Livret Triathlon des Mots

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Le Triathlon des Mots de Livres et Palabres – 18 mars 2016 -­‐ Huez

Résumé À l’occasion de la 21e édition de la Semaine de la langue française et de la Francophonie, l’association Livres et Palabres a organisé une journée « Triathlon des Mots » le 18 mars à Huez, entre la Maison d'Huez et la Grande Maison de Charlotte et Patrice, sur le thème "Mots de France d’ici et d'ailleurs". Au programme : • 1ère épreuve : 3 dictées pour nager au fil des mots des autres en évitant les écueils des expressions rares et des règles insolubles • La mi-­‐temps avec un repas collaboratif • 2e épreuve : le speed booking, ou comment rouler pour un livre ou auteur francophone en 4 mn 30 • 3e épreuve : l’atelier d’écriture pour courir après les mots et les idées lors du rallye écriture "Dis-­‐moi dix mots ... en langue(s) française(s)" • La 3e mi-­‐temps : l’échansonnerie pour mettre des mots dans son vin, le temps de l’apéro avec les plus LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ | DIMANCHE 20 MARS 2016 | 23 célèbres goualantes toutes en jeux de mots, calembours et contrepèteries !

S | TRIÈVES

ES

HUEZ |

CORDÉAC

Première journée huizate de la francophonie

Ü Commémoration

u 19-Mars érémonie aujourd’hui, à 10 h evant la mairie de Cordéac uis à 11 h 30 à Prébois.

MENS

Ü Assemblée générale de

église protestante unie rièves-Matheysine ujourd’hui à 9 h 45 au Presbyre de la place Paul-Brachet. Ü Don de sang endredi 25 mars, de 17 h à 9 h 30, l’association des Doneurs de sang organise une ollecte de sang, à l’espace ulturel de Mens. Ü Assemblée générale xtraordinaire de l’amicale es donneurs de sang Assemblée générale extraordiaire de l’amicale des donneurs e sang de l’ex canton de Clelles, ura lieu, le samedi 2 avril, à 10 h, l’espace culturel de Mens.

MONESTIERDE-CLERMONT

Ü RC VMT : concours

e belote e RC VMT, organise ce dimanche 0 mars, un concours de belote n doublettes formées, à partir de 4 h, à l’ancien gymnase. Nomeux lots, buvette et petite stauration assurée. Ü Horaires des messes e Notre-Dame ’Esparron e dimanche 20 mars, messe des ameaux, à 9 h, à Lens, 10 h 30 à elles, 11 h à Monestier-de-Cleront. Jeudi 24 mars, Jeudi saint. esses à 18 h à Clelles, 18 h 30 à ens et Monestier-de-Clemront.

P

our la Semaine de la francophonie, l’association Livres et Palabres a organisé vendredi un grand Triathlon des Mots de France d’ici et d’ailleurs avec trois épreuves. Sur la terrasse de la Maison d’Huez, au soleil, les choses sérieuses ont commencé le matin avec trois dictées. Mais c’est dans une atmosphère bon enfant et au milieu des rires que les règles sur l’accord des verbes pronominaux ou l’emploi des traits d’union ont été âprement discutées. Après une collation bien méritée, la journée s’est poursuivie par un café littéraire transformé en speed booking.

Concision et vitesse pour la deuxième épreuve La deuxième épreuve se déroulait sur le modèle du speed dating. Les participants disposaient de quelques minutes seulement pour présenter le livre d’un auteur francophone. Toutes les 4 minutes 30, les tables se séparaient et c’était reparti pour une autre présentation ! Roman, album jeunesse, BD, les genres étaient variés, les choix particulièrement intéressants et auditeurs comme présentateurs sont repartis avec de nouvelles envies de lecture. Puis, dans la “Grande Maison” de Charlotte et Patrice, l’atelier d’écriture a permis de jouer avec les mots.

rapprocher la langue française, créative et vivante, d’un Oisans, lieu au métissage culturel en constante évolution. Le voyage au cœur de la francophonie s’est appuyé sur l’opération “Dis-moi dix mots” qui, cette année, mettait en avant l’héritage local du français, ainsi que sur le joli conte “L’Amiral des Mots” de Pierre Aroneanu qui apprend que, tout comme Monsieur Jourdain parlait en prose sans le savoir, on parle de multiples langues sans le savoir. Les contraintes et jeux ont permis à tout le monde de réaliser de jolis textes, souvent drôles, parfois très poétiques, et où l’Oisans s’est enrichi de rencontres improbables hautes en couleurs. La soirée s’est achevée en échansonnerie, un joyeux apéritif tout en jeux de mots, calembours et contrepèteries…

Pauline présente une BD très graphique sur les dessous du Louvre, une vision originale et inattendue, riche d’anagrammes et de mise en abîmes.

André avait déniché trois dictées francophones qu’il a soumises, sous le soleil d’Huez, aux participants avides de se confronter à la richesse et à la diversité de la langue française.

S.M.

L’association Livres et Palabres a organisé vendredi un grand Triathlon des Mots de France d’ici et d’ailleurs.

Audace et jonglage pour la troisième épreuve

SS

ison des jeunes mercredi

L’atelier d’écriture audace et jonglage a été réalisé avec en tête le projet “Visages des cimes” et le désir de

Relecture attentive pour Claude qui ne laissera passer aucune faute.

À l’atelier d’écriture, la coopération est de rigueur.

CHICHILIANNE |

Les économies au cœur de l’assemblée des maires du Trièves D

ans la salle du conseil municipal, a eu lieu jeudi, la deuxième assemblée des maires du Trièves, pilotée par Michel Picot, maire de Lalley,

vérification des poteaux et bouches d’incendie, incombant désormais aux communes, comme la sécurité routière, la renégociation des em-

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Table des matières

Nata^on • 3 dictées •  supplément : 3 règles de grammaire • Page 5

Cyclisme • Speed booking • Présenta^on de 8 livres • Page 11

Course • Atelier d'écriture" Mots de France d'ici et d'ailleurs" • Textes des par^cipants • Page 15

Mi-­‐temps • L'échansonnerie • Textes et chansons • Page 23

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Les dictées préparées par André Extraits de la dictée Francophone 2015 de Pauline Massenot-­‐Maurage Sur les pas de Colette Délaissant cette année les bords de Loire enorgueillis de nobles châteaux, laissant aussi derrière nous la clémente douceur angevine chantée par Du Bellay, nous allons diriger nos pas vers une tout autre contrée, humble et mystérieuse, humide et boisée, loin de tout ce qui est kitsch ou urbain, contrée encore trop souvent méconnue, qui se tapit entre vaux et collines. Quel que soit votre âge et quoi que vous sachiez déjà, ou non, de Colette, quand sur une façade vous lirez ces trois mots : « Le Fanal bleu », alors vous comprendrez que là s'arrête la visite, comme à cet ouvrage s'est arrêtée d'écrire sa main prolifique. Vous vous recueillerez, émus et cois peut-­‐être. Mais ne vous en faites pas mouron, car si les années se sont succédé depuis sa mort, ses livres sont vivants et recèlent des trésors qui valent mille bravos.

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Extraits de la dictée adulte France-­‐Québec 2014 de Noëlle Guilloton, Conseillère linguistique Les fautes commises dans les mots en caractère gras ne doivent pas être comptabilisées. Ces mots peuvent présenter des difficultés ou font partie des mots officiels de l'opération « Dis-­‐moi dix mots» de la Semaine de la langue française et de la Francophonie.

Tous les moyens étant bons pour s'épivarder, en Nouvelle-­‐France comme ailleurs, l'ancêtre des réseaux sociaux fut le bouche à oreille, moins hygiénique, mais plus humain et presque aussi efficace ! Les foules éclair, sentimentales ou musicales, étaient plus rares, mais les défilés et les parades avaient aussi leur petit côté charivarique. Quoiqu'on n'en ait peut-­‐être guère parlé à l'époque et quoi qu'on en dise, les folies de l'Halloween, du Mardi gras n'ont décidément rien à envier aux folies de notre langue française que nous célébrons cette année!

Extraits de la dictée d’Evelyne pour un club Genevois Le gâteau au maïs C’était quelques années après la guerre. On ne trouvait pas beaucoup de bonbons ni de sucreries, à part les sucres d’orge. Et les gâteaux étaient rares aussi. Mais je me régalais de celui au maïs que confectionnait notre voisine. Que contenait-­‐il hormis des écorces d’orange séchées qui, en se racornissant, exhalaient une agréable fragrance ? Devenue adulte, j’avais essayé de recréer ledit gâteau. En avais-­‐je compulsé des recueils de recettes, mais les réalisations s’étaient succédé sans que j’obtinsse le résultat escompté. Déçue, j’avais laissé libre cours à mon imagination, ajoutant, de la badiane, une pointe de cannelle ou un soupçon de quatre-­‐épices. Assurément, rien ne valait le parangon que j’avais en mémoire !

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Quelques règles discutées… L'accord du participe passé des verbes pronominaux Bien qu'ils soient conjugués avec l'auxiliaire être, les verbes pronominaux n'accordent pas systématiquement leur participe passé avec leur sujet. Ils suivent différentes règles selon la fonction du pronom réfléchi. • Si le pronom n'a pas de fonction propre, l'accord se fait avec le sujet. C'est le cas pour les verbes qui n'existent qu'à la forme pronominale (appelés verbes essentiellement pronominaux) et pour les pronominaux passifs. • Le pronom des verbes pronominaux réfléchis (il se lave) et réciproques (ils se téléphonent) a une fonction qu'il faut analyser pour faire les bons accords. En effet, pour ces verbes, l'accord se fait comme si le verbe était conjugué avec l'auxiliaire avoir (voir accord du participe passé avec avoir). Il convient donc de savoir si le pronom réfléchi est COD ou non pour savoir si le participe s'accorde avec ce pronom ou non. • Les cas d'accord o Le participe passé s'accorde avec le sujet du verbe, lorsque le sujet fait l'action sur lui-­‐même. Exemples : Ils se sont aperçus de leur erreur / Ils se sont lavés / Ils se sont battus. o Le participe passé s'accorde avec son C.O.D en genre et en nombre lorsque le C.O.D. précède le verbe (même règle qu'avec l'auxiliaire avoir). Exemples : les mains qu'ils se sont lavées / les lettres qu'ils se sont écrites / les billets qu'ils se sont répartis. • Les cas de non-­‐accord o Le participe passé ne s'accorde pas lorsque C.O.D. suit le verbe. Exemples : Ils se sont lavé les mains / Ils se sont écrit des lettres / Ils se sont réparti tous les billets. o Le participe passé ne s'accorde pas lorsque le verbe pronominal réfléchi ou réciproque admet un C.O.I. • Les participes passés des verbes suivants sont invariables : se plaire, se complaire, se déplaire, se rire, se convenir, se nuire, se mentir, s'en vouloir, se ressembler, se sourire, se suffire, se survivre. Exemples : Ils se sont plu / Ils se sont déplu dans cet appartement / Elles se sont ri de son erreur. Astuce ! Pour savoir si le verbe accepte un C.O.I, il faut transformer la phrase : Ils se sont nui. -­‐> Ils ont nui "à eux-­‐mêmes". -­‐> C.O.I donc pas d'accord. Ils se sont écrit. -­‐> Ils ont écrit "à eux-­‐mêmes". -­‐> C.O.I donc pas d'accord. Les groupes qui se sont succédé .-­‐> Ils ont succédé "à eux-­‐mêmes". -­‐> C.O.I donc pas d'accord.

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Trait d'union Le trait d'union sert à marquer un lien étroit entre deux termes : lien lexical (mots composés) ou lien syntaxique (entre le verbe et le pronom qui le suit). • Entre le verbe et le pronom sujet inversé dit-­‐il ou le pronom complément placé après le verbe : range-­‐ le ! => Quand le pronom se rapporte à un infinitif placé après l’impératif, on n’emploie pas le trait d’union. Exemples : Viens me le dire (tu viens me le dire, dire à moi : moi n’est pas complément de viens donc on n’utilise pas le trait d’union) -­‐ Laisse-­‐moi achever (tu me laisses achever, me laisser moi : moi est complément de laisse donc on utilise le trait d’union) -­‐ Faites-­‐moi lui parler (lui est complément de parler, et non pas de faites ; donc pas de trait d’union). • Pour la deuxième personne de l’impératif qui n’a pas de s final, par euphonie, devant en et y, pourvu que ces deux mots forment un sens indivisible ; alors on place s ou un t, qui sont tout euphoniques et rien qu’euphoniques, entre deux traits d’union. Exemples : Vas-­‐y, va-­‐t-­‐en, etc. • Avec un “T euphonique'' placé entre le verbe et le sujet inversé : Le faudra-­‐t-­‐il? Viendra-­‐t-­‐elle? => Ne pas confondre le pronom te (écrit t’) qui se rencontre à l’impératif des verbes pronominaux, comme dans occupe-­‐t’en, souviens-­‐t’en, va-­‐t’en, avec le t euphonique de s’occupe-­‐t-­‐il ? s’assure-­‐t-­‐elle ? • Entre le pronom personnel et l’adjectif 'même'. Exemple: nous-­‐mêmes • À un nom rattaché aux particules ci, là, çà, dà : Ceux-­‐ci, ce livre-­‐là, ci-­‐contre, là-­‐dessus… => On écrit cependant de çà, de là, venez çà, il ira là, sans trait d’union, parce que çà et là, dans ces exemples, sont des adverbes et non des particules. => Remarque : On écrit sans trait d’union : c’est là un beau cadeau ! Que dites-­‐vous là ? Vous avez donné là un grand exemple de justice, etc. parce que, dans ces phrases, là n’est pas un mot indispensable. Il n’y est employé que par une sorte de redondance, et pour donner plus de force et d’énergie au discours. • Entre certains préfixes (sous-­‐, non-­‐, mi-­‐, semi-­‐, demi-­‐, grand-­‐, ex-­‐) et leur substantif. Exemples: ex-­‐femme; non-­‐fumeur; grand-­‐chose; mi-­‐clos; sous-­‐développé => Pas de trait d'union pour les adjectifs formés avec le préfixe non-­‐ (un film non violent) • Pour les numéraux. Exemples: soixante-­‐et-­‐un (61); six-­‐cent-­‐soixante-­‐dix-­‐neuf(679) => L’emploi du trait d’union cesse entre les parties d’un nombre unies par et : vingt et un, trente et un • Pour certaines expressions mais attention aux homophones: on-­‐dit = racontar, rumeur / on dit: pronom ON + verbe DIRE • Dans les mots composés, on met un trait d'union : o Si le nom composé est librement formé (néologismes ou créations stylistiques) ou dans des suites de mots figées. Exemples : Train-­‐train, porte-­‐drapeau, va-­‐nu-­‐pied, etc. o si le mot composé a un sens spécifique, indépendant de ses différents composants ; une longue-­‐vue (le sens n'est pas celui de « vue qui est longue »). o si le mot composé résulte d'un changement de catégorie grammaticale. Cela peut être une simple erreur (verbe de la phrase ) / C'est peut-­‐être une simple erreur (est adverbe ). => Noter que compte rendu s'écrit sans trait d'union. o s'il s'agit d'un mot composé d'origine étrangère : fac-­‐similé – turn-­‐over – ping-­‐pong… Les Rectifications de l'orthographe proposent que l'on écrive en un seul mot ces noms d'origine étrangère : un facsimilé – le turnover – un weekend o Quand les deux mots sont coordonnés sans conjonction : le trait d'union remplace et. Un aller-­‐retour (un aller et un retour) / Quarante-­‐cinq (quarante et cinq). o Les mots composés contenant des éléments savants s'écrivent généralement en un seul mot. Biochimie, socioculturel, électroacoustique, antichoc. Sauf pour éviter la répétition de deux voyelles identiques ou le rapprochement de deux voyelles dont la lecture pourrait prêter à confusion. Auto-­‐ induction, bio-­‐organique, micro-­‐ondes • Le trait d’union se met toujours entre les parties d’un nom propre, excepté ceux qui commencent par le ou la. Il ne faut pas mettre un trait d’union quand il s’agit du saint lui-­‐même :Clermont-­‐Ferrand, Boulogne-­‐sur-­‐Mer, rue Michel-­‐Ange, le Poussin, la Fontaine, saint Michel, etc.

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Règle de formation de l’adverbe L’adverbe s’est formé primitivement en ajoutant -­‐ment à la forme féminine de l’adjectif dont il dérivait. Exemple : frais → fraîche → fraîchement. Aujourd’hui ils suivent dans leur formation les règles suivantes : • Tout adverbe dérivé d’un adjectif terminé par une voyelle se forme par l’addition de la finale -­‐ment. Exemples : agréable → agréablement — aisé → aisément — absolu → absolument. Mais d’impuni on a formé impunément. => Par exception, on change l’e muet des adjectifs suivants en é fermé avant l’addition de -­‐ment. Exemples : aveugle → aveuglément — commode → commodément — conforme → conformément • Quand l’adjectif est terminé au masculin par une consonne, l’adverbe se forme du féminin par l’addition de -­‐ment. Exemples : délicieux → délicieuse → -­‐ franc → franche → franchement Mais gentil → gentille → gentiment. • L’e muet du féminin se change en é fermé : commun → commune → communément • Si l’adjectif est terminé par -­‐ant, -­‐ent, l’adverbe se forme par le changement de -­‐ant en -­‐amment, et de -­‐ent en -­‐emment. Exemples : constant → constamment — éloquent → éloquemment. Lent, présent et véhément suivent la règle générale de formation pour l’adjectif masculin terminé par une consonne : lentement, présentement, véhémentement.

• Adverbes irréguliers dont la connaissance est indispensable

assidu → assidûment aveugle → aveuglément beau → belle → bellement bon → bien conforme → conformément congru → congrûment commode → commodément confus → confuse → confusément continu → continûment cru → crûment diffus → diffuse → diffusément dru → drûment → dûment énorme → énormément

exprès → expresse → expressément fou → folle → follement gai → gaie → gaiement / gaîment gentil → gentiment goulu → goulûment immense → immensément importun→importune→importunément

impuni → impunément incommode → incommodément incongru → incongrûment indûment intense → intensément mauvais → mal

mou → molle → mollement nouveau → nouvellement obscur → obscure → obscurément opiniâtre → opiniâtrement précis → précise → précisément profond→profonde → profondément prodigue → prodigalement sûr → sûre → sûrement traître → traîtreusement uniforme → uniformément

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Le Speed Booking Dans la foulée de twitter où l’on doit s’exprimer en peu de mots, le speed booking est un moyen de parler de ses lectures favorites en peu de temps. Le principe est très simple : sur le modèle du speed dating, les participants disposent de quelques minutes seulement pour convaincre leur partenaire de lire le livre qu’ils sont en train de lui présenter. 3 minutes de présentation, 1mn30 pour un bref échange, on réagit au coup de sifflet qui démarre la rencontre. On peut accompagner son récit d’un verre et de grignotages. On évoque alors pêle-­‐mêle de la BD, du livre pour adulte ou enfant, etc. Seule consigne : il doit s’agir d’un livre écrit en français ou d’un auteur francophone. Toutes les 4mn30 minutes, les tables se séparent pour se reformer aussitôt, et c’est reparti ! Les livres passent de main en main et les arguments s’échangent, autour d’un auteur, d’un ouvrage, d’un passage, d’une phrase. Le tout dans une atmosphère bon enfant permettant la transmission de ce qu’on aime. Il faut le prendre comme un exercice de style, un jeu où la règle est la même pour tout le monde et où il faut user de stratagèmes pour convaincre son vis-­‐à-­‐vis. Comme le temps est compté, les mots employés pour accrocher son public se doivent d’être justes, bien choisis, joliment tournés. On peut aussi décider de lire un passage minutieusement choisi. Et vous, pour quel livre seriez-­‐vous prêt à rouler ? 1. Par André D'après une histoire vraie de Delphine de Vigan Editeur : JC Lattès (26 août 2015) Collection : Littérature française ISBN-­‐10: 2709648520 ISBN-­‐13: 978-­‐2709648523

2. Par Jacqueline Les Déferlantes de Claudie Gallay Editeur : Editions du Rouergue (27 février 2008) Collection : La brune ISBN-­‐10: 2841569349 ISBN-­‐13: 978-­‐2841569342 3. Par Patricia L'arbre du pays Toraja de Philippe Claudel Editeur : Stock (1 janvier 2016) Collection : La Bleue ISBN-­‐10: 2234081106 ISBN-­‐13: 978-­‐2234081109

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4. Par Pauline Les Sous-­‐sols du Révolu: Extraits du journal d'un expert de Marc-­‐Antoine Mathieu Editeur : Futuropolis (12 octobre 2006) Collection : Musée du Louvre ISBN-­‐10: 2754800506 ISBN-­‐13: 978-­‐2754800501

5. Par Sandrine Cyrano de Rébecca Dautremer et Taï-­‐Marc Le Thanh Editeur : GAUTIER-­‐LANGUEREAU (17 octobre 2005) Collection : Rebecca Dautremer ISBN-­‐10: 2013911289 ISBN-­‐13: 978-­‐2013911283

6. Par Solange Les souvenirs de David Foenkino Editeur : Gallimard (18 août 2011) Collection : Blanche ISBN-­‐10: 2070134598 ISBN-­‐13: 978-­‐2070134595

7. Par Sylviane Silbermann de Jacques De Lacretelle Réédition, ouvrage de 1922 Editeur : BiblioBazaar (25 octobre 2009) ISBN-­‐10: 1116034085 ISBN-­‐13: 978-­‐1116034080

8. Par Valery Kersten, médecin d'Himmler de Pat Perna (Auteur), Fabien Bedouel (Illustrations) Tome 01 : Pacte avec le diable Tome 02 : Au nom de l'Humanité Editeur : GLENAT (14 janvier 2015) Collection : Grafica

ISBN-­‐10: 2344000585 ISBN-­‐13: 978-­‐2344000588

ISBN-­‐10: 2344009299 ISBN-­‐13: 978-­‐234400929

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L’atelier d’écriture Savez-­‐vous ce que veut dire "dracher"? Avez-­‐vous déjà souri en écoutant une conversation entre un Belge, un Canadien et un Français ? Avez-­‐vous déjà goûté les mille et une saveurs du français ? Entre régionalisme et mots venus d’ailleurs, la langue française est vivante. Comme notre territoire, l’Oisans, creuset d’un métissage culturel en constante évolution. Voici un voyage dans la langue française sous forme de jeux autour des mots. Enrichissons notre langue, notre terre, de nos écrits et de notre imagination. Pour jouer, deux sources : • « Dis-­‐moi dix mots » qui, cette année, met en avant l’héritage local du français, où les mots se teintent des accents variés de ceux qui la font vivre. Avec le temps, les échanges, elle s’est enrichie de mots issus du quotidien et des langues voisines. La langue française sait être la langue de tous et se montrer créative. En dix mots, elle nous fait voyager du Québec au Congo en passant par Haïti, la Belgique, la Suisse avant de nous arrêter dans la douceur de la Provence • « L’Amiral des mots » de Pierre Aroneanu, qui nous apprend que, comme Monsieur Jourdain parlait en prose sans le savoir, nous parlons de multiples langues sans le savoir ! Albert Jacquard dit dans sa préface : Sans le savoir, je parle arabe, chinois turc et sanscrit. Et moi qui ne croyais parler que le français, « la plus belle langue du monde » évidemment. Mais si elle est « la plus belle », c’est qu’elle a su absorber les mots que d’autres langues lui ont proposés et, acceptant le mot, s’enrichir du concept évoqué par le mot. Les Arabes m’ont apporté le mot hasard et du coup m’ont amené à réfléchir au mystère de l’imprévisibilité de demain, non contenu dans aujourd’hui ; les Hébreux m’ont apporté le mot manne et du coup m’ont conduit à considérer la richesse de ce que l’univers, autour de moi, produit. Au total, ma langue n’est pas « la plus belle », ce qui ne veut rien dire, elle est belle parce qu’elle s’est enrichie de toutes les autres. Je suis français parce que mes parents sont français ; mais si je remonte assez loin dans ma généalogie, je découvre des ancêtres d’un peu partout. Je n’appartiens pas à une race, j’appartiens à l’espèce humaine et la richesse de cette espèce vient de ce que les hommes ont le pouvoir étrange de se faire cadeau les uns aux autres de toutes leurs interrogations à propos du monde qui les entoure et, surtout, à propos d’eux-­‐mêmes. Chacun est capable d’écrire et tout le monde a écrit. À partir d’expressions locales, de mots avec une seule voyelle, de mots de la neige, de rimes, de mots pillés, venus d’ailleurs, d’images et de chansons, il a fallu inventer ses “Visages des cimes”…

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Visages des cimes -­‐ Bernard

J’avais décidé de passer un instant à la Folie Douce. La Hi-­‐Fi beuglait au-­‐delà de ce qui était raisonnable. Je décidais de boire une orange pressée. Au bar, près de la cabane, deux personnes vêtues différemment devisaient sur la station. L’un, un civil, n’était intéressé que par la fête, l’autre, une jeune femme avec une frange, en tenue de ski, ne parlait que neige, ski, pistes, flocon, etc. Il était évident que leur dialogue ne durerait pas très longtemps. La Folie Douce Assommé par le bruit, je décidais de reprendre mes skis pour retrouver le plaisir de skier, le calme, et apprécier la vue sur nos montagnes de l’Oisans, en chantonnant : L’Oisans, ce n’est pas toujours la neige, c’est parfois le béton L’Oisans, ce n’est pas le flocon, ce sont les pistes qui donnent le trac. L’Oisans, ce n’est pas la mousse, c’est souvent des boissons aigres-­‐douces L’Oisans, ce n’est pas souvent la neige béton, c’est la Folie Douce

Visages des cimes -­‐ André

L'architecte avait rendez-­‐vous avec le jockey. Il était là, cravache à la main, dansant le cha-­‐cha-­‐cha au Bar des cimes. L'architecte, un" pourri", rêvait de jonques et de pays du bambou, là où tout n'est qu'ordre et beauté, luxe et volupté. Cette rencontre allait décider de leur avenir en Oisans : l'architecte, à la veille d'un licenciement en bonne et due forme pour malversation et le jockey surpris à roupiller sur ses roupies au Grand Prix de la Cravache d'or. Ils entonnèrent de concert l'hymne à l'Oisans (ci-­‐joint) et ne durent leur salut qu'au P.-­‐D.G. de Caran d'Ache, qui Projet de refuge par l'Atelier 8000 les autorisa à taguer la montagne aux couleurs de l'arc-­‐en-­‐ ciel. "Mon pays, ce n'est pas le passe-­‐temps, c'est l'Oisans. Mon pays, ce n'est pas la Sata, c'est l'Oisans. Mon pays, ce n'est pas le Fendant, c'est l'Oisans. Mon pays, ce n'est pas le beau temps, c'est l'Oisans. Et ma terre, c'est l'hiver."

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Visages des cimes -­‐ Sandrine

Mégavalanche -­‐ Alpe d'Huez

C’était un véritable embouteillage au sommet. Dans la neige, les vélos s’entrechoquaient. Harnachées comme des guerriers d’un autre temps, les brutes dévalaient la pente qui s’enroulait comme un turban sikh autour des Rousses. Parfois, de franches algarades éclataient et de noirs regards s’échangeaient sous les visières baissées. Je me tenais à la lisière du carnage, regardant avec autant de fascination que de répulsion cette horde de sauvages qui transformait mes montagnes en une gigantesque foire. Le plus gros de la bande était passé et je m’apprêtais à reprendre tranquillement ma descente quand derrière moi une voix s’éleva…

Les amants de l’Oisans Ne viennent pas par hasard, Les galants de l’Oisans Sont vraiment à part Je me retournai sur une silhouette improbable, vêtue de bric et de broc, les baskets s’enfonçant dans la sloche. S’approchant tranquillement, l’homme reprit sa chansonnette Et quand dans la neige douce Se dessine sa frimousse Fondent en chœur les flocons Déposés sur l’hiver de saison Je ne pus m’empêcher de sourire et l’accompagnai quand il reprit son petit refrain. Les amants de l’Oisans Ne viennent pas par hasard Les galants de l’Oisans Sont vraiment à part Et moi de continuer Et quand soufflent les barbares Comme le plus fort des blizzards S’élève alors de la poudrerie L’impertinente badauderie Si je vous disais que depuis, nos petites chansons slaloment ensemble entre banc de neige et sastrugi, donnant aux cimes de l’Oisans tous les visages de nos rêves…

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Le Triathlon des Mots de Livres et Palabres – 18 mars 2016 -­‐ Huez

Visages des cimes -­‐ Fanny

Le vieux trappeur vivait seul, coupé du monde, dans sa cabane au fond des bois, perdue dans l’immensité blanche. Un jour, alors qu’il s’apprêtait à fermer ses volets, une silhouette se découpa dans l’embrasure. La nuit tombait, elle avait une jolie frimousse, était vêtue de rouge et semblait quelque peu frigorifiée. Son air séraphique lui coupa la chique, elle allait troubler sa solitude : Paria d’un jour, paria toujours " espèce d’ours » s’écria la jeune femme « tu ne vas pas me fermer la porte au nez ! » Elle sortit son talisman : un talisman, c’est pour la vie, il tomba sous le charme et lui fit découvrir son coin de Christiane Javaux – Matin de givre paradis. Ma cabane dans la montagne ne s'enfarge pas dans les fleurs du tapis mais j’aime son bruissement vespéral, elle ne fait pas dans l’esbroufe mais a comme vous une jolie frimousse, elle ne file pas la frousse, c’est un fanal, la preuve vous êtes là et l’ours est apprivoisé… Ma montagne ne me file pas la frousse, c’est un fanal Elle ne s’enfarge pas dans les fleurs du tapis Mais j’aime son bruissement vespéral Auprès d’elle je n’ai pas le trac, j’y vais tout schuss Ses sommets ne sont pas tôlés, mais doux comme de la mousse Ma montagne ne fait pas dans l’esbroufe, elle a une jolie frimousse Elle n’abrite pas des pandas, mais des chamois D’elle j’aime tout : ses congères, ses névés, je glisse pour elle.

Visages des cimes -­‐ Jacqueline

Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’Oisans Mes montagnes ne sont pas des névés, c’est l’Oisans Mon ski, ce n’est pas le télémark, c’est le slalom Le lama, ce n’est pas un panda, c’est le chamois In chalet, ce n’est pas un sana, c’est d’air pur Ma maison, ce n’est pas du fada ; c’est du bois Mon pays ce n’est pas la Provence, c’est l’Oisans Deux personnes sont en admiration (ou perplexité) devant cette construction. Elle est perchée sur un piton Le restaurant Top Mountain Star-­‐Autriche rocheux enneigé, telle une diva ou un maravédis. Qu’est-­‐ce ? Il y a là une dame raide comme la justice — probablement sans un dirham en poche, et un zigue. On dirait un mazagran ? Non, une cage pour des oiseaux au beau ramage ? Non peut-­‐être un jardin des délices ? Tout cela, ce sont des jérémiades. Moi, je vous assure que c’est un ovni qui est tombé là, égaré en haute montagne. À Gaza, on serait bien content d’avoir cette chose, qui n’est pas un chalet mais la maison du fada. On peut y faire du ski, plus de télémark bien sûr, mais de la descente ou du slalom sur des névés. Il n’y a pas de pandas mais des chamois. Mais ce n‘est pas mon pays, c’est l’Oisans

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Le Triathlon des Mots de Livres et Palabres – 18 mars 2016 -­‐ Huez

Visages des cimes -­‐ Solange

L’après-­‐midi touchait à sa fin, les gerbes étaient liées, le mulet chargé, et ils s’apprêtaient à redescendre à la ferme, dans la vallée quand ils entendirent un ramdam du tonnerre. Ils virent apparaître au milieu du champ voisin une espèce de vaisseau de verre. Augustin pressentit qu’un drame allait se produire dans leur vie si calme. Une porte s’ouvrit et des personnages semblables à des momies en goguette descendirent sur-­‐le-­‐champ. Augustin retint sa femme : « ne bouge pas ma mie » dit-­‐il, « je vais voir ce qu’ils veulent. Occupe-­‐toi du môme ! ». Il s’avança vers les apparitions et leur demanda : Musée d'Huez et de l'Oisans -­‐ Quel bon vent vous amène ? Le plus âgé des visiteurs lui répondit -­‐ Nous venons d’étoile aux immenses plaines et nous serions ravis de visiter vitre belle montagne Augustin et Jenny invitèrent alors les nouveaux venus dans leur belle ferme. Ceux-­‐ci dégustèrent l’oie farcie et le caviar d’aubergines. À la veillée, Jenny les régala de ses chansons Mon étoile, ce n’est pas une étoile, c’est ton nom La feuille qui murmure, ce n’est pas une feuille, c’est un arbre Le flocon, ce n’est pas un flocon, c’est une larme La neige, ce n’est pas de la neige, c’est ton karma Quand ils repartirent cette nuit-­‐là, les visiteurs promirent de revenir quand la burle soufflerait et que les andains recouvriraient la mousse des chemins de l’Alpe. Mon étoile, ce n’est pas une étoile, c’est ton nom La feuille qui murmure, ce n’est pas une feuille, c’est un arbre Le flocon, ce n’est pas un flocon, c’est une larme Ta frimousse, ce n'est pas une frimousse, c’est la joie La burle, ce n’est pas la burle, c’est ta force La neige, ce n’est pas de la neige, c’est ton karma Le jour, ce n’est pas le jour, c’est la vie

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Le Triathlon des Mots de Livres et Palabres – 18 mars 2016 -­‐ Huez

Visages des cimes -­‐ Sylviane

La campagne des primaires s'annonçait longue et épuisante. Ce samedi soir, il dirigea ses pas vers les " pierres qui croulent", un site fameux qu'il connaissait bien, hérissé de granit d'où montait une mer de nuages. Un moment pour se vider la tête, se ressourcer, s'aider à ne pas renoncer. Son alpenstock lui conférait équilibre voire élégance sur cet amas de pierres. Hasard du moment ? Il entendit le son d'un clocher au loin. Une cloche… Ah !Cette vieille civilisation chrétienne en perdition ! Hasard et nécessité d'entendre ce doux chant. Sans totem ni tabou, il se mit à revivre une ancienne messe des Rameaux, brin de buis main droite, missel main gauche, et marche silencieuse. Son frère fuguait toujours ce jour-­‐là, préférait assurément tyroliennes et Caspar David FRIEDRICH, Le toboggans. Voyageur contemplant une mer Un bruit de hase le fit sursauter. Il bouta quelques aoûtats qui menaçaient de nuages – 1818 son mollet. Cette mer de nuages, cotonneux et enveloppants, c'était l'Or du Rhin… Un souvenir de l'Oisans lui remonta : la Meije et le Rateau rose au couchant, quelques vieux à la peau tannée, au patois revendiqué .Est-­‐ce qu'ils voteraient encore pour lui ? Il l'espérait fort. Et il se surprit à chantonner : " L'Oisans ce n'est pas le pays de la frousse, on y va même tout schuss. L'Oisans, ce n'est pas le pays des attaques, c'est le coin des rattracks, L'Oisans, ce n'est pas le pays des aras, c'est celui de la Sata " Son alerte de portable coupa net cette envolée . C'était le moment de redescendre. Non il ne ferait pas comme la chèvre de M. Seguin, il se battrait, cognerait, attaquerait, répliquerait !!! Emporté par son élan combatif, il souleva son bâton de marche d'un geste de tribun, et soudain, buta sur le granit et s'affaissa, laissant dévaler et résonner très haut les lourdes pierres du chemin.

Visages des cimes -­‐ Charlotte

Notre montagne change Avec la venue des vacances, l’engouement du ski et autres sports, les touristes affluent. Elles sont loin les années de neige, la station bloquée par de grandes chutes, les véhicules en travers de la montée ; les scolaires dans le car au milieu des avalanches. L’hiver chaque semaine nous avons une « migration » le changement du samedi avec la venue des skieurs et touristes. La vie est devenue plus facile qu’il y a vingt ans Les commerces se sont implantés ainsi que le palais des Projet immobilier l'Eden Blanc -­‐ Huez sports, la piscine et le corps médical… Enfin la vie moderne a pris le dessus mais entre les saisons d’hiver et d’été, on reprend un peu le temps de vivre comme avant. La vie est plus calme, moins de touristes, les Dhuizats sont entre eux Mon pays c’est l’Oisans Mon pays ce n’est pas la chaleur Mon pays c’est la neige Attirent l’hiver des frimousses Rousses Veuves de l’océan Prendre un peu de couleur Pour un temps

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Le Triathlon des Mots de Livres et Palabres – 18 mars 2016 -­‐ Huez

Visages des cimes -­‐ Daniel

Il avait beaucoup neigé sur l’Oisans. C’est ce qui avait décidé Julien d’aller randonner du côté de l’Alpe d’Huez. Il avait décidé de faire le couloir de la pyramide. Arrivé au Pic Blanc, il commença par boire un thé dans sa timbale. Comme il avait un point douloureux sur le mollet, il se massa avec de l'huile de camphre. Au moment de partir rejoindre la Pyramide, il remarqua quelqu’un qui mettait ses peaux de phoques sur ses skis. Les deux hommes se regardèrent et échangèrent rapidement. Ils voulaient faire le même itinéraire. Julien dit qu’il connaissait bien le parcours, il l’avait déjà fait plusieurs fois. Pour Alain, c’était la première fois mais il dit « je suis en forme, j’ai mangé des pâtes et des patates douces » ils partirent donc ensemble et Refuge du Goûter -­‐ Mont Blanc au bout d’une demi-­‐heure, ils avaient rejoint le sommet de ma Pyramide. Alain dit, un peu effrayé, « on est au bord de l’enfer ». Ils commencèrent la descente et Julien s’extasiait sur la beauté des paysages. Avant la fin de la descente, il se mit à fredonner, mais assez fort pour qu’Alain l’entende : Mon pays, ce n’est pas que des congères, ce sont de jolis flocons Mon pays, ce n’est pas un pays que l’on traverse tout schuss, c’est un pays où je plante mon hamac Mon pays l’Oisans, ce n’est pas le pays de Satan, c’est la rencontre des amants Mon pays l’Oisans, ce ne sont pas que des téléskis, ce sont aussi de beaux névés Mon pays l’Oisans, ce n’est pas la mort aux trousses, c’est le canal des Sarrasins Mon pays l’Oisans, je glisse pour toi… Ainsi se termine l’expédition de nos deux randonneurs à travers l’Oisans

Visages des cimes -­‐ Patricia

-­‐ Bonjour Monsieur -­‐ Bonjour Monsieur -­‐ Que faites-­‐vous près de cette boîte aux lettres géantes ? -­‐ Je poste mon courrier de suggestions pour le projet nommé « Visages des Cimes » et je pense avoir des idées irréfutables pour mener à bien mes élucubrations géniales. -­‐ Oh, mais je vous trouve vantard comme Matamore -­‐ Ah Monsieur, vous n’allez pas m’agonir d’insultes ni me Refuge de Febrouze -­‐ Mont-­‐Blanc -­‐ Italie bourrer de horions -­‐ En tout cas si votre projet a pour but d’ajouter des hordes sauvages aux touristes pépères qui se contentent de jouer au mah-­‐jong en pyjama ou qui regardent des rodéos à la télé, libre à vous, mais moi je préfère mon Oisans comme je l’aime car l’amour d’Huez, ce n’est pas que tire-­‐fesses, c’est aussi cha-­‐cha-­‐ cha. L’hiver ici ce n’est pas tap-­‐tap sur les tablettes de chocolat, c’est aussi pouce au coin du feu sans flocons sur papa, et le printemps ici, ce n’est pas pleige et neige, ou brousse et mousse, c’est jardiner comme un fada. -­‐ Je comprends Monsieur – on dit bien drêche en novembre, Noël en décembre -­‐ Je vous salue Monsieur -­‐ Moi de même Monsieur

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Le Triathlon des Mots de Livres et Palabres – 18 mars 2016 -­‐ Huez

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L’échansonnerie Corps des échansons au service d'un roi, d'un prince. Pièce du palais où se faisait la distribution du vin. échanson Personnage qui était chargé de servir à boire à la table d'un roi, d'un prince. (Les échansons de la maison du roi de France étaient soumis à l'autorité du grand échanson de France, qui hérita des fonctions du bouteiller de France sous Charles VII.) Voici quelques textes présentés par André Framboise (Boby Lapointe) Elle s'appelait Françoise Elle avait peu d'avantages Mais on l'appelait Framboise Pour en avoir davantage Une idée de l'adjudant Elle s'en fit rajouter Qui en avait très peu, pourtant, des idées A l'institut de beauté, ah ah ah ! Elle nous servait à boire On peut, dans le Maine-­‐et-­‐Loire, Dans un bled du Maine-­‐et-­‐Loire S'offrir de beaux seins en poire Mais ce n'était pas Madelon Y a un institut d'Angers Elle avait un autre nom Qui opère sans danger Et puis d'abord, pas question Des plus jeunes aux plus âgés De lui prendre le menton On peut presque tout changer D'ailleurs, elle était d'Antibes ! Excepté ce qu'on ne peut pas ! Quelle avanie ! Quelle avanie ! Avanie et Framboise Avanie et Framboise Sont les mamelles du destin ! Sont les mamelles du Destin ! Pour sûr qu'elle était d'Antibes ! Davantage d'avantages C'est plus près que les Caraïbes Avantagent davantage C'est plus près que Caracas Lui dis-­‐je, quand elle revint Est-­‐ce plus loin que Pézenas ? Je ne sais pas Avec ses seins angevins, deux fois dix ! Et tout en étant Française Permets donc que je lutine L'était tout de même Antibaise Cette poitrine angevine Et, bien qu'elle soit Française, Mais elle m'a échappé Et malgré ses yeux de braise A pris du champ dans le pré Ça ne me mettait pas à l'aise Et je n'ai pas couru après De la savoir Antibaise Je ne voulais pas attraper Moi qui serais plutôt pour ! Une Angevine de poitrine ! Quelle avanie ! Moralité : Avanie et Framboise Avanie et mamelles Sont les mamelles du destin ! Sont les framboises du destin

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Le Triathlon des Mots de Livres et Palabres – 18 mars 2016 -­‐ Huez

Ta Katie t’a quitté (Boby Lapointe) Ce soir au bar Ta tactique était toc De la gare Ta tactique était toc Igor hagard est noir Ta Katie t'a quitté Il n'arrête guère de boire Ote ta toque et troque Car sa Katia, sa jolie Katia vient de le quitter Ton tricot tout crotté Sa Katie l'a quitté Et ta croûte au couteau Il a fait chou blanc Qu'on t'a tant attaqué Ce grand duc avec ses trucs, ses astuces, ses ruses Contre un tacot coté de Russe blanc Quatre écus tout compté "Ma tactique était toc" dit Igor qui s'endort, ivre Et quitte ton quartier mort au comptoir du bar Ta Katie t'a quitté Un Russe blanc qui est noir Ta Katie t'a quitté Quel bizarre hasard se marrent Ta Katie t'a quitté Les fêtards paillards du bar. Ta Katie t'a quitté Car encore Igor y dort Tout à côté, des catins décaties taquinaient un Mais près d'son oreille cocker Merveille un réveil vermeil, Coquin Lui prodigue des conseils Et d'étiques coquettes tout en tricotant Pendant son sommeil: caquetaient et Discutaient et critiquaient Tic tac tic tac Un comte toqué, qui comptait en tiquant, tout un Ta Katie t'a quitté tas de tickets Tic tac tic tac De quai. Ta Katie t'a quitté Quand tout à coup... Tic tac tic tac Tic tac tic... T'es cocu, qu'attends-­‐tu ? Brrrrrr... Cuite-­‐toi, t'es cocu T'as qu'à, t'as qu'à t'cuiter "Oh matin quel réveil Et quitter ton quartier Mâtin quel réveille matin" Ta Katie t'a quitté S'écrie le Russe blanc de peur "Pour une sonnerie C'est une belle çonnerie!"

Bobo Léon (Boby Lapointe – 1961) Il a du bobo Léon Il porte un bandeau Léon Il a du bobo Léon Oh, pauvre Léon D'abord il ne s'appelle pas Léon Mais je ne me souviens plus de son nom J'peux pourtant pas l'appeler Hortense Et puis ça n'a pas d'importance

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Il a du bobo Léon Il va peut-­‐être canner Léon Il a du bobo Léon Oh, pauvre Léon On l'a mené à l'hôpital Pour le soigner où il avait mal Il s'était fait mal dans la rue Mais on l'a soigné autre part Et il est mort !...


Le Triathlon des Mots de Livres et Palabres – 18 mars 2016 -­‐ Huez

Le tube de toilette (Boby Lapointe) Pour faire un tube de toilette En chantant sur cet air bête Avec des jeux de mots laids Il faut pondre des couplets Permets que je te réponde C'est sûr, faut que tu les pondes Bon, mais que dois-­‐je pondre ? Que ponds-­‐je. Que ponds-­‐je. Pot podet pot pot Le dernier mot qui t'a servi était :"Ponds-­‐je" Serviette éponge ! parfait ! ... Allez vas-­‐y, je vais t'aider J'apprécie quand de toi l'aide Gant de toilette Me soutient cela va beau-­‐ Ce lavabo coup plus vite c'est bien la vé-­‐ C'est bien lavé rité, ça nous le savons A nous l'savon DE TOILETTE

Sur ce piano les touches t'y aident Les douches tièdes Ton air est bon, mais mon chant point Mets mon shampooing Il s'ra peut-­‐êt' pas sal' demain Salle de bains Il m'aura en tout cas miné Ou cabinet DE TOILETTE Eau chaude eau froide eau mitigée Cette salade, on verra dans Un verre à dents Un instant si c'est le bide, et C'est le bidet Est-­‐ce à répéter ou à taire T'es au water J'aimerais mieux que d'aut' la vendent Eau de lavande, eau DE TOILETTE

Eau chaude eau froide eau mitigée Ma face de carême harassée Crème à raser Pour sûr aura ce soir les tics Rasoir électrique Ils font rire les gosses mes tics Les cométiques Sur ma gueule d'empeigne à moustache PEIGNE A MOUSTACHE COSMÉTIQUES CREME A RASER RASOIR ELECTRIQUE SERVIETTE EPONGE CHANSON DE TOILETTE TRÈS POÉTIQUE TOC

VINCENT ROCA Deauville : enchères (pas données) aux « yearlings » (étalon d'un an) Pour venir à Deauville, cette année nous avons pris le métro, la nouvelle ligne 15, Gambetta-­‐Deauville ! Bien sûr on s'est fait haranguer par un ancien pauvre qui faisait la manche, le bon bougre, cherchait quelques centaines de milliers d'euros pour rester propre et s'offrir un yearling pour survivre. C'est ce qui s'appelle avoir l'estomac dans l'étalon. Il faut savoir que le guide du Routard vient de sortir un « Deauville pas trop cher » qui permet de dégotter des petits yearlings de bois à 500 € et des plaques pour jouer au Géant Casino. À Deauville, on vous déroule le tapis vert ... Ici le comique est croupier et la banque vous taille des croupières ... Le Casino est une femme aimante, disponible et compréhensive : le tripot du guerrier ! Pour t'initier à Deauville, tu n'as pas trop le choix, tu fais école de cheval ou école de casino, tu passes le bac « haras» ou le baccara ... On dit qu'à Deauville les gens se la pètent. C'est faux. Les chevaux se la pètent ! Ils sont mégalos, roulent en harnais-­‐Davidson, fument des cigares de la avoine et leurs écuyères sont en argent. Contrairement au reste du monde, dans les grands restaurants deauvillais, vous ne verrez jamais un client renvoyer un cheval en cuisine parce qu'il est bouchonné ! Les chevaux de course, les mauvaises langues disent qu'on les séquestre. N'importe Quoi ! Ici, à Deauville, c'est l‘embellie poulain ! On a de la suite dans l'équidé ! Mais attention, on n'accepte que le gratin du crottin ! Et les chevaux qui n'ont paleron : à la boucherie : Pour les bêtes déprimées, les psys organisent des thérapies de croupes, un peu de jus de pomme et hop, on repart, calvanisé ! Chaque année, lors du festival du Cinéma américain, « Autant en emporte le vent » oblige, il faut amener les starlettes aux haras ... Bien sûr, on achève bien les chevaux. Ils traversent le pont des Belges, clopin-­‐clopant, la mort aux dents, à rides abattues, pour aller se reposer dans un trou de terre à Trouville . Le Maire, à cheval sur les principes, rend un dernier et vibrant hommage à la race chevaline, une sorte de discours du trot, il n'oublie pas de placer sa formule préférée : « Vous hennîtes? Eh bien chantez, maintenant ! » ... Et de conclure, par ce cri du cœur : « C'est pas tout ça, Deauvillaises, Deauvillais. au turf !

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Le Triathlon des Mots de Livres et Palabres – 18 mars 2016 -­‐ Huez

Caen (Raymond Devos) J'avais dit, "pendant les vacances, je ne fais rien!... rien!... je ne veux rien faire". Je ne savais pas où aller. Comme j'avais entendu dire: "A quand les vacances?... A quand les vacances?..." Je me dis: "Bon!... je vais aller à Caen... Et puis à Caen!... ça tombait bien, je n'avais rien à y faire." Je boucle la valise... je vais pour prendre le car... je demande à l'employé: -­‐ Pour Caen, quelle heure? -­‐ Pour où? -­‐ Pour Caen! -­‐ Comment voulez-­‐vous que je vous dise quand, si je ne sais pas où? -­‐Comment? Vous ne savez pas où est Caen? -­‐ Si vous ne me le dites pas! -­‐ Mais je vous ai dit Caen! -­‐ Oui!... mais vous ne m'avez pas dit où! -­‐ Monsieur... je vous demande une petite minute d'attention! Je voudrais que vous me donniez l'heure des départs des cars qui partent pour Caen! -­‐ !!... -­‐ Enfin!... Caen!... dans le Calvados!... -­‐ C'est vague! -­‐ ... En Normandie!... -­‐ !!... -­‐ Ma parole! Vous débarquez! -­‐ Ah!... là où a eu lieu le débarquement!... En Normandie. A Caen... -­‐ Là! -­‐ Prenez le car. -­‐ Il part quand? -­‐ Il part au quart. -­‐ !!... Mais (regardant sa montre)... le quart est passé! -­‐ Ah! Si le car est passé, vous l'avez raté. -­‐ !!... Alors... et le prochain? -­‐ Il part à Sète. -­‐ Mais il va à Caen? -­‐ Non il va à Sète. -­‐ !!... Mais, moi, je ne veux pas aller à Sète... Je veux aller à Caen! -­‐ D'abord, qu'est-­‐ce que vous allez faire à Caen? -­‐ Rien!... Rien!... Je n'ai rien à y faire! -­‐ Alors si vous n'avez rien à faire à Caen, allez à Sète. -­‐ !!... Qu'est-­‐ce que vous voulez que j'aille faire à Sète? -­‐ Prendre le car! -­‐ Pour où? -­‐ Pour Caen. -­‐ Comment voulez-­‐vous que je vous dise quand, si je ne sais pas où!... -­‐ Comment!... Vous ne savez pas où est Caen? -­‐ Mais si je sais où est Caen!... ça fait une demi-­‐heure que je vous dis que c'est dans le Calvados!... Que c'est là où je veux passer mes vacances, parce que je n'ai rien à y faire! -­‐ Ne criez pas!... Ne criez pas!... On va s'occuper de vous. Il a téléphoné au Dépôt. Mon vieux!... (regardant sa montre) : A vingt-­‐deux, le car était là. Les flics m'ont embarqué à sept... Et je suis arrivé au quart. Où j'ai passé la nuit!

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Le Triathlon des Mots de Livres et Palabres – 18 mars 2016 -­‐ Huez Dernière Heure (Raymond Devos)

Figurez-­‐vous qu'il y a quelques jours, on sonne à la porte de la maison. C'était ma belle-­‐mère... Elle me dit : "Je sens que ma dernière heure est arrivée, je voudrais la passer chez vous !" Moi, je me dis : "Une heure, c'est vite passé..." Je lui dis : "Entrez, belle-­‐maman !" Pauvre belle-­‐maman ! Je dois dire que j'aurais passé une partie de ma vie à la semer ! Je l'ai semée partout ! Je l'ai semée sur un quai de gare... dans la foule... Je l'ai même semée dans un champ ! (Sans jeu de mot !) Alors, en l'accueillant... je ne faisais que récolter ce que j'avais semé ! Bref ! Je lui dis : "Entrez, belle-­‐maman ! Installez-­‐vous !" Une heure se passe. Rien ! Je lui dis (montrant sa montre) : "Belle-­‐maman, l'heure tourne !" Elle me dit : "Vous êtes pressé ?" Je lui dis : "Moi, non ! Mais vous... Vous allez vous mettre en retard !" "Oh, elle me dit, je ne suis pas à une seconde près ! " Elle chausse ses lunettes et elle se met à lire les nouvelles de dernière heure ! Alors la, je lui ai dit : "Belle-­‐maman, ce n'est pas très honnête, ce que vous faites ! Quand on a convenu d'une heure, on s'y tient ! " C'est vrai ! D'autant que je croyais que sa dernière heure, elle ferait soixante minutes, une durée normale, quoi ! Tandis que la, elle n'en finissait plus, sa dernière heure ! D'autant qu'elle me dit : "Qu'est-­‐ce qu'on joue ce soir à la télé ?" Je lui dis : "Les cinq dernières minutes, belle-­‐maman !" Elle me dit : "Oh, c'est plus qu'il ne m'en faut !" Et elle s'installe devant le poste. Quand elle a vu que c'était, l'histoire d'un monsieur qui essayait de semer sa belle-­‐mere, elle me dit : "J'ai déjà vu le film. D'ailleurs, il est temps de passer de l'autre coté !" Je lui dis : "Voila une sage résolution, belle-­‐maman ! Faites ! Passez donc !" Et elle est passée dans la chambre d'à coté ! Depuis, on en est là... On ne sait plus sur quel pied danser ! De temps en temps, on allume des bougies pour créer l'atmosphère... pour inciter au recueillement ! Dans ces moments-­‐là, vous vous surprenez à marmonner des phrases ambiguës : "Tiens ? Il y en a une qui ne va pas tarder à s'éteindre ! Forcement ! Cela fait plus d'une heure qu'elle se consume !" Alors, les heures passent ! Onze heures ! "Vous prendrez bien un bouillon, belle-­‐maman ? Non ?... Ah !?.." Une heure plus tard : "Et un bain de minuit, bien glac... Non ?" "Non, mais je fumerais bien une cigarette, la dernière !" "Ah !! Va chercher le paquet !" Et tout le paquet y est passé ! De plus, elle ironise : "Oh, je ne sais même plus où mettre mes cendres." Forcément, le cendrier est plein ! Je n'ose pas le vider ! On va encore dire que j'essaie de semer ma belle-­‐mère !

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Le Triathlon des Mots de Livres et Palabres – 18 mars 2016 -­‐ Huez

Les goûts d'Olga (Gérard Morel -­‐ 1999) Le poulet, Olga n'aime pas Le poisson si Sauf la queue qu'Olga n'aime pas Mais son chat si La brioche, Olga n'aime pas Les éclairs si Astiquer ça la gêne pas Mais laver si Ajaccio, Olga connaît pas Mais Calvi si Et Marinella n'apprécie pas Mais Anne si Faire sa fière, Olga n'aime pas S'effacer si La queue d'pie, Olga la met pas L'anorak si De boulot, elle en manque pas Mais de sous si Et son boulot très payant n'est pas Salissant si

A son père elle ressemble pas A sa mère si Et sa mère ne lui en veut pas Mais son père si Faire un môme, Olga ne veut pas Mais l'élever si Se marier, Olga n'y tient pas Mais bibi si Avant de la voir j'savais pas Mais après si Que de pierre le cœur j'avais pas D'amadou si Les p'tits gros Olga n'aime pas Les grands secs si Que j'aime Olga, ça c'est sûr papa Qu'Olga m'aime non.

les ptits papiers (Serge Gainsbourg) Laissez parler Les p'tits papiers A l'occasion Papier chiffon Puissent-­‐ils un soir Papier buvard Vous consoler Laisser brûler Les p'tits papiers Papier de riz Ou d'Arménie Qu'un soir ils puissent Papier maïs Vous réchauffer Un peu d'amour Papier velours Et d'esthétique Papier musique C'est du chagrin Papier dessin Avant longtemps

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Laissez glisser Papier glacé Les sentiments Papier collant Ça impressionne Papier carbone Mais c'est du vent Machin Machine Papier machine Faut pas s'leurrer Papier doré Celui qu'y touche Papier tue-­‐mouches Est moitié fou

C'est pas brillant Papier d'argent C'est pas donné Papier-­‐monnaie Ou l'on en meurt Papier à fleurs Ou l'on s'en fout Laissez parler Les p'tits papiers A l'occasion Papier chiffon Puissent-­‐ils un soir Papier buvard Vous consoler Laisser brûler Les p'tits papiers Papier de riz Ou d'Arménie Qu'un soir ils puissent Papier maïs Vous réchauffer


Le Triathlon des Mots de Livres et Palabres – 18 mars 2016 -­‐ Huez

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Le Triathlon des Mots de Livres et Palabres – 18 mars 2016 -­‐ Huez

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