L'Observateur de l'OCDE n°292 T3 2012

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INDUSTRIE

Il n’existe pas de marché national homogène des business angels. L’importance, la complexité et la dynamique de leurs investissements étant très variables selon les régions et les pays, les décideurs doivent garder à l’esprit qu’une politique réussie dans un pays n’est pas nécessairement exportable ailleurs. Au Canada et aux États-Unis par exemple, les mesures dans ce domaine sont prises à l’échelon régional et non fédéral. Si un nombre croissant de pays lancent des actions visant à encourager ces investissements, peu d’évaluations

officielles sont menées. Des recherches plus approfondies sont nécessaires. Les décideurs, entre autres, ont tendance à se concentrer sur le marché du capital-risque, plus visible que celui des business angels. Mais les données disponibles indiquent que ces derniers joueront un rôle déterminant en aidant les chefs d’entreprise à surmonter leurs problèmes de financement et de croissance, et, partant, favoriseront la création d’emplois et la croissance économique – dont le monde entier a cruellement besoin. En

JIM WILSON/The New York Times-REDUX-REA

Le retour du « made in USA » ?

facilitant leur action, il se pourrait même que les décideurs contribuent aux grandes découvertes de demain. Références OCDE (2011), Financing High-Growth Firms: The Role of Angel Investors, Éditions OCDE. www.oecd.org/sti/angelinvestors Sahlman, W. et E. Richardson (2010), The Changing Face of Angel Investing, Harvard Business School Publishing, Boston. « The World’s Greatest Angel Investment: Google », sur www.venturegiant.com, 2012

Dernier né de Google, le « Nexus Q » est un serveur multimédia minimaliste qui permet de transférer du contenu stocké en ligne sur les réseaux sociaux vers les équipements audiovisuels domestiques et les écrans d’ordinateurs. Un article récent paru dans le New York Times pointe une caractéristique inhabituelle – mais peut-être pas pour longtemps – de ce nouvel appareil : il est assemblé aux États-Unis, et la plupart de ses composants seront eux aussi made in USA. Cela fait si longtemps que ce type d’outils électroniques est fabriqué hors des États-Unis que le phénomène semble presque nouveau. Mais est-il viable économiquement ? Peut-être. Les salaires, jusqu’ici très bas en Chine, par exemple, sont en train d’augmenter. La hausse du prix du pétrole renchérit les coûts de transport, et les questions liées à la propriété intellectuelle contribuent également à rendre la production nationale plus attractive. En outre, les consommateurs sont peut-être plus enclins à acheter des biens produits sur leur territoire, en raison des forts taux de chômage dûs à la crise. En tout cas, Google parie sur la valeur ajoutée que l’étiquette made in USA peut lui apporter, bien que la direction nie miser sur cet argument. Quoi qu’il en soit, un label national pourrait bien s’avérer être un actif incorporel précieux. Voir Markoff, John (2012), « Google Tries Something Retro: Made in the U.S.A », New York Times, 27 juin.

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