Pause Santé N°5

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Gratuit - ne pas jeter sur la voie publique

Le magazine qui prend soin de vous

n° 5 • Juillet - Août 2009

Parfums poudre maquillage

Vive l’été Psycho

Finies les contraintes je suis en vacances

Nutrition

Abusez des fruits qui donnent la pêche

En supplément

.Une nouvelle. inédite .

Sortez couverts ! Christophe Dechavanne s’engage pour la capote à 20 centimes

• Réagissez, témoignez, commentez sur www.pauses ante.fr •



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édito IST kesako ? Un Inimitable Sumo en Tutu, une Idylle de la Scie et du T hon, un Insecte Super Teigneux ? NON. Une IST est une infection sexuellement transmissible. La nouvelle campagne de l’INPES* ne manque pas d’humour mais, dans le domaine de la santé, l’essentiel est d’être entendu et compris de tous. Les signes de ces infections ne sont pas toujours visibles mais ces microbes, virus et bactéries sont parfois la cause de maladies graves comme le sida, l’hépatite B et certains cancers. Dans le cas du VIH, 6 500 personnes découvrent chaque année en France

leur séropositivité, sans que l’on connaisse exactement la date à laquelle elles ont été infectées. Ce chiffre toujours élevé est la preuve que l’épidémie est loin d’être enrayée. L’arrivée des antirétroviraux et l’association de leurs principes actifs ont bouleversé le pronostic vital des malades. De mortel, le sida est devenu une maladie chronique. Sans la recherche médicale, les morts dans le monde se compteraient probablement par centaines de millions, il faut le rappeler avec force. Mais l’efficacité de ces traitements, conjuguée à l’absence d’une communication claire et lisible à destination du grand public, a probablement contribué au relâchement des attitudes de prévention. L’éducation des adolescents, par exemple,

doit se faire impérativement avant le début de leur vie sexuelle. Le message est simple : le seul moyen de se protéger du sida et des infections sexuellement transmissibles est d’utiliser un préservatif. En France, 30 000 personnes ignoreraient aujourd’hui leur séropositivité. C’est pourquoi le dépistage doit représenter le second volant d’une politique soutenue de prévention. Ce chiffre alarmant explique pourquoi de plus en plus de voix s’élèvent pour le proposer systématiquement aux personnes qui se présentent dans un lieu de soin et pour réclamer une plus large implication des médecins généralistes. Les urgences sont aujourd’hui les mêmes qu’au début de l’épidémie : prévenir et dépister pour traiter au plus vite et pour sauver des vies. ●

Direction artistique Julien Imbert. Maquette et iconographie Virginie Bazot. Illustration Marianne Maury Kaufmann. Photo Stéphane de Bourgies. Régie Publicitaire DB Régie Tél. : 06 60 27 86 45 contact@dbregie.com Fabrication Delta Graphic.

Diffusion Posterscope. Impression Brodard Graphique. Pause Santé est édité par la société Com’Access 78, boulevard de la République 92100 Boulogne-Billancourt. Tél. : 01 55 20 93 72 ISSN : 1968-93-30 Dépôts légaux à parution.

*Institut national de prévention et d’éducation pour la santé

Fabi e nne At ta l i D irectr ice d e l a ré dacti o n

www.pausesante.fr © Stéphane de Bourgies (www.bourgies.com)

redaction@pausesante.fr Directeur des publications Lucien Bennatan. Directrice des rédactions Fabienne Attali assistée de Audrey Danten. Rédaction/coordination Julie Pujol. Ont collaboré à ce numéro Ghislaine Andréani, Annik Bianchini, Luc Biecq, Françoise Condat, Marie-Anne Garcia Bour, Maureen Chavinier, Catherine Meltem, Agnès Rogelet, Pascal Turbil. Secrétariat de rédaction Laurence Roch, Isabelle Bauchet.

COLLECTE ET ÉLIMINE LA TOTALITÉ DE SES DÉCHETS ISSUS DE SON ACTIVITÉ PAR LE BIAIS DE FILIÈRES AUTORISÉES


Sommaire

numéro

juillet - août 2009

05

Les 10 commandements de l’été Déco : pique-nique party

Comité de déontologie

6 8 11 12

BEAUTÉ Coup de frais : à vous les eaux d’été Tout ce que vous ne savez pas sur le soleil Banc d’essai : 5 méthodes d’épilation à la loupe Le minéral est la nouvelle star Globe-trotteuse et coquette

15 16 18 20 22

SANTÉ Contraception : quelles méthodes choisir ? Christophe Dechavanne contre le sida

24 30

SAVEURS Faites une cure des fruits d’été Pourquoi il vous faut du « bon gras » ?

34 36

société Réussir vos vacances : suivez le guide Accepter ses petites hontes, ça s’apprend Animaux : emmenez Pépette en voyage

38 40 42

En couverture • Beauté Tout pour vous faire une belle peau dorée sans danger

16

• Nutrition Abusez des fruits qui donnent la pêche

34

• «Sortez couverts ! » L’interview de Christophe Dechavanne 30 • Psycho Finies les contraintes, je suis en vacances 38

En supplément

.Une nouvelle inédite.

© En couverture, Ingrid de l’agence Mademoiselle (www.mademoiselleagency.fr) est photographiée par Stéphane de Bourgies (www.bourgies.com) direction artistique Fabienne Attali

BIEN-ÊTRE Eaux, soleil, vent : les nouveaux gadgets marchent au vert Gardez la forme avec les jeux de plage

Composé de médecins, de politiques, d’enseignants, de juristes et d’une psychanalyste, notre comité se passionne pour les débats liés à la santé. Il posera un regard indépendant et constructif sur le contenu de ce magazine.

>> Magistrat et spécialiste du droit international, Christian Byk a rencontré la bioéthique « par hasard ». Depuis plus de 20 ans, il contribue à la géopolitique de la bioéthique à travers l’Association internationale droit, éthique et science (www.iales.org). >> Alain-Michel Ceretti a créé l’association Le Lien, qui lutte contre les infections nosocomiales. Il est aujourd’hui conseiller santé auprès du médiateur de la République. >> Geneviève Delaisi de Parseval est psychanalyste, enseignante et essayiste. Elle est membre associé des principaux centres d’éthique biomédicale dans le monde. >> Ancien directeur général de la Santé, William Dab est médecin, docteur ès sciences et professeur titulaire de la chaire hygiène et santé du CNAM. Il est l’auteur de 4 livres, dont un « Que sais-je ? » intitulé Santé et environnement, et d’une centaine de publications scientifiques. > Olivier Mariotte est médecin. Après avoir exercé des fonctions marketing dans des entreprises du médicament, il a pris la direction des affaires économiques et publiques du laboratoire Schering-Plough. Il vient de créer « nile », une agence conseil dédiée aux acteurs de santé. >> Pharmacien, Philippe Minighetti a suivi des cursus en nutrition, orthopédie, oncologie, et a travaillé sur la prise en charge des patients stomisés. Enseignant, il participe à de nombreux congrès. >> Valérie Sebag est juriste et maître de conférences en droit privé. Spécialiste de l’encadrement de la biomédecine, elle a rédigé de nombreux articles sur le statut de l’embryon et la gestation pour autrui. >> Didier Tabuteau est conseiller d’État et responsable de la chaire santé à Sciences-Po. Il est également directeur général de la fondation Caisses d’Épargne pour la solidarité. Il a été deux fois directeur du cabinet du ministre de la Santé.



> ca rne t d e s an té

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Le lâcher prise, tu apprendras

Les premiers jours, menez la vie heureuse d’un végétal. Après cette phase de repos complet, vous pourrez vous adonner aux activités physiques de votre choix. Alternez toujours périodes actives et farniente. Apprenez à vous détendre. Le bien-être naît de la joie et non de la contrainte. Chaque jour, réservez-vous un moment pour faire ce que vous aimez, un brin d’égoïsme est essentiel pour se ressourcer.

Les vaccins,

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tu n’oublieras pas

Vérifiez d’abord que les rappels des vaccins usuels (polio, tétanos) sont à jour. Si vous quittez la France, songez aux vaccinations obligatoires. Ne négligez pas non plus l’hépatite A, la fièvre typhoïde et l’hépatite B qui se transmet par voie sanguine ou sexuelle. www.vaccinations-voyages.fr

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Les commandements par Ghisl aine andréani

de l’été

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/ PA u s e s an t é /

La turista, tu éviteras

Pour limiter les risques, buvez uniquement de l’eau en bouteille, en vous assurant qu’elle a été décapsulée devant vous. Méfiez-vous des glaçons, de l’eau avec laquelle vous vous brossez les dents et lavez les fruits. Préférez-les cuits ou pelés. Enfin, ayez toujours à portée de main un antidiarrhéique (Imossel duo, Diarlac).


carnet de santé <

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L’eau,

tu surveilleras

En France, selon les régions, certaines eaux contiennent une forte quantité de produits chimiques ou de pesticides. Dans le doute, achetez des filtres. À l’étranger, si vous tenez à boire l’eau du robinet, ajoutez-y des comprimés afin d’éliminer bactéries et virus (Aquatabs, Micropur forte).

Les moustiques, tu repousseras

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Des IST,

tu te protégeras Les infections sexuellement transmissibles sont en pleine recrudescence. La seule parade, se protéger (préservatif) afin de ne pas provoquer des contaminations en chaîne.

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Il existe des produits qui les éloignent et apaisent la douleur des piqûres (Pré Butix, Cinq sur Cinq, Moustifluid), mais vous pouvez aussi les écarter grâce à un comprimé de vitamine B1 (Bevitine) à prendre quotidiennement. Il donne à la peau une odeur que le moustique ne peut supporter.

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La sieste,

tu pratiqueras

Un temps de repos l’après-midi est un plaisir dont vous n’avez pas à rougir car il permet de rassembler ses forces pour le reste de la journée. Installez-vous au calme, dans une pièce fraîche et aérée, ou à l’ombre d’un arbre. 20 à 30 minutes suffisent.

Une trousse,

© 2009 Masterfile Corporation ; Lachlan Currie/iStockphoto ; Iofoto/iStockphoto

tu emporteras Ciseaux, pansements, compresses et désinfectant sont indispensables mais prévoyez aussi des crèmes pour apaiser les brûlures (Biafine, Junctum, Omosoft, Apaisyl), soigner les bosses (Arnicagel, Homéoplasmine) et une crème à tout faire : Cetavlon, Dermofenac.

7 Le soleil,

tu apprivoiseras

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Abusez des protections solaires. Mieux vaut les appliquer 1 heure avant de vous exposer. Répétez ce geste toutes les heures, après chaque bain. Ne croyez pas que vous bronzerez plus si vous vous exposez longtemps. Le seuil de bronzage est atteint au 10e jour. Au-delà, il suffit de s’exposer 30 minutes par jour.

Une hydrocution, tu n’auras pas

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Elle est due à la différence importante entre la température de la peau et celle de l’eau. Pour l’éviter, ne plongez pas directement après un bain de soleil ni un bon repas. Mouillez-vous d’abord la nuque et le creux de l’estomac. Ne nagez ni seul ni trop loin. Si vous pratiquez les loisirs nautiques, consultez les conseils de prudence sur www.inpes.sante.fr (brochure mode d’emploi de la baignade).

/ PA u se s a nt é /

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> DéCO

Tous dehors ! 10 idées colorées pour pique-niquer sur l’herbe, le sable ou le macadam. p a r c a t h e r i n e m e lt e m

Pratiques Des assiettes avec les couverts détachables et repositionnables, l’emplacement pour le verre et deux compartiments pour les sauces. En polystyrène recyclable, elles passent au micro-ondes à 600 watts et il suffit d’un tour dans le lave-vaisselle pour les réutiliser. 5,90 € les 6 sur www.assietrepas.fr.

Les vraies Bento Des boîtes japonaises en laque de couleur pour emporter votre repas.

À partir de 18,50 € sur www.monbento.com.

Gourmandes 40 recettes pleines d’imagination et des présentations qui blufferont tout le monde. Petits festins nomades, de Sonia Ezgulian, 12 €. Tana éditions.

.www.lafetedupiquenique.fr. Un site à consulter pour réussir votre pique-nique. Vous y trouverez des suggestions de lieux dans 10 villes de France, des recettes simples et rapides à réaliser et des conseils pratiques. 8

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Pour les amoureux Un mini-kit chic pour deux dans son sac rayé. Robin du Lac (28 cm x 17 x 7), 51 €. Infos au 00 352 23 64 111 et sur www.robindulac.com.


déco <

Double usage Cet Opinel dissimule dans son manche l’indispensable tire-bouchon. Opinel, 25 €. Infos au 04 79 69 82 81 et sur www.opinel.com.

Le joli coup de fourchette Les fourchettes Laguiole déclinées en 6 couleurs. Le Grand Comptoir, 22 € les 6. Infos au 01 42 04 11 00 et sur www.legrandcomptoir.com.

L’Opinel en couleur Le légendaire couteau revisité. Barbecue & Co, 10 € pièce. Infos au 01 34 59 09 03 et sur www.barbecue-co.com.

Pour les enfants, il existe aussi avec un bout rond. Opinel, 8,50 €. Infos au 04 79 69 82 81.

Compact Six assiettes plates, six creuses, six verres, un plateau réunis dans deux grands saladiers. Guzzini, 54 € au 0810 13 73 72.

Au frais Le porte-bouteille de 1,5 litre pour 4 heures de fraîcheur (avec des freeze packs). Camping Gaz, 10 €. Infos au 04 78 86 88 94 et sur www.campingaz.com.

Nomade Un barbecue bicolore que l’on peut emporter avec soi. Le Torchon à Carreaux, (diamètre 30 cm, hauteur 45 cm). 51,50 € au 01 39 76 83 84 et sur www.torchonacarreaux.fr.

/ PA u se s a n t é /

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pause bien-être

écologie mer détente plage

brèves

nature

vive les énergies propres ! L’Union européenne a fixé à la France l’objectif d’augmenter sa part d’énergies renouvelables (éolien, hydraulique, photovoltaïque, biomasse et géothermie) à concurrence de 23 % de la consommation finale à l’horizon 2020. Le ministre de l’Écologie et du Développement durable, Jean-Louis Borloo, a déclaré : « Toutes ces énergies, y compris les énergies marines, ouvrent des champs de développement industriel et d’emplois. Pour développer une filière, il est indispensable de disposer d’un marché domestique. » Au total, plus de 15 millions de logements devraient en 2020 être équipés d’une installation domestique de chaleur renouvelable, contre environ 6 millions aujourd’hui.

Autolib’ à paris La mairie de Paris l’a promis : il y aura, en 2010, 2 000 voitures propres en libre-service dans la capitale, à l’instar du système vélib’. À suivre…

L’un des plus gros chantiers du Grenelle Environnement est la rénovation du bâtiment existant. Ce secteur (logements, immeubles de bureaux, commerces et équipements publics et privés) représente 18 % des émissions directes de CO2 et 45 % des consommations d’énergie finale, soit environ 2 tonnes de CO2 par habitant et par an. Travaux d’isolation, changement de fenêtres, de systèmes de chauffage, de ventilation, d’éclairage… 850 000 logements sociaux devront être transformés entre 2009 et 2013. Annik bianchini

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© Agencja Free/gettyimages

le bâtiment fait peau neuve


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Voyagez écolo

Ils sont toujours plus design et performants. Adoptez les gadgets verts en voyage et, pourquoi pas, toute l’année !

yoyo Sur son site internet, le designer Peter Thuvander présente Iyo Yoyo, un projet de chargeur pour MP3 conçu pour générer de l’énergie quand il tourne sur lui-même. www.peterthuvander.se

2 par Julie pujol

> La bonne heure 3. Versez un peu d’eau douce tous les 15 jours dans le réservoir de cette horloge œuf et elle vous donnera l’heure.

> En bouteille ou de poche

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12,95 € chez Nature & Découvertes.

1. Le Solarbulb est une lampe qui se fixe sur une bouteille en plastique. Elle accumule l’énergie du soleil pendant la journée et s’allume automatiquement dans l’obscurité. 20 € sur www.miniwiz.com.

2. La lampe de poche Penguin Powerplus, conçue pour les enfants, se recharge en pressant plusieurs fois la manette. 9 € sur www.eqwergy.com.

> Eau et vent 4. Parfaits pour les angoissés de la batterie vide, les chargeurs verts stockent l’énergie et permettent de recharger téléphones, consoles de jeux ou appareils photo. Hyper pratique, même si le temps de charge est assez long. Le HYmini capture l’énergie du vent dans sa turbine. 35 € sur www.hymini.com/eshop .

5. Le Solio offre une réserve d’énergie solaire de poche. Ses 3 panneaux compacts peuvent se fixer à une fenêtre. 1

85 € sur www.ecologie-shop.com.

Et aussi… l’étui de portable avec chargeur solaire. 35 € sur www.solararcadia.com.

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POMME VERTE Travailler dans l’herbe avec son ordinateur sur les genoux, un rêve bientôt réalisable ? Apple travaillerait sur un nouveau MacBook solaire. À suivre !

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Jeux de plage

Cet été, les jeux de plage sont les alliés surprise de votre forme. Normal, la plupart d’entre eux sont issus de disciplines sportives. Raquettes, pédalo, frisbee, musclez-vous sans vous en apercevoir. La preuve par 9… par Pascal Turbil

Alerte à Malibu Celles qui ont déjà marché pieds nus dans le sable le savent, c’est dur. Alors, courir… C’est pourtant le moyen le plus simple d’entretenir sa forme. Pratiqué en bord de mer, le jogging assure une parfaite oxygénation et l’instabilité du sable mobilise l’ensemble du corps. Autre avantage, le sol meuble évite les tendinites et oblige à détailler la marche fonctionnelle : talon, plat du pied, pointe (excellent pour la circulation veineuse). De plus, le sable assure un massage de la voûte plantaire. Petits conseils Attention, cet effort peut développer la fameuse « euphorie du coureur », car durant l’effort, le cerveau libère des endorphines. Certain(e)s deviennent accros. 12

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© Gilles Lougassi/Fotolia

Je me muscle en bronzant

Smash and splash Le beach volley est un vrai sport, une discipline olympique, même. Pour autant, il peut se pratiquer avec ou sans filet, en cercle, à deux, sur le sable ou dans l’eau. Excellent pour le souffle, ce jeu mobilise le haut et le bas du corps. On piétine dans le sable, on affine les jambes, la taille (rotations), les fesses et on se muscle les bras et les épaules. Petits conseils Toutes les plages aménagées proposent des terrains de beach volley. Attention, au-delà de 6 joueurs par équipe, on risque de se blesser et l’espace réduit limite l’effort de chaque joueur.

Elle ne manque pas d’air L’apnée est certainement la façon la plus sportive et la plus simple de pratiquer la plongée. Sans bouteille, c’est la capacité pulmonaire qui permet de saluer la faune et la flore et qui dicte le temps passé sous l’eau. Vous alliez les bienfaits de la natation et vous travaillez votre souffle. Petits conseils Vous pouvez nager en surface et/ou descendre voir plus bas. Au-delà de 5 mètres, il convient de respecter les règles de la plongée traditionnelle : ne pas partir seul(e) et décompresser en remontant.


forme <

Et vogue la galère

La natation, c’est comme le cochon, tout est bon !

Kayak de mer ou kayak de vague, seul(e) ou à plusieurs, l’effort reste la constante. Les bras travaillent, bien sûr, mais aussi les pectoraux, les épaules et les abdominaux. Selon la discipline (la forme de l’embarcation change), on visite ou l’on surfe. Dans tous les cas, il convient de gérer son effort. Car, contrairement au kayak de compétition sur rivière ou en eaux vives, il ne s’agit pas d’une course de vitesse mais d’endurance. Petits conseils Outre les protections solaires de base, n’oubliez jamais les gilets de sauvetage.

Quand je nage, je me muscle, j’entretiens mon système cardiovasculaire, et je me masse. Tout cela sans impacts ni traumatismes. L’eau, notamment de mer, supporte le poids de votre corps à 80 %. Pratiquée régulièrement, la natation développe force et souplesse et assure une silhouette harmonieuse. Petits conseils Effectuez vos mouvements lentement. Mieux on utilise la résistance de l’eau, plus on est efficace. Pour ne pas vous lasser, alternez les trois nages (et utilisez tous vos muscles propulseurs). Le crawl, la plus rapide, suppose une bonne synchronisation, notamment respiratoire. La brasse, la plus simple, est parfaite pour travailler le haut du corps. Le dos crawlé, qui permet de récupérer, est idéal pour celles qui souffrent du dos. Oubliez le papillon, trop dur.

Jeu, set et match Au début était le volant (dérivé sans filet du badminton). Aujourd’hui, les raquettes de plage sont en bois ou en plastique, pleines ou ajourées, mais toujours ludiques et efficaces. Aucune règle fixe, juste une concentration extrême pour retourner la balle. Une concentration qui permet d’oublier l’effort produit lors des déplacements et des sautillements dans le sable. Petits conseils Multipliez les petits pas d’ajustement, comme au tennis, pour être parfaitement placée au moment de frapper une balle. N’hésitez pas à plonger sur le sable pour rattraper une balle. Tout le corps travaille… et vous assurez le spectacle !

Brice de Nice versus Igor d’Hossegor Toutes les disciplines de glisse, dont les planches, font appel aux mêmes notions d’équilibre, de souplesse et de force. Un savant mélange qui laisse peu de place au hasard, surtout si l’on ajoute les impondérables que sont les vagues et le vent. En contrepartie, ces efforts conjugués se révèlent être de véritables brûleurs de calories, de graisse et de cellulite. Des trois planches, le body board reste la plus accessible. Vous surfez à plat ventre sur un demi-surf (gros effort général pour remonter les vagues et se placer). Vous pouvez tenter la planche à voile, avec l’épreuve du départ et de la remontée de la voile (tout le corps travaille). Enfin, et c’est la tendance, le surf, pour ceux et celles qui savent très bien nager, qui ont un dos fort, des jambes puissantes et un sens développé de l’équilibre. Petits conseils Pour les planches à voile et le surf, débutez en prenant quelques leçons, sinon le découragement pourrait rapidement l’emporter.

Pédalo à gogo Attention, danger ! La gentille promenade peut rapidement se transformer en véritable expédition car en mer, le dénivelé des vagues accroît la difficulté. Il suffit d’aborder l’engin comme un vélo, semi-couché. Les bénéfices sont alors identiques : cardio-vasculaires et musculaires. L’idéal reste de trouver son rythme de croisière et de produire des accélérations régulières. Une demi-heure de ce régime vaut n’importe quelle séance de sport. Petits conseils Il faut gérer son effort sous peine « d’exploser » au bout de 50 mètres. Se tenir bien assis(e), dos calé au fond du siège. N’oubliez pas de vous protéger (crème solaire, tee-shirt, casquette et lunettes).

Flying disc, le tube de l’été Il y a deux manières d’aborder le frisbee : soit comme un disque plastique qui amuse les enfants et gêne les voisins de serviette, soit comme une discipline sportive (pratiquée par les étudiants américains). C’est un sport très sérieux, avec sa fédération et ses règles (la discipline est née aux USA en 1871 dans une boulangerie, la Frisbie Pie Company). En France, elle existe depuis plus de 20 ans, on la pratique en solo, en duo ou en équipe (distance, précision, discathlon). La discipline procure tous les bénéfices de la course à pied et elle entretient l’adresse et la précision. Petits conseils Le flying disc se pratique à 2 ou en famille. Si vous jouez avec votre chien, ne lui faites pas rapporter le frisbee, déplacez-vous jusqu’à lui après chaque jet. l / PA u se s a n té /

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pause beauté

fleurs bonheur détente senteurs arômes

témoignage Ma première thalasso

M a u r e e n C h av i n i e r

3 jours et 3 nuits en demi-pension, 595 €, avec 10 soins de thalasso par personne. www.thalasso-carnac.com. Réservations au : 02 97 52 53 54.

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© Anais Mai/gettyimages

Je suis partie heureuse à l’idée que des professionnels s’occupent de moi à longueur de temps mais cela ne m’empêchait pas d’être un peu inquiète. Je ne savais pas grand-chose des soins qui m’attendaient. J’avais lu à plusieurs reprises des articles dans les magazines féminins. Ils vantaient tous les bienfaits de la thalasso dans le cadre de ce qu’il est convenu d’appeler « un programme de remise en forme ». J’en avais vaguement déduit qu’il devait y avoir une dimension un tant soit peu sportive à la chose. Dans mon esprit, la notion d’effort physique est systématiquement associée à l’idée de douleur, c’est donc avec une légère appréhension que je me suis retrouvée devant la porte de la cabine pour mon premier soin : un enveloppement. Et là, ce fut la révélation. Comment résister à un massage suivi d’une demi-heure de relaxation, confortablement emmitouflée dans une couverture chauffante, invention divine s’il en est ? Pendant trois jours, j’ai enchaîné tous les classiques du genre : bains bouillonnants, douches à jet et, mon préféré, le modelage sous affusion. Une délicieuse combinaison entre le massage et une douche chaude d’eau de mer. Dire que j’appréhendais d’y aller ! Franchement, j’y retournerais bien toutes les semaines.


Coup de frais

par julie pujol

Eaux vivifiantes Des brumes et des eaux discrètement parfumées pour un instant de légèreté et de bien-être au sortir du bain ou pour se rafraîchir au retour de la plage. Attention, ces eaux (comme les parfums) contiennent de l’alcool. Il est donc déconseillé de les porter à même la peau au soleil. Eau fraîche parfumée Bois d’orange, Roger&Gallet, 34,80 € les 100 ml • Eau de toilette fleur d’oranger, Le Couvent des Minimes, 26 € les 50 ml • Eau de Cologne Absolues de roses, Bien-être, 4,69 € les 250 ml • Eau énergisante Bien Vivre, Guinot, 39,50 € • Eau de soin, Payot, 37 € les 100 ml • Eau Fraîche au pamplemousse et concombre, Crabtree & Evelyn, 20,90 € les 100 ml.

Parfums de saison Chaque été, les parfumeurs créent leur édition limitée. Pour l’occasion, la fragrance se pare de notes plus pétillantes, chaudes et fruitées ou, au contraire, de saveurs givrées. Eau de Toilette Green Summer, Yves Rocher, 16,90 € les 75 ml • White Musk été tropical, The Body Shop, 16,50 € Eau de toilette Sunshine, Giorgio Beverly Hills, 39 € les 50 ml • Very Irrésistible summer sorbet, Givenchy, 52,50 € les 75 ml • Eau de toilette Burberry Summer, 45 € les 50 ml.

Bains parfumés Tendance agrumes pressés pour ces gels douche qui nous désaltèrent et nous enchantent. Rafraîchissante : au blé, au citron vert de Sicile et au vétiver - Douche tonifiante Ushuaïa, 3,94 €. Plaisir : mandarines et oranges parfument ce gel bain douche bio - Biotov (en pharmacies), 8,90 €. Gourmande : à l’huile d’amande douce, aux huiles essentielles d’ylang-ylang et à l’infusion de gousse de vanille - Gros câlin de Lush (dans les magasins Lush et sur www.lush.fr), 12,55 €. Sensuelle : à l’huile essentielle de néroli et au bois de santal - Crème de douche à la grenade Weleda, 8,50 €. L’odeur de l’été : à la noix de coco et à la vanille - Gel douche surgras nectar d’été Klorane, 6,30 €. Envoûtante : au musc, à l’ambre, à la mangue et à l’hibiscus Soleil d’été, édition limitée Tahiti douche, 2,29 €.

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Ô soleil ! Vous pensez tout savoir de ses bienfaits et de ses dangers ? Voici l’occasion de vérifier vos connaissances. par julie pujol

Si je mets une crème avec un indice de protection fort, je ne bronzerai pas. FAUX La protection solaire n’empêche pas de bronzer, elle empêche de brûler ! Avec un bon indice anti-UV, le bronzage sera plus lent mais aussi plus beau et plus durable. Vous pouvez adapter la puissance de protection en fonction de votre type de peau (si vous avez le teint clair, vous êtes abonné à l’indice 50 +), de l’heure (on peut utiliser une protection moins puissante pour une balade sur la plage au coucher du soleil !) et de la durée d’exposition. Mais, dans tous les cas, on recommande de ne pas utiliser d’indice inférieur à un SPF 15.

Pourquoi l’écran total n’existe plus ? Cette appellation n’est plus autorisée depuis 2008. La commission européenne ayant jugé « qu’aucun produit solaire n’offre une protection totale contre les UV ». L’étiquetage correspond aujourd’hui à une protection allant de faible (FPS 6 et 10) à très haute (FPS 50+).

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Quand il fait frais ou que le ciel est couvert, la crème solaire est inutile. FAux Les rayons responsables de la sensation de chaleur, les infrarouges, sont stoppés par les nuages alors que les ultra-violets passent au travers. Donc, contrairement à l’idée reçue, l’intensité des UV n’est pas liée à la sensation de chaleur. Redoublez de vigilance quand un ciel nuageux ou un vent léger vous donne une impression de fraîcheur !

Derrière une vitre ou sous un parasol, je suis protégée, les rayons ne passent pas. FAUX Si les UVB sont arrêtés par les vitres, les UVA, eux, passent au travers. Ils nous atteignent aussi même si nous sommes à l’abri d’un parasol. Certains traversent le tissu, d’autres, renvoyés par le sable ou réfractés par les molécules de l’air, passent en dessous.

L’autobronzant est cancérigène. FAUX Les experts sont unanimes : il est préférable à un bronzage naturel. L’autobronzant ne sollicite pas la synthèse de mélanine et se contente de colorer la peau par un simple

Bon à savoir Les UVB sont particulièrement agressifs entre 11 et 16 heures. Les UVA, plus intenses en fin d’après midi, sont eux susceptibles d’aggraver un coup de soleil qui aurait débuté en milieu de journée. L’index UV exprime l’intensité du rayonnement UV. Plus il est élevé, plus il faut se protéger. Renseignements sur www.soleil.info.

processus d’oxydation du produit au contact de l’air. Un mode d’action totalement inoffensif. En revanche ce « faux » bronzage ne protège pas du soleil ! Au bout de quelques jours, les cellules mortes qui s’éliminent naturellement emportent avec elles la couleur.

Le soleil fait vieillir la peau. VRAI Surtout les UVA, car ils pénètrent la peau en profondeur. Ils provoquent une rupture des fibres élastiques et collagènes qui cause une perte de souplesse de la peau, puis des rides. Autre manifestation visible sur les zones les plus explosées (mains, visage, décolleté) : la peau adopte un aspect jaunâtre et des taches brunes apparaissent. Faut-il pour autant vivre à l’ombre ? Non, car le soleil est bénéfique pour notre moral. Mais il faut privilégier les expositions raisonnables, courtes, aux heures d’ensoleillement les moins fortes et protégé par de la crème et un chapeau.


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Comment réagit ma peau quand je bronze ?

© Arkna/Fotolia

Pour se protéger du soleil, la peau s’épaissit et fabrique de la mélanine (le pigment qui la brunit) en quantité plus abondante. Progressivement, elle développe ainsi une protection naturelle contre le soleil.

Qu’est-ce que le capital solaire ? Il s’agit de la quantité de lumière que la peau peut supporter sans dommage (vieillissement cutané prématuré et cancer). Il peut être épuisé même si l’on ne prend pas de coups de soleil. Il varie en fonction : • Du phototype de chacun (capacité à bronzer pour se protéger des rayons). • Du nombre d’expositions et de leur intensité. • De la protection apportée à la peau. • De facteurs génétiques. • De l’âge auquel les expositions ont commencé. Nous recevrions près de la moitié du rayonnement solaire de notre vie au cours de nos 15 premières années*. Il faut donc impérativement protéger davantage les enfants. Quant aux moins de 3 ans, ils ne devraient pas rester sur la plage sans tee-shirt à manches longues et chapeau. * Guide santé Larousse 2005.

.Le saviez-vous ?. .La quantité d’UV que l’on reçoit. en été.. est 100 fois plus..importante qu’en hiver..

Teint de saison. Pour avoir bonne mine, pas besoin de s’exposer des heures au soleil : le maquillage fait parfaitement illusion.

Le soleil soigne l’acné. FAUX Au début, le soleil semble bénéfique parce qu’il assèche légèrement les boutons. Mais il a également pour effet d’épaissir la peau : les pores se bouchent et les comédons reviennent encore plus nombreux à la rentrée. Pour éviter les dégâts, utilisez une crème solaire SPF 50 que vous appliquerez plusieurs fois par jour jusqu’à la fin des vacances.

Les yeux peuvent « prendre des coups de soleil». VRAI Les yeux sont très bien protégés des rayons venant du ciel grâce à l’arcade sourcilière. En revanche, ils le sont beaucoup moins des rayons réfléchis par la neige et, dans une moindre mesure, par le sable et la mer. Cet effet de réverbération peut entraîner de graves brûlures (une « ophtalmie »). Le soleil peut aussi être à l’origine de conjonctivite et de kératite. Il accélérerait la formation de la cataracte (selon l’OMS, 20 % des cécités causées par cette pathologie serait dues au soleil). Le port de lunettes enveloppantes, munies de verre à la filtration UV garantie, est donc obligatoire pour tous, petits et grands. Merci au docteur Jean Meynadier, dermatologue et professeur à la faculté de médecine de Montpellier. Auteur de Peau et soleil, aux éditions Privat.

C’est quoi les UV ? Les ultra-violets sont des rayonnements émis par le soleil et invisibles à l’œil humain. Il en existe trois sortes, les UVA, les UVB et les UVC (ces derniers n’atteindraient pas la surface de la terre). Les UVB provoquent les coups de soleil et les UVA sont les principaux responsables du vieillissement cutané. Ces deux types d’UV sont à l’origine des cancers de la peau (carcinome et mélanome). Le mélanome est le plus dangereux. Chaque année, 5 000 nouveaux cas sont découverts et 1 000 personnes en meurent. Ils sont essentiellement dus à des coups de soleil pris dans l’enfance. Plus d’infos sur : www.prevention-soleil.fr

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1 • Lotion solaire protection 50+, Hawaiian Tropic, 9,90 €. 2 • Stylo enlumineur b.Sunny ! Agnès b., 16,50 €. 3 • Gel teinté visage Talk to the tan, Benefit, 29,50 €. 4 • Duo d’ombres à paupières Scorching Sun, Nars, 34 €. 5 • Crayon Khôl turquoise nacré, Make Up For Ever, 13,40 €. 6 • Mascara transparent, Yves Rocher, 3,50 €. 7 • Baume soleil, Clarins, 15,60€. 8 • Vernis mandarine, In my back pocket, O.P.I, 13,50 €. 9 • Huile du voyageur Terracotta, Guerlain, 46 €. 10 • Poudre bronzante SunShimmer, Rimmel, 12,50 €. 11 • Palette lèvres variations, Lancaster, 29 €.

.Effet glaçon.

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Vous avez la peau 5 méthodes d’épilation à la loupe par julie Pujol

Le rasoir : le préféré des douillettes

Pour : léger et nomade, il nous fait des jambes impec en 5 minutes et sans douleur. Contre : le toucher piquant à la repousse parce que le poil est coupé droit. Il faut raser tous les deux jours au minimum pour rester nette. NOTRE AVIS : utile en dépannage mais mieux vaut éviter une utilisation régulière, sauf pour celles qui ont peu de poils. La méthode : remontez de la cheville jusqu’au genou délicatement. Surtout, ne vous rasez jamais à sec sous peine d’irriter considérablement votre peau. Il n’est pas indispensable d’investir dans une crème de rasage, vous pouvez utiliser un savon que vous ferez mousser sous la douche. Savon crème Intuition Melon Fresh, Wilkinson, 9,10 €. Cinq lames Venus Embrace, Gillette, 10,30 €. Mini-tondeuse Quattro for Women Bikini, Wilkinson, 11,90 €. Et les rasoirs électriques ? Pour certaines, ils ont l’avantage d’éviter les coupures et d’être utilisés hors de la douche. Les autres lui reprochent son prix et un résultat moins net car le poil n’est pas rasé de près comme avec une lame. À vous de trancher !

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Pour : le poil est coupé à la base, comme avec le rasoir. Enrobé dans la crème, il se dissout chimiquement (seulement en surface). La repousse est un peu plus douce qu’après une épilation au rasoir, le poil n’étant pas sectionné, et on ne risque pas de se couper. Contre : les risques d’allergie obligent à tester le produit sur une petite partie du corps 24 heures avant utilisation. La crème doit être appliquée en couche épaisse, ce qui n’est pas très économique. L’odeur est désagréable (elle résulte de la réaction chimique entre le produit et la kératine). NOTRE AVIS : pour celles qui ont la patience de rester sans bouger nues ou presque dans la salle de bains pendant 10 minutes. Les nouvelles crèmes ont été reformulées avec des odeurs et des textures plus agréables. La méthode : facile, appliquez et laissez agir. Veillez à trouver le bon temps de pause (si vous ne laissez pas la crème agir assez longtemps, elle ne sera pas efficace, si vous la gardez trop : ça pique !). À vaporiser : brume dépilatoire, Veet, 7,50 €. Gourmand : spray dépilatoire Les Smoothies, Nair, 6,70 €. Sans odeur : crème satin Miss Épil, Laurence Dumont, 5,15 €.

© Laurence Mouton/Matton

La crème dépilatoire : l’amie des paresseuses


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demandé

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L’épilateur : réservé aux patientes

Pour : facile à manier et économique, il capture les poils les plus courts. Comme la cire, il arrache le poil à la racine. L’effet repousse est moins marqué. Contre : un peu douloureux, surtout au début, il favorise les poils incarnés. Les poils ne repoussant pas tous en même temps, la peau n’est jamais vraiment douce. NOTRE AVIS : surtout pratique pour les retouches. La méthode : sur des poils trop longs, l’épilateur est douloureux. Au besoin, rasez une semaine avant. Waterproof et lumineux : Silk-épil Xpressive, Braun, 100 €. Sans fil, accompagné de trois disques rotatifs : Wet&Dry, Panasonic, 89 €. Compact : Isyliss, BaByliss, 39,90 €. Avec souffle d’air frais anti-douleur : Fresh Extreme, Calor, 69,99 €.

L’institut : l’option des exigeantes

Pour : vous êtes entre les mains d’une pro. Pas de risque d’oublier un seul poil. Le résultat est impeccable, la peau lisse et douce. Contre : onéreux et plutôt douloureux (mais on s’habitue ). Déconseillé aux personnes souffrant de problèmes veineux. NOTRE AVIS : le nec plus ultra de l’épilation, mais il faut avoir la patience de laisser les poils repousser entre chaque rendez-vous. Entre 15 et 20 € l’épilation des demi-jambes (voire plus selon les instituts). Certains établissements proposent des forfaits ou des abonnements pour alléger un peu la note.

On a testé

La cire chaude-froide C’est une nouvelle technique d’épilation à la cire qui utilise une spatule chauffante et une résine froide pour un plus grand confort. À conseiller à celles qui souffrent de problèmes vasculaires.

Les bandes de cire froide : le bon compromis

Pour : le résultat nickel d’une épilation à la cire, en moins cher et à la maison. Contre : nécessite un petit coup de main à prendre. Il faut aussi avoir un peu de temps devant soi. NOTRE AVIS : les bandes de cire froide sont prêtes à l’emploi. Contrairement à la cire chaude, il n’y a pas de risques de brûlure. L’usage de la cire chaude à la maison est déconseillé à moins d’être une vraie pro. La méthode : appliquez dans le sens des poils. Frottez quelques secondes pour faire adhérer la cire puis tirez d’un coup sec en ramenant la bande bien parallèle à la peau. Vous pouvez réutiliser la même bande plusieurs fois. N’hésitez pas à les découper en lanières plus fines pour le maillot ou les aisselles. Réducteur de douleur : kit cire refroidissante maillot-aisselles, Nair, 5,99 € les 16 bandes. Bio : bandes de cire, Laurence Dumont bio, 6,50 € les 20. Mini-prix : bandes d’épilation, Body’ minute, 10 € les 40.

gommez et hydratez C’est la meilleure façon d’éviter les poils incarnés. Une à deux fois par semaine, frottez votre corps avec un gel à grains doux ou un gommage en pain pour les zones difficiles comme les genoux (Gommage gourmand corps de Monoprix, 5,95 €). Appliquez ensuite un lait nourrissant pour un effet peau de bébé. On adore la Crème de Corps Kiehl’s, 21 €.

Dans les instituts Guinot et Mary Cohr, 20 à 25 € l’épilation des demi-jambes.

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Le glamour

fatal du minéral

En vedette, les minéraux gagnent haut la main le casting d’un été tout en beauté. Les poudres, les solaires et les boissons sont les amis d’une peau sexy… par Luc biecq

Le choix de la rédaction

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• Terracotta Poudre Bronzante Hydratante (6 teintes). Avec du kaolin, de l’oxyde de fer et du talc, la version minérale de la célèbre poudre tient ses promesses. Guerlain, 56 € (1). • Teint Pure Finish. Sous forme de moulin pour prélever la juste dose à chaque utilisation. Elizabeth Arden, 29,90 €, en vente chez Nocibé (2). • Poudre bronzante Pure Sun Mineral. Avec des microminéraux ultralégers pour une fusion totale avec la peau. Gemey Maybelline, 13,70 € (3). • Poudre Les Multi-usages. Cette marque américaine a été pionnière de ce type de maquillage, c’est un best-seller (4 teintes). BareMinerals, 21,50 € (en vente chez Sephora) (4).

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Les glissades de l’éclat « Pendant des années, je n’ai pas compris pourquoi la poudre produisait sur moi le même effet que sur ma mamie », explique Sophie. Un séjour professionnel aux États-Unis lui permet de découvrir les produits d’une marque pionnière qui promet, sans mentir, de moins irriter les peaux sensibles. « Je voulais un effet de couvrance naturelle, du confort et une application facile. Je les ai trouvés avec le fond de teint poudre. » Rien à voir avec le fond de teint liquide à effet poudré (qui réduit les luisances), il s’agit bien ici de poudre libre, elle n’est pas compactée dans un poudrier. La grande différence, c’est la texture. La poudre glisse sur la peau, sans créer l’effet figé redouté. Cette nouvelle génération de poudres se répartit de façon homogène sur le visage grâce à sa composition minérale. Comme l’explique Sylvie Guichard, directrice de la communication scientifique de L’Oréal Paris, le mot « minéral » est employé à bon escient : « Les poudres minérales sont des dérivés de minéraux d’origine naturelle, comme le dioxyde de titane, la silice, le kaolin, le mica ou des oxydes de fer colorés. » Pour être utilisés en cosmétique, ils doivent répondre à des normes de qualité très strictes et, bien sûr, à des critères de pureté. 3

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Leurs rôles sont clairement définis. « Le mica sert de glissant, l’oxychlorure de bismuth apporte un effet crémeux et de la lumière et l’oxyde de zinc du confort », précise Sylvie Guichard. Mais l’effet naturel est lié aux propriétés optiques des minéraux qui offrent un résultat lumineux. Bonus glamour, le style maquillé cède la place à une peau discrètement satinée, un délicat copier-coller du naturel. Comme ces particules restent à la surface de la peau, elles font écran à la pollution et n’aggravent pas l’état des peaux à problèmes, sujettes aux rougeurs ou aux imperfections. Les peaux sensibles sont soulagées, les peaux mixtes et grasses gagnent en éclat, sans toutefois trouver le même effet anti-luisance. Les peaux sèches et matures savourent l’effet glissant qui ne dessèche pas et la capacité à ne pas se fixer dans les ridules. 5

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Connus depuis des années, l’oxyde de titane et l’oxyde de zinc, très filtrants, forment une véritable barrière physique contre les rayons du soleil. Valérie Perier, responsable de la formulation pour les gammes solaires Pierre Fabre Dermo-Cosmétique, rappelle que l’écran purement minéral est utilisé dans les soins solaires pour les peaux intolérantes, fragilisées et même allergiques aux filtres chimiques. Elle cite le dioxyde de titane qui, associé à des filtres chimiques, « permet de booster la protection contre les UVB et les UVA courts ». Le dioxyde de titane, seul protecteur photominéral utilisé dans les produits Pierre Fabre, laisse des traces blanches sur la peau. « Pour limiter cet effet, on joue sur la taille des particules. Plus elles sont petites, plus la transparence est importante mais plus la photoprotection est faible. » Il faut donc trouver un juste compromis afin d’obtenir un minéral protecteur à la blancheur atténuée.

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© Tous droits réservés Gemey-Maybelline.

Les boucliers anti-UV

Pour ce faire, les formulateurs ajoutent des émollients (apaisants) et des dispersants. Le minéral se fond ainsi dans une formule homogène, protectrice et presque transparente. Un règne partagé Les crèmes solaires, à l’exception de celles réservées aux peaux à problèmes, reposent presque toutes sur l’association de filtres chimiques et minéraux. « Cela permet de couvrir le spectre d’absorption UVB et UVA tout en limitant la concentration des filtres

dans les formules », explique Valérie Perier. Un seul filtre chimique ne peut à lui seul protéger la peau contre les UVB et les UVA. Elle rappelle aussi qu’il faut absolument se protéger des UVB et des UVA. Les premiers atteignent le derme (la couche de peau située sous l’épiderme de surface), ils provoquent les coups de soleil et s’attaquent à l’organisation des cellules, pouvant entraîner des nécroses. Les UVA, longtemps considérés comme inoffensifs, font vieillir la peau et jouent un rôle dans l’apparition des cancers cutanés. l

Le choix de la rédaction • Émulsion, 20 SPF, Avène. Ultra-fluide, elle protège les peaux sensibles normales à mixtes grâce à une association d’écrans minéraux micronisés. 12,90 € les 50 ml (5). • Crème Visage Anti-Âge, SPF 30, Solar Expertise Sensitive, L’Oréal Paris. Son dioxyde de titane protecteur est enrichi en acide hyaluronique. Elle aide la peau à conserver son hydratation naturelle et joue les anti-âge. 10,79 € les 75 ml (6). • Anthelios XL, 50 +, très haute protection, La Roche-Posay. Une dizaine d’études ont montré son efficacité sur les intolérances solaires. Ce spray est formulé sans parfum et sans paraben avec du dioxyde de titanium. 21,75 € les 200 ml (7). • Spray lacté, SPF 15, Polysianes Son écran organique Tinosorb M à large spectre est très bien toléré par les peaux sensibles et son parfum sent les vacances. 14,75 € les 125 ml (8).

Minéraux à boire La boisson culte des New-Yorkais arrive en France. Vitaminwater, c’est de l’eau de source, des vitamines et des minéraux, le tout dans des bouteilles joyeusement design aux noms rafraîchissants. Parmi les 6 variétés aromatisées, les plus hype : multi-v (vitamine B + zinc), restore (vitamine B + potassium), d-fence (vitamine C + zinc) et essential (vitamine C + calcium). 2,50 € la bouteille de 500 ml, au Dailymonop’.

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> BE A UT É

Le guide beauté des voyageuses Travel kit, minidoses, voici notre sélection de produits nomades.

© D’lite/Matton

par julie pujol

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B E AUTé <

> je voyage léger

> J’hydrate ma peau

> J’allège mes jambes

J’adopte les petits formats

En vol, la peau se dessèche particulièrement. Équipez-vous en soins super hydratants pour la désaltérer pendant le voyage et à l’arrivée.

L’été, les problèmes de circulation sont fréquents. À cause de la chaleur, les vaisseaux se dilatent, le sang s’accumule au niveau des jambes et provoque des gonflements. L’avion et la station assise prolongée aggravent le phénomène. Pour limiter ce désagrément, surélevez vos jambes et évitez de les croiser.

Dans l’avion, emportez vos produits fétiches en moins de 100 ml (au-delà, la nouvelle réglementation impose d’enregistrer les bagages).

Il adoucit les cheveux - Masque fleur de jasmin Leonor Greyl, 7 € les 50 ml. Il purifie la peau - Démaquillant express lavande Bio par Marionnaud, 5,90 € les 50 ml. Elle rééquilibre et régénère - Crème corps bois de rose, Patyka, 3,40 € les 75 ml.

Pratiques, les monodoses se glissent dans la trousse de toilette.

En dosettes - Baume liftant jeunesse Quiriness, 57 € les 10. En berlingot - Masques et gommages, Version Originelle, 3,70 € les 6.

En crèmes - Nectar désaltérant 24 h, Sanoflore, 19,90 € les 40 ml • Gel crème hydra repair, Helena Rubinstein, 67,60 € les 75 ml. En sérums à appliquer seuls ou sous la crème pour les peaux les plus assoiffées - Fluide booster d’hydratation à l’acide hyaluronique et vitamine B5, Skinceuticals, 54 € les 30 ml. • Sérum frais framboise, Dr Renaud (dans les Beauty Monop), 26 € les 30 ml. Prévoyez aussi un brumisateur d’eau Eau Cellulaire Esthederm, 19 € les 100 ml. • Eau thermale d’Avène, 2,30 € les 50 ml.

Je mise sur les travel kit Ils permettent de partir avec l’essentiel de son vanity version light.

Pour le visage - Beauty box de l’Institut Esthederm, dans la gamme Repair, Pure, Sensi ou Hydra, 9,90 € les 5 x 10 ml. Pour le corps et les cheveux - Trousse week-end Klorane avec un gel douche et un shampoing, 6,20 €. Pour les mains et les pieds - Mini-kit manucure et kit pédicure, Monoprix, 3,50 €. Pour les dents - Kit de voyage Gum, une brosse à dents rétractable, un mini dentifrice, un mini bain de bouche et cinq brossettes, 5 €.

Levez-vous régulièrement pour faire quelques pas et portez des bas de contention - Varisma des laboratoires Innothéra, environ 30€. • Sigvaris propose aussi des chaussettes de voyage, 20 €. Les crèmes au camphre ou au menthol aident à décongestionner. Vous

pouvez les appliquer directement sur les collants. Vitiven gel d’Arkopharma, 15 € les

150 ml, à appliquer en massage léger. • Ultra fresh, de Jouvence, 15 € le roll-on de 100 ml. Les phlébotoniques permettent de soulager mais aussi de prévenir le phénomène de jambes lourdes grâce à leur action tonifiante sur la paroi veineuse. Nouveau : une solution

buvable toute prête qui ne nécessite pas d’être diluée dans l’eau (en traitement de fond au moins deux semaines avant le départ). Veinamitol des laboratoires Negma,

5,50€ les 10 sachets-dose de 10 g. Rafraîchissez vos pieds avec des produits du même type. - Le mini-spray rafraichissant Sephora, 4,90 € les 30 ml. • Baume pieds Hévéa, 17 € les 50 ml, on peut aussi l’utiliser en masque réparateur, disponible sur www.labo-hevea.com. l

Je craque pour les lingettes Prêtes à l’emploi, elles sont faciles à utiliser entre deux correspondances.

Ils moussent au contact de l’eau - Pochettes de cotons nettoyants Demak Up, 3,49 €. Imprégnées de lotion tonifiante - Lingettes visage, Dauget (en pharmacies), 9,99 € les 20. À utiliser exceptionnellement sinon gare aux irritations - Lingettes intimes Femfresh, 2 € les 10.

Je me mets au tout-en-un Pour ne pas emporter trop de produits, amusez-vous à les détourner. Un rouge à lèvres vous servira aussi de blush, une huile pour le corps d’enlumineur visage. Certains produits sont spécialement conçus pour être multifonctions .

Visage et contour des yeux - Soin rénovateur Barbara Gould, 14,5 €. Démaquillage 3 en 1 Eau Phyl’activ (en pharmacies), 13 € les 100 ml. Lèvres et joues - Gel teinté Mango crush de Stila, 19 €. Crayon à tout faire - Multi-usages de Dessange , 16 €.

à vos trousses > Kit antibobos Hansaplast a préparé une trousse de secours prête à l’emploi. Elle contient une boîte de pansements, des compresses, un spray antiseptique, du sérum physiologique, des gants et des ciseaux. Vendu en grandes surfaces : 14,90 € dont 1,50 € reversé à la Croix-Rouge. > Rangement écolo Des trousses fabriquées à partir de bouteilles en plastique recyclées. The Body Shop, de 6 à 18 €.

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pause santé

vie prévention sexualité conseil

brèves

information

PILULE DU LENDEMAIN LE BON USAGE

F r a n ç o i s e C o n d at

Pas de règles pendant mes vacances Pas envie de règles pendant votre trekking en forêt vierge ? Vous pouvez enchaîner un nouvel anneau sans faire de pause. Même possibilité pour le patch et la plaquette de pilule. Quant à l’implant, qui supprime les règles, mieux vaut le tester avant un voyage loin de France.

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Amours

d’été

protection

rapprochée

© 2009 Masterfile Corporation

La pilule du lendemain en vente libre en pharmacies (remboursée à 65 % si elle est prescrite) est même disponible gratuitement et anonymement pour les jeunes filles mineures. Malgré cette mesure, le nombre d’IVG n’a pas baissé. Après un rapport non protégé, près d’une femme sur deux ne pensait pas « risquer » une grossesse et 22 % d’entre elles pensaient qu’il était trop tard pour prendre cette pilule ou ne savaient pas où se la procurer. Or la prise d’un seul comprimé dans les 3 jours (72 heures) après un rapport non ou mal protégé suffit à interrompre une éventuelle grossesse. On ressent, dans 25 % des cas, des nausées, parfois des vomissements, et les règles reviennent quelques jours plus tard. Une fois sur deux, à la date prévue. Il faut alors se faire prescrire une pilule « classique » ou commencer une nouvelle plaquette si l’on utilisait une contraception orale. Même si elle est sans danger, cette contraception d’urgence doit rester occasionnelle.
Elle ne permet pas d’éviter une grossesse dans tous les cas et ne peut remplacer la prise d’une contraception régulière associée à un suivi médical.


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Contraception

faites le bon choix Changement de lieu et d’habitudes, décalage horaire, nouvelles rencontres, les vacances sont peut-être le moment de repenser la vôtre. Quelle que soit la méthode choisie, n’oubliez pas de l’associer au préservatif.

Si la France est le pays d’Europe de l’ouest qui dispose de la plus grande variété de moyens de contraception, elle est aussi le pays où le nombre d’interruptions volontaires de grossesse est le plus élevé (200 000 par an) : 2/3 d’entre elles ont lieu chez des femmes qui utilisent une méthode de contraception efficace. Le manque d’information, l’oubli et l’abandon sont responsables de grossesses non désirées. Pendant les vacances donc, on reste vigilante. Enfin, on ne le redira jamais assez, attention aux rencontres estivales !

par marie-anne garcia-bour

Les moins : Certaines femmes peuvent souffrir de saignements intempestifs très gênants. Cette contraception ne leur convient pas et doit être enlevée. Des poussées d’acné et une prise de poids sont également possibles.

Le stérilet Peu de femmes savent que leur gynécologue peut leur poser en cabinet un petit stérilet, dit « short », même si elles n’ont pas eu d’enfant. Un traitement préalable léger, pris trois heures plus tôt, dilate le col et permet la pose. Le prix : environ 30 € remboursés à 65 %. Les plus : Cette contraception supprime toute exposition hormonale. Elle dure cinq ans. Les moins : On la propose surtout aux femmes qui ont une vie affective stable, car elle ne protège pas des IST, lesquelles, avec un stérilet, peuvent se propager plus rapidement au niveau de l’utérus et par conséquent >>> provoquer une stérilité.

L’implant 450 000 Françaises environ utilisent cette contraception efficace à presque 100 %. Ce petit bâtonnet de plastique de la taille d’une allumette est chargé de progestatifs qui vont se diffuser très lentement pendant trois ans. Le gynécologue le pose sous la peau de la face interne du bras lors d’une légère anesthésie locale au cabinet. L’implant ainsi posé se fait totalement oublier. Il peut, bien sûr, être retiré à tout moment en cabinet. Il s’adresse à toutes les femmes, et en particulier aux femmes pour qui les œstro-progestatifs comme la pilule sont contre-indiqués ou déconseillés : antécédents de cancer du sein, d’embolie pulmonaire, anomalies du facteur de coagulation, syndrome métabolique (cholestérol, diabète, tension, surpoids) ou encore troubles veineux (risque de phlébite). Le prix : 125 € remboursés à 65 %. Les plus : Avantage ou inconvénient selon les femmes, l’absence d’œstrogènes supprime les règles pendant la durée de l’implant.

J’ai testé le patch et l’anneau « Pour ma première contraception, raconte Aurélie, 19 ans, ma gynéco m’avait conseillé et montré l’anneau. Mais il était encore dans son emballage et ne me faisait pas envie. Du coup, j’ai choisi le patch, mais à la plage, il se décollait quand je me baignais beaucoup. À la rentrée suivante, j’ai adopté l’anneau que je trouve pratique et discret. Une fois posé, je n’y pense plus pendant trois semaines. Mon copain aime bien (rires). En tout cas, l’anneau est lubrifiant. Ma gynéco m’a expliqué que les œstrogènes déposés localement augmentent les sécrétions vaginales. »

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© Medioimages/getyimages

De multiples bénéfices La prescription d’un moyen contraceptif exige une consultation médicale (médecin généraliste, gynécologue) au cours de laquelle le praticien peut déceler certaines contre-indications. En plus d’éviter une grossesse, la pilule, de mieux en mieux tolérée, réduit la fréquence des infections génitales, y compris des trompes donc le risque d’infertilité ultérieure. Elle diminue l’abondance des saignements et les douleurs pendant les règles dont souffre une adolescente sur deux et améliore l’acné et l’hyper pilosité. Elle joue aussi un rôle bénéfique sur les kystes de l’ovaire et certains fibromes. Les pilules dites combinées peuvent réduire le risque de certains cancers. « On invoque parfois l’augmentation du risque de cancer du sein ou du col de l’utérus, constate le Dr Brigitte Letombe*. Mais on ne dit pas assez que certaines pilules peuvent réduire le risque de cancer de l’ovaire d’environ 40 %. Et ce pendant trente ans après l’arrêt du traitement. De même, la pilule divise par deux le risque de cancer colorectal et de l’endomètre. » F r a n ç o i s e C o n d a t * Présidente de la Fédération nationale de gynécologie médicale.

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>>> L’anneau Il fonctionne comme une pilule et présente les mêmes contre-indications. Souple et doux au toucher, ce petit anneau de plastique translucide de 54 mm de diamètre sur 4 mm de section s’introduit facilement dans le vagin et délivre en continu un œstro-progestatif pendant 3 semaines. On le retire une semaine, et les règles surviennent. Après ces 7 jours d’arrêt, on remet un nouvel anneau pour 3 semaines. Impossible qu’il traverse le col de l’utérus, il reste contre la paroi vaginale. On ne risque pas non plus de le perdre. Le prix : 45 € non remboursés. Les plus : L’anneau est très faiblement dosé en hormones. C’est une contraception pratique en cas de décalage horaire. Contrairement à la pilule, il reste efficace lors de vomissements et de diarrhée. Les moins : Il peut être gênant pendant le rapport sexuel.

Le patch Ce petit carré autocollant s’applique sur le ventre, les fesses ou le dos (on change d’endroit chaque semaine) et résiste au savonnage, aux bains de mer et aux ébats torrides. Fonctionnant comme une pilule, avec les mêmes contre-indications, il diffuse un œstro-progestatif. Il suffit de le changer une fois par semaine pendant trois semaines avec une marge de protection de deux jours en cas d’oubli. Repos la quatrième semaine, pour la venue des règles, et on recommence. Le prix : 45 € non remboursés. Les plus : Une contraception hebdomadaire qui évite de prendre un comprimé tous les jours. Une diminution des problèmes digestifs rencontrés par certaines femmes sous pilule. Les moins : Il peut se décoller. Le dosage hormonal supérieur à celui des pilules favoriserait les migraines, les nausées et les gonflements des seins.

La pilule : quoi de neuf ? Sa faiblesse est aussi sa qualité. On la prend facilement. Elle est efficace immédiatement si on commence le premier jour des règles. On l’arrête aussi facilement. Mais on peut l’oublier ou décider de ne plus la prendre et rencontrer justement quelqu’un! Pour lutter contre les oublis, il existe des pilules qui se prennent en continu : on enchaîne les 28 comprimés sans arrêt entre chaque plaquette. Les règles interviendront néanmoins en fin de plaquette. Notez l’efficacité de la nouvelle pilule microprogestative lorsque les œstro-progestatifs sont contre-indiqués. Elle peut, dans certains cas, stopper les règles. Décalage horaire ? La plupart des pilules ont 12 heures de battement. On peut donc facilement se caler sur l’horaire du pays où l’on voyage. N’oubliez pas d’en reprendre une en cas de vomissements ou de turista sévère dans les 4 heures qui suivent la première prise. l


> do ssier

Tout ce que la capote peut vous éviter

par luc biecq

Indispensable moyen de prévention, le préservatif est le seul à vous protéger du sida et des IST*. Croire en 2009 que les femmes sont bien informées au sujet des IST est une erreur. Carine Favier, infectiologue à l’hôpital de Montpellier et responsable de la commission sida du planning familial, explique que les IST sont encore perçues comme un problème masculin et passées sous silence en consultation. « Parler des IST, c’est parler des pratiques sexuelles, et si les médecins savent parler de l’anatomie, ils ne sont pas à l’aise pour parler de la sexualité. » Une enquête menée en 2003 par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français montrait que 58,2 % des femmes avaient consulté un de ces spécialistes à l’occasion d’une grossesse. « Nous constatons que les gynécologues ont une pratique médicale très tournée vers la procréation et la contraception, précise le docteur Favier. Avec les ados, les gynécos abordent plus facilement la question des préservatifs. Hélas, ils y pensent peu avec les femmes de plus de 20 ans. » Dans plus de 80 % des cas, les ados utilisent le préservatif lors de leur première relation mais son utilisation ne perdure pas. Le pic des IST concerne donc logiquement les femmes de 20 à 35 ans.

Bon à savoir sur le préservatif • Attention aux ongles, ils peuvent le déchirer. • Pour réduire les risques de déchirure, vous pouvez utiliser un gel lubrifiant. • Il faut le mettre avant toute pénétration. En effet, avant l’éjaculation, il peut y avoir une émission de liquide séminal qui contient des spermatozoïdes. • Il est obligatoire d’en changer à chaque rapport. • Nouez-le avant de le jeter. Pour en savoir plus • Mouvement français pour le planning familial www.planning-familial.org • Fil santé jeunes : 0 800 235 236 (de 8 heures à minuit) www. choisirsacontraception.fr

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Les femmes ne sont pas assez informées et, en dehors de la relation de couple, l’usage du préservatif n’est pas systématique. Pour quelles raisons ? « Parce qu’on ne pense pas que les femmes ont une sexualité libérée, même si des enquêtes montrent que leurs comportements se rapprochent de plus en plus de ceux des hommes. Les gynécos doivent aborder la question », rappelle Carine Favier. Une femme, de 20 à 80 ans, serait censée n’avoir qu’un ou deux partenaires ? Sylvie, jeune maman, consulte son gynéco une à deux fois par an. « Je n’avais plus de partenaire stable, je voulais arrêter la pilule. Il m’a fait l’éloge du stérilet, en me disant que le préservatif, ce n’était pas génial. Pour moi, ça n’a jamais été un frein à l’orgasme. » Certains discours machistes continuent aussi d’avoir cours : « Une femme qui affirme avoir un préservatif dans son sac va s’entendre dire qu’elle est “toujours prête“. Mais non, elle prévoit, elle se respecte et elle a raison ! » s’insurge Carine Favier. L’infectiologue incite donc les femmes à surmonter leur peur et à poser des questions à leur généraliste ou à leur gynéco. Car il paraît utile de le répéter : aucune IST ne s’attrape sur les toilettes publiques.

© Pando Hall/gettyimages ; Veer

Qui informe qui ?


d o ss i er <

Ne le laissez pas dire non ! « Le silence, le manque de dialogue, sont des contextes qui favorisent le risque », précise Carine Favier. Son conseil quand un garçon refuse ? Dites-lui que vous avez un préservatif féminin. Souvent, il oublie son argument fétiche (« Ça me fait débander ») pour s’adapter et en dérouler un. Le préservatif féminin existe depuis 10 ans. C’est un instrument de pouvoir dans la négociation.

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millions de nouveaux cas d’IST chaque année dans le monde. www.caphot.ch

Des infections silencieuses L’infection à chlamydia est très fréquente (7 % des IST féminines), elle présente peu de symptômes et 90 % des femmes ne ressentent pas l’infection. Ses complications peuvent être sévères : infections génitales graves, grossesses extra-utérines, stérilité. Elle se dépiste facilement (par prélèvement urinaire ou vaginal) et se traite avec des antibiotiques. Les condylomes (14,2 % des IST féminines), de petites verrues dues aux papillomavirus, ne se voient pas à l’œil nu. Sans un examen gynécologique et un traitement, ils peuvent évoluer en cancer. L’herpès génital demande aussi à être traité et impose le port du préservatif en cas de phase aiguë, même si la transmission peut se faire en dehors de tout symptôme. La blennorragie (dite aussi chaude-pisse) se déclare sous forme de pertes jaunes, de saignements anormaux, de sensations de brûlures en urinant. Elle est due à une bactérie appelée gonocoque. Non soignée, elle peut atteindre les articulations et rendre stérile. La syphilis, récemment réapparue, débute par un chancre, mais cette lésion, fugace et pas toujours visible, peut se cacher dans la gorge. Ce germe ultra-contaminant se détecte par une simple prise de sang et nécessite un traitement pour éviter de très graves dommages au cerveau, au cœur, aux artères ou aux yeux. Une fellation sans préservatif suffit à la transmission.

Des virus évitables Le virus de l’hépatite A n’est pas classé parmi les IST, mais il existe des possibilités de transmission sexuelle. Le virus de l’hépatite B est transmissible sexuellement. Des vaccins existent pour ces deux virus, faites-vous vacciner. Il faut aussi savoir que les femmes sont plus vulnérables au VIH, le virus du sida, car le vagin est une muqueuse plus étendue que la muqueuse du gland, il est fragilisé au moment des règles et le col de l’utérus chez les jeunes femmes est immature. La présence d’IST le fragilise et l’expose davantage au virus. Le liquide préséminal d’un homme séropositif, ainsi que son sperme, peuvent le transmettre, le sperme peut rester plusieurs jours dans le vagin lors d’un rapport sans préservatif. Le seul et unique moyen de se protéger de l’ensemble des IST est l’usage du préservatif. l

* IST = Infections sexuellement transmissibles. Le terme remplace depuis une dizaine d’années celui de MST, maladies sexuellement transmissibles. Il est plus précis, la plupart des infections étant d’origine infectieuse.

Le sida tue encore Exception faite des toxicomanes, 76 % des femmes françaises ayant découvert leur séropositivité au cours des années 2005 et 2006 avaient un partenaire stable et un âge moyen de 38,7 ans*. Les services de dépistage rencontrent aussi de nombreux tests positifs chez des femmes d’une cinquantaine d’années qui ont eu des pratiques à risque sans avoir le sentiment d’appartenir à un groupe « à risque ». Le plus paradoxal ? Cette génération de femmes qui a incité ses filles à utiliser des préservatifs n’a pas adopté son utilisation pour elle-même. *Source : INVS, 31 mars 2007. / PA u se s a n t é /

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Christophe Dechavanne relance

p r o p o s r e c u e i l l i s pa r Fa b i e n n e At ta l i

Pause Santé : La deuxième édition de Sortez couverts a débuté le 22 juin, la première remonte à 1992, vous étiez à l’époque très déterminé. 17 ans plus tard, on perçoit encore en vous une certaine colère. CD : Oui, c’est le cas. Savoir que l’amour peut donner la mort m’est absolument insupportable. En réalité, je mène ce combat depuis 1988, j’étais à l’antenne dans l’émission Ciel, mon mardi!. En pleine épidémie de sida, il m’a semblé essentiel d’utiliser cet outil formidable qu’est la télévision pour informer sur les méthodes

© Benaroch/SIPA

Sortez couverts ! Depuis le 22 juin, l’animateur et producteur vedette soutient une nouvelle campagne d’information et de mise à disposition du préservatif pour tous. Il nous a tout dit de son engagement dans un entretien exclusif.

PS : Vous pensez donc que le message n’est toujours pas passé ? CD : Non, il reste du boulot. Vous savez, nous réalisons pour Une Famille en or des sondages sur la vie quotidienne des Français. À la question « quel est l’objet qui vous ferait honte si on le retrouvait chez vous ? », le panel a répondu à la majorité : un préservatif. C’est tout dire ! Les chiffres de vente de préservatifs sont significatifs, ils diminuent en France. Il s’en vendait 120 millions en 1997, il ne s’en vend plus aujourd’hui que 90 millions, alors même que les Anglais, par exemple,

La consommation de préservatifs diminue en France. En 1997, Il s’en vendait 120 millions, il ne s’en vend plus aujourd’hui que 90 millions. de prévention de la maladie et l’usage du préservatif. C’était ma responsabilité d’homme et de citoyen. Ne pas le faire aurait été de la non-assistance à personne en danger. C’est comme cela qu’est né le slogan Sortez couverts. 30

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en consomment 180 millions. Le prix est vraisemblablement un frein et c’est inacceptable. C’est pour cette raison que j’ai accepté de soutenir le laboratoire Polidis qui les fabrique et l’association Croix verte et Ruban rouge. Notre combat

est de mettre à la disposition de tous, dans toutes les pharmacies françaises, un préservatif à 20 centimes et la boîte de 12 à 2 €. PS : Votre objectif est ambitieux. Croyez-vous que les 22 000 officines françaises vont suivre ? CD : Je l’espère et je le crois. 5 millions de préservatifs sont prêts et 4 millions ont déjà été commandés. Je le dis souvent et je le répète : si votre pharmacien ne dispose pas de préservatif à ce prix-là, n’hésitez pas, changez de pharmacien ! PS : Le prix est sûrement une explication, mais ne croyez-vous pas qu’aujourd’hui le sida fasse moins peur ? CD : Il est certain que l’arrivée des nouveaux traitements en 1996 a provoqué un relâchement des conduites de prévention. Les jeunes banalisent la maladie. Je voudrais ajouter que le préservatif est un moyen de contraception et qu’il protège de toutes les infections sexuellement transmissibles. Aujourd’hui, il demeure le seul «vaccin» contre le sida.


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La première plateforme multimédia santé PS : Le ministère de l’Éducation nationale nous a confirmé avoir équipé 95 % des lycées publics et privés sous contrat en distributeurs automatiques. Vous avez l’ambition, je crois, de les faire entrer dans les collèges ? CD : Permettez-moi de douter de ce chiffre. Je pense que nous sommes aujourd’hui très loin du compte. Sur chaque boîte vendue, 10 centimes d’euros seront reversés à l’association Croix verte et Ruban rouge. Les sommes récoltées permettront d’équiper tous les établissements qui en font la demande et, à mon avis, ils sont encore nombreux. Je sais que les enfants entrent à l’âge de 11 ans au collège, mais ils y restent jusqu’à 14 ou 15 ans. Il faut regarder la vérité en face : l’âge du premier rapport sexuel a baissé. Les associations de parents doivent comprendre qu’il ne s’agit pas d’un appel à la débauche. C’est le début de l’éducation, c’est elle qui permettra de créer un réflexe de protection. Nous n’avons pas le droit de laisser ces jeunes prendre des risques.

Témoignages Réactions Suggestions Donnez votre avis sur

PS : Vous avez rencontré le Président de la République, que lui avez-vous demandé ? CD : Je lui ai fait part de mon étonnement face à l’absence de grande campagne de communication dans les journaux et de spots télévisés de prévention. Je lui ai demandé de m’aider et de soutenir cette opération. l

www.pausesante.fr

« NOUS SOMMES DES MILITANTS » C’est ainsi que se définissent Patrick Pisa et Bertrand Vignaud, les patrons du laboratoire Polidis, tous deux à l’origine du préservatif à 1 franc. Avec l’aide de l’association Croix verte et Ruban rouge qui lutte pour la prévention du sida, ils avaient réussi en 1992 à sensibiliser et à encourager les pharmaciens à s’approvisionner. La consommation, cette année-là, avait progressé de 25%. Aujourd’hui, ils s’engagent à nouveau ensemble aux côtés de Christophe Dechavanne avec pour objectif : des préservatifs dans toutes les pharmacies, dans tous les lycées et pourquoi pas demain dans tous les collèges. Leur détermination est intacte, seule la devise a changé. À ceux qui les attaquent, Patrick Pisa et Bertrand Vignaud répondent d’une même voix : « Nous ne réalisons aucune marges ni profits sur ces ventes, c’est simplement pour nous un acte de santé publique. »

© Franz Pfluegl - Fotolia.com

De gauche à droite : Jean Lamarche, président de l’association Croix verte et Ruban rouge, Christophe Dechavanne, Patrick Pisa et Bertrand Vignaud.

© Baltel/SIPA

Plus d’infos sur www.polidis.org.

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Sortez couverts !

Pharmacien

propos recueillis par fa b i e n n e at ta l i

© E. Barbier

et citoyen

Pause Santé : Qu’est-ce qui vous a poussé à vous impliquer dans l’opération Sortez couverts ? Lucien Bennatan : Le groupe PHR soutient un certain nombre d’associations : AFM (Association française contre les myopathies), Vaincre la mucoviscidose… Nous, pharmaciens, sommes engagés au même titre que les autres citoyens dans les problématiques de société. Notre rôle ne consiste pas à distribuer des médicaments. Nous devons nous impliquer dans l’accompagnement, le soin et la prévention. Il m’a évidemment semblé naturel d’associer à cette démarche mes confrères, membres de notre réseau. Le combat pour l’accès à tous aux préservatifs de qualité est également le nôtre. Il faut le rappeler inlassablement : le préservatif est le seul rempart contre le sida et les infections sexuellement transmissibles.

Fort de ses 2 700 pharmacies partout en France, le groupe PHR* a immédiatement répondu présent à l’appel de Christophe Dechavanne. Pour son charismatique président, Lucien Bennatan, le pharmacien est un acteur de santé. Explications.

PS : Quel est le dispositif que vous avez mis en place pour accompagner cette campagne ? LB : Nous allons la relayer et la prolonger dans le temps. On trouvera toute l’année dans nos pharmacies des préservatifs à 20 centimes. Nous avons fait fabriquer plus de 2 500 présentoirs pour les mettre à disposition et les signaliser. D’ores et déjà, 800 000 préservatifs sont disponibles. Nous distribuerons aussi gratuitement 150 000 préservatifs sur les plages cet été. PS : La prévention n’est-elle pas de la responsabilité des pouvoirs publics ? LB : Je suis ravi que vous me posiez la question. En France, nous sommes très en retard comme dans tous les pays latins. Nous consacrons plus de temps et d’argent aux soins qu’à l’éducation à la santé. Regardez l’exemple des Health Class aux États-Unis. Les cours y sont même notés.

Une profession qui a de l’avenir Depuis 1991, le groupe PHR développe un ensemble de services spécifiques aux enseignes de pharmacie Viadys et Pharma Référence. Ses objectifs : faire de l’officine un pôle santé, un espace d’accueil et de conseils dédié à la prévention, au suivi des pathologies et des traitements.

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Le sida en France en 2007 140 000* personnes environ sont séropositives. 6 500** ont découvert leur séropositivité. 80 000 sont prises en charge au titre de l’affection longue durée. 1  000 cas de sida sont diagnostiqués. * Rapport 2008 ONU sida ** Institut national de veille sanitaire

PS : Voudriez-vous donc faire entrer cette « matière » à l’école ? LB : Absolument. Les risques de l’obésité, les méfaits du tabac entre autres doivent être enseignés au même titre que l’histoire ou la géographie. Il est vrai que ce n’est peut-être pas le travail des professeurs. Je le dis au ministre de l’Éducation Nationale et à la ministre de la Santé, mes 2 700 pharmaciens sont à leur disposition. Je pense que l’école doit s’ouvrir à tous les professionnels de la santé. Je regrette aussi par exemple qu’il n’existe pas sur une chaîne publique aux heures de grande écoute une émission de santé pour les enfants.


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PS : La pharmacie pourrait-elle être un lieu de dépistage ? LB : Bien entendu, des infirmières devraient être présentes dans les officines. Pourquoi ne pourraient-elles pas surveiller la tension des patients, réaliser des tests de dépistage, y compris les tests rapides du sida ? Elles devraient être un des maillons indispensables de la chaîne de santé. Leur présence permettrait d’éviter le recours aux nombreux tests en libre accès sur Internet. Ces tests, on le sait, comportent beaucoup de risques et d’effets pervers. Ils peuvent être faussement positifs sans compter qu’ils laissent le patient seul devant le résultat. Dans le cas du VIH, les conséquences sont parfois dramatiques. La pharmacie est proche et accessible à tous, elle représente parfois le seul lien, pour une catégorie de patients, avec une structure de santé.

Je pense que l’école doit s’ouvrir à tous les professionnels de la santé. […] les 2 700 pharmaciens du groupe pHR sont à la disposition du ministère de l’éducation nationale et de la santé.

Association

PS : Cette nouvelle définition du rôle du pharmacien risque d’en irriter plus d’un. LB : En ce qui concerne l’épidémie du sida, j’ai vu beaucoup de malades, j’en ai vu mourir certains. On ne peut pas rester insensible. Le dépistage permet de sauver des vies. 30 000 personnes en France ignoreraient leur séropositivité. Faciliter le dépistage est indispensable. Dans notre profession, certains ne se sentent toujours pas concernés, cela me révolte et je veux le dénoncer. Nous avons su mettre en vente libre les seringues aux usagers de drogue en 1987 pour faire reculer le sida. Nous devons encore et toujours lutter contre les idées reçues. Je suis très fier de participer à ce partenariat entre des acteurs privés et des autorités de santé dans le seul intérêt de la santé publique. Les pharmaciens peuvent et doivent s’impliquer dans toutes les actions qui feront reculer la maladie. l *Le groupe PHR est actionnaire de la société Com’Access éditrice du magazine Pause Santé. / PA u se s a n té /

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pause gourmande

nutrition goût DÉGUSTER plaisir

brèves

Apprendre

UN VENTRE PLAT Cette méthode globale élaborée par le laboratoire canadien Leblanc arrive en France. Elle consiste dans la prise de 2 pilules. La première réduit les ballonnements et stimule la digestion, la seconde agit sur la rétention d’eau. On complète ce programme avec un produit qui relance la circulation sanguine et un autre qui raffermit la peau. Le plus : un livret d’accompagnement qui propose des recettes light et des astuces nutrition. Concept ventre plat, 29,90€, disponible en pharmacies et sur le site www.pnleblanc.fr

À tester Un étonnant dessert composé de glace, de morceaux de fruits (cranberry, groseilles et framboises) et de céréales complètes : trois couches moelleuses ou croquantes qui jouent le contraste. Sans colorants, sans arômes artificiels et sans conservateurs. Frusi, 3€ en grande distribution.

Mâcher c’est la santé Souvent mous, prédécoupés, nos aliments modernes contiennent un fort taux énergétique dans un faible volume. Résultat : nous avons perdu l’habitude de mâcher. Pourtant, le mouvement améliore la digestion et envoie un signal de satiété au cerveau. Bien mastiquer permet de manger moins et d’éviter les petits creux. Choisissez régulièrement des aliments solides à bon potentiel « masticatoire » et prenez le temps de savourer.

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Les fruits qui donnent la pêche


Source de vitamines et de minéraux, les fruits de l’été sont des trésors de santé. Profitez de la saison pour en faire une cure et découvrir leurs vertus !

par ghisl aine andréani

L’abricot un allié de la peau 45 calories pour 100 g

Très riche en bêtacarotène que l’organisme transforme en vitamine A indispensable à la croissance, à la qualité de la peau et de la vision, il joue aussi un rôle important pour protéger des maladies cardio-vasculaires, des infections et lutter contre le vieillissement cellulaire.

À savoir : en écrasant 2 ou 3 abricots à l’aide d’un mixer, vous obtiendrez un masque de beauté pour le visage recommandé en cas de peau très sèche. La pulpe d’abricot calme aussi les coups de soleil.

La figue un accélérateur du transit 80 calories pour 100 g

Fraîche, elle est assez peu énergétique, mais elle est très riche en fibres, en minéraux, notamment en potassium, en calcium et en fer. Elle stimule les intestins et se révèle efficace pour soigner les petits maux de la bouche (aphtes, gingivite). Elle s’administre alors en bain de bouche (faites bouillir 8 à 10 figues fraîches pendant 10 minutes dans 1 litre d’eau). Vous pouvez aussi la consommer en infusion (25 à 30 g de feuilles fraîches par litre d’eau) à raison de 2 tasses par jour pour régulariser des règles capricieuses.

© Edyta Pawlowska/Fotolia ; iStockphoto

Le cassis un bon anti-âge

60 calories pour 100 g Doté de fibres, de vitamine C et, plus encore, de minéraux (potassium, calcium, magnésium), d’oligo-éléments y compris les plus rares (sélénium, cobalt, chrome), c’est l’aliment qui permet de lutter efficacement contre les effets du vieillissement cellulaire. Il contient également des tanins qui forment la vitamine P, protectrice des vaisseaux sanguins.

La cerise un diurétique naturel

Les fraises un réservoir de tonus

Les vitamines C, A, B et E que ce fruit renferme permettent de lutter contre l’anémie et d’améliorer les défenses de l’organisme. Sa teneur en eau, en potassium et en sorbitol, lui confère des vertus diurétiques et détoxifiantes. La cerise chasse la fatigue, éclaircit le teint et combat les douleurs.

Les 9 variétés que l’on trouve sur les marchés contiennent des fibres, de la vitamine C (plus que l’orange), du potassium, du calcium et du magnésium. Elles apportent énergie et vitalité. Écrasées puis étalées sur le visage, elles donnent un coup d’éclat à la peau.

La myrtille une amie des yeux

Le melon un excellent reminéralisant

Ces petites baies bleues contiennent une substance précieuse qui, en fortifiant la rétine, améliore la vue plus particulièrement à la nuit tombante. Son principe actif soulage la fatigue visuelle et protège la vascularisation de l’œil. De plus, sa teneur en vitamine C, en provitamine A et en sels minéraux stimule la croissance et la mémoire. Le jus d’airelles, à raison de 300 mg par jour, réduirait de près de 50 % les infections urinaires.

Pauvre en sucre, il convient aux personnes qui suivent un régime amaigrissant. Sa chair orangée, intéressante pour sa teneur en provitamine A et en vitamine C, apporte minéraux (potassium) et oligo-éléments.

60 à 77 calories pour 100 g

16 calories pour 100 g

La pastèque un puissant désaltérant 30 calories pour 100 g

Outre sa teneur en fibres et en vitamines, ce fruit peu calorique est très riche en eau. Idéal pour apaiser la soif par temps chaud, il est sans risque pour la silhouette.

36 calories pour 100 g

31 calories pour 100 g

La pêche un atout jeunesse 52 calories pour 100 g

Sa pulpe à la cellulose très fine est bien tolérée par l’estomac. Son sucre stimule la sécrétion des glandes digestives et son apport en vitamine C, dont l’action est renforcée par la présence de vitamine E, ralentit le vieillissement. La pêche est aussi le fruit de la beauté : une pêche écrasée et appliquée sur le visage calme et détend les traits. l / PA u se s a n t é /

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> NUTRITION

Faut-il chasser le gras de notre alimentation ? Tout dépend lequel. Suivez le guide.

par luc biecq

mets de l’huile… Un carburant cellulaire Ne cherchez surtout pas à supprimer toute trace de gras de vos assiettes ! Car les acides gras, composants de base des matières grasses, aident les cellules à fonctionner. Les régimes très faibles en graisses sont donc déconseillés. Aujourd’hui, les chercheurs en nutrition, plutôt que de les condamner, préfèrent examiner leur rôle au sein de l’alimentation globale et du mode de vie. 36

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« On ne doit pas comparer les populations pauvres consommant peu de graisses mais beaucoup d’huile de palme avec des populations occidentales plus ou moins gavées de graisses alimentaires », explique Michel de Lorgeril, cardiologue, nutritionniste et chercheur au CNRS. Pourquoi ? « Parce que ce sont les abus et déficiences, donc les déséquilibres entre les différentes familles d’acides gras, qui peuvent constituer un problème. » Que conseille-t-il ?

« Référez-vous à un modèle alimentaire bien décrit et bien étudié scientifiquement. » Seul le modèle alimentaire dit méditerranéen lui paraît valable, avec ses sous-groupes. Les Grecs ont un régime très gras, les Catalans un régime plutôt pauvre en graisses. Les deux populations sont protégées contre les maladies cardio-vasculaires de façon identique. Que retenir des principes de ce régime ?

© Stockbyte/gettyimages

Chéri,


NUTRITION <

« L’utilisation de l’huile d’olive, la faible proportion de graisses animales et d’huiles végétales industrielles, autrement dit toutes les huiles autres que les huiles d’olive et de colza, et de bons apports en oméga 3 végétaux et marins. »

Le boom des oméga 3 Ces fameux oméga 3 sont dits essentiels car les cellules en ont besoin. Et ils doivent être apportés par l’alimentation car elles ne savent pas les fabriquer. Les Français, en moyenne, ne consomment quotidiennement que la moitié des oméga 3 dont ils ont besoin. Côté végétal, on les trouve dans la mâche, les épinards, les agrumes, les algues, les huiles de noix. Côté animal, on les trouve dans les poissons gras (maquereaux, harengs, sardines). La salade privilégiée du régime grec est le pourpier, assez semblable à la mâche, riche en oméga 3. Pour ceux qui respectent scrupuleusement ce régime et n’ont pas de problème de santé, le docteur de Lorgeril juge la gélule inutile. « Dans le contexte d’une prévention débutée tôt dans l’existence, la consommation de capsules d’huile riche en oméga 3 n’est pas utile même si elle reste totalement sans danger. »

les femmes aussi Bien des cardiologues sont aujourd’hui inquiets en constatant l’augmentation des infarctus du myocarde chez des femmes jeunes. Selon Michel de Lorgeril, l’idée que leurs hormones les protègent des maladies cardio-vasculaires, au moins jusqu’à la ménopause, est fausse. C’était apparemment le cas quand elles avaient un mode de vie différent des hommes. « Avec l’augmentation du stress professionnel, de la consommation du tabac, de la sédentarité et du fast-food, les femmes ont atteint un risque de maladies cardio-vasculaires presque comparable à celui des hommes à âge égal et ne sont apparemment plus protégées par leurs hormones. »

car mieux vaut ne pas faire le pari qu’ils vont d’emblée adopter une diète méditerranéenne parfaite. » Michel de Lorgeril signale aussi un effet contre l’asthme. Ils pourraient également améliorer les troubles de la mémoire et de l’humeur.

Quels oméga ?

Comparer les vertus des divers oméga est réducteur, selon Michel de Lorgeril. « Les oméga 9 ne sont pas essentiels, nous savons les fabriquer à partir d’autres acides gras provenant de l’alimentation. Il faut surtout faire la différence entre les oméga 9 d’origine végétale ou animale. » Une vulgarisation rapide conseille parfois beaucoup d’oméga 3, un peu Présents dans les produits industriels, ils augmentent de 6 et peu de 9. le risque de maladies cardio-vasculaires. L’Agence française Selon l’expert, de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) recommandait cela n’a aucun en 2005 une proportion inférieure à 1 g pour 100 g de produit. La plupart des croissants artisanaux dépassent ce seuil. sens. Personne ne Aucun projet de réglementation européenne ne prévoit peut calculer sans de signaler la présence des acides gras trans. Ils sont déjà cesse la quaninterdits dans les restaurants de villes américaines tité de chacun comme New York ou Seattle. des acides gras lors de ses repas Sur avis médical quotidiens. Sachez que le régime médiUne supplémentation peut toutefois terranéen est pauvre en oméga 6, que s’avérer nécessaire suivant le contexte l’on trouve dans des produits à base de médical. « Certains médecins ont recomtournesol et de maïs. Bien des nutritionmandé la prescription de capsules d’huiles nistes jugent que nous en consommons riches en oméga 3. Elle peut être indispendéjà trop. Michel de Lorgeril propose donc sable quand il est urgent d’intervenir pour de penser non pas à l’oméga en tant que protéger la vie des patients en cardiologie, tel mais au modèle de nutrition.

Les acides gras trans

« Le principal oméga 9 est l’acide oléique. S’il est apporté par l’huile d’olive ou l’huile de colza, on peut en consommer beaucoup. S’il est apporté par le gras de la viande, il faut en manger le moins possible. C’est pourtant toujours de l’acide oléique. » Limitez donc les acides gras saturés (charcuteries, viandes grasses, biscuits apéritif) qui augmentent le mauvais cholestérol et favorisent les maladies cardio-vasculaires et mettez du vert dans vos assiettes ! Dopez vos salades avec de la mâche et ne résistez pas à la sardine fraîche et grillée, un des plaisirs de l’été. Avec 0,25 g d’oméga 3 pour 100 g, la mâche est la salade la plus riche en oméga 3. Cela représente 12 % de l’apport quotidien. Le hit-parade des salades riches en oméga 3 : mâche, batavia, frisée, laitue, scarole. l à lire Le pouvoir des oméga 3, de Michel de Lorgeril, éditions Alpen. Cholestérol, mensonges et propagande, de Michel de Lorgeril, Thierry Souccar éditions.

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Vacances ! par Luc Biecq

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été <

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conseils pour les réussir

1. Je prévois mes dépenses

« Tout le monde disait que les vêtements en Floride étaient deux fois moins chers qu’à Paris », explique Sophie, partie pour Miami avec une valise cabine pour un séjour de 12 jours. « C’était vrai. Seulement, les tentations sont 10 fois plus nombreuses. » La passion du shopping explose son budget. « J’en étais à refuser de dîner au cas où je trouverais une robe de plus. » Mais de retour à Annecy, où la robe d’été ne se porte que quelques semaines par an, elle réalise son erreur. « Chez moi, j’avais l’impression de ressembler à Paris Hilton au pays de Heidi, tout ce que je déteste. » Son dos-nu lamé argent, elle l’a tout de même porté une fois. Elle a une photo qui le prouve.

© 2009 Masterfile Corporation

2. J’oublie les contraintes

Jusqu’en 2008, Charlotte adorait se lancer des défis. Son pire souvenir ? « Je voulais me limiter aux crudités dans un club doté d’un buffet gargantuesque où le punch faisait office d’eau de table. J’ai tenu 4 jours et j’ai craqué. » La résolution qui est impossible à respecter est une manière très efficace de rater ses vacances, mais celle qui aide à prendre soin de soi est constructive (« Je ne boirai jamais plus de trois tequilas la même soirée. »). Ne partez donc pas avec, en tête, quelques bonnes résolutions du genre : je perdrai 3 kg en une semaine, je ne ferai pas l’amour avec un inconnu, même s’il s’appelle Jésus, qu’il est brésilien et top model… Car la bonne résolution non tenue renforce un virus qu’on s’inocule avec facilité : la culpabilité. Un jour, une amie de Charlotte, qui se la joue chaste, lui a confié avoir fait l’amour avec son amoureux, un pur modèle de perfection, une heure après l’avoir rencontré. Les chemins du bonheur ne passent pas toujours par les sentiers de la vertu.

3. Je bouge de chez moi

L’envie de se distinguer, d’éviter les embouteillages et les plages surpeuplées ou de chouchouter son intérieur sont autant de bonnes raisons de ne pas voyager pendant les vacances. « Deux étés de suite, je me suis promis de repeindre ma salle de bains », raconte Clémence, convaincue que les travaux manuels, qu’elle aime autant que la musique militaire, lui changeraient les idées. Résultat ? Elle a lu les magazines people allongée sur son canapé sans donner le moindre coup de pinceau. « C’est lorsque j’ai reçu les photos de mes copines à la plage que j’ai admis avoir besoin d’une coupure. » Car si le mot « vacances » vient du latin vacare, qui signifie « être libre, inoccupé », il correspond dans notre imaginaire à un changement de lieu, de climat et de repères. Bouger, c’est s’offrir une respiration.

4.

Je pars avec une « vraie » amie La copine de lycée est parfois un choix par défaut. « Frédérique, je la connais depuis 15 ans. Elle est plaintive mais je pensais l’aider », raconte Johanna. Dès l’aéroport, ladite Frédérique reste rivée à son oreillette, pourchassant un garçon rencontré la veille. Dès lors, elle invente et décrit l’histoire qu’elle vivra à son retour avec cet homme parfait, selon elle. Une fois le pied posé à Djerba, la Bridget Jones version berrichonne décèle en chaque mâle qui approche sa copine un dangereux prédateur. Faut-il partir avec sa vieille copine ? Oui, si elle sait positiver. Non, si elle risque de révéler sa face cachée de… boulet.

Joignable ou pas ? Flipper à peine arrivée à l’aéroport ou à la gare parce qu’un client veut à tout prix signer le 15 août pendant votre absence ou que la stagiaire va vamper l’équipe, ça ne sert à rien. À moins de bosser au même tarif que Madonna, qui a une armada d’assistants, les vraies urgences sont rares. Envoyez un mail pour prévenir de votre absence et signalez sur votre messagerie de portable que vous êtes en vacances ! C’est le début de la coupure nécessaire au ressourcement.

Le groupe terroriste Un safari écolo en Inde, c’était le rêve de Lauriane. « Quand nous sommes montés dans un gros 4X4 à Jaipur, personne n’a rien dit, il était climatisé. Ensuite, chacun voulait de l’huile bio, du lait de chèvre certifié, c’était n’importe quoi… » Depuis, Lauriane appelle les hystériques du bio des  Khmers verts. De quoi rougir de colère…

5.

Je choisis la bonne destination Le charme slave, le calme, les vraies rencontres, Marie en rêvait. Ludza, en Lettonie, paraissait être une province pleine d’atouts. C’était moins commun que Palavas-les-Flots. « Les filles sont blondes, minces, magnifiques. Mon mec passait sa vie à se déboîter le cou. Dès que nous avons quitté l’aéroport, j’ai compris pourquoi le pays était peu visité. L’apprentissage du letton demande plus de 15 jours… » Depuis, Marie a admis que l’Europe culturelle était en construction. Cette année, elle part découvrir Le Pouliguen. l / PA u se s a n té /

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Un bout de salade coincé entre les dents, une porte ouverte au mauvais moment, un lapsus qui gâche tout… et on a juste envie de disparaître six pieds sous terre. Dédramatisez ! Ces grands moments de solitude sont absolument nécessaires. Explications.

Souriez

pa r AG N È S R O G E L E T Av e c l e p o i n t d e v u e d e C h r i sto p h e A n d r é , p s y c h i a t r e e t p s y c h o t h é r ap e u t e .

de vos Petite et grosse honte, quelle différence ? La honte est une famille d’émotions à plusieurs niveaux. Au bas de l’échelle, la gêne ou l’embarras qui font plutôt sourire. En haut, on subit l’exclusion. Deux regards entrent en jeu. Celui de la société, qui peut juger l’événement grave et le sanctionner. Et le sien propre, car tout dépend aussi du degré avec lequel on se persuade de ne pas avoir été à la hauteur. Mais si la honte s’accompagne souvent de culpabilité, il ne faut pas 40

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confondre ces deux ressentis. La honte remet en question notre personne devant les autres et la culpabilité nos actes. Ainsi, on se sent coupable d’avoir mal agi en fouillant en secret dans les poches de son conjoint… avant d’en avoir honte !

D’où vient cette émotion ? Ce sentiment d’infériorité prend racine dans l’enfance, période des apprentissages et de l’identification. Certains parents, sans être conscients de mal agir, adoptent un style éducatif dévalorisant.

Un père, par exemple, discrédite ou rabaisse son fils devant les autres pour qu’il reste modeste. Des petites humiliations subies de la part d’enseignants ou de camarades laissent aussi des traces. Mais à tous les âges, le milieu social auquel on appartient impose ses règles. Et plus elles sont strictes, plus on risque le faux pas.

Pourquoi a-t-on parfois du mal à les oublier ? Nous pensons que ces couacs anodins mettent à nu nos faiblesses et nous

© Image Source/gettyimages

petites hontes


Ps ycho <

dévalorisent aux yeux de la société. En effet, l’homme est un animal social et la mémoire collective de notre espèce nous dicte inconsciemment que rester intégré à sa « tribu » est vital tandis qu’être isolé expose aux dangers. Ces petites hontes réveillent la peur de perdre la considération des autres et donc d’être exclus du groupe. Plus les témoins sont nombreux ou importants pour nous (futur employeur, amoureux), plus nous sommes touchés au point de ressasser la scène des années durant. Mais, au fil du temps, prend place une représentation imaginaire de la situation embarrassante, d’où un sentiment de mal-être.

Quels sont leurs aspects positifs ? Subir ou assister à ces petites hontes ponctuelles renseigne sur ce qu’il est socialement désirable de faire et permet de se conformer aux modes, aux usages, aux conventions sans entrer dans la soumission ni la domination. Elles apprennent l’humilité. Égrenées comme des petits cailloux blancs tout au long de la vie, elles montrent le chemin vers le respect des autres et une meilleure connaissance de soi. Car elles mettent souvent en relief un décalage entre ce que l’on souhaiterait montrer de soi et ce que l’on est en réalité.

Comment les gérer ? Il faut accepter d’être imparfait et de ne pas tout maîtriser ! Être surpris en flagrant délit de maladresse ou de mensonge anodin suscite plus souvent la sympathie que le rejet. Profitez des réactions que provoque la situation pour établir un lien cordial avec les témoins. Une réaction positive éloigne le risque d’exclusion et désamorce un éventuel jugement négatif des autres. Elle évite aussi de ruminer sa colère envers soi et ceux qui font des remarques. Les ratages font partie de la vie en société… nul n’y échappe ! Profitez-en pour en tirer des leçons. Apprenez à faire taire cette petite voix en soi qui murmure « tu es nul », en séparant ce qui relève du comportement et de la personnalité. Revisitez mentalement la scène avec objectivité. La solitude et le silence aggravent le sentiment de honte et le chronicisent. N’hésitez pas à raconter vos anecdotes quitte à en rire, comme ces internautes qui confient leurs déboires sur le site www.viedemerde.fr ! l

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La peur de rougir, ça se soigne Cette phobie sociale appelée l’éreutophobie concernerait près de 10 % de Français. Les joues s’empourprent sous le coup d’une gêne ou de l’obligation de prendre la parole. Les autres ricanent « Pourquoi tu rougis ? » et le feu remonte ! Le cœur s’emballe, parfois le visage et les mains transpirent, la bouche s’assèche, les jambes flageolent. Ces manifestations sont dues à une hyperactivité du système nerveux sympathique, indépendant de notre volonté. Que faire ? Suivre une thérapie comportementale pour s’entraîner à l’exposition aux situations intimidantes. Recourir aux médicaments (antidépresseurs ou bêtabloqueurs) ou à la chirurgie (section du nerf sympathique), des solutions qui ne sont pas sans effets secondaires. Pour plus d’infos : connectez-vous sur www.ereutophobia.new.fr.

.Déboires et. .confidences. La maladresse

« C’était un soir d’été. J’avais 6 ans. Mes parents recevaient des amis dans le jardin. Maman a versé du café dans les tasses de ma dînette pour que je porte le plateau aux invités. Prudente et intimidée, j’ai tout renversé. Ils ont ri. Mais moi, je ne jouais pas. C’était terrible ! J’ai couru me cacher. » (Martine, 53 ans)

La malchance

« J’ai ouvert la porte des toilettes alors qu’une cliente, assise, était en pleine action ! J’étais si gênée de son embarras et du mien que je lui ai raconté que j’avais vécu la même situation des années auparavant. Cela a dédramatisé le côté peu glamour de cette entrevue ! » (Sarah, 35 ans)

Le détail qu’on ignore

« J’étais en boîte et mon pantalon a complètement craqué au niveau des fesses. Les filles étaient mortes de rire. Comme je ne m’en étais pas aperçu, je dansais et riais avec elles… Puis mes amis me l’ont enfin avoué. J’étais très vexé qu’ils aient attendu pour me le dire et je m’en voulais de n’avoir rien vu. Je suis rentré chez moi. »

(Bruno, 43 ans)

les livres • Les états d’âme, un apprentissage de la sérénité, Christophe André, éditions Odile Jacob. • Les petites hontes, Docteur Frédéric Saldmann, éditions Flammarion.

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> Animaux

Pépette en voyage Contrairement aux idées reçues, partir avec votre animal de compagnie reste une mission très possible. Il suffit de s’y préparer. par Pascal turbil

Hôtels, chambres d’hôtes, campings, locations, restaurants… La première démarche est de s’assurer que votre chien ou votre chat y sera accepté. La réponse dictera la destination et la formule. Il existe des sites qui peuvent vous aider : Bertrand Vacances, Interhome ou Abritel. Mention spéciale aux 1 000 meilleures adresses de www.jevoyageavecmonchien.com et www.hotdogholidays.com.

Papiers, s’il vous plaît ! Depuis octobre 2004, Pépette a besoin d’un passeport européen (pour chiens, chats et furets). Ce document, délivré exclusivement par un vétérinaire, recense les informations suivantes : l’identification par puce électronique de plus en plus exigée à l’étranger (ou le tatouage pendant une période transitoire), les vaccins et les antécédents médicaux. Attention, les animaux de moins de 3 mois n’ont pas le droit de quitter le territoire. Tous les détails et les vaccins exigés sur www.veterinaire.fr.

Comment transporter Pépette ? Cette fois, tout est prêt, il n’y a plus qu’à partir. Si vous voyagez en voiture, il n’existe pas de règlement, sinon que votre animal ne doit pas être libre dans l’habitacle. Idéalement, il doit voyager dans le coffre du break, séparé des passagers par une grille ou un filet. Vous pouvez aussi l’installer dans son sac de transport posé sur le sol afin d’éviter toute blessure en cas de freinage brusque. N’oubliez C’est le nombre de chats et de chiens pas de faire des abandonnés chaque année en France. pauses (détente En raison de la crise, les prévisions et pipi). Ne le laissez pour cet été sont pessimistes. pas le nez au vent Société protectrice des animaux à la fenêtre.

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C’est dangereux et il risque une conjonctivite. En train, il faut s’acquitter d’un billet qui varie selon la taille de l’animal (à partir de 5,10 €). Même principe en avion, excepté pour les tout petits animaux qui voyagent sur vos genoux.

Bon à savoir : les lieux interdits Tous les parcs naturels de France sont interdits aux animaux domestiques (certains parcs régionaux les admettent tenus en laisse). L’essentiel des plages leur reste également interdit, sauf cas rares et durant des horaires précis. L’amende est de 11 € pour les contrevenants. 30 millions d’amis propose une carte détaillée des plages de France qui les accueillent. Consultez www.30millionsdamis.fr.

Une fois sur place Votre animal est comme vous, il craint les insolations et la déshydratation. Évitez de le promener aux heures les plus chaudes et faites-le boire régulièrement. Examinez son pelage pour détecter les tiques. Le sable et le sel peuvent irriter sa peau, rincez-le très soigneusement à l’eau douce après la plage. Surveillez ses oreilles et ses coussinets pour dépister les épillets. Ne changez pas son alimentation, Pépette ne goûte pas la gastronomie locale… Tous les conseils sur www.ilspartentavecnous.org.

Pour ceux qui restent Pour ceux qui ne peuvent vraiment pas emmener leur animal de compagnie, il reste la solution classique de la pension (autour de 200 € par semaine). Mais d’autres services se développent comme Canicrèche (www.canicreche.fr) avec promenade, sport, repos, espaces ludiques et respect du rapport dominant/dominé (environ 400 € par semaine). Autre possibilité avec la famille d’accueil (Gardicanin, entre autres) ou le « home sitting », des bénévoles viendront s’occuper de Pépette à domicile (www.ilidor.com). l

© Asaflow, Pierre, Scott Waby, Annette Shaff/Fotolia

Assurez-vous que Pépette est la bienvenue




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