L'ENTRACTE NO. 01

Page 1

L’ENTRACTE LE WEBZINE EXCLUSIF DES DONATRICES ET DONATEURS DE L’OPÉRA DE MONTRÉAL

Chant d’ouverture Traversée en haute mer : Riders to the Sea et Le Flambeau de la nuit

Rose Naggar-Tremblay : La vie après l’Atelier

S’adapter à la COVID d’un point de vue artistique

p. 5

p. 12

p. 16

NO. 01 | FÉVRIER 2022


LA FLÛTE ÉCONOMISEZ

50% SUR LES BILLETS JEUNESSE* *

17 ans et moins

PARTENAIRES DE PROGRAMMATION

ENCHANTÉE MOZ ART

7 . AU . 17 . MAI. 2022


Mot du directeur général Bienvenue à L’ENTRACTE, le nouveau webzine/magazine exclusif conçu spécialement pour notre famille philanthropique! L’Entracte est notre façon de partager l’ensemble des choses merveilleuses réalisées grâce à votre générosité. Publiée trois fois par saison, cette nouvelle publication mettra en lumière les multiples facettes de notre compagnie, en plus de célébrer la grande famille des artistes, donateurs et collègues au cœur de celle-ci. Dans ce premier numéro, vous découvrirez comment notre compagnie a réorienté ses activités pendant la pandémie, en permettant aux artistes de travailler et à l’opéra de rester bien vivant. Nous ferons un retour sur notre récente collaboration avec Ballet Opera Pantomime et I Musici de Montréal, la double affiche Riders to the Sea et Le Flambeau de la nuit. Vous en apprendrez davantage Nous sommes profondément reconnaissants sur nos artistes en résidence à de votre soutien! Chaque don est déterminant l’Atelier lyrique et vous découvrirez pour la qualité et le rayonnement de l’opéra aussi quelques témoignages de nos dans notre chère ville de Montréal. Ce contenu donateurs, alors qu’ils partagent leur privilégié est notre façon de vous accueillir à passion et leur engagement envers bras ouverts dans la vie de l’Opéra de Montréal, l’art lyrique. et de vous montrer les réalisations incroyables que vous rendez possibles! Bonne lecture!

PATRICK CORRIGAN

3


Table des matières

Traversée en haute mer : Riders to the Sea et Le Flambeau de la nuit

5

Les 5 productions coups de cœur de notre directeur artistique

8

Voix d’avenir: Vanda Treiser et l’Atelier lyrique

10

Rose Naggar-Tremblay : La vie après l’Atelier

12

Espace Transition à l’Opéra

14

S’adapter à la COVID d’un point de vue artistique

16

Une célébration pour Bernard Stotland

18

Quiz lyrique

19

Crédits Rédaction : Traduction : Design graphique : Photos :

Blue Canoe, Véronique Gauthier, Antoine Gervais, Amy Grainger, Daniella Johnson-Meneghini, Marie-Pier Perron, Jean-Pierre Primiani Le Trait Juste, John Trivisonno Marie-Claude Paquette Brent Calis, Marianne Charland, Yves Renaud 4


Olivier Kemeid, librettiste (g.) Hubert Tanguay-Labrosse, compositeur (d.)

Riders to the Sea et Le Flambeau de la nuit : une traversée en haute mer Mer, naufrage, déchainement des éléments : voilà ce qui attendait le public qui assistait aux représentations en septembre dernier au spectacle né d’une collaboration entre l’Opéra de Montréal, Ballet Opéra Pantomime (BOP) et l’orchestre de chambre I Musici de Montréal. Au programme, deux courts opéras, Riders to the Sea de Vaughan Williams et Le Flambeau de la nuit, une création dont Olivier Kemeid signe le livret et Hubert Tanguay-Labrosse, la musique.

De L’Énéide au Flambeau de la nuit Lorsque Hubert Tanguay-Labrosse et Alexis Raynault, codirecteurs de BOP, élaborent leur projet, l’opéra de Vaughan Williams s’impose rapidement à leur esprit. « C’est une œuvre qu’on aime beaucoup et on a eu envie de la combiner avec une création qui aborderait les mêmes thèmes », explique Hubert Tanguay-Labrosse. Après avoir pris connaissance de la relecture d’Olivier Kemeid de L’Énéide, les deux hommes approchent l’auteur pour collaborer avec lui. « Mon rapport à la mer est présent dans plusieurs de mes œuvres. C’est un sujet qui me nourrit et m’interpelle beaucoup. Ils ont eu l’intuition très juste que mon univers se marierait bien avec Riders to the Sea », confirme l’homme de théâtre.

5


Une heureuse initiation à la création lyrique Se mouillant à l’opéra pour la première fois, le dramaturge bénéficie de toute la confiance et de l’encadrement nécessaires de la part d’Hubert et Alexis. Les contraintes qu’apporte l’univers lyrique à son écriture, loin de le freiner, l’allument. « Je n’ai aucun problème à retravailler mes textes et à les peaufiner. À l’opéra, c’est la musique qui prédomine. Ce qui compte, c’est que le texte puisse bien se mettre dans la bouche du chanteur ou de la chanteuse, et à aucun moment je n’ai senti que je devais dénaturer ma langue pour que ça fonctionne. » Son principal défi? La contrainte du temps. « J’ai tendance à écrire des piècesfleuves, alors écrire un opéra de 40 minutes, c’est un exercice super intéressant pour moi! »

La migration: une histoire intemporelle Dans Le Flambeau de la nuit, on suit des réfugiés qui quittent leur pays — plus particulièrement une mère et son fils —, depuis leur départ jusqu’à l’issue tragique de la traversée. Pour soulever son caractère intemporel, l’opéra ne se campe ni dans un lieu précis, ni à une époque déterminée. À saveur symbolique et mythologique, il s’inspire des mille et un récits de naufrage et de migration qui ont de tout temps marqué l’histoire, la littérature ainsi que la vie de l’auteur. « Il y a celle de la famille de mon père, qui a quitté l’Égypte en 1952, celle de Virgile, des Syriens, des Sénégalais. » Et il y a ce boat people qui a croisé sa route aux Bahamas, alors qu’âgé de 10 ans, le jeune Olivier passe une année sur un voilier avec sa famille. Ce boat people qui est allé s’échouer au large de la Floride et dont ils ont été les derniers à voir les passagers vivants.

C’est également la première fois que Hubert Tanguay-Labrosse compose un opéra. Instrumentation évoquant le mouvement de la mer, chœur très présent, ambiances musicales évocatrices : l’expérience est concluante. « Je trouve plus facile d’écrire pour la voix que pour n’importe quel autre instrument, le texte donnant déjà des indications de la direction à prendre. Il faut dire que les mots d’Olivier ont été faciles à mettre en musique dès le départ. »

«

On ne donne pas de leçon de morale en racontant cette histoire. On est vraiment avec les personnages. Je pense que l’objectif est davantage de toucher, de rendre hommage à ces vies sacrifiées et de les humaniser.

»

Hubert Tanguay-Labrosse

Olivier Kemeid

6


Aborder un sujet sensible avec délicatesse Quelles précautions s’imposent lorsqu’on décide de mettre en scène un sujet brûlant comme la migration, bien présent dans notre actualité? « Pour lui rendre justice, il faut plonger et y aller corps et âme », affirme Olivier Kemeid. « Même si le livret ne se situe pas à une époque précise, les gens pourront tout de même faire des liens avec l’actualité récente », renchérit Hubert Tanguay-Labrosse. Dans un souci de favoriser l’inclusion à toutes les étapes de la production, un travail collaboratif a été mené au niveau de la scénographie entre l’équipe de concepteurs et des gens ayant eux-mêmes vécu la réalité de la migration. Le Flambeau de la nuit bénéficie également de l’apport d’un musicien iranien d’origine kurde, Showan Tavakol. L’instrument typique d’Asie centrale dont il joue, le kamancheh, apporte une couleur unique au projet, sans pour autant être stéréotypé. « J’ai aussi l’impression que mon parcours de vie et d’écriture, le fait que j’aie abordé plusieurs fois l’exil dans mes pièces, me permet de ne pas me sentir dans une récupération », exprime Olivier Kemeid. Ce qui ne fait pas de doute, c’est que cette œuvre n’a laissé personne indifférent. L’automne dernier, le public a pu en faire sa propre lecture, au plus grand plaisir des créateurs!

En entrevue avec Véronique Gauthier, rédactrice.

7


Coups de cœur! Nous avons demandé à notre directeur artistique, Michel Beaulac, quelles étaient, selon lui, les cinq productions les plus marquantes de la dernière décennie à l’Opéra de Montréal.

Porgy and Bess Compositeur : George Gershwin Date : janvier 2014 Première collaboration avec la communauté noire de Montréal et Montreal Jubilation Gospel Choir

Elektra Compositeur : Richard Strauss Date : novembre 2015 Collaboration exceptionnelle avec le grand sculpteur espagnol Victor Ochoa

8


Les Feluettes Compositeur et Librettiste : Kevin March | Michel Marc Bouchard Date : mai 2016 Une transposition du chef-d’œuvre de Michel Marc Bouchard, un sujet à l’avantgarde des enjeux de diversité LGBTQ+

Another Brick in the Wall – L’opéra Compositeur et Librettiste : Julien Bilodeau | Roger Waters Date : mars 2017 Transposition à l’opéra d’une oeuvre mythique, il s’agit du plus grand succès de l’histoire de l’OdM en termes de ventes

Written on Skin Compositeur et Librettiste : George Benjamin | Martin Crimp Date : janvier 2020 Chef-d’œuvre du 21e siècle, cet immense succès artistique marque la 1ère collaboration avec le designer Philippe Dubuc au niveau des costumes

9


Voix d’avenir : Vanda Treiser et l’Atelier lyrique

Vanda Treiser défend et soutient l’Atelier lyrique depuis de nombreuses années. En 2015, elle a fait un premier don pour les Auditions nationales, qui réunit dix finalistes à Montréal à chaque année. Puis, en 2017, elle s’engage à une contribution extraordinaire d’un million de dollars sur 10 ans pour créer les Initiatives Vanda Treiser. Ces dernières propulsent le programme à de nouveaux sommets artistiques en sollicitant des coachs du monde entier, en organisant des classes de maître et en donnant à chaque artiste les moyens de bonifier leur cursus personnel pendant leur résidence. En 2021, la Direction de l’Atelier lyrique a été nommée en l’honneur de Vanda Treiser, en remerciement pour son dévouement exceptionnel à cette cause. Voici un retour sur l’histoire de ce partenariat remarquable.

Mme Vanda Treiser en compagnie de Mme Chantal Lambert, directrice de l’Atelier lyrique 10


Dites-nous comment tout a commencé…

En 2017, vous vous êtes engagée à verser un million de dollars pour créer les initiatives Vanda Treiser. Qu’est-ce qui vous a fait choisir d’orienter spécifiquement votre soutien vers l’Atelier lyrique ?

Mon défunt mari Benjamin et moi étions abonnés de longue date et nous allions à l’Opéra avec des amis. Puis, lors d’une soirée d’ouverture, nous avons rencontré Chantal Lambert – et comme on dit, la suite appartient à l’histoire… Nous nous sommes tout de suite sentis très bien accueillis, comme si nous appartenions à ce groupe d’amateurs d’opéra. Quiconque a rencontré Chantal sait à quel point elle est chaleureuse et généreuse, et cela est vrai de toutes ses relations : la façon dont elle s’occupe des artistes en résidence et favorise leur développement est vraiment impressionnante.

Je voulais sentir que ma contribution faisait une différence et pouvait avoir un impact positif pour les artistes en résidence. Choisir de suivre une voie artistique est un choix très courageux et ils ont besoin de tout le soutien que nous pouvons leur apporter. J’ai commencé avec les auditions nationales, mais j’ai rapidement réalisé que nous devions faire plus pour rendre notre programme compétitif et nous assurer qu’il est le choix n°1 pour les artistes émergents à travers le Canada.

Cela doit vous donner une grande satisfaction de voir à quel point le programme de l’Atelier lyrique a évolué au fil des années…

Je suis tellement fière de l’Opéra de Montréal et de tout ce que nous avons accompli en tant que compagnie, et c’est pourquoi je me suis impliquée en tant que membre du conseil d’administration. Il y a un tel esprit d’optimisme et d’ambition, partagé par les artistes, le personnel, le conseil d’administration et la communauté des donateurs. Cela me procure une grande joie de faire partie de cette grande famille de l’Opéra !

Chaque année, lorsque je rencontre la nouvelle cohorte et que je vois les diplômés faire la transition vers leur carrière professionnelle, je suis tellement émerveillée par la qualité de ces artistes - à quel point ils sont raffinés et professionnels, sur scène et en dehors. Ils ne cessent de s’améliorer ! Et ce n’est pas seulement une question de talent musical, ce qui est indéniable ; ils sont curieux, passionnés et attachants, et c’est tellement encourageant de voir leur esprit de collaboration exceptionnel.

Avec le soutien de Vanda Treiser, les douze artistes en résidence de l’Atelier lyrique en 2021-2022 – dix chanteurs et deux pianistes – auront l’occasion de participer à des événements publics, des concerts et des classes de maître. 11


Presque 2 ans après sa sortie de l’Atelier lyrique de Montréal, la mezzo-soprano Rose Naggar-Tremblay pose un regard sur l’année particulière qui vient de s’écouler. Une chose est sûre : si la pandémie a considérablement bousculé ses plans, de nouveaux projets n’ont pas tardé à se dessiner, allumant à la fois la créatrice et l’interprète en elle.

Rose Naggar-Tremblay La vie après l’Atelier Voir grand tout en demeurant chez soi

relation humaine. Ce qui me rend heureuse, c’est d’interagir avec les autres avec authenticité et que plusieurs voix cohabitent dans une même œuvre. »

Celle qui s’apprêtait à passer l’année en Europe a dû se résigner à garder les pieds au Québec. « Quand on termine l’Atelier, on a un peu l’impression que c’est “maintenant ou jamais”. Les contacts sont alignés, les gens veulent t’aider, tu es attendue. Et tout à coup, tu te retrouves attachée au sol, sans mouvement possible. Mon réflexe, ça a été de tout faire pour recréer le mouvement ici. Saisir le momentum mais en le canalisant dans des projets locaux. »

Le Coopérathon : incursion dans le monde de l’innovation C’est cet intérêt pour les relations qui amène Rose l’automne dernier à participer au Coopérathon, la plus grande compétition au Canada d’innovation ouverte dans laquelle l’Opéra de Montréal décerne un prix. Avec sa collègue Stephanie Sedlbauer, elle se penche sur ce qu’elle considère être la plus grande problématique de l’industrie : l’absence de relation entre le public et l’artiste. « Pour le spectateur, l’artiste est à peu près anonyme. Des études de marché ont prouvé que peu importe

Enseignement des langues, composition, musique classique, musique pop : la chanteuse s’investit dans plusieurs projets variés. « J’ai réalisé cette année qu’au cœur de toutes mes activités, il y a la 12


qui tient le premier rôle, grande vedette ou jeune finissant, la vente de billets sera sensiblement la même. Les artistes sont donc interchangeables, ce qui entraîne une grande fragilité. » Les deux femmes créent un projet, Echoes, visant à favoriser l’engagement entre le public et les artistes. Contre toute attente, leur projet remporte le prix. « Depuis, on agit auprès de différents acteurs de l’industrie pour s’assurer qu’il y a un protocole mis en place pour que le spectateur puisse repartir avec quelque chose de tangible et poursuivre la discussion. Un podcast, par exemple. » Qu’est-ce qui l’a motivée à s’inscrire à un concours destiné aux entrepreneurs? « C’était une occasion en or d’apprendre. On a reçu énormément de formations, on a eu des coachs incroyables et je suis très fière de ce qu’on a créé. » Le concours lui permet également de faire la connaissance d’une des membres du jury qui deviendra sa gérante, Delphine Poux. « C’est une femme incroyable. Avec Peter Forbes qui est devenu mon agent, ce sont deux nouvelles collaborations qui sont nées cette année dont je suis très heureuse! »

Un plongeon dans la création Après avoir été reporté à cause de la pandémie, le concert dans lequel Rose livre son cycle Healing — dont elle signe les textes et cosigne la musique avec Éric Champagne — a lieu en avril dernier. Un moment touchant alors qu’elle revoit sa famille de l’Opéra de Montréal pour la première fois. « Le timing n’aurait pas pu être meilleur. Le contexte actuel est venu donner un sens supplémentaire à l’œuvre ». Pour la prochaine année, la chanteuse caresse deux projets : prendre la route avec Healing et lancer un EP de chansons, Paris en bouteille.

«

De plus en plus, mes projets se trouvent à la frontière entre la musique classique et la chanson. Je trouve que c’est là que la vie culturelle est la plus riche.

»

– Rose Naggar-Tremblay

Rose a remporté le 1er prix ainsi que le prix pour la meilleure interprétation d’une œuvre canadienne lors de la 82e édition du Concours de l’OSM. Rose, lors de la première mondiale de son cycle de mélodies Healing à l’Opéra de Montréal en avril 2021. 13


Pierre Vachon, directeur, Action sociale et éducation, en compagnie des participants de la 3e édition

Espace Transition à l’opéra Lorsque vous êtes l’auteur, l’artiste et l’interprète de votre propre création, des choses magiques peuvent se produire. Pour les adolescents et les jeunes adultes qui vivent avec des problèmes de santé mentale, Espace Transition (ET) à l’opéra offre un espace qui permet à cette magie de se développer. Nous aimerions tous voir nos talents et nos réalisations reconnus. Nous cherchons tous à vivre une vie heureuse et saine, à avoir la chance de créer et d’explorer, parce que cela fait partie de notre humanité partagée. La réalisation de ce simple souhait n’est pas toujours assurée pour les personnes vivant avec des troubles de santé mentale. La stigmatisation et l’incompréhension poussent encore beaucoup d’entre elles à vivre en marge ET à l’opéra donne aux participants l’occasion de notre société. d’expérimenter toutes les facettes de cet art riche et multidimensionnel qu’est l’opéra. Ils travaillent de près À l’Opéra de Montréal, nous croyons avec des artistes professionnels pour produire leur que la création artistique peut être un propre création qui est destinée à une représentation facteur de transformation. Depuis la en public. création de ET à l’opéra en 2018, nous avons pu constater que ce processus L’année qui vient de passer a amené des défis de cocréation permet d’impliquer, de auxquels nous n’avions jamais été confrontés. Or, nos soutenir et de responsabiliser les jeunes participants à ET à l’opéra étaient déterminés à les adultes qui avancent sur la voie de la relever avec toute la force et la détermination dont ils guérison. font preuve dans leur vie quotidienne. Sur une période de 3 mois, chaque semaine, 15 jeunes créateurs deviennent rapidement des artisans et des interprètes, créant un mini-opéra inspiré d’une œuvre présentée à l’Opéra de Montréal.

Tout en respectant les mesures de santé et de sécurité, la première cohorte de l’année a pu présenter en janvier dernier, à la Cinquième Salle de la Place des Arts, son adaptation pleine d’imagination de La Flûte enchantée de Mozart, intitulée Le Musée enchanté. Peu après, la deuxième cohorte a commencé à travailler sur la création 14


d’une adaptation en cinq scènes de La Traviata de Verdi, avec notamment le célèbre chœur Libiamo ! Cette production a été enregistrée à la Cinquième Salle, en mai, devant un public réduit composé de familles, d’amis et de membres du personnel.

Nous sommes profondément touchés de constater que l’ensemble de nos donateurs partage notre volonté de soutenir des projets comme ET à l’opéra. Ces projets sont de puissants vecteurs de changement et donnent des résultats probants chez les jeunes qui tentent de relever les défis présentés par les troubles de santé mentale.

Par ailleurs, le 30 novembre dernier, la 4e cohorte présentait son spectacle Le Monde de la beauté devant public à la salle Le Gesù.

Imaginez l’opéra, ouvrant grand son cœur et ses bras à une plus large part de la population, tissant des liens guérisseurs entre nos jeunes, leur permettant d’entrevoir un avenir plus prometteur, et tout cela grâce au pouvoir de la création artistique. Alors que notre programme entame sa quatrième saison, notre précieuse collaboration avec l’équipe clinique du CHU Sainte-Justine nous permet de continuer à soutenir ce travail de création avec les prochaines cohortes.

«

J’ai adoré mon expérience malgré les diverses contraintes découlant de la COVID. Cela m’a donné l’occasion de faire des choses que je n’aurais pas pu faire autrement.

»

– Un participant

Participants au projet ET à l’Opéra, 2020-2021 15


S’adapter à la COVID Entrevue avec la production

Concert de fin de saison 2020-2021 avec la visite de la ministre de la Culture et des Communications, Mme Nathalie Roy

Lorsque la première vague de la pandémie liée à la COVID-19 s’est faite plus importante et que l’Opéra de Montréal – comme plusieurs autres employeurs – a demandé à ses employé.e.s de travailler de la maison jusqu’à nouvel ordre, personne ne s’imaginait que ce serait pour aussi longtemps. À mesure que les actualités défilaient sur les écrans, provenant d’Europe principalement, il était possible Bien que les autorités de la santé publique aient autorisé les salles de voir arriver la suite des de spectacle à rouvrir leurs portes, avec certaines restrictions, il faut choses. Et celle-ci s’annonçait se transporter au tout début de la pandémie pour prendre la mesure particulièrement difficile, car à de ce qui a été accompli dans les deux dernières années. C’est donc ce jour, l’industrie culturelle est à la mi-mars 2020, que deux éléments qui apparaissaient comme toujours à la quête d’un retour étant les plus urgents, ont été mis en branle : reporter la présentation à la normale. de La voix humaine/L’hiver attend beaucoup de moi, et annuler les répétitions pour La flûte enchantée qui devaient commencer incessamment. Or, la priorité absolue de l’équipe artistique de l’Opéra de Montréal était de rassurer les artistes (et leurs agents), de leur offrir une certaine tranquillité d’esprit tout en maintenant le lien de confiance. Il devenait évident qu’il ne fallait pas se précipiter, et qu’il fallait plus que jamais auparavant, prendre le temps d’arrimer l’ensemble des décisions artistiques avec l’équipe de production et l’équipe des communications.

16


Si l’Opéra de Montréal est une famille tissée serrée, le milieu de l’art lyrique au Québec l’est tout autant. Alors en attendant que les morceaux du puzzle se placent, l’équipe de direction a redéployé le budget artistique pour s’assurer que les artistes puissent continuer à travailler. Il était clair que l’ensemble des contrats seraient reportés et honorés, et non annulés. C’est une forme de soutien très concrète et immédiate qui a donné du souffle à ceux-là même qui, aujourd’hui, sont pour la grande majorité, toujours en carrière.

«

Il nous fallait rester calme et conserver une attitude positive. Nous devions garder notre maison d’opéra vivante tout en respectant les normes gouvernementales constamment en évolution. Nous avons planché sur l’élaboration de plusieurs projets afin de présenter à notre public des productions artistiques, certes dans un format renouvelé, mais avec les mêmes standards de qualité auquel il était habitué. Tant l’équipe artistique que l’équipe de la production, nous étions engagés envers et contre tout obstacle qui pouvait se dresser sur notre chemin. L’important était de ne faire aucune concession au niveau de la qualité artistique, que ce soit malgré la distanciation, ou la webdiffusion. – Catherine Levac, administratrice artistique

Animée de ce même esprit de solidarité et d’engagement, l’équipe de la production s’est occupée d’orchestrer la suite des choses. La disponibilité d’une grande salle comme WilfridPelletier, même un an ou deux à l’avance, n’est pas garantie. D’autant plus que l’ensemble des compagnies artistiques se retrouvait dans la même situation et devait reporter ses spectacles respectifs. C’est donc un gigantesque jeu de chaises musicales qui s’est joué avec un calendrier plutôt provisoire, changeant au fur et à mesure des restrictions gouvernementales.

»

Après une année marquée par la résilience et l’adaptation, la programmation de la saison 2021-2022 a été lancée au début de l’été 2021. La compagnie a pu présenter deux productions en salle, soit le dyptique Riders to the Sea & Le Flambeau de la nuit et le concert La Compilation, présenté par l’Atelier lyrique et qui a fait salle comble à Wilfrid-Pelletier! Elle est le résultat d’un colossal travail d’équipe et d’une étroite collaboration entre producteurs, agents, compagnies artistiques et autres. Elle est surtout le résultat d’un objectif commun qui n’a jamais été perdu de vue : pour l’Opéra de Montréal, il était hors de question de baisser les bras. En tout temps, avec intégrité artistique et respect pour la profession, ce sont les meilleures décisions qui ont été prises avec l’information la plus complète et éclairée.

«

Cela nous tenait à cœur. Nous avons fait tout notre possible en diversifiant les solutions. C’est ainsi que nous avons lancé un programme de webdiffusion qui offrirait non seulement de la visibilité, mais surtout des redevances à une multitude d’artistes, de musiciens et de techniciens. Nous avons également accéléré notre programme de développement de nouvelles œuvres, ce qui a mobilisé des centaines d’artistes dans des ateliers et des enregistrements. Puis, nous avons offert une compensation aux artistes sous contrat, dont les productions ont été affectées. – Patrick Corrigan

»

Page de gauche: 1. Hélène Turp (g.) et Lucie St-Martin, soprano (d.) 2. Geneviève Lessard, gestionnaire de production à l’Atelier lyrique 3. Laurence Pronier, directrice de scène (g.) et Dominique Cuerrier (d.) 17

Catherine Levac (g.) et Amy Grainger (d.)


Une célébration pour Bernard Stotland Le 1er octobre dernier, l’Opéra de Montréal a rendu hommage à M. Bernard Stotland, président du conseil d’administration de 2013 à 2021. À l’occasion, les artistes en résidence de l’Atelier lyrique ont interprété plusieurs airs célèbres, un concert exceptionnel et émouvant en ce contexte de relance des arts de la scène.

Sous la gouverne de M. Stotland, l’Opéra de Montréal s’est résolument engagé dans la voie de la communauté, de la collaboration artistique, et du soutien à la relève et à la création. C’est dans cet esprit, tourné vers l’avenir et rempli d’optimisme, que M. Stotland passe désormais le relais à notre nouveau président, Me René Branchaud.

Pour votre implication au cours de ces nombreuses années, cher Bernie, un grand

MERCI !

Bernard Stotland, ancien président (d.) et Me René Branchaud, président du conseil d’administration (g.). 18


Quiz lyrique

3

Dead Man Walking (2012-2013) Le Château de Barbe-Bleue (2003-2004) Les Feluettes (2015-2016) Written on Skin (2019-2020)

Quel opéra a été joué le plus souvent dans l’histoire de l’Opéra de Montréal? a. b. c. d.

La Traviata Madama Butterfly La Bohème Carmen

Combien de nouveaux opéras ont vu le jour (pour la première fois) à l’Opéra de Montréal? a. b. c. d.

3 5 9 13

RÉPONSES

2

a. b. c. d.

1 – C. 2 – C. La Bohème (9 fois); suivi de près par La Traviata (8 fois) et Madama Butterfly (8 fois). 3 – B.

1

Nommez l’opéra associé à cette mise en scène de l’Opéra de Montréal.

19


operademontreal.com


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.