Arquitectura popular dominicana

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si l’on veut - mais un rêve finalement - qui a rendu possible le renforcement postérieur de la nationalité naissante, surgie dans le grondement des vents américanistes qui soufflaient depuis le Nord, et insufflée par les courants libéraux que l’Amérique, fondamentalement andine, concevait comme un signe d’alerte libertaire sur son entourage géographique. C’est seulement en temps de paix que commença à se construire l’architecture en bois qui se populariserait et qui, pour sa résistance et son entretien fit collection d’autant de matériaux (surtout de son entourage immédiat) qu’elle a pu agencer. L’industrialisation tardera encore beaucoup de temps pour arriver jusqu’aux secteurs les plus populaires. Les villes n’étaient pas vraiment des villes, mais plutôt des hameaux constitués de maisons aux

leçons, les héritages appauvris et les richesses amoindries. On est passé de la démocratie à la perte totale de souveraineté, et à une longue dictature. Une brève divagation démocratique a ensuite été tronquée à la racine pour permettre des régressions insoupçonnables culminant en une nouvelle intromission et agression de la souveraineté, qui laisserait finalement place au processus de transition pour le retour à la démocratie ; et jusqu’à la fin du centenaire, à des apparitions de potentiels gouvernements. Entre temps, des recherches importantes se sont développées à l’intérieur du modèle qui régissait l’enseignement et l’apprentissage de l’architecture dans les classes universitaires. D’une université solitaire et étatique, on est graduellement passé à une université

toits combustibles, végétaux et secs. La maçonnerie et la brique s’utilisaient pour les constructions relativement durables, et le peu d’édifices institutionnels qui représentaient la norme de vie en ascension, étaient dispersés sur la géographie urbaine, dans les villes de croissance tardive. Moderniser le pays en revêtant les manoirs coloniaux de retouches de styles passagers était une manière d’occulter l’histoire héritée. Nous étions à l’aube du XXème siècle mais nous continuions à être une société villageoise, qui ignorait son patrimoine culturel, pour s’être trop longtemps dédiée aux luttes libertaires et d’émancipation. Dans ce processus, des matériaux venus de l’extérieur sont arrivés. La limitation quant à la hauteur des constructions fut ainsi peu à peu vaincue. Le XXème siècle fut vertigineux. Les changements culturels furent énormes, les voies traumatiques, les enseignements pleins de

multiple et privée, où la formation s’intégrait avec force dans les processus culturels. Bien que l’éducation universitaire dans le Cibao commençait à gagner en indépendance, encouragée par le pouvoir religieux de la région, c’est bien dans la capitale dominicaine qu’a germé une initiative privée qui se développa grâce à la transcendance sociale et économique de ses auteurs. Deux événements marquent ces temps (1967-1974) : le développement touristique comme panacée du développement économique national, et la création d’un mouvement culturel créatif, dont l’architecture héritée serait la seule motivation. Dans l’université étatique, un mouvement politique dénommé ¨rénovateur¨ était en gestation, qui prétendait extirper de l’académie les héritages dictatoriaux qui restaient intacts, en même temps qu’il levait le drapeau contestataire contre les impositions gouvernementales, considérées comme le produit direct de la

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Architecture Populaire Dominicaine


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