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Marie Bévillon, le grain de sel féminin de La Sablaise

Marie Bévillon,

le grain de sel féminin de La Sablaise

Finalement, Marie Bévillon est tombée dans la marmite. Son goût du défi et sa passion de la cuisine l’ont rattrapée, jusqu’à la hisser à la barre de l’entreprise La Sablaise. Elle y apporte son grain de sel et sa créativité, au service de la fine fleur du savoir-faire sablais.

Avec une mère, un frère et une sœur pharmaciens, Marie Bévillon aurait pu vendre des antidotes. Mais son remède à elle, ce sont les sauces, les marinades, les soupes de poissons, avec lesquelles l’entreprise La Sablaise a du peps à revendre. Maquereaux aux oranges confites et gingembre ; mousse de langoustines aux tomates séchées et au porto... Elle reste aujourd’hui la seule petite conserverie artisanale à faire rayonner l’excellence et l’originalité du savoirfaire sablais... depuis plus de 20 ans.

De la cuisine au marketing...

Marie Bévillon et la cuisine ? « C’est une longue histoire ! À l’âge de neuf ans, la pâtisserie était déjà mon dada. Chez ma grand-mère aux Sables-d’Olonne, j’ai été élevée aux turbots, aux soles meunières et au Saint-Pierre. J’ai appris la cuisine du poisson et surtout l’amour du bon produit. Plus tard quand j’ai choisi mon métier, la cuisine n’était pas encore une filière d’excellence. On m’a plutôt confortée dans la voie du commerce. » Marie fonce. Une maîtrise de gestion entrepreneuriale en poche, elle enchaîne les expériences en marketing, jusqu’à gérer une équipe de 80 personnes pour une société nantaise. Puis c’est son mari, Antoine Martineau, qui l’a fait revenir à ses premiers amours.

l’histoire De la soupe

« Aux Sables-d’Olonne, le père d’Antoine dirigeait la crêperie « L’Aiglon » depuis 1983. Il y servait une délicieuse soupe qui plaisait beaucoup. » Tant et si bien qu’un laboratoire a dû sortir de terre pour en assurer la production : en 1990, la sarl PSMA La Sablaise était née, sous l’impulsion des fils Antoine et Jérôme Martineau. Vingt-quatre ans plus tard, entre les rillettes et les mousses de poissons artisanales, la soupe du père Martineau est toujours au catalogue. Avec 20 employés à son bord, la conserverie a trouvé de nouvelles attaches au cœur du parc Actilonne. Et pris un nouvel élan... avec une jeune capitaine.

capitaine à borD

« Moi et Antoine avons tous les deux été rattrapés par notre passion : la cuisine et la photographie. Après plusieurs années de mission commerciale, j’ai pris les rênes de l’entreprise en 2012 et Antoine a pu se lancer dans la photo. » Si l’énergie et la créativité de Marie Bévillon sont à la barre, Antoine garde un œil attentif sur la « marmite ». « C’est lui qui gère l’image de marque de l’entreprise, pour laquelle il exprime une vraie sensibilité. De mon côté, je booste le développement des produits comme le lancement d’une gamme bio. J’aime l’échange avec l’équipe pour le choix des recettes, j’adore le partage à l’occasion des dégustations, et surtout le travail avec des produits naturels : il faut que je puisse faire goûter les produits à mes enfants en toute tranquillité. »

Ne demandez pas à Marie si c’est compliqué d’être une femme chef d’entreprise. « J’étais un vrai garçon manqué jusqu’à l’âge de 20 ans ! Alors me défendre, je connais. Et puis à la maison, le modèle familial m’a sans doute confortée dans mes choix avec un père très présent et une mère investie dans son travail. » Pour Marie, le vrai défi est ailleurs. Travailler avec des produits nobles par exemple. « Nous devons être la dernière entreprise française à produire de la marinade d’anchois pêchés sur les côtes françaises... Toutes les autres sont parties au Maroc ! Mais je me refuse à voir partir un savoir-faire, c’est mon côté un peu zinzin. Il faut croire que j’aime les challenges ! ».

photo © Antoine Martineau

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