Lettre du limousin 106

Page 1

Le journal de la Région Limousin N° 106 FÉVRIER 2014

territoires parcours

en limousin et pas ailleurs

Valérie Dupuy aux côtés des femmes

Elle parie sur l’insertion professionnelle pour aider les femmes à accéder à l’autonomie. p. 5

La santé au plus près de chez vous

Kréon, la petite boîte qu’on s’arrache

Les Maisons de santé permettent d’améliorer l’offre de soins dans les territoires ruraux. Lire en page 6

Créatrice du scanner 3D sans contact, la petite Scop séduit les géants de l’automobile et de l’aéronautique. p. 2

culture

www.region-limousin.fr

les dix choix de la rédaction p. 14

La race limousine prend du muscle

Alors que se prépare le Salon de l’Agriculture à Paris, une quarantaine de scientifiques planche sur l’amélioration des qualités musculaires de la race bovine limousine. p. 4

Économies d’énergie

le Limousin a de la ressource La Région Limousin fait de la rénovation thermique des bâtiments et du confort des ménages une de ses priorités. Elle veut réduire la consommation énergétique de 25 % d’ici à 2020 et mise sur l’aide à la rénovation et la formation professionnelle pour développer l’économie locale. Lire page 8


en limousin et pas ailleurs

L’entreprise limougeaude vient de compléter sa chaîne de fabrication avec le rachat de l’italien Friulrobot.

Les plus grands font appel à Kréon Expérience Le savoir-faire de Kréon Technologie, spécialisée dans

la conception et la fabrication de scanners laser 3 D sans contact, est reconnu par les géants de l’automobile et de l’aéronautique.

Le bras Kréon Ace mis au point par l’entreprise limougeaude intègre une technologie high tech.

« Avant, on cherchait des partenaires. Désormais, ce sont les autres qui nous solli­ citent », sourit Christophe Gabeau, le responsable produits de Kréon Technologie. Inventeur du scanner laser 3 D sans contact voici plus de vingt ans, la petite entreprise limousine travaille désormais pour Airbus, Safran, PSA, Volkswagen ou encore Legrand et Lego. La technologie qu’elle a mise au point permet de contrôler les pièces utilisées dans le secteur aéronautique, automobile et la grande industrie. « Nous avons

une réputation de produits fiables et de haute qualité », se félicite Thierry Rebillard, le directeur général de cette société coopé­ rative et participative (Scop) qui, avec le récent rachat du fabricant italien de machines Friulrobot, peut maintenant proposer des solutions de mesure complètes : matériel, logiciel, formation et maintenance. Christophe Gabeau espère ainsi « démultiplier » le potentiel de vente par dix. Certes, Kréon Technologie réalise déjà environ 80 % de son chiffre d’affaires à l’international. Grâce

Axioma, la jeune pousse des pelouses au naturel Pionnier La petite entreprise briviste développe des formules

à son réseau de 40 distributeurs, elle a conquis une partie de l’Asie, de l’Australie, du Mexique et trois États des USA. Objectif, cette année : trouver des marchés en Amérique du Sud, notamment au Brésil, continuer à se développer en Russie, en Chine, et réussir son installation en Allemagne. « Notre solide expérience nous permet de sortir des produits très performants, assure le directeur général. Et notre petite taille, de rivaliser avec nos concurrents », parmi lesquels le géant Nikon. Un atout de taille, la recherche

Axioma, héritière d’un savoir-faire de quarante ans possède 60 formules d’avance.

pour doper naturellement la croissance des plantes. De nombreuses municipalités sont déjà intéressées.

«  On peut entretenir les espaces verts autre­ ment », estime Anthony Bugeat. Le PDG d’Axioma, qui conçoit et fabrique des produits naturels pour stimuler les plantes, en a persuadé trente municipalités. En Limousin, Brive entretient déjà son stade et ses parterres avec ses produits fabriqués à partir de

2

mélanges de macéras de plantes. « On favorise la vie du sol et du végétal, et on a moins besoin de produits phytosanitaires », explique le dirigeant d’Axioma qui assure aussi la formation des jardiniers. La société commercialise déjà 20 produits validés scientifiquement par Covertis, une entreprise spécialisée dans la chimie

La lettre du limousiN N° 106 FÉVRIER 2014

verte, installée à Ester Technopole à Limoges. Axioma est née fin 2012. Mais elle peut compter sur quarante ans de recherches et d’observations d’un ancien vétérinaire aujourd’hui installé en Corrèze. « Le principe repose sur l’effet cocktail. En combinant jusqu’à 300 extraits de plantes à l’effet bien défini, on

obtient un bénéfice final supé­ rieur à la somme des propriétés de chaque végétal. Aujourd’hui, le résultat est stable et efficace. On a 80 formules d’avance », se réjouit Anthony Bugeat. À tel point que de grands groupes sollicitent désormais la TPE corrézienne.

et développement. L’entreprise y consacre « 10 à 15 % » de son chiffre d’affaires. Sur les quinze salariés de Kréon Technologie, beaucoup sont ingénieurs, formés à Limoges, essentiellement à l’Ensil et à 3IL. « Il y a suffi­ samment de compétences en Limousin pour recruter ici », reconnaît Thierry Rebillard, le directeur de cette pépite locale, dont le capital avait été renforcé par la Région Limousin voici dix ans, lors de sa reprise par les salariés. n


3SI Informatique,  référence pour les hôpitaux et les labos

Éditorial

Fiabilité En créant un logiciel révolutionnaire pour les laboratoires

d’analyses médicales, la société guéretoise s’assure le succès. À sa création en 1983, l’entreprise proposait des logiciels informatiques sans spécificité particulière. Quinze ans plus tard, devinant une opportunité à saisir, son patron et fondateur Jean-Pierre Dechoz s’est intéressé aux besoins propres au domaine médical. Il a eu le nez fin. Dès le début des années 2000, les laboratoires de biologie médicale ont souhaité passer à l’ère informatique. L’équipe de 3SI a alors édité Scan’bac, un système de lecture de données permettant d’en automatiser la saisie, tout en limitant considérablement la

marge d’erreur. « Le logiciel inter­ prète les résultats transcrits sur nos formulaires prêts à cocher et les transmet à l’ordinateur. Ainsi, deux heures de saisie ont pu être ramenées à un quart d’heure, libérant du temps pour les techniciens », explique Anthony Burelou, l’actuel président de la société. Une révolution qui a autant marqué les débuts du scanner d’archivage que l’entrée fracassante de l’entreprise sur le marché de la santé. Car le bouche à oreille a fait son œuvre, la demande a explosé et le chiffre d’affaires a triplé : plus de 2,9 millions d’euros

en 2013. La gamme de produits a ensuite été complétée par Scan’Ordo, qui permet la saisie automatique des prescriptions médicales en milieu hospitalier. Aujourd’hui, 3SI Informatique travaille avec tous les laboratoires d’analyses médicales français, 70 % des hôpitaux et a des clients dans toute l’Europe francophone. À son départ, en mai 2010, Jean-Pierre Deschoz a cédé son capital aux salariés. Une transition soutenue par la Région Limousin, qui épaule l’entreprise via son programme d’initiative pour la croissance et l’emploi. n

jean-paul denanot président du conseil régional du limousin

Prendre de la hauteur L’entreprise 3SI a fait une entrée remarquée dans le secteur de la santé.

© Mickaelle Jouault

LA RÉGION EN ACTION

Les métiers ont aussi leurs Jeux olympiques Les sélections régionales des 43e Olympiades des métiers auront lieu du 10 mars au 15 avril dans les lycées et centres de formation des apprentis. Des professionnels de moins de 23 ans se mesurent ainsi lors d’une compétition internationale. D’abord, l’épreuve régionale constituera une équipe limousine pour le concours national prévu du 29 au 31 janvier 2015. Une équipe de France des métiers se confrontera ensuite aux autres sélections nationales du 10 au 16 août 2015 à Sao Paulo (Brésil). www.belim.fr

De tout temps, l’opinion publique s’est faite ou défaite sur des questions clivantes. C’est l’honneur d’une nation que d’organiser la liberté d’expression de ses citoyens. C’est aussi celui de ses institutions de garantir les valeurs essentielles qui fondent notre civilisation et la dignité humaine. Aujourd’hui, les conditions d’un débat serein ne sont plus réunies dans notre pays. Le fonctionnement de la sphère médiatique échappe à toute logique, sauf à celles de la surenchère et de l’emballement. Les supports traditionnels – dont le sérieux de la réputation n’est plus à faire – et leurs journalistes semblent dépassés. Il est temps que des voix s’élèvent pour rappeler de quoi est fait le quotidien des Français. Il est temps de donner à voir les réalisations concrètes qui construisent au fil des jours la France d’aujourd’hui et de demain. Partout, sur nos territoires, des politiques sont menées. Elles concernent la jeunesse, l’emploi, l’aménagement, les transports, le numérique, la culture… Pourquoi ne pas raconter ces expériences et les bonnes pratiques associées ! C’est un vrai défi que celui de s’élever au-dessus des passions et d’éclairer les enjeux véritables. Sachons en prendre acte collectivement. n

en bref

La carte Be Lim est un succès Près de 4 500 jeunes Limousins ont déjà demandé leur carte Be Lim. Destinée dans un premier temps aux lycéens, apprentis et aux 16-20 ans domiciliés dans la région, elle offre de nombreux avantages chez les partenaires culturels et sportifs. Nominative et valable trois ans, la carte Be Lim dispose des mêmes fonctionnalités qu’une carte bancaire et peut donc être utilisée en caisse ou en éditant un bon de réduction. Inscription sur www.belim.fr

Un budget audacieux et responsable Cette année, la Région Limousin investit six millions d’euros de plus : 37 millions pour

la formation (+ 3,6 millions par rapport à 2013) et 40 millions pour l’économie et l’emploi (+ 2,5 millions par rapport à 2012), qui s’ajoutent au plan de relance de 20 millions d’euros. La part des investissements se monte ainsi à 132,2 millions contre 126,6 millions l’an dernier. Au total, dette comprise, avec la baisse des dépenses de fonctionnement de 8 millions, le budget primitif de la Région Limousin s’élève à 626,3 millions d’euros. www.region-limousin.fr

On vous emmène au pied des pistes Jusqu’au 9 mars, le Ski Pass mis en place par la Région Limousin et la SNCF permet de se rendre au Lioran en train à un prix réduit :

jusqu’à - 50 % sur le billet. L’offre comprend un aller-retour au départ de Limoges et Brive, un acheminement en navette jusqu’à la station et un forfait remontées mécaniques. Renseignements au 0 800 574 303 (appel gratuit depuis un poste fixe) www.region-limousin.fr

Jean-Pierre Limousin réélu à la présidence du Ceser

Le conseil économique, social et environnemental (Ceser) du Limousin a réélu Jean-Pierre Limousin à sa tête pour un nouveau mandat de trois ans. Le Ceser remplit une mission consultative auprès des instances politiques et émet des avis par lesquels il participe à l’administration de la région.

Des pôles de compétitivité encore plus performants

Les pôles de compétitivité du Limousin prennent un nouvel élan. La Région, l’État et les collectivités locales, Élopsys et le Pôle européen de la céramique ont signé un contrat de performance pour mieux convertir les innovations en programmes industriels et accompagner des PME. Le financement public s’élève à plus de 2,3 millions d’euros pour 2013-2015, dont plus d’un million de la Région.

N° 106 FÉVRIER 2014 La lettre du limousin

3


actualités Les premiers résultats scientifiques sont attendus pour la fin de l’année.

La recherche au service des éleveurs Modernité L’étude du génome bovin et du développement musculaire de la race limousine pourrait

aider les éleveurs de la région à mieux rentabiliser leur cheptel.

L’avenir de la filière bovine limousine est lié à la vente et à la consommation de la viande. Or, « c’est du développement musculaire d’un animal que dépend la qualité des morceaux », affirme Véronique Blanquet, enseignante-chercheuse à l’université de Limoges et dirigeante de l’une des deux équipes de l’unité de génétique moléculaire animale (UGMA). Ainsi, en juillet dernier, une convention de partenariat a été signée entre l’Inra et l’université, via le travail de l’UGMA sur l’étude génomique bovine et plus précisément sur les origines génétiques du développement

musculaire de l’espèce. Grâce aux financements de l’Inra et de la Région Limousin, une quarantaine de scientifiques mènent un travail collaboratif auquel se joint l’équipe de recherche d’Ingénomix, spécialisée dans la race limousine. Créée en 2010 et implantée au Pôle de Lanaud, la société de biotechnologie « a pour objectif d’aider les éleveurs de limousines à se doter de cheptels rentables et à augmenter ainsi leurs revenus », explique Sébastien Arico, responsable de l’équipe. Pour ce faire, elle commercialise l’outil de test génomique Évalim qui permet une meilleure sélection des

comprendre

Préparer l’innovation de demain Le Limousin a identifié sept domaines d’activité dans lesquels l’innovation devrait permettre à la région d’augmenter sa visibilité internationale.

4

La lettre du limousiN N° 106 FÉVRIER 2014

animaux et ce, dès leur naissance. Les échantillons d’ADN recueillis par Ingénomix servent ensuite aux travaux de l’UGMA, qui « repère et étudie les changements dans le processus génétique influant sur la qualité de la viande », précise Véronique Blanquet. À terme, Ingénomix pourra exploiter les résultats finalisés pour une sélection toujours plus pointue des bovins de race limousine. Recherche fondamentale et recherche appliquée se répondent. Le partenariat se poursuivra au moins jusqu’en 2017. Les premiers résultats publics sont attendus d’ici à la fin de l’année.

Le contexte La Région Limousin achève une période de cinq ans de développement de recherche et d’innovation sur son territoire. Lancée en 2008, cette première étape a initié un rapprochement entre les mondes universitaire et économique. Elle a aussi renforcé l’excellence scientifique régionale, grâce notamment aux deux pôles de compétitivité propres à la région (Elopsys et Pôle européen de la céramique), aux nombreux appels à projets innovants hors des secteurs technologiques et à la création de Dynalim, le fonds de co-investissement au service des PME.

Au Salon de l’agriculture Des membres d’Ingénomix seront présents sur le stand de la limousine lors de la 51e édition du Salon international de l’Agriculture, du 22 février au 2 mars, à Paris. Il s’agit de faire connaître l’outil de test Évalim qui définit sept phénotypes ou caractères spéciaux tels la finesse d’os et le développement musculaire. Ils présenteront aussi son petit frère Flexilim qui détermine les qualités de vêlage et des qualités maternelles. « Nous répondrons aux éventuelles questions des utilisateurs mais nous comptons surtout sensibiliser ceux qui ne le sont pas encore en expliquant le bénéfice économique qu’ils peuvent tirer de nos procédés », précise Sébastien Stamane, directeur technique de France Limousin Sélection. L’équipe compte également profiter de cette vitrine pour rencontrer les utilisateurs établis hors Hexagone, ainsi que les associations d’éleveurs.

Le Limousin a de bonnes bases Chercheurs et entreprises main dans la main 2008 : création de l’agence de valorisation de la recherche universitaire limousine 2011 : création de la fondation partenariale de l’université

2 pôles de compétitivité (Élopsys et Pôle européen de la céramique)

La réflexion Dans le cadre de la mise en œuvre de la future politique de cohésion européenne 2014-2020, chaque région est invitée à faire un pas supplémentaire dans le domaine de l’innovation. Il s’agit d’identifier les domaines d’activité et les secteurs technologiques qui font la force du Limousin et qui permettront de conforter ou renouveler les secteurs traditionnels, souvent des employeurs importants de la région. Cette stratégie sur-mesure doit permettre au Limousin d’atteindre une masse critique dans des secteurs ciblés et d’accroître sa visibilité.


parcours

« Aider les femmes à accéder à l’autonomie » © Mickaelle Jouault

Engagement Directrice du centre

d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) du Limousin, Valérie Dupuy facilite l’insertion professionnelle, en particulier celle des femmes.

L’insertion l’a toujours intéressée. Déjà, lorsqu’elle était étudiante en sciences économiques à Limoges, Valérie Dupuy faisait du bénévolat au sein de diverses associations de quartiers. Alors, quoi d’étonnant de la retrouver aujourd’hui à la tête du centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) ? L’envie de réduire les inégalités a souvent guidé son action. Dès 2003, c’est comme conseillère en insertion qu’elle est recrutée au CIDFF, un relais essentiel de l’action des pouvoirs publics en matière d’information sur les droits et de lutte contre les violences et les discriminations. « Nous voulons dépasser certains comportements sexistes, aider les personnes et notamment les femmes à accéder à l’autonomie à travers un emploi, en leur

permettant de réfléchir à leur organisation familiale et, bien sûr, en les informant sur les ins­ tances juridiques adaptées pour faire valoir leurs droits », détaille Valérie Dupuy. Créé en 1976, le CIDFF « s’adresse à tous les membres de la famille », souligne celle qui en a pris la direction en 2007. L’association, soutenue par la Région Limousin, appartient à un réseau national. Douze salariées s’attachent à informer et orienter sur les droits, faciliter l’accès à l’emploi, à la formation, à la création d’entreprise et animent des séances d’information collectives, le tout gratuitement. En 2012, 4 530 personnes ont pris contact avec le CIDFF, dont 3 373 femmes. Un chiffre qui témoigne de l’efficacité de l’équipe.

INITIATIVES

Femmes et hommes égaux La Région Limousin a adopté un plan d’actions (PAR) pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Cette initiative cofinancée par l’Europe (Feder) permet de sensibiliser les élus, les agents et le grand public, et aide les entreprises à réduire les inégalités. La Région prendra part à l’organisation du 2e concours régional de l’entrepreneuriat réservé aux femmes, L’Envol au féminin. Elle maintient son soutien aux associations qui œuvrent pour l’égalité entre les sexes et l’accès aux droits, à la santé, à l’insertion professionnelle, à la culture et au sport.

Les PME au cœur du projet BILAN

Des premiers résultats espérés d’ici 3 à 5 ans

S’imposer comme référence d’ici 5 à 7 ans

Accéder au marché national et international

L’action Après une phase de concertation, la Région Limousin a identifié sept domaines sur lesquels construire une orientation stratégique adaptée aux réalités du territoire, aux besoins des entreprises et des habitants. Outre les secteurs phares bien structurés (céramique, électro­nique et photonique), la recherche et l’innovation concerneront la génétique animale, l’électronique, le bien-être des personnes âgées, l’éco-construction, les bio-technologies et la création artistique en lien avec les technologies de l’information et de la communication.

Valérie Dupuy dirige le centre d’information sur les droits des femmes et des familles depuis 2007.

7 domaines d’avenir Génétique animale, élevage et agro-alimentaire

Éco-construction des bâtiments

Économie du bien vieillir

Céramique

Économie créative Biotechnologies au service de la santé humaine et animale

Électronique et photonique

N° 106 FÉVRIER 2014 La lettre du limousin

5


territoires

Aux petits soins des Limousins

La maison de santé de Beynat (Corrèze) regroupe 27 médecins et professionnels de santé.

Les projets de Maisons de santé se multiplient dans la région pour diversifier une offre de soins de proximité pour les patients et donner de meilleures conditions d’exercice aux médecins.

Dynamisme

C’est indéniable. L’ouverture de la Maison de santé de Beynat (Corrèze) a permis d’améliorer l’offre de soins. Située à une vingtaine de kilomètres de Brive, la petite commune corrézienne de 1 200 habitants recensait en 2011 trois généralistes. Elle accueille aujourd’hui, outre les ambulanciers, 27 professionnels de santé dont un quatrième médecin et, depuis août dernier, une deuxième orthophoniste qui attire même des patients de Saint-Céré (Lot). Des infirmiers, dentistes, kinés, un ostéopathe, une sage-femme, une diététicienne, un psycho-

logue et deux médiatrices familiales se sont installés. « Les patients peuvent prendre des rendez-vous groupés », observe Michel Marcus, le président de l’association Avenir et Santé en Pays de Beynat qui administre la structure de 700 m2. Quatre Maisons de Santé sont aujourd’hui ouvertes en Limousin. Vingt autres au moins devraient voir le jour, dont une petite dizaine avant la fin de l’année, afin de garantir l’accès aux soins et palier la diminution annoncée des effectifs des médecins, notamment. Dans la région, un généraliste sur quatre a plus de 60 ans ; plus d’un sur

trois en Creuse. La Corrèze, avec 69 généralistes pour 100 000 habitants, reste le département limousin le moins bien doté. « Une Maison de santé, ce sont des échanges facilités entre les professionnels et, de fait, une plus grande disponibilité et un meil­ leur suivi de prise en charge pour les patients », explique Gabrielle Neuville-Rougé, une jeune praticienne venue de Toulouse pour s’installer à Beynat. La commune connaît d’ailleurs une saine émulation. Elle vient de lancer un programme d’éducation thérapeutique pour les patients diabétiques. Huit malades sont pris en charge par une dié-

La forêt, une ressource clé Naturel Pendant 48 mois, cinq régions européennes ont

partagé leurs expériences pour faire de la forêt un moteur de développement économique et de cohésion sociale. Quatre ans d’échange d’expé­ riences sur la forêt. Le programme européen de coopération Robinwood Plus qui vient de s’achever a permis de faire remonter des recommandations à l’Union euro­péenne pour faire de la forêt un moyen d’allier développement économique, protection de l’environnement et amélioration de la qualité de vie à la campagne. Près de 40 bonnes pratiques ont été recensées. Parmi celles-ci, la certification

6

PEFC, une gestion raisonnée de la forêt mise en place en Limousin et qui a séduit le département d’Harghita (Roumanie). De même, le projet Elwood, porté par le Limousin et qui associe le parc naturel régional PérigordLimousin, les parcs naturels de l’Aveto et de Portofino (Ligurie) et la municipalité de Siculeni (Roumanie), a-t-il mis en évidence l’intérêt des artisans à utiliser les bois locaux pour renforcer leur activité. Deux projets tutorés ont été mis en place pour

La lettre du limousiN N° 106 FÉVRIER 2014

valoriser le châtaignier avec des élèves de BTS Design de produits du lycée Raymond-Loewy de La Souterraine (Creuse) et du Brevet des métiers d’art du lycée Porte d’Aquitaine de Thiviers (Dordogne).

Le bois et la forêt jouent un rôle essentiel dans l’économie des zones rurales.

téticienne et un kinésithérapeute spécialement formé, soit à la Maison de santé, soit dans le gymnase voisin. « Nous avons lancé cette initiative en septembre. Les patients sont ravis », rapporte Michel Marcus qui espère également que l’arrivée programmée du très haut débit dans la commune permettra de dévelop­ per la télémédecine. Les 200 patients diabétiques suivis à Beynat pourraient ainsi bénéficier d’échanges renforcés avec l’hôpital de Tulle et ceux atteints d’un cancer d’un meilleur suivi, en partenariat avec celui de Brive.

ON MANQUE encore PARFOIS de spécialistes Trois Limousins sur quatre disposent d’un médecin généraliste dans leur commune et une large majorité habitent à moins de dix minutes du cabinet d’un praticien. Avec une moyenne de 90 médecins pour 100 000 habitants, la région est relativement bien dotée. Elle se classe ainsi au septième rang français. En revanche, l’accès à un spécialiste s’avère plus difficile. Les ophtalmologistes, les gynécologues et les pédiatres, peu nombreux en Limousin, sont souvent concentrés dans les principales villes, ce qui allonge le temps d’attente pour les consultations.


Du nouveau pour le CRJ Engagés Afin de mieux représenter

les jeunes Limousins, le conseil régional des jeunes trouve un second souffle.

Jean-Michel Maquet et sa famille se sont installés à Saint-Robert (19) en 2010.

L’Ouest de la Corrèze séduit de nouveaux habitants

Le conseil régional des jeunes (CRJ) fait peau neuve. Jusqu’alors, l’instance qui rassemblait 46 titulaires et potentiellement autant de suppléants était élue directement par les lycéens, les apprentis et les 15-21 ans domiciliés en Limousin. Place désormais au Forum citoyen des jeunes Limousins, composé de 200 garçons et filles (lycéens, apprentis, étudiants ou suivi par une mission locale), dont sera issu un CRJ nouvelle formule, une sorte de comité de suivi du Forum qui aura une mission de représen­ tation de la région et pourra mettre en place des projets. Les représentants issus des lycées et des centres de formation des apprentis seront désignés par établissement. Les étudiants et les jeunes des missions locales devront, eux, s’inscrire sur le site www.belim.fr, le portail des 16-30 ans de la Région

Limousin, et seront sélectionnés par tirage au sort. La séance d’installation du Forum devrait normalement avoir lieu dans le courant du mois d’avril. Le conseil régional des jeunes existe depuis 2005. C’est notamment lui qui organise le festival Vache’ment Jeune. C’est aussi lui qui remet le prix régional du Concours national de la Résistance et de la Déportation, ainsi que les Trophées du développement durable. « Je me suis engagée au CRJ dès le lycée, pour démontrer que la jeunesse n’était pas désintéressée, au contraire », explique Ophélie Luypaert, étudiante en classe préparatoire aux grandes écoles au lycée Gay-Lussac de Limoges. « J’ai mis toutes mes idées au service de la commission environnementtransports avec d’autres jeunes. Nous avons pu monter des projets qui nous tenaient à cœur et dont nous sommes fiers. »

Dynamique La qualité de vie et les opportunités

d’installation entre Lubersac, Objat et Brive attirent nombre de candidats au changement venus d’autres régions.

« On cherchait une af­ faire à nous, raconte Aline Maquet, quelque chose de typique, avec de la vieille pierre. » Avec Jean-Michel, son mari, la jeune femme est désormais à la tête de La Table d’Aline à SaintRobert, un petit village classé à l’ouest de Brive. Restaurateurs de métier, mais jusqu’alors toujours employés, le couple a sauté le pas en 2009. « ça faisait quatre ans qu’on cherchait et puis JeanMichel a eu un coup de cœur pour ce restaurant fermé depuis plus d’un an. On a visité en mai et on a ouvert en juin », se souvient la jeune femme dont les parents vivent en Dordogne. Ce petit coin de Corrèze, entre

Lubersac, Juillac et Brive, connaît un regain d’attractivité. Le service local d’accueil qui épaule des candidats à l’installation compte jusqu’à une centaine de contacts par an, principalement pour la création ou la reprise de commerces et d’activités artisanales. « Ce sont souvent des gens de 40 à 55 ans qui décident de changer de vie », remarque Nadège Jayout, animatrice de la politique d’accueil sur l’Ouest corrézien. « Beaucoup viennent d’Île-deFrance, des régions limitrophes et, c’est nouveau, de Franche-Comté, de Lorraine et de Bourgogne, souvent pour la qualité de vie. » Certes, la démarche est difficile, parfois longue, souvent deux à

trois ans. Mais certaines opportunités rencontrent un franc succès, à l’image de cette offre de reprise de la boulangerie de Voutezac : pas moins de 40 demandes. « On l’a vue sur internet », sourit Franck Gougis, jusqu’alors ouvrier boulanger-pâtissier dans le Gard, un département qu’il a quitté en novembre avec sa femme et ses deux filles. « On a ouvert en décembre. Les habitants atten­ daient depuis longtemps. Les retours sont déjà bons », se félicite le couple qui, comme beaucoup, a découvert la région lors d’un séjour touristique. L’an dernier une vingtaine de familles s’est installée dans cette partie de la Corrèze.

Le mois d’avril devrait marquer l’installation du Forum citoyen des jeunes Limousins.

Les services locaux d’accueil, des interlocuteurs précieux Les douze services locaux d’accueil, véritables acteurs de proximité, aident les candidats à l’installation dans leurs démarches et leur projet. Ils connaissent parfaitement les dispositifs de la Région, notamment le défraiement des déplacements pour travailler sur un projet de changement de vie et l’aide au déménagement d’un montant maximum de 2 000 euros chacun. www.icienlimousin.fr

Un nouveau programme avec le Burkina Faso Une nouvelle phase de coopération s’ouvre pour deux ans entre le Limousin et le Burkina Faso où une délégation régionale s’est rendue en décembre.

Solidarité

Quinze ans déjà. Quinze ans que le Limousin tisse des liens avec la province de l’Oubritenga (Burkina Faso). Initié en 2010, le programme Fasolim, dont la Région Limousin est chef de file, vient de s’achever. Plus de 2 550 latrines, seize nouveaux forages ont été installés et 37 autres réhabilités. Six classes, des logements pour les instituteurs ont été construits. Quelque 3 000 personnes ont été vaccinées, sans compter l’appui aux projets sociaux-culturels et au développement d’entreprises locales et à l’agriculture durable.

Place désormais à Limfaso. Lancé en décembre dernier, ce nouveau programme s’étalera jusqu’en 2015. Sans abandonner les chantiers en cours, il portera notamment sur le développement de cultures respectueuses de l’environnement, des énergies renouvelables et l’insertion professionnelle des jeunes et des femmes. Il s’agit aussi de renforcer la gouvernance régionale et locale en posant les jalons d’une véritable communauté de communes. Un mouvement de structuration novateur.

Sommaîla Sinarte, le maire de Zitenga, est fier du château d’eau de sa commune.

Vache’ment jeune

La sixième édition du festival Vache’ment Jeune se déroulera le 29 mars à Tulle (Les Lendemains qui chantent), le 4 avril à Limoges (CCM John-Lennon) et le 11 avril à La Souterraine (centre culturel Yves-Furet). Il sera alors possible de voter pour son groupe préféré sur www.belim.fr. Cette année encore, des groupes (musique et danse) de jeunes de 15 à 22 ans qui vivent ou étudient en Limousin, pourront ainsi se produire sur scène, dans des conditions professionnelles. www.belim.fr

N° 106 FÉVRIER 2014 La lettre du limousin

7


ÉNERGIE : TOUT POUR maîtriser SA CONSOMMATION L’amélioration thermique des bâtiments et des logements fait baisser la facture énergétique. Mais c’est aussi une formidable opportunité économique pour le Limousin. rêt, partez ! 2020, c’est presque demain... En six ans, le Limousin doit réduire de 25 % sa consommation énergétique. Ambitieux mais indispensable  ! Pour atteindre ces objectifs, il s’agit de limiter au maximum les déper­ ditions de chaleur des bâtiments. « Il faut multiplier par quatre ou cinq le rythme des rénovations, et augmenter leur performance », souligne Marion Personne, responsable du service développement durable et climat au parc naturel régional (PNR) Périgord-Limousin. « Cet objectif n’est pas seulement environne­ mental. Il s’agit également de lutter contre la précarité énergétique », souligne Christelle Zalas, chef du service changement climatique à la Région. En effet, trop de Limousins ont froid

8

La lettre du limousiN N° 106 FÉVRIER 2014

l’hiver parce qu’ils vivent dans un logement ancien mal isolé, équipé d’appareils de chauffage obsolètes et qu’ils n’ont pas les moyens d’en améliorer les performances énergétiques. C’est pourquoi le dispositif d’accompagnement financier de la Région (voir ci-contre) est aligné sur les plafonds d’accès au logement social, « la situation de 70 % des propriétaires occupants du Limousin », précise Christelle Zalas. « Quand on parle d’économies d’énergie, le premier réflexe est souvent de passer au bois en ins­ tallant un poêle. Mais rem­placer ne suffit pas, il faut maîtriser sa consommation, donc isoler avant tout, ce qui permet d’éco­ nomiser jusqu’à 80 % d’énergie dans certains bâtiments  », explique l’Agence de l’environ-

nement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) du Limousin. C’est ce qu’a fait Sylvie Priolet. Elle a isolé entièrement sa maison corrézienne des années cinquante. « Je dépensais trop en fioul alors j’ai fait venir le conseiller info énergie du centre permanent d’initiatives pour l’environnement de la Corrèze qui m’a conseillé d’isoler le sol de mon grenier et les murs. » Elle a ensuite fait doubler les murs par l’extérieur avec des plaques de polystyrène recouvertes d’un crépi. Sylvie voit déjà la différence sur sa consommation de fioul qui devrait diminuer de moitié par rapport à l’année dernière. Avec les aides de la Région Limousin et celle du conseil général, un quart de la facture totale a été pris en charge.

Efficacité et sobriété

L’heure est aux rénovations globales, dont le résultat en termes de gain est important. C’est pourquoi l’aide régionale finance les travaux qui ont un vrai impact : un gain énergétique de 40 % minimum. « Pour diminuer réellement les consommations, l’efficacité énergétique doit aller de pair avec la sobriété », poursuit l’Ademe. Des maisons toujours plus grandes, même efficaces, font augmenter la facture. « La sobriété, c’est être attentif à comment l’on vit chez soi. Par exemple, en hiver, il faut organiser sa maison pour avoir chaud dans les pièces principales, afin de ne pas chauffer partout, tout le temps », explique l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Et pour cela, rien de

mieux que de s’équiper d’appareils de mesures et de régulation, qui permettent par exemple de programmer son chauffage. Soutenir les filières et les artisans

Réduire les dépenses énergétiques, c’est aussi stimuler l’économie locale. Artisans, fabricants de matériaux, constructeurs sont particulièrement concernés. « La maîtrise de l’énergie dans les bâtiments a une influence directe sur les métiers de la filière bois », confirme BoisLim qui rassemble les professionnels de la forêt et du bois en Limousin. Mais, contre toute attente, les moutons aussi ont un rôle à jouer ! La filière laine du Massif Central Lainamac projette de lancer cette année un centre d’innovation pour pro-


1

1. À Égletons (Corrèze), l’entreprise SPBL est spécialisée dans la fabrication de parpaings en bois. 2. Les granulés de bois restent parmi les ressources énergétiques les moins chères du marché. 3. L’isolation par l’extérieur permet de réduire ses factures sans rogner sa surface habitable.

TROIS QUESTIONS À… Jean-Paul Denanot président du conseil régional du Limousin

« Le rythme et la qualité des réhabilitations seront sans précédent » Pourquoi la maîtrise de l’énergie est-elle particulièrement cruciale pour notre région ? Diminution de la facture énergétique de chaque citoyen, préservation de la santé et de l’environnement… Les raisons d’agir pour la maîtrise de l’énergie sont multiples, en Limousin comme ailleurs. Mais dans notre région, cette question revêt une importance particulière en raison des caractéristiques de l’habitat, essentiellement individuel et ancien, donc davantage sujet aux déperditions de chaleur. Comment réduire la consommation d’énergie ? C‘est avant tout par le bâtiment que nous y arriverons : le rythme et la qualité des réhabilitations seront sans précédent et nécessiteront la mobilisation de tous. Pour cela, la Région

fait un travail d’incitation, à travers des appels à projets en direction des collectivités, des industriels et des artisans dans le cadre de l’initiative régionale pour la croissance et l’emploi (Ircelim). Pour les particuliers, c’est par l’intermédiaire du dispositif Énergie habitat que la Région intervient. Quels sont les autres moyens d’actions de la Région ? La Région aide également les professionnels et les particuliers qui souhaitent s’équiper de chaudières bois. Cela fonctionne bien puisque le taux d’équipement ne cesse d’augmenter. Par ailleurs, la Région accompagne les entreprises dans leur prise en compte des enjeux environnementaux. La Région s’investit aussi dans l’information et la sensibilisation des particuliers, à travers six espaces info-énergie

Les aides de la Région

Pour diminuer réellement les consommations, l’efficacité énergétique doit aller de pair avec la sobriété. » mouvoir l’utilisation de la laine dans l’habitat. « L’idée, c’est de permettre la création de nouveaux matériaux et produits qui feront travailler les entreprises de la filière », explique Géraldine Cauchy, animatrice. Des isolants, bien sûr, mais aussi des revêtements de sols et de murs, sains, esthétiques, aux vertus acoustiques et dépolluantes. Face à ces nouveaux matériaux, à ces nouveaux objectifs de performance énergétique et à l’application de la nouvelle réglementation thermique (RT2012), les artisans sont obligés de se former régulièrement. « Mais trop encore ne maîtrisent pas l’efficacité énergétique. C’est pourquoi, à partir du 1er juillet, les particuliers ne pourront obtenir les aides financières publiques

que s’ils font appel à un artisan reconnu ‘‘Grenelle de l’environ­ nement’’ (RGE). Le but est d’être certain qu’ils sont formés  », explique Marion Personne du PNR Périgord-Limousin. Fédération française du bâtiment (FFB), Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), Afpa... organismes professionnels et centres de formation proposent déjà des modules permettant d’acquérir le label RGE. La maîtrise de l’énergie est aussi entrée à l’école, comme, par exemple, au lycée des métiers du bâtiment de Felletin (Creuse) avec les Bac STI développement durable, STI bois et les BTS qui forment les acteurs des bâtiments à venir.

2

Pour les propriétaires occupants Depuis 2011, en partenariat avec l’Anah et les départements, un dispositif d’accompagnement aide les propriétaires sur conditions de ressources. Pour s’assurer de la qualité du résultat, la Région ne finance que les travaux qui permettent d’obtenir une économie d’énergie d’au moins 40 %, après un diagnostic préalable pris en charge à 100 %. Pour les ménages les plus modestes, l’aide peut atteindre 25 % du coût des travaux, plafonnée à 5 000 euros, et pour les moins modestes, 20 % des travaux dans la limite de 3 000 euros. Un bonus de 500 euros est attribué pour l’utilisation de bois d’origine française et de matériaux bio-sourcés. Pour les bailleurs sociaux Les bailleurs sociaux peuvent être accompagnés afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre et faire baisser la facture de leurs locataires, à hauteur de 3 000 euros par logement réhabilité.

3

Pour les entreprises Un plan pour l’efficacité énergétique des bâtiments des entreprises a été mis en place dans le cadre de l’initiative pour la croissance et l’emploi au travers d’un appel à projets. Pour les bâtiments publics Un deuxième appel à projets pour une réhabilitation énergétique performante des bâtiments publics (hors logements) vient d’être lancé par la Région. Il concerne les projets de travaux qui permettront d’atteindre soit un niveau de performance égal à une labellisation bâtiment basse consommation (BBC), soit un niveau de performance atteignant la moitié des exigences d’une labellisation BBC. L’aide cumulée est plafonnée à 225 000 € par projet pour le premier niveau et à 150 000 € pour le second. Les dossiers ont à envoyer avant le 1er juillet à : Hôtel de Région - service changement climatique 27, boulevard de la Corderie - CS 3116 - 87031 Limoges cedex.

© BOISLIM

N° 106 FÉVRIER 2014 La lettre du limousin

9


DOSSIER © Emmanuelle Mayer

BERNARD TOURNAUD, RESPONSABLE D’UNE SARL DE MÉCANIQUE DE PRÉCISION

Il allie économies et meilleures conditions de travail

L’

usine Tournaud est dans la famille depuis quatre générations. Créée en 1952 à Crocq (Creuse) et forte d’une trentaine de salariés, elle produit des pièces mécaniques pour l’industrie. Cela va de la pièce d’une machine à éplucher les légumes pour Electrolux à un élément de pneumatique pour Michelin. « Notre bâtiment date des années quatre-vingt », précise Bernard Tournaud, responsable administratif. Depuis, le coût de l’énergie a flambé. Dans le cadre de son plan de croissance signé avec la

Région Limousin, l’entreprise a donc répondu à l’appel à projets sur la réhabilitation énergétique. « Nous voulions faire des économies d’énergie mais aussi améliorer les condi­ tions de travail. » L’étude thermique a préconisé de remplacer les vieilles plaques vitrées en toiture par des plaques transparentes modernes qui apportent plus de lumière tout en limitant les déperditions. Autres travaux réalisés : l’installation de destratificateurs qui permettent de récupérer l’air chaud qui monte au faîtage du bâtiment de

production pour le renvoyer en bas, au niveau des ouvriers. « Il y avait 2,5°C de différence entre le haut et le bas ! » Ces travaux ont coûté 35 000 euros, avec une aide régionale de 50 %, et devraient permettre d’économiser 8  000 litres de fioul sur les 30  000 litres consommés à l’année. La facture d’électricité a déjà diminué grâce à l’apport de lumière naturelle. Une modernisation appréciée par les salariés de cette société qui résiste à la crise et peine même à trouver des jeunes opérateurs de machines à commandes numériques.

QUESTIONS & rÉponseS

Édouard Lynch ET Marc Lanceau, ARTISANS SPÉCIALISÉS DANS LA RÉhabilitation ÉCOLOGIQUE

© Emmanuelle Mayer

Ils rénovent le bâti ancien en creuse

C

ela fait quinze ans que je travaille sur les chantiers », précise Édouard Lynch, qui a complété son CAP de maçon tailleur de pierre par une formation longue sur la thermique des bâtiments anciens et l’isolation écologique. C’est là qu’il a rencontré Marc Lanceau, ingénieur en reconversion. Depuis, les deux artisans travaillent ensemble dans le sud de la Creuse et rénovent le bâti ancien d’avant-guerre avec passion et souci du détail. « Grâce aux aides financières accordées

10

aux parti­culiers, nous avons de plus en plus de demandes en isolation », note Édouard. Leur métier va bien au-delà du travail sur les chantiers : « Nous aidons les clients à hiérarchiser leurs travaux. On les oriente vers tel ou tel matériau... Il arrive qu’on nous appelle pour l’isolation et qu’il faille en réalité assainir la maison car les murs sont humides », note Marc. « Poser un isolant, c’est simple. Ce qui est compliqué, c’est de savoir quel matériau utiliser et où l’utiliser. Il faut isoler en fonction de la paroi. Dans le bâti ancien en

La lettre du limousiN N° 106 FÉVRIER 2014

pierre, la vapeur d’eau doit pouvoir passer, sinon on s’expose à des risques de condensation ou de moisissures  », résume Édouard. Place à la laine de bois ou de chanvre, à la ouate de cellulose, au liège et aux enduits à la chaux. Bientôt reconnus « Grenelle de l’environnement » (RGE), Édouard et Marc espèrent que les formations dispensées dans le cadre de ce label prendront en compte les spécificités du bâti ancien et qu’il sera plus facile de se fournir en matériaux bio-sourcés à un prix attractif.

Par où la chaleur s’échappe-t-elle ?

Une toiture pas ou mal isolée entraîne une déperdition énergétique de 25 à 30 %. Les murs extérieurs, eux, laissent passer 20 à 25 % de la chaleur, les fenêtres et autres surfaces vitrées 10 à 15 % et les planchers bas de 7 à 10 %. Enfin, supprimer les ponts thermiques peut permettre d’économiser entre 5 et 15 % d’énergie.

Quelle est l’énergie la moins chère ?

Le bois reste assurément la ressource énergétique la moins onéreuse. Il faut compter pour des granulés de bois six centimes par kilowatt-heure, devant le gaz naturel (huit centimes), le fioul (dix centimes) et très loin devant l’électricité (quinze centimes).

Comment choisir un isolant ?

Il faut regarder son coefficient de conductivité thermique (l ou lambda), qui correspond à la quantité de chaleur pouvant être transférée dans unlimousiN matériau N° en106 un FÉVRIER temps donné. 10 La lettre du 2014 Plus il est faible, plus le matériau est isolant. Les isolants efficaces d’aujourd’hui ont un lambda compris entre 0,030 et 0,050. Mais il faut également vérifier son étanchéité à la vapeur d’eau : les isolants à base de produits naturels sont respirants car non-doublés d’un pare-vapeur étanche. Certains isolants peuvent absorber l’humidité comme la plume de canard et la laine de mouton. Le liège est imputrescible. D’autres isolants, comme le chanvre, n’attirent pas les rongeurs... La liste des espaces info énergie est disponible sur http://limousin.ademe.fr/partenariats-reseaux/reseaux/eie Pour tout savoir sur la campagne nationale « j’éco-rénove-j’économise », rendez-vous sur www.renovation-info-service.gouv.fr/ Le schéma régional climat air énergie est à retrouver sur www.region-limousin.fr/SRCAE-Schema-regional-climat-air


L’aVIS de... © Emmanuelle Mayer

Hugues Petit-Étienne délégué construction de la filière bois de BoisLim

« Les avantages énergétiques du bois sont nombreux ! » Le bois a une faible énergie grise, c’est-à-dire que pour le transformer, on utilise très peu d’énergie si on le compare à des matériaux qu’il faut cuire. En plus, cette énergie est renouvelable, car il s’agit souvent de déchets de sciage. Sans être réellement isolant, le bois résiste à la déperdition de la chaleur 500 fois plus que l’acier et sept fois plus que le béton. Enfin, à résistance mécanique égale, le bois est le matériau de structure le plus léger, ce qui permet des économies de transport. Une poutre de trois mètres de portée, capable de supporter vingt tonnes, pèse soixante kilos en bois résineux contre quatre-vingts kilos en acier et trois cents kilos en béton armé ! Le bois est idéal pour la construction neuve basse consommation, mais aussi en rénovation pour l’isolation par l’extérieur notamment, en associant un isolant et un bardage esthétique. Côté énergie, le bois est une source renouvelable, mais surtout renouvelée et accessible, car peu onéreuse. Sans compter que beaucoup débitent eux-mêmes leur bois :

© Emmanuelle Mayer

on estime à 500 000 m3 de bois de chauffage auto-consommés en Limousin ! Les modes de chauffage sont variés : insert ou poêle dans les maisons neuves basse consommation, poêles et chaudières à granulés dans le bâti ancien, chaufferies à plaquettes dans les bâtiments collectif... Aujourd’hui, la filière bois représente près de 4 % des effectifs salariés de la région et la maison à ossature bois 12 % des parts de marché sur la maison individuelle en Limousin, soit l’équivalent de la moyenne nationale. On manque encore d’entreprises de seconde transformation et de construction pour répondre à la demande en croissance. C’est pourquoi nous avons organisé les troisièmes rencontres bois-construction en novembre dernier, avec le premier palmarès limousin de la construction bois qui a dévoilé des constructions et des rénovations esthétiques, performantes, en faisant travailler les acteurs de la filière limousine. n

Victor Lumineau, ANIMATEUR DE L’ESPACE INFO ÉNERGIE DU PNR PÉRIGORD-LIMOUSIN

Il conseille en toute indépendance

E

n tant qu’animateur de l’Espace info énergie (EIE) du parc naturel régional Périgord-Limousin, Victor Lumineau accompagne environ 250 personnes par an. Son travail va du simple conseil téléphonique au suivi approfondi, de façon totalement neutre et indépendante. « C’est très important, car les commerciaux des entreprises racontent parfois n’importe quoi pour vendre leurs produits. » Électricité, chauffage, eau… Victor aide à réguler la consommation, à hiérarchiser les travaux et à constituer les

dossiers d’aides financières. «  Certains confondent moyens et objectifs. Ils disent vouloir changer les fenêtres alors qu’en réalité, ils veulent augmenter le confort thermique. Ce qui ne signifie pas forcément changer les menuiseries. » Il préconise également des matériaux, des techniques ou des équipements, afin de permettre à chacun d’être en mesure de commander des travaux à un artisan, de comprendre un devis. Pour aider les particuliers à réduire leurs factures, le PNR va plus loin en louant une « écolo box »

contenant divers appareils de mesures de température, de régulation, de réduction de débit, avec un relevé à compléter que Victor aide à interpréter. Depuis peu, les EIE sont égale­ ment les «  points rénovation info service » de la campagne nationale sur l’éco-rénovation. « Du coup, le nombre d’appels a explosé. » Une bonne nouvelle puisqu’à l’échelle du parc naturel régional Périgord-Limousin, pour atteindre les objectifs du schéma régional climat air énergie, c’est 2 500 logements qu’il faut rénover !

N° 106 FÉVRIER 2014 La lettre du limousin

11


politique

LES cinq tribunes des groupes du conseil régional parti socialiste groupe présidé par

Gérard Vandenbroucke conseillers régionaux Sylvie Achard Sylvie Aucouturier-Vaugelade Gérard Audouze Patricia Bordas Andréa BROUILLE Stéphane Cambou Christèle Coursat Nathalie Delcouderc-Juillard Jean-Paul Denanot Shamira Kasri Alain Lagarde Catherine L’Official Armelle Martin Gilles Pallier Philippe Reilhac Michèle Reliat Jean-Marie Rougier Bernard Roux Claude Trémouille

Face aux partisans du déclin, une Région qui réfléchit, qui soutient, qui investit Au cours de l’année passée, notre pays s’est installé dans une situation qui semble s’apparenter à un nouvel état du monde, conséquence de la crise, et dont tout porte à craindre qu’il pourrait, s’installer dans la durée. Trop de plans sociaux, trop de signaux économiques inquiètent, interdisant d’envisager à court terme, de façon assurée, une éclaircie au long cours.

implantations industrielles – c’est une destination prisée des étudiants étrangers qui saluent la qualité et le coût des formations délivrées. Les salariés français sont parmi les plus productifs du monde, bien plus que les Allemands ou que tout travailleur d’un pays de la zone euro. La France possède une démographie dynamique et une espérance de vie à la naissance qui figure parmi les meilleures mondiales.

Notre pays, comme au bord de la crise de nerfs, traversé de tentations réactionnaires, semble douter plus que jamais de la parole politique, encouragé par des spécialistes déclino­ logues qui s’ingénient à jeter sur leur environnement un regard perpétuellement négatif. Sans aucun doute oublient-ils, tant leurs œillères semblent opaques, que la France est un pays qui attire les investisseurs étrangers – se classant au troisième rang européen de l’attractivité économique et au premier pour ce qui concerne les

Ainsi, si tout n’est pas rose, tout n’est pas noir non plus, loin s’en faut. Ne soyons pas pour autant candides, mais constatons tout de même que les problèmes sont pris à bras le corps. En Limousin, loin de l’utopie de certains qui souhaiteraient redistribuer de la richesse avant qu’elle ne soit créée, nous avons fait le choix d’une Région qui réfléchit, qui soutient, qui investit. Le Limousin qui réfléchit, ce sont des partenariats avec l’université, ou l’Avrul c’est l’élaboration de schémas de

développement économique, de l’innovation, ou une réflexion sur la spécialisation intelligente, porte ouverte vers des financements européens. C’est également la volonté de transformer la question du vieillissement qui pourrait apparaître comme une faiblesse, en un atout considérable de développement économique et social.

régionale dans des secteurs créateurs d’emplois : agriculture, agroalimentaire, artisanat, PME / PMI. Le Limousin qui investit, c’est bien sûr le développement et l’amélioration des infrastructures ferroviaires, routières et numériques de notre territoire, mais aussi la relance de la commande publique pour la rénovation des lycées, ou

Nous avons toutes les cartes en main pour ouvrir les yeux aux sceptiques et faire déchanter les partisans du déclin. Voilà quelle sera notre tâche pour 2014. »

Le Limousin qui soutient, c’est une politique de formation, d’orientation et d’accompagne­ ment des Limousins vers l’emploi. C’est une politique d’animation et de développe­ ment territorial au service de nos concitoyens, qui se concrétisera prochainement par des contractualisations avec les acteurs locaux. C’est l’appui sans faille à l’économie

des bâtiments publics qui maillent le Limousin. Ainsi, fiers de nos atouts et conscients de nos forces, nous avons toutes les cartes en main pour ouvrir les yeux aux sceptiques et faire déchanter les partisans du déclin. Voilà quelle sera notre tâche pour 2014.

Pour contacter le groupe du Parti Socialiste tél. : 05 55 45 00 77 - www.socialistes-limousin.fr

union pour un mouvement populaire groupe présidé par

Raymond Archer conseillers régionaux Jean-Paul Adenis Françoise Beziat Francis Comby Marie-Claude Lainez Frédérique Meunier Michèle Suchaud Jean-Pierre Tronche Nathalie Villeneuve-Delage Vincent Turpinat

2014, « année de transition » Pour l’exécutif, toutes les occasions sont bonnes pour repousser les choix de politique. La séance budgétaire du 12 décembre 2013 a permis de vérifier ce comportement abusif de procrastination. L’attentisme a porté sur tous les dossiers fondamentaux. Les programmes européens et le contrat de projet État-Région seront adoptés cet été, mais la préparation et les négociations commandées depuis Bruxelles sont lancées depuis des mois. Les élus n’auront eu à connaître qu’un dossier, lourd certes, mais qui n’était plus d’actualité, car en retard sur les échanges entre administrations. Et l’on n’y a pas trouvé de choix réels de l’exécutif, notamment sur les infrastructures pourtant stratégiques pour le développement du Limousin. Le leitmotiv 2014 « année de transition » a rebondi sur

plusieurs autres dossiers essentiels dont on connaissait clairement l’échéance : - le schéma des formations sanitaires et sociales - les contrats territoriaux (Pays, PNR, pôles structurants) 2015-2020 - les contrats d’agglomérations 2015-2020 dont on savait pour eux aussi qu’ils s’achevaient le 31 décembre 2013. Cette procrastination cache une absence caractérisée de dynamisme. Il en va ainsi pour la « valorisation des ressources forestières ». Des crédits en baisse de plus de 30 % mais une phraséologie remarquable, durable et porteuse en cette période pré-électorale : « Un projet pour la filière devrait être arrêté pour la période 20142020. Ce projet privilégierait les actions en faveur du dévelop­ pement de l’aval de la filière en visant l’obtention d’une filière

Pour contacter le groupe UMP, tél. : 05 55 45 19 38

12

La lettre du limousiN N° 106 FÉVRIER 2014

Il est vrai que les socialistes nous disent qu’ils font de la politique et qu’ils ne sont pas comptables ! Dommage, parce construction compétitive et une qu’ils gèrent l’argent public ! L’effort réel sur les dépenses croissance du bois énergie... » de fonctionnement n’est que Tout au futur, alors que 2014 est déjà là. Comme d’habitude, de 9,3 millions d’euros contrairement aux treize demain ça ira mieux. Mais, en annoncés. En outre, comme ce qui est de la filière bois, on entend les mêmes discours sans l’exécutif déclare se caler sur les dépenses réellement résultat, depuis 1986. réalisées - celles qui vont figurer Là où il n’y a ni transition ni pause, c’est dans la présentation au compte adminstratif alors qu’elles ont toujours été toute à l’eau de rose de l’action inférieures à celles prévues -, - si le mot n’est pas excessif -, il n’y a pas de réduction réelle de l’exécutif. L’exemple frapdes dépenses. Pour les dépenses pant est cette communication d’investissement, c’est pire. orchestrée sur la « baisse pour Loin d’avoir une hausse la première fois » des dépenses de 5,6 millions d’euros, de fonctionnement et sur la c’est d’une baisse de 5 millions « hausse de l’investissement ». d’euros qu’il s’agit. Dommage que ce texte ne traduise pas la réalité chiffrée. L’effort réel sur les dépenses de fonctionnement n’est que de 9,3 millions d’euros contrairement aux treize annoncés. »


europe écologie LES VERTS groupe présidé par

marc horvat conseillers régionaux Jean-Bernard Damiens Ghilaine Jeannot-Pagès dominique normand

Vite l’écologie ! Quand les développements de la plupart des pays de la planète se trouvent ralentis par la crise, sauf à faire gonfler les bulles spéculatives des gaz et pétroles de schistes, du logement et ou de l’endettement, continuer de penser que la sortie viendrait d’une croissance, que par ailleurs personne ne voit venir, relève plus de la croyance religieuse que de l’analyse objective de la situation. Si les licenciements massifs continuent, si les défaillances de petites et moyennes entreprises

perdurent, c’est bien que le modèle de la concentration industrielle, de la transformation et de la production ne se fait qu’au dépend des individus. Et l’État ou les collectivités locales telles que la nôtre ne pourront pas à l’infini absorber le déficit social du modèle. Si l’on profite des températures particulièrement clémentes de ce début d’année, la planète dans son ensemble n’est plus en mesure de porter l’extraction massive de ses ressources et la dégradation de ses grands équilibres.

Il est temps d’accepter que l’écologie est bien la solution sociale et économique dont notre région a le plus grand besoin. Il est de la responsa­bilité politique de mettre en place les outils et les organisations pour réoccuper nos territoires, dont dépendent les emplois de demain. Agriculteurs, artisans, commerces et industries de proximité feront la différence et la prospérité du Limousin que nous souhaitons pour l’avenir proche. Tel est notre engagement.

Des citoyens en demande d’un changement profond, démocratique, écologique, pacifique et concerté. »

Comme à chaque élection, faut-il rappeler que les caravanes passent malgré les aboiements et qu’amplifier ceux de M. Dieudonné ne couvrira pas le bruit des citoyens en demande d’un changement profond, démocratique, écologique, pacifique et concerté ? http://www.scoop.it/t/ les-autres-informations-du-limousin

Pour contacter le groupe Europe Écologie Les Verts, tél. : 05 55 45 17 22

ADS MEL groupe présidé par jean daniel mouvement écologiste limousin

conseillère régionale

Jacqueline Lhomme-Léoment Alternative Démocratie SocialistE

Formation : les perspectives 2014 L’année 2013 a été marquée par les difficultés économiques, l’augmentation du chômage, et la diminution des offres d’emplois. Face à ce marasme, l’impact des nouveaux dispositifs nationaux (emplois d’avenir, contrats de génération, plans formations) a été sensible et apprécié. La Région Limousin s’investit à fond dans ces programmes. Le budget 2014 a priorisé la reprise

économique et l’emploi. S’agissant de la formation professionnelle, il est proposé de poursuivre la réorganisation de l’offre pour la rendre mieux adaptée. Le développement du service public régional d’orientation pour améliorer la qualité des parcours est un autre volet majeur, sans oublier la formation des jeunes en emplois d’avenir ni, bien sûr, l’aide aux lycées, écoles profes-

sionnelles, centres de formation d’apprentis, le soutien à l’enseignement supérieur et à la recherche, ainsi qu’à l’ensemble des structures. L’adaptation de l’outil de formation à l’emploi est essentielle. Une étude nationale a pointé ce paradoxe

d’un chômage très élevé alors qu’un million d’emplois peinent à être pourvus. Une autre montre que 100 000 personnes devraient cesser leur activité en Limousin d’ici 2020, ce qui pose à court terme un défi de formation que nous devons relever.

L’adaptation de l’outil de formation à l’emploi est essentielle. »

Pour contacter le groupe Alternative démocratie socialiste et Mouvement écologiste Limousin, tél. : 05 55 45 19 45

LIMOUSIN terre de gauche Parti communiste français GAUCHE anticapitaliste / ENSEMBLE Parti de gauche

groupe présidé par

Christian Audouin conseillers régionaux Stéphane Lajaumont Véronique Momenteau Laurence Pache Joël Ratier Pascale Rome

La régionalisation du transport ferroviaire montre aujourd’hui ses limites La régionalisation du transport ferroviaire voyageurs avait permis de redonner à ce mode de déplacement une place qu’il avait progressivement perdue. La plupart des régions ont renouvelé ou modernisé le parc matériel TER et adapté l’offre de services proposée par la SNCF. La Région Limousin a ainsi inversé la courbe de fréquentation des trains régionaux, même si l’on peut déplorer que certaines lignes soient alors passées du rail à la route, comme MontluçonUssel. Cette régionalisation atteint pourtant ses limites, qu’il s’agisse des choix d’investissement ou des liaisons interrégionales. Au 1er juillet 2014, la SNCF souhaite ainsi fermer la ligne Limoges - Ussel - Clermont-

Ferrand au prétexte qu’une vingtaine de kilomètres entre Eygurande et Laqueuille ne sont plus sécurisés. La liaison interrégionale LimousinAuvergne ne sera plus assurée alors que chacune des régions a pourtant investi des sommes importantes sur d’autres parties de cette voie. Chacune jure qu’elle n’est pour rien dans cette décision prise unilatéralement par la SNCF mais qu’elle est prête à s’engager à condition… que l’autre en fasse autant. Cette partie de ping-pong laisse entrevoir l’issue : la ligne fermée au 1er juillet pourrait ne jamais rouvrir… Des menaces planent également sur l’avenir de la ligne LimogesBrive par Saint-Yrieix-la-Perche. Celle-ci serait également tronçonnée, les trains au

Pour contacter le groupe Terre de gauche, tél. : 05 55 45 17 26

grand dam des usagers et alors qu’une transversale rapide Est-Ouest est indispensable à l’aménagement du territoire. Le conseil régional ne peut se contenter de réactions de pure forme comme il l’a fait jusqu’à Assurer la continuité et maintenant améliorer le service public mais prendre ferroviaire » ses responsabilités pour mettre la SNCF, RFF et l’État Pressée par la région de face à leurs responsabilités réduire la facture du TER, et financières, afin d’assurer une souhaitant elle-même réduire ses coûts en vue de l’ouverture continuité et une amélioration du service public sur les lignes à la concurrence du transport ferroviaires voyageurs. voyageur (c’est aussi ça, Cette exigence, les élus l’Europe libérale…), la SNCF Limousin Terre de Gauche envisage semble-t-il de reproduire ce scénario pour d’autres la portent dans l’institution régionale. lignes régionales ou inter­ régionales, à l’instar du LyonBordeaux dont le service n’est Pour être tenu au courant de l’activité des élus plus aujourd’hui assuré, au de Limousin Terre de Gauche au conseil départ de Limoges s’arrêtant à Saint-Yrieix et ceux partant de Brive n’allant pas plus loin que Pompadour. Au milieu un nouveau nomans’land ferroviaire…

régional, n’hésitez pas à vous inscrire à la lettre d’infos, sur www.terredegauche.fr.

N° 106 FÉVRIER 2014 La lettre du limousin

13


agenda

« Un village français » de retour en Limousin

1

Confiance Les tournages de la sixième saison de la série Un village français

débuteront au printemps pour s’achever à la fin de l’été dans la région.

© FRANCE TÉLÉVISIONS

© Isabelle Vaillant

Saint-Junien (87) La Mégisserie 05 55 02 87 98

www.la-megisserie.fr

C’est arrivé près de chez vous Du 8 février au 22 mars

L’an dernier, 120 figurants ont été mobilisés pendant trois jours à Eymoutiers.

Saint-Léonard-de-Noblat et Eymoutiers (Haute-Vienne), Châtelus-le-Marcheix (Creuse) auront des airs de 1944 ce printemps. L’équipe de la série télévisée Un village français, encore pour partie en repérages, doit y tourner six des douze épisodes de la saison 6, avant de revenir dans la région entre juillet et septembre. Début du casting des figurants adultes : fin février et début mars. « Les alliés se rapprochent de Villeneuve (le village où se déroule l’histoire, NDLR), explique pour Tetra Media Fiction, Laurent Cavalier, le directeur de

production de la série. On est en plein retournement des pouvoirs au profit de la Résistance. C’est le début de la Libération. Il y aura plein de rebondissements. » Depuis sa première diffusion en juin 2009, la série qui retrace la vie d’un village du Jura sous l’occupation a su fidéliser son public. Chaque soirée rassemble entre 3,5 et 4 millions de télé­ spectateurs : 12 à 15 % des parts de marché. France 3 améliore ainsi son score habituel de trois à six points. « L’époque parle à tous les Français. Chacun se demande ce qu’il aurait fait. Il y

a un attachement formidable à la série », remarque Laurent Cavalier. Et c’est aussi le cas en Limousin. Pour reconstituer le défilé des Résistants dans les rues de Villeneuve diffusé en octobre dernier, 120 figurants ont été mobilisés pendant trois jours à Eymoutiers. « Et aussi dix coiffeuses et dix maquil­ leuses », précise la société de production. Au total, un quart des techniciens employés sur les tournages dans la région viennent du Limousin. Certains petits rôles aussi. Ces compétences complètent

une offre de décors naturels « qu’on ne trouve pas ailleurs », assure Laurent Cavalier, à l’image du pont de Chauverne à Châtelusle-Marcheix, sensé marquer la ligne de démarcation. « Il n’y a aucun anachronisme visuel. C’est formidable pour un film d’époque », se félicite le directeur de production, ravi des liens noués ici. Pour chaque saison de douze épisodes, la Région Limousin alloue 300 000 euros à Tetra Media qui s’engage à injecter le triple dans le territoire. En réalité, les retombées économiques sont multipliées par quatre.

Le Roman d’ici, épisode 2. Après les histoires livrées par Bernadéte Bidaude dans son théâtre conté, voici maintenant l’exposition proposée par Isabelle Vaillant. La photographe a séjourné à Saint-Junien et dans ses environs une semaine par mois depuis septembre 2011. Celle qui « aime voir ce qui se joue à l’intérieur des êtres » a rencontré les ouvriers de la mégisserie Colombier, de la ganterie Agnelle, des feutres Depland, des paysans, mais aussi les enfants du centre de loisirs de Chaillac, ceux du collège Louise-Michel, du club de rugby, les personnes âgées de la maison de retraite, les habitants des yourtes de Bussière-Boffy. À pas de loup, elle a saisi le quotidien d’hommes et de femmes ordinaires, parfois familiers. Avec pudeur et attention. Respect.

Bellac (87) Théâtre du Cloître 05 55 60 87 61

www.theatre-du-cloitre.fr

Hommage à la pop des 70’s

LE BILLET occitan Le cartulaire occitan de Limoges Les archives municipales de Limoges conservent un document de première importance pour l’histoire de la ville. Une exposition lui était dédiée cet automne à la BFM, des conférenciers l’ont présenté à cette occasion, devant un public important. On l’appelle le cartulaire ou mémorial de Limoges. Il s’agit du registre des consuls de la ville haute (dite « le Château »), constitué de pièces très différentes – textes liturgiques, extraits des Évangiles, miniatures enluminées, serments des consuls et des habitants, coutumes de Limoges, décisions consulaires sur toutes les questions de vie commune – s’étendant du XIIIe au XVIIe siècle. Il est ce que l’on appelle un livre juratoire, c’est-à-dire, selon

14

Le 11 février La soirée « Is that

Jean-Pierre Cavaillé

ce que nous apprend Aubin Leroy dans sa thèse de l’École des Chartes, un ouvrage qui servait à « supporter la presta­ tion du serment des consuls et des habitants à chaque élection ou en cas de danger », mais qui rassemblait diverses pièces importantes pour la vie municipale, et constituait la « mémoire de la communauté urbaine » ; une archive vivante, immédiatement mobilisable dans tous les moments qui comptaient pour la ville. Or le cartulaire de Limoges est en grande partie rédigé en occitan limousin (la langue y est présente jusqu’au XVIe siècle, certains textes étant postérieurs à l’édit de Villers-Cotterêts). C’est dire combien aussi il est précieux pour l’histoire et la dignité de notre langue. D’autant

La lettre du limousiN N° 106 FÉVRIER 2014

plus que cette langue, malgré le passage des siècles, est étonnamment proche de celle que l’on parle encore aujourd’hui en Limousin. Soit l’extrait suivant, pris au hasard, dans le corps des coutumes confirmé en 1262 et 1362 : « Costuma es que eu bors, eu baris deu chasteu de Lemoges ni dedins lo chasteu non deu hom cubrir meyjo de palha » (« La coutume veut que personne ne doit, dans les bourgs et quartiers du château de Limoges, ni à l’intérieur du château, couvrir sa maison de paille »). Eh bien, chose qui peut paraître surprenante, à quelques différences minimes près, c’est ainsi que l’on orthographierait cette phrase aujourd’hui encore, selon les règles de ce que l’on appelle la graphie classique de l’occitan. Cela est moins éton-

nant lorsqu’on sait que cette graphie, celle que nous utilisons communément, emprunte ses règles majeures à l’occitan médiéval, mais cela prouve aussi une grande permanence linguistique. Chacun peut s’amuser ainsi à retrouver les mots qu’il connaît dans les listes des denrées soumises à taxation. Pour cela, cependant, il faut aller dans une bibliothèque, car le texte des coutumes de Limoges n’a pas été réédité depuis 1895 (édition Camille Chabanneau). Des transcriptions récentes existent mais hélas, elles restent confinées dans les bibliothèques universitaires. Il serait de la première importance de rendre accessible aux Limousins cet élément majeur de leur patrimoine linguistique.

pop music ? » débutera en vinyle. À partir de 19 h 15, la platine du Théâtre du Cloître diffusera les sons légèrement craquants de la pop des années soixante-dix et quatre-vingt des disques que les spectateurs auront apportés. Le tout devant une assiette apéritive. Puis viendra le morceau de choix : David Chevalier et ses musiciens donneront une nouvelle lecture des morceaux de U2, Jeff Buckley, des Beatles, de Police et Duran Duran qui ont fait remuer les pieds et le reste voici quelques décennies. Un hommage à la fois décalé et fidèle, un brin provocateur et très jazz, qui fera voir les standards ancrés dans la mémoire collective d’une autre oreille. Une transformation alerte des originaux, un grand coup de chiffon salvateur sur les nunucheries surproduites des 80’s. Ouf ! Il était temps.


livres et disques

les 10 choix de la rédaction 2

3

4

5

Sous la direction de

Philippe Grandcoin et Marc Wilmart Éditions Culture & Patrimoine en Limousin

Limousin sur grand écran

© DR © Nathalie Jumelais

Aubusson (23) Théâtre Jean-Lurçat Scène nationale d’Aubusson 05 55 83 09 09

www.ccajl.com

Chercher le garçon Le 11 février La référence

au morceau de Taxi Girl est évidente. De la mise en scène de Marie Blondel transpire la perdition, la recherche d’un amour pas forcément possible qui a fait du titre interprété par Daniel Darc bien plus que le témoignage d’une adolescence tourmentée par son corps et son avenir. Dans cette pièce de théâtre de la Compagnie du Dragor, le texte de Thomas Gornet raconte deux jeunes gens en fuite et autant d’envies de quitter l’endroit d’où ils viennent. Deux impatiences d’un ailleurs encore ignoré, deux nécessités de construire un idéal. « Chercher le garçon, confie Marie Blondel, c’est un son de synthétiseur, une mélodie particulière qu’on garde en tête et qu’on n’oublie pas. » Probablement celle qui berçait l’impatience de vivre d’une adolescence où demain est déjà trop tard. Si vous cherchiez de la justesse, arrêtez-vous là. Elle est à Aubusson.

Brive Les Treize Arches 05 55 24 62 22

www.lestreizearches.com

Une semaine pour le son Du 12 au 20 février

Pendant une semaine, la cité gaillarde connaîtra des expériences sonores inattendues. Une charrette ambulante servira d’espace de troc musical en offrant aux spectateurs munis d’un casque audio un moment intime de concert en échange d’une miniinterview. Le Théâtre de Brive résonnera aussi d’expériences singulières. La Tactile, une

© Bernard Palazon

charrette sexy et interactive, munie d’une surface sensible recèle des sons et des images secrète de l’amour pour un voyage au cœur des joies du corps. Le Marcelophone, un instrument en forme de porte-bouteilles invitera les spectateurs à jouer les percussionnistes, tandis que l’installation Eaulà se fera à la fois miroir et puits sensoriel et que MobilaSon, une fontaine sonore, diffusera des extraits, glanés par l’artiste, Cyril Hernandez.

© pascal elliott

chorégraphe fait partager un rêve éveillé, aux confins de la danse, du théâtre et des illusions. M. et Mme Rêve, traversent le temps, fabulent leur vie et leur amour, se mesurent au réel l’espace d’un instant, celui d’un spectacle drôle, insolite qui allie danse et technologie 3D pour une expérience visuelle unique. © PHILIPPE LAURENÇON

d’un vieux spectacle forain. Deux représentations, samedi et dimanche, tout comme Certes, donné par L’Enjoliveur : un duo burlesque et acrobatique dans la lignée des grands duos comiques du music-hall qui récite la poésie de l’absurde par le corps et le langage.

Beaumont-du-Lac (87) Centre international d’art et du paysage de Vassivière 05 55 69 27 27

www.ciapiledevassiviere.com

Ce sera votre œuvre Saint-Angel (19) Théâtre de la Chélidoine

Le 26 février et le 5 mars

À Vassivière, l’art sera une histoire de famille pendant les vacances d’hiver. En lien avec l’exposition Open Eye Policy (politique de l’œil ouvert) de Sheela Gowda présenté au Centre international d’art et de paysage de Vassivière jusqu’au 16 mars, le Ciap organise des ateliers récup les mercredis à 11 h et à 14 h. Il s’agit de créer une sculpture à partir d’un objet du quotidien. L’atelier est ouvert aux enfants à partir de 6 ans, jusqu’aux seniors. Attention, les réservations sont obligatoires.

05 55 72 55 84

www.lachelidoine.fr

En v’la une drôle d’affaire Le 14 février Ça dure une heure quinze. Nathaly Joly (comédie et chant) et Jean-Pierre Gesbert (piano) rendent hommage à Yvette Guibert, la reine du caf’conç’ et pionnière du féminisme du début du XXe siècle. À coup d’ombres chinoises, de kabuki, elle peint des portraits de femmes prostituées, morphinomanes, alcooliques, infanticides. Fascinant d’épaisseur. Et sans lourdeur.

Masgot (23) Le Bistrot de Masgot 05 55 66 33 40

www.pays-sage.net

Une soirée d’hiver olé olé Le 16 février Promis. Il va faire

chaud à Masgot en Creuse en plein mois de février. Par sa voix rocailleuse, Luis de la Carrasca rapprochera le Limousin de Grenade. La compagnie Flamenco Vivo mettra un point d’honneur à chasser la froidure à grand coup de chants, de danse et de musique pour un spectacle unique, à l’occasion de cette quinzième édition des Bistrots d’hiver qui se tiennent sur le plateau de Millevaches et ses environs jusqu’au 30 mars.

Nexon (87) Pôle national des arts du cirque 05 55 58 10 79

05 55 96 26 78

www.ussel19.fr

www.cirquenexon.com

Un week-end pour les dingues de cirque Du 21 au 23 février Un week-end pour deux créations et trois spectacles. D’abord, le vendredi : la compagnie Ap’Nez propose La Dinguette, un spectaclegastronomique qui fonctionne comme un vrai restaurant. Chaque moment du repas est scénographié. Les artistes dispersés dans le chapiteau donnent corps à des acrobaties, manipulation d’objets culinaires, musique et percussions gastronomiques. Ce sera ensuite au tour de la Compagnie du cirque en plein air d’embarquer les spectateurs dans D’Âme et d’hommes, un univers de bric et de broc digne

La Souterraine (23) Centre culturel Yves-Furet 05 55 63 46 46

www.ccyf.fr

M. et Mme Rêve Le 20 février C’est un hommage de Marie-Claude Pietragalla à Eugène Ionesco. Avec Julien Derouault, la

Ussel (19) Le Carnot

Madame 100 000 volts Le 13 mars C’est une pile

électrique, mais rose bonbon. Bérangère Krief, connue pour être le « plan sexe » de Kyan Khojandi, dans la série à succès Bref sur Canal +, brûlera les planches usseloises. La jeune humoriste n’arrête jamais, usant d’une gouaille dont aurait hérité la fille de Jamel Debbouze et de Bridget Jones. Bérangère Krief dézingue à tout va, voue un culte parfaitement assumé au chocolat, flingue les machos, Facebook, les frères Bogdanov et la télé-réalité. Elle joue parfaitement avec ces poncifs qui voudraient que, pour être une femme qui se respecte, il faudrait mettre la musique à fond dans sa chambre pour mieux se déhancher devant le miroir en prenant sa brosse à cheveux pour un micro, ignorer la ponctualité, étaler ses fringues sur son lit en prenant l’air boudeur d’une pauvresse qui n’a rien à se mettre. Rafraîchissant.

© CIAP

1

Isabelle Vaillant expose jusqu’au 22 mars à Saint-Junien.

2

Coup de chiffon sur la pop des 80’s à Bellac.

3

Le Flamenco résonnera sur le plateau de Millevaches.

L’ouvrage passionnera les amoureux du cinéma. Probablement autant que les amateurs de voyages, géographiques ou temporels. Limousin sur grand écran butine de films mythiques ou méconnus en grands noms du septième art, entre écran et écrits. Duvivier, Epstein, Resnais, Clouzot côtoient Sautet, Chabrol, Miller, Chéreau. On circule de Corrèze à Crozant, d’Ambazac à Tulle, de Limoges à Sardent et Bourganeuf, de Felletin au Vigen et Saint-SulpiceLaurière. Pour chaque film, le collectif de quatorze auteurs détaille les monuments et paysages qui ont servi de décor, les personnages, les romans, les événements qui ont inspiré les plus grands. 170 pages, 28 euros.

4

M. et Mme Rêve allie danse et technologie 3D.

5 Créez votre propre sculpture à Vassivière.

Colette Aymard Éco-édité par la Drac Limousin et le CAUE de la Haute-Vienne, collection « Les thématiques »

Les Bains-douches en Limousin, architecture et histoire C’est l’histoire de l’hygiène populaire en Limousin. Né d’un inventaire du patrimoine architectural du XXe siècle, l’ouvrage Les Bains-douches en Limousin, architecture et histoire revient sur un pan oublié d’une histoire sociale, celle de la propreté corporelle, intimement liée à celle de la Caisse d’Épargne. Trente-six bâtiments à l’esthétisme fonctionnel, entre art déco et art nouveau, ont été recensés. Certains sont encore visibles aujourd’hui, d’autres sont malheureusement détruits. Un livre qui instruit sans se faire mousser. 342 pages, 23 euros.

Jean-Marc Ferrer, Marie-Hélène Restoin-Evert, Amélie Chassary Les Ardents Éditeurs

Parcs et jardins secrets en Limousin On avait déjà vu les intérieurs secrets du Limousin. Les Ardents Éditeurs nous invitent maintenant à passer au jardin. L’ouvrage déambule à travers 22 parcs et jardins, parfois urbains, parfois châtelains, anciens ou contemporains. En laissant une large place aux photos, il invite à flâner entre rocaille et massifs fleuris, à se perdre dans la garenne ou à s’assoupir près d’un grand chêne. Un repos pour les yeux et l’esprit. 226 pages, 39 euros.

© Cie L’ENJOLIVEUR

N° 106 FÉVRIER 2014 La lettre du limousin

15


portrait

Doigts de fée

Clorinde Coranotto, 46 ans, est artiste plasticienne, enseignante et

directrice d’art nOmad, une association qui colporte l’art contemporain au moyen d’un véhicule sur-mesure. Rencontre avec une artiste citoyenne qui déborde d’énergie et de projets. © Emmanuelle Mayer

27, boulevard de la Corderie CS 3116 - 87031 Limoges Cedex 05 55 45 19 00

Directeur de la publication Jean-Paul Denanot Responsable de la rédaction Sybille Mangin Rédacteur en chef Nicolas Lavallée Rédaction Emmanuelle Mayer, Zohra Meslem avec la collaboration des services et agences de la Région

Photos Région Limousin Sauf mention contraire

conception graphique Agence Cinquième Colonne 04 73 87 15 27

Mise en page Graphik Studio 05 55 32 06 32

Impression Rivet Presse Édition 05 55 04 49 50

L’entreprise Rivet Presse Édition est labellisée Imprim’vert. Elle respecte un cahier des charges strict sur le recyclage de ses déchets et la composition de ses encres. La Lettre du Limousin est imprimée sur du papier recyclé avec des encres végétales. ISSN N° 0151-2587 345 000 exemplaires

Recevez La Lettre du Limousin

Vous avez un autocollant « Stop pub » ou vous n’habitez pas en Limousin mais vous voulez recevoir La Lettre du Limousin, abonnez-vous sur simple demande en précisant nom, prénom et adresse postale à : lalettredulimousin@cr-limousin.fr ou par courrier à : Abonnement La Lettre du Limousin 27, boulevard de la Corderie CS 3116 - 87031 Limoges Cedex facebook.com/regionlimousin twitter.com/regionlimousin

Inutile de choisir un pseudonyme quand on s’appelle Clorinde. Ni même une destinée. Dans sa famille, les femmes d’une génération sur deux portent ce prénom et c’est justement sa grand-mère Clorinde qui lui a inspiré son univers artistique plein de couleurs et de fantaisie. « Carnets de bords », résumé poétique d’une année, « malises » de trésors, « métacartes » à déplier... ses œuvres sont joyeuses et chargées comme sa vie. Car au-delà de son activité de création, Clorinde donne des cours pour les adultes et les enfants à l’École nationale supérieure d’art de Limoges et dirige l’association art nOmad. « J’ai vraiment des journées à rallonge, je cours tout le temps. » Pas étonnant avec son nom, Coranotto, issu de « cours la nuit » en italien. C’est lors de vacances en Limousin que Clorinde a rencontré son mari Didier et le couple s’est installé à Arnac-la-Poste en 1998, dans une maison à rénover. Un an après, elle crée l’association art nOmad et débute ses inter­ ventions en milieu scolaire. « Je rêvais déjà d’un véhicule sillon­ nant la région pour diffuser l’art contemporain. » Accompagné par les collectivités pour

16

mettre son projet « en mots et en chiffres », art nOmad organise dès 2002 des interventions d’envergure dans les villages : les journées du petit nOmad. « Quand on organisait ces jour­ nées, tous les habitants venaient nous donner un coup de main, y compris les agriculteurs, les élus... L’association s’est vraiment élevée et construite par et avec le public », insiste Clorinde qui aime se définir comme plasticienne « entremétologue », version sérieuse de l’entremetteuse, celle qui tisse des liens là où il n’y en a pas... « En fait je voulais savoir si l’art contem­ porain pouvait résister à de “ vrais gens”, ceux qui ne vont pas spontanément aux expositions. » Avec 5 000 à 13 000 participants et visiteurs du véhicule par an ces dernières années, la réponse est oui ! Artiste et citoyenne

En 2005, avec sous le bras une maquette cartonnée de camion pleine de couleurs et d’écritures manuscrites, Clorinde va voir la Région, l’Europe, le département, la direction des affaires culturelles et la Caisse d’épargne. On aurait pu lui rire au nez. C’est tout le contraire. L’idée de construire

La lettre du limousiN N° 106 FÉVRIER 2014

C’est une région à la fois rugueuse et douce, riche et humble, je n’aurai pas pu faire art nOmad ailleurs. »

un camion sur le modèle des camions-bouchers qui sillonnent les campagnes fait mouche. « C’est une belle histoire de parte­ naires, pas juste de financeurs. » Artiste, certes, mais pas rebelle et encore moins baba ! Son véhicule, appelé comme tel car destiné à « véhiculer » l’art contemporain, Clorinde le veut neuf, surmesure, esthétique. D’ailleurs les zébrures ont nécessité des heures de travail et la reconnaissance du carrossier du village qui a travaillé avec eux. « Nous, les artistes, sommes fonction de la société. On essaie de donner du sens, de l’âme, de l’énergie et nous sommes accompagnés pour cela par les institutions », martèle la pétillante créatrice. À partir de 2009, le véhicule est sur les routes avec à son bord des œuvres de Laurent Terras, Ludovic Mallegol ou encore Céline Matal... Avec lui, art nOmad s’invite lors de festivals, organise des manifestations et entre même au Salon de l’agriculture. « Je voulais que le véhicule

soit là-bas plutôt qu’à la Foire internationale d’art contem­ porain. » Lors du dernier salon, l’association avait lancé un appel à la population limousine  : « Envoyez-nous un objet, dessin ou autre qui raconte votre territoire et pèse moins d’un kilo. » Bilan : 300 objets envoyés et les larmes aux yeux de Clorinde, définitivement touchée par le Limousin. « C’est une région à la fois rugueuse et douce, riche et humble. Je n’aurais pas pu faire art nOmad ailleurs. » L’association se lance aujourd’hui dans l’édition, avec l’ouvrage art nOmad se manifeste !, ovni éditorial qui raconte « cette expérience unique, née d’une rencontre avec un territoire et ses habitants ». Préfacé par l’historien et critique d’art Paul Ardenne, ce livre illustré de photographies d’œuvres se veut aussi une source d’inspiration car les « ingrédients » des ateliers y sont dévoilés, pour pouvoir faire l’expérience de la création à la maison ! Sortie prévue au printemps...

Bio express

SORTIE DU NUMÉRO 107 en mai

1967 naissance à cannes (alpesmaritimes). 1998 installation en Limousin. 1999 création de l’association art nOmad. 2003 entrée comme enseignante à l’ENSA Limoges. 2005 inauguration du véhicule art nOmad. 2014 sortie du livre

art nOmad se manifeste !

Région Limousin Une chance à saisir


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.