Arquitectura popular dominicana

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dans leur cabotage maritime sur les côtes africaines, en termes de formes et de contenus. Ce dernier aspect, celui du contenu, a été le moins traité, en raison du choc idéologique et culturel créé par la sensibilité rituelle des habitants originels des îles des Caraïbes, choc qui fut immédiat et dévastateur. Ce ne fut pas tant l’apparition brusque de l’insulaire nu aux yeux du conquérant en armure qui créa ce choc, mais plutôt le niveau de perception des éléments mystiques, symboliques et de l’adoration spirituelle, qui formaient partie de la cosmovision de ces êtres humains qui les contemplaient avec suspicion dans un état de développement qui, pour les conquérants, se rapprochait du primitif. Cependant, c’est la manière subliminale de réclamer un abri au territoire, à travers la construction de la maison, qui mit

territoire en Espagne, dans la zone extrême et dans toute le péninsule ibérique, et imposa ses constructions, fidèle aux expériences déjà mises en pratique en tant que conquérant sous d’autres latitudes, influença puissamment le modèle imposé aux Caraïbes, malgré le changement radical de climat dans le contexte des colonisations du début du XVIème siècle. Les courants diffusionnistes des autres architectures dans ces temps-là, comme le courant médiéval et de la renaissance, tarderont à prospérer dans la péninsule ibérique car ils furent l’objet de la résistance mudéjar ou islamique durant plus de 800 ans. Cette domination culturelle dans toute la zone a laissé de valeureux apports pour le développement de l’architecture, qui se transfèreraient à l’Amérique au fil des années. La somme de ces

en évidence un certain niveau d’avancement : cette maison était appelée cahute, peut-être de manière péjorative, et avait d’autres noms dans les îles proches, mais ils signifiaient et symbolisaient toujours la même chose : le réceptacle du logement par excellence. La cahute a ainsi été dépréciée durant des années, dépourvue du code conscient de l’architecture et considérée par les universitaires comme une simple ressource face à l’environnement. Il n’en fut pas de même pour les œuvres que les conquérants construisirent ensuite. L’importation ibérique fut définitive et sa marque indélébile perdure encore. L’architecture ibérique était très célèbre, avait fait ses preuves de résistance et imposait avec sa force un langage de domination indiscutable. La période historique connue dans l’architecture académique comme romane, durant laquelle l’empire romain étendit son

composants apporta les premiers éclectismes pratiques, et non théoriques. Les conquérants sentirent vite la nécessité de se protéger et de survivre dans ce qu’ils nommèrent le « nouveau monde ». Ils construisirent des murailles et des systèmes de fortifications, une infrastructure sanitaire insurgée, et apprirent à connaître une faune et une flore auparavant totalement ignorées. A l’intérieur des fortifications, la composition des trames des rues obéissait à l’arrangement topographique naturel, suivant le profil du terrain dans les plaines, sans violenter les superficies des lieux, en respectant les sites et en profitant des bois pour configurer les places et les patios des maisons. Cependant, toutes les villes ne furent pas entourées de murailles ou fortifiées. Le critère hégémonique fortifié s’appliquait aux fondations où opéraient les centres administratifs de plus grande hiérarchie, ce qui incluait les centres ecclésiastiques. Ainsi, Architecture Populaire Dominicaine

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