Les échos du PNUD 2e trimestre

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PASU Le centre de formation dont les locaux ont été mis à disposition par la Mairie et équipés par le Programme, a depuis son ouverture, formé une centaine de jeunes filles issues de milieux défavorisés ou chefs de familles monoparentales, dont l’âge varie entre 14 et 35 ans. Il constitue une opportunité pour des jeunes filles et femmes dont les parents ne peuvent s’acquitter de la scolarité des établissements privés traditionnels d’apprentissage. Le marché de la coiffure et de l’esthétique étant pourvoyeur d’emplois, les apprenantes ne manquent pas. Les séminaristes ont été informés par les monitrices, agents de l’administration municipale, de ce qu’à l’issue d’un cursus de 2 ans, ces jeunes filles installées à leur compte ou en qualité d’employées disposent de revenus qui leur assurent une certaine autonomie et une protection par rapport à des tentations diverses. S’agissant des 20 jeunes cireurs pris en charge par le PASU sur la centaine exerçant dans les rues fréquentées du quartier administratif et des affaires du Plateau, ils ont fait forte impression sur les séminaristes par leur grande visibilité et leur organisation qui s’ajoutent aux bénéfices qu’ils tirent de leur travail. Installés sous des abris individuels et sur des sièges métalliques fixés au sol sur lesquels les clients sont également accueillis et offrant à la vente des boissons fraîches conservées dans des glacières, les jeunes cireurs rendent un service de proximité très apprécié aux innombrables passants et aux travailleurs ainsi qu’à la commune. Les séminaristes ont pu observer la réalité de la reconversion de ces jeunes dont un grand nombre pratiquaient le vol à la tire ou était enclin à la mendicité, le défilé des clients et la solidarité entre les cireurs qui en cas de besoin font appel à des suppléants et à des aides assurant la continuité de l’activité et donc des rentrées d’argent. Les cireurs reconnaissent gagner leur vie, d’où la relative longévité et stabilité de leur activité. Les discussions ont par ailleurs montré les avantages de la consolidation de leur occupation et de leur passage de l’ambulance à la sédentarisation :

• leur activité a été légitimée par la Mairie et ne peut plus souffrir de déguerpissement comme c’est régulièrement le cas de leurs collègues circulant sur les voies et dans les bureaux et entreprises ; ils sont moins exposés que ces derniers aux prédateurs notamment sexuels et autres risques humains ; • ils sont répertoriés, organisés et suivis par les services municipaux ;

les Echos du PNUD 2ème trimestre 2013

• ils ont une présence permanente qui sécurise les lieux d’occupation et fait d’eux des observateurs minutieux de l’environnement sécuritaire et des personnes ressources pour les services municipaux ; • enfin, ils ont établi une relation de confiance avec leurs clients qui n’hésitent pas à leur confier, en dépôt, le cirage et la réparation des chaussures. En définitive, l’on voit dans tous ces faits la reconnaissance de la société pour la part que les cireurs prennent dans la vie de la cité. Les séminaristes ont également été instruits de ce que, outre les actions visant la promotion humaine, le PASU s’est investi dans l’amélioration de l’environnement sécuritaire par le biais d’aménagements et d’équipements de proximité. Plusieurs étapes de la visite ont permis la découverte de cette seconde catégorie d’interventions qu’illustrent 3 microprojets : L’espace repas détente « Ban ki Moon » de la commune du Plateau, l’aire de jeux omnisports de Treichville Habitat Craonne « Gbatanikro » et l’escalier menant au marché du quartier précaire de Gobelet dans la commune de Cocody. Les caractéristiques communes à ces réalisations, portées à la connaissance des séminaristes sont essentiellement les suivantes :

• Au plan de la situation géographique des lieux : ces espaces sont

situés au cœur des quartiers, entourés d’un habitat dense et spécifique comme à Treichville et au Plateau, ou traversant et reliant des zones de peuplement denses ou d’activités économiques comme à Gobelet ; ils sont localisés dans des sous-quartiers généralement dépourvus d’espaces ouverts ou communautaires pourtant nécessaires à la vie sociale des habitants ;

• Au plan de l’affectation initiale des espaces ou de leur aspect d’origine :

l’espace « Ban Ki Moon » au Plateau était un espace broussailleux, sombre et insalubre inspirant la peur ; à Gbatanikro, le site boueux et sans éclairage servait de grand dépotoir et de lieux de jeux interdits ; l’escalier de Gobelet était constitué d’un alignement de pneus usés, obligeant à des efforts d’équilibre incertains et réduisant l’accès aux différentes parties du quartier ainsi que la mobilité des enfants et personnes âgées. Au total tous ces espaces présentaient des risques évidents pour les riverains et autres usagers ;

• Au plan de la requalification des espaces : les communautés rassemblées

au sein des comités communaux de sécurité et des comités de gestion des quartiers (CGQ) ont, dans le cadre d’un processus de sélection participative, opté pour divers types d’aménagements visant à valoriser les espaces et améliorer le design et la sécurité des quartiers ainsi que la cohésion sociale. A Gbatanikro à Treichville, une aire de jeux omnisports moderne et éclairée favorise les rencontres entre les jeunes à travers la pratique du sport et la vie sociale des habitants qui disposent désormais d’un lieu d’aération et de rassemblement à proximité de leurs maisons. Au Plateau, l’espace de convivialité « Ban Ki Moon » implanté dans les environs de nombreux établissements scolaires, permet aux étudiants des écoles aux alentours de prendre des repas aux normes d’hygiène et aux riverains de disposer d’un cadre de convivialité sécurisé du fait de l’éclairage public et d’un espace vert régulièrement entretenu assurant la visibilité pour tous. Gobelet donne l’image d’un quartier réconcilié avec ses différentes parties grâce à un escalier moderne en béton, très fréquenté et le long duquel des commerces s’installent progressivement. Utile à la communauté dont il facilite la circulation en général et en particulier l’accès au marché, et les interventions de police et de protection civile lors des catastrophes naturelles et humaines, l’ouvrage contribue par ailleurs à stabiliser les pentes des vallées sur lesquelles il a été construit. ......................................................

En guise de conclusion sur les aménagements physiques urbains, l’équipe du PASU a montré aux visiteurs que ce type de réalisations, concrètes, de petite échelle mais d’emprise communautaire et financièrement accessibles parce qu’ayant coûté entre 5 à 25 millions de francs CFA (7500 à 40 000 euros), ont été à même de réduire de façon significative le caractère criminogène des milieux de vie des populations concernées et d’améliorer le sentiment de sécurité des habitants. .......................................................

24 Programme des Nations Unies pour le Devéloppement en Côte d’Ivoire ......................................................................................


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