Rapport rndh2013

Page 29

CFA en 2012. Les actifs du secteur informel sont employés surtout dans l'agriculture (50%) et le commerce de détail (21,8%). L'emploi des femmes représente dans chacun de ces secteurs respectivement 40,6% et 66,8%. La durée d'étude moyenne des actifs du secteur informel était de 6,9% en 2012, nettement moins que les 9,8 ans du secteur privé formel ou les 12,8 ans du secteur public et parapublic. En termes d'années d'ancienneté, l'estimation est de 10,6 ans en moyenne, 13,7 ans pour ceux travaillant dans l'agriculture et à peine 5,8 ans pour ceux opérant dans les autres services. B. La situation de l’emploi à Abidjan

Le rapport de l'AGEPE sur la situation de l'emploi à Abidjan rassemble les résultats d'une enquête emploi menée à Abidjan en 2008. Selon ce rapport, le nombre d'emploi a augmenté de 1,24 millions à 1,243 millions entre 2002 et 2008, tandis que les emplois étaient majoritairement occupés par les hommes (52,3% pour les hommes contre 47,7% pour les femmes). L'étude fournit aussi des indications sur la répartition des emplois selon les tranches d'âge, la nationalité des détenteurs des emplois, les secteurs d'activité, le niveau d'instruction et les catégories socioprofessionnelles. L'enquête note que les emplois sont essentiellem ent concentrés dans les services (85,3%), suivis par l'industrie (13,3%) et pour une faible part par l'agriculture (1,4%). Les travailleurs indépendants représentent 45,9% contre 37,1% pour les travailleurs salariés. S'agissant du chômage, le rapport évalue le nombre de chômeurs à Abidjan à 335 128 individus en 2008, soit un taux de chômage de 21,3% ; alors que le taux de chômage urbain était estimé à 16,9% en 2002 (253 107 personnes au chômage). Selon les conclusions de l'enquête, la crise m ilitaro-politique déclenchée en 2002 est une des causes majeures de cette augmentation du chômage puisqu'elle a engendré une baisse de l'activité à travers des réductions d'emplois, le déplacement, la délocalisation et la relocalisation de certaines entreprises. Il est à noter que les dernières estimations de l'AGEPE (2013) situaient à 19,5% le taux de chômage pour la ville d'Abidjan en 2012

^

CHAPITRE INTRODUCTIF

avec 16,2% p ou r les hom m es e t 2 3 ,5 % pou r les fem m es. Les do n n é e s p ro vis o ire s du ra p p o rt de l'A G E P E in d iq u e n t un e ffe t total des ch ô m e u rs de 985 250 p e rso n n e s en 2012 se ré p a rtissa n t co m m e s u it : 50,9% p o u r A b id ja n ; 2 8 ,4 % p o u r les a utres ville s et 2 0 ,8 % p ou r les zones rura les. Au to ta l 79,3% des ch ô m e u rs en 2012 v iv ra ie n t dans les zone s urb a in e s (A G E P E , 2013). Une analyse sur la base des données de l'AGEPE de 2008 par genre et par âge montre que le chômage est plus accentué chez les femm es (21,9%) que chez les hommes (20,7%) ; les taux de chômage les plus élevés sont enregistrés chez les jeunes (31,3% chez les personnes de 18-24 ans et 24,5% chez les personnes de 25-35 ans). Le rapport souligne l'aggravation du chômage dans toutes les tranches d'âge et la vulnérabilité croissante face au chômage des personnes ayant un niveau de qualification plus élevé en milieu urbain. Selon le rapport de l'AGEPE, les chômeurs sont en majorité des prim o-dem andeurs et des personnes a ya n t un niveau d 'é d u ca tio n re la tiv e m e n t é levé : le ta u x de chôm age était respectivement de 8,7% pour les personnes sans niveau, voire analphabètes, 18,3% pour les personnes qui n'ont pas achevé les études primaires, 21% pour celles qui les ont terminées, 29% pour les diplômés du secondaire et enfin 35,5% pour les individus dotés d'un niveau d'éducation supérieur. Le secteur informel étant le principal pourvoyeur d'emplois en temps de crise, la plus forte prévalence du chômage dans les milieux des diplômés suggère que ceux-ci seraient moins enclins à accepter un emploi dans l'informel et/ou l'auto-emploi que les moins diplômés. Dans le cadre de l'étude de l'UEMOA (2002) consacrée à l'emploi, au chômage et aux conditions d'activité dans chaque principale agglomération des sept Etats membres de l'UEMOA, la ville d'Abidjan, avec un taux de chômage de 13,5%, affichait le taux le plus élevé par rapport au taux moyen de 11% estimé pour les 7 villes où les enquêtes avaient été conduites Le niveau de chômage à Abidjan représente aussi le double de la moyenne nationale au cours de la même année estimé à 6,4% par l'ENV 2002. Une conclusion importante du rapport souligne le rôle prédominant et croissant que joue le secteur informel en termes d'absorption de la population active et la concentration des activités informelles


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.