Des clics et des classes skrik og hoppe richard louvet

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SKRIK OG HOPPE *

Richard Louvet et les élèves de l’école St-Jean / Ste-ThérèsE


ÉTAPE 0

LE PROJET

AVEC RICHARD LOUVET

Richard Louvet développe sa pratique artistique principalement à partir de la photographie qu’il
 envisage comme un territoire d’échanges artistiques et d’expériences sociales. Il brouille les frontières entre photographie documentaire et plasticienne et dans un réel engagement politique, interroge la conscience du public face à ses réflexes culturels. Pour le projet « Skrik og Hoppe » (à l’invitation du Phakt Centre Culturel Colombier et de l’école Sainte-Thérèse à Rennes), il a proposé à une classe de 27 élèves de CE2 de travailler leur propre réprésentation et celle de leur quartier. À partir d’un travail photographique et visuel fait d’aller et retour entre le travail de l’artiste et celui des élèves, le projet a pris forme tout au long de l’année. Ce document retrace les grandes étapes du projet. Dans le cadre de Projet des Clics et des Classes à l’initiative du Réseau Canopé [Scérén CRDP / CNDP]



ÉTAPE 1

LA RENCONTRE EN CLASSE

Une première rencontre a été organisée dés le début de l’année scolaire dans la classe, l’occasion pour tout le monde de faire connaissance. L’artiste a pu expliquer son projet et toutes les étapes qui seront nécessaires pour aller au bout de cette aventure. Il en a également profité pour présenter son matériel de prise de vue, notamment sa chambre photographique.



ÉTAPE 2

LES PORTRAITS À L’ÎLE TUDY

Alors que toute la classe était en classe de mer à l’Île Tudy (Finistère), Richard Louvet est venu leur rendre visite un après-midi pour commencer le travail de portrait. Un studio photo complet avec flash et fond a été installé dans une des salles. Chaque enfant est passé devant la chambre photographique pour des portraits en noir et blanc. Ce travail photographique s’est ensuite poursuivi deux fois à l’école où le même studio photographique a été installé dans la salle d’étude.



ÉTAPE 3

LE DÉVELOPPEMENT AU PHAKT

Après la prise de vue des portraits, les négatifs ont été développés dans le laboratoire photo du Phakt. Richard Louvet a présenté et expliqué aux élèves les détails du procédé de développement et toutes les étapes nécessaires à la révélation d’une image. Plus d’une cinquantaine de négatifs grand format (4x5 pouces) ont ainsi pu être développés avec la collaboration de chaque élève. Après séchage, les négatifs ont été numérisés pour ensuite être imprimés et servir à l’étape suivante.



ÉTAPE 4

LA PEINTURE AU PHAKT

À partir des négatifs, chaque portrait a été imprimé sur format A3 pour ensuite être retravaillé par la peinture. La consigne était d’investir tous les espaces noirs autour du portrait de l’élève avec des motifs géométriques et abstraits.



ÉTAPE 5

LE CORPS

AVEC LAËTITIA LANOË À L’ÉCOLE

Après cette première phase de travail autour du portrait, le projet s’oriente vers la prise de vue de plain pied. Pour faciliter l’expression corporelle, Laëtitia Lanoë, danseuse, est intervenue à plusieurs reprises pour aider les élèves à maîtriser leurs gestes et leurs corps. À l’aide d’exercices pratiques, la gestuelle s’est faite de plus en plus légère pour ensuite passer à l’étape sur trampoline.



ÉTAPE 6

LE TRAMPOLINE DANS LA SALLE D’ÉTUDE

Un nouveau studio photographique a été mis en place à l’école, mais cette fois pour prendre les élèves en plein saut. Ces photographies en suspension, préparées par le travail du corps précédent, ont été rendues possibles grâce à un trampoline. La difficulté était de maîtriser son geste dans la brièveté du saut et de pouvoir inventer de nouvelles formes à chaque impulsion. Les flashs photographiques figent le mouvement et donnent une impression d’apesanteur aux prises de vues.



ÉTAPE 7

LA BALADE

DANS LES RUES DU QUARTIER

Une fois la série des sauts réalisée, les élèves sont allés photographier les rues du quartier SainteThérèse. Munis d’appareils photos compacts, il leur était demandé de faire des prises de vues des rues, des maisons, comme pour documenter leur quotidien.



ÉTAPE 8

LE MOTIF EN CLASSE

De retour en classe, les élèves ont à nouveau travaillé le motif, cette fois ci directement sur feuille blanche. Ces grandes planches couvertes de motifs dessinés à plusieurs mains, vont devenir un des éléments de leur photo-montage. Les couleurs et formes ont été intégralement choisies par les élèves. Une douzaine de planches de motifs ont ainsi été réalisées.



ÉTAPE 9

LE RÉSULTAT EN CLASSE

Un travail de photo-montage a donc clôturé cet atelier. Les élèves ont choisi leur silhouette détourée (trampoline), leur photo du quartier, leur motif qui étaient ensuite assemblés en temps réel par l’artiste sur Photoshop. Ces trois éléments ont été agrémentés d’un dégradé coloré concentrique également au choix de l’élève. Le résultat de chaque photo-montage est étonnant, entre surréalisme et spontanéité de l’enfance.



ÉTAPE 10

LA CONCLUSION -

Ce projet a permis à l’enseignante de s’impliquer dans un travail en équipe, avec des partenaires extérieurs qui ont des compétences et des savoir-faire spécifiques que l’école, à elle seule, ne peut apporter. Ce projet a vraiment été fédérateur puisqu’il a permis une communication plus forte avec les familles et a pu révéler les potentialités de chaque enfant. L’enseignante a également apprécié la richesse du projet qui conjugue les 3 piliers de l’éducation artistique et culturelle : connaissances, pratiques et rencontres. Cette collaboration avec les élèves de l’école St jeanSte-Thérèse a permis à l’artiste d’aller plus loin dans sa démarche de photographie mise en scène notamment sur le travail d’expression particulièrement réussi par les élèves. Cela lui a également permis d’explorer de nouveaux aspects plastiques comme le travail de peinture directement sur les images et en particulier la question du motif. Les élèves ont pu jouer de leurs images de façon décomplexée et ludique, les différentes étapes permettant d’éveiller progressivement leur conscience face à leur propre image, notamment dans leurs limites corporelles et expressive. Ils ont acquis au fil du projet un véritable savoir faire technique et photographique et se sont saisis avec appétit de la possibilité qui leur était offerte de devenir acteur d’une création artistique.



Le titre SKRIK OG HOPPE, crier et sauter en norvégien, est un clin d’œil à l’œuvre expressionniste de l’artiste Edvard Munch « Le cri ». Cette œuvre a servi de référence visuelle à l’artiste et aux élèves pour réaliser les premiers portraits. Cette réalisation est le fruit d’une collaboration étroite entre l’artiste et l’enseignante Caroline Maupin au service d’un projet qui aura nourri les apprentissages. Skrik og Hoppe a été mis en œuvre dans le cadre de l’appel à projet national des « Clics et des classes » coordonné par le réseau Canopée. — Directeurs de la publication : Jean-Jacques Le Roux et Richard Louvet Textes : Richard Louvet & Morgane Lépinay Coordination projet : Morgane Lépinay Assistante coordination : Julie Salaün Assistants artiste : Vladimir Tchesnakoff, Fanny Le Grand et Laëtitia Lanoë pour le travail corporel

Remerciement : À tous ceux qui ont permis la réalisation de ce projet et en tout premier lieu Caroline Maupin, enseignante à l’école St-Jean Ste-Thérèse et l’artiste Richard Louvet pour leur confiance et leur engagement mais aussi Olivier Richard de la DDEC pour son soutien, Thierry Le Fort du réseau canopée, Mme Odile François directrice par intérim de l’école St-jean Ste-thérèse et l’OGEC de l’établissement, Laëtitia Lanoë, ainsi que tous les élèves de la classe de CE2 et leurs familles.


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