Les architectures populaire, vernaculaire et historique, présentent toujours une face liée à l’idiosyncrasie des peuples, c’est-à-dire qu’elles les identifient avec plus de justesse que l’architecture académique. Parce qu’elle est dynamique, parce qu’elle est réceptive aux modifications en s’adaptant aux circonstances, l’architecture de l’homme commun est le réceptacle de notre identité constructive. L’architecture académique l’influencera, la rendra similaire aux modèles étrangers, mais cela aboutira finalement à un processus de réinterprétation qui convertira cette influence étrangère en un trait d’identité. Il est nécessaire de nous détacher de notre colonialisme culturel. Nous sommes des peuples différents, avec des cultures différentes, et bien que celles-ci interagissent entre elles, la synthèse finale sera différente dans chaque peuple. Et c’est dans cette synthèse qu’il faut chercher l’identité.
L’idéal de la maison tropicale96 Avec les architectes Marcelo Alburquerque, Toni Caro et Miguel Vila, nous avons été invités à exprimer notre opinion sur « La maison tropicale », dans l’émission « Premier rang » (« Primera Fila ») produite par Freddy Ginebra pour la chaîne 10 de Tele Cable Nacional. Pour élaborer une réponse à ce thème passionnant en si peu de temps (nous avions seulement une minute et demie), nous nous sommes réunis avec Emilio Brea, Gustavo Moré et l’auteur de ces notes. Ce travail est le produit de la discussion que nous avons eue. Lorsqu’on parle de « maison tropicale », l’image qui vient rapidement à l’esprit est le stéréotype de la maison fraîche, intégrée dans la nature, avec beaucoup de plantes, ouverte. Cependant, cette image qui se rapproche sans aucun doute de l’idéal du logement tropical, nous devons l’améliorer avec quelques concepts indispensables à sa meilleure compréhension.
Pour commencer, le concept « tropique » définit une réalité géographique, et nous devons spécifier sa réalité culturelle. Il existe des dizaines de pays situés dans les tropiques qui ont donné des réponses architectoniques à leurs spécificités historiques et culturelles. La maison tropicale en Inde n’est pas la même que la maison caribéenne. Pour définir notre maison tropicale, insulaire (une île partagée de surcroît), caribéenne, nous devons partir de notre réalité, géographique et climatique, culturelle et historique, en mettant l’accent sur la manière particulière que possède notre peuple d’utiliser les matériaux, les formes et l’espace architectonique. Bien entendu, le concept de « tropique » inclut inéluctablement deux aspects de base qui sont liés et qui se développent en
terme d’architecture, à partir des réponses pour les solutionner. Ces deux aspects sont : soleil-ombre et humidité-ventilation. Notre pays, « situé sur le même trajet que le soleil », comme dit le poète, se caractérise climatiquement par les hautes températures et la forte humidité relative qui nous harcèlent pendant toute l’année et qui produisent cette chaleur moite et chargée. La réponse architectonique à cette dualité chaleur (soleil)-humidité, est donnée par l’ombre et la ventilation adéquates qui définissent en termes de « fonctionnalité » notre architecture tropicale, bien qu’une maison protégée et ventilée ne corresponde pas à elle seule au concept de maison tropicale. Le concept de maison tropicale dépasse le simple fonctionnalisme et entre dans la mémoire historique, la culture et les idiosyncrétismes particuliers des conglomérats sociaux de cette partie de la planète. Sans approximation au contexte
Architecture Populaire Dominicaine
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