"Bonheur princier"

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lundi er décembre  mercredi   décembre novembre

Édition souvenir

nicematin.com monacomatin.mc

(Photo Frédéric Nebinger/Palais princier)

Bonheur princier

 PAGES SPÉCIALES


Naissances princières

II

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Albert II : « C’est une très belle aventure »

Pour la première fois depuis la naissance, le souverain s’est laissé aller à quelques confidences sur la naissance du prince héréditaire Jacques et de la princesse Gabriella omme tous les jeunes papas, il en parle avec le sourire dans la voix. « Ils sont très beaux », glisse-t-il d’emblée pour qualifier ses jeunes enfants. Depuis la venue au monde, le 10 décembre dernier, du prince héréditaire Jacques et de la princesse Gabriella, le prince Albert II n’avait pas encore fait de confidences sur ces naissances. Avec ses jumeaux, le couple princier prolonge la dynastie des Grimaldi. Et donne un élan de joie en Principauté. Arrivés prématurément, avec une quinzaine de jours d’avance, les bébés princiers, encore un peu frêles, sont restés depuis leur naissance sous surveillance au Centre hospitalier PrincesseGrace. Couvés par la princesse Charlène qui demeure avec eux. Et par le souverain qui se libère au maximum de ses obligations pour être à leurs côtés. La famille, sauf contre-ordre de l’équipe médicale, doit célébrer son premier Noël, réunie, dans l’enceinte du Palais princier. Un moment privilégié de tranquillité et de repos dans l’intimité, très attendu par les jeunes parents pour achever une riche année 2014. Viendra ensuite le temps des célébrations plus solennelles. Le prince héréditaire Jacques et la princesse Gabriella seront présentés officiellement à la population monégasque, sur la place du Palais, le 7 janvier prochain. Une manière joyeuse de démarrer l’année 2015 qui marquera d’ailleurs les dix ans de son règne. C’est un souverain porté par la joie qui livre ici ses premières impressions sur ce début de nouvelle vie.

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« J’ai pu assister à la naissance de nos enfants, les voir et les toucher. » Ce hors-série de Monaco-Matin, Nice-Matin et Var-Matin a été réalisé par Joëlle DEVIRAS, Anne-Claire HILLION, Axelle TRUQUET et Cédric VÉRANY. Coordination : Arnault COHEN. Mise en page : Luc ABELARD. Photos : Eric DULIÈRE, Cyril DODERGNY, Franz CHAVAROCHE, Jean-François OTTONELLO, Patrice LAPOIRIE et Franck FERNANDES.

Je suis resté auprès de mon épouse, dans la salle d’opération. Ce fut, je dois le dire, une expérience merveilleuse. J’ai pu assister à la naissance de nos enfants, les voir et les toucher. Et j’étais le seul à prendre des photos, mais celles-là, vous ne les verrez pas. Nous les garderons pour nous (rires). L’ensemble de l’équipe de la maternité, qui nous a entourés, a été formidable. C’est une très belle aventure. Le prince héréditaire Jacques et la princesse Gabriella ont à peine quelques jours mais voyez-vous déjà des ressemblances avec votre épouse ou vous-même? Pas encore. Ceux qui sont venus les voir ont cru déceler déjà des ressemblances, mais il est sans doute un peu trop tôt. Ce que je peux dire, c’est que l’on devine déjà que chaque enfant a une personnalité différente.

On devine déjà que chaque enfant a une personnalité différente ”

Monseigneur, comment avez-vous vécu la journée du  décembre et, en particulier, le moment de l’accouchement de la princesse Charlène?

Avez-vous ressenti l’émotion particulière de la Principauté d’accueillir vos enfants? Oui, j’ai été très touché par toutes les marques d’affection. De la part de ma famille, des habitants de Monaco. Et ce qui est tout à fait incroyable est que des gens du monde entier nous ont manifesté leurs bons sentiments à l’occasion de ces naissances. Après l’intimité familiale, vous avez choisi la date du  janvier pour présenter officiellement vos enfants sur la place du Palais. Ce sera un instant historique pour le pays? J’imagine que ce sera certainement un moment extrêmement émouvant. Une nouvelle façon de célébrer l’union entre les Monégasques et ma famille. Et bien que le rendez-vous soit officiel, je souhaite qu’il soit avant tout convivial et chaleureux.


Naissances princières

III

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Leurs premières photos officielles à la maternité

Dans l’intimité, le couple princier a organisé une séance photo officielle des enfants princiers, habillés en rose et bleu pour leur première apparition médiatique ’était un vœu cher au souverain. Celui d’offrir les premières photographies officielles de ses enfants, à la population monégasque pour Noël. Dans le plus grand secret, la séance photo s’est déroulée lundi 22 décembre, à midi, au Centre hospitalier Princesse-Grace où se trouvait encore toute la famille. Un salon attenant à la chambre de la princesse et de ses enfants a été aménagé en studio. Et un grand arbre de Noël a été installé pour composer l’unique décor de circonstance. Sur un canapé, le couple princier prend la pose avec sa progéniture dans les bras. L’ambiance est « chaleureuse », comme l’a souhaité le souverain. Il porte d’ailleurs une chemise décontractée rouge et blanche. Pour leurs enfants, les parents ont suivi les codes populaires. La princesse Gabriella est vêtue d’un pyjama rose. Son frère, le prince héréditaire Jacques, est en bleu. Une manière aussi de différencier les deux petits bébés blottis contre leur mère et leur père. « Les enfants ont été très sages », a confié le souverain, en sortant de la séance photo. On les voit d’ailleurs souriants ou somnolents sur la série de portraits. Des clichés qui marquent le début de vie médiatique de ces bébés parmi les plus célèbres au monde!

Les prénoms : choix de cœur et d’histoire Jacques, Honoré, Rainier; Gabriella, Thérèse, Marie. En choisissant ces prénoms, le couple princier a tordu le cou aux « pronostiqueurs » qui misaient sur un prince Charles ou une princesse Louise. Lors d’un entretien réalisé 16 décembre par téléphone, la princesse Charlène expliquait avoir toujours aimé le prénom Jacques. « C’est un prénom français mais il est aussi beaucoup porté en Afrique du Sud. De nombreux Français ont émigré là-bas. Et puis, un des princes de Monaco s’appelait Jacques [Jacques Ier, qui a régné de 1731

à 1733]. Donc, nous avons conclu que c’était le prénom approprié pour notre fils. » Concernant le choix de Gabriella, l’épouse du souverain l’assure : « Ce prénom m’est venu comme une évidence. Il n’est pas très connu et, quand j’en ai parlé à mon époux, il l’a trouvé charmant. En plus, “princesse Gabriella”, je trouve ça vraiment très joli. »

Une princesse comblée

Avec ces naissances, la princesse Charlène assoit un peu plus encore son statut de princesse de Monaco.

« Aujourd’hui, je ne peux pas dire avec certitude que quelque chose a changé en moi. Si ce n’est le fait que je me sens davantage responsable. Et aussi davantage heureuse », assure l’épouse du souverain en évoquant ce changement, trois ans après son mariage avec le prince. « J’ai pris du temps pour m’adapter à ma nouvelle vie. Pour apprendre ce nouveau statut qui est le mien depuis plus de trois ans. Et, au fond de moi, j’ai toujours rêvé de construire ma propre famille. Alors, cela aussi a pris du temps. Aujourd’hui, je suis comblée. »

Le couple princier et ses jumeaux dans l’intimité.

(Photos Frédéric Nebinger / Palais princier )



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  décembre décembre : jour jour historique historique sur sur le le Rocher Rocher

La tradition veut qu’on informe la population d’une naissance princière par une salve de coups de canon. Au total, quarante-deux ont été tirés pour Jacques et Gabriella.

La naissance du prince héréditaire Jacques et de la princesse Gabriella, juste après 17 heures ce jour-là, prolonge la dynastie des Grimaldi, princes de Monaco depuis plus de 700 ans n héritier pour Noël. En annonçant, le 30 mai dernier, « l’heureux événement » qu’attendaient le prince Albert II et la princesse Charlène, le Palais princier avait suscité l’émotion dans tout Monaco. Celle d’une population heureuse pour sa famille princière et impatiente de voir la dynastie, qui dirige le pays depuis plus de 700 ans, se prolonger. À l’automne, quand la princesse Charlène a confirmé qu’elle portait des jumeaux, la joie ne fut que plus grande. Et au matin du 10 décembre, quand les rumeurs d’une admission de la princesse au Centre hospitalier PrincesseGrace (CHPG) se sont faites persistantes, l’engouement s’est décuplé. Pour faire de ce 10 décembre 2014 un jour historique. La délivrance intervient en fin de journée. À 17h04, la princesse Charlène donne naissance à la princesse Gabriella, Thérèse, Marie, suivie deux minutes plus tard par son frère, le prince Jacques, Honoré, Rainier. Un garçon et

une fille. Le choix du roi pour le couple princier. Conformément à la loi monégasque, qui donne priorité au garçon, le prince Jacques a la qualité de prince héréditaire du trône.

 coups de canon

À l’abri des regards et du tumulte médiatique, les jeunes parents profitent d’une heure en privé avec les enfants qu’ils viennent d’accueillir au sein de leur foyer. La princesse Charlène se remet de l’accouchement, pratiqué par césarienne. Le souverain prévient les proches. À 19h30, le Palais princier dévoile enfin dans un communiqué le nom et le sexe des deux petits princes. Le secret avait été gardé jusque-là. Selon l’usage historique établi par le traité de Péronne en 1641, le prince héréditaire Jacques reçoit le titre de marquis des Baux-enProvence. La princesse Gabriella, deuxième dans la ligne de succession, hérite du titre de comtesse de Carladès. Le communiqué du Palais princier est

concomitant à une salve de coups de canon qui s’échappent sur la mer, depuis le Fort Antoine. Quarante-deux détonations au total, soit 21 pour chaque enfant, selon une tradition historique remaniée par le prince Albert II. Les sirènes des bateaux et les cloches des églises se mêlent au tempo pour dire dans tout Monaco que le pays a un héritier. Depuis la célébration du mariage du prince Albert II et de la princesse Charlène le 2 juillet 2011 sur le Rocher monégasque, la Principauté attendait la concrétisation de cette union par un enfant. Il y en aura deux d’un coup! Dans les rues, beaucoup de Monégasques paradent à pied ou en voiture, brandissant les drapeaux rouge et blanc. La joie d’une population qui confie son avenir à JacDans les rues, on parade avec les drapeaux ques et Gabriella. rouge et blanc.

En fin de soirée, petit attroupement festif devant le Palais princier, qui clignote en rouge et blanc.

Devant le CHPG, les médias scrutent les allées et venues.


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VI

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Double proclamation au Palais princier

Vingt-quatre heures après l’arrivée des jumeaux princiers, dans la tradition, une série de cérémonies ont inscrit dans l’histoire les naissances du 10 décembre l y a eu l’annonce officielle. La joie populaire. Les coups de canon. Et puis, le jour d’après, la célébration dans la tradition. Comme il est de coutume pour chaque naissance d’un enfant princier, le  décembre, la venue au monde de Jacques et Gabriella a été proclamée sur la place du Palais, au cours d’une cérémonie encadrée par les carabiniers. Dans le texte accroché à la façade de la maison souveraine, le prince Albert II écrit : « J’ai la joie de vous annoncer que la princesse Charlène, mon épouse bien-aimée, a donné naissance le  décembre à un garçon et une fille [...]. Je souhaite partager ce bonheur avec les Monégasques et plus largement avec tous les résidents de mon pays, car je vous sais unis dans une même communauté de sentiments autour de la princesse et de moi-même. » Le lendemain, entouré de ses proches et des personnalités officielles de Monaco, le souverain a assisté au Palais à une messe d’action de grâce célébrée dans la chapelle, puis à la cérémonie des actes de naissance, orchestrée dans la salle du trône. Un geste qui marque l’inscription du prince héréditaire Jacques et de la princesse Gabriella dans la lignée des Grimaldi.

À la suite de la messe d’action de grâce, le  décembre, les autorités monégasques se retrouvent autour du souverain, dans la salle du trône, pour la cérémonie des actes de naissance. Un instant officiel où Philippe Narmino, officier d’état civil de la famille princière, produit l’acte de naissance du prince héréditaire Jacques et de la princesse Gabriella. (Photo Gaétan Luci / Palais princier)

Le  décembre peu avant midi, le colonel Luc Fringant (à gauche), premier aide de camp, et le chambellan du prince, le lieutenant-colonel Laurent Soler, escortés par les carabiniers, présentent sur la place du Palais les textes de proclamation en français et en anglais, signés de la main du souverain. Ils seront accrochés sur la façade du Palais.

Dans la soirée du  décembre, en la chapelle Palatine, au cœur de la maison souveraine, l’archevêque de Monaco, Mgr Bernard Barsi, et le chanoine César Penzo célèbrent une messe d’action de grâce en l’honneur des nouveau-nés. Au premier rang, le souverain est accompagné par sa sœur cadette la princesse Stéphanie et ses filles Pauline et Camille.

(Photo Gaétan Luci / Palais princier)



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VIII

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« Les jumeaux pourront s’épauler » Pour Stéphane Bern, ces naissances assurent l’autorité du couple princier et la pérennité du pays Des jumeaux pour un titre héréditaire, c’est une situation inédite dans la monarchie… Il paraît qu’il y a de plus en plus de jumeaux. C’est peut-être une conséquence de l’évolution de la médecine. Dans l’histoire, les dynasties en comptent beaucoup. Louis XV et Marie Leszczynska ont eu des jumelles. Récemment, le prince Laurent de Belgique a eu deux garçons en , et le prince héritier Frederick du Danemark un garçon et une fille en . Mais jamais, effectivement, des jumeaux en position héréditaire. Disons que c’est une double bonne nouvelle! Est-ce une naissance très attendue en Europe? Très attendue oui, et c’est très rassurant. C’est un événement heureux qui touche le monde entier. Monaco est une fenêtre sur la Méditerranée, qui attire les regards de toute la planète depuis longtemps, notamment depuis la France. Tout ce qui s’y passe semble frappé d’un sceau magique. Et la famille princière continue à faire rêver plus que jamais. Ces naissances ont-elles un impact sur l’image de la princesse Charlène, dont la grossesse était très attendue? La naissance de ces enfants est la concrétisation de son mariage avec le prince Albert II. L’arrivée d’un héritier assoit certainement l’autorité et le prestige du couple princier. Elle assure pérennité et continuité pour Monaco. Quel rôle aura la princesse Gabriella, qui n’est pas héréditaire? Ces jumeaux ne seront pas trop de deux, car il y a du travail pour tout le monde à Monaco (rires). Le prince Albert II a besoin de renforts.

Je crois qu’il totalise quelque  activités publiques en une année. C’est plus que la reine Élisabeth II! Le principe de ce pays est d’être incarné par une famille soudée, et j’imagine que les jumeaux pourront s’épauler. Le prince George en Angleterre, la princesse Estelle en Suède, aujourd’hui le prince Jacques à Monaco. Cette nouvelle génération appelée à régner dans quelques décennies correspond-elle encore aux valeurs de l’Europe? Je le crois oui, bien davantage que la génération de leurs parents, qui était très en prise avec l’actualité. L’intérêt n’a jamais été aussi fort en Europe. C’est une vitalité que je sens dans toutes les dynasties. Vous savez, les stars de cinéma font des séries B et ne font plus rêver. Beaucoup de politiques ne sont pas exemplaires. Les monarchies demeurent des pouvoirs symboliques forts, incarnés dans des êtres de chair et de sang. Et puis aujourd’hui, on hérite de son trône par sa naissance, mais aussi par ses compétences. Comme le dit le prince Charles, les princes sont des produits d’élevage, il faut bien les préparer!

Le journaliste est un fidèle de la Principauté, où il séjourne régulièrement.

Un emballement médiatique à la hauteur de l’événement Plus de cent accréditations ont été éditées par le Centre de presse, l’organe qui gère la communication du pays, pour ce fameux  décembre. Alors que les naissances ont été confirmées à  h , les médias étaient déjà tous en Principauté puisque l’information bruissait depuis le début de matinée. Et dès  heures, les caméras, radios, photographes et journalistes ont été dispersés entre le Fort Antoine,

là où les traditionnels coups de canon seront tirés plus tard, et l’entrée du Centre hospitalier Princesse-Grace. Les deux endroits stratégiques pour les directs, les interviews, la pêche aux infos… Et c’est d’ailleurs du CHPG que la première confirmation officielle arrivera à  h , quelques minutes avant le communiqué du Palais princier. À ce moment-là, c’est à celui qui donnera le premier l’info sur les réseaux sociaux. Twitter enregistrera

d’ailleurs plus de   tweets avec #monaco sur cette seule journée, et   le lendemain. Puis ce sont les télés, avec les «  heures » qui s’enchaînent, les titres de Une du lendemain pour la presse écrite. Depuis une semaine, les hebdos comme Gala, Paris Match ou Point de vue offrent les visages radieux du couple princier et le récit de cette journée historique. En attendant le  janvier…



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D’amour et d’eau fraîche

C’est au meeting de natation où Charlène Wittstock remporta une médaille d’or en 2000 que la nageuse croise le regard d’un spectateur attentif : le prince Albert ’an 2000. Charlène Wittstock est au sommet de son art. Nageuse sud-africaine, elle participe au meeting international de natation organisé à la piscine du stade Louis-II. Elle décroche une médaille d’or sous le regard attentif d’un spectateur : le prince héréditaire Albert. À ce momentlà, l’un et l’autre ne savent évidemment pas que, près de quinze ans plus tard, deux enfants les uniront pour toujours. Mais avant le lien filial, c’est d’amour dont il est question. Quelques semaines avant son mariage, la future princesse de Monaco racontera dans le magazine Vogue : « Après m’avoir vue nager, Albert a demandé la permission à mes entraîneurs de m’inviter à dîner. Nous avons passé la soirée à rire et discuter. » Pour les médias, il faudra faire un bond dans le temps de six années pour revoir le prince Albert et Charlène Wittstock de nouveau réunis. Nous sommes le 10 février 2006, en Italie. Dans les gradins bondés par la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver à Turin, le prince – devenu le souverain Albert II – n’échappe pas aux objectifs des photographes. À ses côtés, une jeune femme, aussi fraîche que rayonnante, intrigue. Les journalistes sont à l’affût de la moindre marque de tendresse. Car depuis de nombreuses années, la planète people rêve d’une fiancée pour l’un des célibataires les plus convoités d’Europe. Et si c’était elle?

« L’amie du prince »

Les débuts de leur amour seront discrets. Entre la première image du couple publiée dans les médias et l’annonce de leurs fiançailles le 23 juin 2010, plus de quatre ans ont passé. Quatre longues années où Charlène Wittstock est présentée comme « l’amie du prince souverain ». On la sait installée sur le Rocher, à deux pas du Palais princier. Les mois passent, les événements, galas et autres rendez-vous sportifs s’enchaînent. Charlène Wittstock accompagne tantôt le prince, tantôt non… Beaucoup de Monégasques la découvrent lors de la cérémonie des Jeux des Petits États d’Europe, en 2007, organisée sur le port Hercule. Le sport et l’olympisme… Voilà bel et bien la passion qui scelle le couple. Et les deux amoureux partagent le

même état d’esprit et les mêmes traits de caractère : le naturel, la simplicité, la persévérance… Le souverain n’est pas de ceux qui cèdent à la pression extérieure, surtout lorsqu’il est question d’amour. À chaque interview, la question revient comme une rengaine. Quand se mariera-til? Et la réponse est toujours la même. « Quand le temps sera venu… » De son côté, Charlène Wittstock a la nature d’une battante. Elle reste fidèle à son prince. Imperturbable. Discrète. Dans son for intérieur, elle sait que sa destinée est tracée. Les fiançailles annoncées, Charlène Wittstock et le prince Albert II font la Une des médias. Les Monégasques savent dorénavant que le destin des Grimaldi est arrimé à celui de l’Afrique du Sud. Le 2 juillet 2011, à 17 h 31, dans la cour d’honneur transformée en cathédrale à ciel ouvert, Albert II et Charlène se disent « oui » devant Dieu. Aux 850 personnalités conviées – dont le président français Nicolas Sarkozy, le roi des Belges Albert II et son épouse, le roi de Suède Carl XVI Gustaf et la reine Silvia, Emmanuel Philibert de Savoie, prince de Venise et du Piémont et son épouse Clotilde Courau… – s’ajoutent les 3000 invités qui assistent à la retransmission en direct sur la place du Palais. Mais la fête somptueuse et l’allégresse des Monégasques ne parviennent pas à faire taire la rumeur selon laquelle le couple ne s’entendrait pas. Tout juste de retour de voyage de noces, le prince convoque la presse. Aux côtés de son épouse, il exprime alors son « indignation face aux rumeurs ». « C’est insupportable. » Encore une fois, les années passeront, les mauvaises langues finiront par se taire, et le prince de Monaco et son épouse continueront à s’aimer. Un héritier? Ce sera encore à leur rythme. Aujourd’hui, les bébés qui viennent de naître attestent, si besoin en était, que le destin de la princesse Charlène est définitivement scellé à celui des Grimaldi.

Lors du gala de la Croix-Rouge, le  juillet . (De haut en bas et de gauche à droite) Le  février , à la cérémonie d’ouverture des JO d’hiver à Turin. Le  mai , à une vente aux enchères organisée par l’amfAR durant le Festival de Cannes. Le  janvier , au e Festival international du cirque de MonteCarlo. Le  juin  à Stockholm pour le mariage de la princesse Victoria. Le  juillet  à Monaco, avant le concert de ZZ Top et d’Iggy Pop & The Stooges. Le er août  au gala de la CroixRouge. Également au gala de la Croix-Rouge, le  décembre .

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Neuf mois d’une grossesse plutôt discrète… et chic! En attendant la naissance de ses enfants, la princesse Charlène s’est faite rare ces derniers mois. Réservant ses apparitions « haute couture » à quelques événements de prestige

 juin : lors de sa première sortie officielle après l’annonce de sa grossesse, la princesse inaugure une rose qui porte son nom, à la roseraie Princesse-Grace.

 novembre : apparition au balcon pour la Fête nationale.

 octobre : alors qu’il vient d’officialiser la nouvelle des jumeaux, à Beverly Hills en Californie, le couple princier est présent au gala des Princess Grace Awards. (Photo Gaétan Luci / Palais princier)

 juin : entouré par la famille princière, le souverain et son épouse inaugurent le nouveau yacht-club de Monaco.

 août : tendre complicité entre le prince et la princesse, vêtue d’une robe Dior, pour fouler le tapis rouge du gala de la Croix-Rouge. (Photo Reuters/Eric Gaillard) er

er septembre : instant populaire au parc PrincesseAntoinette pour le traditionnel pique-nique des Monégasques. (Photo Reuters/Eric Gaillard)



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Le  mars , la liesse s’empare de la Principauté Quelques jours avant la naissance du prince Albert, l’euphorie régnait à Monaco. Un peu plus d’un an auparavant, la même effervescence avait gagné le pays quand la princesse Caroline avait vu le jour

Un peu plus d’un an plus tard, l’enthousiasme ne s’est pas tari. La princesse Grace attend un deuxième enfant. Si c’est un garçon, il devien-

« Un prince Grimaldi est né »

Le mensuel Rives d’Azur présente le nouveau-né, prince héréditaire Albert, dans les bras de sa mère la princesse Grace. dra prince héréditaire. Tout l’enjeu se résume donc au sexe de l’enfant à naître. Durant les jours précédant sa naissance, Nice-Matin évoque à plusieurs reprises les préparatifs. Les commerçants ont orné leurs devantures de portraits du couple princier et de drapeaux. Les carabiniers vérifient les obus des canons de la batterie du Fort Antoine. En parallèle, on sait que la jeune princesse Caroline « fait preuve d’une prédilection marquée pour les animaux et pour les fleurs, qu’elle aime sentir. Pesant déjà 10,7 kg, elle a sept dents ». Une photographie la montre debout, se tenant au ber-

En mars 1958, c’est un sentiment de bonheur et de bienveillance qui règne à Monaco. Les habitants sont sincèrement ravis de partager l’heureuse nouvelle avec le souverain. Les commerçants décorent leurs boutiques de rouge et de blanc. Nice-Matin, le samedi 15 mars 1958, titre en Une : « La princesse Grace a donné naissance à un fils : Albert, Alexandre, Louis, Pierre ». En page intérieure, l’article clame : « Un prince Grimaldi est né hier ». À l’époque, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Le bébé voit le jour à 10h47 dans la bibliothèque des appartements privés du couple princier, transformée pour l’occasion en salle de travail. À midi pile, 101 coups de canon résonnent. Le souverain a un fils! Les cloches des églises et de la cathédrale, les sirènes des navires du port Hercule y

Le  mars , les médias – et Nice-Matin en première ligne – évoquent la naissance du prince Albert de Monaco. répondent en écho. Les Monégasques comprennent et se précipitent sur la place du Palais où, une demiheure plus tard, apparaît le prince Rainier III, accompagné de la princesse Caroline. Tous deux saluent la foule depuis la fenêtre. À 12h45 est placardée sur la porte des Petits Quartiers

la proclamation de l’heureux événement. Les édifices publics hissent le drapeau blanc frappé des armoiries princières. Toute la journée, les manifestations de joie retentissent en Principauté. Les curieux devront patienter jusqu’au samedi 19 avril pour apercevoir la frimousse du nouveau-né. Le

SOUS LE HAUT PATRONAGE DE S.A.S. LE PRINCE SOUVERAIN DE MONACO

11-19 AVRIL Copyright Andrew Davidson www.theartworksinc.com

Un cadet ou une cadette ?

ceau qui accueillera son jeune frère quelques jours plus tard. On apprend aussi, en lisant la presse, que la maman se repose en tricotant un bonnet rose.

www.epi.mc 14071

a naissance des jumeaux du prince Albert II et de la princesse Charlène était attendue avec impatience en Principauté. Une ambiance d’euphorie qui n’est pas sans rappeler celle de 1957. Le prince Rainier III et la princesse Grace s’étaient mariés neuf mois plus tôt. L’annonce de la grossesse de l’épouse du souverain promettait donc l’arrivée d’un ou une héritier(e). Le 23 janvier 1957, 21 coups de canon retentissent. C’est une fille! Les Monégasques accueillent une petite princesse, Caroline, Louise, Marguerite, née à 9h27 dans les appartements privés du palais. Dès l’annonce de la naissance, la joie populaire s’élève à travers tout le pays. Le soir, les gens se rassemblent à MonacoVille, où est allumé un grand feu de joie. Le lendemain, une aubade est donnée sous les fenêtres du palais.

* Réservations

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lendemain, le dimanche 20, le prince Albert II est baptisé en la cathédrale. Le bébé se porte comme un charme. Les Monégasques ont regardé grandir ce petit garçon blond qui deviendra souverain le 6 avril 2005. Désormais, son fils, le prince héréditaire Jacques, marche dans ses pas.



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XV

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Les petites mains en or des brodeuses monégasques Quatre dames de l’association « De fil en aiguille Monaco » travaillent sans relâche depuis septembre, pour fournir deux dessus de berceau en boutis provençal

lles mettent tout leur cœur à l’ouvrage! Georgette Armita, présidente de l’association « De fil en aiguille Monaco », ainsi que Mireille Calmes, vice-présidente, Claudine Xhrouet et Brigitte Blais travaillent tous les jours pour remettre au couple princier des dessus de berceau en boutis. Deux pièces identiques, sur un dessin original conçu par la Maison du boutis à Calvisson (Gard), présidée par Francine Nicolle, maître d’art. Ces cadeaux destinés aux enfants princiers sont offerts par les membres de l’association dont la présidente d’honneur est la princesse Caroline de Hanovre. Ils sont réalisés sur un tissu de batiste blanc de grande qualité et destinés à la princesse Gabriella et au prince héréditaire Jacques. Chez Georgette, elles sont trois à piquer et repiquer inlassablement le second ouvrage qui, comme le premier aujourd’hui achevé, fera 82 centimètres de longueur sur 60 centimètres de largeur.

 marguerites,  gros pois…

« Nous avons commencé en septembre, explique Georgette Armita. Chaque dessus de berceau représente 300 heures de travail. Actuellement, nous sommes sur l’ouvrage six à huit heures par jour pour finir au plus vite. La technique du boutis provençal n’est pas très diffi-

cile. Mais elle est très longue et minutieuse. » Il s’agit maintenant de mettre les bouchées doubles pour finir ce second dessus de berceau… Et il faut une patience infinie pour broder un petit cœur, quatre angelots, un petit oiseau, une lyre, 35 marguerites, 24 grosses fleurs en bouton, 368 gros pois, 150 barrettes et cinq rangées de feston tout autour de l’ouvrage. Au montage, un petit picot en broderie anglaise sera posé près de la dernière rangée de festons. Puis, le dessus de berceau sera soigneusement nettoyé et ne devra pas être repassé. Deux dames de San Remo (Italie) et membres de l’association depuis dixhuit ans ont souhaité réaliser des cadeaux personnels au point de croix. Maria-Grazia Tacchi offre deux draps de bain; Rosalba Monteleone a, quant à elle, réalisé deux petites couvertures. Comment ces dames trouvent-elles autant de patience et de plaisir ? « Nous avons du temps, et c’est une très grande satisfaction de voir le travail fini », explique Georgette Armita. Claudine Xhrouet poursuit : « Nous avons vu naître le prince Albert. Nous partageons la vie des souverains. La naissance d’un enfant est un moment merveilleux. » Et Brigitte Blais de souligner : « On aime donner notre temps et faire plaisir. » La délicatesse des mains des brodeuses est d’abord dans leur cœur.

Un art qui remonte au Moyen Âge Le boutis, une technique de broderie à reliefs exclusivement réalisée à la main, remonte au XIVe siècle. Il s’agit d’un savoir-faire très singulier, venu de Sicile, et qui se développe ensuite en Provence et dans le Languedoc pour devenir un art à part entière. Le vrai boutis se reconnaît à sa transparence. Placée à contre-jour, la lumière passe à travers les coutures. Chaque motif est rembourré sur l’envers et doit être ferme sous les doigts. La broderie au boutis est élevée au niveau des métiers d’art.

Georgette Armita, Brigitte Blais et Claudine Xhrouet travaillent jusqu’à huit heures par jour pour achever au plus vite le second dessus de berceau.

D’autres initiatives beaucoup plus commerciales À la félicité d’un événement résonnant comme la naissance des jumeaux princiers, s’associe souvent la démarche… commerciale ! S’il n’est pas question d’émettre des produits dérivés à l’effigie des nouveau-nés, leur naissance le 10 décembre dernier a laissé éclore quelques initiatives mercantiles plus ou moins bien maîtrisées. Premier à dégainer, le Méridien Beach Plaza et son chef pâtissier Julien Beaulieu ont créé deux choux « bébés princiers »,

saveur dragée/chocolat blanc et rose/framboise, servis au bar de l’hôtel à partir de lundi. Vendus 12 euros (avec une boisson chaude) jusqu’au 30 janvier, les bénéfices de ce dessert seront reversés à la Fondation Princesse Charlène.

« Caviar Royal »

À la Chocolaterie de Monaco, on a créé un coffret gourmand baptisé « Twins » (« jumeaux » en anglais). Mais le produit est désormais en rupture de stock à la

boutique sur le Rocher, dévalisée par des touristes japonais. Un réassort est prévu pour le mois de janvier uniquement. Enfin, la marque française pour bébés French King a tenté de faire le buzz. L’an dernier, elle avait expédié en Angleterre une paire de chaussons au tout jeune prince George (le fils de Kate et William). Les créateurs de cette marque ont envoyé deux bavoirs brodés « Caviar Royal » et « Homard Royal » au Palais princier…


Naissances princières

XVI

édition souvenir

La dynastie des Grimaldi Mary Victoria Hamilton

Albert 1er 1848 - 1922

1850 - 1922

MarieJuliette Louvet

Louis II

1870 - 1949

Mariage

1867 - 1930

Liaison

Charlotte 1898 - 1977

Margareth Katherine Majer

John Kelly

Pierre de Polignac

Prince régnant de Monaco

1889 - 1960

1898 - 1990

1895 - 1964

Rainier III

Grace Kelly

1923 - 2005

Stefano Casiraghi

1960 - 1990

Caroline 1957 -

Ernst-Auguste de Hanovre 1954 -

1929 - 1982

Albert II 1958 -

Charlène Wittstock

Daniel Ducruet 1964 -

Stéphanie 1965 -

Jean-Raymond Gottlieb 1967 -

1978 -

Andrea

Charlotte

1984 -

1986 -

Casiraghi

Tatiana Santo Domingo

Casiraghi

Pierre

Alexandra

1987 -

1999 -

Casiraghi

de Hanovre

2013 -

Pauline

Camille

1992 -

1994 -

1998 -

Ducruet

Gottlieb

Gad Elmaleh

Gabriella

Sacha

Louis

Ducruet

Raphaël

10 décembre 2014 -

Jacques

10 décembre 2014 -

2013 -

Photos : Reuters - Nice Matin


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