master pro assistant réalisateur poitiers
un bain de jouvence carte blanche à la cinéaste aurélia georges
2013 / 14
photographies de nicolas rouget
université de poitiers master pro assistant réalisateur direction laurence moinereau carte blanche à une cinéaste :
un bain de jouvence réalisation
aurélia georges photographies de tournage nicolas rouget
Laurence Moinereau
directrice du master professionnel Assistant réalisateur de Poitiers
A
ssister un réalisateur, c’est aussi comprendre les enjeux de la mise en scène et la démarche artistique au service de laquelle on se met. C’est entrer dans l’univers d’un autre pour le seconder, et savoir trouver une place qui rende la création possible sans pour autant vouloir la diriger. Former des assistants dans le cadre universitaire d’un master professionnel, c’est aussi faire le lien entre la capacité des étudiants à réfléchir sur les œuvres, acquise en licence, et leur capacité à accompagner la production de l’une d’entre elles. Ce sont ces convictions qui ont guidé l’élaboration du projet Un bain de jouvence, mené avec la première promotion d’étudiants de master 2 en 2013-2014. À l’origine, une invitation lancée à une cinéaste, Aurélia Georges, dont le beau long-métrage, L’homme qui marche (2008) incarnait pour moi une démarche d’auteur singulière assez éloignée des champs du cinéma fréquentés par les étudiants. Il s’agissait donc dans un premier temps d’explorer avec eux des voies d’accès à son œuvre, en les impliquant dans un travail collectif. Dans le cadre d’un séminaire, tous ont donc effectué des recherches, rassemblant autour des films (L’homme qui marche et le court-métrage Le fleuve Seine) des textes, des œuvres plastiques ou musicales qui faisaient écho pour eux à ces films. Ils ont également proposé des productions personnelles : textes, photos, montages sonores. Enfin ils se sont plongés dans les références d’Aurélia ellemême, lisant ses interviews, et visionnant les films des cinéastes qu’elle citait.
Dans un second temps a eu lieu une rencontre, suivie d’une projection-débat au TAP-cinéma de L’homme qui marche, organisée par les étudiants. Enfin, Aurélia a écrit et réalisé Un bain de jouvence, en confiant aux étudiants toute la préparation du tournage ainsi que l’ensemble des postes à l’exception de ceux de chef opérateur et d’ingénieur du son, occupés par des techniciens professionnels. Le projet, sortant alors du cadre strict de la formation, a été soutenu par l’Action culturelle de l’Université de Poitiers, la DRAC, la Ville de Poitiers et le Pôle régional d’éducation à l’image de la Région Poitou-Charentes. Un bain de jouvence a été projeté au cinéma Le Dietrich en mai 2014, à l’occasion d’une soirée « carte blanche » à Aurélia, organisée par l’association des étudiants du master pro (AMPAR). Mais le projet a également connu une suite inespérée : en effet le résultat a tant séduit Aurélia qu’elle a réutilisé les rushes d’Un bain de jouvence dans la séquence d’ouverture de son long-métrage La fille et le fleuve, qui a été projeté au Festival de Cannes 2014 dans la sélection ACID. Un voyage à Cannes a donc été organisé avec les étudiants disponibles ayant participé au projet, afin qu’ils assistent à la projection. Nous souhaitons reconduire ce dispositif de cinéaste invité cette année, et espérons que la réussite de ce premier projet convaincra nos partenaires potentiels de soutenir le suivant. Avis aux mécènes !
Aurélia Georges cinéaste invitée
À
l’invitation de Laurence Moinereau, responsable du master Assistant réalisateur de l’Université de Poitiers, je suis venue travailler avec les six étudiants du Master 2. Il s’agissait de tourner avec eux un court métrage, que j’ai voulu inspiré des personnages de long métrage sur lesquels je travaillais en 2013 : le film allait être une aventure de Nouk et Samuel du côté de Poitiers. Mon idée était de chercher et de montrer quelque chose d’unique de la région poitevine. Ainsi, nous nous sommes d’abord orientés sur une tradition spécifique, celle des rebouteux. Les étudiants ont recherché et contacté des personnes exerçant autour de Poitiers et sont allés les filmer. Mais cette piste, en partie documentaire, a rapidement révélé sa difficulté : il aurait fallu que je sois longuement sur place pour, accompagnée des étudiants, aller à la rencontre de rebouteux du coin. J’ai alors opté pour un aspect plus visuel de Poitiers et de ses environs, demandant aux étudiants de me faire des propositions de paysages ou de sites remarquables. Cela me permettait aussi de connaître, déjà de loin, cette ville que j’avais seulement traversée. Très vite, les étudiants m’ont montré des images du site du Normandoux, si particulier et frappant, si cinématographique. La dimension picturale des anciennes carrières du Normandoux répondait très bien à certaines peintures romantiques qui m’avaient inspirée, comme par exemple L’île des morts de Böcklin, et qui parlent du lien magnétique de l’homme à la nature, du passage entre la vie et la mort. La présence de l’eau m’a frappée aussi, et je l’ai intégrée à la dramaturgie du court métrage que
j’ai conçu à partir de cette proposition de décor naturel : Un bain de jouvence. Nouk et Samuel allaient parcourir le paysage et même pénétrer ses éléments. Il incombait aux étudiants de tout organiser pour que soit possible ce tournage dans ce lieu unique, et ce, dans des conditions météorologiques difficiles, puisque l’eau du Normandoux s’est révélée gelée au matin où nous souhaitions y tourner. Ils se sont acquittés de cette tâche avec toute la diligence et l’inventivité nécessaires. Il fallait aussi travailler à plusieurs décors intérieurs, réadaptés dans une maison de la ville. Là encore, leur attention et leur travail ont rendu les choses possibles. Grâce à eux, ce tournage fut très concentré, agréable et efficace.
repérage 21 novembre 2013 carrière de normandoux
premier jour de repérage avec la cinéaste Aurélia Georges test d’entrée dans l’eau par la réalisatrice elle-même
repérage 22 novembre 2013 carrière de normandoux
deuxième jour de repérage avec le directeur de la photographie Nicolas Contant et l’ingénieur du son Benoît Perraud réalisation du découpage technique du film
tournage 10 décembre 2013 carrière de normandoux
premier jour de tournage avec l’acteur Guillaume Allardi tournage des scènes de marche dans la forêt
tournage 11 décembre 2013 carrière de normandoux
deuxième jour de tournage et premier jour pour l’actrice Sabrina Seyvecou tournage des scènes du ‘‘bain’’ et du bar
tournage 12 décembre 2013 poitiers
troisième jour de tournage dans une maison de ville pour des scènes d’intérieur et une scène d’extérieur à la tombée de la nuit
tournage 13 décembre 2013 poitiers
dernière demi journée de tournage pour l’équipe
un bain de jouvence Nouk Sabrina Seyvecou Samuel Guillaume Allardi Serveurs Alain Blondeau et Léo Boulay Scénariste et réalisatrice Aurélia Georges Directrice de production Laurence Moinereau Directeur de la photographie Nicolas Contant Assistant opérateur Gildas Madelénat Ingénieur du son Benoît Perraud Assistant son Swann Riémain Premier assistant réalisateur Julien Gauthier Second assistant réalisateur Étienne Courjault Décoratrice, accessoiriste, costumière Alice Mainard Régisseur général Pascal Chagnaud Assistants régie Olivio Segura, Fabien Peyrelade, Hugo Boutin, Justine Loirat Electricien Arthur Prolongeau Photographe de plateau Nicolas Rouget Conseiller technique Pierrot Chagnaud Montage Martial Salomon Montage son Luc Meilland Mixage Jocelyn Robert Étalonnage Christophe Boula Musique Vadim Sher Chanson «Écoute» (Serge Bozon / Mehdi Zannad) avec l’aimable autorisation de Third Side Records Remerciements chaleureux à Cédric Boissinot, Julien Lepreux et Mathieu Metzger, Céline Magnant, Laurent Lutse et toute l’équipe du Domaine du Normandoux Un bain de jouvence a été tourné dans le cadre d’un projet pédagogique dirigé par Laurence Moinereau, responsable du master professionnel Assistant réalisateur de l’Université de Poitiers, avec le soutien financier de l’Action culturelle de l’Université de Poitiers, la DRAC Poitou-Charentes, la Ville de Poitiers, le Pôle d’éducation à l’image de la Région Poitou-Charentes
photographies et mise en page Nicolas Rouget
Ce projet photographique a pu être réalisé grâce à l’invitation de Laurence Moinereau et à la confiance qu’elle m’a personnellement témoignée. Qu’elle en soit ici vivement remerciée.
Je remercie pour la liberté qu’ils m’ont offerte et le soutien qu’ils m’ont apporté : Aurélia Georges Nicolas Contant, Benoît Perraud et l’ensemble de l’équipe de tournage les étudiants du master pro Assistant réalisateur et l’association AMPAR Camille Sanz, Luc Engélibert et l’équipe du Poitiers Film Festival Carole Maitre Exposition du 28 novembre au 7 décembre 2014 lors de la 37ème édition du Poitiers Film Festival, rencontres internationales des écoles de cinéma.
© 2014, Nicolas Rouget.
www.nicolasrouget.fr