le financement de la création

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Le financement de la création à l’ère du numérique

Les
alternatives
au
tout
répressif

 Nicolas Dehorter

1 NNNnicNN


Table des matières 95 % DE LA MUSIQUE TELECHARGE SUR INTERNET EST PIRATEE .............................................. 3 LUTTER CONTRE LE TELECHARGEMENT EST‐IL VAIN ? ............................................................................................... 3 LA VALEUR N’EST PLUS DANS LE CONTENU MAIS DANS LA FAÇON DE LA PRESENTER ET DE LA METTRE EN VALEUR. ................................................................................................................................................................................ 4 LE PASSAGE D’UNE ECONOMIE DE LA RARETE A CELLE DE L’ABONDANCE… ........................... 5 AVEZ‐VOUS DEJA PAYE L’HEURE ?......................................................................................................................................... 5 LA LICENCE CREATIVE COMMONS ............................................................................................................ 7 POURQUOI DE NOUVELLES LICENCES ? ........................................................................................................................... 8 SIMPLICITE, PARTAGE ET RESPECT .................................................................................................................................. 8 L’EXEMPLE DE RIOT CINEMA SE DONNANT LES MOYENS DE REALISER LEUR PROJET GRACE A INTERNET....... 9 LE CROWFUNDING : UNE NOUVELLE VOIE POUR FINANCER ET SUIVRE LA CREATION ...... 11 Quels sont les bénéfices pour les contributeurs ? Quelle est cette stratégie gagnant – gagnant ? ............................................................................................................................................................................................. 11 Des retours non financiers mais ludiques et fun ............................................................................................ 12 Quelles peuvent être donc ces contreparties ? ................................................................................................ 12 A qui s’adressent ces sites ? Qui sont prêts à soutenir ces projets ? ....................................................... 13 LE MIRAGE MYMAJORCOMPANY ET LA REUSSITE DE KICKSTARTER ET DE TOUTES LES PLATEFORMES CREATRICES DE LIENS ET DE VALEURS. ............................................................... 14 MYMAJORCOMPANY CREE LE BUZZ. ............................................................................................................................. 14 Le succès de Grégoire................................................................................................................................................. 15 Un modèle transposé mais pas de réelle innovation, aucun rapprochement avec le public…... 15 Une autre façon d'aborder le financement. ..................................................................................................... 15 FLATTR ........................................................................................................................................................... 18 LIBERTE, COMMUNAUTE, PLAISIR… ..................................................................................................... 18


95
%
de
la
musique
téléchargé
sur
internet
est
piratée
 Dans le film de David Fincher, «The Social Network », Justin Timberlake qui joue le rôle de Sean Parker, l’un des fondateurs de Napster, premier site Peer to Peer (partage de musique en ligne entre utilisateur) a cette réplique qui reflète bien le séisme qu’il va provoquer: « les maisons de disque ont peut-être réussi à fermer Napster, mais le monde de la musique ne sera jamais comme avant ».

Lutter
contre
le
téléchargement
est‐il
vain ?
 Les maisons de disque sont aux abois, le marché de la musique s’est écroulé…95 % de la musique téléchargé sur Internet est piraté… Depuis la fermeture du célèbre site américain en 2001, les maisons de disque luttent contre le piratage et tentent de limiter en vain ces effets sur les ventes de disque et leur chiffre d’affaire. Les stratégies menées jusqu’à aujourd’hui et la loi Hadopi notamment, visent à marginaliser, criminaliser et réprimer les internautes partageurs et téléchargeurs. Mais beaucoup d’acteurs notamment du web pensent que lutter contre des habitudes si bien ancrées est vain, le téléchargement est entré dans la consommation courante. Avec une vision libérale qui les caractérisent tous, on ne peut aller contre la liberté qu’offre internet, c’est à l’industrie du disque ou audiovisuelle de s’adapter. Ce sont à elles de trouver d’autres sources de revenus et de changer leur modèle économique. Alors que de nombreux labels et maisons de productions continuent à pleurer sur leurs millions qui s’envolent…


Les membres d’OWNI, site de journalisme digital vont même plus loin, dans la nécessité de bousculer les schémas établis.

La
valeur
n’est
plus
dans
le
contenu
mais
dans
la
façon
de
la
présenter
et
de
la
 mettre
en
valeur.

Pour Nicolas Voisin, Directeur d’OWNI, la valeur se déplace aujourd’hui des contenus vers l’attention que les individus sont susceptibles d’y porter, compte tenu du temps limité dont ils disposent et de la masse d’informations qu’ils ingurgitent chaque jour. La valeur ajoutée dans le domaine de l’information se déplace donc vers les interfaces, mettant en valeur et permettant d’enrichir le contenu et son usage : c’est à dire vers le contenant et la stratégie de diffusion. (je vous invite à consulter le site OWNI et QWIKI, de vraies nouvelles expériences d’information. )


Le
passage
d’une
économie
de
la
rareté
à
celle
de
l’abondance…
 Nicolas Voisin, fondateur d’OWNI, est revenu sur l'économie de l'information, en posant cette question : « avez-vous déjà acheté de l’heure ». S’appuyant sur la métaphore de l'horloger, il démontre de façon très convaincante en quoi ce qui devient important et ce pourquoi l'on paye n'est pas tant le contenu, qu'il s'agisse de l'heure ou de l'information, mais le contenant, ce qui va mettre en scène l'information ou l'heure, la mise en forme des données autant que la montre. Voici sa démonstration, qui retranscrit très bien sa vision.

Avez‐vous
déjà
payé
l’heure
?
 " Vous avez acheté une montre ? Cet achat ne s'est pas fait au prix de l'heure mais à la valeur que vous donnez librement à son contenant, à « l'objet montre ». et pour cause, l'heure est abondante, standardisée, « gratuite ». Nous sommes concepteurs, designers, fabricants et distributeurs de « montres ». Horlogers de l'information. L'application et l'interface à valeur ajoutée peuvent apporter à l'économie des médias ce que l'horlogerie a su créer de richesse en donnant un accès privilégié à l'heure, une information chaque jour plus abondante et nécessaire ".


Qu’est‐ce
 que
 cela
 implique
 dans
 le
 domaine
 artistique
 et
 culturel
 ?
 Les
 intermédiaires
vont‐ils
disparaître
?
Et
qu’en
est‐il
du
fond
et
du
contenu
? Pourquoi cela ? Parce que le rôle des intermédiaires est loin d’être compromis, il est illusoire de croire que le public pourra entrer directement en contact avec les créateurs lorsque les œuvres foisonnent… C’est là qu’interviennent de nouveau, les intermédiaires, ils doivent se poser à l’ère des réseaux sociaux comme médiateur entre les créateurs et le public. Les producteurs n’ont quasiment plus ce rôle de « filtrer » la création en amont, j’en veux pour preuve également l’éclosion de Grégoire grâce au label participatif de MyMajorcompany.com. Ils n’offrent plus le sésame, ce statut d’artiste. Focus sur les éditions Kitsuné, qui ont réussi à prendre très tôt ce virage nécessaire, pour devenir une référence de ces intermédiaires d’un genre nouveau…

Ainsi si des intermédiaires sont encore nécessaires, c’est donc pour mettre en place une stratégie de communication, presque de « branding » autour de l’artiste, créer des évènements, de la valeur ajoutée pour permettre aux artistes de se rendre visibles parmi la profusion d’images autoproduites. L’objectif ne sera plus de vendre, mais de faire émerger des communautés sur les réseaux. L’exemple du label Kitsuné est intéressant pour mettre en perspective cette nouvelle dimension des labels. Depuis 2001, en plus d’être un label musical indépendant, Kitsuné a diversifié ses activités (création d’une ligne de vêtements, organisation d’évènements). L’éditeur assure aussi la promotion en ligne des artistes qu’il


soutient auprès des communautés musicales sur les réseaux sociaux, comme Myspace. Le profil Myspace de Kitsuné regroupe plus de 80 000 fans, formant un vivier considérable, auprès duquel des actions de médiation peuvent être lancées à une large échelle. Ne l’oublions pas la création de communautés n’est pas une fin en soit, comme dans tout modèle, l’important est tout de même de générer des rémunérations. Mais la copie n’est plus le nerf de la guerre, n’est quasiment plus une source de revenu, évidemment de la musique sur support pourra toujours être vendu (comme des vinyles par exemple, qui offrent une vraie valeur ajoutée, d’où son retour d’ailleurs). On peut même dire que le modèle de financement n’a plus besoin de la propriété intellectuelle pour fonctionner, que l’achat de copie sur CD ou vinyle est un acte volontaire de soutien ou d’appartenance. A l’ère de l’abondance et de la recommandation, l’intermédiaire a même intérêt à ce que l’œuvre puisse circuler librement, pour évidemment agrandir la communauté et propager la musique. Dans l’audiovisuel l’exemple prochain d’El cosmonauta et de la diffusion gratuite sur internet Une seule tendance s’affirme, le rapprochement des artistes, des passionnés de musique, avec l’apparition de nouveaux outils le crowdfunding pour le financement et les Licences Creative Commons.

La
licence
Creative
Commons

Il y a un outil, qui offre cette liberté et ses possibilités de partage et de création apparu en 2002 et qui vont sans nul doute continuer à se développer. Si vous êtes créatifs ou artistes et avez dû utiliser notamment de la musique pour un projet ou un court-métrage, vous avez été confronté aux contraintes que peuvent représenter le droit d’auteur. La nécessité d’avoir l’autorisation de l’ayant droit (même si c’est légitime) pour utiliser une partie de l’œuvre peut vite devenir un obstacle insurmontable. Comment le contacter ? Où ? Devrais-je payer pour son utilisation ?


Pourquoi
de
nouvelles
licences
?

Les contrats de licence Creative Commons, au nombre de 6, permettent de surmonter ce problème. Simples à utiliser, elles permettent aux titulaires de droits d’autoriser le public à utiliser les œuvres, tout en ayant la possibilité de conserver l’utilisation commerciale et de spécifier différents degrés de liberté (au sens du logiciel libre). Ils existent différentes combinaisons possibles, selon ce que l’on est prêt à accepter ou à libérer. Ces contrats d’accès peuvent être utilisés pour tout type de création : texte, film, photo, musique, site web... Vous retrouverez sur les deux sites spécialisés -Creative Commons France et Wikipedia- la définition juridique et les différentes options et combinaisons possibles.

Simplicité,
partage
et
respect

De nombreux sites très connus du grand public, comme Wikipedia et Flick par exemple, font déjà usage de ce types de licences. Malgré leurs potentiels, ces licences Creatives Commons sont encore très peu utilisés dans la production musicale ou audiovisuelle, même si de nombreux artistes reconnus s'y sont essayés. Il suffit d'aller sur jamendo pour s'en rendre compte. Mais alors concrètement comment est-ce que cela fonctionne ? Comment placer ses œuvres sous licences Creative Commons ou utiliser librement une œuvre, sachant qu'on ne peut pas l'utiliser commercialement sans avoir obtenu l'accord de son auteur ? Un auteur choisit parmi les six licences existantes celle qui est le mieux adaptée à l'œuvre qu'il souhaite diffuser. Toute copie ou communication de l’œuvre au public doit être accompagnée du contrat sélectionné qui peut prendre trois formes : un résumé explicatif pour les non-juristes, un contrat destiné aux juristes et enfin une version en code informatique html / rdf, qui peut être inséré facilement sur la page web. Ce code reproduira sur le site le logo Creative Commons avec un lien vers la version résumée du contrat sélectionné.


L’exemple
de
RIOT
CINEMA
utilise
grâce
aux
licences
toute
la
puissance
marketing
 et
de
diffusion
d'Internet

Ces jeunes, fou de cinéma, afin de réussir à réaliser leur rêve, raconter des histoires, ont décidé de bousculer l’ordre établi et le cycle de production et de diffusion de cinéma. Ils ont réussi à optimiser toutes ces nouvelles solutions, au mépris de toutes les maisons de productions devenu très institutionnels.

« Le cosmonaute » est le premier long métrage espagnol financé et distribué à travers Internet, utilisant des licences Creatives Commons… Original vectoriel logos for K Program Created by Laszlo Kovacs

Prenons l’exemple de la maison de production espagnole El riot cinéma, la première à financer son film El cosmonauta à l'aide du crowdfunding ( financement participatif) et de partenariats négociés avec de grandes marques, qui le diffusera gratuitement sur internet pour créer de l'audience sans nuire à ses intérêts commerciaux. Une fois El cosmonauta achevé, tout sera disponible en HD sur internet. Non seulement le film, mais aussi toutes les données enregistrées pendant le tournage. En faisant le pari de libérer la distribution sous licence Creative Commons, le public pourra télécharger le film, le modifier, le rééditer... En clair la créature n’appartiendra plus à son maître. Il est même prévu un concours pour récompenser


les rééditions les plus originales. L'équipe du film est actuellement à Los Angeles pour négocier des partenariats. Comme quoi libre ne signifie pas forcément désintéressé et gratuit. Exemple

concret

de

l’apport

des

licences

Creative

Commons

dans

la

communication et le travail artistique du film « El cosmonauta ». Les internautes et les créatifs de tout bord sont mis à contribution, pour favoriser la dynamique créative et le sentiment d’appartenance comme vous vous en doutez… L’organisation d’un concours pour la réalisation des T-Shirt du Cosmonaute

Les gagnants du concours : Freckles & Pickles, On peut retrouver ici les différentes propositions de design sur Flickr


Sur le même principe, vous retrouvez ici L’ensemble des propositions Evidemment il y a eu également un concours de Remix du premier teaser. Vous retrouverez le grand gagnant sur Vimeo en cliquant ici L’autre outil, qui permet à la fois de se rapprocher de son public et de bénéficier de son soutien…(Je vous invite vivement également à consulter mon EBOOK en consultation gratuite sur mon blog…)

Le
crowfunding
:
une
nouvelle
voie
pour
financer
et
suivre
la
 création
 Il est facile de comprendre l’intérêt qu’ont les porteurs de projet à présenter leurs projets sur ce type de plateforme. Il réalise non seulement leur œuvre ou leur projet, qui sont souvent des rêves, tout en conservant l’intégralité des droits d’auteur et d’exploitation. Mais s’il n’est pas question d’investissement ou de coproduction, mais d’une autre forme de relation, quel est l’intérêt pour les internautes.

Quels
sont
les
bénéfices
pour
les
contributeurs
?
Quelle
est
cette
stratégie
gagnant
 –
gagnant
?
 Tout d’abord, il y a une dimension humaine très importante. Ces plateformes favorisent la création de liens, donnent de la valeur aux échanges entre le porteur de projet et le contributeur. L’amateur d’art ou le passionné ne doit plus uniquement être un consommateur d’exposition, mais doivent pouvoir aussi être acteur être à la fois mécène, agent, ou encore prescripteur autour de lui, pour apporter tout ce qu’il peut pour favoriser le projet qu’il a choisi et bien sûr l’artiste qui ne doit plus être seul et isolé. De l’autre côté, l’artiste doit pouvoir faire partager son travail et ses sentiments, l’internaute pourra connaître les étapes clefs du processus artistique à travers des vidéos, des photos ou de interviews ou encore des chats. Ce qui peut paraître une idée simple est une vraie révolution ou évolution pour la médiation artistique et une forme de réhabilitation pour les anciennes formes de souscription


Des
retours
non
financiers
mais
ludiques
et
fun
 Comme on a pu le développer, la satisfaction personnelle d’avoir contribué à la création artistique joue un grand rôle, mais ne peut être suffisante pour faire de ce modèle innovant. Pouvoir en retour bénéficier d’un retour concret et tangible est aussi très important, pour que la relation puisse s’inscrire véritablement dans cette stratégie gagnant – gagnant.

Quelles
peuvent
être
donc
ces
contreparties
? Elles sont définies par et avec l’artiste au moment de la présentation de son projet et varient selon le montant de la contribution. Evidemment, plus la contribution est importante, plus la contribution (packers en anglais) est intéressante. Celles-ci ne sont pas limitées, l’artiste peut imaginer ce qu’il souhaite pour attirer l’attention de ces futurs mécènes. La question est seriez-vous prêt à épouser votre mécène ? Si oui, n’hésitez pas… Si nous mettons de côté les propositions plus farfelues, nous pouvons identifier quelques contreparties types : · Multiples (lithographie, DVD, tirages photos,…) · Accès privilégié (avant-première, inauguration, film en streaming) · Catalogue, vidéo de l’exposition · Master class, rencontre avec l’artiste, concert privé · Commande d’une œuvre, participation au tournage, place privilégié comme figurant Et si nous prenons un exemple concret (un projet de court métrage ou de film d’animation) : à partir de 25 €, un DVD du film pourra être envoyé lorsqu’il sera terminé à partir de 40 €, en plus du DVD, les noms des contributeurs apparaîtront au


générique de fin. à partir de 80 €, il sera possible d’assister pour 2 personnes à la projection privée, en présence de l'équipe du film... - à partir de 200 €, vous pourrez assister au tournage.

A
qui
s’adressent
ces
sites
?
Qui
sont
prêts
à
soutenir
ces
projets
?
 Les deux raisons principales qui pousseront les internautes à participer à des projets artistiques : Pour le partage avec l’artiste, pour l’expérience fun et originale. Ils souhaitent donner un coup de pouce, aimant l’art sans avoir les moyens d’en acheter. Ils sont heureux de la contrepartie qu’on leur proposera. Ils souhaitent vivre une vraie expérience humaine, proche du milieu artistique. Pour le but de tout projet : l’œuvre. Ils achètent de l’art, sont proches du milieu de l’art. Ils souhaitent s’investir et participer à la création d’une œuvre. Ils y voient un bon moyen de passer un cap et de dépasser le seul rôle d’acheteur et voit aussi le moyen d’avoir une œuvre d’un jeune artiste (prometteur). Pour conclure, le portrait type du futur souscripteur est donc double : il est avant tout jeune, vivant en ville, habitué aux nouvelles technologies et sensibilisé à la nouvelle création artistique. Il se rend souvent au cinéma et dans des expositions et pratique une activité artistique, il souhaite passer un cap et de l’autre des passionnés collectionneurs avec un pouvoir d’achat important est prêt à soutenir un artiste en devenir. Ils achètent déjà de l’art.


Le
mirage
MyMajorCompany
et
la
réussite
de
Kickstarter
et
de
 toutes
les
plateformes
créatrices
de
liens
et
de
valeurs.
 Alors que les labels de production participatifs permettant aux internautes de parier sur un artiste s’écroulent, les plateformes s’appuyant sur une stratégie gagnant gagnant créatrice de valeurs se développent

MyMajorcompany
crée
le
buzz.

Pendant que Mymajorcompany et son modèle, attirait toute la lumière avec la possibilité qu’ils offrent de devenir Producteur de l’artiste de son choix et de participer au bénéfice en cas de bénéfice, un autre modèle émergeait, moins bling, bling, mais beaucoup plus humain, créateur de valeur. Le principe mettre en relation des porteurs de projets (artistes ou rêveurs) en recherche de soutien financier et internautes prêts à les soutenir sans notion d’investissement, ni de coproduction. Evidemment au début, Mymajorcompany faisait rêver tout le monde, les perspectives pouvaient être énormes pour les internautes, d’autant que le premier artiste lancé Grégoire a connu un succès tonitruant.


Le
succès
de
Grégoire...

Pour avoir quelques chiffres en tête, c’est 700 000 albums vendus en 2008, les 347 qui ont investi sur son disque, ont reçu 53 € pour 10 € misés soit un retour sur investissement de 400 % la première année. Mais comme dit ma grand-mère, c’était l’arbre qui cachait la forêt et n’a pas masqué longtemps les carences du modèle. Depuis 15 artistes ont été lancé, qui les connaît ? Tous ne sont pas aussi capables de devenir grand public comme Grégoire. En outre, au contraire de ce que l’on aurait pu espérer, permettre à des particuliers de financer leurs artistes préférés n’empêchent pas le formatage et ne favorisent pas la prise de risque. Ils soutiennent ce qui apparaît au moment où ils écoutent comme un succès.

Un
modèle
transposé
mais
pas
de
réelle
innovation,
aucun
rapprochement
avec
le
 public…
 Mais la principale raison du revers des labels communautaire est sans nul doute dans leur incapacité à créer de la valeur ajoutée et à faire passer l’investisseur sur internet comme un guichet ou comme une vache à lait (dixit mon autre grand mère).

Une
autre
façon
d'aborder
le
financement.
 Alors que justement et ironiquement, c’est la force des plateformes d’intermédiation comme Kickstarter ou Ulule.com, proposant une autre forme de relation, permettant aux internautes de vivre le projet et de s’engager dans une vraie relation. L’important ici n’est pas tant le retour (des contreparties en nature variables selon la contribution), que la possibilité de soutenir la création ou le rêve de quelqu’un, de vivre une vraie aventure à travers cette initiative.


Je vous pose la question, qui n’a jamais rêvé de pouvoir assister à l'éclosion d’un futur grand artiste, de pouvoir découvrir ses premières œuvres et plus tard d’avoir une œuvre ou un multiple dont on peut se féliciter de posséder. Il suffit parfois d’un geste, d’une étincelle pour changer une vie et cela ces plateformes l’ont bien compris. Kickstarter a réussi à faire financer plus de 2000 projets depuis sa création, c’est énorme… C’est devenu un phénomène de société, en seulement quelques heures des projets trouvent leurs « mécènes » et l’aventure commence. Une vraie stratégie gagnant – gagnant

Chacun trouve son intérêt à contribuer ensemble à la création d’une œuvre, l’artiste évidemment pouvant ainsi aller au bout de ses rêves et le soutien financier de l’internaute, lui permettant de vivre une expérience rare. Au-delà de la réussite du projet et des contreparties dont pourra bénéficier le contributeur c’est aussi pour eux l’occasion d’un rapprochement. Le qualificatif communautaire ici n’est pas usurpé, ce n’est pas juste un outil marketing, évidemment ensuite c’est aussi au porteur de projet de jouer le rôle. Après la réussite de sa collecte, il faut qu’il continue à faire


vivre ce lien, grâce aux adresses mails qu’il aura pu récupérer. C’est d’autant plus important, que c’est tout à fait dans son intérêt de conserver le contact, car ils seront ses premiers fans et ses premiers clients. La rencontre à travers la plateforme d’intermédiation, peut n’être qu’une étape vers des relations plus profondes, des perspectives qui intéressent de plus en plus des personnes en quête de liens et d’expériences.


Liberté,
Communauté,
plaisir…
 Voilà les trois mots, qui pourraient caractériser cette initiative. Conscient qu’il est vain de chercher à changer des habitudes bien ancrées comme le téléchargement, Peter Sunde, par ailleurs fondateur de Pirate Bay, propose à travers Flattr de générer de nouvelles rémunérations permettant de financer la création sans contraindre les internautes ni limiter leur liberté. Il s'appuie sur le constat qu’à l’ère du numérique, on consomme différemment: on n’achète plus pour posséder et se faire plaisir, mais l’on rétribue un artiste, un journaliste, pour le plaisir que l’on a pris à écouter sa musique ou l’intérêt que l’on a eu à lire son article. Ces initiatives vont à contre-pied de ce qui se faisait jusque maintenant. Que l’initiateur de cette tentative soit considéré par beaucoup comme l’un des principaux responsables de la situation actuelle, et qu’aujourd’hui, ce soit lui qui propose peut-être la solution la plus adaptée, peut paraître assez ironique. Flattr Mais quel est ce nouveau concept? L’idée centrale est de permettre à ceux qui le souhaitent de féliciter et de soutenir le travail d’auteurs de contenus qu’ils apprécient en faisant don d’une partie d’une "cagnotte", dont le montant est déterminé par chaque utilisateur. Le principe est donc simple: grâce à un bouton intégré sur le site, l’internaute manifeste sa volonté de remercier l’auteur en cliquant dessus. Chaque membre de Flattr signale ainsi les contenus qu’il a appréciés, et la somme qu’il a injectée dans sa cagnotte se répartit automatiquement et équitablement entre eux. Flattr se rémunère quant à lui en prenant une commission de 10 % sur les versements.


Toujours dans un esprit communautaire Il faut tout d’abord créer un compte en se rendant sur le site flattr (le site suédois n'est pour l'instant disponible qu'en anglais), puis en cliquant sur « sign up now ! ». L’intéressant dans cette démarche, c’est que pour recevoir des dons, il faut tout d’abord créditer un compte afin de donner et participer à la communauté. Cela s’inscrit bien dans une stratégie gagnant–gagnant à développer sur la toile pour favoriser les liens sur internet.

D’autres acteurs du changement…

Ulule est quant à lui un site de crowdfunding comme peut l’être Kickstarter aux Etats-Unis. Comme eux, ils souhaitent promouvoir un type de relation différent entre les porteurs de projets et leurs éventuels soutiens. Pas de notions d’investissement, mais une relation créatrice de valeurs basées sur des contreparties dont pourront bénéficier les donateurs qui se montreront les plus généreux.

Ce site se positionne comme une plateforme de réconciliation, c’est-à-dire, qu’il offre la possibilité aux internautes de dédommager les artistes dont ils ont copié la musique sans autorisation. En échange, l’artiste reconnait la transaction et mandate Moozar pour transiger à leur place avec les internautes pour éteindre les plaintes qui pourraient naître civilement, (mais le téléchargement peut toujours être puni pénalement), même si le responsable du site rappelle qu’avoir dédommagé, ne signifie pas juridiquement que l’on a téléchargé et que les données personnelles ne sont pas conservés. Ils s’appuient sur une conviction forte et des chiffres de sondage à l’appui, les


internautes sont des personnes conscientes et ne sont pas des pirates. Selon un sondage IFOP, 60 % des internautes adeptes du téléchargement illégal « souhaiteraient dédommager » les artistes, et c’est non moins de 49 % des sondés aux Etats-Unis, qui souhaiteraient également rétribuer convenablement les artistes lésés. En clair, potentiellement une manne financière que le monde de la musique seraient bête de négliger. Mais les internautes sont-ils vraiment prêts à donner.

Kachingle est la solution de paiement volontaire qui permet aux internautes de soutenir financièrement les bloggeurs et sites de contenu en ligne qu’ils apprécient le plus. D’une grande simplicité d’utilisation, Kachingle a déjà été adopté par plusieurs centaines de sites, en particulier en Allemagne et en Autriche. La différence avec Flattr est que Kachingle laisse les gens payer seulement 5 dollars par mois pour tous les sites qu’ils visitent, alors que sur Flattr vous pouvez déterminer la somme vous-mêmes. L’argument de Kachingle c’est que lorsque la somme est fixée, le coût de la transaction mentale sera plus petite pour le donateur – ce qui signifie que c’est facile de donner quand vous n’avez pas besoin de réfléchir au montant du don. Une démarche intéressante, mais je préfère tout de même laisser la possibilité à l’internaute d’augmenter la contribution.

Foire à question pour répondre à toutes vos questions…


Pour
conclure
d’une
manière
plus
générale,

 La question n’est plus de savoir s’il existe des solutions de financement ou si la culture va disparaître faute de financement… la question est plutôt de savoir si vous allez réussir à vous adapter à prendre cette vague. La création et tout particulièrement le cinéma n’est pas en crise… Il n’y a jamais eu autant de courts-métrages tournés, de spectateurs, de films indépendants… Evidemment, cela ne signifie pas que cela soit facile ou qu’il ya plus de chefsd’œuvre…Mais aujourd’hui créer ou participer d’une manière collaborative à un projet n’a jamais autant été facile… Si certaines entreprises de l’Entertainment sont en crise, c’est qu’ils sont en manque d’innovation ou ont oubliés que l’essence même de leur travail est le développement de projet et non pas la promotion ou le marketing. La débâcle financière a mené à la crise beaucoup d’artistes, qui pouvaient compter sur les aides publiques… La création audiovisuelle n’a jamais été aussi dynamique et intéressante grâce à toutes les innovations…C’est un nouvel âge d’or qui arrive !




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