Extrait : Eleveur, dis moi qui tu es, je te dirai comment souffrent tes bêtes.

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Chapitre 5 : l’ecthyma dans tous ses états…

CHAPITRE 5 : L’ECTHYMA DANS TOUS SES ETATS… Définition : L’ecthyma se caractérise par une éruption cutanéomuqueuse des petits ruminants sur l’une ou plusieurs des régions suivantes de l’organisme (mamelle, museau, peau des flancs, vulve, canons sur les extrémités). L’aspect des lésions est fort variable (croûtes, vésicules, pustules) , n’a aucun lien avec la gravité de l’épidémie et ne permet pas d’identifier le remède utile. Pourquoi le terme « dans tous ses états » ? Parce qu’il n’existe pas de démarche collective en homéopathie qui soit aussi frustrante quand elle échoue, simplement par méconnaissance de l’univers de l’éleveur et de ses liens avec le troupeau malade, simplement aussi par la complétude des relations mises à jour dans cette maladie. Les quelques explications précédant viseront à éclaircir la nature de cet univers médical. LIEUX des Lésions : Museau, nez, lèvres, vulve, mamelle, extrémités. Mamelle y compris sphincter (et c’est bien là que réside le problème pour le trayeur). S’il paraît évident que le point de départ clinique et anatomopathologique est un poxvirus contre lequel on croit détenir un vaccin aux solutions miraculeuses, il est non moins certain qu’il existe des complications infectieuses (staphylocoques, corynébactéries), rien de plus que des germes d’ambiance tout à fait banaux qui pour une ou des raison jamais établies ne provoquent pas de réponse correcte à une mise en place de l’immunité (questions que l’homéopathe curieux et désireux de bien faire devra mettre à jour y compris dans le relationnel aux éleveurs). La complication mammaire la plus grave est la mammite, souvent par obstruction ou lésion du sphincter. Hormis la réponse homéopathique, plus ou moins appropriée, parfois sidérante de rapidité lorsque le choix opéré s’avère bien raisonné, le tarissement en cours de lactation, sans mammite déclarée peut s’avérer une conduite raisonnable ; Il évite la sur traite ou le sondage sur des lésions existantes, qui plus est parfois sur des lésions en cours de cicatrisation, mais il constitue un premier échec pour l’homéopathe collectif, le tarissement « shunte » la question suivante : « - Qu’est ce qui fait que la traite ne se passe pas bien ? En bref de quoi souffrent nos chèvres ou nos moutons ? »


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Bouche, lèvres, museau ; des complications infectieuses, buccales ou digestives peuvent apparaître chez les jeunes agneaux ou chevreaux le plus souvent élevés sous les mères, mais pas uniquement où les lésions primaires sont celles de l’ecthyma (nous dirons primo infectieuses). Le point de départ est le Pox Virus mais à l’arrivée les mêmes germes profiteurs seront là. En l’occurrence une belle preuve d’un défaut de transfert d’immunité colostrale ou absence totale d’immunité des jeunes. Les jeunes meurent de septicémie ou complications infectieuses digestives. En l’absence d’ecthyma les jeunes ne présentent pas de maladie, en phase infectieuse les mères rarement mais sans gravité, preuve que contre des germes d’ambiance le seul fait d’une éruption cutanéomuqueuse empêche le transfert de l’immunité colostrale de se mettre en place de la mère au jeune. Pourquoi ?

A. Témoignage d’une injustice médicale. Sur un troupeau de quatre vingt cinq chèvres de race Saanen, une prescription lors d’un ecthyma de printemps sur les rubriques suivantes, aux chapitres : -

VISAGE : Eruptions croûteuses,

-

PEAU : Eruptions croûteuses humides,

-

GENERALITES : Aggravé par temps froid et humide.

Du remède Rhus Toxicodendron 15 CH puis 30 CH aboutira au printemps 1994 à sept cas de mortalité par complication de mammite avec une amélioration lente et progressive sur le reste du troupeau (sans doute jugée trop lente). Bien que certaines chèvres, y compris les mortes aient reçu des antibiotiques, par voie mammaire ou générale, l’homéopathie a naturellement été qualifiée de médecine au résultat aléatoire. Ce troupeau de chèvres adultes a naturellement fait l’objet d’une vaccination de tous les animaux adultes durant le début de l’automne 1994. L’histoire est une discipline à la mémoire courte mais à l’ironie un peu féroce. Un an après la première primo-infection, en Mai 1995, le troupeau déjà vacciné présente un ecthyma auquel on ne demandera pas à l’homéopathie grand secours. Cet épisode aboutira après force antibiothérapies à un nombre de morts de vingt huit, du peu pour la comparaison, toutes pour cause de mammites (complications infectieuses des sphincters).


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L’éleveur a d’ailleurs depuis abandonné le vaccin. Peut-on réparer simplement une injustice à l’égard de l’homéopathie ? Ses résultats étaient-t-ils si improbables au point d’utiliser un vaccin au résultat improbable lui aussi ? Nous profitons, ici, pour oser affirmer que dans telle infection il faut une sacrée dose de courage pour oser l’affronter avec si peu qu’une dose de granules et un bouquin ! Le courage est-il proportionnel au point d’utiliser un vaccin à virus vivant déconseillé en milieu contaminé ? D’ailleurs les divers prescripteurs zélés du vaccin feraient bien d’accorder leurs discours (entre technicien et vétérinaires) sur l’utilisation ou non du vaccin. Est-ce bien là le premier symptôme à retenir ? « Analyse discordante de l’élevage, ou pas d’analyse du tout, ou analyse par bribes, petits bouts par petits bouts. » Afin de mieux étayer la construction d’une analyse, nous allons remémorer une conversation avec un vieil Homéopathe, pédiatre dont nous avons oublié le nom (les vétos apprennent beaucoup au contact des Pédiatres). Nous lui racontions nos déboires en homéopathie (7 chèvres mortes). La conversation de ce précieux confrère nous enrichit beaucoup : « _ L’ecthyma… Cela me rappelle l’eczéma des enfants, des tous petits. L’eczéma n’arrive pas par hasard dans l’histoire d’un enfant ni sur la région du corps. Il arrive sur une région du corps ou affectivement, ou socialement l’enfant doit montrer sa souffrance, son mal être, à ses parents, à sa nounou, à sa maîtresse, bref une des personnes censées être aimées ou aimante. » Merci Monsieur l’homéopathe !

Un peu de SYMBOLIQUE, s’il vous plaît dans une civilisation ou la chèvre « doit pisser le lait ». Et l’expression n’est pas de nous ! Qu’est ce que la mamelle, le museau ou les lèvres ? Le museau, les lèvres, celle par laquelle la chèvre ou la brebis vient sentir ou lécher son petit dès les premiers instants de vie, petit qu’on lui interdit depuis que le CAEV s’est mêlé d’être parmi les chèvres, celui par lequel l’animal reçoit ses aliments, donnés, triés, confectionnés avec respect si possible.

Les lèvres vulvaires (hasard) sont aussi celles de l’amour. Ah tiens, cela fait trois, quatre, cinq générations de chèvres que les mères support de la génétique sont fécondées par la canule de l’inséminateur. Les chèvres ou brebis productives n’auraient que des droits restreints à l’amour ! Ou pas de droit du tout…


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Lors de nos consultations collectives il serait peut être souhaitable d’envisager une répression ou suppression de la sexualité. Dans ce monde de jouissance effrénée, la sexualité de nos animaux serait peut-être contingentée, mesurée, limitée, distribuée avec parcimonie. La mamelle, lieu privilégié de l’échange entre la mère et l’enfant deviendra pour l’animal laitier l’organe du don. Je donne à mon éleveur ce que j’ai de meilleur en l’échange du gîte et du couvert. Cet élément de symbiose qui lorsqu’il sera totalement déréglé nous autorisera un peu de recul dans des mammites sans modification du lait si ce n’est un comptage cellulaire atypique. (Voire chapitre 11, réservé aux anomalies du comptage cellulaire.)

L’ouvrage qui nous a le plus inspiré dans cette recherche est intitulé : Dis moi ou tu as mal, je te dirai pourquoi ? La maladie cherche à me guérir, de Michel Odoul24, et le passage le plus parlant tiré du tome 1 est le suivant (évidemment il s’agit d’une image). « L’organisme vivant est comme une diligence où le cocher est la partie consciente de l’individu, les deux chevaux sont les émotions. Elles peuvent naturellement comme nos parents le disaient quand ils conduisaient leurs chevaux, tirer à hue et à dia (gauche et droite). La partie subconsciente de l’individu est le passager à l’intérieur de la diligence. Bien qu’isolé de l’extérieur il est sollicité pour ressentir tous les aléas ou maux de l’attelage, mais isolé de l’extérieur il n’en exprime pas immédiatement les malaises. Lorsque l’attelage cahote, s’embourbe, prend la mauvaise ornière, ou les chevaux s’emballent bref tous les incidents de la vie, le cocher vient frapper au carreau à l’aide de la maladie en disant plus ou moins indistinctement : « Tu comprends….ça ne va pas, tu vas renverser le carrosse si tu continues à ne pas entendre. » » La maladie de peau ou des muqueuses est aussi un avertissement du conscient vers le subconscient parmi la messagerie du vivant. La peau et les muqueuses sont des zones frontières ou les conflits, souffrances non exprimées jusque là, trouvent un moyen d’expression proportionnel au degré du malaise des animaux. Gare aux répressions ou suppressions vaccinales ou autres qui trouveront ici une expression à la hauteur des souffrances encaissées mais non soldées. Faudra-t-il encore que les animaux de ferme ou plutôt de rente souffrent longtemps pour qu’on les vaccine sans élaborer un minimum de cheminement dans la réflexion sur l’origine des maux ?

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ODOUL Michel, (2002) : Dis moi où tu as mal, je te dirai pourquoi. Les cris du corps sont des messages de l’âme, [collection Chemins de l’harmonie], PARIS, ALBIN MICHEL.


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Parmi ces réflexions nous devons comprendre sans pour autant revenir à une traite manuelle systématique que la machine crée un écran supplémentaire dans le contact entre l’éleveur et animal. La question sera de savoir si cet écran fait obstacle à la sensibilité de l’éleveur et en quoi. Plus ironique et injuste dans le cas clinique relaté plus haut est la situation suivante : Un certain nombre de conseillers d’élevage (non vétérinaires) ont acquis la certitude que la vaccination dont nous disposons ne répond pas à une bonne mise en place de l’immunité face à des confrères qui campent fermement sur des positions affirmatives, sans nuances. Les éleveurs sont parfois totalement désemparés surtout si la nature d’une infection post vaccinale vient rajouter le doute dans l’esprit de ce dernier. L’esprit scientifique qui consiste à penser ou affirmer que je vaccine, donc j’immunise et je protège est une assertion qui à elle seule n’a rien de scientifique et est au mieux un postulat dont il convient ou non de valider le réalisme par l’expérience.

B. L’effet placebo et lien avec la réapparition de symptômes anciens. L’homéopathie vétérinaire étant réservée aux cas cliniques impossibles, insolubles, voilà pourquoi nous l’avons longtemps réservée aux maladies chroniques de troupeaux. Nous sommes appelés le 07/07/1993, pour un problème d’ecthyma de troupeau caprin. Les éleveurs nous affirment qu’ils ont vacciné pour la dernière fois vers fin Mai 1992 puis ont effectué des apports d’oligoéléments tous les quarante cinq jours. Le problème explose depuis fin mai début juin. Antibiotiques : aucun résultat. Aspect des lésions : Ce sont des vésicules qui se développent en priorité le matin puis des plaies indurées, enkystées, nodulaires dans l’épaisseur. On note une mauvaise odeur de charogne dans la chèvrerie le matin. Le propriétaire est doux. Le troupeau est groupé, elles sont sensibles à la présence du maître. Seize ans d’élevage caprins. A l’automne dernier, elles ont présenté de l’ecthyma au museau puis les chevrettes d’élevage l’ont eu au mois de Mai. Toutes les lésions ne sont pas identiques. Certaines éruptions sur la mamelle sont comme de touts petits boutons ou vésicules. Cela commence par une croûte qui apparaît et il y a un épaississement du sphincter. Quelque chose nous frappe dans la consultation. Pour un éleveur


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doux et sensible la consultation ne tient qu’en quelques lignes. Comment dire, l’éleveur n’arrive pas à traduire par des mots ou des sentiments l’intensité de ce qu’il vit ou ressent. Un premier remède prescrit début Juillet fut SILICEA 200 K qui n’apporta aucune amélioration. Rappel début Août 1993, cas clinique à reprendre. Les rubriques retenues furent les suivantes, aux chapitres : -

THORAX : Eruptions sur les mamelons,

-

THORAX : Eruptions de vésicules sur les mamelons, remède seul,

-

GENERALITES : Saisons Aggravé en été,

-

GENERALITES : Transpiration odeur nauséabonde, sous rubrique aggravée la nuit.

La recherche nous amène sans peine à GRAPHITES. Prescription 200 K une dose ; sur une vingtaine d’animaux les lésions sèchent progressivement, quelques petites toux apparaissent sur trois animaux : toux à l’effort, en se levant, en débutant de manger. Un autre élément nous pousse à choisir GRAPHITES : la difficulté chez lui à formuler un sentiment ou une émotion. Comme le Graphite ou mine de crayon il est isolé sous l’écorce terrestre, d’ailleurs la lésion isole le sphincter et donc les sensations ressenties. Il y a chez GRAPHITES une disjonction ou éloignement entre le ressenti physique et les émotions. La compréhension de l’élément GRAPHITE est pour nous simple en nature symbolique : Lorsque un enfant à l’école a écrit au stylo bille, il retrouve son écriture et tout son écrit même des années après, lorsqu’il a écrit au crayon les contours des lettres s’efface, même avec des traces d’écriture l’intensité, la valeur du sentiment s’efface. C’est ce que nous pouvons traduire par disjonction entre la partie physique, la trace du crayon, et l’émotion qui s’efface avec le temps. Il s’agit aussi de cet isolement dans le vécu qui nous a frappés chez cet éleveur.

LIEN AVEC LA LOI DE HERRING DITE LOI D’AGGRAVATION. Un lien téléphonique avec la compagne de l’éleveur où à la fin du mois d’Août elle nous signifiait une certaine lenteur à guérir chez la moitié de ses animaux nous poussant à reprendre l’analyse : Le remède est le bon, il améliore la moitié du cheptel, il a provoqué une action curatrice mais, comment interpréter ces petites toux à l’effort ou au lever qui sont la marque du CAEV / virus immunodépresseur des caprins ? Notre seconde prescription fut simple : Placebo 35 X à diluer à l’ensemble du cheptel. Résultat : Sortie de croûtes sèches sur trente six chèvres (l’ensemble du cheptel étant de trente huit) pendant quarante huit heures sans autre manifestation.


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Ceci tend à démontrer que la réapparition de symptômes anciens suite à une prescription, ceci à titre temporaire n’a rien d’inquiétant : Ce phénomène, autrement appelé loi de Herring du nom du médecin homéopathe qui l’a décrit n’est rien d’autre que l’élimination de symptômes anciens déjà rencontré dans l’histoire du malade. Ce phénomène fera l’objet du chapitre particulier.

C. « Laisser le temps au temps ». Fin Mai 2002. Troupeau de cent vingt chèvres Saanen constitué depuis huit mois. Cela signifie simplement que ce cheptel n’a pas eu le temps de construire ses repères en vue de son immunité ni même l’éleveuse n’a eu le temps de le bâtir. Ce propos vient corroborer le propos du Docteur MASI ELIZALDE où il rapporte une citation de René ALLENDY25 : « Le temps de nos rythme de vies, surtout en occident, n’est pas celui de notre chronologie vitale, qui lui est beaucoup plus lent. » L’éruption se présente par des croûtes sèches sur le nez ou l’extrémité des lèvres, deux cas débutent sur les sphincters mammaires. Il s’agit de croûtes sèches, ces croûtes débordent largement sur le pourtour des lèvres. Le temps de chaud vient de repasser à un épisode frais et humide, par vent du sud depuis cinq jours. Nous allons montrer ici une méthode de travail qui ne sollicite pas l’usage du logiciel. Cela tend à montrer aux éleveurs qu’une fois la méthodologie apprise la méthode est à leur portée. Les remèdes présents à chaque rubrique symptomatologique seront écrits en italique sous forme abrégée.

Chapitre VISAGE : Eruption croûteuse près de l’aile du nez : Aur1, merc i r, nit ac, petr, rhus tox. Eruptions sous le nez : Bar c, kali c, rhus tox, sars, sil. Eruptions aux commissures de la bouche : Ant c, bov, graph, guare, kali p, lac v, nat m, nit ac, rhus tox, rhus v, sars. Une extension osée peut se faire à l’aide du rapprochement de notre ami le vieux pédiatre homéopathe :

25

Docteur MASI ELISALDE Alfonso, (1992) : Conférence prononcée à Lyon [texte relatant les travaux de René ALLENDY].


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Chapitre peau : Eczéma à l’air froid, Apis, caust, dulc, kali c, mang, nit ac, rhus tox, rhus v, rumx, sep Une dernière vérification s’impose… un seul remède est commun à l’ensemble des rubriques Rhus toxicodendron. Nitric acidum figure quant à lui trois fois. Vérifions à la rubrique, aggravée par temps de pluie, au chapitre Généralités… Sur les deux remèdes présents, seul figure rhus toxicodendron. A la lumière de la connaissance de la matière médicale (relevé de l’ensemble des symptômes connus chez un remède) Rhus Toxicodendron correspond plus lorsque l’on connaît ses aggravations par temps humide ou pluvieux.

Critique à la méthode : Même si cette méthode statistique et rationnelle, commune à l’informatique ou à une méthode manuelle extraite du répertoire paraît élégante elle ne fait appel à aucun symptôme d’ordre émotionnel ou mental. Hormis la relation atmosphérique, rien n’est modalisé et tout le reste des symptômes est d’ordre lésionnel ou anatomopathologique. Cette méthodologie de travail est dangereuse car elle ne fait appel qu’à des signes ou symptômes physiques.

D. « Cela me blesse chez mes brebis ». Septembre 2006, Ecthyma de brebis laitières, troupeau de 120 brebis de race Manech croisée. Consultation téléphonique puis sur les lieux. « Apparition de croûtes sur le bas des pattes ou de croûtes sur les pis. » _ Quel aspect cela a-t-il ? La dame est peu prolixe… « Des croûtes uniques, assez larges, une seule croûte…. » … Vide. _ Mais décrivez-moi… « De longues traînées, dures, saignantes ou suppuratives qui font des traînées épaisses. Cela finit par exsuder du sang. C’est pour cela que je ne pensai pas à de l’ecthyma. » Ce seront les seuls mots obtenus de la part de l’éleveuse. Nous sommes au début de l’automne, il pleut depuis quelques jours, néanmoins le temps est lourd et chaud. Remède X 30 CH. Toutes les brebis sont guéries sauf deux sur lesquelles sera prescrit X 200K.


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Question complémentaire : Les brebis ont parcouru dans des lieux pleins de broussailles, donc il y a une cause de blessure possible. Solution : Le remède est Rana Bufo : Bave ou poison de crapaud. Comment y parvient-on ? « Un peu au feeling, un peu par la méthode analytique dite de répertorisation. »

Pour ce qui est de la méthode de répertorisation, le remède figure aux rubriques suivantes, aux chapitres : -

THORAX : Eruptions sur les seins,

-

GENERALITES : Blessures suppurées,

-

GENERALITES : Hémorragies passives.

Lecture de la matière médicale de Vermeulen26 :

-

Lymphangite après traumatismes,

-

Rougeur et gonflement le long des trajets des lymphatiques, après blessures. Petites plaies qui suppurent beaucoup.

26

-

Grande sensibilité au grand air et au vent.

-

Aggravé dans une pièce chaude. (Dans ce cas précis au moment de la traite)

-

Suite de blessures

VERMEULEN Frans, (2002) : Synoptic 1, Adaptation française de Edouard BROUSSALIAN et de JEAN CLAUDE RAVALLARD, ANNECY, SYMPHONIE.


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E. « La maladie est fossilisée ». Troupeau de brebis de race Blanc du Massif Central. Effectif de 150 brebis avec agnelage tardif de Janvier à Mars. Eruption d’ecthyma dès le mois d’Avril. Il concerne le visage, les narines, les lèvres, sur vingt agneaux tardifs. Lors de la seconde semaine d’Avril, quelques brebis adultes présentent des plaies ou croûtes sèches virant à la suppuration sur les extrémités des mamelles, plus exceptionnellement sur les lèvres vulvaires. Les agneaux les plus jeunes présentent de fortes diarrhées qui peuvent les emporter par septicémie (on pense souvent à une surinfection par voie buccale). A noter l’appétit chez les agneaux atteints de diarrhée qui est maintenu voire accru. Une trop rapide consultation amène à une trop rapide prescription.

Que note-t-on ? Remarquée par l’éleveur, une froideur des museaux chez les agneaux atteints ; Un eczéma plutôt sec, sur les museaux, les lèvres sont vite fissurées ou crevassées. A la longue l’infection présente une forte odeur. L’éleveur tente de juguler les crevasses par une application de glycérine iodée mais les rares croûtes détachées n’en finissent pas de suppurer. Les deux premières recherches très mécanistes si nous osons dire, n’aboutiront pas à une guérison. Quels sont les trois petits éléments qui vont permettre de déterminer le remède C? A noter que les éleveurs sont gentils, et même s’ils sont demandeurs ne comprendront pas lors de la première consultation le lien éventuel de l’apparition de l’épidémie avec le temps (la météorologie).

Remède A sur les rubriques suivantes, aux chapitres : -

GENERALITES : Froideur des parties atteintes,

-

VISAGE : Eruptions croûteuses aux lèvres,

-

VISAGE : Eruptions croûteuses au nez,

-

GENERALITES : Blessures lentes à cicatriser,

-

GENERALITES : Transpiration nauséabonde.

Prescription GRAPHITES essai en 30 CH mise en solution buvable à tous les agneaux. Echec. Nouvel essai en 200K dix jours plus tard échec.


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Le lien avec le temps apparaîtra à la seconde prescription : « La semaine où l’ecthyma a débuté, nous avions un temps pluvieux et froid. » Sur les rubriques suivantes : -

VISAGE : Eruptions croûteuses au visage,

-

GENERALITES : Froideur des parties atteintes,

-

GENERALITES / Temps : Aggravation par temps humide et froid.

Essai de prescription MEZEREUM 30 CH. Echec. Quelle est la solution et le remède qui guérira les agneaux en quelques jours ? L’aspect non pas lourd mais lents des propriétaires et de nous-mêmes par rapport au temps est un élément déterminant de la nature du remède. Nous frappent alors sur le museau des agneaux et de quelques brebis, des peaux ou muqueuses présentant des crevasses profondes, fissurées, saignantes. Il s’agit de la première rubrique de peau. Deuxième élément : la froideur des régions atteintes (museau pour les agneaux). Troisième élément plus paradoxal : L’appétit parfois capricieux chez les agneaux, augmenté dans le cas de diarrhée. Un remède se dessine… Une rubrique fine mais osée pour l’interprétation où le remède figure seul Ecthyma, eczéma serait-ce la même signification (le vieux pédiatre homéopathe) ? Chapitre Visage Eruption, eczéma, fissures saignantes.

Une dose collective PETROLEUM 30 CH aura raison de toutes les croûtes qui traînent. SYNOPTIC 1 de Frans Vermeulen27 : -

Amélioré à l’air chaud et sec.

-

Aggravé par l’humidité en hiver.

-

Tempérament indécis, nerveux, querelleur.

-

Sécheresse de la peau, crevasses profondes et saignantes.

-

La moindre plaie suppure. Lenteur à cicatriser.

-

Faim permanente entre autre malgré la diarrhée et le marasme.

On s’englue à ne pas trouver : « Le symbole d’un élément fossilisé, gras, visqueux ». 27

VERMEULEN Frans, (2002) : Synoptic 1, Adaptation française de Edouard BROUSSALIAN et de JEAN CLAUDE RAVALLARD, ANNECY, SYMPHONIE.


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