buccium forma com positura eflictunique vocabulum videa t u r . » P . 8 1 . Mium qui dici tur Sanctus Jacobus, cum marinariis 3o et cum .-rviatialibus « (serviteurs, mousses), « inter quos marinarios — V . Myoparo. sint balisterj 10 cum balistis et aliis marinariis, 20 sint Muniti ad ferrum, et cum ancoris 8, etc. » Acte du 3i mars i 2 5 i , 1. M U R A , ital. esp. malt. s. f. (Étymologie incertaine.) Arch. des not. de Gènes.—V. Barcha catalanesia, Garnitus Nous croyons qu'il est plus naturel et plus vrai de rapporter ad ferrum. Mura au lat. Morati, arrêter, retenir, que de le faire venir celle des M U N T A R S U S , cat. v. a. Monter sur un n a v i r e — « IJ I de Muro, mur [lat. Munis], quoique l'Amure, voiles principales du moins,— porte le point de la voile à la tantost dues galees foren apparellades, be armades, e Munta sus, e pensassem d'anar deus le port a saluament. » Chron. muraille du navire, alla murata.) A m u r e . — M u r a di maestra, ital. Amure de la grande voile. — Mura di trinchetto, de Ram. Muntancr, chap. 5г. Amure de misaine.—Mura di mezzana, Amure d'artimon.— M Y O P A R O , lat. s. m. (Du gr. Muoîrtjpwv, fait, selon les Mura del gran flocco, Amure du grand foc. — M u r a del conlexiq., de Mû;, rat, et de Ш р о л . Proprement : Paron rat trafflocco, Amure du faux foc. — Mura del secondo flocco, ou souris, petit Paron. [ V . ] ) Nous ne savons rien sur la Amure du second foc. — Mura del piccolo flocco ou della forme du navire qui portait ce nom. Tout ce que nous pou­ trinchettina, Amure du petit foc ou de la trhiquette. — vons conclure des textes où il est question de ce bâtiment Mura della gran vela di straglio , Amure de la grande voile c'est qu'il était petit, et que les pirates en Taisaient un grand d'étai. — M u r a della vela di straglio di gabbia maestra, usage; ce qui nous autorise à croire qu'il était rapide, agile Amure de la voile d'étai du grand mât de hune. — Mura facile à manœuvrer, tant à la voile qu'à la rame. Р г о Ь а Ы е della vela di straglio del pappafico di maestra, Amure de la

M U N I T I O N , fr. anc. s. f. (De Mundio, défense [gr. Au.uvco, j e protège].) Approvisionnement ; Magasin général.—- « Et auoir 'porté de la Munition du Roy au dit lieu de Honnefleur (Honfleur), à bord du passaiger, x x n n boulétz... » Fol. ',5, Ms. de I 5 4 I , n° 9/169-З, Bibl. nat.—V.Commissaire de l'artillerie, Logis du Roy.

129


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1026

voile d'étai du grand mât de perroquet. — Mura della vela di straglio di mezzana, Amure de la voile d'étai d'artimon, ou foc d'artimon. — Mura della vela di straglio di belvedere, Amure de la voile d'étai de perruche. —Mura del colte/accio, Amure de la bonnette. — Marea destra, Amures à tribord, ou Tribord amures. — Mure a sinistra, Amures à bâbord, ou Bâbord amures.—Paranco di mura, Palan d'amure, Palan à l'aide duquel on roidit l'amure. — Mura doppia, Amure double. — « Dos escotas, dos Muras, dos escotines, dos amantillos, dos bolinas, dos braças con braçales, y dos palanquines al arbol mayor y otro tanto en cl trinquete. » Hazon de tas medidas... para vn galeon nombrado Nuestra Sefiora de L o r e t o ; Ms. de 1614 à 1621 ; Bibl. de la Mar., n° 14255-3. — « P a r a cargar una vela mayor, con poco viento, se arria la escota , baiando por el palanquin, y luego que el pïïno de sotavento esté un poco cargado, si larga la Mura, y volimi cargando à un tiempo..., etc. » Fernandez, Practica de maniobras (1732), p. 14. •— Mura mayor, esp. Amure de la grande voile. —Mura de trinquete, Amure de la misaine. — Mura de la mezana, Amure de l'artimon. — Muradefoquemayor, Amure du grand foc.—V. Apagapenole.

MUS, suéd. s. (C'est l'angl.-sax. Mus P o m m e ; Pomme d'étai. — V . Stag-mus.

[ V . Moût

MUSCULUS, lat. s. m. (Diminut. de Mus.) Petit rat. — « Genus fuit curvum navigii. » Gyraldi, d'après Valturius.— « Miisculus, Sceort scip » (Skéort skip), «Petit navire. » Clos. dVEIfric. MUSE, dan. v . a. (Origine inconn.) Aiguilleter. H. Fisker. Danskfransk so ordbog (1839). M U S E A U , f r . s. m. Nom q u e les mariniers de la moyenne Seine donnent à u n e corde qu'ils attachent à l'épaule d'un bateau pour l e haler le long du rivage. Nous n'avons pu connaître l'origine de ce terme. M y C H H r b (Moussinnke), m s . s. m. (De l'angl. Mousc. [V.]) Bouton, Pomme, Bourrèche ou Fusée faite en cordage, pour u n e Tournevire ou u n Etai. — MycnBit y K.a6a.>sp i i H r a (Moussinnkeou kabaliaringa), Bouton, Fusée ou P o m m e de tournevire. — Mycimni y t u m a r a (Moussinnke ou chtaga , Bouton, Fusée ou Pomme d'étai.

M V P I 0 * 0 P 0 2 , g r . adj. (De Mûpiot, dix mille; je porte [sous-ent. N»ù?]0 Navire qui porte dix mille... amphores, sans doute. J. Scheff. p. 262, De milit. nav. — V . 'Apt'fopeûî.

MUSIQUE A BORD. Depuis l'antiquité jusqu'à nous, on a senti la nécessité d'avoir à bord des navires quelques instruments dont l e s sons pour les matelots, fatigués d'un service pénible, attristés p a r les navigations longues loin d e la patrie, ou ennuyés p a r la monotone immobilité du calme, fussent u n stimulant énergique et u n e sorte de réconfort. Ce n'était p a s seulement pour donneràla nage des bâtiments à rames une régularité nécessaire, un ensemble favorable à la marche de ces bâtiments, que sur chaque vaisseau Ions il y avait un ou plusieurs symphoniaques ou un joueur de luth ( V . Symphoniacus, TpiY)pauX&c.) ; c'était aussi afin que le rhythme des airs du pays fût un délassement et un plaisir p o u r l e s rameurs. Au Moyen Age, l e s trompettes et les t i m balles remplacèrent la flûte et la cithare ( V . Nacharatus. Trombator, Trompette); l e s timballes furent, à leur tour, remplacées par les tambours. Un bon accord de trompettes était, encore au xvn siècle,un objet de luxe fort recherché par les chefs d'escadres et les amiraux; c'était toute la musique admise alors sur les vaisseaux, du moins généralement; car. par exception,quelques officiers entretinrent des bandes de v i o lons et d e hautbois. Au x v i u siècle, plusieu rs capitaines de vaisseau eurent des corps de musique, comme en avaient les c o l o nels à la tète de leurs régiments. Aujourd'hui, les compagnies de marins embarquées ont des tambours et des fifres qui, dans res manœuvres de force, font entendre des airs d'un rhythme v i f et pressant, auquel se subordonne l'action des travailleurs. Quant à l a musique proprement dite, des d é c i sions prises par le ministre de la marine, en France (1841), accordent aux officiers généraux une somme de 36o fr. par mois pour payer un certain nombre de musiciens gagistes, comptant à bord comme dix matelots de i classe. Les a m i raux complètent leur musique a v e c de jeunes matelots dont le chef de musique fait l'éducation. Les capitaines ne n é g l i gent pas d'avoir, pour faire danser leurs équipages, un ou deux matelots jouant du violon ou du cornet à piston. C e u x qui ont à bord un grand nombre de Bretons embarquent un joueur de cornemuse ou Biniou; ceux qui ont un é q u i p a g e provençal embarquent un joueur de tambourin. Quelques officiers se sont pourvus, pour leurs campagnes, d'orgues d e Barbarie, montées pour des contredanses et des walses ; et ils se sont bien trouvés de cette précaution, qui a heureusement combattu la nostalgie. — V . Clairon, Trompette.

M Y P I 0 B 0 A 0 2 , bas gr. s. m. Nom d'un navire sur lequel du Cange ne donne aucun renseignement dans son Glossaire grec, parce qu'il ne le connaît que par une phrase probablement défigurée de Théophane. ( V . Chimera;.)

MUSSE,holl. vulg.s.m.(Dufr.:)Mousse. — L e P . Fournier, dans son Inventaire des mots, etc. ( i 6 4 3 ) , dit : « Mouse (sic en Hollande, est vn garçon ou page de nauire. » P . i -

2. M U R A ! ital. impérat. (De Murare.) Amure ! M U R A D A , cat. anc. s. f. (Du lat. Munis, — V. Crostam.

mur.) Muraille.

M U R A I L L E , fr. s. f. (Du lat. Muratis, mural; Munis, mur, qu'on rapporte au gr. OCpoç ou "Opo;, borne, limite.) (Gr. litt. mod. Toî/oç; g r . vulg. M E T E O I Ç I ; ital. Attirata; vénit. Murale; cat. anc. Murarla; basq. Muralia; bas bret. Màger, Tôger; ar. cote N . d'Afr. Bordo de chknff; rus. CnxbHâ [Sténa.]) Enveloppe intérieure du navire. M U R A R E , ital. v. a. (De Mura. A murare.

[ V . ] ) Amurer. — V .

M U R A T A , ital. s. f. (De Muro, mur; lat, Murus.) M u raille. — « Et tali l'usano i Turchi ne' caramuzzali, et essendo strette di tolda et larghe nelle Murate della coperta di mezo... » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 67. M U R E R , fr. anc. v . a. (Pour Amurer) (De l'ital. esp. Mura. [ V . ] ) — « Nous auons esté obligé de serrer nos huniers, et es tans Murés aux basses voilles » (étant sous nos basses voiles animées) «jusque à 11 heures du soir que le vent est venu à O . B. V . F. » (bon vent frais). Journal de la route du vaisseau le More ( i 3 déc. 1688), par Ant. Fabre, pilote, p. 5 v ° ; M s . A r d i , de la M a r . — « N o u s auons reuiré le bord, et auons mis à la cape Muré à stribord » (les amures à tribord). Ib., p. 8. ' M U R G A N A R I U S . (Latinisât, du géno. Murganaro ou Morganale. [ V . ] ) Orse à poupe. — « Ostibus duabus, orsiis duabus , Murgarauo uno. >. Contrat d'affrét. pour la nèfle Paradis (27 novembre 1268), publié t. 11, p . 392, Ardi, navale. M Ï P I A r Q F O S , gr. anc. adj. (DeMOptoi, dix mille, et d' "Avu), j'apporte [sous-ent. Naîi;].) Navire qui porte dix mille... amphores, sans doute. Strabon, cité par J. Scheff. p. 262, De milit. nav. — V. Apoopeuç.

e

e

r e

0


GLOSSAIRE NAUTIQUE. ^ m Hydrographie (164З), on lit : « Les pages, garçons du nauire, que les Marseillois nomment Fadarins et les H o l l a n dois Mousses... » Ces phrases pourraient faire penser que l'auteur de Y Hydrographie ne connaissait pas la véritable origine de Musse, qui n'est point hollandais. Les marins de la Hollande empruntèrent aux nôtres un terme que ceux-ci tenaient des Italiens ou des Espagnols ; cela n'est pas douteux. L e s noms véritablement hollandais du Mousse sont : Kajuitiragter, Sehcepsjonge et Zwabhcr.

artimon ou contre-misaine sur la poupe). ( Y . Artimon, Misaine.) M Y N N I N G , suéd. s. Même origine et même signilication que le holl. Mond. ( V . ) M Y S S Y N , anc. angl. s. (Pour Mizen.) Artimon. — « A mayne Myssyn inast ; and a mayn Myssyn yaerd of spruce, of oon pece в (un grand mât d'artimon et une grande vergue d'artimon de sapin, d'une seule pièce). The iiwentory of the great barkc, etc. (6 oct. 1 5 3 a ) .

M U S S E L L O , vénit. s. m. (Forme de Fi ta). Moscello ou Morscello.) Bout de corde. — « Vole la dita galea, per la dita stiva, Musselli per retenir li sachi. » Fahhrica di galère (Ms. du X I V ou x v siècle). e

M A R K E , suéd. s. (De l'angl.-sax. Mcerc ou Mcarc, que, signe, indication.) Balise.

e

mar-

M A R S , suéd. s. (Même orig. que Mers et Mars. [ V . ] ) Hune. ( V . Fock-Mârs, Mesans-Mars, Stormars.) — Mars-segel. ( L e même que Mars segel. [ V . ] ) Hunier.

М у С С О Н Ъ (Moussone), rus. s. m. (Du fr.:) Mousson. M U S T A C C H I D I B O M P R E S S O , vénit. s. m. plur. Moustaches de civadière, Barbe-Jean ou Sous-barbe. (V. Moustaches.)

M A T A U T S K E P P E T j suéd. v. a. (De Mata, mesurer; Ut, dehors.) Jauger un navire.

M U T A R E L E M U R E , ital. v . a. (Du lat. Mutarc, Changer, analogue à Mot are, Mouvoir; analogue lui-même à Moeerc; hébreu, Mot, Agitation; sanscr. Mat', Agiter.) Changer les amures, changer d'amure, o u , comme on dit en Provence : Muder les voiles. MUL'S, dan. s. (De l'angl.-sax. Mus. [ V . Mousc.]) Pomme ou F"usée. Ainsi, dans Aaremuus (V.),la Fusée de l'aviron, et dans Kabclar-muus (V), la Fusée ou Pomme de tournevire. ( V . Stag-muus.) — M u u s n i n g , Aiguilletage.

M A N E , suéd. s. (Même orig. que Maan.

mesure,

[ V . ] ) Lune.

МЪЧ1Ь> (Metchiou, с muet), val. s. (Corrompu du Mitcho. [V.]) Mousse.

turc

МЪ1СЪ (Miss ou Mouiss), rus. s. m. (Etymol. inconn. Reiff paraît croire que ce mot vient de Носъ [iVo.f.f] [ V . ] ; une telle corruption est au moins fort douteuse.) Cap, Pointe, Promontoire. М Т З Д Н Ъ Ш KO Л В Ц А ( Medniia ou Miêdnduiia koltsa), rus. s. f. plur. (Proprement : Anneau de cuivre. Кольце, anneau, de К о л о , rond, cercle; МЬдъ, cuivre.) Balanciers de compas.

M Y X 0 2 , gr. anc. s. m. (Fond.) L e fond du port. llésychius, cité par J. Scheffer, p . 21З.

М Б Р А (Méra ou Mitra), rus. s. m. (Proprement : M e sure.) (Illyr. Mjerra [Mierra]; pol. Mienyc' [Mierzytz], mesurer; Mtcrny, modéré.) Échantillon, en parlant d'une pièce de bois.

М у Ш К Л Т О Н Ъ (Mouchkatone), rus. s. m. (Transcript. du fr. Mousqueton.) Espingole, selon Alex. Chichkoff. М У Ш К Е Л Ь (Mouchkèl), Maillet à calfat, à fourrer.

1027

rus. s. m. (Du holl. Mosquil.)

r

M i5PKA (Mcrka ou Micrka), МЪра. [V.]) Broche, Brochette.

M U S A (Moussa), angl.-sax. s. Embouchure d'un fleuve, P o r t , Détroit. — « Ofer pone Mu£an, Au delà du détroit. » — « Ge binnan Mu#an ge butan, Dans le port et hors du p o r t . — V . Haefen, Hu#, Hytf, Ora, Port, StasS, Stœd, bund.

rus. s.

f. (Diminut. de

M T J C T O (Mcsto owMiesto), rus. s. n. (Ce mot est slave; on le trouve dans l'illyr. et le dalmatc sous la forme : Mjeslo; il signifie proprement : Endroit, lieu. Les marins s'en ser­ v e n t pour désigner le Point que, d'après les calculs, on marque sur une carte, lorsqu'on veut fixer la position du navire. Il est alors synonyme de Пункпгь. ( V . )

M Y , chin. s. Corde, Cordage, Manœuvre. — V . Kiên, Koùen, Niën, Sô, T s ô .

М Ъ Ш О К Ъ y П А Р у С А (Micchoke ou paroussa), rus. s. m. (Du pers. Mechk, outre, et de l'ar. Merk, peau d'agneau ou de bouc, sac.) Proprement : Sac de la voile, Fond de la voile. — V . Нижнш,Пузо, Средина, Ш к а т о р и н а .

M Y G R A I N E , faute du copiste du Ms. n° 7168-ЗЗ-А, Bibl. nat. ; pour Myzaine ou Misaine.—« A la coste de Bretaigne, grand nombre de navires à carauelles semblables à ceux de Normandie, excepté qu'il?, sont plus courz et enchastillez d'autre manière; et la plupart n'a que vne M y <*raine » (n'a qu'un artimon, c'est-à-dire n'a pas de contre-

M./ERKE, dan. s. (De l'angl.-sax. Mœrc ou Mearc, que, signe, indication.) Balise.—V. T o n d e .

mar-

(Lettre M : 1 2 1 2 articles.)

N. (NE.)

N A БЕРЕГУ С Т О Я Ч 1Й (Na beregou stoïatchie), rus. adv. (Cmoaqiu, sous-ent. Корабль, de С т о я т ь , Être debout; rad. С т а т ь , en relat. avec le lat. Stare; H a , dans, sur ; Бе­ регу'. 1« rivage. [V. Берегь.]) A sec, en parlant d'un navire échoué ou tiré sur le rivage. — На веслахъ (Na vesslakh,

prononcé : Vesslah, x rus. sonnant comme h fr. fortement aspiré), v . a. ( D e В е с л о , rame.) Être à l'aviron, Nager, Ramer, Voguer. — Ha ввтрЪ (Na vétré),aàv. Au vent. ( V . ВЪтръ.) — На гребл* (Na gréblé), rus. v. a. (De Гре­ бло. [ V . ] ) Être à l'aviron,Nager, Ramer,Voguer. (V. Еребстп. 129.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1028

— На дрейфовать на корабль (Na dreïfovate na korable), rus. v . a. Dériver, Chasser sur un navire, Aborder un navire en chassant. ( V . Д р е й ф о в а т ь . ) — Н а корабль (Na korable), rus. adv. (Sur le navire, dans le navire.) A bord. — На правый крамболъ (iV>z pravii krauimbole).I>ar le bossoir de tribord.—V. К р а л б о л ъ . X A L J Ë V U (Nalièvou), illyr. daim. adv. (Na, dans, sur, vers, à.) A bâbord. (V. Ljëv, Ob lj'ëvu.) — Na ododku. (Près de faire route.) En partance. ( V . Hôd.) — Na osëkli. (Osek; retraite de la mer.) A sec, en parlant d'un navire tiré à terre ou laissé à sec par la mer qui s'est retirée. N A A D , holl. dan. s. (? De l'angl. sax. Nœtan [e], presser.) Couture, dans toutes les acceptions du mot. N A A I N G , holl. s. (Même étymol. que Na/aing. guilletage, Genope.

[V.]) A i -

N A A O , port. anc. s. f. (Du gr. Noûç. [ V . ] Forme ancienne de Nao. [V.]) Navire, Nef, et souvent : Grand navire.—« E asy uollo mandamos que uos ne nëhua das Naos e nativos da frota ora sejam nosos ora do outros que Naâo das partes nam lances nêhïïu batel fora ne cosintaes que auos cbegue ne uaa barca ne batel ate nam hirem a uos e as Naaos de toda dita frota nosos feytores e oüciaes e fazerë eproverë о que per noso seruiço lhe mandarmos e lher parecer que deuê fazer. » Document de 1/199 ou i 5 o o , selon Barros, publié dans les Annacs mark, e colon., Lisb., 184З, p. 3 5 i . — « E el Rey e os Infantes sayron da see, em muy devota procissam : e o Bispo levava a Bulla da Cruzada ñas maoos, e diante délie, huïï cavalleiro armado, coin a bandeira de Christus ; e foy assi todo levado atee a Naao Capitoa, que estava davante a cidade, honde ficou entregue ao infante dom Anrrique. r> Ruy de Pina (mort en i 5 2 i ) , Chron. do D. Duartc (Edouard 1 ), chap. a i , p. 1З7, t. il. Inédit, de Hist. portug. — « . . . A que os Portuguezes chainâo a ilha da ballea, por ter muila semelhança deste animal, onde se acha agoa, e grande abundancia de gado n (de bestiaux) « caqui se faz huum porto grande, onde podein inuernar Naaos. » Roteiro de Joam de Castro, Descript. de l'île de Sarbo ( i f é v . i5£,i).—-V. Bragamtim, Frota, Galea grossa, Vigia. er

e r

N A B E G A K , esp. v. a. (Pris quelquefois substantivement.) (Varia, orthog. de Navegar.) Naviguer, Navigation.— « E x cepto que para Nao de Armada » (vaisseau de guerre, bâtiment qui navigue en escadre), « convendrá que la verga mayor tengu dos mangas л ( V . Manga) « y vn quarto : y las demás al respecto : porque como lo mas de su Nabegar es por Bolina » (parce que comme le principal de sa navigation est le plus près) > pueda bolinear major : entendiéndose esto con las naos de guerra » (vaisseau, bâtiment de guerre), o come e dicho. » T h . Cano, Arte para fabricar... naos (1611), 26 v ° . — V . Lastrar. Н А Б Е Р Е Ж Н А Я (Nabérejnaïa), rus. s. f. ( D e Берегъ IV.] et de Ha [Na], préfixe indiquant l'action faite auprès de...) Quai, Débarcadère, Embarcadère.—V. Буянь. N A B I O , esp. anc. s. m. (Variante orthogr. de Navio. [ V . ] ) Navire, Vaisseau. — « E y a se a visto que muchas Damas herniosas, y de grande otro numero de mugeres cortasen v diesen sus cabellos per hacer jarcias y cables a Nabios y otros baxeles, como se hizo en la grande Carthago, quando Cipion estabo sopre ella que por faltar otra jarcia para aprestar sus bageleslos Cartilagineuses contra los Romanos, dieron sus cabellos las mugeres... » T h . Cano, Arte para fa­ bricar... naos (1611), p. 10. — V . Baxel, Femmes. N A B L E , fr. s. m. (Du holl. Naagel ou Nagel. [ V . ] ) ( G r .

anc. Eùoiotw; ; gr. vulg. Miroûxa [Бочка], T â - a [Tapa]; ar. côte N . d'Afr. Tapa de skif; bas bret. Chaos.) N o m d u bouchon ou bondon de bois servant à fermer un trou p r a tiqué au fond d'une embarcation, pour l'écoulement d e l'eau que la pluie ou les lames y ont amassée. Par m é t o n y mie on donne le nom de Xable au trou que ferme ce b o u chon. L e vice-amiral Willaumez définit ainsi le N a b l e : « Trou de tanière qui se trouve dans l'ousset ou l'osset pour vider l'eau d'un canot échoué ou embarqué; il est o r dinairement fermé par un bouchon ou lapon de bois q u ' o n enlève à volonté. Quelques marins donnent aussi au bouchon le nom de Nable. » Ces quelques marins ont raison, c o m m e le prouve l'étymologic du mot Nable, que nous croyons certaine. — « C'est un trou que l'on fait proche de la quille à l'échapée du talon du vaisseau entre deux fourrés, afin que l'eau qui se trouue dedans» (dans le navire) « puisse sortir par ce trou. Quand il n'y a plus d'eau, ce trou se referme auec vne cheuille de bois garnie d'estoupe ou linge, de peur que l'eau n'y entre à la marée. Cela s'entend pour le Ponant ; car pour ce qui est du Leuant, il faut faire sortir cette eau auanl que de mettre le nauire à flot, attendu que la nier ne se relire point. » Explicat. de divers termes, etc.; Ms. du x v n siècle, Arcb. de la Mar. e

Н А Б Л Ю Д А Т Ь P A B H O B B C I E (Nablioudate ravnovèiSt . rus. v . a. (Proprement : Observer l'égalité. Н а б л ю д а т ь , de Б л ю с т и , garder, conserver, et de Ha [Na], préfixe de l'ac­ tion faite sur plusieurs objets. Quant à РавновЪс'к', V . у р а ­ внивание.) Balancer. H A Б Л Ю Д Е Н I E (Nablioudénié), rus. s. n. (De Б л ю . п [Rlioudou], pris, du verbe Б л ю с т и [Rliousti], garder.) O b ­ servation.—V. Обсервация. Н А Б О М (Naboï),

rus. s. m. Fargue.

Н А Б О И Н А Я (Naboïnaïa),

rus. s. f. Petit canot.

НАБОРНЫЕ-ШПАНГОуТЫ (Nabomié-C/ipanhooutt), rus. s. m. plur. Couples de remplissage.—Наборный signifie proprement : qui est composé. ( V . Наборъ.) Tous les C o u ­ ples sont composés ; aucun n'est fait d'une pièce; si les R u s ses donnent aux Couples de remplissage lenom d e : Couples de composition, ce n'est pas seulement parce qu'ils sont de plusieurs pièces, c'est encore parce qu'ils sont composants, et qu'ils concourent à remplir les espaces compris entre les Couples de levée. — V . Деревля, Ш п а н с о у т ъ . Н А Б О Р Ъ (Naborc), rus. s. ni. (Proprement : Rassemble­ ment.) (De Брать [Brate], prendre avec les mains, et de Ha, préf. de l'action faite sur un certain nombre d'objets.) Boisage, Remplissage. N A B U L U M , bas lat. s. n. (Pour Navlum ou Naulum. [ V . ] ) Droit que payaient les navires.—On trouve ce mot dans une Charte de 901, rapportée par Muratori, t. v, col. 965 ; dans la Chronique de Dandolo (anno 1202) ; enfin, dans les Stat. de Venise, liv. v i , chap. 68. Х'АВАЛ(Naval), val. adj. (Du lat. Navalis.

[ V . ] ) Naval.

Н А В А Л Ё Н 1 Е (Navalénié), rus. s. (De Навалить [jYapalite], composé de Ha [Na], contre, et de В а л и т ь , s'avancerrad. Вла, sansc. Val, qui exprime l'idée d'agitation, de r o u ­ lement, de ballottement.) Choc d'un navire contre un autre Abordage par accident. Н А В И Г А Т О Р Ь (Navigator), rus. s. m. (Du lat. ou de l ' i ­ tal.) Marin, Navigateur. (V. Мореплаватель.) —Навнгапдя (Navigatsiia), s. f. (Du lat. Navigatio.) Navigation.—V. M o реплаваше.


1029

GLOSSAIRE NAUTIQUE. NABIUA (A) (A naviga\va\. v . a. (Du lat. Navigare.[V.]) Naviguer. ( V . Mepçe [a] KÒ' i;opa6ia, ILiSti.) — Haiiirame (Navigatsié), s. f. (Du lat. Navigatici. [ V . ] ) Navigation.—Hauramop (Navigator), s. m. (Du lat.) Navigateur.—V. Kopfc6"iep. N A C A , bas lat. s. f. (Ce nom d'un petit navire du Nord nous paraît avoir une grande analogie avec celui du Snacc [ V . ] , et nous croyons ne pas trop nous hasarder en avançant qu'il n'est qu'une latinisation de Snaca, ou Snacc, bâtiment du Moven Age que les documents français appellent Esncke [ V . ] , et que la phrase suivante duMoine d'Auxerre, rapportée par du Cange, nous donne comme étant d'un médiocre tonnage : — « De Flandriis quidem 60 rates msediae quantitatis » (pour Capacitatis?), « quas illi Nacas vocant neccssariis omnibus praemunitaa mare ingressae sunt. » Du Cange crut que le mot Nache qu'il avait lu dans le Roman de la Rose était la traduction française du lat. Naca; son autorité nous avait persuadé (V. t. 11, p. 2Ö2 de notre Arch. nav.) ; dom Carpentier, qu'alors nous n'avions pas sous les yeux, nous a détrompé. Il n'y a rien de commun entre la Naca et les Nahes. — V . Hilnachia, Isnechia, Nccchia. N A C E L É E , vieux fr. s. f. (De Nacele, variante orth. de Nacelle. [ V . ] ) Charge d'une nacelle, comme Batelée; charge d'un bateau. — « I t e m , aucun vendeur ne aura à une foiz que une batelée ou Nacelée de vin pour vendre. » Ordonn. de Charles FI(it\i5). c

N A C E L L A , bas lat. s. f. (Bien que nous soyons convaincu que ce mot a été fait par syncope de Navicella, nous r e p r o duirons ici, comme nous l'avons fait p. 142, t. 11 de notre Arch. nav., l'opinion respectable de du Cange, qui veut que Nocella soit un diminutif de Naca. [ V . ] ) Nacelle, petite barque, petit bateau. — « Transitimi» (de la rivière) a per Nacellas et alia vasa prseparavit. » Matthieu Paris. » — « Competentiorem in Nacellis et chelandiis aliis fieri fecimus apparatimi. » Lettre de Frédéric II, citée par du Cange. Nacellis, dans cette phrase, nous paraît une faute du manuscrit reproduit par doni Martène, t. 11, Amplissima collect., col. I i 19; il nous semble qu'il faut lire Vaccllis ou Vascllis. Les chelandes n'étaient point de petits navires qu'on pût nommer après les Nacelles, ou qu'on dût leur comparer. Selon nous, le sens de la phrase est : « Nous fîmes faire un approvisionnement convenable dans des nefs et des chelandes. » N A C E L L E , fr. s. f. (Du précédent.) (Lat. ital. Navicella; a n g l . - s a x . Sccort-scip; bas bret. Bagih; turc, Zévrag [ ( J J j j j ] ; illyr. daim. Drjêvce, Ldgika; rus. . / ï o ^ K a [Lodka], .l04OlKa \Lodotcha\, AaÀia [Ladiia], *Ie.\iioi;l> [Tchelnoke\; val. Bpaniip> [Franitze], ITJaÏKTj [Cliaïke], Kaïk ; poloii. Czo'lnko, Lodka; hongr. Hajôka [Hoyôkoj.j Petite barque, Petit bateau. NACH UND N A C H A B F A L L E N , all. v . a. (Mot à mot : Peu à p e u , successivement, par des mouvements successifs et continus, arriver.) Arriver en dépendant V. Abfallen. N A C H A R A T U S , bas lat. s. m. (De l'ital. Nacchera, Naccara, taballe ou atabale. N . Ducz [1674]. Naccara a été fait du turc Naghara ou Ncqarè, SjLiL>). Joueur de nacaire, Timbalier. — A Gènes, au x i v siècle, le chef de toute division de galères (capuano) devait embarquer un timballier. Voici à cet égard la prescription d'un des Statuts de Gazarie, à la date du 6 septembre I 3 4 I : — « E t q u o d dictus Dominus capitaneus habeat et habere debeat domiccllos duos et unum choquum » (un cuisinier, un coq), « trombatores duo et unum e

Nacbaratum. » P . 65 de VImposicio Bibl. Dépôt de la Mar.

officii Gazarie,

Ms.

N A C H E , fr. s. f. N A C H E N , ail. s. Barque. _ N A C H O D A (Nakoda [bjsfcf], [ i - ^ L i ] ) , mal- pers. s. Capitaine de navire. ( D . H a e x , Roorda.) Elout dit, d'après Marsden, que Nachoda est le nom de tout patron de navire, navigateur ou propriétaire d'un navire et de sa cargaison, qui f a i l l e cabotage. — L'antique loi maritime de Malacca , écrite seulement vers le x m siècle, dit dans son préambule : « Ce qu'est sur la terre le souverain qui porte le titre de Commandeur des croyants, le Nachoda l'est à la mer. Il a reçu du premier le pouvoir dont il est investi, pour l'exercer sur le navire qu'il commande. » La loi ajoute : « L e Nachoda doit être regardé comme un roi quand il est sur mer; et, lors même qu'il serait jeune, il doit être obéi et respecté, tant qu'il est chef du navire, comme s'il était un homme âgé.» Les codes de Makassar et de Bougui (île Célèbes) contiennent des déclarations presque identiques à celle-ci; le code Bougui dit même que « la volonté du Nakhoda est une loi absolue, sans appel. » — Dans sa traduction du code de Malaca, M . Ed. Dulaurier écrit Nakhoda, comme le fait Marsden à l'art. Ship de son Dict. angl.-mal., et p. З47 de sa partie mal.angl. — V . Anachoda, Djouragan, Kapitan. e

N A C H T H A U S , ail. s. (De Hans, maison [angl.-sax. Hiis , et de Nacht, nuit [angl.-sax. Niht; lat. Nox; gr. Nu;]. Mai­ son de la nuit.) Habitacle. — Le holl. dit : Nagt-huis, le dan. Nathuus, le suéd. Nakter-hus. Н А Г Е Л Ь (Naghèl), rus. s. m. (Transcription du holl. Nagel. [ V . ] ) Cheville, Gournablc—Нагель v блока [Naghèl ou bloka.) (Proprement : Cheville1 de la poulie.) Essieu de poulie. (Alex. Boutakoff.) — Manque aux parties fr.-rus. et rus.-angl.-fr. de Chichkoff. Dans sa partie angl.-rus., cet auteur "dit, art. Pin of a block : Нагелъ въ б л о к * . — V . Сердчнпкъ въ блоки. Н А Е Р у Ж А Г П Ь (Nagroajate), rus. v. а. (Гружашь [de R P Y . n > [ V . ] , Grouzc, fardeau], charger, précédé du préfixe Haï exprimant une action faite sur une quantité d'objets.) Charger, Arrimer.—Нагружеше (Nagroujénié), s. n. Affrètement , selon J. Heym. Selon Reiff : Arrimage, Chargement, F t . — L e s synonymes de Нагружать sont Натруживать (Nagrbujivate) et Нагрузить (Nagrouzite). (V. Ерузшпь.)— Нагрузка (Nagrouzka), s. Charge, Arrimage, Chargement, Lestage. r e

Н А Г Р у З Ч И К Ъ (Nagrouztchike), Chargeur.

rus. s. m. Arrimeur,

Н А Д В О Д Н А Я Ч А С Т Ь К О Р А Б Л Я (Nadvotnaïa tclmste korablia), rus. (Надь, au-dessus ; Водная, d'eau, de l'eau; Ч а с т ь , partie; Корабля , du vaisseau.) Œuvres mortes. — Manque à J. Heym et Reiff. N A D O S , N A D O Z , s et z sonnant à peu près comme ce, bas bret. s. f. (En relation, peut-être fortuite, avec l'angl.sax. Nœdl, qui a fait l'ail. Nadel, l'angl. Naal, etc.) A i guille.— Nados er kompas (Nadoce eur kom-mpace), A i guille aimantée delà boussole.—Nados kanolicr, Epinglette du chef de pièce. (V. Kanolicr.) Nados karénache, Aiguille de carène. — Nados gwel, Aiguille à la voile. (V. Gwel.) — Nados vôr (For, forme de Мог, mer.) Compas de 111er, Compas de route. L e P. Grégoire. — Y. Môr. N A D M O R J E (Nadmorié), illyr. daim. s. n. (De Мог je, mer, et de Nad, sur.) Cap, Pointe, Promontoire. N A D M O R S K I , pol. adj. (De Morzc[Y.] Maritime.

et de Nad,

sur.:


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1030

NADO ( Е м ) , port. adv. (Nado, du lat. Natarc, nager.) A fl « E d'outra parte os Mouros nom podiam meter suas fustas em Nado. » Chron. do Condc D. Pedro, chap. 69. o t

N A D O V Ë X A N (Nadovczane), illyr. daim. adj. (De Vcxiv (véziv), qui peut se lier; et de Nnd, sur.) Genopé. — Nadovêzanjc (nié), s. n. Genope; Nœud d'une corde sur une .ititre. — Nadovèzati, v . a. Genoper. ( V . Vez.) — N'adulo (Nadouto), illyr. adj. (Dût [du slav. Д у [Don], rad. des mots qui expriment l'idée de Souffler, gonfler, bouffir], gonflé; Na, par-dessus.) Grosse, en parlant de la mer. N A D V E Z , illyr. daim. s. (Vez [ V . ] , lien, nœud; Nad, pardessus.) Bosse. — Nadvezati, v . a. (Fezati[У.], lier; Nad, par-desssus.) Bosser. N . ' E G E L , angl.-sax. s. Clou.— Nœglian

, v . a. Clouer.

IIAEM'b К О Р А Б Л Я (Nacmc korab/ia), rus. s. m. (Mot à mot: Loyer du navire. [Naéme, de Нанимать [Naniniatc], Louer; rad. Иметь, prendre. Haest.uo, prendre à l o y e r . ] ) Affrètement. ( V . ф р а х т ь , П р о к а т ъ . ) — Н а е л т п к ь судна (Nàïcmchtchik soudna), s. m. Affréteur. N i E S S , N Y E S S E , N E S S , angl. sax. s. (En relation avec le lat. Nasus, nez.) P r o m o n t o i r e , C a p , P o i n t e . — V . Gara, Nasu , Nose , Nosu , Sae-nœsse. N A F I K A , basbret. v . a. (Du fr.:) Naviguer. ( V . Merdei, Mordei.) — Nafikalbl. (Du f r . : ) Navigable. ( V . Merdéapl, Mordeapl.) Nafikasioun (s sonnant ç ) , s. f. (Du fr.:) Navigation. ( V . Merdéadurez.) — Nakqfiter (cr prononcé : eur), s. m. (Du fr.:) Navigateur. ( V . Martùlod, Merdéad, Mordéad.) N A G E , fr. s. f. (De Nager. [ V . ] l (Gr. anc. 'Epso-ia, Кытгл,леюш; gr. mod. Tpa€iv.uov T O Ù xou-îou [Travixinio-n tou koupiou]; lat. Remigatio, Remigium; ital. esp. Voga; napol. Roca; bas bref. Ronat; isl. Arabudr, Arôdr, Rôtir; angl.sax. Rewete, Rewetle, Relitte, Rrwyt, Roivacs; turc, Guldich ; illyr. Vaxânje, Voxcnjc; rus. Гребля hongr. Enzés [Êvézèche].) Action de nager ou ramer; Jeu des rames. La Nage peut être vive, pressée, lente, lourde, allongée. Celle-ci s'obtient en allongeant les bras de toute leur longueur, ce cpii porte la pale de l'aviron vers l'avant du navire, et la rame le long du bord. Virgile peint la Nage allongée dans la phrase suivante du v livre de Y Enéide: « Olii certaminc summo procuinbunt. » (« Les rameurS étendent, de toute leur longueur, leurs bras vers l'arrière du nav i r e ; et se couchant pour ainsi dire (procuinbunt) sur leurs avirons, dont la pale est, dans ce mouvement, portée vers la proue, ils vont chercher, le plus loin possible, chacun pour sa rame, un point d'appui dans la mer. » Virgilius naueicus, p. 38.) — V . Dar la voga.

[t^Jtùjf]

e

N A G E L , ali. boli. dan. sued. s. (De l'angl.-sax. [isl. Nagli].) Clou. — V . Spiger, Spik.

Nœgel

N A G E R , fr. anc. v. a. (DeNaviger.) Naviguer. — « E t l'ors toux dung accord ilz firent VOLILE et heurentbon vent, et N a gèrent tant qu'ils arrivèrent au port de Marseille. » C/tronit/. de Savoie, Hist. patr. monum. (Turin, 1840), t. 1", p. 58. — « L e 8 , nous vismes une des isles d'entre Madagascar et Mosamby; la nuit, nous Nageasmes à costé de la dite isle...» Journal du voyage de J. Parnienticr (1629). (V. Bande, P l o mée.)—Aujourd'hui, cette acception du mot Nager EST hors d'usage. Les marins n'emploient plus ce terme que comme un synonyme de Ramer. Au x m siècle, on l'employait déjà quelquefois dans ce sens. ( V . Najer, Pavoiser.) (Gr. anc. 'Eps'a-7(.i, Кожеиш, К<|>тп)).атеш, Ттгг,рет£ш; gr. mod. Aâuvio, TpaèiÇto XOUTTÎ; lat. Remigare; ital. Vogare; esp. port. Vogar; cat. Rater de rems; isl. Roc; angl.-sax. Rowan; angl. Roiv [to]; e

e

bas bret. Roévia; ar. côte .N. d'Afr. Kttddeuj: turc, Kurck tchèqmèk [ o J . j S ' s^£*5Ik] ; illyr. Vâxati, Veslariti, Voziti; val. Bîtua [a], [A visla ou vesla]; rus. Игшпи на rpe6.vfe [Itti na greblie], Ишпш греблею [Itti grebleïou], Г р е ь с т п [Grebsti],Tpecmb[Grette]; hongr. Lapâtozni, Évezni;groënl. Kajarlopok, Paûrpok; mal. Ber-daïong (çj>\iji], Mcngaïouh [ Ï « J ! J L S ] , Kaïotth [**№]; chin. Hoâ, Tà-Tstang, Pdng; m a dék. Mive, Mivez, Vczou; nouv.-zél. Oe; papou, Kobbress, Vorosko; sataval, Fatil.) ( V . 'Етхштсос..) Nager ensemble, c'est-à-dire faire effort tous à la fois sur leurs avirons, fut toujours recommandé aux Nageurs ou rameurs, témoin c e vers du m liv. de Y Enéide: e

« Eripite, 0 socii, paritcrqiie insurgite remis! » — Nager h culcr (Angl. Black [to] water; illyr. Votiti est un synonyme de scier. ( V . ) — V . Naiger.

nase)

N A G E R U N N A V I R E , fr. anc. v. a. « C'est, dit R o m m e (1792), lui donner le mouvement par le moyen de bateaux, qui, pressés par les efforts de leurs rameurs, entraînent ce bâtiment après eux. » C'est le remorquer avec une ou p l u sieurs embarcations. — « Les bourgeois et marchands de cette ville de Saint-Malo étant avertis « (par M . de Bouille, gouverneur de Saint-Malo, qui se trouvait près du R o i ) « qu'il plaisoit au Roy devenir parla mer depuis Dinan jusqu'en cette ville, un jour avant son entrée, firent >. (par les soins d'un nommé Philippe Eloi, qu'avaient délégué les c i toyens rassemblés pendant trois jours sous la présidence de M. de Talavart, lieut. du gouverneur.— Regist. de l'hôtel de ville de Saint-Malo) «acoûtrer environ une vingtaine de bateaux en forme de galions pour aller quérir Sa Majesté. Scavoir, on avait fait acoûtrer l'un de ces bateaux en forme d'un grand navire portant deux hunes et mâtcreaux » (c'est-à-dire que cette embarcation, déguisée en galion ou en grand navire de guerre, avait Un mât de misaine avec hune surmontée [Gléblia]; d'un màtereau portant hunier, un grand mât gréé de même, et; par derrière, un mât d'artimon portant un artimon latin et n'ayant pas de hune. Si le galion qu'on simulait était des plus grands, il devait avoir en arrière du mât d'artimon et tout à fait sur la poupe un mât de contre-artimon, à la latine comme le mât d'artimon. [V. Galion]), « ayant éperon (non pas éperon de galère, mais taille-mergarni d'une guibre allongée à la mode du temps), « château d'avant et poupe, et garni de lires d'avant arrière»(de l'avant à l'arrière. Nous ne savons ce qu'étaient ces Lires),» garni de toutes sortes de flammes et appareils, de forme qu'il n'y restoit rien » (de telle façon que de l'extérieur de la barque, il ne restait rien, tant le déguisement était complet), « avec six passevolans, et garni par dessus ces lires de toilles peintes et armoiries du Roy » (ces armoiries, peintes sur des toiles, recouvraient un rebord simulant la pavesade. Cet ornement se remarque aux vaisseaux du roi Henri V I I I , peints par Holbein, dans son tableau de rembarquement du Roi à Douvres pour s a v i site au camp du Drap-d'Or [1520]; tableau gravé par Bazire [ V . ' p . i o 5 5 ] ) , « dont estoitcapitaineHamont Jonchée. La poupe du dit navire étoit couverte d'une belle sarge peinte, de taffetas. » (La Sarge était une tapisserie, une couverte, selon Due/., Dict. ital.-fr., 1674, art. Sargia; celle du galion du Roi devait être une tente, un teudelet de taffetas peint.) « Item, y en avoit un autre bateau acoùtré en forme de g a liote à la mode moresque, acoûtré de même que l'autre d e poupe et château d'avant, lires et toiles peintes, et chacun de ces deux gabions rames de vingt-deux avirons, équipés d'une vingtaine de jeunes hommes des plus braves»(des plus élégants, des plus riches dans leurs habits) « de la ville eu


1031

GLOSSAIRE NAUTIQUE. chaque gallion. Guillaume Jonchée étoit en pareil capitaine d e la ditte galliotte, laquelle étoit appareillée en morisque à la mode de galère » (c'est-à-dire qu'elle avait le gréement, la voilure et la forme extérieure d'une galiote turque ou barbaresque, navire de la famille des galères). « Quand au reste des autres galbons, ils avoient tous chacun une poupe couverte de tapisserie et un éperon d'avant, ramez de dixhuit ou vingt avirons, chacun quatre ou six passevolans, équipés de la jeunesse de la ville fort honêtement... Cela fait, on aborde le bateau où estoit le R o y , avec le galion acoùtré en forme de grand navire, là où le Roy s'embarqua, et Monsieur son frère et Monsieur le chevalier » (Charles de Valois, fils naturel du Roi et de Marie Bouchet), « et autres seigneurs... et étant embarqué, y eut un gallion dont étoit I-apitaine Robert Boulain, qui fut amaré avec le galion du R o v pour le Nager en rivière...» Le discours de l'entrée du rpy Charles IX, fait en cette ville de Saint-Main, le mercredy 2 4 jour de may, vigile du sacre, l'an 1570. Bibl. curieuse du P . Ménétrier, 1704, i n - i a , t. 11, p. 102.— « L e c o m t e d e Relingue, contramiral de l'escadre bleue et blanche, Se Faisoit Nager par ses chalouppes pour s'approcher d ' A l monde... » Rclat. du combat de la Hougue (1692), qu'on lit, p. 141 des Mémoires manusc. du marquis de Ville tte; Arch. de la Mar. e

1. N A G E U R , fr. anc. et mod. s. m. (Gr. anc. 'ЕрЕтг,;; g r . anc. et mod. Кшт^Хатг,;; isl. Harcti, Rodrarmadr ; angl.sax. Rdra, Retire, Gereira, RoiSerc, Rôtira; angl. Oarsman; v a

turc,Kurètkchi

J3>]> ' - В '

с л а ш

[Pistacheou

Vesla-

che], Л о п Ы а р [Lopetar] ; rus. Веослышъ [Vessclnik],

Bece-

льшикъ [Vesselchtchike], Гребецъ [Grébètze]; hongr. Evezo leginy,

Evcdzo,

Evczos, Hajà-lapat-vono

Paùrpok ; mal. Anak

daïonk

[py\^>

; groënl. i^H-)

Epatait,

Rameur. Ce

e

mot était déjà usité au x i u siècle. ( V . Pavoiser.)—V. Galie. 3 . N A G E U R , vieux fr. s. m. Patron de galère ou de nef; celui par les soins de qui le navire allait Nageant, ou Naviguant. — « Singlant oultre vers la Grèce, obscura le temps, et sv leua ung si grand vent et fortune sur mer, que le Nageur du conte de Savoye fust esbay, dont par avanture la gallée du conte » (Amédée V ) » arriua en vng lieu appelé Tuedou... » Chron. de Savoie (Document de la lin du x i v siècle); Hist. patr. nionum. (Turin, 1840), t. 11, p. З09. e

N A G I E R , vieux fr. v. a. (Variante de л.Nager. [ V . ] ) Faire route, Naviguer. — « Car ils furent neuf jours tous plains en un batel, et moult s'esforcèrent de Nagier; mais il ne se peurent oncques eslongier que tous les jours le vent ne leur fust contraire...» Froissarl, Chron., liv. i ; Ms. de A'alenciennes. — V . Voyelle. e r

\ V G T - H U I S , holl. s. — V. Nachthaus. N A G Y T E N G E R (Noghi tennghér), \\ongr. s. (Nagy, grand, VASTE:) Océan. — V . Tenger. N A H É , ar. cote N . d'Afr. v . Dégarnir, Dégréer. — oua/iad, Désaffourcher.

Nahé

N.AHEM, ail. v. a. ( ? D e l'angl.-sax.- Neah, proche, près, v o i s i n ; ou de Noetan [e], presser.) (Proprement : Coudre.) Aiguille. N A H I l E ou Nahyet

(<Ца.Ь), ar. turc, s. Parage. — V.

laq.i (Lu, ou 4 0 ) ) . N \ H U N G , ail. s. (De Nàhen. [ V . ] ) Aiguilletage. Н А З Н А Ч Е Н 1 Е (Nassnatchênié), rus. s. n. (De Ha [Na], sur, et de Значить [Znatchite], indiquer, désigner ; rad. slave

Зна, d'où Знать [Znate], savoir, illyr. Znan [Znanel, sa­ vant; Znaniti, notifier; Znatti, être informé; pol. Znaczyc' [Znatchyts), remarquer, signifier.) Destination. — Наз­ начить въ ломку (Nassnatchite v'hmmkoit), v. a. (Propr. : Marquer entre les choses rompues ; c'est-à-dire : Classer un navire parmi les navires cassés et devant être démolis.) Condamner un navire.— Назначить курсъ (Nassnatchitekourss), Donner la route. — Назначишь м ъ с т о креасероваша(JVewnatchite mèsto kreîseropaniia). (Marquer le lieu d'une croisière.) Etablir une croisière. I I A U T I I (Naïcti), rus. v . a. (De II mu ou H m n u i , aller; et de Ha, préf. de l'action faite à la surface.) Découvrir. — « Н а й т и neii.iBbcmnyio землю (Naïti neïzvestnouiou zem/ion), Découvrir une terre. » Reiff, p. З4З. Н А Й Т О В И Т Ь (Naïetovite), rus. v. a. Le seul mot analogue par sa forme que nous trouvions dans le Dict. ru^c de J. Heym est le slave: Haûmïe, signifiant: Descente. Il ne nous semble pas que Naïtovite, dont le sens est : Lier avec une saisine, ou Risser, puisse procéder du même radical que Naïlié. Reiff fait venir ce mot du holl. Hang toutv, et il lui donne pour,synonyme Н а н т о в и т ь . ( V . OGiianmoв п т ь , Снаптовнть.) — Наптовъ (Naîtove), s. m. Saisine, Risse. — Наитовъ для сдраввата поршовъ (Naîtove dlia sdraïvaniia portove). Nous ne connaissons pas la composition de Г adj. Сдраппашя, que nous 11e trouvons ni dans J. Heym ni dans Reiff, et que nous copions dans Chichkoff, part, fr.-rus., p. 141, lig. 4.) Raban de sabord. ( V . П о р т и . ) — Наитовъ y шпиля (Naîtove ou ckpilia), Raban de bar­ res, Tire-veille de cabestan. — V. Свисшовъ. N A I E , dan. v. a. (Même origine que l'ail. Nàhen. V, Aiguilleter, Genoper, Mettre en place avec un aiguilletage. N A I G E R , vieux fr. v. a. Variante orthographique de Nager. N A I G U E , wol. s. Chambre. — Naigue bon ntoutc. Mot à mot : Bou, la, Naigue, Chambre, Ntoute, petite.) Cabine. N A l K ( , J } j L j ) , mal. v . adv. (Proprement : Monter.) A bord, Aller à bord; Monter à bord.-—Naïk darat, Aborder la terre. Débarquer, Descendre à terre. ( V . D a r a t [ v i > j l > ] . ) —NaïA — Naïk mandera ou laïar, Hisser la voile. ( V . Laïar [f^\) bandera, Hisser son pavillon. ( V . Bandera.) — Naïk maniarang (g doux). (De Sarang, attaque, assaut, et de Men, particule.) Aller à l'abordage, Assaillir, Investir. — Roorda écrit : Mènjérang. ( V . Langgar,Singgah, Touroun-ka darat.,—Naïk praou ou Л а / > < 7 / , Embarquer,Montera b o r d . ( Y . Kapal [ ^ ^ Praou [_jS^S].) NAINTNG, dan. s. (C'est le holl. Naaing. [ V . ] ) Aiguilletage. — V. Muusning, Syening. N A Ï V E , vieux fr. s. f. (Pour Nave. [ V . ] ) — « Il hj grandismes quantité de Naïves : car vos savés, si corn j e voz ai dit, q'ele est sur le grand flum que est appelés Caramoran. » Voy. de Marc Pol., Recueil de la Société de g é o graphie , t. i , p . 157. — Dans le même voyage, p. i G 3 (chap. 147), on lit Nave. e r

N A J E R , vieux fr. v. a. (Pour Nager. [ V . ] ) Naviguer. — « Il se mistrent en la mer et Najerent bien trois mois, tant k'il vindrent à une ysle qui est vers midi, ki a nom Java... Voy. de Marc Pol, chap. 19. — « Et novelement les niarchians de Jene (Gènes) Najerent per cel mer, car ils n'ont mis leingn » (de l'haï, Legno, navire) « où ils Najerent... J Ib., chap. 2З. — « E t por ce est grant perilz .1 Najere e u cele nés. 1 Chap. З7.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1032

Н А К Л А Д Ы В А Т Ь Т А К Е Л А Ж Ъ НА Т О П Ъ М А Ч Т Ы (Nakladivaté, ou Noklodouivatc takclache na top matchti, ou matehtoui), rus. v. п. (Oe Клад [ K l a d ] , rad. slave des mots qui expriment l'idée de placer, poser, mettre [illyr. Kladàti; vus. Класпть;ро1. Klas'dz], Placer, et de Ha [Na], pref. de l'action faite à la surface d'un objet.) (Proprement : Mettre le capelage autour du ton du mat.) Capeler un mât. ( V . T a келажЪ , Ш о п ъ , Мачта.) — Накладывапгь такелажь на нокъ у рея (Takladivote takèlache па поке ou rela). Capeler une vergue. — V . Нокъ. Н А К Л О Н Е Ш Е (Naklonénié), rus. s. n. (De К л о н и т ь [А/о/г/te], incliner; rad. Клон, qui paraît n'être pas sans rapport avec le XX'.v grec de XÀtvsiv, et le Clin lat. de Clinarc. Illyr. Ukloniti [Ouklôniti], éloigner, retirer; Uklonjattl, incliner, plier.) Inclinaison. Н А К Р Е Н И Ш Ь К О Р А Б Л Ь H A Б О К Ъ (Nakrénite korable na boke), rus. v. a. (Mot à mot : Abattre ou pencher un navire sur le côté. De Кренъ [ V . ] , et de Ha [Na], préf. de l'action faite à la surface d'un objet.) Mettre un navire à la bande ; Abattre en carène ; Caréner. — V . К р е н е г о в а т ь , Кренить, В а л я т ь . N A K T E T I I U S , suéd. s. — V . Nachthaus. Н А К Т О у З Ъ (Naktoouzc) ou Н А К П Т О у С Ъ (Naktoousse), rus. s. m. (Transcript. du holl. Nagl-huis. [ V . ] ) Habitacle. — J. lleyni écrit Н а к т о у х ъ , qui est une mauvaise leçon, Haus ne pouvant guère se transformer en ooukc. — V . Maточнпкъ. N A L A Y A N ( ^ j U i ) , mal. hindoust. s. Pécheur Manq. à VEngl. and indoost. nav. dict. de T h . Roebuck. Н А Л И В А Т Ь В О Д О Ю (Nalivatevodoïou, rus. v. a. (Emplir d'eau. [De Л и т ь , répandre, c o u l e r , et de Ha [Na], préf. de l'action faite à la surface d'un objet].) Faire de l'eau , Faire eau. Н А Л О Ж И Т Ь Э З Е Л Ь Г О ф Т Ъ (Nalojite iézelgofte), rus. v. a. (De Л ожить, mettre, poster [rad. Л я г (Lia g)], et de Надъ [Nadc], préf. de l'action produite d'en haut.) Mettre en place un chouquet. ( V . Э з е л ь г о ф т ъ . ) — Наложишь марса (Nalojite Marsa). Capeler une hune. — V . Марсъ. N A M J E S C T E N J E V E L J E G A OGNJA (Namiechtënié véliéga ognia), illyr. daim. s. (De Véliki oganj [ V . ] , artillerie, et de Nainjcsctènjc, emplacement; slav. Mtcai [Miest, Mcst], lieu, poste; et Ha, sur, à, vers.) Batterie. N A M P A K ou NAM РОК ( j l ^ i ) , mal. v . Découvrir, voir de loin. л

\ A N , chin. Sud. N A N C A , bas lat. s. f. S'elon les Bénédictins, ce mot est pour Naca .dans le passage suivant d'une convent.de l'année 1212, entre Guillaume, comte de Forcalquier, et les moines du HautMont? (Montis-Majoris) : « Testes probaverant Monasterium habuisse pacifiée ab omnibus ibi piscantibus, singulis septimanis, levatani piscium, excepto dias lunse et singulis noctibtts, singulos obolos pro singulis Nancis, aut très denarios pro una septimana. « Nous croyons, quant à nous, que Nancis n'est point une mauvaise lecture de Nacis, parce que les esnekes, navires du Nord (V. Naca), n'étaient pas en usage dans le Midi. Il nous semble qu'il faut lire : « P r o singulis N'assis. >' (De Nassum, pour Nassa, Nasse.) Chaque Nasse de poisson payait une obole ; cela est fort naturel. N A N C I A В ERG A , basq. s. pl. Basses vergues. Н А Н Я П Г Ь К О Р А Б Л Ь ou С У Д Н О (Naniate

korable ou

Soudan), rus. v. a. Affréter, Fréter, Noliser. L e Dict. de J. Heym ( i 8 o 5 ) dit : Нагрузить судно (Nagrouzite soudno), c e qui veut dire : Charger un navire. — V . П р о к а т ь . N A O , esp. port. s. f. (Du gr. Nauç [ V . ] ) Navire, bâtiment, vaisseau. — Bien que le mot Nao soit un terme g é n é r i q u e , il désigne, dans un grand nombre de documents anciens, L a Nef, le grand vaisseau, le vaisseau principal, à la différence de Navio, qui désigne souvent un bâtiment d'une m é d i o c r e importance. L'ordonnance de Bilbao (1 56o) dit, chap. t,o ; « Si algún maestre ó dueño de alguna Nao, ó navio , ó c a ravela, ó otra fusta qualquier quesea, etc. » On lit, parte 11, cap.. 18, p. 98 des Comment. Dalboq. : « Entendeo logo e m mandar concertar todas as Naos, navios et gales... » ( V . N a vio.) Dans la11 Partida, tit. 2/,, ley v u ( x n i siècle), on v o i t la Ñáo nommée après la Nave et la Carraca, ce qui la place au troisième rang parmi les navires importants. ( V . Nave.) — Bien que la Sainte-Marie, qui portait Colomb pendant son premier voyage ( 1 4 9 ) aux terres espérées fût une Caravelle ( V . ) , comme elle était atnirale, et d'ailleurs gréée e n nef, c'est-à-dire en vaisseau rond, ayant une voilure c a r r é e devant et au mât du milieu, et non un gréement latin, le j o u r nal du voyage l'appelle souvent la Nao; ainsi, on lit p . 3 3 (édit. de Navarette) : « Envié la carabela Pinta al leste y sueste, y la carabela Niña al sursueste, y y o con la N a o *• (la Nao almirante, la Nao capitana) « fué al sueste. » — « E antre estas Naos grandes avia h u m a d o rey de C a m b a y a , que se chamava a NáoMeri, quesería de mil toneis, con muita gente, et artelharia... » Comm. Dalboq., parte 1, cap. 2 9 , p. 1 До. (V. Amainar, Aperceber, Arroinbada, 2. Capita­ nía, Dar buelta.) — N a o corta de quilla, Navire court d e quille. — « En Viscaya, Francia, y otras partes donde hazen las Naos cortas de quilla, me parece que es respecto de que para adereçarlas las ponen en seco, y que también dexan de hazerlas largas y complidas de quilla, hazimdolas chicas, v cortas, porque no quiebren : pero con mucho lançiamento para que supla la falta de quilla. » T h . Cano, Arte para fabricar... naos (1G11), p. 18 v ° . — Nao de armada, Bâtiment qui peut naviguer en escadre, vaisseau de guerre. — ( V . Nabegar.) — Nao de carrega , port. Navire de charge. — « Elle esperava em Déos de ser primeiro em P o r t u g a l , que as Naos de carrega... » Comm. Dalboq., parte n, cap. ¿,3, p. 2З6.—Nao de costil d'avonte, esp. anc. Nef à château d'avant. Nous n'avons trouvé aucun détail sur cette espèce de navire, dont le nom nous fait connaître qu'il était m u n i , à l'avant, d'un château armé pour sa défense. La Nao d e castil d'avante paraît avoir été commune en Castille au x i v * siècle, si l'on en croit cette phrase de la Coránica del s e r e nissimo Rey Don Pedro : « La flotta que el » (le roi don P è dre, en 1З59, pour sa guerre contre le roi d'Aragon) « era esta : Galeas suyas del rey de Castilla eran veynte y ocho, y dos galeotas y quatro leños, y Naos de castil d'avante ochenta, y galeons de Moros que el rey Mohamad de Granada, l e embio en suya ayuda eran tres galeas... » Édition de 1691, Bibl. nat., O. 82 , p. 70 v ° . — I l est probable que les quatrevingts nefs à château d'avant étaient en môme temps navires de transport et de guerre, et qu'elles portaient, avec les hommes d'armes, les machines de guerre, les munitions d e toutes sortes, et, en partie, les rechanges des galères et des autres bâtiments à rames, leños et galiotes.—Nao de guerra, esp. Vaisseau de g u e r r e , bâtiment de guerre. (V. N a b e g a r . ) — Nao de quilha, port. Navire à quille, par o p p o s i tion à: Navire à fond plat. — « E começaram a fazer N a o s de quilha, em que navevagam pera todas as partes da India . . . Comm. Dalboq., parte iv, cap. 2З, p. 122. e

e

2


GLOSSAIRE N A O - K E Ô U , chin. s. Croc. N A O C H E R , N A O C H E R O , esp. s. m. (Du lat. Nauclertts. | V . ] ) Contre-maître, Second du navire. — «Otrossi ha N a o cheros, <j sson ssabidores de los vientos, et de los puertos, para guisar los nauios et marineros. » Las Partidas ( x i n siè<-le), 2 partid., lit. х х п п , ley a. — « Et otorgar le » (et lui permettre) « que ssea Naocher... » Ib., ley 5. — V . Aliere, Nauchcro. e

E

N A O M A C H I A , N A O M A Q U I A , esp. s. f. (Du lat. rida. [ V . ] ) Combat naval ; Naumachie.

Nauma-

N A P (prononcé à peu près : Nop), hongr. s. Soleil. rus. s. n. (Du slave Pratti,

1033

mot : Navire, se lit dans un acte passé àGranvillc en i56&\ — V . Hable. N A R G U S , bas lat. s. m. (Contrart. de Navargus ou A . i varchus.) Capitaine de navire. r

N A R I C A T I (Naritcftati),illyr. daim. v.a. (Ricati[Ritchati]; Rikati, appeler fort, rugir [de Rik, mugissement (du slave Ржа [Rja))\ ; Na, de, sur.) Héler. N A R I Z , esp. anc. s. (Du lat. Naris, narine [gr. 'Pîv].) (Proprement : Nez.) Eperon. — V . Beque, FLsperon, Espolon, Pico, Tajamar. N A R R U Z U R R U N A (Narrouzourrottna), basq. litt. s. f. (De Araztu [Araztou], nettoyer.) Écouvillon.

N A O l E, vanikoro, s. (? Du port. Ndo.) Pirogue.

Н А П . Л Р Ь Е (Napârcé), ser, fouler.) Tarière.

NAUTIQUE.

pres-

Н А П Е Р С Т О К Ъ y П А Р У С Н И К А (Naperstoke ou parousnika), rus. s. m. (De Пёрсшъ [Perste], doigt, et de Ha [Na], sur.) (Proprement : Dé du voilier.) Paumelle. N A P L I T T I , illyr. daim. v. a. (Plitti, nager, couler; Na, vers, dessus.) Monter, en parlant de la mer. Н А П Л Ы Т Ь (Naplite ou Naplouite), Н А П Л Ы В А Т Ь (Naplivate ou Naplouivatc), rus. v. n. (De П л ы п ь [Plrtc ou Plottitc] [ V . ] , et de Ha [Na], préf. du mouvement fait à la surface.) Donner contre, heurter en naviguant. — На­ п л ы т ь на мель (Naplite na mêle), Donner sur un banc de sable. Н А П О Л Н И Т Ь ЗАДНЕЕ П А Р у С А (Napnlnite zadnïé paroussa), rus. v. a. (Emplir les voiles postérieures, ou de l'arriére. Задъ, le derrière, de 3a [Zn], après, au delà.) D é charger derrière ; Faire servir derrière. Н А П О Л Н И Т Ь П А Р у С Ъ (Napolnitcparouss), rus. v. a. (De На [ Л я ] , préposil. qui marque l'action faite à la surface d'un objet, et de П о л и [Poln], radie- slave qui entre en com­ position dans les mots exprimant l'idée de : Réplétion, pléremplir; Pùn nitude, etc.; illyr. Polniti, ou Puniti[Pouniti], [ P o u n e ] , plein.) (Emplir une voile.) Décharger une voile ; Eventer une voile. — Наполни г р о т ь марсель! (Napnlni (rrotc marset). Évente le grand hunier!—Наполнить паруса (Napolnitc paroussa), Faire servir. — Наполнпть передте паруса (Napolnitc pérednié paroussa), rus. v. a. (Emplir les voiles antérieures ou de l'avant. Передъ ou Предъ, devant; du lat. Prie.) Décharger devant ; Faire servir devant. — V . Парус*. N ' A P P A R Û T (Napparoutc), groënl. s. Mât. — Selon Otho Fabricius, l'accent ne doit pas être placé sur Vu, mais sur le premier a. Napparût désignerait la nageoire placée sur le dos de la baleine. Ce n'est pas nous qui mettrons d'accord Fabricius et Paul F'gède ; tout ce que nous pouvons faire, c'est ce que nous faisons ici : nous constatons que les deux seuls auteurs de dictionnaires groënlandais auxquels nous avons pu avoir recours, diffèrent quant à l'orthographe du niot qui désigne le Mât.— Napparuserpok, v. Mater.— Napparursiok, v. Faire un mât. Н А П Р А В Л Е Н Н А (Napravlénié), rus. s. n. (De Прав [l'rav], rad. slave des mots exprimant l'idée de : Droiture.) Direction; Appel d'un cordage tendu. NAPUNN1T1SE (Napounnitissé), illyr. daim. v. r. (Napunna, plénitude.) Se remplir, se gonfler, prendre lèvent (en parlant d'une voile). N \ P V I R E , vieux fr. s. f. Cette mauvaise orthographe du

N A R U K A , illyr. daim. s. f. (Rùk, Пика, main, et, par ex­ tension : Moyen, manière, mode.) Ordre (disposition), Commandement. Н А Р У Ж Н А Я О Б Ш И В К А (Naroujnaïa obchivka),Tùs: s. I . (Proprement : Bordage extérieur. Наружная, de Рожай, v i ­ sage, face; Ha, préf. du mouvement fait à la surface.) Franc-bord. — V. Обшивка. N A R V A , vénit. s. f. (Ëtym. incon.) Planche horizontalement placée, en dedans et autour de la gondole, presque à fleur du bordage supérieur, où elle est comme un banc étroit. — V . Gondole. N A S E , ail. s. (De l'angl.-sax. Nœts. [ V . ] ) Avant, Cap du navire ; Cap pointe, Promontoire. N A S L I C A , basq. s. Brai. Larramendi; Duc. tri!., 1 7 4 5 . N A S L O N , illyr. daim. (Appui.) Lisse de Bataillole, de bastingage. N A S S E L L E , fr. s. f. Variante de Nacelle. (V.) — « De tons lez se rappareillèrenl D'armes, de Nez et de Nasselles. •• GUILLAUME

GUIABT,

Saint Louis.

— V . Maryner, Peschalle. Н А С О С Ъ В О Д Я Н О Й (Nassoss vodianote), rus. s. m. (Haсосъ, pompe [de Сосать (Sossatc), sucer], Водяной, d'eau:) Trombe. N A S T E N , fr. anc. s. m. (Peut-être de Nasse; peut-être de Nastala, aiguillette, épinglette. Le bateau dont il s'agit pouvait être long et étroit, comme les Aiguilles [ V . ] de Bordeaux.) — « Lesquelx comme ils voulsissent passer la r i vière d'Àlier, pristrent un petit balel, appelé Nasten. » Lettres de rémiss, de 1З9З, citées par D. Carpentier.-—Il pourrait très-bien se faire que le copiste de ces lettres eut omis un membre de phrase, et qu'il fallût lire : « Un petit batel, appartenant à un qui estoit appelé Nasten. » НАСТ0ЯЩ1Е-ПШАНГ0уТЬ1 (Nasloïac/ttcAié-c/rpbnnhoouti), s. m. plur. Couples de levée. —Насшоящш signifie vrai, réel, véritable, juste; les levées auxquelles on donne le titre de réelles, de justes, sont en effet les couples effectifs, les couples principaux. — V . Ш п а н г о у т ъ . N A T E , vieux fr. s. f. (Du lat. Matta.) Toron. — V u e vête a quatre Nates, a demy usée. » Invent, de la nef SainteMarie-Bonaventure ( i 5 a 5 ) . ( V . Saisie.) — C e qui, dans ce document, est appelé Natte, est nommé Corde ( V . ) et Gprdile ( V . ) dans \ Estimation de la nef Sainte-Marie, faite par P e d r o Navarre. On ne se rend pas bien compte de la raison qui put faire donner le nom de Nates, si, en effet, c'est bien Nates que dut écrire le notaire marseillais, rédacteur de l'inventaire, aux cordons composant la vête ou ga1З0


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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rant de palan. Les torons d'haussière sont des masses de fils tordus et non pas nattés ; est-ce, par hasard, que la vête dont il s'agit aurait été un grelin ( V . ) composé de quatre haussières? et chacune de ces haussières, formée elle-même de trois ou quatre torons, aurait-elle été nommée natte? ou bien encore y avait-il alors une façon de cordage dans laquelle on commettait ensemble un certain nombre de nattes ou tresses? Il faut remarquer, au reste, qu'un grelin a assez bien l'air d'un cordage composé de nattes tournées ensemble. — V . Vête. N A T H , ail. s. ( L e même que le holl. Nnad. N A T H U U S , dan. s. — V .

[V.])

Nachthaus.

Н А Т Р у Т И Т Ь М А Ч Т у (Natroutile matehtou), rus. v. a. (De ГПрушишь (Troutite), serrer, presser, froisser; illyr. Triïtiti, blesser, offenser; Natrunivati, nuire, faire tort; pol. Natrzasac' [Natrjasatz], ébranler.) Forcer un mât. — V . Мачта. N A T T A , ital. s. f. (Du lat. Matta.) Natte, Tresse large, Paillet, Baderne ; Fourrure de câble. Н А Т Я Г И В А Т Ь (Natiag/dvate), rus. v. a. (DelTLir [Tiagj, rad. slave des mots qui expriment l'idée de tension, de trac­ tion ; et de Ha, préfixe de l'action faite sur un certain nombre d'objets.) Reprendre, en parlant des haubans, des étais, etc. Н А Т Я Н у Т Ь (Natianouté), rus. v . a. (De ГПянуть [ V . ] , et du préf. Ha [Na], sur.) A p p e l e r , T i r e r . ( V . 2. A p p e l e r , Становить. ) — Н а т я н у т ь прямо (Natianouté pria/по), (Прямо, en droite ligne, directement.) Appeler droit. — На­ т я н у т ь слабину пав1;тренныхъ брасовъ (Natianouté slabinou navétrennikh brassove), Appuyer les b r a s . ( V . Вытяну­ т ь . ) — Н а т я н у т ь т а к Ь (Natianouté take), Appeler en étrive. — Н а т я н у т ь ш к о т ъ (Natianouté chkote), Border l'écoute d'une voile, Border une voile. 1. NAU, cat. vieux fr. s. f. (Du gr. Nau;. [ V . ] ) Nef, Navire. — « E axi començaren a vogar, e madona la Regina se girâ es senyd, e beney sos fills, e prix tôt lo poble e encara tôt lo pays : e els mariners vogaren, e anarensen a ht major Nau per nom la Bonavcntura. » Ra. Muntaner, Citron., chap. g5. — « L o Temple compté de Genouesos vna gran Nau la major qui en aquell temps fos feyta » (fin du s u t siècle) « e hauia nom lo Falco, e lliura la a aquest fraie R o ger de Flor. » I d . , i b . , chap. 194. 1

— « ... Que porta de très Navs. » JOHAN PUJOL,

Llepanl,

росте

inédit, strophe

— « Abvint y quatre Navs. « I b . , ib., strophe

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txxi .

MCVII".

(V. encore notre Areh. nav., t. 1", p. З60.) (V. Esser a la colla, Galeon, Quoque.) — Nau de covent, cat. anc. Nous ne savons pas le sens exact du mot Covent, dans son application'à une nef d'une certaine espèce ; mais nous apprenons par le passage suivant de la Chroniq. de Pedro I V , roi d ' A ragon ( x i v siècle), liv. m , chap. 10, que la Nau de covent était une grosse nef : « E eren ne les ses uxers grosses qui portaven cavalls, e vint Naus grosses appelades Natts de c o vent, qui son de 3 e de 2 cubertes. » — Nous serions disposé à croire que Covent est la forme catalane du lat. Conventus, concours, assemblée; et que les Naus de covent étaient des navires de charge marchant en convoi. — « Toutefois soudainement fut rhabillée ladite galère » (une des quatre galères que menait Prégent sur la côte de Calabre en revenant deMételin, à la lin de i 5 o i ) , « e t recommencée la charge sur les Espagnols ; tellement qu'une de leurs Naux fut mise à fond... » Chron. de J.cTAuton, 111 part., chap. 3o. e

e

— « Palinurus, Amyclas et Téphis Issirent hors des paluds infernaux Pour gouuerner barques, fastes et Naux, Et a leur port mener li navigage. » I d . , ib., v i part., chap. 40. e

— « L'artillerie au champ sembloit tonnerre ; Les grosses Naux de Piègent respondoyent... » JEAN MAROÏ,

Voyage (de Louis X I ) à Gênes.

— « Messire Jehan Picti, marchant florentin habitant à M a r seille, dict qu'il a esté patron de Nau... » Estimation faicte par le conte Pedro Navarre ( i 5 2 5 ) . (V. Sartie.) — « I t e m , si nulle desd. Naulx auoit besoing de secours de galleres, tirera vngcoup dartillerie et arborera vne bandière en pouppe par deux foys... » Ant. de Conflans, les Faits de la marine et navigaiges ( 1515-1522). 2. N A U ! Cri que Rabelais, au liv. i v , chap. 22 d e Pantagruel, met dans la bouche des matelots qui font effort tous ensemble sur un cordage : « Inse de par Dieu, inse ! Je n'en daignerais rien craindre, car le jour est fériau. Nau, nau. nau! Cettui celeume, dit Epistemon, n'est hors de p r o p o s , et me plaist. » N A Y A F E i l (Nafaghéà [ V . N W p / o ; . ] ) , gr. litt. et vulg. v. (De Nauccfoç. [ V . ] ) Naufrager. —Nauayîa, gr. anc. s. f. (DeNaïï; [ V . ] ) , Naufrage. ( V . Nauâviov, Nau-pOopia.)—Nautiyiov, gr. anc. et mod. s. n., que les Grecs modernes p r o noncent : Navaïo-n. Bris, débris d'un naufrage; Naufrage. Nauayo':;, gr. anc. adj. ("Ayvup.t, je brise.) N a u f r a g é . — Nauaywyîa, gr. mod. s. f. ("Ayw, j e conduis.) Pilotage. V I I i X o T Ô y c i o . ) — Nauayi»YÔi;, gr. mod. s. m. Pilote, Lamaneur. (V. ntXo'-o;, rioooTaç, noodrr,c;.) — Nauotpyéo), gr. anc. v . a. (De Naîi? [ V . ] , et d ' A p y w , je commande.) Commander utn escadre, une flotte. — Nctuap/r,(5a, g r . litt. mod. s. f. x\niirauté, Amiralat. — Nauap/îa, gr. anc. s. f. Commandement d'un navire, d'une flotte, d'une escadre. — Nauocyic. gr. anc. s. m. Vaisseau de commandement; Vaisseau amiral ; l'Amiral. — « Prsetoriam vero navem Graeci Nauapy ( 3 a vocant : nostri vulgo Capitanea. » Ba'if, p . 7 5 , De rr nav. (V. Diôdore, liv. xx.) — Nctuâpyo;, gr. anc. et mod., que les Grecs modernes ne prononcent ni tout à fait : Navarcos. ni absolument : Nafarcos, l'u sonnant entre v et f. Amiral, Commandant d'une escadre ou d'une flotte. — « Nauâpyo;, 5 TOJÏ vr,wv «pycov. » Suidas. ( V . 'AppupaÀio;.)— NauêctTY);, g r . anc. s. m . ( D e N a u ; [ V . ] , et de Bxi'vw, j e vais.) M a t e l o t , passager. — V. 'Eiri6aT'/,<;, Il'XGaa.yydfr^. N A U C E L L A , bas lat. s. f. (Pour Navicella. [ V . ] ) Nacelle, petit bateau. — « Alfegtts Naucellse injectus ad Grenewic v e hitur. » Vie de saint Dunstan.—-On a dit aussi Nauculla pour Navicula ; — " Cum puppe prajeeps ardua Saliens in illam decidisset Nauculam. » E

Lettre de saint Paulin (iv* et V siècle), à Citlicrius v. 24-, N A U C H E L , esp. s. m. (Du lat. Nauclc/us.) Synonyme de Nauclero et de Nauquel; variante du cat. Naucher. ( V . ) N A U C H E R , cat. anc. vieux fr. s. m. (Du lat. Naucleru> Capitaine de navire, Nocher, Contre-maître. — « Les yens de garde qui sont subjects à faire la garde, quatre Nauchers chacun par mois 4 bu. 10 s., six prouhiers chacun par mois 60 solz » (pour chaque galère). Ordonn. de Henri I I ( 1 5 mars i 5 4 8 ) . — V . Naueher, Notcber, Notxer, Robador. NAUCHE1UUS, bas lat. s. m. (Du lat. Nauclerus. [ V . Nocher.—« Naucherius ligni... » Charte de 1273, rapporte* liv. i v de l'Hist. de Dalmatie.— « Naucherius navis... » Statuts de Marseille, liv. n v , chap. 17, 20, 29.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. e

N A U C H E R O , esp. ( x m siècle), s. m. var. de Naochero. V, n Tanto a los conietres, etc., a los Naucheros... » Las Partidas, 2" partid., tit. 27, ley 3o. \ AUCHERUS, bas lat. s. 111. (Varia, de Nauclcrius. [ V . ] ) — aSed nec magister, qui vulgaiïterNaucherus appellatur, vel aliquis dominus... navis... » Stat. de Marseille, liv. 1 ', chap. 18. N A L C H I E R , vieux fr. s. m. (Du lat. Nauclerus. [V.]) N o d i e r . — « Et quant ce vint a lendemain, Thezeus et son inaistre » (le maître ou capitaine de sa nef) « tirent tenir ronseil, sy appelaient les patrons, les Nauchiers et toux les officiers... » Chroniq. de Savoie; Hist. pair, m o n . , t. 1 T u r i n , 1840, in-fol.), p. 26. — « Plusieurs admiraulx, patrons, Nauchiers, pillotes, etc. » Le Triumphe des vertus Ms. anonyme [ I 5 I 8 ] ; Bibl. nat., n ° 7o32-3). — « Huict maronniers, autrement appelez Nauchiers : entre lesquclz \ en aura vng qui sera maistre d'aisse ( V ) , vng calefact, vng rémolar ( V . ) , et vng barrilar...» Stolonomie,Ms. ( x v i siècle), Bibl. nat., n ° 7972-8. — L e mot : Nauchier se lit dans Rabelais, liv. i v , chap. i et chap. 4.—V. Cage. e1

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rius et scribamus(quod Nauclierius sit ad voluntatem dictorum procuratorum) ; et ultra suprascriptum numerum famulis sive fantibussex, quifacient omnia servitia necessaria dicte navi. » N A Y A E T O N , gr. anc. s . 11. (De Nau; [ V . ] et de ASM, j'attache.) Amarre.—V. Aécrpa, 2/oiviov. N A U F , vieux fr. s. m. et f. (Variante de Nau.) Navire. — « L e jeudi v de juillet MDXLIII à l'heure des vespres, passa ladicte armée turquesque conduicte par Barberosse général pour le Turch auec CLXXIV vaisseaulx gallcres et galleottes, et quatre grans Naufz par deuant ledit chasteau... - Lambert, Mémoires de Charles, duc de Savoie, p . 913, t. i . Hîstor. patr. monument. (Turin, 1840, in-fol.). — « D e quante epesseur sont les ais de cette Nauf?... » Rabelais, liv. i v , chap. 23.—V. Galleace. c r

N A U F A I T , provenç. s. m. (Probablement du gr. Notusot70c, qui détruit les vaisseaux.) Voile de naufrage. On aura d i t d'abord Voile d e Naufait, et puis, par contraction : Naufait. Foc d e gros temps, Voile d e tempête.

N A U F F R A G I U M , bas lat. s. n. Bris, et Droit d e bris et naufrage, — « Pro faciendo quamdam summari.ini apprisiam... de et super quodam Nauffragio » (objet provenant d'un naufrage) « vocato Mast de nau » ( m â t de navire) N A L C L E R O , esp. anc. s. m. (Du lat. Nauelcrus. [ V . ] ) — « apud \ illam Novam secus Magalonem... quod <|uidem — El patron ô piloto de una nave, » disent le Dict. de l'Acad. Nauffragium sive Mast officiaiii domini episcopi Magalo'-: espag. (1822), et après lui le Dicc. marit. esp. ( I 8 3 I ) ; on nensis ad se pertinere asserebant e t occupare volebant... >• Lettre de l'année 1471, rapportée t. m , p. 3 a i , col. i ' ' verra à l'art. Nocher que c'est là une erreur. L e Dicc. marit. ajoute : « Y tambien el duêno de ella. » Cela est plus exact; de l'Histoire de N î m e s . — U n e lettre d e 1277, publiée p. 672, t. iv des Ordonn. des rois de France, appelle « res cependant le Nocher du petit navire n'en était quelquefois Naufraage » les objets provenant d'un naufrage, les bris e t que le patron, et non le propriétaire. épaves. NAUCLER1US, lat. s. m. (Variante de Nauclerus. [ V . ] ) Nocher; Contre-maître.—« E t si aliqiiam magagnam scivero N A U F R A G A R E , lat. v. n. (Du lat. Naufragium. [ V . ] ) in arboribus ipsius navis, timonariis, vel timonibus, ipsam Naufrage, Faire naufrage.—Omnes naves Naulïagarunt. • magagnam Nauclerio et penasio dicam et manifestabo. » Pétrone, Frag.—« Quo plus industrius quisque asquor fréStat. vénit. de 1255, chap. 41, Serment des matelots. — quentât, hoc minus Naufragat. » Sidoine Apollinaire, liv. i v , . Naucleiïi vero dictarum galearum et cuiuslibet earura ha- lett. 21. beant et habere debeant et tueantur arma infrasciïpta e o N A U F R A G E , fr. s. m. (De l'itali Naufragio. [V.]) (Gr,11111 propria, videlicet cervelariam bonam, collaretum de ane. Nauoryi'a, Nauayi'ov, Nau^Oopi'a ; cat. anc. Naufraig; ferro, spatam unam et gradium de latere » (un bon casque, esp. et port. Naufragio; isl. Farlarna, Skip-brot; angl.une collerette ou gorgère de fer, une épée et un glaive de roté [dague ou poignard];) Stat. gén. du 24 sept. i 3 3 o , re- sax. For-lidencs, Scip-gebroc; angl. Ship wreck; ail. IVreck, nouvelé le i4 juin i 3 4 o ; p. 3g et i o 5 de Y/mposicio officii Schiffbruck; dan. Skibbrud, holl. Schipdircuk; suéd. SkepGazariœ,b\s. Bibl. Dépôt de la M a r . — V . Marinarius, N a u - psbrott; bas bret. Kostès; basq. vulg. Costa; basq. litt. [/ricala; ar. côte N . d'Afri Efseud; pers. turc, Gharq fragium, Sagitta, Stivator, Vogerius, Vogherius. [^ji ] ; turc, Gitemi batmachi [ ^ — i A * j ' b ^tS] ; illyr. N A U C L E R U S , s. m. (Du gr. NauxAÎjpoi;. [V.]) Capitaine, daim. Brodokdrscjc, Brodorazbjenjc, Drjëvorazbjenjc, KoPatron de navire. — « Nauclerus est navis dominus. >• Isidore, liv. x i x , chap. 1. — Au Moyen A g e : Nocher, Contre- rablekrusccnje , Korabjoprivdrxenje , Korabjoprovârxcnjc , val. NaStbpayiS [Naoufradjiou]; rus. KopaMaître. -— « Capitaneus vel capitanei nostiï stoli, et comités Plàviploraz; et Naucleri et prodenses et decem viri de unaquaque galea- 6 - i e K p y r a e H Ì e [Korablékrouchénie] ; hongr. Hojo-torés [Hoyôteuréche] ; mal. Dampar, Patah kapal, Patiah kapal', Parum, jurabunt quod praecepto capitanei stoli majestatis obedient ad honorem imperii eorum, et salutem nostri stoli sine chahpraou ;madék. Lcnlou;v,o\. SoH/'e[Soukke] ; bamb. Alaufraude... » Chrsobole donné aux Vénitiens par l'empereur nouna.) Action de Naufrager. (V.) — On sait que, che/, les anciens, les marins qui avaient fait Naufrage, et que ce malIsaac l'Ange, en février 1188. heur avait réduits à la misère, deniandaientFaumône, et porN A U C L E U S , bas lat. s. m. (Du lat. Nauclerus.) Nocher. taient à leur cou un tableau qui représentait la scène de leur — a Pi-aster honorem consulis et Naucleorum... » Annal, de Naufrage. Ceux qui étaient trop misérables pour payer le Caffaro, ap. Murator., t. v i , col. 253. travail d'un peintre portaient à la main un bâton entoure de bandelettes, et racontaient piteusement la cause de leur N \ l C L I E R I U S , bas lat. s. m. Nocher, Contre-maître, et malheur, ce que n'étaient pas obligés de faire les porte-taquelquefois Capitaine, comme dans ce passage du Contrat d e Nolis de la nef Bonavenlura, passé, le 10 août 1264, à bleaux. Horace et Martial font allusion à cette coutume. — Pise, et publié, p. » 5 l , t. î v , Biblioth. de l'École des Char- Les codes maritimes du Moyen Age contiennent des disposite* : « :•• Et marinariis trigintasex in arte maris edoctis suf- tions nombreuses relatives aux Naufrages. ( \ . Naufragium.) L e préambule d'une loi du 8 juin i56y, rendue à Venise par ficienter et convenienter armatis; inter quos erunt Nauolie-

NAUC1ER (Naoutcbièr), malt. s. m. ( D e Notchcr. [ V . ] ) Maître d'équipage. (V. Nostromu.)—Naueierassistent), Aide du maître ou du patron; Contre-maître.

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le conseil des Prégadi, constateque.au x v i siècle, beaucoup <le Naufrages avaient lieu « per negbgenza, et poça avver« tenzza et malitia delli patroni et per l'impent.a degh huo« mini, che vi sono sopra. » La loi enjoignit aux provediteurs « di commun » de s'enquérir des causes et des suites de chaque Naufrage, et de faire une instruction pour connaître si le Naufrage avait eu lieu par la faute du capitaine, « over per simplíce cattiva fortuna. » Si le capitaine ne pouvait prouver qu'il n'avait pas chargé son navire au delà des prescriptions de la loi de i527, il était condamné à une amende de 5oo ducats, et il lui était interdit de commander désormais des navires. S'il était établi que le Naufrage devait être attribué au mauvais vouloir, à la perversité du capitaine, les provéditeurs pouvaient punir le coupable d'une peine « en rapport avec le crime. » Une loi du 28 juin i58G, rendue par le conseil dont nous venons de parler, interdisait à tout riverain de la mer d'enlever ou de transporter aucun objet provenant d'un Naufrage, et ordonnait à toute personne ayant à sa possession un de ces objets, d e l e rendre immédiatement aux mains des gouverneurs. — V . Capitaine au long cours, Empature. 1. N A U F R A G E R , fr. v. a. (Du lat. ital. Naufragare.) (Gr. litt. et vulg. Nauaystü [Nafag/iéó] ; esp. et port. Naufragar; isl. Lida skipbrot, Stranda; angl.-sax. Scip-gcbroc; angl. IVrech [To]; ail. Schiffbruch leden; holl. Scldp-breuk lijden; dan. Lide skibbrud; suéd. LUla skcppsbrotl; bas bret. Skci, Skoën, Kostesi, Ober, Pc/ni, Pensca; basq. litt. Uricaldu ; turc, Guèmi batmaq [ , J $ * > i J ^^a-S']; illyr. daim. Brodokarscltise, Brodorazbitlisc, Drjêvoprovdrchi, Drjèvorazbitti, Korablekrusciti, Korabljoprivdrchi, Korabljoprovdrchi; val. NaS(bpauia [ a ] [A naoufradjia] ; rus. upemepiTEini) KOpa6.ieKpymeHÏe [Prcte.rpètc korablekrouchênië) ; groënl. Umœrpok;

de Valence, comte de Barcelone, 13 des calendes d'août 1288. — « Statuimus et ordinamus quod quandocumque contingat aliquam naveam, galeam vel lignum vel quolibet vas navigabile alicujus januensis civis... Naufraghino p a t i , seii periclitari, nauclerius, ingressator, scriba, subscriba, marinarii socii » (les matelots), « famuli » (les mousses), « talis navigii et stipendarii » (les gens de métier sans doute, q u i , n'étant pas proprement mariniers, mais prenant parti sur un navire, comme charpentiers, voiliers, tonneliers, c o m mis aux vivres, etc., recevaient une solde à b o r d ) , « et h o înines chiusine dicti navigii passi Naufragium teneantur, et debeant stare et manere cum dicto suo patrono et niercatoribus dicti navigii, et non recedere ab ipsis patrono et mercatoribus sine licentia et mandato patroni, adjuvando, laborando et fatigando pro juribus, arca evasionem et recuperationem navigii... » Stat. géno. du 21 juin 1441 , p . 86 de X'Officitim Gazarla;, Ms. Bibl. Dépôt de la Mar.—V. Nauffragium. N A U F R A G U S , OA, CUM, lat. adj. Naufragé: qui cause le Naufrage. — „ Genus omne natantum Littore in extremo, ceu Naufraga corpora, fluctus Proluit. » V I R G I L E , Georg. III, v . 5iji.

« Marilina Africa devicta expulsum et naufragum didit. » Cicéron, in Pison.— « Tabulataque litus Naufraga spargi.» Senèque le Tragique.— « Dare Naufrago tabulam.» Sénèque, De Benefic, liv. m , chap. 9. — • « Mare Naufragum. » Horace, Ode x v i , liv." i , v. 10.— « Naufraga tempestas. » Valérius Flaccus, liv. i , v . 584. e r

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N A U F B A 1 G , cat. anc. s. m. (Du ht. Naufragittm. [V.]) Naufrage. •— « E si, per ventura, aquella baia ò faix, on algunes coses seran méses amagadament, axi corn desus es dit, 110 s'perdrâ ne s'gitarà, é en aquella baia ò faix sera trobat allo' mal. Dampar [j&»$], Kcnakaram [ P ^ r ^ ]que » desus es d i t , deu mette per tot ço que voira en aquell Pachah kapal, Pac/ia/t praou; madék, Anhouh, Anriak, Leur git ó Naufraig que sera fet. <> Consul, de la mer, chap. 2 1 2 , teche ; chin. Tchin-ny.) Etre englouti par la mer, se briser édit. Pardessus, p. 263,1.11, Collect. des lois marit « NOS sur un écueil ou sur une côte, c'est, pour un navire, Nauno prenam ne alcó no prena, ne deman alcuna cosa per frager ou faire naufrage. L'homme qui suit le sort du na- dret, ò per occasió de Naufraig de les naus , ne dels lenvs. vire sur lequel il est .monté Naufrage comme lui. ne de les c o s e s , e t c . » Coutume de Valence, chap. 33,liv. i \ . 2. N A U F R A G E R , vieux fr. v. a. Naviguer. — « Pour lors rubriq. x v i i . estoit le seigneur d'Orléans absent d'Ast : car il Naufrageoit N A U G E R , cat. anc. s. in. (Variante de Notxel. [ V . ] ì N o sur la rive de la mer de Gênes pour les affaires du R o y , et cher, Contre-maître.— « E vengren a nos los comits, et els en asseurant son voyage. » Citron, de Citarles VIII, sous Naugers de la nau de Masella que podien esser de u n tro l'année 1496; à la fin des Chroniq. de Monstrelet. a v naus. » Chron. del Rey en Jacme ( x m siècle), chap. 6 4 . N A U F R A G I O , ital. s. m. (Du lat. Naufragittm. [V.]) N a u - [On remarquera que dans cette phrase du chroniqueur, où frage. — « ... Si per essi fusti intravenuto el Naufragio... » Nau est employé deux fois, la deuxième fois signifie : V a i s Ordre du grand conseil de Venise, 2 juillet 1468. seau, et la première : Escadre ou (lotte, comme on disait dans N A U F R A G I U M , lat. s. n. ( De Navis fracta, ou de Na- le français de l'époque : La Navire.] — « Naparia Periz mariner d ' V a l e n c e acordat per Nauger a vn mes comptador del vem frangere.) Naufrage. — «Tempestas naves afflixit, ita ut ad un.un omnes eliderentur et Naufragio interirent. » dia auant que saludaran, jura et feu homenatge a Deu et als sants Euuangelis sentir be et leyalement per tot lo dit temps, César, De Bell. civ„ liv. m , chap. 27. — « ... Quod quidam es son son onze florins, los quais de continent li foren liurats de Cathalonia presumpserunt extorquere in aliquibus locis fide insol. en G'. Enniyana mariner, v i libs. 1 s. » Fol. x l j , Catlialonie, sub pretextu Naufragii, quasdam res q u e d e Livre des dépenses faites pour l'armement de la galère le quibusdam barchis et alignis periclitantibus fuerant salve Saint-Thomas (mai 1406'), Ms. Bibl. de la M a r . , n" g 3 8 - 3 . facte, et hoc sit contra jus et justitiam, ideirco constitui( V . 2. Taula.) Le Saint-Thomas avait neuf Naugers, parmi mus et ordinamus ex certa scientia quod de cetero, in tota lesquels comptaient un maître charpentier ( « en P è r e T h o Cathalonia non audeat aliquis cujuscumque conditionis exismas, mestre d'axa, acordat per Nauger » ) , et deux maîtres tât capere vel usurpare ac etiam detinere aliquas res n o - faiseurs de rames ( « en Ramon Barbera, mestre d ' r e m o l a r , mine Naufragii vel etiam trobadura » (de chose trouvée, de acordat per Nauger... en Miguel Andren, mestre d ' r e m o trouvaille), « que fuerunt de aliquibus navibus, lignis, bar- lar, acordat per Nauger. » chis vel aliis vasis periclitantibus » (qui ont appartenu à quelques nefs, navires, barches et autres bâtiments,etc.). N A U K A , sanscr. s. Barque. Ce mot se retrouve dans l e Pragmatique d'Alphonse I I , roi d ' A r a g o n , de Mayorque et celto-provençal avec la forme Nauko, selon la remarque d e

Karam[çJ6],

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. M- MARY Lafon, p. 26 de la Langue, romano-provençàle (1841!; il est en relation avec le gr. Nau;. ( V . ) N A V K A H P E Q , gr. anc. v. a. (De Naôx^poç. [ V . ] ) PosséJer un navire, le louer; Fréter.—NauxXrjpi'a, s. f. ÉTAT d'armateur; navire loué. — NauxXr'piov, s. 11. Navire l o u é , frété; Station navale.—NaûV.Xr,po;, g r . anc. et mod., adj. et s. m., que les Grecs modernes prononcent Najkliro-s. (De et de KX^po;, condition.) Maître d'un navire, armateur, Capitaine d'un vaisseau ; Maître d'équipage; Maritime, Marin. —Nauxlïipôj (Nafklirô), gr. mod. v. a. (Du gr. anc. NauxXT.peo). [ V . ] ) Manœuvrer un navire, manœuvrer en escadre. ( V . MaveTÇâpto, MavouÇpâpto.) —NauxÀr pwciu.o;, gr. anc. adj. Affrété. — NauxpaTs'co, gr. anc. v. a. (De NauxpaTr,;. [ V . ] ) Remporter une victoire navale ; dominer sur mer. — Nij/.iârr,;, s. m. (De Nau; ( V . ] et de Kpâro;, puissance, victoire.J Dominateur sur mer ; commandant des forces navales. l

NauxsaTÎa, s. f. Prépondérance sur mer; victoire navale. - - > r j z p â T C o p , s. m. (De Nau; et Kpâro;. — V . Nauxpaxi);.) Propriétaire et capitaine d'un navire. N A U L A G E , vieux fr. s. m. Fret.—V. Nauleaige. N A U L A R E , bas lat. v. n. (Du gr. NauXôw. [ V . ] ) Noliser, donner à loyer, Louer, Fréter. — V . Lembus de orlo. N ' A L L E , vieux fr. s. m. (De l'ital. Nau!,,. [Y.]} P r i x du loyer d'un navire; Nolis, Affrètement. — Y. Galée huissière. N A U L E A I G E , fr. anc. s. m. (Fait comme le cat. Noliègemrnt.[V.]) Fret, Location d'un navire.—n . . . T o u s les fraiz, mises et despens q u ' i l » (Jean de .Vymont, trésorier du R o i ) estoit requis faire pour le radoub, équipaige, armement, aduitaillement et Nauleaige de trois ses» (du Roi) « galeaces et autres vaisseaulx nécessaires pour le passaige de madame l,i duchesse douairière de Longueville » [Marie, fille du duc rie Guise), «qui de bref deuoit passer par mer en Escosse » en 1538 ) « pour le mariage d'elle auec le roy d'icelluy pays d'Escosse » (Jacques V ) . Payement de la gallcrc l'Arbalestriere, etc., Ms. de l'année i 5 / i , n° 9/169-3, Bibl. nat., fol. 3 et 4.— L e mot Nauleaige, dans cette phrase des lettres patentes données par François I à la Côte SaintA n d r é , le i niai i 5 3 8 , ne se rapporte point aux trois ••aléaces, mais seulement aux autres navires qui pouvaient être nécessaires pour transporter la suite et les bagages de la duchesse de Longueville. L e Roi prêta ses galéaces; et il parait que le roi d'Ecosse ne paya que le loyer des « autres vaisseaulx. » — V . Nolleage. t

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N A U L E A M E N T U M , bas lat. s. n. (Du lat. Naulum. [ V . ] ) Nolis Affrètement. — « Nauleamentum Navis Bernardi Odoardi, burgensis Rodi, factum Johanni Aldiartz, Johanni T a l l a n t , Petro Tallavis et Jacobo Franquesa, mercatoribus Perpiani, que quidem navis tinelada unius cohoperte et nunc juncta seu apulsa in portu Aquarum-Mortuaruni regni Francie, vocatur Sancta-Maria de Guadaluba. « T i t r e d'un contrat passé le 2 3 août i 3 g 3 , à Perpignan, par-devant Jacques Molines, notaire. Ms. Arch. de Perpignan. — Dans cette rédaction, on aura sans doute remarqué la locution : Navis tinelada unius cohoperte. » « Tinelada » est difficile a comprendre, et nous ne sommes pas certain de donner son véritable sens à cet adjectif, qui nous est connu par un seul exemple. Faut-il voir dans la n e f » Tinelada > un navire ayant entre autres chambres ce qu'au Moyen A g e on appelait un Tinel, c'est-à-dire une salle à manger pour les familiers, les courtisans, les clients d'un prince ou d'un grand seigneur? Non. Rien, dans la rédaction de l'acte que nous avons sous les yeux, n'autorise une telle supposition. La Sainte-Marie de Guadeloupe devait aller d'Aigues-Mortcs à

Collioure, de là à Saragosse de Sicile, à Rhodes, à ramagouste et à Berouth, portant des marchands, et non un seigneuraveesa cour. «Tinelada » vient sans doute du catal. Tint (lat. tino), qui signifiait vase à mettre du vin, cuvier, cavité. L e navire ne pouvait être fait comme un envier, mais il pouvait être profond, et avoir les flancs arrondis comme un tonneau, comme une tine. C'est probablement cette forme que désignait le mot « Tinelada. » Si cette hypothèse peut être admise, la Sainte-Marie devait être assise sur des flancs larges, et une coupe faite au milieu de sa longueur, dans le sens vertical, aurait eu à peu près la ligure d'un cercle auquel on enlèverait un petit segment, la cordesoutendant le segment étant la ligne du pont. — V . Noliégement. N A U L E G A R E , N A U L E I A R E , bas lat. v. a. (C'est \e Noleggiare ital.) Noliser, affréter. « Qui navem in Massilia:... Nauleiabunt. » Stat. de Marseille ( x m siècle), livre i v , chap. 25. — V . Ad Escharfevt. e

N A U L E U M , bas lat. s. n. (Pour Naulum. [ V . ] ) Nolis, Fret. — V . Escharfeyt. N A U L I Z A M E N T U M , bas lat. s. n. (De Naulizare. [ V . ] ) P r i x du nolis, loyer ou affrètement d'un navire. — « . . . Sictit dòmino Regi vel ejus noncio placuerit dictam navim Naulizari, tune debent haberc solummodo dictus (ïuilienzonus dictas libras tria millia turonenses pro Naulizamento ipsiu> navis. » Contrat passé entre Guilicnzoni Conti et les envoyés de'saint Louis à Gênes, pour la construction d'une nef (1268). Arch. n a t , Registre J. 4 5 6 , publié par nous sous le titre! « Pacla naulorum, » dans les Dorum. inéd. sur Chist. de Fr. — Y. Naulizatio, Naulum. N A U L I Z A R E , bas lat. v . n. (Du gr. anc. NauXwmo, forme de NautoV) Affréter, Fréter, Noliser, Louer. — « Littóre in quibus continenti' quod Petrus Aurie » (Pierre d'Oria) « e aii ejus socii locaverunt seu Naulizaverunt dictis nunciis nomine dicti Régis navem unampro tribus milibus septingenti quinquagenta turonensis (sic). » Rubriq. de la pièce n° 3 du Registre J-456, Arch. nation., contenant les contrats de nolis et de construction passés entre les Génois et les envoyés de Louis I X , pourla croisade de i270.-(V. notre Arch. nav., t. 11, P. 385, 387, 392.) — « . . . Et quibus supra nominibus bona lideetsine dole et fraude locaverunt et Naulizaverunt circunspecto viro Paulo Giraldi deVenesiis » (Paul Giraud de Viens [près d ' A p t ] , et non de Venise, selon nous), « nuncic et negociorum gestori serenissimi principis domini P h i LIPPE Dei gratia régis Francie » (Philippe V I , le Valois), « presenti et p i o ipso domino Rege et eius infrascripto admirato, etc. » Convention de i335, publiée t. 11, p. 39.6-333 de notre Arch. nav. — On a DIT aussi Nauligiare. Ce mot se lit dans une lettre écrite au vicaire de Marseille par le podestat de Pise (an. i 3 4 o ) . — Y . Barca catalanesco, Bucciusnavis, Facere de n o v o , Galea, Galea de remis 40, Naulizamentum, Naulizatio, Participes, Tarida. N A U L I Z A T I O , bas lat. s. f. (De Naulizare.[Y.}) Nolis, affrètement, location de navire. — « Nos, Vuiglielmus Cerriolus, Rainaldus Boccanigra et socii, naulizamus » (nous frétons) uuobis Ugoni Lercario et Jacobo de Levante, domini régis Francorum » (Louis IX) <> amiratis, nauem nostrani, que uoeatur Sanctus Spiritus, nomine dicti Régis, cum qua nani prottimus mouere de Janua cum aliis nauibus domini Régis, quando mouebunt de Janua et exibunt; pro naulo » (fret, nolis) « cujus nauis habere debemus marcas 1095, ad rationem solidorum 5o turonensium prò marca, quas marcas habituri sumus Parisiis. A'ersanice, dicti A'go Lercarius et Jacobus de Levanto, domini Régis amirati, fatentur ferisce


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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

dictam Naulizationem ad preces et Mandatimi fratrie Ottonis de Cavi et fratrie Andrea; de Geogniaeho... » Acte du 20 mai i 2 / , 8 , Ms. Arch. des not. de Gènes , cité par J. B. Richeri, t. 11, p- kl, Nota exfoliât. M s . Bibl» Civ. de Gènes. N A U L I Z A T U S , bas lat. s. m. Qui a payé un nolis, un fret, à b o r d ; Passager. — « • Oicimus quod omnes Naulizati et marinarli potestatem habeant ponendi et portandi in nave unum mataracium ( V . ) , e t c . в Stati vétiit. de 1255, chap.G7. N A U L O (Naoulo), ital. s. m. (Ou lat. Nautum. [ V . ] ) (Var. de Nolo [ V . ] et de Nuvolo. [ V . ] } Nolis, Fret. — « Nuulo (du gr. NaûXo^oç), la plage, le port. » Duez (167/,). N A U L O C O N D U C E R E , bas lat. v. a. Donner à loyer, Fréter. — V . Ducere naveni, Naulum. \ A V A O N , gr. anc. s. n. (De Nau;. [V.]) Nolis, Affrètement. — YxîÀo;, gr. anc. et gr. litt. mod. s. m., que les Grecs m o dernes prononcent : Naflo-s. (De Naùç. [V.]) Nolis, affrètement, fret. —NauXosi; (Naftossts), gr. mod. (Du gr. anc. NotùXoç.) Affrètement. — NàoXcryétò, gr. anc. v . a. (De NauXoyoç. [ V . ] ) Etre caché dans un port, dans une anse, à l'abri d'une terre, pour surprendre l'ennemi qui passe et l'attaquer à l'improviste. L'action, l'attaque se nommait NauXoyïct. — NauXóyjov, NaïXoxov , NaóXoyo;, g r . anc. s. 11. et m. (Ao'yoç, lien caché, embuscade ; de Âsyw, j e me couche.) P o r t , abri où se pouvait mettre un navire ou une escadre pour surprendre l'ennemi à son passage. — NauXo'oi, gr. anc. v . a. (De NaûXo;. [ V . ] ) Fréter, Affréter. — NauXwvoi (Naflono), gr. lit. mod. v. a. (De NauXóoi. [V.]) Affréter, Fréter, Noliser. — NauXwvov, Naflâno-ii), gr. mod. s. m. (Du gr. anc.) NaùXov. [V.]) Affréteur, Noliseur. Nau/ióioi (Nuflóssó), gr. mod. v . s. m. a. Affréter, Fréter, Noliser. — NauXeivi-ç (Naflotï-s), (De NaûXoç. [ V . ] ) Affréteur, Fréteur, Noliseur. N A U L U M , lat. s. n. (Du gr. NaùXo;. [ V . ] ) Nolis, fret, prix de l'affrètement. — .< ... Furor est postrimiritiperdere Naulum: >• J U V É N A L , sat. vrrr, v. 9 7 . — •< Utmerces salvae liant, vel ut Naulum exsolvatur. » U l pien , liv. x x , tit. 4, lig. 6. — « Quod dictuni commune Jaune débet deliberare predicto domino Regi duodecim naves |iro precio seu Naulo inferius annotato... » Contrat d affrètement entre la ville de Gènes et les envoyés de saint Louis ( 1246); Recueil de pièces munusc, Bibl. nat. — ii Petrus deJamaricio, de R o z o , naulizat Girardo Rostero de Castigiono Taridam suani cum mariuarijs 8, pro eundo de Janua usque Rosum, causa onerandi ipsam giano et bordeo, et promittit adducere Januam in dicta Tarida Migierias 600 grani et hordei pro Naulo denariorum, 20 pro qualibet mina grani, et denarios 18 pro qualibet mina hordei. » Acte du 21 juin 126З, Ms. Arch. des not. de Gènes, cité p . 114 v ° , t. 11, N»tœ ex foliatiis de J. B. Bicheri, Ms. Bibl. Civica, de Gènes. _ V . Compagna, Naulizainentuni, Naulizatio, Patronus. NAULUM P E R S O N N E , bas lat. s. n. Nolis d'une personne; prix que payait une personne pour son passage. ( Nichosus quondam Wiïïi Vsus-Maris promittit solvere W 1 T 1 0 Caruiliaj 1. 5, 8, pro Naulo persone sue usque in B o iiifacium in barca dicti Wuilnii. » Acte du il^ janv. 1260; Ms. A r c h . des not. de Gènes. N A U M A C H I A , lat. s. f. (Latinisation du gr. Nauu.«y 'a.) (Fr. Naumachie; esp. Nuomachiu; basq. litt. Onlziguda; val. Naòmaxie [Naoumakié] ; rus. Судоборство [Soudoborstvo].) Combat naval; combat simulé; simulacre d'un combat naval; par métonymie, lieu où se donnait le combat t

naval. — « Novam excitavit Naumachiam , e cujus postea lapide maximus Circus, deustis utrimque lateribus, extructus est. » Suétone, Domitien. — «Naumachia; quinque erant lacus, in quibus naves pugnabant, seu navale pradium p o pulo repraîsentabatur, omnes circa T i b e r i n i , unde aqua ad implendos lacus extrahebatur. » Pancirolle. — « Edidit et navale pradium in veteri Naumachia, » Suétone, Titus, chap. 7. — Dans les ruines du palais d'Adrien, à T i v o l i , près de Borne, on voit encore la Nuumnchiu dans laquelle se donnaient les fêtes nautiques et les combats simulés. E l l e n'est pas bien grande, et nous sommes fondé à penser, après l'examen que nous avons fait de ce bassin en i 8 3 5 , que les navires qui y joutaient étaient des simulacres de vaisseaux, des galères faites sur une échelle très-réduite. A Milan existe une Naumachie construite, si notre mémoire nous sert bien, par ordre de l'empereur Napoléon I . — V . Navale stagnimi. e r

N A U M A C H I A R I U S , lat. s. m. (De Naumuchia. [ V . ] ) C o m battant dans une naumachie. — « Pugna porro ipsa j u s : , , classis modo committebatur a captivis plerumque, reisque criminum capitalium... omnes Naumachiarios appellabant. Pugnabantque hi inter se ad MORTELO usque, nisi qua p r i n cipis indulgentia singolari eximerent. » J. Scheffer, p . tSgdc Mil. Nav.—«Emissurus Fucinimi lacum, Naumachiam ante commisit.Sed cum, proclamaiitibus Naumachiariis : A v e , i m perator, morituri te sai 11 tant; respoudisset : Avete, v o s : n e q u e post banc vocem nemo dimicare voluit. » Suétone, Claud. N A Y M A X I A , g r . a n c , gr. litt. et mod. (De Nacùç, n a v i r e , et de Mdyopai, combattre.) Naumachie, Bataille n a v a l e ; Combat sur mer; Simulacre d'un combat naval. D i o d o r e , liv. x i i i , dit de Thrasybule et de Thrasylle : « 'Evûirva^ov TOÙÇ о-трсепыта; si; vaupiaytav. » Cette naumachie à laquelle Thrasylle et Thrasybule appliquèrent avec soin les soldats, était ce qu'on appelle la petite guerre, exercice pendant l e quel les manœuvres et les différents actes du combat sont répétés par les équipages. ( V . ваХасго'отаэХеи.о;, КараёотоХеp o « , П о л Е р о ; . ) — Nauu.ays'10, g r . anc. v. a. Combattre sur mer. — Nauiiâyoç, s. m. Combattant sur mer. NAb'MAXIE (Nuoiimukhiè), [ V . ] ) Naumachie.

val. s. f. (Du lat.

Naumuchia.

N A U P E G U S , lat. s. m. (Du gr. Nau-^yó;. [ V . ] ) Charpentier de navire, Constructeur. NAY1HIFFTH2 (Nuupcghctès, prononcé Nufpigéti-s par les Grecs modernes), gr. anc. et mod. s. m. Constructeur du navire. ( V . KapaSovEyvÎTïiç, Mapayxoç, Nauirr,yo';.) — Nauxtr,yéio (Nafpighéo), gr. litt. anc. et mod. v. a. (De N a u ^ y ó ; . [ V . ] ) Construire. ( V . KaTasxsuaÇw, ФтюсСм.) — Nauirr.fii (Nufpighiu), gr. litt. anc. et mod. s. f. (De Nau, [ V . ] et de Поучал, composer tin ensemble de pièces ajustées.) Construction , Architecture navale. ( V . K a p a é W y v r , . ) — NauTTrîyiov . gr. litt. anc. et mod. s. n. Chantier de construction. — « Lin л in quibus naves fiunt, graece : Nauitrîyia, latine: Textrina dicuntur. » Servius, in Virgil. lib. 11. — NauTnjyoç (Nufpigo-s) gr. litt. anc. et mod. s. m. Constructeur; Charpentier embar­ qué. —

« 'E/Éxio xott NauTnjyov (лета irâvxwv xïïv èpyaXïit.w

ctù-où, é'va TMV èXarriov. » L é o n , Tact. — V . KapaêoTsyyérr.s. Mapâyxoç, Nau-KïiyÉ-cr,!;.

N A U Q U E L , esp. anc. s. m. Variante de Nauchel.

(\J

NAY2, gr. anc. s. m. (Du sanse. Nauti, qui fait à l'accus. Nuvum. [Communication de M . E. Burnouf.]—Les Grecs modernes prononcent : Nafs.) N a v i r e , Vaisseau. — n Norûç rapa T Ò V C ' W , щушти. — Navire, de : N a g e r . » Etjmologux. — « Nati; xSJv xpiapasviov, » Navire à trois voiles ; p r o b a b l e -


GLOSSAIRE NAUTIQUE. ment à trois mâts, portant chacun une voile, u Nicetas. V. Kapotëi, MiracmuvEVTov, Ilaptioov, nXEouu.svov, IIXoïov. N A L S E A , lat. s. f. (Du gr. NodtTia. [ V . ] ) Nausée; Mal de m e r . — « ï i r o n e s e n i m multitudine navium pertenïti et salo Nauseaque confecti... » César, liv. i n , De Bel. cw. — « Acclinatus latere navis, exonerabat stomachum Nausea gravem. » P é t r o n e . — Nauseare, v. n. A v o i r des nausées, A v o i r le mal de mer. — Conducto navigio reque Natiseal ac locuples, queni duoit priva triremis. H O R A C E , Éplt.

rc

i,

liv. i, v. o3.

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les documents du Moyen A g e , Nauta désigne quelquelois le patron, le contre-maître ou le capitaine d'un navire. — Y . Carbasus, Color venetus, Naûxr,;, Recolligere (se). N A U T E L L A , bas lat. s. f. Pour Navicella. N A Y T H 2 , gr. anc. et mod. s. m. (Les Grecs modernes prononcent Nafti-s.) Marin, Matelot, Navigateur. — Le NaÛTr,; était, chez les Grecs, l'homme qui s'occupait du gréement, de la voilure, de la manœuvre du navire ; il n'était pas rameur, ce que fait remarquer Pollux, liv. i , chap. 9,et liv. v i n , chap. 3 3 , quand il fait les énumérations suivantes : « Oi £U.TTXÉOVTE;, xur^pv^Tr,;, T t p t o p a T ^ ç , v a u T T , ; , ÈpÉir^.n « Kuêepvr-ou, rpiopa-rai, eprrai, vaûxai. » Au reste, la même distinction est faite par Plûtarque dans sa vie de Démétrius, et parAppieri dans la Guerre punique. II n'en est plus de même aujourd'hui, que les navires à rames ont dispainoli à peu près; le matelot nage, au besoin, dans les embarcations. — V. ©aXâccio;, 2ûvTpo:?o;, Ta;ioiâpT,;. e r

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— lYauseator, s. m. Qui a le mal de mer. N A Y 2 I A , gr. anc. s. f. (De Naùc. [ V . ] ) Mal de mer. ( V . N a u ï ï » , Ilovo; rr^c ÛaXâWîfj;.)— Nautjiaio, gr. anc. v . a. (De Na'Jîîa. [ V . ] ) Avoir le mal de m e r . — V . NaùTtto. N A Ï I i n E A H , g r . a n c . s f. (De Nau; [ V . ] et de chaîne qui servait d'entrave, chaîne qu'on mettait aux jambes des prisonniers.) Câble du vaisseau, disent les glossaires ; peutêtre proprement : Chaîne-câble. ;

N A U S T , isl. s. n. Cale couverte; A b r i , dans un port, où un navire se peut mettre à couvert sous un toit. N A Y 2 T A 9 M 0 N , gr. anc. s. n., que les Grecs modernes ont fait entrer dans leur nomenclature hellénique , et qu'ils prononcent : Nafstasmo-n, le 0 sonnant chez eux à peu près comme le th anglais. (2-aOyo; , station, séjour.) Arsenal. — Les dictionnaires donnent à : NautjxaQuov les significations : H a v r e , Mouillage, P o r t : mais Suidas n'entend pas ainsi ce mot, quand il dit : Neo'ipia Nau<7Ta9u.àv TWV VSCOV. Eustathe, interprétant le mot NotusTaOfio; , qu'il trouve dans l'Iliade, £ï, dit : • Nr,S>v àyopâv , r\ aOpotcriv xai Travr^upiv. » J. Scheffer (p. 224 , De Mil. nav.) ne donne pas à NautT-aOïxôç d'autre ^ens qu'Arsenal, comme Eustathe et Suidas. — V . Strabon , liv. X I V . N A Y 2 T 0 A E Q , gr, anc. v: a. (STÉXXCO, je prépare, j ' e x pédie.) Conduire un navire; Transporter par m e r ; Voyager par mer. N A Y 2 T 0 A I A , gr. anc. s. f. Voyage par mer; Transport par mer. N A U S U M , bas lat. s. n. Espèce de navire gaulois, nommé par Ausone, épître xx : « Nauso aliave quavis navi. » N A U T A , lat. s. f. (Du gr. Naûtriç. [ V . ] ) Matelot.— « In Nautis diligentia, in gubernatoribus peiïtia, in remigibus virtus n (la vigueur, l'énergie) « eligitur. » Végèce, liv. i v , chap. 43. — N a u t a est pris quelquefois par les poètes et les chroniqueurs (V. Salandria) pour Remex , mais très-improprement ; car le matelot ne maniait la rame que dans de bien rares occasions : quand la chiourme avait été affaiblie par la maladie ou le combat. L e rameur, essentiellement appliqué au maniement de l'aviron, qui voulait une assez longue pratique, eût été un mauvais matelot; aussi, généralement, toute sa participation à la manœuvre se bornait à haler avec les matelots les écoutes des voiles, les bras des vergues et les amarres du navire. (V. Galeacea.) On peut s'étonner de voir Virgile, ordinairement si scrupuleux dans l'emploi des termes techniques, préférer Nautœ à Rémiges. Lucain (liv. n , v . 697) montre les matelots dans leur véritable rôle, quand il dit : « Strictaque prudentes deducunt carbasa Nautœ. » T i t e - L i v e (liv. x x x , chap. 25) parle d'un matelot qu'Annibal envoyait en vigie au sommet du mât de son navire, pour reconnaître où il était : « Annibale jam terras appropinquante, jussus e Nautis unus ascendere in m a l u m , ut specularetur quam tenerent regionem. » Dans

N A Y T I A , gr. anc. et mod. s. f. (Les Grecs modernes prononcent : Naftia.) Mal de mer. — V . Nauaia, Povò; ir-. ')-x Xaaar,;. N A U T I C A , ital. s. f. (Du gr. NOUTIXII. [ V . ] ) Art nautique. La Nautica, la marine, l'art de la navigation.— Bernardino Baldi da Urbino fit, au x v i siècle, sur la marine, un poème en vers italiens, qu'il publia à Venise en î S g o . Nous en avons cité quelques passages intéressants dans le troisième volume de nos Soirées de gaillard d'arrière ( 1 8 4 0 ) , et dans ce Glossaire, aux articles Remo, Corsia, Palischermo, Timone, etc. — En 1607, Bartolomeo Crescendo publia à Rome ( i n - 4 , 556 pages), sous ce titre Nautica Mediterranea, un livre curieux qui traite de tout ce qui touche à la navigation, non pas seulement de la Méditerranée, mais de t l'arte del nauigar nell'uno e l'altro mare. » Ce livre, qui commence par les règles de la construction des galères, des galéasses et denefs ou galions, est enrichi d'un portulan de la Méditerranée (63 pages). Nous avons souvent mis à contribution la Nautica du Romain Crescentio.— Istoria dell' origine e progressi della Nautica" Antica (Firenze, 1785, in-4"), tei est le titre d'un ouvrage dans lequel l'auteur « il dottor Stanislao Bechi » a reproduit en grande partie \c De Militia navali veterani, travail savant et estimable de Jean Scheffer' [Upsal , i 6 5 4 , i n - 4 ° ) . — N a u t i c a castra, s. n. pl. (Camps d ' u n e (lotte Enceinte élevée sur le rivage, autour des navires d'urie (lotte à sec sur le rivage; elle était fortifiée et défendue, pour que l'ennemi ne vînt ni suspendre ni incendier la Hotte. e

0

N A U T I C A L C H A R T , angl. s. Carte marine. — V . Cbart. N A U T I C I , lat. s. m. plur. (De Nauticus. de l'équipage , les marins ; l'Equipage.

[ V . ] ) Les hommes

N A U T I C U S , lat. adj. et s. m. (Du gr. Nautixó;. [ V . ] ) Nautique, de mer, de marine, de matelot ; Matelot. — «Milites ut in naves ordine ac sine tumulili conscenderent, ipse eam curamsibi sumsit. Nauticos C. Lœlius, qui classis prsefectus erat, navibus ante conscendere coactos continui!. >• T i t e L i v e , liv. xxix, chap. 2.5. N A Y T I Z f ì (Na/tizô), gr. mod. v. a. De Nau;. [V\; Navig u e r . — V . nXéw, ioxâpw, TaljiÒEuo). _ N A b T I K (Naoutik), tique.

val. adj. (Du lai. Nauticus.

[ V . ] ) Nau-

N A Y T T K H (H), gr. anc. et mod. s. f., que les Grecs modernes prononcent : Naftiki. Navigation (l'Art de l a ) , Art nautique; la Marine. 1. N A Y T 1 K O N , g r . anc. s. n. (De Naù;. [ V . ] ) L'armée navale, la Flotte. — » Classem Veneti Armatam vocant ,


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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

Graxi Naimxdv. » Laz. Baïf, p . i5*,De Re navali. — V . 'Aito'orpXoÇj 'Appâôa, SwîXo«, Флотта. i . N A T T I K O N (Naftiko-n), gr. mod. s. n. Fret, Nolis, Argent prêté à la grosse aventure. N A Y T I K O N i ï P O A O l T O N (Naftikà-n horolàghio-n), g r . mod. s. n. Montre marine. — V . 'QpoXo'vr).

N A V A C U L U M , Navalium Port.

N A Y T I K 0 2 , gr. anc.et mod. adj., que lesGrecs modernes prononcent : Naftiko-s. ( D e Nau,. [V.]) Nautique, Naval.

N A V A G I U M , bas lat. s. m. Transport par eau, P é a g e , Droit qu'on payait pour s'exempter de l'obligation où l ' o n était de passer les gens du Boi d'un côté à l'autre d'une rivière. Ce mot se l i t dans une Charte de Richard Cœur d e Lion (an. 1192), citée p a r du Cange.

N A U T I L E N U S , bas lat. s. m. (Du gr. NauTÎAo?. [V.]) N o cher. « I I I I Nautileni vniuscuiusque galeaa Yperpera X I I I , videlicet quilibet Nocherius Yperper. I I I et Kar. V I . » Couvent, imperat. Grcecor. et commun. Junuens. 1261 ; Trésor des chart., Emper. de Constant., n" 5; Arch. nation. N A Y T L V I A , gr. anc. s. f. (De NaSç. [V.]) Navigation, Voyage par mer. — V. Nauo-roXîa. N A Y T I A O S , gr. anc. s. m. (De Nau,. [ V . ] ) Matelot, Marin, Navigateur. N A U T I Q U E , fr. adj. m. et f. (Du lat. Nauticus. [ V . ] ) (Gr. anc. et mod. NauTixo';; ital. esp. et port. Nciutico; angl.-sax. Sœ-lic ; angl. Nautical; basq. litt. Ugdroquia ; turc, Guèmiïè [t-ïtS] ; illyr. daim. DrjcvsAi, Korabelën, Korubljski, Môrski, Mbrnarski, PomàrsAi, PrimôrsAi; val.-NaStÎK [Naoutif\ ; rus. Морской (Morskoïe); hongr. Hajôbeli.) Qui tient à la navigation. — On a d i t : La Nautique, pour dire : La science Nautique. C'était une locution empruntée à l'Italie. (V. Nautica.) N A Y T l f l (Nnftiô), gr. mod. y. 11. (De Nauxîa. [ V . ] ) Avoir le mal de mer. — V. Nauiiâw. N A Y T O A Ï K A I , gr- anc. s. m. pl. (De Naû-cT]?, marinier, passager, et de Aîxr,, justice.) Tribunal qui connaissait des causes entre gens de mer, entre maîtres de navires et passagers, etc. (V. J. Scbeffer, Milit. nav., p. 2 i 5 . ) N A Y T O A O T É Q , gr. anc. v. a. ( D e Naù; [ V . ] , et de AS'YIO, je rassemble.) Composer un équipage, Faire un équipage. N A U T O N E R I U S , bas lat. s. m. Nautonier, Matelot, M a rin.Ce mot, rapporté par les continuateurs deduCange, se lisait dans une vieille liste des membres de la confrérie de Sainte-Marie Dorée, de Toulouse. N A U T O B , bas lat. s. m. Pour Navitor(\.). gateur.

Marin, Navi-

N A U X E R , cat. anc. s. m. (Variante de Naucher et de Notcher. [ V . ] ) — a L o Nauxer es tengut de les coses qui seran posades en la riba de la mar, pus que les haurà una vegada rebudes, jat sie çô que encara no sien meses en la nau... » Coutume de Faïence ( i » 5 o ) , liv. 11, Rubriq. 16. — V . Comit, Estaya, Riba. N A U X E R I U S , bas lat. s. m. (Latinisation du cat. Nauxer. [V.J) Nocher. — «Ordinamus quod omnis navis quaecarriget in mari, ex quo carrigaverit merces convalentes usque ad duo millia solidorum Barchinonae, quod medietas marinariorum ipsius navis cum uno Nauxerio teneantur jacere in unaquaque noctecum suis annis, in dicta navi. » Ordonn. sur la navigation (Barcelone, 12.58), chap. 3. Х А Т Ф 0 О Р 1 А , gr. anc. s. f. (De Naû, [ V . ] , et de ФОора, destruction, ruine.) Naufrage, Avarie. — V . ASapi'a, Nauay t a , Nauaywv. N A T 4 » Y A A 3 , g r . anc. s. m. (De Naû", [ V . ] , et de ФиХа?, garde.) Gardien d'un navire, Factionnaire. — V. BîyX*, izoxi'a.

ou Navalitium,

bas lat. s. n.

N A V A D A , bas lat. s. f. Navée, Charge d'un navire. — « D o n o . . . u n o quoque a m o semel imam Navadam salis sui liberam et quietarti ab omni consuetudine.» Charte de 1 179, citée par du Cange. — V . Barellata, Navalis, Navata.

N A V A L , fr. adj. (De l'ital. Navalc[\.]) (Gr. a n c et m o d . NauTixoç; esp. Navale; port. Naval ; angl.-sax. Sciplic; angl. Naval; holl. Zcesch; basq. litt. Ontzitarra; turc, Guèmiïè mineoub [> >j~X* illyr. daim. Brodarski, DrjêrsAi, Korabelèn, Korabljshi, Mbrnarski, Môrski, Pomòrski, Primo/ski; val. Naiia.v; rus. Корабельный [Korubclenle], М о р с ­ кой [Morskoïc] ; hongr. Hajôbeli.) Qui est relatif a u x navires. — Naval architecture, angl. Architecture navale. — Naval ofjtcer, Officier de marine. ( V . Oflicer, Sea offîcer.) — Naval square, (Square, comme le vieux fr. Esquarir, du lat. Quadrants.) Carré naval. N A V A L A Z L É G O D I N E , illyr. daim, s f. (Proprement . Foule de mauvais temps.) Tempête, Orage. — V . Burnag. Tucsa, Nénasté, Vihar, Vitje. 1. N A V A L E , lat. s. n. (De Navis. tier de construction. — ••

[ V . ] ) Arsenal, Chan-

Sletit a:qtiore puppis

Haud aliter, quam si siccum Navale tenerel. » O V I D E , Métam.m, v. 6 6 0 .

2. N A V A L E , ital. port. adj. Naval. — « Nas bataillas, que teve c o m os Mouros, Navaes et terrestes, houvre s e m pre V i c t o r i a . » Comment. Dalboq., part. î v , chap. ¿6. N A V A L E PIUEL1UM, lat. s! 11. Combat naval. — » Idem . (Alcibiade), « Navali praelio decertaturus, constituit malos quosdam in promontorio, prœcipitque bis, quos ibi relinquebat, ut quum prœlium commissum sensissent, panderent vela. Quo facto, consequutus est, ut hostes aliani classem in auxilium ei supervenire arbitrantes, averterentur.» Froniin, liv. n i , chap. 5, art. t,5. — « Qui Navali praelio dimicaturi sunt, ante in portu et in tranquillo mari flectunt gubernacula, remos trahunt, disponuntque per tabulata» (sur les ponts) «militem, ut non pendente gradii, et labante vestigio stare Brmiter consuescat, et quod in simulacro pugnae d i d i cerit, in vero certamine non perhorrescat. » Saint Jérôme, Fie de Malchus. — V . 1. Acies, Naumachia, Navalis pugna. N A V A L E S P E D E S , lat. s. m. plur. lig. Les pieds du navire, les rames; quelquefois les Rameurs. — Navales socii, Matelots, Compagnons dans un même équipage, dans u n e même flotte. 1. N A V A L I A , lati s. n. plur. (Quelquefois le singulier : Navale fut préféré à Navalia.) Arsenal.— «Navalia dicimiis. loca ubi naves sunt. » Servius. — « Decem quinqueremes naves praetori decernuntur, si deducere ex Navalibus vellet. T i t e - L i v e , l i v . LXI, chap. 9 . — « C. Licinio negotium datur, ut ex veteribus quiiiqueremibus,in Navalibus Komœ subdùtctis, qua3 possent usui esse, reliceret. » I d . , l i v . х ш , chap. 2 - . — « Naves qua; in Tiberi parata? iiistructascpie stabant, subduci et in Navalibus collocari, placuit. » ld., liv. XLV, chap. 2. — « Non arma expédient, tolaque ex urbe sequentur, Dcripientque rates alii Navalibus,.. » V I R G I L E , Enéide,

liv. iv, v. 5 9 2 .


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. — Proliinis eductam Navalibus œquore tingi Jubel... • O V I D E .

N A T A L I A , lat. n. plur. (Proprement : Choses navales.) Approvisionnement naval; Objets nécessaires à la construction et à l'armement des navires. — « Jacetomnis ad undam Materies : ipsi numerunique modumque carinis Piaecipianl; nos a ra, manus, Navalia dcnius. » V I R G I L E , Enéide, liv. x i , v. 3îO. -

•j Navalia hoc loco ipsae res Navales sunt, id est, pix, cera, fîmes, vela et alia hujusmodi. » S e r v i u s . — L e savant commentateur ajoute, et bien à tort, selon nous : « De graeco autem transtulit» (Virgile), « et Navalia posuit pro trabibus, de quibus naves fiunt;nam Homerus Nr,ov dicit Navale lignuni. » Oh ! assurément Virgile, quand il dit : « Navalia demus, » ne prétendit point l'aire essentiellement de Navalia un svnonyme de Trabes ou de Lignant. Navalia est dans son vers pour : Rcs navis, ou Res navales.

N A V A T I C U M , N A V I G A L E , bas lat. s. n. Les mêmes que Navagium. (Y.) N A V A Y , vieux fr. s. m. Ce mot a eu deux acceptions : i° celle de Navire, Nef ou Bateau; exemple: — « Quatre deniers Parisis de chacun gouvernail de Navay de plus de vng fust, ouquel on charge vins à Tournus... » Charte de i328, p. 243, Hist. de Tournas. 2 Celle de P o r t ; dans ce cas , Navay est une francisation du lat. Navale : — « Comme le suppliant eust prins es dittes boutiques » (de poisson) « ou Navay de la ville de Chalon sur Saonne une ebaienne de fer...» Lettres de rémission de 1391, citées par 1). Carpentier. 0

1. N A V E , fr. anc. s. f. (De l'ital. Nave. [ V . ] ) Navire ou A aisseau, en général ; le plus ordinairement : Grand navire. — « Ce il avient que une Nave ou un vaisseau ait mauvais tens... P o u r aleger la Nave ou le vaisseau... » Assises de Jérusalem, chap. 4 2 . — L a distinction que fait le rédacteur des Assises, entre la Nave et le Vaisseau, montre qu'alors: Nave exprimait l'idée de Navire grand, et que Vaisseau désignait N A V A L E S , lat. adj. Naval, de navire. — O n lit dans une tout Navire inférieur à la Nave. — « Philippe, par la grâce Charte de Robert, évoque de Lincoln, citée par D. Carpen- de Dieu,duc de bourgogne... Notre améJean le Tourneur... tier : « In Baruca imam Navalem lignorum, quam mihi d e - nous a exposé que, de notre commandement à lui fait verbent homines mei. » Navalis a ici le sens de Navée, comme balement, il a été procédé aux ouvrages de la grant Nave, Navada ( V . ) e t Navata. (V.) La 12 formule de Lindebrog dit: carauelles et autres vaisseaulx que nous auons fait faire en • Nec de Navale, nec de carrali evictione... telonius exigi- pays de Brabant, lesquels nous faismes commencier dès le tur... » — Navalis corona, s. f. Couronne navale qu'on don- mois de féurier l'an mil quatre cent trente-huit, et furent nait au général vainqueur dans un combat sur mer, et à parfais et menés au port de notre ville de Lescluse, du quel celui q u i , le premier, sautait à l'abordage d'un navire en- port notre dit grant Nave parti le viij* jour de l'an mil nemi; elle était d'or et ornée de proues rostrées. « Navalis quatre cens quarante et un. - Ms. Bibl. du Dépôt de la Mar. corona est, qua solet donari maritimo PRAELIO, qui primus — « Et compiisi ceste armée la belle grosse Naue qui auoit in hostïlem navem vi armatus transiluit. » Aulu-Gelle, liv. v, tant cousté au Roy englès , que on appeloit Christophe, et chap. 6. — L e même Aulu-Gelle dit ensuite : « Navalis c o Chron., estoit plaine de laines et de gens. » Froissart, rona quasi navium rostiïs insignita est... et (ieri ex auro liv. i , M s . de Valenciennes. [D'autres manuscrits portent: solet.» — «Navalis corona dabatur ci qui maritimo bello priNef, au lieu de N a v e ] — •< Là » (à Parenz.o) «arrivent les MAS navem hostium cum Victoria ascendisset, et erat aurea.» grosses Naves et gallées qui ne peuvent venir plus avant sur Porap. Sabinus.—On voit des médailles de M . A g r i p p a , o ù la nier en venant au portile Venise, car la mer s'y commence Je vainqueur d'Aclium et de Naulochus est représenté le atenurier» (ital. Attenuire, s'amincir; du lat. Tenais, mince. front ceint de la couronne rostrale. Atenuricr, signifie propr., sous la plume de Froissart ^DimiN A V A L I T I , illyr. daim. v. a. fig. (Na, sur, Valiti, rou- nuer de profondeur).—«Silos t que Bouciquaut eut ce en tendu, ler; de Fai [ V . ] , onde, flot.) Sauter à l'abordage, Investir. adone, nonobstant que il eust laissé toute sa r o b e » ( t o u t son bagage; ital. Robba, biens, bardes, marchandises, robbe, et Navaljënje (Navaliënié), s. Abordage. même viande, selonDuez [ i 6 4 7 ] ) « e n une Nave sur la mer, N A V A R C H U S , lat. s. m. (Du g r . NWpyoc;. [ V . ] ) Capitaine en l'intention d'aller en Prusse... » Livre des faits de J. Boude navire. — « Singulae liburna; singulos Navarchos, id est, ciquaut, i part., chap. 15. — «...Intention ferme que j ' a quasi Navicularios habebant : qui exceptis céleris nautarum voye de non offenser nulle de vos gallées, ne Naves, ne auofficiis, gubernatoribus atque remigibus et militibus exertres choses vénitiennes...» Ib., 11 part., chap. 31.—Ailleurs, cendis quotidianam curam et jugein adhibebant industriam.» le rédacteur des Faits de J. Bouciquaut confond Nave avec. Végèce, l i v . i v . Galee ( V . ) ; c'est une erreur qu'il faut faire remarquer, en la pardonnant à un écrivain qui connaissait mal les choses de N A V A R E S C A . V . Alla Navaresea, Ad navarescam. N A V A R E S C O , ital. adj. (De Nave. [ V . ] ) De la forme des la Marine. — V . Erre, Estaublerie, Singlure. vaisseaux ronds, des nefs , par opposition à Latino. — « Si 2. N A V E , ital. s. f. (Du lat. Navis. [ V . ] ) Navire, Vaisseau. può moderare ne' vascelli da remo et arbori latini, mettendo minor vela, ò facendo il terzaruolo (A'.), et ne' vascelli Nava- Généralement ce mot nomme un grand navire, à la différeschi levando la bonetta o sventando • (en déventant, en ôtanl rence de Naviglio qui nomme le petit navire et le navire de commerce, quelle que soit son importance. — « Coloro le vent, en mettant en ralingue) « le vele. »Bart. Crescentio, que hanno mercantie sopra Nave... » Ordonnance du grand Nautica Méditer. (1607), p. 70. — Y. Vascello navaresco. conseil de Venise (2 juillet 1 4 6 8 ) . — « Et caricano le Naui N A V A R G U S , bas lat. s. m. (Du gr. Nauetpyoç.) Maître, di specie, lequali sono di quattro arbori, come queste di Patron ou Capitaine de navire. Papias ( i v siècle) voulait Spagna. « Navig. de Vasco di Gama (1497), t. I , de Ramuque ce mot fut composé de Navis et à'Argus (l'Argus du na- sio, p . 120. — « Mettere in ordine Nani sei per Portogallo, v i r e ) ; cette étymologie n'est pas admissible. lequali si partiranno per tutto questo mese di Gennaio, et di N A V A T A , bas lat. s. f. Navée, charge d'un navire.— «Quœ- già tre vanno alla vela, et questa sarà la quarta; due d'esse libet Navata lapidum ad calcem faciendam débet duodecim sono ciascuna di dna mila b o t t e » (mille tonneaux) « et tutte denarios...» Charte de i 3 o g , t. i , fol. 9 8 , Hist. du Dau- l'altre di 800, g o o et 1000.» Lettre d'Andréa Corsali (1617), phiné. — «Navatam unam de lignis...» Registre de Macon, ap. Ramus., t. 1", p . 188 E. — « Le parti della Nave ò Gacité par du Cange. — V . Navada, Navalis. leone hanno alquanto i nomi diversi,da quei delle galee et r

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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delle galeazze... » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 6 3 . — Nave a ou de due ponti, Vaisseau à deux ponts, Nave a ou di tre ponti, Vaisseau à trois ponts. Nave ammiraglia, Vaisseau amiral, ou simplement Amiral. ( V . 2. Ammiraglio.) — Nave armala in flauto, Vaisseau armé en flûte. ( V . Flauto.) — Nave atta (lat. Apta, propre à...), Navire marchand armé en guerre, ou qui peut ótre armé en guerre. — Nave di alto bordo, Vaisseau de haut bord. — Nave di basso bordo, Vaisseau de bas bord ; Petit navire peu élevé sur l'eau Nave di compagnia, Navire de conserve, Navire appartenant à une compagnie de c o m merçants. — Nave di conserva, Navire de conserve; Matel o t . — Nave da carico, Navire de charge. — Nave da trasporto, Bâtiment de transport. — Nave corsara, Corsaire.— Nave di poppa rotonda, Navire à poupe ronde, Vaisseau à cul rond. — Nave di prua rotonda, Navire renflé par l'avant, jouflu, large d'épaules.— Nave con poppa rasa, Navire à poupe plate. 3. N A V E , esp. s. f. (Du lat. Navis. [ V . ] ) N a v i r e , Vaisseau, et particulièrement : Grand navire à voiles, Grand vaisseau, Vaisseau de haut bord. Les documents anciens nous font connaître qu'au Moyen A g e Nave exprimait g é néralement l'idée de Nef importante, Vaisseau grand et fort, à la différence de Navio, qui désignait tout navire moyen et petit. Ainsi on lit dans Las Partidas d'Alfonse le Savant (xui" siècle), 11 part., tit. x x m i , lig. 7 : « Los mayores (navios) que vana viento Uaman Naues. E destas ay de dos masles, et de v n o . » Dans la Cronica de Don Pero Nino, p. 91, on trouve cette phrase : « Avia alli muchos Naves, é otros navios » (il y avait là un grand nombre de Nefs et d'autres moindres navires. — «Hizieron serial con una vanderilla, a que acudio, y embarcando la gente, siguieron su viage hasta llegar à los Naves, donde hallaron muertos algunos de los suyos. » Figueroa, Hcchos de Mendoza (Madrid , i n - / , ° , i 6 g 3 ) . — V . Scorcipanno. e

lt. N A V E . Mauv. leçon de manusc. suivie par l'éditeur des Chroniq. de Froissart, imprimées chez Anthoine Vérard. On lit, feuil. xxxix : « Si sestoit toute sa Naue partie du haure de la Tamise, et s'en venoit droitement à Lescluse. » C'est Navie qu'il faut lire (toute sa N a v i e , toute sa flotte). L e manusc. de Froissart, n° 8320, Bibl. nat., dit : Navie, et c'est la bonne leçon. — V . Navie. N A V E C H U E L A , esp. anc. s. f. (Diminuì, de Nave. [ V . ] ) Petit navire.— 0 NavecchuelaoNauecilla, Petite nef.» Oudin (1660). — V . Navichuelo. N A V É E , vieux fr. s. f. (De Nave. [ V . ] ) (Bas lat. Navada, Navigiata, Navata; ital. Navata; esp. Navada.) Charge d'un navire.— « L i eschevin ont enquis, par tesmoignage de preudomme, que le Navée de piere doit à Mortaigne 29 deniers...» ( i 2 / , 6 . ) Cité par Roquefort, Suppl. Gloss. delà lang. rom., au mot Ounie. — « L a Navée de charbon, la Navée de quex que il s o i t , la Navée de buche, chascune Navée des choses dessus dites, doit iij oboles de rivage » (de droit pour la permission qu'ont les bateaux de s'attacher à la rive ou au quai). Etienne Boileau, Livre des niétiers ( x m siècle), chap. Del rivage de Saine.—V. Chaussée.

mus, publicat. de la Société archéol. de Montpellier ; n ° 4 (18З6), p. n 5 . N A V E G A N , rom. langued. s. m. Navigateur. (V. Estanh.) L e cat. anc disait, dans le même sens : Navegant, et l'esp. Navegante. — « Sfgons cors de contes del Navegants. » Atlas catal. ( 1375), Ms. Bibl. nat., p. i 3 . — « E a questes » (les sept étoiles de la Tramontana) « han n o m , segons homes Navegants, Charros » (le Chariot). Ib., p. 16. — V. M a r e a r . N A V E G A R , cat. port. esp. vénit. v . a. (Du lat. [ V . ] ) Naviguer.

Navigare.

— « A vela y rems ab pressa Navegant Fan son caini. »

JOHAN PUJOI-, Llepant, poëme inédit du xvi° siècle. — « Senvor de паи ò leny qui sera ò Navcgarâ en terra de Sarrairis, è li vendra cas de ventura, que per mal temps 0 per lenys armats de enemichs, perdra lo leny ò паи, si eli pert la паи ò leny per la rad desusdit, eli 110 es tengut de res a donar als mariners... » Consulat de la mer, chap. 18З. édit. Pardessus. — Navegar à barlovento, esp. N a v i g u e r a i ! plus près.—Navegar à popa, port. Naviguer vent arrière. — « Que о podia levar ao porto, que Ruy Pereira tinha descoberto, sein nenhum traballio, о quai se podia Navegar en seis dias a popa. » Comment. Dalboq., part. 1, chap. 9 . — N a vegarâ la cuadra, esp. Naviguer avec le vent de quartier, ou grand largue ; Aller grand largue. ( V . Ir al cuartel del viento. —Navegar arribado, esp. (Mot à mot: Naviguer, arrivé.) N a viguer grand largue ou largue.—Navegar de bolina, esp. ( N a viguera la bouline.) Aller au plus près, Tenir le plus près. ( V . Aguzar de l ò , Andar de la bolina, Boliuear, Tenir el viento.) — Navegar en conserva, esp. Naviguer ou Aller de conserve. ( V . Conserva ) — Navegar una mar, vénit. Pour : Navegar sopra una mar. ( V . Zoncho.) — Navegar una паи, cat. anc. (Naviguer une nef.) Faire naviguer un navire.—« Que Г patró baia à Nauegar la паи ò leny ò altre vexell ab aquelles places netes» (avec ces places libres, dégagées, débarrassées! « ab aquells mariners ò altres apparellaments que sera convengut entre ells è lo mercaders noliciants aquella паи ò leny ò altre vexell. » Ordonn. de Pierre d'Aragon (1З40). chap. З7 V . Nabegar, Navigation. N A V E G A R ( E L ) , esp. s. m. Navigation. — « . . . У fondi tan Sou Navegar... »

favorable

JOB AN PITJOI., Llepant, strophe

poëme inédit (xvi« siècle?)

là-i''

N A V E G A R E S C H A ( A L A ) , ital. Locution adverbiale ancienne que nous avons rencontrée dans un seul document, et qui nous paraît devoir signifier: « Pour naviguer,Comme on fait pour prendre la mer et naviguer. » Voici la phrase recueillie par nous à la Bibliothèque de Saint-Marc, p. 3 d'un Manuscr. in-fol. du x v i siècle, intitulé Cronica di F~enexia :—« Non possando soffrire li dicti Zenouexi » (lesdits Génois), « l i chomincia al Inalberai' le sue galie a la Nauegarescha » (il commença à mater ses galères, comme font les navires qui vont prendre la mer). 0

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N A V E G A Ç A O , port. s. f. Navigation. — <. Malaca he o meio de tudo isto, Navegaçâo segura, e breve... » Comment. Dalhoq., part, m , chap. 18. N A V E G A M E N T , roman langued. s. m. Navigation « . . . Et en autras causas que far se puescon per que plus seguramens e plus utilmens se puesca far lo Navegament. » Establissement deh cossols de mar ( i 2 5 8 ) . he Petit Thala-

N A V E G A T I O N , esp. s. f. (Var.orth. de Navigation. Navigation. — V . Meter el costado.

[V.])

N A V E L , vieux fr. s. m. (Même orig. que Naveli. [ V . ] ) Bateau, N a v i r e . — « . . . Celui » (sel) « q u e on amenoit à ladite ville» (de Gorbie) « à nef ou à N a v e l . » Charte de i 3 6 o , citée par D . Carpentier. N A V E L E R I O , pour Navclcrio ou Nauclerio, t. v i , p. 6 0 6 . lig. 25, Collect. des lois marit., par M . Pardessus.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. N A V E L I , cat. s. m. (Du lat. Navigiurri, [ V . ] , comme l'ital. N'aviglio. [V.]) N a v i r e . — « Item, fo ordonat que negun hom n o gau's mètre» (ne s'avise de se mettre) « entre cl Naveli del senyor Rey, ni hormegar (V.) sobre el dit Naveli, puys que aya espassi d'ormegar ( V . ) , e que pusca caber» (entrer dans) • al dit port de Portvenres, ni fer passatge sobrél dit Naveli <lel senyor R e y ; e per cascuna de les dites cauzes, pach de pena per cascuna v. s. » Statut de Sanche, troisième roi de Majorque ( i septembre i 3 i 8 ) , sur la police des ports de Port-Vendres et de Collioure, Registre manuscr. n ° 17, P 8fi d e l à procuration royale à Perpignan. — Y . Estassi, Navili, Navilli, Sahorra. e r

N A V E L L U S , bas lat. s. m. Bateau, Navel.— « Post sonum rampanse, vocale Biote, nullus débet per dictum pontem » jd'Abbeville) « pertransire, nec subtus vaissellos sive Navellos conduceie. » Lettres de rémission de i 3 5 8 , citées par I ) . Carpentier.—V. Naveli. N A V E S E T N A V I G I I , bas lat. s. f. pl. Nefs et vaisseaux ( V . ) , nefs et tous navires qui n'étaient pas proprement nefs. Les Anglais ont conservé une locution qui traduit exactement celle-ci : Ships and vcsscls. ( V . ) — V . Socius navalis. N A V E S E T V A I S S E A U X , vieux fr. s. f. pl. Grands et petits navires; Nefs et tous navires qui n'étaient pas proprement nefs.— « Messire Louis d'Espaigne... s'en alla à tout son ost devers une moult grosse ville séant sur la mer, que on appelait Guerrande, et l'assiégea par terre; et trouva assez près grand foison de Naves et vaisseaux, pleins de vins que marchands y avoient là menés de Poitou et de la Rochelle pour vendre... et puis lit ledit messire Louis d'Espaigne prendre toutes les Naves, et monter gens d'armes dedans, et partie des Espagnols et Genevois; et puis il fit le lendemain assaillir la ville par terre et par mer. » Froissait, Chron., chap. 17g. — V . Naves et navigii, Nefs et vaisseaux, Ships and vessels. N A V È S T I , illyr. daim. v . a. (Delà même famille que le rus. HaBbio'mnrb [Nnveioutsitc\, entasser paquet sur paquet; rad. slave BI>IOKI> [Feiouk], fardeau, somme.) Bonder. N A V E T A , N A V E T T A , ital. bas lat. cat. s. f. (Diminut. de Nave. [ V . ] ) Petit navire, petite nef. — « E trobam vna Naueta de Genouesos; e quant nos veeren entrar, hagueren gran paor a desmesura. - Chron. del rey en Jaemc, chap.97. — a Et inde in Hispaniam navigantes, quum invenissent quandam Navettam, oneratam sale Annales de Gênes, an. 1288. — Navcta duorum timonorum, Petit navire à deux gouvernails. — « Quod quedam Naueta duoruui timonorum nunc existons in portu Janue patronisata per Crisfoninum Caluum » (Cristofino Calvo) « de dicto portu Janue vellificando recedet in dies x prox. venturi justo impedimento cessante... » Naulizatio iiaviculœ, 8 mars i 3 g 8 ; Ms. Arch. secret, du gouvernement à Gènes. — Les deux gouvernails de la Naveta en question étaient des gouvernails de côté. — V . Balonier, Gouvernail, Gubernaculum, Timonus. N A V E T E , N A V E T T E , fr. anc. s. f. (De Nave. [V.]) P e tit navire, Petite Nef, Petite nave. — t Depuis est venue » ( à Venise) <• une Navette qui dit que le T u r c a pris une isle ville et pays qui étoit dedans et tué bien i 5 o hommes... » Lettre de J. de Chumbes, envoyé de Charles V I I , 28 oct. i 4 5 g ; Bibl. de l'Ecole des Chartes, t. m , p. i g . Y . Caraque. 2

N A V E Z I L L A , esp. anc. s. f. Petit navire. chuela.

V. Nave-

N A V I A , lat. s. f. Petit navire m o n o x y l e ; arbre creusé et façonné en barque.

1013

N A V I A G E , vieux fr. s. m. Navigation. — « Jehan Lyon vouloit dire que Guisebert Matthieu avoit achepté l'office des rivières et du Naviage. » Froissart, Chron. N A V I C A I ! , ital. anc. v. a. (Pour Navigare. [ V . ] ) Naviguer. ( V . Rimpalmar.) — Navicar a velia in pupa, Naviguer vent arrière, Faire voile vent en poupe. (V. Affondar, Calcese.)—Navicar deW osta, Naviguer au plus près du vent. N A V I C E L L A , latitai, s. f. (Diminut. de Navis. [ V . ] ) N a celle, Petite barque, Petit bateau.—A Rome, sur la place de l'église Santa-Maria, est une petite embarcation de marbre d'une assez jolie forme, qu'on appelle la Navicella. Au-dessus de la porte principale de l'église de Saint-Pierre, on voit une belle mosaïque représentant le chef des apôtres dans une barque : cet ouvrage, attribué à Giotto, est connu sous If nom de la Navicella de salut Pierre. N A V I C H U E L O , esp. s. m. (üi\\al.Navigiolum. [ V . ] ) Petit navire. — « Saliendo también de entre ellos » (les Portugais « el marinero q. primero que otro ninguno dio noticia del niiebo orbe de las Indias occidentales nuestras, dexandosela y la relación de todo su viaje al astuto Christoval Colon (piando asistía en la isla de la Madera, donde llegó la carabela, o Navichuelo de aquel desgraciado marinero y su gente, que alli llegaron traspassadosy en figura de la muerte, que luego les sobrevino, tomando para si solo la empresa el Colon, ocultando el nombre y el sucesso de aquel marinero que fue su huésped, y murió en su casa dende'a muy poco, que le hospedo (llevado por ventura, a le hazer tal hospedaje, demás de ser amigo de la espcciilation de las cosas marítimas) colligiendo, que aviendo llegado tan enfermo y trabajado, le avia de sobrevenir como le sobrevino la muerte. » T h . Cano, Arte purufubric. nuos, Sevil., 1611, p. 4 v ° . — Nous laissons à l'Espagnol T h . Cano la responsabilité d'une anecdote démentie par tous les biographes de Christophe Colomb.—V. Navechuela. N A V Í C U L A , lat. s. f. (Diminut. de Navis.) Petit navire ; Barque, Embarcation.—« Citius Jiercle is qui duorum scalmoruniNaviculam in portu everterit, in Euxino Ponto A r g o nautarum navem gubernavit?» Cicerón, de Orut., liv. 1. N A V I C U L A R I U S , lat. s. m. Constructeur de navire, selon Isidore, liv. xix des Origines, chap. 19.—V. Navarchus. 1. N A V I E , vieux fr. s. f., quelquefois m. (Du lat. Navigium [ V . ] , et non de Navicala, comme l'avance Roquefort dans son Glossaire de la langue romane. Il est tout simple que Navigami ait fait Navigic en Provence, et que ce dernier se soit contracté en Navie, forme très-rapprochée de iVflew.)Ce mot a désigné en même temps le Navire , le Vaisseau, et la Réunion des navires, la Flotte. E x e m p l e s : — o Donc au dernier parlement» (à la dernière conférence) « qui avoit esté à l'Escluse, dedans la Navie du roi d'Angleterre que on appeloit Katherine, qui estoit si grande et si grosse que merveilles étoit à regarder...» Froissart, Chron., liv. I , chap. 247. — «Demanda au patron de sa Navie quels gens se pouvoient estre... » Id., ib., chap. 20.— « Sy desmarcha le R o y » (Philippe de Valois' « et le conte» (Amédée V I de Savoie) « après et plusieurs aultres princes et barons alans au port virent là tant de naucs, galées et aultres manieres de Nauies » (navires) « que c'estoit belle chose à les veoir.. » Chron. de Savoie (xiv siècle), Histor. putr. monument., t. 1 , in-fol., p. 372. e r

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— « Environ les nés, n'a Batel Tant soit bien fermé à loquet, Petite Barge ne Coquet, Où nus homs se puisse acoster, Que l'aniirauUne fasse oster

I3I.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1044

Et meter, c'on n'en ait riote, Loing du Navie en une flotte. (Ensemble , en un groupe. C'est flotte ( V . ) , dans le sens primitif de réunion.) G U I L X . G C I A R T , La branche aux Royaux

lignages.

N A V I G A B I L 1 S , lat. adj. (De Navigare. [ V . ] ) N a v i g a b l e . (Bas bret. Merdéabl, Mordéapl, Nafikabl; basq. Ugarogar-

.— E n une isle suz l'abrie Traistrent ensemble lur Navie Fut ordenée en roundesce. >• B E K O I S T , Chroniq.

quarante Nauieurs de Gand, q . amenoient par la riuière d e l'Escault bleds à Gands. » Froissart, Chron., p . 85 du M s . n° 832i, Bibl. nat.— « L e comte de Flandres, pour l e r e c o u v r e r » (Jean Lyon) « e n chevance et tenir son estât, te fit doyen des Navieurs. » Id.

des ducs de

Normandie.

— <. Et a meisme cele heure la Navie île Normandie fust assemblée à la rivière de Charaunte ou pont de Fawney, et là se chargèrent de vins, chascuu neef la moyté de soun charge, pur ce qu'ils voloient alier légèrement pur grever vos gents de la Navie d'Engleterre, de Bayone, d'Irlaunde, les queux furent en la costère de Bretaigne. » Relat.des hostilités commises par les Normands ( 1 2 9 2 ) ; Docuni. inéd. sur l'hist. de France. Lettres de Rois, t . i , p . 396. — «. Et fit» ( P h i l i p p e de Valois, en i338) « durement renforcer sa grosse Navie qu'il tenoit sur mer, dont messire Hue Kieret, Bahuchet et Barbevoire étoient capitaines et souverains. » Froissart, Chron., liv. 1", chap. 98. — « L e roi de France , toute celle saison d'été, avoit fait très grand appareil de nefs, de barges et de vaisseaux, sur le port de Harefleu, et sur la rivière de Seine eutre Rouen et Harefleu , et avoit i n tention d'envover en Angleterre une armée si grand et si étoffée de toutes bonnes gens d'armes... et alloit toutes les semaines deux ou trois fois voir la N a v i e , et avoit à ce très grand'affection.» (1369). Id., liv. 1 , 2 part., chap. 279.— ( L e marins. n° 8 3 i 9 , Bibl. nat., p . 354, dit : La Navire, au lieu de la Navie.)— « Quand ils furent départis» (la reine d'Angleterre, son fils, le comte de K e n t , et R o g e r de Mortimer) « du havre de Dourdrecbt » (Dordrech , en H o l lande) ,.< moult étoit bel le Navie selon leur quantité et bien ordonné, et le temps bel et seri » (Serenus, calme), « et assez moiste et attrempé » (humide; Moite, de Matus, madus, madidus);« et gîrent » (restèrent) « à l'ancre, cette première marée, devant les digues de Hollande sur le département de la terre. Sur le lendemain , ils se desancrèrent, et sachèrent leurs sigles amont » (et tirèrent leurs voiles en haut, et hissèrent leurs voiles), « e t se mirent à chemin en côtoyant Zélande.» Id., liv. i , chap. 18. — V . Désancrer, Flot, Single, Vaucrer. e r

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2. N A V I E , angl. anc. s. L e Navy moderne. Flotte « Ab outh the moneth of August » ( I 5 I 3 , et non i 5 i 2 comme le dit l'auteur),» the Navies of England and France, meeting at Britainebay tenght a cruell battell (10 août)...» John Stow, Annales or a gênerai chroniclc of Èngland ( I 6 3 I ) . N A V I E R , vieux fr. v . a. (Du lat. Navigare, qui se transforma en Navicar chez les Italiens, et se contracta chez les Provençaux, où il devint Naveiar. Naveiar ou Navicar lit Naviar et Navier.) Naviguer; mettre un bateau sur l'eau. « Liqueiz enseniat quante fié il versât avoc cel meisme batel loqueil il governoit èz Huez de cele tempeste, comment il naviat avoc celui plain d'aïgues. » Dial. de saint Grégoire, liv. iv, chap. 57, cité par Roquefort, Gtoss.de la langue romane. — •• Après la messe i l » (le roi Richard) «entra dans sa barge , le comte de Sallebery, le comte de W a r v i c h , le comte d'Acqucsuffort, le comte de Suffort, et aucuns chevaliers en sa compagnie; et Navièrent à rive pour venir outre la Tamise sur le rivage, en allant vers Rideride » R o therheath), « un manoir du R o i . . . » Froissart, Chron., liv.11, ch. 110. N A V I E U R , vieux fr. s. m. (Du lat. Navigator, contracté en : Naviator, Navior etNavieur.)Marinier—«Ils trouuèrent

n'a; turc, Guèmi ich/èïen! (

^

^

)

\ illyr. daim.

Bròdan,

Brodai, Brodiv; val. LLio'teAnik (Ploutelni/c); pol. Zéglowy,hongr. Hajó-viselheto [Hoyô-vischèlhêtou].) Sur lequel ou laquelle on peut naviguer, en parlant d'un fleuve ou d ' u n e rivière. Près duquel on peut naviguer, en parlant d'un rivage. — « Navigabilem amnem opportunuin ad c o m p o r tanda, qua; usui sint.» T i t e - L i v e , l i v . x x x v m , chap. 3. — « Sublalisque itinerum difScultatibus, Navigabilia inter se occidentis septentrionisque litora lièrent.» T a c i t e , Annal., liv. xin , chap. 53. N A V I G A G E , N A V I G A I G E , f r . anc. s. m. Ce mot a trois significations dans les vieux auteurs; i l veut dire : Navigation, Pratique de la navigation, et Armée navale ou F l o t t e . — « Priant pour l e prospère Navigage de son (ils. » Rabelais , Pantagruel, l i v . i v , chap. i . — « En somme , le Nauigage d e Gènes » (la manière de naviguer des Génois, leur habileté! « est de tout le monde tenu en t e l l e réputation et si grande estime, que Genevois» (Génois, de l'ital. Genovesi) « s o n t intitulés et approuvés rois de la mer.» J. d ' A u t o n , Chron., i v part., chap. 19 a Ce jour » (27 août i 5 o 2 ) , « s u r le soir, après souper, le R o i , pour soi déduire et voir ses galères, navires et caraques , et le Navigage » (la flotte) « de Gènes, fut sur le môle, et l à v i t plusieurs passetemps nouveaux et ébattemens joyeux. » Id., ib. — « Comment le R o i » ( L o u i s X I I ) « mit sur mer gros Navigage pour aller guerroyer les Turcs qui estoient en Grèce, où la Reine déploya grand trésor, et lit plusieurs navires cingler celle part. » Titre du chap. m, 3 partie des Chron. de J. d'Anton.— « Sitôt que le Roi fut à L y o n , sans autre séjour vouloir faire, voulant donner secours à la chrétienté contre les inlidèles» (en i 5 o i ) , « transmit postes à ses ports de mer, pour hâter son N a v i gage, dont la plupart tira vers le port de Toulon en P r o vence.» Chap. 3, ib. — « Qui plus est s o n Nauigage qui estoit infortuné en toutes choses et non prest à temps p o u r faire seruice, le contraignit de rechef de changer d'aduis et de vouloir hazarder la bataille sur terre ferme. » A m y o t , Fie d'Antoine, chap. 17, p. 708 , édit. de 1622. — V . A r tiller, Astellier, Donner vent aux voiles, N a u , Noie de g a b e . e r

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N A V I G A N S , s. (De Navigare. [ V . ] ) Qui navigue, N a v i gateur.— « Sirenas hilarem Navigantium pœnam.» M a r t i a l , épig. L X I V , liv. 3. — « Quoad perventum sit eo quo sumpta navis est,non domini est navis, sed Navigantium. » C i c é r o n , Offic., livre m , chap. 23. N A V I G A N T , f r . adj. s. m. Qui navigue, Navigateur. « Je vous puis asseurer, Monseigneur, q u e , dans toute ma conduite jusques à ce jour j'ai agy auec beaucoup de r e t e nue avec les habitants de c e s îles e t de t e r r e ferme, et a v e c tous les Navigants dans ce passage qui est fort fréquenté, allant et revenant du Levant à Constantinople.» Du Quesne h Seignelay,Scio, 10 septembre 1681, Ms. A r c h . de la M a r . N A V I G A R ( I L ) , vénit. s. m. Navigation « I l Nauigar nostro per questa costa et per avanti sempre à stato di giorno. » Navig. di Ca Da Mosto, p . 106 A . N A V I G A R E , lat. ital. v . a. (De Navem agere.) N a v i g u e r . — « Gens inimica mini Tyrrhenum Navigat œquor. » V i R o i i E , Eneide, liv. 1, vers 7 1 .


GLOSSAIRE NAUTIQUE. — i C u m ipse pienissima velis navigares. » Cicéron , Pro Нот., chap. i o . — « I s Drusus in quajsturse prœturaeque h o n o r e dux Raetici, deinde Germanici belli, Oceanum septentrionalem primus romanorum ducum navigavit.. » Suétone; Tiber. Claiidiiis, et Drusus, chap. 1 . (V. Navita.) « Navigare à secco è caminare col vascello con il vento solo, senza remi et senza vela. » (Aller à sec de voiles ou à mâts et à cordes.) Pantero-Pantera ( 1 6 1 4 ) . — « Navigar col terreno in mano » (avec la terre sous la main) 0 è caminar col vascello sempre à vista del terreno. » Id. e r

N A V I G A T E ( Т О ) , angl. v . n. e t à . Naviguer; Naviguer sur; Manœuvrer un vaisseau, le gouverner, ~ « But their great difficulty was to procure a sufficient number of hands to Navigate her » (le vaisseau l'Asie). Rich. W a l t e r , A Voyage... by G. Anson ( L o n d . , 1769), chap. 3, p. 36. N A V I G A T E U R , f. s. m. (Du lat. Navigator.) (Gr. anc. 'Epvrc/.ÉovTci;, 0со\и<таш<;, Notur»)?, NCCJTIXO;; gr. mod. 0aXa<xочро'с, 0aXa<j<nvo;, TaSjiîiâpo; ; bas lat. Nautor, Naviator; ital. Navigatore ; esp. Marcante; cat. anc. Navegantc; esp. NaMerdéad, vcgantc; langued. Navegan; bas bref. Martôlod, Móraer, Môrdêad, Nafikater ; isl. Fardrengr, Farrnadr, Siglingamadr; angl.-sax. Sœ-liiSend, Sclp-ltècnd, Y$-lida; ar. turc, Rakib

; turc, Guèmidji [^sl^]

; illyr.

daim. Jedritelj, Korabljohodec, Môrac, Morrcplavatelj, Podvôdcsik; val. NaBiratop [Navigator] ; rus. Бодоходъ [Vodohoté], Кораблеплаватерь [Korabléplavatèle], Мореплава­ т е л ь [Moréplavatèle] , Йавпгаторъ [Navigatore], Пловецъ [Plovètze]; groënl. Imarsiortok.) Qui navigve, qui fait des voyages sur mer. N A V I G A T I O N , fr. s. f. (Du lat. Navigatio, fait de Navigare. [ V . ] ) (Gr. anc. Nauo-ToXta, NainriXîa, ПХо'о,-, LTÀoù;; gr. anc. et mod. 'App.s'viap.'x, Nau-ixr, ; gr. mod. Ати.оЗрорч'а, 'iT-roSpopéa, IlXeucip-ov, Ta;iSt; ital. Navigazione ; rom. langued. Navegament; esp. Navegacion; port. Navegaçâo; isl. Sigling; angl.-sax. Scip-crœft, Segling, Seglung, Eolet; angl. Trip; ail. Schiffen; holl. Scheep-wanrt, Zec-waart; dan. fieise, Socfart, Skibsfart, Seilads; suéd. Segling, Sjôjart, Sjôresa; bas bret. Merdéadurez, Nafikasioun; basq. ìitt. Ugaro, Ugaroquindea; ar. Mallahet; illyr. daim. Brodarcnje, Brodarovânje, Brodënje, Jedrcnje, Jedriv, Korabljârstvo, Koràbstvo, Plavànje, Promôrstvo; turc, Guèmidjilik Dèn-yz Sèfèri (^c,jL~ j 5 b ) ; val. HaBiraçîe

(oJjus'S*^'),

[Navigadzié];rus.

1045

março. » (Du onzième jour de novembre au dixième jour de mars.) V Partida, ley i x , tit. 9. A Venise, au x v i siècle, toute navigation n'était pas prohibée pendant l'hiver, mais les voyages de retour de Constantinople, de la còte de Syrie et d'Alexandrie étaient défendus aux bâtiments vénitiens, du i5 novembre au 20 janvier, afin, dit la loi du 8 juin i 5 6 g , qu'ils échappent aux périls d'un naufrage imminent dans le « tempo delli mesi del crudo inverno. » La peine portée contre ceux qui contrevenaient à cette règle était de 5oo ducats pour les capitaines, et de 1000 pour les actionnaires ou propriétaires du navire téméraire qui avait osé braver la tempête et la loi. On a, en général, de très-fausses idées sur l'état de la navigation pendant ce Moyen Age tant calomnié par ceux q u i , le connaissant mal, ou plutôt ne le connaissant pas du tout, le regardent comme une époque de complète barbarie et d'ignorance profonde pour tout ce qui est des sciences et des arts. Dans notre Archéologie navale, nous avons répondu par des faits certains aux préventions de l'ignorance à cet égard. Nous renvoyons aux Mémoires os g j ! j e , ouvrage, ne pouvant reproduire ici des preuves longuement déduites et appuyées de faits nombreux. e

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N A V I G A Z I O N E , ital. s. f. (Du lat. Navigatio.)Navigation. — Navigazione aititiicra, ou d'altura, ou di lungo corso. Navigation hauturière, navigation faite in alto more (au large), navigation de long cours; par opposition à Navigazione costiera ( V . ) , à Cabottaggio. (V.) — Navigazioneeostiera.Navigation côtière, Cabotage.—V. Cabottaggio. 1. N A V I G E R , bas lat. s. m. Pilote. — « Navigeros seu pilotas... » Charte de 1547, ap. Rymer, t. xv, p. 161. 2. N A V I G E R , vieux fr. v. a. Naviguer. — « Quand les Vénitiens furent bien mis en arroy, adone prirent à Naviger à effort tant comme ils purent vers le mareschal... • Livre des faits de Bouciquaut, 11 part., chap. 26. — « ... Soi pourmener près la mer et Naviger près la terre estre chose moult sure et délectable. » Rabelais, liv. i v , chap. 23. — « L'aile senestre » (l'aile gauche) « estoit conduicte par vng Admirai lequel avois ses gens expers a Naviger ès fleuves et mer... » Le Triumplie des Vertus, anony. Ms. 7o32-3, Bibl. nat., écrit e

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I5I8.

N A V I G I A T A , bas lat. s. f. Navée. — « ... P r o qualibet Navigiata salis, etc. » Charte de i33o, publiée, t. 11, p. a3o de Y Hist. du Dauphiné.

Водоходство [Vodo-hostvo], Кораблевождете [Korablévojdénie], Кораблеплаваше [Korabléplovaniè], Кораблеплавателепое искусство [Korableplavatelenoé iskousstbo], М о ­ реходство [Moréhodstvo], HaBiiranjfl [Navigatsiia] , M o реплаваше [Moreplavanié], Плаваше [Plavanié ; poi. Zéglòwka; hongr. Hajózas [Hoyózoch], Tenger-jârâs [Tenu-

N A V I G I O L U M , lat. s. n. (Diminut. de Navigami. [V.]) Petit navire, Barque. — « Ut etiam a Rhodiis, urbe, portu, statione, quod extra urbe est commeatu, aqua denique p r o hiberentur nostri milites : nos vix ipsi singulis Navigiohs reciperemur. » Cicéron, Epit. fornii., liv. X I I .

gher larache ; mal. Pcl-laïcr-an [ ^ J ^ J ] ; tonga, Foison.) Action de naviguer, défaire v o i l e ; Science du navigateur; voyage sur la mer, sur un lac, sur un fleuve. — Longtemps la navigation fut rare ou tout à fait interdite pendant la mauvaise saison. Nous apprenons de Végèce ( l i v . i v , chap. 3g) que la mer était fermée aux navigateurs, du troisième jour des ides de novembre jusqu'au sixième des ides de mars, c'est-à-dire du 16 novembre au a i mars. Au Moyen A g e , la défense de naviguer était écrite dans les l o i s ; ainsi, les Partidas d'Alfonse le Savant (de 1262 à 1284)contiennent les prescriptions suivantes à ce sujet : « . . . Quando commençassen andarssobre mar, en tal ssazon, que non fuesse tiempo de nauegar. E el tiempo que aô es para esto, es desde el vnzeno dia del mes de noviembre, fasta diez dias andados de

i . N A V I G I U M , lat. s. m. (De Navis.) Navire. — « Quod cum animadvertisset Caesar, scaphas longarum navium, item speculatoria Navigia compleri jussit. » César, de Bell, civ., liv. i v . — « Ita vento certo celerique Navigio vectus... » Hirtius , de Bell. civ. ( V . A tant de rames par banc, Caramussallus , Cercator, Cons , Helena, Laudus, AoSxa, Malleolli, Naufragium , Nauseare , Solubilis navis , Spiculator navis , Suppatronus.) — Novigium de coperta. Navire à couverte, Navire ponté. — « Statuimus et ordinamus, quod aliquis patronus cujuscumque conditionis existât, cujuslibet navis » (de quelque nef que ce soit; la nef était nécessairement pontée) « s e u Navigii de coperta, non audeat vel présumât carrigare seu carrigari faccre in coperta dictarum navium seu Navigiorum aliquam quantitatem rerum, ratibae, seu mercium, exceptis capsiis raubarum et armorum, et rebus


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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de compagna, et hoc sub pcena librarum trecentarum usque in mille. «Seat. géno. du 21 juin 1441 ; p. 7 de ^Officium ga­ zante, Ms. Bibl. Dépôt de la Mar. 2. N A V I G I U M , bas lat. s.n. Armée navale, flotte, Marine; Canal. «.Computus Johannis Arronde et Michaelis Gascoing de Navarra, pro expensis seu misiis factis apud B r u g » (Bruges) « pro Navigio Flandrie, factus die dominica post festum beati Bartholomei, anno Dm. M ° c e xcvi. » Hole parchemin, Bibl. nat. , fonds de Clairambault; publié t. и , р. З19-З26 de notre Arch. nav. —Navigium, dans le sens où il est pris i c i , correspond au vieux français : Navie (la), Navire ( l a ) , Navile (la) ; au viel anglais : la Navie, au catalan ancien : Navili, etc. — « Iterato Navigium nostrum flammis aggreditur, intempesta? noctis silentio, se.xdecim naves suas accensas, velis in altum expansis et inferius c o l ligatis, ad proram dante fortiter austro, nostras mittit in naves. — Lettre sur le siège de Constantinoplc ( i 2 o 5 ) , citée par du Cange. — « Venit Navigium vestrarum gentium de Anglia, cujus A mira tus existebat dominus Bonacorta.»£e«/-e de 1315, ap. Rymer, t. 111, p. 5 o g . — « Capti sunt hoc anno (1400)... dominus llobertus Logan, miles Scoticus, qui рас tus fuerat destruxisse Navigium nostrum, et precipue piscatores regni. » Chron. d'Ottcrborne. — » In communi fuerunt con­ cordia, quod per commune Mutina? canale sive Navigium Mutina? asecurari debeat... » Charte de 1281, ap. Murator., t. 11, col. 900. 0

iNAVIGlUS, bas lat. s. m . L e môme que 1 . Navagium. ( V . ) — « Neque telonios vel Navigios , portaticos, rivaticos... exactare potuerit. » Charte de Dagobert, an. о'Зо. Une autre charte du môme Roi dit : « Rhotomagenses et ceteri pagentes de alias civitates persolvant de illos Navigios de unaquaque quarrada denarios duodecim » (payent douze deniers de péage, ou de passage par bateau, pour chaque charretée). N A V I G L I O , ital. s. m. (De Navigium. [V.]) Navire, vaisseau , et, par extension : Flotte. — Naviglio tondo. (Tondo, du lat. Ro-tundus, rond.) Vaisseau rond; Bâtiment dont la largeur est plus grande, comparativement à sa longueur, que celle du vaisseau long; bâtiment à voiles carrées, ou, comme on dit par syncope : Bâtiment carré. — « Naviglio tondo è ogni vascello che adopta la vela quadra. » Pantera-Pantera (1614). — On dit, dans le même sens : Naviglio quadro. — Comandiamo che tutti Navigli piccoli e grandi, quadri e latini « (navires latins ou à voiles latines), « quali vengano da Levante Barberia, о d'altri luoghi sospetti, etc. » Droit та­ ги, de Malte; Stat. de 16З0, chap. 7 . — V . 2. Canapa, Vas­ cello. N A V I G U E R , fr. v. a. (De l'ital. Navigare.) (Gr. anc. Плесо; gr. mod. N a u T Ü / o , l o x â p i o , T a - j i ò s u i o , ' А р р и ^ ш ; lat. ital. Na­ vigare; vénit. Navicar; cat. esp. port, vénit. Navegar; port. Marear,Vellcjar;angl.-sax. JEsc, LiÜan,Geseglian, Segelian, Scglian, Sigelian; angl. Navigate [To]; all. Fahren, Schiffen; holl. Vaaren; dan. Fare, Seile; suéd. Fara, Seglu ; bas bret. Merdei, Mordci, Nafika ; basq. litt. Marcata, Ugarotu; basq. vulg. Naviga; ar. côte N . d'Afr. Ysajerh'; illyr. Jédriti, Broditi. Plavati; turc, Guèmidjilik etmek [OjC^J'l

Milaï; tonga, Feloou; chin. Fdn-Tchèou, Ildng; fr. a n c . Marécr, Nager, Noer, Voguer, Vougiicr.) Aller sur la m e r , sur un lac, sur un fleuve. — « Interrogatoire du 7 s e p t e m b . 1690 de Pitre Claissen, maître sur la dite prise le Coq• qui a dit qu'il demeure à Warden , en Hollande, que l e d i t bastiment appartient au nommé Tresson d'Amsterdam, qu'il venoit de prendre son chargement de planches à A r c a n g e l sans sçauoir pour compte de q u i , qu'il Nauiguoit sous p a villon du Prince d'Orange » (c'est-à-dire portant le p a v i l l o n de ce prince) « et passe-port d'Amsterdam et retournoit en ladite ville lorsqu'il a été pris et qu'il a volontairement traite de sa rançon à 20 m. florins argent de H o l l a n d e , e t c . . » Extrait des reg. du conseil (PEtat; 11 décembre i 6 g o , parch. Arch. de la Mar. — V . Lettre de mer, Rançon. 2. N A V I G U E R un bâtiment, fr. anc. v . a. L e faire n a v i guer, le manœuvrer. — « S. Maj. veut q u ' i l » ( M . A r n o i «fasse remettre entre les mains du sieur chevalier de T o u r ville vne tartanne pour seruir à la suite des dits vaiss. et il détachera de leurs équipages le nombre de matelots n é c e s saire pour la Nauiguer. » Lettre de la cour au sieur A r n o u l , intend. g é n . de la mar. à T o u l o n ; 28 mars 1679. Ordres du Roy, v o l . n° x l v i , p . 184 ; Arch. de la Mar. — « P u i s que les 28 hommes dont l'équipage de la fluste le Bienvenu est composé ne sont pas suffisants pour la Naviguer, Sa M a j . trouve bon qu'il l'augmente de dix hommes. » Lettre au même, 2 juin 1679; p. 3o4 v ° , vol. cité. — V . Construction. 3. N A V I G U E R Q U E L Q U ' U N , fr. anc. v. a. Conduire quelqu'un par mer. — « Et fut faicte ladicte ordonnance à Gennes parle coin mandement dudit seigneur grand maître, présent Monseigneur de Chandornes » (Adorne ou A n t o n i o Adorno, qui commandait à Gênes, pour le roi de France, en i 5 i 3 . En i517, il fut élu doge ; mais il fut bientôt renverse du pouvoir et chassé de Gènes), « gouuerneur pour le R o v audit Gennes, et autres dudict lieu a ce congnoissans, ou il fut ordonné cent hommes pour ladicte nef dudit seigneur grand maistre, pour le Naviguer en aucuns voiages. » A n toine de Conflans, les Faits de la marine et navigaiges ( i 5 i 5 1622), publiés par nous, en juillet 1842, dans les Annales maritimes. N A V I G U E R A U M A R C H A N D , fr. anc. v . a. N a v i g u e r pour le commerce.—Cette locution était très-ordinaire dans la marine du Ponant, au x v i n siècle et au commencement du x i x . e

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N A V 1 L A G I U M , bas lat. s. n. (Pour Naulagium.) Nolis, Fret. — « Quœ passagia exsolvuntur respectu Navilagii. » Charte de l'année 1480, citée par les Bénédictins. 1. N A V I L E , vieux fr. s. m. (Dubas lat. Naviliutn.) Navire^ et par extension : Flotte, escadre, réunion de navires. « Énsi fu ià del tens passé que li quaresme fu, et atornerent lor Nauilc por mouoir à la Pasque. » Ville-Ilardouin, Conq. de Const., p . 41. — « Et ie seroie atornéz de Nauile » (muni de navires) « de aller auec vos, ou d'enuoier, si coin ie le vos ai convent » (j'en suis convenu avec vous). I d . , p . 78. — L'italien a le subsl. Navile dans la double acception d e : Navire et de Flotte.

2. N A V I L E , bas lat. s. n. Navire. — « Liceat curiae.. facere intrare naves, galeas, ligna et alia Navilia » (Nefs defer e [fj^jf^ ^j*""] '•> ' ( ) Ц naviga) ; rus. П л а ­ Galères, Lins et autres navires), « transeuntia seu navigantia per mare Massiliae, que portaient blada, etc. »Stat. de Marвать (Piavate), П л ы т ь [Plitc], Х о д и т ь но морю (Iiodite.no seille, liv. v i . — « Deinde salvo deliberato consilio v e n i r e moriou); pol. Plynac, Zeglowac'; hongr. Évézni; groènl. Alexandriam, et igne comburere omnia Navilia que r e p e r i Anakorpok, Imarsiorpok; mal. Berlaìer [jfiji], Me-laïer- rentur in poilu. » Informationes civitatis Massiliœ de passakaa [^jZj>%:], Menoumpang[jis-b^r>]; madék, Mihondra, gio transmarino ( x m siècle), citées par les Bénédictins.

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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3. N A V I L E , ital. adj. De Navire, De mer, Maritime, Nav a l . Ainsi : Oste Navile, Armée de mer, Armée navale.

2. Capitanía, Correr a arvore seca, Nao.)—Navio dallo bordo, port. anc. Bâtiment de haut bord, par opposition aux N A V I L I , cat. anc. s. m. (Variante de Naveli. [ V . ] ) Navire; galères, qui étaient des bâtiments de bas-bord. — « A fini f o et, par extension : Flotte. — « E quant vench prop de la mija rom os Mouros desbaratados, e perderom huma galle e tres nuvt diricts que en tot nostre Nauili no parlaua hom... » Navios d'alto bordo. » Chron. do Conde D. Pedro, liv. 11, chap. 22 ( x v siècle).—Navio de alto bordo, esp. s. m. Navire Chron. del Rey en Jacme, chap. 5 7 . — V . Quoque. de haut bord, Bâtiment de haut bord.— « Descubrió a vista N A V I L I O , ital. vénit. anc. s. m. (Variante de Naviglio. de Marbella vn Nauio de alto bordo, y embiò a reconocerle [ V . ] ) N a v i r e , et par extension : Flotte. — ..... Che hanno en vna fragata al capita Pedro Verdugo. » Vander Hanimen, mercantie sopra nave et Navili... Ordonn. du grand conseil Don Juan de Austria (Madrid, 1627), fol. 47 v ° . —• Navio de de Venise (2 juillet 1468). — « Over captura de li ditti Na- guerra, port. s. m. Bâtiment de guerre. — « P o r t a r í a ao g o vilii... » I b . — » La humera era grande che largamente vi vernador gérai da India, cominunicando-lhe que pelo pripotria entrar dentro un Nauilio di botte cento cinquanta meiro Navio de guerra ou mercante, lhe sarào remettidos cargo... » Navig. di C. D. Mosto., ap. Ramus., t. 1 , p. 108 A . os artigos de velame et massame para a fragata D. Fernan— « Costoro adunque » (Ics habitants de la côte de Calicut) do 2°. » 22 fév. 1842. ( V . Commandante da fragata.)—Navio - fanno primamente li suoi Nauilij di quattrocento onero de dos puentes, esp. s. m. Vaisseau à deux ponts. — Navio cinquecento botte l'uno, i quali non hanno coperta; et de duas cuberías, port. s. m. Vaisseau à deux ponts.—Navio quando fanno li detti Nauilij, infra vna tauola et 1' altra, non de fuego, esp. s. m. (Nom analogueà Bajel de fuego.\\ A) Brûmeliamo stoppa in modo alcuno « (aucune étoupe, aucun cal- lot.—« J'avois ordonné qu'on ne fist aucun honneur militaire fatage d'aucune sorte), « ma congiungono tanto bene quelle à ce major » (le major général de Cadix) « et quand il entra tauole » (ces bordages), « che tengono l'aqua benissimo ; et dans machambre, où il me trouva en déshabillé, il me parut |>oi mettono la pegola di fuori « (l'enduisent de brai en d e - fort estonné et me dist que le duc de Guastalla, capitaine hors) ; « et vi mettono grandissima quantità di chiodi di général et vice-roy du pays, l'avoit envoyé pour sçavoir ce ferro. » Itiner. di Barthcnia, ap. Ramus., t. I , p. 161 E . — que c'estoit que les vaisseaux qui venoient d'entrer dans la . In mare mise » (Philippe le Bel, en 1295) « grande Navilio » baye, et qu'il estoit surpris de ce que n'y ayant point de (une grande flotte) « in corso sopra gì' Inglesi. » Villani, Cro- guerre entre la France et l'Espagne, je leur avois amené un nique, livre v n i , chap. 4. —Naviglio tondo, Vaisseau rond. Navio de fuego, c'est ainsi qu'ils appellent les bruslots. » Mémoires de Fillette, campagne de 1666. ( V . Bajel de fuego, V. Canapo. Brulote.)—Navio de remo, port. anc. s. m. Bâtiment à rames, N A V I L I U M , bas lat. s. n. Navire (V. Navile), Flotte. — commme galéasses, galères, galiotes, brigantins et autres Quelquefois ce mot fut pris pour nommer un canal. On le navires de la nièine famille. ( V . Bóroa.) — Navio de ires cutrouve dans ce sens chez Muratori, t. iv, col. 385;.il a alors berías, port. s. m. Vaisseau à trois ponts. — Navio de très pour synomyme Navigiurn. puentes, esp. s. m. Vaisseau à trois ponts. — Navio do estado, N A V I L L E , vieux fr. s. m . (De l'ital. Navilio. [ V . ] ) Navire. port.s. m. Bâtimentdel'État.(V.Charma )—Navio mercante, « Ame V u (Amédée V ) , « conte de Sauoye, quant il voul- port. s. m. Bâtiment marchand, Navire de commerce. — V . lust partir de Venize, il appella toux ses nobles... et ausy il Barquero, Navio de guerra. eust certification des Nauilles de toux les ports, et ou ils se deuoient trouner... » Chroniq. de Savoyc ; Histor.-patr. m o N A V I R E , fr. s. m. (Du vieux fr. Navile. [ V . ] ) (Gr. anc. N'aîi, llimi., t. i , p. 3o2 (in-fol. , Turin, 1840I. — « . . . Et comILXoïov ; gr. mod. "AppEvov, IlapTÍJov, II/.eoúpEvov, Kapaêi, manda » (le roi de France) « à Johan de Vienne, son admirai, Kapaëoéri, HúXov ; lai. A/ñus, Classis, Navicella, Navícula, que sans delay lui fussent » (au comte Amédée V I de Savoie) Navigiolum, Navigiurn, Navis, Pinus,Ratis; bas lat. Ugnimi, «deliurees Nauilles nécessaires. » Même Chron., p . 372. — Fasccllum, Vas; cat. Lcny, Nau, Naveli, Naveta, Fexclt; V . Galèe d'armée. ital. Legno, Nave, Novella, Navicella, Navigio, NaviN A V I L L I , catal. anc. s. m. (Variante de Naveli [ V . ] et de glio, Navile, Navi/io, Fasselloto; vénit. Fusto; esp. BaNavili. [ V . ] ) Navire, Flotte. — « En la quai mar. » (desIndes) gel, Bajel, Nabio, Nao, Nave, Novezilla, Navichuelo, Navio, navega gran Na vili i de diverses gens.» Atlas catal. ( i 3 70). Fagel, Faxel; port. Embarcaçdo, Nano, Nao, Naoo, Nave, N A V I O , esp. port. s. m. (Du lat. Navis. [ V . ] ) Navire, Bâ- Navio, Navyo; bas bret. Lesti; Lcstrik ; basq. litt. Bagacheo, timent. — Navto est souvent pris par les auteurs comme un Oncia, Ontzia, Untzia ; basq. Vlllg. Barcuba; isl. Far, Skip; terme générique; ainsi Christ. Colomb, dans le Journal de angl.-sax. /Esc, Bórd, Brim-bcngest, Ceol, Cini, Dccgc, Fosr. Reson premier voyage (1492) dit, p. 3i (édit. de Navarette) : Fliet, Flota, Holm-œrn, Lid, Lit, Li&, Liía, Mcre-bold, Sœ-bold, « Y fuè en el con todas las barcas de los Navios. » Et p. 33 : ivelle, Rcivute, Rnvyt, Sccort-scip,Scip,Scipp,Scyp, Sund-tvudu, IFoeg-bold, IFœg-hcngesl. • Y llegamos à ella » (et nous l'approchâmes avec) « todos Sœ-ganga,Sœ-i\'udu, YÍ-hengest; angl. anc. Skypc; angl. mod. Man, Ship, Festrès Navios. » C'est des caravelles qui composaient sa diviFartai, sion navale que l'Amirauté parle ici. Souvent aussi, Navio est sel; ali. Schiff ; holl. Schip, Foartuig; dan. Bard, Farkost, Fartyg, Skcpp; illyr. dalm. Brad. employé pour désigner un navire inférieur à la Nao(\.); Skib;s\léà. Drjcvo , c'esl ainsi que l'auteur du Comment. Dalboq., parte 11, Brodac , Brodcsac, Brodesich , Brodica , Cscln, e

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cap. 20, p. u 5, dit : « E nào poderem entrar por ella naós, nem Navios. « 11 dit, part. ì v , chap. 48, p. 247 : « Deixou no porto huma Armada de cincoenta vêlas entre nàos, e N a vios, e gales, e fustas, que pera aquelle tempo era milita, a fora paràos, e Navios de chitins (navires marchands; Chatim, dietim, Chitim, variantes d'un mot asiatique qui désignait, selon Barros, 1, 182, le négociant, le marchand, le trafiquant), «que esta conta nào entram. » Comment. Dalboq., part. i v , chap. 48. (V. Alar, Armamiento, Arrombada, Bom,

Drjcrce, Korablj,

Korablja,

Plav¡;turc,

Futi

Guémi

, Teine [¿¿SLJ]; ar. Sèfinè [òiJuJ]; pers. Kechti; val. Вас [Fas], Kopa6ie [Korabié]; rus. Кораблецъ[Korablçtse], Кораблеца [Korablctsa], Кораблпкъ [Korablike], Kopaблище [Korablichtché], Корабль [Korable], Лапва [Laïva], Лейва [Leïva], Л о в в а [Loïva], Судно [Soudno]; poì.Naiva, Okret; hongr. Hajó [ H o y ó ] , Hajóka [ H o y ó k o j ; ar. Chkof, Kitheh, Markab, Sefina, Sefiné, Sykof; w o l o f , Galle; bamb


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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Kounou;

mendi, Dcn-de;

lasc. Djaz;

groënl. Umiarsoah [Oumiarsoak] ;

mal. Adjong [JLL.]}, Batara,

Bahatra

[\j^>],

Bidouk[^S^],Kapal[^],Praou\jAji},Sampan{Ji^\ niadék. Samb, Sambou, Tsambou, Lahan-drafiz, Parahn; cliin. Fan, Pc, Sâo, Séou, Sicôu, Tchcûu, Tchouen, Y, Ny, Tchô-lôu; papou, Kapct, Oria; taïti, hawaï, Vaha; tonga, Vaha; viti, Vaha lebou; nouv.-zél. Kaï pouhe, Pahi ; port Prasl. Shampan; fr.anc. Naive, Navie,'Naville,Nawire,Nau, Nauf, Nef, Nief, Vaissel, Vaissiati, Vayseau, V'jssean, Vcssel, Vcssiau ; fr. Bâtiment, Vaisseau.) Nom générique sous lequel on comprend toutes les espèces de véhicules aquatiques, depuis le radeau et le tronc d'arbre creusé, jusqu'au plus grand des vaisseaux de ligne. L'habitude de nos marins militaires est de n'appeler : Navires que les bâtiments du commerce. Cependant, d'un bâtiment de guerre, ils disent fort bien : « C'est un joli, un bon, un beau, un mauvais Navire. » Et, en cela, ils perpétuent une tradition déjà ancienne. Nous lisons en effet, dans le Journal de la route du vaisseau le More (5 janvier 1689), par Ant. Fabre, pilote (Ms. Arch. de la Mai'.) : « Nous auons resté» (rédaction d'un matelot provençal !) « sept vaisseaux commandés par M . d'Anfreuille, assauoir: le Content, le Marquis, le Trident, l'Auanturier, le Prudent, le Cheval-Marin, et nous le Marc, tous Nauires du R o y . » e

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Aux x i v , x v et x v i siècles, quelques écrivains, et des meilleurs, firent féminin le mot Navire, que d'autres faisaient masculin. Il semble que les premiers avaient raison. Navis, qui donna au français Nave, Nauf, Navie, Nef et Navire, était féminin ; les quatre formes : Nef, Navie, Nauf et Nave, restèrent féminines: pourquoi Navire devint il masculin? C'est une anomalie dont la raison nous échappe. Montaigne, que nous aimons à citer, employa, dans un même chapitre de ses Basais, le mot Navire au masculin et au féminin. Il dit d'abord : « Je ne veulx pas obmettre d'alléguer aussi cet aultre exemple d'un chien que ce mesme Plùtarque dictaveoir v e u , l n y estant dans un Navire; » et, à quelques pages de là : « . . . L a baleine le suit, se laissant mener et tourner aussi facilement que le timon faict retourner la Navire. » ( L i v . 11, chap. 12.) Comment expliquer cette espèce d'incertitude sur le genre à donner à un mot d'un usage aussi commun? Ne semble-t-il pas que M o n taigne ait cédé à un double entraînement, celui de la loi étymologique qui faisait Navire féminin, à cause du latin Navis, et celui de l'usage établi par quelques auteurs estimés qui avaient fait de Navire un synonyme masculin de vaisseau? Au reste, ce n'est pas seulement sur Navire que Montaigne paraît avoir eu des doutes; si nous le voyons dire, liv. i , chap. 56 : « Ce n'est pas en passant et tumultuairement qu'il faut manier «nestude si sérieux et vénérable, » nous le surprenons, liv. 11, chap. 12, qui dit : « Mais on trouva enfin que c'estoit une estude profonde. » Quelquefois il dit un art, ailleurs, comme au chap. 5i du liv. i , il dira : « Une art piperesse et mensongère. «Poison sera masculin ici, et là féminin. C'est en souvenir du lat. Potio qu'il dit, dans le chap. que nous citions à l'instant : Il est plus aisé d e garentir... de l'impression de cette p o i s o n ; » mais pourquoi oublie-t-il ailleurs cette raison tirée de l'étymologie? Studium, neutre, lui fait dire : un étude: Ars, féminin, lui fait dire : une art ; pourquoi dit-il aussi un art et une étude ? er

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Quoi qu'il en soit,— on nous pardonnera peut-être cette digression ; — quoi qu'il en soit, Navire fut tout à la fois, et comme arbitrairement, féminin et masculin, soit que ce mot ait désigné le vaisseau, soit que, par une extension hardie et

contraire à celle qui chez Virgile fit Classis synonyme d e Navis, il ait nommé la flotte, l'armée navale ou l'escadre. Exemples : — « Et toujours se faisoient et approeboient les pourvéances en celle Navire ( i 3 6 g ) » (flotte)» si grandes e t si grosses, comme ce fut pour aller en Castille ou P o r t u g a l . » Froissart, Chron., liv. i , part. 11, chap. 2 7 9 . — « ... Si v i n drent les dessus dits » (les Anglais) « en la ville de D o u v r e s et là environ, et puis passèrent quand leur N a v i r e » (leur flotte) « fut toute preste, et ils eurent vent à volonté, et a r r i vèrent en la forte ville de Calais. » I d . , ib. — « Si ordonna (Jean d'Arondel, en 1378) « tant ses vaisseaux et ses b e s o gnes,et quatre grosses nefs chargées de pourvéances, et puis entra en son Navire » (vaisseau). I d . , liv. 11, chap. 29. — « L e roy Edouard, dès qu'il le sceut, commença lors à penser à ses besongnes (qui estoit bien tard), et manda au Duc de Bourgongne qu'il luy prioit qu'il eust toujours son N a v i r e » (sa flotte)"» prest en la mer, aflin que le conte » (le comte d e Warwick) « ne peut retourner en France. » Philippe de C o m mincs, Mémoires, liv. m , chap. v (an. 1471)- — « Messire Philippe de Ravestain, avec les gentilshommes françois qui là estoient » (entre le cap Saint-Ange et Cérigo, le j o u r de Sainte-Catherine, en I 5 O I ) , « estoit dans une Navire n o m mée la Lomcline » (nef génoise qui appartenait à quelqu'un de la maison Lomellini, ou qui, du inoins, avait été nommée par un des seigneurs de cette maison), « et bien six cents hommes, lesquels, sitôt que la tourmente les prist, firent j e ter toutes leurs ancres en mer pour cuider arrêter la N a vire. » J. d'Auton, Chron., 111 part., chap. 3o. — D e ceste commission » (aller secourir l'empereur de Constantinople, en i 3 g g ) « fut joyeux le mareschal ; et fit telle diligence, que luy et ses gens et son Navire » (et son armée navale), « et toutes choses nécessaires pour iceluy voyage, furent prestes à la Saint-Jean d'esté, à monter sur mer et à Aiguesmortes, où le dit mareschal arriva deux jours après. » Livre des faits de J. Bouciquault, i part., chap. 2g. — « ...Et vous v e r rez... la plus part des noms des Nauires grandes et petites, marchandes et subtilles, qui vont par les mers de Levant et de Ponant, par les mers Occeanes et Mediterannes.» A n t . de Conflans, Les faits de la marine et navigaiges ( I 5 I 5 - I 5 2 2 Ms. Bibl. nat., n° 7i68-33 A. — » Et sont gros Navires de deux cens, troys cens, etc. » Id., ib. — « . . . Mais s'estoient lesdits ennemis retraits en l'autre bout du pays, dès adonc qu'ils virent arriver la Navire » (la nef) « au port... » Conquête des Canaries par J. de Bethencourt (1402), chap. 5. — « lit se partit » (se sépara [ital. Partire, lat. Partiri, divi ser, séparer]) «du port de Rubicon avec les maronniers en son N a v i r e . » I b . , chap. 7. — « Q u i lit la première N a v i r e ? Ronaventure des Perriers, Discours non plus mélancholiques, chap. 18. — « Découvrîmes une Navire marchande... » Rabelais, liv. î v , chap. 5. — « Il fist brusler toutes les autres N a tures, fors que soixante égyptiennes...» Amyot, Vie d'Antoine, chap. 17. — « D e r e c h e f , devant Sainct-Mahieu en Bretaigue , le jour de Sainct-Laurens » (10 août i 5 i 2 ) , « fut combattu par quatre-vingts nauires angloises, contre vinel bretonnes et normandes, etc. « Mémoires de Martin du Bellay, liv. i . c r

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Après la lecture de ces textes,que nous avons multipliés a dessein, faudra-t-il croire, avec le P . R e n é François (Essais des merveilles de nature, p. 9 4 , édit. de 1629), que « Lxi Nauire en féminin est vne armée de mer, » et que «. Le N A vire, c'est un vaisseau rond ? » Non assurément. Navire est quelquefois synonyme de nef ou de vaisseau, quelquefois Je flotte; il est masculin ou féminin, dans l'une et l'autre acception, suivant le caprice de l'écrivain. Au x v n siècle vers la seconde moitié du moins, le masculin prévaut , et e


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. maintenant personne, pour dire : Une flotte ou un vaisseau, ne dirait : Une Navire. Les documents du Moyen A g e contiennent, quant aux Navires, une expression que nous devons consigner ici. P o u r parler des Navires, en général, et distinguer les grands des petits, ils emploient deux mots sur la valeur desquels il est bon que nous fassions une remarque. La rédaction catalane du Consulat de la mer ( Y . Consul) dit souvent : « Nau n Lcny » ; beaucoup d'actes rédigés en latin disent: « Navis vcl Lignum ; » les vieux titres espagnols, ainsi que les chroniques, portent : Nave e Nàvio, ou : Nao c Navio ,- les portugais : Naao e Navyo; les français : Nave et Vaisseau, Nef et Vaisseau, quelquefois Navire et Vaisseau, ainsi que le porte l'Édit de Charles I X , donné à Amboise le 6 avril 1562 : « Et là où il adviendrait que pour quelque exploict de guerre nous fissions accompagner lesdites galleres d'au cuns Navires et autres vaisseaux. » (Fontanon, t. n i , p . 3o.) ( V . Capitaine général, Maître pilote.) Dans cette espèce de formule, qui est, comme on v o i t , la même partout, Nau, \avis, Nave, Nao, Naao, Nef, Navire, désignent le grand Navire ; Leny, Lignum, Legno (proprement : L e bois, et par métonymie le bois façonné en vaisseau), Navio, Vaisseau, désignent le petit N a v i r e , ou tout Navire différent du grand Navire rond, par la forme ou par la taille. Dès l'origine de la construction Navale , c'est-à-dire peu de temps après que, pour la première fois, l'homme eut creusé un arbre pour se faire de ce tronc ouvert un moyen de transport, d'un bord à l'autre d'une r i v i è r e , ou d'un point du rivage de la mer à un point voisin, il y eut deux espèces de Navires.Le génie de l'observation, développant ce que le besoin avait trouvé, créa le Navire long et le Navire rond ; celui-ci, à l'image de l'oiseau aquatique, largement assis sur l'eau, grave dans sa marche, mais, parce qu'il est court, tournant facilement sur lui-même; celui-là, à l'image du poisson, q u i , un peu développé des épaules, mais long et étroit, fend les eaux avec une rapidité que ne connaissent ni le canard ni le cygne. Depuis les temps les plus reculés, et dans tous les pays, le vaisseau rond et le vaisseau long ont existé simultanément; chacun d'eux a fait ensuite une famille composée d'un grand nombre d'individus, se ressemblant entre eux par la forme générale, mais différant par quelques détails particuliers. Au milieu de ces deux familles, ont vécu des Navires, produits de l'alliance du vaisseau long et du vaisseau rond, c'est-à-dire moins larges que ce dernier, et moins longs que l'autre. L e Navire long, essentiellement propre aux courses rapides, et par conséquent fait pour la guerre, admit la voile, mais fit essentiellement usage de la rame; le vaisseau rond, destiné à porter les lourdes charges et propre aux navigations commerciales, ne négligea pas toujours la r a m e , mais se servit principalement de la voile. La galère du x v n siècle était la dernière et la plus parfaite individualité de la famille des Navires longs; L le vaisseau de ligne moderne est celle de la famille des vaisseaux ronds. L e Navire à vapeur, nouvellement fait sur des données anciennes, par ses proportions et ses rames , qui se résument en deux roues à -<S palettes, appartient à la famille des vaisseaux longs; s i , comme on l'espère, un propulseur autre que la roue latérale peut s'appliquer au bâtiment, ce Navire se rangera dans la famille des vaisseaux ronds, o u , pour mieux d i r e , le vaisseau rond acquerra celles des qualités du vaisseau long qui lui manquent encore. Mû par la voile ou par le propulseur auquel la vapeur donne la

vie, il sera également bon pour la guerre et pour le transport. Qui pourrait dire toutes les formes qu'a affectées le Nav i r e , toutes les modifications qu'ont subies sa carène, sa mâture, sa voilure, l'arrangement de ses rames, son gréement, ses œuvres mortes, son armement en guerre? Qui pourrait dire les noms qu'il a porlés sur tous les rivages?... Ce serait une histoire bien curieuse que celle du Navire; mais pour la faire complète, quelle sérieuse érudition il faudrait avoir! que de longues recherches il faudrait faire! que de voyages il faudrait entreprendre! Nous avons recueilli quelques-uns des éléments de cette vaste monograp h i e , dans notre Archéologie navale, et il n'a pas dépendu de nous que notre travail ne fût plus développé. Les ressources nous ont manqué, bien que le Département de la marine, auquel nous avons l'honneur d'appartenir, ait fait des sacrifices pour nous mettre en mesure de découvrir les monuments sculptés, peints ou gravés, et les textes anciens enfouis dans les bibliothèques. I l nous aurait fallu une grande fortune personnelle, à défaut de secours plus larges de l'État. II nous aurait fallu aussi du temps; et quand on est partie prenante au budget, si minime que soit la part qui vous y est faite, il faut, dans ces temps de basse jalousie où nous avons le malheur de vivre, produire vite pour n'être pas compté au nombre des chenilles qui s'engraissent paisiblement sur la feuille des bénéfices. Nous avons recueilli beaucoup de noms de Navires; tous sont enregistrés dans le présent Glossaire, avec les détails qui ont pu nous être connus sur chacun des bâtiments nommés ; nous avons vu beaucoup de figures de vaisseaux antiques, du Moyen A g e , et du x v i siècle; mais la plupart de ces représentations nous ont laissé incertain sur les noms à donner aux Navires que nous avions sous les yeux. A la collection de la villa Borghèse, parmi les marbres antiques que nous avons admirés, nous avons vu un tombeau sur lequel sont sculptés deux petits Navires, conduits chacun par un enfant maniant les gouvernails latéraux. Quels sont ces navires? Voici l'un d'eux, — nous le dessinâmes en janvier i 8 3 5 : — e

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Est-ce un Lembus, un Celox, un Acatus, un Carabus, une ôcapba, une Navis oncraria ou une Littoraria ? Qui pourra nous le dire? Pour nous, c'est une barque jolie, élégante, bien FAITE, mais une barque sans nom. Les Navires à rames que nous avons dessinés au musée Bourbon de Naples et dans un lotnI 3?.


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beau à Pouzzol(V.ci-dessus, à l'art Galère), quel rang occupaient-ils dans la famille des Naves longœ? L'un d'eux, qui a manifestement trois rangs, disons plus exactement, trois couches de rames superposées, appartenait-il aux TrirèrnesPhes deux autres, qui n'ont qu'une longue file d'avirons, étaient évidemment rangés dans les Unirèmes ; mais à quelle variété appartenaient-ils? Et puis, le peintre, le sculpteur, le mosaïste, auteurs de ces figures navales, représentèrent-ils iidèlement les vaisseaux longs des Romains ou des Grecs? N'était-ce pas là un type consacré?... Quel nom l'antiquaire marin donnera-t-il, dans deux ou trois siècles, à ce monstre naval imaginé par un artiste téméraire, pour timbrer les monuments de la ville de Paris? Il l'appellera Galère, ou, suivant la coutume : Trirème. Mais si ce Navire à trois rames est une Trirème, qu'est celui du musée Bourbon avec ses trois épaisseurs de rames? Quel auteur antique a au3 torisé l'inventeur de cette image fantasque à multiplier les mats, les voiles et les vergues,jusqu'à mettre trois arbres et six antennes, dont une à l'avant et l'autre à l'arrière sont placées si étrangement? Qui l'a pu porter à doter une galère de cette poupe lourde, épaisse et carrée, convenable tout au plus à un Navire de charge naviguant sur un canal ou une rivière, et qu'il n'a pu voir dans aucun monument respectable?

et avec ceux du beau Virgile de la Riccardicnne de F l o rence, dont nous reproduisons ici une figure, en renvoyant à l'art. Trompette, où nous en alléguons une autre :

L'embarras que nous avons éprouvé en présence de presque tous les Navires qui nous viennent de l'antiquité, n'a pas cessé quand nous avons voulu donner des noms aux vaisseaux représentés par les artistes du Moyen 'Age et des temps plus voisins du nôtre. Au pied de la Tour penchée de Pise, nous nous sommes demandé quel est ce Navire gros et lourd, portant sur sa poupe deux croissants, et qu'a répété deux fois le sculpteur de 1170 :

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et nous n'avons pu nous répondre. La môme chose nous est arrivée au Campo-Santo, devant les petits Navires peints par Simone Memmi et Antonio Venetiano, et qui ont d'assez grands rapports avec ceux d'un peintre inconnu, auteur d'une suite curieuse de panneaux de bois représentant la Vie de sainte Ursule, ouvrages que nous avons vus r é cemment (oct. 1848) chez M . Depaulis, le graveur en m é dailles C"s Navires ne sont pas sans analogie avec celui-ci, qui figure, parmi d'autres, dans une fresque énigmatique de la chapelle des Bolognini, à l'église de Saint-Pétrone de Bologne :

Un tableau fantastique de Pietro 1 -aurati (xxv siècle), qui est aux Uffizi de Florence, nous a fait voir un petit navire à un seul m i t incliné sur l'avant, à la proue très-redressée, et se terminant en une pointe semblable au bec d'une a i guière. Quelle est cette barque? où trouver son nom? Son n o m , nous le savons peut-être ; mais nous ne pouvons pas le rapporter avec certitude au Navire, parce que les textes nous auront donné quelques traits à peine d'un s i gnalement sur lequel il serait téméraire de reconnaître un individu. Nous n'avons eu qu'une bonne fortune, et nous en avons été bien heureux : c'est quand, à l'aspect de certains Navires peints dans les Premières œuvres de Jacques D e vaulx (Ms. Bibl. nat.), nous rappelant la définition de Pantcro-Pantera, nous avons pu dire avec certitude : Ceci est une Caravelle. ( V . )


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De quel nom appelait-on, au x m s i è c l e , c e Navire qui figure sur le Sceau de la ville de Douvres , sceau qui pendait h une charte de 1281, et dont l'empreinte, après avoir appartenu à M . Depaulis, graveur en médailles, fait partie d'une des collections du Louvre, où figurent tous les sceaux reproduits dans cet article?

ce Navire était analogue au vaisseau du sceau de Sandwich ; mais était-ce le même, et le même nom les dêsignait-il ? Voici, sur un sceau ( x t n siècle) de la communauté de Dam (Pays-Bas), un Navire dont la construction n'est celle d'aucun de ceux qu'on vient de voir. Il a beaucoup de la forme de certaines grosses barques bretonnes qui font la navigation de Brest aux divers points des rivages qui avoisinent ce port, et apportent des huîtres ou des marchandises à la ville. Quel nom lui donnaient les Flamands? e

Le bâtiment qui timbrait le sceauMe la ville de Sandwich, A la même époque, est différent de forme de celui de Douvres . et se rapproche de ceux qu'on voit en assez grand nombre dans la tapisserie monumentale que montre avec orgueil la ville de Bayeux, comme une légende historique brodée par une princesse Mathilde. Ce bâtiment plus fin , plus élégant, dans le sceau dont nous avons l'empreinte sous les veux, que dans la reproduction faite par notre dessinateur; quel est son nom?

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Au x m siècle la ville de Dunwich avait également un sceau timbre d un Navire :

Les Anglais, comment appelaient-ils cette espèce de nef, analogue à celles qu'on voit sur d'anciennes monnaies d'or de la Grande-Bretagne? nef qui servait d'armoiries à la ville de P o o l e , et dont voici une représentation du x m siècle : e

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la Coque, quelles étaient leurs ligures? Est-ce une Carraque, ce grand Navire de guerre qui se trouve répété souvent p a r le vieux Breugel, dans sa Vue du détroit de Messine ( B i b l . nat., Cabinet des estampes, v o l . I - c - 5 ) , dans d'autres planches publiées aussi par J. Wisscher, et dont voici une r e pétition, réduite au corps du vaisseau et à la base de sa mâture ?

L e Navire du sceau de John d'Huntincdon :

Holland, comte

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L'œuvre du graveur Israël van Meicken (fin du x v siècle contient un Navire d'une fort bonne apparence, d'un tonnage moyen, ponté et chargé à la poupe d'un petit château qui a deux espèces de guérites sur l'arrière. Son avant, a s sez rond, a une étrave saillante et fortement recourbée en dedans. Au-dessus des écubiers et à droite de l'étrave est établi le beaupré, à l'extrémité duquel est planté verticalement un bâton terminé par un objet que nous n'avons vu dans aucun autre bâtiment, et que nous ne pouvons comparer qu'à un ostensoir aux nombreux rayons. Deux tonneaux sont suspendus en dehors, au côté droit du navire, qui a le long de son bord quelques trous ronds que nous ne croyons pas être des canonnières. Des arceaux font au-dessus du pont un berceau qui parait attendre la toile d'une tente. Deux mâts composent la mâture de ce vaisseau, un yrand, placé vers le milieu, un petit sur l'avant. A la tête d u g r a n d est une hune ronde, d'une forme analogue à celle-ci :

et celui d'Edouard, comte de Ruthland,

quelsnoms portaient-ilsauxiv'siècle? C'étaient des Ships; mais cesShips étaient-ils Coques, Canaques ou Nefs. La Carraque, 3

L e mât de hune BC, les haubans I , la vergue N M et les flèches O manquent au Navire que nous v e - 0 nons de décrire, et dont nous avons vainement cherché le nom. Une empreinte du sceau de Boston, attachée à un titre de l'année i575, nous apprend que cette ville avait au xvi" siècle pour blason un vaisseau dont la voile porte un écu avec trois couronnes :


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L'Armeria de Madrid possède le modèle en relief d'un joli Navire de guerre muni de 26 canons en deux batteries. Une inscription flamande, que nous allons rapporter, parle d'un heureux voyage que ce bâtiment lit pendant Tannée i 5 2 3 .

De quelle espèce est ce navire, dont l'avant est chargé d'un château saillant, analogue à celui du bâtiment que nous avons emprunté au \ inaile Riccardien (V. ci-dessus, p. i o 5 o ) et à celui d'un bâtiment du x v siècle, peint en i 5 z o , par Vittore Carpaccio, dans sa V i e de m a i n t e Ursule, qui est au Musée de Venise? Voici la proue du Navire de Carpaccio, dont le nom nous est inconnu, comme ceux de tant d'autres : e

L e long du flanc gauche ou côté de bâbord, on lit : « l e x VAR.RE. MET. NEPTUNUS. EN BOT,F.AS. IIULPENCHE; » et le long du flanc droit ou côté de tribord : « TOT. DIE. HAVF.N DAER MX. A5RKR-VALT. ANO. i 5 2 3 ; » c e qui signifie : « J e naviguai, Neptune et Borée aidant, jusqu'à ce que mon ancre tombât dans ce p o r t , en i 5 a 3 . « Quel est ce vaisseau aux formes élégantes, aux riches sculptures, aux peintures éclatantes, qui portait quatre mâts verticaux, comme tant de Navires du x v siècle et du siècle suivant? Nous en donnons la figure, d'après un dessin que nous a obligeamment envoyé, en i838, el sefioi Don Valentin Carderera, peintre espagnol : c


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Nous dessinâmes, en i 8 3 5 , à Venise, d'après un modèle issez mauvais, un petit Navire percé de s e i z e sabords,mais l'ayant plus qu'un canon en batterie, à l'arrière. L e gréenent de c e Navire, que nous croyons avoir pu être fait pour in E.r.-vntn, est de fil de fer, et fort en désordre. A quelle

époque précise fut-il construit? Il nous semble que c'est au commencement du x v i siècle qu'il se reporte, par ses châteaux élevés, et à une époque plus rapprochée du x v u , par les formes de sa carène.

Que l'on compare, en effet, ce bâtiment dont nous ignorons le nom, à quelques Navires des temps auxquels nous croyons pouvoir le rapporter, et l'on verra que nous sommes en droit de faire une pareille hypothèse. Voici, par exemple, d'après un tableau curieux attribue à Holbein, et dont une copie est au Musée de Versailles,— tableau gravé à Londres par James Bazire, au commencement de ce siècle; — v o i c i le vaisseau sur lequel Henri V I I I vint, en i 5 Î O , de Douvres à Guiñes pour y voir François I ( V . p. i o 3 o , 2 c o l . ) . Magnifique expression de l'art des constructions uavales au commencement du x v i siècle ou à la fin du x v , ce vaisseau, avec sa poupe et sa proue surchargées de châteaux énormes, n'est certainement pas sans analogie avec le petit Navire que nous fit connaître à Venise notre^avant ami l'ingénieur Casoni. Dans quelle classe ranger ce ship gigantesque, armé seulement de douze canons? Était-ce une nef ou une carraque? Les carraques étaient fort à la m o d e , e t , vingt-cinq ans plus tard,François I en perdit une (V. Carraquon) qui passait pour la merveille des mers. Du port de huit cents tonneaux, elle

n'avait pas moins de cent bouches à feu de bronze, de tous les calibres. Ce navire royal, qui, dans le tableau d'Holbein, n'est pas le seul aussi grand et aussi magnifique, est d'un luxe m e r veilleux. Ses neuf voiles sont d'un drap d'or ouvré , ou d'une toile peinte chargée d'arabesques et recouverte d'une teinte d'or; les quatre flammes qui flottent aux sommets de ces mâts sont d'une étoffe d'or unie. Aux quatre angles de son château d'arrière, se déploient des flammes portées par des bâtons de pavillon ; elles sont du mi-parti blanc et vert des Tudor,contenant un jach blanc timbré de la croix rouge de Saint-George. Aux quatre angles de son château d'avant , sont arborés quatre pavillons royaux , écartelés aux armes de France et d'Angleterre. Son bastingage, et les sept hunes rondes de ses mâts, sont recouverts d'un pavois compose d'écus ( V . Panne), dont les uns sont blancs à croix roiii;e, les autres : mi-partis blanc et vert, et chargés de la rose rouge de Lancastre ; les autres encore : bleus à la fleur de lis d'or de France. Tous les cordons marquant les étages des châteaux sont mi-partis blanc et vert. C'est, sur un mi-parti des mêmes

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GLOSSAIRE couleurs que sont les armes royales, au-dessus du gouvernail et sur le fronteau du château d'avant. L'étage élevé audessus de la hauteur de la baille est peint en blanc. T o u t

Qui donnera son véritable nom au beau vaisseau de guerre" que nous empruntons, en le réduisant, à W i l l . Barentsoen? Cet artiste le dessina en 15g4. On trouve une belle épreuve de l'estampe gravée par Visscher, d'après le dessin de Barentsoen, à la Bibliothèque nationale, Cabinet des estampes, v o l . I - c - 5 , fol. 11 a. La réduction qu'on va voir en tournant cette page a été faite avec un soin extrême par M." Auguste

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cela est d'une grande élégance, et donne au vaisseau l'air d'un joyau d'or orné d'émaux brillants.

Mayer, commissaire de marine et dessinateur très distingué, pour un article intitulé MARINE, que nous avons publié, en 1848, dans un bel ouvrage, intéressant au double point de vue de l'histoire et de l'art, qu'un artiste intelligent, M . Ferdinand S e r é , édite sous ce titre : « L E MOYEN A C E E T LA RENAISSANCE. ( I n - 4 , avec de nombreuses ligures gravées sur bois et imprimées en couleur.) 0

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Un vaisseau gravé par Henri Hondius, vers la fin du x v i siècle (Bibl. nat., cabinet des estampes, v o l . i-c. 5), ne nous laisse pas moins de doutes sur sa famille que celui d'Holbein et celui de W i l l . Barentsoen. Il a trente-deux pièces d'artillerie; il porte quatre mats, comme les précédents et celui de YArmeria de Madrid; il a la poupe haute, une

galerie extérieure, un château d'avant triangulaire, analogue à celui du vaisseau vénitien dont nous venons i|<mettre la figure sous les yeux du lecteur. (V. p . i o 5 / j . ) ( ; ' ment devons-nous le nommer? Nous l'ignorons. Q u e l q u " sera peut-être plus heureux que nous. Qu'il le baptise ! le voici : o m

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Et ce Navire (V. au bas de la colon, préced.) qui, sur le fond de la blanche flamme, déployée à la tète de son grand mât, porte la croix rouge de SaintGeorges, et sur sa poupe l'aigle noire des Doria; ce Navire, que nous aurions reconnu à ces caractères pour un bâtiment génois, quand nous ne l'aurions pas v u , à la municipalité de Gènes, dans un tableau daté de l'année 15g7, et représentant le port de cette ville, quel est-il? Il est marchand , cela ne fait pas l'objet d'un doute; mais sous quel nom était-il rangé dans la liste des vaisseaux? Etait-il Marsiliane, Berton ou Patache? On le voit, nous ne dissimulons point une ignorance dont nos efforts persévérants n'ont pu éclaircir les ténèbres. Nous avouons ne pouvoir avec sûreté mettre un nom sur aucun des vaisseaux ronds, — la caravelle exceptée,— qui nous sont connus par ceux des monuments de l'Antiquité et du Moyen Age que nous acceptons comme sérieux, en ce qui touche à l'architecture navale; nous ne pouvons donner une figure certaine à aucun de ceux des vaisseaux ronds antérieurs au x v u siècle, dont les textes nous ont gardé les noms, à aucun des vaisseaux longs qui ne sont pas la galère ou la galéace du x v i siècle : c'est pour nous l'objet d'un profond regret. Qu'il nous soit permis de d i r e , au moins, que nous ne nous sommes laissé rebuter par aucune peine pendant plus de vingt ans de consciencieuses études, faites en vue de la solution de cette difficulté, peut-être insoluble. Et nous disons insoluble, non point parce que nous ne l'avons pas résolue, mais parce que les moyens de la résoudre manquent au critique: tout ce qui précède le démontre suffisamment. Pour le x v n siècle, nous sommes plus heureux; il est peu de Navires dont on ne retrouve quelques figures bien faites, dans les estampes détachées ou dans les collections de gravures de celte époque. Ce n'est pas que toutes les gravures représentant des bâtiments de guerre ou de commerce portent inscrits au-dessous de ces Navires leurs noms français, anglais ou hollandais. Henry V r o o m , par exemple, à la marge de sa grande planche où il représenta la nombreuse flottille commandée par Maurice de Nassau en îo'oo, planche à laquelle on donna ce titre : « Cetypoma classis bis mille octingenturum navium duc tore illustrissimo principe Mauritio Nassovio in Flandriam appulstc x x n junii MVI ; Henry Vroom ne donna pas les noms des Naves qui composaient la flotte partie le 22 juin 1600 pour Nieuport. Mais si l'on rapproche de ces Navires ceux de la collection gravée d'après Jean Pcrcelles, et publiée en 1627 par J . Visscher à Amsterdam, on reconnaît que la plupart étaient de ces barques de commerce et de transport nommées : Fricssche Vcerschcpcn, Damloopers, Overijsselschcpotten et Dogbbots. La collection de J . Pcrcelles donne la plus grande partie des bâtiments qui, à la fin du x v i siècle et au commencement du x v n , naviguaient dans les eaux intérieures de la Hollande , ainsi que le porte son titre : « Icônes variarum navium hollandicarum, quorum usus maxime in àquis interioribus regionis notatœ a famosissimo navium pictore JOHANNE PKRCELLES , A " 1627 (in-/, oblong, douze planches en comptant le titre). L e graveur de J . Pcrcelles mit le nom de chaque Navire sous sa ligure. Il n'en est pas tone

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jours de même dans les planches de S. Savry. Reinier Nooms, dit : Z e e m a n , négligea aussi de nommer les bâtiments qu'il dessina et grava, et dont quelques-uns fuient publiés avec ce titre français, que nous copions scrupuleusement : « Nouvelles inventions de combats navaeles Jet par REINIER ZEEMAN. » L'autre Nooms publia avec ce titre : a Quelque N'attire dessiner et graver (sic) par REMY N . Z E E MAN ( i 6 5 a - i 6 5 7 ) , une collection de bâtiments sous lesquels on n'écrivit pas leurs noms. V . Hollar n'oublia pas cette précaution, dont pour notre part nous lui savons un gré inlini. Sa belle collection, très-utile à ceux qui veulent connaître les Navires du x v n siècle,est intitulée: Nauiutn uarieê figura; et formœ a VENCESLAO HOLLAR in diuersis locis ad uinuin delineatœ et aqua forti œri insculpta?, A ° 1647 (in-4° oblong, dix planches). Des figures non moins utiles à consulter sont celles des collections dont nous croyons devoir donner ici les indications pour faciliter, autant qu'il est en nous, l'étude de cette partie de l'archéologie navale. e

Citons d'abord l'oeuvre (grandes et petites planches) de STEFANO UELLA BELLA , Florentin, dédiée à Lorenzo di Toscana. Ces Navires, gravés dans la manière de J. Callot, sont des galères et des vaisseaux de guerre et de commerce que l'auteur crut inutile de nommer. Faisons une remarque sur une des grandes galères, celle que Delhi Bella a montrée sortant du port deLivourne, et dont on ne voit que l'arrière; les rameurs y nagent à culer, et cependant le mouvement de l'eau au gouvernail n'indique pas (pie le bâtiment va par la poupe. Faut-il nommer après Etienne de la Belle,— comme l'appellent quelques amateurs, — un certain L e Pautre, imitateur du Florentin, mais dessinateur médiocre et graveur lourd ? Non. Parlons de J. RICAUD, dessinateur correct et fin, graveur spirituel et ferme, qui a laissé deux suites, de six planches chacune, l'une intitulée : « Marines où sont représentez divers suiets de galères présenté à Monseigneur le chevalier d'Orléans, grand prieur et général dés galères de France, etc.; « l'autre : « Marines et svite de galères oit sont représentez semblables sujets de vaisseaux présenté à Monseigneur de Phélippeaux, etc. » Ces collections, sans dates précises, sont aussi intéressantes pour l'homme qui étudie la marine du x v i i siècle que pour l'artiste et l'amateur d'estampes.

et gravéesparMovsEj. B. FOUARB » (sans date précise, mais du x v u siècle), pour être moins important que ceux de G u e roult, de Percelles et des Zeeman, ne doit cependant pas être oublié. Il le cède de beaucoup en valeur à celui d u chevalier de Passcbon, dont voici le titre en abrégé : « Plan de plusieurs bâtiments de mer, par HENRI SDONSKI de P A S SEISON, écuier, lieutenant d'une des galères du Roy. » C e t t e collection, faite par les soins de Henri Sbonski, se c o m p o s e de 17 planches in-folio, dessinées et gravées par BANDON de Marseille; elle est sans date précise, mais un passage de la dédicace au duc du Maine, qui parle de la part qu'eut le p r i n c e àla bataille de Fleurus et au combat de Leuze, nous apprend que ce fut vers 1690 ou g i que cette œuvre fut exécutée. D i x ans après, on en publia une contrefaçon, en Hollande, sous ce titre : « Plan de plusieurs bâtiments de mer avec leurs proportions et les pavillons et enseignes que chaque nation porte à la mer; » Amsterdam, M.n.cc. Un second titre en hollandais répète celui-ci. Sur le frontispice, orné de figures, o n lit la date M.D.CCI, au lieu de M.n.cc. L e volume in-folio contient 17 planches de Navires et de galères, et 12 de pavillons. L'exemplaire de l a B i b l . nat., coté V . 5 o g - B , est incomplet; la planche 8 lui manque. La planche 14, qui n'est ni du même burin, ni du même format, et qui n'appartient pas à la collection de Passebon, représente le Bucentaure entoure de Navires et de gondoles. e

Sous le titre : Vaisseaux et galères, le cabinet des estampes de la Bibl. nation, possède un vol. grand in-fol. cote I - c . 8, contenant une collection de 33 dessins originaux représentant deux Vaisseaux, deux Frégates, deux Flûtes, deux Polacres, deux Saïques, deux Barques, quatre Tartanes, des Bateaux pescheurs, deux Allèges d'Arles, deuxGaléasses, cinq Galères, deux Cabotes, deux Felouques, et une Gondole de Venise. L e rapport intime, o u , pour dire m i e u x , l'identité de quelques-uns de ces Navires avec ceux du recueil de Passebon, nous autorise à attribuer la collection que nous citons à Bandon, le dessinateur marseillais. Randon est-il aussi l'auteur d'une suite de dessins qui fait partie de la B i bliothèque du Dépôt de la Marine, et a pour titre : « Construction des galères? » (35 dessins et 34 feuilles de textes.) C'est bien la môme manière, le même style; nous n'osons cependant Mentionnons à présent les trois collections de Gueroult Du pas affirmer. Mais ce qui nous paraît hors de doute, c'est que Pas, dont l'une, celle des Petits bâtiments de l'Océan, porte deux autres recueils, l'un appartenant à la Bibliothèque de la Marine, l'autre à la Bibliothèque nationale, sont tle la sur son frontispice la date de 170g. ( i 5 petites planches obi.) Pierre-Jacob Gueroult Du P a s , qui dessinait fort bien les main qui fit les dessins de la « Construction des galères. » L e Navires, et qui gravait avec beaucoup de finesse, donna dans premier forme un volume grand in-folio, où les dessins sont sa première collection, intitulée : « Les différais bâtimens de la d'un format double de celui de l'autre, qui ne diffère de la « Construction des galères » que par quelques additions ou mer Méditerranée présentez a M. Girardin de Vauvré... intendant de la marine et des fortifications en Provence et mers retranchements. L e volume du Dépôt de la Marine a p o u r du Levant, >. 29 petites planches représentant les : Aissangue, titre -.«Desseins (sic) de galères ; » il contient 25 dessins (détails Barque de commerce et de guerre, Tartane, Polacre, Cara- ou ensembles); il est relié. Les explications des pièces n'ont pas été écrites; les pages, pour ce texte, sont restées blanches velle de Portugal, Barque longue, Saïque, Galiote à b o m bes, etc. Dans la seconde suite, intitulée : « Les différais bâ- avec le titre seulement et un encadrement noir. L e recueil timens de l'Océan présentez à M. de Vanolles, grand audien- de la Bibliothèque nationale, coté V . 5 o g - A , intitulé : « Démonstration de toutes les pièces de bois..., etc., » est compose cier de France et trésorier général de la marine, » Gueroult donna 44 petites planches, oblongues comme les précédentes, de 3 i dessins. 11 y en avait 32, mais le 2 5 a été c o u p é . C e où il représenta les: Clincar,Carvelle, Flibot, Dogre,Bûche, volume est sans texte; les explications n'ont point été écrites Traversier, Bllgalet de Brest, Belande, Heu, Seinaque, Hai- à côté des figures. L e plus complet des trois volumes que lette, Boyer ou Galiotte hollandaise, Chatte, Corve, G r i - nous attribuons au môme auteur, — peut-être BANDON, p e u t bane, Quaiche, Brigantin des îles d'Amérique , Grand Bri- être aussi JEAN JOUVE de Marseille, dont la Bibliothèque nagantin anglais, Paquebot, Pinasse, Double chaloupe, Barque tionale a un recueil de aessins représentant les bâtiments de longue, C o r v e t e , Petite frégate, Nave-Galère, Galion d'Es- la Méditerranée (1 v o l . in-fol. [1679], couverture riche, a t testant que l'ouvrage appartint au cabinet particulier d e pagne, Thillote, Filadière, Picot, Yolle, etc. Louis X I V ) — l e plus complet de ces trois volumes est celui Le recueil de J. Van Beecq, intitulé : « Plusieurs pièces auquel on a donné pour titre : « Construction des galères. • maritimes dessinées d'après nature et peintes par J. VAN S'il manque de deux ou trois dessins qu'ont les deux autres. BELCQ,peintre du Roy, en son Académie royale de peinture, e

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. il a, par compensation, une figure de la galère Réale, magnifique morceau donnant une juste idée du luxe qui présidait à la construction des Navires de cette famille lorsqu'ils appartenaient à des princes. La couverture de ce recueil est de maroquin rouge, couvert de fleurs de lis d'or, comme celle du volume de Jouve. La Bibliothèque du Dépôt de la M a r i n e , parmi ses manuscrits etses collections de dessins, a un volume in-fol. intitulé : « Desseins (sic) des différentes manières de vaisseaux que l'on voit dans les havres, ports et rivières depuis Nantes jusqu'à Rayonne, qui servent au commerce des sujets de Sa Majesté. » Cette collection porte la date de 167g; elle fut faite, peut-être par J. Jouve, pour Colbert, dont on voit la couleuvre sur le maroquin rouge de la couverture et dans l'écu du frontispice. Elle se compose de 21 dessins représentant des Barques, Flûtes, P i nasses, Frégates, Flibots, etc. En terminant l'énumération que nous avons entreprise de celles des collections? gravées ou dessinées de Navires, que nous croyons bonnes à consulter pour tous ceux qui s'occupent sérieusement de marine, comme artistes ou comme historiens et critiques, n'oublions pas de mentionner, pour le x v i " et le x v n siècle, une grande estampe de GIACOMO FBAKCO, intitulée : Armata Venetia (sic), 16'ig. On y voit des Nefs, des Galions, des Galères, desGaléaces, des T a r tanes et des Barques armées. Indiquons aussi le joli navire de guerre, à trois mâts, dessiné par MICHIEI.ZOX en i 5 g 7 , et gravé par YAIÎOER DOART à Hambourg. Citons ensuite un vaisseau de 112 pièces de canon, gravé par VENARD; le combat de quatre galères du Grand-duc de Toscane, contre un Bertonc et un Pataccio de Tunis, quatre planches oblongues sans date, par J. CAI.LOT, et surtout le Siège de l'île de Ré et le Siège de la Roche/le ( i 6 3 o ) , superbes planches du même graveur. Les recueils d'OzANKE et de BAUGEAN sont précieux pour ce qui est du x v m et du x i x siècle. Les collections gravées et les planches séparées, dont nous venons de donner les titres ou les indications, se trouvent à la Bibliothèque nationale, Cabinet des estampes, v o l . I.-e.-S et I.-C.-6, portefeuilles I.-C.-5,1.-c.-5o, et I.-i7.-56. Ce n'est pas sans défiance qu'il faut accepter certaines figures de Navires anciens, gravées dans l'œuvre, d'ailleurs fort estimable, de J. Charnock, intitulé : History of Marine architecture (3 vol. in-4°, London, 1801). L e savant anglais donne, par exemple, t. 11, p. 6 et p. 25, deux bâtiments qu'il affirme être une Canaque génoise de 1542, et un Galion vénitien de 1564 ; pour nous cela est fort douteux. Charnock ne cite pas les monuments auxquels il emprunta ces images, qui nous semblent se reporter au x v n siècle plutôt qu'au x v i . Il est plus heureux ailleurs ; ainsi, p . 28g, t. 11, s'il donne la figure du Sovcrcign of the Sea, construit en 1637, c'est d'après un tableau de Vandevclde. P . 3 2 , s'il ou Grcat Harry, construit montre le Henry-grâce-a-Dicu, en i 5 i 2 ou I 5 I 3 , c'est d'après un dessin gardé au collège de Cambridge; enfin, s'il reproduit un des vaisseaux de Y Invincible armada ( i 5 8 8 ) , il le prend sans doute aux tentures de la Chambre des lords, ou aux gravures qu'en fit J. Pine dans la première moitié du x v i n siècle. Depuis l'antiquité jusqu'aux temps modernes, les grands Navires n'ont jamais manqué à la marine. Un préjugé fort accrédité, même chez les savants, veut que le Moyen A g e n'ait eu que de faibles barques; nous avons examiné cette question de l'importance des Navires aux époques différentes du Moyen Age, dans le Mémoire u° 6 de notre Archéologie navale (t. 11, p . I42-I53), et notre conclusion, appuyée sur des faits qui avaient apparemment échappé aux historiens et aux critiques, a pu changer les opinions étae

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blies. Nous ne pouvons reproduire ici notre discussion et nos preuves; nous engageons le lecteur à recourir au Mémoire que nous lui signalons, et à lire l'art. Navis de ce Glossaire. Il n'est qu'un fait sur lequel nous voulons dire quelques mots; c'est le nombre de chevaux qu'au Moyen A g e embarquaient certains Navires. Au x m s i è c l e , quelques nefs pouvaient prendre cent chevaux, sans compter un grand nombre de passagers, la plupart chevaliers, hommes d'armes ou ecuyers, qui ne montaient pas à bord pour aller en terre sainte, sans avoir, outre les provisions de bouche qu'ils étaient tenus de se fournir, leurs harnois militaires et les armures de leurs chevaux. (V. Couverte des chevaux et Stabularia.) Assurément, il fallait que les bâtiments qui avaient des écuries pour 100 chevaux fussent grands! On lit dans les Mémoires historiques de Capmany, t. III, p . 8 3 , qu'en i 4 i g le roi d'Aragon, Don Alonzo, pour la première expédition qu'il prépara à Barcelone contre l'Italie, arma une nombreuse escadre de galères et de nefs de guerre, à laquelle il adjoignit un grand convoi de Navires marchands, frétés pour le transportde l'artillerie et des chevaux de ses troupes. Un de ces Navires portait 46 chevaux, un autre 6 5 , un autre 70, un autre enfin 120. Cent vingt chevaux dans un N a v i r e , cela suppose un bâtiment d'une grande capacité et d'un fort tonnage. Nous ne nous étendrons pas davantage sur ce point. L'histoire nous a transmis le souvenir de quelques Navires, célèbres par la mission qu'ils remplirent, par leur grandeur ou le luxe de leurs décorations. On a écrit bien des volumes inutiles sur la construction de l'Arche qui sauva la grande famille des animaux créés; on a beaucoup disserté sur l ' A r g o ; on a fait bien des hypothèses, ingénieuses mais peu solides, sur les Navires gigantesques de Ptolémée Pbilopator, d'Hiéron, et sur tous les bâtiments de la même espèce, qui portaient, a-t-on d i t , de quatre à quarante étages de rameurs ; on a décrit avec complaisance le vaisseau fastueux monté par Cléopàtre, la trirème — nous nous servons du mot consacré, en avouant avec humilité qu'après vingt-cinq ans de recherches et de suppositions, nous ne savons à quel Navire il put être appliqué — la trirème qui promenait T i bère et ses voluptueux familiers sur le lac de N é m i , les Navires de Caligula, ceux d'isis ou d'Osiris: notre conscience nous force à dire que nous n'avons sur la forme, la mâture, la voilure et l'arrangement des rames de ces navires, aucune notion positive. Nous n'entrevoyons ces bâtiments qu'à travers les brouillards dorés de la poésie, cpii n'accusent aucune ligure précise. Nous sommes moins ignorants en ce qui touche quelques navires célèbres du Moven A g e . Avant nous, on n'avait point remarqué le rapport curieux existant entre le vaisseau de 80 canons moderne et le Navire égyptien Ylsis, dont parle Lucien. La critique avait passé devant le ITÂOÏOV du poète du 11 siècle sans voir ce qu'il y a dans ces vers; c'est notre bonheur de l'y avoir remarqué. Nous avons fait quelques autres petites découvertes de ce genre. Nous aurions pu être plus aflirmatif, relativement à certains Navires sur lesquels nous avons conservé des doutes ; mais nous aurions rougi d'une témérité qui aurait pu tromper le lecteur. T o u t ce qui est le charlatanisme nous semble honteux. Il nous a paru tout simple, quand nous ne savions pas, de dire : Nous ne savons pas. 11 nous suffit d'avoir indiqué beaucoup de sources, discuté beaucoup de textes, et préparé, pour des solutions qui nous ont échappé, bien des questions qu'un plus habile pourra résoudre, peut-être. Notre tâche était immense; notre savoir ou les moyens qui étaient à notre disposition pour la remplir ont été insuffisants. e

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On dislingue les Navires entre eux par le nombre de leurs mâts par leur capacité, par l'emploi auquel ils sont particulièrement affectés,par le nombre de leurs canons, quand ils sont essentiellement Navires de guerre. On ne dit guère : Un deux-mâts, on ne dit pas du tout un : Un mât; au contraire, en vertu de la synecdoque, qui a fait : Un Trépied, un Tricorne, on dit : Un trois-màts. (Gr. anc. Tpiâpuxvoç; groënl. Umiarsoït.) La capacité a des expressions variées; en Sicile, c'est la Salme qui est l'unité de la mesure; à Gènes, c'est le Cantare de i 5 o livres; à Naples, c'est le Cantate de 25o livres; presque partout ailleurs, c'est le Tonneau du poids de 2000 livres. On dit : Un Navire de tant de tonneaux, de tant desalmes, etc. L e Navire petit, timide, qui, presque sans quitter la terre de v u e , va d'un port à un port tout voisin, d'un cap à un cap peu éloigné, est désigné par le nom de Caboteur. (V.) (Lat. Navis littoraria ou oran'a.) L e navire qui transporte des marchandises, qu'il fasse ou non un grand v o y a g e , est nommé Navire marchand, Navire de commerce, (lsl. Hafscip; angl.-sax. Ceap scip; angl. Merchant ship, Trading ship; hongr. Kercshcdb hajô; port. Nai'io mercaritè; turc, Bazarguian guèmici, Rcndger guèmici; illyr. daim. Brôd tdrgovacshi ; val. Kopabie néro'yetopeacK'ij ; ai", vulg. Bazergân.) (V. Bâtiment.) L e Navire qui porte des vivres, des objets d'équipement, de l'artillerie, des troupes, etc. , est appelé : Navire de transport ou Navire de charge. (Illyr. Voz ; hongr. Gémia ; angl. Store ship, Transport, Ship of burthen; gr. anc. <l>OfT7,Yo;, rou.aptxov xapdêi, etc.) Celui qui porte des chevaux est appelé : Navire-écurie. (Vieux fr. Huissier; ital. anc. Passacavali, etc.) Celui qui est armé pour la guerre reçoit le nom de Navire de guerre. (Ital. Nave da guerra ; angl. Ship of war; hongr. Hadi-hajô, etc.) Celui qui fait la course, la piraterie (Angl.-sax. Scip-hlœst, yenf-scip; angl. Privatc ship of war, etc.) (V. Corsaire, Pirate.) est connu sous le nom de Navire de course. Celui que la vapeur met en mouvement s'appelle : Navire à vapeur. ( V . Vapeur.) (Ital. Vupore ; angl. Stcam-bot, Steamer; rus. ITapOBiiKl [ParoviÂc].) II y a des Navires de plaisance (Angl.sax. Pleg-scip; angl. Playship; lat. Thalamegus), des Navires de pèche, des Navires qui portent du charbon, et que, pour cela, on nomme Charbonniers, des Navires de passage, etc., etc. Autrefois en France on nommait Navires compaignons ceux qui portaient des vivres. (V. Compaignon, Hable.) Un vieil auteur dont le nom est resté inconnu, et qui a écrit en latin un traité De Rébus bellicis, parle d'un Navire qu'entraînaient trois paires de roues à aubes, analogues à celles des moulins ou de nos modernes bâtiments à vapeur. Un manège de deux bœufs imprimait le mouvement à chaque paire de roues. J. Scheffer, p. 34 de son livre de Militia navali (i654), cite le passage de l'anonyme, après le Hollandais Godescal Stewech, q u i , p. 43o de son commentaire sur Végèce ( L e y d e , 1592), donne la description de ce N a v i r e , suivie (p. 4 3 i ) d'une figure qui fait bien comprendre le système de propulsion qu'elle préconise. On a fait des Navires dont la carcasse tissue, pour ainsi d i r e , d'osier ou de branches d'arbres, était recouverte de cuirs ; on en fait encore au Groenland qui ont un squelette de bois blanc et un épiderme de peaux de phoques. Strabon, liv. x v i , Diodore de Sicile, Iiv. m , Pline, liv. ix, parlent d'écaillés de tortues gigantesques qui servaient de Navires; vaisseaux plus imparfaits, sans doute, que ceux qui sortent tout d'une pièce d'un tronc d'arbre qu'on peut du moins façonner. La durée d'un Navire dépend des matériaux qui entrent dans sa construction, du soin avec lequel ces matériaux

sont mis en œuvre, et des épreuves que, pendant sa v i e agitée, il aura à traverser. On compte qu'un Navire b o n , bien fait, même quand il devra affronter plus d'une tempête, peut vivre en moyenne douze ans. (V. Cantarium, Cohoperta, Exquipper, N a v e , Nef, Particeps, Patron, P o r c , P o r t a t a , Vaisseau).— Navire h carvelle, vieux fr. Navire fait à la façon des Carvelles. (V. Carvelle.) — v Boulongue, sont N a uires à carvelles allant en marchandises à Bourdeaulx , à la Rochelle, et grant quantité de pescheurs » (Navires pêcheurs) « à harancs. Dieppe, grands Navires à Carauelles (sic) de sept vingtz, de huit vingtz, qui vont en Portugal et autres lieux, etc. » Ant. de Conflans, Les faits de la mar. et navigaiges ( I 5 I 5 à i 5 a 2 ) , publié par nous dans les Ann. mar., juillet 1842. Les Navires bordés à Carvel différaient des Navires à clin ( V . ) , en ce que leurs bordages, au lieu de chevaucher et de se recouvrir en partie, étaient placés l'un au-dessus ou à côté de l'autre, carrément, la tranche de celui-ci touchant la tranche de celui-là qui l'affleurait. Le bordage à carvel était le bordage ordinaire, celui que l'on pratique généralement encore; le bordage à clin était exceptionnel, comme aujourd'hui. Le nom de Bordage h carveln'est plus usité en France; il l'est encore en A n g l e terre, où l'on dit Carvcl-worh. L e hollandais et l'allemand ont Karviel werh. Théodore Velius, cité par R ô d i n g , voce Karviclschiffe, parle ainsi des Navires à Carvel, dans sa Chronique de Horn : « Dans l'année 1400, fut fait à Horn le premier Navire à carvel (Carviel-schip); il n'y avait point alors dans cette ville de hulchs, de razeils et de krajers, et tous les crap-schuits bien construits l'étaient avec des planches placées l'une sur l'autre. » — Navire au trait et à nage, fr. anc. « Navire qui nage et va à la voile comme font les petites frégates lorsqu'elles n'ont que fort peu de vent. » Explical. cle divers termes, etc. ;Ms. du X V I I siècle, A r c h . de la Mar. Pour entendre cette définition, il faut se rappeler que les petites frégates ou frégates légères du x v u siècle portaient la voile,et s'aidaient de rames au besoin. Dans les calmes leurs équipages nageaient, toutes les voiles étant déployées. — Navire bien percé « est lorsqu'il a ses sabords bien faits et à bonne distance» (l'un de l'autre), * et qu'aussi ils ne soient point trop près de l'eau. » Explicat. de divers termes, etc.; Ms. du x v i i siècle, Arch. de la Mar. — Navire du Roy, fr. anc. Navire qui commandait dans le port, celui E

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que, depuis, on a nommé l'Avant-garde, et l'Amiral « Pour les commander » (les Navires de guerre amarrés dans le port de Brest), » y aura yn m" d'esquipaige, homme de soin et de confiance et expérimenté, qui aura douze cents livres par an, à condition qu'il résidera actuellement dans le Navire du Boy auecq x x x desdits matelots, lequel Navire sera mouillé en teste de tous les autres ; et dans un autre vaisseau qui sera mouillé le plus amont de la rivière, et en queue, les xx matelots restants y seront soubz le commandcment du lieutenant dudit m desquipaige, qui aura par an huict cents liures. » Mémoire anonyme (commencement du x v n siècle) sur la conservation des vaisseaux dans les ports de Brest, Brouage et le Havre de Grâce; Ms. Bibl. n a t i o n . , n° 9594, fol. 35 v ° . — L'armée navale qui passa de l'Océan dans la Méditerranée, en juillet i 6 3 6 , sous le c o m m a n d e ment du comte d'Harcourt, auprès de qui le Roi avait placé, comme conseil, le cardinal-archevêque de Bordeaux, M . d e Sourdis, avait pour vaisseau amiral, dont était capitaine le commandeur Des Gouttes, un bâtiment nommé le Navire du Roy. I l était de 1000 tonn., avait 45 officiers mariniers, 3 o o hommes, matelots-soldats, et 52 bouches à feu, dont 6 c a nons de 36, 18 de 24, 18 de 18, et 10 de 12, tous en fonte d e cuivre. Corresp. de Sourdis, publiée par M . Eug. Sue ( 1 8 3 9 ) , e

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t. 1 , p. 36-37- — Navire enfunin, fr. anc. Navire qui a tous ses cordages. (V. Funin.) — « Agréer vn navire est l'accommoder de tous ses funinset cordages et l'apprester pour aller en mer; alors il se dit aussi le Navire est enfunin, qui est mettre chaque Nauire en son lieu. » Explicat. de divers termes, etc. ; Ms. du x v n siècle, Arch. de la Mar.—L'auteur anonyme de cette explication eut tort de confondre ces deux locutions : « Mettre un Navire en funin , » et « Mettre un Nav i r e en son lieu.» Mettre enfunin, c'était gréer le Navire; et le Mettre en son lieu, c'est-à-dire sur la rade où il devait attendre le moment du départ, c'était le Mettre en fura in , hors du port, ou dehors (lat. Foras). ( Y . Furain.) — N a vire haut de bois. « Navire élevé sur l'eau. » Explicat. de divers termes, etc. ; Ms. du x v n siècle, A r c h . de la Mar. —• Navire qui a grand avantage, « c'est-à-dire qui va mieux que les autres. L'Avantage d'vn Nauire se prend aussi pour le deuant du Nauire; comme qui diroit : Il a son Auantage trop grand, qui est proprement avoir sa poulaine trop longue. » Explicat. de divers termes, etc.; Ms. du x v n siècle, A r c h . de la Mar. — Navire ras de bord, « est celuy qui est fort peu eslcvé sur l'eau. » Explicat. de divers termes, etc. ; Ms. du x v n siècle, Arch. de la Mar.

lingorum tantumetper eandem racionem sccuudum magis et minus exceptis tamen esculentis et poçulentis que tamen summani seu valorem trium solidosregalium non excédant.» Stat. Massiliœ ( x m siècle), liv. i , chap. 35. — Navis mille quingentos peregrinos déferais, Navire portant quinze cents passagers ou pèlerins «Interca dum hase in Graecia sic geruntur, Navis quaedam mille quingentos peregrinos deferens, apud Damiatam , in fmibiis /Egypti, flatibus acta sinistris confracta est. » Guill. de T y r , liv. x x n , chap. 14 (an. 1182). — Navis tinelada. ( V . Nauleamentuiii.) — N a v i s triarum coopertarum, Navire à trois couvertes ou ponts. ( V . Cooperta, Platea nela.) — Navis longa, lat. anc. Vaisseau long. — Les critiques ont savamment disserté sur les Naves longœ; mais aucun n'est arrivé à une conclusion nette et précise que l'étude de la construction navale au x v i et au x v n siècle lui aurait certainement suggérée, si, au lieu de s'en tenir à rapprocher des textes et à consulter des scoliastes, il était allé dans un port de galères. L a Navis longa était un navire dont la longueur était plus grande comparativement à sa largeur que celle d'un autre navire, la Navis oneraria, par exemple. Construit pour les expéditions qui demandaient de la promptitude et que l'on ne voulait pas N A Y I R E U R , vieux fr. s. m. Marinier, Rameur. — faire dépendre des laveurs du vent, le vaisseau long était . Avoient charge de exiber et monstrer aux gouverneurs » léger, élancé, et mû par des rames, auxiliaires des voiles. (hommes chargés du gouvernail) « et Nauireurs » (liemigi- Quelles étaient exactement ses proportionsPC'est ce que nous bus, dit Végèce) « et gens de guerre. » Nicol. YVolkyr, Flaue ne saurions dire. Cependant, si nous nous rappelons, ce qui nous est confirmé par une longue étude comparative de Vegecc ( i 5 3 6 ) . l'art aux temps antiques et au Moyen Age, que les construcN A V I R O N , vieux fr. s. m. Pour Aviron. tions de cette dernière époque furent une tradition assez — « Wistace maint en craventoit fidèle des constructions de l'antiquité, nous pourrons avanD'un Naviron que il lenoit. » cer avec quelque certitude que le rapport de la longueur à ADAM L E ROI, Roman d'Eustache le Moine. la largeur, dans la Navis longa, était de 5, 5 \ ou 6 à 1, i . . . Et alèrent à veles et à Navirons tant qu'il vindrent quand, dans le vaisseau rond, le navire de charge et les auà Escalonne. » Traduct. de Guill. de T y r ; ap. Don Mar- tres analogues qui n'allaient d'ordinaire qu'à la voile, ce lene, Ampliss. Collcct., t. v , col. 7 3 1 . rapport était de 3 à 1. L e vaisseau long était essentiellement navire de guerre, comme la galère du Moyen A g e et des N A V I S , lat. s. f. ( D u g r . N01%. [V.]) Navire. — Au Moyen A g e , le mol Navis ne s'appliquait généralement qu'au vais- siècles derniers. — Isidore, qui aurait pu nous laisser des seau rond; les bâtiments à rames étaient presque toujours notions certaines sur les Naves longœ, car, de son temps désignés par les noms particuliers à leurs espèces. — «Nostri encore, existaient une foule de documents qui ne sont pas gravitate et tarditate Navium impediebantur; facto enim venus jusqu'à nous, se contente de d i r e : « Longae Naves subito ex húmida materia, non eundem usum celeritatis ha- dicta', eo quod longiores sint ceteris. » — « Quod ubi animadvertit, Naves longas paululum removeri ab onerariis bebant. » Cesar, l i v . 1 De bel. civ. Navibus, et remis incitari jussit. » César, De bell. ga/l., — « Tali remigio navis se tarda movebat. » liv. v , cap. 25. — «Bomilcar centum triginta Navibus lonVIRGILE, Enéide, liv. v , v. 280. gis, et septuaginta onerariis, profectus est. » T i t e - L i v e , ( V . Actuaría, jErata, Aperta, Biprora, Codicaria, Cons, liv. x x v . — Les minières, birèmes, trirèmes, etc., les acConstrata, Cubiculata, Cursoria, Geraria, Lpnga,Lusoria, tuaires, étaient des Naves longœ. — Navis unius temonis, Oneraria, Oraría, Papyracea, Pirática, Plicatilis, Praetoria, bas lat. s. f. Navire à un seul gouvernail, à la différence des Rataria, Rostrata, Solubilis, Sutilis, Tabellaría, Trabaría, nefs,qui avaient un gouvernail de chaque bord. (V.GouverVitîlis, In anchoris stare.) — Navis earracata, bas lat. s. f. n a i l . ) — « Joanncs de P a z i a n o , dominus vnius nauis unius Nef carraquée, c'est-à-dire procédant de la canaque par coperte et unius temonis vocate S. Johannes, divise in caquelques-unes de ses formes, ou par sa voilure et son grée- rattis 24...» Acte du i 3 novembre 1408, Ms. Arch. des not. ment. Les Génois avaient mis à la mode les Carraques, et de Gènes. — Navis vegetum ducentorum, Navire de 200 tontous les peuples navigateurs avaient imité ces navires, qui neaux. — V. Magister navium faciendarum. étaient apparemment fort bons, car on les voit cités dans N A V I S O L E , vieux fr. s. f. (Du lat. Navigiolum. [ V . j ) un nombre infini de documents. On fit des nefs carraquées, Petit navire. — « S i fist le Soudan venir d'Alizandre» ( d ' A comme dans l'antiquité on avait fait des phasèles triériques, dans le Moyen A g e des pamphiles-huissiers, comme aux lexandrie) « 22 galies et une Navisole, qui portoit la viande x v n et x v m siècles on a fait des vaisseaux frégates. ( V . et estouvoirs des galies. « Hist. de la guerre sainte, citée par Caracata, Carraca, Frégate.) — Navis duarum coopertarum, du Cange. — La Navisole dont il est question dans ce pasNavire à deux couvertes ou ponts. ( V . Cooperta, Platea sage était une petite nef de c h a r g e , assez grande cependant neta.) — Navis mille pe.regrinorum , Navire pouvant porter pour porter les v i v r e s , toutes les munitions et les effets de mille passagers, ou pèlerins. — «Statuimus quod (observa- corps (Estorium, Esloverium, de l'angl.-sax. Stor [ V . Store]) tores passagii) recepient prêter salarium constitutum scili- nécessaires à vingt galères. cet de qualibet Naui mille peregrinorum deeem solidos sterN A V 1 T A , lat. s. m, Patron, Capitaine de navire. — « Nae

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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vita significat navigandi nobis tempus esse.» Cicéron, Quest, acad., liv. iv. —

» Navita dura stellis numéros et nomina fecit... » "VIRGILE, Georg., liv. i", V. 1 З 7 . — « Jam ralem terris divisit fune soluto Navita... - S T A C E , liv. ш ,

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240.

iN'AVIÏOR, bas lat. s. m. Marin, Navigateur. Fie de saint Colomban. N A V L ( J J ) , t u r c , s. (Du gr. NauXov.) [ V . ] ) Nolis. (V. Navloun, Nivloun, Sèfinè kiraci, Sèfinè idjarèci) — Navi ile almaq (Almaq [ , J j Ì l j »

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- Affréter, Noliser.

N A V L O U N , turc ((j^y), s. Variante de Navi. (V.) — Navloun i/è almaq ou Toutmaq,\. (Toutmaq, Prendre, ilè, Avec Navloun, Nolis.) Noliser, Affréter. N A V O L O , ital. s. m. ( D e Nave. [ V . ] ) (Variante de Natilo [ V . j e t de Nolo [ V . ] . ) Nolis, Fret, Affrètement. 1. N A V Y , angl. s. (Du vieux fr. Navie. [V.J) Flotte. — « He aftcwards received (admiral Howard) a reinforcement which Henry ( V i l i ) sent upon hearing that the french King (Louis X I I ) had litted out a powerful N y - - - " T b . Smollet, Hist, of Engl., t. v , p. 352 ; Bataille du 10 août i 5 i 3 . — V . Navie, Fleet. a v

2. N A V Y , angl. s. Marine, Force navale d'une nation.— « And whoever considers the very large proportion, which this squadron bore to the whole Navy o f Spain... « Rich. Walter, A voyage.... by G. Anson ( L o n d . , 1769), chap. 3, P-M. N A V Y È R E , vieux fr. s. m. (Variante de Navieiir. [ V . ] ) Marinier.— « Testament de Jehan le'fhiebaulz, Navyères. » (17 fév. 1383),cité par Roquefort, Gloss.de la lang.romane. N A V Y E U , vieux fr. s. m. (Pour Navicar. [ V . ] ) Marinier. — « Se présente encore pour la dite place » (celle de p o r tier de la porte d'eau) « Martin de Roupy, et expose que dois vingt six ans et plus il s'est entremis du stil de N a vyeu. » ( x v i i siècle), cité par Roquefort, Gloss, de la lang. rom., au mot : Dois. e

N A V Y O , port. s. m. [Orthog. anc. de Navio. [ V . ] ) Navire. — « A s correntes» (au cap Bojadoi) « s o m tamanhas, que Navyo que la passe, jamais n u n c a podera tornei . E por tanto os nossos antecessores nunca se antremeterom de о passar.» Azurara, Chron. de Guiné (1453), p . 5 i . — V. Mantvmento, Naao. -

NAS'CHPAUIA ( A ) (A naoufradjid), val. v . a. (Du lat. Naufragere. [ V . ] ) ' Naufrager. — NaSq>pnaici (Naoufradjiou), val. (Du lat. Naufragami. [ V . ] ) Naufrage. N A W A (Nava), poi. s. f. (De Vital. Nave. Vaisseau. — V . Okret.

[V.]) Navire,

N A W A L A , N A W A L N I K A , poi. s. f. Orage, Tempête. N A W I R E , vieux fr. s. m. Orth, du mot Navire qu'on trouve dans la Chronique rimée des troubadours de Fland r e , à la fin du x i V siècle, publiée par M . Fdwardle Glay (Lille, 1842). Voici le passage du poète flamand : « Ce fait ont il entrepris Non pour li aiguë, mais pour conduire Tous biens à Bruges par Nawire Devers Franche et vin et blé.

Н А Е Х А Т Ь Н А М Е Л Ь (Naïéhate na mèle), rus. v . n. (ТЗхать, aller, Ha, préf. de l'action faite à la surface d'un objet.) (Heurter sur un banc.) Toucher. — V . Коснуться .мели.

Н А Х О Д И Т Ь (Nakhoditc, prononcé Na-hodite, h f o r t e ­ ment aspiré), rus. v . a. (De Кодшпь [ V . ] e t de Ha, préf. d e l'action faite à la surface.) Aller sur, Heurter contre, D o n ­ ner contre. — « Корабль нашёлЪ на камень (Korable паchèle па kamène), L e Navire a donné contre un écueil. НАЧЛЛЬПИКЪ НАДЪ ЕСКАДРОЮ (Natchalcnikc note cstshadroïou),- rus. s. m. (Du rad. Чн [Tc/in], exprimant l'idée de Commencement. Illyr. Cselan [Tc/iclanc], P r e m i e r , chef; rus. Чпнать [Tc/iinatc], Commencer.) (Chef sur l'es­ cadre.) Chef d'escadre.—V. Командоръ, флагманъ. H A L H É C T B I E (Nac/iéstvïë), rus. s. 11. Proprement : Invasion, Descente. Fig. Abordage (d'un navire contre un navire, un quai, une cale, etc.). Н Л Щ О Ч Н И К Ъ (Nachtchotsnikk), rus. s. m. G a l v e r n e . — V. Ш о к а . — C e mot donné par Cbichkoff à l'art. Aviron, de la partie fr.-rus. de son Dict. de marine, manque à J. Heym et à Reiff. Il est évidemment composé de Щ ё ч к а (Chtehètska), diminut. de Щ е к а (Clitclieka), (de l'angl. Cheek), j u ­ melle. L ' o est peut-être une faute d'impression dans le Dict. de Cbichkoff; peut-être aussi le remplacement de l'o par 1> est-il récent. Nous voyons en effet Ш о к а (Chtc/ioka), liam le Dict.de J. Heym ( i 8 o 5 ) , avec la .signification : «Endroit où il v a des rochers des deux cotés d'une rivière ; «chez Reiff (1835 nous trouvons Щ е к а (Chtclickcx) dans le même sens. Ha (Nu), qui entre en composition dansle mot qui nous occupe, est une préposition signifiant, Sur, Contre. La galverne était en effet une jumelle appliquée de chaque côté à la rame de la galère, pour la fortifier à l'endroit où elle tournait sur le plat-bord ou sur l'apostis. NDOJE (Ndokhe), w o l . s. Eau. N E Б О Л Ь Ш А Я Г у Б А (Né boltaïa gouba), rus. s. f. (Mot à mot : Non grande baie.) Anse. — Не всходи въ B"bmpv ! (Né vs-hodi v vètrou), (Mot à mot : Ne monte pas dans le vent! Вскодшпь, de Ходъ [ V . ] et de Возъ [ F o i s ] , préf. de la direction en haut.) Pas au veut ! — Не одержпваи корабля ! (Né odcrjivaï korablia), (Mot à mot : Ne retiens pas le nav i r e ! ) Laisse arriver !—Не парныя весла (Néparniavessla (Mot à mot : Non accouplées rames, avirons non en paire.) Avirons à pointe. ( V . Ш.люпочнт.) — Н е п о в о р о т и т ь (Л"е povorotite), v . a. (Ne pas virer.) Manquer à virer, Befuser de virer. (V. П о в о р о т и т ь корабль.)—Не ч и с т ы й (Né tchistii ou Tchistouii), Pas propre. (De Ч и с т [Tc/iisi], rad. slave d'un certain nombre de mots qui expriment l'idée de N e t teté, pureté. Illyr. Csist [Tchist], net, chaste, sincère.) M a l saine, en parlant d'une côte (Ьерегь). N E A D L I N G (Nédlinn), angl.-sax.s. m. (De Nyd, nécessite, force, et de Lyng, état.) (Celui qui sert par nécessité.) Matelot. — O n écrit aussi : Netfling.—V. Flota, Flotmon, L i S mon, LiiSs-mon, Litsman, Nydling, Sa3-leoda, Sae-man , Sœ-rinc, Scip-IitfendjScip-man, Sund. N E A P T I D E S , angl. s. plur. (Marées mortes.) Les mortes eaux, la marée des quadratures. N E A R , a n g l . adv. (De l'angl.-sax. Ncr ou Near, comparât. ùeNoâh, près.) Près du v e n t . — A d j . (Près, prochain.) Sous la main. N E B B I A , ital. s. f. (Du lat. Nebula. [ V . ] ) Brume. N E B B O , illyr. daim. s. Ciel. NEBBOSTOXAJ (Ncbbostozai), illyr. daim.s. (Nebbo, c i e l ; Stoxaj, pivot.) P ô l e . N E B L I N A , port. s. f. (Du lat. Nebula.) Bruine.


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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

Н Е Б О (Nébo), rus. s. n. (Lat. Nubcs, nuage; ar. Neba, être é l e v é . ) Ciel.

iel de Nef. Voici des exemples de Nefs; à l'art. Net, donnerons ceux qui rappellent l'autre orthographe.

Н Е Б О Л Ь Ш А Я ф Л О П Ш Л Ш (Nébolchaïa flotilia), rus. s. f. ( D e болылоал [Bolchoïa], grand, et de Не [Né], non.) Petite flotte, Armadille. — V . Малый. N E B R J È X A N (Nébrièzane), illyr. daim. adj. (Ne, pas, sans; Brieg, rivage.) Sans rivage; Inabordable Nexâlan.

— « Quand es Nefs fuient toit entré... » W A C E , Roman de Brut. — >> Et estunnans et Nefs faudront... » Roman de Rou. — « Tosl furent ses Nefs aturnées... » B E N O I T , Citron destines de

non, V.

N E C C H I A , bas lat. s. f. (De Snacc. [ V . ] ) Esnèke.—« D i e bus paucis evolulis vcnerunt Daci, Normanni, Frauci, Scoti et cetera; gentes, qua; inter Occidentem et Septentrionem sitae sunt... (in) navibus jocundis (sic, pour : rotundis) qua; Necchie dicuntur. » Jacques de Vitry, Hist. d'Orient, liv. 111, ap. Marten., t. n i , Anecd., col. 28З. К Е Г Ь ' Р Ъ (Négnure), val. s. (De l'ital. Negrorc, noirceur [lat. Nigror.]) Brouillard, Brume.—V. Чеацъ.

Normandie.

— « Li bords des Nefs et li eslage... >• Id. — « Parut ès Nefs sus es ebasteaux... •> Id.

N E B R O D I V , illyr. daim. adj. (Ne, point, Brodw, navigable.) Qui n'est pas navigable, en parlant d'une rivière, d'un parage. N E B U L A , lat. s. f. (Du gr. NîcpsXï), nuage; rad. N¿«.05, nuée, nuage.) Brume.

nous

— « Ses nefs fait tost appareiller... » Id.

»

— « Qu'il volsist estre es Nefs veilez... ••

Un savant dont l'opinion, sur toutes les questions qui touchent à notre vieille langue, a mérité qu'on la prît en grande considération, nous a dit que, au moins pour les écrivains du x m siècle, Nés ou Nez était la seule orthoraphe admissible , et que Nefs devait être considéré comme une mauvaise leçon des manuscrits sur lesquels on a imprimé les romans et chroniques écrits à cette époque. Nous nous rendrions sans difficulté à une observation qui doit avoir pour elle l'autorité d'un grand nombre d'exemples, et nous admettrions que l'éditeur des Romans de Brut et de e

Rou, et celui des Citron, tics ducs de Normandie, n'ont connu c

que des copies postérieures au x m siècle, si dans un pasХ Е Г ^ Ц Е Т О Р Е А С К Ъ (Négoutsétoreaske), v a l . s. m. (Du sage du Roman de Brut nous ne lisions ces deux vers : lat. Ncgotiatorius, qui sert au commerce.) Marchand, en « Marinera sailler par ces N e f s , parlant d'un navire. Н Е Д Г Е Д С Ъ (Nct-hets), rus. s. m. (Transcript. de Knigt/ieads.) Apôtre. — Ce mot est écrit quelquefois : Недгетеъ

(Nedguctss). N E D H A L A R E , suéd.; N E D H A L E R , dan. s. Même sens et même origine que Neerhaaler. ( V . ) N E D O L 1 V A N O , illyr. daim. adj. Sans ports, en parlant d'une mer.

Deliernescbier veilles et trefs. »

11 nous semble difficile de ne pas admettre Nefs quand on le trouve sonnant à la rime avec trefs. On peut dire , à la vérité, que trefs est lui-même une mauvaise leçon, et qu'il faut lui substituer très, qu'on trouve quelquefois, et notamment dans le Compte de Jean Arrode cité par nous, t. I l , p. 320, Archéol. nao,; mais dans la même page on lit : «• Et alquant abaissent les irefs, Pour les Nefs faire dire plus suefs.»

N E E E T N / E H E , ail. s. Bac. J. Scheffer fait venir ce mot du subst. gr. Naûç, navire, ou plutôt du verbe Ns'io ou N r ' / o ) , nager, naviguer. — « Hine hodieque Germanis Née, vel Nœhe nauis latiore alueo qua véhicula trajiciunt. Item Nachem, scapha. » De Milit. пар., p. З12. Du C a n g e , au mot Naea, a cité ce passage de Scheffer, et a oublié de dire à qui appartient ce renseignement.

Trefs était-il facultatif, quand Nefs ne l'était point? Ou bien faut-il encore supposer que . « « / e s t une faute, et qu'il devait y avoir sués? Nous croyons, pour nous, que tref était du x n i siècle, comme il fut du x i v et des siècles suivants jusqu'au x v i . Nous avons v u , en I 8 / , I , à la B i bliothèque de Genève, un manuscrit in-fol. parchem. du N ' E E D L E , angl. s. (De l'angl.-sax. Nœit.) Aiguille.— x i v siècle, intitulé: Voyage outre mer, qui contient cette Poétiquement : Boussole, au lieu de Magnctical needle. phrase, p. 14 v ° , col. 1, ligue 9 : « Il (ist assembler toutes N E E F , vieux fr. s. f. (Variante du mot Nef.) Navire en les Nefz qu'il peut recouurer. » (V. N i e l , O l u r . ) — « Telle général. — n Une Neef est en ung baven ( V . ) , et demourant quantité de vaisseaux » (navires inférieurs aux Nefs), « de |юиг attendre son temps... » Roole d'Oleron, art. 2 . — « E t carakes, etc. » Froissait, liv. 1 , chap. 6 1 . — « A grand'et après assaillerent la Neef Piers de Nounay de Bayone, et belle charge de Nefs et de vaisseaux...» Id., ch. 120. — « S i coupèrent le mast, et l'obèrent la Neef, et les homes occisles jetoient dedans les Nefs de l'un à l'autre, et les actrent... » Relat. des hostilités commises par les Normands crochoient ensemble...» Id., chap. 121. — « Si conquirent contre les Bayonais, etc. (1292). Doc. inéd. sur l'hist. de ces dits mariniers au roi de France, en cet hiver ( i 3 3 8 ) , e r France. Lcttr. de Rois, etc., t. x , p . З92. — V. Adobler, maint grand pillage; et par espécial ils conquirent la belle Ancressoun , A p p a r e i l , Navie. grosse Nef qui s'appeloit Christophe, toute chargée d'avoir N E E B H A A L E R , holl. s. (DaHaalen, haler, et de Neer, à et de laines que les Anglois amenoient en Flandre, laquelle bas; de l'angl.-sax. NyiSera ; isl. Nedan, inférieur. Ces mots Nef avoit coûté moult d'avoir au Roi anglois à faire faire : paraissent n'être pas sans rapport avec la racine slave Низ mais ses gens la perdirent sur ces Normands, et furent tous LNïs], bas; avec le gr. Népôe, dessous, en b a s , et avec le mis à mort; et en firent depuis les François maint parlesanscr. Nitcha, bas, petit.) Calebas, Halebas. m e n t » (récit, discours) « c o m m e ceux qui furent grandement réjouis de ce conquest. » ld., ch. 9 8 . — « Et trouva N E F , vieux fr. s.f. (Ce mot semble avoir été fait de NcSç, qu'ils defaisoient une Nef de plusieurs habillemens, qu'ils que les Grecs du Moyen Age prononçaient Nafs, tradition qu'ont gardée les Grecs modernes. Nafs aura très-naturelle- avoient p'rinse. » Conq. des Canaries, par J. de Bethencourt ment fait Naf et Nef. Nous n'affirmons pas, cependant; (1402). Ces Nefs du x v siècle n'étaient pas si mal construites nous proposons un doute.) N a v i r e , en général. Les poètes et qu'on le croit généralement ; on lit, en effet, p. 167 de la les historiens français des x n et x m siècles ont presque relation de cette Conquête : « Il s'en vouloit aller un tour à tous écrit Nefs ou Nés, quand ils ont eu à marquer le plu France en son pays» (Bethencourt était de Grainville la e

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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Teinturière enCaux), « e t qu'il demouroit tout le moins qu'il pourrait i et ainsi fit-il ; car il eut si bon temps qu'il n'y d e moura.que d'aller que de venir» (séjour compris), « q u e quatre mois et demi. » On l i t , p. 193 : « Or se part le dit seigneur de Bethancourt; et est le voile levé... Il eut assez bon vent, et arriva en sept jours à S i v i l l e . » — « E t n'eust été deux compagnons de nostre N e f . . . » Journal du voy. de J. Parincntier ( 1 Sag). — « Aux Nefs oneraires ou navires en marchandise..» Cleirac, Comment, de l'art. i des Rooles dOleron. — « La , grand Nef de Rhodes se dit la Canaque. » René François, Essay des merveil. de nature ( 1 0 é d i t , 1 6 3 8 ) , p. 9 7 . — « La Nef s'aggraue en vn platis, ou en quelque vase où la mer est basse. » Id., p. i o 5 . e r

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En France,'au x v i siècle, il y eut quelques Nefs qui eurent une grande renommée; le capitaine Antoine de C o n tlans , dans ses Faits de la marine, que nous avons publiés en juillet 1842 (Annales marit.), en nomme quelques-unes. Voici ce qu'il dit à l'article de Rouen : « Aussy y a autres grans nauires pour faire la guerre, comme la Loyse, la Nef de Rouen, et autres grosses barches pour faire la guerre; et, Dieu aydant,y en aura de plus grandes ou semblables à la Charente, et aux galliaces de France qui repéreront au port de Gènes, que le R o y » (François I ) « à qui Dieu donne bonne prospérité, faict faire et ediffier. » A l'article de la Coste de Guyenne , Confians dit : « .. E t s'est faict de grosses Nefz comme a esté la Charente, qui a esté une des belles et bonnes Nefz qui fust sur la mer, la Nef de Rochechouart, la Nef de monseigneur Descordes, la Nef de monseigneur de la Trémoille, la N e f de la Rochelle, qui est de présent à Brest, et la Nef de Bordeaul.x, qui se périt devant Honnefleu)»(Honfleur), « lesquelles Nefz et barches ont esté et sont de beaulx nauires qu'ont faicts guerres sur m e r . » e r

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François I lit construire, vers 1527, à Saint-Nicolas de l'Heure (V. Hable.), une N e f gigantesque dont la destinée fut malheureuse; voici ce que nous lisons à son sujet dans les Mémoires de la fondation et origine île la -ville FRANÇOISE DE G R Â C E , par maistre Guillaume de Marceilles, conseiller du Roy (publiés en 1847, au Havre, par M . J. Morlent) : « V i ron » (environ) n ce temps et du commencement de lad. ville, Sa Majesté avoit faict commencer à bastir en la fosse de l'Heure, distante de ce havre d'une lieue ou environ, une très-grande N e f appelée, de son n o m , la Grande-Françoise, dont un surnommé le cappitaine Lespargne, gentilhomme du pays de Bretaigne, avoit eu la charge de la faire faire. Pour récompense de quoy, outre ses estats » (appointements ordinaires), « le Roy avoit fait marier une fille que led. cappitaine Lespargne avoit eue de son mariage, qui estoit filleule du Roy, lui ayant donné son nom de Françoise, avec le cappitaine Précarré, Jean de Bois-Lambert, auquel il avoit donné pour son dict mariage la cappitainerie du chasteau de Touques. Lad. grande Nef fust longtemps à bastir : elle estoit plombée à clous de fonte depuis la quille jusqu'à la première ceinte » (elle était doublée en plomb avec des feuilles tenues par des clous de cuivre fondu, et cela, de la quille à la première préceinte) ; .celle avoit trois rangs de saborts, où elle avoit son artillerie : elle estoit si longue qu'à grand peine se trouvoit personne q u i , avec le jet d'une boulle, eust pu atteindre par dedans de l'une extrémité à l'autre. Au dedans d'icclle y avoit une fort belle chapelle fondée en l'honneur de monseigneur Saint François, où se célébrait une basse messe tous les dimanches, avec eau bénite et pain bénist, où assistoient plusieurs Italiens qui y "ardoient, et les manœuvriers travaillants en lad. Nef. Ait devant d'icelle estoit plantée une image dud. St François» (figure sculptée),«qui est celle estante encore en l'église St-

François de lad. ville, avec la figure d'une salamandre, q u i estoit les armoiries particulières du R o y . Cette salamandre, qui est une beste qui se nourrit au feu, peut signifier q u e ce Roy auroit esté de son vivant nourry au feu de tribulation, parce que, durant son règne, il avoit enduré et souffert plusieurs grandes adversité/, et mauvaises fortunes, ainsi que M M . de Langey l'ont assez amplement mentionné par leurs mémoires; et, au derrière, estoient plantées les armoiries de France, avec une figure de Phœnix, pour signifier n ' a voir son pareil à lad. grande Nef; et pour ce y estoient e s crits au dessous en lettres d'or : « O Phœnix, qui tant noble suis, fais ressembler la « Grande-Françoise en m o y ! Cy toute force a b o n d e , fais « trembler toutes nations, car mon pareil n'y a au m o n d e . » « I l y avoit aussy en lad. N e f un jeu de paulme, une f o r g e , un moulin à vent et une maison faicte de bois, à sçavoir, depuis les saborts de derrière jusques au St Aubinet d e d e vant, pour couvrir les tillacs, aflin d'éviter qu'ils ne p o u r rissent de la p l u y e » (la maison de bois dont parle ici G u i l laume de Marceilles était une toiture établie au-dessus des ponts, et analogue à celle dont on couvre aujourd'hui les vaisseaux en construction)." En icelle, y avoit deux gros matz et trois mitzanes au derrière. » Ce document est le seul qui nous ait fait connaître un grand navire à cinq mâts verticaux, deux mâts à voiles carrées, le mât de misaine et le grand mât, et trois mâts à voiles latines : l'artimon, le contre-artimon, et probablement un petit mât de tapecul, planté sur le couronnement du château d'arrière. Au reste. trois est peut-être une faute du copiste du manuscrit d e Marceilles : il faut, selon nous,lire deux.) « En son premier gros matz y avoit quatre hunes l'une sur l'autre assises sur petits mátz » (hune du bas mât, hune du mât de hune, hune du mât de perroquet, hune d'un mât supérieur à ce d e r nier qui était une sorte de flèche); « cl estoit la plus haute hune élevée de telle hauteur, que un homme estant dedans ne paroissoit pas plus gros qu'une poule à ceulx du bas. C e gros mâtz avoit de cinq à six brasses de tour, composé et assemblé de plusieurs pièces de bois; et combien qu'il fust fort long, sy estoit-il mémorable qu'estant sur le Pcrréde ce lieu de Grâce, où il avoit esté faict et assemblé et délaissé en attendant qu'il fust planté et estably en lad. Nef, qu'avec un p e tit caillou, frappant quelque petit coup par le gros bout, on entendoit fort bien par l'autre combien de coups on y avoit frappé, à aureille approchée contre. Il y avoit en lad. N e f garde jour et nuit de plusieurs personnes. Bref, un chacun qui a veu lad. Nef a estime ny en avoir esté jamais faict une plus grande, pour estre du port de deux mille tonneaux ou plus » (un autre document dit que la Françoise était du port de quinze cents tonneaux [V. Hable]); « et avoit Sa Majesté deslibéré de l'envoyer faire marées (V. 2 . Marée) au pavs de Levant, affin de faire teste au Grand Turc. Pour ce faire, et la faire sortir de ce port et Havre de Grâce, en avoit donue la charge au sieur de Villartz, chevallier de Malte, nepveu (comme l'ondisoit) du grand maistre des chevalliers de R h o des, de la maison de l'Isle-Adam, sur lequel IcsTurcs auroient pris et conquesté l'isle de Rhodes. Lequel sieur de Villartz, et ceux qu'il avoit amenez quand et luy, ne l'avoient peu faire aller de haute mer en deux marées plus oultre que jusques à la jettée du bout, joignant à la grosse tour; tellement qu'à cette occasion l'ayant laissée, les mariniers de ce pays a u roient esté contraints la ramener dans ced. h a v r e , ce qu'ils auroient faict en une seule marée et à la mesme place dont elle estoit partie, qui estoit près le sault de la grande barre dud. lieu, où elle auroitesté jusques au mois de novembre en suivant, qu'en la nuict du jour St-Clément, d'une fort grande


GLOSSAIRE tourmente et impétuosité de vents, elle estoit tournée et accantée sur un de ses costez, et tellement emplie d'eau de m e r qu'il n'avoit pas été possible de l'avoir peu relever; et, partant, l'on l'auroit faict despecer, et du bois d'icelle la plupart des maisons des Barres auraient esté faictes et hasties. Cet inconvénient estoit procédé parce que les câbles dont elle estoit amarrée auraient lasché, qui estoient viron de grosseur de la jambe de la personne ; et parce qu'il/, ne pouvoient pas estre pliez et noez, on y appliquent de plus menu cordage pour les faire serrer et tenir; et estoient les ancres de la grande Nef à la proportion d'icelle, tant en l o n gueur que grosseur; et quand ladicte Nef estoit passée près lad. grosse tour, les premiers sabords d'icelle estoient à la hauteur d'icelle tour, par lesquels aucuns de dedans lad. N e f estoient entrez dans lad. tour, qui par après avoit occasionné le sieur de la Meilleraye, cappitaine pour lors de lad. v i l l e , d'avoir faict hausser les créneaux d'icelle tour, pour éviter à tout inconvénient et surprise. » Fol. 8, g. — Nef

admírale, Nef que montait l'amiral; Nef royale, Nef que montait le Roi. — « Item , toutes les natures de la flotte, calieres ou autres vaisseaulx, viendront saluer la Nef royalle ou admiralle, et demander tous les matins le mot du guet, et, le soir, celuy de la nuit. » Ant. de Conflans, Les faits de la /narine et navigaiges (i 5 15-i522), publiés par nous, Ann. maritim., juillet 1842. — V . Amener par mer, Brûlot, Vélan. N E F S E T V A I S S E A U X , vieux fr. Grands et petits nav i r e s ; Nefs, et tous navires qui n'étaient pas proprement Nefs. — « Quand il et sa compagnie » (le sire de Beaumont et ses g e n s ) « furent venus à Vistau, ils trouvèrent les Nefs et vaisseaux tous prêts que on leur avoit amenés d'Angleterre.» Froissart, Chron., chap. 29. — « Là montèrent-ils en mer, en Nefs et vaisseaux qu'ils trouvèrent appareillés » (prêts, en état de mettre à la voile) ; « et les Anglois se partirent » (se séparèrent) « d'eux qui convoyés les avoient. » l d . , ib., chap. 44- — V. Naves et Vaisseaux. N E G E L {Neg/tel), angl.-sax. s. Variante de Nœgel. [ V . ] ) N E G U B A ( « prononcé oit), basq. vulg. s. f. (Corrompu du

basq. litt. Negua, Ncgutea. V. D'ut, triling. [1745] du P . Larramendi, au mot : Invernada.) Hivernage. N È H R {ri ')t (

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l r n , a i

ar. turc. s. Fleuve, Rivière. — V . Djouï i (

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T c h a ï

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— « Eu poi denre Neis reuerserent, Et en la mer en afoiidrcrent. » Brut.

N E J O M Y O K (Nedjómioh), groënl. v. a. Accoster son kadjak à une autre embarcation, de peur qu'elle ne chavire. N ' E K S I T , groënl. s. Croc, Harpon, Gaffe

V . Nîksik.

N É K T I P O K , groënl. v. n. Venter très-grand frais. N Ë K T T F S A R T O P O K , groënl. v. n. Venter d é p l u s en plus fort, Augmenter, en parlant du grand frais. NELLUNJERKOTAK sole.

N E P - F L O D , angl.-sax. s. Marée basse. N E P T U N E , fr. s. m. (Rus. А т л а с ъ [Atlas], Зейфакелъ [Zeicfakèle].) Nom que l'on donne, en vertu d'une double métonymie, à un recueil de cartes marines. Н Е П Р А В И Л Ь Н О Е В0ЛНЕН1Е НА М О Р Ъ

[Nepra-

vilnoié volnènié na moré), rus. s. f. Mot à mot : Irrégulière ondulation dans la mer. I l e , pas; Правильное, régulier. (De Правый,droit.) Clapotage, Clapotis. — V . Волнешс, Море, Толкунъ. N E P R I B R O D I V , illyr. daim. adj. Qui n'est pas naviga­ b l e . — V . Pribrodiv. N E P A ( T a ) (Tanéra), gr. mod. s. n. pl. (De Nepov. [ V . ] ) (Proprement : Les eaux du navire.) Tirant d'eau. — V . KàN E P A B A 0 Y T A (Nera vassyla, 0 sonnant comme th angl.), gr. mod. s. n. plur. ( M o t à mot : Eaux profondes. Boiûoç, profond, Nspo'v. [ V . ] ) Accostable, en parlant d'une terre. N E R D E V A N , // final sonnant ( . t O . J ) , turc, s. Échelle. — V . Merdiven. U

J

N E R F D E BŒUF, fr. s. m. Instrument de supplice dont étaient armés les surveillants de la chiourme dans les galères. Son nom déguise un peu son origine. C'est le membre génital du bœuf, étiré et desséché, qui servait comme un bâton aux comités pour frapper les rameurs paresseux ou seulement fatigués. ( V . Courbache, Coursive.) — « Tout nud.las! en chemise Me faut ramer Nuit et jour sans feintise (tout de Sur cette mer; Du Nerf de bœuf sans cesse Battu je suis ; Je n'ai plus de caresse De mes amis. » G' couplet, Chanson

nouvelle

d'un jeune

garçon

bon)

qui est en gallèrc

pour

avoir battu son père et sa mère ; p. 3 i , CABINET DES CHANSONS T A I -

SANTES ET RECRÉATIFUES ; Paris, M.DCXXI ; chez Pierre DesHayej.

N E R M I K , ar. côte N . d'Afr. v. Débarquer. N E P O N (Néro-n), g r . mod. s. n. Eau.—V. Т о ы р . N E R V I O , esp. s. m. (Du lat.

Nervus [gr. NEÙpov], nerf.)

Draille.

N E I F , vieux fr. s. f. Nef, Navire. — « T r o i homme sunt : Noé, Oaniel et Job. L i premier de ces trois trespessetà Neif, li seconz par pont, et li tiers par weit » (gué). Sermons de saint Bernard ( x n siècle).

W A C E , Roman de

1065

NAUTIQUE.

(Nelhurterkotàk), groënl. s. Bous-

N E N A S T E , illyr. daim. s. Tempête, O r a g e . — V . Burnag, N a v a l a z l é godiné, Tucsa, Vihar, Vitje. N E O T E G N U T {Nëotègnoutc), illyr. daim. adj. (Ne, non Otegnût, roide.) Mou, L a r g u e !

NES, s sonnant, isl. s. n. Cap, Pointe, Promontoire.—V. Gniipr, Ilôfdi, Ogr, Skagi, T â n g i . NES ou N E Z , vieux fr. s. f. sing. et plur. (Variante de Nef et de Nefs.) Navires. On trouve ce mot très-fréquemment dans les romans de Brut et de Bon ; ainsi : « K e ses cenz Nés quatre moins furent, K e Nés, ke batels, ke esqueis... L i Nés sont a un port ttirnées... Les Nés fit à 1ère acoster... Nés é bastiax с chalans faire... »

Benoît, dans les Chron. des ducs de Normandie, emploie le mot Nés comme W a c e : •< Quand les Nés sunt en mer veilées. » ( V .

1279)

Nous voyons que Wace et Benoît écrivent indifféremment Nés et Nefs ( V . Nef); nous ne voyons pas que Ville-Hardouin écrive jamais Ncfz; partout il se sert du mot Nés. Une fois (p. 97) il dit : <• A ce jour n'auoit assailli que vne Nés. » Cette orthographe est celle de Marc P o l , qui dit, chap. 11 ; « E t s e partirent de Gostantinople en une Ncs, et s'en aient en soldadie,» P . 38, Ville-Hardouin écrit : « E n vne Nef s'en eni-

l34


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1066

blèrent bien cinq cens. >< Guillaume Guiart emploie Nés, mais jamais Né ou Nefs; quelquefois il écrit Nez : « D e tous lez se rappareillèrent D'armes, de Nez et de nasselles. »

—• « Si tout coin j ' a i perdu la vue de vos Nés. » Lettre de Phdippe, chapelain d'Alphonse, comte de Poitiers; Bibl. de l'École des Chartes, t. i, p . З 9 5 . — « Les autres pèlerins commandèrent que les Nez refeussent chargées de vins et de viandes. » Joinville, Hist. de saint Louis.—« Dès là nous .liâmes à Nansone, et en alasmes à tout nostre hernoiz que nous avions fait mestre èes Nez dès Ansone jusques à Lyon contreval la Sone ; et en coste les Nés menoit-on les grands destriers. » Id. On trouve dans Joinville Nefz, Nefs, mais jamais Né. N E S P A T T I , illyr. v. a. Veiller, être en vigie. N E C T I i М Н О Г О П А Р у С О В Ь (Nesti mnovo paroussove), rus. v . a. (Proprement : Porter beaucoup ou de nombreuses voiles.) Forcer de voiles. — П р и б а в и т ь парусовъ.

vire, enfoncer sa proue dans l'eau plus qu'il ne convient. U n bâtiment dans cet état est sur Nez. (Ital. Appruata [nave]; géno. Appruou; malt. Jppruata; angl. Too much by the head; rus. neperpyœcHHBin 11a îiocb [Përégroujennii tta noss).) N É Z A A R F A R D , bas bret. v. a. (Nous ne saurions dire si le rus. Ncza et le lat. Nere, signifiant tous deux : F i l e r , ont u n e commune origine.) Filer un cordage. NE<I>AAON (Néfalo-n), anc. Nuage.

s. n.; NecpsXïi, s. f.; Nétpoç.s. m. g r .

N E 0 2 Y A A E S 1 A (Néossyllcxia), gr. mod. s. f. ( D u g r . anc. Noôi,, Navire, et de 2ôXk!;iç, Réunion.) L e v é e d e m a rins, Classe.—V. Tcoup|Aocpicju.a. u

N E Q A K E Q , gr. anc. v . a. ( D ' E X x w , j e Traîne, j e T i r e , et de Naû;. [ V . ] ) T i r e r le ouïes navires au sec, sur le rivage NstoXxîa, s. f. L'action de tirer le navire à sec. — NaôXxtov, s. n. Plage, Rive, Point de la côte où l'on tire un ou des navires au sec.

Н Е С Т И С Я (Nestissia), rus. v . r. Être entraîné, Flotter au hasard, Vaguer sur la mer.—« Бурею корабль долго по волнамъ носило (Bouréïou korable dolvo ро volname nos'silo), La tempête fit errer longtemps le navire sur la mer agitée. »

N E O N , gr. anc. s. n. ( D e Naûç. [ V . ] ) Chantier de construction.—V. Nswpia.

N E S T O N N I E R , vieux fr. s. m. Pour : Nautonnier.— « Puis fut interprété pour Nautarum rnosallicor, que ce estoit à dire qu'il se disoit Nestonnicr de la ripvier de Mozelte." Philippe de Vigneulles, Citron, de Metz ( x v i s i è c l e ) , t.m,i°3i5. N E T Ï I N G , angl. s. (De l'angl.-sax. Net, Filet, qui n'est probablement pas sans rapport avec le lat. Necterc, joindre, entrelacer.) Filets d'abordage; filet de bastingage ; Bastingage. — « A r e those small roaper, winch are ceased together with roape yarnes, in the forme of a Nett, w ilh mashes, and are for the most'part only used in the wast » (la Baile du navire. — V . Belle.) « . . . In a man ofwar, it is good to have thun for the pleasure and succour of the company, but not to use them in fight. » Sca-mans Dictionn., par Henry Manwayring (164/1).

N E O P I O N , g r . anc. s. n. ( D e Nsoipo';. [ V . ] ) Lieu où, dans un port, on amarrait un ou plusieurs navires, en armement ou désarmés ; des magasins renfermant leur gréement étaient annexés à ce poste. Dans l'arsenal de Venise, chacune des loges où, autrefois, étaient mises à couvert les galères désarmées, et sous lesquelles on construit aujourd'hui des navires d'une certaine grandeur, est un véritable NEioptov. ( L a z . Baïf les appela NetocoiXoi. [ V . j ) Leur ensemble aurait été appelé Neo'jpiov par les Grecs, et c'est dans ce sens que Scylax, cité plus bas, entendait le mot que nous expliquons. J. SchetTer établit, il nous semble avec une grande autorité, que le Neupiov n'était point un arsenal. Il tire d'une phrase de P u b/en (liv. v, Hcracl.), d'une explication fournie par Suidas, enfin d'une remarque du scoliaste de Démosthène, cette conclusion, que Ncioptov et Nswpia ne doivent pas être confondus quant au sens , Nswpia signifiant l'Arsenal, et Newpiov : « Parva quaedam domus, in qua navis utia alterave stationem suam habebat, cura pertinentibus ad e a m armamentis instrumentisque. » (De Mil. nav., p. 214.) L e s Grecs m o dernes donnent complètement raison à Scbeffer; ils appellent en effet l'arsenal Nswpia (V.) et n o n pas Neiôpiov. L e s Nswpia sont un lieu où il y a plus d'un Neoipiov. — « rdteûov, èv to Newpiov xa\ W Y O Ç . » Scylax, Périple, chap. de A a x e S o i piiov. Vossius eut tort de traduire Neiôptov par : Navale, arsenal.

e

N E U D (d sonnant te), bas bret. s. m. Fil. — Neûd givel, Fil à voile. — Neud lard (que maître Ezou, et sans doute tous les matelots des environs de Brest, prononcent Nouëtc haré), Fil de carré. NEUS, holl. s. (De l'angl.-sax. Nœss. [ V . ] ) Avant, Cap du navire. N E V J E T A R (Nèvietar), illyr. daim. s. (Ne, point, vent.) Manque de vent; Calme. N È V L O U N (j^j),

Vjctar,

turc. Variante de Navloun. (V.)

N E V O A , port. s. f. (Du lat. Nebula. [ V . ] ) Brume. N E V R E , fr. anc. s. f. (Étymol. inconn.) Bâtiment servant à la pèche du hareng.—« C'est une espèce de flûte d'environ 60 tonneaux, qui sert aux Hollandois pour la pêche du haran. » Desroches (1687). — « Buise ou Nevre. Bâtiment hollandais équipé pour la pêche du hareng. » P . Marin, Dict. holl. et fr. (4S2). N E X Â L A N (Néchalane), illyr. daim. adj. (Ne, Point, Xalan,Qui est du rivage.) Sans rivage, I n a b o r d a b l e . — V . Nebrjëxan. N E Z , fr. s. m. (Du ht. Nasus.) (Rus. Носъ[Noss].) Avant, Proue du navire.—Être sur nez. (Gr. ПрмраСоз; ital. Approdarc; esp. Aproar; mal. Ipprua.) C'est, en parlant d'un na-

N E O P I A (Néôria), gr. mod. s. n. (Plur. de Nswpiov. [ V . ] ) Arsenal, Chantier de construction.—V. 'ETUVEIOV, 'Ec^oipiov. Nainr/,Yiov, NaDOTaÛptoç, NEOIV, Tapcâva;.

N E 0 P 0 2 , g r . anc. s. m. (De Naïïç [ V . ] et d " O p a , Soin.) Inspecteur de l'arsenal. N E 0 I 0 I K 0 2 , gr. anc. s. m. (D'OTxo;, Maison, Chambre, et de N a û ; . [ V . ] ) Chantier couvert, bassin couvert dans lequel on conservait isolé et l'on réparait un navire.—« Veneti babent suum navale, quod arsenale vocant, totius orbis p u l cherrimum, in quo NEWSCUXOI sunt circiter sexaginta, id est navium tecta : in quibus trirèmes » (les galères) « reliquaîque naves longaj œdificantur a fabris navalibus. » Baïf, de Renav., p. i 5 3 . Ces loges couvertes de l'arsenal de V e n i s e existent encore en grande partie ( V . Neûpiov.).— D i o d . d e S i c , liv. x i v , parle de la construction de cent soixante Nsojcroîxot, dont quelques-uns pouvaient abriter deux navires. — V . 'ETTIOTIOV.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. NGADOU,nouv.-zcl.s. (Ngasignif. Plusieurs, beaucoup, Dou, Élever, hausser. Inégal, par opposition sans cloute à : calme, uni.) Lame, Vague. NG.ÂO, chin. s. Port. N G N A L A K 0 L 0 (Ng-nalakolo),

bamb. s. Ciel.

N G U É L O O , w o l . s. Vent. М Ю П 0 М П Е 1 А (Niopombia), gr. litt. tnod. s. f. (De l'ion. Nijôc, pour Naû;, Navire, et de llouro;, Escorte.) C o n v o i . — V . Koartoyio. N H - A K I (Nissaki), gr. vulg. s. (De Nr.co;. [ V . ] ) Petite île; Récif. (V. ©аХаисотсЕтря.) — N^cr, (Nissi), s. f. Ile. — N^ciîiov, s. n. Ilot, Petite île.—NVJGO'TCOW.O(Nissopoulo), gr. mod. s. ( D e ПоиХо';, petit.) Petite île, Ilot. — Nr,co;, gr. anc. s. m. ( D e NEW, j e nage.) Ile, Presqu'île. Н И Ж Н Я Я Б А Т Т А Р Е Я (Nijniaia battaréïa), rus. s. f. (De H113 [Niz], bas ; sanscr. Nitcha, bas, petit.) Batterie basse ; Première batterie. Н Н З К 1 Й М А Ч Т А (Nizkie matcha), [ V . ] , et deMairaa. [ V . ] ) Bas mat.

rus. s. f. (De Низъ

1067

NTCin (Nissip),selon J. A . Vaillant; Necin (Nessip), selon Poyenar, val. s. Sable. N I C O L A S ( S A I N T - ) , franc, anc. s. m . Un des noms sou.-, lesquels, au Moyen A g e , les mariniers français désignaient le phénomène électrique connu aujourd'hui sous le nom de Feu Saint-Telme. Saint Nicolas, que les marins reconnaissaient pour leur patron, était invoqué quand le météore s'allumait sur la mâture d'un vaisseau; et le météore s'appelait tout naturellement le Feu de saint Nicolas, c'est-à-dire le feu contre les dangers duquel on s'adressait à saint N i c o las. — V . Feu Saint-EIme, Sainte-Claire, Sainte-Hélène. М Г А А Р 0 £ , gr. s. m. Petite flûte dont se servaient les symphoniaques pour imposer le mouvement aux rameurs. L e rhythme donné par cette petite flûte avait pris le nom de cet instrument, comme on le voit par ce vers d'Aristophane : « AoXôïv, X E X E U C T - I Ô V , Ni-fXâpcDv, (jupiyaaTwv, et par cette n o menclature de P o l l u x , liv. îv, chap. 10 : « ME'XT, aùXr.ucÎTtov, у.ртоиата, <7ире(у.оста, TEpsTicuoi', т5рЕт(си.ата, NfyXapoi. » NTEBO, pol. s. п. (V. Небо.) Ciel. — V . Pogoda. N I E B L A , N T E B L I N A , esp. s. f. (Du lat. Ncbula. [ V . ] ) Bruine.— V . Escarcha.

Н И З Ъ (Nize), rus. s. m. (Reiff rapproche avec raison ce N 1 E D E R H 0 L E R , ail. s. (Même étymol. et même sens que mot de l'ail. Nicder [Angl.-sax. Nyira; isl. Nedan], Bas, Inférieur, et du sanscr. Nitcha, Ras, petit. L e gr. a Nép6e, Nccrhaalcr. [V.]) NIEDR1G W A S S E R , ail. (NicSrig, de l'angl.-sax. Ny&cra, signifiant : En bas, dessous. L'illyr. a Nisàk, qui signifie: Inférieur, en relation avec le radical slave Низ [Niz] et le Bas, inférieur; dans cette langue, comme dans le russe, Niz est radical des mots exprimant l'idée d'infériorité.) Bas, En sanscr. Nitcha, Bas.) Basse mer, eau basse. — V . Wasser. b . — п Опустишь реп на ншъ (Opoustitc réï па nize), NTEF, vieux fr. s. f. (Variante de Ncif et de Nef.) Navire. Amener une vergue tout bas. a s

Ш1Ж1ИЕ П А Р у С А (Nijnié parotissa), rus. s. plur. Les Basses voiles. (V. ундерзепль, П а р у с ь . ) — Нпжшп .шкЪ y паруса (Nijnie likc ou paroussa), s. m. (Proprement : Bord inférieur de la voile.) Bordure, fond delà voile. (V. Л п к ъ . ) — НижнШмачта (Nijnie matchta), s. m. (Huamiiï, inférieur, М а ч т а , mât.) Bas mût—Нижняя палуба (Nijniaia pa/ouba), s. f. (Inférieur, pont.) Premier pont, Franc-tillac. (V. Г о н декъ. Н И З К О Б О Р Т Н О Е С У Д Н О (Niskobortnoïé sourlnn), rus. s. m. (De Нижняя [Nijniaia], Bas ; Бордъ, Bord ; Судно, Na­ v i r e . ) Bâtiment de bas bord.—Chichkoff, p. 2 1 , Dict. fr.-rus., écrit : Н т к о б о р т о е , et non : Бортное. L'orthographe de Reiff, que nous admettons, est plus conséquente à l'étymologie. Н П Р А Л Ъ (Niralc), rus. s. m. (Transcript. de l'ail. Nicderholer. [Nicder (adj.), bas; Hnlcn ( V . ) , tirer].) Calebas , Halebas. Н П Т Е Л Ь С Ь (Nitehs), rus. s. m. (De Н и т ь [ V . ] , filet.) Bastingage, Filet de bastingage. — V. С ъ т к а . Н И Т К А (Nitka), Н И Т Ь (Nitc),

rus. s. f. (Diminut. de Н и т ь . [ V . ] ) F i l .

rus. s. m. (Peut-être du lat. Netum.) Fil.

— Grim fait Niefs appareiller... Quand la Nief fut appareillée... Ht de la Nief a terre issu... En .ij. moitiés sa Nief trancha... »

Lai d'Aveloch. — « Et le vendredy » (th. juillet 1З46), « taunt comme le Roi « (Edouard) « demurra, ascuns gentz .lièrent a Barflet et quidoient aver trové plusours gentz et trovèrent nulles a regard et trovèrent illecques i x Niefs ove chastiels devaunt et derrerc. >• Michel de Northbury, Lettre publiée par Robert d'Avesbury. — V . Flota. 1. N I É N , chin. s. Corde de bambou, Amarre à t e r r e , amarre à quai, amarre de port, faite en fils de bambous.— V. Lan. 2. N I É N , chin. v . Calfater. — V . Nùu, Y a . NTÈOU, chin. s. Nœud, Nouer. — Y . Chao, K ë - T a , K i e . NTGEK (Niguek), groënl. s. Vent du sud. N I G E R P O K (Niguerpok),

gr6ënl. v . (De Nigck. [V.]) Ven-

ter du sud. N I K S I K , groënl. Croc, Gaffe, Harpon. — V . Néksit. M M D J È Z I R È (Ni/n [ p j ] , Moitié ; Djczirè [ty^],

M A U , nouv.-zél. s. Plat-bord de pirogue.

île.:

Presqu'île. — V . Djèzirè, Ada ( Ы ) . N I C A L , lasc. v . (Probablement du sansc. Nikal, issue. NTOLE. N o m d'un petit navire que nous connaissons Selon le Dict. hindoost-engl. de J. Taylor et \ V . Hunier, t. n , seulement par la mention suivante, qui se trouve à l'art. p. ^58, Nikalna signifie : Oter de, enlever. L a racine àeNi'- Embaripicr Au Dictionnaire fr.-brct., par le P . Grégoire de kal paraît être Ni, mouvoir, qui a fait Nîcas, bas, et Nir, Rostrencn : « Après les Nioles, les barques ont été les prehors. [Parallèle des langues, par Eichhoff, p. 275, art. 60].) miers grands vaisseaux. » Niolc n'cst-il pas le même que Décapclcr. — L e lieut. T h . Roebuck, p . 40 d e s o n Engl Yole? and hindoost naval, dict. (181З), à l'art. : То unship (dé^arnir, désarmer les avirons, démonter le gouvernail), écrit : N I O R E J O K (Niorcdjok), groënl. v . Décharger un navire. Si/.alna, comme J. Taylor. Nikal ou Nical, comme" l'écrit -— V . Niovok. M. Campagnac, est une contraction ou une corruption de N I O S N A R - S K 1 P , isl. s. (De Niosna, Épier, Observer, E x Xdalna. — V . Abite. plorer.) Navire qui va à la découverte.

.34.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1068

N I O V O K , groënl. v. Débarquer,en parlant des personnes et des choses ; Décharger un navire. — V . Niorejok. N I R A , vanikoro, dialec. de Tancma, s. Eau. N Ì R A M , lasc. s. Lest. — L e lient. T h . Roebuck, p . 7 de son En°l. and hiridoost naval dici. (1813), écrit : Necrum , Neelumel Leclum (Nirairi ou Nirem, Nilam, N i l e m , Lilam, Lilem.) N I R R E , wol. s. Nuage. — V . Salemir. N I T C H É , l a s c . adv. (Corrompu, selon toute probabilité, du sanscr. Nitcha, Bas, ou du pers.Nusheb [Nachebj, qui est dans l'hindoustani avec le sens de Descente,Déclivité. [Dict. hindoosl-engl., par J. Taylor et W . Hunter [ 1 8 0 8 ] , t. 11, p . 749]. En bas. — Nilchédastour, Bonnettes basses.— L e lieut. T h . Roebuck, p. 126 de son Engl. and hindoost naval dict. (I8I3), écrit : « Neeche dustoor,» qui, dans le système orthographique adopté par l'auteur, représente très-exactement notre transcription : Nitché dastour.

il galeone, p. 85. L e passage qu'on vient de lire est le seul texte où nous ayons trouvé une mention relative au N o c chiero del trinchetto; Crescentio, quelquefois moins concis, ne dit point quel était l'emploi de ce demi-officier, ainsi qu'il appelle les neuf mariniers dont il parle. Peut-être q u e , de l'avant du navire où était son poste, il avertissait le t i monier des dangers sur lesquels courait le bâtiment. I l y a cependant une objection contre cette hypothèse présentée dans notre Archéol. nav. (t. n , p . 204) : c'est que Crescentio dit qu'il n'y avait qu'un nocher du trinquet, et que cet officier aurait dû être nuit et jour sur le pont, ce qui est impossible. 11 serait peut-être raisonnable de voir dans le N o c chiero del trinchetto le chef des prouhiers ( V . ) , l'officier qui, sur les nefs, avait les fonctions que le sotto cornilo r e m plissait à bord des galères; enfin le contre-maître de l'avant ou second contre-maître.—V. Calamita, Calumare, Guardia, Patron di nave , Piloto.

N I V 1 N G A R S 0 K (// sonnant), groënl. adj. (De Nit'ingarpoh, Suspendre.) Déferlée, en parlant d'une voile. N I Z O K , illyr. daim. adj. (Du slave H113, Bas.) Qui a du fond ; profond. N I Z O K O S T , illyr. daim. Fond, profondeur.—V. Dûbina. N I B E R - A S T I G A N (Nisser-astigann), angl.-sax. v. [Astigan, aller; de Stig, chemin ;,Nï8er, en bas.) Affaler, Amener, Arriser. N O B I L E , ital. anc. s. m. (Du Iat. Nobilis.) Noble. Un des six officiers de poupe de la galère. C'était un gentilhomme qui suppléait le capitaine en son absence, et qui pendant le combat, monté sur les rambates, commandait à la proue, comme le capitaine à la poupe. Les nobles de poupe prenaient, dès l'âge de l'adolescence, le métier de la mer, afin d'y être habiles de bonne heure. Sans être embrigadés, ils formaient comme une compagnie où l'on prenait des sujets, suivant le besoin. A Venise et à Gênes, il y avait toujours de ces nobles embarqués : deux sur chaque galère, deux sur chaque grande nef, quatre sur chaque galéasse. Le plus ancien ou le plus habile entre ces jeunes officiers faisait les fonctions de lieutenant du capitaine. Un autre commandait l'artillerie à bord. «11 N o b i l e » est cité, par Bartol. Crescent i o , parmi les « sei o sette officiali di poppa, » p. 85 de sa Nautica Méditer. (1607).—V. Mouda-Mouda. N O C C H I E R , N O C C H I E R E , N O C C H I E R O , ital. vénit. anc. (Du lat. Nauclerus. [ V . ] ) Nocher, Contre-maître, Pilote. — « Ma lo Nocchier predetto, E qui cornilo detto... » FRANCESCO B A R B E R I N O , Documenti

N O C I I E B , fr. anc. s. m. (Du lat. Nauclerus [ V . ] ou du cat. anc. Nauchcr. [ V . ] ) (Gr. anc. NW.Xripoç ; lat. Nauclerus; bas lat. Naucherius, Naucherus, Nauclcarius, Nauclcrius, Naucleus, Nauta, Nautilcnus, Nauxerius, Nocherius; cat. anc. Nauchcr, Nauxcr, Notchel, Notcher, Notxer; esp. Nauchcro, Nauclero, Naochcr, Naochero ; ital. Nocchier, Nocchiere , Nocchiero; vieux fr. Nauchcr, Nauchier, Nauclier, Nodier.) « Celui qui gouverne, qui conduit un vaisseau. 11 n'est guère d'usage qu'en poésie. » Acad. fr. (1814.) On pourrait conclure de cette phrase que le Nocher était le pilote ou le timonier du navire; il n'en est rien cependant. Tous les documents anciens nous font connaître qu'il v avait une différence entre les fonctions du pilote et celles du Nocher. L e pilote dirigeait la route; le Nocher, à b o r d des navires où il y avait un patron ou un capitaine étranger à la manœuvre, était le praticien de la nier, le manœuvrier. (V.) Il était le second des officiers dans la hiérarchie du bord. (V. Notcher.) Les maîtres ou patrons de quelques navires, au Moyen A g e , prenaient le litre de Nocher, comme on le voit par une définition d'Isidore et une phrase des Statuts de Marseille. ( V . Naucherus, Nauclerus.) C'est peutêtre ce qui a induit quelques écrivains, étrangers à la marine, à dire que le Nocher était le Pilote. Un maître d e barque qui tient lui-même le gouvernail est bien en effet le pilote du petit navire qu'il commande; mais il ne suit pas de là que ce Maître ou Nocher soit un pilote proprement dit. Un document français que nous publiâmes dans les Annales maritimes, au mois de juillet 1842 : Les jaits de la /narine et navigaiges, par le capitaine Antoine de Conflans, nous fait connaître qu'à Gènes, au commencement du x v i siècle, le Nocher avait le même rang et les mêmes fonctions qu'il avait au x m siècle sur les bâtiments catalans. Il est nommé immédiatement après le capitaine ou patron, et après lui sont nommés, dans la hiérarchie, l'écrivain, le compagnon du Nocher, le pilote, etc. Dans le même document on voit que sur les galères françaises il y avait douze Nochers ; ceuxlà étaient des officiers inférieurs au Comité ( V . ) , et dont nous dirons l'emploi à l'art. Notcher. (V.) A cette époque le N o cher en chef s'appelait ordinairement Contre-maître, et son compagnon : Conseiller; cela résulte, i ° d'une pièce c o m p table, intitulée : Payement de la gallcre nommée l'Arbaicstrière, etc., dont nous avons publié quelques parties avec le petit ouvrage d'Antoine de Conflans; 2 d'un Advitaillement donné par ledit Conflans. A u x v n siècle, le mot N o c h e r n'était pas tout à fait tombé en désuétude. Les patrons de barques et autres petits navires étaient appelés de ce n o m dans la Méditerranée. L e P.Fournier, à l'article Maistre de son Inventaire des mots, etc. (Hydrographie, 1643), à le e

u

d'amore

( x m ' siècle).

— « Rispose il Nocchier nostro : sono questi maledetti c o r i » , etc. » Fiag. di P. Quirino ( I 4 3 I ) , ap. Ramus., t. 11, p. ao3 B . — « Ser Bernardo da Cagliare, Nocchiero della naue (la coque montée par Quirino)... » I b i d . , p. 211 A . a ... Il patrone, con altri sei ò sette Officiali di poppa. Il Nocchiero, il compagno del Nocchiero, quale non vi essendo P i l o t o , egli seme in suo luogo, e se dice consigliero, etc. » Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), p. 85. « Nocchier della liuida palude. » Dante, In/., e. 3. — « Natie senza Nocchiero in gran tempesta. » Dante, Purg., 6.—Nocchiero del trinchetto, Nocher du trinquet. — « . . . Oltre de' quali vi sono aldi 9 mezi-Ofliciali, quatro de i quali et più idonei seruono al timone, et vno de' cinque che restano, sarà il Nocchiero del trinchetto...» Bartol. Crescentio , Nautica Méditer. (1607), chap. x m , Come si debba ucciurmar

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1069

GLOSSAIRE NAUTIQUE. t o r l de ne pas faire la différence entre les grands et les petits navires. Guillet (i683) et Desroches (1687) n'ont point d'article Nocher, comme si les marins de leur temps n'emplovaient jamais cette dénomination. Cependant elle n'était pas hors d'usage, si elle n'était pas fréquemment appliquée; v o i c i un passage d'une lettre de Pontchartrain à Du Clos, commissaire de marine à T o u l o n , qui appuie cette assertion : « L e Roy a pareillement permis au s Mauvelet d'enuoyer vn bastiment qui lui appartient aux isles , et de r e uenir par le détroit s'il ose en risquer le passage; vous lui donnerez vn maistre » (capitaine), « vn Nocher et un pilote, et il formera le reste de l'équipage de volontaires estrangers ou inualides. » 8 fév. 1696. Ordres du Boy , vol. exix, p. 13g; Ms. Arch. de la Mar. Cette phrase montre, 1" qu'à la fin du x v n siècle, et en P r o v e n c e , le titre de Nocher était encore donné à une certaine classe de marins; 2 que le Nocher, sur les bâtiments armés pour le long cours, avait rang après le maître, et qu'il était Contre-maître comme aux x m et x v i siècles ; 3° que le Nocher et le pilote n'étaient pas une même personne. Aubin eut tort de dire, en 1702 : « NOCHER, c'est un vieux terme qui signifiait Pdotc. On l'emploie encore quelquefois dans les vers. Quelques-uns s'en servent aussi pour dire Contre-maître, et c'est en ce sens qu'il est pris dans l'Ordonnance.» \J Encyclopédie méthodique (1789) n'eut pas moins tort quand elle dit : « NOCHER, c'est un vieux terme qui a signifié Pilote, et qui signifie encore quelque part : Maître d'équipage. » P o u r nous résumer, en ce qui touche au Nocher, nous dirons que si, dans le langage des poètes, Nocher a signifié : Pilote, dans le langage des gens de mer il a désigné le Contre-maître des navires d'une certaine importance, et le Maître ou Patron de quelques petits bâtiments.— V . Sielon. r

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Assises de Jérusalem, chap. t\ i « Et avient puis que liom treuve de selùy avoir sur ague Noant. » I b . , chap. / 6. — « Mais cher se vendoient aux occieurs, car maints en versèrent le jour en la marine » (dans la mer. V. Marine.) " Noer tous armés avec les poissons. » Livre des faits de J. Bouciqiutut, II part., chap. 16. t

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N O E Z A , géno. v . a. (De l'ital.Noleggietre. [V.]) Noliser, Fréter, Affréter. — Neozatu, s. m . (De l'ital. Noleggiatore. V. ) Affréteur, Fréteur. — Noczo, s. m. (De l'ital. Nuleggiu. У-]) Nolis, Affrètement, Fret. Н О Й Т А Л Ъ y П у Ш Е К Ъ (Noïtale ou pouchèke), rus. s. m. ( П Т а л ъ , Palan, y , A u , П у ш к а , Canon. Quanta la syllabe H o u , nous n'avons pas su trouver sa signification réelle.) Drosse du canon. — Manque à J. Heym et à Reiff.

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N O C H E R I U S . b a s l a t . s. m. (Du lat. Nauclerus. V . Nautilenus.

[V.])

XOK

Y A N D E R E E , holl. s. m. Bout de vergue.

N O K G A A R D I X G , holl. s. (De Gaarding [Y.], et de Nok, Bout,Extrémité.Cargue qui passe à l'extrémité de la vergue.) Cargue-boulinc. — L e holl. dit encore : Nokgording comme l'allemand. Н О К О Л Ь - Т И М Б Е Р С Ъ (Noble timmbers), rus. s. m. (Transcript. de l'angl. Knucklc timber. [ V . ] ) Couple de coltis.

_

N O C H I E R , vieux fr. vénit. illyr. (Du lat. Nauclerus. [ V . ] ) Nocher, C o n t r e - m a î t r e . — « La court doit faire venir devant eaus le Nochier et pluissours de mareniers. » Assises de Jèrttsal., chap. / ¡ 2 . — V . Checcia, Nauchier, Noclier. N O C K T A K L E , ail. s. (De Tahle ( V . ) , et de NocA, Bout, Extrémité.) Palan de bout de vergue. N O C L I E R , vieux fr. s. m. (Du lat. Nauclerus. [ V . ] ) Noclier. — « Par le dit des marchans et dou Noclier et des mareniers...» Assises de Jérusal., chap. /¡2. — Ce mot se trouve aussi comme analogue roman ou français du lat. Nautilenus ( V . ) , dans : Les convenances qui ot jadis le Paleologue au Commun deJcnnes (1261), Trésor des chart., Emper. de Constant., n ° 5 ; Arch. nat. N O D , val. s. (Du htNodus.

N O I X , fr. anc. s. f. (De l'ital. Noce.) ( L a t . Nucis, génit. de Nttx.) Synonyme de Moulinet (V.) et d'Écuelle. (V.) — O n donne le nom de Noi.v du cabestan (Rus. Ш л я п а y шпиля \Chliapa nu chpilià] à la téle du cabestan. ( V . art. Cabestan, où la figure montre, en К I I I I , la Xoix de cette machine.) — La noix d'un mât (Rus. А х к а н т ъ y м а ч т ы \A-hannte nu matclli]; angl. Ilnund nf the top mast) est un renflement du mât près de sa tête, qui sert d'appui aux barres, aux haubans et aux gàlhaubans.

[ V . ] ) Noeud.

N O E R , vieux fr. v . a. (Du lat. No, j e nage [gr. NEW].) Nager, Flotter, Naviguer. — « Granz nombre d'entre eus i ondoient (flottent); Les uns Noent, les autres noient... Tout l'en alast aucun loant Qu'au travers d'un fossé Noant. »

Н О К Ъ - Б Е Н З Е Л Ь (Nokc-bcnnzèl) ,ms.s.m. (Transcript. de l'ail.Nock ou du holl. Nok, Bout de la vergue, et du holl. Bindzecl ou Bindscl, L i e n , Ligature, Amarrage.) Raban de faix. — Нокъ-горденъ (Nokc-gordènc), (Du holl. Nokgordi/ig. [ V . ] ) Cargue-boulinc.— Нокъ-гордеиъ-блокъ (Nokegordène-bloke), Poulie de cargue-bouline. (V. Блокъ.) — Нокъ-сезснъ (Nolé-sezène), Selon Reiff, a r t Н о к ъ , p. 6ay, la réunion de ces deux mots désigne le raban de faix; cependant Alex. Chichkoff nomme cette espèce île Raban : Нокъ-бензель. Au reste, l'un et l'autre de ces ternies manquent de précision; en effet, comme on Га v u , НокЪбешель signifie : Amarrage de bout de vergue, et Н о к ъ сезень signifie : Garcette debout de vergue. ( V . Сезень.) 11 semble donc que tous deux conviendraient mieux pour dé­ signer le raban de pointure ou d'enipointure. Mais l'usage a prévalu sur la raison qui présida à la formation de ces termes, et les Russes ont nommé le raban d'enipointure: Ш т ы к ъ - б о у т ъ . (V.) — A l e x . Boutakoffdit : Ноковой се­ зень, au lieu de Нокъ-сезень.—Нокъ-шалъ (Noke-tale), Palan de bout de vergue. — ( V . ПТалъ.) — Нокъ y рея (Nokc ou rcïa), Bout de la v e r g u e , taquet du bout de la vergue. — Alex. Boutakoff dit : Нокъ реевъ (Nokk Hève . T

Gnii.i.. G C I A R T , la Brandie et i o , g o 3 .

aux roy. lignages

v. 10 35a

— • Las est daler par mer Noant (douant, naviguant) E del lorment » (de la tempête) « qa eu grant, Qi ses nés li a perilliees Et fendues... » B E N O I T D E S A I N T - M A U R E , Roman de Troyc, Ms. vél. du xiv" siècle; Bibl. de St-Marc (Venise), cod. x v i i .

— < Ce est que il Naut en autre part que il ot convenant. »

X O L , N O L E G , malt. s. m. (De l'ital. Nolo et [ V . ] ) Nolis, Fret.

Noleggio.

N O L E D E G A B E , X O L E F U S T I E R , fr. anc. s. m. Nous ne savons quels peuvent être ces navires, que nous voyons nommés seulement dans les Chroniques de J. d'Auton. A n toine de Conflans, dans la nomenclature fort étendue des navires du x v siècle et du commencement du x v i , qu'il donne à la tête de son curieux traité des Faits de la mariai et navigaiges, publié par nous (Annales maritimes, juile

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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let 1842), no mentionne pas les Noies. Pantero-Pantera (Armata navale, chnp. 4) se tait aussi sur cette famille cìe bâtiments, que nous ne croyons pas avoir été d'une bien grande importance. Voici le passage de J. d'Anton; il se trouve chapitre i 3 , v partie des Chron. : « D e u x Noies de g a b e , les patrons étoient Luca de Villafranca, et Denys Scalliers, de Villefranche près Nice; une caravelle portugaloise, le patron Jacobe Estiq, et une autre caravelle sous le patron maitre Matthieu Barbier, de Villefranche, avec dix autres Noies fustiers; et tout ce dit navigage prêt, le dit Bâtard de Savoie » (René comte de Villars) •< partit de M a r seille, et fit singler à vent contraire vers la tour de Bouc, et au plage d'Aigues-Mortes...» e

N O L E G G I A N T E , ital. s. m. (De Noleggiare. [V.]) Affréteur.— « Quegli che prende a nolo un bastimento e ne paga un prezzo convenuto a viaggio, a tempo a o carico. » Strafico (1814).—Noleggiare, v. a. (Du bas lat. Naulizare. [ V . ] ) Noliser, Affréter, Fréter. — <. Fornita che fu la Noleggiata natie » (la nef Affrétée) « d i vettouaglia, pigliamo il nostro cammino, etc. olita, di Barthuma, ap. Ramus., t. i , p. 168 l ) . (V. Dare a nolo , Prendere a nolo.) — Noleggiatore, s. m. Fréteur. — « Proprietario di un bastimento il quale dà a nolo ad un mercante. » Strafico.— Noleggio, N o l i s , Affrètement, Fret. (Neuman (1800). ( V . Natilo, N a v o l o , Nolo.) — Nolcgiattur (Noleggiatour), malt. s. m. (De l'ital. Noleggiatore. [ V . ] ) Fréteur. N O L I E G E M E N T , cat. anc. s. m. (De Noliejar. [ V . ] ) Nolis, Affrètement.— « En lo nom de Nostre Senyor e de la limi] Verge Madona Santa Maria, he dels beneset Sant Johan Baptiste levangelistc, de tots los sants les santés de Paradis quens douent salvamcnt, bon viagge, salut à tots : A m e n ! Lo Noliegement fet de la nau de misser Bernat Odoart de Rodes ab en Johan Audiartz, en Jacme Franquesa, en Pere Talavis, en Johan Tallant, mercaders fermadors de la dita nau, lany u. ecc. Ixxxxiii. volcn primarement... » Titre du Contrat de nolis de la ncj Sainte-Marie de Guadeloupe, passé, le 22 août 1393 , par-devant Jacques Molines, notaire à P e r pignan. La rédaction de cet acte est à la fois latine et catalane. L e titre de la pièce, un long protocole qui précèdent ce qu'on vient de lire, et les stipulations du traité, sont en latin; le reste est dans l'idiome catalan. — V . Nauleamentum. e r

N O L I E J A D O R , cat. anc. s. m. (De Noliejar. [V.]) Affréteur.— (.Lo leny com sera nolieiat à scar ( V . ) , tots los bomens qui havien à servir al senyor, deven servir al N Ò liejador per aquell cap meteix.» Constil.de la mer, chap. 13?, édit. Pardessus.—Noliejar, v . a. (Fait comme Naulizare.[V.]) Noliser, Prendre à loyer, Affréter. — « E lo senyor Rey lliurâ li vna nau que Nolieja de Genovesos, qui era ven guda al port de Maho per fortuna. » Chron. de Ram. Mua tancr, chap. 172.— « L apres Nolieja ties naus grans, e moltes tarides et altres lenys et trames dc totes parts que tot hom qui ab ell degues anar vengues a Marina.» Id,, ib., chap. 200. — " Don Rodrigo Licana feu Noliejar vna tarida daquelles que hauien estat al passatge de Mallorques, e dos lenys, i altres vexells que ly aduguessen conduyt...» Chron. del Rey en Jacme, chap. 90. _ ...Haguem Noliejades naus e tarides, e vna galea en que nos fom per saber n o nes...", chap. 95. — « Mercader qui Nolieiara nau o leny a quintalades, 96 es a saber, que lo Mercador deia dar quantitat de quintalades a la nau o al leny, lo senyor de la nau 6 del leny sia tengut al mercader de levar mes lo quart de les quintalades.nConsul, de la mer, chap.38, edit. Pardessus. N O L I G E M E N T , vieux fr. s. in. (Du venit. Noliggiare

[ V . ] , ou du bas lat. Nauligiare. [ V . ] ) Affrètement. — A luy « (Martin Ayrolde, commis a la recette du f o u a g e , en Pêvécbé de Nantes), « par autre descharge du x v jour d'octobre iiij" seize (1496) la somme de mil Hures tournois sur sa recepte de lannée prouchaine dernier t e r m e , par Loys, s de Grauille » (Louis Malet, seigneur de G r a ville), <• admirai de France» (depuisl'année i 4 8 6 ) , « p o u r le parfaict de n u mil 11 ' liur. tourn., faisant partie d e la somme de XXIII mil CLXXV » (23,175) « liu. t.; en q u o y l e d i t seign lui est demeuré tenu de reste du seruice et N o l i g e ment de ses deux nefz, l'une nommée la Pensée, et l'autre nommée le Lyon, parluy entretenues à ses despens,armées et équipées pour le service d'icelui seign » (le roi C h a r les V I I I ) , « à la conqueste et recouvrement de son r o y a u m e de Sedile, durant dix-neuf mois finis le dernier jour d e décembre dernier passé. Et ce par reste et fin de compte que jeeluy seigneur a fait faire par les gens de ses finances auec ledit admirai. » Compte des dépenses de la cour de Bretagne, ann. 1495-96; Ms. Bibl. nat., n" 25o4, Suppl. fr., fol. 110. — Aux pages i 4 3 , i 5 ô e t 225 du môme registre, sont des mentions de sommes données à Louis de Graville p o u r le même objet. c

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N O L Ì G G I A R E , ital. anc. v . a. (Variante de Noleggiare. [ V . ] ) Noliser, Fréter. — « ...Noliggiai una naue, laquai' era nel mare del Zabacche...» Viag. di Ambr. Contarmi; ap. Ramus., t. 11, p . 114 C. N O L I S , fr. provenç. langued. s. m. (Du lat. Nauta»:. [ V . ] ) (Gr. anc. NaÙAov, NaùXo;; cat. anc. Nolit, Noliegement ; bas lat. Nolitum, Nolizamentttm ; ture, Navi, Navloun, Nèvloun, Guèmi ou Sèfinè Mdaci, Guèmi ou Sèfinè idjareci ,ital. Nolo; géno. Non; esp. Nolit, Nolito; port. Frète; angl. Freìght; ali. Fracht; holl. Vragt; dan. Fragt; suéd. Frali ; rus. (ppaxnrb [Fra/ite].) Affrètement, Fret. N O L I S A T E U R , fr. provenç. langued. s. m. (De l'ital. Noleggiatore. [ V . ] ) Affréteur, Fréteur. N O L I S A T I O , bas lat. s. f. Synonyme de tum. Charte de i 3 i 7 , citée par les Bénédictins.

Nolizamcn-

N O L I S E R , fr. provenç. langued. v . a. (Fait comme l'ital. Noleggiare, ou le bas lat. Naulizare. S. A b e l , dont nous avons parlé à l'art. Affrètement ( V . ) , donnait pour étyraologie, au mot Noliser, le lat. Navem eligerc, oubliant le NauXióaco grec, qu'il connaissait certainement.) Affréter, Fréter. — V . Fréter, pour la synonymie. N O I . I T , cat. anc. s. m. (Du lat. Naulum. — V . Noliegement, Plaça, Pelegri.

[ V . ] ) Nolis, Fret.

N O L I T U M , bas lat. s. 11. (Du cat. Nolit.) N o l i s . — V . L e m bus de orlo. N O L I Z A M E N T U M , bas lat. s. n. (De Naulizare.) Nolis, Affrètement. — •< Nolizamentum duarum galearum. » Charte de i 3 4 4 , citée par les Bénédictins. N O L L E A G E , fr. anc. s. m. (Variante de Nauleaigc. [ V . ] . Affrètement, Fret. — « P o u r le Nolleage d'une nauire d é c e n t tonneaux, à raison de L X S. ts. p tonneau, accoustrée de voiles, ancres, câbles et cordaiges nécessaires, avecques l'artillerie de f e r , en telle quantité seulement qui se pourra contennir ès vaisseaulx la bouche ouuerte (sic?) et n o n aultrement, m ' ' ** tournois. » E/ptippagc de navire (1574) Ms. Dupuy, n° 232, p . 74, Bibl. nat. r

N O L O , ital. s. m. (Du lat. Naulum. [ V . ] ) Nolis, A f f r è t e ment, Fret. — « . . . I l prezzo convenuto per avere l'uso del bastimento nel trasportare mercanzie, effetti, od uomini da


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. un porto ad un altro. Si dice anche Naulo о Navolo, о dai Francesi Nolis, nel Méditerranée.»Stratico (181З). N O M , fr. s. m. (Du lat. Nomcn, fait du gr. "Ovoua.) (Rus. Имя \Imia]; illyr. daim. Lue; pol. Jmiè.) Dès les temps antiques, pour distinguer entre eux les navires, on imposa un nom à chacun d'eux. Ce nom fut généralement, d'abord, celui de la divinité sous la protection de laquelle on mettait ses destinées. Les noms des demi-dieux, des héros avec leurs images, furent mis à la poupe et à la proue des vaisseaux, qui bientôt après, tout en restant sous la garde de Castor et de P o l l u x , de Neptune, de Thétis ou de tout autre dieu, prirent les noms des animaux consacrés, puis ceux des grands hommes et des courtisanes célèbres. L e Moyen A g e garda cette coutume; le Père Éternel, Jésus, Marie, le Saint-Esprit et tous les saints de la légende nommèrent une partie des navires, quand l'autre, par une tradition qu'entretenait le savoir des clercs, conservait les noms antiques des dieux païens, des héros grecs et romains, des animaux vrais ou fantastiques, etc. Les choses en sont encore l à , aujourd'hui, dans toute l'Europe. — « Sa Majesté veut qu'il fasse peindre et dorer le nom à la poupe de chacun de ses vaisseaux; et si les estrangers n'en usent ainsi, elle est bien aise de leur en donner l'exemple, sa marine étant plus belle et plus parfaite qu'aucune de celles des nations étrangères.» Seignelay à de Seuil, 3i oct. 1678; Ordres du Roy, vol. XLIII, p . 417; Ms. Arch. de la Mar. — A u Moyen A g e on désignait par Mot ou Nom le Mot du guet ou Mot d'ordre que donnait l'amiral V. Mot, Nombre, Nome. N O M B L U (Nomblou), malt. s. m. (Du vénit. [ V . ] ) T o r o n . — V . Cordun.

Nombolo.

1. N O M B O L O , vénit. s. m. T o r o n . — O n lit dans la Fabbriea di galère, traité du x i v ou du x v s i è c l e , publié p. 63o, 1.11 de notre Arch. л а с : « Posai d'à proda, de passa З2, de Nomboli 4 ; cl passo, lib. 11. » Ce Posai ( V . ) était un filin en quatre, ou à quatre torons, qui n'était pas bien gros, car le pas (ou 5 pieds) de ce cordage ne devait peser que deux livres (1 kil.). e

e

2. N O M B O L O , vénit. s. m. Étymol. inconn. Peut-être y a-t-il un rapport entre ce mot et l'italien Limbcllo, qui vient du lat. Linibus, signifiant : Bord et Bande; dans ce cas, le bordage de la gondole que nomme ce terme aurait reçu cette dénomination parce qu'il borde immédiatement le piano ou plat de l'embarcation, et aussi parce qu'il fait le tour de la gondole. On conçoit très-bien que Limbcllo se soit corrompu en Nimbello, puis en Nombolo, à Venise, où tant de mots italiens ont affecté des formes très-éloigiiées des formes primitives. Nombolo pourrait cependant venir, comme le lat. У imbus, du g r e c N i V r w , laver. Un bordage toujours dans l'eau aurait été assez bien nommé à cause de cela : Nimbolo, d'où Nombolo, — Il est assez probable qu'il n'y a rien de commun entre le Nombolo vénit. dont nous venons de p a r ler, et celui qu'on trouve dans le Ditt. ital. de Nathaniel D u e z , avec la signification de : Mèche ou corde soufrée et amorcée. » N O M B R E , esp. s. m. (Comme l'ital. Nome. [ V . ] ) M o t d'ordre. — « Y ansi misino pedir la lista de los Nombres que se an de tener todos los dias de la seinana que no se pudiere tomar de la capitana procurando tomarle todos los dias por lo que pudiere offrescerse en particular de noche con tiempo escuro, ô neblina de dia. » Obligacioncs del capitan de un galeon; Ms. x v u siècle; Bibl. de la Mar., n° 14255-3. . El nombre se embie a tomar con fragatas » (on enverra e

prendre le mot d'ordre avec les frégates,... « En cada noche se recoja distante ocho titillas delà suya, tornando el nombre con fraga ta. » Vander Hammen, Don Ivan de Austria ( M a drid, 1Ò27), p . 171. N O M E , ital. anc. s. m. (Du lat. Nomcn. [ V . ] ) Nom que l'amiral ou le capitaine général des galères donnait chaque fois pour servir de reconnaissance pendant la nuit. Mot de ralliement, Mot d'ordre. — « L e galere pigliaranno 'ogni giorno dalla Capitana il Nome à l'hora solita; ma caso, che per il mal tempo non si potesse, se s'intenda il medesimo , che si è preso sino adesso, che è il nome di Gitsu. » Ordini d'Emilio Pucci (1607). — V . Tessera. N O M E N , lat. s. n. (Du gr. "Ovoua, nom.) Quand les rameurs avaient été désignés par leur chef ou par le sort pour occuper tels bancs plutôt que tels autres, et pour ramer avec tel ou tel aviron, chacun donnait son nom à sa rame et à son banc; ce qui fit dire à Valerius Flaccus, Argon., 1 : « Dant remo sua quisque viri, dant nomina transtris. " N 0 M E Y 2 , gr. anc. s. m. (De Nétzio, j e Partage.) Couple, Côte du navire. (Hesychius). — V. 'EyxckXio;, Zoicttìd, ì t o » 6d,uXov. N O M I A N O U , vanikoro, s. Nord-est.

«

N O N , géno. s. m. (De l'ital. Nolo. [ V . ] ) Nolis, Fret, Affrètement. N O O D T I 1 U L P , holl. s. m. (Composé d e : H u l p , Aide, secours [angl.-sax. Helpan (Helpane), assister quelqu'un), et de Nood, danger [angl.-sax. Neôd, nécessité, besoin].) M a telot, en parlant d'un vaisseau. — V . Bystander, Makker. N O R A C {Noratch), NOR1LAC (Nórilatch), NOR1TEU1 (Noritèli), illyr. daim. s. m. (Du slave Ilpli [Nrié], rad. des mots rus. exprimant l'idée de s'Engloutir,se plonger, s'enfoncer.) Plongeur. N O R D , fr. s. m. ( N . ) (De l'angl.-sax. N o r S . ) (Isl. Nonlr \Nordri est lenoni d'un des quatre nains q u i , suivant les idées de la mythologie scandinave, soutiennent les quatre coins du monde. [Mottrain de Sourdeval, Études gothiques, i83g, T o u r s . ] ; angl. North; holl. Noord; ail. Nord ; dan. Nordcn; suéd. Nord, Norr ; rus. HofUb {Norie} ; CEsep-b {Sièvère); val. Nopd ; ital. esp. port. Norte ; bas bret. Hantcr-nóz, Nort; gr. anc. Bopéaç; gr. lit. mod. BopeiJç; gr. vulg. TpauovTÓva; ital. Aquilone, Tramontana ; géno. Tramuntanha; malt. Borea ; cat. Tramontana; basq. Norta; turc, Chimal ( J L ^ i . ) , Boriaz, ou Poiras

Qic/ueli

(

j i s ) ; ar.

Smaouille; groënl. Taah, Abba , Auangnah, Tarrab lunga, Tairai ; mal. Outara, Timour-tapat; chin. Pc; satav. Maiban; niadék. Avaratch; tikopia, Fagatiou; vanikoro, Tongolo oudou; ualaii. Matente.) Celui des quatre points cardinaux de l'horizon qui est du côté du pôle élevé au-dessus de l'hémisphère que nous habitons. C'est vers ce point que se dirige l'aiguille aimantée. L e vent qui souffle de cette partie reçoit aussi le nom de Nord, abréviativement, pour : Vent du Nord, — Nous ne donnerons point ici les noms de tous les airs de vent qui, de l'est à l'ouest, en passant par le Nord, empruntent au Nord une partie de ces noms; ils sont partout. Nous donnerons seulement les deux principaux , ceux des deux rumbs qui procèdent du Nord et de l'est, du Nord et de l'ouest : L e Nord-est (prononcé Nordait) ( gr. vulg. Tpaixo, Kotïxia;, Sxîpwv; lut. Argcstcs; turc, Borias [j^fyj, port. esp. ital. Nordestc; vénit. Burino; ar. côte N . d'Afr. Berrani; ail. Nord-ost; holl. Noord-osten; dan. Nordost;


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1072

suéd. Nord-ost; angl. Northeaste; angl.-sax. Nortan-eastan; illyr. Kosomôr; bas bret. Bis, Avel viz; rus. Hop/TbocnTb \Nortc-ostc]; mal. Timor laout, Outara laout) ; et le Nord-ouest (prononcez norouoit) (Gr. vulg. Mawrpo; turc, Qqra ièl (Jj Ïv5) ; port. esp. Noroeste; ital. Maestro; ar. côte N . d'Afr. Tcherrcuch; ail. Nord-west; holl. Noord-weste ; dan. Nordvest; suéd. Nordvâst; angl. JVorf/t wert; bas bret. Gwàlern ; val. Hopd-Bect (Nord-vest) ; angl.-sax. NoriS-vest, Nortan-vest ; rus. HopAt)-Becmi> [2Vor/e-i>wte].J

N O R I T I , illyr. daim. v . a. ( L e Н ы р я т ь [Niriate], [V.]) Plonger.

N O R D - A U S T N O R D A N , « sonnant, isl. s. ni. Vent du Nord-nord-est. — V . Austnordan.

N O R N O R D E S T E , ital. anc. s. m. (Du fr. : ) N o r d - N o r d Est. «Cominciammo nostra nauigatione al N o r n o r d e s t e , cb'è vento fra tramontana et greco. » 1 1 Lettre d'Amcrigo Vespucei, ap. Ramtis., t. 1 , p. 1З0 A .

rus.

N O R M A N , angl. s. Nom d'une barre de bois qui se fiche dans un des trous du guindeau pour servir de bitte au câble. Les Anglais ont peut-être appelé : Norman, cette b a r r e , parce que, pour la première fois, elle fut employée p a r les navigateurs du Nord. (i

N O R N O R 1 ) E S T E , esp. s. m. (Du fr. : ) N o r d - N o r d - E s t . Voy. de Colomb, p. 2/¡ 1.)

c r

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N O R D A N , « sonnant, ou N O R D A N V I N D R , isl, s. m, (De r / w / r [ V . ] et Nordan, du nord [de : Nordr [ V . ] , du nord.) Vent du nord. NOPD-BECT (Nord-vest), val. s. m. (De l'ail. Nord-west. \ V.]) Nord-ouest. HOP4BECTEH'b-BEGÏEH'b(iVor(/»ei-fc/!«-vestenn, p r o noncé Nordvestcnnvcste), rus. s. m. Nord-ouest quart d'Ouest. — Représenté abréviativement par : N W T W . N O R D - E C T , val. s. m. (Du fr. : ) Nord-est. H 0 P / I E H 1 > - B E C T E H l ) (Nordenn-vestenn, prononcé : Nordenn veste), rus. s. m. Nord quart Nord-Ouest.— A b r é viation : N T W . — Hop/tern, ocmeirt> Nordenn ostenn, p r o noncé Norde noste), Nord quart Nord-est.—Les Russes écrivent par abréviation N T O . N O R D E S T E , esp.s. m. (Contract. deiVo/V<?et d'Esté.) NordEst (N.-E.). V . Rodar. — Nordeste quarta del leste. N o r d est quart d'est. ( N . - E . - { - E . ) — « Salieron délia, y cou reçio viento lesueste corrieron al Nordeste quarta del leste. » F i gueroa, Hcchos de Mcndoza, in-4 , Madrid, 1 6 9 3 . 0

NORDES'FEAR, port. v. a. Nordester, Décliner du nord vers l'est, en parlant du vent et de l'aiguille aimantée. —« Ora, dizendo que a naao llie leuaua furtado tantas legoas ; ora, que as agulhas lhe Nordestearain... » Roteiro de D. Joam de Castro, Prollogo, p. — L'ital. dit : Nordestare ou Grerheggiare. H 0 P 4 0 C T E H T J - H 0 P 4 E H 1 > (Nordostenn-nordcnn, prononcé : Nordostcnnorde), rus. s. m. Nord-est quart de Nord. Représenté abréviativement p a r N O T N . N O R D O U E S T E R , fr. v . n. (Esp. Nonestcar.) Décliner du Nord vers l'Ouest, en parlant du vent et de l'aiguille aimantée. — « A u cap des Aiguilles, les aiguilles et compas demeurent fixes, et regardent droitement le N o r d ; mais l'ayant doublé, les aiguilles commencent à Norouester. » L e P . René François, Merveilles dénature ( 1 6 2 1 ) . N O R D O V E S T A R E , ital. v. n. Nordouester; incliner vers le Nord-ouest, en parlant de l'aiguille aimantée. On dit aussi: Maestrcleggiare. NORDVF.STAN, n sonnant, isl. s. m. Vent de nord-ouest — V . Vestan. NORDR, r affixe du subst. isl. s. n. Nord, Vent du nord. — V . Nordanvindr. H O P A ^ (Norte), rus. s. m. (Transcript. de l'ail. Nord, Noord o u du fr. :) Nord.—Abréviat. : N . — H o p A t > Becnvb (Nordeveste), Nord-Ouest. — Abréviation : N W . Hop/rb-HOpA-b-Becnrb (Norde nordeveste), Nord-nord-ouest Abréviation : N N W . — HopAl-iiopAboeurb (Norde nordoste), N o r d - N o r d - E s t . — Les Russes écrivent par abréviation : jyjjO. — HopAb-ocnn> (Nordoste), Nord-Est. — Représenté abréviativement par N 0 . d u holl.

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N O R N O R O E S T E , port. s. m. (Contract. de Norte et de Norte oeste.) Nord-Nord-Ouest.—« Pozemos a proa ao N o r noreste, e fizemos este caminho atee anoutecer » (jusqu'à l'anuiter, jusqu'à la venue de la nuit). Roteiro de D. Joam de Castro, % janv. 15¿| 1. — Nornoroeste gallcrno, N . - N . - O . calme, doux. — « Ha quatro de Janeiro de i 5 / i , todo a dia ventou o vento Nornoroeste gallerno. » Id., i b . — V . G a l lerno. t

N O R O E S T E , port. s. m. (Contract. de Norte et d'Oeste ) Nord-Ouest. — « De noute, atee dous rellogios da prima gouernanios ao Noroeste. » Roteiro de D. Joam de Castro, I janv. i 5 A i . — V . Metter de l o o , Prima, Salida. :

e r

NOROÜÉS, fr. anc. s. m. Nord-Ouest.—V. Rousler. N O R T ( i sonnant),bas bret. s. m. (Du fr. : ) N o r d . ( V . Hanter-noz.)—Nortkart a gwalern, Nord quart Nord-Ouest.— Nort kart a viz, Nord quart Nord-Est.—Nort-Nort-ff'est, Nord-Nord-Ouest. ( V . Gwalern-stéren.)—Nort-IVest, N o r d Ouest. N O R T A , basq. vulg. s. (De l'esp. Norte.) Nord. N O R T E , ital. port. s. m. (De l'angl.-sax. Nort, ou plus immédiatement du fr. : ) Nord. — « Atee asx horas da noute, governamos ao Norte. » Roteiro de D. Joam de Castro, 2 janv. 1. N O R T H , angl. s. (De l'angl.-sax. Nort. Latitude.

[ V . ] ) Nord. — V .

N O R U E S T E , esp. anc. s. m. Nord-Ouest. (On remarque cette orthog. dans le Primer viage de Colon.) Aujourd'hui l'on écrit : Noroeste. NORB (Norss), angl.-sax. s. N o r d . — N o r i a n - e a s t a n , N o r d Norton-ÏFind. Est.—NoriSan-fVest, Nord-Ouest—Nort ou Vent du Nord. — Nort Sa?, Mer du N o r d . — Nort-lVcst, Nord-Ouest. NOSE, angl. s. (De l'angl.-sax. Neess. [ V . ] ) Avant, Cap du navire. (Rôding.)—V. Beak, Head. Н О С К О М Ъ Б И Т Ь (Noskone bite\ rus. s. m. (De Носокъ. [ V . ] ) (Frapper avec le harpon.) Harponner. — V . Б и т ь . Н О С О В А Я С Т А Т У Я (Nossovaïa statouïa), rus. s. f. (Нось, Nez [ P r o u e ] , Ваяю, Sculpter, С т а т у я [ail. Statue Statua, lat.J, Statue.) (Statue sculptée à l'avant.) Figure du navire.—V. Болванъ. НОСОВОЙ (Nossovoïe), rus. adj. subst. (De Носъ. [ V . ] ) Surnom du matelot de l'avant dans une embarcation. I^e Brigadier, selon Alex. Boutakoff. ( V . Бригадиръ, З а г р е бный.) — Носовой шпангоутъ (Nossavôï chpannhooute), rus (De Носъ. [ V . ] ) Couple de l'avant.—V. Ш п а н г о у т ъ . N O S O K H , madék. s.Radoub.—V. Manosokh. r

H 0 C 0 K b ( I V o « ó 7 e ) , rus. s. m. (De Носъ, N e z ,

Bec,


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . Foëne. — Ce terme nous est fourni par Reiff. Cbichkoff ne donne pas ce sens au mot Носбкъ, p. 2З de son Dict. r u s angl.-fr., et à l'art. : Foëne de son Dict. fr.-rus. il dit : Р ы боловмое орудие, которьшгь боюнъ р ы б у ; родъ о с т р о г а (Ribolovnoïé oroudiè, kotorime beioute ribou ; rode ostroghi); c'est-à-dire : « Instrument de pèche, avec lequel on tue le poisson ; espèce de gaffe. » A la p . 97, art. Harpon de son Dict. fr.-rus., Chichkoff dit : Носок.ъ. (V. Багоръ.)—Посокъ y якора (Nossokc ou iakora), rus. s. m. (De Носъ, nez, bec, Я к о р ъ , ancre.) Bec de l'ancre. NOSSE, NOSSI, NOUSSI, madék. s. Ile.—Nosse-lepa, Nosse-par, Banc de sable, Écueil. — V . Aran, Karan, Vatoanriak. N O S T R O I I O M M O , ital. vénit. anc. s. m. (Notre homme. Les esclaves et les rameurs libres avaient donné ce nom, sur les galères, au comité et au sous-cotnite par euphémisme, et pour adoucir par une flatterie ces agents dont l'argument le plus ordinaire de persuasion était le nerf de boeuf. [ V . ] ) L e Maître d'équipage. — P a r contraction on a fait de Nostro hommo : Nostromo. Duez (1674) écrit Nnstr'huomo. — a Nostr'homo si chiama il comito et il sotto comito » (sur les galères). Pantero-Pantera (1614).—Le malt, dit Nostromu. — V . Contro-maestro, Naucier, Notre-homme. Н О С Ъ (Noss), rus. s. m. (De l'ail. Nase [lat. Nasus, sanscr. Nâsd, nez].) Avant du navire, Cap du navire, Proue, N e z ; Pointe de terre, Cap, Promontoire.—V. Гальюнъ. N O T Т О СОМЕ Т О T H E W I N D , angl. v. (Ne pas aller dans le vent.) Refuser de virer. N O T C H E L , cat. anc. s. m. Variante de Notcher. ( V . ) — V . 2 . Taula. N O T C H E R , cat. anc. s. m. Variante de Naitcher ( V . ) , de Nauxer ( V . ) , e t , comme ces deux mots, du lat. Nauclerus. ( V . ) — L e s documents catalans du Moyen A g e , tels que le Consulat de la mer, dont la rédaction paraît être du x i n siècle , et des Chapitres sur les armements en course, rédigés, — peut-être à Barcelone, —au commencement du x i v sièc l e , nous font connaître deux classes de nochers, le Notcher maior, et le Notcher officier, attaché au service de la poupe sur les bâtiments aimés en course, et nommé Pancso sur les navires ordinaires du commerce. Cette distinction résulte évidemment du passage suivant que nous extrayons du chap. 9 de l'Ordonnance sur les navires en course ( x i v siècle) : « Si algd es leuat almirall, ô la naît sia sua, ell deu manar al Notxer ab pena desagrament, que ell dega manifestar lot cô que pertanga al cors de la nau , per aiudar se de tôt lo que ha menester. E lo dit Notxer maior (V.) : ab los panesos (V.) losquals son apcllats Notxcrs en cors, hi deu anar ab n i fins en у ш , è aquells ab lo dit Notxer deuen ho manifestar à la nau è al almirall ab sagrament. » Ce texte, qui fait connaître la différence que l'usage et la loi établissaient entre le Nocher-major et le Nocher-paneso, montre quelle était l'importance du Notcher-major et sa position sur le navire. C'était le premier homme pratique du bâtiment, celui qui devait savoir si rien ne lui manquait, s'il était capable de la campagne qu'on allait faire. L e Notcher-major avait aussi la police du bord sous le capith ( V . ) , ce que démontre l'art. 5 , chap. 35 delà même Ordonnance: • Si veu res emblar о rasa ô bando fer, deu ho manifestar è castigar; è si no se n'volen star, deu ho dir al almirall ô al capità. » T o u t le reste de ce chapitre établit que le Notcher-major commandait la manœuvre; c'est lui qui faisait les appareillages (V.) et les mouillages, et son poste était à l'arrière; c'est lui qui donnait la route dont le navire ne devait pas e

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s'écarter sans sa permission; les câbles et les amarres à quai ne pouvaient être touchés que par son ordre; aucune embarcation ne pouvait déborder du navire pendant la nuit s'il n'y avait consenti-, il réglait souverainement le service du commandement entre les autres Notchers, qui devaient toujours lui rendre compte de leurs manœuvres. ( « L o Notxer deu partir als al très sos companyons la venda de coinandar, ells faent à saber al Notxer ço que faran. » Paragraghe i 5 , chap. 35.) On voit, d'après tout ce que nous venons de rapporter, que la position du Notcher en chef à bord des navires de guerre catalans du Moyen A g e , avait une assez grande analogie avec, celle des officiers qui commandent aujourd'hui en second les bâtiments français. On pourrait dire que son titre correspondait à celui de lieutenant en pied ( V . ) , égal par son grade aux autres lieutenants, mais leur chef par son rang. Seulement, sa responsabilité était moins grande, parce que la loi lui commandait de s'éclairer toujours de l'avis et de se fortifier du consentement des Panesos ou Notchers inférieurs : • L o Notxer ha poder de totes altrcs coses à fer ab conseil dels Panesos, de tallar arbres ( V . ) è tolre de velcs ( V . ) , è iunyir a vêles ( V . ) , è de prendre una volta ( V . ) , è de fer tôt ço que pertany à la nau. a Consulat de la mer, chap. 17, édit. Pardessus. Quant aux Notcherspanesos, leur devoir était de commander à tour de rôle le navire; leur poste était à l'arrière pendant la navigation et le combat, comme celui des Proers (V.) était à l'avant. Il paraît toutefois que les Notchers, outre le commandement de la manœuvre, qui n'était déféré probablement qu'aux plus habiles, avaient un service de surveillance assez actif; c a r i e chap. 7 de l'Ordonnance sur la course, citée plus haut, prescrit que toute nef armée en course et portant 1000 hommes, dont 100 matelots, aura 16 Nochers et 24 prouhiei's (V.) ; que toute nef portant 5oo hommes aura 12 nochers; enfin que toute nef portant î 5 o hommes aura 8 nochers : « En tota nau de cors de c mariners deu hatier x v i Notchers è xxiv proers, sol que y haia mil pcrsones; è si n'hi ha D, deu hi hauer x n Notchers; è si n'hi ha CCL, deu hi hauer v i n Notchers. » Il résulte de ce qui vient d'être dit, que l'organisation du service à bord des bâtiments catalans au x m siècle n'était pas sans rapport avec celle de nos vaisseaux actuels. Sous Y Almirall et le Capith, il y avait un Notcher-major, comme, sous notre capitaine, il y a un capitaine en second ; il y avait des Notchers ou officiers de poupe, dont le service était analogue à celui des officiers (lieutenants ou enseignes) qui commandent le quart à l'arrière, et des proers qui remplissaient à l'avant les mêmes fonctions (pie nos officiers ou élèves seconds de quart. ( V . ) Quant au Notcher-major, s'il était second capitaine, il était cependant à l'arrière pendant les manœuvres, bien que le capitaine fût sur le pont, parce que le capitaine n'était pas toujours marin, et que le plus ordinairement c'était ou un commerçant ou un homme de guerre, selon que le navire était bâtiment marchand ou bâtiment armé. — Quelques auteurs ont traduit Notcher et ses variantes par: Contremaître ; c'est avec raison, car le Contre-maître à bord d'un navire de commerce était le second capitaine du navire, aux termes de l'Ordonnance ( V . Contre-maître.) D'autres ont fait du Notcher on pilote; c'est à tort. Les anciens, documents traitent du Pilote dans des chapitres qui n'ont rien de commun avec ceux où est réglé ce qui concerne le Nocher. ( V . Nocchier, Pilot.) — V . Galea, Porta, Prendre una volta. e

N O T E N I E R , vieux fr. s. m. (Varia, de Nautonici.) Maître, patron de navire ou de barque; quelquefois : Matelot. 135


1

0

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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La définition de ce mot est au reste parfaitement donnée dans ce passage des Institutions de saint Louis, Ms. Bibl. nation., n° 9407-2 : « Nos devons entendre Notenier cil qui moine ..'(mène) «nef, ja ce que l'on apelle Noteniers toz ce!s qui sont en nés, mis li provoz entant solement dou mestre de la nef. » N O T I A , gr. mod. s. m. (DeNo-co;. [ V . ] ) Vent du sud. N O T O N N I E R , N O T H O N N I E R , vieux fr. (Varia, de Nautonier.) M a î t r e , Patron de navire ou de barque, quelquefois matelot. — « E n son batel s'en est entrez, Puis gouverne voile levez; Li Provost dist au Notonnier Qu'il se hast tost de nagier, Et cil dist à ses compaignons Que ils pignent les avirons. » lioman

de Blanchandin,

fol. igo, col. 2.

— V . Notenier', Mestre nothonnier. N 0 T 0 2 , gr. anc. et mod. s. m. Vent du Sud. (Tour des Vents à Athènes.) L e vent du Sud-Est est désigné par le même nom dans le Dict. gr. mod. et fr. de M . Dehèque; mais c'est par erreur : le Sud-Est ou Siroc est l'Eôpoi; antique. ( V . ) — X. N o r i a , 'OcTpia.

N O T R E - D A M E (IMAGE DE). L e duc d'Orléans, sur l'étendard à ses couleurs, qui flottait au-dessus de la hune de son vaisseau, pendant la campagne de i 4 9 4 , pour le recouvrement du royaume de Naples, avait fait mettre, avec le Porcépic lançant ses flèches,qui était sa devise, une image de N o tre-Dame. ( V . Flambe.) Les galères de France portaient, aux x v n et x v m siècles, l'image de Notre Dame sur leur étendard de combat. O n lit dans le Traité de marine par D o r tières (Ms. 1680, Bibl. du Dépôt de la Mar.) : « Un estendard Nostre-Dame pour le combat... 57 aunes. » e

nonçant la peine de vingt on 'de dix sous contre le d é l i n quant. Quitter une embarcation à la traîne, c'est l'exposer à des accidents sérieux ; l'amende était en proportion de la gravité du délit. Un navire ne souffrait pas beaucoup de l'absence d'un homme, aussi l'homme qui s'absentait du navire ne donnait-il que cinq sous ; la barque de polyscasme. ou toute autre embarcation quittée par son gardien, pouvait courir des dangers réels, aussi celui qui la quittait p a y a i t il deux ou quatre fois plus que s'il avait quitté le n a v i r e . A notre sens, il faut lire ainsi le texte qui fait l'objet de cette observation : « Si algù ô alguns... partiran de barca de ô nau de leny... » De barca placé après « à son loctinent n'a aucun sens. L e traducteur de M. Pardessus (Collection des lois maritimes, t. v, p. З57) a cru que : De barca fut écrit par le scribe au lieu de : Ab barca, et il a traduit : « Sortent du navire avec la barque. » Si le délinquant avait emmené une embarcation, la peine eût été bien autrement forte, car le dommage eût été très-grand ; l'embarcation eût pu être brisée, et puis c'eût été un objet détourné du bord , ce qui eût constitué un double délit. D'ailleurs, comment un homme seul aurait-il enlevé la chaloupe sans qu'on l'eût v u , sans que les gens de garde eussent averti et puni immédiatement le coupable d'un tir d'arbalète? (V. Amarinar, Arbre, Esser alla colla, Estaya, Exarciat, Treu.)—Notxer major, N o c h e r major , chef des nochers. — V. Jorn de comandar, Notcher. N O U K (Noouti), groënl. s. Cap, Petit promontoire. N O U N O U , s. Nom donné par les naturels d'Ualan aux flancs de la pirogue. и

N O U R A (Nourc), wol. v.Plonger.—Nourckat, s. P l o n g e u r .

e

N O T R E H O M M E , fr. anc. provenç. s. m. ( D e l'ital. Nostro hommo. [ V . ] ) Maître d'équipage. — « Notre homme, sauriez-vous me jeter en mer? » Rabelais, liv. i v , chap. 20. N O T T O L A , napol. s. f. (En ital. Nottola désigne à la fois l'oiseau de nuit, la chouette, et un loquet de bois placé à une porte pour la fermer. C e mot vient de Notte, nuit, fait de Noctis, génit. de Nox [ g r . Nu;].) Petit coussin de bois placé sous la rame, sur le plat bord d'une embarcation, pour le préserver de l'usure occasionnée par lé frottement de l'aviron. . N O T X E R , cat. anc. s. m. (Variante de Notehcr. [ V . ] ) — « Si algù ô alguns Marincrs ô Ballesters è seruicial partiran de nau ô de leny sens voluntat del patrô ô de Notxer ô son loctinent de barca, que pacb per pena quascuna vegada, si es barca de penescalm (V.) de nau, çô es quascun d'aquells xx sous; è si es barca altra de nau b altre vexell, pacb quascii cl'aquels x sous per pena, etc. » Ordonn. de D. Pedro d'Aragon ( i 3 4 o ) , art. i / . - — L e texte qu'on vient de lire présente une difficulté qui, selon nous , tient à une faute du copiste du manuscrit sur lequel a été donnée la première édition de l'Ordonnance de Pierre I V d'Aragon. L'article i 3 prononce la peine de cinq sous contre tout homme de l'équipage qui sortait du navire sans permission; l'article 14 ne saurait reproduire le sens de cet article; il est clair que le législateur voulut punir une faute plus grande que celle de la descente à terre sans l'autorisation du maître du navire,, du contre-maître ou de l'officier qui commandait à leur place. C'est l'action de quitter l'embarcation dans laquelle le marinier, l'arbalétrier, ou tout autre homme de service était de g a r d e , que l'Ordonnance voulut prévenir en p r o (

NOUS , fr. pron. person. plur. ( P o u r : Notre navire.) « N o u s mimes en rade en une ance, le Sacre et Nous. ...Nous équipâmes nos quatre bateaux du Sacre et de Nous (et de la Pensée). » Journal du voyage de J. Parmenticr (1529), On dit encore : « A bord de Nous, » pour dire : « A notre bord , à bord de notre navire. » N O Y A K , illyr. daim. s. m. (De Нов [Not>], Novice.

lat.

Novtts.)

N O V I C E , fr.s. m. (Du lat. Noms, Nouveau.) (Gr.mod. Modh-,•rvfc ; esp. port. Grumete; angl. Younker; flarn. Jonghcr; basq. Novissa;\>US bret. Nqfis; illyr. Novàk.) Jeune marin qui n'a acquis encore que peu d'expérience dans les choses de la mer. Il est maintenant, dans la hiérarchie, entre le matelot et le mousse. On le nomme aussi Apprenti marin. N O Y A L E ( T O I L E ) , fr. anc. s. f. (Ou, par métonymie: de la Noyale, comme par métonymie aussi l'on disait : un C a n debec, pour : Un chapeau de Caudebec, comme on dit : du Bordeaux pour : Du vin de Bordeaux. — « L a manufacture des toiles Noyales, dont la première fabrique fut établie dans la paroisse de N o y a i , à deux lieues de Rennes, était autrefois art. considérable. » La Martinière , Dictionn. géographique, Rennes. Н О Ч Н А Я В А Х Т А ((Notchnaia. va-hta), rus. s. f. ( D e Ночь [Notclte] [lat. Nox], nuit.) Quart de nuit. — Y . В а х т а . Н О Ч Н Ы Е С И Г Н А Л Ы (Notchnié sighenali), plur. Signaux de nuit. —X. Сигналь.

rus. s. m.

N T A K E , w o l . s. Rivage. N T Z A B Ê T T A (Dzavetta), gr. mod. s. f. (Corrompu d e l'ital. : Chiavetta, clavette?) Goupille. N T Z I B A A A (Dzivàda), gr. vulg. s. f. (De l'ital. [ V . ] ) Martingale du beaupré.—V. ©аХагаор-а-^ос.

Civada.


G L O S S A I R E NAUTIQUE. N T 0 N 0 2 (Dono-s), gr. mod. s. m. (Du gr. anc. To'vo;, corde tendue.) Aussière.—V. 'A7royaiov. N T P Ë 2 2 A (Dressa), gr. mod. s. f. (De NTpicrapw. [ V . ] ) Embossure. N T P I 2 Z A P Q (Drissarâ), gr. mod. v . a. (Peut-être du gr. anc. Apcwno, je saisis.) Embosser. N T P O T Z A (Drotsa), gr. mod. s. f. (De l'ital. Trozza. [ V . ] ) Drosse de racage, Racage. — V . 'Ayxoiva, TpoTtôç. — Drosse dit gouvernail.—V. nTspûyia. NV h l M B J l ) I-b'TE (Nou oumble iouté), val. (H8, du lat. Non, non, point.—V. b'mb.ii! i-Ste.) Mauvais voilier. N U A G E , fr. s. m, (? De Nubagium ou Nuagium, comme le veut Ménage.) (Gr. anc. Ns'cpoç, NeosXr, ; gr. mod. NlçccXov; lat. Nubcs; ital. Nubc; esp. Nicbla; port. Nuvem ; base]. Ednya, Odcïa; bas bret. Konabr; angl.-sax. Genip; l'angl.-sax. Wolcen, ÎVolctt); angl. Cloud;M. Wolkc\da holl. WoVs", dan. Skye; suéd. Sky, Moin; ar. côte N . d'Afr. Essah'ab; turc, £ouloul[ oJ_»)]; illyr. daim. Oblak; rus. 06-iaKO [Ob/ako], T y i a [ 7 W c / « j ] , - pol. Oblok; hongr. Fôlho, Fbllcg; groënl. Nuia; hind. Ubr; chin. } u / ; ; madék. jJiWa; tonga, Aou; ualan, / / « a / ; nouv.-zél. Kapoua; hawaï, Hopoua; papou, Rep-meker; satawal, Saronn ; w o l . Nirre ; bamb. / v c , Gong-no.) « Amas de vapeurs élevées dans l'air, et qui se résolvent ordinairement en pluie. » Acadêm. franc r

(1814-1835).

NUCTUCLA. Ce mot, qu'on lit seulement dans le passage des Nuits Attiques où Aulu-Gelle (11 siècle) rappelle les noms des navires cités, dit-il, dans les vieux livres, est certainement une faute du manuscrit d'après lequel Ascensius donna son édition, publiée en i524- ( V . Catta.) L'édition de Deux-Ponts (1784) substitue à Nuctuciœ, Vœritiœ qui est tout aussi improbable. e

N U I A (Nouïa), groënl. s. Nuage,Nuée. NUMÉRO, fr. s. m. (Emprunté à l'ital. et fait du lat. Numenu, nombre.)—V. Flamber. N U N - B U O Y , angl. s. Bouée faite de deux cônes de liège réunis par leurs bases.—V. Buoy. NTJNA (Nouna), groënl.s. Terre.—Nunalipok;v.a. rir, Accoster la terre, Entrer dans le port. N U R T (Nourte), pol. s. m. Bordée.

Atter-

M R Z A C ' S I E (Nourzatssic), pol. v. (De Nur [Nour], gouffre, immersion.) Couler bas. — V. Pograz'ac'z'e.

1075

N Ü S T E R G A T E N , ail. s. (De Gat,Trou, Porte [angl.-sax. Gcat [Ghéate], et de Nüster, de l'angl.-sax. : Nyiera, Neo$ra, Inférieur.) Anguillers. N U T , angl. s. (Proprement : Noix ; de Haut, angl.-sax. en rapport avec l'isl. Hnoda, Boule, Hnol, Noisette,Hnôttr, Sphère, Hmulr, Tumeur, Tubercule, Hnuta, Nœud, et Huyl ou Nyt, N o i x . ) Tenon de l'ancre. — On écrivait Nutt au x v n siècle. (V. 1. Arme.) e

NUU, chin.v. et s. Calfater. Cordons d'étoupe à calfatage. (lllud quo obstruuntur navium rimœ.Obstrucrc.)—V. Nién,Yu. N U V O L O , ital. s. m. (Du lat. Nubes.) Nuage, Nuée. N V A R C A R E S E , napol. v . récip. (Pour Imbarcarc-sc.) S'embarquer.—« Nvarcarese senza vescuotto » (s'embarquer sans biscuit). Vocabol. de!paroi, deldialct. napolet. N Y j c h i n . s. Navire, grand ou petit. N Y - F Ö N G , chin. s. Vent contraire

V . Ting-fông.

N Y X I (Nyc/i[k]i), gr. mod. s. m. (Proprement : O n g l e ; de 'Ovûyiov, diminut. de "Ovi4, ongle, crochet de fer.) Bec de l'ancre. N Y D L I N G (Nydlinn), ling.

angl.-sax. s. Matelot.—V. Nead-

N A C K G Â R D 1 N G , suéd. s. (Même composit. que ding. [V.]) Cargue-bouline.

Nokgaar-

N Ä S , suéd. s. (De l'angl.-sax. Nœss. [ V . ] (Pointe de terre, Cap, Promontoire, Isthme.-—V. Udde. N Ä L , suéd. s.(De l'angl.-sax. Nœdl, ou plus directement de l'isl. Ndl.) Aiguille, Aiguille à voile. N A T , suéd. s. ( L e même que le dan. Naad. [V.]) N Ö C K V I , isl. s. m. Nom d'un petit bateau à deux rames, le plus ordinairement fait d'un trou d'arbre creusé. NÖD, dan. s. (De l'angl.-sax. Ncàrl, isl. Naud, Danger.—V. Fare.

nécessité.)

Н Ы Р Я Т Ь Н О С О М Ъ (Notariate nossome), rus. v. ( D e Hpfemn [Nréti], s'enfoncer, se plonger, et de Носъ, nez. avant de navire.) Tanguer, selon Reiff.—V. Зарьшатся. N ^ S E , dan. s. (De l'angl.-sax. Nœss. [ V . ] en relat. avec le lat. Nasus, nez, bec.) Avant, Cap du navire, Proue.

(Lettre N : 5G8 articles.)

(XE).

E A N A F Ï P I Z Q (Xnnaghirizô), gr. mod. v . a. (De l'upî^o) [ V . ] , e t de Havoi, De nouveau.) Revirer.

p!vw[V.], et de S s , Hors de.) Démater. ( V . EsxïTapTiâ,w.) — Eappjrotjpt<ïu,a (Xarbourisma), gr. mod. s. n. Démâtage.

E A N A T F Z A P Î i (Xanatezaro), gr. mod. v. a. (De 'EsÇâpu [ V . ] , et de S a v a , De nouveau.) (Roidir de nouveau.) Reprendre un cordage, un palan.

S A P T I (Xarti), gr. vulg. ( D e ' E ; - à p T d i t o , je Pends du haut.) Hauban.—EdcpTia, L'ensemble des haubans. ( V . npoTOVO;, npÔTOvov.) — EdtpTi TTJ; SsXtSepr,; (Xarti ti-s vebéri-s), Hauban de perruche. ( V . M7tEX6s'pu) — Eapti -rri; yau-motc (Xarti ti-s gabia-s),Hauban de hune,Hauban du grand màt de hune. (V. FatxTrta.)—Eâpxi -zffi xovTpaasTffâvoi; (Xarti ti-s kontramcdzana-s), Hauban de perroquet de fougue. ( V . Kovt p a p i E T Ç â v a ) — Sâpit T»;; xovTpapitoûpai; (Xarti lis kontrabou-

E A P M A T Û N i i (Xarmatônô), gr. mod. v . a. ( D ' 'App-aTJJVW [ V . ] , e t de SÉ.faitd' ' E ; , Hors de.) Dégarnir, Désarmer, Dégréer.—V. 'AçoitXîÇoj. E A P M n O Y P I N ì l (Xarbourinó), gr. mod. v . a. (D'App/nou-

i35.


GLOSSAIRE

1076

mas), Hauban d'artimon. ( V . KovTpap.TOUP.A.) — r-APTT щс шх(отроч (JTertt maïstra-s), Hauban du grand mat, grand hauban. ( V . Mattrrpo.) — SapTi той р^аХои |А*а|мса<Р£у6и ( Х в / Й СПИ mégalou babafigou), Hauban du grand perro­ quet.—XAPTI той (лтшилехфгуои (Xarti tou babafigou), Hauban •le perroquet. (V. MIRAUTTACPÎVOV.)—Sâpri той итсарлгаапуои (T]Î TTÀO')PR,<; ft>« babafigou ti-s plâri-s), Hauban de petit perroquet. — SapTi той POVTTPEAOU (Xarti toû vonnprcssou), Hauban de beaupré. (V. BovTrps'irov.)—SapjÉ той тгароиXSTOU (Xarti toûparoukétou), Hauban de petit mât de hune. (V. NAPOUXÉTOV.)—Soprt той трахом (Xarti tou tritlkou), Hau­ ban de misaine. (V. Tptyxov.) 3 A P T 0 P I Z A (Xartoriza), gr. mod. s. f. [De SâpTi [V.] et de 'PIÇCT, Racine, Pied.) Chaîne de hauban. — V . 'AXU<TISEÇ TRAPAÇÂUTCOV. 3 E B I P A P Q (Xévirarâ). PDTPTO. [V.]) Dériver.

gr. mod. v . a. (D"E? et de Bt-

3 E C P A N T 0 A 0 F T 2 Û (Xcgrandologhyssô), gr. mod. v. a. (De ЕраутоХоуйссо. [ V . ] ) Deralinguer, Enlever les ralingues. З Е К А 0 А Р Ш 2 (Xekassarissis-s),t2v. mod. s. f. ( D " E * et de KaOapôç, Clair.) Ëclaircie.—V. "AVU;E. 3EKA0IZÎi (Xékathizô), gr. vulg. v . a. (De KaOï'Çw [V.] et de Е е , Hors de.) Raflouer; Déchouer, Déséchouer. З Е К А П Е А А Р А (Xékapélarô),av. m o d . v . a. ( D e КСПГЕХары [V.] et de 3 É , Hors de.) Décapeler. — V. ЗвтрегдоХОУШ. 3 E K A T A P T I A Z Q (Xékatartiazô), gr. mod. v . a. (De Se; hors d e , et de КатвртС [V.]) Démâter.— V . Зарилгоирсуш. З Е М П А Р К А Р 1 2 М А (Xébarkarisma), gr. vulg. s. n. (De l'ital. Barca [V.] et de Se, du gr. anc. ' E ; , Hors de.) Débarquement , Descente. (V. 'Airoëtêaai;. — Hsuvirapxccpci) (Xébarkaro), gr. mod. v. a. (De Barca. [V.]) Débarquer.—V.'ATCO-

NAUTIQUE. 3EPEMETZAPQ [Xeremetzarâ), gr. mod. v . a. ( D ' ' E ; et de 'PsiAsxÇâpw. [ V . ] ) Désaffourcher. 3 E P N Î 2 T A 2 T 0 Ï I T 1 A (Xcrnô ta stnupia), g r . mod. v . a. (Du gr. anc. 'E;spâo>, Tirer de...) Proprement : Vomir les é t o u pes.) Cracher les étoupes.—V. 2xou7ti. SESABOYPJÎNiî (Xesavourônô), gr. mod. v. a. (De £ a êoupovw [ V . ] ) et de 3 s , Hors de.) Délester, Désarrimer. — BsëaSoupwfAct, s. n. Action de délester, délestage. 3E2TIBAZQ (Xestirazo), gr. mod. v . a. ( D e 2xi6o£w [ V . ] , et d " E ; . ) Désarrimer, Délester. — V . Ssaaêoupwvio. 3ETPAXHA0NQ (Xètrach(k)ilonâ), gr. mod. v . a. ( D e Tpaxv,Xo'vw [ V . ] , et de 3s', Hors de.) Décapeler. — V . E s xoocsWpio. 3E<1>IA1A2MA (Xêfiliasma), gr. vulg. s. n. Ce mot, dont nous ne trouvons pas la racine,—car il ne peut avoir rien de commun avec «InXiocÇio, Je suis l'ami de, — nous a été d o n n é par M . Mirtakis-Thayer, dans les additions qu'il a faites de sa propre main à la nomenclature qu'en 1841 nous avions recueillie au Pirée.) Kadoub. — Ss<ptXiâi> (Xcfîliazô), v . a. Radouber. 3E<I>0PTQMA {Xèfortôma), gr. mod. s. n. (De «Wpxcoua [ V . ] , et de 3 s , Hors de.) Déchargement. —Sscpopxwvu (Xefortônô), v . a. Décharger un navire. — Sscpôpxuixoi; [Xéfortôto-s), adj. Déchargé, L é g e . — V . Euxaipo;. 3 E X E I M A Z Q (Xech[k]imazô), g r . mod. v. (D"E==, de, et de XsiptâÇci), je Passe l'hiver.)Hiverner.—3s/sip.a<rp.<x(Xech\Ji\imasma), s. n. Hivernage. S H P A (Xira), 2xsps'a.

gr. anc. et mod. s. f. T e r r e . — V . Ï T „

3 Y A A P M E N O N (Xylarmèno-n), gr. mod. s. n. (De 3ÛAOV, bois, et d' Apu.svov, agrès.) Navire. — Lorsqu'en 1841 nous 3EMnOT2APQ (Xébotsarô), gr. mod. v. a. (De Мтсот- faisions au Pirée notre nomenclature grecque avec les offi(таро). [V.]) Débosser. ciers de la corvette Amâlia, nous demandâmes comment les З Е П Е Р Г Й (Xéperyâ), gr. mod. v. a. (Du gr. anc. Ш р а м , marins grecs traduisaient la locution française : A sec de voiles, A mâts et à cordes; M . Mirtakis-Thayer écrivit sous nos je Passe, et ' E ; , Hors d e . ) Dépasser. yeux, à côté de cette locution, le mot 3uXapu.Evo, et tous les З Е П Е 2 М 0 2 (Xepesmos-s); gr. mod. s. m. (D"E£ et de assistants confirmèrent l'opinion de cet officier. Sans doute, Шс-гла, le Ш в г ^ а [gr. a n c ] , Chute.)Dérive.—Згтгеото [Xé- quand ils se servent de 3uXapp.svo comme synonyme de : A pessô), gr. mod. v . a. Dériver; Drosser. sec de voiles, les marins de laHellade veulent faire entendre SEnOPTIZii (Xéportizâ), gr. mod. v . a. (De S e , Hors que le bâtiment est réduit à lui-même, c'est-à-dire au N a de, et de По'РТОУ. [V.]) Sortir du port. (V. 'Exêaîvw ÎCTTO vire sans autre moyen d'impulsion que sa coque, ou son bois •порто, Eoyaivo).-—3ÎTRO'PTICP.A (Xéporlisma), s. n. (De SsTrop- et ses agrès. TI'ÇO). [V.]) Sortie d'un port.—V. ЕиуаХи.а. S Y A O K A I T P O N , bas g j \ s . n. (Mot hybride, du lat. Casv

3 E P A (Xéra), gr. mod. s. f. (Du gr. anc. Зт)ро'(;, Sec.)— M . Dehèque, p. 427 de son Dicl. gr. mod.-fr. (1825), écrit Sépaii;, et J. S p o n , p. З97, t. 11, Voy. (Vital. : 3ipâ. L ' o r thographe que nous avons adoptée est celle de M . Joannis Mirtakis-Thayer, officier instruit de la marine grecque, à qui nous sommes redevable d'une très-grande partie de nos nomenclatures en grec vulgaire et en grec littéral moderne.) Banc, Brisants, Ëcueil, Sèche. (V. ваХааиотсетра, 2xoXîto, 2 û p T t i ; . ) — ЗЕ'Р» "Apu-OV (Xéra ammo-n) (яр.и.01;, sable.) Banc de sable. — Ss'po. сотохоууХЕоЧа (Xéra apokonchlidia). ("Атсоxoy/Xîota, d " A x o et de Koy/éXi, coquille.) Banc de coquil­ lages. Ss'pa атсо'ТГЕТРА (Xéra apopétra) (Штра, pierre.) Banc 0

de roches.—Ss'pa p>X '? (Xéra vrach[k]o-s), gr. mod.(Bpaxo'ç ou bpr/6ç, rocher.) Banc de rochers. (Lettre S

trum, Fortification, et de 3uXov, Bois.) Châtelet que l ' e m pereur Léon ( i x siècle), dans le chap. 19 de ses Tactiques . nous apprend avoir été établi de son temps autour du màt des grands Dromons et à la moitié de sa hauteur. Voici le texte des Tactiques : « 'AXXà xod xà XsYou.sva SuXoxasxpa itspl xb |XEGOV 7rou xoù xaxapxiou sv xoïç p.s-f (<rrot,i; Spouioaiv, etc. » e

3 Y A 0 N (Xylo-n), gr. anc. et mod. s. n. Bois; et par m é tonymie: Navire, Chantier. — SUAOV X9); p.irapxÉxa; (Xytort ti-s barkata s), [Barchetta, ital. L o k . ) Bateau de lok. SYAOTPrOS (Xylourgo-s), gr. mod. s. m. (Du g r . anc. SIJAOV, Bois.) Charpentier, Menuisier. — V . Mapaévxos. 3 Y 2 T P A (Xystra), Gratte.) Gratte. îa articles.)

gr. m o d . s. f. (De 3uto et Sûvw

j

e


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1077

O. O A , ualan, s. P a g a y e , Aviron, Rame. — Ce mot diffère assez peu du nouv.-zél. Ос ( V . ) pour que nous puissions croire qu'il vienne d'une source commune.

O B E N Q U E , esp. s. m. ( L e même que le vieux fr. : Hobenc. [ V . ] ) Hauban. — « Y la mayor(vela) se caza hasta tocar la relinga al primer Obenque. » Fernande/., Practic. de maniob., Séville, i 7 3 2 , p . i 5 . ( V . Brandal, Flechaste.)—Obenque volante, Hauban volant, Faux hauban, Pataras.

O A R , angl. s. (De l'angl.-sax. isl. Ar.) A v i r o n , Rame. — Oar mater, Avironnier. — Oar rnater's shed, Avironnerie. — Oarsman (Man, homme.) (L'homme de la rame.) Ra­ meur, Nageur.—Oar(to),\. n. Ramer.—Oared, adj. A rames.

O B E N Q U E A (Obcnnqouéa), d e n t ) Hauban.

OB D E S N U , illyr. daim. adv. (Ob, &,Desno, le côté droit.) A tribord. — Ob Ijevu , A bâbord. — V . Ljêv, Na ljëvu.

O B E N Q U I T O . e s p . s. m. (Diminut. à'Obenque. [ V . ] ) Hauban du mât de hune.

O B À R N U T I , illyr. daim. v. a. (De О, préf. de l'action produite autour de... et de Bepm [ v e r t ] , rad. slave des mots qui expriment l'idée de tourner. L e В ou -y slave-russe est devenu b, transformation très-commune, ainsi que le r e marque fort bien le P . Fr. Maria Appendini, p. 3 de sa DisscrtaUon latine sur l'antiquité de la langue illyrienne, i m primée en tète du Dict. de Joach. Stull.) Virer. — Obârtaj, s. Virement.

OBER, bas bret. v. a. (Ce m o t , que Legonidec regarde comme celtique, nous semble avoir une grande analogie avec le latin Opéra, Opcrari, ouvrer.) Faire. — Ober ar branl bas (s sonnant), Faire le branle-bas. ( V . Brall.) — Ober bordéou, Courir ou Faire des bordées, Louvoyer. (Grégoire, Dict. fr.-bret., au mot : Bordayer, et E. Troude, Dict. fr.-cclt.-bret., au mot Louvoyer. (V. Bordéa.)—Ober testez a dreuz. (Mot à mot : Faire le côté en travers.) Capéier, Tenir la cape. (Le P . Grégoire.)—Ober lien, Faire de la toile, Faire voile. — Ober lien bian, Faire petite voile. ( V . Gvvélia.) — Ober pensé, Faire naufrage. (V. Pensé, Penséa.)—ObcrstriJ, Faire effort, Travailler, en parlant d'un cordage, d'une chaîne, d'une ancre; Fatiguer, en parlant d'un navire. ( V . Lahoma.)—Obcrur c'hris, Faire un pli, Prendre un ris. (Grégoire.) — Ober péno, Faire penau. — Ober ar troat marin. Avoir le pied marin.—Ober doitr, Faire eau et Faire de l'eau.

O B B R O D I T I , illyr. daim. v . a. (De Broditi [ V . ] et A'Ob, Autour.) Contourner, Faire une circumnavigation. — V . Okolobrôditi. ОБВТЗСЫ (Obvièssî), rus. s. m. pl. Bastingues, Pavois. ( V . Клешня, Ш а ш г ь - к л е т к а . ) — ОбвЬшппать кораблъ клешнями (Obviéchh'atc iorable Idétniami), rus. (Suspendre autour du navire des pavois.) Pavoiser un navire. О Б Г А Л Т Е Р Ъ y Т А Л Е Й (Obgaltère ou taléic), rus.s. m. (Ce mot qui manque à Beiff et à J. Heym, et qui est sans analogue dans le russe, est une évidente transcription de l'ail. Abhalter. [ V . ] ) Gui de palan. OBÉIR A L A B A R R E , ou A U G O U V E R N A I L , fr. v. n. fig. (Port. Acodir ou Acudir ao lente.) Céder à l'effort que fait le gouvernail pour changer la direction de la route. On dit d'un navire sensible à l'effet du gouvernail, qu'il Obéit bien à la barre ; qu'il est Obéissant. Un bâtiment sous voiles, couché sur le côté, Engagé, comme on dit, n'Obéit pas à son gouvernail. — La locution : « Obéir au gouvernail, » fort usitée, et déjà ancienne, n'a été recueillie par aucun auteur de Dictionnaire. L'Académie française ( i 8 3 5 ) , qui a admis : - Obéir à l'éperon, à la main , aux aides, - en parlant du cheval, a négligé : Obéir à la barre, Obéir au gouvernail, qu'elle ne trouvait point, au reste, dans Homme (1792), ni dans Willaumez (1825.) O B E N - H E C K - B A L K E N , ail. s. (D'Heci-balien [ V . ] et â'Oben, de l'angl.-sax. Ober ou Ofer, supérieur.) Barre d'éusson. O B E N C A D I A (Obenncadia), L'ensemble des haubans.

basq. litt. s. f. (Du suivant.)

O B E N C A D U R A , esp. s. f. (WObcnque. [ V . ] ) L'ensemble des Haubans, Les Haubans. — « Las mesas de guarnicion de las Obencaduras mayores y (del) triquete con sus estantes, mesas y porteleos. » (Les porte-haubans des grands haubans et des haubans de misaine, avec leurs chevilles, les tables qui les composent, et leurs échelles [Porteleos pour Portalos sans doute].) Razon de las medidas...para vn galeon nombrado Nuestra S de L o r e t o ; Ms. de 1614 à 1621 ; Bibl. de la Mar., n° 14255-3. — V . Cadenas para la Obencadura.

basq. litt. s. m. (Ou précé-

O B E B - S E G F L , angl.-sax. s. (Probablement voile de dessus. Nous ne savons pas comment était placée la voile que les vieux marins saxons appelaient de ce nom, et nous ne voyons pas comment l'artimon latin ou trapezoïde peut justifier cette dénomination que lui donne Bosworth.) Artimon. — V . Segel. О Б Е Ч А Й К А У M A P C A [Obétchaïka ou maria), rus. s. 1. (D'11-му [Jmou] , Prendre, saisir, selon Reiff.; Guérite de la hune.—V. Марсъ. О Б Ж И Г А I I I E К О Р А Б Л Я (Objiganié torablia), rus. s. n. (De Ж я г а т ь [figate], Brûler, et d'06, Autour.) Chauffage d'un navire. — Обжигать корабли (Objigate torablia), \ . a. Chauffer un navire, Donner le feu à un navire. О Б З А В Е Д Е Ш Е (Obzavédénié), rus. s. n. (De Заведете Zavénénié], Etablissement [rad. В е с т и , M e n e r ] ; et de 3 a , Zd\, Sur, devant lequel est le préf. О б , Autour.) Emména­ gement. — Ce terme qui manque à Cbichkoff, aussi bien qu'à J. Heym et à Reiff, nous est fourni par M . le comte de Stackelberg. ОБ1ЧХЬ1 (A) KS' M A P E A [A obitchnoui tou maréa), val. v. a. (Obitchnoui, le même que le russe Обыкнушь [Obitnouté], du radie. Вык [lit], exprimant l'idée de Coutume, usage, qui a fait Выкнуше [Vitnoutc]; Обычаи [Obitc/ian], Habitude, etc.) (Accoutumer à la mer.) Amariner. О Б Л А С А (Oblassa), rus. s. f. Nom d'une barque en usage sur la Dvina septentrionale. OBLA.K, illyr. daim.; Облако, rus. s. m. Nuage, Nuée.

a

О Б Л Е Г Ч А Т Ь (Oblcgtchatc) ou Облегчить (Oblcgtchitc), rus. v . a. (De Л е г к ш , léger.) Alléger О б л е п и т ь судно


GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1078

пшъ поклажи (Oblegtehite solicino ole poklaji), Alléger le na­ vire de sa cargaison. ( V . Поклажа.) — О б л е г ч и т ь капать (Oblegtchite kanate), Soulager un câble. О Б Л Е Ч Ь П О Р Т Ь (Oblctcha porte), rus. v. a. (De Л я г [Lia"], rad. slave d'un certain nombre de mots exprimant l'idée de : Se coucher, Etre près d e . . . О б ь [Obc], préf. de l'action faire autour.) Investir ou bloquer un port. Q B L O K , poi. s. ni. Sans analogie avec l'illyr. Oblòk, d é signant la fenêtre ronde; ce mot est le même que le russe ()6.\aKo(V.)et quel'illyr. Oblak signifiant : Nuage, Nuée. О Б Л О И [Obloïc), rus. s. m. (De Л и т ь [Lite], Couler, ré­ pandre, et d'06, Autour.) Bruine. О Б Л О М О К Ъ (Oblomoke), rus. s. m. (De Л о м и т ь [1лmite], Chercher à briser; rad.slave : Л о м , Fracture. Illyr. Lotniti, Briser; poi. Lomac ou Lamac [Lamatz], Rompre.) (Fragment, débris.) Eclat de bois. O B L I Q U A R E SINUS I N V E N T U M , lat. v . a. (Obliquer au vent le Sinus ou fond de la voile. La voile étant perpendiculaire à la quille, la mettre dans un plan oblique à celui dans lequel est la quille.) Prendre le plus près, Brasser au plus près, Serrer le vent. — « Sic deinde locntiis, Colligere arma jubet, validisque incumbere remis; OMiquatque sinus in ventimi VIRGILE, Enéide, liv. v, v. 16.

— Si l'on était tenté de croire que notre explication des mots Obliquare sinus in ventum est plus ingénieuse que solide; si l'on ne voulait pas reconnaître avec nous que le poète a voulu faire entendre précisément que les vaisseaux d'Enée prirent le plus près du v e n t : sans renvoyer à notre Virgilius nauticus, petite dissertation devenue assez rare, parce qu'elle n'est point entrée dans le commerce, nous rappellerions cette phrase du liv. п , chap. ¿¡8 de Pline : « Iisdem autem vends in contrarium navigatur prolatis pedibus, utnoctu plerumque adversa vola concurrent. «Comment les navires antiques pouvaient-ils faire avec un vent donné des routes contraires, s'ils ne tenaient pas le plus près? О Б М А Ч Т О В А Т Ь (Obmatchtovate), где. v . a. (Ce verbe n'a certainement aucun rapport avec Обмачиваю signifiant : Mouiller, tremper ; il est évidemment composé du subst. f. М а ч т а , mât. Quant à О б , il n'est pas probable que ce soit l'abréviation d ' 0 6 a , q u i veut dire : Tous deux, à moins q u ' 0 6 3 i a 4 m o B a m b ne remonte à l'époque [ x m siècle] où la mâture la plus ordinaire était celle qui admettait un grand mât devant, et un mât plus petit au milieu. [ V . notre Arch. navale, Mémoires n 6 et 7.] Il est, dans le russe, un grand nombre de mots commençant par le préfixe Об qui très-souvent, mais non pas toujours,expriment les idées de Circonférence, Autour, A l'entour, Envelopper. Quelquefois, 0 6 n'ajoute rien au sens, et c'est le cas d'06Ma4moBami> comme (ГОбмачиваю.) Mater. (V. П о с т а в и т ь м а ч т ы . ) — Обмачоканге (Obmatclitovanié), s. n.Màtage.

О Б Н А Й Т О В И Т Ь (Obnaïetovite), rus. v . a. ( D e H a n m o Biimb'iy.J et d ' 0 6 , préfixe exprimant l'idée : Contour; E n tourer.) Hisser, amarrer avec une saisine.—Manque à la partie russ.-angl.-fr. de Chichkoff, comme à la partie fr.-russ. — V . Снайтовить. О Б О Г Н А Т Ь К О Р А Б Л Ь (Oboghnate korablia), rus. v . a. Dépasser un navire, Doubler un bâtiment. ( V . О б о г н у т ь . — M . A l e x , de Stackelberg dit : Обагнать, qu'il p r o n o n c e : Obasgucnate (p. 12, Nomenclat. manuscr.). О Б О Г Н у Т Ъ М Ы С Ъ (Oboghnnute miss ou mouiss), rus. v. a. (Обогнуть, Courber, de Г б п у т ь qui, par syncope, a fait Г н у т ь , Plier, courber, et du préfixe 0 6 , exprimant l'action produite autour de...) Doubler un cap.—V. М ы е ъ , О б о й т и . Проплыть. О Б О Й Т И (Oboïeti), rus. v . a. (De Ишп [Iti], Aller, et d'06, Autour.) Doubler.— О б о й т и мьсчъ (Oboïeti mon:Doubler un cap.-—Обойти банку (Oboïeti bankou), Doubler un banc.—Обойти о т ъ банки (Oboïeti otc bannki), Faire le tour d'un banc, Parer un banc.—Обойшп о т ъ мыса (Oh ote missa), Parer un cap.—V. Удалишься. ÔBÔL (Eubeiil), hongr. s. G o l f e . — V . T e n g e r ' Ôbol. О Б О Л В А Н И Т Ь (Obolvanite), rus. v . a. (De Болванъ [Bolvane], rapporté par Reiff au celt. Peulvan[e], bloc de pierre.) (Dégrossir.) Dégauchir. OBRA, cat. esp. port. s. f. (Du lat. Opéra, travail.) Œuvre. —Obra muerta, esp. Œuvre morte.—Obra viva, esp. port. Œuvre vive.—Obra de marea, esp. Œuvre de marée, travail qu'on ne peut faire que pendant la basse т е г . ( V . V a lance.) — Obra morta, port. Œuvre morte; cat. P l a t - b o r d . (V. Ahustar, Arrombada.) — Obras, esp. plur.(Du lat. Operœ, Œuvres.) Manœuvres, cordages du navire. — Obras de arriba, esp. (Arriba, en haut.) Œuvres hautes. (V. Vao.) — Obrador de vêlas, esp. s. m. Voilier, ouvrier qui travaille et coud les voiles. О Б Р А С О П И Т Ь Р Е И (Obrassopite rèï), rus. v . a. (Бра­ сопить [ V . ] р е п , Brasser les vergues ; О б , Autour.) Brasser les vergues. О Б Р А Т И Т Ь С Я Б О К О М Ъ К Ъ В'ГЗТРу (Obratitsia bo~ kome k'vétrau), rus. v . r. (Du slave Врашишь [Vratibe], Tourner; rad. B e p m , e n rapport avec le lat. Verte re ; г [Ob], Autour.) Tourner le côté vers le vent, Prêter le côte au vent V . Б о к ъ , В'Ьтръ.

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os

О Б М Е Л EHI E (Obmélénié), rus. s. n. (De М е л Ъ т ь , Bais­ ser, et d'06, Autour.) Échouement. Ce mot, qui ne se lit ni dans Chichkoff ni dans Reiff ni dans J. Heym, nous est fourni par M . le comte Alex, de Stackelberg. Chickoff dit : Постановл еше судна на миль (Postanovlenié snudila па mèle). — О Ь м е л ъ т ь (Obmeliète), v. n. Baisser, en parlant des eaux de la mer ou d'une rivière. — Chichkoff écrit Обмъл ь т ь . — О б м е . Л т ь во время о т л и в а (Obmeliète vo vremia otliva). (Mot à mot : Baisser dans le temps du jusant.) Amortir, Être à sec, Cesser de flotter.

ОБРАЩАТЬСЯ ВОКРуГЪ ЯКОРЯ (Obraehtchatsia vokroukc iakoria), rus. v. г. ( О б р щ а т ь pour О б в р а т ь , d e Bepm [Vert], rad. des mots exprimant l'idée de t o u r n e r ; BoKpyi-ъ, Autour de... [De Кругъ, Cercle, rond.]) (Se tourner autour de l'ancre.) Eviter. — Обращете вокругъ акора (Obrachtchénie vokrouke iakoria), s. n. Évitage, Évitée. O B R È - M O R T È , provenç. s. f. pl. (De l'ital. Opère /логŒuvres mortes, les hauts du navire. O B R I R , cat. v . a. Ouvrir,en parlant de la largeur du navire au maître bau. C'est VAperire (V.) des documents latins. V . Carena. О Б Р ' Б З Ъ (Obriésse), rus. s. m. (De Р ъ з а т ъ [Riésate], couper, et d ' 0 6 , préfixe de l'action faite autour d'un o b j e t . ) Baille. —Manque à la part, rus.-angl.-fr. d'Alex. Chichkoff. — V . Бакъ. O B S E R V A T O R P A S S A G I I , bas lat. s. m. Inspecteur qui était chargé de veiller à l'observation des lois et règlements pendant le voyage ou passage de Marseille à la terre saint, ou autre part. L e chap. 35, liv. i des Statuts de Marseille c r


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1079

( x i u siècle), est intitulé : « D e Observatoribus passagij in singùlis passagiis eligcndis. » 11 y avait sur chaque navire trois de ces Observatores, élus parmi les « probi viri de arte maris, sive habentes noticiam et experimcntum artis maris. »

sonnant comme Л fr. fortement aspiré), rus. v. a. ( D ' 0 6 , Autour, et d ' H i y [Idoli], action d'Aller.) Arrondir, Contour­ ner. ( V . Оплывать.) — Обходить МЫСЬ (Ob-liodite miss, ou Mouiss.) (Мысь [ V . ] , C a p , Pointe.) Arrondir un cap.

ОБСЕРВАЦТЯ (Obscrvatsiia), rus. s. f. (Transcription de l'augi- ou du'fr. : ) Observation. — V. Н а б л ю д е т е .

О Б Ш И В А Т Ь В Н У Т Р Е Н Н Е Ю О Б Ш И В К О Ю (Obchivate vnoiitrenneiou obchivkoiou), rus. v. a. (Proprement: Coudre autour du navire des ceintures intérieures.) (De Ш и т ь (Chite),Coudre [sanse. Chiv.], О б , Autour.) Vaigrer. — V . Внутренняя обшивка.—Обшипать корабль (Oblia­ vate korable.) (Proprement: Coudre autour du vaisseau, re­ vêtir le vaisseau de planches.) Doubler un navire, Mettre un soufflage à un navire, Souffler uq navire, Border un navire. — Обшивать обшивкою край на крап (Obchivatt obchivkoiou kraï па Irai.) Border à clin. — Обшивка (Obchivka), s» f. Doublage, Soufflage, le Bordage, l'Ensemble des planches qui servent au bordage. — Обшипка край на край (Obchivka kraï па kraï), Bordage à clin. (V. K r a i ï . ) — Обшивку о т н я т ь (Obc/dvkou orniate), v . a. (Oter le bor­ dage. О т н я т ь , de И м а т ь , Prendre, et d'O-мь , préfixe de l'éloignement.) Découdre.—Обшивная лоска (Obchivnaïa dosska), s. f. (Action d é c o u d r e , de placer autour des planches [V. Д о с к а ] , ou une ceinture.) Bordage du navire. •— Обшивной поясъ (Obc/iivnnï poïass), s. m. (Proprement : Ceinture cousue autour, Coudre autour, Border.) Virure de bordages. — Manque à la partie rus.-angl.-fr. de Chichkoff. — V . Посяъ.

e

O B S E R V E (То) T H E A L T I T U D E , angl. v . (Dulat. Ser­ vare on Observare altitudinem...) Observer la hauteur d'un astre; Prendre hauteur. О Б С Т Е Н И Т Ь (Obstènite), rus. v . a. ( О ' О б с т е н г ь . ) Coif­ f e r , Mettre sur le màt. (V. Сдвлать парусь обстенгь, П о ­ л о ж и т ь на стенгу. •—• Обстенгъ (Obstcnnkc) ( D e Cmeura [ V . ] ; О б , préfixe exprimant l'idée: Autour, entourer.) Coiffé, Vent dessus.—V. На Стенгу à l'art. Сшенга.)—Обстенгь! (pbstennkel) Masque tout! Brasse à culer partout! ОБСТОЯН1Е К 0 Р А 6 Л Я В Ъ Г Р У З У (Obstoïanié korablia v' grouzou), rus. s.(De С т о я т ъ [Stoïate], Être debout. Proprement : Etat du navire qui se tient debout à cause ou par l'effet de sa charge, de son lest [Grouzou, Gravier].) Tirant d'eau. ( V . Погружеше.)— О б с т о я т ь въ rp3V (Obstoïate v' grouzou), v. a. Tirer une certaine quantité d'eau.— V . Обсшояше. О В С Т Р ' Б Л Я Т Ь (Obstréliate ou Obstriéliaté), rus. v . a. (De С т р е л я т ь [Strda/iate],Tirer d'une arme à f e u , et d'Ob, préfixe de l'action faite autour d'un objet.) Désemparer, selon Alex. Boutakoff. OBÛJMLTI (Obouimiti), illyr. daim. v . (Ob, Dans, Ujammitti [de /anima, Fosse; Яма, rus.], Mettre dans un trou.) Encombrer. O B V E R T E R E CORNUA A N T E N N A R U M V E L A T A R U M , lat. v. a. (De Vertere, Tourner, Ob, Autour, vers.) (Tourner vers le vent les extrémités des antennes qui portent les voiles déployées.) Orienter les voiles. — Haud mora, continuo, perfectis ordine votis, Cornila velatarum Ohvertiiiius antennarum : Grajugenumquc domos, suspeclaque linquimus arva. »

VIRGILE, Ene'id., liv. n i , v. 548. OBVERTEBE PRORAM P E L A G O , O B V E R T E R E N A •VEM, v. a. Tourner la proue du côté du large. — « Obvertunt pelago proras : tum dente tenaci Anchora fundabat naves, et litora curva;

(La flotte troyenne est arrivée au rivage de Cumes; alors les navires qui avaient le cap à terre pour approcher du lieu où tendait leur course, se retournent, c'est-à-dire mettent la proue du côté du large et la poupe à terre ; et quand cette manœuvre est faite, ils mouillent leurs ancres.) — « Sicul qiium cœptant tutosconlingeré portus, Obvertunt navem magno с и т pondère naut.-e, Aversamque trahtint optata ad littora puppim : Si conversa velus semper rctbera vertitur A r g o . I3I.

O B V Ë Z , i l l y r . daim. s. (Ob, A , Contre, Autour; Vêz[X.], lien.) A m a r r a g e , L i u r e , Bousture. — Obvêzati, v . a. Amarrer, Lier, Bouster. О Б у Р Е В А Ш Е (Obourévanié), Agitation de la mer.

rus. s. n. (De Буря. [ V . ] )

О Б У Х Ъ (Oboiih, li fortement aspiré), rus. s. m. (D'y.xo [Ouho], Oreille.) Piton, Cheville à œillet. — V . Огболшъ. О Б Х О Д И Ш Ь (Obkhodite,

prononcé: Ob-hodite,

О В Е Р Ш Т А Г Ъ (Ovcrchtdke), rus. v . a. (Transcript. de l'ang. Over, Sur, Par-dessus, et de Tack , Virer de bord ) Virer vent devant. О В Л А Д В Т Ь (Ovladiète), rus. v . a. (Au propre : Posseder; par extension : Prendre possession. (De Владъшь [Viadiète] (ar. Vildiet, P o u v o i r ) , et d ' O , Autour de.) Amanner, en parlant d'un navire. — Manque à la partie rus.-angl.-fr. de Chichkoff. О В Р А Л Ь ! (Ovrdle), rus. interj. (De l'ang. Over ail !) En haut tout le monde! Appel sur le pont.—Manque à Chich­ koff. (V. Авраль.)—Овральнля работа (Ovralenaïa rabota), rus. s. f. Travail qui appelle tout le monde sur le pont. O C C E A N O , port. s. m. ( D u l a t . Oceanus. [ V . ] ) Océan.— V. Aguada.

Pratexunt puppes. » VIRGILE, Eneide, liv. vr, v . 3.

CICEROM, traduci. d'Aratus, v.

О Б Ш И Т Ы Й М Е Д Ь Ю (Obchitii mediou, ou miedeiou), rus. (De Ш и т ь , Joindre, Coudre.) Doublé en c u i v r e . — V . М'Ьдь.

x rus.

O C C H I E T T O D ' A G O , ital. s. m. (Diminut. à'Occhio.) Œillet d'aiguille.—Occhietto della vela. (Œillet de la voile.) Œil de p i e , Œil de ris. OCCHIO ou OCCHIO D E L L A N A V E , ital. s. m. (Du lat. Oculus, œil.) (Œil du navire.) Ecubier. ( V . B o z z a r . ) — Occhio di prua, Ecubier.— Occhio del timone, cors. Jaumière du gouvernail.—-Occhio della gómena ou gomena, ital. vénit. Œil du câble; Ecubier. — Occhio dell' ancora, Œil de l'ancre. — Occhio di gherlino, di straglio, del viradore, Œillet d'un grelin , d'un étai, de la tournevire. — Occhio <Tuna bigotta, T r o u d'une moque. — Occhio di bua, Œil de bœuf, Ecubier. O C C I D E N T , fr. s. m. (Du lat! Occidens, fait de Cadens , tombant, et d'Ob, vers, autour. — «Qui has nobiscum terra» ab oriente ad Occidentem colunt. » Cicéron, De Nat. Dcor., liv. n , chap. 66.) (Gr. anc. Aùuiç; gr. lit. mod. AUTIXO'V; gr. vulg. HovÉvvi; ital. Occidente, Ponente; esp. Ocidente; port. Occidente;ture, Bàti[^\J\, Gharb[^jà], lVaghrib[^_jjij];


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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angl.-sax. angl. ail. suéd. dan. fVcst; holl. dan. Westen; f erat unaOcteris, Leonis nomine insignis, quae magnitudine suéd. Westefiisl.Kestr;tus. 3 a n a № B * n n > [KeíteJ.) I et elegantia in admirationem veniebat. In hujus unoquoque versu centum erant rémiges, et ex una parte viri fuerint I.e ]>oint de l'horizon où paraît se coucher le soleil. octingenti, ex utraque mille et sexcenti.» Notre raison se O C É A N , fr. s. m. (De l'ital. esp. port. Occano, fait du lat. refuse à admettre un navire qui avait seulement en matelots Oceanus.) Gr. anc. et mod. 'iîxeavo'i:; turc, Aqïanos [ ^ o j j L j ' t ] , de rames seize cents hommes; notre savoir renonce à trouangl. suéd. Océan; \%\.Siôarhaf; holl. Oceaan; rus. Oiceairb ver la combinaison des étages et des bancs du bâtiment cité [OAéane] ; hongr. Nagy tenger.) — « La grande mer qui en- par Memnon. vironne toute la terre.» Académie française ( i 772-1814).— O C T O S A P I E N T E S G E N U E , bas lat. Les huit sages d e — « La vaste étendue d'eau salée qui baigne toutes les parGènes institués pour la direction des choses qui touchaient ties de la terre. » Acad.fr. ( 1835). Par extension, toute mer à la navigation. — V. Duo sapientes. vaste a été nommée Océan. On dit : Courir les Océans. On O C Z E R , bas bret. s., que l'on prononce Osseur. G r e l i n , distingue cinq Océans : l'Océan Septentrional, l'Océan Atlanselon le P . Grégoire de Rostrenen. —^Oczcr est une évidente tique du n o r d , l'Océan Atlantique du sud, l'Océan Indien corruption de l'angl. Hawser, ou du fr. Haussière.— V . Oser. et l'Océan Pacifique. (V. Navigare.) О Г Б О Л Т ' Ь (Okbolte), rus. s. m. (Transciïpt. du holl. — « Oceanum interea surgens Aurora relinquit. » Oogen, ou de l'ail. Auge,Œ'\\, et de l'angl.- Boit, Cheville. V I R G I L E , Enéide, liv. iv, v. 1 2 9 . Cheville à œillet. Ce mot manque à J. Heym et à Reiff. c

— Qua Sol utnimque recurrens Aspicit Oceanum. » Id., ib., liv. v u , v. 100.

O C E N T A R I A (Ocenntaria), basq. litt. s. m. Maître valet, Majordome, Commis aux vivres.

" О Г К Ш 1 А K 0 A A I P I A 0 2 (Ongôtna kollyrido-s), g r . litt. mod. s. n. (Du gr. anc. "Оухмр.»., Gonflement, et de KoXXupiç. [ V . ] ) (Proprement : Renflement de bourrelet.)Tulipe du canon, Renflement de bourrelet.

OCHEN AS O D I A R B O R A (Otchènasse od iarbora), illyr. daim. s. (Proprement : Collier du mât.) Nous ne trouvons pas le mot Ochènas dans les dict. de la lang. illyrienne ; le matelot dalmate qui nous le donna, le 22 août i 8 4 i , d a n s le port d'Ancône, à bord du Padre irnmortale, de Sebenico, le répéta plusieurs fois, et nous sommes certain de l'avoir écrit conformément à la prononciation à peu près italienne de cet homme, qui faisait avec nous l'inventaire du navire. 11 nous semble qu'il y a entre ce terme et le mot russe: OUIEFIMIK'B [Ochéïnike] un rapport assez grand. Ochéïnike signifie : Collier; les pommes de racage forment autour du mat un collier véritable; nous croyons donc ne pas nous tromper en rapportant au radical slave LILIA [Chiia], c o u , le mot qu'emploient les marins de la rive orientale de l'Adriatique pour designer les : Pommes de racage, le Racage. -

'OTAirûPEYa (Ogligôréïç), gr. mod. v . Se Hâter, Se Dépêcher, Se Manier. — V . Гр^ушра.

OCIO [Otchin), illyr. daim. s. m. (De l'ital. Occhio L'illyr. dit Ocses, Okko, pour : Œil, et Ocsi, pour : Yeux.) Ecubier.

O D D E , dan. s. Cap, Promontoire, Pointe. — L'isl. dit Oddi.

O C T A N T , angl. ail. holl. dan. suéd. fr. s. m. (Du lat. Octans, Huitième partie. Rad. Octo [gr. "OXTOI], Huit.) (Gr. litt. mod. TCTPATR,u.oviov [Tctratimanio-n] ; gr. vulg. ' O n a v T e . ; ital. géno. Ottante ; esp. Ociante; angl. Hadley's quadrant; rus.OKMAM> [Oktane]; ar.côteN.d'Afr.O/tortfc.) Instrument de réflexion — nommé aussi autrefois : Quart ou Quartier de réflexion — qui fut inventé par l'astronome anglais John Hadley, et misaujour en 1731. Il a la forme d'un segment de cercle, dont la base est un arc divisé en quarante-cinq degrés, qui sont la huitième partie du cercle; d'où le N O M d'Octant. Nous n'avons pas à donner la description de cet instrument, dont on se sert pour observer les hauteurs et les distances respectives des astres. — On trouve, p . 197, t. I de la Relación de viage a la America meridional, par D . Jorge Juan et D . Antonio de UUoa (Madrid, 1748, 4 vol. in-4°), une « Descripción de un nuevo instrumento para tomar ángulos, por J. Hadley, esquire, communicado a la Sociedad Real de Londres en de mayo de 173.1-, » La figure de cet instrument est donnée, p. a i 3 du volume que NOUS venons de citer.

О Г О Н Ъ [Ogoné), rus. s. m. (Du holl. Oog, Œil,) Œillei — Огонъ y штага (Ogone ou chatga), Œillet d'étai, Collt. d'étai, Boucle. ODA ( ï ^ j i ) , ar. turc, s. Chambre. — « J'étais condamne à passer la nuit sur le pont de la Cange, et à recevoir sans doute l'averse qui nous menaçait, car il n'y avait plus de place pour moi dans l'Oda (la chambre).» Edmond Combes Voy. en Egypte et en Nubie (1846). ODB1IAC (Odbiiats), p o l . v . a. (Ce mot semble être analogue à l'illyr. Odbjègati, Fuir, et venir, comme l u i , d e : B1ir [Rieg], radical du verbe Б'Ьжать [Biejate], Courir, Fuir, et du préfixe Od, exprimant l'idée de : Vers...) Partir, Lever l'ancre.

O D E I A , basq. Ëdoya et Osa.

litt. s. Nuage, Nuée. — On dit aussi :

O D E R B L I N D , holl. s. (De Blind [ V . ] , et d'Oder [angl.sax. Undcr], De dessous, D'en bas.) Civadière. О Д Е Р Ж А Т Ь (Oderjate), rus. v. a. (Proprement : Retenir, Arrêter. De Держать. [ V . ] ) Rencontrer (avec le g o u v e r ­ nail). — Одержи! (Oderji!) impérat. d'OAepaamb. R e n contre! ODGÂRNUTTI (Odgdrnoutti), illyr. daim. v . a. (Gdm Tirer à soi par morceaux ; Od, De. Proprement : Couper par pièces, par copeaux, et non d'un seul coup de hache. Couper par le pied, en parlant d'un mât.

E R

O C T E R I S , lat. gr. ' O x T i i p r , ; , s. f. (D'*OXTW, Huit, et d' ' E p s t w o i , je Rame.) J. Scheffer, traduisant, p. 96, de Milit. nav., un passage de Memnon , dit : « í n t e r Ptolemasi naves

O D I X N l ) (Odikhne), val. s. (Repos.) Relâche. — Odixni ( A c e ) (A sé odikhni), Relâcher. O D 1 L I , isl. s. m. Ancre accrochée au côté du navireAncre de poste. O D J E D R É N J E (Odiédrènié), illyr. daim.s.(Od, Hors de. Jedro [ V . ] , Voile.) Appareillage, Départ, Partance. ( V . J e d r ë n j e . ) — Odjëdriti, Odjêdrirati, v . a. Appareiller, 1 voile, Partir, Mettre sous voile. ODMORSKI.pol. adj. (De Morze[\.],et Qui vient de la mer, d'outre-mer.

d'Od, De vers


GLOSSAIRE NAUTIQUE. О Д Н О Д Е Р Е В А Я М А Ч Т А [Odnodérévaïa matchta), rus. s. m. (Мачта [ V . ] , Mât, Одно, Un, Дсревая,Ое bois.) Mât d'un brin. О Д Н О Ш л И В Н Ы Й Б Л О К Ъ (Odnochkivniie bloke), rus. s. ni. (De Шкппъ [ V . ] , Uéa, et d'Oдцнъ [Odine],Seul. A un seul réa poulie.) Poulie simple. — V . Блокъ. O D O B A C H I , ou Oda bâchi ( ^ b c O j î ) , turc, s. m. (Chef d'une chambrée ou compagnie de janissaires ou d'au­ tres soldats.) Nom d'un officier de la milice algérienne, qui, sous le Bouloubachi, ou Bculuk bâchi ( ^ ^ b ^^JJ^J) (Com­ mandant d'une division [ Bculuk] d'infanterie), commandait les janissaires et soldats embarqués sur les navires de course armés à Alger. Il avait sur le Rais ( ( j - ^ j ) une autorité que lui donnait son seul titre d'officier de la milice. — « Tous ces gens de guerre ainsi enroollez sont mis sous la charge de quelque Bouloubaschi ou d'vn Odobaschi, qui leur commande en qualité d'Aga et déjuge, sans le consentement et l'ordre duquel le rays du vaisseau ne peut rien faire en ce qui regarde le voyage. » L e P. Dan, Hist. de Barbar., p . 298. O D P L 1 T T I , illyr. daim. v . (Proprement : Se retirer p e ­ tit â petit. Pliai, Nager, couler, Od, De vers...) Descendre. Perdre, en parlant de la mer. О Д Р Е Й ф И Ш Ь К О Р А Б Л Ь (Odreïefite korable), rus. v . a. (De Дрейфь. [ V . ] ) Mettre un navire en p a n n e . — V . Д р е й ф о в а т ь , Л е ч ь въ. O D P L Y W A C (à peu près : Odplywuts), pol. v . n. ( L e même que l'illvr. Odplivati, s'Éloigner en nageant, et que le russe Otplivatc [ О т п л ы в а т ь ] . [ V . ] ) Faire voile, Partir. — V . P l y w a c ' , Zéglowac'. ODSEP, O D S E P U (u sonnant : ou), s. т . , O D S E P I S K O , s. n. pol. (Ces mots, dont nous ne trouvons pas l'origine, ne peuvent être composés du préfixe Od et de Sepo, Sep, désignant le vautour.) Banc de sable. — V . Brodovrina. ODSJECHI (Odsiêki), illyr. daim. v . a. (Sjcchi, Couper; Sjecs , Section. Du slave СЬк, qui a fait le verbe rus. Свкашь. Lat. Secare; ar. Chckk; Od, autour.) Couper. O D S T B A I A C (Odstruynts), no\. v. 11. Dégréer, Désarmer un navire. O D V E S A T I , illyr. daim. v. a. Démarrer. — V . V e z . О Д Ь Т Ь К О Р А Б Л Ь К Л Е Т Я М И (Odlète korable klëtiami), rus. v. a. (Proprement : Habiller ou couvrir le vaisseau de pavois.) Pavoiser le navire. — Manque à la partie rus.-angl.fr. deChichkoff. OE, nouv.-zél. s. et v. Pagaïe, A v i r o n ; Kamer, Pagayer, Nager. Ce mot désigne aussi les nageoires latérales des poissons.— Oe Ma! Nage! Avant! Fais voile! Appareille! Borde les avirons ! — V. Folie, Oa, Ohe. ŒGGIU D E L L ' A N C U A , géno. s. m. (De Filai". Occhio deancora.) Œil de l'ancre. — V . Ancua. Œ I L DE B Œ U F , fr. anc. s. m. (Du lat. Oculus.) — V . Yeux de bœuf. — OEil de capelage d'un hauban. (Gr. mod. Гева той ;ipxïou (Gussu ton xartiou].) Ganse faite à la tète d'un hauban pour le passer autour de la tête du mât. OEil d'étai. (Angl. Eye ofastuy.) Ganse analogue à celle du hauban. —OEil de la civudière. (Angl. Eye of the sprite sait.) Large trou fait à chacun des coins inférieurs delà civadière, par lequel l'eau de la mer qui remplissait le fond de cette voile pouvait aisément s'écouler. — OEil de la gume, fr. prov. (De l'ital.

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Occhio délia gomena. [V.]) E c u b i e r . ( V . Gume. ) — OEil de l'ancre, fr. s. m. (Ital. Occhio dell' ancora; géno. OEggiu dclt ancua; esp. Ojo de lu câna delunclu; port. Olho; angl. Eye of ihe anchor; ail. Ankcmuge ; Iioll. Ankcroôg; dan. Ankeroïe; suéd. Ringhulet; rus. Дира (Diru), V x o [Ou-ho] ; hongr. Horgonyszem; lasc. Lungor,k anil,k lehed.}'ïro\x pratiqué à l'extrémité supérieure de la verge de l'ancre pour recevoir l'arganeau. ( V . ci-dess. p. 129, i c o l . Dans la figure qui représente une ancre, l'Œil percé dans la partie A I H de la verge reçoit l'arganeau G.) — On nomme quelquefois Œil de l'arganeau le vide de cet anneau dans lequel on passe le câble pour l'attacher, ou, comme on dit: L'Étalinguer. ( V . ) — OEil de pie ou OEil de ris. (Ital. Occhictto dclla -vêla ; ail. Reffgat; angl. Eye-let-hole ; ar. cote N . d'Afr. r e

Lotchlo de tarscloun; esp. Ollado, Olluo; val. OKI-5 ла nînzb (Okiou la pineze) ; rus. Л ю ф е р с ъ (Lionferss).) Nom donné à chaque trou percé dans les bandes de ris des voiles hautes et basses, ainsi que dans la toile doublée ou façonnée en gaine qui sert de têtière aux voiles d'étaiet aux focs.— « Yeux de pie sont les troux qui sont au fonds des voiles où s'attachent les bonnettes. » Explicut. de divers termes, etc.; Ms. du x v n siècle, Arch. de la Mar. — OEillct (Rus. Огонь (Ogone); val. O K I - S ; vénit. Gassu ; rus. Л ю ф е р с ъ . ) , Petit œil. — V . Papefil. e

O E N G A , nouv.-zél. s. (Ce mot paraît composé d'Oc, P a gaie, et de Nga, qui est le signe du pluriel. Plusieurs pagaies, ou toutes les rames dehors.) Appareillage. O E N O R O E S T E , esp. anc. s. m. Ouest-nord-ouest. — V. Poniente. O E S N O R O E S T E , port. s. n. (Contract. à'Ocste et de N0roestc.) Ouest-Nord-Ouest. O E S S U D U E S T E , port. s. m. (Contract. à'Ocste [ V . ] et de Sudueste. [ V . ] ) Ouest-Sud-Ouest. — «Gouernamos Alloessudueste : depois de meo dia acahnou о vento de terra, e ventou viracao do mar, como Oessudueste muito bonança. » Roteiro de D. Joum de Custro, 2 janv. I 5 I . — Oessudueste quarto dulloeste, Ouest-Sud-Ouest quart d'Ouest.—« L o ventoera oessuduestequarta dalloeste. » Ib., id., i j a n v . 154 « 4

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O E S T , fr. anc. s. m. Ouest. « L'isle de Sapience et l'isle de Candie gisent Est et Oest vng quart de Suest et «le N o r d Oest. Et y a e n t r e e u l x lxii lieues.» Pierre Garcie, le Grant routier et pilotage, etc., composé en 148З, publié en 1620 et i 5 a i . OEST E, esp. port. s. (Dufr. : ) Ouest. ( 0 . ) — n Veense en su contorno niuchas isletas pobladas, y otras cincoen cordillcra de lesteoeste. » Figueroa, Hccltos de Mcndoza, in-4 , Madrid, 169З. ( V . Ensenada, Entrada.) — Oeste quarta de noroestc, port. Ouest quart de Nord-Ouest. ( 0 . \ N.-O.) — » A 24 de Janeiro 1541 amanhecendo, foi о vento leste gallcrno : G o vernamos Alloeste quarta de noroeste. » Roteiro de D. Joum de Custro, p . 25. — Oeste quarta do sudueste. Ouest quart de Sud-Ouest. (О. \ S. 0 . ) — « Governamos a Loeste quarta do sudueste atee anoutecer. » lb., p . 3. — Oeste- sudueste, esp. Ouest Sud-Ouest. ( O . - S . - O . ) — « A siete léguas del Oeste sudueste, a distancia de cinco léguas, esta otra isla aquien nombraron San-Iorge. » Figueroa. 0

Œ U V R E , fr. s. f. (De l'ital. Оста, pour Opéra, lat. et ital.) Dans un navire, on distingue l'Œuvre vive ou les Œuvres v i v e s , de l'Œuvre morte ou des Œuvres mortes. L a partie immergée ou carène reçoit le nom d'Œuvres vives. (Ital. Opère vive; port. esp. Obras vivas; ar. côte N . d'Afr. Plun; angl. Quick works.) Celle qui est au-dessus de la flottaison est ap-

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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pelée Œuvres mortes. (Ital. Opère morte; port. Obras mortas; esp. Obras muertas; angl. Dead works; ar. côte N . d'Afr. Bordo; gr. lilt. mod. AiaaTaOu.-/](iiç.) — Œuvres de marée, fr. anc. s. ni. plur. « C'est le radoub ou calfat » (calfatage) « qui se donne au fonds du vaisseau échoué sur la vaze, pendant que la marée est basse. » Explicat. de divers termes, etc.; Ms. x v i i siècle; Arch, de la Mar. 0

O E Y , chin. s. P o r t courbe ou tortueux. OÉY, O É Y - K A N , chin. s. Nom vulgaire du mât, appelé autrement : Tsiàng. O F E l \ , angl.-sax. s. R i v a g e , Bord de la mer, Côte. ( V . Mere-hwearf, O r a , Sse-rima, Sœ-Strand, S a - w a r o # , Score, Sta<!>, Sta;»", Strand.) — Ofer-lioan, v . Faire voile au delà; Naviguer plus loin. ( Y . Lr#an.) — Ofer-scclic, Ofer-sœwisc, adj. adv. Outre-mer, Qui passe la mer. OFF, angl. adv. (De l'angl.-sax. Of, De...) Au l a r g e , En pleine mer; A la hauteur de..., Devant un lieu. — To be off, Etre à la hauteur de... OFFICEER.dan. s. (Du fr.:) OfRciev.—Under officecr, Bas oflicier, sous-oflicier. Vagthavende-officeer, Officierde quart. OFFICER , angl. s. (Du fr. : ) Officier. — « In this dreadful situation they were alarmed (if their horrors were capable o f augmentation) by the discovery of a conspiracy among the marines, on board the Asia, the admiral's ship. This had taken its rise chiefly from the miseries they endured : F o r though no less was proposed by the conspirators than the massacring the Officers and the whole crew. » Rich. Walter, A voyage ... by George Anson (Lond., 1769), chap. 3. (Cette conspiration fut découverte à temps « by means of one of their confessors, » dit l'auteur du Voyage. L e vaisseau I'Asia faisait partie d'une flotte espagnole qui avait pour amiral José Pizarro [17/10].) — Officer of the deck in a harbour, (Proprement: Officier du pont dans un port.) Officier de garde. (V. Deck, Harbour.) — Officer of the yard, Officier de port. — Officer of the watch, Officier de quart. — « But being off cape Horn, and going right before the wind in very moderate weather, though in a swelling sea,by some misconduct of the Officer of the watch, the ship rolled away her masts » (démâta par l'effet du roulis) « and was a second time obliged to put back to the river of Plate in great distress. » Rich. Walter, A voyage... by George Anson, p. 36. ( V . Watch.) — Officer that row guard, Officier de ronde. O F F I C E R A R E , suéd. s. (Du fr. : ) Officier. O F F I C I A L , vénit. port. s. m. (Du lat. Officialis. [ V . ] ) Officier. ( V . Anadel môr, Capitao de mar e guerra, Catria, Corpo de armada, Escuna. —Official da armada, port. Oflicier de la flotte, Officier du corps de la flotte (Corpo da armada [ V . ] ) . — « . . . Hei por bem, conformando-me con os ditos pareceres, e com os d'outros Officiaes, que fui servida consultar, reformar na forma da L e i os Officiaes da armada constante da relaçâo, que deste Decreto faz parte...«Décret du i décembre 1842.(V. Graduado.) — Officialdcl canevo, vénit. anc. (Du lat. Officialis [ V . ] , et de Canabis ou Cannabis, chanvre.) Officier du chanvre. Fonctionnaire de l'arsenal de Venise qui avait sous sa surveillance tout ce qui touchait au chanvre et à la corderie. Il recevait le chanvre, et inscrivait sur un casernet les recettes qu'il faisait de cette matière ; il le faisait emmagasiner et veillait à sa conservation. I l v avait plusieurs Officiers du chanvre qui se relevaient dans" leur service au bout de quinze jours ou d'un mois, selon les conventions faites entre eux. — « In nome de Dio. Amen. Z u r o » ( j e j u r e ) , « j o loqual som Officiai de caneuo e r

aie Uanguilié sauté de Dio » (sur le saint Evangile de D i e u ) , a In prima che tutto l o caneuo lo quai uignera » ( v i e n d r a ) « a la casa del cornuti conseruare e fare conseruare a b o n a fede senza froldo » (fraude)... « Zascum de nuj » (nous) « senio tegnudi scriuere in li nostri quaderni quanto caneuo r e c e ueremo in lo fontego » (magasin; Fondaco, ital.) « e li n o m i de quelli di quali lo sera, et tulli li deneri che nui r e c e u e remo e da chi. « D é c r e t du 7 juillet i 3 o 2 ; Capitolar della tana;M.s. pareli., i n - 4 , p . 1, lig. 8-10; de notre Bibl. p a r ticulière, n° 1. — « E simelmente lo officiai de chi sera la quindexena ouer lo mexe... » Chap. 52 du Capitolar. — L e préambule d'une loi du 18 mai i363, rapportée dans ce r e cueil, fait connaître quels étaient à cette époque les Officiers du chanvre : « P e r misier Marco Dandolo, e per misier Z a u Cover, e per misier Lorenzo Vituri, Officiali del caneuo... B — Officiai de marinha, port. Officier de marine. (V. C h a r rua, Marinha.)— Officiai marinheiro, Officier marinier « P o r t a r l a » (ordre), «nomeando guardilo de numero da armada» (gardien delà qualité de ceux de la flotte), «coin o v e n cimento de soldo de desembarcado » (de solde à terre), « seni jamais poder pertencer ao quadro dos Officiaes Marinheiros de Portugal,e continuara servir na respectivaprovincia,ao patrao mordailha doSal,José de Conto Aguiar.»26janv.i 843. 0

O F F I C I A L E , ital. s. m. (Du lat. Officialis. [ V . | ) Officier. — Pantero-Panlera, p. n 3 de son Armata navale ( 1 6 1 4 , Borna, i n - 4 ) , consacre un chapitre aux « Officiali et marinari che servono particolamente sopra ciascuna galera, etc. » I l énumère les Officiers : « Questi sono il Capitano, vn G i o v a n e almeno, che sia ben nato,che si chiama il Nobile di popa, v n Capellano,vn Patrone, vn Comito, un Sotto comito, v n P i l o t o , vn Consigliero, otto T i m o n i e r i , quattro chiamati nelle galee Parte e t m e z a , quattro P r o e r i , u n ' A g u z i n o , sedeci Marinari di guardia, vn Barbiero, doi Bombardieri, doi Ajutanti di bombardieri, vn Mastro d'ascia, vn Calafato, vn Barilaro , vn Remolaro, ò maestro di remi, et in alcune galee si suol dare alle Maestranze un garzone, o ajutante. » L'auteur, après cette énumération , ajoute : « Ne i vascelli quadri sono quasi gì' istessi Officiali. » On voit qu a cette époque Officiale avait, dans la marine italienne, la signification étendue et generale que, aux x v i et x v n siècles, avait, dans les ports et sur les vaisseaux français, le mot Officier. (V.) — Officiale di poppa, ital. anc. 5. m. Officier de poupe. L e poste de ce marin, qui n'avait pas le rang des Officiers modernes, était à l'arrière pendant la navigation. Il y avait sur les galions et les nefs du x v i ° siècle, en Italie, sept ou huit fonctionnaires ayant le litre d'Officiale di poppa ; Bart. Crescentio les nomme, p . 85 de sa Nautica Méditerran. (Roma, in-4°, 1507) ; c'étaient : « Il Nocchiero, il compagno del Nocchiero, quale non v i essendo P i l o t o , egli serue in suo luogo, e se dice consigliero ( V . ) , il Nobile ( Y . ) , lo S c r i nano ( V . ) , lo Scaleo ( V . ) , il Barbiere. ( V . ) — Officiale di proda, anc. s. m. Officier de proue. A bord de chaque g a lère, il y avait « quattro Officiali di proda, cioè il Penese, che ha il vitto della ciurma; il parone ( V . ) ò Aguzzino ( V . ) , che commanda i servitij alla ciurma, il Marangone (V.) ò M a s t r o d'ascia ( V . ) , il Calafato. ( V . ) » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p . 85. 0

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O F F I C I A L I S , lat. s. m. (D'Officium, devoir, office, fonction.) Officier, tout homme qui remplit a b o r d une fonction et qui n'est ni matelot ni soldat. — « Item, quilibet Officialis Sotius et Marinarius habeat et habere dèbeat arma p r ò p e r sona sua, dolso(i/c, pour dorso, dos), et capite, cum duobus balistiïs, sub pœna libr. vigintiquinque p r o quolibet d e f i ciente. » Stat. génois de i4o3 et I44I> chap. 11.


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. O F F I C I E R , fr. anc. et mod. s. m . (Du baslat. Officiarius, fait du lat. Officlalls. [ V . ] ) (Ail. et holl. Officier; dan. Offieccr ; suéd. Officcrarc; angl. Officcr; ital. Officielle, Ufficiale, Uficiale; géno. UJizicile; esp. Oficial ; port. Q # ? cwrf; bas bret. Oviser; turc , Ofitchiali

( J L s r ^ j l ) , Zo/'/f

( L J L ^ ) ; rus. Ocbnn,epi> [Offitsèrc]; gr. litt. mod. 'ASicopaar. côte de Barbar. Souta rcis.) Autrefois, toute personne ayant dans la marine un emploi ou oflice, et n'étant ni matelot proprement dit, ni soldat, avait le nom et la qualité d'Officier. ( V . Barilleur.) Aujourd'hui, il n'en est plus tout à fait ainsi; les maîtres ne sont plus classés parmi les Officiers, et, dans la hiérarchie militaire, il n'y a plus d'Officiers que les officiers généraux, les capitaines de vaisseau, les capitaines de frégate, les lieutenants et les e n seignes de vaisseau. Les élèves de la marine ne sont point Officiers, ou, pour mieux d i r e , n'en ont pas le titre, bien qu'ils cadrent, par assimilation , avec les sous-lieutenants de l'armée de terre. Outre les Officiers militaires ou Officiers de marine, la marine française a des Officiers civils ( V . ) et des Officiers de santé ( V . ) , administrateurs et médecins-chirurgiens, tpie leur position à bord, leur importance dans le service, a fait assimiler aux Officiers de marine pour le rang et les honneurs. La marine marchande a des Officiers appelés : Officiers-marchands. (V.) Les maîtres de tous les services reçoivent le nom d'Officiers mariniers ; l'ensemble des Officiers mariniers (V.) forme ce qu'on appelle la maistrance. (V.) — « Estât de la dépens, de la somme de 16020 liv. par nous ordonnée pour estre convertie et emploiée au paiem. des visam." de France, Picardie et Bretagne, gentilshommes, capitaines, maîtres, pilotes, canoniers, charpentiers, gardiens de vaisseaux et autres Officiers et pensionnaires ordinaires de nostre marine de Ponant contenus en ce présent estât, pour leurs gages et appointements durant l'année commençant au 1 janv. i 5 6 6 . •> ( Arch. de la Mar., carton : Officiers de marine.) Dans cet État, après les Gardiens de vaisseaux, figure un art. Officiers, ou sont classés « deux trésoriers et receveurs généraux de la marine, un contrôolleur général de la marine, deux receveurs et gardes des granges et munitions de la marine. » Des Etats pour i 6 o 5 , 1620, 1627, 1640,1644, 1648, 1661, etc., constatent que la coutume d'appeler Officier tout ce qui avait une charge dans la marine dura jusqu'au dernier tiers du x v n siècle. — « En chaque navire de guerre il y a tousiours deux Officiers d'un même office, comme deux pilotes, deux escrivains, deux facteurs ou marchands » (ceux-ci n'étaient qu'à bord des navires du commerce), • deux chirurgiens, et ainsi des autres, afin que si le premier meurt, le second entre en sa place. C'est touteffois sans hausser les gages, niais l'honneur seulement. » Franc. Pyrard de Laval, Voyage aux Indes orientales ( i 6 i 5 , Paris, i n - 8 ° ) . —Officier ala table de marbre. (V. Table de marbre.) — Officier auxiliaire, (Auxiliaire, du ht. Auxiliaris, (ait d'Auxilium, secours, aide, assistance; accroître.) (Angl. Temporary-officer ; dan. rad. Augere, Maaneds-lieutenant.) Officier de la marine marchande appelé à servir sur les bâtiments de l'État avec le rang d'Officier militaire, quand les cadres de l'état-major de la flotte sont insuffisants pour satisfaire aux besoins du service. Les Officiers auxiliaires servent comme enseignes de vaisseau; et leurs commissions n'ont de valeur que pour le temps de la campagne pour laquelle ils sont entretenus. Au x v n siècle, il y avait des Lieutenants auxiliaires. (V. Officier bleu.) — Officier bleu, fr. anc. C'est dans le Diction, des termes propres de marine, par Desroches (1687), que nous trouvons

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la première mention des Officiers bleus. A l'art. Bleu (p. 56), on lit : « Officier Bleu, comme un lieutenant, un enseigne bleu. C'est un Officier que le capitaine d'un vaisseau crée dans son bord pour y servir, faute d'Officier major. » (V.) Aubin ( 1 7 0 2 ) reproduit cette définition. \JEncyclopédie (Marine), 1783, t. I , à l'art. Bleu, renvoie à Auxiliaire; cest dans cet article que nous trouvons clairement établie la raison du surnom : Bleu, donné aux Officiers auxiliaires : « Ces Officiers, dit Yial du Clairbois, sont autorisés à porter le petit uniforme de la marine, pendant le temps de leur service sur les vaisseaux du Roi. » Or, ce petit uniforme était de couleur bleue sans ornements d'autres couleurs, tandis que le grand uniforme était bleu et rouge. A l'époque où écrivait Vial du Clairbois, les Officiers de la marine marchande admis sur les bâtiments du Roi, lorsque les besoins du service en temps de guerre nécessitaient cette admission, le corps de la marine militaire n'étant pas toujours assez nombreux, ces Officiers recevaient des commissions de lieutenant de frégate (ou enseigne de vaisseau) pour le temps de la campagne ou de la guerre. Quelques-uns, qui servaient particulièrement sur les grosses flûtes et sur certaines corvettes, recevaient le brevet de capitaines de brûlot. Ainsi, depuis 1687, les choses avaient changé, quant aux Officiers Bleus. I l y avait des lieutenants bleus au x v n siècle; cent ans après, il n'y avait guère que des enseignes bleus. Nous ne savons à quelle époque remonte la première admission dans le corps entretenu des Officiers bleus; nous n'avons pas su trouver une ordonnance, un règlement, un édit qui nous édifiât sur ce point. Nous voyons seulement qu'en 1669, Colbert eut la pensée de créer des Officiers roturiers pour aider les Officiers nobles, et qu'en 1680 le maréchal d'Estrées demandait avec instance la création de quarante Officiers non gentilshommes, appliqués aux choses du métier de la 111er, et propres à un service que faisaient assez mal apparemment les Officiers gentilshommes. (V. Officier-matelot.) La morgue des Officiers nobles faisait aux Officiers bleus une position difficile et lâcheuse ; le ridicule de cet orgueil était vivement senti de tous les hommes raisonnables; aussi, avant que S.trtine, à l'instigation de Kersaint (V. p. 40, Institutions naval., Secondes vues, par M . de Kersaint, chef de division; P a r i s , juillet 1790, i n - 8 ° ) , appelât la marine marchande à partager avec le grand corps le service des vaisseaux du Roi, un homme de beaucoup d'esprit, Pidansat de Mirobert, dans un Dialogue entre un Marin et un Anglais (t. i de VObservateur anglais, 1777), satire pleine de force et de v é r i t é , faisait dire : •> Sans doute, on aurait recours alors à ces Officiers qu'on dédaigne aujourd'hui. — Ce ne seroit pas possible. Naturellement ils ne voudroient pas être sous nos ordres, et jamais un Officier de marine, que dis-je? jamais un garde-marine n'a servi sous un Officier bleu. — Que veut dire cette dénomination? — Nous appelons ainsi ceux qui n'ont noint de grades dans la Marine du R o i , ou qui n'ont que des grades intermédiaires, et ne roulent point parmi nous. Les capitaines de flûte, de brûlot, de frégate » (légère), « même les Officiers de port, quoiqu'ils aient cet avantage et puissent parvenir au rang d'Officier général, nous répugnent beaucoup, et c'est à qui ne fera pas campagne avec eux. i — L e s seules pièces officielles où nous ayons trouvé le titre d'Officier bleu sont : i ° une liste des capitaines et Officiers sur les quatre flûtes : la Garonne, le Danube, la Normande et la Balance (1761) (Arch. de la Mar., Officiers de vaiss.) ; 2 services du s Pierre-Hypolite Bailhache, du Havre, Officier b l e u , à 5o liv. (1762). Il résulte de ces états de service, qu'en 1760 Bailhache servit comme Officier bleu sur l'Aimable Mëlanic, galiote à bombes, etc. e r

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Aujourd'hui, il n'y a plus d'Officiers bleus proprement dits; géno. Ufiziale de manovra.) Officier que le capitaine d'un il y a des Officiers auxiliaires qui portent l'uniforme des en- bâtiment de guerre désigne pour faire exécuter la m a n œ u v r e seignes de vaisseau, dont ils font ou partagent le service , sous ses yeux dans certaines circonstances.— « L e capitaine quand l'exiguïté des cadres des Officiers entretenus force le choisira parmi les autres Officiers de l'état-major celui q u i , ministre de la marine à prendre, parmi les capitaines au sous la dénomination d'Officier de manœuvre, devra ê t r e long cours ( V . ) , des auxiliaires pour l'armement de certains placé auprès de lui pour répéter son commandement. » R è bâtiments. Les Officiers auxiliaires peuvent être entretenus glement du 3 i oct. 1827. — Officier de marine. (Ital. Uffidans le grade d'enseigne de vaisseau, et entrer ainsi dans ciale di marina; géno. Ufiziale de marina; esp. Oficial da l'état-major de la flotte. La loi ne fait plus aucune distinc- guerra; port. Officiai de marinha; ail. Officier der marine, Sa-offition entre l'Officier qui provient de l'Ecole navale et celui Sec-officier; angl. Sca-officer; holl. Zechoofd; dan. qui provient de la marine marchande ; ils concourent en- ceer; suéd. Sjo-officerare ; rus. ОфпцерЪ морской [Ofilsère \Aœiômatiko-s semble à l'avancement. — Officier civil. ( A n g l . Civil-officer.) morskoïc] ; gr. mod. 'A^ioip-aTixôi; TOÙ vauttxou Les Officiers du commissariat et ceux du contrôle, tous ceux ton naftikou].) Tout homme qui, dans la marine, a un g r a d e qui autrefois eurent la dénomination d'Officiers de plume, militaire supérieur à celui d'élève, reçoit la qualification d'Officiers d'administration, sont compris aujourd'hui sous d'Officier de marine. On donne aussi quelquefois le titre le nom d'Officiers civils. 11 y a à l'administration centrale de d'Officier de marine au navigateur qui, sur un navire du la marine, à Paris, un Bureau des Officiers civils. — Officier commerce, a la position de capitaine ou de lieutenant. ( V . chargé du détail, ou, comme on disait au x v m siècle, Offi- Rançonner.) — Officier de port. (Ital. Ufficiale del porto ; cier de détail, (Angl. Thefirst lieutenant; esp. Officiai de dé- angl! Offieer of the yard ; ail. Hafn-officier ; holl. Officier tail; ital. Ufficiale incarricato del dettaglio; géno. Ufiziale van cen haven; suéd. Fàrfs-officerare ; dan. Havne-officeer.) En 1687, Desroches disait : « Officiers de port, comme caincarricato del dettaglio.) Officier qui est chargé de tout le détail du service d'un bâtiment. Il a la police du b o r d ; il pitaines, lieutenants et enseignes, sont des Officiers qui sont préside à l'armement, au désarmement, à la propreté, etc. ; commis dans les areenaux de marine du R o y pour avoir soin il veille sur tout, et il répond de tout au capitaine. L'Officier de faire amarrer ses vaisseaux, de les faire carenner, radoudu détail avait autrefois le nom de Lieutenant en pied. — ber, master, racler, calfater, brayer, gouldronner ; et enfin, Officierde garde, (Ital. Ufficiale di guardia ; géno. Ufiziale de toutes les choses dont ils pourroient avoir besoin. » D e de guerdi; angl. Offieer of the deck in harbour; dan. Fagt- puis le x v i i siècle, les fonctions des Officiers de port ne Itavende nffieccr; suéd. Vakt officerare; gr. litt. mod. 'AÇtco- changèrent point. Une ordonnance de 1786 leur donna un ttaTixoçxf\c, (suXax^? [Jxiômatiko-s ti-s phylakis]. Nous n'a- uniforme, qui ne différait de celui des autres Officiers d e la vons pu trouver, dans les dictionnaires qui sont sous nos marine que par le collet, qui était de velours noir. L e corps yeux, les équivalents esp., port., ail., holl.et russe du terme des Officiers de port a été supprimé, et le service des ports français.) Officier qui, dans un port ou une rade, et pendant est fait par des Officiers attachés à la majorité des ports. ("V. la durée d'une garde ( V . ) , commande le bâtiment, et veille Officiers de port.)—Officierde prise, ( E s p . Oficial de presa.) sur tout ce qui intéresse le navire et son équipage. — Offi- Officier détache du bâtiment capteur sur le navire pris, pour cier de l'amirauté, Fonctionnaire attaché à une amirauté, et le commander, ou pour y servir sous les ordres du Capitaine rendant la justice au nom du Roi, mais sous l'autorité de l'a- de prise. ( V . ) — Officier de quart, (Ital. Ufficiale di quarto; miral qui les nommait, sauf les provisions du Roi. — « Et géno. Ufiziale de quarta ; angl. Offieer of the watcli ; rus. pour ce que par iceux » (édits) « n'est faitte aucune mention Вахтенной офпцеръ [Fa-htennoïe o/ûrèr<?].Pourle reste d e des Officiers des amirautés, tant des mers de Levant que de la synonymie, V . Officier de garde.) Officier q u i , pendant Ponant, ce qui néantmoins est bien requis et nécessaire la durée d'un quart ( V . ) , a, sous la responsabilité du c a p i faire... Statuons, ordonnons que dorénavant par nous seul, taine, le commandement du bâtiment. — Officier der maet non par autres, sera pourveû à tous et chacun des états rine, ail. s. m. Officier de marine. ( V . See-officier.) — Offiet offices de nos d. amirautés et dépendances d'jcelles, cier de ronde, (Ital. Ufficiale di ronda ; 'géno. Ufiziale de quand vaccation y échera soit par mort, résignation ou au- ronda; angl. Offieer t/iat roiv-guard.) Officier qui, dans un trement, et où aucuns auroient eû et obtenu de nous ou de navire, un port ou une rade, fait pendant la nuit une ronde, nos prédécesseurs lettres et pouvoirs quand à ce, nous les afin de s'assurer si toutes choses sont comme elles doivent avons révoquez, cassez et annulez, révoquons, cassons et être. — Officier général, (Generalis [de Gcnus, extraction], annulions par ces présentes signées de notre main ; et vou- universel; qui résume en lui tous les pouvoirs pour le c o m mandement.) (Esp. Jeneral de la armada ; port. General da lons néantmoins que ceux qui auront provisions de nous, à angl. Flagg-officer; ail. Flagman , Flag-officier; leur nomination et présentation, soient tenus de , dans deux armada; mois après la publication de ces diltes présentes, se retirer holl. Flagman, Hooj-officicr; suéd. Flaggmàn; dan. Flagpar devers nous pour prendre lettres du nouvelles provisions mand; rus. флагманъ [Fluggmane].) A u x v n siècle, on et assignations de gages, selon qu'ils leur seront ordonnés par rangeait parmi les Officiers généraux l'amiral de France, le ce présent édit..., etc. oÉdU du mois d'avril 155/, (Henri I I ) , vice-amiral de Ponant et le vice-amiral du Levant, les l i e u p. 78 v ° , t. i , Recueil d'édits, arrêts, etc.; Bibl. de la M a i ! tenants généraux et les chefs d'escadre. Desroches (1687) — « Ne receuant les d. Officiers aucuns gages, ayant j o u r - ne compte point l'Amiral parmi les Officiers généraux ; mais nellement le harnois sur le dos en danger, en hasard de leur les États de la marine pour 1675 (le plus ancien de ceux q u e vie, pour courir aux corsaires, pirates, volleurs et écumeurs possèdent les Archives de la Mar.), pour 1676, 1677, 1678, de mer, manans, garçons nos ennemis et adversaires de cet et tous les autres jusqu'à la fin du x v n siècle, comprennent Etat qui degastent nos costes, ports et havres à quoy ils sont l'Amiral dans le cadre des Officiers généraux. Celui de 1687 employés jours et nuits..., etc. » Déclaration du Roy, qui date de la publication du Dictionnaire de Desroches, m a n exempte les officiers de l'amirauté des taille, subsides, l o g e - que à la collection des Archives; mais dans celui de 1 6 8 6 , mens de guerre, impots et o c t r o y ; 4 may 1637, p. 14, t. 11, p. 20, nous lisons : « Officiers généraux : M . le comte d e Recueil d'édits, arrêts, e t c . ; Bibl. de la Mar. ( V . Table de Toulouse, admirai ; M . le mareschal d'Estrées, vice-admiral , marbre.)—Officierde manœuvre, (Ital. Ufficiale dimanovra; en Ponant; M . le comte d'Estrées en survivance; M e

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. vice-admirai en Levant; M . du Quesne, lieutenant général; M . de Preûilly, lieutenant général ; M . le chevalier de Tourv i l l e , lieutenant général; le s Gabaret, chef d'escadre de Normandie ; le s de Chasteaurcnaut, chef d'esc. de Picardiele s marquis d'Amfreville, chef d'escadre de Languedoc; le s comte de Bethune, chef d'escadre de Guyenne ; le s de Villette-Mursay, chef d'escadre de P r o v e n c e ; le s Forant, chef d'escadre de Poitou et de Xaintonge. T o t a l , 11. » A u jourd'hui il n'y a, à le bien prendre, que deux rangs d'Officiers généraux, celui des Vice-amiraux et celui des Contreamiraux. L'Amiral est un dignitaire comme le maréchal, dent il a le rang; et une dignité n'est pas un grade. (V. M a noeuvre.)— Officier-maichand, Oflicier commandant un navire du commerce, ou embarqué sur ce navire pour aider le capitaine dans son commandement. L'Officier marchand n'a point de solde fixe ; il n'est payé par le négociant qui l'emploie, que pendant le temps où il est au service de cet armateur; l'Etat ne lui donne rien, à moins qu'il ne soit pourvu d'une commission d'Officier auxiliaire ( V . ) , auquel cas il a le droit de porter l'uniforme des Officiers de la marine militaire. (V. Capitaine au long cours.) — Officier marinier,(Esp. Oficial de mar; port. Officiai-mnrinheiro ; añgl. Mecanical officcr; ho]]. Minder officier, Schecps-officier; ail. Untcr-nfficier; dan. Undcr officcer; suéd. Under-officcrarc.) Nom que l'on donne, depuis le commencement du x v n siècle ou la fin du x v i , aux maître, contre-maître et quartiermaître de chacun des services particuliers, comme la manœuvre, ¡a timonerie, le charpentage, l'artillerie, etc. Fournier, liv. m , chap. 68 de son Hydrographie, dit, à p r o pos de la dépense mensuelle d'un vaisseau de 3oo tonneaux selon ce qui se pratiquait alors ( i 6 / 3 ) en Hollande : « A 22' Officiers-mariniers, pour leur solde et nourriture, à raison de 3o l i v . chacun, 660 l i v . » — Louis X I V fit, à Saint-Gerrèglement sur les foncmain en L a v e , le 2 juillet 1679, tions des Officiers mariniers attachés aux ports; il se trouve v o l . n x L v i , p . 335 v ° , delà Collect. manusc. des Ordres du Roy; A r c h . de la M a r . — « Le B o y , voulant tirer tout l'aduantage pour son seruice de l'establissemènt des 48 Officiers mariniers que SaMaj. a résolu d'entretenir à Brest, Bochefort et Toulon, il est nécessaire que vous examiniez toutes les fonctions que ces Officiers peuuent avoir dans le port et ce à quoy ils peuuent estre plus utilement employez pendant qu'ils y resteront, et que vous en fassiez un projet de règlement pour me l'enuoyer, en quoy vous deuez obseruer que l'intention de Sa Maj. est que les quatre Officiers mariniers qui auront esté nommez pour seruir sur chacun vaisseau, y soient particulièrement attachez pour en prendre soin et auoir quelque espèce d'inspection sur les gardiens qui y sont establis ; et lorsqu'il sera mis en mer, Sa M a j . veut qu'ils ayent soin pareillement de ce qui regardera le radoub, et qu'ils montent sur ledit vaiss. en la même qualité qu'ils auront fait pendant qu'il aura esté dans le port. •» Lctt. de Seignclay aux intend, de marine ; 3 mars 1679. Ordres du Roy, vol. n ° XLVII, p. 119. ( V . Entretènement, Sobrecargue.) — Officier-matelot, fr. anc. Nom que l'on donnait à un Officier roturier, habile au métier de la mer, ayant passé par les grades, ayant commencé même par être matelot, Officiermarinier, pilote, etc. Nous trouvons dans la correspondance de Colbert, vol. Despèches, marine, 1669 ( A r c h . de la M a r . ) , un curieux passage d'une lettre de ce ministre à Colbert de T e r r ó n , qui doit trouver sa place ici : « Je voudrois mesme mettre tousiour's ensemble autant qu'il se pourroit vu bon c a p . " gentilhomme, vn lieutenant et vn enseigne de mesme auec trois Officiers matelots en second ( V . ) , le tout d'vii mesme pays ou amis, en sorte qu'ils puissent bien s'accomr

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moder ensemble, bien entendu que toutes les fois que le seruice du Roy le désirerait, l'on mettrait le matelot en premier et le gentilhomme en second ; et Sa Majesté entretiendroit tousiottrs Cn capitaines, 60 lieutenants et 60 enseignes » (Officiers-matelots), etc. Il paraît que ce projet de Colbert éprouva des résistances sérieuses, et que si l'on admit dans les cadres du Corps Royal de la Marine des Officiers praticiens, ce ne fut que par exception et en bien petit nombre; car nous voyons, en 1680, le maréchal d'Estrées, qui était un chaud partisan, à ce qu'il paraît, de l'introduction des Officiers-matelots dans l'état-major de la flotte, écrire, le 26 août, à Scignelay : « . . . Trouvez bon que je puisse vous r e présenter encore ce que j ' a y fait plusieurs fois, que nonobstant ce grand nombre de gentilshommes qui se jettent dans la marine, elle ne laisse pas d'avoir besoin à"Officiers-matelots; c'est-à-dire de gens eslevés par les degrés et nourris dans le métier, et qui ayent beaucoup plus d'application que les gentilshommes; de sorte qu'il seroit à souhaiter qu'il y cn eut jusques à quarante, tant lieutenants qu'enseignes, pour le moins dans tout le corps. » — Officier supérieur, fr. s. m. Officier d'un grade supérieur à celui de lieutenant de vaisseau, et inférieur à celui d'Officier général. 11 y a deux rangs d'Officiers supérieurs : le capitaine de vaisseau, le capitaine de frégate. L e capitaine de corvette, supprimé quand on recréa les capitaines de frégate, était un Officier supérieur. Le major de vaisseau (V.) l'était aussi. — Officier van een haven, holl. s. Officier de port. — Oflicier van administratic, Officier d'administration. Selon l'Etat de la marine royale des Pays-Bas pour l'année 1846, les Officiers d'administration étaient au nombre de 48, divisés cn trois classes. — Ojficier van gezondheid, (Gczondheid, santé; de Gczond, transcript. de l'angl.-sax. Gcsund, fait de Sund, sain.) Officier de santé. — Les Officiers de santé étaient partagés en trois classes au i janvier 1846, et portés sur.l'Etat de la Marine Royale des Pays-Bas, huit avec le titre « d'Officieren van g e zondheid (1er eerste klasse; » trente-huit avec celui « d ' O I ficieren van gesondheid der tvveede klasse, » et trente-six avec celui » d'Officieren van gezondheid der derde klasse. e r

OFFICIERS D ' A D M I N I S T R A T I O N D E L A M A R I N E , fr. s. m. pl. — « Sa Majesté s'étant fait représenter son ordonnance du 23 mars 1762, portant règlement sur les titres, le nombre et les appointements des Officiers de plume de la marine, et les règlements antérieurement rendus à leur sujet : Et jugeant à propos de faire dans leur composition quelques changements devenus nécessaires au bien de son service, Elle a ordonné et ordonne ce qui suit: A r t . 1 . Les Officiers de plume seront nommés à l'avenir : Offiicers de l'administration delà marine, ce titre général étant plus analogue à leurs fonctions. — A r t . 3 i . L'uniforme des Officiers d'administration de la marine sera composé d'un habit de drap gris-de-fer foncé, avec paremens de velours cramoisi, veste et culotte de drap écarlate, doublure de l'habit de serge écarlate; manches en botte, boutonnières jusqu'à la taille, trois sur chacune des poches et des manches ; boutons d'or du même dessein [sic] que ceux des Officiers militaires de la marine, et chapeau bordé d'or. » Ordonn. du a5 mars 1765, contresignée : le duc de Choiseul. ( V . Ingénieurs-constructeurs de la marine.) — Officiers de plume, fr. anc. Métaphore par laquelle on désignait, dans la marine, tout le corps des administrateurs , pour distinguer ceux-ci des Officiers militaires ou Officiers d'épée. — « Sa Majesté s'étant fait représenter l'état des Officiers de plume actuellement employés dans Préambule de VOrdonn. du » 3 mars 1762, portant règlement sur les titres, le nombre et les ape r


GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1086

pointemens des Officiers de plume. (V. Officiers d'administration.) Officiers de port, fr. anc. Sous ce titre, le livre x i i de l'ordonn. du i 5 avril 1689, contresignée Colbert, comprend l'Intendant du port, le Commissaire général de la marine, qui remplace l'intendant en son absence, les commissaires ordinaires employés dans un arsenal, le capitaine de port, le lieutenant et l'enseigne de port, le contrôleur, le garde-magasin, les écrivains employés aux constructions, aux radoubs et à la corderie, le maître d'équipage et les autres maîtres entretenus, le pilote royal et les pilotes entretenus dans le port, les maîtres et contre-maîtres charpentiers, les charpentiers entretenus, le maître mâteur, le maître canonnier, et enfin les canonniers entretenus. On voit, par cette liste, que le mot Officier n'avait pas alors le sens restreint qu'il a aujourd'hui, et qu'il désignait tout h o m m e , quels que fussent son rang et son grade, qui avait un service, qui remplissait un office dans le port. (V. Officier de port.) — Officiers majors, fr. anc. Desroches (1687), et, après lui, Aubin (1702), disent: «Officiers majors, c'est-à-dire le capitaine, le lieutenant et l'enseigne de vaisseau. » L a définition donnée par ces auteurs du ternie : Officiers subalternes ( V . ) , nous fait comprendre que tout lieutenant ou enseigne embarqué sur un vaisseau n'était pas un Officier major, et qu'il n'y avait que le lieutenant en pied et l'enseigne en pied, c'est-à-dire le premier lieutenant et le premier enseigne,qui eussent le titre d'Officier-Major. (Major, lat., plus grand, comparativement à l'Officier subalterne.) — Officiers subalternes, fr. anc. (Subalterne, du lat. Subaltcrniis, qu'on voit employé dans le Moyen A g e avec le sens d'inférieur.) Selon Desroches (1687), copié par Aubin (1702), les Officiers subalternes du vaisseau étaient les lieutenants et les enseignes, inférieurs au lieutenant en pied et à l'enseigne en pied, qui comptaient parmi les Officiers majors. (V.) Aujourd'hui, les Officiers subalternes sont encore les lieutenants et les enseignes, non par comparaison avec d'autres lieutenants et d'autres enseignes, mais par rapport aux capitaines de vaisseau et aux capitaines de frégate, qui sont rangés parmi les Officiers supérieurs. — V . Maître. O F F I C I N A , ital. s. f. (Du lat.) Atelier. — Officina di attrezzi, Atelier de gréement.—Officina delle alberature, Atelier de la mâture. — Officina della guarnitura, Atelier de la garniture. — Officina de' carrucolaj, Atelier de la poulierie ou des poulieurs. — Officina de' carpentieri, Atelier des charpentiers. — Officina de' lavoratori di remi. (Atelier des laiseurs de rames.) Avironnerie. O F F I N G , angl. s. (De Off. [ V . ] ) L e large, la haute mer. O F F R A N D E , fr. s. f. (Du lat. Offerre [ob fero].) Don pieux fait parles gens de mer à une chapelle consacrée, avant leur départ pour un voyage, ou au retour d'une navigation. — « L e R o y : Offrande faite à saint Nicolas pour la nef où il venoit de Douvre à Calais » (le mercredi 8 juil. i 3 6 o ) , « j noble et i denier, vault : vi s. ix den. » Journal des recet. et despens. du roi Jean, Ms. S. F. 98-25, Bibl. nat. O F F W A R D , angl. adv. (IVard, préfixe de certains adverbes, avec le sens de : V e r s , et Off, Loin.) (Proprement : Loin de vers nous, devers la terre, etc.) Au large. O F I C I A L , esp. s. m. (Du lat. Officialis. [V.]) Officier. — Oficial dee aza, ou Oficial de braza (Officier d'écoute, officier de bras), Officier pratique, qui a peu de connaissance des choses de la théorie,qui s'occupe plus de bien faire border (cazar) les voiles, et de faire brasser convenablement les vercues, que de calculer la latitude, ou de faire des observations'nautiques. — Oficial de cargo, Ce qu'en France on

appelle un Maître chargé. L e chirurgien est classé, en E s pagne, parmi les Oficiales de cargo, — Oficial de détail, Officier chargé du détail. — Oficial de presa, Officier de prise. On donne aussi à cet officier le nom de Cobo de presa. Y . — Oficial de mar, Nom donné à certains officiers mariniers et non mariniers, comme contre-maîtres, patrons d'embarcation, maîtres voiliers, chirurgiens-saigneurs, charpentiers, calfats, forgerons, armuriers, tonneliers, plongeurs et coqs. L e contre-maître a essentiellement le titre A'Oficial de mar de pito, officier marinier à sifflet. ( V . Pito.)—Oficial may-or. Titre donné à certaines personnes, inférieures par leur r a n g , à l'officier de marine, et supérieures à Y Oficial de mar. — Les Oficiales majores sont les commissaires, les chapelains, les pilotes, les chirurgiens et les commis aux vivres. — Oficial dèi ministerio, Employé de l'administration centrale.— Oficial de guerra, Officier de la marine militaire. — Oficial marinerò, Oflicier bon marin, officier qui excelle dans son métier. O F U R B O R D , isl. s. n. (De Bord, bord, et à'Ofur, L e dessus du plat-bord. O F V I D R I , isl. s.n. (De Fedr[\.], tempête.

sur.

e t d ' O / , trop.) Violente

O G A R A , bas lat. s. f. — « I t e m , Ogara cxx remos (habere débet). « Injormationes Massiliœ pro passagio transmarino, Ms. Saint-Germain ( x m siècle?), cité par les Bénédictins, continuateurs de du Cange. Ogara est, à nos yeux, une faute évidente du manuscrit ; le Moyen Age n'a pas connu de navire de ce nom ; il n'en est question dans aucun des d o c u ments nombreux que nous avons eus sous les yeux. Un navire à cent rames avait trop d'importance pour n'être pas mentionné souvent par les chroniqueurs. Or, la mention du manuscrit Saint-Germain est unique, et cette circonstance nous autorise à rejeter le mot Ogara; mais quel nom se cache sous cette forme altérée?Nous nel'avons pu deviner. D . C a r pentier, frappé comme nous sans doute de l'isolement de ce prétendu Ogara,el trouvant dans un Glossaire provençal latin (Ms. Bibl. nat., 7657) le mot Oguor, qui signifiait en Provence : Ramer, nager, supposa que les Ogara du document marseillais étaient des bancs de rameurs. Cette hypothèse, comment Carpentier pouvait-il l'accommoder au texte rapporté par les Bénédictins ? 11 est bien évident que dans Ogara il faut voir un navire, mais quel navire? c'est une question à laquelle nous ne sommes pas en mesure de repondre. Si nous avions sous les yeux le document, malheureusement détruit par l'incendie, et dont il ne reste que les phrases éparses, publiées par les Bénédictins dans leur édition de du Cange, peut-être pourrions-nous restituer le texte visiblement défiguré que nous avons reproduit au commencement de cet article. e

O G N E N O S A N , illyr. daim. s. (Ogn ou Oganj, feu [rus. Огонь] ; Nositi, porter.) (Qui porte le feu.) Boute-feu. О З Е Р О (Ozerò), rus. s. n. (Du slave Езеро [illyr. Jczer Jezero (lézer, Iézero)].) Lac. О З Н А Ч А Т Ь П у Н К Т Ь ou МТЗСТО К О Р А Б Л Я ( Osnatchate pounnkte ou mesto korablia), rus. v. a. ( D e Знакъ [Znake], signal.) (Marquer le point d'un navire.) P o i n t e r la carte. O H E , taïti, hawaii, s. (Le même assurément que YOc de la N o u v . - Z é l . et le Folie de Tonga.) Pagaïe, Rame, Aviron. OHNE S E G E L , all.locut. adverb. (Oline, Sans [de l'angl.sax. Utan, Hors d e . . . ] , Segel, Voile.) A mats et à c o r d e s f À sec de voiles. — V . Mit topp und takel, V o r topp und takel


GLOSSAIRE NAUTIQUE. O H O D (h guttur.), illyr. daim. s. m. (De Hôd [le XOAT> [KJiode) rus. ; d'H/í (Id), rad. slave des mots qui expriment l'idée de Marcher, Aller, Cheminer], chemin ; O ou Od, Loin d e . . . ) Abandon.— Ohôditi, v . a. Abandonner. O H R A N A (A guttur.), illyr. daim. s. ( D u slave Xpau [Kran(e)], radie, des mots qui expriment l'idée de Garder, de Conserver.) Sauvetage.— Ohrânjaii, v . Sauver. ' O 0 O N H , gr. anc. et mod. s. f. (Proprement : Toile de lin line et blanche.) Les anciens nommaient 'O6o'vr, une voile sur la grandeur et l'emplacement de laquelle les critiques sont peu d'accord. Quand ils se sont fait une nomenclature navale hellénique, les marins grecs de ce temps-ci ont pris à l'antiquité son 'OOo'vr,, pour l'appliquer à la Voile de perroquet. ' O 0 O N T 2 [Ossoni-s, le 6 sonnant chez les Grecs modernes à peu près comme th angl.), gr. mod. s. m. (Du g r . anc. 'OOóvr,.) Cacatois. O Ï A , sataw. s. (Ce mot nous semble être en relation intime avec YOua des Papous du port Dorei [Nouvelle-Guinée), Y Oria des Papous de Waigiou, et le Goia des habitants de Tarama [île de Vanikoro].) P i r o g u e , Navire. — V . Ou Shakman. O Ï A L E B E L A , basq. vulg. s. f. (Nous ne savons ce que signifie proprement le mot : Oíale. T o i l e se dit, en basq. litt., Tela et Enta ; Étoffe et Tissu ont des représentants basques sans rapport de forme avec Oíale, qui paraît vouloir désigner la toile, et qui n'est peut-être qu'une corruption du fr. Noyalc. A ce c o m p t e , Oíale bêla signifierait : Voile noyale, Voile de toile de Noyai. Quant à. Pela, c'est le mot esp. Vela. En basque, Aizapia signifie : Voile.) T o i l e à voile.

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OKIS ла т п л ъ (Okiou la piiiczc).(Œ\\ dans la voile.) Œil de pie, Œillet de ris. O K L A T T I , illyr. daim. v . (Klatti, Étrangler.) Mordre. О К Л И К А Т Ь (Oklikatc), rus. v . a. (De К л и к , rad. slave d'un certain nombre de mots qui expriment l'idée de Crier, Appeler à haute voix. Illyr. Klik, C r i , Clameur; Ktiknuti, Kliktati, Entonner un chant; et d'Om/b, préf. de l'éloignement.) Héler. — V . К р и ч а т ь . O K O L , illyr. daim. s. (Petit cercle; de К о л , rad. slave des mots qui expriment l'idée de Rotondité.) Cosse. O K O L I S C (Okoliche), illyr. daim. s. (De Е л о , qui a fait en rus. Кольцо.) Boucle. O K O L O B R O D I T I , illyr. daim. v. a. (Okolo, A u t o u r , de К о л [ V . Oko\], et Broditi. [ V . ] ) Contourner.—V. Obbroditi. O K O M I A R P O K , groënl. v . a. Naviguer vent arrière, Faire vent arrière, Courir vent arrière. — Okomut, Vent arrière. О К О Р М И Т Ь (Okormite), loter, gouverner.

rus. v . a. (De Корма. [ V . ] ) P i ­

O K R E T , pol. s. m. Navire, vaisseau. — Okrctowy, Du vaisseau. •—• V . Navra.

adj.

O K T A N T E , ar. côte N . d'Afr. s. (De l'esp. Octante. [ V . ] ) Octant. — L e rus. dit : Октанъ (Oktane). ' 0 K T H P H 2 , gr. s. f. ( D " O X T J ) , H u i t , et d"Epsco4o, je Rame.) Nom d'un navire, dont la forme n'est pas plus connue que l'arrangement de ses rames par huit. — V . Baif, De re nav., p . 38. O K Z E L , ar. côteN. d'Afr. v . Filer.

O L A , esp. port. s. f. (?Du fr. Houle. [ V . ] ) L a m e . — . PorO I A E , gr. anc. et mod. s. (? D'OÏYIO, j ' O u v r e . ) Barre trans- que con la cortedad de quilla, que la nao tiene, viene a no alcançar mas que una Ola, cayendo con la proa en el vazin versale, plantée perpendiculairement à la tète du <I>0sip ; le Helm du gouvernail des Scandinaves. ( V . ) Nous donnons que ay entre Ola y Ola, y coino le da luego alli la otra Ola Olyo> pour radical à Ota?, parce que la barre du gouvernail en la proa, bazesela levantar con mucha fuerça sobre la popa... » T h . Cano, J rte para fabricar... naos ( 1 6 1 1 ) , p . 1 8 . de côté avait pour effet de décoller la pale, ou IIY¡2O'V, du Lame haute et profonde. —Cortas las olas, flanc du navire, et de l'ouvrir, pour dire ainsi. Nous né — Olaprenada, vovons pas pourquoi on supposerait qu'OíaS; peut venir de partir las olas, Couper les lames. — V . Cobrar los timones, Prèle, Timon de caza. OÏô? ; l'Oïax n'était point isolé ; au contraire, il adhérait par son emplanture à la hampe du gouvernail. — « Oía!; illud O L Â J A T T (Oldïati), v. a. (Ce mot ne peut avoir rien de est, quod Latini Clavum nominant. » J.Scheffer, p. i / ¡ 5 , De commun avec Làjati [le Л а я т ь (Laïatc) rus.], qui signifie : Mil. nav. Les Grecs modernes ont repris à l'ancienne langue Aboyer , Japper; nous ne devinons pas quelle est son étyle mot Ota;, qu'ils prononcent la.v; ils l'appliquent à la barre mologie. Peut-être est-ce un verbe fait avec l'ital. Oiiato, du gouvernail, et, par métonymie, au Gouvernail lui-même. Huilé, Frotté d'htiile?)Conrayer, Espalmer, Enduire la carène V . 'Avou^Épa, Atáxt, AaY °-'pa, Tiutóvt. de goudron, de poix et de suif. ou

01HK1Í1N, gr. s. n. ( L e même qu'Otáxtóv, d'Oîa;.) Petit gouvernail.«Toi^o;5'àa^OTEpo; itspt5s Tcpuutvaïa Ya).tvà otrixtov.» Appien, l i v . i. O J O D E L A C A N A D E L A N C L A , esp. s. m. [Ojo, du lat. Oculus.) Œil de l'ancre.—Ojo de mura. (Œil de l'amure.) Trou de la muraille, par où. passe l'amure. — « . . . Cobrando con puntualidad la mura, hasta que llegue à besar à el O j o , a cuvo tiempo se ira cazando la vela poco à poco... » Fernandez, Practica de maniob. ( 1 7 3 2 ) , p . 1 2 . O K E A T l b 'Okéanc),x\\%.

s. m. ( D u g r . 'íixsavo;.) Océan.

O K I Ë T E , i l l y r . daim. s. (Du slaveOX-OP.[OKOBT>],Chaîne.) Chaîne de hauban. — Manque à Joach. Stull. L'illyr. littéral dit Ltînac pour : Chaîne. O K I O N (Okio-n), gr. mod. s. n. (De l'ital. Occhio. [ V . ] ) Écubier. — V . '0?QaXp.o' . ;

OKlb' {Okiou), val. S. m. (De l'ital. Occhio.) Œil, Œillet.—

O L A T U A (Olatoud), basq. vulg. s. f. (De l'esp. Ola. [ V . ] ) Clapotis, Houle. O L E U M l N C E N D I A R l U M , b a s l a t . s . n. Huile incendiaire. Nous ne savons si Galf. Vinesauf, qui appelle de ce nom le feu grégeois, était bien informé de la composition de cette matière, que les Grecs du Bas-Empire employaient avec tant d'avantage dans les combats de mer, et si, en effet, c'était un corps liquide et gras comparable à une huile; mais nous serions fort tenté de le croire, en nous rappelant, d'abord, que Vinesauf avait vu le feu grégeois, et ensuite qu'on lançait ce feu avec un siphon, qui nous semble n'avoir pu être autre chose qu'une pompe. Nous pensons que dans ce qu'on a écrit, en général, sur le feu grégeois, on a été trop préoccupé de l'idée de la poudre à canon. Une substance grasse et liquide ne pouvait-elle pas contenir des matières capables de s'embraser quand elles adhéraient au bois ? Nous n'avons pas d'opinion à émettre pour la solution de cette


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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question, parce que nos études n'ont pas été celles du chimiste. — V . Ignis graecus, 2i<piov. O L G A , isl. s. f. Lame. — Olga-siàr, Mer agitée, soulevée, couverte'de lames. — V . Bylgia, D r ô f n , G a r d r , Hrônn, Kôlga, Siôarbrim, Siôar-gàngr, Siôar-olga, Siôar-rôt, Siôr, Sjâfargângr, Skafl, Stôrsiôr, Sylg, Unn. O L H O , port. s. m. (Du lat. Oculus.) Œil de l'ancre. Œil de ris ; Œillet. ' 0 A i r 0 2 T E Y Û (Oligostéfô), gr.litt. mod. v.n. (Du gr.anc. 'OXf-fo^ Petit.) Diminuer. — 'OXiyorjTEÛw reavia (Oligostéfô pagnia), Diminuer de voiles. — V . Maytxxpii] -AV!A.

(Souvent ils crient : Hélas ! chétifs, malheureux que nous sommes ! ) Foudres cheent e feus ardanz; Après vient l'oscurté si granz • E les ténèbres, la nerçors, L'OIur de mer e la puors, Par poi que li quor ne lor fendent, Parmi les nefs pasmez s'estendent. »

BENOIT , Chron. des ducs de Normand., liv. 11, vers 3067 et suiv.

Feu notre savant ami M . Joseph Tastu, qui a fait d e fort bons travaux sur les langues néolatines, nous a dit q u ' i l ne tenait pas pour bonne la traduction que nous donnâmes d e ces vers, p . 115, t. 1 de notre Arch. nav. Il pensait q u ' O / n r " 6 A K A 2 , g r . s. m. (D' EXxto,je T i r e , j e Traîne.) Navire de signifie la houle de mer, et Puor la puanteur ; nous n e saucharge qu'on tirait à la remorque. — <i 'OXxàe; TTXOÎOV, vcàiç rions admettre cette correction, et voici les raisons qui nous OOPTÏIYO;. » Hesychius. — Les continuateurs de du Cange y font résister. L e tableau peint par Benoît est t r è s - c o m (voce Holca, t. m , p . I I 5 I ) disent que la Holca, Hourque, plet, et les traits en sont gradués avec un talent plein de scrupule, si nous pouvons dire ainsi. D'abord le poète annavire du N o r d , tire son nom d'"ÈXx(ô, et en font par là un continuateur d e l'antique 'OXxcc-. Nous avons établi, p . 218, nonce que les quatre vents commencent à souffler, à soule2 vol. de notre Arch. nav,, q u e , m a l g r é les rapports f o r - ver la mer, et à agiter si bien les nefs de Bollon, qu'elles tuits d'orthographe entre le n o m d u n a v i r e hollandais et vont aux étoiles et redescendent plus vite que ne pourraient l'aire hirondelle ou faucon. Ensuite, la foudre éclate et b r i l l e , celui du bâtiment grec, la Hourque est une continuation du Holk Scandinave, et non une tradition de l'art naval grec , puis l'obscurité succède à ses horribles clartés ; puis on n ' v transportée dans le Nord.—«Ta; oXxâoa; ECPuXaacrsv, AL Se IEPOU- voit plus, tant le ciel est noir (la nerçors); puis vient le mal de mer et la peur; si bien qu'il s'en faut de peu q u e le TTEPVROVIO psv ÛIRÔ TPR/iptôv. » Appien, Guer. cii>., l i v . i v . — « Eixocri AÙVOSOPTOUÇ 6Xxà3ac; È/EIPTOCRATO. » Plutarq., Emile. cœur des mariniers ne se brise. Malades, terrifiés, ils tombent pâmés sur les tillacs des nefs. Alors , comme p e r ' 0 A K 0 2 , gr. s. m. (D'*EXxw.) Machine à l'aide de laquelle sonne ne peut plus aider à la manœuvre, les mâts et les g o u on tirait les navires à sec sur le rivage; le Lieu du rivage vernails se brisent; rien ne résiste, ni voile, ni hauban, ni o ù o n les halait; par extension, Chantier d e construction. itague, ni écoute, ni drosse de vergue. En cet état, les naRemorque.— L'Etymologus cité par J. Scheffer, p . i 5 i , de vires, les corps des hommes, les armes, les bagages, tout est Mil. nav., dit : « 'OXz.0'1 TTYOLVFA TIVÀ eîç TO sXxsiv È7nT>;ôsia. » livré aux quatre vents; et comme les navires, O L L A D O , esp. s. m. Œil d e ris. — V . Rizo. tf

e

O L L A O , esp. anc. s. m. (Variante d e Ollaclo. [ V . ] ) Œillet de ris, Œil de ris. — « . . . Siendo hechos los Ollaos por una medida, porque puedan servir qualquiera de ellas en vn inesmo lugar. « T h . Cano, Artcpara fabricar... naos (1611), p. 2 8 .

« Par hauz puis et par valées, Parfundes e desmesurées, Vunt tumbant senz governor A d o l , à honte et à dolur,

les infortunés compagnons de Bon, dont aucun n'est sur pied ni sain, attendent la mort, la tète basse et pleins de douleur. O L L l A , esp. s. f. (Pour Olla; en lat. P o t , Marmite, Urne.) Nous ne croyons pas q u e , après avoir lu cette analyse du Pot à feu ; Projectile dont on se servait pour le combat, passage de Benoît, on ne nous accorde point quOlitr de n aux x v i et x v n siècles. — V . Manta. soit le mal de mer causé par l'odeur, et que Puor (mauvaise O L L U L A C A L C E P L E N A , bas lat. s. f. (Diminut àeOlla, leçon du manuscrit, sans doute, au lieu de Paors), soit qui, selon A . Oudin et N . Duez, est un mot lombard qui d e - l'expression de la peur qui s'empare des Normands quand, signe un pot de terre. L e mot était employé par les Latins; après avoir résisté quelque temps, ils sont affaiblis p a r l e on le trouve dans Cicéron (Lett. 18, liv. ix), Martial (Epigr. mal dont les nausées sont les détestables précurseurs. C'est 32, liv. x n ) , Pline (chap. 10, liv. x x x v n et ailleurs), Pétrone dans les vers : « P a r hauz puis, etc., » et par ceux : « Vers les (Fragments), dans quelques inscriptions nautiques, etc.) P o t estoiles vunt tôt dreit, e t c . , » que le poète a voulu peinrempli d e chaux pilée. — V . Calx , Sapo. dre l'état de la mer creuse et soulevée en montagnes. Nous persistons donc à croire que Olurs vient de Olor, et " 0 A M 0 2 T O T B A A A N O Y (Olmo-s tou valanou), gr. litt. nom du cat. Ola ( V . ) , signifiant : Houle ( V . ) , comme Paors mod. s. m. (Proprement : Cylindre de la culasse.) Collet du vient de Pavor, et non de Putor (lat. Pudor), puanteur. bouton d e culasse d'un canon. — V . BctXavo;. e

e

O L O N A , esp. s. f. Toile d'Olonnc, Cotonnine, Forte toile à voile, — V . L o n a , Proveduria. O L O U M E , satawal, s. Vent largue. O L T A (<c!jt), turc, s. Hairo, Hameçon. O I . U N H A , géno. s. f. T o i l e d'Olonne. O L U R , vieux fr. s. f. (Du lat. Olor, mauvaise odeur; esp. Olor; ital. Olore.) Odeur de la mer qui cause des nausées; Mal de mer. Vers les esteiles vunt tôt dreit... Puis redevaient plus isnel Que ne vole faucs n'arondel (faucon ni hirondelle) Vers abime, ceo Inr est vis. (qu'ils ont devant eux.) Sovent si claiment : Las, chaitis!

OM BOBD, dan. et suéd. adv. A b o r d . O M A R A , ar. côte N . d'Afr. s. Flotte.

(J^\),

OMBAC, O M B A K , UMBAK mal. s. Flot de la mer, Houle, Lame, Ressac, Vague. D . Hacx, Dict. lat.-rnal. (I63I), p . 2 4 ; Dict. deMarsden (1812), et d'Elout. \ . Galombang

Galora, Halora.

O M B I A S S A , madék. s. (Composé d'O/npi, qui fait, et d'Assa, œuvre [opérateur]; d'où Ompiass, charlatan, e t O//1piassahiri, docteur, qui nous paraissent avoir une grande analogie avec Ornbiassa.) Chirurgien. — V . A m p a m e l o m n . Ompaminsit. O M B O R D R A G N T N G , dan. s.(De Dragning,

entraînement


1089

GLOSSAIRE NAUTIQUE. [Dragc, tirer], et à'Om, au, Bord, navire.) Abordage accidentel. O M B R I N A L I D I S T I V A . i t a l . s.m. plur. (Variante à'Imbrunali. [ V . ] ) (Proprement : Dalots de la cale.) Anguillers. V . Anguille, Bisce. O M I X A H (Omich [/] li), gr. anc. e t m o d . s. f. Brume.— V . ÌUVVÉSEICC. O M P A N A H O V A T A , madék. s. (Ompa, Qui fait, Naho, P o u r , Fata, Tonneaux. Ouvrier en tonneaux.) Tonnelier.— V. Ampang hanou barika. O M P A M I N S I T , madék. s. (Composé d'Ompi, Qui fait [comme Ampi], et de Faminsit, Saignée.) Chirurgien. — V . Ampameloun, Ombiassa. O M P A M I N T A , madék. s. (Composé d'Ompi, Qui fait, Arnia, Avec, Finta, l'Hameçon.) Pécheur. O M P A N G H A L A L A N , madék. s. (Composé d'Ompang, Qui fait, A, Principal, Surtout, La/an, Route. Qui dirige souverainement la route. Il semble que la véritable orthographe serait Ompang a lalan.) Pilote. O M P A N O S O K H , madék. s. (D'Ompa, Qui fait, et de ffosokh, Radoub. [V. Manosokh.]) Calfat, Charpentier. O M y T b (Omoute), rus. s. m. (De Mymnmi. [Moutite], Troubler, Rendre trouble [rad. slave Mam (Miate)].) Abîme, Gouffre, Fosse. O M W E N D E N , holl. v . a. (De JVendcn, Tourner, Virer [angl.-sax. fFendan]; et d ' 0 / « [angl.-sax. Umb,Ymb,Autour].) Chavirer, Retourner; Virer de bord, Changer de route. O M W E R P E N , holl. v . a. (Même étymol. que l'angl. Ovnrsct. [ V . ] ) Chavirer, Renverser, Sombrer. ON" B O A R D , angl. adv. (On, sur.) Sur le navire, A bord. ( V . A bord, Spare.) — On land, angl. adv. A terre. — V . I^and. O N A N Z A , basq. s. (D'Ond, Ontsd, bon.) Bonace.

O N D A R M E T A , basq. s. Basse, Banc, Élévation des sables au bord de la mer. O N D A B P E A , basq. s. Barre, Basse, Banc de sable. O N D A B P I L L A , basq. s. Èchouage. ONDATU, mergé.

O N D A T Z E A , basq. v. Sombrer, Être sub-

O N D E R M A S T , holl. s. (De Mast[\.],etd'Onder. [Angl.sax. Under, sous.]) Bas mât. — Onder-zed. Basse voile. — V. Zeil. O N D E R S T E D E K , s. (Onderste, le plus bas; de l'angl.sax. Under, sous.) Premier pont, Pont inférieur. — V. Dek. O N D 1 E P T E , holl. s. (Composé comme l'ail. Untiefe. [V.]) Bas-fond, Basse, Sèche. O N D O , O N D O A (prononciat.: Ondoua), basq. s. Fond. — C'est de ce mot Ondoa ou Hondoa que le P. Larramendi veut que soit venu le mot esp. 7/o/?<7o.Nons ne ferons qu'une seule objection à cette prétention étymologique: c'est que Hondo, comme Honda , Hilo, Unir, et d'autres mots analogues, n'a Y H initial qu'à titre de mutation avec VF, si l'on peut parler ainsi, et qu'il vient très-probablement du latin Fundum, comme Hilo vient de Ftlum, Houda de Funda, Huir(Fugcr) de Fugerc, etc.— Ondo kikia, Haut-fond. O N D O R A J O A N , basq. litt. (Joan, aller; Ondora, Ondo. [ V . ] ) Couler à fond, Couler bas, Submerger. O N D b V l A D I E (Ondoulatsié), l'ital. Onda.) Houle.

val. s. (Du lat. Unda,

de par

O N E , nouv.-zél. s. Plage sablonneuse. En tonga, en taiii, en haivaii : Sable. O N E L E , vanikoro, dialecte de Taneanou. Sable Nous n'avons pas besoin de faire remarquer le rapport intime qui existe entre ce mot et le précédent. O N E R A R E , lat. v. a. (D'Omis, charge.) Charger. — V . Lembus de orlo.

O N C I A , basq. s. f. Embarcation, Navire. (V. Ontzia, Untzia.) — Oncia adobatu, Réparer, Radouber. — Oncia arindu, Alléger le navire. — Oncia ga/tzca, Sombrer, Couler bas. — Oncia ondaratu, Echouer un navire. — Oncia ubaztertzca, Toucher le rivage, Accoster une plage, un quai. O N C I A R E N A D O B A Q U E T A , basq. s. Badoub, Séparation. — V. Adobar.

O N E R A R I A N A V I S , lat. s. f. (D'Onerare. [ V . ] ) Navire de charge. Cette espèce de navire appartenait généralement à la famille des vaisseaux ronds ; c'est-à-dire qu'il était court, large, arrondi par l'avant et par l'arrière, et renflé du ventre ; vaisseau dont on peut croire que , comme dans ceux du Moyen A g e , la longueur totale était égale à trois fois seulement leur plus grande largeur. La voile était l'unique moyen de propulsion des bâtiments de charge lorsONCICHOA (Oncitchoud), basq. litt. s. f. (D'Oncia. [ V . ] ) qu'ils étaient vaisseaux ronds. On lit dans César, liv. i , De Bcllo civili : « Nostri, minus exercitatis remigibus, minusNacelle, Barquette, Petit canot. que peritis gubernatoribus utebantur, quia repente ex oneONCICO S O C A M A L L A C , basq. s. Enfléchures. — Onrariis navibus erant producti. » Il nous semble que l'on ne rico vela zurruna, s. Antenne, Vergue. peut se tromper sur le sens de ce passage, et en conclure O N C I D I A , b a s q . s. f. (D'Oncia.) Flotte, Escadre. que les navires de charge avaient des rameurs ; c'est cependant cette conclusion qu'en a tirée J. Scheffer, p. 25g. César O N C I D I A , basq. litt. s. f. (D'Oncia.) Flotte. — V . Flota. dit positivement : « Les nôtres avaient des rameurs moins O N C I Q U I D A , basq. litt. s. (D'Oncia [ V . ] , et de Quidam, exercés et de moins habiles timoniers, parce que timoniers mener.) Pilotage. — Onciquidaria, Pilote. et rameurs leur venaient tout récemment des navires de O N C I B A T Z E A , basq. s. Embarquement. — Onciratu, v . charge. » Cela ne laisse pas de doute ; les hommes dont parle Embarquer. César étaient des matelots transformés par le besoin en raONCR, O N C R A , angl.-sax. s. (Variante de Ancr, Ancra meurs et en timoniers, et non des rameurs véritables, c'est[S.], l'a se changeant quelquefois en o , comme dans Mon à-dire des hommes habitués à la rame par un exercice longtemps fait sur les vaisseaux longs. César dit ce qu'aurait pour Man, etc.) Ancre. pu dire un chef d'escadre de galères au x v i " ou au x v n O N D A B O D I , madék. s. (Au p r o p r e : Onda, coussin.) siècle: « La chiourme nous manquait pour nos galères, et Banc de pirogue, Banc de r a m e u r . — V . Fitouher, Sakan. nous fûmes contraints de mettre à la rame des matelots levés O N D A B A J O A M , basq. v. (Variante d'Ondora joan.) sur les vaisseaux de ligne et les navires du commerce. » Des Sombrer, Couler bas, Aller au fond de l'eau. navires à rames étaient quelquefois employés dans les c o n e r

c

,3

7


1090

GLOSSAIRE NAUTIQUE.

vois soit pour porter des vivres, soit pour transporter des armes, des machines de guerre, des soldats ou des chevaux. C'est de bâtiments de cette espèce que Tacite dit, liv. n , cbap. 6 des Annales: « Naves aptas vehendo commeatu'i, velis habiles, citas remis. » Les navires de charge, bien qu'ils ne fussent pas bâtiments à rames, avaient cependant quelques avirons dont ils se servaient pendant le calme, comme nous avons vu nos plus grands bâtiments de guerre, corvettes, frégates et vaisseaux, être pourvus de quelques avirons de galère que l'on bordait par les sabords. Iléliodore (liv. v , chap. i 5 ) témoigne de cet usage dans ce qu'il dit des 'OlxâSîs". — V. Carbasum, Navis longa, Prsetoria navis. O N G E T E E R D T O U W , holl. s. (Ongeteerd, fait de Geterecd [ V . ] et d'On, particule de la navigation.) (Cordage non goudronné.) Cordage blanc. — V . T o u w . O N G N , O N H , madék. s. Fleuve, R i v i è r e . — V . Mass ranou , Ranou be. •

O N T Z I B A T B E S T E A R I A L D E R A T Z E A , basq. v . M e t tre un navire à côté d'un autre, Mettre un navire à q u a i , Aborder. — Ontzi capitana, Capitane (galère ou n e f ) . — Ontzi guerratico capitana, Capitaine général d'une flotte d e guerre, Amiral. O N T Z I A , basq. s. f. (Variante d'Oncia [ V . ] et A'Untzia [ V . ] ) Navire, Vaisseau, Bâtiment. — Ontzia botà, v . a. (Bota, bouter hors, pousser.) Lancer un navire. — Ontzia neurtzea, Dimension du navire, tonnage. — Ontzia urtara botata, v . a. Lancer un navire. — Ontzia zeraiztu, v. a. Muter le navire. O N T Z I A M E G O T E A , basq. v . Être à bord. — borea, basq. s. Lancement d'un navire à la mer. — ren gdrnbara, basq. s. (Gambara, transformât, de Chambre de n a v i r e . — Ontziaren luectasuna, basq. gueur du navire. — Ontziaren zur bearren bat, s. de varangue, Estamenaire.

Ontziaren OntziaCamera.) s. L o n Allonge

O N N A Z O U N ou O N N A H O U Z O N , madék. s. (Composé sans doute de Nahouzon, Au lieu de, et de Oloun, Quelqu'un, une personne, contracté en on.) Lieutenant.

O N T Z I C O G U D A T E G U I A , basq. s. L e pont supérieur du vaisseau. — Ontzico maïstrea. Maître d'un navire.

O N N E Z A N D A , bas lat. Faute du copiste du Ms. J. 456 des Archives nationales, que nous avons publié sous le titre : Paeta naulorum, dans la Collection des documents inédits sur l'histoire de France. La pièce n° i de ce recueil contient 'cette phrase, déjà citée au mot Festus : « Item, débet habere pro Onnezanda nave in portu Janue Festos quatuordecim pro qualibet nave. » Nous avions pensé d'abord, et nous avions dit, p . 3g i, t. n de notre Arch. nav., qu'Onnezanda était dans le texte pour Tonnezanda ou Tonneggianda; un document que nous avous connu depuis la publication de notre Archéologie, nous a fait changer de sentiment à cet égard. C'est un projet de contrat d'affrètement entre les envoyés de saint Louis et les Génois, en 1246 ( V . Restas), qui contient une leçon qui nous semble excellente, et nous porte à croire qu'Onnezanda a été écrit pour Onncranda ou Oneranda.

O N T Z I E T A C O A L G U I A , basq. s. Randin, selon le P . L a r ramendi, qui s'est trompé, prenant le bandin pour un banc. (Alquia.) — V. Bandin.

ONTZIQUINTEGUIA , ONTZIQUINTZACO TOQUIA . basq. s. Arsenal maritime. Larramendi, Dice. tril. (1745). O N T Z I R A J O A T E A , basq. v . Monter à bord. O N T Z I T A R R A , basq. litt. adj. Naval.

O N O L O , vanikoro, dialec. de Tanema, s. Sable. — Ce mot vient évidemment de la même source cai'Onc et Onele.

O N T Z I T Z A R R A , basq. s. f. Grand navire; Carraque . selon Larramendi, Dice. tril. (1746).

O N T Z I E N E S C U A D R A , basq. s. Escadre.

O N T Z I G U D A (Ontzigouda), basq. litt. s. (De Guda [ V . ] et d'Ontzia. [ V . ] ) (Proprement : Combat de vaisseaux.) Naumachie. O N T Z I G U E L A , basq. s. Chambre du navire. — n Cubiculum nauticum. » Larramendi, Dict. tril. (1745). O N T Z I Q U I D A R I A (Ontziqouidaria), dam, mener.) Patron d'un navire.

basq. litt. s.

(Qui-

ONOMA , gr. s. n. L e nom du navire. « Tb u-irÈp xb irpoû'^oç O N T Z O R N I A , basq. litt. s. (De Ornitu [Ornitou], pourvoir, àxp05To).iov irrujçh; ôvouccÇeTai, OTTOU x a t Touvoixa T?ÎÇ VEM; Irriypa- et d'Ontzia, navire.) Vivres, Approvisionnements. oouît. — La partie supérieure du proéminent acrostolion est O N T Z U R R A , basq. s. Éperon du navire. Larram., Dice. appelée Ptychis; c'est là qu'on inscrit le nom du navire. » tril. (1745), voce : Esperon. Pollux. OOST, holl. s. (De Tisi. Austr.) Est. — Oost-Noord-Oost, ' O N O M A T O A O r i A (Onomatologhia), gr. litt. mod. s. f. (De Est-Sud-Est. — OostOvoaa, Nom, et de Ae'yw, Je dis.) Appel des hommes de l ' é - Est-Nord-Est. — Oost-Zuid-Oost, waarts, adv. A l'Est. quipage. O N T M A S T E N , holl. v . (De Masten [ V . ] et d'Ont [angl.sax. Un], particule de la négation, de la séparation.) D é mâter.

O O T T U R (Outtar), hind. s. (Du sanse.) Nord. (Dici. hi, doost-engl. de J. Taylor et W . Monter [1808], t. i , p . 3 o . ) — Oottura, Vent du nord. — V . Outara.

O N T S O R O M A L A , madék. s. (Propr. : Qui habite.) Charpentier. On ne voit pas bien par quelle métonymie les mots signifiant: Qui habile, ont pu signifier : Qui fait. Quant à : Qui fait, il est tout simple qu'il ait, par extension, signifié Charpentier, forgeron. — V . Ampi fira kakazou, ï s o r o malo.

O P D R O O G , ou O P Н Е Т D R O O G E , holl. locut. a d v . (Op, de l'angl.-sax. Up, sur ; Droog, sec, de l'angl.-sax. Drigan ou Drugan, sécher.) A sec, en parlant d'un navire échoué, ou tiré sur le rivage. — Op en neer (En, et, Neer, le bas, ce qui est en bas. [Neer, de l'angl.-sax. Neofian.]) A pic. — Op og ned, dan. A pic.

O N T S T R I K K E N (Ontstecken), holl. v. (De Strikkcn , fait de l'angl.-sax. String, corde, nœud; isl. Stringa,lier, nouer, ori"ine de notre Stricablc, dans le mot Inextricable ; Ont, de f'angl.-sax. On, privatif.) Délier,Démarrer. (Y.Hct kabel ontslrikken.) O N T W E N D E N , holl. v. (De rVenden, tourner, virer, et d'Ont, privât.) Dévirer.

О П А С Н О С Т Ь (Opasnoste), rus. s. f. (D'Onacmnca [Opastisia], prendre garde. Rad. slave П а с [ Р а ^ ] , q u i a fait П а с т и , faire paître, approvisionner, garder.) Danger A u pluriel : Опасный (Opasniia).

t

e r

O P B O E J E N , holl. v. a. (De Boeij [ V . ] , et d'Op, préf. d e l'élévation.) Alléger un câble. — Winkelman (178З) d o n n e à ce mot le sens d'Accastiller, Relever les bords d'un v a i s -


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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

seau. Rôding n'admet point cette application du verbe Op- I d'abord que ce mot ne différait en rien de l'adj. Opifer, sebocjcn, qu'en 1762 P . Marin avait admise. courable, fait de Opus et de Ferre, porter secours, aider; et en cela nous avions cédé à l'opinion de quelques critiques. O P B O Y E , dan. v . a. (De l'ail. Aufboyen [ V . ] ou du holl. Opbocjen. [V.]) Alléger un câble. — H . F i s k e r ( i 8 3 q \ pas Aujourd'hui, mieux avisé, nous assignons pour étymologie à Opijcra le gr. 'Отп'спо, En arrière, et Ферм, Je porte. L e plus que Vilsoët (18З0), ne donne ce verbe, qui manque aussi bras de la vergue d'une voile carrée porte, en effet, à l'arau Dict. dan.-fr. de Hasse (182/1). Il est probable que ce rière, le bout de la vergue opposé au vent.) Bras. — « Opiternie est hors d'usage aujourd'hui; on s'en servait encore ferœ, finies quœ cornibus antennae dextra sinistraque tenapparemment en 179ч* car nous le trouvons dans Rôding. duntur retroverso. >. Isidore, Origines.— V. 'Y-Épcc Selon Vilsoët et Fisker : Alléger un câble se dit en danois : Scelte tender pan et tong. (V.) 'Oni20OAPOMA22£i (Opis-sodromassé), gr. mod. v. a. O P D O U W E N , O P D U W E N , holl. v. a. (Composé comme Aufduvcn. [ V . ] ) Arriver tout plat, Arriver vent arrière. — V . Gaiisch voor de wind vallen laaten. O P E N , angl. s. (("est l'angl.-sax. Open, adj., signif. manifeste, ouvert.) L'Ouvert, l'Entrée d'un port, d'une baie, etc. — То bc open with аду part, Etre à l'ouvert d'un port. — Open (То), v . Ouvrir. — Open (То) a bay, Ouvrir une baie. Open (То) harbour, Ouvrir un port. — Opening, s. Ou­ verture, action de s'ouvrir. — V . Overboard. O P E R , lasc. adv. (Est-ce de l'angl. Upper, haut, de dessus, ou à'Upari [ s a n s e ] , signif. sur, au-dessus? [Parallèle des long., par Eichhoff, p. З 7 1 , lig. 1.] L e lieut. T h . R o e ­ buck, p. l 4 i de son Engl. and hindoost. naval dict. [181З], écrit : Oopur [Oupar].) En haut.—Opcr dastour, Bonnettes hautes. O P E B A , ital. esp. s. f. (Du lat.) Œuvre. — Opera morta, ital. ( A Venise on dit aussi : / / morto della nave, L e mort du navire.) Opera muerta, esp. Œuvre morte. — Opera viva, Œuvre vive.—Opere morte?,ita], s. m. plur. OEuvres mortes. — Duez (1674) définit les Opere morte : « Tous les ouvrages de bois attachés au corps du vaisseau. « — « . . . Opere morte, sono tutte le fabriche, ò lavori di legno, che sono attaccati al corpo del vascello. » Pantero-Pantera, Focabol. nata. (1614,). — « Opere morte, cioè castella, arrombate , sprone, ballestriere, battagliele, pavesata et altre parti simili... » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p . 9. (Il s'agit, dans ce passage, des œuvres mortes de la galère.) (V. Baccalaro. ) — Opere vive, ital. s. m. plur. Œuvres vives. — « . . . Queste sono le Opere vive della galea...» Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p . З2. О П Е Р Ъ - Л Е К ' Ь (Opère-dèke), rus. s. m. (Transcript. de l'angl. Upper-deck.) Pont supérieur; 2 pont du vaiss. à deux ponts ; 3 pont du vaiss. à trois ponts. ( V . Верхняя палуба.) Оперъ-декЪ-кнпса (Opère-dèkc-knissa), s. f. Courbe du premier pont. (V. Kunca.) — Оперъ-футоксъ (Opèrefoutokss), s. m. Allonge supérieure; troisième ou quatrième allonge, Genou de revers. — V . T p e i n i u - ф у т о к е ь , Ч е т вертоп-футоксъ. e

e

(D' Ontario, en arrière, et de Дроро-аасо, j e cours.) Reculer, culer. ( V . KwXo'uco.)— 'ОтсОоЗрорлсра (Opis-sodromisma), s. f. Recul, Scie, action de marcher en arrière. — 'O-icOoiytjXaaei, s.* m. Arrière-garde — 'OmGÛosOXaî;. ( Ф й , а ; , garde.) Navire placé à l'arrière-garde. (Appien, Guerre civ., liv. v . ) — ' O i r i ' d w , gr. anc. et mod. adv. D e r r i è r e , En arrière, Par derrière. — V . M î v o ) . O P K A T T E N , holl. v. a. — V . Het anker opkatten. O P L A N G , holl. s. (Même étymol. et même sens que l'ail. Au/lange. [ V . ] ) O P L E G G E N , holl. v. a. (Lcggen, poser, Op, sur, dans.) Désarmer un navire. — Proprement : Opleggen signifie : Charger; pour qu'il signifie : Dégréer ou Désarmer un navire, il faut qu'on sous-entende Kaai ou Tuighuis, quai ou magasin, et qu'on veuille dire : Poser les agrès du navire sur le quai, ou : Dans le magasin ; ou bien, qu'en sous-entendanl Haven, on prétende dire : Déposer le navire dans le port. ' 0 П А 1 Т А Ш Г 0 2 , gr. s. т . (0"ОТЛ[ТГ,С;, fantassin lour­ dement armé, et d' 'Ayio, j'emporte.) Navire qui transportait des soldats appelés Hoplites. Thucyd., liv. V I . OPL1TTI, illyr. daim. v . (Du rad. slave П л ы [Pli], qui exprime l'idée de Couler.) Pomper, Ëgoutter une embarcation, Affranchir un navire, le rendre étanche. — V . Brod oplitti, Osekati. "OnAON, g r . anc. s.n. (Proprement : Outil.) A g r è s , Manœuvre, Cordage. — V . Аррлто'епа, 'EfOiuiopôc, 'Iptaç. Ч Ш А 0 П 0 1 2 , gr. anc. et g r . litt. mod. (D'"OIÎÀOV, arme.) Armurier. — V . То'исрехсдо. О П Л Ь Ш А Т Ь (Oplivate ou Oplouivatc), rus. v . n. (De П л ы т ь [Plite ou Plouitc (\.)], et d'O, préf. du mouvement autour de...) Contourner, Arrondir. — V. Обходишь. O P L / E N G E B , dan. s. (Même sens et même étymol. que l'ail. Aujlange. [ V . ] ) — Agterspcils oplœnger, Allonge de poupe. О П О З Н А Т Ь С У Д Н О (Oposnatc soudno), rus. v. a. (De Знать [Snate], connaître.) Reconnaître un navire. — V . Судно.

O P P E B - S C H I P P E R , holl. s. m . (De l'angl.-sax.cT^, Uppe, sur, en haut.) Premier maître d'équipage. — Selon l'État de­ là marine des Pays-Bas pour l'année 1846, le Boi n'entre­ tient que quatre « Opper-Schippers » ayant le rang d'adju­ O P G Y E N , holl. v. a. (Synon. de Gyen. [V.]) Carguer. dant sous-officier, et sept ayant le rang de sergent-major. — O P H A L E R , dan. s. (De Haie, Haler, et A'Op, En haut.) Opper-stuurliedcn, holl. s. m. pl. Chefs de timonerie. — Cartahu. L'Etat de la marine royale des Pays-Bas pour l'année 1846, p. 36, fait connaître qu'à cette époque il n'y avait que trois ' О П H (Opi), gr. litt. mod. s. f. (Du gr. anc. 'Omî, T r o u . ) Lumière du canon, ou de toute autre bouche à feu. — V . Opper-Stuurlieden , ayant le rang d'adjudant sous-officier, 'A^ïMot. et six Opper-Stuurlicden van de tweede klasse, avec le rang Oppcr-timmcr/iedcn, O P 1 E R A C (Opiérats), poi. v . a . (Ce mot nous semble avoir de sergent-major. (V. Stuurlieden.) — une grande analogie avec le russe Подпирать [Podpirate] Premier maître charpentier. — L'État de la marine royale des Pays-Bas pour l'année 1846 nous apprend qu'à cette ou П о д п е р е т ь [Podpérete]. [ V . ] ) Accorer. époque le Roi entretenait sept Opper-Timmerlieden, ayant O P I F E R A , lat. s. f., sous-entendu Fards. (Nous avions cru le rang de sergent-major. ( V . Timmerlieden.) — OppefO P C A A E M E D S P I L L E T , dan. v. (Opgaac , de l'angl.sax. Сап, A l l e r , et à'Op [angl.-sax. Up, Uppe, En haut ; Upari, sanscr. Au-dessus].) Dévirer.

Л

З7.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1092

zeilmaker. (Voilier supérieur.) Maître voilier. — L e roi des Pavs-Bas n'entretenait, au I janv. 1846, que trois OpperZeilmakers, inscrits sur l'État de la marine, et ayant le rang de sergent. — V . Zeilmaker. e r

О П Р О К И Н У Т Ь С Я (Oprokinotttsia), rus. v.a. (Selon Reiff, de Kit, sansc., jeter, dont le russe a fait К и д а т ь , jeter, et Кидатся, se précipiter.) (Proprement : Etre renversé.) Cha­ virer, Sombrer, Capoter, Faire capot. — Опрокинулся каpâ6.\b Oprokinoulsia korable), L e navire a chaviré, a sombré. r

O P S C H I E T E N , holl. v. (Même composition que l'ail. Aufschicssen. [V.]) Cueillir. O P S K Y D E , dan. v. — V . Skyde. O P T O P P E , dan. v. a. (D'Op, en haut [angl.-sax. Up, sur], et de Top, sommet.) Apiquer une vergue. — V . Kaie, l'oppe o p . О П у С К А Т Ь (Opauskate), rus. v. a. (Б'Опускь, descente; rad. slave П у с т [Poust], exprimant l'idée de : Vide et celle de : Lâcher [illyr. Pttst, pol. Pusty, abandonné, désert].) Amener, Caler, Filer, Larguer. ( V . Раздернуть.) — О п у с ­ кать по малу (Opouskate ро nialou). (Мало, peu.) Amener en douceur. (V. О т д а в а т ь по немногу.)—Опускать стенгу на низъ [Opouskate ste/ingou па nize), Caler un mât de hune. — V . Стенгь, Низъ. O P U S T I T I (Opoustiti), illyr. daim. v. a. (Même rad. que le précédent.) Abandonner. О П у С Т И Т Ь (Opoustite), rus. v. a. (Même élymol. que Опускать. [V.]) (Faire descendre.) Affaler, Amener, L a r ­ guer, Filer. ( V . С п у с т и т ь . ) — О п у с т и т ь флагъ (Opous­ tite Jlake), Amener le pavillon. (V. ф л а г ъ . ) — О п у с т и т ь марсели (Opoustite marscli), Amener les huniers. (V. М а р ­ сель.) — О п у с т п т ъ peii на нпзъ (Opoustite reï na nize). (Нпзъ, le bas.) Amener une vergue tout bas. ( V . Реп.) — О п у с т и т ь на езельгофтъ (Opoustite na ézèlegofte), A m e ner sur le ton. ( V . Е з е л ь г о ф о т ь . ) — О п у с т и т ь вдругъ (Opoustite vdrouke). (Вдругъ, A la fois; de Другой, Autre. Другъ друга,L'un l'autre), Amener en paquet. — Опус­ т и ш ь стаксель (Opoustite staksèl.) Amener un foc. "(V. Стаксель.)

planchesd'embarquementVOrasque et ancoras,ne m o i i e n d o mora esset praacidunt. » T i t e - L i v e , liv. x x v m , chap. 3 6 . Dans cette dernière phrase, Oras et Aneoras sont pris m é t a phoriquement pour les cordages ou amarres qui retiennent le navire «Adorant » e t « Ad ancoram. » Quelques auteurs d e Dictionnaires ont cru devoir tirer, des deux passages q u e nous venons de rapporter, cette conséquence, qu'Ora signifiait : Câble. Nous ne saurions admettre une telle i n t e r p r é tation. Près du rivage, les navires étaient mouillés par l ' a vant sur une ou deux ancres, et retenus à la terre par d e r rière an moyen d'amarres tournées à des rochers ou à des pieux; c'est ce que Tite-Live fait parfaitement comprendre, c'est ce qui résulte aussi de ce passage de Quintilien : n I n portum veni, navim prospexi, quanti veheret interrogavi, de pretio convenu, conscendi, sublat-e sunt aneora;, S o l v i nïû's oram » (les ancres sont levées, nous détachons l'amarre qui nous retient encore au rivage), « profecti sumus. » Oral, institut., liv. JV, chap. 2. 2. O R A , O R E , O R O , angl.-sax. (C'est probablement un emprunt fait au latin. Én angl.-sax. le mot Ora signifie ; Métal.) Bord de la mer, Côte, Rivage, P o r t . — V . Hsefen, Hu#, H y # , Mere-hwearf, Mutfa, Ofer, Sa3-rima, Sae-strand, Sae-waro#, Score, Statf, Staetf, Strand. 3. O R A , vénit. s. f. (Du lat. Hora, gr. "ûpa, heure.) A m poulette, Sablier. O R A G A N O , ital. s. m. (Du fr. : ) Ouragan. — V . H u r r i eane, au Supplément. O R A G A N T (f sonnant), bas bret. s. m. (Du fr.:) Ouragan. — V . Bâr, Bâr-Amzer, Bâr-Avel, Boulj-Avel, K o u a d - À v e l , Fourgas-Avel, Réklom, T a o l - A v e l . O R A G E , fr. s. m. (Du cat. Oratge. [ V . ] ) Grand v e n t , Tempête. (Pour la synonymie, V . Bourrasque, T e m p ê t e et Ouragan.) Quelques auteurs ont fait Orage du féminin; ainsi on lit dans le liv. i v , chap. 23 de Pantagruel : « L ' O r a g e est passée ; » et « Que savons-nous si l'estaffier de saint Martin nous brasse encore quelque nouvelle orage? » — V . O r e i g , Siglans.

O R A N G B E R - H O U T A N , mal. s. m. (Orang О П у Щ К Ш Е В Е С Л А ВЪ ВОДУ (Opouchtchénié vesla homme; Ber-houtan, emprunt.) Nom donné à l'homme qui, v'vodou), rus. s. n. (Même étymol. qu'Ony-скать. [ V . ] ) n'ayant ni argent ni marchandises et voulant toutefois pren(Action de faire tomber les rames dans l'eau.) Coup d avi­ dre part à une expédition marchande, se vendait à un N a ron, Coup de rame, Palade. choda pour 3 ans, 3 mois, 3 jours, suivant l'ancien Code O R - F A (Eur-fo), hongr. s. (Fa, bois, Or, veilles, gué­ maritime de Malacca (chap. 7 ) , et pour 3 ans seulement, suirite.) Mât. (V. A r b o c z . ) — Or-fdtlan hajô (Eur-fatlane h o y ô ) . vant le Code maritime de Macassar (chap. 8). Il devenait (Fâtlan, privé de bois.) Navire démâté. comme esclave pendant le temps de son engagement, qui lui donnait le droit à une part aliquote dans la cargaison. 11 1. O R A , lat. cat. s. f. ( D u gr. "Op-x;, limite.) B o r d , y avait là quelque chose de l'usage q u i , dans les galères Rivage. chrétiennes, réglait le sort du Bonevoglie. ( V . ) Cependant — « Pracipili cursu flexi per cornua portiis l'Orang ber-houtan pouvait se libérer en payant un pour dix Ora pétant, pelagusque dolent contingere classem. » du capital pour lequel il s'était engagé. — Orang-illanon ou L U C A I K , liv. 1 1 . Lanon (n fin. sonnant). (Lanon est le nom d'un peuple qui « ... Per obs de fer lo pont al molt ait senyor a la Ora de la habite l'île de Mindamao, et vit essentiellement de la p i r a т а г » (pour faire le pont qui devait faciliter l'embarquement terie.) Pirate. — Orang-kapal (Kapal [ j J & ] , navire.) M a du Roi, du rivage sur la galère le Saint-Thomas, qu'il de- telot, marin.Pet. interpr. mal. ( i 8 3 g ) . — Manq. à Marsden. vait monter). Fol. 55 v ° , Livre des dépenses fuites pour l'ar— Orang kellat (Sellât [CxJlw] OU Kcllat [ • J U l T ] , détroit. mement de la galère le Saint-Thomas (mai 1406), Ms. Bibl. Pirate, ainsi nommé parce qu'en général les écumeurs d e de la Mar., n° 9З8-З. ( V . 2. Tailla.) — Oram resohere ou mer malais établissent leurs croisières dans les détroits, dans sohere, v . a . Détacher ses amarres du rivage, Appareiller. — « Vixdum omnesconscenderant, cum alii resolvunt Oras, les passes. — Orang laout (Laout [ V J I J ^ ] , mer, marin. ancoram vellunt. » T i t e - L i v e , liv. х х и , c. 19. (V. Anchorà- Homme de mer, Marin, Matelot, Peuple maritime. — Oran^ Ua.) — « In ipsis quoque trepidatum est navibus, dum ne Mengaïouh (Mengaïouh [ ï j j L x p ] , ramer.) Pirate. Oranghostes cum suis simul irrumperent, traitent scalas » (les menoumpank, (De Men part, indiq. le sens transitif, et n


1093

GLOSSAIRE NAUTIQUE. d e Taumpang

ou Tumbang

Passager.— Orang-pcr-laïar-an.

[ £ T * J ] , passer, transporter.) (Pcr-laïar-an\^y%~\,

na-

viguant, faisant voile.) Marin, Matelot, Navigateur. — Orang per-roumpak. Rnumpak

(Per-roumpak

[oXl^jj], qui

pille sur mer; de

[ v ^ X J U y ] , piller, butiner.) Pirate.

O R A R I A N A V I S , lat. s. f. [D'Ora, rivage.)Navire caboteur. — « Nunc destino partim Orariis navibus, partira vehiculis provinciam petere. » P l i n e , l i v . x, lett. 26. O R A T G E , cat. anc. s. m. (Du roman Ore, Oró; ital. Ora; lat- Aura.) Grand vent; Vent de terre. — « E moguen ( V . ) Io di mecres mati de Salou ab lo Oratge de la terra. » C/iron. del Rey en Jacmc, chap. 54. — « E com fo passada mija nuyt ab Loratge quis mes el goff, faeren vela. « Chron. de Ra. Muntaner, chap. 68. — « E la nuyt, mes se » (le roi d'Aragon) « en mar ab Loratge e hach bon temps, e feu la via de Cabrera. « Id., ib., cap. 86. — « E en Ramon Marquet era bu deis bons mariniers del mon , e pensas to ço que vin , quels homens de Roses los trametrien barques, e quels farien tornar : perqué a la nuyt ab Loratge messe en mer aytant com Loratge lo porta. » Id., ib., cap. i 3 i . — « Et la nuyt ab Loratge eli se mes en mer aytant com poch, en guisa que lo dia de la terra non poguessen hauer vista : e lendema que lembat » (V. Embat) « se mes eli feu la via del cap de L e u cata. » Id., ib., p. i 5 2 . O R B A R , cat. anc. v. a. (Du lat. Orbare) Priver. — « S e nvor de nau ò leny qui pendra ò farà pendre senyalls, gayatélls, ò races de ancoras d'alguna nau ò leny qui prop d'eli stara ormeiat, si aquelles ancores si perden, aquell senyor d'aquella nau qui haurá orbades aquelles ancores, ò fêtes Orbar, est tengut de esmena à quell senyor d'aquella nau d e qui aquelles ancores serán, tot ço que eli dirá per son sagrament que valguessen... Si mariner aigu Orbará ancores, menys de volontat è menys de sabuda d'aquell senyor de nau ab qui eli será, etc. » Consulat de la mer, chap. 201, édit. Pardessus. Dans les deux passages qu'on vient de lire, Orbar signifie proprement : P r i v e r les ancres des marques flottantes qui les signalaient à leurs propriétaires et à tout le monde. ORBARE U N A F A L L A , vénit. v . a. (Orbare, lat. ital. priver, aveugler.) Aveugler une voie d'eau. — V . Accecare, Falla.

n° 14255-3. — Orçapop, cat. anc. ( L ' O r : a di poppa [ V . ] des galères italiennes.) Orse à poupe. — « Item, Orçapops dobles ab 11 tulles... 11 « (Deux orsès'à poupe.) Inventate, du gréement de la galère Sent Nicolau. e5

2. O R Ç A (i~>j.\), turc, s. (De l'ital. Orça. [V.]) Bouline ; L e plus près. — Orça guitmek, turc, v . (Gtiitntec [ s j X ^ l , Marcher.) Aller à la bouline; Bouliner, Aller au plus près du vent. O R Ç A D A , port. s. f. (D'Orear. [ V . ] ) Auloffée. O R Ç A R , cat. anc. port. v. a. (D'Orca. [ V . ] ) L o f f e r , Venir au vent, Naviguer au plus près. — « Car ells hauieii 10 vent de lebeig tant complit, ques podien a Orçar per lur viatge affer. » Citron, del Rey en Jacmc , chap. 8, pass, en ultr. mar. O R C E , fr. anc. s. f. (Variante d'f>.fe. [V.]) — « Pourceque une telle armée se feroitaux mers du Leuant (il s'entend dans les mers méditarennes, le langaige est meslé) et semble que Normans «(matelots du N o r d ) » et Prouuenceaulx se peuuent entendre par ces articles, pource le langaige est pelle mesle, comme de hune à gabye, ou du bortà l'Orce, ou de fallotà fanal et autres motz tous reuenans à vng. » Ant. de Conflans, Les Faits de la marine et navigaiges, publies par nous dansles Annales maritimes, numéro de juillet 1842. — Orcc novelle. (De l'ital. Orza novella. I V . ] ) (V. Brégot.) — Orce poupe. (De l'ital. Orza di poppa [ V . ] ) — « Plus, deux Orccs poupes de la mestre » (grande antenne). Estât de ta gai. Haudaneourt ( i 6 6 i ) ; M s . n 3 , Bibl. hist. delà prefprt. de l'Aube. — V . Orse à poupe. u

O R C E A R , esp. v. a. Forme anc. A'Orzar. (V.) O R C H E , vieux fr. s. m. Orse. Quelquefois le Côte gauche. comme dans ce passage de Pantagruel : « Voyez ci-devant à Orche ce haut rocher. » Chap. 66, liv. i v . Quelquefois le Côté du veut, comme dans cette autre phrase du même liv., chap. 5 : « Orche ! C'est bien dit! Orche! Orche ! » O R C I A , bas lat. s. f. (De l'ital. Orza. [ V . ] ) Orse. — V. Paranchiiius. O R C I E R O , ital. s. m. (D'Orça. [ V . ] ) Matelot charge de la manœuvre de l'Orse. — « E t aggi un buono orciero, Palombaro e Gabbiero, etc. » FRANCESCO BARIIERIIÎO, Documenti

c

d amore ( x m siècle).

O P r i T A (Oryia, le y ne se faisant pas sentir), gr. litt. et vulg. s. f. Brasse. L'ital. prit ce mot. Voir Dict. ital.-fr. de Duez (1674).

O R C I P O G G I A , ital. s. f. (D'Orca [ V . ] et de Poggia. [ V . ] ) Nom d'un petit palan de rechange qui faisait au besoin l'office de l'orse et de la poge.

1. O R C A , ital. cat. anc. port. s. f. (Étvmolog. inconn.) Orse. (V.)

O R D E G N O , vénit. anc. s. m. (Pour Ordigno, du lat. O diri. [Gr. 'OpSéoi, j e tisse, je trame, j'ourdis].) Instrument, Machine, Outil, Ustensile. (Duez, 1674) Par extension : Vase. — « ... Che li detti stimadori non possa metter ne far metter da ino auanti per algùn muodo in la ditta caxa uin in orne » (urnes, cruches), « ne in barile ne in algun Ordegno « (vase) « grando » (sic) « ma solamente in zuchete ouer inbocaleti o i n altri Ordegni pizoli de zorno,in zorno quanto

— <. Quinal porta, e Temale Senal e Quadernale, Manti, Prodani, e Poggia Poppezi et Orcipoggia Scandagli et Orce, e Funi £ Canapi commuui. » FRANCESCO BARBERINO , Documenti

damorc

c

( x u i siècle).

— « E anan en 1' Orca aytant com anar podiem nos e tots los altres » (et allant à orse, ou au plus près du vent, autant que nous pouvions aller, nous et les autres). Citron, del Rey en Jacme, chap. 54. — En port, on nomme : Orça, l'Aile de dérive ou semelle Orça davant, cat. anc. (C'est l'Orza d'avanti des Italiens. [ V . ] Orse d'avant. — « Item » (pour Y Abre maior), « Orça davant fornida ab n talles... 1. » Inventaire du grêcment de la galère Sent N i c o l a u , armée en ,354 ; Axch. génér. d'Aragon, n° I54I, et Bibl. de la Mar., e s

11 sarà di bisogno per se beuer in quella zomada... » Chap. i 3 4 , Capitolar della Tana, M s . pareli. i n - 4 ° , de notre Bibl. partie. n° 1 ; p . 23, lig. 19. O R D E N A N S , augi. anc. s. (Pour Ordcnance.) Artillerie d'un navire.—« Here after falloweth the Ordenans pertaynnyng to the sayde shype. « Invcntory of the great barkc, etc.: 6 oct. i 5 3 2 . (V. t. 11, p. 278 de notre Ardi, nav.) O R D E N E R , vieux fr. v. a. (Du lat. Ordinare.) Ranger en ordre, Disposer. — « Et li dux de Venise ne se fut mie


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

obliez Ainz ot ses nés, et ses vissiers et ses vaissiaux, ordenez d'un front (établis sur une ligne [Ordo] de front). »Geoff. de Ville-Hardouin, Conq.de Const. (120З), p. 66, bg. 20.— « ... Les arméniens et artilleries qui ensuivent pour distri­ buer a plusieurs personnes Ordenez en la dite nef » (embar­ quées sur ladite nef, ou : Qui ont reçu l'ordre de s'embar­ quer sur...) Reçu de Jehan Bonnet, 2З décembre 1ЗЗ6; Ms. Bibl. du Dépôt*de la Mar. О Р Д Е Р Ъ (Ordere), rus. s. m. (Transcript, de l'angl. Or­ der.) Ordre. —Ордеръ де башалш (Ordere de batalii). (Du fr. : ) Ordre de bataille, Ligne de bataille. — Ордеръ де маршъ (Ordere de marche). (Du fr. : ) Ordre de marche. — Ордеръ де р е т р е т ъ (Ordere de retrete). (Du fr. : ) Ordre de retraite. — V . С т р о й , Л ш ш , Боевой, Походный, О т с ­ тупной. O R D N A N C E , angl. s. (Contraction d'Ordinance, fait du fr. Ordonnance; lat. Ordinatio, de Ordo.) Artillerie. (V. A r tillery. — Ordnance-ship (vaisseau muni d'artillerie), BâService de l'artiment de guerre. — Ordnance-service, tillerie. ORDO, lat. s. m. (Du gr. 'OpOô;, droit, direct.) L e mot du problème, peut-être à jamais insoluble, de la marine militaire des anciens; le mot sur lequel on a bâti vingt h y p o thèses, ingénieuses et savantes sans doute, mais incapables de satisfaire les hommes qui, sur la construction navale et sur la manœuvre des navires à rames, ont quelques notions sérieuses. Les meilleurs textes laissent indécise la question de savoir si Ordo signifie une file, comme le veulent plusieurs critiques, ou un groupe, comme le pensent quelques érudits qui n'ont pas réfléchi que quarante groupes de rames dans la longueur d'un navire, n'est pas un arrangement plus possible que quarante files superposées en quarante étages. O R D O N N E R , vieux fr. v . a. (Du lat. Ordinäre.) Préparer, armer, disposer pour une navigation ou une entreprise maritime. — « L e nombre des vaisseaux ordonnez pour l'armée.» (V. Lever [sc.]) Л/е'т. de Mart. du Bellay, l i v . x. — « L'armée des ennemis était de soixante navires esletiz (V.) et très-bien ordonnez en la guerre. » I b . O R D R E , fr. s. m. (Du lat. Ordo; rad. gr. 'OpOoç, droit, direct.) (Gr. anc. et mod. Дистаутп, Дюста^с; ; lat. Ordinatio; ital. Online; esp. dan. Orden; port. Ordern; angl. holl. Or­ der; suéd. Ordning; val. PîndSio.^ [Rinndou'iale] ; illyr. Narûha; rus. Ордеръ [Ordere].) Arrangement des vaisseaux d'une armée navale, qui varie selon les circonstances, et s'établit suivant des principes qui n'ont rien d'immuable : car depuis l'antiquité ils ont changé fort souvent. Les O r dres de marche et de bataille des navires à rames devaient différer de ceux qui s'appliquent aux bâtiments à voiles. Armés à l'avant d'éperons ou de bouches à feu, les vaisseaux longs ou à rames étaient comme des traits qui d e vaient frapper par la pointe; les navires à voiles, surtout depuis l'application de l'artillerie à poudre, doivent présenter le côté pendant le combat, si pendant leur route ils peuvent marcher de front comme les anciennes galères. Les Grecs et les Romains rangeaient leurs navires à rames quelquefois en Ordre de front, c'est-à-dire tous sur une même l i g n e , et les uns à côté des autres, mais le plus ordinairement en Ordre de croissant ou en demi lune. L e général tenait le centre, et ses lieutenants les ailes ou cornes. L'Ordre de croissant renversé, où la galère prétorienne était en avant, quand les galères des extrémités des cornes étaient tout à fait en arrière; cet Ordre fut pratiqué souvent, ainsi que l'Ordre de coin (A) et l'Ordre de coin renversé ( V ) . C'est

à l'ordre de coin que veut faire allusion Rabelais, q u a n d i l dit, liv. i v , chap. 33 : » Se mirent en Ordre et figure t e l l e qu'est le Y grégeois, lettre de Pithagoras... Au cosneet b a s e de laquelle estoit la dite Thalamègue, en équipage de v e r tueusement combattre. » Les vaisseaux ronds ou navires d e charge, pendant le combat, se tenaient derrière les b â t i ments à rames, et, pendant la marche de l'armée, ils a l laient devant, si le besoin d'arriver promptement ne c o n t r a i gnait pas les galères à leur donner la remorque.—C'estrdans les Traités sur la tactique navale, auxquels nous r e n v o y o n s , qu'il faut aller chercher les principes qui ont décidé les p r a ticiens à adopter les Ordres généralement employés a u j o u r d'hui pour la chasse, la retraite, la marche, la bataille, e t c . Ces développements ne sauraient trouver leur place i c i . ( V . Bataille, Bataillon, Escadre, Front, Galeazza, Legnetto.) — Voici la singulière et prétentieuse métaphore dont se sert Filipo Pigafetta (Ordin. dell' armata di Spagna, p . 7 ) , p o u r peindre l'Invincible armada (1688) s'avançant en O r d r e d e bataille, pour présenter le combat à la flotte anglaise : — « Ben si puote assomigliare la dispositione di questi eserciti di vascelli ad un' Aquila corrucciata per offesa mortale f a t tate nel sangue suo proprio ; che con l'ali sparte, e col b e c c o spirante giusta uendetta, e con gli artigli aguzzati, v o l i ad una legittima preda : la vanguardia risponde al b e c c o , il corno destro alla destra ala, e il sinistro allasiuistra, il c o r p o della battaglia l'assembra à gli vnghioni, e il soccorso alla coda... » 1. O R E , vieil angl. s. (Variante de Oar. [ V . ] ) Rame. — V . Bowsprite. 2.

O R E , baie de Jervis, s. Soleil. — V . Ori.

ORE, O R R É , vieux fr. s. m. (De l'ital. Ora [lat. transcript. du gr. Aupoe, Vent. — <• Quant es nefs furent tuit entré, Et tide orent et bon Orré... » W A C E , Roman de

Aura.

Brut.

— • Cinq jors ont issi enduré Al fort vent et al gros Oré. » Id., ib. — 1, Droit tient orent et bon Oré. » B E N O Î T DE S T E - M A C H E , Roman de Troye, M s . vél. x i v ' siècle. Bibl. Saint-Marc, codex x v n .

ORECCHIA D E L L ' A N C O R A , ital. s. f. (Du lat. Oricilia, forme âiAuricilla, diminut. d'Auris, oreille.) Métaphoriquement : Oreille de l'ancre. ORECCHIE D E L L ' ASINO, ital. s. f. plur. Oreilles d'âne. — V. Far l'orecchie. ORÉE, vieux fr. s. f. (Du lat. Oreœ, frein [d'Os, b o u c h e ] , et, par métonymie : Bord, l i m i t e . ) — « Voilà comme p l u sieurs grands rois et princes traitent leurs vieux serviteurs, ny plus ny moins que font les mariniers, lesquels, après s'estre servis en plusieurs voyages de leurs vaisseaux, quand ils sont vieux, ou qu'ils s'en fâchent » (les trouvent mauvais), « les jettent sur le sable et n'en font plus de compte, c o m m e dit un jour à son père le fils de Thémistocle, se promenant le long du port et des Orées de la mer. » Brantôme, Vie de Gonzalve de Cordoue. O B E I G , cat. s. m. (Du lat. Aura.) Brise. — « E vench nos un Oreig de vent de part de Garbi. » Chron. del Re> Jacme ( x m siècle), chap. 55. — « E haguen anades deu milles ab pocli d'Oreig que hauem. » I b . , chap. g g . e

O R E I L L E D E L ' A N C R E , fr. s. f. ( D u lat. Oricilla, dit pour Auricilla, diminutif d'Auris.) (Ital. Orecchia dell' anchora; angl. anc. Flooke; angl. mod. Fluke; val. b p e K i e


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. [Ottrékié] ; bas bret. SAouarn; rus. Vuino [OuchAo].) Chacun des angles de la base du triangle qui a le nom de Patte de l'ancre est une des Oreilles de l'ancre. (V. ci-dessus, p. 129; dans la figure double d'une ancre, les angles Fsont les oreilles.) —. Oreille de lièvre. La voile latine, dont la partie supérieure est un angle aigu, a été comparée à l'Oreille du lièvre, qui n'est pas, eu effet, sans analogie de forme avec elle. P o u r caractériser par une figure pittoresque la voile d'un bâtiment latin qui court vent arrière, le trinquet bordé à bâbord, par exemple, et la grande voile bordée à tribord, on dit qu'il est orienté en Oreilles de lièvre. Guillet ( i 6 8 3 ) , reproduit par Aubin (1702), a donné de l'Oreille de lièvre cette définition obscure et incomplète: n Une voile appareillée en Oreille de lièvre est une voile latine, ou à tiers point, ce qui la rend différente des voiles à trait quarré. » V . Aureille de lièvre. O R É N A , basq. s. (Signifie au propre : Heure; au fig.:) Horloge. Selon le P . Larramendi, l'horloge s'appelle en basque-.Eslojua, Orenloyua, ce qui signifie : Voix de l'heure. O R E N G A , esp. anc. s. f. (Sans doute du gr. "Op£Yp,a, d"0pÉYw, j'allonge.) Allonge. — V . Estamenara. O R É O R , satawal. v . Dériver, Aller en dérive. O R G A N E A U , fr. s. m. Corruption d'Argancau.

(V.)

O R G A N E L (prononcé: Or-hanel), bas bret. s. m. ( C o n formation bretonne du mot fr. : Organeau. [ V . ] ) Anneau, Arganeau, Boucle. Le celto-bret. a Lagaden, signifiant : A n neau, cercle de fer; les matelots n'en font plus usage, le français a prévalu. O R G A N O , esp. s. m. (De l'angl. Organ.) Noni d'une pièce d'artillerie qui armait les hunes des bâtiments anglais au milieu du x v m siècle, et dont la forme était probablement celle d'un éventail ou d'un jeu d'orgues horizontal, comme est, en partie, celui qu'en i 8 3 o nous remarquâmes dans l ' é glise cathédrale de Palma de Mayorque. — V . Cofa. e

O R G E A U , fr. anc. s. m. (Pour Arjau. [ V . ] ) Barre du gouvernail. — « P l u s , deux Orgeaulx des timons. » État de la galère Haudancourt (1661), Ms. n° 3 , Bibl. histor. de la préfecture de l'Aube. — « Hélas ! ne abandonnez l'Orgeau, ne aussi le tirados! » (les brides ou palanquinets). ( V . Ourjault.) Rabelais, Pantagruel, liv. i v . O R G H A N ( ^ j U j j l ) , turc, s. Grosse corde, Cordage. O R I , papou, s. Soleil. — V . Ore. 1. O R I A , O R Y A , lat. s. f. (Peut-être d'Ora, rivage.) Bateau de pêche. — « Oryam dicunt naviculam modicani piscatoriam. Vnde et Plautus in Kakisto : — « Malo huuc adligari ad Oriam Ut semper piscetur, etsi sit (empestas maxuma. » FOLGEHTII PLANCIADIS, Exposit. sermonum antiq., Ms. Cordel., ii° 100.

Bibl.

nat.,

— V . Horia. 2. O R I A , papou de W a i g i o u , s. Navire. (V. Oïa.) — On remarquera le rapport singulier, et assurément tout fortuit, qui existe entre ce terme et le précédent. O R I E N T , fr. s. m.(Du lat. Oricns [gr. "Optopa, se l e v e r ] , Point de l'horizon où se lève le soleil.) Est. ( V . ) — « L e 11 ... l'Orient pris à ¿0 degrés. L e 12 juin, prins l'Orient à £7 degrés et demi de la ligne, en l'antarctique... » Journal du voyage deJ, Parincntier (1529). e

e

O R I E N T A , basq. vulg. v. a. (Du fr. Orienter. Faire s e r v i r . ) — Orienta a bortza. (A orça, a o r s e , au plus près.) Orienter au plus près.

O R I E N T A R , esp. port. v. a. (Du fr. Orienter.)—Orienta,las vêlas, Orienter les voiles. Par extension assez singulière: Oricntar un barco, hum navio, Disposer un navire pour sa navigation. — V. Agréeur. O R I E N T A R E , ital. v. a. (Du fr. Orienter.) — Oricntare le vele, Orienter les voiles. —Oricntare un vascello, Disposer un navire pour sa navigation.-—V. Agréeur. O R I E N T E R , fr. v. a. Les étymologistes, qui ne sont embarrassés de rien, trouvent tout simple que ce mot, appliqué par les marins à une voile, soit le même que celui qu'on a l'ait du lat. Orienlis, génit. d'Oricns, Orient, Est. Us disent: « On a orienté une église en tournant sa face vers l'orient; le musulman s'oriente pour faire sa prière; Orienter et tourner peuvent donc très-bien être quasi synonymes. » Nous ne sommes pas de ce sentiment, et nous croyons que les marins, dont la langue est généralement exacte et rigoureuse, n'ont pas appliqué à l'action de « Tourner une voile à droite ou à gauche autour du mât qui la porte, et non vers le point de l'horizon où le soleil se lève, » un verbe dont le sens ne peut être que celui de Tourner vers l'orient. L'Orienter des marins français nous semble être une contraction d'Auram lenere, tenir le vent. — Feu M. Lctronne, dans le second des articles qu'il consacra à l'analyse de notre Archéologie navale (Journal des Savants, janv. 18/18), réprouva cette étymologie ; ce serait une raison pour que nous n'insistassions pas ; mais, en faisant bon marché de notre hypothèse, nous avouons que nous avons de la peine à nous ranger au sentiment commun. (Gr. mod. Мтсратсары /.a),ct; lat. Obvcrtere comua antennœ; ital. Aggiustarc le vele, Oricntare; esp. port. Oricntar, Marear; ar. cote N . d'Afr. Pountar; isl. Beila; angl. Trim (to) the sails, IVeathcr (là); ail. Aile segel nach einem cours stellen ;\->-лщ. Orienta; bas bret. Oricnti; val. Ameza (a) шпгеле (A acheza pinnzélé) ; rus. Брасопит 1. [Brassopitc].) — Orienter une vergue, fr. anc. peu usité, v . a. Garnir une vergue de son gréement, la gréer. — V . Agréeur, Oricntar, Orientare. O R I G N E U , fr. anc. s. m. «C'est une pièce de bois que l'on attache au navire, qui est longue et que l'on met hors du navire quand on le veut, afin qu'estant soutenu d'vne corde dedans le navire, l'on puisse plus aisément trauerser l'ancre. » Explicat. de divers termes, etc.; Ms. du x v n siècle, Arch. de la Mar. Cette pièce de bois, poussée hors du navire et soutenue par une balancine, était ce que les Anglais appellent : Fish. ( V . ) e

'OPFZQN (Horizo-n), grec mod. s. n. ( D e ' O p Ç w , je limite.) Horizon, Flottaison. O R I L L A , esp. s. f. (Du lat. От. [ V . ] ) Rivage. — « Los Moros siendo grande el numéro dcllos, que de pie, y a cavallo occupavam la Orilla...» Servie, de los capit. Nodales, p. 9 v ° . — Salir d la Orilla, Envahirle rivage, en parlant de la lame qui saute sur la terre, poussée par le vent ou par le mouvement de la marée; sauter d'une embarcation à terre; tomber sur le bord de la mer, en parlant d'un objet qu'on y jette. Dictionn. marit. esp., 18З1. — Au figuré, on appelle Orillas les limites maritimes d'un parage déterminé. I b . O R I N , fr. s. m. (Du vieux fr. Hojrin. [ V . ] Ce nom, donné d'abord à une espèce de bouée, fut attribué ensuite à la Corde qui attache l'Hoyriri à l'ancre. [ V .Intcrscalmium.]) (Bas lat. Endegarius, Gropialis; p r o v . Gropial, Groupi; vénit. anc. Endegario; cat. Grupia; esp. cat. Orinquc; ital. Grippa, Grippia; ar. côte N . d'Afr. Gribia; angl. anc. Boyc-ropy ; angl. mod. Buoy-rope; bas bret. Orink; basq. vulg. Ouruika; basq. litt. Orinquea; gr. mod. T o a x i v i TOÛ xaêtTdcW.O'j,


GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1096

ou T«8 ^ « v S o o p t w ; ail. Bojeseil,Boycree ;ho\\. Boeireep; dw.Boiereeb; Suëd.Bojrep ; rus. Eynpein, [Bouœrepe]; lasc U o r - w M . ) Dans la figure qui accompagne cet article, Y Z marquent la Bouée; Z X T indiquent l'Orin. - V . O r n . P

Destinée, Fatalité, et Guerre.) Flotte de guerre, Flotte d e bâtiments de guerre. — L e suéd. dit : Orlogs-Jlotta , l'ail. Orlogsfloitc, et le holl. Orlogsvloot. (V. Kriegsflotte.) — Orlogskib. Bâtiment de guerre ; Vaisseau de ligne.—V. Blokskib. O B L O P , angl. anc. et mod. s. (Contraction d'Overlop. [V.])Une phrase de Manwayring nous fait connaître q u e , au commencement du x v n siècle, le nom d'Orlop était d o n n é à tous les ponts du navire. L'auteur du Sea-mans dictionary dit, en effet ( p . 3 3 , édit. 1 6 4 4 ) , après avoir nommé les « first, second or third deck » et le Spar deck ( V . ) : <> A l s o these decks are called by the name of Orlops, as the. use to say, the first ore second Orlop. » Aujourd'hui le nom O r l o p n'est appliqué qu'au Faux-pont. — Orlop-beam. (Bau du faux-pont.) Faux-bau. ( V . Beam.) — Orlop deck. L e m ê m e au'Orlop. ( V . ) e

OP./IOnT> (Orlope), rus. s. m. (Transcription de l'angl. Orlop. [V.]) Faux-pont. ( V . Kyfipnieu.) — O p . \ o m . - 6 n M c t (Orlope-bimss). Faux-bau. — V . BiuiCfi. O B L U M , bas lat. s. n. (De l'ital. Orlo, fait du lat. Ora; rad. gr. "Opo,, limite.) Bord supérieur du navire, Pavesade, Bastingage. — « ...Videlicet quod quelibet Cocha trium c o pertarum mensuretur in sua altitudine computato O r l o i p sius Coche, et detur eidem Coche Orlum parmorum sex. Stat. gemo, du 17 mars i 3 4 o ; p . 239 de ï'Impositio officii Gazariœ, Ms. Bibl. Dépôt de la Mar. ( V . , au sujet de ce passage, p . 266, t. i de notre Arch. nav.) — « Altitudinis in Orlo palniorum quinque. » Contrat passé h Genes pour la construction de deux nefs destinées à saint Louis (1268), p u blié, t. 11, p. 388 de notre Arch. nav L ' O r l o ou Pavesade e r

O R I N G U E B , fr. v . a. (De l'esp. Orinquear. [ V . ] ) (Rus. rWmraanib NKOKB 3a 6yîipem> [Podniate iakore za bouïerèpe].) Soulever l'ancre au moyen de l'orin, ce qu'on appelle aussi : Lever l'ancre par les cheveux.— On lit, p. 78 d'une Explicat. de divers termes, etc.; Ms. du x v n siècle, Arch. de la Mar. : <c Oringue ! c'est haler sur l'orin pour traverser l'ancre. » On peut, en effet, agir ainsi sur l'orin lorsque l'ancre, accrochée au capon, est encore verticale, et qu'on veut l'amener à la position horizontale où elle sera saisie par le palan de candelette qui la doit traverser complètement. e

ORINQUE, cat. esp. s. m. (Du fr. :) Orin. — «Seis Orinques de la misma xarcia » (six Orins du même filin). Razon de las medidas... para vn galeón nombrado Nuestra Señora de Loreto; Ms. de 1614 à 1621, Bibl. de la Mar., n° i42.55-3. Orinquear, anc. v. a. Lever l'ancre par l'orin, o u , comme on dit : Par les cheveux. ORINQUEA (Orinnqouéa), basq. litt. s. f. (De l'esp. Orinque. [ V . ] ) Orin. — Le P . Larramendi bâtit à grand'peine, pour ce mot, une étymologie que nous ne saurions adopter. Il prétend que Orinquea, comme l'esp. Orinque, vient du basque Oriquen, dont 1'« a été transporté après IV. Oriquen signifie, dit-il : Quitter, ôter une chose d'un lieu; et il ajoute : « Y siendo el Orinque el que assegura el ancla, primero se removerá, y quitara el Orinque por la tempestad, o de otra manera, que no el ancla.» Tout cela manque de raison, car l'orin ne donne à l'ancre aucune solidité, sa fonction étant de lier l'ancre à la bouée, et quelquefois d'aider à lever l'ancre. O R I O L A , lat. s. f. (Diminut. A'Oria. [ V . ] ) — V . Catta. O R L E , O R L O , cat. anc. s. m. (Comme VOrlo ital., du lat. Ora; rad. gr. "Opoç, limite.) R e b o r d , Bord du navire, Plat-bord. O B L O G S F L A A D E , dan. s. (De Flaade [V.], et de l'angl.. sax. Orlag, Orlœg, Orleg, qui signifient, en même temps,

de ces deux nefs devait avoir cinq palmes de hauteur, c'està-dire, 45 pouces, ou 3 pieds 9 pouces ( i o 5 ) ; celui des coques génoises de i34o, six palmes, ou 4 pieds 6 pouces (i-46<). m

c

O R M E G , O R M E I G , cat. anc. s. m. (Du gr. 'Opuiu. [ V . Ce qui servait au mouillage d'un navire, câbles et ancres — « Item, fbren pagats an » (a en) « Bénit Sivrana per traure l'Ormeg della dita galea, xviij s. » Fol. 54, Livre des dépenses faites pour l'armement de la galère le Saint-Thomas (mai 1406) ; Ms. Bibl. de la Mar., n° g38-3. — « Item, foren pagats e donats a quatre homens qui tiraren l'Ormeig de la taraçana» (de l'arsenal de Valence) « a la barcha, a raho de vij diners per horn, ij ss. iiij din. » I b . , fol. 72 v ° . — \ 2. Taula. O R M E G A R , cat. anc. v . a. (D'Ormeg.) Variante d ' O meiar. (V.) — « Fo ordonat que negun hom no gaus metre entre el naveli del senyorRey, ni hormegar sobre el dit naveli, puys que aya espassi d'Ormegar... » Statut de Sanchc. roi de Majorque, sur la maîtrise du port de P o r t - V e n d r e s : i3i8.Manusc. cotéregist. 17 ; Arch. de la Procuration rovaio à Perpignan, fol. 86. O R M E G E R , vieux fr. v . a. (De l'ital. Ormeggiare, i \ Amarrer , Mouiller. — • En la sarcie necessaire pour O r meger vue galère y fault quatre gumenes, pesant la pièce dix quintaux cheneue » (de Canavo, chanvre) : * a six Hures le quintal, montent à deux cens quarante liures tourn. » Stolonomie, Ms. du x v i siècle, n° 7972-8, Bibl.nat., p . 16. e

O R M E G G I A R E , ital. anc. v . a. (Du g r . ' O p p i o . [ V / f i Amarrer un navire, Mouiller. — « . . . Sarà necessario O r meggiare, overo assicurare il vascello con tutti dui i ferri di proda. » Bartol. Cresceiitio , Nautica Méditer. ( i 6 o - . p. i 3 o . ( V . Amarrare. Armeggiare, Armizzare, L i u t o . Ormeggiatura, Action d'amarrer un n a v i r e . — Orniti. dont Armeggio est une variante. [V.]) Amarre. Cable. v


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G L O S S A I R E NAUTIQUE. O R M E I A R , bas lat. cat. anc. proveuç. v. a. (Ou gr. 'Op;JL£O). [ V . ] ) Amarrer un navire, le mouiller, le mettre sur ses ancres. L e chap. 17 du Consulat de la mer contient cette disposition : — « L o notxer no deu iaure despullat » (le nocher ne doit pas se coucher, se reposer déshabillé. Jaure fut fait du lat. Jacerc) « que sia s;i » (s'il est sain , en bonne santé),» è deu aiudar à Ormeiar à salvament la nau. » (Le traducteur de M . Pardessus, reprenant Boucher, qui, dans sa mauvaise traduction du Consulat, rendit : Ormeiar à salvament par : Aider au suavement, dit : « 11 doit aider à appareiller le navire. » Ormeiar n'a jamais signifié Appareiller; il signifiait justement le contraire. Ormeiar à salvament, c'était Mouiller le navire de manière à assurer son salut, l'établir solidement sur ses amarres.) Au chap. 158 de la Coutume catalane, le traducteur a donné sa véritable signification à Ormeiar. — « Quousque idem navis vel lignum sit Ormejata. » Ordon. de Jacques d'Aragon sur là police de la navigation ( i 2 5 8 ) . — « Marinarii non exeant de navibus... quousque ipsœ naves bene fuerint Ormejatœ. •> Statuta Massiliœ, chap. 17, liv. i v . (V. Costera, Desormeiar, Stassi.) — . Les barques infrasequents Ormejaren e remolcaren la dita L'alea al surgidor. » Eol. 60 v ° , Livre des dépenses faites pour l armement de la galère le Saint-Thomas (mai 1406), Ms. Bibl. de la Mar., n° g38-3. (V. 2. Taula.) — - Item , foren pauats al dit en Barthomeu Marti, loqual ab sa barcha ab xij homens Ormeja la dita galea, ij liv. ij ss. x den. » Fol. 7 2 , ibid. O R M E J A R E , O R M I Z A R E , bas lat. v. a. (Du g r . 'Opuico [ V . ] , 'OppuÇoi- [ V . ] ) Mouiller, Amarrer un navire. — « O r dinamus quod si aliquod lignum vel navis de Barchinona » (Barcelone) « erit in aliquo portu vel stassi Salvador, et v i d e n t aliquod lignum vel navim de Barchinona intrans vel intrantem in dicto portu vel stassi, fort Un a temporis, in continenti lignum vel navis, quod vel quae erit in ipso portu vel stassi, teneatur armare barebam suam, et ire ad dictum lûinum vel navim, juvet ipsum vel ipsam ad remolcar, quousque dictum lignum vel navis sit in loco tuto, et dicta barcha armata non recédât a praefato ligno vel navi, quousque dictum navis vel lignum sit Ormejata. » Ordon. sur la police de ta navigation, publiée, en 1208, par Jacq. d'Aragon; art. 4. — « ••• Et quod aliqui marinarii non exeant de navibus que venerint de viagiis in Massiliam quousque ipse naves bene sint Ormejate. » Stat. de Marseille ( x m siècle), liv. iv, chap. 17. e

ORMENICCA (Ormenitcha), illyr. daim. s. f. (Nous ne savons à quelle racine rapporter ce mot, qui est sans analogues dans le russe, et qui nous paraît tout à fait isolé dans l'illyrien. 1 Galère. — V . Katârga. O R M E Z A , geno. v . a. (De l'ital. Ormeggiare. [ V . ] ) Amarrer un navire. — Ormezzo, s. m. Amarre, Câble. ' O P M E i i , gr. anc. v . a. (De"0pu.o<; [ V . ] , Je mouille, j e suis au mouillage, ou à l'ancre. — Y . "Ayxupav /co\ôiv, 'AyxupoSoXîw, 'ApàÇw, •EÀXiu.eviÇou.at, 'Evopu.îÇw, 'Op|*fÇùi, <l>ouv-apeo. ' O P M H T I K 0 2 {OrmitUos),ur. Essor.) Ardent.

mod. adj. (De 'Opu.^ Elan,

O P M I Z i i , gr. anc. v . a. (De "Opuo;. [ V . ] ) J'abrite un navire ou une flotte dans une rade, dans un port ; Je mouille, je suis à l'ancre. — V . 'Opuéw. " 0 P M 0 2 , gr. anc. s. m. (V. Orri.) Ancrage, Rade, Station navale, Lieu de relâche, Abri fermé contre la tempête. — « "Opu-oç, i-7ROOPO;j.o; TOS -).OIO'J xoù ^ AXIAC. » Hésvrhius. — V . Aiu-v, "Voopixo;.

O R R A T S A , basq. litt. s. f. Boussole. O R R I , cat. anc. s. m. (? Du lat. Ora, Rivage, 011 du gr. Eïpoi, Nouer, Attacher, qui a fait 'Opuo;, Corde, Chaîne, d'où Mouillage, Rade où s'attachent les navires. Dans notre Arcliéologie navale, t. 11, p. 65, nous avons rapproché l'Otri catalan de l'esp. Orinque et du fr. Orin ; ces mots ont, en effet, une apparente analogie de forme qui peut légitimer ce rapprochement; mais nous ne savons s'ils ont une même origine. [ V . Orin.]) Ce mot, qui désigna peut-être d'abord l'Amarre qu'on envoyaitdu navireàterre, désignait, en 1З40, le Câble, comme le montre l'art. 3 d'une Ordonnance rendue par D . P e d r o I V d'Aragon : « Que tot mariner ò ballester ò altre acordat » (engagé) * qui tal Orti de nau ò de altre vexell « (qui coupera le câble d'une nef ou d'un autre navire) » ò leuard volta al Orri » (ou le détournera de la bitte ou de tout autre lieu où il sera tourné) « de nau ò de leny, que n'vaia en terra sens voluntat del patrò ò de son loctinent, » (si le navire va à terre [s'échouer] sans que le maître ou son lieutenant ait ordonné de détourner ou de couper le câble) « que sia penjat per la gola » (qu'il soit pendu par la g o r g e ) . 1. ORSA , ital. s. f. (Variante à'Orza. [ V . ] ) Orse ( V . ) , Côté gauche, Côté du vent, L e plus près. 2. ORSA, ar. côte N . d'Afr. v. a. (De l'ital. Orzare. [ V . ] ) Loffer.—Orsa la banda ! (De l'ital. Orzare [ V . ] , et de Banda. [ V . ] ) Capéer, Etre à la cape, Etre en panne. O R S A R E , ital. v. a. (Variante à'Orzarc. [ V . ] ) Venir au vent, Loffer. — Orsa alla banda ! ital. anc. Orse tout à la bande! La barre dessous! L o f f e ! Loffe tout! 1. ORSE, fr. anc. s. f. (De l'ital. Orza. [ V . ] ) (Rus. I l n c п о т ъ [Pispole]; esp. Orza, Burro; augi. Mizen-bowUnc.) — ( V . Ilource, Ource. ) — Orse h poupe. (De l'ital. Orza di poppa. [ V . ] ) — » Un cap d'Orse à pnuppe pesant 60 liures. » Stolonomie, Ms. de i 5 5 . , n° 7972-8, Bibl. nat., p. 11 v . ( V . 5. Cap.) — Orse devant. (De l'ital. Orza d'avanti. [ V . ] ) — « Cap d'Orse deuaut, pesant huictante liures cheneuc...' (de Chanvre; ital. Cancvc). Stolonomie, p. 11 v ° . — Orse nouvelle. (De l'ital. Orza novella. [ V . ] ) — « Cap d'Orse nouvelle pesant deiny quintal. » Stolonomie, p . 12. 2. O R S E , prov. langued. s. f. (De l'ital. Orza. [ V . ] ) Bâbord. — « Bakboord... Orse, bas bord du vaisseau, le c u t i gauche par rapport au timonier. » P . Marin, Grand din. holl.-fr., 1752.— V . Bas-bord. ORSÉ, géno. adj. (De Orsarc, venir au vent.^ Ardent. O R S E R , vieux fr. v. a. (De l'ital. Orsarc. [ V . ] ) Venir au vent, Loffer. O R S I A , bas lat. s. f. (De l'ital. Orza. [ V . ] ) O r s e . — « . . . Ostis duabus, Orsiis duabus, Mulganario uno... » ContratiVaffrètement de la nef le Paradis (1268), publié t. 11, p. З92 de notre Ardi. nav. O R S O - P O U P A , provenc. s. m. (De l'ital. Orza-popa. Orse à poupe. Cordage simple on palan accroché à la cosse du mouton, qu'on haie sur l'arrière pour effacer l'antenne quand on va vent arrière ou grand large. Le mouton dirige l'antenne dans le plan de la quille, l'Orse à poupe la place obliquement à la longueur du navire, ou dans un plan parallèle au maître bau. O R T A D1RÈGU1 (^JjO J u ^ l ) , turc, s. [Dilégui, de Diria [ O ^ ] [ V . ] ; Orla [£jj\], milieu.) (Mât de milieu.) Grand mât. О Р Т 2 A ou O P T Z A (Ortsa, Ortza), gr. vulg. s. f. (Trans cription de l'ital. Orsa. [ V . ] ) Cape. (Ainsi : "Ала ортса, à la

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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r a p o ) Loffe! ( V . B « r r a . ) — Dans quelques petits navires, comme la SaxwXftoc. (V.) et le TpevavTÎvjr] ( V . ) , on .lonne le nom d' Op<J* à celui des haubans de beaupré qui est m o 'OpTctpiaaa, s. f. Auloffée. mentanément du côté du vent — 'Opi-ncxpo (Ortsaro), gr. vulg, v. a. Loffer, Venir au vent, Tenir le vent, Serrer le vent. — V . Kpottôï île, TOV aspa, 'Epyouai Trpò; TÒV av£u.ov. v

O R V A L H O , port. s. m. (? Du lat. Knratio, de Ros, Rosée.) Bruine. O R Z A , ital. esp. anc. s. f. Orse. ( V . ) Nom d'un cordage ou palan simple attaché, comme Un bras, an Car ( V . ) de l'antenne et fonctionnant au côté gauche. Par extension, le côté gauche (Bâbord) du navire fut désigné par le mot Orza, qui ensuite nomma spécialement le côté du vent quel qu'il fût, et L e plus près du vent, d'où Orzare, Ormeggiare et Anelar a Orza, Anelare all' Orza. (V.) — Au x v i n siècle, l'usage de nommer : Orza, le côté du vent, le lof, ayant prévalu, la Poggia ( V . ) ne disparut pas, mais elle perdit son nom et devint VOrza de droite. Ainsi, à l'extrémité inférieure de l'antenne, il y eut deux Orses, l'une à gauche, l'autre à droite. — Quand on commande Orzai le timonier met la barre du gouvernail sous le vent pour forcer le navire à venir au vent, à loffer. Orza! signifie donc proprement : Loffe ! — L'Aile ou semelle de d é r i v e , dont l'effet est d'aider le navire à se tenir au vent, est appelée Orza en espagnol. (V. Ad orza, Orsa.) — Orza d'avanti, Orse d'avant. — « Orza d'auanti è vna fune che si lega ad vno de i bragotti del carro dell' antenna dell' arbore maestro, quando si vuol far vela, e seme pei- abbassare il carro verso la prora, doue anco l'Orza si tiene. » Le capitaine Pantero-Pantera, Vocabol. naia., p. i 5 . — L e capitaine P a n tero-Pantera, en donnant seulement à l'antenne du grand mât une Orza d'avanti, se trompa sans doute. Nous savons, par le Mémoire sur les manœuvres et les agrès d'une galère (Ms. Bibl. de la M a r . ) , que l'antenne du trinquet avait, au x v i i siècle, des Orses comme celle de niestre; et nous lisons, dans la Nautica Méditer, de Bart. Crescendo, contemporain de Pantero-Pantera : « Hanno » (les Coniglieli) « la cura de i ferri ò ancore... e di dare e Iettare volta al giunco del trinchetto, e dell'Orza d'avanti di esso quando si fa vela, ò si ammaina. » P. i 3 3 . — L'Orza d'avanti est mentionnée dans la nomenclature des grécments de la «galea di Pian-, dra, » de la « galea de Romania,» de la «galea sotile, » et de la « nave latina,» donnée par l'auteur de la Fabbrica di galere, traité du x i v ou du x v siècle, publié, p . C-3o, t. n de notre Arch. nav. ( V . M o l a . ) — Orza de deriva, esp. Aile de dérive, Semelle de dérive, nommée Orza parce que son effet est de porter le navire au vent. — Orza ili poppa ou Orza a poppa, ital. anc. Orse à poupe ou Orse de poupe.— « O r z a di poppa è vn'altra fune legata all'altro bragotto del carro, che sente per tirarlo verso la poppa, e non si attacca, se non , quando si fa vela, e si tienne alla poppa. » Pantero-Pantcra. — Orza novella, Orse nouvelle, Orse de supplément, fausse Orse. — « . . . È vna fune, che sta sempre attaccata al carro dell'antenna dell'arbore maestro, e >si tienne, perche, rompendonsi l'Orza, possa supplir per essa.» Pantero-Pantera. — Ajoutons que l'antenne du trinquet avait une Orse nouvelle, comme celle de mestre. L'auteur de \'Armata navale oublie de le dire. — Orza popa, vénit. anc. (Variante d'Orza di poppa. [ V . ] ) — « Vole Orza-pope (sic, pour Orse-pope) 2 , longa 1'una passa 20; dè pesar el passo lib. 4.» Fabbrica di galere, traité du x i v ou du x v siècle, mentionné ci-dessus. — Orzapoza, vénit. anc. ( L e même que l'ital. Orcipoggla. [V.]) — « Vole Otza-poza de 6

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passo 3 6 ; dè pesar e! passo lib. 2. » Fabbrica di galere. V . Galera de banchi 28.

O R Z A D A , esp. s. f. ( D ' O r i * . [V.J) Auloffée. O R Z A R , esp. v . a. (D'Orza. [ V . ] ) Aller au plus près} Tenir le plus près, Louvoyer, Loffer. O R Z A R E , ital. anc. v . a. (D'Orza. [V.]) Aller au plus près, Tenir le plus près, Louvoyer, Venir au vent. — Y Mezana. O R Z A T A , ital. s. f. (D'Orsa. [ V . ] ) Auloffée. O R Z E G G I A R E , ital. anc. v . a. (Variante d'Orzare. [ Y . ] Venir au vent, Loffer. — « . . . E opponendo quello (timone) alla corrente dell' acqua che solca la nave, senza dubbio, с-ц11 la farà Orzeggiare molto più, che non farà la mezana e "la contramezana insieme, come noi habbiano esperimentato, pur che in vna barca di nane, curiosi di veder vn' effetto di tanto p r o f i l o . » Bart. Crescentio, Nautica Méditer. (1607 , p. 67. — « Potrà anchora notare il timoniero il grado fin alquale possi Orzeggiare senza che il vento pigli il filo » (prenne le fil de la voile, mette la voile en ralingue), « per che il troppo Orzeggiar è causa di far traboccar la galea, maggiormente quando si và vento à poppa. » I b . , р . 1З8.— V . Mezana. ОР'ВХИ у ЯКОРНАРО BEPETHA (Orékhi[prononcé: Oré-hi] ou iakornavo veretna), rus. Noix de la verge de l'ancre. (Traduci, de l'angl. Nuts of the anchor.) T e n o n s de l'ancre. 1. O S , bas lat. s. n. (Bouche.) L'ouverture du navire . largeur au maître bau , comme on dit en France, son B o u chain, ainsi qu'on disait autrefois. — « Navi s, qua? vocatur Sancta Maria, est... ampia in O i e pedibus triginta octo et dimidio. » Contrat d'affrètement proposé par les Vénitiens à saint Louis, en 1268, t. 11, p . 355 de notre Arch. nav. 2. O S , isl. s. (Ce mot, en relation intime avec le lat. Os, bouche, paraît être un emprunt fait à la langue latine, car il est sans analogue dans les langues du N o r d . ) Embouchure d'un fleuve, d'une rivière. — « Classis omnis in Scaniam in osti uni Svincjrar-os directa.» T o r p h é , Hist. norveg., 111 part., p. 478. — V . Arós. e

O S È K , O S È K A , i l l y r . daim. (Du slave" Сук [Souk], sanse. Souchh-a, lat. Siccus, sec.) Beflux, Ebbe, Jusant, Marée des cendante. — Osêkati,\. a. (Proprement : D é c r o î t r e , d e s cendre.) Affranchir un navire, le rendre étanche, Égoutter une Embarcation, P o m p e r . — Osêkliti, v . n. Rester à sec, en parlant d'un navire. ( V . Ostati na o s ê k l i . ) — Oscknuti, v. n. Se retirer, Descendre, P e r d r e , en parlant de la mer, de la marée. O S E R , bas bret. s. m. (Du fr. :) Haussière.— Plur. riou. — V. Oczer.

Ose.

O S I D R A N (n sonnant), illyr. daim. adj. (De Sidro, ancre. O, sur.) Qui est à l'ancre, «Qui est mouillé. — Osidralti, v . n. Être à l'ancre, Être mouillé, Mouiller, Jeter l'ancre. O S K I P G É N G R , isl. adj. ( D ' O , préfixe de la négation, d e Skip [ V . ] , et de Genga [angl.-sax. Gan], Aller.) Où un navire ne peut aller, Inabordable, Inaccessible aux navires. O S K O D R , illyr. daim. s. ( L e même que le rus. Оскор n> [ V . ] ) Hache. О С К О Р Д Ъ (Oskorte), Hache.

rus. s. m. (De Корда, coutelas.)

О С К Р Е Б А Т Ь (Oskrèbate), rus. v , a. (De Скреб [ & î r c 6 ] , que Reiff rapporte à l'ail. Schrapen, racler, et au suéd


GLOSSAIRE NAUTIQUE. Skrapa, — rad. des mots qui expriment l'idée de Racler, ratisser, etc.) Gratter. О С Л А В И Т Ь (Oslavitc), rus. v. a. (De С л о в о , parole, Слава, renommée. Славишь [Slavitc], signifie proprement: Célébrer, et Ославпмь [Oslaviié] publier. C'est par une figure assez hardie que : Publier, Divulguer est d e v e n u : ) D é m a r r e r , Larguer. _ Manque à i a partie rus.-angl.-fr. d'Alex. Chichkoff. O S M A L A C (Os'malats), poi. v . n. ( D e Smola [ V . ] , et du préfixe O, Autour, De toute part.) Goudronner.—V. Mazac', Polewac'. О С М А Т Р И В А Т Ь К А П А Т Ь (Osmatrivate Aanatc), rus. v. a. (Proprement: Regarder tout autour, Visiter un câble. D e C3!omptmb[Smotriéte], Jeter les yeux sur,et d ' 0 6 ï [ O i e ] , préfixe de l'action faite autour.) Paumoyer un câble. О С М А Т Р Б Т Ь Б Е Р Е Г Ъ (Osmatrete rekc), rus. v . a. Reconnaître la terre.

ou Osmatriètc

bc-

О С М О Л И Т Ь (Osmolile), rus. v. a. (De С м о л и т ь [ V . ] , et d'O ou d ' 0 6 , préfixe de l'action faite autour.) Goudronner, Braver. О С М О Т Р И В А Т Ь (Osmotrivate), rus. v . a. (Du slave С м о т р (Smolr], Jeter les yeux sur, et d'O, préfixe de l'action produite autour. Illyr. Smolliti, voir le mal.) Visiter. О С М О Т Р Ъ (Osmotré), rus. s. m. Visite. О С Н А С Т К А (Osnastka), rus. s. f. (De СнастЪ [Snaste], outil, instrument, agrès.) Gréement. — Оснащеше [Osnachtchénié), s. n. Action de gréer. — Оснащивать (Osnachtehivate), v. a. Gréer. ОСНОВАНИЕ К О Р М Ы (Osnovanié farmi), rus. s. n. (Fondement de la poupe.) Arcasse. — Manque à la partie rus.-angl.-fr. de Chichkoff. — V . Корма, Чурбань, Заднпа часть корабля. OSR1GNEGA S I D R A , illyr. daim. s. (Ce m o t , que nous écrivîmes, à Ancóne, sous la dictée d'un matelot de Salicilico, a bord du trabacolo : Padre immortale, et que nous nous fîmes redire plusieurs fois par notre instructeur, qui était un homme fort intelligent, ce mot est sans analogue dans le Dict. de la langue illyrienne, qui, pour : Câble, dit simplement : Konop od broda, la Corde du navire. [ V . ] Nous n'avons pu deviner de quel mot Osrignega est une corruption.) Câble. — V . Gùmina, Sidro. O S S E C , vieux fr. s. m. Dans Y Inventaire des mots dont on vse sur mer, qui précède l'Hydrographie du P. Fournier édit. de 1667, p. 9- — Ce terme manque à la première édition [i6.' H];on lit: « Osset ou Ossee, est proprement la plus longue queue ou crochet de toutes les varangues enculas » (acculées) « qui se pose sur la quille, tout proche la courbe de talon : et d'autant que c'est en ce lieu où se met la pompe de l'arrière, on appelle Ossee ou Centine» (sic, pour Sentine) « ce lieu où toutes les eaux du nauire vont se rendre. » A propos de l'origine du mot Ossee, Aubin (170?.) dit : » Quelques-uns croient que comme on entend par ce mot ce qui sert à mettre le navire au sec, il a été fait par corruption du mot : Au sec. » Nous n'admettons pas plus cette étymologie que la délinition donnée par le second éditeur de {'Hydrographie. L'Osset ou Ossee ne fut jamais le nom de la queue des varangues acculées; toujours ce terme désignala pompe; nous en avons pour garant EtienneCleirac q u i , dans son Explical. des termes de marine, etc., dont la première édition est de 16З4, et par conséquent antérieure de trente-trois ans à l'édition de Y Hydrographie de 1667, dit à propos de la P o m p e : » L e canal est nomme Pompe. (

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La pièce qui entre et puise l'eau est la boëte, au bas de laquelle et tout à l'environ est une pièce de cuir de bœuf nommée Clapet; et le manche qui joue, hausse et baisse la boëte : Britibale ou Brinquebale ; et tout cela ensemble est l'Ossee ; chaque effort est une bastonnée et remuement de l'Ossee. » Ceci ne laisse ni doute ni équivoque. Ossee est pompe sont une même chose. A quelle langue nos marins empruntèrent-ils le mot dont par corruption on a fait Ossee? Au 'flamand ou hollandais. Hoozcn signifie, dans ces deux idiomes : « Epuiser, vider avec une écope, égoutter un bateau » (V. le Dict. holl.-fr. de P . Marin, 1752); Hoosvat est le nom de l'écope. Hoosvat est devenu Houssevet, llousset, Ousset, et Ossee; cela ne nous paraît pas douteux. Quant à l'origine A'Hoosvat, ou simplement IYHOOS, elle est dans Г Ы . Ausa, seau à puiser, pompe. (Dan. Ose, puiser; lat. Haurire, gr. Apów.) — «Ossee, sentine. On appelle aussi Ossee sur les rivières, l'endroit où s'amassent les eaux du bateau qu'on vide avec l'Ecope. (Holl. Hoost-gat.) » Aubin. O S T , O S T E N , ail. s. (De Pisi. Juslr.) Est. — Ost-NordOst, Est-Nord-Est. — Ost-Sud-Ost, Est-Sud-Est. _ OstZum-Nordcn, Est quart Nord-Est. — Ost Zum Siiden, Es! quart Sud-Est. О С Т (Ost), val. s. Est. — J. A . Vaillant dit : Cet. O S T A , cat. anc. ital. bas. lat. esp. anc. s. f. (Peut-être du lat. Obstare; l'Oste résiste, en effet, à l'effort du vent sur la voile latine, et retient l'antenne dans la position oit elle doit être pour que la voile fonctionne convenablement Oste. — Dans leurs navires à voiles carrées, les Espagnols appellent Osta la balancine de tout pic ou c o r n e . — « O s t e sono due fune che s'attaccano à i bragotti della penna dell" arbore maestro, quando si fa vela, et si tiranno dall' una et d'altra parte della galea verso la poppa. » Pantero-Pantera , Vocabol. naut. (1614). — V o i c i un passage de Y Armata navale du même auteur qui p r o u v e , contre sa délinition (¡11 on vient de lire, que l'antenne du trinquet avait des Ostes. comme celles du grand mât : « A i quattro banchi della p r o r a , tocca la cura dell'Oste del trinchetto.» Au x m ' siècle, les antennes de trinquet avaient déjà des Ostes, comme celles des grands mâts; on lit en effet, dans le Contrat d'affrètement passé entre Pierre d'Oria de Се/tes et lis envoyés de saint Louis (27 nov. 1268) : Arbore de prora... Clini.... Ostis duabus... Arbore una de medio... с и т . . . Ostis duabus.» ( V . p . З92, t. и de notre Archéol. nav.) — « E eli » (le comité de la galère) « mana que stiguessen los mariners aparellats (ordonna que les mariniers se tinssent prêts), « los vnos a la proa , los altres a la Osta de popa. » Chronic. del Ivy Janni — Ce passage de la Chronique du Conquistador nous fait connaître qu'au moment où l'on voulait, dans un coup de vent, amener les voiles latines d'une galère , on mettait du monde sur les orses et les ostes, pour que, en faisant effort sur ces manœuvres, les antennes vinssent plus facilement en bas, les drisses étant lâchées. Aujourd'hui, lorsqu'on amèni les voiles de goélettes, les cornes d'artimon , etc., on pesi sur les Palans de garde, qui sont les véritables Ostes.— « E entraron la Osta é la sosta. » Cronica de don Pedro 3 A n : p. 62. (V. Pnja.) — Rôding s'est trompé sur le sens à attribuer au mot port. Ostes (plur. d'Oste, qui est le même que Osta) ; il a confondu l'Oste avec l'Orse ; pag. 86 de son Portug.- deulscher index (1798.) — V . Galera de banchi u8 . Vanderola. О С Т А В И Т Ь (Ostavitc), rus. v. a. (De Ставишь, rad. С т а т ь [sanscr. St'd], Placer, Etablir; lat. Stare; et d'Onu, (Ole), exprimant l'idée d'éloignement.) Abandonner. —

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О с т а в и т ь якоря (Ostavite iahoria), Laisser ses ancres, en parlant d'un navire. ^ O S T A E , port. s. m. (Corruption dlEstay. [ V . ] ) Etai. — L e plur. Ostaes se lit, loi. i 5 6 , liv. и , Histoire de l'Inde, par Castanheda. —Quelques auteurs écriventEstae.

tibus « (les planches d'embarquement et de débarquement) « etiam quibus ad ingressum et exitum, tam hominum quam equorum procurabatur commoditas, cdmmunitœ, sexaginta. Guillaume de T y r , l i v . xx , chap. ili. (Armée e n v o y é e en Egypte par l'empereur Emmanuel en n 6 8 . ) — V . P o r t e .

O S T A G A , esp. port. s. f. (Du vieux fr. Utage. [V.]) b a ­ gue. „ E nisto chegou Duarte da Silva na outra g a l é , e tirou-llie hum t i r o , e deo-lhe pela Ostaga, e veio logo a verga de romania abaixo » (et le boulet donna dans l'itague, et la vergue vint à bas tout de suite). Comm. Dalboq.. part, m , chap. 12. — V . Ustaga.

О С Т О Й Ч И В О С Т Ь (Ostoïtchivoste), rus. s. f. (De С т о я т * [Statate], être debout.) Stabilité. — V . Шшейсрь.

O S T A T I N A O S E K L I , illyr. daim. v. a. (Ostati, Rester. [Ou slave С т а т ь [State], Etre debout [lat. Лиге].) Rester à sec, en parlant d'un navire. — V. Na osëkli, Osêkliti. O S T E , fr. provenç. port.s. f. (D'Osta. [ V . ] ) ( R u s . Ш у с т ы [Cltousti].) Bras de l'antenne. Ce cordage est composé d'un pendeur ou Bragot, capelé à la penne de l'antenne, et muni à son extrémité inférieure d'une poulie dans laquelle passe une manœuvre qui est proprement l'Oste. Chaque antenne a une Oste à droite et une Oste à gauche. Dans les navires à voiles carrées, les Ostes de la corne sont nommées Palans de la corne d'artimon, ou Palans de retenue. — « Funins de l'arbre de mestre : . . . Ostes... (funin blanc), 2. Funins du trinquet:... Ostes... (blanc)... 2 . «Dortières, Traite de marine (22 juillet 1680); Ms. in-fol., Bibl. Dépôt de la Mar. — Sur les barques à voiles du Léman, nous avons entendu les mariniers appeler Ostes les bras des pennes de leurs vergues latines. — V . 5. Cap, Hoste, Ouste. OCTENT (A) (A ostëni), val. v . n. (Sans analogie avec РОстсиъ (Osterie), rus. signif. Éperon.) Fatiguer. О С Т Е Н Ъ - Н О Р Д Е Н Ъ (Ostène-nordène), rus. s. Est quart Nord-Est. — Les Russes écrivent en abrégé : O T N . — O c тенъ-зюпденъ (Ostènc-ziauidène). Est quart Sud-Est. — Abréviat. : O T S . — V. О с т ь . OSTER L A T O U A I L L E , vieux fr. v. a. (Du lat. Obstarc, et plus immédiatement de l'ital. Ostare, S'opposer et de Tanaglia, Nappe.) Oter la nappe. C'est ce que devait faire, par trois fois, le maître d'un navire dans le cas prévu par l'art. i 3 des Rôles d'Oleran, ainsi conçu : > S'il advient qu'il y ait contretemps et débat entre le maître d'une Nef et quelqu'un des mariniers, le maître doit Oster la toiiaille trois fois de devant son marinier avant que le mettre dehors. >. — V . Levar lo pa et la vianda davant. O S T I U M , lat. s. n. (D'Obsto, j e m'oppose, suivant quelques dictionnaires; ou plutôt de Os, bouche. Nous ferons remarquer le rapport apparent d'Ostium avec le sanscrit Ocbta, qui, au pluriel, fait Ochctau, lèvres. L e rus. У с т ь е [Oustié] a un rapport non moins intime avec Ostium.) Entrée d'un port, Ouverture d'une rade, Goulet, Embouchure d'une rivière. — « Ante Ostium portos acie instructa steterunt.» T i t e - L i v e , liv. x x x v i . — « Naves ad Ostium portus, quid alise partis hominihus animi accedéret, operiens, in statione habere cœpit. » I d . , liv. xxiv. — Tiberinaque longe Ostia...» VIRGILE, Enéid., liv. 1, v. 1 7 .

— » Et septemgeinini lurbant trepida Ostia Nili. » I d . , i b . , liv. v i , v. 800.

— V. Fauces. OSTIUM IN P U P P I , ture à la poupe, Sabord (naves) « ad deportandos puppibus, ad inducendos

lat. s. n. (D'Os, bouche.) Ouverde charge. — « Item, hi majores » equos deputata», Ostia habentes in educendosque eos patientia, pon-

О С Т О П А Р И Т Ь (Ostoparite), rus. v . a . (De С т о п а р и т ь [ V . ] , précédé d ' O , contraction d'Omb, préfixe de l'éloignement.) D é b o s s e r . — V . Снять канапгь. O S T P I A (Ostria), gr. vulg. s. (De l'ital. Ostro. [ V . ] ) Vent du Sud. — V. NO'TO;. O S T R O , itali s. m. (Du lat. Austcr. [V.]) Vent du Sud. — «Seguendo il nostro cammino per Ostro.» Navigai, di C. D. Mosto, p. 98 R. ( V . Vento largo.) — Ostro-garbino, Ostro libeccio, Sud-Sud-Ouest.—« Era l'armata» (des Barbaresques) «vinticinque miglia in distanza della nostro, che veniua alla volta di Samo; ma il vento d'ali'bora, ch'era d ' O s t r o Garbino, se gli opponeua all'vscire da quel seno, che forma la Terra ferma tra cao C o r b o , e l'isola medesima.» Lettera di ragguaglio de progressi e vittoria, etc. Venetia, i n - 4 , 1667. — Ostro quarta di libeccio, Sud quart Sud-Ouest. — Ostro quarta di sirocco, Sud quart Sud-Èst. — Ostro sin Sud-Sud-Est. (V.Libeccio, Sirocco.)Les marins italiens disent plutôt Mezzogiorno qu Ostro. 0

О С Т Р О В О К Ъ (Ostrovokc), rus. s. m. (О'Осшровъ. [ \ . I l o t . — M . le comte Alex, de Stackelberg écrit : О с т р а в о к ъ (Ostravokh.) О С Т Р О В Ъ (Ostrove), rus. s. m., (que Reiff range sous le radical, slave : О с т ь , qui a formé un grand nombre de mots exprimant l'idée de : Pointu, acéré, aigu.) I l e . О С Т Р О К И Л Ь Н О Е С У Д Н О (Ostrokilenoé soudno) , rus. s. m. (D'Ocmpbiiï, pointu, aigu, subtil, fin; et de К и л ь , ca­ rène; par extension de : Quille.) Navire fin. OSTROV,illyr. daim. val. s.Ile—V.IncS.№,OcmpoBb,Otòk. O S T R O W (Ostro/), O S T R O W A (Ostmva), O S T R O W l . \ (Ostrovia), poi. s. m. Petite î l e , I l o t . — Ostroivch, dimin. à'Ostrmv, Petit îlot. — V . Островъ. О С Т Р Ы Й ф Л О Р Т И М Б Е Р С Ъ (Ostrie flortimmberss), rus. s. m. (Varangue pointue. О с т ъ , pointe de l'épi de blé, Fourcat. — V . ф л о р т и т Б е р с ъ . О С Т Ъ (Oste), rus. s. m. (Transcript. du holl. Oost.) Est. Vent d'Est. — Les Russes désignent abréviativement cet air de vent et le point du ciel par la lettre : О . — О с т ъ - з ю п д ъ осшъ (Oste-ziouidc-oste), rus. E s t - S u d - E s t . — L e s Russes écrivent par abréviation : OSO. — О с т ь - нордъ - о с т ъ (Oste-nordc-aste). Est-Nord-Est. — Les Russes écrivent en abrégé : O N O . OS/ETR SIOR, isl. s. (Siór [ V . ] ; Sœtr, Doux; O, préfixe de la négation.) (Proprement t Mer non douce; Mer ou L a m e cruelle.) Mer mauvaise, Lames dangereuses. О Т А К Е Л А Ж И Т Ь (Otahélajite), rus. v . a. (De Такелажь [X .],[Ta/,élache], Agrès, précédé du préf. O, exprimant l'idée d'Entourer, mettre autour, faire autour.) Gréer. — О т а ­ келажить мачту (Otahélajite matchtoti), Garnir un niât. (V. Мачта.) — Отакелажить Peu (Otahélajite rér). Garnir une vergue. — V . Рей. О Т Б И Т Ь С У Д Н О y Н Е П Р . Я Т Е Л Я (Otbitc soudno ou nepriiatelia), rus. v . a. (De Б и т ь [Rite], Frapper, et ( 1 ' О т ъ , préf. de l'éloignement.) Reprendre un navire à l'ennemi. Отбойный вЪтръ (Otbôïnie vôtre ou vietre), s. m. Vent con-


GLOSSAIRE NAUTIQUE. traire. — О т б ы п п е (Otbilië ouOtbnuitié), s. n. Départ, P a r ­ tance. — V . OmuicmBie, Опшлываше, Omn.ibimie. О Т В А Л И В А Й (Otvalivaie)l rus. impér. (Détache-toi! Démarre-toi!) Au large! Pousse au large! Déborde! — Отваливаше (Otvalivanié), s. п. ( О ' О т в а л п т ь . [ V . ] ) D é marrage , action de détourner une manœuvre que l'on a tournée pour l'amarrer. — Manq. à Chichkoff. — Отвалишь (Otvalite), rus. v. a. (De Валишь [facilite], rouler, et d'Oinb [Ote], préf. de l'éloignement.) Pousser au large, en parlant d'une embarcation. Déborder, Alarguer, Larguer; Démarrer un navire attaché à un quai, à un rivage ; Partir. — V . О т ­ давать, О т п л ы в а т ь . О Т В Е С Т И (Otvcsti), rus. v. a. (De В е с т и [Vestí], Mener, Conduire; et d'Orne [Ote], Loin de...) (Emmener, tirer d e . . . ) T i r e r un navire d'un danger où il se trouvait engage; le D _a^er, comme on dit ordinairement. О Т В О Д И Т Ь (Otvodite), rus. v. a. (De В о д п т ъ [Vodite] [rad. Вед], Mener, Conduire; et d'Om, Loin de.)(Détourner.) Défier du bord, Parer.— О т в о д и (Otvodic) ! Défie du bord ! О Т В Я З А Т Ь К А Н А Т Ъ О Т Ъ Я К О Р Я (OMazate kanato nie iakoria), rus. v. a. (Détacher [de Вязать (Viazatë), L i e r (rad. Вяз [Viaz), et d'Omb (Ote), préf. de l'éloignement] le câble de l'ancre.) Détalinguer. — О т в я з а т ь парусь о т ъ рел [Otviazatcparouss ote reïd). (Détacher la voilé de la v e r gue.) Désenverguer. О Т Г Р Е Б А Т Ь (Otgrébatc), rus. v . n. (De Г р е б л о [ V . ] et d'Om, pref. de l'éloignement.) S'éloigner à l'aviron; Fuir à force de rames. О Т Д А В А Й К А Н А Т Ъ (Otdavaïe kanate)] rus. impérat. d'Onuasamb. (V.) File du câble! (У.ПТравй к а н а т Ъ . ) — О т ­ давать (Otdavate), rus. v. a. (De Д а т ь , Donner [sanso. Dd, Don ; lat. Daré] ; et d'Omb [Ole], Séparation , Eloignement, Hors.1 F i l e r , Larguer, M o l l i r , en parlant d'un c o r d a g e ; Donner du mou; Dériver, en parlant d'un navire; Pousser au large, se laisser dériver. — « Отдай фока ш к о т ъ (Ot­ daïe foka chkote), File l'écoute du f o c ! Adieu v a ! » ( V . О т д а ш ь , Поставишь, Р а п у с т и т ь , П р п о т д а т ь , ПТравитъ.) О т д а в а т ь мало по малу (Otdavate maloро malou). Filer peu à peu.) Filer en douceur. — О т д а в а т ь по немногу (Otdavate po nemnogou). (Немногу, Un peu; de Много [Mnovo], Beaucoup, et Не [Ne], Pas, Non.) Amener en douceur. (V. Опускать по малу.) — О т д а п а т ь парусъ (Otdavdte parouss). Appareiller une v o i l e , Larguer une ¡] . О т д а в а т ь на ш т м Ъ (Otdavate na chpilé). D é r i ­ ver au cabestan. ( V . Ш п л ь . ) — Отдай (Otdaïe) ! rus. impérat. d'Onuamb. (V.) Laisse tomber ! Largue ! — О т д а й все (Otdaïe vsio), rus. impérat. d'OinAamb всё. (V.) File en bande! Largue tout! ( V . Брось.) — О т д а й якорь (Otdaï iakore) ! rus. impérat. d'Onuamb. (V.) Mouille ! — О т д а ш ь ; Otdate), rus. v . a. (De Д а т ь (sansc. Dd, D o n ; lat. [Dure]), Donner; et d'Omb [Ole], Séparation, Hors.) Filer, Larguer, Mollir, en parlant d un cordage ; Dériver, en parlant d'un na­ vire; Déferler ou Larguer, en parlant d'une voile. — « О т д а й rpoina-шкоть (Otdaïegrota chkote) ! File la grande écoute.» О т д а т ьвсё (Otdate vsio), Larguer en bande. ( V . Б р о с и т ь . ) О т д а т ь парусъ (Otdateparouss), Laisser tomber une voile. Отдашь якоръ (Otdate iakore), (Proprement : Donner, rendre l'ancre.) Jeter l'ancre, Mouiller.— О т д а т ь якоръ на s.paiïb(Otdate iakore na krane). (Proprement: Donner l'ancre, o-u Laisser tomber l'ancre au bossoir.) Faire penneau. — О т д а т ь y паруса ш к о т ь (Otdate ou paroussa chkott). (Mot a mot : Lâcher à la voile son.écoute.) Déborder une voile. О Т Д А Л Я Т Ь С Я О Т Ъ Б Е Р Е Г А (Otdaliatsia otebérega), v o

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rus. v. г. ( О ' О д а л п т ь , Eloigner; rad. Д а л ь , Eloignement, rapproché, par Reiff, du gr. Tr,).s.) S'éloigner du rivage; Prendre le large V . Берегь, И т т п пъ о т к р ы т о е море. О Т Д Ъ Л А Т Ь (Otdélate ou Otdïèlatc), rus. v . a. (De Д е л а т ь , Faire, Travailler, Fabriquer.) Chantourner. ОшдЬлка (Otdelka), s. f. Chantournage. O T I , hawaii, v. (Le même, évidemment, queHoti.)

Couper.

О Т К Л И К А Т Ь (Otklikate), rus. v . a. (De К л и к а т ь , Crier à haute voix [illyr. Kllk, C r i ; Kliktati, Kliknuti, Entonner un chant], et d'Oim., prélixe de l'éloignement.) Héler, selon M. Alex, de Stackelberg. — V . А л о кричать, К р и ч а т ь въ рупаръ, О к л и к а т ь . О Т К Р Ы ' П Е (Otkritié), rus. s. п. ( О ' О ш к р ы т ь . [ V . j ) Découverte.— О т к р ы т о е ъюре(Otkritoïé moré\ (De Море, Mer, et de К р ы т ь [Krite], Couvrir, précédé de la préposi­ tion О т ъ , exprimant l'idée d'éloignement.) Découvrir, Mer découverte.) — Pleine (la) m e r ; la Haute mer; le Large. (V. Голомя.)—Manque à la partie rus.-angl.-ir. de Chich­ koff. — О т к р ы т о (Otkritsia), v . r. Se découvrir, Décou­ vrir, Assécher. — О т к р ы т ь (Otkritc), v . a. Découvrir (une terre, un pays). — О т к р ы т ы й рейдъ (Otkritii reîeU ( О ' О т к р ы т ь [Otkritc], ouvrir; rad. slave Кры ; illyr. Kritti, cacher.) Rade ouverte, Bade foraine. — V . Рейдъ. О Т Л И В Ъ (Otlive), rus. s. m. (Omi>, préfixe de l'éloigne­ ment, et Л\\тъ[ЬИе], couler.) Ebbe, Jusant, Marée descen­ dante, Reflux. О Т М Е Л Ь (Otmèle), rus. s. f. (De Мель, Bas-fond, banc.) Bas-fond; Banc de sable « qui s'étend le long du rivage, » dit Beiff. Il semble cependant que ce mot, où О т ъ entre en com­ position, devrait signifier : Banc de sable ou Bas-fond éloigné du rivage, puisqu'au dire de Beiff (p. x x x v , Abrège de la gramm. rus.), О т ъ exprime un eloignement. — Manque à la part. rus.-angl.-fr. de Chichkoff. О Т Н Я Т Ь Mb'YVb(Otniatcvètre), rus. (Mot à mot : Oter le vent.) (De Нму [Nmou], Oter, et d'Omb [ O t e ] , préf. de l'é­ loignement.) Abriter; Manger le vent à un navire. — Man­ que à la partie rus.-angl.-fr. de Chichkoff. О Т О Д Р А Т Ь y К О Р А Б Л Я О Б Ш И В К у (Otodrate ou korablia obchivkou), rus. v. a. (Mot à mot : Arracher au na­ vire ses bordages.) (De Д р а т ь [Dratc], Déchirer, T i r e r ; et à'Omo[Oto], préfixe de l'éloignement, de la séparation.) Dé­ border un navire. — V . Обшивка. O T O K , illyr. daim. s. (Peut-être de Ток, flux, courant. et d ' O , autour.) I l e . — V . Ostrov. О Т О П И Т Ь (Otonitc), rus. v . a. (De ПТонкш [Tonnkii], mince, et d ' O , prélixe.) (Proprem.: Kendre mince, pointu.) Apiquer, en parlant des vergues. — L e Dict. marit. fr.-rus. d'Alex. Chichkoff, p. i o , contient, à l'article : Apiquer. Une faute d'impression que l'on retrouve p. 3 n du Dict. marit. d'Alex. Boutakoff; on y l i t : О т о п и т ь , au lieu d'Omoiinmb. Les deux ГПопшнь (Topite) signifiant : Chauffer, faire fon­ dre, et : Submerger, sont sans rapport avec le verbe qui exprime en russe l'idée de mettre les vergues à pic. OTOURAQ ( i j j ^ ) ,

turc, s. Banc des rameurs.

О Т П Л Ы Т 1 Е (Otplitië), О Т П Л Ы В А Н 1 Е (Otp/ivauie), rus. s. n. (De П л ы т ь [Plitc] [ V . ] , et d'Om [Ole], préf. de l'éloignement.) Départ, Partance. ( V . О т б ы п п е , OmuiemBie.) — О т п л ы в а т ь (Otplivatc), y . n. Partir, Faire voile (V. О т д а в а т ь , О т в а л и т ь . ) I О Т П О Р Н Ы Й Ш Е С Т Ь (Otpornii cheste), rus. s. ( P r o


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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

française (Paris, in-8°, 1807, anonyme [Charles N o d i e r ] ) , d i t . p. З06 : » L e substantif Ouaic/tcne signilie point Sillage, et Otage, O T R , madék. s. ad v. L e Large, au Large—V.Alatro,Malalak. n'a jamais eu cette signification. Il signifie Prise, Capture. Quant à la phrase : Traîner un pavillon en Ouaicfic, О Т Р Я Д Ь (Otriate), rus. s. m. (D'Onu. [Ole], préf. del'éloielle représente un acte qui ne s'exerce, de la part des na­ gnernent, et de Рядь [Riate], Ordre, Arrangement.) Division tions civilisées, qu'envers un pavillon de forbans. » C e t t e navale détachée d'un corps d'armée; Détachement ( d e Remarque n'est pas heureuse, et l'Académie avait raison troupes ou de bâtiments). a contre son critique. Ouache, qui vient de l'angl. Wake, ОТСТАВИТЬ(Otstavite), rus. v . a. (De Ставишь\Stavite], toujours signifié : Sillage, comme le prouvent l'Inventaire placer, et d'Om [Ot], préf. de l'éloignement.) Congédier. des mots, etc., par le P . Fournier (164З), et les Dict. d e О Т С Т О Й (Otstoïe), rus. s. m. (De С т а т ь [State], Être de- Guillet(i678), de Desroches (1687), d'Aubin ( 1 7 0 2 ) , e t c . , e t c . bout; et d'Onrb [ O t e ] , préf. de l'éloignement. Omcmân- Jamais, au contraire, il n'a eu le sens de Capture, d ' O t a g e нать [Otstaïvate], Défendre ; О т с т а и в а т с я [Otstaïvatsia], ou de Prise. Pour ce qui est de la phrase : Traîner un p a S'arrêter pendant un orage dans un lieu sûr.) Abri, Rade.— villon enOuaiche, feu notre ami Nodier n'était pas tombe dans Manque à Alex. Chickoff, qui se contente de dire (p. 2, une moindre erreur; ce n'était point seulement envers un Dict. fr.-rus.) : M'fccmo закрытое о т ъ в1;тра (Mesto zako- pavillon (V.) de forbans qu'on pratiquait cet acte de traîner derrière soi la bannière d'un ennemi vaincu; nous lisons,en mnitoé ote vétra), Endroit couvert loin du vent. effet, dans Aubin cette phrase traduite du hollandais : « Nous О Т С Т У П Н Ы М П О Р Т Ь (Otstoupnïl porte), rus. s. mîmes un pavillon espagnol sur nos bâtiments et sur ceux iD'Omcmynb. [ V . ] ) Sabord de retraite. ( V . П о р т ь . ) — que nous venions de prendre, avec les pavillons anglois et Ошстуггь (Otstonpe), s. m. (D'Ornb, préfixe de l'éloigne­ françois en Oiiaiche. « (V. P o p a . ) — T i r e r un navire en Ouament, et de С т у п [Sioup], rad. slave d'un certain nombre de che, c'était le remorquer. — Ouacher le gouvernail, « C'est mots qui expriment l'idée de : Marcher, cheminer. Illyr. pousser le timon à stribord ou à basbord. » Explicat. de Stupaj [Stoupaï]. Pas, Stupânje [Stoupanié], Marche; pol. divers termes, etc., M s . du x v n siècle, A r c h . de la M a r . Stupac [Stoupatz], Frapper des pieds, Trépigner. — R e i f f O U A Ï A N G - K A R O N G [g sonnant peu), mal. s. (Marsden rapproche ingénieusement le rad. С т у п du gr. ^ x E i ê s i v et de l'angl. Step; il aurait pu ajouter le holl. Stap.) Retraite. ( V . pense que le mot Ouaïang [ ^ о ! ^ ] peut être d'origine c h i О т с т у п л е ш е , Ретирада. — Отступление (Olstouplénié), noise ; il lui donne pour signification commune : R e p r é s. n. (Proprement : Retraite, écart.) (De С т у п а т ь [angl. sentation théâtrale ; quant à Kârong [ £ i & ] , il a le sens d e Step; ail. Stapfen; gr. 2T£i6eiv], marcher, et О т ь [Ote], préf. de l'éloignement.) Abandon. — Manque à Chichkol'f. Composition, Arrangement.) Courbes qui forment la carcasse — О т с т у п н о й строй(Otstoupnaïe stroïc). Ordre de retraite. de la chambre de poupe ou de la cabine dans laquelle se (V. Ордеръ.) tiennent les timoniers. prement : Perche de résistance. О т п о р н ы й , du slave П е ­ р е т ь [Pérète], Résister.) Boutehors de défense.

e

O T T A N T E , i t a l . gr. mod. s. m. Octant.—V.Тиарттцхорtov.

OUA1ER, papou, s. Eau.— V . A y e r , Ouïre, W a r . О Т Т Я Ж К А (Ottiajka), rus. s. f. (De ПТяг [Tiag], rad. O U A L A , lasc. s. Les hommes, l'Équipage, le M a r i n . — ( L e slave de ГПянуть [Tianoute], T i r e r . ) Gui, Cordage. — V . lient. T h . Roebuck, dans son Engl. and hindoast naval DicБурундук». tion. ( I 8 I 3 ) , écrit : W a l e . — V . T r i n q u e t t e pandjer Ouala.) О Т Х О Д И Т Ь (Otkhodite, prononcé ot-lioditc, kh sonnant Courtcham. comme h fortement aspiré), rus. v. a. (D'Omb [Ote], pré­ O U A N G , chin. s. Filets, en général. fixe de l'éloignement, et de Х о д ъ [ V . ] , Kltode, Marche O U Â N G - T C H Y , chin. s. Lac. ( V . H o û ; Seoù, T s o ù y . ' — [d'I'Imuin [lui], Aller].) (Proprement : S'éloigner, se retirer.) Addonner, Franchir, en parlant du vent.—В'Ьтръ о т х о д т ь Ouang- Yâng, Mer. — V . K i e n , Y â n g . (Vètre ot-hodite.)Le vent addonne, le vent franchit.—Отхо­ д и т ь на tnnn.vb (Ot-hndite na chpilé). Dériver au cabestan.

О Т Ш Е С Т В 1 Е {Otchestvie), TUS. s. п. ( Б ' О т х о д и т ь [ Othodite], [ V . ] ) Départ, Partance.—V.Omfibimie, Отплшипе, Отплывете.

O U A R D E , fr. anc. s. f. (Francisation du holl. Za-aard.) D é r i v e , A i l e , Semelle. — « Ouardes sont certaines planches de bois taillées en forme de grandes semelles,-qui sont attachées de costé et d'autre sur les bords des lieux, qu'on abaisse dans l'eau, allant à la bouline, de peur que le v a i s seau n'entre trop auant de ce costé là. » Explicat. de divers termes, etc., Ms. du x v n siècle, Arch. de la Mar. — L ' a u teur anonyme de ces Explications se trompa quand il dit que les semelles sont mises « de peur que le vaisseau n'entre pas trop auant dans l'eau » du côté où on les abaisse ; c'est de peur que le navire ne dérive trop qu'il fallait d i r e .

О Т Ы С К И В А Т Ь Я К О Р Ь (Otiskivate iakore), rus. v. a. iD'IIcK [Isk], rad. d'un grand nombre de mots exprimant l'idée de Chercher.) Draguer une ancre.

decine, Drogue, Poison.) Poudre à canon. — On dit aussi

О Т Ч А Л И Т Ь (Ottc/tdlite), rus. v. a. (De Ч а л и т ь [ V . ] et d'Om [ O t e ] , préfixe de l'éloignement.) Démarrer, Détacher l'amarre.—Отчалится (Otte/idlitsia), v. a. ( О е Ч а л ш п ь [ V . ] et d'Om, cloignement.) Se démarrer, Être démarré. Démarrer, Quitter le rivage ou le port.

O U , satawal, s. (Variante d'Oïa.) Pirogue. — V. Oïa , Pros, Shakman. i . O U . A , papou du p o r t D o r e i , s. Pirogue.—Oua mnouk, Pirogue à deux balanciers. — V . Oïa. 2. O U A , satawal, s. (N'est pas sans rapport avec le Ouvia de Vanikoro.) Voile V . Ua. O U A C H E , O U A I C H E , fr. anc. s. f. (Var. orthogr. d'Houache. [X.])— L'auteur des Remarques sur Je Dict. de Г Académie

e

O U B A T (t sonnant.) ( 0 - o « ! ) , mal. s. (Proprement : M é Oubat-bédel(^}^>

C ^ J j î ) , et Oiibat-mcnsiiou'y^^

.J^ojl

— V . Bédil ( J j j ) . OUC,lasc. s. (Transcription de l'angl. Hook. [ V . ] ) C r o c . L e lieut. T h . Roebuck, p. 52 de son Engl. and hindonst. naval Dict. (181З), nous apprend que le mot Coulab (il écrit Qoalab), qui signifie aussi C r o c , est plus employé par les Arabes que parles Indiens. OUCRE,fr. anc. s. f. (Variante orthograph. de Hancrr.[X J\


GLOSSAIRE NAUTIQUE. — « I l est nécessaire que vous prépariez dès à présent le vaisseau et les deux Oucres pour enuoyer dans les Indes, pour les faire partir sans faute au mois d'octobre, ou au plus tard au i " novembre prochain. » Colbert à Colbcrt de Terron, 7 fév. 1670, Ordres du Roy; vol. x n , fol. 67 v ° , Arcli. de la Mar. — « Le Gudlot, Oucre, 160 tonn., 6 canons, 1 cap., 5 off., 20 matelots. Construit à Rochefort en 1G69.» P . 'g, Abrégé de la таг. du Roy, 1671, Ms. Arch. de la Mar. — a La Dieppoisc, 160 tonn., 6 canons, 3о nommes d'équi­ p a g e ; capitaine Guillot : La Dunkerquoise, id., capit. P a r ­ tant. » P . 20, État de la таг., 1762, mêmes Arch. — Quelques auteurs ont écrit : Ouqrc. O U D A R , lasc. v. (Paraît venir de Par. : Hudd, usité dans l'hindoustani, avec la signification de : Limite, Empêchement. [Dict. hindoost. engl., par J. Taylor et W . Hunter (1808), t. i , p. 69/,.] L'hindostani a Hutkana, signif. arrêter. [Dict. cité, t. 11, p. 808.]) Tenir b o n , Tiens b o n ! — L e lient. T h . Roebuck, p. 5i de son Engl. and hindoost naval diction. (181З), art. Т о hold on (Continuer de tenir, tenir encore), donne Hoodarna (Oudarna), pour synonyme lascar au verbe anglais.

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1. O L K A , nouv.-zél., s. Ecume. 2. O U K A , lasc. s. Boussole, Compas. Le lient. T h . R o e buck, j ) . 21 de son Engl. and hindoost. naval. Dict. i S i 3 , écrit : Hookku. v

O U L A Q G U È M I C I , turc { ^ ^ J

J)*}')» s.

m.

[Oulaq,

courrier qui porte les dépêches. Guèmici, de Guèmi. [V.]) Paquebot. O U L A S ( J j ! ) ou Houlas O U L E , fr. « Vague c'est ranée ; car en colline d'eau et outrage la ture (1621).

, mal. v. Amarrer.

anc. s. f. (Variante orthogr. de Moule. [ V . ] ) — vn flot esleué par l'orage, en la mer Méditerla grande mer on dit Oule, qui est comme vne qui roule, enflée de vent quand l'orage tiré, mer. • L e P. René François, Merveilles de na-

e r

O C D C H I O U R D E K , serb. valaq. bulg. s. (Probablement du turc : Outch (T£_«J), trois ; la drisse dont il s'agit est, en effet, un palan à trois cordons.) Drisse de la vergue du Kirlach (V.)

,onnant peu.) Extrémité d'un récif. (Karang — Oudjong-tali,

Bout d'un

— Oudjong-tanah, (Tanah [иЩ,

cordage. (Tali

[pJ6\, [JJJ'J,

Pointe de terre, C a p ,

Corde.)

Promontoire.

Cap.)

OÙES. (Mauvaise variante du mot : ) Ouest. — V . Es. O U E S T , fr. s. m. (Transcript. de l'angl. West. [ V . ] ) (Isl. Vcstr; angl.-sax. ail. West; holl. rVcstcn; dan. Vest, Vester,-suéd. Vastcr; rus. В е с т ь [Veste], Западь [Zapadc]; ital. Poncnte; ital. vulg. Ovcst; esp. port. Oeste; esp. Oucste, Poniente; ar. Gharb[^_jji,], Maghrab[~*_)ji*\; turc, Bâti [^JeL>\, Gnn bâtici[^Jj\j ^ £ ] , Qara tel [Jj tji]; pol. Zachàd; val. Bect [Vest], Anbc [Apouss]; illyr. daim. Zahod; bas bret. Uesta;t<y. anc. Zsoupo;; gr. vulg. IIOVEVTE; lat. Favonius; mal. Barat[^y\j], Barat tapât [ s i - î l i * O j L > ] , [c'est l'Ouest de la boussole]; nouv.-zél. Raro; madék. Ank- andrifan, Anou-andefran ; sataw. Mclissor; tikopia, Teraki; ualan , lapan; v'anikoro, Lagui.) Nom donné au point de l'horizon où le soleil semble se coucher. Ce point est un des quatre points cardinaux; dans la Mvthologie Scandinave, c'est un des quatre coins du monde, celui que supporte le nain nommé Vestri. (Mourain de Sourdeval, Études gothiques, 18З9, Tours.) L e vent qui prend naissance à l'Ouest est appelé : Vent d'Ouest ou simplement : Ouest. (V. Vent.) O U F , bas bret., dialecte de Vannes, s. m. Anse, Golfe. Dict. de L e g o n i d e c . — V . A n s , P l e k - v ô r . O U I , tonga, v . Héler. — V. Kalanga. O U T O N G , g sonnant peu ( ^ 1 , Ajok,

O U L L I , tonga, v. Gouverner. O U L O U F A N A , tonga, s. (Oulou, tète; Fana, ou ton du màt; Grand mât,

mât.)Tèt<

O U L O U R ou I 1 0 U L O U B (^Jjs), mal.v. Filer un cordage. OUN L A O T , Célèbes. ( L e Laot des Célèbes est le Lar.ût [sl>3$\ des Malais.) Mer.

OUNGGOUL ( j O ^ den) , v. a. (Ce m o t , signifie aussi : Jeter et (g-fin. Malais ont appliqué au Tanguer. Roches.)

O U D J O N G , g sonne peu ( ^ a . ^ ) , mal. s. (Extrémité, Bout.) Pointe. ( V . Tandiong.) — Oudjong-karang,

O U L È F DE K A R T O U S S E , ar. cote N. d'Afr. s.Gargoussier. — V. Kartousse.

t , Unggul selon l'orthogr. de Marsqui signifie : Sommeiller et Poisser, Elever; c'est ce dernier sens que les mouvement du navire qui tangue.)

O U O Ï A , vanikoro, dialecte de Tanetna, s. Soleil. O U O - 0 U 0 , chin. s. Roulis, Tangage, Mouvement navire.

du

O U O R A O U A , lasc. s. Convoi. Le lieut. T h . Roebuck, p. 21 de son Engl. and hindoost. naval Diction. (181З), écrit : « Worawa. » O Y P A , gr. anc. s. f. (Proprement, ce mot désignait la queue des animaux; poétiquement on l'appliqua à l'extrémité postérieure de toute chose ayant deux bouts, à l'arriëre-garde d'une armée, à la Poupe du navire. — V . npûuva. O U R A G A N , fr. s. m. (De l'esp. Uracan. [V.]) ( G r . anc. et niod. ©ÛEXXCC; gr. vulg. 'AvepurocpaY^; ital. Uracanc ; esp. Huracan, Uracan, Temporal ; port. Uracâo, Furacào; angl.sax. Gist, Yst, Ust ; angl. Hurricane ; suéd. dan. ail. Or кап ; holl. Orkaan ; bas b r e t Oragant, Bar-amzer, Bar-avcl; ar. cote N . d'Afr. Bouraska; illyr. daim. Bjuga, Burnag, Hohol, Ptatta, Trccsa, Vihar, Vitje; val. BiXbAÏé [Vijlié]; rus. Вихорь [Fi-hor], Впхрь [Vidire], Вихри [Vidiria], Vpaганъ [Ottragane], Ш т о р м ъ [Chtormc]; groënl. Annoer'soak; mal. Panga-ouas, Tempias [(J*JL^>], Tu/an [ j L j Js], Ribout [vJÙjJ madék. Rivout, Tadiou, Talion; chin. Môngfông, Touy; w o l . Jaïne [Khaïne].) Tempête violente pendant laquelle le vent varie. — « Nous avons veu l'image affreuse d'un terrible ouragan qu'il avoit fait, il y a huict jours; ce qui doit faire juger qu'il y a toujours du péril dans la navigation qu'on fait dans ces mers-cv » (la mer du S u d ) , « depuis le mois de juillet jusques au i 5 o c t o b r e . » Lettre du comte d'Estrées, 24 août 1680. — Au x v n siècle, quelques auteurs ont é c r i t : Houragan, orthogr. justifiée par l'esp. Huracan. c

selon l'orthogr.

de Marsden), mal. v . B o u l e r . — V . Houïong. O U T R E , vauikoro, s. E a u . — C e mot a de grands rapports avec Aycr, Ouater et War. (V.)

O U R C E , O U R S , O U R S E , fr. anc. s. f. Corruption de Oise. ( V . ) — « Orse ou Ourse est un cordage particulier de


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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l'artimon pour servir de bras à sa vergue ; il est garny d'un croc par un bout, afin de saisir l'étrope (sic) amaré à l'extrémité de la v e r g u e . » Guillet ( i 6 8 3 ) . Cette définition de l'Ourse, comme on appelait i'Orse, est inexacte et peu i n telligible. Quand l'artimon était une voile triangulaire enverguée sur une antenne latine, ce qui dura à peu près jusqu'aux dernières années du x v m siècle, pour manœuvrer cette antenne ou vergue qui était suspendue, dans le sens de la longueur du navire, à la tète du mât d'artimon, on établissait une estrope au Car (V.) de l'antenne, et à cette estrope on accrochait deux palans qui faisaient les fonctions de bras, un à gauche, l'autre à droite. Chacun de ces palans recevait le nom d'Orse ou d'Ourse. (V. Orza.) — Par extension, la vergue d'artimon elle-même prit le nom d'Ourse.—V. Hource.

O U R L E , fr. anc. s. m. (Comme Ourlet, de l'ital. Orl,. [gr. "Opo?, Limite], Rebord.) P l a t - b o r d , Haut de la pavesade. — « Haute » (cele nave) « en lourle v paumes » (3 pi. 9 p o . ) Contrat d'affrètement entre saint Louis et Gènes (1246). Rule. Ms. Bibl. nat. O U R O N G U I , nouv.-zél. s. Gouvernail.

e

0 Y P 0 2 (Ouros), gr. anc. s. m. Selon les Dictionn., c e mot désigne un : « Canal ou chemin creux qui servait à lancei les vaisseaux à la mer et à les mettre à sec sur le r i v a g e . Cela n'est pas exact. Eustathc et Suidas sont plus près d e la vérité quand ils disent que c'était un canal que l'on creusait pour tirer les navires à la mer. V o i c i , en effet, ce qui devait se passer. On sait que l'usage antique était de tourner la poupe contre terre, et de tirer ensuite le navire sur le rivage au moyen de rouleaux (V. <l>áXay;). Quelquefois on ne montait pas ainsi le vaisseau sur la t e r r e , et on le laissait seulement échoué sur la plage, la proue dans l'eau. Alors l'avant s'envasait; des masses de gravier, de sable ou de terre entouraient la quille et s'élevaient devant elle. Quand on voulait reprendre le large, il fallait donc pousser de l'arrière le navire et le faire glisser, pour le remettre à flot. D e là, nécessité de frayer à la proue du bâtiment un passage dans le sable, ou la vase agglomérée. C'est ce passage, ce petit canal qui est nommé Ouros par l'auteur de l'Iliade. O U R O U V I R A , vanikoro, dialecte de T a n e m a .

s. Mer. O U R Q U E , fr. anc. s. f. (Variante orthograph. de Hourque. [V.]) Selon Ferreras, Histoire d'Espagne. t. x , p . 34, il y avait dans l'Invincible Armada ( i 5 8 8 une escadre de vingt-trois Ourques, commandée par J. Gómez de Medina. — Les Ourques anglaises du x v i siècle étaient des navires de moyenne taille et manœuvrant avec facilité. C'est un fait que nous trouvons consigné, p . 529 de la Náutica Mediterrant a de Bartol. Creseentio, 1607. e

O U R S E , fr. anc. s. f. (Rus. Iliicnomb — V . Ource. (AB, vergue d'artimon, ou Ourse; A ' B , A ' B , Orses, ou Palans de la vergue d'artimon. Quand cette vergue était comme le représente la figure ci-dessus, l'artimon était une voile triangulaire CBD; la voile CFED est ce qui reste, comme FCA est ce qui reste de l'antenne à orses.) O U R E S K A , ar. cote N . d'Afr. s. ( ? D e l'esp. Rafale.

Huracan.)

O U R G E A U D U T I M O N , fr. provenç. s. m. (Corruption d'Argeau. [ V . ] ) Barre du gouvernail. (Noms des vents de l'Océan et de la Méditerranée, etc. ; Ms. du x v n siècle, n° i o de notre Bibl.) — V . Argeau, Arjau, Orgeau, Ourjault. e

O V P I 0 2 -Ourios), gr. anc. et mod. adj. (Proprement : Vent favorable.) Largue. — V. Aâp-fo, AasxâSoi;. O U R J A U L T , fr. provenç. anc. s. m. (Pour Arjau. [ V . ] ) Barre du gouvernail. — « L e s palanquinets du timon sont deux petits cordages » (deux petits palans), « dont il y en a un de chaque costé de POurjault qui servent à le manier et à le tenir sujet. » Mémoires sur les manœuvres d'une galère (Ms. x v n siècle, Bibl. Dépôt de la M a r . ) , p. 60 « Ourjeau, Barre de gouvernail.— " Ourjeau... 2.8 p. etc.» Dortière, Projet de marine, Ms. Bibl. Dépôt de la M a r . , art. Galères. e

OUSTA, USTA navire, de qaïk.

(Pispóte).

turc, s. m. (Maître.) Patron de

O U S T E , fr. anc. s. f. (Corruption de Oste. [ V . ] ) — « Vne Ouste vsé de la quarte partie » (au quart usée). « Deux Oustes neufz pesans treize quintaux la pièce. » Inventaire de la nef Sainte-Marie Bonaventure. V . Sarsie. O U T R I G G E R , angl. s. Aiguille de carène; boute-Iuu * poussé de la hune contre un galhauban, pour l'éloiguer. - V . Rigger. O U T A , nouv.-zél. tonga, taïti, hawaii, s. Bord, Rivage. Plage. O U T A N G A , nouv.-zél. s. (De Tanga, qui est le signe de l'action, et d'Outa, rivage. Qui touche le rivage.) D é b a r quement. O U T A O ! lasc. impér. (Probablement du sanscr. Ut, En haut, qui n'est peut-être pas sans rapport avec l'angl.sax. Out, Dehors. [Parallèle des langues, etc., par Eiclihoff, p. 320, art. 3 i 6 , et p. 3 6 8 , lig. 12.] L è v e les manœuvres ! 1. O U T A R A (jLj'jl ) , mal. s. N o r d . — Outara barat laout. Nord-Nord-Ouest.(V. Barat.)—Outara sa-mata timor, N o r d N o r d - E s t . — O u t a r a timor, Nord-Est. — V . T i m o r laout. 2. O U T A R A , lasc. (Malgré ses rapports apparents

a\rc


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1 105

Outao [ V . ci-dessus], nous pensons tjne ce mot n'est qu'une corruption de l'angl. Under [all. Untcr], Dessous.) Calebas, Haie-bas. — L e lient. T h . Roebuck, p . 2 8 , art. Down haul, écrit : Ootara (Outara.)

O V E R S E T (ta), angl. v . a . (De 5 e / , Mettre [angl.-sax. Setan [Sétane]; Scttan [Séttane];; Ovcr, Par-dessus, D'un bord à l'autre.) Faire chavirer une embarcation , un navire. — V . n. Chavirer.

O U T E K A , vanikoro, s. Sable. — On remarquera que ce mot a une analogie très-grande avec Outa. ( V . )

O V E R S T Y R M A N D , dan. s. (Composé d'Oc/-, Supérieur, et de Styrmand, Pilote , Timonier.) Premier pilote, chef de timonerie.

O U T I L L É , fr. adj. m. (D'Outil [? lat. Uti, Se servir].) G r é é , Équipé, Muni de tous les instruments nécessaires. — • Si Votre Majesté a toujours dans ses ports quarante bons vaisseaux bien Outillés et bien équipés, prêts à mettre en mer aux premières occasions... » Testament polUique de Ri-

chelieu. O U T L A G E , fr. s. m. (De l'angl. Outlawing],-sax.Ullaga, Hors la l o i . ) Banni, Forban. ( V . Evage.) - Car Outlages les encontrèrent, Qui hautement les escrièrenl. Mull durement les assaillirent, Et cil forment se défendirent; Mes il eurent poi d'esforz : Les Outlages les ont touz morz. » Lai d'Avelok

le Danois

O V E R À L ! O V E R Â L ! holl. adv. (Al [sax. Eal], T o u t ; Ovcr [comme l'angl. Upper, du sax. Up, Upp], En haut.) En haut tout le monde! OVISER (prononciat. Ovisscur), bas bret. s. m. (Du fr.:) Officier. L e P. Grégoire écrit : Oviczcr, et il ajoute qu'Officour se dit en Vannes. c

O W E R , angl. x v siècle s. ( Mot normand , selon Noah Webster, Voce : Oar, du Dictionn. of the cngl. languagc, Lond o n , i 8 3 2 . ) Rame, Aviron. — « I t e m , x u Owers and a schulb. >• Inventory of the great barke, etc., t. 11, p. 278 de notre Arch. nav. — V . A a r e , A r , Oar.

e

( x i u on x i v » siée.).

O U T S I D E P L A N K S , angl. s. (Out, Hors de, Side, Côté, Planks, Bordage.) L e Bordage extérieur du navire. — V . Skin. O U V I A , vanikoro, s. Voile. — V . Oua. O U Z A T M A Q , turc ( < J * ï | ) j l ) , v . (D'Ouzoun

O V E R Z E I L E N , b o l ) , v . a. (Même origine et même sens que l'ail. Ùbersegeln. [ V . ] )

[

c l J

jj'],

O W N E R , angl. s. m. [ti'Own, propre, fait de l'angl.-sax. Agan, Agen [ A g a n e , A g h è n e j ; isl. Eigàn [Éghine].) P r o priétaire ; Armateur. O X É A N T (t sonnant), bas bret. s. (Du f r . : ) Océan. Les Bretons désignent aussi l'Océan par le nom de : Grande mer : Ar mor-vraz.

L o n g . ) Élonger, Allonger.

'0<I>©AAM02, g r . anc. et gr. litt.mod. s. m. C'est par erreur que les dictionnaires grecs donnent à ce mot le sens de : « Ouverture par laquelle on passe les rames • ; nous n'avons jamais vu 'OS0Ï).U.OÎ avec cette signification, si ce n'est dans une phrase d'un commentateur d'Aristophane, qui explique 'OïiOaXaoi; par Tpr^ua, ce que , avec beaucoup de raison, ne veut pas admettre J. Scheffer. L'Oplitbalmos n'était pas une ouverture ; c'était la planche ronde, ou plutôt ayant la forme O V E M , port. s. m. (Du vieux fr. Hobcn. [ V . ] ) Hauban. de l'œil, qui, au front du navire, portait ÉCRIT le nom donné O V E N Q U E , esp. s. m. (Variante orthographique d'Oben- au bâtiment. Pollux ne laisse pas de doutes à cet égard (V.'AXFOOTÔXIOV), non plus qu'Eustathe et Dydinie. II est pronuc. (V.;] Hauban. — « Y très Ovenques y un aparejuelo por banda en la contramesana. » Razon de las medidas ... bable que les Grecs, conservant l'habitude de placera la para un galcon nombrado Nuestra Sefiora de Loreto, Ms. de partie antérieure de la proue l'écu ou tableau rond sur lequel s'inscrivait l"Ovopio ( V . ) , firent d e cet écu la prunelle i 6 i 4 à 1621, Bibl. de la Mar., n° U 2 5 5 - 3 . O V E R A L T ! O V E R A L T ! dan. adv. (Composé comme Ovc- de l'œil, qu'ils peignirent comme un ornement, à l'imitation des Égyptiens, chez qui l'œil était souvent à la tête du naràl. [ V . ] ) En haut tout le m o n d e ! — V . Allemand o p ! vire ( V . Mém. n° 1 , p. i o 5 de notre Arch. nav.), tradition O V E R B O A R D , angl. adv. (De Board [ V . ] et d'O'cr, Pardessus.) Par-dessus le b o r d , A la mer. — « That on the 22d (mars 1 7 4 0 ) , the were obliged to throw Overboard all the upper-deck guns, and an anchor, and to take six turns of the cable » (d'un gros cordage, plutôt que d'un des cables proprement dits), « round the ship to prevent her opening. » Rich. W a l t e r , ^ Voyage... byG. Anson (Lond., 1769), chap.3. ( L e vaisseau qui fut obligé de jeter ainsi par-dessus le bord tous les canons de sa batterie haute et une ancre, et de se faire une ceinture avec six tours d'un fort cordage, de peur de «'ouvrir,c'était l'Hermiona, un des bâtiments de l'escadre de José Pizarro.) t u r c

s

OUZOUNLIQ (rjlJjjj')> > - (D'Ousoun, L o n g . ) Longueur. OV E D R , O V E D R A T T A , O V I D R I , isl. s. f. ( D ' O , préfixe de la négation, et de Vedrdttaou Vedur-dtt. [ V . ] ) T e m p ê t e . — V Aftôf, Drif, Forrâds-vedr, Manningia-vedr, Stornir, Storvidri, Vedr.

O V E R L A D E , dan. v.a. (De Lade, Laisser [angl.-sax. Lostan], eld'Over, Sur, fait de l'angl.-sax. Ufera.) Abandonner. ( V - Forlade.) — Overladelse, s. Abandon. O V E R L O P , angl. s. (D'Ovcr, Sur, et de Lap ou Lap [de l'angl.-sax. Lœppa, Lappa], Bord. Cette étymol. fort naturelle a échappé à N . NVebster.) P o n t — « I t e m , in primus, the shvpe with one Overlop. » Inventory of the great barke ( i 5 3 » ) ' i publié dans notre Arch, nav., t. i t , p . 278.

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qui n'est pas encore perdue dans la Méditerranée, et qui nous a donné les écubiers, yeux ouverts de chaque côté de la guibre ( V . ) du navire, pour le passage des câbles étalingués ( V . ) aux ancres. On voit, au bas de la page précédente, le dessin d'une proue antique, copiée par nous sur une des peintures trouvées à P o m p é i , et portées au musée Bourbon de Naples. Elle ligure dans cette collection sous le n° MCI.XXI. Au front du navire représenté, et de chaque côté de l'Acrostole, s'ouvre un trou qui y est enchâssé comme est encadrée la prunelle dans un œil. C'est bien là l'Ophthalmos servant de passage au câble. Les Grecs modernes nomment l'écubier 'OoOaXuoç. — V . 'Oxtov. O X l A , l a t . Mauvaise leçon de manusc, pour Oria ( V . ) ou Noria. ( V . ) C'est à tort que le Dict. lat.-fr. de Noël (1808), tenant pour bonne la leçon de l'édit. de 1 524 d'Aultt-Gclle, a fait A'Oxia une • sorte de bâtiment de mer, bon voilier, » en dérivant son nom du gr. 'Oçu,, Vif ; l'Oria était une barque qui servait quelquefois aux pécheurs. •— V . Catta. O Z I M I T I , illyr. daim. v . 11. (Du slave 3HM [Zim], Hiver [pers. Zèm, Froid ; sanscr. Rima, Neige.) Hiverner. "OX0H (Och[k]thi), gr. anc. et mod. s. f. Bord élevé de la mer, quai. — V . 'AXTFL, Ilópóyto&t, SxáXa. "OXHMA, s.n. (D"O/£0), j e Transporte.) Char, charrette, tout ce qui sert à un transport, et, par extension,navire. « EOPE vauTi'Àojv 6'£Í¡ujXT&. » Eschyle sur Prométhéc. Ronsard, dans une paraphrase du : « lili robar et ces triplex » d ' H o r a c e , qu'on lit au v livre de ses Odes, et dont nous avons cité deux variantes, p. 5 i 3 , t. n de notre Arch. nav., dit plaisamment, en parlant du sapin coupé par le charpentier : e

— « Puis, sec des rayons de l'esté, Le scia d'un fer bien denté, Le transformant en une hune, En mast, en tillac, en carreauz (préceintes), Et l'envoya dessus les eaux Servir de Charrette à Neptune.

ÔE o u 0 E , dan. s. Ile. —

Til Tlianet ud i vilden sde

De flygtede, ud paa en O e . . . L . АвнлпЛ-М, De Robcrti

}Vach

carminé,

Hafnix, 1 S 2 S .

in-8°, p. 1 0 З .

Ô F R À D A C K , suéd. s. {Ôfra, de l'angl.-sax. Ofcr, S u r . ) Pont supérieur; Second pont d'un vaisseau à deux ponts : Troisième pont d'un Trois-ponts. Ô F V E R L A T A , suéd. v . a. (De Lrita [angl.-sax. Lœtan\ Laisser, et d'Ofrer [angl.-sax. Ufera], Sur.) Abandonner. — Ôfvcrlàtande, s. Abandon. Ô F V E R A L T ! Ô F V E R A L T ! suéd. adv. (Composé c o m m e Overàl. [V.]) Fn haut tout le monde ! ÔGR, isl. s. Petit golfe entouré de roches ; Fissure des r o ches placées sur le bord de la mer; Cap, P r o m o n t o i r e . — V . Hôfdi, Gnupr,Nes, Skagi, Tâhgi. Ô P E N D A C K , suéd. v. a.- (Open, l'angl.-sax. Openian.) Ouvrir.

Ouvert; à'Opna , de

O V E R S T E D/EK,dan. s. (fàvcrst, L e plus haut, Supérieur ; de l'angl.-sax. Ober ou Ofcr, Sur.) L e second pont dans un vaisseau à deux ponts, le troisième dans un vaisseau à trois ponts. О С р И Ц Е Р Ъ (Ofitsère), Officier.) Officier.

rus. s. m. (Transcript. de l'ail.

" O W Q N I O N (Opsônio-n), gr. anc. et gr. litt. mod. s. n. (D'"0^ov, mets.) Ration. — V . Mepîoa, PATSIOVÏ). О Ч И С Т И Т Ь П О Р Т Ь О Т Ъ В С Е Г О (Otchistiteporte ouvsévo), rus. v . a. (Mot à mot : Purger un port de tout.) D ê bâclcr ou Déboucler un port. О Ш В А Р Т О В И Т Ь К О Р А Б Л Ь (Oclwartorite korable), rus. v. a. ( D ' O , préf. désignant l'action d'Entourer, et de Ш в а р шовъ [C/ivartove], Amarre.) Amarrer un navire.—V. Ш в а р ­ товь , Швартовить.

[Lettre О : 556 articles.]

P.

П

(Gr. Rus. V a l . ) « (PE).

P A A R O E E L I J N , P A A R D E E L Y N , P A A R E E L Y N , holl. s. (De Lyn, C o r d e , et de Paartl, Cheval.) Proprement : L a corde que tire un cheval halant un bateau, le long d'un canal ou d'une rivière.) Par extension : Haussière, Grelin. — V . Greling. П А В О З О К Ъ (Pavogoke), rus. s. m. (De В о з и т ь [Vozite], Transporter, Charrier; rad. Вез [fez].) Nom d'une petite embarcation qui sert de chaloupe à de certaines barques du Don, du Dniepr et du Volga. P A B O U O U A N (n sonnant) ( ^ J U ) , mal. s. Antenne, Vergue, — V . Pembaouan. P A C O T I L L E , fr. s. f. ( L e bas lat. avait Paccatura, e m ballage, fait de Paccas, paquet, latinisation de l'angl. Pack [ V . Pacquer]. Paccus aura pu faire Packetus, d'où Packetalus et Paccotiglia, ital. francisé en Pacotille.) (Cat. anc. Portada.) On donna d'abord cenoni à un petit ballot de marchandises, à un paquet d'un assez petit volume, au moins relativement,

que chaque marin embarqué avait le droit de porter avec lui, sans en payer le fret à l'armateur. Plus tard, on appela Pacotille la quantité de marchandises que chaque marchaud emportait avec lui pour aller en trafiquer à l'étranger. f > nom devint bientôt un synonyme de:Mauvaise marchandise, l'avarice des pacotilleurs ayant déshonoré le commerce d'oiitre-mer. P o u r les colonies, tout semblait bon ; on e x porta sans vergogne le rebut de la consommation de la m é tropole, que l'on vendit à des prix déraisonnables; et ce n é goce odieux dura jusqu'au jour où un commerce loyal vint, avec des marchandises excellentes et des objets soigneusement confectionnés, lui faire une concurrence fatale. Des rivaux consciencieux s'emparèrent de tous les marchés, dont on chassa la Pacotille; et maintenant, —nous le disons a v e c douleur, — la France est dépossédée, presque partout, des brillants avantages qu'elle trouvait jadis sur tous les rivages où abordaient ses navires honnêtes. Nous avons entendu souvent, à la tribune législative et ailleurs, les négociants et


GLOSSAIRE NAUTIQUE. les armateurs se plaindre du gouvernement, qui, disaientils, ne favorise pas assez le commerce, et ne crée point de débouches à l'industrie française; les ministres n'ont jamais usé répondre à cette accusation imméritée. Que, dans la lutte commerciale avec l'étranger, on restaure d'abord la vieille bonne foi des marchands français, et la Fortune reviendra bien vite. Si elle a désappris la route d'un pays où elle fut si longtemps fixée, donnons-lui pour guide l'Intelligence et la Probité, qui ont été ses compagnes pendant près de deux siècles, et elle reprendra ce chemin, et le nom de Pacotille sera réhabilité. La liberté la plus absolue étant laissée au producteur, il est à craindre que les choses restent longtemps dans l'état déplorable où nous les voyons. Qui oserait aujourd'hui renouveler des ordonnances faites pour protéger l'honneur et le commerce français? Louis X I V , Colbert, Seignelav et Pontchartrain poursuivirent autant qu'ils le purent la fraude que se permettaient les fabricants quand elle devait tourner au détriment du consommateur et du commerce. Nous avons sous les yeux un arrêt du 12 décembre 1693, portant défense aux chapeliers de fabriquer des demi-castors, contrairement aux ordonnances des 21 juillet 1666, 8novembre 1667, 2Juin 1670 e t i 5 avril 1673, qui interdisaient de faire aucun mélange du castor avec d'autres étoffes de poil ou de laine. L'arrêt de i 6 g 3 est ainsi motivé : « Sa Majesté a cru devoir faire cesser ce d é sordre, qui serait capable de détruire la colonie du Canada, et la réputation des fabriques du royaume, si bien établie chez les étrangers. » Arch. de la Mar., carton : Lois, Ordonnances, etc., 1692-169.',.

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nomme d'ordinaire la Cape ou le grand Pacli... On appelle la grande voile de Borcet ( V . ) » (la misaine) » Pacli de llorcet. » L e mot Pacli et ses variantes étaient donc d'un usage ordinaire au commencement du x v n siècle; il en était de même à l'époque du xvi siècle où écrivait le curé de MèUdon. Il est probable que, antérieurement à ce temps-là, les marins de Marseille et ceux de la province de Guyenne, qui avaient de fréquents rapports avec les navigateurs italiens, espagnols et portugais, francisaient un ternie qu'ils entendaient prononcer souvent, qui courait la Méditerranée, traversait l'Océan avec Colomb, et allait aux Indes orientales avec Albuquerque. (V. Papafigo, Papahigo.) L e Pacfi fut-il toujours une voile carrée? Y eut-il toujours deux Parfis? A quelle époque une voile reçut-elle le nom dont Pacfi est une corruption? Répondons d'abord à celte dernière question. L e plus ancien des documents où nous ayons trouvé une mention de cette voile, c'est le Statut g é nois (rédact. latine) du 25 oct. i33/, (Pauli, col. 3 / , j ) , qui prescrit aux galères marchandes d'avoir trois voiles au moins, à savoir, un Artimon, un Terzarol et un Pappafigus. (V.) Ce statut établissait-il une chose nouvelle? Désignait-il une voile qui n'était pas encore usitée? Assurément non. Si le Pappafigus eut été une voile nouvelle par sa forme ou son nom, une voile encore inusitée, la loi l'aurait dit certainement; cartons les statuts modilicatifs des statuts anciens sont fort explicites au chapitre des innovations. Nous d e vons donc croire q u e , à Gênes, antérieurement à i334, le Pappaficus était connu et communément en usage. A cette même époque, les galères vénitiennes avaient-elles un P a paficPNous ne connaissons point de documents vénitiens reP A C F I , fr- anc. s. m. Une des variantes,—et nous croyons latifs aux galères, qui se rapprochent de la date de i33.'i ; nonque c'est la dernière, parce que c'est la seule qu'on lise dans ne pouvons donc affirmer que Venise eût adopté le nom qui lu Dict de Homme ( i 8 i 3 , 2 édit.), qui reproduit en partie était alors dans le vocabulaire génois. Ce qu'il y a de sûr, l'article de Y'Encyclopédieméthodique(1787), — une des va- c'est que les Statuta navium de 1255, ou, comme les a apriantes du nom d'une voile de cape ou de tourmente, qu'on pelés Canciani, le Capitulare naiiticum, relatif à la navigavoit écritParfic (Oesroches, Dict. desterm. de mai:, 1687); tion marchande et traitant seulement des nefs de toutes les Pafi (Cleirac, Explic. des term. de mar., i 6 3 / , ) ; Pacfi et grandeurs, parle 'de F A H i m o n , du terzarol, du ilolon, du pafi (Cleirac, Aubin, Dict. de mar., 1702) ; Papefif ou Papapillon (Parpaglo), mais point du'PappàficO. Ces nefs qaefic \)aeZ,Ditt. ital.-fr.; du Cange, Gloss.; Nicot, Dict. étaient à la latine, et quelques-unes de leurs voiles porfr.dat.); Papcfil,Rabelais, Pantagr., liv. i v , chap. 66) ; Paptaient, comme on vient de le voir, les mêmes noms que pefile (Carpentier); Papefigue (Oiidin). Cette voile, que les celles des galères; elles avaient aussi la même forme et dr> Italiens appelaient Pappafico, Papafico, les Vénitiens Papafonctions semblables; si donc le Pappafico n'est point désifico, Papaficho, les Portugais Papafigo, comme les Espa- gné dans la loi vénitienne de 1255, c'est que cette voile n'égnols, qui ont aussi Papahigo, Papahijo, est nommée Pap- tait pas encore introduite dans la manœuvre des nefs latine*. paficus par deux Statuts de Gazarië, écrits en latin en 1334 et Un fait nous confirme dans cette idée: La partie du Sta1441. (V. tous ces mots.) Homme, cité plus haut, dit : tut génois de i 3 3 / | qui a trait aux nefs, prescrit à toute « Pacfi, s. m. Nom donné autrefois aux. deux grandes et nave ou coque d'avoir deux mestres (Meistra una nova cuin basses voiles d'un vaisseau, c'est-à-dire, à la grande voile et suis bonetis... alia meistra, pro respeclu), et une médiane, à celle de misaine. Aujourd'hui on les nomme basses voiles.» mizaine ou voile du mât du milieu (vellum unum de medio) L'Encvclopéd. mélbod. (1787) dit : « Vieux mot signifiant ( V . Arch. nav., t. 11, ]). i 5 / | ) , et ne mentionne point le Paples basses voiles; on prononce Pafi... Il ne s'emploie guère palico. Il n'en est point question non plus dans la nomenaujourd'hui que dans cette façon de parler: « Naviguer sous clature des voiles "que les nefs latines louées par les Génois les Pacfis. » Ainsi, au commencement du x i x siècle, le mot à saint Louis (1268) devaient avoir dans leur armement. Pacli était tout à fait hors d'usage dans la marine française; Artimon, médiane, terzarol et velon, sont les voiles ordonet à la fin du xviii", on ne l'employait guère qu'en un seul nées ( V . Arch. nav., t. n , p. 38g, 3 9 2 ) ; aucun autre nom cas. Oans les premières années de ce siècle, on donnait à n'est prononcé. Probablement les Informa lianes Massiliœdu . Pacli » le synonyme : Basses voiles, » et l'on disait indif- x m siècle ne nommaient point le Papefic ; car du Cange, féremment : « Misene » et Petit Pacli, » <. Grande voile » et qui connut ce document si regrettable, ne donna pas d'art. ; Grand Pacfi. » ( V . Aubin, au mot : Voile.) Desroches, qui Papaficus; et si Papafico est dans l'édition de 17'33-3G, on publia son Dictionnaire en 1687, c'est-à-dire, quinze ans doit l'art, aux Bénédictins. Pour épuiser la série des renseiavant Aubin, constate que, de son temps, il n'y avait déjà gnements que nous avons trouvés sur cette époque, ajoutons plus qu'un petit nombre de marins qui se servissent du mot queFrancesco Barberino ( x m siècle), dans son Document Pacfi : • C'est le nom, dit-il p . 387, qu'on donne quelquefois nautique;p. •iHç),Doeumenti d'amore),nomme le velon,le teraux deux basses-voiles. » En i6/,3, c'était différent: « Cette zarol, le parpaglione et la mezane, mais point le Papefic. grande de voile, dit le P . Fournier, Hydrographie, p. 37, se Certes si le Papefic eût été usité de son temps, Barberino, e

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toujours d'une exactitude scrupuleuse dans les détails, n'aurait pas manqué de le mentionner. On pourrait donc affirmer qu au х ш siècle le Pacfi n était point introduit encore à bord des nefs, même de celles qui, gréées à la latine, avaient, par les voiles, de grands rapports avec les galères. Au x v siècle, le Papafico était une des quatre voiles de la galère vénitienne ; le document précieux que nous avons publié dans le Mémoire n° 5 de notre Arch. navale le prouve clairement ( V . Papafico); et comme ce traité de la Fabbrica di galère n'établit pas une régie nouvelle, niais constate l'usage, nous pouvons croire — l a copie du manuscrit de la Magliabecchiane, sur laquelle a été faite notre publication, étant des premières années du x v siècle, qu'à la fin du x i v siècle le Papefic était usité à bord des galères de Venise, s'il ne l'était pas en i 3 3 / . A la fin du x v siècle, certains navires latins, qui n'étaient pas galères, avaient un Papefic. La caravelle qui portait Colomb, en i 4 y 3 , en était munie. (V. Papahigo.) A peu près à la même époque, les nefs, ou vaisseaux ronds, avaient aussi un Papefic, ce que démontre un passage de Los Commentarios Dalboquerque cité au mot Papafigo. (V.) Ce Papefic était-il carré ou triangulaire? Nous sommes sûr qu'il était carré; sa place était au grand màt, et la tradition qui continua le nom de Cape ou Grand Pacfi к la voile basse du grand màt, est pour nous un témoignage certain. L e Pacfi était en effet une voile de mauvais temps, ou de cape. Dans les Commentaires d'Abuquerque, on voit les nefs de l'amiral sous le Papafigo toutes les fois qu'il vente fort. Il en est de même dans la relation du Voyage de Christophe Colomb, et dans cette phrase du Voyage de Bernard de Breydenbach ( x v siècle) : « Ünde máximos in galea ortos fuit clamor invocahtium Deum, Sanctosque omneset vota repromittentium, unde etilludtuncexpansum fuit vélum (Papafigo itálico sermone cognominatum) quod non nisi in extremo periculo et ultimo exicio apponitur. » Ainsi, sur les bâtiments à voiles carrées,comme sur les galères, le Papefic était la voile de tourmente ; il avait remplacé l'ancien Tref. ( V . ) Au x v i siècle, les deux basses voiles prirent le nom de Pacfi; Joam de Castro dit : в Esta (lia cor­ remos sein os Papafigos... » Et ailleurs : « Demos todas as vellas, tirando os Papaficos grandes. » (V. Papafico.) Ces pas­ sages rapprochés font connaître qu'il y avait un grand Pacfi, et un autre. Cet autre, c'était le Pacfi du trinquet, appelé par les Espagnols : « Papahigo del trinquete» ( V . Papahigo), et Pacfi de bourcet par les marins de France. ( V . le P . Fournier, cité ci-dessus.) Pourquoi le trinquet ou voile de m i saine prit-il le nom de Pacfi? Parce que l'allure sous le Pacfi et la misaine fut adoptée dans des temps forts, et que pour simplifier le commandement on dit : «Mettons-nous sous les Pa cfis, >» au lieu de : Mettons-nous sous le Pacfi et le trinquet. e

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Voilà toute l'histoire du Pacfi, autant qu'il nous a été donné de la faire, à l'aide du petit nombre de monuments écrits qui sont venus à notre connaissance. Il en résulte que, particulier d'abord aux navires delà famille des galères, puis porté à la grande vergue par les vaisseaux ronds, le Pacfi fut toujours une voile de tourmente. C'est à cette circonstance d'un usage constant pendant le danger, que nous croyons devoir rapporter l'étymologie d'un nom dont Papefigue serait la variante la moins grossière. Les deux mots grées Пара фбОУЮ, qui expriment l'idée de : La fuite au moyen de..., nous semblent être l'origine véritable du surnom donné à la voile au moyen de laquelle on fuyait devant le temps : IffTÍOV тсара oídfí^, voile pour fuir. Que Parapheugo se soit corrompu, en quittant la Grèce pour remonter dans l'Adriatique, sur les bords de la mer Tyrrhénienne, dans les golfes de Gênes et de Lion, sur les côtes de la Catalogne, quoi de

Paplus probable? Que Parapheugo soit devenu Papajheugo, pafigo, Papafico, Papahígo, Pnpafigue, — quoi de plus naturel ? Que Papafiguc ou fie ait fait ensuite Papefiguc , Papefic, Papcfil, Papefif, Pacfi et Pafi, quoi de plus s i m p l e ? Que de mots ont éprouvé les mêmes vicissitudes de formes ! Entre le Papafico signifiant : Bccfigue, et le Papafico s i g n i fiant : Voile de tourmente, bien que l'homonymie soit c o m plète, il n'y a aucun rapport ; le beefigue fut nommé Papafico, du verbe Papare ou Pappare : Manger ( V . Duez et du Cange), et de Fico : Figue; cela ne souffre pas de difficulté. Ceux qui ont pensé que la voile Para feugo fut nommée c a pricieusement du nom du Beefigue, o n t , selon n o u s , été égarés par de trompeuses ressemblances, et n'ont pas connu assez la langue maritime, dont les termes les plus bizarres en apparence procèdent ordinairement des racines les plus simples, et présentent les sens les plus raisonnables.—A b o r d de certains sloopsde Normandie, ceux de Honflcur, parexemple, le Pacfi est aujourd'hui une voile carrée, qu'on hisse pour le vent arrière, dans le beau temps, avec des cartahus aux extrémités de la vergue sèche sur laquelle est b o r d é l e hunier.—Être aux deux Parfis, locut. anc. Etre sous les deux basses voiles, ou naviguer avec la grande voile et la misaine. PACHAH K A P A L {¿s>j3

( J i f ia=' '), ou P A C H A H J

PRAOU

3

bzz ) , mal. v. (Pachah, Pcchah, Pichah, Briser, M e t -

tre en pièces.) Naufrage, Naufrager. — V . D a m p a r ( y ^ S ) , Gozong

C^"y)-

P A C Q U E R , vieux fr. v.a. (De l'angl. Pack,Paquet, Balle. Charge, dont les analogues holl. ail. suéd. et dan. s o n t : Pair, Pack, Packa et Pakke. L'isl. a Packi, mais nous crovons que ce mot s'est introduit assez récemment dans la langue islandaise; il est sans relation dans l'anglo-saxon, à moins qu'on ne le reporte, comme fait Jault, dans son édition du Dict. de Ménage, à Росса, Poche, Besace, ce qui n'est pas im pos­ sible. Les auteurs ont rapproché des mots que nous venons de citer, le lat. Compingere, le gr. Ibiyvów [Assembler], et Пот/ос [Gras, replet, épais]. Ajoutons avec N . Webster que Par. a Bakka, signifiant Pousser, fouler, serrer. L e bas lat. avait Paccare, dans le sens d'Emballer, Empaqueter. Une Charte de 1З41, rapportée par Bymer, t. v , p. 278, contient ce v e r b e ; dans une autre Charte de 1478 [ R y m c r , t. x n , p. 8 1 ] , on lit le mot Paccarius, avec le sens d'Emballeur.) Pacquer des harengs, c'était les mettre par couches serrées dans des barils ou caques; c'était les Caquer ou les Enc.iquer. — V . Vrac. П А Г А , gr. vulg. s. f. (Transcript. de l'ital. Paga.) — V . MicOoç.

Pave

П А Г Е Т О (Païéto), gr. vulg. s. m. ( D e l'ital. Pagliett [ V . ] ) Tresse. P A D A T I , illyr. daim. v . a. et n. (Du rad. slave Пад [sansc. Pat], qui exprime l'idée de Chute, et qui a fait le rus. П а ­ д а т ь , Tomber, Cesser.) T o m b e r , en parlant du vent. ПЛД1'ЛПК (Padénié), rus. s. n. (Proprement : Chute.) Abattéc. — J. Heym ne donne point à ce mot le sens qui lui est attribué parles marins; il dit seulement : « La Chute la Ruine. » — V . у п а д е т е . P A D D L E , angl. s. (Selon N . Webster [ 1 8 З 2 ] , du lat. Batillus, pelle, qui, aux blanchisseuses de L y o n , a donné le Batillon ou battoir.) Pagaïe, petite rame à large pale. P A D I G L I O N E , ital. s. m. (Du lat. Papilio.) Arsilio.

Tente. — y ,


GLOSSAIRE NAUTIQUE. P A D O M A N , n s o n n a n t ^ j J o ) , mal. s.Boussole, Compas d e route. P A D R O N E DI N A V E , ital. s. m. (De Padre [lat. Pater].) .Maître ou Propriétaire du navire. — a II quai padron di плие Gregond Isthoma per la vana superstitione riprese molto, et esso tacque : et cosi per quatre giorni in quel luogo per la fortuna grande del mare restorono : e t d a p o i , essendo cessati li venti, si diedero alla nauigatione : et nauigando con prospero et felice vento, il nocchiero disse loro : Voi della mia ammonitione di placare il Semes » (nom d'une grande montagne), « come di vana superstitione vi rideuate : ma se io di notte non fossi secretamente montato nel scoglio, et non lo haucssi placato, per nissun modo il passare noi sarebbe stato concesso. Dimandando che cosa gli aucsse offerto : rispose , farina di segale о vero di avena , anista con il butiro. » Comm. della Moscovia, di Sigismunde L i b e r o Barone ( 1 4 9 6 ) ; ap. Ramus., t. 11, p. 181. — V . P o r t o l a t o . P A D R O N A , ital. s. f. La Patronne, la galère qui portait le commandant en second de l'escadre des galères.—V. Amirante. П Л Е К Ъ (Paiole), rus. s. m. (Diminuì de Пай [Paie] em­ prunté au turc [^j}j]Poï,et signifiant: Part. Reiff avance que le Païoke est la ration de farine qu'un soldat reçoit pour un mois; M . le comte Alex, de Stackelbcrg nous a dit que c'est le morceau de viande distribué quotidiennement à chaquehomme de l'équipage, et qui constitue l a : Ration. — V . Порт'*P A F I , fr.anc. s. m. Contr.de Pacli. (V.) « La grande voile est nommée Pafi ou Grand pafi, ACATIA, au bas de laquelle s'ajouste aux occasions une autre grande pièce de voile avec aiguillettes ou cordillons, laquelle on nomme Bonnette.^.. Cleirac, Explicat. des termes de mar. (16З4). 11 résulte de ce passage que, au commencement du x v n siècle, il n'y avait encore qu'une voile appelée Pafi, sur les vaisseaux français. Cleirac (1ОЗ4), parlant de la misaine, ne lui donne pas le nom de Pafi de trinquet; il dit : L a grande voile de misaine est aussi nommée Trinquet. » Déjà, depuis au moins un siècle, chacune des deux basses voiles était appelée Papafico par les Portugais. — V . Papafico. P A F V E , fr. anc. s. f. — « I t e m , pour X l X - U H " et I X q u e haches que pafves , 1111 - L X V I I I " IX» I I P - . » Compte de Jehan Arrode et Michiel de Navarre, Ms. parchem., fonds Clairambault, Mélanges, vol. i x , fol. i 3 5 . Dans notre Arch. nav.; où, t. 11,p. 3 i g - 3 a 6 , nous publiâmes ce compte intéressant, nous crûmes pouvoir rapporter le fr. Pafve au bas lat. Pavcsium. Il résulte de documents cités par D . Carpentier que la Pafve n'était point un bouclier ou pavois , mais une arme qui parfois était un gros bâton, et quelquefois un bâton emmanchant une hache d'une forme particulière. Peutêtre la Pafve n'était autre chose qu'un bâton ferré ou épieu, appelé Pal ferrimi ( V . ) dans certains documents latins. e

r

e

P A F Y , fr. anc. s. m. (Variante orthogr. de Pafi. \\.]) — - La grande voile est nommée Pafy ou Grand Pafy ; on la nomme aussi Cape. (V.) » Explicat. de divers termes, etc. ; Ms. x v i i siècle; Arch. de la Mar. e

P A G A Ï E ou P A G A Y E , fr. s. f. (Du mal. Pengaïhou [ ï j j U â ] , rame.) (Angl. Paddle;esp. Canalcte(\. ли Supplément); holl. Pugnai; all. Pagajcn; dan. Pagai; rus. K o c mvXb[Kostilc]). Rame de certaines embarcations indiennes, malaies, etc. — V . Almaadya. i . P A G A L E , fr. anc. s. f. Pour Pagaye ou Pagaïe. ( V . ) La forme pagaie se trouve dans le Dict. de T r é v o u x (170З); elle est mauvaise.

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2. P A G A L E ( E n ) , fr. Cette locution adverbiale, dont les marins ont fait : En pagaille, en pagaye, et dont le sens est : Précipitamment, e t , par extension : Sans o r d r e , sans méthode, a une origine qui nous reste inconnue. Les recherches que nous avons faites ne nous ont point appris à quelle époque le mot Pagaie est entré dans le vocabulaire des marins français; tout ce que nous pouvons dire, c'est que nous ne l'avons vu dans aucun document, dans aucun dictionnaire antérieur aux dernières années du x v m siècle. C'est à l'art. Mouiller du Dict. de Rommc (1792) qu'on le trouve pour la première fois: « On mouille en Pagaie ou précipitamment, lorsqu'on jette ses ancres sans aucune précaution, dans des circonstances pressantes, et sans prendre la précaution d'amortir la vitesse du bâtiment et de carguer ses voiles. » On dit : Amener en Pagaie, pour d i r e : Amener tout d'un coup en largant les drisses ou les cartahus en bande. On dit : Jeter des objets en P a g a i e , dans la cale d'un navire, pour dire : les jeter à peu près au hasard. Tout est en Pagaie sur le pont d'un navire quand le rangement des manoeuvres n'a pas été fait encore, quand tout n'a pas pris sa place accoutumée.-«-Si nous osions hasarder une conjecture sur le mot Pagaie, nous dirions, guidé par le sens, qu'il y a une analogie entre Pagaie et paquet, et q u e , Mouiller et Amener en Pagaie, c'est amener en paquet, mouiller en paquet. Pagaie n'est peut-être pas étranger au bas lat. Paccatura, Paquetage, emballage. Paccatura aura pu être corrompue en Pagatura, dont on aurait fait Pagateci Pagale. e

P A G A R , lasc. s. Amarre. P A G A T O R E , ital. s. m. (De Pagare, payer.) Payeur de la flotte. « T e r z o » (officio generale) « è il Pagatore, quale conforme à mandati, che fa il proveditore, sottocritti dal generale, paga le robe compre et soldi de naviganti... • Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p . 9 1 . P A G E , fr. anc. esp. s. m. (Du bas lat. Pagitts, signifiant: Serviteur, valet. « Certe olim quivis pueri, seu potius ministri Pàgiïappellabantur, voce ut pleriqùe autumant a Hai? ( V . ) Graeco vocabulo, quod famulum sequiorc Grascia significabat deducto... » Du Gange, Gloss., voce Pagius.) Mousse. ( V . ) — « Les Pages sont jeunes garçons moindres de i 8 ans, lesquels servent pour faire les proclainats, et à porter les commandements des maîtres et des autres officiers. » E. Cleirac, Comment, des Râles d'Oleron. — Les Pages ou garçons du navire, que les Marseillois nomment Fadarins et les H o l landois Mousses, porteront respect et obeyssance à tous les hommes du navire, et spécialement au maistre et quartiersmaistres. On se sert d'eux pour appeler le monde à son d e voir, et crier au pied du grand mast à chacun » (voilà les Proclamais de Cleirac) « pour venir au quart, aller au gouvernail, et autres œuvres particulières. Quand les biens des deffuncts se vendent, ce sont eux qui en font la criée et le ban... 11 y a un garçon à chaque plat... veiller aux lampes et faire les messages du maître et autres officiers. » L e P . Fournier, Hydrog., p. 170. A l'article du Quartier-maître, Fournier donne l'instruction suivante, qui fera connaître quel était le sort des Pages encore au commencement du x v n siècle. « I l » (le quartier-maître) « se servira pour cet effect » (le nettoyage du vaiss.) « des matelots és grosses b e sognes, et és plus légères des Pages du navire, desquels il aura un soin particulier, prenant garde d'un coste de ne les laisser oisifs, et d'autre, ayant esgard à leur jeunesse, ne les surcharger de trauail, et ne les enuoyer au cabestan sans l'auoir mérité, et n'apporter pour excuse de sa passion et cruauté que, s'ils ne le méritent pour lors, ils le mériteront; et ne dire comme un gros Rustaut, qui nagueres se plaignant c


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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de ces panures enfans, disoit que toute la discipline se per- ' mobile, établi sur le fond du navire, est appelé : Pagt: stiea, doit veu que de son temps tous les Pages alloient règlement (V. Paggior, Pagliolo, Paillot.) — Pagliuolo di mezza tant de fois chaque semaine au cabestan pour y estre chastlez, Faux-pont. (V. Falso ponte.) iiùà présent on n'y enuoyoit que ceux qui auoient mal faict. » P A G U E L O Y DES G A L È R E S . Dans l'édition des Méffydrog., p. i6'5. -— " Pages, Mousses, Garçons. Ce sont les moires de M. le cardinal de Retz, donnée à Amsterdam ei jeunes gens de l'équipage, apprentis matelots, ou élèves de 1717, on lit, t. i v , p . 338 : <> Dom Christoval de C a r d o n n e , lu navigation. Page de la chambre du capitaine, c'est le gar- chevalier de Saint-Jacques, arriva à Vinaros un quart çon qui sert le capitaine. » A u b i n , Dici, de mar., 1702. — d'heure après Dom Fernand Carillo, et il me dit que M. h « Pages du vaiss., voiez : Mousses. » Desroches, Dict. des ter. duc de Montalte, viceroy de Valence, l'avoit envoyé pout prop. de mar., 1687. — A u x v m siècle, on ne se servait m'offrir tout ce qui dépendoit de lui : qu'il sçavoit que j ' a déjà plus guère en France du mot : Page pour désigner les vois refusé tout ce cpie le Boy Catholique m'avoit offert à mousses ; aujourd'hui il est tout à fait suranné. — "Si la nef Saint-Sébastien ; qu'il n'osoit par cette raison me presser d e est chargée de vins, le maistre lui doit ballier » (au mar- recevoir ce que le Pagueloy des galères avoit ordre de m ' a p chand) « ung Page pour regarder éz vins du marchand aussi porter. » L'édit. donnée à Genève, la même année 1717, dit bien et si souvent comme s'ilz fussent au maistre. » Rooles ( p . /(85, t. m ) : « Le Pagueloides galères. » M M . C h a m p o l d'Olcron, art. 33. — « Apporte-ci hau, Page, mon tiroir. » lion, p. /|5i de leur édition (1837) ont conservé cette v e r Rabelais, Pantagr., liv. i v , chap. 20. — « Llamábase Page sion, rejetée avec raison par M . Petitot, qui, dans son é d i de escoba el muchacho de ocho á catorce años que se embartion, a substitué à ce mot Pagueloy, que ne connurent jamais caba en los bajeles da guerra para apprender el oflicio de les marins espagnols et français, le mot espagnol Pagn. marinero.... pero en el dia no se llevan ya à bordo estos Payeur, qu'on lit en effet dans le manuscrit autographe p o s muchachos. • Dicción, marit. esp., I 8 3 I . — Froissart, sédé par la Bibliothèque nationale. chap. 120, liv. 11 de ses Chron., dit : « Les maronniers qui nA31> (Paze), rus. s. m. (Probablement de l'ail. Passen, furent sages... firent monter à mont au chastel de leur niât s'ajuster.) Couture entre les bordages. un enfant, à savoir s'il véoit nul apparent de siège par mer ni par terre, devant Seville. » Cet enfant était un mousse ou P A I G E , fr. anc. s. f. Variante orth. de Page. Page. — V . Garion. P A I L L A T , fr. s. m. (Pour Paillot. [ V . ] ) (L'endroit où I o n P A G E N , port. s. m. (Du bas lat. Pagius[gr.Tla.ii. ( V . ) ] ) . enferme la paille, et, par extension, le magasin où l'on garde Page, Mousse. — « Os grumetes, e Pagens das naos tamben le grain, le pain et le biscuit.) Soute aux vivres. — « 4° 1., por sua parte nao faziam señao yasalos coni os croques, Paillât réservé aux provisions de vivres secs. » Mémoires eslançar-lhes as tripas fóra, de maneira que foi feito grande d'un protestant condamné aux galères (J. Marteillie, de B e r gerac), 1757. estrago nelles. Com. Dalboq., part. 1, chap. 3 i . e

P A G G I O B , ital. s. m. (Variante singulière de Pagliolo [ V . ] , qu'on lit p . 19 des Essamini de' bombardieri, par Girolamo Cataneo ( i n - 4 . Brescia, 1567). 0

P A G I Œ , géno. s. m. (De l'ital. Pagliolo. [ V . ] ) Paillot, Plancher du fond de l'embarcation; Plate-forme de la cale. P A G I Ü O L I , vénit. — V . Porta pagnoli. P A G L I A D E L L E B I T T E , ital. s. f. (Du f r . : ) Paille de bittes. P A G L I O L E R O ou P A G L I O L I E R O , ital. s. m. (De Pagliolo. [ V . ] ) L e Gardien du paillot. — « Pagliolero è quel mozzo che sta al Pagliolo, che a cura del biscotto. » P a n tero-Pantera, Vocabol. naut. (1614). — V . Scalco. P A G L I O L O , anc. ital. s. ih. (Variante de Paglioulo. [ V . ] ) Paillot, Payol. — « P a g l i o l o è la stanza, doue si ripone il biscotto, il pane, la farina, i legumi, et simili cose cibarie. » Pantero-Pantera, Armata nav., Vocabol. naut., p. i 5 . — « Pagliolo lungo palmi 22 •> (16 pieds 6 pò. — 5'"- 35*;) (dans une galère de 28 coudées). Bart. Crescentio, Nautica Méditer., p. 23. — Pagliolo était pris aussi pour Plancher ou Plate-forme de fond de cale, et même pour le plat, le fond de cale lui-même. ( V . Piano, Scosa.) P A G L I U O L O , ital. s. m. (De l'ital. Paglia, paille.) Pailler l'endroit où l'on renferme la paille, et, par extension, le magasin où l'on garde le vin, le grain, le pain, le biscuit, etc. Paillot, Une des chambres de la galère, où se gardaient le pain, le biscuit, la farine, les légumes secs, et quelques autres espèces de vivres. — Aujourd'hui le Pagliuolo est une T i l l e . ( V . ) Pagliuolo di poppa, Tille de l'arrière; Pagliuolo di prua, Tille de l'avant. — L e Plancher ou Plate-forme de la cale est nommé : Pagliuolo di stiva; c'est une extension du sens de Pagliuolo. — Dans une embarcation , le plancher

P A I L L O , P A I L L O L , P A I L L O T , fr. anc. s. m. (De l'ital. Pagliuolo. [ V . ] ) Chambre où l'on renfermait les vivres s> 1 — « La quatrième » (chambre) <> s'appelle le Paillo, où se tient l'escrivain, avec le pain et le biscuit, et s'y descend par le 12 banc droict » (de droite, de tribord). J. Hobier, Construction d'une gal/airc, Paris, in-12 (1622). — V . P a y o l . e

P A I L L E D E B I T T E , fr. s. f. (Bas bret. Pal[l mouill ar bitton; ital. Pagiia (telle bitte; esp. Paja de las bitas; ar. cote N . d'Afr. Kavllla degoumena; holl. Bctingboltc; rus. Bnangl. Long-bo/t.) Longue meHrb-ôo.amii [Bitennke-boltc]; cheville de fer qu'on introduit dans la tète d'une bitte pour retenir le câble quand il a été tourné autour de la bitte. L e nom de ce levier n'a rien de commun avec celui du tube flexible qui porte l'épi de b l é ; il est corrompu du vieux français Pail, en bas lat. Paillerium. Ce dernier mot est employé avec le sens de Levier de fer dans un Compte de 1381, cité par Dom Carpentier. — Paille de bittes se lit chez Di ^roches (1687); Dortières (Ms. 1680) dit : Cheville de bittes. P A I L L E E N C U L , fr. s. f. (Rus. 4paiÎBep-b [Draïetx •. dan. Driver.) Nom donne quelquefois à la voile d'artimon de certains petits navires et des canots et chaloupes, en général. On la nomme aussi Tape-cul. ( V . ) Cette voile, dont une grande partie est hors du navire, bordée qu'elle est sur un boute-hors, a été comparée à la longue plume sans p e n n » qui prolonge la queue de l'oiseau des tropiques appelé . cause de cela, Fètu-en-queiie ou Paille-en cul. P A I L L E T , fr. s. m. (De Paille; ital. Paglia [lat. Pale,, (Proprement : Natte de paille.) (Bas lat. Manlelelus; ital. Mantelelto; basq. vulg. Pail/eta; angl. Mat, Matt; ail. dan. Malte; holl. Mat; suéd. Matta; rus. Manrb [Maté]; lasc. Goudri.) Tresse ou Natte, plus ou moins longue et l a r g e , faite avec des fils de caret, et servant à recouvrir certaines


GLOSSAIRE NAUTIQUE. parties du navire ou du gréement, pour les garder des effets du frottement. — V. Baderne. P A I L L O L on P A G L I O L O D S T I V É , illyr. daim. s. m. Oel'itai. Pagliolo.) Fond du navire, Fond de cale. (V.Stiva.) — Manque à Joach. Stull. P A I L L O N . (Pour Paillot. [V.]) — V . Rambade. P A I N BISCUIT, fr. s. m. (Du lat. Punis biscoctus.) — .. P o u r vng moys de trente jours Pain biscuyt, sept cens cinquante douzaines, qui est troys pains pour jour pour chaicun homme, de la façon de Honnefleu, pour c e : v u ' L xii"".» Âdvitaiïlement fait à Dieppe,l'an i 5 1 2 , d'une nef desoizantetonneaulx,oùilyauoitsoixantehommesadvitaillez pour deux moys et dix jours; ap. Ant. de Conflans, les Faits de la marine cl navigaiges (I5I5 à i 5 i 2 ) , publiés par nous, Annal, mark., juillet 1842. — « . . . Q u a t r e mil cinq cens Pain biscuit qu'ils ont fourny et liuré pour led. aduilaillement desd. galeaces, lequel a esté mis et distribué en icelles, a scauoir, en la Reallc, deux milliers dud. Pain; au SainctJehan, treize cens, et au Saincl-Picrrc, douze cens, au prix de v i n liv. v m s. chacun cent. » (Juin i 5 3 8 , au H a v r e . ) Fol. 34 v ° , Ms. 9469-3, Bibl. nat. — « L e 25 dudit, pour trente réaux de Pain biscuit... 9 liv. 3 s. » Compte des dépenses faites pour-la galère Dornano (nov. 1641), Ms. Arch. de la Mar., fol. 25 v ° . — « Pour cent Pains biscuits et trente Pains frès, j ' a y payé 6 liv. 10 s. » Ibid., fol. 28 v ° . — V. Biscuit. P A I N D E S A I N T - N I C O L A S . — « Le sieur Dimitry, qui avoit plus de peur que tous et qui avoit déjà jeté à la mer des petits Pains de Saint-Nicolas, que les Grecs croyent être bons pour conjurer le mauvais temps, fut le premier à mettre la main à la bourse pour reconnoître un si bon office. » (Une felouque vénitienne avait tiré de la côte où il s'était échoué, le navire qui portait l'auteur et ce Dirai tri, et les passagers avaient ouvert une sorte de contribution pour récompenser les matelots vénitiens.) J. Spon , Foy. d'Ital., etc. (1678, i n - i a ) , t. 11, p . 369. P A I N T E R , angl. s. ( N . W e b s t e r [ i 8 3 2 ] n e h a s a r d e aucune hypothèse étymologique à propos de ce m o t ; il se contente de le rapprocher de l'irlandais : Painter, qui signifie : E m bûche. Pointer est isolé dans l'anglais, car il n'a aucune analogie avec Paint et ses composés, qui reconnaissent le français Peindre pour origine. Peut-être n'est-il qu'une corruption de Bindcr, de Bond, Lier, Attacher. Binder aura pu se transformer en Pinder et Pinder, et se glisser ensuite, par une orthographe abusive, parmi les mots qui ont Paint pour radical.) Amarre ou Bosse d'embarcation. P A I O L , port. s. m. (S. Constancio, Dicc. crit. e etymol. da ling. portug. ( i 8 3 6 ) , dit: « Parece-me vir do Ingl. hold, Paiol de navio ; o p pode ser contracçào de S/dp, navio. » Cet auteur se trompe ; Paiol est un emprunt fait par les Portugais aux Italiens, c'est le Pagliolo [ V . ] du x v i siècle.) Paillot, Soute , Tille. — « Mandou abrir hum Paiol de pâo, que trazia na sua nào. » Cornm. Dalboq., part. 1, chap. 18. — V . Tilha. c

P A I R , fr. anc. s. m. (Variante de Per. [ V . ] ) Clou. — V . Adoubage. 1. P A I R A R , port. anc. v . n. (Étymologie inconn.) Tenir contre le vent, Lutter contre le vent ( V . Vemdavall), Louv o y e r , Mettre à la cape, Capéier, Tenir la cape. 2. P A I R A R ou P A I R E A R , esp. v . a. e t n . Se mettre à la c a p e , Se mettre en ralingue , Ralinguer. P A 1 R 0 , port. anc. s. m. ( D e Pairar. [ V . ] ) Tourmente,

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Coup de vent, Coup de cape. — « E em hum Pairo que leve no Cabo de Boa Esperança aboco huma agoa grande. Comment. Dalboq., part. 1 , chap. 1 1 . — Pairo a aussi le sens de Cape, action de mettre à la cape: — « Mandou Afonso Dalboquerque fazer sinal de Pairo a toda a Armada. >• Comment. Dalboq., parte IV, chap. 2. (V. Agoa.) — « L a rapa, appelée Pairo, » consiste, dit le Dice, marit. esp, « en braccar las gavias por barlovento, de suerte que beban viento por la cava de proa, y arriar un poco las escotas majores TlAI2(Pais-s),gr. anc.etmod.s.m. (Proprement: Enfant, Jeune garçon. Valet.) Mousse. — V . MOÙTÇOÇ. P A J A , esp. s. f. Paille, cheville de fer servant aux bitte; ou à d'autres usages. — V . Paille. P A J O L O , ital. s. m. (Même étvmol. que Pag/iuolo IV.] ou Pagliolo. [ V . ] ) . Tille. (Rôding.)" P A K , groènl. s. L e trou circulaire pratique dans la c o u verture du kajak, au moyen duquel le rameur introduit la partie inférieure de son corps dans l'embarcation. — Nous croyons devoir interpréter ainsi la double définition danoise et latine que Paul Egède donne de c e m o t , p . 1 4 2 de son 7

Dictionnaire. Il dit : « Pak, Bingen paœ en kajak; margo cymbai. » Les mots latins signifient : R e b o r d , Ourlet d e la barque , et cela pourrait faire croire que Pak désigne le P l a t - b o r d ; mais les mots danois signifient: « Anneau sur un kajak. « Or, il n'y a ni anneaux ni boucles sur le kajak, et puis, nous voyons que Pak désigne aussi l'entrée d ' u n e mai-

son (Introitus domus vel tentoni) ; l'entrée du kajak est une ouverture qui a la forme d'un cercle ou anneau : nous sommes donc induit à conclure de là que Pak est le nom de cette ouverture. P A K A L ( J ^ L Î ) , P A K K A L ( J i L î ) , mal. v . a. Calfater, radouber. — V . Memakkal, Pemakkal. I I A K E B O T (Pakebot), val. s. (Transcription du fr.:) P a quebot. n A K E T O N (Pakéto-n), gr. vulg. s. n. (De l'ital. Pacchetto. [V.]) Paquebot. — V . Ta/u7rXoïov. n A K E T B O ' J T b (Pakètc bote),rm. s. m. (Transcription de l'angl. Packet-boat.) Paquebot, A v i s o , Barque d'avis.— jIaKem6omiiLin, an, oe [Pakébotnic, \naia, noie), adj. De paquebot, qui concerne le paquebot. r i A K . i f f (Paklid), rus. s. f. (Selon Rciff, ce mot vient du poi. Pakuli, fait lui-même de Klak, Etoupe, Vieilleries, Guenilles.) Etoupe. — V . Kononam/b. I I A K T Ì Ì N , gr. anc. s. m. (De llr/.-ró;, Assemblé). Petit bateau fait de planches qu'on pouvait aisément désunir et assembler. P A K O U ( ^ U ) , mal. s. Cheville, C l o u . — V . L a b a n ( , J^S , Pasak. . ^ 1. P A L , boli. dan. s." (C'est le mot angl.-sax. et fr. signifiant : Pieu.) L i n g u e t . — L e suéd. écrit -Pali ; l'angl. Pawl. 2. P A L , fr. catal. anc. s. m. (Du lat. Palus, Pieu.) Ins-

trument de supplice nommé Pieu ou Qazyq {ijjjà}

c n e z

les Turcs, qui en ont fait longtemps la cruelle application à la punition de certains crimes. En France, où l'on rit de tout, un chansonnier a donné cette définition du Pal : " Vous demandez ce que c'est que le Pal ? C'est un jeu fort original, Mais tant suit peu brutal. Celui qu'au jeu l'on desline, Sur une pointe très-ûne Se met à cheval ;


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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à faire Palamentes, jusqu'à la quantité de 20,000 estelies, et les faire amener par radeauz à Marseille pour le s e r v i c e de l'armée navale (26 avril i543). » Arch. de la maison de Grignan. — V . Scie-Vogue.

Et l'instrument fatal Sort par l'occipital. Voilà, tant bien que mal, Ce qu'on nomme le Pal. »

Le « a i vaudevilliste, sans le savoir probablement, se rencontra dans sa définition avec le rédacteur d'une ordonnance catalane du x i v siècle, qui dispose (chap. 4) que si le comité coupe le cable d'un navire, n et si tant serti que eli lo tallas, que fos fet per rasa ò per altra trayció, que hom lo y puga pronai-, deu esser mes un Pai per lo ces, è que li isca al cap. » (On doit lui mettre un Pal par le fondement, et le faire sortir par la téte.) e

3. P A L , hind. s. Voile (Dice, hindoost.-engl., et W . Hunter (1808), t. 1, p. 315.

par J. Taylor

P A L - L A Ï A B - A N , n sonnant, mài. s. (Variante Pcl-laiaran, [V.]) Campagne, Navigation, Traversée, Voyage par mer. P A L A , i t a l . ar. còte N . d'Afr. s. f. (Du lat.) (Proprement: Pelle.) Pale de la rame. — « Pala di remo è l'ultima parte del remo più larga et piatta, che si tufa in mare, quando si voga, et con che si spinge innanzi il vascello. » Pantero( V . Remo.) — Pala del tiPantera, Vocabol. naut.(\bii\). mone. (V.) Pale ou Safran du gouvernail. — " L e duo Pale de li nostri postici timoni су furono con rapina dal mare stirpati.» Ant. d. Chor. Cardini, La Codia Quirino (14З1), Ms. de 1480, Bibl. de Saint-Marc, p. 3. P A L A S T O U P A , ar. côte de Barb. s. f. (De l'ital. Palla, Balle, et de Stoppa. [V.]) (Pelote d'étoupe.) Valet. P A L A C , illyr. daim. s. m.(Proprem.: Pouce; du slave П а л , qui a fait lé rus. U{\.\vn,b[Paletss), Doigt, Rais, etc.) T o l e t . — V. Sckàram. I I A A A T K O N (Palanko-n), gr. mod. s. n. ( D e l'ital. Pa­ lanco. [ V . ] ) Palan, Retenue. (V. 'ЕХхистт-^р.) — ПяХаухоу oïspa {Palanko-n aïera), Palan de retenue. — HaXayxov pâvT I ; (Palanko-n rannta-s), Palan du g u i , Écoute du gui. — V. Pocvxa. P A L A D A , ital. vénit. esp. s. f. (De Pala. [ V . ] ) Coup d'aviron ; Action de plonger la pale de la rame dans l'eau. — V. A la palada. P A L A D E , fr. s. f. (Du précédent.) (Isl. Aradrdltr; rus. Опушеше весла въ воду [Opoiichtc/iénié vesla v'vodeou].) (ioup d'aviron, Quantité dont un navire à rames avance sur l'eau entre deux coups d'avirons. — Une galère marchait bien quand elle prenait plus de six Palades, c'est-à-dire quand laPaledelapremièrerameallait frapper la mer au delà de l'endroit où la sixième l'avait frappée. On disait d'une galère qu'elle faisait autant de milles à l'heure qu'elle prenait de Palades à chaque vogue; ainsi, six Palades faisaient supposer six milles. Bien armée de rameurs, une galère d o n nait 26 Palades par minute; chaque Palade équivalait à 2З pieds, ou 7 fois l'intervalle entre une rame et la suivante. 24 Palades par minute produisaient 92 toises par minute, ou 5,520 toises, ou un peu plus de 6 milles par heure. P A L A M A N T E , fr. anc. s. f. (Même sens et même origine que le cat. esp. Palament. [V.]) (Gr. anc. Tâpcroç ; lat. Remigilim; ital. Remeggio, Remigio; vénit. Palamento; illyr. dafni. Grèblja; basq. litt. Arraunda.) Quelques auteurs ont écrit: Patinante; c'est cette orthographe vicieuse qu'on r e marque, p . 238 et 240 du Traité de la construction des galères, Ms. du x v u siècle, Bibl. Dépôt de la Mar. — « Commission de François 1 au seig de Grignan , lient, général en Provence, pour acheter en Bourgogne des bois destinés ' e

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P A L A M A R ( J L O ^ J ) , turc, s. (Du g r . IlaXapâpt. [ V . ] ) C â b l e , Haussiere, Amarre à terre. P A L A M A R A , ital. anc. s. f. (Selon nous, dePnla, pieu, et d'Amarrar [ V . ] ; Amarrer à un pieu fiché à terre sur le r i vage, ou sur le quai d'un port.) Amarre à terre [ V . ] , Haussiere servant à s'amarrer à un pieu. — " La colpa di dare a tauerso attribuiscano al cornilo della capitana per che staua con la Palamara in terra, et un ferro prolungato in per poppa, et altro per prua, e nel' sarpare leuo prima quello di prua et in cambio di tagliare la gumina l ' a l ò , et la galera che andò più in terra quale s'inbarazzo con S. Michele, faceua forza di leuarsi » (qui s'efforçait de s'éloigner), « et ambe andorno a trauerso I' una doppo 1' altra.» Trat, ciel seguite del 5 galere della S. Rclig. di S. Gio. Hicrosol, che onda nno in Barbarla sabato il primo di aprile 1606 ; M s . de 1606, n ° 1828, Bibl. Riccard. de F i o r . , p . 307. n A A A M A P A S (Palamara-s), pctpi. [ V . ] ) Cordier.

g r . mod. s. m . ( D e

Ilw.i-

P A L A M A R E , vieux fr. provenç. s. f. (De l'ital. Palamara. [V.]) Amarre à terre ( V . ) , dont on se servait quelquefois a d'autres usages. — « Et vindrent un nombre » (de T u r c s ) » à la désesperade » (en désespérés) « auec leurs cimeterres , et firent tant qu'ils coupèrent la Palamare. » Baudouin, Hist. de l'ord. de S. J. de Hierus., t. i , p . 338 (an 1336).— Quelques lignes plus haut, l'auteur avait dit : « Quelques T u r c s auec un cable s'accrochèrent de leur éperon à la pouppe de la galère» (le Gallo ou Coq), commandé par le chevalier P a risot. » e r

n A A A M A P I ( P a t e / « « r / ) , g r . vulg. s. n.(De nocXau-âw, Manier, selon M . Dehèque. Toute chose ouvrée, tout ouvrage fait avec la main pourrait s'appeler naXaadtpi, si, en effet, IlaXapiâoj, et par conséquent IIaXàu.r était l'origine à laquelle il faudrait rapporter le mot grec vulgaire qui nous occupe. El pourquoi un cordage, particulièrement celui dont se servaient , au Moyen A g e , tous les navires de la Méditerranée pour s'amarrer à terre au pieu qu'on y fichait avec un maillet, aurait-il été désigné par un mot sans analogie avec sa fonction et d'un sens si général? Selon nous, ntxXauapt n'est qu'une transcription de l'ital. Palamara [ V . ] , et nous espérons, nous croyons être dans le vrai. [ V . Palombera, Palomeria.]) A m a r r e , Haussiere. — V . 'ATcóyaiov, T T O V O ^ , AaxTÜXio;, 'Erciyswv, AavTirtxvcc. n

H A A A M A S l (Palamaó), de la main.) Paumoyer.

gr. mod. v. a. (De naXop-r,, paume

P A L A M E N T , cat. anc. esp. s. m. (DePala,\a Pale(V.)de la rame, pour la rame elle-même.) Les rames; l'ensemble, la totalité des rames. — « Item, furen comprats » (achetés^ « d'en Bénit Vidal ne vimbres » (osiers) « per obs de fei strops ( V . ) al Palament delà galea et restaure » (réparer les estropes existantes), « a raho de iiij s. per centenar, munta j lib. iiij S. » Fol. 54 , Livre des dépenses faites pour l'armement de la galère le Saint-Thomas (mai 1406), M s . Bibl de la Mar., n° 3 8 - 3 . 9

P A L A M E N T O , ital. vénit. s. m. (Même étymol. et même sens que le précédent.) — « Palamento è l'università de i remi. " Pantero-Pantera, Vocabol. naut. (1614). — « P a l a mento in mano, significa che i galeotti si accommodino alla voga, pigliando remi in mano, et tenendosi con i piedi al


GLOSSAIRE NAUTIQUE. lianco pronti all'opera. » — «...Perîcochë era all' hora il mese di genaro hauesse corsa fortuna, et se per cagione di ciò haueua perso del Palamento; mi fece dire » (le capit. ture Zafer) « che ne haueua passate alcune, ma che sii le lóro gallie se era perduto, se nou un sol remo, et questo anco uogando per ciò che era uecchio. » P . 42, lig. 5, Relatiane de

Cristo/, da Canal, Ms. autogr. de 1667 ou 58, pap. in-18 de notre Bibl. particul., 11° 19З. ( V . Rombasina, Pianella.) — Palamento in gitala ! ital. anc. (In gitala, également. Duez, 1674. — * И Palamento inguaia, che è lo slesso che uguale ò dal pari. » Bart. Crescentio, Nautica Méditer. [1607J, p. 488.) Aligne les rames! Commandement que l'on faisait à. la chiourme d'une galère ou de tout autre navire de la même famille, quand on voulait que l'on fût prêt à se servir des rames. Les forçats alignaient alors les rames, et attendaient ainsi le signal pour la nage. — « Palamento inguaia, quando i remieri tengono i remi in mano pronti co'l piede, che monta sù il banco aspettando che il comito comandi, che diano la palata. » Bart. Crescentio, р . 14З.

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Ija; l'us. EefuJiyiiiTj-ina.tn [Bete/oute-tali]; ital. l'ai anco dilla trozza; port. Tallio de traça; esp. Aparejito delraccamento, Aparcjo de tracco.) Palan dont ou se sert pour resserrer le racage, ou rapprocher du mit la vergue qui y est retenue par une drosse. P A L A N O , P A L E N C , fr. anc. s. m. (De l'ital. Palanco. [V.]) Palan. ( V . ) P A L A N C A , esp. s. f. Nom donné à une manœuvre assez grosse qui, frappée à l'empointure d'une voile, aide à la hisser lorsqu'on veut enverguer cette voile. P A L A N C A R E , ital. v. a. (De Palanco. [V.]) Palanquei.

I I A A A M I Z i i (Palamizó), g r . v u l g . v.a.(DeIla).c(u.ri, paume de la main.) Espalmer, Suiver. — V . 'АХеерш.

P A L A N C H I N O , ital. s. m. (Diminut. de Palanco. [S.]) Petit palan; Palanquin. — Palanchino a encore un diminutif :Palanchi/tetto, Très-petit palan. — Palanchinetti sono funi, alle quali si attaccano le sarte dell'arbore del trinchetto, acciòche stiano tese, ò lente secondo le occorenze. Panchinetli sono anco le funi attaccate all'aggiaccio del timone, acciòche si mova meglio. Palanchinetto, è anco una fune, che si attacca alla vela per tirar meglio la scotta. » Paiitero-Pantera, Vocabol. nani. (1614).

P A L A N , fr. s. m. (De Palane. [V.]) (Gr. litt. mod.'EXxus-

P A L . A N C H U E L O , esp. s. m. (Du gr. <I>âXay;. [ V . ] ) Rou-

-rrìs [Elkislir], ПяХйухсге \ Palanko-ri\\\>a& lut. Palanehus, Pa- leau servant à mouvoir sur la terre les fardeaux les plus ranchus; ital. Argano; Paranco, Palanco, Palano, Paranchine; lourds. esp. Aparcjo, A pare)'itelo ; port. Aparellio, Appàrelho; maltP A L A N C H U S , bas lat. s. m. (De Palanco. [ V . ] ) — « Anchis Stridi ; angl. Tackle; augi. anc. Takell, Takyll; ali. Takel, tribus Palancho uno....» Contrat d'affrètement de ta nefTe Talje; boli. Taakcl, Taalie; dan. Takkel, Talje, Gic; suéd. Paradis (1268). ( V . notre Archéol. navale, t. 11, p. 392.) Talja; rus. Такель [ Takèle], Т а л ь [Tale] ; bas bret. Palank; basq. vulg. Palinkuba; ar. còte N . d'Afr. Palanco; vai. Макара; illyr. bulg. serv. Traudii; ture vulg. Tania; lasc. Lapti; mal. Karl [^Cj£]-) Combinaison de deux poulies dans lesquelles passe un cordage dont l'effet est de rapprocher la poulie inférieure de la supérieure. A cette poulie inférieure est attaché un fardeau quelconque qu'on doit élever. Quelquefois, comme dans le l'alan de retraite ou de recul d'un canon ,Gr. m od. 'EXzuTT-Jjp Стас/ырт-зЕыс; fr. anc. Trisse ; ar. còte N . d'Afr. Skima de niùdfu), la poulie inférieure est accrochée à un point fixe, et c'est à la poulie supérieure qu'est attache le fardeau à déplacer. Il y a un grand nombre de Palans d'espèces différentes, mais tous ont un office analogue à celui que nous venons d'indiquer. И y en a de trèsgros, de moyens et de fort petits (Ital. Palanchinetti). — L e mot Palan était usité au x v i siècle. (V. Brigade.) Celui dont il dérive se lit dans quelques documents du x i n siècle que nous avons connus et publiés. — La plus ancienne définition que nous trouvions du Palan est celle-ci, qu'on remarque dans les Merveilles de nature du P. René François (1621): e

e

1. P A L A N C O , ital. anc. s. m. (Du bas lat. Palanea [ V . ] ou Paloni [V.] ; gr. anc. <l)óXay;.) Palangue, Rouleau dont on se sert pour mettre les navires à l'eau. — «Palanchi sono legni tondi, che si mettono sotto à i pesi gravi, che si hanno à condurre da un loco ad un'altro, acciòche rotolando, caminino meglio : questi si chiamano altramente Curre. » Pantero-Pantera , Vocabol. naitt. (1614). ( V . Curro.) — « L e galee ordinarie si varano a mail» » (se lancent a la main « con solo i Palanchi sotto, et i Prodani; et quando sono presso alla Marina, si leva il predano dalle taglie» (on dépasse le garant du prodon des poulies où il fonctionnait), « et si mette alla poppa del Letto nel dente fatto nella cima de'due vasi » ( V . Vaso) « a popa , et dando vna gumenetta à vn' altra galea in mare, et spignendo » (en poussant, en donnant le mouvement) « g l i schiavi i fianchi del Letto, et altri alando il prudano, et tutto à vn tempo facendo la galea (qui e s t à la mer) « v n a buona arrancata di r e m i , facilmente varano la nova galea. » Bartol. Crescentio , Nautica Méditer. (1607), p. 87. — V. Letto, Vaso. .

a Polene » (le с de Palanehus [V.]ou Palanco se retrouve ici),

2. P A L A N C O , ital.s. m. (Ce mot, dont l'origine est incertaine, était déjà usité au x m siècle; on le voit, en effet, sous la forme Pa/anc/tus[X.], dans les Contrats d'affrètement génois [rédaction latine] que nous avons publiés.) Palan. — Peut-être faut-il rapporter Palanco au g r . <I>âXay;, rouleau fait pour aider au mouvement sur la terre d'un corps grave, que ce soit grosse pierre ou navire. La <I>dtÀ»y;, ou mieux les <I>iXiy[0tt ou ibatXayYe;, montaient le navire sur le rivage, et le descendaient du rivage à la mer. Pour les marins, l'idée de descendre et de monter un fardeau était attachée au (Gr. mod. <l>Xacxoûvi [F/askouni] ; vénit. anc. Manto de stiva; mot Palanque ou «hâXoy;; c'est aussi celle qui s'attache au rus. Ш т а г ь - т а л ъ [Chtage to/c];ital. Paranco di staglio; mot Palanco (Palan). — V . Paranco. e

c'est la corde qui est attachée à l'estague et passe par une poulie, et sert pour guinder le petit bateau ou les marchandises qu'on veut mettre dans la fenestre ou trou» (écou tille) du navire. » Cela est assez obscur; l'auteur a voulu dire que le Palane était une corde passant par une poulie attachée à l'étai (Estagtte est une faute, il faut Vive : Estay), et servant, etc. Ce Palan, défini par le P . Rene François, est celui qu'on appelle, à cause de l'endroit où il est attaché ; le Palan d'étai, ou, à cause de sa fonction, le Palan décharge.

angl. Stay-tackle.) — Palan de drosse de racage. (Gr. anc. P A L A N D A R I A , ital. anc. s. f. (Du bas gr. XEXÓVÒIOV [V.i "Ayxoiva ; ital. Anchora, Anguilla, Anquina; bas lat. Anchinus, ou XsXavòpìov. [ V . Chclandrium].) Espèce de navire sur lequel Anchus; ital. Anellino, Anc/io;\énU. Anco; fr. provenc. An- Pantero-Pantera (1614) ne donne pas d'autre renseignequi, Angui; angl. anc. Dryngh; angl. mod. Tritss-tackle,- ail. ment que celui-ci : « L e Palandarie sono parimenti vsate Racktalje; holl. Raktalie; dan. Rakketalje; suéd. Racta- nel Leuante da i soli Turchi in occasione di trasportare l/pO


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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cavalleria, à poco altro sentono. » La Panlandrie était un bâtiment de la famille des vaisseaux ronds; elle portait des voiles carrées, et n'allait point à la rame. L'auteur AeVArmata navale la range, en effet, dans les ruscelli quadri. (Liv. i , c h a p . 4.) On verra à l'article suivant ce que, à la fin du x v n i siècle, était devenue la Palandrie ou Palandarie. La Palandaria était en usage au x i v siècle. (V. Palandrhms.) — » Dum magnus Subassi Turcharum d u x . . . a d vallonam ïurcharum cura praeda Christiànorum progrederetur, cum galeis quinque, fustis duodecim et c.iravellissivePalandariis quatuor...» Annal, de Plaisance, an 1840; ap. Muratori, t. x x , col. 962. (Script, ital.) — V . : er

e

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P A L A N D R A , ital. anc. s. f. Palandrie. — « Q u e s t e » ;Palandre) «sono oggidì, secondo il costume del nostro arsenale; bastimenti a guisa di Marciliana ( V . ) ; mà con un picciolo sprone a prua , ed in puppa con due portelli. Neil' una e ncIP altra tengono due occhi de bue » (deux écubiers) « per poterle armi/.zare in quarto. Ordinariamente sono cinquanta piedi in colomba» (5o pieds ou 16'° 2/,"' de quille), « ed in larghezza eccedono la meta della loro lunghezza » (25 pieds ou 8™ 12 de largeur; on sait que les navires de la famille des vaisseaux ronds avaient généralement alors une largeur au maître bau égale au tiers de leur longueur totale). «Portano un bordo piuttosto elevato, ed hanno una sola, ben raddobbata, coperta che forma un ampia arca capace a sostenere più letti di bombe. Portano una sol vela coli'alberatura nella metà pendente alquanto versola prua. Questi navigli sono per lo più rimorchiati, né portano batterie d'altre sorti che di bombe, nò altre m i lizie che bombardieri con pochi marinaj.» Formaleoni, p. 21, Saggio sulla nautica antica de' Veneziani ; 1783. (Ce passage est mal rendu dans la traduction du chevalier d'Héiiin [1788, Venise], p. 35.)—Aujourd'hui, les Italiens donnent abusivement le nom de Palandra à la Bélandre, qu'ils nomment aussi, et, avec, plus de raison : Bélandra. e

P A L A N D R A N A , ital. s. f. (Du bas lat. Hopelanda, dont, maigre l'hypothèse ingénieuse du savant évoque d'Avranches, l'étymologie reste encore incertaine. Huet pensait que la Houpelande tirait son nom de la province suédoise, nommée Uppland [et non Upslande, comme l'écrit Ménage]. Uppland, terre d'en haut [Upp], terre du Nord , est pour les provinces du Sud, le nom de la Suède proprement dite. 11 n'est pas impossible qu'un manteau à la mode suédoise se soit introduit dans le centre et le sud de l'Europe, et qu'on l'ait nommé Uppland; mais on n'en a pas la preuve. Un fait de cette nature est arrivé en Espagne [V. Marsellès]. On voit la houpelande nommée dans des documents des x i « et x v siècles.) — Capote, Caban. e

e

P A L A N D R E , esp. s. m. Palandrie. — « Eran las vêlas trecientas, yquarenta y ocho, entre galeras, galeotas, fustas, mahonas, naues, Palandres, passacauallos, caramuçales, fragatasy navios labrados solo para traer gente, cau'allos^ artilleria y municiones, y seruicio del exercito, y la gente cincuenta mil infantes con los genizaros, y cincuenta mil Turcos de milicia ordinaria, en q auia quatro mil cauallos.» Vander Hammen, Don Juan de Austria (Madrid , 1627), récit du siège de Famagouste, en 1570. P A L A N D R I E , fr. anc. s. f. (De l'ital. Palandaria. [V.]) (Ital. Palandra; esp. Palandre.) Au x v i siècle, c'était un navire de charge médiocrement grand, dont les Turcs se servaient comme de bâtiments-écuries pour le transport des chevaux. Au x v n siècle, en Italie, la Palandrie était d e venue bombarde ou porte-mortiers. ( V . Palandra.) — « Il y e

e

a sagictiaires, Palandries, etc. » Ant. de Conflans, Faits <i, la marine, etc. ( i 5 i 5 - i 5 2 2 ) , art. Venise. P A L A N D R I N A , bas lat. s. f. (Diminutif de Palandra ou Palandaria. [V.]) Petite Palandrie. — •< Hostibus autem cum galedellis, Paralandrinis (sic, pour Palandrinis), ganzarolis et bargiis viriliter resistentibus... » Rafano de' C a r e s i n i . C/iron.; Ms. an 1З79. P A L A N G , lasc. s. Cargue-point de basse voile. P A L A N G A , bas lat. s. f. (Du g r . anc. 4 > á b y . [ V . ] ) Rouleaux de bois qu'on plaçait sous la quille ou le fond d'un navire pour l'aider à monter au sec sur le rivage, ou à d e s cendre du rivage à la mer. ( V . Palanx.) s

P A L A N K , bas bret. s. (Du fr. anc. Palanc.) Palan. ( V . ) — Palank a itak , Paian à itague. — Palan a staé, Palan guinderès d'étai. — Palank bian, Petit p a l a n . — P a l a n k (Hindercussc), Palan de guinderesse.— Palank retenu, Palan de retenue. — Palank ris (s sonnant), Palan de ris , etc. — Palanki, v . a. Palanquer. P A L A N K È T T O , ar. côte N . d'Afr. s. m. ( D i m i n u t . d e Palanko. [ V . ] ) Palanquin. P A L A N K O , ar. côte N . d'Afr. s. (Transcription de l'ital. Paloneo. [ V . ] ) P a l a n . — P a l a n k o de kassa skota, Ecoute du gui. ( V . Kassa s k ô t a . ) — P a l a n k o de trôna, C a l i ó m e . ( V . Krôna.) —Palanko de mùdfa, Palan de côté. P A L A N O , ital. mod. s. m. (Du f r . : ) P a l a n . — V . Palanca, Рагапсо. P A L A N Q U E , cat. fr. s. f. Rouleau dont on se sert pour mouvoir sur la terre un fardeau très-pesant, un navire — V . Vaso. P A L A N Q U E R , Ir. v. a. (De Palanc. [ V . ] ) ( G r . vulg. Фсрuápw TcaXáyxov (Fermarô palanko-n); ital. Paloneare; esp. Halar île beta del aparejo; bas bret. Palanki; basq. Palanko ; illyr. daim. Klûbati; val. Трапе (a) к8 т а к а р а о а (A tradjé toit motaraoua); rus. Т я н у т ь (Tianoute) ; angl. Bowse (to); ail. Taljen; holl. Taatelcn , Taalien; dan. Ta/je an; suéd. Toljo; mal. Kari-Kan et avec un palan.

^Sj^]-) Faire effort sur

P A L A N Q U E T A , esp. s. f. A u g e , Boulet ramé. — . El Principe Federico... montaba 3o cañones, que formaban una bateria corrida los 24 de ellos, con el calibre de à 12 reforzado, según parecia por las Palanquetas, que quedraron clavadas en la arboladura, y costado... » I ) . Jorge Juan, et D. Antonio de Ulloa, Relación ele Viage a la America meridional (Relation d'un combat entre trois frégates françaises et deux corsaires a n g l a i s a i juill. 1745]), p. 4З1, t. i v . (Madrid, in-4 , 1748.) 0

P A L A N Q U I N , fr. esp. s. 11. (Diminut. de Palanc. Cette forme est déjà ancienne; on la trouve dans certains documents du x i i i siècle. [ V . Paranchinus.]) (Ital. Paranehino ; malt Paranch; angl. Rurton;ar. côte Nord d'Afr. Palankètto ; basq. litt. Izagarria; basq. vulg. Palantinia ; rus. М а л ы й т а л ъ [Malic tale], М а н т е л ь т а л и (Manntète tati].) P e t i t palan Palanquin de rizos, esp. s. m. Palanquin d e ris. (Gr. vulg. MavTiÇs'Xo [Manntizclo] ; ital. Mantesello; malt. Paranch ta tirzlori; angl. Reef-tacile; rus. Р и ф ъ - ш а л ъ (Rifetole), lasc. Rif-tekli.) Petit palan à l'aide duquel on élè-\, jusqu'à la vergue l'extrémité de la bande de ris d'une v o i l e lorsqu'on veut diminuer la surface de cette voile en y prenant un ris. (V.) — « . . . Cobrar los amantillos, y los Palanquines de rizos. » Fernandez, Practica de maniobras ( 1 7 З 2 ) , p. 5. V. Apagapenole, Hizar, Mura. e

P A L A N Q U 1 N E ou P A L A N G U I N E , Ir. anc. s. I. P | a

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in.-.

GLOSSAIRE NAUTIQUE. qtnn petit palan. — « Palancpiines sont cordes qui soutiennent les vergues par les deux quartiers u (les deux moitiés de chacun des côtes de la vergue) « pour les soulager et deffendre contre les coups de vent, etc. » Ms. x v n siècle ( A r c h . de la Mar.), d'après le P . Fournier, Inventaire des mots dont on vse sur mer ( i 6 4 3 ) . — Entre le bout de la v e r gue et les poulies de drisse, de chaque côté, l'on établissait une estrope à laquelle on accrochait le palanquin dont la poulie supérieure était attachée au chouquet. e

P A L A N Q U Y , fr. anc. s. m. Palanquin. — « Plus, le P a lanquy servant à serper le fer. » Estât de la galère Haudancourt (1661); Ms. n° 3, Bibl. hist. de la préfecture du département de l'Aube ( T r o y e s ) . — Ce petit palan se frappait sur la g u m e ( V . ) , quand le fer de la galère qu'on voulait l e v e r résistait aux efforts faits, à bord, par la chiourme sulle câble lui-même. P A L A N X , l a t . s. m. ( l ) u g r . <I>aAay;. [ V . ] ) Rouleau dont on se servait pour lancer les navires à l'eau, ou pour les tirer au ,ec sur le rivage. — « Pbalangae » (ou palangae) « dicuntur fustes teretes « (bois ronds) « qui navibus subjiciuntur quuin attrabuntur ad pelagus, vel quum ad littora subducuntur.» ÎS'onius, chap. 2. — «.Cum Poenusin fretum obviam venisset nostris, et quosdam cœpisset, crudelissime prò Palangis carinis subjicerat. » Vai ron, liv. i v , Du Peuple romain. Cette barbarie des Carthaginois dut être en pure perte, quant à la mise à l'eau de leurs bâtiments; les corps des pauvres p r i sonniers romains avaient dû être broyés sous le poids des navires, et nuire par le frottement à l'office que rendaient les rouleaux en tournant sous les quilles.

P A L A S C A R , lasc. v . (Composé de deux mots : Palas et Carna ; Carna, faire; al Palus, épissure.) Episser.— L e lient. T h . Roebuck, p . 117 de son Angl. and indoost naval dici. ( i 8 i 3 ) , art. To splice, écrit : « Pubis kurna. >• PAL.VSCHERMO, vériit. s. m. (Variante de Palischermo. r V . ì ) - « La Sempiterna » (nom d'une des corporations entre lesquelles, au x v i siècle, s'était partagée la population de Venise"» « nel celebrar la sua maggior festa, rapprentò » (en i 5 4 i ) " in canal Grande la machina del m o n d o , nel mezzo del'quale essendo vacuo, et regalmente addobbato d'oro, et di seta, furono 200 elettissime gentildonne, le (piali ballando al suono di ben cento strumenti musici, erano tirate dolcemente da Palaschermi et altri legni per lo corso dall'acqua. » Francesco Sansovino, Fenetia citta nobilistma ( x v i siècle), édit. de Giust. Martinioni ( i 6 6 3 ) , p. 407. — V . Paliscalmo, Regatta. e

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P A L A T A , ital. s. f. (De Pala. [ V . ] ) Palade. ( V . Abbrevar, Palamento inguaia!) Pelletée; Estacade de pieux. Dans ce dernier sens, Palata est fait du lat. Palus. P A L A T O , géno. s. m. (De Palo, P i e u ; lat. Palus.) Rouleau ou pièce de bois ayant la forme d'un demi-rouleau, servant à faire le chemin sur lequel glisse le navire qu'on veut tirer au sec sur le rivage. — V . Tirar batello. P A L E , fr. s. f. (De Filai. l a t . i W a , Pelle.) (Gr. anc. Iwjxro;, Bkitnl g - Eb|8óv; gr. vulg. IlâÀov; lat. Palma; ital. esp. port. basq. Pala; angl.-sax. Ar-bled, RoiSres-blœd; angl. Biade; ail. Blat; dan. Aarcblad; bas bret. Palmés ; p r o venç. Paro dami rem ; ar. côte N . d'Afri Pala; turc, Kurch oudjou [^=>-_jl ^ j y ] : - -'lonacmb y Bec.ia [Lopasteou vesta], Ilepo [Péro] ; hongr. Evezii lapât ou Szamya.) Le plat de l'aviron, la partie plate de la rame qui entre dans l'eau. a n C i

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P A L E A G E , fr. anc. s. m. (Du lat. Pala,

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P A L E L L A , ital. s. f. Écart, Jonction de deux pièces qui se superposent. • — « Et nelle congiunture, overo incstaturc chiamate d'all'arte Palelle, cioè dove si congiunge la radicata » (le raiz de coursier) « con la sopra corsia ( V . ) , vi si mette una correggia di ferro, che piglia, et cavalca detta radicata, et s'inchioda sopra la lata. ( V . ) » Bartol. Crescentio , Nautica Méditer. (1607), р . З2. P A L E M E G E A U , fr. anc. s. m. (Du cat. Palmijal. [ V . ] ) Carlingue. — V . Rode. P A L E M E N T , P A L E M E N T E , fr. anc. s. m. (Variante de Pallamcnte et de Palamcnt.) Les rames. — « . . . Dans la for­ tune (V.) on fait jet de tout, hors voiles et Paiement. » Stai, de l'ordre de St-Jcan de Jèrus. (160З), tit. x x , art. 52 ; ap. J. Baudoin, t. 11, p. 267. — « Pour quarante-six Hures de noir pour peindre la Palemente de la dite galère, à 6 s. la Hure, i3 1. 16 s. » Compte de la galère d'Ornano (nov. 1661); Ms A r d i , de la Mar. — V . Estimée. P A L E N D R I E , fr. anc. s. f. V . Palandrie. P A L E S T A R M E , vieux fr. s. m. Corrompu de l'ital. Paliscalmo. ( V . ) — « Voyant en outre venir avec vous sept ou huit brigantine ou Palestarmes de naves fort chargées de gens d'armes et d'arbalestriers... » Lettre de Bouciquaut au doge de Venise ; Livre des Faits de J. Bouciquaut, 2 part., chap. 3 i . e

P A L . A R D E . A U . V . Pallardeau.

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remuer avec une pelle certaines marchandises qui se chargent en grenier dans les navires.— « Les matelots sont aussi tenus envers le marchand au Paleage, qui est décharger et mettre hors le vaisseau les grains, le sel et autres telles marchandises avec la pale. « Ét. Cleirac, Comment, sur les Roo/es d'Olcron ( 16 3 / ) .

Pelle.) Action de

P A L F E R R U M , bas lat. s. n. (Del'ital. Palo, Pal, Pieu, et de Ferro, F e r . ) Pieu ferre. — I t e m , Palferri pctios n ° 26 » (26 pieux ferrés), « sub pœna florenorum decem pro quolibet deficiente. » — Item, Palferri degabbia pecii n° 3o, sub pœna florenorum 2 pro quolibet deficiente. » Stat. géno. du 21 juin 1 1 , p. 10 et /,6 de VOffirium gazariœ; Ms. Bibl. du Dépôt de la Mar. — Les pieux ferrés dans la hune dont parle le document cité se remarquent, ainsi que d'autres armes de jet, dans les hunes de presque tous les navires représentés par les miniaturistes des manuscrits du Moyen Age et de la Renaissance. Exemple : Hune du navire gravé sur le sceau de John Holland, comte d'Iluntingdon ( x i v siècle). e

ПАЛИТЬ ИЗЪ ПуШЕКЪ (Palile ize poticbèAe), rus. v . a. (Proprement : Brûler; de Щ а м [Plani], rad. slave des mots expri­ mant l'idée de : Flamme, Combus­ tion; Ияъ, Hors de; Пушка [ V . ] , (V. Canon.) Canonner, Faire feu. U A A I P P O I A (Palinia), gr. anc. et mod. s. (De IlaXiv, De nouveau, etde'PÉt,,, j e Coule.) Marée; Flux et reflux; Flot, Jusant; l a n g a g e , Roulis; Contre-marée, Contre-courant. \ . Kuu.aTtcu.ct, IlapaxuXiua, PouXâpicua, iotXoç. P A L I S C A L M O , ital. anc. s. m. Ménage, dans ses Origini della lingua italiana (Genève, in-fol., 1685), p. 351, à propos de ce mot et d'une de ses variantes : Palischermo, s'exprime en ces termes : « Schifo , Picciola barchetta... E voce composta de Pallini, significante remo, et di Scalmus, significante quel tondo legno alquale si legano i remi : come si dicesso Scapita, qiicv unico remo, ad unicum scalmum alli-

i4o.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1116

gaio, agitar. Mov^psç ZAOÎOV si direbbe da' greci. La Palo per remo lo dicono inoggi ancorai Provenzali,... etc.» Cet article contient de nombreuses erreurs qu'il importe de signaler. Et d'abord la Scapita n'était point une barquette, mue par un seul aviron attaché à un tolet unique, comme l'avance si hardimentMénage; les textes qu'on trouvera aux motsScapha (V.) et 2xacsr, ( V . ) démontreront jusqu'à l'évidence que ce petit navire avait ordinairement plus d'une rame. A l'origine même, lorsque la Zxâ»i] n'était encore qu'un tronc d'arbre creusé, elle devait avoir au moins deux avirons, la rame unique placée à l'arrière en goudille(V.) étant un levier dont l'application, si simple qu'elle paraisse, suppose des notions de Statique qui manquaient fort probablement au premier que son audace emporta sur un bois flottant. La comparaison que fait Ménage de la Scapita au Paliscaltno est fausse, même en supposant que le Paliscaltno du x v n siècle fût un esquif, comme l'entendaient Ménage et Duez (1664).Ce qu'il y a de certain, c'est que, au x v i siècle, le Pal iscalmo était mieux qu'un simple esquif; un passage du Livre des faits de J. Bouciqaaat, en nommant les Paliscalmes avec les brigantins, et en les chargeant fort « de gens d'armes et d'arbalestriers, » montre qu'ils avaient à peu près l'importance d'une chaloupe. ( V . Palestarme.) Cette importance, ils l'avaient déjà au x m siècle, car on voit des barques de Paliscarme dont l'armement en rames était de trente-deux ou trente-quatre (V. Barca de parescalmo.)^,! Ménage avait connu les documents génois qui nous ont révélé l'existence des barques de Paliscalme au moment de la seconde croisade de saint Louis, il aurait certainement renoncé à sou étymologie : Pallini, Scalmus, qui, sous quelque point de vue qu'on l'envisage, est déraisonnable. Qu'une embarcation ait été nommée du nombre de ses bancs, de ses rames, ou des tolets ( V . ) qui retiennent les avirons sur le plat-bord , cela se conçoit très-bien; ainsi, on lit dans certains documents : Galea di trenta banchi; Galea di veni'otto banchi; Galea di ventisei banchi; Galea di cinque remi al banco, etc. ; mais qu'on l'ait appelée d'un nom fait à la fois de la rame et du tolet, c'est ce qui nous paraît peu naturel, et aucun exemple ne nous autorise à penser que les choses se passèrent, avant le x m siècle , comme l'a supposé Ménage. Palum-scalmtts écarté , quelle origine vraisemblable pourrait-on donner au mot Paliscaltno? N'oublions pas d'abord q u e , au x m siècle, quand les documents disent Gondola ( V . ) , Copano ( V . ) , etc., ils ne disent point : Paliscalmo, mais : Barella de parescalmo, ou Barca de parascalmo, comme ils disent Barella cantileni, Barcha de canterio ( V . ) . De Paliscalmo est donc une qualification. Rappelons-nous maintenant que la barque de P a - , ltscalme était une grande embarcation armée de nombreux a v i r o n s , et peut-être alors serons-nous suffisamment autorisé à voir dans Paliscalmo une corruption du gr. IloXûaxaXpo; ( V . ) , à plusieurs tolets, à plusieurs rames. Nous avons avance, dans l'Index de notre Arch. nav., t. n , p. 63g, que la barque de Paliscalme était un Polyscalme; nous croyons devoir persister dans cette opinion, que nous présentons comme suffisamment appuyée par les faits et la logique. — Les variantes que nous avons connues du mot Paliscalmo, sont au nombre de dix : « Paliscarmo , Paliscermo, Palischermo, Parescalmo, Pareschelmo, Paliscalmo (ital. géno. bas l a t . ) ; Palestarme, Parascalme (vieux f r . ) ; Panescal, P e nescalm (cat. a n c ) . e

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P A L I S C A R M O , ital. anc. s. m. (Variante de Paliscalmo: [V.)) — « Barca, gondola, fopano in prouezalesco » (en p r o vençal), " e tafarese (V.) in cipri, è feuto in fiamingo, batello ( V . ) ' e t batto (V.) in francesco, Paliscarmo in piti linguaggi » (dans plusieurs idiomes), v Questi nomi vogliono dire : pic-

cole barche, e piccole vaselle, che conducono li inercatanzie da un paese a un altro. » Balducci Pegolotti, della Merca* tura ( x v siècle), p. 21, 1.111 della Decima. (Recueil fait par P a g n i n i , L i s b o . , 1765-1766, 4 voi. in-/l°.) La Mercatura, publiée d'après un manuscrit de la bibliothèque Riccardi, à Florence, est un livre rempli de fautes d'impression. L e seul passage que nous rapportons ici en contient deux : Fopano ( V . ) et Feuto ( V . ) . e

P A L I S C E R M O , P A L I S C H E R M O , ital. anc. s. m. ( V a riantes de Paliscalmo. [ V . ] ) — « Quinci ove lascia il destro ûanco vano D'un remo il loco, il Palischermo pende. » BERNARDINO BALDI, Nautica

(tono).

Cette place vide de rames, où était le canot de la galère ou Paliscalme, était nommée Barcarizzo. (V.) Duez ( 1 6 - . donne les mots Paliscermo et Palischermo. — V . Accostarsi, Palaschermo. P A L I S S A D E D E N A V I R E S , fr. s. f. fig. (Extension du sens attribué au mot Palissade, qui signifie proprement : Enceinte faite de palis ou pieux, plantés en terre. Palissade, en bas lat. Paliciata, de Paliciam ou Palilium, qu'on trouve liv. vu de la Philippide par Guillaume le Breton : - Palicium triplex, quod erat Caillardica subtus Mœnia, quadratis Palis..., etc. »

Palia, du lat. Palus, Poteau , Pieu , Pilotis, et aussi Palissade.) — « L e 22 mars 1612, ayant esté remonstré au c o n seil, comme le feu prince de Condé » (Henri I de Bourbon, mort en i 5 8 8 ) , «désespérant de pouvoir réduire à son obéissance la ville de Broüage » (?en 1877), « tascha d'en perdre le havre par le moyen d'une Palissade d'un grand nombre de navires qu'il fit mettre à fonds de travers le dit havre, ce qui faisoit que ce havre n'estoit pas hanté pour les dangers qu'il y avoit de s'y perdre, le Boy » (Louis X I I ) « permit de lever deux deniers pour tonneau des vaisseaux qui chargent de sel aux isles, afin d'y faire entretenir le nombre de balises nécessaires, et les faire changer selon les nécessitez, ainsi qu'il auoit autrefois esté accordé par le feu R o y » (Henri I V ) . L e P . Fotirnier, Hydrographie, liv. v i , chap. 21. e r

P A L L A DI T I M O N , vénit. anc. s. f. (Du lat. Pala, P e l l e . ) Paie du gouvernail; la partie plate du gouvernail qu'on nomme en France le Safran. — V. Spere. I 1 A A A A A E I A , gr. s. (De naXXaç.) Statue de Minerve que les Athéniens mettaient à la proue de leurs navires de guerre. (Aristophane, Jcharn., act. 11, se. v . ) Ces statues étaient de bois. F A L L A M E N T E , vieux fr. s. f. (Mauvaise variante 01thograph. de Patamente.) — V . Anthène. P Á L L E L A , bas lat. s. f. « Barcina de Palíela aut de tvmono bavonesto.» Du Gange, voce Tymonus. Nous ne savons ce que signifie le mot Palíela dans cette désignation de la barque au gouvernail bayonnais. P A L L E T E , esp. s. m. Paillet ( V . ) , Baderne, Natte, F o u r rure de câble. P A L L O L D E L P A , cat. anc. s. m. Chambre au pain , Soute au pain. — « Item, costaren v i stores» (surbaux) « per obs de fer lo Pallol del pa, a rabo de iij ss. la peca, xviii ss.» Fol. 56 v ° , Livre des dépenses faites pour l'armement de la galère le Saint-Thomas (mai 1406), Ms. Bibl. de la Mar n° g38-3. — V . Cambra, Pañol. P A L L O L I E R , vieux fr. s. m. Gardien du Pallot, P a i l l o l ,


GLOSSAIRE NAUTIQUE. 011 Soute au pain. — « Vng Pallolier, pour garder et distribuer le pain et biscuyct : doibt auoir cinq Hures » (par mois). Stolonomie, Ms. de i 5 5 . , n° 7972-8, Bibl. n a t . , p . 3o v ° . P A L L O M A , P A L L O N A , bas lat. gén. s. f. — « Et Pallomas de vellono, et unam Pallonam de vellono, et aliam Pallonam de medio... » Acte du 26 août 1248, Ms. Arch. des not. de Gènes. — Les mots Palloma et Pallona, dans cette phrase que nous avons extraite de l'inventaire d'une nef, nous paraissent devoir désigner l'estrope qui entourait la poulie de suspente d'une vergue. En espagnol, Paloma (V.) a encore ce sens aujourd'hui. P A L M , angl. s. (Du lat. Patina [gr. IlaXap-r)], Paume de la main.) Paumelle ; Patte de l'ancre. 1. P A L M A , lat. s. f. ( V . l'art, précédent.) (La partie large et plate de la rame fut comparée à la main attachée au bout du bras de l'homme; elle fut appelée: Palma, qui bientôt, par métonymie, nomma la rame elle-même.) Pale de l'aviron ; Aviron, Rame. — Quum lecli juvenes, Argua: robora pubis, Auratam optantes Colchis averlere pellem, Ausi sunt vada salsa cita decurrere puppi, Cœrula verrentes abiegnis requora palmis. » C A T U L L E , Carmen 5g, Épithalame de Thétis et de Pelée.

— » Cum remi impelluntur, extremis progredientibus Palmis in maris undis. » Vitruve, liv. x, chap. 8. 2. P A L M A , ital. s. f. (Même origine que Palmus [ V . ] , et que 1. Palme [ V . ] ) P a l m e , Empan, longueur de 9 po. fr., ou o " 24 'e

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Palme, qui devait son nom à l'ouverture de la main, prise de l'extrémité du pouce à celle du plus grand doigt, était commune à presque toutes les marines de la Méditerranée. — Les mâteurs ont une mesure de convention dont la longueur est 13 lignes ou 29 millimètres, et qu'ils appellent Palme, comme s'il y avait quelque chose de commun entre la main, la paume de la main, et cette mesure de i 3 lignes qui sert à estimer les diamètres des mâts. 2. P A L M E , fr. s. f. Nom d'un navire commun dans les Indes Orientales. Son arrière est fort élevé, relativement au moins à son avant, qui est bas et très-allongé. La Palme n'a que deux mâts: l'un, et c'est le plus grand, est debout, au tiers environ de la longueur totale du navire, à partir de l'étrave; l'autre, beaucoup moins important, est planté au quart de la longueur du bâtiment, à partir de l'étambot. L e grand mât porte une basse v o i l e , un hunier et un perroquet; le petit porte une sorte de perroquet de fougue, et un artimon envergué sur une corne. Deux focs, dont l'un se hisse à la tète du grand mât, et l'autre sur une draille capelée à la tête du grand mât de hune, sont portés par l'avant élancé de la Palme, que prolonge un boute-hors de foc.— « L e capitaine T a r d i v e l » ( V . Dépaler) « l'éleva » (le jeune Robert Surcoût, de Saint-Malo) « au grade d'officier, et le prit en cette qualité à bord de la Palme portugaise le Saint-Antoine, qu'il avait affrétée pour revenir à l'île de France avec une partie d e l'équipage » (de l'Aurore, naufragée sur la côte de Mozam-

bique). Ch. Cunat, Hist. de Robert Surcouf, cap. de corsai,, (Paris, 1842, in-8°), p. 3 3 . — M . le capitaine Paris, dans son intéressant et précieux ouvrage sur les Constructions

navales des peuples extra-européens (Paris, in fol., 1S.', 1 .

P A L M A D A , cat. anc. s. f. (ue Palma [ V . ] , la paume de la n'a point mentionné la Palme; il ne l'a pas oubliée dans le main.) Coup frappé dans la main, en signede ratification d'un Dictionn. de marine qu'il a fait en société avec M . de Bonnamarché: Poignée de main. — S i algun senyor de nau ô de foux ( i n - 4 ° , 2 vol., 1848). — Saverien appelle : Palle le naleny nolieiarâ ô haurâ nolieiada alguna roba de mercader ô vire dont nous venons de parler.' scriva pel ell, ab carta ô ab testimonis o entre ells sera dada Palmada ô sera scrit en lo cartolari de la nau ô del leny..... P A L M E J A R E , esp. anc. s. m. Vaigre. — « . . . Y por enConsulat de la mer, chap. 44 , édit. Pardessus. — » L o ma- cima sus dos Palmejares que coxa el uno las cabeças de los riner es tengut à senyor de nau ô de leny, que pusque sera planes con el cuerpo de la estamenera... » T h . Cano, Arte accordât ab lo senyor è donara Palmada, es mester que para fabricar... naos (1611), p. 32. — « Los Palmejares y r à n l'mariner vaia ab ell axi be corn si n'havia feta carta de no- corriendo por las junturas de los henchimientos de cabeças tari. » Ib-, chap. 109. — V . Capbreu. con los virotes hasta llegar a proa y poppa, bien endentados y clavados : porque en los balances haga la nao la fuerça P A L M A R E , bas lat. v. a. (De Palma. [ V . ] ) (Frotter avec la paume de la main.) Espalmcr. — « Galeae veteres reparan- por junto en todos los maderos, llegando desde las aletas al branquê.» I d . , p. 33. — « . . . Y entre el dormente y los Palturin portuPolensi « (dans le port de Pola ?) ; « sed antequam reaptatae fuerint, quia aliae Palmabantur, aliquse non omnes mejares an de yr otros segundos, y terceros Palmejares distantes a compas los unos de los otros, den de los Palmejares viros suos habebant, etc. » Dandolo, Citron., ann. 1379. — Une faute de copiste transforma en : Palonabantur le Pal- a los dormentes. » I d . , ib. mabantur de Dandolo, dans le manuscrit de la Chronique connue parles continuateurs de du Cange, qui ne remarquèrent pas ce Lapsus cala/ni. — V . Palmicare, Palmisare, Palmizare.

P A L M É S (s sonnant), bas bret. s. (Du fr.: Palme ou Paume.) Palme de l'aviron. — « Palmés an rouefj,dit le P. Grégoire de Rostrenen.

1. P A L M E , fr. s. f. (Ital. Palmo.) Nom donné par les Provençaux à une longueur de neuf pouces qui servait d'unité de mesureaux constructeurs, aux voiliers, aux cordiers, etc. La

P A L M E T A , vénit. anc. s. f. (Étymol. inconnue.) (Gr. anc. IIap£$eipÉaiov.) Nom donné par les constructeurs de Venise aux deux parties du pont de la galère qui étaient en avant du joug de proue et en arrière du joug de poupe.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1118

Dans ce plan d'une galère, que nous donnons d'après l'ingénieur Pichcroni délia Mirandola ( x v i siècle), EBF est la Palmeta di proda, qui a 8 pieds de longueur ; H A G est la e

Palmcia di poppa, qui a 12 pieds de K en A . A bord des e

galères françaises du x v n siècle, ce que les Vénitiens nommaient : Palmcia di proda, était nommé : ï a m b o u r e t ; ce qu'ils appelaient : Palmeta di poppa, était appelé : Espale et Poupe. L'espale était longue de 6 pieds, et la poupe qui la continuait jusqu'à la rode, et qui était recouverte par la guérite, avait 14 pieds \ . ( V . Construction des galères; Ms. Bibl. de la Mar., p. 4. — « Et ha de Palmeta in proda pedi 8 et ha de Palmeta in popa pedi i o n i e n ] . . . » Fabbrica di galère, traité du x i v ou du x v siècle, publié, t. 11, p. 6-3o de notre Arch, uni'.— V . Affondar. e

e

P A L M E X A R E , e s p . s. m.(Var. AcPalmejare. [ V . ] ) Vaigre. — « L o s Palmexares, .Durmientes y Contra durmientes de los baos, Cubiertas, Castillo, Camaras y Aforro del castillo, tablones gruesos demadera deguaehapeli y amarilla. » Ra-

zon de las mcdidas.... para vn galeon nombrado Nuestra Seîiora de L o r e t o , Ms. de 1614 à i 6 a i , Bibl. de la Mar., n° 14255-3.

que Io este » (alors qu'elle est [amenée — la grande voile d'etai]) «se recogerâ en su lugar que es encima de el castillo de la parte de popa del Palo de triquete. » Fernandez, Prar-

tica de maniob. (Sévil., 1732), p . 29. — Palo de mezana. Mât d'artimon. — Palo major, Grand mât, Bas mât. (Dans les balancelles ou faluchios, on appelle : « Palo m a y o r U mât qui s'incline à l'avant.) En arabe vulgaire de la côte algérienne, Palo désigne tout boute-hors; ainsi,Palo de houàtra (boute-hors d'amure), Minot, Pistolet d'amure; Palo skoupamarc, Tangon. (V. Shoupamare.) 1. P A L O M A , bas lat. géno. esp. port. s. f. (Constancio fait venir ce mot du lat. Palumbus, nom du pigeon ramier, sans se demander s'il y a quelque chose de commun entre cet oiseau et le cordage désigné par Paloma. Il est évident qu'il n'y a aucune analogie possible du cordage à la Colombe ou Palombe. Lu Paloma est une corde qui entoure et serre la vergue; son nom a une telle analogie avec Palamara[\A que nous l'en croyons une corruption.) N o m d'un cordi _ qui entoure une basse vergue vers son milieu, et sert d'estrope à la poulie dans laquelle passe la drisse de cette vergue. Cette élingue (V.) a le nom de Paloma, au moins depuis le x m s i ô c l e . On lit, en effet, dans le Contr. d'affrétem. passe, le 27nov. 1268, à Gènes, entre les envoyés de saint Louis et Pierre d'Oria, une nomenclature du gréement des deux mâts de la nef le Paradis ; et cette nomenclature mentionne, avant les drosses des vergues, deux Palomes ( « cum... Palomis duabusu). Un acte de vente, passé entre Ansald'o Mallono et Oberto Balbi, document que nous avons fait connaître, e

P A L M 1 C A R E , bas lat. v. a. (Variante orthog. de Palmizare. [ V . ] ) Espalmer. — « Quod naves et ligna cohoperta

deheant palmicari. » Rubriq. du chap. 2 du Stat. vénitien de 1255. P A L M M A L , cat. s. m. (Corrompu de Paramijal. [ V . ] ) Carlingue. P A L M I S A R E , bas lat. v. à. (De Paima, la Paume de la main.) Espalmer. — « Calefatisari et reparari ac etiam de sepo Palmisari opportet. » Sanuto, liv. 11, part, i v , chap. 12,

De galcis. P A L M I Z A R E , bas lat. v. a. (Variante orthograph. de Palmisarc. [ V . ] ) Espalmei*. — « Affirmamus quod navis et alium lignum cohopertum Palmizetur, sicuf. patroni ftierint concordes cum naulizatis, sub pena librarum venecia-

rumi.. » Stat. de Venise (1 a55), art. 2. — V . Palmare, Palmicare, Palmisare. P A L M O , ital. s. m. ( 1 . Palme. [ V . ] ) — « P a l m i 42, cioè gubiti 1 4 . . . » Bart. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 11 o.—Ce passage établit bien précisément la longueur de la Palme. La coudée (Gubito) était de 27 pouces; le Palmo était donc du tiers du Gubito, c'est-à-dire de 9 pouces; car trois fois 14 font 42. — V . Palmus. P A L M U L A , lat. s. f. (De Palma. [ V . ] ) Pale de l'aviron; par extension : L ' A v i r o n lui-même, L a Rame. — « Quo tantum mihi dexter abis? Hue dirige cursum : Littus ama, et lœvas stringat sine Palmula cautes. >• VIRGILE,

Enéide,

liv. v, v. 1 6 2 .

(El effleure de la pale de tes rames les roebers qui sont à notre gauche.) — « Phaselus ille, quem videtis, hospites, A i l fuisse navium celerrimus, Neque ullius natanlis impetum trabis Nequisse prtelerire, sive.Palmulis Opus foret volare, sive linteo. » CATULLE, liv. V", Carmen 4, Dedicatio

phaseli.

P A L M U S , bas lat. s. m. (De 1. Palma. [ V . ] , Paume de la main, e t , par extension : Longueur de la main, empan.) Palme, mesure dont la longueur était de 9 pouces français, ou 0° 2 4 ' . — V . Cubitus, Palmo. P A L O , cat. esp. ar. côte N . d'Afr. s. m. fig. (Du lat. Palus, P i e u ; fait dePaxi/lus [? g r . rTsbasÀo;, P i e u , Poteau, Cheville].) Mit.—Palo de triquete, Mât de m i s a i n e . — « Y l u e g o

note H de notre Mémoire sur quelques documents génois latifs aux croisades de saint Louis (Annal, marit., mai 1842 . porte cette mention . « Candelas 1 2 , cum suis coronis « , \ . Corona) « et baronisadsufficientiam » ( V . Baronus), « e t P a l lomas de vellono, et aliain Pallonam de medio. » Acte du a6

août 1248. — D e Paloma, les Provençaux et les Languedociens firent Poulomc. (V.) 2. P A L O M A , port. s. f. Nom donné à la ralingue de la voile d'étai qui porte les bagues d'envergure. Neumann (1800). P A L O M A D U R A , esp. anc. s. f. (De Palma, la paume de la main, que le voilier garnit d'un dé appelé Paumelle.fY. Couture faite à une voile. — « Y donde quedare se le darar fuertes Palotnaduras sin la embever, ni alargar...» T h . Cano,

A rte para fabricar... naos (1611), p. 29. 1. P A L O M A R , cat. anc. s. m. (DePalomera. [ V . ] ) Matelot chargé de fixer à terre, par un ou plusieurs tours faits à un pieu, l'amarre qui, en ce cas, tenait lieu de câble. L e P a lomar était rameur à l'avant, comme nous le fait comprendre

ce passage du chap. i3o de la Chronic. de Ramon Muntaner: — « E aqiiell hujat, lo seu ha , o

encara los ballesters en taula fan altre be, coin veurnn Palomar, o postich qui voga en lo seu trast sena et voira heure , o menjar, que ell auandara, e vogar.i rem per délit entro que aqueli haja feyt ç o que" fer sia refrescat. »

2. P A L O M A R , bas lat. langued. s. m. Écrit Potomar

dans les Preuves de l'Histoire de Nîmes, p . 14g, 204, t. i

e r

et p . 21, t. 11. Gros fil à v o i l e , Merlin. Nous ne savons s'ii faut rapporter ce mot à Palamara ou au lat. Palma, pauimde la main. Dans cette dernière hvpothèse, le merlin aurait été nommé de l'instrument dont on se servait quand on tr 1vaillait avec le Palomar; cet instrument était un dé à coudre encore nommé Paumelle par les voiliers français. Rabelais dit, l i v . I . chap. 2 : e r


GLOSSAIRE NAUTIQUE

1119

El punrroyt-on, à lil de Poulemarl. Tout bassouer le maguazin dabus. »

cuntur, quasGrœci 'W.r.i'fovi vocant,nostri Huissièrcs.«C'est là une erreur manifeste, et dans laquelle du Cange ne serait pas tombé, si la personne qui faisait les recherches pour Borei [Trésor des recherches, etc., 1750) pensait que le verbe lui et dépouillait la Chronique de Muntaner lui avait signalé cette phrase du chapitre 85 : « Ellauors lo leny bate de Bassouer fut fait (par Rabelais, à notre avis) de l'esp. Basta, rems >. (joua des rames, se mit à v o g u e r ) ; « et coin fo atret faiifilure, et de Saga, corde. Nous c r o y o n s , quant à nous, de ballesta, ell trames un Palomer qui sabia molt de sarraqu'il fut composé du lat. Sucre, coudre , et de Bassus, dans hinesch en terra. >. Ce Palomier qui savait beaucoup de sarle sens de : Gros. « Bassouer à fil de Poulemart, » coudre rasin ne pouvait être un navire. Il n'y avait, par hasard, grossièrement avec du fil gros comme de la ficelle, est une sur le bâtiment {Leny) qu'un homme qui parlât la langue image complète qui dut plaire à Rabelais. des Sarrasins , et c'était un Palomier ; on l'envoya à terre, 3. P A L O M A R , esp. v. a. (Du précédent.) Garnir une non à cause de son importance, mais parce qu'il pouvait être voile de ses ralingues, Garnir le point d'une voile de merlili, un parlementaire utile entre \eLcny et les étrangers auxquels le Merliner ou Embromer. on le dépêchait. La phrase qui induisit du Cange en erreur P A L O M B A , ital. s. f. (Analogue à Paloma et à Palamara. peut se traduire ainsi: « Et moi, avec un bon cheval qui nie maintenait au milieu d'une troupe de cavaliers armés de [ V . ] ) Élingue. cuirasses et de pourpoints, j'empêchai les Palomiers de P A L O M B A R , port. v . a. L e même que 2. Palomar. ( V . ) prendre terre. » L e passage qu'on va lire à l'art. Palamera 1. P A L O M B A R O , ital. anc. s. m. (De Palombcra. [ V . ] ) ne laisse pas plus de doute que ceux que nous venons de Matelot chargé d'attacher à terre l'amarre qui se tournait à citer sur le sens du mot Palomer. Celui-ci est plus net enun pieu, et de veiller sur ce cordage. ( V . Palomar.) core : — « Item, foren donafs al Palomer qui dona la Palamara en terra per sos traballes • (pour ses peines) « . . . xj ss. — « Et aggi buono Orciero, (El l'on pourrait coudre tout le magasin d'abus avec .du fil de Palomar.)

Palombaro, e Gabbiero Sostaro et an Prodieri Pedone e Timonieri... » FRAKCESCO R,Yp.i)Emiìo, Documenti

Fol. 7 1, Livre des dépenses faites pour l'armement de la gac

damare ( x m siècle).

Dans l'édition qu'il donna, à Rome (1640), des Documenti d'amore, Ubaldini expliquant le mot Palombaro, dit : « Palombari^, qui intrat sub aquam cura expedit. » L e P a l o m baro de Barberino n'était point un plongeur, comme le crut Ubaldini ; c'était l'homme de la Palombera ou Palamara. (V.) 2. P A L O M B A R O , ital. s. m. (Du g r . KoXup.6îipoç, plongeur, nageur, fait de KôÀoufiêoç, action de plonger.) P l o n geur. P A L O M B E , fr. s. f. (De l'ital. Palomba. [ V . ] ) (Rus. Tyïrb [Gouje], Élingue dont se servent les cordiers, pour le c o m mettage du filin. Us attachent les fils de caret qui entrent dans chaque toron à une Palombe accrochée à la manivelle .•tnployée pour opérer la torsion du cordage. — C'est à tort que Romme ( 1 7 9 ) imprimé Palonne pour Palombe. Alex. Chichkoff a copié Romme. 2

: l

P A L O M B E R A , vén. anc. s. f. (Même étymologie que Paloma [ V . ] et quePalomera. [ V . ] ) Amarre attachée à un pieu, à terre.— « . . . Et quando >• (messer lo capetano) « farà tirar scala in galia, similemente tutte le galie dieba fare, ne debia per al gun muodo metter scala over Palombera. » (Et quand messile le capitaine général de la mer fera rentrer la planche dans sa galère, de même devront faire toutes les galères, qui, 1 0 m aucun prétexte, ne devront plus mettre ni planche ni amarre.) Ordini de Mocenigo (1420), publiés par nous, p . i o 7 - i 3 3 , t. 11 de notre Arch. nai: P A L O M E I R A , port. anc. s. m. ( D e Palamara. [ V . ] ) Amarre à terre. — « E coni esto acordo forom viagem do porto, e a Fusta, e hum Caravo estavem largos, e outro jaria em terra, e Diogo Vazques vogou a elle, envestio, des v saltarom dentro, e cortaraô -Ihe as Palomeiras, e os Mouros nao teverom outro accordo, senao saltar fora. » Citron,

do Condo D. Pedro, chap. 55. P A L O M E R , cat. anc. s. m. (Variante orthogr. de Palomar. [V.J) — « Et y o ab un bon cavali que tenia mi terç de rauallers armats ab llorigues e perpunts constrate als P a l o mers de prendre terra. » R. Muntaner. Du Cange, qui connut cette phrase et la cita, v o c e : Palomcria, prit les Palomers pour des navires porte-chevaux : « Ubi Palomers naves di-

lère le Saint-Thomas (mai 1406), Ms. n° g 3 8 - 3 , Bibl. de la Mar. La Bibliothèque de la Marine ne possède que depuis l'année 1843 ce manuscrit qui lui est venu de î s é v i l l e . e t notre explication du mot Palomar ou Palomer se trouve 1.11, p. 118 de notre Archéologie navale, publiée à la iin de i 8 3 y , et portant la date de 1840. — Au chapitre c x m de Muntaner, on lit Palomar au lieu de Palomer. — V . Boita , Palomar. P A L O M E R A , cat. ital. anc. s. f. (Même orig. que Palamara [ V . ] , et même sens que Palombcra. [ V . ] ) Ramond Muntaner, chap. 83 de sa Chronique d'Aragon, racontant qu'une petite embarcation à huit rames, envoyée pendant la nuit dans le port de Malte par l'amiral Roger de Luria, p o u r surprendre les galères de G . Cornut, amiral de Marseille, qui y était entré, dit que cette barque « troba totes les galees •> (des P r o vençaux) « q. estauen ab Palomeras Hargnes » (sur des amarres largues [détendues] qui les tenaient à une certaine distance du r i v a g e ) , « e compta les totes, et troba que eren XXII galees, et dos lenys que descobri que estauen axi mateix cascu en sa punta ab Palomera llarga. » Roger se décida à une attaque immédiate. Les Provençaux, réveillés par les clairons, acceptèrent le combat ; Cornut fit aussitôt sonner les trompettes: « Tocar les trompes, e lleua volta a les P a lomcres » (et ordonna aux Palomiers [ V . Palomer] de détourner les amarres) « e be aparellat, e en cuns de batalla vengtie envers les galees den Roger de Luria. •> — « Vole Palomere 2, de passa 40 » (de 200 pieds) « l'una ; dé pesai el passo » (le P a s , ou 5 pieds) « l i b . î v . » Fabrica di galcre, traité du x i v ou x v siècle, publié p. 6 - 3 o , t. 11 de n o l i e e

e

Archëol. navale. — V . En cuns. P A L 0 M E R 1 A , bas lat. s. f. (Variante o r l h o g r . d e Palomera. [ V . ] ) — «Concidemiis quod de navibus, lignis vel barchis transeuntibus, qiia? non dederint Palomcriam firmam in terra •> (qui n'auront pas noué leur câble à terre) • vel non discaricaverunt, non dent lesdam» (la Laude, tribut qu'on payait pour séjourner dans un port), « nisi sirut antiquitus consuetum est. » Privilège accordé par Pedro d'Aragon à la ville de Barcelone^ en 1283. — « Une mauvaise leçon de manuscrit, ou plutôt une mauvaise copie de ce privilège, communiquée à D. Carpentier, induisit ce savant en une singulière erreur. Au lieu de Palomeriam, le texte qu'il


1120

GLOSSAIRE

connut portant : Potomeriam, il crut pouvoir rapprocher ce mot rie Polmentarium, auquel il prêtait le sens de bassin : Navium statio. L'amarre à terre devint ainsi une Station dans un port. Carpentier aurait dû être prévenu contre cette interprétation par le mot Polomar, dont il lit précéder son article : Polomeria. L e Polomar ou Palomar était, comme il l'entend fort bien, un fil gros et fort. — V. 2. Palomar. ITAAON {Palo-n), gr. mod. s. n. (De l'ital. Pala. [V.J) Pale de l'aviron. — V . rtvjSóv, Tâpcot;. P A L O N A R I . V . Palmare. P A L O R S , cat. anc. Pour Paloms sans doute. — V . Lembi! tus. P A L P A R E , ital. anc. v. a. (Du lat.) Proprement : T o u cher, Palper. « Tenir le bout des rames clans l'eau pour einpescher qu'un vaisseau n'avance. » Duez, 1647. Endurer. — « Palpare s'intende, quando si tengono le pale de i remi nell'acqua coni gironi alti per trattenere il vascello, che non i camini.uPantero-Pantera, Vocabol. naut. ( i 6 i 4 ) - — P a l p a i impér. de Palpare. Endure. — « Palpa ! quando alzando i gironi toccano le pale de remi l'acqua, per trattener et raffrenar il corso della galea. » Bartol. Crescentio , Nautica Méditer. (1607), p. 142. P A L U B (Paloub), illyr. daim. s. m. (De la même origine que Палуба. V . ci-dessous.) Pont du navire. — V . K u v jerta. • П А Л у Б А (Palouba), rus. s. f. (De Л у б ъ [Loube], écorce d'orme ou de bouleau dont on fait les couvertures de cer­ tains chariots. Par extens. la couverture, le toit et le : ) Pont du navire. — V . Д е к ъ . — П а л у б н о е (Paloubnoïé), adj. Ponté, en parlant d'un navire. П А Л Ь Б А (Paleba), rus. s. f. (De Палишь [Palile] [rad. П л а ] , Brûler), Canonnade, Salve, Feu. — П а л ы т к ъ , ка (Palenike, Palenika), s. f. Boute-feu, Mèche à canon. — V. Зажпгалышкъ. П А Л Ъ (Pale), rus. s. m. (Du holl. Paal [ P i e u ] , ou de l'angl. Pawl.) Linguet, E l i n g u e t . — П а л ы (Paloni), plur. du précèdent. Corps-morts. V . Закрйплеша кораблей. P A M A Y A N G (çjLsi), mal. s. Nom d'un bateau sur lequel nous n'avons pas d'autres renseignements que celui-ci, donné par Marsden : •< Sorte de bateau à dérives. (A kind of boat witli onlriggers.) » — Roorda écrit : Pëmajang. — M. le capitaine Paris n'a pas donné le plan et la figure de ce bateau, dans son Essai sur les constructions navales des peuples extra-européens (in-fol., 1841). P A M P H I L U S , bas lat. géno. s. m. ( D u g r . WÌ^MXW. [ V . ] ) Pamphyle, Panfile. — « Promissio faciendi corpusPamphili vnius de mensuris infrascriptis , videlicet per carinam cubitus 3o, et plus per rotam cubitos 12 « (c'est-à-dire 45 pieds de quille , plus , 18 pieds pour faire la longueur totale , de rota in rota; ce qui fait 63 pieds de cap en cap) « in piano palmos 1 1 , bene completimi, altum per rectam lineam in medio palmos 8>. (12 pieds). « Item, débethabere deBozono » (de b o u g e ; V . Bolson) « palmum unum de canna, et altum in popa palmos 16 >• (12 pieds), « etsimiliter in prora. Item, débet aprire in bocha palmos 18 >> i 3 pieds 6 po.). » Acte du 28 juin 1287 ; Ms. Arch. des not. de Gènes. — V . Panfilins. P A M P H Y L E , vieux fr. s. m. Nom d'un navire du Moyen Д с . — V . Paniphilus, nópupuXov, Panffile, Panfilius. е

П А М Ф Т А О Х , bas gr. s. n. Pamphyle, navire que les critiques supposent avoir été inventé dans la Pamphyliè,

NAUTIQUE. mais qui fut peut-être nommé ainsi,— etc'est une hypothèse que nous proposons avec une grande défiance,— parce qu'il procédait par sa construction, son gréement, sa mâture et son armement, d'un grand nombre de navires connus ^n3v. tout, fpïïXov, genre, espèce). L'auteur des Tactiques (iy. siècle) et celui des Cérémonies de la cour de Byzancc, Constantin Porphyrogénète, citent le Pamphyle. DuCange, dans son Glossaire grec, dit : « nâucsuÀov, Triremis sic olim appellata. » Cette définition, nous regrettons d'être obligé de le faire remarquer, est entachée de deux erreurs'. L e P a m phyle n'était ni une trirème, comme l'entendent les critiques, ni une galère (Triremis, selon l'expression des écrivains du x v i siècle) ; c'était un navire à rames de la famille des d r o uions, et lesdromons ( V . Apcôuov) n'étaient ni trirèmes, ni galères, car ils étaient birèmes. L'article 38 du chapitre 19 des Tactiques est ainsi conçu (nous traduisons littéralement) : « Général, il faut absolument que tu aies un d r o mon (V.) particulier, ayant des soldats choisis dans tome l'armée, remarquables par la taille, la force et le courage, et pourvus d'une armure complète.Ton dromon doit l'emporter sur tous les autres en grandeur et en vitesse , de telle sorte qu'il soit la tète » (le chef) » de toute la ligne de b a taille » (ou l'armée). « Il importe à ton honneur d'avoir un tel dromon, qu'on appelle lIap.3uAov. » Assurément dans le texte grec dont nous venons de reproduire le sens autant que nous l'avons pu, rien ne saurait justifier la définition du IIopsuÀov donnée par le savant du Cange, q u i , pour l'appuyer, cite la phrase elle-même de Léon. Il ressort clairement de ce texte que le Pamphvle était une sorte de dromon, et que celui qui devait être monté par le général de la flotte devait être plus grand que les grands dromons, et plus rapide que ces navires, dont le nom impliquait déjà l'idée de vitesse. — V . Panlilius. —Nous avons parlé assez longuement des Pamphyles nommés par Constantin P o r p h y r o g é n è t e . t. i , p. 234 et suiv. de notre Arch. nav. r

e

e r

P A N D ' É C O U T E , fr. anc. s. m. Point de la voile. — » Amure!C'est tirer le coiiet pour mettre bas le Pan d'eseoute de la voile. » Explicat. dedivers termes, etc.; Ms. x v n siècle. Arch. de la Mar. — -< Bord'escoutte ou borde l'escoutte ! C'est baller de sorte sur lesescouttes de hune» (par exemple « que les Pans d'escoutte des huniers touchent au bout d e s grandes vergues. » lb., p. 78. e

P A N A M B A N G (g- sonnant peu), mal. s. Bac. (Baffles.) — Marsden, p . 234> et Ëlout, p. 387, écrivent : Penambanu (^jj).Ce

mot esteomposéde Tambang (,è-**>), transporter,

et de Pen (^),

particule des noms dérivés.

P A N A T 1 C A , bas lat. ital. s. f. (De Pane, pain. L'ital. .. Panaggio, pour dire : provision de pain; le vieux fr. avait Panage. Une Charte de sept. 1276, insérée au Cartulaiiv rouge de l'évèque d'Autun, nous fait connaître le sens de ce mot, que n'ont donné ni du Cange, ni ses continuateurs. Cette charte est intitulée : « Les conuenances doit four mon seigneur Gresart proost de Tltoisi chevaliers, faites entre lui et lavesque G. Dotun. » On y lit : « Pour cuire souletnetit le pain de nostre hostel. Nos ne pouvons ne devons cuire au dit four fors le pain es hommes de Thoysi ne de autreleu ne le pain a nos maignies cui nos devons lor Panaige.» (Nous avons eu entre les mains le cartulaire d'Autun à la séance du 25 mars 1838, du Comité historique des chartes et inscriptions, au ministère de l'instruction publique.) — n Panatic.i e la provision del biscotto. » Pantero-Pantera (1614V « Provision de pain et de biscuit. » Duez (1674). „p | rnesa et la Panatica. « Décret vénit. du 21 juin 15a«j, relatif e r

a


GLOSSAIRE NAUTIQUE. à la Quinquércmc de Vittore Fausto. — » Statuimus et ordinamus quod merces, Panatica, sartia vel Arnisia galee poni, v e l collocari non debeant vel possint in aliqna galea navigatura ultra Siciliani, etc. » Statut gémi, de 1441 , p. 53 de X'Officium gazariœ; Ms. Bibl. du Dépôt de la Mar. P A N A T I C H A . Variante de Panatica. navis.

(V.) — V . Arnixia

P A N ' A T I C U M , bas lat. s. n. (De Panii, pain.) Provision d e pain, de biscuit ; Vivres en général. — V . Fulcire. P A N C O , vénit. s. m. (Forme de l'ital. Banco, P se substituant à B.) liane de rameurs. — a L a f a m e e laude della galea di cinque remi per Panco. » Titre des vers Drucioli » (glissants ou libres) » publiés par Nicolo Liburnio sur la fameuse Quinquérème construite par Vittore Fausto, à Venise, en i 5 2 0 .

1121

P A N E S , P A N E S O , cat. anc. s. m.(Étymol. inconn.)Nom de l'oflicier qui, à bord des navires du Moyen Age, venait après le Nocher ou le Patron, et le remplaçait quand il était absent pour une cause quelconque. Proprement le lieutenant, le second du navire. Au temps de la rédaction du Consulat de la mer, il y avait plusieurs Pancsos à bord des navires d'une certaine importance; leur poste était à la poupe : c'est ce qu'on est en droit de conclure des passages suivants du Consulat : — « Encara, que deu fer iurar lo notxer, è l's Pancsos, è l's personners ( V . ) et l's niariners, è totz aquells qui y iran e Serai). » Consulat, chap. 16', édit. Pardessus.—« E si açono sab fer, e ha en la nau Panes o p r o c r ( V . ) , qui u'sapia fer, aquell notxer deu esser cassât d'aquell loch, è m é s aquell Panes ô aquell proer. » 7 6 . , chap. 17. — « E si mercaders no y ha en la nau ô en lo leny, lo senyor de la nau se deu aconsellar ab los Panesos è ab lo notxer, è è ab lo proers. » lb , chap. i85. — Au x v i siècle, nous voyons que le Panes ou Panesc était compté parmi les officiers de proue. ( V . Ofliciale di proda.) — V . Itinvr a vêles, Penasius, Penese, Pennesis, Pennesius, Ponnese. e

P A N D E R E VELUM, lat. v . a. (? Du gr. <I>aîvo>, mettre au j o u r . ) Étendre, Déployer, Ouvrir, Déferler, Border une voile. V . Navale praelium. I I A N A I E P A < M A A N T P A [Pandiera filandra), gr. mod. s. f. ( D e l'ital. Bandiera.) (Proprement : Pavillon , flamme.) Guidon. — V . MTtavSiÉpoe, U'iXocvTpi. P A N D J A R A , lasc. s. Hune. L e lient. Roebuch, p. i3a de son Engl. and hindoost. naval dict, ( 1813), écrit : Panjra, et dit en note : « Perhapo from the hindoostanee word Pinjra, a cage. » Cette étymologie est fort probable. — Pandjara bora, Grand'hune. — Pandjara trinquette, Hune de misaine. — Pandjara calmi, Hune d'artimon; Pandjara dastour, Bonnette de hune. P A N D J E R , lasc. s. (Du précédent.) Gabier. — Pandjer ouala savages sobe saf car! Les gabiers à larguer les voiles d'étaî ! — L e lieut. T h . Roebuch , p. i33 de son Engl. and hindoost. nav. dict. ( i 8 i 3 ) , nomme les gabiers : Panjrc ivale • pandjer ouala). — V. Ouala. P A N D O M A N , mal. s. Variante de Padoman par Roorda. •

( V . ) , donnée

P A N D U R O , ital. s. m. (Du fr. : ) Pantoire, Pendeur.—V. penzolo. P A N E T A R A L L O , ancôn. anc. s. m. On lit dans le Statut d'Ancóne, promulgué en 1397 : « Ciaschuna nave, e ciasehuno altro legno, el quale, o \ e r o la quale navigarà de fuora del golfo, possa portare Pane Tarallo, overo beschotto in quesso, overo in quesse, cioè una soma de ecce libre per ciaschuno huomo, che gira in quessa « ( d a n s cette...) « nave, overo legnio ; e più non possa portare Rubr. 83. — Quel sens doit-on donner à Tarallo? R a p proché de Beschotto, il ne peut avoir qu'une signification analogue à celle de ce mot. Or, le biscuit est un pain sec, le pain Tarallo devait être aussi un pain séché au four: Nous savons que le four où, pendant le Moyen A g e , on séchait le blé, l'orge et les autres grains, était appelé Tornile (V. du Cange); de Tornile à Tarallo il n'y a pas loin, et nous croyons que Tarallo peut être fait du lat. Torrere. Torrido en ital. veut dire : Sec. L e pain Tarallo ou Torrallo était, à n'en pas douter, un pain séché au four, une sorte de biscuit. P A N E A U , fr. anc. s. m. (Pour Pannon [ V , ] ou Penneau , V . ] ) Penon. ( V . ) — « Q u a n d le pillot considérant les voltigemens du Paneau sur la pouppe et prévoyant un tyranniqne grain, etc. » Rabelais, Pantagruel, liv. iv', chap. 18. V . Panneau. P A N E L L A , port, anc. s. f. Pot à feu qu'on jetait des hunes sur un navire ennemi, pendant le combat.—V. Gavea.

P A N E S C A L , cat. anc. s. m. Corruption de l'ital. Paliscalmo. ( V . ) — V . ISarca de Panescal. P A N E T A R I U S , bas lat. s. m. ( D e Punis, pain.) Boulanger.— « Panetarius vnuscuiusque galeae yperp. 1 et kar. XVIII. » Convent. imper. Graecor. et comun. Januens. 1261 ; Trésor des chartes, emper. de Constant., n° 5. — V . Panetier. P A N E T I E R , fr. s. m. (Du vieux verbe Panctcr, Faire du pain ; Panera tercre?) Boulanger du bord, et par extension Çambusier. — L e Panètier de la galère est nommé dans : « Les conuenances qui ot jadis le Paléologue au commun de Jennes » (les conventions entre Paléologue et la commune de Gênes), traduction des Convent. imperat. Grtecorum et commun. Januensis, 1261. Trésor des chartes, emper. de Constant., n° 5. P A N E Z E L L O , vénit. s. m. (Variante moderne de xelo. [ V . ] ) Gabord, Ribord.—V. Pannisello. P A N F F I L E , vieux fr. s. m. Pampbyle.

Pani-

— « Il y avoil Qunques et barges, Panffiles, Naves grant et larges... »

GUIIX. DE MACHJLUT, SIÈGE D ALEXANDRIE D EGYPTE, Ms. Itibl. nat., Snppl. fr., n" 43, fol. 118, col.' a, v. 19. — V . nôa-^uXov, Panlilius. P A N F 1 L I U S , P A N I T L U S , bas lat. s. m. (Du gr. nau/po),ov. [ V . ] ) Nom d'un navire dont l'origine est inconnue, bien que quelques auteurs lui donnent pour berceau la Pamphvlie. Tout ce que les documents que nous avons pu recueillir sur les navires du Moyen A g e nous ont appris des Pamphyles des x m , x i v et x v siècles, c'est qu'ils étaient bâtiments à rames, et construits dans des proportions analogues à celles des galères. Ils avaient généralement deux mât!*., voilés probablement à la latine. e

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Un Acte manuscrit du ÏO oct. 1265, que nous avons eu sous les yeux dans les Archives des notaires de Gènes, en 1841, nous a fait connaître qu'il y avait, entre \aSagitta ( V . ) e t \eParifilus, des rapports assez intimes pour que l'un de ces navires pût être pris pour l'autre dans un traité de vente. Voici l'extrait de cet acte : « Bonaver, MagisterdePortu V e neris, vendit Nicoloso Capello de Castro octavam partem vnius Sagittee nove, sive Panlilii, que dicitur Sancttts Michael, cum octava parte sarcieipsius infrascripta? linito p r e tio 1. 16. 10. Sarcia vero dicte sagittee hec est : vela3 cum sachis 2 in quibus reponentur dicta vela » (deux sacs pour .4.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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abriter les voiles quand elles ne fonctionnaient pas), « antenne 3,arboresafornitedetotasarcia>> (leurs haubans, leurs calcets, le'urs poulies, leurs pendeurs); « spata, titnones, remuli 19 (19 n'est assurément pas le nombre des rames du Saint-Miclicl ; cet inventaire constate l'état des objets qui étaient à bord du navire au moment de la vente faite par Bonaver, et n'est point un état d'armement ou une nomenclature de tous les objets qui devaient entrer dans le gréement du Panlile armé), •< scala » (une planche de débarquement), « barchetta » (un petit canot), « anchore 4, restes (V. Restis) 2, agumene 3 nove » (3 gomènes ou câbles neufs), « libani (V.) 2, lancie 2 >• (deux balances). Un acte du 28 mars 1274, déposé dans les mêmes Archives, nous donne quelques détails d'une médiocre importance sur un Pamphyle. Nous y retrouvons les deux mâts du traité de 1265 : « Philippus Pexarius de Ripa vendit pretio 1. 10 decimam partem Panfilij vhius qui vocatùrl^oecuverais, cum décima parte remulorum 80. » (Ces quatrevingts rames étaient-elles l'armement ordinaire du P a m phyle, ou bien dans ce nombre : 80, le vendeur comprenait-il l'armement et le rechange de rames? Voilà ce que nous ne pouvons décider. Nous ne saurions admettre que le Pamphyle eût quarante rames de chaque côté, en une seule fde, ce qui supposerait une longueur de i 5 o pieds, seulement pour l'emplacement des rames; mais rien ne nous autorise à supposer que ce navire eût une double rangée de vingt rames de chaque bord, bien que nous sachions qu'au x n siècle il y eût encore des navires à deux étages de rameurs, analogues pour l'organisation des rames aux dromons du i x siècle. Comme l'acte ne donne pas les dimensions du Pamphyle, nous ne savons point s'il était assez haut sur l'eau pour admettre deux rangées d'avirons), « v e larum duo, agumenarum 3, arborum duo, cum ancoris 3. »

Flandria, 200 lib. » On voit que cette loi assimile le P a m phyle à la galère, parce que leur importance était à peu près la môme. L e Pamphyle n'avait qu'une couverte au x i v siècle, comme la galère; et en cela il différait de son aïeul le P a n i phvle du ix siècle,quiavaitdeux étagesderameurs.(V. Flàu.e

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tpuXov.) e

Au milieu du x v siècle, le Pamphyle existait e n c o r e , comme navire à rames, et à une couverte. L e grand Statut génois du 20 juin i 4 4 1 , chap. 86 (Ms. de Y Imposicio, cite plus haut), le mentionne expressément. Cette mention nous avait échappé en 1839; aussi nous sommes-nous trompe, p. 25o, t. I de notre Jrc/iéol. nav., quand nous avons dit que ce Statut ne parle point du Pamphyle. Voici le texte génois-latin : « Statuimus et ordinamus, quod oinnes et singuli patroni quarumeumque navium, cocharum etquornmlibet lignorum seu Panfilorum, que de cetero applicuerint in portu Janue, etc. >• — V . Pamphilus. ER

P A N G A J A O A , port. anc. s. f. ( ? Du mal. Péngaûmi [ S a i l i - j ] , rame.) Nom d'un navire à rames et à voiles de l'Inde. — « Ouveiram vista de huma Pangajaoa (que sao huns navios compridos muito veleiros, d'aquella terra. Comment. Dnlboq., part. 111, chap. i 5 . Ce navire est peutêtre l'aïeul du Pindjajap de la Malaisie, décrit p. 73, et r e présenté p . 79 de Y Essai sur la construction navale des peuples extra-européens, par M . le capitaine Paris (1841, in-fol. .

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P A N G A O U A S (Pang-aouasse), mal. s. O r a g e , Ouragan. Raffles, Petit iriterp. mal. — Nous n'avons pas trouve . 1 mot dans le Dict. de Marsden. P A N G A R (J*-J), mal. s. Banc du rameur.

P A N G K A L A N , mal. v, (ùePangar: [ V . ] ) Passer dans un Voilà maintenant l'extrait d'un acte du 20 mai 1271 (Ms. bac. (Raffles.) des mêmes Archives) qui nous donne, sur les proportions P A N G L I M A L A O U T ( O ^ ^ U J ) , mal. s. (Eaout. du Pamphyle, des notions précises, et par cela d'un intérêt mer, Panglima , commandant.) Amiral. — V. Laksaniana réel : « ... Pi-omitto facere Panfilum vnum de godis 40 » (il s'agit évidemment ici de la goue égale à la coudée, c'est-à- ( ^ U ^ s J ) , Temonggung. dire égale à « 18 pouces. 40 goues faisaient 69 pieds, ou PANGOULOUPANGKALAN,mal.s.(/ rt^o(//o«[J_ iJ] 19'" 4o ° ) , « et de piano palmos 10 -\ » (la palme étant de chef, inspecteur, directeur d'un service.) Intendant du serg pouces [V. Palmus], le plat du navire devait être large de 7 pieds 8 po. 3 l i g . — 2 " 4 9 ) , l a r g u m in bochapalmos i3 »(la vice des passagers et des bateaux de passage. — V . Panglargeur au bouchain ou à la maîtresse latte devait être de kalan. >

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9 pieds 9 po. — 3™' 16 ) , « altum palmos 7 » (haqteur au bouchain [ V . ] , 5 pieds 3 p o . — i - 70 " ) , « et altum de popa palmos i3 (ou 9 p. 9 po.—3™ 16 ' • ) , « et'de prora palmos 11 - (ou 8 p. 3 po.—2™ 67 ' • ) . Cette différence entre les hauteurs des extrémités et du milieudu navire donnela courbure du plat bord, et fait connaître que le Pamphyle était fprttqnturé, Si, d'après les données du texte qui vient d'être rapporté, on fait le plan de ce navire, on verra que sa forme était, extérieurement, analogue à celle de certaines barques napolitaines dont la poupe est plus élevée que le milieu, et moins que la proue qui se recourbe en s-élançant. La galère n'avait point cette particularité remarquable, peutêtre une des choses qui distinguaient essentiellement le Pamphyle de la galère.— V. Pamphilus. m

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L'art. i d'un statut géno. du 17 mars i34o'(p. 239, Ms. de l'Imposicio officii Gazaric, Bibl. Dépôt de la M a r . ) , déterminant ia quotité de l'amende que doit payer tout navire qui sortira du port sans avoir été ferré (V. Fermai), nomme d'abord la Coque à trois couvertes ou ponts, qui payera mille liv. de Gênes, et la Coque à deux ponts, qui payera 5oo liv.; puis il ajoute : « P r o quolibet ligno navigabili unius coperte, Panfilo, galea, exceptis de Syria, de Romania et de

LIANT (Pagni), gr. mod. s. n. [Corrompu du dor. Ilavtsv. [ V . ] ) Voile. — L'espagnol ¡1 Pâno (V.) dans le même sens. — Ilavi Xorrîvoi [Pagni latini), Voile latine. (Fourni par le capitaine Lefteri [AÉ'frepïil, en 1841, au Pirée.) — Ilavt utyoéXov (Pagnimégalo-n), La grande voile, dans un petit navire comme le Tpayavuév/] ( V . ) , la TauTa ( V . ) , etc. — FIxvl U.ETÇâva (Pagni metzana). (MexÇâva, transcript. de l'ital. M,:zana. [ V . ] ) Voile d'Artimon, Voile de Tapecul dans une e m barcation, dans un petit navire à trois mâts et à voiles au tiers, comme le MrceXoû ( V . ) , par exemple. Ilavi i|/âOa (Pagni psdta), Nom de la voile de l'arrière de la Taû-cx (V.); c'est une petite voile au tiers. Nous n'avons pu trouver le sens du mot *FaOoc,qui ne peut avoir aucune analogie avec le g r . anc. 'FaOupôç, signifiant : Fragile, Mince, qui se brise aisément. — Ilavi (jaxouXÉêa (Pagni sakoulèva). Nom d e l à voile p r i n c i pale du petit navire appelé 2axoiAs'6a. ( V . ) C'est une voile trapézoïde, déployée au moyen d'un balestron ( V . ) ou livarde ( V . ) appelé 'AvTÉva ueydiXvi ( V . ) , et sur une draille nonin:, Fiâxo; ( V . ) . — navî GTàéviÇo (Pagni stantzo). (Voile de l'ét.ii. La trinquette de ht SaxouXéëa ( V . ) ; le petit foc. — V. T o u ; . xîva, TpiyxÉTiva. X ;

I I A N I A M A I 2 T P E 2 (Pagnia

maistress),

g r . vulg. . n. s


1123

GLOSSAIRE NAUTIQUE. (Dovtaj plur.de Qavtov ! V . ] ; Moua-rpsc, plur. de Moue-root, maîtresse.) Voiles maîtresses; Voiles majeures; Basses voiles. ( V . \f.-x-.'.n) — riavîa Tfs'va (Pagnia trèga). (Nous ne savons quel est le sens de Tpéya; '' f donner TpEîe. pour radical à ce mot, que nous ne trouvons point dans le Dict. gr. mod., et qui est sans analogie dans les lexiques. 11 ne serait pas impossible que les marins grecs, à l'époque du x v siècle, par exemple, quand les navires commencèrent à porter une misaine, une grande voile et un artimon , aient nommé ces basses voiles du terme absolu : Les trois voiles. Nous n'insistons pas sur une hypothèse qu'aucun texte ne vient appuyer; mais nous affirmons que nous avons recueilli exactement le mot Tpéya de la bouche des officiers avec lesquels nous avons rédigé la nomenclature en gr. mod. dont nous reproduisons les termes dans ce Glossaire. Notre confiance est d'autant plus grande dans le recueil de mots que nous avons fait à Athènes, que depuis il a passé tout entier sous les veux de M . Joannis Mirtakis-Thayer, un des officiers de la corvette Amalid, venu à Paris en 1843.) Basses voiles. e t

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IIANTON (Panio-n, pron. à peu près : Pannione), gr. vulg. s. n. 'Du dor. Ilavîov, variante du gr. Iir.viov, toile [delliîvï), fil du tisserand].) Voile. ( V . "Apu.Evov, Bûpca, 'IOTTÏOV, Ilavî.) — ilavîov a Àariva (Pagnione a latina), Voile latine. — V . l i a v i /.«TÎVOI.

PAN1S B I S C O T T U S , bas lat. s. m. Biscuit. — « Q u o d h o mines uniuscujusque gale* quolibet mense habeant pro victualibus cant. (cantaros) xc de Panis biscotti. >. Couvent, imperat. graecorum et communis Januens. 1261; Trésor des chartes, Emper. de Constant., n ° 5. — V . Biscottus. P A N I X E L O , vénit. anc. s. m. (Étymol. inconn.) Nous nous étions trompé sur le sens de ce mot, que nous avons fait connaître, p. 53, 54, 55, t. 11 de notre Arch. nav. L e Panixcloancien et le Panezelto ouPanniscllo moderne désignent la planche du fond d'un navire adhérente à la q u i l l e , et qu'on appelle en France le Ribord et le Gabord. Panezello est maintenant peu usité; les constructeurs vénitiens se servent plus ordinairement du mot Torello. ( V . ) C'est ce que dit trés-bien l'art, du Dictionn. de Boërio que nous avions ma! compris en 1839, et dont, à Venise, en 1841, M . le capitaine du génie Novello nous interpréta les termes : « Panezelli dettoin T . M . » (termino marinaresco) « Torelli; chiamanse que' madieri che entrano nella battuta délia chiglia d'una nave dalla ruota de poppa, sino alla ruota di prua. » C'est le mot Madieri qui nous avait trompé; nous y avions \u des varangues, des fourrais, et il faut y voir des bordages qui entrent dans la rablure delà quille. 1. P A N N E , fr. s. f. (Selon O'Hier de Grandpré [ 1 8 2 9 ] , ce mot vient du breton Pana, signifiant : Drap. L'affirmation est malheureuse. Pann, en celto-breton, n'est point le nom du drap ou d'une étoffe quelconque. Pan ou Pann , substantif, signifie, suivant Legonidec [ 1 8 2 1 ] , endroit, contrée, lieu, pays; adjectif, il signifie : G r a s , beau de pousse , en parlant du grain. Drap se dit Mezeren breton, selon L e gonidec et M . A.-E. Troude [1843]. L e celte n'est pour rien dans le français Panne, qui, sans difficulté , vient du lat. Patinas.) Des morceaux d'une grossière étoffe de laine, nommée Panne, cloués à l'extrémité d'un bâton, composent une sorte de pinceau dont les calfats se servent pour étendre le brai ou le goudron. Ce pinceau s'appelle : Guipon de Panne, à la différence du guipon de penefait de brins de laine tordus en un cordon. ( V . Pene.) 2 . P A N N E ( e n ) , f r . a d v . f i g . ( G r . mod. Sorepct; ital. InPanna;

[du fr.] ; esp. In Fâcha; port. Anpairo; ang. Lying to; boll.

Een bylegger; dan. Opbrasning; rus. Въ дрейфи' [F'dieieje [.•] On désigne par cette locution adverbiale l'état où est un nav i r e , lorsque, une partie de ses voiles tendant à le faire aller en avant, et l'autre partie le poussant vers l'arrière, il reste, sinon absolument immobile, du moins s'agitant presque sur place, dérivant un peu et ne faisant pas de route. Quelle est l'origine du mot : Panne? Nous pensons que c'est l'ital. Pania, Glu. Quelques marins supposent que Panne vient de Panneau, dans le sens de filet à prendre le gibier. Soit qu'on le fasse venir de Panneau , soit qu'on admette avec nous qu'il dérive de Pania, le trope : « Mettre en Patine, » est excellent ; car le navire, les voiles étendues, roulant, tanguant, mais n'avançant point, peut être comparé, par une métaphore très-naturelle, à l'oiseau pris les pieds dans la glu, ou couvert du panneau. Brasserccrtaines voiles surlemàt pour équilibrer celles qui reçoivent levenlsur leur face postérieure, et arrêter par là l'élan du navire, c'est Mettre en Panne. ( G r . auc. et mod. 'Ava/.or/EÛw; ital. Metter inpanna ; esp. Paner en fâcha ; rus. Л е ч ь въ дрепфъ \Lètche v' dreïcfe], Одрейфшпь корабль

[Odreïefite horablc], Дрейфовать \Dreïrfoeatc].)iy un navire qui roule beaucoup, et dont les oscillations latérales sont également grandes adroite et à gauche, on dit qu'il roule Panne sur panne. (Rus. Сь боку на боку [S'bahou па bohoii].) — « Gare la pane ! » Rabelais, liv. iv, chap. 20. — « A la dite heure, nous auons veu vn vaisseau, et nous auons mis En Panne pour le uoir passer. C'estoil un Anglois qui venoit de Gênes et alloit à Ligourne. » Journal de la route du vaisseau le More, par Ant. F a i r e , pilote (2З oct. 168S); Ms. Arch. de la Mar. — « Ce n'est point un vaiss. du Roy qui a arresté les galères d'Espagne , c'est un simple corsaire de 24 canons qu'elles auoient ordre de chercher, lequel a mis en Panne pour les attendre à la vue de Mayorque. Les commandants ne jugèrent point à propos de l'attaquer, et continuèrent leur

route en Sardaigne. » Pontcliartrain au prince de Monaco, i S j a n v . 1696. Ordres du Roy, vol. exix, p. 6 2 ; Arch. de la M a r . — « J e reconnus qu'elle étoit escortée de huit vaisseaux de guerre bolandois commandez par un contre-amiral; je mis en Panne à deux portées de canon d'eux. в Rapport de J. Bart (11 juillet 1G94) ; Ms. A r c h . de la Mar. — Au com­ mencement du x v n " siècle, Mettre en Panne , selon ce que nous lisons dans le P . Fournier (164З), c'était Mettre a la bande ou Faire pencher un vaisseau sur un bord avec ses voiles, pour estancher quelque voye d'eau qui se trouvoit de l'autre bord. I 3. P A N N E ? fr. anc. s. f. Alex. Chichkoff, p . 4 de la part, rus.-augl.-fr. de son Морской слесарь (1795), d i t , art. Бонъ : « Chaîne d'un port ou Panne. » Nous n'avons jamais vu ailleurs ce mot Panne, donné comme synonyme à Chaîne de port. Nous supposons que Panne est une faute d'impres­ sion dans un dictionnaire qui n'en manque pas. Mais quel mot se cache sous celte forme? nous ne l'avons point deviné. P A N N E A U , fr. s. m. (Du vieux (т. Panne!, Panel ou Penelle, morceau de grosse toile, fait du lat. l'annelliis ou Panellum, diminutif de Panniis, étoffe.) (Proprement : Couverture faite d'une grosse toile.) Une toile forte, goudronnée ou enduite de cire, dut être le premier Panneau dont 011 se servit pour fermer une ouverture : fenêtre ou porte. A la toile succéda un assemblage de planches qui garda le nom de l'étoffe qu'il remplaçait. Chaque écoutille a un couvercle fait d'un Panneau de bois; ce couvercle, qu'au besoin on recouvre d'un prélart ou toile peinte, —véritable Panneau lui-même, — ferme l'écoutille, et, par une catachrèse assez ordinaire, lui donne son nom. Ainsi l'on dit indistinctement

141.


GLOSSAIRE NAUTIQUE

1124

ot fort mal à propos cependant, un Panneau pour une ecoutille. ( V . ) On ne dit jamais le contraire, et l'on a bien raison. ( G r ' litt. mod. 2xÉTta<ju.a [Stépasma], Kamzâxx [Kappali); angl. Bqtch; ail. Lu*e; boll. Luih; dan. Luge; suéd. Lucha; rus. JiKOK-b \LiouAe], PocmepT> [Rostère] ; esp. anc. Escotilla; esp. Cuartelde cscotilla; port. Quarte! da escotllha; ar. côte N. d'Afr. Shoutilla; lasc. Falca.) — « Et pour vng cent de clou (sic) qui a seruy et a esté employé aux Panneaux de la dicte gaîleace » (le Saint-Jehan, en i 5 3 8 , au Havre), «sept solz v i den. » Fol. 23, Ms. de 1541, n° 9469-3, Bibl. nat. P A N N I S E L L O , vénit. s. m. (Variante de Panixelo. Gabord, Uibord. Stratico, 1814. — V . Panezello.

[V.])

P A N O L , esp. anc. s. m. (De Pan, Pain.) L e Dicc. mar. esp. ( i 8 3 i ) et Rôding (1793) en écrivant Paiiol rapportent ce mot à Pano (Iat. Pannus, étoffe). Oudin ne s'y trompa point; p. 5oi de son Trésor des deux langues esp. et jr. (1660), il écrivit : » Panol, la despense de la galère, qui est le lieu où se serrent les provisions. » — L e sens de Panol est aujourd'hui celui que nous donnons au mot : Soute. — Une Tille (V.) est aussi un Panol. — V . Tilla. P A N O L E R O , esp. s. m. Gardien du Panol ( V . ) , Gardien d'une soute. — Panolcro de la St" Barbara, Gardien d e l à Sainte-Barbe. •. 1. P A N O N , vieux fr. s. m. (Mieux : Pannon, du lat. Pannus, Etoffe.) Espèce de bannière fendue qui différait de la Flambe seulement parsa grandeur. ( V . Pcnnoncione.)— « Au dit Jehan de Poncher la somme de vingt-cinq liures tourn. pour dix aulnes semblable taffetas rouge et jaune, par lui liuré au dit tailleur pour faire vng autre estendard nommé vng Panon niy party desd. coulleurs, de la façon des précédons » (V. Flambe, Signes), « long de cinq aulnes et large de deux lez de taffetas, pour seruir à meetre deuant la pompe de la dite nef. i' (Pompe est une faute de copiste ici comme au fol. 12 ' du document ; c'est assurément : Pouppe qu'il faut lire. [ V . ProeJ) Quand la raison ne justifierait pas cette hypothèse, un fait viendrait nous autoriser à réformer le texte que nous citons. Au x v n siècle, encore, les galères portaient sur la poupe deux petits étendards appelés Peneaux [ V . ] ; seulement ces peneaux étaient carrés et non pointus, et fendus en guidons.) Fol. 11, Compte de Jehan de Perreson (1494i5o4). c

2. P A N O N , fr. s. m. L e Pennn (V.) actuel. Ce mot, qui devrait, comme le précédent et pour la même raison, être écrit avec deux n, se trouve dans le Dict. de Desroches (1687), et dans celui d'Aubin (1702), comme synonyme de Plumet. ( V . ) I 1 A N 0 P M 0 2 : , gr.adj. (D^Opy-o?, Port, Rade; et de nSv, T o u t . ) Qui présente un abri sûr aux navires de toutes les espèces, et dans tous les temps. P A N T A T (t final sonnant) K A P A L , mal. (Pantat [ ^ - £ ] Base,Fondement; Kapal( J&S],Navire, Vaisseau.] L e fond d'un n a v i r e . — A l'article Pantat de son Dict. mal.-angl. (p. 23o), Marsden dit : « A ship's bottom » ( V . Bottom) ; à l'art. Kccl, p . 477, Dict. angl.-mal., il donne Pantat pour synonyme à Rindang. Il y a une erreur évidente à la p. 477. Dans les navires à quille il y a un Rindang, il n'y n a pas dans le navire qui repose sur un Pantat ou fond plat. — Roorda applique le mot Pantat au fond du navire, et non à la quille. — V . Rindang, Sarampou. C

P A N T E N A , bas lat. géno. anc. s. f. Dans l'Inventaire du gréement delà nef génoise le Paradis, publié, t. 11, p. 392 de notre Arch. nav., on trouve, à l'art, du Mat de l'avant:

« Palomibus duabus, Pantena una, troca una, etc. » P e u t être la Pantena nommée ici était-elle ce qu'aujourd'hui l'on appelle en France une Pantoire, ou mieux un Pendeur. L e lat. Pandare, Faire plier, Courber, pourrait être le v e r b e dont on avait (aitPantena; la pantoire est en effet une manœuvre dormante à l'extrémité de laquelle on fixe un g r o s palan , destiné à soulever des faix qui souvent font plier le màt auquel est capelé ce Pendeur. Pantena peut être une faute de scribe ou une mauvaise leçon de manuscrit; les Génois disaient peut-être au x m siècle Pendena, Penlena, de Pendere, pendre, le Pendeur restant toujours suspendu au mât. Les Italiens disent aujourd'hui Penzolo, fait de Penzolare ou Pcnsolare, pendre, du lat. Pensilis, suspendu. — Un autre document du x m siècle, que nous avons trouvé j Gènes, nous a fait connaître que les Pendeurs au bout desquels est une poulie dans laquelle passe une itague, ridée par un palan, ensemble de cordages qui forme le hauban à itague o u à colonne, se nommait alors Corona. (V.) La Pantena p o u vait être un pendeur de caillorne ou de candeletle, différent des. Corona: appartenant aux Candelœ. e

e

P A N T E N N E ( E N ) , fr. (Basq. vulg. Gou-outçlan; bret. Enn pantèn.) Locution adverbiale qui exprime l'idée de D e sordre, de Dérangement. Les voiles pendantes, déchirées, mal serrées, sont dites : En Pantenne. Les vergues désorganisées et dont les itagues ont été coupées pendant le combat, ou brisées par la tempête, sont en Pantenne. On met en Pantenne les vergues des vaisseaux, en signe de deuil ; pour cela faire, on les dérange de leurs positions ordinaires, apiquant les unes dans un sens, les autres dans un autre sens, et composant ainsi un désordre qui a l'apparence de ce désarroi dont sont suivis la tourmente et le combat. D'où vient le mot Pantenne, auquel nous ne trouvons d'analogue que le bas latin-génois Pantena ( V . ) , qui désignait peut-être, au x m siècle, une Pantoire, un Pendeur, et l'ital. esp. Pantano, port. Pantana, signifiant : Bourbier? Nous l'ignorons. Il ne serait pas difficile de composer avec le g r . nâvxr], Complètement, etTivao-aw, Ébranler, une étymologu satisfaisante à Pantenne ; mais nous croyons que ce serait abuser du droit que se donnent les étymologistes d'être ingénieux. Il nous semble plus simple de rattacher Pantenne à Pantana ou Pantano. Etre dans le bourbier est une locution que l'usage a faite analogue à celle-ci : Être dans le malheur. Un navire désemparé, dégréé, est dans le malheur; on a fort bien pu d i r e , en forçant un peu la figure, qu'il est dans la Pantana, dans le Pantano, ou en Pantenne. Pour ne négliger aucune hypothèse, rapprochons En pantenne du fr. Panteler, et Pantois; être pantois, être pantelant, c'est être haletant, essoufflé, palpitant : un vaisseau qui a souffert dans une rencontre, dans un rude et long coup de vent, peut être comparé à un homme qui sort tout pantelant d'un danger. A-t-on jamais dit que ce vaisseau était : Pantois ou : En Pantel? Nous ne le savons pas; nous ne connaissons point d'exemples de cette locution. C'est dans le Dictionnaire de Desroches (1687) q u e , pour la première fois, se lisent ces mots : « Voiles en pantennes. » (Art. Voile, p. 556.) e

n A N T E P O A l (Panderoilll), gr. mod. s. m. (De l'ital. Banderajo, porte-banderole.) Bâton de girouette. P A N T 1 (^j^X-ï), mal. s. Bord, P l a g e , Rivage de la mer. — Raffles écrit : Pantat, Élout : Pantei, comme Marsden. V. Doudouk ( j j p j . i ) , Gosong, Pasir, Rantaou, T a b i n g . PANTJALANGouPWia7a/^(^)L

; F

- 0 . mal. s. N o m

d'une petite barque qui porte la voile nommée : Laïar (V. Laïar.)

tanin


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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P A N T O C H E R , fr. anc. s. m. (Variante de Pantoquière. dola mui bien tapada con bêlas biejas » (avec de vieilles [ V . ] ) — « Pantocheres sont cordes qui trauersent les aubans voiles) « y de alli se andaran dando los Cartucios que se d'vn bord à l'autre, afin que lors d'un grand temps, quand pidieren ariua metendolos en sus guarda cartucios por el le vaisseau roule, les aubans d'vn bord soutiennent et soula- pligro de! fuego. » Obligaciones del capitan de un galion , Ms. gent les aubans de l'autre, et l'on roidisse l'autre quiselasche du x v n siècle; Bibl. de la Mar., n° 142&5-3. du costé que le vaisseau tombe. On les nomme aussi Rides. » TIXS.IV[X\\ (Paximazi, le Ssonnant dans ce m o t à peu près Explicat. de divers termes, etc.; Ms. xvii*" siècle, Arch. de comme/// anglais), gr. mod. s. n. (De n5;i; pour Hr,5i;, Conla Mar. gélation, condensation, concrétion, et d"Oijioc;, Ensemble:) P A N T O I R E , fr. s. f. - V. Pendeur. Biscuit. (Spon, Voy. d'Ita!., p. 3g2 ; 'EÇé-pr-oiç, placé à la fin P A N T O Q U I È R E , fr. s.f. (Nous n'avons pas su trouver l'ori- du xavovioyoc ['AOjjvaiç, 1837].) — V. MctÇ». gine de ce mot, dont la première syllabe nous paraît être le P A O D A B A R Q U 1 L H A , port. s. m. (Proprement : Bois Bandde toutes les langues du Nord, signifiant : Attache, lien.) du lok. [Pao, du lat. Palus, pieu.]i Bateau de lok. (V. BarHoll. Scheerlijne; rus. l i l x e p ^ n H B [Ch-licriine].) — « C o r quilha.)—Pao da boyarona. (Boxarono, foc.) Bâton de foc. dage employé, dans un vaisseau, à lacer les haubans de triP A O L (quelquefois prononcé Boni), bas bret. s. f. Barre bord avec ceux de bâbord, d'un bas mât. Ce cordage est établi à une égale distance du trelingage et du gaillard cor- du gouvernail. Timon , Aviron servant de gouvernail, Rame respondant. Il sert, par sa tension particulière, à augmenter pour goudiller. Legonidec, Dict. ce/to-bret. ( V . P o i , Varren.) celle des haubans opposés qu'il tend à rapprocher; et il — Paollcvia (prononcé Pou/cvate), v . n. Goudiller. forme la base d'un réseau nommé casse-tête, qui est étendu P A O S DOS E S C O V E N S , port. s. m. plur. (De Pao.) horizontalement à la hauteur indiquée, pour arrêter dans Apôtres d'écubiérs.— V . Columnas da roda. leur chute toutes les poulies qui peuvent se détacher des P A O U S , ar. còte d'Afr. s. (Du port. Pao, bois.) Élongis. parties supérieures des mâts, surtout pendant un combat. » I T A I T A r A A b ' (Papagalou), val. s. m. (De l'ital. PappaRomme (1792).— V . Terdingage. gallo.) Perroquet. P A N U E . f r . anc. s. f. (Pour Pave, bouclier.) — <i Cent 1 L U I A Z I (Papazi), gr. mod. s. m. Faubert. cinquante Panuez (sic) aux couleurs et armes de Feu M o n seigneur le Grand maistre. » Ce que M. de Sistcron a déliuré P A P A i ' l C H O , vénit. s. Pacli. ( V . ) Cette variante de l'ital. par le commandement de la Grande-Maîtresse, madame la Papafico se lit p. 5 i de la Fabbrica di galere. ( V . ci-dessus mmtesse de Villarsetde Tende. ( V . Sarsie.) Nous ne doutons Papafico.) Aux pages 22 et 44 de la Fabbrica, on lit : Papas que les cent cinquante objets désignés par le mot défi- pafico; l'A n'est cependant point une faute du copiste; il se guré : Panuez, ne fussent des pavois ou écus qui servaient à trouve souvent dans le vénitien; exemple: Chanevaza, Choformer la pavesade ou bastingage autour des châteaux et ronelle, Chadauno, Chagnola, Chiava, Choxele, Parasde la baile. ( V . , p. i o 5 5 , le vaisseau de Henri V I I I , entouré chuxula, etc. Nous pensons qu'on écrivait indifféremment des pavois armoriés et aux couleurs d'Angleterre et d e T u d o r à Venise, au x i v et au x v siècle : Papafico ou Papaficho. [vert et blanc, avec la rose rouge de Lancastre].) — « E t vora » (le capitaine général) « far velia, del Papaficho. P A N Z O N U S , bas lat. s. m. ( ? l ) e l'ital. Panzzone, ventru , Far fuochi 4. » P . 72 v ° , Versi, Nautica, Ms. de i444, Bibl. pansu.) Nom d'un navire qui, probablement, était large de de Saint-Marc, classe iv, cod. 170. flancs, et capable de porter de lourdes charges. Nous supP A P A F I C O , ital. vénit. s. m. P a c f i ( V . ) , et plus tard Perposons que le Panzonus n'était pas sans rapport avec le roquet.—« lllud tune expansu m fuit vélum (Papafico sermoni' Buso. (V.) — « Erant autem naves tres » (trois nefs), « una cognominatimi), quod non nisi in extremo periculo et ultimo quartim major erat aliis, et tarridae magnae cum gabiis, exitio apponitur. » Bern. de Breydenbach. Cette phrase d'un Panzonus unus , Galeae dua; et Sagitte una.» Bartol. Scriba , voyageur du x v siècle nous apprend que le Papafico était, Annal, gén., an. 1264. — "Et quum transitum facerent per à cette é p o q u e , à bord des galères, une voile petite, qu'on partes Mutoni » (dansles eaux de Modon), « invenerunt quem- ne mettait au vent que dans les très-gros temps, quand on dam Panzonum magnum oneratum grano, quod etiam ce- n'osait hisser ni le tersarol ni la voile majeure. Nous aurons perunt. » Lanfr. P i g n o l i , an. 1264. occasion de remarquer au mot Pappaficus, que le pacli des P A N O , esp. s. m. (Du lat. Pannos, toile; gr. Hî)voç.; galères génoises au commencement du x i v " siècle, et encore Toile, e t , par extension, V o i l e . — « I r c o n poco Paño», Faire au milieu du x v , était la plus petite des trois voiles réglepeu de toile, aller sous une petite voilure.» — «Paños del mentaires. — A la page 44 du document vénitien intitulé : nauio,Toutes les voiles du navire.» C. Oudin ,Dict. csp.-fr., Fabbrica di galere, que possède en manuscrit le Dépôt de la 1660.—Le gr. mod. a Tlávt (V.) dans le même sens que Paño. Marine, et que nous avons publie, traduit et tâché d'expliquei dans le Mémoire n ° 5 , t. 11 de notre Archéologie navale, — V . Vela. on lit : « Artimon, terzaruolo, Papafico et cochina. » L e P A N O L , esp. s. m. (Mauvaise orthog. de Panol. [ V . ] ) Soute. paefi est nommé ici après le tersarol comme dans le Statut — « Vn Pañol del pan y otro de la polbora » (une soute au génois de i334 ( V . Pappaficus), et nous inférons de ce pain , et une soute aux poudres) « de tablas gruesas con sus rang qui lui est donné dans la nomenclature, que le pacli escotillones.» Razón de las medidas... para vn galeón nom- vénitien était inférieur en taille au tersarol. Probablebrado Nuestra Señora de L o r e t o , Ms. de 1614 à 1621,Bibl. ment il se bissait au mât du milieu , qui était fort petit, de la Mar., n ° i 4 2 5 5 - 3 . — «Lascadenas de los quarteles de comparativement à celui de l'avant ou arbre maître, ainsi que las escotillas y escotillones d é l o s Pañoles de las cubiertas le prouve cette galère peinte par Pietro Laurati ( x i v siècle), con sur argollas y estacas. » Ib. — « Y ansi mismo se a dé que nous avons reproduite ci-dessus, p. 34. II pouvait dans poner las personas de mas confianza que tengan muy grande le mauvais temps servir seul; mais il n'était pas là, comme quenta, con la pólvora que se fuere sacando del Panno! » dans les galères à un seul mât, essentiellement pour la tour(de la soute à poudre), « trayendola cubierta a la boca de la mente. C'était la Cochina qui était la voile de fortune. (V.) escotilla debaxo desembarazando loque estorbare y tenien— Papafico se lit dans le Dict. ital.-francese de Duez (1674), e

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

dans le dictionnaire de Rôding ( 1 7 9 4 ) , et dans celui de Neuman (1800). Dans ces derniers il ne désigne pas une des basses v o i l e s , un pacfi; il nomme le Perroquet. Pourquoi la voile légère, la voile haute , la voile de beau temps, prit-elle en Italie le nom delà basse voile, de la voile grande, de la voile de cape?C'est ce que nous ne saurions dire. — Aujourd'hui, la voile de hune, ou pour mieux dire la voile supérieure à la grande v o i l e , dans quelques trabacoli est nommée Papafico. P A P A F I G O , port.esp. s. m. Pacfi. ( V . ) — « Esëndoapegados com a terra, quebrou a verga » (la grande vergue) « da nâo de Afonso Dalboquerque, e rompeo-se o Papafigo todo, pbrque vinham forçando o tempo pera aferrarem a ilha, e coin o trinquete foi surgir no porto da praia deSanctaMaria, com as outras duas mios de sua conserva. » Comm. Dalboq., parte 1, cap. 6, p . 24. — « E tota la noute fui como o Papafigo grande amainado, por hir muito velleiro. » Roteiro de D. Joam de Castro; Caminho, 6 janv. 1541. — « E s t e dia corremos sein os Papafigos. » Ib. — « E logo démos todas asvellas, tirando os Papafigos grandes. » I b . — L e rédacteur du journal de voyage de Christophe Colomb, Barto. de las Casas, écrit Papahigo (Primer viage,juevcs 14 de bebrero) et non Papafico. Ce dernier mot se trouve dans la partie espagnole, n° 4689, du A. Marine pocket Dictionn. de H . Neuman, seconde édition , Londres, 1800, et dans le Dircion. marit.esp., 1831.—V. Amainar, Arribar, Papafiguo. P A P A F I G U E , provenç. ar. côte N . d'Afr. s. m. (De l'ital. Pappafîco.) Màtet voile de perroquet. — Papafigue de mcslre, provenç. Voile du grand perroquet. —Papafigue grande, ar. Voile de grand perroquet. — Papafigue de trinquet, provenç. Màt de perroquet de misaine, ou : Du petit perroquet. (Noms des vents de l'Océan, e t c . , Ms. x v u siècle, n° 1 0 <le notre Bibl. partie.) — Voile de petit perroquet. P A P A F I G U O , port. anc. s. m. Pacfi, Basse voile. — V . Hir de loo. P A P A H I G O , esp. s. m. Pacfi. — « Llevaba el Papahigo muy bajo, para que sôlamente lo sacase algo de las ondas... Salido el sol fue major el viento, y la mar cruzando mas terrible : Llevaba el Papahigo solo y bajo, para quel navio saliese de entre las ondas que cruzaban, porque no lo hundiesen. » Primer viage de Colon, jueves 14 de hebrero, 1493. — Don Martin Fern. de Navarrette, dans le premier volume de sa Collection de los viages, etc. ( i 8 2 5 ) , annotant le premier des deux passages qu'on vient de lire, dit, p. i 5 o : « Papahigo major llamaban à la vela mayor sin boneta, y Papahigo menor la del trinquete. » Cela n'était pas encore vrai en i 4 g 3 . A cette époque, il n'y avait qu'un pacfi aux bâtiments carrés, comme le prouve le passage des Commentaires Dalboquerque cité dans notre article Papafigo. Il n'y en avait qu'un non plus dans les bâtiments gréés à la latine comme l'était la Nina, caravejle sur laquelle Colomb avait passé après le naufrage de la Sainte-Marie, et où il était le jeudi 14 février i 4 g 3 . Cette voile était la voile de tourmente, la voile du grand danger; car elle était bissée quand l'Amirante fit vœu. pendant le coup de vent du 14 février, d'envover à Sainte-Marie de Guadeloupe un cierge de cinq livres, par un homme de l'équipage, si Dieu ramenait le navire au port. Elle était unique, c'est-à-dire qu'il n'y avait pas deux paefis, car le texte dit : « El Papahigo solo, » et non : « El Papahigo inayor •> ou « el Papahigo menor; » et cet ordre de choses est tout à fait conforme à celui qui fut observé un siècle plus tard, à bord des galères, comme on l'apprend par une phrase de Breydenbach. ( V . Papafico, Pacfi.) Il est étonnant epe Don Navarrette n'ait pas fait cette distinction entre le pacfi latin et le pacfi carré, entre le

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pacfi du x v siècle et les paefis de la fin du xvr% auxquels se rapporte sa note de la page i 5 o . — « Y despues dimos el Papahigo del trinquete. » Relucí, diaria de los capitán. Nodales (Madrid, 1621), p . 25. — « Quando navegando à la volina es el viento tan fuerte, y la mar tan gruessa, q u e n o se pueden llevar mareadas» (orientées) « las gavias » (les h u niers), « se navega con los dos Papabigos amulados, cazados, y dispuestos de brazas y volinas, como queda enseñado en el capit. I . Con la qual queda el navio escorado con p o c o andar, y a la Capa, según nuestra difinicion. » Fernandez. Practica de maniobras, 1732, p . 78. — « L á v e l a m a y o r : a de tener de Cayda tota la Pluma del arbor, dende el T a m borette hasta la cintura de las Coronas : y de esta cayda sean de hazer trea tercios : de los quales los dos an de ser P a p a higo mayor : y el otro Bonetas mayores, etc. » T h . C a n o , Arte para fabricar... naos; Séville, in-4", 1611, p . 2 8 . — « P a r a detener el curso de uno navio que và navegando a j a Volina con las quatro principales, poniéndose en Facha. arrian las Gavias a medio Mastelero, se largan sus Volinas. y se brazean por Barlovento hasta quedar en Facha quedándose con los Papahígos en viento; y desta suerte quedará el navio a son camino, y con poco andar. » Fernandez, Practic. de maniob., 1 7 3 2 , p . 6 8 . — P a p a h i g o de trinquete, Pacfi de trinquet; voile de Misaine. — V . Esquipacion de velas. P A P A H I J O , esp. s. m. Pacfi, Basse voile. — « Y aquella noche fuimos con los Papahijos. » Relación breue del viagí d'Aluaro de. Mcndaña (1567); Ms. du x v siècle, Bibl. nat. . n° i 5 8 8 , Saint-Germain. e

P A P A N (n sonnant un peu) ( ^ i L ) ) , mal. s. (Proprement : A i s , Planche.) V i r u r e , selon Elout, Dict.

fr.-mal.

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P A P A S , ar. côte N . d'Afr. s. (Du g r . mod. Uvr.íli. Faubert.

[V.]

P A P A S D E BASE, ar. côte N . d'Afr. s. (Du gr. mod. I K irac;, père.) (Père du berceau.) Colombier. — V. Base. P A P A T I L ( J j ' l î î j , mal. s. ( L e Patou-patou des îles de la mer du Sud , dit Marsden.) Hâche-herminette. Outil de fer ayant la forme d'une doloireou herminette non recourbe.. . qui s'attache à un manche recourbé, au moyen d'une ligature de jonc, sous laquelle s'introduit la pointe opposee'au tranchant de la lame. Quand cette lame est placée de manière à être dans le plan du manche, l'outil sert de hache ou de cognée; il sert de doloire ou d'herminette, quand la lame est dans un plan perpendiculaire à l'axe du manche. Nous avons vu , en mars 1841, un Papatil dans la collection japonaise et chinoise faite par M . Génie de Marseille, et exposée à Paris, aux Galeries de l'industrie , Bazar B o n n e Nouvelle.— V . Bantchi ( ^ ^ . ) \ Rembat ( o ^ — j ) ou R e m bas ( ^ » . ~ » j ) . nAIIA<I>irK02 [Papafigo s.), gr. vulg-. s. m. Perroquet. — V . Mira^irasépio;. P A P E F I E , vieux fr. s. m. (De l'ital. Papafico.) Pach. « Papcfif est la grande pente de la voile à laquelle les b o netes ( V . ) sont attachées, comme des chausses à un pourp o i n t , estans audict Papefif les œillets ( V . ) dedans lesquels les nervins (V.) des bonetes entrent quand on les veut a t tacher à iceluy Papefif.» Dict. fr. lat. ( i 5 8 4 ) , par Nicot. L a « grande pente de la voile, » dont parle ici N i c o t , n'est pas autre chose que la grande voile elle-même considérée dans sa hauteur ou dans sa chute. ( V . ) P o u r rendre plus vaste cette v o i l e , quand le temps était calme, on y ajoutait une ou deux bonnettes. Cette addition avait lieu à l'aide de c o r delettes passant dans des œillets percés à la tête de la b o n -


GLOSSAIRE NAUTIQUE nette et au bas du Pacfi. — Oudin, partie française de son Trésor des deux lang. esp. et fr. (1660), dit : PAPEFIF : Cabo de vela. Cette définition ambiguë, qui peut tout aussi bien dire ou que le Pacfi était la têtière ( V . ) , le chef de la voile, ou qu'il était le chef de la voilure, la plus grande des voiles, est mauvaise assurément. Au mot Papahigo de sa partie esp.fr. Oudin dit : " l e grand voile de nauire. » Duez, Dict. ital.-fr. ( 1 6 - 4 ) , dit simplement, p . 591 : « Papefif : une sorte de voile de navire. » — Les continuateurs de du Cange ( 1 7 3 4 ) , voce : PAPAFICO ( V . ) , disent : « nautes nostralibus : Papcff, vel Paquefic, majus vélum mediani mali.» Cette définition n'est pas exacte. En 1734, il y avait longtemps nue le nom de Pacfi était donné aux deux basses voiles, et non pas seulement à la grande voile. — V . Pacfic, Pali. P A P E F I G U E , fr. anc. s. m. (De Papafigo.) Oudin (1660).

Pacfi ( V . )

PAPEF1L (corrupt. de Papcfigue. [ V . ] Pacli. (V.) Rabelais, Pantagr., liv. i v , chap. 66 ; René François (1621) écrit : Papefif. P A P I L L O N , fr. s. m. (Gr. vulg. KouvTpovîXo [Kountronilo].) Nom donné à une très-petite voile que l'on grée quelquefois au-dessus des cacatois. Au x m siècle déjà, une voile portait ce nom de Papillon.—V. Parpaglione et Parpaglo. e

P A P O D E V I E N T O ou D E V E L A , esp. s. m. (Dans le langage ordinaire, Papo signifie : Goitre, jabot d'un oiseau, fanon. Par extension, les bouillons d'une étoffe sont nommés Papos. On voit tout de suite, en vertu de quelle métaphore les marins ont pu désigner l'enflure que fait accidentellement une voile par le substantif Papo. Ampoule, Boursouflure, sont les noms français qui rendraient le mieux Papo dans son sens métaphorique. — « El piloto andando buscando remedio de un cabo à o t r o , dixò que se putiese un P a p o de vela con algunas frezadas,y ao aproveebaron porque era tanto el viento que velas lletiana. » Relation breue del via°c d'Aluaro de Mendàna (1567) ; Ms. du x v i siècle, Bibl. nat., n° i588,Saint-Germain. L e pilote ordonna que l'on attachât par les coins quelques couvertures, et qu'on les >uspendît aux mâts de telle sorte que le vent les gonflât et en fît des Papos; il ne voulait pas laisser le navire courir à sec de voiles; et comme on n'avait pu établir la misaine ni une autre voile ( V . Arrasar), il espérait qu'à l'aide de très-petites voiles de fortune le vaisseau gouvernerait plus aisément. Quelquefois, quand ou ne veut pas déferler une voile tout entière on ne largue que certains rabans, et l'on fait ainsi une ou plusieurs boursouflures dans la v o i l e , ce que les Espagnols appellent : Navegar h Papo de viento, selon le Diction mûrit, esp., I 8 3 I . — V . Bolso. e

I I A I I O Y T - I (Papoutzi), gr. mod. s. (Du turc ^ i j b ] , Soulier, Pantoufle.) Savate de l'ancre. V.

1. P A P P A F I C O , ital. s. m. (Du bas lat. Duez, Dittion. ital.-franç., p. 5 g i .

Papouch

Pappafigus.)Pacfi.

a. P A P P A F I C O , ital. s. m. (Var. de Papafico.) Perroquet. Dict. de Rôding ( 1 7 9 4 ) , art. Bram-segcl. Nomenclature italienne et génoise fournie par M . le comte de Persano. P A P P A F I G U ( « sonnant ou), géno.s. m. (De l'ital. Pappafico.) Perroquet. P A P P A F I G U S , bas lat. s. m. Pacfi, une des voiles dont les galères commerçantes de Gênes ne pouvaient se passer au x v i " siècle, comme le prouve le chap. 55 d'un des Statuts de Gazarle (Ofiitium Gazariœ,Ms. du Dépôt de la Mar.) Voici le texte de ce chapitre : « Statuimus et ordinamus , qupd omnes et singuli domini seti conductores galearum de

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niercantia et cujuslibet ipsarum , teneantur et debeant purtare seu portari facere in dictis galeis et qualibet ipsarum in sno viaggio, vella tria de cotono ad minus, bona et sufficientia, videlicet artimonum tinum, terzarolum, et Pappaligum. u L e Statut qui rendait cette prescription obligatoire est de 1334 ; il fut renouvelé par le Statut de i 4 4 ' . — Ce Pappafigus, mentionné après l'artimon et le terzarol, était la moindre des trois voiles, celle, par conséquent, dont on devait se servir dans la tourmente pour fuir devant le temps; ce qui concorde très-bien avec la remarque de Bernard de Breydenbach citée plus haut, à l'art. Pacfi. ( V . ) P A P P E F 1 L Z , vieux fr. s. m. sing. (De l'ital. Pappafico.) Pacfi. — « L e suppliant print ung Pappelilz, une bonnette et du cordail. » Lettre de rémission, datée de 1482, citée pai D. Carpentier, supplément à du Gange.—V. Papefif. P A P Y R A C E A N'A V I S , lat. s', fi Barque égyptienne'faite de papyrus. — «

Sic ciim tonet omnia JNïlus,

Conseritur hihula Mempbitis crjrmba Papyro. « L C C A I * , Iiv. IV.

P A Q U E B O T , fr. s. m. (De l'angl. PacAet bout, bateau porte-paquet.) ( G r . litt. mod. Ta/uitXoïov [Tachiplio-ii], IlaxETov [Paheto-n]; val. IIai;e6ot; rus. jTaKem6onn, [Pahetbote]; basq. litt. Rerridoncia; bas bret. Pahébot; turc, Oulaq guemici \ ^ ^ S ^JjXjl]*) Navire, d'abord petit et rapide, dont la mission était de porter les ordres, avis, plis ou paquets des amiraux, des commandants des ports, etc. Bientôt entre les villes et les pays différents furent établis des paquebots portant les lettres des particuliers) quelques mai chandises et des passagers. 11 y a aujourd'hui des Paqne bots à voiles et à vapeur, bâtiments fort grands qui portent dans leurs cales beaucoup de marchandises, et dans leurs entre-ponts et sous leurs dunettes bon nombre de passagers. Les paquebots américains sont, en général, de fort beaux navires installés avec un confortable et même un luxe qui en font de vrais palais flottants. P A Q U E F I C , fr. anc. s. m. Pacfi. ( V . ) — V . Papefif. P A Q U E R , fr. v. a. (Forme moderne de Pacipier. \ \ . P A Q S I M A T ( v J ^ - X ) , turc, s. (Du gr. mod. IIa:;iu.aci. [ V . ] ) Biscuit. — V . Peksi'met. P A R A - C O F F A , vénit. s. f. (Proprement : Pare-hune. (Parc de la hune, garantie contre le frottement sur le bord de la hune.) Araignée.—V. Coffa. P A R A B U L U S U M , bas lat. s. n. (Du gr. FlapaÊcTAXw, j e ter.) Jet.—Nous connaissons ce mot seulement par le Statut de Bari qu'a publié M . Pardessus, t. v i , p . 6 2 5 de ses Lois marit. Voici le paragraphe où se trouve le Parabulusum qui arrêta le commentateur vénitien, et dont le travail sur la loi de Bari parut i n - 4 , en i 5 g 6 : « Sicque adversi casus soient in navibus evenire, si peregrinorum navem piratis constiterit spoliatam, vel si levanda; navis gratia » (pour allégei le navire) « aliquorum res projectas esse constiterit, dominorum tamen dispendio deputatur, riec in aliquo quis ex nave conferre debebit. Si vero navis fnerit mercialis » (chargé de marchandises) a et aliquot pra-dictorum contigerit, si Parabulusum fuerit » (si l'on a fait le jet de quelques marchandises) « et magistri voluntate immissum » (si les objets ont été lancés, ou si le jet a été faitdu consentementoupar la volonté du maître du navire), « nisi pacto euro piratis finem fecerint » (et si l'on n'a pas mis fin au jet par un pacte av< e les pirates qui poursuivent le navire), « tune enim ad qua?cunque in navi fuerint pro rata tenebitur. Si veto sine ma0


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"istri volúntate conferre Parabulusura in nave fuerit, in nullo nec ¡Une emptice nec ex emptiea conferre debebit... » La phrase : '« Pacto cum piratis linein fecerint, » nous fait connaître l'usage assez singulier d'une capitulation ou composition du marchand avec le corsaire. L e Consulat de la mor", chap. De rescat o avinensa ab rtau armada, stipulait que le " senyor de ñau ó leny qui en mar deliura ( V . ) ô en port, ô en plaia 6 en altre loch se encontrara' ab lenys armais de enemichs, lo senyor de la nau pot parlar è fer a v i nenca ab los comitz è ab lo almirall per quantitat de m o neda per çô que ells no fassen mal à ell ne à res de la nau. » Ainsi, les marchands se rachetaient dans le port ou à la mer, des attaques des navires ennemis; ils s'assuraient, moyennant finance, contre le pillage. Ils faisaient plus : poursuivis par les pirates, pour leur échapper, ils déchargeaient leurs navires, et en jetaient les plus lourdes marchandises à la mer ; et si cela ne suffisait pas, s'ils étaient gagnés et en danger d'être pris, ils faisaient des signaux au pirate, lui demandaient merci, capitulaient avec lui, et débattaient le prix de leur rançon. P A R A C L O S E , fr. s. f. ( A n g l . Limber boarxls; rus. ^IiiM6ep6op4bi (Limmberbordi). Planche ou suite de planches qu'on met comme un couvercle sur le canal des anguillers ( V . ) ; elle est mobile pour faciliter la visite, quand on doit la faire, de cette rigole des eaux de la cale. IIAPAriAAI (Paraghiali, prononcé à peu près : Paraïatï), gr. mod. s. n. ( ü e napa, AiyiaÀo,, rivage.) Rivage, bord de la mer. — V. 'AXTIJ. P A R A D A , bas lat. s. f. J. Scheffer, p. 102 de son Traité de Mditia nuvali, dit : » Appianus, in proemio /Egypti reges octingeutas Paratas, scribit habuisse. Utebantur et Galli ac Paradas nominabantsicuti Ausoniuset Sidonius testantur. » C'est à propos des navires de luxe que le savant Suédois s'exprime ainsi, s'appuyant sur l'opinion de Scaliger. Nous nous conformâmes, en 1 8 3 9 ( V . t. u , p. 3 6 2 de notre Ârch. «OP.), au sentiment de Scheffer, convaincu qu'un critique aussi sérieux avait bien lu le texte d'Appien. Cependant avant de nous fixer sur la signification du mot Parada, que nous devons donner ici, nous avons recouru à la préface d'Appien, et, à notre grand étonnement, nous avons vu que l'historien grec ne parle point de Paratas, mais de Thalamègues ou navires à chambres magnifiquement ornées, navires-palais, pour ainsi dire. Voici le texte : — « Kal cxeúii Tpir,3îTtzà oiTCÂOTEpoc TOÚTwv, 6a).au.r,yá TE £pu<jÓTtpiiu.va x a t ypuireaSo/.a, ÈçTOXEU,OVirop.-r,v, oí; aÙTOi otaTtXÉovts; ÈuéSaivov oí jîaciX.Eiç, oxTaxo'uia. » On lit dans une lettre écrite par Sidoine Apollinaire à son ami Trigetius, pour l'engager à v e nir de Bazas à Bordeaux : — « Hic, ne tibi pendulum tinguat volubilis sentina vestigium, pandi carinarum ventres, abiegnarum trabium textu pulpitabuntur. Hic superflexo crate Paradarum sereni brumalis inlida vitabis. » (Liv. v i n , let. 12.) Ce passage est facile à comprendre. Sidoine dit à Trigetius, en lui faisant l'énumération de tous les soins qu'auront pour les voyageurs les bateliers de la Garonne : « De peur que les eaux sales de la sentine ne teignent de leur couleur noire tes pieds que tu n'oserais poser sur le fond du bateau, on établira un plancher de sapin d'un côté à l'autre de la carène au large ventre; et, pour te garantir du serein dangereux, on dressera sur le pont un berceau couvert » (d'une toile ou d'une étoffe quelconque).C'est dans ce sens de Couverture, de Tendelet, d'Abri, de Chambre provisoire et faite avec une tente, qu'Ausone, un siècle avant Sidoine, avait employé le mot Parada : Mediillini te feretaura noti,

Expositum subter Paradas, lecloque jacentem : Corporis ut tanti non moveatur ouus. » Liv. v, ä

Tlieo».

L'abbé Jaubert (1765) traduisit ainsi ce passage : - L e vent de Médoc vous apportera chez moi; et, de peur de fatiguer un corps aussi pesant que le vôtre, couchez-vous sur un lit que vous ferez mettre sous le couvert du bateau. » — V . P a r a disus, Paredus. 1. P A R A D I S , vieux fr. s. m. (Du lat. Paradisus. [ V . Nom d'une grande chambre, à bord des navires du x u i siècle. — « Et doit estre le Paradis long de x x i m paumes « (24 palmes ou 18 pieds—5" 8 4 ) , « haut de lès la rode . (près de la rode, c'est-à-dire, tout à fait à l'arrière) « v i paumes et demi» (4 pi. 10 po. 5 l i g . — 1 ' 7 3 ) ; * l'entrée don Paradis sera haute v u paumes» (5 pi. 3 p o . — i ° - 70 * ( V . Paradisus. e

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2. P A R A D I S , fr. anc. s. m. Nom donné, au x v i et au x v u siècle, à une retraite pratiquée dans un p o r t , pour mettre les navires à l'abri des accidents de la mer et du vent, pour les parer contre les fortes agitations des eaux. A quelle époque le mot Paradis s'introduisit-il dans la marine française avec la signification de bassin, que lui donne le D i c tionnaire d'Aubin (1702) :—«Paradis, Bassin. C'est la partu d'un port où les vaisseaux sont en plus grande sûreté. » \ Bassin et Chambre.) Nous ne sommes point en mesure d e répondre d'une manière précise à cette question. L e d o c u ment le plus ancien où nous l'ayons lu, est une estampeintitulée : Vray pourtraict de la ville et ehastcau de Calai.'. gravé par Aluberti vers 1597. Dans cette représentation de la ville, telle qu'elle était en 0 9 6 , on voit, sur le bord d e la mer, en face de l'entrée du port, une sorte de baie d e m i circulaire dans laquelle l'artiste a écrit : P . Paradis. (Petit Paradis? ou Port Paradis?) Une autre estampe gravée en 1697, plus précise, montre le Paradis, qu'elle ne nomme point, ayant la forme d'un bassin à peu près carré, ouvert au nord. Des plans de Calais, du milieu du x v n siècle, qui sont au Dépôt de la Marine et à la Bibliothèque nationale (Cartes et plans), montrent, outre le Paradis dont nous v e nons de parler, un autre bassin construit sur l'emplacement du vieux port, à l'ouest du P . Paradis de l'estampe de i 5 g Us l'appellent : Paradis et Petit Paradis, et donnent au plus ancien le nom de Grand Paradis. Une estampe sans date, mais du commencement du x v n siècle, prouve qu'à « époque Calais n'avait encore qu'un bassin. L'emplacement sur lequel fut construit le second Paradis, le PetitParadis, est appelé par l'auteur : L e vieux havre. L e seul bassin existant est nommé : Havre de Paradis;la porte d e l à ville o u verte derrière ce Paradis a le nom de Porte de Paradis. L11 plan de 1784 (Dépôt de la Mar.) porte dans sa légende : « 1 : grand Paradis : 6, petit Paradis ruiné. » — On lit dans la Lettre au Roy, qui sert de préface à {'Hydrographie du P. Fournicr (1643) : « La France n'auoit auant le règne de Votre Majesté aucun havre qui fut net ou capable de r e ceuoir vne flotte royale, et de la deffendre contre les efforts de l'ennemy. Elle en a de présent où les plus grands vaisseaux du monde sont à flot. C'est par la prudence et les ordres de Votre Majesté que le Paradis de Calais, le bassin du Havre de Grâce,' la chambre de Brest, les havres de Broùage, de la Treniblade, et quantité d'autres sur l'Océan, outre ceux que nous auons sur la Méditerranée, ont bastis et nettoyez... » — V . Dok. e

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P A R A D I S U S , bas lat. s. m. (Du gr. n*pâo5iso<, P a r c , J din, Paradis.) Nom d'une chambre qui, selon nos hvpothèses, dans certains navires du Moyen Age, était ce que sont aujourd'hui les grandes chambres des vaisseaux. 11 v ti\ a i


GLOSSAIRE sur certaines nefs deux, et même trois Paradis. ( V . Cohoperta.) Nous croyons que le Paradisus doit être rapproché d e la Parada (V.), dont il était sans doute une tradition et un perfectionnement. Pour ce qui est du sens que nous prêtons au mot Paradisus, en faisant de l'objet qu'il désignait, à bord des nefs du x m siècle, une chambre de parade, quand nous n'aurions pas, pour nous en étayer, l'opinion de Scheffer, qui voyait un rapport très-direct entre Parada et Caméra (p. 3z5,deMilitia navali), nous n'hésiterions pas, en nous rappelant que, au x v n siècle encore, on appelait dans nos ports Paradis ou Chambre de port, le Bassin où l'on réparait les vaisseaux. — « Et babet » (navis quas vocatur Sancta Maria) « duos Paradisos et unum bannum et unum superbannum coopertum, etc. » Continents navigii domini Régis (saint Louis) cuin Vendis, 1268. (V. notre Arch. nav., t. 11, p . 3 5 5 . ) — 1 Item, Paradisum longitudinis pafmorum x x i m » (18 pieds — 5 m. 84 c . ) « . . . Item, in introitu Paradisi altitudinis pahnorum v u » (5 pi. 3 p o . — 1 m. 70 c ) . Demande de navires faite par les envoyés du roi saint Louis à Gènes, en 1246; réde Ms. Bibl. nat. — « Item, et de plateis convention est sub hac forma : scilicet quod pro qualibet platea castelli et subtus castclli et Paradisi et pontis et subtils pontis singulis quatuor libras tnronenses, et pro qualibet platea cohoperturo superioris et medie singulis sexaginla solidos tnronenses, et pro qualibet platea inferioris c o h o jierture navis, singulis quadraginta solidos tnronenses... » Contrat passé à Marseille, en 1246, pour le nolis des navires demandés par le roi de France. ( V . nos Parla naulorum, Collect. des documents inédits pour l'histoire de France.)— Y . Paredus. e

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NAUTIQUE.

Dalbor/., part. 1, chap. f>. — " Esendo na Paragem do dito cabo, ouveram vista de huma nao. » 1b , chap. 53. P A R A G G I O , ital. s. m. Parage. — V . Conserva. P A R A 1 I 0 , niadék. s. (Ce mot n'est autre que le malai Prau, Praou;\\ signifie : Navire, en général.) Embarcation, Barque. — V . Tsambou. I I A P A 0 A A A S 2 I O N (Parassalassio-n), gr. anc. et mod. s. n. (De llccpâ, Contre, et de 0âXaG<7a. [ V . ] ) Rivage, Côte. — V . AèviaXo';, 'Axrr), n«pïyiâXi. 1 I A P A 0 P A N O 2 , gr. anc. s. m. (De Пара, Vers, et de 0p5voç. [ V . ] ) — L a Coursie ( V . ) , selon ceux qui veulent; comme Scheffer, que ce soit : « Spalium in medio, vbi navis latiss i m a e s t ; » l e Chemin établi autour du navire (semblable à celui que, dans le Moyen A g e , on appelait la Taula en catalan, et l'Arbalétrière en français), si nous prenons à la lettre cette définition de Pollux : « IIEJ'I TOUÇ Gpavî-ra; ¿£0';, irotcooo;, irapâGpavoç. » L T A P A I T Û (Paraito),

gr. mod. v. a. Abandonner.

П А Р Л К Т Л 1 М А (Parahylima), gr. litt. mod. s. 11. (De К jXitO, j e roule.) Roulis. — V . llaXtppoîa, PouXapiaita, 2aXo;.

P A R A L , esp. s. m. (Étymol. incert. Peut-être d u g r . Пара à'Xc, Près de la mer, Sur le rivage, ou de Пора èXaiivco, Faire avancer.) Nom d'une pièce de bois prise pour un rouleau par Rôding, qui dit qu'on se sert de Partîtes pour tirer l e s navires à sec sur le rivage. Les riverains de la Méditerranée usent, en effet, quelquefois de rouleaux pour arriver à ce résultat, continuant en cela la tradition antique. (V. Palanx. Rota.) L e Dicc. marit. esp. (18З1) donne du mot Parai une définition contraire au sentiment de Rôding; la voici: « T r o z o H A P A / U l b l I I T P A L T b (Paratnii trape), rus. s. m. (De de madera a espècie de picadero » (Tin ou Chantier [ V . ] ) , riapâ.rb, Parade.) (Échelle de parade.) Echelle de conunan-- « sobre el cual y otros iguales se varan y hacen correr las dement. (Alex. Boulakoff, p. 4 . ) — V. (Da .\pemion mpairb. embarcaciones en las playas, arrastrando о rozando la quilla I l A P A A E P N i i (Paradcrnô),gr. mod. v. n. (De As'pio, Écor- por encima; ;i diferencia del ivllete 6 rodete ( V . ) sobre que se medan en el mismo caso. Algunos le llaman Parc/, otros cber.) (Proprement : Tourmenter.) Travailler, Fatiguer, en Varal y otros Fila... (V). •> Marmol, lib. v i , cap. 4 1 , parlant parlant d'un cordage, d'un vaisseau.—V. AOUXEÛM, KoupâÇi». de Dragut-Reïs, qui, enfermé par une escadre chrétienne P A R A D O U X , vieux fr. s. m. — « Vng Paradoux de fer dans le port de Zerbi, eut l'idée de faire creuser un canal pour les polies. » Inventaire de la nef Sainte-Marie-Bonaven- en partie obstrué, et d'y faire passer ses galiotes sur des Pature. ( V . Sarsie.) — Nous ne savons quel objet désignait le râtes, s'exprime en ces termes : « Poniendo las galeotas sobre mot Paradoux, que nous avons lu dans le seul document menlos Parales muy bien enSevadôs , tirando los moros y la tionné ici. Peut-être était-ce un instrument dont se servaient chusma ( V . ) com maromas ( V . ) y rempuxandolas con los les faiseurs de poulies pour les mettre en état de servir, les hombros cou grandissime silencio, siguiendo unas tras de préparer (lat. Parare). otras de hila, las sacaron todas del canal... » On doit croire P A R A G A L L O , ital. s. m. « Certain cordage de navire , » que les Parales dont il s'agit ici étaient, non pas des rouleaux, dit N . Duez (1674). Nous rie savons quel cordage a désigné mais des poutres équarries, placées en travers à la suite l'une ce mot, qui ne ligure point dans les nomenclatures de N e u - de l'autre, comme celles qui, dans la composition d'un chemin de fer, portent les rails. Ces traverses dont nous parlons man et de Stratico, et que nous n'avons rencontre dans ausont appelées Palati par les marins de la rivière de Gènes, 1 un document ancien. qui tirent à sec leurs navires. — V . Palato. P A R A G E , Fr. port. esp. s. m. (Du bas lat. Paregittm.) П А Р А А 1 А , gr. s. f. ( D e Пара, Auprès, et d'°\X<;, la Mer.) (Lat. Regio; turc, latja [ih], Nahi-ïè [*-».lJ].) Lieu, EnCôte, Rivage, Bord de la mer; Pays que baigne la mer. — droit. — « Deste Parage se boluio el vergantin con toda sa gente en demanda del puerto donde autan dexado las llapïXérr,;, s. m. Matelot, rameur ou soldat embarqué sur la naos. » Figueroa , Hcchos de Mendoza , in - 4 , Madrid , galère : IlctpoXo;. ( V . ) — ПараХкотг,?, s. m. Riverain delà 1693. — « A Parage onde a assentou. » Roteiro de D. Joam mer. — ПараХо;, s. et adj. Voisin de la mer ; Maritime ; Ma­ de Castro ( i 5 / » i ) . — •< Despues delo quai se pondra el vota- telot, M a r i n , Rameur, ou tout homme dont l'existence se Ion en el P a r a g e , que debe estai- para marear la vcla... » passe sur la mer; Naval; Marin, rameur ou soldat de la ga­ lère, à laquelle on avait donné le nom de ШряХос. Ce navire, Fernandez, Praet. de maniobras. — V . Eissalet, Marner, qui comptait parmi les vaisseaux sacrés des Athéniens, n ' e T e m p o r a l , Tourmente. tait employé que pour les navigations dont le but était ou P A R A G E M , port. s. m. Parage. — F tambem ja pode religieux, comme le voyage des Théories à Délos, ou poli­ scr, que nesta Paragem corram as agoas para o sul e su- tique, comme le transport des généraux entrant en fonction, iluestc. » Roteiro de D. Joam de Castro, 24 janv. 1541. ou le retour des généraux qu'on avait exilés. L e Paralos . Nesta Paragem teveram grandes calraarias. » Comment n'était pas le seul navire sacré (Ttpà тогорт.О; longtemps il 0

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GLOSSAIRE

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eut un second, nommé 2aXa¡juvía ou AsXta; plus tard, on augmenta le nombre des galères consacrées, et on le porta à cinq. Selon Facciolati (art. Paralus), les noms des trois nouvelles galères étaient : Antigone, Ptolémaïs et Ammonias. Pline, iiv. v u , chap. 50, des Inventeurs, dit qu'Hégésias cite Paralus comme ayant le premier monté sur un vaisseau long (« Longa nave... primum navigasse..., auclor est H e gesias Paralum ») ; est-ce du nom de ce Parale que fut a p pelée la galère sacrée? Quelques critiques l'ont pensé. Il est probable qu'elle ne dut pas d'être nommée Paralie à l'habitude de naviguer près du rivage. La Salaminienne, selon quelques-uns, tenait son nom du souvenir de la bataille de Salamine ; selon d'autres, elle prit ce surnom de Salamine, patrie du premier capitaine qui la commanda. Cette version s'accommoderait mieux que l'autre avec la tradition, qui voulait que Thésée eût été porté par la Salaminienne à l'île de Crète, où il lit vœu d'envoyer de magnifiques présents aux autels d'Apollon Délien, pour remercier le dieu de l'heureux succès de son entreprise contre leMinotaure. П А Р А Л Л А Г Н (Parallag/ti),gr. mod. s.f.(Du gr. anc. Пара, Beaucoup, et d"A),Xác-c4o, je Change.) Variation, déclinaison de l'aiguille aimantée. P A R A L L È L E , fr. s. m. (Du gr. ПарсслЪ)Хо,-.) (Rus. Парал­ лель.) Pour : Cercle parallèle à l'equateur. Nous trouvons dans les Premières œuvres de J. Dcvaulx, pillóte (Havre, i583), Ms. Ribl. nat., n° 6815-3, cette définition du Parallèle : « Parallèle est vue voye jmaginée au ciel, laquelle prent depuis le leuant jusques au ponant, sans approcher ny reculler de lequinoctial, ny des polies, non plus en vne partie que en laultre. » P A R A L U S , lat. s. m. — V . ci-dessus : ШраХос. P A R A M A R R A , ital. s. f. (De Marra [ V . ] , et de Parare, Parer, Garantir.) Semelle ou Savate de l'ancre, qu'on trouve appelée quelquefois : Carlingue de l'ancre. Ce dernier terme est tout à fait inusité maintenant. P A R A M E Z A L , vénit. anc. s. m, Paramezzale, ital. et vénit. mod. (Du gr. Пара et MÉuo;.) Carlingue. — Ce mot, que Boërio, dans son Dictionn. vénitien, définit seulement: « Cette pièce de bois sur laquelle est appuyé le pied du mât d'un navire, » se lit dans une nomenclature des parties de la galère qui se faisaient en bois de rouvre, Fabbrica di galère, Ms. du x v siècle, Bibl. Magliabecch. de Florence, publié t. u, p. 6-3o de notre Arch. nav. e

P A R A M E Z Z A , géno. s. m. Carlingue. P A R A M I J A L , cat. s. m. (Du gr. Пара et Méo-oç.) Carlingue. — Nous avions cru devoir, en i 8 3 g , nous ranger à l'opinion de Capinany, suivie par M . Pardessus (édition du Consulat de la mer), et voir dans le Paramijal catalan autre chose que le Paramezzale vénitien ou le Premezano italien; après une plus longue étude du chapitre 21 du Consulat, nous reconnaissons que nous nous sommes trompé, p. 5 8 , t. 11 de notre Archéol. nav., en faisant du Paramijal la Préccinte du navire. C'est la carlingue que désigne par ce mot l'ancienne coutume catalane. L e chap. 21 dont nous allons r e produire les termes traite, en effet, de l'eau que fait le navire par le plat, plat qui s'étendait de la quille aux escoues ( V . ) , et non de l'eau faite par les côtés du navire. Casaregi a raison contre Capmany, et, mieux éclairé, nous revenons à son sentiment. Lo Paramijal, dans le Consulat, c'est la Carlingue. Voici le texte de la coutume : « Tota nau ô tôt leny en que lo crostam ( V . ) será pus ait que lo Paramijal ô que sia par à par del Paramijal, ô que sia per tota la nau ô per tôt lo leny espés i per tôt cominal tro sus a les escoes ( V . ) per

NAUTIQUE. aygua que faça per lo pia, no sia tengut de roba, que s'v bany ò que s'y guast... Emperó, si lo cuostam sera res pas bax que lo Parmijal, si la nau ò lo leny farà aygua p e r l o pia, lo senybr de la nau ó del leny es tengut de tota r o b a esmenar que per agua de pia sia banyada ò guastada per qual raó? percó que iat sia acó que 1' Paramijal i sia ntt posât per tenir fort ò per dar enfortiment à la nau ò al n axé he y es posât per lo crostam que venga par à par dell.> Il résulte de cette disposition de la loi que la responsabilité du maître d'un navire était à couvert si le plat de son bâtiment était brayé jusqu'aux escoues, ou à une hauteur e x t é rieure correspondant à celle de la Carlingue. — V . P a i ni ij al. P A R A N C H T A T I R Z L O R I , malt. s. m. (De [ V . ] , et Tcrzaruolo. [ V . ] ) Palanquin de ris.

Paranco

P A R A N C H I N E T T O , ital. s. m. Petit palan. — « I Parancllinetti che sostengono et movono il Giaccio ( V . ) del t i mone.» — Paranchi/ietto delle trozze, Palanquin des dros> Palan des drosses de racage. P A R A N C H I N O , ital. cors. s. m. Palanquin, Palan; Palan de Scnale ( V . ) ou de Chernala. ( V . ) P A R A N C H I N U S , bas lat. s. m. Petit palan. —<• In m e d i o , (au mât du milieu) « Amantos duos et Anchinos duos et Paranchinuni et Ostas duas et Orcias etCandelas 12, cuna suis Coronis...» Acte du 26 août 1248; M s . A r c h . des not. de Gênes. — V . Superanchinus. P A R A N C H U S , bas lat. s. m. (De l'ital. Paranco. lan. •—• ci Anchis tribus, Parancho uno... » Contrat ment rie la nef le Paradis (1268).

[V.J) P a d'affrète-

P A R A N C O , ital. s. m. (Variante orthogr. de Palanco. Cette forme date au moins du x m siècle. [ V . Paranchus.]) P a l a n . Paranco di staglio, Palan d'étai. — Paranco di testa ou di cima di pennone, Palan de bout de vergue. — Paranco di rullio, Palan de roulis. — Paranco doppio, Palan dont les poulies sont doubles. — P a r a n c o della trozza, Palau de racage.— V. Manto e senale, Trozza. e

P A R A N D A R I A , bas lat. s. f. (Pour Palandaria. [ V . ] ) p landrie. — <i Praeter lias quoque adjiciunt nonnulla oneraria navigia, Parandarias vulgo dictas, ex quibus quedam m a chin is et saxeis tormentis adaptatis onuste fuere...» Bern. d e Breydenbacli, Iter. Hierosol., fol. 266. — « Adjiciunt et magna quedam oneraria Parandarias vulgo dictas, quarnm quedam onustebombardis et saxis erant...» Lettre à Sixte 1\ . 1480, sur le siège de Rhodes; ap. Ludwig., t. v, p. 2y3. a

P A R A N Q U I N , fr. anc. s. m. (De Paranchino.) — V . Vete. P A R A N T C H A , lasc. s. Radeau.

Palanquin.

P A R A N Z E L L O , napol. s. m. Nom d'un bateau pécheur qui est peut-être le même que notre : Balancelle. — « 1 pescatori gettandovi spesso le reti, ed i Paranzellì s e guendo vi la pesca, il fondo sembra netto. » Guida pel golfo di Napoli (Napoli, 1828), p. 18. n A P A S A P T I (Paraxarti), g r . vulg. s. m. (De l'ital. Parasarchie. [ V . ] ) Porte-haubans. — V . 'Etc/,yxwvÎc;. P A R A O , port. ital. s. m. (Du mal. Prati. [ V . ] ) P r a o , Prau. Nom d'un petit navire à rames commun dans la Malaisie. — « E pediram-lhe vinte Pardos para desembarcar gente em terra. O Rey lhos deu de boa vontade, e offerececT-lbes muitos catures, e gente » Comment. Dalboq., part. 1 1 , chap. l 3 . — « Alcuni altri navilij piccoli si chiamano P a r a o et sono legni di 10 passa l'uno » (5o pieds de longueur, le


GLOSSAIRE NAUTIQUE. Pas vénitien étant de 5 pieds); « tutti sono d'un pezzo, et vanno con remi da canna, et l'arborn i ancho di canna.» /liner, di Barthuna, ap. Ranitis., t. i , p. 161 F. — « E lo resto nauilij da remi, cioè P a r a o . » l b . , p. 171 A . Ces Praos q u e {'Itinéraire de Barthuna nous fait connaître comme étant, au x v i siècle, de longs monoxyles, étaient quelquefois assez grands pour porter, outre leurs rameurs, beaucoup de soldats ou de passagers. On lit dans les Commentaires d'Alboqucrque (chap. 3, part, n i ) : « Hum Pardo corn cento e cincoenta soldadas.... » Ailleurs (part. 1, chap. 3 i ) , on trouve cette phrase: « Andava Cogeatarem hum-Paréo milito esquipado » (qui avait un fort équipage), «coin suas irrombadas » (ses rambates ou châteaux) « feitas de colchas vermelhas, e huma mea gavea » (une demi-hune; c'était une hune qui, au lieu d'être ronde, avait une forme analogue à celle des hunes modernes, c'est-à-dire ressemblaient à peu près à un С ( D renversé) (V. Hune.), » no topo do mastro » au sommet ou ton de son mât). Est-ce des Praos que Maff,-i voulut parler quand il dit (liv. ix,Hist. ind.) :«Zambucis aut Paronibus quadraginta octo coin magna mahometanorum caede potitus e s t ? » Nous pensons que Paronibus est donné par l'auteur comme un synonyme à Zambucis, et que c'est à un souvenir classique qu'est due cette comparaison qui transforme les Sambuques indiennes en Parons, na­ vires aimés des pirates de l'antiquité. — Y . Banco , Galveta. e r

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П А Р А П Е Т А (Parapéta),gr. petto, Parapet.) Fargue.

mod. s. f. (De l'ital.

Para­

И А Р А Л Е Т А Ш А , gr.anc. et mod. s. 11. (De Пара et de Qttóvvupù, jeDéploie.) (Proprement: Rideau.) Les Grecs modernes ont étendu le sens primitif de ce mot, et en ont fait le Parapet. C'est par le mot : Пара-Етасаа, rempart ou pa­ rapet, qu'un scoliaste de Thucydide interprète le Параi ; a v ' / . a d o n t se sert l'historien dans son septième livre. Пара•rL-.ivJ-ti, dans sa signification de : Toile tendue, de Rempart de toile, conviendrait à merveille au bastingage de toile que le Трг/avTÎvr, (V.) moderne lève au-dessus de ses plats-bords pour se faire une défense contre la mer, et qui s'appelle Mouïâpiaî (V.) dans la langue vulgaire des matelots. Les marins ont repris Паратгетаслла au gr. a n c , pour nommer la Galerie du vaisseau. — V . FctXepfa.

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n À P A I I A O Y Z , gr. anc. s. m. (De IF/.où; [ Y . ] , et de l i a ? * . P r o c h e , L e long.) Navigation le long des côtes, Navigation d'un point à un autre le long d'une côte; Navigation côtière, et, par extension : Côte, Rivage, Bord de la mer. — " IIapa7r).ou; TV;; 'lêrjpfa; % jjucp«5v, x a l Ç' vuxicôv.Scylax. Périple, ait. "IÇyjpsç. Vossius a traduit cette phrase par c e s mots latins : « Praeternavigatio Iberia: est vu dierum, cl vu noctium. » — napa-Xou; se trouve à toutes les pages du Scylax. P A R A R L A T A U L A , rat. anc. v. a. Préparer l'écriteait de l'armement, le dresser sur la place publique ou sur le rivage pour provoquer les engagements. — « I t e m , foren lancats entre la gent de diuers inenuts Io j o m que s' Para la dita taula xl sol., que son ij libs. » F o l . b8 v ° , Livre des dépenses faites pour l'armement de la galère le Saint-Thomas (mai 1406); Ms. Bibl. de la Mar., n" 3 8 - 3 . — Ce d é t a i l nous fait connaître que lorsqu'on levait Pécriteau p o u r a n noncer un armement, on faisait largesse au peuple en lui jetant île la menue monnaie.—V. 2. Taula. y

P A R A S A R C I I 1 E , ital. s. m. plur. Porte-haubans. — Parasarchic di maestra, Porte-haubans du grand mât, Grands porte-haubans. — Parasarchie ili trinquetto, P o r t e - h a u b a n s de misaine. —Parasarchie di mezzana. Porte-haubans d'artimon. Henry N eu man, 1H00. — Le géno. dit : Parasartie ; le vénit. Bancazze. e

P A R A S C A L M E , trad. fr. ( x m siècle) du bas lat. ital. Parascalmo ou Parescalmo. ( V . ) — V . Barque, Rime. P A R A S C A L M U S , bas lat. fi. m. (Transcript. de Parascalmo, variante de l'ital. Palisralmo.[\'.]) — V. Barca dé parascalmo, Barca parascalmi. P A B A S C E R N O S . Faute de copiste, pour : Parasehelmos ou Parascalmos, dans cette phrase d'une charte donnée, en i 3 8 o , par Elisabeth, reine de Hongrie (ap. Jean Lucius, Hist. tle Dalmat'u; liv. i v , chap. i ) : « O m n e s galeas, Parascermos, brigaritinos, et quodlibet aliud genus classis... » P A R A S C H E L M U S , bas lat. s. m. (De Polyscalme.) Barque de parascalme. — « Veneti suoruiu inimicoruiu V i c t o r i a potiti, cimi x L v i i i galcis ad bella multo studio praeparatîs, quarum Unaquaque Paraschelmnm nnuro habebat... » Chron. A Est, ann. i38o.

P A R A P E T O , esp. anc. s. m. (Du gr. Парата ï a < j u , a . [ V . ] ) Bastingage. П А Р А П Е Т О — (Parapéto-s), gr. mod. s. m. (Transcript. de l'ital. Parapetto, Parapet.) Frontcau. — V . MÉrtìiirov, II?E<W.

P A R A S C H E N E , vénit. a n c s. f. Mot dont nous ignorons l'étymologie et le sens, mais que nous recueillons, espérant qu'un plus heureux pourra l'expliquer. Un plus habile que nous, M. le capitaine de génie Giuseppe Novello, Vénitien très-instruit, qui nous a lait l'honneur de nous adresser une note relative à la Fabbrica dì calere, publiée dans notre P A R A P E T T O D E L L A T I M O N I E R A , ital. anc. s. m. Archëol. ttav., t. 11, p. 6-3o, nous écrit : « Non si può com.'Du g r . Парататасра. [ V . ] ) Parapet, Balustrade de la timo­ nerie de la galère.—« Però se noi faccessimo il Parapetto della prendere questo termine. » — « Et mesurando da loro de timoniera a modo di un mezzo cerchio (e vi egli dretto...). » fora de la impostura de pope, e al oro de pope, d e l à timonera, deesser pedi 5 m e n i , mesurandosoto per la zentà, aurè Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), р. 1З7. in Paraschene pedi 4 men { , mesurando al oro dentro de la P A R A P E T T I » , bas lat. s. m. (Du gr. Пароте'тотра[V.], ou de \"Ла\.Parapetto. [ V . ] ) Parapet, Rempart élevé au-dessus Paraschene. « Fabbrica di galere, Ms. de la Magliabecchiane du plat-bord ; la moderne Pavesade, le Bastingage plus mo- de Florence, § 22. derne encore. — « Et in Parapetto » (navis débet esse) « palP A R A S C H U X U L A , vénit. anc. s. f. (D'Ascosa. [ V . ] ) (Dans morum 4 \ » (ou 3 pi. 3 po. 6 lig. — 1" o 5 ' ) . Acte du 4 avril notre Arch. nav., t. 11, p. 3a, nous avions cru pouvoir avan1248, pour la vente d'une nef à deux mâts et à trois coucer que la Paraschuxula des constructeurs vénitiens des xrv" vertes; Ms. Arch. des not. de Gènes. et x v siècles était la Parascosa plus moderne, l'Escoûe [ V . ] П А Р А П А Е Й , gr. v. a. (De Шгш [ V . ] , et de Пара, P r o ­ française. Nous ne nous étions pas trompé. M . G. Novello, che, L e long de...) Côtoyer,Naviguer le long du rivage; par dans une note qu'il a eu la bonté de faire pour nous en extension : Naviguer au delà, Doubler une terre, un cap; 1842, dit, à propos de la Paraschuxula, que cette pièce était Aller d'un lieu à un autre sans perdre la terre de vue; celle qu'on appelle aujourd'hui Vcrzena [V.J dans l'arsenal Prendre terre, Aborder. de Venise, et il ajoute: « A n c h e al presente le Verzene a e

l42.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1132

Venezia sono conosciute da alcuni conic Parascoze. » ) Vaigre d'empaturé. — V . Parascosola, Parastosola, Posselexe. P A R A S C O S A , ital. s. f. Contre-escoùct. — V . Scosa. P A R A S C O S O L A , vénit. anc. s. f. (Variante de chuxula. [ V . ] ) — V . Parastosola.

Paras-

I I A P A 2 H M 0 N , g r . anc. s. n. ( D e Flopoi, P r è s , et de lS\\m, Signe, Marque, Enseigne.) Signe peint ou sculpté porté par le navire, et <pie les dictionnaires ont tort de confondre avec les images des dieux. C'est ce que nous nommons aujourd'hui, en France, la Figure ( V . ) , ce qu'on nomma, au x v n siècle, le Bestion ( V . ) , la Wuivre (d'où nous avons fait la Guibre [ V . ] ) . — « napa<7ïiu.ov : id quod Pollux singulari nomine Ae).tptv vocavit, a nauigio quod erat AsXœtvétpbpov,» dit J. Pollux. Pollux lit là ce q u e , au x v i " siècle, firent certains charpentiers quand ils nommèrent l'éperon du vaisseau : le Lion, parce que la figure le plus ordinairement mise à l'extrémité de cet éperon était un lion menaçant. La figure ou l'emblème placé à l'extrémité de la guibre n'est pas toujours en rapport avec le nom que porte le navire; ainsi, maintenant que la sculpture est regardée comme un luxe superflu, à un bâtiment qui se nommerait VJjax, par exemple, on ne mettrait peut-être pas à cheval sur l'éperon, comme on l'eût fait certainement autrefois, l'image du fils d'Oïlée; son n«pacr,u.ov serait tout simplement un écusson sur lequel on graverait ou les tables de la loi constitutionnelle, ou le coq prétendu gaulois qui orne la hampe des drapeaux de nos troupes depuis i83o. — Aucun monument respectable ne donne le coq pour enseigne aux Gaulois : cet emblème est une allusion au mot Gallus. — Il en était de même à peu près dans l'antiquité. — V . Tutela. e

P A R A S G U A R D I , ital. anc. s. m. plur. Cloisons des chambres. — « Parasguardi » (imprimé par erreur : Parasquadri) « sono tramezi di tavole, che dividono le camere délie galec. » Pantcro-Panlera, Focabol. naut. (1614). P A R A S O L , esp. anc. fr. s. m. Tente qu'on mettait sur la poupe dé la galère pour abriter du soleil le capitaine et les officiers. — V . Tienda. P A R A S O L E , ital. s. m. (De Parare, Parer, Garantir de, et de Sole, Soleil.) •— « Parasoli sono tendalelti di cottonina ô d'altra materia, che si mettono alla poppa» (de la galère) « per ripararla dal s o l e . . Panlero-Pantera, Vocabol. naut. (16.4). P A R A S T A T A , lat. s. f. (Du gr. napaown]c.) (Pilier, pilastre.) Accore. — « Sun t Parastatœ, stipites pares s tan tes, quibus malus navis sustinetur. » Isidore, Orig., Iiv. x i x . Il est difficile de dire avec certitude quelle était la disposition des Stipites auxquels Isidore compare lès Parastatœ. Étaient-cc des piliers verticaux implantés sur la quille du navire et sur les varangues du fond correspondant à l'emplacement du mât? Quatre de ces piliers auraient fait une sorte de puits dans lequel le mât, tenu d'ailleurs par une emplanture ou Carlingue, aurait trouvé un certain appui; mais ces piliers eux-mêmes auraient été peu solides dans les navires non pontés, etee ne sontguèrequeles mâts des bâtiments de cette espèce qui pouvaient avoir besoin d'être soutenus contre les efforts de la voile, les navires pontés présentant par les étambrais des moyens simples et certains de consolidation aux mâts surgissant de la quille. Il est donc probable que les Parastatœ étaient des accotes obliques au mât, qu'elles étayaient à droite, à gauche, en avant et en arrière. Probablement ces épontilles s'élevaient à peu près à la hauteur de l'emplacement des bancs des rameurs.—V. Mœst-Wist.

P A R A S T A T E S , bas lat. Mauvaise leçon du Manuscr. n° 5З9, Biblioth. des jésuites de Bruxelles. C'est Parastatœ qu'il devrait y a v o i r . — V . Mœst-Wist, Parastata. P A R A S T O S O L A . F a u t e de copiste pour Parascosola. Л — « La Maistra » (lisse) « d e la Parastosola da prona son erta dal chantier pie 2 e deda 6. » P . 16 v ° , Delle galere, Ifc. ( x v i siècle), class, iv, cod. 26, Bibl. Saint-Marc. e

P A R A T I A , P A R A T I O , ital. s. m. ou f. (De Parare, P a rer, Défendre contre. [ ? G r . anc. n<xpEiy.i.]) Cloison. S t r a tico, 1813. I I A P A T I M O N E Y i ì (Paratimonéjó), gr. mod. v. a. ( D e Tiaovt [ V . ] et de Пара.) Embarder. —Парапркт'а (Paratimognia), s. f. Embardée. PARAULA,cat.s.f.(VariantedePwwto.fV.])Parole,Bonn» , parole.—« E lo pelegri » (les passagers) « deu donar Paraula al senyor... e si Г pelegri sen' va sens Paraula... » Consulat de la mer, chap. 116.—« E corn foren recullits, foren XL galees, e 1111 lenys armats, e u n barques armades. E digueren la Bona Paraula, e anarensen a la bona hora... >. Cbrori. de Наш. Muntaner, chap. 11З. La bonne Parole était la dernière parole échangée entre deux contractants, la ratification de tout engagement, ordinairement scellé par une p o i gnée de mains.—V. Bona paraulla. П А Р А Ф Р А Е М А , gr. anc. s- n. (De Пара et de Фрассчо, j e Clos, j e Fortifie.) Bastingage, Rempart; Fargue ajoutée au plat-bord d'un petit navire pour couvrir les hommes pendant le combat, ou pour les mettre à l'abri de la grosse mer. Thucydide, Iiv. v u . — Y . 'EòtóXia, ПараиЕта, l l c p b p a f и г . P A R C , fr. anc. s. m. (De l'angl.-sax. Pcarroc, Enclos.) — V . Maison du R o i . P A R C E L , port. s. m. (Etymol. inconn.) Ecueil, Bas-fond. •—• « As 9. horasdo dia fomos dar en buum Parcel, ein que auia. 6. braças dagoa. » Roteiro de D. Joam de Castro, 3 : jauv. 15 41 • P A R C E N E V O L E , vénit. s. m. Même sens que Parsoner ( V . ) , Particeps ( V . ) , Participante (V.) et Parzionarh. ( V . ) — — « ... Non possano nell' avenire i patroni di esse navi, né debbano partir da Yenetia, et dalli luochi di levante per ritornare in questa città, cioè d'Alessandria, Soria et C o n s tantinopoli, da mezo novembre, per fino alli 20 di gennaio, ma per sicurtrà di esse navi, et dell'i cavedali » (nous n'avons pas trouvé ce mot dans les dictionnaires italiens ; M . P a r dessus, t. v , p . 72 de sa Collect. des lois marit., le traduit p a r : Marchandises ; nous croyons qu'il s'agit ici, non pas de marchandises, mais des capitaux engagés dans les armements. Quelques lignes avant celles que nous rapportons ici, on lit : « Si conosce chiaramente quanto sia grande il danno, et maleficio, che questa città nostra » [Venise] с ne vien a ricevere, et sentire, cosi in publico come nel partico­ lare, per il romper et naufragar, che fanno le navi, il che м vede da un tempo in qua spesso succedere, con notabil per­ dita, e di grosissimo Cavedale » (Il nous paraît difficile d e ne pas voir, dans le Cavedale vénitien, le Capital français le Candal espagnol.), « debbano lasciar passar il t e m p o ' s o piaditto delli mesi del crudo inverno per schivar il p e r i ­ colo grande del naufragio... sotto pena alli patroni, che partissero in detto tempo di ducati cinque cento, et alli Parcenevoli che li facessero partir, di ducati mille par cadanna volta. » L o i vénitienne du 8 juin 1669.—V. K i w i . P A R C H A R G E , vieux fr. s. f. Plan supérieur de l'arrimage qui complétait la charge. L'ordonnance rendue, en n o v e m ­ bre 1З98, par Charles V I pour régler ce qui touchait ai.v


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . e r

Arrimeurs de la vicomte de l'eau à Rouen, porte, art. i :— « Que aucun ne s'entremette d'estre o u d i t m e s t i c r ne faire le dit labour, se il ne scet arrimer convenablement au prouflit du marchand et vaissel » (et du navire) « où le dit labour sera fait, tant ou fons d'icellui que autrement, jusques à la Parcharge, et que en icellui ne cueille vent » (et que l'arrimage ne présente pas une prise au vent, qui empêcherait le navire de marcher ou le ferait dériver. Les éditeurs du t. v i n des Ordonn. des Rois de France n'ont pas bien compris ce passage), « par quoy aucun inconvénient se puisse ensuir ou dit vessel, par quoy il seroit péril en ce qui dedans seroit. » A r t . 3 . — « Queiceulx vins soient si arrimés en fons, que la dicte Parcharge ne soit pas si hault que l'en ne puisse avoir son alée dedans icellui... » P A R C L O S E , fr. s. f. (liai. Bussola; géno. Bttscina; Kolsvins-planka.) (Variante de Paraclosc. [V.])

suéd.

I I A P 4 y H ' b (Pardoune),rus. s. m. (Du holl. Pcrdoen; ail. Parden; dan. suéd. Bardun [étymol. inconn.], signifiant:) Galbauban.—V. (J)apAyin> et (popàyifb. P A R E A V I R E R ! fr. impér. ( A r . côte N . de Barbar. Tira-mrda! rus. ILitcmanrb ! [Pmiestdte], Commandement fait par celui qui préside à la manœuvre, au moment où le navire va virer de bord. L e sens de ce commandement, trèsfacile à comprendre, est : Préparez-vous à virer de bord ! Au x v u siècle, cette formule d'avertissement était déjà usitée ; nous la trouvons en effet dans un manuscrit de cette é p o que, intitulé : Explicnt. de divers termes (Arch. de l a M a r . ) . P . 80 de ce document, nous lisons : « Pare à virer! c'est-àdire, Commandez vos manœuvres de sorte que le navire puisse aller sur l'autre bord. » e

P A R E A U G R A I N ! P A R E ! fr. anc. impér. Avertissement qui correspond à celui qu'on donne aujourd'hui en ces termes : « A'eille aux grains ! ( Y . ) — « C'est commander aux matelots qu'ils se tiennent" prests pour amener leurs voiles lorsqu'un grain, qui est vne ondée de pluye » (ou mieux : un coup de vent subit et passager, quelquefois accompagné de pluie), « s'approche du nauire. » Explicnt. de divers termes, etc.; M s . x v u siècle, Arch. de la Mar. e

P A R E D U S , bas lat. s. m. Chambre. Ce que des documents génois du x m siècle appellent;\Parddisus.(Y.)— « Statuentes statuimus, quod patroni navium debeaut dare naves suas bene corzatas (V.) et calcatas de foris, et P a r e dos, et ambas cohoperturas, et vanum, etc. » Statut véhit. de 1255. e

I 1 A P E I A , gr. anc. s. f. (Proprement : Joue.) Joue du nav i r e , et par extension : Bossoir. P . 5i de Milit. nav., par J. Scheffer, on lit ITapi'a au lieu de I l a p E i i ; c'est sans doute une faute d'impression. Paria est la prononciation moderne de IlapEiâ.—V. Koio;, <I>oûaxcc.

1133

meurs à l'arrière; ce que, dans les galères vénitiennes du x v i siècle, on appelait les Palmcte. ( V . ) — « П а р г ' а р г ^ а e

TO-O;, хаО' 0 ixÉpo; o ù x é r i x w - а к zÉ/pr,vTai. ESTI CE ТО OUTO à x p o x a T o v TRI; r.sûyxr^ x a i -zrfi ттрырас. « S c o l i . d e T h u c y d . , l i v . i v . — a KOÎXÏJV uiv v à o Si' ôXîfOu -r;i OâXaTTav eirot1)CrEV, o i ; (лУ) хата та; хсотгас u o v o v , àXXà x a i Ьтар та; I I a p E ; £ i p E C t a ; ÈTCEio-pEiv v ) a ï v ÉzaxE'oojOsv cbOo'vto; TOJ ооатос. » Arrien, Périple

du Pnnt-F.uxin; lettre à A d r i e n , col. 2. Guill. Stuckins, qui traduisit Arrien (1577),rend ainsi cet te phrase: «Marc siquidem paulatim fecit intumescere, ita ut magna vis aquaruni non ex ea tantuni parte, ubi remi sunt, verum etiam ex superiore quae in ter puppim remosque interjacet, in naves passim irruperit. » L e texte grec nous paraît exprimer mieux que la version latine l'état de la mer qui envahissait les navires, non-seulement par le plat-bord sur lequel étaient établies les rames, mais encore par les parties q u i , des derniers avirons à l'avant et à l'arrière, montaient jusqu'à la proue et à la poupe redressées et recourbées. N o u s ne voyons pas pourquoi Stûckius crut devoir appliquer seulement à la poupe ce que Arrien dit évidemment de la poupe et de la proue, puisqu'il emploie le pluriel I l a p ^ E i p E c i a . Les Grecs moder es ont repris ce mot ancien, et, dans leur nomenclature Hellénique, l'ont applique à la partie de l'avant du navire qui est laissée aux matelots, et où ils jouissent d'une sorte de liberté qu'ils n'ont nulle part ailleurs, où l'œil de la discipline les surveille sans cesse. C'est au moins ce que nous semble faire entendre la définition du mot Паре;Е1РЕОЧ'а qu'on lit, col. 1, p. 2 de Г "EÇ^pie;, placé à la lin du Kavovio-ij.de ('A0v;vai;, 18З7)

: « Xpsîa twv vauTtùv EÏ; TT|V -po'ipav. —

Pos-

session des matelots à l'avant.» 1. P A R E R , fr. v. a. ( L a t . Parare, Apprêter.) (Gr. anc. et mod/ETOIU-â^co; esp. Zafar; port. Apparelhar; bas b r e t . / ' « réa; basq. litt. Paratu; angl. Cet [tr>] ready; turc, Hazirlama'i [t^JysLs.]; val. F'bti [ a ] [A gueli], CioGozi [ a ] [A slobozi]; illyr. daim. Gntorili, Bratti; rus. Изготовишь [Izgolovitc] , Приготовишь [Prigntovitc]r Развести [Razvesti], Распу­ т а т ь [Raspoutate], Приводить [Pr-ivodile] ; mal. Sip ou Siiap[\ 9^»]; chin. Par-lie.) Préparer.— « Parer quelque chose, est mettre en ordre une chose qui sert dans un vaisseau, et Vaprester pour s'en servirai! besoin, comme qui diroit : Pare l'ancre, ou Pare le câble, ou Pare les manreuures, qui est tenir l'Ancre preste à mouiller, ou tenir le câble prest à mettre ou tenir les cordages tous préparez pour le seruice qu'il convient faire. Lorsque l'on a passé quelque' péril ou hasard , on dit : Nous sommes P a r e z . » (Cette dernière phrase présente le mot : Parer dans le sens de l'art, suivant.) Explication de divers termes, etc., M s . du XVII siècle, Arch. de la Mar. — V . Es-bare. e

P A R E L , esp. s. m. V . Parai. — Parel (adj.) Nom qu'on donne à l'aviron à couple. Ce mot semble être une contraction de Paralelo.

2. P A R E R , fr. v . a. (Rus. И л б Ь г н у т ь [Izbiégnoute], Olioiimii \Oboiti], О т в о д и т ь [Otvodite]; val. n.\Sti [a] [A plouti\ ; turc, Qottrottnmaq [(Jjaij^s].) Eviter un danger, un abordage, un cap, un banc, etc. — V . Pincer le vent.

1. n . A P E A A A (Parella), gr. mod. s. f. (Du gr. anc. i/lznrzoï, Former une lacune.) Adent.

P A R E S C A L M O , bas lat. géno. s. m. (Variante de calmo.[\.}) — V . Barcba de Parescalmo.

n . A P E A A A (Pareilla), [V.]) Marguerite.

gr. mod. s. f. (De l'esp.

F I A P E A A E 2 (Paraillè-s),

ïïapaAparejo.

gr. mod. s. plur. Apparaux.

n A P E S E P E S I O N , gr. anc. et gr. litt. mod. s. n. (De n«pt«, d " E 5 , et d"Eps<iïa, Action de ramer.) Les parties du navire à rames qui ne recevaient pas d'avirons, et qui étaient comprises entre le premier banc des rameurs de l'avant et l'étrave ( V . ) , entre l'étambot ( V . ) et le premier banc des ra-

P A R E S C H E L M O , ital. s. m. (Corruption de [V.[) Galione, Ganzaruolo.

Palis-

Paliscalmo.

P A R E S O L , fr. anc. s. m. (Var. de Parasol.) — V . Tende. P A R F O N D ( L E ) , vieux fr. s. m. (La Mer profonde, le L a r g e , XAltum des Latins.) — « Quant ils virent qu'il faisoit bon sur la mer, et qu'ils eurent vent à point et bon pour eux, le duc » (de Lancastre) n et la duchesse et leur fille, et toutes leurs gents, entrèrent en leurs vaisseaux, et puis desancrèrent ( V . ) , et prirent le Parfont! » (le profond de l'eau,.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1134

le large;, « et lurent en un jour et demi dedans Rayonne, là où il y 'a plus de soixante et douze lieues... » Froissart, Citron., iiv. n i , chap. 8 9 ; édit. Biichon. (Nous ouvrons une parenthèse pour faire remarquer que le duc de Lancastre fit deux lieues à l'heure dans sa navigation. Ailleurs [ V . notre Archéol. nav., Mémoire n° 6 ] nous avons fait remarquer qu« les caravelles de Christ. Colomb, dans le premier voyage aux terres de l'ouest, firent en moyenne deux lieues à l'heure. Ces navires du x i v et du x v siècle n'étaient donc pas, ainsi qu'on l'a tant dit, des bâtiments lourds, sans qualité, et marchant comme des bouées, selon l'expression de nos marins modernes.] — « Et laissèrent là leurs grosses nefs qui la rivière de Marant, pour le petit de Parfond » (pour le peu d'eau qu'il y avait), « ne savoient et nepouvoient passer.» I d . . i b . , chap. 112. Ailleurs, on lit le Profond pour le P a r fond; ainsi, chap. 113 : « S i singlèrent en éloignant la terre, et prirent le Profond, et entrèrent en la mer. » e

e

P A R F O N D R E , vieux fr. v. a. et n. Mettre à fond, Couler. —. « Eulx, partantdcSiizopolv, entrèrent au port de Schaffida, ou estoyent plusieurs naucs turquoyses, lesquelles en c o m battant ils périrent et Parfondèrent. » Chroniq. de Savoye (document de la fin du x i v siècle), Histor. pair, monument., t. 1, [>. З10. (Turin, i n - f o l . , 1840.) e

ПАР1А. Faute d'impression échappée à J. Scheffer, p . 5 i de son de Militia navali. Dans cette phrase : « Latera prorae llaoîa vocantur et Птгра, » il faut lire napEiâ. (V.) P A R I S C A L M O , ital. anc. s. m. Pour Patiscalmo. П А Р К Е Т А (ParAéta), gr. vul s. f. (Du lat. [V.]) L o c k . — V . A p o u o a s T p o v .

(V.) Barchelta.

P A R M A , ital. s. f. Variante de Palma. ( V . ) — V . Altitudo de Parmis tribus. P A R M E A , géno. s. f. ( D e P a l a m a r a . [ V . ] ) Bosse d'embar­ cation. P A R M U S , bas bret. s. m. Variante dePalmus.

(V.)

П А Р Н Ы Я В Е С Л А (Parniïa vessla), rus. s. (Proprement : Une paire d'avirons.) Avirons à couples. PARO , lat. s. m. Paron. — V. Пар№/. P A R O D A O U R E M È , provenç. s. m. Pale d'aviron. П А Р О В И К Ъ (Parovike),rus. s. m. (Du slave Para, va­ peur, dont le rad. est П р Ъ , rad. des mots exprimant l'idée de Suer, Bouillir, etc. [Illyr. Parra, selon J. Stull.]) Bateau à vapeur, Bâtiment à vapeur, Navire à vapeur. П А Р 0 А 0 2 , gr. anc. et gr. litt. mod. s. m. (De Пара, et d'45Seuw, j e Voyage.) Passage, selon Favorinus, qui dit: Паром:;, à i a ê â c E i ; ; Ecoutille selon J. Scheffer, dont voici la phrase, p. З21 de Mil. nav.: « Sane Ilâpoooç id proprie in tabnlatis ipsis videtur esse foramen, per quod ad vno descenditur in alterum, etiam in navibus, quaj hodie œdificantur. » — Парооо; était aussi le nom du passage qui existait le long du plat-bord (l'Arbalestrière du Moyen A g e , le Passeavant de nos vaisseaux modernes), autour du banc des rameurs thranites. — V. naoaOpavoç. P A R O L A , P A R O L L A ( B O X A ) , bas lat. géno. s. f. (De l'ital. Parola, fait du bas lat. Parabola, Terme, P a r o l e , qu'on trouve dans certains documents des x i , x n et x m siècles, mentionnés par du Cange; rad. gr. ПараеоХ-/,, R a p ­ prochement. On voit souvent, dans les chroniques et les poésies du Moven A g e et de la Renaissance, l'orthographe Parolle, où le redoublement de 17 semble être une contraction du b et de 17 de Parabola.) Bonne parole , dernier mot dit ou échangé pour la ratification d'un contrat, d'une e

1

e

e

promesse, d'un engagement verbal. — « Statuimus et o r dinamus, quod quandocumque aliqua galea.... armata.... dixerit la Bona Г'arolla, tune omnes et singuli marinarii, officiales et socii dictae galea, concordati ad soldum ipsius galea?, teneantur et debeant se recogliere.... super ipsam galeam...» Statut géno. de i 4 4 b chap. 84. — V . P a ­ ratila. П А Р 0 Л К 0 2 , gr. s. m. ( D e Пара, Auprès de, et d'"EXxiù, j e Traîne.) Cordage à l'aide duquel on traînait des pièces de bois dans un chantier, et qui servait aussi à monter les navires sur le rivage où ils devaient rester échoués. P A R O L U M ou P A R O L U S D E P I S C E , bas lat. s. n. ou m. ( D e l'ital. Parolo, chaudron.) Chaudron pour faire chauffer le g o u d r o n . — « . . . Parolo uno de pisce et Paroleto uno cum taciis duabus (et un petit chaudron avec deux tasses).» Contrat d'affrètement de la nef le Paradis, passé à Gènes le 27 nov. 1268, publié p. З92, t. 11 de notre Arcli. nav. P A R O M A , ital. s. f. (Variante de Paloma. [ V . ] ) Strafico (1814) qui nomme la Paroma, sans avoir l'air de soupçonner l'étroite párenle qui lie la Palomba à la Paroma ,1a d é finit : «Corda raddoppintae legata verso ad un terzo d'eli' antenna, la quai corda viene fermata insieme coli' amante per sospendere l'antenna.» Ce cordage double attaché à peu près au tiere de l'antenne, et auquel vient se fixer l ' e x trémité dormante de l'itague, est bien l'estrope ou élingue . suspente de l'antenne. П А Р О М Ъ (Parome), rus. s. m. ( D u slave Porom.[V.]) Bac. ( V . Поромъ ) — Паромщпкъ (ParomchtchiAc), s. m. C o n ­ ducteur o u Passeur d'un bac, Baquier. P A B O N E , ital. anc. s. m. Argousin de galère.—Ce m o t , qui manque à Duez (1674), et qui était synonyme d'Agozzino (V.) dans la marine des galères, semble être une c o r ruption de Padrone (maître). Les esclaves rameurs pouvaient bien appeler : Patron ou protecteur leur argousin, quand ils nommaient leur comité : Nostr'/шопю. (V.) Peut-être, cependant, Parane fut-il fait de Paro (une paire, un c o u p l e ) , les esclaves étant appariés, et un couple ne pouvant sortir de la galère sans qu'un argousin ou Parane l'accompagnât. Cette étymologie nous satisfait plus que l'autre. — « Il P a rane ò agozzino che commanda i servitij alla ciurma. » Bartol. Crescentio, Naut. Médit. (1607), p. 85. P A R O U A N E , lasc. s. (C'est le mot hind. que Gilchrist, Taylor et Roebuck écrivent : Purwan.) Vergue. ( V . B o r a , C a l m i , Sec, Trinquetle.)—Parouane A sling, lasc. (Sling, augi, élingue.) Suspente de vergue. — Ce terme manque .1 VEngl. and. ldndoast naval Dict. de T h . Roebuck, qui, p . 115, art. Sling, donne Suleeng (Saling), pour la transcription lascare du mot anglais. n A P O T K É T O N (Parouhéto-n), Panchetto. [ V . ] ) Petit hunier.

gr. mod. s. n. (De l'ital.

P A R P A G L I O N E , ital. anc. s. m. On verra ci-dessous, à l'art. Parpaglo, que le Papillon ou Pavillon était une voile petite, de toile très-forte , et probablement une voile de fortune. Si nous rapprochons les notions que nous avons sur le Parpaglione de celles que nous avons sur le Tre/, voile usitée aussi au x m siècle dans les nefs françaises, si nous faisons attention que Trèfétait un mot roman-français qui nommait à la fois la'Feute et l a V o i l e ( V . i . 2.Tref),comme en Italie le mot Parpaglione, nous serons amené à cette conclusion qui ne nous paraît point hasardée, que le Tref et le Parpaglione étaient une même voile, la voile de tourmente. Reste à savoir pourquoi la voile avait pris le nom de la tente ; c


1135

GLOSSAIRE NAUTIQUE. serait-ce parce que cette v o i l e , qui n'était jamais hissée dans les beaux temps, servait alors de tente, d'abri,contre le soleil ou le froid aux gens de l'équipage?Nous n'en sommes pas certain, mais nous sommes fort disposé à le croire. — Vele grandi, e veloni, Terzaruoli e Parpaglione... » FRAKCESCO BARBERINO, Documenti

d'amore

c

( x n i siècle).

P A R P A G L O , bas lat. s. m. (De l'ita). Parpaglione.) P a pillon, Pavillon. Voile qu'un document vénitien officiel, du x m siècle, nous fait connaître, sans nous donner de notion sur sa forme. Dans la nomenclature des voiles que la loi vénitienne désigne par leurs noms et la place qu'elles o c cupaient, c'est-à-dire par le mât auquel elles se hissaient, le Papillon est cité le dernier, ce qui fait croire qu'il était moins grand que le Dolon. 11 était fait de canevas, c'est-àdire d'une toile très-forte de chanvre, quand les autres voiles étaient faites de cotonine (Bombasium) ; et cette circonstance importante nous autorise à avancer qu'il était réservé aux navigations faites pendant le mauvais temps, c'est-à-dire qu'il était une voile de fortune. (V. Parpaglione.) Il y avait dans les nefs même d'un petit tonnage un Papillon à chacun des deux mâts. — « I n proda ita sit conciata» (la Nef, Buze ouBuze-Nef de 3oo à 6oo milliers) : «habeatartimonem, terzarolum ,etdolonum unum de fustagno vel debombazio, et Parpaglonem unum de canevaza; in medio habeat majorent et dolonum unum de bombacio vel de baracame, et Parpaglonem unum de canevaza.» Stat. vénit. de 1255, art. 17. e

PAR P E L L E , fr. anc. s. m. Pare-pluie ou Parapluie, comme «m a dit par une transcription de l'ital. Parapioggia. Tente qui garantissait de la pluie. — V . Tende.

P A R S U L T R A M A R I N A , b a s lat. s. f. Pays d'outre-mer— « . . . Bona fide et sine dole et fraude locaverunt et naulizaverunt circonspecto viro Paulo Giraldi de Venesiis, » ( ? P a u l Giraud de A'iens) « nuncio et negociorum gestori serenissimi principis domini Philipp!, Dei gratia Régis Francie, presenti et prò ipso domino Rege et eiusinfrascripto Admirato, conducenti, stipulanti et rescipienti, quibus ipsorum imam bonarn et sufficientem galeam de centoni et sex decim remis, bene aptatam, stagnara, calefatatam, spalmatam, forni ta m et garnitam bene et sufficiente! omnibus suis corredis, velis, amplustris, anthennis, arboribus, issarciis, ancoris, remis et suis apparatibus quibuscumque, et sic edam quinque in numero galee prefate, ad navigandum cura eis apud Rodum sivePartes ultramarinas vel alibi, ubi magnificus vir dominus Hugo Quieret, miles, Admiratusdicti domini Régis vel aliusquicunique p i o ipso domino Rege voluerit... » Contrat passe, eu i 3 3 5 , au nom de Philippe de Valois, entre Paul Giraud de Viens et des armateurs de Marseille et de Nice pour le nolis de cinq galères. ( V . t. 11, p . 326 de notre Archéol. navale.) -

PARSI1S. Faute de copiste, pour Sarsiis. — « . . . Et fornitali! duobus arboribus » (mât de proue et mât du milieu) « bonis, sanis, integris, fornitis Parsiis et omnibus oportunis niunitionibus... » (fournis de leurs haubans et de tous leurs agrès). Contrat de nolis de la nef Bonacenture, passé, le 1 0 août 1264, à Pise. (X. Btbl. de l'École des Chartes, t. i v , janv. 1848, p . 2 5 i . ) P A R S O N E R , vieux fr. s. m. (Comme le bas lat. Parsiàre, Partager, fait du lat. Pars. [ V . ] ) Actionnaire, Copropriétaire, Intéressé dans la propriété d'un navire. — « Si plusors Parsoners sunt Parsoners en un incisine vaisseau, si l'uus dans Parsoners emmenet lou vaisseau de port ob » (avec) « l'assentement de son autre Parsoner, et au retor l'amenet sanz l'assentiment de son Parsoner eu autre port que en i question... » Coutume il'Olcron (i'34o). — V . Parcenevolc, Partecipante, Particcps, Personer, Partir les vents et les mairs, Parzionario.

P A R R E L , angl. s. (Selon N . AVebster, du lat. Parare, préparer, comme notre mot : Appareil.) Racage.— L e mot Parrei était déjà usité dans la première moitié du x v i siècle ; ainsi, on lit dans The Inventory 0/ the greate barhe, etc., i632 (Archéol. nav., t. 11, p . 278) : « T h e mayne-parrel » (le P A R T , fr. s. m. (Du lat. Pars.) (Basq. vulg. Partian; bas racage de la grande vergue).—Henry Manwayring, dans son bret. Darn; val. flapte [Parte].) Portion d'intérêt qu'a, Sea-man's Diction. (164/1, in-4°, Lond.), écritPjarrell, p . 73. Parrei-rope, Bâtard de racage. ( V . Rope.)—Parrel-truck, dans la construction ou dans le chargement d'un navire, un marchand, un marin ou un actionnaire quelconque. La Pomme de racage. — V. Truck. navigation à la Part est fort ancienne; elle est mentionne, P . A R R O C H E T T O , ital. s. m. P e r r o q u e t . ( V . Mezana.) — dans le Consulat de la mer, comme dans plusieurs acte-, Parroclictto di proda, Mât de perroquet de p r o u e , ou pedes x n et x m siècles que nous avons recueillis à Gènes tit mât de hune. — « I trinchetti delle g a b i e » (les mâts de en i834 et en 1841. — V . Carattus, Locus. hune) «saranno per la metà dell'antenna ò pennoni d e ' l o r o P A R T A G E R L E S V E N T S E T L E S M E R S . Vieux p r o arbori » (la moitié des vergues des mâts sur lesquels on les guindera), « cioè quel della gabbia grande » (le grand mât de verbe français, pour dire : Partager les risques et périls.— hune), « sarà per la metà de'suoi pennoni grandi » (il y a là V. Partir les vents et les mairs. une faute de rédaction ; il faut : « per la metà del pennone P A R T A 1 C H , bas bret. s. f. Patacbe, selon le P. Grégoire, grande») ; « et il Parrochetto di proda, per la metà del penDict. fr.-bret., 1732. none del trinchetto di proda » (et le petit mât de hune, la P A R T A N C E , fr. s. f. (Francisation de l'ital. Partenza, moitié de la vergue de misaine). Bartol. Cresccntio, Nautica fait de Partire [lat. Pars, Portion, Partie], Séparer, et, par Méditer. (1607), p . 71. extension : S'éloigner, Partir].) Synonyme de Départ. [ V . ] On P A R R O U Q U E T , provenç. s. m. (De l'ital. Pamtchetto.) dit d'un navire qu'il est en Partance ( ( i r . mod. 'Ava/iópr.o-i;, Perroquet (mât et voile d e ) . MIO-EUUÓ;; illyr. Na odhôdhu; ital. esp. port. Leva; port. j . P A R S , lat. s. f. Part, portion dans la propriété d'un Partala; turc, Guidich [ ^ i _ X ~ i ] ; on ne dit point qu'il est navire. Au Moyen Age, cette propriété se partageait de pluen départ, qu'il est sur son départ].) — « Je ne laisse plus sieurs manières; à Gènes, l'unité de la Part était tantôt le l'espérance à personne que l'on puisse retarder la Partance quart, tantôt la moitié, quelquefois le carat, quelquefois la au delà de jeudi prochain. » Lettre du maréchal d'Estrées à place. — V . Carattus, Locus, Panlilius, Quarterius, Sa- Seignelay; la Rochelle, 15 avril 1680. — « A l'esgard du regittea. tardement de la Partance du vaisseau qui porte les esclaves, 2 . P A R S , lat. s. f. Part de prise. — V. Conductus, il n'a pas esté possible de le faire partir plus tost, tant parce Cursalis. qu'il luy falloit du radoub, du lest, des vivres, le vent favoe

e

e


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1136

rable et une escorte, lorsque j ' a i sçu la guerre des corsaires d'Alger. » Duquesne à Scignclay, 8-24 octobre 1681, Scioj \ l i ] " _1 „ Quand elles sonts [sic) soubz la uille » (les galères de Malte), « les capitaines et les lieutenants se doiuents tenir; car comme il y a touiours de l'embaras dans les Partances, les Turcs « (rameurs esclaves) « pourraient se sauuer, si on ne se précautionoit; les chcualiers ne s'embarquent qu'une demi-heure auant partir; les Partances se font plus la nuit que le iour, principalement quand on va en Sicile. » Noms îles vents, etc.; Ms. commencement du x v u siècle, n° 10 de ' notre Bibl. particul. — V . Parlement. 0

e

P A R T E C I P A N T E , ital. adj. s. m. (De Particeps. [V.]) Qui a part à un armement, Actionnaire dans la propriété d'un navire; Propriétaire d'un navire, pour une certaine partie. P A R T E G U E T T E , fr. anc. provenç. s. f. Corruption de l'ital. Pertegheta. — V. Pertegeta. P A R T E M E N T , fr. s. in. (De l'ital. Parlimento, séparation [lat. Pars, Portion, Partie].) Départ. — « C e n t bons mariniers pour l'équipaige de ladicte galleace, et pour le seruice du R o y , et estre pretz pour eulx embarquer au jour du Parlement d'icelle galeace» (la Réale, en armement au Havre, en i 5 3 8 ) . Fol. 45 v ° , Ms. de I 5 4 I , n ° 9469-3, Bibli nat. — « Que les galères ne partent jamais du port de Malte qu'en plein jour, si ce n'est en cas de nécessité, et qu'à midi précisément, la capitane ayant tiré un coup de canon pour signal de Parlement. » Stat. de l'ord. de St-Jean de Hierus. ( i 6 o 3 ) , t i t x x , art'. 22, ap. J. Baudoin, 1.11, p. 267. — V. Frégate (petite), Partance. P A R T I C E P S , bas lat. s. m. (DePartem capere, prendre une part.) Copropriétaire, Actionnaire, Intéressé, Participant à la propriété d'un navire. — « Conradus Guaraccitts, Poncius Riccius, Petrus Auric, Guido Spinula, etLanfrancus Riccius, Participes navis quedicitnr Paradisus magna (sic), eam naulizant Icldoni Lercario e t . . . » (ici sont nommés onze autres marchands), « et promittunt eis date dictam navem parafant cum velis sex cottoni et cutn velo canabacij, cura petiis novem de antennis et cum ancoris 2 2 , et in reditu cutn anchoris 25, et cum agomenibus 20, et cum marinariis 100, inter quos sint ballisteriij 20 et duo nauclerjjsapientes. Item, promittunt quod in dicta navinon ascendent ultra peregrini 100, quorum nullus stare debebit ab arbore de medio versus poppam, et cum dicta navi ire debebunt ad partes Acconis » (Saint-Jean d'Acre), « et portabunt omnes dictos mercatores cum eorum mercibus. » Acte du 23 fév. i25o, Ms. Arch. des not. de Gènes. — Le Paradis, dont il s'agit dans ce contrat d'affrètement, devait être en effet un grand navire, comme le disait son surnom. Pour loger, outre l'équipage, cent passagers et leurs coffres, douze marchands et leurs marchandises, il fallait un navire de la capacité d'une de nos grandes gabarres ou corvettes de charge.

P A R T I O N E V O L E , ital. anc. s. m. (De Parte, Même sens que Parccnevole. [ V . ] ) — V. Scaro.

portion.

P A R T I R , fr. v . a. (Du lat. Partiri, diviser, séparer [ r a d . Pars, P o r t i o n ] , et, par extension : Se séparer, s'éloigner. (Gr. anc. et gr. litt. mod. 'АтоигХыо; esp. Salir; port. Desfraldar; angl.-sax. Afaran, Faran;M. Ablaufcn, Abreisen, Absegeln, Abscliiffen; holl. Afzeilen, Vcrtrekhen; dan. Afseile; suéd. Afsegla; angl. Sail[To]; turc, Guitmèk [^Xà-zS\; val. Плека [a] [Apléka], I l o p n i [a] [Aporni]; illyr. Djelitise; rus. О т в а л и т ь [Otinditc], О т п л ы в а т ь [Otplirate]; pol. Odbilac', Odplynac'; mal. Angkat [s£*££l]'.) Quitter un port, une rade;. Commencer une navigation; S'éloigner d'un pays. P A R T I R L E S V E N T S E T L E S M A I R S . Vieille locution proverbiale française, pour dire : Partager les risques et périls. (Partir, même orig. que le précédent ; Mair, pour : Mer.) — « Et est assaver que Parsoners devent Partir entiv aus leaument et communaument les mises et les prises, et les vens et les m airs, segentque afferra a chescun par reson de la compatgnie. » Coutume d'Oleron (1З40). (Et il est à savoir que les copropriétaires doivent partager entre eux loyalement et également [le Communiter, lat.] « les frais et le> prises, les vents » [tempêtes] « et les mers » [risques de mer . « e n raison de l'intérêt de chacun dans l'association.) P A R T I R (SK), vieux fr. v . pers. (Du lat. Partiri, partager, séparer.) S'éloigner de...,Quitter. — « L o r s se Partirent del port d'Auie » (Abydos) « tuit ensemble, si poussiez v e o i r flori le bras Sairit-Jorje contre mont de nés et de galées et de vissiers, et mult grant meruoillé ire la bialtez à regarder. » Geoffr. de Ville-Hardoum, Conq. de Constant. ( 1 2 0 З p. 48, lig. 2 4 . 1 1 A P T 2 I N Е В E A 0 2 (Partsinèvélos-s), l'ital.Parcenevole. [ V . ] ) Armateur.

gr. mod. s. m. ( D e

P A R U C I I E T T O , ital. anc. s. m. (Variante de Parroclietto. [ V . ] ) Petit perroquet.— < Paruchetto è una vela picciola, quadra, che si mette sopra la vela del trinchetto di gabbia. » P a n tero-Pantera, Focabol. naut. ( 1 6 1 4 ) . — V . Contramezana. P A R U R E D'UNE G A L È R E , fr. s. f. On comprenait dans cette dénomination les flammes, gaillardets, flammettes, bannières, pavesades et tendelcts dont on ornait la galère, principalement les jours de fête et de combat. Ce mot se lit dans le titre d'une pièce étiquetée sur le dos : Estât des bannières, flammes, pauesades de la galère Vigilante, qui sont au s Spinassy. 1627. (Ms. Arch. delà Mar., papiersd'Ornano.) « Estât des bannières et autres choses concernant la Parure de la.gallerè, Vigillante, appartenant au s ' Despinassy, qu'il ma faict voir le 21 may, affin d'en faire le rapport a Monsieur de Masargues » (Ornano), » pour apprendre s'il luv plaira la retenir pour sa dite gallere et luy en donner recompence. » r

1

П А Р у С К А (Parouska), rus. s. m. Diminut. de П а р у с ь . ( V . ) — Парусина (Paroussina), s. f. Toile à voile. D i m i n u ­ tif : Парусинка (Paroussinnka), Toile à voile légère. — П а ­ русная (Parousnaïa), s. f. Voilerie. — Парусникъ (Parousnike), s. m. Voilier. — Парусньш-мастеръ (Parousnii ou Parousnoui-inastère), s. m. (Master [angl.], maître.) Maître v o i l i e r . — П а р у с а м и подмастерье (Parousnii potmastère P A R T I D A , port. s. f. Départ, Partance. — « Mandou s. m. Aide voilier. — Парусокъ (Paroussokc), s. m. (Dimin. logo Pero Dalboquerque notiGcar aos capitaës sua Par- de Парусь. [ V . ] ) Petite voile. — Парусь (Parnasse), s. m. t i d a . . . » Comm. Dalboq., part, i v , chap. 26. (Peut-être du gr. Фарос, un voile.) Voile. ( V . Зесль, 3en.u\ 1 I A P T I A 0 N (Partido-n), g r . mod. s. n. Navire. — « E y ; — Парусь бизань (Parouss bizane), s. m. Voile d'artimon TCS'VTS IIsfTÎoa, il avait cinq navires. » Dehèque. — V . Ka- (On dit aussi simplement : Бизанъ. [ V . ] ) — П а р у с ь к р е п ­ нешь (Parouss krépite), v. a. (Krépite, serrer.) Carguer une pâë'., MlcaçTipUvTOVç, Naû, IlXoîov. — Les Participes naviguaient souvent avec les navires où ils avaient une part d'intérêt. On stipulait, en nolisant un bâtiment, la présence à bord, pendant le voyage, d'un certain nombre de ces Participes, pour se donner l'assurance que le bâtiment serait b o n , bien g r é é , bien conduit, etc. — V . Carattus, Copanus, Partionevole, Pennesius.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . v o i l e . ( V . В.здптъ.) — Паруса (Paroitssa), s. m. (Plur. de П а р у с ь [V.].) Les voiles, la Voilure. P A R Z I O N A R I O , ital. s. m. (Corruption de Même sens que Partecipante. ( V . )

Porzionario.)

H A P Q N , gr. anc. s. n. Nom d'un petit navire antique, sur lequel nous ne savons rien', sinon qu'il fut, du moins au dire du scoliaste d'Aristophane (cité par L . Baïf, p. 81, de Re navali), inventé à Paros : « Kett T->,V ircipova aitò тсарои. » L e s dict en font un Vaisseau léger, un Brigaritin, un petit vaisseau de guerre, parce que les pirates s'en servaient beaucoup pour faire la course. P A S A D O R , esp. s. m. (De Pasar, passer.) (Qui fait pas­ ser, qui aide à passer [un toron entre d'autres torons].) Epissoir. П А С А Д Ъ B Ì i T R b (Passate-vètrc), rus. s. f. Moins usité que le plur. : Пасадныс в'Ьтры (Passatnié vétri). (De l'ail. [V.]) Vent alizé, vents alizés; Mousson. — V . Passat-vind. Ветрь. P A S A G E , esp. s. m. (DePasar. [V.]) Passage,Traversée, Vovage outre-mer. Dice, marit. espaiî. (18З1). — \ . 4. Passa

e

e-

P A S A K (Passak) (J^W-J), mal. s. Cheville, petit clou. — V . Laban ( V ^ ) , Pakou. (

P A S A N G (g-sonne peu) (£~>U). (Proprement : Mettre en action, en mouvement.) Marée. ( V . Ayer-pasang, Ber-hentian.) — Pasang bandera, Hisser le pavillon. ( V . Bandera. [\yysj].)— Pasang bessar. (Bessar[j~.i], Grand.) Grandemaree. — Pasang

gadang.

(Gadang

[ij£],

marée.—Pasangkring. (Kringfry],

Grand.)

Grande

Sec, Aride.) Basse mer,

basse eau. — P a s a n g laïar, Mettre à la voile, Appareiller. [ V . Berlaïar \_yìy\,

Laïar [y$].)

— Pasang

naïk.

(Naïk,

[jJfjU], Monter, Montant.) Marée montante, Flot, F l u x . ( V . Aver [ . \ ] pasang, Toufan.) — Pasang nama [f\iy]>

pournama.

sanse. Paura [ l j _ j j ] , Pouran

(Pour-

[ j V j i j j ] , Plein.)

Marée haute, Marée de la pleine lune. (Boulan [ ^ j j ] nama.) — Pasang

sauront.

(Souraut

[ O ^ - ] ,

se

pour-

retirer.)

Ebbe, Jusant, Marée descendante, Reflux. (V. A v e r souroul.) —Pasang

touroun, mal. (Touroun [ , j 1 5 J ] , descendre.) Mêmes

significations que le précédent. P A S A R , esp. v. a. (De Para [lat. Passas].) Passer. Ц А С И ф И Ч Е С Ш И О К Е А Н Ъ (Passifùcheskii okédne), rus. s. m. Océan Pacifique. — V. ITliixiu. P A S I R [ P e » » > [ ^ - - U ] , m a l . s . (Proprement: Plage, Rivage de la mer. — V . Gosong [^J],

Sable.)Côte, Punti, Pa-

, i s i r , Peminggir, Rantaou, T a b i n g , Tépi. P ASIS1R (Passissir[^J'J, Plage, Rivage.

javan. s. Bord de la mer, Côte,

П А С П О Р Т Ъ (Passportc), rus. s. m.(Transcript. de l'angl. Passport. [ V . ] ) Lettre de mer, Passe-port. P A S S ( Т о ) , angl. v . (Du fr. : ) P a s s e r . — Р а м (Ta) head, Passer sous le beaupré. ( V . Head.) — Pass (То) at a dis­ tance, (Passer à une distance, ou à distance d e . . . ) Passer au large. — Pass (Ta) leevard, v . (Passer du côté' opposé au vent.) Passer sous le vent. ( V . Leevard.) — Pass (То) the tvabe af a shi'p, v. Dépasser les eaux d'un navire. (V. Wake.) n

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— Pf7.fi ( P o ) windward, v . (Passer du côte du veut.) Passer au vent. (V. Windward.)—Pass (Ta) under thestern, v. Passer à poupe, ou sous la poupe. — V . Stern. < PASSA P E R ŒGGIO, géno. v. a. (OEggio, de l'ital. Occhio, oeil.) Passer par le trou, Couler, aller à fond. — A Antlâ a picco. P A S S A A T - W I N D , boli. s. Plus usité au plur. PASSAATWIXDEN. (De fVmd [ V . ] , et de Passaat, en relation avec le fr. Passage , dans le sens de Traversée , Voyage.) (Vent de traversée, de passage.) Vent alizé, Mousson; Vents alizés. — On dit quelquefois seulement Passaat. •—•« Door de Passaat-wind opgehouden worden, Etre retenu par la mousson. — Na de Passaat wagten, Attendre la mousson. » P . Marin, Dict. hall.-fr., 1752. P A S S A C A R I A , basq. litt. s. m. Passager. P A S S A C A V A L L I , ital. s. m. (De Passare, Passer, et de Cavallo, Cheval.) Nom d'un navire dont il y avait au moins deux variétés : L e bac à passer une rivière, et un bâtiment de transport, un bâtiment-écurie dont Bartol. Crescentio parle en ces termes, p. 4 de sa Nautica Méditer. (1607) : « 1 Turchi fabricano i suoi Passacavalli et caramuzzali di grossissimi platani, il cui legno s'indura sotto acqua, et torna più forte. » P A S S A C A V A L L O S , esp. s. m. (De Passar, Passer, Transporter d'un rivage à l'autre, et de Cavadas, Chevaux.) Bâtiment porte-chevaux, navire-écurie. Au x v i siècle, ces navires étaient quelquefois d'anciennes galères ( V . Arsile), quelquefois des bâtiments à voiles de la famille des nefs. — « Poco despues partió Mustafa, general de tierra, y Ali lîaxa con treinta y seis galeras, doze fustas, seis ñaues » (nefs) las que cu Constuutinopla se auian emgardo, vn galeón de Mahamet Bisir » (du vizir Mohamet), * ocho mahonas, quaranta Passacauallos, y muchos caramuçalcs cargados de artillería, municiones, vitualla y demás cosas, y aprestos necessarios à la guerra. » Vander Hammen, Don Juan de Austria (Madrid, 1627), an. 1570, р . 1З2 v ° . — V . Palandre. e

П А 2 2 А 1 Т Т Е Р Н 2 (Passadgierl-s), gr. vulg. s. m. (De l'ital. Passagiere. [ V . ] ) Passager. — V. Етбатт)с, NauCá-rr,c. П А 2 2 А Г Г 1 0 К (Passadgio-n), gr. vulg. s. n. (De l'ital. Passagio. [ V . ] ) Passage, Péage, Traversée. — V . HopQueia, nopOp.sïov. P A S S A I ) - V I N D , suéd. s. (Même origine cl même sens que [V.]) Passaat-wind. P A S S A D Ö R , port. lasc. s. m. ( D e Passar, passer.) ( P r o prement : Poinçon.) Epissoir. — Les Lascars ont emprunte ce mot aux marins portugais. П A 2 2 A A 0 Y P 0 2 (Passadouro-s), gr. vulg. s. m. (DeVital. Passatore, qui passe.) Marche-pied d'une vergue. P A S S A E R A , basq. litt. s. Passage (d'un lieu à un autre). П А С С А Ж И Р ! ) (Passajirc), rus. s. m. (Transcript, du hol!. Passagier. [ V . ] ) Passager. — J. Hevm et Reiff écrivent ce mot avec deux c, quand A . Chiclikoff ne l'écrit qu'avec un, contrairement à l'étymologie. i . P A S S A G E , fr. s. m. (De Passer. [V.)) (Bas lat. Passa­ tutti; gr. anc. ПХ00;, HAOÙÇ, ПорОигСа, Порбиос ; gr. vulg. Tra­ Пагоауукм/, Ta;eí5i ; citai. Passatge; ital. Passagio, getto, Traversa, Traversata, Traversita, Viaggio; esp. Tra­ vesía, Passage, Pasage, Viage; port. Passagem ; basq. Travertsa ; bas bret. Passachc, Traverséal, Trciz digor; vénit. Passazio; géno. Passagio, Travcrsadda; angl. Passage; all. Ucberfahrt; suéd. Passage, Gjennemvei; rus. Р е ш ъ [ Л е ш ] , 143


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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ITepeBCM-b [Pérévoze]; illyr. daim. Mimoplavanje, Pribrogjenje, Priplavânje, Privaxalisctc; val. Tpe'iepe [Trétchéré] ; ihongr. Rév, Rév-bér, Hajô-bér; groënl. Akkotœn umiursoit; pers. Gouzour; mal. Pal-laïer-an (^\¿$i¿), Toumpang-an ( ^ L t , j ) ; fr. anc. Passaige.) Action de passer, sur un navire, d'un lieu à un autre; Voyage outre-mer; Traversée d'un port, d'une rivière, d'une mer; Prix que l'on paye pour cette traversée. — « En 1692, le Hoy lit, à la prière du roy d'Angleterre, le dessein d'une descente en Angleterre, et luy donna le niareschal de Bellcfond pour général. L'infanterie devoit s'embarquer à la Hogue, et la cavalerie au Havre. M. de Tourville devoit assurer le Passage et la descente, en entrant dans la Manche, avec cinquante vaisseaux de guerre, avant que les ennemis pussent être sortis de leurs ports. » Mémoires de Fillette (année 1692), Combat de la Hogue. — V . Eskipeson. 2. P A S S A G E , vieux fr. s. m. Embarquement pour une traversée. — « Et quant ge fui venttz a ma dame » (auprès de la Reine), « ge li (lis et raconté combien vos aviez demouré au port, et le jour et l'eure de vo'stre Passage. » Lettre ele Philippe, chapelain d'Alph.,comte de Poitiers, à ce seigneur; Bibl. de l'École des chartes, t. i , p. 3g5. e r

3. P A S S A G E , vieux fr. s. m. Nombre de passagers;Port d'embarquement. — « En cel termine après vint vn granz Passages decels de la terre de Surie » (terre de Syrie, terre sainte) « et de cels qui l'ost auoient laissié, et estoient allés passera autres Passages. » Geoff.deVille-Hardouin, Conq. de Const. (1204), p. i 3 o , lig. 44. P A S S A G E , angl. suéd. esp. s. (Du fr. : ) Passage, T r a versée, V o y a g e outre-mer. — Along passage, Une longue traversée. — To tahe a passage, Prendre Passage sur un nav i r e . — L'orthogr. esp. Passage, contraire à celle du Dice, marié, esp. ( i 8 3 i ) , s e trouve dans Oudin (1660). — V . Gjennemvei, Lord commissioner of admiralty. P A S S A G E , géno. s. m. (Du fr. : ) Passager. P A S S A G E E R , dan. s. (Du fr. : ) Passager. P A S S A G E M , port. s. m. (De Passar. [ V . ] ) Passage; T r a versée; Voyage outre-mer. 1. P A S S A G E R , fr. s. m. (DePassage. [ V . ] ) (Gr. anc. 'Eici6áTT¡c, Nocjëar/iç ; gr. vulg. TIoiGGUiyUrirfi ; lat. Pcregrlnus; cat. Pclegri; rus. naccaauip-b [Passàjire]; ital. Passagiere; géno. Passage; esp. Peregrino, Passagcro ; port. Passageiro; illyr. daim.Podvôdesck; val. TpeK-btep [Trèketeitr]; basq. litt. Passaearia; basq. vulg. Passaïéra; bret. vulg. Pasajer; turc, Iolilji [ ^ E ^ J J ] ; mal. Menoumpang [^sU^a], Orang mcnounipangVçl^ angl. Passcngcr; holl. Passagier; ail. id.; dan. Passageer; suéd. Passagcrare; isl. Siómadr; fr. anc. Passagier.) Celui qui, étranger à l'équipage d'un navire, s'embarque sur ce navire pour passer d'un lieu à un autre. — « Passagers sont ceux qui payent le fret pour le port de leurs bardes et de leurs personnes. Dans le Levant » (c'està-dire dans la Méditerranée) « on les nomme Pèlerins » (du lat. Peregrini). Expllcat. de divers termes, etc.; Ms. du x v n siècle, Arch. delà Mar. — V . Cuisine. e

2. P A S S A G E R , fr. s. m. (Celt.-bret. Treizer.) Passeur, batelier qui fait passer l'eau. — « A Denis Normant, Passager, la somme de dix solz tournois... pour auoir passé et repassé durant douze jours lesdits charpentiers, mariniers et autres manoutiriers delà et deçà l'eaue dud. Haure, pour aller et venir de la d. galleace» [la Réale, au Havre, en i538).

Fol. 9 v ° , Ms. de i541 ; n° 9469-3, Bibl. nat. — L e même document présente la variante Passagier, fol. 32 v ° , et la variante Passaiger, fol. 45. — V . Munition, Passaige. P A S S A G E B A R E , suéd. s. (Du fr. : ) Passager. P A S S A G E R O , esp. s. m. (De Passage.) Passager. Oudin (1660).—Le port, dit : Passageiro ; l'ital. Passagiere et Passaggiero. — V . Pasagero, Peregrino. P A S S A G G I O , ital. s. m. (De Passare. [ V . ] ) P a s s a g e , Voyage outre-mer, Traversée. — V . Tragetto, Traversata. 1. P A S S A G I E R , fr. anc. s. m. Barque de Passage. — «. . . Gabares, Barques pcschëresses, Passagiers pour plaisir aux isles de Ré et de Marennes. » Ant. deConflans, les Faits ele la marine et navigaiges, publiés par nous, Annal, niant.. juil. 1842. 2. P A S S A G I E R , ail. holl. s. (Du fr. : ) Passager. PASSAG1UM, bas lat. s. n. (De l'ital. Passagio. [ V . ] ) Passage, Traversée, Voyage.— «Pactum domini Balduini, comitis Flandrensis, et aliorum baronum, factum cum domino Henrico Dandolo » (en 1201), « duce Venetiarum, ad recuperandam terram sanctam Hicrusalem, cum principibus. baronibus, comitibus B. Flandrensi, L . Blesensi et C l a r o monti, baronibus francigenis ; de classe accomodanda, de peregrinis Germanis et Gallis ; de comeatu alque cibariis. de navibus pro exercitu et armorum copiis ad orientalem plagam transeundis et, ut vttlgo aiunt, de Passagio. >• Libri pactorum, lib. 1, fol. 91 ; Arch. de Venise. — « In nomine Domini, amen. Nos Petrus Aurie, etc.,locamtis sive naulizamus vobis... navem quandam nomine Paradisus pro ipso (rege) « ducendo in Passagium transmarinum, quod Deo danle facturus est dictus dominus r e x . . . » Contrat d'affrètement de la nèfle Paradis (27 novembre 1268), publié 1.11 p. 392 de notre Areh. nav. — « Conducam et consignabo v o bis... (navem) sanam, stagnam et complétant coopertis, castello et omnibus rebus predictis et demum cutn effectu o m nium rerum necessarium ipsi navi pro diclo Passagio ad bonimi intellectum, sictitexpedit habere navem transfretantem ultra mare in Passagio, cum equis et peregrinis. » Contrat d'affrètement pour des nefs louées à saint Louis (1268). — V . Pacta naulorum, Documents inédits sur l'histoire de France. P A S S A I G E , fr. anc. s. m. Passage. — « Fustaille... pour seruir à mèctre les viures et victuailles qui seront ordonnez pour le Passaige des dictes galléaces après leur retour dudict pays d'Escosse, et delà le destroit de Gilbastard (i«)jusques au port de Marseille en Provence. » Fol. 35, Despense faicte pour le radoub et equipaige. de trois galéaces pour la duchesse de Longiicuille ( i 5 3 8 ) ; Ms. Bibl. nat., n° g 4 6 g - 3 . ( V . G a l liot, Nauléaige.) — Passaige était aussi le nom d'un petit navire qui faisait de courtes traversées, et que déjà l'on voit nommé « Vaissel passager, » dans les Chron. de Froissait. ( V . Esquipare.) Ant. de Conflans, dans ses Faits de la marine et navigaiges ( i 5 i 5 à i522), dit, art. de Calais : « Sont Passaiges à clinc et aucunes escutes qui vont quérir bovs en Angleterre, charbons et autres choses. >• Article Coste de Guyenne, il dit : « A » (il y a) « force petits vaisseaulx comme... Passagiers pour passer aux isles de Ré et de M a rennes, etc. » Passaige et Passagier ( V . ) sont évidemment deux variantes du mot Passager. I I A 2 2 A A 0 2 (Passalo-s), gr. anc. et mod. s. m. ( D e l l r yvupi, je cloue.) Cheville à mentonner. n A 2 2 A l I 0 P T 0 , gr. mod. s. m. (Transcript de l'ital. Passaporto. [ V . ] ) Lettre de mer, Passe-port. — V . Fpâuux! rpacpr), A i a T a y / ] .


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. P A S S A R , ital. pori. esp. v. a. etn. (De Passo [lat. Passas].) Passer. — « Passo el viento al Nordeste recissimo » (trèsgrand frais) ; » fnerc a leste quarta del sueste ; luego se Passò lesnordeste. » Figueroa, Hcchos de Mendoza (in-4°, Madrid, i 6 g 3 ) . — Le Dice, marit.csp. ( i 8 ' 3 i ) a oublié cette acception du verbe Posar ou Passar. —Passar bolina, esp. v. n. Passer la bouline. (V. Correr la bolina, Passar crujia.) — Passar crujia ou craxia, esp. anc. v. n. Passer la coursie. (V. Correr la bouline, Crujia, Cruxìa.) — P a s s a r la parola, ital. Passer la parole, l'aire circuler un ordre d'un bout d'une galère à l'autre bout, ou sur tous les bancs de la chiourme. — « Quando si Passa la parola di poppa, la Passa il vogavante (V.) spallici- (V.) di man dritta, et di mano in mano » (singulière application de la locution : Passer un objet de main en main!) « ò vogavantein vogavante, si Passa fino la coniglia ( V . ) da dove il conigliera ( V . ) da banda sinistra, la torna fino alla spalla (V.) sinistra di poppa. » Bartol. Crescenzio, Nautica Méditer. (1607), p. 96. — Passar per occhio, vénit. v. (Passer par l'œil, c'est-à-dire : Entrer dans le trou qu'on a fait.) Chavirer. — Passar -voga. (C'està-dire Dépasser la vogue ordinaire. ) Forcer de raines. — Passa voga significa che i galeotti s'affretino à vogar gagliardamente. » Pantero-Pantera, Vocaboli haut. (1614).

gr. vulg. MTOuyocs'i (Bougazi); rus. Cpopnamepi. (Forvatère), ( J ) a p n a m c p T > VFarvatère] ; groënl. Ikaraséitsiak; madék. Kouala.) Canal entre deux terres ; Passage entre deux écueils. P A S S E - A V A N T , fr. s. m. (De Passer [ V . ] , et A'Avant [ V . ] ; qui passe ou fait passera l'avant.) (Gr. anc. et mod. nàtoooç; ital. anc. Andito; port. Conversa; bas bas lat. Andictum; bret. Pas-avant, Henri entrèse ar diorac ; b a s q . vulg. Passavana; angl. Gang tvay; ar. côte N . A'Mr. Dour-maèstra ; rus. Ulhaibymi, [Chkafoute].) Partie du pont supérieur bordée par le bastingage et comprise entre les deux gaillards ; elle sert de passage entre l'avant et l'arrière du navire à son étage supérieur. Quelques documents bas latins nomment Corredorium, Corritorium, ce chemin, fort bien nommé en France Passe-avant, ou, comme on l'écrit par contraction : Passavant. P À S S E - V O G D É , fr. prov. anc. s. f. Nage forcée. ( V . Passai-voga.) — « Mais nous ayant aperçus assez proches d'elles » (les galères d'Espagne), « elles commencèrent à fuir à Passe-vogue » (à force de rames) « au plus grand desordre du monde. » Corresp. de Sourdis, t. 1 , p . 62. er

P A S S E - V O L A N T , vieux fr. s. m. (Aiigl. Fa/se muster.) Nom d'une petite bouche à feu en usage à la fin du x v siècle et pendant le x v i . — « T o u t e f o i s le Flamand du Sacre, en laschaul un Passcvolant, en frappa un par la cuisse. » Journal du. Voyage de J. Parmentier(ii>ii)).— A la (in du x v n s i è c l e , on donnait le nom de Passe-volant à un canon postiche, fait de bois et destiné à figurer à la place d'une bouche à feu. Nous lisons dans Aubin (1702), p. 5g7 : « Lorsque M . de Pontchartrain entra dans la marine, il lit ordonner qu'il n'y aurait que les vaisseaux portant seize canons qui pourraient naviguer aux îles de l'Amérique. Pour satisfaire à ce nouvel ordre si gênant, on mit des canons de bois appelez Passevolants.» Ces faux canons étaient nommés aussi Fausses Lances. Aubin, p. 400, dit ces trompe-l'œil : « Canons de bois faits au tour. On les bronze, afin qu'ils ressemblent aux canons de fonte verte ou de fer cerejé, et qu'étant pris pour devrais canons, ils servent à faire peur; » On comprend trèsbien que les Fausses-lances ou Passe-volants pussent abuser de loin les marchands timides ou les petits corsaires; niais comment pouvaient-ils, dans les ports de France, tromper les commissaires «le marine q u i , chargés de l'exécution des ordonnances, devaient s'assurer de l'armement réel des navires qui allaient aux Antilles? — A'. Nager un navire. c

c

P A S S A R E , ital. v. a. (De Passas, P a s , Marche.) Passer; Aller d'un lieu à un autre sur mer ou en traversant un port, une rivière dans un bateau. Passer, dans tous les sens de ce mot; ainsi: Passare a bordo di un bastimento; Passare a poppa, Passer à poupe; Passare sotto il bompresso, Passer sous le beaupré d'un navire, passer sous sa proue, ou : A l'avant de ce bâtiment; Passare a soprapento; Passer au vent; Passare a sottovento, Passer sous le vent; Passare a una manovra, Passer à une manœuvre, se mettre sur un cordage pour haler dessus; Passare una manovra nel suo bozzello, Passer une manœuvre dans sa poulie; Passare un albero di gabbia ou di pappafico, Passer un mât de hune ou de perroquet, etc. P . A S S A R E T T A , malt. s. f. (De l'ital. Passare, Petit bateau de passage; Batelet.

passer.)

P A S S A R I N O , esp. s. m. (?) — « Y mandar passarci Passarino, y contra amurra, y poner los palanquinetes en sus estroiios o gassas » (dans leurs estropes ou ganses), « porque la uela no impida a los estubieren en cima de las xarettas; y tender sus pauesadas porque 110 se bea la gente que bay en el nabio. » Obligaciones del capitan de un galeon ; Ms. du x v n siècle, Bibl. de la Mar., n° 1/,255-3. — V . Puesto. e

P A S S A R O , ital. illyr. daim. s. m. Aiguillette au moven de laquelle on fixe, dans un Trabacolo ( V . ) , par exemple, le bas d'une voile à l'antenne sur laquelle elle est enverguée. Cette aiguillette passe alternativement dans des veux de pie ouverts près de la ralingue basse et sous I'antenne'qu'elle rapproche de cette ralingue.

e

P A S S E L I N E , lasc. s. (Transcription de l'angl. Parsling ou Parcclling.) L i m a n d e . — T h . Roebuck, conformément au système orthographique qu'il adopta dans son Knglish and hindaost naval dict. ( i 8 i 3 ) , écrit : Paslccn. P A S S E N G E R , angl. s. (Du fr. : ) Passager.

P A S S E - P O R T , fr. s. m. (Du (v. Passer, et de Perte.) (Cat. anc. Estassi; holl. Paspoort; esp. Pasaporte; ital. PassaP A S S A T - V I N D , ail. dan. s. (Même origine et même sens porto; géno. Patente ; rus. Tlacnopiirii [Pasparte] ; angl. Passque Passaat-wind. [V.]) port.) On sait que le Passe-port est un permis de libre circuP A S S A T G E , çat. anc. s. m. Passage, Traversée. — « S o - lation qui autorise son porteur à franchir la porte d'une bre açunos partim de ells, e haguerem a sofferir nostre Pas- ville, soit pour y entrer, soit pour en sortir. Par extension satge : car millor era per ells e per nos. » Chron. del Rej en de ce sens primitif, c'est une patente délivrée au capitaine d'un navire. En vertu de ce titre, le bâtiment peut faire l i /acme ( x m siècle), cliap. 92. brement le voyage pour lequel il a déclaré être armé. — P A S S A Z I O (forme vènit. de l'ital. Passagio [ V . ] ) , s. m. « Du samedy troisième juillet 1660' : — « Le procureur g ê Passage. — « Et tuor la 1%. et andar de bona voia.. (di buona nerai du R o y , entré en la c o u r , a remontré que la guerre voglia, Volontiers, avec joie) « ad questo Passazio... » P . i 5 déclarée auecq les Anglois affaict prendre les armes a pluv ° . Cron. di Vencxia, Ms. pap. in-fol. du x v i siècle - Bibl sieurs personnes, dont quelques vus se sont aduiséz en cette Saint-Marc. prouince » (Bretagne) « d'armer et équiper des vaisseaux P A S S E , fr. s. f. (De Passas, P a s . ) (Gr. litt. mod. I T O U I O V ; soubs des Passeports du s duc de Beauffort, sans commise

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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sion du R o y ni du lient, général de Sa Majesté en la prouince en laquelle n'y aiant dadinirauté personne ne doibt entreprendre d'y armer ou équiper que de l'ordre cy dessus ; et a le dict procureur général requis, que très-expresses deffenses soient faictes à touttes personnes d'armer ou équiper vaisseaux dans la province sans commission et ordre exprès du Roy et attache de son lieutenant général en la p r o uince; et s'est le dict procureur general du R o y retiré; sur ce delibere : la cour a arrestò que deffenses seront faictes à touttes personnes, de quelque qualité et condition quelles soient, d'armer ou équiper vaisseaux de guerre dans la prouince sans ordre exprès du Roy et sans auoir latache du lieut. de Sa Majesté, à peine de perte et confiscation desdicts vaisseauz et de diz mille livres d'amende, etc. » Registre secret de la cour, coté : « Feburier 1666 ; » Archiv. du départ. d'Ille-et-Vilaine, Palais de justice, à Rennes. P A S S E R , fr. v. a. (Du ht. Passus, Pas.) (Gr. vulg. Шряо-ш; gr. anc. riopOp.sw ; ital. Passare; esp. Pasar; port. Passar; angl. Pass [То]; basq. vulg. Passa; basq. litt. Passata; bas hret. vulg. Pasé; val. Т р с ч е [Trétc/ié] ; pers. Gouzourna.) A l ler d'un lieu à un autre au moyen d'un navire, d'un bord à l'autre d'une rivière à l'aide d'un bac ou d'un bateau. (Illyr. an

daim. Pri.xaliti; mal. Menta brang-han [^{ут?]' an [^^Ù3],

Tambang-an

al

P S^ -

[ ^ S L N ' J ] ; madék. Mandehan ;

ital. Traripare; w o l . Diala; bamb. Baligtié.) Passer la mer; Aller d'un des rivages de la mer à un autre rivage. (Illyr. daim. Mimo piovati, Moreprimitati.) — « Et sachiez que nos pa itómes à monseignor Symon d'endroit la voie d'outremer » (relativement au voyage d'outre-mer), « et entendîmes de lui «pie il a bone volente de Passer à celte feste de Saint Johan. » Lettre de Philippe, chapelain d'Alphonse, comte de Poitiers, à ce seigneur; Bibl. de l'Ecole des chartes, t. i , p. З98 — P . 401, on lit : « Et sachiez que madame la Iloine envoia a l'apostole » (au pape) « pour pourchacier qu'il fussent escoumeniez » (excommuniés), « se il ne passeent au passage d'aoust. » — •< Si étoient en la route et à la délivrance du Roi d'Angle­ terre plus de mille chevaux ; et mirent deux jours à Passer entre Douvres et Wissant... » Froissart, Citron., chap. 62. (V. 1. Passagier.) — Passer à poupe ou sous la poupe d'an navire, (Ital. Passare a poppa ; angl. Pass [То] under the stern ; rus. П р о й т и подъ корту [Pronipotehormou),Прой­ т и задъ корму [Proiti zate kormou].) Passer derrière un navire, quelquefois assez près pour communiquer avec lui par la parole.— Passer au large, (Angl. Pass [То] at a distance.) ( V . Au large.) — Passer ou vent, (Ital. Passare a sopravento; angl. Pass [То] to windward, IVcather [То] ; rus. Взоппш lia вЪтръ [Vzoili па vètre].) C'est,étaiitsous le vent,monter vers l'origine du vent, pour laisser sous le vent à soi, comme disent les marins français, une terre, un navire, un banc, une bouée, etc. — Passer outre-mer. — « Quand le printemps vient et la bonne saison pour mouvoir qui vouloit Passer outre mer. >• Froissart, Chron., chap. 48. — P a s s e r pardessus le bord, (Rus. Вроспть за б о р т ъ [Brossite za borte].) T o m b e r du haut ~d'un navire à la nier. — Passer quelqu'un dans un navire, dans un bateau, (Illyr. daim. Pribôdid, Privà.vati, Provdxoti.) Conduire quelqu'un d'un rivage de la mer à un autre rivage, sur un navire; d'un bord à l'autre d'un port, d'une rivière, d'un lac, sur un bateau. — « J'ay reçeu les lettres que vous avez pris la peine de m'escrire le 3 et le 7 de ce mois; il ne suffit pas qu'il y ayt deux vaisseaux des quatre que le sieur Gabaret » (chef d'escadre) « doit commander, prests pour Passer M . le duc de la Feuillade en Sicile, le Roy veut qu'ils partent lotis en mesme temps; et Sa e r

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Maj. ne doute pas que le s Arnoul vous ayant informé de ses intentions, vous n'ayez fait l'impossible pour luy donneicene satisfaction. » Scignelay à de PreuiUy (lieutenant g é n é ral), i7Janv. 1678. Ordres du Roy,wo\. X L I V , p. 20 v ° , M s . Arch. de la Mar. ( V . Estoire, 2. Passager.) — Passer sous le vent, (Ital. Passare a sottovento; aiigl.Pe.tt [То] to lecivard; rus. С п у с т и т ь с я подЪ вЪтрь [Spoustitsia pode vôtre.) M a nœuvrer de manière à laisser un objet quelconque dans une position telle, par rapport au veut, qu'il soit plus près de l'origine du vent régnant qu'on ne va l'être soi-même. — Passer sur l'avant ou sous le beaupré, (Ital. Passare sotto il bompresso; angl. Pass [То] a head ; rus. П р о й т и подъ носъ [Proiti pode noss].) Passer devant un navire, et très-près de lui ; Croiser la route d'un navire en passant devant lui. — Passer une manœuvre. (Ital. Guarnire, Passare una manovra nel suo bozzello; angl. Rceve [To]; rus. Продергивать [Proderg/tivate].) Faire couler une manœuvre sur le rouet d'une poulie. Du cordage qui coule ainsi dans une poulie, on dit qu'il Passe dans cette poulie. — V . Furain. P A S S E U R , fr. s. m. (De Passer.) (Gr. anc. ПорбрЕО; ; esp. Barquero; isl. Feriumadr; augi. Ferry-man; holl. Pontvoerder; dan. Fœrgemand; suéd. Fârjkarl; illyr. daim. Perevosnil; Pribroditclj, Privaraoc; rus. Лодошникъ [Lodochnike], ПеревОЗЧНИКЪ [Pérévoztchike] ; hongr. Révész; w o l . Dialckat: bamb. Tigaldn.) « Celui qui mène un bac, un bateau, pour passer l'eau.» Acad. franc., I 8 I 4 - I 8 3 5 . 1. PASSO, cat. anc. vénit. s. m. L'esp. écrit Paso. (Du lat. Passas, Pas.j P a s , mesure de longueur q u i , à Venise, équivalait à cinq pieds, c'est-à-dire à un peu plus de cinq pieds français, le pied vénitien étant au pied français comme З48 mille est à 3 ï 4 - La différence était donc de 24 mill. ou 11 lignes environ. — « Cinque piedi fanno un Passo.» Bernardo Accïoaïolo, l'Arte del navigare ( i 5 8 o ) , M s . A . 1 - - , Bibl. Sainte-Geneviève. (V. Galea de Fiandra.) — L e Passo était aussi la division de la ligne de sonde, et représentait à peu près ce qu'en France on appelle la Brasse.— « Perche trouando Passa circa quattro d'acqua su la detta Boccha , sorgesse »(011 jeta l'ancre, on mouilla) « secondo l'ordine nostro...» Navigo, di С. D. Mosto (milieu du x v siècle'. ( V . Scandaglio.) Nous ne savons si le Passo catal. avait la longueur du Pas vénitien, mais nous sommes porté à croire que la différence entre ces deux mesures ne devait pas être bien grande. M . le vicomte de Santarem nous a communiqué un fragment à demi effacé d'une légende écrite au x i v siècle sur une carte de géographie catalane, conservée aux archives diplomatiques de Florence; cette carte, dessinée sur une feuille de parchemin par un certain Solerv de Mayorque, et datée : i 3 8 5 , représente la Méditerranée et la mer Noire. La légende en question se trouve écrite à côté du cap Buxerder (Bojador); on n'en lit que les restes suivants : « ...sses ede xtesfino (ou sino) de peschados los quais e

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dien fi folz (ou si folz) y jttsen mar trobaretz xv Passi de fon .... v tera segons q. scretz en mae mes bonieys. >. Nous ne nous hasarderons pas à restituer cette inscription fruste mais nous croyons en trouver le sens dans celle-ci, qu'on lit à côté du Cauo de Bugeder, dans la carte dressée en 1455 à Gènes, par Bartolomeo de Pareto, prêtre g é n o i s , qui avait le titre à'Acolitus sanctissimi domini pape «Plagie arenose et deserte valile magne et ideo terra ista silicet m a ritima est pro maiori parte inhabitata nisi hominibus q sont nigri et semper vadtint nudi qui dicunt quod quanta miliari.» eritis in mare tantas Pasas (sic, pour tantos Passas) habebitis de fonde et totidem prò rapta (pro rata?) » 2. P A S S O , ital. s. m. (Même étymol, que le précédent.'


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E . Passage, Passe, e t , par métonymie : Bac. — a Quindi a se­ gnali che si credeano concertati i Padovani non corrispo­ sero , vedendo i Passi totalmente interclusi, e i Genovesi ai quali era noto cosa indicavano con le loro accennate 38 ga­ lere comparvero in faccia alla Veneta armata , che non ommise di corrispondere al bombardamento nemico... (xbre 1З79). » Carlo Ant. Marin, Storia civ. e polit, del commere. de' Veneziani (\\пец}а, 1800), t . v n , p . 199 Passo del gatto (Passage du chat.) Trou du chat. P A S T E C A , esp. s. f. (Étymol. inconn.) Pastèque. — « T o das las poleas y motones que fueren menester para las retenidas de la artillería , y dos Pastecas grandes para cargar v descargarlas." Razón de las medidas... para vn galeón numerado Nuestra Señora de L o r e t o , Ms. de 1614 à 1621, Ribl. de la Mar., n° i4a55-3. — V . Talla. P A S T E C C A , P A S T E C A , P A S T E C O , ital. s. f. et m. Pastèque. — « Pastecbi 2 de morganali. Pastechi due a pope per le suste.» Fabbrica di galere, traité du x i v ou du x v siècle. — « Per le Pastecche del ritorno polcggie due.. » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 38. — « P a s téela:, morceaux de bois qui enferment les poulies, » dit Nat. Due/., 1674; définition incomplète et inexacte, comme on le verra à l'art. Pastèque. e

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P A S T È Q U E , fr. anc. provenç. s. f. (De l'ital. Pastcca. [ V . ] ) Galoche, Poulie coupée, Poulie de retour. (Rus. Каппфасъ блокъ [Kanijass-btohe].) — « Deux tailles Pastecques de retour, deux liures. Stolonomic, M s . d e 155., n 7g72-8, Bibl. nat., p. i 3 v ° . — V . Arbourer. 0

P A T S A V A G E , lasc. s. (De l'hind. Pat, signif. Étoupe, Haussière, Grelin.) Draille.— L e lient. T h . Roebuck, p. 121, art. Spring s taf,de son Engl. and hindoost. naval. Dict. ( 1813 ), écrit : Pur suwa, ее (Par savaï). Lequel a le mieux entendu, du capit. Campagnac ou du lient. Roebuck? Nous ne sommes pas en mesure de résoudre cette question. — V. Savage. P A T A , e s p . port. s. f. Patte de l'ancre. P A T A C C H I A , ital. s. f. (Étym. inconn.) Patache. P A T A C H E , a n g l . f r . esp. s. f. et m. (Étymol. inconn.) L e P . Larramendi veut que le basque Patacltea ait été fait de Bataclie,c[y\\ signifie : Petit, moindre. Cette étymologie n'est pas inadmissible; mais le P . Larramendi est d'ordinaire si hasardeux, que nous sommes naturellement en garde contre son ingéniosité. Si la Patache avait toujours été un navire employé par les agents du fisc pour le recouvrement de l'imp ô t , auquel certains marchands et caboteurs cherchaient à se soustraire, il serait assez simple de faire venir son nom de celui d'une petite monnaie qui s'appelait Patac ou Palar, en bas lat. Patacas, Patagus, Patatius, Pataras, etc.; mais la Patache fut longtemps un bâtiment de guerre, avant d'être une gardienne de port ou de rivière, un bureau flottant pour la recette de la ferme des gabelles ou des douanes. Il faut donc rejeter, toute satisfaisante qu'elle semble être, une étymologie qui n'a pas pour elle l'affirmation des faits historiques, en reconnaissant que jusqu'ici personne n'a pu donner sur l'origine du mot Patache des notions qu'on doive tenir pour certaines. Ménage s'est abstenu; il est prudent de faire comme lui.) (Ital. Pataccliia, Pataggio, Potasela, Patacliio , Potassa , Potasio ; port. Patacho"; esp. Patache; ail. Patasche; holl. Petas; basq. vulg. Patacha, Patochea; prov. Patatchio; bas bret. Patache, Partaiche; ar. vulg. Battis; rus. Зодорное судно [Zodornoïé sondad]. Dans l'oeuvre de Jacq. Callot, où Г011 voit un combat soutenu par un Bertone et un Pataccio turcs contre quatre ga­ lères du pape, — deux planches avec légendes italiennes qui

furent probablement gravées à Florence vers 1618-1621, époque où Callot travaillait pour Conie II de Médicis ; — la Patache a une grande analogie de forme , de gréèment et de voilure avec la Bcrtonc ( V . ) ; il serait même assez difficile de distinguer l'un de ces navires de l'autre, si le graveur n'avait, par un renvoi des bâtiments à la légende, fait connaître quelle est la Patache, et quel le Bertone. Un passage de la Chronique d' Aboulféda nous fait connaître qu'au x n siècle les chrétiens avaient une sorte de navire appelée par l'auteur arabe Batâs ( V . ) , nom sous lequel il nous semble que nous ne devons pas méconnaître la Patache. Quelles étaient la forme, l'importance et l'emploi de ce navire? Nous l'ignorons. Nous vovons, au x v i siècle, la Patache figurer dans les flottes espagnoles (V. Corchapine parmi les petits navires de charge. La Rc/otionc vera deli armata (l'Invincible), tradotta dispagnolo in italianoperF. P. (Roma, i n - 4 , i 5 8 8 ) , mentionne dix-neuf Patarhi, dont la plus grande était du port de cent botti ou tonneaux , et la moindre du port de soixante-dix botti. Les Pataches de cent tonneaux portaient vingt-quatre bouches à feu (de fort petites pièces assurément); celles de soixante-dix en portaient seulement huit. Dans l'escadre que commandait en 1740, sur la côte du Brésil, don José Pizarro, était une Patache de vingt canons : « A n d a Patache of twenty guns , » dit Richard ArValter, chap. 3 de la relation qu'il donna du Voyage autour du monde, fait par George Anson. Guillet ( t. 111 Des Arts de l'homme d'épée) définit la Patache : « Un petit vaisseau de guerre qui suit ordinairement un plus grand, ou qui mouille à l'entrée d'un port pour aller faire la découverte, et reconnoistre les navires qui viennent ranger la coste. » (V. Potage.) Ainsi, la Patache sert de première garde pour arrester les vaisseaux qui veulent entrer dans le port où elle est entretenue. » P . 268, édit. de i683. Aubin (1702), qui reproduit cette définition de Guillet, ajoute : « L e corps de garde de la Patache doit être composé de son équipage , ou de soldats détachez à cet effet. Les fermiers généraux ont aussi des Pataches qui se tiennent à l'entrée des ports, pour avoir inspection sur ceux qui entrent. On dit Pataches des fermes. » Les Pataches d'avis ou Frégates d'avis étaient des barques dont la mission était de porter les dépêches. Comme la Patache de guerre était un navire peu redoutable,son nom était devenu presque un terme de mépris; ainsi, on lit, t. i , p. 70 de la Correspondance de Sourdis (année 1 636) : « Aussi sont-elles » (les galères espagnoles) « à tel mépris, que les moindres Pataches leur donnent maintenant la chasse.» — « La Patache de garde, armée de son équipage et commandée par un capitaine de bruslot, fera la garde au bas de la r i v i è r e , et fera raisonner ( V . ) les bastimeuts qui arriveront pendant la nuit. » A r t . 14 , Règlement pour la police du port et arsenal de Rnchefort; 6 février 1680, Ordres du Roy, vol. n ° XLviii, fol. 80 v ° . — <i A la prière du seigneur de Saint-Laurent et de Fevesque de Saint-Brieuc, les Malouins envoyèrent au secours de Buhat deux Pataches el 200 v o lontaires sous les ordres de Pierre Gravé, sieur de Bellechausse. » Chron deSaint-Malo, i 5 g i (Ms.) «J'apprends, par vostre lettre du 1 de ce mois, qu'il s'est éuadé quatre matelots que vous auez eboisv pour apprendre le métier de canonniers à Rochefort, et qu'il y en a vn qui s'est engagé sur la Patache... et luy faire connoistre que ce n'est pas l'intention du Roy que les matelots qui ont esté levés pour son seruice soient reçus dans ladite Patache. » Seignclay à Lombard, 18 nov. 1681. OrdrcsduRoy, vol. u , p. 42" v ° , Arch. de la Mar.)—« Miercoles onze » (11 juillet i635) « buen tiempo ; este dia la capitana con un Patache despacho papales a los pilc| tos...» Relacion del viajcn de /Iota, etc., Ms. Bibl. de la Mar., e

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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i i ° 14255-3.— « En 22 de Agosto, como à las 8 de la mañana, año de 1708, ariendose embarcado en el Patache nombrado la Sanetissin'ia Trinidad, fabricado en la playa de Manila... » Rclac. del viage que hizo el abad don Juan Bautista Sydot, in-fol., p. 3. P A T A C H I O , ital. s. in. (Variante dePiitacchia.) Patache. P A T A C H O , port. s. m. Patache. — « Portaría ao Contador Gérai du marinha, remettendo-lhe certidao da sentença proferida no tribunal de i" Instancia de Angola, relativa ao apresamento do Patacho Nereida, pebo Brigue de guerra Tejo, » 27 fév. 1843. (Annaes niarit. e colon., 1843, p. 100.) P A T A G E , esp. anc. s. m. (Pour Patache. [ V . ] ) — « El marqués » (de Santa-Cruz) « salió del rio de la ciudad de Lisboa a los x de julio i 5 8 2 , con 28 naos (porque otras tres que auian de yr también con el, non pudieron salir hasta otro dia) y con cinco Patages pequeños, y por tener orden de Sa Magestadde partir con esta armada, sin esperar a alas 19 naos, dos galeones, doze galeras y dos pataxes que se apustaron y pusieron en orden en cl Andaluzia. •> Fol. 1 , Lo sveccido ala armada de Su Magestad, etc. (juillet 1682), in-4° ; Bibl. de la Mar., v o l . n° 14255-3. — « . . . Y trahan (la flotte de Don Antonio) « otros muchos Patages menores a la redonda de la armada a dos y tres leguas della a tomar lengua, y descubrir. « I d . , fol. 4 v ° . — V . Almiranta, Falnia. e r

P A T A G G I O , ital. anc. s. m. (Variante de Patachio. [ V . ] ) Patache. P A T A I I K A P A L , mal. v. s. (Patah [ i i ' U ] 011 Pachah l V ] , briser, Kapal \¿s6\ [ V . ] ) Naufrage. - V . T e r bouang, Ter-patah. * P A T A H L A O U T , mal. s. (Pata [ v j ^ o ] ou Patah

[f>L>],

carte géographique, Laoiit [ C _ > j ¿ ] , mer.) Carte marine. n A T A I K O I , gr. anc. s. m . p l . Selon Hérodote (Thalie, chap. 37), les Phéniciens peignaient autour de la proue de leurs galères les images de leurs dieux, et ces images ils les nommaient ná-caizoi. Voici le texte de l'historien : » . . . "E<m 'HcpaiffTOu TwyaXjjia T O Î S I <I>oiviJ'.y)'io .(7i HaTai/.oi(;i£p3spÉ<jT Œ T O V , T O U ; oí <I>otW.£; Iv Tïj<7i Trpo')pv)<;i T Ó J V Tpt7¡pswv TCEpioiyouct. O Í os T O U T O U ; u.r¡ o7rto77£, ¿yoj 0; 0! 57)U.avé(u TiuYpaiou àvopè; pii-

yàp

T O J

,

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pr,5Í< le-n. » (Cette image de Vulcain est tout à fait semblable aux Pataiques que les Phéniciens mettent autour des proues de leurs galères. Je dirai à qui ne les a pas vus : « C'est une imitation d'un pygmée. ») L e Dict. gr.-fr. de Planche ( i 8 3 8 ) , dit des n á T c a x o ' . : •< Petites images burlesques de divinités peintes sur la poupe des vaisseaux des Phéniciens. » Poupe est une erreur; le texte d'Hérode nomme expressément : les proues. On comprend très-bien, en effet, que les représentations des dieux que les Phéniciens plaçaient à l'extérieur de leurs navires de guerre, sans doute pour servir d'égide à leurs galères contre l'ennemi, fussent placées à la proue et non à la poupe. Devant, tout le monde les voyait, car elles précédaient pour ainsi dire les navires; derrière, on ne les aurait pas vues, et il semble qu'elles n'eussent été là que pour protéger la fuite des vaisseaux vaincus. Nous connaissons trop mal les pygmées pour nous faire une juste idée des Horacixoi que leur compare Hérodote; tout ce que nous concluons de la phrase citée plus haut, c'est que les simulacres des dieux, peints on sculptés autour de la proue des galères, étaient nains. Peut-être étaient-ils hideux, et faits ¡íour inspirer la terreur et l'effroi. Nous voyons encore aujourd'hui les Chinois peindre ainsi, à l'avant de leurs jonques, des ligures d'animaux imaginaires qu'ils font horribles , et dont ils croient l'effet victorieux sur leurs adversaires.

P A T A R A S , fr. s. m. (De l'ital. Patarazzo. [ V . ] ) ( G r . vulg. KovTpairaTapcWlov (Kontraj/ataratzo-n) ; angl. Stvifter; esp. Pantarraez; ar. côte N . d'Afr. Sartia farsa.) Faux hauban. — Ce mot n'est pas ancien dans le vocabulaire des marins français. Aubin (1702) ne le donne pas, et nous le v o y o n s pour la première fois dans le Dict. Saverien (1757-1781). P A T A R A S S I - : , fr. s. m. (? De Battere, Battre, Frapper, Faire une plaie.) (Gr. mod. ily.iXapr,; ital. Patarasso; rus. ,4opo;KHiiK'b \Dorojnihe\.) Coin ou ciseau dont les calfats se servent pour ouvrir les joints existant entre deux bordages, afin de faire mieux la couture. — Ce mot se lit dans le Dict. de Desroches ( 1 6 8 7 ) ; Aubin (1702) lui donne pour synonyme : Male-bète (Mauvaise bète.) Ce dernier nom tenait probablement à la ligure qu'affectait cet instrument, à une epoque où le fer et le bois se façonnaient volontiers en images fantastiques et bizarres. — Frapper avec le patarasso ì'étoupe introduite dans les coutures, c'est Patarasser. n A T A P A T Z O N 'Patàratzo-n), rasso. [ V . ] ) Galhauban,

gr. vulg. s. n. (De Pata-

P A T A R A Z Z O , ital. anc. s. m. (Etyinologie inconnue, car nous 11e supposons aucun rapport entre ce mot et le napolitain Pataracchia, signifiant mensonge.) G a l h a u b a n . — V . Controsartia, Galobano, Patarasso. P A T A S C H E , ail. s. (Du fr. : ) Patache. P A T A C I A , ital. s. f. (Variante de Patacchia.) Patache. P A T A S E A , ital. s. f. (Variante de Potasela. [ V . ] ) Patache. — « Patasce de Guipusco : 4. » Relaz. dell' Armada di S. M. caf per la tersero (1585) ; Ms. Urbin A . 8 3 1 , p . 456 v ° , Bibl. du Vatican. 1

P A T A S S A , ital. s. f. (Variante de Patascia. [ V . ] ) Patache. P A T A X , P A T A X E , P A T A Z , esp. anc. s. m. Variante de Patache. — V . Patage. PATCHAVRA SUPURGUECI, Halaì[Supurguiè

turc, s. ( P r o p r e m e n t :

(i£j~~,)] delainede Mouton [Pdtcha(ò^.-.-

.

pied de mouton].) Ecouvillon. P A T E N O T R E , fr. anc. provenç. s. m. (De l'ital.Paternoster, Chapelet.) (Proprement : Grain d'un chapelet.) P o m m e de racage. L'ensemble de ces petites boules rondes enfilées au bâtard de racage a l'air d'un chapelet ou Patenôtre.— V . 2. Cap de mouton. P A T E N T B I T A C L E L A M P , angl. s. (DePatens, Lampe d'habitacle.

Visible.)

P A T E R A S S O , ital. s. m. Galhauban. Peterasso est une variante moderne de Patarazzo ( V . ) , faite pour éviter une homonymie avec Patarasso. ( V . ) — Paterasso se trouve dans Statico (1814). — V . Controsartia, Galobano. 1 . P A T E R N O S T E R , lat. s. m. Nom d o W parles Italiens à i a Pomme de racage, le racage étant considéré comme un chapelet dont chaque pomme est un grain sur lequel le fidèle s'arrête pour réciter un Pater. L'ensemble des pommes du racage est appelé : Pater nostri. Les marins de l'Adriatique disent communément : Pater nostro. — V . Bertùccio, Corde a paté, Verticchio. 2. P A T E R N O S T E R , ital. s. m. Un des noms donnes par les marins d'Italie à la marguerite. — For un Pater noster alla gomena, Faire marguerite. P A T I F A , port, s f. « Embarcaçao da India, » dit Raphaël Bluteau, dans son Vocabol. port, et lat. (1712). Erreur. N'ayant jamais trouvé mention de Patifes dans les récits des anciens navigateurs qui fréquentèrent les côtes


GLOSSAIRE NAUTIQUE. de l'océan Indien, nous avons recouru, comme il nous arrive toujours quand un doute nous reste sur un mot que nous lisons dans un dictionnaire, si estimé qu'il soit, nous avons recouru à l'auteur cité par Bluteau, et nous avons reconnu que Palifan'est point, ainsi que Almadia ou Prao, le nom d'une espèce particulière de navire, mais celui d'un vaisseau qui, en mars I55Q, fut au moment de faire naufrage par suite d'une tempête horrible. Voici le passage de C o n t o , Decada sept, de Asia (1616), fol. 141, verso, 2 col., lig. 2 et suiv. : — « A Patifa, em que va o gouernador Francisco Barreto, teue muitos venlos contrarios,com que estent a aruore seca dezoito dias, antre huas ondas de mares cruzados, que pareciaô altissimos montes, de cujos eûmes a nao se via cair militas vezes em vns valles, que parecïa nao poder mais apperecer, et com os grandes balanços que daua de hua parte a outra, Ihe arrebentarao trinta et seis curuas pellas gargantas, et trocerao mais de corenta cauilhas. taô grossas como o collo de vm braço, que prendia as curuas à nao, et quebrarao dezoito entremiehas, que c'ragiaô as curuas, que junto tudo isto à velhice, et podridaS da nao, a fez ubrir por tantas partes, qua se fora muito facilmenteao fundo, se faltara o valor et diligencia conique Francisco Barreto facia acodir as bombas, et lançar fora a agoa que enlraua nella por muitas partes queestauaô abertas. » On à peine à comprendre que Raph. Bluteau ait pu prendre pour un petit navire un bâtiment dont les chevilles qui traversaient les courbes et le bordage étaient grosses comme le bras. Bluteau avait lu le chapitre de Conto avec une grande légèreté; sans cela il aurait remarqué (même page, col. i ) cette phrase : « . . . Como aconteiço a nao de Francisco Barreto de que logo trataramos, » qui prépare au récit des manœuvres de la Patifa pendant la tourmente. L e reste du chapitre l'aurait également convaincu de sa mauvaise interprétation, car il y aurait vu que la Patifa naviguait en escadre avec la Framcnga (la Flamande), la Garça (le H é ron), le Castillo, le Tigtt, la Rainha (la Reine)', la Nossa Scnhora de Barca, etc. Pourquoi la Patifa avait-elle ce nom? La raison en est assez difficile à trouver; nous remarquerons cependant que Patifa et Patifab signifient Vaurien, Maraud, etc., que Patifaria signifie Coquinerie, et qu'on aurait pu nommer Patifa un navire, comme on en a nommé la Tapageuse, la Bouffone, la Lutine, etc. e

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I 1 A T I K 0 Y A 0 2 (PaliAoulo-s), gr. mod. s. m. (De l'ital. Baticulo.) Guinderesse. P A T I L L A , esp. s. f. (Diminutif de Pata, patte.) T a l o n . — « Y en lo «7 del Contra Codaste sobrô de la Quilla se harâ Patilla; en laquai se echaràn dos Cinchos de fierro; y otros dos a Proa, porque si tocare la Nao no hienda por la quilla. » Thoni. Cano, Arte para fabricar naos (Sevil., 1611), o p. 20 V . P A T M A R , ortb. incertaine d'un mot indien que nous voyons écrit Patcmar par le capitaine P . Bouvet, cité plus bas, Patamar^ par M . le capitaine Paris, et Pathemar ou Patmar par l'amiral Willaumez, dans son Dict. de marine (in-8°, 3 edit.; Paris, août i 8 3 i ) , dont voici l'article : « Paquebot de l'Inde d'une marche supérieure (d'une belle mer). Ces sortes de bâtiments n'ont qu'un mât, sur l'avant du milieu, et un bout-dehors horizontal; ils gréent une voile à antennes fort grande et trois focs. » Le" capitaine P. Bouvet, dans le Précis de ses campagnes (in-8° de 136 pages; Paris, 18/10), raconte l'armement en course qu'il fit, à l'île de France, en 1807, d'un Patmar construit exprès pour lui; nous en extrairons quelques passages également propres à faire connaître le navire et le hardi capitaine e

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dont le nom se rattache si glorieusement à l'histoire des faits qui, sous l'empire, ont illustré la marine française dans l'Inde. M . Bouvet avait été pris par la frégate anglaise le Pitl, après la perte de la frégate l Atalante, dans la baie de la Table. 11 était à bord du bâtiment qui avait visité le navire américain sur lequel il se rendait à l'île de France, lorsqu'il lui arriva ce qu'il rapporte p . 10-16 de son intéressant Précis : « Nous abordâmes la côte Malabar au commencement d e la mousson du N . - E . Pendant cette saison la mer est rade ( V . ) sur toute l'étendue de cette côte; les plus frêles embarcations y sont employées au cabotage, surtout une espèce Chelingue ( V . ) dite Patcmar, ayant des qualités supérieures pour la marche au plus près du vent. Je remarquai avec étonnement que nous passions tous les jours au travers d e cette foule de barques, sans jamais en visiter aucune. Frappé de la différence de cette allure avec celle que j e connaissais aux croiseurs anglais sur d'autres mers, j ' e n demandai l'explication à un officier du Pitt dont j e suivais ordinairement le quart. « Nous n'avons point d'ennemis dans ces parages, me dit-il ; et le nombre de ces barques est si grand ! — Si pourtant un corsaire de l'île de France se présentait ici sous cette forme?—Nous ne croyons pas possible à une aussi frêle machine, avec ses immenses voiles, de traverser l'Océan qui nous sépare de l'île de France. — En effet, répondis-je, votre sécurité est bien établie..) Nous ne r e prîmes jias ce sujet de conversation. — Descendu à l'île de France, je remis au capitaine général des dépêches du capitaine de l'Atalante, et le priai de traiter de mon échange le plus tôt possible, ayant à lui soumettre un projet d'armement que je croyais propre à servir utilement la colonie. Son Excellence ine reçut avec bonté, agréa le plan du Pateniar... L e capitaine général ordonna la construction du Patemar, et conclut mon échange. 11 me laissa le choix des officiers ctdesvolontaires qui devaient former la plus grande partie de mon équipage, et donna ses ordres pour que j'eusse à ma disposition toutes les fournitures dont j'aurais besoin pour la confection de mon navire et pour son armement tout à fait exceptionnel. Je remis mon plan au directeur des constructions du port N . O. Six semaines après, le Patemàr fut lancé à la mer, et reçut le nom de l'Entreprenant. Mon armement consistait en un canon de 8, monté sur affût marin, et installé pour battre en belle et en chasse. L'équipage se composait de 40 hommes, tout compris. Il est certain que l'Entreprenant n'aurait pu naviguer dans les mers comprises entre nos îles et la côte Malabar avec son appareil de Patemar : l'officier de la frégate le Pitt, et après lui les marins de l'île de France, avaient fort judicieusement prononcé qu'une aussi frêle embarcation devait sombrer sous la voilure qui lui était ostensiblement destinée; mais c'était sous un appareil de Chasse-marée taille-vent «pie je m'étais proposé de traverser à la côte de l'Inde. J'appareillai donc ces voiles auxiliaires le soir de mon départ, à neuf heures. Mon bateau se comportait bien sous cette voilure aisée; je touchai à Bourbon le 7 décembre (1807), et le même jour j e pris la haute mer. Rendu à la côte de Malabar pendant la nuit du 22 au 23 janvier (1808), j'échangeai mon appareil, et parus sous celui de Patemar à ia pointe du jour. Je naviguai dès lors à la manière et en compagnie des barques du pays, serrant la terre et visitant toutes les rades. J'explorai ainsi toute la côte occidentale de la péninsule de l'Inde. Je pénétrai sur toutes les rades au travers des vaisseaux de guerre, près desquels il m'arriva parfois de passer à portée de v o i x ; j'allai jusque dans la rivière de Surate sans éveiller la suspicion des autorités anglaises. En-


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lin le 7 février, étant de retour à la còte Malabar, nous aperçûmes vers le milieu du jour une voile au S. O. courant sur le N i 0 . Nous reconnûmes bientôt en ce navire un brick armé. Je résolus de faire sur ce bâtiment l'essai des avantages que j e m'étais promis des facultés du Patentai-, pour bien pincer le vent et courir vite. Parvenu à portée de canon, j e manœuvrai franchement pour attaquer...» Suit la description du combat, et d'une chasse à la voile et à l'aviron, au bout desquels l'Anglais amena son pavillon. « 11 était dix heures ; nous étions en vue de deux autres navires, dont l'un me semblait une frégate; j e me hâtai d'amariner notre prise : c'était le brick-corvetta de la compagnie, la Marguerite, de 270 tonneaux, armé de dix caronades de 12, et de 75 hommes d'équipage, allant à Bassora; sa cargaison de fer, d'indigo et de toiles était évaluée à prés de deux millions de francs. Nous arrivâmes à l'île de France au mois d'avril suivant, sans obstacles. » Si l'on se reporte à notre article Chelingue, on verra qu'il n'est pas possible de supposer que le Patinar VEntreprenant, étant armé d'une pièce de 8, fût dépourvu de membrures capables d'assurer sa solidité. L e capitaine Bouvet avait fait construire un bâtiment qui pût tromper, parsa forme extérieure de Patinar, l'ennemi habitué à voir sans défiance les petits navires de cette espèce; mais le plan qu'il avait donné à l'ingénieur avait été modifié conformément aux besoins du service que le hardi corsaire voulait faire faire à sa barque trompeuse. A l a page I 3 I du Précis de M. Bouvet on l i t : « État-major du Patemar o u Felouque. » Ceci veut-il dire que le Patmar et la felouque soient semblables par leurs constructions et par leurs figures ? N o n , assurément; mais la grande voile à antenne de l'un et de l'autre navire; mais la rapidité de leur marche; mais, dans le cas de l'Entreprenant, la vocation de corsaire de la Felouque et du Patemar, purent décider M . Bouvet à user d'une synonymie qui aidât le lecteur à se faire une certaine idée du navire indien, qu'une transformation plus i n térieure qu'extérieure rendit capable de lutter contre un bâtiment aussi fortement armé.

Nom donné dans les ports de la Méditerranée à la p o m m e d e racage appelée par les Italiens Pntcr-noster.ÇV.)— « . . . M o r ceaux de bois arondis et percez en formede gros grains de chapelets, nomez Patres, qui font le tour de l'arbre; l'on en met un rang de neuf dans chaque branche du doublin... » Métti, sur les manœuvres et les agrès d'une galère, M s . Bibl. du Dépôt de la Mar., p. 33. — « P a t r e s pour les trosses, tréou et batardin» (de l'arbre de maistre), « 92; 14 pouc. de c i r confér.— Patres pour les trosses et bastardin » (du trinquet . « 52; 11 pouc. de circonf. » Dortière, Traité de Mar., Bibl. de la Mar. — V. Batardin, Trosse. P A T R Ò , cat. anc. s. m. (Du lat. Pater, Père.) Maître. Capitaine ou Patron de navire.— « Perrogatives de P a t r ò è d'escriva è de personer, é delà fé è creença que es donada al cartolari. » Rubriq. du chap. i 5 , Consulat de la mer, édit. Pardessus. — « E corn foren entro a vint milles en mar, ab vu leny armât Lalmirall en Jacme Però ana a cascumnau, e leny, galea, terida, barca, e a cascun Patrò eli dona vu albara » (Lettre close, instruction secrète; Albaran , en esp.) « sagellat, ab son sagell del senyor Rey... E mana a cascun Patio que faes la via del port de M a h o , que es en la illa de Manorqna : e que en lo dit port entrassen tuyt. , lia refrescassen. É qui corn fossem fora del port de M a h o deu milles en mer, que cascun obris lalbara, e no abans en pena de la persona. » Chron. de Ra. Muntaner, chap. 4 g . — V . Almirall; Amarinar, Cambra, Mola, Navegar una nau, Senyor de nau. P A T R O M D E L R E Y , port. anc. s. m. Patron ou C a p i taine royal. Capitaine qui avait une commission du R o i . comme en avaient certains pilotes auxquels on donnait le nom d e : Pilotes royaux. — « Aquelle anno ( i 4 4 5 ) mandou o Iffanle Antam Gonçalvcz, aquella-nobre cavalleiro de que ja fallamos, em bua caravella, e Gomez P i z , Patroni del Bey, en outra caravella ; e este hya per maudado do Iffante Doni Pedro, que a aquelle tempo regya o regno em nome del Rey. » Azurara, Chron. de Guiné (1453), p. i 5 i .

e

M . le cap Paris, dans son curieux et bel ouvrage intitulé : Essai sur la construction navale des peuples extra-européens (in-fol.), donne, p. 17, du Patmar ou Patamar une description trop longue pour que nous la reproduisions i c i ; il l'éclairé de figures et de plans, planches 10 et 11. P A T N A S , angl. anc. s. Pour Purtncr, étambrai. — « T h e mayne-mast, about the Patnas, y 32 hands about » (le grand mât dans son étambrai, gros de 23 mains environ). InvenX of the grcul barhe, etc., 6 oct. i 5 3 2 .

i. P A T R O N , cat. anc. ital. vénit. fr. s. m. (Du lat. Pater. L e même que le précédent. (Gr. vulg. Kapiëoyjprjç [A"arai>ohiri-s); ar. Agomer ; port. Armes, Mcestrc; isl. Skìpari. Shiperra; angl.-sax. Scip-hlufort ou Scipes-hlafard; sued. Kòlhcrrc; basq.litt. Onlziquiduria; ar. c ò t e N . d'Afr. Sentit rci's ; ture, Ousta. [ I x ^ j l ] , Reis ( ^ o j ) ; vai. Ilatpon; ìliv 1 . Gospodar ; rus. UlKiinepi) [Ch/dpèrc] ; hongr. Hujòs

mestcr.

tor

I Î A T O P N A P I S M A (Patornàrisrna), gr. mod. s. n. Fourrure.— u a T O f v a p c . ) (Patornaro), y . a. (Probablement de l'ital. Patrocinare, Défendre, Protéger; dont le lat. Patronus [rad. rlaT^p] est l'origine.) Fourrer, Garnir. nATOS (Pato-s), gr. mod. s. m. (De u W c . ) , j e Foule aux pieds.) (Proprement : Fond, fondement, derrière.) Cul-delampe d'un canon, Fond de la mer. P A T B A O MOR , port. anc. s. m. Inspecteur préposé à la construction et à l'armement des navires; il donnait aux Patrons tout ce qui touchait au giéement. tout ce qui entrait dans l'équipement des vaisseaux. « O que » (dit Moraes) tem inspecçào na construcçào das naos e sen aparelho, e dâ aos niestres o necessario para as fazer prestes. » — « Mandasse a gente da sua nâo, de que era capitào Diniz F e r nande/. Patrâo mór. » Comment. Dalboquerque, part. i * , chap. 5 8 . — V . Galleâo, Officiale marinerò, Tornar a velia. ro

P A T R E , fr. atte. s. m. (Del'ital. Pâtre, P è r e ; lat.

Pater.)

Hujó

ara; mal. Malim kapal

langgadang

çj

1

J-iT

Ax? 1, Djouromondi [ ^ b y jj=>0, Nakoila [ ! ^ } i ^ ] ; chin. Châo- Kong ; fr. anc. Governere, Nageur, Notonnier, Nothonnicr.) — « Primo foren pagats als dits missatgers e P a t r o n s » (Ramon de Vilaragut et Johan Pardo de la Casta, chevaliers, qui avaient été envoyés à Barcelone sur la galère le SaintThomas, dont ils étaient co-Patrons, pour y prendre le roi d'Fspagne et l'amener à Valence, à l'occasion de trouble-, populaires qui avaient éclaté dans cette v i l l e ) , «per salai i < son d'vn mes, ço es al dit noble moss. Ramon, a ralu quatre florins per cascun j o r n , et al dits moss. Johan Pardo et en pere passadores, a raho d'iij fior, per cascun dià trecents florins que valen clxv Ibs. » P . 4, Livre des dt-penscs faites pour l'armement de la galère le Saint-Thoni i(mai 1406) ; Ms. Bibl. de la Mar., n 938-3. ( V . 2. Bescu] t. Tania.) — « Cominciai ad vsar i'officio del Patron con l voce et co i gesti, inanimando et confortando gli impauriti marinari.» Viag. di P. Quirino ( 1431 ) , ap. Ramus., t, u . u

a


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

p . 2(io F. — Le Consulat de la mer (chap. 99 et 111), la Loi de tèiv], Кормовой [Korinovoïc]; pol. Barkarz ; mal. Rapala If'isby (chap. 14), VOrdonnance du roi Philippe II (art. 4 , sampan J ^ J v Quartier-maître ou Contie-maîtrc titre «les Avaries), disposaient «]ue, «lans les tempêtes , le ! chargé du commandement d'une embarcation; il a autorité Patron devait assembler les gens de l'équipage et les marsur tous les matelots et il tient la barre du gouvernail. chands s'il y en avait à bord , pour prendre leur avis. C'est 1. P A T R O N A , ital. bas lat. esp. port. s. f. Galère Pacette situation «ju'a peinte Ariosté dans son dix-neuvième tronne.— V . Patronne. chant, quand il dit : 2. P A T R O N A , ar. côte N . d'Afr. s. m. Vice-Amiral. . Là dove a un tempo i marinari tutti Sono a consiglio del Padron ridimi.... Pigliar il porto l'ima parie loda, Et l'altra il biasma, è sono à la contese; Ma la pin parte in guisa il Padron siringe, Ch'ai porlo, suo malgrado, il legno spinge. »

Item, le dit Patron doit lesdits pèlerins conduire partout les lieux de la terre sainte; etiam personnellement aller venir a cheual ou a pié visitant les saincts lieux par espace, compétence et loisir suffisant jusques au fleuve de Jourdain : en Galilée : puis en Bethléem : aux montaignes de Judée et par les aultres sainetz lieux : et feablemcnt les déffendre des infidèles ou aultres inconuéniens qu'ils ne soient séduis par fraulde ou quelque déception. » F. Nicole le Huen , Le grand •ooy. a Jhcrusalem, in-/,°, i 5 o ; , p. 8. ( V . Esclif, Scale.) — Patron signifiait quelquefois Commandant supérieur, Amiral. , si étoit Patron de la navire » (flotte) « des Flamands Jean Pietresone , et des Anglois Messire Guy de Brianne (1371). » Froissait, Chron., liv. i , part, n , chap. 331. — V . Ragne du patron, Ceinture, Collier, Nauchier, Patrone, Sielon. e r

2. P A T R O N , vénit. s. m, Chef, directeur. — n Prexa fo parte in li X L che li Patroni de larsena possa metter penna e penne ali officiali del caneuo per tutti fatti del connin allo officio so azoche li faza sludioxamente complir li lauorieri de comun... » Chap. 9/1, Capitolar della Tana, Ms. pareli. i n - i ° , de notre Bibl. part., 11" 1, pag. i 3 verso, lig. 1.

P A T R O N A B E Y , turc, s. m. (De l'ital. Patrona [ V . ) , et de Bey

seigneur.) (Proprement : Seigneur de la P a -

tronne.) Vice-amiral. — Ce titre est ancien, et remonte à l ' é poque où les galères étaient les principaux navires de guerre. P A T R O N E , ital. s. m. (De Pâtre, P è r e ; lat. Pater.) Patron. — « P a t r o n e della galea, dicono colui, à chi lo scaffo et tutto l'armamento si consegna, et hà nel Pagliolo il pane, bescotto et legumi, ci nella compagna vino, olio, et companatico...» Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), p. 92. — « L e Patrone était l'officier qui avait le rang immédiatement inférieur à celui du Capitano. A Venise, dans les grosses galères qui faisaient les navigations commerciales, ìe Patrone était capitaine. Il devait nécessairement être n o ble, la roture étant écartée du commandement de ces navires importants. » ( V . Galeacea.) — Patrone d'una galera della religione. Jusqu'à l'année i 5 5 3 , ce titre fut celui que portait tout Capitaine commandant une des galères de Malte, le général des galères ayant le titre de Capitano delle galere. F.n 1558, ce Capitano ayant reçu le titre de Generale delle galere ( V . ) , ces Patroni prirent celui de Capitani. Alors les lieutenants des Patroni ou Sottopatroni ( V . ) s'appelèrent Patroni.

P A T R O N E I A R , cat. anc. v. a. (De Patron. [ V . ] ) C o m P A T R O N D E G A L È R E , fr. anc. s. m. Quand les galères mander un n a v i r e , y avoir le titre et la fonction de patron. étaient commandées par des hommes d'armes étrangers aux L'espagnol dit aujourd'hui Patronear. — V. Comit. choses de la mer, chacun de ces navires avait ordinaireP A T R O N I S A R E , bas lat. géno. vénit. v . a. Commander ment, sous le titre de P a t r o n , un homme pratique qui la comme Patron ou Capitaine un navire ou une galère. — conduisait et en était le capitaine marin. Quelquefois le Pa- « . . . T e m p o r e armata; fa с ta; contra Cyprios de qua armata tron était, pour ainsi dire, le cosignataire de la galère, de fuit amiratus Petrus de Campo Fregoso, in eadem armata son armement et de ses vivres. « L e Patron de la galère, » Luca de Marinis patronisaverit «nain galeam... » J. B. Ridit l'auteur anonyme d'un Dictionn. de la marine, Ms. Bibl. cheri, p. 211, t. 11, Notœ ex foliat., Ms. Bibl. civ. de Gènes. nat. S . F . n° i75o, « c'est celuy qui a la dispensation du pain, V . Carattus, Naveta «Inorimi timonorum. du vin, huille et autres vivres delà galère. » Cette définition P A T R O N I Z Z A R , vénit. v . a. Commander. — « Io 111'iiiest moins complète que celle de B. Crescendo qu'on trouvera tromissi di Patronizzar vna nane perii viaggio di Fiandra.. ci-dessous, à l'art. Patrone (V.). La responsabilité qui pesait, Viagio di Piero Quirino (14З1), ap. Ramus., t. 11, p. 199 E. dans ce cas, sur le Patron, en faisait l'homme le plus consi— V . Patronisare. dérable du navire après le capitaine, dont la paye était double de celle du Patron. On lit, p . 28 de la Sto/onomie, Ms. P A T R O N N E , fr. s. f. Galère q u e , dans l'escadre des nade 155-, n° 7972-8, Bibl. nat. : 0 L e Capitaine, 3oo liv.; le vires de son espèce, montait le lieutenant général on celui «jui Patron, i 5 o l i v . ; l'écrivain, 60 liv., pour chescune année, avait le commandement après le chef de l'escadre. En France, payables par quartiers ainsi qu'est la costume. » Il n'en était elle avait le second rang, la Réale ayant le premier; dans les pas toujours ainsi. Souvent, chaque galère recevait seulement autres marines, elle allait après la Capitane. — V . Estanun Patron ; le Capitaine alors, c'était l'Amiral ou capitaine dart, Estrapade. général de la flotte des galères; c'est ce qu'on apprend par le P A T R O N U S , bas lat. s. m. (De Pater.) Maître, quelquepetit traité d'Ant. de Conflans, intitulé les Faits de la marine et nat'igaiges ( i 5 i 5 - i 5 2 2 ) : « Vit pour ce qu'on ne parle que fois Propriétaire, quelquefois seulement Capitaine de navire. d'un Cappitaine a vnc flotte de galleres, nous commencerons — « Quoti aliquis Patronus alictiius Navis, Coche, Galee, au Patron, pour ce que en toutes les galleres le chef est Pa- ugni de teriis, e t c . » Statut géno. du 19 lèv. 1313 ; Impostelo affidigazarie, Ms. Bibl. du Dépôt de la M a r . , p . 1З0. — tron, sauf en la cappitaincresse...» — V . Patrone. «Patronus ligni.. » Jete de 1З68, carton A , cote : f , Arch. P A T R O N D ' U N E C H A L O U P E , d'un canot, d'une em- de la ville de Toulon « Ut labentibus paupertate nobibarcation quelconque, fr. s. m. (Gr. litt. mod. 'Apy^yoç rrfi libus consuleretur, lege cantimi est ut galeacea; cuiusque Àiu.êo;; gr. vulg. Bapxâpr,; [Farkarì-s]; isl. Formadr, Sfiori; Patronus octo nobilium pauperum filios, ad quameumque arigl.-sax. Batswan; angl. Cock Swain, Boatsman; illyr. partem proliciscantur, cum septuaginta nunimorum aureoBrodar, Korablenik; rus. KuapiuepsieûemepT, [Kvartcrmes- I rum stipendio secum ducat; illisque victui necessaria, qualia

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nobiles habere decet, impartiantur : simul ut aromatuin libras quater mille, sine nauli allius solutionc et gratuito importare singulis permittat. » P i e r r e Martyr, Legutio babyloniça\i5oz), Fol. 77 v ° . — V . A l c a d e s , Baliguerius, Caupolus, Cercator, Concha, Conductor, Corzare , Duo mercatores, Fustis, Galea Grossa, Galeacea, Magistrates A s i e , Naufragium, Platus, Remex , Sagitea.

laquelle le gouvernail est affiché» (fixé, attaché; affixiis) « à une pièce nommée le Pau , autrement l'Estambot. » E t . Cleirac, Termes de таг., i 6 3 4 . — I l paraît que ce t e r m e , que nous avons d'ailleurs trouvé seulement dans Cleirac, était déjà vieux en 16З4, car nous ne le voyons ni dans le P . Fournier (164З), ni dans aucun des dictionnaires du x v n siècle que nous avons sous les yeux.

P A T B O N U S A R S E N A T U S , bas lat. s. m. (Du vénit. Patrono dell' Arsena.) Directeur de l'arsenal. Il y avait, au commencement du x i v siècle, à Venise, plusieurs directeurs de l'arsenal. (V. Platus.)

П А у З О К Ъ (Paouzake), rus. s. m. Nom d'une espèce de barque sur laquelle nous n'avons aucun renseignement, J . Heym et Reiff nommant ce navire sans rien dire sur sa construction , son importance, et le service spécial auquel il est appliqué. S'il fallait tirer de la composition du mot П а Ч зокъ quelque conséquence quant à la forme de la barque qui le porte, on pourrait croire que cette barque est étroite. Узокъ signifiant Étroit.

e

P A T S A , madék. s. Cloche. P A T T A , ital. géno. s. f. Patte de l'ancre, de la bouline. — V . Marra, Zampa. P A T T E D F L ' A N CR F, fr. s. f. (Pate ou Patte, probablement de Pedis, génit. de Pes, pied. L e hollandais a Pool, qui lui vient, comme Foot à l'anglais, du sax. Fot, qu'il n'est peut-être pas téméraire de rapprocher du gr. IIoSoç, génit. de noùç. L e celto-breton a Pad ou Pai', et non Pcdd, ainsi «pie le croyait JauJt, le dernier éditeur du Biet, étymol. de Ménage, et Pdv n'est certainement point la racine immédiate de Patte.) ( G r . mod. Aaxvi/dv [Takniko-n], Tavi'yi [Taniki]; g r . alban. <I>nâpi [Filari]; ital. Patta dell' ancora, Marra,Zampa ;esp. Una; port. Uhna, Pala ; all. Ankerflügel, Ankcrjliinke ; holl. Ankcrhànd, Ankertand; dan. Ankcrflig; suéd. Ankarfly; augi. Fluke, Palm , Flooke; ar. côte N . d'Air. Schappa; bas biet. Bek an licor, Crocq-héaur; val. Fiape [Ghiaré], Kpa'iT> [Kratcbe]; rus. [Lapa] ; hong. I/orgonrfog; läse. Koudi, Langor, k dant k, soupra; mal. Koukou ( j S ^ ] . ) Triangle de fer soudé à l'extrémité de chaque bras de l'ancre. ( V . Ancre, p . 129 ci-dessus, lettres EF, de la ligure placée dans la première colonne.)

e

P A U L , angl. anc. s. V. Pawl. P A U M É I E R U N E V O I L E , vieux fr. v . act. (Variante orthog. de Paumoyer. [ V . ] ) Coudre une voile avec le P a u met ou la paumelle. (V.) C'est une francisation du bas lat. géno. lmparmare ou Isparmarc vélum. ( V . ) P A U M E L L E , fr. s. f. (Du lat. Patina, paume de la main [gr. ПаХар.Т|].) Ital. Guardamano ; gr.. vulg. Bap8ap;âvo [Vardamano] ; angl. Palm ; rus. Наперспюкъ y парусника [Уаperstoke ou parousnika); bas bret. Paumelen; basq. Pauméla.) Lannière de cuir, garnie d'un dé plat, que met dans sa main droite, connue le cordonnier sa Manique, le voilier quand il veut coudre. Les cordiers, pour filer le chanvre ou faire de petits cordages, se servent d'un instrument analogue, en cuir ou en étoffe épaisse, mais sans l'addition du dé. — O n a écrit Paurnet au x v u siècle, et c'est de cette forme qu'on a tiré la forme moderne. e

P A U M E R , fr. anc. v . a. Fouetter, en parlant d'une voile P A T T E D E B O U L I N E , fr. s. f. ( Gr. mod. 2xpÉT£ iSiv qui ne reçoit lèvent que dans le plan de sa ralingue; Fau.7coupïvii)v ; ital. Gazza, Bosa, Brancarella; gena. Patta de zeïer, Barbéier, Ralinguer. — « V o i l e Paume ou Barbie. Boinha; malt. Brancarcllo;esp. port. Garrucho) angl. Cringlc; C'est quand vous allez trop près du vent, et que vos voile> all. Läget; holl. Lceuwert; dan. Loiert; bas bret. Pat ar bou- ne portent point.» Expllcat. de divers termes, etc., M s . du lin; rus. KpeHTe.\bcb y (îy.uiHa [Krennghels ou boulina], A\o- x v n siècle, Arch. de la Mar. — Nous ne savons pas d'où <t>epeb Ha A 11 Kl) mpoeb [Liouferss na like trasse].) Anneau de vient le mot Paumer dans l'acception de Barbeïer ; il n e corde attaché par une épissure à la ralingue de chute d'une peut rien avoir de commun avec Paumier ou Paumoyer : voile carrée, pour recevoir l'extrémité d'une bouline o u peut-être fut-il corrompu du holl. Bommen, Rendre un son d'une branche de bouline. D'autres anneaux ou pattes sont sourd. Bommen est une onomatopée dont on nomma la fixés a u x ralingues de chule ou de fond des voiles pour Caisse ou Tambour, le Tonneau vide qui rend un son anarecevoir les extrémités des cargues ( V . ) ou celles des corde- logue à celui du tambour, etc. L a v o i l e , en fouettant, fait lettes qui sont placées au bout des bandes de ris. ( V . à l'art. un bruit qui peut, jusqu'à un certain point, justifier l'appliMât la figure où sont représentées sept voiles, dont quatre cation du verbe Bommen à l'acte de fazeïer.—Nous n'avons carrées et trois bonnettes.)—Patte de bouline fut d'abord jamais Vu ailleurs que dans le document cité le mot Paumer. le nom de ce qu'on appelle aujourd'hui la branche de bou- que n'ont recueilli aucun des faiseurs de dictionnaires du line, qui est, en effet, l'extrémité ou le pied de la bouline; x v n siècle. la Patte s'est confondue avec l'Erseau ( V . ) ou bague de la P A U M O Y E R , fr. anc. et mod. v. a. (Variante orthogr. de Patte de bouline. Paumeïer. [ V . ] ) Coudre avec la paumelle. (V.) Aujourd'hui, P A T T E D ' O I E , fr. s. f. (Ital. anc. Piedi occa; ital. mod. Paumoyer (Gr. mod. IlaXauâio [Palamaô], Пересы yX^ytooa Aragne.) Trois cordages partant d'un même point, et faisant yXviywpa [Pcraâ gligâra gligôra]; angl. Under[to] run; ital. entre eux des angles plus ou moins grands, sont dits être Andare sotto la gomena ; rus. Осшашрпвать капать [ O s t a disposés en Patte d'oie. Cette combinaison tient son nom, trivatekanatc), c'est faire passer d'une main à l'autre un c o r avons-nous besoin de le dire? du rapport qu'il y a entre dage que l'on visite. Paumoyer est ancien dans la langue française; au XIII siècle, il avait le sens de Manier, de tenir à la elle et l'arrangement des doigts dans la Patte d'une oie. main. On lit dans le Roman de la Rose: V . Mouiller en Patte d'oie. s

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P A T T U M E , ital. s. m. (De Pastume, Pâte; du bas lat. Pasta, probablement fait du ht.Pastus, de Pascere, Nourrir.) Courée. — V . S e v o , Spalino. P A U , f. anc. s. m. (Forme de Pal; du lat. Palus, Poteau.) Étambot. — « . . . Cette partie sous la pouppe, au milieu de

« En son poin » (poing' tient une machue; Fièrement la Paumoie et rue. » P A U P R É E , vieux fr., pour B E A U P R É . — « L e Pauprée da proua auec l'antenne de la ciuadiere apoint ensarciée. » Ce que M. de Sisteron adéliuré par le commandement, etc.,


GLOSSAIRE e

x v vol. Ordon. de Henri 11, coté V , p. 200, Arch. judic. V. Sarsie.

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NAUTIQUE.

P A U ' R P O K (Paourpok), groënl. v . a. Nager, Aller à la e . — P a o t t r t o k , (peut-être de Puut.[\.]) Rameur, Nageur. Manque à Paul Egèdc.

P A U S A R I U S , lat. s. m. Celui q u i , avec la v o i x , imprimait le mouvement d'ensemble aux rameurs.— « U t audire vel Pausaiïum possim voce acerbissima remigi modos dantem. » Sénèque, Lettre 56.

P A V E S A T A , ital. anc. s. f. (De Pavese. [ V . ] ) Pavesade, Bastingage. — « Molti non fecero danno a christiani perche le proue delle galee turchesce erano tant' alte più delle Christiane, che le bocche abbassate lin su i speroni portavano a n cora tant' alto che cimavano di sopra le Pavesate delle galee Christiane. » M . G i o . Pietro Contarmi, p. 5i v" (Bataille de Lepante f l 5 7 i ] ) ; Histor. dcllecose successe, etc., A enise. 1745. — a Opere morte, cioè castella (sic) arrombate, spron e, ballestriere, battagliole, Pauesata et altre parti simili... » Bart. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p . 9. — « L a P a uesata poi, ò Scalmata, chesonle sponde d'esso galeone, ancor che gli altri la làiio alta cinque piedi, noi la vogliamo alta piedi 6 et un quarto, con vna banchetta dentro, sicome sono quelle, che si fanno interno a parapetti, nelle strade, coperte delle fortezze, acciò la Pauesata copra meglio la gente che vi e dentro, et quando vorrà scaramucciare montara sii la banchetta. » Ib., p. 64 V . Impavesata, P a v e sada. r

p A U T (Paoute), groënl. s. La Pale de la rame, selon Otb. Fabricius.—Paulik, Aviron d'une très-petite embarcation; rame du Kajak. (V.) Il a deux Pales ( V . ) , et la poignée est entre ces deux parties plates. C'est ainsi qu'il faut entendre la phrase de Paul Egëde : « Rémigium ad impellendam scaphulam , utrinque tenui lamella lignea instructum. » P A U X A D A , vénit. anc. s. f. (Pour Pavcxada. [ V . ] ) — « In que la liada zascadun debia far armar tutta la soa zente » (tous ses gens, tout son équipage) «fazando le soe Pauxade. » Ordini de Moccnigo (1420), publiés dans notre Arch: nat'., t. 11, p. 12^. P A V A R , vieux fr. S. m. (De l'ital. Pavese. [V.]) Bouclier, Pavois dont était muni tout homme d'arme embarqué sur les galères. « Et doit le dit Ayton liurcr et tenir en chacune d'icclles 120 hôes tous suffisanset bien armez de plates, de bacine/., de coliers auenent gorgeresde fer et de Pauars... » C'est l'ordonnance de /¡0 galées, etc., Document de 1337, publié dans notre Arch. nav., t. 11, p. 3 3 3 . — \ . Pafve. P A V E S A D A , ital. esp. anc. s. f. (De Pavese [ V . ] ) P a v e sade, Bastingage. — « . . . Posero gli aerhibugi da posta sopra le Pauesade... » M . Gio. Pietro Contarmi, p . /,8 v ° ; Histor. delle cose successe, etc. (\ enise, 17^5); Détails sur la bataille deLépante (1571). — V . Impavesata, Pavesata. r

P A V E S A D E , vieux fr. s. f. (De l'ital. Pavesada. [ V . ] ) Rangée de boucliers ou pavois, placés autour du navire pour faire un rempart aux combattants. Plus tard , étoffe, toile étendue le long du plat-bord pour cacherà l'ennemi le pont du navire Pavesade. (V. Pavier, Pavois.) — « La Pauesade decordilliat rouge de garence en deux pièces, auec les deux pièces pour les rembades de proue, deux pièces de cousté de pouppe » (les côtés de la poupe), « et vne petite pièce du bout de la jalousie de pouppe, faisant en tout six pièces tirant 48 cannes et demy. «Estai des bannières et autres choses concernant la parure de la galère Vigillante, 1627, M s . \ r c h . de la Mar., Papiers d'Ornano.—« Les Pauesades seront à l'allenir de couleur bleue, semées de fleurs de lys jaunes, bordées de deux grandes bandes blanches. » Règlement sur les pavillons, g juillet 1670; Recueil d'édits, arrêts, etc., vol. i634 à 1670, p. 3i4 ; Bibl. de la M a r . — « L e Rov ayant eu aduis que nonobstant son règlement du i x juiîl. 1670, qui ordonne que les pauillons, cornettes, fiâmes, enseignes de poupe et Pauesades seront à l'aduenir des couleurs de Sa Majesté, c'est-à-dire tous les pauillons, cornettes, flames et enseignes blanches, et les Pauesades de couleur bleue auec des fleurs de lis jaunes bordées de blanc, l'on ne laisse pas de mettre dans les vaisseaux des enseignes et pauillons rouges pour s'en seruir les jours de combat, faites-moy >cauoir si cela est véritable, etc. » Colbertaux intendants de la marine, 19 oct. 1678 ; Ordres du Roy, v o l . X L I V , p . 528 V ° ; Ms. A r d i , de la Mar. — V . Bastingage, Talvas. e

P A V E S A R E , ital. anc.v. a.(tìePavese. [V.])Garnirdepavois le bord du navire qui va combattre; Paveser, Bastinguer, et par extension, Pavoiser. — V . Bastingare, Paviglionarc.

P A V E S C H E U R , vieux fr. s. 111. (De Pavcsche, fait de l'ital. Pavese, bouclier.) Du Gange, dans ses Observations sur l'Ilist. de Ville-Hardouin, p. 285, dit que les Paveschetirs « estoient commis pour border le navire avec leurs pavois. » Nous croyons que c'étaient les soldats qui combattaient en première ligne derrière la pavesade, et qui, au m o ment de l'abordage, s'armaient du pavéchc pour se jeter dans la mêlée, bien couverts par ce large rempart.— > Or estoient ils en nombre d'enuiron trois cent galées toutes garnies et pourveües de gens d'armes, d'arbalestriers et de Paveschetirs. » Froissart, Chimi., vol. i v , chap. i 3 . P A V E S E , ital. s. m. (Ménage veut que ce mot vienne de Parma, signifiant : Bouclier, targe. Parma aurait fait Palma, Palmcnsis, Palmense, Pálmese, Palbesc, Palvcse, et e n lin Pavese. Palvcse se lit dans le Dictionn. de la Crusca, mais c'est une corruption de Pavese que Ménage a élevée à la condition d'un radical. Il ne nous parait guère douteux que Pavese et Pavimento ne soient deux mots d'une même o r i gine; or Pavimento vient du lat. Pavimentare ou patire, planchéier. La targe, grand bouclier, fait de deux planches au moins, était proprement un plancher, tant par sa compo sition ([lie par l'usage OÙ étaient les soldats de s'en faire un sol artificiel sur la terre où ils bivaquaient. lis couchaient sur leurs larges comme sur le plancher d'une tente Pavimentata. Quant à l'ital. Parma que Ménage donne pour étymologie à Pavese, c'est le gr. nácar, ou le lai. Parma qui désignait le petit bouclier des fantassins.) Pavois, Pavesade, Bastingage. ^ V - ) — Duez (1674) définit le Pavese : « Yn niantelet de bois, ou vne bastingue et pauesade de galère. » — « Pavesi ò Pavesate sono ripari, ò parapetti di tavole, che in occasion .di battaglia si mettono da i lati delle galee per difesa della gente, et hanno le feritore per le quali si può offendere et tener lontano l'inimico. I vascelli quadri le portanno di panno, ò di tela. » Pantere-Pantera, Vocabol. naut. (1614). — V . Bastingaggio, Impagliettatura, Impavesata, Pavesada, Pavesata, Pavese, Sbara. P A V E X A D A , vénit. anc. s. f. (De Pavixe. Bastingage.

[V.])Pavesad<.

P A V E Z A T E , vieux fr. s. f. (De l'ital. Pavczata. [ V . ] ) Pavezade, Bastingage. — « La Pavezate de la dicte nef. » Inventaire de la nef Saintc-Maric Bannvcnture ( i 5 2 6 ) , Ms. Bibl. nat., v o i . x x x v i i , Mélanges, p. 9397.—V. Sarsie. P A V E Z I A , bas lat. s. f. Pavois, bouclier.—» Armatiiias eciam in dictis galeis infrascriptas habebunt ex pacto bonas et sufficientes : scilicet in qualibet ipsarum et quelibet i p sorum in sua galea curacias c triginta, servellarias c. 1.., P a -

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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vezias CLXXX, gorgalia cxxx, cadrellos ducentos, veratos de jamia i m , lanceas CCL, dardos v . . . » Contrat daffrètement pour cinq galères, passé en i 3 3 5 , au nom de Philippe de Valois, cl publié, t. и , p . З26 de notre Arch. nav. m

P A V I E R , vieux fr. s. m. (Même étymol. que Pavois [ V . ] , dont il est, au reste, le synonyme. — « Pauiers, se prennent le plus souvent pour une toile que l'on tend tout autour du nauire sur les extremitez des alonges et des rebords et autour des hunes, et ce aux jours de feste et d'alegresse, ou durant le combat: ces Pauiers serucnt comme de parapet, afin que l'ennemy ne descouvre le monde qui est sur le pont : soutient aussi on le prend pour les bords du vaisseau qui servent comme de peribole » (du gr. lhpiêobi, Enceinte) « ou garde-fou. Es beaux vaisseaux, ils se font de bonne frise d'escarlatte. » Fournier, Hydrogr. (164З). — Pavicr un vais­ seau, vieux fr. v. a. Garnir le vaisseau des Paviers ou pa­ vois.—Pavier (Se), Se munir de ses pavois, Se pavoiser. P A V I G L I O N A R E , ital. v. a. (De Paviglione. [ V . ] ) P a ­ voiser. Ce mot, qui ne se lit ni dans Duez (1674), ni dans Rôding (1792), ni dans Stratico (1814), nous est fourni (1842) par M. le comte de Persano, capitaine de corvette au service de Sa Majesté Sarde , dans la nomenclature italicogénoise qu'il a bien voulu recueillir pour nous. — V. P a vesare. P A V I G L I O N E , ital. s. m. (Du bas lat. Pavilio.) Pavillon. — V. Bandiera. 1. P A V I L L O N , fr. anc. s. m. (Du lat. Papilio.) Petite construction de forme ronde ou quadrangulaire qu'on établissait, comme aujourd'hui les bouteilles, aux angles de la poupe, qu'il y eût ou non des galeries latérales au vaisseau. On voit deux de ces pavillons à l'arrière du Navire royal, fort médiocre estampe ordinairement mise à la tète de XHydrographie du P . Fournier (164З). On en voit aussi dans une des représentations gravées du Grcat-He.nry, représentation à l'exactitude absolue de laquelle nous avons appris à ne pas croire. — V. Jardin. 2. P A V I L L O N , fr. s. m. (Même origine que le précédent. L'insecte ailé a nommé, par une comparaison que l'on comprend sans peine, la tente et le drapeau.) (Gr. litt. mod. 27]u.cu'a; gr. vulg. Мтга'/тира, Псстера ; bas lat. Signum; ital.Bandièra, Con f alone, Insegna, Segno, Standardo, Paviglione ; malt. Bandiera; géno. Bande; basq. esp. Bandera; port. Bandella, Estandarte; bas bret. Paviloun (l mouillé); angl.-sax. Fana; angl. Coulours, Flag, Scarf; holl. Vlag; ali. Piagge; dan. Flag, suéd. Flagg; ar. hindoust. Ghayit; ar. vulg. Fors; turc, Aleni [As], Sandjaq [Jfles***], Baïraq [ ^ j l ^ — j ] ; ar. côte N . d'Afr.Bandiera; illyr. dalm. Stjcg; val.ITaBiAOn, Ean/tdiepï>;rus. ф л а г ъ [Flag] ; hongr. Zdszló; lasc. Baota ou Vaota; mal. Aleni [AB], Bandera [JÌJJJ], Mandera [jiòx*]; madék. Flamou, Saing; chin. Ky; tonga, Fouga ; papou-waïgiou , Barbar, Sagariti.) Synonyme d'Enseigne, de Bannière, d'Étendard. Étendard (V.) était essentiellement le nom du pavillon des galères , et, depuis le x v i n siècle au moins, ne s'appliquait pas à la bannière qui flottait à l'arrière et au petit beaupré ( V . ) des vaisseaux. L e Pavillon est un quadrilatère d'étoffe, généralement plus large que haut, s'attachant par un de ses côtés à un mat ou à une drisse qui le porte soit à l'extrémité de la vergue d'artimon, soit au sommet d'un mât, selon qu'il est Pavillon de poupe (Ital. Bandiera di poppa; esp. Bandera de Poppa; port. Bandeira depopa; angl. Ensign;rus, Кормовой флагъ e

(KormovoïeJlug) ou Pavillon de distinction, annonçant que le navire porte un souverain, un amiral, (Ital. Bandiera ammirngliu ; angl. Admirai's flag; ail. Adinirulsfluggc; dan. Admirai flag; suéd. A mirulsflugg ; lioll. Admirai vlag), un vice-amiral ou un contre-amiral. L e Pavillon de beaupré (ital. Bandiera di proru ou bompresso; esp. Bandera de prora ; port. Bandeira de prou ou de Gurupes; géno. Geck de prna; angl. Jack; ail. Goeseh; rus. rioncfc (Ghioitïess) est ordinairement petit, relativement à celui de poupe, et carré. Chaque nation se fait reconnaître à la mer par un Pavillon qui porte son blason et ses couleurs. On trouve, dans un grand nombre d'ouvrages anciens et modernes, le recueil des Pavillons de toutes les nations dont les navires courent les m e r s ; ces Pavillons sont décrits dans le Dict. de Desroches ( 1 6 8 - . décrits et gravés dans celui d'Aubin ( 1 7 0 2 ) , reproduit au second volume de Y Art de bâtir les vaisseaux (1718 . (V. ci-dessus, p. 273 Bâtir.) Autrefois chaque p r i n c e , chaque amiral, chaque grand seigneur avait son Pavillon, qu'il arborait à côté des couleurs royales; quand l'œuvre dé Richelieu fut accomplie, toutes ces bannières s'éclipsèrent devant le Pavillon de la France et du Roi : le Pavillon bleu aux fleurs de lis d'or, ou le Pavillon blanc que les bâtiments de la marine royale eurent seuls le droit de porter, parce que seuls ils avaient la force de le défendre. Aux navires du commerce, il fut interdit'de hisser le Pavillon du R o i , et ordonné d'arborer seulement « l'ancien Pavillon de la nation frunçoise, qui est la croix blanche dans un étendard d'étoffe bleue, avec l'écu des armes de Sa Majesté. » Ordon. du 9 oct. 1661. h'Ordon. de 1G89 ajouta à cette prescription : « Ou telle autre distinction qu'ils jugeront à propos, pourvu que leur enseigne de poupe ne soit pas entièrement blanche, » Ce ne fut qu'en 1765 que les bâtiments marchands eurent la permission d'arborer le Pavillon tout blanc pour remplacer une foule de capricieux Pavillons blanc et bleu, que les restrictions des ordonnances avaient fait naître.Nous n'avons point à retracer ici l'histoire des Pavillons de France depuis le commencement de la monarchie; nous avons donné ailleurs celle du Pavillon tricolore. (V. la France maritime, tom. 1 " , p. n 3 . ) Des Pavillons, qui présentent certains arrangements variés de couleurs, servent pour les signaux qu'échangent les navires, ou bien ilssont la marque distinctive des bâtiments, qui les arborent pour se faire reconnaître. A l'aide d'une série assez bornée de ces Pavillons combinés entre eux et avec quelques flammes, on est ingénieusement arrivé à établir une télégraphie dont les signes, et par conséquent les idées repiv sentées, sont fort nombreux. On a fait honneur au duc d'York (Jacques I I ) de l'invention des signaux au moyen des Pavillons : que ce prince ait perfectionné la sèmnsie nautique de son temps, soit; mais qu'il ait eu la première idée de ce langage dont les enseignes sont les mots ou les phrases, il n'en est rien. Pendant tout le Moyen Age les navires échangèrent des signaux , non-seulement avec des voiles blanches ou noires. avec telle ou telle v o i l e , hissée ou amenée, mais encore avec des flammes et des étendards. ( V . Lupo , S i g l e , Voile . et les Ordini di Mocenigo [1420], publiés par nous, t. 11 , p. 107 de notre Archéol. navale.) — « Sa Maj. ayant esté i n formée qu'encores que, par son règlement du 12 juil. 1670, il ait esté ordonné que les Pavillons, cornettes, Haines et autres marques de commandement de ses vaisseaux de guerre seroient toujours blancs, tant dans les navigations que dans les combats, quelques uns des officiers commandatis lesdits vaisseaux n'ont pas laissé d'arborer dans les jours de combat des Pavillons et enseignes de poupe rouges ; à quoy estant nécessaire de pouruoir, Sa Majesté a fait et fait très expresses


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. deffenses à tous capitaines et autres offic. commandans, etc.» Qrdonn. du 2 2 oct. 1678. Ordres du Roy, v o l . XLIII, p. 409 v°, Ms. Arch. de la Mar. ( V . Pavesade.) — « E t pour'auoir hab i l l é » (réparé, raccommodé) « v i n g t quatre Pavillons de la dicte galeace» (le Saint-Jean, en i538, au Havre) « q u i estoient rompus, x s. » Fol. 2.', v ° , Ms. de i 5 4 i , n ° 9469-3, Bibl. nat. — « Au voyage de Gigery, en 1664, le Roy de France décida que la Capitane de Malte ne reconnoîtroi't audessus d'elle que les deux Pavillons de l'amiral et du général des galères. » Jean Caravita, Ordre de Malte; Ms. Bibl. nat., n° 1908-B; t. 11, p. 548. Après un combat, l'usage était que, en signe de victoire, le Pavillon du navire vaincu fût traîné dans le sillage du bâtiment vainqueur. On lit dans Y Histoire de l'ordre de SaintJean de Jérusalem, par Baudoin , t. i , p . 356 (Expédition de Charles-Quint contre Alger, i541 ) : « L e jour suivant, les galères» (de la Religion) «entrèrent au port, tirant trois galiottes, et traînant les enseignes turquesques comme en triomphe. » (Y. Ouache, Senyer.) —11 est assez d'usage entre nations maritimes, lorsqu'on pavoise ( V . ) les jours de fêtes, de donner aux Pavillons amis des places honorables, dans la disposition des Pavillons dont on se couvre, et de hisser, en les renversant, dans les lieux réputés infâmes, ceux des peuples avec lesquels on est en guerre. Cette coutume donna un jour, au brave amiral Duperie, l'occasion de montrer son caractère loyal, et son respect pour les couleurs sous lesquelles la France avait glorieusement combattu pendant vingt ans. C'était en 1819. L e contre-amiral Duperie avait mouillé, le 2 2 avril, sur la rade de Saint-Thomas avec la Gloire, frégate qui portait son Pavillon. L e lendemain, la frégate anglaise l'Euryalus, pavoisant, à l'occasion de la fête du Prince Régent, plaça le pavillon tricolore sous le Jack du Royaume-Uni, à l a P o u l a i n e , c'est-à-dire à l'endroit où les matelots vont satisfaire leurs plus grossiers besoins, e t , comme si ce n'était pas assez de mépris, elle attacha au bout du gui d'artimon une longue flamme aux trois couleurs dont la pointe se noyait dans l'eau. L'équipage de la Gloire, comme l'Amiral, ressentit vivement l'injure qui était faite, au moins en apparence, au Pavillon qui avait été longtemps français. Dupcrré imposa silence à cette indignation, prétendant se réserver le droit d'obtenir du capitaine anglais une réparation légitime pour une offense qui touchait 'à l'honneur de son pays. L e soir même, il rencontra M . Huskisson chez le colonel A an Scbotten, gouverneur de Saint-Thomas; le capitaine anglais s'excusa loyalement d'un fait qui lui était étranger, et blâma son lieutenant de s'être permis un acte blessant pour la France.Le lendemain, dans une visite faite à l'amiral Duperré à bord de la Gloire, M . Huskisson répéta, sur son honneur, ce qu'il avait déclaré la veille, et tout fut oublié.. L e service qu'il venait de rendre au Pavillon tricolore, quelques jours après Duperré le rendit au Pavillon blanc. C'était à Porto-Rico, où un navire espagnol, la Calypso, affecta pour le Pavillon français des airs de mépris qu'il ne pouvait pas tolérer. L'amïrai fit entendre sa plainte au gouverneur de l'île, don Salvador de Melindes; celui-ci ordonna qu'un désaveu public de la conduite qu'il avait tenue fût fait par le capitaine de la Calypso. Les choses en restèrent là, Duperré ayant prié qu'on épargnât à cet officier une punition plus sévère qu'on voulait lui infliger pour ce grave oubli des convenances et cette absurde forfanterie.— V . Amener, Arriser, Baisser, Bannière, Berne, Endryvet, Enseigne, Estandart, Flambe, P a n o n , Signes, Vandera. e r

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3. P A V I L L O N , fr. anc. s. m. (Rus. tj%arMaiiCKiü K O pa6.u> [Flagmanshie Aorable].) Pour : Vaisseau portant le

Pavillon d'un officier général. — « Je fis une faute que personne n'a remarquée ; j e ne pensay point à placer mes bruslots à la teste de la ligne de vaisseaux : si j'aVois pris cette précaution , j'aurois assurément bruslé quelque Pavillon ennemy. » Mémoire de Fillette, an. 1690. — Y . Bordée, Capitaine d'armes, Honneur. P A V I L L O N V I C E - A D M I K A L , fr. anc. s. m. (Ital. Battaient di vice ammiraglio ; angl. Vice-admiral's f/ag.) P a villon du vice-amiral de France. — « Je veux donc que vous la suiviez » (l'escadre des galères de Gènes), « et que vous fassiez l'impossible pour la rencontrer, si, comme j e n'en doute p o i n t , vous estes en estât de la forcer a saluer auec les trois vaisseaux que vous commandez; et comme par le règlement de i665 il est dit que le Pavillon vice-amiral fera saluer les étendards de capitane des escadres particulières d'Espagne, j e vous permets, en cette occasion seulement, d'arborer ledit Pavillon vice-amiral pour faire saluer ledit estendard, ou combattre et enlever lesdites galères en c a s de refus; en quoy vous deuez considérer le seruice que j'at tends de vous comme vu des plus importaiis que vous me puissiez rendre... » Lettre du Roy au chevalier de ChdteauRenault; 25 septembre ib'79. Ordres du Roy, vol. n ° x i . v i , p. 413 ; Arch. de la Mar. — V . Flamme. e

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P A V I L L O N N O I R . Signe de deuil, aux x v i et x v r i siècles. Aubin (1702), traduisant un auteur hollandais qu'il ne nomme point, mais qui est probablement le bourgmestre d'Amsterdam, Nicolas Vitsen, s'exprime ainsi : — « Lorsqui W i t t e Corneliz de W i t , vice-amiral de Hollande, fut tue^ dans la bataille du passage du Sond, qui se donna entre les Suédois et les Hollandois", l'an iC58, et que les Hollandais gagnèrent, aïant forcé le passage, le vaisseau de ce viceamiral périt dans le temps que les Suédois s'en rendoienl maîtres, et il ne leur en resta que le corps de V i i t c de NN it. L e roi de Suède fit revêtir ce corps de satin blanc; lit couvrir son cercueil d'un magnifique drap mortuaire, avec les armes du défunt; le fit mettre dans une galiotc peinte en noir, où il n'y avoit pour Pavillons que des flammes noires, et le renvoia au lieutenant général de NVassenaar ou d Opdani. L e chevalier de Barclei, vice-amiral de l'escadre blanche d'Angleterre, aïant été tué, et son vaisseau aïant été pris dans un combat entre les Anglois et les Hollandois, au mois de juin 1666, son corps fut renvoie à Londres dans une galiote qui portoit un Pavillon noir et une flamme noire. • — V . Voiles noires. P A V I O N A R E , vénit. v . a. (Contraction de l'ital. Paoiglionarc. [ V . ] ) Pavoiser. P A V I X E , vénit. anc. s. m. (C'est l'ital. Pavese [ V . ] , ou le bas lat. Pavi.vius,variante de Pavcsus.) P a v o i s . — « . . . E l de présente tute le Galie si debia redurc appreso lui » (près du Capetanio qui a fait signal de le rallier, parce qu'on a aperçu des fustes ennemies), « c andare a se soe poste, e fazar Dar arme in couerta ( \ . \ e ordone Je sue pauexade a proua segondo uxantia » (et arranger leurs pavesades à l'avant, selon la coutume),«et lo resto de Pauixi sia per imbrazar et andar per couerta» (et le reste des Pavois [boucliers] sera pour être mis aux bras des combattants sur le pont . Ordini di Moccnign (1420), publiés dans notre Arch. nav, t. 11, p . 127. P A V O I S , o u , suivant une autre orthographe : PAVOYS, vieux fr. s. m. (Bas bret. Pavez; basq. vulg. Pahoiça; rus. I\AemHn [Klct/iia], 06B-ECW [Obvessi] ; ital. Bastinga.) (De l'ital. Pa vesc. [ V . ] ) Bouclier dont était arme certain combattant qui, à cause de cela, recevait le nom de Pavcscheur ( V . ) ; Boucliers dont on garnissait le bord supérieur du na-


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vire et le tour de la hune, pour faire un rempart à l'abri duquel on combattait. Dans la Tapisserie de Baveux, et p. 185, t. i ' de notre Arch. nav., on voit des navires normands'garnis de Pavois. — « Sachent tous que Jehan Bonnet mestre de la nef Sainte-Marie la Bariande, ay eu et recheù de Thomas Fouquez, garde du Clos des galies du Boy nostre seigneur à Bouen, du commandement monseigneur HueQueret, chevalier, Amiraut dudit seigneur, les arméniens et artilleries qui ensuivent... vint Pavois aux armes de Franche (aux armes de France)... i 3 décembre 1336. » Reçu appartenant à la Bibl. du Dépôt de la Mar. — « Douze douzaines de buges; vingt-quatre bottes de dars; douze bottes de jauelines; cent lances à feu ; douze douzaines de Pauoys, tant pour les cbasteaux devant que derrière que pour la hune; deux douzaines de grands Pavoys pour le Belle. ( V . ) » Anl. de Conflans, Les faits de la marine et nai'igaiges, publiés par nous, Annal, marit., juillet 1842.—Lorsque le bouclier fut abandonné, les navires de guerre continuèrent cependant à être munis de Pavesades. L e plat-bord reçut une muraille verticale qui remplaça, dans quelques-uns, la ligne des Pavois qu'on dressait au moment du combat; d'autres, au lieu de cette muraille pleine, furent munis de chandeliers portant une lisse d'appui autour de laquelle on étendit une étoffe ou une toile qui reçut le nom de Pavois. Cette tenture n'était point une défense, mais un voile placé autour du navire comme une décoration, en même temps que pour cacher ce qui se passait sur le pont pendant le combat. Ce Pavois ou Pavier ( V . ) , cette Pavesade ( V . ) , à partir de 1670, fut de couleur bleue, semé de fleurs de lis jaunes, et bordé par le. haut et par le bas de deux grandes bandes blanches. (Ordonn. du Roi.) Elle était auparavant d'étoffe rouge, comme on l'apprend par ce passage d'une lettre du Roi à Matharel (a5 juillet 1671; Ordres du Roy, vol. 1671, fol. I 5 I v°) : « Elle approuue qu'il n'employé point de Pauois neufs de couleur bleiie sur ses vaisseaux, que les rouges ne soient vsez. >- Sur les galères, les Pavesades étaient de cordillat rouge fleurdelisé. (V. fol. 28, Construction des galères, Ms. du x v n siècle, Bibl. du Dépôt de la Mar.) — < J'ai donné ordre de faire faire cinq cens aulnes de Pauois pour les trois vaisseaux qui sont à Dunkerque, qui y seront incessamment envoyez. » Lett. de Seignelay h M. de Vauvré, e r

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2 mars 1679; Ordres du Roy, v o l . n° XLVII, p . 117 v ° , Arch. de la Mar. — Les jours de fêtes, on mettait les Pavois comme les jours de combat; les hunes avaient leurs Pavois comme le plat-bord.— Le Pavois étant tombé en désuétude, quand on bastingua avec des filets garnis des sacs et des lits des matelots, le nom de Pavois fut donné à la garniture de pavillons dont on orne les navires les jours de solennités nationales ou maritimes. — Nous apprenons, par un article d'un Compte de Jehan Perresson ( Ms. Arch. nat., carton K - 3 3 3 ) , que la nef destinée au duc Louis d'Orléans (qui fut roi sous le nom de Louis X I I ) , dans la flotte, armée en 1494 par Charles V I I I pour le Recouvrement de Naples, devait être entourée d'un Pavois bleu fleurdelisé. Voici le texte du document: — « Audit Jehan de Poncher » (V. Flambe), « la somme de soixante liures tournois pour vingt-quatre aulnes taffetas bleu par lui littré à Jehan Pielles, tailleur dessus nommé, pour faire un grant drap de douze aulnes de long et de deux lez dud. taffetas, pour seruir à parer et mettre tout à l'en tour de la hune de la dicte nef... » Cette draperie, ce drap, selon l'expression de notre document, était garni par le bas d'une frange de soie bleue ayant neuf pouces de hauteur (fol. 16), et chargé de quatre-vingt-deux fleurs de lis ou fragments de fleurs de lis. Les fleurs de lis entières étaient longues de deux tiers d'aune (fol. 16 v ° ) . — Nous

ne savons pas si la nef dont il est question dans le Compte de Jehan Perresson fut armée; mais nous ne trouvons nulle part une mention expresse de ce navire, sur lequel le lieutenant général de Charles V I I I mit peut-être sa bannière en arrivant à Gènes. Philippe de Cotnmines nous apprend qu'au combat de Rapallo, le duc Louis d'Orléans montait une qaléace qui appartenait à lui, Philippe. (V. Galéacc.) P A V O I S E R , fr. v . a. (De Pavois. [X.]) (Ш. Pavesare, Paviglionare; vénit. Pavionare; géno. Impavigliond; esp. Empavesar, Engalanar; port. Embandeirar, Empavezar; angl. Drcss [to], Searf[to\; ail. Flaggen; holl. Vlaggen; dan. Flnge; suéd. Flagga; rus. Обвешивать ou О д ъ т ь корабле к л е ш ­ нями [Obvée/dvate ou Odéte koruble kletniami], Р а з и в * т и т ь с я флагами [Raztsvëtitsia flagami], у к р а ш а т ь ф л а ­ гами [Oukrachate flagami]; val. Pi>ti [ a ] о Kora6ie к S 6andiepftAC \A gueti ô korabiè hou bandierélé]; bas bret. Pave basq Patroica; ar. côte N . d'Afr. Alloch' bandicritz; turc. Birguèmii turlu turlu bairaglar lié donatmaq; cat. anc. Empàvonar; gr. mod. 2г)и.<х10(гтоХ(С<о.) Autrefois, c'était étendre le Pavois (V.) le long du bord, les jours de fêtes ou au m o ment du combat; maintenant que les Pavois ont été supprimés, c'est orner le navire de pavillons et de flammes, IÙSMS aux sommets des mâts et aux bouts des vergues. L e P a v o i sement fait avec les pavillons est déjà ancien. Dans le Richardi régis iter, Winesalf racontant (liv. 11, chap. 12) l'arrivée de Richard Cœur-de-Lion avec Philippe-Auguste à Messine, dit : «'Alors, quand ils furent plus près du port, on put voir les galères nageant en ligne >• (scriatim navigantes . « chargées partout et décorées d'armures qui différaient entre elles par la forme et la couleur; d'innombrables pennonceaux s'agitant en l'air, et des enseignes flottant aux fei des lances, rangées dans le plus bel ordre .. » Joinville, т с odonnant l'arrivée du comte de Jaffa qui venait rejoindre la flotte de saint Louis, dit : « Ce fut celi qui plus noblement ariva; car sa galie ariva toute peinte dedans mer et dehors, à escussiaus de ses armes, lesquels armes sont d'or, à une croiz de gueule pâtée : il avoit bien trois cenz nageurs en sa galie, et à chascun de ses nageurs » (ou des bancs des nageurs) « avoit une targe de ses armes, et à chascune tarye un pennoncel de ses armes batu à or... •> — Pavoiser (Se), Pavoiser son navire. — V . Empavonar, 2. Pavillon. P A W L , angl. s. (Même orig. et même sens que Pal. [ V . — Henry Manwayring, Sca-mansdiction. (1644), écrit Paa. . John Smith, p . 8 de son Sca-mans gramтаг (t653), écrit Paul. P A X E , esp. anc. s. m. (Pour Page.) Mousse. — V . Grumete.

Page , Serviteur,

P A X 1 M A T , bas lat. s. m. (Transcript. du turc Peksimct ou Paqsimat. [ V . ] ) Biscuit. — L e hongr. a fait de ce mot Peszmet. — X. Biscoth, Hajôs-Kenyer. P A Y A O U , langued. s. n. Paillol. P A Y E , fr. s. f. (De Payer [lat. Pagare].)((ic. anc. et mod. Mio-Oô; ; gr. vulg. Ilotya ; vénit. Marinarcza , Marinaritsm : cat. anc. baguer} basq. Paga; bas bret. Givesll, Paè;[r. anc. Gage.) Argent que reçoit le marin ou l'ouvrier pour les se : vices qu'il rend à bord d'un navire ou dans un arsenal. — « Un bon marin peut gagner 1 liv 14 sch. par m o i s , outre sa ration... L e matelot qui est congédié après 21 ans de service a droit à une pension de 1 fr. à 1 fr. 40 c . par jour. » Revue britann. ( х ш v o l . , p. 76). е

1. P A Y O L , port. anc. s. m. Soute ou Chambre aux pro­ visions. — « ...Vos mandamos que dos Payoees dos mantimentos de vosa naao tenhaes vos mesmos huà chaue. u 1щ-


GLOSSAIRE NAUTIQUE. truct. données, le i3 fév. i5o8, par le roi D . Manoel à Diogo Lope/. de Syqoeira. 6

2. P A Y O L , fr. ( x v i i siècle) s. m. (De filai. Pagliolo[V.], ou du port. Payai. [V.]) Soute aux vivres. — Dans la Coupe d'une galère qui fait partie de l'œuvre du chevalier de Passehon, officier des galères, la chambre n° 5 est appelée le Pavol ; la légende qui accompagne le dessin porte : « 5. l'a v o l , pain et légumes. » — V. Galère. P A Y R A R , e s p . anc. v. a. Ralinguer, Fazier.— V. Marear, Pairar, Pairear. P A Y R O , esp. s. m. Etat du navire dont les voiles fazient ou ralinguent. — « Quando un navio que va navegando à la volina se quiere poner al Payro, y se arrian un poco las escotas de la mayor ( V . ) , y trinquete, y se brazéan las gavias por barlovcnto contra la volinas, y puesto el navio en esta dispocision quedarà al P a y r o , y su camino con poco andar. » Fernandez, Practica de maniobras (1732), p. 66. — V. P a i r o . P È D E C A R N E I R O , port. s. [Pè, du lat. Pes.) ( P r o p r e ment : Pied de mouton.) Épontille à marches, Elance à taquets.

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P E C E 1 , vieux fr. s. 111. (Du bas lat Peceium.\y.}) Bris, Débris. — « Briseiz et Pcceiz des nez... » Charte de 1288, alléguée par D . Carpentier. — V . Pécou, Peczai. P E C E I U M , bas lat. s. n. (De Pclia ou Pccia, pièce, morceau, dont l'étymologie est restée inconnue, malgré les hypothèses de Ménage, de Huet et de \ \ achter.) Bris, et Droit de bris,) — « Bernardus Tangui, Miles juratus, dixit quod baroncs debent habere Peceium navium in terris suis. » Ait, de 123 5, cité par l'auteur de VHist.de Bretagne, t. x x i , col. 385. — V . Peczai. P E C H , ail. s. ( D e l'angl.-sax. Pic, poix, en relation avec le lat. Pixel le gr. flicca.) Brai. P È C H E , fr. s. f. (Du lat Piscari, fait de Piscis, poisson. (Gr. anc. 'A).îeujj.a ; lat. Piscatio, Piscatura; ital. esp. port. Pcsca ;\Û.Fiski; angl.-sax. Gerif-fiscia; angl. Fishing; ail. Fischcren; holl. Visscry; dan. Fiskcrt; suéd. Fiske,Fiskeri : basq. litt. Arrantza; turc, Balyq avlamaci .jjjlj]. Action de prendre du poisson avec des engins de différentes sortes. — La Pêche de la baleine était pratiquée avec nu grand succès dans le golfe de Biscaye, pendant le Moyen A g e . La ville de Fontarahie faisait apparemment, au x n et au x m siècle, des armements pour cette Pêche; son sceau, que nous avons reproduit ci-dessus, art. Baleinière ( V . ) , en est une preuve. (V. Craspois, Harpon, Pescaille, Peschalle, Piscator.) 11 est inutile de dire que prendre du poisson, c'< si Pécher. (Gr. anc. 'A)*uuw ; lat. Piscari; ital. esp. port. Pcscare; isl. Fiska ; angl. Fish [To); ail. Fischen; holl. IVissen; dan. Fiske; suéd. Fiska; basq. litt. Arranzatu; groënl. Angavok, Aulisarpok.) Celui qui fait son métier de la Pêche, ou même qui Pêche par un simple passc-tenqis ou pour ses besoins personnels, est un Pêcheur. (Gr. anc. 'AXteûç; lat. Ptscator; ital. Pescatore; esp. port. Pcscador; isl. Duggari, Fiskari; angl. Fisher, Fisherman ; ail. Fischer; holl. Visser. Vissclier; dan. Fisker; suéd. Fiskare; basq. Arranzaria; turc; Baliqtchi [ ^ x - ^ L ) ] ; groënl. Aulisartok; chin. Yu-jin, Yii— e

ITE D I N K O ^ I O (Pèdinkolo, n sonnant), val. adv. (Ko.\o, Là où est une chose; c'est le Kol slave, signif. Quand, Comb i e n ; Din, D e ; I l e , Par.) (Par delà, De l'autre côté.) De Revers. P E - P R A N G - A N («sonnant), mal. s. (Pe[^_$], particule des noms dérivés ; Prung guerre.) Combat, E n g a g e ment, Rencontre. P E A K ( A ) , angl. adv. (Selon N . Webster, de l'angl.-sax. Peac, que nous ne croyons pas un mot du Nord. Peak nous paraît être une transcription du fr. Pic.) A pic. (V. Underfoot.) — Peak (to), v. Apiquer une vergue. P E A T A , vénit. s. f. (Variante de Piatta. plate, Plate. Stratico, 1814.

[ V . ] ) Barque

P E A T O N E , vénit. s. m. (Augment. de Pcata. [V.]) Grande plate. P E A U T R E , vieux fr. s. f. (Selon Nicot ( i 5 8 4 ) , ce m o t , qui désigne le Clavus et le Gubcrnaculurn navis, serait une forme de Pleautre, « quasi IIXeuTixov opyavov (instrument pour naviguer). Ménage, rejetant cette élymologie, veut que Peautre ait été fait de Palitra, Peltra, fait lui-même de Pala, pieu. Nous n'avons trouvé nulle part Pcltra ni Palitra. D . Carpentier nous montre bien Palcttus, levier, ctPalet, bâton ; mais nous ne savons si cela peut suffire à justifier la supposition de Ménage. Ce qui nous semble vrai, c'est que Peautre est une forme de Poutre, dont l'origine est, dit-on, dans le vieux mot français Poutre, signifiant jeune jument qui porte un poulain. « Et de là vient, dit Ménage, qu'on a appelé poutres les grosses solives qui portent les petites solives : comme on les a aussi appelées Sommiers, par rapport aux chevaux sommiers qui portent la charge. » Peut-être serait-il plus simple et plus vrai de dériver Poutre du lat. Fulcrttni. Barre du gouvernail, et, par extension, Gouvernail. Ce mot est encore en usage sur les bateaux de quelques rivières de France. — . Fuvons, tourne visage; vire la Peautre » (Tourne la barre, change le gouvernail, vire de bord). Rabelais. P E C A D E B E S T E I R O S , port. s. f. (Proprement: Pièce, morceau d'arbalétriers; et, par exteusion :) Troupe d'arbalétriers. — V . Zavra. P E C E P E R I M P E G G I A R E , cors. s. m. (Proprement: P o i x pour poisser.) Brai.

e

fou; mal. hindoust. Nalajan tonga, Toiaï.)

[ ^ b l b ' ] ; madék. Ompaminta;

P F X I A , bas lat. s., f. (Étymol. inconn.) Pièce, Tonneau. — « Peciîs quatuor de termagis >» (Quatre pièces de cervoise. Termagis est une faute de copiste que nous avons relevée, p. 415, t. 11 de notre Arch. nav.; il faut lire : Cerviagis. Cervagio, ilal , bière, cervoise.) Inventaire de la nef le Paradis (1268). PEC1A D E A N T E N N A , bas lat. s. f. Pièce d'antennt. la Penne ou le Car. •— « Peciis novem de antennis sanis et convenientibus dicte navi, de prora, de inedio et velonis. » Contrat d'affrètement As la nef le Parat/is ; 26 nov. 1268.— « I t e m , antennas de prora : Pecias très, quarum due debent esse pro qualibet cubitoruin quadraginta unius, et sunt Penne. Alia vero Pecia débet esse cubitoruin triginla quinque, et débet esse Car, grossitudinis palmorum septem el dimidii. » (On voit que, pour l'arbre de proue ou mât de l'avant, les nefs dont il s'agit devaient avoir une antenne composée d'un Car et d'une P e n n e ; niais comme la Penne, moins grosse que le Car, était plus fragile, on embarquait deux Pennes de rechange.) t Item, antennas de medio : P e cias duas, una quarum débet es'se longitudinis cubitorum triginta septem, alia cubitoruin triginla duorum, grossitudinis palmorum septem minus quarta... I t e m , antennas pro v e lono : Pecias très, due quarum debent esse longitudinis pro qualibet cubitoruin triginta octo, alia vero cubitoruin triginta, et debent esse grossitudinis pro qualibet palinornni


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septera minus q u a r t a . . . » Contrat d'affrètement pour deux nefs, passé entre la commune de Gènes et les envoyés de saint L o u i s ; 27 nov. 1268. — V . Car, Penna, Petia antenna?. P E C O U , vieux fr. s. ni. (Du bas Iat. Peccium. [ V . ] ) Bris, Droit de bris. — « La garde des églises et le Pecou de mer demeurant ou le dit Duc. » Contrat passé en i 3 2 2 , entre Jean I I I , duc de Bretagne, et Yolande sa femme. P E C Z A I , vieux fr. s. m. (Du bas Iat. Pecia. [ V . Pecium.]) Bris, Droit d é b r i s . — « . . . A v e c forfaitures, amandes et émoluments, tant' pour raison des nefs perillées, Peczais, naufrages... » Charte de saint Louis, ann. i a 3 i , citée par D. Carpentier.—V. Pécei, Pécou. P E D A G N A , ital. s. f. (De Pede, pied.) Pedagne, Marclie-pied.—« La Pedagna è quella, ove quando si voga tiene il remeiro il piede della catena fermo. » Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), p . 3 4 . — « Pedagna à un pezzo di legno, nel quale la ciurma ferma il piede, quando voga : questa in Yenetia si chiama : Ponlapiedi » (appuie-pieds). Pantero-Pantera (161/4). — « Pedagna, vne planche sur laquelle le forçat appuie le pied en voguant. » Duez, 1674. La définition de Crescentio, plus complète, est meilleure. — —Quelques documents disent Pcdagnia, au lieu de Pedagna. ( V . Galera di banchi 28.) P È D A I G N E , fr. anc. s. f. Pour Pedagne.— « L e bois de 48 Pedaignes » (pour une galère à 24 bancs), « à vng sol six deniers tourn. la pièce, vaut 3 li v. 12 s. tourn. » Stolonomie, Ms. de i 5 5 . , n° 7972-8, Bibl. nat., p . 7 v ° . P E D A Z A , vénit. s. f. Pour Pedega. (V.) Eniplanture. P E D E G A , ital. s. f. (De Pede, pied.) Eniplanture

d'un

mât.

P E D E M A M P U T A R E , bas lat. v. a. Couper le pied. Supplice auquel une Constitution donnée en 1282 par Frédéric I , Roi de Naples et de Sicile, condamnait les embarqués d'un rang quelconque qui avaient déserté deux fois : « A m potato pede debilitentur, » dit le chap. 49. e r

>

PEDIBUS /EQUIS, lat. locut. adv. Vent arriére. Proprem.: A écoutes égales, c'est-à-dire l'écoute (Pes [V.]) de droite tirée autant que celle de gauche, et par conséquent la vergue étant dans un plan perpendiculaire à celui de la quille, ce qui n'a lieu que lorsque le navire a le vent tout à fait de l'arriére. P E D O T A , P E D O T T A , bas lat. s. m. (Variantes de Pedono. [ V . ] ) Pilote. — •• Quando a porto sé presso, Lo luoPedoll!» adesso Ponga cura d'intrare Suaue et ordinare S'è tulio al passar netto. Sostalo et an prodieri Pedotte, e timonieri. FRANCESCO HARBERIMO, pocte florentin ( x m e siècle) ; Documenti d'amore.

— « Doue per causa del Pedota ignorante, accostati alla bassa di San Pietro. » Viag. di P. Quirino ( i 4 3 i ) , ap. Ramus., t. 11, p- 199 - — - Tarida. P E D O T T O , ital. s. m. Nom donné par quelques auteurs et par quelques marins du Moyen A g e au Pilote. Pcdotto semble fait du latin Perdoctus, très-docte. C'est le sentiment de Bartol. Crescenlio, p. <fi de sa Nautica Méditer. (1607) = a Piloto altro non è ch'el Nocchiero, overo Nauclero, de gli antichi : da alcuni vieil detto Pedotto, quasi Perdoctus, et se piloto, a pileo, cioè quella baretta, che i dotti et litteF

V

rati sogliono portare insinue con la toga. » Nous ne c r o y o n s pas que Piloto ait été fait du lat. Pileus, Bonnet; selon nous, c'est une corruption de Pedotto ou Pedeto. — « Pedota, Pcdoto, Pedotto, vn routier ou guide de mer. » Duez, 1674. Nataniel Duez n'entend point par Routier le livre qui indique les routes, mais le pilote, l'homme qui trace au navire la route qu'il doit suivre. P E D R E R O , esp. s. m. (De Pcdra, Pierriér.—V. Attilleria.

pierre; lat.

Petra.

P E E R T L E 1 N E , ail. s. (Du holl. Paarde-lyn; proprement: Corde de cheval; élrier.) Marche-pied de vergue. 1. P E G A , cat. anc. esp. s. f. (Du lat. Pix, p o i x . ) G o u dron, Brai.—ic Traginers » (de Tragin, voiture, du lat. Trahere, tirer) « que tirauen la Pega de Valence a mar. P r i m o an Domingo Garcia, traginer » (voiturier), « per vn camj » (un chemin, une course, un voyage) « que feu de la dita ciutat a mar, i s. » Fol. 5o, Livre des dépenses faites pour l'armement de la galère le Saint-Thomas (mai 1406), Bis. Bibl. de la Mar., n° 938-3.—« Item, costaren dues pesades de lenya » (deux pesées de bois) « per obs de coure » (cuire; esp. mod. Cocere) « la Pega délia galea, a rabo de xviij den. loquintar, xij s. » Id., fol. 54 v ° . — V . Galera 2 . P Ê G A , port. s. f. (Étymol. inconn.) Chouquet. P E G A N G (g fin. sonnant peu) K A M 0 U D 1 , mal. v. (Pégang [ ^Ls]> tenir, Kamoudi

[ V . ] ) Gouverner,

Conduire un navire. P E G A O U I , mal. s. (Écrit: Pagawei [^Cj&>] et Pé, [ ^ j l i ] par Marsden.) Proprement : Outil, instrument, u s tensile, fourniment.) Agrès. — Dans le Code général de Malacca (chap. 18), Pegaoui est une qualification donnée au Djourabatou (JL>J_J=>.) (V.) et au Djouromoudi ( V . ) , que la loi désigne ainsi comme les instruments du N . i koda. ( V . ) « Lorsque les matelots, dit le rédacteur du code, ont entre eux une contestation, quelque sujet qui l'ait fait naître, ilsdoivent l'exposer avec serment aux deux Pegaoui. afin d'obtenir prompte justice. C'est le capitaine » (ou Y koda) « qui prononce ensuite définitivement. » P E G A R E , bas lat. v . a. (Du lat. Pix. [ V . ] ) (Poisser.) Goudronner, Brayer.—V. Bucius, Calafatus, Cohoperta. P E G A T U S , T A , bas lat. adj. (De Pegare. [ V . ] ) (Poissé.) Goudronné, Brayé.—V. Bucius. P E G E , fr. anc. s. f. (Du lat. Pix.) Poix, Brai, Goudron. « Deux grants pots et vng petit de cuiuvre a fondre P e g e . » Inventaire de la nef Sainte-Marie Bonaventure. — A L y o n on dit encore : d e l à Pège, p o u r : de la poix. — V. Sartie. Pegue. P E G O L A , ital. s. f. (Du lat. Pix.) P o i x , Brai. — » E vole Pegola lib. 3ooo. » Fabbrica di galère, traité du XIV ou rv* siècle, publié, t. 11, p. 6-3o de notre Arch. nav. — V . Navilio. E

P E G O L I È B E , fr. provenç. anc. s. f. (Du précédent.) \ où l'on faisait cuire la p o i x , le brai, le goudron. C'est ce mot qui s'est corrompu en Pigoulière. P E G O U L I E B , fr. anc. s. m. (Du précédent.) Bateau qui portait la Pégolière. — «Pégouliers 2 à P o r t - L o u i s . » Ah de la mar. du Roy, 1701 ; Ms. Arch. de la Mar. P E G U A , cat. anc. s. f. (Du lat. Pix.) P o i x , G o u d r o n . — V . Claveso. P E G U E , fr. anc. s. f. (Du l a t . P i x . ) Poix, Brai, Goudron.


1153

GLOSSAIRE NAUTIQUE. • Vne chaudière et chaudron pour Pegue. » Ce que M. de Sisteron a deliurc par commandement de la grand maîtresse madame la confesse de Villars et de Tende. — V. P e g e . P e i r o l , Sartie. P E I N E OE M O R T — V . Code pénal, Orri, Pal, Penjar, P i l o t , Yérrb. P E I N T U R E , fr. s. f. {De Peindre, fait du lat. Pingcre.) I J nécessité de préserver le bois des navires du contact immédiat de l'air, du soleil et de l'eau, engagea les constructeurs de tous les pays à en revêtir les surfaces extérieures d'une couche d'un corps gras ou résineux. L'huile, la cire, la poix, le suif, furent les premières matières dont on se servit; une huile colorée, une cire mêlée de minium furent bien vite substituées au suif ou à l'huile incolore, à la poix noire ou brune. La peinture devint alors un ornement, un luxe q u i , avec la sculpture ( V . ) et l'or, concourut à faire des vaisseaux de véritables palais. L'art s'ingénia à embellir les chambres des navires, à parer l'architecture de leurs proues et de leurs poupes, parties consacrées par la présence des images des dieux. L e goût varia les ornements; la volonté de se faire reconnaître de loin , le besoin de se cacher, le désir d'effrayer l'ennemi, varièrent la couleur de la robe dont on se faisait un revêtement. lYlarino Sanuto (Sécréta fidelium, x m siècle) dit, chap. 7 : « Dicta tiaviglia tam maris quam (luminum, variis debent ad inimicortim terrorem fulgere coloribus et picturis. » (V. Colos, et art. Navire, p . i o 5 5 . ) La couleur noire fut celle qui revêtit les navires en deuil; c'est aujourd'hui celle qui généralement recouvre les bâtiments, dont quelques bandes blanches ou rouges rehaussent certaines moulures ou indiquent l'emplacement des batteries. Les peintures brillantes qui, aux x v i , x v n et \ \ i i i siècles, faisaient de la poupe d'un vaisseau un morceau d'art curieux, un bijou véritable, sont tombées devant l'Economie, ce grand mot du x i x siècle qui a fait des r é v o lutions, et qni est, comme toutes les idées creuses et exagérées des utopistes, un leurre et un prétexte. Nous ne savons pas ce qu'ont gagné d'argent les nations maritimes à substituer la couleur lugubre dont elles font un triste linceul à leurs vaisseaux, aux couleurs éclatantes qui les couvraient jadis; mais nous savons bien ce que l'art y a perdu. Pourquoi d'ailleurs enfermer les marins dans des catafalques flottants? Pourquoi ne pas embellir, égayer cet univers de quelques planches, où ils vivent pendant longtemps isolés de leurs affections et de leurs familles ? N'est-ce donc pas une vie assez sévère que celle du marin, toujours en face des spectacles graves et des dangers que lui font la mer et les tempêtes? Ne pourriez-vous lui faire une demeure un peu plus riante? Vous vous plaignez que vos matelots aspirent à retournerdans leurs villages ; et pour les distraire de cette pensée où se confondent les souvenirs du toit paternel, delà mère chérie, de la jeune lille aimée, des beaux arbres verts, des fleurs du jardin, vous leur donnez une noire prison ! C'est une belle chose que l'Économie bien comprise; c'est une pauvre chose que celle qu'où fait de quelques pots d'une couleur vermeille, d'azur, d'émeraude ou d'or ! — V . Poupe. e

e

e

e

6

riEIPATEIA, gr. anc. s. f. (De OEtpateûto. [ V . ] ) Piraterie. V. EAS'IIU-OT, Ar,(iTi'a, f l t û a T c x p i a . ) — i h i p ï T E Û w , gr. anc. et mod. v. a. (De Ihipar/,?. [ V . ] ) Pirater, ècumer la mer, faire la course. (Y. A r . c T c u w . ) — neipaxr,ç, gr. anc. et mod. s. m. {Prononcé : Pirati-s, par les Grecs mod.) (De Ilsipàto, j e T e n t e , j'Essaye.) Pirate. — V . KÀEOTT.Ç, Koupcipoç, Ar,CTv-ç, Mxtpiuravrij IïviyapvK.

pegue ( V . ) auec vn nœuf rendu.... i liv. 10 s. » Dcspcncc faicte à ladoub de la gallere de monsieur d'Ur/tano, 1 6 2 7 . Ms. Arch. de la Mar., fol. 1 v ° . P E J E , esp. s. m. (En rapport avec Peseta. [ V . ] ) Renfort de voile; croisement fait d'une laise sur sa voisine pour donner à la voile une certaine profondeur. Ce mot s'emploie aussi pour désigner chacune des pièces collatérales arrondies qu'on applique sur les quatre faces de la mèche d'un mât d'assemblage pour le compléter. P E K , holl. s. (Même origine que l'ail. Pcclt. [V.]) lirai. P E K S I M E T (rsonnant), turc, s. (Variante tlePaasimat. [ V . ] ) Biscuit, P E L - L A I A R - A N ; .^HJ), mal. s. (De S$ [Laïar], voile. V. Pal-laïar-an. " P E L . \ B O U H - A N ( « sonnant), mal. s. ( D e L a b o n / i - a n [ ^ J ] [ V . ] , et de Pc on Per [/>], particule servant à la formation des noms dérivés.) Mouillage. P E L A D O U R D E G U I N D A , ar. côte N. d'Afr. s. Guihderesse. • — V . Guinda. I I E A A r O A l M H N , bas gr. s. 1. Port fait sur la mer. — Lorsqu'une flotte, se trouvant sur une côte où ne s'ouvrait aucun port capable de la recevoir, était prise par le calme , ou avait besoin de reposer ses équipages de rameurs , les grands navires se formaient en demi-lime, les cornes à terre, et se mouillaient avec des sacs pleins de sable et de graviers, au lieu d'ancres. Les navires plus petits, ou incapables de se défendre en cas d'attaque , s'abritaient dans ce port factice. S'arranger ainsi, c'était ce que Léon, dans ses Tactiques, ap pelait faire la Pélagolimèn. F I E A . \ r 0 2 , gr. anc. et mod. s. (Étymologie incertaine. « niÀayoc, quae v o x inlelligi potest, ut si quasi LTAOÏI i^tai, portans seu vehens naves. » Dissertationum marinarum dents; par Nicolas Amama [in-8°, i 6 5 i , Franeker], p. 5. Nous laissons à Amama l'honneur et la responsabilité de cette étymologie.) La Mer, la Haute-mer, le L a r g e , Bras de mer. — A . 0aAo<<7c;a, riôvioç. P E L A G A R I S , bas lat. adj. (De Pelagtts. [ V . ] ) De la nier, du large. — V . Ventus. P E L A G U S , lat. S. m. (Transcription du gr. FIsAoyoç. [V.ji La mer, la Haute mer, le L a r g e , et, par extension, l'Eau d'une rivière, d'un fleuve, d'un étang. — « Anchoris subla- . tis, Pelagus remis petere creperunt. Attctor de Bello Itisp., chap. 4°- — Y . Detorquere proram. P E L A N G (g sonnant peu) (ji\Jj),

mal. s. Barque royale,

Canot de parade, Yacht. — Roorda écrit : Peljang. P E L E C H , catal. anc. s. m. — « Tantost faein lleuar la anchora, e ineterom ma als rems, e ixim fora lo Pelech.* Chran. dcl Rer en Jacme, chap. 97. Que signifie Pelech ? Il nous semble que ce mot catalan du x m siècle, — nous ne l'avons vu au reste que dans la chronique du Conquistador, — est une forme du gr. Ui't.'xfo^, Bras de mer, ou de ttu.ix.ri. Endroit de la mer qui a beaucoup de profondeur. e

P E L E G R I , cat. anc. s. m. (Du lat. Pcrcgrinus. [ V . ] ) Passager. — « Pelegri es dit, tôt home qui deia donar nolit de la sua persona sens sa inercaderia. « Consul, de la mer, ch. i , édit. Pardessus. — L e chap. 68 dit : « T ô t hom es appellal Pelegri qui dô nolit de la sua persona è de roba qui no sia mercaderia » (et des effets qui ne sont pas marchandise) ; P E I R O L . Variante de Perrol. ( V . ) _ « Plus, ledict jour « è tôt hom qui port de deu quintars en avall deu douai quatriesme may, pour auoir eschangé le petit Peirol de la | nolit de la sua persona. >< e r

145


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1154

P E N - D A R A T (1 sonnant) ( O j b ,j9), mal. s. P i e u , P i e r r e , Boucle placée à terre: Z ) « r a ( [ 0 | l ^ ] [ Y . ] , pour amarrer le^ navires. Amarre à quai. Elout désigne le Pen-darat par ces mots : • Corps morts pour l'amarrage. » Ailleurs, Elout dit que le Pcn-dnrnt est un cable mince (Dict. mal.-hnll.~fr., p. 378). Dans cette acception, le Pen-darat est exactement ce que les Catalans appelaient la Paloma ou Palomera. Y — V . Oulou, Tali pen darat.

P E L É J A , port. s. (DM lat. Pellcre, Frapper, Battre.) Combat — Pelejar, v . a. Combattre. L'esp. dit : Pelear. — « . . . E ootro cpie se ebamava Alvaro Fernandez Palenço, grande liomenem Pelèjas de mar... » Citron, do conde D. Pedro, liv. n , chap. i o . ПЕЛ\1Ш Ь [Pe/ennke), rus. s. m. (Selon Reiff, ce terme vient du holl. Pleegen. L e Dict. holl.-fr. du P . Marin, 1 7 5 2 , donne au verbe Pleegen les significations : Faire, et : Avoir en coutume, qui nous paraissent être sans rapport avec l e : ) Relèvement au moyen du compas, ou le Pointage de la carte. (V. Положеше на к а р т у , e t c . ) — П е л е н г о в а т ь (Pélenngovate), v. a. Relever avec le compas, Pointer la carte. — V. Взять на руыбъ, Запеленговать, К л а с т ь п л а в а т е , Означать н у н к т ь , etc. Г

P E N A , e s p . s. f. ( O r t h o g r . a b t t s i v e d e P c « « a . [ V . ] ) P e n n e . — « . . . Y en las colores de las flaniulas, gallardetes, vanderolas, estandartes puestos en el baupres, calces, Pena, osta, fanal... » Vanderllaminen, Don Juan de Austria ( 1 6 2 7 , i n - 4 ) , p . i 6 3 . — «Esparcidas» (les 54 galères commandées par J. André d'Oria, à Lépante) «igualmente sin auer en alguna parte falta, quitando la ocasion de tuinultos, y conspiraciones, estando diuididas en esquadras las naciones, lleuen todas vanderolas verdes en la punta, para ser conocidas con distincion de los ottos dos esquadrones. » I d . , p . 1 7 0 . 0

P E L E R I N , fr. anc. provenç. s. m. (Du lat. PeregrinUs. [V.]) Passager. — V. Passager. . P E L L A G I U M , bas lat. s. n. (Pour Paragium.) Parage. — « Quod providebitur per lotum regnum Anglise, de his, qui casu fortuite, ex aliqua navi in Pellagiis maris praecipitati... и Charte d'Edouard IV, roi d'Angletere, an. 147/1; ap. Rymer., t. и , fol. 799.

P E N A M B A N G (^~9),

P E L L A R D E A U , fr. s. 111. (Comme le bas lat. Pcllarda, Étoffe garnie de poil, de fourrure; du \sA.Pellis, Fourrure, Peau.) Un morceau de toile remplie de bourre de bœuf fut le tampon fort simple dont on se servit autrefois pour boucher tous les trous faits à la carène du navire, et même les écubiers. L'étoupe remplaça la bourre; un morceau de planche ou de plomb entra dans la composition de ce tampon, et, maintenant, le Pellardeau est un bouchon de plomb ou de planche garni d'une grosse étoffe de laine ou d'un feutre et d'étoupe suivée. Nous voyons le mot Pellardeau pour la première fois dans le Dict. d'Aubin ( 1 7 0 2 ) , qui l'altère et en fait Palardeau. Plusieurs auteurs ont suivi Aubin et ont consacré cette faute.

P E N A U . — V . Peneau. 1. P E N D A N T , angl. s. (Du lat. Pendcns, Suspendu, Qui pend.) Pondeur, ou, comme ou disait : Pantoire. — Braeependant, Pendeur de bras. — Fore tac/de pendant, P e n d e u r de la caliorne de misaine.— Main-tackle pendant, Pendeur de la grande caliorne, et de la caliorne du grand niât. — Rudder-pcndant, Sauvegarde du gouvernail. — Yard-tagkic pendant, Pendeur ou Fouet du palan de bout de v e r g u e . — Pendant-chain, Chaîne d'amarrage ou de Corps mort. V . Mooring-chain.

P E L L I Z C A R E L V I E N T O , esp. v . a. (Du lat. Vclllcare, Pincer.) Prendre le plus près, Serrer, Pincer le vent. — V . Abarloar, Cinir el viento, Ir de loo.

2 . P E N D A N T , fr. anc. angl. s. m. (Même étyniol. que le précédent.) Flamme. — « I t e m , si de jour souruenoit quelque inconuenient a quelque vne des dites nauires ou galleres (que Dieu ne veuille ! ) , celluy a qui seroit aduenu tel ras méctra a la gabye » (à la hune) « un Pendant monstrant (tourné ou hissé du côté).* dctiers la nau dud. s e i g n e u r » (le Roi ou l'Amiral). Ant. de Conflans, Faits de la marine et navigaiges ( I 5 I 5 ) , publiés par nous, Annal, marit., juillet 1842.

P E L L O U R O ou P E L O U R O , port. anc. s. m. (Nous ne croyons pas que ce mot ait été fait, comme le veut S. Constancio [Dict. port., 1 8 З 6 ] , du Iat. Pellcre, Pousser; nous supposons que sa véritable étymologie est Palla, Balle.) Boulet. — « E que vos metese nclla (Carravella) biij (8) berços, e hû fallcâ, со poluera e Pelouros que fose necesareo.» Instnict. données à Joaô Serrao, le 14 déc. i 5 o 8 . — On trouve ce mot écrit : Pilouro, dans los Commentarios Dalboquerque. P E L O U R O U ( j j j J ' J ) , mal. s. Boulet. Les Malais ont emprunté ce mot aux Portugais. Ils disent : Pclourott bedil, Une balle de fusil. P E L T R E C H O , esp. anc. s. m. Variante de Pertrecho. — V. Bastimentô, Vastimento.

(V.)

P E M A K K A L ou P E M A K A L ( J S ^ J ) , mal. s. (De Peni [LJ],

particule servant à la formation des dérivés, et de

Pakal [J£J>],

calfater.) Calfait, ou Marteau de calfat ; Calfa-

tage, ordinairement fait avec de l'écorce de bambou raclée. P E M B A O U A N , orthogr. du mal. Pabouan ( ^ U ) , Vergue, donnée parRoorda, art. Ra, p. 160, Guide mal. PEMINGGER

(j&j),

mal. s. ( De Pinggir

[jJ&]

t

Bord, et de Pem [LJ], partie, des noms dérivés.) Côte, Rivage de la mer. — V . Gosong (^~.Jf),

Panti, Pasir.

mal. — V . Panambang.

P E N A S I U S , bas lat. s. m. (De l'ital. Penese. [ V . ] ) Lieutenant du patron ou du nocher. — « El si aliquam magagnam scivero in arboribus i[isius navis, timonariis, vel timonibus. ipsam magagnam nauclerio et Penasio... dicam et manifestabo. » Stat. vénit. de 1255, chap. 5 i . — V . Panes, P e n nesis, Pennesius, Ponnese.

P E N D E U R , o u , selon l'orthogr. de Guillet ( i 6 8 - i 6 8 3 ) , P E N D O U B , fr. s. m. (Du lat. Pendens, Suspendu, Pendant. (Gr. vulg. ilooapi; bas lat. Pantcna? Corona; ital. Penzolo, Panduro, Bragotto, Bracetto, Corona, Colonna; géno. anc. Corona; géno. mod. Culonne; vénit. anc. Choronclla; esp. Caria, Corona; port. Coroa; fr. provenç. Couronne, Colonne, Pantoire; basq. vulg. Pantoira; bas Bret. Pantouër; angl. Pendant; ail. Hanger, Schenkel; holl. Schinkel; dan. Hanger; suéd. Hangdre; rus. LUi<eHKeAb [Chkennkel]; malt. Colonno; ar. côte N . d'Afr. Krona,- lasc. Matte.) N o m d'un cordage assez court, terminé, d'un bout, par une ganse ou œillet, et, de l'autre, par un anneau garni d'une cosse de fer, ou par une estrope entourant une poulie. Ce c o r d a g e , qui prend son rang parmi les manœuvres dormantes, est passé en cravate ou en couronne à la tète d'un mât, par l'œillet ou ganse dont nous avons parlé. Ainsi capelé,il sert ou d e support à un palan, à une caliorne, destinés à porter les lourds fardeaux, ou d'élément à un hauban à itague..(V.) Quelque7


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . fois le Pendeur est double ; il a alors deux bouts inégaux, tombant de l'œillet par lequel il est capelé au mât. Chaque vergue importante reçoit, dans les grands navires, un Pendeur qui se capelle à l'une et l'autre de ses extrémités; il est garni d'une poulie dans laquelle passe le bras. On l'appelle: Pendeur de bras. (Ital. Bragotto ciel braccia, Braccetto, Bracrialetto, Bracotto; vénit. Brazctto; géno. Brassaletto, Bragotto; malt. Brazzctt; esp. Brazalote, Braçalc; port. Braçalote ; angl. Brace-pcrularit, Pendant oft/te brace; ail. Brassschenttel.) P E N D E U R D E P R O D O , provenç. s. m. Pendeur capelé à la tête du mât avec les autres colonnes. A l'extrémité de ce pendeur est estropée la poulie sur la queue de laquelle est fait le doi niant du garant de Prodo. P E N D O N E , esp. anc. s. m. (Variante de Pennone.) Pennon, Petite bannière caVrée, Flammé. — « E alzaron luego Pendoncs, en todas las galeras, è licieron salva, scgund costunibre de galeras quando fallan » (quand elles trouvent; Fallar ou Hallar, Trouver) « sus amigos. » Cron. de D. Pero Aï/7" (ann. i/|05), p. 59. —• « E dos Pendoncs en la galera grande, de oro è seda, los majeres que en el mundo niuy grandes, podian ser. » Id., p. 67. — On trouve le mot Pendo dans le bas lat. avec la signification de Pennon. ( V . du Cange.)

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terme : Faire Pennaut. (Angl. Cet [to] ready an anc/ior; rus. О т д а т ь якорь на кранъ [Otdate iakore na Arane] ; ar. còte N. d'Afr. Allodi ток-taf.) Nous voudrions donc qu'on re­ prît l'orthographe de Escalier, et qu'au lieu de Penali et Penean on écrivît : Pennaut.) État de l'ancre pendue au bossoir, et prête à le quitter pour aller prendre possession du fond de la mer. — L'ancre est en l'encan (V. la lig. de la p. 1096) quand elle n'est plus retenue au bossoir que par le cordage appelé : Bosse de bout. (Y.) — V. Faire peneau. P E N E D O , port. s. m. ( M ê m e orig. que Pena. ] \ . p. 1159.]) Boche, Éeueil.— «Nadachàrom » (les fus tes dont il est question) « nenhuma cotisa, se-nao hum caravo, que fezeraô encalliar sobre liuns Penedos, onde se perdeo coin loda sua mercadoria. » Citron, do Conile D. Pedro, chap. /,2. — « Encalbou о Bragantim de Pero Ximenes em bum P e nedo, e arrombouse em tal guisa, que colina milita agua. » Ib., p. 58. P E N E L , esp. anc. s. m. (Abréviation et corruption du mot de la langue vulgaire Panitelo [de Pano, étoffe, lat. Pannus, gr. Ibóv/i, Ilrjvîov], Drapeau, Mouchoir. [ C . Oudin, 1660.] 11 est arrivé à Panitelo comme à l'ital. Pannello. [ Y . Pennello.]) Penon, Girouette. P E N E L L Â , géno. v. a. (De l'ital. Pennellare. penneler.

[ V . ] ) Km

P E N D R E PER LA G O L A , cat. anc. v. a. Pendre par la gorge. — V. Orri. P E N D R E U N A V O L T A , cat. v. a. Faire une route, Courir une bordée. — V . Punyr de vêles.

P E N E L L O , ital. anc. s. m. Orthographe vicieuse du mot Pennello. ( V . 1. Pennello.) — • Pendio é una piciola bandiera di tafetano, che si tiene sopra la freccia della poppa, overo alla battagliola dellc.spalle. « Pantero-Pantera ( i ( i i / , .

1. P E N E , fr. s. f. (Du lat. Pénis, Queue à bouquet de poils de certains animaux, dont on lit Penicillns, Pinceau.) Réunion de brins de laine tordus en un cordon peu serré, et formant une touffe, un pinceau, pour le Guipon à braver. (V. Guipon.)—C'est à tort qu'on écrit Penne. ( V . 2. Penne.) — Les morceaux de peau de mouton, les flocons de laine qu'on met sur la tète de l'étrave à quelques petits bâtiments, ou dont on garnit l'extrémité de l'antenne pour les préserver du frottement et les orner, sont appelés Pênes. — .• Pênes sont des bouchons d'étouppeà l'usage du calfateur, et qui sont attachés à un manche appelé le baston a Vadel.» (V. Vadeau). «Ils servent à goudronner le vaisseau. » Guillet (i683). L'étoupe remplaçait souvent la laine, ainsi que nous apprend cet article ; et c'était tout naturel. On n'avait pas toujours de peaux de mouton à bord ou dans les ports de relâche; on ne manquait jamais de vieux cordages pour en faire de l'étoupe.

P E N E L L U , géno. s. 111. (De 3. Pennello. jet, Ancre d'empcnnelle.

2. P E N E , fr. anc. s. f. Mauvaise orthogr. de Penne. (V.) — « Et s'il se treuue soubs le vent, mectra la Pêne, et tirera deux coups d'artillerie tenant la dite Penne ou coreye. » Ant. de Confians ( 1515 à 1622). — Ceci signifie que la galère qui sera sous le vent de l'escadre, après avoir été séparée de l'amiral par une tempête, pour se faire reconnaître, appiquera l'antenne de sa voile de telle sorte que.le car ( V . ) soit dans la coursie. P E N E A U , fr. s. m. (Ce terme est assez nouveau dans le vocabulaire des marins, car Aubin [1702] ne le donne pas. L'Encyclop. [1786] le recueillit en l'écrivant Penau. En 1777, Lescallier l'avait donné avec cette forme-.Pennaut, qui nous paraît la meilleure des trois sous lesquelles il nous est parvenu. L'orthographe Pennaut nous porte à croire que le mot français est une corruption normande ou picarde de FaiH. Peniiant, variante de Pendant, fait du fr. Pendant, Faire Pennaut ou Faire Pendant, c'est faire qu'une chose soit pendante ou suspendue ; c'est justement l'idée qu'exprime le

[ V . ] ) Anere a

P E N E S C A L M , cat. anc. s. m. Variante de Panescal. \\.) — V . Barca de Penescahn. P E N E S E , vénit. anc. ital. s. m. L e même que le cat. Panes ou Paneso. ( V . ) — « Aluise di Nnsimben da Zara già Penese della predetta cocca.... » Naufr. de Quirino ( 1ДЗ i ) , apud Bamus., t. 11, p. 211 B . — Au x v i siècle, le posU! du Penese était à l'avant, comme aujourd'hui celui du lieutenant. — V. Officiale di proda, Penasius, Pennesis, Penuesius, Pennese. c

P E N G - A P O I I ( J j l i l ) , mal. s. (?De Peng [ Д э ] , particule des dérivés, et X A mpoh f * L » ] , Déborder, Couler.) Girouette. — V . Gada-gada ( b ! ^ ) ,

Laïar

(SÌ\,

T i a n g , Tounggal

ang' in. P E N G - G A Ï T DI OUDIONG G A L A H , mal. s. [OJ^is],

(Peng-gau

C r o c ; Oudiong [Aja._»a], Bout; Galah

(лЗТ),

perche. Croc qui est au bout de la perche.) Croc de gaffe. PENGAION'G (Penn-gaïonn),

mal. s. [Peng[iS],

partie.

servant à la formation des mots dérivés; Kaîouh, Ramer.) Uameur, Nageur. P E N G A Ï O U H (n sonnant) (ПуШ), mal. s. (Peng, parti­ cule servant à la formation des noms dérivés; Kaîouh , Ramer.) Rame, Pagaïe. — Il nous paraît certain que le mot franc. : Pagaïe vient de ce mot malais. P E N G A O U A L [Penn-gaoual) ( J . U s ) , mal. s. (Реп [tf], particule des mots dérivés, Kaoual [ J _ j ^ ] , Guet, Garde. Homme de quart. P E N G H A N Ï A R A N (n lin. sonnant) K A P A L D A G A N G , mal. s. (Antar(^j\),

Escorte; Peng[Дэ],

particule des noms

l45.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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dérivés; Kapal [ j j r V f , navire ; Dagang [çfh], Commerçant.) Convoi. P É N I C H E , fr. s. f. (? De l'angl. Pinnace.) Canot léger, lin, bon voilier, souventbordé à clin. Pendant la dernière guerre, et surtout au moment de la descente projetée en A n g l e terre (1802), on construisit eu France un grand nombre de Péniches destinées au transport des troupes. Les plus grandes avaient soixante pieds ou 20 mètres; et de largeur 6 pieds 6 pouces environ. Elles avaient 20 avirons de chaque côté, et yn pierrier à chaque aviron. Leur gréement était celui du lougre (V.). Un canon de 4, un obusier, de 16, un mortier de 8 pouces était,- avec ses pierriers, son armement en guerre. Les soldats passagers y étaient rameurs et artilleurs ; l'équipage n'étant composé que de cinq matelots, sans compter le capitaine. L e port de Boulogne reçut environ 400 de ces Péniches, dont chacune avait coûté en moyenne 7,000 francs. P É N I N S U L E , fr. s. f. (Du lat. Pcninsala ou Pœninsula, fait A'Insula [V.] et de Paine, Presque, Quasi.) (Gr. anc. Xcp<TÔVT|C7OÇ; ital.Penisàla; esp. anc. Pèniscola;port. angl. esp. Peninsula; ail. Halbinscl ; hoW.Byna eyland; dan. Halvae; suéd. Halfô; illyr. dalmat. Poluotok; rus. noAyocmpOB'i>[Polotiostrove] ; ar. Djezirah [ ï ,Jy± ] ; turc, Nim djézirè [ * o i j i ; bas bret. Gour-énez; hongr. Fél-Sziget.) « C'est une portion de terre environnée d'eau d'un seul côté. La Morée est une Péninsule. » Acad. franc. (181/1). L'Espagne, l'Italie et le Danemark sont les plus grandes Péninsules de l'Europe. P E N I O U R O N G (g sonnant peu ( £ j ~ J ) , mal. s. (Sousentendu

Tiang

[ £ j > ] , màt.) (Peut-être de Korong

[V.]) Mât d'artimon. P E N J A R , cat. v . a. qu'Oudin écrit Pinjar. (Du lat. Pendere.) Pendre. L e supplice de la corde était, au Moyen A g e , un de ceux qu'on infligeait aux matins dans certains cas. Dans l'Ordonnance rendue, en 1354, par Pierre d'Aragon, sur les escadres de guerre, nous lisons : « . . . T o t c o m i t que no firâ ab la galea en la batalla on sera ab lo capità del senyor Rey, ô ab almirayll, ô visalmirayll, ô lochtinent d(aquells, en cas que l's dessus dits liren, que sia Penjat è roçegat sens tota mereâ.» Ainsi, le comité qui, sans l'ordre de son capitaine, ne menait pas au milieu de la mêlée la galère dont il avait la conduite, devait être pendu et déchiré par morceaux, ou écartelé, sans rémission. P E N N , bas bret. s. m. T ê t e ; Cap; Bout, Extrémité. (V. Bek, Ligorn , Mm.) — Penn a fard (Pain a farte), Bout de corde. — Penn ar batimint, Cap du navire Penn ar maoutlt sonnant comme té), Cap de mouton. — Penn délez, Bout de vergue. — P e n n korden, Bout de corde. — Penn quentàan armé vôr. (Mot à mot : Tête avant [Qtienld, de Kent, avant] l'armée de mer.) Avant-garde. L e P . Grégoire, Dict. fr.-bret. — V . Ar gard a ziarauc. P E N N A , bas^ lat. ital. esp. port. s. f. (Du Iat. Pcnna, Plume , Aile.) L'antenne tout entière put métaphoriquement prendre le nom de Penna, quand on compara le vaisseau à un oiseau dont la voile étendue par l'antenne pouvait être prise pour son aile. Lorsque l'antenne, devenue très-grande, se composa de deux pièces, la plus importante par sa taiiré garda probablement le nom que l'antenne elle-même avait porté d'abord; le nom de Penna fut conservé alors avec d'autant plus de raison parles hommes de mer, dont toutes les idées poétiques ont le privilège de saisir vivement l'ima-

gination, que la Penna flottait au sommet du mât c o m m e le panache (Pennachio) sur la tête du s o l d a t — L e mot Penna est dans le langage des marins de la Méditerranée antérieurement au x i n siècle. Nous le trouvons, en effet, dans la [lièce n° 1 des Conventions faites entre les Génois et les envoyés de saint Louis, pour le nolis et la construction d'un certain nombre de nefs et selandres nécessaires au v o y a g e outre-mer de 1270 : « Item, antennas de prora pecies tro-, quariim due debent esse pro qualibet cubitorum quadraginta unius , et sunt Penne. » (V. Arch. nav., t. 11, p . 3 8 8 et 432, et les Pacta naidorum que nous avons publiés dans la Collection des Documents inédits sur l'histoire de France.) — « Mandar l'huo/no alla Pcnna. (Envoyer un homme en vigie an bout de l'antenne.) » P.antero-Pantera, Ami. nav.. liv. prem., chap. 12, p. 119. — « Far l'huomo alla Penna, lier vn homme à l'antenne pour descouvrir en mer. » D u e z , Diction, ilal.-franc. (1664), p . 409. — « Lleuen todas vanderolas verdes en la punta de la Pcnna, para ser conocidas con distinción de los otros dos esquadrones. » V a n d e r Hammen, Don Juan de Austria (Madrid, 1627,111-4°), p , 1-0. — V . Far il carro. P E N N A C C H I O , ital. s. m. (Proprement : P l u m e t , P a nache. De Pcnna, Plume.) Penon l'ait de disques de liège empennés.—V. Girotta, Mostravenlo , Pennello. e

P E N N A N T , angl. s. Calióme.— <• Pennant, A tackle for hoisting things on board a ship. » Ainsworth.—« . . . T h a t is to saye, 4 shyversin their Pennants, and t w o i n the bovvser tukylls.» Inventory of the great barke, etc., 6 oct. i 5 3 2 . Pennant'A aussi le sens de Flamme, et il est, dans ce cas, synonyme de Pendant. 1. P E N N E , fr. provenç. 5. f. (De Penna. [ V . ] ) L'une des deux pièces dont est composée l'Antenne ou vergue latine. Cette pièce est la plus longue ; assez grosse à l'endroit où elle se lie au Car, elle va s'amincissant jusqu'à son extrémité quelquefois garnie d'un morceau de peau de mouton ou d'une petite niasse de laine de couleur, ornement analogue à celui dont quelques navires, les Trabacoli, par e x e m p l e , les felouques, etc., décorent la tête de leurs étraves. Quand l'antenne est horizontale, suspendue à son itague, la P e n n e s'étend sur l'arrière du navire, qu'elle surmonte comme un panache, lorsque cette antenne est h i s s é e . — « Penne de maistre, 68 pieds de long, i 3 pouces 4 lignes de diamètre au gros bout, 5 pouces 8 lignes au petit bout : prix, 1 10 l i v . Penne de trinquet, 70 pieds de long, 10 pouces 3 lignes de diamètre au gros bout, 3 pouces 4 lignes au petit bout : prix, 60 liv.» Démonstrations de toutes les pièces de bois, etc. qui entrent dans la construction d'une galère ordinaire de vingt-cinq à vingt-six bancs. Ms. n° 2961, Dépôt de la Mar. — « L'on marque à 27 pieds du gros bout de la Penne son véritable diamètre, et l'on diuise la partie qui va vers le petit en douze parties, ou autrement en douze pontades. (du lat. Punctum, Point), « e t l'autre partie de 27 pieds qui reste vers le gros bout en 6... » Traité de la construct. des galères; Ms. in-fol. du x v u siècle, Dépôt de la Mar. On l i t , chap. 19, liv. 1 de VHydrographie du P . Fournier : « Les voiles de la galère sont toutes latines » (l'auteur se dément bientôt en nommant, deux lignes plus bas, le ' f r é o n [ V . ] , qui était une voile carrée) ; « la plus haute s'appelle la Penne, celle de devers la proue la Carnau, et la plus bas (Sic l'Escot. » Bien que nous soyons toujours préparé à trouver d'étranges erreurs dans VHydrographie, le livre, dans s s deux éditions, le plus mal imprimé que nous ayons jamais l u , nous avouons que celle-ci nous a fort étonné. N o u s ne pouvons croire qu'un homme qui avait navigué dans la M e e

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. ditèrranée, et s'était appliqué à connaître par le détail tout l'armement et le gréement des navires latins et des vaisseaux ronds, ait pu prendre pour des voiles la Penne et la Carnati ou le Car, ces deux parties de l'antenne. Il est évident qu'il y a là une faute grossière dans l'impression , et que le P . Fournier voulut dire que la surface de toute voile latine peut être regardée comme composée de trois parties, dont la plus élevée correspondant à la Penne, où elle est attachée, peut être appelée, ou est appelée abusivement : la Penne , quand celle qui est enverguée au Car est appelée la carnau, et celle à l'angle de laquelle se (ixe l'escote ou écoute reçoit le nom d'escote. On disait, on dit encore : Cargue la Penne! cargua le car ! cargue la scotte ! c'est-à-dire : « Pèse sur les carguesJ dont les poulies sont attachées à la P e n n e , au car et à l'écoute!» L e résultat de cette manœuvre étant de plisser les parties de la voile sur lesquelles agissent immédiatement les cargues , on a bien pu nommer Carnau, P e n n e , I n c o t t e , ces parties différentes. Nous répéterons i c i , à propos d'une faute qui amène la plus étrange des confusions, qu'on ne saurait trop se servir du livre du P . Fournier avec circonspection. Des hommes qui ont écrit sur la marine , et ont montré une certaine prétention technique, manquant de notions élémentaires sur la langue maritime du X V I I siècle, ont emprunté à Y Hydrographie des erreurs qu'ils ont p r o pagées, et dont ils ont fait tort au savoir du jésuite Fournier, qui, probablement, ne put pas relire son travail quand il allait sortir de dessous la presse, et en confia la correction à un ouvrier ignorant. 1

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2. P E N N E , fr. Mauvaise orthographe moderne de Pane ( V . ) , qui a l'inconvénient de rapprocher ce mot du précédent, dont il est éloigné par l'étymologie autant que par le sens. La Pène dont il s'agit ici n'a rien de commun avec la plume (Penna); elle tient au p o i l , et surtout à la touffe ou bouquet de poils (Pénis) qui termine la queue de certains animaux. La Penne,comme l'écrivent à tort Homme (1792), Rôding (1798), O'hierde Grandpré ( 1 8 2 9 ) , après Lescalier (1777), ne doit pas être confondue avec la Panne. (V.) W i l laumez a conservé avec raison l'orthographe : Pane, qu'il a trouvée dans le Dict. d'Aubin (1702), et que celui-ci avait prise a G u i l l e t ( i 6 8 3 ) .

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diera di tafetano, che si tiene sopra la frecia della póppa (dans une galère), « ouero alla battagliola delle spalle, pei conoscer dal moto di essa da qual parte venga il vento. 1 Vocabol. naut. à la suite de Y Armât, nav. Nous n'avons pas besoin de faire remarquer que Penello est une mauvaise orthographe, et que le redoublement de 1'// est indispensable. — Une heureuse faute d'impression du Dici. mani, espan., i 8 3 i , à l'art. Cataviento, restitue par hasard à Pennello sa véritable forme; on y lit, en effet : « Pannelli! di piume. » — V . Girotta, Mostra v e n t o , Penuacliio. 2. P E N N E L L O , ital.s. m.(Bien que Facciolati ait adopté cette orthographe, approuvée aussi par la Crusca, il est permis de la dire mauvaise et contraire à l'étymologie. L e redoublement de 1'« est une faute évidente [que ne commit point, par parenthèse, N. Duez, 1674], Penello venant du lat. Pcnicillus, Pinceau, fait de Pénis, nom donné d'abord au bouquet de poils qui termine la queue de certains animaux , puis cette queue elle-même.) Pinceau pour peindre le navire; guipon fait de Pène o u , comme on écrit à tort, de Penne. (V.) L e guipon, fait de Panne ( V . ) , peut très-bien s'appeler Pennello. Ce mot étant, comme nous l'avons établi plus haut, une corruption de Pannello; le guipon d e Pène doit se nommer Perielio , aussi bien que le Pinceau.— V. Lanata. 3. P E N N E L L O , ital. s. m. Ancre d'empennelle, selon Stratico (1814). Selon Neuman (1800), et le Nuovo Dizion. tascabile di marina ital.-ingl. (Messina, 1811), qui le reproduit en grande partie, Pennello désigne le Capon et l'ancre d'empennelle. M . le comte Persano (Nomenclat. ital. géno faite pour nous, en 1842) n'admet pas qnePeimcllo désigne l e Capon ; il ne donne à ce terme d'autre signification qu'Ancre à jet. C'est d'une ancre de cette espèce qu'on se sert pour en empenneler une autre.—Pennello, dans l'acception d'entrave, de moven d'arrêt — et c'est bien l'idée exprimée par empenneler,— nous paraît venir de Parme/lus, diminutif de Pannus ( T o i l e ) , Panneau. L'animal pris dans un Panneau ne peut fuir; l'ancre prise in Pennello ne peut plus chasser. P E N N E L L I ! , géno. s. m. ( D e l'hai non , Pennon.

i.Pwwe/tó.jT.])Pe-

1. P E N N E A U , fr. anc. s. m., ou Pennon. (Du lat. Pannus, Étoffe.) Petit étendard carré attaché à une hanpe ou lance, dont on ornait les bords de la galère lorsque ce navire se parait de ses vêtements de fête. Dans un manuscrit du x v i i siècle, intitulé : Construction des galères (in-fol., relié en maroquin fleurdelisé, Bibl. du Dépôt de la M a r . ) , nous lisons, fol. 28 : « Les deux Penneaux qui se mettent sur la poupe contienneiH trois canes aux deux. >. Dortières (Projet ou Traité de mar., 1680, Ms. i n f o i . , Dépôt de la Mar.) appelle Bandières ces Penneaux : « Bandières pour les espales,et Bandières pour les côtés.» Deux bandières pour les cspales; trente bandières pour les deux côtés.»

P E N N E S I S , bas lat. s. m. (De l'ital. Penese [ V . ] , Officier de p o u p e . — « Item, cum die primo februarii nuper elapsi tarida Simeouis Boni et Pétri Victuri fidelium iiostrorum existeret iu portu Tunisii, duae galea; et unus galeonus, quorum armatures fuerunt Gulielmus R o n d e l l o , e t Jacobus Vincentius de l'inari, et Venturinus de Plunibino, accedentes ad dictant taridam dederunt ci plura prelia, iu quibus dictus Simeon fuit occisus,et ascendentes tandem ipsani taridam occiderunt pedotam ipsius, et vulneravcrunt ambos Penneses et sex ex marinariis. » Document du x i v siècle, publié par C. A . Marin, Storia del commère, de' Veneziani ( l 8 o o ) , t. V i l i , p . 322-3 1.

P E N N E L L A R E , ital. v. a. (De 3. Pennello. [V.]) Caponer. — Pennellare l'ancora , Caponer l'ancre , selon Neuman (1800). Rôding ( i 7 9 3 ) , ni Stratico (1814), ni M . le comte de Persano, n'admettent cette signification du verbe Pennellare; auquel ils donnent seulement le sens d'Empenneler ( V . ) , et avec raison assurément. — O n dit aussi Appennellare.

P E N N E S I U S , bas lat. s. m. (Variante de Penasius [ V . | et de Pennesis.) Lieutenant du patron ou du nocher. — « ... Naulizamus.... buccinili navem nostrum qui vdeatur S. Joanncs in viaggio Romania;, in quo promittimus habere niarinarios 40 et cimi naucleriis tribus, Pennesio vno et 2 participibus in eis computatis... » Acte du 26 mars 1254, Ms. A r d i , des not. de Gênes. — Dans cette nomenclature des officiers du buse nave le Saint-Jean, les participes nous paraissent des adjoints aux Pennesius des sous-Penneses ou aides-Penneses , des marins qui participaient aux fonctions | du lieutenant, et le remplaçaient au besoin.

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1. P E N N E L L O , ital. vénit. s. m. (Corrupt. de l'ital. Pannello, Morceau d'étoffe; de Panno, lat. Pannus, gr. n^vr,, Hr,vtov.) Girouette, Penon. — Pennello était usité déjà au x v i siècle, comme le prouvent le texte cité à l'art. Drizzar d Pennello ( V . ) , e t la définition suivante donnée, en 1614, par le capit. Pantero-Panteia : « Penello è vna picciola bane

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P E N N 1 S , pour Pereriis. Faute du scribe qui lit la copie


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.les Contrats passés en 1268 entre les Génois et les envoyé. deSaint Louis, Ms. parch. J. /,56 des Archives nationales que nous avons fait connaître, en lui empruntant deux contrats ,l'affrètement, publiés t. 11, p. 388 et 3Q2 de notre Arch nav', et que nous avons édité en 1841, sous le titre : Pacta naulorum, dans la Collect. des Documents inédits pour l'histoire de France (1841). — « Pennis duabus sive mangauellis. » Contrat d'affrètement de la nef le Paradis (27 n o v . 1268); il faut lire « Pereriis duabus, » deux pierriers. P E N N O N C I O N E , ital. s. m. (Augmentatif de Pennone, Pennon, petite bannière.) Grand pennon. — « Perniandone, Pennon ou Pannon et Gaillardet, bannière au bout du mast d'vn nauire.» N . Duez, 1675. P E N N O N E , ital. s. m. (Augmentatifdepenna. [V.]) Proprement : Grande et grosse Penne, et par extension et abus : .Grande Antenne, grande Vergue, basse V e r g u e . — « D a (juesto albero maestro si cauano poi tutti li altri alberi, et della sua Antenna, l'altre Antenne, percioche il trinchetto di proda sarà la quinta parte malico, et tanto saranno i Pennoni, o Antennegrandi. » \'>arto\.Cveaceiìuo,NuiiticuMediter. (1607), p. 7 1 . —Pennone elei albero maestro 011 Pennone di maestra, Vergue du grand niât, Grande vergue.—Pennone de trinchetto di proda 011 Pennone di trinchetto, Vergue du trinquet de proue, ou de misaine Pennone della zevadera ou di civada, Vergue de civadière. — P e n n o n i , Les basses Vergues. — Par une extension de ce sens primitif, on a donné le nom de Pennone à. toute vergue grande ou petite.— On trouve Pennone écrit Pinone dans de vieux documents. — V. Timone latino. P E N O L , P E N O L , esp. s. in. (De Pena.[V.]) Bout d'une vergue. — « . . . Brazear las (gavias) por barlovento, corno se dixo en la proposicion 2 , basta que verga quede en cruz, ò el Penol de Barlovento » (le bout de la vergue au vent), « mas melina do para popa. •> A. G. Fernande/., Practic. de maniob. (Sévil., 1732), p . 6.—Par extension, la partie de la voile liée an Penol a pris le nom de Penol ou Pcriol. 1. P E N O N , fr. s. m. (Pour Pennon qui est la véritable orthographe, Pennon étant une variante de Pannon, fait du lat. Panniis, gr. Tifar,, Ylrpiov [ V . Panon.]) (Gr. anc. et gr. litt. mod. Tcuvi'oc; grec vulg. MTTavTEpÓAi [Banderoli]; lat. Tania; ital. Girotta, Mostravento, Pennacchio, Pennello; géno. Pennella; vénit. Pennello; esp. anc. Penel; esp. inod. Catavicnto; port. Cattivento, Grimpa; augi. Dog-vane; ali. Ferklickcr; boli. Ferklikker ; suéd. Fòrldihknre, Spanjor; dan. Spanjer; basq. vulg. Giroucta ; bas bret. Peno-n ; rus. (J).uorepoKI> ui-b nepiiCBlj [Fliougtierok iss périève] ; poi. fVictrznik; illyr. daini. Vjertàrnica ; ar. còte N. d'Air. Sundiack reh' de timoun; anc. fr. Plumet eie pilote.) Bandelette, Banderole ou petite flamme d'une étoffe légère, à laquelle on substitue souvent un système de tranches de liège rondes et minces, sur la circonférence desquelles sont implantées des plumes, comme on le fait à la téte des volants, tranches enfilées par un cordon mince qui les traverse à leur centre. Cette espèce de girouette, attachée à un bâton ou à une tringle de fer, est plantée sur le bord du navire, et indique la direction du vent. L'usage de la bandelette ou Pennon est antique, comme on le verra à l'art. Tatvt'a. (V.) Au x v n siècle, le Penon de lièges empennés était déjà employé à bord des navires français. Penon ou Pennon est une variante assez moderne de Panon; au x v n siècle, on disait Panon ou Pannon. — V . Plumet de Pilote. e

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2. P E N O N , vénit. s. m. (Pour Pennone, ou Parinone.) Pennon, petite bannière carrée. — « S e la sarà coca ( V . )

zoe naue «(c'est-à-dire, ou bien : une nef) « lieue la soa bandiera dal ladi sinestro, se la sarà barca lena un P e n o n dal ladi destro. » Ordini de Moccnigo (1420), publiés p . 107 et suiv., t. 11 de notre Arch. nav. 3. P E N O N , fr. anc. s. m. (Pour Pennon, de l'ital. Peunonc.) Grande vergue, Basse vergue. — « Item, desdites nef/ ou galleres voit terre >• (si une desdites nefs ou galères voit la terre), « mectra une bannière au Penon « (si c'est une nef, elle mettra une bannière à la grande vergue), « e t la gai 1ère ou » (au) « Care ou à la Penne a demy pendant au costé ou l'on verra la terre, et tiendra jusque ad ce que ledit seigneur leur répondra. — «Item, si de jour on voit vue voille 011 plusieurs, et ledit seigneur veultque les galleres la ch.i>--. et auoir parlement, mectra vne bannière à chaicun P e n o n , et tirera deux coups d'artillerie. Item, si ledit seigneur veult que toute l'année y aille, y mectra deux bannières auditi s deux Penons, et en oultre deux dauantaige sur le bort de la gabye ou hune oultre la coutume, et tirera quatre coups d'artillerie, et chaicun sera tenu de tenir la vallée » (nombre suffisant) « des voiles.» Ant. de Conflans, Faits de ta mar. et nuviguiges ( I 5 I 5 à 1522), publiés par nous, Annal, marit , juillet 1842. P E N O N E , ital. anc. s. m. ( P o u r Pennonc. [ V . ] ) Grande vergue. — V . Timoiie latino. I I E N T A P X O i : T O T A P O M O N O i , gr. s. m. (De IlivT;. C i n q , et d"\pjfi, Commandement.) Capitaine de dronion ou de galère. L é o n , Tactiques. n E N T E K A I A E K H P H S , gr. anc. s. n. (De IhvTtxafoïx*. Quinze, et d"Epsac(ri, Je rame.) Navire à quinze rangs de rames, selon l'opinion des critiques qui s'appuient sur un passage obscur de Plutarque, dans sa Fie de Démétrius. Nous ne comprenons pas plus le bâtiment dont les rames étaient par quinze liles, quinze étages, quinze g r o u p e s , ou manceuvrées chacune par quinze hommes (selon les diverses opinions émises par les érudits étrangers à la marine), que nous ne comprenons la simple trière, et ce géant naval de Ptolémée Philopator, qui a exercé la patiente sagacité de tant de savants, après les travaux ingénieux desquels le problème est encore sans solution raisonnable. r i E I l T E P E A A K A ou I I E T E P B A . / 1 K A (Pennter. . ou Pe~ tcrbulku), rus. s. f. (Etymol. incertaine. Peut-être de l'angl. Petit, Enfermé, et de But/»; Morceau de bois. L e davier est en effet un rouleau enfermé dans un châssis.) Davier. P E N T E B I S , lat. s. f. (Du gr. I I E V ^ C [ V . ] ) PQuinquèrème. — «Vatinius capit ex hoc preelio Penterem unaiii, trirèmes duas, dicrota duo. » Hirtius. — V . Pentiremis. n E N T H K O N T A , gr. anc. s. (De IIEVTE, Cinq.) Navire à cinquante rames, qui ne présente aucune difficulté à la critique. 11 pouvait avoir vingt-cinq rames de chaque coté en une seule ( i l e , comme les galères modernes. I I E N T H K 0 N T A P X 0 2 , gr. s. m. ( D e rhvT7)xdvTopoç [ V . ] , et A"\o-/w, Je commande.) Capitaine d'un Pentécontore, comme le dit Ilarpocratiou, cité par J. Scheffer, qui ajoute : « Oflicium ipsorum fuit, obedire trierarchis, cuncta triremi necessaria emere et adducere.» De milit. nuv., pag. a g 5 . Scheffer aurait dû ajouter que le Pentécontarque était s o u mis au triarque seulement alors qu'il était embarqué avec lui sur la même trière, comme le lieutenant obéit au capitaine, comme aujourd'hui le capitaine de frégate obéit au capitaine de vaisseau quand il est son second sur un v a i s seau ou une grande frégate. I I E N T H K 0 N T H P H 2 , I I E N T H K O N T H P I K O S ET riFN


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T H K O N T O P O S , gr. anc. s. f. ou ta. Navire à ciii([uante rame?. — V. Qevrtytovra. — Les Jromons décrits par l'empereur Léon étaient de doubles Pentécontores, ayant cinquante rames à l'étage inférieur et cinquante au deuxième étage. — H é r o d o t e , Thucydide, Diodore, P o l y b e , parlent souvent du nUv-rriXOv-rripr,;. — Voici l'hypothèse singulière de Deslandes (Essaisur la mar. des anc.) à propos du Pentécontore de Danaiis : « Je croirois volontiers que le vaisseau sur l e quel Danatis vint d'Egypte en Grèce, fut appelé ITsv-v.dv-.'j'ssi OU Quinquagentiremis à cause du nombre de ses filles, dont il y avoit apparemment quelque représentation symbolique à la pouppe ou à la proue de ce vaisseau. Appollodore a pris de là occasion de dire qu'il y avait cinquante rames de chaque coté. Un autre a peut-être surfait encore davantage, et a soutenu qu'il y avait cinquante rangs de rames...» Pag. 112. — V. Moneris.

un grelin attache à la tète de chacun des deux mâts, et pourvu, au milieu, d'une sorte de ganse, d'œillet ou d'estrope faite avec le cordage lui-même. A celte ganse qui es! suspendue au-dessus de l'ouverture de la grande ecoutille, s'accroche le palan de candelette ou une caliorne, destiner à soulever les fardeaux qui entrent dans le chargement du navire.

I I E N T H P H 2 , gr. anc s. f. (De O é m , C i n q , et d " E p s V B M , Je rame. Ramer à cinq.) — V . :

P E O T A , ital. vénit. anc. s. f. (Corruption de Piala, Pi/itla. [ V . ] ) Nom d'une espèce de barque légère qui servait quelquefois d'Aviso, dans les escadres. — V . Bucintoro.

I I E X T H P I K 0 2 , gr. anc. s. m. (De D É V I E , Cinq, et d " E •J.'.zw, Je rame.) A cinq rames. « 2¡cá»7] 7rEvrr,pixóv. » Polybe, íiv. v i n . On veut aussi que nev7rr,pixoç, aussi bien que Hsv •rr.ptç et IhvTr'pr,!;, ait désigné un navire ayant cinq rangs de rames, une quinquérème ou pentérème; pour nous, nous avouons en toute humilité (pie nous ne comprenons pas un navire ayant cinq étages de rameurs autrement qu'en cinq groupes, en retraite les uns au-dessus des autres. Encore, ne vovons-nous aucun avantage à cette organisation des rameurs, qui, eût-elle permis aux troisième, quatrième et cinquième croupes de nager commodément, aurait eu l'inconvénient immense de surélever tant la poupe, qu'elle eût été un o b stacle très-grand à la navigation quand le vent fût devenu fort et que le navire n'eût pas fait vent arrière. P E N T I R E M I S , lat. s. f. Mot hybride. Du gr. IIÎVTE , Cinq, et du lat. Remus. [V.]) Quinquérème.. — « Quinqueremes, quae qnintuplices (ordines) , Ilirtio Pentiremes, et penteres. • J. Scheffer, p. 100 de Milit. nav. Nous avons dit en vingt endroits de ce Glossaire q u e , pour notre part, nous ne savons rien, absolument rien, des navires à ordres (V. Ordo) des rames. Nous ne comprenons pas plus la P é n dreme ou quinquérème que le vaisseau à quarante rangs ou •Toupes dont parlent sérieusement Athénée, Plutarque et tous les savants critiques des x v i , x v n et x v u i " siècles, qui se sont occupés de la marine des anciens. e

0

P E N T U R E , fr. anc. s. f. Pendeur, Pantoire. — « La Penture est vn cordage qui tombe de costé et d'autre enuiron deux brasses au dessous de la hune en forme de boucle, au bout de laquelle est une poulie où se met l'itague. » Explication de divers termes, etc. ; Ms. du x v i siècle, Arch. de la Mar. La Penture définie par l'auteur anonyme de cette E x plication, est le Pendeur du hauban à itague qui sert quelquefois à soulever des fardeaux; c'est ce que, dans la M é diterranée, on appelle Colonne ou mieux Couronne. ( V . ) e

P E N T U R E S D U G O U V E R N A I L , franc, s. f. plur. (De Prendre, Sasprendre.) (Angl. Hinges; rus. Ilem.M (Pctlia); vieux fr. Vertenellcs.) Synonyme de Ferrures du gouvernail. — V. Femelle, Mâle. P E N Z O L O , ital. s. m. (Du lat. Pcnsilis, Suspendu.) Pendeur. (V. Pantena, Panduro.) — Penzolo del paranco grande, Pendeur de la calióme du grand mât. — Penzolo del paranco di trinr/uetto, Pendeur de la caliorne de misaine. Penzolo d'un braccio, Pendeur de bras. — P e n z o l o délia candelizza, Suspente de la candelette. Dans les bâtiments marchands, ce Penzolo consiste en une forte aussière ou en

P E N A , esp. s. f. ( ? D u celto-bret. Penn, Sommet, Tête, qui a fait Pignon.) Roche. — « Ssi despues desto acaesçiesse que sse qbrantasse la naue por ocasion, firiendo en Peiïa, о en tierra, о de otra guisa...» Las partidas ( x m siècle , part, v", tit. 9, ley 6. On a dit aussi Penasco. — V. Enrenarse. e

П Е Н Ь К А (Pcnnlid), rus. s. f. Étonpe de chanvre, Filasse. — V . Конопатъ.

P E O T T A , P E O T T O , vénit. ital. anc. s. m. (Corruption de Pedotta, Pedotto, Pedoto.) Pilote. — « Routier ou guide de mer. » Duez, 1674. — « I l bassà mandé per il Peotta , e lo fece appicarper hauer mal spielegato « ( L e pacha manda le pilote, et le fit pendre pour avoir mal veillé) iag. d'<n comito venet., ap. Ramus., t. i , p. 276 F. v

c r

P E R - H E N T l - A N («sonnant) ( ^

mal. s. (Pro-

prement : Relai, Relâche.) (Per [y], partie, des noms dérives. Menti [ ^ _ a > ] , S'arrêter, se Reposer, faire Halte.) Escale. P E R - K A L A N G - A N (n sonnant), mal. (Per[y), particule des mots dérivés; Ralangue. [ ^ } , Poser sur des accores pour empêcher de toucher à terre.) Rassin où les navires sont placés, à sec, sur des rouleaux et sur des accores. — V . Kâlang-an. P E R - L A N G K A P - A N (n sonnant) P R A O U , mal. s. \Pei particule des noms dérivés, Langkap [%__îxiJj, Complet, Equiper, Fournir de... Praou, Navire.) A g r è s , Cordages, Grécment, Manœuvres. — V . Pégaoui, Serba. П Е Р А М А (Pèrama), gr. vulg. s. m. (Du g r . anc. Пгрвы, je Passe.) (Proprement : Passage.) Batclet , selon le Lexiçon gallo-hellenicon de M. Rangavi, etc. (1842). ( V . Bapxo-oV/* . ( l ' o p O u E i c v . ) — Пераска (Perasstf), v. a. (Du gr. anc. Hepôw, je Passe.) Passer (dans toutes les acceptions de ce mot). ( \ . llspotw.) — Шрасм xopSovi (Pérassô kordoni). Congréer.— Шросочо (paXiot (Pérassô falidi). Transfiler. ( V . ФаХюи) — Шрам уЪууыра ул^ушра (Pérao gligôra gligôra). (De П:ра. Au delà.) (Proprement : Faire passer vite, vite.) Pailtnoyei • Пгросм xov-га (Péraô Aonda.) (De I l e s » , Au delà, et de Xovri, de Contra?) Passer près d e , Ranger un Bâtiment, une terre. nEPI'.ANTINI (Pergannlini), gr. vulg. s. m. Bcrgantino. [ V . ] ) Brigantiu. —X. ISpeyrravov.

De l'ital.

P E R C E I N T E , fr. anc. s. f. (Du lat. Percincla. Percingcr,, Ceindre, Entourer.) Préceinte ( V . ) a prévalu. — E. Cleirac (16З4) écrivait, avec raison, Percinte : « Les ceintures et les rebords qui sont le long du navire au-dessus et dessous les sabors (sur lesquels les Matelots marchent, montent et des cendent) sont nommez Percintes; celles qui sont au dedans. Begres. » ( V . ) P E R C H A , port. lasc. s. f. Ce mot, qui, dans la langue vulgaire, nomme le long bâton, la perche, dans le langage des constructions portugaises, désigne la Lisse supérieure.


1160

GLOSSAIRE NAUTIQUE.

Les Lascars l'ont emprunté .aux Portugais pour nommer toute lisse et pour en faire le synonyme de Rial et de Cinta, le premier fait (le l'angl. Rail, l'autre pris au vocabulaire de la marine du Portugal. Percha est aussi le nom que les Lascars donnent aux barrotins de pont. I I E R D E ( A ) (A Perde), val. v . a. (Du lat. Perdere.]\Vevàcc — Ilepde (a) din eedepe о'ска1ол (APerdedin[e]véderéouskatoulou, ou fin. sonnant peu.) Perdre la terre de vue.— V . S'cKat.

P E R D E R E L BOLSO, esp. v. n. (Du lat. Perdere, P e r dre.) Se dégonfler, en parlant de la voile en qui le vent avait soulevé quelque Bolso. ( V . ) P E R D E R L A L E N G U A , esp. anc. v. a. Perdre la langue. Supplice infligé à tout homme qui insultait par des propos outrageants le Comité d'une galère.—« T o t liom de la galèa qui avolotatà son Cotnit de paraula, que Perda la lengua sens tota mercé; et si de fet » (par voies de fait) « 1 avolota, que sia penjat en l'antena sens tota mercè. » Ordonn. de Pèdre IV d'Aragon, ô j a n v . 135Д , chap. i 3 . — L e mot Avnlctar du texte que nous venons de citer est analogue à l'esp. Avoleza, dont la signification est Bassesse, Avilisse­ ment. (Lat. Vilitas.)—V. Perdre puny. P E R D E R S A L I D A , esp. v. Perdre son erre, ne plus mar­ cher aussi vite qu'auparavant. — V . Erre, Salida. P E R D E R - S E , ital. port. esp. v. Se perdre. (Bas bret. Pcnsca, Skci, Stcuzia; esp. Anegarse, Barar; basq. Barata, Galda; rus. Пропасть [Propaste] ; groënl. Ikkarlipók; mal. Кагат [çjs ou çyf],Kena karam [ ^ turc, Batmaq f,J^ ou ( З ^ Ь ] , Gharq olmuq [^J^xij] J / ] ; angl. Cast [То], Wreck [То]; vieux fr. Periller; bas lat. Perielitari, pericutare.) Naufrager. (V.) — « Este porto de Malaca he muito boni, пай lut nelle tormentas, e ntinca se nelle Perdeo mio. » Сотт. Dalboq., part, m, cap. 18, p. оЗ. — ' Hallamos una nao Perdida. » Relue, de los caplt. Nodules (Madrid, 1621), p. 27. — V. Penedo, Peregrino, Timon de caxa, Tocar, Tromenta. P E R D E R E DE V I S T A , ital. v . n. Perdre de vue; Noyer. P E R D E R E L A M A N O , ital. v. n. Perdre la main. L e Statut d'Ancóne de i3g7 disposait, art. 33, que tout marinier ou marchand embarque sur un navire ne pouvait quitter le bâtiment en perdition, sans le consentement de tout l'équipage, avant que le navire ne fût brisé ou à la côte, et cela sous peine d'avoir la main coupée. — « Esse alcuno contrafarrà Perda la mano, essia in bando perpetuale dal comuno d'Anchona. » — V . Pugnimi perdere, Perdre la nui. P E R D R E , fr. v. a. (Du lat. Perdere.) (Rus. П о т е р я т ь [Potériate].) Ce mot a, dans la marine, quelques-unes des acceptions qu'il a dans la langue vulgaire; ainsi l'on d i t : Perdre un mât ou des mâts, Perdre un câble, Perdre un aviron, une embarcation, une voile, etc. En parlant de la mer, Perdre signifie se retirer. (Isl. Fiarur; rus. С б ы в а т ь [Sbieate]; dan. Ebbe;i\\jc. daim. Odplitti, Oscknuti). C'est, en effet, Perdre de la hauteur qu'elle avait acquise en mon­ tant, pendant le flux. — S e perdre, c'est faire naufrage, se briser ou se noyer. (V. Perder-se.) P E R D R E L A M A , cat. anc. v . a. Perdre la main; supplice infligé au comité ou capitaine d'une galère, d'une sagettie ou d'une nef armée en guerre qui coupait méchamment le câble, c'est-à-dire sans que cela fût indispensable à la sûreté ou à la manœuvre du navire.—« Et si eli per altra r a ó h o fahia, eli es tengut per falle et per deslèal, è deu

Perdre la mà, si ell lo ta lia » (le Cap ou câble) « ô Г fa t a l lar. « Ordonn. catal. pour les armements en course ( m ' siècle).—V. Perdre puny, Pugnuni perdere. P E R D R E L A M A I N . — « Quiconque osera se battre à bord, ensuite d'une réconciliation, Perdra la main avec laquelle il aura rompu la paix, et enfreint la réconciliation. » Artijkel-briej(xvn siècle), traduct. d'Aubin, p . 25i et suiv. de son Dict. de т а г . (1702). Cet art. Д1 du Règlement h o l landais fut repris par le Commandeur de la Porte, qui en lit l'art. 38 de son projet d'Ordonnance. (Ms. Arch. de la M a r . Les lois de W'isby condamnaient (art. 26) à payer 100 s c h i l lings d'amende ou à Perdre la main, le matelot qui frappait le maître du navire sur lequel il était embarqué. — V . P u gnuni perdere, Perdere la mano, Perdre la ma. e

P E R D R E L A T Ê T E , fr.v. a.(('.a\..Perdre locap.)—V.Pilot. P E R D R E L E N G U A , cat. anc. v. Perdre la langue. — Y Perdre puny. P E R D R E L O P U N Y D R E T , cat. anc. v . Perdre le poing droit; supplice infligé à l'écrivain du navire qui faisait die fausses inscriptions sur son registre.—V. Escrivâ. P E R D R E O R E L L E S , cat. anc. v . (Oreille, du lat. •f- V . Perdre puny.

Oricilla.

P E R D R E P E U , cat. anc. v . (Peu, du lat. Pes.) P e r d r e le pied.—V. : P E R D R E P U N Y , cat. anc. v. Perdre le poing. C'était un supplice infligé aux marins, pendant le Moyen A g e , p o u r certains délits graves. En 135/», une Ordonnance de D . P è dre I V d'Aragon réforma le code pénal maritime et interdit la mutilation du poing ou du pied, qui avait l'inconvénient de faire des invalides; à cette peine de la perte d'un m e m bre, elle substitua celle de la perte de la langue ou des oreilles, et celle de la pendaison. Voici le texte du chap. 18 île l'Ordonn. en question : — « Que nul acordat (V.) de alguna galéa perneguna colpa 110 Perda puny (\at.Pugnus), ne peu » (lat. Pes, Pied) « per со с о т despuys aquel boni no es à r e s « (à chose, à rien) « bo... mas sia ponit en correr vela ô cossia ab açots » (à passer par les vergues à terre, [dans la ville] ou sur ht coursie de la galère), a ô en Perdre lengua, orelles, ô en esser penjat, segons que la colpa sera. » П Е Р Е Б О Р К А (Pcréborka), rus. s. m. (De Б р а т ь [Bratc], Prendre, s'Emparer, et de Перс [Père], préf. du m o u v e ment fait à travers.) Cloison. ПЕРЕВАЛИТЬСЯ ЧЕРЕЗЪ ВЪ'ГРЪ (Perévalitsia tchéress vôtre), rus. v. a. (De Валишь [Vnlite], Faire avan­ cer en roulant; Черезъ, Au delà d e . j Dépasser le lit du vent.—V. Bbmpii. П Е Р Е В Е С Т И Р у Л Ь (Perévesti roule), ger la barre. — V . Перемена.

rus. v. a. C h a n ­

П Е Р Е В О З Н О Е (Pérévoznoéï), rus. s. n. ( D e Перевоз!.. [ V . ] ) Prix du passage payé au batelier, au maître d'un b a c . — Перевозное судно (Pércvoznoïé soudno), rus. s. m. ( D e Псревозъ. [ V . ] ) Bateau de passage; Вас. (V. Судно.) — П е ревозчикъ (Pérévoztchikc), s. m. Batelier, Passeur. — П е р е возъ (Pérévoze), s. m. (De Вез [ ^ е г ] , rad. slave des ni.itexprimant l'idée de : Transport.) Passage d'un bord d'un, rivière à l'autre. П Е Р Е Г Р У Ж А Т Ь (Pérégroujate), ПЕРЕГРуЖИВАТЬ (Perégroujivaté), rus. v . a. (De Гружать, Charger; et du préf. П е р е [ P è r e ] , indiquant une Action renouvelée.) T r a n s border, Surcharger.—Перегружена (Pérégroujénié), П е р е ­ грузка (Peregrouzku), s. n. Transbordement; Surcharge.


GLOSSAIRE NAUTIQUE Перегруженный на носъ (Pérégroufennie па nossé), Surchar­ gé sur le nez, en parlant d'un navire. — V . НосЪ. П Е Р Е Д H I E П А Р У С А (Péndrùe pamussa), rus. s. (Antérieures voiles.1 (De Передъои Предъ [Perédcou Prède, dev a n t ] . Rad. П р е [Pré], lat. Prœ, scand. Pia.) Voiles de l'avant. P E R E G R I N O , ital. esp. s. m. (De Pi tal. Peregrinus. [V.]) Passager; quelquefois ce mot signifie : Promeneur ou P r o cessionneur. Ainsi dans ce texte : — « Et il giorno sequente crebbe tanto la fortuna, che dubitammo Perderci, et hauemmo di far Peregrini, et altre cerimonie, com* è vsanza di marinari per tali tempi. » Première lettre d'Amerigo Fespucci à P. Soderini; a]). Ramus., p. 126 B. — Far Peregrini ne laisse pas de doute dans notre esprit. Améric Vespuce dit que la tempête devint si forte qu'on fut au moment de se perdre, et qu'on lit, autour du navire, des processions et autres cérémonies, usitées alors pour demander au ciel la cessation du péril. Joinville nous apprend qu'au Sud , à cinquante lieues de la côte de Provence, la flotte du Roi vit sur la mer comme une grande montagne toute ronde qui lui barrait le passage; cette vision se renouvela pendant trois jours. « Lors nous dit, » ajoute le chroniqueur, « un preudomme prestre que en appelloit doyeu deMalrut, car iln'ot onques persecución en paroisse, ne par défaut d'yaue, ne île trop pluie, ne d'autre persecución, que aussi tost comme il avoit fait trois processions par trois samedis, que Dieu et sa mère ne délivrassent. Samedi estoit; nous fesmes la première procession entour les deux masts de la nef... Onques puis nous ne veismes la montaigne, et veinmes en Cypre le tiers samedi. » — V . Passajero. P E R E G R I N U S , lat. s. m. ( D e Per, Par, et Agros, les Champs, selon I'acciolati et Porcellini.) (Étranger, Voyageur. Passager.—V. Femina, Navis mille Peregrinorum, Parliceps, Passagium, Platea. П Е Р Е Й Т И Ч Е Р Е З Ъ БАНКУ (Péréïetitchéressbannkou), rus. v. a. (D'IImmn [Itti], Aller, et de П е р е [Péré], Au delà; Черезъ, Au delà, Au travers.) Franchir un banc. — V . Банка. П Е Р Е Л О Ж И Т Ь (Pcrélojite), rus. v. a. (De Л о ж п т ь , Placer, et du préfixe П е р е , qui indique un mouvement à travers et une action produite sur plusieurs objets l'un après l'autre.) Transporter, Transborder. ПЕРЕЛОМОЛ1Ъ(Ре/-е7о//го,ие), rus. adj. (De Perdoniate, Briser.) (V. Переломъ.) A r q u é , Cassé, en parlant d'un na­ vire. — Корабль съ переломомъ (Korable s'përélomome), Navire cassé.—Киль съ переломом!) (Кile s' përélomome), Quille arquée. П Е Р Е Л О М Ъ (Perélome), rus. s. m. (De Л о м [ar. Loumutat ou Lemnict , Malheur], rad. slave des mots ex­ primant l'idée de Briser, et du préfixe Пере [Pere], qui marque le mouvement à travers.) A r c du navire. PÉRÈMÊ (b>j>), turc, s. Bateau long et pesant qui sert ли batelage entre Constantinople et les localités voisines de ce port. C'est cette embarcation que Guillet ( 1683 , p. 276) et Desróches (1687), après le P. Fournier (164З), nomment l'erme. ПЕРЕМТэНА (Përémèna ou Pérémièna), rus. s. f. (De М е н я т ь [Meniate], Changer. Du rad. slave M t i i (Mèn ou Mien], exprimant l'idée du Changement. Mtiia rus T r o c Échange; Mjêna, Шут. Mutation. Mleniae', Miente', poi! Changer.) Changement. — Передгвна B t m p a (Pérémé/'a vé

1161

tra.) Saute de vent. — Переменить :Péréménite ou Pérémiénite.) Changer bout pour bout. — Переменили» линии (Péréménite ou Pérémiénite liniion). (Changer bout pour bout la ligne de bataille.) Former la ligne de bataille dans l'ordre renversé. — Нсрет'кнпть y каната сарвень (Péréménite oit lanetta sarvène.) (Changer à un câble sa fourrure.) Rafraîchir un câble. — (V. Сарвень). — Переменишься (Péréménitsia). Sauter, en parlant du vent. П Е Р Е Н О С Н Ы Й Б А К Ш Т Л Г Ъ (Pérénosnie biiMitdtc), rus. s. (Proprement : Galhauban répété). Galhauban v o ­ lant. П Е Р Е П Л Е Т А Т Ь (Pérëpletate), rus. v . a. (De Л е т а т ь [Ix tate], Tresser, Entrelacer, et de Пере [Pére], préfixe du mouvement fait à travers.) Brider. ( V . Крыжевать.) — Переилетка (Péréplelfca), s. f. Bridure. :

П Е Р Е П у Т А Т С Я (Pérèpoutatsia), rus. v . a. ( D e Пмпашь [Poutate], Embrouiller, et de Пере [Péré], préfixe dû mouvement fait à travers.) (S'embrouiller). Chevaucher. П Е Р Е С Н А С Т И Т Ь (Péresnastile), rus. v . a. (De Снас­ т и ш ь [ V . ] et de П е р е [Péré], préfixe de l'action renouvelée.) Regréer.— Переснащивать (l'eresnachtchivatc), rus. v. a. Gréer de nouveau, Gréer tous les bâtiments. П Е Р Е Т И М Б И Р О В А Т Ь (Peretimmbtrovate), rus. v. a. (De ГПпмберсъ [ V . ] et de Пере [Péré], préfixe du renou­ vellement.) Refondre un navire. — Перешимбировка (Perctimmbirovha), s. f. Refonte.— Manque à J. Heym. П Е Р Е Т И Р А Т Ь С Я (Peretiratsia), rus. v . refi. (Du slave ПТр-ВШИ [Tréti, Triéti], qui a fait le russe ГПереть [75*rète.] Frotter, User en frottant.) (Proprement : S'user pat le frottement.) Se Raguer. P E B E V 0 S N 1 K , illyr. daim. s. m. ( L e Перевозчикъ, rus. [ V . ] ) Batelier, Passeur. П Е Р Е Ш Е Е К Ъ (Pèrechéiehe), rus. s. m. (Que Beiff fait venir du slave 1Шя [Chiia], signifiant : Cou, Gorge.) Isthme. — V. Истмъ. P E R F R E T A R E , lat. v. a. (De Fretiim, Bras de mer, et do préfixe Per, Au travers.) Traverser la mer, un fleuve, un lac, une rivière « Inter hœc vadosa» (bas fond) «classem romanam accepimus perfretasse. » Solin, chap. 27. P E R G A D U R A , port. anc. s. f. ( A u j o u r d ' h u i : P n g a d u r a ) Assortiment de clous, chevilles, etc. — Ce mot est en relation avec Pergrcria et Pergaminits, mots bas latins que nous voyons dans le Glossaire de 1). Carpentier, et qui désignent une espèce de flèche. — V. Tonellada. P E R G A T (t sonnant) ( *JL^J>), [ V . ] ) Frégate. n E P Z A N I E (Perzanié), tion. П Е Р 1 (A) (A péri),

mal. s. (Du boli. Fregai.

val. s. f. ( D e n e p d e . [V.]) Perdi-

val. v. (Du lat. Perire.) Périr.

P E R I C L 1 T A R I , bas lat. v . dép. ( D e Periculitm.) Périr. _ « Si autem gubernatorcs navium » (les capitaines ou patrons des navires) « cum sociis suis forte, quod absit, Périclitât! fuissent, pro redemptione animarum eorum... » Charte de Philippe, comte de Flandre, an. 1180, citée par du Gange. — V . Periculare. P E R I C O L O , ital. s. m. (Du lat. Pericnlum [gr. I b i p a , Épreuve].) Danger. — V. Frangente. P E R I C U L A R E , bas lat. v . a. (Du lat.Periodari.) Couru un danger, Naufrager, P é r i r . — « Dicta navis ex fortunali « ( V . Fortunal) « et pericolo Periculavit et suffocati in mari...

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1162

Oui in dicta navi erant morientes suffocati fucrunt. » Miracles de saint Simon ermite, cités par du Cange. — L e navire dont il est question ici périt corps et biens; la mer l'engloutit avec son équipage. P E R I E R E , vieux fr. s. f. (Du bas lat. Pcrreia, Pierre.) Machine à lancer des pierres.— « Et sachiez que il portèrent es nés de Perieres et de mangoniax plus de e c c , et toz les engins qui ont mestiers à vile prendre, à grant plenté. [Abondance. II est resté dans la langue moderne l'adjectif : plantureux, qui devrait s'écrire Plentureux, car il n'y a pas à douter que plenté soit une contraction du latin Plenitas.] » Geoff. de Ville-Hardouin, Conq. de Constantin. (1202), p. 29. — У. notre Arch. nao., t. n, p. 291. ПЕР1КЕФ.ААЛ1А, gr. anc. s. f. (De IL-pi, Sur, et de KebaXirç, T è t e . ) L e Casque, nom donné à une des parties saillantes de la proue, qui portait quelquefois la figure peinte ou sculptée d'un casque. Pollux place la rUpixEcpaÀaia entre le I I p o E u S o A Í c o i ; (V.) et 1а 2тг£ра ( V . ) . dans l'endroit appelé liSko; (V.) P E R I C O , port. s. m. (Même orig. que Pericolo Danger.

[V.]).

P E R I L L E R , vieux fiançais, v . a. (DePéril, fait du lat. Pericu/um.) (Ce mot est la traduction du mot lat. Periculare.) Périr, Naufrager, Se perdre. (X. Noer.) — •< F.t com ils furent Perilliée, Et trestult en la mer noie. » Le Iioman de

Blanchandin.

— Ni ont que deus nefs Perilliés : N e sais si furent trop chargiés. » WACE, Roman de

liou.

— « Avint que à poi que il ne furent tuit Périllé; car la nef le R o y se feri a plain voile en une havaire de terre endurcie. » Annales du règne de saint Louis, édit. royale, p. 226. ÍIEPINE122, gr. anc. s. m. (De Ibpi, Sur, et de Ñaue. [ V . ] ) Passager, qui n'appartient point à l'équipage effectif d'un navire. (Thucyd., liv. i . ) e r

П Е Р Ш А Е Й , gr. anc. v. a. (De I b p i , Autour d e , et de Плгш. [V.]) Naviguer autour ; Côtoyer une terre, une î l e ; Tourner autour d'un navire , d'un groupe de vaisseaux ou d'une flotte. (Dion, liv. v . ) — ШреаЛоо;, gr. anc. adj. et s. Qui navigue autour. — Manœuvre des vaisseaux tournant autour des groupes de navires, ou des navires isolés qu'ils attaquaient. « Шротлос autem, quando naves vagabantur cursu libero , hostilesque ambibant. » J. Scheff., de Milit. nai>.,jp. 2ЗЗ, citant le scoliaste de Thucyd., liv. v u . — P é r i p l e , relation d'un voyage de circumnavigation. П Е Р Ш Р О П А Е Й , gr. anc. v. a. (De 1Шш [ V . ] , de Ilepi, Autour d e , et de Про', Devant.) Naviguer autour et devant. Le mot que nous traduisons, en le décomposant dans ses radicaux, est employé par Polybe, liv. i , pour caractériser la manœuvre, qui, dans un combat, consistait à inquiéter l'ennemi et à le lasser, en marchant droit à lui d'abord, en le tournant ensuite, puis en virant de bord comme pour fuir; enfin en revenant à la charge, et en recommençant jusqu'à ce que l'abordage pût être hasardé avec de grandes chances de succès. e r

P É R I R , fr. v. a. (Du lat. Perire.) (Bas lat. Periclitar!, Periculare; val. ïïepi [a] [Apéri]; rus. П о г а б н у т ь [Poghibnoute], П о т о н у т ь [ Poto пои te ] , Пропасть [Propaste] ; groënl. Umiovoh; mal. Loulang; esp. ital. port. Perderse;

esp. Perecer, Naufragar ; angl. IVrccl,[to]; dan. Forltse, I gane; vieux fr. Pétiller; vieux prov. Perilhar.) .En parlant d'un navire, c'est finir par un événement quelconque. Un navire Périt corps et biens lorsque, de son équipage, d e son chargement, de ses agrès, rien n'échappe au naufrage. V. Parfondre, Perte, Periculare. nEPirrPO«I>H (Peristrophi), gr. mod. s. f. (Du g r . I h . . Autour de, et de 2Tps'cpo>, je T o u r n e . ) Bordée, L o u v o y a g e , action de louvoyer. — V . MEyáXri, Mixpr,. f

n E P I T O N A , gr. anc. s. n. plur. (De nEpixeívoi, Tendre autour.) Pièces de bois extérieures à la poupe, qu'elles embrassaient dans son contour. Voici ce qu'en dit Pollux : « T à irspi TÍ¡V irpóu.vav Tcpou)(ovTa \uka , irspi-rovaia xaAsÏTai. « Probablement ces pièces de charpente formaient une sorte de petite galerie analogue au Bellatorium du Moyen Agi ( V . ce mot.) Peut-être ce sont les ÜE^iTÓvata qui, à la poupe de la plupart des navires de la Colonne Trajane se voient sous la figure de balcons au-dessous du siège où se tenait le capitaine ou le pilote. — C'est tout à fait à tort que les diction, grecs donnent au mot ÜEpiTova la signification de Tillae ou Pont d'un navire. L e pont couvre le navire et ne l'environne pas. riEPI<l>EPÍi (Perifèrô), gr. mod. v. a. (Du gr. anc. <Pip >, je Porte, nspi, Autour..) Croiser, Faire une croisière. u

HEPI<l>PArMA, gr. anc. s. n. (De mpi, Autour, et de <l>pá<TGto, j e Clos). Bastingages ou fargues hautes que l'on établissait sur le plat-bord des navires pour mettre les hommes à couvert pendant le combat, ou pour les garantir îles lames qui venaient frapper sur les côtés du bâtiment. — Y IIo(pacppccY(Aa. UEPÂmWh (Pcrline), rus. s. m. (Du holl. Paerllyn ou Paardcfyn, Corde à l'aide de laquelle un cheval lire une barque sur un canal.) Haussière. P E R L O N G A R , port. v. a. (Du lat. Pcrlongus, Très-Long. Prolonger, Accoster un navire, Se mettre bord à bord , lui; Se ranger le long d'un quai; Aller parallèlement à une muraille, à une côte d r o i t e . — « A galleota de Alvaro Affonso investio » (la barque mauresque) « de babordo pela popa Perlongada, ea outra fusta, era que era Martini Fernande* per estribordo a pôpa. » Chron. do Conde D. Pedro, liv. n , cap. 16. (La galiote d'Alvaro Alfonse aborda la barque mauresque à bâbord en la prolongeant par la poupe, et l'autre fuste, dans laquelle était Martin Fernandes, l'aborda par tribord, en poupe.) P E R M E . — V . Pèrèmé. P E R N , malt. s. m. (De l'ital. Perno. [ V . ] ) Aiguille. A Labra.) — Pern tal bossola ou tal calamita, Aiguille aimantée. P E R N A V 1 G A T I O , lat. s. f. (De Navigatio [ V . ] et du préf. Per, Parmi, Au travers.) Traversée. — Pernavigator, s. m . Qui fait une traversée. — Pernavigare, v. a. Traverser la mer, un lac, une rivière. — « Pars tota vergens in Caspium mare Pernavigata est Macedonum armis. •> Pline, l i v . n chap. 6 9 . (

P E R N E , vieux fr. s. m. (De l'ital. Perno. [ V . ] ) Clou, Che ville, Boulon.—V. Claveisson. P E R N E R I A , esp. s. f. (De Perno. [ V . ] ) L'ensemble des chevilles de fer nécessaires à la construction d'un navire. —- « Perneria, clabazon y cosas de hierro. » Razón de las medidas... para vn galeón nombrado Nuestra Señora de L o reto, Ms. de 1614 à 1621, Bibl. de la Mar., n° i 4 a 5 5 - 3 , P- 37-


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. P E R N È T , fr. anc. s. m. (De l'ital. Perno. [ V . ] ) Clou. — „ Pour cinquante liures (le Pernetz pour clouer les dits boutasons ( V . ) , à cinq soulz lune, cy 11 liv. 5 s. » Compte des dépenses fades pour la galère Dnmano (nov. 1641), Ms. Arch. de la Mar., fonds Grignan. — V. Claveison. P E R N O , ital. port. esp. s. m. (Du gr. Перюпг,. [ V . ] ) Che­ ville de fer, Boulon, Clou à tète ronde. — l i n la roda y faxamar de alto a baxo, todos los Pernos que fueren menester. » Razón de las medidas... para vn galeón nombrado Nuestra Señora de Loreto, Ms. de 1614 à 1621 ; Bibl. de la Mar., n° 14255-3. — En ital. Perno est aussi le nom du piv o t ; ainsi : Perno dcll' árgano, Pivot du cabestan. (V. Art. Cabestan, la partie de la lig. marquée : BM) — Perno délia bossola, Pivot de la boussole. — Perno délia tromba, Pivot de la pompe.— Perno dell'arqua, vénit. fig. (Proprement : Clou de l'eau.) Le moment où la mer cessant de monter ne commence pas encore à descendre; le moment de la Mer Étale ( V . ) , comme disent nos marins français. П Е Р О (Péro), rus. s. n. (Du pers. Per, d'où Pèridèn, V o ler. [Reiff.]) (Proprement : Plume d'oiseau, en slave.) Pale de l'aviron. (V. Л о п а с т ь ) Перо y руля (Péro ou roulia), Safran du gouvernail. I 1 E P 0 N H (Péroni), gr. anc. et mod. s. f. (Proprement : Ardillon, Aiguille.) Épissoir—X. KaêiÀia. P E R O U S A H (Peroussali) P R A O U , mal. (Oussak Surveiller, Diriger, Per, partie, des mots dérivés; Praou. [ V . ] ) Construire un navire. — On dit aussi Prousah (Proussah). s—¿¿). — « Kapal iang de sourouh Perousah, L e bâtiment qu'on avait donné l'ordre de construire, и Marsrien, p- 221. P E R P A O , esp. anc. s. m. (Nous ne trouvons ce terme dans aucun des dictionnaires espagnols que nous avons sous les y e u x ; mais le dictionn. port, de Moraes (1789) donne le mot Prepao avec cette définition : « Pau » (sic, pour pao > junto do mastro, que atravessa as escoteiras da ga\ ea, tem sus furos, e serve de dar volta nos cabos, que vene de cima da vela grande. >• Ce bois voisin du mât, que traversent les écoutes de hune et qui sert à tourner les c o r dages tombant de la grande voile, est ce qu'on appelle en France le : Bitton d'écoutes. Pourquoi ce bitton fut-il nommé Prepao? Dut-il son nom à la position qu'il tenait en avant (Piv) du mât? Ce n'est pas impossible.—« Vn Perpao sobre el castillo de proa, y otro sobre la cámara principal, V otro sobre la del maestre, de balaustres pequeños torneados » (de petits baluslres tournés) « de madera amarilla.» Razón de las medidas... para vn galeón nombrado Nuestra S» de Loreto, Ms. de 1614 à 1621; Bibl. de la Mar., n° 14255-3. — « En el Perpao del castillo » (de popa) » tres corbatoncs con sus roldanas para la trica del velacho y b o linas de gauia » (boulines du grand hunier). Ib.—V. Roldana. P E R P E N D I C U L A R Y , angl. adv. (Du lat. nter. Perpendiculairement.) A pie.

Perpendicula-

P E R R A I L , vieux fr. s. m. Bord de la mer, P e n é . — V . Perreia. P E R R Ë , fr. s. m. (Du bas lat. Perreia. [V.]) Bord de la mer couvert de pierres ou de galets. Au x v i siècle, le galet lui-même était nommé Perré, comme on le voit par cette phrase des Mémoires de la fondation et origine de la ville française de Grâce (le Havre), par Guillaume de Marcedles : « Ce' havre est quelquefois bouché de l'affluence du Perre que la т е г y conduit, qui le comble de vent d'aval... » e

P E R R E I A , bas lat. s. f. (Du lat. l'etra, Pierre.) ( P r o p r e ­ ment : Pierrée.) Rivage de la mer, Rive d'un fleuve, où des pierres, des galets se mêlent au sable. On disait en français : Pcrrail, Perroy ; on dit Perré ( A . ) , et quelques personnes écrivent encore Perrey. D . Carpentier cite une lettre de rémission de 142.5, dans laquelle on lit : « Les supplians convoyèrent icellui Raoul sur le Perroy de la mer... « Et plus loin : « Sur le perrail de la mer. » Dans une lettre de 1455, on lit : g L e suppliant... s'en ala avec les autres sur la grève et P e r r o y de la mer. » P E R R I E R , fr. anc. et mod. s. m. Corruption de Pierrier. ( V . ) — « Plus, six Canons-Perriers pour les porteaulx. Deux au chasteau derrière et deux aux coustés du mast, lesquels seront de fer. » An t. de Conflans, Faits de la marine cl navigaiges ( i 5 i 5 à 1.522), publiés par nous, Annal, rnarit., juillet 1842.—'. De mesme j e fais despence de la somme de huit cens dix neuf liures, que tant se monte le louage de douze Perriers de fonte pour sept mois, à raison de 19 liv. 10 s. par mois le » (la) a paire. » Compte des dépenses fartes pour la galère d'Orrrano (nov. 1641-oct. 1642), Ms Arch d e l à Mar., fol. 5i v ° . P E R R O L , P E R O L L E , PAIROLLK, fr. anc. s. m. et f. (De l'ital. Parolo.) Chaudron, Chaudière.— 1 L e dit jour, poui faire estagner (ital. Stagnare, Etamer] vue grande Pairolle... I 1. 4 s. 6den. » Compte des dépenses faites pour la galère Dornano (nov. 1641), Ms.' Arch. de la Mar., fol. 25 v " . — « Pour le louai;e d'vn Perrol et fornimens au dit quitran ( V . ) , cy—1 liv. » Ibid., fol. 3. P E R R O Q U E T . f r . s. m. L'origine de ce terme est encore inconnue. S'il fallait en croire le P . Fournier,Perroquet, ou du moins le nom que transcrit celui ci, serait hébreu et signifierait : \ o i l e . « Ce mot de Perroquet semble venir des Hébreux, qui nomment toute voile : Perroquet. < Hydrographie ( i 6 4 3 ) , liv. i , chap. 19. Mais quelle apparence que les matins italiens ou provençaux aient emprunté le nom d'une voile aux Hébreux? Qu'ils aient enrichi leur vocabulaire de termes tirés de l'arabe ou du bas grec, rien n'esl plus naturel. Ils étaient en communication journalière avec la côte nord del'Afrique et de l'Egypte, avec l'Archipel et Constaritinople ; mais quelles relations avaient-ils avec la Judée? L e mot : Perroquet appliqué à une voile est fort postérieur aux croisades, et, d'ailleurs, nous ne voyons pas que 1rs langues européennes portent les traces des fréquentations des peuples occidentaux avec la terre des Hébreux. Le séjour des Israélites au milieu du monde chrétien n'a apport! aux langues de l'Europe aucune modification,quand toutes les migrations, les conquêtes et les autres grands événements politiques les ont profondément modifiées et altén 1 s 11 faut rejeter l'origine imaginée par le P . Fournier. Faul-il admettre celle que nous proposâmes, t. 11, p. 193 de notre Archéid. nav., et Perroquet est-il, comme nous l'avons pense, une forme du grec llapi, Pour, et 'O'/ETO;, dont le sens figuré, selon les dictionnaires, est: Ressource? Une voile haute, faite surtout pour profiter des vents supérieurs dont, avant elle, on perdait le bénéfice, fut comme une ressource dans les calmes, et put fort bien être nommée : Voile de ressource. Les choses se passèrent peut-être pont cettevoile comme nous croyons q u e , deux siècles auparavant, elles s'étaient passées pour le Pacfi ou Pappaficus. ( N . Si l'on rejette notre etvmologie,— et nous ne la défendons p a s plus qu'il ne convient à notre habitude de douter beaucoup des chosesque nous croyons savoir un peu,—peut-être trotivera-t-on que donner pour origine au Perroquet qui vint augmenter la voilure le verbe grec : napa>j;w, J'accrois en r

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

ou, comme on les appelle aujourd'hui, des Cacatois, sur les Perroquets. Les Perroquets étaient les plus petites voiles du navire, et la perruche n'était pas plus que les cacatois en usage au commencement du x v i i i " siècle. Duguay-Trouin veut faire comprendre qu'il ventait si peu au moment dont il parle, que si l'on avait eu un second étage dePerroquets. les vaisseaux l'auraient très-bien porté. Les Perroquets se distinguent en Grand et Petit. La Grand Perroquet (gr. litt. MsyaXï) OQO'VYI [Mëgali ossoni]; esp. Juancte mayor; port. Joanete grande; angl. Main top gallant sail; rus. rpornb-6pamceAb [Grote-bramsèlé]) est celui qu'on hisse au-dessus du grand hunier. L e Petit P e r roquet (gr. litt. npoipsû; oOdv/| [Prorcï-s ossoni]; gr. v u l g . MTraairasîyAOÇ Tt\; TrXwpT|; [Rabafigo-s ti-s plori-s]; esp. Juancte de triquete; port. Joanete do traquete; angl. Fore top gallant sail; (I)opi>-6paMceAb [Fore-bramsèle]) est celui qu'on grée au-dessus du hunier de misaine ou petit hunier. — On nomme Perroquet -volant un Perroquet qui n'est pas établi d'une manière stable, «que l'on hisse et amène d'en bas : c'est-à-dire de dessus le pont du vaisQuoi qu'il en soit, nous voyons pour la première fois, seau, » dit Desroches (1687).—Le Perroquet de fougue \ •en I5Î5 (V. Treu), la voile de Perroquet nommée dans un Fougue) (ital. Contramczzana; esp. Sobremesana ; angl. document historique. A cette époque-là môme, certaines Misen top sail; rus. Kpioiïcejib [Kriouisèle]; lasc. Caimi nefs, les plus grandes assurément, avaient deux Perroquets, gavi) est la voile carrée que porte le mât établi au-dessus un au-dessus du grand hunier, l'autre au-dessus du hunier du mât d'artimon, et qu'on nomme le Mât de Perroquet de de misaine. Dans les petits navires, il n'y avait qu'un P e r r o - fougue. — On nomme quelquefois Perroquets royaux les quet; cela arrive encore aujourd'hui dans quelques-uns. Il voiles auxquelles on donne aussi le nom de Cacatois. ( A n g l . était gréé au-dessus du grand hunier. C'est celte voile car- Top gallant royal; rus. BoMTj-KpioficeAb [Bome-kriouisèle].) rée, inférieure en grandeur à la voile de hune, et supé- Le nom de Perroquet de beaupré était donné à la voile c a r rieure par sa position à celle-ci, que désigne le P. René rée que portait le Petit beaupré ( V . ) ; on la nommait aussi François, quand il dit, chap. 12 de ses Merveilles de na- Beauprette, Beaupré et Tourmentin.—Des Perroquets moins ture (1621) : « Perroquet, c'est la voile au-dessus de la cage grands que les Perroquets ordinaires, et faits pour la mauet du grand hunier. » 11 ajoute à sa définition : « Vostre vaise saison, étaient appelés, au x v n siècle, les Perroquets nauire n'a d'autre voile que le Perroquet, c'est-à-dire que d'hiver.— Les voiles de Perroquet, comme quelques autrevous estes un sot. » Singulier proverbe, mais très-significa- voiles du navire, servaient aux signaux de j o u r à la m e r . tif, qui doit s'entendre ainsi : « Votre esprit est lent comme Plies, cargués, hissés, bordés ou débordés et flottant en un navire qui marcherait sous l'impulsion de son seul Perbannière, ils avaient des significations diverses.—« A la dite roquet. » Si l'on veut se reporter à la grande figure qui acheure nous auons tiré un coup de canon, et auons signalé de compagne dans ce Glossaire l'art. Màt (p. 989), on verra le nostre grand Perroquet en bannière à la ville... Nous auons Perroquet désigné par les lettres K N M . L e mât CD qui fait le mesme signal et tiré un coup de canon. Nous auons porte celte voile s'appela tout d'abord le Mât du Perroquet continué à faire le mesme signal jusque au 7 du mois de ou le Perroquet. On lit dans un Dictionn. de la mur. feburier. » Journal de la route du vaisseau le More (3o j a n v . Ms. S. F., i y 5 o , Bibl. nation. : « Perroquet de gabie, de iG8g), p a r Ant. Fabre, pilote; p . 12 v ° . Ms. Arch. de la cage, de hune, troisiesme mas ante (sic) sur le grand après le trinquet de hune. » Voici dans les différentes langues ma- Mar. — Perroquet (Le), f r . provenç. anc. L e petit mât d e ritimes les noms que nous avons pu recueillir du Perroquet hune. (Noms des vents de l'Océan, etc., Ms. x v u siècle, fr. (voile) : (Gr. litt. mod. 'OOóvr, [Ossoni]; gr. vulg. Мтсаилга- n° 10 de notre Bibl. particul.) — Perroquet d'artimon, çé/xo; [Babafigo-s], ГЬтсао'ухос [Papafigo-s] ; ital. Papa­ anc. s. m. Perroquet de fougue.—« Perroquet d'artimon est fico; esp. Juanete; port. Joanete; val. Налагали [Papaga- la voile de Perroquet d'artimon qui est quarrée. » Explicat. lou]; lang. Perrouquet; bas bret. Peroket; basq. litt. et de divers termes, etc. Ms. x v n siècle, Arch. de la Mar. P E R R O U Q U E T , langued. s. m. Perroquet. vulg. Sourgaittacoa; angl. Top gallant sait ; ail. suéd. P E R R O Y , fr. anc. s. m. Bord de la m e r . — V . Perreia. Braniscgcl; holl. Bram-zcil; dan. Bramseil; rus. Брам­ сель [Bramsèlc].)—«Le calme nous prit et les courants nous P E R R U C H E , fr. s. f. (Gr. mod. B&6spt [Felveri] ; ital. jetteront sur les Cachopes. Mais ayant remarqué que ce calme n'estoit causé que par la hauteur des murs du fort Belvédère, Caccaro ; malt. Belvidir ; géno. Belvédère ; esp. top-galSaint-Julien, j e lis mettre les Perroquets, qui trouvèrent un Piriquito; port. Vela de sobregata; angl. Mizen holl. peu de vent, ce qui nous sauva dans le temps qu'on l'espé- lant-sail; ail. Gretchen vont Delch, Krcuzbram-scgcl; Boven-kryds-scil; dan. Boven-krydsseil; suéd. Bovenkrt ...<roit le moins. » Mémoires de Fillette, ann. 1678. — « J n'étois plus qu'à une bonne portée de canon de cette flotte, segel; rus. Kpioiîeb-6paMceAi> [Kriouiss-bramsèle] ; bas bret. basq. Pcrrucha.) Nom d'une voile carrée qui se quand il s'avisa 0 Je chevalier de Forbin), au grand éton- Péniche; nement de tous, de venir en travers et de prendre un ris hisse au-dessus du Perroquet de fougue. Elle est plus petite dans ses huniers, par un temps où nous aurions pu porter que les Perroquets, et c'est pour cela qu'elle a é t é , analogiPerroquets sur Perroquets. » Mémoires de Duguay-Trouln, quement, nommée : Perruche. L e mât q u i porte la Perruche ann. 1707. Il ne faut point conclure de cette phrase de D u - et qui s'ente sur le mât de Perroquet de fougue prend le nom de Mdt de Perruche. (Bus. E o M l - K p i o n c c i b [Bomeguay-Trouin qu'on établissait alors des Perroquetspluspetits kriouisèle]; angl. Mizen top gallant-mast ; ital. Albero Ai ajoutant, J'augmente, serait une chose assez raisonnable. Il n'v a aucune apparence que le nom de l'oiseau parleur ait ('•té donné capricieusement à une voile; pourquoi le lui aurait-on imposé? Serait-ce qu'à leur arrivée à la terre cherchée, les caravelles de Colomb aient vu les vergues hautes ou le sommet de leurs mâts peuplés tout d'un coup de papegaux? L e journal du Premier voyage de Colomb n'en dit pas un mot, et il n'aurait pas manqué de signaler ce fait. Il est probable que le rapport entre le nom de l'oiseau et celui de la voile est tout fortuit, et qu'il est dù à une de ces homonymies que nous avons signalées souvent dans cet ouvrage. Л propos du mot Papagaïo qui, en portugais, est le nom du Perroquet (oiseau), Constancio , dans son Novo Diccionario.,, da lingua portugueza (18З6), dit que c'est un « termo americano. » C'est là une étrange erreur. Constancio oublia que \ePapagallusest nommé dans plusieurs livres du Moyen Age, et qu'on trouve le mot Papegau au chap. 71 du Voyage de Marc Pol, dont la rédaction est de la (in du x i u siècle, aussi bien que dans le Roman de Florence, qui est à peu près de la même époque. e

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. IteWcdcre ou di caccaro ; esp. Manderò de periquito,- port. Mattano da sobregata; ail. Kreuzbram-stengc; holl. Krtdsbram-slcng; dan. Boven-kryds-bram-stang; suéd. Krysshram-stàng. P E R S O K , groënl. s. Rosée de la mer ; Gouttes enlevées par le vent aux lames éeumeuses, et cpii retombent en pluie line, en rosée.—Persorpok, v. T o m b e r eu pluie, en parlant des gouttes que le vent enlève aux lames éeumeuses.

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Parteguette. C'était une pièce de bois de hêtre, arrondie comme un manche de pique, et qu'on posait en croix sui la flèche de la poupe de la galère, tout à fait en arrière. Elle portait les supports du tendelet, portée elle-même sur deux chandeliers. La Parteguette avait de 2/1 à » 5 pieds de l o n g ; elle était fixée à la flèche par un clou à vis. Le plus ordinairement les extrémités de la Perteguette étaient oruées de boules façonnées, comme le sont aujourd'hui l e s tringles qui portent les rideaux des fenêtres de nos maisons. — V. Albeo ustuele.

P E R S O N A , ital. s. f. (Oulat. Persona, Masque de théâtre sonore, fait de Personare, Résonner, Retentir [Sonus, Son], Par P E R T E G U E , fr. anc. s. f. Le même que le précèdent. —• extension : Personnage de théâtre,et Homme:)Persona di renio. Homme de rame, Rameur. — .. Tutte le altre genti cosi V . Tendelet. P E R T 1 C H E T A , bas lat. s. f. (De l'ital. lat. Pertica, Perdi Dalmatia, come di Grecia, Istria, Venecia, et d' ogn' altro luogo che uerrano a toccar danari con le galee, Persone che.) Nous ne savons pas comment cette petite perche était da remo, che seranno molti... » P . 7 verso, lig. a 3 , Rela- plantée sur le navire, et comment elle fonctionnait dans le jet des flèches; mais nous sommes porté à croire que \es Pcrtitionc del claris. Cristo/, da Canal, Ms. autog. de 1557 58, in-18, sur pap.; n° i g 3 de notre Ribl. partie. — P e r - chetœ étaient des supports donnés sur le coté de la galère sona di catena. Homme de chaîne, Esclave, Forçat. — V . aux arbalètes. Quelquefois, au lieu de la Pertichcta, on mettait une Funata ou fourchette qui servait à l'arbalétrier du Provisori delle galere. x m siècle, comme plus tard à l'arquebusier. Marino San 11 lo P E R S O N E R , cat. anc. s. m. (Ce mot ne nous semble pas Torsello, chap. 6, liv. 11, partie 4 de son Liber scerctorum fifait du lat. Persona, mais de Portionalis, fait de Portio.) delium, etc., s'exprime ainsi, à propos de l'armement en Portionnaire, Actionnaire, Intéressé.)—« Y. si aço fard enteguerre des galères : « In prora vero cujuslibet galearum (ieri nast lo senyor de la nati als Personers, è los Personers li possentaliqua bellica instrumenta, utconsulerant esercitati prometran de fer part, aquella part que li prometta de fer in talibus et dicti Pertichetas sive Furcatas a pupe usque ad lo Personer, aquella li deu attendre. » Consulat de la mer, proram circa latera cujuslibet ordinando, juxta id quod chap. 3 , édit. Pardessus. — V . Haver en pia, Placa, Porta, (ieri consuevit. » Sagole. P E R T L I N A , suéd., P E R T L 1 N E , dan. s. (Même origine P E R T E , fr. s. f. (Du lat. Perdita, de Perdere, Perdre.) Ce mot n'a pas besoin d'être défini.—« SaMaj. a esté informée que Paardelyn. [ V . ] ) Grelin, Haussière. de la perte du Conquérant. Ce malheur est très-grand et nEPTVvIMH'b (Pertoulinc) ou I I E P . l I l H ' b (Perline), doit le » (celui à qui écrit le ministre) <• conuier à redoubler rus. s. m. (Du boli. Paardelyn. [ V . ] ) Rosse de bout, Grelin, ses soins et son application pour les radoubs. Et comme la Haussière.—V. Ka6e.\biiioiii>. perte des trois vaiss. » (le Sans-Pareil, le Content et le ConP E R T U S O D E L L ' A L B E R O , cors. s. m. (De l'ital. Perquérant) « dont deux sont péris et le troisième ne vaut guère mieux ne peut arriuer sans qu'il y ait beaucoup de faute de tugiare, Percer; lat. Pertusus, part, de Pcrtundcre, Percer, la part des ofliciers du port, Sa Maj. a résolu de faire punir Trouer.) (Proprement ; L e pertuis de l'arbre.) Etambrai. o

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quelques-uns alin que les autres s'acquittent plus exactement de leur deuoir. » Scignelay à Demuyn, intendant de la mar. à Rochefort, i 3 novembre 1679; Ordres du Roy, v o l . n° 40, p . kik- Ms. A r c h . d e la M a r . — V . Demastement. P E R T E C H O S , P E R T R E C H O S , esp. s. m . p l . ( L e verbe Pcrlrechar, qui signifie: Fortifier, Munir, a peut-être été fait du gr. npoTEixî^, Elever une fortification.) Apparaux. V. Dar lado.

riFiPT'b (Perte), rus. s. m. (Du holl. Paard, Cheval. L'ail, appelle le marchepied : Peertleine, du holl. Paardelyn. Proprement, c'est la corde qui soutient le pied quand on est à cheval.) Marchepied. I I E P b B O H ( p y T O K C b (Pèrevoie/outokss), rus. s. (IïepbB O Û , que Reiff écrit : ilépnoe, Premier, vient de I l p e [le Pra-, lat. ; le II pô g r . ] . ) Première Allonge.—V. ./lopinymoKCii.

1. P E S , lat. s. f. (Du gr. nouì.[V.] Pied.) Écoute.—• VéP E R T E G F i T A , pour Pertcg/icta ou Pertighctta, vénit. anc. s. f. (Diminuì, de l'ital. lat. Pertica, Perche.) P e r t e - lum quoque ipsum suos proprios habebat fîmes in utroque guette, ou, comme la nomme l'auteur du Traité de la cons- angulo, quos Latini Pedes, Grajci WsÀiz, nuncupant. > truction des galères (Ms. x v n siècle, Bibl. de la M a r . ) : J. Scheffer, p . 145, de Milit. nav. — « Est autem in velo ea para quas acutior et inferior ad navis latus religatur modoque contrahitur, modo relaxatur : Pes a Latinis, a Graecis noù;. » Baïf, p . 140, de Re nav. — Les deux savants dont nous venons de citer les définitions ne sont pas tout à fait d'accord sur l'interprétation du mot Pes ; l'un en fait l ' E coute attachée au Point de la voile ( V . P o i n t ) ; l'autre, cet angle, ce Pied, ce point lui-même. Nous croyons que YloZz signifia d'abord le coin, le point de la voile, et que, bientôt, le cordage'attaché à ce coin pour l'étendre au vent, la Bordcr(V.),prit lenoni de Pied,panine métonymie très-ordinaire.Le Dictionn. grec-franc. d o P l a n c b è ( i 8 3 8 ) s e trompe en faisant de noûç la Bouline. — Facere pedem, c'était Haler l'écoute. « Una omnes fecere P e d e m , » dit Virgile (liv. v , v . 83o, £néid.),« tous ensemble bâtèrent sur l'écoute (ou bor(»ans cette représentation d'une galère, la Perleguette est la verge ho- dèrent les voiles). » Relaxare Pedem, c'était filer ou mollir rizontale qui croise la flèche à l'endroit du fanal de poupe.) l'écoute; Dimittcre Pedem, c'était filer en grand, en bande, e


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1166

ou Larguer l'écoute. — - lisdeni autem vends in contrarium navigatur prolatis Pedibus, ut noctu plerumque adversa vela concurrent; » Pline, liv. u , chap. 4 8 . — M . Ajasson de (irandsa^ne, dans sa traduction de Pline [Panckoucke, 189.4], rend passage, p. 3, t. 1 " : « On peut naviguer en sens inverse avec les mêmes vents, en lâchant inégalement les extrémités des voiles : aussi voit-on souvent pendant la nuit des voiles se heurter en allant en sens contraire. « Pline ne parle pas d'extrémités des voiles inégalement lâchées: préfet de la flotte romaine, il savait trop bien que, pour naviguer contre le vent, on ne lâchait pas inégalement les extrémités des voiles. Inégalement n'est point dans le latin, et « prolatis pedibus » se rapporte à : « In adversum. » Pline dit nettement : « On navigue si bien avec les mêmes vents, les écoutes » [ou les amures] « halées dans des sens contraires » [ou les voiles orientées dans des sens opposés entre eux], « que souvent pendant la nuit des navires qui font des routes à ['opposite, se rencontrent » [et se choquent]. a i n s i

c

e

— •• Lmva, sive dextera Vocaret aura, sive utrumque Jupiter Simul secundus incidisset in pedem. » C A T U L L E , Carmen,i\\

v.

.y.

M. Héguin de Guérie, dans sa traduction de Catulle (Panckoucke, 1837), a traduit ainsi ce passage : « Soit que le vent soufflât du couchant ou de l'aurore, soit qu'Eole propice vînt frapper ses deux flancs a la jois. » Il n'est guère possible d'être moins heureux en traduisant. Comment Eole pourrait-il à la fois frapper de son souffle les deux flancs d'un navire? S'il souffle à gauche, peut-il souffler en même temps à droite ? Catulle se serait bien gardé de prêter ainsi deux facultés contraires à un vent, fùt-il le Roi des vents! Il a dit à merveille et très-simplement : « Soit que le vent l'appelât à gauche ou à droite, soit que Jupiter » {air ou vent] « favorable tombât en même temps sur l'une et l'autre de ses écoutes. » Ce qui se traduirait en langage nautique par ces mots : « Soit qu'il courût au plus près, bâbord • m tribord amures, soit qu'il fît vent arrière. » — Les auteurs anciens, ceux qui ont le mieux parlé la langue des marins, ne sont pas heureux avec leurs traducteurs; nous l'avons montré pour Virgile ( V . notre Virgilius nauticus); nous venons de le montrer pour Pline et Catulle : voici maintenant pour Lucain : — » Flexo navila cornu 1 Hiliipiat lievo Pede carhasa, summaque paudens Suppara veloruin perituras colligil auras. » M. Greslou (Panckoucke, i835) traduit ainsi : « Les matelots courbent les antennes, et tendent sur la gauche les petites voiles supérieures, pour faire entrer dans leurs plis une partie du vent, qui sans cela se perdrait dans les airs. » Lucain dit clairement : « L e capitaine fait haler les écoutes gauches pour obliquer les voiles, dont les antennes sont tournées » (du côté du vent); « et, déployant les voiles supérieures, il profite d'un souffle de vent qui serait perdu pour le navire sans cette précaution. • Un marin dirait en moins de mots, mais non pas plus exactement que le poète : « L e capitaine fait orienter ses voiles Bâbord amures, et border ses voiles hautes pour profiter de tout le v e n t . C e passage et les deux précédents prouvent, — et nous l'avons démontré ailleurs par d'autres textes,— que la navigation au plus près était connue des anciens. Les critiques qui en ont douté ne connaissaient point les vers que nous venons de rapporter, ou ils en ont ignoré le sens véritable, que nous avons cru devoir restituer ici. 2. P E S , lat., pour Remus. (V. Cercurus.)

P E S A D O DE LA V E L A (SAVIO), esp. adj. Pesant de v o i l e . Mauvais voilier. — « Se hallo el marques a los 25 » ( l e a5 juillet i582, le marquis de Santa-Cruz se t r o u v a ) " a s o b r e uiento del enemigo, y fue en su seguimiento para enuestir, v por ser los nauios que Ueuana Pesados de la vela, no pudieron hazer effecto. » Fol. 4 v ° . Lo sucecido alla armada de Su Magestad, Bibl. de la Mar., vol. n° 1 4 2 5 5 - 3 . — V . : P E S A N T D E VOILES, fr. anc. adj. (De Peser, fait du lat. Pensare, fréquent, de Pendere.) Marchant mal à la voile. —<• 11 faudra quitter ces vaisseaux Pesans de voiles, et prendi < ceux qui sont propres à la course. « Du Quesne à Seignelat. 10-24 décembre 1 6 8 1 . — V . Courre, Pesado. P1ÌSCAD0R, provenç. s. m. (De l'ital. Pescatore; lat. Piscator.) Pêcheur.—« Es usage et costuma entre los Pe>cados (sic) de la dicha ciutat, que entre ellos partou a sort o a lot los bols et las postas se aquo devon servar, segon lo lot n la sort que lur ven et lun non deu occupar lo bol ni la posta del autre. » Lo capital dcls Pescadors, L i v r e Rouge, Ms. in-fol., Arch. de la commune de T o u l o n . — N o u s ne savons pas au juste ce que signifiait en provençal, au MoyenAge, le mot Bol. Nul pécheur ne devait usurper le poste, la place et le bol que le sort avait donné à un autre. L'ital. ancien avait Bolo, avec la signification de : « Quantité d e poisson que l'on prend en un coup de filet. » (Duez, 1674. C'était le Bolus latin. Nous supposons que le Bol provençal, fait comme Bolus du grec BCTAAID ; j e Lance, désignait, non pas le coup de filet, mais l'endroit tiré au sort où le pécheur avait le droit de jeter son filet. Si cette hypothèse est acceptable, Bol serait fait du gr. Bo/r,, Action de jeter. P E S C A 1 L L E , vieux fr. s. f. (De l'ital. Pescare ; lat. Piscari.) Pêcher ; Tout ce qui se pèche, coquillages et poisson^. — « N o u s avons ordenné que nid marchant ne autre ne puisse mettre denrées embouchées avec fraische Pescaille. » Statut de i 3 6 g , t. v, p. 253; Ordonn. des Rois de France. — V. 2. Bordée, Démarer, Peschalle. P E S C A R 0 V E N T O , port. v. a. Prendre le plus près, Serrer le vent. — V . Andar a orça, Cingir o vento, Meter a orça. P E S C A R E , ital. v. Enfoncer dans l'eau, en parlant d'un navire. — Pescare assai, Avoir un assez grand tirant d'eau. — « Sono vascelli molto alti » (les Bertoni), « non molto lunghi, ma di gran corpo nella larghezza... Pescano assai. < vanno benissimo alla vela... >• Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1614), p. 42. P E S C A R E C C I A , ital. adj. f. De Pécheur, Pescheresse, comme on disait au x v i siècle. « Barques pescheresse>. 1 Ant. de Conflans ( i 5 i 5 - i 5 2 2 ) . — 0 Con barche Pescarcene, con piccioli naviglij a remi, come avrebbe potuto solcar il mare fino alle spiagge più lontane! » Vincenzo Formaleoni, Saggio sulla nautica antiqua ile' Veneziani {in-!, , V e n e r ò , 1783), p. i6._ e

0

P E S C H A L L E , vieux fr. s. m. (De l'ital. Pescare [lat. Piscarf), Pécher; Peschiera, Pêcherie.) Tout ce qui se p è che, poissons et coquillages. — « En la quelle nasselle avoit unvaissel, nommé vivier, dedans lequel vivier avoit certaine quantité de menue Peschalle. « Lettres de rémission, dai de 1 3 9 8 , citées par du Cange.—V. Pescaille. PESCIO, ital. anc. s. m. (Etym. inconn.) Nom donné par les voiliers au chevauchement qu'ils faisaient faire d'un Ferzo (V.) sur l'autre, en bas et en haut, dans la couture des laises composant la voile latine, pour que cette voile lit un peu le sac. — « Il modo di cuscire i Ferzi tra se, è cavalcar nelle loro stremiti di sopra et di sotto, l'uno sopra l'altro.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. acciò la vela resti tonda et coppa » (ronde et profonde). . Onesta cavalcatura si chiama Pescio, et tanto quello da basso, quanto quello d'alto hanno la sua misura. Il Pescio ad alto, ha un terzo di tela di lunghezza et di lunghezza palmi quattro» (4 palmes ou 3 pieds—о"' 9 7 ' ) . «Il Pescio da basso, ha di larghezza un quarto di tela, et di lunghezza palmi 3 » (ou 2 pieds 3 p o . — o ' 7 3 ) . Bartol. Crescendo, Natitira Mediterr. (1607), 4 « — R ò d i n g (1794) e t l e Dice, marit. «••.pan. (18З1) disent Pesco au lieu de Pescio. Dans l'arsenal du Ferrol, on appelait ce renfort de la voile Pejc. m

e

P E S C I T E L L O , ital. anc. s. m. (Diminuì, de Pescio. [ V . ] ) „ ^ l cuscire la vela » (d'artimon à la latine) ••• si faranno i Pescitelli d'alto, lunghi palmi due et mezo » (2 palmes ^ ou 1 p . 10 po. 6 . — o " ' 6 0 % « e t l a r g h i dita quattro » (4doigts, ou 2 p o . 7 l i g . — o " 07')i, « che di basso non si fanno Pescitelli nelle mezana di nave. La metà de' ferzi si cusciranno da una banda et l'altra metà dall' altra. » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 75. e

P E S E R , fr. v. a. ( V . Pesant.) (Angl. Hang [То] upon ; dan. Hœnge ien Mnde; esp. Cargar; val. Трапе [a] [A tradje\; ras. П о д т я г и в а т ь веревку [Pottiagkivate verev/.ou]; lasc. Tcltap.) Agir sur un cordage par son propre poids, le baler, le roidir en le tirant de haut en bas. P E S N E , fr. anc. s. f. Mauvaise orthogr. de Penne [ V . ] , où l'introduction de Ys est contraire à l'étymologie. — « Pour deux liures de Pesnes à vadeaulx, v i s. » Fol. 6 v ° , Ms. de 1541, n° 9469-З, Bibl. nat.—V. P e n e , Vadeau. P E S O K ET P I E S A K , illyr. s. m. Sable. П Е С О К Ъ [Pessoke), rus. s. m. Sable.—V. Берегь. П Е С Ч А Н А Я Б А Н К А (Pcstchanaia Ьаппка), П е с о к ъ . [ V . ] ) Banc de sable.—V. Банка.

rus. s. (De

P E T K , G.ASKET, las. s. (Pet, sans, hindoust., V e n t r e ; Gasket, angl., Garcette.) (Garcette du ventre de la voile ser­ rée.) Couillard.—Le fieut. T h . Roebuck, p. 41, art. Bundgaskcl de son Engl. and hindoost. naval dict. (181З), écrit : Pet g, lia usée t. m a

s

P E T A K ((JrT^)> ' - - Oivision , Séparation dans la cale d'un navire ; Cale, Soute. — « De tarou-nia orang lari itou de-dalam Pêtat;, On renferma l'homme qui avait fait dans la cale du bâtiment. » (Marsden, p. 2 4 0 . ) — L e chap. 9 dit : « Les K i w i s achètent le droit d'un Petak dans le navire, » etc. P É T A R A S , fr. anc. s. n. Pataras « Plus, deux Pétaras servant pour donner à la bande. » Estât de la gai. Haudancourt :'I66I), Ms. n° 3, Bibl. hist. de la préfect. de l'Aube.

1167

I 1 E T Z I (Peizi), gr. vul. s. n. D u ITs/.o;, Peau.) Cuir. LTJÈT20MA (Pétsoma), Virure.

g r . anc. №oxo< ou

gr. vulg. s. n. (Étvni. inconn.

P E T I A A N T E N N E , bas lat. s. f. Pièce d'Antenne. Penne ou Car. — Y . Pecia di antenna, Vellonum. P E T I N T A L , port. anc. s. ni. (Celui que les documents latins nomment Pitancharius, Pitansarius ou Petentarius. [ V , ] ) Dépensier, Cambusier, Maître-valet, Majordome. — « Iluum Petintal, e dous spitaleiros, e dous ploeiros, mande que bajam f'oro de cavaleiro. •> Forai donné, au x m siècle, par D. l'roila Ermiges aux habitants de Villa-Franca de Xtpa. En 14G0, le roi D . Alfonse V défendit à son amiral de prétendre aucune juridiction sur « os Alcaides, Arrai/.es e Petinaes das gales da cidade do Porto. » (V. Alcaide.) L'Elucii/ario de Santa-llosa de Viterbo donne à Petintal le sens de « Carpinteiro da ribeira, calefate, fabricador de todo o genero de embarcaçoens. « Nous ne comprenons pas comment le savant auteur de XElucidarin, à qui certainement étaient connus les documents cités par du Cange (art.Pictantia), put ne pas rapporter le port. Petintal au bas lat. Pitentiarius, Comment vit-il dans le Petintal un charpentier, un calfat, un constructeur de navires, lorsque les textes portugais, donnes par lui-même , lui apprenaient que le charpentier était appelé au Moyen Age Carpinteiro ou Càrpentariits, et non Petintal? — V . Dispenseiro. 1

P E T I T B E A U P R É , fr. anc. s. m. Nom du màt qu'on établissait verticalement à l'extrémité du màt de beaupré, pour porter une voile cariée nommée perroquet de beaupré ou tourmentin. — « C'est le mast qui est arboré sur la hune du beaupré, » dit Aubin (1702). (V. 2. Beaupré.) — l.< Petit Beaupré était déjà en usage au commencement du x v i siècle. ( V . Beaupré et Mastrot.) On le voit à la pointe du Beaupré d'un navire que John Charnolk donne poui une canaque génoise de i 5 4 2 ( t . 11 , p- 6', History of Marine Architecture, Londou , 1801). On remarque ce petit mât dans l'estampe intitulée : Descript. d'un navire royal, qui se trouve ordinairement en tète de XHydrographie du père Fournier e

(i643,

1 6 6 7 ) . On

le trouveaussidans la planche placée en lace de la page . i de X Art de bd. tir tes vaisseaux (Amsterdam, 1 7 1 9 , i n - 4 " ) , et dans toutes les figures de vaisseaux données par ce Traite. Dans la figure que nous plaçons i c i , L le Petit beaupré est le màt composé EOP, dressé à l'extrémité A E du Beaupré BA. r e

P E T A S , holl. s. (Du fr. : ) Patache. P E T E F E R O U D I , lasc. s. (De Pet [sanse, Galhauban du ventre du navire.) Galhauban lieut. T h . Roebuck, p. 6, art. Back stag de liindost. naval dict. (181 3), écrit : Pet fttrodec

hind.], Ventre. de travers. L e son Engl. and (Pete f erondi).

P E T E N T A R I U S , bas lat. s. m. (De Pictantia, dont l'étymologie est inceri. [ V . Ménage et Du Cange.]) Cambusier, Dépensier, Maître valet. — « Et habeat quelibet ex dictis naleis subtilibus portant Petentarii » (l'écoutille de la chambre du cambusier), « a latis decem et septem versus popam nitidis, incipiendo a lata ( V . ) mastra de versus p o pam, ita quod schandolarium ( V . ) sit et esse debeat usque àd p'ortam dicti Petentarii, comprehendendo dictam portam. » Stai. géuo. du 22 janv. 1ЗЗЗ ; chap. 3.—Aux x v i et x v i i siècles, la chambre du maître-valet, la Compagne était encore à'cóté de l'Escandola. — A ' . Compagna, Compagne.

.

e

e

P E T I T C O M M I S S A I R E , fr. anc. s. 111. Titre donne . un fonctionnaire de la marine, dont la situation était inférieure à celle du Commissaire général et du Commissair


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1168

ordinaire; — « Sa Majesté veut que le titre de Petit Commissaire, établi par le règlement du conseil de manne du mois de mai 1716, soit supprimé à l'avenir, et qu'il ne soit plus fait aucun Petit Commissaire; permet cependant Sa Majesté que ceux qui servent actuellement dans les ports et arsenaux de marine continuent d'être entretenus en cette qualité et aux mêmes appointements dont ils jouissent, jusqu'à ce qu'ils puissent être faits Commissaires ordinaires de la marine. >• A r t . 2, Ordon. du 2З mars 1762, contresignée : L e duc de Cboiseul. — Nous n'avons pu trouver le règlement du conseil de marine mentionné par l'article que nous venons de citer; nous sommes fondé à croire qu'il est du i mai 1716, et voici sur quoi nous nous appuyons. Les Archives de la marine (carton , Personnel civil des ports , 1716) possèdent une « liste generalle des commissaires de la marine, commis principaux et ordinaires des classes nommez pour estrc entretenus dans la marine suiuant le rang qu'ils doiuent tenir entre e u x , auec leurs départemens et les appointemens qui leur doiuent être payéi par an. » Cette liste est du I mai 1716, et p. 9 , après les Commissaires des galères et les Commissaires des chaînes, on lit : « Petits Commissaires, les sieurs Delachapelle, Brest, 1000 liv. ; Delacroix, Brest, 1000 l i v . ; D'Héricourt, T o u l o n , 1000 liv.; Charonier, T o u l o n , 1000 liv. » Les Petits Commissaires ne furent d'abord que quatre ; en 1718, le nombre fut augmenté, mais d'un seul, qui servit à Hochefort. e r

e r

P E T I T (Le) H U M E R , fr. anc. s. m. L e petit mât de hune. [Noms des vents de l'Océan, etc. Ms. x v n siècle; n° 10 de notre Bibl. part.) P E T I T N A V I R E , fr. anc. s. m. « C'est le nom d'un instrument de bois que les pilotes jettent à la mer pour connaître le sillage du vaisseau. » Desroches (1687). C'était ce qu'on nomme aujourd'hui le Bateau de l o k , o u simplement l e L o k , ce qu'en 164З le P . Fournier nommait la Nacelle. ( V . Lok.) e

П Е Т А Я (Pctlia), rus. s. f. ( D e П у т а т ъ [Poutate], Em­ brouiller.) Penture. P F T O , esp. s. m. (Proprement ; Plastron. (Du lat. Poitrine.) Arcasse. — V . Abanico, Yugo de popa.

Pcctus,

P E T R A P R O B O M B A R D A , bas lat. géno., s. f. Pierre pour Bombarde, boulet de pierre.—« Item,Petre pro bombardis, n" 200 (200 boulets de pierre pour huit b o m ­ bardes), « sub pena solidorum decem pro qualibet défi­ ciente, n Stat. géno. de 1441 ; chap. n , p . 12 de ГOfficiant Gazarie, Ms. Dépôt de la Mar. P E T T Y O I T T C E R , angl. s. (Proprement : Petit oflicier, Officier inférieur, Bas oflicier.) Officier marinier. P E T U N E R , fr. anc. v . a. (Du lat. Pctumun, Tabac.) Fumer du tabac. — « Nul ne pourra Périmer, soleil couché, sur peine d'être callê trois fois et battu devant l'équipage. » Ordonnance de 16З4. P E X F , pour Proexe. — V . Proexa. П Е Ф Р А Г М Е Х О У . , gr. anc. (Part. parf. passif de Фреавш, je Clos, j e Fortifie.) Arrien fait de ce mot un synonyme de Катааряхто; ( V . ) : КЕЛЕОССИ; v a u T r ^ i - r e a i vaùç [laxpiç, Ъра/.тои; TÔ ХоЛ -s-ppayasvat;. » L i v . v n , Expéd. П Е Р О У Р У Л Я [Pero ou Roulia), rus. s. п. (Перо, du pers. Per (j>) ou Periden, Voler. (Reiff.) Plume d'oiseau, partie plate d'un aviron; y , Chez, Auprès de; РулЪ, Gou­ vernail.) Safran du gouvernail. P F L 1 C H T , ail. s. (De l'arigl.-sax. Pliht,

dont les sens

primitifs sont : Danger et Assurance contre le d a n g e r . Bosworth.) Tille. — Hinter-Pflicht, Tille de l'arrière. — Var-pflichi, Tille de l'arrière. — PJliclitanker, Ancre m a î tresse, La plus grande ancre, Ancre de miséricorde, ( k salut. — V . Hauptanker. P F B Ò P F , ail. s. Tampon. — Pfrôpf Tampons d'écubiers. — V . Khise.

in deu hlusen ,

P I 1 A L A N G A , P H A L A N X , lat. s. f. (Du gr. «IXxXay;. [ V . Rouleau servant à déplacer les plus lourds fardeaux. O n le plaçait sous le navire que l'on voulait faire monter de la mer au rivage , faire descendre du rivage à la mer, on faire traverser un certain espace de terrain plat. (V. Hlunnr.' — « Phalangœ dicuntur fustes teretes, qui navibus subjiciuntur,cum attrahunlur ad pelagum, vel cum ad litora subducuntur. » Nonius, chap. 2 . P I I A N A L , fr. anc. s. m. (De l'ital. Fanale.) F a n a l . — « Voila nostre Phanal esteint. >• Rabelais, Panurge, l i v . i v . chap. i g . — « Cependant que les galères de la susdite armée seront en port, ny doibt auoir aulcune d'icelles galères portant estandars, Phanalz ni autres enseignes, si ce n'est la galère que ledit Capitaine général aura esleu pour sa personne.... » Stolonomie, Ms. de 155., n" 7972-8, Bibl. nat., p. 55 v . u

P H A R E , fr. s. m. (Du lat. Pliants [gr. anc. <I>d<poçl. G r . mod. <I>apoç ; gr. vulg. <I>avapi ; cat. anc. Ffaraho; vénit. Fano ; ital. esp. Faro ; esp. Faron, Farol,* port. Pharol, Faro. Farol; bas bret. Tan-lec'h; basq. Goituargaia ; isl. Fyr; angl.-sax. Fyr-tor; angl. Phare, Pharos ; a l l Bliisc , Fettcrthurni; holl. Vaurbaak, Fuurtorcn; dan. Fyrtaarn; suéd. Bah-, Bàktom, Fyrbàk; rus. Maturb (Maïake); (j)dpocr> [Faross]; t u r c , Fenèr [y.'s].) T o u r dressée sur un c a p . sur un point eminent d'une c ô t e , sur la jetée d'un port, et portant à son sommet une lanterne où s'allume, pendant la nuit, un feu connu des navires qu'il guide nu milieu des ténèbres. P H A R U S . l a t . s. m. (Du gr. «I>o>o;. [ V . ] ) P h a r e — « P h a rus turris est maxima, quam Graeci et Latini in commune ab ipsius rei USU Pharum appellaverunt ; eo quod flammarum indicio longe videatur a navigantibus... Usus ejus est n o c turno navium cursui ignés ostendere, ad pronuncianda vada, portusque introitum, ne decepti tenebris navigantes in scopulos incidant. » Isidore. — « Magnificatiti* et alia turris a rege facta in insula Pharo, portimi obtinente Alexandria*. » P l i n e , liv. x x x v i , chap. 14. — « In indicium v i c toria* altissimam turrim excitavit, ex qua ut ex Pharo noctibus ad regendos navium cursus ignés emicarent. » Suétone, chap. 46. « Lumina noctivagœ tollut Pharusremilaluna'. » STACE.

P H A S E L U S , lat. s. m. Nom d'un navire petit et l é g e r , inventé, selon Nonius, par les Campaniens. Du grec Hairr,Xo< : « Fragilcmque mecum Solvat Pbaselon. •> Hon A C E .

Appien parle de vingt Phasèles-THérétiques donnés par Octavie à son frère , et il dit de ces navires que leur forme tenait du vaisseau long et du navire de charge. Ces phasèleétaient certainement beaucoup plus forts et plus grands que celui d'Horace, et que ceux dont il est question l i v . i v , vers 289 des Géorgiqucs : Et circum pictis veld tur sua tura Phaselis. »

Nous pensonsque les Phasèles-Triérétiques devaient a v o i r quelque

analogie e

Venise des xm ,

avec les grosses galères m a r c h a n d e s de e

e

x i v et x v siècles. ( V . Galcacia.)—Le

plia-


1169

GLOSSAIRE NAUTIQUE. séle avait peut-être la forme allongée, étroite et retroussée à ses extrémités qu'a le haricot (Фаит.ло;.) Peut-être tenait-elle son nom de ФшгцлСс, ville de la Pamphylie, repaire célèbre de pirates, dont Cicerón a dit dans sa 4 Verrine, chap. i o : « Phaselis illa, quam cepit P . Servilius, non fuerat urbe ante Cilicum atque prxdonuni : Lycii illam, Graeci hoinines, incolebant. » — La quatrième pièce de Catulle est intitulée : « Dedicado Phaseli, •> et commence par ces vers : e

- Pliaselus ille quem vicletis, hospites,

Ait fuisse naviiiiii célerrimus... » P H E L I N , v. fr. s. m. Variante orthogr. de Félin. ( V . ) — « Deux autres escadres de Phelins» (au nombre de 2 7 , selon le P . Fournier, qui dit, chap. 2 6 , liv. 11 de son Hydrographie : » Entre la ville et la digue, il y auoit 27 vaisseaux commandés par le sieur de la Richardière, en l'absence [en cas d'absence] » du commandeur de Goûte » ) « commandées par les sieurs de Goûtes et de la Richardière, dévoient mouiller vis-à-vis du premier vaisseau de la pointe de la demi-lune flottante; l'un, du côté du port neuf; l'autre, » (du côté) « de Corcille, et si proche de terre que les grands vaisseaux des ennemis ne les pussent aborder, ni troubler le combat du sieur de Mailly qui se ferait au milieu d'eux. Lesdites escadres de Phélins avoient pour but de s'opposer aux vaisseaux à feu, ce qu'ils dévoient faire leur jetant des tirappins et les nageant » (les emmenant à la remorque et à l'aviron) « par après vers la terre... » Mémoires du cardinal de Richelieu. (Ordonnance de la flotte du Roi devant la R o chelle, 1627.) P H I L I B O T , P I 1 L I B O T , p. Flibot. ( V . ) PHOSPHORESCENCE, fr. s. f. « Propriété qu'ont certains corps de dégager de la lumière dans l'obscurité, sans chaleur ni combustion sensible. » Dict. de l'Acad. franc., i835. Cette définition n'est pas complète: l'Académie a oublié de dire que certains corps auxquels elle ne fait pas allusion, la mer par exemple, dégagent de la lumière en plein jour. On ne connaît pas encore exactement les causes de la phosphorescence de la mer; v o i c i , sur ce phénomène e l c e qui peut le produire, l'opinion d'un officier qui a joui, dans la marine française, d'une grande réputation de savoir : • La nuit suivante ( i 5 avril 1 7 9 2 ) , on aperçut, sur l'extrémité du paratonnerre, l'aigrette électrique connue sous le nom de feu Saiht-Elme; on remarqua qu'en même temps la mer était extrêmement Inmineuse : les vagues semblaient rouler de gros globes de feu. L a coïncidence de cette phosphorescence extraordinaire des eaux de la mer avec les phénomènes électriques, porte à penser que, lorsque l'atmosphère est surchargée d'électricité, ce fluide agit sur les mollusques et autres animaux marins qui rendent la mer lumineuse, de manière à leur faire jeter une lueur plus vive que de coutume; convaincu que nous sommes que ces animaux, soit vivants, soit morts et en état de décomposition, sont la principale cause de l'état phosphorique qu'ont si souvent les eaux de la mer. » L e chev. de Fréminville, Nouvelle relation du voyagea la recherche de la Perouse ; Brest, i n - 8 ° , 18З8, p. 5 . 7

П Н Д А А Ю . Ч , gr. s. n. (De n^Sc-v. [ V . ] ) Gouvernail. — « " I T O S ' 'Atoa; ó ЦЕ/.аууа.та; OEÓ;, Ó; T' éiti у.штга TIr.oa/íio -£ YÉGCOV

Л'еу.ро710и.т:а; ÎÇEI, Jlo/'J ноли ci\ Yuvatx' àpto-cav Aíjivav 'A/EfovTÍav irossuoa; елата ôtxunra. »

Euripide, chœur dans Alcestc. — « Gubernacula, Пг^ама a Graecisdicta, remi longiores sont ad puppim religad, quibus

cursum navis moderator. » J. Scheffer, De Mililia nav. ( 1 6 S 4 ) , p. i / | 5 . — Tiôv 1гг,5ал(шу Oorrepov Ì - O S I / Ó V T E Ì . » llcliodorc, liv. v, Ethiopiqucs, ch. i 5 . J . Scheffer, à propos de ce passage, fait la remarque suivante : « Q ï T E p o v , inquit, unde duo habuisse appare t. » Plusieurs des navires à rames qui figuraient dans les peintures de Pompei et d'Herculanum, et que nous avons dessinés au Musée Bourbon, de Naples, ont en effet deux gouvernails, placés sur le côté et à l'arriére, à la naissance de l'une et l'autre fesse. — V . 'EidXxaiov, Gouvernail, Tittóvi. П Н А А А Ю Т Х 0 2 ( Л У а / г о а А - о ^ ) , gr. litt. mod. s. m. (De Пг.оалдоу [Vi], et d ' ' E / ч о , J'ai, Je tiens.) Timonier. — V . KuêEpvvjTr,;, TiaovtE'pi.

I I H A O N , gr. anc. et mod., s. n. prononcé Pido-n par les • Grecs modernes. La Pale de la rame, le Plat de l'aviron ; par extension : la Rame elle-même servant de gouvernail. — V . Пяло, ПХат>), Tópoo;. П Н Х Н 2 {Pich[k]è-s), Latte.

gr. mod. s. f. ( D e Щхос, coude.)

П И К А \BOPA\~Ai\\\n(Pij:aabordachnaïa), l'augi, ou de l'ail. Pi/te.) Pique d'abordage. П И Л А (Pila),

rus. s. f. (De

rus. s. f. Scie.

Ш Ы Л Е Р Ъ [Filière), rus. s. tu. (Transcript. de l'angl. Pillar.) Épontille, et surtout Épontille de la cale; Accore , Étançon. — Manq. à J. Heym. — V . Подпора, Подстава, Стойка. П И Н А С Ъ (Pinass), rus. s. m. (Transcript. de l'angl. Plnпасс [V.], ou du fr. : Pinasse. П И Н К А (PinnAa), rus. s. f. (De l'angl. ou du holl. P i n / . [ V . ] , ou du fr. : Pinque. П И Р А Т Ъ (Pirate), rus. s. m. (Transcript. de l'angl. ou du fr. :) Pirate ; Forban, Écumeur de mer, C o r s a i r e . — Manq. à J. Heym et à Reiff. П Н С П О Т Ъ (Pispole), rus. s. m. (Ce m o t , qui manque à J. Heym et à Reiff, et qui nous est fourni par Chichkofi , ne paraît pas composé de radicaux slaves. П н е [Pis] est le rad. slave des mots rus. qui expriment l'idée de Peinture ou d'Ecriture; il n'a rien de commun avec le nom du cordage que désigne П п с п о т ъ ; quant à И о ш ъ , il signifie : Sueur. Peut-être dans П п с п о т ъ faut-il voir une transcription du holl. Pces, signifiant corde, et de Pool [Foot angl. ou f'oel h o l l . ] , Pied. Ce qui nous fait pencher pour cette explica­ tion , c'est que l'orse, ou Ourse comme on l'écrivait aux x v n et x v i i i siècles, et comme l'écrit Chichkoff, était une corde attachée au pied de l'antenne.) Orse, Ourse de la v e r gue ou antenne d'artimon, quand l'artimon des navires à voiles carrées était latin. e

e

P I A C E V O L E , ital. adj. (De Piacere, P l a i r e , fait du lat. Piacere.) Favorable, A souhait, en parlant du vent. — V . Costeggiar. PI AMA, esp. anc. s. f. Nous ne savons quel objet désignait ce terme. — V . Galera. P I A M E R O , vénit. anc. s. (Pour Primiero.) La première rame de chaque banc dans une galère à trois rames pat banc. Christof. Canale, della Millitia marittima, Ms. L . , clas. i\, Bibl. Saint-Marc. P I A N A , vénit. mod. s. f. (Du lat. Plana.) Varangue plate. P I A N E D A , vénit. anc. s. f. (De Piano, le Plat du navire.) Eniplanture du màt. — Arboro da proda de questa nostra nave vole esser longo tré volte quanto la nave averle in bocha « (trois fois autant que s'ouvre le navire au b o n -

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GLOSSAIRE NAUTIQUE

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chai..). « Sera passa i!>, piede 2 » (72 pieds vemt. ou a peu près 21 m è t r e s ) ; « vole volzer nel' suo terzo de sopra la Pianeda mezo palmo per passo de ciò che tutto l'arboro fosse lungo... « Fallica eli galere (xiv ou x v siècle). e

e

P I A N E L L A , ital. vénit. s. f. (Dans la langue vulgaire, Pianella est le nom de la Pantoufle; le mot de la langue maritime, fait comme l'autre de Piano, Plan, U n i , Plat, est pris dans l'acception de : S'Enfonçant peu dans l'eau. C'est le Planitelo espagnol. — « Et diro prima quanto ad alcuni suoi vascelli da remo et da vela che alcuni suoi maestri dell' Arsenale Iettando certa parte del remo, et rimettendola nel fondo gli fanno riuscir Pianelle, et quel piano fà che siano ueloci a remo, ma pericolosi nelle burasche di perdere del palamento per che Iratiagliano molto : Sara meglio que hauessen più remo per che fossen piti forte sotto le vele, ina essendone cosi gran quantità di fabricate, e bene più tosto de conseruarle, che di fabricare per tal causa delle altre et rimediare a quello che patiscono nel uiuo perche facilmente cascano, et quando occorre questo i marinari dicono che il vascello e scauezzo et innauegabile. >> Aut. Suriano, Modo di armare ima galea, Ms. vénit., x v i siècle; Bibl. V a t i c , Crbin A . 821 ; p. I3I v ° . e

P I A N O , ital. vénit. s. m. (Du lat. Planas. [ V . ] ) Le Plat, le fond d'un navire, d'une embarcation. — « Vanno due scose ( V . ) in forma ovata, che formano il pagliolo ( V . ) : ó vogliam dire Piano della galea. » Bartol. Crescendo, Nautica Méditer. (1607), p. 28. — V . Gallia a tre remi per banco, Premezzano. I I I A N i ì [Pianò] , gr. mod. v . a. (Du gr. anc. IIISÇM, Je Serre fortement [dorique : IliàÇa)], Prendre.) Abraquer.— V. TEVTWVO). n i A S I M O N (Ptasimo-n), gr. mod. s. n. (De Iliâvti), j e Prends; tac. Tld^w, j e Serre fortement.) Tenue. P I A T E L L O , ital. s. m. (Diminué, de Piatto, siette.) Ecuelle du cabestan. — V . Scodella.

Plat, A s -

P I A T T A , ital. vénit. s. f. ( Du lat. Flatus. — V . Piata, qui a la même signification que Piatta.) Nom d'une barque analogue à la gondole, mais plus grande. ( V . Plat.) — « I sessanta del senato con li scudieri et altri della corte del Doge non entrarono in Bucintoro, ma nelle Piatte Ducati. » (dans les Plates appartenant à la maison du doge). Additionc à Sansovino, Vcnetia, citta nobilissima ( i 663), p. /, 18. (V. Burchio, Peota, Piatto.) — Piata da vi. Barque plate, comme le dit son nom, et qui porte du vin (77 pour Fino). Cette barque est solide, peu relevée des extrémités, également large à la proue et à la jioupe. Ses deux Aste ( V . Asta) sont garnie? d'une bande de fer allant de dedans en dehors, et fixée à {'Asta, en dedans, par deux clous saillants, en dehors , par un seul. La poupe et la proue sont arrondies. L'asta da pope est munie de ferrures pour supporter un gouvernail. Quatre grandes pièces ou cuves appelées : Tine [Tina, Cuve) sont placées debout dans la longueur de la Piatta, et séparées par des traverses. Un petit pont ou Passavant ( V . ) règne de chaque côté de cette rangée de tine. Les deux bouts de là barque sont recouverts par un petit tillac sous lequel est une chambrette fermée, propre à recevoir les effets et vivres des matelots, ainsi que les cordages et objets nécessaires au navire. La chambrette de l'avant s'appelle Sottoprova ( V . ) , celle de l'arrière Sottopope. ( V . ) Les Piatte da visoni, à trois rames, une derrière, deux d e vant. Ces rames sont portées par des Forcole, comme celles de presque tous les bateaux de Venise. L e vin est mis dans les cuves, que l'on ne couvre point, à moins de pluie, et

transporté ainsi d'un des points de la terre ferme c h e z les marchands qui le mettent en tonneaux ou en a fiasche. P I A T T O , ital. s. m. (Variante de Piatta. [ V . ] ) — « . . . Et incontrato nel!' andare il Bucintoro a meza via, dal Patriarca della città con tutto il capitolo de' suoi canonici in vn g r a n Piatto , si attacca esso Piatto alla poppe del Bucintoro et vien rimurchiato. » Additante de D. Güstin. Martinioni a la Fenetia, citta nobilissima, etc., par Sansovino, p. S o i . P I A U T R E , v. fr. s. f. (Variante de Peautre. [ V . ] ) ' — O n lit dans la Branche aux royaux lignages de Guillaume Guiart : « Devers destre a trois nés » (nefs) d'Espaigne El Iront des François, dont les Piatitres Sont un poi plus avant des antres. »

L e sens de ce passage fait assez comprendre que les P i a u tres dont il s'agit n'étaient ni les barres du gouvernail , ni les gouvernails eux-mêmes. L e poète dit, en effet : « Vers la droite, le front des Français (la ligne de bataille en o r d r e de front des vaisseaux français) a trois nefs d'Espagne, dont les Piautres devancent un peu des autres. » Dans une l i g n e de front, quelle partie d'un navire peut dépasser les navires ses voisins ? Son éperon. C'est donc l'éperon que Guillaume Guiart désigne par le mot Piautrc; cela ne saurait faire île difficulté. P I B L E , ital. fr. s. m. lig. (Gr. vulg. MmpAcXo [Biblo]; géno. Pibre; ar. côte N . d'Afr. Pipli; angl. Pole.) Un n o m me : Mât à Pible (esp. Palo tiple), un mât qui, de son pied à la pomme qui le couronne, semble être d'une seule p i è c e , mais qui, en effet, est de trois morceaux entés les uns s u i les autres. — Pible ou Pibol est le nom provençal du P e u plier (lat. Populus). ( V . Gloss. provine, lat., Bibl. nat. . n° 7657.) — « Un petit bâton de Pible, qui croist sur les r i vières... « Lettres de rémission de l'an. 1A73, citées par D. Carpcntier. — L e mât à Pible est fort bien nommé , car il ressemble tout à fait à un peuplier dépouillé de ses branches et de son écorce. 1. PIC ( A ) . — V . A pic. 2. P I C , lasc. s. (De l'angl. Peek, ou du port. Pico.) P i c , dans toutes les acceptions du mot. — « Pic otta? S o m m e s nous à P i c ? — Pic andja. Drisse du P i c . — L e lieul. T h . Roebuck, p. 82, art. Peak de son Engl, and hindoost. naval dict. ( I 8 I 3 ) , écrit : Peck httnja (Pik handja.) I l donne pour synonyme à Peek : Koona (Kouna), et à Peek hunja : Bar ka hunja. 3. P I C , fr. s. m. (De l'angl.sax. Peac, Pointe; ? du sanscr. Pikas.) (Gr. vulg. nixi; bas bret. Pik ; basq. Pica ; augi. Gaff; holl. all. dan. suéd. Gaffel ; rus. Fa(pe.v6 [Gafèle\; lasc. Pic; vénit. Carezzo di mezzana; ital. Pico; esp. Cangrejo.) Synonyme de Corne. ( V . ) — Les lllyriens n o m ment : Pic la drisse du Pic de la voile trapézoïde dans la Trabacolo. ( V . ) PICCO (A). (Du fr. P i c ; angl.-sax. Peac, Pointe.) — V . A Picco. P I C C O C I A , bas lat. géno. s. f. V . Picotia. P I C C O L O P O B T E L L O , ital. s. m. (Petit sabord.) Hublot — V . Portello. P I C O D E L O R O ou D E P A P A G A Y O , esp. s m. Pico, comme le port. Bica, du fr. Bec. [ V . Bec de la nef]). (Bec de perroquet; nom donné à cause de sa forme au : ) Bec de l'ancre. P I C O S E , o u mieux P I C O S S E , fr. anc. s. f. ( D e l'ital. Piccozza.) Espèce de cognée. — « Pour achapt de deux P i -


GLOSSAIRE NAUTIQUE. coses pour faire de (du) bois estant en voyage... 4 liv. Pour deux inanches pour lesdites Picóse, 8 s."» Compte des dépenses faites puurla galère Dornano (nov. i 6 / i ) , Ms. Arch. d<- la Mar., fol. 9. — Plus loin on trouve Picosse. V. Picotia.

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donno le noni bizarre que nous venons de rapporter. — Pie di porco. (Pied de porc.) Pince à canon.

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PICOSSIN (n sonnant) D'ABORD.AGGIO, geno. s. m. (De l'ital. Piccozza, Cognée.) Hache d'armes. P I C O T I A ou P I C O T I U S , bas lat. s. f. ou m. L e contrat d'affrètement pour la nef le Paradis (zC> nov. 1268), publié t. n , p. 392 de notre Arch. nav., contient, dans l'inventaire de rébus de camera (des choses appartenant au service du charpentier. Camera, menuiserie [du Cange]) , un article ainsi mentionné : « Staeribus duabus, cura romanis duobus, Picotiis sex... » Nous avions cru que le Picotins ou la Picotia de notre document était une mesure de capacité, le Picotas de du Cange. Les deux balances et les deux romaines après lesquelles est nommé cet objet, nous avaient confirmé dans une hypothèse qui n'avait rien d'invraisemblable. Un document que nous n'avions pas alors sous les yeux nous avant montré les mots Picosse et Pirossin , nous fait penser que nous nous sommes trompé dans l'interprétation que nous avons donnée du terme : Picotia. La table des Figures de la construction d'une galère (Ms. du x v i i siècle, Bibl. Dépôt de la Mar.) est le document auquel nous faisons allusion. Picosse et Picossin qu'on y lit n'y sont point accompagnés d'une explication écrite, mais deux ligures bien dessinées nous font connaître quels outils les charpentiers provençaux ilésignaient par ces noms. La Picosse était une cognée dont la tète, au lieu d'être plate, était année d'un marteau court et carré. L e Picossin était une cognée faite de même, mais plus petite. Il est probable que la Picotia du x m siècle était un outil analogue à la Picosse; il est infiniment probable aussi que la Picotia ne différait pas des Piccoccie mentionnées ainsi par un statut génois de 1441 : — « I t e m Piccoccie, pecii n" 8, — Huit Picosses. » ( P. 4 1 de VOffir i um gaza rite, Ms. Bibl. de la M a r . ) L'italien a encore Piccozza ( ? de Pico et à'Ascia), signifiant : Hachette, selon quelques dictionnaires. Piccozza, selon Duez (1674) , désignait à la fois : <• la besaigue, une pince de fer et un pic pointu par un bout et tranchant de l'autre. »

P I E D DE P O U L E , fr. anc. s. m. (Du lai. Pedis, génii. de Pas, Pied.) Façon de nœud dont on faisait usage au x v n siècle dans les galères. L'explication du Pied de poule, donnée à l'art. Mouton ( V . ) , nous fait connaître que le Nœud en Pied de poule était ce qu'on appelle aujourd'hui : Cul de porc. (V.) e

P I E D D U M A T , fr. s. m. (Gr. anc. I i T J > a ; gr. vulg. KauÀo; TOÛ xo.Tap7.0u; Lit. Calx mali; vénit. Cogion ; ital. Piede del albero; esp. Piede arbol ou de palo; port. Pé de arvorc; lias bret. Tront ar gwern ; russ. LUiiopT. v M a MITILI [Cliporc ou inatchti] ; hongr. Jrboczfà tiivc [Arbotsfa leuvè].) L'extrémité inférieure du mât qui repose dans la Carlingue (V.) où il est implanté. Quelquefois on désigne par Pied du màt la partie du mât qui est à la hauteur du pont. Ainsi, déposer un objet an pied du mât, c'est souvent le mettre sulle pont, à l'endroit où un mât le traverse. PIED MARIN, fr. s. m. Pied ferme sur le navire que la mer agite. Un homme a i e pied marin lorsqu'il est, malgir les oscillations du navire, aussi solide à peu près qu'il le serait sur la terre.

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PIE, esp. s. m. (Du lat. Pedís, génit. de Pes. [Gr. Wooic, _-.-n i t. de ilouç.]) Pied. — Pie de arbol ou de palo, Pied du mât. — Pic de banco, Pied de banc; potence qui soutenait le banc de la galère, de laTgaliote., etc. ( V . G a l e r a . ) — Pie de carnero (Proprement : Pied de mouton.) Epontille à marches, Etance à taquets. — Pie de polio, Pied de poule , Cul de P o r c . — Pie de roda. (Pied de la r o d e . ) Brion. — « La gaula, el Piederroda (sic), caperoles, codaste, aletas, Puercas, V alvittanas ande ser de madera de Guachapelí. » Razón délas medidas... para vn galeón nombrado Nuestra Señora de L o r e t o ; Ms. de 1614 à 1021 , Bibl. de la Mar., n° 1,4255-3. — Pie del arbol, Pied du mât. — « Echando luego una linea por en medio del arbol dende al P i e a la cabeca... » Th. C a n o , Arte para fabricar... naos (1611), p. 25. P I É , ¡tal. s. m. (Même orig. que le précédent.) Pied. — Pié di capra. (Pied de chèvre.) Pince à canon. ( V . Pié di porco.) — Pié di occa, Patte d'oie. ( V . Bozza.) — Pié di pollo, fig. (Pied de poulet.) Cette dénomination convient assez bien à l'espèce de noeud que nos marins français nomment : Cul de porc. Quand les doigts du poulet s'ont contractés et rapprochés, ils composent en effet, à l'extrémité de la jambe de l'animal, une masse dont la forme est analogue à celle du gros bouton rond auquel nos matelots ont

PIEDE DEL A L B E R O , ital. s. m. Pied du mât. — V . Cogion. IllEAinOPKO (Piediporka.) (Gr. vulg. s. m. Transcript, de l'ital. Piè di porco. [ V . ] ) Pince à canon. — V. AOÏTO';. P I E G G A R UNA VELA OU LE V E L E , ital. V. .1. (Dtl Ul.Plicare, Plier. [Gr. IlX.xw, j e Noue, j'Enlace, je Plie].) Serrer une ou les voiles. P I E N A M A R E , ital. s. f. Pleine mer.—" Tanto que tornò il fiotto colla Piena mare... « J. Villani, Cronica, liv. v i n , chap. 7 7 . P I E R A DA M A N , vénit. anc. s. f. ( D e l'ital. Pietra da mano.) Pierre à m a i n , caillou, galet, fragment de silex, pierre composée d'une agrégation de coquillages, qu'on lançait, non point avec la fronde, niais à la main , connue aujourd'hui les grenades. — « I t e m , tute le galia debia esser fornide di Piere da man de solo et per couerta. » Ordini de Mocenigo, i / | 2 o ; publiés t. n , p. i 0 7 - i 3 3 de notre Ardi. . — V. Barellata lapidimi, Cocblearius, KO/À»;. n n v

PIERRE A M A I N , fr. s. f. Au Moyeu A g e on embarquait pour le combat des pierres que les hommes des châteaux et des châtelets des mâts lançaient à la main , comme 011 lance aujourd'hui des grenades. -•- V . Piera da man. PIERRE D E GRÈS, fr. anc. s. f. Boulet fait degrés que lançaient les pierriers au commencement du x v i siècle. « En laquelle artillerie est besoing houlletz, Pierres de gres, pouldres, plomb, souffre, salpestre et charbon, pour affiner et habiller lesd. pouldres... » Ant. dcConilaus, les Faits d< la marine, etc. ( i 5 i 5 - i 5 a a ) . c

PIERRE DE M A R B R E ( L a ) , fr. anc. s. f. Pour : La Table de marbre. (V.) — « Aflin que pour vous, monsieur, moi Robert Legoupil, conseiller du Roy nostre Sire, et lieutenant de l'admiraulté à la Pierre de marbre a Rouen, commissaire par ledict seigneur, ordonne pour veoir et ouir les comptes d e l à recepte, mises et despences que Jacques Cartier, cap"" et pillotte, par acte royal au voiaige dernièrement faict par luy a la terre de Canada et autres lieux, ensemble ouyr et entendre les différent/, d'entre le sieur de Robertual el le dict Cartier, etc. » Compte des dépenses faites par J. Cartier pour s o n . 3 vov. au Canada; pièce appartenant aux archives municipales de Saint-Malo. L'ordonnance du e

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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Roi, en vertu de laquelle ce compte fut fait et arrêté, commence ainsi : « François, par la grâce de D i e u , Roy de France, a nostre amé et féal conseiller et lieutenant de l'adrairàulté de France à la Table de marbre de nostre palais a Rouen, maistrc Robert Legoupil, salut et dilleclion... »

dre ; fait du lat. Pi/arc qui est entré en composition dans Compilare, Expilarc, etc. Fcstus rapportait pilare au gr. 111Xr,TVÎ', Brigand. Ménage le rapporta au gr. Ihipav, P r e n d r e . ) Prendre chasse.—Pigia porto, Prendre p o r t ; Mouiller, Jeter l'ancre, s'Amarrer dans un port.

P 1 E R R I E R , fr. anc. s. m. (De Pierre.) (Basq. vulg. Petarta; bas bret. Picrrier; esp. Pedrcro; ital. Petriere ; gr. vulg. <I»SAX!)UVSTO; rus. Cpa.-.KOiieim> [Falconete], Kaaieuosiénrb (KaménometcV, fr. anc. Pétrier; ar. côte d'Afr. Mudfà jclzèla.) Arme à I aide de laquelle on jeta d'abord des pierres, et qu'on voit citée avec les Mangonaux dans les documents du Moyen Age. Au x m siècle, il y avait à bord des vaisseaux de ces machines à pierres. ( V . Points.) Quand l'invention de la poudre transforma l'artillerie, certaines pièces de canon prirent le nom de Pierriers. Au x v i siècle, il y avait des Pierriers et des demi-Pierriers de 35 à 20 quintaux. (V. Artilleria di mar, Pierre de grès.) L e Picrrier est aujourd'hui une espèce de petit canon d'une livre ou de deux de boulet, lançant des balles de fer, et monté sur un chandelier à pivot qui permet de le diriger dans tous les sens : il est propre à armer les canots et les chaloupes, les hunes, les dunettes des grands bâtiments et les bastingages des petits. — Pierriers sont pièces d'artillerie fort ouuertes, rondes, et quarrées sur la culasse; et dedans cette ouverture on met la boëte de fer pleine de poudre, et au corps du Picrrier sont mis les Saquets ( V . ) , qui sont de cailloux, des balles de mousquet, de fauconneau et autres ferrailles e m paquetez bien serré dans une poche, que l'on fait tirer à l'abord •> (quand on est près d e , quand on aborde) « des ennemis. Explicat. de divers termes, etc., Ms. x v u siècle ; Arch. de la Mar. — • Six Pierriers, douze boëslcs et douze serres; un morceau de vieil voile pour faire des sachets pour les Pierriers. » L e P . Fournier, Hydrographie ( i 6 4 3 ) , liv. 111, chap. 52. Ailleurs le même auteur dit : « Cette espèce de Pierrier a d'ordinaire un manche de mesme fonte assez long, afin que le canonnier, l'ayant monté sur les ais du vaisseau » (sur le bord, apparemment) « et pris sa mire, asseure le coup, le tenant ferme sur son espaule avec la main gauche, en y mettant le feu de la droite. » — On a dit et l'on dit encore : Perrier.

P I G L I A R ou P I G L I A R E C A C C I A , ital. anc. v. a. ( M ê m e étymol. que le précédent.) Prendre chasse. — « Se avvenisse (che Dio ne guardi) que le galee fnssino forzate a P i g l i a r caccia... >• Ordini d'Emilio Pucci (1607). ( V . Caccia.) — Pigliare porto. (Prendre port.) Relâcher.—«Tutti li nauilij cho haniio ad andare alla Mecca, vengono à Pigliar porto qui (à Aden). Itili, di Loti Barthuna; ap. Ramus., t. 1, p. 1 55 B . (V. Ghalea, 1. Patron.) — Pigliare terra, Atterrir.

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P I E U , fr. s. m. (? Du bas lat. Pilus, pour Palus, ou du vieux fr. /-//qu'on trouve dans le poëmc de Wace, intitulé : le Roman de Rou.) On sait, sans que nous le disions, ce que c'est qu'un Pieu, défini par l'Académie ( i 8 3 5 ) : <• Pièce de bois qui est pointue par un des bouts, et qu'on emploie à divers usages.Dans certains ports, sur quelques rivages, on plante en terre des pieux solides (Chin. Tchodng-Kuc), auxquels les navires attachent leurs amarres. Dans les canaux de Venise, devant les palais, on fait avec des pieux, peints de couleurs variées, assez gros , ronds et grands, des espèces de remises pour les gondoles, qu'on y abrite contre les inconvénients de la circulation. — Au Havre-de-Grâce, les marins se servent du mot Pieu comme d'un synonyme à Mâtereau. Ils disent d'un navire dont le mât d'artimon est un mâtereau sans hune et terminé par une flèche s'élevant audessus du capelage, qu'il est Gréé en Pieu. ( V . ) P I G A R E D E P I C E , bas lat. v. a. (Du lat. Pix, P o i x . ) Enduire dé poix par dehors, Brayer. — . « Quam navem promittit habere para ta m et calcatam et Pigatam de pice... » Acte de nolis du S. Nicolas (loué pour le roi Louis I X ) , 7 avril 1268; Ms. Arch. des not. de Gênes, et t. 11, p. 3 3 , Nota- exfoliât, de J. B Bicheri, Ms. Bibl. Civ. de Gênes. 2

PIG1Â A C A C C I A , géno. v . a. (Del'ital. Pigliare,

Pren-

P I G N A , ital. anc. s. f. (Pomme de pin.) (De Pigno , P i n ; rad. lat. Pinus, faitdu g r . l l t T u ç . ) Pomme de cordage, comme la Pigna de straglio, P o m m e d'étai ( V . Straglio), et la Pitici capo piano, Pomme de la tournevire. ( V . Capo pia-. — V . Bottone, P o m o . P I G N A T A , ital. bas lat. s. f. (Diminut. de Pigna , Pot ; du lat. Pirica, Pomme de pin, le vase dont il s'agit ayant en primitivement la forme d'un des gros cônes du pin.) Petit pot de terre pour mettre la chaux, le savon mou, ou les matières incendiaires qu'on jetait sur les navires ennemis, p e n dant le combat. — « Item, Pigliata? 200, sub pcena sold. 10 prò qualibet Pigliata deficiente. »Stat. géno. du 21 juin i44 • ; p. 40 de VOfficium gaza ri œ ; Ms. Bibl. Dépôt de la Mar. — Les Pignatœ de ce document sont les Ollulœ de Marin Sanuto. La Pigliata est mentionnée p. 33 v ° du Precetti della milititi, par Girolamo Ruscelli (Venitia, 1583), p a r G i o P i e t r o Contarmi, dans son récit de la bataille de Lépante (Historia delle cose successe (Venitia, 1645, in-4°), et par d'autres artificiers italiens.— Dans l'Ordonnance du i 5 mars 1538, rendue par Henri I I , on lit : « Lances à feu, 6 ; Pingnattes, 5o. • — V. P o t , Sapo. P I G N O N , fr. anc. s. m. (Probablement de la même origine que Pingnatte [ V . ] et Pignata. [V.]) Nom qu'au x i v siècle donnaient les pêcheurs et les gens du fisc à une espèce d e tonneau ou baril où l'on mettait le hareng. — V . Caque. e

P I G O N . f r . anc. s, m. (De l'ital. Spigane. [ V . ] ) — « Celle de maistre » (l'antenne), « avec le Pigon qui se met au bout, est presque aussi longue que toute la galère. » J. Hobier, Construction d'une gallaire (Paris, 1622), p. 36. P I G O U I È R F , P I G O U L I E R ou P I G O U L I È R E , fr. s. f. Bateau et chaudière où l'on fait chauffer le brai. L'un et l'autre sont fort malpropres; aussi a-t-on dit en plaisantant que Pigouïèrc vient de l'angl. Pig, cochon. Il vient de Picis, génitif du mot lat. Pix, P o i x . Dans le Midi on dit de la Pegue, à Lyon de la Pegc, ailleurs de la Pigne. L'italien a Pece.—V. Bastimens interrompus, Pégolier. n i K H (Pitti), gr. mod. s. f. ( D e l'ital. Pico. [ V . ] ) P i c , Corne ou Vergue d'artimon. P I L A , illyr. daim. poi. s. f. Scie. P I L L A R , angl. s. (Du lat. Pila, Pilier.) Épontille Ce mot, qui se lit dans le Cyclop., manque au Sea maris dict. de Henry Manwayring, 1644. — (V. Prop, Shoare, Shore. Stanchion). — Pillar of the holc. Épontille de la cale. V. Hole, Samson's post. P I L L O , P I L L O T , fr. anc. s. m. P i l o t e . — « Item, de pater le fait des Pillos pour ladite armée. » Instruct. baillée à Pierre de Soissons, clerc de l'armée de la mer (14 juillet 1369); Mémorial D ( i 3 5 g - i 3 7 i ) de la Cour des comptes, Arch. nat.—« Un Pillot, 9 liures. » Stolanomic, Ms. de i 5 5 . ,


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . 2

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n° 797 -8> ' b ' - - > P- 9 ° " P > de Conflans, les Faits de la mar. ( I 5 I 5 - I 522).

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P I L L Ó T E , fr, anc. s. m. P i l o t e . — « L e Pillóte a saize liures par moys. » Ant. de Conflans.—V. Nauchier, Pilote. P I L L O T O , port. s. m. Pilote. — « ... Fossem ante das caravellas tres batees, nos qtiaaes saissem Pillotos, que ja fossem en aquella terra, e que soubessem o caminho. » \zurara, Chron. de Guiné ( 1 453), p . a 5 i . — V . Frota. P I L O N , fr. anc. s. m. (De l'ital. Pilo, P i l i e r ; lat. Pila, du ¿r. TIO.óia, j e Foule.) Petit pilier, Petite étaie, Petite accore. „ pilon est vne petite escore. » Explicnt. de divers termes, etc., M s . x v i i siècle, Arch. de la Mar. e

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ont d û rendre à cette époque, quand on songe qu'aujourd'hui même, malgré les progrès de la science et les immenses travaux du corps des ingénieurs géographes, le nombre des victimes, sur la masse des marins naviguant dans la Manche,est encore de trois pourcent.»Ch. Duveyrier, Lettres politiques, lett. 19,p. 185 ( i 8 / , 3 ) . I l I A O T A P i i (Pilotarâ), gr. vulg. v. a. (De nO.ôr-.;. [ V . ] ; Piloter. P I L O T E , fr. s. m. (On a beaucoup contesté sur l'étymologie de ce mol. Scaliger, Simon Marion et Caseneuve le tiraient « d u vieux mot français Pile, qui, disaient-ils, signilioit un navire. » Ménage rejeta avec raison cette hypothèse, fort mal appuyée d'un passage du 11 livre de Macrobe, où l'auteur des Saturnales, chap. 7 , parle des enfants qui. j e tant en l'air des deniers, criaient : « Capita aut navim •> (tètes ou navires). Qu'y a-t-il de commun entre Navire et Pila ; et, dans quels auteurs, dans quels lexicpies a-t-on vu Pile avec la signification de Vaisseau? Mais quand il reprenait Caseneuve, Marion et Scaliger, Ménage proposait une étymologie aussi peu acceptable que la leur. Il la voyait dans le lat. Projeta, dont il faisait Prorita ou Pirota, et par métathèse : Pilota. Ferrari n'accepta pas l'opinion de Ménage; il avança que Pilote ou l'ital. Pilota, Pltoto, fut fait de l'ital. Pedoto. Nous croyons qu'il eut raison, mais nous pensons qu'il se trompa lorsqu'il prit commodément Pedoto, qui est une corruption de Pedolto, pour origine de Piloto. Pedolto est, à n'en pas douter, une forme italienne du lat. PerdocUu. Très-docte, Très-savant, non) qui convenait fort bien au Pilote qui, dans l'Antiquité et au Moyen A g e , était le plus savant du navire. Faire venir, comme le voulait Ferrari, Pedoto, du lat. Pede, parce que le Pilote veillait sur les écoutes [Pedes] des voiles, c'est confondre les devoirs du Pilote et ceux du nocher, avec aussi peu de raison que M é nage confondait c e u x du Pilote et du Prorcta. [ V . ] L e P i lote consultait les astres, observait les vents, étudiait les approches de la terre, les courants, les écueils, etc. ; le nocher manœuvrait le navire, veillant aux voiles et commandant au timonier. Nous ne devons pas oublier, dans cette brève exposition des opinions émises par les savants des xvi" et x v u siècles, sur l'origine du mot Pilote, celle de Gaspard de Barth, qui, dans ses Adversaria [Francfort, 1624, in-fol.], chap. i , liv. XLVIJ, fait venir Pilota du lat. Pileum, Bonnet. L e bonnet n'a rien à faire ici, non plus que la préteudue robe blanche des Pilotes, à laquelle Rabelais* fait allusion, liv. iv, chap. 2, quand il dit : « Près de Panurge vestu de sa togebure, le poil lui deuenoyt griz ; près de Pantagruel vestu de sa mante d'escatlate, le poil et peau luv rougissoyt ; près du Pilot vestu à la mode des Isiaces de Anubis en Egypte, son poil apparut tout blanc. » Nous le répétons : selon nous, Pcrdoctus a fait Pcdotto, corrompu en Pcdotta et Pedoto ; Pcdotto a fait Peloto et Pdoto, d'où le mot français qui nous occupe.) ( G r . anc. Ilpuu.vT,Tr);, llcuu.voûyo;; gr. litt. mod. Nauayioyôt; ; gr. vulg. ID.ÔTO, ; lat. Gubcrnutor; cat. anc. Pilot; ital. Pcdotto, Pcdotta, Pedoto, Pilota, Piloto; esp. port. Piloto; port. Pilloto; bas bret. Levier, Loman, Loumen, Pilot, Sturier; basq. Pilotai, Onciquidaria ; isl. Stiôri, Stiôrnari, Shipstiôrnamadr, Styrmadr ; augl.-sax. Scip blafard, Scipes blafard, Scip-staria, Scip-styru, Sleora, Stcor-mun ; angl. Pilot, Sea-pilot; ail. Stcuerman ; holl. Loods, Stuurmun; dan. Styrmand; suéd. Styrman ; turc, Dumèndji[^sr '^.]^Qolagliouz [j£-\j-] Qoluvouz ( j / i j p ) : val. Kîpma-io' [Kirmutchiou] ; illyr. daim. Brodnik, Korabljnik ; rus. BOAOXÔAT- [Vodo-hotc], KopM'iaro [Kormtehaga], K o p M'iiîi [Eormtchie], Kop-iinuiK-b [Kormchtchike], KopMBÔii e

P I L O T , cat. anc. vieux fr. angl. s. m. (De l'ital. Pedolto. I V . l ) Pilote. — « Même entrans » (les carraques génoises, en i 5 4 5 ) " dedans la bouche de Sene » (Seine), « par faute de bons Pilots, s'en perdit la plus grande part. » Mém. dcMart. du Bellur, liv. x. — « L'assemblée de tous officiers, truchenians, Pilots, capitaines, etc. » Rabelais, Puntug.— « A patron Jean J au fret, Pilot, à trente livres le mois, 1. 6 0 . » Compte des dépenses faites pour lu galère Dornuno (nov. 1 6 , 1 ) , M s . Arch. de l'a Mar., fol. 1 7 — P i l o t était l'orthogr. catalane qu'on trouve dans plusieurs documents. C'était un nom générique appliqué aux mariniers qui conduisaient les navires et étaient pratiques descentes, et aux guides à terre; c'est dans cette dernière acception qu'on trouve le mot Pilot chap. 6 2 , Chron. de Ram. Muntaner : « E axi hagren bons Pilots qui eren de la terra, qui sabien les muntanyes s sendes. » (V. t. n , p. Soi de notre Arch. nav.) — « E si, per ventura, aquell qui Pilot será levât, 110 sabrá en aquclls parts on ell dit è pronies haurá e convengut, aquell qui Pilot sera mes, è qui acó al senyor de la ñau ó leny haurá promes, è res no li pot attendre d'arô que pronies haurá; aquell qui aytal sera, deu perdre lo cap encontiner.t sens tôt remey è sens tota mercé. » Consulat de la mer chap. 2o5, édit. Pardessus « Item, quel patro aia a livar Pilot o Pilots en aquells lochs ho loch bon seran mester trobar se ni poden, e que Io patro aia a donar la sua taula al Pilot, ho P i l o t s ; los mercaders de la dita ñau agen a paguar la mitât del loguer que prendran de manifest, e l'altra mitât lo Patro. >» Contrat de nolis de la nef S' -Muriu, a3 septembre i3g4, Ms. Arch. de Perpignan. a

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P I L O T - B O A T , angl. s. Bateau de pilote. U I A O T A r i T O (Pilotudgio), gr. vulg. s. m. (Transcript. de l'ital. Pilotagglo. [ V . ] ) Pilotage.—V. Nauay-oyís. P I L O T A G E , fr. angl. esp. s. m. (De Pilote. [ V . ] ) (Gr. anc. Nonxrnoyia; gr. vulg. niÀOTayyio ; lat. Nnviculurin,-ital. Pilotagglo; port. Pilotagcrn ; bas bret. Pilotachc, Lévidigez, Lomanaiche; ail. Steuermunnskunst; holl. Stuurhonst; dan. Strrmandshunst; suéd. Styrmanskonslen, Lostning; rus. .lo'iin [Lotsiia]; turc, Qolughouzliq [ ^ l U s ^ L S ] ; fr. anc. Lamanage.) Art du Pilote, Art de conduire un navire le long des côtes et en pleine mer. - • En 1 6 6 1 , sept ans avant d'être investi de la direction du commerce maritime, des colonies et de l'armée navale, Colbett apprend qu'il existe Dieppe un prêtre nommé Denys, enseignant gratuitement, ,-t dans un seul but de charité apostolique, la science du pilotage. Aussitôt Colbert écrit à l'abbé Denys que l'Etat adopte sa chaire, qu'à titre de titulaire il touchera 1 , 2 0 0 livres d'appointements, le priant en même temps de lui dés i r e r ses élèves les plus capables de fonder un enseignement pareil dans tous les ports de France. C'est là l'origine des écoles de Pilotage. On comprend quels services elles

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GLOSSAIRE NAUTIQUE

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P I L O T O , ital. géno. esp. port. s. m. Pilote. ( L e m o t PiÎXormooïe], Ao'mam [Lotsmanc], CniypMain. [Stoiirmane], IJIinypmaii-b [Chtourmane]; pol. Lodnifî, Slernik; mal. 71/«- loto se lit dans le Primer viage de Colon, à la date du raarlem [ JLJLP], Djouroti moudi [^py madék. Ampangha- coles 19 de settembre.) — Piloto d'artua, géno. Pilote hauturier. — Piloto mar, Pilote en chef, le premier des P i l o t e s mouri, Ompang halalqn; chin. Chdo-kong.) M a r i » qui a fait d'une flotte.—« Vendo o Piloto mór da armada, que s e c h a une étude particulière des côtes, des ports, des courants, mava Afonso Lopez Buraquinha, que a determinaçao d o des dangers qui avoisinent les abords de la terre, de l'as- eapitao mór era dar em Magadaxo. » Comm. Dalboq., p a r t . 1, tronomie pratique, de l'hydrographie, enfin de tout ce qui chap. 15. — P i l o t o mayor, esp., le môme que le Piloto mór. — V . Barlovento, Rruxula, Capitana, Compagno del noctouche à la conduite du navire, soit au large, soit près d'une côte. 11 y avait jadis, en France, des Pilotes haulu- chiero, l'iota, Guardia, Huracan, Nocchier, Pedotto, \ a D d a . r

riers. Ils embarquaient sur les navires qui entreprenaient des campagnes de long cours. Depuis que les officiers se sont adonnés à l'étude des sciences mathématiques, les P i lotes hauturiers sont devenus inutiles ; ou les a supprimés en 1791. (V. Côtier, L a m a n . ) — « Dans chaque navire de guerre, le Capitaine est le premier, le Pilote est le second, lequel, pour l'honneur des sciences qu'il professe et pratique, est tousiours la seconde personne dans le bord, soit en, guerre ou en marchandise... » Et. Cleirac, Comment, de l'art. 1 des Roôlcs d'Oleron,—« Mais des faulx et desloyaux traistres Pillotes, le jugement est tel, qu'ils; doivent souffrir martyre cruellement ; et doit l'on faire des gibbets bien haulx sur le lieu propre où ils ont mis la dicte navire, ou bien près de là; et illccqucs doibvent les mauldicts Pillotes finir honteusement leurs jours; et l'on doibt laisser lesdictes gibbets estre sur le dict lieu en mémoire perpétuel, et pour faire baltises ès autres navires qui là viendront. » Art. 40 des Roules d'Oleron, le 3 de l'édition de Garcie (i54a). ( V . Pilot.)—V. Maître, Pilotte. P I L O T E A M I R A L , fr. s. m. Titre qu'on donnait autrefois dans les ports du Roi au premier Pilote du port. (Homme, art. Amiral.) P I L O T E R E A L , fr. anc. s. m. Titre qu'on donnait au premier Pilote d'une escadre.—« Quand on veut partir d'un lieu, le général » (des galères de Malte) « fait demander l'aduis des capitaines, et dans les choses d'importance il sassemblents (sic) sur la capitane pour tenir conseil sur ce quils doiuents faire. Quand cest une choses qui concerne là nauigation, chaque capitaine prend l'aduis de son Pilote, mais on suit le plus soutient celui du Pilote real. » Noms des vents de l'Océan, etc., Ms. du XVII siècle, n° 10 de notre Bibl. partirai. e r

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I I I A O Ï 0 2 , g r . mod. s. m. (De l'ital. Piloto. [ V . ] ) P i l o t e , Lamaneur.—V. N a u a v w Y o i ; . P I L O T T E , fr. anc. s. m. (Variante orlhogr. de Pilote ) — * Ayant reconnu que cette perte qu'elle en a faite 0 (celle d e sept des vaisseaux de l'escadre du comte d'Estrées, naufragés à l'île de Aves) « vient dans la plus grande partie de l'ignorance ou du défaut d'expérience des Pilottes, et que la raison pour laquelle les meilleurs et les plus babils ne seruent par sur les vaiss. de Sa M a j . , est que lorsqu'ils sont paruenus à auoir assez de pratique et d'expérience pour c o m mander les navigations les plus difficiles, ils aymeut mieux se donner aux marchands dont ils commandent les vaiss. q u e de seruir sur ceux du R o y . . . » Colbert à de Seuil, i septembre iu'78 ; Ordres du Roy, v o l . XLIV, p. 440 v ° , A r c h . de la Mar.—V. Entretènement. e r

P I L O T T O , ital. anc. v. n. (Variante orthogr. de Pilote. P i l o t e . — « Et pigliar uno Pilotto d'essa... » Viag. di Giovani da Empoli, ap. Ramus., p . i 4 5 - E . P I L O U R O , port. s. m. Pour Pclouro ou Pellouro. ' Y . j P I N A C E , P I N A S S E , fr. s. f. (Esp. port. Pinaça ; esp. basq. Pinaza ; ital. P inaccia, P inazza ; angl. anc. Spyne, Spynacc, Pinnace; holl. Pinas; dan. suéd. Pinass; rus. riniiacb [Pinass].) L e dict franc-turc de Bianchi ( 183 1 ' ne donne pas le nom par lequel les marins turcs désignaient la Pinasse; il dit seulement : « Pinasse, ^ £ Kulchuk

guémi; n ce qui signifie : « Petit navire. » (Guitclii, A ï t c h 1. Kutclutk, P e t i t ; Guémi [^ti], Vaisseau, Navire.) Cette d é finition conviendrait à un nombre infini de bâtiments. L e plus ancien document où nous ayons vu figurer la Pinace est la deuxième Partida d'Alfonso le Savant ( 1 2 6 2 - 1 2 8 4 ) . P I L O T E R O Y A L , fr. anc. s. m. L e premier des Pilotes On lit dans la 7 loi, tit. 23 : « Ca los mayores « (navios) d'une armée n a v a l e . — « L a bourasque augmenta avec la « que van e viento, Hainan naves. Edestas ay de dos m astes, nuit, et nous eûmes une des plus grandes tempêtes qui se e de uno, et otras menores, sson desta nianera, e dizen los soit jamais vue à la mer. L e Pilote royal des galères de Na- nomes. Porque ssean conoscidos, assi conio : Carraca, N a o , ples qui étoit sur notre galère, et qui navigeoit depuis cin- Galera, l'usta, Balener, L e n o , Pinaça, Caravela, e Dtros quante ans, disoit qu'il n'avoit jamais rien vu de pareil. » barcos. » L a seule chose que nous puissions conclure de Mémoires du cardinal de Retz (ann. iô'54), p . 335, t. i v , cette nomenclature, c'est que, au x m siècle, la Pinace était édit. d'Amsterdam, 1717. un petit navire qui avait à peu près l'importance du Lin ( V . ) P I L O T E R , fr. v . a. (De Pilote.) (Gr. vulg. I I i W p u j ; ital. et de la Caravelle. ( V . ) Un document portugais de 1326, Pilotare; géno. Pilota; port. esp. Pilotcar ; bas bret. Levia, cité par Y Elucidarlo de Joach. de Santa Rosa (Lisboa, 179SPilota; basq. Pilotoa; angl. Pilot [ 7 b ] ; ail. Ausloinsen; holl. 99), nomme la Pinaça parmi les barques et bateaux. L'auteur Loodscn; dan. Lodse; suéd. Styra; rus. Oicopsiiimii [Okor- du curieux et savant ouvrage intitulé : The ship, its origin mite]; pol. Sterotvac; turc, Golavouzlamaq[ji&s], Dumèn- and progress ( L o u d . , 1849, 0 , Francis S t e i djilike [ s i l i a r ^ i ] . ) Faire le métier de Pilote; Conduire un nilz, paraît n'avoir pas trouvé de documents anglais n o m navire ait milieu des difficultés d'une navigation près de la mant la Pinace, antérieurs au x v siècle. P . 147, dans une nomenclature que fait l'historien des « Vessels o f the fiftean terre. — « Piloter, c'est quand ceux du païs auec de petits century, » il dit:«Spynes orSpynaces, now called Pinnaces, bateaux conduisent les vaisseaux estrangers par ses bonnes seem to have been large boats, capable of holding twentyroutes, et hors des brisants, des sables ou des rochers. » L e live men, and were probably used for swiftness. >• L e « n o w P. René Fran çois, les Merveilles de nature ( 1 6 2 1 ) . called Pinnaces » de M. Steinitz constate ce fait, que l'on P I L O T I N , fr. s. m. Apprenti pilote, Mousse de la timo nomme aujourd'hui Pinnace ce que, au temps de Henri A' et nerie. V . Cadet pilotin. de Henri V I , on nommait Spynace ou par abréviation S p y n e ; E

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. mais il ne dit pas tout ce qu'il faudrait dire. En effet, la forme : Pinace était antérieure de deux siècles au moins à Spynace, puisque : Pinaça est, comme nous l'avons dit, dans las Partidas. Spynace ou Spinace est une corruption de Pinaça; on la trouve dans les Chroniques de Moustrelet sous l'année I 4 5 I , avec la forme ; Espina'ce. ( V . au Supplément.) Soixante ans avant la naissance de Moustrelet, la corruption que nous signalons était déjà familière aux marins anglais. On trouve la preuve de ceci dans un chroniqueur du x v i siècle, Henry de Knygthon, qui, sous l'année i338, mentionne des Spiiiachia. ( Y . Spinachium.) Les Pinaces de Biscave avaient une certaine renommée au x v i siècle et même au x v u . A n t . d e Conllans ( i 5 i 3 - i 5 2 2 ) ne parle point de leurs qualités, il les nomme seulement dans cette phrase de ses Faits de la marine : n Et encores à la dicte coste de Guyenne a force autres petits vaisseaulx, comme caravelles, clinquars, Pinaces, ballei'niers, etc. > On voit qu'au x v i siècle la Pinace avait la même importance qu'au x m . L a Pinace était légère, rapide à la voile et à l'aviron; le P . Fournier en parle en ces termes, dans son Inventaire des mots, etc. (i6.',3) : « Pinasses sont petits vaisseaux longs, estroits, forts et légers, propres à faire course ou descendre du monde en vue coste : ils sont faits de pin pour l ' o r d i naire : les Bajonnois s'en servent fort, tant à la voile qu'à la rame. » Dans son Hydrographie, liv. v i , chap. 2 7 , F o u r nier dit, à propos du siégede l'île de Ré (1627) : « L e cardinal de Richelieu lit son possible pour secourir la place, enuova en Espagne du Chalard pour haster vue armée nauale promise au Roy par Sa Majesté Catholique, et luy donna ordre, passant par Rayonne, d'achepter 3o Pinaces, et de les enuoyer promptement bien armées et équippées. » On voit ces Pinaces parmi les navires qu'a gravés Callot dans ses estampes représentant le Siège de l'Ile de R é . La renommée des Pinaces bayonnaiscs n'était pas moindre à la lin du XVII siècle qu'au commencement; Colbert de Croissy écrivait de Londres à Colbert, ministre de la marine, le 1 7 mai 1 6 7 2 : « Je dois vous dire que les Anglois ont vingt-quatre petits bâtiments pontés et fort vites à la voile, pour les d é fendre des brûlots; il nous faudroit au moins dix ou douze soit Pinasses de Bayonne ou autres bâtiments des côtes de Normandie, qui pourroient être propies pour cet effet. » En 1 6 7 8 , Guillet délinissait la Pinasse : « U n petit bastimenta poupe quarrée qui va à voiles et à rames, et qui porte trois mats. Il est propre à faire des découvertes et des débarquements de trouppes. Voilà un bastiment fait en Pinasse, c'est-à-dire basty à pouppe quarrée. » On lit en Hollande des Pinaces moins étroites que celles de Bayonne, à poupe carrée et ayant quelque analogie avec les Flûtes ; Aubin (1702) .1 tort de dire que le Nord était « leur origine. » Leur origine était la Biscaye. Il ajoute : « On croit qu'on les a appelées ainsi de Pinus, à cause que les premières Pinasses ont été faites de Pin. » Là, il a raison; c'est en effet de l'esp. Pino qu'a été fait : Pinaça. — « L ' o n préparc à Amsterdam et à Rotterdam une flotte de Pinasses et de flustes qui doit partir dans le cours de ce mois pour Espagne, qui ne sera escortée que de deux vaiss. de 3o et 40 pièces... 11 est importantque vous vous remettiez promptement en mer auec les vaiss. que vous commandez, pour tascher de rencontrer cette flotte. « Colbert à Chdteaurenaalt, 2 mai i b ' 7 8 ; Ordres du Roy, vol. x i a v , p . 2 3 3 ; Ms. Arch. de la Mar.—Les Pinaces dont il est question dans cette lettre et dans l'art. d'Aubin avaient quelquefois 134 pieds de longueur de l'étrave à l'étambot, et 28 pieds et demi de largeur au maître bau. Les Pinasses de Biscaye avaient moyennement, selon Saverien c

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( 1 7 8 1 ) , 5o pieds de long, 1 2 pieds de large, 5 p. 6' po. de creux, 10 p. de hauteur derrière et 11 devant. Ou a quelquefois mâle et gréé la Pinace en goélette o u en sloop. Certaines embarcations légères, longues, armées de huit ou dix avirons, et destinées, comme les chaloupes, au service des vaisseaux, recevaient à la fin du x v m siècle le nom de Pinaces; c'était un canot, analogue au grand canot actuel des vaisseaux. Dans l'Inde quelques bateaux dont quelques-uns n ont pas moins de 80 pieds, et qui servent à transporter voyageurs et marchandises sur le Gange, sont nommés P i naces.—En 1 6 7 4 , Duez écrivait : Pinache.—Nous croyons que Péniche ( V . ) estime transcription de l'angl. P/Z/WI.T. e

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(UNAS (Pinax), gr. mod. s. 111. (Du gr. anc. H (va;, Tablette, Tableau.) Uose des vents.

P I N A Z A , esp. s. f. (De Pino [lat. Pinus]], P in. Pinace ( V . ) , Grand canot.—« Despues à quatro boras de noche; Uego al galeon capitan Domingo de Adurriaga, maestre de la nao Catalina, en vna Pinaza, con otros cinco marineros viscaynos, y trano un villette de don Juan de Castillo. »

Fol. 3 v ° , Lo sveceido a la armada de Sa Majcstad (juillet 1S82) ; Bibl. de la Mar., vol. n° 1 4 г 5 5 - 3 . — . Esa Pinaza (embarcation, canot, chaloupe) « q u e saliò de la vantili de Triana y llevamos pordelante, me parece ala de uuestro amigo Leonardo. » T h . ('.ano, Arte para fabricarnaos ( 1 6 1 1 ) , p. I v°.—PinUza a polir variante orthographique Pinaça. qui se lit dans la 2 partida d'Alfonse le Savant ( x m * siècle), et dans le Dict. d'Oudin (1660.) e

P I N C E , fr. s. f. (De Pincer, dans le sens du lat. Pungere, Piqùcr.)(Gr.mod. Мо/Ло; очсг,ро;, Лоатос, ШасЧтсорхо; ital. Pie

dicapra,Piè di porco; bas liret. Barren; angl. Crowe, Crow; basq. Palinca; rus. ЛомЪ [Lome].) Levier de fer pointu par un bout et coudé par l'autre bout, qui est aplati et fendu comme le pied fourchu d'une chèvre.

PINCER L E V E N T , fr. y. a. (Du lat. Pun.ri, de Punger,, Piquer.) (Ital. Serrare ou Stringere il vento; angl. Haul [To] the ti'ind, Jforh [To] to windward; all. Ab/.neifen ; holl. Ahneiffen den wind, Afhenippcn, Prangen ; dan. Af/.nibe, Kmbe luven ou Wiiiden ; suéd. Knipa hôgt up i vinden, Ha/la sa n'àr winded; val. Пу^а [a] în flolpiiia BÎMtcUSi [A piotiti in potrìva vìiitouloui] ; rus. Подниматься къ at, т р у [Podniniatsia ft'viétrou].) S'approcher du lit du vent, Tenir le plus près du vent, aussi prés que possible, ou, comme on dit encore, Piquer ( \ . ) au veut. Pincer le vent était une locution ordinaire aux marins du x v i i s i è c l e ; on la trouve dans les Mémoires du marquis de Villette, p. 80. e

P I N Ç O T E DA C A N A DE L E M E , port. anc. s. m. (Même orig. que Pinzotc [V.J) Manuelle du gouvernail, ainsi dé-

finie par A . Moraes (Diccion. da ling, portug. (Lisbonne, 178g) : « Раб, que pega na ponta da cana do teme, e venia coberta da timoneira por hum mulinate, e serve para g o ­ vernar о leme. » n i N E A A A P Û T H N Al'KYPAN [Pinellarô ti-n anghira-n), gr. mod. v. a. (De Pendiate [V.]) Empenneler une ancre. mNÉAA0,gr.<vuLv.a.iDël'ital.3.Penne.tfo[V.])Empénnclle, Ancre d'em pen nelle, Ancre à jet. — V . 'Лухоиреття. P I N G N A T T E , fr. anc. s. f. (Pour : Pigliate.) Pot à feu.— « Pingnattes : 5 o » (pour chaque galère). Ordon. de Henri II; i 5 mars iû/,8. — V . Pigliata. P I N K , angl. s. Pinque.—«The two Victuallers were Pinks, the largest of about four hundred, and the other of about two hundred tons burthen. » Rich. Walter, A voyage... byGeorge Anson (Lond., 1 7 6 g ) ; chap. 2 , p. 1 8 . P I N N A , lat. s. f. ( P r o p r e m e n t : A i l e . ) L e côté large de


GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1176

la pale de l'aviron qui servait de gouvernail au navire antique. .< Nonnulli gubernaculorum partes teniores ad banc similitudinem » (de la hache à deux tranchants), « P i n nas vocant eleganter. » Nonius. P I N N A C E , angl. s. ( l ) e l ' e s p . Pinaça.) Pinace ( V . ) , Grand canot du capitaine. P I N N A N C E , angl. s. P o u r Pinnace, dans le texte qui accompagne" T h e encampement of the english forces near Portsmouth with the view of the english and french fleets at the commencement of the action bcthvvem them on the 19 day of July i 5 45, » estampe très-rare, exécutée d'après un tableau contemporain du combat, peint sur un des murs du château de C o w d r y , comté de Sussex, château brûlé il y a trente ans, environ.

Quos paire B i n a r o , velalus arundinc glauca, Mincius infesta ducebat in a;quora l'inu. » Id., ib., liv. x, T. SOI.

P I N Z Ó N , esp. anc. s. m. (Etymol. incert. Peut-être d e la môme source que le fr. Pince [ V . ] ) Selon Garcia d e P a lacios, cité par les auteurs du Diccionn. marit. esp. ( i 8 3 i . le Pinzón était la Brimbale. — V . Guimbalete.

P I N Z O T E , P I N Ç O T E , esp. anc. s. m. (Même o r i g . q u e Pinzón. [ V . ] ) Manuelle du gouvernail.—« Especie de palanca (levier) con que en lugar de rueda y antes de la invención de esta se hacia girar la cana del timon. ( V . ) Pasaba p o r el taladeo ó agujero » (trou) « de grueso proporcionado q u e tenia en el medio de su mahor anchura el Molinete del grajao ( V . ) , y por el extremo bajo se enganchaba p o r un cáncamo (V.) en una cabilla de hierro lija en el de la cana; y el otro extremo sobresalía de la cubiertaalta lo conveniente I1INO (Pino), g r . mod. s. m. (De l'ital. Penno/ic [ V . ] ) para que el timonel manejase esta palanca asi dispuesta, á Vergue. (V. Avcevva.)—LTivo Trjt; &ùJotpi)ç, (Pino ti-s velvcri-s), la cual servia de punto de apoyo el Molinete, al mismo Vergue de perruche. — Ilrvô TTJ; yapvntac (Pino ti-s gabia-s), tiempo que con él giraba á babor, y estribor, y a un á popa Vergue de hune; Vergue du grand hunier. ( V . Горлах.) y proa en el corto tanto que asi lo exigia la situación de la — IIivô T^Ç Y.'jVTùiu.tC,ivi; (Pino ti-s konntramedzana-s), caña. » Dict. marit. esp. (Madrid, I 8 3 I ) . — V . Azafrán. Vergue de perroquet de fougue. (V. KovrpapsCava.) — IIivô H I I I O Y A O S (Pipoulo-s), gr. vulg. s. 111. (Corrupt. d e -irj; рале-тросе; ( Pino ti-s maïstra s), Grande vergue. ( V . Mafcтра.) — IIivô TOÛ xovTpau.Ttou/.Ssoiprj (Pino toa konntraboulvc- IIópouXo [ V . ] ?) Pomme de mât, flèche qui porte cette poiiim e. ilcri), Vergue du cacatois de perruche. — IIivo TOÛ puyaXou — V. " A T p a x T o ; , 'HXaxcÍT/-. y-ovTpaa-rtauv-Ta-pîyxou (Pino ton mégalou konntrababafigou), IIinTÎÎ (Piptà), gr. litt. mod. et gr. anc. v. a. T o m b e r . Vergue de grand cacatois.—Ibvô той peyaXou pTtau.7r«cpi'yxO'j P I Q U E , esp. s. f. Fourcat, Varangue aculée. — « . . . Y -(Pino ton mégalou babafigou), Vergue du grand perroquet.— de esta manera se suplirá la falta , que hizo el no cruzar el IIivô TOÙ ixixpoû xovTpc<y.7:ap.7îO'piyxou (Pino ton uiikrou konntra- virote con el P i q u e , y quedara fuerte.» T h . Cano, Arte babafigou), Vergue du petit cacatois.—IIIVÔTOÛ р.тгартга<ре-хои para fabric.... naos ( 1 6 1 1 ) , p. 32, v ° . — V . Carlinga del (Pino ton. babeifigoii), Vergue du perroquet. ( V. Мтшрлгаtrinquete, Hasta. зеухое;.) — IIivo той p-reap-Ttatpiyxou TYJC тсХшрг,; (Pino ton ba­ P I Q U E B , fr. v . a. (Bas lat. Pichare; ital. Piccare, Pibafigou ti-s plori-s), Vergue du p e t i t perroquet. — IIivô -où chiare; esp. Picar.) Terme usité parmi les pécheurs d e baтсароихетои (Pino toit parékôutou), Vergue du petit hunier. ( V . ПароихЕтои.)— Jltvo той тргухои (Pino tou trinkoti), leines, et synonyme de Harponner.—-< Lorsque deux pirogues chassent sur une baleine, et cjue l'une d'elles parvient à Vergue de misaine. Piquer, l'autre doit faire tous ses efforts pour jeter aussi des P I N Q U E , fr. s. f. (Étymol. inconn.) (Ital. Pinco; angl. harpons, parce qu'il est assez rare qu'une baleine échappe Pink; rus. Пинка [Pinnka]; ar. cote N . d'Afr. Cliitia.) Na­ alors, à moins qu'il n'arrive des avaries , ou qu'il n ' v ait vire à fond plat, assez large, du port de deux à trois cents incapacité. » J. Lecomte, Praliq.de la péchc de la baleine. tonneaux, ayant trois mâts à voiles latines, une poupe qui (Paris, i 8 3 3 , in-8"), p . -56. se prolonge par deux ailes, que réunissent quelques planP I Q U E B A U V E N T , fr. v . a. (Lat. Obliquare sinus m ches ou une plate-forme à claire-voie, et, à l'avant, un long bec composé, comme celui de la tartane, d'un éperon appuyé par deux cuisses latérales qui se fixent aux joues. Ce bec, cette échelle, — c a r d e s traverses en font une échelle véritable, — reçoit à son extrémité le palan d'amure du trinquet.

ventum; ital. Andaré all'orsa; esp. Embicar al viento; bas bret. Pikat d'unn avel; rus. Ilminu m. 6e,;eBiniA'b [Itti v'be-

niNTA TON T P 1 T 2 A P 0 À I Û N (Pinn-ta to-n tritsarolio-n), gr. mod. s. f. (De l'ital. Bcnda et de Tersaralo. [ V . ] ) Bande

P I Q U E B L ' H E U B E , fr. v. a.(Del'ital. Picchiarc, F r a p p e r . ) (Gr. mod. 2iu.aívü); rus. 3BOnnm-b B t K O . u i K O . v b [Zconitr v'kolokolc]; bas bret. Pikat an heure.) C'est, avec le battant d'une cloche, toucher, un certain nombre de fois d é t e r miné par l'usage, la paroi intérieure de cette cloche, pour annoncer l'heure. A bord des bâtiments français, on a l'habitude de piquer l'heure toutes les trente minutes. C'est par un coup simple qu'on annonce chaque demi-heure;,quant aux heures, voici ce qui se pratique. La journée étant d i visée en quarts pour le service, on frappe l'heure pour chaque quart, mais jamais on ne sonne plus de q u a t r e heures. Ainsi, pour la première heure du quart, on P i q u e deux coups; deux coups doubles pour la seconde h e u r e , trois coups doubles pour la troisième , quatre coups doubles pour la quatrième. Si donc on veut sonner deux heures et demie, on Pique deux coups doubles et un coup simple séparés par un petit intervalle. Ces cinq coups conviennent également à 2 h. í¡ après midi, et à 2 h . 1 du matin, à 6 h. ^ du matin et du soir, à 10 h. ^ du soir et du matin.

de riz. — V . Siieipov. PINT A L T A L I ( J , L ï J ^ J ) , mal. v. a. (Tordre corde.) Commettre un cordage. — V . Pontar tali.

une

P I N T L E OF THE B U D D E B , angl. s. (Diminut. de Pin, Pointe, Clou , que N . Webster rapproche de l'angl.-sax. Penn, Plume, en relat. intime avec le lat. Pcnna.) Aiguillot. — Cette acception du mot Pintle manque au Diet, génér. de M. Spiers (1846). PIN US , lat. s. m. Pin, et par synecdoque : Navire. — .. Effugit ante alios, primusque clabitur undis Turbam inter freniituinqiie Gyas: quem deinde Cloantluis

Consequitur, nielior rends; sed pondère Pinus VIRGILE, Enéide, liv. v, v. 1 5 r .

Tarda tenet. »

« Tusco de sanguine vires. Hinc quoque quingentos in se Mezentius armai,

déi'inde].) Même sens que Pincer le vent. ( V . ) P i q u e r au vent, c'est proprement porter la pointe, l'éperon du n a v i r e dans le vent.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. P I R A C Y , angl. s. Piraterie.

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I I I P O F ' D [Pirogue), val. s. (Du fr. : ) Pirogue.

P I R A T A , lat. ital. esp. port. s. m. (Du gr. Ппратг,?. [ V . ] ) Pirate, Corsaire. — « Pirata? orbem classibus terrebant. » Velleius Paterculusjliv, n , chap. 31. — .< Item, fuit de pacto soleinpui stipulatione vallate q u o d postquàm licentiati fuerint, non ibunt ut Pirate sive Corsarii nomine ipsius doniini Regis vel aliis fidelibuschristianis, in personis vasis,»(navires) - rebuset bonis offendere amicis.» Convention du 3 avril i 3 3 5 , publiée, t. n, p. 3-i6 de notre Arch. niw.—Y. Ascomannus, Corsarius. П 1 Р А Т А Р 1 А , gr. mod. s. f. (Transcript, de l'ital. Pirateria. [ V . ] ) Piraterie. — V . KXt4/tu.ov, Ar,c.TÎa, IIcipaTEÎoe. P I R A T E , fr. angl. s. m. (De Pirata. [ V . j ) G r . anc. et mod. Дт-стк, rhip-a-v-ç; gr. m o d : KXEVTT, ; gr. v u l g . M-ipuroxv-ri; lat. Prerlo; bas lat. ital. géno. vénit. esp. port. Pirata; isl.

P I R O G U E , fr. s. f. Amoretti, note b, p. i ii de son édi-

tion du Voyage de Piga/ctta, dit eu parlant du Prao OU Parao : « Forte è lo stesso nome diversamente pronuncialo che ha la Piroga, di cui molto parlano i viaggiatori moderni, » Amoretti se trompe; il n'v a aucune analogie entre le pian t_?*J^) nudai et le mot Pirogue : celui-ci appartient à • l'idiome des Caraïbes. ( V . ci-dessus : Canoa.) Les Européens ont appelé de ce nom toutes les embarcations monoxyles , tous les canots légers, longs, rapides, dont se servent les naturels des deux Indes, soit à la v o i l e , soit à la pagaïe. — « . . . M ais nous n'en fusmes pas quittes, car nous fusmes poursuivis» (à l'embouchure de l'Oréiioque connue sous le

nom de Bocca del draco) <. par vu Piroque » (sic) « où il v

c

avait quarante hommes bien armés. Il gagnoit sur nous à veùe d'oeil, et nous n'en estions qu'à une portée de mousKapari, Sinreyfari, Vikingr; angl.-sax. Msceman, Lotman, quet, quand j e conimanday à nos gens de leuer rame, et de Sar-crning, Sai-sceaïSa, Sœ-^eof, Sœ-ivicing, Scei-man, Sceg- prendre des pistolets et des mousquetons pour attendre nos Sman , JVicing, IVicing-sceaia , Wig-cyng; ail. Sceràuber; ennemis. Il arriva de cela ce que j ' e n auois preueu. Ils comholl. Zccroovcr; dan. Socra<>cr; suéd. Sjorufrarc; cat. anc. mancèrent à nous respecter, quoiqu'ils fussent trois contre Robador; rom. langued. Raubador, Mal home de mer; b a s q . vn, et ils cessèrent leur chasse. « Mémoire de Villette (Ms. litt Itsaslapurra ; bret. Preizer, Pirat; ar. côte N . d'Afr. autog., Arch. de la Mar.), p. 5 9 .

Sbèndout; turc, Dèn-yz Khyrsyzl [^y.jÀ.jS'->], Izbandid j j j j b j l ] , Qoursan [ ^ L ^ y i ] , illyr. d a i m . Gusa, Husa;

n i P O N (Pirqn [e]), Clou.—V. Kòi-S.

val. s. m. (Du gr. mod. nîpoç. [ V . ] )

val. nipat [Pirat] ; r u s . Морской разбошшкъ [Morskoïe

P I R O N E , vénit. s. m. (Du gr. lUpovr,. Cheville, Boulon. razboïnikc], П п р а т ь [Pirate] ; pol. Korsarz; h o n g . Tengcri —> E vole megliara 8 de ferramenti agudi, Pironi, a r p e x i , tolvaj ou rablô; j a v . mal. Badjak [JJa-Lj], Orang kellat chozoli, masclioli, axole. • Fabbrica di galere ( x v siècle). [ ^ J ^ £ j J ] > Orang illanon [^fi\ Orang mengaïouh V . t. ii, p. 11 de notre Arch. nav., et p. 6 3 , où nous avons [tjJJ-* £jj]> Orang per-roumpak [^*j Roumpak eu le tort de traduire Pironi par Boucles. r

,

<

n i P O N I ( A ) (A Pironi), val. v. a. Clouer. \ « Q ' y ( ° m ) de Pyratc, j e trouve que P I B O Q U E . — V. Pirogue. le mot de Pyra, anciennement parmi les Athéniens, voulait n i P 0 2 (Piro-s), gr. mod. s. m. (Du gr. anc. Ihpóvi-, ou dire le même que fraude et artifice, ce qui donna sujet aux de rUt'po), j e Perce.) Clou. — V . TIXoç, Kapii. Grecs de nommer P y r a t e s , ceux qui par vol ou tromperie troubloient les passages et le commerce d e ceux qui P I S C A N T I , ar. côte N . d'Afr. (De l'ital. Pescante. [V.]) Bossoir. se mettoient en mer; d'où depuis la pluspart des autres nations ont donné le nom d e Pyrates à ces voleurs et forbans P I S C A B I , lat. v . d. (De Piscis, Poisson.') Pécher. — Picqui courent les mers, et ravissent le bien d'autruy. » L e P . carla, s. f. Lieu de pèche, Droit de pèche, Pêcherie, Endroit où la pèche est favorable. Quelques documents en bas latin Dan., Hist, de Barbarie (1649, Paris, i n - f o l . ) , p . y . — L e disent Pescare au lieu de Piscaria, dont le vieux fr. avait fait navire qui porte les Pirates est nommé aussi : Pirate. (Isl. lit.ingaskip, Siorcyjara-skip; illyr. Gasàricca; hongr. Rablo- Peschiere et l'ital. Peschiera, Etang, Vivier. — Pisralio, s. F. hojo; lat. Piratica navis.) Faire le métier de Pirate, c'est Pèche. —Piscator, s. m. Pécheur. — • In Britannico mari, soliti sunt Piscatores simul prolicisci ad capiendiun balePirater. (Gr. anc. Агр-еиы, IhipaTEvui; isl. Leggiaz i viking; nano. "Miracles de Saint-fVaast (vers 876); D. Bouquet, M g l . Pirate [to); all. Seerànbercn treiben ; holl. Zccroorcn ; t. v i l , p. 367. — Piscatoria, Piscatria, bas lat. Pêcherie, dan. Ore saeroveric; suéd. ïdka sjbrbfveri; illyr. d a i m . Gu- Poissonnerie, Droit de pêche. ( V . 1. Plaga.) —Piscatol i a , l t

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sariti; val. ITipata [a][A pirata]; rus. Грабптъ [Grabite]; ria navis, Bateau dépêche, Navire arme pour la pèche. — Ра.-бошшчашЪ [RazboinitchateJ ; b a s q . Itsaslapurretan Piscatura, s. f. Action de pécher, Pèche; Produit de la diitti; mal. Roumpak.) L'acte, le métier du Pirate est la Pira- pêche.

terie. (Gr. anc. Ar,<mia; lat. Piratica; isl. Viking; basq. It-

saslapurrata ; bas bret. Laïroncy var vor, Piratri, Preizercz; angl. Piracy, all. Seeràubcrcn; holl. Zceroovery; dan. Seoroverie ; suéd. Sjôrôfveri; illyr. d a i m . Gusarcnje; Gusarina; val. riipatepie; rus. Грабсжъ на моръ [Grabèche па more], Каперство [Kapertsvo], Разбой [Razboï]; pol. Korsarstwo; isl. Storeyfaraskapr; turc, Qoursanlig [ i j l J L e ^ j S ] Iaghma [t-i*>] ; hongr. Tengcri tolcajsdg ; mal. Roumpak.) P I R A T I C A , lat. s. f. ( D u g r . Цирвтии.) Piraterie. P I R A T I C A N A V I S , lat. s. f. (Du gr. Ihipatixo; vatic.) N a ­ vire pirate, Corsaire. Les corsaires n'avaient pas des navires d'une seule' espèce ; les uns montaient des myoparons, d'autres des bâtiments plus grands. Il en a toujours été ainsi au Moyen Age et depuis cette époque. - V . Myoparo.

PISCIS R E G A L I S , bas lat. s. m. Poisson Royal, Poisson gras qui pavait un droit au Roi, ou qui lui était réserve palle pécheur. Toutes les variétés de la baleine, l'Esturgeon et quelques autres gros poissons étaient comptés parmi le» Poissons royaux. — « Salva prerogativa Piscium regalium , qui rapiuntur in mari. » Charte d'Amaury, vicomte de Narbonne, citée par du Gange. — V. Craspiscis. Ï I I C K b ' A (Piskoulou, ou lin. sonnant à peine), val. s. Avant, Proue. (Poyenar, t. 11, p. ,',:')6, lig. 7. — Manq. à J. A . Vaillant. — V . BOIOA, KanS.v, MIOKO.I. n i S S A , gr. anc. et mod. s. f. (Proprement : P o i x . ' lirai, Goudron. ( Y . KaTpaat.) — Iliicc'ivio, v. a. (Du gr. anc. II17cóo). Poisser, Calfater.) Goudronner. — V . 'AXi'lw xarpotui,

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1178 e

qu'une faute d'impression a transformé (p. 100, 2 colon, lig. 10), en AXTCIO-W xaTpaap.i. P I S T O L E T D ' A M U R E , fr. s. m. (De l'ital. Pistoiese, nom d'une sorte de poignard, recourbe comme un sabre, auquel la Ville de Pistoja, en Toscane, donna son nom, comme Rayonne à la Bayonnette. Quand l'artillerie se transforma, le nom de Pistoiese fut attribué à un petit mousqueton, ainsi que celui de la grosse flèche appelée en latin Moschetta, Muschettus, et en français Mouchet, le fut au Mousquet.) Basq. vtdg. Pittatela; gr. vulg. IIiaTolt, Moiipa ; rus. E o K a neirb \B6kanets\, E o m k h h i j [Bom/dne] ; lasc. Bomequine.) La Forme du Minot ( V . ) , qui ressemble assez à celle du pistolet des x v i et x v n siècles, a fait donner par quelques-uns, à cette pièce de bois saillante qui sert à amurer la misaine, le nom de Pistolet d'amure. e

e

nau ô del lenv qui començarà la nau en forma роса » (sur un petit gabarit), « è darâ nies en sentina, è per carena, è de Pla è fera la maiorlo terç, ô lo quart, ô lo meitat, abans q u e no îi haurâ fel à saber als personers; sapies que 1' personer no li n'es tengut de res à creixer. » Consulat de la mer, chap. 5, édit. Pardessus. — V. 1. Tavla. P L A B O U R S , bas bret. s. m. (Composé de Plad, P l a t , et deBours, Bord.) Plat bord. L e P . Grégoire donne au P l a t bord le nom de Portelof; c'est une confusion qu'en aucun temps, pas plus en 17З2 qu'antérieurement, la construction navale n'a autorisée, car jamais on n'a amure les basses voiles sur le plat-bord, mais en dedans ou en dehors de cette muraille.

П А А В А Н 1 Е iP/avanié), rus. s. п. ( О е П . г ы , Ptoui [ s a i n r. Plou, Nager], radical slave de tous les mots qui expriment P I S T O N D E L A P O M P E , fr. s. m. (Gr. anc. 'Ep.6oÀ£Oç; l'idée de Nager, Flotter, Naviguer.) Navigation, Route, C h e ­ lat. Embnlus; esp. Embolo; ital. Stantuffo; géno. Sandùcco; min du navire. (V. Водоходство, Курсъ, П у т Ъ . ) — П л а в а т е vénit. Standupu; gr. vul. Marca ; bas bret. Pistoun ar boump.) подлЬ береговъ (Plavantepodlé béregove ) , (Proprement : Navigation près du rivage.) Cabotage. (V. Береговой ыореъ. ) Synonyme de Meuse. ( V . ) P I S T R I S , P R I S T I S , lat. s. f. (Du gr. ïïpi'io, j e Scie.) Nom — П л а в а т е л ь (Plavatèle), s. m. Marin, navigateur. A". d'une espèce de navire dont la forme et la grandeur sont Кораблеплавателъ, Мореплаватель, Навигаторъ , П л о inconnues, malgré le passage du v liv. de VEnéide, où V i r - вецъ.) — П л а в а т ь (Plavate), v. a. Flotter, Surnager, N a v i ­ gile fait lutter « acri remige » la Pistris avec la C h i m è r e , guer. На о т к р ы т о м ъ мор* п л а в а т ь (Na othritome more qu'il appelle « ingentem, » et qu'il arme de rames se levant plavate). Naviguer en pleine mer. — Manq. à la part, r n s . ensemble » terno ordine » sous l'effort des jeunes Troyens angl.-fr. de Chichkoff, mais se trouve à l'art. Naviguer d e la partie fr.-rus. (V. П л ы ш ь х о д и т ь по морю.)— П л а в а т ь qui la font arriver au lieu de la régate , « triplici versu. » L . Baïf, interprétant à la manière de Servius les vers qui о коло береговъ (Plavate о holo béregove). (Naviguer le l o n g parlent de la manoeuvre faite par la Chimère, t i r e , du rap- de la côte.) Côtoyer. — П л а в а т ь подл1> береговъ (Plavate prochement entre la Chimère et la Scie, cette conséquence : poldé béregove). Naviguer près de la côte; Caboter. — П л а « Pristis autem terno remorum ordine agebatur. » Nous n'ad- вокъ (Plavoke), s. m. Bouée, Liège d'un filet ou d'une l i g u e . mettons pas ce « autem » du savant auteur des Annotationes; — Ce mot, qui nous est donné par le Dict. de Reiff, manque et si l'on veut se reporter à la page 462 du 11° v o l . de à celui d'Alex. Chichkoff. — V . Буй, Томбуй. notre Arch. nav., on verra quelles raisons nous font rejeter, 1. P L A Ç A , lat. anc. vénit. bas lat. s. f. (Du lat Plate,:. malgré notre profond respect pour Servius et tous ceux qui Place louée ou réservée à bord d'un navire. — 1 L o s e i n o r l'ont suivi, le sens adopté aussi par L . Baïf. T i t e - L i v e , au de la nau deu donar places als mercaders, è lo notxt-r deu i v livre de la 5 décade, mentionne les Pistres en ces terfer venir lo mercader è l'escriva, è aquell qui mes del nolit mes : « Perseus, post reditum ab Eumene Erepontis spe dedarâ, deu millor Plaça baver. » Consulat de la mer, chap. 3 1, jeclus, Antenorem et Callippum prafectos chassis eu m XL édit. Pardessus. (V. Companyô.) — « P r o uno M i l i t e » (pour leinbis (adjectae ad hune numerum quinque Pistres erant) un Chevalier) « habendo Plaçam coopertam ab arbore de Tenedum mittit. » Cette phrase, si elle nous fait connaître medio rersus puppem, marchas duas et quartam : et pro uno que la Scie était une espèce particulière de navire, nous Scutifero » (pour un Ecuyer) « habendo Plaçam discooperlaisse ignorer si ce bâtiment avait plus ou moins d'importuin in loco praedicto, uncias septem argenti... et pro q u o l i tance que le tembus. — V. npt<xvtç. bet alio pei egrino » (Passager) « habendo Plaçam ab arbore P I T C H , angl. s. (Du sax. Pic, en relation avec le lat. Pix, de medio ad proram cum suis Viandis et Harnisiis , m a r chant u i i a m . . . » Contraetus navigii Dont. Régis (Louis IX Poix , fait du gr. n(i7<;a.) lirai. — V. P o t , T a r . cum Venetis (1268).—La loi Rhodienne, chap. 9, disposait P I T C H È L , lasc. ad v. (L'hind. Pichala signifiant le Der- que la Place accordée à chaque passager devait être de trois nier. Dict. Hindoost. Engl., par J. Taylor et AV. limiter coudées de longueur et d'une coudée et demie de l a r g e u r ; [1808J, 1 . 1 , p. 335.) Derrière.—Allapitchèl, Derrière.—Le c'était peu, car 4 pieds 6 po. (i™' 4 6 ) ne sont pas la taille lieut.Th. Roebuck, p. 2, art. Aft, After, de son English and moyenne d'un homme. — V . Plassa, Platea. hindoost. naval dict. (I8I3), écrit : Peech, hil. 2. P L A Ç A , esp. anc. s. f. Place d'armes d'un bâtiment P I T E , lasc. s. L e fond , la carène d'un navire. de guerre. — « lui la Plaça del galeon » (le Saint-Martin , P I T O , esp. s. m. (De Pitar, siffler. Pitar semble être une monté par le marquis de Santa-Cruz , amiral de la flotte) onomatopée.) Sifflet. « 40 arcabuzeros por banda » (de chaque bord) n a cargo del P I ' l ' U T (Pitoute), groënl. s. Amarre, Câble. capitan Gamboa. » Fol. 3, Lo sveccido a la armada de л . Magestad, etc. (juillet 1682); Bibl. de la M a r . , v o l . P I X , lat. s. f. Poix, Goudron. — « P i x liquida in Europa e taeda coquitur, navalibus muniendis. • P l i n e , liv. xvi , n" i4255-3. — \ . Plaza de armas. chap. 22. — V . Zopissa. P L . A C A R I , lat. v. Calmer, se calmer. « Sanguine Placastis P J E N N A (Pienna), illyr. daim. s. f. ( L e Frima rus. [ V . ] ) ventos... » V i r g . , Enéid., liv. 11, v . 116. Écume. — L e pol. dit : Piana. P L A C E D ' A R M E S , fr. anc. s. f. (Esp. Plaça ou Plaza de P L A , catal. anc. s. m. (Du lat. Planas, ou immédiatement armas.) Dans les anciens navires, ceux du commencement d u g r . I L W u , . ) L e Plat du n a v i r e , la Partie Plate du fond du x v n siècle, par exemple, on donnait ce nom à la partie comprise entre les escoues. — « Ara parlem del senyor de la du gaillard d'arrière comprise entre le grand mât et l'entrée e

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GLOSSAIRE • le la dunette, on était lu corps de garde. Dans les bâtiments sans dunettes, la Place d'armes allait du mât à la poupe. P L A C H (che), bas bret. s. (Du franc. : ) Plage. — V . A o d . P L A G T A , bas lat. s. f. Pour Piatta. ( V . ) — « Complûtes cum in eadein navi mercesextulerint, verbi grada ferrimi, et Plactam imam v e l d u a s , exonerandi causa, ad naulum communiter acquisivissent » (ont loué en commun...). Rubr. 11\ Qmstitutum usas, de Pise, î î b'o. — « Inter alia aquae dulcis navigia, ut mihi videtur posse discernere, illud quod in P a d i Rumine boulines potiuntur commodiiis et fructuosius caeteris comprobatur, precipue Plactarum navigia quae per P a d i flumen sunt ad ferenda mercimonia députât» : licet non tantum erigi debeant capita cujuslibet praedictarum. » (Ce détail nous apprend que les Plates du P ò avaient les extrémités très-relevées.) •> Inter quas Plactas seu Plactarum navigia » (ou navires de l'espèce, de la façon des Plates) « tain magna' aliquae ad ferendos equos et asdificia » (des constructions pour porter les machines de guerre, les nian.'oneaux [ V . P i a l a ] ) « esse debent quantum fieri possent. » Marino Sanino Torsello , Secreta fidelium, chap. 7, p. 58. V . Russus. P L A C T A T A , bas lat. s. f. (Du précèdent.) Platée, charge d'une piatte. « Hoinines ejusdem civitatis » (d'Ostie) . (dabunt), in festoNativitatis Domini et Paschœ, duas Plactatas lignorum. » Cens de l'Église de Rome, ap. Muratori, t. v , col. 85a. I I A A l I O y . , gr. anc. et mod. adj. Oblique, De côté. — fï/jrtUK ftxuirnip yPlaïo-s elhistir). Palan de côté. (A'. 'EXxic;xta.) — HXcrYtoc xpixo; (P/aï'i-s kriko-s). Piton de côté. — Y. Xùixx. Q A A r i f i S (Plaïos-s),^. anc. et mod. adv. (Obliquement.) En travers. (V. Tpaës'pao.) — nXotytio; TcapïëocXXco, gr. anc. Obliquement j'approche.) Présenter obliquement son navire à l'ennemi, pour n'être abordé par lui, ni par l'avant, ni par l'arrière, ni franchement p a r l e travers. (Polvbe, liv. 11.) 1. P L A G A j lat. cat. esp. ital. s. f. (Du gr. I L w ; , Vaste étendue, ou de \Wi-rxo;, Oblique.) Plage, Rade. — ... Cum ipsa piscatoria et Plagis maris, et (iscum nostrum adfaaerentém illis... » Charte de saint Louis, citée par Mabillon. — •< Plagae o r b i s , quas G r e c i appellant K X î u a T a . Jérôme, Zacharic, chap. 2. Ces Plagœ orbis sont ce que nous nommons: P a rages, Régions, Contrées. — \ . 1 . Ajustur, Passagiimi, Plagia. r

, _ P L A G A , piovenç. anc. s. f. Cordelle pour haler un navire. — " Plaga, corda qua navis traditur vice remi. , Class, provene Mat., Ms. Bibl. nat., n° 7657. i

P L A C E , lat. s. f. plur. de Plaga. (Du gr. Wkr,yr,, Coup, Plaie; nXiioffia, Je frappe.) Coups de cordes. — « Itaque ut Tutela navis expiarctur, placuit quadragenas utrisipie Plaças imponi. Nulla ergo fit mora : aggrediuiitur furentes nauta; cum funibus, tenlantque vilissimo sanguine tiitelam placare. » Pétrone. — On voit que la coutume de châtier les délinquants à coups de corde date, sur les vaisseaux, d'une époque assez reculée. L e passage de Pétrone que nous v e nons de transcrire la rapporte au moins au temps de Néron. P L A G E , fr. s. f. (Du lat. Plagia. [ V . ] ) (Gr. vulg. SitîctT&x [Spiatza]-, cat. anc. Grau, Plage, Plaïa ; bas lat. Plazia, Splagia ; ital. Plaga, Spiaggia ; esp. cat. Plaga ,- port. Praya ; napol. Chiaja ; bas bret. Aod, Plaeh ; angl. Sea beach , Strand; ail. holl. dan. suéd. Strand; turc, Dèn-yz kinari [ t - b / j>*]\ "•'• " ' , Sévahil [ « X a . L _ ] , val. Flpo'nd l l

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NAUTIQUE.

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[Pround]; rus. nojioria Gcperb [Puloghiibcrè/>e\; lasc. pers. Kinare [jLiS*]; mal. Gosong [ ^ « j l T ] , Pantat [ ^ u S ] , [ ^ - ï ' j j , Tabing

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Antscran, Irantou , Enpasso, Jia/tto, Rento, Mouron ; tonga, Fanga, Founga , Mata he tahi ; nouv.-zél. haïrai, tonga , Outa.) « Espace plat, d'une étendue plus ou moins grande sur le rivage de la mer, et qui n'est recouvert d'eau que dans les grandes marées. » Homme (1792). — « Nau 0 lenv qui primerament sera ormejat en port o en plage. > Rubriq. du chap. c L x n i , Consulat de la mer, Ms. Bibl. nal. P L A G I A , lat. s. f. (Du g r . nX<XYto«, Oblique.) Plage, Rivage de la mer. — » Statio est, quant Plagiam dieunl."» Servius. — <i In una galea navigando in Plagia roniana habebat febrem pestialcni. » Mirnrles d'Urbain V. — Quelques documents portent Ptagea pour Plagia. — V. Plazia, Splagia. P L A G O G M , gr. (nÀaYdvi) et turc, s. (Du gr. HX Tourner d é c o t e , Placer d'une manière oblique.) Nom que donnent les Grecs et les Turcs de Conslantinople et delà nier Noire au Grand Foc de certains qaïks caboteurs qu'on traverse fort souvent avec un boule-hors. — Plagognaii, Petit Foc. P L A I A , cat. anc. s f. (Du lat. Plaga. [ V . ] ) P l a g e . — « Posthero die dominica que era comptât trenta del mes de Maig del dit an. mil cccc vj, que era dia de Pascha de cinquagesima, lo molt ait senyor Rey fonjunt ab la dita galea en la Plaia del grau de la mar de la dita ciutat de Valence, per la quai venguda foren fêtes les messions infraseguentes... » Fol. 7 2 , Livre îles dépenses jaites pour l'armement de la galère \e Saint-Thomas (mai i/,oG', Ms. Bibl. de la Mai., n 938-3.—V.Costera, Mar délivra ( E n ) , Romball, a. Taula. u

P L A I N Dr-; L A P O U P E , fr. anc. s. m. La partie du pool de l'arrière comprise entre le tabernacle et les premiers bancs de droite et de gauche de la galère. On l'appelait aussi l'Espale. — « Que tous les frères ayent à passer la nuict chacun à son poste, et laisser libre pour le service de la galère aux capitaines, officiers et mariniers le Plain de la poupe, connue c'est l'ordinaire. n Statuts de l'ordre deSainlJean de Hierus. (<6o3), tit. xx, art. 2M, ap. J. Baudouin, t. 11, p. 2 6 7 . 1. P L A N , esp. anc. s. m. Le plat du navire. — « Aunque p o r l a mesma razon de tener poco puntal, y mucho Plan, salen buenas de vela, y de govierno... » T h . Cano, dite para jabricar... naos ( 1 6 1 1 ) , p. 1 7 . 2. P L A N , esp. anc. s. m. Varangue.—* Plan, son los ma deros que se assientan sobre la quille, y que hazen el Plan o suelo y primero assiento de la nao, en viscavno se llama Ginol, v en portugues Quaderna. » T h . Cano, Artc /tara fabrirar... naos ( 1611 ) , p. 55.—V.Chata, 1. Macho. 3. P L A N , ar. cote de Barb. s. De Pesp. Piano.' ( L e P l a i n ou Plat du navire, son fond.) Œuvres vives. P L A N C H , bas bret. s. f.(Du fr. Planche.) Maître L/.ou, de Saint-Mathieu, nous a donne ce mot comme un singulier. Legonidec fait dePlenc/i le pluriel de Planken. Nous nous rangeons à l'avis de notre marin, qui nous a dicte ces mots : Planc/i ar kanot{e), quand nous lui avons demande comment s'appelle la Planche dont on se sert pour communiquer d'une chaloupe, d'un canot avec la terre. 1. P L A N C H A , esp. s. f. (Du lat. Planca. L e P . Larraniendi, très-hardi, comme on sait, dans ses suppositions étymologiques, veut que Plancha soit un mot basque, coin-

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pose de Plaun, Plat, et de Chea, Menu, Mince, Près-probablement Planea, fut fait de Planas, qui fit sans doute le basq. Plaun, comme tous les mots néo-latins de la même famille. Pline, liv. v i n , chap. 43, se sert du mol Planea, dont la forme est aussi reconnaissable dans Plancha et Planche que dans Planka. [ V . ] ) Planche dans ses diverses acceptions. Plancha de agua , Ras de carène. — Plancha de viento, échafaud de charpentier ou de calfat, appelé : De viento, au vent, pour le distinguer du précédent qui est un plancher ou échafaud flottant (De aqua).—V. Estar, Tomar. 2. P L A N C H A , port. anc. s. f. (Du lat. Planea.) Planche, Pont pour descendre d'un navire à terre, ou pour monter de terre à bord.—п E mandó el capitán armar toda la g e n te : é pusieron las Planchas, » (ils mirent les Planches à terre, ils poussèrent les Planches au rivage) « é salió toda la gente en tierra col el capitán ; é el ordenó bien toda la gente, é puso pavesada » (une rangée de pavois ou grands boucliers dont on faisait à terre, comme sur les navires, un rempart contre les traits de l'ennemi), « è los ballesteros en pos de ellos. » Cron. île D. Pedro Nino (140З), p . 98, chap. 2З, intitulé : « Como las galeras aportaron en Inglaterra al liais de Cornualla, e tomaron una villa que llamaban Chi­ ta.—V. Plancha. 1. P L A N C H E , fr. s. f. (De Plancha. [ V . ] ) Nous n'avons pas à définir la Planche qui, dans la marine comme dans les constructions civiles, sert à une foule d'usages. (Esp. Tabla; port. Taboa; cat. Tau/a; angl.-sax. Bord; rus. Доска [Dosha], etc.) La Planche qui doit nous occuper, c'est celle qui, poussée du navire à terre, sert de communication entre le rivage, le quai et le bâtiment, et qu'on a j a dis nommée Échelle. Elle est ordinairement garnie de traverses eu bois, prêtant au pied de celui qui monte ou descend un point d'appui solide. Les Grecs nommaient cette Planche : 'AuoêaSpa, 'Еш6атр<х> KXíaa; ; les Latins : Pons, Scala; les Catalans : Escala ; les Grecs modernes l'appellent : SxáXa et -xavioi; les Ital. : Scala ; les Esp. : Plancha ; les Port. : PI ncha et Prancha; les Illyr. : Cha; les Angl. -.Gang bnard; les Ail. : Landbrct : les H o l l . : Lcgger ; les D a n . : Landbrœt; lesSuéd. : Landbrâde; les Rus. : Косякъ (Kossiake), Выходъ (Vi-hote), Лава {Lava), Сходна (Shodnia); les Turcs : Takta(i.'^s^); lesValaq. : CKÎndopb (Skinndoufc); les Madék. :Azou, Fissedi. Les Angl.-Sax. lui donnaientle nom de Scip hlœder. Nous la voyons nommée Bryggin dans les vieux documents norvégiens, et Eschicllc dans les anciens documents français.—Parmi les débris antiques qui ont servi à la construction des remparts de la ville de Perpignan, on voit un navire à rames, abordé à la terre, sa voile carguée, et sur sa Planche poussée au rivage deux hommes portant des fardeaux.—On trouvera ci-dessus, p . i o 5 o , 2 colonne, la figure d'un navire, sa Planche poussée à terre. e

2. P L A N C H E , fr. s. f. Pour Escale, Relâche.—«Au reste, je m'étais concerté avec le capitaine du navire anglais, et il avait été convenu que, le cas l'exigeant, les deux équipages, formant environ 90 hommes, se réuniraient sur la MarieMatldldc pour repousser les agressions des Hovas. Il n'en fut rien heureusement, et le douzième jour de notre arrivée en rade » (de Tamatave [Madagascar]), .< qui finissait la Planche convenue, ne recevant aucune nouvelle de M . . . , j e me fis donner l'ordre d'appareiller par l'agent de l'affréteur qui février (1846) j e mis sous voile pour était à bord, et le i Bourbon, où j'arrivai le 5. » Lettrede M . Rousteau, capitaine de la Marie-Mathildc, à M . Viot, son armateur.—V. Escale, Jours de planche. e r

P L A N C H E R DES VACHES ( L E ) , fr. s. m. Métaphore pupolaire par laquelle on désigne la terre, par opposition à la nier. Rabelais fait dire à Panurge (liv. î v , chap. 18 de Pantagruel) : « Pleust à Dieu... q u e j e feusse en terre ferme bien à mon ayse.. ! Ha! pour manoir deificque et seigneurial il n'est que le Plancher des vaches. »—Pendant la dernière guerre, un soldat passager sur un bâtiment de l'Etat, étant de faction par un assez mauvais temps, se prit à dire à peu près comme Panurge : « Ah ! que j'aime bien mieux le Plancher des vaches! » U n vieux matelot qui se promenait l e long du passe-avant, l'entendant, se retourna, et, lui frappant sur l'épaule, lui répliqua vivement : « T u as raison, mon ami ; 1, Plancher des hommes n'est pas fait pour toi. » Ce tr est fier, et d'un goût qui nous, a toujours semblé très-heureux. O n n'en fait pas beaucoup à l'Académie de m e i l leurs et de plus poétiques. P L A N K , angl. s. (Planche.) Bordage Planks, Bordages; le Bordage du navire.—V. Oustide planks, Skin. П Л А Н К А (Plannka), rus. s. f. (De l'ail. Planke, Planche. Taquet.—Пданка для закрЪплешя снастей (Planka [п son­ nant] dlia zakrépléniia snasléï.) (Proprement : Bois plat pour raffermissement [l'amarrage] des manœuvres.) T a quet à cornes. P L A N K I N G , angl. s. ( D e Plank. [ V . ] ) B o r d a g e ; Action de border les navires, et travail fait pour obtenir ce résultat.—V. Calm. P L A N T A T I C O , faute de copiste qui trompa les Bénédictins quand, rapportant dans leur édition du Gloss. de du Cange ce passage d'un décret de Pépin, roi d'Aquitaine, cité par Baluze,ils écrivirent : « Jubcmus ut nulltts ex vubis... ullo teloneo,... portatico, seu modiatico, seu Plantatico... ullatenus de ipsis navibus exigere praesumatis ; » et avancèrent que le Plantaticum était un droit payé par les navires « pro facúltate plantandi seu figendi in portu an choram. »11 faut lire Plate a tico; cela est rendu évident p a r l e rapprochement des textes cités par du Cange, au mot Plateaticum. L e Platcaticum était un droit de passage, de transit. P L A N U S , P L A N N U S , bas lat. s. m. (Plain, Plat.) L e Plat du navire, le F o n d . — « . . . In piano » (au Plat, dans le Fond « et in altitudine de palmo medio » (la galère sera)» palmis, undecim et quarte tres unius palmi. » Stat. géno. du 2a janv. 1ЗЗЗ, p. i 5 d e ï'Irnposicio officii Gazariœ, Ms. Bibl. Dépôt de la M a r . — « Est larga in Planno palmos sex. » C o n trat d affrètement de la nef le Saint-Nicolas (1268).—V. Pacta naulorurn dans les Documents inédits sur l'histoire de France. — V . Barca, Bucius, Carena. ПЛШЧЕРЪ (Planntchèrc), rus. s. m. (Peut-êtredu Гг.: Planchette, mais n o n pas de l'angl. Plancher, comme le veut Reiff, parce que Plancher, synonyme de Floor, désigne le Plancher, et qu'il n'y a aucun rapport entre un plancher et la tablette o u planche verticale sur laquelle on écrit le nom du navire.) Fronton, Dieu-conduit, Miroir. — Manque a Chichkoff. J. Heymdità l'art. Fronton -.Кормовой плацчеръ, mais il ne donne point ПланчерЪ dans son Dict. rus all.-fr. P L A S S A , cat. anc. bas lat. s. f. (Varianteorthogr. àePlaca. [ V . ] ) — « Capitol de donar Plassa à mercaders. » Rtibriq. du chap. З4 du Consulat rie la mer, dans le Manuscrit de la B i bliot. nat. — « Quod nullus dominusnavis recipiat p e r e g r i nuni, vel recipi patiatur in navi, nisi secundum quod c o n suetuin est, locum seu Plassam, et victualia in ipsa nave habeat, et scriptus sit iu cartulario navis... » Stat. de .Mar­ seille, liv. i v , chap. 24.


GLOSSAIRE t . P U A T , fr. anc. s. m. (Francisation de l'ital. Piatla. V ' Barque de la famille des gondoles, mais plus forte et plus grande.—« Ce jour que j'entrai à Venise, viendrent au devant demoyjusques à la Chafousiuc я (à Fusina), « qui est à cinq milles de Venise; et là on laisse le bateau en quoy on . si venu de Padoue, au long d'une rivière » (en descendant une rivière,—la Brcnta) ; « et se met-on en petites barques » des gondoles) n bien nettes, et couvertes de tapisseries et beaux tapis velus dedans » (et de beaux tapis de velours dedans , « pour se seoire dessus... et puis me mirent en d'autres bateaux qu'ils appellent Plats, et sont beaucoup plus „ d s que les autres; et y en avoil deux couverts de satin cramoisv, et le bas tapissé » (le fond garni de tapis), :< et lieu pour s'asseoir quarante personnes... >• Philippe de Commiues, Mémoires, liv. v u , chap. i 5 . 1

r a n

•2. P L A T , angl. s. m. (Du gr. Плати;, Plat, Etendu.) Ba­ derne, Natte, Fourrure de câble, Paillet. P L A T A , P L A T T A , bas lat. s. f. ( D e Platus [gr. Плато;], Plat, Uni, Large.) (Gr. mod. Плата.) Nom d'un navire a fond plat, de la famille des gondoles, mais beaucoup plus •n-and que celles-ci ( V . i. Plat)\ordinairement à rames et servant à différents usages. Il est cité souvent dans les d o cuments relatifs à l'histoire de l'Italie. — « Eratenim galea illa de Arelate, quas super graduni Pisanorum Platas duas oneratas rerum cujusdam navis de Tunesi redeuntis ceper a t . » O g e r Pani, Annal, de Gènes, ann. 1 2 1 8 « Ad quod castrum vincendum Pisani fuerunt cum 5o Navibus, Plattis et Schafis, et cum 12 manganis ordinatis in Plattis. llist. de Pise, ap. Muratori, t. v i , col. 171.—« Euntes ad Arnum invenerunt ibi barcliam unam in qua erant grani minas ecc, et unam Platam oneratam de pipere et cottono. » Cette Plate .levait être assez grande.— A L y o n , les bateaux où les blanchisseuses vont laver le linge ont conservé le nom de Plate. _ A . Balbotta, Galionus, Peata, Piatta, Piatto, Placta, Platus.

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cotes gambesies, quatre vins bachinés, vint pavois des armes de Franche » (France), • soixante escus et larges des armes de Franche, on est moins sur de ne pas se tromper en assignant un sens précis au mot Plate. Nous avions cru d'abord que dans ce Reçu : « Quatre vins Plates » étaient quatre-vingts gantelets de Plate de fer; nous pensons, après un plus mûr examen, que les Plates dont il s'agit étaient des plastrons faits d'une lame de fer ou d'acier, pour garantir la poitrine ou le dos. C'est le nombre quatre-vingts que nous voyons appliqué aux Plates, aux bassinetsou casques, et aux boucliers (20 pavois et 60 écus et larges) qui nous décide. 11 est clair qu'il s'agit, dans cette énumération, d'un armement pour 80 hommes. C'est sans doute dans le sens de plastron qu'il faut entendre le mot Plate qui se trouve dans l'inventaire des armes du roi Louis X [le Ilutin), mort en I 3 I G : « Item, unes Plates neuves couverte de samit vermeil. Item, deux paires de Plates autres couvertes de samit vermeil. » (Cité par du Cange.) Il est infiniment probable que la Plate neuve dont il s'agit ici était une pièce de poitrine, et (pie les paires de Plates étaient des pièces de poitrine et de dos réunies en une cuirasse, à peu près comme celles des modernes cuirassiers français.—Dans «l'Ordenance de 40 galées armées » (i337), publiée, p. 333, t. 11 de notre Arch. nav., on lit : « Et doit le dit Ayton • (Doria) « lîurer et tenir en chacune d'icelles galées 120 hôes tous suffisais, et bien armez de Plates, de bâchiez, de coliers auenents, g o r geres de fer, etc. » — Les Plates sont appelées Lames dans quelques documents, comme on le voit à l'art. Armaptena de du Cange.—Le P . Daniel, qui, dans si Milice française, nomme les Plates, n'était pas fixé sur le véritable sens de ce mot dans son application aux armures. 2. P L A T E , fr. anc. s. f. Nom de l'assemblage de planches qui formait le ZivaardÇV.) du lieu, selon Et. Cleirac.—« Us ont... des grands bois en forme d'ailes ou nageoires de poisson nommés Plates, affichez » (fixés [lat. Ajfixar]) •< par des clous de fer. » Termes de mar., i634. Cleirac est, à notre connaissance, le seul auteur qui nomme Plate la Dérive (A'.) ou Semelle ( V . ) de certains navires du Nord.

P L A T - B O R I ) , f r . s. m.(De.fiorrt'etde Plat.)(Gr.anc.'Eyxtorov; g r . mod. MeteplÇi; lat. Paries; bas lat. Orlum, Sccrmum • vénit. Schermo; ital. Scalmata, Capo di bande; géno. Sculon; cat. anc. Orle, Opéra inorta; esp. Regala, So3. P L A T E , fr. s. f. - V . Plata. 7era; bas bret. Platbours; basq. Plabnra; angl. Gun-tvale, P L A T E A , b a s l a t . s . f . ( D u gr. nXaTu;, Large, dont le fém. Gunnel; ail. Dollbord, Schanddeck ; holl. Dolbord, Rnsbang; est nXaTeïa.) Place attribuée à un passager, à un cheval dan. Rceling; suéd. Skandâck, Reling; rus. Ш к а ф у т ъ embarqué.—« Intelligimus fieri taliter quod nichilotninus [Chkafoutc]; pol. Blank; turc, Kupetchè, Parmaqlighi possint vel debeant esse seu stare duo peregrini, sicut conj j j l ? ^ j ] ; mal. Bibir [_j^_;_>] ; Rembat[^^ j] ; nouv.-zél. suetum est eos collocari in navibus sive uno tenente pedes У tau; groënl. Ajak.) Rangée de larges planches qu'on Gxe versus caput alterius, et in Plateis naviuni ab eis locatis. horizontalement sur le sommet de la muraille du navire Stal. de Marseille ( x m siècle). Ces Statuts accordaient à dans toute sa longueur. Elles recouvrent la tète de tous les chaque homme payant son passage : « — Platea (m)duorum couples. On appelle aussi abusivement : Plat-bord—et cette palniorum et dimidium in latitudine , et in longitudine v u confusion est très-ordinaire,—le rempart vertical qui s'élève palmorum vel v i et dimidium ad minus » (22 pouces i en au-dessus de la rangée de bordages dont nous venons de largeur (0° 5 ; / ) , et 5 pieds 3 pouces, ou au moins 4 pieds 10 pouces 6 lignes ( 1 ° ' 5 7 ) en longueur.) (Il nous paraît réparler. Ainsi l'on dit s'appuyer sur le Plat-bord, pour dire : sulter de cette longueur attribuée à la place de chaque pasS'appuyer sur le rempart, sur le bastingage. sager, que le lit dans lequel il se courbait devait être susP L A T E , vieux fr. s. f. (Du bas lat. Plata, dans le sens pendu, et que ce lit était un sac analogue au hamac moderne, de lame de métal.) Il est difficile de dire quelle armure ou Les Statuts de Marseille attribuaient à chaque cheval une partie d'armure désignait le mot Plate. Quand les textes place large de 27 pouces (0° 7 3 ' ) : « Et pro equo detur parlent de : « Gant de Plate ou Chiroteca de Plata, » pas Platea in latitudine trium palmorum. « Aujourd'hui 011 met de difficultés; c'est d'un gant recouvert de lames d'acier ou les chevaux un peu plus au large dans les navires de l'Etat; de fer qu'il est question ; mais quand, ainsi que dans le on leur donne une largeur de 33 à 36 pouces \ o " 89' à Compte de Jehan Arrode, publié, p. З21, t. n de notre " ' 9 7 ' ) ; quant à la longueur, on leur accorde 8 pieds Arch. nav., on lit : « Item, pour 11 m. et L X V H Plates de [i 5 ( ) ) ; au Moyen A g e , on ne devait pas leur refuser ce fer e t c . ; » quand on lit, dans le Reçu de » Jehan Bonuet, développement, parce que si l'on pouvait les rapprocher, les mestre de la nef Sainte-Marie la Bariande, » (p. 218, même presser l'un contre l'autre, on ne pouvait point les raccourvol. de VArch.) : « Chest assaver quatre vins Platez, vins cir.—'. Et pro quolibet alio peregrino habendo Plateani ab ,

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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arbore de medio versus proraui cum suis viandis et garnisiis » (et ses harnois) « marcam unani... » Réponse du Do"c de Venise aux envoyés de saint Louis (1268). — V . Locus, L u o g o , 3. Pons. 1. P L A T E A N E T A , bas lat. S.f. Place nette. On appelait ainsi la hauteur du côté du navire qui devait rester audessus de la flottaison quand le bâtiment était chargé. 11 v avait des peines portées contre les maîtres de navires qui outre-passaient la limite au-dessus de laquelle ne devait point s'élever le chargement, et qui ne laissaient pas les places nettes. — " Idcirco statuiinus deinceps obseruandum ut ita moderate honerentur naues ad quascumque partes mundi euntes et redeuntes, quod una Platea neta remaneat supra aquam subtus cathenas médias » (sous les baux du milieu) « die qua ueluni faciet dicta navis ab insulis Massiliœ; et hoc intelligimus eundo et redeundo, et de nauium trium coopertarum, denauibus ueroduarum coopertarum remaneant due Platée nete, ut supra. » Stat. d'avril 1284; p. 217 v ° , lig. 2 du Livre Rouge; Arch. de Marseille. — V . Menttim contis, Mentum subtanum trencharini. 1. P L A T E A N E T A . Quelques documents nous font connaître que le nom de Pluteœ netœ était donné, dans les navires, à certaines places où les capitaines et maîtres ne devaient point loger les marchandises ou les effets des passagers. — V . : P L A T H E E Q U I N Q U E , bas lat. géno. s. f. plur. (Pour Platea? quinque.) A Gènes, aux xiv* et x v siècles, dans les galères qui faisaient les navigations de Romanie, de Syrie, de la côte d'Afrique et de la côte occidentale d'Europe, l'usage était de laisser, sur le banc du coffre de la chambre du rambusier, cinq places libres à l'usage des vivres journaliers.—Voici la prescription d'un Statut génois du 24 sept. i33o, relative aces places : «Item, quod a porta petentiarii» (du pitancier, du commis aux vivres ou du cambusier) « sive seneschalci versus prodani supra banchum sint et esse dèbeant nitide et expedite late sex » (la longueur mesurée par l'espace compris entre six bittes ou baux du pont) « que dicuntur esse Plathee quinque, et ibi reponantur, et stent bischotum quod compagne naucleriorum » (ce qui a p partient aux vivres des nochers ) , « et alia massaricia » (l'ital; Masseritia signifie : Epargne, Choses de ménage; « necessaria dicte galee, ita quod alia non ponantur nec stent. » — V . 2. Platea neta. f

P L A ' l ' I N , fr. du pays d'Aunis, s. m. (De Plat.) Côte plate. Ce mot était usité au milieu du x v u siècle; 011 le trouve dans le Dict. d'Oudin (1660.) e

P L A T I N E D E P L O M B , fr. anc. s. f. (Platine, qu'on trouve quelquefois écrit Plateinne dans les documents du Moyen Age, vient du bas lat. Plata [gr. nXaxûYj signifiant Lame, Plaque.) Plaque, Lame, ou masse battue et aplatie de plomb qu'on incrustait dans le giron de la rame, pour en rendre, par le poids, la manœuvre plus facile aux rameurs de la galère. — V . Rame. I 1 A A T H , gr. anc. s. f. (De HXotToc, Large.) L e Plat de la rame, la Pale de l'aviron ; par extens. la Rame, l'Aviron. V . IlâXov, Hr,îov, TdpSoç. P L A T 1 S , fr. anc. s. m. (De Plat.) Plage, Côte plate. — « L e navire s'aggraue en vu Platis ou en quelque vase où la mer est basse. - L e P . René François, Merveilles de nature 1621). — V . Platin. P L A T J A , cat. anc. s. f. (Du lat. Plaga.) P l a g e , Rade. — » E la major partida bon nos erem fouch en lo port de Sa lou, e en la Platja. » Chron. fiel Rey en Jacnie, chap. 53.

П Л А Т Л О Т Ъ (Piattole) , rus. s. Ce mot, qui nous est donné par Chichkoff dans son Diet, de Mar., p. 4 de la part, angl.-riis., p . i33 de la part, fr.-rus. et p. 26 de la part, rus.-angl. fr., manque à Reiff, aussi bien qu'à son de­ vancier J. Heym. Il paraît composé de deux mots : Л о т ъ , signifiant : Gouttière, Chen eau, et de П л а т ъ , du fr. Plat Dans cette supposition , qui ne nous paraît pas sans fondement, ce mot qu'Alex. Chichkoff présente comme l'équivalent de « Apron of the cannon, et de : Platine de canon,«désignerait raisonnablement la pièce plate qui, dans le système antérieur à celui des marteaux percuteurs, se vissait parallèlement au champ de lumière. » Л о т Ъ , la gouttière de cette pièce, serait le bassinet, établi en effet comme un che neau, de la platine à la lumière, pour y verser la flamme, si l'on peut dire ainsi. — Reiff et J. Heym ont le mot Платина, du fr. Platine. P L A T N O , illvr. daim. s. (Du slav. П л а т , Pièce de toile. Toile. I I A A T 0 2 (Plato-s), gr. mod. litt. s. m. (Du gr. anc. Ша-njç, Large.) Latitude; Point qu'on fait à midi. — V . 'АХтоира. P L A N T A , bas lat. s. m. Nom d'une petite barque à fond plat. La Piatta vénitienne. — V . Ponens. P L A T T A , illyr. daim. s. f. Ouragan, Rafale. P L A T U S , bas lat. s. m. (Variante de Plata. [ V . j ) — « Similiter suis expensis teneantur patroni suas naves discaricare, et dare mercatoribus et marinariis in'egra? suas inerces, et in nave vel Plato ponere, ubi navis discaricabitur. • Stat. vénit. de 1255, chap. 6 1 . — « Quod aliquis qui habebit Marias» (qui aura des Maries, le jour de la fête des Maries à Venise) »11011 audeatciim suo Plato transire colimi pnas qua; sunt supra canale per medium ecclesia; Sancii Marci, nisi prius dominus Dux » (le seigneur D o g e ) , « i n traverit Bucèntorum, sub pena xx soldorutn grossorum. » Loi vénit. du 12 mars 129З, citée par Zanetti, Origine di Alcuni arti principali appresso i Finizioni (1758), p. 44. — « Quod patroni Arsenatus debeant facere preparari duos Platos cum quinqiiaginta hominibus [irò quolibet aptos ad regattam. » Loi véna, du i/| sept. i 3 i 5 . — V . Regatta. PLATVVA (/ doux) poi., s. f. (Du même rad. que le rus П л о т ъ . [ V . ] ) Radeau.—V. Plytnice. П Л А Т ф О Р М А (Platforma), rus. s. I". (Transcription de Г angl. Platform.) Plate-forme, Plancher établi dans la cale, pocr isoler les cordages, les barils et tonneaux et les autres objets que pourrait gâter l'eau qui s'amasse au fond du navire. — V . Помоешь. P L A U S T R U M , lat. s. n. (Selon Scaliger, de Plaudarc, battre des pieds, parce que le char, en marchant, fait sur la terre l'effet du pied qui la foule fortement.) Anniba] pour les transporter par terre, d'un port où ils étaient bloqués, à un point libre du rivage, (it mettre ses vaisseaux sur des Plaustro dont T i l e - L i v e parle en ces ternies, l i v . x x v , chap. 11 : « Contracta extemplo undique Plaustra, junctaque interse : et machina; ad subducendas naves adniot.v. munitumque iter, (pio fuciliera Plaustra îninorque moles 111 transitu esset. Jumenta inde, et homines contracti, et opus impigre cœptuin : paucosque post dies, classis instructa ar parala circumvehitur areem, et ante os ipsuni portus anello ras jacit. » Silius Italiens raconte le fait en termes analogues, liv. x i i i , v. /,41 et suivants. — Nous nous croyons en droit de conclure du passage qu'on vient de lire, et surtout de la phrase incidente : « Munitumque iter, » que les Plaustra sur lesquels furent placés les navires d'Annibal


GLOSSAIRE n'avaient avec les charrettes ordinaires qu'une analogie fort lointaine. Il est probable qu'on établit sous les flancs de chaque navire, quand il fut tiré sur le rivage, de ces pièces de bois appelées aujourd'hui ventrières [V.J, qui devaient soutenir le bâtiment et marcher parallèlement à sa quille, MIT le chemin qu'on avait préparé et garni sans doute manitum) de planchers graissés, faits pour rendre plus facile le mouvement des Plaustra. On ne dut pas songer à garnir de roues cette espèce de Ber ( V . ) , parce qu'il aurait fallu soulever la masse des navires pour les établir convenablement , et que, les eût-on multipliées beaucoup de chaque coté, on aurait été exposé à les voir se rompre sous le poids mis en mouvement. Les Plaustra de T i t e - L i v e étaient, à n'en pas douter, ou des berceaux glissant sur des planchers suives, ou des tabliers fixés sous la quille des navires et marchant sur des rouleaux, machines ordinairement employées pour tirer les navires au sec, ou pour les mettre à l'eau. Nous ne pouvons admettre l'interprétation qu'a donnée du passage qui nous occupe, M . N . A . Dubois, p . .'(35, t. ix du Tite-Live Panckoucke (i83a) : « Aussitôt on réunit de toutes parts des voitures que l'on joint entre elles les machines ordinaires tirent les vaisseaux du bassin, les rues sont aplanies, pour que les chariots plus roulants rencontrent moins d'entraves. Ensuite on rassemble hommes et chevaux, on se met à l'ouvrage avec ardeur, et, en peu de jours, une flotte bien équipée fit le tour de la citadelle , et vint jeter l'ancre à l'entrée même du port. » P L A V , illyr. daim., s. m. (Du slav. Il.vbi [Pli], sanscr. Plou, Nager, Couler, gr. IIXÉw, Naviguer.) Navire. — C'est le même que le vieux mot russe IIaobii [Plove] ( V . ) P L A V A , sansc.,s. (De Plou, Plavâkâ, s. Radeau.

Nager, Couler.) Batelier.—

P L A V A N J E (Plavanié), illyr. daim. s. n. Navigation.— Plavati, Plaviti, illyr. daim. v . a. Naviguer. P L . A V C A , P L A V S I C A •Platcha, Pldvchiteha),illyr. daim, s. f. D i m i n . d e Plat: Canot, Petite barque, Embarcation. P L A V I P O R A Z , illyr. daim., s. m.(Poraz, Destruction; de PM (Raz), mots exprimant l'idée de Frapper.) Naufrage. — V . Korabljoprivârxênje. r a a

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P L A V O S H R A N N A , illyr. dajm. s..f. Arsenal.— V. B r o d o s h tanna.

P L A Z A D E A R M A S , esp. anc. s. f. Place d'armes d'un bâtiment de guerre. — « Aduirtiendo que sempre que se biene abordar el enemigo, se procura lo primera cortarle la amura que estubiere amurada y el procurara lo mismo por que pare el nauio desuentando la vela y obligarle amaynar v embarazar la Plaza de armas con la" bela. » Obligaciones del capitan de un galeon, Ms. x v n siècle, Bibl. de la Mar., n ° 14255-3. — V . Alcassar, Ciminea de pro va , P l a ç a , Pnesto. e

P I A Z I A , géno. anc. bas lat. s. f. (Pour Plagia. [ V . ] ) P l a g e . _ ., Exivit cum galeis usque ad Plaziam, semper stringens se ad terrain. »—Bartol. §cv\ha. Annal, de Gènes, an. 1242. _ „ In Sancti Pelri de Arena Plazia declinavit. » Oberto Stanconi, mêmes annal., an. 1271. — V . Splagia. P L A Y S H I P , angl. s. (De Play, de plaisance. V . Pleg-scip.

Jeu.) Barque ou Navire

n ^ A L L l K O T T ) (Plachkote), rus. s. m. Du holl. Platsehuit, Plat bateau.) Allège, Bateau p l a t , Chalan, Ponton, Barge. V . IToHinoH'b. P L E A M A R , esp. s. f. (Pour Plena mar.) Mer pleine ou haute.

NAUTIQUE.

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I l ^ I E A T ' b (Pléate), val. s. d)u rad. slave n.vem qui a fait en russe: ILiemanTb [Pie ta te], en illyr. Plcsti, en pol. Platac', Tresser.) Tresse. P L E C T E , vieux fr. s. f. — « Quant leur navire, que on appelle une Plecte, fut arrivée avec les autres du pais de Hollande et de Flandres en la chesne et port de la R o chelle Lettres de rémission de l'an. 1 4 5 3 , citées par D. Carpentier, qui rapporte le navire dont il est question à la Placta. (V.) Nous ne partageons pas à cet égard l'opinion du savant Bénédictin ; nous croyons qu'au lieu de Plecte , il faut lire Fierté ou Ftette. (V.) Notre raison est que nous ne voyons figurer la Platte que dans les documents relatifs à la marine de la Méditerranée, tandis (pie la Flette figure dans ceux de la marine du Nord, à l'exclusion des autres. P L E C T R U M , lat. s. n. ( D u g r . I D V . t s o v , Ram e qui frappe l'eau [IlXvîacw, j e Frappe.] [Hérodote]). Gouvernail. PLF-G-SCIP, angl.-sax. s. (Pleg, Jeu.) Barque ou Navire de plaisance. — V. Scip. — » Dedticil tel 11 m, et 1 esidentis puppe niagislri Aliîxit Plerlro dexlrain. .-• S i n u s Italicl's, liv. XXV, \ . 4 o 3 . — Non PleCIro ratis. aut frangendic in vulnere prora: Parciliir. » Id., ib., v. 5 4 9 .

P L E G A , b a s bret. v. a. Plier. Legonidec paraît douter que le mot soit breton. Il est évidemment étranger aux radicaux celtes. Sa forme est si voisine du lat. Plicare, Plectere (HXÉxoi), qu'il n'y a pas moyen d'hésiter sur son origine romane. PLEGT, holl. s. (Même etymol. que PJlieht. [ V . ] ) T i l l e . Voor-plegt, Tille de l'avant. — Agter-plegt, Tille de l'arrière.— Y . Stuur-plegt. P L E G T A N K E R , holl. s. (Compose comme Pfliehtanker. [ V . ] ) Ancre maîtresse, Ancre de miséricorde ou de salut.— V. Stopanker. P L E I N (LE) , fr. s. m. (Val. S'ckat [Ouskate].) « U n vaisseau est allé au Plein, o u a mis au Plein, ou a donné au Plein, lorsqu'il est sur la côte. » Romme (1792). On peut s'étonner que Romme ait admis cette orthographe, et que MM. Boimefoux et Paris (Dict. de marine, 1848) aient dit : « O n donne le nom de Plein, et même de P l a i n , à la partie du rivage baignée par la haute mer, ou, en général, à toute la partie du rivage battue par les vagues depuis la ligne de la basse jusqu'à celle de la haute mer; c'est dans ce sens que l'on dit qu'un navire est allé au Plein, qu'il a été jeté au Plein , qu'on l'a mis au Plein, qu'il est au Plein. " Dans cette phrase, l'incidence : « Et même de P l e i n , » est singulière; elle est jetée là comme un reproche à ceux qui écrivent : L e Plain, au lieu de : L e Plein. Et cependant qui peut douter que Plmu soit la véritable et, par conséquent, la seule orthographe admissible? Plain vient évidemment, non de Plenus, Rempli, mais de Planas, Plan, Plat. L e Plain, c'est le plat rivage, et n o n le rivage Plein ; c'est ce qu'on nommait autrefois le Platis ( V . ) ou le Platin. Y . ) Comment et de quoi le rivage serait-il Plein? Au reste, il est étrange (pie les auteurs aient hésité sur l'orthographe de Plain et de son homonyme appliqué à l'état de la mer Plaine. O n lit dans le Dict. de Desroches (1687) : a L e Plain de l'eau, est Pleine mer. n Desroches ue se doutait pas que Plain fût une faute. Avant lui, tïnillct ( 1 (178-1683) avait écrit : • Plain ou Plein, est un mot de commandement que fait le pilote, le capitaine ou quelque officier qui s'aperçoit le premier que le timonier serre le vent de trop près, et fait barbeyer ou fasier la voile du costé du Lof.... Les termes de P l a i n ! et : Au lof! sont des commandements pour faire des manœuvres oppo-


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sées » Ainsi Guillet, homme instruit assurément, ne voyait pas ' d'inconvénient à faire de Plein et Plein des synonymes, malgré le sens et l'étymologie ! En i 5 8 , Saverien écrivait avec raison : « Plein , c'est l'endroit marque par de petits sillons de sable que la mer forme en battant la grève, dans les grandes marées et dans les mortes eaux. » L'Encyclopédie (1787), reprenant cet article, crut devoir y apporter un correctif. Elle d i t : « Plain ou Plein, s. m. L e Plein est l'endroit , etc. » Elle ajouta : « Lorsqu'un vaisseau s'échoue par accident, on dit souvent qu'il est allé au P l « i n ou à la côte. » On à peine à comprendre de pareilles erreurs. 7

P L E I N - E N - P L E Ï N ¡DE), locut. adverbiale employée au Havre pour dire : « A la pleine mer, quand la marée sera haute. » — " L e i 5 août, nous aurons pleine mer à sept heures dix minutes; F Amsterdam » (paquebot à vapeur du Havre à Saint-Pétersbourg) « partira de Plein-en-plein. » Lettre de M. Lemetheyer, lieutenant de port, 24 juillet 1844. P L E I N E MER (LA), fr. s. f. (De Plein dans le sens de : Milieu d e , et non dans le sens de : Remplir.) (Lat. Altum; ital. Alto mare; esp. port. Alto mar; dan. Rum sec ; angl. Offing; rus. О т к р ы т о е море [Otkrltoïé mord].) La mer loin du rivage; ce qu'on appelle aussi : Le Large. ( V . ) Cette expression est dans le vocabulaire des gens de mer français depuis le x v siècle, au moins. — V . Ance. e

Flasque de l'affût de canon. — HXeupôv veiôc, le C ô t é , le Flanc du navire. (Sophocle, cité par les lexiques.)— nXeupôv p i IIXEupov, adv. Bord sur b o r d . — Y . M i t á v T a 7rXsupdt, M i r á v T j pis

p.7távTa.

n A E Y S I M O N (Plefsimo-n), Navigation. — V . TaÇiSt.

gr. mod. s. n. (De ПХЕ'СО. ¡V

П Л Е Х Т О у ou П Л Е Х Т О В Ъ К А Н А П Т Ъ (Pleklitoou ou Plekhtove kanate), rus. s. m. (Du holl. Plcgt-ankcr-tow, Maître câble.) Chez les Russes, le second câble. — Manque à'J. Heym et à Reiff. — Alex. Boutakoff dit Плехлювып капать. П А Е Й , gr. anc. et gr. litt. mod. v. a. Flotter, Naviguer. Faire voile, Singler. (V. Nau-iÇw, Тохары, TaçiSeoio.)— И а IIpoo-ávEiiov. (Upó;, Vers, " A V E ; J . O ; , Vent.) Aller à la bouline. Aller au plus près, Tenir le plus p r è s — V . Tpsj(ü> EÎ T T > puroupiva, Êptpinpu t l T/¡? xspaiaç. 4

nAHKTPON (Pliktro-n), g r . litt. mod. s. n. iDu gr. « n e . signifiant: Ergot du c o q . ) (Proprement : Aiguillon. Gaffe. — V. FatÇiov, K O U T O ; , Plectrum. 1

П А Н Р Й (PUrô), gr. litt. mod. v. a. (De ПХг,рт„-, Plein , rad. ПХЕ'ОС.) ( P r o p r e m e n t : Compléter.) Équiper. ( V . ' E i o 7tXit/>>, S T E X X C O , Tcoupij.apw.)—ДГХ^рюря (Pliróma), g r . anc. et mod. s n. Équipage, Navire tout équipé, A r m e m e n t . [ D i o d . , liv. x x ; Polybe, Hist., liv. I ; X é n o p h . , liv. i , P o l y e n , liv. 1 . ) — V. 'Ecp07rXt<;u.dç, Tctïeotc. e r

P L É K ou P L É G , bas bret. s. m. (Du fr. : ) Plet, Pli. — V. Piega. P L E K - V O R ou P L E G - V O R , bas bret. s. m. (Composé de Pleg ou Plek, P l i , et de Mor, Mer. Mot à mot: Pli de la mer.) Anse, Golfe. — V. Ans, Ouf. П Л Е К А ( A ) {Apléka), val. v. a. (Du lat. Piteare, Plier.) (Pléka signifie en même temps : Se Baisser, Fléchir, se Courber, e t : ) Partir, Plier (incliner), Donner à la b a n d e . — Плека (a) Bandiepa (A pléka bandiera). Amener le pavillon. (V. Bandiepb.) — Плека (a) KataptfM.e (A pléka katartèlé], Caler les mats.—V. Katapt. П . 1 Е К А Р Е (Plékaré), val. s. Départ, Partance.—-V. П о р ñipe. П Л Е К Т Ъ (Plekte), rus. s. m. (Du holl. Plcgt-anker.) La seconde ancre ; Ancre de bossoir. —Manque à J. Heym et à Reiff. — Alex. Boutakoff écrit Плехшъ (Pielite), p . i4 de son Diction. П Л Е С К Ъ В О Л Н Ы (Pleskk volai), rus. s. m. ( P r o p r e ­ ment: Rejaillissement des lames. Плеск est le radical slave d'un certain nombre de mots qui expriment l'idée de Jaillir, Battre l'eau, Applaudir. Reiff le rapproche de l'ail. Platsehen, onomatopée du bruit que fait l'eau jetée.) Coup de mer. 1 I A E O Y M E N O N (Pléouméno-n), g r . mod. s. n. (De IIXsui. [V.]) Navire. (Dehèque.)—V. Bao-cÉXo, Kapaëi, Nauç, Mima-rojievTOv, Пяр-riòov, nXotov. P L E T ou P L I D ' U N C O R D A G E , fr. s. m. (De l'angl. Plait, P l i , fait du Ы. Plicatus.) (Bas bret. Plek; basq. vulg. Tura; angl. Fake; dan. Kous i et opskudt toug; rus.Бухта каната [Bou-lita kanato]; mal. Rabat[VJUJK]; ital. Duglia, Giro di gomona; vénit. Ducchia.) Chacun des tours d'un cordaye roulé en une glène ( V . ) ronde ou allongée est appelé Pli ou Plet. I I A E V P A , s f. gr. anc. (DenXsupov. [V.]) Côte, et par extension Flanc. L e côté du navire—nXeupai, Les Flancs du navire. 1IAEYPON (Plévro-n), gr. anc. et mod. s. n. Côté, Bord,

r r

e r

n A H 2 I A Z Í i (Plissiazô), gr. anc. et mod. v. a. ( D e ПХтcío;, Proche; rad. ШХас, Auprès.) Approcher de, A b o r d e r . Accoster. — W&fiwtsxaei} (Plissiastiki), s. f. A b o r d a b l e , Accostable, Accessible. — V. Ncpot. П Л И Ц А (Plitsa), rus. s. f. Écope. (Ce mot, qui nous est donné par le Dict. rus.-fr. [ p . 1 6 7 ] de J. Heym, et par celui de Reiff, p. 685, manque à Alex. Chichkoff. Il vient de Пдеск [Plesk], radical des mots qui expriment l'idée do rejaillissement de l'eau.) PLI,

fr. s. m. (Du lat. P/ieare.) — V . Plet.

P L I C A C H E T É , fr. s. m. Lettre secrète qui ne doit être ouverte à la mer qu'en certain lieu indiqué d'avance, ou dans certaines circonstances prévues. — V . Tabellœ signata». P L I C A T I L I S N A V I S , lat'. s. f. (De Pilcare,Plier; rad. gr. nXéxw, J'enlace.) Navire qui se pouvait replier, c'est-à-dire que l'pn pouvait aisément démonter et dont les membres pouvaient être réunis en faisceaux, en bottes, comme on dit dans la marine française des embarcations que l'on emporte démontées, pour les monter au besoin. — «Elephantis insola, ibi jEthiopicae conveniunt naves. Namque eas Plicátiles httnieris transférant quoties ad cataractas ventum est. » P l i n e , liv. v , chap. g. — Quelques critiques ont vu, dans les navires Plicátiles , des barques en cuir montées sur des carcasse pouvant se replier à peu près comme les soufflets et certains falots de toile montés sur fil de f e r ; ces savants s r fondent sur un passage d'Hérodote (liv. i , § 194) où il e s t question de navires faits de bois de saule et recouverts de peaux d'animaux. Hérodote ne dit point que ces espèces de bateaux se repliaient sur eux-mêmes; il dit que les marchands à qui ces barques légères appartenaient, en vendaient la carcasse à Babylone, et en rapportaient la peau à dos d'âne. Il n'y a rien dans ce détail dont on puisse inférer que les bateaux arméniens se refermaient et s'ouvraient en éventails. Ceux dont parle Pline étaient sans doute faciles à démonter; les matelots, quand ils arrivaient aux cataractes eu étaient les chevilles et en faisaient des bottes, dont cl cun portait la sienne. Cela est très-facile à comprendre e r


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . ne répugne point à la raison d'un marin comme une barque construite à la manière des bateaux que l'on fait pour les enfants, avec un carré de papier, plié d'abord en forme de chapeau claque. Les érudits sont trop ingénieux et trop peu soucieux, pour la plupart, des choses pratiques, dont il leur -.erait cependant si aisé île s'instruire auprès des hommes de métiers,—J.Guillaume Stuck, traducteur du Périple de In mer Erythrée, -par A r r i e n , a rendu dans sa version latine, IT/.O'.âoia àorata, par : « Naviculœ Plicatiles sien consutiles. » Plicatiles n'a > i e n à.fairè là. 'PIXTCTÔ; veut dire Cousu; une barque cousue, c'est-à-dire composée de bordages légers joints les uns aux autres par des points faits au moyen de cordes fines, de nerfs, de j o n c s , n'est point une embarcation que'l'on délitante et que l'on reconstruit. Une fois m o n t é e , on la conserve dans cet état tant qu'elle dure. — \ . QXotâptov. P L I C K T , dan. s. (Même étymol. que PJlicht. [ V . ] ) T i l l e . For-plicht, Tille de l'avant. — Ahter-plicht, Tille de l'arrière. P L I E R , fr. v. a. (Du lat. Plicarc, fait du gr. HXéxio, j e T r e s s e , et par extension : Je P l i e . ) Incliner sur un coté, en parlant d'un navire que le poids du vent dans ses voiles fait pencher plus que de raison. (Esp. Meter cl costado de baxo del agua; val. Il.u'Ka (a) [J PléAa]; rus. KAOHIIHICII [À7onitsid); mal. Éling [ ^ J L s ] . ) Plier a un autre sens : on dit d'un bâtiment de guerre, qu'il Plie lorsqu'il quitte le combat, lorsqu'il fuit le champ de bataille. —<c L e combat commença par les deux vaisseaux de la téte des deux avant-gardes. Ruvter agit en homme qui voulort faire Plier la nostre, à quelque prix que ce fût.)' Mémoires de Fillette, an. 1 6 7 6 . ,. , , Et sur les onze heures du matin, monsieur de Preuilly d'Humiere, qui se trouuoit ce jour là auoir l'auant garde auec sa diuision, arriua courageusement sur celluv (sic) des ennemis, et, commençant le combat, le list Plier. » Relation anonyme) du combat de Lipari, 8 janvier 1676; Arch. de la M a i . , dossier Du Quesne. — <• La vérité est que Ruytei plia aussy par deux fois et vne troisième par vu brûlot que nous lui cnuovons... » l b . — « Je feignis dans cet instant de vouloir P l i e r ; il donna dans le p i è g e . » Mémoires de Da Quar-Trouin, an. 1707.—Y. Arriver, Matelot. P L I G T , suéd. s. (Même étymol. que Pflicht. [ V . ] ) Tille. J.'ter-pligt, Tille de l'arrière. — For-pligt, Tille de l'arrière. -

P L I G ' l " A N K A R E , suéd. s. (Composé comme Pflichtanher. I V l ) Ancre maîtresse, Ancre de miséricorde ou de salut.— Rodiiig écrit fautivement Pliglanharct. — L e suédois dit Pligtanhcr. P L I M M A , illyr. daim. s. f. (Du slave ILILI [Pli], Couler.) F l u x , F l o t , Marée montante.—Plimmati, v . a. Monter, en parlant de la marée; Croître, en parlant des rivières. P L I T T I , illyr. daim. v. n. Flotter, Surnager. — V . P l o vati. n . l O B É i r i ) ou IMOBLLA (Ploveiss ou Plovtsa), rus. s. m. (De la même famille que ILiaBami..) Marin, Navigateur. — V. llAanamcAb , Mopciuanaincib. rMOlVb (Plove), rus. s. m. (Mot ancien, de la même famille que FEvaBamb.) Canot, Esquif. P L O C , fr. s. m. (Du lat. Pellis, P o i l , qui a fait dans le bas lat. Pclorcus, signifiant Étoffe velue, Peluche, Étoffe grossière à poils. On voit très-bien comment Pclorcus a pu se transformer en Plorcus, Plocus et Ploc.) (Ital. Borra ; angl. Hoir and tar.) L e même que Courée ( V ) . — « L e P l o c ,

1185

c'est ce dont on enduit le navire contre les vers qui se font ou se glissent dans le bois du nauire és pals chauds; afin qu'ils ne percent, on met du goudran et de la poix sur les planches, et sur le goudran, du Ploc, c'est-à-dire du Poil de vache et d'autres, où les vers s'entrappent et ne sauraient r o n g e r ; autrement ils perceraient le navire à droit lil en fort peu de temps... lin Hollande, 011 arme l'entre-deux des planches v (le bordage et le franc bord), « de planches de bon plomb ou fer-blanc. « Le P. René François, Essay dis merveilles de nutare ( 1 G 2 1 ) . — Y . Harpuis. H A O I A P I O N , gr. anc. s. n. (De llXoiov. [ V ] ) Bateau . Petite barque, Petit navire. — « "Ecriv ZI EV aùrr, lTXoiapta pïTTxâ » (des barques cousues), « xcù p.ovô;uXa, oï; / p w v T o u rrpô; àXiav x a i aypav yùiôir,;. « Arrien , Périple de la mer Erythrée, col. 5 (édit. de L y o n , iu f o l . , 1 6 2 7 . ) — V . MaSapâr*, H A 0 I A P X 0 2 (Pliarch[A]o-s), gr. litt. mod. s. m. (Du gr. V. anc. IIXotov [ Y . ] , et d"Apxoç, Commandant.) Capitaine KaTtlTctviOÇ, Kapa6oxjpr,ç.

FJAOION, gr. anc. et mod. s. n., que les Grecs mod. prononcent : Plio-n. ( D u g r . anc. JIXs'01. [ V . ] Bâtiment, Navire, Vaisseau. (V. BxsciXo, Kotpaët, MiraiTTtiiivTOV, N i C ; , H a f T Î è o v , nXlOUitâVOV, T p i x p O T O v . ) — llXoiov T r , ; ypiaari; (Plio-n ti-s grammi-s), gr. litt. mod. (EpauLu;, Ligne; de Fpâ^w, je Trace.) Vaisseau de ligne. ( V . KapaGi TrapaTotxTixo'v.) — HXoîov T o i aTiioû (Plio-n ton atntoitj, gr. mod. ('ATU.0;, Vapeur.) Navire à vapeur, Bâtiment à vapeur. 1. P L O M A D A , cat. anc. s. f. Plombée ou masse de plomb qu'on mettait à la poignée des rames des galères pour équilibrer ces rames. On les fixait au moyen de clous. — » Item, per C aguls de Ploinada, a rabo de ij s. lo centenar, ij s. » Fol. 56, Livre des dépenses faites pour l'armement de la galère le Saint-Thomas (mai i.' o6), Ms. Bibl. delà Marine, n° 0)38-3.—V. 2. Taula. t

2. P L O M A D A , P L O M A T A , esp. s. f. (De Plomo, Plomb.) Sonde, Plomb de sonde. (V.) — « Llegaron à la sonda donde ia ay seguridad, v alli se sondea que es 11er que tan cerca esta cl fondo para loqual se liecha una Plomada, y luego se conoze las brazas que ay en este tiempo. • Ri lacion del viajen de /Iota, etc. ( i 6 3 5 ) ; Ms. Bibl. de la Mar., vol. n° 14255-3. P L O M B DE S O N D E , fr. s. m. (Du lat. Plumbnni.) (Gr. anc. BÔXtÇ; gr. litt. mod. KaOrnïp [Kassitir], M0XÛ61 TO V entavSaXiou [Mo/yvi ton skandalibii\; lat. Bolis,- ital. Scandaglio, Pioinbino ; esp. anc. Plomata (ce terme se lit dans le Primer vingt: de Colon [1 492]) ; esp. mod. Plomada; Sonda, Sondaleza; port. Priaito, Sontla; bas bret. Plouin; basq. Bériina ; isl. Blysal.ha, Ledda ; angl. Lcad, Deep-sca-lead, P/ttmmet; ail. Lotit, Titflollt; holl. Dtep-lood, Lood; dan. £0/1; suéd: Bly-lod, Loti ; val. TI.\SmG [PloumeX; rus. T p y 3HA0 [Grouzilo], ,/lomb [Lotc], /hiin.-.\oinb [Dipe-lote], Pynion .lonib [Roiitchnoïe lotc); ar. cote N . d'Afr. SAandare; ?

lasc. Promu; mal. Douga [^fj~); vieux f r . P l o m é c , P h m m c , Plommée.) Masse de Plomb, généralement façonnée en cône ou en pyramide, qu'on attache à l'extrémité d'une cordelette, et dont on se sert pour mesurer la profondeur de l'eau. Ce Plomb, exravé à sa base, reçoit dans le trou qui y est pratiqué une certaine quantité de suif, dont la fonction est de rapporter au marin qui sonde, du gravier, du sable, de la vase, des varechs, ou une empreinte qui dénonce un fond de roches, de coquillages, etc. La cordelette ou ligne de sonde (V.) est partagée en brasses (V.) par des nœuds. H y a des Plombs de sonde fort lourds; ils sont destinés à mesurer les eaux très-profondes.

l49


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1186

i P L O M B E R , fr. anc. v. a. Doubler de p l o m b ; appliquer sur la carène d'un navire des feuilles de plomb pour lui faire un doublage solide. — V . Emplomber, Nef. a. P L O M B E R , vieux fr. v. a. ?Ëpisser. — V . Agulle. P L O M B E T , fr. anc. s. m. Balle de plomb. —n Item, plus est besoing à la dicte nef, quarante-huit passe vollans de fer tirans Plombets... » Ant. de Conflans (i5i5-i5aa). P L O M É E , P L O M M E , P L O M M É E , vieux fr. s. f. (Dulat. Plumbum.) Plomb de sonde, Masse de plomb. — о Et quand il eurent moult nagé en mer, Florence manda au maronicr de jeter la Plomée pour véoir si la nef estoit près du bord. » Roman de Florence de Rome. — a Frère Hamon...dit à un de ses valiez : Giete Plomme. Or si fist-il... cil qui avoit la Plommée, geta la seconde fois. » Joinville, Histoire de saint Louis. — « Et les plusieurs tenoient grands barreaux de fer et Plommées de plomb, pour tout effondrer.» Froissart, Chron., liv. i , part, a, chap. 338 (an. 1З72). — « Mais le trait et le jet qui venoient d'amont » (les nefs espagnoles étaient plnshautes que les anglaises), « de pierres et de Plom­ mées de plomb et de barreaux de fer, les grévoit et tempestoit durement... I d . , i b . , chap. ЗЗ9. e r

P L O M O , esp. s. m. (Du lat. Plumbum.) Plomb dont on garnissait les rames des galères pour les équilibrer. — V . Plomada, В е т о de Galocba. P L O N G E R , fr. v . a. et n. (Gr. anc. BuOtÇto, КоХирбам; gr. mod. BOUTÎÇOJ; lat. Urlnari, Immergere-se; ital. Atuffare , Tuffarc, Immergere; géno. Atluffa ; mal. Toghdos fil bahar; esp. Somorgujar; port. Mergulhar-se; bas breton Plouma , Plonji, Pluia, Plunia ; basq. vulg. Pulumpe; angl. Duck [to\ inwater; ail. Tauchen ; holl. Duikcn ; dan. Dykke; suéd. Dyka; val. KStbSnda [a] [A koufonda] ; rus. Водолазничать [Vodolaznitchatc], Погружать \Pogroujate\, Погрузить [Pogrouzite] , Погружаться [Pogroujatsia] ; pol. Pograz'ac'; niad. Mitala gnirits, Mitang hirik; ar. hiud. Ghotou; wol. lYoura; bamb. Itounou.) Descendre au fond de l'eau pour y chercher quelque objet, pour y travailler, et même pour' y combattre, comme il arriva aux plongeurs turcs et maltais de le faire, au siège de Malte, en i 5 6 5 . ( V . sur quelques plongeurs célèbres de l'antiquité et du M o y e n Age, t. i , p. 441-442 de notre Archéol. пас.) — « Item, avec ce doivent estre garnis de certains hommes duitz et appris de plongier en l'eaue et a longue alaine eulx y tenir, lesquels, tandis que la bataille dure, voirent soubz l'eau a bonnes grosses tanières périr la nef, si que l'eaue y entre de toutes parts.» J. d c B e u i l , Le jouvcncel introduit aux armes ; Ms. du XV siècle, n° 685г, Bibl. nat. — « Jetez-vous au Plonge dedans le profond de l'eau. » Rabelais, liv. i v , chap. 24. — « J'escris à M . le chevalier de Chasteaurenault de faire embarquer sur l'un des vaisseaux que Sa Majesté fait armer à Brest, le nommé JeanCharier, qui est en réputation de scauoir bien Plonger. » (Il s'agissait de retirer les canons des sept vaisseaux de l'escadre du comte d'Estrées qui avaient péri à l'île d ' A v e s . — V . Agrays, Pilotte.) L'homme qui plonge est un plongeur. (Gr. anc. KOXUU.6Ï)TTK , K o Xup.§o,, K'j<Sic-Tr|T7Îp; gr. mod. Botm*nfc; lat. Urinator; ital. Patombaro, Marangone ; venit. Scimiotto ; esp. Buzo, Buzano, Sombagujador; port. Mergulhador; bas bret. Ploumeur, Pluier, Planter, Poc'lian ; basq. vulg. Palumparia ; angl. Diver; ail. Tauchcr ; holl. Duikcr; dan. Dykker; suéd. Dykare; ar. hind. Ghotou baz; w o l . Nourckat; bamb. Itou nouba.) e r

E

I l A 0 0 2 , gr. anc. s. (De ПХе'и). [ V . ] ) Navigation, Traversée,

Passage, Campagne, Temps favorable à la navigation ПХоСс.

V.

P L O Q U E B , fr. v. a. Enduire de ploc. — V. P l o c . П Л О С К А Я К А Р Т А (Ploskaïa karta), rus. s. (De П л о е к [Plosk], rad. slave des mots qui expriment l'idée de P l a t i ­ tude, Aplanissement ; illyr. Plocsa [Plotcha], L a m e ; p o l . Plaszczyé, Aplatir. [Plate carte.]) Carte plate. П Л О С К О Д О Н Н Ы Й , А Я , OE (Ploskodnnoie, naia, noè), rus. adj. (Composé de П л о е к [Plosk], rad. slave des mots russes qui se rapportent à l'idée : Plan, Plat, Aplanir, et de Дно [Dno], Fond du navire.) A fond plat.—Плоскоднвое судно (Ploskodnnoé soudno), Navire à fond plat. П Л О Т Н И К Ъ (Plotnike), rus. s. m. (De Ш о т п т ь , As­ sembler des pièces de bois; rad. s a l v e П л е т [lat. Plectcre] . Tresser.) Charpentier. — П л о т н и к ъ деептнпкъ (Plotnike dcciatnike), selon Alex. Chichkoff, signifie : Second c h a r ­ pentier, ou Contre-maître charpentier. Nous devons faire remarquer.qiie Десшшшкъ est de la famille des mots procé­ dant du radical Д е с (Dès), D i x ; et qu'il signifie Dizenier. chef de dix hommes. Par extension, le nom de dizenier a été donné à tout homme qui dirige les ouvriers. — V . Д е с я шнпкъ. П Л О Т Н О Й (Plotnoï), rus. adj. (De Ш е с т ь [Plestc . Tresser, Entrelacer. Proprement : Serré, Compacte.) Ë t a n che, en parlant d'un navire dont les bordages serrés ne laissent point de passage à l'eau. П Л О Т Ь (Plotte) ou П л о т а (Plota), s. n. (De ll.\ein [Plet], rad. slave des mots exprimant l'idée de Tresser. Entrelacer.) Badeau, Train de bois, Bac. — Diminut. П л о т п к ъ (Plotike"; augment., П л о т п щ е (Plotichtche). — M a n ­ que à Alex. Chichkoff. — V . З а п л о т а . P L O V A T I , illyr. daim., v. n. Flotter, Surnager. — V . Plitti. П А 0 Т 2 , gr. anc. s. m. Contraction de ПХо'о;. ( V . ) N a v i ­ gation.— « ATO Si TOÛ 'Apîwvo; тотарой ПХоос r,uÉp»c ^IAUTU. . Scylax, Périple, chap. des Mavioi. P L U G , angl. s. Tampon. P L U I A ou P L U N I A (n nasal), bas bret. v. a. et n. P l o u ger. Lcgonidec doute que ces mots soient celto-bretons, et il les fait précéder dans son Dict. des signes *? par lesquels il indique les origines inconnues. Il serait permis de croire que Pluia est corrompu du grec ПХмс qui, selon les lexiques, signifie : Plongeur, Nageur. Mais par où Plos aura-t-il passe pour arriver en Bretagne? C'est ce que nous ne voyons pas. N'est-il pas bien plus naturel de croire que Plunia vient directement du français Plonger? Dans cette hypothèse, que nous croyons fondée, tout dériverait d'une première p r o nonciation qui aurait transformé Plonger en Ploun-dja, devenu ensuite Plun-ja et Plunia, corrompu plus tard en Pluia. — Pluier ou Plunier — V . Poc'han.

(ier sonnant : leur). Du fr. P l o n g e u r .

P L U M A D E L A R B O R , esp. s. f. La longueur d'un m â t . comprise entre le racage de la vergue qu'il porte et la ralingue basse de la voile déployée — « La vela mayor a de tener de cayda toda la Pluma del arbol... » T h . Cano, Arte para fabricar... naos (1611), p . 28. Dans l'arsenal de Cartbagène. selon le Dicc. mai: espan., 18З1 , la Plunia d'un mât c o m posé est la mèche centrale de ce mât. — Suivant quelques dictionnaires espagnols, l'Aviron, la Rame a été nommée Pluma par les forçats. César Oudin (1660) dit : « Pluma, en jargon, une rame de g a l è r e . » T e n i r la plume, manier la plume sur une des galères du Roi, était un terme e m p l o y é


GLOSSAIRE NAUTIQUE. par les voleurs que la loi condamnait à ramer sur les galères d e l'État. Ce trope de rhétoricien des bagnes était justifié par la figure de la rame, dont la pale avait assez bien l'air d e la partie empennée d'une plume. P L U M E T DE P I L O T E , fr. anc. s m. Penon ou Pennon d e liétres garnis de plumes. — a Plumet de pilote ou Pcinon se d i t d e plusieurs plumes, mises dans de petits morceaux d e l i è g e , qui voltigent au gré du vent, pour savoir d'où il v i e n t . » Aubin (1702) ajoute à cette définition de Desroches {1687), le renseignement que voici : « Les mariniers hollandais ne s'en servent point : ils ne savent ce qu'on veut dire quand ou leur en parle. »

P L Y T N I C E (Plytnitsc), pol. s. f. plur. Nom donné à une espèce de radeau. — V. Platwa. P L Y W A C (Pljvats [l et ts doux]) pol., v. n. (Proprement Couler, le même que le russe Plavatc [ П л а в а т ь ] . [ Y . ] ) Na­ viguer, Faire voile. — V. Odptyvvac', Z'eglowac'. P L Y W A C S K A (Ptyvatska), Plywac'. [ V . ] ) Gué.

pol. s. f. Du même rad. que

Plomb

val. s. m. (Du lat. Plumbum.) Plomb

П Л П Р Н (Plàti), gr. mod. s. f. (Varian. de Про>рг). [V.]) Cap du navire, Proue, Avant.—V. Kapa6ocmoouvo.

rjAYNO(PlynS), gr. anc. et m o d . v . a. (Prononcé : Plynô par les Grecs modernes.) Laver le navire, le linge. P L U S PRÈS ( L E ) , fr. s. (Ital. Orça, Orza; [ V . ] ) - V . Près. ПЛЬТЕЛМК Navigable.

P L Y E R , angl. s. Boulinier.—Gond Plycr, Bon boulinier. — JBad Plycr, Mauvais boulinier.

П А Й Р Е А 2 (Plrâéa-s), gr. mod. s. m. (De П>(орг). [ V . ] ) Pilote en second; le prorète ancien; celui qui commande à l'avant.

P L U M M E T , angl. s. (De Plomb [lat. Plumbum).) de s o n d e . — V. Lead. П Л Ь ' М Б (Ploumb), d e sonde.

1187

(Ploutelnik),

val. adj.

port.

Orça.

(De Пл81ъ. [ V . ] )

П Л У Т 1 ( Л ) D I N К А П ÎN К А П ou D I N A I M A N l N 1 I M A N (A plouti dinou карой înou карой, ou Dinou limanou inou limanou, les ou lin. sonnant à peine.) (Naviguer de cap en cap, de port en port. — Y . Л ш а п . ) Caboter. ( V . ПлЛгъ.) — ELiSti (a) KS вапд1еръ... ( A plouti kou bandiere...), Naviguer sous pavillon — II.\oti (a) л^чол MT>pi (A plouti loutchioul meri), (Naviguer au large.) Tenir la mer. ( V . Л 8 п о л . ) — Пл8и (a) ne л т г ъ oci;at (A plouti pé lingue [ o u longue] ouskatou, ou fin. sonnant à p e i n e ) , (Naviguer le long de la terre.) Serrer la terre. П л $ й (a) îsinpeaiSpîJA... (A plouti imprejouroulou ) (Imprcjouroul nous paraît composé du lat. In Dans, Prœ, Dans; Jour [de Gyrare], circuit ; Плс-ti , de плЬЧъ. [ V . ] ) 'Proprement : Flottera l'entourde...) Arrondir, Contourner, Parer (un cap, une terre, une île). — Пл8й (a) гмпрсопъ (A plouti impréoune), (1мпре6пъ comme l'écrit Pogeîiar, ou înnpeSna selon l'orth. de Vaillant, Ensemble, Simul­ tanément ; du lat. Vnire, unir, et de In, П р е , Dans, En.) Na­ viguer de conserve.—Плой (a) îiinpotiBa BÎnto.iSï (Aplouti '" \e) protiva vintouloui) , (Prolic , Protiva signifient en illvr. et en rus. : Contre, Devant, A l'opposite.) Aller contre l è v e n t . ) Loffer, Naviguer au plus près, Orser, Venir au vent Serrer le vent, Pincer le vent, Piquer au vent, Rallier le vent, Ranger le vent, Rapiquer au v e n t , Tenir le t. J. A . Vaillant, p. 1 7 4 , dit înnotpiBi, etc., et, p . 4 5 , In notpiBt>; c'est évidemment par erreur : Potriv est sans radical dans le slavon. v e n

П Л Ь Т Т Р Е D I N Л П и ^ Î N Л 1 М А К (Ploutirc din lima­ nou in limanou, ou sonnant à peine), val. s. Navigation de port en port, Cabotage. П Л У Г Ъ (Ploute), val. s. (Ce mot n'a aucun rapport avec le russe : ПЛУПТЬ [Ploute), signifiant : Fripon ; il nous paraît na­ turel de le faire venir du rad. slav. П л ы [ P l i ] , qui a fait les verbes П л о в у (Plovou) et le rus. Плавъ (Place), lequel radical vient probablement lui-même du sansc. Plan, Nager.) Radeau, Liège. P L Y (То) Т О W I N D W A A R D BY B O A R D , angl. v . piy, en rapport avec le franc. P/fef[lat. Plicarc].)) P r o p r e ­ ment : Plier sa route vers le vent par bordée.) Courir des bordées, S'élever au vent, Louvoyer.

П Л Ы Т Ь (Plite ou Plouite), rus. v. n. irr. (Du sanscr. Plou, N a g e r , Couler; ou du gr. DXletv [ V . ] , Selon Reiff.) Flotter, Cingler, Naviguer, Voguer, Aller par eau, Marcher. ( V . Ходшиъ по морю, П л а в а т ь . ) — П л ы т ь моремъ (Plite ou Plouite тогет). (МорсмЪ, de Море. f V . ] ) Aller par mer. П Л Ы Т Ь НА В С Ь Х Ь П А Р у С Л Х ' Ь (Plite ou Plouite na l'sck/i paroussakh) (На [ Л ' я ] , a, Весь [J'c.v.v] Tout, Парусь [Parons], Voile.) Voguer, Naviguer, ou Cingler toutes voiles dehors; Mettre toutes voiles dehors; Mettre tout dehors; Mettre toute sa toile dehors. П Ш Р А Р Н У . (Pnigari-s), gr. mod. s. m. peu usité, (l)v Шгуы, Je n o i e , J'étouffe.) Corsaire, Pirate. — V. КЛЕЪТГ^, Koupaobo; ATJOT^Ç, M-iupu-TTavTt, Паратг,с. . P O , chin. v. a. Aborder ; Être dans le port.—V. LôngTchouén ; Y . PÔ, chin. s. Flots, Lames, Vagues, Agiter. — V . 115, K o , L a n - y , Lâng. P O - L A N G , chin. s. Ondes. П О M ' B C T A T ' b ! (Po méstate\),TVA. impér. (Proprement: Mettez-vous en place, ou : A vos postes! De Mtcmumii, [rad. M t c m o ] , Lieu, Poste, Placer, et du préf. П о (Po) marquant la durée de l'action pour un certain temps.) Pare à virer! — П о немного (Po Nemnogo), rus. (Un peu, Peu à peu.) En dépendant. П О А Р Т - T b ' N (Poart-toun), val. s. (Iloapt, du lat. Porta, Porte.) (Porte du canon.) Sabord. ( V . Tb'n.) — Поар1шгьркареа ( Poart-inkcrkaréa), s. (Porte du chargement. JtiK-ьркареа, de l'ital. Incaricare, Charger.) Sabord de charge. P O B R Z E Z È , pol. s. n. (Probablement du même rad. que le rus. БрегЪ. [ V . ] ) Rivage. П О В А Л И Ш Ь К О Р А Б Л Ь IIA Б О К Ъ (Povalite korablcna boke), rus. v . a . ( M o t à mot : Renverser le navire sur le côté. De В а л Ш П Ъ [Valitc], Abattre; radie, slave Вла [Уla], [sanscr. ^ o / ] , e t de П о [Po], préfixe delà Durée d'une action.) Mettre le navire à la bande , Abattre en carène ou en quille. — V . К и л е в а т ь , Кренговатъ. П О В А Р Ъ (Povare), rus. s. m. Cuisinier. (De Варшпъ [Farite], rapporté par Reiff au radie, slave B p t f ^ V é ] . ' Cuire; Coq. — V . К о к ъ . П О В О Р А Ч И В А Т Ь О В Е Р Ш Т А Г Ь (Povuratehivatc overc/itdke), rus. v . a. (Proprement : Retourner, en virant vent devant. De Bpamnim. [Fratitc], Faire tourner.) Donner vent devant, Virer de bord vent devant. — Д а ш ь , Оверштагъ. П О В О Р О Т И Т Ь (Poporotite), rus. v . a. (De Bepm iqr,.

[Vert],


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1188

lad. slave îles mots exprimant l'idée de Tourner, Retourner; l'iïlyr. dit Fertati, Vartiti, Fratiti, Tourner; le pol., VPertebu, Détour. Tous ces mots ont de l'analogie avec le lat. Fertere.) Cabanner, Écarter un objet de la direction qu'il devait naturellement prendre. — Поворошить корабль по вЬтру (Povorotite /comblepo vélrou.) (Proprement : Tourner en arrière tout fait le navire jusqu'au vent.) Changer de bord, Virer de bord. — П о в о р о т и т ь оверштаги (Povorotite overchtagg), Virer vent devant. — П о в о р о т и т ь черезъ фордевинда (Povorotite tchérezz fordéeint.) Virer vent arrière.—Manquent a la part, rùs.-fr. du Dict. de Chichkoff. — П о в о р о т и т ь парусъ (Povoretite Parouss), Changer une voile en la contrebassant. — V . Парусь. П О В О Р О Т Н Ы Й НОСОВОМ Ш П А Н Г О У ' Г Ъ ( / w rotnie nosovoïc chpannhooute), rus. s. m. (Посопой, De l ' A ­ vant [De П о с Ъ , N e z , Avant].) Couple élancé. ( V . Шпангоупгь.) — Поворотньй шпангоутъ (Povorotnie chpan­ nhooute), Couple dévoyé. П О В Р Е Д И Ш Ь (Povredite), rus. v. a. Blesser. Du radie, slav. Вред [Fred][ar. Dommage.) Avarier.

(Endommager,Gâter, Ferdè,Perte],Tort;

ПОВРЕЖДЕН1Е (Povrcjénié), rus. s. n. (Proprement : Dommage, Blessure.) Avarie, Incommodité. —• Manq. à Chichkoff.—V. Anapïa.

rus. v.- a. (De Гружашь, Г р у з и т ь , Aller à fond; rad. Г р з ъ [Krouzz] [V.J, et de П о [Po], préfixe de l'action qui s'achève.) Enfoncer, Plonger, Immerger, Submerger, T i r e r (tant de pieds). — Manque à Alex. Chichkoff. — Погружа­ ться (Pogroujatsia), v . r. Etre submergé, Couler bas, Som­ brer, S'enfoncer, Périr, S'abîmer, S'immerger, Caler, P l o n ­ ger dans l'eau, eu parlant du navire chargé d'une certaine façon.—Погружеше (Pogroujcnié), s. n. Embarquement d'objets quelconques à bord d'un bâtiment, Enfoncement. Immersion , Submersion, Tirant d'eau. — V . О б с т о й т е . П 0 1 ) (Pod), val. s. (C'est le motillyr. signifiant: Plancher. Pont. — V. Ilò'nte. P O D A P O R , illyr. daim. s. m. Accore, É p o n t i l l e . — V . Podpòr. — Podaprên, adj. Accoré. ( V . Podporên.) — Podapriëti; v. a. (De Pod, adv., Dessous; Pricti ou Priëcsili, Poser en travers.) Epontiller, Accorer. — \ . Podpôriti. П О Д А Р 1 (Podàri), gr. mod. s. m. (De П000?, génit. d e ПоПс, pied.) (Proprement: Jambe.) Fouet d'un palan, Pantoire. ПОААР1А ТНУ.MnOYPINA (Podaría ti-s bourina),çr. m o d . s. (Du gr. anc. Пои; (По8ос), Pied, Jambe , et de l'ital. Bo­ ri na, Bouline.) Branche de bouline.— M . Dehèque (Dict. gr, mod. fr., I8Î5) ne donne pas cette acception du mot nooctpia, q u i , chez lui, signifie seulement : Trace du pied. —

П О В Р Е Ж Д Е Н П Ы 1 (Povréjénnii), commodé.— Manq. à Chichkoff.

rus. adj. Avarié, In­

П О В Т О Р Я Т Ь С И Г Н А Л Ы (Povtoriate siglinali), rus. v. a. (De В т о р о й , contraction de Д в а т о р о п , Second; radie. Два, deux.) Répéter les signaux. — V . Репетовать. P O C H Y N A C , pol. v. Submerger. — V . Pograzac'. П О Г И Б Н У Т Ь (Poghibnoute), rus. v. n. (De Гиь [Ghîb], radie, slave d'un certain nombre de mots exprimant l'idée de : Ruine, Perte, Destruction ; et du préf. Подъ [Pote], Audessous de...) Périr. П О Г И Б Ъ (Poghibe), rus. s. m. Tonture. — Ce mot qui se lit, p. 160 du Dict. fr.-rus. par Chichkoff, et qu'on ne trouve ni dans le Dict. rus.-angl.-fr. du même auteur, ni dans son Dict. angl.-rus. , n'a pas été recueilli par Reiff. Il ne saurait se rapporter au radie, slav. Г и б (Ghib), qui a formé un certain nombre de mots exprimant l'idée de : Perte, de Ruine, de Destruction; mais il est formé sans doute de Г и б [Ghib), que nous trouvons dans l'illyr. avec le sens de Flexion , de Courbure. Gibatï (Ghibati), Plier, T o r d r e ; pol. Gibanie, Courbure. П О Г О Д А (Pogôda), rus. s. f. (De Годъ [Gode], T e m p s , Année.) Temps, Gros temps, Tempête. — V . Буря. П О Г О Н Н Ы Й П О Р Т Ь (Pogonie porte), rus. s. m. (De Погоня [V.]) Sabord de chasse. — V . Поргаъ. П О Г О Н Я (Pogonia), rus. s. m. (De Гна [Gna], radie, slave des mots rus. exprimant l'idée de Poursuite; et de По [Po], préf. marquant la Durée de l'action.) Chasse. — Пого­ нять (Pogoniâte), rus. v . a. (Talonner, Presser.) Chasser, Appuyer la chasse.—Manque à Alex. Chichkoff.—V. Про­ должать. П О Г Р Е Б А Т Ь (Pogrébate), rus. v. n. (De Г р е б л о [ V . ] , et de П о , préf. indiquant la Durée de l'action pendant un cer­ tain temps.) Nager doucement, Nager peu de temps. П О Г Р Е Б Ъ (Pogrèbc), rus. s. m. (Du slave Г р е б , radical des mots exprimant l'idée de Creuser.) Caveau. П О Г Р У Ж А Т Ь (Pogroujate),

П О Г Р У З И Т Ь (Po'grouzite),

V . 2трост1.

П О Д А Т Ъ Б у К С И Р Ъ (Pódate bouksire), rus. v . a. ( D e Д а т ь [Date] [ V . ] , et de П о [Po], préfixe de l'Achèvement de l'action sur un objet.) Donner une remorque. — V . Букспръ. П О Д А Т Ь С Я (Podatsia), rus. v. r. (De Д а т ь , Donner, et de Под [Pod], Au-dessous.) Consentir. П О Д Б И Р А Т Ь (Potbirate), rus. v. a. (De Подборъ. [ A . Acculer. — Подборъ (Potbore), s. m. (De Б р а т ь [Brute], Prendre, et de Подо [Podo], Au-dessous.)—Г1одборпстый флоршпыберсъ (Podboristíe J/ortiinbcrss), Varangue acculée. П О Д В Е Р Т Е Т С Я К Ъ А П А Н Е Р у (Potvertetsia к'арапепи), rus. (De Подвёртывать [Potvertivate], compose de В е р т Ь т ь , Fcrtitc, Tourner, et du préfixe Пода, Pode, marquant la direction Au-dessous de...) Littéral. : Mettre dessous ce qui monte du fond. A'irer à pic. — Manque à Chichkoff, partie rus.-fr., p. 2 6 ; se lit, p. 10, partie f r . rus. au mot : Apiqucr. П О Д В О Д Н А Я Ч А С Т Ь К О Р А Б Л Я (Potvotnaïa tchaste korablia), rus. s. f. (Mot à mot : Qui est sous l'eau partie du navire. Подводная, de Вода [Voda] [rad. sanscr. Otid-a, de Ound, Être humide], et de Подъ [Pote], Dessous; Ч а с т ь , P a r t , P o r t i o n , Partie.) Œuvres v i v e s , Carène. П О Д В О Д Н Ы Е К А М Е Н Ь Я (Potvotnité ou Potvotnouié kamènia), rus. s. (Roches sous l'eau.) Battare. — V. Каменъ. П О Д В О Д Н У Ю Ч А С Т Ь К О Р А Б Л Я В Ы С К Р Е С Т Ь 11 В Ы Ч И С Т Г Г Ь (Potvotnouiou tchaste korablia vistereste i vitchistité), rus. (Mot à mot : Qui est sous l'eau la partie du navire racler et réparer.) (Nettoyer et réparer la carène.'i Espalmer. П О Д Д А В А Т Ь (Potdavatc), rus. v. a. (Proprement : Sou­ mettre. De Д а в а т ь [Davate [rad. slave Да (Da); sanscr. Dà], Donner; et de Подъ [Pode , Dessous.) Embarquer un coup de mer, une lame; Déferler, en parlant des lames.—-A". Вливаться. nOAEÌÌN, gr. anc. et mod. s. m. (que les Grecs modernes prononcent Pozèô-n, le 3 sonnant à peu près comme le th


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . .irj"l.) Bouline. — L a bouline fut sans doute nommée par les G r e c s anciens TIOOEWV à cause des brandies attachées à lu | г т ц е de la voile. Les Grecs modernes, qui s'appliquent à faire revivre la langue maritime antique, ont repris IIOOSMV pour le substituer à Mrraupi'va. ( V . ) — C'est à tort que le L e x i c o n gallo-hellenicon (Athènes, 1842) nomme les boulines Каргой/О;; le Kepaiw/oç (V.) est un bras et non une bouline. — IIOOEMV irpos^vEpiov (Pozéô-n prossinémo-n). Bou­ line du vent. ( V . npofr^vsiAOv, Mitoupfvôt co6pocvo.)— IIOOEOIV bjtnveuLOv (Pozéô-n ypinémo-ri). Bouline de revers, Bouline sous le vent. (V. Miroupiva <70TTO6SVTO, — HoSetov г а

т

той àxa'fou (Pozéô-n ton attacha). Bouline de grand'voile, Grande bouline. ( V . 'Axa-cio;, Micoupiva тт,; pafarpac.)— lloo-wv той SoXt&voç (Pozéô-n ton dolônos-s). Bouline du grand hunier. ( V . AoXwvo;, Mitoupiva TÎJÇ уа[Атпа;.) — LToôsoiv той I k i S p Ô i m u (Pozéâ-n loti épidromou). Bouline de misaine. ( V . "f'-iciouoc, Mitoupiva той itpiyxou.) — Поогот той itpoipÉw; Pozéô-n tou prôréos-s). Bouline du petit hunier. — V . П р м -.=-.;, MltOUptva той TtapouxÉTO'j.

П О Д З О Р Ь (Podzore), rus. s. 111. Voûte. —• Reiff paraît croire que ce mot est composé de Подъ, Dessous, et de Зобъ ar. Zubb, Barbe), Jabot, Ventre, Goitre; car dans son Dict. rus.-fr. il classe ce nom avec les dérivés de Зобъ. Par un oubli qui s'excuse dans un si grand travail, Подзорь et ses composés ne figurent qu'à la table ; on ne les trouve pas à la p . 33o. П О Л Ш А (Podissia), gr. vulg. s. f. (De По8{«ь>. [ V . ] ) A b a t t é e , Arrivée, Belàche. ЦОД121А12 (Podissiai-s), Kscale.

gr. mod. s. (De П001, Pied.)

n O A l I i î (Podisso), gr.anc. et mod. v. (De ПоЗо;, génit. de Пой? Écoute. On file l'écoute dans les petits navires pour laisser arriver ; delà П о о и т ш . ) Arriver, Laisser arriver, Relà\ По8(зш оХоЛЕта (ÔXov, Entièrement) (Podisso olo/èta), Arriver tout plat. — noSicw ôXryov (Podisso oli-io-n), Arriver p .—По01<;г! (Podissé), Arrive!—ПООЧ'ТЕ oXîyov ! (Po­ dissé oli-io-n), Arrive un peu ! — ПооЕети хатоХе/ov (Podisso ratoli-io-n), Arriver en dépendant. — Mr, TroSurjç (Mine podissis-se), N'arrive pas! N'arrive plus! — X w p U TCOSîoto Choris podisso), Sans arriver ! c

U 1 I

i e T

ell

П О Д К Р А С И Т Ь (Potkrassite), rus. v. a. (De К р а с и т ь ' V I et de Подь, En dessous.) (Proprement: Repeindre, R é ­ parer la couleur.) Donner un suif, selon Alex. Chichkoff. V . Подмазать. П О Д Л Е И Т Е Н А Н Т Ъ (Potleïtenante), rus. s. m. ,De Л е п т е н а н т ь [ V . ] , Lieutenant, et de Под (Pod), Sous, I n ­ férieur.' Sous-lieutenant. — Au commencement du x v m siècle lorsque Pierre le Grand rédigea le Règlement de marine, — dont la Bibliothèque de la Marine, à Paris, possède une traduction faite en 1720, comme le Règlement luimême , — la marine russe avait deux espèces de sous-lieutenants: les sous lieutenants de vaisseau et les sous-lieutenants d'artillerie. Voici ce que dit du sous-lieutenant de vaisseau le chap. 6 du Règlement, p. 120 du manuscrit de la Mar i n e , coté n° 163 : 1 L e Sous-lieutenant a la quatrième place après le capitaine; il doit obéir au lieutenant, et ne peut rien faire sans le faire savoir à ses supérieurs, excepté le devoir qui lui est prescrit. Pendant l'absence du lieutenant, il doit remplir son devoir. Il doit veiller toujours avec soin ,ur les malades, afin qu'on les contente en tout, sous peine d'être puni suivant l'importance de l'affaire, lorsqu'il manquera à son devoir. » Il y avait a b o r d des bâtiments autant de sous-lieutenants de vaisseau que de lieutenants. (V. Л е и e

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т е н а н т ъ . ) En 179$, les sous-lieutenants de vaisseau avaient disparu du cadre de l'état-major de la flotte; en effet, 011 ne trouve point d'article : П о д л е п т е н а т ъ dans le DicU d'Alex. Chichkoff. C'est l'enseigne ou Мичманъ ( V . ) qui avait remplacé le sous-lieutenant. Quant au sous-lieutenant d'artillerie, il paraît qu'on en embarquait seulement sur les vaisseaux de 76 canons; sur les vaisseaux de 90 et de 80, on embarquait des lieutenants d'artillerie... ( P . 27 du manuscrit cité.) П О Д Л Е К А Р Ь (Potlékare), rus. s. m. (De Лекаре [ V . ] et de П о д , Dessous.) Aide chirurgien. П О Д М А З А Т Ь (Potntazate), rus. v . a. (De М а з а т ь [Mazate\ Oindre [rad. slave Маз \Maz\; iljyr. Masaoc, Beurre, Maslina, Huile, Mastiti, Frotter, Graisser ; poX.Maz', Viens oint, Goudron ; Mazac', Frotter, Enduire. Selon Reiff, le slave Maz serait un emprunt fait à Гаг. Mash, Enduire] ; et de Подь [Pode], prélixe de l'action faite Au-dessous d'un objet.) Donner un suif, Cou rayer, Donner un courai, Espalmcr. — Подм :зка (Podmaska), s. f. Courai. — V . Под­ красить. П О Д М А С Т Е Р ! ) (Potmastère), rus. s. m. (De Шбтеръ [ V . ] et de П о д , Au-dessous d e . . . ) Contre-maître. П О О М О Л (Podmalou, ou sonnant à peine), v a l . s. m. (Nous ne trouvons dans l'illyr. ni dans le russe aucun ana­ logue à ce mot, dont la forme est cependant toute slave, et qui est composé de П о д ь , Dessous, et de М о л , dont nous ne connaissons pas le sens précis. Peut-être М о л a été fait du lat. Moles, Digue. Podmol manque à .1. A . Vaillant.) Barre à l'embouchure d'une rivière. П О Д Н И М А Т Ь (Potniniatc), rus. v. a. (Même radie, que Поднять. [ V . ] ) Hisser. — Подпитай! (Potnimaï!) Hisse! — Поднимать якорь (Potniniatc iakore), rus. v a. (Propre- ment : Ramasser, Soulever, Elever une ancre. D ' i b n (Imou), P r e n d r e , Saisir; et de Подь (Pode), préfixe du Rapprochement.) Lever une ancre. — Поднимать якорь за б у п р е п Т ) (Podnimate iakore za bouirèpe.) (Proprement: Lever une ancre avec l'orin.) Lever une ancre par le poil, par les cheveux, Oringuer. П О Д Н И М А Т Ь С Я К Ъ В Б Т Р у (Potnimatsia vétrou), rus. v . r. (Proprement : Se dresser au vent.) Loffer, Pincer le vent, Piquer an vent.— V . Пнппп пь бедешшдъ. П О Д Н Я Т Ь (Potniate), rus. v. a. (Du slave Я т ь [Jate] ; Prendre; illyr. Jatti, Prendre, Commencer; Jat, P r i s e , Butin; et du préf. П о д ь , Dessous.) Hisser. (V. Поднимать.) —• Поднять бра.мстеш'п (Potniate branistcnng/d). Guinder les mâts de perroquet. ( V . В ы с т р е л и в а т ь . ) — Поднять на корабль шлюпка Potniate па korable chlioupkà). Embar­ quer un canot, une chaloupe. — Поднять паруса ou Парусы (Potniate pamussa ou paroussi). Selon Reiff, article П а р у с ь , p . 657 de son Dict. rus.-fr., ces mots signifient : Déployer les voiles. Mais Поднять signifie, selon le même auteur, p. 354 du Dict. c i t é : Ramasser, Relever. ( V . cidessus.) Podniatcpamussa voudrait donc d i r e : Ferler, Serrer les voiles, en Relever, en Ramasser la toile. J. Hcyin, Chichkoff et M . le comte de Stackelberg, disent : Kpt.iinm hn pite) ( V . ) pour : Serrer les voiles; ils disent О т д а т ь [Odate pour : Déferler ou Larguer les voiles , les mettre au vent. — Scion Alex. Boutakoff, П о л а я т ь napvci> (Potniate paiouss) signifie: Hisser une voile ; Boutakoff a certainement raison contre Reiff.—Поднять степгн (Potniate stcnnglii). Guinder les mâts de hune. — Поднять флаги (Potniate flakc). Hisser ou Arborer le pavillon. ( V . ф л а г ь . ) — Поднять якорь барказомь (Podniatc iakore barkazome). Lever l'ancre avec


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . 1190

la chaloupe. ( V . Барказъ.) — Подобрать флага> (Podohratc jlAkë). ( П о д о р а т ь , Retrousser; de Б р а т ь , Prendre avec les mains, et de П о д ъ , préfixe du rassemblement. Mettre le pavillon en berne. — П о д о й т и къ судну т а к ъ близко (Podoïeti к' soudnou ta к blisko.) (Подойшп, Aller tout près. [ D ' riramn [ V . ] , et de Под, préfixe du rapprochement.] Aller du navire tellement près.) Ranger un bâtiment à l'honneur. n O A O S T A M O N T H 2 П А Й Р Н 2 \Podostamo-n ti-s plâris-s), gr. mod. s. n. (De Пой;, P i e d , et de ПХмот). TV.]) Étrave. — Псооэта|А07 ФТЕ'СТО [Podostamo-n flèfto). Sous ne savons quelle est l'origine de ФТЕ'ФТО, et ce que signifie ce mot ; tout ce que nous pouvons dire, c'est que nous som­ mes certain de l'avoir fidèlement recueilli de la bouche des marins que nous consultions, en 1841, à Athènes pour faire notre nomenclature grecque.) Ltambot. П О Д О Т А Е , ПОДОТ11 £ [Podota-s, Podoti-s), gr. mod. s. m. peu usités. (Selon M. Oehèque, de По8о'ш [ V . ] ; selon nous, de l'ital. Pedoto, Pedôtta. [ V . ] ) P i l o t e . — V . ШХоЧо,, Nauayoiyo;. П О Л О Й [Pozoô), g r . anc. et mod. v. a. (De По8«а*. [ V . ] ) Bouliner, Aller à la bouline, Haler la bouline. П О Д П Е Р Е Т Ь (Potpérète), rus. v. a. (De П е р е т ь , Serrer, Presser [rad. slave Пра [Pra], selon Reiff, et du préf. По.дъ, En dessous.) A c c o t e r . — Manque à la partie rus.-fr. du Dict. de Chichkoff.—Подпертокъ (Potpertoke), П о д п е р т ъ (Potperte), s. m. (Proprement : Sous-marchepied.) Etrier de marchepied. — Manque à Reiff. ( V . ундеръпертъ.) — llo.umpame (Potpiranié), s. n. Accorage. —Подпора (Potpora), s. f. (Étai, Appui.) Accore. — V . П п л л е р с ь , Подс­ тава, Стопка. P O D P O R , illyr. daim. s. m. P O D P O R A , s. f. De la même origine que le russe Подпора. [ V . ] ) Accore, Épontillc.— Podporên, adj. Accoré. ( V . Podaprên.)—Podporiti, v. a. Epontiller, Accorer. — V. Podapriêti. П О Д С Т А В А (Potstava), rus. s. f. (De С т а в и т ь [Stavite\ (rad. slave С т а [Sta] [sanscr. St'â; d'où St'anou, Stable], Mettre debout, Dresser; et de Подъ [Pode], Dessous.) Étaie, A c c o r e , Béquille, Bourde. — V . Н п л л е р с ъ , Подпора, Стойка. П О Д Т Я Г И В А Т Ь В Е Р Е В К У (Pottiaghivate vcrcvkou), rus. v. r. (Proprement : Tendre un cordage , Tirer une manœuvre. De Тягнуть [Tiaghnout], d'où la contraction Т я н у т ь . [ V . ] ) Peser sur une manœuvre. П О Д Т Я Н У Т Ь НА В Ъ Т Р Ъ Г И Т О В Ъ (Pottianoutc па vétré guitove), rus. v. a. (Proprement : Tirer par-dessous la eargue-point, au vent.) (De Т я н у т ь [ V . ] , et de Подъ [Pode], Dessous.) Lever le lof.—Подтяни г р о т а г п т о в Ъ ! (Pottiani Подтяни grnlta gudove ! ) Lève le lof de grande voile! ф о к а - г а т о в ъ ! (P,.ttiani foka guitove!) Lève le lof de misaine. — V . Г п т о в ъ . flODSVl D E ЖОС (Podoulou [ou final sonnant peu] dé jos), val. s. ( L e pont d'en bas.) Faux-pont. — V . Жос. P O D U S C I T I yPodoustcbiti), illyr. daim. v. a. (Pod, Sous; Usciti [du slave Ш и [Clti]; у ш и т ь [Ouchite], rus. Coudre solidement]. Coudre dedans.) Submerger. P Q D V I A N J E (Podvianié), illyr. daim. s. n. Nausée, Mal v. (Pod, En dedans, Viati, Hurler, de mer.— Podviâtise, Crier, Gémir [du slave Вы [fi], rad. des mots qui expri­ ment l'idée de Lamentation, de Gémissement, de Cri de douleur].) A v o i r des nausées, Avoir le mal de mer.

P O D V O D C S I K (Podvodtchsik), illyr. daim. s. m. En , Voda, Eau.) Navigateur, Passager.

(Pod,

P O D W O D A , pol. s. f. (De Pod, Sous, et de JVoda, [V. Вода.]) Bas-fond, B a n c — V . Miel.

Eau.

P O D W Y Z ' S Z A C (Podvyzchats), poi. v . (De Podwyz\ En haut, qui nous semble venir du rad. slave Вис [fis], qui a fait le verbe illyr. Visiti, Hausser, et le russe Bnefcmb [fisiéte]. P e n d r e ; et du préfixe Pod, Totalement.) Hisser. Guinder. П О Д У Ш К А B b у К Л Ю Ч И Н Ъ (Podouchka v- onklioutchiné), rus. s. f. (De у х о [Ûuho], Oreille; VUIKO, diminuì. Oreiller, Coussin ; et de Под [Pod], Sous.) P o r t e - t o l e t s , Toletière, (V. уклоюпна.)—Подушка на бптенгъ-краеппса (Podouchka па bitcnngg-kraspisa). Chevet ou Coussin d e bitte. ( V . Б и т с н г ъ , Красппсъ. — Подушка подъ клюзами (Podouchka pode kliouzami.) Coussin d'écubier.—V. К л ю з ъ . П 0 Д Ш К И П Е Р Ъ ( Р о ^ Л / 7 > е г е ) , rus. s. т . ( О е Ш к п п е р ъ [ Y . ] , et de Под, Au-dessous de.) L e second capitaine d'un navire marchand, L e contre-maître. П О Д Ъ В ' Б Т Е Р Ъ , П О Д Ъ В Ъ ' Г Р О М Ъ (Pote -vétènr. Pote vétrome), rus. adv. (Подъ, Sous.) Sous l è v e n t . \ В1>шеръ.)—Подъ парусами (Pote paroussami), adv. Sous voiles. — V . Парусь. П О Д Ъ Ё М И С Т О Е (Potdiomistoïé),r\is. adj. ( О е П о д ъ ё м ъ , Action de Soulever.) Qui porte une lourde cargaison. П О Д Ъ Е М Н Б Ш ТОРДЕНЪ (Pottcmnic gordène), rus. s. (De Поднять [Potniatc] [rad.Им [Im], d'où Мнишь [Imate], Prendre, Saisir], Soulever; et de Горденъ, Cargue.) Cart a h u . — M a n q u e à la partie rus.-fr., p. a6 du D i c i , de Chichkoff. — Подъемный-горденЪ-блокъ (Pottemnic-gordène bloke), s. m. Poulie de cartahu. — Y . Блокъ. P O E R A PROA A . . . , port. anc. v . a. (Du lat. Ponere, P o ­ ser, Mettre. Mettre la proue vers.) Mettre le cap à tel rumb de vent. — « Posemos a proa ao noroeste. » RntcirodeD. Joan. de Castro, Caminho , 1 " janv. 1641. — Pocrfora, Mettre dehors, Mettre à la mer. — « Os capitaâes... mandarom Poer seus batees fora dos n a v y o s , e apparelharonse cou aquella gente que sentiram que lhes era necessarva... » A z u rara, Chron. de Gainé ( i 4 5 3 ) , p. 187. ( Y . Enseaila.) — Poer navio cm monte. (Proprement : Mettre un navire amont, ou en amont.) Faire remonter une rivière par un navire. — « . . . E andou asy huns dias alce que hum dia mandando Poer hum nauio em monte с о т afadigua que nysso leuou e grandes callmas « (chaleursj » tornou outra vez a cair de f e bres... » Lettre de Pedro Alvares de Caminha au roi de P o r ­ tugal sur la mort d'Alvaro de Caminha, 3o juillet 1499. (Annaes marit. с colon., L i s b . , 184З, p. З45.) P O G E , fr.-provenç. s. f. (De l'ital. Poggia [ V . ] , venit. Poza, Pnzal.) Corde ou petit palan simple attaché à l'un des bragots de l'antenne d'une galère ou d'un autre bâtiment latin; elle est au côté droit du Car, comme l'orse est au côté gauche. L e côté droit ou tribord, et, par une autre extension : Le côté sous le vent. — « Au lendemain, r e n c o n trasmes à P o g e . . . >• ( à notre droite ) . Rabelais, Pantagruel. liv. iv, chap. 18. P O G G I A , ital. anc. s. f. (? Du gr. Пои;, Écoule, ou plu­ tôt de son génitif lloSoç.) Nom d'une corde ou d'un petit pa­ lan attaché au Car ( V . ) de l'antenne pour le porter à droite, comme l'orza ( V . ) le portait à gauche. Par extension le côte droit du navire prit le nom de Poggia, et Andar da Poggia [ \ . ) signifia : Prendre le vent à d r o i t e , etc. Poggia désigne maintenant le côté sous le vent. Aussi quand on crie : P o » -


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . <-ia! le timonier met la barre au vent pour Faire arriver le n a v i r e , pour Arriver, comme on tlit en France. — л К sien lutti ben presti Tirar la poggia questi. » F R . BARBERINO, Documenti

d'Amore

(nu'

siècle.)

. O n d e subito fu ordinato a quelli del timon che doues„ T O tirare a Poggia. » (Aussi fut-il ordonné tout de suite aux timoniers de Laisser arriver, ou de tirer la barre au vent, pour que le navire descendit sous le vent.) Naufr. de Quirino ( 1 4 З 1 ) , ap. Ramus., t. и , p . 208 A . — V . A Poggia. P O G G I A R E , ital. P O G G I A R , vénit. v. a. L e même qu'Andarda Poggia. (V.) Laisser arriver. — V . Straorzar. P O G G I A S T I ! E L L O , ital. s. m. — V . Pollastrello. P O G O D A (Pagoda), poi. s. f. Ciel, T e m p s ; e t , selon l'abbé Trabczynski : Beau temps. — V . N i e b o , Погода. P O G R A Z ' A C (à peu près : Pogronzats), pol. v. (Des mêmes radie, que le rus. Погрузшпь [Pogrouzite], ou П о г р у ­ жать [Pogroujate]. [V.]) P l o n g e r , Submerger. ( V Pochy- ) Pograz'ac'z'e (à peu près : Pogronzatcbe.) Etre submergé, Couler bas. — V . Nurzae'sie. n a c

П О З А Д И (Pozadi), rus. adv. (De Задъ [Zade], radie, slave : 3a \%d\, Au delà, Après, Derrière.) De l'arrière, En arrière, Derrière. П О Й Т И В Ъ М О Р Е (Poïeti v' more), rus. v . a. (D'IJinmu Ulti], A l l e r . ) (Aller à la m e r . ) Mettre à la mer, Mettre d e hors. P O I G N A N T , fr. partie, de Poindre. (Lat. Pungere, P i q u e r . ) Commençant à monter, en parlant de la mer. — « E t quant aus noms des marées où il serait question de juger cours et marées Poignans et juzans, qu'il s'entend quand la mer monte et baisse... » Ant. de Conflans (I5I5-I522). P O I G N É E D E L ' A V I R O N , fr. s. f. (De Poing, fait de Pugno [lat. Pugniis; rad. g r . lluxvó?, Serré.]) (Gr. anc. et cr. litt. mod. KoHtawv; ital. Manico; ail. Handgriff; angl. Handle ; dan. Aarelomme; isl. Araridummr, Hlummr ; rus. Ручка прп конц1) весла [Routcka pri kontsé vesla] ; turc, Topats; bas bret. Fust ar roénv, Lost ar roiiejf; ar. côte N . d'Afr. Endgcriou di mokdaf.) Partie extrême du Bras ( V . ) ou Genou ( V . ) de l'aviron , celle que le rameur tient dans sa main et qui pour cela est arrondie et d'un petit diamètre. On l'appelle quelquefois Manche de l'aviron.

1191

Pointe de terre, Extrémité pointue d'un cordage, Gafcette de ris. — Point of a cable, Queue de rat d'un câble. — Point of compassj Aire de vent, Quart de vent. (Mal. Mata padodoman [ ^ j - V s o b ] . j 4- P O I N T (То) A G U N , angl. v. Pointer un canon P O I N T A G E D E L A C A R T E , IV. s. m. (De Pointer. [ V . ] (Bus. Псленгь [Pclcnnke], Положеше на карту плаиашп корабля (Polojénié па kartott plavanïe lorablia].) Action de pointer la carte. P O I N T E DE T E R R E , fr. s. f. (Gr. anc. "Axoa, Aslraç., Pîov ; lat. Promontorium ; bas lat. Puncto; ital. Capo, Pitiita; esp. Cabo, Pttnta; port. Ponta; basq. Pounttt; bas bret.. Век, Век douar, Min, Penn; malt. Ponta ta l'art fil baltar; ar. Raz [ ^ J , ] ; turc, Bouroun [ i _ t » j ] ; illyr. daim. Nadmorjc; val. Кап, npomontopi-6' ; rus. МысЪ (Miss), Hoct. [ЛГ<мф isl. Gmipr, Höfdi, Nés, Ögr, Skagi, Tdngi; a n g l sax. Gara, Nastt, Nœsse, Ness, Nose, Nosu, Sœ-nœsse; angl. Fore-land, Hcael-land, Point ; all. Kaap, Kap ; holl. Kaap, Hock Zands; dan. Ник, Nœs, Pynt; suéd. Utlde; mal. Hmt• diong ou Oudiong-tatiah [Uli ^ a . _ » a ] , Lidalt-tanah | » J u ) Ù u ] ; Tandiong [^jsr-\, madék. Tandzon, Tenr, Tindrou, c

Tsirak, Tsirihi, Tsirok, Tsiropassin; nouv.-zél. Rae; longa, Moni fonoua.) Langue de terre qui s'avance plus ou moins dans la mer. Les presqu'îles sont des pointes de terre. P O I N T E ( A ) , en parlant des Avirons. — V . Aviron. P O I N T E DU J U S A N T , fr. anc. s. f. Commencement du jusant.—-Il donna ordre » (le marquis de Villette-Mursay « à ces quinze vaisseaux de coupper» (leurscâbles) « tous en mesme temps à la Pointe du jusan, s'auertissant l'un I autre par un mot qui ne peut estre entendu des ennemis. » Relat, du combat de la Houguc (1G92) qu'on lit dans les Mémoires manuscrits du marquis de Villette-Mursay, p. i 5 o ; Arch. de la Mar. P O I N T E D U N A V I R E , vieux fr. s. f. C a p , A v a n t , Proue. — « En ce point ma gent, qui estoient en la Pointe du vessel aval.m'ecrièrent : « Sire, sire, vos mariniers, poun < que les Sarrazins vous menacent, vous welent mener à terre. » Joinville, Vie de saint JLouis.

1 . P O I N T , fr. s. m. (Du lat. Punctum.) (Port. Ponto; esp. l'unto; ital. Punto; angl. Day s ivork; ail. holl. Bcsteek ; dan. Bestik ; suéd. Bestick; val. Ш п г ; rus. Суточное счисteHnie [Soutotchnoé stchilénie]; bas bret. Poind krézteiz.) L'endroit estimé ou calculé de la mer où se trouve le navire j un moment donné. — « Et par l'estime de mon point, étions au droit du cap de Bonne-Espérance. » Journal du voy. de J. Parmenitier (1529).

— « Л quinze nez ensemble jointes, Denan! en sont les mestres Pointes Л ebacun boni encliastelées, El de tous costez crénelées. »

GUII.I.. GUIART (an. iao4j.

P O I N T E R , fr. v. a. (De Point.) Pointer un canon, (Angl. Point (to) a gttn; all. Abpassen die kanonc; holl. Het ges­ ehnt stellen, Het kanon stellen ; dan. Stille en kanon; suéd. Rikta; rus. Наподшпъ пушку [Navoditc pouchkou); val. Ameza (a) 811 t$n [ . / acheza oun toun); ar. côte N . d'Afr. 2. P O I N T D'UNE V O I L E , fr. s. m. (? Du gr. ПООЕОГУ, si niliant : Pied, Bout, Queue, Extrémité'; ou bien, contrac­ Aihcn; mal. Mitar \JL~-\) Diriger un canon vers un point tion de : « Point d'attache de l'écoute au coin de la voile. ») donné, vers un but que le projectile doit atteindre. — Poin­ Ital. Bugne; esp. Purio ; port. Punito; angl.-sax. Sccat, ter la carte, Angl. Prick (to) die с hart ; all. Die karte pricken, Besteck machen; holl. Besteh maaken; dan. Prikkc kuartet ; Scéata; angl. Citte of a sail; ail. Schoothôrn; holl. thoorn ; dan. Skiadluirn f suéd. Skotliorn; val. b'nriS \Oun- suéd. Göra bestick ; val. Xot'bpi (а) о n S n t [ ^ kholcrio poitnt] ; gtuou]; rus. У г о л ь y паруса [Ougolc ou paroussa] ; basq. rus. К л а с т ь плакате на к а р т у [Klasle plavanié na karkoruPoignia; bas bret. Korn à lien; lasc. Couniam; fr. anc. touj, Означать пункть корабля [üznatchate pounkte PunCoin [ V - Raupe.]) L'angle inférieur, le coin où est attachée b/iaj, П е л е н г о в а т ь [Peïcmigocatc-] ; ital. Cartcggiare, tarc la carta ; port. Par 0 ponto na carta ; esp. Cartear. [ — la manœuvre qu'on nomme : Écoute. « Comenzö el almirante à Cartear en clla (carta) con su piloto 3 . P O I N T , angl. s. f. (Du fr. Pointe ) (Ce terme se lit y marineres. » Primer viage de Colon, mardi 2.> septembre.] dans le Sea-mans Diction, de Henry Manwayring [1644].) Porter sur la carte le point que l'on a fait à midi, r'est-à-

Sc/100-

r


GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1192

dire Marquer sur la carte marine le Point de la mer où l'on est, d'après l'estime et le calcul que l'on.a pu faire. P O I N T I N G O F A C A B L E , angl. s. in. L'extrémité pointue d'un câble, Queue de rat. — V. Point. P O I N T U R E , fr. s. f. Synonyme d'Empointure. ( V . ) Au x v n siècle, la Pointure était, selon l'expression de (Juillet (1678) : « un raccourcissement de la voile dont on ramasse et trousse le point pour l'attacher à la vergue, et bourcer la voile pour prendre peu de vent, ce qui se fait de gros temps » — V . Bourcer, Fanon. e

P O I R A S [jyj',),

t u r c s . (Corrompu du gr. \hpzic. [ V . ] )

Vent de Nord-Est. POISSONS A L A R D , fr. anc. s. m. plur. Tous les poissons dont la graisse peut être fondue, et entrer dans le commerce comme une huile, étaient rangés parmi les Poissons à lard. — « Touchant les gros Poissons à lard, qui viennent et sont trouvés à la rive de la mer, il faut avoir égard à la coutume du pais, car le seigneur doit avoir partie au désir de la coutume, la raison est bonne, car le sujet doit auoir obéissance et tribut à son seigneur. » Rooles d'Oleron , édit. d'Ét. Cleirac; Rouen, i n - 4 , 1671, p. I I 4 - — V . Craspiscis.

П О К Р Е Н Г О В А Т Ь Н Е М Н О Г О (Pokrcnngovate nemnogo, rus. v . a. (De Кренговать [ V . ] et de Много,Beaucoup,et Н е , Pas. Caréner un peu.) Donner une demi-carène. П О К Р О Й П А Р у С О В Ъ (Pokroïe paroussove), rus. s. in.(De К р о и т ь [Kroïte], Couper, Tailler. Bad. slave : К р о й ; illyr Kroj, Krojenje, Taille, Façon des habits.) Coupe des voiles. P Ô L , bas bret. s. f. (? Du lat. Palus.) vernail. — V . P a o l , Varren.

Barre du g o u -

1. P O L A C R A , valcnc. s. f. F o c ; Grand foc du mistick et de quelques autres navires latins. 2. P O L A C R A , ital. s. f. Polacre. P O L A C R A - C O R V E T T A , catal. s. f. Nom d'un bâtiment marchand qui a la forme d'un brig, mais à l'arrière duquel est ajouté un mâtereau qui porte enverguée, à une corne, la voile d'Artimon. Si le brig n'avait pas ce mâtereau ou

Palo de mezana, il aurait le nom de Polacra ; l'addition du

troisième mât, qui lui donne l'apparence d'une corvette à mâtereau, lui vaut son surnom de corvetta. La Polacra-corvelta a donc trois mâts verticaux et un beaupré. Ses deux mâts sont surmontés de mâts de hune et de flèches de p e r roquet. L e Palo de mezana a une flèche qui ne porte point de voile. L e 3o mai 1841, nous visitâmes , dans le port de Marseille, une Polaera-con>ctta fort jolie et bien tenue, a r r i POISSONS R O Y A U X , fr. anc. s. m. plur. Poissons sur vant de la Havane ; son nom est la Pelegrina ; elle avait pour lesquels, au Moyen A g e , le R o i , ou le seigneur du rivage, capitaine un Barcelonais nommé Galpi, homme intelligent prétendait un droit, quand le flot de la mer ou les eaux qui nous servit à merveille dans le travail que nous allions d'une rivière les jetaient sur le rivage. Ces poissons étaient, faire à son bord. La Pelegrina, qui peut être considt suivant la Coutume de Normandie et ses commentateurs, comme un type des bâtiments de cette espèce, a d'cslora ou le Dauphin , l'Esturgeon, le Saumon, le Turbot, la Vive, le longueur totale : 99 pieds de Burgos, ou à peu près 85 pied? Surmulet, le Haubart ou L o u b i n e , enfin tous les poissons fr. (27" 68°), le pied espagnol étant plus petit que le frandignes de figurer sur la table du R o i . » Et. Cleirac, Coutume çais, dans un tel rapport que 7 pieds espagnols font 6 pieds d'Oleron, chap. 38 V . Crapois, Craspiseis, Yeret. français; sa manga, ou plus grande largeur au maître-ban, P O J A , port. s. f. Selon nous, la Pnggia ( V . ) ou Poge ( V . l est de 22 pieds 11 pouces de Burgos, ou 19 pieds 6 pouces fr ; il a de puntal ou creux : 16 pieds 6 pouces espagnols, ou de la voile latine. On écrivait au x i v siècle : Puja. ( Y . ) De 14 pieds 1 pouce français.Son tirantd'eau par devant (coi Po/a on fit Pojar, Laisser arriver, et Pojante, qui, appliqué à un navire, signifie : Naviguant largue ou Grand largue. — deproba), quand elle est chargée, est de 10 pieds 8 pouces espagnols; son calado de popa est de 14 pieds 4 pouces de ' la a nao pojante. — Le navire allait arrivant, ou larBurgos. Ce navire a des façons assez fines de l'avant et de gue. » Ce proverbe est à peu près analogue au proverbe l'arrière. Sur la poupe est élevée une petite dunette couvrant français : « Il a vent en poupe. » — Moraes (1789) veut que la chambre, et laissant tout autour une coursive. La roue du la Poja soit la « Ponta inferior da vela » , ou une « Corda gouvernail est établie sur l'arrière de cette dunette. N ' o u conique si vira a vela. » Il veut que Pojar employé par blions pas de dire que la Polacra-corvctta n'a pas de hune. Freire, Goes et Barros, dans le sens de Débarquer quelSes capelages de bas mâts sont très-proprement recouvert» qu'un, ait été dit de cequ'on le débarque « Navegando com par une toile goudronnée et peinte en noir. à Poja, ou Parle inferior da vela. » Moraes se trompe certainement ; la Poja n'est ni le coin inférieur ou point de la 1. P O L A C R E , fr. angl. dan. suéd. s. (Ital. esp. port. Povoile, ni l'écoute, ni le bras; c'est, à n'en pas douter, la Poge. lacra; ail. Polaker; holl. Polaak , Polaka; dan. Polakker; Quant à Pnjar, il est sans analogie avec Poja ; il nous semsuéd. Polacker; rus. Полякра [Po Пакта].) Nom d'un navire ble, comme l'ital. Posarc, l'esp. Pausdr ou Posar, et le de la Méditerranée qui n'est pas sans analogie de forme avec port. Poisar ou Poùsar, un mot fait du lat. Positus, et un la pinque Nous avions pensé que ce nom avait pu être fait synonyme de Por, Poser, Déposer (lat. Ponerc.) M . D ' A v e du bas lat. Polaxis ou Spada potaciada, q u i , au Moyen /,ac, que nous avons consulté, pense que \e Pojar portugais, Age, désignait, selon les Bénédictins, une sorte d'épèe ou aussi bien que le Pojar ou Pnjar des vieux poètes provende poignard. La longueur de la pointe par laquelle est terçaux, signifie Monter, et que lorsque Goes dit : « D . L o u - miné l'avant du navire qui le porte, nous paraissait justirenço Pojou na parte que lhe era assinada » , il entend fier cette supposition; nous croyons aujourd'hui que Podire : que Lourenço débarqua à l'endroit qui lui était assigné, laxis et Polacre sont deux mots qui n'ont que d'apparents en montant du navire à terre. On monte peu d'un navire à rapports. Polaxisn'était pas le nom d'une épée, comme l'aterre, et, généralement, on descend à terre au moyen d'une vancèrent les Bénédictins, que nous avions crus sur leur pa planche poussée du navire. Si M . d'Avezac a raison, Pojar rôle, comme on croit sur la parole du maître. Dans ta avait pour origine le bas lat. Podium, qui a fait le fr. Pur, charte de Henri V I (an. i 4 5 o ) , citée par Rymer et alléguée Montagne, l'ital. Poggin, etc. par les continuateurs de Du Cange, Polaxe est sans doute П О К Л А Ж А (Poklaja), rus. s. f. ( De Клажа [ V . ] et de une latinisation de l'angl. Pole-axc, qui signifie hache Ho [Po], préf. de l'action qui s'achève.) Cargaison, Char- à manche (Pôle). Il n ' y a rien de commun entre cette hache, qui est encore la hache d'abordage des marins .ingement. — On disait autrefois Поклаже* (Poklajcïa). 0

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GLOSSAIRE

glais et la Polacre. Polacre a peut-être une origine anal o g u e à Poulaine ( V . ) La Polacre porte, en général, trois mâts à pible et des voiles carrées. Quelquefois cependant elle a la voilure du cbebek, et ses trois mâts d'un seul brin portent des voiles latines. Nous croyons que le nom de Polacre a été donné à ce navire à cause de son avant très-pointu. ( G r . Поль, Beaucoup, et'A/.pot, P o i n t e . ) i . P O L A C R E , langued. s. f. (Ital. Polaccon.) Foc. i . P O L A C R O N , fr. anc. s. m. La plus petite des voiles du mât de l'avant, dans une grande galère. Cette voile était triangulaire; on en voit la forme lig. 18 du volume in-fol. manuscr. (Dépôt de la Mar.) intitulé : Figures de la première et de la seconde parties de la Construction et du M é m o i r e des agrez d'une galère senzille. >. En 1680, Dortières (Projet de marine, Ms. in-fol., Dépôt de la Mar.) n'admettait pas qu'une galère ordinaire dut avoir un Polacron. Il ne l'admettait que pour les Réaies de З2 bancs, et les P a ­ trones de 29 bancs. — V. Férir. 1. P O L A C R O N , fr. provenç. s. m. Petite Polacre, qui va quelquefois à la rame. P O L A I N E , fr. anc. s. f. Pour Poulaine. ( V . ) On trouve cette forme du mot Poulaine dans les Merveilles de nature du P. René-François (1621}. P O L A S T R E L L O , ital. s. m. — Y . Pollastrelle. i . P O L E , vieux fr. s. f. (De l'angl. Pool; angl.-sax. Pòi,Pul, Etang.) Bassin — « Item, dient les ditz jurez que accoustumé est d'ancien temps un mariuer de prendre de louycr, de la Pole de Loudres jusques à Lusshebonne xx s. « (Du bassin de la rivière de Londres jusqu'à Lisbonne, 20 sous.) » Articles arrêtés à Qucnnboroug, en 1 З7 5. •,. P O L E , angl. s. (De l'angl.-sax. Pol, Pal, PU, en rela­ tion avec le lat. Palus, Pieu, Poteau.) Pible. Flèche d'un mât. — Pole-masts, Mâture à pible. — V . S h a f t , Underbare pôles. P O L E A , esp. s. f. (Du gr. Ползо, j e Tourne.) Poulie en général, et particulièrement, Poulie double, Poulie à violon. .—^ Doze motones y ocho Poleas grandes v medianas, per mitad, para de respecto. » Razón de las medidas... para en galeón nombrado Nuestra Señora de L o retto; Ms. de 1614 a 1621, Bibl. de la Mar., n° 1 4255-3. P O L E A M E , esp. s m. (De Polca. [ V . ] ) L'ensemble des poulies d'un navire ou d'un appareil. — n T o d o el Poleame, motones, quadernales y bigotas que pidieren» (que demandent ; Pedir, demander; lat. Potere) « los aparejos de galeón, de madeja de Guachapelí. » Razón de las medidas... para vn salean nombrado Nuestra Señora de L o r e t t o : Ms. de 1614 à 1621, Bibl. de la Mar.

1193

NAUTIQUE.

de Paxilus; gr. nâo-TaXo,), qui a formé les mots désignant le P i e u , la Palissade, le Bâton; illyr. Pàlac [ P â l a t z ] , le T o l l e t , Pàlica [Palitcha], Bâton; poi. Pallai, Massue, etc. Le Poliéno se trouve au reste dans l'illyrien avec le sens d e : Bois, et il est synonvme de Ddri'o. E n russe, il désigne la bûche de bois à briller; les marins emploient ces bûche» pour caler les tonneaux dans la cale, et c'est ce que les nôtres appellent :) Paille d'arrimage. P O L E W A C (Polévats), poi. v . (C'est le Politi illyr. et le no.iniiamb [Polivate] russe, signifiant: Arroser, Mouiller, Baigner. L e radical de ces mots est : Li[A\\], qui a fait le russe Lite{Anm\>], et Livale [/Innanib], Couler, Verser. I I o .innaiiii. [Polivate] signifie proprement : Verser dessus, A r roser, Humecter.) Goudronner. — V . Mazac', Osmalac'. P O L I C E D'ASSURANCE, fr. s. f. (Police, de l'ital. Polizza Billet, Cèllule; une des acceptions éloignées du lat. Politia, Gouvernement, Police; du gr. HóXic, Ville.) (Angl. Potier 0) Insurance; ital. Polizza di sicurtà.) Contrat par lequel un assureur s'engage, pour une somme convenue, de payer la valeur ou la diminution de la valeur de certaines marchandises , et même de certains bâtiments de mer, dans des cas exprimés et distingués avec précision, tels que ceux de naufrages et d'avaries. Cet acte peut être fait sous signature privée, et il contient les noms des navires, des assureurs, des assurés, ainsi que leurs conventions réciproques et toutes les choses nécessaires. » Rome (1 792). — « Police d'asseurauce est vu contract pai' lequel le marchand répond du vaisseau au bourgeois • (c'est-à-dire, par lequel le marchand qui loue le navire pour y mettre ses marchandises, en répond au propriétaire:, « o n bien vn contract par lequel on promet indemnité et assurance des choses qui sont transportées par 111er de pays en vn autre, au moyen de tant pour cent que l'assuré pave à son assureur quand le nauire est de retour. • Explicat. de divers termes, etc. ; Ms. du x v n siècle, Arcb. de la Mar. — Police île chargement. (Angl. Bill of lading. e

— V . Connaissement. P O L I E , fr. anc. s. f. (De l'esp. Potéa.[V.]) Béa, Poulie. — « Pour aehapt des Polies desdits arganeaux (V.) à i » s. pièce... 1 liv. 4 s. " Compte des dépenses faites pour la galère d'Ornano (nov. 1641); Ms. A r d i , de la Mar. — « Plusieurs Polies grandes, moiennes el petites, tant de ladite nel (ine aux magasins. » inventaire de lu nef Sainte-MarieBonaventure. — V. Sarsie. P O L I O N , fr. anc. s. m. (Augmentatif de Polie ( V . j , fait à la manière italienne.. Grande poulie, Grand rouet OU réa de poulie, — V. Carquois. P O L I X A , vénit. anc. •-. f. (Pour Puleggia.) Poulie. On trouve ce mot dans \.\ Fabbricai di galere, Ms. du xiv'' ou du x v s i è c l e , Bibl. Magliabec. de Florence.

P O L E G G I A , ital. s. m. (Du gr. IloX'áú, je Fais tourner, je Tourne.) Rouet ou Rèa de poulie. — .. Sono adunque due Poleggie al calcese ( V . ) , perche si collano gli amanti ( V . ) , per le"taglie da ghindare Poleggie tre.... » Bartol. Crescentio , Nautica Méditer. (1607), p . 38. — V. Puleggia.

P O L I Z Z A DI S I C U R T À , ital. s. f. Police d'assurance. — Polizza ili carico. Police de chargement, Connaissement. — V . Police.

n O A E M I K O i , gr. anc. adj. (De ПоХеи.ос. IV.] De guerre. — IloXcuocà ìTÀoìa, Bâtiments de guerre. (Suidas, à propos des TplTipEt? : « T o r / i p E i ; , IIX0.2 iroXsuixá, â X / À E Î T Ï I XSOEOV». »

I I O . I K P b l i K A K VII A l b i (Polkrija Armati), rus. s. f. (De KpwvKb [ V . ] et de ITOAIY, Moitié.) Demi-tour dans les câbles.

ПОАЕМОУ. (Polémo-s), gr. litt. s. m Bataille, Combat , Guerre. — V. взЛаасготгоХЕил.;, NXUULÏ/.O!.

P O L I . A C Q U E , provenç. s. f. (Pour 1. Polacre. [ V . ] ) — V. Babiller.

П О Л Е Н О (Polèna selon l'orthographe de Chiclikoff, I l o . i t i i o (Poliéno) selon l'orthographe de Reiff, russe s. n. (Etymologie incertaine. Reiff pense que le mot peut venir Je П а л и т ь , Brûler; on pourrait, avec autant d'apparence de raison, le faire sortir du radical Пал [Pan, lat. Palus,

P O L L A S I ' B E L L O , ital. anc et mod. s. m. (Il est bien entendu que ce mot n'a rien de commun que la forme avec son homonyme, fait du lat. Pullastra, et signifiant : Jeune poulet. Un document latin-génois du x m siècle nous fait connaître l'ancienne forme de ce terme. Pozastrcllus <i«

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15o


1194

GLOSSAIRE N A U T I Q U E

Pozastrello est évidemment le point de départ de Pollastrello-} et Pozastrello semble fait de Poggia [ V . ] et de Strelto ou St'ello. [ V . ] C'est ce tpui nous a fait dire dans notre Arch. nav., p . 400, que le cordage nommé ainsi était, au x m siècle, une pogge de remplacement faite pour gouverner le Car de l'antenne pendant le gros temps et pour aider la P o g g e . ) Aujourd'hui,-à Gènes, le Pollastrello est, dans le gréement de la voile latine, une cargue, q u i , frappée sur la ralingue de chute, au tiers environ de la hauteur à partir de l'Antenale ( V . ) , passe dans une poulie aiguilletée à l'antenne près du point d'attache de l'Amante. (V.) — « Vn capo per far due scotte cou vu Pollastrello, di peso di cantarà ire. » Pantero-Pantera, Armât, nav., p. 17З. Nous pensons que Pantero-Pantera , par le Pollastrello, fait d'un cordage gros comme l'écoute, voulut nommer la cargue dont nous venons de parler, d'après un renseignement que nous avons pris nous-mêmes en 1841, à Gènes, sur un navire latin. e

POLLIEGE, brouse."

fr. anc. s. f. Rea de poulie. — V . Tallie

P O L L I E R , fr. anc. s. m. (De Polie.) Faiseur de poulies, Poulieur. P O L L O M E , fr. provenç. s. f. (Corrompu de l'ital. Paloma [ V . ] ou Paroma. [V.]) Estrope ou Élingue servant d'estrôpeà la poulie de l'itague de l'antenne, ou élingue dont est entourée immédiatement l'antenne au tiers inférieur de sa longueur, et à laquelle s'attache l'itague ou Aman. (V.) — — « Plus, laPollomc du trinquet. "Estât de la galère. Haur/ancourt (1661); Ms. n" 3, liibl. histor. de la préfecture de l'Aube (Trdyés). P O L L Y , angl. anc. s. Poulie. — « I t e m , 4 Pollys with brasyn shyvers; item, a snatche Polly. » The inventory of the great barke, e t c . , 6 oct. i532. ( V . t. 11, ji. 279 de notre Archèol. nav.)—V. Pullie. П О Л Н А Я ВОДА (Polnaïa vodd), rus. s. f. (Pleine eau. Полная, de П о л и [Poln], rad. slave [sanscr.Poûrna], mots russes qui expriment l'idée de Plénitude.) Mer haute, Pleine, .Maline, Eaux vives. — V . Большая вода. П О Л О Г Ш Б Е Р Е Г Ъ (Pologhïebèrèhe), rus. s. m. (De Л о г ъ [Loke], Vallée, Endroit creux. [Côte, Rivage qui a une pente douce].) Plage. П О Л О Ж Е Ш Е (Pologénié), rus. s n. (De Л е ж а т ь . [ V . ] ) Gisement. —Положеше на к а р т у плавашй корабля (Polojènié па karlou plavanie korablia.) (Action de déterminer la position sur la carte du bâtiment naviguant.) Pointage de la carte. П О Л О Ж И Р у Л Я П О Д Ъ В ' Б Т Р ' Ы (Polojl roulia pote vètre!) rus. inipér. de Положишь. [ V . ] Mets la barre sous le vent! La barre dessous! Loffe! П О Л О Ж И Т Ь К А Н А Т Ъ Н А Б И Т Е Н Г Ъ (Polojite каnate па bitennke), rus. v. a. (De Л ожить, Mettre [radical s l a v e : Л я г [Liag]; gr. Аеуы; lat. Lectus, Locare; ail. Legen]; et de П о , préfixe de l'Achèvement d'une action.) (Fixer le câble à la bitte.) Bitter le câble. — Положить на сшенгу (Polojite па strenngou), (Mettre coiffé, Mettre vent dessus.) Coiffer, Mettre sur le mât. — Положить emonapa на канать (Polojite stopara na kanate), (Mettre des bosses sur le câble.) Bosser le câble. — Положишь т р и якоря Polojite tri iakoria), (Proprement : Mettre trois ancres.) Mouiller en patte d'oie. (V. Л е ж а т ь на трехъякоряхъ.) — Положить шкало ou шкалы (Polojite chkalo ou ehkali), (Mettre une jumelle ou des jumelles.) Jumeler. ( V . Ш к а л о . ) _ O n dit aussi Положишь фиш/ь (Polojitefiche). (V. фишъ.)

Положить якорь (Polojite ittkore), Etre à Y ancre, A i n : Mouiller. — Положить якорь вдоль б о р т а (Polojite iaknr vdole borta), Mettre l'ancre le long du bord.) T r a v e r s e r l'ancre. П О Л О З Ъ (Poloss), rus. s. m. (Proprement : Patin de traî­ neau, et Boa [serpent]. De Пол.ч [Polz], radical slave des mots russes exprimant l'idée de ramper.) Anguille, C o i t t e . P O L O M E R I A , bas lat. s. f. — V. Palomeria. П О Л О С А ВТУТРА (Polossa vélra), rus. s. m. ( P r o p r e ­ ment : Ligne du vent. Reiff suppose que Полоса peut v e n i r de П о л з т и , qui signifie Ramper; nous ne savons ce qu'il y a de vrai dans cette hypothèse, niais nous ferons remarquer que Ложе [Lojè], venant de Л е ж а т ь [Léjate], et signifiant : L i t , Couche, paraît avoir de l'analogie avec ce m o l . ) L i t du vent. П О Л О С К А Т Ь (Poloskate), rus. v. a. (Selon Reiff, ce mot vient de l'ancien slave П л а к а т и [Plaçait], L e v e r , qui e s t encore dans l'illyrien avec cette signification ; on ne voit pas comment l'idée de : L a v e r , Rincer, Nettoyer, a pu donner celle de : Rester vide, Battre le mât, etc. ; il nous semble que c'est à Плоек [Plosk) qu'il faudrait rapporter П о л о с к а т ь . Плоек est le radical slave d'un certain nombre de mots qui expriment l'idée d'Aplatissement. La voile est plate, eu effet, vide du vent qui la remplissait, quand elle fasie, quand elle bat le mât.) Barbéier, Fasier, Fouetter le mât. Ralinguer.—« Паруса и о л о щ у т ъ (Parottssa Polochtchntttc . Les voiles fouettent le mât. » Alex. Boutakoff, p. 162, art. Flap; Reiff, p. 7 0 З . — V . Держать к р у т о , Л е в е н т и х ь . П О Л О Т Н И Щ Е (Polotnic/itc/té), [Plate], Morceau d'étoffe.) L é . П О Л у - Г Л Л Е Р А (Polott-galera), [Pôle], Moitié.) Demi-galère.

rus. s. n. ( D e П л а т ь rus. s. m. (De П о л ь

П О Л у Б А Р О К Ъ , П О Л у Б А Р К А (Poloubarok, barka), rus. s. m. f. Petite barque. — V . Барка.

Polon-

П О Л у Б А Р О Ч Е К Ъ , П О Л у Б А Р О Ч К А (Poloubarotchck, Polottbarotchka), rus. s. (Diminut. de П о л у б а р о к ъ . [ V . ] ) Très-petite barque. П О Л у Б О Р Т Н И К Ъ (Poloubortnike), rus. s. m. (ПОЛУ. Demi-, Бортникъ, de Бордь, Sabord.) Mantelet de sabord. Faux-sabord. (Reiff, t. i , p. 4 З , art. Бордъ.) — Manque à Chichkoff et à J. I l e y m . — V . П о л у п о р т п к ъ , Ставень. e r

n O A Y A E P M A , gr. s. (Полис, Plusieurs; As'ppa, Cuir.) Barque faite de plusieurs cuirs cousus ensemble, ou seule­ ment d'osiers réunis par des lanières de cuir. Nonius, l i v . x x n i , v. 129. —IIoÀûosciia, qu'on lit, p. З18 de J. Scheffer (De Mil. nav.), est une faute d'impression. P O L U K O B A B L J A (Polottkorablia), rus. s. f. (Proprement : Demi-navire. Pol, Moitié; Korablj, Navire.) Barque. P O L U M O B S K I (Pouloumorsii), i\\yr. daim. adj. ( P r o p r e ment: Demi-marin.) Novice. P O L U N E B J E (Polotmèbié), illyr. daim. s. n. (Pol, Moitié ; Nebbo, Ciel.) Hémisphère. П О Л у О С Т Р О В Ъ (Poloustrove), rus. s. m . (Proprement : Demi-Île.) Péninsule. — V. О с т р о в ъ . P O L U O T O K (Polottotbk), illyr. daim. s. m. (Otok, I l e ; Pol, Moitié.) Presqu'île, Péninsule. П О Л у П О Р Т И К Ъ (Polouportike), rus. s. m. (De П о л у , Demi, et de П о р т и к ъ , Sabord.) Faux sabord. A l e x . B o u ­ takoff, p. 197. — V . Иолуборшникъ. P O L U S , lat. s. m. (Du gr. ПоХо;, A x e de la terre.) Pôle.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. par extension Ciel, et Etoile polaire.—« Terra a verticibus di u o b u s , quos appellaverunt Polos, centrum eo cœli est... » P l i n e , liv. n, chap. i 5 . — « Et nox a t r a P o l u m » (le ciel « bigis subvecta tenebat. » V i r g i l e , liv. v , vers 721. — Stella, quae dicitur Polus» (Etoile du p ô l e . ) V i t i u v e , liv. i x , c h a p . 5. П О А Т 2 К А А М 0 2 , gr. s. m. De ПоХо;, Plusieurs, et de v ).u.ó<;. [ V . ] ) A plusieurs tolets ; A plusieurs rames; Garni ,7e nombreuses rames. Paliscalnie. ya

P O L W Y S P Y (Polvyspy), H' yspa. [ V . ] ) Presqu'île.

pol. s. n. (De Pol, Moitié, et de

P O L I T Z A (^MWkJy), turc, s. (De l'ital. Polizza, pedule.) Connaissement. — V . Qaïmè. Ц 0 . 1 Я К Р А (Potiacra), du fr- : ) Polacre.

rus.

s. f. (De l'ital. Polacra,

ou

P O M A , port. anc. s. f. (Du lat. Pот us, Fruit.) Sphère géographique, Sphère céleste. — <. Item, polas Pomas nom pode fazer demarcaçao porque as Pomas saP feitas a bene placito e nom por experientia e saem de fomtes turbas et falsas que saò as cartas corno acima d i c t o h e . . . » Observations adressées, vers i5ao, au roi Jean 111, sur les erreurs des cartes géographiques, par le duc de Bragance. — Y . Julavento. P O M E A U DU M A T , vieux fr. s. m. (Du lat. Pornos-, Fruit."1 Pomme du mat. — V . Coron. „ Sur les Pomeaux des mas en sou (en haut, in sommo) Fait chascun porter un dragon.... » Roman de Blancliardiii,

1195

e t d e b i l o r d (V.) tournés autour d'un cordage et recouverts d'un travail fait en filet, prend ce nom de Pomme, bien que, pour sa forme allongée, il serait mieux nommé Olive ou Poire. On établit un bourrelet de cette espèce sur l'élai et sur la tournevire. Le devoir de la Pomme d'étai est d'empêcher l'élai quand il a été passé dans son œillet ( V . ) de se serrer autour de la tète du mât qu'il embrasse, de telle sorte que le tour fait par ce cordage puisse aisément se d é faire. L'œillet, retenu par sa pomme, ne pouvant glisser au delà d'une certaine mesure, la boucle reste largement o u verte. Sur la tournevire, les Pommes, qu'on distribue de quatre en quatre pieds environ, ont pour effet de retenir les garcettes dont on entoure le câble et la tournevire, de manière à les empêcher de glisser. Elles retiennent aussi la tournevire sur la cloche du cabestan. La Pomme d'étai est nommée en angl. -.Mouse ofa stay; en ail. : Mous, Stagmaus; en holl. : Muis, Stag-muis; en dan. : Muus, Stagnatasi en suéd. : Mus, Stag-miis; en rus. : M y c n u r L v uiniaia (Moussinkc ou chtaga); en ital. : Pigna de straglio; Pomo di straglio, Bottone di straglio ; en vénit. : Pomo/o ; en esp. : Barrdcte.de cstay, Boton de cstay; en port. : Botija de estay. La Pomme de tournevire s'appelle en gr. mod. : Kap'jòo/.o'u.^o; (Karydakoinbo-s) ; en angl. : Mouse of the messinger ; en ail. : Kabc/aring-maus, Mans der kabrlaring; en holl. : Muis aan de kabelaring; en dan.: Kabelar-niuus ; en suéd. : Kabelarmtts ; en rus. : MvcniirT, (Moussinkc) ; en ital. : Pigna del capo piano , Pomo di torna vira, Pomo di virailore, Bottonedi tarnavira ou di viradore; eli vénit. : Pomolo ; en esp. : Barritele 011 Boton del virador de combes ; en port. : Botija de cubo de ala e larga ; en basq. : Stiglimi.)

ME. Bibl. liât., n° 1 2 З 0 ,

fonds Saint-Germain.

P O M I O T L O ( / doux), pol. s. n. ( L e même que l'ili vi-. Pomelo, Balai, et que le russe Помело. [ V . ] ) Ecouvillon. P O M J È D I T I (Pomièditi), illyr. daim. v . a. (Du préfixe / ' „ P o u r ; et de Mjèditi [de М'Ьдъ (Mirile), Cuivre].) D o u ­ bler en cuivre. 1. P O M M E , fr. s. f. (Du lat. Potnus, Fruit.) Gr. vulg. ГЬо'-юХо, ШяоиХо; bas bret. Aval; Poum ; basq. Sngurra ; ital £'ertocelo, Pomo, Pomolo; esp. Bertelli), Boia; port. Cassoula, Boia ; angl. Truck, Acorn; ail. Kloten ; Knopf; holl- Kloot, Knoop; dan. Kloile, Knapp ; suéd. Klot; rus. КлошЪ [Klote]; lasc. Topi; illyr. daim. Kôl; val. Potoko.ib din в5рф^ KataptS.iòi [Potokoloti din [e] virfoulou ftatartouloui].) Sphère de bois, plus ou moins aplatie vers ses pôles, ,uivant l'usage auquel elle est destinée. Quelques-unes de ces pommes ont une cannelure d'une certaine profondeur à leur circonférence equatoriale; elles sont percées, d'un uôle À l'autre, d'un trou perpendiculaire à celte cannelure; on les appelle : Pommes gougées. La pomme gougée, quand .-Ile porte une cannelure perpendiculaire à la première, et faite de telle sorte qu'elle embrasse en partie un cordage iiiquel on veut faire adhérer cette sphère, est nommée Pomme gougée et cochée. La Pomme gougée sert, comme la P O M M E cochée, au passage d'une manœuvre courante; toutes deux sont attachées à des points fixes par de petits cordages qui embrassent la sphère dans la cannelure. L'entaille de la pomme cochée est faite pour empêcher cette boule de tourner. La pomme gougée et cochée est appelée : en a n g l . Seizing truck, ou Truck of'lie shroud; en ail. : Wandiloten; en holl. : IVant-kioot ; en dan.: Vant-klode; en suéd. : Vant-klot; en ital. : Bertuccio delle sarte ou de sarchia, Pomo scanalato; en esp. : Bertello de lajarcia; en port. : Cassoti'a ria emearcia ; en rus. : Вашпъ-клошЪ (Vant-hlotc.) л

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1. P O M M E , fr. s. f. Un bourrelet fait d'une masse d'étoupe

POMME DE RACAGE, fr. s. f. (Lat. Maleolus; fr. anc. Raque, Racquemcnt, Caracolet, Pâtre; cat. Vertcl; cors. Paternostri ; ital. Bertoccio della trozza, Pater noster; vénit. Verticchio della trozza, Pater noslio; inali. Verde; esp. Bertello del racamento; port. Cousoum da traça; ali. Rarkkloten,; holl.. Rak-kloot, Bolletje ; dai). Rakke-klode, lialkrAlaude; suéd. Rack-Klot ; rus. PaKcij-K.»oiin> [Rakss-ktotej; angl. Panel-truck ; bas-bret. Aval racach, Poum racach. Paternali ar raql, Raqlenn ; illyr. daini. Otchénassc ad iarbora.) Sphère de bois, percée diamétralement d'un trou qui reçoit le bâtard du racage. L'assemblage de ces sphères, d e s bigots et d u bâtard, compose le racage. La fonction d e s Pommes dont il est question dans cet article, est de facililei en tournant sur elles-mêmes, — ce qu'elles ne font guère, au reste, — l'ascension ou la descente de la vergue le long du mât qui la porte. P O M M E D'UN. M Â T , fr. s. f. (Cat. Capelluc/do; cors. Galletta; ital. vénit. Porno, Pomolo.) Sphère de bois extrêmement aplatie dont on couvre la tète d'un mât. •— A . Poineau. P O M O , P O M O L O , ital. vénit. s. m. (Du lat. Pomits.) Pomme, Pomme d'un mât. — Pomo di tornavira ou di viradure, Pomme de tournevire. ( V . Tornavira, Viradore.)— Pomo di straglio, Pomme d'etai. ( V . Straglio et Bottone.)— Pomo scanalato, ital. (Pomme cannelée. Scanalare, de Canale.) Pomme gougée. — Y . Bertoccio delle sarte. P O M O R A C (Pomoracth), illyr. daim. s. m. (De More, La mer, et de Po, P o u r . ) Marin, Matelot. P O M O R A N , P O M O R A N A C (Poiìiaranatihe), P O M O H A N I N (n linai sonnant), ilivr. daim. adj. Maritime. — Y . P o mòrski. I I O M O P E l T b (Pomórctss), rus. s. m. (De Mope, Mer, el de la prép. IIoAh indiquant le Rapprochement) Habitant I 5<>.


1196

GLOSSAIRE NAUTIQUE.

des h >rds de la mer.—Synonyme : П О М О Р Ц А (Pomorlsà). — Manque à Chichkoff. I I O M O P I E (Pomôrie), rus. s. n. Contrée maritime. — Manque à Chichkoff. P O M O l l S K I , illyr. daim. adv. A la manière des gens de . — Adj. Marin, Marine, Maritime, Nautique, Naval V . Pomôran. m e r

1IOMOPCKIN, А Я , O E (Pomorskïe, kaïa, koïé), rus. adj. Maritime, Qui est sur le bord de la mer, Qui avoisine la mer. — Manque à Chichkoff. P O M O R S T V O , illyr. daim. s. n. L e Métier de la mer, Navigation. P O M O R S Z C Z Y Z N A (Pomorchtchyzna), pol. s. f. (De Morze [ V . ] et de Po, Sur. Ainsi, dans le sens de Côte, c'est : T e r r e sur la mer, et dans le sens de : Vent du N o r d , c'est : Vent qui vient de la mer; la Baltique est en effet au N o r d , par rapport à Varsovie.) Côte, Vent du Nord.

gueballe, un Piston garni d'une soupape ou clapet, qui laisse passer l'eau que soulève ce Piston, nommé Heuse. L a lieuse devant faire le vide dans le corps de P o m p e , 1-: garnie d'un cuir suive qui remplit le mieux possible l ' i n tervalle que laissent nécessairement entre eux le piston et le cylindre de bois. Cette garniture et le suif dont elle est recouverte facilitent le mouvement de va-et-vient de la lieuse. — « Item, a Pompe with 3 boxys , and 3 P o m p e stavys. (Item, une Pompe avec trois lieuses et trois b r i n guebales.) » The inventory of a great barke, etc., 6 o c t o b r e i53a.—Pompe svinglen, dan. s. (Proprement : Manivelle d e Pompe.) Bringueballe. 2. P O M P E , dan. v. a. Pomper. — Pompe lends, (Lcnds. vide.) (Pomper vide.) Affranchir le navire, ou la cale de l'eau qui y est entrée.

P O M P E B , fr. v. a. (Gr. mod. Tpou.irdtpo> [Trombarô]; ital. Agotar, Dar alla tromba, Pomparc, Trombare ; esp. Dar à la bomba ; port. Dar d bomba; angl. Pump [to]; a i l . Pumpen; holl. Pompen ; dan. Pompe; suéd. Pttmpa ; illyr. POMOBZE, pol. s. n. (De Morze [ V . ] Mer, et de Po, Sur.) daim. Oplitti, Osêkati; turc, toulomba tchêtmèk Côte de la mer, Bord de la mer, Rivage. — V . Przymorze. KJX^&Ï-]; rus. Выливать помпами воду ш ъ корабля [ / 7 [Ai]; П О М О Р Я Н И П Ъ (Pomôrianine), rus. s. m. Habitant des livate pommpami vodou ize korablia]; isl. Attsaskip bords de la mer. — Manque à Chichkoff. — V . Поморецъ. groënl Imaïarpok.) Agiter la bringueballe de la p o m p e , et П О М О С Т Ъ (Pomoste), rus. s. m. (De М о с т ъ , Planches vider la cale de l'eau qui s'y est introduite ainsi par la pluie, par l'effet des coups de mer ou p a r l e défaut du calréunies en trottoir.) Plate-forme. fatage de la carène. P O M P A , ital. pol. mal. rus. s. Pompe. — V . Tarek. P O M T A , port. anc. s. f. Pointe. — « S e prymeiro e h e P O M P A W A C (Pompavats), pol. v. Pomper. gardes a dita Pointa da terra...» Instinct, données, le i 3 fév. i . P O M P E , fr. angl. anc. dan. s. f. (L'étymologie de ce i 5 o 8 , par le roi I ) . Manoel à Diogo Lopes de Syqueira. — mot est incertaine ; il nous semble qu'il a pu être fait du V . Ponta, orthographe moderne. gr. Bôp-ëoç, onomatopée qui rend assez bien le bruit de la P O N , île d e G u è b e , s. P a g a y e , Rame, Aviron. P o m p e : « В о т , В о т ! » Skinner [Stephen], dans son Elymol. iing. anglic. [1671], dit que Pump est un mot fait pour P O N A N T , fr. anc. s. m. Mauvaise orthogr. de Ponent. rendre le son de l'eau montant dans la Pompe. Ménage et, ( V . ) L ' A est contraire à l'étymologie, s i , comme nous en après lui, Vachter [Gloss. germante] exprimèrent l'opinion sommes convaincu, Ponent vient du lat. Poncrc. ( V . Ponens.) que Pompe, Pumpe ou Pompa vient du gr. Порлп), parce Ponmit est l'orthographe de Guillet ( 1 6 7 8 ) , de Desroclies que, dit Ménage : « La Pompe est faite pour envoyer et (1687), et de leur copiste Aubin (1702). Nous l'avons remarconduire l'eau quelque part, en la poussant. » Nous ne quée dans Amyot. ( V . Lebeccio.) La collection manuscrite pouvons pas admettre, quant à nous, qu'il y ait quelque des Dépêches et Ordres du Roy que possèdent les Archives chose de commun entre l'idée qui s'attache à l'acte exécuté de la Marine, nous montre écrits partout ces mots : « M a par la P o m p e , et celle qu'exprime le mot Пор-т; désignant rine de Ponant, » même vers la (in du x v m siècle, — le l'action d'Envoyer en ambassade, d'Escorter avec honneur, dernier registre est de 1776, — alors que Savérien (1758) de Faire une procession solennelle, de Déployer le faste, avait restitué à ce terme l'e étymologique. L e Dictionnaire de Faire parade de luxe, etc. Nous sommes pour Воибо; de l'Académie française ( i 8 3 5 ) , qui devrait être moins i n contre Перигей, bien qu'un de ses sens soit : Lancer ou Je­ différent en matière d'Étymologie, consacre par son autorité ter avec force. Noah Webster est du même sentiment que une orthographe contre laquelle nous nous permettons d e nous; il t i r e J W y ^ d u \M.Bombus, Bourdonnement.) (Gr. protester, au nom de l'italien Ponente qui était en usage à anc. 'AVTXÎOV; gr. vulg. Tpouira; ital. Pompa, Trompa j esp. Gènes au x u i siècle, et du catalan Ponent que nous lisons port. Bomba; bas bret. Boumb; basq.litt. Ьротра;ЪйЩ. dans l'Atlas catalan de 1З75. (V. Ponent.) Dans ses R e m a r ­ vulg. Trompa; angl. Pompe; Pumpe; ail. Pumpe; holl. ques... sur le Dictionnaire de l'Académie française ( 1 8 0 7 ) , Ch. Nodier, — alors il n'avait pas commencé ses recherches Pomp; dan. Pompe; suéd. Pump; ar. côte N . d'Afr. pour l'histoire, qu'il entreprit plus tard, des mots delà langue, Troumba; illyr. daim. Tromba; rus. Помпа [Pommpa], — ne chicana point l'Académie sur son Ponant, qu'elle tient Помпъ [Potnmpe]; pol. mal. Pompa; turc, Touloumba de Ménage, qui cite cependant l'excellente remarque du [ W j l i ' ] ; Iasc. Bomba; madék. Toliourouk ; nouv.-zél. TiP. Labbe. — « C e mot veut dire l'Occident; mais, dans notre hedou; groënl. Imaïorbik; vieux fr. Trompe.) Instrument marine, il est pris pour la Mer océane, distinguée des Mers dont la fonction est d'épuiser l'eau qui s'introduit dans «Le la cale d'un navire. La Pompe consiste en un long et gros du Levant par le destroit de Gibraltar. » Guillet. cylindre de bois d'orme; — on se sert quelquefois d'un Ponant est l'Océan. » Desroclies. autre bois, mais l'orme est généralement préféré ; — c e c y P O N A N T O I S , fr. anc. s. m. (Pour : Ponentais.) H o m m e lindrese dresse sur le fond du navire, dont il dépasse le pont, du ponent, Matelot appartenant à une des localités des rives où il déverse par une manche l'eau qu'il enlève à la sentine. occidentales de la France. — « Vous n'avez donc mainte­ Dans ce tube, auquel on donne le nom de Corps de pompe, n a n t qu'à travailler à leur désarmement» (des escadres de monte et descend , an moyen d'une longue verge de fer M M . d'Aimeras et de Valbelle), « et renuoyer les Ponautois ou de bois, mise en mouvement par un levier appelé Brin- chez eux, en cas qu'ils ne veuillent pas seruir en Provence.. e

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. Colbert à Matharel, i 3 juin 1670; Ordres du Roy, v o l . x n , fol. 270; Ms. Arch. de la Mar. Cette déférence de Colbert au sentiment intime, aux antipathies des matelots du P o nent, étonnera sans doute beaucoup les esprits prévenus qui se sont habitués à voir dans le gouvernement absolu de L o u i s X I V une tyrannie insupportable, sous laquelle tout fléchissait devant le caprice du maître. — « J'ay reçu la lettre que vous m'avez escrit le 4 de ce mois sur les ordres que vous auez donne au sujet des matelots Ponantois qui passent à T o u l o n . . . >• Pontchartrain à Sanson, 1 1 janv. 1696. Ordres du Roy, vol. e x i x , p. 36; Ms. Arch. de la Mar. — Guillet disait Ponantin. e

P O N C H E R , fr. anc. s. m. (Du bas lat. Poncellus, C o l o n n e . — • Et quod ad dicti magistri Pétri praeceptum praedictus Petrus Guernerii columnas seu Poncellos dicti tribunalis molierat... ^irret du parlement de l'année 139/,, cité par le P. Ménétrier, Histoire de Lyon, p. 80. Poncellus est une variante ou une corruption de Pontellus [ V . ] , C o l o n n e , Poteau , dont Jean de Gènes dit : « Illud cui aliquid innititur ; et dicitur a Pons. » Nous croyons que Pons n'a rien à faire ici, et que Pontellus ou Pilai. Pontcllo, dans le sens d'Étaie, a été fait de Pontaro ou Puntare [ i t a l . ] , qui signifie : Appuyer, Étayer. Pontare vient de Ponta ou Punta, P o i n t e , fait du lat. Punctuin.) Épontille qui s'élevait, de la contre-quille de la galère, jusqu'à la bicherie ( V . ) , pour soutenir la couverte. ( V . ) — L e Traité de la construction des galères, Ms. in-fol. du x v n siècle, appartenant à la Ribl. de la M a r . , contient, p . 7 8 , un chapitre intitulé: « D e s Ponchers et soutients de la couuerte. >. Les Ponchers y sont définis ainsi : « Ce sont des pièces qu'ont pose debout sur la contre-quille pour soutenir la couuerte... Elles doivent être de bois de chesne de 5 à 6 pieds ou enuiron de longueur selon le creux ( V . ) de la galère, de 6 pouces de large sur 5 d'épaisseur... » e

P O N C I U M , bas lat. s. n. Pour : Pons. ( V . ) — V. Infansonus. P O N E N S , bas lat. s. n. (De l'ital. Ponente, « fait, selon le P . L a b b e , p. 110 de ses Étymologies françaises , de Ponere ; comme qui dirait le lien où le soleil se couche. » Ponrr-si, S'arrêter, Prendre du repos, opposé à Levar-si, paraît tout à fait naturel. On ne conçoit pas comment le P. L a b b e , qui établissait si bien l'origine de Ponent, écrivait ce mot avec a, démentant lui-même sa propre étymologie.) « Autem die sequenti Admiragius Jaouse, paratis plattis et cum eis balbotlis, misit eas ad turrim vers Pouentem» (vers l'Occident, à l'Ouest.) Jacq. d'Oria, Annales de Gênes, liv. x x , an 1290. — V. Poniente. P O N E N T , cat. anc. fr. provenç. s. m. ( V . Ponens.) Ouest, Occident; Vent d'ouest. (Ital. Ponente; gr. vulg. TIOVEVTI; esp- Poniente; port. Ponente, Poente. ( V . Ouest, pour le reste de la synonymie.) — « Si q u e , a xvi jorns ht luna es xv quartes luny el sol, e es per levant, et lo sol roman per Ponent. » Atlas catalan; Ms. de 1375, Bibl. nat., p. 12. L e mot Ponent se retrouve p. 25 et 47. _ « C'est la Provence » Province) « ke Alexandre ne poit passer quant il vost aler an P o n e n t , porce que vie Via, le chemin) « est estroit et dotose. » Voyage de Marc-Pol (rédact. originale, x m siècle), Recueil de la Société de géographie, t. i , p . 18. — Poncntmestre, catal. Ponent et rnaistre, provenç. Ouest-Nord-Ouest. — Ponent lebeg, catal. Ponent et lebèche, provenç. OuestSud-Ouest. e

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P O N E N T E , ital. port. s. m. (V.Ponens.) Occident, Ouest. — ¡1 Ponente, le Ponent, la Côte occidentale de l'Europe.

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— Ponente c garbino ou Ponente libeccio , ital. Vent d'OuestSud-Ouest.— Ponente maestro. Vent d'Ouest-Nord-Ouest. — V . Gittare il f e r r o , Imboccar, Render la volta, Saltar. P O N E N T E S , port. s. m. plur. (De Ponente.) qui dépendent de l'Ouest. — V. Levantes.

Les vents

f l O N E N T I [Ponenti), s. m. gr. vulg. IÍOVÉVTÍ (Ponente. (De l'ital. Ponente. [ V . ] ) Occident, Ouest. ( V . AUTIXOV. — IlovÉvTi yacarcv) IPonentigàrbi), (De l'ital. Ponente c garbino., Ouest-Sud-Ouest; Vent d'O.-S.-0. — DOVS'VTI y.%f-à yápy.Trrj (Ponenti kartà gàrbi), (De l'ital. Quarta di ponente garbino ou lebeccio), L'Ouest quart Sud-Ouest, le vent d'O. ¿ S . - O . — HovÉvTt xapTa flcttorpo (Ponenti harta maïstro), (De l'ital. Quarta di ponente maestro), Ouest \ Nord-Ouest; le Vent d'O. J N . - O . — ü o v é v T i paí<7Tpo (Ponenti maïstro), (De l'ital. Ponente maestro. [V.J) Ouest-Nord-Ouest, le veut d ' O - N . - O . P O N E R , esp. v. a. iDu lat. Poneré, Mettre.) — P o n e r a camino, Mettre en route. — Y le pueda cargar, v aferrar con facilidad, volviendo immediatamente à Poner el navio a camino. » Fernandez. Practica de maniobras (1732), p. 12. — Poner a la capa, Mettre à la cape. — Quando un viento viento contrario, ô el miedo de un peligro, ù oltra qualquiera razón, impiden que el navio haga el viage, que le conviene y que à mas de esto no se puede dar f o n d o , es necessario Ponerse à la capa , que es lo mismo, que poner el navio en tal disposición que camina nada, ô quasi nada. » Fernandez, Practica de maniobras (\,'W), p. 6 5 . — P o n e r ala corda, Se mettre à sec de voiles, à mâts et à cordes. — « Amanaron todas las velas, y quedaron con el Treo que es la vela grande sin bonetas, y Pusieron à la corda temporizando hasta el dia Viernes... » Primer viage de Colon, 11 de octubre. Dans ce passage , Poner à la corda ne signifie pas : Se mettre tout à fait à sec de voiles, mais: Se mettre à la cape sous le Trel, tous les mats, excepté le grand, ne présentant .111 vent que leurs cordages.—Poner al parro, Mettre en ralingue. \ . Payro.) — Poner en batidla, Mettre en ligne de bataille. ( V . Saetía.) — Poner en facha, Mettre en panne. ' V . Facha.) — Poner en vela. (Mot à mot : Mettre en voile.) Mettre à la voile , appareiller. — " . . . Aunque siempre entendió que entonces le allia de enuestir la armada enemiga, mientras la nuestra se Ponía en vela, y viraua por tener ellos el viento en su f'auor » (et virait pour prendre le vent aux ennemis), « y fue assi, que vna capitana con siete galeones, vino a enuestir la capitana de nuestra armada , y al galeón Sant Matheo, mas llegando muy cerca no lo hizieron. » Fol. 4 , Lo svcecido a la armada de St> Magcstad (juillet 1 58a) ; Bibl. de la Mar., v o l . n 1 4255-3. — Poner la proa en camino, Mettre le cap en route. (V. Contrastes, Mal viento.) — Ponerse a la capa , Se mettre à la cape. V . Hacer capa.) — Ponerse de bolina. (Se mettre à la bouline.) Prendre le plus près du vent. — V. Sustar. u

P O N E R É A l ) C O L A M , lat v . a. (Mettre au veut.) appareiller.— « Non possit tanien Geri interdictum, neque incatenatio vasis, postquam Positum fuerit ad Colam causa recedendi et navigandi; et intelligatur Positum ad Colam quando amoverit agumenas a mole seu terra. » Statut de Genes, liv. i v , ebap. 1.—Don Carpentier crut que Poneré ad colam signifiait : Mettre en r a d e , Sortir du port; Cola n'a jamais désigné l'entrée du port ou la rade; il a nomme la Brise, le V e n t , comme on l'a pu voir article Colla. P O N E B E G 1 0 S 0 , ital. anc. v . a . (Du lat. Poneré, Mettre, et Deorsum, En bas, qui a fait Giuso, Gioso, connue Diurnas a fait Giorno.) (Mettre bas.) Amener. — V. Lupo. P O N G , chin. s. Voile faite d'une natte de bambous.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

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P O N G G A H MOU A T - A N K A P A L , Vider, Décharger; Mouat-an[Ji\y\

ma\.v.{Ponggah[iSL&J],

Qua rex Clusiuis advectus Osiuius oris. » Id., ib., v. 653.

[ Jif]

[ V . ] , Kapal

[ V . ] . ) Débarquer le chargement d'un navire. — On dit aussi: Bonghar mouat-an ( ^ \y )• P O N G O , s. m. (Proprement : Puits.) Nom donné par les naturels qui habitent les bords du Maragnon ou fleuve des Amazones, à tout Passage étroit entre deux terres, à tout Canal, à tout Détroit. — •< Entre las estrechuras que hacen peligrosa esta navegacion es celebrada la que média entre Santiago de las Montanas, y Borja , à quien dàn el nombre de Pongo de Manzeriche ; cuya primer palabra signilica puerta, y la aplicaban los Indios generalmente à todos los parages estrechos. » Don Jorge Juan et Don Antonio de Ulloa, Relation de viage a la America méridional, t. n , p. 5o4 (Madrid, in-/,°, 1748). P O N I E N T E , esp. s. m. (De Ponersc [lat. Ponere se, Se Mettre], Se coucher, en parlant du soleil; locution que l'on trouve dans le Dict. esp.-fr. d'Oudin , 1660.) — « . . . E s el Poniente, porque en aquella parte se pone v oculta el sol a nuestra vista. » J. Martinez de la Puciite, Compcndio de las historias de los descumbrimintos, etc. (1681 , in-4°), p. 3; — « Tomaron la via del Oenoroeste » (O.-N.-O.) « el viento del Poniente à mu la galera » (au milieu de la galère, ou frappant sur le milieu de la longueur de ce navire). Crôniq. de don Pero Nino (commencement du x v siècle). On voit que la galère en question faisant Г О . - N . - O . avec un vent d'O, tenait le plus près. — « Y asi fuimos costeando la ysla hacia la vanda del Sur, y de la Otra parte hacia el Poniente." Relation brcae del viage ipie liizo Aluaro de Mendaiia ( 1 567 ; ; Ms. du x v i siècle, Bibl. nat., n° i 5 8 s , Saint Germain. — « Hercules que planté sus columnas en los sines de Espana cerca de la ciudad de Cadix , que sou en Poniente Th. Cano (161 1). — A . Alzar el ancla, Baxar. e

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P O N 1 S T R A O D K A R M É , illyr. daim. s. f. (Peut-être de l'ital. Finestra; l'illyr., comme le russe, nomme la fenêtre : Olno, Ohbnica; il la désigne aussi par le mot Pro/.ôr, et par quelques autres sans analogie avec Ponistra.) Fenêtre de poupe. — V . Karma. — Manque à Joach. Stull. P O N N E S E , ital. anc. s. m. Pour Pennese ou Penese. ( V . ) Cette variante se trouve dans les Documenti d'amore de l'rancesco Barberino ( x m siècle), publiés au x v n siècle, par Ubaldini : e

— « Forte ratis, celsi conjuncta crepidine saxi, Exposilis stabat scalis et Ponte parato,

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« Nocnhier buono et usato, Ponnese aceompaguato Da quanti adottrinati Di calamita stati. >• Ducum. nono, p. » 5 - .

— A'. Panes , Penasius, Pennesis, Pennesius. n O N O l T H 2 0 . A A A 2 2 H Z (Pono-s ti-s salassi-s, ô sonnant comme th angl.), gr. litt. mod. s. m. (Ildvo;, mal, Souffrance.) Mal de mer. — V. воласса, N'aura, Хаите*, П О Н О С Н Ы Й В Ъ Т Е Р Ъ (Ponosnïe vetère), rus. s. m. (De П о н о с и т ь , Porter [rad. Н е с т и , Porter].) Vent favo­ rable. — Понось [Po/toss], s. m. Bon vent, A'ent favorable. 1. P O N S , lat. s. m. Planche simple, ou réunion de plu­ sieurs planches qu'on pousse du navire à terre, qu'on établit du rivage au navire pour faciliter rembarquement ou le d é ­ barquement des hommes ou des marchandises. — < Pons, scala navis. » Papias. — « Inlerea Жпеаь sm-ios de puppibus allis Pontibus expouit. - ViaoïtE, Enéide, liv. \, v. »5)7.

L e Dict. latino-gallic. de Fr. Noël (1808-1824) donne à Pons, entre antres significations, celle de Haubans, s'appuyant d e Virgile, dont il n'indique malheureusement pas le texte, q u i . selon l u i , autorise cette traduction. Nous avons cherché vainement dans l'œuvre de l'auteur de VEnéide un vers o ù le mot Pons paraisse avoir le sens que lui prête M . N o ë l : et nous pouvons affirmer qu'il n'existe pas. Il nous paraît évident que la définition de Papias, citée plus haut, a é g a r e le savant professeur; dans « Scala navis, » il aura cru v o i r les échelles des mâts, dont les Haubans sont les montants, et il n'aura pas hésité à prêter à Virgile une figure téméraire que le poète n'a certainement pas imaginée. — V . Ostium in puppi. 2. P O N S , lat. s. Pont, Plancher qu'on abaissait d'un navire dans un autre pendant le combat, pour faciliter le p a s sage des soldats et des marins au moment de l'abordage. — « Qui de virtute prœsumunt, admotis liburnis, P o n t i b u s in adversariorum transcunt naves, ibique gladiis manu ad manum continus dimicunt. » V é g è c e , liv. îv. — a S u p e r jecto Ponte transgrediebatur Romanus, et in ipsorum ratibus cominus eos trucidabat. » Fiontin, Stratag., l i v . 11. chap. 3. — « Item, tabulas de Ponte, petias n ° 1 0 , s u b pcena solidoruin quinque pro qualibet déficiente.» Stat. g é n o . de 144 S. p< de V Officiant gnzariœ, Ms. Bibl. Dépôt de la Mar. 1

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3. P O N S , bas lat. s. f. Partie du navire qui, selon nos h y pothèses, exposées t. 11, p. З7З de notre Arch. nav., était un étage du château de l'avant, dans les nefs du Moyen A g e . Nous sommes loin, du reste, d'affirmer que nous avons п н е confiance parfaite dans le mérite de cette supposition , les textes sur lesquels nous l'avons fondée étant peu nombreux et peu explicatifs. — « Et habet » (la nef la Rocheforte ou l e Château-fort [Roccafortis]) « duos paradisos, et unum b a n num , et unum superbannum cooperlum, et duos Pontes et unum suprapontém... » Contractas navigii dontini régis (saint Louis) cum Vendis, 1268. Ces Pontes ne sauraient être les ponts ou couvertes du navire, puisque le texte dit e x p r e s sément plus haut : « El est alta in prima cooperta uudeeini pedibus et dimidio;.... et est alta in secunda cooperta p e d i bus sex et dimidio. » Le pont nous paraît avoir été, dans la construction et l'emménagement de l'avant, quelque chose d'analogue au Paradis, placé à l'arrière. — « Item, et de plateis и (V. Platea) « conventum est sub bac forma : scilicet quod debent prestare pro qualibet platea castelli etsubtas castelli et Paràdisi, et Pontis et Subtus Pontis, singulis quatuor libras Turoncnses, et pro qualibet platea cohoperturc superioris et inedie singulis sexaginta solidos Turonenses, et pro qualibet platea inferioris cohoperture navis, singulis qnadraginta solidos Turonensis... » Contrat d'affrètement propose ou passé à Marseille pour des navires dont saint Louis avait besoin (1246). —. V . Thalamus. P O N S L E V A T O R , lat. s. m. Pont mobile, Pont que l'on enlève, Planche de débarquement. — « . . . Et duabus barchiset cum barchetta et cum Pontibus levatoribus... » Acte du 9 mars i 2 5 i , Ms. Arch. des not. à Gènes. 1. P O N T , r. anc. s. m. (Du lat. Pons.) Planche ou assemblage de Planches qu'on jetait du navire à terre ou d'un navire à un autre, pour faciliter le débarquement, l'embarquement ou le combat à l'abordage. — « Et les appronches faites, les vaillans hommes d'armes qui en leur vertu se fient, jointes les nefs ensemble, avallent» (affalent, descendent) «les


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . p o n t z et passent es nefz adversaires, et là à bonnes espées, bâches et dagues, se combattent main à main... » Le Jouvencelintroduitaux armes par Jehan sire de Breuil ( i / 3 g ) , Ms. B i b l . nat., n° 6682, dont nous avons publiéla partie relative au « fait et granz périls de la mer, » t. 11, p. 2X9-294 de n o ire Arch. nav. — V . %. Pons, Porte. (

2. P O N T , fr. s. m. (Du lat. Pons.) ( G r . anc. Txpîov, K a 1 fcnwHMt, 2tîyo';, —T£vr,; ; gr. mod. Kou6=pTa; lat. Arca, Tabulatum, Constratum, Détectant, Catastronift ; bas lat. Istega, Stfa, Cohoperta, Cohopertura , Coopcrtn, Cooperlttra, Cnperta ; vieux fr. Cuverte, Coverte, Tillac; fr. provenç. Couverte; ital. Cantpo, Covcrta, Copcrta, Ponte; anc. vénit. Chnvcrla , Toltla ; malt. Currta; port. anc. Cobèrta, Tillado; port. Cuberta; cat. anc. Cuberta ; esp. Cubierta, Tillado, Puente ; bas bret. Pottnt, Tïlak, Tillcr; basq. litt. Zubia; isl. pilfar [Thilfar] ; angl.-sax. Sclpes-Jlôr; anc. angl. Orlop, Overlop; angl. mod. Deck ; ail. Dec/,; holl. DcX ,- dan. Dœk ; suéd. Dâck; anc. norvég. Yfîrburd, Ifirburil ; turc, Ambari [ ^ j L J l ] , £7.ïto [ ^ — ' ] ; i l l y r . daim. Kuvjcrla, Paliib;ar. côt. d e Barb. et turc, Kouverta; rus. fla*y6a [Pafoufcz], /3,eKii \Dèke\, hong. Hajô' fôdcla, Hajô' h'àta; val. Tlod [ / W | , liante [i'ou/ifc']; madek. Para f ara ntsainbou, Ambon satnbou; (

mal. Tingkat [O-S&J] Galomat [ v _ ^ J ^ ] ; tonga, Fottnga, fouwa vaka ; lasc. Toutoitc.) Plancher établi dans la longueur du navire, à une certaine hauteur, soit seulement pour couvrir la cale et préserver les marchandises, soit pour former un étage , et partager le vaisseau comme on partage une maison d'habitation. Les Ponts des bâtiments armés, faits pour porter une lourde artillerie, sont plus forts que ceux des navires de commerce ou des paquebots. Quelquefois on désigne les vaisseaux de guerre par le nombre d e leurs Ponts ; ainsi l'on d i t : « u n vaisseau à deux Ponts, nu vaisseau à trois Ponts. >» Ce n'est pas qu'il n'y ait que deux on trois planchers horizontaux dans ces vaisseaux, c'est parce qu'il y a deux ou trois ponts armés \ portant de l'artillerie couverte. Une frégate, par exemple, n'a qu'un Pont d e cette espèce, et cependant elle a trois ponts ou planchers : i ° Pont au-dessus de la cale; 2 Pont qui porte sa batterie couverte; 3 ° Pont supérieur qui couvre cette batterie, et porte une batterie découverte ou à la Barbette. L e vaisseau à deux Ponts a quatre planchers, dont deux portant à couvert des batteries de calibres différents, et un portant une batterie découverte. L e vaisseau à trois p t s ; — par une métonymie du genre de celle qui a fait un T r i c o r n e d'un chapeau à trois cornes, on l'appelle souvent : le T r o i s - P o n t s ; — ce vaisseau a cinq planchers, dont trois armés et couverts, et le supérieur armé, mais découvert. Entre le Pont qui porte la batterie inférieure et la quille, o n établit un plancher recouvrant la cale, et formant un étage pour le logement des hommes; on le nomme FauxPont. L e Pont supérieur au faux-Pont est le Pont recevant la première batterie ; celui cpii est construit au-dessus du premier Pont prend le nom de second Pont et reçoit la seconde batterie; le troisième Pont, placé au-dessus de celuici reçoit la troisième batterie; enfin le Pont d'en haut, qui recouvre le troisième, le second ou le premier, selon qu'il s'agit d'un trois-Ponts, d'un vaisseau à deux Ponts ou d'une frégate ou corvette à batterie couverte, est appelé, par excellence : le Pont. On dit de l'équipage qu'il est sur le pont, quand il est sur le plancher d'en haut. On se promène sur le P o n t ; on veille sur le P o n t , etc. L e Pont est une invention .oitique. Les Ponts superposés sont fort anciens aussi; l'empereur Léon, dans la description qu'il donne des Droinons 0

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(V. Apo|M.>v), dit que ces navires avaient deux étages de ; ; meurs se couvrant l'un l'autre. Chacun de ces étages constituait un Pont proprement dit. Les grands navires du Moyen Age avaient plusieurs Ponts. ( V . Cooperta, Cooperlura .)D;\u-> notre Archéol. nav., t. 11, p. 3 7 7 et 422, nous avons présenté une restitution hypothétique de deux nefs contemporaiues de saint Louis qui, d'après les documents ofliciels, avaient, l'une deux Ponts entiers et le Pont des corridors, l'autre trois Ponts, outre celui des corridors. — L e mot Pont dans le sens de couverte n'est pas d'un usage très-ancien. Nous ne le trouvons employéau x v i ° siècle que pour désigner le Pont de corde ( V . ) ; alors le plancher de b o i s , la couverte, s'appelait généralement Tillac \ . ) , nom qui est à peu près tombé maintenant en désuétude, et que les marins ont laissé aux poètes. Vers le commencement du x v n siècle, le Pont supérieur, fait en caillebotis, recevait seul le nom de Pont ; les autres étaient nommés Tillacs. Ainsi le P . Fournier, chap. 1 1 de son Hydrographie, dit : « L'expérience a fait roniioisli r qu'il est expédient que tout le bordage qui paroist sur l'eau soit basty en glacis à angles rentrants; et partant il faut que les Tillacs en haut soient plus estroits que ceux d'enibas, le vibord et les paviers encore plus estroits que le Pont. — V. Premier pont. Second pont, Troisième pont, Demi-pont, Pont-coupé. Pont entier , Pont à caillebotis , Pont volant, Poul-levis, Entrepont, Faux pont, Rentrée, Vaisseau. K

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P O N T A C A I L L E B O T I S , fr. s. m. (Dan. Dœk mednttvœrksdœk,ou simplement Rastvœrksdwk.) Pont coupé par de larges ouvertures qu'on ferme avec des panneaux à caillebotis. (V.) L e pont supérieur des vaisseaux était autrefois à caillebotis, et on l'appelait : Pont de caillebote. — E. Cleirac, Ternies de marine, Rouen, 1 6 7 0 , in-8°. P O N T A C A L F A T E R , fr. s. m. -

V . Ras.

P O N T C O U P É ou P O N T SUR G U E U L E , IV. a n c s. m. (Ital. Ponte tagliato ; angl. Deck open in the middle; ail. Gebrochenesdeck; dan. Aabent dtvck; suéd. Open dâck; holl. Half deck.) Pont qui n'est pas entier dans son étendue, soit qu'on le coupe au milieu pour faire un logement aux embarcations du navire, soit qu'au-dessus de la partie coupée on élève une construction pour faire, comme dans les vaisseauxécoles, une salle d'armes, une salle d'études; soit enfin qu'on établisse sur l'ouverture du pont un réceptacle de marchandises, ainsi que cela se pratique à bord de certains burrhii de Venise et de quelques grands bateaux du Danube. Dans les frégates anciennes le pont supérieur à la batterie, dans les vaisseaux du x v m siècle le pont qui recouvrait la batterie haute, était un Pont coupe, formé de deux demi-ponts ou gaillards, communiquant par des ponts étroits ou pas-avants entre lesquels était une large ouverture appelée la Grand'rue, dans laquelle on établissait la chaloupe qui recevait les autres embarcations. Au XVII siècle, l'étage des gaillards était appelé : le Pont coupé; il y avait en effet nue large solution de continuité entre ce p o n t , dont les deux parties ne communiquaient pas directement entre elles par ces petits ponts latéraux qu'on a nommés Passavants. ( V . ) — V. Pont. e

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P O N T D E CORDE ou DE CORDES, fr. s. m . l l o l l . Dek van toutven ; ail. Deck von tauen ; dan. Dcvk aj toug; suéd. Dtik aj tàg; ital. Coperta di corde, Rcti di corda ; port. Cuberta de cabos ; esp. Cubierta de cabos, Red de combatc, Puente de rcd.) J. Nïcot, dans son Titres, de la langue franc. (1606), explique très-bien l'usage de ce réseau, dont la tradition ne s'est pas complètement oubliée, car on retrouve quelque chose de ce pont dans le filet de trelingage ou d e


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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Gàsse-tête ( V . ) , et surtout dans le filet d'abordage. (V.) Voici le passage de Nicot : — ••• Pont de corde, en fait de nauire, est vn treillis de corde, fait à maillettes et œillets ou clairuoyes de telle ouverture que le fer de la jaueline, pertuisaiie ou espée puisse passer à trauers, lequel pont quand on vient au combat est jeté et ridé sur le chasteau deuant, semant, quand ledit chasteau est force, à.deux choses ; l'vne à offenser à pointes de javelines, pertuisanes et espées par dessoubs et par lesdittes maillettes, les ennemis estant sur ledit pont; l'autre à les bourser et envelopper dedans ledit pont, en le desridant quand il est bien chargé. » — L e P. René François, dans le chap. i 2 (Marina) de ses Merveilles de nature (Rouen, 1621), dit, art. 18 : « Les barreaux du Pont de cordes sont les petits bastons qui trauersent chasque bord du chasteau de deuant, appuyez sur la serre, et le traversin qui croise acollant le mast de misaine, qui couurent le chasteau et portent le Pont de corde. » — A la (in du x v i i siècle, il n'y avait plus guère que les bâtiments du commerce qui se munissent de Ponts de cordes. Guillet ( 1683) consacrait encore un article au Pont de cordes, qu'il définissait ainsi : « Un entrelassement de cordages qu'on estend de Stlïbord à bas-bord (sic) au-dessus des vaisseaux qui n'ont qu'un tillac. Il sert dans on abordage à couvrir les hommes du bâtiment qu'on attaque, parce que de dessous ce pont ils percent à coups d'épée ou de sponton l'ennemy qui a sauté dessus. >• — » A Pierre Maze, Guill. Boucher laisné, Charles Preteuin Deniguan.... maistres de nauires, la somme de quatre livres seize solz tourn. à eulx ordonnée.... pour douze journées qu'il/, ont vacqué a veoir visiter et percher le fous dicelle galleace, mectre en besongne les dessusdits charpentiers et calfaicteurs, aydera refaire les Pontz de corde de lad. galleace, goutraner le cordaige d'icelle et commencé a icelle mectre en furain, au prix de v m s. a çhascun il'eulx pour chascun jour. » Folio 8 v " , Ms. de j 5/, 1, n" 6469-3, Bibl. nat. — «. Le nauire de 70 à 80 ton. de •>\ hom., 2 passevolans, 2 barces et leur munition, une douzaine de piques, six demi-piques, 6 lance-, à feu, 6 arquebutes ou arbalestres pour le moins, auec Pont de corde, et bien patioisez. « Art. 60 de ['édit de mars 1584 (Henri I I I ) . — « Comme il étoit (le capitaine de la polacre Sainte-Marie Bonaventure de Marseille, nommé Louis Croiser) sous le Pont de corde l'épieu à la main, vn de ces corsaires qui le guettoit pardessus, luy porta de toute sa force vn coup de demy pique qui ne lit néanlmoins que couler le long de la e

jambe Le P . Dan, Hist. de Barbarie (1O44), p . 3oo. — V. 1. Mettre en furain, ci-dessus, p. 1004, i colonne. r e

P O N T E N T I E R ou C O N T I N U , fr. s. m. (Ital. Ponte intero, Copcrta intera ; esp. Puentc a la oreja, Cubierta de punta, Cubierta a la oreja ; port. Cuberta corrida; angl. Flusk deck; ail. Glottes deck; holl. G/ad dck ; suéd. Glati ddk; dan. Glat dœk.) Pont qui s'étend, sans interruption on sans coupure, d'une extrémité à l'autre du navire. Au x v n ° siècle, le Pont continu recevait le nom de Pont courant-devant arrière. P O N T - L E V I S , fr. anc. s. ni. (De Pons etdeLevare, Lever, Soulever.) (Ital. Ponte levatojo, Coperta levattija ; port. Cuberta levadiça; esp. Cubierta levadizu ; angl. Loose deck; ail. Loses deck; holl. Los dek; dan. Los dœk; suéd. Lus dâçk.) Pont compose de parties mobiles qu'on ajustait les unes a cote des autres, afin de soustraire le chargement d'un navire aux effets de la pluie et de la grosse mer. I . P O N T V O L A N T , fr. anc. s. m. (Holl. Pinkcnet; dan. Dœk rned luger.) Au xvn* siècie et encore au x v m , pour mettre l'équipage à l'abri des injures dû temps, on établise

sait sur une partie du navire un pont, fait de planches légères et amovibles, que pour cette double raison on avait appelé : Volant, du latin Polare ou Volitare. Quelquefois le Pont volant était établi à peu près à demeure, comme on le voit par ce passage d'une lettre de Seignelay à Desclouzeaux (2 fév. 1698, Collect. des Ordres du Boy, v o l . XLIV, p . 56; Ms.Arch. ile la Mar.) : « J'ay esté bien aise d'apprendre, par la lettre que vous m'auez escrite le 2 2 de ce mois, que le vaisseau l'Adroit soit mastéde tous ses masts, et qu'il puisse estre mis en mer en huict jours de temps. Vous pouuez y faire faire un Pont volant, ainsi que vous proposez,puisqu'il asseurcra sa nauigation et le rendra plus beau. » (L'Admit, appelé d'abord la Gracieuse, était un vaisseau du cinquième rang, construit au Havre en 1676. I l était du port de 3oo tonneaux, percé pour 36 canons. Son tirant d'eau était de i3 pieds; il devait avoir i 5 o hommes d'équipage, dont 37 soldats et 6 officiers. Il n'avait pas été armé avant 1678, car sur l'État ms. de la marine pour cette année-là, on lit, p. 20 v ° : « L'Adroit n'a pas encore sorty. » Il ne le fut pas ensuite des ordres qu'on vient de l i r e , car une lettre du même ordinaire enjoignit à Desclouzeaux de substituer le Croissant à l'Adroit, p. 59 v " , vol. cité. Le Croissant était du quatrième rang; il portait 40 pièces de canon et a o o hommes d'équipage. e

2. P O N T V O L A N T , fr. s. 111. (Ital. Attacatojo, Ponte volante; géno. Punte da brasse; angl. Hanging stage ; rus. Cme.nora [Stélioitga\,yHLiiDÓù siocmij Lfivoie mosle\.) Petit plancher ou échafaud que suspendent avec des cordes, en dehors du navire, les charpentiers ou les calfats, lorsqu'ils veulent travaillera l'extérieur de la muraille.. P O N T A , port, vénit. s. f. (Du lat. Punctum.) P o i n t e d e terre. — « E assy foc seguindo sua vyagem, ataa que chegou a hua Punta, onde estava hua pedra, aadellonge parecya gal Ice, por cuja razon dal ly adyante chamarom a aquelle porto : 0 porto da galtee. » Azurara, Citron, de Guiné ( 1 .',;> I . p . 6'4. —• « Dobrada a P o m a , conio os capilâ'es tfram a gran> Comment. Dalboq, part. 1, chap. 28. — deza da cidade V . Enseada, Moragio. P O N T A T O S S I N A , vénit. s. f. (Étymologie incertaine. Peut-être ce mot est-il composé de Ponte a fossa, et signifie t-il Pont sur le creux. La figure de cette pièce de bois, placée en travers de la gondole à qui elle sert de liaison, en même temps qu'elle est la base et l'appui du petit tillac de l'avant, est en effet relie d'une arche de pont. La partie du fond de l'embarcation couverte parle tillac peut être assez justement comparée à une petite fosse, Fossina. — V . Gondole. P O N T A T A L ' A R T F I L B A H A R , malt. s. (Pointe de terre dans la mer.) Cap, Pointe. — V . Art, Bahar. 1. P O N T A L , P O N T A L E , ital. s. ni. (De l'ital. Poman ou Puntare, Étayer; rad. Ponto, Pointe.) Epoutille. — « In detta Bocceria (X.) s'incastrano come se la reggessero i Pùntali , quali posano sopra il Pretnezano. (A.) Sono i Politali (dans une galère ordinaire) <> dodici in quadro grosso , mezo palmo per faccia. » Bartol. Crescentio, Nautica Mediterr. ( R o m a , 1607, i n - 4 ° ) , p. 3 2 . — L e s épontilles des pelila navires, et des galères portées sur la quille et portant la couverte, devinrent la mesure naturelle du creux du bâtiment, qu'on appela aussi Pontal ou Pontale. Ainsi, quand on lit dans le manuscrit de Picheroni Della Mirandola (Bibl. de Saint-Marc, à Venise) : « Pontal, alto piè 6, u c'est comme si on lisait: Épontille placée sous la maîtresse latte, haute desix pieds, » ou : « Hauteur du creux de la galère, six pieds. » Dans la Nautica Meditarrunea, on l i t , p. 64 : « La prima


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . c o p e r t a dette esser ancora tanto larga, quanto è la lunghezza del suo Pontale, tre volte; » c'est-à-dire : L e pi entier pont du galion ou de la nef] doit avoir une largeur égale à trois fois la longueur de son épontille, ou à trois lois la haut e u r de son creux. — V . Altezza, Gallia a tre remi per banco. a. P O N T A L , fr. provenç. port. s. m. (De l'ital. Pontal ou Pontale. [ V . ] ) Creux, mesuré sur la hauteur de l'épontille. 3. P O N T A L , fr. provenç. s. m. (Même origine.) Nom d'une pièce de bois qui servait, sur les galères, à soutenir la tente d'herbage quand elle était mouillée, et que, par cons é q u e n t , elle était assez lourde pour que les cabres fussent en danger de rompre sous le poids. L e Traité de la construction des galères, Ms. in-fol. appartenant à la Bibl. du Dépôt de la Marine, contient, p . 2/,g, un chapitre intitulé : • Des Pontaux de là tente. » On y lit : Il y en a quatre en tout dans la longueur de la galère, qui sont comme les cabris de différentes longueurs. On donne aux deux du m i lieu ou de niezaine 22 pieds de longueur, à celuy de poupe 18 p i e d s , e t à celuy de proue 1 /,, et à tous également trois pouces de diamètre. » — V . Capra. P O N T A L E D E L L A S T I V A CON T A C H I , ital. s. m. Epontille de la cale avec des taquets, Epontille à marches. P U N T A P I E D I , ital. anc. s. m. (DèPontdre, Appuyer, et d e Piedi, les P i e d s ) Pedagne. — « V n appuy de pieds, la planche contre laquelle le forçat appuyé les pieds en v o guant. » Duez (1674), p . 638.—Puntapiè. P O N T E A U , vieux fr. s. m. (De l'ital. Pontal [V.]) Épon;il n Pour les Ponteatdx a Ponteler la galère, et pour les formes qui pourront sentir plusieurs fois, quarante liures tournois.» Stolonomic, Ms. du x v i siècle, n" 7973-8 , Bibl. nat., p. 9 - — P o n t e a u était aussi une corruption deConteau V qui s'était introduite dans les chantiers de Provence, lorsque, dans ceux de l'Italie, Pontovalc(V'.) avait presque remplacé Contovale. t

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P O N T E , ital. s. m. (Du lat. Pons.) Pont. (V. Coverta, C o perta .) — P o n t e del corridojo, (Proprement r Pont de l'entrepont.) Premier pont. ( V . Corridojo, P o n t e , Primé ponte , Ponte intero, Pont entier. — Ponte lecatojo, (Levatójo, de Lecare, L e v e r . ) Pont-levis. — Ponte tagliato, [Tagliato, de Tagliare. [ V . ] ) Pont coupé. — Ponte volante, Pont volant, ou l'Écbafaud à calfal. P O N T E I A , provenç. s. f. (Du fr. : 1 Epontille. P O N T E I B O , port. adj. s. m. ( D e Ponta, Pointe.) C o n traire, Debout, en parlant du vent.—« E por ser jà tarde, e os ventos Ponteiros, e esperarem pola nâo da capitao mor, que era màde véla » (qui était mauvais de voile, ou mauvais voilier). Comment. Dalboq., part. 1, chap. 8. P O N T E L E R , vieux fr. v. a. (De l'ital. Pontellaic. [ V . ] ) Kpontiller. — V . Ponteau. P U N T E L L A R E , ital. v. a. ( D e Pomello. [ V . ] ) Accorer, Épontiller. — Pontellarc una nave, Accorer une nef. — A . Appuntellare, Far le bighe. P O N T E L L O , ital. s. m. ( D e Pontarc, Fpontille.

Étayer.) A c c o r e ,

P O N T E L L U S , bas lat. s. m. Épontille. — < . I t e m , quod «alee fient secundum mensuras supradictas mensuren'tur existentes adhuc in Schariis, leuatis tamen Pontellis, scilicèt per illos qui ad predictam mensuracionem deputati fuerint... • Statut génois du 22 janv. 1333 , chap. 5. — V . P o n rher.

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P O N T E R , fr. v. a. (De Ponte. [ V . ] ) (Angl. Deck [То]). Couvrir d'un pont le navire dont on veut mettre le creux à l'abri de la pluie ou des lames. Etablir le pont ou les ponts sur un bâtiment en construction. Un navire est dit Ponté tangl. Deckcd; rus. Палубное [Paloubnôé]; hongr. Fòdeles [Feude/eche]), lorsqu'il a un ou plusieurs ponts. S'il est o u v e r t , comme une chaloupe ordinaire, comme un canot ou une petite barque, il est Non Ponté. P O I N T I L L E , fr. anc. s. f.(l)e l'ital. Pontale ou Pontel/o[\ .J —Epontille. ( V . ) — L e terme Pontille, fait en Provence, passa dans toute la marine française, et se corrompit en Esponlillc ( V . ) et Epontille. On comprend aisément comment l'e s'attacha à Pontille pour faire Fpontille Pontcllo étant masculin, on dit tout d'abord le P o n i c i , le Ponteau, puis le Pontille et au pluriel 1 « Pontilles, d'où se fit tout naturellement l'Epontille, comme, parmi les marins arabes de la còte se lit de 11 occhio, et septentrionale d'Afrique, Lotchio(\.) Larga/tette, de / / arganello, etc. — Pontille se lit dans l'Art de la navig. de Guillet (1678). Desroches, le regardant sans doute comme trop vieux et hors d'usage, le rejeta en 1687 ; Aubin (1 702) le donna pour mémoire. — V. Croix de SaintA n d r é , Faux-bau. 1 . P O N T O , lat. s. n i . , P O N T O N I U M , s. n. Ponton , Bac. — Ponlones, quod est genus uavium gallicarum, Lissi reliq u i a . . Ipse Lissum profectus, naves onerarias xxx a M. A n tonio relictas omnes incendit. • César, liv. n i , Guerre civ.— Ce passage prouve que les Pontons étaient des navires de charge.—« Pontonium navigium {luminale, tardimi et grave, quoti non nisi remigio » (ou avec une corde) « progredì p o test. » Isidore. C'est le Bac à traille que décrit ici Isidore. 2. P O N T O , port. s. m. (Du lat. Punctum.) L e Point. — « A esto tempo eu, e о tnestre, per nossos Pontos, eramos coni Adoni, e о pilloto, 18 legoas ayante...» Rotciro de D. Joam de Castro, 25 janv. 1541, p . 3l.—Ponto de parlida , Point de partance. 3. P O N T O , ar. cote N . d'Afr. (De l'ital.) Échafaud, Ra­ deau , Raz. P O N T O N , fr. esp. s. (Du lat. Ponto. [ V . ] ) (Gr. anc. I I o piov ; gr. vulg. novxovi; gr. litt. mod. 2'xeîîa; lat. Ponto, Pontonium ; ital. Pontone, Puntone, Jrsilio; géno. Puntum ; port. Pontâa • angl.-sax. Ftyte; angl. Hulk, Pontoon ; ail. Unterleger; boli. Legger, Onder legger ; dan. Pram, Ffydebroc; suéd. Pram, Flottbro; illyr. Рогат; basq. Ponluna ; bas bret. Pountonn; turc, Toumbaz [ j L u » » j ] ; rus. И л а шкчтъ[Р1аг/1ко1е],11оп1штъ[Ропп1оппс].' Bâtiment à lond plat, d'une construction solide, ayant la forme d'un parallélogramme rectangle long une ou deux fois autant qu'il est large. Il sert, dans les ports, au transport des lourds fardeaux, de l'artillerie, des agrès des navires, etc.; on l'emploie aussi à l'abattage des navires qu'on veut caréner. Des bâtiments de guerre vieux et cassés, qu'on rase quelquefois jusqu'au premier pont, servent de Pontons. Non rasés, ils font l'office de bagnes, de pataches, de vaisseaux amiraux , de navires d'avant-garde et d'arrière-garde dans les arsenaux maritimes, etc. Pendant la guerre de 1792 à 1814, de vieux vaisseaux de ligne furent les prisons où les Anglais retinrent captifs ceux de nos marins et de nos soldats que leur livra le sort des armes. Le traitement cruel qu'éprouvèrent sur ces navires des hommes dont le seul crime était d'avoir bravement défendu leur pavillon, sera, pour la philanthropique Angleterre, le motif légitime d'un reproche qui sera répété d'âge en âge chez les marins des pays civilisés , tant que le nom de Ponton restera dans leur langue. Ou 151


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1202

voudrait pouvoir déchirer celte page honteuse de l'histoire d'une nation qui a souvent justifie la prétention qu elle affiche partout d'être généreuse et noble, mais q u i , envers des prisonniers de guerre que le droit des gens, l'humanité, leur courage et leur malheur devaient lui rendre respectables, se comporta comme aucun peuple, si ce n'est dans les temps les plus barbares du Moyen A g e , ne le fit avec des criminels.— « . . . G h a t e s pour descharger et charger caraques... Pontons pour nestoyer ports et pour faire rampais eu mer... » Aut. de Conflans, Faits de lu marine et navigaiges (1515 à i5?.2), art. V e n i s e . — L e s Pontons pour faire remparts en mer, dont parle A n t . de Conflans, étaient île vieux navires, d'anciennes galères, et de grands bateaux plats, armés de grosse artillerie et transformés en batteries flottantes. — V. Bucentaure, p. 352 , colon. 2 . e

IIONTOM (Pontoni), gr. mod. s. m. ( D e l'ital. Pontone. | V . ] ) Ponton. — V . SxeSfe. nOHTOHb (Ponntone), V.

rus. s. m. (Du f r . : ) Ponton. —

n.iaiiiKonrb.

P O N T O O N , angl. s. (Du f r . : ) Ponton. 1IONTO— (Ponnto-s), gr. anc. et mod. s. ni. La M e r , le Large. — « . . . 'A6r,va<;' ÈVTIV yoîp TOI y.où n o v ™ EùÇelvoi •/, p' a&rw xa).oóix£vov. » A r r i e n , Périple du Pont-Euxin; lettre à Adrien, col. 3. — V . QdD.oessa, tlÉXoyo;. w

ov

P O N T O V A L E , P U N T U A L E , ital. anc. s. m. (Corruptions de Contavate. [V.]) Contali ou Ponteau , comme on a dit au x v n siècle. Duez dit : Pontcaux, à l'art. Pontuali de son Dice, ital.-fr. (1(174). e

1. P O N T L ' S , lat. s. m. Du gr. n ó v T o : . ) Mer, et, par e x tension : Mer Noire ou Pont-Euxin.

— «

Necjani amplitis ulUe

Apparent lena-; rœlum undiqiie et imdiquc I'ontus. » VIRGILE, Enéide,

liv. 111, v. 192.

— « Clamorem iuiinensiim lollit.qiio Pou lus et omnes tntreniuere linda .... >• Id., l i . , v. 6 7 a . 1

2. P O N T L I S , bas lat. s. m. (Pour Pons.)? Planche pour l'embarquement des chevaux. Une lettre d'Edouard I I I , roi d'Angleterre, rapportée par Rymer (an. 1338), dans le détail qu'elle donne sur tout ce qui était nécessaire à l'établissement des chevaux à bord, cite les « P o n t o s , cleias, bordas, raccos , etc. » nOHTb (Ponnte), — V . Mope.

slave, rus. s. m. (Du gr. IIO'VTO,-.) Mer.

P O O L , angl. s. Lagune, Étang, et, par extension, Endroit d'une rivière assez bien abrité des vents pour que le mouillage y soit sur et tranquille. POOP, angl. s. (Du fr. : Poupe.) P o u p e ; Dunette.—Poop ladder, Echelle de la dunette. — Poop royal, Logement sous la dunette. ( V . Ladder.) — • Wilh vtïnd in Poop the vesscl plouglis the sea And measures back witli speed ber former way. » DETDEH, Eneide, \' liv., v. 9 Ì 1 . C'est la traduction,— et quelle traduction?— de : Avulsainque rapii revoluta per xquora navem. « P O O P E D , angl. adj. — V. Be (to) P o o p e d . P O O P I N G , angl. adj. Venant de la poupe, de l'arrière. P O P A , bas lat. géno. port. esp. cat. basq. (De l'ital. Poppa. ( V . l ) P o u p e , Arrière. — « I t e m , de Popa veniendo versus prodam cubilis novem in altitudine de parmis tri-

bus n (aperiat) « parmi novem et dimidia. • (Item [que la g a lère de Romanic ou de S y r i e ] , à neuf coudées [ i 3 pieds 7 po. — 3'"" 4 i ') de la poupe en allant vers la proue et .1 I., hauteur de 3 palmes [27 pouces — o™'74'] (ouvre ou soit large], de neuf palmes et demie [o"' 96']). Stat. géno. du 22 janvier 1ЗЗЗ , p . i5 de Ylmposicio officii gazariœ, Ms. Bibl. Dépôt de la Mar. — « Metteren primeres v u galees, cinch de Genouesos, e dos de Pisans qui foren affrenallades tôt set ensemps... e puys totes les altres venien los de Popa... Et les altres galees dcls Genouesos et dels Pisans Ueuareu volta als caps que tenien a les v u galees e pensaren dan.ci. . Citron, de Ram. Muntaner, chap. 285. (La manœuvre qui est détaillée par Muntaner dans ce passage de ses C h r o n i ques est très-facile à comprendre. Sept galères, — cinq d e Gènes et deux de Pise, — s'établirent, la proue en avant , dans le lieu en question, toutes les sept liées l'une à l'autre. (V. Affrenellar.) Derrière elles, les autres vinrent se placer poupe contre poupe, et s'attachèrent ainsi aux premières. Cettedisposition de galères amarrées poupe à poupe, et frenellées, est visible dans une peinture que nous avons vue au palais Doria, à Gènes, en i835 et 1841. C'est sur le battant de la porte d'une armoire du trésor qu'était exécutée, en manière de décoration, la représentation d'un siège fai; par des galères attachées comme nous venons de le dire. — « E tantost cil sen ana ab grau alegre a Macina, e amena les tresgalees ab la Popa primeira, et les senyeres tirant. » Même chron., chap. 82. (Les navires vaincus étaient emmenés par le vainqueur, la poupe en avant, et les bannières traînant dans l'eau. V. Pavillon.) — Popa aïrian, basq. vulg. s. (Aïrian, A'Aïrea, A i r . ) Vent arrière.— Popa redonda, esp. anc. s. f. Poupe ronde. ( V . Porta.) — Popa rotonda , bas lat. s. f. Poupe ronde. — « E t h a b e b i t » (chaque taride . «Popam rotondam ad très rodas, et erunt ibi porie » (des sabords de charge) n per quas poterunt exire equi et i n trare. » Contrat d'affrètement entre les envoyés de saint Louis et les Génois (1246); Ms. Bibl. nat. — Les trois rodes étaient établies à l'extrémité de la q u i l l e , l'une dans le plan J cette quille, les deux autres probablement dans un plan perpendiculaire à celui-là. C'était entre la rode d'arrière el celle de côté que, de chaque bord, on ouvrait le sabord de charge au-dessous de la flottaison. — Popa alla bastardella. Poupe à la manière des galères bâtardes. (V. Bastardella, Bastarda.) Cette poupe était renflée et présentait deux fesses assez rondes et développées, saillantes sur la rode, quand l.i poupe de la galère subtile ou commune était étroite et arrondie comme la pointe d'un œuf. En France, la Popa alla bastardella était nommée Cul de monine. \S.) — V . F o r o l , Porta. c

t

П О П А С Т Ь В Ъ П О Р Т Ь (Popaste v' porte), rus. \ . .1 (De Падать [Padate], T o m b e r ; et de Подъ [Pode], préfixe du rapprochement.) Gagner le port, Donner dans un port. P O P E , vénit. fr. anc. s. f. (De l'ital. Popa. [ V . ] ) P o u p e . — « Car bon vent heurent em P o p e , et lièrent em peu de temps moult grant chemin,et vindrent par la mer de Sardaçne, etc.» Chroniq. de Savoie; Hist. patr. monument., t. 11, p. 41 Л11riii, in-fol., 1840). — « Pastechi due a P o p e per le suste. v Fabbriea di galère (xiv° ou x v siècle).—V. Acostar, C o v e r l e . Poppe. e

P O P E L E , esp. anc. s. m. Officier de poupe, Marin de première classe qui avait à bord quelque chose de l'importance de l'officier marinier nommé aujourd'hui en France Contre-maître. П О П Е Р Е Ч Н А Я П И Л А (Popéretchnaïa

pila),

rus. s. :


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . Нала [ V . i Поперечная, Traversière. De Прек [Prèti], Qui passe à travers.) (Scie traversière.) Arpent. П О П Е Р Е Ч Н Ы М Ч Е Р Т Е Ж Ъ (Popéretchnii tchertèje), r u s . s . Plan de projection, ou vertical.—Поперечный, Trans­ v e r s a l . — V. Вертикальной, Чертежь. P O P E S E , vénit. anc. esp. s. ni. (De Popa.) Hauban de l'arrière. Quelquefois : Hauban supplémentaire du grand m â t et du mât de misaine. Il y avait un Popese de chaque c o t e , à l'un et à l'autre mât; il n'était pas lié aux autres haubans par les enfléchures; il était plus gros qu'aucun d ' e u x . — « Volemo che li primi Popesi vole esser lungo quanto l'arboro de la choverta in su... » Fabbrica di galere ( x i v ou x v siècle). — V . Popez , Poppeze. e

e

P O P E T E , esp. anc. s. f. L e même que le précédent.—V. a- Bragucro. e

c

P O P E Z , esp. anc. s. m. Hauban de p o u p e . — A u x x i v , x v et x v i siècles, et au commencement du x v u , les galions •uols, outre leurs haubans ordinaires, avaient un PoJL chaque bord et à chacun des deux mâts majeurs. ( > hauban de poupe n'était pas lié aux autres par les enfléchures, et il différait de ceux-ci par leur grosseur et peutêtre aussi par leur façon. Nous n'avons pu trouver des reniements capables de nous bien fixera cet égard. Nous v o v o n s , dans un document, reporté par sa date à l'époque o ù le célèbre Franc. Borgia, prince deSquillace, était g o u verneur du Pérou ( 1614 à 1 6 2 1 ) , que le galion la Nucstra Senorade Loreto, construite et équipée à Guayaquil, avait au "rand mât onze haubans ordinaires (Obenques), et un hauban юире (Popez) de chaque bord; et, an mât de misaine, neuf obenques et un Popez de chaque bord également. — V . Flcc h a s t e , Popese, Poppeze. e

e

P O P I S , bus lat. vénit. s. f. (Du lat. Puppis. [ V . ] ) P o u p e , Arriére.—" Decernimus quod patroni navium in Pope navis possint facere cameralas sub vanno et etiam sub coredorio.. > Sta t. vénit. de 1 2 5 5 , art. 2 6 . P O P P A , cat. ital. malt. s. f. (Du lat. Puppis.) P o u p e , Arrière. " Per la Poppa « (de la galère ordinaire à 25 bancs; . si lasciano palmi quindici ( i 5 palmes ou 11 pieds 3 po. — • j - 6 5 ) . » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. ( 1 6 0 7 ) , p . 2 5 . e

P O P P E , vénit. anc. s. f. (Du précédent.) Poupe.— « Con vento greco e tramontana in P o p p e . » Navig. di C. D. Mosto * у siècle) , ар. Ramus., p. 97 D . с

P O P P E S I , ital. anc. s. m. plur. «Parapets autour de la pouppe. " Duez, 1674. Nous n'avons jamais vu le mol Poppese emplové dans ce sens. Les documents que nous avons os nous l'ont montré seulement avec la signification de Hauban de l'arrière. ( V . Poppeze, Pupexe.) Au x v n siècle, les parapets de la poupe des galères étaient nommés Bandtni. ( V . )

1203

tre.) Mettre sur le banc dans une galère, Condamner un captif à ramer. ( V . B a n c h o . ) — Par a proa, Mettre le cap vers... ou sur... •— » Posemos a proa ao nordeste... » Roteiro de dom Joam de Castro, 7 février 1 5 4 1 . — V . Arribar. П О Р А В Н Я Т Ь С Я С Ъ К О Р А Б Л Е М Ъ [Poravniatsia s' horablèmc), rus. v. r. (De Равнять [Ravnïate] , Égaler, Egaliser; rad. Р а в , U n i , Plan, Égal.) Élonger un navire. P O B A M , port. s. m. (De Por, Mettre, Placer; lat. Ponerr j Cale du navire.— On écrit aussi Porào. PORC (pour : Port), faute de copiste qu'on remarque dans le manuscrit des Chroniques de Savoyc (document (fila fin du x i v siècle, publié à Turin, en 1 8 4 0 ) , t. 1 , p. З 7 2 , ligne 36 : « Biau cosin, alons nous esbatre sur la P o r c ; se veirons notre nauire. » e

e r

P O R C - E S P Y , vieux fr. s. m. Porc-épic, animal qui figurait dans les armes du duc d'Orléans, et que ce prince conserva pour sa devise quand il fut roi de France sous le nom de Louis X I I . Le duc d'Orléans, ou pour mieux dire Charles Y , qui avait ordonné l'armement, avait fait peindre sur les étendards aux couleurs d'Orléans qui devaient parer la in-f destinée au prince, lieutenant général pour le roi dans le recouvrement du royaume de Naples ( V . Bannerollc), 1111 Porc-épic lançant ses flèches, à cote de l'image de la Vierge Marie.—V. Flambe. P O R C A , ital. s. f. (Étymologie inconnue.) Porque. 1ЮРЕПУЛ (Porépsi), gr. mod. s. 11. dial. albanais. Bouteille. — M. Dehèque dit Порешпс. — V . 'Avayxaîov. 1 1 O P 0 M E I A , gr. anc. s. f. (De ПорОцо;. [ V . ] ) Passage d'une rivière, au moyen d'un bac ; Métier du passeur a qui appartient le bac. ( Y . Ilauo-âyyiov.) — nopOpaiov, gr. anc. s. n. Endroit où l'on peut passer l'eau; Bac, Bateau de passage; Prix que l'on paye au passeur, Péage.—ПорйрЕор», s. n. L e même que HopOun'ot. (Y.) — ПорОрсис, s. m. Proprié­ taire d'un bac, Passeur. — ПорОигию, v. a. Passer quelqu'un du bord d'un fleuve à l'autre, Faire le métier de passeur, Passer l'eau dans un bateau ou un bac , Traverser. — ПорОu.(ô\ov, s. n. Petit bac, Petit bateau. —HopOuu'c, s. f. Détroit, Bac, Bateau de passage. —ПорОио;, s. m. (De Ihîpui, ji Perce, je Passe, j e Traverse.) Passage. Lieu où l'on passe l'eau, Détroit, Bras de mer. — V . Katwmvov, MKOYOÇI, iTEVOV.

P O R 1 N U T I (Porinoutt), illyr. daim. v. a. (De Rimit, Impulsion, fait du rad. slave Pt> [Hic] [sanscr. Ri, A l l e r ] , qui exprime l'idée de Pousser avec force.) Lancer, Mettre à l'eau , en parlant d'un navire.

e

P O P P E Z E , ital. anc. s. m. (De Poppa. [ V . ] ) Hauban de l ' a r r i è r e , Hauban placé en arrière du mât qu'il appuie. — V . P o p e s e , P o p e z , Pupexe. — » Quiuai porta, e temale, Senal, et quadernale, Manti, prudano, e poggia, Poppesi et orcipoggia Scandagli..., etc. >• FRAHCESCO К т ш » ( X I I I * s i è c ) , Documenti

d'amore.

П О П У Т Ш И (Popoutnie), rus. adj. (De П у т ь [Ponte], C h e m i n , Succès, Avantage.) Favorable, en parlant du vent. p Ó R A B A N C O , port. anc. v. a. (Du Int. Ponete,

Met-

n O P l O N , gr. anc. s. n. (Peut-être de П£|'р<о, j e Passe. Navire de transport, souvent affecté au passage des troupes. Diodore de Sicile, liv. x x , mentionne deux cents de ces bâtiments qui portaient environ dix mille fantassins ; puis cent autres qui portaient environ huit mille hommes. On voit que, terme moyen, le Ilôpwv pouvait recevoir de cin­ quante à quatre-vingts soldais pour une traversée. La forme des Пор!» ne nous est pas connue; il est probable que c'é taient des bateaux lourds et peu propres à la navigation, espèce de pontons sans qualités nautiques, que le plus souvent on faisait remorquer par les bâtiments bons marcheurs. V. D i o d . , liv. xx : « ' F o ' fipipaç., etc. » Plut. , liv. ш , Lois. nOPNI ( A ) (A porni), val. v . a. (Ce mot semble n'être pas sans analogie avec l'illyr. Pornuti [ Y . ] , Pousser.) Partir, Mettre h la voile liopiiipc (Porniré), s. Partance, Départ. — V. Плека. 151.


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

P O R O M , Шуг. daim. s. m. ( L e môme que le russe Паромъ levée, pour lier plus solidement quelques-unes des partit ou Порою»; B a c , Radeau, Bateau plat, P r a m e ; ?du grec dont est composée la coque du navire. nóptov. [ V . ] ) Bac. — « Barca da traghettar fiume : Ponto, » P O R R E , ital. v . a. (Du lat. Poneré, Mettre, P o s e r . ) R e ­ dit Stull, t. л , P- 97 de son Dict. illyr.-ital.-lat. lâcher. — V . Tocchare. • П 0 Р 0 2 , gr. s. ni. (De Пиры, j e Passe.) Passage, Canal, P O R S , P O R Z , bas bret. s. m. (Du f r . : ) P o r t . ( V . Abcr. Détroit. —Porsia, v . a. Arriver au port, Entrer dans le p o r t . — П О Р О Х О В А Я БОЧКА (Porokhàvdta bote/du), rus. s. f. (De Porsik. (Diminutif déPors.) Petit port. Порохъ [Poro-fie], Poudre. [De Прахь [Pra-he], Poussière ; 1. P O R T , fr. cat. anc. angl.-sax. angl. ail. pol. s. m. ^Du illyr. Prâh.]) Baril à poudre.(V. Бочка.)—Пороховая казна lat. Portas. [A'.J) (Gr. anc. 'Evópiiisu.*, KióOwv, AIUL^V, " O p a o í , , Porokhovaïa kaznd, prononcé : Poro-hovaïa ou Para-hovaïa 2xóu.a; gr. vulg. Порто, Aiusva;; lat. Cothonis, Cothonum. f.asnâ). Казна [ A . ] , Trésor. Selon R e i f f : Sainte-Barbe, Ostittm, Portas; bas lat. Havia, Havla , Ha vea ; cat. p o r t , Soute aux poudres. — A'. Крвстапельскаа, Крюйткамера. ital. Porto, Portello; géno. Portu; basq. Portua; p o r t . esp. P O R P A R A R , esp. anc. v . a. Ce m o t , que nous avons anc. Porto; esp. mod. Puerto; port. anc. Recolliimcnto , trouvé dans le seul Arte para fabricar naos de T h . Cano Stancia; isl. Hôfn, Lega, Lcegi, Lcnding, Scelnhôfn, Stipu( 1 6 1 1 ) , et qui est sans analogues dans l'espagnol, le portulera, Skipa-Stada, Uppsâtr; angl.-sax. Hœj'en, Hui, HyS, gais et l'italien, ne nous paraît pas pouvoir se rapporter à bas bret. Pors, Parar, Préparer; mais il ne serait point impossible qu'il MuSa, Ora, Ore, Oro, Port, StaS, Stœi; Hafen. eût une relation lointaine avec le latin Propansus, Etendu Porz , Porsik; angl. Harbour, Haven, Port; ail. devant. L e sens qu'a Porparar dans les passages que nous Port; holl. Haven, Haaven; dan. Havn; suéd. Hamn ; a r . allons transcrire du traité de T h . Cano, s'accorde en effet turc, Merça [ ^ - ^ ] > P , Derïubcnd [¿JJII jï] ; turc, avec l'idée que presente Pondère pro. Voici ce qu'on l i t , Liman [ ^ L ^ J ] , Iliman [y-r^\]', illyr. daim. Luka; h o n g r . ]). 29 de l'ouvrage du capitaine Cano : — « P o r la mayor Лее,- val. n o p t [Port], ./liman ; rus. Гавань [Havane], parte el Porparar de las vêlas, mas està en el guarnecerlas, П о р т ъ [Porte], Рснь [Rêne], РЬнь [Riène]; groënl. Kisárbik ; que en el cortarlas... Ansi quedarà en mucha perfeccion, hindous t. Bandar; mal. Bcndar [j X J ] , Telok [¡JJLI'j; c h i n . Porparando muy bien: tanto en bolina, с о т о a popa, a Ngáo, Tcheôtt-tsë, То; madék. Foittran sambou, Houala, loto trance. » Nous traduirions ainsi ces deux phrases : « L e Moidal; w o l . Térou ; bamb. Dhigui-yovo ; vieux fr. Haiblc, plus ordinairement l'établissement, l'orientement dos voiles est plus dans la manière dont on les garnit que dans leur Havele, Havle, Havene, Havre.) Enfoncement de la nier coupe.... De cette façon la voile sera faite dans une grande entre des terres; Abri offert aux navires dans un fleuve ou perfection, établissant très-bien, tant an plus près que vent à l'embouchure d'une rivière contre la violence de la m e r arrière, à toute occasion. » Nous pensons qu'on ne saurait et du vent; Endroit où dans une rivière on embarque et entendre autrement le « Porparando muy bien tanto a bo- débarque les marchandises. (V. 2. Barcada, Chaussée, Darse. lina с о т о a popa, » qui nous a aidé à deviner le sens de Mot.) e r s

Porparar. P O R Q U E , fr. s. f. (Faut-il croire que ce mot, déjà ancien au vocabulaire des marins français, — car on le trouve dans VInventaire des mots, etc., du P . Fournier (i67j3),—est une corruption de Spóor, Eperon [angl.-sax. Spor, Spara] , qui entre en composition dans Kattespoor, nom hollandais du membre appelé Poi que par les charpentiers français? Nous ne le croyons pas. Le terme nous paraît d'origine méridionale ; nous voyons, en effet, qu'anciennement, dans l'arsenal du Ferrol, les plus petites des barres d'arcasse étaient nommées Pûercas, nom qu'à Carthagène on donnait à certaines barres diagonales établies sur les barres d'arcasse pour les rendre connue solidaires et les lier entre elles. Mais pourquoi le nom de la truie à une pièce de bois q u i , par sa forme, est sans analogie aucune avec l'animal tpie l'esp. appelle P aerea, comme le lat. et l'ital. l'appellent Porca? Voilà ce qu'il nous est impossible de dire. Nous soupçonnons ici une homonymie; mais quel mot a affecté la forme qui nous surprend et nous arrête? Nous ne le devinons pas. Notons cependant qu'au Moyen Age on donnait à une pique, à un épieu le nom de Porquerie ou Porcherie, qui leur venait dece que les Porchers, pour conduire les cochons, s'armaient d'un bâton pointu et ferré. [ V . D. Carpentier, art. Porcaiiata.] La Porquerie est-elle devenue la Porque? Ce n'est point impossible; le Palus, Pieu, n'est-il pas devenu en esp. Palo? dont une des significations est mât. L e Pieu a bien grossi et bien grandi !...)(Ital. Porca; vénit. Raisone; esp. Bularcama, Puerca; port. Prodigo; angl. Rider; ail. Katspuhr, Katspor; holl. Kattespoor; dan. Kattcspor; suéd. Kattspâr; rus. Ридерсь [Ridcrss].) Nom d'un couple intérieur qu'on établit sur la carlingue au-dessus de certains couples de

t u r c

— • Not olherwise your schips, and е м у friend Already bold the Port, or wilh sváft sails descend. » E

D R T D E N , Enéide,

liv. I '.

— « Theils in dem Port, llieils naht, etc. » Voss, Enéide,

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liv. i ' .

— « A cette cité est le Port là où toutes les nés de Yudii vienent con maintes mercandies et chieres... » Forage de Marc-Pol ( x i u siècle), chap. 157. — « S i se trairent cette part moult j o y e u x , et prirent terre sur le sablón et sur le droit rivage de la mer, sans havre et sans droit P o r t . • Froissait, Cbron., chap. 18 (26 septembre 1З26). e

2. P O R T , cat. anc. fr. s. m. (Du lat. Portare, Porter. (Ital. Portata; vénit. Portada; esp. port. Porte; bas bret. Doug; angl. Burthen, Tannage; ail. Lastigkeit; holl. Laading, Last; dan. Drajgtighcd; suéd. Drdgt, Drdgtighet, Ladding; Last; rus. Г р у с ъ [Grouss]; vieux fr. Porter [le].) P o r t d'un navire ; ce que ce navire peut porter de charge. En France, le P o r t d'un bâtiment s'exprime en T o n n e a u x , comme en Hollande, en Angleterre, en Espagne, en Italie et en Portugal ; à Venise et à Gènes, il s'exprimait autrefois en Cantares; à Naples, en Salines, e t c . — « S i aquell qui la barca fará ô fer fará, no dirá, e sa la barca si será poca b gran , . . . ne quant pora costar, ne quant n o , ne de quines mesures será, ne de quin P o r t . . . . » Consulat de la mer, chap. 2З8, édit. Pardessus, t. 11, Collection des lois marit. , p. З21. — « Caraques genneuoises sont les plus grands 11auires et du plus grand P o r t , et sont faictes pour les mar­ chandises, et à vng besoin porter grand nombre de gens et autres choses. » Ant. de Conflans ( I 5 I 5 à 1622). — « C o m m e il faut sans perdre de temps préparer toutes choses pour


GLOSSAIRE NAUTIQUE. faire la guerre aux Anglois, ne manquez pas de m'enuoyer, aussitôt que vous aurez reçeu ce billet, le nombre et le Port d e tous les vaisseaux appartenant au R o y , qui sont dans l'arcenal du Haure; etmesme, en cas qu'il y en ayt qui appartiennent à des marchands qui puissent estre armés en g u e r r e , enuoyez moy aussi leur Port et qualités. » Colbert à Desclouzeaux, 6 mars 1678. Ordres du Roy, vol. LXIV, p . i 3 o v ° , Ms. Arch, de la M a r . — V . Hable. 3 . P O R T , angl. s. Bâbord. — « In seamen's langage,the larboard o f left side o f ship ; as in the phrase, » « the ship treels to Port. « « Port the helm, » is an order to put the helmto the larboard side. » N . Webster (1832). Le savant aui r i i r ne dit pas d'où vient le mot Port dans l'acception de B â b o r d ; nous avons cherché vainement, après lui, comment s'est faite cette homonymie singulière ; — et nous d i sons Homonymie parce qu'il nous parait impossible que le m o t qui désigne le P o r t (Portas), et le sabord (Porta) , ait pu, par une extension raisonnable, nommer le coté gauche du n a v i r e . — Quel mot, en passant par des corruptions successives, a fini par se confondre avec Port? L'est ce que nous n'avons pas su découvrir. — Port the helm ! Bâbord la barre ! Hard a Port! Bâbord tout ! — To heel to Port, Donner la bande à bâbord. / j . P O R T , angl. s. (Du lat. Porta, ou plus immédiatement du fr. Porte.) Sabord. — « Item , 0011 Port pece o f y e r o n , cast with 2 cambers : Item , a Port pece of yeron , with oon c h a m b e r . " Inventory of the great barke, etc. (6 oct. i 5 3 2 ) . L e s pièces de canon dont il est question dans ce document sont nommées Port-pores ou pièces de sabord, pour les distin"iier des petites bouches à feu qui tiraient par-dessus les bastingages, comme sont aujourd'hui les cspingoles et les pierriers. 5. n O P T (Port), val. s. m. (Du lat. .Porra*. [ V . ] ) P o r t . ( V . JVÍMan.1 — I ï o p l tbpanK ou nopto q^paiiKo (Port frank ou Porto franco), s. Port franc. P O R T - H O L E , angl. s. Sabord. — « T h i s was a sensible ,lj,appointenient to them, and by this time Pizarro and his companions in the great cabbin windwos and Port-holes, c Rich.Walter, A voyage... byG. Anson ( L o n d . , 1769), chap. 3, p . 471. P O B T A , cat. esp. port, bas lat. s. f. (Du lat. Porta.) Sabord, Portean, Ecoutille. — « Senyor de nan ne notxerno deu stibar(V.) : nedeu farstibaren vert (V.) ne stibar nengun fax q "om tema, ne bala ne farcell que damnatage y pren"ues, près d'arbres » (dont alors les pieds à la hauteur des ponts n'étaient point garnis de braies [ V . ] , ou étaient niai protégés par ces toiles), « ne de timonera ( V . ) , ne de sentina (V.), ne de Porta, ne de algun loch on mal pogues prendre. Encara lo senyor es tengut de moites altres coses ais mercaders : haver » (l'avoir, les objets, effets ou marchandises; « qui sia mes en ñau si s'banya per cubería ( V . ) ô per murada (V.) ô per arbres ô per sentina ô per titnoneres ô per ambrunals (V.) ô per Porta o per metre en loch dubtos ô per poch crostam ( V . ) ; car lo seuyor deu esmenar tot lo dan que l'mercader prendra en aquell haver qui s' será banyat. » Consulat de la mer, chap. 18, edit. Pardessus.—« An se le de abrir nueue Portas por cada banda en la cubierta de la artillería cou sus portañuelas. Y adbiertese que en ninguna manera sea de cortar para ello ninguna cinta. Y en la popa rredonda , en el rancho de Sancta-Barbara - (et dans la partie arrondie de la poupe, dans l e s fesses du navire, à la chambre de sainte barbe) «una Porta por banda con su portañuela de suerte que la puerca que l i e

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a de quedar por umbral baxo » (pour le seuil inférieur « de las Portas non lleve corbaton de rebes, y que de le bantado (sic) de manera que pueda acomodar y preparar bien un quarto cañón con sus ruedas y carenas; y de baxo del castillo se ande abrir dos Portas con sus portañuelas una por banda; y seis Portas mas sobre la puetita por cada banda ; y en todas estas Portas sus chileras para las balas y tacos. Y en la popa redonda de vaxo de la primera cubierta sobre los baos se ande abrir dos Portas con sus portañuelas para cargar » (deux sabords de charge) « y otras dos sobre la primera cubierta de la misma manera y para el mismo efecto.» Razón de las medidas... para vn galeón nombrado Nuestra Señora de L o r o t o ; M s . de 161/4 à 1621; Bibl. de la Mar., 11 1.',255-3. — « Fabricando la » (nao « para de guerra será necessario, que tenga la manga en seys codos de puntal; y en siete la cubierta, y un codo mas alto que la cubierta las Portas del artillerie; l a s quales Portas quedaran por esta cuenta que es dos codos mas altas que el agua, porque sin duda que la nao quando va de valance, a de llegar con el a meter la Manga (V.) debaxo del agua, y por esso conviene que las Portas estén los dichos dos codos del agua para que no le entre por el las...» T h . Cano, Arte para fabricar... naos (1611), p. 19 v". — •Porta a quelquefois le sens de sabord de charge, comme dans ce texte : « Ft alta navis quelibet ad iiientuni de Porta de versus pupini pal mis octo » (et chacun de ces navires sera haut [de la quille], au seuil ou bord inférieur de la porte placée vers la poupe, de huit palmes ou 6 pieds). Contrat d'affrètement pour 12 nefs, fournies à saint Louis par Géiies ( i 2 / 6 ) . Pièces Ms. Bibl. nat. Nous ne pensons pas que la Porte mentionnée par le document cité ait pu être une autre ouverture que le sabord par lequel on introduisait les chevaux que l'on embarquait La hauteur de six pieds indiquée par l'acte d'affrètement fait assez comprendre qu'il ne peut être question d'une porte latérale percée dans la pavesade du navire ou dans son flanc pour entrer sur le navire. L e Mentum de cette porte latérale, si elle existait, devait être à plus de dix-neuf pieds de distance de la quille, car le navire avait seize palmes de hauteur dans la cale ou seize palmes de creux, et neuf palmes de hauteur entre le premier pont et le pont supérieur, ce qui fait 19 pieds 7 pouces. Évidemment, WPorta versus puppim s'ouvrait à huit palmes de hauteur sur la cale,.dont la hauteur était de seize palmes, ce qui se comprend à merveille. ( V Ostium in puppi, Popa rotonda, Chandoler, Pctentarius. ) « Et habeat quelibet ex dictis galeis subtilibus Portara petentarii >• fia porte par laquelle le pilancier ou cambusier descendait du pont dans sa chambre) « a latis deeem et septem versus popatn nitidis, incipiendo a lata ( V . ) mastra » (la latte maîtresse, le maître ban) • de versus popatn, ila quod schandolarium (V.) sit et esse debeat usque ad Portara dicti petentarii, coinprehendcndo dictam Portant. » Chap. 3, Stat. de Gazaric, 22 janv. 1ЗЗЗ. — « E- la sebaza e a lo sogier da proda da la Porta del niaraiigon » (l'écoutille de la chambre du charpentier). Fabbrica di galcrc, Traité du x v ou du x v i siècle, publié, p. 6-З0, t. 11 de notre Arch. nav. — Y . Porta custos. o

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1. P O B T A , bas lat. s. f. Entrée d'un port. Nous avons rapporté ci-dessus, p. /,65, une médaille sur laquelle 011 lit:« PF.TRCS C A N D . D U X CHELAK11IA P0R11S C . FF.CIT. S F . C I R I T A S V F . N E T I J E . »Nous avons cru pouvoir traduire ainsi cette inscription : «Pierre Candiano, doge, fit placer des cbélandes (armés) aux entrées du port. — Sécurité de Yenise. » L e fait dont il s'agit se rapporte au dogat de Pietro Can-


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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diano I I I , ou à celui de son (ils Pietro Gandiauo I V . La médaille est sans date. 3. P O R T A , ital. s. f. Portière d'étoffe; Draperie qui garnissait les cotés, l'arrière et l'avant du carrosse de la poupe d'une galère. — V . Tenda. P O R T A P A G N O L I , vénit. s. Quelques recherches que nous avons faites lorsque nous traduisîmes, en 1839, l e . document vénitien du x i v " ou du x v siècle qui nous faisait connaître ce terme ( V . Libati), nous ne pûmes arriver qu'à une de ces hypothèses auxquelles on ne saurait s'attacher avec conviction. M. le capitaine G. Novello ( V . Posselexe), à qui nous exposâmes nos doutes à Venise, en 1841, eut la honte de nous donner l'explication suivante : « Porta pagiuoli. L i pagiuoli sono dei pezzi volanti di legno posti sopra le corbe nella stiva, che levandoli si può pulire le sentine o campì. (Campi, mailles.)» Ainsi, les Pagiuoli, dont l'étymologie nous échappe , sont les bordages qui, dans la cale, couvrent les aiguillers et les mailles. Mais qu'étaient les Porta pagiuoli? G'est ce que nous ne savons pas, et ce que M. Novello paraît n'avoir point découvert. Après un nouvel examen de la difficulté qui a arrêté M . N o vello comme elle nous avait arrêté, nous sommes porté à Croire que si Porta pagnoli est, en effet, une faute du c o piste, ce n'est pas Porta pagiuoli qu'il faut lire, mais : Porta pagliuoli, la porte du Paillot. (V.) Nous pensons que le rédacteur de la Fabbrica eli galere voulut dire : » 11 faut 3oo planches de peuplier pour faire les conduits, dalots, etc., la porte du Paillot et les emménagements de dessous la rouverte. " ( V . Pagliuolo.) Cette supposition nous semble raisonnable. Reste toujours comme très-utile la définition des Pagiuoli, mot que nous n'avons rencontré dans ancun dictionnaire, non plus que Campi.

c'était un créneau ouvert dans le bastingage, à rentrée du gaillard d'arrière; créneau au moyen duquel on communiquait du haut de l'échelle au pont supérieur du bâtiment. — V . Candeleton, 2. Porte. P O R T A M I C C I A , vénit. s. (Porte-mèche.) Boute-feu. P O R T A N D O L A , esp. s. f. Manlclct de sabord, quelquefois : Sabord de nage. — V. 1. Porta, Rancio.

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1. P O R T AD A, cat. anc. s. f. (Du lat. Portare.) (Chose que l'on porte avec soi.) Pacotille, Portage ( V . ) . — « Senyor de nau deulevar al mariner les sues portades, lesquals li nauta prò meses de levar, è lo mariner deu les mètre ans que la nau haia tot son plé » (avant que le navire ait son chargement complet). Consulat de la mer, chap. 8 8 , édit. Pardessus. ;

•>.. P O R T A D A , vénit. anc. s. f. Port d'un navire. — « Mi fece armare - (l'Infant de Portugal) •< una Caravella nova di Portada de circa botte novanta, della quale era padrone uno Vicente Dies naturai di lagus... e fornita di tutte le cose necessarie, col nome di D i o , e in buona ventura partimmo dal' sopradetto capo San Vicenzo a di ventidue marzo BI.CCCC.LV, con vento da Greco et tramontana « ( N . N . E.) > in poppe. » Navig. di Alvise da Ca Da Mosto: an. Ramus., <• ' , !'• 97 V . e r

P O R T A G E , fr. anc. esp. s. m. (De Porter, ou immédiat, de l'ital. Portaggio ) (Lat. Porlorium, Vectura; basq. vulg. Portata; basq. litt. Bidasaria ; esp. Portazgo; bas bret. Donnerez.) Action de porter. Prix du transport des marchandises qu'on porte d'un navire à un magasin, ou réciproquement. Ce qu'un marin peut avoir de marchandises, sans en paver le fret, sur le navire où il est embarque. — « Portage est la faculté que chaque officier ou matelot a de mettre pour soy dans le nauire jusqu'au poids de tant de quintaux ou de tel nombre de barils. » Explicat. de divers termes, etc. Ms. x v i i siècle, Arch. de la Mar. — V . 1. Portada. e

P O R T A L O , P O R I A L O N , esp. anc. P O R T A L O N E , ital. anc. s. m. (De Porta.) Grande porte par laquelle on entrait a b o r d des navires, ce qu'en France, à la fin du x v m s i è c l e et sous l'Empire, on a appelé La Coupée, parce qu'en effet e

P O R T A N U E L A , esp. anc. s. f. Mantelet de sabord, H u blot, Sabord de nage.—On dit aussi Portillon.—V. 1. P o r t a , Portannola. P O R T A T A , ital. bas lat. s. f. (De Portare, P o r t e r . ) P o r t du navire; ce qu'un navire porte de charge. — « Matheus Grimaldus, qui fabricari facit in loco Nicie » (à Nice) >• quandam uavem Portati' circa cantariornm i 3 , o o o » (on 97a tonneaux, le cantaro génois étant de i 5 o livres); « ibi arbor magna dictas navis pini débet esse in longitudine goddorum 5'i ou 53 » (5a ou 53 goues, o u , la goue étant de 27 p o . , 117 à 119 pieds 3 po.), « et in grossitudine palmorum i 5 » (ou 11 pieds 3 po., la palme étant de 9 p o . ) . Acte de i'36.'i ; Arch. des not. à Gênes. — « Navis Portata? cantano» rum circa 20 mille » ( i 5 o o ton.) « \ocat«e.S. Maria et S. Jo. Baptista et Saint Nicolaus, naulisant, etc. » Acte du 3 i mai 1367 ; mêmes A r c h . — Bartol. Crescentio, p. 69 de la Nautica Méditer, ( i n - 4 , 1607), donne cette formule empirique pour déterminer la Portata d'une nef ou d'un galion dont les principales dimensions sont connues : — « Per sapere la Portata di ciascheduna Nave, si deve considerar la lunghezza sua da rota à rota ( V . ) et la sua largezza maggiore maìtre bau) n che è nella seconda coperta : e l'altezza nella sentina » (le creux) « dal fondo del matèro, sin al matèro ò tavola della seconda coperta; che sia per essempio lun_. passa 18 da cinque piedi l'uno della misura di A'enetia » (96 pieds français environ), « larga passa 6 ò piedi 3o » (32 pi. 1 po. fr.), <• alta passa 3, ò piedi i 5 » ( 1 6 pi. 1 p o . fr.) « Moltiplicaremo poi piedi 90 di lunghezza con piedi 3o d'altezza, che fa « 7 0 0 ; questi 2700, moltiplicati ancora per piedi i 5 d'altezza, monta /,o,5oo. Hor di tutta questa somma si pigliano i due terzi, che sono 27,000; et di quesl si levano ancora cinque per cento, che sono i 3 5 o , restano 25,6'5o, da quali levando ancora l'ultima figura, che è la prima di mano dritta , restano 2,56'5, che sono per tante Salme generali di Sicilia, che fa di portatura detta nave. Sette salme di Sicilia, è un Carro di Napoli, et ogni carro ha lui noi a 36. » N . Duez (1674) dit que la salme était un poids de -/5 livres ; à ce compte, le tonnage du navire dont il s'agit dans l'hypothèse de Crescentio n'aurait été que de trente-deux tonneaux; ce qui nous autorise à dire que « vingt-cinq » est une faute d'impression dans le Dice. ital. de Duez, ou que la salme dont parle cet auteur n'est point la salme de Sicile. — A'. Duo mercatores, M o z z o , Salma. 0

PO RIVE CUSTOS, bas lat. s. m. ( Traduction du v é n i t Guardian delle porte. [ V . ] ) T i t r e que portait au x v siècle, sur les grosses galères de Venise armées en marchandises, un prépose au chargement du navire sous les ordres du tabellion. Sa fonction consistait à empêcher de descendre, dans la cale ou sous la couverte, aucune personne qui ne fût bien connue, parce que c'était sous le pont qu'étaient arrimées toutes les choses précieuses que transportait la grosse galère. L e poste du Custos portœ était à l'écoutille (Porta); il v avait quatre de ces gardiens. Voici la phrase de Pierre Martyr d'Angleria où il est question des Gardiens des ecoutilles : — « Quatuorque Porlae custodes vocali : qui sub uiiius tabellionis imperio, cui nierces omiies assignai]tur. e


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. ciirani gerunt erncndarum, imponcndarumque merçiuro : n e ' v e quis sub tegmen per portam, uisi sit bene uotus, i n - d i a t u r : quoniam ibi omnia preciosa includantur. « LcZatio babylonica ( i 5 o i ) , fol. 77 v ° .

guamiçiio; angl. Chainvalc, Channcl; ail. holl. Rusl; dan. Rost; suéd. Rust, Rôst; ar. côte N . d'Afr. Tabeloun ; illyt. daim. Banhatsa; rus. Руслень [Rouslène], Чаннел [Tchannel] ; lasc. Messa.) Large planche ou table appliquée hori1. P O R T E , vieux fr. s. f. Sabord de charge, buis ou- zontalement au flanc du navire, un peu en arrière d'un màt. Chaque màt a deux Porte-haubans, l'un à droite, l'autre à % e r i à l'arrière des navires du Moyen-Age, pour l'embargauche; leur effet est d'agrandir l'écartement des haubans, rjueinent des chevaux. — « Et aura une pope ronde à trois qui, trop rapprochés du pied du màt, leur prêtent un appui 1 o d e s » ( V . Popa rotonda) « et Portes » (une de chaque côté moins efficace. ( V . à l'art. Màt, p. 98g, la lig. de la première d e la rode du milieu ou étambot) par lesquels li cheval colonne, où les Porte-haubans sont marqués : L , L ' . ) On p o r r o n t issir et entrer. » Texte français des contrats trouve, dans les auteurs des x v i et x v n ° siècles, beaupassés entre les Génois et les envoyés de saint Louis , coup de mauvaises orthographes du mot Porte-haubans ; en 1246 ; Ms. Bibl. nat.—« Adone commencent li marinier à ainsi dans quelques éditions de Rabelais, on lit, chap. 3 4 , o u v r i r les Portes des vissiers et giter les ponz fors » (et liv. îv : и Les Portehaus bancs, » et chap. 67 : • Frère Jean, pousser les planches d'embarquement des huissiers à terre). lequel étoit assis sur le Portehaubant de tribort. в — V . « E t on commence les cheuaux à traire » (à débarquer, à Écotart. tirer dehors). Geoffroy de Ville-Hardouin, Conquête de Constantin. ( l 2 o 3 ) , p . 59, lig. 27. — « A celle journée que nous P O R T E - L O F , fr. s. m. (Rus. Воканецъ [Bokanelsse.] , ntraroes en noz nez, list l'en ouvrir la Porte de la nef, et Pièce de bois en arc-boutant, placée en avant du bossoir, ojist l'en touz nos chevaux ens, que nous devions meneroutre- et faite pour recevoir à son extrémité le lof ou point du m e r ; et puis reclost l'en la Porte et l'en boucha la bien, vent de la misaine. On l'appelait, a u x v n siècle, Chique aussi comme l'en naye un tounel, pour ce que quant la nef ( V . ) ou Boute-lof ( V . ) ; on la nomme généralement aujourest en la mer, toute la Porte est en l'yaue. <• Joinville, Hist. d'hui : Minot. (V.) de saint Louis, départ pour Chypre. — V . Oslium in P O R T E - T O L E T S , fr. s. m. (lsl. Hdrcid; rus. Подушка poppiвъ уключин* [Podoiic/ika v ouhlioutchiné.] Synoiivme de r e

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2 . P O R T E , fr. s. f. Au x v i et au x v n siècle, les vaisseaux avaient une Porte ouverte de chaque côté pour donner entrée dans le navire. Quelques estampes nous font voir cette P o r t e percée dans le bastingage; d'autres nous la montrent o u v e r t e dans la muraille, à la hauteur du premier pont ; d'autres encore nous font connaître que certains vaisseaux avaient une Porte d'entrée à la batterie, et une seconde sur l e pont d'en haut. Celle de la batterie, plus grande que les sabords ordinaires, était arrondie par le haut; son seuillet ( V . ) supérieur était arqué. Les Italiens nomment Battiporta cette espèce de P o r t e , qu'ils ont nommée autrefois Portatone ( V . ; . Les Dalmates la nomment : Brodoulazisctc, Korabljoutaziscte. Aujourd'hui la plupart de nos vaisseaux de g u e r r e nouvellement construits ont une Porte d'entrée à la batterie. L e vaisseau à trois ponts Montebcllo a une P o r t e à la 2 batterie; c'est le 9 sabord à partir de l'arrière. L e seuillet supérieur est parallèle au seuil inférieur. V . Porteau, Vaisseau. e

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3. P O R T E , esp. s. m. ( D e Portar, fait du lat. Portare, P o r t e r . i L e Port d'un n a v i r e . — « En el ano de i567, por mandada del licenciado Lope Garcia de Castro, del consejo d e Su Magestad, y gouernador de los reinos del P i n i , y presidente de l'audiencia de'los Reies, se armarmi dos nauios de mediano Porte » (de moyenne grandeur, de moyenne capacité, d'un Port moyen), «en los qualesnos etnbarcamos cieuto -. veiute hombres, la niitad niarineros y gente de la mar, y la otra soldados, sin la gente de seruicio y chùsma. » Relacion breue del viage que hizo Aluaro de Mendana a la Xuena Guinea. Ms. de la Bibl. nat., n ° 1588, Saint-Germain. V . Archeaje, Urea. e

Toletiére. P O R T E - V O I X , fr. s. m. (Gr. vulg. Троила u.ocpé,<x [ Tromba marina]; ital. Portavocc, Tromba marina; esp. Bocina ; a i . côte N. d'Afr. Troumbèta; angl. Speaking trumpet; dan. Raaber;ho\\. Roepcr, Spreek-trompet; rus. Рупаръ[Л'-н/>«ле], Рупоръ [Rouporc], Труба говорная [Trouba govornaia~).) Ins­ trument, ordinairement de cuivre ou de fer-blanc, qui sert à porter au loin la parole. C'est un tube conique, garni à sa partie supérieure d'une embouchure ovale, assez grande pour que les lèvres y puissent jouer librement et articuler avec facilité les commandements qui doivent être transmis d'un bout du navire à l'autre, et entendus même au milieu du bruit des vents et de la nier. Les plus petits de ces P o r t e - v o i x , dont l'effet est analogue à celui des masques d'airain des comédiens de l'antiquité, reçoivent le nom de Braillards { D e Brailler, fait du bas lat. Braiarc, Braire), parce que leur son est éclatant. De longs Porte voix q u i , traversant les ponts, vont du gaillard d'arrière à la batterie basse, sont appelés P o r t e - v o i x de combat. Ils transmettent les ordres du capitaine au commandant de la batterie; un aspirant est au pavillon (l'extrémité du tnbe qui s'évase comme celui du cor de chasse) de ce Porte-voix, attendant les ordres qu'il doit communiquer aux officiers de la batterie. Le Porte-voix était nommé jadis : Trompette marine. — Nous ne savons à quelle époque remonte l'invention du P o r t e - v o i x ; mais nous la croyons ancienne, quoique aucune des miniatures , ornements des manuscrits du Moyen A g e , que nous avons pu connaître , ne nous ait montré cet instrument. L e mot Porte-voix ne se lit ni dans Guillot (1678), ni dans Desroches (1687); il est dans Aubin (1702.) P O R T E A U , fr. anc. s. m. (De l'ital. Portello.) Sabord, Porte par laquelle ou entrait dans le navire ( V . Perrier); Écou tille.

P O R T E - B O S S O I R , fr. anc. s. m. Au x v n siècle, le Bossoir, au lieu d'être soutenu par une forte courbe, l'était par un arc-boutant nommé : Porte-bossoir. Aubin dit que cet arc-boutant avait le haut « ordinairement ouvragé en tête d e More. »

PORTEL, Sabord.

p O R T E - H A U B A N S , fr. s. m. (hai. Banchetta delle sartie, Bancazza Parasarchie; vénit. Bancassa ; géno. Parasartie; malt. Banchetta tal sarsi; esp. Botecadura, Escotera, Mesa de guarnicion; port. Mesa das emçarcias, Mesa da

P O R T E L A 1 N , vieux fr. s. m. (Du lat. Portulanus [ V . ] ou de l'ital. Portulano.) — « L e comte de la Marche ordonna icellui Tassin Gaudin, chevalier, maistre Portelain du rovaume de Naples, qui est ung des beaux et prouffitables offices

fr. provenç. s. m. (De l'ital. Portello.

(V.]

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GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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il'icellui Royaume. » Lettres de rémission de l'an. i/|25, citées I — « Les vaisseaux de Sa Majesté sont arrivés à cette isle • (la Martinique) « le 24, et deux jours plus tard que l'année par D . Garpentier. — V . Portolun. passée, les vents ayant esté extrêmement favorables depuis P O R T E L L A , illyr. daim. s. f. (Oe l'ital. Portello.) EcouMadère, n'y ayant pas eu un seul jour de calme, el parce tille. — Manque à j o a c h . Stilli. qu'on a Porté beaucoup de voiles la nuit, et navigué avec P O R T E L L O , ital.s. m. (De Porto, P o r t . ) Petit port. Diiez toute la vigilance possible. » Le maréchal d'Estrées à Scignc(1674.I (De Poxta, lat. ital., Porte.) Sabord, Ecoutille.—« 11 lay, 3o juin 1680. Portello da proa » (1 ecoutillc de l'avant) « uole alla lata П О Р Т Й К Ъ (PortlAc), rus. s. m. (Diminuì, de П о р т ъ . de 20 et a i , numero 2. » And. Rios, Fabrica d'una galera, Ms. de 1612; clas. x i n , cod. 55; Bibl. Magliabec. de Flo- [V.]) Sabord. rence, p . 219. Ï I O P T E A O N (Portélo-n), gr. vulg. s.n. (De l'ital. Portello. [V.]) Sabord. — V . 0upî;, KavovoOópce, M i r o u x a T r o p T a .

P O R T I L L O N , esp. s. m. (De Porta, Sabord.) Petit sabord ou Hublot; Sabord de nage. — V . Portanïïela.

P O R T I S C U L U S , lat. s. m. Nom du bâton que portait P O R T EMI A , lat. s. f. (Du gr. IIppOu-sìov. [V.]) Nom d'un l'officier chargé, à bord des bâtiments à rames, de veiller sur petit navire, ou d'une embarcation qu'Isidore ne décrit les rameurs et de régler leurs mouvements pendant la nage. pas, mais qu'il signale par ce peu de mots : « Navicula est L'oflicier prit le nom du bâton, ce que nous apprend Nonius lata et sine carina (c'est une petite barque large [plate et Marceline, dont voici les paroles: «Portisculiis proprie est lioilarge de fond] et sans quille). » — < . Sed die tertia, ut ipsos tator reinigum , qui eandem perticam tenet, qua? Portisculus dicitur, qua excursiimet exhortamenta moderator.»—Sur le» defcnsores urbis in multarum partium defensione distraherent, quo debilitatalo urb'em viris bellatoribus facilius supe- galères modernes, le comité et le sous-comite, armés de leurs rarent, cathenam, qua; portum urbis conclusela!, praemissis nerfs de bœuf, faisaient l'office du Portiscule.—V. Hortator, Porterais> (sic, pour Portemiis?),« quàs vulgo aliis lilvas, H a i n c r e , Courbache. alii copas vocant, magnisque navibus succedentibus infrinP O R T I T A DE L U Z , esp. s. (Diminuì, de Porta.) (Pelile gere conabantur. " Nicolas Speciali, de Rebus seculis, ch. 17. porte pour la lumière.) Hublot. — Un glossaire provenc.-lat., cité par 1 ) . Garpentier; dit : P O R T I T O R , lat. s. m. (Du lat. Portare, Porter, VoituPortomia. rer.) Batelier, Passeur de bac. P O R T E R , fr. v. a. (Ital. Portare; angl Be [to]full; illyr. — • Portitor ille, Cliaron : hi, quos vehit unda, sepulli. daim. Je<hïti na sva jèilra [Ieilriti na sva ièdra].) En parlant VIRGILE, Enéide, liv. vi, v . 3a6. d'une voile, c'est: Fonctionner pour faire avancer le navire, P O R T I T U R A , bas lat. s. f. (De Portare, Porter.) L e Port Se remplir, Être pleine de vent, Servir, Recevoir le vent sur d'un navire. — n Cum quinque navibus sive navigiis, cujussa face postérieure. On dit d'une voile qu'elle Porte bien , cumque Poi'tituràe et qualitatis existant... » ( A v e c cinq nefs qu'elle Porte mal, suivant qu'elle remplit bien ou mal l'of- ou navires, de quelques Port et qualité qu'ils soient.) Charte fice qui lui est particulier; on dit qu'elle Porte plein, lorsque de Henri VII, an. 1496 ; ap. Rymer, t. xn , p . 5g6. le vent, la frappant sur toute sa surface, l'enfle également P O R T O , ital. esp. port. s. m". (Du lat. Portas.) P o r t . — partout. — Porter, en parlant d'un navire, c'est Se Porter vers et Laisser arriver.— « Le Fortuné tira l'Adroit de l'em- « Item, che nissiin padrone di naviglio piccolo о grande, fre­ barras où le gros vaisseau l'auroit pu mettre. Il porta dessus, gata, о grande barca armata о non armata, quale venendo et fit prendre le partv de faire....» Rapport de J. Bart; da lontani paesi, prima d'entrar in Porto generale » (le pori principal de Malte), « capitasse in qualsia luogo nella costa 11 juillet 1694 ; Ms. Arch. de la Mar. di queste nostre isole presuma ne ardisca di sbarcare in P O R T E R (LF.) d'un navire, fr. anc. s. m. (Pu verbe : detta cosa alcun marinaro о passagiero... » Droit maritime Porter.) Son port, ce qu'il porte de charge. •— « Les nés sont de Malte ; statut de 16З0, chap. 5. coverte et ont un arbre; mes elle sunt de grand Porter, car П О Р Т О В О Й С Т А В Е Н Ъ (Portovoïe stacene), rus. s. (Mol je voz di q'eles Portent da quatre mille cantar jusque en douze mille de pais • (pois', « au conte de notre contée. » à mot : De sabord [ П о р т ъ [ V . ] Volet].) Mantelet de sabord. Voyage de Marc-Pol ( x i u siècle), chap. 147. — V. P o r t , — V. С т а н е т . . — A l'article Ciiiaiin de la partie rus.-angl. fr. de son Dict. de marine, Alex. Chichkoff dit : П о р т о в ъ Portitura. P O R T E R A L A R O U T E , f i . v. a. Pousser, en parlant (Portove), au lieu de : П о р т о в ы е cmaim, que nous trouvons du vent, dans la direction de la route que veut faire le na- dans Reiff, et que nous adoptons comme très-con forni e à la vire. — « Toute l'escadre » (que commandait M. de Preuilly raison. e

en i685) « repassa le détroit » (de Gribraltar), « et les vaisseaux de Rochefort que je commandois ne furent séparés et congédiés de monsieur de Preuilly que sur le cap Finistère. Vn moment après cette séparation, nous essuyasmes vn coup de vent le plus terrible dont j ' a y e mémoire; mais il dura peu et nous Porta à la routte. » Mém. manusc. du marquis de Villcttc-Mursay, p. 80, lig. 5 . — O n dit d'un courant qu'il Porte à telleaire du vent, pour dire qu'il Prend la direction de tel rhumb. P O R T E R L A V O I L E , fr. v. a. (Gr. vulg. B X C T Û J ravi'a [Vasto pagaia]; portug. Soffrer à velia). C'est, de la part d'un navire, résister convenablement à l'effort que le vent fait sur les voiles, et qui tend à incliner le bâtiment sur un de ses côtés. ( V . Batterie, Plier, Soufflage.) Porter de la voile est autre chose, c'est Déployer un certain nombre de voiles.

P O R T O L A D O , P O R T O L A T O , P O R T O L A T T O , ital. anc s. ni. (Étymol, incoim.) Vogue-avant, Rameur qui, placé à la poignée d'un aviron , menait la nage. Il y avait plusieurs de ces rameurs, mais non pas toujours un à chaque rame. Marino Sanuto, chap. 20, liv. 11, part, i v , dit qu'aux premiers bancs de l'arrière dans lesgalères il faut dix Portoladi, et vingt pour les autres bancs. 0 Expedit quod sint ibi deeem Portoladi ad bancha puppis cujuslibet galearum... Expedit quod ibi sint viginti Portoladi, qui ad bancha sequentis puppis remigent. dum est locus. » — e poi Conuienti qui manieri Portolani, e prodieri, E presti galeoni... FRANCESCO BARBERINO, Documento denza ( x i u siècle). e

d'amore sotto pru-


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GLOSSAIRE N A U T I Q U E . . Chi conducera detta galea, debba quella armare et cosi t e n e r e armata di 15/i marinai et 5o, tra uficiali et compagnoni i d o n e i , acti et sufficienti a dichiaragione de' consoli del mare c h e saranno a Pisa, non computando in dcclo numero la persona del padrone; et sieno tenuti bene armati secondo ct]¡ ordini del comune, dichiarando che ogni Portolato et p r o d i e r e debba portare secho in galea, et quiui continuam e n t e tenere coraza, choppo et facilino, et tutti gli alteri marinai et galeotti; per lomno debbono hauere uno facilino p e r u n o . » Art. I , Capitoli pel viario ili Barbería, etc., M - du x v siècle, n° 896, Bibl. Riccard. de Florence. e r

5

e

P O R T O L A N , francisation de l'ital. Portolano. (V. Portulanos.) « 11 y a en Sicile une charge que le Roi vend, et qui ordinairement est rempliepar un homme d'épée. On l'appelle P o r t o l a u général de toute la Sicile. Il choisit un nombre d'officiers que l'on nomme Vice-Portolans, qui servent sous ses ordres dans toutes les villes maritimes du royaume. Ses fonctions sont de veiller sur tous les bleds, tant de transport d ' u n e ville à une autre, que de ceux qui sortent du royaume.» L a Martinière, Dict. géogr., art. Sicile. P O R T O L A N O , P O R T U L A N O , ital. anc. s. m. (De Porto. [A .]) P o r t u l a n . — « . . . P o r t o l a n o , che tratta di tutte le stantie et porti del m a r . . . » Bartol. Crescentio, Nautica Mrtlitcr. (1607), p. /1. r

riOPTON (Pòrto-n), gr. vulg. s. n. (Transcription de l'ital.) P o r t . — X. 'Evópu-icua, Aipvqv. P O R T O U S E , ar. c ó t e N . d'Air, s. (De l'ital. Porta. Écoutillon.

[V.])

P O R T U R S O K (Partoitrsok), groënl. adj. Élevé, Haut sur l'eau, en parlant d'un navire. P O R T U S , lat. s. m. (Étymol. incert. De Portare, de Порос, Passage, ou de ПорОиос. [A'.]) Port. — « Hic Portus alii effodiunt... >• VIRGILE, Énéid.,

liv. i " , v. 431.

— « Ventisqne vocatis Ibilis Italiam, Portusque iulrare licebil. » I d . , \b., liv. 3, v. i 5 3 .

P O R T U S D A R S I N U S , bas lat. s. m . L e port intérieur, la Darse de Gènes. — » Qui Capitaneus » (Amiral) « sic ellectus ut supra possit predictis omnibus galleis et omnibus et singulis hominibus uavigantibns super eis et super qualibet earum, cum plena baylia et potestale demero el mixto imperio, postqtiam de Porto Darsino recesserint usque in Peyramvel Constanlinopolim in eundo tantuni. » Stat. gêna. du 6 septembre 1З41; p. 65 de VïmpoSicio officii Cazuric, Ms. Bibl. Dépôt de la Mar. П О Р Т Ь (Porte), rus. s. m. (Transcript. de l'angl. Port.) P o r t , Sabord. ( V . Бордъ, Порпшкъ.) — Портъ-nia.ut (Parte-tali), (De l'angl. Port-tah/e.) Palanquin de sabord. — П о р т ь - ш к е н к е л ь (Partc-chhcnnhél. , Itague de sabord. — Шкенкель. И О Р У Б Е Н Ь (Poroubùne), rus. s. m. (De Рубишь [Roubite], Couper, Faire un ourlet. Рубецъ [Roubèlss], Ourlet. L'illvr. АлРагйЬ, pour ; Ourlet.) Rebord établi autour d'une barque, et sur lequel on peut marcher. Cette planche e x t é ­ rieure se fait remarquer dans les barques de plusieurs p a y s ; on en voit, par exemple , de chaque roté des grands bateaux pontés du bas Danube, sur chaque flanc de quelques burchii de A'enise, etc., etc.

P O R T U L A N , fr. s. in. (De l'ital. Portolano) (Angl. Scacoasts boati.) Livre qui contient tous les renseignements nécessaires aux pilotes pour la connaissance des atterrissages et • П О Р Ц 1 Я (Portsiia), rus. s. f. (De l'ail, ou du fr. Portion.) de l'entrée des ports. Les remarques ou amers, les feux, les R a t i o n . — V . Паёкъ. courants, les dangers, y sont notés avec soin. Presque tous П О Р Ы В А Т Ь (Parivate ou : Porouwatc), rus. v. a. (De les anciens traités de la navigation sont suivis d'un P o r - Pna [Rra], rad. slave d'un certain nombre de mots expri­ t u l a n . — « Et comme tous les Portulans sur lesquels on mant l'idée de Tirer, Arracher, Déchirer, et de П о [Po], a navigué jusqu'à présent dans la Méditerranée ont esté r e - préfixe qui indique la durée d'une action pendant un c e r ­ connus fautifs, et qu'il est très-important pour la seureté tain temps.) Souffler par rafales, en parlant du vent. — des vaisseaux d'en former vn plus exact et plus asseuré, Sa Порывъ B'iiinpa (Parivc vetra ou Poroitive victra), rus. s. Majesté veut qu'il s'applique auec soin à connoistre les hau- m. (Proprement : Mouvement impérieux du vent.) Rafale, teurs différentes et les reconnoissances des terres, et à en Coup de vent, Bouffée de vent. — \". Ш к в з л ъ . dessiner soigneusement les veiies lorsque l'on arrive de la П О Р Ы С К И [Porisld ou Porotiishi), rus s. m. plur. (De nier, afin que le travail qu'il fera sur ce point seme à formelРыскать [Roitishatc], Courir èà et là.) Garde-fou, Perches le Portulan général, auquel elle fait trauailler. » Instruet. établies pour servir de balustrades sur certaines barques. pour le sieur ele Bcaitjeti, capitaine de marine. Ordres du P O S A B E R G A , esp. anc. s. f. Nom d'une pièce de boisqu'on Roy, v o l . n ° X L V i n ; p. 1 7 8 ; Ms. Arch. de la Mar. dressait en avant du grand mat ou du mât de misaine, et sur P O R T U L A N U S , bas lat. s. m. (De Portus.) Portelain, la tète de laquelle ou amenait la basse vergue, qui, ainsi Portolan. (V.) — « Deferentes pramissa emptitia dent partiportée, fatiguait moins ses itagues. Cet espar était cylinculari Portulano loci, in quo fiet oneratio eorundem » drique, et au besoin pouvait remplacer un des mâts de hune, (lignorum) « fidejussoriam cautionem. » Statut d'Honarius IP, et même le plus grand des deux. — « Dos Posabergas de pour l'administration de Naples (r¿85). Portulatictini, respecto que pueden seruircada una de niasteleo mayor. » bas lat. s. n. Droit que payaient les navires pour séjourner Razon de las medidas... para vn galeon nombrad" Nuestra dans certains ports. — « Causaque vertitur... super plateaSenora de Loretto; Ms. de 16T4 à 1 6 2 1 , Bibl. de la M a r . , tico seu Portulatico, quod dictus episcopus per se ac per suosPortulanos exigit a deferéntibus victualia, etc.» Charte n° 11,255-3. П О С А Д И Т Ь (Possaditc)), rus. v. a. (De Садшнь (Sadite), de I I 3 I , citée par du Cange. —A*. Portolan. Asseoir, Poser.) Embarquer. — П о с а д и т ь войско на суда P O R T U M T E N E R E , lat. v . a. (Tenir le port.) Être dans (Possadite voisho na souda.) Embarquer des troupes. Reiff, un p o r t , Être au mouillage. p. 9З2. — Посаждеше г.опскъ на судна (Possajéniévoïshe — « Haud aliter puppesque luce, pubesque luorum, па Soiulnd), s. n. Embarquement de troupes. Aut Purtum ten.t, aut pieno subit ostia velo. >• VIRGILE, Enéide, liv. i* ; v. 4o3. , P O S A L , vénit. s. m. (PourPozu, qui était une forme c

P O R T U N A T O , tal. anc. s. m. (Peut-être corrompu de Portolano. [ V . ] ) — « E vno schiauo, che guida lo schifo et ne ha cura. » Pantero-Pantera (IOI/,).

de l'ital. Poggia. [ V . ] ) P o g e . — « T a g l i e 3 del Posai, 2 de dui ragli et una de uno, intempagnade. < Fabbrica digalère ( x i v ou x v siècle). e

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152.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1210

P O S A R A P R O A , port. v . a. (De Posai, parfait àg Ponere, Poser.) Mettre le cap vers... — « Posemos a proa ao Noroeste, e (izenios este caminlio até anoutecer. « Roteiro de D. Joam'de Castro, i j a n v i e r i 5 / , i . e r

pel mezo el (al) Posselexe de la paraschuxula l de pede et aurè-| pede in alto pede i a meno-!} de pede. » — « Ano de ferir a pupa pie 24, tio una parte e meza quanto auersi el chauo de sesto al Poselese, trouerai pie 24... auersi in chauo de sesto da pupa in Poselese pie 18 et a proua auersi pie 20 \ . и P . 1 Delle galere, Ms. x v i s., Bibl. Saint-Marc, classe ì v , cod. 26.

P O S A R S C A L A , ital. v . a. Mettre la planche, Pousser la planche ilu navire à terre. POSAR T A U L A , cat. anc. v . a. (Mettre le tableau.) i . P O S T , fr. s. m. Balustre.—«Et pour la poupe » (de la Lever le tableau qui annonçait un armement maritime. ( V . 2. Taula.) — « L o senvor infant mana » (manda, ordonna) galère) a fault quatre douzaines de Postz de noyer, à douze « a l'amiral que faes adopar » (radouber) « totes les galees, liures la douzaine, sont quarante-huit liures tourn. » Stotae que Posas taula a quarante galees » (et qu'il annonçât, pal- nomte, Ms. de i55., n° 7972-8, Bibl. nat., p. 7. — V . R a m le tableau accoutumé, un armement de quarante galères) bade. « q u e el volia que quarante galees sarmassen. » Ckron. de 2. П О С Т [Post), val. s. (Del'ital. Posta.) P o s t e . — V . Л о к . Ram. Muntaner ( x m siècle), chap. 109. 1. P O S T A , cat. anc. ital. anc. bas lat. malt. s. f. (Du lat. P O S A R - S E A B O R D O , port. v. (Se mettre à b o r d . ) Positus ; de Ponere, Mettre.) Poste, Place qu'un homme ou S'embarquer. — « Os capitâes corno viroin que as fustas eram un navire doit occuper. — « E tria les inillors très galees de carregadas, Poserom-se a bordo cada hum em'seu navio. » rem que hi fossen, e donals Posta, que al castell de Malta Chron. do Conde D. Pedro, chap. 58. — V . A c o l h e r - s e , lo trobarien... » Clnvn. ileRa. Muntaner, chap. 8 1 . — « E l o s Recolher-se. dos lenys armats qui anauen dauant llamiral en Roger de noCEAÉHEIT/b (Possélênetss), rus. s. m. (De Cejiéme. Luria vaeren les très galees à la Posta, que dauen part a la nuyt, с esperauen llengua. » Ib. chap. 82. — « AH' entrate [V.]) Colon. V. KoAOHUCniT). de' porti se ne và il comito à proda, et monta sù l'arrambate POSER L ' A N C R E , fr. anc. v . a. Mouiller, Jeter l'ancre. per veder dove hà pigliare la Posta, и Bart. Crescentio, — Cette locution se remarque dans les Faits de la marine et Nautica Méditer. (1607), p. 1З0. — V . A la Posta, P o s t o , navigaigcs, d'Antoine de Confians ( i 5 i 5 - i 5 2 2 ) . Quarta. P O S L A T I N A D N O , illyr. daim. v. a. (Envoyer au fond. 2. П 0 2 Т А (Posta), g r . mod. Revers. Postati, du slave C.\a [Sia], radical des mots qui ont le sens d'Envoyer, Renvover. L e rus. dit C.\amb et IIocAamca П О С Т А В И Т Ь М А Ч Т Ы В Ъ К О Р А Б Л Ъ (Postavile mat(Poslatsia), Envoyer.) Couler. elitiv'harable), rus. v. a. (De С т а в п т ь [Stavite], Etablir ; rad. Stat, [lat. Stare; sanse. S'ta, d'où St'dnou, Stable; g r . n 0 C „ ' I B 4 I I l l ì PHCjTb (Poslètnie riff), rus. s. (Le dernier 2тсш]; et de П о [Po], préf. de l'achèvement d'une action ris.) Bas ris. sur un ou plusieurs objets.) (Mettre les mâts à un vaisseau.) P O S S A , i r . cote N . d'Afr. s. (De.l'ital. Bossa. [V.]) Bosse, Mater un navire. ( V . Обмачтовать.) — П о с т а в и т ь па­ Braguet. русь (Postavile parouss). (Établir une voile, Mettre une voile dehors. ( V . О т д а в а т ь , Р а с п у с т и т ь . ) — П о с т а ­ P O S S E L E X E D E L A P A R A S C H U X U L A , vénit. anc. s. вишь руль прямо (Postavile roui priamo), (Mettre la barre m. Cette expression, qui se trouve dans la Fabbrica di galere, du gouvernait tout droit.) Dresser la barre. Ms. du x v siècle, de la Bibl. Magliabechiane de Florence, publié, t. 11, p. 6'-3o de notre Arch. nav., nous embarrassa P O S T A M , P O S T A N . Mauvaises leçons du manuscrit c a beaucoup quand nous voulûmes l'expliquer. Une série de talan sur lequel fut faite la version italienne du Consulat de dédttctions que nous crûmes assez solidement basées nous la mer, traduite librement en français par Emerigon. Dans la porta à penser que le Posselexe de la paraschuxula était une copie du travail d'Émerigon-qui existe à la Bibliothèque de pièce de la construction de la galère que les charpentiers la Marine (manuscrit in-fol., n° 883, recueil fait par S. Abel, français appelaient le Contre-escoiiet. Cette interprétation ancien employé de la marine), on lit, p. 2o5 : « Si le mouilnous laissait pourtant quelques doutes; aussi lorsque, en lage procède de la couverte, des murades ou du défaut de 1841, nous retournâmes à Venise, nous cherchâmes à nous Postant, le patron en est tenu; mais il n'en répond pas, si le éclairer sur le sens de tous les mots du document vénitien mouillage procède du plan. » Le même mot se lit p . 206. qui avaient longuement exercé notre patience, et avaient dû A la p. З71, on lit : Postarne. Dans le manusc. n° 884, qui mettre souvent en défaut notre sagacité. Nous recourûmes contient une traduction du Consulat de la mer, par le même Abel, on lit, p . 80 : Postan ou Postante. Ce n'est ni Postan, au savoir obligeant de M . Giuseppe Novello, capitaine du génie maritime, qui eut la bonté de nous donner une note ni Postant, que devait contenir le manuscrit connu par le contenant quelques rectifications dont nous n'avons pas traducteur catalan ; c'est Crostarti. T a r g a , fort embarrassé manqué de faire notre profit pour la composition de ce Glos- de ce Postam, imagina, comme nous l'apprend Emerigon saire. Voici ce que M . Novello dit du Posselexe: « Posseleze, dans une note sur les chap. 6 1 , 62, 63, 04 (p. 208 du main generale, è un punto qualunque (isso che serve per dire- nusc. 883 de la M a r . ) , imagina que c'étaient « de grosses zione, o al qual se ne va unire qualche altro, o pezzo di cos- « planches mises à fond de cale, lesquelles doivent venir justruzione, p . e. (Par exemple) : i Posselezi della Maistre, sono a qu'au Paramcsal, c'est-à-dire jusqu'à la hauteur de cette quei punti sulle ordinate o corbe per dove devo passare e « grosse pièce qui tient depuis la poupe jusqu'à la proue, toccare le Maistre. Posselexi della paraschuxula, sono li « Ta carlingue. » Abel adopta cette opinion, p. 80 de son punti per dove devono passare le Verzene. ( V . ) » Ainsi le Manuscr. du Consulat; aussi sa traduction est-elle inintelliPosseleze est un point pris sur une ligne donnée quelconque, gible comme toutes celles qui ont été faites sur la version italienne. Voici comment doit être traduit le texte du cataservant de départ pour mesurer une courbe ou une autre lan, si infidèlement rendu par Emerigon et Abel (nous suipièce. Quanta l'étymologie de Posselexe ou Posseleze, M. N o vons rigoureusement la rédaction originale donnée par vello ne nous l'a pas fait connaître. — « Havera de piano la M. Pardessus) : « Si une marchandise est trouvée mouillée dita (galea de Fiandra) pedi 10, et leva lo sexto de le corbe e

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. dans une nef ou un lin, et si elle a été mouillée par l'eau à laquelle la couverte ou les murailles du navire auront donné passage ou qui se sera introduite dans le bâtiment, faute de brai, le maître doit répondre de tout le dommage. Mais si la marchandise a été mouillée par l'eau qu'aura fait le navire par son fond (pia), si ce fond a été suffisamment bravé (cncrostomada), si le navire ne fait eau ni par sa muraille, ni par sa couverte, le maître de la nef ou du lin n'est tenu à aucun dédommagement. « V . Crostam, Encrostar, Murada, pia. — Quant au Paramesal, que Emerigon et Abel , après Targa, ont pris pour la carlingue, c'est la Ceinte ou Préreinte.— V. Paramijal. nOCl'AHOB.IlLHIE H A l U n P I Ï H r b (Postavléniè na rhprinnhc), rus. s. n. (Oe Cmamimb [Stavite], Établir. A c tion d'établir le navire avec une embossure.) Embossure. V . HJnpnrirb. P O S T E , fr. s. m. ( D é p o r t e r ? fait du lat. Ponere.) ( G r . anc. ©âÀaao;; gr. vul. Kotaspa; ital. vénit. basq. esp.Posta; lat. Locus; esp.Puesto; rus. ilocmi) [Poste]; val. n o c r , A O K . ) Endroit désigné à un homme, à un navire. Quelques auteurs ont fait le mot Poste du féminin ; exemple : — « Que le prestre chapelain qui va de caravane ait ordinairement sa Poste à dormir dans la scandalare à main gauche, du coste de la compagne, qui est l'office ou l'on serre les provisions. » Statuts de lord, de St-Jean de Hierusal. (i G o 3 ' , lit. xx , art. 18, ap. J . Baudouin, t. 11, p. 267. n O ï T E — (Postè-s), gr. vulg. s. Maître couple. n O C ' l T i n i ) I (Postitssi), rus. s. m. (De l'ital. Posticelo.) Apostis. — Manq. à la part. rus. fr. de Chichkoff. 1. P O S T I C C I O , ital. s. m. (Du lat. Posi, Stare.) A p o s tis. — " Posticci sono legni, che vanno da vn capo al' altro della galea, sopra i quali si posano i remi. » Pantero-Pautera, Pocabol. nautico (1614), p. 17. — V . 1. Aposticcio. 2. P O S T I C C I O , ital. s. m. (Du lat. Postea, Ensuite.) Nom du rameur qui sur la rame de la galère était après le vogue-avant, et qui, par conséquent, était assis le second sur le banc, à partir du milieu de la galère. « L e second forçat d'une rame, » dit N . Duez, 1674. — « Posticcio si chiama il secondo uomo di quelli che vogano allo stesso remo nella galea. » Strafico (1814), d'après Pantero-Pantera (1604). — - V . 2. Aposticcio. 3. P O S T I C C I O , ital. s. m. Dans la galère à trois rames par banc, la seconde rame , celle qui, sur le plat-bord, était appuyée entre la première et la troisième, était appelée Posticcio, selon Christof. Canale, Della rnilitia marittima, cod. L, classe i v , Bibl. de Saint-Marc. P O C T I C H , cat. s. m. (Du lat. Postea, Après.) L e second rameur de chaque rame dans une galère; celui que les Italiens nommaient : Posticcio ( V . ) ou Aposticcio. (X.) P O S T I S , fr. anc. s. m. (De 2. Posticcio. [X.]) L e second des rameurs de chaque rame, dans une galère. P O S T I S A , vénit. anc. s. f. (Même origine qu'Aposticcio. [X.]) Apostis. Ms. de Picheroni della Mirandola; Bibl. de Saint-Marc, classe v u , cod. CCCLXXIX. — Y . G i o v o .

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de la Postiza di esser pede-i. » Fabbrica di galere, Ms. ( x v sièc l e ) , Bibl. Magliabecch. de Florence, publié dans notre Arch. паи., t. и , p . 6-З0. — « Alta (la galia) in voga in tnezo cou la sua Postiza, pie 3 . >•• Picheroni della Miranibdla, Ms. [ x v i siècle), Bibl. Saint-Marc.— « S o n alla la Postiza a prona (prova) pie 3 e do adeda » (deux doigts ou f\ „ du pied vénit.) a melando el morello seul chomido delà lata son alta al raezo pie 3 e quarta, son alta a pupa pie 3 men q' ( 3 moins -i) » Delle galere, Ms. ( x v i s . ) , clas. î v , cod. x x v i , Bibl. Saint-Marc, p. 2. — V . Posticcio, Postizza. e

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P O S T 1 Z O , vénit. anc. s. m. Ce mot était quelquefois employé pour désigner la place de la Postiza (V.) où était implanté le schermo ou tolet. — Y . Meter in voga, Schermo postizo. P O S T I Z Z A , vénit. s. f. Apostis. Strafico, pici, de marini en trois langues. — Quelques auteurs ont écrit Postissa. Nous avons cité, t. I , p. З76 de notre Arch. nav., une note marginale, écrite au x v i siècle sur le manuscrit de Picheroni della Mirandoli» relatif à la construction des galères, cité à l'art. Postiza, qui présente cette orthographe. ER

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P O S T O , ital. mod. s. m. (Variante de Posta. [X.]) Poste. П О С Т Ъ (Poste), rus. s. m. (Du fr. : ) Poste, Station. P O T , fr. s. m. ( D u bas lat. Potus, fait peut-être du lat. Potus, Boisson ; du gr. U6-0;, Bon à boire. Potissarc, bas lat. Boire souvent; gr. anc. IIOTÎÇM, Je donne à boire.) « Vase de terre ou de métal, servant à divers usages. » Académie franc. ( 1 8 1 4 ) . — P o t à brai. (Bas lat. Caldcrium ; esp. basq. vulg! Caldera; basq. litt. Caldana; angl. Pitch hettle.) Chaudière dans laquelle on fait fondre le brai. — P o t rempli de savon mou ou de chaux. — « Item, est bon d'avoir grant garnison de Pots plains de mol savon, lesquels jettes et brisez dedans la nef des ennemis ne se pourront soustenir sur piez, tant fort glisseront et cherront en l'eauc ceulx qui vers les bots seront; et scmblablcinent sont bons à y lancher Pots pleins de chatilx vive en pouldrc, qui au brisier » (en se brisant) n tout leur empliront yculz et bouches, si que à peine verront-ils l'un l'autre. » Le Jouvcnccl introduit aux armes, Ms. du XV siècle, Bibl. nat., n° 8652. E

— « Dont commencnîèrent à ruer Oaus bien moluc en grands Pos K'il dépéchoicnl à lor hors. La pourricre molt gran leva : Che fu chou que plus les greva,

Dont ne se purent pins desfendre, Car lu oel furent plaît) de cendre. » Roman ÌTEUSTACUE LE МОПГЖ.

—Pot à feu. — Y . Pigliate.—Pot de chambre ile verre. Cet objet faisait partie du mobilier de la chambre de certains capitaines de galères, connue on le voit par le Compte îles dépenses faites pour la galère Domano (nov. 1642 — ocl. 1642), Ms. A r d i , de la Mar., fol. 25 v ° . : « Pour un Pot de chambre de verre, un réal, ou 6 sols. » — V . Olitila, Sapo. П О Т A M I (Potami), gr. mod. s. 11. (Du gr. anc. Потаил;, s. m.) Rivière, Fleuve.

P O S T I S S O , géno. s. m. (Variante de Postissa [ V . ] , le même que Posticcio. [X.]) Apostis. — V . Giovo.

П О Т Е Р Я Т Ь (Potéridte), rus. v . a. (De ПТсрлть [Pe­ riate], Perdre, en parlant d'un mât, d'une cargue, d'un ca­ not, etc.; et par extension : Perdre de vue, Perdre sa v i ­ tesse. — П о т е р я т ь м а ч т ы (Poteriate matchti). Perdre ses mâts. — П о т е р я т ь землю тъ виду (Poteriate zcmliou iss vidou), Perdre la terre de vue.

P O S T I Z A , vénit. anc. s. f. (Pour Banda Postiza, Platbord postiche; Faux plat-bord.) (De Post stare.) Apostis - E mesurando da loro de fora de la banda e al oro de fora

П О Т Е С Ь (Potesse) , rus. s. f. (De ГПесагаь [Tessale] , Équarrir.) Gouvernail des bateaux de rivière, fait d'un arbre aplati en aviron, à l'une de ses extrémités.

P 0 S T 1 S S A , géno. anc. s. f. ( L e mémo que Postisso. [X.]) Apostis. — V. Giovo, Telaro.

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5i.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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de proa; angl. Hcad; ail. suéd. Gnljon ; holl. Galioen ; A M \ . Gallion; basq. Pulenii; bas bret. Poulèn; ar. côte N . d ' A f r . Sisma ; ^ î o x î ù [Tchioukoul]; rus. raAbioirb [Galioune] ; provenc. anc. Serpe.) « Nom que porte la saillie des pièces — V . Трои-тса. de construction qui se trouvent en avant du coltis, et qui П О Т О Л 1 ( A ) (A Potnli), val. v . a. (Du slave ПТолнть sont montées sur et contre l'étrave, ainsi que sur la muraille [Tolilc], Adoucir, Modérer.) Calmer, Tomber, Mollir, en de l'avant du navire; il y a une plate-forme triangulaire à parlant du vent. — BîntS.i c'a noto.iit (Vintoul [ou] s'a po- cailleboltis » (c'est Y Enjaretado espagnol) « appelée plancher tnïit [nu].) L e vent est tombé, s'est calmé , s'est apaisé, a de la Poulaine, qui repose principalement sur les lisses des molli. herpès dont les extrémités sont portées par les jambettes П О Т О Н У Т Ь (Pntonnutc), rus. v . a. (De Шонут-ъ [ V . ] , de la Poulaine; une lisse de chaque bord , garnie d'un filet et de П о [.Po], préfixe de l'Achèvement de l'action.) Etre en dessous, y sert de garde-fou. L'équipage lave son linge submergé, Couler, Sancir, Périr. — V . Поропасгаъ. sur la Poulaine, et y trouve ses latrines. » Dict. de marine, П О Т О П И Т Ь (Potopite), rus. v . a . (De ПТопшпъ, qui a le par MM. de Bonnefouxet Paris (1848). Dès le commencement du x v n siècle, Poulaine et Eperon ( V . ) étaient synonymes même radical que ГПонушъ [ V . ] , et de П о [Po], préfixe de dans les habitudes du langage des marins français. D e s r o l'Achèvement d'une action.) Couler bas un navire. ches (Dict. des termes, etc., 1687) renvoie tout simplement П О Т Р А В И Т Ь Е у Л И Н Ъ (Potravite bouline), rus. v . a. de Poulaine à Eperon. Guillet (1678-16S3) d i t : « Poulaine (De ПТравптъ. [V.]) Choquer une bouline. ou Éperon. Voyés Éperon. » Il ajoute : « C'est au bas de la Poulaine, contre l'étrave, que l'on va laver et blanchir le P O U , chin. v. Chasser, Donner la chasse, Poursuivre. linge , et satisfaire aux nécessités de la digestion. » Au x v n P O U A S S , ualan , s. Mastic dont les marins d'Ualan se siècle, Poulaine avait eu un sens plus restreint; il ne désiservent pour calfater leurs pirogues.—V. Pouer. gnait pas alors la construction établie en avant de la p r o u e , P O U D J A , ar. côte N . d'Afr. v . a. ( D e l'ital. Poggiare. mais seulement une pièce de bois jetée en saillie hors du navire, et fixée à l'étrave. La courbure qu'on lui donna d'a[ V . ] ) Laisser arriver. bord , qui était analogue à celle de la pointe du soulier à la P O U D R I E R , fr. provenc. s. m. (De Poudre ou A'EspouPolaine ou Poulaine, lui valut son nom. Cette pièce, longue dricr. [ Y . ] ) Sablier, Horloge de sable. — V . Custode, H o r et redressée à son extrémité, affecta ensuite la forme d e l ' S ; loge. c'est ce qui fit dire au P.Rene François (1(121) : « L a P o l a i n e P O U E R , nom que les habitants de l'île Satawal (Carolinés) sert à serrer le beaupré à la p r o u ë , e t ce n'est autre chose donnent à une sorte de mastic dont ils se servent pour remque l'équipage de la Flèche, qui est un bois fait en S, sousplir les coutures de leurs pirogues. Les habitants de l'île tenu par des soliueaux ; cette flèche se jette hors de la prouë, d'Ualan appellent un mastic analogue Pouass. On voit quelle estant pourtant bien arrestée et clouée aux equibiens analogie il y a entre les deux mots. (écubiers). » On comprend que le P . François veut désigner par les mots : « Équipage de la Flèche, » appliqués à la P o u P O U E N M E S S , ualan, s. Terre. laine, la construction qui comprend la flèche, les h e r p è s , P O U G E , fr. provenc. s. f. (De l'ital. Poggia. [ V . ] ) Poge. le taille-mer, etc. Ainsi, en 1621, comme en 1687 et en 1849, — c, Cap de P o n g e et de Pougestrol » (ital. Poggiastrcllo) le mot Poulaine avait un sens plus étendu qu'il ne l'avait «pesant un quintal et demy. >< Stolonomie, Ms. de i 5 5 . , eu primitivement; il en était de même du mot Éperon. L e n° 7972-8, Bibl. nat., p. 12. P . Fournier (1648) dit : «Poulaine ou Bouline est vne P O U G E R , fr. provenc. v . a. (De l'ital. Poggiare. [ V . ] ) grosse flèche de bois appelée des Marseillois S e r p e , posée Laisser arriver, et par extension, Faire vent arrière. — sur l'auant du nauire sous le beaupré, en l'extrémité de la« Pouger, est, de grand temps, auoir le vent derrière, ne por- quelle est la marque qui donne le nom au vaisseau. » L a c'est l ' e m tant que le Borcet ou autre moindre voile. » Explication de marque dont parle l'auteur de Y Hydrographie, blème ou figure placée à l'extrémité de l'Éperon ou P o u divers termes, etc., Ms. du x v n s i è c l e , Arch. de la M a r . — laine; cette figure fut longtemps celle d'un serpent ou wuiIl résulte de cette définition que Pouger, c'était fuir devant v r e , d'où, le nom de Guibre ( V . ) , donné à la P o u l a i n e ; le temps sous la misaine ou une voile moins grande. — V . pendant un temps aussi, on plaça au bout de l'éperon Borcet, Bourcet. l'image d'un lion ou d'une autre bète féroce, ce qui fit P O U I , nouv.-zél. s. Arrière sculpté de la pirogue. nommer Bestion (V.) la flèche ou l'éperon. Faisons remarquer, P O U I L L O U S E , fr. anc. s. f. (Étymol. incon.) (Ital. Gran dans le passage du P . Fournier que nous venons de rapvela di straglio ; angl. The main stag-snil; ali. Grosse stag- porter, une faute d'impression qu'il est bon de relever. C'est segcl ; esp. Pela de estar mayor; esp. Vela do cstay grande, le mot Bouline. Bouline n'a jamais été synonyme de P o u laine; le P . Fournier avait sans doute écrit Polaine comme Vela do cnrnbez, ar. côte N . d'Afr. /Carboniera; rus. Г р о т ъ le P . René François, et son imprimeur, qui multipliait с т а к с е л ъ [Grote staisele].) Grande voile d'étai, quelquecomme à plaisir les fautes dans la composition du livre de fois nommée Charbonnière. Cette voile, dont on se sert Fournier, substitua Bouline à P o l a i n e , première forme d e assez peu maintenant, s'établit entre le grand mit et le mât Poulaine, et alors son synonyme. — « I l suffira de faire de misaine. dorer la Poulène (sic) » (du vaiss. l'Entreprenant, ci-devant П О У Л А К А (Poulàha), g r . m o d . s. f. Polacre.—Le Lexicon Rubis, qu'on devait montrer auRoi), «les armes de Sa Majesté gallo-hellcnicon (Athènes, 18/,2) donne de la Polacre cette et les fleurs de lys ; et pour toutes les autres figures la coudéfinition, que nous ne saurions admettre : « Kwirripai;. » La leur de bronze que vous proposez me paroist assez conuepolacre n'est point essentiellement un bâtiment à rames; nable; mais il faudrait, etc. » Seignelay à de Seuil, 14 mars elle ne l'est qu'accidentellement, et quand elle est petite. 1680. Ordres du Roy, v o l . n° XLIX , p. i 3 g ; Ms. A r c h . de la P O U L A I N E , fr. s. f. (De Polaine. [ V . ] ) (Gr. mod. Пои- Mar. — V o y . les figures gravées que nous avons jointes à ).ÎVO; ital. Polena, Falena; géno. Pulenha; esp. Enjaretado

П О Т Н Р 1 Т Р О М П А S (Potiri tromba-s), gr. mod. s. n. (IIorr,pi, Verre à boire, du gr. anc. Потг.р ou Пот-^рюу.) ( P r o ­ prement le Verre de la pompe.) lieuse, Piston de la pompe.

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. l ' a r t . Avant; elles font connaître quelques-unes des formes successives de la Poulaine. P O L i L A O U , P O U L O ( j r l y ) , mal. s. I l e . — V . Djezirah n O V . V B K P l (Poftlvêri), g r . mod. s. n. (De l'ital. Pólvere. [ V . ] ) P o u d r e à canon.—V. Mitapoùri, П и р т ; . P O U L É O , bas bret. s. ( Du fr. : ) P o u l i e . — L e P . Grégoire d o n n e pour svnonyme à ce mot, que n'a pas admis l a g o n i d e e : Pôle et Pouli. ( V . Kanol.)—Pouléo vraz, Grande Poulie. ~—Pouléo bian, Petite poulie. — Pouléo kaliorn, Poidie de c a l i o r n e . — P o u l é o simpl, Poulie s i m p l e . — P o l i o doti pi, P o u l i e double. — Pouléo guindeureusse, Poulie de guinde. — Pouléo каройn, Poulie de capon , etc. r e s s e

f i O V A E N A (Poulèna), [ V . ] ) Poulaine.

g r . vulg. s. f. (De l'ital. Polena.

P O U L I A G E , fr. s. m. (Port. Poleame ; angl. Blocks; rus. Б л о к и [Bloki]). L'ensemble des poulies d'un appareil ou d'un navire. P O U L I E , fr. s. f. (DePolie, forme que nous avons trou­ v é e dans un document de i 5 a 5 , et qui, aussi bien que l'esp. Pnlea, le port. Polè et l'ital. Puleggia etPoliga, vient du c r . П о л г и , j e T o u r n e . Un étymologiste du x v i i " siècle avance que le mot Poulie a été fait de Polir, parce que le r o u e t est poli par le frottement de la corde. Un autre prétend que Poulie n'est que la transcription de l'angl. Pulley, et que Pulley vient de Pull [to], T i r e r . Ces deux opinions sont é alement ridicules : la première ne vaut pas qu'on la discute; quant à l'autre, elle est insoutenable. Pulley ne vient pas plus de Pull[to] que Pullct, Poulette, et Pule [to], P i a u l e r , G é m i r ; c'est une transcription du français. [ V . P o u l l i e . j Ménage a certainement raison, lorsqu'il assigne une étvmologie grecque à Poulie.) (Gr. anc. Tpo-/jxXîa; gr. mod. Мяу.агЗ?; lat. Trochlea; eat. anc. Bochcl, Moton; ital. Carruca, Carrucola, Bozzello, Puleggia, Taglia ; géno. Bussello; malt. Buzzcl; cors. Guzzelo; esp. Polca, Moton; basq. Polla, Bollacurua, Chirrita; port. Mnutam, Moutào; ali. a n « l . suéd. Block; angl. anc. Gyver, Polly [xvi<= siècle]; h o l l . et dan. Blok; bas bret. Pouléo; illyr. dalm. Kluba, Taglia; turc, Magara [Syu>] ; ar. còte N . d'Afr. Taya; vai. Макара, Cnpinete [Skripété] ; rus. Блоръ [Bloke]; poi. Kluba; lasc. Capa; mal. Kari [jj,/*]; hongr. Ktit esiga f K o û t c h i g o ] ; fr. provenç. anc. Pouliège, Bousselo, Boussolo Boussct, Bnissct, Bosset.) Un rouet de bois dur ou de métal tournant autour d'un axe (ПоХо;), porté par deux sup­ ports ou par un billot de bois creusé, nommé en France : Caisse, fut d'abord ce qu'on désigna par le nom de Poulie. I>e rouet et sa caisse furent bientôt confondus sous une d é ­ nomination commune, et la Poulie devint l'ensemble de ces deux parties distinctes, le conteuant et le contenu. Dans cette figure, С est le rouet ou réa (la Poulie p r i m i t i v e ) ; B, l'axe ou essieu; A D , la caisse ; D, le clan ou mortaise qui traverse la masse A D , et dans laquelle est introduit le rouet. A , est une entaille servant à retenir un cordage ou une b r i d e en fer dont l'office est de ceindre et de suspendre la P o u l i e . Les Poulies tiennent des noms différents de leurs formes, de l'usage auquel on les applique, du nombre de leurs rouets.—La Poulie simple est cellequi n'admet qu'un rouet d a n s sa caisse. (Rus. OAHODJKnBHUû 6AOKT> (Odnochckivnïe n

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bloAc). Telle est celle dont nous venons de donner le détail. — La Poulie double reçoit deux rouets dans deux clans p a rallèles et sur un seul a x e . Quelquefois la Poulie double (Gr. vulg. AnrXô; pcixapâ; ; angl. anc. Dubbel polly; ang. mod. Double block-; illyr. Taglia saino dua raka; rus. / b ' o n u i i i u 6AOI;T> (Dvoïenouïe block) est composée de deux caisses placées dans le même plan, percées chacune d'une mortaise, et contenant chacune un rouet. Cette espèce de Poulie reçoit le nom de Poulie à violon (Suéd. Fiolblock), qu'elle doit à sa forme, ou de Poulie de candelette (Angl. Lcng tacklc block), qu'elle doit à l'usage auquel on l'applique spécialement. Voicila Poulie à violon : B, première caisse; C, seconde caisse; ABC, estrope; A , cosse de fer garnissant l'œillet de l'estrope.—La Poulie triple (Angl. Treblc-block; rus. TpeXTj-uiKiiBHiiiii 6".\OK"I> [Trèli-clikivnouïe blokc]) est composée de trois rouets introduits dans trois clans parallèles et tournant sur un même essieu. Elle sert à de gros palans, comme les caliornes, les drisses et le capon. Voici la figure d'une Poulie de capon (Angl. Cat-block; suéd. Kattblock;rus. Knn>( J A a O K i , [Kate blokc]) : A E D , la Poulie; E , l'axe des trois réas; EAB, l'estrope de fer au bout de laquelle est le croc de capon BC. ( V . Capon.)—De trèsgrosses Poulies, pour des palans destinés aux travaux de force, ont quatre rouets, et sont nommées Poulies en quatre, (Angl. Fourfoldblock ; rus. HemMpexT) - IUKIIBIILIÛ 6.IOKT> [Tclictouirè/i clikivnouïe blokc]), comme les précédentes : Poulies en trois et Poulies en deux. Voici une de ces Poulies d'appareil : D C E , P o u l i e ; D E , axe sur lequel tournent les quatre réas; A B D C E , suspente et estrope de la Poulie.—Nous ne pousserons pas plus loin cette nomenclature des Poulies, parce que nous ne faisons pas ici un traité du gréement des vaisseaux ; nous donnerons cependant la figure d'une espèce de Poulie hors d'usage dans les vaisseaux ronds, mais que les navires à antennes emploient encore pour la drisse de leur grande antenne. Dansf) les galères, elle était à six réas, et portait le nom de Taglie de vettes d'antenne de maistre. En voici la ligure : A , est lTtagueou Aman ^V.)qui se passait quelquefois dans deux trous percés à la tète de la taglie , et quelquefois l'entourait comme une estrope. H y a de ces Poulies de drisse latines qui ont jusqu'à huit rouets. ( V . Chouquet, Galoche.) — « D e vous spécialiser les cordages, Poulies, voiles et autres choses qui sont tout à fait extraordinaires en ce vaisseau » (la Couronne, construite par le Dieppois Charles Morieu, à la Roche-Bernard, en Bretagne, vers i 6 3 6 ; ce vaisseau passait pourlegéant de la mer), «jen'auroisjamais fait. Seulement je diray que la Poulie dont on se sert pour hisser, monter ou deualler le grand mast de hune et la grande vergue (la Poulie de guinderesse de hune qui servait en même temps de Poulie de drisse pour la grande vergue), « pesé i/Joo liures, bien qu'elle ne soit que de bois, n'y ayant que les rouets et les chevilles qui soient de fer. Fournier, Hydrographie, liv. 1 , chap. 3 i . — La poulie est e r


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GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1214

tion antique; nous avons établi, p . 79,82 et 99, t. 1" d'iuven ...eArchéol. navale, qu'elle était connue des Egyptiens de notre P O U L I É G E , fr. anc. s. f. (De l'itaî.'Paleggia.) Pduïiè. _ P o u r huict pers pour les Poulieges, paisant neuf hures a cinq soulz liure payé... 2 I. 5 s. » Compte des dépenses faites pour la galère Domano (nov. 1641). Ms. Arch. de la Mar. ' P O U L 1 E R 1 E , fr. s. f. (De Poulie.) (Angl. Block shed; rus. Блоковаа [Blakovaia], Блокария [Bloharnia].) Atelier où l'on fait les poulies. P O U L I E U R , fr. s. m. (Angl. Bloch maker; holl. Blak maaker; dan. Blokkedreier; bas bret. Pouléver; rus. Б л о карь [Blokarc], Бдокмаксръ [Blokmakère], Блоковый масinepii (Blokovie rnastère].) Ouvrier qui fait des Poulies. — V . Pollier. P O U L I O T . f r . s. m. (Rus. Блочпкъ [Blotchikc]; dan. Sldvgat ; angl. Chesstree.) Rouet ou réa enchâssé dans un bloc de bois, dans le plat-bord d'un navire, etc. P O L L L E , golfe Saint-Vincent, s. Ciel. P O U L L I E , fr. anc. s. f. Variante orthogr. de Poulie, qui se rapproche assez de la forme angl. Pulley pour 'nous faire croire que Pulley en est une transcription. Sam. Johnson nous fortifie dans cette croyance. A son art. Pulley, il cite seulement des textes empruntés à Swift et à Gay, auteurs du x v m siècle, ce qui nous autorise à supposer que le mot Pulley et sa variante Pallie ne se sont pas introduits dans la langue anglaise avant le milieu du x v u " siècle. En France le mot était usité au commencement du x v i , comme on le voit par les passages suivants du Compte de Palamv des Gontier ( i 5 3 8 ) ; Ms. de I 5 4 I , Bibl. nat., ° 9469-З : •< Pour cinquante Hures suif qui a esté employé a gresser les mastz et mastereaux, Poullies et cordage d'icelle (galiace). » — « Pour quatre Poullies doubles, v m s » . Pour six Poullies doubles, pour seruir a la grande vergue du grand mast de ladicte galleace. » e

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P O U L O M E , fr. anc. provenç. s. f. (Variante de Pollome. [V.]) Elingue servant d'estrope à la poulie de l'itague d'une antenne. — « Nota, que les trosses qui embrassent ìcs amans comme il a été dit soient bien arestées aux Poulomes desdits amans auec un petit cordage nommé Saglc, afin qu'ils ne puissent monter plus haut. » Mémoire sur les manœuvres rfunc galère; Ms. in-fol. du x v n siècle, Bibl. Dépôt de la Mar. — V . 2. Câble. e

P O U L V R I N , fr. anc. s. m. (De Polverino, fait de Polvere, que Pulveris, génit. du lat. Pulvis [Poudre], a donné à l'italien.) — « Poulvrin est vne grande corne de boeuf pleine de poudre fine, qu'on appelle (aussi) Cornet.» Explicat. de divers termes, etc.; Ms. du x v u siècle, Arch. de la Mar. L e Poulvrin était ce qu'on nomine aujourd'hui la Corne d'amorce. e

P O U M . b a s bret. vulg. s. (Du f r . : ) Pomme. — Poum ar gwcm, Pomme d'un mât. — Poum konduit, Pomme de conduit.—Poume raeache, Pomme de racage. — P o u m t o u r nevir, P o m m e de tournevire, etc V . Aval. P O U M E , fr. anc. s. f. Pour : Pomme. (V. bandière.) L e provençal dit : Poumo. P O U M O I , bas bret. vulg. v. a. (Du fr. : ) Paumoyer. Palfiserait le verbecelto-bret. qui pourrait signifier Paumoyer, Palf étant le substantif par lequel est désignée la paume de la main. n O Y M O Ï A O (Poumoulo], gr. mod. s. m . (De l'itaî. Pomolo. [ V . ] ) Pomme du Mât. — V . Штоило.

P O U M P A , bas bret. v . a. (De Bottmb. [ V . ] ) P o m p e r . P O U N G A , nouv.-zél. s. Ancre, P i r o g u e , Embarcation. P O U N T (t sonnant, n nasal) , bas bret. s. m. ( D u fr. : Pont. P O U N T A , ar. côte N . d'Air, s. m. ( D e l'itaî. Pontal. [ V . ] Épontillc.— Pauntala , v . a. Epontiller. P O U N T A R , ar. côte N . d'Afr. v . a. (De l'itaî. Pointe.) (Brasser en pointe.) Orienter.

Pu:

H O Y N T E A A P i i (Poundelaro), gr. mod. v . a. (De l'itaî. Pontellarc [ V . ] , Étayer.) Accorer. ( V . 'EmGT^piÇto.)—ÏIOJVviki (Poundcilti), gr. mod. s. (De l'itaî. Pontelli, plue, de Pontello. [ V . ] ) Accore, Épontillc, Béquille, T i n . P O U N T O U N (le deuxième n sonnant : Ne), bas bret. s. ni. (Du f r . : ) Ponton. i . P O U P A , port. anc. s. f. Poupe.—» Ну disseo C o n d ; . vogai a elles, e tanto que fordes â cerca délies dai-lhe a Poupa, e reconhecee о bragantim do remo, e tirai-lhe com о trom, e corn as beestas, e se virdes que о vosso bragan­ tim he mas levé de r e m o , que alguina délias, andai sempre a par das fustas empachando-as por se nom birem, e eu hirei eiii tanto fazer armai' as outras. » Chron. do CondeD. Pedro, chap. 41. 2. P O U P A

(Ujjj,

turc, s. (De l'itaî. Poppa.

[ V . ] ) Arrière,

Poupe. — V. Qytch, Guèminun qytchi ( ^sr^ o X _ ^ 5 " P O U P E , fr. s. f. (Variante de Poupée'. [ V . ] ) ( G r . anc. Oùpâ, Прии.уа; gr. anc. et mod. Elpûavr, ; lat. Ptippis; bas lat. Popa; cat. ital. cors. Poppa; vénit. Puopa, Papa ; port. Popa, Poupd ; esp. Popa ; isl. Aftestafn, Skutr, Stafn ; angl.sax. Stcarn-setl, Steor-em, Steor-setl; angl. Poop; ail. Hintcrtheil; holl. Jgtcr-scip; dan. Agterskib; suéd. Akterdcl; bas bret. Ans, Diadré; basq. litt. Popa ; ar. vulg. Hagg; ar. côte N . d'Afr. Kotchc ; t u r c , Poupa [ A J o ] , Qytch [ ^ э ] ; serb. Kranw ; illyr. Karma, К min a ; val. Kpania. Попт>; rus. Корма [Karma] ; pol. Rufa; bongr. Hajo' fara, Hajo' tatia, lut; groënl. Akko; mal. Bourit-an [^jj5>j«j], Korong [ ] ; madék. A fara, Akamor, Akamori, Ankamori; chin. Châo, Lit, Scio, Tchô; synonyme fr. Arrière. [ \ . ] ) — « La Poupe est le derrière ou l'arrière du vaisseau En terme de marine, plusieurs l'appellent la Queue à cause que le gouuernail y est attaché, qui agit pour la conduite du nauire, comme fait la queue aux poissons, qui dresse le cours ou fait changer de route, ainsi qu'il en est besoin. On diuise ordinairement la Poupe en quatre estages... quand il n'y a point de troisième pont, qui sont : le Fond de lacalle. la Sainte-barbe ou premier pont, le Gaillard et la Dunette. Au pourtour de ladite Poupe sont des Galieres ou balconsaillants sur la mer, et au-dessus, jusqu'au haut de la D u nette, est vne grande façade magnifiquement ornée de balustres, termes, pilastres, renommées, trophées d'armes et d'instruments de marine, auec les armes du Roy en grand volume; le tout, estant richement doré, fait vu éclat merueilIeux. Au plus haut de la Poupe se mettent les fanaux qui en font le couronnement, dans lesquels on met quantité de luminaires pour esclairer pendant la nuict; ils sont aussi ornez de sculptures et dorures, ainsi que les chambres du conseil de l'amiral et du capitaine,qui ne sont pas moins.v.listement trauaillées, puisque l'on peut dire que les arts d'architecture et de peinture y sont autant bien obseruez qu'en aucun palais du monde. » Explication de divers termes, etc., Ms. du x v n siècle, Arch. de la Mar. — Dans e


1215

GLOSSAIRE NAUTIQUE. la m a r i n e du ponent, on se sert peu du mot Poupe pour dési. la partie postérieure du navire; on y emploie essent i e l l e m e n t le mot Arrière. On y dit cependant : « P a s s e r a P o u p e ; navire à Poupe ronde, ou : à Poupe carrée. » Poupe é-tait le terme familier aux. marins de la Méditerannée, qui disaient souvent au x v i i siècle : « L'arrière du vaisseau ; • e

mais qui ne disaient jamais : - L'arrière de la galère. » Comme l'arrière des vaisseaux, la Poupe des galères était la demeure de l'amiral et du capitaine, et, à cause de cela, la partie du navire la plus magnifiquement décorée. (V. Sculpture.) \ o i c i , d'après Stefano Délia Bella, la figure d'une Poupe de galère, des premières années du x v n siècle: e

que dans cette phrase, plus familière aujourd'hui aux poètes Pendant l'antiquité, la Poupe du navire fut la demeure des dieux protecteurs; leurs images y avaient un petit sanc- qu'aux marins : « A v o i r vent en Poupe. » Les marins disent : « Avoir vent arrière. • — V . Porte. tuaire et un autel, confiés à la garde du capitaine. C'est à cette circonstance qu'il faut rapporter l'usage qu'avaient les P O U P O U T (t fin. sonnant) ( O ^ b * ) , mal. v. D. Souiller. marins de couronner la Poupe des navires, dans de certaines en parlant du vent. — V. Ambous ( ^ _ » ~ « ) , ou Hambous circonstances, et spécialement au retour d'une navigation ( ^ O J - A S ) , Tioup. heureuse, quand ils voulaient rendre grâce aux dieux d'avoir P O U P P E , fr. anc. s. f. (De l'ital. Poppa, fait de Pupéchappé aux colères d'Isole et de Neptune. Virgile a dit à ce | pis. [V.]) Cette orthographe, qui était celle de Rabelais et de sujet (Georg., l i v . 1 , v. 3o3) : la plupart des écrivains du x v i siècle, est la seule bonne: « . . . Pressai rum jam porlum tetigere carina?, celle qui n'admet qu'un p à la seconde syllabe devrait être Puppdius et lseti nantie imposuere coronas. » rejetée, et surtout par l'Académie française, à qui les raisons Pendant le Moyen Age, la P o u p e fut pour les coupables un tirées de l'élymologie ne sauraient être indifférentes. L ' A c a lieu d'asile, comme l'église; de tous temps elle fut un en- démie a pour elle l'usage, comme elle l'a pour justifier l'ordroit noble, parce que la présence des dieux l'avait consa- thographe Ponant (V.), qu'elle a préférée à Ponent. Pouppc crée dans les temps antiques. — « On donne à la Poupe » venant de Puppis ou de l'ital. Poppa, qui en est une forme, ne galère ordinaire) « ou à l'espace qui est couvert de la estime orthographe naturelle et nécessaire; POU/JC semble Guérite, I/J pieds 6 pou. 6 lignes » (la longueur totale de la venir du lat. Pupus, Jeune garçon, et ne saurait être admise "alcre était de pieds); « on donne à Tespale ou à l'esraisonnablement. Nous savons que certains auteurs, et Conspace qui est réservé devant la Poupe » (et qui, à le bien tancio est de ce nombre, ont avancé que Puppis vient de prendre, faisait partie intégrante de la Poupe), « pour l'en- Pupus, sous prétexte que les images des dieux, représentées trée de l'espalier lorsqu'il vogue, 6 pieds. » (L'auteur enten- en petit, ou poupées ayant la ligure de Castor et de P o l dait par : l'entrée de l'espalier, le développement que lux, étaient placées dans la P o u p e ; mais cette supposition n'a donnait au mouvement de la nage le premier rameur de pour elle l'autorité d'aucun ancien; Varron et Isidore se la rame, nommé Espalier ; comme ce mouvement portait taisent à cet égard, et leur silence est significatif. Au reste, la poignée de la rame dans la Poupe, on le désignait par la corruption contre laquelle nous protestons est déjà anle mot d'Entrée). Traite- de la construction des galères, cienne; si Guillet ( 1 6 7 8 ) écrit Pouppe, Desroches (1687) Ms. Bibl. de la Mar En Poupe, à l'arrière. (Angl. Jbaft, écrit Poupe comme le Père René François ( i 6 a i ) . Dans jft; a i l . Agter, Agtcrlich; boli. dan. Agter, Aglcrlik; suéd. \'Hydrographie du P . Fournier , on remarque les deux orthographes. Antoine de Conllans ( i 5 i 5 - i 5 . 2 ) écrivait Alter, Aktcrlik.) Cette locution adverbiale n'est guère usitée er

c


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1216

Poupe. L e garbin nous souffloil en Pouppe. "Pantagruel, liv. i v , chap. 10. — V . Château de devant, Pavesade.

terra, Correrprancha a terra, Poer la plancha, fora.)

F I O Y P r A A E S (Pourgadè-s), gr. mod. s. (Etymol. incon.) Voie d'eau. P O U R R I T U R E , fr.s. f. (De Pourrir, fait du lat. Putrcrc.) Décomposition du bois, qui le l'end impropre au service. — «Sa Maj. avant fait examiner à Rochefort ce qui serait praticable pour la conservation des fonds de ses vaiss. auxquels il a été remarqué quelque Pourriture, il » (De Seuil) « verra le résultat du conseil de construction qui a esté tenu sur ce sujet ; on propose de lester a l'aduenir de sel tous les vaiss. de Sa Maj.; et comme cette proposition Lui a paru un peu extraordinaire, Elle sera bien aise d'auoir Paduis des plus anciens officiers de marine, et des officiers du port de Brest, auant que de prendre aucune résolution sur ce sujet. » Lettre à de Seuil, intend, de la mnr. à Brest, 2l juin 1680. Ordres du Roy, v o l . n° XLVIII, p. 153; Ms. Arch. de la

P O U S S O L A (àij^ji), turc, s. ( D e l'itaî. Bussola. [ V . ] ) Boussole. — V . Qyblè namè.

n

t

Mai-.

I I 0 T 2 , gr. anc. et gr. litt. mod. s. m. (Proprement : P i e d , .ïambe.) Ecoute de la voile. - Quelques lexiques donnent à IIoïç la signification de Bouline, c'est évidemment une erreur; le I l o j ; était le pied, l'angle ou le Point de la voile, et. par extension, l'Écoute. ( V . ) Les Grecs modërnes^quand ils se sont refait une nomenclature navale hellénique, l'ont enlendu ainsi, d'accord en cela avec les scoliastes d'Aristophane, d'Homère et d'Apollonius, cités par Scheffer, p. 145 de Milit. nav. ( V . P e s , JTOOEÛV, SXOTCI.) — Quant à la signification de Gouvernail, donnée par les dictionnaires à II00;, nous 11e voyons pas comment elle serait justifiée. L e Pied du navire, ce serait tout au plus la quille sur laquelle il est appuyé, ou la rame qui le fait marcher. Scheffer ne rapporte aucun exemple de noùç signifiant Gouvernail, et les tirées modernes ont repris LIi;SaXtov ( V . ) , quand ils ont voulu donner un synonyme hellénique à leur italien : Titiovi ( V . ) . P O U S A R (Poussar)

mal. v . (Comme Poutar, Tour-

P O U T A R (y'j*),

mal. v. a. (Virer, Tourner.) V i r e r au c a -

bestan.— Poutar-an

(n sonnant)

( ^ J L J J ) ,

p. 298, Laouang

a le sens de cligner l'œil; c'est aussi

le nom primitif du Clou de girofle. On ne voit pas quel r a p port entre le clou de girofle et le cabestan, entre le c a b e s tan et le clin d'oeil, a pu amener ce rapprochement d o Poutar-an et de laouang qui se trouve dans plusieurs passages du Code marit. de Malacca (rédact. du x m siècle). L e chap. 12 de ce code, § /,, dit : • L'entrée du P o u t a r an laouang n'est absolument permise qu'au Nachoda ( V . ) , a u x Mouda-mouda ( V . ) et au Toiikang-agong ( V . ) ; si q u e l q u e matelot y séjourne,il est coupable, et doit recevoir six coups oV bâton. » L e chap. n , qui traite des relations criminelles que peuvent avoir les personnes de sexes différents à b o r d des navires, dit, § 2 : « Si l'homme et la femme sont de c o n dition libre, et tous deux non mariés, chacun est passible de cent coups de bâton, après quoi ils doivent se marier. Si l'homme refuse de se marier, le jugement sera exécuté c o n tre l u i ; puis il payera l'amende d'un tahelet un paha, et la femme rien. Si c'est au contraire la femme qui refuse le mariage, l'homme sera rendu à la liberté, et la femme subira le tazir (la peine) au Poutar-an laouang. • — M . Dulaurier traduit : Poutar-an laouang par les mots : Endroit où est le mal. v . a. Commettre un cabestan.—Poutar tali (JVJy'J), c o r d a g e . — V . Piotai, Poutcr'r, Tali. e

P O U T 1 N G - B A L 1 0 N G (^-Jb £ J J ) , mal. s. (Poutar, Tourmente. — V. Ang'in ber-pousing, Pangaouas,

sur-an ang'in,

P O W I E T R Z N T K (Povictrznik), Air.) Girouette. — V. Wietrznik.

(j)\).

D 0 T 2 S H (Poussi), gr. mod. s. f. (Étymol. incert. Peutêtre de ( j j i i y j ) , Bozicli, turc, signif. Brouille.) Brouillards. — Manq. à Dehèque. — V. Ka-ra/vîa. POUSSE AU L A R G E ! fr. impérat. ( D e Pousser; lat. Pujsarc.) (Ital. Allarga! angl. Push off! Shcer offlgr. mod. 'Aêâpa! gr. litt. mod. 'EXtuOé'pa xowbvfa [Elefssera itnonta]; rus. Oinna.\nBafi \Otvalivnïé\\ ) Commandement fait à une embarcation qu'on veut faire déborder, qu'on veut repousser loin du navire qu'elle voulait accoster. L e factionnaire crie : Pousse a u large! à toute chaloupe qu'on ne veut pas recevoir. Lorsqu'un patron d'embarcation veut éloigner le petit navire qu'il commande d'un quai ou du flanc d'un navire contre lequel il s'estplacé, pour une raison quelconque, il ordonne à son brigadier de Pousser au large. (Gr. vulg. 'A 62 pàpw [ A vararo] ; i ta I. Butta rsi al largo ; isl. Y ta ; angl. Push [to] Off, Shcer [to] off; ail. Abstcchen, Absetzcn ; holl. Afsteehen, Afzetten; dan. Afsœtle, Lœgge-fra bord; suéd. Sâtta af, Làgga ifran bord; rus. OmnaAiinn, [Otiuitlte], Onwaiiainb [Otdavatc] ; mal. Lontjor, Lonchor [ j ^ J ] . ) ( V . Alarguer.) — Faire glisser du navire à terre la planche a u movèn de laquelle on pourra descendre du bâtiment sur le quai o u sur le rivage, c'est Pousser la planche. (Ital. Mcttcr la scala in terra; esp. Posar scala; port. Dur cscalla em

Tour-

ner, Balit [sJ^Jb], Tordre, T o u r n e r . ) Tourbillon de vent .

ner.) Tournoyer, en parlant de l'eau d'un gouffre. — PouTourbillon de vent. (V. Ang'kin [ ^ 1 ] . ) —

S . Cabestan,

Guindeau, Vircvaut. — Poutar-an laouang. Selon Marsden.

an ang'in, Ribout, Tampias, Toufan.

Poitsar-àn ayer, Gouffre, Mascaret. — V . Ayer

Pocr prancha

poi. s. n. (De

PousarPowietne,

P O W R O Z (Povróz [ d m o u ] ) , poi. s. m. Corde, C o r d a g e . — V . Clima, Lina, Sztak. P O Z A , P O Z A L , vénit. s. f. (Forme de l'itaî. Poggia. [ V — « Vole Poza 1, de passa 18. » Fabbrica di galere, traité du x i v ou x v siècle. — « Taglie 3 del Pozal, de due r a g l i . . . » Zb. — X. Refudio. e

e

P O Z A L , esp. s. m. (Au Moyen A g e , il y avait en E s p a gne une mesure appelée Pozal, dont le nom était fait de ÎPozo, Puits, que le lat. Putetts avait donné à l'espagnol.) Baille. — V . Cubillo. P O Z A S T R E E L O , vénit. géno., P O Z A S T R E L L U S , bas lat. géno. s. m. (De Poggia stretto [ V . ) , Poltastrclto.) — « P o ziis duabus, Pozastrellis duabus Contrat d"affréta pour la ncf\e Paradis (27 n o v . 1268). — « Vole Pozast relit > de passa 25. » Fabbrica di galere. POZ1A , bas lat. géno. s. f. ( D e l ' i t a l . Poggia. [ V . ] ) P o g e , L e bras droit du Car de l'antenne.—« Poziis duabus » Contrat d'afjrét. pour la nèfle Paradis (26 nov. 1268), publié t. 11, p. 3g2 de notre Arch. nav. P O Z Z U T A S E N T I N A , malt. s. m. (De l'ital. Pozzo ; lat Putetts, Puits.) ( uits de la sentine.) Archi pompe. n O < J M O T C K M (Poflotshi), manière des marins.'

rus. adv. (De CpUonrb.) A la


G L O S S A I R E NAUTIQUE.

1217

П О Х О Д Н Ы Й C T I I O I I (Pokhodnïë stroie, prononcé : I remigutn qui Ravenna; habérentur, velut infitnain natioinim. Pa-lmtnle stroie, Yx rus. sonnant comme Г Л fr. fortement as­ ' Italiani luxuria saBvitiaque afflictavisset, veneno damnatiop i r é ) , rus. s. (De Х\о\охь,Poklwde, Marcile.) Ordre de marche. nera antevertit.»T;icit., Annal, liv. x m , ch. 3d.—Le Comité major ou ("ornile royal, qui commandait à toute la chiourmc П О Ч Ш Ш Т Ь (Potchînite), rus. v. a. Réparer, Radouber. dans les flottes du Moyen A g e , était un véritable Prœfcctus V. Исправишь.) — Починка (Potcliinnka), rus. s. f. (De remigutn. Ч и н и ш ь [Tc/iifdtc], Faire, Réparer; illyr. Csi/iili [Tchiuitij, F a i r e , Préparer.) Réparation, Radoub. — V . Исправна. P R d E F F C T L S T R I R E i i l I U M , lat. s. m. Amiral, ou Capitaine général des galères, « In punicis etiam littoribus П О Я С Ъ (Poïass), rus. s. nu Etymol. incorni. Proprement: Ceinture, Zone.) Virine de bordages.—V.Обшивнойпрясь. Bernardus Ciconia, ejttsdem generis navibus » (galères), « a rep. Praefectus, Perucam piratam ingenio magis qiiam viriP R A A . M , holl. s. (Du slave Прамъ [Prarne\ , fait peut- bus expugnavit. " B e m b o , /list, k'enetœ, lib. ì v , p. i 3 5 , ê t r e du g r . Шрарк, Trajet.) Prame, Ponton. édit. de Bàie, 1 5r>7, in-1 a. П Р А В А Я FPFDI1 ! 'Provaia grebil), rus. impéra t. P R . E T O R C L A S S I S , lat. s. m. Prêteur de la flotte, Com(în de Fpecmb, Ramer, Nager; Правая, П р а в и ш ъ [ Т . ] ; mandant en chef de l'arniee n a v a l e . — V . Navalia , Praejfjfdroite, Nage ! ) Avant tribord!— Правая шавань! (Pra- fectus. aia tofane), rus. Scie tribord ! P R E T O R I A N A V I S , lat. s. f. L e navire monté p a r l e П Р А В И Т Ь Р у Л Е М Ъ (Pravite roulemm), rus. v. a. (Du Praetor ( V . ) ; cequ'on appelle aujourd'hui le vaisseau amiral. e Прав [Pràv], gr. BpaS-eûç, [Arbitre; hit. Pmb-iis, — « Celsior al çunctu Bruti Pretoria puppis. P r o b e ; ail. Brttv, Honnête], rad. des mots rus. exprimant L U C A I M , liv. m , v. 535. l'idee de droiture.) (Diriger le gouvernail [Roule, Руль].) G o u v e r n e r , être à la barre, Être au gouvernail. — V. Д е р ­ — > Praetoriam navem vexillo insignera illic ducem rati жать. abripiunt « T a c i t e , livre v, chapitre 2 2 . — « К torri P n e П Р А В О НА Б О Р Т Ь ! (Pravo па borie!) rus. impér. toriae navis silentio factae exsurgite, inquit...« T i t e - L i v e , \|,>1 à M o t : A droite contre le b o r d ! ) L a barre à tribord! liv. x x x v n , chap. 2.4.— Ailleurs nous voyons que Scipion ordonna pendant le voyage de sa flotte en Afrique : « Ut lu­ П Р А Г Ъ ' D F П О А Р Т Ь (Pragou de poarte), val. s. (Pràg mina in navibus singula rostrata;, bina oneraria- haberenl. est slavon ; il a fait le rus. Порогъ [Pogora], qui signifie in Praetoria nave insigne nocturnum trinili luminum fore. c o m m e lui : Seuil.) Seuillet de sabord. — « Xerxes fugiebat extincto Pretorias navis luinìne.- Florus, P R . E F F C T U S C L A S S I S , lat. s. m. Amiral, Chef de di­ liv. ì v , chap. 8. (Xerxès fuyait , ayant fait éteindre le fanal vision. « Liburnis atiteni, qua? in Campania stabant, et tous les feux du vaisseau amiral.) — V . Tabella; sigillata'. v

Praefectus classis Misenatium praeerat. Ese v e r o , qua? Sonio in mari locata; fuerant, ad Praefectuni chassis Raven"nentium pertiuebant : sub quibus erant (deni) tribuni per cohortes singulas conslituti. » Végèce, liv. i v , chap. З2. .'Stanisi- Bechi [Istorio della nautico antico, Firenze, 1785], t r o m p é sans doute par une édition fautive de V é g é c e , et lisant Liburnus au lieu de Liburnis dans la phrase que nous venons de transcrire, d i t , p . 10!, : « Sotto l'impero d'An • usto fu eletto il Prefetto della flotta, che era un certo Liburna. -) — Inde... duas socio rum ex Italia, duas rhodias trirèmes cum Praefecto Epicrate Rhodiorum ad fretuin Cerjhalenise tuendum praetor misit. » Tite-Live, liv. x x x v n , chap. -3- — ^ • Classis praefectus. 0

p R / E F E C T U S N A V I S , lat. s. m. Capitaine de navire. — P o l v x e i i i d a s , ut adpropinquare hostes adallum est, occasione pugnandi laetus. sinistrum ipse cornu in alluni ( V . ) . fau large, du côté de la haute nier), « extcndit, dextrum cornu Pràefectos navium ad terram explicare jubet, et aequa fronte ad pugnam procedebat. » T i t e - L i v e , liv. x x x v i , r h a p . 44" Legatos quippe nostros, ob ea qua; deliqucrant jure agentes, nec gladio quidem, sed ut victimas,securi .ercutiunt, pràefectos navium igne comburunt; idque quo indi nius foret, mulier » (Tcntana, reine des Ulyriens) «imper i b a t . » Florus. liv. 11, chap. 5. — « Aloisius Georgius (is <-nim erat navis veneta? Praefectus) classerà esse illam piralaruin existimaus, antennis non demissis cursura tenuit; iliiod ubi turca? conspexerunt, ab utroque illuni latere, suis triremibus cinxcrunt, et sagittarum magnani vini in cum rnittere cceperunt. » B e m b o , Histor. Vcnetœ, lib. ì v , p. i 3 5 , edit. de Baie, 1667, i n - i l .

P R E T O R I A P U P P I S , lat. s. f. Pour : Prœtorio navis. ( V . ) — « Nata in Praetoria puppe lauras. « Florus, liv. 11, ch. 7. P R . E T O R I O I . U M , bas lat. s. 11. Petite chambre, Cabinet où le commandant d'un navire renfermait les objets qu'il voulait cacher aux regards indiscrets des gens de l'équipage. Papias ( i v siècle) parle en ces termes des Prtrlorio/a : « Parva; doinus in navibus ubi secreta coiidiinttir. •> Il est probable que le commandant s'y retirait quelquefois lui-même. P R A I A , port. s. f. (Du lat. Plaga.) Plage.— < Foram-nos esperara Praia pera le defender..." Comment. Dalboquerque, part. 1*°, chap. 12. — On a écrit Prava V . ) , et c'est l'orthographe conservée pour le nom des villes d'Afrique qui doivent à leur position sur la côte d'avoir été désignées par ce nom, comme San-Salvator (Brésil) doit à la baie sur le bord de laquelle il est assis sou nom familier de Bahia. Les Français ont fait de Praia, Praie et Pree. A l'ile de Re est un quartier nommé La P r é e ; il est au bord de la mer, à peu près an Nord-Nord-Est de l'ile. Louis XIII v lit ((instruire, vers 1626, un fort carré, pour défendre le Permis breton, eu même temps que l'entrée du petit port voisin de cette forteresse, qui est connue sous la dénomination de Fort de la Prée. c

,r

P R j E F E C T U S R F M I G U M , lai. s. m. Préfet des rameurs, nréposé à la surveillance des hommes qui nageaient sur les bâtiments de la flotte.—«Ctodius Quirinalis, quod Praefectus

P R A I E , dan. v. [Etymol. incorni. Peut-être de Braire, Crier, qui est très-ancien dans le français, et que Ménage rapporte au gr. Bpdr/w.)Héler, Raisonner. Le li oil. dit Preyen, l'ail. Prcicn et le suéd. Prrja. 11PAKTIK (Praklik) , val. s. (Du \л\. Practicas.) Pratique. P R A L E , dan. v. n. (De Pral. Couvrir le navire de pavillons.

Ostentation.) P a v o i s e r ,

P R A M ou P R A M E , angl. ail. dan. s. (Du holl. Praam. [ V . ] ) P r a m , Bac, Allège, P o n t o n . — « M e eynes andeieti Mannes Pram nympt, onn in de Trauenc mede vareth ..

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1218

GLOSSAIRE NAUTIQUE.

Loi de W i s b y , art. 9. — Les Pramme ou pontons dont se servirent les Danois pour la défense de Copenhague, en 1801, et dont il est fait mention ci-dessus, art. Blokskib>(V.), étaient, selon le plan gravé joint à la relation du lieutenant de vaisseau Bardenfleth, des flotteurs quadrangulaires armés de canons surl'uneet l'autre des grandes faces. La légende explicative du plan les nomme Slykp'rammen ou pontons à artillerie. (Stykke, Pièce d'artillerie, Bouche à feu; de l'angl.sax. Sticce, Pièce, Morceau.) P R A M E , fr. s. f. (Du holl. Praam. [ V . ] ) Bâtiment de charge à fond large et plat; Allège. On a souvent e m ployé des Prames, munies d'une forte artillerie, pour la défense des cotes et des entrées des ports. En 1802, Napoléon fit construire un grand nombre de Prames pour porter sur la côte d'Angleterre, où il voulait aller descendre, une partie de l'armée qu'il avait réunie au Camp de Boulogne. Ces Prames, qui, dans le calme, devaient être mues par des a v i rons, avaient une mâture de corvette. ( V . ) Leur longueur moyenne était de 3y mètres sur 8 de largeur. Leur tirant d'eau était entre 2 et 3 mètres. Leur armement consistait en 12 canons du calibre de 24, qui devaient être manoeuvres, aussi bien que les rames, par des soldats exercés à la double manœuvre des avirons et de l'artillerie. Il n'y avait â bord de chacune des Prames que 38 marins. L'écurie établie dans la cale (V. Ecurie) pouvait recevoir 5o chevaux. Sous le fond de ces Prames étaient trois quilles parallèles q u i , dans les échoueraents, protégeaient la sole ou semelle sur laquelle était fondé le navire. P R A M K A R L E , dan. anc. s. ( D e l'angl.-sax. Cari, Ceorl, Homme, Domestique ; et AePram, Allège, Bac, Ponton.) Conducteur de b a c , Pontonnier, Matelot d'une allège. On trouve ce terme dans une charte deWaldemar, roi de Danemark, an. i32G, citée par Pontanus, liv. v u des lies danic., p. 443. n P A M T ) (Praaie), slave, rus. s. m. Prame. P R A N C H A , port. s. f. (Corruption de Plancha. [ V . ] ) Planche, dans toutes les acceptions du mot « E tanto que for manhâa Joham Alvares mande poer sua Prancha fora •> (mettre la planche de sa galère dehors, pousser la planche de sa galère) « e saya em terra. » Chron. do Conde D. Pedro, chap. 61. — « Correr Prancha à terra. » — V. Correr. P R A N G A , angl.-sax. S. «Pars newis, » dit Elfric, dans son (iloss., p. 78. — Nous ne savons quelle partie du navire désigne le mot Pranga, auquel Elfric donne pour correspondant le latin : Cavernanem. Peut-être est-ce la cale dans laquelle se met la marchandise. En island. Prans signifie : 1 rahe. P R A O U (s\j9 o u ^ à ) , mal. s. qu'on trouve écrit Prau, Prauh, Prahu, Prahoe dans les auteurs anglais et hollandais, et que les dictionnaires français écrivent ordinairement Pro ou Prao. Nom commun à tous les bâtiments de commerce, de guerre ou de pêche. Les Européens, dit Marsden, p. 222 , donnent communément le nom Ac Praou au Kounting ( V . ) (*~->_*S') ou navire à laïar à tandja ( V . ) ou voile oblique. — P r a o u badjakh, Corsaire, Navire pirate. (V.Badjakh.) — Praou betouah ou bertouah. (Betouah [tyj], Invulnérable.) Navire qui ne saurait se briser. — Marsden, qui donne Praû betàah, ne dit pas plus q u e R o o r d a ( p . i 5 g de son Guide mal.) pourquoi ce Praou est invulnérable, et de quelle matière est faite sa coque, garantie contre les heurts.—Praou daïong, Navire à rames. (V. Daïong [ ^ j j b ] . )

—Praou djiaga-djiaga (Djiaga [ o - ^ L » - ] , écrit Djaga par Elout, et Jaga par Marsden , est un mot hindoustani signifiant : Garder, Surveiller.) Navire garde-côte.—Djiaga est l'orthogr. du Petit interpr. mal. ( 1 8 3 g ) , qui s'attache a figurer la prononciation. — Praou mcngaïouh , Corsaire . Navire pirate. (V. Mcngaïouh [SjjLsU].) — Praou pou hot (t sonnant). (Potdat [j^Sj'è], Filet, Seine.) Bateau de p è c h e . Praou rompak, Navire pirate. — V . Rompak. P R A S ' S , mal. v. Souquer, Serrer un nœud. Petit malais (1839). — Manque à Marsden et à Elout.

interpr.

I I P A T I F O (Pràtigo), gr. vulg. adj. (De. l'itaî. Proft» Pratique.

.

1. P R A T I Q U E , fr. s. f. (Du lat. Practica; radical g r . Ilpâo-o-ui, j e Fais, j ' E x e r c e , e t c . ) Liberté de communiquer avec un port ou une v i l l e , accordée aux navigateurs q u i , venus d'un pays suspecte de maladies contagieuses, ont fait une quarantaine. On dit Libre Pratique; jadis on d i s a i t ; Libre entrée. ( V . Barque longue.) —• «Comme il y avoit de la peste en Arragon, tout ce qui venoit de la coste d'Espagne étoit conduit à Majorque; il y eut beaucoup d'allées et de venues, pour nous faire donner Pratique, à laquelle les magistrats de la ville (Majorque) s'opposèrent avec vigueur. . Mémoires du Cardinal de Retz, an. l6542. P R A T I Q U E , fr. s. f. Communication, Rapports établis entre des navires, entre un navire et la terre. A v o i r Pratique avec un bâtiment étranger, c'est être entré eu relation avec ce bâtiment, après s'être fait reconnaître de lui comme ami. Pratique a i c i , comme dans l'article précédent, le sens qu'avait au Moyen Age le mot Practica, qui impliquait l'idée d'un commerce habituel, d'une certaine familiarité. On disait Praticare aliquem, Pratiquer quelqu'un, le voir souvent et intimement. 3. P R A T I Q U E , fr. adj. et s. m. (Gr. vulg. Ilpcmyo; ital. Practico [fait du lat. Practicus] ; esp. Practico; val. npaktik; bas bret. Pratik ; baso. Pratica.)Celui qui, pour les avoir longtemps pratiqués ou fréquentés, connaît très-bien une c ô t e , un p o r t , un fleuve, un parage quelconque, et peut, dans ce parage, dans ce fleuve, à l'entrée de ce p o r t , le Iona de cette côte, piloter sûrement un navire. — •> Yovlà un zèle digne de beaucoup de louanges, nous dit M . de Y i vonne, et le Roy sera ravy ; mais il faut luy conserver de si braves gens et nous retirer, faute de pilotes Pratiques des lieux...» Mémoires de Fillette, an. 1674. — « Il revint bientôt » (le chevalier d'Hervaux) « avec une réponse très-civile, accompagné d'un homme Pratique de la coste, pour nous convier d'aller plus loin faire de l'eau, parce qu'elle y estoit beaucoup meilleure.» Mémoire du comte iCEstrées, juin 1680 : daté de la Martinique. P R A Y A , port. anc. s. f. (Du lat. Plaga.) P l a g e , Bord de la mer, Côte. — « O traballio foe de nhûn ponco sentido em comperaç.om de seu prazer; corno o quai se foroni ao longo da Praya buscar suas caravellas, que avya très dyas que leixarom. » G . E. de Azurara, Chron. de Guiné (1448 chapitre 33. — « Nas Prayas desta ilha... » Roteiro de . Joham de Castro (1541). — V . Amarrar, P r a i a , Ventos travessoens. P R E A M A R , port. anc. s. f. (Pour : Plcamar, contract.de Piena mar Hat. Plenum mare].) Pleine m e r , Haute marée. — « Duas braças e meia de altura de baixamar e très de Preamar. » Comment. Dalboq., part. 11, chap. 20. n P E B A Z I (Prévazi), gr. mod. s. F r o n t e a u — V . Mirumov, IlapowTÉTO.


1219

GLOSSAIRE NAUTIQUE n P E B É N T Z A (Prcvintza),

gr. mod. s. Saute de verit

P R E G A , port. anc. s. f. Prise. — V . Galveta, Presa. P R É C F I N T E , fr. anc. et mod. s. f. (Du lat. Prœcincta. Provcingere, Ceindre, Entourer.) (Gr. litt. anc. et mod. Zu>visi, Zoxmta , YiEo'Çcûput; bas lat. lnrenta, Incinta ; ital. Ccnta, data, Centura, Incincta, Zcnia; cat. ital. Cordone; cat. esp. port. lasc. Cinta; géno. lnrenta; vénit. Centa; p r o v . Cintcho; bas bret. Karroz, Givégr; basq. Ouartsa; f r . anc. Ceinte, Chainte, Pcrceinte, Percintc, Prérinte, Carreau, Cordon, Enceinte; angl. Bcnd, PFa/c ; ail. BergOlz; h o l l . Berghout; dan. Barkholt, Bergholt; suéd. Bcrghult; rus. Вельсъ [ f ê / t t ] ; Весптъ-рейль[Feste-réiet), Бортовой варвпзъ [2?o/-ftM'0('t karniss ; ar. cote N . d'Afr. Azeum ou Euz liaam clikof; turc, Qoiic/taq [jJ^Li.SJ.) Une série débord a i s de bois de chêne, plus larges, plus épais, et par cela plus forts que les autres, sert comme de ceinture au navire, dont elle entoure les côtes, pour les maintenir à leurs places respectives et les lier solidement entre elles; c'est ce qu'on appelle une Préceinte. — Préceinte basse, Préceinte haute sont les deux dénominations dont on se sert pour distinguer les Préceintes l'une de l'autre. La Préceinte la plus vée a conservé, dans les chantiers du Midi de la France, I - nom de Carreau (V.) P R E D O , bas lat. s. m. P i r a t e , Ècumeur de mer bahut.

. V.

P R E F E T T O D E L L E G A L E R E , ital.-génpis, s. m. (Du lat. Pratfectus trircniium.) Préfet des galères, Amiral des galères. Titre donné par une loi du 3 août i5. >y au général des navires à rames de la république de Gênes. — V . Générale délie galère. r

n P É Z A (Préza), gr. mod. s. Presa. [ V . ] ) Capture, Prise.

f. Transcription de l'ilal.

PRIX!, lasc. s. (Du port. Prégo.) Clou. П Р Е И М У Щ Е С Т В О (Prcïmouchtchestvn D ' U M V [Imou], Prendre.) Avantage.

),

rus.

s.

n.

PRF11ZA (Prononciation : Préïza), bas bret. v. a. (De Preiz, fait du fr. Prise.) Faire du butin, Faire des prises, Pirater. — Prcizcr, s. ni. Corsaire, Pirate. (V. Koursar.)— Preizi-rcz, s. Piraterie. — V . Laëroncy. P R E J A , suéd. v. a. (Même orig. que Praie. [ V . ] ) Héler, Raisonner.—L'ail, dit Preien, le holl. Prcyen, et le dan. Praie. П Р Е К Р А Т И Т Ь П О Г О Н Ю (Prêkratitc pogoniou), rus. v. a. (Proprement : Cesser de faire la chasse, Discontinuer la chasse. — De КрапштЪ, slave, A b r é g e r ; rad. Kpam [Krat], Court.) Lever la chasse. — V . Погони. P R É L A R T , P R É L A T , fr. s. m. (Étymol. iuconn. Il est évident que ce terme est sans aucune relation avec le mot Prélat, fait du lat. Prœlatus, Préféré. Nous n'avons pu deviner ni sa composition, ni le mot étranger dont il est une transcription.) (Gr. litt. mod. Кт,ро)то, [Kirôto-s]; gr. vulg. ttoôaéuâz \JSIoussama-s\; ital. Ânquitranada, Tncerata; esp. jlquitranada ; esp. port. Enccrado ; angl. Tarpauling, Тагpaa-ling; ail. sued. Prcsenning; holl. Prcesening; dan. Pressening; rus. Брезенть [Brezenntc] ; turc, Muchèmma Г

r

7--J]

t

[Toile cirée] ; ar. côte

N . d'Afr. Saradour;

pro-

venc. fr. anc. Anquitranade.) Toile goudronnée ou recouverte de peinture, dont on se sert pour couvrir les marchandises ou les panneaux, et les garantir de la pluie ou de l'eau de la mer. « J'apprends, par la lettre que vous m'avez escrit le 39 du mois passe, que les vergues qui ont

esté couuertes l'année dernière de Prélats, sont en très bou estât. Appliquez-vous à faire faire la mesine chose aux vaisseaux revenus de Messine. » Seignelay à la Cornière (capitaine de porta Toulon', 8 août 1678. Ordres du Roy, vol. x l i v , p. 398;Ms. Arch. de la Mar. — > Mais pour leur cale fater les ponts et les costés et les goudronner dans le mois prochain et celuy d'octobre auant les pluves, et les garnir de Preslats , j'estime qu'auec trente mil liures d'augmentation de fonds, je les niettray en estât de passer l'hyuer...» De Faiwré à Colbert ( T o u l o n , 29 août i C 8 i ) ; M s . Arch. de la Mar.—Prélart est l'orthographe de Guillet (1678). P R E L E - , port. anc. s. m. ( L e même que Proêle [ V . ] ou Proeirn. [ V . ] ) Matelot de l'avant, Prouier.—• Con la fuerza de las grandes olas faciam abrir la galera, e facia mueba agua, tanta que non se daban vagar los Presles à esgotar loda la noche. » (Les lames étaient si grandes et si fortes, qu'elles faisaient ouvrir la galère, qui prenait beaucoup d'eau; si bien que, toute la nuit, les pruniers ne durent pas cesser de l'égoutter.) P R E M E Z A N O , P R E M E Z Z A N O , ital. s. m. (De Pre; et de Mezzano \JMczo, Milieu]; c'est le Paramczal vénit.) Carlingue, Contrequille. — •< Premezano è vn legno , che si mette sopra la carena chiamata : il Primo ( V . ) , poiché vi si sono conlicate sopra le malere. >• Pantero-Pantera, Focàb. naut. (161/1). — « Sopra il primo si mette il Premezano, chiavato pure sopra le matere ( V . Matera) di già conGte nel primo, di modo che dette matere restino tra il primo et Premezano. » l'artol. Crescendo,Nautica Méditer. ( 1607), p. 28. — « S o p r a il piano si mette il Premezzano, chi ua pure sopra le madere di già confite nel Primo. > Р . З97 v ° , Notizia per chi nimica, Ms. x v i siècle , n ° 1 6 2 6 , Bibl. Riccardi de Fior. e

P R E M I E R P O N T , fr. s. m. (Itàl. Prima coperta. Primo ponte, Ponte del corridojo ; esp. Primera Cubicità, Primera ruberia; puent e, Cubierta de la bodega ; port. Primcira angl. Jjnver deck, Loiver gundeck ; ali. Unlcrste deck ; boli. Ondcrste (lek; dau. Undcrsle deck ; suéd. Underdàck ; rus. Гондекъ [Gonndck], Ншпшп палуба [Ni/niaia paìouba Pont établi immédiatement au-dessus de la cale dans les bâtiments qui n'avaient point de faux-pont, connue étaient la plupart des vaisseaux du x v n siècle, ainsi que le prouve un document de cette époque dont nous avons cité, à l'art. Fond de cale, (V.) une phrase qui établit que la cale avait de profondeur la hauteur mesurée par la distanre entre la carlingue et le Premier pont ou faux-tillae. ( V . aussi Poupe.) — « Lorsque les ponts d'un vaisseau de guerre sont au nombre de deux ou trois, l'inférieur reçoit le nom de Premier Pont et porte les plus gros canons; le suivant est nomine : second pont, et le supérieur : ti oisiénie pont.> Rumine 179/ — « Le Premier pont est comme l'estage du rets de chaussée des batimens sur terre , puisqu'il est à fleur d'eau, comme les voûtes sont à fleur de terre. Tout autour sont placez les plus gros canons du nauire ; c'est pourquoi l'on nomme cet endroit la grande batterie, et l'endroit où se retirent les soldats et les matelots comme en leur poste ordinaire. » Explica t. de divers termes, etc. Ms. du x v n siècle , Arch. de la Mar. e

c

P R E N D E R , P R E N D E R E , ital. v. a. (Du lat. Prendere: Prendre. — Prender il largo, Prendre le large. — P r e n d e r la carica. Charger. ( V . 2. Caricare.) — Prender la volta , Prendre la route; Courir une bordée, Prendre le bord qui conduit vers. « l'orzati d'andar verso terra et mancato il tempo, Presero la Volta par Damicta Relut, dell viaggio fatto delle due galere della religione, 1 5 9 8 ; Ms.

153.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1220

Urbin, A 8 1 8 , p. 35a; Bibl. Varie. — Première a nolo, Prendre à nedis ou à l o y e r ; Affréter un navire. ( V . Noleggiarc.) — P r e m i è r e ultezzu, Prendre hauteur. P R E N D R E , fr.esp. cat. v . a. Se saisir de, Saisir une chose, Faire une capture ou une p r i s e . — « La prise du vaisseau de guerre Ostendois a satisfait Sa Majesté, et vous deuez obseruer àTaduenir que ce n'est pas faire beaucoup que de Prendre un vaisseau et laisser aller ensuite le capitaine et l'équipage, pareeque vous deuez eslre asseuré que quinze jours après ils se remettront en mer pour faire le inesme mal qu'ils ont accoustumé de faire aux sujets du R o y ; ainsi si ces sortes de bastiments que vous pouuez rencontrer dans la suite font quelque démonstration de deffensc , vous deuez leur répondre de tout vostre canon et les couler à fonds, parce qu'il n'y aura que la peur de vous rencontrer qui les enipeschera de se remettre en mer. » Seignelay hPanetié (capitaine de vaisseau depuis î6G5), 7 fév. 1678. Ordres du Roy, v o l . . \ n v , p . 60 v ° ; Ms. Arch. de laMar.[Panetiécommandait une division de « vaisseaux armez en cours, » comme dit l'Etat Ms. de 1678, p. 35. Cette division était composée du Palmier, vaisseau du 5 rang, quela dépèche de Seignelay appelle: frégate, et des frégates légères : InSorcière, ta Lutine, la Mignonne. C'était une compagnie qui avait fait cet armement en course, avec l'autorisation du R o y . ]

ecclésiastique. » Lettre inédile du cardinal de Polignac, am­ bassadeur de France en Danemark, au ministre de la M a ­ rine; 7 juillet 169З.—Prendre la volte, fr. anc. (xvi* siècle (Ital. Prender la volta.) Prendre la route de... — Prendre le fond d'un navire, fr. anc. Calfater le fond d'un navire. « . . . A plusieurs mariniers qui ont ayde et mis en place Ladicté galleace (la Réale, au Havre , en 1538), pour luy Pràndre son fons de calfaz (pour calfater ses fonds}. - F o l . 7 v ° , Ms. de I5/,I, n° 9469-3 , Bibl. nat. ( V . S o u i l l e . ) — Prendre le large, (Gr. anc. et mod. 'Avoíyw ; lat. Detorqttcrr proram ad undas pelagi; ital. Allargarsi; Prender il largo; géno. Adargase; esp. Salir èi la mar, Enmararse, Engotfarse; port. Alagarse, Amararse ;isl. Lcggiafrd lundi ; angl. Sheer [to] off, Take [to] sea room; all. Abgicren; sued. Hulla ôpna Sjon, Gira nf; dan. Afgire; turc, En-guinè guit-

mek [ ^ ¿ , C ^ á J U X _ > i ] ; rus. О т д а л я т ь с я о т ъ берега [Otdali atsia otebéréga], И т т п въ о т к р ы т о е море [ltd v'otkritme moré]; groënl. Analekpak; fr. anc. Prendre parfont, Se mettre à quartier.) Aller au large, Courir au large, Gagner le large, Mettre au large, Prendre le bord du large, Prendre au large et Prendre le large, sont des locutions svnonvmes par lesquelles on exprime l'idée de : S'éloigner de terre pour gagner la haute mer. — « Les galères sortirent à petit bruit de leurs postes, et Prirent au large, et ensuite la route — Prendre à la largue, fr. anc. v. a. Prendre la largue ( V . ) . de Messine... >> Duqucsne à Seignelay, 17 août 1680. M s . — ( V . Л la largue, 2 Arriver.) — Prendre chasse, (Ital. Arch. de la Mar. — « Je ne fus point tenté de faire vne si Pigtiarc raccia ; géno Pigid a caccia; angl. (to) Fly front, mauvaise démarche, et je pris la résolution de Prendre le Stand [to] away front, Skcer [to] off; ail. Fliehcn; holl. large en cas (pie les ennemis se missent en devoir de Vlugten, Flicden; dan. Flygte; suéd. Fygta ; rus. Vumn m'attaquer. » Mémoires Ms. du marquis Villette-Mnrsaj [Ouieti], lib.i.aiiib [Béjute].) Fuir devant la poursuite d'un p. 12/,, lig. 3 , Arch. de la Mar. — Prendre le largue. ennemi. — P r e n d r e des ris, ou un ris, (Gr. vulg. Asvio oper- Passer de l'allure du plus près du vent à celle cju largueiapô).ia [Déno dritsarolid], As'voi ao'uSa [Dénô inonda]; ital. c'est-à-dire, Courant près du vent, élargir l'angle de sa Far il terzarolo ; esp. Arrizar, Touiar un rizo ; port. Metcr route. On disait au x v i siècle : Prendre à la largue. vela nos rinzes; angl. Rccj [to]; ail. Rccsen, Ein reef cinnPrendre le plus près, (Lat. Obliquare sinus in ventum ; ital. e/unen; ar. ct'ite N . d'Afr. Arbèt ouaad tarseloun ; turc, Andure al plu pre s so, Serrare il vento, Montare alforza. lelken bcukmek [v_i-CS^> ^ - ^ - b ] ; val. ф а ч е [a]коЧелапшяъ Prueggiare ; esp. Barloventar, Ceñir el viento, Pellizcar cl [Afntclté koltté la pinnze]; rus. Рнфи б р а т ь [Rifi brate], viento, Ir de loo; port. Andar a orea, Cingir o vento, .MeAbkneifcn Р и ф п т ь [Rifite]; lasc. Rif band, hua.) Diminuer la sur­ ter de loo, Pescar o vento; Melera orea; all. face de la voile, en plovant contre la vergue la partie su­ [den wind] ; angl. Haul [lo] the wind, Bear [to] up, Jf'ork [to] to windward.) Diminuer l'angle d'incidence du vent sur les périeure de cette voile, comprise entre la ralingue et la voiles orientées, autant qu'on le peut faire sans les empêpremière, la seconde ou ht dernière bande de ris. — parfont, Prendre fleur de navire, vieux fr. Nous n'avons jamais ren- cher de fonctionner convenablement. — Prendre contré cette expression que dans le passage des « Articles vieux fr. Prendre le profond de la mer, Prendre le 1агце. de la charge de M M . les juges-baillifs des ports et havres (V. Désancrer, Parfond.) — Prendre port, fr. anc. ( Lat. Àpde Saint-Malo, » 22 janv. I5QI ; imprimés in-/,° (12 pages), plicurc; illyr. daim. Uvèstise и luku (Ouvcstise ou loukou.) à Saint-Malo, en 17З2 : « Qu'il ne se pourra bêcher, ni Arriver dans un port et s'y amarrer. — .< Quatre jours fu­ rent sur mer >< (deux galères de Piègent de Bidoulx et prendre fleur de navires le long du quay de cette ville, que ce ne soit à vingt pieds loin dttdit quay, sur peine de cent quatre galères espagnoles commandées par Miguel Pastor, sols. » Cet Article s'explique, selon nous, par celui qui le qui conduisaient, de (iénes à Civita-Vecchia , Jean de précède et (pie l'on trouvera au mot : Souille ( V . ) ; il nous Saints et de Gimel, envoyés à Rome par Louis X I I , le 5 mai 1607), « puis arrivèrent à Civitavecche , port de mer, paraît interdire aux maîtres de navires de creuser un lit à leurs bâtiments le long du quai de Saint-Malo (de bêcher, à une journée près de Rome, par terre, où ne voulut arrêc'est-à-dire de faire une fosse ou une souille), ou de les y ter ledit Miquel Pastor, ne Prendre port, mais avec ses g*lères passa la route , tirant droit à Naples, vers son établir de telle sorte que, à la marée basse, leur fond maistre, le roi d'Aragon. « Chron.deJ. d'Anton, v i parprenne assiette sur le fond de vase ou de sable du port. Fleur, si nous ne nous trompons, vient de l'angl. Floor ou tie, chap. 26. — Prendre una voltu, cat. anc. v . a. (Pour du holl. Vlor,signifiant: Aire, Fond. — Prendre hauteur ou Prender.) Prendre une route nouvelle, quand on allait dans Prendre la hauteur du soleil, de la lune ou d'un autre astre. une certaine direction. — « Mas lo notxer (V.) ha poder de (Port. Tomnr a altura, Tomarel altura, Tomar о sol; ital. toles altres coses à fer ab conseils dels panesos , de talPrendere altezza; angl. Observe [to] the altitude.) Mesurer lar arbres, è tolre de v e l e s ( V . ) , è iunyir à veles, è d e Prendre avec un instrument la hauteur d'un astre au-dessus de l'ho­ una volta, è de fer tot eo que pertany à la nau. » Consulat rizon, pour en conclure la latitude. — « Pendant douze de lu mer, chap. 17, édit. Pardessus. — V . 1. Volta. jours, j e n'ay pas quitté le compas et la carte,marine; j ' a y P R E N E U R , fr. s. m. (De Prendre.) Nom donné au capimême Pris Hauteur, ce qui est très fort pour un ambassadeur taine ou au navire qui eu prend un autre. — a Que d'orese

e

e


GLOSSAIRE lieutenant s'informera deuëment et le plus véritablement que faire se pourra, aux Preneurs et à chacun à part, de la manière de la prinse, du pays ou coste où elle aura esté faite etc. » Ordonn. de Charles VI, rendue le 7 déc. 1 4 0 0 . « U est défendu à tous capitaines, officiers et équipages de vaisseaux Preneurs, de soustraire aucun papier, etc. » \ i t - o , chap. 1 , litre 11 du Règlement sur les armements en course, 2 prairal an X I . — V . Enfondrer. er

P R E N N Y E R - K O R N , bas bret. s. (De Prenn, Unis et de Knm, Angle.) (Mot à mot : L e bois de l'angle.) Estain, cornière. Le P. Grégoire, Dict. fr.-br. P R E P A O , port. s. m. Bitton d'écoutes.— V . Perpao. slave, v. n. ( D e П л ы n P E I L l A B A T b (Prepldvate), \Ploui], rad. des mots exprimant l'idée de Navigation [ V . Плавать] ; et de Пре (Pré) ou Перс [Père], préf. du M o u vement fait à travers.) Aller par mer. P R È S DU V E N T , fr. adv. (Bas bret. Tâstd'ann avel; angl. Touch the wind, Near; ital. Presso al vento; esp. Cerrado con cl vicnto; rus. Держи бедевниъ ! [Derji bedévinde ! ] Pour le reste de la synonymie, \ . Au plus près.) Un navire est Près du vent ou se tient Près du vent, lorsque sa v o i lure reçoit le vent obliquement, et sous un angle plus grand que 12'degrés. P R È S (Le plus). — V . L e plus près. P R È S ET P L E I N , fr. locut. adv. et commandement. (Angl. Full and by; suéd. Fullt och bi; dan. Fuld n» bi; boli. Vol en by ; ali. Voli und bey; ital. Presso e pieno; esp. jt bolina franca} rus. Держп nu к р у т о [Derji ni Aratilo], Держи ни полно [Derji ni point)].) Près du vent, mais cependant de telle sorte que les voiles soient bien gonflées. ' „ Près du plain ! » Rabelais, Pantagruel, liv. tv, chap. 2 2 . P R E S Q U ' I L E , fr. s. f. (D'Ile [ V . ] , et de l'ital. Presso che.) ((Ir. лис. Nvicoi;; gr. mod. Nr,<iî; lat. esp. port. angl. Peninraf/i; ital.Penisola ; ali. Halbinscl; holl. Byna e, land; dan. Halv-ae; suéd. Halfó; rus. Полуоешровъ [Polouostrove], illyr. dalm. Politolo/,; poi. Pohvyspy ; ture, Ada [ Ы ] ; ar. per*, ture, Nim-djezirè « » ] ; hongr. Fél-Szigct; bas bret. Gour—énez ; madék. Tsirah , Tsiriki, Tsirok, Tandzov.) Terre que les eaux de la mer entourent de tous les côtés, hors un qui la lie à la terre ferme. PRESSO A L V E N T O , ital. adv. (Presso, du lat. Pressas, Pressé, Serré.) Près du v e n t . — P r e s s o e pieno, adv. Près et plein. P R E S T E Z Z A D E L R E M O , ital. s. f. Rapidité d'un navire sous l'action de la rame. — Essendomi uenuta più d'una occasione di poter far prova, nel uiaggio che io feci co'l detto capitano Zaffer, della differentia di Prestezza del remo che era tra le sue » (galères) * et quelle della s* v'... » Pag- ДЗ, hg. 6, Re/atione de Cristof. da Canal, Ms. autogr. de 1 557 ou 58, de notre Bibl. particulière, n° 19З. P U E T A L A GROSSE A V E N T U R E , fr. s. m. (Bus. Бод­ мерея [Bndmeréïa].)— V . Aventure (Grosse). P R Ê T E R L E C A P , fr. anc. provenç. v . a. (De l'ital. lat. Prestare.) Remorquer. ( V . Donner le cap.) — Prêter le côté au vent. (Angl. Range [lo] a breast ; ital. Presentare il fianco al vento;, rus. О б р а т и т ь с я бокомъ къ вЪтру [Obratilsia bokome k'vétrou].) C'est, en parlant d'un navire, présenter vent l'un de ses côtés. Un bâtiment, suivant les circonstances, Prète le côté au courant, à la lame, à l'ennemi.

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ПРЕТЕРПЕТЬ КОРАБЛЕКРуШЕШЕ (Preterpéte iorablehrouchénié), rus. v. a. (ПрегаерпЪть, de ТерпЬшь,

NAUTIQUE.

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Souffrir; et de П р е , préfixe du Mouvement fait vers un objet.) Faire-naufrage, Naufrager. — V . Кораблекрушсше. P R E L U E , pour Proue. Cette faute de copiste se trouve dans le manuscrit d'après lequel on a publié à Turin (18^0; les Chroniques de Savoy е. V . Ferir de proue. P R E V E N T E R - S H R O U D , angl. s. (Du lat. Prœvcnire, Venir a v a n t ) Hauban volant, Eaux hauban, Pataras, — V . Shroud. P R E V L A Ç S (Prevldtchs), illyr, daim. s. m. (Semble coinposé de Prc ou Pri, En avant, et de Vlâcscn, Tiré, Traîné.) Isthme. P R E V O T , fr, anc. s. 111. (Contraction de Prévost, fait, comme l'ail., le dan. et le suéd. : Profos, comme le holl. Pravoost, l'angl. Provost, l'ital. Prcvoslo, l'angl.-sax. Prafast, Prafostel \'is\.Profastr, du lat. : Prœposùus, dont il semble que la première corruption soit l'esp. Prcbostc.) La flotte , aussi bien que l'armée de terre, avait un Prévôt qui portail le titre de Prévôt général de la marine et des armées n a vales. L e 7 février 1 6 2 7 , le cardinal de Richelieu donna des lettres de provision pour cette charge à François Morcau, sieur du Breil, qui, le 29 août 1 6 3 3 . devint Prévôt général, en titre d'office, avec le devoir de faire la police de la marine, de saisir et juger les coupables, de connaître des crimes de piraterie et autres commis par les marins français, etc. En même temps que l'armée de mer avait ce magistrat militaire, chaque vaisseau avait un agent dont le titre était celui de Prévôt-marinier, et q u i , dans ses fonctions, avait plus d'une analogie avec le Capitaine d'armes embarqué aujourd'hui sur chacun des bâtiments de l'Etat. L e Prévôt avait en même temps la police du navire, el le soin de sa propreté. Il frappait les coupables au cabestan, et incitait les délinquants en prison ou aux fers. Chaque homme mis aux fers lui payait cinq sols ; sur les amendes infligées il prélevait un tiers, les deux autres tiers étant donnes aux pauvres. Pendant le combat, il avait soin que des barils d'eau fussent toujours sur le pont; il veillait au feu et semait sur les tillacs du sel, dont l'effet était d'empêcher les gens de l'équipage de glisser dans le sang. ( V . Hydrographie de Fournier, 2 édit., p. 9.'), 26З et 268.) — V . Sel. e

PRE Y E N , holl. v. (En relation avec Proie. [ V . ] ) Héler. П Р И Б А В И Ш Ь П А Р у С О В Ь [Pnbavite paroussoff), rus.v. a. (Mot à mot : Ajouter une ou des voiles. [ D c B i n i b [Vite ou Vtittile), Être; et de П р и ( Р л ) , préfixe indiquant un M o u ­ vement vers un objet.]) Augmenter de voiles, Forcer de voiles, Torcher de la toile, l'aire de la toile.—Manq. à la partie rus.-angl.-fr. de Chichkoff. (V. Н е с ш и . ) — Прибавленная лиши (Pribavlennaïa linia), s. f. (Proprement : Corde ajoutée.) Ajust. I l P I H i A l l ' / K U I l l b (Priblijue), rus. v. a. (DeБлиз [Bliz], rad. slave des mots russes exprimant l'idée d'Approximation; et du préfixe При [Pri], qui indique le Mouvement vers un objet.) A p p r o c h e r . — M a n q u e à la partie rus.-angl.-fr. de Chichkoff. — V. Заходшпъ. П Р И Б О Й Н И К Ъ (PriMtentke),rus. s. m. R e f o u l o i r . — Прибойный (Pribôïenic), adj. (De Прибивать [Pribivate (bu [Bi], Frapper; et de П р и [Pri], préfixe du Mouvement vers un objet].) Qui porte vers le rivage, en parlant du vi ni. r

П Р И Б Ы В А Т Ь (Pribivate, Pribouivatc), rus. v . a. ( D e Б ы т ь [Site], Arriver, et de При [Pri], Vers.) (Proprement : Augmenter, Hausser.) Marner, Rapporter, en parlant de la m e r . — П р и б ы л а » вода (Pribialïa ou Priboulaia voda) , s. (Proprement : Augmentation de l'eau.) Rapport de marre,


1222

GLOSSAIRE NAUTIQUE

П Р И В А Л И Ш Ь (Privalite), rus. v. a. (De Валишь [Falite], S'avancer en roulant.) A b o r d e r , Arriver (dans un p o r t ) , Accoster (un quai). — Припялъ (Privale), s. m. Abor­ dage, Arrivée. П Р И В А Т Н Р ' Ь (Privatire), rus. s. m. (De l'angl. Ph'vateer. [V.]) Corsaire. П Р И В З А ' Г Ь (Primate),

rus. v . a. Aiguilleter.

П Р И В О Д И Т Ь К А Б А Л Я Р Ъ (Privódite traballare), ms. v. a. (De Водить , Mener, Conduire; et de П р и , Vers.) Dis­ poser la tonrnevire, Parer la tournevire, Frapper la tourneri re. П Р И В Ы К Н У Т Ь К Ъ М О Р С К О Й К А Ч К ' Ь (Priviknoute к' morshoïe kutehké), rus. v . n. (De Вы'к [Vik, l'otiti], rad. d'un assez grand nombre de mots exprimant l'idée d'Habi­ tude. S'habituer aux mouvements de la-mer.) Avoir le pied marin. П Р И ВЯЗ А Ш Ь К А П А Т Ь К Ъ Я К О Р Ю (Priviazate капа te к' iakoriou), rus. v. a. (Attacher le câble à l'ancre.) (De Bus [^7аз], rad. slave des mots qui, dans le russe, expriment l'i­ dée de Liaison, Ligature; et du préfixe При [Pri], indiquant une action faite sur nu objet.) Etalinguer. — Привязать наглухо веревку (Priviazate nagloù-ha verevkou), Frapper une manœuvre. — Nous empruntons ce terme à Chichkofl ; mais nous ne pouvons nous empêcher de faire remarquer la singulière introduction du mot Nuglmiho dans cette phrase. •S'aglouho semble procéder de Нагло, qui signifie Impudent nient , Effrontément; et il est difficile d'admettre que l'idée d'Effronterie se soit jointe à celle d'Attacher un cordage. Pro­ bablement : Наглухо estime faute d'impression du Dict. de Chichkoff; mais à quel mot est-il substitué? C'est ce que nous avons cherché vainement. — Привязать парусь къ рею (Priviazate pàrouss k' réiou), (Attacher une voile à une vergue. Enverguer une voile. П Р П Г . I V B b l I I (Prighubii ou Prigloubnui), rus. adj. (De Глуб [G lo ab], rad. d'un certain nombre de mots expri­ mant l'idée de Profondeur; et de При [Pri], préfixe du Mouvement fait pour se rapprocher.) Un peu profond, Abordable, en parlant de la côte près de laquelle la mer est assez profonde. П Р И Г О Т О В И Т Ь (Prigovite), rus. v. a. (De Гот.[Gòi], rad. slave d'un certain nombre de mots exprimant l'idée de Préparation. 1 ' о т о в и т ь , Disposer, Apprêter, Tenir prêt; poi. Gotowizna, Disposition; illyr. Prigotòv; Gotòv, P r ê t ; Gotòviti, Préparer.) Parer Приготовишься (Prigotovittiu), se Parer, se Disposer. П Р И Г Р Е Б А Т Ь (Prigrévatc ou Prikrévatc), rus. v . n. (De Г р е б л о ( V . ) ; et de Р р и , préfixe du Mouvement fait vers un objet.) Approcher en nageant. П Р И Д Е Р Ж И В А Т Ь К Ъ ВЪ'Гру (Priderjivate k' vétrou), rus. v . a. (De Держать [Derjate], Tenir, Retenir, A r r ê t e r ; et de П р и , Vers].) (Tenir près du vent.) Rallier le vent. (V. llniinn въ бедевивдъ.)—Придерживатся къ вътру (Priderjivatsia k' vétrotO, v . r. Chicaner le vent. П Р И Д Е Л А Т Ь ШТОКЪ КЪ ЯКОРЮ (Prtdëlaie r/itokc k' iakoriou), rus. v. a. (De Д в дan:!, [Dotate], Faire; | et de П р и (Pri), Sur].) (Ajouter le jas à l'ancre.) Enjaler. П Р Й Ж А П Т Ы Й К Ъ Б Е Р Е Г у (Priejatiie k bérégou), rus. adj. (Mot à mot : Pressé versta cote). (De Жм [/ni] [ar. Zemm], rad. slave des mots qui expriment l'idée de Serrer; d'où Ж а т ь [/ale]; et de При [Pri], préfixe du Mouvement vers un objet.) Affalé sous la côte (en parlant d'un navire). — Manque à la partie rus.-angl.-fr. de Chichkoff.

П Р И З Ъ (Prise), rus. s. m. (Transciipt. de l'angl. Priz-r.' Prise.

ПРИКЛЮЧЕН1Е H A MOP'li (Priklioutchénié na morr , rus. s. n. (Proprement : Aventure, Accident, Evénement qui survient en mer.) (De К л ю ч п т ь [Klinutcliite] , A r r i v e r ; rad. slave Ключ [Klioutche], Source, Clef.) Fortune de nier. П Р И К Р Ь П Й П Т Ь (Prikrépité), rus. v. (Proprement : A f ­ fermir.' [De Kplm (Krép), radie, slave des mots russes e x p r i ­ mant l'idée de Force; et du préfixe При (Pri), qui indique l'atteinte d'un but.]) Amarrer. ( V . Закръпить, K p t i i n m b . — K p t i m ! (Krépi!) Amarre! — V . С т о п ь . П Р И Л И В Ъ (Prilive), rus. s. m. (Du slave Л и [Li] [sansc. Li], rad. des mots russes exprimant l'idée de Verser, Répan­ d r e , Couler; et du préfixe П р и , qui indique le M o u v e m e n t vers un objet.) Flux, Haute marée, Marée montante, F l o t . П Р И М 0 Р 1 Е (Primôrié), rus. s. n. (De М о р е , M e r , p r é ­ cédé de la prép. П р и , indiq. un Mouvement vers un o b j e t . Région sur le bord de la mer. — Пришорскш, ая oe (Priinôrskie, kai'a, кое), adj. Maritime.— Приморская г о р о л а (Priniorskiiri gororla), Villes maritimes. П Р И М Ъ Т Н Ы Я М'ВСПТА Н А Б Е Р Е Г А Х Ъ (Primetnottia mésta na bérégali) , rus. s. (Mot à mot : Lieu marque pour se garder de.... ou : Marques pour reconnaître un rivage [De Мъшка (Metka), Marque, Signe (rad. slave, M t m [ifcfrt], selon Reiff, du sauscr. Met', s'Attacher; ar. Mit-a, terme de la carrière, le Meta latin) ; et de При [ P / v ] , préfixe qui indique l'atteinte d'un but.) Amers. П Р И Н А Й Т О В И Т Ь (Prinaïetovite), rus. v . a. (De Н а й т о ­ вишь [ V . ] ; et de П р и , préf. de l'Action faite sur plusieurs objets.j Saisir. П Р И О Т Д А Т Ь (Priotelate), rus. v. a. (Ce v e r b e , compose d'Otn.ianib [ V . ] et du préf. П р и , qui exprime le Mouvement fait vers un objet, manque également à J. Hevm et à Reiff. Il nous est connu par les articles : Mollir, Choquer, du Dict. fr.-rus. de Chichkoff, p. 44, 117.) Choquer, M o l l i r . — V . Отдашь, О т д а в а т ь , Ш р а в и т ь . П Р П П А С Ь (Pripusse), rus. s. m. (Provision. D e П а с т п [Pasti], Pourvoir.) Agrès, Approvisionnement, Munitions.— V. Спаря.иь. П Р И С Е З Н И Т Ь (Prissrhnite), rus. v . a. (De Селснъ [Crzène], Garcette; et de П р и [Pri], prèf. indiquant l'Action faite sur plusieurs objets ou plusieurs points d'un même corps.) Saisir avec des garcettes, Appliquer des garcettes.— Manq. à Reiff. П Р И С Ш А В А 1 И Е Е Т П Р И С П Ш П Е (Pristavanié et Pristunlé), rus. s. n. Abordage. — Пристанище ( Pristunich:ché), s. n. Relâche, Escale. — П р и с т а н ь въ лепантЪ (Pristune v' lévunnte), s. f. (Proprement : Quai, Port dans le l e ­ vant. ) Échelle du Levant. — П р и с т а т ь (Pristate), v . n. (Du slave С т а [Stn] [sansc. St'n, d'où Sfânoit, Stable; g r STUEIV; lat. Stare], radie, des mots russes exprimant l'idée d e Placer, Rester,-etc.; et du préfixe П р и [Pri], indiquant le Mouvement fait vers un objet.) Aborder une terre, un quai; Débarquer. П Р И С Т О П А Р И ' 1 ' Ь (Pristopnrite), rus. v . a. [De Croonaр и т ь [ V . ] ; et de П р и , préfixe du mouvement fait autour d'un objet.) Bosser. П Р И С ' Г Ь ' Н ' Ь (Pristène), rus. s. m. (De СтЪна [Strna], Mur. Proprement : Près du mur.) Cale (Rampe adhérente à un quai). — Ce mot nous a été donné par M . de S t a c kelberg.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. s

P R E Z A (\jy„)> turc> - (Transcript. de Vital. Presa. [ V . ] ) Prise.—

Prèza etmèk ( 0 > * ) l I j r i ) , v . (Etmèk, Faire.) Faire

une prise, Capturer, Prendre. P l U B R O D I O , illyr. daim. s. m. (De Brod, N a v i r e ; et de Pri A v a n t . ) Qui a fait un voyage sur mer, Passager arrivé à sa destination, Personne qui a passé l'eau. — Pribroditclj, s. m. Passeur. — Pribròditi, v. a. Remettre à la mer, l'aire un nouveau v o y a g e , Passer quelqu'un dans un bateau. — Pribrbditisc, v. a. Traverser un détroit. ( Y . Priplâvati.) — Pribrogjènjc (Pribrogiénié), s. n. Passage, Trajet dans un n a v i r e . — V . Priplavânje. P R I C K , suéd. s. ( D e Fisi. Prit, Petit bâton, Marque, Signe [angl.-sax. Priea, Pricca, Pricce, Pointe].) Balise. — Plur. prickar. — Pricka, v . (Marquer.) Baliser. — Sablstedt, dans »on Diction, franc, et suéd. (Stoehkobn, ï 7 9 > ) , art. Baliser, e x p r i m e l'opinion que ce mot a peut-être été fait de Balayer. Erreur. H n'y a aucun rapport entre Balayer et Baliser. r

P R I C K (To) T H E C H A R T , angl. v . (De l'angl.-sax. Priccian, Piquer. [Prica, Point.]) Pointer la carte. P R 1 K O B R O D I T I , illyr. daim. v . a. (Broditi, Naviguer; Priko, Au delà.) Faire une navigation lointaine, une campagne de long cours. P R I M , malt. s. m. (De l'ital. Primo. [ V . ] ) Quille. — V . Carina. P R I M A , port. s. f. (Du lat. Prima, fém. de Primas, Premier [rad. gr. npi'v, Avant].) P r i m e , Premier quart. — V. Quarto da prima, Metter de loo. P R I M A C O P E R T A , ital. s. f. Premier pont. — V . C o perta, P r i m o ponte. P R I M E I R A C U B E R T A , port. s. f. Premier pont. — V . Cuberta. PRLME1RO G R U M E T E , port. s. m. (Du lat. Primas.) Premier mousse ou Premier novice. ( V . Grumctc.) — . T e n d o respondido em Conselbo de guerra o Primeiro grumete da fragata Duqucza da Braganga Antonia Moreira, pe1 os crimes de 1 desercao simples em tempo de paz... etc. » Sentence du 22 décembre 1842. P R I M E I R O T E N E N T E , port. s. m. Premier lieutenant. L e „ Primeiro Tenente » a le rang des lieutenants de vaisseau en France; son rang est inférieur à celui du « capitao Tenente. » (V.) Sur la liste de la marine arrêtée le 22 décembre 1841 > on compte 48 « Primeiros tenentes. » P R I M E R A CUBI E R T A , esp. s. f Premier pont. — V . Cubierta, Cubierta d e l à bodega. p R I M N A , lat. s. f. (Transcription du g r . Ilpûava. [ V . ] ) P o u p e , Arrière du navire. On lit, chap. 4 , liv. iv des C/ironiq d'Ethelwerd : — « Elevant dies per vela septem totideœque noctes, advehuntur in Priinna cornualias partes... I bique construtint classem , Priinna dant vends, volant rosira ad anglicas partes, etc. » P R I M N E S I U S , bas lat. s. m. (Du précédent.) Pieu auquel on tournait l'amarre de poupe pour attacher la galère ou le vaisseau à terre. — « Primnesius, palus ad quem t'unis nauticus religatur, quem alii l'onsillam dicunt. » Festus.—V. Tonsilla. 1. P R I M O , ital. cors. s. m. (Sous-entendu : Legno, L e premier bois qu'on met sur le chantier pour la construction d u navire.) Quille. — <• Primo è la Carena del vascello, et si chiama cosi, perche è il Primo legno, che si metta in opera nella fabrica d'vn vascello, et perche sopra di esso si tesse

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il corpodel vascello.» Pantero- Pantera^maXa/uip. (Pocabol. naut.) (1614), p. 18. — Cette définition très-claire du P r i m o , donnée par un homme spécial, un capitaine de gal è r e , dément l'assertion de Bartol. Crescentio, p. 67 de sa Nautica Mediterranea, que nous rapportons plus bas, art. Scasso. ( V . ) — V . Premezano. 2. P R I M O , napol. s. m. (¿7 Primo legno, Le bois qui va le premier, ou devant.) Étrave. Stratico ( 1 8 1 4 ) , art. Asta di prua. P R I M O P O N T E , ital. s. m. Premier pont. — V. Ponte, Ponte del corridojo, Prima Coperta. P R I M O R A C (Primorutchc), illyr. daim. adj. (De More, Mer; et de Pri, Auprès de.) Riverain.

la

P R 1 M O R S K I , illyr. dal. adj. Marin, Maritime, Nautique, Naval. — V . Pômorski. PR1NCEPS CLASS1S, lat. s. m. Commandant supérieur de la flotte, Préteur. — «Princeps cl. Ravennativm. Inscription antique, rapportée par Gruter, p. i o 3 i . nPINDEPE (Prindéré), dre.) Prise.

val. s. (Du lat. Première,

Pren-

P R 1 N S E , vieux fr. s. f. (Du bas lat. Prinsus, fait de Prindere, pour Prehcndcrc, Prendre.) Prise. — V . Preneur. H P Ï O B y m i T H H E A O B ' b K A (Priboutcldte txheloàéka), rus. v . (Proprement : Accoutumer les hommes à... D'Otïy\Oboutrbite}), Instruire. (Rad. slave BblK [Poui/.], qui, selon Reiff, est élémentaire dans tous les mots rus. exprimant l'idée de Coutume, d'Habitude. — Reiff, p. 139, n'écrit pas npïoGymmb comme Alex. Chichkoff, mais Ilpivinuib [Prioutc/tite\ comme J. Heym.) Amariner un homme on l e s hommes de l'équipage. — Manque à la partie russ.-angl.-lr. de Chichkoff. I1PI0N1 (Prioni), Scie.

gr. vulg. s. n. (Du gr. anc. Ilpîcov. -

P R I P L A V A N J E (Priplacanié), illyr. daim. s. n. (P/av, Bateau, Barque; Pri, Au delà.) Passage d'un port, d'un détroit, d'un bras de m e r . — ( V . Pribogjenje.) Priplâvati, v. a. Faire un vovage de long cours ; et aussi : Passer un détroit, un bras de mer. — A . Pribroditise. r

P R I S E , fr. angl. ail. dan. s. f. (Du fr. anc.

Prinse.[V.j(Gr.

mod. npfÇa; turc, Prèza [\jy>]; ital. esp. Presa ,- port. anc. Preca; esp. mod. Presa ou Prcza; isl. Tekia; angl. Prise; bas bret. Pris, Prciz, Date'h, Kémer; ar. cote N . d'Air. Ktàrma; illyr. daim. Hittar, lient, Hcalanjc; val. Qpindéré; rus. IIpiu'i) [Prize].) Action de prendre un navire, Navire capturé. — « Je fust (sic) obligé de faire brûler toutes mes Prises marchandes, aussv bien que les quatre vaisseaux de guerre... » Rapport de J. Bart, 5 juillet 1696; Ms. Arch. de la M a r . — « Le Roy voyant que dans toutes les Prises qui ont esté faites par les capitaines de ses vaisseaux pendant le cours de l'année dernière, il y a eu tant de malversations de leur part qu'il serait à craindre que ce désordre n'augmentast à l'àduenir s'il n'v estoit pourueu par un exemple, Sa Maj. a résolu de faire faire le procès au s de Maisonneuue. » ( L e chev. de Maisonneuve, capit. de vaiss., avait commande, en 1G77, la Perle, vaiss. du 5 rang.) Seignelay <i de Seuil, î i j a n v , 1G78, Ordres du Roy, v o l . x u v , p. 4 3 ; Ms. Arch. de la Mar. ( V . Cours.) — O n nomme Part de prise (Angl. Prize-moncy) la somme d'argent qui revient à chaque marin d'un navire qui en a pris un autre [le bâtiment pris et sa cargaison ayant été vendus], après le procès qui a décidé de la validité de la Prise. Un bâtiment capturé n'est de bonne r

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GLOSSAIRE N A U T I Q U E . 4

P R 1 Z E , angl. s. (Variante orthogr. de):Prise. (V. —PrizePrise ( A n d . Law full prizc) que lorsqu'il a été pris dans de certaines conditions déterminées par les lois et le droit des master, s. Capitaine de prise. i r . _ « Vous sçavez, Monseigneur, qu'il est dit dans le P R I Z I M I S C T E (Prizimichté), illyr. daim. s. n. ( D e Zrma, Traité- que les ba'stiments françois seront obligés d'avoir [gr. XeipaJ ; Froid, Hiver; et de Pri, Beaucoup.) Hivernage patente du Rov ou de l'amiral de France, sansqttoy ils seront — Prizimiti, v. n. Hiverner. <lc Bonne Prise, et que pareillement ceux de la dépendance I I P I Q N , gr. anc. s. m. (De IIpûo, j e Scie.) Scie. ( I n s île Thunisauront lapatente,et déplus un certificat du consul trument.) V . npio'vt. François, en bonne forme, sans quoy ils seront pareillement H P î K I N T i (Prjine), val. s. (Perche.) Vergue. de Bonne Prise. » Duqiiesne à Seignelay, 10 juin Ï6H1. — En France, la législation des Prises a été recueillie dans un 1. P R O , esp. anc. s. f. (Pour Рта.) Proue. — « Que van gros traité en 3 vol. in-4" (Paris, an v u ) , intitulé : Nouveau en la P r o de la galea, que es en la delantera. » Las PartiCnrle des prises. L'auteur, Lebeau, en donnant une édition das; 1 1 part., tit. il,, liv. v i . nouvelle du Code des prises de Chardon (178/1), y a ajouté 9. P R O , fr. s. m. Prononciation habituelle du mal. Prnv des pièces restées inconnuesàson prédécesseur, et une suite (Prao). Quelques auteurs écrivent Pros, bien que 1".« ne soit d'arrêts formant la jurisprudence sur la matière. — Prise pas justifié par l'orthographe du mot malais dont Pro est master, angl. s. Capitaine de Prise. L e dan. dit : Prise mesune transcription. ter. P R O A , ital. cat. esp. port. s. f. (Du hit. Prora. [ V . ] ) P r o u e , U P I 2 T I 2 , gr. anc. s. f. (De % ' < . ) , j e Scie.) Nom d'un na- Avant, C a p . — « E... vanse ferir tant vigorosament, que vire de guerre armé d'un long éperon qui lui donnait totes les Proes de cascun se romperen, e la batalla fot mol quelque ressemblance avec le poisson armé d'une scie. («A cruel e fcllona. » Chmn. de Ram. Muntaner, chap. 83. forma Pristium marinarum * [des poissons nommés Pristes — I)a Proa aus mares a anebora se bota... » nu Scies],« quae longi corporis sunt, sed angusti. » Noniiis, IUBRETTO, Eneide (l.isb., 1808). chap. XIII, § i 3 . « Quinque Pristes : navigiiiin ex forma a marina bcllum dielum est. n Quadrigarius.)—Polybe, faisant V. Contovale, Incincta, Portello, Stella. P R O A R , port. v . a. (De Proa [ V . ] , et en relation avec le le dénombrement des navires de Philippe, dit, liv. x v i , chap. 2, qu'il avait 53 vaisseaux pontés et bastingués, d'autres gr. IlpwpaÇoj. [V.]) Diriger la proue vers... Mettre le cap ouverts, et 25o lembes et Scies. Ailleurs, il montre Philippe sur... Tourner la proue vers... Éviter, Aborder la terre monté sur une IlpisTi; que suivaient cinq lembes : « UEV« « Para ver se podiào ali Proar as galeà. * Barros. — V Prooar, Pruer. ÀétiSou; l / o i v x a i uuav icpCa-riv, hf aÙTO; STTÏTCXEI. » C n s

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PR1STIS, lat. s. f. ( D u précédent.) _ « Comparaverat tyraiinus très tectas naves, et lembos Pristesque. » Tite-Live, liv. xxxv, chap. 26. — V . Pistris. P R 1 S T U P A K (Pristotipak), illyr. daim. s. m. ( D e Pri, Auprès d e . . . ; et de Stupâj, Pas, Marque du pied à terre; Stupaii, Marcher, Arriver. Du slave Cmyn [Stoup], radical des mots qui ont le sens de : Cheminer, Avancer, Marcher.) Débarcadère, Cale de débarquement. — Pristûpan (Pristoupan [e]), adj. Accostable, Abordable, D'un facile accès, en parlant d'une terre. — Prislupânje (Pristqupanié), s. n. Débarquement, Action d'aborder, d'Accoster la terre. — Pristûpati (Pristoupati), v. a. Aborder, Accoster la terre, le quai, le débarcadère ; Débarquer. P R I V A T E Y A R D DOCK, angl. s. Chantier particulier. P R I V A T I S E R , angl. s. (Du lat. Privatus, Privé, Particulier.) Navire armé en guerre par un particulier ou par mie société de particuliers, et autorisé, par commission du gouvernement, à courir sus aux bâtiments ennemis. Corsaire, Navire qui fait la course, Bâtiment armé en course.— Privateer [To], v. Faire la course.—Privatccring, s. Course. P R I V A X ' A L I S C T E (Prhazalistché), illyr. daim. s. n. (De Pri, Au delà ; et de Vaxati [V.J, Ramer.) Trajet qui se fait à la rame; Passage d'une rivière, d'un port, d'un canal étroit qui peut être franchi par une embarcation à l'aviron. Privaxaoc (Privazaotche), s. m. Passeur. — Privâxati ( P r i vàzati), v. a. Passer quelq u'un dans un bateau à ramesTransporter dans un bateau. P R I V R A T I T I , illyr. daim. v. a. (Proprement : Renverser.) Faire chavirer, en parlant du vent ou de la mer qui renverse un navire. P R I X A L I T I (Prizaliti), illyr. daim. v. a. (De Xâl, R i v e ; et de Pri, A u delà.) Passer d'une rive à l'autre, Traverser une rivière.

P R O B I V A T I , illyr. daim. v . a. (Le П р о б и в а т ь rus. De Bu, rad. slave des mots qui expriment l'idée de : Battre. Briser, Casser.) Percer. П Р О Б К А (Próbha), rus. s. f. Tape d'un canon. ПРОВИЗШ Vivres.

(Proviziia),

rus. s. f. ( D u lat. Proci,.

I I P O B I A I I T b (Provianntc), rus. s. m. (Transcript. de l'ail. Proviant, iaProvende, franc.; du lat. Proridere, P o u r ­ voir.) Vivres. — V . Провшнл. I 1 P 0 B A H 2 , gr. anc. s. f. (De Про6аХХо>, je Jette en avant, j'Allonge.) Cap, Promontoire. Homère, Odyss., N . — V. 'Axptiiniptov, KocSo;, KÉpa;. P R O B O E S T O G R É NA M A S C O U I A D O G N I , illyr. daim, s. Femelot. —Proboé semble être de la famille du Пробои rus., qui signifie Piton. ( П р о б и т ь [Probité] , Percer, T r o u e r en frappant.) En illyr., Probo] ou Probincs signifie : Passage. Quant k Sto gré, — que nous croyons avoir bien entendu quand nous interrogeâmes le matelot du trabacolo dalmate : Padreimmortale, avec qui nous faisions l'inventaire de ce navire, le 22 août 18Д 1 , à A n c ó n e , — peut-être avons-nous confondu la prononciation de ce mot avec celle d'un autre : Shhodré, par exemple, qui viendrait du radical slavon qui a fait en russe Skodite ( С х о д и т ь ) , signifiant : Descendre. Wm. D'en haut; Mascouïa (V.) l'Aiguillot; Dogni (Donij, illyr. , En bas. Si, comme nous le pensons, nos hypothèses sur les mots composant la périphrase dont se servent les Illvriens et les Dalmates pour désigner le Femelot, sont admissibles, cette périphrase signifierait exactement : Piton o ù , d'en haut, descend l'aiguillot. On ne saurait mieux définir le Femelot. P R O C E L L A , lat. ital. s. m. (Du g r . Про; et de Orage, Ouragan») Tempête, Tourmente. — .. Una Eurusque •Motusquc ruunt, creberque Procedi» Africus. - VIRGILE, Eneid.,

liv. 1, v. 89.

eisX'/.з.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. . Stridcns aquilone Procella Vélum adversa ferit. » I b „ v. lofi. « Imber, iluctusque, atque Procella;, frangere malnm, ru'ere antennas, scindere vela. « Plaute, Trincaci. 4, scène — V. Corpo santo. P R O C L A M A T S , fr. anc.s. m. plur. (Ou lat. Proclamatine) Appels au quart faits parles pages, au pied du mât; Criées ries effets des morts, faites par ces mêmes pages ; Ordres des officiers repétés et portés par les mousses. — V . Page. П Р О Г Р Е Б А Т Ь (Progrébate ou Prokrébate), rus. v . n. (De Г р е б л о ( V . ) , et de Про, préf. indiquant le Mouvement au travers d e . . . fait dans une direction donnée.) Passer devant avec les rames; Gagnera l'aviron. i. P R O D A , ital. s. f. (Du lat. Prora [ V . ] ) Proue.—V. F r o derà, Prora, Prua. — Duez donne à ce mot la signification d e B o r d ; nous n'avons jamais vu Proda employé dans ce sens. a. P R O D A , cat. anc. s. f. ( L e même que le Frodano italien. P r o d o n . — « Item, Proda fornit ab ses vêtes.» ( L e P r o don garni de son garant.) Inventaire du gréement de la galère Saint-Nicolau, armée h Barcelone, en i354 ; Arcb. цепег. d'Aragon, etBibl. de la Mar., n° i .,255-3. L a Proda fornii ab ses vêtes, se trouve mentionnée à l'article de VAbrc maior, et à l'art, de XAire de mig. ( V . Abre.) 1

p R O D A N O . i t a l . s. m. (Du gr. npÓTovo;.[V.]) Prode , P r o ¿011, « V i è un' altra vetta iun Garant de palan, et par extension, un Palan), «che dicon d'arborar con clic s'arbora et disarbora, lunga pur passa cento » (100 pas ou 5oo pieds— 162" 4 ' > ' P di r a 5, che chiamano il F r o dano. » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), р. 36. „ Vole menador de prodeni [[sic), pour : Menadori de P r o d a n i ] Garants de Prodons; ce sont les Fette de Prodani de Crescentio, ce que les Provençaux nommaient les Jambes de prode. Il y avait un de ces palans au grand mât et l'autre au trinquet. [V. 2. Proda; et p. a i , 22 et 2З du Mémoire sur les manœuvres et agrez d'une galère, Ms. x v u siècle, Bibl. de la Mar.]) - longi de passa 70 l'uno. » Fabbrica di ealere ( x i v ou x v siècle), art. de la Galera de Fiandra. Ailleurs les « Menadori de Prodani » sont nommés : « M e naori de Prodani. " — L e Prodon «le la galère était attaché a une itague nommée par ce document : Mante de Frodano. . y . Galera de banchi 28, Palanco, Refudio, Taglia de quattro poleggie. 1

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provençaux : — « Les vêles sont rompues, le Prodenon est en pièces... >• Pantagruel, l i v . î v , chap. 18. 1. P R O D E N S I S , bas lat. s. m. (De 1. Proda.) Prouier.— « Capitaneus, vel capitanei nostri sloli, et comités, et naucleri et Prodenses, et decem viri de unaquaque galearum, jurabunt quod praecepto Capitanei sloli majestatis obedient ad honorem imperii eorum et salutem nostri stoli sine fraude. » Chrysobole donné, en février 1 188, л и х Fèniticns, par l'empereur Isaac l'Ange. a. P R O D E N S I S , bas lat. s. f. (De 1. Proda.) Amarre de Proue. — n Hoc est versus scolium » (écueil) « nominatimi, quod est a partibus tramontana", qui a b omnibus scholis » (écueilsi « supradicHs débet Prodensibus duobus et dimidio elongari, vel débet sibi cavere...; et potest ibi stare ad P r o denscs quicumque filent pênes muros praedicta; civitatis. » Marino Saniito, liv. 11, part. 4, chap. a5. P R Ù D E R A , ital. anc. s. f. (De 1. Proda.) Proue ; Bord, Rivage. Duez (1674). П Р О Д Ё Р Р И В А Т П Ь (Prodiorg/iivatc\ rus. v . a. (Tirer à travers. Faire passer par... De Дёрг [Diorg], radical d'un certain nombre de mots exprimant l'idée de Traction, d'Arrachement.) Passer, en parlant d'une manœuvre qu'on introduit dans une poulie.— Ce terme, qui nous est fourni par M . le comte Alex, de Strakelberg, manque à Chichkoff, qui dit : П р о л и т ь верёвку въ блоки. P R O D E R O , ital. anc. s. т . Variante de Prodiere. ( V . ) . Celui qui gouverne à la proue, » dit Natii. Duez (1674). Due/, se trompe: le Froderò était un matelot dont le poste était à la proue, etqui manœuvrait les voiles de l'avant, les ancres, etc.; en France on l'appelait Prouier ( V . ) ou Prouver. ( V . ) — V. Proero et : P R O D E R I U S , bas lat. s. m. (Du précédent.) Prouier. — « Q u o d ibi sint triginta P r o d e n i , pro qninque soldis grossorum quator unusquisque. » Marino Sanuto, liv. 11, part.IV, chap. 20.

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P R O D A R E , ital. anc. v. a. (De Proda. [ V . ] ) Tourner la proue vers le rivage, Aborder la terre, Mettre la proue à terre. P R O D A R I C S , bas lat. s. m. Variante de Proderius. Ubaldini dans son édition des Documenti d'amore, par Francesco Barberini ( x i u siècle), dit avec beaucoup de raison des Prodarii : « qui custodiunt arborent, velut et anleriorcin partein navis. » e

P R O D E , fr. anc. provenç. s. m. (Del'ital. Frodano. [ V . ] ) Gros palan qui, dans une galère, servait à arborer et à désarborer celui des mâts auquel il était affecté. Il y avait un P r o d e au grand niât ou arbre de maître, et un au mât de trinquet. Lorsqu'on abattait sur le coté la galère qu'on voulait espalmer, on se servait des deux Prodes. — V . Désarborer, 2. Proda, Prodenon, Prodon, Tallie. P R O D E G G I A R E , ital. anc. v . a. et n. [De 1. Proda. Le même que Proeggiare ( V . )

[V.J)

P R O D E N O , vénit. anc. s. m. Pour Frodano. (V.)—Rabelais appelle : Prodenon, le Prode ou Prodon des matelots

P R O D E S E , ital. ancónit. s. m. (De 1. Proda.) Amarre de proue. — V. Moragio, Sécha. P R O D E S I U M ou P R O D E S I U S , bas lat. s. (De Filai. Prodcse. [V.]) Amarre de proue. — « . . , Aguminibus tribus. Prodesiis quatuor... » Contrat d'affrètement de la nef\e Paradis (1268), publié dans notre Arch. nav., t. II, p. З92. P R O D E X E , vénit. s. m. ( L e même que Prodesc. [ V . ] ) Amarre de proue. — « Vole Prodexe uno; vole esser lungo passi 8 0 ; dè pesar cl passo, lib. 5, pesala tutto : lib. 400. Fabbrica di galere, Ms. du x i v ou du x v siècle, Bibl. Magliabecch. de Fior., publié t. и , p. 11 de notre Areh. nav. e

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P B O D I E B E ou P B O D I E B O , ital. anc. s. m. ( D e 1. Proda.) Prouier, quelquefois : Nageur de l'avant dans un bâtiment à rames. — « К poi Collidenti qui manieri, Portolani, e Prodieri, E presti galeotti, Лиег', с forti, e dotti. « FRANCESCO P.ÌRDERISO, Documenti d'amore (XIN* s i c c ' . — » Et aggi buono orciero Palombaro, e gabbiero Sostalo et an Prodieri Pedotte, e timonieri. » Iti., ib.

— " G l i altri Officiali, Maestranza et Timonieri (hanno due rationi); Compagni et Prodieri, vna. » Bartol. Crescentio, Nautic. Méditer. (Borna, 1607, i n - 4 ° ) , p . 94- — V . P r o e r o , Prederò. 1 54


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

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P R O D O , provenç. s. m. (Du grec HpÔTovov, llpoxovoç.) Protlon, gros palan" cpie dans la marine du Ponent on ap­ pelle Candelette. 11 sert, à bord des bâtiments latins, de Hauban (Sarti) supplémentaire; il sert aussi à soulever les fardeaux qu'on embarque. — Y . Prodc. П Р О Д О Л Ж А Т Ь П О Г О Н Ю (Prodoljate pogoniou), rus. v. a. (Proprement : Poursuivre ou Prolonger la chasse. De Долг [Dolg], rad. slave des mots russes exprimant l'idée de Longueur, et du préfixe П р о , exprimant la Durée de l'action.) Appuyer la chasse. — V . Погонл.

P R O E G G I A R E , ital. anc. v. a. et n. (De Proa. [ V . ] ) Aller au plus près, Serrer le vent, Loffer. « Proeggiare, è caminar contra il vento. » Pantero-Pantera, Vocab. naut., p . 18. (Roma, 1614). — « Sono vascelli » (les galiotes) « velocissimi et molto destri, et in particolare, quando sono spinti à remi, et Proeggiano benissimo.» l d . , Armat. nav., p. 48. — V . P r o deggiare , Proveggiare. P R O E I R O , port. s. m. ( D e Proa. [ V . ] ) Prouier. — V . Alcaide, Prèle.

P R O E J A R , port. esp. anc. v . a. et n. (De Proa. [ Y . « N a v e g a r cum certo r u m o , » dit Moraës ( 1 7 8 9 ) , c o p i é par Constancio ( i 8 3 6 ) . Cette définition doit être rejetée c o m m e trop vague; elle convient aussi bien à la navigation L a r g u e ou Vent arrière, qu'à lanavigation faitean plus Près du vent. P R O D O R M O R S K I , illyr. daim. s. Détroit. Proejar signifiait positivement: Tenir le plus près, Serrer P R O D O U , fr. anc. provenç. s. m. Variante de Prode le vent, Venir au lof, Être à la cape. Ainsi, dans les Epa(V.) — « Arma le P r o d o u , c'est faire force sur le garant du náforas citées par Moraës, on lit : « Huma ñau Proejando contra huma serra.— Un navire qui tenait le plus près ou P r o d o u . » Encyclopédie, 178З.— V . Sarcie. capéiait sous une haute montagne.» Par extension, en espaП Р О Д Ъ Т Ь В Е Р Ё В К У В Ъ Б Л О К И (Prodète ou Pro- gnol , Proejar désignait l'action de : « Ramer contre le c o u diéte veriovkou v' bto/d), rus. v . a. (De Д е в а т ь [Demie, rant, le vent ou la m e r . » Par une autre catachrèse, moins Dicvate], Mettre, Fourrer; et de П р о [P/-o] , préfixe du facile à justifier, Proejar signifiait : « Rouler et Tanguer » , Mouvement à travers. Faire passer par, Enfiler.) Passer une « Navegar balanciando el navio, ya á causa del mal tiempo, manœuvre dans une poulie. (V. Продёргивать.) — Продашь ó ya p o r l a mala disposición de la carga. » T e r r e r o s , D i c e , на крестъ (Pmdétc па /•reste). ( К р е е т ь , Croix.) (Passer en castil. ; ce que Oudin ( 1660) traduisit par ces mots : « Voguer croix.) Passer à contre. ou singler en mer en balançant çà et là à cause du mauvais temps, ou parce que le navire est mal chargé.» Nous ne P R O E , fr. anc. s. f. (De l'itaî. Рта. [V.]) Proue. — « Et doit avoir cele nave un arbre de Proe qui sera Ions L U gouès » voudrions pas nous élever d'une manière absolue contre españ. (112 p. 6 po. — 35"' 5 4 " ) , et gros X4i paumes, affaitié » l'autorité de T e r r e r o s , admise par le Dice, marit. (I83I); mais nous nous permettrons de dire que jamais (9 P- 9 P ° - — 3™ ^ i fr , s'amiricissant par le haut.) (V. Affaitié.) Contrat d'affrètement entre les en- nous n'avons rencontré un texte qui justifie l'explication du dictionnaire castillan. L e Roulis n'est pas un mouvement voyés de saint Ijmis et la commune de Gènes (12/(6); Rôl. Ms. Bibl. nat. — « A Jehan de Ponchcr, marchant dessus où la proue soit essentiellement intéressée ; le tangage, à la bonne heure. Nous croyons qneProcjar a pu désigner le mounommé » (V. Flambe), • la somme de deux cens vingt cinq vement d'abattées (V.) et d'auloffées ( V . ) successives que font liures tournois pour quatre vingtz dix aulnes taffetas bleu large, Ii 11 ré à Jean Pielles, tailleur aussi dessus nommé, pour les navires tourmentés par l a m e r et le v e n t , mais nous ne faire douze bannières, longues chascune de trois aulnes et pensons pas qu'il ait pu signifier : Rouler.—Proejaren tout à fait le Proeggiare ital. (V.) larges de deux lez et deniy dud. taffetas, pour seruir, cest assauoir l'une au haut de la hune de ladicte nef, lautre au 1. P R O E L , anc. esp. s. m. (De Proa. [ V . ] ) Prouier. — devant de la pompe « (on lit très-certainement Pompe ici comme au folio 11 du document [V.Panon]; c'est une faute « Proeles sson llamados aquellos, que van en la pro de la du copiste, qui devait écrire Pouppe. Dans la représentation galea, que es eu la delantera. E porque el ssu officio, es de des vaisseaux qui, en i 5 i o , amenèrent Henri V I I I au Camp ferir en las primeras feridas, quando iidhan, e t c . » Las Partidas, 2" part. , tit. xxiv,. ley G . — A u x v i siècle, les du clrap d'or, vaisseaux peints par Holbein sur un tableau dont une copie est maintenant au Musée historique de Ver- Proeles étaient sur les galères espagnoles, non plus, comme sailles, on remarque une disposition de bannières armoriées trois siècles auparavant, au temps d'Alphonse le Sage, des tout à fait analogue à celle que décrit J. Perresson.— V . hommes essentiellement destinés à porter les premiers coups ci-dessus, art.Navire, p. io55) « et deux ou meilleu, quatre dans un combat, mais, comme en Italie ( V . Proero), de t r e s aux quatre coings de la P r o e . . . » Fol. 12 v,° du Compte de jeimes gens, apprentis marins dont quelques-uns avaient J. Perresson (I4Q.'I-I5O4). Ces bannières étaient carrées; l'office de mousses ou serviteurs, outre celui de matelot. Nous avons vu à Gènes, en i 8 3 5 , dans les papiers de la elles étaient frangées, sur les côtés qui ne tenaient pas au bâton, d'une frange bleue « longue d'un poulce et espesse maison D o r i a , un registre donnant le détail de l'équipage d'autant, » dit le document que nous citons. Huit de ces ban- composé, en 1573, pour la capitane que montait Jean-André Doria dans l'escadre du roi deNaples ; sur ce registre, figunières portaient « les armes dorées de Milan d'un costé et rent huit Proeles, dont quatre étaient mousses du calfat, du d'autre, » armes qui avaient été peintes par J. Bourdichon, peintre du R o i . Les autres bannières étaient fleurdelisées, remolar, du chirurgien et du bombardier : « Battista Gato, comme nous l'apprend cet article, fol. 14 : « A Jehan P r e - calafatino; Mapiti Vroclia, remolarote; Damiaude Lúa, baruost et Pierre Du Past dit Dambenas painctres dcniourans berote; Jiacomo Y o n o , bombardier. » — V . P r o e r , P r o e r o . à L v o n , la somme de six vingtz treize liures tournois pour 2. P R O E L , esp. s. m. Nom donné au matelot q u i , dans auoir painct et faict de fin or à huille et verniz sur les autres quatre bannières vingt et quatre fleurs de Hz longues chascune une embarcation , nage au premier aviron de l'avant, et deuuiron vne aulne et vng tiers qui est pour chacune ban- manie la gaffe au moment des abordages : c'est proprement nière six fleurs de liz cest assauoir trois de chascun costé... >. le Brigadier ( V . ) . L e Dice, marit. españ. ( 1831 ) a le tort de confondre le Proël avec le Voguavant. — V . Vogavante. П Р О Д О Л Ж И Т Ь Г А Л С Ь (Prodoljite galss), rus. v. a. ' П р о д о л ж и т ь , même étymologie que Продолжать. [ V . ] ) Pousser ou Prolonger la bordée. — V . Галсъ.

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P R O É , catal. anc. s. m. (De Pro. [V.]) Prouier.

3. P R O Ë L , esp. adj. (De Proa.)

Qui est à l'avant.—


GLOSSAIRE NAUTIQUE. . Obenque Prue/, Hauban de l'avant. » C'est celui q u i , dans chaque groupe de haubans, est le plus rapproché de l'avant. n i ' O E M R O A I S (Proemmvoli-s), gr. anc. et mod. s. f. De Tli'j et d"Eu.6oÀo;. [V.]) Pièce de la construction du navire antique dont les glossaires fontl'Éperon. Pollux, l i v . i ' , chap. 'j, dit que le HposgxëoXf; est l'extrémité de la quille, qui plus haut prend le nom d'éperon. Cette définition nous porterait à croire que c'était l'Etrave que les charpentiers d e vaisseaux nommaient npoeu.6o),(<;. Les Grecs modernes désignent par ce mot, le Bâton de f o c , le Boute-hors de foc. y . M~»^"0'jvi TOÙ cpXoxou. r

P R O E B , catal. anc.esp. s. m. (BeProa. [Y.], Prouier, Mai inier de Proue. — « Tanto... que deuë aueir lus adalides, e a los Proeres. » Las Partidas, 1' partid., tit. x v n , ley 3o. — En J a c Guasth., peixcador, qui staal carrer de les patres, acordat en la présent armada per Proer a vu mes del dia anant que saludaran, a eli expressament déclarât per los armadors de la deta galea, lo quai jura et feu homenatge de sentir _. t leyalment per lo dit temps, es son son huytanta ss., los quais de continent li foren pagats, fide Nauthoni P e r e peixcador, qui sta al correr de les patres... iiij lbs.» F o l . 16» Livre des dépenses faites pour l'armement de la valére le Saint-Thomas (mai i 4 ° 6 ) ; Ms. Bibl. de la M a r . , n ° o 3 8 - 3 . — V . Galea, Notcher, Panes, P r o ë l , Proher, . Taula, etc. : ut

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P R O E R O , ital. anc. s. m. (De Proa. [ V . ] ) Prouier. •— , T i c P r o e r i , î ducato, 4 lari, it\ grane.» A n d . Rios , f'abrica d'una galera, Ms. de 16 11, clas. xui, cod. 55, Bibl. Mai'liabecch. de Florence, p. 228.—« 1 Proeri sono marinari della prima giouentà, à i quali tocca fare i seruitij della p r o r a , et particolarmente del trinchetto. Però deueno esser molto destri, et sciolti della persona, per poter salire, et in un certo modo volar per le sarte, per gì' arbori, et per le antenne à far i seruitij della galea ; et quando si ha à raccorrò il trinchetto , hanno à farlo prestamente, et legarlo ben con i "iuuchi sopra la sua antenna. Stanno questi giouani sotto fi commando del sottocomito. Il luoco loro è alla Prora al piede del trinquetto, sopra il tamburetto, et lo sperone. Hanno una ratione ogni giorno, et vno scudo et meza di stipendio ogni mese. » Pantero-Pantera, Armat. nav. (1614), p 4. V . Prodero, Prodiere.

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« après diner qu'ils » (la flotte combinée française et génoise, aux ordres de Philippe de Ravestain) a voulurent partir pour aller outre, audit port d c M i l o , où ils étoient, arrivèrent trente galères de Venise, bien armées et ëquippees à profit. » Chron. de J. d'Anton, 111 part., chap. 27. e

P R O F O N D ( l e ) , fr. anc. s. m. (Rus. Пучина [Poutchina], illyr. Piicsina.)La profondeur de la m e r . — « Sachons la hau­ teur du Profond. » Rabelais, liv. iv, chap. 20. — V. Parfond. P R O F O N D E R , vieux fr. v . (Du précèdent.) Couler bas, Aller au fond de l'eau, Sancir. — « L e navigage des chrétiens fut, le jour de Sainte-Catherine ( i 5 o i ) , entre le cap SaintAnge et l'île d e C y t h é r é e ; et là survint une tourmente tant impétueuse, que tous les navires et galères cuidèrcnl périr et Profonder...» Chron. de J. d'Anton, m part., chap. 3o. c

P R O l l A , cat. anc. s. f. (Variante de Proa.) Avant, Proue. — V. Enfalquar. P R O H E R , cat. anc. s. m. (Var. tic Proer. [ V . ] ) Prouier. — « Quen cascuna galea que sion hordonat dos notxer, e Prohcrs qui sens tott barat penson de li cauavll. . Chron. de Ram. Muntaner, chap. 2 7 2 . — « K11 Lop Sanxez vehi d'Valence acordat per Proher jura et feu homenatge en la forma dess. dita, es son son huytanta sol., los quais de continent li foren liurats, lide en Ginis. Marti peixcador... iiij lbs... P . 16 v ° , Livre des dépenses faites pour Г armement de la galère le Saint-Thomas (mai i.îofi); Ms. Bibl. de la M a r . , n" 9З8-З. — Cette galère avait neuf Prohers. — V . P r o e r o . P R O H I S I U S , bas lat. s. m. (Variante de Pmcsius. ГУЛ) Amarre de proue. — « Statuimus qtiod corderii omues de Massilia tencantur speciali sacramento se non facturas perse vel per alios gumenas vel Probisios .(d'autres manuscrits portent: Prohicios), « . . . nisi de canabo fcmello et lilo subtili.» Stututa Massiliœ, liv. 111, chap. i(i. ПРОЙТИ ЗАДЪ КОРМУ (Pivieti zate kormou), rus. v. a. (D'Ilinmu [ V . ] ; et de Про [Pro], préfixe de la Transition.) (Passer derrière la poupe.) Passer à poupe. — П р о й т и подъ корму iPrrtïeti pote kormou). (Aller au delà sous l'arr i è r e ) Passer sous la poupe. ( V . Корма.) — П р о й т и подъ пось (Proïcti pote noss), v . a. Passer sous le nez du navire, sous Pavant, sous le beaupré. — V. Нось.

1 2

P R O E S E , ital. s. m. (De Proa. [ V . ] ) Amarre de prone. — . P r o e s i , son funi, che si legano in terra per p r o r a d e i vascelli quando si armeggiano." Pantero-Pantera, Vocabol. naut., p- ' 8 - — " I Pi'oesi, et gl'armeggi della poppa, se non saranno fasciati» (fourrés) «con diligenza, doue si sopra pongono l'uno al' altro, toccandosi continuamente insieme, si potranno rompere et far danno alle galee. » I d . , Armat. nav. (1C14,, P- * -

P R O I , cat. anc. s. m. (Variante de Proj. [\.]) Amarre de proue. — « Emperd, si aquella nau que derrer enlrada sera Ormeiadà, è après que aquella sera ormeiada mudaiâ ô cambiarâancores o P r o i s ; si per culpa d'aquellesancores о Prois que mudals 0 cambials seram, aquella nau qui primer sera ormeiada é entràda, sostendià algun dan, aquella nau que après de ella sera, etc. » Consulat de la mer, chap. 1 6 7 , cl- cl i t. Pardessus. — V . Cartolari. Rayaira.

3 2

P R O E S I U S , bas lat. s. m. (De l'ital. Procsc. [V.]) Amarre de proue. — V. Galiotta , Prohisius. P R O E X A , vénit. s. f. Amarre de prone. — « . . . Ne lassare cometter caneuo de ancore, P e x e (sic), poze, pozoli, etc. » Capitolar della tana, chap. 126. Pexe est une faute é v i dente du scribe qui copia, dans le Capitolar, la prescription qu'on vient de lire. L'objet dont il s'agit est un cordage: or. Ics navires avaient des Proesi, qu'un autre passage du Capitolar nomme Proxe. Prexc et Pexe sont évidemment des fautes de manuscrit; il faut lire Proxe, forme vénitienne de Proesc. •—V. Refredio.

P R O I Ç , cat. anc. s. m. (DeProe. [ V . ] ) Amarre de proue, Amarre à terre.—« Item Proie b o . . . i . » (Une bonne amarre de proue.) Inventaire du gréement de la galère Sent Nirolau, armée à Barcelone en 1354 ; Arch. génér. d ' A r a g o n , n" 1З41, et Bibl. de la Mar., n° 14г55-3. P R 0 J È D R 1 T I (Proïçdri!), illyr. daim. v. a (Jedriti Naviguer, Pro, Vers.) Faire voile.

[\.],

P R O J I C E R E I N M A R E , lat. v. a. (De Jaccre, Jeter,et Pro, Devant.) Jeter à la mer. — « Qui hominein in navi interfecerit, cutn mortuo ligatus Projiciatur in mare : si in terra interfecerit quemquam, cum mortuo ligatus confodiatur. » Charte marit. donnée, en 1190, par Richard Cceur-deP R O F I T (ÉQUIPÉ A), fr. anc. adj. Convenablement équipé, Lion.—Dans l'ordonnance française de 16З4, art. 4 0 , ou Équipe de manière à pouvoir rendre de grands services, en l i t : « S'il advenoit que quelqu'un tuât sou compagnon, ou le parlant d'un navire. — « E t le lendemain » (14 oct. I5OI), | blessât en sorte qu'il en mourût, on attachera le mort avec le

l54.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1228

vivant dos-à-dos, et seront jetés à la mer; et s'il est à terre, ' pousser la bordée que l'on court plus loin qu'on n'avait eu d'abord l'intention de le faire.—Aller le long d'une còte, c'est sera exécuté à mort. » Cette disposition pénale, dont on voit que la tradition avait vécu du x n au x v n siècle, et qu'on la Prolonger. (Esp.Costear unacosta,Ir costeando una costa ; rus. И п ш т вдоль берега [Itti vdole bérèga].) trouve dans l'ancien code pénal de Hollande (Artijkel-brief, art. 42), comme dans le vieux code maritime, fut rejetée par P R O L U M ou P R O L U S , bas lat. s. — « P e c i i s n o v e m de l'ordonnance de 1689. antenis sanis et convcuientibits dieta; navi de prora, m e d i o pour la П Р О К А А Т М М А , gr. anc. s. n. (De Про, Pour protéger, et velonis cum suis Prolis. » Contrat d'affrètement et de KaXûirno, j e Couvre, j ' E n v e l o p p e . ) Couvertures ou dé- nèfle Paradis (1268). Dans l'explication que nous avons fenses dont on munissait les cotés de certaines petites bar- donnée des termes techniques dont abonde ce documeut, puques pour les garantir de la lame. Casaubon, liv. ш de P o - blié pour la première fois p. Здг, 1.11 de notre Archéol. пае., lycn, dit que c'était un revêtement de peau ; cela est peu pro- nous n'avons pas hésité à voir dans les Proli (qui n'ont évi­ bable. Ce que nous croyons, c'est que de petits remparts, demment aucun rapport avec le lat. Proies, Race, Prolusio, Prélude, ou Pro/по, Laver) les cargues des voiles, qui ne des bastingues ou fargues de bois étaient élevés sur le platbord de ces petits navires, pour les défendre contre les la- sont nommées nulle part ailleurs. Il nous a semblé r e c o n mes qui y seraient entrées, et que ces fargues étaient les naître sous la forme Prolum ou Prolus, variante de Brnliun ПоохаХициата de Polven. — Les remparts de toile que les ou Brolus, le Normand Bruii (V.) descendu dans la M é d i t e r Grecs modernes élèvent au-dessus du plat-bord du Tpixau- ranée en même temps que les compagnons de Tancrède de •zwr, ( V . ) , sur des Фоирхаоа?, sont de véritables ПрохаХораата. Hauteville, ou, au moment des premières croisades, avec les navires de Normandie et d'Angleterre. Brail aura pu faire П Р О К А Т Ь (Prokate), rus. v. a. ( L o y e r , Louage.) Affrète- Brolo, Broglio, et Brolo, d'où Prolo latinisé en Prolum ou ment. Dict. marit. d'Alex. Chichkoff, 1796. — Reiff range Prolus. ce mot dans la famille de ceux qui ont pour générateur Каш, П Р О М Е Ж у Т О К Ъ Д Е К А М И (Proméjoutoke dékami). radical slave des mots exprimant l'idée de Rouler; on ne rus. s. m. (ГПокъ [Токе], Aire, Espace ; Между [Mej'dtmX, voit point par quelle extension du sens Rouler aura pu Au milieu de, Entre; П р о [ P r o ] , préfixe du Mouvement fait devenir: Loyer. ( V . Наемъ, ф р а х ш ь . ) L e Dict. de J. Heym (i8o5)dit : Нагружеше (Nagrougénié) et Наняпйе судна (Na- au travers d e ; ДекЪ [Dèke], Pont.) Entre-pont. niatié soudna). PROMJ E N I V A N J E (Promienivanié), illyr. daim. s. n. ( D e e

e

П Р О К 1 2 П 0 2 , gr. anc. s. ni. (De Про, Devant, et de KO')TTT|. [ V . ] ) N o m que l'on donnait, selon Pollux, au rameur assis au premier banc du navire, à partir de la p r o u e ; celui «pie dans les galères de France on nommait : Coniller. (V.) — V . 'Eirixoi-o;. < Н Р О Л Н В Ъ (Prolive), rus. s. (De Л и т ь [Lite], Couler, précédé de la préposition Про [Pro], indiquant un mouve­ ment à travers une chose ou entre deux choses, mais dans une seule direction.) Détroit, Bras de mer entre deux terres. — M . le comte Alex, de Stackelberg, à son article : П р о л и в ъ , donne Pralif comme représentation de la p r o ­ nonciation usuelle de ce mot. — V . Взморье, К у л ш у к Ъ , Pyt.anii моря. P R O L 1 V A , illyr. daim. s. f. ( L e Пролпвъ [Prolive] rus. [ V . ] , bien que le sens des deux'mots soit différent.) Embouchure d'un fleuve, d'une rivière, selon Joach. Stull. П Р О Л О М Л Е Н Н Ы Й (Prolomlennie), rus, adj. (De П р о ­ ломить [Prolomitc], Briser ; rad. slave Л о м , Fracture.) Crevé, en parlant d'un navire. P B O L O N G A R E , ital. v . a. (Du lat. Longus, L o n g ; et de Pro, Devant.) Allonger, en parlant d'une ancre. (V.Palamare.) —Prolongarc ou Sprolungar a aussi le sens qu'a, en français, le verbe Prolonger dans cette locution : P R O L O N G E R UN N A V I R E , fr. v. a. (Port. Perlongar; bas bret. Prolongi; rus. Абордировать [Abordirovate] ; angl. Bring [to] a s/dp along side of an other.) Se ranger le long d'un navire pour l'aborder, o u , comme le dit assez peu clairement Duez (1674) : « Prolongarc il vasccllo, accom­ moder le vaisseau à la longueur de celluy qui est investi, afin de mieux combattre. » Cette locution était usitée déjà au x v i i siècle, ou la remarque dans les Mémoires de Du Guay Trouin, sous l'année 169.4. — On disait que l'on P r o l o n «eait la civadière lorsqu'au moment où l'on Prolongeait le navire que l'on allait combattre à l'abordage, on plaçait la civadière sous la longueur du beaupré. — Prolonger une bordée (Rus. Продолжить галсъ [Prodoljite galss], c'est e

Miena, Changement [rati, slave, M'hai. L e russe a П р о м Ь пиваше, qui désigne, comme le mot illyr., l'action de chan­ ger.) Baraterie. P R O M O N T O I R E , fr. s. m. ( D u lat. Promontarium. [ Y (Gr. anc. KÉpotç, npoëXifc, 2XOTCEXOI; ; gr. litt. anc. et m o d . 'Axpomipiov [Akrotirion-c]; gr. vulg. Косбос [Careo-s] ; ital. esp. port. Promontorio ; isl. Gnûpr, Hôfdi, Nés, Oddi, Ogr, Skagi, Tdngi; angl.-sax. Gara, Nasa, Nœss, Nœsse, Ness, Nosc. Nosu, Sœ-ncsse; angl. Cape, Head-land, Promontori-; ail. Vorgcbirge; holl. Kaap; dan. Nces, Odde, Кар ; suéd. Udde; bas-bret. Век douar, Min, Penn, Promontouïr; turc, Bouroun [ ^ j y j ] ; art. turc. Raz [ ( _ ^ j ] ; val. npomontopiS [Promontoriou]; illyr. daim. Nadmorje [Nadmorié]; rus. М ы с * [Miss ou Mouiss], Носъ [ÌVOM]; hongr. Fok-bcgj-, Fok ; groënl. Ranger, Nôuk; mal. Houdiong-tanah [wlj ^^..s], Tandiong [ « c * - * ] ; madèk. Tsirak, Tstrok; tonga, Mouïfonona; nouv.-zél. Rue.) Cap élevé au-dessus de la mer. Q u e l quefois les Italiens ont désigné par le nom de P r o m o n t o rio de grandes presqu'îles; ainsi on lit dans Libero Barone. p. 181 В , t. 11 de la collection de Bamusio : n Et tanta era la lunghezza di questo Promontorio in mare, che a pena per spatio d'otto giorni poteua circondarsi. « L e Promontoire dont il est question ici avait le nom de Motka. P R O M O N T O R I U M , lat. s. n. (Du latin Prominere, S'ele ver, Saillir en dehors.) (Eminere, S'élever, et Про'. Devant. Promontoire, Gap. —

Inde legit Capreas, Promontoriumque Minerva;. Ovm.,

Metamorph.

nPONETiî, gr. anc. v. a. (De Про, Avant ; et de Ntvu, j e m'Incline.) Se pencher en avant; c'est, pour le rameur, le premier temps de la nage. — Xénophon, Économ., demande quand les rameurs se font entre eux le moins de mal pendant leur travail : est-ce lorsqu'ils s'asseyent rapidement sur leurs bancs, lorsqu'ils se penchent vite en avant sur leurs rames ou lorsqu'ils se penchent au contraire en arrière? Lorsque lès


GLOSSAIRE NAUTIQUE. rameurs sont bien exercés à nager ensemble, ils ne se touchent jamais dans la manoeuvre de l'aviron ; s'ils se touchent e t se font mal, c'est certainement dans le premier mouvement de la nage, celui où ils portent en avant la poignée de la rame qui va toucher le dos du rameur voisin. P R O N E X I U M , bas lat. s. n. [De Proa [ V . ] , et de Nectcrc, Attacher.) Amarre de proue. — a Funis, quo navis religatur ad palum. » Papias (xi° siècle). — V . Prosnesium. П Р 0 Н Е Х О 2 (Proxcnoi-s), gr. litt. mod. s. m. (De Eévoç, H''>te, Étranger; et de Про, Dans l'intérêt de.) Consul. — V . Kov-то-Ло;. P R O O A R E M T E R R A , port. anc. v . a. (De Proa. [ V . ] ) A b o r d e r , Mettre la proue à terre. — V . Calma. P R O P , angl. s. (Étymol. inconn.) Accote, Épontille. (V. Shore, Stanchion, Pillar. — Prop (to), v . (Prop, Appui, P i ­ lier.) Appuyer, Accorer, Épontiller. — Prop (to) a s/iip, A c c o r c r un navire. — V . Shore (to). П Р О П А С Т Ь (Propdstc), rus. v. a. (De Пад [Р<мП, rad. slave d'un certain nombre de mots exprimant l'idée de Chute, d'Anéantissement; illyr. Pàdati, Padsti, T o m b e r , Padânjc [Padàuie], Chute; pol. Padac [ P a d a t z ] , T o m b e r , *e C r e v e r . — Reiff rapporte Пад au sansc. Pat, et il le rap­ p r o c h e de la syllabe cad, de Cadere, lat.) Se perdre, P é r i r . , Корабль пропалъ (Korablc propale), L e navire s'est p e r d u , a péri. » — V . П о т о н у т ь . П Р О П Е Р Й (Propero), gr. mod. v. a. (Du lat. Gagner, Atteindre.

Propcrarc.)

P R O P E S , lat. s. m. ( D e P c i [ V . ] , et de Pro, Par-dessus.) Cordage frappé sur l'écoute, selon la définition du mot Про7 : » î » < , donnée par Favorinus et rapportée par J. Scheffer, p . 331, De milit. nav. Quelques auteurs ont pris le Propes pour l'Écoute, le confondant avec le Pcs ( V . ) ; d'autres pour l ' A m n r e , le Couêt, mais sans qu'un texte positif autorisât cette interprétation. Un vieux glossaire latin [Bibl. n a t . , n ° -fii'i], et un glossaire provençal-latin [ n 7 6 3 7 , même B i b l . ] , définissent le Propes : « Funis quo pes veli alligatur »ummatim.» 11 nous semble que cette définition conviendrait assez bien à la Cargue-point. ( V . ) u

П Р О П А Е Й , gr. anc. v . a. (De Про, Avant; et de ПАЕМ. ту.]) Naviguer en avant d'une armée pour aller à la décou­ v e r t e . ( P o l y b e , liv. I , Hist.) Les navires qui avaient cette mission d'aviso étaient appelés Про'тгХсп. — V . : ER

П Р 0 П А 0 0 2 , gr. anc. s. m. (Qui navigue devant.) Navire de découverte, Navire d'avant-garde.— a Ko'i vàc трсггслоис; v x x , etc. » T h u c y d . , l i v . v i . П Р О П Л Ы Т Ь (Prapide ou Proplouitc), ПРОПЛЫ­ В А Т Ь (Praplivatc ou Proplouivate), rus. v . a. (De П л ы т ь V. , et de П р о [Pro], préf. du Mouvement fait à travers, ou au delà.) Doubler. — 1 П р о п л ы т ь мысъ (Proplite rnouiss), Doubler un cap. т. — V. О б о г н у т ь , О б о й т п . П Р О П О М П 0 2 , gr. anc. s. m. (De Про, Devant ; et de QOCXXIUM, Je marche dans un cortège.) Convoyeur. ^Appien В Т . iv de la Guerre civile.) — V . <I>u).ixiç vottiç. П Р О П Т Е А (Proptéa), val. s. Accore, Ëjaié, Épontille.— NPONTI (a) ( A Propti), val. v . a. (Ce mot nous semble avoir de l'analogie avec l'illyr. Prodpeti [ V . ] ; il signifie : Étanconner), Accorer, Epontiller. — V. Cnpisini. P R O P U G N A C U L A T U S , bas lat. s. f. (Du lat. Propugnaculurri. [V.])Pavesade, Bastingage. Matthieu Paris (Hist. maj. p . 1 6 З ) raconte que, le 8 juin 1 1 9 1 , le roi Bichard, faisant route de l'île de Chypre vers la côte de Palestine, rencontra

1239

un très-grand dromon [ V . ] qu'il fit attaquer par des plongeurs armés de tarières. L e navire coula bientôt, et l'eau envahit : « Non tantum carina et sentina, scd et limbus cjus Propugnaculatus et arca » (non-seulement la sentine et la carène, mais encore le bord supérieur de son bastingage et son pont). P R O P U G N A C C L U M , lat. s. n. (De Pro, En avant; et de Pugnaculum, Rempart De Pugna,Omû>ai,[Pugnus, Poing.]) Pavcsade, Bastingage. — « Comnieatibus, exercitu, Propugnaculis, aruiis gravis hostium classis, et in ea quasi tota Carthago.» Florus, l i v . 11, chap. 2. — * In majorions etiam liburnis Propugnacula turresque constituant, ut tanquam de muro, ita de excelsioribus tabulaiis facilius vulnerent, el périmant initnicos. » Végèce, liv. iv, chap. 44. Il résulte dece dernier passage, que les Propugnacula étaient des mantelets de bois, épais et assez élevés, dont on garnissait LES plats-bords des grands navires de guerre; probablement, une galerie intérieure permettait aux soldats de monte, jusqu'au rebord de cette pavesade, comme ils auraient monté sur la plate-forme d'une tour. P R O P U G N A T O R , lat. s. m. Soldat embarqué, C o m b a t tant. — * Navis, rostris ietti supprimiltir, tel is obruuntur Propugnatores. » Tite-Live, liv. З2, chap. 1 1 . — P r e c l a r a classis in specie, sed inops et infirma, propter dimissionem Propugnatorum et remigum. » Cicéron, 7 ferrine. e

П Р О П У С К Ъ (Propaushe), rus. s. m. (De П у с к а т ь , P e r ­ mettre; rad. П у с т [Poust], Vide.) ( Passe-port. ) SaufConduit. P R O R A , lat. ital. esp. anc. s. f. (Du gr. anc. Пр(орз. ( V . ] Proue, Avant, Cap du navire. — « Prora, id est : prior pars navis a proruendis aquis dicta. » Comment.du i uv. de l'Eneide, fol. 5o, lig. 2 8 ; édit. de Venise, i5aa. Cette etimologie ingénieuse n'est pas acceptable ; c'est évidemment au grec que le latin emprunta Prora. — « Ptisci ferro aut aere Proras nauium armabant, pro|)ter scopulos, ne scilicet feriantur, aut collidantur. 11 Isidore. l

— - Ancbora de Prora jacitur, stant littore pupes. VIRGILE, Éncid.,

liv. n, v. 377.

— « Qiiot prius erata: sleterunt ad litora prora;. Id.,

ib., liv. x, T. a » 3 .

— V . Advertere, 2. Camera, Conlorquere, Detorquere. Frons navis, Galeo, Obvertere, Proero, Spirone. P R O R A R E , i t a l . anc. v.a. ( D e P r o r a [ V . ] , E N relation AVEC le gr. npwpi;w. [ V . ] ) Loffer, Piquer au vent. « T i r e r v,-rla proue, Aller contre le vent, n Duez, 1674. — Dans CETTE définition du vieux Duez, Tirer vers la proue, qui est une locution obscure et mauvaise, signifie Passer de l'arrière du navire à l'avant. П Р О Р В А Т Ь П А Р у С В (Prarvatcparouss), rus. v. a. (De Piiamii [Rvatc], Mettre en pièces ; et de Про [Pro], préf. du Mouvement fait à travers.) (Faire crever une voile.) Éventrer une voile. P R O R E , vieux fr. s. f. ( D e l'hai. Prora. [ V . ] i Proue. — « Mais ledit gouverneur vénitien « (d'Otrante, où Prégent de Bidoulx s'était réfugié pour fuir une escadre espagnole « fit prendre et saisir toute ladite artillerie, et toutes les bagues dudit Prégent, dont il en avoit, selon le dire des siens, pour plus de vingt mille francs, et entre autres tant de vaisselle d'argent, que dedans sa galère, de Prore en poupe, en étoient tous servis. » (Que, de la proue à la poupe, tontila chiotirme était servie dans de la vaisselle d'argent.) Chnm.


GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

1230

,le J. a"Anton, iu° part., chap. 3 c — Rabelais emploie le mot Prore, liv. i v , chap. 18. i . P R O R E T A , lat. s. m. (Du gr. npoipa-rr.ç. [ V . ) ) L e commandant de la proue; celui q u i , à l'avant, ordonnait tout, et faisait exécuter les ordres du Pilote. En l'absence de celui-ci, le Proreta passait à la poupe et faisait son office. Jean Scheffer, p. 3oi,de Milit. nav., établit fort bien cela, à l'aide de textes concluants d'Aristophane, de Plutarque, de Xénophon, de Plaute et de Turnèbe. Aujourd'hui, dans la manœuvre, le second d'un navire a les fonctions du P r o rète antique ; il en a aussi les droits et les devoirs, si le capitaine manque pour une cause quelconque. L e Brigadier ( V . ) d'une embarcation, qui en est le Prorète, devient Patron en l'absence de ce chef. Noël (Dict. lat.-gall., 182/1), se trompe quand il dit du Proreta : « Timonier, matelot qui fait son quart à tenir la manuelle (la barre) du gouvernail. » L e Prorète n'était timonier qu'accidentellement. C'est peutêtre le passage suivant de PTtihértorium de Claud. Rutilius ( v siècle), qui a trompé Noël : e

gr. litt. mod. s. n.

I I P 0 2 K P 0 N 0 M Q (Proskronomô), gr. litt. mod. v . a. ( D u gr. anc. IIpcw-xpoiji», Je heurte contre.) S'aborder. — V . Tpaxapw. P R O S N E S I U M , bas lat. s. n. (DeProa [ V . ] ; et de Ncctcrr. Attacher.) « Funis quo navis in litore religatur ad palum. • Isidore, liv. x i x , chap. / . Amarre de proue.—» Jam ferreis anchorarum dentibus littorisscopulos apprehendere inchoabant:jam a navibus pontes educere; tonsillas ( V . ) figere. Prosncsiorum retinaculis rates sistere festinabant. » Gaufredus Grossus, Vie de saint Bernant, a b b é — L e glossaire lat.-augi.-sax. [de Mone, x siècle], dont nous avons public, t. 1 , p. 159-168, toute la partie relative aux choses de la marine, dit : « Prosnesium-Marels.» — Prosnesium nous semble une orthographe abusive où Ys s'est introduite sans raison ; Pronesium nous paraît meilleur, moins bon cependant que Pronexium. ( V . ) (

c

e r

IIP020PMEÎ2, gr. anc. v . a. (D"Opj«w [ V . ] ; et de

— « Despectat prorne eustos, clavumque scqueiilcm Dirigit, et puppim voce monente régit. » Liv. r, v. 455.

L e sens est cependant très-clair: « Gardien de la proue,, le Prorète regarde autour de lui, du poste élevé où il est placé; Il dirige avec la voix le limonier qui suit toutes ses indications, et la poupe obéit à la proue qui commande. » C e que Rutile avait très-bien observé et très-bien décrit, a lieu tous les jours encore quand un homme, pratique d'une localité où veut entrer un navire, va à l'avant pour diriger delà le bâtiment, et commander au timonier qui lolfe ou a r r i v e : Voce Prorelœ monente. — « . . . Aychardus tanquam Prorela praevius, décernent ne subito navis ad portum veniens, lœsionem pateretur aliquam in litore saxeo. - Pie de saint Aie/tard. — V . Pilote, Proreus. a. P R O R E T A , lat. s. m. Nom que le Père Charleval donne au niât de Beaupré dans son poëine intitulé : Navis. — V. Miscnus. P R O R E U S , lat. s. m. (Du gr. Ilpwpeû;. [V.]l Prorète, et non Pilote, comme le disent la traduction de M . Nisard (Paris, i836) et celle de M . de Guérie ( 1836), à propos de ces vers : •• Pone metum, Proreus, (Melanllie) - « et <|uos contiugere portas

F.de, velis, dixit (Raccho), lerra sistere petila. » OVIDE, Mélamorpfi.,

nP02KÉ<I»AA0N (Prosképhalo-n),

(Du gr. anc. npouxEçotXaiov , composé de KsoaXvi, Tète ; et de Ilpo;, Pour. Coussin.) Coussin de capelage, de bittes, etc.

Ilpó,, Vers, Près.) Mouiller près de terre, Stationner près d'un port. I I P 0 2 0 P M I Z Q , gr. anc. v. a. (D' 'Opu.1,10 [ V . ] ; et de I L . Près, Vers.) Aborder la terre, le port, Entrer dans un port; Mouiller. — IIpoG-o'puucri;, s. f. Mouillage, A c t i o n de mouiller; Abordage, Action d'aborder une terre, un «piai, etc. — IIpoo-óp|j.o;, s. m. Mouillage, Lieu qu'on peut a p p r o cher pour y mouiller ou s'amarrer. I I P O S T I E A A Z G (Prospëlazo), gr. litt. mod. v . a. ( D e risAaCi», j ' A p p r o c h e ; et de lipoç, Vers.) Aborder la terre.

nPOSIIAnSir. [Prosplossi-s), gr. litt. mod. s. f. ( D e IIpo'ç, Vers, et de IDaûo, j e Nage.) Abordage, A r r i v é e dans un port, vers une terre, contre un navire, avec un canot, une chaloupe, etc. I1P02TA1T1 (Prostaghi), gr. anc. et mod. s. f. (De et de Tócro-o), j'Ordonne.) Commandement, Ordre.

llpcc

P R O S U M I A , lat. s. f. (Probablement du gr. Ilpoc. Envoyer vers.) Nom d'une sorte d'Aviso ou de N a v i r e de découverte, selon Festus. — » . . . Qui pro gubernatore s e gerens prope verlit Prosumiam. >• Caïcilius, ap. N o n i u s , chap. i 3 , n. 17. — V . Catta. nP024ìnON, gr. anc. et mod. s. n. Proprement : V i sage, Museau; par extension : Proue de navire, Figure. — V. IIpoTop;, MoùaouxXt.

liv. m , v. 634.

— V . Proreta. PROS Satawal et Gouabam. s. (N'est pas sans analogie avec le Prahau malai.) Pirogue. — V . Oia, Ou, Shakman.

nPOSATQrH ifPnusagdghi),.^. litt. mod. s. f. (Du g r . Ilpô;, a.yi».) (Action d'amener.) Abattage en carène. — V . Xapivâpiupia, TpÔTTicu/x. P R O S E L O N T A , P R O S E L O N T E S , bas lat. s. m. (Du gr. Ilpotjf/.atjvu, j e Pousse en avant.) Rameur. — • Aderant liis abunde, qui servirent ministeriis nauticis undecunque coacti, quos Proselontas vulgo vocant, quasi diceres n a vium in anteriora propulsores. Valentissimi rémiges, etc. » Georg. Pachym. Michael., liv. i v , chap. 26. n P O I E X l i EI2 T H N P 0 Ï * A A I A A [Pnssech [i] o i- line roufalida), g r . mod. v. a. (Du gr. anc. ripo;, vers; et d ' E / w , Je regarde.) Veiller au grain. V. PousaXXSa. s

I1POIHNEMON (Prossincmo-n), gr. litt. anc. et mod. s. n. (De Uooç, Du coté d e ; et d'"Av£u.oç, Vent.) Au vent, Bord du vent, Exposé au vent. — V . Soêpâvo.

P R O T E I I R E M A R I U S , bas lat. s. m. (Mot hybride, composé de Remarias [ V . ] , et de Hpôixo;, Premier.) Maître avironnier. — " Quindecim magislri Prothiremarii, qui sint deputati non solum ad remos, sed etiam ad faciendum astas «(hastas)» lancearum et dardorum. » Marino Sanulo , liv. 11, part. î v , chap. 21. P R O T I I O M A I S T R O , vénit. s. m. Premier maître, Chef d'un service, d'un atelier. « Ancora che li officiali del caneuo con lo Protlio Maistro sic tegnudi ueder lo caneuo, etc. 1 Chap. 9, Décret du 8 août 1365 ; Capitolar delta Tana, M s . pareli. i n - / ° , p . * , lig. 5, de notre Bibl. partie. n° 1. L e titre de ce chapitre p o r t e : « L o P r o t o maistro.» L ' o r t h o graphe : i W / w se retrouve chap. 36, 40, 46, 106, etc.; Proto se lit au titre des chap. 36, 124, 126, 127, 128, etc. — V. Fento, Soto maistro. P R O T H O N T I N U S , b a s l a t . s. m. (Du gr. npoxi'er)u.i, Mettre devant, ou de ÏIpoTspÉw T I V Ó : , L'emporter sur qnelqu'uu.^ — « Marinari tura supersalientes, quam reraigi postquam (


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . i s comminanlia data fuerit ad mandatum et ad requisitioо е т ammirati, Protliontini et comiti ad galeas seu ab alia vasrclla ascendant, nec aliqua fraude, aile, vel ingenio se substrahant ; qui se substraxerint, postquam inventi fuer i n t , capiantur, et tanto tempore teneanlur in carcere, quanto duraverit exercitus, vel armata, a qua se substraxe­ rint. » Constitution donnée en 1282, par Frédéric 1 , roi de Naples et de Sicile, chap. 4 y . — H résulte clairement de ce texte que le Prothontinus était le lieutenant de l'amiral, le commandant en second de la flotte ou de l'escadre, qui remplaçait le commandant en chef lorsque celui-ci était absent pour une raison quelconque. La Constitution citée appelle quelquefois ce chef : Prothoncius. Quant au Comitus dont il est parlé dans cette disposition de l'ordonnance de L

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g ce n'est pas le comité ordinaire d'une galère, c'est le comité major, le comité de la flotte, l'officier qui, ayant autorité sur tous les comités, avait dans ses attributions la police et la discipline de la flotte « Protliontini, A m i rati in reparalione iiavium, Galearum, Tlieritaruni et aliom r o vassellorum...» Constitution donnée par Charles, roi de Sicile, et citée par dom Carpentier. i

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П Р О Т И В Н О Е Т Е Ч Е Н 1 Е (Protivnoïè tetchénié), rus. s. D e Противу[.Ргог/1'он], Contraire; et de Г П о ч и т ь , C o u ­ ler- radical ГПечь.) Contre-marée, et Marée contraire. — Противный. в1>теръ (Protivnii ou Protivnoui vetère.) (De П р о т , radical slave des mots qui expriment l'idée d'oppo­ sition. Прошивъ [Protive], Contre, V i s - à - v i s , A l'oppotile.) Vent contraire. — П р о ш и в ъ [Prolive), adv. Par le travers de... P R O T I V O P L A V A T I , illyr. daim. v. a. (Plavati [\.], Protivo Contre. [Rad. slave Hpoin,qui indique le senscontraire.]) Naviguer contre le courant, Remonter une rivière. P R O T I V O V J È T R J E (Protivovietriè), Vent contraire. — V . Vjetar.

illyr. daim.

s. n.

p p . О Т О , lat. s. m. (Du gr. Про-covoc. [ V . ] ) P r o d e , Prodou. Selon J . Scheffer, qui malheureusement ne cite aucun texte à l'appui de son assertion, le Proto était un cordage servant d'appui latéral au mât : « Quibus ex utroque latere (malus) firniatur, Protones. » Les documents du Moyen A g e nous apprennent que le P r o d o n , fort palan qui servait à mater et j démâter les galères, était, quand il ne fonctionnait pas, accroché au plat-bord, parmi les haubans, et servait d'appui supplémentaire au mât. nPOTOIvb (Protoke), rus. s. m. (Proprement : Ruisseau. Du slave Тещи[Téchi], Couler.) Canal. — Selon Alex. Boutakoff, ce mot désigne l'Anse, la Crique, et, dans ce sens, il est svnonvme de 1'аванца et de Залпвецъ. (V.) P R O T 0 M A S T R 0 , ital. anc. vénit. s. m. Premier maître, Charpentier constructeur habile. C'est ce titre que les V é nitiens donnèrent à l'ingénieur Vittore Fatislo , quand il eut construit la fameuse quinquérènie (V.) qui eut tant de renom dans la marine italienne, au commencement du x v i siècle. e

f l P O T O M H , g r . anc. s. f. Buste d'un homme ou d'un lieu , muffle ou partie antérieure d'un animal qu'on plaçait quelquefois à la proue des navires, entre l'éperon et l'acro^ _ «Refercbant autem semper Протоиге; brutaruni animantium, vt tauri, leonis, et similium. » J. Scheffer, p. 170, De Mild- nav. Cet usage se perpétuant jusqu'à nos jours, fit donner, par les charpentiers des x v i et x v n siècles, les noms de Beslion ( V . ) , de Lion ( V . ) , de Guibre ( V . ) , à la partie de la proue sur laquelle on établissait en saillie une ligure ( V . ) d'animal. — Quelquefois, par métonymie, Протэит, a signifié navire. — V. Updaunrov, MouuouxXÉ. t

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H P 0 T O N O 2 (Protona-s), gr. anc. et gr.litt. mod. s. in. (De flpoTovi'^io, je T i r e avec une corde; rad. Oporslvu, Alonger devant, étendre.) Aujourd'hui : Cariatili, et surtout Cartahu servant à hisser le linge qu'on veut Faire sécher.— Les dictionnaires donnent à ripótovo; ou nporovov la signification de : <- Hauban , corde tendue depuis le haut du mât jusqu'à la proue. >. Ce n'est pas le hauban (V ) que définissent ainsi les auteurs de ces lexiques, c'est ì'étai. (V.) Favorinus dit que le HpoTovov désignait également tout hauban , qu'il fut fixé à l'avant ou à l'arrière. Il Fait observer, en outre, que par ce mot on désignait les cordages ou lanières qui portaient la voile (la D r i s s e [ V . ] ) , on plutôt les cordes qui retenaient l'antenne au mât (la Drosse [ V . ] ) . Ces cordages pouvaient, au reste, Faire Fonction de hauban dans un gréement simple ( V . notre Mémoire n° 1, Arch. navale); mais, dans ce cas, ils ne justifiaient pas leur n o m ; car, Drisse ou Drosse, il fallait nécessairement qu'il fût fixé par en bas, à l'arrière du navire ou de côté au veni, et non pas à l'avant. L e scoliaste d'Homère dit que les Про-rovot passaient à la tète du mât dans une poulie voisine du Ketpyr)o-iov ( V . ) (Scheffer, p . i4&); en ce cas, le proton était un de ces hatibans-étais qu'on voit encore en usage dans certaines barques où le gréement du niât n'admet qu'un très— petit nombre de cordages. Il est probable»que les choses se passèrent ainsi que nous allons le dire. Dans les plus petits navires et les plus simplement gréés, qui précédèrent les vaisseaux grands et d'un art avancé, le IIpo4ovo; fut probablement le cordage défini pai' le scoliaste d'Homère; plus tard, la Drisse de la voile servant de hauban prit le nom de P r o t o n , et par extension tous les haubans s'appelèrent ПроЧоуо;, du nom di­ ce hauban volant. Au Moyeu A g e , le P r o d e ou Prodou ( V . ) fut un Palan d'une grande importance q u i , accroché au vent, fonctionnait au besoin comme un hauban. — ^ . E a p n . П Р О Т Я Н У Т Ь (Protianoute), rus. v . a. (De Tnr [Tiag], rad. slave des mots russes qui expriment l'idee de Tension et de Traction. Ш а г a fait Ш а г н у т ь , et, par syncope du r, П Ь и г у т ь . A ce verbe signifiant: T e n d r e , Tirer, Allonger, s'est jointe la préposition Про [Pro], qui indique la Durée de l'action.) Alonger, Élongcr. — П р о т я н у т ь веревку [Pro­ tianoute vercvkou). Elonger un cordage. P R O U A , ar. côte N . d'Afr. s. f. (De l'ilal. Prua. Avant, Proue.

[V.])

P R O U E , fr. provenç. s. f. (De l'ital. Prua. [ V . ] ) (Gr. anc. nço'ipot; gr. vulg. ID.oipr,; lai. ital. esp. Prora; cat. Prova; cois. Pruva ; \1л\. Prua, Iìecco ; isl. I'raiiinistafn, Staffi ; ar. còte N . d'Afr. Prona; ture, Etiny \ £^); arabe ture , Sadrulrncrkèb [ s _ - ^ \ * 3 j \ * s \ . Pour le reste de la synonymie, V. Avant.) Ce terme est assez peu usité aujourd'hui ; il l'était beaucoup dans la Mediterranee, et surtout dans la marine des navires à rames. On ne disait pas: L ' A v a n t , mais la Proue d'une galère, d'une galiote, d'un brigantin. La galère avait une chambre de P r o u e , un gavon ( V . ) de P r o u e , une rode de P r o u e , un capion de P r o u e , e t c . — Chez les anciens, la couronne rostrale qu'on donnait aux généraux vainqueurs dans une bataille navale, était ornée de Proues de navires armées du rostre ou éperon N . алvalis corona. P R O U E G E R , fr. anc. v . a. (De l'ital. Proeggiare. [V.]) Loffer, Venir au v e n t , Tenir le vent, Tenir le plus près, Serrer le vent. — .. Je crains fort que la nouvelle méthode de ce constructeur» (J. Baptiste Chabert) «touchant les poupes de galères, n'ait pas le succez qu'il en attend; elles sont trop élevées pour que cette hauteur ne soit pas nui-


GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1232

sible à leur navigation, particulièrement quand on sera Obligé de P r o u é g e r , c'est-à-dire d'aller contre le vent. » Barras de la Penne, Mémoires; t. i , p. 715 Ms. S-F, n° 1245, Bibl. nationale. P R O U I E R , fr. anc. s. m. (De l'itaî. Prodicre [ V . ] ou de l'ancien catal. Proher [ V . ] ) (Fr. anc. Prouyer, Proyçr; bas lat. Prodensis; ital. Prndero, Prodicre, Procro; vénit. Proviero ; cat. Proé, Proer, Proher; esp. Proël ; port. Proeiro.) Matelot dont le poste était à l'avant delà galère. L e Prouier était un homme d'armes, en même temps qu'un homme de mer, lorsque Alphonse le Savant donna les Partie/as ( V . Proël); au x v i siècle, le Prouier était un jeune apprenti marin , un mousse attaché à la manoeuvre du trinquet, et servant de domestique à un des officiers de la galère. ( V . Procro et Proël.) — V . Naucher. P R O U M , lasc. s. (Du port. Prumo, Plomb.) P l o m b de sonde. — L e lieut. T h . Roebuck, qui, p. 6 i , art. Lead de son Engl. and hindoostanee naval diet. ( i 8 i 3 ) , écrit: Prooni. — Prouin k, laine, s. (Laine, prononciation figurée de l'angl. Line, Ligne.) (Ligne du plomb de sonde.) Ligne de sonde. e r

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P R O U T K A P A L ( J l f O y ) , mal. s. Ventre de navire, Cale. P R O U Y E R , fr. anc. s. m. (Variante orthographique de Prouier. (V.) — « Fault aussi huict Prouyers, qui doibuent auoir pour chescun trois liures pour homme » (par mois). Stohnomie, Ms du x v siècle, n° 7972-8, Bibl. nat., p . 3o. — - La proposition que vous faites de prendre dans l'hospttal de petits garçons pour les faire sentir de Prouyers sur les galères comme'sur celles de Malte, est fort bonne, et vous pouuez l'exécuter ; j'en parleray à M. l'evesque de Marseille, pour sçauoir là dessus son sentiment.» Colbert à Arnoul, fi juin 1670; Ordres du Rny (Galères), vol. n , fol. 76 v ° , Arch. de la Mar. [Si, en effet, on donna suite à la proposition de l'intendant de Toulon, ce recrutement des mousses tlans les hospices d'enfants trouvés continua-t-il de se faire après le x v m siècle ? Nous l'ignorons. Nos recherches n'ont rien pu nous apprendre à cet égard. Cependant l'idée de se faire, des enfants abandonnés et trouvés, une pépinière pour la marine a, depuis Colbert, souvent été reproduite,— et récemment encore; — mais toujours sans succès. En 1811, Napoléon rendit un décret ( t g janvier, p. 82, t. xtv, 4 série, Bulletin des lois) concernant les enfants trouvés ou abandonnés, et les orphelins pauvres. Cet acte du pouvoir impérial mettait à la disposition de l'État « lesdits enfants, élevés à sa charge,» et disait, art. 16': « Quand le ministre de la marine en dispose, etc. » L'art. 24 portait : « Notre ministre de la marine nous présentera incessamment un projet de décret tendant : i ° A organiser son action sur les enfants dont il est parlé aux articles précédents; 2 pour régler la manière d'employer sans délai ceux qui, au i janvier dernier, ont atteint l'âge de douze ans. » L e décret ne fut point obéi; le ministre de la'marine ne rédigea point le projet qui lui était demandé; et chaque fois que les préfets ont invoqué l'acte de 1811, pour se débarrasser des enfants abandonnés, les successeurs de M . le duc De Crès ont refusé d'en faire l'application. La question offre à la controverse une ample matière, et restera p r o bablement longtemps sans solution définitive.] Une Ordonn. du R o i , datée: 8 oct. 1686, et contre-signée : Colbert, portait ce qui suit : « Sa Majesté voulant que les Prouyers qu'Elle entretient sur ses galères soient élevez et instruits de manière qu'ils puissent remplir les places de cosmes (V.) et autres bas officiers desdites galères quand elles vacqueront, Sa Majesté a ordouné et ordonne : Il y aura e

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toujours six Prouyers sur lesdites galères; et pour cet effet les capitaines desdites galères feront choix, de concert avec l'intendant et l'inspecteur , de jeunes garçons à g e i de moins de treize ans, pour servir à la place de ceux qui seront par eux congédiez... Us seront ensuite remis sous la conduite de chacun des bas officiers de chaque galère; sçavoir, du Cosme, du Sous-cosme, du Maistre de hache, du Maistre calfat, du Remolat et du Barillat, qui seront tenus de s'appliquer avec soin à les instruire chacun dans leur profession... Aussitôt que la prière du matin aura esté faite, ils apprendront à lire et à escrire... Après qu'ils auront servi six ans sur les galères, ils seront congedici pour aller servir en qualité de matelot sur les vaisseaux de guerre de Sa Majesté ou sur ceux des marchands, jusqu'à ce qu'il y ait des places de bas officiers desdites galères qu'ils puissent remplir: Sa Majesté voulant que lorsqu'ils auront acquis l'expérience nécessaire, ils y soient establis préférablement à tous autres pour y servir en ladite qualité, ou de Mariniers de rambade. » Cette Ordonnance fut réimprimer en 1716, in-4°, imprim. royale. — V . P r o e r o , P i o v e r . 1. P R O V A , cat. vénit. illyr.'daim. s. [.(De Prora. [V.~ Avant, Proue V . Abbattere, Chopano, Postiza. 2. P R O V A , illyr. daim. s. f. Nom donné à la chambre des matelots, sur le T i abocólo. (V.) Cette chambre est à la p r o u e . P R O V A X A N J E (Provazanié), illyr. daim. s. n. (f-'axànic. Action de ramer.) Action de conduire quelqu'un ou quelque chose dans un bateau à rames. — .Proi>«.:ra¡7(Provazati\ v . a. Passer quelqu'un dans un bateau à r a m e s . — P r o v à x a t a c (Provazatissé), v. a. Aller, Naviguer dans un bateau à rames. P R O V E D I T O R E , ital. anc. s. m. (De Providere, P o u r v o i r . (Pourvoyeur.) Écrivain général, Commissaire général. « Il secondo officio generale » (dans une flotte) « è del P r o v e ditore [in altre armate, chiamano questo Scrivano di ratione] provede tutto l'armamento et ha i libri, in che s c r ¡ \ e tutte le spesse » (toutes les dépenses), « et soldi dei capitani, soldati et marinari. » Bartol. Crescentio, Nautica Méditer. (1607), p. 9 1 . — " Contro le Naui dominate dal Corno destiti si continuava vn sanguinoso combatimento dalla squadra del Proveditor d'armata Badoer, facendone inuestir due à terra, che poi furono dall' inimico stesso » (segno di E coraggio) « incendiate. » Lettera di ragguaglio de progressi r vittoria, etc. (Venetia, in-4°, 1657.) — 11 Proueditor estraordinario d'armata M o r o , ch'era sopra la galera del N . H . sier Aluise Prudi V . Gouernator, fu abbordato per puppa da vna delle nemiche.... » Relatione del combattimento... nelle acque di Fraschia. (Venetia, i n - 4 ° , 1668.\ P R O V E D O R , esp. s. m. (Du lat. Providere, P o u r v o i r , qui a fait l'esp. Proveer.) Pourvoyeur.—V. Vedor y contadoi de la armada.

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PR0VEDUR1A , esp. s. f. (Pour Proveeduría.) Magasin général.— «Sauer en la Proueduria lo que se hubiera librado para de respecto, como es xarzia delgada » (de menu cordage) « olonas » (de forte toile d'Olonne, de co tonnine « hilo , coyera » (cuir) » para sunchios ( V . ) et morlarcttes, taciolas » (ce sont les Tachuelas de la bomba, les c l o u s pompe), « planetas de plomo y estoperoles, tachos » (pour Tacos, chevilles), « agujas de vela, lampiones, brea y alquitrán , estoppa para galafetar, clabason de todas sortes, un par de hacinas » (hachas; une paire de haches), « Calder.1 \ calderilla para brear y coheros para « (chaudière et chaudron pour faire chauffer le lirai, et cuiller pour le brai), « lanadas para b r e a r » (guipons), « t a l a d r o s » (tarière) « y bareoas (grosses tarières), « d o s maldaras » (?), «dos palancas de


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . hi/erro» (deux barres de fer, deux pinces de f e r ) , « remos para fi batel, bêlas de seno » (ce mot est d'une lecture dillicile dans le manuscrit; on peut lire Sais, Scuo ou Seno; nous croyons qu'il faut lire Sevo'. Vela de sevo, c'est une Chandelle; dans ce cas Vela vient de Velar [lat. Vigilare, Veiller] et non de Vélum), « para bitacula » (chandelles pour l'habitacle) • y un ferol para el riempo borascoso. » Obligaciones del capitan de un galeon; Ms. du x v n siècle, Bibl. de la M a r . , n° i 4 » 5 5 - 3 . e

P R O V E G G I A R E , vénit. v. a. et n. ( D e i. Prora. [V.]) T e nir le vent, Lutter contre le vent et la mer.—« Legalleazze non hauenano potuto Proueggiare. Descrizione del viaggio dell' armala de la Lega , lf>7 i ; Ms. Urbin , A . 818 , p. 161 v ° , Bibl. Vatic. — V. Proeggiare, Pianeggiare. P R O V E S E , vénit. s. m. (De 1. Piova, Prone.) Amarre de prone, Amarre à terre. — V. i . Armizzare. P R O V I A N T K A M M E R , dan. s. m. (De Kamincr [lat. Camera], Chambre; et de Proliant, Provende; du lat. Providere, Pourvoir [Videre, Voir, Pro, Avant], Vivres.) Cambuse' Soute aux vivres. Fisker, 1839. ( V . Botlerie.) — proviantsskriver, s. m. (Proprement : Ecrivain des vivres.) Commis aux vivres, Cambusier.—Y. Bottelerer. P R O V I E R O , vénit. anc. s. m. (De 1. Prova. [V.]) Prouier. V . Compagno d'alboro.

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e os nossos saltorom na fusta, e filharâo-na cortando-lhe muy em breve oz Proyzes, que tinha en terra, tharaô-n.i fora. » Chron. do Conde D. Pedro, chap. 55. — « A Barca tinha as Proyzes fora, duas per poupa, e huma per proa, e estava de longo da terra... — E os Motiros conio virom, que schia a gallé achegando, começarom de descarregar a mercaduría, e lanca la em terra, e cortároin o proiz que tinha oa mar laucándose fora, e tirárom tain fijamente pelos outras Proyzes, que fezerom tocará Barca em terra. » Ibid , chap. 57. П Р 0 Ф Г А А К 1 2 , gr. anc. s. f. (De Про', D e v a n t ; et de ФиХагош, j e G a r d e , j e Veille.) Navire placé connue en sentinelle, en avant d'une armée navale. — 0 QposuXaxCS»; dicebantur, quia quotiens in salo stabat class'is' ca-tera, lue tanquam vigiles, ante ipsam erant in perpetu a s t a tione. » J. Scheff., p. 101, de Milit. nav. — La prophylaque était ce <pie sont aujourd'hui nos Stationnaires en téte des rades.—L'habitude de mettre des navires en guette à l'entrée des rades et des ports ne se perdit point dans le Moyen A g e ; on voit les galères de garde mentionnées dans les Statuts génois de G a z a n e , dans les chroniques de Ramon Munlancr, etc. П Р О Х О Д И Т Ь М Ы С Ь [Prokhodlte miss ou atouiss. Le Idi prononcé comme // fortement aspiré , rus. v. a. (De Х о ­ дишь [ V . ] ; et de П р о , Transition.) Décaper. (V. М ы с ъ . ) — Проходъ (Proliotte), s. m. Passe. — Л . фарвашерЪ.

PROVISOR1 D E L L E G A L E R E , ital. géno. s. m. plur. [)u lat. Providere, Pourvoir.) Provéditeurs des galères g é П Р О Ч И Щ А Т Ь С Я (Piotchichtcliatsia), rus. v. a. ( D o noises; magistrats établis vers le milieu du x v i siècle, Ч и с т [Tchisì] [ V . Ч и с т о й ] ; et de П р о [Pro], prélixe de la comme nous l'apprend le passage suivant d'un traité maDurée d'une action pendant un certain temps.) S'Eclaiicii. nuscrit que nous avons lu à la Bibliothèque de l'université, P R U A , géno. ital. vénit. s. f. (Variante orthog. de Proa. Gènes; ce traité a pour titre : Magistrati di Genova. — . f u eretto questo magistrato a 2 di luglio del i 5 5 ( ) . — [ V . ] ) P r o u e , Avant,Cap.—-Si raccolseno in vna isola grande, che per la nostra Prua si dimOStraua. » Lettre d'Andr. Cor­ j-dorila •• Proveder le galere di tutto ciò che e necessario sali ; apud Ramus., t. i, р. 18З D . — V . Acostar, Palamare. all' armamento di essa, esclusa l'elesione de capitani; puP R U D ' H O M M E , fr. anc. s. m. (Du lat. Probusrir, 011 de nire e castigare tutti li delinquanti sopra le g a l e r e , e quelli che commettono frodi nelle vittovaglie di esse e rubbano le Prudens homo.) A u Moyen A g e , dans quelques-uns des paghe.... Rispetto alle persone di catena l'autorità crimi- ports de la Méditerranée, il y avait un tribunal, ou plutôt nale » l'des Provisori) 11 s'estende anche all' ultimosuppliciu une sorte de commission, composée de quelques hommes d'expérience au fait des choses delà marine, pour veiller aux inclusive. » armements des navires, intervenir dans les différends qui P R O W , angl. s. que Henry Manvvayring (1644) écrit s'élevaient entre les capitaines ou les armateurs et les passa­ Prowe. (? Du fr. :)Proue, Avant. gers, et juger en dernier ressort certaines causes entre ma­ rins. Les lois du M o y e n - A g e les nommaient: Probiviri; « V V l i e n lo, ili' obedient sliips theirs haulserj break; And, strange to teli, like dolphins in die main, leur institution était une tradition de l'antiquité. Chez h s They plunge ihcir Prows, and dive, and spi ìng Bgain... » Grecs, ces experts avaient été appelés NavroSbuti. e

DRTIHN,

l'irgli's Eneis,

Lornl., 1 7 9 a ; p. 9, vol. i v .

Bow, End, Lead, Fore-pare. P R O Y ' , cat. auc. vieux fr. s. m. (Du bas lat. Prohisius V ou Proesius. [V.]) Amarre de proue. — « Deu scriure riferiva iat sia, not sia la nau ab Proys cn terra. » Consulat de la mer. — « Les comités doiuent faire voguer les rhurmes (V.) des dictes galères deux heures chesque jour estante dans le port et sur les Pròys, et ce vne heure du matin et autant du soir... » Stolonomie, Ms. de 155., n" 7972-8, Bibl. nat., p- /19 v°. — « Pour l'usage de la sareye qu'on mettra par Proys, et aultres menues sareyes , etc. » ld., p. 55. P R O Y E R , fr- anc. s. m. (De l'itaî. Procro. [ V . ] ) Prouier. « \ G Proycrs, 180 rations à f sols 6 den., 40 liv. 10 sols. • Rations qui sont distribuées pendant un mois sur une , re ordinaire h la mer. Doc. manusc. du x v n siècle, Arch. de la Mar.

И Р У Д Ь (Proude ou Pronte), rus. s. m. Proprement : Etang. Ce mot est radical, selon Reiff.) Avant-port, selon le Diet. marit. d'Alex. Chichkoff (17g5), partie liane., p. i 5 . Cet art. manque à la partie russe, p. 27. — Dans l'an­ cien usage, ПруДЬ signifiait : Banc de sable, Bas-fond, Écneil. Reiff, p. 729. — V . Камень, М е л ь , Р и ф ь , Коса, Шхеры. P R U E G G I A R E , ital. v. a. (De Prua.) Prendre le plus près, Serrer le vent. V . Proeggiare. Proveggiare. P R U E R , vieux fr. v . a. Dom Carpentieravance que Proer, fait de l'ital. Prua, signifiait Promut giibernare; » et, à l'appui de son opinion, il cite ces deux lignes de Guillaume Cuiait :

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e

P R O Y Z , p o r t . anc. s. m. Amarre de proue, et, parexten,ion : Amarre de poupe. — « E porém sai taro m logo a agua,

— « Puis Pruerent le bras Saint Jorge, Qui court devant ConstantinoMc. » Prucr signifie proprement ici : Sillonner avec la proue, autrement: Naviguer dans... — V . Proar. P R U E S E , géno. s. m. (C'est leProescouProdcse ital. [V.1,

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GLOSSAIRE NAUTIQUE. 1234

le Provesc vénit. [ V . ] , l e Prphesius [ V . ] bas lat., etc.) Amarre .le proue, Amarre à terre. P R U M O , port. s. m. (Du lat. Plumbus.) Plomb de sonde, et par extension, Sonde. — « Indo os pilotos com os Prttmôs na niâo, de oto braças atè qnatro e meia. » Comment. Dalboq.,part, i, chap. 1 0 . — « A m a i o r parte destadiamandei lançar о P r u m o e s e m p r e achei 25 braças e о fundo vaza. » Rot'eiro de dom Joam de Castro, 7 février 1641. — Fora de sonda. I 1 P V M N A , gr. anc. s. f. (De ripûavoç, qui est à l'extrémité de...) Poupe, A r r i è r e . — « T ^ v 7 t p û u . v a v XIVEÏV. (KIVE'IO, j e Mets en mouvement, je Change de place.) Remuer la poupe,expression dont se servaient les marins grecs, quand ils voulaient faire comprendre qu'on allait mettre à la mer. C'était, en effet, par la poupe que l'on poussait à l'eau le navire qu'on avait mis au sec, la poupe tirée la première sur le rivage. On r e muait la poupe au moyen des rouleaux. (V. Фсслаус). —• f l p ô t A v a v xpoûsiv ( K p o û o ) , je Pousse en arrière),Faire marcher le navire par la poupe, le faire Culer; Scier, quand on navigue à la rame. Thttcyd., liv. i , Polybe. er

I I P V M N H (Prymni), gr. anc. et gr. litt. mod. s. f . (Forme ion. de f l p ô a v a . [ V . ] ) Arrière, Poupe. I I P Y M N H 2 I 0 N , gr. anc. et gr. litt. mod. s. n. (De l l p û p r v a [ V . ] , s.-entendu 2 / o i v î o v [ Y . ] ) Amarre de poupe, ou allant de la poupe au rivage pour y attacher le navire. (Pollttx; Athénée, liv. v, Homère, / / . [V. dncre.}) Quelques dictionnaires modernes ont fait du Primnesium une « Amarre d'ancre, » et s'appuient, à ce sujet, de l'autorité de Festus. Festus n'a point dit que l'Amarre de poupe fût une Amarre attachée à une ancre, mais un cordage qui, attaché à la poupe du navire, allait se tourner à un pieu (TonsUla ou Primncsius) qu'on fichait en terre sur le rivage.—V. 'AiroyEiov, ' E - c y n o v , Palotna, Palomera, Palomeria. 0 P Y M N H T H 2 , gr.anc. s. m. (De Приил/«. [V.]) Celui qui est assis à l'arrière ; le Pilote, le T i m o n i e r . — V . Ilpuavoûyoi;, Amarre de poupe. — V . npiiuv^atov. I I P Y M N 0 Y X 0 2 , gr. anc. s. m. ( D e Прирл-а [ V . ] ; et d'"Eyto, J'occupe.) Pilote. nPSXD ou ITPb'NT (Pronnd ou Prount), val. s. (Peutêtre corrompu de l'ail. Grund. [ V . ] ) Grève, Plage. P R U V A , corse, s. f. P r o u e , Avant. P R U V À SE U B A S T I M E N T O U L E S T A G N O , géno. v. a. (De l'ital. Provare, Essayer.) (S'assurer si un navire est étanche.) Abreuver un navire. P R Z E P L Y Y V A C (Przeplyvats), pol. v . (De Plyivac' [ V . ] ; et du préfixe : Przé, Outre, A travers.) Traverser une r i vière dans une embarcation. P R Z Y B I I A C (Przybiiats), pol. v. (De Biiac', Courir [ V . Odbiiac'}; et du préf. Przy, qui exprime l'idée d'Approximation.) Aborder la terre, Atterrir.—V. Przyladowac',Przyplywac'. P R Z Y L A D O W A C (à peu près : Przylondovatz), pol. v. (Przy, préf. de l'Approche, et Ladowac' [ V . ] ) Aborder la terre, Atterrir. — Przybiiac', Przyplywac' P R Z Y M O R Z E , pol. s. n. (De Morze [ V . ] , M e r ; et de Przy, Près.) Bord, C o t e , Rivage de la mer. — V . Pomorze. P R Z Y P L Y W A C (Przyplyvats), pol. v . (De Plywac'[X.]• et de Pczy, Approche.) Aborder la terre, Atte rrir, Arriver. — V . Przybiiac', Przylasdowac'. П Р А Р А , gr. anc. s. f. (De Про', Devant.) P r o u e , Avant du navire. ( V . Kcepaêocnrîpouvo, ПХырг), Ilpuprj.)—ПрсораСсо,

v . a. Pencher sur l'avant, en parlant d'un vaisseau t r o p chargé à la proue. Etre sur nez. — Etre à la p r o u e . — Прмроао; (Prórco-s), gr. litt. mod. s. m. Voile de misaine d e certains petits bâtiments." (V. ToupxÉrov.) — Проратг,?, s. m . Qui commande à l'avant du navire, Prorète. ( V . Nourrie, I I p o p E u ç . ) — n p i o p o t x O ï i ç , adj. (De Прмра ; et d'"A)feo;, C h a r g e . T r o p chargé sur l'avant, T r o p sur le nez, en parlant d'un navire. ( V . Nez [Être sur]). — Пршргис, gr. anc. et m o d . s. m. P r o r è t e , celui qui commandait à la proue. ( X c n o phon , cité par Baïf, p . 1З2, De re navali.) ( V . Пршратт,-. Les Grecs modernes ont donné au Petit hunier le nom de Прсоргос. ( V . 'Yps'pa той Trpwps'Eoç, Про>ратг,с,. ) — IIptop;ù; ¿Oo'v-/), Perroquet du petit hunier, Petit perroquet. ( V . MirapiracpÍYXov TY¡; ттХсортпс, '06OVÏ|.) — Прсорг, (Prôri), gr. litt. mod. s. f. P r o u e . — V . Kapaeocriupouvo, ПХсорг,. П Р И Т О К A P A B 0 2 , s. m. (De IIpGWo;, P r e m i e r , et de KápaSo;. [V.]) Le patron du Карабц qui, à bord des d r o mons, était l'un des timoniers, comme dans la marine m o ­ derne l'esquiman était en môme temps le patron de la c h a ­ loupe et le quartier-maître de misaine. — « Aúo xuëEpvrJTi; TMV той Spo'u.ovoi; aùy.Evwv, ouç xaXoïcu xa\ -рсотохарабоис. • L é o n , Tactiques. П Р И Т 0 К 0 М Н 2 , bas g r . s. m. Le premier des chefs de division d'une flotte, celui qui commandait à tous et qui était comme l'amiral. Codinus, de OJJie., chap. 5. П Р ' В С Н А Я ВОДА (Prèsnaïa voda), vus. s. f. Eau douce. — A l e x . Chichkoff écrit : Пресная. — V . Вода. П Р Я Д И Л Ь Н Я (Priadilenia), rus. s. m. (Du slave П р а д [Priad], radical des mots russes qui expriment l'idée d e : Filer.) Corderie, Atelier de fileurs. — Прядильщпкъ (Prialechtchihe), s. m. Filetti'. — Прядь (P ríate), s. f. F i l , Fil de carret П р я с т ь (Priaste), v . a. Filer. П Р Я М И З Н А ф Л О Р Т И М Б Е Р С А (Priamizna ftortimmbersa), rus. s. f. (V. Прямо.) Direction en ligne droite de la varangue. Plat de la varangue. П Р Я М О (Priamo), rus. adv. (De Прям [Priam], radical slave des mots qui expriment l'idée de Rectitude.) D r o i t . — « Поставь руль прямо (Postaiv roule príamo), Droit la barre ! ou : La barre droite ! — Корабль с т о и ш ь прамо (Korable stolte príamo.) Le bâtiment est droit. » П Т А Р М 0 2 , gr. s. m. (De Птсорсо, j'Éternue.) Éteruument, considéré comme un bon ou un mauvais présage, selon qu'il avait lieu dans telle ou telle circonstance. P l u tarque raconte qu'au moment où Thémistocle s'embarquait, un éternumeiit qu'on entendit à sa droite fut considéré comme de bon augure pour l'entreprise : « " A u i a oï ПтариЬ; гх T5V SE^IWV ¿avíuievE. » Polyen (liv. m ) , parlant de T i n i o thée qui allait partir avec une flotte, dit que quelqu'un avant eternile, le commandant fit interrompre l'appareillage, les marins et les rameurs n'osant pas s'embarquer pour une expédition commencée sous de tels auspices. — V . Superstitions. П'1'ERNA, gr. anc. s. f. (Lat. Ptcrna, s. f . ) (Proprement : Talon.) Pied du mât. — « Mépv| 'штои. Птертт,, Gwpixtov, 'HXaxaîï),.Kapy^aiov, Kepaía, 'Ixpíov. » Scoi. d'Apollonius. — Macrobe (Saturnaliorum lib. v , cap. 21) s'exprime ainsi, selon ses éditeurs, à propos du Carchcsium : « Asclepiades autem, virinter Graecos apprime doctos ас diligeiis, carchesia a navili re existimat dicta; ait enim navalis Veli partem inferiorem nTÉpvav vocari ; at circa mediani ferme partem Tpoé-/r¡Xov dici; summa vero partem carchesium nominati, et inde diffondi in utrumque veli lattis ea quae cornua vocantur. » SiAsclépiade dit ce qu'on veut que Macrobe lui ait fait


GLOSSAIRE NAUTIQUE. dire, d se trompa étrangement; jamais, en effet, chez les G r e c s , le bas de la voile ne fut nommé LTTEpvct ; c'est le pied «lu màt qui reçut ce nom, comme le remarque fort bien le scoliaste d'Apollonius que nous venons de citer. L e Tpâ'/V-oç ( V . ) était, non le milieu de la v o i l e , mais le col du m â t , la partie où s'attachaient les manœuvres dormantes, haubans et étais, au-dessous de sa tête. Quant au K a p / ï j oiov ( V . ) , ce n o m , qui signifie : Portant l'antenne, désignait la poulie placée dans la tète du mât, et à l'aide de laquelle on hissait la voile. Par extension , il nomma la tète ellem ê m e du mât. Il est bien évident qu'un pareil nom ne pouvait pas plus convenir à une partie de la voile que Tpor/r Xo;. Xsclépiade n'écrivit point la phrase qu'on lui prêta, en d é figurant un passage de Macrobe, où il faut lire certainement: « A i t enim navalis Mali partent Une erreur du copiste du manuscrit sur lequel on fit la première édition des Saturnales, transforma Mali en Veli, et causa le non-sens que nous venons de relever. Cette faute, qui aurait dû frapper les savants commentateurs de Macrobe, ne les arrêta même pas; aussi, trouve-t-on Veli dans toutes les éditions que nousavons pu conférerensembleà laBibliothèquenationale, â savoir : édit. d'Amsterdam (1628), p. 64*5 autre édition d'Amsterdam (1670), p. 519; édit. de Londres (1694), p. 3C5; édit. de Padoue, « diligentissime emendata » , dit cependant le titre (1736), p. 448; édit. de Deux-Ponts (1788); enfin édition de Leipsig (1774), p . 56a. Quant à cette dernière, donnée par Jo. Car. Zeunius, si elle contient la faute à la page 5G2, à la page 838 des Animadversioncs in Macrobii Saturnal., elle témoigne que Zeun i u s , plus clairvoyant que Pontanus, Grenovius et Meursius, reconnut que Veli devait être une mauvaise leçon. 11 proposa donc la correction, dont nous osons affirmer la nécessité, de Mali pour Veli, dans une note ainsi conçue : . M i r o r interprètes nondum vitium hic deprehendisse, quod cum ex loco laud. Athenaei et rei natura facile potest intelligi. P r o Veli h i c , et inox legendum Mali, h. e. Toroù non Veli, h. e. ' I U T I ' O U , quod a re et libris Athenaù estalienum. » Dans cette note, que nous approuvons, en nous fondant, non sur le texte d'Athénée, —nous ne l'avons pas sous les v e u x , — mais sur le témoignage du scoliaste d'Apollonius, et sur le sens véritable des mots Kapyr,c;i<iv, Tpây_r,Ào<; et I I T É Zeunius commit une erreur qui prouve que si son érudition lui servit à restituer un mot altéré par les éditeurs de M a c r o b e , elle ne lui suffit pas pour bien comprendre la phrase d'Asclépiade ou de son traducteur latin. Il dit en effet : « P r o veli hic, et Mox legendum mali. » Hic, bien; c'est du mât qu'il s'agit, à propos du IlTspva, du T p i / T ^ . o c et du KapX fa 5 * Max, non. Dans le dernier membre de la phrase de M a c r o b e : « Et inde diffundi in utrumqtie veli latus eaqua" cornua vocantur, » f eiV est assurément le vrai mol et Mali serait une faute grossière. C'est, dit Macrobe, Asclépiade, — de la tète du màt (Carchesium), que s'étendent, de chaque coté, ces parties de la voile qu'on nomme Cornu. ( V . ) Cela est très-exact, bien que, pour plus d'exactitude encore, il eût fallu dire : C'est là qu'est suspendue la Vergue ou Antenne d'où s'étendent de chaque côté, etc. Zeunius n'était pas marin, et son savoir, qui corrigeait une faute, en prêtait malheureusement une autre à un auteur qui en était fort innocent.— Dans sa traduction des Œuvres de Maerobe i i 8 2 7 ) , M . Ch. de Rosoy, acceptant la version vulgaire, a pris la voile pour le màt (t. 11, p. 189) ; M . Mahul

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Zeunius devait être rejelce. M . Descamps, qui, en 1846, a publié une traduction remarquable des Œuvres de Macrobe (Panckoucke, in-8°), n'est point tombé dans l'erreur que nous reprochons à ses devanciers; il nous a fait l'honneur de nous consulter, et de publier, p. 470, une note qui reproduit en grande partie l'article qu'on vient de lire.

riTEPON, gr. anc. s. n. ( D ' | - T c t u . a i , Voler.) P l u m e , A i l e , et par extension : Voile, Rame, Ensemble des rames sur un des côtés du navire. Parapet saillant de chaque côté de la proue. — « Latera prora Ilipía vocantur et 1 ! T. . » J. Scheffer, p. 5 i , De Milit. nav. a

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R>8^5)' 1 ' > ^ ( P - 464)» rapporte la correction proposée par Zeunius, persiste néanmoins à réimprimer 337) le texte fautif, et chez lui, ainsi que chez M . de Rosoy, la voile remplace le mât, comme si. l'opinion de

I I T E P Ï T Ï A (Ptéryghia), gr. litt. mod. s. n. (Plur. de I I T C pû-po '. [ Y . ] ) Les Grecs modernes donnent ce nom à la Drosse du gouvernail, qu'ils appellent aussi Aporca. (V.) — Les n-cpúytasont définis ainsi dansl' 'l'.;r)Y»¡í placé à la suite du Kavovioaô;; ('AOijvaiç, 1837) : « Ta oui.) cyoivía -ra órcoia X S O T O Í J V tiç Ta; o¿c> TcÀeupa; T Ô xuxXoTEptç jrv¡íaX(6v (rí¡v £óoav). — Les deux cordages qui tiennent des deux côtés la roue du gouvernail.» -

I I T E P Y I T O N , gr. anc. s. n. (De flwpóy,Plumé, A i l e , Rame.) — *ttitp\r{Wtf, ut raque ejus latitudines, velut ala? quas Latini Pinnas iV. Pinna) appellarunt. » j . Scheffer, j). i 4 3 , De Milit. nav. Ces ailes du gouvernail étaient c e q u e , de la rame ou aviron, on nomme la Pale. (V.)

rjTTXlS, gr. anc. s. f. (De I I T U Î G O I , je Replie, je Mets en double.) Planche fixée à la proue, sur laquelle on écrivait le nom du navire. C'était à la tête de I''AxpoctoÀiov (V.) que se plaçait le W-.v/ic, ainsi que nous l'apprennent Pollux, l'interprète d'Apollonius, liv. i , v. 1089, Argo et Dydime, apud Eustathium. ( V . "Ovoua.) — íl-ru/í; Oupoü, gr. litt. mod. Mantelet de sabord.—Y. Qupi;, llopTÉÀov. e r

P Ü B A T O K , bas lat. s. m. — V . Rugatiator. P U C H O T (Du port. Pucho, T r o m b e ; fait, selon M . le v i comte de Santarem, de Puchar ou Pu.car, Attirer, Pomper [p. 185, Recherches sur la découverte des pays situés sur la cote occidentale dAfrique, etc. Paris, 1842].) — « On appelle P â c h b i , en terme de cette rivière » (le Niger), « un tourbillon de vent qui, en tournant avec une violence et une force extraordinaire, entraîne tout ce qu'il rencontre, pour peu qu'il luy fasse obstacle. 11 est facile de s'en garentir quand on le voit venir; il n'y a qu'a amener » ( V . ) « promptement les voiles et les vergues tout bas. Ne trouvant alors que les mâts et les haubans qui ne lui font pas grand obstacle, il passe, et il est rare qu'il fasse beaucoup de mal aux bâtimens qu'il trouve dans cet état. Il est pourtant arrivé qu'il a renversé des barques qui étoient à sec, c'est-à-dire à mâts et à cordes; mais cela est très-rare, et ce sont deseas tout à fait extraordinaires.» L e Père J. R. Labat, Nouvelle relat. de VAfrique occidentale ( i n - 8 ° , 1728), t. I l l , p. 186. — V . Tiphon. PUCS1ÑA (Poutchina), illyr. daim. s. f. Mer sans fond, Gouffre, Abîme, Profondeur de la mer. — V . ü y i n n a . P U D D I N G ou P U D D E N I N G , angl. s. (Du fr. Boudin. [ V . Boudinure.]) Emboudinure. P U E G A , bas lat. provenç. s. f. ( L e même que Puga. [\.) — « Item, debet habere ipsa navis ditas Pliegas et sex gratillos et sarciam subtilem, etc. » Informationes de passagiu transmarino ( x m siècle), Ms. Saint-Germain, cité par les continuateurs de du Cange. e

P U E N T E , esp. s. f. (Du lat. Pons [ V . ] ) Pont. — « Cou la Puente a dos codos y ties quartos de la cubierta sobre el artillería... » T h . Cano, Arte para fabr. naos ( 1 6 1 1 ) , p. 1 9 verso. ( V . Cubierta.) — Puente a la oreja, (Proprement :

155.


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1236 l>onr à l'oreille. Nous n'avons pu trouver la raison qui avait pu faire donner ce nom et celui de Cubierta de Punta d la oreja [ V 1 au : ) Pont entier. — Puente de red. Pont de filet, Pont de cordes, Filet de casse-tête. — V . Red de combate. P U E R , lat. s. m. (Du lacédém. Ilonp, forme de llalç, selon quelques dictionn.) (Enfant, Petit Valet, comme on disait encore au x v ñ " siècle; Petit laquais.) Mousse.—« Et primo in quolibet nave seu cocha portât!» cantariorum v i ginti inillia teinpore pacis sint et esse debeant, ac habere teueantur bomines 120; in quibus hominibus 120 sint et esse possint famuli З2; in quibus triginta duobus famulis sint, et esse possint Pucri seu soanagali quatuor. » Stat. géno. de I/I4I ; p- 9 de VOfficium Gozaría?, Ms. Dépôt de la Mar. P U E R C A , es]), s. f. Étymol. inconn. Car nous ne pouvons croire que le mot latin qui nommait la truie, et dont Puerca est la forme espagnole, soit celui par lequel les charpentiers de Carthagène et du Ferrol ont désigné la Barre d'arcasse, et la Barre diagonale q u i , jadis, s'appliquait sur toutes les Barres d'arcasse pour les unir, et enfin la Porque. ( V . ) — V . P i e de roda. P U E R T O , esp. s. m. (Du lat. Portus.) guero, Descubrir, Salida, Vaia.

Port. — V . Bar-

P U E S T O , esp. s. m. (Du lat. Positus, de Poneré, Placer.) Poste. —• « El Puesto del capitán de mar es junto al árbol mayor encima de las escotillas, y de alli mirar por todas partes v tener particular cuydado ron la defensa de su plaza de armas, y que no salte el enemigo dentro procurando por todas partes que pudiere hechar de su soldadesca a la plaza de armas del enemigo, y cortarle la amurra y passarin» (sic pour Pasariio ou Pajaril, Contramuro) « con que estubiere amurada la uela mayor... » Obligationcs del capitán de un alcon; Ms. x v u siècle , Bibl. de la Mar. n° i4255-3. e

11V0MHN, que les Grecs mod. prononcent : Pysmi-n, le 0 sonnant comme le th angl., et. l'r comme 17 franc.), g r . litt. mod. s. f. (Du gr. anc. BuOo'ç, Baôuç,Profond.) L e Fond de la mer; la Culasse du canon. ;

P U G A , cal. anc. s. m. ( L e même que la Poggia italienne. [V.]) Poge. — Item, Pnga del artimo... 1. Item, Puga den mig... 1. >: Une P o g e pour l'antenne d'artimon; une Poge pour l'antenne de la voile du mât du milieu.) Inventaire du gréement de la galère Sent Nicolau, armée à Barcelone en i35.' ; Arcb. génér. d'Aragon, n° i 5 4 i , et Bibl. de la Mar., n" 1/,255-3.

v i o ; ou corda com que se vir a vela. » Nous pensons, quant à nous, que c'est plutôt de la Poge (V.) qu'il s'agit, que du Car ( V . ) de l'antenne. Quelle manœuvre font en effet les galères dont il s'agit dans le texte qu'on vient de lire? Elles étaient à sec de voiles, fuyant devant le temps, et elles v e u lent prendre la cape sur l'artimon (qui était la voile de t e m pête. V . Artimon); car la chronique dit, quelques lignes plus bas : « Asi çorrieron toda la noche las galeras a orza." (Ainsi les galères coururent toute la nuit à Orse, c'est-à-dire, au plus près du vent.) Mais elles ne se hasardent qu'à mettre peu de toile dehors; elles bissent donc peu les voiles, dont elles veulent consolider les antennes le mieu* possible. Pour cela, les matelots liaient sur les poges et les bragots ( V . ) , sur l'osta ( V . ) el la sosta ( V . ) , et l'on met des hommes aux drisses des antennes, prêts à les filer si le vent devient assez fort pour les contraindre à amener les voiles. Nous ne croyons pas que l'on puisse interpréter autrement le pas- g que nous venons de transcrire , notre explication étant conforme à ce que nous avons vu pratiquer dans la manoeuvre des voiles latines, quand il vente fort. Cependant, Puja pourrait bien vouloir désigner la ralingue de fond de la voile latine, comme : P U J A M E , P U . ! A M E N , esp. s. m. (Peut-être de Pujar, Surpasser, Excéder, le fond de la voile surpassant en largeur la partie eriverguéè; peut-être du bas grec Поиугц, Poche, Sac, Bourse, le fond de la voile faisant autrefois la poche.) Largeur du fond de la voile, et, par extension : Ra­ lingue de f o n d . — « Y da esta manera se yrà cortandu hasta henchir cl Pujame delà escota. » T h . Cano, Artc parc, fabricur, etc.; Séville, 1 6 1 1 . — « . . . El triquete se ca/a. hasta que el pûnode sotavento esté tanto à bante con la mura mayor, 6 algo mas si el triquete fuere nias largo de Puja men, que lo que le corresponde. » Fernandez, Pratic. île maniobr. (Sévil., 17З2), p. i 5 . n ï K N A I (s. ent. NTJSCJ, gr. adj. (Delluxvoc, Serré.) Serrés dans un certain ordre de marche ou de bataille. Quand les vaisseaux étaient sur une ligne de front, et rapproches l'un de l'autre, on les disait ПОХУОЛ sx StacrtTipotTcov ; quand ils marchaient en file, se suivant l'un l'autre, dans cet ordre serré que nous appelons : Beaupré sur p o u p e , on disait qu'ils étaient Пихуа! xterà erofyuv. Pollux a dit : « 2тт;ста1 •cà; vauç x a - à (ttotyiovTOJXVKÇ,v) sx SiacTr^adtTdiv. — T e n i r

les

vaisseaux serrés par files ou par intervalles. »

t

P U G N U M P E R D E R É , bas lat. v. a. Perdre le poing. — « Si quis convictos fuerit quod cultellum ad alium percutiendum extraherit, aud quod alium ad sanguinem perçussent, Pugnum perdat. a Charte marit. de Richard Cœur de Lion (XII siècle). — V . Perdre la ma.

P U L E G G I A , ital. s. f. Même origine et même sens que Poleggia. ( V . ) — « Pitleggta è una girella da taglie с carrucole. » Stratico ( 1 8 1 4 Ч

P U L E Z I A , bas lat. s. f. (Latinisatiou de l'ital. Puleggia. [ V . ] ) Rouet de P o u l i e , Rèa. — « Puleziis de y l i i e • (rouets d'yeuse) • pro faciendis Puleziis, lignis de vlite pro faciendis parvis. » Contrat d'affrètement pour la nef le P a П у З О y П А Р У С А (Pouzo ou Paroussa), rus. s. 11. (La radis (1268), publié t. lit, p . 3 g 2 de notre Arch. navale. Panse, le Ventre delà voile.) Fond de la v o i l e . — V . МЪшокъ, P U L L A W A Y ! angl. adv. (Pull [ t o ] , T i r e r , A rracher; Средина. de l'angl.-sax. Pullian, qui a le même sens. Aivay, c o m P U J A , esp. anc. s. f. (Orthogr. anc. de Poja. [ V . ] ) — mandement fait pour le départ; de l'angl.-sax. On-fvqy, « La tormenta era cada vez mas fuerte : los marineros al­ En roule, En chemin.) Avant! Avant partout! zaron un poco las velas, entraron las Pujas, é fieron braP U L L I E , angl. anc. s. Poulie. — Cette forme du mot guerotes à la vela, centraron la osta é la sosta, é pusieron dos ornes à las betas á ayudar, é ficieron cataldo para amay- Pulley, usité aujourd'hui, se trouve dans le Sca-mans, dict. de Henry Manwayring (i644-) — V . Polly. nar à fuerza del viento. » Cron. de D. Pedro Niño ( Ц о З ) , E

p. 6 2 . Il est difficile de dire ce que les marins portugais du x i v siècle et du commencement du x v désignaient par le mot Puja. Moraes, et après lui, Constancio, au mot : Poja de leurs Dict. port., disent : « Ponta inferior de vela de nae

c

P U L M O N A R A , ital. adj. (Du lat. Pulmonarius ,Pi\lmanique.) Surnom donné à une galère qui servait d'hôpital.— « Si deve in ogni modo tenere una о più galee, v o l g a r mente chiamate Pulmonare, che abbiano à servir per hos-


GLOSSAIRE i.iiali • (pour les forçats malades). Pantero-Pàntera, „av. ( i n - 4 " , Roma, i G i 4 ) , p . m .

NAUTIQUE.

Armât.

P L ' L V T N I , bas lat. s. m. pl. (Proprement : Coussins, Lits). É Pulvini sunt machina;, quibus naves deducuntur rt subducuntur in portion. » Isidore. — Il est difficile de se faire une idée exacte des machines indiquées avec si peu d e détails par l'évèque de Seville. Scheffer ( p . i g 3 , de Militia navali) paraît croire que les Pulvini étaient la même chose que les Patauges ; nous ne saurions être de cet avis. N o u s sommes convaincu que ces Machina? étaient des constructions analogues aux Vasi du Moyen Age ( V . Faso), au Lett". ( V . ) (Dans son acception la plus étendue, Letto a un sens analogue à celui de Pulvinus, défini par Forcellini : Lcctulus brevis, e t c . ) , enfin an Bcr ( V . ) des constructeurs modernes, et non pas de simples rouleaux. a n

P U M P , g ' - suéd. s. (Ou fr. : P o m p e . — « . . . That by this time he ad lost two hundred and fifty men by hunger and fati"ue • for those who were capable of working at the P u m p s ' » R i c h . Walter, A Voyage... by G. Anson ( L o n d . , , - G Q ) , chap. 3 , p . 3 3 . — Pump (To), angl. v . Pomper. — p'umpa, suéd. v . Pomper. — Pumpe, all. s. Pompe—Pumpen, all. v. Pomper.—Pump-dale, angl. s. (Dale, Vallée, el par extension, Conduit, Canal.) Manche de pompe. — Pampa tans , suéd. v. (Lâns, V i d e . ) Affranchir le navire. .pumpensood, ail. s. (Sood, que nous ne trouvons pas dans les Dictionnaires allemands qui sont à notre disposition, vient peut-être de l'angl.-sax. Scod, signifiant, selon Bosvvorth : Sac, et, Petit endroit caché.) Archipompe. Roding (.79°)-

P L ' N C T A , bas lat. s. f. Pointe, Cap. — « Die xx ejusdem mensis septembris itinerc resumto novum insonuit ad Punctam Medelini » (à la pointe de Mételin). Chroniq. d'André Dandolo, ap. Muratori, t. XII, col. 4 6 1 . — V . Lahut. IIS'NE ( A ) D A . I I Z E (A pound balizé), val. v. a. ( P r o p r e ment : Mettre [Pound, du lat. Poncre] des balises.) Baliser. . Y . Ba.uzi>. P L ' N E N T , malt. s. m. (De l'ital. Ponentc. [ V . ] ) Ouest, Occident. — Bih Piment, Vent d'Ouest. — Piment il Big. (De

Ponentc lebeccio.) Vent d'Ouest-Sud-Ouest. — Panent majstru. (De Ponentc maestro.) Vent d'Ouest-Nord-Ouest. P U N H O , port. s. m. Point de la voile. n V l l K T T ) (Pounnhte), rus. s. m. (Transcription de l'ail. Punit; hit. Punctum.) Point (le) sur la carte. P U N N I E M J Ê D R I M A (Pounniem ièdrima), illyr. daim. adv. (Pun, pers. Par, sanscr., Punnuh (¡¿3) mal., Pour, slave HOAH [Poln], Plein.) A pleines voiles. — V . Jédro. PUN-SO, E E , bind. s. Nom d'une espèce de barque dont on se sert dans l'Inde, et que nous connaissons par la mention qu'en font J. Taylor et W . Hunter, t. i , p. 3 7 8 de leur Diet, hindoost.-engl. (1808), et par les figures qu'en donne (pl. 37 et 38) M . Paris, dans son ouvrage sur les Constructions extra-européennes ( 1841 ) . M . Paris écrit c r

Pansway, p. t&, . P U N T (Pounnt), angl.-sax.s. (Probablement empruntéau bas lat. Pontonium. [V.]) Ponton, Allège; Petite embarcation qui servait sans doute au transport des objets que le navire n'avait pas chargés dans le port. Ce qui nous fait pencher pour cette interprétation du mot Pttnt, ce sont les mots CauAcx (V.) et Trabaria ( V . ) , donnés pour synonymes latins U Punt, par M o n e , Gloss, lat.-angl.-sax. ( x s i è c l e ) . — V . Flyte. e

1237

2. P U N T , holl. s. (Du lat. Punctum, Pointe.) Bec de l'ancre. L'ail, écrit Pùnt.

nS'NT (Pountc), val. s. m. (Du lat. Punctum, par l'ital. Punto.) P o i n t , Lieu où se trouve le navire. 1. P U N T A , cat. ital. esp. s. f. (Du lat.Punctum.) Pointe de terre. ( V . Capo.) — « E los Prohençals tenien los do-, lenys en guarda en cascuna des les Punies qui son entrant

el port, » Ciiron. de liant. Muntancr, chap. 83. 2. P U N T A , géno. s. m. (De l'ital. Poniate. [ V . ] ) Epontille. — V. Puntello. P U N T A L , esp.'s. m. (De Pu^ia, Pointe.) Épou tille, A c c o r e , et, par une extension dont nous avons donné la raison au mot Ponlal (V.) : Creux du navire. — <• Puntai : es lo alto que haze la nao demie las cubiertas hasta el plan. >. T h . Cano,sïrtc para fabric. naos ( 1 6 1 1 ) , p . 5 5 . — -Puntai de la bodega : T h e depth orheigth o f the hold » (la profondeur ou hauteur du creux). Henry Neuman, 1 8 0 0 . — L e vénit. a dit Puntale dans les mêmes sens. (V. Escora, Plan, Porta.) — Puntai de tope, esp. s. m. (Proprement : Epontille de tête.) Aiguille de caténe. — V . Aguja de tumbar, Bordon de tumbar, T o p e . P U N T A P E , cat. anc. s. m. (Même origine que l'italien Pontapic. [V.]) Marche-pied, Pedagne. — « i t e m , costaren quatre dotzenes de Puntapeus, a raho de xviij dîners per

dotzena v i s. » Fol. 53 v ° , Livre des dépenses faites pour l'armement de la galère le Saint-Thomas (mai 1 4 0 6 ) ; Ms. Bibl. d e l à Mar., n° 938-3. — L'ancien vénit. disait: Punlapiè. — V . Bandi. P U N T A R E , ital. v . a. De Punto, P o i n t ; [lat. Punctum.^ Pointer la carte. — « Domandò a tutti i piloti, ai quali già indicato aveva il punto a cui doveano tendere, per qual cammino Puntassero nelle loro carte... » Pigafelta, Primo

Vtag., t. 1 , p. 47. Ilb'NTE (Pounté), val. s. m. (Du lat. Pons, par l'ital. Ponte.) Pont. — V . " r i o d . P U N T E DA BBASSA , géno. s. m. (Pont à bras.) Pont volant. P U N T E L L A R E , ital. v. a. (DePuntello. [V.]) Epontiller. (V. Puntellare.) Puntellare una nave, Accorer un navire. P U N T E L L O , ital. géno. s. m. (Variante ile Poniate. [\.]) Epontille.— «Puntelli sono legni, che si posano sopra il premezano, et s'incastrano con la bocccria (A'.) ò colomba (V.) per fortezza, acciòche possano sostener la coperta. ( \ . — V. Punta. P U N T E R Ò , R A , e s p . adj. (De Punta, P o i n t e , Puntar, Pointer, Piquer.) (Proprement : Qui pique dans le vent, Qui tient le plus près.) Boulhiier.— L è v e n t dont la direction est celle de la proue ou pointe du navire est désigne par cette épitbète : Punterò. P U N T U N , géno. s. m. (Du lat. Ponto. [ V . ] ) Ponton.

n r S I S (Pyxi-s), gr. mod. s. (Du lat. Pixis. [ V . ] ) Boussole. Manque à Dehèque.— V. KaÀauiTi, Mayvr,Tr,ç, M-O-JP U O P A , vénit. anc. s. f. Variante d e : P U P A , vénit. s. m. (Du lat. Pttppis. [ V . ] ) Arrière, Poupe. — V. Férir, Postiza, Zovela. P U P E X E , vénit. s. m. (De Pupa. [ V . ] ) Hauban de l'arrière, Hauban qui étaye le nuit en arrière. — « Volemo in prima tagliarli dui primi Pupexi ,cioè uno per ladi, de passa i 3 serano, tutti due passa 2 6 ; pesarà lib. IÎ3TJ. E li a se-


GLOSSAIRE N A U T I Q U E . 1238

condi, pedi 3 più curti, saranno passa a/, pedi 4- » (Nous voulons d'abord couper les deux premiers haubans de poupe, c'est-à-dire un de chaque coté, long de i 3 pas 65 pieds vénit.], ce qui fera 3.6 pas [1З0 pl.] pour tons les deux. L e poids de ces deux haubans sera de 12.3 liv. i. Et pour les deux seconds, plus courts de trois pieds , il faudra il, pas et 4 pieds [ 1 2 4 pieds] de cordage.) Fabbrica di galcrc ; traité du x i v ou du x v siècle, publié, p. 6-З0 de notre Arch. nav. Article de la construction des nefs.—Le Papexe vénitien était ce que les Romains et les Toscans appelaient Poppeze ou Poppese. ( V . ) e

П У Р О В О Л 1 К А O P l ' A N A (Pyrovolika organa), gr. m o d . s. ("Opyavov, Instrument; ПироёоХгхо.;, Qui lance du feu. [Machines à lancer le feu, Bouches à feu.]) A r t i l l e r i e . — nupoëoXixov (Pyrovoliko-n\ gr. mod. ( D e ПиробоХш, j e T i r e , je Décharge une arme à feu.) Artillerie. (Art. de l'artilleur.

e

P U P P A R , malt. v. a. (De l'itaî. Appopparc. [ V . ] ) Mettre sur cul. P U P P I S , lat. s. f. P o u p e , Arrière du navire. Nous croyons avoir démontré par des raisons solides, dans notre petite dissertation sur les Passages de l'Enéide qui ont traie à la marine, que Virgile employa toujours le mot Puppis dans le sens rigoureux du mot, à la différence de quelques autres poètes q u i , prenant la partie pour le tout, emploient le mot Puppis pour désigner le navire. ( V . notre Virgilius nriutictts, Annales maritimes, mai 184З.) — Galeo, Quadriremis. ПЬ'ПЬ (Poupe), Arrière.

(Pyrovolo-n), (Dii gr. anc. Пироболос, Qui lance du f e u . ) Canon. — V . Kavóvi.

val. s. (Du lat. Puppis. [ V . ] ) P o u p e ,

H Y P (Pyr), gr. anc. et mod. s. n. Feu. — V . Фмткх. 1IVP1TAION, gr. anc. s. 11. (De Пируо;, Tour.) T o u r éle­ vée sur un navire pour sa défense. Pollux dit,liv. I : « Етпv a u i t ^ y o u v T a i SE ттируоО'/оц x a i ère' aÙTÔi Пиру'Зш 8 û o , C5E;IOV x a l eùiovuitov. >• Appien, liv. v, Guerre civile; Xiphilin. ( J . ) , lie d'Antoine. e r

ПГРГ12.К02.'Pyrghishos), gr. litt. mod. s. m. (Du gr. anc. signifiant Tourelle; П и р у о ; , T o u r . ) Tourillon de canon ou de toute autre bouche à feu.

П Т Р 0 Д 0 Т Н 2 (Pyrodoti-s), gr. mod. s. m. (Du gr. anc. Пир, Feu; et de Aerai p , Qui donne.) Boute-feu.—V. <I>JT0.I. П 1 Ф 2 0 2 , gr. s. m. (De Пир, Feu.) Feu allumé sur le bord de la mer pour faire des signaux pendant la nuit. jElien, liv. i l , chap. i 5 . Ц Г Р 2 0 Т Р 1 2 ou П Т Р 2 0 Т Р 0 2 , gr. s. m. ( D e НирооЧ», j'Allume un flambeau.) Guetteur qui, placé au sommet du mât d'un navire, faisait des signaux avec un flambeau, ou avec une lanterne-fanal. Polyen , liv. m et v. P U R S U E [To) A SHIP C L O S E , angl. v . (Du fr. : Poursuivre, fait du lat. Prosequi, Persegui.) (Pursue [ t o ] close, Suivre de près.) Appuyer la chasse à un navire, Chasser un bâtiment. P U R W A N , hind. s. (Ortbogr. angl. du mot que les Malais prononcent : Parouane. [ V . ] ) Vergue. (Diet, hindoost. cngl., par J. Taylor et W . Hunter [ 1 8 0 8 ] , t. i , p. 3 5 a . ) e r

PUSH (To) O F F , angl. v . (Du fr. : Pousser.) Pousser au l a r g e . — V . Off. P U S K A (Pousta), s. f. ( L e Пушка [Pouchta], rus. [ V . Canon, Fusil. П У С К А Т Ь (Poustate), rus. v. a. (Proprement : Laisse, aller, Lâcher. De П у с т , radical des mots qui expriment l'idèe d e : Vide.) Lancer un navire.—V. Спускать к о р а б л ь . С п у с т и т ь корабль.

П У С Т И Т Ь С Я К Ъ Б Е Р Е Г У (Poustitsia f bérégou), rus. V. r. (De П у с т [Potisi] , rad. slave des mots qui expriment П Т Р Г 0 2 H V A I N 0 2 , gr. anc. s. m. T o u r de bois élevée à l'idée de : \ ide.) (Proprement : Se laisser aller, Se rendre. Se l'avant et à l'arrière des navires de guerre, comme une for- jeter. Illyr. Pûstiti.) Aller à la côte, Donner à la c ô t e , Se tification d'où étaient lancées sur l'ennemi des flèches, des jeter à la côte. ( V . Б е р е т с т а т ь на мель.) — Ш ' с т и т с я pierres et d'autres projectiles. Plutarque. — <• Пируоис ЬА иа абордажъ (Poustitsia па abordache), Manquer un a b o r ­ TWV VECSV x a r a TE Tcptopav xal хата Tcpuiivav. >. Appien, l i v . v , dage, Sauter à l'abordage. Guerre ctv. — « Castella et Contabulata... Еило'хаатра appellat P L S T I C A , bas lat. s. f. (De l'itaî. Posticcio. [ V . ] ) Aposti> ( L é o n ) , voce semigraeca, qua? prions œvi scriptores Пируо; EuXîvo; vocavere. » J. Sheffer, p. 1З6, Mil, nav. L ' e m p e ­ — « E t quod fiant ex multo meliori lignamine, et meliu« reur Léon n'appelle point ЕиХохасттра les châteaux élevés à pironadœ » (mieux clouées) « ac sint ligatœ, et specialiter Pusticse pro sustinendo laborem melius et impelimi remil'avant des navires de guerre, mais les châtelets établis au gando » Marino Sanuto, liv. 1 1 , part. 4, ch. 1 1 . milieu de la hauteur des mâts sur les grands dromons; П у С Т Ы И (Poiistie ou Poustouie), rus. adj. ( D e П \ с т Scheffer aurait dû le remarquer. — V. EuXo'xao-Tpov, 4"EU8O[Potisi], rad. slave des mots exprimant l'idée de : Vide. Tcarîov. Lége. П Г Р Г 0 Т Х 0 2 , gr. s. m. (De П % 0 ; [ V . ] ; e t d " E / j , i , j e P U T (2'o), angl. v. Se mettre. —Put (to) about. Virer de Pousse vers.) Charpente sur laquelle on établissait, devant ou derrière, la tour de défense élevée sur le navire de guerre. bord, Changer d'amures. — Put (to) in, to a port. (Se mettre dans un port.) Entrer dans un p o r t , Relâcher. — Put ^ro — V. nupyioiov. off. (Se mettre loin, ou au large.) Pousser au large. — Put Н Г Р 1 Т А П О Ш 1 К Н (Pyritapothihi),^. litt. mod. s. f. (De (to) to sea. (Se mettre à la mer.) Mettre en mer, Prendre la D u p Ï T i ; , Poudre à canon; et d''АтоОфсг,, Magasin.) Saintemer, Prendre le large. — « A n d in the vetsber following;, Barbe, Soute aux poudres. — V . 2 « т а ртаритохра, ТЧ'ЕТС- Pizarro was preparing to Put to sea with these two ships » xaveç. (l'Asia et le Saint-Estevan), « in order to attempt the pas­ П Г Р 1 Т 1 2 (Pyrili-s), gr, litt, mod. s. (De Пир. [V.]) Pou­ sage round cape Horn a second time... » Rich. W a l t e r , A voyage by G.Anson (Lond., 1 7 6 9 ) , chap. 3, p. 36. dre à canon. — V. МтсароСтц lloûXêspi. Put (to) up beacons, (Proprement: Mettre en haut des balises. n Y P O B O A E I O N (Pyrovollo-n), gr'. litt. m o d . s. m.(Du gr. Baliser. — V. Beacon, Buoy, Commodore. anc. Пир, Feu ; et de BâXXco, j e Jette, je Lance.) Batterie d'un П У ' Г Е И С Ъ (Poutennss), rus. s. m. Synonyme de П у ­ vaisseau ou d'une côte. (V. МтсатерЦ]— НироёоХтцгк; (Pyrovolisi-s), s. Canonnade. ( V . Kavo'visu.*.) — ПиртсбоХиттг^ т и н а , . ( V . ) (Pyrnvolisti'SJ, (De Canounier. fV.

Kavovts'po;.)

— ПиообоХоу

П У Т Е Ш Е С Т В О К Р у Г О М Ъ С В Ъ Т А (Potttéchéstvtì*пщ.


GLOSSAIRE NAUTIQUE. gomc scèta), rus. s. ( П у т ь [Poule}, V o y a g e ; K p y r b ou Кругом"!», Autour; Cntiub [Svète ou Svièté], Monde.) Voyage autour du monde; Circumnavigation.—Fourni par M . le c o m t e de Stackelberg. — V. Дальныйвояжъ. П У ' П Ш С Ъ (Poutinnss), rus. s. m. (De l'ail. Putting(\.], C h a î n e . ) Chaîne de hauban. — Reiff écrit : П у т е н с ъ et П ю т е н с ъ . — Путинсъ-планкл (Poutinnss-plannka). (Pro­ prement : Chaîne-tringle.) Etrier de chaîne de hauban.— П>тпнсТ)-ванта [Poutinnss-vunnta), rus. Gambe de revers. дг. Косып-вангаа. P U T T I N G , ail. holl. suéd. s. (Origine inconnue.) Chaîne de hauban. (V. Rostkjetting.) — Piittingtau, ail. s. (De Tau, O r d e , et de Piitting [ V . ] , Cordage tenant lieu de chaîne de hauban.) Gambe, Hauban de revers. — L e Dict. de John 1 ) . Imhorst (Brème, 1844) écrit : Pudding. Г Г у Т Ь (Ponte), rus. s. m. (Du gr. Пссто;, Chemin battu.) C h e m i n , Route. — V . Плар.ан!е, Курсъ. П у Ч П Н А (Poutchina), rus. s. f. (De П у т а т ь [Poutc/iite], Enfler, Gonfler.) Abîme, Gouffre, Profondeur de la m e r , T o u r b i l l o n d'eau. — V. Водоворотъ. П У Ш Е Ч Н А Я П А Л Ь Б А (Pourhclehnaïa palcba), rus. S. ( D e "Пушка [ V . ] ; et de П а л ш п ь , Brûler.) (Décharge de canon.) Canonnade. — Пушечный пыжъ (Pouchctchnie ou Pnuchetchnouiepije). (Bourre du canon.) Valet.—Пушечный сшанокъ IPouchctchnie OU Pouchetchnouie stunokk), Affût.— Сшанокъ, Пушка. П У Ш К А (Pouchku), rus. s. f. ( И е П у к а ш ь , que Reiff re­ garde comme l'onomatopée « d'un brnU sourd qui sort avec fracas. « ) Canon, Pièce de canon. — Пушкаръ.(Pouchkare), s. m . Canonnier. — V. Канонеръ. P U N O , esp. s. m. (Proprement : Poing, Poignée.) Point de la v o i l e . — » Si el viento fuerc a p o p a , se cazaràn los dos punos à un tiempo, arriando igualmente los chafaldetes, y cobrando los escotincs, hasta que Ueguen à besar. » Fernandez, Practica de rnaniobras (Sévil., 17З2), p. 8. — P u n o de barlovcnto, L e point du vent. — P u n o de. sotavento, L e point sous le vent. — V . Cargadera de foque. P Y ' ' , chin. s. Bateau qui marche. P Y C T A , lat. s. f. Nom d'un petit navire à rames dont \ e.'èce parle en ces termes : « Scaphœ tamen majoribus l i burnis exploratoriae sociantur, quae vicenos prope rémiges in singulis partibus babeant, quas Britanni Pyctas vocant. » L i v . iv, chap. З7. — Les manuscrits connus de Végèce varient beaucoup sur le mot Pictns; quelques-uns disent Picatos, d'autres Picuto, d'autres Pyctas. Godescale Stewechius, p . 4 1 6 de ses Commentaires sur Végèce, émet l'opinion qu'il faut substituer à ces versions Pinças ; et il voit des Pinques dans les Scaplue à quarante rames de l'auteur latin. Nous ne croyons pas que Stewechius ait raison. Ne serait-il pas naturel de voir, dans les navires nommés Pyctas par les habitants de la Grande-Bretagne, des navires pietés? Les Pietés pouvaient avoir une espèce particulière de vaisseau long, comme en avaient les Pamphyliens, les Libtirniens , les habitants de Paros , etc. P Y É K T O K , groënl. adj. Bon voilier, en parlant d'un navire. — Pyékpok, v. Être bou voilier , en parlant d'uu navire.

1239

P Y T T 1 N G , dan. s. (Origine inconnue comme celle de son analogue Putting. [ V . ] ) Chaîne de hauban. P Y X I S N A U T I C A , lat. s. f. (Du gr. Пи,о;, Buis.) (Boite nautique.) Boussole. — « Amalphilanorum gloriam illustravi! ante annos fere tercentos Flavius civis, vel conterraneus [aliis Joaunus G o j a , sed perperam) mirabili ilio unaque imprimis utili invento nautica.' Pyxidis, qua tot sulcanttir maria, veteribus nec navigata, nec nota. » Angelus de Noce, Nota; ad Chron. Cassin., lib. 1, cap. So. — On sait d'une manière certaine que ni Flavio ni Giovano Gioia n'inventa la boussole ; la tradition a attaché ce nom à un perfectionnement de cet instrument, mais auquel? On l'ignore; les témoignages de l'histoire sont trop insuffisants pour que la critique se puisse prononcer sur un point aussi délicat V. Boussole. Р Л G R U N D , suéd., locution adv. (Pd, Sur, et Grumi. [ V . ] ) A s c e , en parlant d'un navire échoué, ou tiré sur le rivage. П Ы Ж О В Н П К Ь [Pijovnike ou Pouijovnike), (De Пыигъ, Bourre.) Tire-bourre.

rus. s. m.

П Ь Л 1 М А Р (Pc/imarou, ou sonnant à peine), val. s. (Du turc : Palamar. [V.]) Câble. H ' b M l N T (Pcmint, t sonnant), val. s. T e r r e . — V . b'cnat. П Ъ Р Ъ С 1 ( A ) ( p b ' N D Î v l (A peressi [c,e muets] Jouitdoul), val. v . ( t o p i c i , Abandonner, obSnd, Fond. Déraper, en parlant de l'ancre. П Ъ Т Р А Т (Pclzat, с muet), val. adj. (De П;ИрЬ [Patrou], Quatre.) Carré. — Ш п г ь nbtpat, Voile carrée. — V. Ш п г ъ . Н'ВПА (Péna ou Peina), rus. s. f. (Selon Beiff, du sanse. P'èna qui a fait P'ènutu, Vapeur.) Écume. П ' Ы Ш Т С Я (Pénitsia ou Piénitsiu), rus. v . r. (De Пона. [V.]) (Proprement : Écuiner, Se couvrir d'ecume.) M o u ­ tonner.— « Шзнпяся -лоре (Pénitsia mòre), ha mer moutonne. » П ' Б Т Л И У Р у Л Я (Petit, Pietli ou routiu), rus. s. I. plur. (De П е т л я [Petlia], Penture de p o r t e , Boutonnière. Illyr. Pct/ja, Nœud coulant.) Roses du gouvernail. — Alex. Botttakoff, d'accord avec Reiff et J. Heyin, écrit П е т л и . ( \ . П Ю Т Е Н С Ь (Pioutcnnss), т е н с ъ . (V.)

rus. s. m. Variante de Пу­

П Я Р Т Н Е С Ъ (Pidrtncss), rus. s. m. Etambrai. — Ce mot qui manque à Reiff, quoiqu'il se trouve dans les diction­ naires d'Alex. Chickoff et de J. Hcym, est évidemment corrompu de l'angl. Partners. (V.) П Я Т А (Pinta), rus. s. f. (Proprement : T a l o n , Boite.) Collet ou Croisée de l'ancre, selon Alex. Botttakoff (p. rz . qui dit, p . ia3, Пншка(/ ''о1/п); П я т к а est un diminutif de П я т а . Ecuelle du cabestan, selon le т е т е . (Пята y шпиля. Piatu ou chpilia, Proprement : Boîte , Mortaise du cabestan. — V . Ш п и л е в о й подпяникТ). >

П Я Т И Т Ь С Я (Piatitsiu), rus. v. r. (De П я т а . [ V . ] ) (Aller du coté du talon? Reculer.) Culer. П Î N Z E Л E (Pinezélé ou Punezélé), val. s. (De Шпгъ. ( ^ . Jeu de voiles, Ensemble des \ o i l c s , Voilure.

nÎNZT) (Pinezc ou Panczc, c,c muets), val. s. (Du lat. Panam, Étoffe.) (Proprement : Toile.) Voile. (V. Betpijn,.) — ninzt tpio'nri-S.\ap (Pinezc triounguioular), (Voile trian­ a. P Y N T , suéd. s. (Comme le holl. Punt. [ V . ] ) Bec de gulaire.) Voile latine, Voile à tiers-point. — nînzi. rrbtpat l'ancre. (Pinezc petrat), Voile c a r r é e . — V . Hbtpat. (Lettre P, 17. J O 3 Î articles.) 1. P Y N T , dan. s. (Du lat. Punctum, Promontoire.

Point.) Pointe, Cap,


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1240

Q. Q A D E R G H Â (iè\ï\3), turc, s. (Du gr. Kcmpyov. [ V . ] ) Galère. — « Caterga, tam Turcis quatn Graecis hodiernis sunt triremes et galeae : qua eti.im voce nunc Graeei utuntur, IV/saç nominantes, quae majorions ipsorum quondam Tptr)pti; erant. » Leunclavius, in Onomastico ad Hist. Turcii. — Qadergha ou Qadirgha n'est resté dans le turc usuel, les galères ayant disparu, que pour désigner une localité de Constantinople, vaste place entourée d'assez belles maisons, qui fut, au temps des Empereurs grecs, un port de galères, et que, par tradition, on appelle encore : Qadirgha-limani, ( ^ > U J i é j i U ) . — V. Liman ( ^ j U J ) , Tchekturmè. Q A Ï A ( L S ) , ar. turc, s. Roche, Banc de roches. — Qaïa nichant ( ^ y i - i J L i ) . (Nichan ( ^ L à J ) , Marque, Indice, Indice d'un banc de roches.) Balise.

QA1CH ( ^ i j l i ) , turc, s. ( P r o p r e m e n t : Courroie.) Estrope de l'aviron du Qaïq, ordinairent en cuir. 5

Q A I D ( - - ^ ) J ar. 'urc, s. ( P r o p r e m e n t : Lien.) Estrope. Q A I M È (A^JLÎ) , turc, s. Connaissement. — V . P o l i ; . . (A^Jjj). l u r c

s

QAÏQ'(t3î )' ' " Harque, Bateau , C a n o t , E m b a r cation. Le Qaïq dé Constantinople comme celui de Suivi tu très-léger, très-rapide, a très-peu de stabilité. Lespassag. rs qu'il porte sont, pour cette raison, obligés de s'asseoir dan* le fond de la chambre j sur le plancher inférieur ou Taban ( V . ) , comme on les voit dans la représentation d'un Qaïq à deux paires de rames, ou Iki tcliijtè (&zJL$. <-X>t), que nous joignons à cet article. Ce dessin très-fidèle, fait d'après nature , à Constantinople, est de M . Couveley :

Q A I A L Y Q ( ^ I L i ) , turc, s. Éperon.

— Les diverses embarcations sont nommées en

turc:

. At echek qaïghy ( j j ^ s i X i t l o l ) ou, par ellipse : Atech

les endroits où les barques, même les mieux armées en rameurs, ne pourraient étaler ( V . ) , et, à plus forte raison, doubler le courant qui descend de la mer Noire. Us jettent au qaïqtchi un Orghan ( ^ U j ^ t ) ( V . ) , que celui-ci amarre ..

qaïghy ( ^ w l i j â l ' l ) ; Balyqtchi qaïghy ( ^ o U ^ r M j ) ;

l'avant de son bateau , et ils le baient jusqu'à ce qu'il soit sorti du grand courant.

Alamena qaïghy Q ^ s o l i L / i M ) ; At qaïghy ( v y ^ s o l ) ;

Bazar qaïghy ( ^ « l i j î j l j j ; Bir tchiftè (i^-ta.

, J ) , ellipse

de : Bir tchiftè qaïghy; Guemidjik (s^Xs-r**") ; fali qaïq L

iiJ>M J> f.)

o

u

(^J**)* ( J ^ '

I a

;

g

h l i

I k i

qaïq ( j ^ l i ^Joil);

t c m f t è

Iilan qaïghy

( ^ ^ - ^ ^JH)), sous-entendu:

Q A Ï Q H U N BEZ E U T U Ç I ( ^ - j j j j j v j o £ u l i ) , turc, s.

(Bez [ji], Toile ; Eurty

[^J>JJ\], Couverture.)

(Toile servant

de couverture au qaïq.) Banne, Tendelet.

Q A Ï Q I A , turc, s. Grand qaïq. On voit sur la mer Noire, dans le Bosphore et à Constantinople, de ces grandes barques qui font le cabotage; leur forme est assez agréable. i ^jS <-i£h*?h Mathiabaz qaïghy ( ^ b l â j l - J ^ L ) ; Elles ont ordinairement la poupe plate et triangulaire, haute sur l'eau, mais beaucoup moins que l'avant, qui se redress l>ïâdè ( ï j L ~ j ) ; S a i i d a l (JI-JOs»). ( V . ces mots.) et se recourbe fort. Sur le côté, elles sont si peu élevées auQ AÏQ K H A N È ' A J U . tj»\3), turc,pers. s. (Khanè, Maison.) dessus de la m e r , que pendant leurs navigations on est Espèce de souterrain ou de petit canal couvert dans lequel obligé de les munir d'une fausse muraille en toile gouon entre le qaïq, quand on ne doit plus s'en servir. Les quais dronnée, comme on fait auTrechandini grec. (V. T p s y a v T Ï v r . La voilure du Qaïqia est généralement celle des brigs. Elle de Constantinople et du Bosphore montrent un grand nomconsiste en deux basses voiles carrées, une brigantine, deux bre de ses abris pour les bateaux. huniers, deux perroquets, et même deux cacatois. Q A Ï Q T C H È K I D J I (^JF^ <J>yè)> turc> s- [fchèhnek focs,deux A la traîne du Qaïqia est toujours une barque ou très( ^ £ £ . ) , Tirer, Haler.) Ilaleur de bateau. — On trouve grande chaloupe destinée à faire le transport des marchandide ces fchèkidji sur les quais, le long du Bosphore, dans ses, et, dans le calme , à remorquer le navire.Quand le temps qaïghy; Kubrè qaïghy ( t j S ) ;

v

>

?

Kutchudjik guèmi


GLOSSAIRE N A U T I Q U E est forcé, on coupe la longue bosse qui attache la chaloupe a u Q a ï k i a , et on la laisse aller, à la grâce de Dieu, avec l ' h o m m e ou les deux hommes qui font son équipage particulier. Nous ne savons pas si dans le Qaïkia on navigue à la pari , et si les hommes qui courent les chances fâcheuses d e la chaloupe ont deux parts, comme ceux des barques traînées par les sacoulèves grecques; mais nous le pensons, parce que les habitudes de la marine turque sont encore celles de la marine grecque. La barque à la traîne de la Sac o n l c v e et du Qaïqia est une tradition de la Barque de Gantier (V.) du Moyen Age. Q A Ï Q T C I I 1 ( ^ x ^ J ' - s ) , turc, s. Rameur du qaïq, Batelier. QAl.DURMAR

(^ÏPjjJli),

turc, v . a. (Monter, Élever.)

Guinder, Hisser.—V. Terfi'e. Q A L F A T ( w ^ ) ( f sonnant),turc,s. (De l'ital. Calafattô. [ V . ] ) Calfatage.—Qalfat eUnèk, v . [Etmèh [<*£$\], Faire.) (Faire le calfatage.) Calfater. Qalfaidji ( ^ = c = « * ) , s. Calfat

Qalfntlamaq f ^ k à l î ) , v. Calfater. Q A L I O U N ( ^ j L j J l i j , turc, s. (De l'ital. Galeone.) Bâti-

ment de guerre, Vaisseau, Galion.—Qalioundji

(çS-Oli),

Marin militaire, Matelot d'un navire de guerre, Marin au service de l'Etat. Q A M A B OU QAMÈR (jtS), —V, A ï (

(

3

t\Mah

Q A M A R A (*y\ï),

ar. malt, turc, s. m. Lune.

(sL). inrc, s. (De l'ital. Camcra.) Chambre.

Q A N D J A (Aa^tJ), turc, s. (En relation avec l'ital. Gancio. [X.]) Grappin , Harpon, Gaffe. — Qaridjaci ( ^ - . i s r ' l j ) , s. Grappin pour attacher une embarcation à terre. —Qund-

1241

Q A R A N T I N A (*àJW,13 ou , turc, s. (Transcription du gr. mod. Kocpavrivoc. [ V . ] ) Quarantaine. Q A R A V E L L \ , variante orthograph. du mot Caravella. Elle se trouve dans une lettre de Pedro Quaresma au Roi de Portugal (3i août i 5 o 6 ) , publiée p. 4 ï o , Annacs marit. e colon. Lisb., 1 8 4 3 , 1 1 partie. e

Q A R A V O U L GUÈM1C1 (^j^S

JJ|^)I

turc, s. (Qara-

voul, Sentinelle.) Bâtiment de découverte. QASSIRGHA vent.

( A i ^ l i ) ,

turc, s. Bourra sque, Coup de

Q A T R A N , //sonnant ( ^ j l y o S ) , Poix liquide; de

Qatra[u\i3],

turc, s. (Proprement:

Goutte.) Goudron, Brai.

QATRANLÈ IAGIILAMAQ f ^ ^ L »

J b l ^ i s ) , turc, v.

(laghlamaq [ijjilèLl], Oindre; de Ingh [ p t j ] , Graisse; Quatran [ V . ] et lié

Avec.) Goudronner.

Q 1 N A O E , vieux fr. provenç. s. m. Ce mot, dont nous ne connaissons pas la signification véritable, nous est fourni par le passage suivant de l'Estimation faite par le seig. Conte Pedro Navarre de la nef du Grand Maistrc (V. Sarsie) : — «Quatorze Qinades pour le cabria, poisans six quintaulx. • Un passage d'une autre pièce relative à la même nef, intitulée : Ce que M. de Sisteron n déliuré par le commandement de lu Grand Maistrcsse mad. lu comtesse de l'illurs et de Tende, e t c . , rectifie un peu celui-ci ; il dit : « Quatre Qyqi'nados pour la cabrie. • D'abord qu'est-ce que la cnbrie OU le calma, comme l'écrit ailleurs le scribe du parlement qui transcrivit au hasard des mots qu'il ne comprenait point? N'est-ce pas une chèvre, embarquée, soit pour remuer l'artillerie,, soit pour soulever les fardeaux qui entraient dan-, l'an image de la nef, instrument analogue à la Trava du document vénitien ( \ i v siècle) que nous avons publié dannotre Archéologie navale, t. 11, p. 1 - 1 0 6 ? Cabria nous parait bien être la Cabra esp., la Copra ital. Quant à Qinadc, Qinado ou Qyqinadn, est-ce le Chinale, Quinale, Senale(X.) vénitien .' N'est-ce pas plutôt une Chinada (Kinada) venant de l'italien Ctiinurc, Baisser, Incliner, Hauban frappé à la tète de la cabrie et servant à la baisser et à la relever, selon qu'on avait besoin de lui donner une position plus ou moins horizontale? Nous le croyons, mais nous n'oserions l'affirmer. La chèvre, Cabre ou Cabria, comme nous nous la figurons, devait ressembler beaucoup au Bok dont on se servait dans les chantiers de la Hollande, principalement pour monter les étraves, et dont Aubin nous a conservé la figure. Elle était composée d'un arbre simple, au sommet duquel étaient frappées une poulie de cartabii et une caliorne; elle avait quelques haubans, et son pied posait sur un empâtement ou semelle. V . Aubin, p. a o 5 . e

jalaidti

J

(fcp L' ^ s c - ' ) ,

s. Harponneur, Brigadier d'une

embarcation. — Qandjalamaq (,jl

i s ^ ' J ou ( J ^ L s J U ) , v .

Jeter le grappin, Harponner, Saisir avec la gaffe. Q A N D J A BACH ( j j i L j fca^'J), turc, s. (Qandja, de Fégypt. Congé.) (Proprement : la première Gange.) Nom que l'on donne au Qaïq dans lequel le sultan navigue sur le Bosphore. C'est une grande et belle embarcation, peinte en blanc et décorée d'ornements recouverts d'or. A l'arrière, est une chambre ou kiosque, dans laquelle prennent place l'empereur et ses officiers. A la proue, qui se relève avec » r â c e , est la ligure sculptée du pigeon chéri de Mahomet. La Grandja bach a de nombreux rameurs. En 1 8 4 1 , nous vîmes le jeune sultan Abdul-Médjid-Khan remonter le Bosphore dans sa Qandja, pour aller (le [vendredi 9 j u i l l e t , faire ses dévotions à la petite mosquée de Bèbèk. QAPAQ (LJ)^)'

t u r c

i

Q A P O U D A N PACHA

S -

? Vaisseau à deux ponts.

(Li,L> j b ~ i ) ,

( apitano [ V . ] ; et de Bock amiral, Capitan-paeha.—

turc, s. (De l'ital.

Premier, Chef.) Grand Qapoudana bèï(>^XJ

Vice-amiral.—Qnpoudonu (ù\i^Â>),

4Jta_**3),

s. (De l'ital. Capitana.)

\ aisseau amiral- Ci- nom est tombé en désuétude. Q A R A ( * j 3 ) , turc, s. T e r r e ferme, Continent. — Qara ïù innieh (>_i--C~iJ 4J ï j 9 ) , v . (Inmek, Descendre.) Descendre à

Q I R A G I I O U ( j è l j » ) , turc, s. Bruine. QISSUPIFLKEN BAGHLAMAQ (.jJbo turc, v . (larguer.

~ G > ^.j~ï

.

T

Q1Y (^s), turc, s. Quai. — V . lali (JU). , Q L 1 N , pour Clin. (V.) Cette variante orthographique se fait remarquer dans les Faits de la marine et navigaiges, par A n t . d e C o n f l a n s ( i 5 i 5 - i 5 a a ) , Ms. Bibl. mit., 11° i 6 8 - 3 3 A , publié par nous en juillet 1 8 4 a . 7

Q O L A G H O U Z ( j e ^ j g ) ou Q O L À Y O D Z ( j j ^ j S ) , turc, s.

terre, Débarquer, Aborder, Atterrir. — X. Guèmiden tçhi-

( P ro p re m en t Guide.) Pilote.—Qo laghouzla maq{ i j ^ - l j i ^ • } ) ,

qmaq ( J * ^ J " * * / ) • Q A B A » E L ( J J Ut), turc, s. Vent de Nord-Ouest.

v . a. Piloter. — Qolaghouzllq ( ( J ^ r a j S ) , s. Pilotage. QONSOLOS ( ^ « J L J y ) , turc, s. (Del'ital. Console. [ V . ]

156


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1242 Consiù. — Qonsolos vcqili'^JSj Bàïlos [^Jjls^—Qonslos (Qonaq[^jj

tj^jL-ijH),Vice-consul. qonaghi ( _ &LJ_ 3 ^ ^ L . j J), (

5

?

(V. s.

J], Hôtel, du gr; mod. Kovccxi,Maison.) Consulat,

Maison consulaire. — Qonsohsliq ( J^ojX^ij3),

s. Consulat,

l

Fonction du consul. QOKSAN GUÈMICI ( ^ - ^ ^

j ' - ^ ) ,

turc., s. (Guè-

inici, de Giièmi ( ^ ¿ 5 " ) [ V . ] ; Qorsan [ ^ j L ^ y ] ,

de l'ital.

Corsale. [ V . ] ) Navire de course, Corsaire. Q O R T A (AJjjS ou L j j y ) , turc, S. ( D e l'ital. Corte.) Galerie. Q O R V E T Â ( ' J ^ y ) , turc, s. (De l'ita). Corvetta. [V.]) Corvette.

1. Q U A D R A , ital. adj. T. (Du lat. Quudrata.) Carrée, en parlant d'une voile. 2. Q U A D R A , esp. port. s. f. Selon Thoine Cano, Arte para jabriear... naos ( 1 6 1 1 ) , on nommait ainsi le dernier tiers du navire ( «el tercio trasero de la n a o » ) , en supposant la longueur du bâtiment divisée en trois parties. L e s charpentiers ne l'entendent pas ainsi maintenant; pour eux, la Quaclra, ou, comme on l'écrit maintenant, la Ctuzdra ( V . ) , est la largeur du navire à la quatrième partie de sa longueur. Il est probable que tercio est une faute daus le l i vre de Thomas Cano, et qu'il faut lire quarto. Moraès dit de la Quaclra : « O largo de nao pela parte da pôpa. » C'était la largeur de la poupe ou du Tableau, qui, autrefois, avait un peu la ligure du losange, ainsi qu'on le voit pour cette image d'un navire du x v i siècle, que nous avons dessinée à Milan, en i834, d'après une fresque de l'ancien cloître de Notre-Dame des Grâces : e

Q O U M ( - y S ) , turc, s. Sable. — Qoumsal

( J l w j S ) ,

s.

Banc de sable. — On dit aussi : Qoum sighi. ( V , Sigh.) — Qoum sa'ati ( ^ e L i p 5 ) , s . ( 5 r t W [ » _ ^ s . L , ] , Horloge; Sable.) Qoum, Sablier. OOUMSAR ( j L w > _ J ) , turc, s. (De l'ital. Commissario. [ V . ] ) Commissaire. Q O U R M A Q ( , J > J _ J 5 ) ; turc, v. a. (Disposer.) Parer. QOURSAN , n sonnant ( j L » / ) , turc, s. (De l'ital. Corsale. [ V . ] ) Corsaire, Écumeur de mer, Forban, Pirate. (V. Izbandid ( J J ^ J b j l ) , Dèn-yz khyrsyzi (^yj^jfis.) — Qoursanliq terie.

( ^ l j L ^ > j _ j 9 ) , s. Course, Pira-

Q U A B O , port. anc. s. m. (Mauvaise variante orthographique de Cabo. [ V . i ) — « Dale Senhor cory a costa caminho do Quabo das corrêtes » (le cap des Courants) « e a 2 2 ilias de julho topèy Diogo Lopes de Syqueria as lomguo da costa... etc. u Rapport de Duarte de Lemos au roi D. Manoel (3o sept. i 5 o 8 ) . — Quelques lignes plus loin, Duarte écrit : • Cabo das eorrëtes... » Q U A D E R N A , esp. napol. s. f. (Comme l'espagnol Cuadcrna.) Couple. — V . Batel, Plan. Q U A D E R N A L , esp. anc. s. m. (Variante de Cuudernal. [V.]) — V. Poleame. Q U A D E R N A L E , vieil ital. s. m. (Probablement du latin Ouater, Quatre fois, ou de Quaterni, Quatre à quatre, le palan que désignait ce nom étant fait de quatre tours du garant.) Carnai, aujourd'hui Caliorne. ( V . Chadernale.) — « Quinal porta e Temale, . Senal, e Quadernale, M a n l i , Prodani, e Poggia, etc. FRANCESCO B A R B E R I N O , Documenti

Nous pourrions multiplier les exemples des Tableaux de cette forme. (V. Navire.) — « E sendo na paragem da ilb.i da Ascensào, pos huma bandeira na Quadra » (sur le couronnement, sur la poupe), « e todos os capitSes arribaram logo a saber o que queria. » Connu. Dalboq., partie 1, chap. 6. — « Afonso Dalboquerque lhe mandou pôr outra » (bandeira « na Quadra da sua nâo, e capear-llie que viessem a bordo. Ibid. , chap. 60. — Les Vénitiens nomment aujourd'hui : Quodro de pitpa, le Couronnement du navire. Q U A D R A T O N A V A L E , ital. s. Carré naval.

d'amore

( x m * siècle).

Q U A D E R N O , vénit. anc. s. m. Registre, Casernet. — « Ancora semo tegnudi hauér un Quaderno per zascudun de nui "(officiali), « i n lo qnal siemo tegnudi scriuer tutte spexe et intrade del ditto officio. » Chap. 2 2 , Décret du 8 août i365, Capitolar della Tana, Ms. parch. i n - 4 , p. 3, lig. i 3 , de notre Bibl. partie. n° 1. 0

Q U A D R E L L U S , bas lat. s. m. ( D u lat. Quadratus. Carré.) Carreau, Grosse flèche qui entrait dans l'armement en guerre des navires du Moyen A g e . — « Quadrelli quatuor millia inter quos sint duo milita de bonis, seu illius b o nitatis cui erant illi quos commune fecit fieri in cecba » (à la monnaie, à l'atelier où se fabrique la monnaie; ital. Z< Zecha). Stat. géno. du 1/1 oct. i3iG, p. 136 du M s . de Ylmposicio officiigazariœ; Bibl. du Dépôt de la Mar. Q U A D R A N , fr. anc. s. m. (Du lat. Quadrans,

le Quart, la


1243

GLOSSAIRE NAUTIQUE. Quatrième partie.) Nom d'un instrument •< appelé ainsi, dit Aubin ( 1 7 0 2 ) , à cause qu'il consiste seulement en un quart de cercle divisé en quatre-vingt-dix degrés, et garni de son .ilhidade et de ses pinules. On s'en sert à prendre les angles et les élévations, tant sur terre que sur mer. ,> L e Quadran avait quelques rapports avec l'octant moderne. On l'appelait assez ordinairement : Quart de nonante.—Le port, nommait Quadrant cet instrument, comme on le voit par quelques passages du Rnteiro por riunì Joiini rie Castro. Les Italiens disaient Quadrante ; ainsi on lit dans Y Histoire des Indes t itt, P- A , ap. Ramus.) : « Hauendo bene imparato a conoscere li moti de cieli, et il modo d'adoperare ii Quadrante et l'astrolabio... » — L'Aiguille aimantée fut nommée autrefois Quadrant. (V. Boiste.) 1

Q U A D R I E R I S , lat. s. f. L e même que : Q U A D R I R E M I S , lat. adjectif pris substantivement. (De fljemus [ V . ] , et de Quitter.) Quadrirème'. Nom d'un navire de l'antiquité, auquel les critiques ont attribué quatre rangs superposés de rameurs, quatre groupes de rames, quatre rameurs par aviron, ou encore quatre rames par banc; navire qui, malgré toute l'ingéniosité des hypothèses, est resté inconnu aux érudits comme aux marins, ainsi que tous les vaisseaux dont les rames étaient rangées par versus et orAines. Les textes d'après lesquels les savants ont essayé de rétablir la quadrirème sont si peu nombreux et si incomplets, qu'ils ne sauraient servir de base à aucun système sérieux de restitution architecturale. — « Biremes, naves suiit, habentes remoruni ordineni geminimi, trirèmes et Quadriremes trium et quatuor ordinum. » Isidore ( v i et v u siècles), l i v . x i x , chap. 1. — « Princeps Çleomenus in Quadriremi Centuripiua mainili erigi, vela lieri, prsecidi anchoras imperavit; et siinul, ut se celeri sequerentur, signiim dari jussit. I l x c Centuripina navis (ce navire de Centorbe (la moderne Catane] ) « erat incredibili celeritate velis... Erat illa navis ronstrata, et ita magna, ut propugnáculo ceteris posset esse : quae r.i in praidonum pugna versarctur, urbis instar habere inler illos piráticos myoparones videretur. * Û c é r o n ; 5' Verrine. — 11 est bien à regretter que Cicerón, pendant qu'il était en verve de satire contre le tranquille époux de la maîtresse de Verres, n'ait pas ajouté d'autres traits à ceux par lesquels il peint cette quadrirème si grande, mais qu'il ne fait peut-être si vite à la voile que pour se donner le plaisir de montrer Cléonièite poussé par le lâche empressement de fuir un combat possible. Il est fâcheux qu'il n'ait pas dit le nombre de ponts et d'étages de cette galère, et le nombre des rameurs à chaque étage ; son texte complet aurait aide la critique à expliquer ces vers souvent allégués de ]aPharsalc(Vi\\ ni): e

e

«Coruna Konianœ classis, validaïque trirèmes, Quasque

Commovet,

ouater surgens essimeli

remigis

ordo

et plores quœ mergtiiU rcqtiorc pinas,

Multipliées cinxere rates... Cclsiur atcunclis Bruti pretoria puppis Vcrberïbus

seuls agitur,

muleimpiL* profundo

Invelai, et sttmmis longe petit rvquora

remis.

assurément, ce passage parait très-clair, et il ne semble pas qu'on puisse résister au • quitter surgens ordo » de Lucain, a son •« Vcrberibus senis agitar, » el à ce détail précis sur les rames supérieures de l'hexère de Briitus, qui vont cher, lier les eaux de l a m e r loin du plat-bord et des flancs du navire. El cependant tout cela est intelligible pour nous, tout cela confond notre raison ; nous ne comprenons p a s plus l'aviron du quatrième étage que celui du sixième, et nous voyons (pie si quelques commentateurs ont trouve des solutions à ces difficultés, elles n'ont satisfait ni les marins,

ni les ingénieurs constructeurs qui ont étudié le problème.' — « Binas Q u a d r i r e m e Macedones inler se ita jiinxerant, ut prorae cohœrerent; puppes intervallo, quantum capere poterant , distarent : hoc puppiiiin intervallimi anteiuiis asscribusque validi* deligatis, superque eos pontihits stratis, qui militem sustinerent inipleverant : sic instructas quadrirèmes ad iirbeni agebant. » Quinte-Curce, liv. i v , Siégt de Tyr, Nous avons dit, p. 2 7 1 , t. 11 de notre Arch. nav , que les Quadrirèmes en question devaient être jointes deux à deux dans un angle d'environ 7 degrés, en les supposant longues seulement de 100 pieds, ce qui donnait quarante pieds de largeur aux plates-formes construites en avant des poupes. Les baises (V.) des Intermedios que M . Paris a publiées dans son ouvrage sur la Construction navale despeuples extra-curopeens, donnent une idée très-exacte de la manière dont les quadrirèmes citées par Quinte-Curce étaient liées l'une à l'autre. Qu'au lieu des outres gonflées des riverains du Pérou on imagine deux grands navires à rames, et l'on aura le groupe décrit par l'historien latin. — V . R a m e , Tprr'pr.ç. Q U A D R O , ital. s. 111. (Du lat. Qttadratus, Carré.) Cadre. ( V . T e l a j o . l — Quadro de pappa, ital. vénit. s. m. Tableau de poupe, Eciisson, Couronnement. ( V . C o r d o n e . ) — Q u a ttro delta colomba, ital. vénit. s. m. ( L e Carré de la quille. Bri on. — V. Calcagnolo. Q U A I , fr. s. m. (Du erlto breton Л7/г. ) (Variante orili, ancien. Cajr.) (Gr. anc. et mod. "O/Ov-, ; g r . vulg. £ x ó ì a ; lat. Crepitio P orili s ; bas lat. Star; ital. Scaro; eat. anc. Esquera ; base), vulg. Caia; napol. Ghiaia ; augi. A r i . Quay ; ali. Kai; holì. Dam, Каау ; dan. Strandbrcd; suéd. Вт, Kay; яг. côte N . d'Afr. Mòle; turc, Itili [J,'>J,] Qh [ f e â ] * v a l . Kei S [ A V / o « ] ; rus. Дамба [Dammba], llafiepexii.111 [Dliibérejnaïai ; poi. li''indaga ,- mal. Bangsiil [^У-*-*>], Tc/tcrotrha L > i^s-J, Djembat-an [ y j ' L * a . ] i nouv.-zel. Tauranga.) « Levée ordinairement revêtue de pierres de taille, et faite le long d'une r i v i è r e , entre la rivière même et les maisons, pour la commodité du chemin et pour e m pêcher le débordement de l'eau..... On appelle aussi Оп.п. le Rivage d'un port de mer qui sert pour la charge et la décharge des marchandises. » Acad. franc* ! i 8 1 / ) - I 8 I J . L'Académie a emprunté le dernier membre de cette dernière phrase au Dictionnaire d'Aubin ( 1 7 0 2 ) . — On dit d'un navire qu'il est A quai, lorsqu'il est le long d'un Quai, pour faire son chargement ou son décharge ment. Dans le premier cas, on dit quelquefois qu'il est lui charge, pour dire qu'il prend sa charge. Q U A I N , Q L ' E I N , vieux fr. Corruption de Clin. ( V . ) Q U A I R A T A , Q U A I R A T O , ital. anc. s. f. (Étymol. inceri Peut-être du gr. Xspà-iov, dans le sens de Gousse ou Cosse. Peut-être d'un mot dont l'angl.-sax. Cer [ K e r ] , Tour, Flexion , serait le radical. Quairata est un mot isolé dans l'ital., et nous ne lui voyons d'analogue dans Fesp. ni dans le poi t. ; cette circonstance pourrait faire supposer qu'il a été formé d'une racine germaine ou saxonne.) Un des b o r dages extérieurs de la galère. — « Sotto dette conte un palmo » о p o . - o " " si mettono quattro lilari di tavole per banda >• (quatre rangées, quatre files de planches) « le sopradette tavole si chiamano Quairate, che vanno dentate et inchiodate nelle inalerò et statnenali. Nel medesimo modo, si mettono di dentro le eontra-quairatc et s'inchiodano, perche mettendo il chiodo di fuori sopra il Qttairato egli jiassa lo stameuale et contra-quairate, et ivi si ribatte

156.


1244

GLOSSAIRE N A U T I Q U E .

la imnta, restanJo in lal modo conficato il Corbame ( V . ) , tra i Quairati et contra-qùairati.» Bart. Crescendo, JSautica Méditer. (1607), p . 29. — « Quairate, les premières planches qui vont de la pouppe à la proue au dedans de la "alère. « Due/., 167/1. La définition de Duez est contraire à со qui se pratiquait, comme on vient de le voir par le texte de Crescendo que nous venons de rapporter. Les Quairate étaient des bordages extérieurs; c'étaient les Contfc-quairate qui allaient « au dedans de la galère. » — Les charpentiers français appelaient les Quairate : Fils endentés. ( Y . ) — V . Filaro, Querrat. Q U A I R E , fr. anc. adj. (De l'ital. Quèra.) Carrée.—Voile quaire, Voile carrée. — L'auteur anonyme de la Stolonornie, Ms. de i 5 5 . , Bibl. nat.,n° 7972-8, dit Esquayreàulie.irde Quaire. — V . Barchot, Vascello a la quera. Q U A L I T É S , fr. s. f. plur. (Du lat. Qualitas; гяс\. Qitatis, Quel.) (Val. Koaaitate [Koualitàte]; rus. К а ч е с т в о \Katchcstvo].) Bien marcher, Porter bien la voile, Évoluer avec facilité, Obéir à son gouvernail, S'élever aisément au vent, ce sont, pour un navire, des mérites qu'on appelle ses Qualités. — « Il ne doit pas manquer de faire visiter les dits vaisseaux » (ceux qu'allait ramener le chevalier de Valbelle) « en présence des capitaines qui les commandent, et de les obliger à donner par escrit le rapport de leurs bonnes ou mauuaises Qualitéz, conformément à ce qui est porté par l'art. 6 du titre x, du désarmement des vaisseaux, afin de trauaillcr à leur radoub; et a les mettre en estât d'estre armez au premier ordre que S. Maj. en donnera. •> Seignelay à de Vauvré, intendant de la шаг. à T o u l o n ; 20 avril 1680. Ordres du Roy, v o l . n° X L V I I I , p. 177, Ms. Arch. de la Mar. Q U A L M A R I A , port. anc. s. f. (Mauvaise orth. de Calmaria. [ V . ] ) Calme. — « Ali nos derani tantos vemtos et tamtos ëbates (embates) « das mismas ilhas que amdamos trres ou quatrodias è sair délias e depoys andamos en Qualmarias ; começounos aseruir о tempo 5 dias et cyquo imites, leuamos todas as vellas cm que fizemos muito caminho.... etc. » Rapport de Duarte de Lemos au roi D . Manoel ( 3o septemb. i 5 o 8 ) . — Ailleurs, Duarte de Lemos écrit Calmaria. Q U A N T E R I U S , bas lat. s. m. (Variante oithog. de Сапlerius ou Cantherius.) — V . Barga. Q U A R A N T A I N E , ail. holl. fr. s. f. (De Quarante, fait du lat. Quadraginta.) ( G r . litt. mod. 'YTro/.a'Ûapcriv ; gr. vulg. Kapavxiva; basq. litt. Berroguciguia; basq. vulg. port. esp. Quarcntcna ; ital. Quarantina; bas bret. Karentenn; angl. Quarantina ; dan. Quarantaine; suéd. Quarantan; turc, Qarantina \u-Lij3]; rus. Караниишъ[Karanttne] ; val. Kapantim> [Karahtine]). La peste est-elle contagieuse ou non ? Quelques médecins sont pour-la négative; beaucoup leur sont opposés. Les ports de la .Méditerranée qui communiquent avec le Levant, soit préjugé, ainsi que le veulent certains esprits regardés comme fort téméraires dans ces villes où le souvenir de quelques grandes pestes est resté un vivant objet d'effroi, soit raison, ainsi que le veut une croyance ancienne fondée sur des faits plus ou moins bien observés; les ports dont nous parlons tiennent la contagion de la peste pour une chose certaine, et persistent à penser que, dans le doute, au moins ce qu'on a de mieux à faire, c'est de se mettre en garde contre la propagation d'un fléau redoutable. L a séquestration fut regardée tout d'abord comme un préservatif; aussitôt que la peste se montra dans une ville, on s'enferma autant qu'on le put dans sa maison, ne communiquant avec les approvisionneurs du

dehors qu'au moyen de cordes, de paniers et de \ a s t s repaies mauvais conducteurs de la contagion; on ne reçut c e r tains objets qu'après les avoir trempés dans le vinaigre; on se couvrit de substances odoriférantes, on satina ses habits et ses poumons des vapeurs de parfums brûlés dans des cassolettes. Éloigner la peste et l'empêcher d'entrer dans les lieux habités, futl'étudeet l'application de la police. T o u t naturellement, on songea à isoler les pestiférés, et à reléguer loin des villes les navires suspects , comme on les appela. On créa des établissements enceints de murailles, que le ; lade, ou celui qui était soupçonné de l'être ou de p o u v o i r le devenir, ne put franchir sous peine de m o r t ; on mouilla les vaisseaux, arrivés des lieux soupçonnés, à une grande distance des ports, et l'on y consigna leurs équipages pour un certain temps. On avait remarqué que l'incubation de la peste pouvait être de quarante jours environ, et le temps de la séquestration dans le Lazaret, et à bord du navire marqué du pavillon jaune, fut de quarante jours ; d'où le nom de Quarantaine donné à cette séparation et, par extension, au lazaret. L a Quarantaine, prudente, p e u t - é t i e fort sage et nécessaire, fut souvent ordonnée avec si peu d e mesure et de raison, qu'elle est aujourd'hui tout à fait d i s créditée, et que, de toutes parts, on demande la réforme île son régime , qui a donné lieu à une foule d'abus criants. Nous avons dit ailleurs ce qu'était en i83o la Quarantaine, à Toulon. (V. nos Scènes de la vie maritime.) — « S a Maj m'a ordonné de vous faire sçauoir, Monsieur, qu'elle n'estime pas à propos de receuoir à Quarantaine le vaisseau chargé de laines venant des costes d'Espagne, ne croyant pas que ces sortes de marchandises puissent estre rcceùes sans risque dans le royaume, quoyque ledit vaisseau a v i déjà fait Quarantaine à Saint-Malo.» Seignelay au due de Chaulncs; 2 sept. 1681. Ordres du Roy, v o l . n ° L I , p. 3 a o , Ms. Arch. de la Mar. Q U A R A N T A I N I E R , fr. s. m. ou Quarantaine, s. f. t i r vili, i m r / o c ; rus. A\\m> [Line] ; angl. Ratling line.) .. P e t i t cordage composé de trois torons ou cordons de fil, qui sont commis ensemble. On distingue des Quarantaînîers simples et doubles. Les premiers sont faits avec six ou neuf fils, tandis que dans les autres on y fait entrer de d o i v e .1 quinze fils. » Romme (1792). — Corde de Quarantaine ou Quarantenaire est un cordage pour petasser les autres, et faire toute sorte de service à b o r d . » E t . Cleirac, Termes de marine ( i 6 3 / ) . Nous n'avons pu trouver d'où vient à c e cordage son nom de Quarantaine ou Quarantainier. (

Q U A R N A L E , vénit. s. m. (Contraction de Quadernale. [ V . ] ) Carnai. — « Quarnali 2, de passa 40 l'uno : dè pesai el passo, lib. 2 \ . » Fabbrica di galere, traité du x r v ou xv" siècle, publié t. 11, p. 6-3o de notre Arch, nav. e

Q U A R N A R A , ital. anc. s. f. (Même orig. que Quarrrale. [ V . ] ) Carnai, Caliorne. Duez (1674) se contente de définir la Quarnara : « Une sorte de cordage. » Bartol. Crescendo fait mieux connaître l'objet dont il s'agit, quand il dit. p. 35 de sa Nautica Méditer. (1607) : 0 Quarnara è un' altra fune della medesima grossezza delle sartie » (que l e s Haubans), « la quale pende con due capi de una girella que dicon Mazzaprete, attaccata al Calcese ; nell'uno vi è il cuccinello et collatore d'afferrar pesi et robbe, che si mettono ¡11 galea, l'altra cima è quella, perche s'izza e sollevano detti pesi. » Q U A R Q U E , pour Cargue. Cette mauvaise orthographe remarque p. 5 du Compte des dépenses faites pour ta galère d'Ornano (nov. 1641), M s . Ribl. de la Mar.,fonds ( ì l i -


GLOSSAIRE NAUTIQUE. -nan- on y lit : « P o u r deux chaînes pour laQuarque de Fa me'istre, paisant trente-trois limes, cy 6 I. 12 s. » Q U A R R É , fr. anc. adj. (Ou lat. Quadratus, rac. Ouater, quatre fois.) Cette orthographe excellente a été abandonnée. V . Carré. Q U A R R L A U , fr. anc. s. m . (Du bas lat. Quarellus, pour Quadrellus, du lat. Quadratus;rac. Ouater, quatre fois ) Carreau T r a i t , espèce de grosse flèche garnie d'un fer pyramidal à quatre faces. — « Item. De i.xm liv. de micaille d'airain qui isn d'empenner les Quarriaus : xxxi s. m d. » ( D e 63 liy. de morceaux d'airain qui avaient servi [qui sortaient d'empenner] à empenner les carreaux : 3i s. 3 den.) Compte <lc Jean Arrode et de Michel Gascoing, publié t. a, p. 319-326 ,|e notre Arch. nav. {Micaille, du lat. Mica [gr. Mixpô;] petit morceau, d'où l'on a fait Miche de pain.) Dans le roman de Garin, on lit : •< Et les sajettes et Carriaux empenez. » Dans la Branche aux royaux lignages de G. Guiart, sous l'année i3o4 , on lit : « L i garrot empené d'airain. - ( E m penner, âePenaatus, Ailé. Penrra, Plume, Aile.) La Fontaine, fable 6, liv. 11, a d i t : Cruellement atteint d'une flèche empennée. 1. Q U A R T , fr. s. m. (Du lat. Quatuor, Quatre.) ( G r . litt. m o d . ' E y p v r r û f , *ûÀai;iç; g r . vulg. Bcépoia; bas lat. f'czcndu \Stat. de Marseille [ x m siècle], liv. iv, ch. 18 et ch. 7 ? ] ; 'tal. anc. Guardia; ital. géno. Quarto; ital. Gacronc, Gavctottc; port. Quarto; angl. Watch; ail. Wache\ holl. Quartier, JP'agt ; dan. Vagt; suéd. T'ait; bas bret. Kart; basq. Gardêïat, Zaidia; val. Fbapdie \Gouardie] ; rus. Baxma [T'o-hta] ; pol. Straz', Straz'a ; mal. Taboh [ w ' u ] . ) ( i a r d e du bâtiment, pendant un espace de temps que l'usage a rendu variable. Autrefois ce temps était de six heures, quart de la journée. (V. Quartenier.) Il fut réduit à quatre heures en Angleterre et à trois en France, comme on le voit par cette phrase d'un auteur du XVII siècle : « Quart est le temps que les mariniers sont en faction » (locution que l'on n'entend plus aujourd'hui que d'une sentinelle); . en France, il est de trois heures, en Angleterre de quatre, et en Turquie de cinq. » L e père Eournier (i6.',3). Au x v i siècle, sur les bâtiments français, le deuxième quart était de minuit à quatre heures du matin, comme aujourd'hui. On lit en effet, dans le Journal du voyage de J. Pirrmenticr e

e

e

1529, : « Geste nuit, au deuxième quart, qui est environ minuit... » L'usage veut à présent que le plus ancien ofli, j r prenne le quart à huit heures du soir, et le garde jusqu'à minuit, heure à laquelle lui succède celui de ses camarades qui est le plus ancien après lui ; et ainsi de suite de li heures à 8 heures, de 8 heures à midi, de midi à 4 heures, et de t\ heures à 8 heures. Ces Quarts sont appelés : Quarts de jour et Quarts de nuit, selon que leur durée embrasse une portion du jour et de la nuit. — Faire le rjuarl (mal. Mengaoual [ J _ « ' - i » ] . ) C'est être de service pendant un Quart. Prendre le Quart, c'est relever celui ou ceux qui sont de Quart. L e marin qui faisait le Quart, ou, comme on dit simplement : l'homme de quart, concourt à toutes les manœuvres commandées par l'Officier de Quart, pendant le temps de sa garde. c

. Q U A R T , fr. anc. s. m. (Orth. vicieuse de Car. [ V . ] ) — . P o u r vn Quart de trinquet que M . de Rua ma enuoyé de Marseille, 60 liv. >. Compte de la despense menue de la galtrre de M- d'Ornano, 1628; Ms. Arch. de la M a r . , fol. 4,— \je Quart de maistre; le Quart de trinquet. Coupe d'une galère avec ses proportions Œuvres du chevalier de P a s sebon ( x v n siècle.) — .. L a Penne et le Quart de mestre 2

e

1245

deuants être joints ensemble par une cnginadiirc de 27 pieds, comme il a été marqué par la table de la mâture, on ne tient pas la même conduite pour les façonner que les arbres. » Fra ite de la construction des galères ; Ms. du \ v n ' siècle; Bibl, du Dépôt de la Marine, t. 1, p. 229. Q U A R T D E V E N T , fr. s. m. (Gr. v u l g . K o p r a ; cal. anc. Quarta ; ital. Quarto di vento; esp. Rumba; port. Quarto do rumo; angl. Point of the compass ; ali. Compas-strich ; malt. Quarta ta ri h ; rus. Pysi6l> [Rournbc]; holl. Strcih-tvirults ; suéd. Corrrpassstrch; turc, Rouzguiar dan. Corrrpas-slreg; djèhèti [ çZ^jKjjj] [Djchet, Raison, Manière].) Synonyme de Rumb de vent. ( V . ) Q U A R T D E R O N D , fr. anc. s. V. Tamisaille. Q U A R T D E N O N A N T E , fr. anc. s. (Rus. Kn.-upa.ui... [Kvadante].) — V . Tire-pied. 1. Q U A R T A , bas lat. géno. s. f. L e Quart, la Garde. « Et teneàntur et debeant elicti balistrarij octo et alii quatuor, de quibtlS infra dicitur semper de nocte per totani eorum Quartam, essendo ad postam (V. Posta), sive ad aiitollam (V. ^/?ro//«),habcre et tenere imam ex dictis balistris in coperta » (sur la couverte, sur le pont). Stai. géno. du 24 sept. i'i3o, p . 39 de YImposilio officïi gazariœ, Ms. Bibl. Dépôt d e l à Mar. — Quarta divento, ital. Quart de vent, Rhurab, Aire de vent. — V . Andare al vento. 2. Q U A R T A , cat. anc. s. f. Quart de vent. - « Devets saber de la luna que, con eia deu prender la volta, que eia esta sots lo sol v i bores c nccxcin punis, e de puys gira l e s espadles al sol e torna sen a levant, e aro per cascini jorn una Quarta de vent. » Atlascatal.(1375). Q U A R T A D I G A R B I N V E R S O P O N E N T E , ital. s. I Vent de Sud-Ouest, { d'Ouest. (V. Garbili.' — Quarta di libeccio verso mezzogiorno. Vent de Sud-Ouest { Sud. — Quarta ili mezzogiorno versa libeccio. Vent du Sud -[ SudOuest. ( V . L i b e c c i o , Mezzogiorno.) — Quarta di mezzogiorno verso sirocco. Vent du Sud -} Sud-Est. — Quarta ili ponente libeccio. Ouest £ Sud-Ouest. — Quarta ili ponente maestro. Ouest \ Nord-Ouest. ( V . Maestro, Ponente. — Quarta di sirocco verso mezzogiorno. Vent de Sud-Est | de Sud. ( V . Sirocco, Mezzogiorno.) — Quarta puncnt il big, majstru. malt. s. Ouest | Sud Ouest. — Quarta jument Oucsl-j Nord-Ouest. —Quarta ta rih, Quart de vent. Aire de vent. — V . Rih. 1

1

Q U A R T A R O L O , ital. Q i A n T A u o i . i s, bas lat. s. m. (De Quarto, Quatrième.) «Quarternt; le qua tri esine forçat d'un banc. » Due/. (1674). — • Quello ( vogatore) che sta à canto al vogauanti si chiama posticcio, l'altro terzarolo, il (piarlo Quartarolo, et cosi di mano in mano sono nominati secondo l'ordine de i lliochi che hanno nel maneggio del remo. » Pantero-Pantcra, Armata navale (1614), chap. i 3 , p . i 3 3 . ' — « Veruni tatnen, ut remiges galea rum ad Quartorolos melius valeant remigare, et precipue qui Incrini in majorions ad quintarolos remos, et maxime prò gente bene regenda est utile quod galea; sint aliquantiilum ex majori forma, majores (piani superius sit narratimi... .> Marino Sa mito ( x m siècle), liv. 11, part. 4, chap. 11. e

Q U A R T E P A R T I E , fr. anc. s. f. (De l'ital. Carta partita., Charte partie. Dans le Chant Rayai de J. Parnientier, « en forme de Charte-partie » Paris, l 5 3 l . — V. Esbare), on trouve cette orthographe. Voici les vers de ce morceau , où elle se fait remarquer : — « La nef en fut grâce espartie. Lan passe faicte el charpentée, A esie auiourduy frétée :


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1246

Q U A R T E R G A L L E R V , angl. s. Galerie de la hanche ; Bouteille.

En voici la Quaiie partie. Pour constructur ccste Charte partie, etc. Q U A R T E L , esp. et port. anc. s. m. (De Quarto, Quart.) Quartier. T - V . C u a r t e l . Q U A R T EL D E A X E D R E Z , esp. s. m. Caillebotis.— . Si fuere mayor la nao, lirnie de Quarteles de axedeez por medio para abrigar gente y artilleria, y poder sufrir qualquicra tormenta en la mar. >• T h . Cano, Arte para fabrirar... naos (161 1), p. 20. — On dit aujourd'hui : Quarlel de enjaretado. — V. Axedres, Enjaretado. Q U A R T E L DA ou D E P O P A , es|>. et port, anc s. m. Quartier de P o u p e , Hanche. — V . Dar o timon a banda, Alheta. Q U A R T E L DE P A R A , port. Dans la Cronk. de D. Pedro Nino, p . 6 2 , après le passage que nous avons rapporté ci-dessus, art. Puja ( V . ) , on lit : « Era el viento al Qttartel de para. ••Nous n'avons vu nulle part la mention d'un « Qttartel de para, » et nous croyons que Para est une faute du copiste du manuscrit sur lequel la chronique longtemps inédite a été imprimée. Nous pensons qu'il faut lire : « Quarte) de p r o a . » (V.) L e vent était en effet au quartier de proue, ou soufflait sur la joue du navire; car le chroniqueur dit que les galères, dont il s'agit dans le passage cité, coururent toute la nuit « :i o r z a , » c'est-à-dire ¡111 plus près du vent. Q U A R T E L DE P R O A , esp. et port. anc. s. m. Quartier de proue, Joue. — <• Las mares al Quarte! de proa embasliau las olas fasta media galera. •> Cron. de D. Pedro Niiio , p. 83. — « Porem a fusla dos mourus foi enxorada ao Quartel de proa. Chron. de Conor D. Pedro, lib. 11, chaps 20. — V . Banda. Q U A R T E L D A E S C O T I L H A , port. s. m. Panneau coutille.

d'é-

Q U A R T E N I E R , fr. anc. s. m. (Dn bas lat. Quartenum, Quart. Quartier-maître. ( V . ) — « Quarteniers ou Compagnons de quartier sont quatre officiers qui commandent au travail de l'équipage, à faire officier les voiles pendant six heures, ou la quatrième partie du jour qu'ils sont en faction, qu'an dit Faire le Quart; et sont de pareille atithorité que les caporaux au Corps- de garde. » Et. Cleirae, Termes de narine? ( i 6 3 / | ) . 1. Q U A R T E R , angl. s. Quartier, Hanche. — « That part of the Hull, of the Ship, which is from the steeridge to the Transom, or fashionpeece, is called the Quarter, or the Ships-Quarter. •• H. Manwavring, Sea-mans Diction. (1644). — V . 2. Cat. 2. Q U A R T E R , angl. s. Quartier, Pat tie du vent, Direction du vent. — V . Western. Q U A R T E R - B I L L , angl. s. Role de combat. — V . 2. Bill.

Q U A R T E R G U N N E B , angl. s. Aide canonnier, Quartiermaître du canonnage. — V. Gunner. Q U A R T E R - M A S T E R , angl. s.Quartier-maître. — Quarter-masicr's mats, Aide quartier-maître. — V . Master, Mate Q U A R T E R W I N D , angl. s. Vent de quartier, Grand largue. — « Quartcr-tvinds. Arc when the wind cornes in abast the maine-niast-slirowdes just with the Qttarter. • Henry Manwayring, Sea-mans dict., 1644. — V . Quarter Q U A R T ERING W I N D , angl. s. Vent de quartier, Grand •largue. — V . Quarter-wind. Q U A B T E R 1 U S , bas lat. s. m. (De Quartus, rad. Quater. L e quart dans la propriété d'un navire. — V. Medietas. Q U A R T E R O T , fr. anc. s. m. (De l'ital. Quartando. Le quatrième rameur d'une rame de galère.

\

1. Q U A R T I E R , vieux fr. s. m. (Du lat. Quartare, D i v i ser en iptatre parties.) Les charpentiers, et par suite les marins, ayant partagé le squelette d'un navire en trois partit appelèrent chacune de ces parties de la longueur : Quart par le même trope qui avait fait un Quartier de ville, d'un certain nombre de rues ou de maisons qui ne représentait pas le quart des maisons, des rues, de la surface ou de la population d'une ville. En 1607, B. Crescenlio protesta contre une express on aussi abusive; le mot resta p o u r tant, et, en i 6 3 2 , J. Hobier, parlant des Madiersradiers ( V . ) , dit : " Ils limitent ce qui s'appelle en général Quartiers ou anches de la gallaire, et en particulier lntradr ile proue ( V . ) et Laissade de poupe ( V . ) , qui Sont les endroits où elle commence à s'estrecir. « Nous ferons remarquer eu passant que, sous la dénomination de anche, Hobier confond mal à propos la Hanche ( V . ) et la Joue ( V . ) , deux parties fort différentes cependant.—La chiourme d'une calére était assez ordinairement partagée en trois parties ramant chacune à son tour, ou deux ensemble, et toutes les trois seulement dans les cas pressants; ces parties s'appelaient : Quartier de proue, Quartier du milieu ou de la mezanu . Quartier de poupe. Dans une galère à 25 bancs, les huit bancs de l'avant constituaient le Quartier de p r o u e , les huit de l'arrière, le Quartier de poupe, et le reste, le Quartier du milieu. — On lit dans X'Encyclop. : « Les Quartiers d'un vaisseau sont les deux joues et les deux hanches. » C'est surtout à la hanche que le nom de Quartier fut généralement donné; et quand on disait: L e vent de Quartier, on ne désignait pas le vent qui frappait la joue du navire, mais celui qui frappait sa hanche. — V . Vent de quartier. 2. Q U A R T I E R , ital. anc. s. m. P o u r Quartiere. ( V . « E t oltra di questo ci levo collo •• tintone postizzo ) , « la maggior parte del Quartier •• (du Quartier de poupe) « s o prauento dalla banda destra. » Naufr. eie Quirino (1 4 3 i ) . ap Ramus., t. 11, p. 206 D .

Q U A R T E R - D E C K , angl. s. Chateau -d'arrière, Gaillard d'arrière. — « Alsothe half deck and Quarterdeck, whereon the Beams and timbers bear are called risings. •• John Smith, Sea-mans grammar ( i 6 5 3 , London, i n - 8 ° ) , p. 6. 1 QuaQ U A R T I E R ou Q U A R T I ERO D I C O R S I A , i t a l . a i u . 1 ter-deck. Is that deck, which is over the steeridge, till it m. Quartier de roùrsie. — « I Quartieri di corsia vanno dencome to the masters cabbin. •• Henry Manwayring, Sratati et incastrati sopra ht sopracorsia ( V . ) èt posano sopra mansdictionnary(London; 1644, in-4°). — « And though the le due bande, et per ogni spatio contenuto tra un banco et indians attacked only the Quarter-dek, yet the watch in the l'altro, si inette un Quartier salvo, ove s'arbora la maestra et foreeasle finding their communication cut off., etc. » Rich. mezana, ove sono spezzati per conto de gli arbori. » Bartol. Walter, A voyage... by G. Anson (Lond., 1769), chap. 3 , Crescentio, NauticaMcttiter (1607), p. 35. — « P o s c i a , fap. 41. — V . Deck cendo fuori corsia» (met tant dehors la coursie),« cioè levando i suoi Quartieri sopra che se cambia... •• Jb., ¡1.121.—« QuarQ U A R T E R F A L C O N , angl. anc. s. Quart de faucon. tieri, Planches qui couvrent la coursie. 0 Duez, 1674. Nom d'une petite pièce d'artillerie en usage au x v t siècle. e


GLOSSAIRE

NAUTIQUE.

1247

Q U A R T I E R D E P O U P E , IV. anc. s. m. (liai. Quartiere de popa, da ou Quartiero di poppa; esp. e t port. Quand papa.) Quartier de poupe, Hanche.

Q U A T E R N A L I S , bas lat. s. m. Forme latine de l'italien Quadcrna/e. (V.)

Q U A R T I E R D E P R O U E , fr. anc. s. m. (Ital. Qaartiere ou Quartiero di proa; esp. et port. Quartel de proa.) Quartier de proue, Joue.

Q U E D A D A , esp. s. f. ( D e Quedar, Arrêter [radical lai. Quictus, Tranquille, qui a fait Quietare et Quitter].) ( L ' a c tion de s'arrêter, de se calmer.) Calme, Bonace.—V. Calma.

Q U A R T I E R - M A I T R E , fr. s. m. (Proprement : Maître par uartier, par quart, Maître de service pendant le quart de la j o u r n é e . ) ( A n g l . Quartcr-master; ital. Quartierinastro ; ar côte N . d'Afr. Berdzèro; rus. l\.Bapmep>iencmepi> [Kvarr, rmcister\; val. Koaptip-maïctep [Kouarlir-maïstcr].) — Quartiers-maîtres ou Quarteniers ( V . ) , ou bien Compagnons d e quartier, sont quatre ofliciers qui commandent au Travail de l'équipage. » Expticat. de divers tenues, etc., Ms. jfvn" siècle, Arch. de la Mar. Aujourd'hui, le Quartieruiaitre est un sous-officier qui, dans les équipages d e ligne, a i e rang du caporal des troupes de terre, et porte comme lui deux jalons de laine sur les manches d e sa veste. L e Quartier-maître est inférieur de position au contre-maître; il est patron dans les embarcations, chef dans les hunes, et c o m m a n d e partout où il n'y a ni maîtres ni contre-maîtres.

Q U E L M A R H U M N A Y I O , port. v . a. Brùler un navire. Chauffer un navire.

Q U A R T I E R A T A , ital. adj. f. (Sous-entendu nava ou gated.) ( D e Quartiere [ V . ] , qui a des quartiers larges et d é v e loppés, qui est largement assise sur l'eau, qui a les hanches et les épaules larges. — « Galea quartierata è quella, che ha )ar"hi et grossi quartieri alla poppa et alla prora. >• PanteroPantera, Focabol. nant., p. 10. — V . Galea bastardella. Q U A R T I E R E , ital. anc. et mod. s. m. (De Quartare.) Quartier Hanche, Vent de quartier, Grand largue. ( V . Granl a r g o . ) — Q u a r t i e r e di poppa. Quartier de poupe, Hanche. „ È la parte délia galera dalla dispensa alla poppa. » Stratico ( I 8 I 3 ) , d'après Pantero-Pantera ( i G i / , ) . Pantero écrit Quartiero, et Duez (1674) a suivi cette orthographe.— Quartiere di prora. Quartier de proue. — « E la parte délia yalea dall' albero di maestra alla prora. » Stratico. Q U A R T O , port. s. m. L e Q u a r t — « 0 Quarto da prima 'ouernamos Aloeste; mas modorra e alua, Alloeste quarta de noroeste. » Roteiro de D. Joam de Castro, 4 janv. I 5 4 I , t — Quarto d'alva, s. m . L e Quart de l'aube, du point du j o u r . — « Ir com os traquetes ate o Quarto dalva. » Comment. Da'.bnq., part. 1, chap. 28. ( V . Y o g a . ) — Q u a r t o da modorra. (Quart de sommeil.) L e second quart de nuit. — E sendo j â o Quarta da modorra rendidn... » Comment. Dalboq., part. 1, chap. 57. — Quarto da prima. Quart de nrime. L e premier quart. — « E indo assi de noite vespera de Nossa Senhora dagosto, sendo jâ o Quarto da prima rend i d o . . . " Comment. Dalboq., part. 1, chap. 1 8 . — « E s t a non t e , no Quarto da prima, mandei amainar o papafigo a o masto; por esperar a companhia, que ficaua muito atras. « Roteiro, 3 janvier 1541, p. 3 . ( V . Refega.) — Quarto île babordo ou de bombordo. L e Quart d e bâbord , les Babordais. m

e

Q U A R T O D E C A N O N , esp. s. m. Quart d e canon.— \ . \ r t i l l e r i a de mar.

v

n

t

Q U A R T O D E C O L E B R I N A , esp. s. m. Quart de couleu. V . Artilleria de mar. i

e

Q U A R T O D I Y E N T O , ital. s. m. Quart de vent. Q U A R T O D O R U M O , p o r t . s. m. Quart de vent, Aire de vent. — V . Rtirao. Q U A S T . ail. holl. dan. suéd. (Ëtymol. inconnue.) ( P r o prement : Houppe.) Guipon. — V. K w a s t , Tjœre-kost.

Q U E C H E , fr. anc. esp. s. m. Caiche. — V;Quaiche.

(

Q U E R A , ital. adj. (De Quadra) la Quera.

Carrée. — V . Vascello a

Q ) U E R A Q L E , fr. anc. s. f. Variante de Canaque. \ . — Or vous vueil les vaisseaux nommer Qui fli)U)ient parmi la mer : Il y avoit QuoqnES et Hnrges, Panffiles, Naves grands el larges, Et Quciaques longues et lécs, Lins el Siacies et galces, Targi a chevaux el Huissies siècle), Siège d''Alexandrie, nat., Suppl. fr., n" 43, fol. a i 8 , col. 1, v. ag.

Ms. Bibl.

G U I L I . . DP. M A C H A U T ( I I Ï '

Q U E R E N A , port. s. f. (Pour Carena ou Crena. [ V . Quille. Rodine n'a pas admis cette orthographe abusive qu'on trouve dans plusieurs auteurs anciens, et notamment dans Amarai, Saverien, Barros, Conto et Vieira , cités par Moraès (1789).— Querenar, v . a. Caréner, Abattre en carène. — V . Crenar, Dar querena, Virar de crena. QU E R R A T , fr. anc. s. m . T)e l'ital. Quairato. [ V . ] ) . C'est la partie extérieure du vaisseau, comprise entre la quille et la première ceinte. » E.rplicat. de divers termes de man/,, , Ms. du x v n siècle; Arch. de la Mar. e

Q U E S I N E , vieux fr. s. f. Cuisine, Repas. — V. Q y s i n e . Q U Ê T E , fr. s. f. (Contraction de Queste, orthographe du P . du x v i siècle qu'on remarque dans VHydrographie Fournier (i643). Nous ne savons quelle est l'origine de Q11 été. qui nous semble devoir être sans rapport avec le mot ancien Queste par lequel on désignait un tribut levé par le seigneur dans certains cas, e l , par extension, une aumône faite aux frères mendiants, aux églises et aux pauvres.' ( i r . vulg. i/réXa; ital. Spargimento, Inclinazione ; esp. jMiiçamicntn ; port. Lançamcntn; angl. Rate ; ail. dusschiesse; ar. côte N . d'Afr. Metelonc depoupa; rus. Vicióiib cmapiinocma [Ouhbme starnposta].) « Quantité dont s'écarte de l'extrémité postérieure de la quille d'un vaisseau une perpendiculaire abaissée du sommet de l'étambol sur le prolongement de la face inférieure de la q u i l l e . » Romme (1,79a). Autrefois, le mot Quête s'appliquait à l'élancement de l'étrave aussi bien qu'à celui de l'étambot. — « Queste est l'eslanccment que fait l'estable et l'estambord hors la quille et corps du navire. » des mots, etc. ( i 6 4 3 ) . — V . Ghette, Foutnier, Inventaire Eslancement. e

Q U E U E ( L A ) DU N A V I R E , fr. anc s. m. (Du \A.Cauda.) La poupe, l'Arrière, selon quelques auteurs du x v n siècle. (V. Poupe.) — Queue d'une ligne, lig. L e dernier vaisseau d'une ligne. — « Nostre arrière garde, commandée par M . le comte d'Estrées, fut pressée par l'escadre bleue des Anglais; les trois vaisseaux de la Queue de nostre armée furent fort maltraités. - Mémoires de Fillette, an. 1G90. — •< Le Gersej qui estoit le dernier s'adressa comme il deuoit à celuy de la Queue; mais comme il ne vouloit pas estre abordé..... J. Bart, Rapport du 11 juillet 1694 , Ms. A r d i , de la M a r . — Queue d'aronde, lig. (Du lat. Cauda hirundinis, Queue d'hirondelle.) Façon dont est taillée une pièce de bois, pour certains assemblages. En voici la figure : 1 x 3 . — Queue de e


GLOSSAIRE NAUTIQUE.

1248 124 S

rat fia (Ital. Coda di ratios esp. Rabo de rata; port. Rebo de raposa; angl. Point ou Poinling of cable ; ail. Uundenpoint.) Façon donné-: à l'extrémité d'un cordage qu'on amincit comme la Queue d'un rat. OU1CK W O R K S , angl. s. f. {Qulck, de l'angl.-sax. Ctvic, Vivant.) Œuvres vives. — V . Works. QUILI1A , porl. s. f. (Transcription du fr. : ) Quille. — V. Nâo de quilha. Q U I L L A , esp. cat. s. f (Transcript. du fr. : ) Quille. — « Quilla : es el primero madero » (V. Primo) « que liaze el largo v cumplido de la n a o , sobre el quai se commençia à fabricar. » T h . Cano, Artc p. fabric, naos (1611), p. 55. — « Oltra falta de las que dixe suelen tener las naos por el d e fecto de su fabrica, que es ser inalas de mar por proa, viene a procéder, y causai- en ellas, por ser cortas de Quilla y tener pocos maderos de cuente. » Ib., p. 18. — V. Batel, Ola. Q U I L L E , fr. s. m. (Du flam.holl. Kiel. [V.]) (Gr. anc. et gr. litt. mod. TpoT:i<;; g r . vulg. Kapîva, i x a p t , ^Telp» ; lat. Carina, Colamba ; bas lat. ital. géno. esp. port. cat. Caréna; fr. anc. provenç. Carène; malt. Carina, Prim ; vieux fr. Crestr ; vénit. Cliolumba, Colomba; illyr. daim. Kolomba ; angl.-sax. Cœle, Ceol, CM, Bytene, Bytne,-isl. Kinl, Kidlr; angl. Keel; ail. holl. Kiel; dan. Kiôl; suéd. A u / ; ital. Achiglia, Chiglia,Primo; géuo.Cfliggia; esp. Quilla; ]iort. Quil'/ia, Crena, Queréna; basq. vulg. Guida ; ar. côte N . d'Afr. Karina; rus \\i\Ah [ A ï / ] , Kii.vn [Ki/ia] ; illyr. daim. Kilj; turc, Ambari [ , 3 j L j | ] , Syrty [^Jîj~a]; groen. Kyék ; mal. P/tntrit lapai [J-H" ^ T ^ i - J ] , Rindang nouv.-zél. Tdkere.) Forte et longue pièce de bois, ou réunion de pièces ajustées, sur laquelle on lixe les varangues, l'étambot el l'étrave, et q u i , hase de la construction du navire, est la première qu'on place sur le chantier. — « La Quille 1 si la pièce fondamentale du vaisseau, parce que sur elle sont establis l'estrave, l'esiambord, les varangues et fourrais, sur lesquels tout le reste du bâtiment s'affermit; c'est elle qui donne les proportions et la grandeur à toutes les autres parties principales. Plusieurs la comparent à l'échiné; areste ou épine du dos des animaux, attendu que les varangues et fourcats y estant joints font le même effet que leur carcasse. » Explication des noms des pièces servant à la construction des vaisseaux, Ms. du x v n siècle , Arch. de la Mar. — « Après la tourmente passée et les dommages soufferts, le niaistre, pour restaurer sou navire, peut prendre argent sur la Quille, vendre de la marchandise au prix de la cargaison, etc. » A r t . 'il,, chap. 5, Guidon de la mer (xyi* siècle?). — « ... De manière que le corps du physetère sembloit à la Quille d'un galion à trois gaines, emtnorlaisée par compétente dimension de ses poutres, comme si fussent eostes et porte hausbancs de la carine. » Babelais, Pantagruel, chap. 3/|. Nous n'avons pas besoin d'avertir que ce passage témoigne de l'ignorance de Rabelais en ce qui touche à la marine. Que viennent faire, à propos des côtes du navire comparées à celles de la baleine, les porte-haubans? et qu'est ce que les porte-haubans de la carène ? Voilà ce que demanderaient les marins, s'ils ne savaient pas que le curé de Mention prit à pleines mains et jeta au hasard dans son livre des ternies techniques dont il ne savait pas la valeur. V. Gabord, Souille. c

Q U I L L E D E P O N T , vieux fr. s. f. Nom d'une pièce de bois sur laquelle s'appuyaient tous les baus du pont d'un navire, et qui, suivant l'expression d'Et. Cleirac (t63/,), fai-

sait « l'eschine de ce pont. » C'était cette pièce que dans le» galères on appelait Becherie. ( V . ) Q U I N A L E , esp. s. m. Galhauban. — L e vénit. anc. avait Qiiinnl ou Chinai [S.) dans le sens de Hauban : — . Quinal porta, 0 ttunale, etc. » FRAHCESCO K A R B M I M O (MII« siècle).

V. Brandal , Eurda, Bixa. Q U I N C O N N E A U , fr. anc. prov. s. m. (De l'ital. Cuccinello. [V.])(Esp. Cazonete; rus. K H I - B C I I I ) [Knevène\.)L.& mauvaise prononciation Gidnconneau ( V . ) , et même Quinconncau, avait prévalu vers la fin du x v n siècle. Lescallîer (1777) n'admit point Guinçonneau, mais Quinconneau; VEncyclop. méthodique (1787) et Rôding (1 798limitèrent Lescallier. Guillet ( i 6 8 3 ) , Desroches ( 1 6 8 7 ) , Aubin (1702), ne recueillirent pointée mot, particulier à la marine du L e v a n t . e

Q U I N E N E , faute d'impression des deux éditions de ['Hydrographie du Père Fournie!*. On lit, liv. v u , chap. n , un extrait de YOrdonn. du i 5 maTS i5/ 8, sur les galères, et l'on v trouve ceci : « Sartie, à scauoir quatre Quinenes, deux Q u i nenattes, etc. » Il faut lire « quatre Guinènes, deux Guiticnettes... » (

Q U 1 N Q U E B E M E , fr. ital. s. f. (Du lat. QuinqueremU. Vers 1529, Vittoie Fausto, ingénieur, un instant célèbre à Venise, construisit une galère à cinq raines par banc, qu'il présenta comme une restitution de la Quitiqueremis antique, et qui prit le nom de Quinqucremc. Ce navire eut une grande renommée ; il l'emporta à la course sur une galère ordinaire, et son auteur reçut de l'enthousiasme populaire le titre A'Archiproto vinitiano; seulement la république ne jugea pas à propos de multiplier les Quinqueretnes, dans un temps où cependant ses luttes sur mer devaient lui rendre bien précieuse une invention nouvelle, s i , en effet, elle avait été aussi heureuse que le disaient les poètes el les historiens. Nous avons parlé abondamment de laQuinquererae de Fausto, p. 377-384, t. 1* de notre Archéol. navale; nous renvoyons à cette dissertation , trop longue pour être reproduite ici. — V. Cinquereme, Galea «la cinque remi, R a m e , Tpi^pr,;. Q U I N Q U E R E M I S , lat. s. m. (De Quiuquc, Cinq; et d,Rcrniis, Rame.) Nom d'un navire dont la construction est aussi inconnue aujourd'hui que celle de la quadrirème Y . , d<la trirème et de tous les navires de cette famille, qui, depuis plusieurs siècles, a si cruellement exercé la patience et la sagacité des critiques. Voici deux des textes sur lesquels ont été bâties les diverses hypothèses pour lesquelles on a écrit de savants mémoires qui ont pour nous le malheur de n'être pas concluants : — « Quiuqucremis romana, seu pondère tenacior, seu pluribus remorum ordinlbus scindentibus vortices, quum facilius regeretur, duas trirèmes suppressit. T i t e - L i v e , liv. x x x v m . Voici un autre passage d e T i t e - L i v e , chap. 34, liv. xiv : ci Juncta: alia; bina; quinqueremes, d é molis interioribus remis, ut latus lateri applicaretur, quum exteriori online remorum velut naves agerentur, tunes contabulatas , machinamentaque, alia quatiendis mûris portabaut. >> L e « exteriori ordine remorum » ne saurait impliquer l'idée d'étages ou ordres superposés. Que signiliail donc le mot Ordo? et qu'était-ce qu'une quinquérème? Ordn a certainement ici le sens que lui a prêté Virgile dans les vers du v livre que nous citons au mot Rates. ( V . ) Ce sont les rames d'un côté, et non pas seulement d'un étage. c

Q U I N S O N N E A U , fr. anc. s. m. Variante de Quinconneau. ( V . ) - — « P l u s , les deux bragotz de la mestre» (de l'antenne de mestre' « garnis de leurs Quinsonneaulx. » Estât de In


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