Partages - Textes et informations pour le 36e congrès du PCF

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cécile dumas /Alpes-Maritimes/

Front de gauche : le rassemblement pour le changement !

Pour que mes propos soient clairs, je vais commencer par enfoncer une porte ouverte. Pour moi, il n’a jamais été question de choisir entre le Parti communiste et le Front de gauche. Je choisis les deux ! Pour continuer, pour renforcer, pour élargir, pour réussir le Front de gauche, nous avons besoin d’un parti communiste nouveau, fort de son collectif militant, de sa capacité à se renouveler, à réfléchir, à échanger et à lutter. Alors que voulons-nous avec le Front de gauche ? Changer la société, changer ce système si injuste qui ne fait qu’aggraver les inégalités, asphyxier la planète, cultiver la cupidité et l’égoïsme ! Ce changement, nous ne voulons pas seulement le théoriser mais le vivre, le rendre réel et donc devenir majoritaire avec une politique de gauche en capacité de répondre aux besoins sociaux, écologiques, internationalistes, pacifistes…

Alors pour cela que faire ? Comment bousculer la montagne institutionnelle de la 5e République qui favorise l’alternance et pas le changement ? Comment franchir le mur de la crédibilité de notre projet ? Comment rassembler tous ces gens qui ne supportent plus ce monde, tous ces gens à la recherche d’une vie meilleure et d’un nouvel espoir pour de nouveaux progrès et de nouveaux droits ? N’est-ce pas en permettant l’apport de toutes celles et ceux qui ont cette volonté ? Si un parti seul était capable de le faire, cela se saurait… D’ailleurs je suis persuadée qu’il vaut mieux plusieurs partis qui s’accrochent de temps en temps qu’un parti unique qui se déchire ! Non, le Front de gauche n’a pas besoin d’être une organisation qui réunit des organisations mais plutôt un mouvement perpétuel de rassemblement d’organisations, de militants divers et variés et surtout un mouvement qui permet à tout individu peu habitué aux luttes collectives,

aux constructions collectives à faire de la politique. Et ces gens-là ont besoin d’espace libre, d’engagement individuel. S’ils veulent aller plus loin, s’ils ont besoin d’une organisation, d’un parti politique, ils choisiront en apprenant à les connaître. Mettons-nous en capacité à participer à la création de « coopératives politiques » qui débattent, qui construisent, qui agissent dans un seul but : le changement et le vrai ! Ces « coopératives politiques » du Front de gauche peuvent s’organiser au plus près des gens : par ville, par réunion de villages… pour partager nos convictions, partager nos idéaux de gauche, pour réunir tout le peuple de gauche et permettre de faire partager nos convictions, nos projets. Nous pourrons alors travailler ensemble aux étapes suivantes de notre rassemblement pour permettre un vrai changement de Gauche, sans adjectif, simplement réussir à installer LA GAUCHE dans notre pays et au-delà

aline guitard / Rhône / Quel avenir pour le Front de gauche ? La question se pose sans cesse depuis le lancement de notre collectif en février 2009. D’élections (5 échéances en 3 ans et demi) en luttes nationales (la Poste) ou locales (la Régie Publique de l’eau), il n’a cessé de grossir : militants du PCF, du PG et de GU, puis de nouvelles forces, pour la plupart non-encartées politiquement mais venant du mouvement syndical et associatif, tous à la recherche d’une issue politique à la crise que nous traversons... Notre fonctionnement est collectif : blog, page Facebook et mailing liste sont co-gérés par des militants du collectif, représentant la diversité de notre groupe, les tracts et les actions sont organisés de même et cela fonctionne ! Le principe du respect de tous, la reconnaissance du rôle spécifique des différents partis, le dialogue

pour aller au consensus sans omettre les questions qui fâchent ou font débat... C’est ce qui nous permet de créer une réelle dynamique ! Et dans ce cadre, le PCF ne se dilue pas, ne se perd pas mais au contraire se renforce en nombre d’adhérents et s’exprime clairement, dans le collectif comme de façon autonome dans l’espace public. Pourtant les enjeux de structuration, au-delà de ce type de collectifs locaux, se posent : comment financer le matériel, comment créer du lien entre les collectifs, comment gagner en cohérence, en visibilité ? Les citoyens non-encartés qui nous rejoignent depuis les élections de 2012 sont de plus en plus des nouveaux venus sur le terrain politique : ils viennent au Front de gauche parce qu’ils ont enfin le sentiment que c’est leur place, que ce Front politique leur appartient

et peut leur permettre de s’exprimer et de lutter. Ils ne nous demandent pas forcément une carte à prendre. Mais ils réclament un espace de débat où leur réflexion pèse et parvenir à le créer est un enjeu de taille. Cela prouvera notre capacité à inventer une réelle démocratie au sein de toutes les structures de ce pays. Nous devons échanger à l’échelle des villes, des départements et nationalement en donnant toute leur place aux citoyens sans carte. Il nous faut repenser le Conseil National du Front de gauche pour créer de meilleurs liens avec les collectifs locaux, en intégrant plus de représentants de la société civile. Ce qui peut exister dans notre collectif, fort de 160 hommes et femmes d’horizons différents, doit être possible plus largement, car c’est ce qui fonde notre conception du monde.

force. Les huit ateliers du Front de gauche, initiative prise début septembre pour travailler des thématiques et ouvrir des fronts, ne s’est poursuivie qu’au travers de deux Fronts thématiques, le Front de gauche départemental de la Santé, et le Front de gauche départemental pour l’École. Ils ont pris plusieurs initiatives mais n’arrivent pas à grandir, à intéresser et à suffisamment impliquer des syndicalistes, des citoyens, etc… C’est pourquoi, nous devons trouver les moyens de mettre en mouvement, de permettre la créativité, d’expérimenter des formes nouvelles de travail et de partage et c’est forcement lié à l’impulsion nouvelle que nous souhaitons donner à notre parti pour qu’il soit un parti d’émancipation, d’action, de rassemblement, parce que le Front de gauche est l’une des dimensions majeures de ce rassemblement. Nous pencher sur notre parti pour l’aider à prendre un nouvel élan, trouver les meilleures

voies pour créer les conditions de la révolution citoyenne, porter l’exigence d’une démocratisation toujours plus poussée de nos pratiques et notre organisation, faire participer réellement le plus grand nombre au combat commun est donc essentiel dans le moment présent. Notre congrès peut nous permettre de prendre ce chemin et d’engager en même temps une nouvelle étape du Front de gauche. Nous pouvons avancer vers la proposition faite dans la base commune de « coopération » mais, si nous voulons faire du Front de gauche un grand mouvement capable de bousculer le rapport de forces, c’est urgent dans le moment présent, il faut que cette coopérative du Front de gauche puisse être clairement identifiée comme le moyen, le lieu utile pour faire grandir le rapport de forces et non pas comme une structure rajoutée aux autres composantes du Front de gauche.

martine gayraud / Gard /

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Nous voulons écrire la saison deux du Front de gauche, je crois qu’aujourd’hui c’est nécessaire et cela ne peut se dissocier de la réflexion que nous menons concernant notre parti. Cette construction politique nouvelle, ce rassemblement dans une démarche ouverte est aujourd’hui un peu en panne après le formidable moment de la campagne électorale présidentielle et législative où des milliers de gens nous ont rejoints pour participer. Quelque chose nous manque. Nous restons un peu coincés dans nos organisations politiques, comme un couple qui reste ensemble parce qu’il a partagé de bons moments sans trouver les conditions d’un nouvel élan, d’une réelle dynamique qui le propulse vers l’avenir. Les diverses expériences d’assemblées citoyennes ou de coordination dans mon département, ne permettent pas de faire grandir notre rassemblement, de lui donner plus de

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