Now Playing Magazine : Welcome To England

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NOWPLAYING

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DOSSIER WELCOME TO ENGLAND

Corneille, Housse De Racket, Sharon Jones, Nadeah, Ledisi...

N°4 NOVEMBRE/DECEMBRE

N A S L E R O uis un rappeur ! »



NP

SOMMAIRE 2. 3.

Edito

En Bref

12

15 QUESTIONS À NADEAH Chronique BIRDY NAM NAM Chronique FEIST CORNEILLE le retour... HOUSSE DE RACKET SHARON JONES DJ SHADOW ORELSAN “Je suis un rappeur” SOUL, SAMPLING & HIP HOP

13.

FOOL’S GOLD

4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11.

14. 15. 16. 17. 18. 19.

Une histoire d’Amour sans fin...

LEIDISI

Le retour de COLDPLAY J.COLE RACHEL CLAUDIO

DOSSIER: WELCOME TO ENGLAND

Coup de coeur et agenda

Direction de rédaction :Wadji Boukari. Rédacteurs : Stéphane Morisset, Clémentine Péron, Stephan Fabre, Clémentine Couderc, Francine Pipien, Emilie Fleutot. Graphisme et conception : Stéphanie Archimède, Wadji Boukari Crédit photo couverture (OrelSan) : Ludovic Etienne Merci à Michele Marolungo, Francois (PingPong Agency), Cédrick Lohou, Marion Seury, Véronique Guégan, Pierre-Henri Janiec, Cécile DiSalvo, Anne Sophie Lambell, Pauline Loques Merci au Manga Café, 9 Rue Primo Levi 75013



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EDITO

17 Décembre 1963, un titre des Beatles, « I Want To Hold Your Hand », est pour la première fois diffusé aux Etats Unis sur la WWC, station de radio de Washington DC. Les jours qui suivent, les stations de radio sont inondées d’appels forçant Capitol Records à sortir l’album 3 semaines avant sa sortie. Ainsi commence la ’British Invasion’ composée de groupes de rock 'n' roll britannique dont la popularité s’étend rapidement au reste du monde anglophone. 2011, Adele écrase tout sur son passage avec son deuxième album. Amy Winehouse nous montre qu’une disparition n’arrête pas le talent, ni les ventes, au contraire. Le hip hop anglais se démarque toujours avec son identité, ses influences propres. Mumford & Sons, Noah & The Whale popularisent la musique Folk venu du pays de Big Ben. Le son anglais est plébiscité de partout avec des artistes tels que Fink, James Blake, SBTRKT, Jamie Woon et tant d'autres. Le Dubstep est sur toutes les lèvres… Demandez à Jay-Z et Kanye West. 2011, c’est aussi le retour des frères terribles Noel Et Liam Gallagher… séparément bien sûr. Mais aussi celui des Arctic Monkeys, de Kasabian et de Coldplay. Puis il y’a les nouveaux noms, Nicola Roberts, Ed Sheeran, Jono McCleery …

Il faut se rendre à l’évidence, tout comme en 1963 « here comes the Brits… again ». Wadji B.


Rév à la t d’énerg


15 QUESTIONS A...

H A E D A N

vélation de l’année 2011, Nadeah est sur tous les fronts. Que ce soit en festivals, télé ou à la radio, il est impossible d’avoir raté le phénomène. Déjantée, pleine gie, lla jeune femme a publié son premier album, Venus Get Even cette rentrée et a entamé une tournée française. Entre mélodies Pop, un air légèrement punk, cet opus respire la bonne humeur avec quelques moments de douceur. La belle Australiene s’est confiée à Now Playing Magazine en 15 questions.

que tu te dis avant de monter sur scène? 1 Ce Si tu devais être un 9instrument ? L’artiste vivant 0 premier album que 1 ou mort avec qui tu tu aies acheté ? 2 Le aimerais chanter ?

On chante « Eternal Flame » par The Bangles... Et je prie les dieux du Rock & Roll pour que tout Le violoncelle. le monde passe un bon moment Physical d’Olivia Newton Australienne tu te souviens ?

John-

Je

suis Bob Dylan.

A qui rêvais tu de ressembler quand tu étais petite ?

3

Barbie, Patricia Arquette et Courtney Love.

Ton son préféré? 1 1

Le bruit d’une forte pluie pendant que je suis allongée dans mon lit douillet dans une maison avec un toit ondulé.

Ton plus grand défaut?

La chanson que tu 12 4 adores/adorerais chanter au karaoké ? tu ne faisais pas de la musique, que ferais 1tu3? Si Tes paroles préférées ? 5 Ce dont tu es le plus Les 3 albums que tu fière ? 4 1 6 emporterais sur une île déserte ? chose que tu 5 Une 1interview n’as jamais dite en ? Je suis toujours en retard.

« I love rock'n roll »

Je travaillerais avec des enfants ou je serais prof « Hallelujah » ou « Suzanne » de Leonard de danse. Cohen.

Pink Floyd-Wish You Were Here, Velvet Underground- The Banana Album et Michelle Shocked- The Texas Campfire Tapes.

Les 3 artistes que tu 7 inviterais à dîner ?

Patti Smith, Tori Amos, Björk.

Une chose que tu 8 aimerais faire mais qui t’effraies ? Prendre l’ascenseur sans avoir peur.

Enfin sortir un album solo.

Je parle trop. Je n’arrive pas à trouver quelque chose que je n’aurais jamais dit. Propos receuillis par Wadji B.

Venus Get Even (Cinq7) Disponible


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Chronique

BIR DY M A N NAM


Jaded Future » commence par des nappes de synthé passées sur la table de mixage débouchant sur un beat électro, suivi d’une rythmique down south (comme on a coutume d’en entendre sur les albums de rap sudiste), pour finir sur des notes plus gaies. La musique rap est toujours inscrite dans les gènes des Birdy Nam Nam. On surprend même Teki Latex en mode ‘screwed and chopped’ (cette technique qui vise à ralentir la voix pour la rendre plus grave) sur le planant « Cadillac Dreams », bien qu’elle s’exprime nettement moins.

L’autre avantage avec leur technique de production d’une coordination remarquable est qu’il y a une place pour la spontanéité et l’aspect technique à proprement parler,

Samuel Kirszenbaum

Lorsque Pone, DJ Need, Little Mike et Crazy B des Birdy Nam Nam avaient livré il y a deux ans Manual For Successful Rioting, leur fanbase qui

avait adoré l’atmosphère hip-hop/jazz de leur premier opus éponyme a été littéralement déboussolée. Ces quatre professionnels du turntablism (l’art de manier les platines et les diverses techniques de DJ, de scratches…) ont pris un virage électro qui, semble-t-il, a mal été compris. Avec Defiant Order, produit par Para One (ex-figure de proue du défunt label Institubes), les Birdy Nam Nam persistent et signent dans cette orientation électronique.

Leur méthode de travail unique au monde est toujours la même : réaliser

des compositions inventives sur base de DJing et sonorités diverses qu’ils ont pu élaborer ensemble (par sampling souvent). Leur entrée «

comme ils en font l’étalage sur « Parache » et « El Cobra Discoteca » qui ressemble presque à un mix pour les dancefloors. Les beats électro high-tech sont efficacement hypnotiques et servent de récréation pour le quartet de DJs, aboutissant à des coups d’éclat comme « Black Knights », le funky « Defiant Order », l’up-tempo « Black Bird Cloud » ou alors le programme d’extermination de la race humaine « The Plan ». Le degré de sophistication des instrumentaux est égal à l’effectif du groupe. Parfois à un tel point qu’il est difficile d’interpréter ou d’y trouver une once de musicalité… comme c’est le cas pour l’extrait « Goin’ In ».

Leur musique a changé, il faudra se faire

une raison, mais leur savoir-faire demeure époustouflant. D’autant plus que leur adaptation à la musique électronique, amorcée avec leur précédent album, se décomplexe davantage sur Defiant Order. On pourra maintenant compter sur les Birdy Nam Nam pour représenter fièrement notre élite en matière de musique électronique. Par Stéphane M.

Defiant Order

(Savoir Faire / Jive Epic) Disponible En concert le 19 Novembre au Zénith de Paris et en tournée dans toute la france.



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Chronique

FEIST

Si vous ne connaissiez que la Feist du « 1, 2, 3,4 », tube pop de 2007 et que vous vous attendiez à

retrouver la même atmosphère passez votre chemin. Avec Metals, la chanteuse canadienne se livre plus complexe.Plus proche de ces débuts, Metals se définit plus comme une prolongation de son œuvre passée, des tambours accusateurs de « The Bad in Each Other » aux intonations nostalgiques de « Bittersweet Melodies » et mélancoliques d’ « Anti-Pioneer ».

D’une qualité artistique indéniable, Metals est peut être le meilleur album de Feist.

Avec cet album, elle nous emmène dans un voyage sonore où l’on passe à travers différentes phases émotionnelles. Le premier single « How Come You Never Go There », où se mêle une ligne de basse intermittente et un léger piano et à l’origine écrit pour une version acoustique, évoque la frustration, tout comme des titres comme « Cicadas And Gulls » évoque l’évasion, la tranquillité.

Un des moments forts de l’album est « Caught In The Wind » magnifique chanson portée par une voix veloutée, un

piano mielleux dans une ambiance qui ne vous laisse d’autre choix que celui de vous abandonner.

Il y a comme un sentiment de froid qui se dégage de l’album et qui se marie subtilement avec la brise glaciale laissant un sentiment qui n'est pas sans rappeler le toucher du métal pour la peau. Metals n’est probablement pas l’album à jouer lors d’un apéro entre amis ou au volant d’une voiture mais c’est définitivement l’album qui vous accompagnera pendant ces soirées d’automne méditatives. Par Wadji B.

Metals

(Universal/Polydor) Disponible


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Interview

E L L I E N COR LE RETOUR Après 4 premiers albums plus ou moins médiatisés, dont Back To Life en anglais sous le légendaire label Motown, Corneille revient avec Les Inséparables et a accepté d’en parler pour Now Playing Magazine. Un peu plus pop, un peu plus hip-hop, et parce que la belle aventure Soul & Old School il l’a déjà vécu, l’artiste prend un virage plus urbain. Ses deux premiers singles très efficaces : « Le jour avant la fin du monde » et le tout nouveau « Des Pères, des Hommes et des Frères » en featuring avec La Fouine, donnent parfaitement le ton à ce nouvel opus.

Votre 5ème album Les Inséparables sortira le 24 octobre prochain.

Et depuis la sortie et l'incontesté succès de Parce qu'on vient de loin en 2003, vous sortez environ tous les deux ans un projet.

Est-ce un rythme que vous vous imposez ?

Pas du tout, c'est une drôle de coïncidence. Je crée par urgence, urgence de m'exprimer sur certaines choses, de retrouver le public en tournée ou de défendre une couleur sonore particulière... autrement je manque complètement d'inspiration. Il faut croire que cette urgence s'empare de moi régulièrement tous les 2 ans!

Comment vous vient l'envie de composer un album ?

Je compose souvent pour 2 raisons. Il arrive que ma vie ou l'actualité m'inspire un texte, et que ce texte me demande une musique et ensuite un son et de fil en aiguille la pertinence d'un projet d'album s'impose. Ou alors j'entends un morceau, un album dont je deviens si fan que j'ai spontanément envie de retrouver le côté récréatif du studio et de m'égarer insouciamment dans la créativité.

Vos précédents albums étaient de petites perles pop - soul. Vous arrivez en effet à mettre des mots sur les histoires de la vie avec beaucoup de justesse. La scène française compte de nombreux lyricistes doués, y a-til un (ou des) artiste avec qui vous aimeriez travailler en particulier ?

La plus part des lyricistes que je respecte s'inscrivent dans le courant hip hop, je trouve que


c'est le genre où la langue française brille le plus autant que par l'inventivité de ses artisans que octobre au Nouveau Casino de par sa vérité, son audace et sa pertinence. Le Paris. Quel est votre rapport français dans le hip hop et moderne, en phase avec Paris ? avec notre société constamment changeante, crue, et de plus en plus "colorée". Je parle d’Oxmo Aujourd'hui je me rends compte que j'entretiens Puccino, Kery James, Rohff, Sefyu, Orelsan... un rapport avec Paris, et la France d'ailleurs, semblable à une relation de couple. Au début Les Inséparables comptera 3 c'était parfait, nous nous découvrions, je faisais Hip-Hop à savoir La Fouine, mon malin mais au fond intimidé par la belle, et Soprano et TLF. Peut-on dire lorsque la relation a commencé avoir une allure qu'il sera plus urbain que vos sérieuse, avec des contraintes, un besoin de précédents projets? compromis de la part de l'autre, un peu d'imperfection donc de la vérité, je me suis défilé On peut dire ça, c'est en fait la vrai différence avec par peur de ne pas être à la hauteur. J'ai les albums précédents. C'est de la chanson longtemps associé Paris à ma notoriété et donc à urbaine. énormément de pression. Aujourd'hui nous avons un rapport plus serein la belle et moi, je Ces 3 artistes sont prisés par un m'assume plus et elle aime ça! C'est ma première public de rap plutôt jeune. histoire d'amitié avec un public, la France. Le N'avez-vous pas peur de vous titre « Quand Paris t'appelle » exprime cela. J'ai éloigner de votre premier public désormais pris pied à terre à Paris, elle m'a donné qui ne se retrouverait pas la clef de l'appart et je reste.

forcément dans cet univers?

Vous avez en effet un titre qui

J'ai invité des artistes hip hop dans mon univers, s'intitule « Quand Paris t'appelle je n'en ai pas fait un album hip hop pour autant et ». Etes-vous impatient de il n'y a rien dans cette démarche qui soit en retrouver le public français ? dehors des codes de la culture hip hop/r'nb, grande famille à laquelle j'appartiens. Aux US, Je suis très impatient. Cela faisait 5 ans que je berceau du r'nb, les chanteurs de ce genre n'avais pas fait de tournée à travers l'hexagone. collaborent fréquemment avec des rappeurs et J'ai hâte de retrouver tout le monde en concert. une partie de mon public de la première heure le sait et l'apprécie. L'autre partie reconnaitra ma Aura-t-on la chance de vous patte qui est incontestablement audible sur le retrouver avec un live band sur disque. Mon public est composé de gens ouverts scène ? d'esprit, je leur fait confiance. Je suis en formation réduite en ce moment, Pourquoi n'avoir jamais tenté clavier, guitare et séquences pour les nouveaux l'expérience d'un duo avec une titres mais nous serons 5 pour la prochaine artiste féminine ? tournée en février prochain. Propos recueillis par Francine P. Je l'ai fait, c'est juste moins médiatisé. Je viens entre autre d'enregistrer un duo avec une artiste Les Inséparables brésilienne sur une reprise de Gainsbourg... (Wagram) Sinon j''ai encore quelques albums devant moi Disponible pour un duo avec une artiste féminine. En tournée française et le 15 Février 2012 au Vous serez sur scène à travers la Bataclan ( Paris)

France, notamment les 18 et 19


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Interview

E S S U O H T E K C A DE R


Mattia Zoppellaro

Le duo Housse De Racket a enfin passé le cap du deuxième album. Cap difficile pour certains groupes, fatal pour d’autres. Là où certains se précipitent, ou se font attendre, Victor le Masne et Pierre Leroux ont pris le temps qu’il leur fallait. Trois ans après Forty Love, c’est avec Alesia , un disque où le duo prouve qu’il détient les ingrédients de la chanson Pop parfaite, qu’Housse De Racket signe leur retour avec le coup de main/maître de Philippe Zdar. Entretien avec un duo plus doués que hype.

Vous êtes tous les deux de formation classique, avec une grosse préférence pour le funk dans votre jeunesse. Vous inspirez-vous de ces deux styles pour composer ?

Plus le temps passe, plus nous écoutons de la musique classique car c’est une musique très inspirante et qui est très éloignée de la nôtre. Notre musique peut être une musique de danse

et c’est en ça qu’elle pourrait s’approcher du funk d’une certaine manière.

Est-ce un avantage pour vous d’avoir cette formation classique ?

Oui, car nous pouvons communiquer musicalement l’un et l’autre très rapidement. Nos oreilles sont aussi assez habituées à ces accords un peu évolués, chose que nous aimons beaucoup utiliser dans nos morceaux. Il faut aussi savoir désapprendre et repartir de zéro pour être créatif.

Qu’avez-vous fait après Forty Love ?

Une longue tournée en France et à l’étranger, et très vite nous avons commencé à composer Alesia. Le premier morceau que nous avons écrit était « Aquarium ». « Oh yeah » était un peu partout à cette époque et nous avions besoin de nous recentrer un peu ; « Oh yeah » était probablement la partie visible de l’iceberg.

Du coup on en arrive à Alesia. Un rapport avec la station de métro Parisienne ?


NP

Housse De Rocket

On adore Paris, mais ce n’est pas directement lié. Le thème et l’interprétation des textes doivent rester assez libres. Cela nous plait que chacun se fasse son histoire.

Plus sérieusement, pensez-vous que ce deuxième album vous ressemble plus ?

Définitivement, même si on reste très fiers de notre premier disque. Nous portons un regard tendre sur Forty Love, cela s’entend que nous cherchions encore… Pour ce deuxième disque, il n’y avait plus de contexte ou de prétexte pour écrire de la musique. La période d’écriture a été beaucoup plus courte, le résultat est peut-être plus cohérent. Il nous ressemble aujourd’hui mais il faut continuer à avancer et progresser !

Depuis quand travaillez-vous dessus ? Vous y êtes-vous pris différemment ?

Nous avons commencé en Juin 2009, le lendemain de la mort de Michael Jackson, dans une ambiance forcément particulière. Nous sommes partis une semaine dans une maison dans le sud de la France avec quelques instruments et presque aucunes démos. Tout est né sur place. Nous avons ensuite travaillé six mois dans notre studio, puis six mois dans le studio de Zdar.

Quel est le titre préféré de chacun d’entre vous et pourquoi ?

Ça change tous les jours. Aujourd’hui c’est « Chorus ». On est en plein dans les répétitions et ce morceau est très jouissif à jouer…

On ne peut parler de cet album sans parler de Philippe Zdar. Comment avez-vous été amenés à travailler avec lui ? Comment était-ce? Et quels souvenirs en gardez-vous ?

Nous voulions moderniser le son de Housse de

Racket. Les démos allaient dans ce sens ce qui a du plaire à Philippe. Une puissance se dégageait des concerts lors de la première tournée que nous avions du mal à retranscrire sur scène. Zdar nous aidé à construire notre « Wall Of Sound » que nous voulions futuriste et un peu apocalyptique… Zdar était partir pour nous dire « non » mais nous lui avons joué nos nouveaux morceaux en live avec le plus de « cœur » possible… Nous étions très impressionnés, nous savions qu’on jouait gros. Ce qu’il a entendu l’a intrigué et voulait en entendre plus. Nous savions qu’il fallait être à la hauteur. Les six mois passés à son studio étaient très intenses et nous avons vécus beaucoup d’émotions fortes, des débats bien sûr mais surtout beaucoup d’amour pour une musique que nous voulons libre… Nous avons fini épuisés et très émus.


Oui pour se différencier mais aussi parce que c'était plus naturel au départ. C'est quand même notre langue natale.

En général que pensez-vous de la scène électro française ?

Elle est très riche. De Pierre Henry et Jean-Michel Jarre jusqu'à aujourd'hui, la France a toujours eu un certain savoir-faire dans ce domaine. Peut-être aussi, parce que c'est une musique souvent instrumentale.

Cette scène a perdu récemment un des meilleurs en la personne de DJ Mehdi. Ce fut une bien triste nouvelle. Quels souvenirs gardez-vous de lui ?

Nous ne connaissions pas bien Mehdi, mais nous l'avons croisé a de nombreuses reprises. Il était quelqu'un d'extrêmement agréable, généreux et doué. D'une certaine manière, il nous a beaucoup encouragés pour notre morceau « Ariane » que Zdar lui avait fait écouter. Ce titre sera toujours lié à lui.

Mattia Zoppellaro

Il y’a sur ce deuxième album plus de titres en anglais que sur le premier. Trouvez-vous plus facile maintenant d’osciller entre anglais et français ?

Vous partez donc en tournée bientôt. A quoi faut-il s’attendre sur scène ?

La scène est un endroit très important pour nous. C'est le moment de vérité. Le côté épique et psychédélique de notre musique y est décuplé, nous prenons beaucoup de plaisir à jouer.

Lorsque nous avons commencé à écrire en Le mot anglais, c'était quelque chose de tout à fait Alesia nouveau et donc de très excitant. Néanmoins, nous sommes persuadés qu'il existe un français aussi fort et universel que l'anglais mais il nécessite beaucoup plus de travail.

Et contrairement à d’autres groupes vous avez fait le pari d’avoir des titres en français. Pour sortir du lot ?

de la fin ?

Propos recueillis par Wadj B.

Alesia

(Kitsuné/ Coopérative Music) Disponible En tournée française


Jacob Blickenstaff

NP

SH A

Interv


S E N O J A RON

view

Authentique. Pure. Intense. Voici les différents adjectifs communément utilisés pour décrire la Soul et le Funk de Sharon Jones et ses DapKings. Avec Soul Time !, ils reviennent pleins d’énergie et prêts à nous faire bouger et swinguer. A travers ces 12 titres, Sharon Jones fait ce qu’elle fait de mieux, faire connaître, la Soul, l’unique.

Bonjour Sharon Jones. Tout d’abord pour vous avoir vu sur scène, tu débordes d’énergie. D’où est ce que ça te vient cette énergie ?

(Rires) Mon énergie ? Je crois que c’est un don que Dieu m’a donné.

On a eu l’occasion de te voir en première partie de Prince au Stade de France cet été, comment était-ce de l’intérieur ?

C’était comme un rêve devenu réalité. Je n’avais jamais eu la chance de le rencontrer avant cette petite tournée avec lui quand on était plus jeune. Maintenant on a tous les deux la cinquantaine. Je veux dire j’ai 2, 3 ans de plus que lui mais il a cette énergie… une bonne énergie. Il est gentil. Il nous a bien traités. On a fait l’aftershow avec Maceo Parker. Maceo a joué avec les Dap Kings. Les Dap Kings l’ont toujours admire donc c’était comme un rêve. On était tout excité.

Les chansons sont écrites par les Dap Kings mais tu arrives à te les approprier et à les interpréter avec énormément d'émotions.

C'est parce qu'on se connaît très bien. Et quand les gars écrivent des chansons, ils écrivent des chansons pour lesquelles ils savent que je vais m'identifier. C'est parfait. Pour le prochain

album, tout le monde écrit un peu. On a différents, sons, différentes idées mais majoritairement c'est surtout les sonorités de la fin des années 70. On va essayer de faire quelque chose qu'on aime, en faire un album, un 45 tours, un single, quelque chose. Pour Soul Time ! On a ressorti des chansons qu'on a enregistrées mais qui n'ont jamais fini sur un album. Ça fait du bien d'avoir une chance de les partager. On avait quelque chose comme 30 chansons et finalement on en a retenu 12 ou 13 pour Soul Time ! On avait de quoi faire ...

Pourquoi les sortir maintenant ?

Le moment était bien choisi. Les Dap Kings se sont sentis prêts. Prêts à les laisser partir, les faire connaitre. Ils sont presque tous sur des 45 tours. Ils ne sont sur aucun album aucun CD. Il y avait les 45 tours, on sort maintenant le CD.

Lorsqu'on t'écoute on ne peut s'empêcher aux légendes de la Soul et lorsqu'on te voit sur scène à James Brown de par ton énergie. Quelles sont tes plus grandes influences?

Un peu de tout mais surtout Tina, Aretha, Diana, Patti, Mahalia Jackson, Mavis Staples, Gladys. C'est ce que j'écoutais en grandissant et c'est toujours ce que j'écoute.

Tu as commencé à chanter très jeune mais ton premier album n'est sorti que quand tu avais 40 ans. Pourquoi ?

Parce qu'aux Etats Unis aucune maison de disques ne me trouvait intéressante. Ils disaient que je n'avais pas le look. J'ai dû attendre mes ans comme tu dis pour sortit un album. Et pour cela j'ai dû trouver un label indépendant.


(Rires) Oh non pas trop. Je suis passée de la petite fille chantant du gospel à l’église à la fille chantant dans une chorale, et de celle chantant dans une chorale à l’église à celle chantant dans la chorale au lycée. Tout cela a fait de moi ce que je suis maintenant. Pendant les mariages je faisais des reprises du genre Britney, Aretha... Je faisais aussi Michael Jackson, ou n'importe quelles chansons qu’ils avaient envie d'entendre. (Rires) J'en suis même arrivé à chanter de Christina Aguilera ou du Jennifer Lopez. Et maintenant je ne chante que de la Soul et du R&B.

En parlant de Soul, que pensestu de la nouvelle vague appelé le « revival de la Soul » ?

Je ne sais pas ce que les autres pensent mais c'est vrai que de plus en plus de personnes qui s'intéressent à nous. Nous avons commencé il y'a très longtemps et on n'a jamais arrêté. On fait ça depuis plus de 15 ans. Je ne pense pas que ce soit une tendance, la Soul a toujours été là. Les labe.sl s'en rendent peut-être compte que maintenant. Tant qu'il y'aura des artistes comme Cee-Lo Green qui continueront d'en faire, le public continuera de venir. C'est bon pour nous. La Soul n'ira nulle part, elle restera là. Ils peuvent continuer de l'appeler « rétro, rétro, rétro », on continuera de l'appeler « Soul, Soul, Soul ». Jusqu'à ce qu'ils reconnaissent le retro dans la Soul.

Dans mon Ipod, il y'a surtout des classiques c'est ce qu'on écoute sur la route. En ce moment on roule vers la Georgie et la Caroline Du nord après.

Des artistes avec qui tu aimerais collaborer?

J'ai fait récemment une chanson avec Joe Jackson. Si un artiste a envie de collaborer avec moi, faire quelque chose, il suffit juste de rentrer en contact avec mon management. Je suis partante.

Tu te vois où dans les 5, 10 prochaines années ?

Ouh la! Dans 10 ans j'aurais 65 ans. Je ne pense pas que je ferais autant de tournées que maintenant mais je continuerais en tout cas. J'aimerais voir notre musique, la musique Soul dans des films (rires). On mérite d'être reconnus. On a besoin de reconnaissance. C'est ce que j'espère pour le futur. J'aimerais que Daptone Records, Sharon Jones & The Dap kings soient reconnus. Quand quelqu’un dira notre nom, on lui répondra « Oui je les connais » ou « je connais leur musique ». Propos recueillis par Wadji B.

Soul Time !

(Daptone Records / Differ-Ant) Disponible

Jacob Blickenstaff

Plus jeune d’ailleurs, tu chantais dans des mariages. Tu te sers de cette expérience sur scène ?

Il y'a-t-il de nouveaux artistes que tu écoutes en ce moment?




NP

Chronique

W O D A DJ SH

La déconvenue de The Outsider en 2006 nous aura permis de comprendre une chose : DJ Shadow ne recréera pas un chef d’œuvre tel qu'Endtroducing. Il faut arrêter de

s’accrocher à cette idée et accepter qu’à un moment donné, un artiste fait ce choix assumé de diversifier et faire évoluer sa musique, de prendre des risques quitte à aller trop loin. Et se remettre en cause, si besoin. DJ Shadow s’était perdu dans une voie sans issue avec The Outsider en s’écartant vers le mouvement Hyphy (courant de rap issu de la Bay Area), le voilà désormais revenu dans le droit chemin avec The Less You Know The Better.

émane de ses compositions plus abstraites semble moins artificiel (« Sad And Lonely », « I’ve Been Trying », « Redeemed ») et les changements de rythmes, comme le passage de l’up-tempo « Run For Your Life », apportent de la dynamique à l’écoute. Shadow n’a pas répété les mêmes erreurs que sur The Outsider, notamment la surabondance de personnalités. Ici, ils ne sont qu’au nombre de quatre et sont utilisés à bon escient. Les rappeurs Podnuos des De La Soul et Talib Kweli sont tous deux présents sur le beat de « Stay in the Course », qui les contraint à changer de leur flow habituels. Le rockeur Tom Vek se confond dans « Warning Call ». Little Dragon illumine « Scale It Back ». La version US fait figurer également l’anglais Afrikan Boy sur l’instru grime de « I’m Excited ».

Comme le présageait l’EP I Gotta Vous l’aurez compris, The Less You Rokk, l’ombre du DJ plane sur la musique rock. Know The Better est un retour aux fondamentaux Ce genre lui sert de repère puisque c’est la musique qu’il adulait avant de se mettre au trip-hop et hiphop instrumental (ou abstract hip-hop diront d’autres). Il en a donc échantillonné en différentes quantités (que ce soit des guitares électriques, des coups de batterie…) qu’il a réinjecté à l’intérieur des instrumentaux divers et variés de ce quatrième opus. Placés à intervalles réguliers, « Border Crossing », « Warning Call » feat. Tom Vek, le bluesy « Enemy Lines » et « I Gotta Rokk » semblent redonner cette touche de métal hurlant qui faisait la force de deux premiers albums de DJ Shadow. Cela dit, sans vouloir ternir ses efforts, on l’a connu plus inspiré. En revanche, le spleen qui

dont il manque l’intensité et le génie créatif des débuts. Pour le moment, DJ Shadow a juste caressé l’originalité et la force brute dont il était capable autrefois mais pas de doute, ses platines retournent dans le bon sens. Par Stéphane M

The Less You Know The Better (Island Records/AZ) Disponible


Ludovic Etienne

NP

N A S L ORE Interview

“JE SU


N

UIS UN RAPPEUR”


NP

Orelsan

2009. Une vidéo Youtube. Un titre. Une polémique. Le nom d’OrelSan est alors exposé au grand public. Trois ans plus tard, le même nom apparaît un peu partout sur internet et dans la presse, cette fois–ci pour d’autres raisons. Après Perdu D’Avance, le rappeur originaire de Caen présente son deuxième album, Le Chant Des Sirènes. Plus sombre, plus assumé, cet opus signe un retour sur le devant de la scène musicale. C’est au Manga Café, dans le 13ème arrondissement de Paris, autour de boissons chaudes et entourés de mangas que le rappeur nous en parle.

Est-ce qu’on peut parler de métamorphose entre le premier album et le deuxième ?

Non pas de métamorphose, plus la suite, une évolution. Je n'ai pas complètement changé. Les bases que j'avais posées dans le premier album, on les retrouve dans le deuxième.

Et comment tu as géré la transition entre les deux ? Tu as eu une crise d’inspiration à ce que tu as dit ?

Ouais exactement ! C'était un peu dur, parce qu'au début, je me voilais un peu la face je me disais « oui le deuxième album, on verra plus tard. Là je suis en tournée. Là, je vais profiter un peu ». Et puis au final je me suis rendu compte qu'il y avait déjà 6 mois, un an qui était passé. Puis j'ai fait quelques morceaux mais ce n’était pas génial et puis ça ne changeait pas vraiment, ça ne faisait pas avancer le truc. Et il y'a eu une période où j’écoutais moins de rap, où je voulais faire des trucs un peu plus chantés. Il y a eu une petite période où j'ai eu du mal, où j'ai jeté plein de morceaux, j'ai eu du mal à trouver ce que je voulais j'ai fait des tucs qui auraient fait bien sur le premier album sûrement, mais ce n'était pas non plus complétement l'opposé. Je n'avais pas trouvé un truc qui me plaisait. Ce n’est même pas une question de faire un truc nouveau au niveau de la musique, plus un truc qui me corresponde, de nouveau par rapport à moi. Par exemple, parfois je suis revenu à des rythmiques plus rap

plus old school, à des guitares plus simples. Et au final c'était ça qu'il me fallait à ce moment-là. Pour moi du moins …

Parce que le premier album était plus personnel ?

Très personnel et puis c'est le premier. Le premier, on évacue tout ce qu'on a fait. Ca faisait peut être 10 ans que je rappais quand j'ai fait le premier album. Tu mets un peu tout ce que tu avais à mettre, tu racontes 25 ans de vie et au final tu vas chercher partout. Je pouvais raconter des histoires de lycée, ce genre de trucs, et la musique on l'a vraiment fait dans mon garage de A à Z. Chez moi dans un micro studio. A part le mix où on a utilisé d'autres gens, toutes les prises de voix, on les a fait nous-mêmes, donc forcément c'est brut et c'est cool parce que c'est aussi spontané, mais je voulais faire autre chose, aller plus loin. J’ai quand même utilisé les bases du premier c'est pour ça que « métamorphose » c'est trop.

Tu t’assumes aussi plus en tant que rappeur …

(Rires) Ouais carrément même moi je le sais. Avant que mon premier album sorte, j'avais un job normal et quand on me demandait ce que je faisais dans la vie je disais « j'ai mon job et à côté je fais des instrus ». Je faisais croire que je faisais des instrus. Je ne disais pas que je rappais parce qu'il y avait trop de clichés et on me disait « ah oui tu rappes mais tu fais quoi comme genre de rap ? ». Je répondais « mais je ne sais pas ». Je n'assumais pas. Pendant le 1er album aussi, au début, j'essayais de ne pas trop parler. Il y a des sujets que j'évitais d'aborder, genre le rap, et des trucs pour lesquels je ne me sentais pas trop concerné je n’en parlais pas. Et là avec l'expérience et vu que je suis un peu plus vieux, j'ai plus confiance en moi, donc du coup j'assume plus. J'ai eu de bon retours aussi sur le premier album donc j'ai pris un peu plus confiance. J’assume mieux.

Au début on te traitait de rappeur de province …

Ah ouais à fond ! Maintenant j'ai « rappeur pour bobos » un peu. (Rires)


Ludovic Etienne


Je ne sais pas. Déjà dès qu'on me met dans une case je vais tout faire pour en sortir. Dès qu'on me dit que je suis geek, je vais répondre « bah non ». Au début on disait le rap anti bling-bling et moi je n’avais jamais vu ça comme un truc anti blingbling. Si j'avais de l'argent je pourrais m'acheter une chaine aussi, je trouve ça cool (rires). Ça me dérange pas les belles fringues ou les bijoux, je ne suis pas anti ça. Ce n'est pas spécialement mon truc mais ce n’est pas un truc que je revendiquais. Quand on me dit ‘rap de geek’ c'est vrai que quand je fais un freestyle avec un synthé et que j'ai fait un faux logiciel derrière et je fais genre j’appuie sur les touches, c'est clair que c'est un peu geek. Après c'est vrai que je ne suis pas un vrai de vrai. J’'ai trop de vie sociale pour être geek (rires). Et puis on va être en 2012, on est tous geek. Pour moi, ça ne sert plus à rien de dire « sur internet … » .Internet, c'est nos vies. On est tous comme ça. J'ai même des potes de banlieue qui savent se servir de Photoshop (rires). Non mais tout ça pour dire que ça évolue, ce n'est plus du

tout la même chose. Tout le monde a des ordinateurs, tout le monde est geek. C'est vrai que je sais réparer un ordi par exemple (rires).

Mais si on te dit ça, c’est aussi parce que tu es imprégné de la culture geek.

Oui oui c'est vrai j'ai même la preuve ici (fouille dans sa poche). C’est l'Iphone 4S qui est sorti ce matin (rires). Je suis trop content. Non non, j'aime bien les jeux vidéo. Pour moi, geek ce que ça veut vraiment dire c'est être passionné et c'est vrai que j'aime bien comprendre comment fonctionne les choses. Ça ne me suffit pas d'avoir un ordi, il faut à un moment que j'aille dedans, voir ce qui sert vraiment. Et puis la technologie, les produits dérivés, c'est vrai que ça fait partie de ma culture. Les mangas à fond. C'est mon hobby un peu. Quand j'ai des sous, je ne vais pas forcement les claquer dans des fringues en premier. Ça vient aussi mais en général, la première chose que je vais faire c'est acheter des bandes dessinés ou des figurines.

Ludovic Etienne

Dans « 2010 » tu parles de ‘rap de geeks’, alors c’est toi le représentant des rappeurs geeks français ?


NP Sinon en parlant de référence, tu en as pris une autre. Qui est Raelsan ?

Orelsan

parce qu'ils aiment bien le truc et quand on ne m'aime pas c'est parce que ma musique ne leur Déjà c'est une blague. C'est un pote à moi, on parle plus. Au moins je sais pourquoi. Après le regardait un reportage sur Rael et à un moment, reste, je suis déjà sorti en boite, j'ai déjà profité il me fait « ah Raelsan » et il se moque de moi. Ça des groupies (rires). Non, j'en rajoute. Ce ne sont m'a fait rire et vu que souvent pendant la pas des trucs qui m'intéressent. Ce n'est pas une polémique, et du fait que je vienne d'internet et finalité. Ce sont plus des trucs qui me saoulent et qu'il y'a beaucoup de gens qui me suivent, on me ce n’est pas mon truc. disait tout le temps « mais il influence les jeunes et la jeunesse », alors qu'il y a vraiment des gens En parlant d’écriture, dans tes qui existent comme Rael, qui influencent les gens textes quel est la part et qui sont vraiment dangereux. Je me suis dit d’autobiographie et la part de que j’allais ironiser là-dessus comme si j'étais un fiction ? gourou mais c'est plutôt pour la blague, c'est le titre de la chanson, avec le clip on en a fait un On ne peut pas savoir. Même moi je ne sais par personnage que je vais utiliser sur scène aussi exemple dans « Le Chant Des Sirènes », c’est mais ce n’est pas comme Eminem et ces alter ego. clairement un mélange des deux on ne sait pas Moi, c'est juste le titre de la chanson et avec le quand ça bascule. A partir du moment où tu écris, masque c'est vrai que ça fait maintenant Raelsan. tu racontes un truc c'est forcément de la fiction parce que c'est romancé, des trucs sous un Dans « Le Chant Des Sirènes » tu certains angles. Dans une chanson comme « Suicide Social », c'est de la fiction puisque c'est parles de rester intègre dans le l'histoire d'un type qui se fout en l'air mais milieu et de ne pas se faire forcément je partage des trucs qu'il dit, des trucs bouffer, tu penses que tu y que je pensais et le lendemain je me suis dit « je arriveras ? suis con, j'étais con hier ». Ce n’est pas aussi Franchement des fois c'est assez bizarre. Je pense simple. Pour moi à partir du moment où c'est une que je vais y arriver enfin y arriver... Je me ferais chanson, c'est qu'il y'a un contexte et donc la toujours un peu bouffer, je suis déjà en train de fiction et la réalité se mélangent. me faire bouffer quand je vais faire de la promo. Hier j'étais chez Ardisson avec Michel Drucker. Justement dans « Suicide Michel Drucker, c'est quelqu'un de gentil. Je ne Social » tu dénonces par exemple suis pas méchant non plus mais a un moment ce les artistes engagés qui n’est pas pareil. Tu te fais toujours un peu bouffer dénoncent et prêchent la bonne par le truc. Mais d'un autre côté je pense que je ne parole et dans « Plus Rien Ne me ferais pas bouffer parce que ce que j'aime M’étonnes » tu dénonces un peu vraiment faire c'est écrire et donc même si ça ne l’éducation. Donc tu prêches marche plus pour moi demain, je ferais autre aussi un peu non ? Ou c’est juste chose toujours dans l'écriture. J'essaierais le constat d’un fils d'écrire des choses, j'aurais toujours envie d’enseignants ? d'écrire des chansons. Donc au final, contrairement à d'autres gens, comme les gens de Je ne prêche pas parce la plupart des trucs que je Secret Story tu vois ils sont connus puis tout d'un critique contrairement à d'autres artistes qui vont coup les gens ne les aiment plus. Mais ils ne les vouloir un peu faire la morale et c'est un peu aiment plus pour les mêmes raisons pour énervant … la plupart des trucs que je critique lesquelles ils les aimaient bien et c'est chelou donc je suis dedans en premier. Quand je dis (rires). Moi au moins, je sais que si on m'aime « depuis quand pour devenir populaire faut faire bien c'est parce que j'ai fait une bonne chanson des trucs de geeks », je suis devenu populaire en ou parce que j'ai fait une connerie sur internet ou faisant des trucs de geeks. Quand je dis « les


Orelsan

petits vont gucciser, Louis Vuittonniser », moi le premier je m'habille mieux que je m'habillais il y a 4-5 ans. Ce sont des trucs qui me concernent aussi .C'est plus un constat. C'est vrai que cette chanson-là par exemple, elle peut passer pour un peu réac. Alors qu'à côté, il va y avoir une chanson où on peut penser que je suis anarchiste. La vérité, ce que je pense vraiment, se situe entre les 2. Si tu prends l'album du début à la fin, si tu as un peu de jugeote et que tu lis un peu entre les lignes, tu verras un peu mon caractère et comment je suis. Je ne crois pas les gens qui sont toujours droits c'est pour ça que je n’aime pas les artistes engagés. Comme si ils n'avaient pas de défauts… tous les trucs anti-capitalistes. Je veux dire si tu veux aller vivre au Pérou rien ne t'empêche d'aller vivre au Pérou.

Toi tu n’aimes pas Zaz …

Non, je ne l'aime pas du tout. Je ne sais pas pourquoi. Mais il n’y a pas qu'elle. Il y en a toujours. Des artistes qui vont avoir le Che comme effigie alors que les types vont habiter en Angleterre pour ne pas payer d'impôts, des trucs comme ça. Au bout d'un moment l'engagement artistique c'est trop facile comme ça.

En général tu es assez drôle et tu fais preuve de beaucoup d’autodérision, mais ton album est sombre. A l’image de « Si Seul », tu es quelqu’un de triste ?

Non. Je ne sais pas. Pourquoi? Si je crois que j'ai un truc un peu mélancolique en général. Quand je suis tout seul par exemple, à la fin d'une journée de travail ou un truc, le premier sentiment que j'ai c'est un peu un truc un peu (fait une tête triste) mais ce n’'est pas triste c'est un peu mélancolique (rires).

Ok. Dans un de tes titres tu as une intro Dubstep, c’est cool. Du coup une question. Tu ne trouves pas ça un peu dommage que le rap français n’aie pas la touche

unique que l’on retrouve dans le rap anglais ou le rap américain ?

Alors ça c’est la première fois. Tu es la première journaliste alors qu’à toutes mes interviews je dis « Moi ma plus grosse influence, c'est le grime. J'écoute du grime depuis longtemps. J’aime beaucoup l’Angleterre » en plus j'habite à vol d'oiseau à 20 minutes et je ne comprends pas pourquoi on n’a pas cette putain d'influence. Ça a failli arriver avec Craig David, ça a failli. Et ce n'est jamais arrivé jusqu'à nous. Ça va même arriver aux States. En même temps, ça fait 8 ans que je dis ça et ça arrive pas encore. (Rires). Mais si, la preuve tu regardes Kanye et Jay-z, ils rappent un peu sur du Dubstep maintenant. Faut écouter la scène Anglaise. Pourtant pour le rock, ça passe facilement la frontière. Des trucs comme Amy Winehouse et tout ça passe. Le rap anglais a vraiment une identité. Mais nous on a un peu une identité comme ça. Plus avant. Je réfléchissais à ça l'autre fois, le meilleur truc en France qu'on ait eu en termes d'identité musicale un truc français qui n'a jamais existé ailleurs c'est Mafia K'1 Fry, Ideal J et 113 sur des prods de DJ Mehdi. Pour moi, là on avait un truc c'était un truc de ouf des chansons comme sur Le Combat Continue, des chansons comme les trucs de 113 et là c'était un truc qui avait jamais existé. Ça ne ressemblait pas à du rap cainri. Il y avait la petite influence électro que Mehdi amenait dans sa manière de coupler

Ludovic Etienne

NP


Tu es sur les réseaux sociaux donc je pense que tu lis comme nous, comme moi, l’engouement ou le non engouement qu’il y’a autour de toi, les débats. Ouais ouais carrément !

Qu’est-ce que tu en penses ?

Je fais de rap et ça fait longtemps que j'en fais. Je comprends aussi pourquoi. C'est vrai que je n'utilise pas le même vocabulaire. Ou des fois c'est normal, je fais des refrains vraiment Pop sur certaines chansons, mais je fais aussi des chansons de 6 minutes sans refrain. Quelqu'un qui n'aime pas la Pop, ça va lui casser les couilles que je chante sur mon refrain. Après c'est ce que j'aime bien. Par contre je peux garantir que si on faisait une sorte de cypher, qu'il y'a plein de rappeurs et que je rappe, ils verront que je suis un rappeur. Il y'a des gens qui n'ont jamais compris que André 3000, je ne me compare pas …. Un de mes groupes préférés c'est Outkast, souvent en France on dit « ouais mais ce n'est pas un vrai groupe de rap » alors que les types ils déchirent mais ils sont un peu habillés bizarrement, l’autre chante, c'est des clichés. Après il faut écouter les chansons. Des chansons comme « Jimmy Punchine » ou « 2010 » c'est du rap tout ce qu'il y'a de plus basique.

les samples et ça c'était vraiment un truc francofrançais. Après on a toujours cette touche française qui est dans le texte avec beaucoup de rimes, beaucoup d'assonances. Moi je regrette qu’on n’ait pas une forme de son unique. Mais ça vient de la culture musicale aussi. Les américains ils ont la Soul, les anglais ils ont du Garage, ils ont tout le mouvement Punk c'est ancré en eux. Et nous on a la variété française. Un autre délire. Moi j'aime bien la variété. Balavoine, Michel Berger, Johnny il y a plein de chansons que j'écoute come Aznavour et Renaud c'est mortel. Mais c'est vrai que musicalement c'est comme si des français font du folk ça va être un peu bof ou des français qui vont faire de la soul ça va toujours être une sorte de pompage des américains, comme nous dans le rap. Même moi je l’ai fait sur le premier Pour terminer, alors ça fait quoi album par exemple. Il y a des instrus, tu sens que de repartir chez le coiffeur ? c'est du Dirty South que j'avais copié-collé et du coup ça va moins me ressembler. (Rires) J'ai détesté !! Oh c'est nul je n'aime pas ça. J'ai dû y aller 10 fois dans ma vie. Je ressemble L’intro de « Si Seul » fait penser encore moins à un rappeur. à du Bruno Mars … Propos recueillis par Wadji B. Un peu dans le délire ouais, dans le style de mélodie. Des mélodies assez hautes. C'était un peu la mode il y a 7-8 mois avec des types comme B.o.B, comme J. Cole ou Drake par exemple. C'est un bon exemple. C'était le retour d’un rap un peu oldschool avec des mélodies un peu pop. C'est vrai que ça peut ressembler. C'est ce que j'aime bien.

Le Chants Des Sirènes

(3ème Bureau) En tournée française et le 14 Décembre 2011 au Bataclan (Paris)


&

L P M A S , SOUL HIP HOP

UNE HISTOIRE D’AM0UR SANS FIN

Ils se sont aimés au premier regard… Soul et Hip Hop par

l’intermédiaire du Sampling ne se quittent plus depuis leur première rencontre. Le Hip Hop fait revivre les plus grands moments de Soul au travers de ses instrumentaux ingénieux, mélange de nostalgie et de concepts visionnaires. Le Sampling a permis aux plus jeunes de connaitre nombre de magnifiques morceaux et artistes des décennies antérieures, et aux plus vieux de se replonger dans une ambiance qui signifie beaucoup pour eux. Pour les moins avertis le Sampling ou Echantillonnage consiste à isoler un extrait musical ou un son et à le réutiliser dans une nouvelle composition.

Nous souhaitions vous proposer 10 samples de Soul qui ont marqué l’histoire du Hip Hop, tout

en vous remémorant l’artiste ou le morceau original qui a permis d’arriver à ce nouveau résultat, ainsi que le concepteur du nouvel instrumental qui en découle.


LING


NP

Hip Hop Soul, Sampling &

Marvin Gaye « I Want You »

On retrouve « I Want You » de l’inoubliable Marvin Gaye, une des figures emblématiques de la Motown dans le morceau de Little Brother & Chaudon intitulé « Can’t Stop Us », fruit du travail du beatmaker Young Cee. Pourquoi ce morceau ? Tout simplement parce qu’ « I Want You » est le morceau qui fit connaitre Marvin Gaye et reste un des ses meilleurs titres, et parce que les Little Brother sont un des groupes les plus talentueux de la scène Hip Hop.

Smokey Robinson « Much Better Off »

Smokey Robinson and the Miracles, autre figure

incontournable des années dorées de la Motown utilisé par le plus grand beatmaker de l’histoire du Hip Hop : J Dilla dans son instrumental « Love It Here » pour le rappeur Elzhi. Ce sample réunit un des groupes de la Motown les plus samplés et le plus prestigieux des beatmakers, qui malheureusement nous a quitté très jeune et en pleine gloire.

Donald Byrd « Think Twice »

Donald Byrd (surtout en Soul-Jazz et Jazz Funk) et son morceau « Think Twice » toujours samplé par J Dilla gardera son nom originel et deviendra un des plus grands succès du beatmaker. Ce morceau sera la seule entorse de cette liste à la Soul pure et dure.

Emotions « Blind Alley »

Un sample du groupe Emotions ayant pour titre « Blind Alley », utilisé par A Tribe Called Quest dans son morceau « Phony Rappers ». Ce sample réunit les Emotions, constitué de 3 sœurs originaires de Chicago, aux titres célèbres des débuts des 70’s qui par la suite travaillèrent avec les non moins célèbres Earth, Wind & Fire, et un des groupes les plus connus et apprécié des puristes du Hip Hop : A.T.C.Q.

Roberta Flack « Early Every Midnight »

« Early Every Midnight » est un morceau de Roberta Flack, une des chanteuses les plus samplés de l’histoire du Hip Hop avec son complice Donny Hathaway, et utilisé dans le morceau « Revenge » produit par le beatmaker Pete Rock pour le groupe Grap Luva. Il est constitué d’une 'bboucle' assez représentative de l’usage répétitif d’une partie d’un morceau pour en composé un nouveau.

Stylistics « People Make The World Go Round »

Le sample à découvrir serait celui tiré du morceau « People Make The World Go Round » des Stylistics, un fameux groupe Soul issu de Philadelphie aux débuts des 70’S. Ce morceau a été samplé des dizaines de fois, comme beaucoup d’autres de ce groupe mais


Change Is Gonna Come » d’Otis Redding, car on ne pourrait parler de Soul et de sample sans parler d’un étant un de leur titre phare, il méritait qu’on en tel artiste, et aussi de ce fabuleux morceau. Il a été parle aujourd’hui. On le retrouve avec grand énormément utilisé, mais c’est dans l’instrumental plaisir pour nos oreilles dans le fameux morceau « Come Change » d’Apollo Brown que nous avons choisi de vous le faire (re)découvrir. « Sugar Hill » du rappeur AZ.

Diana Ross « I’m Coming Out »

Stylistics « Children Of the Night »

Teddy Pendergrass « Close The Door »

Le Sampling reste un lien très fort,

Un classique du genre puisque c’est le morceau « I’m Coming Out » de la fantastique Diana Ross dont tout le monde connait la carrière qui débuta avec les Supremes au début des 60’S, pour le tout aussi célèbre morceau « More Money, More Problem » de Notorious BIG. Ce sample est issu du morceau « Close the Door » de Teddy Pendergrass, une des voix les plus charmeuses de l’histoire de la Soul, utilisé dans le morceau remixé « Life’s a Bitch » du rappeur new-yorkais NAS.

Otis Redding « A Change Is Gonna Come »

Le dernier sample à découvrir est issu du morceau « Children Of The Night » toujours des Stylistics évoqué plus haut, et utilisé à merveille par The Alchemist, un beatmaker qu’on ne pouvais omettre de ces 10 samples à découvrir vu son envergure et la qualité de ses samples depuis de nombreuses années… une passerelle entre les genres musicaux et les générations, et il permet à la Soul d’être écoutée par des oreilles qui n’y sont pas toutes accoutumées depuis leur plus jeune âge.

En conclusion, la Soul et le Hip Hop forme

un couple qui n’est pas prêt de divorcer de si tôt, et personne ne s’en plaindra. Par Stephan F. Le neuvième sample est tiré du morceau « A


NP

D L O G S FOOL’ Chronique

Fool’s Gold, c’est un peu comme un cornet de glace dans lequel on pourrait ajouter de nouveaux parfums à chaque chanson, et passer

ainsi d’une douceur sucrée à une folie acidulée en un coup de langue. Oui, leur musique est tropicale, estivale, ensorcelante… Il s’agit bien d’un réchauffement climatique par des mélodies généralement décrites comme de l’afro-beat moderne. Rien d’étonnant pour ce collectif de californiens qui s’est fait connaître avec un premier album éponyme sur lequel on ne comptait pas moins de douze musiciens, des titres chantés en africain, en hébreux et en anglais, et des airs qui nous emmenaient jusqu’en Amérique du Sud en passant par les Iles Caraïbes.

Mais ce sont loin d’être les seules façons d’apprécier leur deuxième album Leave No Trace, qui pousse

l’expérience du voyage et de l’épopée sonore un peu plus loin. Ce nouvel opus marque l’identité de Fool’s Gold en tant que groupe à part entière et précise sa couleur musicale qu’on aimait déjà tant, tout en continuant de la teinter de sons pop et de reverb new wave. Si on ne le sait pas, il est difficile de se douter qu’entre les deux albums ils ont divisé le nombre des membres par plus de deux. Le noyau dur n’a pas changé, Luke Top, au chant et à la basse, et Lewis Pesacov, à la guitare, sont toujours là pour mener le projet en composant et écrivant l’intégralité des chansons à quatre mains. Ils ne sont désormais entourés plus que de Garett Ray à la batterie, Salvador Placenca aux percussions et du multi-instrumentiste Brad Caultinks.

On peut dire que ce changement aura été bénéfique. Sur Leave No Trace,

Fool’s Gold ne nous laisse plus déambuler dans

la jungle mais nous invite à découvrir des petits paradis aux quatre coins de la planète. On se retrouve happés par des mélodies festives et apaisantes à la fois et on se laisse embarquer dans une aventure aux tonalités rétro.

Les première secondes de « The Dive » plantent ce décor éphémère à coups de percussions, puis de ces notes aiguës de guitares propres à Fool’s Gold. Les échos de la voix grave de Luke Top enrobent rapidement le tout d’un tempo lancinant. C’est un peu comme si la fête avait déjà battu son plein. Donc en entendant « Wild Window », on ressent


D

comme l’envie d’aller regarder le soleil se lever sur une plage de Californie tout en continuant à danser. L’échappée nocturne se fait réellement sur « Leave No Trace » et continue jusqu’à « Narrow Sun ». Là, c’est un peu comme la bande son de ce moment charnière entre la fin de l’agitation festive et le début des envies impulsives du type « allons prendre le prochain train qui passe sans savoir où il nous emmènera ». Et on le fait. Vient ensuite l’envie d’aller manger un bagel, les Wayfarer sur le nez, en se promenant lentement dans les rues de « Tel Aviv ». Puis, arrive finalement la douceur de la fatigue, Fool’s Gold nous prend alors par la main et nous dépose tranquillement en Asie sur « Lantern ».

Leave No Trace est un album multifacette mais d’une très jolie cohérence, à côté duquel il serait dommage

de passer. On attend le prochain album et les prochaines destinations avec impatience. Par Clémentine C.

Leave No Trace

(Cinq 7) Disponible En concert le 5 Novembre au Trianon (Paris)


Derek Blanks


NP

Interview

I S I D LE

Si elle n’a connu le succès auprès du grand public qu’en 2009 avec son album Turn Me Loose, Ledisi n’est pas une petite nouvelle dans le circuit. Pieces of Me, son nouvel album, est le 5ème album d’une carrière commencée 11 ans auparavant. De ces débuts Jazz à ses nouveaux opus plus Soul, plus Funk, Ledisi a su imposer sa voix et se faire une place dans l’univers musical américain. C’est au lendemain d’un concert plein d’énergie et de générosité au Nouveau casino, que la chanteuse originaire de la Nouvelle Orléans accepte de revenir pour Now Playing Magazine sur une carrière pas toujours facile.

Tu as commencé dans un répertoire plutôt Jazz. Pourquoi as-tu commencé par le Jazz ?

Le côté Jazz c'est parce que les clubs de Jazz étaient les seuls endroits où je pouvais me produire dans la Bay Area, et les gens voulait écouter plus de Jazz. J'adore le jazz. Ce n'est pas vraiment là que j'ai commencé. J'ai débuté avec la Pop et le Classique, puis le Gospel et ensuite le Jazz. Le Jazz est le dernier genre que j'ai étudié. Je ne sais pas pourquoi j'ai changé. (Rires)

Tu t'es orientée vers un style plus Soul, plus R&B. Pourquoi cette évolution ?

C'est venu naturellement. Si je le planifiais ça ne sonnerait pas juste et vous le remarqueriez du genre « oh, mais qu'est-ce qu'elle fait ? » Avec cet album Pieces Of Me, je m'étais vraiment concentrée sur le fait de montrer à mon public qui je suis. Celui-là est plus intime, on voit ma manière d'être avec les gens, quand je suis amoureuse, c'est plus défini. Dans Turn Me

Loose, j'étais préoccupée. Dans Lost & Found, j'essayais de me retrouver. Ca s'entend. Pour Turn Me Loose par exemple, j'écoutais beaucoup de Buddy Miles, des choses plus rock avec beaucoup de guitare et du blues, Buddy Guy par exemple. J'écoutais aussi du BB King, James Brown, Al Green. C'est là où je me suis mise à travailler avec Raphael (Saadiq Ndlr). Je voulais quand même garder mon public R&B et puis j'ai écouté Marron 5, Coldplay. Du coup il y a un peu de tout dans cet album (rires). La maison de disques m'a laissé faire et j'ai eu la chance de travailler avec tous les producteurs que j'admire. Ils ont tout adapté à ce que je voulais faire. Ce n'était pas du genre « Oh ! On va faire un hit. » Je n'envisage pas de faire de la musique pour ça, comme ça. Si je le faisais, j'aurais arrêté comme j'étais prête à le faire après Lost & Found.

Pendant ton concert je n'arrêtais pas de me dire que tu devrais faire une chanson avec soit Prince, soit Sharon Jones. Si tu devais choisir ?

Oh non je ne pourrais jamais, oh non. Je voudrais les deux. Sharon Jones est incroyable, je l’adore, sa voix, son attitude, sa musique. Oh mon dieu, elle est incroyable n'est-ce pas ? Je ne l'ai jamais vu en live. J'écoute ses albums, je regarde des vidéos sur YouTube et je n'arrête pas de me dire qu'elle est formidable. C'est une de mes préférées mais je ne l'ai jamais rencontré. Et Prince. Oh Non. Je ne peux pas choisir. A tous les coups Prince … Mais Sharon … Ce n’est pas juste. Pourquoi tu me fais ça ? (rires)

Ok désolée. On va dire les deux alors. Une autre question moins dure alors. Quand tu regardes


NP

Ledisi

nouveau tu peux écouter mais n'aie pas peur de te faire entendre. Fais-toi entendre maintenant ton parcours, d'où tu viens et ce parce que c'est le début. Et puis il faut y croire. que tu as déjà accompli, qu'estLaisse le sortir de là d'abord (montre son cœur) et ce que tu ressens ? une fois que c'est sorti, c'est sorti. Ils peuvent dire ce qu'ils veulent, qu’ils aiment, qu’ils n’aiment Je suis fière de moi, je suis fière de ne pas avoir pas, qu’ils le crucifient, ce qu’ils veulent, ce n'est abandonné. C'est le plus important. Aussi j'aime pas grave. Mais une fois que tu as fini, le mon œuvre. Il y'a quelque chose pour tout le mastering est fini, tu as rendu l’album, laisse le monde que tu aimes ou pas, tu trouveras toujours partir. Tout le monde n'aimera pas ce que tu as quelques chose, un truc quelque part dans cette fait, mais tant que toi tu es heureux avec, c'est le œuvre pour toi. Je me dis que si j'arrête tout, si plus important. (Rires) Je suis heureuse de mon Dieu décide que c'est fini pour moi, est-ce que je travail. De mes débuts à maintenant. Et ça c'est serais fière de ce que j'ai fait ? La réponse est oui. le plus important. Je peux le dire. Tout le monde n'a pas la chance de dire « j'ai accompli la plupart de mes rêves ». Tu as aussi reçu l'aval de tes Je suis toujours en admiration. Hier, les gens pairs en quelque sorte avec tes sont venus à mon concert et j'étais sans voix. « Ils nominations aux Grammys. sont venus ». Depuis notre dernier show ici, le public grandit. J'aime l’évolution. Même si le Ça c'était formidable. C'était génial. Ça vient de public ne grandissait pas …wow mais il devient tes pairs là, des gens qui font la même chose que de plus en plus nombreux. toi ou qui sont impliqués de quelque manière que ce soit dans l'industrie de la musique et qui te dise Tes deux premiers albums sont « On t'aime à ce point. On t'aime et voici la sortis en indé... reconnaissance. » Tout ce que je voulais c'était de faire un bon album et là, 4 nominations. C'est Oui. Ils étaient géniaux. fabuleux. Je débute à peine dans le mainstream. Je débute. Je continue d'apprendre en continuant Oui. En effet. Si tu devais tout à faire ce que j’aime. La plupart du temps je ne refaire de la même manière avec sais même pas ce que je fais, je sais juste que ce toutes les difficultés, tu le doit être naturel.

referais ?

Je ferais exactement la même chose. Je serais probablement plus calme, Quand tu es jeune tu ne sais pas, tu réagis comme un enfant, avec des caprices « non je veux ça ! Non je veux ça ! » Je me calmerais donc mais je ne pense pas que ça n’aurait pas fait de moi ce que je suis maintenant donc je ne changerais rien.

Et qu'est-ce que tu dirais à un artiste qui voudrait suivre le même chemin ?

Etudie. Etudie et aie la foi. Par étudie je veux dire, étudie les gens, étudie les gens autour de toi, ceux qui l'ont fait avant toi, étudie le business, étudie ton art. Mon Dieu étudie vraiment. Etudie tout et sois ouvert, écoute parce que quand tu es

Patti Labelle t'a désigné comme son successeur aussi.

Oh j'aime Patti Labelle. Je l'ai aimé quand je l'ai rencontré, je l'ai aimé quand je ne le connaissais pas, je l'aime maintenant que je la connais. Je pense que sa présence, son impact, sont aussi puissant maintenant que lorsqu’elle a commencé. Elle a tout fait, elle était différente, une coiffure folle comme moi et sa voix ... Oh mon dieu elle chante encore mieux maintenant. Je l'aime, j'aime sa personnalité honnête, sincère, vraie. Elle est aussi vraie que toi. Je te regarde, je t'étudie et je ne pense pas que tu aies changé pour moi. Tu es comme ça, tu es vraie. Quand on grandit on reste les même à l'intérieur. Il faut rester humble et j'aime ça chez elle. Elle m'a laissé entrer dans son monde. Il n’y a pas beaucoup de légendes qui le


Et tu as au la chance de rencontrer le président Obama et sa famille ...

Oh oui c'était tellement cool, il a tellement de 'swagg' oui oui. J'aime beaucoup le fait qu'ils aient les pieds sur terre, ils aiment les gens, vont vers eux. Ils prêtent attention à ce qui se passe. C'est cool. Ils prennent le temps de venir te voir et te dire « hey, on te voit faire, continue, n'abandonnes pas ». Ils me l'ont dit. Surtout Michelle Obama. Elle connait ma musique, elle est fan. Ça m'a coupé le souffle. Je l'adore, la manière dont elle se comporte. C'est une vraie femme. J'adore ça, elle m'inspire beaucoup. Pas parce qu'elle est noire mais parce que c'est une femme. Dans la salle où on était dans le cadre du soutien aux femmes, il y avait toutes sortes de femmes. Il n’y avait pas que des femmes noires. Et elle reconnaissait toutes les femmes, elle parlait avec tout le monde. Elle a parlé de 3 femmes dans son discours et j'étais l’une d'elles. Elle a dit à la fin « souhaitez tous un joyeux anniversaire à Ledisi ». Et wow. Et en plus avoir l'occasion de célébrer la Motown à la Maison Blanche entourée de toutes ces grandes stars, Seal, Nick Jonas, Jordisn Sparks, John Legend. Je n'arrêtais pas de me dire « j'y crois pas je suis sur scène avec toutes ces personnes ». Stevie Wonder et Smokey Robinson, Martha Reeves des Vandellas. Je devenais dingue. C'était formidable. Et j'y étais encore pour l'anniversaire du président. J'y ai été invité 3 fois. C'est énorme. 3 fois j'ai été à la Maison Blanche. J'en ai le souffle coupé. Je ne sais pas quoi dire (rires). Je suis encore sous le choc. A chaque fois que j'ouvre ma font. S’ils le font, s’ils te donnent n'importe quel lettre de remerciements. Je dois l'envoyer à ma conseil, il faut être reconnaissant pour ça. Tu te mère. C'est merveilleux ! dis « ils savent qui je suis », c'est un honneur.

Quelles sont les légendes qui t'ont marqué, qui t'ont inspiré ?

Oh là. J'adore Chaka. Ma mère l’écoutait beaucoup. Elle a eu beaucoup d'influences dans ma vie. Patti bien sûr, Prince, Stevie. Je l'ai rencontré. La seule personne que je n'ai jamais rencontré c'est Aretha Franklin, j'aimerais la rencontrer un jour (rires).

Tu parles souvent de ta mère, de son influence, de comment elle t'a inspiré. Quel est le meilleur conseil qu'elle t'ait donné ?

Elle m'a toujours dit d'apprendre le business. Même quand j’étais petite, j’écrivais une chanson sur un petit clavier Casio, un clavier blanc, un jouet. Elle disait « ok, on va remplir ce formulaire ». C’était un formulaire de droit d'auteur de


NP

Ledisi

Washington D.C. Elle m'a appris à toujours faire en sorte de protéger ma musique. Elle m'a appris à ne pas tout signer : « il faut le lire d'abord et si tu ne comprends pas va voir quelqu'un qui peut te l'expliquer ». Et j'avais 8 ans. Des chansons à elle avaient été volées, elle a eu de mauvaises expériences. Mais aussi elle m'a toujours dit « Sois toi-même. Ne change pas pour entrer dans un moule. « Sois-toi. Les gens aimeront qui tu es. Tu es belle ». Elle disait toujours ça « tu es belle ». Je ne savais pas si j'étais différente, moche, pas dans le moule, je ne savais pas cela. Car j'ai toujours su que j'étais belle. Quand tu es un enfant, tu ne penses pas a tout ça tu écoutes juste tes parents et le monde te dit après autre chose. J'ai énormément appris de ma mère. Elle me dit encore « tu es belle telle que tu es et je suis fière de toi ». Elle est fière de moi et c'est tout ce qui compte pour moi à la fin de la journée. Est-ce que cela plait à ma famille ? Est-ce que mes amis proches sont toujours vrais ? Après viennent toutes les autres choses. Est-ce que j'ai fait de la bonne musique ? Pour ça, chacun la comprendra comme il veut.

A propos de ton nouvel album Pieces Of me, quelle est la partie la plus importante de Ledisi ? La partie sexy?

(Rires) Je suis contente de finalement montrer ce côté. C'est très différent. C'est ce que j'aime avec cet album il est plus intime. Les hommes l’aiment, les femmes aussi. J'étais nerveuse avec le petit côté sexy que je dévoile mais aux shows, elles font encore plus (rires). Je suis vraiment contente de montrer ce côté. C'est cool de voir que je suis quelqu’un de spirituel, on le savait déjà. Mais les shows montrent un côté plus intime, moi qui m'accepte plus en tant que femme. Les femmes adorent entendre ça. Je ne le savais pas, je ne le comprenais pas. Maintenant je le comprends (rires) et les hommes adorent ça. Ils adorent les femmes qui s'assument en tant que femme. Maintenant je dis « ok je ne le savais mais tout se met en place dans ma tête maintenant ». Pieces Of Me m'a appris beaucoup sur le fait de s'assumer totalement tel que l'on est.

Tes shows, à l’image de celui d’hier, sont aussi pleins d’énergie. On est loin effectivement des débuts Jazz.

Oui hier, on a dansé, j'ai fait du scat, je veux que le public soit debout en train de bouger. Après on a ralenti un peu la cadence mais pas trop pour bouger même sur des chansons plus lentes. Et le public connaissait les paroles. Je suis dans un mode, une phase où je veux que le public passe un bon moment. Je veux dire, tu sors de chez toi, tu fais l'effort d'arriver à un concert, tu as travaillé toute la journée, tu ne veux pas t'endormir à un concert (rires). On est tous ensemble. C'est « nous » pas « moi ». Et j'adore mon groupe, je veux les mettre en avant. C'était génial. Je me mets toujours à la place du public, je me dis « j’ai travaillé toute la journée, j'ai réuni tous mes amis pour venir au concert » et ce n'est pas bien. Non. Les temps sont durs, les gens ont payé pour voir un concert, on doit leur donner un vrai show.

Vu que sur scène du fais du scat, tu penses à refaire un autre album Jazz ?

J’adorerais. Je ne sais pas quand, je ne sais même pas si ça plaira (rires). Toi tu es assez jeune et tu aimes, mais le public Jazz est plus âgé et plus tourné peut être vers le jazz contemporain comme Rober Glasper, Trombone Shorty. J'ai écrit d’ailleurs pour son album, c'est un album incroyable. Mais je ne sais pas si je trouverais ma place dans cet environnement jazz. Mais je serais


partante. Si quelqu'un me dit je veux que tu fasses un album jazz je le ferai. Mais pour l'instant mes managers sont bien avec le R&B. Mais je ferai un album Jazz, ça fait partie de qui je suis, je viens de la Nouvelle Orléans.

En parlant de genre de musique, que penses-tu de la vague R&B/euro dance ?

les aime et les chante comme si je les avais écrites. Je suis finalement ouverte au fait de travailler avec d'autres personnes. Il fut un temps où je disais « non non c'est trop personnel ».

Alors tu as déjà d'autres projets ?

Oh oui ! Je travaille sur un livre, un peu comme des mémoires. Je ne sais pas quand est ce qu'il sortira surement l'année prochaine et c'était fun. Oh... j'aime bien. Je pense que ça correspond à ce C'est un peu comme écrire une chanson. Je que la génération de maintenant écoute, aime. voulais être journaliste musique plus jeune mais J’aime le dernier album de Beyoncé, 4.Il est plus je n'ai pas continué. Quoi d'autre ? Ma première créatif, elle a juste fait ce qu'elle voulait vraiment. tournée en tant que tête d'affiche aux Etats Unis. Il est plus libre. Et bien sûr elle chante très bien Je n'ai jamais fait ça encore, j'ai hâte. C'est une dessus comme d'habitude. J'aime la musique, nouvelle aventure. Et revenir ici en Janvier. Je sans barrières de genre. J'écoute tout. De la suis tellement heureuse de voir tout le monde qui musique brésilienne à la musique indienne est venu hier. Il y'avait une toute petite fille qui (rires). Je n'ai pas vraiment de limites. Je suis connaissait les paroles. Ça m'a choqué (Rires). producteur compositeur, donc j'ai besoin de C'était génial la nuit dernière. Et peut-être savoir aussi ce que les gens écoutent, aiment, commencer à travailler sur un projet album. achètent. (rires)

En tant que compositeur, tu trouves ca plus facile d'écrire seule ou avec d'autres compositeurs ?

J'adore écrire avec d'autres personnes. Je commence juste à le faire. Turn Me Loose m'a appris à plus m'ouvrir à d'autres personnes. Et j'aime écrire seule. J'aime les deux. Ca peut devenir un match de tennis sur une chanson. Et c'est marrant comme avec Claude Kelly sur le titre « Pieces Of me ». John Legend a écrit « I Miss You Now » et me l'a envoyé et j'ai adoré. Je

J'ai hâte de l'entendre. Merci pour tout Ledisi.

Merci à toi de m'avoir consacré du temps aujourd'hui, de m'avoir écouté et d'être venu hier nuit. Propos recueillis par Wadji B.

Pieces Of Me

(Universal Music Jazz) Disponible


LE RE TOUR DE

L P D L CO


LAY

Ils s’appellent Chris, Johnny, Will et Guy.

Ils vous ont ému avec « The Scientist », vous ont fait sauter sur « Clocks » ou vous on fait vibrer avec « Viva La Vida ». Eux c’est Coldplay et ils reviennent sur le devant de la scène avec un 5e album studio, Mylo Xyloto, prévu pour fin Octobre. Titre original me direz-vous ? C’est effectivement ce que cherchaient les garçons, qui ont décidé d’inventer ces mots à l’occasion, pour que le public puisse mettre derrière « la signification qu’il veut ». Que ça plaise ou non, le titre de l’album en lui-même a déjà fait beaucoup parler de lui. Mais qu’en est-il du reste ?

Chaque album de Coldplay est un concept à part entière, et celui-ci n’y fait pas exception. A la base prévu pour être un album acoustique, Mylo Xyloto a pris un tournant différent. L’artwork et le clip de « Every Teardrop Is A Waterfall » (leur 1e single) s’inspirent clairement par exemple de la culture graffiti. Coloré et entrainant, serait-ce une façon de faire basculer leur musique dans un univers plus pop ou hiphop ? En tout cas, pari réussi puisque le single a réussi à se classer en tête des ventes de plusieurs pays lors de sa sortie.

Si le nouvel album compte 14 titres, plusieurs

sont déjà connus du public. En effet, le groupe a testé quelques chansons lors des festivals cet été, notamment « Hurts Like Heaven », plutôt entrainante, « Charlie Brown » (qui rappelle l’époque X&Y ), ou « Us Against The World », très belle ballade orchestrée par la guitare de Chris Martin. Un seul regret : « Moving To Mars », disponible seulement en B-side du premier single, ne figure pas sur le tracklisting de l’album. Vraiment dommage pour ce très beau titre qui rappelle les débuts du groupe.

Avec « Paradise », hymne grandiose taillé pour les stades, choisi comme 2e single, l’essai de Mylo Xyloto semble transformé. Un bémol cependant, car même si le titre est efficace, on pourrait leur reprocher ce manque de simplicité qui faisait leur force dans Parachutes ou A Rush Of Blood To The Head. La patte de Brian Eno est sans doute devenue un peu trop présente dans le groupe anglais, signe pour les 4 garçons qu’il serait peut-être temps de voler de leurs propres ailes. Par Clémentine P.

Mylo Xyloto (EMI) Disponible


J.COLE NP

Chronique

Jermaine Lamarr Cole est le premier rappeur signé chez Roc Nation, le label créé par Jay-Z après son départ

de la présidence de Def Jam Recordings. Forcément, tout le monde voulait savoir ce que valait ce rookie originaire de Caroline du Nord, tester à quel point il était fort, puisque Jigga l’a repéré rien qu’en écoutant sa mixtape The Come Up. Le début de l’histoire de J Cole est quelque peu commun à tous les rookies de la ‘génération mp3’, en faisant ses gammes grâce à des mixtapes de bonne facture et à des apparitions très ciblées. Rien de bien incroyable jusque-là.

Mais le destin de ce jeune rappeur qui posait sur « A Star Is Born » aux côtés de son mentor Jay-Z, s’est heurté à

un adversaire de taille : la rumeur. Accompagnant les annonces du report de son album Cole World : The Sideline Story, les rumeurs allaient bon train : le management de Roc Nation était sur le point de le lâcher, les morceaux qu’il a enregistré ne convenaient pas, Jay-Z était agacé, et une mauvaise blague pour clore le tout : la menace


Ses morceaux suivent pratiquement tous le format ô combien académique couplet – refrain (chanté) – couplet, le tout servi sur une instru travaillée, voire très bonne (« God’s Gift », « Sideline Story » avec son piano) grâce à un bon apprentissage du sampling. Il s’aventure même dans des sonorités dubstep sur « Mr Nice Watch » qui invite Jay-Z. Au sujet des featurings, en dehors des prestations insipides de Trey Songz, présent sur le single « Can’t Get Enough » aux influences caribéennes, et d'un Drake soporifique à mort… Missy Elliott est la vraie surprise de l’album.

Aussi sincère soit-il dans ses lyrics (« A Dollar and a Dream III », la voix

d’une diffusion d’une sextape le montrant lui et tremblante sur « Lost Ones »), les histoires de J Rihanna. Cette situation a amené J Cole à être Cole sont ordinaires sans être extras. Il lui manque ce truc en plus dans la narration qui constamment sur la défensive dans les médias. Comme si ces attaques et la pression aurait pu faire la différence. Son flow se situe ne suffisaient pas, ses singles (« Who Dat », dans la moyenne, un peu sudiste ici, un peu dans « Work Out ») ne scoraient pas suffisamment les standards eastcoast là. Sur ces différents auprès du public rap alors que les feedbacks de ses points, mention « bon mais sans plus ». mixtapes The Warm Up et Friday Night J Cole a des qualités, sa polyvalence Lights étaient positifs. La mauvaise presse a surtout, mais il se cherche encore. Il a les traits probablement eu raison de l'engouement autour d'un élève qui s'atèle à travailler convenablement, du rappeur. L'arrivée de Cole World allait mettre cependant l'assurance qu'il affiche est inutile s'il un terme à toutes ces incompréhensions. Reste manque de personnalité. À titre de comparaison, une question en suspend : J Cole n’a-t-il les débuts de Lupe Fiasco ou Kid Cudi étaient beaucoup plus prometteurs. Il y a aussi comme finalement pas été surestimé ? un décalage entre ses ‘rap skills’ et son degré de Plusieurs écoutes attentives de ce maturité de ses propres productions.

premier opus ont permis d'aboutir au constat suivant : l’espoir J Cole est un Au bout du compte, Cole World confirme

bon rappeur, comme un tas d'autres, dont le principal avantage est qu’il se débrouille très bien à la production. À vrai dire, tous ceux qui l’ont suivi jusqu’à aujourd’hui savaient déjà à quoi s’attendre de sa part, donc ni surprise, ni déception. Parmi les appréhensions que certains avaient raison d'avoir, il y’a les refrains, souvent chantés (au mieux il essaie de chanter correctement). D’ailleurs, on le surprend fredonner « Straight Up » de la chanteuse pop Paula Abdul (qui fut un gros tube du début des années 90) sur son single « Work Out ». En passant, ce sympathique morceau agrémenté de vocoder est en bonus track. Mais toujours est-il que la majorité des refrains sont effectivement passables, autrement dit, inefficaces.

simplement ce à quoi on s'attendait tous. De là, à dire que cet album est intemporel comme J Cole l'a lui-même déclaré dans la presse, c'est aussi présomptueux que prématuré. Peut-être que s'il y avait plus de titres de l’acabit de « Lights Please », « Sideline Story » ou « God’s Gift », il aurait eu l’étoffe d’un numéro 1. Ce sera le mot de la fin. Par Stéphane M

Cole World : The Sideline Story

(Roc Nation/ Columbia) Disponible En concert le 12 Décembre à La Cigale


RA


O I D U A L C L E H C A Rachel Claudio est ce que l’on peut appeler une perle rare. Vous en connaissez

vous des chanteuses Soul originaires d’Australie ? Jusqu’à maintenant non je parie. Non seulement cette très belle femme a fait le chemin depuis l’autre bout du monde, mais son parcours musical aussi est plutôt atypique puisqu’elle a débuté par la House Music. Finalement, c’est dans la musique Soul qu’elle va nous charmer, grâce à ce premier album Claudiography.

Elle est élégante et envoûtante. Il suffit

de quelques secondes de « Water » pour s’imaginer dans un slow passionné avec Rachel Claudio, jusqu’à vouloir nager dans le bleu de ses yeux. En une seule chanson, c’est son être tout entier qui s’exprime, son identité de femme qui rejaillit dans sa voix et ses mots. Et ce « Blow My Mind », impossible d’y rester insensible. Sa beauté intérieure n’a d’égal que sa beauté extérieure. Coup double coup de foudre/coup de cœur.

Elle possède un groove puissant en elle. Ce groove s’illumine sur des titres comme « If

You Only Knew » ou encore « 45$ », qui met en évidence ses influences house soulful. Son autre atout, une écriture originale. Sa manière de décrire comment elle ressent ou voit les choses lui est propre, démonstration sur « Words/Verbs ». Rachel Claudio est une artiste complète sur tous les points.

Et pour couronner le tout, elle est pianiste… la femme parfaite ? En tout cas, elle

en est un joli prototype pour reprendre les mots amoureux d’André 3000. Paraît-il aussi qu’il faut absolument la voir sur scène… Alors si jamais cette occasion ‘claudiographique’ se présente, pensez à passer chez le fleuriste avant. Par Stéphane M

Claudiography (Kromatik) Disponible


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O T E M O WELC Dossier


D N A L O ENG


E I H P A R G O I B E U Q I N N A T I R DU ROCK B


Des noms : une flopée. Un style, un seul : le rock. Réunis sous une même bannière : le drapeau britannique.

premiers festivals au Royaume-Uni, dont le mythique précurseur de Glastonbury. De là les jeunes se mettent enfin à s’intéresser à la musique, et surtout à la culture musicale, et ce de façon empirique. Les groupes sont légion, beaucoup trop nombreux pour leur petite île, et partent ainsi à l’assaut des États-Unis et de l’Europe. Un choc culturel bouleversant appelé à l’époque la « british invasion ».

britannique. Digne héritier du Rock’n Roll, du Rhythm & Blues et de la Country, il pousse son premier cri pendant les années 50. Né aux Etats-Unis, il s’essouffle rapidement et, au bout d’une dizaine d’années, lui et son célèbre rockabilly disparaissent presque totalement… Combatif, il s’exporte au Royaume-Uni et c’est là, à la plus grande joie de nos oreilles, qu’il se fait une nouvelle jeunesse.

développé au Royaume-Uni ce qu’il ne développait pas aux Etats-Unis : la mélodie. Quarante ans après, le rock britannique est la première influence de tous les autres, et détient le monopole de la novation et de la qualité. « - Vous jouiez autrefois des standards du rock, pourquoi ne le faites-vous plus? - Parce que maintenant, nous en créons » (The Beatles)

révolutionner le monde du rock : la contrebasse disparaît au profit de la guitare basse, et un second guitariste se joint à la joyeuse bande. Une formation que est aujourd’hui un standard, mais elle est totalement inédite à l’époque. On y est, le « rock anglais » (comme l’appellent à l’époque les francophones, à tort, puisqu’il est britannique) est né. Nous sommes en 1958.

Minds en passant par Iron Maiden et Dire Straits). Parce que tous les sous-genres de cette grande famille proviennent du Royaume-Uni, et pas d’ailleurs. Y sont nés le rock progressif avec Genesis et Pink Floyd, le hard rock avec Led Zeppelin, la new wave avec Depeche Mode, le ska avec Madness, pour ne citer qu’eux... Dans les années 90, le rock s’ouvre au grand public, notamment avec Blur (en 1994), Oasis (1995), et The Verve (1997) qui se partagent à eux seuls cette nouvelle scène dite « britpop ». A l’image de Radiohead, dans un genre plus expérimental, qui est un des groupes majeurs du rock britannique des années 90.

Pink Floyd, Placebo, The Beatles, Oasis, Coldplay, Led Zeppelin, Queen, The Rolling Stones, The Clash, Suede, Madness…

Le rock est métisse : mi-américain, mi- Même s’il n’y est pas né, le rock a

Cliff Richard, influencé par Il est bel et bien le berceau des l’américain Chuck Berry, monte le dérivés du Rock. Parce que tous les groupes groupe The Shadows. Leur formation va mythiques en sont originaires (de U2 à Simple

The Beatles déchaînent les passions en accentuant le travail sur la mélodie. The Rolling Stones privilégie des

rythmes syncopés et des sonorités plus agressives. The Who développe une sous-culture prolétaire, festive et hédoniste : les mods. The Animals crée le blues-rock britannique... C’est ça, le rock britannique : il y en a pour tous les goûts. Une mixité musicale, mais musicale uniquement : le rock n’est représenté que par des blancs. Dans les années 60, les noirs l’ont abandonné pour se rapprocher d’un style plus proche de leur réalité sociale : le militantisme de la Soul Music.

Nouvelle musique signifie groupes de jeunes, signifie festifs, signifie concerts nouvelle génération… et signifie naissance des

Aujourd’hui, le rock est plus qu’un style musical : c’est une philosophie de vie. ANARCHY ! comme disent les autres... Ok, ok, aujourd’hui il est loin de se limiter au RoyaumeUni. L’Europe prend sa revanche depuis quelques années avec une vague suédoise tout à fait fabuleuse. Mais que serait le Rock, le vrai Rock j’entends, s’il n’avait pas fait une cure Outre-Manche ? Certainement pas grand chose... Par Emilie F.


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Interview

N A I B A K AS

Sept ans après leur premier album, Kasabian revient avec Velociraptor ! Le groupe a clairement connu quelques hauts et bas pendant leur 12 ans d’existence. Les chansons de cet album traitent de drogues, d'alcool, de la vie et des espoirs perdus. Porté par le tube instantané « Days Are Forgotten » avec ses tambours soyeux et ses cris de ‘guerre’, cet album succède à ce qui était sûrement l’album le plus réussi de la bande de Leicester, West Ryder Pauper Lunatic Asylum. Pour l’occasion, Sergio Pizzorno revient sur la genèse de l’album pour Now Playing Magazine.

Le nom de l’album

Tom (ndr, Tom Meighan, front man du groupe), il y’a, je ne sais plus, quelques années, a dit « Si j'étais dans un autre groupe on s’appellerait les vélociraptors ou quelque chose dans le genre. » J'ai pensé que c'était un génial… Je pensais que c'était incroyable et puis c’est resté bloqué et j'ai adoré le mot. On en parlait, je disais « ce serait un bon titre d’album non ? », il faisait « Ouais, incroyable, incroyable. » Et j'ai adoré juste que ça sonne juste comme un mot moderne ! C’est un nom d’une telle beauté et il ne sonne pas indie, comme un titre commun d’'album. Tu veux savoir ce que ça cache et il y a aussi un peu d'humour derrière. Ils chassaient en meutes de quatre et ils avaient des plumes. La représentation qu’en a faite Hollywood n'est pas ce qu'ils sont vraiment, ils sont incompris, ils sont mal représentés, donc cela vaut aussi pour notre groupe. Les gens nous font « Ah oui, donc en live, vous allez avoir un dinosaure sur scène ? », et nous leur répondons « Ok, soyons sérieux. Il n'y aura aucun dinosaure gonflable ». Velociraptor, c'est un grand mot et c'est quelque chose de puissant, c'est parfait.

La particularité de Velociraptor !

Nous l’avons juste fait de la bonne manière, on s’y est mis d’un pied ferme. Nous sommes meilleurs en

tant que groupe : les airs, la musique est meilleure, le spectacle aussi. Ce n’est pas comme lorsqu’on a sorti notre premier album, tout le monde était devenu fou, genre « regarde c’est ça les prochains je-ne-sais-pas-qui». Nous avons l'impression que nous commençons tout juste même si nous avons déjà quatre albums. Nous avons notre histoire, mais nous progressons donc c'est génial. Je pense au Stones et aux Beatles, des groupes comme ça. Leurs albums, leurs meilleurs albums sont venus plus tard. Ce n’était pas comme à leurs débuts. C'était super, mais c'était comme « oh, ok, c'est intéressant mais quelle est la prochaine étape? » Et c'est pourquoi je suis tellement enthousiaste au sujet cet album, où nous allons. C'est parce que nous l’avons fait de la bonne façon.

Travailler avec Dan The Automator

Dan est génial. C’est un personnage intéressant, je veux dire, très drôle et très sec, il a même une sorte de sens de l’humour anglais. Ouais, il n’est jamais vraiment excité mais c'est pour ça que je l’aime bien. J’aime parce que si on arrive à voir une petite étincelle c'est cool, tout va très bien aller. C'est mieux pour Tom de chanter avec Dan plutôt que qu’avec moi car, tu sais, c’est probablement plus facile pour lui… Je viens, j’écoute la fin ou à mi-parcours, c'est simplement plus facile pour Dan de s’identifier à la chanson. C’est difficile. On est potes donc c’est dur car des fois quand je fais « Peut être un peu plus de … » ça devient « Qu’est-ce que tu veux dire ? Comment ça un peu plus ? ». Donc, c'est mieux qu’il y’ait une personne au milieu. Propos recueillis par Wadji B.

Velociraptor ! (Sony/ Columbia) Disponible




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L A C I P IS TRO Interview

Simon: Quand est venu le moment de trouver

un label, on ne cherchait pas vraiment une major. Qui sont-ils ? Ils sont trois. Ils apparaissent On aimait beaucoup Kitsuné, ce qu’ils faisaient. toujours masqués. Non ce ne sont pas les Et finalement c’était parfait. On ne voulait pas Trois Mousquetaires. Il s’agit d’Is Tropical, trio être un groupe anglais, sur un label anglais parce Londonien révélé en 2009 avec leur single que là tu ne sors de la musique qu’en Angleterre. « When O’When ». Une signature chez Kitsuné En plus, ce qu’il y a de bien avec Kitsuné, c’est que et un album plus tard, on retrouve le trio dans c’est un label indépendant. On a beaucoup de un bar du 18ème arrondissement de Paris juste contrôle pour tout ce qui est créatif. Notre avant une des soirées organisée par le label musique sort dans le monde entier, au Japon, en français. Rencontre avec trois joyeux lurons. Amérique du Nord. C’est cool pour nous comme ça on a la chance de voyager. Alors les gars, on va commencer Gary: On avait besoin de s’acheter de nouveaux vêtements aussi. pas les choses de bases. D’où Dominic: On n’a jamais rencontré Masaya. Il vient le nom Is Tropical ? est comme le mec dans Inspecteur Gadget. On ne Simon: Quand on a commencé on écrivait voit que son chat. plein de chansons sur l’évasion. En fait Tropical Gary : C’est vrai ça. Je viens de réaliser qu’on c’est pour l’évasion. S’évader loin du grand froid ne l’avait jamais vu le méchant. de l’hiver de Londres pendant lequel on écrivait. Dominic : C’est le mec cool insaisissable. Le «Is» c’est pour de l’argot. « Is Shit », « Is Cool », « Is Crap ». Juste ces deux-là ensemble. Vous ne vouliez pas être un

Et comment vous avez formé le groupe ?

Dominic : Gary et Simon se connaissent

depuis qu'ils sont petits. Ils étaient à l'école ensemble. Ils ont ensuite déménagé à Londres où on s'est connu. On a beaucoup joué dans le Sud de Londres et puis un peu partout après. Simon : On a d’abord joué sur des petites scènes dans le sud de Londres, le genre de lieu où tu montes sur scène vers 2 heures, 3 heures du matin quand tout le monde est bourré. Et finalement on a fini par se dire « ok, on se concentre sur la musique, on écrit ». Et puis on est devenu Is Tropical.

Pourquoi avoir signé chez Kitsuné un label français, vous venant d’Angleterre?

groupe anglais ?

Gary: On ne voulait pas être groupe anglais

type. De toute évidence on ne renie pas nos origines. On ne veut pas être étiquetés non plus comme un « groupe qui sonne français ». Il s’agit plus d’être universel. Dominic: On adore Londres. C’est une ville géniale mais on ne voulait pas être du genre … basés là. Simon : L’album s’appelle Native To. Native to dans le sens natifs de partout. On ne veut pas être fixes. Dominic : Il y a aussi le côté où il y’aura toujours quelqu’un pour dire « la musique que vous faites fait partie de la nouvelle scène Londonienne. » C’est agaçant. Simon : C’est quand même bizarre que certains journalistes essaient de vous mettre dans des catégories, dans des boîtes. Je suppose que ça


NP

Is Tropical

Dominic : Des gens l’ont dit avant lui. Simon : Non ! Personne (rires). Beau petit bonhomme n’est-ce pas ? Tu sais qu’il a un parfum ?

rend leur travail plus facile. Dominic : (prend une voix grave) « C’est la nouvelle scène issue de Manchester ». Oui, j’ai vu… Gary : La musique ne peut pas se réduire à une situation géographique. Ça n’a aucun sens. Dominic : Et lui et son père ont des tatouages Dominic : Peut-être il y a 2000 ans quand il assortis. Tu l’as vu ? Tu l’as vu? n’existait qu’une seule sorte de bongo sur une seule île quelque part. Non jamais vu ça ! Gary : Ouais ouais peut-être. Simon : Et maintenant tu peux écrire une Dominic : Tu dois voir ça. Regarde sur chanson et la mettre sur Internet le même jour et internet. C’est trop bon. Ils sont tous les deux elle va partout dans le monde. debout devant un miroir avec des tatouages assortis. C’est fou ce truc. Je comprends. Sinon expliquez- Gary : Il a 13 ans non ? moi pourquoi les masques vu Dominic: 12 ! que de toute évidence vous n’êtes Simon : Il a commencé l’année dernière quand pas affreux ? il avait 9 ans non ? Donc il en a 10 ! (Rire général) (Rire général) Gary : Non il a 16 ans, son corps change. Simon : Cool (rires). Dominic : C’est pour comment dire… l’attrait. On aime l’esthétique des masques. Il y a une Sinon en ce qui concerne votre bonne connotation derrière. Pour quelqu’un qui musique. Vous écrivez tous ne nous a jamais vus sur scène par exemple. ensemble. Comment ça se Quand on arrive sur scène, la personne se dit passe ? « Qu’est ce qui se passe ? » Simon : C’est comme Zorro. Tout le monde Simon : Ca dépend. Parfois on peut être dans veut voir à quoi Zorro ressemble n’est-ce pas? On la pièce et on joue juste. Ou l’un d'entre nous est comme des super-héros comme Batman. arrive avec une mélodie vocale ou une ligne de (Chuchote) « Oh je me demande à quoi il basse ou un djembe et nous l’écoutons. Après ressemble ? » c’est du genre « oh peut-être nous pouvons Dominic: Pavarotti ne monterait jamais sur rajouter un peu de ceci ». On ne se réduit pas aux scène avec un tee-shirt et un short pour chanter instruments que l’on joue sur scène. On écrit de l’opéra… ça n’a pas de sens. chacun des parties différentes. Simon : On voulait rajouter un côté théâtral à Gary : On s’envoie des mails. Quand un de nos shows. Que ce ne soit pas juste un concert du nous a une idée il envoie un mail et quelqu’un début à la fin, avec des lumières intenses, des d’autre lui répond. projections, des masques. Dominic : J’ai des trucs qui trainent dans mon Dominic : Ca nous rappelle quand on jouait ordi depuis genre 2 ans. Et ils iraient toujours devant trois personnes dans des salles sans bien. lumières. Simon : C’est un peu comme chez un Gary : On s’est mis aux masques il y a trop concessionnaire auto. Tu prends les roues ici, des longtemps pour les enlever maintenant. fenêtres là… Gary : Et si quelqu’un te répond et t’envoie une Donc masqués pour toujours ? suggestion que tu n’aimes pas tu fais exprès de ne pas avoir reçu l’email, tu l’effaces vite et tu dis Simon: Comme a dit Justin Bieber “Never Say « Oh ca non mais je l’ai déjà fini ». Never”. (Chante “I never say never”). Simon : (rires) À la fin tu as des beats que tu Gary : Trop puissant. peux assembler.


D’ailleurs il paraît que « The Greeks » était à l’origine une chanson d’amour…

Dominic : A l’ origine les paroles étaient hyper

exemple est un cheval conçu par un ingénieur. Dominic : C’est la phrase la plus stupide... Gary : Non ça ne l’est pas ! Dominic : Ce sont des conneries ! Gary : C’est brillant ! Dominic : Tu vois comment le cheval est majestueux ?! Gary : Est-ce qu’un cheval peut survivre dans le désert pendant des semaines sans eau ? Dominic : Le chameau est un animal qui ne sert à rien. Gary : C’est inacceptable. Et ignorant. Dominic : C’est une expression connue ! Simon : Approuvée par Justin Bieber ? Dominic : Approuvée par Justin Bieber et les philosophes hein ?! Simon : Ils sont fous. Je crois qu’on se connaît déjà depuis trop longtemps (rires), ça va toi sinon ? Dominic : Le cheval est majestueux. Est-ce que tu dis que le crabe est un homard conçu par un ingénieur ? Ça ne veut rien dire. Gary : Où est le comité qui décide ? Qui fait partie de ce comité? Quel est leur objectif ? Pourquoi ont-ils échoué? Car je tiens à dire que le chameau est une réussite. Dominic : Trop de personnes ont donné leur avis pendant sa conception. « Oh il a besoin de deux dos ». « Oh et une énorme bouche ». « Oh non deux bosses plutôt ». C’est moche tu es d’accord avec moi ?

ringardes et c’était un peu funky (imite une basse). Gary : Ouais assez funky. Puis on n’a pas aimé le côté funky. On l’a enlevé. Puis y’avait le côté ringard. On l’a enlevé et puis la chanson était trop… plate. Donc on s’est dit « Il faut qu’on y mette du funk » …. « Funk That up ». Dominic : (Rires) Je t’en supplie ne dis jamais qu’un membre de ce groupe a dit un jour «Funk that Up». Gary : ok « Fuck That Up » Simon : Et il y’a des chansons comme « Seasick Mutiny » sans paroles. D’ailleurs c’est bizarre quand on a commencé à écrire on se posait des questions du genre « Qui joue en A? », « Oh moi je joue en A ». Dominic : Pendant des mois le C majeur était le seul accord que l'on pouvait jouer. Dans toutes chansons… Simon : Il y a eu comme six chansons avec le même schéma. On les avait écrites séparément et on se disait « mais c’est la même. C’est la même. C’est la même ». Comme un grand puzzle. Dominic : Ce n’est pas vraiment surprenant Je ne sais pas trop … vu qu’on a partagé le même lit chaque nuit. Dominic : On dirait qu’il a été fait par six (Rire général) gamins essayant de jouer au Lego. Gary : C’est n’importe quoi. Et puis il y a les vidéos « The Dominic : Parce que les chameaux courent Greeks » et plus récemment « Lies » qui ont fait parler d’elles peut-être tous les dimanches ? Hein ?! Exactement ! Comme si des gens pariaient des pour des raisons évidentes. milliers de Livres sur un chameau en espérant Simon : Nos deux premières vidéos étaient qu’il gagne. faites avec des amis proches mais il arrive un Simon : (rires) Ok les gars ! moment où tu es trop occupé, tu es en tournée et Ok on va partir sur un sujet plus tout et on te demande de faire une vidéo. léger, plus de chameaux. Je ne Dominic : Pour le lendemain. sais pas. Quels sont vos idoles ? Gary : Sans budget (rires). Simon : Et puis on est entrée en contact avec Megaforce ici à paris. On leur a donné carte Simon : Nous !! Vraiment ! blanche sur le côté créatif. Un contrôle total. C’est (Rire général) mieux ainsi. Parfois quand il y a deux cuisiniers Simon : Tom Waits, j’aimais beaucoup Lou Reed. Mais Lou Reed est un peu bizarre maintenant. Lou dans une cuisine ça ne finit jamais bien. Gary : Peut-être. Regarde, le chameau par Reed est un type bien, un type à respecter.


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Is Tropical

Dominic : Je me dois de te donner une réponse

moins superficielle. Je dirais Nikola Tesla pour avoir été un ingénieur si brillant. Si inspirant. Gary : Hum … (réfléchit) Dominic : Le chameau. Gary : Non le cheval. Tu sais quoi, je crois bien que c’est de Tesla cette expression. Dominic : Non ! Jamais ! Simon : (Rires) Merveilleux. Ça serait trop fort. Genre tu viens de dire que c’est Tesla ton idole et qu’il est effectivement dit cette phrase. Dominic : Ok on vérifiera et s’il a vraiment dit ça, je retire tout. Simon : (Rires) Qui est ton idole alors ? Gary : Jack Daniels (rires) j’en ai pas vraiment je crois.

Si vous deviez vendre votre musique, votre album en une phrase, vous diriez quoi ?

Dominic : Toujours en essayant de passer pour des gars cool n’est-ce pas ? Simon: On peut en dire deux ? Une pour l’album et une pour le live? Les shows sont vraiment différents de l’album et vice-versa. Dominic : Pour l’album, je dirai plaisant pour la foule, pas trop agressif… Simon : Brillant… Gary : En live ce serait Punktronic. (Rire général) Dominic : Oh ouais ! Un nouveau mot vient de prendre vie.

J’étais à votre concert au Point Ephémère et vos shows sont courts je trouve …

Gary : On aime ça court. Et les gens ont

tendance à s’éterniser maintenant. Dominic : Je ne pense pas qu’on fera des longues instru Jazz de 12 minutes. Simon : C’est marrant parce que quand tu commences à faire des concerts, tu n’as que six chansons et elles te semblent vraiment longues, même si tu n’as joué que 25 minutes. Et là le manager vient te voir et te dit « il faut jouer 4 minutes de plus » tu dis « ok ok » et ces 4 minutes sont interminables. Je crois qu’on a fait

un show d’une heure une fois et ça faisait bizarre. On fait en général 50 minutes. C’est étrange d’ailleurs parce que si on joue toutes nos chansons on en a pour 1 heure 10 environ. Dominic : Tu préfères aller à un show qui dure 40 minutes et avoir 40 extraordinaires, stupéfiantes du genre tu te dis « wow qu’est ce qui s’est passé ? » ou un concert d’une heure et demi où on sort de scène on revient avec une guitare acoustique, on va reposer la guitare, on ramène une table avec des rafraîchissements ? Simon : Je pense que ça commence à changer quand le public commence à connaître les chansons. Au début tu joues quelques titres et le public se dit « oh j’aime bien ce groupe » et une heure plus tard « je m’ennuie maintenant ». Quand on a commencé à jouer, on jouait six chansons et le public était content, ils étaient intéressés et on partait avant de commencer à les ennuyer. Gary : Je crois que c’est très différent à Londres. Une tête d’affiche en concert ne dure jamais plus d’une heure peu importe la popularité du groupe. Simon : Avant la sortie de l’album on avait un show à Budapest où ils nous ont demandé si on pouvait jouer une heure et demi. Dominic : Sans aucun doute... non. Et parce qu’on ne connaît pas plus de chansons (rires). Simon : Ce soir je crois qu'on va jouer 50 minutes. Dominic : Ouais. Simon : Je pense que quand tu commences à vendre, là nous sommes au 3ème single, les gens prêtent en réalité attention aux chansons donc quand on joue un set où le public connaît trois ou quatre chansons, je pense que c’est bien de mixer tout cela avec des titres qu'ils n'ont jamais entendu. Si tu joues douze chansons, toutes les trois chansons il y’en a une qu’ils connaissent. Gary : Certaines personnes ont des chansons qui durent 5 minutes, nous en avons qui durent 2 minutes 20. La différence est que quand tu écoutes une chanson qui dure 2min20 et que tu arrives à la fin, tu te dis que c’est la meilleure chanson que tu aies entendu. Ça te donne ce sentiment. Et tu la remets au début. Tu aurais pu la faire durer le double du temps mais si tu le fais dans la tête de celui qui écoute ce sera long. Au moment où il sera proche de la fin, il passera à une autre, à la suivante. Simon : C’est toujours bien de faire en sorte que le public, les gens en veuille plus. C’est pour


ça qu’on en fait pas l’amour plus de 2 minutes… (Rire général) Dominic : Tu es génial !!! (Rire général)

Pour finir vous avez déjà d’autres projets? Un autre album?

Simon : Pas sûr. Gary : On ne travaille pas spécifiquement sur

un album mais on continue d’être créatifs... de plusieurs façons. Dominic : On a quelques idées dans le pipe. Ça peut être l’artwork du prochain album, de (Rire général) nouvelles coiffures … Simon : Je crois que pour le prochain album Dominic : On adore !! on va y aller Super Pop, genre bubble gum Pop. (Rire général) Dominic : Du lourd !! Dominic : Le mec de la promo en Allemagne. Simon : Comme Justin Bieber. Oh porter des Comment il s’appelle déjà? masques Justin Bieber. Gary : Thomas. Dominic : Super Pop. Dominic : Ah Thomas. Il nous fait « Les gars Simon : Dominic va se lancer dans le stand up. vous êtes trop bons. Vous vous éclatez ». Et Il a commencé un spectacle. même si c’est un peu répétitif parfois tout ce Dominic : Je répète. qu’on fait c’est nous faire connaître. Simon : Et faire l’amour plus longtemps. Simon : En plus on s’améliore. Propos recueillis par Wadji B. Dominic : Mais oui! Et il n’y a rien de mal à parler de soi on fait ça tout le temps. Native To Gary : Nous sommes des gens proches des (Kitsuné/ gens qui sont proches des gens. Coopérative Music) Dominic : Non parfois je n’ai pas envie d’être Disponible proche des gens. Je veux lire ou regarder Lost Gary : Et donc tu es “Lost”. (Rire général)

En vrai vous adorez les interviews ?


E S I A L G N LA POP A


sa consœur car plus aérienne, plus planante. Tout

Ah l’Angleterre… Pays des Fish & en restant un brin mélancolique. Elle repose sur chips, de Topshop, de David Beckham, la mélodie et les harmonies vocales. C’est sur ce

mais surtout berceau de la pop music ! Si vous écoutiez de la pop dans votre adolescence, les codes ne sont plus les mêmes en 2011. Il n’y a plus « une » pop mais « des » pops. Alors, la pop anglaise serait-elle un genre en mutation ?

filon qu’ont joué de grands groupes comme Radiohead, Travis, ou encore Keane. Coldplay en reste l’un des acteurs principaux avec leur album emblématique Parachutes. N’oublions pas les précurseurs Oasis et Blur qui ont ouvert la voie en s’inspirant des grands groupes des années 70.

Williams en est peut-être le meilleur exemple, souvenez-vous d’ « Angels », la ballade pop par excellence de la fin des années 90. Des lyrics qui tournent souvent autour du même thème (les relations amoureuses) avec une production très lyrique et orchestrale (souvent noyée dans les violons), voilà ce qui caractérise la pop. Qui dit pop anglaise dit forcément girls band, assez emblématiques de ce courant musical, notons les All Saints, les Spice Girls ou les Girls Aloud qui ont fait les belles heures de la pop anglaise avec pour seul mot d’ordre nous faire bouger.

mainstream, plus contemporaine. Au lieu d’utiliser les grosses ficelles de la pop anglaise que nous connaissions, l’Indie pop se veut plus expérimentale, parfois infantile, parfois nostalgique (elle a remis au goût du jour les synthés très 80’s). En chef de file pour l’Indie Pop anglaise, on retrouve Goldfrapp, Marina & The Diamonds, ou encore Florence + The Machine, et plus récemment Ellie Goulding.

La pop originale anglaise prend sa source dans les années 90. Elle est Et enfin est apparue il y a peu l’Indie plutôt commerciale et passe bien en radio. Robbie Pop. Cette dernière est plus axée électro, moins

Si la pop anglaise a évolué au cours de toutes ces années, de la ballade sucrée

à la Brit pop torturée ou l’Indie pop entrainante,

La pop anglaise a cependant pris elle reste incontournable dans votre iPod, et ce une autre tournure au début du 21e sous toutes les formes ! siècle avec la Brit Pop. Elle se diffère de Par Clémentine P.

La musique de Dubstep est apparue à Londres au début des années 2000. Dérivé de styles comme le Garage, le Dub et le Drum and Bass, le dubstep est

connu pour ses rythmiques downtempo. Les premieres sorties estampillées dubstep remontent à 1998 et étaient sombres, plus expérimentales. Le dubstep est souvent défini comme une nouvelle forme de musique électronique combinant basse avec samples, synthétiseur, clavier, et batteries. Le genre s'est rapidement étendu à l'Europe occidentale et l'Amérique du Nord, tout cela aidé par une mise avant de la BBC

L'utilisation de samples allié à la fréquence de lignes de basse est vraiment ce qui définit ce type de musique. Tandis qu'historiquement, le dubstep

a été décrit comme … sombre et profond, il y a maintenant beaucoup de formes de dubstep qui ont des éléments de musique de transe, electronica, de hip-hop et même de Pop. Le genre s’est en effet divisé en deux larges catégories, avec d’un côté toujours le sombre et la mélancolie, et de l’autre des beats agressifs lourds de basse. Artistes: Skream,Benga,Mount Kimbie, Caspa, James Blake, Burial,Joker, Skrillex, Rusko ...


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R A W O BEN H Interview

23 ans. Blond. Type surfeur, sourire enjoliveur. Ben Howard n’a rien du folkeux typique. Peut-être est-ce dû aux plages de son Devon natal. Guitariste autodidacte, le jeune homme publie (enfin) après deux EPs son premier album intitulé Every Kingdom. Avec son Folk ensoleillé, à son image, ses mélodies tantôt entraînantes, tantôt mélancoliques, le jeune anglais livre là un des plus beaux albums de l’année. C’est autour d’un verre dans le 11ème arrondissement de Paris qu’il accepte de nous en parler.

Ben, toi et moi nous avons un problème. Je fais partie de ceux qui prônent la barbe chez le folkeux et toi tu n'en as pas. Une solution ?

(Rires) je n'arrive pas à me faire pousser la barbe. J'ai beaucoup essayé pourtant. Mon père va sur ses 57 ans et il n'a toujours pas de barbe donc je crois qu'il n’y a aucun espoir. Je serais peut-être le seul chanteur de folk sans barbe. (Rires)

Ok. Sinon tu t'apprête à sortir ton premier album Every Kingdom et cela après These Waters et Old Pine tes deux précédents EP. Y'a-t-il eu une évolution entre tous ces projets ?

Je crois qu'il y'a une vraie progression entre le premier EP qu'on a enregistré en quelque chose comme 2 jours parce que j'avais prévu beaucoup

de petits shows et j'avais besoin de musique pour en donner aux fans. On a donné l'EP à quelques personnes. On l'a enregistré comme une démo et ça s'est propagé dans tout Devon. Des amis l'ont passé à des amis qui l'ont passé à des amis. J'ai commencé à dessiner les covers. A chaque concert je dessinais environ 10 covers parce que j'avais 10 Cds à donner. Pour Old Pine on avait beaucoup de temps entre These Waters et l'album et on voulait donner des titres aux fans, sortir de la musique et donc on l'a sorti. Il est assez calme, assez folk. L'album est un peu comme la prochaine étape, le niveau au-dessus en termes de production, d'écriture. Les chansons sont plus fortes, plus profondes. C'est le résumé des 3 dernières années de ma vie. C'était une progression jusqu'à l'album. Je ne sais pas où l'on sera après…

Où puises-tu ton inspiration ?

Surtout chez les gens. Les personnes que je rencontre et leur impact sur moi. Beaucoup de mes titres sont des chansons sur moi. Je crois que c'est le moyen le plus facile d'écrire. Tu penses à tes propres sentiments, tu penses à l'effet que certaines personnes ont eu sur toi... Vraiment je m'inspire surtout des gens que je rencontre. Des endroits aussi parfois. Des fois ja'i une montée de nostalgie dans certains endroits. Paris par exemple, j’ai un fort sentiment de nostalgie ici. Paris fais des choses folles, des choses à ton cœur. (Rires).

En parlant d'endroits, une des tes chansons les plus personnelles et pleine


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Ben Howard

d’émotions on peut dire c'est « London » …

C'est l’une de mes préférées. Je voulais en enregistrer une nouvelle version pour l'album mais j'aime tellement l'ancienne version je n'y ai pas touché. J'ai des amis qui l'aiment aussi beaucoup. Je pense qu'elle est juste parfaite telle qu'elle est. Mais c'est ironique parce que maintenant c'est Paris qui m'évoque le sentiment décrit dans la chanson. London parlait d'une ex et comment Londres me la rappelait. Maintenant c'est Paris qui me fait ça.

Et comment décrirais-tu ta musique ?

Je pense que c'est une progression de l'acoustique, de la musique Folk, mais ce n'est pas vraiment de la musique Folk. C'est de la musique basée sur de la guitare. Et je suis chanteur/compositeur mais j'essaie d'évoluer de jouer parfois des choses plus techniques. Mais c'est vient vraiment principalement du cœur, de l'âme. Ça vient du cœur avec un peu de guitare. Je joue, je chante des choses vraiment personnelles, des titres que je pensais que personne n'entendrait. Je ne sais même pas comment le décrire.

D'ailleurs tu joues de la guitare assez différemment en utilisant le corps de la guitare comme percussions. Comment t'es venu cette idée ?

Je pense qu'il y'en a d'autres qui le font aussi. Pour moi, c'est juste venu du fait que étant un chanteur/compositeur j'essayais de faire le plus de sons possible. Quand je joue en solo, je joue des percussions avec la guitare. Mais de plus en plus avec le groupe, je joue normalement. Je ne sais pas trop. J'ai appris tout seul. J'ai un style bizarre et une mauvaise technique parfois. Des fois je joue un accord d'une manière pendant 6 mois et plus tard je le joue différemment et je me

dis « mais c'est plus facile comme ça ». J'aime bien expérimenter.

Sur scène, on a à chaque fois l'impression que tu revis tes chansons à chaque fois que tu les chantes, que tu revis la tristesse du moment

Ce n'est pas vraiment de la tristesse je crois. Je suis vraiment concentré sur les chansons quand je joue. Je dois jouer avec le cœur sinon je ne jouerais pas, je ne jouerais aucun show parce que ce sera ennuyant. Pour moi la musique, c’est l'expression de soi. Je me concentre sur les chansons et ça fait ressortir des souvenirs. Comme parfois certaines vielles chansons que tu écoutes te ramènent à un certain lieu ou moment dans ta vie, tu vois ? Quand tu écris une chanson ça te ramène au moment où tu t'es assis, et tu as écris la chanson à ce que tu ressentais. J'essaie toujours d'être connecté à ce que je chante sinon ce serait plat. En fait il faut trouver la petite part d'obscurité et se concentrer dessus mais aussi ressentir cette part de joie pour rigoler et sourire sur scène. Ça doit rester excitant.

A part des artistes comme Laura


Je ne connais pas vraiment la scène folk américaine je n'ai pas passé beaucoup de temps aux Etats unis. Il y'a tellement de bonne musique, des bonnes instrumentations, de sons qui vient des Etats Unis. La musique Folk c'est de la musique qui parle des gens... Super. « Folk Music is about Folks ». Il y'a une bonne base de guitariste là-bas. En Angleterre aussi. Ca traverse les frontières. On est tous influencés par chacun. On peut avoir maintenant accès à la musique partout donc l'influence viendra toujours des pairs américains ou anglais.

Marling, Mumford & Sons par exemple la scène Folk anglaise n'est pas si connue que ça. A quoi cela est dû à ton avis ?

Pour l'instant tu tournes beaucoup en Europe, tu as pour projet d'aller de l'autre côté de l'océan ?

Mais oui ! Mon rêve est de voyager, et de jouer de la musique. Je ne me suis pas mis à la musique pour jouer dans des endroits que je connais déjà et y revenir encore et encore Je veux voir le monde. Je pense qu'on ira aux Etats Unis en Je ne sais pas trop. J'ai l'habitude de l'Angleterre Mars. J'adorerais partir en Australie aussi j'ai de et des alentours. Mais je pense que ce n'est que bon amis là-bas. le début. Tu sais ça a été génial tout le phénomène Mumford & Sons en Angleterres. Pour surfer aussi ? Comme une révolution. Laura Marling, Johny Flynn, ils ont ramené la guitare sur le devant de (Rires) Oui ça c'est le rêve tu peux voyager, tu la scène. Je ne sais pas comment ça se passe en peux jouer de la musique, et tu peux surfer. Si tu France. C'est un bon changement dans la scène peux faire tout ça, ta vie est magique. anglaise. En Angleterre, on a tellement de musique Pop. C'est cool ! J'écoute un peu de Quand as-tu vraiment commencé Dubstep, un peu de ci un peu de ça. J'écoute la musique ? énormément de choses différentes mais je trouve ça tellement rafraichissant de voir des gens jouer J'ai commencé quand j'avais 8 ans avec la guitare à la guitare, à la guitare acoustique. C'est de ma mère. La musique a toujours fait partie de vraiment génial de voir des musiciens jouant de ma vie. J'en écoutais beaucoup quand j’étais petit vrais instruments, de grands musiciens. Je crois et c’est resté. Mais je n'ai jamais été un passionné que tout se passe bien pour eux en Australie et de musique. Je n'ai jamais disséqué, étudié la aux Etats Unis. Ils se sont fait une place et musique. Les dates, les noms, le batteur de tel j'espère que ça va continuer. groupe je n'ai jamais su tout ça. La musique pour moi, c'est c'était une histoire de sentiments...J'ai Tu penses qu'il y'a une différence lu l'autobiographie de Billie Holiday il y'a 2 entre la scène américaine et la semaines et c'était la putain de chose la plus scène folk anglaise ? étonnante que j'ai jamais lu. Je ne savais même


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Ben Howard

pas que ce livre existait, qu'elle avait écrit une autobiographie et je suis tombé dessus chez mes parents. Je l'ai lu et c'était la première fois que je me plongeais autant dans la vie de quelqu'un, d'un artiste.je suis allé sur Wikipédia après. Ca fait des années déjà que j'écoute Billie Holiday mais je viens tout juste de lire tout ce qui était possible de savoir sur elle et je me dis quelle vie fascinante elle a eu. Je n'ai jamais étudié la musique je ne sais pas lire ni écrire de notes ...mais j'aime ce que j'écoute parfois. (Rires)

Prince, Purple Rain …

Ah c'était le pire moment de l'été pour moi je l'ai manqué. On jouait dans le même festival il jouait dimanche et nous samedi. On devait partir pour un autre festival. Tout le monde voulait le voir et on l'a manqué.

Quels sont les bons et mauvais côtés de la vie de musicien ?

La meilleure chose est que tu voyages beaucoup. Tu rencontres beaucoup de monde, tu vas dans tellement d'endroits. C'est génial. Tu es tout le temps en train de bouger. J'adore bouger. Si je Ton album Every Kingdom est aussi sorti en cassette. C'est quoi reste au même endroit une semaine ouh la…. La cette histoire avec les cassettes? semaine dernière je suis restée dans la même ville pendant 6 jours à la fin je n'arrêtais pas « Où est(Rires) En fait j'ai un lecteur cassette dans le Van, ce que je vais ? Où est-ce que je vais ? Où est-ce dans la voiture que je conduisais aussi. Je vis à la que je vais ? » Quand ils m'ont dit qu'on prenait campagne, on n’a pas de BMW ou des trucs dans l'avion j'étais soulage « voilà ça c'est bien » le genre. Du coup, j'écoute toujours des cassettes Mais c'est aussi le mauvais côté. Par exemple, là et je me suis dit qu'il y'a encore plein de gens qui je suis à Paris pour un jour. J'adorerais rester ont des lecteurs cassette dans leurs voitures. plus longtemps, voir la ville. C'est une épée à J'adore l'idée d'avoir une cassette. On avait double tranchant tu voyages mais tu ne restes besoin que 200 personnes commandent le jamais assez longtemps au même endroit. C'est le format cassette pour pouvoir en faire. Pendant bon côté mais aussi le mauvais. des années, j'ai eu un walkman, les autres avait des baladeurs CDs, des lecteurs de mini disques Pour terminer, il y'a t'il une et même après l'arrivée de l’iPod, j'avais toujours phrase, un rime dans une un Walkman. Ça sonne bien, les cassettes chanson que tu préfères parsonnent bien, ça sonne vieux (rires). Tout sonne dessus tout ? vintage sur un lecteur cassette. Joni Mitchell, « Both Sides Now ». La chanson entière est incroyable. Tu l'écoutes et whoah. Il Quelle est la première cassette faut avoir vécu une vie comme la sienne pour que tu aies achetée ? écrire une chanson pareille. Il n'y rien de Je n'ai jamais vraiment acheté de cassettes. Je mauvais, de travers dans cette chanson. Il y'a piquais ceux de mes parents. Ils ont déménagé en dans le monde une poignée de chansons parfaites Espagne et ils ont pris tous leurs albums, tous et celle-là en fait partie. Elle n'a aucun défaut. leurs cd mais ils ont laissé les cassettes donc j'en C'est merveilleux. Je ne peux pas te dire une ai plein. J'ai les Rolling Stones... ; qu'est-ce que ligne, une phrase en particulier mais n'importe j'ai d'autre… Mazzy Star. Je n'arrive pas à me quelle phrase de cette chanson est parfaite. Propos recueillis par Wadj B. souvenir de la première. Je me souviens de la première que je n'arrêtais pas d'écouter. Une de Every Kingdom James Taylor, je ne sais plus quel album. Il (Tôt Ou Tard) y'avait dessus « Fire & Rain », je crois que c'est Disponible Sweet baby James il y'avait dessus donc « You've En concert le 30 Janvier Got A friend », « Fire & Rain » et toutes ces 2012 à La Cigale (Paris) vieilles chansons géniales de James Taylor. J'allais me coucher en l'écoutant. Et toi c'était quoi ta première ?



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Y R E E L C JONO MC Interview

La scène anglaise regorge de ce genre d’artistes à la croisée des genres, le plus souvent très bon musiciens et repoussant volontairement les barrières. Des artistes tels que Jono McCleery dont le deuxième album There Is évoque la liberté des genres mais aussi l’évasion. Signé sur le label Ninja Tune, le chanteur/compositeur distille avec sa voix suave et obsédante des sonorités chaudes et apaisantes. Un vent de douceur venu d’outre-Manche.

Si tu devais te présenter que dirais-tu ?

Mon nom est Jono McCleery, je suis un auteur-compositeur-interprète et musicien inspiré par tout en partant du Jazz, Soul, Folk au classique ou à l'électro.

Depuis combien de temps tu fais de la musique maintenant ?

J’écris des chansons et me produit sur scène depuis environ 8 ans maintenant.

Ton premier album The Darkest Light était autoproduit et financé par des fans. Comment décrirais-tu l’expérience ?

Édifiante ! Je ne m’attendais pas à recevoir le soutien que j'ai obtenu et

avoir à travailler avec Matt Kelly pour l’arrangement de cordes, est toujours un privilège. Réussir à faire un album exactement comme je l’imaginais, comme je voulais m’a permis d’avancer dans une nouvelle direction en toute confiance.

Comment décrirais-tu l’évolution de The Darkest Light à There Is ?

C'était un énorme saut, avec The Darkest Light j’ai enregistré des titres que je jouais depuis des années, inspirés par des artistes comme Nick Drake et John Martyn, mais avec There Is, nous avons pris des risques, en partant de zéro et travaillant autour des improvisations vocales dans de nombreux cas. J'avais des idées claires avec The Darkest Light sur ce que je voulais obtenir, mais avec There Is, je n’avais aucune idée de comment ça allait se terminer, et j'ai été capable de puiser l’inspiration dans des influences plus Jazz comme John Coltrane et Jon Lucien.

Qui t’as influencé ? Qui t’as donné envie de faire de la musique ?

Dans ma famille, on écoutait beaucoup de musique Soul et Jazz quand je grandissais, mais c'est vraiment mon frère qui m'a encouragé à chanter quand j'étais jeune. Plus je vieillissais, plus je réalisais que la musique était quelque chose que je voulais vraiment faire.


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Jono Mccleery

Ta musique est à moitié Folk, à moitié Electro, de la Folktronica assez apaisante. Pourquoi et comment as-tu réussi à réunir ces deux genres ?

J'ai signé avec Ninja Tune, sous une condition, celle de collaborer avec le producteur d’électro Fybe sur mon album. Il avait précédemment remixé The Darkest Light. Nous avons aussi intégré beaucoup d'instrumentation live dans l'album, de la batterie, de la contrebasse, des cordes... En fait, nous avions décidé de faire quelque chose de moderne et intemporel.

La première fois que j'ai entendu ton nom c'est durant une interview, ici à Paris, avec Jamie Woon, lorsqu'il t’a fortement recommandé. Vous faites tous les deux partie de cette nouvelle scène « UK » des artistes qui mélange les genres. Vous pensez que c'est une particularité de la scène musicale en Angleterre ?

Je pense que oui. On est dans une période très excitante pour la musique britannique. Il ne s’agit plus de pouvoir jouer d'un instrument et de savoir chanter, mais d'être capable de traverser des frontières et apporter quelque chose de nouveau de façon créative sur la table.

Quels sont tes plans ou tes objectifs pour l'avenir ?

Jouer There Is devant le plus de monde possible et à continuer de repousser mes limites en tant qu'artiste. Propos recueillis par Wadji B.

There Is

(Counter / Pias) Disponible


L U O S N L’ INVA SIO


contemporaine a traversé les frontières et l’a imposé comme une icône mais aussi des groupes aux influences plus R&B tel Soul II Soul et leur L’Angleterre est peut-être le pays le célèbre "Back to Life (However Do You Want plus ‘Soulful’ d’Europe, au même niveau Me)". La popularité et le succès commercial de la que ses contemporains américains. De la Soul et du R&B version Britannique n’a cessé de Nothern Soul à la scène actuelle, la Soul version grandir depuis. British a su s’imposer et sortir de l’ombre des La popularité des artistes Soul Britanniques aux Etats Unis. États-Unis dans les années 1990 et 2000 a Le terme Nothern Soul émane du conduit à parler d'une autre « British Invasion », Soul City Record Shop à Covent 40 ans après les Beatles. Garden, Londres, qui était dirigé par le journaliste Dave Godin. Souvent définie comme Amy Winehouse, Adele, Beverley comme «un genre construit à partir d’échecs », Knight, Vv Brown, Alice Russell, la Northern Soul a émergé de la scène mod Joss Stone… La déferlante Britannique est britannique, d'abord dans le nord de l'Angleterre cette fois ci féminine et accapare les charts. Il faut dans les années 1960 et se compose avoir vécu sur une île déserte (et encore) pour principalement d'un style de soul aux beats avoir échappé en 2007 au sacre d’Amy lourds et au tempo rapides proches des sonorités Winehouse quelques années après celui de Joss Stone avec Mind, Body & Soul. La Soul de la Motown. Britannique a réussi par le biais de ces Durant les débuts de la Nothern ambassadrices de charme et de voix a réussi à Soul dans les années 60 et le début imposer ses ‘standards’ loin de la machine US et des années 70, les albums les plus tout en simplicité. Pour preuve, Adele et le populaires n’étaient pas récents et il s’agissait bulldozer 21 installé confortablement à la surtout d titres ou d’albums n’ayant pas connu de première place des charts mondiaux depuis des succès outre atlantique. Le mouvement se mois. nourrissait d’enregistrements ou négligés par le grand public. La Northern Soul a atteint le Mais derrière les noms connus, il y’a sommet de sa popularité dans les années 1970. les newcomers. Ces petit nouveaux (ou pas) qui Des clubs Soul fleurissaient dans le nord de font leur petit chemin dans leur Angleterre l'Angleterre. Les trois plus importants étaient the natale, n’hésitant pas à sortir des schémas Golden Torch , Blackpool Mecca et le Wigan classiques de la Soul et du R&B pour proposer Casino. Les figures les plus emblématiques parmi une Soul plus contemporaine, unique à l’image la poignée d’artistes Soul qui émergèrent à cette de Daley, Emeli Sandé, Kadija Kamara, Andreya époque furent Tom Jones et Dusty Springfield Triana, Paloma Faith, Rox, Miss Baby Sol , dont l’album Dusty In Memphis (1969) est l'un Lianne La Havas et plein d’autres. des rares albums par un artiste britannique considéré parmi les meilleurs albums Soul. Les Aujourd’hui plus que jamais, l’Angleterre années qui ont suivi ont vu l’émergence d’artistes se pose en grande rivale face aux Etats Unis. Par Wadji B. tels que Sade dont l’impact sur la Soul


NP

Interview

Y E L A D

Physique d’androgyne, voix pleine d’émotion, Daley, originaire de Manchester, a réussi à se faire un nom sur la scène musicale anglaise. Après quelques collaborations, dont une sur le dernier album de Gorillaz, Plastic Beach, c’est avec sa première mixtape en téléchargement gratuite sur son site qu’il attire l’attention du grand monde et ce, même outre-manche. Entretien avec un des artistes de la scène Soul anglaise à surveiller.

Bonjour Daley, raconte-moi un peu ton parcours. Comment tu t’es mis à la musique ?

C’est difficile de décrire comment j’en suis arrivé

là, ça a demandé de nombreux voyages tant physiques que métaphoriques! Et je ne sens pas encore que j’y suis arrivé. Je viens de Manchester dans le nord de l'Angleterre, c'est là-bas que j'ai commencé à faire de la musique. Beaucoup de découverte de soi, de voyages en train et quelques chansons plus tard, je suis ici à Londres. En chemin, j'ai voyagé à travers le monde, joué devant des publics et collaboré avec des gens extraordinaires, sorti ma mixtape, Those Who Wait et maintenant je suis presque prêt à sortir mon premier album. Je n’arrive pas à me souvenir d'un moment précis où je me suis mis à la musique. C’est simplement devenu une partie extrêmement importante de ma vie au fur et à mesure que je grandissais. Elle m'aide à faire face à chaque émotion qui me traverse.


Qui sont tes plus grandes inspirations dans la musique ?

Ma plus grande source d'inspiration au niveau artistique, est Prince. Suivi de près par George Michael, Imogen Heap, Jill Scott, Maxwell et Joni Mitchell.

ton genre de musique préféré, y a-t-il d’autres genres que tu aimes ?

J'aime n'importe quoi tant que c’est intéressant, émotif. Les voix et mélodies vraiment parlent à moi (le choix de mots il y une excuse) J'aime la musique soul car je pense que c'est la forme la plus émotionnellement expressive de musique, de voix, mais j'aime le R&B, l’ambient, l’électro, la musique expérimentale. J'écoute beaucoup de bandes sonores de films et bandes originales et de la bonne musique Pop.

Tu as repris en son hommage « Love Is A Losing Game » d’Amy Winehouse. Comment sa mort t’a-t-elle affecté ? Et quel est Tu as reçu un accueil positif selon toi l’impact qu’elle de toutes parts avec ta mixtape, laisse sur la soul Anglaise ? Those Who Wait, et sur ta musique en général Comment Elle a ramené sur le devant de la scène le véritable te sens-tu à ce sujet ? talent artistique et l'intégrité qui étaient plus courants dans les années 60 et 70 et les mettait dans un contexte moderne auquel les gens pouvaient s’identifier. Elle s’en foutait de ce que quiconque pensait et a fait ce qu'elle voulait musicalement, et cela a fonctionné. Elle est arrivée aussi à écrire des chansons absolument incroyables...

Tu as enregistré avec Gorillaz le titre « Doncamatic ». Comment la collaboration avec Gorillaz s’est passée?

J'ai fait un show dans Central London pour l’ami d'un ami qui connaissait Damon Albarn. Il lui a fait écouter une partie de ma musique. Il m'a demandé de venir et de jouer des trucs avec lui dans son studio. On a juste jammé, on s’est amusé et c’est de là qu’est venu « Doncamatic » !

Comment c’était de travailler avec Marsha Ambrosius sur « Alone Together » ?

Bien, j'ai toujours admiré la voix de Marsha et ses arrangements vocaux, depuis l’époque de Floetry, donc c'était incroyable d'être réellement impliqué dans ce processus avec elle, partager des idées et réaliser que nous fonctionnons si bien ensemble. Et pour que ça se finisse en duo, c’était encore meilleur.

De toute évidence, la Soul est un

Je suis sans voix vraiment, plein d’humilité et reconnaissant. C'est la sensation la plus parfaite. Voir ma musique bien reçue et de voir enfin les réactions des gens à propos de ce sur quoi j’ai travaillé pendant si longtemps en étant enfermé, reclus. Ça me donne un regain, encore plus d’énergie pour faire mon album du mieux que possible.

Au sujet de l’album, tu en es où ? On doit l’attendre pour quand ?

Vous pouvez l’attendre pour... quand il sera prêt ! (Rires). Il est presque prêt, je suis vraiment heureux avec où il en est. La principale chose pour moi, maintenant que les chansons sont écrites, est de trouver le bon son pour l’album. Je ne veux pas que ce soit ce que les gens attendent. Mes chansons et ma voix seront toujours les choses les plus constantes dans tout ce que je fais, donc je veux créer quelques moments vraiment spéciaux sur cet album, des moments qui se démarquent et vraiment me représenter en tant qu'artiste. Propos recueillis par Wadji B.

Those Who Wait Disponible sur www.daley.tv


P O H P I H LE A NGL AIS

Manche, Big Dada Recordings. En réalité, Big On dit souvent que les britanniques Dada est une sorte de sous-label de la célèbre ne font jamais les choses comme maison Ninja Tune Records qui en a fait sa tout le monde, qu’ils ont des goûts parfois branche hip-hop. Et force est de constater que excentriques. Ce n’est pas faux, même leur hiphop est spécial. Contrairement aux voisins européens, la scène britannique est la seule à proposer un hip-hop qu’on peut qualifier d’ « alternatif » avec des sonorités et une variété de courants bien spécifiques qui la rendent capable de se démarquer de son lointain parent américain, voire de le taquiner… Un petit état des lieux s’impose.

L’écurie Big Dada

Il serait ‘shocking’ de ne pas évoquer la musique hip-hop britannique en ne citant pas le label qui permit son explosion outre-

cette plaque tournante, qui a lancé parmi les personnalités les plus marquantes du rap en Europe, n’a rien perdu de son prestige et n’a de cesse de se renouveler au lieu de prendre de l’âge.

Un des rappeurs, si ce n’est le rappeur emblématique de ce plateau, n’est autre que Roots Manuva. Avec

ses vingt années d’expérience, le voilà aujourd’hui affublé du statut de vétéran. À 39 ans, il rempile cette rentrée avec un nouvel album dont le titre en dit long sur la carrière du monsieur : 4everevolution. Pour l’avoir écouté, ou plutôt en avoir pris plein les oreilles, pour être franc, son style ne vieillit pas. Sa musique rap typique a la


troisième opus grâce à la structure indépendante Definitive Jux, lui ouvrant les portes du marché fraîcheur des premiers jours, avec des sonorités américain en 2008. Les faibles chiffres de vente électroniques qui vrombissent dans les oreilles, ont été compensés par des critiques positives de des rythmes novateurs et cette pointe de dub qui la presse et du public. fait sa spécificité.

Puis il y a eu le phénomène Tinie Une autre pointure du milieu, et pas Tempah en 2010. Son premier disque Disc-

des moindres, connaît une année 2011 chargée, j’ai nommé Wiley. Celui qui est connu pour avoir permis l’émergence du mouvement Grime au début des années 2000, ce sous-genre de hip-hop énergétique dérivé du garage avec quelques influences ragga, a sorti au mois de Juillet 100% Publishing chez Big Dada (précision faite car il a souvent changé de structure). Particularité de ce disque : Wiley l’a réalisé de A à Z. Il en gardait encore sous le coude puisqu’il va sortir prochainement un autre album au titre évocateur, Evolve or Be Extinct, dont le premier single « Link Up » circule déjà.

overy a rencontré un vif succès au Pays de Sa Majesté (certification double-platine, deux MOBO Awards, etc etc…). Le ticket d’entrée sur le territoire américain s’est réalisé par le biais du chanteur Eric Turner, présent sur son troisième single « Written in the Stars ». Cette chanson effectue une remontée incroyable dans les charts américains en se classant à la plus haute marche du podium. Il s’en vendra plus d’un million de copies, et Tinie Tempah devient le premier rappeur provenant du Royaume Uni à se voir offrir une certification platine. L’édition US de Disc-Overy profite de cet engouement pour se classer 2e du top R&B/Hip-Hop. Il enchaînera Ce qui fait que Big Dada et ses ensuite par un single spécialement préparé pour artistes sont à la pointe de la scène les States, « Till I’m Gone » avec Wiz Khalifa et urbaine londonienne n’est pas un produit par Stargate. secret, mais l’application d’une théorie darwinienne que l’on retrouve dans l’intitulé des De toute façon, si les chanteuses anglaises derniers albums de Roots et Wiley : l’é-vo-lu-tion. cartonnent au pays de l’Oncle Sam, il n’y a pas de raisons que ce ne soit pas le cas aussi des American boys rappeurs… La preuve. Des rappeurs anglais qui ont réussi Par Stéphane M aux States, on en compte sur les doigts de la main… Slick Rick, MF Doom… Okay, stop. Ceux que je viens de citer ont fait carrière en vivant aux Tinie Tempah, Disc-Overy Etats-Unis, un détail de taille qui change (Parlophone/EMI) complètement la donne. Les rappeurs anglais qui Disponible s’exportent aux US, et qui réussissent, sont tout aussi rares. Ces dernières années, il y en a eu Wiley, 100% Publishing deux qui ont effectué une belle percée chez leurs (Big Dada Recordings) cousins américains. Disponible

Le premier rappeur en question Wiley, Evolve or Get Extinct s’agit de Dizzee Rascal, un spécialiste du (Big Dada Recordings)

Grime, comme son rival Wiley (de notoriété Sortie prévue pour fin 2011/début 2012 publique, les relations entre les deux sont tendues). Le jeune loup s’est connecté avec les Roots Manuva, texans des UGK pour son album Maths + English 4everevolution et inversement sur Underground Kingz. C’est sa (Big Dada Recordings) rencontre avec El-P qui lui permettra d’éditer son Disponible


Z Z A J D I C L’A E I N N E C E D UN E E V O O R G DE


passionnés d’électro, de samples et de scratches, et même choristes et arrangeurs… Les années 90 et le Royaume Uni Une musique qui s’épanouit aussi bien en concert nous ont musicalement apporté de et en studio, que sur les dance floors. bonnes choses, une ambiance festive et un mélange des genres qu’on baptisa ‘Acid jazz’ ou L’Acid Jazz est un mouvement qui se réclame festif (certainement lié encore ‘Groove Jazz’. Des portes drapeaux de ce courant vous sont tous au contexte historique des débuts de bien connus : Jamiroquai, Galliano, Brand New 90’S), proche du Jazz (en se gardant bien d’être Heavies, US3… Si la Pop Music représente le réservé à une élite intellectuelle), mais très abouti mieux le Royaume Uni, l’Acid Jazz restera un et avec de vraies fondations musicales, si on le courant marquant de ce que les anglo-saxons compare avec ce qui suivra comme par exemple peuvent produire de mieux en termes de la House Music. créativité, d’innovation, et de fraîcheur. Pendant les 90’S, L’Acid Jazz Londonien Tout commence à Londres au début trouve un écho aux USA avec des artistes comme des années 90, avec des labels tels que Brooklyn Funk Essential, Guru Jazzmatazz, Talking Loud ou Acid-Jazz, même si les prémices Arrested Devlopement, et tant d’autres. En de ce style musical restent attribués à Cal Tjader, France c’est St. Germain qui marquera surement Gabor Szabo et Gary Mac Farland avec la création le plus les esprits. du label Skye Records. On peut écouter des morceaux apparentés à l’Acid Jazz dès le milieu Dans les années 2000 et 2010, l’Acid des années 60, vu qu’il trouve une de ses sources Jazz est un genre musical qui a gardé des adeptes, dans le Jazz-Funk. Des artistes tels que Roy malgré une présence bien moindre que dans la Ayers, ou Ronny Jordan en jouaient bien avant décennie antérieure… On note le retour au devant de la scène de quelques uns de ses grands noms : qu’on lui donne cette appellation. Brand New Heavies (Ndea Davenport), Difficile de trouver une musique qui Incognito, ou Jamiroquai, et l’apparition de rassemblera une telle variété groupes tels que Jazzanova ou Belleruche. d’influences : Jazz, Funk, Soul, Hip Hop et même Disco. Le tout bien ficelé par l’esprit Pop Même si ce genre musical fait de nos jours peu la une des magazines, propre aux UK. les styles apparentés tels que Trip Hop, Jazz Rap, Tout le monde va y trouver sa place : et Jazz Funk lui prêtent main forte et réunissent musiciens (cuivres, section rythmique, claviers) bien souvent les mêmes auditeurs et passionnés. Par Stephan F. et chanteurs ne jurant que par le Live, Dj’s


E h D P U O C Noel Gallagher - High Flying Birds (PIAS) :

L'autre moitié d'Oasis se lance aussi dans un projet solo plus que réussi. (Clémentine P.)

Coldplay - Mylo Xyloto (EMI) :

Les rois de la Brit Pop ont encore plus d'un tour dans leur sac et reviennent avec un album coloré pour l'automne. (Clémentine P.)

James Delleck – L’impoli (Tôt Ou tard) :

James Delleck a commis l'impolitesse d'associer chanson et rap. Que voulez-vous, il est comme ça ce trentenaire au passé de sale gosse. (Par Stéphane M.)

General Elektriks - Parker Street (Discograph) :

General Elektriks livre avec son second album Parker Street un petit miracle d’éclectisme entre pop légère en version originale anglaise, funk et électro. (Par Stéphane M.)

Mayer Hawthorne – How Do You Do (Universal/ Barclay):

On ne change pas une recette qui marche et Mayer Hawthorne l’a bien compris. Nouveau label, même musique, même Soul élégante, même réussite. (Par Wadji B.)

New Look – New Look (! K7 Records) :

Le duo électro Pop Canadien composé de Sarah Ruba et Adam Pavao livre avec ce premier un concentré de po p efficace et envoutant. (Par Wadji B.)

Givers – In Light (Universal/ Coopérative Music) :

Ils sont 5, ils sont jeunes, ils ont la pêche et ça s’entend. Petit cousin des Vampire Weekend et de Fool’s gold, ils offrent un premier album pêchu et ensoleillé. (Par Wadji B.)


A D N E G A ET

Common - The Dreamer, The Believer :

Common arrive avec son nouvel album The Dreamer, The Believer chez Warner. Cet album est produit par son vieil ami No I.D., le mentor de Kanye West.

Yelawolf - Radioactive ( 21 Novembre) :

Yelawolf, le nouveau protégé d'Eminem, a une date de sortie officielle pour son premier essai en solo : le 21 Novembre.

Mary J Blige - My Life II... The Journey Continues (Act 1) (21 Novembre): la Queen Of hip Hop Soul va essayer de réitérer le succès de son classique My Life avec ce 10ème album.

Kate Bush – 50 Words To Snow (21 Novembre):

La surprise de Kate Bush, 50 Words To Snow sera le 10ème album studio de la mystérieuse artiste à paraître fin Novembre.

Rihanna – Talk That Talk (21 Novembre) :

La machine Rihanna est encore lancée avec ce nouvel opus annoncé pour le 21 Novembre et précédé de « We Found Love » le premier single produit par Calvin Harris.

NP

EN BREF

Lil

Wayne a déclaré vouloir prendre sa retraite à 35 ans. Encore 6 ans pour combien d’albums ?

Leonard

Cohen a annoncé un nouvel album prévu pour Janvier 2012 et intitulé Old Ideas

A peine T.I. sorti de prison (pour la troisième fois tout de même) qu'il est retourné en studio enregistrer un single, "Flexin" produit par et avec Big K.R.I.T., vu dans le focus rap du précédent numéro. Selon ses propos, le rappeur d'Atlanta compte redevenir "l'ancien T.I.", celui de Trap Muzik ?


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