L'Annuel de l'OCDE 2013

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L’Annuel de l’OCDE

2013 DES POLITIQUES MEILLEURES POUR UNE VIE MEILLEURE

EMPLOI ÉGALITÉ CONFIANCE



L’Annuel de l’OCDE 2013 DES POLITIQUES MEILLEURES POUR UNE VIE MEILLEURE


Cet ouvrage est publié sous la responsabilité du Secrétaire général de l’OCDE. Les opinions et les interprétations exprimées ne reflètent pas nécessairement les vues de l’OCDE ou des gouvernements de ses pays membres. Ce document et toute carte qu’il peut comprendre sont sans préjudice du statut de tout territoire, de la souveraineté s’exerçant sur ce dernier, du tracé des frontières et limites internationales, et du nom de tout territoire, ville ou région. Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem-Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.

Périodique : L’Observateur de l’OCDE ISSN 0304-3398 (imprimé) ISSN 1561-5510 (pdf)

Rédacteur en chef : Ricardo Tejada Responsable éditorial : Rory Clarke Secrétaire de rédaction : Ileana Epsztajn Rédacteur principal : Loïc Verdier Rédacteurs : Brian Keeley, Patrick Love Assistants éditoriaux : Alexandra Le Moniet, Jean de La Rochebrochard Correcteurs : Erin Crum, Catherine Rowles-Holm Production : Marion Desmartin, Sandrine Levain, Ghani Kadem Conception graphique et mise en page : Design Factory Données : Eileen Capponi, Margaret Simmons Illustrations : Charlotte Moreau, André Faber, David Rooney Publicité : François Barnaud, Alexandra Sawicka, Laurent Djaoui La date limite des informations publiées dans L’Annuel de l’OCDE 2013 est le 1er mars 2013. Les corrigenda des publications de l’OCDE sont disponibles sur : www.oecd.org/editions/corrigenda. © OCDE 2013

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Table des matières éDITORIAL 6 L’humain avant tout : emploi, égalité et confiance Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE

42 Le défi du capital humain en Russie Vladimir Mau, Recteur, Académie présidentielle russe d’économie nationale et d’administration publique 44 Banque de données : Qui va à l’université ?

PODIUM 8 Répondre aux défis Jens Stoltenberg, Premier ministre de la Norvège

46 Le changement climatique n’attendra pas Connie Hedegaard, Commissaire à l’Action pour le climat, Commission européenne 48 Banque de données : L’essor des énergies renouvelables

Promouvoir une croissance inclusive 13 Introduction

49 Pour une [r]évolution énergétique Kumi Naidoo, Directeur exécutif, Greenpeace International

15 L’heure de la résurrection ? William R. White, Président, Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement de l’OCDE

51 Banque de données : Le carburant de la réforme

17 Homo economicus, un guide incertain Daniel Cohen, Professeur d’économie, école normale supérieure et vice-président, école d’économie de Paris 19 La Nouvelle frontière de la performance Michel Landel, Directeur général, Sodexo 20 Vidéo : Rendre la croissance inclusive pour réduire les inégalités 21 Trouver l’équilibre : assainissement budgétaire, croissance et inégalités

Pier Carlo Padoan, Chef économiste et Secrétaire général adjoint de l’OCDE

23 La croissance ne suffit pas Vagner Freitas de Moraes, Président et João Antonio Felicio, Secrétaire aux relations internationales, Central única dos trabalhadores 25 ABONNEZ-VOUS À L’OBSERVATEUR DE L’OCDE 26 Les défis de l’Asie Haruhiko Kuroda, Président, Banque asiatique de développement 29 La croissance par le savoir Andrew Wyckoff, Directeur, Direction de la Science, de la technologie et de l’industrie de l’OCDE 31 Pour un marché du travail inclusif Ben Noteboom, PDG, Randstad Holding nv 33 Les stagiaires aussi sont des travailleurs Ben Lyons, Co-directeur, Intern Aware 36 Donner leur chance aux jeunes Monika Kosinska, Secrétaire générale, Alliance européenne de Santé publique 39 L’éducation pour tous Andreas Schleicher, Directeur adjoint, Direction de l’éducation et Conseiller spécial en charge de la politique de l’éducation auprès du Secrétaire général, OCDE 41 Vidéo : Regards sur l’éducation

52 Investir dans un avenir durable Jonathon Porritt, Directeur fondateur et Peter Madden, Directeur général, Forum for the Future 53 Vidéo : L’économie bleue 54 Résoudre la crise alimentaire Ken Ash, Directeur, Direction des échanges et de l’agriculture, OCDE 56 Du grain à moudre Dimitris Diakosavvas, Économiste principal, Direction des échanges et de l’agriculture, OCDE 58 Fabrique à idées : L’inégalité est-elle forcément mauvaise ? 60-63 Forum de l’OCDE : Emploi, égalité, Confiance. Paris, 28-29 mai 2012 Restaurer la confiance 64 Introduction 67 Les ingrédients de la confiance Sharan Burrow, Secrétaire générale, Confédération syndicale internationale 68 Banque de données : En qui avez-vous confiance ? 69 Des conseils d’administration en transition

Lucy Marcus, PDG, Marcus Venture Consulting

71 La confiance est entre les mains des citoyens Elena Panfilova, Directrice, Centre pour la recherche et l’initiative en matière de lutte contre la corruption, Transparency International Russia 73 Le coût de la défiance Diane Coyle, Directrice, Enlightenment Economics et chercheur associé, Smith School for Enterprise and the Environnement, Université d’Oxford 75 Traçabilité : l’étalon d’Achille Alain Bazot, Président, UFC-Que Choisir 76 Faire confiance aux dirigeants Roderick M. Kramer, Professeur, Stanford Graduate School of Business et Professeur invité, Harvard Kennedy School et L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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Todd L. Pittinsky, Professeur, Université Stony Brook et maître de conférences, Harvard Graduate School of Education 77 La force des foules Mari Kuraishi, Cofondatrice et Présidente, Fondation GlobalGiving 79 Vidéo : Mieux comprendre les échanges mondiaux 81 La valeur des échanges Pascal Lamy, Directeur général, Organisation mondiale du commerce 83 Pour une finance digne de confiance Thierry Philipponnat, Secrétaire général et Aline Fares, Conseillère auprès du Secrétaire général, Finance Watch

120 Luxembourg 121 Mexique 122 Norvège 124 Nouvelle-Zélande 125 Pays-Bas 126 Pologne 127 Portugal 129 République slovaque 131 République tchèque 132 Royaume-Uni

85 Lutter contre l’érosion fiscale Pascal Saint-Amans, Directeur et Raffaele Russo, Conseiller principal, Centre de politique et d’administration fiscales de l’OCDE

133 Slovénie

88 Fabrique à idées : Restaurer la confiance, pour quoi faire ?

136 Turquie

FOCUS PAYS 92 Afrique du Sud 93 Allemagne 94 Australie 95

Autriche

96 Belgique 97

Brésil

98 Canada 99 Chili 100 Chine (République populaire de) 102 Corée 103 Danemark

134 Suède 135 Suisse

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104 Espagne 105 Estonie 106 états-Unis

ège es en Norv des femm e L’emploi nécessair : solidarité rès Zone euro e des prog Israël affich ial : Dossier spéc ion rmat l’info n de révolutio ment et

107 Fédération de Russie 108 Finlande

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ÉDITORIAL

L’humain avant tout : emploi, égalité et confiance des marchés et de l’aptitude des pouvoirs publics et des institutions à trouver des solutions efficientes et équitables à leurs problèmes. En outre, les citoyens continuent de penser que la répartition des contraintes et des avantages est faussée en faveur des plus aisés et des groupes de pression qui exercent une influence excessive sur l’action publique.

© OCDE

Pour rétablir la confiance, il faut des administrations plus ouvertes et transparentes, des institutions solides et des règles claires associées à des initiatives qui aident les citoyens à mieux comprendre les arbitrages entre les politiques publiques. Pour apaiser les tensions sociales, il est essentiel de classer par ordre de priorité les grands programmes qui garantissent la protection des plus vulnérables sans compromettre la viabilité des finances publiques.

Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE

Plus de cinq ans après le début d’une crise économique baptisée successivement crise des subprimes, crise financière, puis grande récession, aucune expression ne reflète la conséquence principale de ces bouleversements économiques : la souffrance des gens. Les dégâts causés par la crise seront très difficiles à réparer. La plupart des gouvernements doivent se concentrer sur la restauration des finances publiques, tout en relançant la croissance et l’emploi. Pour y parvenir, les responsables politiques doivent engager un programme de réformes structurelles et investir dans de nouvelles sources de croissance, comme l’innovation, les compétences, les actifs intellectuels et la croissance verte. Les dirigeants doivent faire clairement comprendre que les individus, qui sont les vraies victimes de la crise, sont au cœur de leur action. Faute de quoi, la confiance des citoyens continuera de s’étioler à mesure que leurs doutes grandiront à l’égard 6

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La création d’emplois doit être une priorité. Dans la zone OCDE, plus de 15 millions de personnes sont au chômage depuis plus d’un an. Dans la seule zone euro, le taux de chômage atteint un record, à 12 %. Les plus vulnérables ont été les plus durement touchés, notamment les travailleurs peu qualifiés et les immigrés. Près de 8 millions de jeunes sont déscolarisés et inactifs : cette génération n’a plus la possibilité de s’insérer durablement sur le marché du travail et pourrait être condamnée à une carrière professionnelle conjuguant bas salaires et emplois précaires. Les pays doivent faire de l’emploi des jeunes leur priorité, et nous sommes prêts à y contribuer en examinant et en adoptant un Plan d’action en faveur des jeunes lors de la réunion du Conseil au niveau des ministres en mai. Les gouvernements doivent user de discernement pour élaborer les politiques du marché du travail. Pour de nombreux chômeurs, l’aide à la recherche d’emploi et l’orientation professionnelle facilitant le passage des études à la vie active doivent rester la première forme de soutien. Pour éviter que les chômeurs de longue durée ne se démoralisent ou que leurs compétences ne deviennent obsolètes, il faudra mettre en place des programmes de formation efficaces. La politique fiscale a un rôle à jouer, notamment en étendant les crédits d’impôt sur les revenus du travail, en supprimant les désincitations à l’activité ou en modifiant la réglementation sur la protection de l’emploi, qui crée un fossé entre contrats de travail réguliers et précaires. Le chômage et l’emploi précaire alimentent les inégalités. L’écart entre riches et pauvres dans les pays de l’OCDE atteint un niveau que l’on n’avait pas connu depuis de


ÉDITORIAL

nombreuses années. Le revenu moyen des 10 % les plus riches de la population est environ neuf fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres, contre sept fois supérieur il y a 30 ans. Cet écart pourrait se creuser à mesure que les pouvoirs publics réduisent les dépenses, que le chômage persiste et que de nombreux chômeurs de longue durée perdent leurs droits aux prestations sociales. Ces inégalités sont aussi accentuées par les disparités entre hommes et femmes. Il faudrait mettre à profit la contribution des femmes à la croissance économique. Tous les pays doivent s’attaquer aux obstacles culturels qui entravent la participation des femmes à la société, à l’entrepreneuriat et au secteur public. Ils doivent également prendre des mesures concrètes pour améliorer l’accès à des services de garde d’enfants de qualité et abordables, renforcer les droits au congé parental pour les deux parents et promouvoir des conditions de travail plus conciliables avec la vie de famille. L’expérience norvégienne montre que les quotas de femmes dans les conseils d’administration et de surveillance peuvent fonctionner. C’est pourquoi nous actualiserons notre Recommandation sur l’égalité homme-femme lors de la réunion ministérielle de mai. La nécessité de faire face aux conséquences immédiates de la crise ne doit pas occulter notre objectif à plus long terme : favoriser une croissance durable et inclusive. Il nous faut investir dans l’éducation et la formation afin d’encourager l’innovation, et veiller à ce que les citoyens soient équipés pour réussir dans un environnement de chaînes de valeur mondiales, où les actifs intellectuels sont les plus précieux. L’éducation doit accorder plus d’importance à l’employabilité et faire davantage de place au monde du travail. La formation doit être flexible pour s’adapter à l’évolution rapide des besoins du marché du travail. Toutes les réformes doivent être conçues dans le double objectif de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes et d’étayer leur avancement professionnel. La Stratégie de l’OCDE sur les compétences aidera les pays à élaborer de meilleures politiques dans ce domaine. La politique fiscale peut aussi contribuer à réduire les inégalités, par exemple en veillant à ce que les individus les plus aisés assument une part équitable de la charge fiscale, en améliorant la discipline fiscale, en supprimant les abattements fiscaux et en réexaminant le rôle des impôts sur toutes les formes de biens et de patrimoine. Les entreprises multinationales doivent aussi payer leur part et être dissuadées de pratiquer une optimisation fiscale agressive et de transférer leurs bénéfices vers les paradis fiscaux, qui conduisent à une érosion de la base d’imposition et permettent à de nombreuses entreprises de payer peu, voire pas du tout, d’impôts. Partout dans le monde, l’érosion de la base d’imposition et les transferts de bénéfices constituent une sérieuse menace en matière d’équité, de souveraineté et de recettes fiscales. Comme les déclarations du G20 et les rapports de l’OCDE l’ont affirmé,

une approche internationale coordonnée s’impose, avec la coopération de l’ensemble des parties prenantes. Les préoccupations nationales ne doivent pas affaiblir notre détermination à lutter contre les inégalités entre pays. Si la Stratégie de l’OCDE pour le développement reconnaît l’importance constante de l’aide au développement, elle souligne qu’il est aussi indispensable d’améliorer l’élaboration et la mise en œuvre de l’action publique, et d’intégrer les actions dans un large éventail d’activités, tant à l’échelon national (innovation, fiscalité, éducation, notamment), qu’à l’échelon mondial (accès aux chaînes de valeur mondiales par l’intermédiaire des échanges et des investissements étrangers, par exemple). Nous devons également relever les défis environnementaux et exploiter des sources de croissance plus vertes. Le changement climatique s’impose comme le principal défi auquel l’humanité sera confrontée au cours des années à venir. Nous poursuivrons nos efforts pour « penser national » en apportant notre concours aux pays pour mettre en œuvre notre Stratégie pour une croissance verte. Dans le cadre de nos efforts en faveur d’une croissance inclusive, l’OCDE a lancé une nouvelle initiative pluridimensionnelle très ambitieuse : les « Nouvelles approches face aux défis économiques » (NAEC). Ce projet vise à tirer les leçons de la crise, actualiser nos grilles d’analyses et concevoir de nouvelles approches pour répondre aux problèmes économiques et sociaux. Ce projet vise aussi à mieux comprendre les arbitrages, les complémentarités et les conséquences inattendues des politiques envisagées, afin d’améliorer les performances économiques, de favoriser une croissance inclusive et respectueuse de l’environnement et d’améliorer le bienêtre général des citoyens. Sous le thème « L’humain avant tout : emploi, égalité et confiance », la réunion du Conseil au niveau des ministres et le Forum de l’OCDE réuniront des ministres issus de 40 pays, ainsi que des personnalités représentatives des entreprises, des syndicats, de la société civile et du monde universitaire, afin de proposer des solutions. Dans cet Annuel de l’OCDE, le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg, qui présidera la réunion ministérielle cette année, revient sur les tâches qui nous attendent. Nous vivons une période de défis exceptionnels. Faisonsen également une période de coopération internationale exceptionnelle, fondée sur un constat partagé : notre monde est fortement interconnecté, et il faut s’en réjouir. L’humain avant tout ! Lien recommandé www.oecd.org/fr/apropos/secretairegeneral

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PODIUM

Répondre aux défis jamais avoir d’assise solide au sein du marché du travail. Des mesures urgentes sont nécessaires pour contrer cette évolution, le chômage étant la première cause d’exclusion sociale et de pauvreté.

© Guri Dahl / Scanpix – Bureau du Premier ministre

L’OCDE mène des travaux précieux sur le bien-être, la répartition des revenus et la croissance. Nous nous en félicitons et espérons que les travaux en cours sur les « nouvelles approches face aux défis économiques » permettront de mieux comprendre ces interactions. Nous attendons également avec intérêt l’analyse et les résultats du Programme de l’OCDE pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PIAAC), qui seront publiés cette année. Cette étude, la plus complète jamais réalisée dans ce domaine, apportera de nouveaux éléments essentiels sur les liens entre système éducatif et marché du travail.

Le chômage des jeunes est non seulement un gâchis de ressources humaines et de compétences, mais il constitue également un frein au renouvellement

Jens Stoltenberg Premier ministre de la Norvège

Comment renforcer l’emploi et la cohésion sociale ? Le Premier ministre norvégien estime que des actions urgentes sont nécessaires pour éviter l’exclusion du marché du travail de toute une génération de jeunes. Il faut également s’attaquer à la question de la répartition des revenus pour protéger les plus vulnérables et garantir une plus grande égalité des chances dans l’ensemble de nos pays. De nombreux pays sont confrontés à de graves difficultés économiques depuis la crise financière mondiale de 2008, et plus encore du fait de la crise actuelle de l’euro. Les pays avancés pourraient faire face à une récession prolongée. En Europe, le chômage reste élevé, et continue même à augmenter dans certains pays ; or l’expérience montre que des niveaux de chômage élevés ont tendance à devenir persistants. Une génération entière de jeunes pourrait ne 8

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La main-d’œuvre est notre ressource la plus précieuse. Atteindre un taux d’emploi élevé est au cœur des priorités de la plupart des gouvernements. Certains groupes ayant des liens distendus avec le marché du travail, tels que les jeunes et les immigrés, sont plus exposés que d’autres aux fluctuations de l’emploi. Les jeunes ont été particulièrement touchés par la récession en Europe : juste avant 2008, le taux de chômage des jeunes dans la zone euro était d’environ 15 % ; il est désormais de 21 %, et cette tendance ne devrait pas s’inverser. Dans certains pays européens, seule la moitié des jeunes recherchant un emploi parvient à en décrocher un. Les études montrent que des périodes de chômage prolongées au début de la carrière peuvent nuire à la performance professionnelle ultérieure. L’inactivité due au chômage érode les compétences et affaiblit les liens avec le monde du travail, puis avec la société dans son ensemble. Nous devons donc impérativement lutter contre le chômage élevé des jeunes avant qu’il ne devienne structurel. Les sociétés ont besoin des compétences, des idées et de l’énergie de leur jeunesse pour revitaliser la main-d’œuvre et développer l’économie. Le chômage des jeunes est non seulement un gâchis de ressources humaines et de


PODIUM

compétences, mais il constitue également un frein au renouvellement et à la régénération.

économiques portant non seulement sur la progression des revenus, mais aussi sur leur répartition.

Des systèmes éducatifs plus efficaces et plus ouverts sont nécessaires pour relever ces défis. Le Programme international de l’OCDE sur les acquis des élèves (PISA) a souligné l’importance des compétences élémentaires. La Norvège et plusieurs autres pays ont renforcé leurs systèmes d’enseignement primaire et secondaire du premier cycle afin de garantir aux élèves l’acquisition des compétences de base dont ils auront besoin pour aborder avec confiance les études supérieures et le monde du travail. À terme, il s’agit du moyen le plus efficace de réduire le nombre de jeunes qui abandonnent leurs études.

Les marchés du travail des pays nordiques sont relativement flexibles et parviennent efficacement à réaffecter les actifs employés dans des secteurs déclinants et faiblement productifs vers des secteurs émergents à forte productivité. Un système de protection sociale complet, allié à des politiques actives de développement du marché du travail, constitue à cet égard un atout important.

Parallèlement, il est légitime de se demander si des études plus longues se traduisent automatiquement par de meilleurs résultats économiques et sociaux. Dans de nombreux pays et secteurs, des employeurs ne parviennent pas à trouver de collaborateurs, alors même que le taux de chômage et de sous-emploi des jeunes atteint des sommets. Pour résoudre ce problème, il est important d’améliorer le système d’enseignement professionnel et les dispositifs de formation. Des programmes d’enseignement professionnel bien conçus, associés à des stages mettant en pratique les connaissances acquises, peuvent apporter aux jeunes les compétences recherchées par les entreprises, tout en favorisant la poursuite des études et le passage à la vie active. Le développement de marchés du travail efficaces et flexibles est également déterminant. Conformément aux recommandations de l’OCDE, les programmes relatifs au marché du travail ont été renforcés, et les dispositifs d’emploi de court terme étendus dans de nombreux pays. Des programmes ciblés peuvent contribuer à empêcher les groupes éloignés du marché du travail de devenir passifs et de se décourager, et donc de perdre leurs compétences. Autre sujet important que l’OCDE devrait examiner en détail : la progression du taux d’activité des femmes, qui, si elle a été considérable dans la plupart des pays membres depuis cinquante ans, reste encore marquée par de grandes différences entre pays. Le travail a permis l’indépendance économique des femmes dans de nombreux pays. Non seulement les femmes ont pu développer et utiliser leurs compétences professionnelles, mais l’emploi féminin s’est avéré crucial pour l’économie nationale. Cet aspect pourrait gagner en importance dans les années à venir, lorsque le vieillissement de la population pèsera toujours plus sur les finances publiques. Dans de nombreux pays, un consensus émerge autour de la nécessité de conduire une évaluation des performances

Les systèmes de protection sociale des pays nordiques garantissent un accès équitable aux prestations d’assurance sociale et à d’importants services tels que l’éducation et la santé, en favorisant par là même l’égalité des chances. Ce dispositif rend le marché du travail plus flexible et l’économie moins vulnérable aux chocs, facilitant les évolutions structurelles de l’économie et encourageant la prise de risques d’un point de vue économique. Dans les pays où la rigueur budgétaire s’impose, des mesures d’assainissement des finances publiques seront

Dans les pays où la rigueur budgétaire s’impose, des mesures d’assainissement seront peut-être nécessaires, mais elles doivent être justes et bien pensées pour protéger les plus vulnérables peut-être nécessaires, mais elles doivent être justes et bien pensées pour protéger les plus vulnérables. Cela permettra d’obtenir un large consensus sur les mesures nécessaires, et également de sécuriser la pérennité et la stabilité de la croissance future. Plusieurs pays nordiques ont connu des crises profondes au milieu des années 90. Une crise bancaire, à laquelle s’est ajoutée la nécessité de faire de larges coupes budgétaires, a entraîné une brusque montée du chômage et une baisse de la demande des ménages et des entreprises. Si les mesures de rééquilibrage prises par la suite ont réussi, c’est notamment parce que la coopération étroite entre les autorités et les partenaires sociaux a favorisé l’émergence d’un consensus sur la nécessité des réformes. Autre élément important : le partage des efforts a été perçu comme relativement équitable, ce qui a renforcé la confiance des citoyens vis-à-vis de la capacité des pouvoirs publics à faire face à la crise et à remettre l’économie sur le chemin d’une croissance plus durable. Le sujet de cet Annuel – obtenir une croissance inclusive et restaurer la confiance – est donc bien choisi, et arrive à point nommé. Nous espérons que l’OCDE élaborera une feuille de route lui permettant d’aider les pays à relever ces grands défis. Liens recommandés www.regjeringen.no/en/dep/smk.html www.oecd.org/norvege

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INTRODUCTION

Promouvoir une croissance inclusive Après plus de cinq ans, les souffrances humaines causées par la crise sont de plus en plus manifestes. Il y a aujourd’hui environ 15 millions de chômeurs de plus qu’avant la récession, et nous ne sommes pas tous égaux devant la crise : les jeunes et les travailleurs peu qualifiés ont été touchés bien plus durement que les travailleurs plus âgés ou plus diplômés. Cette fracture est symptomatique d’un sentiment croissant que les économies créent de plus en plus de gagnants et de perdants, au lieu de bénéficier à tous. Au cours des dernières décennies, et dans la plupart des pays de l’OCDE, une plus grande part du gâteau économique est allée à une proportion de plus en plus petite, et plus riche, de la population. Ceci s’explique par plusieurs facteurs, notamment un marché du travail de plus en plus concurrentiel et mondialisé, ainsi qu’une demande accrue de travailleurs hautement qualifiés. Les pays riches ne sont pas seuls dans ce cas : des économies émergentes comme le Brésil ou la Chine doivent aussi affronter des inégalités croissantes. Et, alors qu’une croissance rapide a beaucoup contribué à réduire la pauvreté en Asie, par exemple, trop de gens restent confrontés à une nécessité de base : celle de se nourrir.

© Charlotte Moreau

Les ruptures peuvent prendre d’autres formes. L’une des plus notables est générationnelle. Les jeunes souffrent aujourd’hui du chômage d’une manière disproportionnée. Demain, ce seront les mêmes qui devront porter le poids du vieillissement de la population. Ce sont aussi les jeunes, et mêmes les générations futures, qui paieront au prix fort nos émissions actuelles de gaz à effet de serre. De même, les pays les plus pauvres seront les plus touchés par le changement climatique, bien qu’ils ne soient responsables que d’une infime partie des émissions de carbone mondiales. Les économies, luttant pour sortir de la crise, pourraient être tentées d’ignorer ces problèmes, mais ce serait une erreur. Comme le montrent les auteurs de ce chapitre, les pays ne connaîtront une croissance durable que s’ils bâtissent celleci sur des fondations inclusives. Cela suppose de tirer parti de l’énergie de la jeunesse et de supprimer les obstacles qui empêchent les élèves les plus pauvres d’accéder à l’université, afin que tous puissent contribuer pleinement à nos économies de plus en plus fondées sur le savoir. Cela implique aussi de s’interroger sur la croissance : est-elle un but en soi, ou doitelle être envisagée dans un contexte social plus large ? Enfin, cela signifie bâtir des économies vertes, non seulement pour atténuer les effets du changement climatique, mais aussi pour générer de nouvelles sources d’innovation pour le XXIe siècle. L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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DES POLITIQUES MEILLEURES POUR UNE VIE MEILLEURE

La bibliothèque en ligne de l’OCDE

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Promouvoir une croissance inclusive

L’heure de la résurrection ?

© BIS / betterphoto

William R. White Président, Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement de l’OCDE

Les anciens modes de pensée ne ressusciteront pas des économies développées plombées par les séquelles de la crise et confrontées à des défis majeurs tels que le fléchissement de l’offre de maind’œuvre et de l’innovation. La croissance seule ne suffira pas : elle doit en outre être stable, inclusive et verte. Si la nécessité de déployer des réformes structurelles n’a jamais été aussi forte, celles-ci exigeront des arbitrages difficiles. Les responsables politiques des pays de l’OCDE, et l’OCDE elle-même, doivent donc relever de redoutables défis. Dans les pays de l’OCDE, les parents n’ont plus la conviction que leurs enfants jouiront d’un bien-être matériel plus élevé que le leur. Pourquoi ? Notre situation n’est pas favorable. Selon les estimations de l’OCDE, le niveau de production potentielle des pays membres a, en moyenne, diminué de trois points de pourcentage depuis le début de la crise de 2007. De plus, la reprise déjà lente s’enlise sous l’effet d’un surendettement lourd de conséquences pour les emprunteurs et leurs banques créancières. Par ailleurs, les mesures de relance macroéconomique semblent de plus en plus inefficaces et chargées d’effets secondaires dangereux. Les études portant sur les cycles économiques où alternent périodes d’expansion et de récession, en raison des variations du crédit, pointent une situation symptomatique : morosité et lassitude pourraient perdurer encore longtemps. Des problèmes plus fondamentaux se posent également. D’après Robert Gordon, l’un des universitaires faisant autorité sur les questions de croissance à travers le monde, la croissance de la consommation par habitant aux États-

Unis (sauf pour les 1 % les plus riches) pourrait tomber « en deçà de 0,5 % par an, pendant plusieurs décennies ». Cette conclusion devrait susciter de vives inquiétudes dans les pays de l’OCDE, dont bon nombre sont confrontés aux mêmes défis. Autre problème : le fléchissement de l’offre de main-d’œuvre, lié au ralentissement de la croissance de la population dans la plupart des pays de l’OCDE, à une diminution des rythmes de progression des taux d’activité, enfin à une aversion grandissante à l’égard de l’immigration. En outre, du fait des évolutions technologiques et de la mondialisation, les employeurs des pays de l’OCDE cherchent des travailleurs dotés de compétences de production hautement spécialisées, capables de résoudre des problèmes généraux. Or, de nombreux diplômés de l’enseignement secondaire, voire de l’université, ne possèdent pas ces compétences et sont donc livrés à eux-mêmes, ce qui nuit à la croissance et à la cohésion sociale.

Nous devons résister à la tentation de nous retrancher derrière nos anciens systèmes de croyance Les taux d’épargne seront sans doute faibles, et la croissance du stock de capital ralentie. Le ratio investissement privé/ produit intérieur brut évolue à la baisse depuis des décennies, et la tendance ne devrait pas s’inverser. Selon un récent rapport du Groupe des Trente (G30), organisme à but non lucratif composé d’universitaires et de personnalités des secteurs public et privé, la question du financement futur des investissements à long terme est particulièrement préoccupante. De même, les investissements du secteur public vont subir la tendance à la limitation des dettes souveraines et à la nécessité de réduire les déficits. Il faut également s’attaquer aux problèmes de long terme, notamment l’environnement. Même si les cours des produits de base diminuent, les doutes quant à la viabilité du modèle économique actuel s’accentuent. Le rythme rapide d’épuisement des ressources naturelles est-il tenable ? Quelles seraient les conséquences sur les niveaux de vie futurs d’une hausse des prix des produits alimentaires et énergétiques, en particulier pour les pauvres ? En outre, les processus de production actuels se caractérisent par des externalités massives, qui menacent l’environnement et le bien-être, à travers le changement climatique notamment. L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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Est-ce tenable à long terme ? Le ralentissement de l’innovation est également préoccupant. La plupart des études sur les déterminants de la croissance se focalisent sur les augmentations de la « productivité totale des facteurs », induite en dernière analyse par l’innovation. Développer l’innovation permettra-t-il de stimuler la croissance des niveaux de vie ?

Les nouvelles croyances doivent être fondées sur des théories solides et des données factuelles Relever ces redoutables défis ne sera pas aisé, mais c’est en notre pouvoir. Nous devons en particulier résister à la tentation de nous retrancher derrière nos anciens systèmes de croyances, et faire face aux difficultés immédiates avec plus de courage. Le surendettement appelle une réduction de la dette et des plans de recapitalisation ou de liquidation des créances des prêteurs imprudents – suivant le modèle nordique et non le modèle japonais. De même, des mesures de stimulation et de relance par la demande seront insuffisantes pour rétablir une « croissance forte, durable et équilibrée » consécutivement à la crise économique et financière mondiale ; seules les réformes structurelles permettront d’assurer une croissance régulière. Deuxièmement, nous n’avancerons pas en nous appuyant sur des politiques macroéconomiques de plus en plus inefficaces. Si l’optimisation des réformes structurelles reste un enjeu, en particulier au vu de la multiplicité des objectifs poursuivis, certains points semblent toutefois évidents. Une réglementation plus efficace des marchés de produits et un renforcement de la concurrence permettraient de réaliser des gains d’efficience, de réduire le coût de la vie, et de produire des effets sensibles sur les déséquilibres internationaux. Dans de nombreux cas, ces réformes pourraient rapidement produire des gains. Atténuer la rigidité des marchés du travail, notamment la protection de l’emploi, favoriserait une progression des embauches et probablement de la formation. On peut également citer les mesures favorisant la hausse du taux d’activité des femmes, notamment en améliorant les prestations d’éducation et d’accueil des jeunes enfants, ou le relèvement de l’âge effectif de la retraite. Un système éducatif mieux ajusté aux futures perspectives d’emplois, et dont les ressources seraient davantage axées sur les plus défavorisés, augmenterait le volume et la qualité de la main-d’œuvre, renforcerait la cohésion sociale et encouragerait l’innovation. Les investissements du secteur public, s’ils sont évalués et réalisés avec soin, peuvent fournir à l’État des actifs aux rendements plus élevés permettant de financer davantage d’engagements. Le Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement formule régulièrement ce type de recommandations dans le cadre de ses Études

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économiques et de son projet Objectif croissance, en s’appuyant sur une base de connaissances très vaste constituée au fil des ans. Les réformes présentent toutefois certains inconvénients. Ainsi, un fléchissement de la protection de l’emploi en période de ralentissement économique peut se traduire initialement par des pertes nettes d’emplois ; une amélioration quantitative et qualitative de l’enseignement soulève des problèmes de financement. Nous devons prendre en compte ces inconvénients, et reconnaître nos lacunes analytiques dans la mise en œuvre des politiques publiques. Cette prise de conscience a récemment conduit le Conseil de l’OCDE à lancer le projet sur les Nouvelles approches face aux défis économiques (NAEC). Les nouveaux systèmes de croyance relatifs aux mesures qui fonctionnent concrètement doivent reposer sur des fondements théoriques solides et sur des données factuelles. À bien des égards, nous commençons juste à jeter les bases analytiques de ces nouvelles approches. Naturellement, les diagnostics et les recommandations ne sont qu’un des aspects de l’action publique. Mettre en œuvre des mesures concrètes pour assurer une « croissance forte, durable et équilibrée » sera encore plus difficile. Du fait de la mondialisation, de nombreuses initiatives souhaitables exigeront une certaine coopération internationale, donc un abandon de souveraineté, ce qui pourrait se révéler difficile à réaliser. Au niveau national, ceux qui profitent des pratiques actuelles résisteront énergiquement au changement. En outre, tout changement structurel est, par définition, déstabilisant et pourrait avoir des conséquences sociales et politiques imprévues. Néanmoins, sans modification de nos politiques publiques, nous n’atteindrons pas les objectifs recherchés et pourrions gravement menacer notre avenir économique. John Kenneth Galbraith l’a fort bien résumé : « La politique n’est pas l’art du possible. Elle consiste à choisir entre le catastrophique et le désagréable. » Nous devons maintenant nous atteler à la tâche en choisissant l’option la moins désagréable. Liens recommandés www.oecd.org/fr/economie/croissance www.williamwhite.ca Groupe des Trente (2013), Long-term Finance and Economic Growth, consultable sur www.group30.org


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Homo economicus, un guide incertain

© Women’s Forum

Daniel Cohen Professeur d’économie, École normale supérieure Vice-président, École d’économie de Paris

En tant qu’humains, nous sommes en conflit intérieur permanent entre désir de gratification immédiate et gestion prudente de nos vies. Ce conflit s’exprime aussi au niveau sociétal. Comment faire en sorte que l’homo economicus en nous prenne les meilleures décisions possibles au plan personnel comme au plan économique ? Épicure, dont les aspirants au bonheur se croient souvent les disciples, est en accord avec l’idée moderne, qui sera notamment énoncée par Jeremy Bentham au XVIIIe siècle, selon laquelle il faut chercher le plaisir et éviter la douleur. Épicure prend pourtant grand soin de distinguer les plaisirs « en mouvement », liés à la satisfaction d’un besoin, et donc mêlés de douleur, et les plaisirs « en repos », statiques, purs, qui supposent les désirs satisfaits. Platon, dans le Gorgias, est plus radical. La recherche du bonheur souffre à ses yeux d’une contradiction fondamentale : le bonheur a besoin du désir, alors que celui-ci exclut le bonheur. Pour Platon, le bonheur, s’il faut l’appeler ainsi, est la récompense d’une « bonne vie », pas son but. Une bonne vie (eudainomia), c’est trouver sa place dans le monde des humains, comme une étoile qui tourne en harmonie autour d’une autre. Aristote conclut prudemment, dans l’Ethique à Nicomaque, que la spécificité de l’homme étant la raison et la vertu, « les actions conformes à la vertu sont des plaisirs par leur propre nature ; dès lors la vie des gens de bien n’a nullement besoin que le plaisir vienne s’y ajouter comme un surcroît postiche, mais elle a son plaisir en elle-même ».

Les économistes ont longtemps récusé la distinction entre les plaisirs vulgaires et ceux qui élèvent l’âme. Ceux qui comprennent la beauté d’une œuvre d’art sont certes plus heureux que les autres. L’effort qu’il faut consentir pour comprendre la force artistique d’un opéra est payé en retour d’un bonheur plus grand, à la manière d’un investissement. Mais cela ne crée pas une différence qualitative entre l’opéra et la télévision, seulement une différence de degré. Des variables telles que le sens de la vie (purpose in life), des rapports positifs avec autrui et avec soi-même, comptent pour beaucoup dans le bonheur des individus. Mais pourquoi faudrait-il les opposer à la recherche d’autres satisfactions plus triviales : avoir une belle voiture, un bel appartement… Tout est question de dosage…

À l’image d’un souverain qui disposerait de tous les leviers du pouvoir, homo economicus choisirait librement entre le temps passé à travailler et à faire la grasse matinée À l’image d’un souverain qui disposerait de tous les leviers du pouvoir, homo economicus choisirait librement, selon ce modèle, le bien et le mal, le temps passé à travailler et à faire la grasse matinée... Qui peut y croire ? Bien loin de la gestion notariale de ses affects, tout homme est un composé des personnalités diverses qui cohabitent plus ou moins harmonieusement. Vous pouvez avoir un rendez-vous essentiel pour votre carrière et pourtant vous jeter à l’eau pour sauver un passant qui se noie. Aucun calcul n’est ici à l’oeuvre. Vous passez, sous le coup de l’émotion, d’un état à un autre... Dans son livre Le capitalisme est-il moral ?, André Comte-Sponville a proposé une typologie très utile, inspirée de la théorie des trois pouvoirs de Pascal. Ce dernier distinguait la chair, la raison, et le coeur (« qui a ses raisons que la raison ne connaît pas »...). Comte-Sponville propose pour sa part quatre catégories: l’économie, la politique, la morale et l’amour. Chacune a sa logique propre. Une mère qui s’occuperait de ses enfants par devoir serait une mauvaise mère. Un homme ou une femme politique qui s’en remettrait à la morale pour guider ses actions ferait sans doute un piètre dirigeant. De même l’économie a-telle ses règles, celle du calcul et de la recherche du profit, distinctes de celles de la morale ou la politique. Même à l’intérieur de choix réputés économiques et rationnels, cohabitent toutefois en nous des êtres en conflits. Je peux vouloir épargner pour préparer ma retraite ou l’avenir L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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Le conflit entre la recherche de gratifications immédiates et le souci du long terme témoigne de la difficulté d’être « raisonnable ». Longtemps, les économistes ont pensé que le problème était simplement d’arbitrer entre une récompense aujourd’hui et une autre demain. Si l’on me demande : préfèrerais-tu recevoir cent euros demain ou deux cent euros dans un an et un jour, je répondrai deux cents euros dans un an et un jour. Le rendement est intéressant, je reporte volontiers à plus tard la récompense. Mais si l’on m’offre cent euros tout de suite ou deux cents euros dans un an, je vais répondre cent euros maintenant, même si la distance dans le temps n’a pas changé entre

Ulysse doit « gérer rationnellement son irrationalité » les deux options. Car le moment présent réveille un individu autre que celui que je voulais être hier, quelqu’un qui veut tout « tout de suite ! »… Si je comprends mes propres tentations, je m’arrangerai « à l’avance » pour qu’on ne m’offre pas le choix, pour m’obliger à prendre 200 euros dans un an sans passer par la case 100 euros. Tel Ulysse, je chercherai à m’attacher à un mât pour me hisser au dessus de ma condition, d’alcoolique, de déviant, de vorace...

de mes enfants, et pourtant je n’y parviens pas, dépensant « malgré moi » les économies du ménage. Vivent en nous des êtres qui s’affrontent, véritables Dr Jekyll et Mr Hyde, jumeaux inséparables qui se haïssent l’un l’autre. Le souci de vivre en conformité avec un idéal se dispute avec le désir de gratifications immédiates qui en écartent. Comment leur apprendre à coexister ? Le célèbre exemple d’Ulysse et les sirènes donne une illustration des méthodes possibles. Pour Jon Elster, qui a commenté dans un texte célèbre ce passage de l’Odyssée, il s’agit pour Ulysse de « gérer rationnellement son irrationalité ». Je connais mes tentations, céder au chant des sirènes, je les gère par anticipation en liant à un mât celui que je ne veux pas devenir. Si je fais un régime pour maigrir, j’éviterai de passer devant une pâtisserie. Si je dois épargner pour préparer mes vieux jours, je souscrirai à un placement illiquide, pour éviter de le dépenser. Je me bats contre l’être que je pourrais devenir. L’homo economicus qui m’habite est à la peine. Il maximise une utilité mais il ne sait pas celle de qui. 18

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Heureusement, je ne suis pas seul. La société m’aide à gérer les décisions les plus lourdes. L’assurance-vieillesse ou maladie est obligatoire, tout comme la scolarité des enfants. Les États-Unis, qui laissent un plus grand choix individuel que les Européens en ce domaine, sont aussi le pays où, pour cette raison même, les plus grandes misères s’observent. Et la grande faillite américaine de l’année 2008 tient en grande partie à la manière absurde dont on a poussé la population la plus fragile vers le surendettement. La dérégulation financière aux États-Unis a tout fait pour pousser les ménages à utiliser des cartes de crédit ou prendre des crédits hypothécaires au-delà de leurs moyens. Elle a détaché Ulysse, et l’Amérique s’est noyée… Références et liens recommandés http://www.parisschoolofeconomics.eu Cohen, Daniel (2012), Homo Economicus, prophète (égaré) des temps nouveaux, Albin Michel, Paris.


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La Nouvelle frontière de la performance

© DR

Michel Landel Directeur général, Sodexo

En contribuant à mettre en lumière l’importance du « vivre mieux » comme élément incontournable du progrès des sociétés, l’OCDE a considérablement œuvré au cours des dernières années pour faire rayonner un courant de pensée qui place le bien-être des individus au cœur du développement économique. Après avoir abordé la question de la croissance et des gains de productivité, et après avoir reconnu la question du passif environnemental de notre activité économique, il est temps en effet d’avancer sur un sujet tout aussi crucial : celui d’une économie plus humaine. La crise que nous traversons témoigne des limites de notre modèle. Des décennies de rationalisation, d’efforts portés sur les processus, les méthodes, les organisations et les savoir-faire ont asséché les réserves de productivité et font peser sur l’être humain une pression de plus en plus forte. Cette pression compromet le rêve d’un travail qui apporte l’épanouissement individuel. De son côté, la consommation semble ne jamais apporter satisfaction, tant aux plus aisés qu’aux plus démunis. L’économie moderne, comme le constatent beaucoup d’économistes, n’a pas permis d’associer développement et bonheur. La question posée à nos économies comme aux entreprises est la même : existe-t-il des ressources nouvelles pour une croissance plus harmonieuse qui apporte non seulement de la valeur mais aussi l’épanouissement qui devrait pouvoir en découler ? La réponse à cette question tient selon moi en deux mots : l’être humain. Et il est de la responsabilité des acteurs économiques de s’y intéresser sérieusement pour poser les fondements d’un développement harmonieux. Chez Sodexo, nous avons une vision. Nous pensons que pour créer une valeur durable, l’être humain doit être

placé au cœur des organisations et de la société. Pour cette raison, nous considérons que la qualité de vie est un facteur déterminant et encore largement inexploré de la performance individuelle et collective. Nous en avons fait notre métier et notre raison d’être. Dans l’entreprise, à l’hôpital, dans les écoles, dans les prisons, dans les usines, le XXe siècle a apporté dans les pays développés un grand nombre de réponses logistiques et technologiques qui ont permis de traiter les grands enjeux quantitatifs de la modernité : nourrir, éduquer, travailler, produire, transporter, soigner... Aujourd’hui, l’amélioration de la performance de ces lieux collectifs consiste à faire du bien-être des hommes et des femmes le sujet principal. Dans la prison, il ne s’agit pas seulement de surveiller mais de créer les conditions de la réinsertion. Dans l’entreprise et dans l’usine, il ne s’agit plus seulement de produire, mais de conserver les talents et de les motiver. Dans l’hôpital, il ne s’agit pas seulement de traiter les maladies mais de préserver la dignité des malades et de créer le cadre de confort et de bien-être psychologique qui les aidera à guérir. À l’école et à l’université, à l’heure où l’Internet rend possible l’accès au savoir pour tous, la question la plus essentielle est celle de créer un environnement propice au désir d’apprendre. Ce qui est partout en jeu, c’est de réconcilier les besoins de l’individu et les objectifs des organisations ; c’est de reconnaître que les organisations sont également des lieux de vie ; c’est d’accorder la première importance à ce qui améliore la qualité de vie. Celle-ci reste pour beaucoup une idée vague ou trop générale. Elle est pour nous un sujet concret et mesurable. Un lieu génère des sentiments, une fierté plus ou moins grande, une attractivité, un niveau d’engagement. Par leur configuration, leur fonctionnalité, leur ouverture sur l’extérieur, leur symbolique, les lieux créent des points d’attache et une culture commune. On constate également que les organisations peuvent par de nouveaux services libérer des contraintes et rendre la vie au travail, la maladie, l’absence ou l’isolement plus supportable, et en faire des vrais moments de vie. Sur un plan plus individuel, la qualité de vie dans les organisations se juge à des détails souvent cruciaux. Je pense à l’expérience que les lieux offrent aux gens dans leur travail ou dans leur vie, avec la qualité de l’air par exemple, L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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ou aux facteurs (à l’apparence parfois mineure) générateurs de stress, comme les temps d’attente à l’hôpital. L’individu doit également être abordé dans sa relation aux autres. La préservation des liens affectifs avec les êtres aimés en prison, à l’hôpital, sur les plateformes pétrolières mais aussi sur un campus est un enjeu essentiel et parfois la condition du succès de ces institutions. La qualité de vie est bien entendu un instrument au service des décideurs. Elle conforte leurs stratégies en s’appuyant sur les tâches les plus simples et parfois les plus invisibles. Elle donne concrètement aux hommes et aux femmes des raisons de se sentir mieux et plus respectés ; elle accélère leur progrès et par conséquent celui de la société.

Pour une fois, l’éthique rejoint l’économique et c’est le grand espoir de notre époque En nous consacrant à ce métier, nous nous sentons modestes par l’apparence et grands par l’utilité. Cela nous donne une vraie fierté et le sentiment de participer à une révolution essentielle. Aujourd’hui l’être humain est la nouvelle frontière de la performance. Ce retour aux hommes et aux femmes est évidemment une exigence éthique. Mais pour une fois l’éthique rejoint l’économique et c’est le grand espoir de notre époque. La reconnaissance de l’importance de l’être humain incite tout d’abord à repenser les grands équilibres de nos économies. L’industrie mais aussi les services informatiques, la banque et l’assurance offrent des perspectives moins prometteuses que les services dont l’homme est la première finalité. La santé, le bien-être, le soin, la sécurité, l’efficacité collective… sont les mots qui définissent beaucoup des métiers de demain. Cette nouvelle industrie présente à l’évidence des opportunités nouvelles d’emploi et d’évolution sociale à des personnes souvent peu qualifiées. C’est un formidable levier de progrès social et individuel. La reconnaissance de l’importance de l’être humain conduit ensuite à changer l’entreprise. Il faut faire des hommes et des femmes de l’entreprise les vrais bénéficiaires de sa réussite, c’est sans aucun doute la meilleure garantie de sa pérennité. Ce rééquilibrage doit inspirer les politiques de l’entreprise. C’est vrai de la diversité et de l’inclusion. L’intégration des minorités, les liens entre les générations, l’égalité entre les femmes et les hommes, l’insertion des personnes handicapées, le respect des orientations sexuelles sont autant de leviers de performance. À tous les niveaux de l’entreprise et chez nos clients, nous constatons que la diversité contribue à nous rendre plus forts, plus innovants. C’est vrai également de la formation des salariés. En en faisant une priorité stratégique, l’entreprise crée une double richesse : elle augmente l’employabilité de ses salariés et elle améliore son efficacité globale. 20 L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

Plus que jamais la compétitivité mondiale des entreprises repose sur ses talents. La maîtrise technologique, la qualité de l’organisation continueront de préoccuper les grandes entreprises. Mais le plus universel et le premier des terrains de compétition du futur sera celui des ressources humaines. Ainsi, en développant des politiques tournées vers les hommes et les femmes, les entreprises sont plus fortes, plus performantes, plus attractives. Ce n’est pas un effet mais une raison profonde de leur succès. Et les entreprises mondiales jouent ainsi un rôle essentiel en apportant dans toutes les régions du monde l’exemple de leur fonctionnement. Bien sûr, la reconnaissance de l’importance de l’être humain ne pourra se limiter au terrain de l’entreprise. Elle doit aussi conduire à de nouvelles perspectives pour les politiques publiques en favorisant une économie plus humaine et un nouveau modèle de croissance. Le monde est vaste et, pour de nombreuses nations, l’urgence est encore la faim, la maladie et la pauvreté. Dans les pays émergents, la croissance à deux chiffres donne le vertige et créé l’espoir pour des millions de personnes qui découvrent une consommation dont le XXe siècle les avait privés. La « nouvelle frontière » est peut-être la plus lointaine. Elle est aussi la plus mal partagée. Ce constat pourrait rendre modeste sur la portée de nos propos. Au contraire, il nous conforte dans notre conviction que la croissance future doit reposer sur l’être humain. Lien recommandé www.sodexo.com

Rendre la croissance inclusive pour réduire les inégalités

Le fossé entre riches et pauvres se creuse dans la plupart des pays. Dans les pays de l’OCDE, il est à un niveau inégalé depuis 30 ans : le revenu moyen des 10 % les plus riches est environ 9 fois supérieur au revenu moyen des 10 % les plus pauvres, contre 7 fois plus élevé il y a 30 ans. Quelles sont les causes de cette tendance et comment y remédier ? Voir « Make growth inclusive to tackle rising inequality » sur www.oecd.org/newsroom/photosandvideos


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Trouver l’équilibre Assainissement budgétaire, croissance et inégalités

© OCDE

Pier Carlo Padoan Chef économiste et Secrétaire général adjoint de l’OCDE

Pratiquer l’austérité pour restaurer les finances publiques peut ajouter aux difficultés d’économies déjà malmenées, entraîner des suppressions d’emplois et accroître la détresse sociale. Il existe pourtant des moyens de remettre de l’ordre dans les finances publiques tout en encourageant la croissance et en réduisant les inégalités de revenus. La crise qui touche les économies de l’OCDE en est à sa sixième année, pourtant des efforts considérables restent nécessaires pour assainir durablement les finances publiques tout en favorisant la croissance. Parallèlement, il devient urgent de répondre aux problèmes sociaux croissants, en luttant contre l’exclusion et les inégalités. L’exercice tient de l’équilibrisme, et rares sont les pays qui pourront s’y soustraire. Les deux plus grandes économies de l’OCDE, les États-Unis et le Japon sont d’ailleurs ceux où le besoin d’assainissement budgétaire est le plus criant, de l’ordre de 10 % du PIB. Les besoins d’assainissement sont également vastes dans les pays en crise de la zone euro et au Royaume-Uni. Quel impact de tels efforts, significatifs et prolongés, auront-ils ? Les stratégies d’assainissement budgétaire, bien qu’importantes, ont été accusées d’ajouter aux difficultés d’économies déjà malmenées, d’aggraver le chômage et d’accentuer la détresse sociale. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les multiplicateurs budgétaires, c’està-dire l’effet récessif de chaque point de pourcentage de réduction du déficit budgétaire d’un pays. Bien que le niveau de ces multiplicateurs, très variable d’un pays à l’autre et selon l’époque, fasse débat, une chose est sûre : il a été sous-estimé. Si les multiplicateurs sont plus élevés que d’habitude, c’est principalement qu’en raison de taux

d’intérêts faibles, voire nuls, la politique monétaire peine à compenser l’impact négatif des politiques d’austérité. En outre, lorsque plusieurs pays commercialement liés durcissent simultanément leur politique, le vent d’austérité soufflant sur l’un d’eux est ressenti par ses partenaires, ce qui exacerbe l’impact négatif des mesures engagées. Pour autant, vu l’accumulation de la dette publique et la nécessité de rétablir la confiance des marchés de capitaux, les pouvoirs publics n’ont guère d’autre choix que de poursuivre l’assainissement budgétaire. En effet, une dette forte et croissante finit par éroder la croissance et par fragiliser les économies.

L’effet de l’austérité sur les inégalités de revenus préoccupe grandement les pouvoirs publics L’effet de cette austérité sur les inégalités de revenus préoccupe grandement les pouvoirs publics. Avant la crise déjà, dans plusieurs pays de l’OCDE, ces inégalités montraient une tendance inquiétante à la hausse et depuis, il est probable qu’elles se soient accentuées. L’indice de Gini, qui mesure la répartition du revenu disponible, 0 indiquant que tous les ménages perçoivent le même revenu et 1 qu’un seul ménage perçoit tous les revenus, est passé en moyenne de 0,25 au milieu des années 1980 à environ 0,3. En outre, la crise financière a braqué les projecteurs sur les primes excessives distribuées dans le secteur financier, sources de distorsions et considérées par beaucoup comme l’un des principaux responsables de la crise. Le risque est réel que l’assainissement budgétaire creuse ces inégalités, attisant une colère sociale qui pourrait menacer jusqu’aux programmes les mieux conçus et les plus légitimes, voire déstabiliser les institutions publiques, dont l’UE. Savoir si l’accroissement des inégalités peut aussi saper la croissance fait aussi débat. Par exemple, la concentration des revenus et de la richesse dans peu de mains peut aboutir à des décisions financières hasardeuses, néfastes à la croissance. La baisse des revenus ou la hausse de la pauvreté risque aussi de nuire à la productivité. La situation est grave. La plupart des plans d’assainissement actuels reposent essentiellement sur la réduction des dépenses publiques. En données corrigées des variations conjoncturelles, les transferts sociaux devraient diminuer dans quasiment la moitié des pays de l’OCDE, mais les impôts sur le revenu des ménages vont y augmenter. L’effet redistributif net de toutes ces mesures combinées risque donc d’être négatif, et c’est ce qu’il faut éviter. L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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Effets de l’assainissement sur les inégalités

Le coefficient Gini (mesure de l’inégalité) du revenu disponible chute après augmentation des impôts directs sur les ménages de 3 % du PIB 0,50

Référence

Scénario

0,45

0,40

0,35

immédiates, mais cela devrait au moins rassurer les marchés de capitaux et les convaincre que les perspectives budgétaires à long terme sont dans de bonnes mains. Réformer l’éducation et la santé, deux grands postes de dépenses vitaux pour le bien-être social et le progrès, devrait également être une priorité. La plupart des pays jouissent d’une marge de manœuvre confortable pour accroître l’efficience des systèmes de santé et d’éducation, et ainsi réaliser d’importantes économies sans sacrifier l’équité ou la qualité des services, voire en les améliorant. Ces gains pourraient néanmoins mettre plusieurs années à se concrétiser et ralentir la croissance de l’emploi à court terme.

0,30

0,20

SVN DNK NOR CZE SVK FIN SWE BEL AUT LUX FRA NLD IRL DEU ISL CHE POL EST ESP CAN NZL JPN AUS ITA GBR PRT ISR USA CHL

0,25

Note : Les différences entre pays reflètent la progressivité et la taille des systèmes. Voir la source pour plus de détails. Source : Rawdanowicz, L., E. Wurzel and A. Christensen (OECD 2013).

Heureusement, malgré le resserrement déjà opéré, il est encore possible aux pays de réajuster leur effort d’assainissement afin d’obtenir plus de viabilité budgétaire, de croissance et d’équité. Pour cela, les pouvoirs publics doivent agir sur les deux termes de l’équation budgétaire, tout en introduisant des réformes structurelles. Du côté des dépenses, réduire les prestations et autres transferts monétaires amplifie souvent beaucoup les inégalités. Il est néanmoins possible de faire en sorte que les plus bas revenus soient moins touchés et de prévoir parallèlement des mesures structurelles minimisant, voire éliminant, tout effet indésirable sur la répartition de la richesse. Ainsi, les baisses d’allocations chômage touchent généralement davantage les plus défavorisés, surtout lorsque la faiblesse de l’activité économique les empêche d’être compensées par une hausse de l’emploi. Ces mesures ne sont peut-être pas souhaitables lors de récessions profondes et prolongées comme celle que nous connaissons. De plus, les pays de l’OCDE ont encore beaucoup de latitude pour améliorer leurs systèmes prestations-impôts, notamment les pensions d’invalidité, afin de promouvoir l’emploi et l’équité. Ces mesures doivent être renforcées par des réformes structurelles, pour soutenir par exemple les politiques de lutte contre le chômage maintenant les chômeurs en contact avec le marché du travail, ou par des dispositifs facilitant la création et la gestion d’entreprises, sources de richesse et d’emploi. Reculer l’âge effectif de départ à la retraite serait un autre levier d’action pertinent. L’espérance de vie étant aujourd’hui élevée, de nombreuses personnes encore jeunes partent à la retraite, et connaissent souvent une baisse de revenu. Repousser l’âge de la retraite, c’est potentiellement augmenter les revenus, réduire les inégalités et stimuler l’activité économique. Certes, agir sur ce levier n’entraînera pas d’économies budgétaires 22

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

Le volet recettes des politiques budgétaires mérite une attention particulière, car réduire certaines dépenses fiscales peut accroître l’équité et stimuler la croissance économique. Nombre de dépenses fiscales ont été adoptées sans examen sérieux des effets sur le bien-être, sauf exceptions comme les crédits d’impôt sur le revenu ou les allégements de cotisations sociales sur les bas salaires. Nombre d’autres allégements fiscaux à des titres divers (soins de santé, garde d’enfants, éducation, logements occupés par leur propriétaire ou épargne) voient leur intérêt croître dans les tranches supérieures d’imposition. Ces mesures, coûteuses et peu efficaces en termes d’équité, doivent être réexaminées. En revanche, des augmentations d’impôt propres à favoriser l’égalité sans avoir trop d’impact sur la croissance à long terme, comme dans l’immobilier, doivent être envisagées. Mais il faut d’abord bien prendre en compte l’état du marché du logement, en crise dans de nombreux pays. Pour plus d’efficacité, d’autres mesures pourraient être utiles comme l’évaluation correcte (et probablement onéreuse) des biens. Alourdir l’imposition des revenus du capital favoriserait l’équité sans forcément fausser la croissance ; baisser les impôts sur le travail pour relever la fiscalité verte donnerait également des résultats positifs. L’assainissement budgétaire doit se poursuivre, mais d’importants progrès ont été réalisés, notamment en Europe, grâce à des mesures adaptées. Si davantage de réformes comparables avaient été faites ces deux dernières années, l’économie commencerait sans doute à en bénéficier. Le plus dur, espérons-le, est derrière nous, mais il est encore temps pour les décideurs des pays de l’OCDE de réformer et de mettre davantage l’accent budgétaire sur les dépenses fiscales, dans l’intérêt de la croissance durable comme de l’égalité. Références OCDE (2013), Réformes économiques 2013 : Objectif croissance, Éditions OCDE Ocde (2012), Perspectives économiques de l’OCDE, Éditions OCDE, doi : 10.1787/eco_outlook-v2012-2-fr Rawdanowicz, L., E. Wurzel et A. Christensen (2013), « The Equity Implications of Fiscal Consolidation », Documents de travail du Département des affaires économiques de l’OCDE, n° 1013, Éditions OCDE, doi : 10.1787/5k4dlvx2wjq0-en Voir www.oecd.org/fr/economie


Promouvoir une croissance inclusive

La croissance ne suffit pas

© Dino Santos

© Dino Santos

a garanti la « stabilité politique et économique pour les investisseurs », et accru les revenus des cadres de la classe moyenne. Mais il n’a eu aucun effet sur les travailleurs non qualifiés, dont les salaires ont été maintenus à un faible niveau par les pouvoirs publics, ni sur les gens vivant dans l’extrême pauvreté. Les syndicats avaient en outre été démantelés et le salaire minimum supprimé.

Vagner Freitas de Moraes Président, Central única dos trabalhadores

João Antonio Felicio Secrétaire aux relations internationales, Central única dos trabalhadores

Les leaders syndicaux brésiliens affirment depuis longtemps que la croissance économique ne doit pas être une fin en soi. Selon eux, l’important n’est pas tant la taille du « gâteau » économique, mais la manière dont il est partagé. Depuis quelques années, les appels à la justice sociale ont de plus en plus influencé les politiques publiques, donnant lieu à une véritable « révolution » de l’économie au Brésil. Ces dernières années, l’action du Brésil en faveur d’un développement à forte composante sociale a permis une croissance économique et des progrès en matière d’intégration sociale difficiles à égaler pour la plupart des autres pays. Le Brésil a obtenu ces résultats en dépit de la crise financière internationale de 2008, qui a durement frappé les économies européennes et les États-Unis, entraînant l’appauvrissement de leur population. En rupture avec le cours de l’histoire, la population brésilienne n’est plus condamnée à payer le prix des crises engendrées par les excès du néolibéralisme des entreprises et des banquiers. Ce résultat a validé une conviction que la Central única dos trabalhadores (CUT Brésil), principale confédération syndicale brésilienne, a toujours défendue : « la croissance économique ne suffit pas ». La période 1968-1973 offre un bon exemple de ce qui se passe quand on néglige ce fait. Au cours des années les plus sombres de la dictature militaire, l’économie brésilienne a connu une croissance moyenne d’environ 10 % par an. Ce « miracle économique »

Les gouvernements militaires successifs prétendaient qu’il fallait commencer par élargir le « gâteau » avant d’envisager de le partager. Conséquence immédiate et à long terme de ce programme de développement : une plus grande concentration de la richesse et de la pauvreté.

Depuis une dizaine d’années, le Brésil a beaucoup progressé dans la lutte contre la pauvreté, et fait aujourd’hui figure de référence Pendant les années 1970 et 1980, face à la répression politique exercée par les militaires et à la violence de la police, les mouvements sociaux et syndicaux ont uni leurs forces pour réclamer une amélioration des conditions de vie et de travail. Cette expérience a permis de tirer des leçons décisives pour les décennies suivantes, afin de contrer la vague néolibérale mondiale, prévenir la cure d’amaigrissement de l’État et la dérégulation des marchés financier, pétrolier et énergétique, puis pour éviter un nouveau tour de vis imposé aux travailleurs, aux retraités et aux populations très pauvres. À l’aube du troisième millénaire, l’élection historique à la présidence du travailleur syndicaliste Luiz Inácio Lula da Silva est venue couronner l’action de ces mouvements sociaux. Ceux-ci ont cru en l’avenir incarné et défendu par Lula : respect des revendications des travailleurs ; volonté de négociation et de dialogue ; renforcement de l’État comme moteur de croissance et de redistribution des revenus et de la richesse. La consolidation du système de protection sociale, liée à d’autres mesures comme la revalorisation du salaire minimum, l’extension du crédit à faible taux d’intérêt pour les travailleurs, et l’accès à la santé et à l’éducation pour tous, ont largement contribué au progrès social et économique. Ces politiques ont véritablement bouleversé l’économie du Brésil. Entre 2001 et 2008, l’Institut national brésilien d’études avancées a calculé que l’indice d’intégration sociale – qui englobe des facteurs comme la création d’emplois, l’amélioration du revenu et de l’éducation, l’accès à un ordinateur, à la télévision et au téléphone – a progressé en moyenne de 5,3 % par an, L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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dépassant le taux de croissance économique annuelle moyen de 2,3 %. Le programme d’allocations familiales Bolsa Familia est la plus visible de ces mesures. Entre 2004 et 2011, le nombre de familles bénéficiaires d’un programme de transfert de

revenu a plus que doublé, passant de 6,5 à 13,3 millions, soit près d’un quart de la population. Dans les régions les plus reculées, ces transferts sont devenus le principal moteur de l’économie locale. Un autre pilier de l’action gouvernementale, fruit de négociations avec les syndicats, fut la revalorisation du salaire minimum et des pensions afférentes à hauteur de 211 % en valeur nominale entre 2002 et 2012, soit 66 % en termes réels hors inflation. Ce bond a dopé la consommation intérieure et protégé le pays des retombées les plus dévastatrices de la crise financière mondiale. Le pouvoir d’achat des travailleurs a également bénéficié du redressement de l’économie et de la baisse du chômage

Les inégalités sociales demeurent une préoccupation majeure au Brésil subséquente, ce qui a renforcé leur position dans les négociations salariales. L’emploi informel qui, par définition, n’offre pas de protection sociale, a également diminué, tandis que les salaires des travailleurs informels ont augmenté, leur rémunération étant souvent indexée au salaire minimum. Depuis une dizaine d’années, le Brésil a beaucoup progressé dans la lutte contre la pauvreté, et fait aujourd’hui figure de référence mondiale. Entre 2003 et 2009, 28 millions d’individus sont sortis de la pauvreté au Brésil, et entre 2003 et 2011, la classe moyenne a absorbé 40 millions des 190 millions d’habitants du pays. En dépit de ces progrès, les inégalités sociales demeurent une préoccupation majeure au Brésil ; car toute société s’efforçant d’équilibrer les intérêts économiques, sociaux et environnementaux ne peut tolérer leur maintien à pareil niveau. Quelques 16 millions d’individus vivent encore dans ce que l’on qualifie d’extrême pauvreté, avec des revenus mensuels inférieurs à 70 réais (environ 33 dollars). Mais la pauvreté ne se réduit pas à un faible revenu. Aux anciennes définitions mettant l’accent sur le manque de nourriture et de services de base se substitue désormais une notion plus vaste englobant la toxicomanie, la violence urbaine ou rurale, la rupture des liens familiaux et la dégradation de l’environnement. Ces « nouveaux » problèmes sont plus complexes et requièrent une action coordonnée du système fédéral, des États et de l’administration locale, ainsi qu’entre les ministères et les départements. © Vanderlei Almeida / AFP

Le gouvernement de la Présidente Dilma Roussef a lancé un nouveau programme, « Brésil sans misère », qui comporte trois objectifs : assurer un accès plus large aux services publics, notamment la sécurité alimentaire, l’éducation, la santé et l’aide sociale ; offrir une garantie de revenu ; et doter les citadins

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L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013


Les nouveaux enjeux de l’aide

PROMOUVOIR UNE CROISSANCE INCLUSIVE

Ces principes ont permis d’importants Riche d’exemples concrets, d’explications Qu’est-ce que l’aide progrès. En particulier la priorité accrue concises et de chiffres éloquents, cet ouvrage au développement ? accordée à la coopération plutôt qu’à destiné au grand public adopte également En théorie, son l’assistance, qui traduit un véritable une approche historique éclairante. Née objectif est simple : de mentalité. Quant aux avec la reconstruction de la la vie des comme les ruraux desaméliorer compétences et de l’éducation dont ils au sortir environnemental), ilchangement faudra renforcer le marché intérieur Objectifs du millénaire, si plusieurs Seconde guerre mondiale, l’aide publique au plus pauvres de la et réformer le régime fiscal – fortement régressifd’entre – pour ont besoin pour jouer pleinement leur rôle dans l’économie. eux sont doute encore loin d’être atteints, (APD) prend un nouvel planète. En pratique, accroître la essor contribution dessans plus riches. L’objectif est d’améliorer les conditions de viedéveloppement des plus pauvres ils ont indéniablement contribué à accélérer en 2000 avec la formulation des Objectifs du recouvre des de la pauvreté. en stoppant le cycle deelle reproduction Bien que des progrès accomplis ces dernières les aient efforts été de réduction de la pauvreté. Millénaire pour le Développement (OMD). activités multiples : années, notamment en termes de places dans l’enseignement du creusement Relever ces défis coûtera cher. Jusqu’à présent, il était supérieur, des laservices d’éducation etÉtats de santé crise est passée par là. Les Aujourd’hui, l’unles des principaux débatslasurqualité Mais dans à peu de possible d’accomplir d’un des puits progrès frais, mais laisse encore largement à désirer. Si le Brésil veut développés soumis à de sévères cures faire coûts de reculé l’éducation et stratégies de la santé augmentent à mesure l’APD concerne son efficacité. L’ouvrage un village à de vastes partie des pays les plus avancés, les gouvernements devront que les services deviennent etles que d’austérité seront-ils capables de se rappelle cinqleur principes de la multilatérales pour lutter contre le plus sida. sophistiqués accorder la priorité à l’éducation et à la santé pour offrir accès s’élargit. Il y aura sans doute desDéclaration confrontations coordonner davantage pour accroître de Paris sur l’efficacité de l’aide Il est donc difficile d’appréhender ce secteur des services de qualité à tous les Brésiliens. sans précédent les différentes de: la société. (chaque pays en l’efficacité de l’aide ? C’est l’objet du (2005) l’appropriation particulier des flux entre économiques mondiaux couches La examine actuellement réformes Partenariat de Busan sur l’efficacité de développement détermineLiens ses objectifs de dansCUT sa globalité, et surtout d’en mesurerles prochaines recommandés nécessaires ducemodèle de développement brésilien. et Auwww.cut.org.br l’aide, lancé fin 2011. Il s’agit notamment développement coordonne les activités), l’efficacité. Or, de secteur dépendent www.oecd.org/fr/bresil delà des trois piliers essentiels (social, économique etde l’aide d’encourager les flux d’aide Sud-Sud, en l’alignement (clarté et des moyens directement des millions de vies humaines. prenant acte du nouveau rôle des économies envers les gouvernements et la société civile), Il est donc vital d’en clarifier les enjeux, émergentes. Celles-ci démontrent qu’un pays la prévisibilité de l’aide (planification à court, les évolutions et les effets. C’est ce à quoi peut sortir de la pauvreté, surtout s’il peut moyen et long termes), l’harmonisation s’emploie De l’aide au développement : la fixer lui-même ses priorités. (réduire la multiplicité des donneurs et la lutte mondiale contre la pauvreté, l’un des fragmentation de l’aide), les résultats, et enfin derniers nés de la collection « Les ISBN 9789264177888 la responsabilité mutuelle (les deux parties Essentiels de l’OCDE ». évaluent conjointement les progrès).

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Les défis de l’Asie Haruhiko Kuroda Président, Banque asiatique de développement

Ses villes figurent parmi les plus polluées et les plus vulnérables aux phénomènes climatiques extrêmes. Les récentes catastrophes en Chine, aux Philippines et en Thaïlande rappellent aux décideurs qu’ils doivent agir dès maintenant pour protéger les populations, atténuer et inverser les signes du changement climatique, afin de garantir une croissance durable.

© DR

Les pays asiatiques en développement doivent également relever le défi complexe de l’accroissement rapide des inégalités.

Les mo teu r s de la c r oissa nc e r ap i d e d e l’Asie – nouvelles technologies, mondialisation et réformes favorisant les mécanismes de marché – accroissent également les inégalités. Un essor économique rapide s’accompagne inévitablement de certaines disparités de revenus, mais l’on ne saurait s’en accommoder. Surtout lorsque ces disparités reflètent l’inégalité des chances d’améliorer son capital humain et ses revenus. Alors que la reprise tarde à venir, l’Asie reste le moteur de la croissance mondiale. Toutefois, ses performances sont moins élevées qu’avant la crise. Les pouvoirs publics doivent rester vigilants face au risque d’émergence de nouveaux chocs mondiaux dans un avenir proche. En outre, d’importants problèmes de long terme doivent être réglés dès maintenant si l’Asie veut mettre à profit les résultats déjà obtenus. Si la croissance rapide des dernières décennies a sorti des centaines de millions de personnes de l’extrême pauvreté, l’Asie abrite toujours les deux tiers de la population pauvre mondiale : plus de 800 millions d’Asiatiques vivent avec moins de 1,25 dollar par jour, et 1,7 milliard avec moins de 2 dollars. La réduction de la pauvreté demeure une tâche titanesque. Les dommages environnementaux sont l’un des effets secondaires les plus visibles de l’expansion rapide de l’Asie. La dépendance à l’égard des énergies fossiles a altéré la qualité de l’air et des écosystèmes, puis diminué les réserves d’eau potable, entraînant des risques sanitaires importants. L’Asie est aujourd’hui la première source mondiale d’émission des gaz à effet de serre responsables du réchauffement de la planète et du changement climatique. 26

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Ces vingt dernières années, l’écart entre riches et pauvres s’est creusé de façon alarmante en Asie. Dans de nombreux pays, les 1 % des ménages les plus riches représentent près de 10 % de la consommation totale et les 5 % de ménages les plus riches plus de 20 %. Le coefficient de Gini, qui mesure les inégalités, a augmenté dans la majeure partie de la région, passant de 0,39 à 0,46 dans les pays en développement d’Asie. L’inégalité des chances joue un rôle clé dans l’amplification des disparités de revenu. Par exemple, la probabilité que les enfants d’âge scolaire issus des ménages du quintile le plus pauvre quittent l’école primaire ou secondaire est cinq fois plus élevée que dans les ménages du quintile le

Si les inégalités étaient restées stables en Asie, 240 millions de personnes supplémentaires seraient sorties de la pauvreté entre 1990 et 2010 plus riche ; les taux de mortalité infantile des ménages les plus pauvres sont 10 fois plus élevés que ceux des ménages aisés. En Asie du Sud, le taux d’activité des femmes atteint 40 % par rapport à celui des hommes, et en Asie centrale et occidentale, les taux de scolarisation des filles dans le primaire et le secondaire sont inférieurs de 20 % à ceux des garçons. Dans l’ensemble des pays asiatiques en développement, 1,7 milliard de personnes (45 % de la population) sont privés d’installations d’assainissement et 680 millions d’électricité. Selon une étude récente de la Banque asiatique de développement (BAD), trois facteurs sous-tendent l’accroissement des inégalités : les nouvelles technologies, la mondialisation et les réformes favorisant les mécanismes de marché. Or il s’agit aussi des principaux moteurs de la croissance rapide de l’Asie. Ces facteurs ont créé d’immenses mais inégales opportunités économiques.


© Reuters / Jason Lee

Promouvoir une croissance inclusive

Ces tendances profitent plus particulièrement à trois groupes. Le premier est constitué des détenteurs de capitaux qui, du fait de l’orientation du progrès technologique, ont vu croître leur part du revenu national au détriment de celle du travail. L’abondante réserve de main-d’œuvre disponible en Asie a également fait reculer les taux de salaire par rapport au rendement du capital. Le deuxième groupe comprend les résidents des villes et des zones côtières, qui ont largement profité de l’amélioration des infrastructures et de l’accès amélioré aux marchés. Ainsi, les écarts entre zones rurales et zones urbaines, et entre les différentes provinces, représentent 54 % des inégalités globales de revenu en Chine, et environ 32 % en Inde. Enfin, le troisième groupe rassemble les diplômés hautement qualifiés, dont les revenus ont augmenté, creusant ainsi l’écart avec les moins qualifiés. À ces facteurs s’ajoutent diverses formes d’inégalités des chances en matière d’emploi et de capital humain, imputables à des faiblesses institutionnelles, à des distorsions du marché et à l’exclusion sociale. La montée des inégalités peut limiter les effets bénéfiques de la croissance en matière de réduction de la pauvreté, et affaiblir les bases de la croissance. Si les inégalités étaient restées stables en Asie, la croissance aurait sorti 240 millions de personnes supplémentaires de la pauvreté entre 1990 et 2010, soit 6,5 % de la population des pays asiatiques en développement en 2010. Le creusement d’inégalités déjà élevées peut nuire à la croissance à long terme en gaspillant

le capital humain, en intensifiant les tensions sociales, en affaiblissant la gouvernance et en accentuant les pressions en faveur de politiques populistes inefficaces. Heureusement, les dirigeants asiatiques œuvrent contre les inégalités. Un nombre croissant de pays placent la croissance inclusive – fondée sur l’égalité des chances – au cœur de leur politique de développement. Une enquête informelle de la BAD indique que plus de 65 % des dirigeants asiatiques reconnaissent que les inégalités de revenus dans leur pays sont élevées ou très élevées. La quasi-totalité considère qu’elles se creusent, et une majorité pense que la lutte contre la pauvreté ne saurait justifier l’accroissement des inégalités. Les solutions sont complexes car les facteurs à l’origine du creusement des inégalités constituent également les moteurs de la croissance de la productivité et des revenus. Il ne faut pas confondre les disparités de revenus générées par les nouvelles technologies, les échanges et les réformes visant à améliorer l’efficience, et celles générées par un accès inégal aux marchés et aux services publics. Ces dernières requièrent une action publique déterminée, en particulier parce qu’elles sont amplifiées par les moteurs de la croissance, sources d’inefficience et d’inégalité, et compromettent ainsi la viabilité de la croissance. Pour réduire les inégalités et rendre la croissance plus inclusive en Asie, il convient donc d’adopter des moyens d’action complémentaires. L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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Premièrement, la politique budgétaire doit jouer un rôle important. Une hausse des dépenses sociales – santé, éducation et protection sociale – permettrait de renforcer le capital humain, particulièrement celui des populations défavorisées, et de réduire les inégalités dans ce domaine. La stabilité budgétaire peut même être préservée si les pouvoirs publics augmentent les recettes en améliorant l’administration et les régimes fiscaux, et en remplaçant les subventions inefficaces, comme celles apportées aux carburants, par des aides plus ciblées. Les dépenses sociales devraient également être utilisées de façon plus efficiente, en améliorant leur répartition et en évitant les déperditions.

Les solutions sont complexes car les facteurs à l’origine du creusement des inégalités constituent également les moteurs de la croissance de la productivité et des revenus Deuxièmement, il faut combler l’écart entre zones rurales et urbaines, et entre les provinces. Les régions en retard ont besoin d’infrastructures plus nombreuses et de meilleure qualité, et de politiques et d’institutions facilitant la circulation des biens et des services. Des pôles de croissance pourraient être créés dans les régions les moins développées, à l’instar de la Chine, où les inégalités régionales ont été atténuées par l’ambitieuse stratégie de développement de l’ouest du pays. Il faudrait toutefois supprimer les obstacles aux migrations des populations des régions rurales pauvres vers les zones urbaines plus prospères. Troisièmement, la croissance inclusive doit s’appuyer sur des emplois productifs et stables, ce qui suppose un

Un demi-siècle d’études économiques La collection complète des études économiques de l’OCDE par pays est désormais accessible sur OECD iLibrary. Mises en ligne à l’occasion du 50e anniversaire de l’OCDE, ces archives offrent un panorama historique unique des évolutions économiques dans les pays de l’OCDE depuis 1961.

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environnement économique favorable à l’investissement privé et une croissance équilibrée entre industrie, services et agriculture. L’élimination des distorsions qui favorisent le capital au détriment du travail, l’aide apportée aux PME, l’instauration d’autorités de régulation du marché du travail, enfin la mise en place de programmes d’emplois publics comme mesure provisoire pour remédier aux poches de chômage et de sous-emploi, peuvent également contribuer à améliorer les revenus du travail. Enfin, les mesures visant à accroître les opportunités économiques et l’égalité d’accès à ces opportunités doivent s’appuyer sur des mesures de bonne gouvernance telles que la promotion de la participation citoyenne, le renforcement de l’État de droit, la lutte contre la corruption et l’exclusion sociale. Après une période de croissance et de réduction de la pauvreté remarquables, le progrès technologique, l’intégration mondiale des marchés et les exigences de marché amplifient les inégalités en termes de capital physique et humain en Asie. Les dirigeants doivent donc redoubler d’efforts pour que chacun ait accès à l’emploi, à l’éducation, à la santé et aux autres services sociaux essentiels, et pour que les fruits de la croissance bénéficient à tous. Liens et réferences recommandés www.adb.org BAD (2012), Asian Development Outlook 2012: Confronting Rising Inequality in Asia, Manille M. Kuroda a écrit cet article en tant que Président de la Banque asiatique de développement, poste duquel il a démissionné en mars 2013.


Promouvoir une croissance inclusive

La croissance par le savoir

© OCDE

Andrew Wyckoff Directeur, Direction de la Science, de la technologie et de l’industrie de l’OCDE

Le marché mondial a bien conscience du rôle prééminent des actifs intellectuels dans la croissance économique. Les actifs intellectuels englobent divers actifs immatériels : recherche, données, logiciels, compétences en conception, qui reflètent ou expriment l’ingéniosité humaine. La création et l’application du savoir permettent aux entreprises de se développer dans une économie mondiale concurrentielle, et de créer des emplois fortement rémunérés. Les actifs intellectuels améliorent l’avantage comparatif des pays et des entreprises, et leur permettent de se positionner dans des secteurs, des activités et des segments du marché mondial à plus forte valeur ajoutée. En effet, dans les chaînes de valeur mondiales, l’essentiel de la valeur d’un produit ou d’un service est généré en amont, au stade de la conception des produits, de la R-D et de la production de composants de base, ou complètement en aval, au stade de la commercialisation et de la stratégie de marque. En 2006, la production d’iPods représentait 14 000 emplois aux États-Unis contre 27 000 à l’extérieur ; les employés américains travaillant sur la conception, le développement de logiciels et le marketing ont gagné 753 millions de dollars, soit deux fois plus que les employés étrangers (318 millions de dollars). Dans les économies avancées, le vieillissement des populations et la raréfaction des ressources naturelles rendent la croissance de plus en plus tributaire des hausses de productivité fondées sur le savoir. Contrairement à la main-d’œuvre, aux ressources naturelles et au capital physique, les actifs intellectuels ne s’épuisent pas. Dans de nombreux pays de l’OCDE, et depuis de nombreuses années, l’investissement des entreprises

en actifs intellectuels a augmenté plus rapidement que l’investissement en machines, en équipements et en bâtiments. C’est notamment le cas au Royaume-Uni et aux États-Unis, où cette évolution s’est accompagnée d’une croissance de la productivité. La Chine et le Brésil déploient également des efforts concertés pour développer les actifs intellectuels afin d’occuper des segments à plus forte valeur ajoutée dans les chaînes de production mondiales. Des secteurs entiers sont transformés par les actifs intellectuels. Dans le secteur automobile, par exemple, 90 % des caractéristiques des nouvelles voitures, comme les systèmes d’allumage innovants, l’amélioration de l’injection de carburant ou les caméras de sécurité contiennent une composante informatique importante. Jusqu’à 40 % des coûts de développement liés à la mise en circulation d’un nouveau modèle sont imputables à l’électronique et aux logiciels. D’ailleurs, 10 % des plus grands constructeurs automobiles possèdent des centres de recherche avancée dans la Silicon Valley. Les recherches de l’OCDE montrent également que les pays qui investissent le plus dans les actifs intellectuels redéploient davantage leurs ressources vers les entreprises innovantes, principales sources de croissance de l’emploi dans les économies des pays membres. En proportion du PIB, les États-Unis et la Suède investissent environ deux fois plus que l’Italie et l’Espagne dans les actifs intellectuels, et leurs entreprises qui déposent des brevets attirent quatre fois plus de capitaux.

Dans les économies avancées, le vieillissement des populations et la raréfaction des ressources naturelles rendent la croissance de plus en plus tributaire des hausses de productivité fondées sur le savoir La technologie permet et alimente l’évolution vers des économies fondées sur le savoir. Avec Internet, de plus en plus d’activités personnelles et professionnelles se font en ligne, et de nouvelles capacités de saisie, d’analyse et de stockage de ces interactions émergent. La croissance fulgurante des réseaux mobiles, de l’informatique en nuage (cloud) et des applications intelligentes des technologies de l’information et de la communication (capteurs et communication entre machines, par exemple) permettent de traiter, de partager et de transférer dans le monde entier des données massives (big data). Ces données servent de matière première aux entreprises innovantes et aux gouvernements L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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Promouvoir une croissance inclusive

Investissement des entreprises en actifs intellectuels et en actifs physiques, en % du PIB (2009) % Actifs intellectuels

Actifs physiques

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et de l’investissement économique, comme en témoignent les guerres récentes entre Apple et Samsung sur les brevets protégeant les smartphones. Comme toujours, les pouvoirs publics doivent s’assurer que les systèmes de DPI suivent le progrès technologique et facilitent l’innovation et la

Des secteurs entiers sont transformés par les actifs intellectuels

15 10 5

États-Unis

Royaume-Uni

Suède

Belgique

Pays-Bas

Danemark

France

Finlande

Autriche

Allemagne

Irlande

Italie

Espagne

Grèce

0

Source : Joint Database on intangibles for European Policymaking, fondée sur des données d’INNODRIVE, de COINVEST et du Conference Board www.intan-invest.net (2012)

qui se livrent à la prospective ; elles créent de la valeur, des avantages sociaux et des gains de productivité. La montée en puissance des actifs intellectuels oblige les décideurs à repenser leurs anciens cadres d’action publique, adaptés à un monde où primait le capital physique. Il y a des années, les droits de propriété intellectuelle (DPI), par exemple, étaient un domaine d’action assez étroit et spécialisé, n’intéressant que peu de secteurs. Aujourd’hui, les droits de reproduction, les brevets et les marques jouent un rôle croissant dans la protection de la propriété intellectuelle

concurrence. Mais la prudence s’impose. Si les évolutions liées aux actifs intellectuels offrent d’importantes opportunités pour renforcer la productivité, elles pourraient, du fait de la crise, exacerber le chômage et les inégalités à court terme. Le développement du capital intellectuel peut favoriser des technologies destructrices d’emplois, en particulier dans les tâches peu qualifiées et de routine, et favoriser des systèmes ne favorisant que peu de gagnants. Les travaux futurs de l’OCDE porteront sur l’interaction entre les actifs intellectuels et l’inégalité des revenus et, plus généralement, sur des politiques d’innovation inclusives. Le message reste clair : pour promouvoir la croissance à long terme et les emplois de demain, les gouvernements doivent assurer un cadre d’action aidant les entreprises à investir dans les actifs intellectuels. Liens recommandés www.oecd.org/fr/sti/ www.oecd.org/fr/sti/ind/newsourcesofgrowthknowledge-basedcapital.htm

Innovation et nouvelles sources de croissance L’innovation est en pleine expansion, modifiant l’investissement et la croissance des entreprises. Le charbon était le moteur de la précédente révolution industrielle, les bouleversements actuels proviennent des logiciels, des bases de données, de la recherche-développement, de la conception, des nouveaux modèles d’entreprise et des compétences. Par exemple, l’investissement et la croissance dans les économies de l’OCDE reposent de plus en plus sur les actifs immatériels, ou intellectuels. Dans de nombreux pays de l’OCDE, les entreprises investissement dorénavant autant, voire davantage, dans les actifs intellectuels que dans les actifs physiques comme les machines, l’équipement et l’immobilier. Cette évolution reflète de nombreuses transformations économiques et institutionnelles de long terme dans les économies de l’OCDE.

30 L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

La montée en puissance des actifs intellectuels pose de nouveaux défis aux décideurs, aux entreprises et aux manières de mesurer l’activité économique. De nombreux cadres politiques et institutions sont toujours adaptés à un monde dans lequel le moteur de la croissance était le capital physique. Il est nécessaire

de repenser de nombreux domaines – de la fiscalité à la concurrence et aux rapports d’entreprise en passant par les droits de propriété intellectuelle. Voir « Innovation and new sources of growth » sur www.oecd.org/fr/presse/photosetvideos


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Pour un marché du travail inclusif

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Ben Noteboom PDG, Randstad Holding nv

En période de crise économique et de chômage chronique, on oublie facilement que le marché du travail va subir les effets à long terme d’une bombe à retardement : le péril démographique, engendré par le recul des naissances et le vieillissement des populations dans les pays développés. À l’avenir, le grand défi en matière d’emploi ne sera pas l’excédent, mais la pénurie de travailleurs qualifiés.

âgés et les actifs peu qualifiés, sont sous-employés. Il faut donc mobiliser efficacement les compétences et les ressources de ces groupes sous-utilisés afin qu’ils puissent participer à la croissance économique et en bénéficier. L’un des objectifs clés de la Stratégie Europe 2020 de la Commission européenne repose sur l’édification d’un marché du travail plus diversifié permettant d’accroître le taux de participation. Parmi les objectifs encourageant une « croissance inclusive, intelligente et durable » figurent la réduction à moins de 10 % du taux de décrochage scolaire, aujourd’hui de 13,5 %, ainsi que l’augmentation du taux de diplômés de l’enseignement supérieur chez les 30–34 ans à hauteur de 40 % (contre 34,6 % actuellement). Le but est de porter le taux d’emploi des 20-64 ans à 75 % en 2020, contre 68,6 % actuellement.

Les marchés du travail devront s’adapter en profondeur pour que les pays restent compétitifs. La réforme des retraites est inévitable, et il faudra certainement augmenter les migrations de travail et les taux de productivité réelle pour réduire la demande de main-d’œuvre. Mais une pièce majeure du puzzle exige une attention urgente et concertée : la nécessité d’établir un marché du travail qui n’exclut aucun groupe.

Cependant, l’augmentation du taux d’activité ne suffit pas à garantir une croissance inclusive et durable. Une offre abondante de travailleurs n’aura pas beaucoup d’impact si ceux-ci n’ont pas les compétences spécialisées et de haut niveau qui sont de plus en plus demandées par les employeurs. Comme le montre notre rapport de 2012, Into the Gap: Exploring Skills and Mismatches, les décalages entre les compétences et les niveaux de formation se multiplient dans le monde actuel, mondialisé et en constante mutation, même avec les taux de chômage actuellement élevés. En 2020, l’Europe comme les États-Unis vont être confrontés à des pénuries croissantes de main-d’œuvre hautement qualifiée, notamment dans les secteurs de la santé, des sciences, de l’ingénierie, du bâtiment, des services aux entreprises, ainsi que du commerce et de la réparation. Parallèlement, le problème de l’employabilité se posera toujours pour la majorité des 45 millions de nouveaux actifs entrant chaque année sur le marché, souvent peu qualifiés et originaires de pays en développement, mais aussi pour les employés des secteurs en perte de vitesse, comme l’industrie manufacturière et l’agriculture, qui auront des difficultés à se recycler dans les secteurs émergents comme l’informatique et les services aux entreprises réclamant des compétences avancées.

Un marché du travail favorisant l’intégration autorise et encourage la population en âge de travailler à occuper un emploi et offre un cadre à son évolution professionnelle. Aujourd’hui, dans de nombreux secteurs et pays, divers groupes tels que les femmes, les jeunes, les travailleurs

Ces distorsions qualitatives entre l’offre et la demande de travailleurs représentent un énorme gâchis de ressources humaines, et un obstacle considérable à une croissance véritablement durable et inclusive. Celle-ci ne sera atteinte qu’en remédiant aux insuffisances quantitatives

Aux États-Unis, en 2030, 25 millions d’actifs supplémentaires seront nécessaires pour soutenir la croissance économique. En Europe, le nombre de travailleurs pourrait diminuer d’environ 35 millions d’ici 2050 (soit 15 % de la demande totale de main-d’œuvre), de même que les emplois disponibles destinés aux travailleurs moyennement qualifiés baisseront d’ici 2020. Des excédents et pénuries de maind’œuvre d’une telle ampleur auront à l’évidence de graves conséquences sur la croissance, et lorsqu’on tient compte des coûts de protection sociale liés au vieillissement, le spectre d’un désastre économique se profile.

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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entre flexibilité et mécanisme de sécurité de l’emploi, en réponse aux chocs et aux changements structurels. Par conséquent, une croissance inclusive et durable s’appuiera sur un marché du travail réformé, alliant davantage de flexibilité de l’emploi et de sécurité des revenus : c’est-àdire de « flexisécurité ».

et qualitatives constatées. Augmenter le taux d’activité ne suffit pas, il faut tirer le meilleur parti possible de l’ensemble des ressources humaines. Second prestataire de services en ressources humaines au monde, Randstad, avec ses 4 700 agences, 28 700 salariés et 576 000 intérimaires quotidiens à travers 40 pays, connaît bien les disparités croissantes entre l’offre et la demande de main-d’œuvre. Avec nos partenaires de l’Université d’Amsterdam/SEO Recherche économique, nous avons mené une série d’études approfondies sur ce thème. Notre dernière étude, Into the Gap, complète les deux premières, Mind the Gap et Bridging the Gap, et examine l’ampleur, la nature et les causes des distorsions qualitatives et quantitatives, actuelles et futures, de la main-d’œuvre. Ces recherches mettent en évidence plusieurs obstacles à une mobilisation plus globale et efficace des ressources humaines, notamment l’accès insuffisant à l’information sur les emplois et les demandeurs d’emploi, les comportements des entreprises et des demandeurs d’emploi, les questions relatives à la vie professionnelle (conditions de travail, équilibre entre travail et vie privée), et les décalages entre la formation, l’enseignement et les besoins du marché du travail.

Les pays les moins touchés par la crise sont ceux qui ont établi un équilibre entre flexibilité et mécanismes de sécurité du travail Une stratégie à plusieurs niveaux est donc nécessaire. Outre l’amélioration des méthodes de recrutement, la réforme des systèmes d’enseignement et de formation, ou encore les démarches favorisant l’intégration sociale dans le monde du travail, il est indispensable d’accroître la flexibilité et la mobilité des travailleurs. Un marché du travail plus flexible favorise la diversité de la population active, et une plus grande mobilité entre métiers, secteurs et pays réduira le nombre de postes vacants et corrigera les distorsions entre travailleurs et emplois. D’autre part, la recherche indique clairement que les pays les moins touchés par la crise sont ceux qui ont établi un équilibre 32

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Des réformes structurelles et des investissements sociaux seront nécessaires pour combler les disparités en matière d’emploi. L’enseignement et la formation – y compris les programmes d’apprentissage tout au long de la vie – sont nécessaires pour corriger l’inadéquation des qualifications et contrer la pénurie menaçante de travailleurs hautement qualifiés. Nous devons également repenser les politiques du marché du travail (subventions salariales, réglementation sur la protection de l’emploi, indemnisation du chômage et régimes de retraite), surtout celles qui s’appliquent aux groupes sous-employés. Une attention particulière doit être portée à l’impact des relations de travail modernes (travail intérimaire, temps partiel, travail indépendant) sur la création d’emploi, l’augmentation du taux d’activité, l’équilibre entre travail et vie privée, et la stimulation de la mobilité professionnelle. En tant que spécialiste international des ressources humaines, Randstad aura un rôle important à jouer pour améliorer le taux d’activité et la réduction de l’inadéquation des compétences. Les agences d’intérim assurent aux employeurs la flexibilité nécessaire pour s’adapter rapidement à l’évolution du marché ; en témoigne le rapport Ciett, Adapting to Change, qui démontre que les entreprises utilisant des intérimaires parviennent à sortir de la crise plus rapidement. L’intérim offre également davantage de souplesse pour concilier travail et vie de famille, et peut constituer un véritable tremplin pour les groupes sous-employés ou inactifs. De plus, en investissant dans la formation et en améliorant la circulation de l’information sur l’emploi, Randstad peut contribuer à gérer la transition, facilitant les passages entre éducation et vie active, chômage et emploi, et entre deux emplois, lesquels contribuent à la hausse du taux d’activité et à la réduction des inadéquations de compétences. En tant qu’experts du marché du travail, nous contribuons déjà activement aux programmes nationaux d’intégration sociale, notamment ceux qui concernent le vieillissement actif, l’égalité hommes-femmes et l’insertion des travailleurs handicapés. Relever les défis de l’emploi constitue une tâche ardue ; mais, fidèle à sa mission visant à « façonner le monde du travail », Randstad est prêt à devenir un partenaire de choix au service d’un marché du travail plus diversifié, flexible et efficace. Liens recommandés www.randstad.fr www.oecd.org/fr/emploi


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Les stagiaires aussi sont des travailleurs Ben Lyons Co-directeur, Intern Aware

vie, et le coût économique du potentiel ainsi perdu est considérable. En outre, les pressions budgétaires désincitent les employeurs à donner leur chance à des jeunes. Plus qu’un diplôme secondaire ou supérieur, ils veulent des jeunes prêts à travailler dès le premier jour, possédant des compétences génériques et techniques.

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Or, ce sont les stages qui apportent ces compétences. De manière moins tangible, un stage sur un CV indique qu’un jeune est prêt à travailler, tout comme un diplôme donne une indication sur son niveau d’intelligence. En conséquence, les employeurs recrutent directement leurs

Avec les stages non payés, tout le monde est perdant : les jeunes, la société, et même les entreprises, qui excluent ainsi les diplômés et les jeunes sortis du système scolaire que les parents ne peuvent pas aider. Elles réduisent du même coup leur réservoir de talents et se privent de procédures de recrutement potentiellement efficaces. Chaque semaine, Intern Aware, association qui lutte pour des stages équitables au Royaume-Uni, est contactée par des jeunes qui nous expliquent qu’ils reconsidèrent leur avenir. Après avoir travaillé dur pour obtenir les diplômes que leurs enseignants et parents jugeaient nécessaires pour trouver un emploi, un nouvel obstacle se dresse désormais devant eux : la nécessité de travailler gratuitement pendant des mois. Aux États-Unis, les stages non rémunérés sont une étape obligée depuis des décennies, mais ailleurs, c’est un phénomène relativement nouveau. Il est indispensable que la crise ne le pérennise pas. La Grande récession touche les jeunes de plein fouet. En Europe, les taux de chômage des moins de 25 ans atteignent des niveaux préoccupants. Plus de la moitié des jeunes est au chômage en Espagne, tandis qu’en Italie, le taux de chômage des jeunes est presque quatre fois supérieur à celui des 25-54 ans. Non seulement les jeunes risquent davantage d’être au chômage, mais ils subissent plus fortement que les autres les conséquences du chômage de court terme. Sans expérience à faire valoir, il leur est difficile de s’insérer sur le marché du travail, si bien que, chômeur à 21 ans, il n’est pas rare de l’être encore à 23 ans. Ceci affecte profondément et durablement les revenus obtenus tout au long de la

Les stages ont pris trop d’importance pour être considérés comme relevant de l’économie informelle salariés à temps plein parmi leurs stagiaires ou parmi les anciens stagiaires d’autres entreprises. La Commission britannique de l’emploi et des compétences a constaté que les employeurs attachaient plus d’importance à l’expérience professionnelle qu’aux diplômes. Une étude de la Commission européenne sur les stages, citant des recherches de l’OCDE, a observé qu’un stage en rapport avec les études accroît la probabilité d’embauche après l’obtention du diplôme de 44 %. Compte tenu du nombre considérable de candidatures que chaque poste suscite, de nombreux employeurs ne se donnent même pas la peine d’interviewer les jeunes candidats à moins qu’ils n’aient multiplié les expériences professionnelles. Les stages renforcent donc l’employabilité, mais lorsqu’ils ne sont pas rémunérés, ils creusent aussi les inégalités. Aux États-Unis, on estime qu’entre un tiers et la moitié des 1,5 million de stages ne sont pas rémunérés. La situation est la même en Europe, où environ la moitié des stages sont gratuits, selon une enquête du Forum des jeunes européens. Pour l’autre moitié – rémunérée –, 45 % des stages sont trop mal payés pour couvrir leurs frais de subsistance. Ainsi, environ trois quarts des stagiaires européens ne gagnent pas suffisamment pour vivre, et deux tiers d’entre eux dépendent de leurs parents. Les jeunes dont les parents ne peuvent pas financer leur stage risquent de voir les portes de nombreuses carrières se fermer : une enquête britannique récente montre que plus des deux cinquièmes des jeunes estiment que les stages non rémunérés sont ou ont été un obstacle majeur à l’obtention d’un emploi. Parallèlement, les stagiaires sont souvent recrutés par l’intermédiaire de réseaux fermés plutôt qu’au mérite. Une enquête autrichienne de 2010 indique par exemple que 57 % des étudiants ont décroché leur dernier stage grâce à L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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© Reuters / Charles Platiau

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des parents, amis ou relations. Dans les pays où les emplois spécialisés se concentrent dans quelques grandes villes, les problèmes de coûts s’ajoutent aux recrutements injustes. Les jeunes habitant loin de ces agglomérations ont des frais de logement exorbitants, qu’ils ne peuvent couvrir par leurs économies ou un travail à temps partiel, et ne disposent généralement pas du capital social nécessaire pour être informés des opportunités de stages. Ils s’exposent donc au chômage ou à une mauvaise utilisation de leurs compétences ; or, occuper des postes non qualifiés peut nuire à leur employabilité. Par ailleurs, les stages gratuits faussent l’ensemble du marché du travail. Certains employeurs, profitant de la manne de jeunes non rémunérés, embauchent moins de salariés. Dans les petites entreprises, le personnel administratif peu qualifié est souvent remplacé par un roulement permanent de jeunes de 21 ans non rémunérés ; dans de nombreux bureaux, la seule différence entre des personnes effectuant les mêmes tâches réside dans leur statut : certains sont des employés et perçoivent un salaire, d’autres sont des stagiaires non rémunérés. En Allemagne par exemple, 81 % des stagiaires disent 34

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

Les employeurs qui mettent en œuvre des politiques de stages justes réduisent leurs coûts et renforcent leur flexibilité être affectés à des tâches normalement effectuées par des permanents. Les stages ont pris trop d’importance pour être considérés comme relevant de l’économie informelle. Ils doivent être pris au sérieux – en particulier par les employeurs. A minima, une entreprise qui ne paie pas ses stagiaires doit réaliser l’impact négatif que cela peut avoir sur sa réputation ; elle doit surtout réaliser ce qu’elle perd. Les employeurs qui mettent en œuvre des politiques de stages justes réduisent leurs coûts et renforcent leur flexibilité. Tester un jeune pendant quelques mois permet à l’employeur d’en évaluer le potentiel de long terme. Si un poste permanent est offert à un stagiaire, le risque d’un départ précoce est réduit, parce qu’il connaît déjà l’entreprise. Et surtout, en rémunérant leurs stagiaires et en les recrutant au mérite, les employeurs peuvent attirer


PROMOUVOIR UNE CROISSANCE INCLUSIVE

de meilleurs talents. De nombreuses entreprises l’ont déjà compris : Liz Bingham, directrice associée en charge des ressources humaines chez Ernst & Young, estime que « les stages sont des emplois et devraient être traités comme tels », notamment pour pouvoir embaucher les meilleurs provenant de tous horizons. Les pouvoirs publics doivent faire appliquer les grands principes. Premièrement, lorsque les stages non rémunérés sont illégaux, la loi doit être respectée. Au Royaume-Uni, où opère Intern Aware, la plupart des stagiaires ont le statut légal de « travailleur » car ils doivent travailler pendant un certain nombre d’heures, effectuer des tâches définies et apporter de la valeur à leur entreprise. Cependant, les règles relatives à ce statut ne sont pas souvent respectées ; c’est pourquoi nous offrons désormais des services juridiques aux stagiaires non rémunérés pour les aider à obtenir les sommes dues. Dans de nombreux pays, les stagiaires ne sont pas protégés par le droit du travail. Une nouvelle catégorie d’emplois devrait être créée au Royaume-Uni, à l’exemple de la France et de ses « stagiaires », donnant aux jeunes des contrats officiels stipulant le droit à une rémunération.

Deuxièmement, l’État et les organisations patronales devraient définir ensemble ce que recouvre exactement un stage. Les employeurs proposant des stages intéressants et justes devraient être autorisés à les publier sur les sites web gouvernementaux ; ils devraient aussi obtenir des subventions, sous forme d’exonérations fiscales, par exemple. Les subventions salariales sont relativement courantes ; mais une collaboration État-entreprises combinée à des aides financières publiques encourageraient tous les acteurs à adopter les bonnes pratiques, sans que cela soit coûteux. En favorisant des stages justes, on permet aux jeunes de développer les compétences nécessaires sur un marché du travail difficile. Notre économie s’affaiblira et notre société sera plus divisée si la prochaine génération de dirigeants d’entreprise et de hauts fonctionnaires est composée non des plus brillants, mais de ceux qui auront eu les moyens de travailler gratuitement et dont les parents avaient les bonnes relations en 2013. Lien recommandé www.internaware.org

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L’Observateur

de l’OCDE a 50

ans

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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Donner leur chance aux jeunes Monika Kosinska Secrétaire générale, Alliance européenne de Santé publique

leurs besoins. Or, cet aspect est négligé. Créer des conditions favorisant l’emploi de personnels surqualifiés à des postes sans qualification et peu payés n’a pas de sens. Et un nombre scandaleux de jeunes qui trouvent un emploi sont des travailleurs pauvres – ceux-ci seraient peut-être même plus nombreux que les jeunes chômeurs. Gagner trop peu pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, moins qu’un salaire de subsistance, nous rappellent un passé révolu. Sans surprise, c’est une immense source de frustration et de ressentiment.

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À court terme, l’exclusion des jeunes du marché du travail affecte autant les individus que les sociétés. Mais surtout, elle retarde les étapes clés du passage à la vie adulte : l’indépendance, le mariage ou l’installation avec un(e)

Les jeunes sont exclus de la vie économique à cause du chômage et des obstacles à la création d’entreprise. Libérer l’énergie, l’esprit d’entreprise et le génie technologique des jeunes n’est pas qu’un impératif moral, c’est une nécessité économique. Nous vivons un temps de crise pour la jeunesse du monde entier. Selon l’Organisation internationale du travail, le chômage mondial des jeunes s’établit à 12,9 %. D’après l’OCDE, il dépasserait les 16 % en moyenne dans les plus grandes économies mondiales, l’emploi des jeunes ayant chuté de 7 points par rapport à son niveau d’avant la crise. Il faut y voir l’un de nos plus cuisants échecs depuis le début du ralentissement de l’activité économique : nous sommes incapables ou politiquement peu désireux de faire significativement participer les jeunes à l’économie. Cette défaillance ne menace pas seulement le système économique mondial, mais aussi la cohésion de nos sociétés. Pour les jeunes, le marché du travail n’a pas été aussi difficile depuis des décennies, engendrant des conséquences potentiellement dramatiques sur leur vie et leur avenir. Non seulement ils tardent à trouver un emploi sérieux, mais certains ne parviendront jamais à se construire une carrière professionnelle. Ceux qui trouvent un emploi après une période de chômage gagneront environ 8 % de moins et connaîtront une progression de carrière plus lente que celle de leurs pairs entrés directement dans la vie active. Là encore, il s’agit d’une défaillance de nos sociétés : quand un fossé apparaît, il a tendance à perdurer, alimentant ainsi un cycle persistant de pauvreté et d’inégalité. En outre, s’ils ont besoin de travailler, les jeunes aspirent également à occuper des emplois de qualité répondant à 36 L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

Pour les jeunes, le marché du travail n’a pas été aussi difficile depuis des décennies partenaire, enfin la fondation d’une famille. Il ne s’agit pas de repères sociaux flous ; ils s’avèrent indispensables à la santé et au bien-être, concourant pour beaucoup à préserver la santé mentale et à prévenir l’exclusion. Au niveau sociétal, les jeunes marginalisés, exclus et privés d’espoir contribuent à l’agitation sociale, à la délinquance, à l’instabilité et à une perte de confiance en la capacité des pouvoirs à reconnaître les besoins de tous et à y pourvoir. À long terme, cette exclusion précoce de l’activité professionnelle devient endémique et structurelle. Le faible niveau de revenu et la situation professionnelle précaire augmentent la probabilité de modes de vie et de maladies associés à la pauvreté, notamment le diabète ou les troubles cardiaques. Des facteurs socioéconomiques plus larges entrent également en ligne de compte, réduisant les perspectives de santé et la productivité de la génération actuelle de jeunes et, à terme, de la suivante. C’est un désastre qui est en train de se produire, non seulement pour les individus concernés mais pour la société en général. Voilà à quoi ressemble l’avenir des jeunes d’aujourd’hui. Cette réalité est encore plus dure si on la compare aux opportunités dont ont bénéficié les générations précédentes. Les baby boomers sont nés dans une période de paix sans précédent, où l’éducation était gratuite et généralisée. Le marché du travail offrait de nombreux débouchés professionnels ; un seul revenu suffisait à combler les


© Mario Tama / Getty Images / AFP

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besoins de toute une famille ; l’achat d’un logement permettait de s’enrichir. Ils ont en outre bénéficié d’un accès presque gratuit à des soins de santé qui se sont rapidement améliorés ; enfin, ils peuvent désormais prétendre à une longue retraite assortie de pensions généreuses. Aux yeux des plus jeunes, il semble extraordinaire que cette génération aux acquis multiples laisse si peu derrière elle. Cette même génération a supervisé la plus forte exploitation des ressources naturelles de l’histoire moderne, mais n’a jamais pris les décisions politiques et économiques indispensables à la préservation de la planète, afin que celleci puisse subvenir aux besoins des générations futures. En définitive, ceux qui cessent de travailler aujourd’hui vont vivre plus vieux et le plus souvent dans le confort, alors que les générations suivantes auront à gérer une multiplicité de catastrophes environnementales une dette sans précédent et non viable, une population vieillissante et de maigres perspectives économiques. Quelle façon de sortir de scène ! Dans ce contexte, ne pas lutter immédiatement et efficacement contre le chômage des jeunes serait non seulement une folie économique mais aussi une faillite morale. La solidarité intergénérationnelle doit inclure des actions visant à redonner espoir en l’avenir et à combler les attentes des jeunes. De fait, les pouvoirs publics de nombreux pays commencent à reconnaître l’ampleur du problème et l’importance qu’il revêt pour leur électorat. Les recommandations de l’OCDE et d’autres organisations internationales sont simples : s’assurer que la demande soit suffisante, et déployer des mesures ciblant spécifiquement les moins de 25 ans. Les entreprises se plaignent que leurs écosystèmes de réglementation et de fiscalité soient hostiles et étouffent leur capacité à investir dans de jeunes salariés. Certaines entreprises projettent toutefois de mettre en place des dispositifs d’apprentissage ; l’Allemagne, qui a su maintenir les jeunes dans l’emploi, fait figure de modèle pour certains.

Plus encore, la réglementation applicable aux start-ups et l’accès restreint des jeunes au crédit constituent des obstacles déterminants à l’innovation et à l’entrepreneuriat. Le potentiel économique et sociétal de cette génération de jeunes bien formés est immense. Ils sont idéalement placés

Ne pas lutter efficacement contre le chômage des jeunes serait une folie économique mais aussi une faillite morale pour capitaliser sur l’explosion des nouvelles technologies et sur une plus grande interconnectivité mondiale, et emploient déjà ces technologies pour remodeler nos sociétés et nos démocraties. Nous devons nous assurer que les ressources, le financement et la réglementation sont de nature à permettre à cette génération de s’en sortir. Malheureusement, et en dépit de bonnes intentions, une grande partie de ce qui pourrait rendre les jeunes entrepreneurs plus performants (crédits, financements de la recherche, dispositifs à destination des start-ups, achats publics et suppression des obstacles systémiques budgétaires et réglementaires, etc.) favorise plutôt les grandes entreprises et les institutions en place, au détriment des nouveaux arrivants. Nous étouffons les forces vitales de nos économies. Il faut donc revoir notre copie d’urgence. Ce qui est un problème économique pourrait devenir une tragédie humaine. On ne peut pas se permettre d’abandonner une génération dont le seul tort est d’être née au mauvais moment. Simplifier l’accès aux débouchés créés par les startups et favoriser l’entrepreneuriat est essentiel et rentable. Il est grand temps que la génération arrivée au sommet transforme sa rhétorique et ses aspirations politiques en énergie et en mesures actives pour créer les conditions d’un changement qui fera d’une génération « perdue » une génération « retrouvée ». Lien recommandé www.epha.org

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L’éducation pour tous

© OCDE

Andreas Schleicher Directeur adjoint, Direction de l’éducation, et Conseiller spécial en charge de la politique de l’éducation auprès du Secrétaire général, OCDE

Les jeunes des milieux modestes sont cruellement sous-représentés dans l’enseignement supérieur. Cela les expose non seulement leur vie durant à des salaires inférieurs, mais cela fragilise en outre les fondements de la croissance économique. Que faire ? Les étudiants défavorisés bénéficient de bourses et de prêts pour les troisièmes cycles, mais il faut aussi les aider dès les premières années de leur scolarité. La Grande récession a clairement montré qu’aucun groupe social ni aucun pays n’est à l’abri des effets d’un ralentissement économique majeur, même avec un niveau d’éducation élevé. Pourtant, un haut niveau de qualification constitue l’une des meilleures protections, à la fois pour les pays et pour les individus.

supérieur y est en moyenne trois fois plus élevé que dans les pays de l’OCDE. Acquérir des qualifications de pointe offre donc un net avantage, même si tout le monde n’en a pas la possibilité, en particulier les jeunes de familles défavorisées ; leur très faible représentation dans l’enseignement supérieur est extrêmement préoccupante. Dans les pays de l’OCDE, la proportion de jeunes de familles défavorisées achevant leurs études supérieures est en moyenne deux fois moins élevé que pour le reste de la population. De plus, il ne s’agit

La récession mondiale a encore creusé l’écart de revenus déjà important entre les diplômés du supérieur et les moins qualifiés là que d’une moyenne : dans certains pays, les chiffres chutent à environ un cinquième. À l’inverse, un jeune dont au moins un des parents est diplômé a en moyenne deux fois plus de chance de suivre des études supérieures. Pour les jeunes défavorisés, des frais de scolarité élevés peuvent être un obstacle majeur à la poursuite d’études. Quelle est alors la meilleure manière de les aider : gratuité de la scolarité, prêts, bourses ou formule combinée ? Avant de tenter de répondre à cette question, nous devons étudier l’évolution de l’impact des financements publics et privés dans l’enseignement supérieur.

Du moins est-il évident que les personnes davantage qualifiées ont eu plus de facilité à conserver leur emploi ou à se reconvertir pendant la crise. Entre 2008 et 2010 – les premières années de la récession – le taux de chômage déjà élevé de la zone OCDE a bondi de 4,9 % à 7,6 % pour les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, et de 8,8 % à 12,5 % pour les non diplômés. Il est en revanche resté bien inférieur à 5 % pour les diplômés du supérieur.

Au cours de la dernière décennie, la part des dépenses versées par les ménages aux établissements d’enseignement supérieur a plus que doublé dans la zone OCDE, sans toutefois engendrer une baisse des dépenses publiques. En effet, depuis 2000, aucun pays de l’OCDE n’a vu baisser ses dépenses publiques d’enseignement supérieur. En pratique, on constate que davantage de fonds privés offrent davantage de places à davantage d’étudiants, ainsi qu’un enseignement de meilleure qualité. Autrement dit, nous devons comprendre tant l’obstacle financier pesant sur les individus que celui pesant sur les finances publiques, lequel risque de limiter l’accès aux études.

Les chiffres de l’OCDE indiquent également que la récession mondiale a encore creusé l’écart de revenus pourtant déjà important entre les diplômés du supérieur et les moins qualifiés, que ce soit dans les pays industrialisés ou dans les autres pays. De fait, c’est désormais au Brésil qu’il est financièrement le plus intéressant de suivre des études supérieures : l’avantage financier à être diplômé du

Cela peut expliquer pourquoi les données de l’OCDE n’indiquent aucune relation d’un pays à l’autre entre le montant des frais de scolarité et le taux d’inscription des jeunes défavorisés dans le supérieur. Certains pays ont des frais élevés, mais parviennent tout de même à assurer un accès aux études à une grande partie des jeunes défavorisés ; d’autres pays n’ont pas de frais de L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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© Reuters / Eddie Keogh

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scolarité, mais voient peu de jeunes de cette catégorie sur les bancs universitaires. Comment les pays peuvent-ils fixer un montant de frais d’inscription permettant à davantage d’étudiants de se former sans entrave ? Les données montrent que ni les pouvoirs publics, qui considèrent l’enseignement supérieur essentiellement comme un bien privé, ni les étudiants, qui plaident pour l’abandon des frais de scolarité, n’ont raison. En revanche, les pays qui répartissent les coûts de l’enseignement supérieur entre l’étudiant et le contribuable, en fonction de leurs gains respectifs, affichent les meilleurs résultats. Les données de l’OCDE montrent que les études procurent d’importants avantages sociaux, sous forme de croissance économique, de cohésion sociale et de valeurs civiques, qui justifient l’investissement public. De même, à la lumière des avantages privés de plus en plus considérables que

Lorsque l’analyse du coût des études supérieures est uniquement fondée sur le marché, les frais de scolarité atteignent des niveaux stratosphériques procure un diplôme supérieur, il serait légitime que chaque diplômé prenne également en charge une partie des coûts de sa formation. L’option de la répartition des coûts se justifie encore davantage lorsqu’un budget public limité 40 L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

engendre une baisse du nombre d’étudiants, une baisse de la qualité de l’enseignement ou une restriction des ressources mises à disposition des étudiants défavorisés. Cette répartition permet aux systèmes de continuer à se développer sans sacrifier la qualité de l’enseignement. De plus, la répartition sensibilise les établissements aux besoins des étudiants ; moins dépendants de l’argent du contribuable, les établissements sont incités à lever leurs propres fonds. Les économies ainsi réalisées peuvent servir à élargir l’accès à l’enseignement supérieur tout en consolidant les systèmes d’aide aux étudiants. Toutefois, il faut savoir raison garder. Les pays qui fondent leur appréciation du coût des études supérieures sur le seul marché voient souvent les frais de scolarité atteindre des niveaux stratosphériques, à l’instar des États-Unis. L’enseignement supérieur y devient inabordable pour de nombreux aspirants étudiants, compromettant la capacité du pays à améliorer les niveaux d’instruction de sa population. Plaider en faveur de mesures de stabilisation visant à limiter les frais d’inscription est donc une position sensée. Outre ces mesures, la clé du succès repose sur un système efficace d’aides aux étudiants, de préférence basé sur un dispositif généralisé de prêts remboursables en fonction des revenus futurs, complété par un programme de bourses accordées sous condition de ressources. Les prêts permettent à l’étudiant de financer sa formation pendant qu’il étudie


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et, dans la mesure où ils dépendent des revenus futurs, reflètent la capacité de remboursement de l’étudiant après l’obtention de son diplôme. Ces prêts étant progressifs, les diplômés qui gagnent plus reçoivent moins d’aides publiques. Les bourses accordées selon des critères sociaux favorisent l’accès à l’enseignement supérieur des groupes vulnérables, dont font partie les jeunes mal informés des avantages que procure une formation supérieure. Ces bourses peuvent être corrélées à l’obtention de résultats satisfaisants (obtention d’un nombre déterminé de crédits par exemple). Leur efficacité est optimale quand, accompagnées d’un prêt, elles couvrent la totalité des frais de scolarité et de subsistance des jeunes désireux de suivre des études, qui sans ces dispositifs seraient contraints d’y renoncer. Pour autant, même le dispositif de financement des études le plus sophistiqué ne garantit pas l’égalité des chances. De nouvelles données de l’OCDE montrent que les problèmes auxquels sont confrontés les étudiants issus de milieux défavorisés commencent bien avant les années d’études supérieures. En 2000, le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) a évalué les résultats des élèves de 15 ans, et montré que le milieu socio-économique d’origine impacte à hauteur de 37 % la variation, d’un pays à l’autre, de la proportion d’élèves issus de familles peu

instruites qui poursuivaient des études supérieures neuf ans plus tard. Autrement dit, les pays qui ne parviennent pas à réduire l’influence du milieu d’origine sur les résultats des élèves au cours de la période de scolarité obligatoire ont peu de chance de résoudre le problème d’accès élargi à l’enseignement supérieur. Mais là encore, des pays aussi différents que la Finlande en Europe, le Canada en Amérique du Nord, ou le Japon et la Corée en Asie, montrent qu’il est possible d’y arriver. D’autres pays prouvent que des progrès significatifs peuvent être rapidement atteints. Par exemple, une refonte majeure du système éducatif polonais a permis de réduire les écarts de résultats entre les écoles de manière considérable, de faire remonter les établissements les moins performants, et d’améliorer les résultats d’ensemble de plus d’une demiannée scolaire, le tout en seulement six ans. Le Portugal, l’Allemagne et la Hongrie ont su consolider leur système éducatif fragmenté et améliorer à la fois les performances d’ensemble et l’égalité des chances. Leur réussite indique que des réformes bien pensées peuvent bel et bien contribuer à ouvrir plus largement les portes de l’éducation. Lien recommandé www.oecd.org/fr/education

Regards sur l’éducation Andreas Schleicher, directeur adjoint de la Direction de l’éducation de l’OCDE, expose dans cette vidéo les conclusions majeures de l’ouvrage Regards sur l’éducation 2012. Tandis que les dépenses d’éducation augmentent, l’accès à l’éducation supérieure reste inégal dans la plupart des pays. Les gouvernements devraient investir davantage dans les programmes d’éducation destinés à la petite enfance et maintenir à un niveau raisonnable les frais d’accès à l’enseignement supérieur pour réduire les inégalités, favoriser la mobilité sociale et améliorer les perspectives d’emploi. Pour plus d’informations, découvrez les Regards sur l’éducation 2012 de l’OCDE sur www.oecd.org/newsroom/photosandvideos

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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Le défi du capital humain en Russie

© DR

Vladimir Mau Recteur, Académie présidentielle russe d’économie nationale et d’administration publique

Pour soutenir la croissance économique, la Russie doit développer son capital humain, ce qui implique des réformes structurelles des secteurs de l’éducation, de la santé et des retraites. Ces réformes doivent intégrer les grandes tendances actuelles en matière de services : l’importance croissante des choix individuels, la nécessité de garantir l’apprentissage et les soins de santé tout au long de la vie, et le risque que les Russes achètent de plus en plus de services à l’étranger au lieu d’œuvrer au développement de leurs systèmes nationaux. Les Russes s’accordent aujourd’hui sur la nécessité cruciale de développer le capital humain de leur pays : compétences, éducation, santé et potentiel individuel. C’est un défi commun à tous les pays relativement développés, mais aucun d’entre eux n’a encore réussi à le relever entièrement. Selon le modèle industriel traditionnel, le développement du capital humain relève principalement de la sphère sociale. Dans les pays développés, cela suppose en réalité une intervention budgétaire et politique. Contrairement aux siècles précédents, l’éducation, la santé et les retraites concernent aujourd’hui l’ensemble de la population, à tout le moins en qualité de contribuable et de consommateur. La crise démographique complique la situation. Véritable dilemme pour les budgets nationaux, le financement de ces secteurs menace la stabilité financière des pays développés, notamment sur le long terme car il a un impact significatif sur les ressources disponibles pour l’investissement. Pour assurer la stabilité politique et 42

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

sociale dépendant de l’efficacité de ces secteurs, et pour développer le capital humain, les pouvoirs publics devront donc s’attaquer aux réformes financières et structurelles. Deux constats s’imposent. Premièrement, les ressources budgétaires doivent être augmentées. Par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE, la Russie consacre actuellement entre 1,5 et 3 fois moins de budget à l’éducation, et entre 3 et 4 fois moins de budget à la santé – en pourcentage du PIB. Deuxièmement, des réformes structurelles sont indispensables. La qualité des services éducatifs et médicaux ne dépend pas tant du niveau de rémunération des salariés que de l’amélioration du fonctionnement de ces systèmes. Les mesures financières et les réformes structurelles devraient être menées conjointement. Il serait politiquement dangereux et inefficace sur le plan économique d’appliquer les unes en ignorant les autres ; en outre, le financement ne devrait intervenir qu’après la mise en œuvre des réformes institutionnelles. Réfléchir aux réformes structurelles conduit à interroger la nature et les fonctions des instances qui dispensent ces services à l’ère post-industrielle qui est la nôtre. Cinq éléments méritent d’être pris en compte : Premièrement, les services doivent aujourd’hui s’inscrire dans la durée. Autrefois, l’éducation était principalement dispensée aux jeunes, et les soins de santé uniquement

Pour développer le capital humain, les pouvoirs publics devront s’attaquer aux réformes financières et structurelles aux malades. Aujourd’hui, les individus font des études et consultent leur médecin tout au long de leur vie. Notre perception du travail a également évolué ; le secteur des services prenant le pas sur l’industrie lourde, il est nécessaire de repenser le système des pensions et l’âge de la retraite. Deuxièmement, les services seront de plus en plus individualisés, chacun pouvant choisir son parcours d’éducation et de soins « à la carte ». Ce constat est également valable pour les régimes de retraite : l’âge du départ en retraite repose de plus en plus sur un choix personnel, il est indispensable de diversifier les systèmes de financement des prestations ciblant les personnes âgées.


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Troisièmement, les services sont de plus en plus internationalisés. Les établissements scolaires et hospitaliers sont soumis à la concurrence au niveau local, national et mondial. Bien entendu, la gamme de choix n’est pas la même pour tout le monde. Pourtant, à mesure que les niveaux de vie s’améliorent et que le coût réel de ces services ainsi que ceux des déplacements diminuent, de plus en plus de gens y auront accès. De plus, les possibilités d’épargne dans un système financier mondialisé rendront les retraités moins dépendants du régime des pensions de leur pays. Quatrièmement, les dépenses privées jouent un rôle accru dans le développement du capital humain ; à l’instar des trois précédentes, cette tendance indique que les opportunités

À mesure que les technologies de l’information, de la communication et des transports progressent, les services traditionnels de santé et d’éducation se délitent d’achat de services à disposition des individus se multiplieront. Cela signifie que le rôle et l’importance de la demande individuelle iront croissant, et que le volume des dépenses privées dépassera celui des dépenses publiques dans les secteurs concernés. Cette hausse est également la conséquence de la saturation des dépenses publiques des États depuis la fin du XXe siècle ; il n’est plus possible d’augmenter les impôts, alors que la demande en services sociaux continue de croître. Enfin, les nouvelles technologies transforment radicalement la nature de la prestation de services. À mesure que les technologies de l’information, de la communication et des transports progressent, les services traditionnels de santé et d’éducation se délitent progressivement.

Mais si ceux qui peuvent se payer des services de bonne qualité se tournent vers des prestataires étrangers, la Russie n’aura pas les moyens d’améliorer ses propres structures. La demande de services de santé et d’enseignement de qualité s’en trouvera limitée, ce qui, in fine, impactera inévitablement l’offre. Il s’agit là du principal défi stratégique que doit relever la Russie pour développer son capital humain et enclencher une réelle modernisation. Le développement du potentiel humain fait désormais partie des priorités nationales. Toutefois, l’augmentation du financement de l’éducation, de la santé et des pensions sera insuffisante. Ce n’est qu’en procédant à des réformes structurelles dans ces secteurs que le pays pourra faire face aux besoins et aux enjeux du XXIe siècle. Lien recommandé www.rane.ru/homepage.html Une première version de cet article a été publiée dans la revue Voprosy Ekonomiki.

© REUTERS/Ilya Naymushin

Si elle ne tient pas compte de ces tendances, la Russie continuera à être à la traîne par rapport aux autres pays

développés. La mise en place de systèmes d’éducation ou de santé avancés s’appuie sur une demande de services de qualité ; et c’est dans ce sens que ces secteurs se sont développés dernièrement. Toutefois, l’explosion des modes de communication et de transports a fortement réduit les coûts de transaction associés au passage d’un système national de prestation de services à un système globalisé. Il est nettement plus facile qu’il y a vingt ans de s’inscrire dans une université ou de recevoir un traitement médical dans une clinique à l’étranger. Cette solution est coûteuse mais la croissance économique entraîne une croissance du revenu disponible des ménages russes ; or, l’expérience a montré que ceux-ci sont disposés à s’autofinancer, et notamment à payer leur système éducatif et leurs soins de santé.

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PROMOUVOIR UNE CROISSANCE INCLUSIVE BANQUE DE DONNÉES

Qui va à l’université ? Si vos parents ne sont pas allés à l’université, il est probable que vous non plus. Au sein de l’OCDE, seule une personne sur cinq dont les parents ont un faible niveau d’éducation réussit à obtenir un diplôme du supérieur. De telles inégalités en matière d’éducation nuisent aux individus, mais aussi aux pays, les privant des qualifications nécessaires pour promouvoir la croissance et combattre les inégalités.

CANADA

22 %

ÉTATS -UNIS

29 %

Pour lire cette carte Dans un pays avec un pourcentage de 100 %, les enfants dont les 100 % parents ont un faible niveau d’études seraient autant représentés dans l’enseignement supérieur que ceux dont les parents ont un diplôme de l’enseignement supérieur. Ainsi, dans les pays dont les pourcentage sont proches de 100 %, les jeunes de familles peu diplômées ont proportionnellement plus de chances d’aller à l’université.

=

Note : les probabilités pour l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis peuvent être sous-évaluées. Voir les sources. Source : OCDE, Regards sur l’éducation 2012 StatLink : http://dx.doi.org/10.1787/888932661934

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PROMOUVOIR UNE CROISSANCE INCLUSIVE

OCDE

44 % ISLANDE

73 %

FINLANDE

43 %

NORVÈGE

39 %

SUÈDE

52 %

ROYAUME-UNI

61 %

IRLANDE

DANEMARK

59 %

62 %

PAYS -BAS

50 %

POLOGNE

43 %

BELGIQUE

ALLEMAGNE

42 %

33 % SUISSE

32 %

RÉP. TCHÈQUE

40 %

34 %

La probabilité qu’une personne aille à l’université si ses parents n’ont pas fini leur scolarité est la plus élevée en Islande et la plus faible en Nouvelle-Zélande.

HONGRIE

AUTRICHE

33 %

FRANCE

38 %

SLOVÉNIE ITALIE

46 %

30 % GRÈCE

39 %

ESPAGNE

PORTUGAL

65 %

51 %

Dans les pays de l’OCDE, seulement 37 plus d’un tiers des jeunes ont dépassé le niveau d’éducation 50 de leurs parents.

35

40

50

50

%% 15

11

TURQUIE

43 %

68 %

LUXEMBOURG

13

%

37

50 AUSTRALIE

47 %

13

Les femmes ont davantage tendance à dépasser le niveau d’éducation de leurs parents que les hommes.

NOUVELLE-ZÉLANDE

21 %

Légende Ont dépassé le niveau d’éducation des parents Ont atteint le même niveau d’éducation que les parents N’ont pas atteint le niveau d’éducation des parents Source : OCDE, Regards sur l’éducation 2012 StatLink : http://dx.doi.org/10.1787/888932664993

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Le changement climatique n’attendra pas

© DR

Connie Hedegaard Commissaire à l’Action pour le climat, Commission européenne

Les difficultés économiques actuelles de l’Union européenne ne sauraient être prétexte à retarder la création d’une économie fondée sur une utilisation efficace des ressources et un développement à faibles émissions de carbone. Réduction des émissions de gaz à effet de serre, meilleure utilisation de l’énergie et des ressources, stimulation de la croissance et de l’innovation : les avantages pourraient en être considérables. L’Europe commence lentement à sortir de la plus grave crise économique et financière des dernières décennies. C’est bon signe, mais nous devons nous préparer à une reprise peu dynamique. D’une part à cause de la dette souveraine, qui pèse encore sur la plupart des États membres de l’Union, mais aussi à cause d’une autre dette : celle issue de notre incapacité à mener les réformes à temps. Nul doute que celles-ci soient considérables. On est donc tenté, à tort, de vouloir les mener dans l’ordre suivant : d’abord résoudre la crise financière et économique, puis la crise sociale, et peut-être plus tard seulement les crises environnementale et climatique. Les problèmes climatiques ne nous attendront pas. Nous ne pouvons pas nous permettre d’accumuler cette nouvelle dette pendant que nous remboursons celles déjà accumulées. Nous devons penser au-delà du court terme. La nature change à un rythme alarmant. Les catastrophes naturelles autrefois exceptionnelles deviennent la norme, et chaque année apporte son lot de nouveaux records météorologiques dans le monde entier. En 2012, le RoyaumeUni a connu son été le plus pluvieux depuis 100 ans, et l’Inde, la Chine et les États-Unis leurs pires sécheresses depuis des décennies. Les dégâts causés par l’ouragan Sandy, l’un des plus dévastateurs de l’Atlantique, sont estimés à 50 milliards de dollars. 46 L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

Est-ce une coïncidence si tant de phénomènes climatiques extrêmes semblent confirmer les prévisions des chercheurs sur les conséquences du réchauffement planétaire ? Nous n’allons tout de même pas attendre d’autres crues torrentielles, tempêtes et sécheresses dévastatrices pour admettre que le temps presse. Un report des mesures d’intervention ne fera qu’alourdir les coûts économique, environnemental et social. Les décideurs doivent le comprendre dès maintenant si nous voulons bâtir un modèle de croissance plus durable, articulé autour des principes d’efficacité d’utilisation des ressources et de développement à faibles émissions en carbone. Ce modèle est essentiel pour empêcher le changement climatique d’atteindre des proportions dangereuses ; il constitue également une formidable occasion de donner un coup de fouet à la croissance économique et de nous sortir des crises actuelles.

La transition vers une économie sobre en carbone est aussi une formidable occasion de donner un coup de fouet à la croissance économique et de nous sortir des crises actuelles S’occuper du climat peut sembler un luxe lorsque les emplois sont rares, les budgets restreints et les cours des matières premières en hausse. Pourtant, plusieurs excellentes raisons incitent à passer à une économie plus durable : nous réduirons les émissions de gaz à effet de serre, nous utiliserons plus efficacement l’énergie et les ressources, nous améliorerons la santé, nous stimulerons la croissance et l’innovation. En 2012, la facture des importations de pétrole brut de l’UE devrait dépasser 450 milliards de dollars. Depuis le début de la crise, l’Europe accroît également ses importations nettes de charbon et de tourbe. En augmentant la part des énergies renouvelables, nous deviendrons moins tributaires des importations d’énergie provenant de l’extérieur de l’Europe, et beaucoup moins vulnérables à la hausse des cours du pétrole. En dépensant moins en importations de combustibles fossiles, nous pourrons dégager des ressources pour investir au sein de l’UE. Le solaire, l’éolien et la biomasse affichent un essor spectaculaire en Europe. Ces filières ont créé plus de 300 000 emplois en seulement cinq ans, auxquels s’ajouteront 417 000 emplois supplémentaires si l’objectif de 20 % de ressources renouvelables en 2020 est atteint. Combien d’autres secteurs peuvent se prévaloir d’une augmentation nette de l’emploi sur les cinq dernières années ? Dans le cadre du programme NER300, la Commission européenne consacre un financement initial de 1,2 milliard


© Reuters / Enny Nuraheni

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d’euros aux projets dédiés aux énergies renouvelables déployés sur le territoire de l’UE. Elle amorcera ainsi l’investissement privé et la création d’emplois dans les filières industrielles innovantes des technologies sobres en carbone. L’investissement mondial dans les énergies renouvelables a atteint un niveau sans précédent en 2011, malgré le ralentissement de l’économie. Au total, les investissements dans les énergies et les carburants renouvelables ont progressé de 17 % pour atteindre 257 milliards de dollars, soit six fois leur volume de 2004 et une hausse de 94 % par rapport à 2007, à la veille de la crise financière mondiale. Quoique lente, la transition est en marche, offrant de nouveaux débouchés et emplois. Le secteur du bâtiment constitue un gisement considérable d’économies d’énergie, représentant près de 40 % de l’énergie consommée et 40 % des émissions de gaz à effet de serre de l’UE. Pourtant, 40 % des bâtiments ont encore un simple vitrage. Une forte accélération des constructions de logements éco-énergétiques et des rénovations de bâtiments existants pourrait doper la reprise dans ce secteur, et créer des emplois qui seraient surtout locaux. Il n’est donc pas surprenant que le secteur « vert » de l’économie – ainsi que les TIC et la santé – affiche l’un des plus forts potentiels de création d’emplois en Europe d’ici à 2020.

La proposition de la Commission européenne d’affecter 20 % du budget 2014-2020 de l’UE au domaine climatique reflète cette conception de la croissance verte, mais aussi l’importance croissante des dépenses liées au climat, et la prise en compte des objectifs climatiques dans d’autres politiques, notamment celles de l’énergie, des transports et de l’agriculture. Il faut intégrer les questions climatiques dans toutes les politiques sectorielles concernées. Nous pouvons réduire les émissions sans sacrifier l’économie : depuis 1990, l’UE a réduit les émissions de gaz à effet de serre de 18 %, alors que les économies de nos pays progressaient de 48 %. L’industrie manufacturière européenne a été capable de réduire sa consommation énergétique d’un cinquième entre 1995 et 2009. Entre 2003 et 2011, l’UE a attiré 40 % de l’investissement direct étranger « vert » mondial, contre 12 % seulement pour les États-Unis et 7 % pour la Chine. Notre principal outil de réduction des émissions est le système d’échange de quotas d’émission (SEQE-UE). À partir de 2013, les États membres de l’UE devraient recevoir les recettes des ventes aux enchères du SEQE, dont ils se sont engagés à consacrer la moitié aux mesures en faveur du climat. La crise actuelle constitue également une opportunité pour rendre leur fiscalité plus propice à l’emploi et à l’équité, notamment au bénéfice des salariés vulnérables et à faible revenu, en L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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augmentant le poids relatif des taxes sur l’utilisation des ressources. Il est sûrement préférable de taxer davantage ce que nous consommons et moins ce que nous gagnons. Une politique tarifaire correcte est un préalable absolument essentiel à une transition réussie et rentable. Pourtant, les subventions mondiales aux combustibles fossiles

Le secteur « vert » de l’économie affiche l’un des plus forts potentiels de création d’emplois en Europe d’ici à 2020 ont augmenté de plus de 30 % l’an dernier, dépassant aujourd’hui les 500 milliards de dollars. Cela indique que la nécessité de lutter contre le changement climatique, pourtant admise par les dirigeants, n’est hélas pas prise en compte dans l’action publique de manière adéquate. De plus en plus plébiscité dans le monde, l’échange de droits d’émission est un moyen de garantir une tarification

correcte. Outre le SEQE de l’UE, des systèmes nationaux ou régionaux sont déjà opérationnels en Australie, en NouvelleZélande et en Suisse ; d’autres sont prévus au Canada, en Chine et en Corée du Sud, ou à l’étude dans d’autres pays. Nul d’entre nous n’ignore que la vie est trop complexe pour qu’une seule variable puisse en rendre compte, que ce soit le PIB, le taux d’emploi ou la réduction d’un polluant donné. J’ai toutefois récemment été traitée d’« anticapitaliste » pour avoir défendu l’idée qu’il ne fallait pas nous cantonner au PIB. Accusation bien entendu absurde. Ce n’est pas un débat pour ou contre le capitalisme ou la croissance, mais sur le type de croissance que nous pouvons nous permettre d’instaurer au XXIe siècle. La transition – à l’échelle mondiale – vers une croissance plus véritablement durable, économe en ressources et sobre en carbone s’impose. Le plus tôt sera le mieux. Lien recommandé http://ec.europa.eu/clima

L’essor des énergies renouvelables Les énergies renouvelables – du bois de chauffe à de ses besoins énergétiques couverts par le l’éolien, en passant pas l’énergie hydraulique − renouvelable, en particulier l’énergie représentent moins d’un dixième de l’énergie géothermique. Mais seuls trois autres pays de consommée dans les pays de l’OCDE. En 2011, l’OCDE – la Nouvelle-Zélande, la Norvège et la elles représentaient 8,2 % de la production Suède – tirent plus d’un tiers de leur énergie des énergétique de la zone, contre 4,8 % en 1971. À renouvelables. Ceux-ci jouent aussi un rôle l’échelle mondiale, la part des renouvelables dans considérable dans certains pays non-membres : la production énergétique n’a que très peu ils représentent 44 % de la production augmenté sur la même période, se maintenant énergétique du Brésil et 35 % de celle de autour de 13 %. l’Indonésie. L’importance des énergies renouvelables varie selon les pays. L’Islande est en tête, avec 84 %

Comme l’indique le graphique, les biocarburants solides, dont le bois de chauffe et les déchets

agricoles et domestiques, sont la plus importante source d’énergie renouvelable des pays de l’OCDE, suivis de l’énergie hydraulique. Bien que très médiatisées, les énergies éolienne, solaire et houlomotrice représentent collectivement la quatrième source d’énergie renouvelable dans les pays de l’OCDE. Ce sont cependant les sources qui ont connu l’essor le plus rapide au cours des 40 dernières années : en 1971, elles étaient pratiquement inexistantes. Voir www.oecd.org/croissanceverte

Production d’énergie renouvelable dans les pays de l’OCDE En millions de tonnes d’équivalent pétrole (Mtep)

450

Hydroélectricité

Énergie géothermique

Biocarburants solides

Biocarburants liquides

Biogaz

Déchets urbains (renouv.)

Énergie solaire, marémotrice, éolien, etc.

400 350 300 250 200 150 100 50 0

2011

48 L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

2005

2000

1995

1990

1985

1980

1975

1971

Statlink : http://dx.doi.org/10.1787/888932708123 Source : Panorama des statistiques de l’OCDE 2013 : Économie, environnement et société


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Pour une [r]évolution énergétique

© Eric Piermont / AFP

Kumi Naidoo Directeur exécutif, Greenpeace International

Cessons d’abriter derrière des termes comme « inclusive » et « verte » une économie dont la croissance est la seule finalité. Nous devons radicalement changer notre manière de réfléchir à la croissance – et ne pas laisser des intérêts particuliers entraver la création d’une économie juste, équitable et durable où l’énergie propre soit accessible à tous. Nous avons sans aucun doute progressé depuis les jours sombres du consensus de Washington. Aujourd’hui, la Banque mondiale nous alerte sur la difficulté d’éradiquer la pauvreté dans un monde dont la température pourrait être de 4 °C supérieure à celle de l’ère préindustrielle. L’OCDE appelle désormais à une croissance verte et inclusive – reconnaissant ainsi la nécessité d’œuvrer pour tous et non pour quelquesuns, dans le respect des limites de la planète. Malheureusement, nous sommes en train de perdre le combat pour la planète. Les banques privées et les banques multilatérales de développement continuent à investir dans des centrales à charbon, exacerbant les problèmes si vivement dénoncés par ailleurs, et la Stratégie de l’OCDE pour une croissance verte tarde à porter ses fruits. En 2011, les émissions nocives pour le climat ont atteint un nouveau record. Assujetti à une consommation toujours plus élevée de matières et d’énergie, notre modèle de croissance économique est tout simplement non viable dans un monde aux ressources limitées. L’empreinte écologique de l’humanité dépasse actuellement de 44 % la capacité de la planète à reconstituer les ressources renouvelables et à absorber la pollution et les déchets. Ce déséquilibre a de profondes répercussions sociales et environnementales sur l’existence de millions de personnes, et menace notre sécurité et notre survie.

Greenpeace s’enthousiasme quand prospérité économique rime avec protection de la planète. Nous savons qu’il est possible de produire une part importante de la croissance économique, notamment au profit des communautés les plus pauvres, « tout en veillant à ce que les actifs naturels continuent à fournir les ressources et les services environnementaux sur lesquels repose notre bien-être », comme le dit la Stratégie de l’OCDE pour une croissance verte. C’est pourquoi Greenpeace a élaboré, avec ses partenaires, le scénario de la [R]évolution énergétique, fondé sur l’idée d’investir dans l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, et non dans les combustibles fossiles et le nucléaire. Engagée à l’échelle mondiale, la

Dans une économie « verte » et équitable digne de ce nom, l’économie serait le mécanisme nous permettant d’atteindre nos objectifs sociétaux [R]évolution énergétique assurerait à tous un accès aux énergies renouvelables, réduirait les émissions de 80 % d’ici 2050 et créerait des emplois. Par exemple, selon nos estimations, les pouvoirs publics pourraient aider les entreprises à créer 3,2 millions d’emplois supplémentaires d’ici 2030 dans le seul secteur de l’électricité. De plus, sevrés du pétrole, nous percevrions toute l’absurdité d’une ruée vers l’or noir dans des régions comme l’Arctique. Contrairement à l’OCDE, Greenpeace ne prétend pas que tout peut profiter à tout le monde. Par exemple, nous sommes conscients que les économies d’efficacité énergétique ont été absorbées par une augmentation de la consommation. Si la Stratégie de l’OCDE pour une croissance verte est une avancée par rapport aux précédentes stratégies, elle ne permet pas, pour l’essentiel, de s’attaquer aux problèmes avec l’ampleur et la vitesse nécessaires. À notre avis, l’OCDE envisage encore la croissance comme une fin en soi, alors que ce modèle nous a conduits dans l’impasse. Nous devons penser autrement, et convenir ensemble de frontières écologiques fixes dans lesquelles inscrire l’économie et garantir la distribution équitable des ressources disponibles. L’économie doit devenir un outil. Dans une économie « verte » et équitable digne de ce nom, l’économie serait le mécanisme nous permettant d’atteindre nos objectifs sociétaux ; la croissance économique cesserait alors d’être une fin en soi. De plus, il est urgent de mettre un terme aux subventions préjudiciables. Quand on creuse sa propre tombe, mieux vaut commencer par arrêter de creuser. Cela fait longtemps L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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© Alain Jocard / AFP

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que l’OCDE attire l’attention sur des dépenses publiques trop souvent orientées vers des secteurs ou des modes de transport contribuant au dérèglement climatique ou à la surexploitation des mers, et qui sont donc préjudiciables à la collectivité. Cependant, malgré ces appels, les pays

Une économie fondée sur l’énergie nucléaire, le pétrole et le charbon ne sera jamais durable ni verte membres de l’OCDE ont été incapables de montrer l’exemple en éliminant les subventions préjudiciables et en cessant de distribuer aux acteurs de l’industrie des combustibles fossiles – qui touchent des bénéfices sans précédent – des sommes plusieurs fois supérieures à celles promises aux pays pauvres pour les aider à faire face au changement climatique. Le Canada, par exemple, dépense huit fois plus en subventions aux énergies fossiles qu’en mesures dédiées au financement climatique. Pire qu’une hypocrisie, c’est un sabotage de notre avenir. La suppression des subventions préjudiciables est un excellent indicateur de l’importance que les États accordent au développement durable. 50 L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

Nous sommes déçus de constater que les indicateurs de l’OCDE sur la croissance verte ne fournissent pas les orientations politiques attendues, alors que les pays ont demandé que des mesures de la richesse plus efficaces et plus précises soient conçues, lors du sommet de Rio de 1992 puis du sommet Rio+20 de 2012. Selon nous, le modèle statistique de l’OCDE ne tient pas suffisamment compte de la totalité des coûts économiques et environnementaux générés par l’inaction. Certes, il est difficile de construire un indicateur unique qui, s’il est trop abstrait, risque d’être inutile. Néanmoins, le catalogue actuel des 20 indicateurs « phares » de l’OCDE est clairement insuffisant puisqu’il n’écarte même pas ce qui est désormais inacceptable, notamment les programmes nucléaires ou l’investissement dans le charbon. Que des pays comme la Corée puissent appliquer ces outils de mesure tout en élargissant leur parc nucléaire d’une façon coûteuse, dangereuse et non durable, révèle toute la partialité de ces indicateurs. Le développement durable inclut tout autant l’identification de ce qui n’est plus acceptable que l’identification des technologies « vertes » dans lesquelles investir. Une économie fondée sur l’énergie nucléaire, le pétrole, le charbon et le gaz, le génie


Promouvoir une croissance inclusive

génétique, les produits chimiques toxiques ou la surexploitation des forêts et des mers ne sera jamais durable ni verte. Il ne suffit pas de vérifier que les pays font mieux qu’avant. Il faut aussi voir si le changement est assez rapide et peut nous ramener à bon port avant qu’il ne soit trop tard. Des indicateurs qui ne reflètent pas la réalité ne peuvent pas nous aider à déterminer comment nous développer économiquement sans détruire la planète, et comment assurer la justice et des moyens d’existence suffisants pour tous. Il est temps que nous dépassions les débats manichéens sur la croissance et donnions un sens véritable à des mots comme « inclusive » ou « verte ». Nous ne pouvons plus nous abriter derrière ces termes et, simultanément, condamner notre avenir. Autrement, ces notions seront aussi détestées et combattues que l’a été le consensus de Washington – à juste titre. Certains secteurs, comme celui des énergies renouvelables, devront poursuivre leur croissance, déjà engagée aujourd’hui. C’est le cas aux États-Unis où la nouvelle capacité de production

installée en septembre 2012 était intégralement renouvelable. Parallèlement, les personnes et les communautés auront besoin d’un accès plus large aux ressources, aux terres et à l’argent, en particulier dans les pays en développement. Mais la croissance globale du PIB ne doit pas être une obsession, en particulier dans les pays industrialisés. Des solutions existent. Notre [R]évolution énergétique ne doit pas être crainte par les gouvernements. Elle doit être mise en œuvre en urgence. Nous ne pouvons pas laisser des discours obsolètes ou des intérêts particuliers, comme ceux du secteur des énergies fossiles, entraver le processus d’inclusion, de justice et de création d’emplois verts dont nous avons besoin. Liens et références recommandés [R]évolution énergétique de Greenpeace : www.greenpeace.org/international/en/campaigns/climate-change/energyrevolution/ Page web de l’OCDE/AIE sur les subventions et autres aides aux combustibles fossiles : www.oecd.org/site/tadffss

Le carburant de la réforme Le coût de la production et de l’utilisation des combustibles fossiles tels que le charbon et le pétrole est plus bas qu’il ne devrait être dans de nombreux pays de l’OCDE, en raison d’un large soutien public. Ces dernières années, la valeur globale des ces aides se situait entre 55 et 90 milliards de dollars par an. Comme le montre le graphique, la majeure partie (environ deux tiers) de ces subventions vont au pétrole, le reste étant partagé entre le charbon et le gaz naturel. Les aides prennent des formes variées. Les chercheurs de l’OCDE ont identifié plus de 500 mesures dans les pays membres. Par exemple, les gouvernements peuvent accorder un crédit d’impôt ou une subvention pour l’achat de terres destinées à l’extraction de charbon ou de tourbe, afin d’assurer la continuation de la production de carburant. Ils peuvent aussi accorder des exonérations fiscales à certains groupes de consommateurs, notamment les agriculteurs.

publics ont pour effet d’accroître la production de gaz à effet de serre gagne du terrain au niveau international. Et, alors que les pressions sur les gouvernements s’accentuent pour réduire les dépenses et augmenter les recettes, en particulier suite à la crise financière, les arguments

budgétaires à l’encontre des subventions aux combustibles fossiles gagnent aussi du terrain. Référence recommandée OCDE (2013), Inventory of Estimated Budgetary Support and Tax Expenditures for Fossil Fuels 2013

Soutien aux combustibles fossiles dans les pays de l’OCDE par année et par type de carburant

Millions de dollars courants

Gaz naturel Pétrole Charbon

100 000

80 000

60 000

40 000

20 000

Les défenseurs de ces subventions se fondent généralement sur l’idée que l’énergie, et certaines des activités qu’elle permet, comme la production agroalimentaire, revêtent une importance nationale stratégique. Cependant, l’argument environnementaliste selon lequel les soutiens

0 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Chiffres basés sur la somme arithmétique des mesures de soutien individuelles, y compris les exonérations fiscales Source : http://www.oecd.org/site/tadffss/PolicyBrief2013.pdf

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Investir dans un avenir durable

© DR

la fréquence et la gravité d’événements météorologiques extrêmes qui menacent de déplacer des millions d’individus. Pour éviter le pire, nous devons réduire de moitié les émissions mondiales de dioxyde de carbone d’ici 2050, ce qui suppose nécessairement de restructurer notre économie de manière radicale pour ne plus dépendre du pétrole et du gaz.

Jonathon Porritt Directeur fondateur, Forum for the Future

Peter Madden Directeur général, Forum for the Future

Les stratégies d’investissement tiennent rarement compte des coûts environnementaux externes dans le calcul du retour sur investissement. Mais il est possible – et urgent – de sensibiliser les investisseurs aux notions de risque environnemental et de viabilité écologique. Les menaces qui pèsent sur la planète se font toujours plus insistantes : changement climatique catastrophique, disparition d’espèces, accumulation de déchets, et écart croissant entre riches et pauvres. L’opinion prend de plus en plus conscience que l’économie mondiale n’est pas viable écologiquement. Notre prospérité dépend d’une grande variété de ressources et services fournis par la planète : des terres pour se nourrir, de l’eau pour boire, des minerais pour notre industrie, et de modestes abeilles pour polliniser nos récoltes. Or, la plupart de ces ressources et services environnementaux sont surexploités et bradés. Souvent, l’économie ne leur attribue aucune valeur. Cette même économie échoue à offrir une qualité de vie décente à une majeure partie de la population mondiale : plus d’un milliard d’habitants souffrent de sous-nutrition, n’ont pas accès à une eau salubre ni à l’électricité. Au cours des 30 prochaines années, la population mondiale est appelée à croître rapidement, passant de 6,9 milliards d’habitants en 2010 à 8,8 milliards en 2040, essentiellement dans les pays en développement. La pression exercée sur les ressources naturelles va donc s’intensifier. Le changement climatique aggrave ces problèmes en modifiant les régimes pluviométriques et les cycles agricoles, et en accentuant 52

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

Comment expliquer les défaillances du système économique et financier ? Malgré des signaux de plus en plus clairs, la distribution des capitaux par les marchés financiers ne va pas dans le sens d’une économie durable. Les problématiques de développement durable sont bien souvent absentes des calculs des investisseurs et des consignes transmises aux dirigeants des entreprises qu’ils possèdent. S’il existe de nombreuses explications, nous en retenons trois.

Pour éviter le pire, nous devons réduire de moitié les émissions mondiales de dioxyde de carbone d’ici 2050 Premièrement, les marchés financiers ont une vision à court terme, assez critiquable. Deuxièmement, les investisseurs ne disposent pas toujours des connaissances ni des outils nécessaires à une prise de décision conforme aux objectifs de durabilité à long terme. Troisièmement, il existe une faillite politique. Les instances mondiales et les décideurs ont échoué à imposer la prise en compte du développement durable et des externalités environnementales dans la gestion financière des entreprises. Si la première explication montre l’incapacité des actionnaires à fournir des mesures incitatives, la dernière illustre l’échec des pouvoirs publics à garantir une prise en charge par les entreprises de la totalité du coût de leurs externalités sociales et environnementales. Si le système actuel néglige l’humain et la planète, quelle est l’alternative ? À quoi peut bien ressembler concrètement une économie durable ? En matière de durabilité, comment transformer un risque en opportunité ? In fine, une économie est un moyen au service d’une fin, en l’occurrence un bien-être accru des sociétés humaines dans un environnement exonéré de pressions indues. Une croissance continue mais durable doit être extrêmement sobre en carbone, ce qui suppose de redoubler d’efficacité dans l’utilisation de l’ensemble des ressources. Pour cela, notre façon d’investir doit considérablement évoluer. En investissant judicieusement et en utilisant notre capacité


© Reuters / Stringer

PROMOUVOIR UNE CROISSANCE INCLUSIVE

à façonner le développement des marchés financiers, nous pouvons, en tant qu’investisseurs, contribuer à créer des économies résilientes, stables et durables. Pour prendre un exemple concret, Forum for the Future a défini, en collaboration avec Aviva Investors et le Technology Strategy Board, qui relève du gouvernement britannique, les paramètres d’une économie future véritablement durable. Ce « Cadre pour une économie durable » considère qu’une économie durable respecte des limites considérées comme sûres pour l’environnement, et enrichit la vie des individus. Notre cadre recense une gamme complète de limites environnementales et de conditions sociales à respecter. Il peut être appliqué à tout secteur et à toute entreprise, et servir de guide pratique pour analyser la durabilité à long terme des investissements.

Les investisseurs peuvent jouer un rôle majeur pour contribuer à l’objectif ultime d’une économie résiliente et durable : l’amélioration de notre qualité de vie à tous, nous permettant d’exprimer pleinement notre potentiel et de mener des vies productives et créatives sans sacrifier l’environnement. Lien recommandé www.forumforthefuture.org

L’économie bleue

Il est économiquement judicieux d’axer les décisions d’investissement sur les principes de durabilité. Les recherches scientifiques montrent ainsi que si nous continuons

Il est économiquement judicieux d’axer les décisions d’investissement sur les principes de durabilité à consommer les combustibles fossiles qui aggravent le changement climatique, l’activité économique en sera perturbée. Les inondations et autres événements climatiques extrêmes observés depuis quelques années sont autant de mises en garde pour l’avenir. D’aucuns jugent irréaliste l’objectif de parvenir à une économie durable à l’horizon 2040. Ce but est certes très ambitieux, mais en principe accessible. Il est évident que le fonctionnement des marchés de capitaux au cours des 30 prochaines années sera la contribution principale, ou le plus grand obstacle, à la réalisation de cet objectif.

Le saviez-vous ? • Une personne sur trois dans le monde vit dans une zone littorale. • La circulation de conteneurs devrait être multipliée par cinq au cours des 40 prochaines années. • Les régions côtières attirent 80 % du tourisme. Nos océans nous fournissent de la nourriture, des moyens de transport, de l’énergie, des loisirs et bien d’autres choses encore. Mais utilisons-nous ces océans de manière durable ? « Nous devons valoriser nos océans, car valoriser, c’est chérir. » Barrie Stevens, Responsable du Programme de l’OCDE sur l’avenir Pour plus d’informations, regardez « The Blue Economy » sur www.oecd.org/newsroom/photosandvideos

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Résoudre la crise alimentaire

© OCDE / Benjamin Renout

Ken Ash Directeur, Direction des échanges et de l’agriculture, OCDE

Mettre un terme à la faim et à la malnutrition, et plus généralement garantir la sécurité alimentaire mondiale, constitue l’un des problèmes les plus insolubles de l’humanité. Si de nombreux pays autrefois pauvres se développent rapidement aujourd’hui, l’atteinte du premier objectif du Millénaire pour le développement, à savoir diviser par deux la proportion de la population souffrant de la faim au cours de la période 1990-2015, est peu probable. La malnutrition a globalement reculé, mais cette évolution s’est ralentie et les chiffres restent élevés en valeur absolue. En outre, certains pays – principalement en Afrique et en Asie de l’Est – n’ont enregistré aucune amélioration. Si la hausse des prix des denrées alimentaires n’a rien arrangé, cela ne constitue pas le problème essentiel. Des prix élevés imposent des privations indéniables aux consommateurs les plus pauvres, notamment aux nombreux paysans pratiquant l’agriculture de subsistance, dont la production ne parvient pas à couvrir leurs besoins de consommation. Pourtant, la persistance de la faim – principale manifestation de l’insécurité alimentaire – est un problème chronique, antérieur à la flambée actuelle des prix. En effet, au début des années 2000, on recensait autant de personnes souffrant de la faim dans le monde qu’aujourd’hui, alors que les prix mondiaux des denrées alimentaires étaient historiquement bas. De même, le niveau élevé des prix des denrées alimentaires n’a guère eu d’influence sur la tendance globale au recul de la malnutrition. Le problème fondamental demeure la pauvreté et l’insuffisance des revenus. Même lorsque les marchés sont tendus, la nourriture existe en quantité suffisante, mais 54

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beaucoup n’ont pas les moyens d’en acheter. La réduction durable de la faim dans le monde exige une croissance générale des revenus. Le développement de l’agriculture est essentiel pour produire les revenus nécessaires à la sécurité alimentaire. Entre la moitié et les deux tiers des pauvres vivent en zone rurale, où l’agriculture prédomine. La plupart des activités agricoles sont le fait de petits exploitants, pour lesquels le contexte de prix élevés crée bien plus d’opportunités qu’auparavant de développer des activités commercialement viables. Mais le fait que certains y parviennent va en pousser d’autres vers de nouvelles activités, au final plus rémunératrices. Aussi est-il important d’admettre qu’à l’instar des pays de l’OCDE, la majorité des jeunes des générations futures de ces pays se verra offrir davantage d’opportunités dans des secteurs autres que l’agriculture.

Au début des années 2000, on recensait autant de personnes souffrant de la faim dans le monde qu’aujourd’hui, alors que les prix mondiaux des denrées alimentaires étaient historiquement bas Certaines politiques publiques peuvent améliorer les perspectives de développement des ménages pauvres, dans le secteur agricole comme dans les autres. Les progrès en matière d’éducation et de soins de santé primaires peuvent favoriser l’augmentation des revenus, et, conjugués à un accès à l’eau potable, améliorer la nutrition. Le climat général de l’investissement, qui dépend de facteurs essentiels comme la paix et la stabilité, une gestion macroéconomique rigoureuse, une bonne gouvernance, des institutions développées, des droits de propriété établis et des infrastructures adéquates, joue un rôle tout aussi important. Ces politiques sont bénéfiques pour les paysans, mais de nouvelles solutions non axées sur l’agriculture doivent également être recherchées. Selon les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2012-2021, les prix des denrées alimentaires demeureront structurellement élevés au cours des dix prochaines années. Des prix et une demande soutenus inciteront les exploitants agricoles à produire la nourriture nécessaire à une population mondiale de plus de 9 milliards d’individus d’ici 2050. Cependant, les décideurs politiques peuvent également prendre des mesures pour stimuler l’offre, notamment en augmentant les dépenses publiques consacrées à l’agriculture et en corrigeant les distorsions d’allocation des ressources en faveur des villes. Les investissements dans l’innovation (recherche agricole,


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Quelle est l’influence des prix ?

Sous-alimentation et prix alimentaires mondiaux, de 1990 à 2012 Indice FAO des prix des produits alimentaires, 2002/04 = 100 250

Sous-nutrition Prix des denrées alimentaires

Prévalence de la sous-nutrition, en % de la population mondiale 20,0 18,0 16,0

200

14,0 12,0

150

10,0 8,0

100

6,0 4,0

50

2,0

santé ; une meilleure sensibilisation des consommateurs aux comportements alimentaires sains et aux soins apportés aux enfants ; et une distribution ciblée de compléments alimentaires en cas de carences aiguës en micronutriments. Les pays de l’OCDE peuvent agir à court terme en accélérant la réforme des politiques aux retombées internationales négatives. Le protectionnisme agricole reste puissant, et nombre de pays de l’OCDE continuent à accorder des subventions génératrices de distorsions des échanges, qui limitent les opportunités pour les producteurs les plus compétitifs et qui sont sources d’instabilité sur les marchés mondiaux. Si la prévalence de ces politiques a considérablement reculé, les prix agricoles restent élevés, et des améliorations sont encore possibles. C’est en effet le bon moment pour se doter d’instruments propres à favoriser une croissance durable de la productivité, appuyés par des politiques appropriées de gestion des risques et de

0

0 1990–92 1995–97 2000–02 2005–07 2010–12

Source : FAO

transferts de technologie, services et conseil aux exploitants agricoles) ont un rendement élevé. Ils aident les agriculteurs de manière concrète et accroissent l’offre globale de produits alimentaires de manière indirecte, contribuant à contenir la pression à la hausse des prix des denrées alimentaires et à atténuer l’instabilité des prix liée aux marchés tendus. Les marchés ouverts ont un rôle essentiel à jouer dans l’augmentation de la production et des revenus. Grâce aux échanges, la production s’implante dans les régions où l’utilisation des ressources est la plus efficiente, et les produits se déplacent des zones excédentaires vers les zones en déficit. Les échanges augmentent globalement les revenus en permettant aux exportateurs de pratiquer des prix plus élevés et aux importateurs de payer des prix plus bas, tout en favorisant la croissance économique et la hausse des revenus par habitant. Le commerce est déterminant pour accroître l’offre de manière durable, et permet à la production de se fixer dans des régions où les ressources naturelles, notamment la terre et l’eau, sont relativement abondantes et où les systèmes sont plus résilients au changement climatique. Les régions au potentiel productif durable ne sont pas celles qui connaissent une forte croissance démographique. Il est impossible d’assurer la sécurité alimentaire en se retirant du marché et en considérant que seuls les petits exploitants peuvent garantir leur sécurité alimentaire et celle des communautés locales. La sécurité alimentaire mondiale doit s’appuyer sur des exploitations de petite, moyenne et grande taille, et sur les marchés nationaux et internationaux. Il n’y a pas de panacée. Les pays où sévit la faim sont confrontés à des défis nombreux, mais pas insurmontables. Si la croissance des revenus est nécessaire, la composition de la croissance compte également : une croissance plus équitable génère en principe une meilleure sécurité alimentaire des plus démunis. D’autres facteurs complémentaires sont essentiels : l’accès à l’eau potable et à des services d’assainissement ; l’accès à des services de

La majorité des jeunes des générations futures trouvera de meilleures opportunités dans les secteurs autres que l’agriculture protection sociale. Les pays de l’OCDE peuvent également éviter les interventions politiques contribuant artificiellement à une hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires, en particulier les contraintes relatives à la production de biocarburants. Un fonctionnement plus harmonieux des marchés alimentaires mondiaux nécessitera également des efforts au niveau multilatéral. Les membres de l’OMC ont failli trouver un nouvel accord sur l’agriculture, mais la conclusion du Cycle de Doha est toujours incertaine. Les gouvernements du G20 se sont attaqués à deux aspects de la sécurité alimentaire : comment combattre la volatilité des prix et améliorer le fonctionnement des marchés alimentaires mondiaux, et comment assurer une croissance durable de la productivité agricole (et combler l’écart dont souffrent les petits exploitants). Avec d’autres organisations internationales, l’OCDE apporte un soutien analytique à ces initiatives. Certaines recommandations visent des politiques spécifiques, mais le partage du savoir sur les politiques les plus efficaces et les moyens d’adapter les politiques aux contextes nationaux est tout aussi important. Nous comprenons de mieux en mieux les défis posés à la sécurité alimentaire mondiale, et la manière d’y remédier par des politiques plus cohérentes et mieux coordonnées. L’augmentation des ressources financières est essentielle. L’aide au développement peut jouer un rôle de catalyseur, complétant le rôle prépondérant de l’investissement privé. Cependant, il incombe avant tout aux gouvernements nationaux de réunir les conditions qui attireront ces ressources supplémentaires et garantiront un partage par le plus grand nombre des bénéfices obtenus en termes de croissance et d’emploi. Lien et référence recommandés www.oecd.org/fr/agriculture OCDE-FAO (2012), Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO, 2012‑2021, Éditions OCDE et FAO.

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Du grain à moudre

© DR

Dimitris Diakosavvas Économiste principal, Direction des échanges et de l’agriculture, OCDE

En Turquie, les petites exploitations mettent en péril la productivité agricole et procurent de maigres revenus aux travailleurs du secteur. Les politiques publiques ont amélioré la situation, mais beaucoup reste à faire. La Turquie est le septième producteur agricole mondial. Ses quelque 39 millions d’hectares de terres cultivées forment une vaste mosaïque de noisetiers, de cerisiers, de figuiers, d’orge et de blé. Mais la plupart des fermes sont de petites exploitations familiales de moins de six hectares, loin du cliché des champs étendus à perte de vue. La taille constitue ici un inconvénient, les petites exploitations étant généralement moins rentables et moins productives. Deux tiers des terres agricoles turques sont des parcelles de moins de cinq hectares, la plupart dédiées à l’agriculture de subsistance. Plus inquiétant : leur superficie tend à diminuer. Un cercle vicieux est en marche. Selon l’OCDE, le parcellement des terres agricoles est aujourd’hui le principal problème de l’agriculture turque, premier secteur du pays, qui emploie un quart de la population active. Ce morcellement s’explique principalement par la législation sur l’héritage : 25 % des biens d’un propriétaire foncier décédé reviennent à son conjoint, le reste étant réparti entre ses enfants. On imagine le résultat après quelques générations. Ce déclin est aggravé par l’usage d’équipements vétustes. Environ 12 % du labourage est effectué par des animaux de trait, et plus de la moitié des moissonneuses-batteuses ont 56

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

plus de 10 ans. L’OCDE estime qu’en moyenne, une ferme turque n’atteint que 30 % de son potentiel productif. Les communautés rurales turques sont plus grandes que celles des autres pays de l’OCDE, et sont davantage tributaires de l’agriculture. En 2009, TurkStat, l’Institut national de statistique, estimait que 31 % de la population vivait dans des communautés rurales de 20 000 habitants ou moins, dont 63 % travaillaient dans l’agriculture. La Turquie a donc tout intérêt à améliorer l’efficacité de son secteur agricole. Mais les problèmes sont nombreux. Les agriculteurs ont généralement un faible niveau d’instruction et sont peu qualifiés – 15 % des ouvriers agricoles sont illettrés et seulement 78 % d’entre eux sont allés à l’école primaire. Un taux élevé de chômage « caché » a conduit de nombreux jeunes à chercher du travail en ville. Les coopératives agricoles et les syndicats de producteurs sont désorganisés,

Deux tiers des terres agricoles turques sont des parcelles de moins de cinq hectares, la plupart dédiées à l’agriculture de subsistance la dispersion de l’habitat complique le transport des marchandises et limite l’accès aux services. Le défi est grand, notamment parce que 20 à 30 % des terres agricoles ne sont pas cadastrées. Lorsque la Turquie a lancé en 2001 son ambitieux projet de mise en œuvre de la réforme agricole (ARIP, pour Agricultural Reform Implementation Project), l’établissement d’un cadastre national dans les zones rurales s’est heurté à l’incapacité de nombreux agriculteurs de prouver leurs droits de propriété ou de produire des documents pour régler les litiges fonciers. Ce problème n’a toujours pas été résolu. En 2012, Semsi Bayrakter, chef de l’Union des chambres d’agriculture de Turquie, a déclaré qu’environ la moitié des 5,2 millions d’agriculteurs turcs n’étaient pas recensés. Le gouvernement entend combler cette lacune, l’établissement d’un registre foncier constituant l’un des critères d’adhésion à l’Union européenne. On note toutefois certaines avancées. La Turquie a fait des progrès impressionnants suite à une refonte de la loi sur les successions et des politiques de développement rural qui ont permis d’améliorer les performances du secteur


© Reuters / Amr Abdallah Dalsh

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agricole de 32 à 45 % au cours des quatre premières années après l’adoption de l’ARIP. Ces progrès ont néanmoins été ralentis par des distorsions relatives aux subventions publiques. Entre 1986 et 1988, le soutien aux producteurs représentait 20 % des revenus agricoles bruts, contre 25 % entre 2009 et 2011, soit audessus de la moyenne OCDE. Depuis quelques années, la réforme de la politique agricole visant à accroître la

La Turquie a fait des progrès impressionnants suite à une refonte de la loi sur les successions et des politiques de développement rural

gouvernement devrait également transformer les entreprises d’État et les coopératives agricoles de vente en véritables entreprises commerciales. L’agriculture turque pourrait alors étendre ses champs à perte de vue. Références OCDE (2011), Évaluation des réformes de la politique agricole en Turquie, Éditions OCDE. OCDE (2011), Politiques agricoles : suivi et évaluation 2011 – Turquie, Éditions OCDE. « Turkey may face hunger without aid in agriculture » in Hurriyet Daily News, 9 janvier 2012.

compétitivité du secteur s’essouffle ; 91 % des aides financières ciblent la production de produits de base, un mécanisme qui entraîne non seulement des distorsions de la production et des échanges, mais qui se révèle aussi inefficace pour assurer un soutien au revenu des agriculteurs. Des politiques plus stables et ciblées sont nécessaires pour exploiter pleinement le potentiel agricole du pays. Mais le L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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Fabrique à idées

L’inégalité est-elle forcément mauvaise ? Les inégalités sont si répandues qu’elles paraissent naturelles. Des disparités existent, en effet, entre les catégories sociales et entre les sexes, en matière de santé, d’éducation, de richesse, de pouvoir, et même de bonheur. Comment traiter cette problématique pluriforme ? L’égalité est-elle possible, ou même souhaitable ?

« L’expérience des cent dernières années montre que les sociétés les plus égalitaires atténuent, et les sociétés les plus polarisées amplifient, les fluctuations du cycle conjoncturel. Un modèle capitaliste qui permet aux membres les plus riches de la société d’accumuler une part de plus en plus importante du gâteau engendre un mélange fatal de déflation de la demande, d’appréciation du capital et de long resserrement de l’économie productive, qui finira par un bouleversement économique. » Stewart Lansley, The Cost of Inequality

© Marco Richter. Used under licence from Shutterstock.com

« Après deux siècles de hausse continue, l’inégalité des niveaux de vie entre pays a commencé à décroître. D’autre part, l’inégalité a augmenté au sein de nombreux pays, souvent après plusieurs décennies de stabilité. S’il semble toujours possible, sur le papier, de redistribuer le produit de l’activité économique, il faut être conscient du fait que la redistribution a un coût économique et qu’elle est soumise à des contraintes politiques qui doivent être prises en compte. » François Bourguignon, La Mondialisation de l’inégalité

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« Bien que beaucoup de gens considèrent que les inégalités de revenu sont un mal social, il importe de comprendre que celles-ci engendrent de nombreux bénéfices et, loin de nuire au bon fonctionnement de l’économie, elles sont la marque d’une économie performante. » Thomas A. Garrett, « U.S. Income Inequality: It’s Not So Bad », Federal Reserve Bank of St Louis, www.stlouisfed.org/publications/itv « Les discussions concernant les politiques en faveur de la famille abordent rarement un point essentiel, à savoir la possibilité d’impliquer les pères autant que les mères dans les soins aux enfants. Plus longue sera la journée de travail du père, moins il sera susceptible de s’acquitter de tâches domestiques. La prise en compte de la problématique familiale dans le monde du travail implique une refonte du système d’emploi pour le rendre plus souple et plus adaptable aux besoins des hommes et des femmes. » Sawako Shirahase, Demographic Change and Inequality in Japan


Pas de solution facile L’inégalité nuit aux personnes, à la société et à l’économie : la combattre n’est donc pas seulement un impératif moral mais se justifie, également, du point de vue économique. Prenons l’égalité hommes-femmes. L’amélioration du niveau d’éducation a grandement contribué à la croissance économique des pays de l’OCDE au cours des 50 dernières années, en grande partie grâce aux progrès de l’éducation des filles. Les entreprises ayant une plus grande proportion de femmes aux postes de direction obtiennent de meilleurs résultats. Mais, dans les pays de l’OCDE, les femmes gagnent en moyenne 16 % de moins que les hommes, et jusqu’à 21 % pour les postes les plus élevés. Dans le monde, moins d’un parlementaire sur cinq est une femme, et cette proportion chute encore aux postes de direction dans les entreprises. Il ne s’agit là que de l’une des formes de l’inégalité dans nos sociétés, et toute victoire dans la lutte contre les discriminations sexuelles sera incomplète si elle ne s’accompagne pas d’efforts pour combattre les autres formes d’inégalité. Le changement technologique a contribué à accentuer les inégalités de revenus du travail, de même que la baisse du nombre d’heures travaillées chez les travailleurs à bas salaire, dans de nombreux pays – Allemagne, Italie et Pays-Bas notamment. Par contre, les inégalités des revenus du travail sont relativement faibles dans les pays nordiques, car la dispersion des salaires y est moindre et les taux d’emploi y sont élevés. Trouver la bonne combinaison de politiques est essentiel pour combattre les inégalités, mais quelles en seraient les composantes ? L’OCDE s’intéresse à la fiscalité, au marché

« Les personnes interrogées déclarent que le risque le plus probable, au niveau mondial, pour les dix prochaines années, est une profonde disparité des revenus. » World Economic Forum, Global Risks 2013

Venez débattre sur www.oecd.org/forum2013

du travail et à l’éducation, préconisant des politiques ayant un impact sur les inégalités, mais également sur l’économie. Par exemple, la réduction ou la suppression des exonérations fiscales qui bénéficient essentiellement aux riches amènerait les plus aisés à payer leur juste part. Un meilleur niveau d’emploi peut contribuer à réduire durablement les inégalités de revenu, sous réserve qu’il s’agisse d’emplois de qualité et que les dispositifs gouvernementaux (aides en espèces, en nature ou fiscales) contribuent à améliorer la situation des travailleurs pauvres et favorisent la croissance de l’emploi. Par exemple, des systèmes de garde d’enfants abordables augmentent la participation des femmes à la vie active et améliorent leurs revenus. L’amélioration des performances scolaires, en particulier parmi les immigrés et dans les populations socioéconomiquement défavorisées, pourrait avoir des effets à long terme sur les perspectives d’emploi et les revenus, et sur les inégalités de manière générale. Certaines réformes impliquent des compromis : ainsi, déplacer le poids de la fiscalité du travail vers la consommation encouragerait le travail, l’épargne et l’investissement, mais creuserait également les inégalités. Aucune solution n’est simple et le combat sera long. Mais une meilleure égalité des chances peut permettre à plus de personnes de réaliser leurs aspirations et leur potentiel, contribuant ainsi à la cohésion et à l’efficience de la société et de l’économie. Ana Llena-Nozal, Division des politiques sociales, Direction de l’emploi, du travail et des affaires sociales de l’OCDE

« L’indépendance économique est un facteur essentiel de l’émancipation des femmes. Leur permettre un meilleur accès aux ressources augmente l’investissement en capital humain, avec pour corollaire une amélioration de la santé des enfants, de la nutrition, de l’éducation et de la croissance. » Hajiya Zainab Maina, Ministre aux Femmes et au Développement social, Nigeria

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FORUM DE L’OCDE

Forum de l’OCDE : Emploi, égalité, Confiance Paris, 28-29 mai 2013 Organisé chaque année en mai en parallèle de la réunion du Conseil de l’OCDE au niveau des ministres, le Forum de l’OCDE s’est imposé comme un sommet international majeur. Des représentants de la société civile, des entreprises et des gouvernements se réunissent pour débattre des enjeux sociaux et économiques les plus pressants. Depuis sa création en 2000, plus de 15 000 personnes ont déjà mis en commun leurs idées et leurs expériences lors du Forum de l’OCDE. Promouvoir une croissance inclusive, rétablir la confiance et favoriser la durabilité seront les grands thèmes du Forum 2013.

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L’Annuel de l’OCDE 2013 © OECD 2013

éCHOS DU FORUM En 2012, le Forum de l’OCDE a accueilli 1 340 participants issus de 70 pays, 151 intervenants et 154 journalistes. www.oecd.org/fr/forum


FORUM DE L’OCDE

Problématique du Forum

Promouvoir une croissance inclusive

Comment garantir une croissance qui profite à tous, sans creuser davantage les inégalités et renforcer l’exclusion ? Marchés de l’emploi, éducation et programmes de formation doivent tous contribuer à maximiser les opportunités et l’inclusivité – programme ambitieux, même dans la meilleure des époques. Mais aujourd’hui, cinq ans après le début de la pire crise économique qu’ait connu notre génération, c’est un défi immense. Dans le sillage de la crise, les dettes nationales et les déficits se sont considérablement accentués dans la plupart des pays de l’OCDE. À plus long terme, les inégalités se sont creusées, ce qui menace la capacité de nos sociétés à unir ses efforts pour affronter des problèmes communs.

Problématique du Forum

L’Indicateur du vivre mieux

Quels sont les ingrédients d’une vie meilleure : l’éducation, la qualité de l’air, un habitat décent, plus d’argent ? La vie ne se résume pas aux chiffres froids du PIB et aux statistiques économiques. Nous en sommes bien conscients, mais la crise économique et financière actuelle a provoqué un regain d’attention à l’égard de ces éléments. Il faut

Les jeunes sont confrontés aux plus grands défis : pendant la récession, leur chômage a beaucoup augmenté, atteignant 50 % ou plus dans certains pays. La pression sur nos systèmes éducatifs s’accroît : ils doivent garantir aux jeunes l’opportunité de développer leurs talents et capacités, tout en développant également les compétences nécessaires aux emplois du XXIe siècle. Si les bénéfices de la croissance ne sont pas automatiquement réinjectés pour bâtir des sociétés plus égalitaires, nous devons adopter une nouvelle approche inclusive dans notre façon d’élaborer les politiques, et en considérer les effets sociaux aussi bien qu’économiques, tant au niveau domestique qu’à celui de l’impact sur les pays en développement. Le Forum de l’OCDE débattra de la manière dont les gouvernements doivent travailler ensemble dans ces domaines, et bien d’autres, pour mettre en place des politiques meilleures pour une vie meilleure.

éCHOS DU FORUM La Fabrique à idées de l’OCDE est un espace et un processus innovants qui incitent les participants au Forum de l’OCDE et les experts invités à collaborer et à mettre en commun leurs expériences et leurs points de vue : www.oecd.org/fr/forum/apropos/fabrique-a-idees.htm

maintenant décider ce qui, dans les faits, améliore la vie, et comment se mesure le progrès. Après tout, la croissance économique n’est pas une fin en soi – sa finalité est bien de permettre une vie meilleure pour chaque individu. On pressentait déjà, dans les années antérieures à la crise, que le PIB ne répondait pas aux attentes : les inégalités s’étaient creusées dans la plupart des pays de l’OCDE, et l’enrichissement ne rendait pas plus heureux. Mais que devrions-nous mesurer pour avoir une vision complète ? Il y a plus de 10 ans que l’OCDE s’est lancée dans l’étude de cette question avec son projet Mesurer le progrès des sociétés. Ces travaux ont mené au lancement de l’Indicateur du vivre mieux de l’OCDE en 2011, un outil interactif qui invite à voir comment un pays se situe selon les critères importants pour l’utilisateur, dans une palette thématique allant de l’air propre et de l’éducation au revenu et à la santé. La dernière version de l’Indicateur du vivre mieux sera lancée au Forum de l’OCDE. Créez votre Indicateur du vivre mieux sur www.oecdbetterlifeindex.org/fr L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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FORUM DE L’OCDE

Problématique du Forum

Rétablir la confiance

La confiance est fondamentale dans les relations économiques et sociales. Or elle s’est étiolée suite à de nombreux scandales. Comment la rétablir ? La confiance facilite les transactions économiques et forme la base de tout lien social. Or elle est aujourd’hui menacée. Si les raisons en sont multiples, elles trouvent en grande partie leurs racines dans la récession. La cupidité et la mauvaise gestion des entreprises sont perçues comme la cause initiale de la crise, mais les gouvernements sont également responsables : ils ne sont tout d’abord pas parvenus à empêcher cette crise, et n’ont semblé proposer que des solutions dommageables aux chômeurs, aux personnes touchant de faibles revenus ou aux usagers des services publics. Malgré les nombreux avertissements sur le danger de faire comme si de rien n’était, les scandales ont continué

Problématique du Forum

Favoriser la durabilité

Comment produire et consommer des biens et services de manière durable, afin de garantir une hausse du niveau de vie pour les futures générations ? Les niveaux de vie ont en moyenne progressé dans le monde entier au cours des 50 dernières années, et nous sous sommes habitués à l’idée que les enfants auraient une vie meilleure que leurs parents. La fin de ce principe est peut-être l’un des héritages les plus durables de la récession. En présentant en 2011 sa Stratégie pour une croissance verte, l’OCDE a émis un avertissement : si nous voulons maintenir le progrès social, nous devons trouver de nouveaux modes de production et de consommation. 62

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

d’alimenter les unes des journaux : manipulation des taux d’intérêt par les banques, entreprises multinationales ne payant que peu ou pas d’impôt, mensonges des entreprises agroalimentaires. Les réponses des gouvernements sont souvent perçues comme trop clémentes, et entretiennent le sentiment que la loi s’applique selon le principe « deux poids, deux mesures ». La démocratie nous permet de sanctionner un gouvernement dans lequel nous n’avons pas confiance. Mais qu’en estil des autres principaux acteurs de la vie publique ? La responsabilité principale d’une entreprise est envers ses actionnaires. Si payer moins d’impôts peut lui permettre de gonfler ses dividendes, elle fera tout ce qui est légal pour alléger son ardoise fiscale. Un comportement certes légal, mais que les contribuables considèrent comme déloyal. La confiance n’est évidemment pas qu’une question d’impôts. Le Forum de l’OCDE permettra de débattre des thèmes plus larges de la gouvernance et de la réglementation, qui doivent être abordés pour réduire le déficit de confiance.

éCHOS DU FORUM Les gagnants du Concours vidéo mondial pour la jeunesse annuel de l’OCDE viennent à Paris pour assister au Forum de l’OCDE. En 2012, le Forum a accueilli de jeunes réalisateurs d’Australie, d’Inde et d’Ouganda : www.oecd.org/fr/concoursvideo

Les alarmes retentissent pour la santé de la planète. Les Perspectives de l’environnement de l’OCDE 2012 prévoient que la biodiversité terrestre devrait se réduire d’encore 10 % d’ici 2050, tandis que la température moyenne mondiale devrait, d’ici la fin du siècle, dépasser de 3 à 6° C les niveaux atteints avant l’ère industrielle. Les pays en développement risquent d’en payer le prix fort. La santé des personnes est également menacée. Le nombre de décès prématurés imputables à l’exposition aux particules présentes dans l’air devrait tripler à 3,6 millions par an en 2050, tandis que les maladies liées au mode de vie, comme le diabète, menacent d’inverser l’augmentation de la longévité sur le long terme. Pour l’OCDE, la croissance en tant que telle ne résoudra pas les problèmes, sauf si elle est inclusive, équitable et durable. Le Forum de l’OCDE 2013 se penchera sur la manière de favoriser la durabilité économique, environnementale et sociale à l’échelle nationale et internationale, et permettra de débattre de nombreuses questions controversées sur la durabilité, comme la responsabilité relative des pays développés et en développement, ou la répartition des coûts de l’adoption d’une démarche plus durable.


FORUM DE L’OCDE

F LAS H B AC K

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Forum de l’OCDE

Quelques instantanés du Forum 2012 (de gauche à droite) : Robert Skidelski, Professeur émérite de Politique économique à l’Université de Warwick ; Michèle Pagé, Chef de la gestion des Ressources humaines à l’OCDE parle de la promotion des femmes ; Sa Majesté la Reine Rania Al-Abdullah de Jordanie à la session d’ouverture ; Shiv Malik, auteur et journaliste au Guardian, Royaume-Uni ; Une exposition célèbre le 50e anniversaire de L’Observateur de l’OCDE ; Anja von Moltke, Responsable des affaires économiques, PNUE ; Logo de l’OCDE ; Les caméras filment la session « Des classes moyennes émergentes et sous pression : Transformer une majorité silencieuse en moteur de l’économie ». Pour plus de photos et de vidéos, voir www.oecd.org/fr/forum

De l’indignation et l’inégalité à l’inclusion et l’intégrité Paris, 22 et 23 mai 2012 « Nous devons aujourd’hui relever des défis considérables auxquels aucun groupe de la société ne peut apporter de solution. Les solutions devront être trouvées collectivement, à travers un vaste débat participatif qui prenne au sérieux le principe d’égalité ». Ces mots, prononcés par Naomi Colvin du mouvement Occupy London, reflètent l’esprit et l’objet du 12e Forum annuel de l’OCDE, intitulé « De l’indignation et l’inégalité à l’inclusion et l’intégrité. » Issus de quelque 70 pays, plus de 1300 représentants des gouvernements, de la société civile, des entreprises, syndicats, médias et des milieux universitaires se sont réunis pour échanger leurs opinions et partager de nouvelles idées permettant de remédier à la crise mondiale et de construire un avenir meilleur. Le discours d’ouverture sur l’inégalité prononcé par Sa Majesté la Reine Rania Al-Abdullah de Jordanie a donné le ton des deux jours du Forum : « Si des millions d’individus sont sortis de la pauvreté absolue ces dernières années, les bénéfices de la croissance économique n’ont pas été partagés équitablement. Il ne s’agit pas d’une masse anonyme d’un milliard de laissés-pour-compte, mais d’une partie de notre famille mondiale. Ils ont une identité, une dignité. » Lors des sessions combles des « Fabrique à idées » interactives et des déjeuners-débats intitulés « Alimenter notre réflexion », les participants ont abordé un vaste

éventail de sujets : réforme financière, compétences des jeunes, intégration ou parité. Les nouvelles initiatives de l’OCDE, comme l’Initiative pour la parité, la Stratégie sur les compétences et les Nouvelles approches face aux défis économiques, ont donné lieu à des discussions animées. Une version actualisée de l’Indicateur du vivre mieux a été lancée . Il prend désormais en compte la parité et les inégalités et couvre, outre les pays membres de l’OCDE, le Brésil et la Russie. L’objectif ultime du Forum de l’OCDE est d’élaborer de nouvelles voies d’avenir et d’engendrer un dialogue constructif entre le plus grand nombre possible de parties prenantes. Organisé conjointement à la Réunion du Conseil au niveau des ministres des 23 et 24 mai, il offre également la possibilité d’influencer les décideurs. Le Forum a-t-il permis de passer de l’indignation à l’intégrité ? Comme l’indique Cobus de Swardt, deTransparency International, « l’intégrité des dirigeants est un bien public précieux qui s’acquiert après des années d’ouverture, d’honnêteté et de responsabilité. Elle n’est jamais acquise et doit être reconquise chaque jour. » L’OCDE est convaincue que la voie qui mène à l’intégrité passe par un dialogue permanent et ouvert entre toutes les parties prenantes. En mai, le Forum a montré qu’il faisait partie intégrante de ce dialogue. Initialement paru dans L’Observateur de l’OCDE n° 292 T3 2012 L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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Š Charlotte Moreau


INTRODUCTION

Restaurer la confiance La confiance sous-tend chaque aspect de l’activité économique et sociale. Pourtant, on sous-estime bien souvent son importance. Jusqu’à ce qu’elle disparaisse. Peu d’exemples l’illustrent aussi bien que le scandale de la viande de cheval en Europe. Cette année, les consommateurs ont découvert – avec horreur, pour beaucoup – que les descriptions inscrites sur les emballages étaient littéralement mensongers : le « bœuf » pouvait se révéler être du cheval, du porc, ou même de l’âne. Mais ce qui a plus encore inquiété l’opinion, c’est de découvrir que la plupart des aliments suivent des chaînes de production longues et complexes avant d’arriver dans leur assiette, passant souvent par plusieurs pays, parfois de manière opaque. Dans notre monde interconnecté, une chaîne de valeur n’est jamais plus solide que son maillon le plus faible. Ce scandale n’était que le plus récent d’une série d’événements qui ont entamé la confiance du public ces dernières années : des incidents récurrents, dont la manipulation du Libor, ont fait naître des doutes quant à l’intégrité des milieux de la banque et de l’assurance ; l’évitement fiscal très médiatisé de multinationales comme Amazon ou Starbucks a érodé la foi dans la justice des système fiscaux ; et l’augmentation des inégalités de revenus a réduit la confiance en la pertinence des objectifs économiques des sociétés. Pour beaucoup, ces incidents justifient la perte de confiance généralisée des citoyens. Cependant, la confiance étant nécessaire à la vie économique et civique, beaucoup pensent également qu’il serait mal avisé de rester les bras croisés face à une réelle baisse de la confiance. Comment restaurer la confiance ? Il vaut peut-être mieux se demander comment rétablir un contexte propice à la confiance. La confiance se mérite. Comme l’écrivent les auteurs des articles de ce chapitre, il faut agir dans de nombreux domaines : le fonctionnement des administrations publiques, la réglementation des échanges, l’élaboration et la transparence des systèmes fiscaux, parmi beaucoup d’autres. La tâche est ardue, mais pas sans espoir : alors même que les modèles traditionnels de la confiance semblent décliner, de nouveaux modèles paraissent émerger, en partie grâce au pouvoir d’Internet et à sa capacité de bâtir de nouvelles communautés.

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Une plateforme mondiale d’investisseurs majeurs LE CLUB RÉUNIT ACTUELLEMENT 17 INSTITUTIONS FINANCIÈRES DE PREMIER PLAN

issues du monde entier et notamment des pays membres du G20, représentant un total de plus de 4 500 milliards de dollars de bilan. Les objectifs du Club des investisseurs de long terme : partager les meilleures pratiques ; encourager la recherche sur l’investissement de long terme ; promouvoir les partenariats et faciliter les initiatives conjointes. Sous la conduite de ses membres, le Club des investisseurs de long terme privilégie la mise en œuvre de projets. Site Web : www.ltic.org Contact : Anne de Soucy, Secrétaire générale du Club des investisseurs de long terme 67, rue de Lille – 75007 Paris – Tél. : +33 1 58 50 11 78

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Restaurer la confiance

Les ingrédients de la confiance

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Sharan Burrow Secrétaire générale, Confédération syndicale internationale

the Crisis : towards a model of more equitable and sustainable growth , publié en 2011 par la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE, la Confédération syndicale internationale et l’Institut syndical européen, s’inscrit dans le débat relatif à ces « modèles de capitalisme ». Certains pays ont mieux résisté à la crise que d’autres. Certains pays et certaines politiques portent plus que d’autres la responsabilité du marasme. Certaines politiques, longtemps défendues par les marchés financiers et par les institutions financières internationales, ont favorisé une propagation rapide de la crise dans le monde entier. Avant 2008, le fonctionnement systémique des marchés mondiaux se caractérisait par de multiples déséquilibres : entre le développement des marchés financiers et l’évolution de l’économie réelle, entre les pays marqués par un déficit

Les erreurs à l’origine de la crise économique mondiale ont‑elles été corrigées ? Sharan Burrow expose sa vision des stratégies à déployer pour rétablir la confiance dans les pays qui souffrent encore de cette crise. Depuis 2008, l’économie mondiale est sous perfusion. De nombreux pays sont en récession, d’autres voient la croissance ralentir ; le chômage, déjà élevé, va encore augmenter, marquant la jeune génération au fer rouge. La solidité des systèmes démocratiques et du multilatéralisme, actuellement mise à rude épreuve, n’est pas un acquis. Cette situation n’est guère de nature à redonner confiance aux citoyens vis-à-vis de l’économie. Pour répondre à la crise, l’OCDE a récemment créé un groupe d’étude sur les « Nouvelles approches face aux défis économiques ». Initiative louable, tant les enjeux sont cruciaux pour l’organisation, pour ses pays membres et pour l’économie mondiale. L’origine de l’OCDE remonte à la reconstruction de l’Europe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et de la Grande dépression. Cette dernière a été provoquée par des erreurs politiques commises dans les années 1920 et 1930, entraînant finalement une guerre mondiale. Il ne faut pas se bercer d’illusions : la crise actuelle a fait chuter la confiance entre les citoyens, les gouvernements et les milieux d’affaires. Le contrat social est rompu et la colère monte. Une réponse politique inadaptée pourrait à nouveau engendrer extrémisme et xénophobie. Avant la crise, il existait plusieurs formes d’économie de marché, avec des cadres d’action, des avantages et des inconvénients spécifiques. Le rapport intitulé Exiting from

Le contrat social est rompu, la colère monte extérieur et les pays excédentaires, entre la part des bénéfices et la part du capital dans la répartition du revenu national, entre les revenus très élevés d’une minorité et les revenus des « 99 % » de la population, enfin entre le pilier économique et le pilier environnemental du développement durable. La détérioration de l’environnement et la rareté des ressources doivent être intégrées dans les systèmes de production, afin que l’économie puisse atteindre l’objectif zéro émission, zéro déchet et zéro exposition aux substances dangereuses. La réflexion sur un nouveau modèle économique devrait également aider à comprendre comment assurer le plein emploi et des conditions de travail décentes dans un monde où les ressources sont limitées. La crise financière et économique mondiale a infirmé la croyance selon laquelle une déréglementation débridée du marché du travail ainsi que de faibles institutions encadrant ce marché constituent des conditions nécessaires à la réussite économique et au succès des politiques de l’emploi. La crise a montré que ces conditions étaient au cœur de la croissance des inégalités de revenus et, dans certains pays, du travail précaire. Elles ont aujourd’hui un coût économique, social et politique très élevé. Les pays parvenus à un haut niveau d’emploi et à une répartition plus équitable des revenus ont focalisé leur attention sur les nombreux leviers disponibles pour mener des politiques du marché du travail efficaces : des systèmes de formation qualifiante préalables à l’entrée sur le marché du travail, qui véhiculent un sens de l’identité professionnelle et de la confiance en soi ; L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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Restaurer la confiance

des dispositifs de formation tout au long de la vie pour garantir l’employabilité ; un équilibre entre forces du capital et du travail, notamment par un pouvoir accru des syndicats et une extension de la couverture des conventions collectives ; des mesures visant à réduire les différences injustifiables de traitement entre catégories de travailleurs ; la conjugaison de prestations de chômage élevées et d’obligations de recherche d’emploi rigoureuses, avec un investissement important dans les programmes actifs de retour à l’emploi.

Au niveau national, les décideurs devraient être plus attentifs à la question des institutions innovantes et au rôle de l’État dans l’adoption de politiques industrielles actives permettant de stimuler la croissance et la demande. Alors que les chaînes de valeur mondiales et les réseaux de production influent toujours plus sur les choix d’implantation de la production et sur l’emploi, les pays de l’OCDE et leurs entreprises doivent agir pour la compétitivité « par le haut », notamment en respectant les normes du travail, en élevant les niveaux de qualification et en motivant les salariés.

Les systèmes d’imposition sont de moins en moins capables de recueillir les recettes nécessaires au financement d’un État moderne (du fait de l’érosion de la base d’imposition et du transfert de bénéfices) et de réduire les inégalités (du fait de concessions excessives faites aux contribuables les plus aisés). Il faut améliorer les politiques fiscales pour renforcer la croissance et l’égalité. Il faudra notamment réévaluer la pertinence du déplacement de la charge fiscale vers la consommation, et imposer plus largement les biens immobiliers et la fortune.

Enfin, les résultats économiques doivent être appréciés selon des critères plus larges que le PIB par habitant qui, en

Au-delà du rôle des politiques publiques pour réduire les inégalités de revenus, la crise doit conduire à remettre en question la « réglementation limitée » et la tolérance à l’égard des déséquilibres ayant favorisé son déclenchement. Il faut réduire la complexité, le manque de transparence et, souvent, la taille du secteur financier par la réglementation, la taxation financière et le déploiement de réformes structurelles dans l’ensemble de la zone de l’OCDE. La priorité est de mettre le secteur financier au service de l’économie réelle, et d’éviter que la spéculation financière ne nuise aux perspectives de croissance durable.

En qui avez-vous confiance ? La confiance est à la fois difficile à définir et à mesurer. La question suivante est au centre de la plupart des définitions : avons-nous confiance en la capacité des autres à faire ce que l’on attend d’eux ? Rien ici de très compliqué, mais les choses se complexifient avec les différentes formes de confiance – la confiance envers la famille et les amis, les inconnus et les institutions. Généralement, nous faisons confiance aux personnes que nous connaissons plus qu’aux inconnu,s mais la différence entre les deux est relativement mince dans certains pays, comme en Nouvelle-Zélande, en Suisse et en Norvège. Parmi les institutions étatiques, le pouvoir judiciaire tend à davantage inspirer confiance que le parlement, et le parlement que le gouvernement. La confiance est généralement mesurée à travers des enquêtes et des questions comme « pensez-vous que l’on peut faire confiance à la plupart des gens ? ». Ces enquêtes montrent de nettes variations entre les pays. Dans le sondage international Gallup de 2010, plus de 55 % des personnes interrogées au

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La crise doit remettre en question les « réglementations limitées » et la tolérance à l’égard des déséquilibres ayant favorisé son déclenchement lui-même, en dit peu sur la qualité de vie des citoyens. Cet indicateur n’apporte aucune information sur la répartition des revenus, sur les différences entre riches et pauvres quant à la santé et à l’espérance de vie, sur la mobilité sociale, sur la durabilité environnementale et sur d’autres déterminants fondamentaux de la qualité de vie. Surtout, il ne permet nullement de savoir si la majorité des citoyens sont en mesure de choisir la vie qui, à leurs yeux, mérite d’être vécue. La crise économique est venue peser de tout son poids sur les travailleurs. L’OCDE a un rôle déterminant à jouer pour corriger cette injustice. Liens recommandés www.ituc-csi.org/?lang=fr www.tuac.org/fr/public/index.phtml

Confiance en autrui par sexe, âge, niveau d’éducation et quintile de revenu. % d’individus déclarant avoir confiance dans la plupart des individus, 2010 40 35 30 25 20 15 10 5 0 Hommes Femmes Sexe

15-24 25-34

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Age

StatLink : http://dx.doi.org/10.1787/888932499123

Danemark, en Finlande, en Chine et en Suède considèrent que l’on peut faire confiance à la plupart des gens, mais cette proportion chute en dessous de 15 % en Slovénie, au Chili, en Hongrie et en Turquie. Comme le montrent les graphiques, il existe aussi des variations en fonction des groupes sociaux. On se fie

Primaire Secondaire Supérieur

Education

1

2

3

4

5

Quintile de revenu

Source : OCDE (2011), Comment va la vie? Mesurer le bien-être

davantage aux hommes qu’aux femmes, les personnes autour de 50 et 60 ans ont aussi tendance a plus inspirer confiance, tout comme les personnes ayant un niveau d’instruction plus élevé. Les personnes les plus pauvres sont celles dont la propension à faire confiance est la plus faible. See www.oecd.org/general/restoringpublictrust.htm


Restaurer la confiance

Des conseils d’administration en transition

© DR

Lucy Marcus PDG, Marcus Venture Consulting

Ces dernières années, les affaires sur les pratiques douteuses des entreprises se multiplient. Il fut un temps où elles n’auraient pas laissé de trace dans la conscience collective. Mais dans notre monde interconnecté, les consommateurs et autres acteurs sont plus exigeants vis-à-vis de ce qu’ils jugent admissible dans le comportement des entreprises. Il revient aux conseils d’administration et à leurs membres de veiller à ce que leur organisation réponde à ces attentes. Les histoires de conseils d’administration et de dirigeants d’entreprises sont les Fables d’Ésope du monde économique actuel : des récits édifiants, qui nous mettent en garde contre ce qui peut mal tourner lorsque argent, pouvoir et démesure rendent les organisations sourdes aux impératifs éthiques et aux besoins des consommateurs et des autres parties prenantes. Ces dernières années ont été riches en histoires sur des assemblées générales annuelles animées, la rémunération des patrons, la gouvernance de sociétés récemment cotées, la diversité dans les conseils d’administration, et bien d’autres sujets encore. D’Olympus, au Japon, à Facebook, Yahoo et HP dans la Silicon Valley, les frontières n’existent pas et les thématiques sont universelles. La fréquence et la rapidité avec lesquelles les conseils d’administration font les gros titres sont sans précédent, et le ce rythme ne semble pas près de ralentir. Qu’est-ce qui a changé ? Premièrement, la transparence : désormais, le monde écoute, et parle. L’information circule librement et rapidement, de sorte qu’il n’est plus possible de cacher la poussière sous le tapis, ni de s’en sortir par une opération de communication bien rodée. L’information s’est

tellement démocratisée que chacun y a désormais accès et dispose également des moyens de la diffuser. Deuxièmement, la connectivité : du printemps arabe au mouvement des Indignés, en passant par le « printemps des actionnaires », nous voyons éclore un fort sentiment de connectivité entre les peuples et les consommateurs. L’idée selon laquelle où qu’ils vivent, les gens ont les mêmes besoins, attentes et désirs fondamentaux, et méritent de travailler dans un environnement sûr et pour une rémunération équitable, fait progressivement son chemin. Les consommateurs veulent savoir où, comment et par qui sont fabriqués les produits qu’ils achètent. Ils sont de plus en plus sensibilisés à des événements comme l’incendie ravageant, l’an dernier, une usine de vêtements

Il n’est plus possible de cacher la poussière sous le tapis, ni de s’en sortir par une opération de communication bien rodée au Bangladesh qui fournissait des détaillants dans le monde entier, et dans lequel plus d’une centaine d’ouvriers ont laissé la vie. Conscients du rôle qui leur incombe, les consommateurs agissent en prenant la parole et en votant avec leur porte-monnaie. Troisièmement, le marché mondial : des groupes comme Apple et Nike, parmi d’autres, vendent de plus en plus leurs produits là où ils les fabriquent. Et le monde étant de moins en moins partagé entre pays producteurs et consommateurs, il s’agit littéralement de questions de proximité pour de très nombreux consommateurs. L’équation se complique lorsque les entreprises opèrent dans des pays en développement, où la législation et la réglementation sur les salaires, l’hygiène et la responsabilité sociale, lorsqu’elles existent, sont souvent plus flexibles. La vocation d’une entreprise n’est pas de s’installer quelque part et de se contenter du minimum requis ; elle est d’incarner une éthique mondiale que l’entreprise applique partout où elle opère. Le cas de Foxconn et Apple démontre que le monde n’entend plus laisser les entreprises s’affranchir aussi facilement du respect d’une règle mondiale d’éthique et d’équité dans la conduite de leurs opérations. Il y a également de plus en plus de cas de corruption concernant des grands groupes : la chaîne américaine de supermarchés Walmart a ainsi dû affronter un scandale de pots-de-vin au Mexique, et un ancien PDG de la plus grande société d’ingénierie canadienne, SNC-Lavalin, a été arrêté. L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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Restaurer la confiance

besoin de diversité. La diversité de pensée, d’expérience, de savoir-faire, d’analyse, de perspective et d’âge permet à un conseil d’administration de mieux voir et comprendre les risques, et d’y apporter des réponses solides. La diversité est l’un des principes fondamentaux de la bonne gouvernance. La Commission européenne s’est attaquée au problème par la réglementation, et divers pays européens, dont la France et l’Italie, ont légiféré sur des quotas. Même dans les pays sans quotas, les mouvements en faveur de la diversité dans les conseils d’administration demeurent forts. Que peuvent faire les conseils d’administration ? La politique de l’autruche ne marche plus. Ils doivent poser des questions et exiger des réponses complètes. Se voiler la face n’est pas une solution pour les administrateurs : dès qu’ils ont connaissance d’un problème, ils doivent agir rapidement et avec détermination.

© Reuters / Brendan McDermid

Nous devons nous questionner sur notre engagement : vat-il au-delà des promesses ? Pratiques éthiques et réflexion globale sont-elles inscrites dans l’ADN de l’organisation ? Ce type de raisonnement est-il cantonné aux « programmes citoyens » consentis par les entreprises, ou bien existe-t-il une stratégie globale qui s’incarne au-delà du papier et des mesures adoptées ? « L’humain, pas le gain »

Quatrièmement, l’écosystème : les conseils d’administration ne sont pas seulement responsables devant les actionnaires. Ils doivent des comptes à l’ensemble de l’écosystème de l’organisation, et notamment aux salariés, aux consommateurs, aux populations environnantes et aux investisseurs. Comprendre cet écosystème et la

La politique de l’autruche ne marche plus responsabilité de l’entreprise à son égard doit être une priorité. Les entreprises ne doivent pas se préoccuper seulement de leurs bénéfices, mais aussi de la manière dont elles les réalisent et du leur coût pour la collectivité. BP dans le golfe du Mexique, Union Carbide à Bhopal, Apple et Foxconn, et plus récemment les démêlés de Starbucks, Google et Amazon avec le fisc au Royaume-Uni, sont autant d’exemples. La responsabilité sociale exige plus qu’un geste symbolique ou un don à une œuvre caritative. Elle doit être au cœur du fonctionnement de l’entreprise : elle ne vient pas en plus, ni après coup, et n’est pas un palliatif. Cinquièmement, la demande de diversité : le public considère de plus en plus que la diversité dans un conseil d’administration ne doit pas être un simple effet d’optique. Pour être en bonne santé, une entreprise a 70

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Tous les secteurs sont concernés. Certains viennent naturellement à l’esprit, mais nul (énergie, industrie pharmaceutique, banques, technologie, etc.) n’y échappe. Aucune entreprise qui fabrique, utilise des produits manufacturés (comme le montre le cas Foxconn, vos approvisionnements sont votre responsabilité) ou des matières premières (minerais extraits dans des zones de conflit), est implantée dans un pays en développement (salaires équitables, conditions de travail décentes, corruption), etc., n’y échappe. Nous devons porter sur nous-mêmes un regard sans concession. En tant qu’administrateurs et conseils d’administration, sommes-nous passifs ou engagés ? Le moment est venu d’agir. Il est toujours possible d’adopter une approche simpliste et d’invoquer les risques. Mais si la force et la viabilité de la société, et de l’économie en général, nous importent, nous devons poser les vraies questions et nous assurer de recevoir des réponses vraiment satisfaisantes. Les échos récents du monde de l’entreprise ont souvent été négatifs. Espérons qu’à l’avenir, ils compteront aussi des exemples de courage, d’intégrité et d’indépendance de pensée et d’action. Lien recommandé www.marcusventures.com


Restaurer la confiance

© AFP / Andrey Smirnov

La confiance est entre les mains des citoyens Elena Panfilova Directrice, Centre pour la recherche et l’initiative en matière de lutte contre la corruption, Transparency International Russia

Les Russes sont de plus en plus actifs dans le domaine social. Si les vrais militants, certes minoritaires, sont de plus en plus nombreux et visibles, les citoyens désireux de changer la gouvernance du pays et de prendre en main leur destin collectif se multiplient. Reste à savoir si cette participation citoyenne émergente pourra coexister avec les structures de gouvernance en place.

action. Des manifestations de soutien au parti au pouvoir et des rassemblements visant la libération des détenus arrêtés lors de manifestations antérieures se sont multipliés. Ainsi, en 2012, le militantisme citoyen a atteint un niveau inédit. Au changement revendiqué par les citoyens, les autorités ont opposé une exigence de stabilité civile. Or, aux yeux de certains, la stabilité est synonyme de stagnation. En réponse aux accusations dirigées contre l’élite corrompue, les biens illégalement acquis et la richesse excessive de nombreuses personnalités, les autorités ont accusé les militants d’antipatriotisme et de détourner des actions relatives à la lutte contre la corruption à des fins d’autopromotion politique. Les protestataires ont poursuivi les débats sur les questions jugées urgentes : projets économiques soutenus par l’État, affectations du budget public, contrôle des dépenses

Selon les experts et les sondages, le peuple russe n’a guère confiance en sa police ni en l’application de la loi en général

Dire que 2012 fut une année de turbulences pour la société russe serait un euphémisme. L’année a commencé par des manifestations inattendues et sans précédent, visant à protester contre la fraude qui aurait été perpétrée lors des élections à la Douma d’État en décembre 2011. En mars, le contrôle des élections présidentielles par les citoyens (j’ai moi-même passé 24 heures dans un bureau de vote, en qualité d’expert affecté au contrôle du scrutin) a été encore plus extraordinaire.

publiques par l’État, et système de protection sociale ciblant les plus défavorisés, notamment les enfants. Rapidement, les militants civiques espérant un changement social profond en début d’année ont sombré dans le pessimisme, furieux de l’immobilisme apparent. Le gouvernement a assuré qu’il engageait une guerre active et féroce contre la corruption et en faveur des valeurs nationales traditionnelles ; mais cela n’a pas suffi à apaiser la colère de la population.

Les manifestants ont envahi les rues de Moscou, de SaintPétersbourg et de la quasi-totalité des grandes villes de Russie. Le 6 mai, place Bolotnaya à Moscou, des heurts ont eu lieu avec la police suite à l’arrestation des leaders de la manifestation, et en réponse à l’adoption d’un nouveau texte, la « loi sur les agents étrangers », imposant des restrictions aux organisations à but non lucratif percevant des fonds étrangers. Les manifestants protestaient également contre les amendements à la législation régissant les manifestations publiques, la lutte contre l’extrémisme sur Internet, la diffamation et la haute trahison.

Les spécialistes de la gouvernance et des questions sociales en Russie soulignent que les multiples formes de corruption systémique observées dans le pays – de la simple corruption aux conflits d’intérêts au sommet de l’État – ont généré une crise de confiance sociale. D’après les experts et les sondages, le peuple russe n’a guère confiance en sa police ni en l’application de la loi en général. Et parce que les autorités n’ont pas confiance en leurs propres citoyens, les procédures électorales, les budgets et les nominations sont sévèrement contrôlés.

Le procès du groupe punk féminin Pussy Riot a fait les gros titres dans le monde entier, et donné lieu à des rassemblements de rue soutenant ou condamnant leur

Il est difficile de convaincre les Russes qu’un nouveau cycle de réformes anticorruption donnera de meilleurs résultats que les précédents, très peu fructueux. Pourtant, les lois et règlements anticorruption adoptés entre 2008 et 2012 représentent un grand pas en avant, et joueront inévitablement L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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un rôle positif pour l’avenir du pays. Mais le fossé entre la rédaction d’une loi et son application reste béant. L’impunité des élites et l’absence d’un dialogue social ouvert n’ont fait qu’aggraver la crise de confiance ; aussi, selon de nombreux observateurs, toute tentative de réforme de la transparence et de la responsabilité des autorités publiques est vouée à l’échec. Je ne partage pas cette opinion. Je crois au contraire qu’une part importante de la société russe peut jouer un rôle déterminant sur ces questions et sur le rétablissement de la confiance en général. Depuis deux ou trois ans, les initiatives citoyennes se multiplient ; la société civile s’implique de plus en plus dans la vie associative, l’action caritative, l’écologie et la protection sociale. Les projets et les activités ainsi menés n’ont aucune visée politique : ils mettent des moyens concrets au service de résultats concrets. Les citoyens ordinaires – enseignants, étudiants, entrepreneurs, cadres ou employés de bureau, qui n’avaient jamais milité de manière organisée – ont adhéré à des projets visant à améliorer la vie de leurs concitoyens, tels que le financement de cliniques et d’orphelinats, le suivi des progrès écologiques, la protection des bâtiments classés contre la démolition illégale, etc. Ces efforts, invisibles pour la plupart et intéressant peu les médias, ont suscité un regain de confiance mutuelle, portant en germe les prémices d’une réelle société civile russe.

© Reuters / Alexander Natruskin

Finalement, ces groupes ont commencé à faire entendre leur voix, exigeant davantage de transparence des organismes publics et des élections plus justes, mais selon des modalités radicalement différentes de celles des protestations sociales que la Russie avait connues auparavant. Les nouveaux

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citoyens militants n’ont pas seulement exigé le changement : ils se sont attaqués directement aux problèmes les plus épineux en intégrant des conseils municipaux, en concevant les plans de construction de nouvelles routes ou de crèches, en créant un système indépendant de surveillance des marchés publics, en finançant des maisons de retraite, ou en contrôlant le comportement de la police routière. Depuis 2012, les citoyens ont réalisé que les améliorations ne proviendraient jamais de l’extérieur, mais d’eux-mêmes ; depuis lors, le contrôle citoyen s’est considérablement intensifié. De nombreux citoyens ont pris conscience que dans un pays gangréné par la corruption, le combat pour la transparence et la responsabilité ne pouvait être mené par les seules autorités, et qu’il était nécessaire d’impliquer directement des citoyens éclairés dans les rouages de la vie publique et de la gouvernance publique au sens large. Enfin, ils ont compris qu’ils avaient pour cela un interlocuteur de confiance : leurs concitoyens. Évidemment, le développement de la conscience civique, de la participation sociale et de l’engagement public ne sera ni rapide, ni aisé. Pour compliquer les choses, une partie des dirigeants ne voit pas cette évolution d’un très bon œil, peutêtre parce que, n’ayant aucune expérience de la collaboration avec des militants, ils la redoutent. Une chose est certaine : il faudra beaucoup de temps et d’efforts pour convaincre l’État russe, traditionnellement autocentré, qu’un nouvel ordre citoyen est en train de voir le jour, et que la confiance du public et le changement social ne naissent pas d’une structure de pouvoir rigide et verticale mais d’une structure horizontale émanant de l’intérieur de la société russe. Lien recommandé www.transparency.org.ru


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Le coût de la défiance

© DR

Diane Coyle Directrice, Enlightenment Economics, chercheur associé, Smith School for Enterprise and the Environnement, Université d’Oxford

Bien que la confiance soit au cœur de l’économie mondiale actuelle, elle devient de plus en plus rare dans de nombreuses sociétés. La défiance porte particulièrement sur les grandes entreprises, les parlements et les gouvernements, et menace notre capacité à relever certains des grands défis actuels. Imaginez la scène : Checkpoint Charlie, Berlin, dans les années 1960. Un échange d’espions. Les deux personnages marchent l’un vers l’autre en traversant le no man’s land qui sépare l’Ouest et l’Est. Ils se rencontrent au milieu du passage, font une pause, puis chacun continue sa route pour atteindre l’autre côté. Sans confiance, les transactions économiques seraient aussi tendues que ces transferts du temps de la Guerre froide, échanges simultanés entre personnes suspicieuses. La confiance est essentielle à toute économie impliquant des échanges marchands, dont les parties prenantes aux transactions sont séparées dans l’espace et dans le temps, et dont l’argent constitue le moyen d’échange. Les économies avancées actuelles requièrent un niveau de confiance remarquable. Les biens manufacturés sont généralement liés à des chaînes d’approvisionnement complexes, assorties d’exigences de qualité et de délai, dont les nombreux maillons transcendent les continents. La mondialisation crée de plus en plus de liens entre les gens issus de cultures et de cadres juridiques différents. Les technologies numériques ont bâti de nouvelles communautés de personnes participant à de multiples innovations économiques et sociales, souvent portées par un idéalisme remarquable.

Plus des deux tiers de l’activité économique des pays de l’OCDE portent sur des services, dont la qualité ne peut souvent être appréciée qu’après leur achat ou leur consommation. Le niveau de confiance exigé n’en est que plus élevé. Contrairement à l’économie des années 1960, marquée par les produits standardisés produits dans des chaînes d’assemblage, il est devenu difficile de contrôler les efforts et la qualité du travail de chaque employé. Par exemple, un responsable supervisant des programmeurs informatiques ne pourra apprécier la qualité de leur code logiciel qu’une fois le projet achevé. Le responsable d’une équipe d’auxiliaires de vie ne saura évaluer l’amabilité et la qualité des soins dispensés auprès des retraités ou des personnes dont ils s’occupent qu’en étant à leurs côtés pendant le travail. De nombreux emplois, qui exigent une somme considérable de connaissances tacites, sont difficiles à superviser et dépendent de l’engagement personnel et de l’expérience des individus. L’importance de la confiance pour tant

La confiance est une nécessité absolue dans les économies avancées d’aujourd’hui d’activités économiques explique le poids acquis par la réputation aux yeux des entreprises. La majeure partie de leur valeur étant immatérielle, elle peut s’évaporer du jour au lendemain si un scandale touche l’entreprise. Ce haut niveau de confiance exigé est dorénavant passé du domaine économique et professionnel à la société au sens large. La plupart des habitants des pays de l’OCDE vivent dans de vastes zones urbaines avec de nombreux immigrés de première ou deuxième génération, issus de cultures différentes. Si des tensions se traduisent parfois par des actes de violence ou de délinquance, il est surprenant de voir que le calme et l’harmonie règnent dans la plupart des grandes villes. Les enquêtes sociales internationales, à travers des questions telles que « diriez-vous que d’une manière générale, vous pouvez faire confiance aux gens ? », indiquent que le niveau global de confiance a augmenté au fil du temps, ou est au moins semblable à ce qu’il était avant la crise financière. En dépit de la crise, il subsiste, par nécessité, un lien de confiance dans l’économie mondialisée des biens immatériels, des services et des réseaux de production complexes. Mais, paradoxalement, la confiance à l’égard de certaines institutions s’est érodée au fil du temps dans de nombreux L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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© Reuters / Danish Siddiqui

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pays. C’est le cas pour les gouvernements et les parlements. Les grandes entreprises, qui n’ont jamais joui d’un grand capital confiance, inspirent aujourd’hui de la méfiance. Dans certains pays, la défiance s’applique à d’autres institutions économiques comme les syndicats et, sans surprise, les banques. Même si nous restons confiants dans notre expérience personnelle au travail ou à la tête d’une entreprise, nombre d’entre nous se méfient de plus en plus des institutions censées modeler et réguler l’environnement économique et politique général. Cette érosion de la confiance est importante à deux égards. Tout d’abord, elle porte directement préjudice à la croissance économique. La défiance à l’égard des entreprises se généralise – pas seulement les banques, mais aussi les fournisseurs d’énergie, les commerçants en ligne et les producteurs agroalimentaires, entre autres. Ce phénomène encourage la mise en place d’une réglementation, en partie superflue (et en partie nécessaire) et contribue à un climat d’incertitude qui décourage l’investissement. De plus, il est fondamental et urgent d’adopter une perspective à plus long terme pour relever les défis de la durabilité. Qu’il s’agisse de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour s’attaquer au changement climatique, ou d’engager les réformes structurelles des retraites et de la protection sociale pour faire face à l’évolution démographique et aux contraintes budgétaires, les sociétés occidentales ne pourront prendre les décisions difficiles mais nécessaires qu’avec un 74

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minimum de confiance envers leurs dirigeants. Qu’ils soient hommes politiques, fonctionnaires, chefs d’entreprise ou technocrates, ils ne convaincront une majorité de citoyens d’accepter des sacrifices à court terme au nom de la durabilité à long terme que s’ils inspirent confiance.

L’indice de confiance à l’égard des grandes entreprises n’a jamais été très élevé Étant donné la défiance suscitée par tant d’institutions, on se demande qui remplit actuellement cette condition. La durabilité économique et sociale restera lettre morte sans un effort significatif, dans trois domaines notamment. Il faut sensibiliser les citoyens à l’ampleur des défis auxquels ils sont confrontés par la création d’indicateurs mesurant les résultats à long terme, comme la comptabilité générationnelle ou les biens naturels. Il faut en outre créer des institutions respectées ou rétablir la confiance vis-à-vis des institutions existantes, notamment par l’instauration d’une véritable transparence et d’expérimentations de la participation numérique. Enfin, il faut un leadership axé sur le bien-être à long terme et sur la volonté de résister au populisme, en tirant parti des extraordinaires liens de confiance qui s’expriment aujourd’hui dans nos sociétés. Ces préceptes sont simples à énoncer, mais extrêmement difficiles à mettre en œuvre – raison de plus pour les appliquer sans délai. Lien recommandé www.enlightenmenteconomics.com


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Traçabilité : l’étalon d’Achille

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Alain Bazot Président, UFC-Que Choisir

Le scandale alimentaire de la viande de cheval dans les plats préparés, qui a récemment agité tout le continent européen, a mis en évidence la complexité et le manque de transparence de notre chaîne alimentaire mais aussi, et surtout, les limites du droit européen de l’alimentation. En effet, loin de se limiter à une fraude ponctuelle, ce sont bel et bien les failles du système de traçabilité européen, dont la principale victime est le consommateur, qui sont apparues au grand jour. Impérative pour les produits bruts comme les fruits et légumes et la viande, la mention du pays d’origine n’est ainsi pas obligatoire pour les produits transformés, alors même que ceux-ci constituent l’essentiel du panier alimentaire des Européens. Résultat : si les poulets entiers en rayon sont bien français, ceux qui entrent dans la composition des nuggets et escalopes panées peuvent venir du Brésil, et les foies gras de canard de Hongrie. Si cette carence permet aux fabricants de multiplier les mentions et illustrations fallacieuses pour affubler leurs produits d’un caractère régional, l’opacité quant au pays d’origine des viandes employées dans les produits transformés permet en outre aux professionnels de changer très régulièrement de fournisseurs, en fonction des prix pratiqués. Ce brouillard encourage ainsi les traders à chercher le prix le plus bas, quel que soit l’origine du produit

et donc sans considération pour la sécurité alimentaire. Tous ces éléments, combinés à une baisse des contrôles officiels, sont ainsi à l’origine de l’affaire de la viande de cheval dans les plats préparés. Le Conseil exceptionnel des ministres de l’Agriculture, intervenu à la demande de la France mi-février, devait permettre d’avancer de manière significative sur l’étiquetage des produits transformés. Pourtant, les ministres, qui paraissaient déterminés à leur arrivée, n’avaient plus qu’un mot à la bouche en sortant de la réunion, celui de « fraude ». Et pour l’étiquetage, ils continuaient de s’en remettre à un rapport de la Commission européenne devant être rendu fin 2013. Faudra-t-il un nouveau scandale, sanitaire cette fois, pour que les choses avancent enfin ? Comment admettre le retard pris sur l’adoption d’une mesure attendue de longue date par les consommateurs ? En effet, selon un sondage publié par le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) en janvier 2013, avant même que n’éclate le scandale, 60 % des consommateurs européens réclament la mention de l’origine de l’ingrédient essentiel pour tous les produits transformés.

Faudra-t-il un nouveau scandale, sanitaire cette fois, pour que les choses avancent enfin ? En effet, au-delà des seuls produits carnés, le problème vaut pour tous les produits transformés : quid de l’origine des produits laitiers pour les produits transformés à base de lait ou de céréales ? Quand on connaît les risques de la mélamine, substance chimique hautement toxique retrouvé dans certains laits frelatés en provenance d’Asie, ou des mycotoxines dans certains lots de céréales, nul doute qu’il s’agit bel et bien de rendre obligatoire la mention du pays d’origine de tous les ingrédients essentiels des produits transformés. L’objectif est non seulement de restaurer la confiance des consommateurs, mais aussi de simplifier les contrôles officiels dont le nombre ne cesse de décroître, et par là même garantir la sécurité sanitaire des européens. Liens recommandés www.quechoisir.org www.alain-bazot.fr

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Faire confiance aux dirigeants Roderick M. Kramer, Professeur, Stanford Graduate School of Business et professeur invité, Harvard Kennedy School Todd L. Pittinsky, Professeur, Université Stony Brook et maître de conférences, Harvard Graduate School of Education

Que peuvent faire les dirigeants pour instaurer et conserver une telle fiabilité ? Les études ont mis en évidence plusieurs mesures possibles :

© Reuters / Laszlo Balogh

Communiquer. Par ses paroles et ses actes, un dirigeant doit montrer qu’il s’emploie activement à protéger et renforcer le bien-être et la sécurité de ses concitoyens ou de ses salariés. Les bonnes intentions comptent. On fait plus volontiers confiance à des dirigeants perçus comme altruistes et engagés.

S’il y a une chose dont les États-Unis ne manquent pas, ce sont les déficits. Dans son premier discours sur l’état de l’Union, le président Obama nous a alerté sur l’affaiblissement et la menace que constituent le déficit financier, mais aussi le déficit de confiance. Le Président n’a rien inventé. Les sondages montrent que la confiance des Américains envers leurs responsables politiques et dirigeants d’entreprises est au plus bas, et ne devrait pas se rétablir de sitôt. Si nous suspectons nos dirigeants de manipuler les taux d’intérêt, mettre des personnes décédées sur écoute, laisser tricher des athlètes de haut niveau pendant des années, ou saborder l’économie mondiale, comment leur faire confiance ? Il n’y a là rien de bien neuf – le Président, les sondages, les experts, le public – mais peut‑on changer les choses ? La réponse est oui. Quelques mesures concrètes permettraient aux dirigeants de restaurer la confiance, astucieusement qualifiée par l’ancien Secrétaire d’État George Schulz de « monnaie sonnante et trébuchante » (c’était lors de son témoignage devant la commission du Congrès enquêtant sur le scandale Iran-Contra ; difficile de le contredire). À une époque obnubilée par l’image, où les responsables politiques reconnaissent sans sourciller qu’ils veulent être « perçus » comme honnêtes et résolus, il faut bien comprendre que faire confiance relève de la perception, tandis qu’être digne de confiance relève de la réalité. Aussi, à moins d’être capable de tromper tout le monde tout le temps, un dirigeant doit gagner la confiance du public par sa fiabilité. La confiance devrait être 76

pensée comme un sous-produit – et la récompense – d’un leadership fiable et performant.

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Démontrer sa compétence. Donner sa confiance, c’est prendre un risque. Nous devons avoir la certitude que nos dirigeants sont compétents, que leurs intentions sont conformes à nos intérêts, et qu’elles se traduiront en actes.

Quelques mesures concrètes permettraient aux dirigeants de restaurer la confiance Être transparent. Nous faisons davantage confiance à nos dirigeants lorsque nous avons le sentiment de savoir qui ils sont, de connaître les valeurs qui les animent, et lorsque nous pouvons comprendre et prévoir leurs actions. Ainsi, nous exigeons une transparence des procédures décisionnelles, et une transparence quant aux conséquences de ces décisions. Être vigilant. Nous attendons de nos dirigeants qu’ils témoignent d’une prudence raisonnable en notre nom. Andrew Grove, ancien directeur général d’Intel, aimait rappeler à ses cadres et à ses salariés que « seuls les paranoïaques survivent ». Ils devaient rester en permanence attentifs aux transformations rapides d’un environnement extrêmement concurrentiel. Responsables politiques et dirigeants d’entreprises déplorent souvent la « fragilité » de la confiance, si difficile à gagner et si facile à perdre. Mais il faut qu’il en soit ainsi. Il faut être avare de sa confiance, l’accorder avec modération et uniquement à ceux qui en sont dignes. Si la confiance est une monnaie sonnante et trébuchante, elle doit être dépensée avec parcimonie et discernement. Référence recommandée Roderick M. Kramer, Restoring Trust in Organizations and Leaders, Oxford University Press, 2012 Cet article a été publié sur le blog OECD Insights : www.oecdinsights.org


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La force des foules

© DR

Mari Kuraishi Cofondatrice et Présidente, Fondation GlobalGiving

Le crowdsourcing est un moyen d’agréger les forces d’une multitude de personnes pour accomplir des tâches complexes telles que le financement d’un film ou le séquençage de l’ADN. Au cœur de ce mode d’action : la confiance – non pas une confiance béate envers les grandes institutions, mais une confiance interpersonnelle. Un phénomène en plein essor, y compris dans le domaine du développement international. « Une bourse aux projets dans l’atrium de la Banque mondiale ? Vous n’y pensez pas ! Et si des visiteurs de la Banque tombaient dessus ? » Ces paroles prononcées en 1999 par un Directeur général de la Banque mondiale reflètent bien l’esprit technocratique qui caractérisait alors l’univers du développement international : centralisme, hiérarchie et médiation des gouvernements. « Et pourquoi pas ? », me dis-je en repensant à ce bref échange. J’étais alors moi-même employée à la Banque mondiale. C’est à la suite de cet épisode qu’avec Dennis Whittle, nous avons fondé GlobalGiving. À l’époque, appeler un maximum de personnes à s’unir autour d’un projet de développement paraissait une idée farfelue. Pourtant, voici maintenant dix ans que GlobalGiving travaille ainsi en fédérant les bonnes volontés. Nous ne sommes d’ailleurs plus les seuls. Nous intervenons dans le domaine du développement international, mais le crowdsourcing existe dans beaucoup d’autres domaines publics tels que le microcrédit, le financement du cinéma indépendant ou le séquençage de l’ADN. Cette pratique a fait florès grâce à la conjonction de plusieurs facteurs : innovation technologique, évolution des comportements et des attentes du public ont permis l’émergence de ce mode d’action nouveau dans lequel les individus contribuent réellement à la production de biens publics, et apportent leur pierre à un édifice commun.

La première étape de cette évolution fut le X Prize. Lancé en 1996, ce projet de 10 millions de dollars avait pour objectif de concevoir et de construire un véhicule spatial réutilisable. Résultat : il permit de mobiliser l’équivalent de 100 millions de dollars sous forme de R&D, ainsi que 26 équipes de recherche aérospatiale basées dans différents pays du monde. Or, on sait moins que ce prix était financé par un système d’assurance ; quelqu’un jugeait donc le succès de cette entreprise si improbable qu’on ne pouvait que parier sur son échec. Mais c’était sans compter sur le nombre et la détermination des équipes mobilisées. Cet événement a apporté la preuve que de nombreuses ressources étaient disponibles à « la base », et qu’elles pouvaient être rassemblées autour d’objectifs ambitieux et porteurs de sens. Cette découverte a tout naturellement été transposée dans le domaine du développement international. Au cours des années suivantes, la ligne de démarcation séparant biens publics et biens privés s’est estompée, et des formes de don échappant à la notion traditionnelle de philanthropie se sont développées. Ainsi, le site Kickstarter permet de lancer une campagne de levée de fonds pour financer un documentaire, ou une campagne pour venir en aide à une personne particulière. Ce type d’action a

Depuis plus de dix ans, GlobalGiving fédère les bonnes volontés pour changer le monde notamment été lancé pour soutenir Karen Klein, surveillante dans un car scolaire victime de persécutions des élèves, dont le calvaire a été filmé. L’utilité de ces documentaires, qui braquent les projecteurs sur des injustices manifestes et apportent un soutien aux victimes, est ressentie par de nombreuses personnes. Il ne s’agit pas seulement d’œuvrer pour le bien public mais aussi de rappeler qu’il ne faut pas désespérer du monde. Kickstarter a été créé en 2009 et a récolté 99 millions de dollars de promesses de dons dès sa première année d’existence. Quel rapport, me direzvous, avec le financement du développement international par crowdfunding ? C’est très simple : changer le monde est à la portée de chacun, et cela peut commencer par une main tendue à une personne en difficulté. L’aide multilatérale a une longue tradition technocratique. A contrario, la philanthropie et le bénévolat prennent racine dans les valeurs, la passion, voire la religion. En cherchant à convaincre de nouveaux publics de s’engager dans des L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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projets de développement international, Dennis et moi avions de plus en plus conscience de tendre des passerelles entre ces deux traditions. Celles-ci se différencient par les éléments déclencheurs de leur action : est-ce une analyse coûts-avantages raisonnée ou une photo éloquente qui motive l’individu à agir ? Comme le montraient des travaux de Chip et Dan Heath (auteurs de Made to Stick), les gens sont plus rarement motivés par un exposé général des grands problèmes que par l’idée d’aider quelqu’un en particulier. Nous pouvions en conclure que l’envie d’agir procède de valeurs telles que la loyauté, la justice, l’équité et la fraternité. Mais comment capitaliser sur toutes ces motivations individuelles pour produire des résultats systémiques ? Par la technologie. Dès 2002, les progrès technologiques nous avaient convaincu qu’il était à peu près aussi évident de convaincre un Américain lambda de contribuer à un projet d’élevage de rats détecteurs de mines en Tanzanie que de l’inciter à faire une donation à sa bibliothèque de quartier. YouTube n’avait pas encore vu le jour, mais on savait qu’il serait désormais plus facile, plus rapide et moins cher de montrer aux donateurs potentiels les effets concrets de leur générosité, même à des milliers de kilomètres, grâce à une communication plus riche composée de photos, vidéos et témoignages authentiques. L’un des avantages de la technologie repose en outre sur son extensibilité : avec un effectif inférieur à 30 personnes à plein temps, nous travaillons sur plus de 2 000 projets dans 130 pays. 78

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Pour un coût incroyablement modique, la technologie permet de recueillir des témoignages de bénéficiaires, de parties prenantes et de donneurs, grâce auxquels nous étayons la crédibilité de nos procédures d’instruction et de suivi des dossiers, ainsi que de nos dispositifs de formation. Les médias et les réseaux sociaux ne font que donner plus d’écho à cette confiance qui existe déjà : les donneurs peuvent ainsi comprendre comment nous sélectionnons les

Les technologies de l’information permettent d’agréger des particules infinitésimales de confiance individuelle organisations avec lesquelles nous travaillons, mais aussi découvrir les projets auxquels contribuent ceux à qui ils ont fait confiance. La technologie permet de donner corps à ce processus incroyablement subtil qui consiste à agréger des particules infinitésimales de confiance individuelle pour produire un effet systémique. Ce retour d’informations et ce suivi permettent de contourner un problème qui n’a cessé de ternir l’image de l’aide au développement officielle, à savoir l’opacité des flux d’aide multilatérale qui passent par des gouvernements qui ne sont tenus responsables de rien. Le devenir des fonds est incertain ; parfois même ceux-ci disparaissent, laissant les communautés sensées en bénéficier encore plus démunies. C’est pourquoi il est intéressant de pouvoir


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soutenir directement ces communautés en sélectionnant uniquement des organisations que nous pouvons surveiller et à qui nous pouvons demander des comptes. Bref, il est désormais plus facile de démontrer que les actions d’un individu peuvent avoir un impact tangible en matière de développement international. Il n’est plus indispensable que les gouvernements et les institutions – que ce soit la presse ou d’autres observateurs – confirment l’authenticité, la légitimité ou la conformité à l’intérêt général d’une action de développement international. De nombreux acteurs non institutionnels participent désormais à cette légitimation ; parmi ces acteurs, beaucoup étaient en marge ou en dehors du système il y a dix ans. Faut-il s’en réjouir ou s’en alarmer ? Un bon gros scandale pourrait porter un coup à la cote de confiance accumulée par le crowdsourcing au cours de ses 10 ou 15 ans d’existence. Le système institutionnel traditionnel n’est pas non plus à l’abri de ce genre de vicissitude. Heureusement, les acteurs du crowdsourcing

sont si nombreux, les actions qu’ils mènent si dispersées, réparties et décentralisées qu’un scandale démontrerait probablement au final la résilience et le dynamisme de ce phénomène. Après tout, c’est un mécanisme darwinien. On soutient un maximum d’initiatives et on canalise les ressources vers les plus prometteuses ; cela équivaut à faire des essais permanents et à miser sur les meilleurs projets. Pour faire une analogie évocatrice, c’est la différence entre une stratégie électorale par spots télévisés produits à grands frais et une stratégie visant à envoyer chaque semaine des centaines de millions de mails en adaptant constamment leur contenu aux destinataires selon qu’ils ont cliqué ou non pour ouvrir les précédents. Obama l’a emporté en suivant cette stratégie. Je suis convaincue que c’est aussi la recette gagnante applicable au développement. Lien et référence recommandés www.globalgiving.org Heath, Chip and Heath, Dan (2010), Made to Stick, Random House, New York.

Mieux comprendre les échanges mondiaux Saviez-vous qu’un tiers de la valeur totale des véhicules motorisés exportés par l’Allemagne provient en fait d’autres pays, tandis que presque 40 % de la valeur totale des exportations de produits électroniques de la Chine provient de sources étrangères ? Les données conventionnelles sur les services indiquent que les services ne représentent que moins d’un quart des échanges totaux. Mais si l’on réfléchit en termes de valeur ajoutée, l’échange de services atteint une moyenne de 50 % des exportations des pays de l’OCDE, et bien plus que cela pour les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne en l’Italie – en grande partie car les services ajoutent une valeur significative à la production industrielle.

aux marchés, ainsi que par les réformes des politiques commerciales, remet en cause nos façons de considérer et d’interpréter les statistiques des échanges, et surtout les politiques élaborées à partir de ces données. Les instruments traditionnels de mesure des échanges, qui enregistrent les flux bruts de biens et services à chaque fois que ceux-ci franchissent une frontière, ne reflètent pas correctement les schémas commerciaux modernes. Tels quels, ces instruments pourraient engerdrer de mauvaises décisions politiques.

L’initiative conjointe de l’OCDE et de l’OMC sur les Échanges en valeur ajoutée rompt avec les instruments de mesure conventionnels des échanges. Elle cherche à analyser la valeur ajoutée par un pays dans la production de tout bien ou service qui est ensuite exporté, et présente une image plus complète des relations commerciales entre les nations. Voir « Better understanding global trade flows » sur www.oecd.org/newsroom/photoandvideos

Les excédents que les grands exportateurs de marchandises comme l’Australie, le Brésil et le Canada tirent de leurs échanges bilatéraux avec leurs principaux partenaires commerciaux se réduisent lorsqu’on les examine sous l’angle des échanges en valeur ajoutée. Leurs marchandises brutes sont en effet ensuite transformées par leurs partenaires commerciaux, puis réexportées – soulignant ainsi comment ces pays pourraient progresser dans la chaîne de valeur. Les chaînes de valeur mondiales sont devenues un trait saillant de l’économie mondiale actuelle. La multiplication des productions fragmentées au niveau international, encouragée par le progrès technologique, les coûts, l’accès aux ressources et

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La valeur des échanges

© AFP / Eric Piermont

Pascal Lamy Directeur général, Organisation mondiale du commerce

L’émergence de chaînes de valeur mondiales dans le secteur manufacturier et les services a révolutionné les échanges entre les pays et facilité l’entrée de nombreux pays en développement dans l’économie mondiale. Les efforts conjoints de l’OMC et de l’OCDE ont abouti, grâce à la production de données, à une solide compréhension de ces changements, essentielle à la définition de politiques commerciales efficaces. L’interconnexion croissante des processus de production dans des chaînes verticales couvrant de nombreux pays et régions constitue l’une des évolutions les plus importantes des échanges internationaux ces vingt dernières années. Cette nouvelle division du travail suppose une spécialisation resserrée de chaque secteur d’activité sur certaines étapes de la production de biens ou de services. Parce qu’on le retrouve dans les secteurs productifs au niveau national, ce processus génère une nouvelle division internationale du travail et une nouvelle division des fonctions des entreprises, ayant de profondes répercussions sur la réorganisation des échanges à l’échelle mondiale. En l’absence de données permettant d’appréhender l’ampleur et les effets de cette évolution structurelle, l’Organisation mondiale du commerce a lancé l’initiative « Fabriqué dans le monde » il y a quatre ans, et s’est associée au Japan Institute of Developing Economies - Japan External Trade Organisation (IDE-JETRO) pour étudier ces transformations, en commençant par l’Asie. Depuis, des organisations, des instituts de recherche et des offices statistiques se sont

associés sous l’égide de l’OMC et de l’OCDE et ont uni leurs efforts pour combler ce vide statistique. Cette nouvelle spécialisation internationale crée des formes d’échanges qui ne pourraient pas exister si l’économie mondiale était toujours dominée par la notion d’avantage comparatif dans la production de biens, datant du XIXe siècle. La spécialisation de petites économies sur des segments restreints de chaînes de production internationales complexes leur a permis de se doter d’une base industrielle, ce qui aurait été impossible lorsque les entreprises devaient maîtriser toutes les étapes de la production. Un rapport de l’Organisation des Nations unies pour le Développement industriel (ONUDI) note que « ce bond en avant repose principalement sur les réseaux de

La spécialisation de petites économies sur des segments restreints de chaînes de production internationales complexes leur a permis de se doter d’une base industrielle production intégrés, qui accroissent nettement la part des produits complexes dans les exportations ». Les grandes économies émergentes ont intensifié leur spécialisation jusqu’à occuper une position dominante sur certains segments du marché, participant ainsi à la création de millions d’emplois et à l’éradication de l’extrême pauvreté. Les chaînes de valeur peuvent également produire des effets imprévus sur la productivité de secteurs traditionnels. L’accès à des téléphones mobiles abordables permet aux producteurs locaux situés dans des zones reculées d’améliorer leurs débouchés, de mieux évaluer le prix de leurs produits et de bénéficier de programmes de formation en ligne innovants. L’insertion dans des chaînes de valeur crée des échanges et des emplois, notamment pour les catégories de population jusque-là exclues des activités manufacturières traditionnelles, dans les pays les moins avancés. Selon le ministre du Commerce d’un pays d’Amérique centrale, « de nombreuses femmes ont trouvé un emploi sur une chaîne d’assemblage électronique au lieu d’aller couper de la canne à sucre dans les champs ». Dès lors que les pays se spécialisent en fonction de leur avantage comparatif, les emplois créés dans les pays en développement sont souvent moins qualifiés et à plus faible valeur ajoutée que ceux créés dans les pays développés. Mais la comparaison s’arrête là, les niveaux d’industrialisation L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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Restaurer la confiance

politiques facilitant les échanges et les transports, l’éducation, l’investissement dans le capital humain et la recherche et le développement. Le progrès suppose également la refonte des normes du travail et des normes environnementales, mais aussi la généralisation des meilleures techniques et des règles de responsabilité sociale des entreprises les plus avancées. Les chaînes de valeur impliquent également une interdépendance croissante des économies nationales, qui comptent sur leurs partenaires commerciaux pour importer les biens et les processus intermédiaires nécessaires à la production de biens et services destinés à la consommation intérieure ou à l’exportation. L’accès à des importations concurrentielles influe donc sur la compétitivité d’un pays à l’exportation, et joue un rôle déterminant sur la révision des politiques commerciales et, partant, des négociations commerciales.

© Reuters / Jo Yong-Hak

Autre point essentiel dans le contexte actuel de récession mondiale : l’intégration des échanges dans les chaînes de valeur a remis en cause la pertinence des statistiques

L’intégration des échanges dans des chaînes de valeur a remis en cause la pertinence des statistiques commerciales traditionnelles entre pays étant trop différents. Du point de vue social, il importe de comparer la qualité des emplois créés par les chaînes de valeur avec le reste de l’économie nationale, et d’identifier les perspectives et opportunités de valorisation du progrès social et économique. Les données collectées par l’OCDE montrent que les salaires consentis par les entreprises exportatrices sont égaux, voire souvent supérieurs à ceux versés par les autres entreprises. Le constat est identique concernant les salaires plus élevés des travailleurs qualifiés par rapport à ceux des autres travailleurs. Les emplois créés par les industries exportatrices sont donc relativement attractifs et tendent à engendrer d’importantes migrations internes, particulièrement de jeunes adultes touchés par le chômage, notamment dans les territoires côtiers de la Chine et les États du nord du Mexique. Les autorités locales et nationales ont alors dû réaliser de lourds investissements, souvent conjointement avec les entreprises, pour ajuster les infrastructures, les services éducatifs et médicaux à ce nouvel afflux de population. Toutefois, les chaînes de valeur ne constituent pas un remède miracle : elles ont leurs propres fragilités et ne sont qu’un moyen utilisé par les pays – notamment les plus pauvres – pour stimuler leur base industrielle et accroître leur compétitivité. Les perspectives de progrès économique et social se développent si le pays parvient à attirer des flux verticaux d’investissement directs étrangers. Ceux-ci instaurent un cercle vertueux incluant un renforcement de la productivité, ainsi que le développement de nouvelles

82 L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

commerciales traditionnelles. En imputant la valeur totale des importations au dernier pays de la chaîne, les statistiques classiques masquent l’origine des pièces et composants intégrés dans les produits finis, et faussent les résultats des balances commerciales bilatérales. Cette question a pris toute son importance après la crise économique de 2008-2009. L’aggravation des déséquilibres extérieurs au cours des années 2000 a été fortement critiquée lors du déclenchement de la crise ; cette stratégie est souvent poursuivie pour justifier des politiques protectionnistes. De nouvelles données, en particulier celles qui résultent de la coopération étroite entre l’OCDE et l’OMC, permettront de comprendre l’importance des balances bilatérales et d’éviter des interprétations erronées ou des décisions inadaptées. Ces données récemment rendues publiques montrent que les pays sont étroitement interconnectés, jusqu’au plus profond de leur économie productive. À l’heure où les résultats d’un pays dépendent de la conduite de tous les autres, la communauté internationale doit renforcer la gouvernance mondiale pour un meilleur usage des nouvelles sources de prospérité commune, et remédier aux fragilités qui accompagnent l’interdépendance des économies. Liens recommandés www.wto.org Mesurer les échanges en valeur ajoutée, une initiative conjointe de l’OCDE et de l’OMC : www.oecd.org/trade/valueadded Organisation des Nations unies pour le Développement industriel (ONUDI) (2002), Rapport sur le développement industriel 2002/2003, Vienne.


Restaurer la confiance

Pour une finance digne de confiance

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lorsqu’ils partent, même après de mauvais résultats. Au niveau macroéconomique, les banques « trop grandes pour faire faillite » peuvent engranger d’énormes bénéfices sur des paris qui tournent à leur avantage, alors que la responsabilité des pertes menaçant leur existence pèse sur les contribuables, qui renflouent les caisses.

Thierry Philipponnat, Secrétaire général, et Aline Fares, Conseillère auprès du Secrétaire général, Finance Watch

La perte de confiance du public vis-à-vis des secteurs bancaire et financier est justifiée. La confiance ne sera rétablie que si les questions d’aléa moral et de conflits d’intérêts sont traitées. Des réformes s’imposent pour que les banques et les banquiers – et non les contribuables – paient le prix de leurs échecs et soient tenus pleinement responsables de leurs actes. Depuis le début de la crise financière, les prêts hypothécaires à risque notés AAA, les milliards dépensés en renflouement et en pertes de production, les traders malhonnêtes qui ont fait perdre des milliards à leurs banques, ou encore la manipulation des taux du Libor (indice de taux interbancaire), ont ébranlé la confiance des citoyens à l’égard du secteur financier. Ces scandales sont tous liés aux deux principaux dysfonctionnements du secteur financier : l’aléa moral et les conflits d’intérêts. L’aléa moral désigne une situation dans laquelle un individu est incité à prendre un risque plus grand dès lors que quelqu’un d’autre paiera en cas d’échec. Autrement dit : « pile je gagne, face tu perds ». Or, le problème est omniprésent dans le secteur financier. Dans les salles de marché, les traders reçoivent des primes conséquentes si leur audace est couronnée de succès, tandis que leur employeur ou leur client essuie les pertes en cas d’échec. Au sommet de la hiérarchie, les hauts responsables des grandes banques mondiales sont généreusement récompensés en cas de réussite et bénéficient de parachutes dorés

Examinons de plus près les renflouements. Les banques commerciales traditionnelles offrent des services indispensables à la bonne marche de l’économie : prêts aux entreprises et aux ménages, protection de l’épargne, services de paiement. Aussi, aucun État ne veut prendre le risque de laisser les grandes banques commerciales faire faillite. Or, généralement, ces établissements sont également de grandes banques d’investissement menant des activités souvent plus risquées et plus spéculatives que les activités commerciales classiques. En moyenne, les grandes banques européennes consacrent moins de 30 % de leur bilan au crédit accordé aux ménages, aux entreprises et aux institutions non financières. Lorsque leurs activités d’investissement les rapprochent d’un scénario catastrophe, les pouvoirs publics sont contraints de les renflouer pour éviter des perturbations majeures dans l’ensemble de l’économie. Pire encore : le degré d’interconnexion entre les établissements financiers est tel que même des banques exerçant exclusivement des activités d’investissement requièrent des garanties publiques lorsqu’elles sont assez importantes pour entraîner dans leur chute les banques universelles. Les banques universelles, surtout celles « trop grandes pour faire faillite » ou « d’importance systémique », bénéficient donc d’une garantie implicite de l’État, véritable gage de sécurité aux yeux des prêteurs. Cela leur permet d’emprunter à des taux moindres que ceux consentis aux établissements plus petits ou plus spécialisés, faussant non seulement la concurrence mais aussi la structure de financement des banques : en moyenne, les banques commerciales européennes doivent recourir au financement de gros pour 15 % de leurs prêts afin de combler l’écart avec les dépôts, alors que cette proportion est de 50 % pour les activités commerciales. Le financement de gros auprès des investisseurs institutionnels étant par nature plus volatile que les dépôts, la combinaison des deux activités (crédit et trading) accroît la volatilité de la structure de financement des banques universelles, notamment de leurs activités commerciales. En clair, la garantie publique implicite L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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Restaurer la confiance

Le second problème à régler pour rétablir la confiance, les conflits d’intérêts, est omniprésent dans le secteur financier. L’exemple du scandale du Libor est éclairant. Les banques doivent communiquer le niveau des taux d’intérêt qui leur est appliqué pour leurs financements à court terme. Dans le même temps, elles détiennent des instruments financiers dont la valeur est déterminée par le Libor, et dépendent de celui-ci pour déterminer leurs coûts de financement. Le taux du Libor a donc un impact important sur la rentabilité de ces instruments, d’où la tentation de le manipuler.

© Reuters / Lucas Jackson

Un autre exemple de conflit d’intérêts est celui des conseillers financiers qui, dans bien des cas, sont financièrement incités à orienter leurs clients dans un sens qui ne sert pas au mieux leurs intérêts. Or, lorsqu’un conseiller a un intérêt financier à promouvoir certains produits, il devient un simple vendeur.

incite les grandes banques universelles à introduire un effet de levier dans leur structure financière, au détriment de leurs activités commerciales traditionnelles. En période de conjoncture favorable, les contribuables apportent une garantie dont ils ne profitent guère, mais en période de crise, ils sont les premiers à payer. En un mot : gains privés, pertes publiques. Il est indispensable de mettre fin à l’aléa moral. Pour cela, il faut clairement séparer les activités commerciales des activités d’investissement des banques, afin d’éliminer une situation dans laquelle les contribuables apportent une garantie aux activités risquées et spéculatives. Une telle mesure de séparation pourrait renforcer la croissance économique et la compétitivité du secteur financier grâce à l’effet produit sur la taille et la complexité des banques. En effet, cette séparation réduirait la taille des banques et celle du secteur bancaire dans son ensemble, ce qui, selon une récente étude de la Banque des règlements internationaux (BRI), aurait un impact positif sur l’expansion économique. Dans tous les cas, les banques doivent être en capacité d’absorber leurs pertes, voire de faire faillite sans entraîner le reste de l’économie dans le marasme.

Les conseillers financiers sont incités à orienter leurs clients dans un sens qui ne sert pas au mieux leurs intérêts À l’échelon européen, un groupe d’experts de haut niveau conduit par Erkki Liikanen, le gouverneur de la Banque de Finlande, a conseillé à la Commission européenne de prendre les mesures nécessaires à la séparation des activités de crédit et de trading. Finance Watch soutient cette recommandation, même si nous considérons qu’elle est insuffisante et qu’elle représente le strict minimum par rapport aux réformes nécessaires. 84 L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

La résolution du problème des conflits d’intérêts suppose la mise en place d’une réglementation qui bloque ou neutralise les incitations perverses. Par ailleurs, au sein des établissements financiers, les salariés, les cadres, les dirigeants et l’entreprise elle-même doivent être tenus responsables de leurs actes. Depuis 2008, la confiance perdue – à juste titre – à l’égard des banques n’a pas été retrouvée. Aucune réforme de grande envergure n’a été entreprise, de nombreuses banques n’ayant rien changé à leurs pratiques. L’aléa moral et les conflits d’intérêt sont omniprésents. Toutefois, le problème n’est pas insoluble, il suffit de changer les règles du jeu. Un nouveau cadre régulant le secteur financier serait profitable à tous à long terme : les particuliers et les chefs d’entreprise opéreraient dans un environnement économique moins sujet aux crises, les banquiers pourraient retrouver la confiance du public et des investisseurs, et les régulateurs n’auraient pas à craindre de perdre le contrôle d’un secteur financier tentaculaire qui peut entraîner l’économie mondiale dans l’abîme. Références et liens recommandés www.finance-watch.org Cecchetti, S.G. et E. Kharroubi (2012), « Reassessing the Impact of Finance on Growth », Document de travail n° 381, BRI, Bâle. Liikanen, E. et al (2012), High-level Expert Group on Reforming the Structure of the EU Banking Sector, Commission européenne, Bruxelles.


Restaurer la confiance

Cette attention grandissante des médias et la technicité du sujet nourrissent l’idée que les règles d’imposition applicables aux activités transnationales sont viciées et que seuls les naïfs paient leurs impôts. Les entreprises multinationales (EMN) sont accusées d’échapper à l’impôt partout dans le monde, et en particulier dans les pays en développement où les recettes fiscales sont indispensables pour le développement à long terme. Rien d’étonnant à ce que les contribuables de plusieurs pays aient récemment manifesté leur colère.

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Lutter contre l’érosion fiscale

Pascal Saint-Amans Directeur, Centre de politique et d’administration fiscales de l’OCDE

Raffaele Russo Conseiller principal, Centre de politique et d’administration fiscales de l’OCDE

« Un nombre croissant d’entreprises américaines implantées à l’étranger a récemment eu recours à des montages artificiels établis entre société mère et filiale, concernant la tarification des prestations intragroupe, la cession des droits de licence de brevet, le transfert de la rémunération des administrateurs, (...) pour diminuer drastiquement, voire supprimer leur charge fiscale, dans leur pays d’origine comme à l’étranger. » Ces paroles ne manifestent pas une réaction aux nombreuses affaires d’évasion fiscale dont les médias se font actuellement l’écho ; elles ont été prononcées par le Président Kennedy en 1961. Pourtant, elles trouvent aujourd’hui une résonance particulière à l’heure où les litiges relatifs à la fiscalité internationale se multiplient et mettent en cause des enseignes très connues de la nouvelle économie mondiale, à la gestion horizontale et transparente. Les journaux regorgent d’articles sur le sujet, dont par exemple « The Great Corporate Tax Dodge » (Bloomberg), « But Nobody Pays That » (The New York Times), « Secrets of Tax Avoiders » (The Times) ou encore « Tax Gap » (The Guardian), qui témoignent de l’attention croissante des médias pour la fiscalité des entreprises. La société civile et les organisations non gouvernementales (ONG) montent au créneau, en abordant parfois des questions fiscales complexes de façon simpliste, et en mettant tous les maux sur le dos du principe fiscal de pleine concurrence (selon lequel les diverses entités d’un groupe multinational doivent, dans les transactions qu’elles réalisent entre elles, agir comme des entreprises indépendantes).

Certes, les chefs d’entreprise sont tenus par leurs actionnaires de maximiser leurs bénéfices, ce qui requiert de réduire – légalement – les impôts pesant sur l’entreprise. Ils jugent la plupart des accusations infondées, et soulignent que leurs multinationales subissent une double imposition des bénéfices générés par leurs activités internationales, les accords sur la répartition de la compétence fiscale entre les pays étant illusoire. Le débat relatif à l’érosion de la base d’imposition et au transfert de bénéfices a conquis une dimension politique en devenant un enjeu pour plusieurs pays membres et non membres de l’OCDE. Chaque pays est responsable de la conception de son système fiscal. Au cours de leur réunion de Los Cabos les 18 et 19 juin 2012, les dirigeants du G20 ont explicitement mentionné « la nécessité de prévenir l’érosion de l’assiette fiscale et le transfert de bénéfices » dans leur déclaration finale. Sous l’impulsion d’une déclaration conjointe de M. Osborne, le Chancelier de l’Échiquier britannique, et de M. Schäuble, le Ministre allemand des Finances, les ministres des Finances du G20 ont demandé à l’OCDE d’étudier cette question pour leur réunion de février 2013. Cette préoccupation est également partagée par le Président américain Obama, qui indique dans son Cadre pour la réforme de la fiscalité des entreprises que « d’après les données concrètes disponibles, le transfert de bénéfices opéré par les groupes multinationaux est un grave problème auquel il faut répondre en engageant une réforme fiscale ». L’OCDE répond aujourd’hui à cet appel. En effet, soutenir l’élaboration de règles favorisant un fonctionnement harmonieux des marchés mondiaux est l’un de nos principaux objectifs. Cela implique la mise en place d’un cadre d’action garantissant une juste répartition des droits d’imposition entre pays, basé sur le principe de pleine concurrence, la suppression de la double imposition, et l’interdiction de la double exonération involontaire, qu’elle résulte de stratégies agressives des contribuables ou des politiques fiscales instaurées par les États. L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

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Restaurer la confiance

Cet objectif est plus complexe qu’il n’y paraît. La première étape a consisté à réaliser une analyse approfondie du phénomène d’érosion de la base d’imposition et de transfert des bénéfices afin de cerner les problèmes et leurs causes. Depuis des années, l’OCDE promeut le dialogue et la coopération entre les gouvernements sur les questions fiscales. On peut citer le Modèle de Convention fiscale concernant le revenu et la fortune, qui constitue la base de négociation des 3 000 conventions fiscales bilatérales qui existent dans le monde ; les Principes applicables en matière de prix de transfert à l’intention des entreprises multinationales et des administrations fiscales, qui définissent la norme internationale de répartition des bénéfices entre différentes entités d’un groupe multinational ; plusieurs études réalisées sur la planification fiscale agressive, afin d’aider les pouvoirs publics à réagir plus rapidement aux risques fiscaux ; le Forum sur les pratiques fiscales dommageables, qui a fédéré le soutien en faveur d’une concurrence loyale et réduit les distorsions induites par la fiscalité (sur la quarantaine de régimes considérés comme potentiellement dommageables, tous ont été supprimés ou modifiés) ; enfin, les travaux consacrés aux politiques et statistiques fiscales, qui étudient les effets de la fiscalité sur l’investissement direct étranger ainsi que les modalités de mise en œuvre de réformes judicieuses portant sur la fiscalité des entreprises. L’OCDE a publié Érosion de la base d’imposition et transfert de bénéfices en février 2013. Ce rapport analyse les causes profondes de ce phénomène et identifie les six domaines dans lesquels les pressions sont les plus fortes : 1) les montages hybrides et les différences internationales de qualification, qui facilitent l’arbitrage fiscal ; 2) l’équilibre fiscal dans la détermination de la résidence-source, en particulier dans le contexte de l’économie numérique ; 3) les transactions financières intragroupe, qui permettent d’attribuer aux entités sises dans les pays à forte fiscalité un maximum de dettes ; 4) les prix de transfert, avec notamment la répartition artificielle de la propriété d’actifs entre différentes entités ; 5) l’efficacité des règles de lutte contre l’évasion fiscale, souvent atténuées par un lobbying intensif et les pressions concurrentielles ; 6) l’existence de régimes préférentiels. Le rapport a été discuté au G20 des 86 L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

ministres des finances de Moscou, qui ont vivement appuyé le travail accompli et appelé à l’élaboration d’un plan d’action exhaustif pour le G20 de juillet. Ce plan d’action comprendra des stratégies globales et coordonnées pour les pays concernés par l’érosion de la base fiscale, tout en maintenant un cadre économique sûr et prévisible pour les entreprises.

Les entreprises sont tenues par leurs actionnaires de maximiser leurs bénéfices, ce qui requiert de réduire – légalement – leurs impôts Il est temps de repenser la politique fiscale des entreprises, notamment sous l’angle international. Certaines règles ont été fondées sur le principe d’une imposition unique (un seul pays taxant, les autres y renonçant). Or, dans l’économie moderne mondialisée, cette hypothèse n’est pas toujours valable : les possibilités d’optimisation peuvent aboutir à aucune imposition des bénéfices, nulle part. Par ailleurs, le monde a changé. De nombreuses règles sont ancrées dans un environnement économique caractérisé par des actifs matériels, des usines et des équipements, et par un faible degré d’intégration économique internationale, alors que dans l’économie numérique d’aujourd’hui, les bénéfices sont souvent générés par des activités de prise de risque et par des actifs incorporels, comme les brevets et les marques. Les propos du Président Kennedy nous rappellent que ces problèmes ne sont pas nouveaux. Le projet relatif à l’érosion de la base d’imposition et au transfert de bénéfices vise à soutenir les pays dans leurs efforts pour concevoir des systèmes fiscaux équitables, efficaces et efficients. Forte de ses compétences dans de nombreux domaines, l’OCDE est en mesure de répondre pleinement aux attentes de tous ceux qui œuvrent à bâtir des politiques meilleures pour une vie meilleure. Lien et référence recommandés www.oecd.org/ctp/beps OCDE (2013), Érosion de la base d’imposition et transfert de bénéfices, Paris.


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Conviction à partager

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Et si la préparation d’un avenir énergétique durable était aussi liée à la découverte de nouvelles ressources pétrolières et gazières ?

L’énergie est notre avenir, économisons-la !

Les ressources pétrolières et gazières sont encore importantes, mais pour satisfaire une demande croissante et construire l’avenir, Total continue à faire des découvertes significatives, poursuit en permanence ses efforts pour accroître les réserves des champs de pétrole et de gaz en production et innove pour mobiliser et exploiter de nouvelles ressources d’énergies fossiles. Mais parce que le pétrole et le gaz sont précieux, il sera nécessaire de concentrer principalement leur usage là où il est le plus difficile à substituer : les transports et la pétrochimie.

www.total.com


Fabrique à idées

Restaurer la confiance : pour quoi faire ? La confiance est indispensable aux échanges économiques et sociaux. Or, un certain nombre de scandales ont créé un climat de suspicion, de la manipulation de taux d’intérêt aux ingrédients des plats cuisinés, en passant par l’érosion fiscale due aux pratiques des multinationales. À qui peut-on se fier ? Comment rétablir la confiance ?

« La confiance réduit les coûts de transaction ; elle facilite les échanges sociaux et favorise l’accumulation de capital social. Mais cela suppose une réelle fiabilité. Une fiabilité profonde et durable, dont dépendent notre bien-être et notre sécurité, et qui exigera sans doute que l’on consente à renforcer davantage les règles institutionnelles et les mécanismes de contrôle. » Roderick M. Kramer et Todd L. Pittinsky, Restoring Trust in Organizations and Leaders: Enduring Challenges and Emerging Answers, OUP, 2012

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« Moins d’un citoyen sur cinq pense que les chefs d’entreprise et les responsables politiques disent la vérité s’ils sont face à une réelle difficulté. Les hommes suscitent davantage de défiance que les institutions qu’ils gouvernent : à l’échelle mondiale, la confiance que l’on accorde aux entreprises excède de 32 points celle que l’on accorde aux chefs d’entreprise ; et la confiance envers l’administration excède 28 points celle accordée aux responsables politiques. » Baromètre de confiance Edelman 2013, www.edelman.com

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« Il existe une relation inverse entre la corruption et le niveau d’investissement et de croissance économique. Tout pays qui améliorerait son indice de corruption en le faisant passer de 6 à 8 par exemple (0 étant l’indice de corruption maximale, 10 celui de corruption minimale) verrait son taux d’investissement augmenter de 4 points de pourcentage, et cela serait bon pour l’emploi et la croissance économique. » Hector O. Boham et Sam Rockson Asamoah, Corruption and Fraud Audit Consortium, Ghana Ltd

« À mesure que la confiance envers les dirigeants s’est effritée, la confiance envers les pairs – “ les gens comme moi ” – a augmenté. La confiance se manifeste désormais de manière horizontale plutôt que selon un axe vertical. C’est une excellente nouvelle : un monde de confiance “ horizontale ” est susceptible de devenir un monde plus démocratique. Mais cela peut aussi devenir un monde plus dangereux. Dès lors que c’est la foule des internautes qui décide, c’est l’émotion qui règne, avec tous les aléas que cela implique. » Gillian Tett, “Davos take note: we don’t trust you”, Financial Times, 25 janvier 2013


Stop à la crise, place à la croissance inclusive : pourquoi les gouvernements doivent investir dans la confiance L’austérité, l’assainissement des finances publiques et la réforme du marché du travail dominent le débat public. Pourtant, nombreux sont les citoyens sceptiques quant à l’action de leurs dirigeants. Le Baromètre de confiance Edelman 2013 montre que la confiance envers les gouvernements ne dépasse pas 50 % dans 62 % des pays étudiés. Le fonctionnement d’une démocratie repose sur la confiance. La confiance rend légitime une action publique déterminée et en facilite l’acceptation par les parties prenantes. Sans confiance, la décision politique évite tout risque. En outre, l’effondrement de la confiance en politique peut affaiblir la cohésion sociale. Or, les réformes impliquent des choix difficiles et impopulaires, et la confiance des marchés est indispensable à la relance de la croissance. Le niveau de confiance fluctue. Cependant, la situation actuelle semble indiquer que la perte de confiance envers les gouvernements est plus profonde, plus durable et plus structurelle qu’auparavant, car elle dépasse largement la simple défiance à l’égard d’un dirigeant ou d’une institution en particulier. La solution passera notamment par une saine gestion économique : le niveau de confiance s’accroît quand les salaires augmentent et qu’il est plus facile de trouver un emploi. Le niveau de confiance repose en partie seulement sur la nature des politiques adoptées. L’élaboration et la mise en œuvre sont tout aussi importantes. Il faut aussi que les responsables publics respectent les grands principes et les normes générales de comportement.

« La régulation n’est pas le remède au déficit de confiance. Ce que la société attend des chefs d’entreprise et des responsables politiques, ce n’est pas tant qu’ils se conforment à des règles très précises, mais plutôt qu’ils respectent les grands principes et les normes générales de comportement. » PwC, Trust: the behavioural challenge, www.pwc.co.uk

L’intégrité et l’équité sont importantes. Il est crucial de pouvoir attendre d’un gouvernement qu’il prenne les bonnes décisions sans avoir à le contrôler. Le manque de confiance envers un gouvernement tient principalement à deux types de facteurs : la corruption ou la fraude et une action politique fondée sur des motivations biaisées. Les gouvernements doivent garantir la fiabilité, l’équité, la réactivité, l’inclusivité et l’intégrité dans les processus de prise de décision et de mise en œuvre. L’OCDE a adopté une stratégie de Nouvelles approches face aux défis économiques, qui consiste notamment à soutenir les efforts déployés par les pays pour restaurer la confiance. Les gouvernements pourraient utiliser les travaux de l’OCDE sur l’intégrité pour réduire le déficit de confiance (en luttant contre les abus d’influence et en favorisant l’équité des décisions grâce, par exemple, à un meilleur encadrement des activités de lobbying, des conflits d’intérêts et du financement de la vie politique). De même, nous travaillons de concert avec les décideurs publics afin d’améliorer l’ouverture et la participation. Restaurer la confiance est un bon investissement. Lorsqu’ils sont en confiance, les citoyens et les marchés parient sur le succès de la relance, mobilisant les ressources de l’investissement, de l’entrepreneuriat et de l’innovation et produisant ainsi, finalement, une croissance inclusive et durable. Andrew Davies et Paloma Baena Olabe, Direction de la gouvernance publique et du développement territorial, OCDE

« Le capital social est un baromètre essentiel de la confiance de l’opinion dans le système. Il faut du temps pour accumuler ce capital social. » Shin Yul, “Restoring trust key to progress in politics”, Korea Herald, 1er août 2012

Venez débattre sur www.oecd.org/forum2013

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DES POLITIQUES MEILLEURES POUR UNE VIE MEILLEURE

Panorama des statistiques de l’OCDE

Le Panorama des statistiques de l’OCDE, publication-phare annuelle de l’OCDE, présente un ensemble de variables-clés concernant tout l’éventail des sujets traités par l’OCDE. Chaque variable est présentée sur une double-page avec des définitions et aperçus des tendances récentes, des commentaires sur la comparabilité des données et des indications pour chercher des informations supplémentaires sur la page de gauche ; sur la page de droite se trouvent tableaux et graphiques présentant les données brutes. Dans certains cas, les tableaux et graphiques couvrent plus d’une page. Tous incluent des StatLinks, des liens URL vers les tableurs Excel® contenant les données sous-jacentes.

Pour consulter le Panorama des statistiques de l’OCDE en ligne, rendez-vous sur www.OECD-iLibrary.org/factbook Pour commander livres et versions numériques, rendez-vous sur la librairie en ligne et recherchez « Panorama » : www.oecd.org/librairie Pour télécharger la version iPhone, rendez-vous sur l’App Store. Versions Blackberry et autres smartphones disponibles sur www.oecd.org/publications/factbook


FOCUS PAYS

Focus pays OCDE et pays partenaires

92 Afrique du Sud 93 Allemagne 94 Australie 95 Autriche 96 Belgique 97 Brésil 98 Canada 99 Chili 100 Chine (République populaire de) 102 Corée 103 Danemark 104 Espagne 105 Estonie 106 États-Unis Fédération de Russie 107 108 Finlande 109 France 111 Grèce 112 Hongrie 113 Inde

114 Indonésie 115 Irlande 116 Islande 117 Israël 118 Italie 119 Japon 120 Luxembourg 121 Mexique 122 Norvège 124 Nouvelle-Zélande 125 Pays-Bas 126 Pologne 127 Portugal 129 République slovaque République tchèque 131 132 Royaume-Uni 133 Slovénie 134 Suède 135 Suisse 136 Turquie

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FOCUS PAYS

Afrique du Sud Chiffres clés

Président : Jabob Zuma

• La croissance du revenu disponible des ménages s’est accélérée pour atteindre 5,8 % en 2010. • L’inflation a été contenue, s’établissant à 5 % en 2011. • La situation sur le front du chômage ne s’est guère améliorée en dix ans : un quart de la population active était encore au chômage, et presque 59 % des demandeurs d’emploi étaient des chômeurs de longue durée. • Le taux d’emploi des femmes était de 34,6 %, celui des hommes, de 47,4 %, contre respectivement 56,7 % et 73 % dans la zone OCDE. • Le taux de diplômés de l’enseignement supérieur était d’environ 4 %, alors qu’il s’établissait à 30 % dans les pays de l’OCDE. • Près de 10 % des ménages ont accès à Internet. • L’espérance de vie a légèrement baissé et était de 52,1 ans en 2010.

Site Internet du Parlement : www.parliament.gov.za Capitale : Pretoria

ÉCONOMIE

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

310,6

524,0 2

PIB par habitant (US$)

6 897

10 498

Croissance annuelle du PIB réel (%)

2,7

2001

2011 3

Importations de biens et services (% PIB)

26,1

..

Exportations de biens et services (% PIB)

30,1

..

2,8

2

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

..

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %) 2,8

5,8

2

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

3,7 2

Balance budgétaire (% PIB)

-2,0

..

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

..

Dette publique (% PIB)

..

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

..

Balance des opérations courantes (% PIB)

0,3

..

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

..

Taux d'inflation annuelle : total (%)

5,7

5,0

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

..

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

11,41

8,52

Population (milliers)

45 390

50 133 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

3,5

3,9 2

Espérance de vie à la naissance (années)

53,8

52,1 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

5,3

5,0 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

3,8

4,8

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

4,8

Taux d'emploi : hommes (%)

50,7

47,4

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

..

Taux d'emploi : femmes (%)

38,1

34,6

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

..

..

1

2

Taux de chômage (% de la population active)

26,2

24,9

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

11,6

..

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

68,4

58,8

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

112,4

..

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

282

347

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

2 536

..

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population) ..

4,3

Ménages ayant accès à Internet (%)

9,8

..

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

2

2

1. Données de l’année 2009 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire

92

MONDIALISATION

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

..

Durée moyenne effective du travail (par an)

..

..

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) ..

..

Accidents de la route mortels (par million d'habitants) 253

..


FOCUS PAYS

Allemagne Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1961

• Le PIB par habitant s’est accru au cours de la dernière décennie pour atteindre 39 518 USD en 2011. • Le taux de chômage a diminué de deux points de pourcentage à 5,9 % durant la décennie, à contre-courant de la tendance observée dans la zone OCDE, où il est passé de 6,3 % à 8 %. • La proportion d’habitants de 65 ans ou plus était de 20,7 %, ce qui représente le deuxième plus fort taux des pays de l’OCDE, où cette proportion était en moyenne de 15 %. • La part des renouvelables dans les approvisionnements énergétiques de l’Allemagne a fortement augmenté depuis 2001, passant de 2,8 % à 11,3 %. • L’aide au développement s’est élevée à 0,4 % du RNB. • Le taux d’imposition global du travailleur moyen était équivalent à près de 50 % des coûts de main-d’œuvre, soit nettement plus que la moyenne OCDE d’environ 35 %.

Chancelier fédéral : Angela Merkel Ambassadeur auprès de l’OCDE : Hans-Juergen Heimsoeth Site Internet de la Délégation : www.paris-oecd.diplo.de Site Internet du Parlement : www.bundestag.de Capitale : Berlin

ÉCONOMIE

2001

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

2 199,1 3 231,8

Importations de biens et services (% PIB)

32,8

45,1

PIB par habitant (US$)

26 707 39 518

Exportations de biens et services (% PIB)

34,8

50,2

Croissance annuelle du PIB réel (%)

1,5

3,0

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,40

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %) 1,7

0,9

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

16,4 2

Balance budgétaire (% PIB)

-3,1

-1,0

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

9,0 2

Dette publique (% PIB)

60,2

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

1 407

Balance des opérations courantes (% PIB)

0,0

5,7

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

902

Taux d'inflation annuelle : total (%)

1,9

2,3

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

0,0

1,3

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

4,80

2,61

Population (milliers)

82 350 81 777 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

8,3

8,9 2

Espérance de vie à la naissance (années)

78,5

80,5 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

2,2

2,7 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

16,9

20,7

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

4,5

4

Taux d'emploi : hommes (%)

72,8

77,4

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,8

4

Taux d'emploi : femmes (%)

58,7

67,7

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

8,3

8,5

2

Taux de chômage (% de la population active)

7,9

5,9

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

2,8

11,3

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

50,4

48,0

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

346,7

307,2

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

15 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

843

762 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 453

1 413

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

62 557 77 098

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre)

51,9

49,8

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

26,6

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

83,3

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

2

Accidents de la route mortels (par million d'habitants) 85

44 2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

93


FOCUS PAYS

Australie Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1971

• Le PIB de l’Australie a progressé de plus de 65 % depuis dix ans. • Le pays comptait 22,3 millions d’habitants, dont 26,8 % nés à l’étranger. • Le taux de chômage a diminué au cours de la dernière décennie pour s’établir à 5,1 %, à contre-courant de la tendance observée dans la zone OCDE, où il est passé de 6,3 % à 8 %. • Le taux d’emploi des femmes était de 66,7 %, contre 78,7 % pour les hommes et 56,7 % en moyenne dans l’OCDE. • Le taux d’imposition global du travailleur moyen s’établissait à 26,7 % des coûts de main-d’œuvre, ce qui est inférieur à la moyenne OCDE de 35,2 %. • Les sources renouvelables représentaient 6,1 % des approvisionnements énergétiques de l’Australie, soit un taux équivalent à celui de 2001, contre 8,2 % dans la zone OCDE.

Premier ministre : Julia Gillard Ambassadeur auprès de l’OCDE : Chris Barrett Site Internet de la Délégation : www.france.embassy.gov.au/pari/OECD.html Site Internet du Parlement : www.aph.gov.au Capitale : Canberra

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

567,9

946,4

Importations de biens et services (% PIB)

20,6

..

PIB par habitant (US$)

29 077 40 790

Exportations de biens et services (% PIB)

20,6

..

Croissance annuelle du PIB réel (%)

3,9

1,8

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,35

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

3,5

..

Personnes nées à l’étranger (% population)

..

26,8 2

Balance budgétaire (% PIB)

-0,1

..

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

22,3 2

Dette publique (% PIB)

34,2

..

Stocks d’IDE sortants (Mld US$)

..

382

Balance des opérations courantes (% PIB)

-2,0

-2,3

Stocks d’IDE entrants (Mld US$)

..

555

Taux d’inflation annuelle : total (%)

4,4

3,4

Coûts unitaires, main d’oeuvre (croissance annuelle, %)

1,3

..

SOCIÉTÉ

Taux d’intérêt à long terme (%)

5,62

4,88

Population (milliers)

19 413

22 298 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

5,4

..

Espérance de vie à la naissance (années)

79,7

81,8 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

2,7

..

Dépenses publiques d’éducation (% PIB)

..

Dépenses privées d’éducation (% PIB)

..

2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

12,5

13,7

4,5

4

Taux d’emploi : hommes (%)

76,4

78,7

1,5

4

Taux d’emploi : femmes (%)

61,7

66,7

Taux d’emploi non salarié (% de l’emploi)

10,2

8,6

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Taux de chômage (% de la population active)

6,8

5,1

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

6,1

6,1

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

23,9

18,9

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

105,8

119,8

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible)

..

26 1

Émissions de CO2 : combustion d’énergie (Mtonnes)

351

383 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 737

1 693

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

..

..

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d’oeuvre)

27,6

26,7

Diplômés de l’enseignement supérieur (% population)

..

37,6

Accidents de la route mortels (par million d’habitants)

90

61 2

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

..

2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

94

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013


FOCUS PAYS

Autriche Adhésion à l’OCDE : 1961

Chiffres clés

Chancelier fédéral :

• Le PIB par habitant de l’Autriche est passé de 29 000 USD en 2001 à plus de 42 000 USD en 2011.

Werner Faymann

• La population totale était de 8,4 millions d’habitants, et 17,7 % avaient 65 ans ou plus, taux à rapprocher de la moyenne OCDE de 15 %.

Ambassadeur auprès de l’OCDE : Wolfgang Petritsch

• Le taux d’emploi des femmes s’élevait à 66,5 %, contre 59,9 % en 2001.

Site Internet de la Délégation : www.bundeskanzleramt.at/oecd

• Le taux de chômage était avec 4,1 % nettement inférieur à la moyenne OCDE de 8 %.

Site Internet du Parlement :

• Les renouvelables entraient pour 24,8 % dans les approvisionnements totaux en énergie, alors que la moyenne de la zone OCDE est de 8,2 %.

www.parlament.gv.at Capitale : Vienne

• L’aide au développement représentait 0,27 % du revenu national brut.

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

233,4

354,8

Importations de biens et services (% PIB)

45,9

54,0

PIB par habitant (US$)

29 025 42 132

Exportations de biens et services (% PIB)

48,1

57,3

Croissance annuelle du PIB réel (%)

0,9

2,7

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,27

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

-0,5

-0,2

Personnes nées à l’étranger (% population)

..

16,7 2

Balance budgétaire (% PIB)

-0,2

-2,6

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

1,4 2

Dette publique (% PIB)

71,7

..

Stocks d’IDE sortants (Mld US$)

..

196

Balance des opérations courantes (% PIB)

-0,8

1,9

Stocks d’IDE entrants (Mld US$)

..

165

Taux d’inflation annuelle : total (%)

2,7

3,32

Coûts unitaires, main d’oeuvre (croissance annuelle, %)

0,6

0,7

SOCIÉTÉ

Taux d’intérêt à long terme (%)

5,08

3,32

Population (milliers)

8 042

8 390 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

7,6

8,4 2

Espérance de vie à la naissance (années)

78,6

80,7 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

2,5

2,6 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

15,5

17,7

Dépenses publiques d’éducation (% PIB)

..

5,7

4

Taux d’emploi : hommes (%)

76,6

77,8

Dépenses privées d’éducation (% PIB)

..

0,2

4

Taux d’emploi : femmes (%)

59,9

66,5

Taux d’emploi non salarié (% de l’emploi)

12,1

11,3

2

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Taux de chômage (% de la population active)

3,6

4,1

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

22,1

24,8

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

23,3

25,9

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

30,2

32,6

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible)

..

91

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

66

69 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 714

1 600

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

5 266

8 184

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d’oeuvre)

46,9

48,4

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

19,3

Accidents de la route mortels (par million d’habitants)

119

66 2

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

75,4

2

2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

95


FOCUS PAYS

Belgique Adhésion à l’OCDE : 1961

Chiffres clés

Premier ministre : Elio Di Rupo

• Le PIB par habitant a progressé d’un peu plus de 10 000 USD entre 2001 et 2011 pour s’établir à 38 872 USD.

Ambassadeur auprès

• La dette publique s’est élevée à 102,4 % du PIB en 2011, chiffre en recul par rapport aux 111,9 % enregistrés en 2001.

de l’OCDE : Yves Haesendonck

• Le taux de chômage était de 7,2 %, et 48,3 % des demandeurs d’emploi étaient des chômeurs de longue durée.

Sites Internet du Parlement : www.lachambre.be; www.senate.be

• Le taux d’emploi des femmes a augmenté, passant de 50,7 % en 2001 à 56,7 % en 2011.

Capitale : Bruxelles

• Le taux d’imposition global du travailleur moyen s’est élevé à 55,5 % des coûts de main-d’œuvre, contre 35,2 % en moyenne dans l’OCDE. • Les sources renouvelables contribuaient à hauteur de 4,8 % aux approvisionnements totaux en énergie de la Belgique, la moyenne de l’OCDE étant de 8,2 %.

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

293,3

426,7

Importations de biens et services (% PIB)

74,2

83,1

PIB par habitant (US$)

28 524 38 872

Exportations de biens et services (% PIB)

77,8

84,3

Croissance annuelle du PIB réel (%)

0,8

1,9

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,53

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

3,1

-1,3

Personnes nées à l’étranger (% population)

..

14,4 2

Balance budgétaire (% PIB)

0,4

-3,9

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

18,3 2

Dette publique (% PIB)

111,9

102,4

Stocks d’IDE sortants (Mld US$)

..

970

Balance des opérations courantes (% PIB)

3,4

-1,1

Stocks d’IDE entrants (Mld US$)

..

999

Taux d’inflation annuelle : total (%)

2,5

3,5

Coûts unitaires, main d’oeuvre (croissance annuelle, %)

3,7

2,3

SOCIÉTÉ

Taux d’intérêt à long terme (%)

5,06

4,18

Population (milliers)

10 287 10 896 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

6,3

8,0 2

Espérance de vie à la naissance (années)

78,0

80,3 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

2,0

2,6 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

16,9

17,4

Dépenses publiques d’éducation (% PIB)

..

6,4

4

Taux d’emploi : hommes (%)

68,5

67,1

Dépenses privées d’éducation (% PIB)

..

0,3

4

Taux d’emploi : femmes (%)

50,7

56,7

Taux d’emploi non salarié (% de l’emploi)

12,7

10,5

2

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Taux de chômage (% de la population active)

6,6

7,2

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

1,2

4,8

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

51,7

48,3

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

58,4

55,9

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible)

..

61

Émissions de CO2 : combustion d’énergie (Mtonnes)

119

106 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 577

1 577

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

6 497

7 109

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d’oeuvre)

56,7

55,5

Diplômés de l’enseignement supérieur (% population)

..

35,0

Accidents de la route mortels (par million d’habitants)

144

76 2

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

76,5

2

2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

96

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013


FOCUS PAYS

Brésil Président : Dilma Rousseff

Chiffres clés

Site Internet du Parlement :

• La population totale s’est accrue de près de 20 millions de personnes entre 2001 et 2010.

www.camara.gov.br

• En 2011, les 65 ans et plus représentaient environ 7 % de la population et l’espérance de vie était de 73 ans.

Capitale : Brasilia

• Le chômage s’établissait à 6 %, un taux nettement inférieur aux 11,2 % enregistrés en 2001 et moins élevé que la moyenne OCDE de 8 %. • Les dépenses de santé représentaient au total 9 % du PIB en 2010, et la proportion des dépenses privées était légèrement supérieure à celle des dépenses publiques. • La part des ménages ayant accès à Internet approche désormais 38 %, ce qui reste malgré tout nettement inférieur à la moyenne OCDE de quasiment 75 %.

ÉCONOMIE

2001

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

1 278,3 2 172,1 2

Importations de biens et services (% PIB)

..

..

PIB par habitant (US$)

7 354

11 239

Exportations de biens et services (% PIB)

..

..

Croissance annuelle du PIB réel (%)

1,3

7,5

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

..

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

..

..

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

0,4 2

Balance budgétaire (% PIB)

..

..

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

..

Dette publique (% PIB)

..

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

203

Balance des opérations courantes (% PIB)

-4,2

..

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

670

Taux d'inflation annuelle : total (%)

6,8

6,6

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

..

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

..

..

Population (milliers)

173 808 193 253 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

3,1

4,2 2

Espérance de vie à la naissance (années)

70,5

73,2 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

4,2

4,8 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

5,6

7,0

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

5,5

Taux d'emploi : hommes (%)

78,2

..

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

..

Taux d'emploi : femmes (%)

51,3

..

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

..

..

2

1

2

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Taux de chômage (% de la population active)

11,2

6,0

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

37,3

..

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

..

..

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

190,7

..

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible)

..

..

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

309

388

Durée moyenne effective du travail (par an)

..

..

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

..

..

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre)

..

..

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

10,9

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

..

..

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

37,8

2

2

1. Données de l’année 2009 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

97


FOCUS PAYS

Canada Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1961

• Le PIB par habitant était de 40 440 USD, en hausse de plus de 11 000 USD par rapport à 2001. • La dette publique était légèrement plus élevée que dix ans auparavant, à 106,3 % du PIB. • Les 65 ans et plus représentaient 14,4 % de la population en 2011, contre 15 % en moyenne dans la zone OCDE. • Le chômage s’établissait à 7,5 %, taux en progression par rapport à 2001 (7,2 %) mais inférieur à la moyenne de l’OCDE (8 %). • Le taux d’emploi des femmes était de 68,9 %, contre 75 % pour les hommes et 56,7 % en moyenne dans l’OCDE. • La part des sources renouvelables dans les approvisionnements énergétiques du Canada était de 18 %, ce qui est supérieur à la moyenne OCDE de 8,2 %. • L’aide au développement s’est élevée à 0,31 % du RNB.

Premier ministre : Stephen Harper Ambassadeur auprès de l’OCDE : Judith A. LaRocque Site Internet de la Délégation : www.canadainternational.gc.ca/oecd-ocde Site Internet du Parlement : www.parl.gc.ca Capitale : Ottawa

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

909,8

1 394,5

Importations de biens et services (% PIB)

37,8

..

PIB par habitant (US$)

29 332 40 440

Exportations de biens et services (% PIB)

43,5

..

Croissance annuelle du PIB réel (%)

1,8

2,5

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,31

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %) 2,8

3,5

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

21,3 2

Balance budgétaire (% PIB)

0,7

..

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

27,3 2

Dette publique (% PIB)

105,5

106,3

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

670

Balance des opérations courantes (% PIB)

2,3

-2,8

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

595

Taux d'inflation annuelle : total (%)

2,5

2,9

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

2,3

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

5,48

2,79

Population (milliers)

31 019 34 109 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

6,5

8,1 2

Espérance de vie à la naissance (années)

79,3

..

Dépenses privées de santé (% PIB)

2,8

3,3

2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

12,6

14,4

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

4,8

4

Taux d'emploi : hommes (%)

75,7

75,0

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

1,3

Taux d'emploi : femmes (%)

65,9

68,9

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

8,4

8,0

2

4

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Taux de chômage (% de la population active)

7,2

7,5

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

15,9

18,0

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

9,5

13,5

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

247,9

256,1

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

23 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

526

537 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 768

1 702

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

21 215

21 708

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre)

32,0

30,8

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

50,6

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

90

65 2

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

..

2

2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

98

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013


FOCUS PAYS

Chili Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 2010

• Le PIB par habitant est passé de 10 004 USD en 2001 à 17 312 USD en 2011, ce qui représente la moitié environ de la moyenne OCDE.

Président : Sebastián Piñera Ambassadeur auprès

• Le chômage a été ramené de 9,9 % à 7,1 % en dix ans, à contre-courant de la tendance observée dans la zone OCDE, où le taux est passé de 6,3 % à 8 %.

de l’OCDE : Raul Saez Site Internet de la Délégation : www.chileabroad.gov.cl/ocde

• Le taux d’emploi des femmes était d’à peine 49,1 %, contre 73,6 % pour les hommes et 56,7 % en moyenne dans l’OCDE.

Site Internet du Parlement :

• Le taux d’imposition global du travailleur moyen s’établissait à 7 % des coûts de main-d’œuvre, nettement en dessous de la moyenne OCDE (35,2 %).

www.congreso.cl Capitale : Santiago

• Les renouvelables entraient à hauteur de 21,4 % dans les approvisionnements en énergie du Chili, contre 8,2 % dans l’OCDE.

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

155,8

298,9

Importations de biens et services (% PIB)

30,9

34,7

PIB par habitant (US$)

10 004 17 312

Exportations de biens et services (% PIB)

32,3

38,1

Croissance annuelle du PIB réel (%)

3,3

6,0

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

..

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %) 3,2

5,9

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

1,9 2

Balance budgétaire (% PIB)

..

..

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

..

Dette publique (% PIB)

..

18,1

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

56

Balance des opérations courantes (% PIB)

..

-5,2

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

145

Taux d'inflation annuelle : total (%)

3,6

3,3

2

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %) ..

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

..

6,03

Population (milliers)

15 572 17 094 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

3,6

3,8 2

Espérance de vie à la naissance (années)

76,8

79,0 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

3,1

4,1 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

7,3

9,3

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

4,3

4

Taux d'emploi : hommes (%)

71,2

73,6

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

2,6

4

Taux d'emploi : femmes (%)

34,5

49,1

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

24,7

26,0

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Taux de chômage (% de la population active)

9,9

7,1

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

26,4

21,4

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

..

..

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

24,7

32,4

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

34 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

50

70 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

2 242

2 047

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

..

..

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre)

7,0

7,0

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

26,8

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

100

..

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

..

2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

99


FOCUS PAYS

Chine (République populaire de) Président : Xi Jinping

Chiffres clés

Site Internet du Parlement :

• Sur les 1,34 milliard d’habitants, 8,4 % étaient âgés de 65 ans ou plus, contre 7,1 % en 2001.

www.npc.gov.cn

• Les émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie ont plus que doublé entre 2001 et 2010, passant de 3 403 millions de tonnes à 7 428 millions de tonnes.

Capitale : Beijing

• Les dépenses de R-D ont accusé une forte hausse pour dépasser les 160 milliards USD en 2010. • Quelque 31 % des ménages ont accès à Internet, contre environ 75 % dans la zone OCDE. • L’espérance de vie dépasse 73 ans. • Les dépenses publiques de santé ont augmenté pour atteindre 2,7 % du PIB en 2010.

ÉCONOMIE

2001

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

2011 2

MONDIALISATION

2001

2011 2

3 337,5 10 085,7 1

Importations de biens et services (% PIB)

20,5

26,0

PIB par habitant (US$)

2 615

7 519

Exportations de biens et services (% PIB)

22,6

28,6

Croissance annuelle du PIB réel (%)

8,3

10,3

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

..

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

..

..

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

0,1 1

Balance budgétaire (% PIB)

..

..

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

..

Dette publique (% PIB)

..

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

364

Balance des opérations courantes (% PIB)

..

..

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

1 804

Taux d'inflation annuelle : total (%)

0,7

5,4

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

..

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

..

..

Population (milliers)

1 277 904 1 341 335 1

Dépenses publiques de santé (% PIB)

1,6

2,7 1

Espérance de vie à la naissance (années)

71,5

73,3 1

Dépenses privées de santé (% PIB)

3,0

2,4 1

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

7,1

8,4

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

..

Taux d'emploi : hommes (%)

..

..

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

..

Taux d'emploi : femmes (%)

..

..

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

..

..

1

1

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Taux de chômage (% de la population active)

..

..

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

19,2

..

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

..

..

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

1 202,1 ..

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

..

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

3 403

Durée moyenne effective du travail (par an)

..

..

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

34 673 161 552

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) ..

..

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

4,6

Accidents de la route mortels (par million d'habitants) ..

50 1

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

30,9

1. Données de l’année 2010 2. Sauf indication contraire

100 L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

7 428

1

1 1


DES POLITIQUES MEILLEURES POUR UNE VIE MEILLEURE

Science, technologie et industrie : Perspectives de l’OCDE 2012

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FOCUS PAYS

Corée Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1996

• Le PIB a quasiment doublé en dix ans entre 2001 et 2011.

Président : Park Geun-hye

• La dette publique s’élevait à 36 % du PIB.

Ambassadeur auprès de l’OCDE :

• Les dépenses publiques de santé en pourcentage du PIB ont augmenté, passant de 2,8 % à environ 4,1 % en 2010.

Hur Kyung-Wook

• Le chômage s’établissait à 3,4 %, contre 4 % en 2001.

Site Internet de la Délégation :

• Le taux d’emploi des femmes était de 53,1 % et celui des hommes, de 74,5 %, contre respectivement 56,7 % et 73 % dans l’OCDE dans son ensemble.

http://oecd.mofat.go.kr

• Le revenu disponible des ménages a progressé de plus de 4 %, ce qui constitue l’une des plus fortes hausses enregistrées dans les pays de l’OCDE.

Site Internet du Parlement : www.assembly.go.kr

• Les renouvelables ont représenté 0,7 % des approvisionnements en énergie de la Corée, contre 0,4 % en 2001, alors que la moyenne OCDE s’élève à 8,2 %.

Capitale : Séoul

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

859,6

1 506,0

Importations de biens et services (% PIB)

33,5

54,1

PIB par habitant (US$)

18 151

30 254

Exportations de biens et services (% PIB)

35,7

56,2

Croissance annuelle du PIB réel (%)

4,0

3,6

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,12

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %) 0,9

4,1

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

..

Balance budgétaire (% PIB)

4,3

..

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

68,1 2

Dette publique (% PIB)

..

36,0

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

161

Balance des opérations courantes (% PIB)

1,7

2,4

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

136

Taux d'inflation annuelle : total (%)

4,1

4,0

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %) 5,5

2,5

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

6,86

4,20

Population (milliers)

47 357

49 410 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

2,8

4,1 2

Espérance de vie à la naissance (années)

76,4

80,7 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

2,3

3,0 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

7,6

11,4

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

4,9

Taux d'emploi : hommes (%)

73,5

74,5

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

3,1

Taux d'emploi : femmes (%)

50,9

53,1

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

37,6

26,4

2

4 4

Taux de chômage (% de la population active)

4,0

3,4

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

0,4

0,7

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

2,3

0,4

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

191,0

257,6

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

19 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

452

563 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

..

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

22 641 49 394

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population) ..

39,7

Ménages ayant accès à Internet (%)

97,2

..

2

2

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) 16,4

20,3

Accidents de la route mortels (par million d'habitants) 171

114 2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

102

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

2 499


FOCUS PAYS

Danemark Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1961

• Le PIB par habitant du Danemark a gagné plus de 11 000 USD en dix ans pour dépasser 40 000 USD. • La dette publique représentait 61,8 % du PIB. • Sur les plus de 5,5 millions d’habitants, 16,8 % étaient âgés de 65 ans ou plus en 2011. • Le chômage a progressé à 7,6 %, contre 4,5 % en 2001. • Le taux d’emploi des femmes était de 70,4 %, contre 56,7 % en moyenne dans l’OCDE, et celui des hommes, de 75,9 %. • Les énergies renouvelables représentaient 23,4 % des approvisionnements énergétiques danois, alors que la moyenne de l’OCDE est de 8,2 %. • L’aide au développement était équivalente à 0,86 % du RNB, ce qui est mieux que l’objectif de 0,7 % défini par les Nations Unies. • Les dépenses publiques de santé ont atteint 9,5 % du PIB en 2010, ce qui est le plus fort taux de l’OCDE.

Premier ministre : Helle Thorning-Schmidt Ambassadeur auprès de l’OCDE : Poul Erik Dam Kristensen Site Internet de la Délégation : www.oecddelegationen.um.dk Site Internet du Parlement : www.ft.dk Capitale : Copenhague

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

157,7

227,9

Importations de biens et services (% PIB)

40,6

48,4

PIB par habitant (US$)

29 432 40 929

Exportations de biens et services (% PIB)

47,2

53,8

Croissance annuelle du PIB réel (%)

0,7

0,8

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,86

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

3,7

3,8

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

9,6 2

Balance budgétaire (% PIB)

1,2

-1,9

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

19,6 2

Dette publique (% PIB)

..

61,8

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

242

Balance des opérations courantes (% PIB)

2,5

6,5

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

146

Taux d'inflation annuelle : total (%)

2,4

2,8

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

4,2

0,5

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

5,09

2,73

Population (milliers)

5 359

5 548 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

7,7

9,5 2

Espérance de vie à la naissance (années)

77,0

79,3 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

1,4

1,7 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

14,8

16,8

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

7,5

Taux d'emploi : hommes (%)

80,2

75,9

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,3

Taux d'emploi : femmes (%)

71,4

70,4

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

4,9

5,3

2

4 4

Taux de chômage (% de la population active)

4,5

7,6

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

10,3

23,4

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

22,2

24,4

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

19,2

17,5

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

21

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

52

47 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 522

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

4 063

5 471

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

33,3

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

90,1

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

2

1 587

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) 43,3

38,4

Accidents de la route mortels (par million d'habitants) 80

46 2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

103


FOCUS PAYS

Espagne Adhésion à l’OCDE : 1961

Chiffres clés

Prime Minster :

• Le PIB par habitant s’élevait à 32 197 USD en 2011, chiffre en forte hausse par rapport à 2001.

Mariano Rajoy Brey

• Le déficit des administrations publiques est passé d’un niveau assez modeste de 0,5 % du PIB à près de 9 %, et la dette publique en pourcentage du PIB a progressé de 13 points au cours de la décennie considérée.

Ambassadeur auprès de l’OCDE : Ricardo Díez-Hochleitner Site Internet de la Délégation :

• En 2011, le taux de chômage était avec 21,6 % deux fois plus élevé qu’en 2001.

www.maec.es/subwebs/representaciones/OCDE

• La part de la population née à l’étranger était de 14,9 %.

Site Internet du Parlement :

• Après avoir diminué de plus de moitié depuis 2001, la mortalité routière s’établit à 54 morts pour un million d’habitants, soit moins que la moyenne OCDE de 70 morts.

www.congreso.es Capitale : Madrid

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

919,4

1 485,1

Importations de biens et services (% PIB)

31,1

31,1

PIB par habitant (US$)

22 578 32 197

Exportations de biens et services (% PIB)

28,5

30,3

Croissance annuelle du PIB réel (%)

3,7

0,7

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,29

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

3,1

-4,6

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

14,9 2

Balance budgétaire (% PIB)

-0,5

-8,6

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

29,9 2

Dette publique (% PIB)

62,0

75,1

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

640

Balance des opérations courantes (% PIB)

-3,9

-3,5

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

634

Taux d'inflation annuelle : total (%)

3,6

3,2

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

3,0

-1,9

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

5,12

5,44

Population (milliers)

40 720

46 071 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

5,2

7,1 2

Espérance de vie à la naissance (années)

79,7

82,2 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

2,1

2,5 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

16,9

17,6

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

4,9

4

Taux d'emploi : hommes (%)

73,8

64,1

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,7

4

Taux d'emploi : femmes (%)

43,8

52,8

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

16,2

12,3

2

Taux de chômage (% de la population active)

10,5

21,6

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

6,5

11,4

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

36,9

41,6

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

125,0

125,9

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

22 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

286

268 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 736

1 690

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

9 607

17 240

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre)

38,9

39,9

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

30,7

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

63,9

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

2

Accidents de la route mortels (par million d'habitants) 135

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

104

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

54 2


FOCUS PAYS

Estonie Adhésion à l’OCDE : 2010

Chiffres clés

Premier ministre :

• Le PIB de l’Estonie a plus que doublé en dix ans pour atteindre 29,4 milliards USD en 2011.

Andrus Ansip

• Le nombre d’habitants a diminué, passant d’un peu moins de 1,37 million en 2001 à 1,34 million.

Ambassadeur auprès de l’OCDE : Marten Kokk

• Le taux de chômage s’élevait à 12,5 %, contre 8 % en moyenne dans l’OCDE.

Site Internet de la Délégation :

• Le taux d’emploi des femmes était de 62,7 % et celui des hommes de 67,8 %, contre 56,7 % et 73 % respectivement dans l’OCDE dans son ensemble.

www.oecd.vm.ee Site Internet du Parlement :

• Les renouvelables entraient pour 13,7 % dans les approvisionnements en énergie de l’Estonie, alors que ce taux est de 8,2 % en moyenne dans l’OCDE.

www.riigikogu.ee Capitale : Tallinn

• La proportion de diplômés de l’enseignement supérieur s’établissait à 35,3 %, plus que la moyenne de l’OCDE de 30,7 %.

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

14,6

29,4

Importations de biens et services (% PIB)

82,3

87,8

PIB par habitant (US$)

10 691 21 938

Exportations de biens et services (% PIB)

79,8

92,7

Croissance annuelle du PIB réel (%)

6,3

7,6

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

..

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %) 5,9

-2,7

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

16,6 2

Balance budgétaire (% PIB)

-0,1

1,0

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

..

Dette publique (% PIB)

8,9

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

5

Balance des opérations courantes (% PIB)

-5,2

1,9

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

17

Taux d'inflation annuelle : total (%)

5,7

5,0

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

3,7

1,2

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

..

..

Population (milliers)

1 364

1 340 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

3,8

5,0 2

Espérance de vie à la naissance (années)

70,4

75,6 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

1,0

1,3 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

15,3

16,9

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

5,9

4

Taux d'emploi : hommes (%)

65,8

67,8

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,4

4

Taux d'emploi : femmes (%)

57,3

62,7

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

5,5

..

2

Taux de chômage (% de la population active)

12,6

12,5

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

11,0

13,7

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

48,3

56,8

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

4,9

5,5

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

21 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

15

18 2

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

117

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population) Ménages ayant accès à Internet (%)

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 978

1 924

362

2

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre)

41,0

40,1

..

35,3

2

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

149

58 2

..

70,8

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

105


FOCUS PAYS

États-Unis Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1961

• Le PIB des États-Unis était supérieur à 15 000 milliards USD en 2011, ce qui représente plus du tiers de celui de la zone OCDE à parité de pouvoir d’achat. • Le PIB par habitant s’est accru de plus de 12 000 USD entre 2001 et 2011 pour s’établir à 48 043 USD. • La dette publique représentait 103,5 % du PIB, contre 55 % en 2001. • Le taux de diplômés de l’enseignement supérieur était de 41,7 % en 2010, alors que la moyenne OCDE s’élevait à 30,7 %. • Le chômage a presque doublé depuis 2001 pour atteindre 9 %, ce qui est supérieur à la moyenne de l’OCDE (8 %). Près d’un tiers des demandeurs d’emploi étaient des chômeurs de longue durée, contre seulement 6,1 % en 2001. • Le taux d’emploi des femmes était de 62 % et celui des hommes, de 71,4 %, chiffres à rapprocher des moyennes OCDE respectives de 56,7 % et de 73 %. • Les renouvelables entraient pour 6,1 % dans les approvisionnements totaux en énergie, alors que la moyenne OCDE est de 8,2 %.

Président : Barack Obama Ambassadeur auprès de l’OCDE : Jeri Guthrie-Corn (Chargée d’affaires a.i.) Site Internet de la Délégation : http://usoecd.usmission.gov Sites Internet du Parlement : www.house.gov ; www.senate.gov Capitale : Washington, DC

ÉCONOMIE

2001

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

10 233,9 15 011,0

Importations de biens et services (% PIB)

13,7

17,8

PIB par habitant (US$)

35 866 48 043

Exportations de biens et services (% PIB)

10,0

14,0

Croissance annuelle du PIB réel (%)

1,1

1,7

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,20

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

2,5

2,2

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

13,1 2

Balance budgétaire (% PIB)

-0,5

..

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

6,4 2

Dette publique (% PIB)

55,0

103,5

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

4 682

Balance des opérations courantes (% PIB)

-3,9

-3,1

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

2 909

Taux d'inflation annuelle : total (%)

2,8

3,2

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

1,9

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

5,02

2,79

Population (milliers)

284 969 309 330 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

6,3

8,5 2

Espérance de vie à la naissance (années)

76,8

78,7 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

8,0

9,1 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

12,4

13,3

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

5,3

4

Taux d'emploi : hommes (%)

79,4

71,4

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

2,1

4

Taux d'emploi : femmes (%)

67,1

62,0

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

6,1

..

2

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Taux de chômage (% de la population active)

4,7

9,0

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

4,0

6,1

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

6,1

31,3

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

2 230,8 2 202,7

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible)

..

31 1

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 814

1 787

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes) 5 678

5 369 2

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

306 683 ..

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

41,7

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

..

2

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) 30,3

29,5

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

106 2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

106 L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

148


FOCUS PAYS

Fédération de Russie Chiffres clés

Président : Vladimir Poutine

• Le PIB à parité de pouvoir d’achat de la Russie a presque triplé durant la dernière décennie pour atteindre 3 015,7 milliards USD. • L’inflation a baissé, passant de plus de 21 % en 2001 à 8,4 % en 2011. • Le taux de diplômés de l’enseignement supérieur est de 54 %, ce qui est beaucoup plus élevé que la moyenne OCDE d’environ 30 %. • Le taux d’emploi des femmes était de 63,8 % et celui des hommes, de 72,2 %, contre respectivement 56,7 % et 73 % dans la zone OCDE. • Le nombre moyen d’heures travaillées s’est établi à 1 981 par an, ce qui est supérieur à la moyenne OCDE de 1 776. • Avec 186 morts pour un million d’habitants, le taux de mortalité routière reste élevé et représente plus du double de la moyenne OCDE (70 morts).

Site Internet du Parlement : www.duma.gov.ru Capitale : Moscou

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

1 073,2 3 015,7

Importations de biens et services (% PIB)

24,2

22,3

PIB par habitant (US$)

7 336

19 833

Exportations de biens et services (% PIB)

36,9

31,1

Croissance annuelle du PIB réel (%)

5,1

4,3

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

..

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

..

..

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

8,7 2

Balance budgétaire (% PIB)

..

..

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

25,5 2

Dette publique (% PIB)

..

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

362

Balance des opérations courantes (% PIB)

..

5,3

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

457

Taux d'inflation annuelle : total (%)

21,5

8,4

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

..

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

19,38

8,06

Population (milliers)

146 162

142 958 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

3,3

3,2 2

Espérance de vie à la naissance (années)

65,7

69,0 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

2,3

1,9 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

12,7

12,8

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

4,7

1

Taux d'emploi : hommes (%)

67,0

72,2

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,8

1

Taux d'emploi : femmes (%)

59,0

63,8

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

..

..

2

Taux de chômage (% de la population active)

9,0

6,6

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

3,0

..

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

39,2

32,8

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

626,0

..

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

1 508

1 581

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

15 602 23 394

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

54,0

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

46,0

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

2

2

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

..

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 981

1 980

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) ..

..

Accidents de la route mortels (par million d'habitants) 213

186 2

1. Données de l’année 2009 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

107


FOCUS PAYS

Finlande Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1969

• Le PIB par habitant de la Finlande s’est accru de plus de 11 000 USD au cours de la dernière décennie pour dépasser 37 600 USD. • La population était supérieure à 5,3 millions d’habitants, et la proportion de personnes de 65 ans ou plus était de 17,8 %, contre 15,1 % en 2001. • Le taux d’imposition global du travailleur moyen a diminué durant la dernière décennie, passant de près de 46,4 % à 42,7 %, alors que la moyenne de l’OCDE est de 35,2 %. • Le taux d’emploi des femmes était de 67,5 %, celui des hommes, de 70,9 %. • Les sources renouvelables contribuaient à hauteur de 26,4 % aux approvisionnements en énergie, contre 8,2 % en moyenne dans l’OCDE. • L’aide au développement représentait 0,52 % du revenu national brut, ce qui est supérieur à la moyenne des pays membres du Comité d’aide au développement de l’OCDE (0,31 %). • 84,2 % des ménages avaient accès à Internet, une proportion plus élevée que la moyenne OCDE de 75 %.

Président : Sauli Niinistö Ambassadeur auprès de l’OCDE : Antti Kuosmanen Site Internet de la Délégation : www.finlandoecd.org Site Internet du Parlement : www.parliament.fi Capitale : Helsinki

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

137,6

202,8

Importations de biens et services (% PIB)

32,1

41,4

PIB par habitant (US$)

26 531 37 642

Exportations de biens et services (% PIB)

41,5

40,7

Croissance annuelle du PIB réel (%)

2,3

2,7

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,52

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

3,2

2,5

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

3,7 2

Balance budgétaire (% PIB)

5,1

-0,9

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

5,8 2

Dette publique (% PIB)

50,1

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

139

Balance des opérations courantes (% PIB)

8,4

-1,3

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

83

Taux d'inflation annuelle : total (%)

2,6

3,4

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

3,5

2,4

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

5,04

3,01

Population (milliers)

5 188

5 363 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

5,3

6,6 2

Espérance de vie à la naissance (années)

78,1

80,2 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

2,1

2,3 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

15,1

17,8

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

6,3

4

Taux d'emploi : hommes (%)

71,2

70,9

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,1

4

Taux d'emploi : femmes (%)

65,4

67,5

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

8,9

8,8

2

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Taux de chômage (% de la population active)

9,1

7,8

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

22,6

26,4

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

26,2

22,6

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

33,1

34,3

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

81

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

60

63 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 684

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

4 799

6 553

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

38,1

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

84,2

2

2

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) 46,4

42,7

Accidents de la route mortels (par million d'habitants) 83

51 2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

108 L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

1 733


FOCUS PAYS

France Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1961

• En 2011 , le PIB par habitant s’élevait à 35 133 USD, chiffre proche de la moyenne de l’OCDE. • Le taux de chômage était de 9,7 %, contre 8 % dans la zone OCDE. Les chômeurs de longue durée représentaient environ 41 % des demandeurs d’emploi. • Le taux d’imposition global du travailleur moyen était équivalent à près de 50 % des coûts de main-d’œuvre, soit un niveau supérieur de 15 points de pourcentage à la moyenne de l’OCDE. • Les sources renouvelables entraient pour 7,3 % dans les approvisionnements totaux en énergie de la France, alors que cette proportion est en moyenne de 8,2 % dans la zone OCDE. • L’aide au développement représentait 0,46 % du RNB, ce qui est supérieur à la moyenne des pays membres du Comité d’aide au développement de l’OCDE (0,31 %). • Les dépenses publiques de santé – 9 % du PIB en 2010 – étaient parmi les plus élevées des pays de l’OCDE.

Président : François Hollande Ambassadeur auprès de l’OCDE : Pascale Andreani Site Internet de la Délégation : www.delegfrance-ocde.org Site Internet du Parlement : www.parlement.fr Capitale : Paris

ÉCONOMIE

2001

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

1 627,6 2 289,8

Importations de biens et services (% PIB)

27,2

29,8

PIB par habitant (US$)

26 611 35 133

Exportations de biens et services (% PIB)

28,4

27,0

Croissance annuelle du PIB réel (%)

1,8

1,7

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,46

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

3,1

0,9

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

12,6 2

Balance budgétaire (% PIB)

-1,7

-5,2

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

11,9 2

Dette publique (% PIB)

67,2

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

1 581

Balance des opérations courantes (% PIB)

1,8

-2,0

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

953

Taux d'inflation annuelle : total (%)

1,6

2,1

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

2,3

1,5

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

4,94

3,32

Population (milliers)

59 476 62 959 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

8,1

9,0 2

Espérance de vie à la naissance (années)

79,2

81,3 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

2,1

2,7 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

16,2

17,2

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

5,8

4

Taux d'emploi : hommes (%)

69,8

68,1

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,5

4

Taux d'emploi : femmes (%)

55,7

59,7

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

7,1

..

2

Taux de chômage (% de la population active)

8,2

9,7

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

6,4

7,3

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

36,8

41,4

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

260,3

251,4

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

12 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

384

358 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 514

1 476

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

38 479 43 214

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre)

49,8

49,4

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

29,0

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

130

64 2

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

75,9

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

109


DES POLITIQUES MEILLEURES POUR UNE VIE MEILLEURE

Modèle de Convention fiscale concernant le revenu et la fortune 2010

Commandez la version française (à paraître) sur www.oecd.org/librairie


FOCUS PAYS

Grèce Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1961

• Le PIB par habitant de la Grèce a fortement progressé au cours de la dernière décennie pour atteindre près de 27 000 USD en 2011, mais il est resté inférieur à la moyenne OCDE, qui est d’environ 35 000 USD. • La dette publique s’élevait à 99,5 % du PIB. • La proportion de la population âgée de 65 ans ou plus était de 19,2 %, contre 15 % en moyenne dans l’OCDE. • Le taux de chômage s’est envolé, atteignant 17,7 % contre 8 % en moyenne dans l’OCDE, bien que le chômage de longue durée ait légèrement diminué. • Le taux d’emploi des femmes est passé de 41,2 % à 45,1 % en dix ans, mais reste bien inférieur aux 56,7 % enregistrés dans l’OCDE dans son ensemble. • La part des sources renouvelables dans les approvisionnements en énergie de la Grèce s’est élevée à 7,2 %, alors qu’elle était de 4,7 % en 2001.

Premier ministre : Antónis Samarás Ambassadeur auprès de l’OCDE : Konstantina Birmpili Site Internet du Parlement : www.hellenicparliament.gr Capitale : Athènes

ÉCONOMIE

2001

2011 1

MONDIALISATION

2001

2011 1

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

216,2

304,6

Importations de biens et services (% PIB)

38,4

31,5

PIB par habitant (US$)

19 744 26 934

Exportations de biens et services (% PIB)

24,9

24,0

Croissance annuelle du PIB réel (%)

4,2

-6,9

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,11

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

4,1

-10,3

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

8,7 3

Balance budgétaire (% PIB)

-4,5

-9,2

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

..

Dette publique (% PIB)

118,1

99,5

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

43

Balance des opérations courantes (% PIB)

-7,2

-9,8

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

28

Taux d'inflation annuelle : total (%)

3,4

3,3

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

-0,1

-4,1

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

5,30

15,75

Population (milliers)

10 950 11 308 3

Dépenses publiques de santé (% PIB)

5,4

6,1 3

Espérance de vie à la naissance (années)

78,5

80,6 3

Dépenses privées de santé (% PIB)

3,5

4,2 3

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

17,0

19,2

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

..

Taux d'emploi : hommes (%)

70,9

65,9

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

..

Taux d'emploi : femmes (%)

41,2

45,1

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

36,1

31,7

3

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Taux de chômage (% de la population active)

10,7

17,7

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

4,7

7,2

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

52,8

49,6

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

28,0

26,5

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

18 2

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

90

84 3

Durée moyenne effective du travail (par an)

2 131

2 032

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

1 356

..

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre)

34,7

..

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

24,6

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

178

111 3

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

50,2

3

1. Sauf indication contraire 2. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 3. Données de l’année 2010

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

111


FOCUS PAYS

Hongrie Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1996

• Le PIB par habitant était de 21 547 USD en 2011, ce qui représente un accroissement de plus de 8 000 USD par rapport à 2001. • 16,8 % des 10 millions d’habitants avaient 65 ans ou plus. • Le taux de chômage a atteint 10,9 %, alors qu’il était de 5,7 % en 2001. Près de la moitié des demandeurs d’emploi étaient des chômeurs de longue durée. • Le taux d’imposition global du travailleur moyen s’établissait à 49,4 % des coûts de main-d’œuvre, contre 35,2 % en moyenne dans l’OCDE. • Plus de 65 % des ménages avaient accès à Internet, ce qui est inférieur à la moyenne OCDE de 75 %. • À peine plus de 20 % des habitants étaient diplômés de l’enseignement supérieur en 2010.

Premier ministre : Viktor Orbán Ambassadeur auprès de l’OCDE : István Mikola Site Internet de la Délégation : http://oecd.kormany.hu Site Internet du Parlement : www.parlament.hu/angol/angol.htm Capitale : Budapest

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

136,4

214,9

Importations de biens et services (% PIB)

73,0

85,1

PIB par habitant (US$)

13 394 21 547

Exportations de biens et services (% PIB)

72,0

92,5

Croissance annuelle du PIB réel (%)

3,7

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

..

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

1,9 2

1,6

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %) 5,2

-4,0

Balance budgétaire (% PIB)

-4,1

4,2

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

..

Dette publique (% PIB)

59,7

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

24

Balance des opérations courantes (% PIB)

-6,1

1,3

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

84

Taux d'inflation annuelle : total (%)

9,1

3,9

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

11,1

3,5

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

7,95

7,64

Population (milliers)

10 188 10 000 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

5,0

5,0 2

Espérance de vie à la naissance (années)

72,3

74,3 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

2,2

2,7 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

15,2

16,8

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

4,8

Taux d'emploi : hommes (%)

63,0

61,2

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

..

Taux d'emploi : femmes (%)

49,8

50,6

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

10,2

8,5

2

4

Taux de chômage (% de la population active)

5,7

10,9

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

3,4

7,8

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

46,5

49,1

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

25,6

25,1

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

10 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

56

49 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 997

1 980

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

1 348

1 967

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre)

55,8

49,4

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

20,1

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

122

74 2

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

65,2

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

112

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013


FOCUS PAYS

Inde Chiffres clés

Premier ministre : Dr Manmohan Singh

• La croissance du PIB s’est envolée, mais les émissions de CO2 ont fortement augmenté depuis 2001.

Site Internet du Parlement :

• Le pays comptait plus de 1,2 milliard d’habitants en 2010, dont à peine 5 % étaient âgés de 65 ans ou plus. L’espérance de vie a progressé pour s’établir à 65 ans.

www.parliamentofindia.nic.in Capitale : New Dehli

• Les dépenses publiques de santé ont légèrement augmenté depuis 2001, tandis que les dépenses privées ont accusé une baisse équivalente à 0,6 % du PIB. • À 8,9 %, l’inflation est plus élevée qu’il y a dix ans et que la moyenne OCDE de 2,9 %. • Seuls 6 % des ménages ont accès à Internet, ce qui constitue le plus faible taux des BRIICS.

ÉCONOMIE

2001

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

1 681,0 4 060,4 2

Importations de biens et services (% PIB)

..

..

PIB par habitant (US$)

1 585

3 339

Exportations de biens et services (% PIB)

..

..

Croissance annuelle du PIB réel (%)

3,9

10,4

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

..

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

..

..

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

0,4 2

Balance budgétaire (% PIB)

..

..

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

..

Dette publique (% PIB)

..

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

111

Balance des opérations courantes (% PIB)

0,3

..

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

202

Taux d'inflation annuelle : total (%)

3,8

8,9

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

..

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

..

..

Population (milliers)

1 071 374 1 224 614 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

1,1

1,2 2

Espérance de vie à la naissance (années)

62,0

65,2 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

3,5

2,9 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

4,3

5,0

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

3,5

Taux d'emploi : hommes (%)

..

..

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

..

Taux d'emploi : femmes (%)

..

..

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

..

..

2

2

1

Taux de chômage (% de la population active)

..

..

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

33,9

..

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

..

..

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

464,5

..

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

..

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

984

1 626

Durée moyenne effective du travail (par an)

..

..

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

..

..

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre)

..

..

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

..

Accidents de la route mortels (par million d'habitants) 80

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

6,0

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

110 2

1. Données de l’année 2009 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

113


FOCUS PAYS

Indonésie Chiffres clés

Président :

• Le pays comptait près de 240 millions d’habitants en 2011, et 5,6 % avaient 65 ans ou plus.

Susilo Bambang Yudhoyono Site Internet du Parlement : www.dpr.go.id

• Les personnes nées à l’étranger représentent à peine 0,1 % de la population.

Capitale : Jakarta

• Le taux de chômage était de 6,7 %, contre 8 % en moyenne dans l’OCDE. • Les dépenses publiques de santé ont légèrement progressé, tandis que le niveau des dépenses privées est similaire à celui de 2001. • L’inflation s’est établie à 5,4 %, soit un taux inférieur de plus de moitié à celui enregistré dix ans auparavant. • Seuls 7 % des ménages ont accès à Internet en Indonésie, alors qu’ils sont en moyenne 75 % dans les pays de l’OCDE.

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

530,7

1 029,9 2

Importations de biens et services (% PIB)

30,8

..

PIB par habitant (US$)

2 552

4 394

Exportations de biens et services (% PIB)

39,0

..

Croissance annuelle du PIB réel (%)

3,6

6,1

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

..

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

..

..

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

0,1 2

Balance budgétaire (% PIB)

..

..

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

..

Dette publique (% PIB)

..

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

..

Balance des opérations courantes (% PIB)

4,3

0,3

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

..

Taux d'inflation annuelle : total (%)

11,5

5,4

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

..

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

..

..

Population (milliers)

216 204

239 871 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

1,0

1,3 2

Espérance de vie à la naissance (années)

66,0

69,0 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

1,3

1,3 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

4,7

5,6

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

3,0

1

Taux d'emploi : hommes (%)

..

..

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,6

1

Taux d'emploi : femmes (%)

..

..

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

..

..

Taux de chômage (% de la population active)

8,1

6,7

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

38,3

..

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

..

..

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

159,4

..

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

..

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

291

411

Durée moyenne effective du travail (par an)

..

..

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

..

..

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) ..

..

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

4,5

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

..

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

7,0

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

1. Données de l’année 2009 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire

114

2

2

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

2

2

..


FOCUS PAYS

Irlande Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1961

• Alors qu’elle était de 4,8 % en 2001, la croissance économique en volume s’est élevée à seulement 0,7 % en 2011. • Le PIB par habitant était de l’ordre de 40 500 USD en 2010, soit un niveau plus élevé que la moyenne OCDE de 35 000 USD. • Le taux de chômage a plus que triplé durant la dernière décennie, passant de 3,9 % à 14,4 %, et le chômage de longue durée représente plus de 59 % du total. • Le taux d’imposition global du travailleur moyen s’établissait à 26,8 % des coûts de main-d’œuvre, ce qui est inférieur à la moyenne OCDE de 35,2 %. • Les renouvelables entraient pour 5,9 % dans les approvisionnements totaux en énergie de l’Irlande, alors que la moyenne de la zone OCDE est de 8,2 %. • L’aide au développement s’élevait à 0,52 % du RNB, un taux supérieur à la moyenne des pays du CAD-OCDE (0,31 %) et inférieur à celui recommandé par les Nations Unies (0,7 %).

Premier ministre (Taoiseach) : Enda Kenny Ambassadeur auprès de l’OCDE : Michael Forbes Site Internet du Parlement : www.oireachtas.ie Capitale : Dublin

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

118,9

186,4

Importations de biens et services (% PIB)

83,7

..

PIB par habitant (US$)

30 776 40 478

Exportations de biens et services (% PIB)

99,1

..

Croissance annuelle du PIB réel (%)

4,8

0,7

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,52

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

..

-2,2

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

15,5 2

Balance budgétaire (% PIB)

0,9

-13,0

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

16,3 2

Dette publique (% PIB)

37,4

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

314

Balance des opérations courantes (% PIB)

-0,6

1,1

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

252

Taux d'inflation annuelle : total (%)

4,9

2,6

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

5,1

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

5,02

9,58

Population (milliers)

3 866

4 474 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

5,1

6,4 2

Espérance de vie à la naissance (années)

77,2

81,0 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

1,6

2,8 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

11,2

12,1

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

6,0

4

Taux d'emploi : hommes (%)

76,7

63,3

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,4

4

Taux d'emploi : femmes (%)

54,6

56,0

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

8,0

7,5

2

2

Taux de chômage (% de la population active)

3,9

14,4

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

1,6

5,9

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

33,1

59,4

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

14,5

13,5

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

13 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

43

39 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 543

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

1 449

2 844

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

37,3

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

78,1

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

2

1 713

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) 25,9

26,8

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

47 2

107

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

115


FOCUS PAYS

Islande Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1961

• Le PIB par habitant s’est accru de près de 6 000 USD, à 36 084 USD, entre 2001 et 2011. • La croissance économique s’est établie à 3,1 % en termes réels en 2011. • Avec 77,3 %, l’Islande affiche le plus fort taux d’emploi des femmes de l’OCDE. Le taux d’emploi des hommes (80,8 %) figure également parmi les plus élevés. • Le taux de chômage a atteint 7,1 % en 2011 et se rapproche de la moyenne OCDE de 8 %. • La part des sources renouvelables dans les approvisionnements énergétiques a atteint 84,3 %, contre 75,6 % en 2001 et 8,2 % en moyenne dans l’OCDE, ce qui place l’Islande au premier rang des pays de l’OCDE. • Plus de 92 % des ménages ont accès à Internet, soit l’un des plus forts taux de l’OCDE.

Premier ministre : Jóhanna Sigurdardóttir Ambassadeur auprès de l’OCDE : Berglind Ásgeirsdóttir Site Internet de la Délégation : www.iceland.is/fr Site Internet du Parlement : www.althingi.is Capitale : Reykjavik

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

8,7

11,5

Importations de biens et services (% PIB)

39,9

50,2

PIB par habitant (US$)

30 438 36 084

Exportations de biens et services (% PIB)

38,8

58,4

Croissance annuelle du PIB réel (%)

3,9

3,1

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

..

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

..

..

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

7,9 2

Balance budgétaire (% PIB)

-0,7

-4,4

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

..

Dette publique (% PIB)

..

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

11

Balance des opérations courantes (% PIB)

-4,6

-6,9

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

13

Taux d'inflation annuelle : total (%)

6,4

4,0

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

6,4

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

10,36

5,98

Population (milliers)

285

318 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

7,6

7,5 2

Espérance de vie à la naissance (années)

80,2

81,5 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

1,8

1,8 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

11,6

12,5

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

7,3

4

Taux d'emploi : hommes (%)

88,0

80,8

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,7

4

Taux d'emploi : femmes (%)

81,1

77,3

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

9,8

..

Taux de chômage (% de la population active)

..

7,1

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

75,6

84,3

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

12,5

27,8

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

3,2

5,7

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

16 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

2

22

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 847

1 732

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

258

..

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre)

29,3

34,0

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

32,5

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

84

25 2

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

92,6

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

116

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013


FOCUS PAYS

Israël Adhésion à l’OCDE : 2010

Chiffres clés

Premier ministre :

• Le PIB s’est accru de plus de 65 milliards USD au cours de la décennie, atteignant 216,3 milliards USD.

Benjamin Netanyahu

• Plus de 31 % de la population est née à l’étranger.

Ambassadeur auprès de

• Le taux de chômage s’élevait à 5,6 %, contre 8 % en moyenne dans l’OCDE.

l’OCDE : Nimrod Barkan

• Le taux d’emploi des femmes a progressé de 50,7 % en 2001 à 57,5 %, chiffre proche de la moyenne des pays de l’OCDE.

Site Internet du Parlement : www.knesset.gov.il

• Le taux de diplômés de l’enseignement supérieur dépasse 45 %, ce qui est plus élevé que la moyenne OCDE de 30,7 %.

Capitale : Jérusalem

• Le taux d’imposition global du travailleur moyen a diminué durant la dernière décennie, passant de 29,5 % à 19,8 % des coûts de main-d’œuvre.

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

151,0

216,3

Importations de biens et services (% PIB)

35,5

37,8

PIB par habitant (US$)

23 400 26 531

Exportations de biens et services (% PIB)

32,9

37,3

Croissance annuelle du PIB réel (%)

-0,2

4,8

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

..

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

..

..

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

31,2 2

Balance budgétaire (% PIB)

-6,3

..

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

..

Dette publique (% PIB)

96,8

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

72

Balance des opérations courantes (% PIB)

-1,5

0,5

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

67

Taux d'inflation annuelle : total (%)

1,1

3,5

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

3,9

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

..

4,98

Population (milliers)

6 439

7 624 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

5,0

..

Espérance de vie à la naissance (années)

79,3

81,7 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

2,9

..

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

9,8

10,0

5,8

4

Taux d'emploi : hommes (%)

60,8

64,3

1,3

4

Taux d'emploi : femmes (%)

50,7

57,5

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

8,5

8,3

Taux de chômage (% de la population active)

9,3

5,6

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

3,3

4,6

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

11,8

20,2

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

19,2

24,3

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

30 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

56

68 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 890

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

6 628

8 719

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

45,6

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

..

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

2

..

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) 29,5

19,8

Accidents de la route mortels (par million d'habitants) 87

47 2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

117


FOCUS PAYS

Italie Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1962

• Le PIB par habitant s’est accru de près de 6 000 USD entre 2001 et 2011 pour atteindre 32 939 USD. • Le revenu disponible des ménages a diminué de près de 1 % en 2010. • La proportion de personnes âgées de 65 ans ou plus était de 20,8 % en 2011, soit l’un des plus forts taux de la zone OCDE, dont la moyenne s’établit à 15 %. • La dernière décennie a vu une légère décrue du chômage de 9 % à 8,4 %, alors que la moyenne OCDE passait de 6,3 % à 8 %. • Le taux d’imposition global du travailleur moyen s’établit à 47,6 % des coûts de main-d’œuvre, ce qui est plus élevé que la moyenne OCDE de 35,2 %. • La part des sources renouvelables dans les approvisionnements énergétiques de l’Italie a augmenté, passant de 6 % en 2001 à 11,7 %. • L’aide au développement a atteint 0,19 % du revenu national brut, un taux bien inférieur à la moyenne des pays du CAD-OCDE (0,31 %).

Premier ministre : Mario Monti Ambassadeur auprès de l’OCDE : Carlo Maria Oliva Site Internet de la Délégation : www.rappocse.esteri.it Site Internet du Parlement : www.parlamento.it Capitale : Rome

ÉCONOMIE

2001

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

1 554,1 2 001,0

Importations de biens et services (% PIB)

25,5

30,2

PIB par habitant (US$)

27 276 32 939

Exportations de biens et services (% PIB)

26,9

28,8

Croissance annuelle du PIB réel (%)

1,9

0,4

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,19

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

3,0

-0,9

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

8,8 2

Balance budgétaire (% PIB)

-3,2

-3,8

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

40,5 2

Dette publique (% PIB)

120,1

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

512

Balance des opérations courantes (% PIB)

-0,1

-3,2

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

333

Taux d'inflation annuelle : total (%)

2,8

2,8

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

3,0

0,6

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

5,19

5,42

Population (milliers)

56 977

60 483 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

6,1

7,4 2

Espérance de vie à la naissance (années)

80,1

..

Dépenses privées de santé (% PIB)

2,1

1,9

2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

18,6

20,8

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

4,5

4

Taux d'emploi : hommes (%)

68,7

67,5

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,4

4

Taux d'emploi : femmes (%)

41,1

46,5

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

21,6

18,2

2

Taux de chômage (% de la population active)

9,0

8,4

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

6,0

11,7

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

63,4

51,9

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

172,1

165,1

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

27 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

429

398 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 774

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

17 376 20 606

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

14,8

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

61,6

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

2

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) 46,6

47,6

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

68 2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

118

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

1 843

117


FOCUS PAYS

Japon Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1964

• Le PIB réel s’est contracté de 0,7 % en 2011, alors qu’il avait crû de 0,4 % en 2001. • L’inflation est restée négative, à -0,3 % par an. • Le taux de chômage s’est élevé à 4,6 %, ce qui est légèrement moins qu’il y a dix ans et bien inférieur à la moyenne OCDE de 8 %. • Le taux d’emploi des femmes était supérieur à 60 % et celui des hommes était de 80 %, contre respectivement 56,7 % et 73 % dans l’OCDE dans son ensemble. • Les 65 ans ou plus représentaient plus de 23 % des 128 millions d’habitants du pays, la plus forte proportion de tous les pays de l’OCDE. • Les sources renouvelables entraient pour 3,4 % dans les approvisionnements énergétiques du Japon, contre 8,2 % en moyenne dans la zone OCDE.

Premier ministre : Shinz˘o Abe Ambassadeur auprès de l’OCDE : Motohide Yoshikawa Site Internet de la Délégation : www.oecd.emb-japan.go.jp/home.english.files/home.english.htm Sites Internet du Parlement : www.shugiin.go.jp/index.nsf/html/index_e.htm ; www.sangiin.go.jp/eng/index.htm Capitale : Tokyo

ÉCONOMIE

2001

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

3 382,5 4 385,6

Importations de biens et services (% PIB)

9,8

..

PIB par habitant (US$)

26 567 33 785

Exportations de biens et services (% PIB)

10,4

..

Croissance annuelle du PIB réel (%)

0,4

-0,7

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,18

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

-2,1

2,5

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

..

Balance budgétaire (% PIB)

-6,0

-8,9

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

34,6 2

Dette publique (% PIB)

151,4

210,2 2

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

963

Balance des opérations courantes (% PIB)

2,1

2,0

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

226

Taux d'inflation annuelle : total (%)

-0,8

-0,3

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

-1,3

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

1,32

1,10

Population (milliers)

127 291

128 057 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

6,4

..

Espérance de vie à la naissance (années)

81,5

83,0 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

1,5

..

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

18,0

23,3

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

3,6

Taux d'emploi : hommes (%)

80,5

80,2

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

1,7

Taux d'emploi : femmes (%)

57,0

60,3

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

17,2

10,9

2

2

4 4

Taux de chômage (% de la population active)

5,0

4,6

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

3,1

3,4

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

26,6

39,4

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

510,8

458,1

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

24 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

1 170

1 143 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 728

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

113 086 128 581

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

44,8

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

..

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

2

1 809

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) 24,9

30,8

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

45 2

89

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

119


FOCUS PAYS

Luxembourg Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1961

• Entre 2001 et 2011, le PIB à parité de pouvoir d’achat a presque doublé, mais la croissance réelle a ralenti, passant de 2,5 % à 1,6 %.

Premier ministre : Jean-Claude Juncker

• L’aide au développement luxembourgeoise a représenté près de 1 % du revenu national brut en 2011, ce qui est l’un des taux les plus élevés de l’OCDE et bien supérieur à l’objectif des Nations Unies de 0,7 %.

Ambassadeur auprès de l’OCDE : Paul Dühr Site Internet de la délégation :

• Plus de 40 % des habitants sont nés à l’étranger.

http://paris.mae.lu

• Le taux d’emploi des femmes était de 56,9 %, chiffre comparable à la moyenne OCDE de 56,7 %, tandis que celui des hommes était d’un peu plus de 72 %, ce qui est également très proche de la moyenne OCDE de 73 %.

Site Internet du parlement : www.chd.lu Capitale : Luxembourg

• Plus de 90 % des ménages ont accès à Internet, contre 75 % en moyenne dans l’OCDE.

ÉCONOMIE

2001

2011 1

MONDIALISATION

2001

2011 1

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

23,8

46,5

Importations de biens et services (% PIB)

129,0

135,2

PIB par habitant (US$)

53 923 89 801

Exportations de biens et services (% PIB)

146,6

164,7

Croissance annuelle du PIB réel (%)

2,5

1,6

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,99

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

..

..

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

42,4 3

Balance budgétaire (% PIB)

6,1

-0,6

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

..

Dette publique (% PIB)

..

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

194

Balance des opérations courantes (% PIB)

8,8

7,7

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

142

Taux d'inflation annuelle : total (%)

2,7

3,4

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

5,7

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

4,86

2,92

Population (milliers)

442

507 3

Dépenses publiques de santé (% PIB)

6,2

..

Espérance de vie à la naissance (années)

77,9

80,7 3

Dépenses privées de santé (% PIB)

1,2

..

Population âgée de 65 ans et plus (% population) 13,9

14,7

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

..

Taux d'emploi : hommes (%)

74,9

72,1

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

..

Taux d'emploi : femmes (%)

50,8

56,9

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

6,1

..

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Taux de chômage (% de la population active)

1,9

4,9

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

1,1

3,1

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

28,4

28,8

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

3,5

4,2

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

11 2

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

9

11 3

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 601

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

..

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population) Ménages ayant accès à Internet (%)

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

1 667

569

3

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) 35,7

36,0

..

35,5

3

Accidents de la route mortels (par million d'habitants) 159

63 3

..

90,6

1. Sauf indication contraire 2. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 3. Données de l’année 2010

120


FOCUS PAYS

Mexique Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1994

• Le PIB à parité de pouvoir d’achat s’est envolé entre 2001 et 2011, passant de 1 009,2 milliards USD à 1 746,7 milliards USD, et cette forte croissance s’est poursuivie en 2011, avec un taux de 3,9 % contre 1,8 % en moyenne dans l’OCDE. • À peine plus de 6 % de la population mexicaine ont 65 ans ou plus, alors que cette proportion atteint 15 % en moyenne dans l’OCDE. • Les Mexicains ont travaillé 2 250 heures en 2011, contre 1 776 heures en moyenne dans l’OCDE, et se classent en tête des pays de l’OCDE sur cet indicateur. • Le taux d’emploi des femmes était de 43,4 % et celui des hommes, de presque 78 %, chiffres à rapprocher des moyennes OCDE respectives d’environ 56,7 % et de 73 %. • Les sources renouvelables représentent 9,3 % des approvisionnements énergétiques mexicains, ce qui est supérieur à la moyenne OCDE de 8,2 %.

Président : Enrique Peña Nieto Ambassadeur auprès de l’OCDE : Agustín García-López Loaeza Site Internet de la Délégation : mision.sre.gob.mx/ocde Sites Internet du Parlement : www.senado.gob.mx ; www.diputados.gob.mx Capitale : Mexico

ÉCONOMIE

2001

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

MONDIALISATION

2001

2011 3

1 009,2 1 746,7

Importations de biens et services (% PIB)

27,1

..

PIB par habitant (US$)

10 134 15 195

Exportations de biens et services (% PIB)

25,1

..

Croissance annuelle du PIB réel (%)

0,0

3,9

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

..

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

..

4,1

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

0,9 2

Balance budgétaire (% PIB)

..

..

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

54,4 2

Dette publique (% PIB)

31,2

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

112

Balance des opérations courantes (% PIB)

-2,6

-0,8

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

302

Taux d'inflation annuelle : total (%)

6,4

3,4

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

10,6

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

..

..

Population (milliers)

99 716

108 396 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

2,4

2,9 2

Espérance de vie à la naissance (années)

74,2

75,5 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

3,0

3,3 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

4,8

6,1

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

5,0

Taux d'emploi : hommes (%)

82,3

77,8

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

1,2

Taux d'emploi : femmes (%)

39,0

43,4

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

35,6

34,8

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2011 3

2

4 4

2

Taux de chômage (% de la population active)

2,8

5,2

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

10,9

9,3

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

1,0

2,0

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

146,1

187,0

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

33 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

350

417 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

2 250

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

4 239

..

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) 13,1

16,2

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

17,4

Accidents de la route mortels (par million d'habitants) 52

43 2

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

23,3

2

2 285

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

121


FOCUS PAYS

Norvège Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1961

• Le PIB par habitant était de 61 870 USD en 2011, ce qui classait la Norvège au deuxième rang des pays de l’OCDE derrière le Luxembourg. • Le solde financier des administrations publiques était excédentaire à hauteur d’environ 13 % du PIB en 2011, en raison des recettes de la production pétrolière offshore. • Le chômage était de 3,3 %, cependant que le taux d’emploi des femmes était avec 73,4 % à peine inférieur à celui des hommes, mais supérieur aux taux d’emploi moyens des hommes et des femmes dans l’OCDE (respectivement 73 % et 56,7 %). • Les sources renouvelables représentaient 40,1 % des approvisionnements énergétiques en 2011, soit moins qu’en 2001 (42,9 %) mais toujours beaucoup plus que la moyenne OCDE (8,2 %). • L’aide au développement représentait 1 % du revenu national brut en 2011, ce qui est l’un des taux les plus élevés de l’OCDE et bien supérieur à l’objectif de 0,7 % défini par les Nations Unies.

Premier ministre : Jens Stoltenberg Ambassadeur auprès de l’OCDE : Tore Eriksen Site Internet de la Délégation : www.norway-oecd.org Site Internet du Parlement : www.stortinget.no Capitale : Oslo

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

167,4

306,4

Importations de biens et services (% PIB)

28,8

28,3

PIB par habitant (US$)

37 085 61 870

Exportations de biens et services (% PIB)

45,8

42,1

Croissance annuelle du PIB réel (%)

2,0

1,4

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

1,00

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

0,0

3,5

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

10,0 2

Balance budgétaire (% PIB)

13,3

13,7

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

5,1 2

Dette publique (% PIB)

31,8

33,8

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

..

Balance des opérations courantes (% PIB)

16,1

..

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

..

Taux d'inflation annuelle : total (%)

3,0

1,3

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

4,3

4,6

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

6,24

3,14

Population (milliers)

4 514

4 889 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

7,4

8,1 2

Espérance de vie à la naissance (années)

78,9

81,2 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

1,4

1,4 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

15,0

15,2

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

6,1

Taux d'emploi : hommes (%)

81,0

77,2

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

..

Taux d'emploi : femmes (%)

73,8

73,4

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

4,7

4,1

2

4

Taux de chômage (% de la population active)

3,4

3,3

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

42,9

40,1

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

5,5

11,6

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

26,8

29,9

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible)

..

31

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

35

39 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 429

1 426

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

3 009

4 024

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

37,3

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

92,2

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

2

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) 39,2

37,5

Accidents de la route mortels (par million d'habitants) 61

43 2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

122

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013



FOCUS PAYS

Nouvelle-Zélande Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1973

• Durant la décennie considérée, le PIB s’est accru de plus de 50 % à parité de pouvoir d’achat, pour s’établir à 133,5 milliards USD en 2011. • Le taux de chômage s’est élevé à 6,5 %, contre 8 % en moyenne dans l’OCDE. • Les dépenses de soins de santé ont représenté plus de 10 % du PIB en 2010 et étaient en majeure partie publiques. • Avec 40,7 % de diplômés de l’enseignement supérieur, le pays affichait un taux plus élevé que la moyenne OCDE de 30,7 %. • Le taux d’emploi des femmes atteignait 67,2 %, contre 56,7 % en moyenne dans l’OCDE. • Les renouvelables ont représenté plus de 40 % des approvisionnements en énergie en 2011, ce qui est bien supérieur à la moyenne OCDE de 8,2 %. • Le taux d’imposition du travailleur moyen s’établissait à environ 16 % des coûts de main-d’œuvre en 2011, moins de la moitié de la moyenne OCDE.

Premier ministre : John Key Ambassadeur auprès de l’OCDE : Rosemary Banks Site Internet de la Délégation : www.nzembassy.com/france Site Internet du Parlement : www.parliament.govt.nz Capitale : Wellington

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

85,9

133,5

Importations de biens et services (% PIB)

32,3

..

PIB par habitant (US$)

22 017 29 711

Exportations de biens et services (% PIB)

34,6

..

Croissance annuelle du PIB réel (%)

3,5

0,3

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,28

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

3,7

..

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

23,2 2

Balance budgétaire (% PIB)

-6,0

-7,5

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

25,4 2

Dette publique (% PIB)

151,4

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

19

Balance des opérations courantes (% PIB)

2,1

2,0

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

74

Taux d'inflation annuelle : total (%)

-0,8

-0,3

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

-1,3

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

1,32

1,10

Population (milliers)

3 881

4 368 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

5,9

8,4 2

Espérance de vie à la naissance (années)

78,7

81,0 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

1,8

1,7 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

11,9

13,3

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

6,1

4

Taux d'emploi : hommes (%)

78,6

78,2

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

1,3

4

Taux d'emploi : femmes (%)

64,5

67,2

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

13,9

12,4

2

Taux de chômage (% de la population active)

5,5

6,5

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

28,0

40,3

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

17,2

9,0

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

17,1

18,0

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

25 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

33

31 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 762

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

1 006

..

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

40,7

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

..

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) 19,4

15,9

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

86 2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

124

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

1 817

118


FOCUS PAYS

Pays-Bas Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1961

• Le PIB par habitant des Pays-Bas s’est élevé à 42 838 USD en 2011. Le chômage s’établissait à 4,5 %, contre 8 % en moyenne dans l’OCDE. • Les Néerlandais ont travaillé 1 379 heures en 2011, nettement moins que la moyenne OCDE de 1 776 heures. • Le taux d’emploi des femmes était de 69,9 % et celui des hommes atteignait quasiment 80 %, contre respectivement 56,7 % et 73 % dans l’OCDE dans son ensemble. • Entre 2001 et 2011, la part des renouvelables dans les approvisionnements en énergie des Pays-Bas est passée de 1,8 % à 4,3 %, tandis que les émissions de CO2 ont augmenté de 5 % pour atteindre 187 millions de tonnes. • L’aide au développement reste supérieure à l’objectif de 0,7 % du RNB préconisé par les Nations Unies. • Le taux de mortalité routière est de 36 morts pour un million d’habitants, ce qui est faible pour l’OCDE, où l’on dénombre en moyenne 70 morts pour un million d’habitants.

Premier ministre : Mark Rutte Ambassadeur auprès de l’OCDE : Edmond H. Wellenstein Site Internet de la Délégation : http://oeso.nlvertegenwoordiging.org Site Internet du Parlement : www.tweedekamer.nl Capitale : Amsterdam

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

493,8

715,0

Importations de biens et services (% PIB)

61,5

74,1

PIB par habitant (US$)

30 783 42 838

Exportations de biens et services (% PIB)

67,3

83,0

Croissance annuelle du PIB réel (%)

1,9

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,75

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

11,2 2

1,2

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %) 5,6

-0,1

Balance budgétaire (% PIB)

-0,3

-4,4

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

10,9 2

Dette publique (% PIB)

59,4

75,9

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

979

Balance des opérations courantes (% PIB)

2,6

8,5

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

582

Taux d'inflation annuelle : total (%)

4,2

2,3

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

4,7

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

4,96

2,99

Population (milliers)

16 046

16 615 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

5,2

..

Espérance de vie à la naissance (années)

78,3

80,8 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

3,1

..

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

13,6

15,6

5,3

4

Taux d'emploi : hommes (%)

81,6

79,8

0,9

4

Taux d'emploi : femmes (%)

63,4

69,9

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

9,7

11,5

Taux de chômage (% de la population active)

2,6

4,5

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

1,8

4,3

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

..

33,6

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

75,6

77,5

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

14 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

178

187 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 379

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

10 572 11 379

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

32,4

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

93,6

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

2

1 424

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) 37,4

37,8

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

36 2

67

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

125


FOCUS PAYS

Pologne Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1996

• À parité de pouvoir d’achat, le PIB de la Pologne a quasiment doublé durant la décennie considérée pour atteindre 814,4 milliards USD. • Les administrations publiques affichaient un déficit d’environ 5,1 % du PIB en 2011, soit un niveau similaire à celui de 2001. • Le taux de chômage a chuté de 18,3 % en 2001 à 9,7 % en 2011, et les chômeurs de longue durée représentent plus de 30 % du total. • Le taux d’emploi des femmes était de 53,1 % et celui des hommes, de 66,3 %, contre respectivement 56,7 % et 73 % dans l’OCDE dans son ensemble. • La Pologne se classait au 20e rang des 34 pays de l’OCDE pour l’inégalité de revenus, le pays le mieux classé (où l’inégalité est la plus faible) étant la Slovénie.

Président : Bronisław Komorowski Ambassadeur auprès de l’OCDE : Pawel Wojciechowski Site Internet de la Délégation : www.paryzoecd.msz.gov.pl Sites Internet du Parlement : www.sejm.gov.pl ; www.senat.gov.pl Capitale : Varsovie

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

418,8

814,4

Importations de biens et services (% PIB)

30,7

45,9

PIB par habitant (US$)

10 948 19 908

Exportations de biens et services (% PIB)

27,1

44,8

Croissance annuelle du PIB réel (%)

1,2

4,3

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

..

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

4,1

2,7

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

0,9 2

Balance budgétaire (% PIB)

-5,3

-5,1

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

..

Dette publique (% PIB)

43,8

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

50

Balance des opérations courantes (% PIB)

-3,1

-4,3

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

198

Taux d'inflation annuelle : total (%)

5,4

4,2

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

3,2

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

10,68

5,96

Population (milliers)

38 251

38 187 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

4,2

5,0 2

Espérance de vie à la naissance (années)

74,3

76,3 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

1,6

1,9 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

12,5

13,8

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

5,0

4

Taux d'emploi : hommes (%)

59,2

66,3

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,8

4

Taux d'emploi : femmes (%)

47,8

53,1

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

25,7

19,6

2

2

Taux de chômage (% de la population active)

18,3

9,7

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

4,5

7,8

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

43,1

31,6

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

89,7

102,6

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

20 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

290

305 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 937

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

2 850

4 876

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population) ..

22,9

Ménages ayant accès à Internet (%)

66,6

..

2

2

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) 38,0

34,3

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

102 2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

126

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

1 974

143


FOCUS PAYS

Portugal Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1961

• Alors qu’il avait augmenté de 2 % en 2001, le PIB a reculé de 1,6 % en 2011. • Le solde financier des administrations publiques s’est très légèrement amélioré, puisque le déficit a été ramené de 4,8 % à 4,2 % du PIB au cours de la période considérée, et la dette publique s’est établie à plus de 96 % du PIB. • Le chômage a triplé pour atteindre 12,9 %, et près de la moitié des demandeurs d’emploi sont des chômeurs de longue durée. • Les plus de 65 ans représentent 18,2 % de la population, contre 15 % à l’échelle de l’OCDE. • Les dépenses de R-D ont doublé en dix ans pour atteindre 3 667 millions USD. • Durant la décennie considérée, la mortalité routière a été quasiment divisée par deux pour s’établir à 88 morts pour un million d’habitants, ce qui reste malgré tout supérieur à la moyenne OCDE de 70 morts pour un million d’habitants.

Président : Aníbal Cavaco Silva Ambassadeur auprès de l’OCDE : Paulo Vizeu Pinheiro Site Internet de la Délégation : www.portugal-ocde.com Site Internet du Parlement : www.parlamento.pt Capitale : Lisbonne

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

190,5

270,0

Importations de biens et services (% PIB)

38,3

39,3

PIB par habitant (US$)

18 507 25 352

Exportations de biens et services (% PIB)

28,1

35,5

Croissance annuelle du PIB réel (%)

2,0

-1,6

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,29

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

1,6

1,3

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

7,3 2

Balance budgétaire (% PIB)

-4,8

-4,2

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

21,9 2

Dette publique (% PIB)

64,2

96,8

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

68

Balance des opérations courantes (% PIB)

-10,3

-6,7

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

109

Taux d'inflation annuelle : total (%)

4,4

3,7

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

3,5

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

5,16

10,24

Population (milliers)

10 293

10 637 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

6,2

7,1 2

Espérance de vie à la naissance (années)

77,0

79,8 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

3,1

3,7 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

16,4

18,2

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

5,5

4

Taux d'emploi : hommes (%)

76,7

68,1

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,4

4

Taux d'emploi : femmes (%)

61,3

60,4

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

24,9

17,0

2

Taux de chômage (% de la population active)

4,1

12,9

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

16,2

22,1

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

38,1

48,2

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

24,8

23,1

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible)

..

29 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

59

48 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 795

1 711

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

1 704

3 667

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

15,4

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

58,0

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

2

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) 36,4

39,0

Accidents de la route mortels (par million d'habitants) 161

88 2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

127


ATD-QM_174x252_RSA.pdf

C

M

J

CM

MJ

CJ

CMJ

N

1

13/02/13

11:41


FOCUS PAYS

République slovaque Adhésion à l’OCDE : 2000

Chiffres clés

Premier ministre : Robert Fico

• Le PIB par habitant a quasiment doublé, passant de 12 069 USD en 2001 à 24 018 USD en 2011.

Ambassadeur auprès

• Le solde financier des administrations publiques s’est amélioré durant la décennie considérée, mais reste déficitaire à hauteur de 4,8 % du PIB.

de l’OCDE : Ingrid Brocková Site Internet de la Délégation :

• Le taux de chômage a été ramené de 19,5 % en 2001 à 13,6 % en 2011, et les chômeurs de longue durée représentent près des deux tiers du total.

www.mzv.sk/oecdpariz Site Internet du Parlement :

• Les sources renouvelables représentaient 7,4 % des approvisionnements en énergie en 2011, soit plus que les 4,1 % enregistrés en 2001.

www.nrsr.sk Capitale : Bratislava

• La République slovaque se classait au 5e rang des 34 pays de l’OCDE pour l’inégalité de revenus, le pays le mieux classé (où l’inégalité est la plus faible) étant la Slovénie.

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

64,9

130,7

Importations de biens et services (% PIB)

80,8

86,5

PIB par habitant (US$)

12 069 24 018

Exportations de biens et services (% PIB)

72,7

89,1

Croissance annuelle du PIB réel (%)

3,5

3,3

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

..

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %) 3,0

3,2

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

0,7 2

Balance budgétaire (% PIB)

-6,5

-4,8

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

..

Dette publique (% PIB)

57,1

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

4

Balance des opérations courantes (% PIB)

-8,1

-0,2

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

51

Taux d'inflation annuelle : total (%)

7,3

3,9

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

0,9

-0,4

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

8,04

4,42

Population (milliers)

5 379

5 430 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

4,9

5,8 2

Espérance de vie à la naissance (années)

73,6

75,2 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

0,6

3,2 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

11,4

13,0

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

4,1

Taux d'emploi : hommes (%)

62,1

66,3

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,6

Taux d'emploi : femmes (%)

51,8

52,7

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

4,9

9,7

2

4 4

Taux de chômage (% de la population active)

19,5

13,6

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

4,1

7,4

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

53,7

63,9

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

18,6

16,9

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

51

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

38

35 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 793

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

450

692

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

17,3

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

70,8

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2 2

1 801

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) 42,5

38,9

Accidents de la route mortels (par million d'habitants) 116

65 2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

129


Covering risks. Discovering new markets. EXIAR is the national export credit agency of Russia, established in 2011. Our mandate is extended to insurance guarantees for export credits and trans-border investments cover.

www.exiar.ru t: +7 (495) 783 11 88

e: info@exiar.ru f: +7 (495) 783 11 22

EXIAR’s sole shareholder is state corporation “Bank for Development and Foreign Economic Affairs (Vnesheconombank)”. Our activities are fully backed by the Russian State.


FOCUS PAYS

République tchèque Adhésion à l’OCDE : 1995

Chiffres clés

Président : Miloš Zeman

• Le PIB par habitant s’est accru de près de 10 000 USD en dix ans pour s’établir à plus de 26 000 USD en 2011.

Premier ministre : Petr Necas

• Le pays comptait 10,5 millions d’habitants et 15,8 % d’entre eux avaient 65 ans ou plus, contre 15 % dans l’OCDE.

Ambassadeur auprès de

• Le taux de chômage a été ramené à un niveau inférieur à la moyenne de l’OCDE au cours de la décennie (6,7 % contre 8 % en 2011).

l’OCDE : Pavel Rozsypal Site Internet de la Délégation : www.mzv.cz/oecd

• Le taux d’emploi des femmes était de 57,2 %, niveau proche de la moyenne OCDE de 56,7 %, et celui des hommes, de 74 %.

Sites Internet du Parlement :

• Entre 2001 et 2011, la part des sources renouvelables dans les approvisionnements totaux en énergie est passée de 3,5 % à 7,2 %.

www.psp.cz ; www.senat.cz Capitale : Prague

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

172,1

274,7

Importations de biens et services (% PIB)

64,1

70,7

PIB par habitant (US$)

16 833 26 054

Exportations de biens et services (% PIB)

62,6

74,9

Croissance annuelle du PIB réel (%)

3,1

1,7

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

..

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %) 2,3

0,2

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

2,9 2

Balance budgétaire (% PIB)

-5,6

-3,1

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

..

Dette publique (% PIB)

29,3

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

15

Balance des opérations courantes (% PIB)

-5,1

-2,7

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

125

Taux d'inflation annuelle : total (%)

4,7

1,9

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

5,5

0,3

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

6,31

3,71

Population (milliers)

10 236 10 520 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

5,8

6,3 2

Espérance de vie à la naissance (années)

75,3

77,7 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

0,7

1,2 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

13,9

15,8

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

4,2

4

Taux d'emploi : hommes (%)

73,6

74,0

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,6

4

Taux d'emploi : femmes (%)

57,0

57,2

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

10,2

12,9

Taux de chômage (% de la population active)

8,0

6,7

2

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

3,5

7,2

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

52,7

41,6

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

42,1

42,9

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible)

..

41

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

121

114 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 827

1 774

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

2 125

3 888

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre)

42,6

42,5

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

16,8

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

130

76 2

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

66,6

2

2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

131


FOCUS PAYS

Royaume-Uni Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1961

• Le PIB par habitant était à peu près dans la moyenne de l’OCDE, le revenu disponible des ménages n’ayant augmenté que de 0,5 % en 2010 alors qu’il avait gagné 5,4 % en 2001. • La dette publique est passée de 49,3 % du PIB à 104,9 % en une décennie. • Les habitants étaient au nombre de 61,3 millions en 2010, et plus de 16 % d’entre eux étaient âgés de 65 ans ou plus, contre 15 % en moyenne dans l’OCDE. • Le chômage s’élevait à 8 %, ce qui est identique au taux moyen de l’OCDE et plus qu’en 2001 (5 %). Le chômage de longue durée représentait un tiers du total. • La part des sources renouvelables dans les approvisionnements totaux en énergie est passée de 1 % à 4,1 % durant la dernière décennie, mais reste inférieure à la moyenne OCDE de 8,2 %. • La mortalité routière était inférieure de plus de moitié à la moyenne de l’OCDE en 2010 : 31 morts pour un million d’habitants contre 70.

Premier ministre : David Cameron Ambassadeur auprès de l’OCDE : Nick Bridge Site Internet de la Délégation : http://ukinfrance.fco.gov.uk/en/about-us/ukdel-oecd Site Internet du Parlement : www.parliament.uk Capitale : Londres

ÉCONOMIE

2001

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

MONDIALISATION

2001

2011 3

1 626,8 2 236,0

Importations de biens et services (% PIB)

29,6

34,1

PIB par habitant (US$)

27 520 35 642

Exportations de biens et services (% PIB)

27,3

32,5

Croissance annuelle du PIB réel (%)

2,9

0,8

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,56

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

5,4

0,5

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

12,9 2

Balance budgétaire (% PIB)

0,5

-8,2

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

33,1 2

Dette publique (% PIB)

49,3

104,9

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

1 731

Balance des opérations courantes (% PIB)

-2,3

-1,9

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

1 199

Taux d'inflation annuelle : total (%)

1,2

4,5

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

3,3

1,5

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

4,93

3,12

Population (milliers)

59 108

61 344 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

5,8

8,0 2

Espérance de vie à la naissance (années)

78,2

80,6 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

1,5

1,6 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

15,9

16,2

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

5,3

4

Taux d'emploi : hommes (%)

79,1

75,5

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,7

4

Taux d'emploi : femmes (%)

66,0

65,3

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

7,8

9,0

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2011 3

2

Taux de chômage (% de la population active)

5,0

8,0

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

1,0

4,1

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

27,8

33,4

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

223,8

189,0

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

28 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

537

484 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 705

1 625

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

31 594 35 615

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre)

32,2

32,5

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

38,2

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

63

31 2

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

82,7

2

2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

132

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013


FOCUS PAYS

Slovénie Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 2010

• Le PIB par habitant a atteint 27 402 USD en 2011, bien que le revenu disponible des ménages ait pour ainsi dire stagné un an auparavant. • Le déficit des administrations publiques s’est creusé pour atteindre 6,3 % du PIB, et la dette publique a progressé à 56,3 % du PIB. • Le taux de chômage est avec 8,2 % quasiment identique à la moyenne OCDE de 8 %, mais la proportion de chômeurs de longue durée est de plus de 44 %. • Parmi les 34 pays de l’OCDE, la Slovénie était celui qui affichait la plus faible inégalité de revenus. • La mortalité routière a été réduite de plus de moitié, de 140 morts pour un million d’habitants en 2001 à 68 en 2010, soit légèrement moins que la moyenne OCDE de 70 morts pour un million d’habitants.

Président : Borut Pahor Ambassadeur auprès de l’OCDE : Andrej Rant Site Internet du Parlement : www.dz-rs.si Capitale : Ljubljana

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

36,7

56,3

Importations de biens et services (% PIB)

56,0

71,3

PIB par habitant (US$)

18 438 27 402

Exportations de biens et services (% PIB)

55,2

72,3

Croissance annuelle du PIB réel (%)

2,9

-0,2

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

..

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

4,6

0,3

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

9,1 2

Balance budgétaire (% PIB)

-4,0

-6,3

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

..

Dette publique (% PIB)

33,6

56,3

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

8

Balance des opérations courantes (% PIB)

8,6

13,8

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

15

Taux d'inflation annuelle : total (%)

8,4

1,8

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

8,4

0,3

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

..

4,97

Population (milliers)

1 992

2 049 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

6,3

6,6 2

Espérance de vie à la naissance (années)

75,8

79,5 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

2,3

2,5 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

14,3

16,7

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

5,3

4

Taux d'emploi : hommes (%)

..

67,7

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,7

4

Taux d'emploi : femmes (%)

..

60,9

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

13,9

13,4

2

Taux de chômage (% de la population active)

6,2

8,2

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

11,6

13,4

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

..

44,2

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

6,7

7,2

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

11

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

15

15 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 696

1 662

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

605

1 081

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre)

46,2

42,6

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

23,7

Accidents de la route mortels (par million d'habitants) 140

68 2

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

72,6

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

133


FOCUS PAYS

Suède Adhésion à l’OCDE : 1961

Chiffres clés

Premier ministre :

• La croissance du PIB réel était de 3,9 % en 2011, contre 1,8 % dans la zone OCDE.

Fredrik Reinfeldt

• La Suède comptait près de 9,4 millions d’habitants en 2010, dont 19,3 % de personnes de 65 ans ou plus, contre 15 % en moyenne dans l’OCDE.

Ambassadeur auprès de l’OCDE : Anders Ahnlid

• Le chômage de longue durée a diminué en dix ans et représentait 17,2 % du chômage total en 2011.

Site Internet de la Délégation :

• Le nombre moyen d’heures travaillées a légèrement progressé durant la même période pour atteindre 1 644.

www.swedenabroad.com/oecd Site Internet du Parlement :

• La part des renouvelables dans les approvisionnements énergétiques de la Suède était de 33,5 %, contre 8,2 % en moyenne dans l’OCDE.

www.riksdagen.se Capitale : Stockholm

• Avec 28 morts pour un million d’habitants en 2010, la Suède affichait la deuxième plus faible mortalité routière de l’OCDE après l’Islande.

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

251,1

390,4

Importations de biens et services (% PIB)

39,6

43,9

PIB par habitant (US$)

28 226 41 348

Exportations de biens et services (% PIB)

46,3

50,1

Croissance annuelle du PIB réel (%)

1,3

3,9

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

1,02

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

6,5

1,2

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

16,8 2

Balance budgétaire (% PIB)

1,6

0,1

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

5,7 2

Dette publique (% PIB)

62,0

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

359

Balance des opérations courantes (% PIB)

3,7

7,0

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

338

Taux d'inflation annuelle : total (%)

2,4

3,0

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

5,3

-1,3

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

5,11

2,61

Population (milliers)

8 896

9 378 2

Dépenses publiques de santé (% PIB)

7,2

7,7 2

Espérance de vie à la naissance (années)

79,8

81,5 2

Dépenses privées de santé (% PIB)

1,7

1,8 2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

17,2

19,3

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

6,6

4

Taux d'emploi : hommes (%)

77,2

76,3

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

0,2

4

Taux d'emploi : femmes (%)

73,5

71,9

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

5,6

6,0

2

Taux de chômage (% de la population active)

5,8

7,5

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

28,2

33,5

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

22,3

17,2

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

50,5

49,4

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

71

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

52

48 2

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 618

1 644

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

10 814 10 835

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre)

49,1

42,8

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

34,2

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

65

28 2

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

90,6

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

2

2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

134

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013


FOCUS PAYS

Suisse Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1961

• Le PIB par habitant s’est accru de plus de 18 000 USD durant la dernière décennie pour s’établir à 51 665 USD, l’un des niveaux les plus élevés de l’OCDE. • Le pays comptait plus de 7,8 millions d’habitants en 2010, et 17,8 % d’entre eux avaient 65 ans ou plus. Près de 28 % des habitants étaient nés à l’étranger en 2010. • Les sources renouvelables entraient pour 18,2 % dans les approvisionnements énergétiques de la Suisse, contre 8,2 % en moyenne dans l’OCDE. • Avec un taux de chômage de 4,1 %, la Suisse était bien en deçà de la moyenne OCDE de 8 %, mais la proportion de chômeurs de longue durée était de 38,8 %, contre 33,6 % dans la zone OCDE dans son ensemble. • Le taux d’emploi des femmes était de 73,2 % et celui des hommes, de 85,3 %, soit des valeurs nettement supérieures aux moyennes respectives de l’OCDE (56,7 % et 73 %).

Président : Ueli Maurer Ambassadeur auprès de l’OCDE : Stefan Flückiger Site Internet de la Délégation : www.eda.admin.ch/paris_ocde Site Internet du Parlement : www.parlament.ch Capitale : Berne

ÉCONOMIE

2001

2011 3

MONDIALISATION

2001

2011 3

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

240,9

405,4

Importations de biens et services (% PIB)

40,0

40,4

PIB par habitant (US$)

33 062

51 665

Exportations de biens et services (% PIB)

44,7

51,2

Croissance annuelle du PIB réel (%)

1,2

2,1

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

0,46

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

2,9

1,8

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

27,8

Balance budgétaire (% PIB)

-0,3

..

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

2,1

Dette publique (% PIB)

48,5

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

992

Balance des opérations courantes (% PIB)

8,0

14,3

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

583

Taux d’inflation annuelle : total (%)

1,0

0,2

Coûts unitaires, main d’oeuvre (croissance annuelle, %)

4,7

..

SOCIÉTÉ

Taux d’intérêt à long terme (%)

3,38

1,47

Population (milliers)

7 227

7 822

Dépenses publiques de santé (% PIB)

6,0

7,4

2

Espérance de vie à la naissance (années)

80,3

82,6

Dépenses privées de santé (% PIB)

4,6

3,9

2

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

15,5

17,8

Dépenses publiques d’éducation (% PIB)

..

5,5

4

Taux d'emploi : hommes (%)

87,6

85,3

Dépenses privées d’éducation (% PIB)

..

..

Taux d'emploi : femmes (%)

70,7

73,2

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

12,1

10,9

2

2

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Taux de chômage (% de la population active)

..

4,1

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

18,4

18,2

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

29,9

38,8

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

26,6

25,5

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

17 1

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

43

44

Durée moyenne effective du travail (par an)

..

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

..

..

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

35,2

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

..

2

2

1 650

2

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre) 21,6

21,0

Accidents de la route mortels (par million d'habitants) 75

43

2

2

2

1. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 2. Données de l’année 2010 3. Sauf indication contraire 4. Données de l’année 2009

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013

135


FOCUS PAYS

Turquie Chiffres clés

Adhésion à l’OCDE : 1961

• La croissance du PIB réel était de 8,5 % en 2011, le plus fort taux relevé dans la zone OCDE. • Bien que relativement élevé, à 6,5 %, le taux d’inflation a fortement baissé depuis 2001, année où il avait dépassé 54 %. • Le taux d’emploi des femmes était de 27,8 %, contre 69,3 % pour les hommes, ce qui est nettement inférieur aux taux moyens de la zone OCDE (56,7 % et 73 % respectivement). • Le taux d’imposition global du travailleur moyen était légèrement supérieur à la moyenne OCDE, à 37,7 % des coûts de main-d’œuvre contre 35,2 %. • Les renouvelables ont représenté 10,2 % des approvisionnements en énergie de la Turquie, la moyenne des pays de l’OCDE étant de 8,2 %. • Le taux de mortalité routière était de 56 morts pour un million d’habitants en 2010, contre 70 morts en moyenne dans l’OCDE.

Premier ministre : Recep Tayyip Erdogan Ambassadeur auprès de l’OCDE : Kadri Ecvet Tezcan Site Internet de la Délégation : http://oecd.pr.mfa.gov.tr Site Internet du Parlement : www.tbmm.gov.tr Capitale : Ankara

ÉCONOMIE

2001

2011 1

MONDIALISATION

2001

2011 1

Produit intérieur brut (Mld US$, PPA)

560,9

1 288,6

Importations de biens et services (% PIB)

23,3

32,7

PIB par habitant (US$)

8 612

17 426

Exportations de biens et services (% PIB)

27,4

23,8

Croissance annuelle du PIB réel (%)

-5,7

8,5

Aide publique au développement nette (% RNB)

..

..

Revenu disponible des ménages (croiss. annuelle, %)

..

..

Personnes nées à l'étranger (% population)

..

3,8 3

Balance budgétaire (% PIB)

..

..

Migration pour travail (% de la migration totale)

..

..

Dette publique (% PIB)

..

..

Stocks d'IDE sortants (Mld US$)

..

26

Balance des opérations courantes (% PIB)

2,0

-9,8

Stocks d'IDE entrants (Mld US$)

..

139

Taux d'inflation annuelle : total (%)

54,4

6,5

Coûts unitaires, main d'oeuvre (croissance annuelle, %)

49,9

..

SOCIÉTÉ

Taux d'intérêt à long terme (%)

..

..

Population (milliers)

65 133

72 698 3

Dépenses publiques de santé (% PIB)

3,5

..

Espérance de vie à la naissance (années)

71,5

74,3 3

Dépenses privées de santé (% PIB)

1,6

..

Population âgée de 65 ans et plus (% population)

6,8

7,8

Dépenses publiques d'éducation (% PIB)

..

..

Taux d'emploi : hommes (%)

69,3

69,3

Dépenses privées d'éducation (% PIB)

..

..

Taux d'emploi : femmes (%)

26,3

27,8

Taux d'emploi non salarié (% de l'emploi)

66,8

48,4

NOUVELLES SOURCES DE CROISSANCE

Taux de chômage (% de la population active)

..

8,8

Énergies renouvelables (% de l’approv. énerg.)

13,3

10,2

Chômage de longue durée (% des chômeurs)

21,3

26,5

Approvisionnement en énergie primaire (Mtep)

70,4

114,2

Inégalité de revenus, rang sur 34 (1 : inégalité la plus faible) ..

32 2

Émissions de CO2 : combustion d'énergie (Mtonnes)

182

266 3

Durée moyenne effective du travail (par an)

1 942

1 877

Dépense de R-D (Mln US$, prix 2005, PPA)

3 171

7 664

Impôts : salarié moyen (% du coût de la main d'oeuvre)

43,6

37,7

Diplômés de l'enseignement supérieur (% population)

..

13,1

Accidents de la route mortels (par million d'habitants)

45

56 3

Ménages ayant accès à Internet (%)

..

..

3

3

1. Sauf indication contraire 2. Données de la fin des années 2000, basées sur le coefficient de Gini 3. Données de l’année 2010

136

L’Annuel de l’OCDE 2013 © OCDE 2013



L’Annuel de l’OCDE 2013 DES POLITIQUES MEILLEURES POUR UNE VIE MEILLEURE Cette troisième édition de L’Annuel de l’OCDE explore les grands défis issus de plus de cinq années de turbulences économiques mondiales majeures. Au cœur de cette édition : l'humain. Comment lutter contre les inégalités grandissantes ? Comment susciter une reprise durable et créatrice d’emplois ? Comment empêcher que le chômage ne marque à vie les jeunes actifs ? Est-il encore possible de combattre le changement climatique et quelles politiques peuvent aider les populations face à ce fléau ? Peut-on éviter une nouvelle crise alimentaire ? Comment inverser la tendance au déclin de la confiance en nos institutions ? Dans L’Annuel de l’OCDE 2013, les experts de l’organisation se joignent aux acteurs de premier plan des gouvernements, des entreprises, du monde du travail, de la recherche et de la société civile pour examiner ces défis, entre autres. L’ouvrage présente aussi les chiffres et tendances clés dans 40 économies, avec des commentaires issus des principales publications de l’OCDE.

L’Observateur de l’OCDE Volume 2012 Supplément 1 ISSN 0304-3398

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