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Elevage herbivore : un rôle social et économique dans les territoires

Équilibre « paysager » et rôle touristique La place des prairies et des haies est essentielle dans les paysages français : alpages savoyards, estives1 pyrénéennes, causses du Massif central, bocages du sud Bourgogne ou de Normandie à la combinaison harmonieuse de l’herbe, de l’animal, de l’arbre, mais aussi de l’eau et de la pierre crée des paysages identifiables qui font la réputation de la France. Dès le 19e siècle, elle était d’ailleurs appelée le « jardin de l’Europe » et attirait de nombreux touristes. Mais les paysages que nous connaissons ne sont pas apparus spontanément. Ils sont intimement liés à l’élevage et aux prairies : les troupeaux maintiennent l’herbe rase, offrant à la vue des espaces dégagés et les éleveurs entretiennent les alentours, taillant les haies, déplaçant les clôtures, construisant des murets de pierre, etc. Ainsi, les prairies, « entretenues » par l’élevage, y compris dans des pentes montagneuses inaccessibles pour l’homme, contribuent pour beaucoup à la qualité et à la diversité des paysages français et donc à l’attrait touristique des campagnes françaises. La région Auvergne, par exemple, en témoigne : ses paysages, où alternent bois, prairies et bocages sur des reliefs doux, le doivent beaucoup aux 470 000 vaches (de races Charolaise, Salers, Aubrac et Limousine) et 570 000 brebis qui les pâturent.

Prévention des risques par l’entretien de vastes espaces naturels Dans les zones sèches du sud de la France, les troupeaux d’herbivores contribuent à lutter contre les incendies en débroussaillant et en maintenant des étendues dégagées, qui servent de pare-feu. L’hiver, en montagne, ces grandes pelouses d’herbe rase qui ont été pâturées par les animaux l’été, retiennent le manteau neigeux et limitent les risques d’avalanche. Enfin, dans les zones inondables, les prairies, haies et talus absorbent l’eau excédentaire en cas de crue, servant ainsi de zones tampons. Équilibre économique et social des territoires défavorisés Les prairies occupent le plus souvent des zones non cultivables ou peu fertiles : estives, zones humides à l’affleurement des nappes, sols lourds, etc. Sur ces terres où les céréales ne peuvent pas être cultivées, les ruminants seuls peuvent valoriser l’herbe qui y pousse. Ainsi, l’élevage de vaches, de chevaux, de brebis et de chèvres capables d’exploiter les terrains en pente a traditionnellement permis aux habitants de développer une activité économique (production de viande et de lait, mais aussi de cuir et de laine), dans des régions difficiles. Les produits laitiers, notamment fromages, et viandes issus de ces systèmes de production participent à la diversité gastronomique de la France. Leur lien au territoire et leurs caractéristiques gustatives sont d’ailleurs souvent reconnus par des signes officiels de qualité. Enfin, il n’est pas inutile de rappeler qu’en France et en Europe, l’équilibre entre production et consommation de lait et viande bovine2 permet de limiter les importations de pays lointains et de bénéficier de produits répondant à des normes qualitatives, sanitaires, de bien-être animal et environnementales définies selon des règles communautaires. Cette activité fait vivre en France environ 250 000 éleveurs de bovins, ovins et caprins et chaque exploitation génère en moyenne 7 emplois.

1: Pâturages d’altitude. 2: Rappel : plus de 50 % de la viande bovine consommée en France provient du troupeau laitier (Source GEB 2006).


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