REVUE DE PRESSE DE LA PIÈCE "L'ASSEMBLÉE" PRÉSENTÉE EN 2020 - PORTE-PAROLE: Annabel Soutar

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ROSEMONDE

CLIENT: Porte Parole L'Assemblée - reprise Au 5 mars 2020


L'ASSEMBLÉE

du 25 février au 8 mars 2020 Théâtre ESPACE GO 4890, boul. Saint-Laurent, Montréal

UNE PRODUCTION DE PORTE PAROLE, avec la collaboration d'ESPACE GO


À la fois humoristique et sérieuse, vibrante d’actualité, L'Assemblée met en scène quatre femmes de cultures, d’expériences et d’idéologies politiques différentes qui discutent de leurs visions à propos des accommodements raisonnables, de l’identité nationale québécoise et de la place des femmes dans la société civile. Pressées par le temps, forcées de s'entendre sinon de s'écouter, comment ces quatre femmes d'horizons et de croyances lointains, le plus souvent, opposées, pourront-elles relever le défi qui leur est présenté ? Choc des idées, paroles franches et émotions à fleur de peau contribuent à faire vivre au spectateur un voyage aux montagnes russes inattendues. La pièce acclamée par la critique en 2019 promet encore cette année le meilleur du théâtre documentaire.

Texte : Alex Ivanovici + Annabel Soutar + Brett Watson Mise en scène : Chris Abraham Avec Sounia Balha + Pascale Bussières + Amélie Grenier + Nora Guerch + Carlo Mestroni + Brett Watson Assistance à la mise en scène : Marie Farsi Lumière : Luc Prairie Conception sonore : Antoine Bédard Scénographie : Simon Guilbault Costumes : Dominique Coughlin Techniciens vidéo : Guillaume Arseneault + Amelia Scott Régie : Guillaume Cyr


EXTRAITS DE CRITIQUES

« En amenant le public à réfléchir et à participer au spectacle, les artisans de la pièce poussent jusqu’au bout une démarche profondément démocratique sur l’art de débattre, de réunir des points de vue opposés, de déconstruire les préjugés et, surtout, d’écouter l’autre. Loin des rumeurs et du bruit. » - Mario Cloutier, La Presse+

« C’est du théâtre documentaire à son meilleur. J’ai adoré, et je trouve que ça devrait être obligatoire. » - Rebecca Makonnen, Esprit critique, ICI Radio-Canada

« Scotchée à mon siège, captivée par la partie très polarisée de ping-pong politique et émotif que se livraient les quatre actrices, je ne me suis pas ennuyée une seule minute. » - Nathalie Petrowski, La Presse+

«L’Assemblée nous tient en haleine du début à la fin tel un suspense politique bien ficelé. Porte Parole nous donne une réponse par le théâtre à une problématique de plus en plus présente : comment réussir à dialoguer dans un monde où la surcommunication provoquée par les médias sociaux devient rapidement sous-communication. » - Jean-Claude Côté, revuejeu.org

« Des performances uniformément étourdissantes de véracité. L’argument est soutenu, et le public, lui, sort convaincu. » - Pierre-Alexandre Buisson, la bibleurbaine.com

« C’est très, très, très, très bon. » - Catherine Brisson, 98,5 fm

« Cette ouverture à la conversation, manifestée par une invitation au public à créer sur la scène sa propre assemblée, est nécessaire et remet en question notre capacité à véritablement comprendre l’autre. » - François Jardon-Gomez, Le Devoir


EXTRAITS DE CRITIQUES « L’Assemblée est un « must to see » cette saison. Vraiment. Touchant, pertinent, confrontant et déstabilisant, ce qui se joue sur la scène de GO st crucial et hautement intéressant dans le contexte social et politique actuel. Va voir cela et vite. » - Jordan Dupuis, Quartier général « On se sent interpellé comme rarement au théâtre de nos jours. » - Ariane Krol, La Presse+ « Les comédiennes et les deux animateurs du débat nous entraînent dans la fosse aux lionnes. Une heure cinquante d’échanges tendus, souvent malaisants, ponctuée de touches d’humour rustique ou cinglant.» - Agnes Huguet, mazrou.com

« L’Assemblée est le genre d’œuvre qui nous habite longtemps. On continue à y penser plusieurs jours après y avoir assisté. C’est une pièce qui a le pouvoir de nous mettre face à nos propres idées préconçues et de provoquer la réflexion. À voir absolument! » - Nancie Boulay, arp.media

« L’impact sur le spectateur demeure totalement viscéral. L’ovation debout n’est donc que justifiée. » - Élie Castiel, revuesequences.org « Une œuvre tout sauf politiquement correcte. Le débat est vif, agrémenté d’arguments raisonnés ou issus de l’expérience de vie des protagonistes, souvent drôle et toujours sujet à réflexion pour le public. » - Sophie Jama, pieuvre.ca









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24 Heures Montréal






Échos de scène

PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Guide d’éducation sexuelle pour le nouveau millénaire, avec Chloé Barshee, Samuel Brassard et Guillaume Rodrigue, mis en scène par Gabrielle Lessard, est présentée à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier, jusqu’au 7 mars.

Nos suggestions de spectacles. Publié le 25 février 2020 à 17h00

SILVIA GALIPEAU LA PRESSE

LUC BOULANGER LA PRESSE

STÉPHANIE MORIN LA PRESSE


En vedette : tout dire, sans être vulgaire Le Théâtre Denise-Pelletier ose ces jours-ci un texte franc, cru, drôle et touchant, et surtout dans l’air du temps, sur un sujet qu’on a jusqu’ici peu vu sur scène : la découverte de la sexualité, avec toutes les maladresses, questions et pulsions que cela suppose, pour le meilleur, mais surtout pour le rire. Car l’on rit effectivement énormément devant ce trio d’adolescents de 17 ans aux hormones dans le tapis : Oli, le sympathique antihéros (« youhou, la puberté, t’es où ? »), So, sa copine, et Ben, le meilleur ami qui s’incruste, mi-haïssable, mi-magnétique. À la libido surtout électrique. Mention spéciale au jeu du personnage, plus vrai que nature. La pièce, signée Olivier Sylvestre, est campée fin 1999, dans une ambiance de fin du monde et de bogue de l’an 2000. Comme seuls décors : un canapé, et surtout une série de ballons enfilés tels des chaînes, en guise de clin d’œil (un peu gros) à la passion du personnage d’Oli pour le médiéval. Les comédiens (par ailleurs très justes) nous plongent instantanément dans leur quotidien : cégep d’Ahuntsic, sciences sociales, et autres week-ends passés à jouer à la console dans le sous-sol. Avec une seule idée en tête : ça. Parce que c’est comme ça, quand on a 17 ans. Rappelez-vous. Impossible de ne pas faire le parallèle avec l’excellente série de Netflix Sex Education : car si l’époque n’est pas la même et le scénario est complètement différent, le sujet (l’obsession !) demeure. Et le ton est ici tout aussi juste. Et, bien évidemment, gênant par moments. Fous rires complices de mise. La mise en scène, signée Gabrielle Lessard, réussit habilement, avec juste assez de détails, de gestes et de sons (!), à tout dire, tout faire, sans jamais tomber dans le vulgaire. Au contraire. Même la fameuse scène de la première fois (parce que ce qui doit arriver finit effectivement par arriver, après tout, c’est le sujet), quoiqu’un peu longuette, demeure coquine, explicite, mais pudique. À l’heure de la porno et de la vulgarité gratuite : chapeau !

Guide d’éducation sexuelle pour le nouveau millénaire. Jusqu’au 7 mars, à la salle FredBarry. > Consultez le site du spectacle

En reprise : invitation à L’assemblée


PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Pascale Bussières et Sounia Balha dans la pièce L’assemblée à Espace Go

À la demande générale, la production de Porte Parole, compagnie pionnière du théâtre documentaire au Québec, est de retour à Espace Go. Ce texte coécrit par Annabel Soutar, Brett Watson et Alex Ivanovici s’intéresse à la polarisation du discours politique et social dans nos démocraties qui semblent de plus en plus fragiles. Comme si les passions et les émotions des citoyens avaient pris le dessus sur la raison et le débat de fond. Voir cette polarisation exposée en trois dimensions sur scène nous invite à prendre du recul. Le théâtre devient alors un espace de discussion unique et nécessaire.

L’assemblée. Du 25 février au 8 mars, à Espace Go. En anglais, jusqu’au 7 mars, au studio du Centre national des Arts. > Consultez le site de l’Espace Go > Consultez le site du Centre national des Arts

Création : dystopie à la Black Mirror

PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION


Une partie de l’équipe de L’Inframonde prise au lancement de saison : Catherine Vidal, metteure en scène, Yannick Chapdelaine, directeur de la compagnie et comédien, Catherine Lavoie, comédienne, et Simon Landry-Désy, comédien

Le Théâtre La Bête Humaine est de retour à la Petite Licorne dès le 2 mars, avec

L’Inframonde, de Jennifer Haley, dans une traduction d’Étienne Lepage. La distribution est composée de Yannick Chapdelaine, Simon Landry-Désy, Catherine Lavoie, Simone Noppen, Igor Ovadis et Alyssa Romano, sous la direction de Catherine Vidal. La production décrit L’Inframonde comme « un nouveau jeu virtuel où l’immersion est totale » et comble tous les sens. Un thriller dystopique et un genre de « Black Mirror théâtral » qui mélange drame et science-fiction. La pièce aborde les dérives potentielles et les questions éthiques soulevées par l’omniprésence des jeux vidéo et de la réalité virtuelle dans la société. On aborde aussi les concepts de liberté et de la responsabilité.

L’Inframonde. Du 2 mars au 3 avril, à La Licorne. > Consultez le site de La Licorne

À Québec : Rothko sur scène

PHOTO GUILLAUME SIMONEAU, FOURNIE PAR LA BORDÉE

Michel Nadeau et Steven Lee Potvin dans Rouge

En 1958, Mark Rothko recevait la plus lucrative commande d’œuvres de l’histoire de l’art moderne : des toiles destinées à orner les murs du luxueux restaurant Four Seasons de Manhattan. Pendant deux ans, son jeune et idéaliste assistant Ken l’épaulera dans sa tâche, subissant les foudres de l’intransigeant peintre américain… jusqu’au jour où l’élève décidera d’affronter le maître pour le mettre face à ses propres contradictions. Les acteurs Michel Nadeau et Steven Lee Potvin partagent la scène du théâtre La Bordée dans Rouge, un duel d’acteurs où il est question du sens de l’art, mais aussi du pouvoir destructeur de l’argent et de la célébrité. Un texte signé John Logan, traduit par Maryse Warda et mis en scène par Olivier Normand.

Rouge. Du 25 février au 21 mars, à La Bordée. > Consultez le site de La Bordée


Étude : le théâtre de création plus populaire que jamais

PHOTO RADIO-CANADA/ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Christine Beaulieu et Mathieu Gosselin. Le succès de la pièce J’aime Hydro de Christine Beaulieu, créée en 2015, confirme la popularité du théâtre de création.

Selon des données compilées par l’Observatoire de la culture et des communications l’an dernier, le théâtre de création a le vent en poupe au Québec. Désormais, les nouvelles pièces sont plus populaires que les classiques, alors qu’auparavant, on observait le phénomène inverse. Entre 2004 et 2018, le nombre de spectacles de création au Québec a plus que doublé, passant de 280 à 632 productions. Et la fréquentation a bondi de 806 436 à 1 135 508 spectateurs. Pendant ce temps, le théâtre de répertoire au Québec est passé de 103 à 68 spectacles produits (vus par 320 834 personnes en 2018). © La Presse (2018) Inc. Tous droits réservés.


Édition du 25 février 2020 - Section ARTS ET ÊTRE - Écran 11











Édition du 24 février 2020 - Section ARTS ET ÊTRE - Écran 5
















ICI Radio-Canada - Nouvelles (site web) Arts, lundi 24 février 2020 741 words

Le théâtre documentaire : il faut oser dialoguer avec le diable Radio-Canada L'art d'Annabel Soutar veut rassembler les gens malgré leurs divisions. C'est pourquoi, pour elle, il est essentiel de présenter tous les points de vue sur scène, même si ceux-ci peuvent être troublants. Même s'ils sont portés par de violents misogynes. Cette dramaturge et productrice de théâtre documentaire est derrière le succès retentissant de J'aime Hydro. Elle a aussi braqué les projecteurs sur des plaies ouvertes de la société, avec des pièces comme Fredy, abordant le pro lage racial et la mort de Fredy Villanueva; Grain(s), qui a traité des OGM et de Monsanto; et sa plus récente pièce, L'assemblée, qui aborde le féminisme, le port de signes religieux et l'immigration. Un monument sur lequel est inscrit le nom des 14 victimes de la tragédie de l'École polytechnique de Montréal. Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers Elle travaille présentement sur Projet Polytechnique, qui revient sur les traces de l'attaque antiféministe ayant causé la mort de 14 femmes, le 6 décembre 1989. La compagnie de théâtre Porte Parole est toujours à la recherche de la question principale qui va guider la pièce, mais l'équipe sait qu'elle va aborder la violence, la misogynie, et comment on communique autour de ces tueries qu'on voit beaucoup aux États-Unis, a expliqué Annabel Soutar sur le plateau de Tout le monde en parle. Le comédien Jean-Marc Dalphond a d'ailleurs un rapport très personnel avec la tuerie - sa cousine était une des victimes du tireur Marc Lépine. Il a été choqué l'an dernier, lorsqu'il a publié la liste des victimes sur son l Twitter, et que des personnes l'ont accusé d'instrumentaliser le carnage pour resserrer les lois encadrant les armes à feu. Je lui ai dit : "Il faut que tu interviewes ces gens-là, il faut qu'on aille chercher ces gens-là et leur demander peut-être de façon anonyme, peut-être qu'on ne peut pas s'attendre à ce qu'ils fassent ça avec leur vrai nom mais il faut aller dialoguer avec le diable, un petit peu, explique Annabel Soutar. Elle a af rmé que la pièce ne prendrait pas la défense des personnes misogynes, mais qu'il fallait entendre leur point de vue. Le but étant d'apprendre à changer notre manière de communiquer en tant que société, pour ultimement éviter la violence. Je crois que, si l'on veut comprendre la violence, il faut être en contact avec la violence. Ne pas faire la moraleLe théâtre d'Annabel Soutar est incisif, il met son doigt sur le bobo, mais il n'apporte pas de réponses dé nitives pour autant. La productrice et dramaturge Annabel Soutar Photo : Avanti Groupe / Karine Dufour Elle témoigne que les spectateurs et spectatrices peuvent en ressentir des frustrations, comme avec L'assemblée, qui ne prend pas position. On présente plutôt « des chicanes », et on invite ensuite le public à prendre parole. C'est très important qu'on ne soit pas une église. Je ne suis pas là pour faire la morale, a-t-elle soutenu. Je crois [qu'il faut] mettre en contact les différentes voix de la société pour mieux s'écouter.


Démocratiser le théâtreLe but de l'exercice est en n de compte de rendre le débat accessible à tous. Pour Annabel Soutar, il est essentiel que son art aborde un con it, et que les enjeux re ètent des gens issus de partout dans la société. Et c'est en ce sens que la dramaturge déplore que le théâtre ne soit « pas un espace populaire », mais qu'il semble réservé à une certaine élite. Je crois que les gens doivent manger du pop corn dans les théâtres, boire de la bière, hurler pendant le spectacle, se sentir en connexion avec la scène. Souvent, quand je m'en vais au théâtre, je me sens tellement à distance de ce qui se passe là-bas. Je crois que le théâtre existe pour le présent, nous rassembler dans le présent pour créer une démocratie puissante, plus humaine, et ça me manque dans le théâtre, souvent. Annabel Soutar, dramaturge et productrice L'assemblée sera présentée du 25 février au 8 mars à l'Espace Go, à Montréal. La version anglaise, The Assembly, sera quant à elle présentée du 25 février au 7 mars au Centre national des Arts, à Ottawa. La pièce Seeds sera reprise au Conservatoire d'art dramatique de Montréal le 29 février. Tout inclus sera présentée au Périscope à Québec à compter du 14 avril. Quant à Chère Éléonore, elle sera présentée en janvier prochain à l'Espace Go et Projet Polytechnique sera en tournée au Québec en 2022.


CHRONIQUE / Autour du coronavirus et du blocus ferroviaire, deux sujets. incontournables à Tout le monde en parle dimanche, on a parlé du retour d'un champion du monde, de survi.valisme et de blagues de <«mononcle». Mais c'est un discours très, rafraîchiss, ant sur un thé.âtre décoincé qui se sera démarqué du lot. Pionnière du théâtre documentaire, la

productrice et dramaturge Annabel Soutar ne craint pas la confrontation. elle la suscite. «1 l faut donner de la place aux conflits», croit celle qui a initié J'aime Hydro, et à qui je

décerne l'étoile du match. Dans L'assemblée,

qui porte sur la culture identitaire et la





CHRONIQUE / Autour du coronavirus et du blocus ferroviaire, deux sujets. incontournables à Tout le monde en parle dimanche, on a parlé du retour d'un champion du monde, de survi.valisme et de blagues de <«mononcle». Mais c'est un discours très, rafraîchiss, ant sur un thé.âtre décoincé qui se sera démarqué du lot. Pionnière du théâtre documentaire, la

productrice et dramaturge Annabel Soutar ne craint pas la confrontation. elle la suscite. «1 l faut donner de la place aux conflits», croit celle qui a initié J'aime Hydro, et à qui je

décerne l'étoile du match. Dans L'assemblée,

qui porte sur la culture identitaire et la





CHRONIQUE / Autour du coronavirus et du blocus ferroviaire, deux sujets. incontournables à Tout le monde en parle dimanche, on a parlé du retour d'un champion du monde, de survi.valisme et de blagues de <«mononcle». Mais c'est un discours très, rafraîchiss, ant sur un thé.âtre décoincé qui se sera démarqué du lot. Pionnière du théâtre documentaire, la

productrice et dramaturge Annabel Soutar ne craint pas la confrontation. elle la suscite. «1 l faut donner de la place aux conflits», croit celle qui a initié J'aime Hydro, et à qui je

décerne l'étoile du match. Dans L'assemblée,

qui porte sur la culture identitaire et la





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La Presse (site web)

Théâtre, lundi 9 septembre 2019 1202 words

Reprises au théâtre : encore une fois, si vous permettez LUC BOULANGER À chaque rentrée, le public est à l'affût de nouveautés. Or, cette saison, on retrouve plusieurs reprises de spectacles créés récemment dans les diverses programmations des théâtres. Question de permettre aux artistes d'approfondir un travail de création ; et au public de voir (ou revoir) des pièces qui ont fait leur marque. Tour d'horizon. Dans Le beau milieu , son essai controversé publié en 1999, le comédien Raymond Cloutier dénonçait le phénomène de « surproduction » au théâtre ; les dépenses folles des compagnies pour créer de nouveaux spectacles à tout prix ; ainsi que le manque de temps alloué aux interprètes dans le processus de création. Vingt ans plus tard, le beau milieu a changé. Cet automne, presque toutes les compagnies montréalaises programment des reprises. Du Rideau Vert - qui a amorcé sa saison avec Comment je suis devenu musulman , de Simon Boudreault, d'abord présenté à La Licorne au printemps 2018 - au Théâtre du Nouveau Monde (TNM) qui va reprendre La détresse et l'enchantement, de Gabrielle Roy, un solo créé au même endroit il y a 18 mois avec la merveilleuse Marie-Thérèse Fortin ; en passant par La Licorne, qui dès demain remet à l'af che Bonne

retraite, Jocelyne , le succès de Fabien Cloutier, avant de reprendre La meute , la troublante pièce de CatherineAnne Toupin, du 29 octobre au 23 novembre. « Longtemps, il y a eu une prime à la création, à l'inédit dans les programmations, explique Olivier Kemeid, qui a signé la mise en scène de La détresse et l'enchantement . Puis, les directions des théâtres ont senti un essouf ement. Des auteurs et des créateurs pouvaient travailler un an, deux ans et plus sur un spectacle qui allait tenir l'af che pour 10, 12 représentations... avant de tomber dans l'oubli. » Avec ses pairs, Olivier Kemeid s'est battu pour en nir avec ce qu'il appelle la « surprogrammation » des théâtres à Montréal : « Quand je suis arrivé à la direction artistique du Quat'Sous, en 2016, la compagnie présentait environ 12 spectacles par saison. Cette saison, il y a sept pièces [dont deux reprises], et chaque production tient l'af che plus longtemps en moyenne. » Dans l'esprit de La Veillée Programmer des reprises, redonner vie aux créations, permettre à une oeuvre de se déposer dans le temps et l'espace, « tout ça fait partie de l'esprit de La Veillée depuis les débuts de la compagnie », explique Carmen Jolin. Selon la directrice, il s'agit d'une des missions de La Veillée, la compagnie fondatrice du Prospero. Par exemple, dans les années 80, L'idiot , Till, l'espiègle et Un bal nommé Balzac , trois pièces avec Gabriel Arcand, ont eu droit respectivement à 157, 77 et 79 représentations. Ce qui est énorme pour un théâtre « d'exploration et de découvertes » ! « À La Veillée, on refuse de laisser mourir une production après l'avoir présentée 15 ou 20 fois, poursuit Mme Jolin. Succès ou non, on estime que ça fait partie du processus de création. » « Il faut donner aux artistes le temps d'approfondir leurs oeuvres. Et non se « garrocher » d'un spectacle à un autre, en étant toujours en train de programmer des primeurs. » - Carmen Jolin, directrice du Prospero


Pour la directrice du Prospero, la reprise d'une production permet à une équipe d'artistes et de concepteurs d'explorer une forme scénique et de la « rendre plus souple ». « Avec le temps, il y a des choses qui se perdent et d'autres qui s'ajoutent dans un spectacle », dit-elle. « Quelque chose d'indécent » L'hiver dernier, Philippe Cyr a travaillé sur les reprises de trois spectacles en même temps : Le brasier , de David Paquet ; Ce qu'on attend de moi , une pièce cosignée avec Gilles Poulin-Denis qui a été reprise cinq fois depuis sa création à l'OFFTA en 2017 ; sans oublier J'aime Hydro , l'immense succès de Christine Beaulieu. « Au Québec, on est beaucoup dans une organisation de productions, a con é le metteur en scène à La Presse . Avec toutes les ressources qu'on investit là-dedans, créatives, humaines et matérielles, il y a quelque chose d'indécent à ne pas faire vivre nos productions plus longtemps. » Si le temps de la « surprogrammation » et de l'en lade de nouvelles productions semble révolu, est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Le fait-on pour assurer la pérennité des oeuvres et rejoindre un plus large public ? Ou le fait-on par souci d'économie et par manque d'effectifs, à une époque où l'offre culturelle est abondante... et l'argent, rare ? « Je ne pense pas qu'on sauve beaucoup d'argent en reprenant des pièces, estime Oliver Kemeid. Une compagnie qui (re)programme un spectacle doit garantir un minimum d'heures de répétition payées aux acteurs. Il y a aussi des frais d'entreposage du décor, entre autres. » « Au

nal, le coût de production d'une reprise est presque le même que celui d'une nouvelle pièce. De plus, on a moins de couverture médiatique, parce que les critiques ont déjà couvert la création. » - Olivier Kemeid, directeur artistique du Quat'Sous Olivier Kemeid juge aussi important de permettre à une production d'atteindre « un autre public » que celui ciblé par le producteur de la création. Chez Duceppe, depuis quelques années, la compagnie donne un second souf e à des spectacles créés ailleurs que dans ses murs. Cette saison, Duceppe présentera à la Place des Arts

L'origine de mes espèces , de Michel Rivard, du 28 novembre au 7 décembre ; suivi par Les Hardings , d'Alexia Bürger, dès le 15 janvier ; deux pièces créées à La Licorne et au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui. « Pour un acteur, après avoir joué 30 ou 40 fois un rôle, le personnage s'imprime dans sa chair et son âme. Ça lui permet d'accéder à un état d'abandon fabuleux », conclut Kemeid. Et ça permet au public d'assister à des moments de grâce ! Quelques reprises... Au Quat'Sous Durant la saison 2019-2020, le Quat'Sous représentera Le tigre bleu de l'Euphrate , avec Emmanuel Schwartz, du 29 novembre au 7 décembre ; ainsi que Hidden Paradise , avec Marc Béland, au printemps 2020. Ce mois-ci, Olivier Kemeid a remonté L'Énéide , son texte inspiré de l'épopée de Virgile qu'il a créé en 2007 et promené un peu partout dans le monde. On parle ici d'une recréation et non d'une reprise. À Espace Go Parmi les autres pièces en rappel, on ne ratera pas le retour de Parce que la nuit de Dany Boudreault et Brigitte Haentjens, avec Céline Bonnier, du 23 octobre au 2 novembre. Et aussi L'assemblée , la percutante pièce documentaire de Porte Parole, cosignée Alex Ivanovici, Annabel Soutar et Brett Watson (du 25 février au 8 mars 2020). Au Théâtre Denise-Pelletier Claude Poissant a programmé la reprise d'un spectacle de Martin Faucher créé au Festival du Jamais Lu, Autour du Lactume , de Réjean Ducharme, avec Markita Boies (du 29 octobre au 9 novembre, à la salle Fred-Barry). Une production du Théâtre de La Rubrique de Jonquière, L'État , marque les retrouvailles de Normand CanacMarquis et de Martine Beaulne. La pièce est présentée du 24 septembre au 12 octobre à la salle Fred-Barry. Au Prospero


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