Elle part du lieu, de la terre, du jardin, de la nature, des fleurs … elle soulève les écorces, cueille, pose sur la terre, recouvre, sème …
On pense aux Végétaux ou aux Grands Arbres de Fautrier. On pense à Chaissac, peintre rustique moderne, “peintre de village“… Comme lui, elle tire parti des matériaux et des objets abandonnés, les détourne et les assemble, les peint … Craquelures, décollements, balafres rouges des écorces et de la terre sortent de la toile, se recomposent en volume. Travail appliqué et patient où s’exprime un monde équivoque, à la fois réel et figuré : la matière est questionnée avec insistance comme on questionnerait soi-même le monde, les choses, les gens …
La peinture devient
corps.
Le cheminement intérieur de l’artiste se prolonge et se transforme dans une expression puissante.
Les craquelures, les soulèvements, les balafres rouges des écorces et de la terre sont amplifiées, sortent de la toile, augmentent la réalité et se recomposent en volume.
La toile devient peau, la peau du volume, la peau des visages.
D’où ces empreintes, ces marques, ces creux et ces bosses imprimés par la vie.
Violence, peut-être, ou plutôt énergie, détermination, force, en tout cas … créatrice.
Une expression qui est surtout interrogation, inquiétude sinon souffrance…
Mais qui est aussi échange, partage, connivence. Humaine.
Les silhouettes se précisent, deviennent plus présentes, elles marchent, elles voyagent : « Etendre son existence, occuper à la fois la terre et les cieux, doubler pour ainsi dire son être » Xavier de Maistre, Voyage autour de ma chambre (1794)
Le portrait n’est pas une image et il n’a pas besoin de légende ; il peut être “sans titre“. Rien n’est dit dans un portrait mais tout est caché, suggéré, ici, à mi-voix. Il révèle l’invisible, l’inconnu, l’intime, l’intériorité du sujet représenté et, à coup sûr, l’intime, l’intériorité de l’artiste.
Elle va son chemin, elle marche, prend de la distance, elle nous regarde…
La terre prend forme. La peinture devient corps. La toile devient peau, la peau du volume, la peau des visages. D’où ces empreintes, ces marques, ces creux et ces bosses imprimés par la vie. Violence peut-être, énergie, détermination, force, en tout cas. Souffrance peut-être, inquiétude … émotion. Mais aussi connivence, partage, échange.
« On ne peut pas représenter l’homme autrement qu’il est » nous dit Ousmane Sow.
« Faire un tableau, n’est-ce pas voir un homme comme un paysage, et y a-t-il un paysage sans figure humaine qui ne soit pas tout plein de celui qui l’a contemplé ? » nous dit Rainer Maria Rilke.
La sculpture n’est pas affaire de matériaux ou de volume mais d’émotion : « il est question de quelque chose de profond à l’intérieur de nous-mêmes que la sculpture ne peut pas décrire » (Jaume Plensa).
Elle nous parle, ils nous parlent, et nous parlons …
Olivia Brusson vit et travaille à Mieussy en Faucigny, là où l’esprit du lieu est à la nature, la musique et la convivialité villageoise. Peintre de village … pourquoi pas ?
Le Faucigny est riche d’une histoire artistique et littéraire toute imprégnée de terroir. Dans les pas de Constant Rey-Millet et du Docteur Paul Gay, auprès des écrivains Michel Butor, John Berger … iIs sont plusieurs artistes, aujourd’hui, à suivre la trace : les uns sont peintres, les autres, poête, musicien, joueur d’accordéon sur la caisse à bois, bassiste metal, photo-graphe, cinéaste metteur en scène… L’Art au Village … pourquoi pas ? Bien qu’on ne revendique plus, comme autrefois dans “le Taudis“, cahier d’art et de littérature, la rénovation d’un vieil art savoyard, ni une décentralisation intellectuelle, ici, au village, il y a toujours de l’art et de la littérature, de la musique et de la peinture
Un réseau, un mouvement … l’« Ecole de Mieussy »
Malaxer
Griffer Tracer Couper Charger Couler Mélanger Frotter Lisser Goûter le silence Bénir l’accident
Olivia BRUSSON 1407 route de Sommand 74440 MIEUSSY Tél. 06 82 78 76 49 poulegroove@hotmail.fr