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Modes, arts et créations à Paris

Cameron Diaz Mick Jagger Megan Fox Lena Dunham

Spécial

Mode

Fourrures chics et inspiration sixties

Les nouveaux talents italiens Palacescope

l’agenda très parisien

N U M É R O

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English Text




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Sommaire

PalaceCostesest édité par la société PalacePresse. Gérant Claude Maggiori Rédaction: 64rue Tiquetonne, 75002 Paris. 0144 88 24 94 palace@palacepresse.com le magazine cadeau

N° 5 4

Septembre/Octobre 2014

26

La Météo des Tendances

26. Rentrons trans. 28. Sur-réel. Back to BBQ. 30. Langage des signes. Fluo Flair. Nouvelles normes. Sur un fil. 32. Crèmes fouettées. Poudres éclatantes. Couleur à bloc… 34. Ma rubrique à moi. Jamais sans ma chemise. 36. La mode en pèlerinage. Gourmands associés. 38. Service Palace.Le top 5 du 5e quartier . La bouchée à la reine ou la consécration des abats. Mais où se tailler un tablier de sapeur ?

44

Ta l e n t s

44. Cameron Diaz

«Mon corps n’a plus de secrets…»

48. Mick Jagger.«Ralentir? Jamais!» 50. Megan Fox.«Je me sens tout sauf superficielle» 52. Lena Dunham.La voix de sa génération. 54. CharlineVanhoenacker. La pertinente. 56. AlexandreMalsch. Les jeunes lui disent Melty. 58. Sarah Lavoine.«Oser les mélanges». 60. Charlie Le Mindu.Sculpteur capillaire. 64. Julien Marinetti.«Ma Porsche et moi».

Spécial Mode 66

66. L’atelier Pallas.«Petite » maison de couture. 70. Leonard. Moderne fluidité. 74. Marcel Marongiu.Le vêtement, c’est de la séduction. 76. Jean-Claude Jitrois.Le Cuir dans la peau.

Automne chic 78

Inspiration sixties Photographies Richard Bernardin

PHOTOGRAPHIE DE COUVERTURE : Richard Bernardin@Agence Saint Germain. Mannequin: Klaudia Bulka @Silent. Elle porte un blouson en cuir et tweed Louis Vuitton et un top rayé en maille noir et blanc Azzedine Alaïa. Styliste:June Nakamoto @Shotview. Coiffeur: Olivier Schawalder @Agence Saint Germain. Maquilleuse: Hélène Vasnier @Artlist. La série a été réalisée dans un hôtel particulier du Ve arrondissement de Paris, en vente sur www.architecturedecollection.fr PA LACE COST ES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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Directeur de la rédaction, directeur de la création Claude Maggiori Direction mode Anne Delalandre Mise en page et retouches Nader Kassem Responsable photo Lucie Gouze English Text Tom Ridgway Secrétariat de rédaction Philippe Bottini Assistante et assistante de rédaction Lucie Tigoulet contact@palacepresse.com

Ont collaboré à la rédaction: Virginie Bertrand Sarah Bouasse Anne Carpentier Anne Delalandre Maximilien Delvallée Lauriane Gepner Charlotte Guillemin Lucie Gouze Patricia Khenouna Philippe Latil Oscar Léon Juliette Michaud Robert Puyal Bertrand Raison Sandra Serpero Patrick Thévenin Lucie Tigoulet Ellen Willer Photographies Richard Bernardin www.richardbernardin.com

David Drebin

www.daviddrebin.com

Filip Dujardin

www.filipdujardin.be

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Illustrations Marjolaine Brillant www.marjomargotte.net

Publicité Palace Presse 64 rue Tiquetonne, 75002 Paris 0144882494 Commerciale Marianne Tran,

mariannetran@palacepresse.com

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Imprimerie SEGO 95150 Taverny Fabrication Annick Torrès/Rivages Chromie&gravure Nader Kassem nader@naderkassem.com

ISSN 1955-9380 Dépôt légal à parution Diffusion: 40 000 exemplaires


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Sommaire

100 Le Tour du Monde des Jeunes Créateurs

Les nouveaux Talents italiens

100. A-Lab. 102. Daniele Carlotta. 104. Greta Boldini. 105. Gabriele Colangelo. Marco de Vincenzo. 106. Fausto Puglisi. 107. Au Jour le Jour. 108. Alberto Zambelli. 109. MSGM. Andrea Incontri. 110. Comeforbreakfast. 111. Andrea Pompilio.

112

Carnets de mode 112. Talons hauts en rouge et noir. 114. Cuir, pois, fourrure et plumes.116. Bottines bijoux. 118. Fureur fourrure.Givenchy, Céline. 120. Masculin ultra-féminin.Givenchy. 122. Capuches fourrure. Fendi, Dolce&Gabbana. 124. Contrastes électriques.Rodarte, Peter Pilotto. 126. Noir et nuances de gris.Lanvin. 128. Minis et cols roulés. Anthony Vaccarello. 130. Courbes et volants.Giambattista Valli. 132. Le come-back des sixties.Saint Laurent.

148

The Morning After Photographies David Drebin

156

Infomania

156. Les chaises de Paris. 158. Le presque vrai. 160. Solange au Costes. 162. Les sculptures qui dansent. 164. Mercedes Classe S.

171 Pa l a c e s c o p e

172. Expositions. Marcel Duchamp. Garry Winogrand. Katsushika Hokusai. Niki de Saint Phalle. Gilbert&George. Peter Lindbergh. Tom Arndt. Larry Clark. Alix Cléo Roubaud. Baccarat. Swedish Fashion Goes Paris. Cédric Klapisch. François Truffaut.Tim Parchikov. William Eggleston. 187. Laurent Le Bon. L’art en mouvement. 188. Estelle et Hervé Francès. L’art en ligne de vie. 192. Bonne adresses. 204. Musique & Night PA LACE COST ES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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des marques Le Sommaire

MODE Anthony Vaccarello. www.anthonyvaccarello.com Aperlaï. 28 rue du Mont-Thabor, ParisIer. www.aperlai.com Atelier Pallas. Au Bon Marché Rive Gauche et aux Galeries Lafayette. www.pallasparis.fr Azzedine Alaïa. 5 rue de Marignan, ParisVIIIe. 01 76 72 91 11. www.alaia.fr Balmain. 44 rue François Ier, Paris VIIIe. 01 47 20 35 34 . www.balmain.com Blugirl.www.blugirl.it Bottega Veneta. 14/16 rue du Faubourg Saint-Honoré, ParisVIIIe. 01 42 65 59 70. www.bottegaveneta.com Carven. 13bis rue de Grenelle, ParisVIe. 01 42 22 24 93. www.carven.com Casadei. Aux Galeries Lafayette. www.casadei.com Céline. 56 avenue Montaigne, ParisVIIIe. 01 40 70 07 03. www.celine.com Chanel. 31 rue Cambon 75001 , ParisIer. 08 00 25 50 05. www.chanel.com Christian Louboutin. 17 rue Jean-Jacques Rousseau, ParisIer. 00 800 10 19 19 19. www.christianlouboutin.com Courrèges. www.courreges.com Dior. 01 40 73 73 73. www.dior.com Dolce & Gabbana. 54 avenue Montaigne, ParisVIIIe. 01 42 25 68 78. www.dolcegabbana.com Dries Van Noten. www.driesvannoten.be Dsquared2. 247/251 rue Saint-Honoré, ParisIer. 01 42 86 54 66. www.dsquared2.com Emilio Pucci. www.emiliopucci.com Eres. 2 rue Tronchet, ParisVIIIe. 01 47 42 28 82. www.eres.fr Falke. Aux Galeries Lafayette. 0140 13 80 90. www.falke.com Fendi. 51 avenue Montaigne, ParisVIIIe. 01 49 52 84 52. www.fendi.com Giambattista Valli. 30 rue Boissy d’Anglas, ParisVIIIe. 01 40 17 05 88. www.giambattistavalli.com Gianvitto Rossi. 40 rue du Mont Thabor, ParisIer.01 49 26 96 43 . www.gianvitorossi.com Givenchy. 36 avenue Montaigne, ParisVIIIe. 01 44 43 99 90. www.givenchy.com Gucci. www.gucci.com Guy Laroche. www.guylaroche.com Iceberg. 12 rue du Faubourg Saint-Honoré, ParisVIIIe. www.iceberg.com Jimmy Choo. 376 rue Saint-Honoré, ParisIer. 01 58 62 50 40. www.jimmychoo.com Jitrois. 38 rue du Faubourg Saint-Honoré, ParisVIIIe. 01 47 42 58 85. www.jitrois.com Kenzo. 3 place des Victoires, ParisIer. 01 40 39 72 03. www.kenzo.com Lanvin. 01 44 71 31 73. www.lanvin.com Leonard. 48 rue du Faubourg Saint-Honoré, ParisVIIIe. 01 42 65 53 53. www.leonard-paris.fr Louis Vuitton. 101 avenue des Champs-Élysées, ParisVIIIe. 09 77 40 40 77. www.louisvuitton.com Maiyet. Aux Galeries Lafayettes. www.maiyet.com Marc Le Bihan. 22 rue Etienne Marcel, ParisIIe. 01 42 36 22 32. www.marclebihan.fr Miu Miu.01 58 62 53 20. www.miumiu.com Nicholas Kirkwood. www.nicholaskirkwood.com Paul Andrew. Chez colette. www.paulandrew.com Peter Pilotto. Chez l’Eclaireur. www.peterpilotto.com Pete Sorensen. 5 rue de Charonne, ParisXIe. 01 48 05 54 11. www.petesorensen.com Rodarte. www.rodarte.net Saint Laurent by Hedi Slimane.53 avenue Montaigne, ParisVIIIe. 01 53 83 84 53. www.ysl.com Sergio Rossi. 11 rue du Faubourg Saint-Honoré, ParisVIIIe. 01 84 16 63 30. www.sergiorossi.com Stella Luna. 318, rue Saint-Honoré , ParisIe. 01 42 22 62 83. www.stellalunafashion.com Stella McCartney.08 05 10 30 43. www.stellamccartney.com Versace. 45 avenue Montaigne, ParisVIIIe. 01 47 42 88 02. www.versace.com Victoria Beckham. Au Printemps Haussmann. 0142 82 50 00. www.victoriabeckham.com Créateurs italiens A-Lab.www.a-labmilano.com Alberto Zambelli.www.albertozambelli.it Andrea Incontri. www.andreaincontri.com Andrea Pompilio. www.andreapompilio.it Au Jour le Jour.www.aujourlejour.it Comeforbreakfast. www.comeforbreakfast.it Daniele Carlotta. www.danielecarlotta.com Fausto Puglisi. Chez L’Eclaireur. www.faustopuglisi.com Gabriele Colangelo. 5 rue de Beauce, ParisIIIe. www.gabrielecolangelo.com Greta Boldini. www.gretaboldini.com Marco de Vicenzo. www.marcodevincenzo.com MSGM.www.msgm.it PA LACE COST ES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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Les Lieux Exclusifs

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B OUDOIR E TERNAMÉ . 5 rue Clément Marot, Paris VIII e. 01 40 69 08 00. G INGER . 11 rue de la Trémoille, ParisVIII e. 01 47 23 37 32. L’A VENUE . 41 avenue Montaigne, Paris VIIIe. 01 40 70 14 91. L E M ADRIGAL . 32 avenue des Champs Elysées, ParisVIII e. 01 43 59 90 25. L E R IVAL . 20 avenue Georges V, Paris VIII e. 01 47 23 40 99. L E V ILLAGE . 25 rue Royale, Paris VIIIe. 01 40 17 02 19. G ALERIE A CTE 2. 41 rue d’Artois, Paris VIIIe. 01 42 89 50 05. L E R OOSEVELT . 61 avenue Franklin Roosevelt, Paris VIII e. 01 45 63 94 03. M ARTINE DE R ICHEVILLE . 13 boulevard Malesherbes, Paris VIII e. 01 44 94 09 38. M ONTAIGNE M ARKET . 57 avenue Montaigne, Paris VIIIe. 01 42 56 58 58. G ALERIE M ATIGNON . 18 avenue Matignon, Paris VIIIe. 01 42 66 60 32. G ALERIE W M ATIGNON . 35 avenue Matignon, Paris VIII e. 01 42 54 80 24. W INE BY O NE . 27 rue de Marignan, Paris VIII e. 01 45 63 18 98. G ALERIE RX. 6 avenue Delclassé, Paris VIII e. 01 45 63 18 78. R OMAIN C OLORS . 27 rue de la Boétie, ParisVIIIe. 01 40 07 01 58. M ARINA R INALDI . 20 rue Royale, Paris VIII e. 01 42 86 10 90.

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Paris XIIe

A RLETTE . 20 rue Saint-Nicolas, Paris XIIe. 01 43 44 02 62. L E C HINA . 50 rue de Charenton, Paris XII e. 01 43 46 08 09.

L E S QUARE T ROUSSEAU . 1 rue Antoine-Vollon, Paris XIIe. 01 43 43 06 00 (salle à manger privée sur réservation).

Paris XIVe

F ONDATION C ARTIER . 261 boulevard Raspail, Paris XIV e. 01 42 18 56 50. F ONDATION H ENRI C ARTIER -B RESSON . 2 impasse Lebouis, Paris XIVe. 01 56 80 27 00. L E M OULIN DE LA V IERGE . 105 rue Vercingétorix, Paris XIV e. 01 45 43 09 84.

Paris XVe

L A P LAGE P ARISIENNE . Port de Javel haut, ParisXV e. 01 40 59 41 00. L E M OULIN DE LA V IERGE . 166 avenue de Suffren, Paris XV e. 01 47 83 45 55. E CLECTIC . 2 rue Linois, Paris XV e. 01 77 36 70 00.

Paris XVIe

C ENTRE P ORSCHE P ARIS 16. 17 rue Gros. Paris XVIe. 01 44 96 30 30. L E T OURNESOL . 2 avenue de Lamballe, Paris XVI e. 01 45 25 95 94. L E M URAT . 1 boulevard Murat, Paris XVIe. 01 46 51 33 17. BON. 25 rue de la Pompe, ParisXVIe. 01 40 72 70 00. F RANCK ET F ILS . 80 rue de Passy, ParisXVIe. 01 44 14 38 00. 50 F OCH . 50 avenue Foch, Paris XVI e. 01 45 00 19 51. M ARINA R INALDI . 7 avenue Victor Hugo, ParisXVIe. 01 45 01 77 35.

Paris XVIIe L A C OMPAGNIE . 123 avenue de Wagram, Paris XVII e. 01 42 27 16 83. Paris XVIIIe

G ALERIE W. 44 rue Lepic, Paris XVIIIe. 01 42 54 80 24. A GENCE N ELLY R ODI . 28 avenue de Saint-Ouen, Paris XVIII e. 01 42 93 04 06. L E BAL. 6 impasse de la Défense, ParisXVIIIe. 01 44 70 75 50.

Tout près de Paris

C LARINS . 4 rue Berteaux-Dumas, Neuilly. 0146 41 94 16. L’O RÉAL . 41 rue Martre, Clichy. 0147 56 70 00. C ENTRE P ORSCHE B OULOGNE . 122 bis av. du Gal Leclerc, Boulogne-Billancourt. 0141 10 20 90. M OËT & H ENNESY D IAGEO . 105 boulevard de la Mission Marchande, Courbevoie. 0141 88 32 00. C ENTRE P ORSCHE P ARIS L A D ÉFENSE . 14-16 Villa des Fleurs, Courbevoie. 01 49 68 34 34. Y VES R OCHER . 101 quai du Président Roosevelt, Issy les Moulineaux. 0141 08 55 00. G UERLAIN . 125 rue du Président Wilson, Levallois Perret. 0141 27 32 16. P ARIS P REMIÈRE . 89 avenue Charles-de-Gaulle, Neuilly. 0141 92 68 86. C ENTRE P ORSCHE S AINT -G ERMAIN . 2 rue Ampère, Saint-Germain-en-Laye. 0139 04 69 00. C ENTRE P ORSCHE S AINT -M AUR . 2 boulevard Maurice Berteaux, Saint-Maur-des-Fossés. 0149 76 78 78. C ENTRE P ORSCHE V ÉLIZY . 21 avenue Louis Bréguet, Vélizy. 01 30 67 62 00. M A C OCOTTE . 106 rue des Rosiers, Saint-Ouen. 0149 51 70 00. PA LACE COST ES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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We’re being transported through this year by the words “transparency,” “transgender” and “transhuman.” The first is everywhere in fall fashion. The second was highlighted back in the spring by Bruce Weber’s campaign for Barneys featuring 17 transgender models, which illustrated the shifting boundaries between the masculine and feminine that brands haven’t been shy of using (of course). Then there’s transhuman, what Google’s director of engineering Ray Kurzweil is predicting we’ll become by2045 when it will possible to simulate the functioning of a human brain. We’ll all be sporting wearable technology capable of controlling our environments, which will, we’re sure, bring us moments of pure transcendence.

REPÈRES EXPRESS Puzzle abstrait

Une esthétique émerge, qui emprunte à l’art abstrait ses formes géométriques colorées dans un style faussement naïf. Les pastels se mêlent aux vifs, parfois même au noir, pour une abstraction chic déclinée sur tout type de supports : vêtements, accessoires, textile pour la maison. L’artiste contemporaine Sarah Corynenfait la part belle aux techniques brutes : crayon, feutre, encre noire, collages… Abstract art’s colorful geometry is becoming a faux-naive style as pastels meet solid colors for chic abstraction on clothes, accessories and homeware.

Mini-bun Le «half top knot», ou «half bun», est un petit chignon qui se porte haut sur la tête, en laissant lâché le reste de la chevelure. Sied à merveille aux hommes comme aux femmes. Et court les rues. The half topknot or half-bun is worn high on the head while leaving the rest of the hair loose. And it’s unisex.

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e préfixe de la rentrée, c’est trans. Et on ne fait pas seulement allusion à cette tendance transparence qui nous fait porter des hauts en nylon aspect papiercalque, des bas en organza translucide et des impers en toile cirée. Non. A un moment où le porno chic, usé par la pub, cède la place au porno culte des intellos, on ne s’en étonne pas. On fait comme si de rien n’était, et on laisse voir ce qu’il y a dessous sans même ciller. En fait, on parle du transgenre. Après le normcore et ses modèles sans qualités, genre «comme tout le monde», les mannequins transgenres explosent. Il ne s’agit plus d’une approche exceptionnelle, dans une volonté de surprendre et de susciter le doute, le questionnement ou la curiosité. Mais plutôt de cette façon subtile et intelligente, fine et sensible, que Barneys, le grand magasin new-yorkais, a choisi de travailler avec le photographe Bruce Weber, esquissant de nouveaux codes. Les frontières entre masculinité et féminité s’estompent jusqu’à jouer le contre-emploi, certaines marques optant pour des mannequins femmes pour leur collection homme, et réciproquement. Une façon d’incarner et de revendiquer leur position androgyne, mais aussi de proposer une nouvelle mode, ou plutôt un nouveau mode au vêtement. Et puis, il faut aussi aborderle transhumanisme. Ce n’est plus de la science-fiction, mais une révolution en marche. Ray Kurzweil, directeur de l’ingénierie chezGoogle, prédit qu’en 2045 il sera possible de simuler le fonctionnement d’un cerveau humain. Nous aurons donc d’ici peu un être humain «augmenté» grâce à des accessoires, des «wearable techs», ou même des greffes, capables de contrôler son environnement immédiat ou lointain par la pensée, dont les souvenirs pourront être stockés dans un ordinateur avant de se retrouver réinjectés dans un corps et un cerveau tout neufs. Oui. Nous avons d’ailleurs déjà notre premier «plus qu’humain» : Kevin Warwick, scientifique et professeur de cybernétique, s’est implanté à lui-même en toute simplicité des composants électroniques pour interagir avec des ordinateurs et des machines. Moins spectaculaire, mais plus utile, le premier œil bionique du monde est désormais commercialisé aux Etats-Unis par la société californienne Second Sight Medical Products.


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Sur-réel ompre avec la normalité, semer le trouble, emprunter à l’étrange son imagerie décousue, ambiguë et parfois dérangeante… Ce n’est plus du cyborg qu’il s’agit, mais d’un drôle de frémissement qui gagne de jour en jour: le surréalisme est de retour. Quand le réel déçoit, normal, on monte d’un grade et on passe au sur-réel. La créatrice de bijouxDelfina Delettrez, réputée pour ses créations hors du commun, a pensé son site en ligne comme une mise en scène surréaliste, avec tous ses codes et ses excès : grands nez, grandes oreilles, du ciel bleu à perte de vue et des horizons quadrillés sans fin, sur lesquels viennent se greffer ses créations. AvecMétamorphose, la maison de luxe Hermès, de son côté, signe une vidéo ludique en plein accord avec cette tendance. En mode, on constate son impact jusque dans les campagnes de publicité. Carven, avec son usage du flou et de collages de fleurs géantes.Opening Ceremony, avec son hommage à René Magritte. Et bien sûr la marqueKenzo, tenue elle aussi par le duo d’Opening Ceremony,Humberto Leon et Carol Lim, qui fait de cette esthétique sa signature. Pour leur publication en ligne,Kenzine, ils ont choisi de travailler en collaboration avec Toilet Paper, le célèbre magazine créé par l’artiste contemporain Maurizio Cattelan et le photographe Pierpaolo Ferrari. Fervents représentants du mouvement depuis 2010, avec une imagerie percutante transposée en mode sur des sweats depuis 2013, on observe leur influence partout dans la création d’aujourd’hui. M, le «magazine du monde», leur donnait récemment carte blanche. The real apparently needs a makeover. So here’s jewelry designer Delfine Delettrezand her website full of surreal oversized body parts filling blue, blue skies with her designs. Hermès’ splendid little Métamorphose video also got in on the act. In fashion it’s in ad campaigns for Carven (giant flowers, yeah!) and Opening Ceremony’s Magritte homage. Meanwhile, Kenzo is working with Toilet Paper, Maurizio Cattelan and Pierpaolo Ferrari’s influential magazine and its some wildly surreal sweatshirt designs.

REPÈRES EXPRESS Back to BBQ Avec le retour de la culture populaire, il était normal que le barbecue prenne du galon et devienne une activité mode, au même titre que la couture ou le tricot. Il convient simplement de connaître les codes, car on ne va tout de même pas non plus griller sa viande sur un grill de camping. L’objet évolue, sacrifiant tantôt à la tendance nomade, Grillo, Mon Oncle, tantôt à la mouvance nouvelles énergies, Barbora Adamonyte. Le succès de la viande grillée se poursuit dans l’apparition de food trucks dédiés, commeLa Brigade, The Beast, de restaurants commeMy Food, Floyd’s et de churrasqueira à la brésilienne.Beef, le magazine culinaire, consacrait sa couverture à l’art du barbecue, réactualisant les grillades les plus connues à coups d’épices. Un choc des cultures mélangeant kebab de sanglier et chou rouge, poitrine de veau et fleur d’hibiscus, cochon de lait et céleri branches. Bon appétit!

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The humble barbie is trending, but this is not your daddy’s cheap grill, but rather the super stylish Grillo Portable Grill and its fire net. Before cooking, though, taste some real BBQ at some of Paris’s newest food trucks, such asLa Brigade and The Beast or in restaurants likeMy Food. The heat is on.

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Langage des signes

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omme un nouvel espéranto, l’émoticône, le nom français du smiley, investit peu à peu toutes les sphères, privées et professionnelles, pour devenir un langage universel. Une manière de compléter les mots d’une émotion qui était jusque-là impossible à indiquer par la ponctuation classique, limitée –et après tout pourquoi?– à l’exclamation, l’interrogation et la suspension. Les Japonais, historiquement et culturellement entraînés à l’idéogramme, étendent les possibilités grâce à la version «Emoji», leader sur le marché. La diversité ethnique annonce d’ailleurs une transition intéressante: une mobilisation sur les réseaux sociaux réclamait récemment une mise à jour des standards en intégrant modèles noirs et métis.Oju Africa a proposé sa réponse. Dépassant sa dimension narcissique, le selfie commence à s’inscrire dans la logique du smiley, en proposant des images incarnant le plus simplement possible une émotion de l’instant: une photo où l’on fait la tête pour montrer qu’on est triste, une image tout sourire pour signifier qu’on est heureux. Ou qui indique un moment : un cliché de ses pieds dans des baskets pour annoncer qu’on part courir. Comme si l’individu lui-même pouvait composer son propre alphabet, constitué de ses idéogrammes perso. Le hashtag est roi. Il est partout dans la communication. Voilà qu’il se pousse encore un peu du coude et intègre directement les signatures de marques. Le site d’hôtellerie de luxeTablet propose son «#travelbetter», une façon de s’approprier la philosophie de ses clients. Le magazineGraziasigne sa nouvelle formule d’un «#mieux que». C’est plus encore dans l’univers du sport qu’on le rencontre, comme «#all in or nothing» d’Adidas, «#Risk Everything», la signature éphémère deNike pendant la Coupe du monde2014, et «#pas que» du magasin Citadium. D’accord, ça fait moderne, mais c’est déjà peut-être un peu trop… Inspirés du coaching et des préceptes plus ou moins religieux,lesinjonctions fleurissent partout. Comme une nouvelle religion sans foi, mais avec lois. SurTumblr, Pinterest, partout, des petites phrases vous rappellent comme il est bon de vivre et bien d’être heureux. Lassant, mais inévitable, dans une société en quête de préceptes. Les marques se donnent le droit d’entrer dans le jeu et deviennent à leur tour donneuses de leçons: «Done is better than perfect», nous apprend judicieusement Facebook, qui préfère donc que le truc soit mal fait que pas du tout.Nike et son célèbre «Just do it» avait ouvert la marche. Depuis, tout le monde est entré dans la course: «Go forth» et «Your life is your life» deLevi’s, et jusqu’au «Be stupid» deDiesel et son plus récent «Smart may have the brain, stupid has the balls». Nous qui pensions être intelligents…

REPÈRES EXPRESS Fluo Flair Vu à Milan, Fluo Flair est un univers vitaminé et énergisant inspiré des années1980 et du style Memphis. Volumes simples et épurés, traités tout en couleur dans un esprit jeu de construction. Les matières sont issues de l’univers du sport, mousse expansée, néoprène, et les motifs, majoritairement géométriques, s’accordent dans un esprit graphique. Seen in Milan, Fluo Flair is a 1980s-inspired label with simple, refined volumes in terrific colors and sporty fabrics.

Nouvelles normes Connaissez-vous Lammily ? Disons qu’il s’agirait d’une Barbie qui aurait des formes normales. «Ce qui est normal est beau», dit son créateur,Nickolay Lamm, qui se dit à la fois artiste et chercheur. Après l’avoir créée virtuellement, il a décidé de la produire, en lançant une souscription. Aujourd’hui, il a récolté assez pour se lancer. Lammily devrait arriver sur le marché en novembre. Lammily is a Barbie with a normal body shape. After some crowdfunding, it should be on the market in November.

Sur un fil Allez, on suspend les plantes! On les accroche au plafond, avec ou sans pot, pour un aspect brut. Une multitude de variantes home made, référence aux sixties hippies, sont proposées sur des sites comme Etsy. Et voilà que le «String Garden» s’installe partout, en extérieur ou en intérieur, jusqu’aux vitrines de magasins commeAnthropologie. With or without pots, hanging plants are in, so for inspiration and kit, get over toEtsy.

Let’s talk emoticons. With articles declaring Emoji, the Japanese version, a modern-day Esperanto, it was perhaps time they were updated to reflect the world’s emoticon speakers. Hence the African version fromOju. In some ways, the selfie has become like emoticons: simplified communication of the “I’m going running, so here’s a photo of my feet” school. But don’t forget to hash tag your photo or no one will take any notice . The symbol is being attached to pretty much anything these days and proving a great promotional tool (think Adidas’s #allin or nothing during the World Cup). But will we soon be reaching peak tag?

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d’ajouter un petit quelque chose à son style, en se laissant libre d’aller trop loin puisqu’on peut toujours faire demitour. Cette boulimie de pigments, terrain de prédilection Crèmes fouettées Dans une période de recherche de plaisir, la tentation était du make up, pousse aujourd’hui jusqu’aux cheveux. On achète ces produits en spray (Redken), en gel (Urban Outfitgrande, en beauté, de fouetter une crème pour la transters) ou en craies type hairchalk A ( rcancil) à appliquer soiformer en chantilly. La voilà qui arrive en force et en douceur : Nuage de Mousse, un nettoyant visage très gourmand même, en touches graphiques, en s’autorisant tous les jeux chez Dr Pierre Ricaud, un gel douche chezKneipp, un gel bain de textures et de contrastes. Et quand on se lasse, on se lave. douche chez Durance, une crème fouettée pour le corps chez Color is feeling the love for hair thanks to convenient sprays (Redken), gels (Urban Outfitters)and chalks (Arcancil). And l’Occitane, la crème fouettée de beurre de karité deSoin & Tradition, et l’inattendu beurre mousseux pour le corps au when your attention shifts to something more interesting you can just wash it out. lait de soja et au miel deKiehl’s. Et ça ne va pas s’arrêter là. Beauty creams are being whipped into a frenzy of delight. Try Nuage de Mousse fromDr. Pierre Ricaud; Kniepp’s shower Lavande torride mousse; l’Occitane’s whipped body cream; andKiehl’s Crème La lavande sort de son sachet de tissu provençal pour se de Corps Soy Milk & Honey Whipped Body Butter. But not all montrer sous un autre jour, infiniment plus sexy. En peu de at once. temps, plusieurs grandes maisons de parfum l’ont choisie pour la réinventer: à l’état brut, pourBurberry, Brit Rhythm for her, une lavande violette musquée vraiment agréable. Poudres éclatantes Chez Diptyque, Eau de Lavande est une des deux Eaux Des poudres assez japonisantes, à base d’argile blanche Florales lancées en2014. Ses facettes aromatiques et ou de poudre de riz, additionnée d’acides de fruits, de poivrées se font peu à peu, sur la peau, plus poudres de pétales de fleurs, de pamplemousse, de humides, plus moites, plus sensuelles. Il faut aussi réglisse, à mélanger à de l’eau au moment de l’emploi pour rappeler le encore d’actualité Brin de Réglisse, un gommage exfoliant ultra-minutieux. La poudre se fait d’Hermès, qui serait, d’après son créateur,Jeanmousse. C’est très doux, assez plaisant sur le visage. Et, une Claude Ellena : «Une lavande intense et sèche, du fois rincée, la peau se dégrise, alors que le teint, lui, se grise genre de celle que l’on sent dans le midi de la de son nouvel éclat… Poudre Eclat Minute deGivenchy, Daily France sous le mistral de juin.» Exfoliant Dermatologica, Poudre Pureté pour le visage de Lavender is leaving sock drawers and getting Diptyque, Microderma Scrub and Masque deOne Love. sexy in new perfumes such asBurberry’s Brit Even powders are getting moussed up:Givenchy’s Poudre Rhythm for women;Diptyque’s Eau de Lavande; Éclat Minute; Dermatologica’s Daily Exfoliant; Diptyque’s or Hermès’ Brin de Réglisse, which according to its Poudre Pureté; andOne Love’s Microderma Scrub and Mask. creator is all “intense and dry.”

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La couleur est devenue un accessoire de mode en soi. On la joue beaucoup en maquillage. Elle permet

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REPÈRES EXPRESS


Belle et bien dans votre âge.

N O U V E AU

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Ma Rubrique à moi Jamais sans ma chemise

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Tailored men’s shirts have stopped being just for work and are back in style. There are lots of brands making lovely ones, from classics such asHackett and Arnyto young upstarts like Melinda Gloss and Marchand Drapier. Any shirt – as long as it’s not shiny or orange – is urban elegance made material.

© richcat

l y a un homme dans chaque chemise.» Merci, Goethe. Car, oui, force est de constater que, comme elle le fut et demeura voici bien longtemps, la chemise a à nouveau migré, ôjoie, d’un produit statutaire (= sape chiante et contraignante pour aller travailler ou se rendre à un mariage/baptême/bar mitzvah) à un élément de style inhérent au quotidien masculin, tout en esthétique et confort. Le choix est vaste. Il y a les tailleurs historiques, Hackett London,Arnys, et la jeune garde «créateur», Melinda Gloss, Marchand Drapier et ses imprimés coquins ou Saint Paul, les chemisiers traditionnels (et indétrônables!), Charvet, Hilditch & Key, et les plus récents,Alain Figaret, Hast, Glanshirt. Il y a les marques plus globales,Brooks Brothers, Ralph Lauren, Paul Smith, les maisons de couture, Jil Sander, Dior, Lanvin, et les outsiders (re)devenus étoiles, De Fursac, Façonnable… Toutes, et la liste est loin d’être exhaustive, ont en commun un rayon de chemises en permanence dévalisé. Et tant mieux, car une chemise, c’est juste super beau. A condition qu’elle ne soit pas mauve ou orange, qu’elle ne brille pas et qu’elle n’ait pas un col de girafe (sauf si on s’appelle Karl Lagerfeld), ni les manches courtes, la chemise sied à tous les hommes. Qu’elle soit blanche ou colorée, lisse ou plastronnée, unie ou imprimée, loose, classique ou cintrée. Qu’elle se décline en coton, popeline ou lin, soit parfaitement repassée ou froissée, rentrée dans le fute ou en soit négligemment sortie, un peu ouverte (pas trop, surtout) sur le haut du torse, totalement ouverte sur un tee-shirt ou boutonnée jusqu’en haut. Qu’elle affiche un col français, italien, anglais, américain, officier, cassé, inversé ou club, des manches longues ou retroussées (Obamaaaaaa !), des poignets à boutons de manchettes ou à boutons tout court… Elle va à tous. Elle donne du cachet, de la dégaine, du chic classique ou de l’élégance urbaine… Du style, quoi.

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Ma Rubrique à moi La mode en pèlerinage

a a, de façon assez rigolote, commencé l’année dernière, et même un peu avant, chez les femmes. Rappelez-vous, le sac à dosPierre Hardy (certes, en agneau plongé lisse comme une peau de bébé et doux comme du cachemire). Les tatanes fourrées signéesCéline ont suivi, caressant et chatouillonnant nos plantes de pied tout en animant vaillamment les débats pour et contre. Coup de génie ou pièce hyper marketing et plutôt mochouille? Dans la foulée, ce fut le retour de l’âge d’or de la Birkenstock, qui s’est vue rééditée dans toutes les couleurs, rajouter des boucles, nappée de vernis, déclinée en argenté et doré… Et puis, ça a continué et s’est même carrément accéléré cette année, et désormais tu es un pauvre petit cloporte rabougri et plouc si tu n’arbores pas fièrement ta paire de tatanes. Et là il y a deux camps: les puristes, avec le modèleAdidas en plastique, et les esthètes, plus branchés sur la version d’Isabel Marant. Bref, le pèlerin est super dans l’air du temps ! Et là où c’est devenu drôle, c’est que les garçons n’ont pas hésité à surfer sur cette vague, se mettant tous à arborer fièrement un sac sur leur dos (et si possible en enfourchant un vélo, et si possible un fixie). La marque canadienne Herschel est ainsi en quasi-rupture de stock de son sac de rando en toile et anses en cuir (canon, il est vrai), et dans la foulée d’autres griffes commencent à sérieusement exploser, les modèles de chezBrooks en toile enduite déperlante et cuir en tête (des bombes). Et comme quand on est un baroudeur du bitume-un vrai, on brave n’importe quel temps, il y a un classique classiquissime parmi les classiques qui opère cet automne son retour en force, j’ai nommé leK-Way, avec une gamme de couleurs super flashy ambiance Apple, une matière tout aussi étanche et coupe-vent mais plus légère, et des nouveaux modèles trop super, le Vrai 3.0 en tête. Tout cela est ma foi parfaitement en adéquation avec le mood «baroudeur du bitume-dandy urbain» en vogue actuellement… Et je vous le donne en mille, quelle a été «la» destination de l’été ? La montagne! Bah oui, ça nous gagne… It began last year withPierre Hardy’s backpack, was followed by Celine’s fur-lined sandals and confirmed by this year’s Birkenstockcraze: pilgrim fashion is in. Which might be why so many men are carrying backpacks and sending Canadian brand Herschelstratospheric in the process. The Brooks canvas and leather version is going to be massive, too. Hallelujah!

Gourmands associés

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a crise a du bon: on ne compte plus les trentenaires qui, lassés de leur travail-dans-un-bureau-pourpas-un-rond-après-100-ansd’études-et-28-diplômes, se sont dit que, comme ils n’avaient pas grand-chose à perdre, autant prendre des risques. Et comme, en ces temps difficiles, plus que jamais, avoir un bon copain c’est ce qu’il y a de meilleur au monde, autant ne plus se quitter et monter un business ensemble. Résultat, les bistrots-restos-paillottes-guinguettes-bars en tous genres (et leurs trucks gourmands, cycloporteurs appétissants et remorques chatouilleuses de babines) se sont répandus dans Paris à une vitesse supersonique. Et comme c’est souvent pas cher, super sympathique et bon comme à la maison, ça ne désemplit pas. On pense àMathilde et Constance Lorenzi (photo) et ItMylk, leur enseigne de frozen yogourts déclinés en mille merveilles gustatives, à b&m Burgers, du «fast good» really good avec des recettes de burgers couture imaginées par deux potes super nice et motivés, aux cupcakes sucrés et salés deChloé.S avec aussi des bocadillos succulents (elle en cuisine et son amoureux est en salle), aux merveilles italiennes revisitées à la sauce française de Beatrice, chez Capri Bazar, qui livre dans des contenants en bois so chic dessinés par son chéri designer, ou encore, dernier coup de cœur en date, à Fonzarelli, aka Arnaud, super PR, tchatcheur et rieur, et Igor, craquant comme un chaton, et leurs pizzas inoubliables réalisées avec une pâte à l’huile d’olive archi-moelleuse et aérienne. Y’a plus qu’à. CHARLOTTE GUILLEMIN

The crisis has been good for our tastebuds as 30somethings who clearly feel they’ve got nothing to lose have been opening foody things, restaurants, bars and food trucks of all sorts. LikeMathildeandConstance Lorenzi and their It Mylk frozen yoghurt brand or b&m Burgers or Chloé. S’s sweet and savory cup cakes or Beatrice at Capri Bazar and her Frenchified Italian or, last but not least,Fonzarelli where Arnaud and Igor are bringing New York pizza to Paris. Perhaps we should be thanking those crooked bankers!

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Le top 5 du 5e quartier (l’autre nom des produits tripiers)

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bas les préjugés sur les produits tripiers et élevons les abats au plus haut! Tête, cervelle, oreilles, langue, joues, museau, ris, mamelles, poumons, onglet, foie, rognons, amourettes, animelles et pieds: cet étal de gastroanatomie est dégusté par les dandys de la fourchette. Grande tradition française, passion viscérale des grands chefs, ces «bas morceaux» ont survécu à tout. Et aujourd’hui, goûter l’andouille serait même devenu branchouille. Road trip chez les tripiers et restaurants où tout Parisien devrait tripailler. En mode étoilé chezApicius (20 rue d’Artois, ParisVIIIe). A la carte, toujours, la tête de veau, langue et cervelle ravigotées. «Je n’ai pas attendu l’ère chiraquienne pour avoir la tête de veau sur ma carte!» Jean-Pierre Vigato me raconte qu’au départ plat rustique, elle est devenue l’apanage des élégants. Un événement: il faut la commander quelques jours à l’avance et réunir 8à 10 personnes. Jean-Pierre Vigato la sert entière sur un plateau et se livre à un découpage théâtral devant les convives. «Les vieilles Américaines tombent immédiatement dans les pommes et les autres applaudissent, deux fois: face au spectacle et face à l’assiette.» Un morceau de cuir, un morceau de langue, un morceau de cervelle, un morceau d’oreille, accompagnés des légumes de cuisson (carottes, poireaux, pommes de terre) et de sauce ravigote. La tête et pas que. Les pieds de porc en galette croustillante sont à tomber et le ris de veau nature, mijoté d’abats sauce poulette jouit d’une réputation non usurpée de meilleur ris de veau de Paris. Rive gauche, deux ex aequo.Nadège Varigny a mis les tripes en haut de la carte de son Ribouldingue (10 rue Saint-Julien-lePauvre, Paris Ve). On part à la découverte de la

langue d’agneau froide sauce tartare, la salade de tétines de vache, les tripes au vin blanc ou encore les rognons blancs (entendez testicules d’agneau) et la cervelle d’agneau poêlée, assaisonnée à l’ail et aux câpres. Ici aussi, on ne tourne pas autour du pot: la crème est proscrite, les sensations gustatives n’en sont que meilleures et les caloriphobes sont ravi(e)s. Impossible de ne pas nommer lesCharpentiers (10 rue Mabillon, Paris VIe), un bistrot canaille-chic de Saint-Germain qui régale touristes et politiques de rognon de veau entier cuit dans sa graisse et de tête de veau au lait de Corrèze, vinaigrette au jus de truffes. Une récente adresse, très cochonne,La Pointe du Grouin (8 rue de Belzunce, ParisXe). Pas de langue de vipère ni de langue de bois pourThierry Breton, qui met à nu le cochon dans la plus grande décontraction. La méthode? On convertit ses euros en groins, la monnaie locale. Le midi, on déguste sur le pouce le sandwich au jambon mitonné à base de pattes arrière de cochon, accompagné d’un godet de cidre brut bio. Le soir, on prend le temps de déguster les hors-d'œuvre, tel le groin pané au doux parfum qui vous chatouillera le museau. Un petit groin de paradis derrière la gare du Nord… Format take away chezMaurice Vadorin (176rue Lecourbe, ParisXVe). Ce fournisseur des grands chefs, l’un des derniers tripiers de Paris, est passé maître dans l’art de tripailler. Vingt-cinq ans derrière le comptoir et toujours le même rituel : 2h30 à Rungis, 4htravail sur le billot avec son second, Probat, les deux artisans désossent, dégraissent, grattent et prélèvent chaque élément de l’anatomie animale avec dextérité, 7h ouverture de la boutique et livraison des grandes maisons. Une triperie brute d’authenticité où l’on vient chercher la tête de veau méticuleusement roulée, le cœur de veau qui fera palpiter et les joyeuses de mouton qui rendent raide de plaisir…

Anne Carpentierest la fondatrice deMon Chasseur d’Adresses.com, le service sur-mesure d’exception à Paris. PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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Service Palace La bouchée à la reine ou la consécration des abats

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a préparation culinaire d’excellence des abats. C’était le trip de Marie Leszczynska, épouse de LouisXV, qui imposait qu’on lui en servît à tous les repas.Nicolas Stohrer, au nom de la reine, y met la fine fleur des abats : Final aux Halles ou «Ventre de Paris», heureux nom quand amourettes (comprenez la moelle épinière), crêtes de coq, ris de veau… liés par une sauce épaisse, à base de champiil s’agit de parler de boyaux, où le pied de cochon (farci au foie gras) est roi. Pour les tripes, c’est chezPharamond que ça gnons, et présentés dans un haut feuilletage. Aujourd’hui, se passe (24rue de la Grande-Truanderie, ParisIer). Toute une his- sous la fière enseigneStohrer depuis 1730, trône toujours cette fameuse bouchée à la reine 5( 1 rue Montorgueil, ParisIIe), toire : en 1832, la famille Pharamond part de Caen avec sa fameuse spécialité dans ses bagages. Une préparation com- devenue patrimoine duXVIIIe siècle. Au choix, à la quenelle posée exclusivement de morceaux d’estomacs de bovin de volaille garnie de foie gras ou au ris de veau. (dont la panse, le bonnet, le feuillet et la caillette) cuits une Le mercredi, elle est à l’honneur chezDrouant (16 rue nuit dans une tripière à grand renfort de carottes, oignons, Gaillon, Paris IIe), une adresse incontournable lorsqu’il s’agit poireaux et bouquet garni. Un trait de calvados aussi. Un tel de s’attaquer à cette bouchée. Autrefois hors-d’œuvre, elle carton qu’Alexandre en crée une fabrique dédiée en1879. Le se déguste en plat principal.Antoine Westermann, le chef restaurant se pare d’un décor Belle Epoque et Clemenceau, aux trois étoiles, a choisi de la présenter royale, impériale Fitzgerald, Hemingway (et moi) viennent goûter la spéciamême, trônant dans son assiette géante. Un régal qui vous lité Pharamond. en bouchera un coin. En y regardant de plus près, on trouve la citation d’abats Louis XV’s wife Marie favorite tripe was bone marrow, sur la carte de nombreux restaurants parisiens où chacun cockscomb and veal sweetbreads cooked in a thick joue du surprenant panel des textures des abats: moelleux, mushroom sauce and served in pastry. You can still find croustillant, croquant, tendre… Mamma mia! these bouchées de reineat Stohrer (51 Rue Montorgeuil, 75002)or Head, brain, tongue, cheeks, snouts, sweetbreads, udders, at Drouant (16 rue Gaillon, 75002). lungs, liver, kidneys, bone marrow, testicles and trotters. Mais où se tailler un tablier Let’s go on a delicious road trip(e) around Paris. de sapeur? At Michelin-two-star restaurant Apicius (20 rue d’Artois, 75008), calf’s head is ordered in advance for 8-10 people: e gras-double est le petit favori des Lyonnais. Anatochef Jean-Pierre Vigato then serves it whole and slices the miquement, il s’agit de la partie la plus épaisse de la cheeks, tongue, brain and ears at the table. panse, un des quatre compartiments de l’estomac des At Ribouldingue(10 rue Saint-Julien-le-Pauvre, 75005), the bovins. On le déguste en tranche, marinée dans du vin menu includes cow-udder salad and “white kidneys” (tesblanc, puis frite. Il faut se tourner vers les petits bouchons ticles). Les Charpentiers (10 rue Mabillon, 75006)has a whole pour le trouver à la carte. Ainsi chezMoissonnier (28 rue des calf’s liver cooked in its own fat, while atLa Pointe du Grouin Fossés-Saint-Bernard, Paris Ve). Le tablier de sapeur est servi (8 rue de Belzunce, 75008 Paris)there’s a breaded pig’s snout. dans la tradition, nappé de sauce gribiche. En bouche? Une Pharamond (24 rue de la Grande Truanderie, 75001)serves a pre- subtile alliance de moelleux et de croustillant. paration of cow stomach cooked overnight with carrots, Vous en voulez encore? Patientez quelque peu, novembre onions, leeks, a bouquet garni and a splash of Calvados. est désormais le mois des produits tripiers. Vous aurez tout Maurice Vadorin (176 Rue Lecourbe, 75015), one of Paris’s last le loisir de vous lancer dans des abats amoureux. tripe butchers, has perfectly rolled calves’ heads and lamb’s Aspecialty of Lyon,tablier is the thickest part of rumentripe. “delights.” Served sliced, marinated in white wine and then fried,it’s melt-in-the-mouth and crispy all at once, and can be enjoyed at Moissonier (28 rue des Fossés-Saint-Bernard, 75005).

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Illustrations Marjolaine Brillant

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L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION. Pop the Cork 205x275 Palace Costes_FR.indd 1

UNE HISTOIRE DE STYLE DEPUIS 1743

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Talents Cameron Diaz

«Mon corps n’a plus de secrets pour les spectateurs, alors autant y aller à fond et m’amuser»

Vous vous considérez avant tout comme une actrice comique? Je fais cela depuis vingt ans, je ne me pose plus la question. Rire est ce que je préfère dans la vie. Quant à être en bikini devant la caméra, mon corps n’a plus de secrets pour les spectateurs, alors autant y aller à fond et m’amuser.

Votre physique fait aussi partie de la raison pour laquelle vous êtes l’une des actrices les mieux payées d’Hollywood. Avez-vous toujours été aussi à l’aise avec vous-même? J’ai 42 ans, alors heureusement que j’ai appris à avoir une bonne relation avec mon corps. Mais cela a pris du temps, c’est même pour ça que j’avais publié le livreBody Love, qui célèbre la beauté féminine et donne un tas de tuyaux pour apprendre à mieux s’apprécier. A l’époque deThe Mask, quand j’ai débuté au cinéma, je ne me serais pas dénudée. Cet aspect «athlétique et sexy» qui en effet contribue à la générosité hallucinante d’Hollywood à mon égard est venu avec le premier Drôles de dames. Comme je devais exécuter des cascades de très haut niveau, mon entraînement a été très exigeant : j’ai beaucoup travaillé sur mon corps. Et cela a commencé à faire partie de mon image. Je prends plaisir à faire toutes sortes de sports, et j’espère le faire avec grâce. oilà deux décennies que cette sublime blonde califor- Mais je ne me maintiens pas en forme par peur de l’âge, pas nienne est au sommet d’Hollywood, et elle n’a jamais du tout. Vieillir est un privilège magnifique. J’ai hâte de été aussi éblouissante.Cameron Diazn’habite pas très loin du devenir une vieille dame à l’esprit libre, comme l’une de lieu de notre rendez-vous, dans Beverly Hills. La preuve, elle mes grands-mères ! tient à la main sa bouteille en verre d’«eau filtrée du robinet «Sex Tape» parle d’iPad, de cloud… Quel rapport avez-vous de la maison»… AprèsTriple alliance de Nick Cassavetes, la revoici dans Sex Tape de Jake Kasdan, une comédie loufoque avec la technologie? au service de son charme ravageur et de sa plastique de rêve. La technologie me hait. C’est comme une vendetta personnelle. Chez moi, rien ne marche. Je me retrouve toujours à A Noël (et le 25février chez nous), l’Amérique découvrira aussi cette très drôle de dame dansant et chantant aux côtés taper sur tout comme un gorille en poussant des grognede Jamie Foxx dans le remake de la comédie musicaleAnnie. ments de primate pour que mon équipement audiovisuel veuille bien fonctionner. Quant à mon iPhone, c’est comme avec un homme: j’établis une relation très lente, je comDans «Sex Tape», vous avez retrouvé votre partenaire de «Bad Teacher», Jason Segel, pour une de ces comédies osées mence à le connaître un peu mieux et à lui faire progressivement confiance… (Rires.) que vous aimez tant… CAMERON DIAZ. Vu le titre, il fallait qu’on pousse le bouDans votre filmographie, on trouve Spike Jonze, Martin chon assez loin! On joue un couple qui se filme dans l’intimité pour pimenter sa relation et retrouve les vidéos étalées Scorsese, Ridley Scott… Abordez-vous le travail avec les grands partout sur Internet. DepuisBad Teacher, Jason et moi, nous maîtres de la même façon que pour une comédie légère? n’avons plus aucune inhibition, mais quand je repense à lui J’aborde chaque personnage que je joue de la même faisant le poirier entièrement nu, moi en très petite tenue, manière. Qu’est-ce qui est authentique, honnête ou pas honnête dans le personnage? La quête de vérité est la Jake Kasdan se tenant au-dessus de nous derrière son viseur, je suis persuadé que nous exerçons quand même un même, et j’ai l’impression de continuer à m’améliorer. Je n’ai jamais eu autant envie de jouer. Et puis, sans vouloir métier bizarre ! (Rires.) diminuer mon mérite, le cinéma est l’art de la magie et de l’illusion, et je suis énormément aidée sur un plateau. Dans

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Cartel de Ridley Scott, par exemple, la scène coup-de-poing sur le pare-brise est truquée. Ce n’est pas moi que vous voyez, mais une femme très talentueuse et courageuse qui me double! Dans la comédie musicale «Annie», c’est vous qui chantez! J’ai toujours adoré regarder les vieilles comédies musicales, je trouve qu’on n’en fait pas assez, et je pensais qu’il serait très excitant d’en tourner une, mais je n’aurais jamais ima-

giné à quel point cela serait terrifiant. Danser, cela a toujours été facile pour moi, j’ai le sang cubain de mon père et j’aime bouger. Mais chanter en public, cela fait partie des choses qui me paralysent. Je me suis jetée à l’eau, un peu comme dans la scène du karaoké face à Julia Roberts dans Le Mariage de ma meilleure amie. C’était d’autant plus difficile qu’en face de moi j’avais Jamie Foxx et la petite Quvenzhané Wallis, la révélation desBêtes du Sud sauvage,qui est inouïe de naturel. Je suis très reconnaissante au réalisateur Will Gluck et à l’équipe du film, qui ont tout fait pour me laisser utiliser ma propre voix du mieux que je pouvais. Soyez indulgent avec moi quand vous m’entendrez chanter dansAnnie ! Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D Photographie Mario Testino/ Art Partner Licensing/folio-id.com

Cameron Diaz et son partenaire Jason Segel dans une scène du film «Sex Tape», de Jake Kasdan.

«Je prends plaisir à faire toutes sortes de sports, et j’espère le faire avec grâce. Mais je ne m e maintiens pas en forme par peur de l’âge, pas du tout. Vieillir est un privilège magnifique. J’ai hâte de devenir une vieille dame à l’esprit libre, comme l’une de mes grands-mères !»

Cameron Diaz is back with two films:Sex Tape and the new version of Annie. Two comedies (one with music) because to put it simple, laughing is what she likes doing best in life, and she might as well have as much fun as possible. In fact, she says that she hasn’t asked herself whether she’s a comic or a serious actress in about 20 years. Now aged 42, she’s learned to have a good relationship with her body after she got fit for her role inCharlie’s Angels. Since then has not stopped doing lots of different sports, but stresses that this isn’t because she’s afraid of getting old. In fact, she’s looking forward to becoming a brazen old lady, like one of her grandmothers. For Annie, she had to overcome a paralyzing fear of singing in public, which was made even more difficult because her co-stars included Jamie Foxx. She managed to belt out her numbers, however, with the help of the director and the crew. Nevertheless, she says, be indulgent when you hear her sing!

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Mick

Jagger

«Ralentir? Jamais!»

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uin dernier, je n’ai pas réussi à avoir un ticket pour les Rolling Stones au Stade de France… et aujourd’hui, me voilà en face d’unMick Jagger totalement accessible au cinquantième étage de l’hôtelMandarin Oriental à Manhattan ! Costume bleu, chemise violette, humour british de bad boy, sex-appeal intact. 71ans, so what ? Entre deux concerts, Mick Jagger fait la promotion deGet on Up, qui retrace l’ascension de James Brown, le père de la soul. Depuis, Mick Jagger –le producteur– a enchaîné avec une prestigieuse série télé sur les coulisses de la scène musicale new-yorkaise à la fin des années1970. A la réalisation du pilote, un certain blues-gospel américaine. Découvrir Otis Redding, Little Richard, c’était inouï! Mais rien ne m’avait préparé à être Martin Scorsese, et, parmi le casting, James Jagger, l’aîné une bête de scène comme James Brown. des trois fils Jagger, dans le rôle du chanteur d’un groupe Aussi révolutionnaire –et sexy– que les Rolling Stones… punk-rock… C’est gentil de dire ça. Mais chez lui, c’était viscéral. Les traumatismes de son enfance, le racisme, tout ressortait. En pleine tournée mondiale commencée en février, Il chantait pour obtenir le respect, il chantait par générosité. qui s’achèvera en décembre en Australie, vous assurez J’admirais sa façon de donner le maximum, ses mouvela promotion d’un film: où trouvez-vous une telle énergie? ments de danse… L’acteur qui l’interprète dansGet on Up, MICK JAGGER. Nous sommes un groupe de rock, nous avons besoin d’être sur scène. C’est le public qui nous donne Chadwick Boseman, m’a d’ailleurs bluffé. James Brown m’a appris à prendre la température d’une salle et à savoir l’énergie. En Europe, nous avons vécu des concerts fantascomment jouer avec le public. tiques ! Mais je suis aussi très impliqué avec ma maison de A quel moment avez-vous l’intention de ralentir? production. Il est sain pour moi de faire les deux. Jamais! (Rires.) Nous nous éclatons en concert, et je ne peux Avez-vous toujours été fan de cinéma? pas vous dire quand j’arrêterai, je n’en sais rien. Pour l’insOui. Enfant, les films populaires anglais, commeTueurs de dames avec Alec Guiness, étaient omniprésents. Adolescent, tant, je suis toujours là… Et pas trop pressé qu’on fasse un au ciné-club de mon école, j’ai été influencé par Kurosawa, film sur moi. (Rires.) Martin Scorsese, le réalisateur deShine a Light, tourne à New York le pilote d’une série pour HBO les premiers Polanski. J’admire beaucoup Ridley Scott… dont je suis l’un des producteurs exécutifs. Artistiquement, J’ai un peu fait l’acteur, mais rien n’est aussi gratifiant au je vis une bonne période. cinéma, même si ce n’est pas une mince affaire, que de mener à bien un projet, du scénario à la sortie du film. Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D Comment est né ce film sur James Brown? «Get on Up», sortie le 24septembre. Il y avait deux projets parallèles sur la vie de James Brown : un biopic, pour lequel James, de son vivant, mettait pas mal Taking a break from his hectic touring schedule,Mick de bâtons dans les roues au producteur hollywoodien Brian Jagger met up with us at the Mandarin Oriental in New York Grazer (rires)… et un documentaire, que mon associé chez to discuss Get On Up, the biopic of James Brown he’s Jagged Films, fou de musique, voulait qu’on produise. A la produced. For Jagger, James Brown was a role model, “one mort de James, il y a eu pas mal de disputes de succession of my biggest inspirations,” a man who channeled the dans sa famille. De mon côté, je venais de participer à deux trauma of his life into his music and his performing. He sang documentaires sur les Rolling Stones. J’avais envie d’un film to get respect, say Jagger, who admired Brown’s ability to de fiction. Tout le monde a fini par unir ses forces. Ma condi- always give the maximum. The film took a long time to get tion était que tous devaient aimer le personnage de James off the ground. When Brown was alive there were plans for a Brown, même dans ses dérapages. biopic and a documentary, but the singer kept throwing a Etiez-vous ami avec James Brown? spanner in the works. When he died in 2006, Jagger had just Dans le film, on voit les Rolling Stones passer, l’air éberlué, worked on two Stones documentaries and wanted to do a après James Brown dans un show télé en Californie. Ça, c’est feature film. There’s nothing, he says, as satisfying as taking du cinéma ! (Rires.) Dans la vie, à 20ans, je n’avais peur de a film project from writing a screenplay to release. He’s rien ni de personne, et j’étais allé écouter de la musique au currently working on the pilot of an HBO series about a célèbre club de Harlem, l’Apollo. James et moi avions déjà record executive in 1970s New York, now being shot by traîné ensemble, nous étions copains. Il a surtout été l’une Martin Scorsese. Artistically, says Jagger, it’s a good time. de mes grandes inspirations. James Brown a-t-il influencé votre jeu de scène? Enormément, même si je n’ai jamais pu exécuter de grands écarts comme lui! Gamin, j’adorais la musique countryPA LACE COST ES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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«Je me sens tout sauf superficielle»

Les petits films indépendants que vous avez faits entre-temps, comme «Jennifer’s Body», «Friends with Kids», «Jonah Hex», ou la comédie de Judd Apatow, «This Is 40», ne vous ont pas permis de changer de registre. Cela vous dérange? Non, j’ai mieux à faire que jouer à l’actrice torturée. Bodhi, mon deuxième fils, a 6 mois : mettre des bébés au monde m’a enlevé toute peur devant la caméra. Je me fiche éperdument que l’industrie ne me donne jamais un oscar. La maternité m’a changée. En quoi êtes-vous changée? Je me suis investie dans la méditation. Je crois à une élévation spirituelle. Je crois avoir déjà vécu une existence dans laquelle je me suis débattue avec la gloire, mais que je ne l’ai pas assez transcendée. Je suis revenue pour le faire. J’aimerais que les journalistes me demandent quels sont mes challenges personnels, insécurité, vanité, rage; que me faut-il dépasser ? quel est mon but sur terre? Si le cinéma ne marche plus pour moi, j’aimerais faire de l’archéologie. En Egypte, par exemple, où j’avais tournéTransformers 2. Je me sens tout sauf superficielle… Se tourner vers la spiritualité est aussi une façon de vous protéger de votre propre image de sex-symbol, non? Sans doute. Regardez Marilyn que j’adore, dont l’âme s’est fait dévorer par son image. Question superficielle : à quoi ressemble votre intérieur? Je suis maximaliste et bohème, couleurs chaudes, textures, antiquités ramenées de voyages, chaises en bois sculptés rapportées de Bali, par exemple, dreamcatchers accrochés partout… Mon mari, lui, est minimaliste moderne. C’est un peu un problème. (Rires.) Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D

After starring alongside convertible machinery in Transformers, Megan Fox will next be onscreen with some giant reptiles in the (“really well filmed”) reboot ofTeenage Mutant Ninja Turtles. Megan Fox grew up in a religious context in Tennessee. After parents’ divorce, her mother and stepfather encouraged her desire to become an actress that began aged five. At 16 she left for Los Angeles and the rest is history: sitcoms likeTwo and a Half Men, and then, aged 20, Transformers. (And so we’re clear: she did not fall out with the director of theTransformers series, Michael Bay – who cast her with the Turtles – it’s just her character has nowhere else to go.) Today, she’s married (to Brian Austin Green ofBeverly Hills 90210 fame), has two kids and has become interested in Buddhism, meditation and previous lives. In fact, if the film career doesn’t work out then she’d really like to move into archeology, “in Egypt, where I filmedTransformers 2.”

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egard bleu foncé et lèvres rouges ultra-sensuelles, son visage parfait est encadré par des cheveux ondulés qui tombent en deux lourds rideaux ébène jusqu’à la taille. Megan Fox sait qu’Hollywood la voit surtout comme un objet sexuel. Elle n’y peut rien. Ou plutôt si. Catapultée au sommet à 20ans, reine des propos «scandaleux», elle aurait pu devenir une énième starlette qui tourne mal. Elle a choisi de se marier (avec l’acteur de la série Beverly Hills, Brian Austin Green), a eu deux enfants et sera à l’affiche le 15 octobre du probable blockbusterLes Tortues ninjas. Et la nouvelle Megan Fox se fiche de ne jamais avoir eu d’oscar : désormais, elle recherche l’illumination bouddhiste… Comment vous décririez-vous? MEGAN FOX. Môme du Tennessee élevée dans un contexte religieux du Sud; parents divorcés, famille recomposée qui a encouragé un désir d’être actrice-née à 5ans… Ma mère et mon beau-père pensaient que j’allais atterrir dans un soap opera. Mon père, lui, n’a jamais rien dit, mais je suis sûre que ça l’embête de me voir en couverture de magazines masculins avec des cerises dans la bouche(elle fait référence à une couverture de «GQ magazine»). Parfois je me dis: «Oh la la, pauvre papa !»(Rires.) A 16 ans, vous partez à Los Angeles, et les dieux sont avec vous. J’avais une formation d’art dramatique, j’avais déjà été remarquée dans des conventions de mannequinat, et j’étais loin d’être stupide, même si je sais que les actrices sexy à Hollywood sont vues comme des idiotes. Elles doivent prouver dans les émissions télé qu’elles sont intelligentes… J’ai fait de bons feuilletons, commeMon oncle Charlie. Et puis j’ai été affublée d’un débardeur collant dansTransformers… Après le succès des deux premiers «Transformers», vous vous êtes publiquement disputée avec le réalisateur, Michael Bay… La presse exagère souvent… On a dit que nous ne nous parlions plus et que c’est pour ça que je n’étais pas dans les nouveaux Transformers. En fait, je considère Michael Bay comme un génie, qui bosse sans relâche et voit la vie à grande échelle: nous nous sommes réconciliés aussi vite que nous nous étions fâchés. Il mérite son succès. Et la série des Transformers, après deux volets, n’avait plus besoin ni de moi ni de Shia LaBeouf… Mais c’est Michael Bay qui m’a fait engager pour jouer la journaliste April O’Neil dans l’adaptation des Tortues ninjas, qu’il a produite. Cela doit être bizarre de jouer avec des tortues géantes… Très bizarre. Mais génial, car j’ai tourné à Manhattan dans de vrais décors, pas d’écrans verts, et le résultat est étonnant. Le film est hyper bien filmé, marrant et décalé, avec de vrais moments d’émotion. Si suite il y a, je suis partante…


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LenaDunham

La voix de sa génération I

l était une fois une gamine, un peu ronde et ingrate, fille de parents artistes à succès new-yorkais –le peintre Carroll Dunham et la photographe et designer Laurie Simmons–, qui, pour se débarrasser de ses complexes, se mit à raconter des blagues. Et à les écrire… Et, à 24ans, à réaliser son premier film, Tiny Furniture. Avant de créer, écrire, produire et tenir le rôle d’une écrivain en herbe malchanceuse dans la série Girls, sponsorisée par HBO et par le roi de la comédie intelligente américaine, Judd Apatow. Aujourd’hui, cette excentrique vraiment marrante et attirante, avec ses formes assumées et ses beaux yeux marron doré, s’est payé la couverture deVogue. Girls en est à sa troisième saison, et le 7octobre sort Not That Kind of Girl, un essai de conseils aussi pertinent et hypocondriaque qu’ellemême. Et pour lequel son éditeur américain lui aurait payé une avance historique de 3,6millions de dollars. Go, girl!

oui, c’est vrai. Et c’est pour cette raison que j’essaie parfois de rendre cela émouvant, pas juste hilarant, car c’est une condition dont tant de gens souffrent. Créer «Girls» vous a-t-il servi de thérapie? Aujourd’hui, il y a tant de personnages névrotiques à la télévision... qui ne peuvent pas avoir de job, de copain, trébuchent sur les chaises… Hannah n’est pas juste névrotique, elle combat vraiment ce genre de problèmes au quotidien. Moi, je suis plus productrice qu’elle, les choses marchent mieux pour moi, et je me soigne. L’anxiété et ce syndrome, nommé Obsessive Compulsive Disorder, étaient bien pires dans mon enfance. J’ai appris à vivre avec, et surtout j’ai des parents qui m’ont encouragée à suivre une thérapie. Hannah vient d’une famille moins éduquée, et heureusement qu’elle a ses copines, sinon elle se sentirait vraiment mal. Et puis, j’utilise beaucoup de trucs que dit mon ami dans la vie pour la série. J’ai du bol, il le prend très bien. Pourquoi, en plus de tous vos succès, le besoin d’écrire Vous êtes le showrunner de «Girls»: autrement dit, vous faites un livre ? LENA DUNHAM. Cela fait longtemps que je veux écrire des tout. Comment voyez-vous votre futur? Si un réalisateur français me demande de jouer dans son livres. J’ai commencé à me faire connaître en écrivant des film, je me dirai: «OK, Lena, tu vas juste être une actrice histoires courtes pour leNewYorker, ce qui était une chance sérieuse et mystérieuse, tu ne vas plus te préoccuper de énorme, car, vraiment, j’adore la prose. Ecrire me permet d’expérimenter, ce qui est beaucoup plus intéressant pour l’emplacement de la caméra ou du jeu de ton partenaire, tu vas la jouer perso.» Pour l’instant, je continue mon édumoi, par exemple, que de réaliser un film à gros budget. Encore que j’adorerais réaliser quelque chose d’historique. cation cinématographique. Quelle est votre perception d’Hollywood? Mais plutôt dans le genreSacré Robin des Boisde Mel Brooks… Il faut plaire. Vous avez des palpitations, on vous regarde Vous avez beaucoup d’autres désirs? avec des billes rondes. Ce n’est pas pire que le lycée. Oui ! Je veux avoir des enfants, au moins deux. Pour l’insTrois endroits favoris à Brooklyn? tant, juste avoir mon propre appartement, ne plus vivre chez mes parents, ne plus avoir de «roommate». Et avoir un Un vieux restaurant italien qui s’appelleNoodle Pudding, à Brooklyn Heights, sur Henry Street. J’y avais fêté mon treichien qui me fasse me lever de mon canapé, je continue à zième anniversaire. C’est l’endroit parfait pour un super trouver cela très excitant.(Rires.) repas pas cher, et vous rencontrerez plein de gens éclecComment décrire la troisième saison de «Girls»? tiques du quartier. Paiement seulement en espèces. J’aime La relation entre mon personnage d’Hannah et celui aussi Ditmas Park, avec toutes ses maisons historiques qui d’Adam va mieux, mais une relation amoureuse demande vous transportent droit dans les années 1950. Et Eastern autant de boulot que d’être célibataire, alors… enfin, bon, vous verrez ! (Rires.) La troisième saison parle de grandir, de Parkway,une portion de route avec d’anciens immeubles riches aujourd’hui décatis qu’on voit dansThe Royal Tenenne pas stagner dans les crises. baums de Wes Anderson. Brooklyn est l’amour de ma vie. Quelle est la patte de Judd Apatow dans «Girls»? Judd est mon second père. Tout ce qui est romantique vient Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D de lui. Les scènes crues qui vous font grincer les dents, les Once upon a time there was a girl, the daughter of two dialogues et situations très sexe, ou alors mes seins nus, les successful New Yorkers, who, to try to escape her complexes, scènes d’éjaculation –et je minimise les images pour vos began to tell jokes. Then she wrote them down and at 24 lecteurs–, tout ça, c’est moi. directed and starred in her first film,Tiny Furniture. Then she Dans la série et dans votre livre, vous parlez ouvertement de created, wrote, produced and starred inGirls for HBO, and votre TOC, de vos angoisses. C’est vraiment autobiographique? Hannah, her unlucky writer character, became a hit. Today Je crains que tout ce que je raconte en fait ne le soit ! Dans la she’s publishing a series of essays,Not That Kind of Girl, dessérie, je peux fictionnaliser. Mais le côté anorexique et mes cribed (on the cover) as, “A young woman tells you what she’s problèmes mentaux obsessionnels, compter cinquante fois ‘learned.’” Lena Dunham says writing allows her to experiles marches d’un escalier ou les gâteaux dans votre assiette, ment, which is more interesting to her than a big-budget film – even if she’d love to direct a historical film epic. You know, “something like Mel Brooks’Robin Hood: Men in Tights.” PA LACE COST ES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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«Une relation amoureuse demande autant de boulot que d’être célibataire…»

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CharlineVanhoenacker

La pertinente

a Belgique est un grand pays d’humour. La preuve, les humoristes belges débordent de leurs frontières et s’installent chez nous, en nombre. En particulier à FranceInter, nouveau territoire conquis par l’humour belge. Charline Vanhoenackerfait pétiller l’antenne de la radio publique. Elle conserve une chronique dans le7/9 de Patrick Cohen, à 7 h 57, soit le pic d’audience de la station, et anime quotidiennement, avec Alex Vizorek, le 17-18h. Son Si tu écoutes, j’annule toutest en face de Cyril Hanouna sur Europe1 et des Grosses Têtes version Ruquier. C’est dire si, à France Inter, on croit en cette jeune femme de 36ans… «Je suis, au départ, une journaliste classique, sérieuse», raconte celle qui a étudié à l’Université libre de Bruxelles, puis à l’Ecole supérieure de journalisme de Paris, avant d’être la correspondante de la Radio-télévision belge (RTBF) et du quotidien belgeLe Soir à Paris. «Le terrain de jeu français est bien plus vaste que celui de la Belgique, alors je vis à Paris depuis dix ans.» Le virage –car il y en a un– se produit pendant la campagne présidentielle de2012. Alors qu’elle suit François Hollande, elle écrit sur son blog un article dénonçant le phénomène de cour des journalistes français. «Chez vous, il y a une sorte de syndrome de Stockholm : les mêmes journalistes suivent les mêmes candidats, et finissent par espérer que le “poulain” qu’ils suivent va gagner pour les entraîner dans son sillage au pouvoir; ce pouvoir qui fascine tant les journalistes français, raconte notre ironique Belge. Tout le monde le sait dans le milieu, mais personne ne le dit. Mon article a fait le buzz, et Pascale Clark m’a invitée dans son émission.» Dans le même temps, elle écrit des billets d’humeur pourLe Soir. La base informative est sérieuse, mais la journaliste chatouille les faits pour faire rire le lecteur et surtout dire des choses. «J’ai ainsi développé un double profil de journaliste et d’“humeuriste”, comme dit Myriam Leroy. Cela n’existait pas, le journalisme et l’humour étant normalement séparés. Le mot “impertinent” est très galvaudé en France, tout le monde est impertinent, ici! Mais attention, car dans “impertinent”, il y a “pertinent”. Donc “To begin with I was a serious journalist,” saysCharline Vanhoenacker. Belgian by birth, Parisian by adoption, and long-time correspondent for the Belgian media, her move to humorist-presenter on French radio began during the French presidential campaign when she wrote a blog post criticizing French journalists’ “Stockholm syndrome” towards then-candidate, now-president François Hollande. “Everyone in the milieu knows it,” she says, “but no one says anything.” She began writing humor pieces based on her journalistic knowledge and then moved them onto radio station France Inter. “What I like best is not really when people say I was funny, but when they say, ‘That was well observed!’”

débarquer en slip dans une réunion de travail n’est pas quelque chose d’impertinent! Moi, ce que j’aime, ce n’est pas quand on me dit que j’ai été drôle, mais quand on me dit : “c’était bien vu!”» C’est exactement ce que l’on a envie de lui dire quand, à la question d’un éventuel rattachement de la Wallonie à la France (une hypothèse évoquée en cas d’éclatement du plat pays), Charline Vanhoenacker répond: «Vous n’avez toujours pas légalisé l’euthanasie, nous oui, depuis dixans, y compris celle des mineurs; nous avons dépénalisé le cannabis; le mariage homo existe chez nous depuis dix ans ; la PMA est autorisée et la GPA tolérée: alors pourquoi voudriez-vous que nous ayons envie de revenir au Moyen Age?» Très marrante, Charline… P H I L I P P E L A T I L

Jean-Yves Limet

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AlexandreMalsch

Les jeunes lui disent Melty D

ans une France en quête de «gagneurs»,Alexandre Malsch est rapidement devenu une star. Le garçon est jeune : 29 ans. Il a créé avec le siteMelty une start-up cool et dynamique. Lui-même est un patron relax, en tee-shirt et baskets, qui n’aime rien tant que le surf. Son groupe de médias s’exporte remarquablement: à la dizaine de pays où il est déjà présent (Italie, Espagne, Brésil, Allemagne, Pologne, Tunisie, Maroc) s’ajoutent cet automne la République tchèque, la Turquie, la Russie et l’Inde. «C’est vrai que ça va très vite», concède celui qui est aussi vice-président du Conseil national du numérique chargé des start-up et de l’entrepreneuriat. Le coup de génie d’Alexandre Malsh et de son associé, Jérémy Nicolas, est d’avoir mis au point un algorithme unique permettant d’identifier en temps réel les sujets d’actualité et les tendances qui intéressent les 18-35 ans!«Notre “plus”, c’est que nous avons cet outil qui nous aide à définir un contenu rédactionnel en affinité, très réactif, auquel s’ajoutent les sujets trouvés par nos journalistes branchés en permanence sur les communautés Web, pour saisir très vite ce qui intéresse les jeunes», explique Alexandre. Quelques grincheux objecteront que cette «méthode» revient à ne parler que de sujets dont les jeunes discutent déjà, et pourtant, Alexandre Malsh est fier d’avoir le premier sorti des articles sur de nouveaux objets technologiques, des séries télé inédites, et d’avoir fait découvrir des groupes musicaux anglo-saxons inconnus en France… Melty est désormais prescripteur et ratisse large : huit déclinaisons (fashion, style, buzz…) et sept licences (Fan2, MCM, Neon…). Résultat : 26 millions de visiteurs (dont 19 en France) , une place incontestable de leader sur les 18-30 ans et des recettes publicitaires qui augmentent. Sans oublier une centaine de salariés en CDI (moyenne d’âge : 27 ans!).

De quoi enterrer la presse chez les jeunes? «Le papier est un produit de luxe. Pour les sujets plus profonds, qui nécessitent une approche plus complète, il a un grand avenir devant lui», affirme le jeune entrepreneur. En bonne start-up, Melty ne cesse d’inventer de nouveaux produits. Rien que cet automne: meltyDiscovery, site dédié au voyage et à la découverte; la newsletter BtoB Air of Melty(les tendances chez les 18-30ans); Air of Melty, pour desévénements BtoB; melty Talents House,pour dénicher les nouveaux talents; melty Basket League,le premier championnat interuniversitaire, à l’image de ce qui se fait aux USA ; melty eSporting Club, plateforme dédiée à l’e-sport; et une équipe sur les trois jeux cultes que sontFifa, League of LegendsetCall of Duty… N’en jetez plus, serait-on tenté de dire. Mais justement, le plus intéressant chez ce geek surdoué n’est peut-être pas ce qu’il a déjà réalisé à 29ans, mais ce qu’il nous réserve dans les prochaines années... P H I L I P P E L AT I L

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Alexandre Malsch is a star even if you’ve never heard of him. Aged29, he is the founder and boss of Melty, a group of websites catering specifically to the 18-35 market, a concept he’s already exported to 11 other countries including Brazil, Germany, Tunisia and Morocco. The secret of his success is a unique algorithm, which allows him and his associate, Jérémy Nicolas, to identify in real time what interests their target audience and then immediately react. The different sites that make up the group are now trendsetters attracting 26 million visitors and increasing amounts of advertising. And Alexandre has every intention of adding even more niche sites to cover any and every desire of the 18-35s. The future is bright.


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Sarah Lavoine «Oser les mélanges» D

esigner d’intérieur, créatrice de mobilier et d’objets, Sarah Lavoine a fait de son goût parisien affirmé sa signature. D’appartement en restaurant, de boutique en hôtel, elle fait dialoguer depuis dix ans les lignes et les couleurs pour dessiner des contrastes tout en douceur. Rencontre avec une esthète enthousiaste. Comment définiriez-vous votre style ? Contemporain, chaleureux et intemporel. J’aime mixer les styles et les époques. Il ne faut pas avoir peur d’oser, oser les couleurs et les mélanges. Quelles sont vos sources d’inspiration ? Je trouve mon inspiration partout, dans chaque tableau regardé dans un musée, chaque photo dans une galerie, chaque voyage, chaque hôtel. Même les gens qui marchent dans la rue! Une décoration réussie, cela tient à quoi? Quand la personne qui habite dans l’espace décoré se sent bien chez elle et n’a aucun regret. Votre projet le plus fou ? Tous ! Chacun a une histoire unique et est une aventure différente qui me pousse à aller au-delà des limites demandées. Mes nouveaux projets m’éloignent du résidentiel pour me diriger vers les hôtels, les restaurants, un resort aux Caraïbes… C’est très excitant. Trois indispensables dans un intérieur, selon vous? Le confort, l’espace, et surtout la lumière, de jour comme de nuit. Une nouvelle boutique rue du Bac, un pop-up store chez Barneys... 2014 verra encore de nouveaux projets? Je suis toujours en train de penser à mes prochains projets, mais je marche au feeling et au coup de cœur. Je n’ai pas de plan stratégique. Cette rentrée est marquée par l’inauguration du restaurant Victoria1836,situé au premier étage de l’hôtel particulier du 12rue de Presbourg, et par le lancement d’une collection «Art de la table» dans mes boutiques. Si Paris était une odeur ? Ou une couleur ? Le café… tous les cafés et leurs terrasses. Le noir chic, intemporel, élégant. Votre livre de chevet ? La Ferme africaine de Karen Blixen. Une musique ? La Chanson d’Hélène de Philippe Sarde pour le film Les Choses de la vie, chantée par Romy Schneider et Michel Piccoli. Un rêve? Un hôtel à PalmSprings. Propos recueillis par

SANDRA SERPERO Boutiques Sarah Lavoine, 9rue SaintRoch, Paris Ier / 28 rue du Bac, ParisVIIe. Photographie Sylvie Lancrenon

A designer of interiors, furniture and objects, Sarah Lavoine defines her style as “contemporary, warm and timeless.” Finding inspiration everywhere, she creates interiors full of “comfort, space and light, day and night” so that the client “feels at home and regrets nothing.” After a pop-up store inside Barneys, she’s just opened a new store on Rue de Bac, but says, “I don’t have a strategy; I work on instinct. You should never be scared of being bold!”

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CharlieLeMindu

Sculpteur capillaire

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Pourquoi la qualification «haute coiffure»? CHARLIE LE MINDU.Le terme haute coiffure est proche de celui de haute couture, il définit un savoir-faire. Malheureusement, il n’y a pas encore de critères précis comme en mode pour obtenir cette appellation. Beaucoup de gens confondent haute coiffure avec avant-garde, ce qui est très différent. Vous définissez-vous comme un sculpteur capillaire ? Tout à fait. J’utilise le cheveu comme une matière, que je pense et transforme selon mes inspirations, mon imagination, mes envies… Votre style, en trois mots? Fun, joyeux, féministe. Ce que je veux, c’est exciter mon public. Votre extravagance ? Etre libre. Parlez-nous de cette coiffe cagoule faite de poils de rats et de souris qui avait fait sensation… C était lors de ma première présentation, je n’avais pas de budget pour acheter de la fourrure, alors je me suis dit que des poils de rats blancs seraient tout aussi jolis. Pour la collection S/S21014, votre show (plongé dans le noir) s’inspirait du mouvement «Spacepunk» avec des couleurs phosphorescentes. Parlez-nous de la collection A/H 2014-2015. Je l’ai appelée Paris hait griset je l’ai présentée sous la forme d’une revue de cabaret à la Fondation Cartier. Je voulais offrir PA LACE COST ES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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Mari Sarai

n lui doit certaines des perruques de Lady Gaga, Mylène Farmer, Peaches et bien d’autres extravagantes. Coiffeur hors normes, Charlie Le Minduest le maître de la «haute coiffure». A 28ans, celui qui a fait ses classes dans le salon de sa grand-mère à Bordeaux, avant de partir pour Berlin et Londres, bouscule la planète mode au gré de sa démesure et de son talent fou. Rencontre.


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«Mon style? Fun, joyeux, féministe. Ce que je veux, c’est exciter mon public. Mon extravagance? Etre libre.» Création capillaire pour OctopusPhilippe Découflé, 2011. ©Laurent Philippe Soirée Nomade/ Fondation Cartier pour l’art contemporain. ©Olivier Ouadah PA LACE COST ES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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Coiffe portée par Rossy de Palma, collection SS 2012 Burka Curfew ©Cesar Segarra. Collection Stronger SS 2014 ©Valério Mezzanotti.Collection Gold Sabah AW 2013 © Valério Mezzanotti. Coiffe Lips SS 2010 © Vernie Yeung

«Une obsession? Le poil, le cheveu et la bonne bouffe!»

un voyage au cœur de la capitale autour d’une cartographie des monuments parisiens. Y a-t-il un message derrière vos créations ? Oui, une femme de pouvoir, élégante toujours. Une nouvelle forme de féminisme aussi… Si vous n’aviez pas fait ce métier? Je serais chirurgien plastique. Un salon prévu à Paris prochainement? J’aimerais vraiment. Ce serait un salon multiculturel, intégré à une salle de spectacle. Je m’oriente d’ailleurs de plus en plus vers la direction artistique. D’autres projets ? Pas mal de salons professionnels, des collaborations avec des artistes, des éditos pour les magazines… Une obsession ? Le poil, le cheveu et la bonne bouffe ! Une envie ? «Des» envies… Collaborer avec Tim Burton ou John Waters. Et créer un parc d’attractions, mon rêve! Propos recueillis par S A N D R A S E R P E R O

www.charlielemindu.com

Hairdresser and wigmaker to the stars (Lady Gaga, for one), Charlie Le Minduis a master of what he calls “haute coiffure.” He first cut hair in Bordeaux, before leaving aged 16 to study hairdressing in Paris. He honed his art in Berlin and then London (where he now has a salon in Harrods). And he’s still only28. He describes himself as a hair sculptor whose style is “fun, joyous and feminist.” After a glow-in-the-dark Spring/Summer 2014 wig collection, Fall/Winter 2014-2015 takes “a trip to the heart of Paris around a map of its monuments.” A desire to explore and have fun that might explain his secret desire: “Create an amusement park – my dream!”

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Stéphane Talon

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Julien Marinetti Ma Porsche et moi

ulien Marinetti est un peintre et sculpteur français dont la renommée dépasse largement les frontières de l’Hexagone. Le père duDoggy John, ce bouledogue de bronze qui se métamorphose au gré des coups de pinceau du maître, est devenu en l’espace de dix ans une icône internationale du marché de l’art contemporain. Des œuvres monumentales aux quatre coins du monde: Paris, New York, Londres, Moscou, Singapour… Julien Marinetti est de partout sans même quitter son atelier des quais de Seine, où il travaille sept jours sur sept sans relâche. Et si Marinetti est créateur de beau, il le collectionne aussi. Son penchant pourPorsche n’est qu’un clin d’œil supplémentaire à son sens aigu de l’esthétisme. Une vieille relation entre la marque allemande et l’artiste de 47 ans qui a vu le jour il y a vingt ans avec sa première acquisition, une Porsche 996. Depuis, plusieurs se sont succédé, et la dernière à ce jour est une991 Turbo S blanche, intérieur cuir rouge sang. Un contraste saisissant. Certains parleront d’un grain de folie de l’artiste. Mais peu importe. L’usage de sa Porsche? Pas de frime, de balades d’agrément ou de virées nocturnes dans les rues parisiennes. Sa 991 Turbo S l’emmène toujours au même endroit, son atelier, où il retrouve toiles, pinceaux, livres et sculptures grécoromaines, qu’il affectionne tant. Quelques sorties sur circuit pour apprécier les capacités de ce petit bijou de l’auto-

mobile, car il serait dommage de ne pas profiter d’un tel cheval de course. Un plaisir que l’on ne peut qualifier comme un autre, mais qui correspond parfaitement au quotidien de Julien Marinetti. Se surpasser en travaillant les matières premières, leur donner vie en les sublimant. Faire rêver, procurer de nouvelles émotions au public à travers ses œuvres d'art, qui, malgré leur part d'inaccessibilité, restent appréciables par tous. www.porsche-distribution.fr Julien Marinetti is a French painter-sculptor most famous for Doggy John, a painted bronze bulldog who has spread his paws around the world. He bought his firstPorsche 20 years ago – a Porsche 996 – and sine then he’s enjoyed owning a few others. Today, though, he has a white991 Turbo Swith a blood-red interior, which he drives to work every day or on nighttime escapades around Paris. He also occasionally takes it out on a circuit to fully appreciate the capacities of this motoring jewel. You might say that Julien and his car both do the same thing – make people dream.

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Carnets de

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«Petite » maison

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de couture

Portrait: Noel Manalili. Bruno Werzinski

’atelier Pallas n’est pas connu du grand public. Du moins pas encore. Ses créateurs sont attachés à cette élégante discrétion. En couple dans la vie,Véronique Bousquet et Daniel Pallas partagent à l’atelier une passion commune, le smoking, et proposent une ligne de vêtements à la coupe raffinée, rigoureuse et aux finitions parfaites. Dans cet appartement du IXe arrondissement devenu atelier, l’accueil est gai et chaleureux. Qu’est-ce que l’atelier Pallas? DANIEL PALLAS. C’est notre vie. En1961, l’atelier est fondé par mon père et fait principalement de la veste. Après des études de stylisme, je prends sa suite, rencontre Véronique, qui me rejoint pour continuer l’activité. Lagerfeld nous fait confiance tout de suite, Balenciaga adore notre main, car nous avons cette même conception du vêtement très structuré. Puis Thierry Mugler, et Celine par le biais de gens qui sont partis de chez Balenciaga et nous sont restés fidèles. Nous sommes un des seuls ateliers dans Paris. En décembre 2012, nous décidons de lancer notre propre collection. Vous vous définissez comme une «petite maison de couture»… D.P.Oui, toutes les pièces qui sortent de l’atelier sont personnalisées, coupées à l’unité et montées chez les artisans. Toutes les finitions sont faites à la main. Nous faisons du prêt-àporter comme il y a quarante ans, et c’est aujourd’hui considéré comme de la couture. Notre histoire est la pièce à manches, les vêtements masculins pour femme. Le smoking est l’essence même de cela. C’est le vrai tissu d’homme que nous importons d’Angleterre qui nous intéresse, car il est plus sec. Notre seconde spécificité est le double face, qui nous a permis d’ajouter une ligne de manteaux. VÉRONIQUE BOUSQUET.Le double face, ce sont des vêtements non doublés où l’intérieur est aussi beau que l’extérieur. Des vêtements ultra-légers, ultra-confortables. C’est une technique spéciale, pointue et compliquée. D. P. Catherine Deneuve disait que le luxe ne se voyait pas à l’extérieur et se portait à l’intérieur. Inconsciemment, on a créé un gimmick : une discrète bande dans le dos. L’été dernier, nous avons joué la transparence de cette bande. V. B. Nous avons fait une robe, dans un esprit smoking, bien sûr, avec cette bande satin dans le dos qui tient la structure de la robe. Pour chaque collection, il y a aussi un spencer, car il fait partie des codes du smoking, à porter sur des gilets un peu longs pour allonger la silhouette. Et des capes, car c’est toujours spectaculaire ! Et nous avons plein d’envies: comme le smoking de voyage…

Mode

Le smoking est donc votre définition de l’élégance? V. B. Une femme en smoking, ça impose. Une femme est beaucoup plus sexy en smoking. C’est plus notre idéal que la robe décolletée. D. P. Il ne peut pas y avoir de vraie faute de goût en smoking. Par contre, une femme en robe rouge… L’atelier, c’est aussi un lieu de rencontres… D. P. Après Hannelore Knuts, muse d’Azzedine Alaïa et d’Haider Hackermann, il y a eu la rencontre avec Violetta

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«Nous avons fait une robe, dans un esprit smoking bien sûr, avec cette bande satin dans le dos qui tient la structure de la robe.»

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Carnets de

Mode

Sanchez, muse d’Helmut Newton et d’Yves Saint Laurent. Cette collaboration a été une évidence. V. B. Violetta est l’icône du smoking! On lui a fait le sien, puis elle est restée très présente jusqu’à poser avec sa fille de 15ans, Luz, pour les photos de la collection. Elle souhaitait qu’elle fasse ses premiers pas dans la mode avec le smoking, comme elle l’avait fait à 18ans. C’est une jolie histoire. D. P. Mais ce ne sont que des jolies histoires, ici. Des histoires de rencontres. Les gens nous aiment, on ne sait pas pourquoi. Propos recueillis par A N N E D E L A L A N D R E

www.pallasparis.fr En vente au Bon Marché Rive Gauche et aux Galeries Lafayette.

Abdelwaheb Didi. Bruno Werzinski

BehindAtelier Pallas are Daniel Pallas and Véronique Bousquet, a couple in life and business. “The atelier was founded by my father in 1961,” says Daniel. After studying fashion, he took over from his father, before meeting Véronique who also joined him in the business. “Lagerfeld trusted us immediately,” he says, and they were soon working with Balenciaga, Thierry Mugler and Celine. “In 2012, we decided to launch our own collection,” says Daniel. “We make readyto-wear as it was made 40 years ago –which today is considered couture.” Their key piece is the tuxedo, for men and women. “A woman in a tuxedo is a must,” explains Véronique. “It’s far more our ideal than a dress with a plunging neckline.” Daniel continues, “You can’t really show a lack of taste in a tuxedo, whereas a woman in a red dress...”

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Carnets de

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e travail de Yiqing Yin éblouit. Son style onirique lie une poésie novatrice à un travail rigoureux et exigeant. En janvier 2014, elle a été nommée directrice de la création de la maisonLeonard. Rencontre avec la créatrice et Nathalie Tribouillard, qui dirige aujourd’hui la maison fondée par son père en 1958. Le mur du bureau de Yiqing est recouvert des photos d’archives de la maison, dont d’incroyables photos d’Avedon. Tout de noir vêtue, la styliste, tout en raffinement, s’exprime avec précision et une incroyable douceur. Nathalie, pourquoi avez-vous choisi Yiqing Yin? NATHALIE TRIBOUILLARD. C’est la meilleure! Elle est très nettement la plus talentueuse. Elle a 25ans, possède un style ultra-pointu qui nous plaît et s’accorde avec l’esprit de la maison. Nous n’avons eu ni doutes ni hésitations. La collection d’hiver est formidable, car tout est portable, et la silhouette est très neuve, contemporaine, pour une femme un peu différente, plus dans la vie… Quelles étaient les directives au départ? YIQING YIN. Leonard bénéficie d’un patrimoine affectif, toutes générations confondues, car les jeunes filles achètent aujourd’hui du vintage Leonard, c’est devenu très hype. Il ne faut pas s’écarter du charme de cette maison, il faut le retraduire. Avez-vous eu peur de révolutionner Leonard? N.T. Oui, un peu. Mais Yiqing est très inventive, pas révolutionnaire. L’identité de la maison –les imprimés, les couleurs, les matières, les finitions impeccables– est respectée. Les femmes, même celles qui ne sont pas clientes, aiment l’histoire de Leonard, la gaîté des couleurs, le charme des dessins, la facilité… Comment avez-vous procédé pour appréhender l’immense patrimoine d’imprimés de la maison? Y.Y. J’ai demandé les 5000 archives, je les ai étalées partout et j’ai passé plusieurs jours à tout regarder, pour sélectionner et isoler un certain traitement graphique. Les années 1960-1970 sont magnifiques. Les dessins sont d’une modernité extrême dans leur géométrie. Ça ressemble parfois à des graffitis, c’est surprenant. J’ai retravaillé ces éléments, fait des collages. J’ai découpé des centaines de fleurs PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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«Il ne faut pas s’écarter du charme de la maison Leonard, il faut le retraduire.»


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Carnets de de dizaines d’imprimés différents et je les ai recomposés à ma manière. J’ai découvert des choses extraordinaires, comme des photos de Claudia Schiffer sautant en l’air avec des fleurs accrochées à sa robe, un chapeau de paille… c’est ludique, joyeux et ultra-généreux Que peut-on dire de la collection et de ses inspirations? Y.Y. C’est l’esprit du voyage. Un melting pot d’héritages culturels. Avec une âme de flâneuse des temps modernes. Un vêtement très construit, très complexe, mais avec cette impression de nonchalance dans le porter tant pour un manteau que pour une robe de soirée… C’est le carré de soie enveloppé autour du corps de façon ultra-libre, qui tombe parfaitement sur le corps et exprime la liberté de cette femme qui bouge. La fluidité est le maître mot… Y.Y. J’ai eu beaucoup de plaisir à créer des formes fluides, dans une recherche de courbes, de mouvements, pour donner une impression de légèreté et de flottement.

Mode

Il y a aussi quelques fourrures, des jacquards tissés à partir d’un dessin d’archive, une petite robe à porter avec un sweat ultra-ample, des manteaux imprimés toujours réversibles avec une face unie, un gilet oversize un peu masculin à l’imprimé balinais, à porter facilement pour casser un look sur une mini-robe de soirée, par exemple. La palette de matières est très nouvelle… Y.Y. Oui, pour donner une troisième dimension au dessin. J’ai envie d’une sorte d’implosion des sens. Chez Leonard, le tissu est au centre de la création. J’ai donc apporté de nouvelles matières à la collection, qui, historiquement, est essentiellement en jersey de soie. Est-ce que vous avez changé votre méthode de travail pour Leonard ? Y.Y. Complètement. Je suis manuelle

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Mode peut plus être la matière exclusive. Allez-vous renouveler les boutiques ? N.T. Nous sommes déjà très implantés en Asie. Nous envisageons d’ouvrir des boutiques dans des endroits plus pointus, comme Hongkong, avec uniquement les pièces nouvelles des défilés. Aujourd’hui, le luxe en Chine s’adresse aux jeunes. Ils sont à la recherche de la création et veulent être en avance sur leur temps. Y.Y. Les Chinois sont très snobs, aujourd’hui, très éduqués, curieux, ils savent ce qu’est le luxe et l’exclusivité. Le mot de la fin ? Y.Y. Leonard est une maison unique avec un immense potentiel. J’espère que j’arriverai à donner à la maison ce qu’elle mérite aujourd’hui. Finalement, l’exercice, c’est de l’amener dans l’air du temps. Propos recueillis par

Jonathan Lévy

ANNE DELALANDRE 48 rue du Faubourg-SaintHonoré, Paris VIIIe. www.leonard-paris.fr

“Young women today buy vintage Leonard,” says Yiqing Yin, appointed creative director for the house in January 2014. “It’s really hot. I can’t get rid of the house’s charm; I have to retranslate it. I began by asking for 5,000 archive images, spread them out and spent several days studying them to find a avant tout. Je me considère comme couturière et plasticertain graphic treatcienne. Pour ma marque, je fabrique moi-même les vêtement. The 1960s and ments. Ici, tout est planifié et structuré. Je dois prendre de 1970s are magnificent. l’avance, organiser les choses et les équipes. Surtout pour [The new collection] has a travel feeling. A sort of cultural l’industrie du vêtement imprimé au cadre, car il faut faire melting pot. The clothes are really constructed, complex, les choix huit mois avant. Je suis dans une recherche de but with a sense of nonchalance in the wearing. I really modernité dans le traitement de l’écriture: en digitalisant les dessins, par exemple, pour les transformer ou les «trau- enjoyed designing fluid shapes to give an impression of matiser» en revenant par-dessus. C’est comme si on super- lightness and floating. I love textures and feel. I wanted a sort of sensual implosion. At Leonard, fabric is at the heart of posait le futur sur le passé. N.T. Yiqing a des idées nouvelles, qui régénèrent le stock de the design, so I’ve brought new materials to the collection. Leonard is a unique house with enormous potential. I hope dessins. Mais nous avons un style, une main unique. Les that I can give it what it deserves today. In the end, the idea is dessins doivent garder la «patte» Leonard, c’est essentiel. to bring it up to date.” Quels sont vos projets ? N.T. Nous devons proposer une gamme plus étoffée. C’est une nécessité créative et commerciale, le jersey de soie ne PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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arcel Marongiu signe cet hiver une de ses collections les plus abouties pourGuy Laroche. Couleurs profondes et superbes matières où feutres de cachemire, cuirs vernis craquelés et tulles transparents jouent des codes masculins-féminins avec audace. Marcel Marongiu est gai et sympathique, porte une simple chemise blanche aux manches retroussées, il raconte aimer cette «retenue maîtrisée» teintée d’une touche rebelle. Quelles sont vos intentions pour la collection automne-hiver? MARCEL MARONGIU. L’identité de Guy Laroche, c’est du minimalisme sexy, avec des codes androgynes. Rien n’est plus sensuel que le mélange masculin-féminin. J’ai associé des pardessus et vestes d’homme à des robes très transparentes. Et le plus important, les matières: une série de cachemires feutrés d’une douceur incroyable travaillés avec le moins de coutures possible. Les coutures extérieures sont un effet de style… Elles sont exagérées, comme des crêtes, afin de donner plus de caractère au vêtement. Je veux aller à l’essentiel du modélisme. Le luxe, ce sont les matières et les finitions. Il y a aussi un grand travail sur le plissé… Le plissé est récurrent dans mon travail. Jouant avec les longueurs, en biais, en asymétrie… je détourne son aspect classique et bourgeois pour en faire un outil de séduction. En plus de Poliakoff, vous vous êtes inspiré de Soulages… J’aime le noir. Le noir, c’est tout. C’est la passion, c’est inquiétant, c’est inépuisable! La mode doit être plus que du vêtement, de la poésie, du sentiment… Après une série de pièces sages arrivent des robes très sexy, très transparentes, c’est très surprenant… J’aime ces dichotomies. Transparent, mais presque comme une carapace. Une femme belle , qui le montre, à l’aise et si fière que ce n’est plus sexy au premier degré. Je veux montrer le corps de la femme, jamais l’exploiter. Jeune, j’ai plongé dans le mouvement punk. Ça cassait avec tout ce qu’on avait vécu avant. Ça se voit encore dans mes vêtements. Voilà sept ans que vous êtes chez Guy Laroche. Comment jugezvous votre parcours? C’est un des plus beaux noms de la mode française. J’ai débuté avec beaucoup de respect et un peu de peur, j’ai eu besoin de quelques saisons avant de trouver mes marques. Depuis quelques années, on est sur les rails ! La grandeur de monsieur Guy Laroche est d’avoir proposé une couture plus abordable, plus sobre et plus minimale, pour une femme moderne. Une femme qui voulait séduire en silence et avec force. Je suis en phase avec sa façon de voir les choses.

Mode

rongiu a M l e c r Ma

Le vêtement,

c’est de la séduction

Quelle est votre stratégie de développement? Depuis le printemps, nous proposons une pré-collection. Nous nous sommes associés à un groupe italien pour développer la production, c’est un groupe qui travaille avec Alaïa, Chloé… Ils ont un savoir-faire extraordinaire. La séduction, c’est essentiel? Le vêtement n’est que ça. Katharine Hamnett, grande créatrice anglaise disait: «Le vêtement, à la fin, c’est du sexe.» L’apparence, c’est pour attirer. C’est de la communication, que ce soit pour trouver l’homme ou la femme de sa vie, ou pour un entretien. Oscar Wilde disait qu’«il n’y a que les gens superficiels qui disent que la surface n’est pas importante». C’est très vrai! Propos recueillis par A N N E D E L A L A N D R E 35 rue François-Ier, Paris VIIIe. www.guylaroche.com

“Guy Laroche’s identity is androgynous, sexy minimalism,” says Marcel Marongui, the designer who has been at the label for seven years now. “Nothing is more sensual than the mix of masculine and feminine. When I was younger I was really into the punk movement, which impressed me with its attitude and way of calling everything into question. You can still see it in my clothes. When I began at Guy Laroche I was really respectful and a little scared. I needed a few seasons to find my feet. Monsieur Guy Laroche’s greatness was to have proposed more affordable couture that was more sober and minimal, and for modern women. I’m in tune with his way of seeing things. The real luxury in fashion is not looking like other people.”


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«La mode doit être plus que du vêtement, de la poésie, du sentiment…»

Photographie Jean-Baptiste Mondino PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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itrois J e d u a l -C Jean

Le Cuir

dans la peau sur des bustes en bois. Le cuir est mouillé et se sculpte au fer comme un modiste travaille un chapeau. D’où vous vient cette passion pour le cuir? Cette passion, c’est une madeleine: le blouson d’aviateur de mon père. Mais avant toute chose, le cuir représente un challenge pour moi : introduire une matière perçue comme louche dans le vestiaire féminin du début des années 1980, c’était comme jeter un pavé dans la mare. Mon envie était de twister cette matière très masculine, épaisse, en une matière noble, délicate et féminine mais qui garderait sa part de mystère. Parlez-moi de la dernière collection…On a essayé de travailler avec les règles de l’apesanteur, avec des modèles plus loin du corps: des drapés dans des matières très fines, des modèles oversize très neufs. Le jogging en cuir stretch ultrafin, appelé «foulard», parce qu’il est aussi fin que la soie. Quelle est votre pièce favorite? La robe Heifer, une robe fuseau en cuir stretch avec broderies en cuir ajourées. Avez-vous une réflexion écologique? J’utilise seulement des agneaux plongés français, pour des raisons de qualité avant tout, mais également de traçabilité. La maison Jitrois travaille depuis plusieurs années avec des peausseries qui utilisent uniquement des teintures végétales afin de limiter l’impact sur l’environnement. On ne jette jamais une pièce de cuir. Quels sont vos projets de développement? Après Pékin, Hongkong, nous ouvrons ce mois-ci une boutique à New e cuir est une peau ajoutée à la nôtre, qui nous York sur Madison Avenue. C’est aussi le théâtre, le cinéma, protège, nous cache et invite à la séduction. un opéra, Elektra de Richard Strauss. C’est aussi une collecDepuis trente ans, j’essaye de combiner ce paradoxe dans mes créations.» Au fil des saisons,Jean-Claude Jitrois reste tion capsule en collaboration avec le tagueur JonOne qui fidèle à sa mission. Dans son appartement face au jardin des sortira en décembre. Tuileries, il s’est entouré des œuvres d’art qui ont marqué sa Propos recueillis par A N N E D E L A L A N D R E vie: un Soulages, des fauteuils Charles Eames, en cuir bien www.jitrois.com sûr, des œuvres de César, d’Arman… et la célèbre photo Photographie Rankin d’Helmut Newton avec l’iconique legging en cuir. “Leather is a skin added to ours – it protects and hides us, Pourquoi avoir choisi le cuir comme matière exclusive? yet it’s temptingly seductive,” saysJean-Claude Jitrois. “For JEAN-CLAUDE JITROIS. J’ai été formé dans les années 1970 30 years I have tried to combine this paradox in my designs. à l’école de Nice, avec César, Arman, Niki de Saint Phalle et My passion for leather comes from a childhood memory: Ben. Chaque artiste avait sa spécialité. Moi, j’ai choisi le the smell of my father’s aviator jacket. But it was also a cuir. César avait fait ce tableau(il me montre l’œuvre exposée challenge: to get a material seen as slightly dubious in the derrière lui)à partir de chutes de cuir qu’il avait trouvées dans early 1980s into women’s wardrobes I had to make waves. I mon atelier: cela m’a inspiré pour faire les modèlesMinoray. wanted to take this masculine material and make it noble, C’est votre ligne phare? Oui, c’est la ligne qui résume l’ADN delicate and feminine. I only use French lambskin. We work de la maison. Elle synthétise à la fois la vision que j’ai de la with tanners who use only vegetable-based dyes and we féminité et le savoir-faire lié au cuir. Ce sont de fines bande- never throw away a piece of leather.” lettes de cuir brodées sur de l’organza de soie et prémoulées

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Automne

chic

Inspiration

sixties Photographies

Richard Bernardin Direction artistique Anne Delalandre Stylisme June Nakamoto


A gauche, veste et pantalon cigarette en jacquard argenté, blouse à volants, Dries Van Noten. Bague chaîne en métal doré, Givenchy par Riccardo Tisci. A droite, manteau en laine et blouse en coton imprimé graphique, Dries Van Noten. Sac à main en faux python, Stella McCartney.



Manteau et jupe en poulain verni, chemise body en coton noir, Azzedine Alaïa. Bottes en python, Gucci. Soutien-gorge noir en dentelle, Eres. Bracelet en or, Maiyet. Sac en fourrure, Jimmy Choo. Bagues chaîne en métal doré, Givenchy par Riccardo Tisci.



Gilet et jupe en jean et fourrure, Victoria Beckham. Pull col rond, Courrèges. Collants blancs, Falke. Sac en croco, Fendi. Bottines en cuir verni, Louis Vuitton.


Mini-robe en jacquard de coton avec épaulettes à franges et boutons militaires en métal doré, Versace.



Chemise à jabot en cuir, jupe évasée en cuir et bottes Gucci. Ceinture en cuir, Dsquared2. Collants, Falke. Lunettes de soleil, Damir Doma par Marc Le Bihan.


Manteau transparent, dĂŠbardeur en tricot et escarpins, Miu Miu. Mini-jupe argentĂŠe, American Apparel.



Tailleur en flanelle bordeaux et manteau double boutonnage en laine fuchsia, Dior. Pull à col roulé, Courrèges. Chapeau avec ruban, Blugirl. Escarpins, Jimmy Choo.


Pull col roulé, bustier matelassé en cuir brodé et mini-jupe, Kenzo. Collants, Falke. Bagues chaîne en métal doré, Givenchy par Riccardo Tisci. Bracelet en or, Maiyet.



Blouson et mini-jupe en cuir et tweed, Louis Vuitton. Top rayé en maille noir et blanc, Azzedine Alaïa. Bague, Maiyet.




A gauche, manteau beige avec ceinture en plastique blanc, pull avec un col fourrure, bottines argentées, Iceberg. A droite, blouson en cuir avec col amovible en castor, jupe plissée en cuir, blouse en satin de soie noir, sandales en veau velours et poney façon astrakan, gants en tulle noir, Givenchy par Riccardo Tisci.


Veste et jupe en tweed, deux colliers chaînes, dont un porté en bracelet, avec un pendentif cadenas recouvert de tweed, Chanel. Bague en émail, Maiyet. Pull à col rond, Courrèges. Lunettes de soleil, Tom Ford par Marc Le Bihan.



Chemise à jabot en cuir, jupe évasée en cuir, Gucci. Lunettes de soleil, Damir Doma par Marc Le Bihan.


Robe avec strass, Dsquared2. Pull à col roulé, Courrèges. Collants blancs, Falke. Escarpins léopard, Casadei.

Photographe: Richard Bernardin @Agence Saint Germain Directrice artistique et mode: Anne Delalandre Styliste: June Nakamoto @Shotview Coiffeur: Olivier Schawalder @Agence Saint Germain Maquilleuse: Hélène Vasnier @Artlist Mannequin: Klaudia Bulka @ Silent et Masha Markina @Oui Management Assistante photographe: Adeline Gauvain Assistantes stylisme: Naoko Soeya et Mirey Enverova Cette série a été réalisée dans un hôtel particulier du Ve arrondissement de Paris, en vente sur www.architecturedecollection.fr


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Le Tour du Monde des Jeunes Créateurs

Les Nouveaux

Talents

italiens

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ls sont l’avenir du made in Italy.Beaux, jeunes, très créatifs, originaux, indépendants, ils ont su se faire une place à côté des grands groupes de luxe de la péninsule. Et le succès est déjà là. Tour d’horizon de très surprenants jeunes créateurs, bien dans leur pays et à l’aise dans leur époque.

A-Lab

LE CRÉATEUR. Alessandro Biasi, le directeur créatif, est né en Sardaigne, mais a vécu à Milan. LE STYLE. Au lancement de la marque en 2009, le projet était d’être un laboratoire créatif, associant l’art et la mode. Il utilise beaucoup les matériaux contemporains, comme le polyester, le néoprène, le PVC mélangé à du satin… Les coupes sont avantgardistes et les vêtements, aux formes sculpturales, bâtis avec des tissus imprimés numériquement. Pour se développer, A-Lab s’est surtout appuyé sur les réseaux sociaux et la communication digitale. Creative director Alessandro Biasi launched his creative laboratory in2009. His avant-garde, sculptural cuts are worked in original materials such as PVC mixed with satin.

Des formes aiguisées et des imprimés audacieux.


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Daniele Carlotta

LE CRÉATEUR. Né en 1985, en Sicile. Vient d’une famille de négociants siciliens en tissus: sa mère était même surnommée «la reine de la soie». LE STYLE. Des pièces féminines et sensuelles, à partir de matériaux riches, complétés avec des embellissements scintillants, en particulier des cristaux Swarovski. Il utilise la mousseline, l’organza, la mousseline de soie et les broderies pour dessiner des silhouettes parfaites. Lorsqu’on lui pose la question: «Qu’est-ce qui vous plaît dans les cristaux?», il répond: «Pour moi, ils rappellent le folklore de nombreux festivals de Sicile. C’est un patrimoine important que je veux intégrer dans mes collections, un moyen d’embellir davantage les tenues qui sont créées dans le but d’être uniques.» Born in 1985 in Sicily,Carlotta creates sensual and feminine pieces in rich materials (chiffon, organza and silk muslin) topped off with some sparkle (he loves Swarovski crystals). Féminité, sensualité et créativité pour des robes et des ensembles rehaussés de broderies et de fourrure.

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Greta Boldini

LES CRÉATEURS. Un couple, aussi à la ville,Alex Flagella, 30 ans et Michela Musco, 27 ans. LE STYLE. Un vestiaire «frais», une élégance moderne et décontractée, avec des accents minimalistes mais toujours avec des détails élaborés et raffinés. Les matériaux sont nobles, shearling d’agneau, georgette de soie, crêpe de laine, les chemises sont plissées et drapées savamment, les pulls brodés de cristaux Swarovski, les boutons ton sur ton avec la robe… The designer couple ofAlex Flagella, 30, and Michela Musco, 27, make elegant, relaxed and modern clothes in fine materials with killer details.

La fourrure vient souligner le raffinement des modèles et l’extrême élégance des silhouettes.


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Gabriele Colangelo

LE CRÉATEUR. Né en 1975, fils d’artisans en peau milanais. LE STYLE. Des créations géométriques taillées avec rigueur. Des contrastes d’épaisseur et de matériaux, des matières mates et brillantes, des fibres naturelles comme la laine et des matériaux comme le plastique. «J’aime aussi expérimenter avec des fourrures, car c’est un peu ma langue maternelle. Je suis constamment en quête de nouvelles formes et de nouvelles silhouettes.» Il veut aussi développer une ligne d’accessoires, qu’il considère comme «des objets de contact immédiat avec le public, la synthèse d’un style compréhensible par tous». Born in 1975, Colangelo works with contrasts – thicknesses, mat and shiny fabrics, natural and manmade fibers – for precise, geometric designs.

De subtiles superpositions de gris qui créent un effet de «calques».

Des mélanges raffinés de matières, de couleurs et de lignes.

Marco de Vincenzo

LE CRÉATEUR. Né en 1978 à Messine en Sicile. Après un long passage chez Fendi, il défile pour la première fois à Paris en 2009. LE STYLE. Il est aujourd’hui un des noms les plus appréciés du nouveau made in Italy. Spécialiste de la jupe. Toujours en recherche de nouveaux matériaux high-tech, pour des pièces qui sont à la fois futuristes et très féminines:cuir métallisé, gravures ikat numériques, trompe-l’œil à effets prismatiques. Une collection automne-hiver marquée par des broderies, des découpes et de minuscules cristaux Swarovski. Un maître de la fusion et de l’illusion. Born in 1978 in Messina, Sicily,De Vincenzo set up his own label in 2009 after a long period at Fendi. He specializes in high-tech materials for clothing that’s both futurist and feminine.


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Sexy, moderne et très influencé par ses années passées aux Etats-Unis.


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Carnets de

Des robes géométriques, construites avec des éclats de couleurs vives.

Fausto Puglisi

Mode

Une mode fun et pop où même les fourrures ont des couleurs flashy, imprimées de têtes de chihuahuas blancs.

LE CRÉATEUR. Né en 1976, à Messine, en Sicile. LE STYLE. Moderne, avec un frisson de sexualité. A ses débuts, on le disait proche de Gianni Versace. Aujourd’hui, après quelques années passées à New York, au Texas et surtout à Los Angeles, il défile fastueusement, avec grands décors et belle musique, à Milan. Cette année, il mélange les matières et les couleurs, joue avec la géométrie, les imprimés, les noirs, les rouges et les verts… mais derrière ce glamour et sa proximité avec les stars, on découvre un vrai créateur, attentif aux moindres détails, et des vêtements justes, élaborés avec soin et brodés à la main dans un laboratoire tenu secret en Lombardie. Modern with a frisson of sexuality,Puglisi’s fashion mixes fabrics and colors, geometry and prints in clothes handmade in a secret Lombardy location.

Au Jour le Jour

LES CRÉATEURS. Ils sont deux: Mirko Fontana, 34 ans, et Diego Marquez, 39 ans. LE STYLE. Ils ont voulu créer une marque créative à prix abordables: «fun et chic». Mélange audacieux de culture pop américaine et d’élégance italienne. La notoriété de la marque fondée en 2010 a amplifié grâce aux réseaux sociaux. Aujourd’hui, ils veulent se développer à travers un réseau sélectionné de boutiques prestigieuses à travers le monde. Mirko Fontana, 34, andDiego Marquez, 39, set out to create an affordable, “fun and chic” designer label. The result is a knowing mix of US pop culture and Italian elegance.

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Elégance, pureté des lignes et audaces des shorts imprimés.

AlbertoZambelli

LE CRÉATEUR. Vit et travaille entre Milan et les rives du lac de Garde. LE STYLE. Du prêt-à-porter de grand style. Grande rigueur des lignes, associée à une recherche sur les matériaux pour des créations toujours plus sophistiquées et élégantes. En plus de sa marque, il crée des collections pour le marché chinois et japonais. From his bases in Milan and on the banks of Lake Garda, Alberto Zambelli makes incredibly stylish, extremely elegant ready-to-wear.


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Des lignes fluides et des imprimés audacieux.

Du prêt-à-porter raffiné.

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Andrea Incontri

LE CRÉATEUR. Massimo Giorgetti, né en 1977, à Rimini. LE STYLE. Des vêtements facilement reconnaissables et très mode, beaucoup de couleurs, des rayures… Beaucoup d’influences du monde de l’art contemporain, en particulier toutes les expressions créatives qui apparaissent sur le Web. Parti du streetwear, la marque a connu un développement important ces dernières années. H&M envisage une collaboration avec la marque. Massimo Giorgetti, born in1977 in Rimini, creates easily recognizable, brightly colored clothes, which have apparently impressed H&M – the Swedish giant is considering a collaboration.

LE CRÉATEUR. Né en 1971, à Mantoue. LE STYLE. Un design soigné aux lignes épurées. Une mode poétique, mélange parfait de qualité esthétique et de fonctionnalité, qui associe des formes simples et des tissus élaborés. Il qualifie lui-même son style d’«apparente normalité». Andrea Incontri a un projet global qui va du prêt-à-porter pour femmes et hommes à la maroquinerie et à la création de chaussures. Depuis juin, il a été nommé directeur artistique des collections hommes de Tod’s. Andrea Incontri poetically mixes form and function in simple shapes and sophisticated fabrics. He was recently appointed creative director for Tod’s men’s collections.

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Comeforbreakfast

LES CRÉATEURS. Antonio Romanoà la création et Francesco Alagna au commercial. LE STYLE. Expérimental et intime, souvent surprenant. Se veut jeune, métropolitain, élaboré, mais capable de convenir à toutes les occasions et agréable à porter. La collection automne-hiver propose un véritable hommage au style grunge des années 1990: des robes laminées, de longs manteaux pour homme, des gilets avec capuche et fermeture éclair sur des minijupes en cuir noir, des blouses complètement transparentes sur des jupes longues, des vestes d’homme avec des jupes à volants… Experimental, surprising and sophisticated clothing that’s nevertheless easy to wear. The label is run by Antonio Romano (design) and Francesco Alagna (business).

Des superpositions de matières et de couleurs pour un style urbain facile à porter.

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Une mode masculine originale.

Andrea Pompilio

LE CRÉATEUR. Né en 1973 à Pesaro. Fils d’un père architecte et d’une mère fan de peinture. Sa grand-mère tenait une boutique de mode où, enfant, il a passé beaucoup de temps. Il a commencé en 2010 et lancé sa première collection capsule femme en 2013, après avoir travaillé pour Calvin Klein et Prada. LE STYLE. Il réinvente les classiques de la mode masculine en combinant avec originalité les tissus, les imprimés et les couleurs. A la question posée par un site allemand:«Dans un monde de rêve, qui voudriez-vous voir porter vos créations ?», il répond: «Salvador Dalí, sans hésitation.» Born in 1973 in Pesaro, Andrea Pompilio’s collections reinvent menswear classics thanks to original choices of fabrics, prints and colors. PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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En rouge et noir E

n haut à gauche, les sandales Aztec en cuir suède et franges, Paul Andrew ; en dessous, les sandales Kate Lace Up, Gianvito Rossi. Ci-contre, les sandales en daim rouge, mini Blade collection, Casadei. Top, left, Aztec sandals,Paul Andrew; below, Kate Lace Upsandals, Gianvito Rossi. Bottom, right, Casadei sandals. Page de droite, en haut à gauche, les sandales brodées noires, Nicholas Kirkwood ; à droite, les escarpins noirs fermés à lacets, Stella Luna. En bas à gauche, les sandales en python avec lacets en suède et pompons en vison, Aperlaï ; à droite, les sandalesAllegra en daim noir, Christian Louboutin. Opposite: top, left, Nicholas Kirkwood sandals; right, Stella Luna heeled pumps. Bottom, left, Aperlaï sandals; right, Allegra sandals,Christian Louboutin.

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Cuir, pois, fourrure et plumes

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n haut à gauche, les escarpins talons carrés jaunes Eloise en veau façon poulain, imprimé léopard, rehaussé de fourrure de renard,Fendi ; à droite, les sandales à plateformes en nubuck imprimé léopard,Carven. En bas à gauche, les bottesSwan en cuir suède à pois noirs et blancs et plumes de marabout,Sergio Rossi ; en bas, à droite, les sandales Matilda en cuir de veau et astrakan noir et marron, talon hybride, Givenchy par Riccardo Tisci. Top, left, Eloise pumps, Fendi; right, Carven sandals. Bottom, left, Swan boots, Sergio Rossi; right, Matilda sandals, Givenchy by Riccardo Tisci. PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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Bottines E bijoux

n haut à gauche, les bottinesNero Mink New Chartreuseen daim Luxe Kid, cuir Mangrovia brillant et cuir Vernis Softy brillant, Bottega Veneta ; en dessous, les bottines en daim et broderies de perles et sequins multicolores, brides en cuir, boucles dorées, Emilio Pucci. A droite, les sandales en cuir et raphia tressés, talons en bambou verni,Balmain. Top, left, Nero Mink New Chartreuseboots, Bottega Veneta; below, Emilio Pucci sandals. Bottom, right, Balmain sandals.

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Fureur fourrure

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a fourrure est le must have de l’hiver. En patchwork chez Givenchy (à gauche) ou utilisée par touches chez Céline (à droite), avec des accessoires extravagants comme les volumineux manchons ou les ceintures de vison. Fur is back in time for winter: in patchwork at Givenchy (left) or in details at Celine (right) where it is combined with extravagant accesories.

Zibeline, astrakan, vison, renard, les fourrures se mixent en un effet patchwork.

Manches ultra-longues et col bi-matière, le manteau de fourrure version 2014 doit être excentrique.

Sac en astrakan, version ludique et chic du sac plastique à fermeture à picots.


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La boucle d’oreille longue et baroque se porte seule.

Une très longue ceinture de vison crée un contraste sensuel avec la laine du manteau.

Sac en cuir façon poulain, à porter comme une pochette.

Cet hiver, le manteau se ceinture et s’allonge au genou.

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Tops de toutes les matières, python rose, perles multicolores et fourrures.

Le pantalon est fĂŠminin: taille haute et jambes ultra-longues.


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Masculin ultra-féminin «C

ette saison, il s’agissait de célébrer l’élégance et le bon ton; mon propre bon ton, bien sûr», raconteRiccardo Tisci pour la collection Givenchy de cet hiver. Associantpantalons masculins et tops en python, perles multicolores ou fourrures luxuriantes, il dessine une silhouette élégante, avec une vision résolument contemporaine de la féminité. Riccardo Tisci’s latest collection for Givenchy brings together masculine trousers and tops in multicolored python or fur in an elegant vision of contemporary femininity.

Un top qui mixe dentelle florale et fourrure de chèvre, jouant du contraste peau et fourrure, brut et raffinement, avec une incroyable modernité.

Une large étole en fourrure habille les bras. Les larges bandes blanches sur les poches ont été empruntées à la collection homme.

De longs gants de voile noir aux coutures apparentes comme des bas.


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Comme une capuche, une gigantesque et extravagante chapka à la fourrure en renard extra-volubile.

Blanc sur blanc. Les gants s’accordent délicatement avec les sacs. Un «Karlito» en fourrure, gri-gri ultime, à utiliser en porte-clés ou accroché à son sac.


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Capuches fourrure I

inspirée des contes de fées ou moderniste, la capuche est une pièce phare de la saison. Elle enveloppe le visage avec douceur. Seul impératif chezFendi (à gauche) et Dolce&Gabbana (à droite): elle se doit d’être oversize. Fairy tale-inspired hooded garments are in. The only rule – as seen at Fendi (left) and Dolce&Gabbana (right) – is that they must be oversized.

Les poches sont sombres et oversize.

Le rouge intense est une des couleurs de la saison

Un mix de fourures, renard et alpaga, aux poils longs et soyeux, donnent un effet sauvage au manteau.


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Opposition stylée de couleurs et de textures.

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’association bordeaux, brun, ocre et bleu électrique signe une allure excentrique et moderne. Des éléments de fourrures réchauffent et adoucissent les matières techniques avantgardistes, comme cette parka glitter chez Rodarte (à gauche) et ce sweat hérissé de fourrure bleue chez Peter Pilotto (à droite). Fur details bring warmth to technical materials, like the parka at Rodarte (left) or Peter Pilotto’s blue-fur sweater (right).


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Contrastes électriques

Les formes sont amples, les épaules rondes mixent élégance et cocooning.

Un choc visuel et sensuel où se rencontrent maille, motifs digitaux et fourrure hérissée.

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Des cols sous toutes les formes, oversize, extra-haut, coloré, excentrique… Le must have incontournable de l’hiver.


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Noir et nuances de gris Le col cheminé, porté haut et plissé.

Comme un bijou, la fine ceinture en cuir serti de perles et de larges maillons argent et bronze souligne la taille.

A

lber Elbaz a signé d’un tripleX la collection Lanvin de cet hiver: «Xtravagant, Xtrême, Xpérimental». Les tweeds apparaissent dans le vestiaire, mais avec des plissés tumultueux et de larges volants déclinés dans une riche palette de gris et de noirs profonds. Alber Elbaz’s Winter collection for Lanvin was “Xtravagant, Xtreme, Xperimental” with a tumult of folds in a rich palette of blacks and grays.

Les manches se plissent et se superposent avec une désinvolte élégance.

De multiples volants asymétriques, dans un dégradé dynamique de formes en biais.


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Le col de la veste se porte monté pour habiller le cou.

Un jeu graphiques de lignes horizontales grâce à la superposition veste, tunique et jupe.

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Le tailleur strict en feutre se twiste avec une large étole en renard blanc cendré, à porter tel un bandeau serré sur la poitrine.


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Le col roulé extramontant est mis en valeur par un large collier.

Minis et cols roulés M

ini-jupes et mini-robes sont les pièces phares de la saison automne hiver 2014. Anthony Vaccarello signe une collection en noir et gris, illuminée de quelques éclats de rouge. Les coupes affûtées et géométriques dessinent une silhouette définitivement sensuelle, moderne et dynamique. Miniskirts and dresses are key to Fall/Winter 2014. Anthony Vaccarello’s black and grey collection is made up of elegant, cuts for a sensual, modern and dynamic silhouette.

La maille fluide adoucit les coupes affûtées des jupes asymétriques.

Les manches sont longues et fines, elles recouvrent la main.

Des

s de ssée u a s reh urte o c s è es tr i-jup n i m

tons bou e d et cuir


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Tendance forte de la saison, le col cheminée porté ici comme un bijou.

Une touche de rouge comme un éclat sur des robes graphiques.


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Des coupes tout en courbes : le col est rond, les épaules boules, les manches légèrement gonflées, jusqu’au bas du vêtement jamais droit.

De larges volants comme des pétales.


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Courbes et volants C

et hiver, Giambattista Valli allonge les manches et souligne les tailles avec légèreté en sculptant une silhouette fine et raffinée qu’il veut «résolument féminine». Giambattista Valli has lengthened sleeves and underlined waists for a delicate “resolutely feminine” look.

La taille est haute et subtilement ceintrée. Le rouge total look à l’honneur cet hiver.

Les manches ultra-longues affinent encore la silhouette.


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Le comeback des sixties

La fourrure revient partout, même sous la forme d’un caban baby Doll en vison blanc à gros boutons.

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hez Saint Laurent, cet hiver, Hedi Slimane réveille les années 1960 et le charme du Swinging London. Une insouciance rock et chic déclinée en manteaux, capes, mini-robes et mini-jupes. At Saint Laurent, Hedi Slimane took a trip back in time to 1960s London for insouciant rock chic in miniskirts and dresses.


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L’iconique robe saharienne d’Yves Saint Laurent revisitée par Hedi Slimane.

Le lamé or couleur pop de l’hiver.


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«Pop’timisme» aux Galeries Lafayette C

© Photographe Sean Thomas

’est le retour de la mode des années 1980-1990, retravaillée et associée à des pièces actuelles. C’est la rencontre entre Aaliyah et Olivia Pope. Une version plus élégante et féminine avec ce twist sport. Jouée en noir et blanc avec une couleur vive, c’est une tendance de rue à la fois simple et fonctionnelle.

Sweatshirt imprimé Brigitte Bardot, 2e étage Lafayette Coupole. 95€ © Photographe Vincent Mercier

Blouson fantaisie Manish Arora, 1er étage Lafayette Coupole. 545€ © Photographe Vincent Mercier

Exclusivité basket runningNike chez Urban Outfitters, 2e étage Lafayette Coupole. 98€ Legging imprimé American Apparel, 2e étage Lafayette Coupole. 33€ © Photographe Vincent Mercier

© Photographe Vincent Mercier

Pull «bouches», Suncoo, 2e étage Lafayette Coupole. 79 € © Photographe Vincent Mercier

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Carnets de

Mode Exclusivité coupe-vent long à capuche Hunter, 3e étage Lafayette Coupole. 160€ © Photographe Vincent Mercier

Exclusivité sac en cuir enduit Hunter, 3e étage Lafayette Coupole. 150€ © Photographe Vincent Mercier

Sac Marc by Marc Jacobs, 2e étage Lafayette Coupole. 345€ © Photographe Vincent Mercier

Robe portefeuille graphiqueDiane von Fürstenberg, 3e étage Lafayette Coupole. 470€ © Photographe Vincent Mercier

Boots hautes zippées Mickaël Kors, 1er étage Lafayette Coupole. 275€ © Photographe Vincent Mercier

Bottillons de pluie en caoutchouc Hunter, 3e étage Lafayette Coupole. 110€ © Photographe Sean Thomas

© Photographe Vincent Mercier

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Sacs pop art

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ernières créations du joaillier Djula : le pendentif Plume de la collection Feuille d’Or en or blanc et noir et diamants et la bague bout de doigt Soleil de la collection Obsession en or blanc et diamants blancs. En bas, le bijou de paume Flamme de la collection Joaillerie en or blanc et diamants blancs. www.djula.fr

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réatrice anglaise d’accessoires, Anya Hindmarch propose des collections originales de minaudières et de sacs aux couleurs acidulées et aux motifs graphiques: elle réutilise des packagings mythiques de marques commerciales, comme Frosties et Ariel, pour créer des sacs uniques. Collection «Counter Culture», en exclusivité chez colette. www.anyahindmarch.com

British accessories designer Anya Hindmarch has a new collection of clutches and handbags based upon the vintage packaging of household items (Frosties, Daz, etc.). Exclusively at colette in Paris.

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icis est le leader de l’art de la mosaïque décorative depuis1987. Sicis Jewels est né il y a seulement trois ans, pour proposer des bijoux et des montres spectaculaires, véritables prouesses technologiques. Ici, la bague Quetzal, présentée lors de la dernière édition de Baselworld, en or jaune, diamants, titane et nano-mosaïque, œil cabochon en lapis-lazuli. Inspirée du quetzal, un oiseau aux plumes très colorées. A droite, le collierJeu du Contraire, Sicis Jewels. 41 rue François 1er, Paris VIIIe.

A

près avoir imaginé deux éventails,Duvelleroy –l’une des dernières maisons d’éventails parisiennes– crée, cette année, pour leMoulin Rouge, des coiffes de cygne. Les créatrices se sont inspirées des diadèmes de plumes vus sur les danseuses lors d’une représentation duLac des cygnes. La maison de spectacle parisienne a aussi collaboré avecClairefontaine pour une collection de papeterie élégante signée Moulin Rouge: des mini-carnets, marque-pages ou papiers à lettres, illustrés des plus belles affiches et maquettes de costumes de l’époque Mistinguett. Moulin Rouge Store. 11 rue Lepic, ParisXVIIIe. www.moulinrougestore.com PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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CAPET PARIS / CHEZ L’ECLAIREUR PARIS / SEDDIQI DUBAI / CRYSTAL KIEV / EMPORIUM BAKU / TEMPS ET PASSIONS MONACO LUISAVIAROMA FLORENCE / AIR WATCH CENTER AÉROPORT GENÈVE / FABIENNE MIOT ST BARTH JULIAN JOAILLIERS ST-TROPEZ / MYSTERE CASABLANCA

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PARIS


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Mad Lords dandy chic

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es bijoux et accessoires «luxe & rock» terriblement tendance: des foulards, des bonnets, des ceintures, des sacs… pour elle évidemment, pour lui au moins autant. Le private shop Mad Lords est un lieu d’exception volontairement dissimulé en plein cœur de la rue Saint-Honoré à Paris. Un lieu où triomphent la création, les métaux précieux et l’esprit rebelle. Une exigence simple pour tous: la noblesse des matériaux, l’argent, l’or, le platine, les cuirs d’exception et des partis pris créatifs forts… Un lieu magique dédié aux dandys, aux rockers, bref, aux amoureux des bijoux et des accessoires exclusifs. Un lieu rare animé de happenings réguliers. Reçus par les fondateurs du projet, vous vivrez une expérience unique de shopping à Paris. Private Shop Mad Lords,320 rue Saint-Honoré, Paris Ier (2e étage au fond de la cour). 0145 25 08 31. www.madlords.com

By-appointment-only store Mad Lords stocks terribly trendy luxury, rock’n’roll-inspired jewelry and accessories including scarves, hats, belts and bags for both him and her. If you manage to get in touch with its founders then you are guaranteed a unique Parisian shopping experience on chic Rue Saint-Honoré.

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Pochetteà symboles

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ary Katrantzou lance une toute nouvelle collection d’accessoires, une première pour elle. La pochette Circle Pigeon Badgeest en cuir lisse, brodé de motifs animaliers, surmonté d’un œil protecteur. www.marykatrantzou.com Mary Katrantzou has released her first accessories collection; we love the Circle Pigeon Badge clutch

Ceinturesde mode

S

ymbole de luxe et de savoir-faire artisanal,Maison Boinet fait partie de ces marques aux atouts rares. Créée en 1858, cette entreprise familiale spécialisée à ses débuts dans le commerce de boutons à coudre, en nacre et en ivoire, a élargi son activité, à partir de1931, à la fabrication de ceintures pour homme. Maison Boinet est partie, depuis, à la conquête de la mode féminine et s’est offert en quelques années une place de choix sur la scène internationale, Japon et Etats-Unis en tête, jusqu’à son premier corner au Bon Marché inauguré en juillet2013. Tandis que cette rentrée voit la naissance d’une collection capsule avec la marque de chaussures Apologie, un très attendu pop-up store investira bientôt le rayon homme du Bon Marché. Et cette saison, la griffe rend grâce à cet accessoire qui donne sens aux courbes autour de modèles double boucle ou bijoux, unis ou bicolores, habillés de poulain noir, d’imprimés animaliers ou de cuirs métallisés. «La ceinture est devenue un accessoire de mode à part entière, nous sommes bien loin de la ceinture utilitaire. La ceinture dans une silhouette, c’est comme un sac ou des chaussures, elle revendique un statut d’élégance», nous confieBruno Jourd’hui, DG de la marque. Comme Emma Watson, Heidi Klum et Jennifer Lopez, il ne nous reste plus qu’à succomber… S A N D R A S E R P E R O En vente au Bon Marché.

Founded in 1858 as a button maker,Maison Boinet moved into men’s belts in1931. Since then it’s started making women’s versions, and over the past few years has conquered the international scene (just ask Emma Watson, Heidi Klum and J-Lo). “Belts have become fashion accessories in their own right,” says Boinet’s CEO, Bruno Jourd’hui, quite rightly.

C

ette saison, Maje a choisi pour égérie de sa nouvelle collection la chanteuse et comédienneLou Doillon. Sous l’objectif du photographe Glen Luchford et du réalisateur Sharif Hamza, elle ouvre, pour la première fois, les portes de son appartement parisien pour un shooting sur le thème «Ce que le jour doit à la nuit...»www.fr.maje.com

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Bibliogags

Fists et Lettres, a Tumblr born in 2013, has teamed up with Monsieur T-Shirt for a second collection of T-shirts and sweats covered with slightly obscene, literary French puns.

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ists et Lettres, ovni humoristique né en2013 sous forme de Tumblr, propose toute une gamme de tee-shirts et de sacs qui revisitent les classiques à la «sauce porno». Après une première collection culottée avec des slogans comme «Nietzsche ta mère»ou encore «Coucou tu veux voir Magritte?», ils lancent cet automne, en collaboration avec Madame T-Shirt, une nouvelle collection «Bibliotrique». Dix modèles qui détournent les titres des grands mythes de la littérature mondiale: Don Qui Chope, Le Vieil Homme et ta Mèreou encore Ça glisse au pays des mères vieilles…

www.fistsetlettres.tumblr.com / www.monsieurtshirt.com

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es chaussures hommes sont très à la mode pour les femmes cet hiver. Paul Smith propose ces Richelieus femme en cuir de veau italien noir rehaussés de paillettes vert et bleu metallisés. www.paulsmith.co.uk PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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Pierres de couleur

et tissage d’or

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Paolo Roversi

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oilà près de vingt ans queMarie-Hélène de Taillac impose sa signature unique dans l’univers très codifié de la joaillerie parisienne. Dès ses débuts, la créatrice s’est démarquée par un style inédit: des bijoux multicolores, pensés pour épouser aussi bien une tenue de soirée qu’un jean/tee-shirt des plus décontracté. Poussée par son amour des gemmes et de la couleur, MarieHélène abandonne, en1996, sa carrière dans la mode pour s’adonner à la création joaillière: sa rencontre avec des artisans indiens est également déterminante, puisque c’est à Jaipur que sont produites toutes ses pièces, convoquant des méthodes traditionnelles ancestrales, comme le tissage d’or ou la pose d’une feuille d’argent sous les pierres, qui permet de leur conférer un éclat maximum. Audacieux et innovants, ses célèbres «arrangements» subliment ainsi une fabuleuse palette de pierres, sans se restreindre aux classiques diamants, rubis, saphirs et émeraudes. Tourmalines et autres pierres fines, choisies pour leurs teintes éblouissantes, sont également mises en lumière. Marie-Hélène leur offre la taille dite «briolette», traditionnellement réservée aux diamants, comme la signature audacieuse de son esprit créatif et affranchi des conventions. Si ses clients de la première heure comptaient déjà colette à Paris, Barneys à New York et Browns à Londres, la créatrice parisienne est désormais vendue aux quatre coins du monde. S A R A H B O U A S S E

8 rue de Tournon, ParisVIe.

Marie-Hélène de Taillachas been making her mark on Parisian jewelry for nearly 20 years with a style that works as well with jeans and a T-shirt as it does with eveningwear. All her work is produced in Jaipur, India, using local traditional techniques, such as woven gold, which she combines with precious and semi-precious stones. Her daring and innovative pieces are now sold all over the world from colette to Barneys to Browns.

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The Morning After I

l est difficile de saisir l’absence. C’est ce que parvient à faire David Drebin, photographe canadien auteur de cette série, The Morning After. On voit des femmes, plutôt très belles, très sexy, un peu tristes, qui regardent au loin… leur amour envolé. On hésite entre tristesse et sensualité. C’est tout le talent de David Drebin de créer des photographies qui prolongent le temps passé à les regarder: on imagine l’histoire, la nuit d’amour, la querelle peut-être ou la passion jamais satisfaite, les regrets, les remords… Nous sommes comme des voyeurs, habilement placés à hauteur de la fenêtre, qui observent la vie intime de ces femmes… et de l’homme qui n’est plus là. Ou qui peut-être n’est jamais venu. Les femmes sont en déshabillé intime, ou parées pour l’amour. Elles attendent, espèrent ou regrettent, déçues ou ardentes… seules face à la grande ville et à la nuit si longue. «J’aime les images qui sont trompeuses, celles qui ont une signification secrète, celles qui me marquent en me restant dans la tête longtemps après les avoir vues. Les images qui renferment d’autres images, qui, elles, en renferment d’autres encore», ditl’artiste. OSCAR LÉON David Drebin sera exposé à la galerie acte2 jusqu’au 30 novembre lors d'un accrochage collectif. 41 rue d'Artois, ParisVIIIe. 01 42 89 50 05. L’artiste sera également présenté à Paris Photo.

The Morning After. After what? David Drebin’s photographs aren’t telling. We see beautiful, sexy women looking into the distance. But what are they thinking? A night with a lover, an argument, regrets, remorse? Viewers become voyeurs, asking questions without answers, watching the city with these women, but without their knowledge. We are left (un)comfortably sitting between sadness and sensuality.

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© Beautiful Disasters by David Drebin, published by teNeues, www.teneues.com © The Morning After by David Drebin, published by teNeues, www.teneues.com Photos© David Drebin/courtesy acte2galerie

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Infomania Des infos étonnantes et des objets excitants

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Les chaises deParis

e Pré Catelan,le Fouquet’s, le Flore… Autant de noms évocateurs d’un Paris de légende. Peu d’objets racontent autant Paris que les tables étroites et les chaises au tissage coloré des terrasses de cafés parisiens.Maison Drucker, l’une des premières à produire et commercialiser ces sièges en rotin, existe depuis1885. Plus de cent ans après, elle continue à incarner un certain art de vivre parisien. L’histoire de la Maison coïncide avec l’importation du rotin, matériau exotique extrait des forêts équatoriales, dès 1870. Très vite, toutes les maisons sont équipées de mobilier en rotin, et la Samaritaine expose certaines de ces nouvelles pièces de mobilier… au plafond du magasin. Louis Drucker, séduit par cette mode, développe sa propre vision de l’«art du rotin» et crée des tissages inédits à l’usage de maisons particulières et de terrasses de bistrots. Ces chaises, qui allient légèreté et résistance, se déclinent aux couleurs des cafés dont elles deviennent rapidement le symbole. Le procédé de fabrication, long et minutieux, est presque inchangé aujourd’hui. Le rotin, une fois taillé, est placé sur un châssis en bois exotique, et courbé. Suit l’étape du «montage», où les pièces de rotin sont assemblées, et celle du tissage, à l’origine réalisé en lamelles de rotins émaillées de couleurs. Si le tissage est aujourd’hui réalisé à partir de lamelles de plastique pour offrir une plus vaste palette de couleurs, les corps de métier, eux, restent les mêmes. Dans l’atelier, situé à Gilocourt, certains des vingtsept monteurs et tisseuses ont appris le métier de leurs

parents, qui l’avaient eux-mêmes appris des leurs… La survie de la Maison est menacée par les guerres successives, puis par l’arrivée de répliques importées de Chine, qui ont considérablement affaibli l’industrie du siège. C’est dans ce contexte difficile queBruno Dubois, actuel PDG, reprend Maison Drucker en2006. Depuis huit ans, ce Monsieur à l’allure chic s’applique à faire vivre la tradition et son cortège de «banquettes Fouquet’s», «chaises Bastille» ou «fauteuil Dauphine», des modèles phares de la marque. Mais pas seulement: en travaillant avec les plus grands designers, dont India Mahdavi, Starck ou Andrée Putman, il place la créativité au cœur de la Maison… Exactement comme l’avait fait Louis Drucker en son temps. Avec plus de dix nouvelles terrasses parisiennes à la rentrée et autant de commandes à l’étranger, ce symbole du paysage parisien a encore de beaux jours devant lui.

LAURIANE GEPNER

The story of Maison Drucker, the original maker of Parisian rattan café chairs, began in1885 when Louis Drucker discovered this new exotic material and invented new ways to use it. After surviving two wars and the arrival of cheaper imported versions, Bruno Dubois, CEO since2006, has given the company new life, firstly by concentrating on classic models (whose seats are now made in harderwearing plastic) and then by inventing new ones in collaboration with renowned designers such as Philippe Starck. Just as Louis Drucker did back in the day.

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resque. Presque réelles, si bien réalisées qu’au premier coup d’œil le regard est trompé. Le photographe belgeFilip Dujardin, qui se réclame des surréalistes belges, comme Magritte, est un créateur d’architecture «presque vraies», au limite du réel. Tout son travail repose sur un effet d’optique: en regardant mieux, on découvre que ces maisons et batiments sont tout à fait inhabitables, absurdes, drôles ou, parfois, inquiétants. De la fiction architecturale, ironique et un brin critique.www.filipdujardin.be

«D’ville 001», série Deauville. «Gmrs 003», série Guimaraes. «Untitled #10». «D’ville 007», série Deauville. Courtesy Highlight Gallery PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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Nearly. So nearly real that at first glance your eyes are fooled. Belgian photographer Filip Dujardincreates fictional architecture that’s ironic and not a little critical of the real.


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Le presque vrai

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Solange au Costes

Abdelwaheb Didi

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résente à Londres et à New York,Solange Azagury-Partridge inaugure en ce mois de septembre sa première boutique parisienne. C’est au 239 rue Saint-Honoré au sein de l’Hôtel Costes, qu’elle a choisi de s’installer dans un écrin feutré, pensé avec Jacques Garcia. La créatrice y présente ses collections iconoclastes empreintes de poésie: ses classiques bagues Lips, ses bijoux pour hommes et ses exceptionnelles boîtes à bijouxMétamorphosis. C’est en concevant sa propre bague de fiançailles en 1987, un solitaire serti d'un diamant brut, que Solange démarre son aventure créative. Elle ouvre sa première boutique à Notting Hill en 1995. Ses créations sont immédiatement appréciées par une clientèle internationale, sensible à l’impertinence de Solange qui bouscule les codes traditionnels de la haute joaillerie tout en respectant le savoir-faire et les techniques de ce métier d’art. En 2001, Tom Ford la nomme directrice artistique de la maison Boucheron où elle travaillera trois fructueuses années avant de revenir à Londres en 2004 pour se concentrer sur sa propre marque alors en plein essor. Solange Azagury-Partridge reste fidèle à sa philosophie:«Je veux juste que mes bijoux apportent de la joie de vivre.» PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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Solange AzaguryPartridge has opened her first Parisian store. Inside Hôtel Costes, the beautiful store has a full selection of her trademark poetic jewelry.


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Les sculptures qui «dansent» de Dorothée Loriquet

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Thomas Deschamps

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a céramiste Dorothée Loriquet a une formation de musicienne classique. Et cela se voit dans son travail. Ses sculptures «bougent», dansent. Elle crée des formes. Mystérieuses, mais joyeuses. «Je suis une obsessionnelle de la forme sous toutes ses formes!» dit-elle. Des formes aériennes, où les vides jouent un rôle aussi important que les pleins. «Des formes libres et mouvementées, ajoute l’artiste. J’aime le mouvement, la danse. L’élégance de la pièce est révélée par la prédominance des vides. Les sculptures peuvent être placées dans différentes positions afin d’ouvrir de nouveaux points de vue et une multitude d’interprétations. J’utilise comme terre le grès et je modèle toutes les formes à la main, au colombin, plus précisément.» www.dorotheeloriquet.com

“I’m obsessed by forms in all their forms,” says Dorothée Loriquet, a classically trained musician and ceramicist who makes “moving” mysterious sculptures. Her work is about “free forms in movement” with the elegance of each piece “revealed by the predominance of empty spaces.” PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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No u v e a u t é s à l ’ E s s a i

Mercedes Classe S Tellement de classe et si peu classique D

aimler-Benz est un groupe immense: des centaines de milliers de salariés, des millions de véhicules produits, depuis l’autocar de 60places jusqu’à la Smart. Vous éprouvez un vertige un peu froid. Mais voici que s’avance le porte-drapeau de la big company, laS, habillée en coupé, silhouette longue, sculptée… Vous vous souvenez que Mercedes est un prénom de femme. Une fois établie l’efficience, une fois conçue la limousine, vient l’idée du coupé, et sa silhouette. De sa grande sœur limousine, cette voiture conserve la compétence et le goût pour les défilés au ralenti, mais inutile de saluer de la main, c’est elle que l’on admire. Et puis elle s’enfuit, très vite hors de vue, car elle a aussi le goût de la vitesse. La rencontrer, à l’arrêt, disponible, c’est déjà une émotion. La belle vous jette un regard, à vous:un éclat de lumière, un regard qui allume. Les leds sont incrustés de cristaux Swarovski. S comme séductrice. Attrapé par cet éclair, retenu par les belles proportions, l’œil s’accroche sur les raffinements du style. Sur la façon dont le capot immense ondule, tendu sur deux nervures. La robe entière est comme un drapé, saisi en plein mouvement et immobilisé. Pour animer la sculpture, il y a leV12, qui au

premier feulement vous promet ses 630chevaux… Ouvrir la portière dérange un instant le dessin, la refermer le reconstitue. Pour l’œil des autres, car vous voilà à bord. L’habitacle est opulent, mais d’abord étonnant. Un très large écran remplace le tableau de bord traditionnel, un autre rassemble les multiples applications d’aide à la conduite, appelées d’un doigt sur le pavé tactile intelligent comme un smartphone, et plus nombreuses, plus subtiles, plus affinées que n’importe où ailleurs. Vous conduisez avec le sentiment rassurant que la voiture pense avec vous, observe avec vous le trafic, surveille avec vous l’adhérence, se tient prête avec vous à prévenir tout écart, ou à le corriger. Si la S est le porte-drapeau technologique de la marque et du groupe, elle est aussi le manifeste de l’équipe de stylistes qui est en train d’en modifier substantiellement le visage et l’image. Qu’il s’agisse

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des petites A et CLA ou du best-seller Classe C, Mercedes ose ce design aigu qui gagne à présent toute la gamme. Les Mercedes ont changé, les stylistes osent le montrer et, à leur tête, Gorden Wagener (photo). Plus que jamais, le design est une arme. Première marque à disposer d’un studio de design autonome dédié au software dans la Silicon Valley. Trois cents personnes y travaillent, dont vingt ou trente sont designers. Par ailleurs, en plus du centre de Sindelfingen, vient de s’ouvrir un centre de design à Pékin, rassemblant en un même lieu le style extérieur, intérieur et software. En mars, Gorden Wagener s’expliquait dans Car Design News: «A chaque nouvelle voiture, notre objectif devient plus clair. Nous voyons arriver de plus en plus de modèles dessinés sous ma direction. Je suis en fonction depuis cinq ans, mais les différents cycles de produits font qu’il y a toujours un mélange de styles dans la gamme. Précédemment, chaque auto avait son propre dessin. Nous sommes attentifs à préserver la diversité entre les grandes autos, très clean, et les best-sellers comme la Classe A et la Classe C. Toutes les Mercedes vont parler le même langage, mais avec différentes exécutions. Et nous avons encore beaucoup de grandes surprises à venir. Il faut

juger le design selon trois critères, à mon avis. L’émotion:à quel point suis-je touché? Ensuite, l’intelligence: est-ce que cela correspond aux valeurs de la marque et est-ce que c’est nouveau ? Enfin, bien sûr, la qualité d’exécution: est-ce du bon travail ?» Tout est dit. R O B E RT P U YA L

The Mercedes-Benz S is love at first sight. A sculpted beauty (its headlights contain Swarovski crystals) with a taste for speed, it is a car of handsome proportions, with its undulating hood and long lines, like frozen drapery. Inside, the traditional dashboard has disappeared, replaced by a large touchscreen, the visible side of the technology you can feel when you drive: the Mercedes S gives you the impression that it’s looking after you. The design is another daring vision fromGorden Wagener, the company’s vicepresident of design. In March, he toldCar Design News, “Ultimately, for me, design has three aspects: emotion – how much does it turn you on? Intellect – does it fit with the brand and how new is it? And execution – how well is the handwork done?” The S gets top marks in all three.

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La fourrureest partout

a fourrure est partout cet hiver! Fendi présente ses accessoires chics de la collection automne-hiver. Ici, le sac Mini Peekaboo en fourrure d’antilope marron et les gants longs en cuir avec détails en poils de renard. www.fendi.com Fur is hot this winter, as you can see at Fendi with its Mini Peekaboo bag with antelope fur, and long fox-fur gloves.

E

n spécialiste du cachemire, Franck Namani choisit pour sa collection hiver dele marier à la fourrure. Ci-contre, une veste zippée sans manches avec capuche en cachemire et vison portée sur un pull ras du cou, bottes indiennes en peau sur leggings. La marque ouvre un nouvel espace au concept inédit au cœur de Londres, «l’esprit dressing». L’ouverture de Londres précédera celles de New York et de Tokyo en2015.

Philipp Hohndorf

Franck Namani.31-35 Davies Street, Londres. +44 20 7493 7070.

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our la collection A/H 2014-2015,Aysen Bitzer, la styliste de la marque0039 Italy, a choisi un look cosmopolite avec des pantalons biker en cuir au style rock et des blazers au tombé fluide. Elle privilégie l’élégance du noir, comme ici avec la blouse en dentelle Latisha et le pantalon Elora. 0039 Italy.10 place des Victoires, ParisIIe.

Sacs brillants M

odèle iconique de Dior, considéré par la marque comme une œuvre d’art intemporelle à l’identité unique et à l’élégance incomparable, le petit sacLady Dior se pare, pour la collection hiver, de satin brodé blanc et rose.

www.dior.com

Ci-dessous, le clutch à sequins multicoloresPrismick imaginé par Bruno Frisoni, directeur de la création de la maison Roger Vivier. www.rogervivier.com This winter Lady Dior (“a timeless and unique work of art”, according to the brand) comes in white and pink embroidered silk. Below, Roger Vivier Prismick clutch with multicoloured sequins.

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a nouvelle collection d’accessoires dessinée par le jeune créateur irlandaisJonathan Anderson, porte le nouveau logoLoewe récemment redessiné. Le sac en veau velours oroFlamenco ci-contre témoigne du désir de la marque espagnole de rester spécialiste du cuir de haute qualité.www.loewe.com

Purs bijoux O

n se prend immédiatement d’amour pour les bijoux tellement beaux, tellement faciles à porter de Sophie Bille Brahe. Des créations modernes, pensées pour le quotidien, où transparaît le sens aigu de la forme et des proportions de la créatrice fraîchement diplômée du Royal College of Arts et déjà à la tête du label qui porte son nom. La jeune Danoise semble déjà avoir trouvé sa formule magique: simplicité des formes, qualité des matières. S’inspirant des reflets de l’or, des perles et des pierres précieuses, elle raconte ses histoires à travers des bijoux joliment épurés où se mêlent éléments poétiques, univers urbains, son héritage scandinave, mais aussi celui d’un de ces ancêtres, le célèbre astrologue Tycho Brahe:à cet homme qui découvrit notamment la Stella Nova dans la constellation de Cassiopée, au XVIe siècle, elle dédie des bagues géométriques aux noms venus du ciel, où les diamants scintillent comme des étoiles dans la nuit. A peine lancées, les créations Sophie Bille Brahe, entièrement réalisées à la main dans son atelier de Copenhague, font des émules : Madonna compte parmi les premiers convertis. Tout juste débarqué à Paris dans les vitrines de la bijouterie White Bird, rue du Mont-Thabor, l’univers de Sophie nous fait tout simplement rêver.S A R A H B O U A S S E

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a rose a inspiré àTerry de Gunzburg deux nouvelles fragrances. En collaboration avec le maître parfumeur Michel Almairac, elle a créé des accords inédits: une You can’t help but fall in love withSophie Bille Brahe’s «modernité intemporelle» avec des notes de rose Damascena jewelry. Designed with a beautifully simple sense of form de Turquie, de l’ambre et du patchouli d’Indonésie pour and proportions, it tells stories of poetic urban worlds and Rouge Nocturne et un «contemporain brûlant» avec des notes the designer’s Scandinavian heritage in gold, pearls and precious stones. Her steadfastly wearable work already has de rose Damascena de Turquie, de l’encens de Somalie et du some celebrity fans (Madonna) and has just arrived in Paris. vétiver d’Haïti pour Rose Infernale. www.byterry.com www.sophiebillebrahe.com

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Séduction joyeuse S

’enivrer du tourbillon des Années folles, succomber à la folie des fêtes parisiennes… C’est dans ce sillage léger comme des bulles de champagne que file joyeusement la nouvelle collection de Chantal Thomass. Guêpières, culottes hautes, boxers, corbeilles et triangles, pois délurés, œillets et sequins dévergondés, les motifs Art déco semblent avoir été créés pour une nouvelle Tamara de Lempicka. Du noir jais, gris fumée, rose poudré, vert jade, prune et violine ponctuent cette collection. Une saison entre euphorie et volupté comme une parenthèse de liberté où le temps et les conventions laissent place à la gaieté, la séduction et la joie de vivre.

Boutique Chantal Thomass. 211 rue Saint-Honoré, ParisIer. Photographie Ellen Von Unwerth PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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L’agenda très parisien Expositions Bonnes adresses Musique & Night

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arcel Duchamp (1887-1968), Français naturalisé américain, grand joueur d’échecs devant l’éternel et amateur de calembours, a provoqué avec malice les controverses. Depuis le scandale duNu descendant l’escalier(1912), son influence sur le monde de l’art aura été déterminante. Adulé par les uns et vilipendé par les autres. Ses readymade, que l’on pense auPorte-bouteilles (1914) et à l’urinoir (Fontaine, 1917), exposés tels quels, ont défrayé la chronique, permettant à ses détracteurs de s’en donner à cœur joie. Attisant leur rancune vis-à-vis de l’art contemporain, Duchamp représente toujours pour eux la figure de l’artiste du n’importe quoi. C’est oublier, comme le rappelle Georges Didi-Huberman, qu’il a dû attendre 1937 pour sa première exposition personnelle et que, peu avant sa mort, «un seul de ses tableaux avait été acquis par une collection publique européenne».

Marcel Duchamp Mais c’est surtout ignorer l’extrême discrétion de son travail, sa volonté de regrouper l’ensemble de son œuvre entre les mains d’une poignée de collectionneurs américains. Cohérence soulignée par la boîte-en-valise, sorte de musée portatif reproduisant l’essentiel de sa production et de ses notes. Répondant à cette détermination, le Centre Pompidou invite les visiteurs à découvrir pas à pas la genèse du Grand Verre (1910-1923), ce tableau mythique, mystérieux et inachevé, qui a galvanisé des générations d’exégètes. Un parcours en forme d’enquête passionnante qui dévoile un esprit encyclopédique: de Cranach l’Ancien à Odilon Redon, en passant par l’impressionnisme, le cubisme, le futurisme et son intérêt pour l’optique et les sciences mécaniques. B E R T R A N D R A I S O N CENTRE POMPIDOU. Marcel Duchamp. La peinture même. Place Georges-Pompidou, ParisIVe. 01 44 78 12 33. Du 24 septembre au 5janvier. Marcel Duchamp may have become the original sinner of modern art thanks to his “Readymades,” including the world’s most famous urinal,Fontaine (1917), but in life he was surprisingly discreet: he didn’t actually have a solo exhibition until he was50. The new Centre Pompidou exhibition invites visitors to discover step by step hisLe Grand Verre (1910-1923), a legendary, unfinished work that remains mysterious. It’s a passionate journey that reveals the artist’s encyclopedic knowledge of art and science. «L.H.O.O.Q.», 1919 ©Succession Marcel Duchamp/Adagp, Paris2014. «Nu descendant l’escalier n°2», 1912 ©2014 Photo Philadelphia Museum of Art/Art Ressources/Scala, Florence ©Succession Marcel Duchamp/Adagp, Paris2014.

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Garry Winogrand G

arry Winogrand (1928-1984) était doté d’une formidable curiosité. La photographie agissait comme une drogue dure, jamais assouvie. Tous les jours en campagne, appareil photographique au poing, il prenait ses photos comme un boxeur aux aguets. On disait qu’il était le photographe le plus rapide de sa génération, au point de laisser derrière lui plus de 250000 photos qu’il n’a jamais développées et dont nous commençons peu à peu à entrevoir la richesse. Prolifique, insatiable, en permanence sur le qui-vive, ce New-Yorkais a guetté le chaos de la vie en sillonnant les Etats-Unis. Plus qu’une esthétique, ses photos montrent un état de l’Amérique des années1960 aux années 1980 bouleversée par les rites du succès et la désolation des périphéries urbaines. L’associer à la photographie de rue, à l’instar de Robert Frank ou de Lee Friedlander, le faisait sursauter, car l’étiquette, juste bonne à attirer les gogos, ne fournit aucune définition de son travail. D’autant plus que ce bavard impénitent répétait à qui voulait entendre qu’une photographie, au lieu de reproduire le réel, le transformait, à l’image du calembour qui détraque la logique habituelle. Pour preuve, cette femme de la série Los Angeles qui tourne la

tête à gauche à proximité d’un panneau interdisant aux automobilistes d’aller dans cette direction ou de faire demitour. Elle a l’air affairée, prise de vertige, elle flotte et subitement nous ne savons plus ce que nous regardons. Sommesnous attirés par la sensualité de cet égarement ou aimantés par l’inquiétude de l’effet Winogrand? BERTRAND RAISON JEU DE PAUME. Garry Winogrand. 1 place de la Concorde,

Paris VIIIe. 01 47 03 12 50. Du 14octobre au 8février. Garry Winogrand (1928-1984), incorrigibly curious, couldn’t stop take photographs: he left behind over 250,000 unedited photographs. His journeys across the US revealed a country in transition, one whose urban fabric was being changed forever. Yet despite an approach that might seem similar to Robert Frank or Lee Friedlander, Winogrand always denied that he was reproducing the real, instead claiming that “the picture plays with the question of what actually is happening. Almost the way puns function – they call the meaning of things into question.”

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«Los Angeles», 1980-1983; «Houston», 1964 ©The Estate of Garry Winogrand, courtesy Fraenkel Gallery, San Francisco.


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a découverte de l’art japonais grâce aux estampes de Katsushika Hokusai (17601849), surtout à son célèbre recueil de manga, constitué de plus de 3 000 dessins, déclencha à partir du milieu du XIX e siècle, en France, un engouement qui dure toujours. Pas un artiste, de Moreau à Monet en passant par Courbet et Van Gogh, n’échappa à la vague du japonisme qui, déferlant sur les intellectuels, traversa les arts décoratifs et inspira très directement Emile Gallé. Heureux choc culturel qui débuta le plus trivialement du monde, car on découvrit, dès 1856, le fameux album d’Hokusai coincé dans une caisse; il servait à caler des pièces de céramique envoyées du Japon. Indice sans aucun doute de l’incroyable production de cet artiste aux 30 000 œuvres et peut-être aussi du peu de cas que l’on faisait de lui dans son pays d’origine. Mais, par une de ces astuces dont l’histoire a le secret, le maître Hokusai fut à son tour influencé par l’art occidental. Car les Hollandais, à la fin du XVIIIe siècle, emballaient aussi leurs marchandises à destination du Japon avec de reproductions de tableaux flamands et de pastorales françaises. Belle leçon de porosité artis-

tique qui s’affranchit des frontières. Cela dit, la singularité de l’œuvre reste entière. L’art de l’aplat, l’absence de perspective et surtout la capacité de simplifier un détail, une attitude exercent une fascination constante, et les 36vues du mont Fuji voisinent toujours avec l’ivresse de la répétition. BERTRAND RAISON GRAND PALAIS. Hokusai. 3 avenue du Général-

Eisenhower, Paris VIIIe. 01 44 13 17 17. Du 1er octobre au 18janvier. Katsushika Hokusai’s work, which led to the 19th-century movement of japonisme and influenced artists from Moreau to Monet to Courbet and Van Gogh, is instantly recognizable. The images are flat with no perspective, but each one reveals his stunning ability to simplify details and attitudes to their very essence. A selection of his incredible production – 30,000 works – will be on show at the Grand Palais, including the delicious repetition of the 36 views of Mount Fuji. «Tigre regardant la lune», anI de l’ère Koka, 1844 ©Katsushika Hokusai Museum of Art. «Choshi dans la province de Soshu», début de l’ère Tempo, 1830-1834 ©Rmn-Grand Palais (Musée Guimet, Paris)/Thierry Olivier.

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les accueillait jambes écartées. La sculptrice n’en reste pas là et se mue en architecte. Elle se lance dans la construction du Jardin des Tarots en Toscane. Une réalisation qui dura de1978 à1998. Vingt ans pour édifier un ensemble impressionnant des 22figures du jeu de tarot, dont certaines culminent à 15mètres. Habitable, tapissée de miroirs, l’une d’entre elles,L’Impératrice,a servi de maison à Niki le temps du chantier. Ce jardin public gratuit financé par Niki offre à sa manière l’utopie d’une artiste engagée qui fit feu de tout bois. BERTRAND RAISON GRAND PALAIS. Niki de Saint Phalle. 3 avenue du GénéralEisenhower, Paris VIIIe. 01 44 13 17 17. Du 27 septembre au 2février. Born Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle in 1930, the French artist is now best known for her joyful, colorful sculptures of oversized women. Her1966 Nana, a 28-meter-long iki de Saint Phalle , woman lying on her back – née Catherine Marievisitors entered her by walAgnès Fal de Saint Phalle king through her legs – has become legendary, as has the en1930 et morte à San Diego en2002, a construit avec garden she created in Tuscany between1978 and 1998. ténacité sa propre mythologie. Elle s’est donné un nom comme elle se donna entièrement à son art, avec éclat et géné- Twelve years after her death in San Diego, this born troublerosité. L’establishment s’est longtemps méfié de cet électron maker now has a major retrospective in Paris. libre aussi peu doctrinaire que délibérément enthousiaste. «Leaping Nana», 1970; «Tree of Liberty», Seule femme parmi les Nouveaux Réalistes des 2000, photo EdKessler ; «Dolorès», 1968-1995 ; années1960, on ne la prenait pas Rêve de Diane», trop au sérieux. L’époque sans doute trop ratio- «Le 1970, photo Laurent naliste regardait de travers cette guerrière Condominas © 2014 Niki Charitable Art joyeuse qui tirait à la carabine sur ses Foundation. tableaux pour les faire saigner. Bien entendu, elle ne tirait pas que sur sa peinture. Une enfant terrible, en somme. Mais voilà-t-il pas qu’elle persiste en sculptant des femmes démesurées, ses «Nanas», mi-déesses mi-sorcières, aux formes généreuses, multicolores, le sein en avant et la bouche ouverte. Sans compter celle gigantesque, 28 mètres de long sur 6mètres de haut, qu’elle réalise avec Jean Tinguely au musée de Stockholm. Les visiteurs entraient par le sexe de cette sculpture couchée sur le dos qui

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Gilbert&George

a galerie PalaceCostes et la galerie Thaddaeus Ropac accueillent Gilbert & George. La signature de ces deux dandys impeccables parcourt le monde depuis bientôt quarante-cinq ans. En1970, à leur sortie de St Martin’s School, la turbulente école d’art londonienne, un de leurs professeurs leur avait lancé: «J’espère vraiment que vous n’aurez pas de succès, mais j’ai bien peur du contraire.» La prophétie s’est pleinement réalisée, et le drapeau de la provocation flotte sur toutes leurs réalisations. A contre-courant des mouvements minimalistes et conceptuels de l’art contemporain, les deux artistes ouvrent la porte aux bruits de la rue. On reconnaît l’œuvre, elle s’apparente à la technique du vitrail, aux couleurs vives et à ces multiples damiers qui organisent l’espace ; ce qui leur permet de découper le réel, de travailler les motifs, de ciseler les répétitions tout en maintenant une certaine distance. La dernière série en date,Scapegoat («bouc émissaire», 2013), convoque les thèmes du quartier multiethnique de l’East End qu’ils habitent depuis des décennies. Des canettes de gaz hilarant abandonnées par les drogués sur le trottoir scandent la grille visuelle d’une urbanité éclatée où les femmes en burqa voisinent avec des injonctions antireligieuses et les silhouettes de Gilbert et Georgesurfant sur

La promenade que vous proposez autour du quartier que vous habitez à Londres, dans votre dernière série, «Scapegoat», n’a rien d’une promenade de santé, c’est le moins qu’on puisse dire... Oh, vous savez, c’est une promenade autour de notre vie. Nous avons subi les bombes de l’IRA, des islamistes, les attentats dans le métro… Nous montrons la modernité de notre environnement urbain, et pas seulement celui de Londres, mais du monde entier. Nous vivons tiraillés entre un monde profane, le nôtre, et un monde religieux qui s’oppose violemment aux valeurs de la modernité. Et ce monde religieux se répand et s’immisce de manière spectaculaire dans notre quartier. Nous ne portons pas de jugement. Si vous marchez dans Londres, vous rencontrez des jeunes gens «euphoriques». Nous utilisons dans nos images la représentation de ces «canettes» qui les font planer, qui les font rire et que vous trouvez à tous les coins de rue. Ces cartouches vides de «gaz hilarant» ressemblent à des bombes: la guerre en riant, en quelque sorte. Vous devez sûrement apprécier ce paradoxe?

l’agitation de la rue. Avec eux, on ne se voile pas la face, la clameur du monde vous monte à la gorge. C’est frontal, direct, mais avec toute la civilité irréprochable de deux artistes qui parlent d’une voix et qui ont fait le pari d’être dans leur vie des sculptures vivantes. Avec eux, l’art et la vie se confondent, et c’est dans cette confrontation paradoxale qu’ils s’inventent en permanence. Rencontre.

Oui, et pour mieux en profiter, nous avons agrandi le format de ces cannettes afin d’accentuer le caractère violent de ces objets. Mais ce qui nous impressionne, c’est qu’aujourd’hui les attentats et les assassinats remplissent la une des journaux. C’est beaucoup plus violent que nos propres images. On pense que l’on appuie sur le bon bouton, c’est-à-dire que l’on appuie sur un bouton bien réel. D’habitude, en Angle-

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Les Expositions

«Whitechapel», 2013 ; «Habdabs», 2013 ©Gilbert & George.

terre, les gens, le matin, se disent bonjour. Aujourd’hui, silence, des groupes entiers s’excluent de la vie publique. Pourtant, vous-mêmes, à l’époque, vous avez aussi décidé d’être à part, de mener votre vie comme vous l’entendiez en tant que Gilbert & George, d’être des sculptures vivantes... Certes, mais, lorsque nous étions étudiants, l’abolition de la ségrégation raciale aux Etats-Unis a été célébrée dans toutes les universités, comme l’abolition de l’apartheid en Afrique du Sud, la décriminalisation du sexe. Nous pensions vraiment faire partie de ce mouvement de libéralisation. Et là, subitement, des communautés s’auto-excluent volontairement par la nourriture, leurs habits, leurs livres, leurs idées. Pour revenir à votre série «Scapegoat», c’est la première fois que vous vous éloignez des titres descriptifs, voire neutres? Ce titre témoigne de cette tendance aujourd’hui consistant à chercher à tout prix un coupable. Partout en Angleterre, et c’est la folie de notre modernité, chaque groupe accuse l’autre. Nous avons toujours été critiqués par la gauche pour la simple raison que nous n’affirmions pas être de gauche. En Angleterre, c’est un crime que d’annoncer dans le milieu artistique que vous achetez leDaily Telegraph… Critiqués aussi parce que l’on nous reprochait notre homosexualité. Les deux images spécialement composées pour la galerie PalaceCostes ont été éditées à partir de deux images de la série «Scapegoat». A quoi correspond ce choix? Thro et Dales synthétisent l’esprit de cette série, c’est la raison pour laquelle elles ont été choisies. Très peu d’images peuvent donner lieu à des œuvres exposées dans la rue.Thro (à travers) est particulièrement intéressante pour ce regard à brûle-pourpoint. Si l’on passe à côté, on ne peut qu’être

intrigué et ressentir cette peur qui émane de la série. Jamais nous ne ferions une image-affiche pour sa simple qualité esthétique, il faut qu’elle transmette le principe de la série. Thro réunit ces principaux éléments, la canette-bombe, le masque, Gilbert & George. Quand nous créons, nous pensons en priorité à l’impact. Que va retenir le visiteur de notre exposition ? Nous souhaitons l’inquiéter. Il doit pouvoir se souvenir de ce qu’il a vu, garder une trace, peu importe laquelle. Nous travaillons pour qu’il y ait cette possibilité de mémorisation. Si nous n’y arrivons pas, à quoi bon continuer à faire de l’art? Propos recueillis par B E R T R A N D R A I S O N GALERIE THADDAEUS ROPAC. Gilbert & George. Scapegoat.

Bouc émissaire. Sündenbock. Pictures for Paris. 69 avenue du Général-Leclerc, Pantin. 0155 89 01 10. Jusqu’au 15 novembre. The PalaceCostes gallery is proud to welcome art icons Gilbert & George. The duo has adapted a2013 piece entitled Scapegoat, which deals, as so often, with the world outside their front door in London’s East End. It’s a world in which anything-goes London meets restrictive, constrictive religion, of nitrous-oxide addicts and veiled Muslim women. The pair are fascinated by how, after decades of increasing freedom – from the 1960s decriminalization of homosexuality in Britain to African-Americans in the US to 1990s South Africa – whole communities are now voluntarily excluding themselves from society, whether through food, clothing, books or ideas. You should, they say, be able to memorize the images immediately; if not, what’s the point of their continuing to create art?

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Peter Lindbergh

rande star de la photographie de mode, certains disent que’il est à l’origine du phénomène des «supermodels», Peter Lindberg nous montre une face plus complexe de son travail. C’est sa première exposition personnelle à Paris depuis plus de dix ans, présentant ses 30 dernières années de travail. GAGOSIAN GALLERY. Peter Lindbergh. 4 rue de Ponthieu, ParisVIIIe. 01 75 00 05 92. Jusqu’au 22novembre. Peter Lindbergh’s first exhibition in Paris of his personal work for a decade looks back at 30 years of work.

«Kristen McMenamy», Le Touquet, France, 2009; «Hommage à Pina Bausch», Paris, France, 2009 ©Peter Lindbergh courtesy Gagosian aGllery PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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23-26 octobre 2014

grand palais et hors les murs, paris OrganisĂŠ par

Partenaire ofďŹ ciel


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Les Expositions

«Man With a Bowtie», 6th J Hennepin, Minneapolis, Minnesota, 1975 ; «Bicentenial Fete», Browerville, Minnesota, 1976 ©Tom Arndt, courtesy Les Douches La Galerie.

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Tom Arndt

é à Minneapolis, l’artiste s’inscrit dans le mouvement de la photographie documentaire américaine. En inlassable observateur, il a photographié sans relâche son Minnesota natal. Garrison Keillor, son ami écrivain, dit de lui qu’il photographie «l’ADN de la culture du Minnesota, c’est-àdire les pauvres et les exclus. La plupart du temps, on attend que quelque chose se passe, mais en général, rien, il ne se passe jamais rien.» C’est la première fois en France que sa série Home sera présentée. LES DOUCHES LA GALERIE.Tom Arndt. Home. 5 rue Legouvé, ParisXe. 01 78 94 03 00. Jusqu’au 31octobre. Photographer Arndt tirelessly documents the “poor and the excluded” of his native state of Minnesota. PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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Avec le soutien de  / With the support of


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Larry Clark

près le Musée d’art moderne en2010, c’est sur une invitation d’agnès b. que le photographe revient à Paris pour proposer sa sérieThey Thought I Were But I Aren’t Anymore… mêlant plusieurs médiums: la photo avec des clichés pris en1961 avec le Rolleiflex de sa mère, mais aussi des collages et, plus récemment, suite à un tournage à Paris, la peinture et la sculpture. Ses modèles sont toujours des jeunes filles et garçons, qu’il considère comme «les miroirs de nos sociétés».

Larry Clark’s They Thought I Were But I Aren’t Anymoremixes photographs, collages, painting and sculpture. It features his trademark young subjects who he considers “mirrors of our society.”

GALERIE DU JOUR AGNÈS B.

Larry Clark. They thought I were but I aren’t anymore… 44 rue Quincampoix, ParisIVe. 01 44 54 55 90. Jusqu’au 25octobre. «Billy Mann», 1961; «Knoxville (Homage to Brad Renfro)», 2011 ©Larry Clark, courtesy of the artist, Luhring Augustine, New York and Galerie du jour agnèsb., Paris. PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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Les Expositions Ce que préférait la jeune femme, c’était la solitude de la chambre noire, fascinée par la chimie des bains et de l’encre, la magie des révélations. Elle poussait l’art du tirage à son extrême, détruisant souvent les négatifs, ce qui créait des tirages uniques. «Dans quelle mesure ce qui “sort du noir”, naît du “rien”, est-il conforme au souvenir de l’image prise? Car le photographe n’a pas seulement vu le monde, il l’a au même moment rencontré plus ou moins simultanément avec les autres sens ; il l’a entendu, respiré, goûté, touché même», écrivait-elle dans son journal. La série la plus connue d’Alix Cléo Roubaud, Si quelque chose noir, sera présentée pour la première fois en intégralité.

Alix Cléo Roubaud

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a Fondation Louis Roederers’est engagée auprès de la BnF depuis douze ans. Elle s’investit aux côtés de la bibliothèque pour offrir à Alix Cléo Roubaud, qu’elle qualifie d’«extraordinaire révélation», sa première rétrospective. Née à Mexico, décédée à l’âge de 31ans, la photographe avait découvert la photo dans les quatre dernières années de sa courte existence. Cet art deviendra vite pour elle un choix de vie. Le sujet de la photographie lui importait moins –objets du quotidien, son corps nu– que sa recherche de l’esthétique.

BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE. Alix Cléo Roubaud.

Photographies. Quai FrançoisMauriac, Paris XIIIe. 01 53 79 59 59. Du 28octobre au 1er février. A first retrospective for this Mexican-born, Canadian photographer who lived in Paris and died there, aged31, in 1983. Only taking up photography aged27, she was fascinated by the chemicals and revelation, pushing printing to its limits and sometimes destroying the negative in the process. Her best-known series,Si Quelque Chose Noir, will be presented here in its entirety for the first time. «Si quelque chose noir n°7» ©Jacques Roubaud/Hélène Giannecchini.

Baccarat

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our le 250e anniversaire de l’illustre manufacture de cristal, le Petit Palais expose 500pièces historiques de 1823 à nos jours à travers une scénographie raffinée mettant en avant l’extrême virtuosité des artisans du verre. Des pièces exceptionnelles, comme les «vases Simon» créés pour l’Exposition universelle de1867 ou le «verre Harcourt», pièce iconique commandée par le roi Louis-Philippe en 1840. PETIT PALAIS. Baccarat. La Légende du cristal. Avenue Winston-Churchill, ParisVIIIe. 01 53 43 40 00. Jusqu’au 4janvier. For the 250th anniversary of the manufacturer, 500 pieces – dating from1823 to today – will be on display in the Petit Palais. «Verre d’apparat à bouton rouge, commandé pour le roi Louis-Philippe en1840» ; «Candélabre dit “du Tsar”, commandé pour le tsar NicolasII en 1896» ©Archives Baccarat. PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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Cédric Klapisch

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Swedish Fashion Goes Paris

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n écho à l’exposition au Sven-Harrys Konstmuseum, à Stockholm, une partie des collections des créateurs suédois sont venues jusqu’à Paris. L’occasion de découvrir la mode suédoise, les univers si singuliers des créateurs (notamment Bea Szenfeld)et l’androgynie comme thème récurrent spécifique ayant influencé leur processus de création. INSTITUT SUÉDOIS. Swedish fashion goes Paris. 11 rue Payenne, ParisIIIe. 01 44 78 80 20. Du 25septembre au 12octobre. A chance to discover some of Swedish fashion’s most notable and individual figures, notably Bea Szenfeld. ©Benjamin Vnuk.

inéaste à succès, en particulier de la trilogie L’Auberge espagnole, Les Poupées russes, Casse-tête chinois, Cédric Klapisch montre ici une partie importante de son travail artistique, encore inconnu du public, ses photographies, principalement prises à Paris et New York, pendant les repérages de ses tournages. L’exposition est construite comme un parcours urbain, mettant en miroir Paris et New York. GALERIE CINÉMA. Cédric Klapisch. ParisNew York. 26 rue Saint-Claude, ParisIIIe. 01 42 77 06 26. Jusqu’au 18octobre. Best know for his trilogy of films that began with L’Auberge Espagnole in 2002, director Klapisch is also a photographer whose work is being shown in public for the first time. ©Galerie Cinéma Cédric Klapisch, 2014, Galerie Cinéma Anne-Dominique Toussaint.

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François Truffaut

râce à la richesse du fonds d’archives déposé par la famille du cinéaste, ainsi que des collections de la Cinémathèque française, l’exposition –avec de nombreux documents originaux– retrace la trajectoire de François Truffaut : des Quatre Cents Coupsà Vivement dimanche. Des interviews, des photographies, des costumes, des scénarios annotés témoignent… LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE. François Truffaut. 51 rue de Bercy, ParisXIIe. 01 71 19 33 33. Jusqu’au 25janvier. Family archives help tell the story of the French director’s life in interviews, photographs, costumes, and annotated screenplays. «François Truffaut et Isabelle Adjani sur le tournage de “L’Histoire d’Adèle H”», 1975 ©Bernard Prim ; «Jean-Pierre Léaud, Jacqueline Bisset et François Truffaut dans “La Nuit américaine”», 1973, photo Pierre Zucca ©Sylvie Quesema nd-Zucca.


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Tim Parchikov

es clichés du photographe russe, pris principalement de nuit, intriguent. La sérieSuspense est inquiétante et transforme le spectateur en une sorte de détective: que s’estil passé avant? Que peut-il se passer après? MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE. Tim Parchikov. Suspense. 5-7 rue de Fourcy, ParisIVe. 01 44 78 75 00. Jusqu’au 30 novembre. The Russian photographer’s intriguing images turn the spectator into a sort of detective demanding, What happened before and after? «Cologne», 2007 ; «Camargue», 2009; «Camargue», 2006 ©Tim Parchikov.

William Eggleston

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e devais me rendre à l’évidence que ce que j’avais à faire, c’était de me confronter à des territoires inconnus. Ce qu’il y avait de nouveau à l’époque, c’étaient les centres commerciaux – et c’est ce que j’ai pris en photo», disait le photographe américain. Il nous livre sa vision personnelle de l’Amérique quotidienne. A travers une centaine d’épreuves, l’exposition nous montre l’évolution de son processus artistique, du noir et blanc jusqu’à la couleur à la fin des années 1960. FONDATION HENRI CARTIER-BRESSON. William Eggleston. From black and white to color.2 impasse Louis-Lebouis, Paris XIVe. 01 56 80 27 00.Jusqu’au 21 décembre. This exhibition of over 100images chronicles the photographer’s artistic evolution from black and white to color. «From Los Alamos Folio5, Memphis (Jukebox on Dusty Green Wall)», 1971-1974 ©William Eggleston, courtesy Wilson Centre for Photography. «Sans titre», 1965-1970 ©William Eggleston/Eggleston Artistic Trust, collection de l’artiste. PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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Les Expositions

LaurentLe Bon

Béatrice Hatala

L’art en mouvement

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n pleine tempête médiatique après l’éviction rocambolesque d’Anne Baldassari, présidente du Musée Picasso, c’est Laurent Le Bonqui, à 45ans, prend les manettes d’une institution submergée par les rumeurs et les vrais faux scandales. Le nouveau venu aura fort à faire pour rassurer le personnel et remettre la barque dans la bonne direction. Après cinq ans de travaux, l’hôtel Salé, qui abrite les œuvres prestigieuses du peintre andalou dans le quartier du Marais, rouvrira ses portes le 24 octobre prochain. D’ici là, pas de déclaration, le président joue l’apaisement, il attend fin septembre. Certains s’étonnent de voir un non-spécialiste de Picasso prendre les rênes de la maison, mais la majorité de la profession lui voue une solide admiration. Le patron d’Orsay, Guy Cogeval, n’hésite pas à dire qu’il est un des meilleurs, et son palmarès en tant que commissaire d’exposition parle de lui-même. Sous des airs très comme il faut, presque ancienne France, on le sent agité par son métier. Amateur de bons mots, il développe un amour immodéré pour les sujets les plus divers. Des nains de jardin qu’il expose à Bagatelle au château de Versailles, où il montre Murakami, Koons et Veilhan, son éclectisme suscite quelques réserves. Homme pressé, il ne se laisse pas démonter par la critique. Mais le rebelle sait aussi piloter les grands projets. Il dirige notamment l’antenne du Centre Pompidou à Metz de 2010 à 2014 en multipliant les expositions temporaires ébouriffantes. Ainsi «1917» est-elle conçue en partenariat

avec le ministère de la Défense. Un char et des objets créés par les soldats de la Grande Guerre cohabitent avec les productions artistiques de l’époque. Ce voisinage formidable stimule le regard, fait surgir des liens inattendus. Les visiteurs ne macèrent plus dans la contemplation esthétique, ils respirent l’air du large. Avec Laurent LeBon et la nouvelle génération de conservateurs, on peut espérer que les musées vont devenir les lieux alternatifs de la culture numérique. Les rares espaces où les amateurs peuvent découvrir les joies concrètes de l’expérience. Confinés il y a trente ans dans la poussière, ne voilà- t-il pas qu’ils affichent aujourd’hui des ambitions révolutionnaires ? Souhaitons longue vie au couple Picasso-Le Bon. BERTRAND RAISON

When, after five years of scandal-riven renovation, the Musée Picasso finally reopens its doors on October24, it will be with a new president in charge. AndLaurent Le Bon – appointed to replace the controversial Anne Baldassari – arrives with a fascinating track record. It was the 45year-old who placed Takashi Murakami and Jeff Koons in Versailles’ hallowed spaces. He also spent four years running the Centre Pompidou’s Metz branch, and organizing exhibitions, such as1917, which brought together art and objects in fascinating contrast. Here’s hoping that the meeting of Picasso and Le Bon proves just as interesting.

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Crédit portrait : ©Marc Guéret

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Dans l’Intimité d’un Collectionneur

Estelle et Hervé Francès L’art en ligne de vie «L

es richesses me viennent de voyages imaginaires.» Estelle Francèsvoyage depuis son plus jeune âge, quand solitaire elle imaginait sa vie future en échappée belle, sur les routes, vivant dans une roulotte. Son époux, Hervé Francès, est marqué par une enfance isolée au rythme des hôpitaux. Ils se construisent tous les deux en parallèle, familiers de l’inconnu, sur une équation qui produit un imaginaire ample, détermine un besoin vital de «tisser du lien», partager, s’engager. Il est un surdoué de la rhétorique, ouvre à 22ans sa première agence de communication au nom évocateur de Peaux Rouges, avant de fonder Okó, un mot sioux qui signifie «rassembler les hommes». En balance entre une mère créative et un père ingénieur, elle fait «son trou dans un monde d’homme» chez Volkswagen, avant de débrayer en créant son entreprise de communication. L’art contemporain ? Un terrain d’exploration, pour ce couple de jeunes collectionneurs, «80 ans à eux deux».

Estelle scrute les processus de création, et l’art lui permet de «révéler sa face inconsciente, aller au plus profond» tandis qu’Hervé le définit comme un manifeste : «Parce qu’il interroge ma vie, l’enrichit, la chahute. Parce que nous voulons que l’argent aille aux artistes et à ceux qui les font vivre. Parce que c’est un art qui s’appréhende dans l’instant, qui séduit ou qui révulse. Et la révulsion est souvent ce qui m’attire le plus. Je ne recherche pas le beau mais l’idée, le courage, l’audace, l’intelligence.» La première œuvre?Il y en a trois, pour Hervé, marquant trois étapes essentielles de sa vie: «La première achetée lorsque j’avais 23ans, un dessin de Tomas Rafl montrant deux mains recroquevillées devant un buste décharné; la deuxième achetée pour Estelle, un tableau intituléToi, Moid’Isabelle Trichelieu; et la troisième acquise pour la collection de notre fondation, une sculpture de Gloria Friedmann dont le titre, Le Facteur humain, s’est révélé emblématique du thème de notre collection, “L’Homme et ses excès”.» Collectionner ? Ensemble. En toute discrétion. C’est l’expérience de la rencontre avec une œuvre pour ce qu’elle leur raconte et apprend sur leur époque. «C’est une addiction» avec 500pièces acquises en douze ans


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aux galeries, aux enchères ou en parcourant des foires majeures dans le monde. C’est être en éveil, car chaque nouveau choix entre en résonnance avec les tessitures narratives des autres œuvres de leur collection : Adel Abdessemed, Kader Attia, les frères Chapman, Damien Cabanes, Berlinde De Bruyckere, Damien Hirst ou Andres Serrano… L’argent ? Il ne doit pas faire perdre de vue l’humain. C’est «la liberté de construire des projets» pour Estelle, tandis qu’Hervé Francès le formule comme «un moyen et une limite. Un moyen pour acquérir une œuvre qui nous émeut, mais c’est aussi très vite une limite, car nous ne sommes pas des héritiers, et nos moyens sont limités. C’est aussi une perversion. Dès qu’un galeriste m’envisage comme un chéquier sur pattes, il est assuré d’une chose, il ne me reverra jamais.» La fondation Francès? Située à Senlis, une enclave résolument indépendante au sein d’un territoire plutôt conservateur, elle est le terrain de l’engagement d’Estelle et Hervé Francès ; ils l’envisagent comme un espace de partage, tissant des relations avec les artistes, le public, la région, d’autres collections privées dans le monde, comme la Maison Particulière à Bruxelles… Et surtout, en toile de fond de leur action, la nécessité de transmettre à leurs quatre jeunes enfants une histoire écrite par eux. VIRGINIE B E R T R A N D & N I NA R O D R I G U E S - E LY Observatoire de l’art contemporain, plateforme de décryptage www.observatoire-art-contemporain.com

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Antonio Saura, «Personaje», 1969. Gloria Friedmann, «Human Factor», 2000. Mircea Suciu, «Forever», 2012. Berlinde De Bruyckere, «Glassdome With CripplewoodII», 2013. Andres Serrano, «Piss Christ», 1987. Philippe Decrauzat, «LanquidityV», 2010. Tracey Emin, «My Heart Is With You/ And I love You/ Always Always Always», 2006.

Estelle and Hervé Francèsbegan collecting art because, as Hervé says, “it questions my life, enriches it, disrupts it.” And they have a simple reason to collect contemporary art, rather than any other sort: “We want the money to go to the artists and those who help them earn a living. Also, it’s art that is immediately understood, which seduces or repulses. And that repulsion is often what attracts me the most. I’m not looking for beauty, but for an idea, courage, daring and intelligence.” The couple’s over 400 works are now housed in the Fondation Francès in Senlis, northeast of Paris. It’s a space where links are woven between artists, the public, the region and other private collections. But at the heart of all their efforts is a desire to pass on to their four children a story, one written with art.


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Ventes aux Enchères

Maison de ventes aux enchères,49 rue SaintSabin, Paris XIe. Du mardi au samedi, de 13h à 21h. Estimations sans rendez-vous tous les samedis. 01 55 28 80 90. contact@fauveparis.com www.fauveparis.com FauveParis, c’est aussi un salon de thé - bar à vins unique à Paris, «L’Abreuvoir», ouvert toute l’année aux amoureux des bonnes choses. Du mardi au samedi, de 13h à minuit, entrée par le 38 rue Amelot, ParisXIe.

Francesco Fidanza, «Paire de marines», circa 1780, 12 000 / 18 000 €. Shepard Fairey, «Obama/Be the Change», 500 / 800 €. D’après Keith Haring, Edition OTM Klipp & Klar «Table basse», 3 000 / 4 000 €. Le Corbusier, Jeanneret, Perriand, «Chaise longue LC4», 1 000 / 1 500 €. Loungeshare/équipe Pandore, «Lampadaire Achille le Grand», 500 / 800 €. Olivier Gagnère, édition Néotù, «Baguier videpoche», 200 / 300 €. Jean-Nicolas Boulanger, «Verseuse tripode en argent époque Empire», 800 / 1 200 €. Ecole espagnole du XVe siècle, «Vierge à l’Enfant», 3 000 / 4 000 €.

auveParis, la nouvelle et impertinente maison de ventes parisienne organise le 16octobre prochain, dans son grand espace du haut Marais, «De toutes les matières», «la» vente lifestyle de la rentrée à ne rater sous aucun prétexte. Eileen Gray, LeCorbusier, Tom Wesselmann, Andy Warhol, Shepard Fairey… tous les grands noms de l’art et du design passeront sous le marteau du

commissaire-priseur après trois semaines d’exposition publique. Seront aussi mises en vente, en exclusivité, les pièces uniques et ludiques du projet LoungeShare réalisées en moins de 48heures par de jeunes designers en mêlant upcycling et prototypage rapide. Estimations entre 100euros et 70000 euros.

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Charlotte Moulard pour FauveParis»

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De toutes lesmatières


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Ventes aux Enchères

Corneille le

CoBrA C

ofondateur du mouvement CoBrA en 1948, le peintre belge Corneille (1922-2010) expose très tôt dans les plus grandes galeries du monde. En 1966, la Galeria Relevo à Rio de Janeiro lui consacre une exposition exceptionnelle, sa première sur le sol sud-américain. Offert à cette occasion au sculpteur brésilien Francisco Stockinger, cette aquarelle est restée dans la famille jusqu’à ce jour. Corneille, «Sans titre», aquarelle sur papier, 2000 / 3 000 €. Prochaines ventes. 2octobre 2014 Les Belles robes - Vins et spiritueux 16 octobre 2014 - De toutes les matières Mobilier, œuvres d’art et confrontations 27 novembre 2014 - La Dolce vita L’Italie de l’Antiquité à nos jours 9 décembre 2014 - D’ici et d’ailleurs Arts indo-portugais, chinois et japonais 18 décembre 2014 - Luxe, calme et volupté - Bijoux, montres et objets de vitrine

Le design deMarithé et

François Girbaud

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’est dans leur appartement newyorkais que Marithé et François Girbaud ont préparé leurs plus beaux défilés et accueilli tout le gratin de la mode internationale. Le 16octobre prochain, FauveParis présentera une sélection de meubles spécialement réalisés par les designers Olivier Gagnère et Garouste+Bonetti pour le duo mythique de stylistes. A noter également un ensemble inédit de meubles de JeanMichel Wilmotte commandés par le décorateur superstar Jacques Grange. Estimations entre 500€ et 5000 €. Olivier Gagnère, édition Néotù, «Bureau en chêne arraché cuir et bronze», 1 200 / 1 800 €. Sur le mur, «Frise originale de FKDL et Gregos», à voir chez FauveParis. PALACE COSTES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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Le Clown Bar

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ncien QG des artistes du Cirque d’Hiver, Le Clown Bar, classé monument historique depuis 1917, était, ces dernières années, un peu tombé en désuétude. Si la belle frise en céramique d’origine n’a pas bougé, cet ancien bar de quartier a (enfin) refait peau neuve sous la houlette d’un duo culinaire musclé : Sven Chartier et Ewen Lemoignedu Saturne. En cuisine, pendant que le chef japonais Atsumi Sota (ex-Vivant) fait des merveilles, Xavier Lacaud officie derrière le bar avec ses vins naturels. Il est bien agréable de profiter de la tranquille terrasse pour boire un verre en fin de journée avant que Le Clown ne se transforme dès 19heures en restaurant très prisé. Il n’y a qu’à voir la carte (qui change tous les jours) pour comprendre les raisons de son succès : thon blanc-betteravefigue, courgette-encornet ou ricotta fumée, canard de Challans-purée de datte… Impossible d’avoir une table ce soir-là, mais les bulots en beignet aïoli qu’on a pu goûter nous on fait dire que la prochaine fois on réserverait ! Mention spéciale pour le service vraiment sympathique ! Le Clown Bar, une affaire à prendre très au sérieux. LE CLOWN BAR. 114 rue Amelot, ParisXIe. 01 43 55 87 35. A historic monument since 1917 thanks to its beautiful ceramic interior, the Clown Bar recently reopened with a Japanese chef cooking up a delicate storm, a fine selection of natural wines, and extremely friendly service.

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MG Road

ynamiter le sempiternel cornet vanille, oser des associations et des parfums surprenants, voilà le parti pris de Glazed, le roi de la glace décalée, des jus barrés et des gaufres déjantées. La bonne nouvelle? Plus besoin de courir après son ice truck, le marchand le plus givré de Paris a posé ses bacs rue des Martyrs. La boutique revendique son esprit dark side: murs recouverts de noir, carrelage en damier anthracite, vitrine en acier brut. Sur place, on fond pour les incontournables de la maison : Black Sugar Sex Magic(sorbet chocolat, wasabi, gingembre), Smoke on the Water (glace vanille et graines de chanvre), Pump up the Volume(sorbet mangue et piment d’Espelette)… Tandis que les «skimo» mettent KO les gentils bâtonnets fraise-vanille-chocolat, les gaufres aériennes s’invitent au carré VIP. Le tout? Décoiffant ! GLAZED. 54 rue des Martyrs, Paris IXe. www.glaces-glazed.com As part of its mission to reinvent the ice cream, Glazed has parked its van and opened a store. It’s all black and moody inside, as is the selection of frozen delights: Black Sugar Sex Magic (chocolate sorbet, wasabi, ginger), Smoke on the Water (vanilla ice cream and hemp seeds), or Pump Up the Volume (mango sorbet and chili). Mission Reinvention accomplished.

Yann Deret

défaut de pouvoir faire le voyage en Inde, offrez-vous une petite escapade dans ce nouveau café-restaurant de la rue Saint-Martin. Dans un quartier nettement moins fréquenté que les faubourgs de Bombay, MG Road est une cantine ultra-lumineuse qui n’est pas sans rappeler les fameux Irani Cafés indiens (véritables institutions tenues par les perses à la fin du XIXe siècle) dont Stéphanie de Saint-Simons’est inspirée. Dans les assiettes colorées et joliment présentées, on retrouve les grands classiques de la cuisine du Nord, parmi lesquels le savoureux aloo tikki (gâteau de pomme de terre), le chicken tikka goûtu ou encore le butter chicken curry. Le tout à savourer accompagné d’un lassi (rose ou nature) bien frais, sous l’œil discret et bienveillant de Ganesh ! Bien agréable pour le déjeuner! (Ouvert aussi le soir, réservations conseillées.) MG ROAD. 205 rue Saint-Martin, ParisIIIe. 01 42 76 04 32. Inspired by Irani cafés – created in the late 19th century by Persians in India, particularly Mumbai – this restaurant serves delicious dishes from the north of India, such as aloo tikki and butter chicken curry. A great spot for lunch.

Glazed

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©Henri Guittet, Virginie Garnier, Coralie Ferreira, Hachette Cuisine

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Barrie

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a maison historique écossaise Barrie Knitwear, spécialisée dans les cachemires de luxe depuis1903, a pris ses aises dans une boutique ultrasmall mais extra-cosy. Au service des plus prestigieuses maisons de mode, dont Chanel, la griffe prend un nouvel élan en présentant sa toute première collection de prêt-à-porter. Gilets oversize, jupes crayon, robes-pulls, cardigans… dans un esprit élégamment décalé, le cachemire s’autorise ici des portés inattendus et s’offre une jolie palette de couleurs allant du gris au vert prairie. Et tandis que l’allure s’envole sur des silhouettes portées par l’actrice Lily Collins, ambassadrice de la maison, photographiée par Karl Lagerfeld, nous, on n’a jamais eu autant envie de douceur. BARRIE. 380 rue Saint-Honoré, ParisIer. 01 44 50 68 67. www.barrie.com Barrie has been producing the finest cashmere since 1903 and working with some of fashion’s most prestigious names (such as Chanel) for almost as long. It’s now launched its first ready-to-wear line, including oversized cardigans, pencil skirts and sweater dresses. They’re going to make you hope winter comes early.

JBC

Lily Collins photographiée par Karl Lagerfeld

es initiales qui annoncent la couleur: Jambon Beurre Cornichons. Pas de doute, ce petit spotXS, envoie du sandwichs, ou plutôt la crème des sandwichs, préparés à la minute avec des produits frais et du terroir dans une baguette de Jean Noël Julien (élue meilleure de l’année). Cette nouvelle adresse fait déjà saliver tout le voisinage. Evidemment, il y a l’incontournable JBC éponyme, qui s’offre une petite variante dans une version avec comté. Mais il y a aussi le Catalan (jambon serrano, tomates légèrement aillées, huile d’olive), le Kalamata (poulet grillé, féta, tapenade, salade), le Pot-au-feu (paleron de bœuf braisé, carottes confites, navet croquant, sauce tartare)… et bien d’autres tentations foutues comme des déesses. Le genre d’adresse où l’on ne vient pas qu’une fois. JBC. 2 rue Drouot, ParisIXe. 01 42 29 60 04. A tiny sandwich spot where it’s all in the name.JBC stands for jambon, beurre, cornichons or ham, butter, gherkins, the traditional French sandwich ingredients. As well as the classic JBC, the tiny spot also has different fillings (grilled chicken, feta, tapenade and salad, for example), plus some other serious temptations.


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L’Isolé

’histoire de L’Isolé, nouveau spot de la rue Frochot, ne date pas d’hier. Son créateur,Guillaume Le Donche, avait formé à 15ans le projet de créer un club «quand je serai grand». Pari tenu. En bon autodidacte de la nuit, il quitte l’université à 21ans et rejoint LaClique, agence événementielle d’André, avant de créer son label électro Young Gunz. Quelques années plus tard, au détour d’un voyage initiatique dans tout un tas de clubs tout autour du monde, il découvre, à Berlin, un bar doté d’une vieille télévision cathodique et d’un petit karaoké, et se surprend à chanter jusqu’à l’aube. L’idée de L’Isolé était née. De retour à Paris, Guillaume LeDonche crée son «kairaoké», bar-karaoké dédié aux sons hip-hop et R’n’B des années 1990 à 2005. L’Isolé s’installe au 14rue Frochot, dans un ancien bar d’hôtesses. De ce lieu de plaisir, il ne conserve qu’un néon en forme de bouteille de champagne qui orne la façade et inspire le logo, et une direction artistique dédiée au corps féminin. Le collectif de designers Le Creative Sweatshop signe là son premier lieu, émaillé de vitrines aux céramiques suggestives qu’ils ont eux-mêmes réalisées. A l’opposé des codes sombres en vigueur dans le

monde de la nuit, L’Isolé joue la transparence, incarnée par une cage en verre au milieu de la pièce, et la couleur vive, avec les toiles néo-cubistes de la jeune artiste Inès Longevial. Dans la première salle, un DJ régale l’assemblée de sons pointus et éclectiques. Dans la seconde, où tout est réalisé pour garantir une immersion totale dans le monde du «kairaoké», les fausses notes sont autorisées. Un vrai sas de décompression, où vous risquez fort de croiser Guillaume LeDonche: « J’ai juste créé L’Isolé pour moi, en fait. J’y passe au moins une heure par soir», avoue-t-il dans un sourire. LAURIANE GEPNER

L’ISOLÉ. 14 rue Frochot, ParisIXe. Photographie Keffer

Aged 15, Guillaume Le Donchedecided to open a club. Since then he’s graduated from university and set up his own electro label (Young Gunz), but finally that teenage dream is a reality. His barL’Isolé, in the less-and-lessseedy red-light district of Pigalle, also has a “secret room” where you can karaoke to hip-hop and R’n’B. If you do go, you’ll probably find Guillaume microphone in hand: “I spend at least an hour in there every night!”

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La Trésorerie

ans la lignée des bazars d’autrefois, une pointe de chic et de style en plus, La Trésorerie a réuni dans un bel espace sous verrière tout le nécessaire pour la maison. Des produits beaux, utiles et respectueux qui ont tous une histoire et que l’on prend plaisir à découvrir au fil d’une mise en scène bien pensée. En six univers, petit mobilier, textiles de maison, bain, cuisine, vaisselle et droguerie, LaTrésorerie nous offre tout l’attirail pour repenser notre intérieur. Un shopping que l’on prolonge bien volontiers dans son café attenant où le chef suédoisPer Svante Forstorpa imaginé une carte centrée sur les smörgas, tartines comme au pays couvertes d’ingrédients frais et bio. A déguster avec un grand café filtre ou un mug de thé. LA TRÉSORERIE. 11 rue du Château-d’Eau, ParisXe. 01 40 40 20 46. Like a traditional general store but with added chic, La Trésorerie brings together under one roof (and spread over six different departments) everything you could need for a beautiful home. And once you’ve finished you can fuel up on smörgas, Swedish open sandwiches, dreamed up by chef Per Svante Forstorp.

Adrien Dirand

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Le Flandrin

ous la houlette de l’architecteJoseph Dirand (Monsieur Bleu), cette brasserie de renom de l’Ouest parisien a fait peau neuve. Un new look qui prend son inspiration du côté du style Art déco habilement revisité pour jouer avec les codes des brasseries contemporaines. La carte, elle aussi, s’est offert un grand coup de jeune. Orchestrée par le chefOlivier Denis, résidant depuis plus de dix ans aux fourneaux duFlandrin, elle fait honneur à une cuisine de tradition. Plats classiques mais présentation bien dans l’air du temps pour les poireaux vinaigrette, nems vietnamiens ou caviar qui s’invitent en entrée. Même ton pour les cuisses de grenouille, rolls de homard, carpaccios et tartares de viande et de poisson. Côté desserts, des gourmandises réconfortantes (pavlova aux fruits rouges, mille-feuille à la vanille bourbon…) et impeccablement calibrées par le chef pâtissier Jeffrey Cagnes. Le tout a du style et du charme, avec une mention spéciale pour la terrasse, où l’on profite du soleil dès le matin et jusqu’en fin d’après-midi. LE FLANDRIN. 4 place Tattegrain, Paris XVIe. 01 45 04 34 69. The interior of this renowned Parisian bistro has been renovated by architect Joseph Dirand (Monsieur Bleu), while the traditional bistro menu has been respectfully brought up to date. Stylish and charming.

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Zaza

ous ce nom qui sonne déjà un peu comme une fête se cache une nouvelle adresse comme on les aime, sweet et cool. Le décor? Un plafond en bois, de larges canapés imprimés, de grands fauteuils en rotin clair, des tables bistrot, le tout dans un espace qui ne manque ni de charme (merci à l’architecteLaura Gonzalez) ni de mètres carrés. Derrière les fourneaux, un jeune chef italien qui s’applique et joue avec maestria sur les saveurs. Ce jour-là, après avoir longuement hésité entre les ravioles à la truffe blanche et le crispy de cabillaud, on opte pour le tartare au couteau et le suprême de volaille et langoustine. Le tout? Hyper copieux et également bon. Même verdict pour le dessert: des blancs en neige à la poudre de meringue et crème chocolat qui nous ont scotchés aux imprimés du canapé! La cerise sur la meringue: une jolie terrasse et un brunch maxi plaisir. ZAZA. 24 rue de Rivoli, ParisIVe. 09 82 34 41 66. Anew restaurant with large sofas, armchairs and bistro tables in a large open space.Zaza’s food is pretty good, too: the day we went, the steak tartare and chicken and langoustine suprême were excellent and generous, as were the desserts (chocolate cream, in particular). The cherry on the cake? A pretty terrace and a splendid brunch.

BAT

ne cuisine en îlot, un chef au milieu, des convives autour, le tout fondu dans une déco scandinave. Ce qui est certain, c’est que cette cantine contemporaine fait mouche au milieu des Grands Boulevards. Et dans les assiettes? Eh bien, c’est une bonne surprise. Orchestré par le chefYariv Berreby(ex-Kitchen Galerie Bis) et la bande des Dîners d’Eloïse, leBAT envoie une cuisine de qualité, créative et inspirée. Au déjeuner, une carte enthousiasmante qui compte ravioles de crevettes bouillon cococitronnelle, faux filet de bœuf de Galice ultra tendre et pommes de terre fumées… Le soir, c’est tapas party avec des mini-portions préparées minute et avec soin (tartare de bœuf mostarda et vieux parmesan, maigre mariné aux agrumes, houmous de coco de Paimpol, chorizo et piment…), à s’offrir en mode apéro ou en dîner dégustation avec un petit verre de bourgogne. BAT.16 boulevard Montmartre, ParisIXe. 01 42 46 14 25. This contemporary canteen has a central kitchen (that customers sit around) and Scandinavian décor. Which means it immediately stands out from the chain restaurants on the Grands Boulevards. The food does, too: creative and excellent, with full meals at lunchtime and tapas in the evening.

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Montaigne Market une «black» merveille qui mixe des matières d’exceptions éditée en 13pièces, chiffre fétiche de la Maison Cartier. MONTAIGNE MARKET. 57 avenue Montaigne, Paris VIIIe. 01 42 56 58 58. Montaigne Market, one of Paris’ best multibrand stores, has doubled its floor space by taking over the first floor of its current store. Over 100 brands are on sale – young designers alongside big names – including, for this fall, Cartier’s Jeanne Toussaint bag, specially reworked for the Market.

e multimarque parisien que l’on ne présente plus s’est offert pendant l’été quelques mètres carrés supplémentaires en investissant le premier étage du 57avenue Montaigne. Au total une surface de vente de 700 m2 où les collections de jeunes créateurs côtoient les grands noms de la couture avec plus de 100marques représentées en mode et joaillerie ; et même un corner dédié aux hommes. Le plus? En exclusivité pour cette rentrée, le sac Jeanne Toussaint de Cartier revisité aux codes deMontaigne Market :

Bob’s Bake Shop

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a Bob’s team a pris ses quartiers dans le XVIIIe dans une ancienne friche ferroviaire pour y installer un café-bakery à la newyorkaise. De ce nouveau spot boisé, Marc Grossman fait honneur aux spécialitésUS et régale ses fidèles de bagels fait main, aussi dodus que divins. Cheesecake, brownie, apple-pie, muffin, carot cake… s’invitent en guest aux côtés de desserts vegan, des jus cold pressed, marque de fabrique de Bob, et d’un café come fromBelleville Brûlerie. Le tout nous propulse en deux gorgées et une bouchée au cœur de la Grosse Pomme. Une bien belle escapade. BOB’S BAKE SHOP. Halle Pajol, 12 esplanade NathalieSarraute, Paris XVIIIe. 09 84 46 25 26.

The Bob’s empire now has a Bake Shop. In the newly renovated Halle Pujol in northeast Paris, you’ll find bagels (baked onsite), delicious cakes (apple pie, of course, muffins and carrot cake), as well as terrific fresh juices and Belleville Brûlerie coffee that’s roasted in Paris. Like a trip to New York without airport security and the jetlag.

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AlainPassard

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Pauline Le Goff

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Artiste de nature

avet boule d’or, carotte blanche, noire de Crimée… voici les stars de sa cuisine. Et quand le chefAlain Passard nous en parle, c’est comme d’un chardonnay ou d’un sauvignon. Quinze ans déjà que ce natif de LaGuerche-deBretagne a décidé de faire du légume un grand cru. «Depuis que j’ai mis le nez là-dedans, c’est fou ce que la couleur a changé ma vie!» A force de fréquenter les étoiles, il a fini par décrocher la lune: L’Arpège, son établissement de la rue de Varenne, à Paris, figure parmi les 50 meilleurs restaurants au monde et conserve ses trois macarons depuis 1996. A l’origine de son virage à 180 degrés, le scandale de la vache folle. Un coup dur pour celui qui s’était illustré comme rôtisseur au début de sa carrière. «Je suis perdu», avouait-il alors, en pleine crise identitaire. Exit donc le baron d’agneau, la côte de bœuf, le quasi de veau. Passard délaisse l’animal pour explorer les formidables perspectives du végétal. «Dès lors qu’on respecte les produits du jardin, au fond de la casserole, l’alchimie opère illico, gustativement, mais aussi olfactivement et visuellement.» Dans le plus grand de ses potagers, situé à Fillésur-Sarthe, près du Mans, environ 400variétés de légumes, aromatiques, fruits rouges et des dizaines d’arbres fruitiers sont cultivés de manière 100% naturelle. «Tout ce qui rentre chez moi a un passeport et surtout un savoir-faire : celui de mes jardiniers.» Dans son arrière-cuisine, à quelques mètres du restaurant, point de casseroles, mais des œuvres d’art, signées du maître et sublimées par les artisans verriers, fondeurs et ébénistes dont il s’est entouré. Sur son bureau, au milieu d’une tonne de courriers, ses derniers bronzes animaliers, dont une grenouille qui fait le pied de grue sur une patte. «Je réalise d’abord mes pièces en fil de fer avant de les travailler à l’argile, puis je file à la fonderie. Les idées naissent parfois d’un détail observé sur une page de magazine, comme cette sauterelle dont j’ai immédiatement conçu le potentiel en bronze… A l’instar de ma cuisine, rien n’est écrit. D’ailleurs, si je cesse un jour le métier, il ne restera rien.» Il exagère. Ses collages artistiques –traduction en images des recettes légumières deL’Arpège– seront les

ambassadeurs de son amour pour le «beau geste». Ils ont déjà fait l’objet d’un livre et d’une exposition itinérante. Jean-Pierre Le Goff, l’un de ses clients réguliers et patron de la célèbre faïencerie bretonne Henriot-Quimper, ne s’y est pas trompé. Il a décidé d’en reproduire les motifs sur des assiettes de présentation. Le chef a veillé au grain: «Je souhaitais un rendu épuré, une forme très plate qui soit comme un prolongement de la nappe.» En artiste complet, Passard serait-il enfin parvenu à «faire du légume un grand cru»? «Selon le terroir, argileux ou sableux, les essais se poursuivent, dit-il. Mais nous sommes dans la lignée du cépage. Une fois de plus, la nature a tout écrit, je n’ai même plus besoin de me soucier de ma créativité. Tout juste me reste-t-il à trouver le tempo. Entre l’ail nouveau et les petits pois, par exemple.» Une alchimie réussie qui fait de lui un chef d’exception? Alain Passard esquisse une moue. «Hmm… C’est quoi, un grand chef?» La question semble le plonger dans un abîme de réflexion… avant de conclure, sans hésitation : «C’est un gars qui fait bien la cuisine.» Propos recueillis par P A T R I C I A K H E N O U N A

84 rue de Varenne, ParisVIIe.

It was the mad cows that did it. In2001 after 15years serving the finest red meat at his restaurantL’Arpège, Alain Passardgave it up and turned to vegetables. Since then he’s kept his three Michelin starsand shown how classical French cooking can be meat-free. “If you respect the produce in the bottom of your pot, the alchemy is immediate – taste wise, but also olfactively and visually,” he says. He now has two gardens that grow his produce, the larger filled with 400types of vegetables, herbs, soft fruit and fruit trees: “Everything that enters my restaurant has a passport and above all, a savoir-faire: my gardeners’.” Passard is also a part-time artist, creating animal sculptures he casts in bronze and collages of images related to his recipes. Jean-Pierre Le Goff, boss of celebrated porcelain manufacturers Henriot-Quimper, spotted the collages and decided to put them on four plates. So, what makes a great chef? Passard hesitates. “It’s just a guy who cooks well.”

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Rowena Forrest

’est au cœur de la rive gauche dans le quartier chic de Saint-Germain-des-Prés que Rowena Forrest ouvre sa nouvelle boutique exclusive, consacrée à la marque. E lle dévoile les nouvelles silhouettes et les dernières réalisations de la jeune créatrice pour la saison automne-hiver 2014-2015. La maison de prêt-à-porter dédiée aux femmes est issue d’un artisanat français de grande qualité, fabriqué dans une sélection de matières nobles. «L’esprit de la marque et mes inspirations se retrouvent dans ce nouvel espace afin d’offrir une expérience shopping privilégiée.» ROWENA FORREST. 23 rue du Cherche-Midi, ParisVIe. 01 42 65 25 46.

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Lucien Bor

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“The new space contains the spirit of the brand and my inspirations,” says Rowena Forrest of her recently opened store in chic Paris neighborhood Saint-Germain-des-Prés. “It offers a special shopping experience.”

We Are Tiramisù

uand le plus réconfortant des desserts italiens prend ses aises autour de recettes inspirées et dans une jolie boutique qui l’invite en VIP, nous, on ditgrazie mille ! Cette belle idée, on la doit à un duo d’amis fous de tiramisu, qui a repensé cette gourmandise au mascarpone avec une bonne dose d’amour et des ingrédients naturels. ChezWe Are Tiramisù, tout est confectionné sur place et chaque recette est déclinée en grands gâteaux, en pâtisseries individuelles et en bouchées gourmandes. Version classique (amaretto,

café, chocolat), fruitée (vanille, lavande, fruits rouges), osée (safran et Grand Marnier), le tiramisu prend ici mille saveurs dans ses filets et nous régale à chaque cuillerée. Verdict ? We love Tiramisù. WE ARE TIRAMISÙ. 10 rue Bayen, ParisXVIIe. 09 84 21 01 31. The most comforting of Italian desserts has a Parisian HQ. Choose from three different types – classic, fruit, daring – in three different sizes for a touch of sweet indulgence.


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Une Souris et des Hommes

e décor, tout de bois, est simple et rustique. Tout comme la carte, car la maison a misé sur les valeurs sûres, et ça commence dès le petit-déjeuner avec les toasts de Jean-Luc Poujauran tartinés de confiture bio Sénéquier. Au déjeuner, même refrain, autour d’assiettes de fromage, bocconcini ou salade d’artichaut au parmesan à partager. Mais aussi des bagels généreux (saumon, poulet ou carpaccio de bœuf), une quiche saumon épinards… à arroser d’un verre de vin «relax», «plaisir» ou «bio». Le soir venu, leMalabar fait place aux cocktails réalisés par Stéphane Picaut, le barman habile auteur d’une carte originale et festive. On y tape les verres gaiement tandis que fingers de crevettes et guillotines de jambon de Paris comblent les estomacs. MALABAR. 88 rue Saint-Dominique, ParisVIIe. 01 45 55 90 75. The décor is simple, just like the constantly changing menu. Breakfast is Jean-Luc Poujauran bread with organic Sénéquier jam; lunch is French cheese, bocconcini or artichoke salad; while in the evening it’s cocktails with tapas.

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âtisseries artisanales, sélection de thés et corner librairie, le tout capturé dans un lieu mignon comme tout, bienvenue chez Une Souris et des Hommes. Nul besoin d’attendre le pic d’insuline ou l’heure du goûter pour y pénétrer; ici, on vous accueille aussi pour le déjeuner autour de quiches et sandwichs home made jusqu’au pain. Le dimanche, le brunch emboîte le pas et fait éclore un bel assortiment de viennoiseries, confitures, pâtes à tartiner, un œuf cocotte échalotes et jambon du pays, une pissaladière de légumes et un dessert du jour, le tout arrosé d’une boisson chaude ou froide aux choix. A ne pas louper: l’extatique Dragato, dessert signature de la maison avec sa mousse infusée à la dragée et son coulis de cerise noire. UNE SOURIS ET DES HOMMES.17 rue de Maubeuge, Paris IXe. 09 81 76 17 74. Homemade pastries, a selection of teas and a bookstore corner: welcome to Une souris et des hommes. The tearoom also serves lunch and, at the weekends, brunch. Don’t miss the house dessert Dragato: sugarcoated-almond infused mousse with black-cherry coulis. Rubrique «Nos Bonnes Adresses» réalisée par L U C I E G O U Z E & S A N D R A S E R PE R O

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Nos Bonnes Adresses E t o n n a n t s Pa r i s i e n s

Kevin Serpaggi/Camille Hourdeaux

la marque Pete Sorensen evin Serpaggi est l’archétype du nouvel entrepreneur français. La trentaine bien portée, les cheveux mi-longs et une dégaine très dylanienne, il a laissé la musique de côté pour se consacrer à son autre passion : les chaussures. Le détail léché et la ligne élégante, les Pete Sorensen, conçues par sa moitié,Camille Hourdeaux, sont des pièces de collection. On dit souvent que l’on peut juger un homme à ses chaussures: qui est l’homme Pete Sorensen ? J’aime beaucoup la musique de Tom Waits ou des Doors, donc je vois bien un mec à l’image de ces voix-là : belles, écorchées, naturellement poétiques. Avec une élégance plus désinvolte qu’apprêtée. Sinon, personnellement, vous êtes plutôt «talons aiguilles», «Grand Blond à la chaussure noire» ou «chaussons rouges»? Chaussons rouges ! Je crois que j’aime de plus en plus les trucs élaborés. Je ne suis pas très talons… même si ça peut être sexy, je trouve que c’est quand même un drôle de truc que de marcher sur des baguettes. Et je ne suis pas du tout Grand Blond, non! (Rires) Votre paire de chaussures favorite? La Mac Gill (modèle Pete Sorensen, ndlr). Je n’ai jamais passé une mauvaise journée en les ayant aux pieds! Camille adore laGershwin. Elle avait vraiment l’image d’un vieux pianiste des années 1930 quand elle l’a dessinée, la vision d’un vieux bar à whisky enfumé… La paire de chaussures que vous ne pourrez jamais jeter? Ma première paire dePhantom. Elle est complètement déglinguée, mais je la laisse sur une étagère dans le studio, c’est un peu la paire fétiche… François Fillon les a rouges, le pape les a violettes. Et vous, côté chaussettes ? Chaussettes noires, ou pas du tout. J’ai déjà essayé d’acheter une paire d’orange… mais l’étiquette est encore dessus. Les couleurs pétard et les motifs, je peux trouver ça cool chez les autres, mais douteux chez moi! Avis d’expert : est-ce que le mocassin est de droite et les boots de gauche ? Totalement ! On fait aussi des mocassins maintenant, d’ailleurs. Peut-être qu’on se droitise(rires)… Mais notre Acapulco, le mocassin de cet été, est réalisé avec un daim super-souple et délavé. On a dévergondé le mocassin rigide, en quelque sorte. Celui-là, vous pouvez le mettre à la Fête de l’Huma sans problème!

Camille Girard

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Dans la vie, comment prenez-vous votre pied? Camille et moi travaillons énormément. Du coup, on prend notre pied dans tout le reste, à chaque moment passé ensemble! Et puis, il y a la Corse, la terre de mon enfance… Dans l’intimité, vous êtes branché «foot massage» ? Un peu fétichiste des pieds, ou pas? Carrément, on adore ça! Eh oui, j’ai un truc très bizarre avec les pieds: je ne peux pas dormir s’ils ne sont pas en contact avec quelque chose. Donc je mets des tee-shirts en boule au fond du lit, ou je colle mes pieds contre Camille… Quel dossier, cette histoire! Donc, sentimentalement, vous avez trouvé chaussure à votre pied ? Oui, depuis quatre ans, et d’ailleurs rien n’aurait été possible sans notre rencontre. C’est Camille qui a réveillé en moi cette idée, et, après la première collection, nous avons tout quitté pour porter le projet à deux. Enfin, bientôt à trois, car notre mini-Pete sera là à Noël… Propos recueillis par M A X I M I L I E N D E LV A L L É E

5 rue de Charonne, cour Jacques-Viguès (1re droite), Paris XIe.

Kevin Serpaggi loves shoes. So he and his better half, Camille Hourdeaux, set up Pete Sorensen. He handles the business and she designs the shoes that are stylish, refined and elegant, as well as beautifully made in Italy. So, what’s your favorite Pete Sorensen, Kevin? “TheMac Gill” – timeless looking ankle boots – “I’ve never had a bad day when they’ve been on my feet! Camille adores theGershwin; she really had the image of an old 1930s pianist in her mind when she designed them.” If Pete Sorensen existed, what would he look like? “I love Tom Waits and the Doors, so I see someone in the image of those voices: handsome and tortured, naturally poetic, with a nonchalant elegance.”

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ARMANDO TESTA

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Jamie-James Medina

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FKA twigs

n l’a découverte, il y a quelques années, avec EP1 un quatre titres autoproduit accompagnée pour chaque morceau d’un clip original, où déjà cette Anglaise aux origines croisées entre la Jamaïque et l’Espagne, nous prouvait qu’elle n’était pas comme les autres. Désormais signée sur Young Turks (le label le plus excitant de la nouvelle scène londonienne, et qui abrite déjà The xx, SBTRKT, John Talabot ou Jamie xx, soit le best of de la scène électro), FKA twigs a ainsi lancé en plein été son premier album tout simplement intitulé LP1 . En plus d’une pochette ultra-pop à la Jean-Paul Goude, d’un look post-swag coloré comme un paquet de Smarties et d’un double bun en guise de signature stylistique, les dix titres radieux de ce premier album étonnant se baladent entre post-dubstep et soul électronique, ralentissent le tempo tandis que FKA twigs nous berce de sa voix tout en chuchotements et halètements, qui évoque parfois une Aaliyah 3.0. Pour couronner le tout, FKA twigs est

aussi en passe de devenir une habituée des magazines people: sa drôle de coiffure copiée par Katy Perry a valu à cette dernière une volée de bois vert sur le Web et, last but not least, le plus sexy des morts-vivants, aka Robert Pattison, serait tombé en pâmoison (et très amoureux) de la jeune fille dont il ne loupe pas un concert. La suite au prochain numéro, promis ! A la Maroquinerie,le 14 octobre. After two self-produced EPs (EP1 and EP2) over the past couple of years, FKA twigs has just released her debut album on Young Turks (the most exciting label in London and home to The xx, SBTRKT and John Talabot). The album called (of course)LP1 is 10 tracks of radiant post-dubstep electronic soul punctuated by twigs’ terrific cries and whispers. The twigs has also been in the news for her hairstyle (Kate Perry apparently copied it) and her choice of male companion (Google it).

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Festival les inRocKs Philips

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a Suédoise Lykke Li et ses ballades lumineuses, The Jesus and Mary Chain en bons vieux pionniers de la noisy pop pour les (presque) 30ans de leur premier album, Psychocandy, la folk islandaise d’Ásgeir –on raffole de sa cover de Heart Shaped Boxde Nirvana– ou encore la pop mélancolique de Damon Albarn, l’ex-star de la britpop qui sortait cette année son premier album solo,Everyday Robots… C’est un petit aperçu de la programmation du festival des inRocKs, qui déjà donne l’eau à la bouche et annonce une folle semaine de concerts. Festival les inRocKs Philips,du 11 au 16 novembre. www.lesinrocks.com On the bill: Ásgeir, Lykke Li, the Jesus and Mary Chain (Psychocandy is nearly 30!), Damon Albarn, Chet Faker and Parquet Courts, among many others. This year’s festival looks like it’s going to be (in)rocking!

Clinton Fearon

Pitchfork Music Festival

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elui qui fut pendant dixhuit ans le batteur des Gladiators, le grand Clinton Fearon, est depuis quarante ans le fervent défenseur d’un reggae humaniste et authentique, comme en atteste encore son dixième album, Goodness. Sur scène, avec son Boogie Brown Band, on devrait retrouver la bonne humeur de cette figure emblématique qui compte indéniablement parmi les derniers grands héritiers du genre. Pour les vrais amateurs, Horus Records rééditait en juillet dernier le vinyle Togetherness, enregistré en 1975 dans le studio Black Ark de Lee «Scratch» Perry : un petit diamant! A la Cigale,le 28 octobre. Clinton Fearon has been making humanist and authentic reggae for nearly 40 years, as you can hear on his 10th album, Goodness, or when he plays it live with his Boogie Brown Band.

Jay McLaughlin

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ès les premiers noms annoncés, l’édition parisienne du Pitchforkconfirmait un peu plus son statut de festival hyper pointu (et super branché). L’incontournable festival investira à nouveau pour trois jours la Grande Halle de la Villette avec entre autres Mø, la tornade danoise, le prodige James Blake ou les Ecossais de Mogwai, sans oublier le Britannique Jon Hopkins. On ne loupera sous aucun prétexte la dernière soirée avec Caribou, Jamie xx, Four Tet, Jungle, Ben Khan ou (un de nos gros coups de cœur) la jeune chanteuse anglaise Charlotte OC. De quoi presque nous donner envie d’être au mois de novembre ! A la Grande Halle de la Villette, du 30 octobre au 2 novembre. Cutting edge, trendy and unmissable. Among the bands turning up at the Grande Halle de la Villette will be Mø, James Blake and Mogwai, plus a last night including Caribou, Jamie xx, Four Tet, Jungle and Ben Khan, and Charlotte OC. Pitch in!

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alt-J

e vous fiez pas à l’air sage et propret de ces garçons, loin des clichés destroy auxquels nous a habitués le rock’n’roll, caralt-J (le raccourci clavier sur Apple qui permet de dessiner un triangle, signe distinctif du groupe)a plus que jamais le vent en poupe. Imaginez un peu : un premier album,An Awesome Wave,il y a deux ans, qui place ces joyeux inconnus venant de Leeds sur la carte de la pop mondiale avec plus d’un million d’exemplaires vendus, des critiques unanimes et tout récemment un concert au Casino de Paris, dont les places se sont entièrement envolées en 45minutes ! Autant influencés par le dubstep que par Radiohead ou la vieille folk british, alt-J pousse un cran plus loin son rock sinueux et aventureux avec This Is All Yours, nouvel album en forme de sans-faute qui les voit passer d’un même élan de ballades larme à l’œil à des bombes pop tapageuses. Et on en redemande. PAT R I C K T H ÉV E N I N

Laura Coulson

Au Casino de Paris, le 29 septembre. Nouvelle date au Zénith, le 4 février. After the million-selling, Mercury Prize-winningAn Awesome Wave, alt-J is back withThis Is All Yours, a second album that’s a touch more rock, but just as addictive.

Sébastien Tellier

Maya Jane Coles

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toile montante de la deep house,Maya Jane Coles continue tranquillement son ascension depuis la sortie en 2010 de son EPWhat They Saysur Real Tone Records. Et c’est avec Franck Roger, boss du label qui l’a révélée, que la jeune Londonienne partagera les platines. Un petit événement s’il en est, car Maya Jane Coles à Paris, ça n’arrive pas si souvent. Au Showcase,le 25 octobre. Rising deep-house star Maya Jane Coleswill be sharing the decks with her label boss Franck Roger (Real Tone Records) and it will be massive.

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Ruda Cabral

Fiona Garden

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près avoir exploré la politique (son albumPolitics), le sexe (Sexuality), la spiritualité (My God Is Blue), Sébastien Tellier a décidé de partir pourL’Aventura, son dernier album, sur les traces d’une enfance fantasmée au Brésil. L’occasion de jeter quelques paillettes de rythmes tropicaux sur ses chansons, petits bijoux de mélancolie pop. On l’attend donc de pied ferme en concert pour voir ce que le géant barbu nous a concocté et s’il comptealler plus du côté de la bossa-nova (préparez vos mouchoirs) ou de la samba (commencez à échauffer vos jambes)… Au Casino de Paris,le 20 octobre. After politics, sexuality and spirituality, Sébastien Tellier’s latest obsession is Brazil, as you can hear on his latest album L’Aventura or in concert.


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Jungle

Haïku

près une première saison sans faute, les soiréesHaïku sont de retour et, cette année encore, il va être difficile de passer à côté. Que dire de cette édition (laquelle, pour l’occasion, fait un petit détour par l’Espace Pierre Cardin) qui nous offre une nuit entière avec le magicien des platines du label Innervisions, notre chouchou Dixon ?... C’est le rêve absolu! A l’Espace Pierre Cardin, le 3 octobre. After a faultless first season, Haïku nights are back and one in particular gets us all aquiver: Dixon, all night long!

d’Earth, Wind & Fire– et qui a dû certainement en faire danser plus d’un cet été sur la plage. A la Grande Halle de la Villette,dans le cadre du Pitchfork Music Festival, le 1er novembre. Jungle is a sort of dance big band and its eponymous album is a cunning mix of soul, funk and disco featuring a great horn section. There will be dancing.

Koudlam

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rtiste touche-àtout et sans frontières, écartelé entre la vidéo et la musique, l’électro et l’art contemporain, le Français Koudlam avance un troisième album, enregistré à Benidorm. Une sorte d’Ibiza du pauvre de la région d’Alicante, dont la philosophie houellebecquienne colle comme un chewing-gum à l’univers mélancolique de Koudlam, qui transformeBenidorm Dreams, mélange de transe, de hip-hop déviant, de techno brute et d’eurodance pervertie, en une longue odyssée en forme d’opéra apocalyptique. Attention les oreilles! Au Trianon, le 18 octobre. French DJ Koudlam’s Benidorm Dreams is a sort of apocalyptic opera mixing trippy trance, deviant hip hop, raw techno and perverted Eurodance. Olé!

Jamie Harley

errière ce duo anglais –qui préfère se cacher en s’entourant de toute une bande de collaborateurs en forme de big band et dont les clips très chorégraphiés nous ont filé l’envie de ressortir nos survêts lamés Adidas80– se cache un des albums les plus excitants et les plus frais de l’année: Jungle by Jungle, fusion up to date d’influences soul, funk et disco –où les cuivres résonnent fièrement comme dans un morceau

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Frédéric Agostini

n mercredi soir, 19 heures au Wanderlust, Frédéric Agostini arrive, très élégant dans son bel imperméable beige, il nous commande un verre au bar et dit bonjour à une dizaine de personnes avant de s’installer face à moi. Je lui parle d’Eden de Mia Hansen-Løve, coécrit avec son frère Sven. «Ce film, ce n’est pas un biopic. Les gens qui pensent que c’est l’histoire de la French touch vont être déçus. C’est plutôt l’histoire d’un mec qui fait de la garage, qui découvre le milieu, qui organise des soirées – c’était le début de l’explosion de la scène électronique française, l’offre musicale n’avait rien à voir avec ce qu’elle est maintenant– et qui prend aussi de la drogue et n’arrive pas à construire une histoire d’amour. Un peu l’histoire de notre vie, tu vois!» En homme de bandes, Frédéric –directeur artistique du Wanderlust– continue d’avancer grâce aux affinités musicales, toujours avec David Blot et Jérôme Viger-Kohler, ses associés sur les soirées Respect. «Mes line-up, c’est du copinage et des coups de cœur, bien sûr. Des vieilles légendes comme Danny Krivit et la scène actuelle, le label Sound Pellegrino avec Teki et toute la bande…» Surpris, il l’est encore : Darius et tous les artistes du label Rush Music, «c’est la house de demain». Teki vient dire bonjour. Frédéric en profite pour se lever et serrer deux, trois mains. Je lui dis: «C’est ça ton métier, en fait!» C’est aussi être manager de Zimmer: «Ça m’est venu sur le

tard, c’est plutôt cool.» Alors que je m’apprête à partir, il me retient: «Non, mais attends, t’as pas ce qu’il faut pour écrire ton papier, je peux t’en dire plus.» Il revient donc sur ses –nombreux– projets : des soirées «one off» un peu spéciales cet hiver au Wanderlust, le samedi soir au Social, quelques soirées Pop-Up au Silencio... «Et puis j’essaye de faire du sport, du wakeboard, mais je commence à être fainéant !» Et tes soirées, alors? «Peu importe où, ça dépend plutôt avec qui t’y vas. C’est un peu bidon ce que je vais dire, mais toutes les soirées We Love, l’after à la Concrete, c’est rigolo, les Flash Cocotte, hyper bien aussi. Finalement, la musique se porte hyper bien en ce moment, elle ne se vend pas, mais elle se porte bien.» LUC I E T I G O U L E T www.wanderlustparis.com / Sortie du film «Eden» le 19novembre. Photographie Keffer

Frédéric Agostini is artistic director of Wanderlust, a Parisian space by the Seine. He also organizes club night Respect. “You know, music is doing well at the moment. It doesn’t sell, but it’s doing well,” he says. “My line-ups come from friendships and love at first sight: old legends like Dany Krivit or from the current scene, the Sound Pellegrino label with Teki and the gang.” So what do you do with your nights off? “It’s about who you’re with not where you go, but I do love all the We Love nights.”

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SBTRKT

epuis quelques années, Aaron Jerome, DJ et producteur anglais qui avance toujours masqué, s’amuse à bousculer la dance music dans tous les sens avec son projetSBTRKT (qu’on prononcera «substract» pour faire genre). Fer de lance de la scène dubstep et des soirées underground qui enflamment les tréfonds de Londres, SBTRKT a pour son deuxième album soigné les mélodies, ciselé les rythmes et invité Ezra Koenig (le chanteur de Vampire Weekend), la jeune révélation Jessie Ware et son collaborateur attitré Sampha à poser les voix sur sa définition très personnelle de la soul électronique. Au Trianon, le 18 novembre. Dubstep pioneer Aaron Jerome is back with his SBTRKT project’s sophomore album. It features chiseled rhythms and guest stars including Ezra Koenig, Jessie Ware and Sampha.

Caribou D

epuis quatre ans déjà, les oreilles averties et curieuses attendent avec impatience une suite au fantastique Swim. Un album, désormais culte, où le Canadien Daniel V. Snaith (anciennement connu sous le patronyme Manitoba) arrivait à synthétiser sous une formule pop toutes ses influences, qu’elles soient house, soul, trip-hop ou R’n’B, en y injectant une bonne dose de mélancolie planante.Our Love, son cinquième album, confirme toutes les promesses placées sur le Canadien désormais installé à Londres et voit Caribou prendre un virage nettement plus dansant et romantique. DeOur Love, qui sample brillamment le classique Good Life d’Inner City, à Second Chance, exercice de post-R’n’B désarmant de beauté, en passant parCan’t Do Without You,qui devrait affoler les dancefloors, Daniel V. Snaith prouve en beauté qu’il fait partie aujourd’hui, aux côtés de Four Tet ou Jamiexx (de Thexx), des producteurs tranquillement en train de secouer le destin de la dance music. On ira donc vérifier sur place, au Pitchfork Festival qui le place en tête d’affiche, si le jeune homme conforte sur scène sa réputation d’orfèvre de génie pour dancefloors.

Thomas Neukum

PAT R I C K T H ÉV E N I N

A la Grande Halle de la Villette, dans le cadre du Pitchfork Music Festival, le 1er novembre. We’ve been waiting four years forCaribou’s follow-up to his fantastic album,Swim, and finally it’s here. More dance-driven and romantic than its predecessor,Our Love proves Caribou is one of the key dance-music practitioners of our time.

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ncredible, il y a bien ce mot dans le titre du show des Fills Monkey, et ce n’est pas une figure de style. Le style, justement, pas besoin d’aller le chercher du côté de la rhétorique, ces virtuoses n’en manquent pas. Venus tout droit d’une planète où l’on ne s’exprime et ne pense qu’en rythme, ces deux musiciens-comédiens complètement déjantés nous mènent à la baguette pendant les 90 minutes de leur spectacle. Eux, c’estYann Coste et Sébastien Rambaud, deux trentenaires qui se sont glissés dans la peau de sales gosses en pantalons courts pour occuper la scène et faire vibrer leurs batteries à grand renfort d’accessoires incongrus et de bruitages improbables: «Notre spectacle, c’est un jeu de Lego qui évolue à chaque représentation en fonction du public et de notre ressenti. Au départ, c’est une démonstration de batterie où l’humour a pris place. Yann et moi, on s’est laissés dériver, et nos personnages se sont dessinés d’eux-mêmes. Au fil du

temps, d’impros en délires, le public est devenu lui aussi un accessoire, comme notre corps.» A la (dé)mesure de leur talent et de leurs envies, leur show est ponctué de solos vertigineux et d’onomatopées rythmiques qui nous entraînent de surprise en surprise jusqu’à un final époustouflant d’«air batterie» qui ramène sur scène Queen, Nirvana et Michael Jackson. Un show qui claque, et c’est peu dire, parce que c’est surtout à voir. SANDRA SERPERO «L’Incredible Drum Show» des Fills Monkey à La Cigale (120 bd de Rochechouart, Paris XVIIIe), les 30, 31octobre et 1er novembre à 20h.

“It’s like a set of Lego that’s different every time,” says Sébastien Rambaud about Fills Monkey, his duo with Yann Coste. Their show,L’Incredible Drum Show, began as comedy drumming, but then “Yann and I just let ourselves go and our characters kind of created themselves. Over time the audience has also become part of the show.”

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Vivement La Photo

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Fills Monkey


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Zola Jesus

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Sven Marquardt

renez de la pop bubblegum à chanter sous la douche, des influences gothiques façon Dead Can Dance ou Joy Division, une bonne dose de grandiloquence et une personnalité complexe et arty façon Kate Bush, secouez bien et vous obtenez Zola Jesus. Nika Roza Danilova, la musicienne qui tire les ficelles de ce projet pop et baroque, ne change pas une recette qui gagne avec Taiga. Un cinquième album que Nika entrée chargée pour le très actif collectif Sonotown! viendra défendre sur scène, histoire de Pour leur première de la rentrée, le 5septembre dernier au Batofar, le label new-yorkais White Material était nous engloutir dans son drôle d’univers mis à l’honneur. Une petite mise en jambe avant deux belles sorti tout droit d’un cabinet de curiosité. Au Badaboum, le 4 novembre. soirées à la Machine du Moulin Rouge, où l’on fêtera pour commencer les 10ans de FXHE, fondé par le génial Omar-S, Take bubblegum pop, Gothic vibes, a pour clôturer en beauté avec 50Weapons, le label de Mode- pinch of grandiloquence and a complex, arty Kate Bush-esque selektor, et sa belle tête d’affiche, le maître technoMarcel character, shake it all around, and Dettmann. you might getZola Jesus. A la Machine du Moulin Rouge,le 24 octobre et le21 novembre. The Sonotown collective is getting busy with it this autumn! And there are two evenings at the Machine du Moulin Rouge to get excited about – one for the 10th anniversary of FXHE, the other headlined byMarcel Dettmann for Modeselektor’s label 50 Weapons.

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SNTWN

Moodoïd

Fiona Torre

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ils du célèbre jazzman et organisateur du festival d’Assier Jean-Marc Padovani, Pablo Padovani, après avoir tâtonné de ci de là, lâche enfin son grand œuvre avec son délicieux projet Moodoïd. Un premier album ensorcelant, Le Monde Möö, drôle de mix entre l’odyssée sonore psychédélique et le livre d’images pour enfants. Tout au long de ces 10morceaux, qui s’enchaînent en forme de long voyage onirique, on croise les fantômes d’un Robert Wyatt qui se serait pris d’amitié pour Polnareff ou d’un Patrick Juvet qui aurait été adopté par la nouvelle scène post-rock new-yorkaise façon Tame Impala ou Animal Collective. Sébastien Tellier peut commencer à se faire du souci. Au Casino de Paris, dans le cadre du Festival les inRocKs,le 12 novembre. Le Monde Mööis Moodoïd’s first album, 10 tracks of delicious drifting that sound like the bastard lovechild of 1970s French legend Polnareff and Tame Impala.


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Hologram M

Duo doué

axime, 27 ans, et Clara, 22 ans. Deux voix aériennes, deux gueules d’ange et des chansons rétrofuturistes à l’efficacité impeccable: Hologram, le prochain carton Frenchie? En attendant de savoir, ils sortent à la rentrée un EP à la pop froide comme l’espace, édité d'ores et déjà chez Sony/ATV. Interview très «space». Qui est votre double cosmique? CLARA LUCIANI. Adriana Karembeu, non? Enfin, en brune ! (Rires.) Sinon, je dirais Juliette Gréco, parce que j’ai toujours voulu lui ressembler. La Parisienne qui ne met pas de soutien-gorge, un peu intello, un peu aguicheuse… MAXIME SOKOLINSKI. David Bowie, parce que c’est lui qui a inventé les personnages «space age» les plus cool, et que c’est un producteur de génie. Vous êtes plutôt «Star Trek» ou «Barbarella»? Maxime. Barbarella ! Tellement plus élégant! Dans le film, Jane Fonda, c’est la femme ultime, belle et décalée à la fois. Clara. On adore cette idée très poétique que les gens avaient du futur dans les années 1970… Qui sont vos maîtres Jedi? Clara. Mon père. Il est musicien, et c’est vraiment lui qui m’a transmis sa passion. Sinon, Jacques Brel. Quand j’ai regardé ses premiers live, j’ai trouvé cela tellement pur… Maxime. Je pense à ma sœur(l’actrice et chanteuse Soko). On joue de la musique ensemble depuis qu’on est tout-petits. J’ai aussi eu la chance de travailler avec M à Los Angeles, et je me rappelle qu’il m’a dit, très solennel: «Moins tu te poseras de questions, plus t’iras loin»! Ça m’a donné confiance. Qui d’entre vous a les pieds sur terre, qui est dans la lune ? Clara. Moi, je n’ai pas l’impression d’avoir quoi que ce soit de moi sur terre! Avec Maxime, j’ai eu la chance de rencontrer un artiste organisé, méthodique. C’est lui, le «daron»! Si la Terre devait exploser, qui sauveriez-vous des groupes d’aujourd’hui dans le vaisseau Hologram? Maxime. Calypsodelia, autant pour leur esthétique que pour leur son, ils sont assez perchés! Et ce sont des amis. Peut-être Temples et Tame Impala aussi…

Clara. The Blue Angel Lounge et Black Angels, au moins. A quoi carbure le vaisseau Hologram? Maxime. Au chocolat, clairement! C’est quoi, votre côté obscur? Maxime. Clara, c’est ses cheveux! Sinon, les côtés obscurs, c’est assez utile pour la création, mais je dois avouer que l’«artiste autodestructeur», ce n’est pas trop mon truc. J’ai bien envie, comme Leonard Cohen, de passer la barre des 60 ans tout en respirant la vie et l’intelligence. Clara. Moi, honnêtement, dès que j’ai compris qu’on était sur une planète dans un univers en expansion, j’ai été direct au bord du gouffre! Comme disait Otto Dix, «tout art est exorcisme», et moi, c’est ma façon de hurler sans avoir l’air trop maboule. Niveau aliens, vous êtes plutôt Lana «Barbie» Del Rey ou Lady «Monster» Gaga? Maxime. Lana Del Rey. J’aime bien la prod de son album. Clara. Lady Gaga ! C’est complètement honnête dans le style «soupe», elle y va à fond. Elle n’a pas ce côté de Lana Del Rey qui est borderline entre cool et cagole. Comment vous voyez le futur d’Hologram? Clara. On n’a pas de rêves de gloire, on veut juste finir ce qu’on a commencé: l’album est en préparation. Maxime. Une collab avec Yuksek est dans les cartons…

Propos recueillis par M A X I M I L I E N D E LV A L L É E

Hologram is Maxime Sokolinsky, 27, andClara Luciani, 22, and the two purveyors of retro-futurist pop have just released their latest EP. So, who’s your cosmic double? MS: David Bowie, because he invented the coolest Space Age characters, and he’s a producing genius. Who are your Jedi masters? CL: My dad. He’s a musician and he passed on his passion. And Jacques Brel: the first time I watched one of his concerts I found it so pure. What’s the future of Hologram? CL: We’re not dreaming of glory. We just want to finish what we’ve started –the album we’re working on.

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Anouska Beckwith

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Denis Rouvre

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IbrahimMaalouf OxmoPuccino

Alice au pays du rap

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e ciel est gris. J’ai rendez-vous avec deux génies: Ibrahim Maalouf et Oxmo Puccino. J’ai encore en tête des morceaux de l’album: du jazz, de la soul, du funk à la James, du hip-hop et même une trompette orientale… Ibrahim est là. Nous parlons d’Oxmo, qui est en retard. Et d’Alice au pays des merveilles. Une jolie histoire pour eux: une commande publique en 2011, qui initie leur collaboration, qui va devenir un album (sortie le 4 novembre) et se terminera en apothéose, en février, avec quatre dates de concert au tout nouveau Philharmonie de Paris. «J’avais envie de bosser avec lui, raconte Ibrahim. C’était le meilleur partenaire pour entrer dans un délire contemporain. Il joue avec les mots d’aujourd’hui, et c’est pas juste des jeux de mots, c’est des jeux de rythmes. C’est un putain de rythmicien. Il ne lance pas juste le texte, il joue avec la musique. «Son bagage, mon bagage, une idée commune, je savais que ça fonctionnerait, ajoute Oxmo. J’ai lu le texte plusieurs fois, j’ai apporté mon avis en adaptant les personnages, le décor.» On retrouve ainsi une chenille qui fume le narguilé, un lapin transi d’amour pour Alice, et une «blonde», comme l’appelle Oxmo! «Après la représentation, il y a eu

un moment d’euphorie générale, on s’est tous dit: on peut pas s’arrêter là, c’est pas raisonnable», raconte Ibrahim. Trois ans après, c’est l’album et le Philharmonie de Paris. «Je le vois tous les jours, raconte Oxmo, pour moi c’est comme le Madison Square Garden. Même jouer dans l’entrée, ça m’irait!» Quand je leur parle d’opéra, Oxmo répond : «Non, ça n’en est pas un.» «Squelette d’un opéra hip-hop, c’est pas mal, comme ça on peut l’habiller, répond Ibrahim. Il y a une réelle dimension pédagogique. Je voudrais que des lycées, des écoles puissent reprendre le projet. Parce qu’il mélange tout, le rap, le classique, les instruments… Je trouve que c’est une belle leçon.» «J’aime beaucoup, conclut Oxmo, on n’est pas à l’abri qu’une bande de jeunes veuille le jouer un jour».L U C I E T I G O U L E T Au Philarmonie de Paris,du 5 au 8 février 2015. Le Merveilleux – Lebanese-born jazz trumpeter and Parisresident Ibrahim Maalouf and Mali-born rapper and Parisian Oxmo Puccino’s project basedon Alice in Wonderland – has now become an album, which the pair will perform live next year with a full orchestra at brand-new Parisian concert hall Philarmonie de Paris.

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The Drums

l y a six ans,The Drums, groupe de jeunes mâles yankees racé et sexy comme un photo shoot de Bruce Weber, nous mettait l’eau à la bouche avec un premier album de rock nerveux, empruntant autant à l’hédonisme de la surf music qu’au no future de la new wave, et embarquant tout le monde d’un même élan, bras en l’air, avec le tube instantanéLet’s Go Surfing. Depuis, avec le temps qui passe, le groupe de Brooklyn, shooté sous toutes les coutures par Hedi Slimane, est devenu un duo dont la pop sucrée et insouciante s’est peu à peu teintée de noir.Encyclopedia, leur troisième

album à ce jour, les voit continuer dans cette veine pop, sombre et maléfique, où les fantômes de Joy Division, TheSmiths et The Cure jouent à cache-cache pour notre plus grand bonheur. Au Trabendo, le 17 novembre. Six years ago, The Drums released a first album of nervous rock that mixed surf music with new wave and made something new of both. Since then the gang has become a duo and become darker.Encyclopedia, their third album, is still pop, but one haunted by the ghosts of Joy Division, The Smiths and The Cure.

Baxter Dury

L

Margaux Ract

e fils du célèbre Ian Dury, leader des Blockheads, a décidé de perpétuer l’héritage de son père de la plus belle manière qui soit, en dilettante donc, laissant agir son charme, mélange de légèreté et de dandysme made in England pur jus. SurIt’s a Pleasure, avec sa voix rauque et mâle en avant, sa décontraction pop en forme de saynètes existentielles et ses emprunts malins à l’électro comme à la disco,Baxter Dury impose sa patte décontractée, mais so stylée. Encore, encore ! A la Cigale, dans le cadre du Festival les inRocKs, le 15 novembre. Baxter Dury has his father Ian’s insouciance and relaxed charm, traits much in evidence on new single Pleasure. He’s pretty good in concert, too. Rubrique «Musique &Night» réalisée par L U C I E G O U Z E & PA T R I C K T H E V E N I N PA LACE COST ES SEPTEMBRE / OCTOBRE 2014

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lexander Vreelanda imaginé un projet olfactif en hommage à sa grand-mère, Diana Vreeland, la «grande prêtresse de la mode», rédactrice en chef du Vogue américain dans les années 1960, passionnée de parfums. «Créer des fioles qui distillent toutes les facettes de sa personnalité» , voici le mot d’ordre donné par Alexander Vreeland aux nez d’IFF chargés de créer ces cinq parfums.En exclusivité mondiale chez colette.

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