Rapport Complet sur les OMD - Haïti un nouveau regard

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Politiques, programmes et interventions

En Haïti, les avancées pour la reconnaissance des droits des femmes et l’égalité de genre résultent en grande partie des efforts des organisations de la société civile, notamment des organisations de femmes. Bien avant la conférence de Beijing en 1995168, l’État haïtien s’était engagé à valoriser le rôle de la femme au sein de la société haïtienne et à soutenir son autonomisation, tant dans la sphère privée que publique. En effet, en 1950, suite au mouvement pour l’émancipation des femmes haïtiennes mené, entre autres, par Alice Garoute et la Ligue Féminine d’Action sociale, les femmes haïtiennes obtinrent certains droits, dont le droit de vote (au niveau municipal), mais aussi celui de se porter candidates aux élections169. Trente ans plus tard, Haïti a signé la Convention sur l’Élimination de toutes les formes de Discrimination à l’égard des Femmes (CEDEF) à Copenhague le 18 juillet 1980, et l’a ratifiée le 7 avril 1981. La Convention a été publiée dans le journal officiel « Le Moniteur » n°38 en date du 11 mai 1981, marquant ainsi son entrée en vigueur170. De concert avec le ministère à la Condition féminine, et aux droits des femmes (MCFDF) suite à la conférence internationale en population et développement (Le Caire 1994), ainsi qu’aux revendication des femmes, créé le 8 novembre 1994 suite aux revendications des femmes, et dans la mouvance de la préparation de la quatrième conférence de Beijing (septembre 1995), une série d’actions décisives qu’elles soient légales, constitutionnelles ou programmatiques tentent de relever les défis pour une société plus égalitaire.

Le Gouvernement haïtien a pris plusieurs engagements sur le plan international et ratifié ou adopté certains instruments légaux : •

La Convention sur l’Élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des Femmes (CEDEF) à Copenhague le 18 juillet 1980, ratifiée le 7 avril 1981171. Le dernier rapport de mise en œuvre de la CEDEF a été élaboré selon une approche participative et multisectorielle, au cours de la période 2006-2008 et l’État haïtien a présenté ce rapport auprès du Comité de suivi le 27 janvier 2008. Un nouveau rapport CEDEF combiné est en cours pour couvrir la période de 2008 à 2014 ;

Participation à la quatrième conférence mondiale sur les femmes qui a adopté la Déclaration et Programme d’action de Beijing en septembre 1995 ;

La Déclaration des Chefs d’État et des gouvernements de la Communauté des Caraïbe (CARICOM) réaffirmant leur engagement à la promotion des droits de la femme en mai 1997 ;

Le Consensus de Quito, août 2007 (Conférence régionale sur les femmes de l’Amérique latine et des Caraïbes, réunie à Quito, Équateur, du 6 au 9 août 2007).

Le MCFDF, dont la création en 1994 était une mesure institutionnelle clef, a permis de nombreuses avancées sur le plan légal. Ce ministère a notamment beaucoup investi dans la campagne de sensibilisation sur l’égalité entre les sexes. Toujours au niveau institutionnel, plusieurs mesures significatives témoignent des efforts entrepris par les pouvoirs publics. En 2005, la création du Conseil supérieur de l’administration et de la fonction publique, institution chargée

168 La Quatrième Conférence Mondiale sur les Femmes « Lutte pour l’égalité, le développement et la paix » s’est tenue à Beijing (Chine), 4-15 septembre 1995. Cette conférence a culminé dans l’adoption de la Déclaration et le Programme d’action de Beijing qui reflète l’engagement de la communauté internationale au service de la promotion de la femme et à ce qu’une perspective sexo-spécifique soit appliquée à tous les politiques et programmes aux niveaux national, régional et international. 169 Guerline. 2011. 170 CEDEF. 2008. 171 Ibid.

Objectif 3 - Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes

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