Zone campus janvier 2018 (impression)

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Volume 13, numéro 4 Janvier 2018 16 pages Mensuel gratuit

ACTUALITÉS

REPORTAGE: COMMENT ÉVITER LE PLAGIAT PAGE 3

ARTS ET SPECTACLES

CAFÉ FRIDA: LE VINYLE AU GOÛT DU JOUR PAGE 11

«L’EXPO BÉNÉFIQUE» À LA GALERIE R3

SPORTS

VOX POP ÉTUDIANT: FAITES-VOUS DU SPORT? PAGE 14

LES ÉTUDIANTS S’EMPARENT DE L’ART

ARTICLE COMPLET EN PAGE 10


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Volume 13, numéro 4 | Janvier 2018

Bref retour sur l’année 2017 Bimensuel distribué à 3 000 exemplaires sur le campus de l’UQTR et dans la région de Trois-Rivières. Pavillon Nérée-Beauchemin 3351, boulevard des Forges, Trois-Rivières (Québec), G9A 5H7 Téléphone: (819) 376-5184 poste 3 Publicité: (819) 376-5184 poste 1 Télécopieur: (819) 376-5239 Jean-Philippe Charbonneau | Directeur général dgcfou@uqtr.ca Marie Labrousse | Rédactrice en chef redaction.zc@uqtr.ca David Ferron | Chef de pupitre pupitre.zc@gmail.com Tanya Beaudin | Partenariats dpcfou@uqtr.ca Mathieu Plante | Infographe et webmestre montagezc@gmail.com Photo de la une | Marc-André Arsenault Magali Boisvert | Actualités magali.boisvert@uqtr.ca Chloé Rousseau | Actualités chloe.rousseau@uqtr.ca Marc-André Arsenault | Arts et spectacles marc-andre.arsenault2@uqtr.ca Marianne Chartier-Boulanger | Arts et spectacles marianne.chartier-boulanger@uqtr.ca Caroline Filion | Arts et spectacles caroline.filion@uqtr.ca Alexandre Brouillard | Sports alexandre.brouillard@uqtr.ca Étienne Lebel-Michaud | Sports etienne.lebel-michaud@uqtr.ca Samuel «Pédro» Beauchemin | Éditorialiste samuel.beauchemin@uqtr.ca Eliane Beaudry | Chroniqueur eliane.beaudry@uqtr.ca Vincent Boisvert | Chroniqueur vincent.boisvert@uqtr.ca Marie-Lou Denis | Chroniqueuse marie-lou.denis@uqtr.ca Judith Éthier | Chroniqueuse judith.ethier@uqtr.ca Kévin Gaudreault | Chroniqueur kevin.gaudreault@uqtr.ca Alhassania Khouiyi | Chroniqueuse alhassania.khouiyi@uqtr.ca Anthony Morin | Chroniqueur anthony.morin@uqtr.ca Gabriel Senneville | Chroniqueur et correcteur gabriel.senneville@uqtr.ca Louis-Étienne Villeneuve | Chroniqueur louis-etienne.villeneuve@uqtr.ca

2017 est derrière nous… Voici donc, en ordre chronologique, quelques événements qui ont ponctué la vie académique, sociale, économique, sportive et culturelle de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). 3 au 7 janvier: Une délégation de 44 étudiants de l’Association des étudiants en ingénierie de Trois-Rivières (ITR) participe aux Jeux de Génie, à Montréal. Elle remporte la première place en génie mécanique et la seconde en génie-conseil et génie industriel. 26 janvier: L’Association des étudiants au doctorat en chiropratique remporte pour une quatrième année consécutive la Chope d’or du Carnaval étudiant. 30 janvier: Un rassemblement solidaire à la communauté musulmane s’est tenu à l’extérieur du hall Gilles-Boulet, à la suite de la tuerie dans une mosquée de Québec. 1er février: Première édition du StagEmploi, organisé par les Services aux étudiants de l’UQTR pour les étudiant.e.s en informatique, en ingénierie et en informatique. 6 février: Paul St-Pierre-Plamondon s’arrête à l’UQTR lors de sa tournée «Oser repenser le PQ». 7 février: L’équipe canadienne remporte une médaille de bronze lors des Universiades d’hiver au Kazakhstan. Six joueurs de l’équipe de hockey des Patriotes font partie de la formation. 13 février: Mise au point de l’état des finances de l’UQTR de la part du recteur, Daniel McMahon. Le déficit annoncé est de 10 411 944$, soit 27% de moins qu’initialement prévu. 15 février: Assemblée générale spéciale de l’Association générale des étudiants de l’UQTR (AGE UQTR). Parmi les points à souligner: l’augmentation de 5$ par session des cotisations

LE MOT DE LA RÉDACTION

MARIE LABROUSSE Rédactrice en chef

Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

SOMMAIRE ACTUALITÉS 2-7 24 HEURES D’ÉTUDES 4 PORTRAIT ÉTUDIANT 5 ÉDITORIAL 5 CONFÉRENCE SUR LA SYRIE 6 ARTS ET SPECTACLES 8-11 REPORTAGE: SALLES DE SPECTACLES 8 SORTIES D’ALBUMS 9 SPORTS 12-15 ENTREVUES PATRIOTES 12 PROFILS DE PATRIOTES 13 CLINIQUE DE KINÉSIOLOGIE 15

Janvier 2018. L’hiver est désormais bien installé; une nouvelle session d’études commence; une nouvelle année commence. Et comme chaque année, on fait le vœu, sans lampe magique et sans attendre de voir un quelconque météore filant dans le ciel, que l’année à venir sera meilleure que la précédente. Il y a certains mots de la langue française pour lesquels j’éprouve une affection particulière. Le mot «vœux» (au pluriel) en fait partie. Pas seulement à cause de sa forme un peu bizarre, qui fait le malheur des logiciels de traitement de texte et le bonheur des joueur.se.s de Scrabble. Ses diverses significations et la façon dont elles découlent les unes des autres sont tout à fait fascinantes. Loin de moi l’idée d’entamer là un cours d’étymologie dans un texte voué à un peu de légèreté. Un peu de légèreté pour nous faire

étudiantes et la Chasse Galerie qui deviendra une compagnie à numéro. 20 au 24 février: Des représentants de l’UQTR se rendent à Hanoï (Vietnâm) afin d’assister à la collation des grades des étudiants du programme de MBA, desservi par l’université. 22 février: Le pianiste Mathieu Fortin remporte le premier prix lors de la 13e édition d’UQTR en spectacle. 23 février: Conférence de François Legault à l’UQTR, organisée par l’Association des étudiants en sciences comptables et administratives (AESCA). 2 au 6 mars: Lors des Jeux de la communication, à l’Université de Sherbrooke (UdeS), la délégation de l’UQTR obtient six médailles. 3 au 5 mars: Les étudiants en psychologie de l’UQTR remportent la coupe lors du congrès Psycholloque, à Montréal. 3 au 5 mars: Troisième édition du Startup Weekend Trois-Rivières à l’UQTR. La compagnie EZ-trip, formée d’étudiant.e.s, remporte les honneurs. 11 mars: L’équipe féminine de volleyball des Patriotes remporte le championnat provincial universitaire de division 2. 13 mars: Semaine de prévention contre le harcèlement sexuel à l’UQTR, organisée par le Groupe d’Actions Femmes (GAF). 14 mars: Assemblée de ratification de l’entente de principe entre l’UQTR et l’Association syndicale des travailleurs étudiants et travailleuses étudiantes de l’Université du Québec à Trois-Rivières — AFPC. 16 mars: Trois étudiant.e.s. sont honoré.e.s lors de la Cérémonie Distinctions UQTR: Carol-Ann Rouillard, Guy François Valery Ayissi Eyebe et Alhassania Khouiyi. 30 mars: Solange Lapierre, étudiante en

ingénierie, succède à Alex Marchand à la présidence de l’AGE UQTR. 23 mars: Troisième édition de «Le communautaire, c’est salutaire» au 1012, Pavillon de la vie étudiante (PaVÉ). 23 mars: Finale du 24e concours d’affiches scientifiques de l’UQTR. 6 avril: Alexandre Busque (maîtrise) et Volatiana Razafindramanana (doctorat) remportent le premier prix de «Ma thèse en 180 secondes». 6 avril: Audrey Marcoux (volleyball) et LouisThomas Fortier (soccer) sont élus Patriotes de l’année au 45e Gala du Mérite sportif. 5 septembre: L’UQTR n’accepte plus les cartes de crédit pour le paiement des frais de scolarité. 6 septembre: Le Spectacle de la rentrée de l’UQTR, avec les Cowboys Fringants en tête d’affiche, attire environ 5000 personnes. 26 septembre: Fermeture de trois jours du bistro-bar la Chasse Galerie (suspension de permis et rénovations). 27 septembre: Le conseil exécutif de l’AGE UQTR, en assemblée générale annuelle, reste en place à la suite d’une motion de vote de nonconfiance qui n’a pas été adoptée. 15 octobre: Première édition de «Colore ta course», organisée par l’AGE UQTR et visant à ramasser des fonds pour la prévision du suicide. 16 octobre: Mise en ligne de la vidéo promotionnelle de la Journée portes ouvertes, qui attire la controverse et plus de 17 000 vues sur la page Facebook de l’UQTR. 25 novembre: Retour des cubes, mis de côté le temps d’effectuer des travaux, qui ornent de nouveau l’entrée extérieure du hall Gilles-Boulet. 6 décembre: Rassemblement contre les violences envers les femmes, organisé à l’extérieur du hall Gilles-Boulet de l’UQTR, en commémoration de la tuerie de la Polytechnique. (D.F.)

Les vœux d’une journaliste oublier quelques instants que l’année 2017, qui vient de se clôturer, s’est montrée plutôt éprouvante ce point, et tout particulièrement pour le journalisme. L’année 2017 nous a rappelé à quel point notre travail pouvait se montrer important, et à quel point il pouvait sembler fragile. Au point de me faire penser que le métier de journaliste, aujourd’hui plus que jamais, demande un degré d’engagement qui s’apparente presque à un vœu. Pour 2018, je fais alors le vœu que le journalisme retrouve ses lettres de noblesse. Je fais le vœu que les médias apprennent de leurs propres erreurs, et que les gens réalisent l’importance de l’existence et du bon fonctionnement de ces derniers. Un redressement auquel nous essayons de contribuer, à notre échelle, au Zone Campus. Pour ce premier numéro de janvier, un peu plus léger que d’habitude (16 pages), vous retrouverez notamment la dernière chronique sportive de Vincent Boisvert, en page 15. Caroline Filion, journaliste aux arts et spectacles, tire également sa révérence avec ses dernières critiques d’albums en page 9. Un grand merci à eux pour leur magnifique travail effectué ces derniers mois pour le Zone Campus! Je fais le vœu qu’ils réussissent dans leurs projets futurs. Je tiens également à féliciter l’ensemble des

contributeurs et contributrices au journal pour leur travail acharné. Malgré la fin de session et le Temps des fêtes qui ont imposé des délais extrêmement serrés pour ce quatrième numéro, chacun.e a fait de son mieux pour que le résultat final soit à la hauteur. Bravo à tou.te.s! Je fais le vœu que vous trouviez le résultat à la hauteur de vos espérances… Il me reste un seul vœu à faire, classique mais indispensable: toute l’équipe du Zone Campus se joint à moi pour souhaiter que 2018 soit pour chacun.e de vous l’année du succès (universitaire, relationnel, professionnel, etc.). «Tous mes vœux vous accompagnent!»

PHOTO: MATHIEU PLANTE

Toute l’équipe du Zone Campus vous souhaite une excellente année 2018!


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ACTUALITÉS REPORTAGE SUR LE PLAGIAT

Un copier-coller au goût salé MAGALI BOISVERT Journaliste

Chaque étudiant.e a une façon bien à lui ou elle de rapporter les idées d’autres dans ses travaux universitaires. Il y a le type «direct», qui préconise les guillemets à toutes les sauces. Puis le type «romancier», qui intègre tout naturellement à ses phrases des paroles d’autrui. Et il y a le type «distrait», qui a tendance à oublier de citer ses sources tout court. Pas de chance pour ces dernier.ère.s, car les règlements qui encadrent le plagiat sont stricts et les conséquences parfois salées. Tâchons de voir comment est défini le plagiat dans le cadre des études à l’Université du Québec à Trois-Rivières, s’il s’agit d’un délit qui est souvent rapporté; et lorsqu’une telle situation a lieu, quelles sont les sanctions?

De façon volontaire ou pas, lorsqu’on mentionne les idées d’une autre personne sans lui en donner le crédit, c’est du plagiat. Le plagiat, on «niaise» pas avec ça Selon la documentation disponible sur le site de l’Association générale des étudiants de l’UQTR (AGEUQTR), sous l’onglet «Résolution de problème», on définit ainsi le plagiat: «S’approprier le travail créatif de quelqu’un d’autre et le présenter comme sien.» Ainsi, de façon volontaire ou pas, lorsqu’on mentionne les idées d’une autre personne sans lui en donner le crédit, c’est du plagiat. Dans le document officiel du Règlement sur les délits relatifs aux études, disponible en ligne sur le site web de l’université, on présente les délits passibles de sanctions. On inclut dans le délit de plagiat les instances où un.e étudiant.e pourrait, dans les domaines scientifiques, «présenter ou utiliser des méthodes ou résultats expérimentaux établis par d’autres personnes sans avoir au préalable obtenu l’autorisation écrite de ces personnes et sans en indiquer la référence» (p.2), par exemple.

Et à l’UQTR, le plagiat, ça ressemble à quoi? Le vice-président aux affaires académiques des cycles supérieurs de l’AGE UQTR, Alexandre Côté, a comme rôle, entre autres, d’accompagner les étudiant.e.s dans les dénonciations de plagiat. Il nous assure que «les cas rapportés sont plutôt rares. Lorsqu’ils le sont, ce sont soit d’autres étudiants, soit des professeurs qui les rapportent, le plus souvent directement à l’université (à travers

les directions de départements et/ou les comités de programmes).» Le stéréotype lié au plagiat vous vient peutêtre en tête: celui de l’étudiant.e paresseux.se qui «copie-colle» la biographie d’une personne sur Wikipédia sans inclure de source ou de guillemets. Certes, ce genre de cas est possible, mais ce n’est pas la majorité des cas dénoncés, qui sont aussi ambitieux que le fameux copier-coller. Parfois, il s’agit tout bêtement d’un oubli de note de bas de page. M. Côté avance qu’il croit «que la grande majorité du plagiat commis est involontaire (par exemple, oublier de citer une source lorsqu’on en utilise plusieurs). Malgré cela, le phénomène demeure un problème qui mérite de la vigilance de la part de tous.» Est-ce que les cas de plagiat (volontaires ou non) sont faciles à détecter chez les enseignant.e.s, à l’ère des technologies où l’information peut être puisée n’importe où? M. Côté, lui-même enseignant au collégial et à l’université, rapporte que «le plagiat est plutôt facile à détecter durant la correction. Les sections plagiées ressortent généralement du lot et ne [concordent] pas avec le ton du reste. M. Côté rapporte également que «durant les surveillances d’examens, c’est pratiquement rendu impossible de plagier; les trucs sont connus et rien n’est laissé au hasard». Alors, fini le mythe des formules gribouillées dans la paume de la main ou collées à la semelle des souliers? Il semble bien que oui. Du moins, dans un cadre universitaire…

Des sanctions sucrées ou salées Les nombreuses sanctions envisageables sont énumérées dans le document Règlement sur les délits relatifs aux études (p.3). Une fois le plagiat dénoncé, selon le site web de l’AGE UQTR, «le problème est soumis au directeur de

PHOTO: LIBRE DE DROITS

Le plagiat est souvent très reconnaissable dans les travaux universitaires. département ou au doyen des études. L’un d’eux convoque l’auteur de la dénonciation et l’étudiant concerné afin de discuter du délit. Les deux parties doivent être d’accord avec la décision prise. Celle-ci peut prendre trois formes: l’abandon de la procédure, l’application d’une sanction où l’étudiant n’est pas exclu définitivement de son programme ou la remise de la dénonciation au comité de discipline.» Puis, une fois la décision prise, une sanction suivra, allant de la réprimande (joli mot pour signifier qu’on «chicane» l’étudiant.e) à l’expulsion de l’UQTR et même l’annulation d’un diplôme (si l’étudiant.e est vraiment allé trop loin, ce qui est rarissime).

Comment éviter le plagiat, pour les nul.le.s La ligne entre plagiat et référence est mince. Parfois, il ne faut qu’une phrase pour entrer dans

une zone grise. Il est toutefois tout à fait possible de s’assurer d’avoir fait toutes les références nécessaires. Il y a d’ailleurs en ligne un chouette petit test d’autodiagnostic en trois parties, qui permet de voir si les connaissances de l’étudiant.e au sujet du plagiat sont à jour. L’initiative est de la part de Promotion du développement des compétences informationnelles (PCDI) du Réseau de l’Université du Québec. Pour y accéder, il faut simplement aller sur Google et taper «PCDI éviter le plagiat: des solutions pour tous». Des ressources sont également à la disposition des étudiant.e.s de l’UQTR, par le biais du site web de la bibliothèque («Accueil», «Formation», «Outils de formation», «Éviter le plagiat»). En cas de doute, les enseignant.e.s peuvent aussi être de belles ressources afin de vous guider sur le droit chemin de la rigueur intellectuelle.


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ACTUALITÉS

Volume 13, numéro 4 | Janvier 2018

UN PEU D’HISTOIRE

ZONE LAB

Le cinéma américain La séance en temps de guerre 24 heures d’études GABRIEL SENNEVILLE Chroniqueur

Étant un grand cinéphile, je me suis toujours intéressé à l’histoire du cinéma. Par conséquent, je désire consacrer cette chronique à l’histoire du cinéma américain en temps de guerre, plus particulièrement lors de la Seconde Guerre mondiale et du début de la Guerre froide. Durant les années 1940, les producteurs de films se mobilisent afin de soutenir l’effort de guerre américain, à la suite de la montée du fascisme en Europe, ainsi que l’entrée en guerre des États-Unis dans la Seconde Guerre. Auparavant, et ce, durant plusieurs années, les producteurs américains ne désirent pas produire des films ouvertement antinazis, puisque ces derniers ne désirent pas se couper d’une partie du marché européen, en raison de la vision capitaliste du cinéma. Plusieurs réalisateurs vont dénoncer l’impérialisme au profit de la liberté, comme le film Sons of Liberty produit par la Warner en 1934, ainsi que le film de Charles Chaplin Le dictateur en 1940, soit près d’un an avant l’entrée en guerre des États-Unis. La plupart de ces films vont demeurer marginaux. Dès l’entrée en guerre des ÉtatsUnis, on assiste toutefois à une mobilisation des réalisateurs, acteurs, producteurs de tous les genres cinématographiques afin de dénoncer le nazisme. Une forte production de films de propagande en faveur de la liberté et de la démocratie émerge alors. Le cinéma américain va représenter les ennemis de la nation de manière caricaturale au sein de ses films. Afin de contrer le nazisme, les films vont projeter une image négative de l’idéologie national-socialiste, en démontrant qu’il s’agit d’un système politique qui ne respecte pas la liberté ni le libre arbitre. La Seconde Guerre mondiale va permettre aux États-Unis de réorganiser leur production cinématographique, dans le but de promouvoir le mode de vie démocratique à l’américaine. Cependant, il serait faux d’affirmer que cette volonté idéologique, tout comme la notion de liberté, n’est apparue qu’en raison de la Seconde Guerre mondiale, puisqu’elle a toujours fait partie de la production cinématographique américaine dès l’apparition du cinéma. À la suite de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe, particulièrement la France, est dévastée. Les États-Unis vont durant plusieurs années prêter ainsi que donner plusieurs millions de dollars à l’Hexagone afin de favoriser la reconstruction. Néanmoins, il est important de mentionner le caractère capitaliste de cette politique américaine de financement des pays européens. Malgré

l’aide accordée à l’Europe après 1945, les Américains vont exiger de la France une forte ouverture économique, afin de vendre aux Européens les produits américains, dont les films. La forte présence des produits américains représentait d’une part la société de consommation, mais aussi l’expression de l’American Way of Life. Dans cette optique, le capitalisme américain de l’après-guerre en matière d’impérialisme culturel se voulait un rempart contre le communisme. Le gouvernement américain ainsi qu’Hollywood voient en la production de nombreux films la possibilité de diffuser des images représentant les valeurs typiquement américaines. Ils vont utiliser le cinéma afin de promouvoir l’idéal démocratique dans un monde divisé entre le communisme et la démocratie. Dès 1946, avec les accords Blum-Byrnes, on assiste à une ouverture des marchés français. C’est ainsi qu’en 1947, près de 340 films américains sont projetés en France, contrairement à près de 40 films français. Cependant, malgré le mécontentement des Français à l’égard de la forte présence des films américains, le contexte d’après-guerre ne favorisait pas la production de films européens. Afin de subvenir à la demande, la France aurait dû être en mesure de produire 250 films par an, tandis que la réalité était tout autre, puisque les producteurs français n’étaient en mesure de produire que 80 films par an. Au cours de cette période, bon nombre de Français assistent aux représentations de films américains, car on estime à près de 1 000 000 le nombre de spectateurs en moyenne pour un film américain. Ainsi, le cinéma est un important moyen de faire de la politique étrangère, car il permet une diffusion massive des idéaux américains. Le cinéma américain va devenir un outil de propagande qui sera utilisé chez ses alliés occidentaux afin d’assurer une domination idéologique, puisque les États-Unis assuraient déjà une domination économique en Europe. Dans cette optique, Walter Wanger va déclarer en 1939 que les films hollywoodiens sont les ambassadeurs les plus directs de l’Amérique auprès des peuples du monde entier. Il affirme: «Il existe encore un mode de vie dans lequel on tient compte des individus, où la haine et l’embrigadement ne représentent pas les seuls objectifs et les seules pratiques de l’existence». Dans le contexte de la Guerre froide, ces propos prennent tout leur sens, puisqu’il s’agit pour le cinéma américain d’endoctriner les populations, afin qu’elles adoptent un mode de vie libre à l’américaine. Les productions américaines vont permettre aux États-Unis de promouvoir leurs valeurs à travers le monde en raison d’une double domination, qu’elle soit économique ou politique. Le cinéma américain va donc favoriser une association idéologique entre progrès économiques ainsi que le progrès politique.

PHOTO: ALEXANDRE BROUILLARD

Étudiant.e.s travaillant lors du 24 heures d’études, organisé par l’AGE UQTR au 1012 PaVÉ.

ALEXANDRE BROUILLARD Journaliste

Le 13 décembre dernier, de 8h du matin jusqu’au lendemain même heure, un 24 heures d’études a été organisé par l’Association générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (AGE UQTR). Au menu, espaces favorisant la concentration, la réflexion et la détente pour vaincre la fin de session. L’événement s’est déroulé au local 1012 du Pavillon de la Vie étudiante (PaVÉ) à l’UQTR, dans une ambiance favorisant l’étude ainsi que la réflexion. La salle, bien souvent aménagée pour des fêtes de tout genre, s’est transformée pour l’occasion en véritable local d’étude parsemé de tables, de divans et d’espaces détentes. Bien évidemment, les organisateur.trice.s n’ont pas laissé les étudiant.e.s, en pleine fin de session, sans vivres. En effet, ils et elles ont pris le soin de fournir du café, des viennoiseries ainsi que bon nombre de grignotines santé pour assurer une alimentation saine aux fervent.e.s travailleur.se.s.

Activités de ressourcement Après m’être infiltré dans l’immense salle d’étude et avoir bu deux cafés, je me suis rendu à l’évidence que l’événement n’était pas du tout banal. Pas moins de quatre séances de yoga ont été offertes aux étudiant.e.s qui désiraient se délier les membres. Sans oublier les ateliers de respiration et la présence d’une massothérapeute,

qui a offert ses services aux élèves en quête de détente. Pour assurer une séance d’étude parfaite, j’ai décidé de participer à une séance de yoga. Je ne possédais aucune expérience dans cette discipline d’origine indienne. De ce fait, je n’ai pas pu cacher mon manque d’expérience bien longtemps. Dès le début, ma flexibilité légendaire a été mise à l’épreuve avec la posture de l’enfant, qui est considérée comme étant la base même de cette discipline. Malgré mon manque d’expérience flagrant, j’ai grandement apprécié mon baptême du yoga. Effectivement, je me suis surpris à en ressortir apaisé et prêt à replonger dans mes travaux. De toute évidence, les sessions de yoga ont été appréciées par l’ensemble des élèves présents sur place.

Impression générale J’ai rencontré Joël Coté-Viventi, étudiant de troisième année au baccalauréat en administration des affaires, cheminement marketing, afin d’obtenir les impressions d’un étudiant: «L’ambiance d’étude était excellente, ça faisait changement de la bibliothèque. J’ai évidemment apprécié l’offre en collations et en café, tout le monde y trouvait son compte.» En somme, je conseille cet événement aux étudiant.e.s de l’UQTR. J’ai trouvé agréable de pouvoir étudier dans une ambiance de travail optimale lors de cette dernière étape avant les vacances des fêtes. Je tiens à féliciter les organisateurs de l’AGE UQTR pour la mise sur pied de cette séance de 24 heures d’études. Le mélange d’espaces de travail et d’exercices relaxants a assuré la qualité de l’événement qui serait, selon moi, à répéter plus souvent. PHOTO: ALEXANDRE BROUILLARD

Étudiantes participant à une séance de yoga dirigée par Mylène Brouillette.


ACTUALITÉS

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Éditorial.

PORTRAIT D’UN ÉTUDIANT AUX CYCLES SUPÉRIEURS

Louis-Serge Gill, ou comment se rendre jusqu’au bout

L’HUMAIN APPROXIMATIF

Topo 2017

SAMUEL «PÉDRO» BEAUCHEMIN

Motivation CHLOÉ ROUSSEAU Journaliste

Dans le cadre de ce portrait étudiant, le Zone Campus s’est entretenu avec LouisSerge Gill, étudiant au doctorat en études littéraires. Vraie source de motivation pour les nombreux.ses étudiant.e.s souhaitant pousser les études jusqu’au bout, Louis-Serge s’intéresse notamment à l’histoire et à la sociologie de la littérature québécoise au 19e siècle. Arrivé à l’Université du Québec à Trois-Rivières en septembre 2006, il commence au baccalauréat en enseignement au secondaire, profil français. Son histoire Grâce à sa formation, Louis-Serge a su élargir ses connaissances pédagogiques, mais a aussi été initié à la recherche en littérature. C’est alors qu’une passion s’est développée et qu’un désir d’enseigner la littérature au collégial l’a poussé à faire sa maitrise en lettres. «Mon intérêt pour les écritures intimes, tel que le journal, la correspondance, les mémoires, etc., et l’engagement des écrivains dans leur société et l’histoire littéraire du Québec, m’ont poussé à étudier tant les écrivains de la Révolution tranquille que ceux d’avant 1900», explique-t-il.

«Je garde un vif souvenir de mes premiers cours, des premières fois où j’avais l’impression de saisir et de comprendre des problématiques complexes.» — Louis-Serge Gill Implications et mentions Louis-Serge a su s’impliquer à l’UQTR: il a été un membre étudiant de la Sous-commission des études de cycles supérieurs et du Comité des programmes de cycles supérieurs du Département de lettres et communication sociale, pour deux mandats consécutifs. Outre ces implications, il a obtenu diverses bourses honorables: «J’ai obtenu la bourse d’excellence à l’admission au doctorat en lettres, la bourse d’excellence de troisième cycle en lettres et la bourse de l’Association des cadres de l’UQTR, deuxième et troisième cycles. Sans compter le soutien financier de la Fondation de l’Université du Québec et du Fonds de recherche du Québec en société et culture.» De plus, il a pris part à plusieurs projets de recherches lancés par des professeur.e.s: «Non seulement ces tâches étaient d’un grand secours sur le plan financier, mais elles me permettaient d’ouvrir mes horizons à des perspectives de recherche autres que les miennes. Je suis vivement reconnaissant de ces professeures et professeurs.»

Ce qui motive le plus Louis-Serge à poursuivre de longues études, c’est la soif de découverte. Il a été intéressé d’abord par la soif de connaissance: «Si au départ je trouvais ce plaisir dans les cours et dans les livres, le travail en archives pour les études de doctorat l’a, en quelque sorte, décuplé.» Pour se rendre aussi loin, il faut aussi trouver la motivation en soi-même en sachant se dépasser sans cesse: «Les études supérieures peuvent se dérouler de bien des manières. Mais peu importe comment on prévoit les échéances, les lectures, les périodes de rédaction et les budgets, on ne peut avoir la certitude que tout se déroulera comme prévu et que l’on obtiendra les résultats escomptés. Dans cette optique, le dépassement de soi est pour moi un motivateur primordial dans ce type de parcours.» L’environnement qui l’entoure y est aussi pour beaucoup: «Alors que l’on travaille en Lettres sur des archives, sur des comptes rendus critiques, sur des plans de rédaction, on envisage mal la collaboration. Pourtant la collégialité existe. Les discussions à bâtons rompus autour d’une bière et d’un bon repas, les rencontres dans les colloques et autres événements associatifs autour de la recherche, tout cela crée des ponts entre nos travaux respectifs et la nécessité de les mener à terme.» Louis-Serge sait reconnaitre le bon autour de lui, ce qui peut encourager des étudiant.e.s à poursuivre leurs études: «En quelque sorte, on sous-estime l’immense travail du personnel de soutien. Je suis persuadé que chaque sourire, chaque phrase anodine échangée, que ce soit à la bibliothèque, à la cafétéria ou ailleurs, contribuent au succès et au mieux-être des étudiants, tous cycles confondus.»

Fierté Nous avons demandé à Louis-Serge, pour terminer, ce qui le rendait le plus fier durant son parcours: «La diversité de mes expériences, notamment en ayant pu enseigner tout en étudiant, en ayant saisi les occasions de participer à des colloques et à des publications. Cela permet de maintenir la motivation, mais aussi de vivre moins difficilement la fin d’un mémoire ou d’une thèse…» Source d’inspiration, Louis-Serge est un étudiant qui a de quoi rendre fière l’UQTR.

Éditorialiste

À l’image de l’année dernière, pour inaugurer la session d’hiver 2018, je vous ai concocté un petit topo de l’année 2017. Au menu: culture, politique, Trump, Trudeau, la Meute, etc. International États-Unis: Débutons avec notre ami orange, Donald Trump. Probablement l’homme qui a fait couler le plus d’encre durant la dernière année. Nous connaissions déjà son talent à se mettre les pieds dans les plats. Il a su démontrer qu’il était capable de se sortir d’un tas d’autres trucs, comme se retirer de l’Accord sur le climat de Paris, du traité de libre-échange transpacifique, de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ainsi que du pacte mondial sur les migrants et les réfugiés de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Trump se chicane aussi beaucoup avec Kim Jung Un, président de la Corée du Nord. Les deux dirigeants ne s’entendent pas à savoir qui possède le plus gros missile. Au total, la Corée du Nord a lancé au moins 23 missiles durant l’année 2017 (CNN). Arabie Saoudite: Le pays sort enfin de l’Âge de pierre pour entrer dans le Moyen Âge. Blague à part, l’influence grandissante du prince héritier Mohammed ben Salmane apporte de grands changements dans la société saoudienne. Les femmes ont dorénavant le droit de conduire, et elles pourront aussi avoir accès aux stades sportifs. La modernisation passe aussi la légalisation des salles de cinéma (Agence France-Presse). Zimbabwe: Le très, très vieux président Robert Mugabe (93 ans) quitte enfin le pouvoir qu’il détenait sur ce pays africain depuis 1987. Il n’était plus super populaire et sa femme coûtait cher à l’État. Son départ s’est fait sans trop de violence, même si l’armée a dû lui forcer un peu la main. Caraïbes et côte Atlantique du sud des États-Unis: L’ouragan Irma démolit une bonne partie de ce territoire. La tempête a causé au total la mort d’une centaines de personnes et a coûté au moins 20 milliards de dollars en bris matériel (Ouest France). Les médias, et surtout les compagnies de voyages, sont très préoccupés par l’état des plages. Au fond, tout ce dont on a besoin c’est d’un spot pour planter son parasol.

Les excuses de Justin

PHOTO: DOMINIC BÉRUBÉ

Louis-Serge Gill, étudiant au doctorat en études littéraires.

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Qu’ai-je retenu de Justin Trudeau en 2017? Son expérience en tant qu’enseignant d’art dramatique lui aura été utile pour présenter des excuses et des larmes… Notre premier ministre a formulé des excuses officielles concernant le traitement de la communauté LGBTQ. Jusqu’à la réforme

du gouvernement Trudeau père en 1969, l’homosexualité était criminelle, bien qu’il ait fallu attendre 2005 pour que les partenaires de même sexe puissent avoir accès au mariage civil. Justin s’est aussi excusé auprès des enfants innus, inuits et du Nunatu Kavut, pour les horreurs subies dans les pensionnats de Terre-Neuve et Labrador: «Entre la fin du 19e siècle et 1996, plus de 150 000 enfants autochtones ont été arrachés à leur famille et placés dans des pensionnats, pour la plupart sous l’égide de différentes communautés religieuses. Quelque 3200 enfants y sont morts — pour la plupart avant 1940 — de diverses maladies, dont la tuberculose. Les conditions sanitaires y étaient telles que le taux de mortalité était près de cinq fois plus élevé qu’au sein du reste de la population. De l’aveu même du gouvernement de l’époque, sous couvert d’éduquer ces jeunes, cette politique avait pour but premier de les assimiler et d’éradiquer leur culture.» (Radio-Canada). Justin fera de même pour l’enfant soldat Omar Khadr. Ce citoyen canadien a passé plusieurs années à Guantanamo pour le meurtre d’un soldat américain. Cette prison se situe à Cuba, mais les plages n’y sont pas aussi intéressantes.

Au Québec Au Québec, rien ne bouge. Le salaire minimum n’atteint toujours pas le cap du 15 $... On n’est pas racistes, mais il y a des marches à saveur identitaire un peu partout au Québec, surtout à Québec. C’est pas dangereux, les gens ont le droit de s’exprimer. N’empêche qu’il y a eu un attentat dans la mosquée de Québec. Six personnes ont perdu la vie cette nuit de janvier 2017. À la fin mai, des individus haineux mettent le feu à la voiture du président du Centre culturel islamique de Québec. Pour en rajouter, TVA diffuse un reportage mensonger sur le fait qu’une mosquée de Montréal refusait que des femmes travaillent sur le chantier de construction environnant. Heureusement, tout n’est pas si sombre! Sur le plan culturel, Klô Pelgag remporte les grands honneurs à l’ADSIQ. Francine Raymond était la dernière femme récipiendaire du prix «auteur compositeur» en 1993.

Les fameux cubes… L’UQTR a profité de la dernière année pour se faire une beauté, en particulier à l’entrée extérieure du hall Gilles-Boulet. Durant ces travaux, on a même cru perdre nos «beaux» cubes ! Notre université a aussi fait les manchettes avec sa nouvelle campagne publicitaire: «Si toi aussi, tu ne sais pas quoi faire, mais tu as tout ce qui faut pour le faire». Pour ma part, j’ai bien ri de cette campagne jugée «débilitante» par le syndicat des enseignants. Je vous souhaite d’être revenu.e.s fringant.e.s comme la place Gilles-Boulet pour commencer la session d’hiver 2018!


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ACTUALITÉS

Volume 13, numéro 4 | Janvier 2018

LA P’TITE VITE

Le droit au silence

L’automne 2017 a connu une vague de dénonciation des violences sexuelles sans précédent. Comme société, nous avons glorifié et salué le courage de ces milliers de femmes se dressant contre leur agresseur. Toutefois, nous avons, par le fait même, éludé la volonté de la majorité des victimes, celles de l’ombre, celles qui ne parlent pas, celles qui ne le veulent pas, celles pour qui il n’est pas encore l’heure.

pourrait se comparer négativement aux personnes ayant ouvertement dévoilé dans les médias et être atteintes dans leur estime personnelle. Ces victimes pourraient considérer qu’elles n’ont pas suffisamment de courage, et se replier un peu plus sur elles-mêmes. Et ce, simplement par l’impact de la pression sociale qui en découle: insistance sur l’importance de dénoncer, présentation de celle-ci davantage comme un impératif que comme un choix personnel, glorification du courage nécessaire, mise en valeur des victimes. Cette pression induit une responsabilité aux victimes, alors qu’en réalité, il s’agit d’un droit et non d’une obligation. Le droit d’être crue, accueillie, protégée, comprise, soutenue et aidée. Certainement pas d’être accueillie par des phrases du genre: «pourquoi ne pas avoir dénoncé avant?»

Pour être clair

Un choix personnel

La présente chronique a pour but de normaliser le processus que vivent en général les victimes afin qu’elles ne subissent pas inutilement la pression sociale de dénoncer, mais qu’elles y soient davantage encouragées par une attitude compréhensive et bienveillante. Bien que la dénonciation doive être encouragée et facilitée, elle n’en demeure pas moins une étape importante qui implique un long processus, dont la durée varie énormément d’un individu à l’autre. Il est présomptueux d’affirmer détenir LA vérité. Il en va de même en ce qui a trait aux violences sexuelles. Néanmoins, il est possible de penser que de forcer ou de précipiter une dénonciation peut être aussi perçu comme une certaine agression par les victimes. Une sorte de viol de l’esprit ou de la volonté. Sans le vouloir, en insistant sur le courage nécessaire à la dénonciation ou encore sur l’impératif de celle-ci, les victimes peuvent percevoir deux messages bien différents.

Les victimes, comme nous tou.te.s, sont uniques dans leur vécu, leur personnalité, leurs qualités, etc. En gros, tout ce qui fait de nous des êtres à part entière et distinct.e.s les un.e.s des autres. Il est donc possible d’affirmer, sans trop de prétention, que leur façon de réagir à ce type de traumatisme sera subjectif, selon ce qu’elles sont intrinsèquement, ainsi que le milieu dans lequel elles évoluent. Certaines victimes opteront pour la dénonciation immédiate, d’autres vont patienter de nombreuses années avant de le faire: 13 ans et plus chez environ 42% des victimes ayant dénoncé (Rqcalacs, 2017). D’autres encore veulent simplement poursuivre leur vie, comme si de rien n’était. Moins par déni que par une extraordinaire capacité de résilience. Peut-être dans le but ultime de réduire l’impact de cette agression, de réduire le pouvoir de leur agresseur et de reprendre un peu de pouvoir sur leur propre vie, et d’accéder à cette «normalité» à laquelle elles aspiraient avant les tristes jours où elles ont vu leur vie basculer à jamais. Cette dernière affirmation est issue d’une confidence faite par une victime à votre humble serviteur, et qui, sans surprise, désire l’anonymat. Vous remarquerez ici quelque chose de paradoxal, mais de parfaitement compréhensible lorsqu’on s’en donne la peine: les victimes ne dénoncent pas toutes, mais souvent, elles en parlent à qui elles ont confiance. La dénonciation à la police implique d’entrer dans un processus judiciaire parfois long et pénible et qui n’est peut-être pas envisagé par toutes selon différentes considérations. La confidence est, pour sa part, à la fois libératrice et moins anxiogène dans tout ce que ça implique. Du moins, c’est ce que les auteurs du livre Victimes et auteurs de violence sexuelle semblent penser (Coutanceau, Damiani, & Lacambre, 2016). Le message est clair: il est bien de dénoncer, considérant que «toutes les agressions sexuelles sont criminelles» (Gouvernement du Québec, 2016). L’objectif de ce texte est loin de vouloir décourager les victimes, qui en ressentent le besoin, de le faire. Au contraire! Mais il convient de rappeler qu’il s’agit d’un choix, et que celui-ci doit être respecté à tout prix. (A.M.)

ANTHONY MORIN, ÉLIANE BEAUDRY ET MARIE-LOU DENIS Chroniqueurs

Et si, en voulant m’aider, tu m’enfonçais un peu plus dans ma douleur?

Un double message En toute bonne foi, beaucoup de gens vont encourager, voire glorifier les victimes qui «enfin osent» sortir publiquement de l’ombre et dénoncer leur agresseur. Il va de soi que personne n’est contre la vertu. Cependant, en médiatisant l’acte de dénonciation certes, on rend hommage aux victimes, et par le fait même, on encourage celles qui, peut-être, hésitaient encore à le faire. Malgré tout, qu’advient-il de l’estime personnelle des autres victimes qui, pour une raison ou une autre, choisissent le silence?

Les agressions et l’estime de soi Il est important de comprendre comment l’estime de soi se bâtit chez l’individu, afin de mieux saisir la nuance de cette chronique. L’estime est, de façon grossière, l’appréciation que l’on fait de nous-mêmes, entre autres, par la comparaison sociale et la comparaison à un soi idéalisé. La comparaison sociale est comment on se compare aux autres, et le soi idéalisé est ce que l’on voudrait être, selon différents facteurs: physique, psychologique, personnalité, etc. Ces deux éléments sont très sensibles à la perception qu’a l’individu du regard des autres. Concrètement, une victime silencieuse

CONFÉRENCE SANA TROIS-RIVIÈRES

La Syrie expliquée en une heure DAVID FERRON

Chef de pupitre

Le mardi 5 décembre dernier s’est déroulée, dans le hall d’entrée du Musée québécois de culture populaire (MQCP), une conférence organisée par le Service d’accueil des nouveaux arrivants (SANA) de Trois-Rivières. Intitulée «Comprendre la guerre en Syrie», celle-ci a été offerte par le médecin retraité Ibrahim Renno. Monsieur Renno remonte en 1916 afin d’expliquer la situation syrienne. Cette année-là, l’accord Sykes-Picot délimite les frontières territoriales du Proche-Orient. Le territoire syrien ainsi découpé rassemble des groupes n’ayant aucun lien entre eux: Sunnites, Druzes, Chrétiens orthodoxes, Kurdes, Alaouites. Ainsi, selon le conférencier, il est difficile pour ces gens de se reconnaître dans ce pays redessiné; leur communauté respective se replie donc en temps de crise. La Syrie vit donc depuis ce temps dans un climat incertain, dont le point d’orgue est en 1970, lorsque Hafez El-Assad prend le pouvoir à la suite d’un coup militaire. Trente ans plus tard, son fils Bachar lui succède. Depuis plus de 45 ans, le gouvernement syrien a instauré

un système réprimant toute manifestation et mettant sur pied dix-sept services de renseignement. Il faut rajouter qu’en 2006, une grave sécheresse accable le pays. Monsieur Renno rapporte qu’El-Assad aurait, au lieu d’aider la population, fait profiter des profits du pétrole à ses proches, en plus de favoriser la communauté alaouite dans les hautes sphères du pouvoir.

Les réfugiés syriens «se sauvent d’un holocauste, d’un enfer». — Ibrahim Renno En 2011, la Révolution arabe touche la Syrie. Toutefois, la répression menée par le gouvernement, combinée à un jeu géopolitique complexe intégrant intérêts pétroliers, groupes terroristes (comme l’État islamique) et tensions entre pays limitrophes, transforme les manifestations pacifiques en guerre civile. Selon monsieur Renno, la Syrie ne se sortira pas gagnante du conflit, car il faudrait des décennies et des milliards de dollars pour reconstruire le pays. Il s’attend même à des jours encore plus sombres. Les réfugiés qui arrivent au Canada s’échappent donc «d’un holocauste, d’un enfer», selon ses propos. Le conférencier conclut son discours en se montrant fortement favorable à l’accueil des réfugiés syriens, qui sont venus «pour [aimer les gens]». Il souhaite donc que la population se montre accueillante en retour. (D.F.) PHOTO: DAVID FERRON

Ibrahim Renno, conférencier.


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UN GRAIN DE SCIENCE À LA FOIS

Belle bleue ALHASSANIA KHOUIYI Chroniqueuse

Dans cette ère de frénésie scientifique qui tapisse les deux siècles derniers, chaque jour indique davantage l’entrée fracassante de la technologie dans notre vie, et l’on est pris de vertige devant une telle croissance. Ce n’est plus une nouveauté, notre planète souffre d’un mal terrible. L’Homme, créature intelligente et avide de progrès, constitue le mal et le remède en même temps. C’est une banalité de dire que l’espèce humaine détruit la planète, certes, mais une banalité qui devrait souvent être rappelée à nos mémoires. C’est ce que les scientifiques ont lancé comme message unanime en 2017: la Terre est arrivée à bout de sa capacité à supporter la pollution; plus que jamais, la menace est réelle.

Plus que 50% des céréales produites sont destinées à l’élevage. L’être humain réalise enfin que son sort est lié à celui de la nature. Il est à la fois son porte-parole et le reflet de son côté obscur. Effectivement, cette entité intelligente tend, par sa quête effrénée de créativité, à modifier considérablement la planète qui l’abrite. L’humain a entamé le long processus qui a fait que partout où il passe, la nature est remaniée. Pourtant, il commence à remettre en question ce comportement insouciant, il y a de cela un siècle ou deux. Ainsi, il se transforme d’agresseur en protecteur de la nature. Cela ne va pas sans soulever certains paradoxes, puisque la pollution et l’industrie sont l’envers et le revers de la même médaille. En effet, si les usines crachent des tonnes de polluants dans l’air, elles permettent tout autant de subvenir aux besoins d’un village ou d’une ville tout entière. Devant cette vérité dérangeante, l’humain a besoin d’une législation pour freiner son zèle industriel, sans pour autant déplumer les la créativité et l’innovation. Étant donné que tout système complexe est fragile, son maintien a besoin d’une législation claire non restrictive qui permettrait une adaptation au cas par cas. Seule une telle approche est capable de maintenir le juste équilibre entre l’éveil de l’inventivité et la continuité de l’organisation de la vie. Le protocole Kyoto, signé en 1997 pour réduire l’émission des gaz à effet de serre, l’Accord de Paris sur le climat, qui est entré en vigueur depuis 2016 et qui a été le texte le plus largement et le plus rapidement signé de l’histoire de l’humanité, la charte sur le climat de Chicago que Montréal a signée en décembre 2017… sont autant d’exemples qui prouvent la bonne volonté

de plusieurs nations à réduire la pollution et à chercher un équilibre viable entre déchets et stabilité des écosystèmes. Nous assistons de plus en plus au développement de villes vertes, dont une partie de l’énergie provient du soleil, comme Fribourg (Allemagne), du vent, comme les éoliennes du Danemark, ou de la force des vagues capturée pour être convertie en électricité. Certaines industries ont développé des moyens ingénieux pour gérer leurs déchets ou se procurer leur énergie, comme au Danemark où une centrale de charbon rejette le carbone dans le sol plutôt que dans l’air, ou encore en Islande, où une centrale électrique est alimentée par la chaleur de la terre (la géothermie). Il arrive cependant qu’un groupe ou une nation ne partage pas ce souci de l’avenir de notre belle bleue. Il est naïf de penser qu’un.e ou même plusieurs dirigeant.e.s sont capables de combattre les changements climatiques. Ou au contraire, leur désertion d’accords internationaux mettrait la planète en danger, ou en tout cas plus qu’elle ne l’est déjà. Voyez-vous, il s’agit d’un de ces combats où l’individuel construit l’universel, et non le contraire. Chacun.e peut faire sa part quotidiennement. Après tout, si on y réfléchit bien, ça nous a pris nous tou.te.s, génération après génération, pour arriver à ce point. Chaque acte, aussi minime soit-il, peut faire la différence. Loin de moi l’idée d’apporter la morale de la nouvelle année, ou de vous sermonner avec de nouvelles résolutions, mais il est vraiment primordial d’abandonner l’idée que ce sont nos leaders politiques qui doivent changer les choses, ou encore donner l’exemple. Notre vie regorge d’exemples de madame et monsieur tout le monde qui ont décidé de faire leur part au quotidien. Recyclage, réduction de déchets, compostage, sacs et contenants réutilisables… autant de comportements qui prouvent l’installation d’une culture de consommation responsable dans différentes institutions.

Terre, la planète où animal et végétal se rencontrent pour révéler l’extraordinaire du monde. L’Université du Québec à Trois-Rivières a un toit vert (pavillon de la Santé), le Cégep de Saint-Laurent dispose de barils de compostage, et de plus en plus de gens optent pour des produits provenant du commerce équitable (Agriculture et Agroalimentaire Canada). Les exemples existent et sont tirés de la vie de tous les jours: il faut juste ouvrir les yeux à la recherche d’inspiration. Il ne s’agit pas de privations, mais d’une miraculeuse aventure vers un monde équilibré, un monde où des créatures merveilleuses ne sont pas quotidiennement en menace d’extinction, une planète où végétal et animal se rencontrent pour révéler l’extraordinaire du monde.


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Volume 13, numéro 4 | Janvier 2018

ARTS ET SPECTACLES REPORTAGE: SALLES DE SPECTACLES EN MILIEU RURAL

Petite salle, grand potentiel PHOTO: GRACIEUSETÉ

MARCANDRÉ ARSENAULT Journaliste

Isabelle Thibeault et Richard Vienneau, propriétaires du Magasin Général Le Brun de Maskinongé.

Ces derniers temps, il s’est forgé un réseau de diffuseurs culturels au centre-ville de Trois-Rivières. Certains présentent des spectacles d’envergure, incluant des grosses pointures, comme le Cirque du soleil… Il y a également de petites salles. La plupart d’entre elles proposent un créneau de spectacle plus alternatif que les grands diffuseurs de spectacle trifluviens, comme l’Amphithéâtre Cogeco ou la salle J.-Anthonio- Thompson.

Le café bar Zénob, la salle Louis-PhilippePoisson et le Gambrinus font partie de ces petits lieux de diffusion de spectacles à Trois-Rivières. À l’extérieur de la «Capitale de la poésie» existent également de tels types de salle de spectacle. Votre journal étudiant a donc sillonné les routes de la Mauricie afin de vous faire part, dans un premier temps, de la réalité de certains petits diffuseurs de spectacles, ainsi que leur parcours. Dans un second temps, nous les avons interrogés sur les impacts possibles d’une compétition avec les grands diffuseurs de Trois-Rivières. Dans toute la région de la Mauricie, on peut compter quelques salles de spectacles que l’on retrouve dans ce que certain.e.s peuvent surnommer «les villages éloignés». Le Rond Coin de Saint-Élie-de-Caxton, la Maison de la culture Francis-Brisson du secteur Grand-mère à Shawinigan ou le Complexe Félix-Leclerc à La Tuque sont quelques exemples de ces lieux de diffusions en Mauricie. Parmi ceux-ci, le Zone Campus vous présente deux portraits de salles de spectacles. Richard Vienneau, du Magasin Général Le Brun, ainsi que Michel Leclerc, de la Maison des Leclerc, ont accepté de se prêter à l’exercice.

Le Magasin Général Le Brun À trois quarts d’heure de Trois-Rivières, situé sur la route du Chemin-du-Roy à la croisée de trois villages – soit Maskinongé, Saint-Justin et Saint-Barthélemy — sur la limite de deux régions, la Mauricie et Lanaudière — le Magasin Général Le Brun de Maskinongé a toujours été un lieu de rassemblement pour la population avoisinante et ce, depuis le début de son existence. Sur le site, on retrouve trois magasins généraux, dont chacun provient d’une époque différente, soit 1803, 1827 et 1915.

L’idée de base Si certains croient que le concept de petites salles de spectacle est une nouvelle tendance, il en existait déjà dans les années 90, et ce, dans la région même. D’ailleurs, la période de La Pierre Angulaire de Saint-Élie-de-Caxton a été l’inspiration initiale, d’où émerge l’idée d’entreprendre un projet d’une petite salle de spectacle pour Isabelle Thibeault. «Isabelle, c’était une fan finie de la Pierre Angulaire à Saint-Élie, raconte son collègue et conjoint Richard Vienneau. On voulait donner une ambiance particulière à notre salle; qu’elle soit décorée avec des [objets] qu’on trouve dans le magasin, que ça l’aille l’air de grenier de magasin général et non d’une salle avec des rideaux noirs». La salle de spectacle l’Grenier, situé donc en haut du magasin, peut accueillir jusqu’à 125 personnes assises.

L’évolution en 7 ans On retrouve des artistes de styles divers au Magasin Général Le Brun. Cependant, selon Richard Vienneau, il y a encore quelques difficultés avec des spectacles de styles musicaux bien spécifiques,

autres que les artistes populaires. «Au début, on pensait être une salle plus émergente, mais quand on faisait des shows émergents, on avait plus de difficultés. Maintenant, on y va surtout avec des suggestions. (…) On ajoute, nous, quelques petits coups de cœur, parce que nous, on a le goût de se faire venir telle ou telle personne, mais sinon, on prend des suggestions des gens. Généralement, ça fonctionne, mais par exemple, avec le jazz, on a un peu plus de misère.» Selon monsieur Vienneau, les activités culturelles de Trois-Rivières n’ont pas tellement d’impact pour sa salle de spectacle, mais il est nécessaire de travailler à préserver ce qui est fait. «Le défi d’aujourd’hui, c’est de maintenir ce qui est acquis. Des gens pensent que ce serait possible de faire d’autres salles de spectacles, vu que le Magasin général, ça fonctionne (…) Ce n’est pas vraiment une crainte, mais il faut juste être prudent. Les gens qui viennent au Magasin Général, ce qu’ils recherchent, c’est vraiment l’intimité d’un spectacle. Moi, quand j’ai le goût de voir un spectacle d’envergure, je vais aller dans une grande salle.»

La Maison des Leclerc Située aux limites de Trois-Rivières et de Champlain, La Maison des Leclerc a été construite en 1910. Alors que la maison était sous forme de gîte au début des années 2000, l’achalandage aux activités touristiques du gîte était plus difficile en hiver. En cherchant certaines solutions pouvant contrecarrer cette contrainte saisonnière, le propriétaire, Michel Leclerc, a eu l’idée de créer des spectacles en hiver. «On [Monsieur Leclerc, son frère Gaétan, Fabiola Toupin et Steve Normandin] avait commencé avec Fabiola et, ça l’avait marché au boutte. Il y a eu un engouement. (…) On a eu Fred Pellerin, on a eu les Tireux d’Roches. Je voulais de quoi qui se démarque.» La petite salle peut accueillir jusqu’à cinquante personnes assises.

Le Centre d’art Tirelou: Un défi continuel En 2005, sur le même terrain de la maison, le Centre d’art Tirelou a été fondé pour présenter des spectacles en soirée durant l’été. À la Maison des Leclerc, on peut compter près de dix spectacles par année, et ça ne fait pas partie des priorités de monsieur Leclerc de vouloir augmenter le nombre de représentations. En fait, il désire miser davantage sur la qualité que sur la quantité. Cependant, il n’en demeure pas moins que l’achalandage en grand nombre demeure important. Là, la compétition avec les spectacles à Trois-Rivières peut contrer l’achalandage de la Maison, estime monsieur Leclerc. «Mais ce n’est pas facile non plus parce qu’il faut trouver des artistes qui adonnent bien. Avant, on présentait les spectacles le dimanche après-midi, mais depuis qu’il y a des spectacles gratuits au Parc des Chenaux (dans le secteur du Cap-de-la-Madeleine à Trois-Rivières), aussi le dimanche après-midi, on fait maintenant nos spectacles le vendredi soir.»


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SUGGESTIONS ALBUMS JANVIER 2018

Émile Proulx-Cloutier, Joe Rocca et Mononc’ Serge

LE QUÉBEC UNE PAGE À LA FOIS

Le pouvoir de l’inconscient JUDITH ÉTHIER

Chroniqueuse

CAROLINE FILION Journaliste

Marée haute – Émile Proulx-Cloutier Sortie: 17 Novembre 2017 Pour son deuxième album, Émile Proulx-Cloutier offre encore une fois des textes très forts, poétiques, et quelques chansons s’apparentant même au slam. De magnifiques mélodies au piano et des histoires prenantes, comme «Maman», l’adaptation de la chanson «Mommy, Daddy» de Marc Gélinas et Gilles Richer, où l’on retrouve un mélange d’innu et d’algonquin chanté en compagnie de Natasha Kanapé Fontaine. Chansons à écouter : «Petite Valise», «Maman», «Force Océane».

French Kiss – Joe Rocca Sortie: 1er décembre 2017

Mononc’ Serge — «Révolution Conservatrice». à quelques reprises. Chansons à écouter: «Pain Killer» et «Around us».

Révolution conservatrice – Mononc’ Serge Sortie: 1er décembre 2017

Le membre du groupe rap queb Deab Obies lance son premier album solo, après avoir lancé deux simples au courant des deux dernières années et travaillé plus d’un an et demi sur l’album. On y retrouve des textes abordant les thèmes récurrents de sex, drugs & hip-hop et plusieurs collaborations, notamment avec le groupe Brown, composé également d’un des membres de Dead Obies. Bien qu’à mon sens, on n’a pas sur French Kiss de la grande poésie, c’est accrocheur et les beats sont variés, laissant place au RnB et même à l’électronique

Mononc’ Serge sort son 12e album en carrière et continue dans la vague engagée, un peu comme son dernier album, «Mononc’ Serge 2015». Moins dans les sons agressifs, et un peu plus dans le rock, avec un titre pareil, on peut s’attendre à des paroles crues, toujours dans un français québécois à la limite du vulgaire, mais beaucoup moins que ce qu’on lui a déjà connu. C’est assez intemporel, plus léger et accessible pour les gens qui ont moins accroché au dernier album. Chansons à écouter : «Mon droit à l’incohérence», «L’indifférence» et «Énergie Cardio».

Émile Proulx-Cloutier — «Marée haute».

Joe Rocca — «French Kiss».

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Tout d’abord, je tiens à vous souhaiter, à vous chers lecteurs et lectrices, une très belle année 2018. Je vous souhaite l’amour, le bonheur et la joie dans chaque petit moment de votre vie; je vous souhaite surtout la santé, car avec elle on peut arriver à faire beaucoup de choses. Finalement, je vous souhaite un agréable retour à l’école, et un bon début de session; que celle-ci ne vous soit pas trop pénible. Courage, l’été arrive bientôt, quatre mois c’est vite passé. Avant de me plonger plus avant dans ma chronique à propos d’un livre qui m’a été offert pour Noël, j’aimerais vous partager un peu de mon vécu. Le Temps des fêtes a toujours été pour moi une période de réjouissance et de grande joie. J’ai une famille nombreuse (j’ai grandi aux côtés de mes sœurs, de mon frère, de mes cousins et surtout de mes cousines qui sont rapidement devenues mes meilleures amies), alors les partys sont une source de beaucoup de souvenirs heureux. C’est lors de ces rencontres que je puise les plus beaux moments de ma vie. Encore une fois cette année, Noël et le Jour de l’an ont été merveilleux. Je sais que pour beaucoup d’entre vous, ces fêtes ne représentent pas du tout la même chose que pour moi. Je suis sans doute chanceuse d’avoir une aussi grande famille aimante, toujours unie et dont les membres sont toujours présent.e.s pour les autres. Je suis chanceuse de recevoir autant d’amour. C’est pourquoi je tente de le redonner aux autres, afin de partager ce bonheur fraternel si délicieux pour le cœur. Une de mes sœurs m’a offert cette année deux romans, une suite, de l’auteur Christian Tétreault. Il s’agit de la série Sarah et moi, dont le premier tome est paru en août 2016, et le deuxième en janvier 2017. C’est drôle, parce que cet auteur est un cousin quelque peu éloigné dans la famille de mon père. Je l’ai rencontré à quelques reprises lorsqu’il venait s’acheter des fruits à la ferme agricole de mes parents, sans jamais savoir qu’il écrivait des livres. Jusqu’à ce que je les reçoive en cadeau. Simple anecdote. C’est l’histoire de deux jeunes sœurs de 16 ans, Emma et Sarah, toutes deux nées de mères différentes contraintes de les abandonner, et adoptées par une travailleuse sociale, Marie-Andrée, tombée sous leur charme dans la pouponnière d’un hôpital de Montréal. L’une est d’origine écossaise, l’autre est Amérindienne et vient du nord de la Saskatchewan. Malgré leur apparente différence, elles seront aussi proches que deux véritables jumelles, connectées jusque dans leurs âmes.

Malheureusement, un grave accident survient alors que les deux jeunes filles font du vélo dans leur quartier. Sarah entre violemment en collision avec un camion, la plongeant dans le coma. Nous sommes le 23 juin. Elle y restera jusqu’à la fin de l’été. Le livre se termine sans qu’on ne sache si elle en sortira ou non, incitant évidemment le lecteur à lire le deuxième roman. Par contre, ce que l’on sait, c’est que le cerveau de Sarah restera très actif tout au long de cette période, étonnant même les médecins et les meilleur.e.s neurologues de la planète. Personne ne sait ce que signifie cette activité mystérieuse dans le cerveau de la jeune fille. Mais Emma, de son côté, sait parfaitement pourquoi. Sa sœur bien-aimée est toujours bien vivante.

L’inconscient comme un monde parallèle Ce que l’auteur propose d’intéressant dans ce roman, c’est l’image qu’il donne de l’inconscient, cette partie du cerveau que l’on n’arrive toujours pas à cerner avec précision. Pour la plupart d’entre nous, c’est une part sombre et mystérieuse qui ne veut pas dire grand-chose, ou à laquelle on ne croit même pas. Mais pour Emma et Sarah, c’est tout un monde de possibilités et de rêves. Prisonnière de son coma, Sarah s’est retrouvée dans le monde de l’inconscient malgré elle. Elle fera vite la découverte que ce monde lui donne accès aux rêves et aux consciences de tous les êtres humains qui vivent encore, sur terre ou dans la tête de quelqu’un. Elle fera alors irruption dans les rêves d’Emma, lui montrant sa nouvelle réalité et l’étendue du «pouvoir» qu’elle peut maintenant utiliser, c’est-à-dire celui de sauver ou d’influencer la vie de certaines personnes. Chaque nuit, les deux jeunes filles feront de nombreux voyages, dans des mondes réels ou non, visitant même leur mère dans ses rêves, revivant toutes les trois des moments de bonheur. C’est un nouveau monde qui s’offre à elles. Un monde de possibilités que l’auteur explore, narrant chaque épisode à travers la vision d’Emma. De nouveaux liens sont créés ou renforcés, de nouvelles amitiés font irruption dans leurs vies, une ouverture à l’inconnu s’installe. Ce livre se présente comme une explication possible à l’inexplicable. Et comme une preuve de la puissance de l’amour entre sœurs. C’est une des choses qui m’a particulièrement touchée dans le roman. Outre la narration quelque peu agaçante d’une jeune adolescente fonceuse et dégourdie, la fidélité et le respect des deux jeunes filles traversent tout le roman et montrent de belles valeurs que l’on devrait tou.te.s avoir. Le genre de valeurs que ma famille m’a enseignées et qui resteront toujours en moi. Bref, ce roman égaya ma curiosité sur cet univers de l’inconscient imaginé par un homme qui a sans doute voulu trouver une réponse à ses nombreuses questions à propos de ce qui demeure pour nous un grand mystère.


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L’EXPO BÉNÉFIQUE

Générations de concert au rayonnement artistique Le vernissage de «L’Expo bénéfique» a eu lieu le mardi 5 décembre dernier, à la Galerie R 3 du campus de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Il s’agit de la troisième édition de l’évènement. À l’origine d’un Projet d’intervention dans la communauté (PICOM), cette exposition réunissait à la fois des œuvres d’artistes étudiant.e.s du programme

d’Arts plastiques de l’UQTR, ainsi que des œuvres d’artistes professionnel.le.s. Marilou Bernier, Myriam Fauteux, Fédéric Lajeunesse-Lamontagne et Gabriel Mondor, encadré.e.s par l’enseignante Guylaine Champoux, composaient l’équipe de ce PICOM. L’objectif était de permettre aux étudiant.e.s de contribuer au rayonnement artistique du campus de l’UQTR. Le vernissage a également permis à la Galerie R 3 de se faire connaitre auprès de la communauté.

PHOTO: MARC-ANDRÉ ARSENAULT

À gauche, La Méduse, 2017, de Linda Vachon. En haut: Nos points de rapprochements, 2016, de Linda Vachon. En bas: Rencontres binaires, 2017 de Linda Vachon. À droite: À tires d’ailes, 2017, d’Aimé Zayed. L’impact rassembleur Précédé d’une conférence d’Aimé Zayed, professeur et directeur du département de philosophie et des arts, le vernissage avait attiré bien des gens de différentes tranches d’âges, tant des étudiant.e.s du campus que des gens de l’extérieur. L’événement a réuni plus de 150 personnes, et a permis aux artistes participant.e.s de vendre leurs œuvres. D’ailleurs, on en compte plus de dix qui ont été vendues à cette occasion. Une levée de fonds a également été organisée dans le cadre de cet évènement. Ces fonds étaient divisés en deux parts: une partie pour le programme d’arts de l’UQTR, et une autre pour la Galerie R 3. L’heureuse gagnante a été madame Marieline Castonguay. Elle a remporté une œuvre de l’artiste trifluvienne Marie-Josée Roy, qui offrait gracieusement une ses œuvres pour le concours. Cette dernière a d’ailleurs étudié au programme du baccalauréat en arts plastiques de l’UQTR, promotion 1993.

Cheminements des artistes impliqués Selon les témoignages recueillis par Zone Campus, «L’Expo bénéfique» était une étape importante dans leur cheminement universitaire. S’étant inscrit à l’UQTR en 2013, Fédéric Lajeunesse s’est d’abord intéressé aux différentes techniques de verres et à la sculpture. Il enseigne également en design intérieur au Cégep

de Trois-Rivières. Bien qu’il soit étudiant à temps partiel, Fédéric demeure bien impliqué au sein de la communauté artistique de l’UQTR, et ce n’était pas son premier contact avec la Galerie R 3: «En fait, à chaque année, il y a tout le temps une période en fin de session que la galerie est disponible pour les profs et étudiants dans le but d’exposer leurs travaux (…), mais professionnellement parlant, comme collaboration, c’était ma première expérience.»

L’objectif était de permettre aux étudiants de contribuer au rayonnement artistique du campus de l’UQTR. Étudiante au programme d’arts plastiques, Myriam Fauteux a toujours été artistiquement créative. Pourtant, elle choisit plutôt les sciences de la nature au Collège Laflèche en 2002. Peu de temps après, ayant fait un certain examen de conscience, elle s’inscrit en arts plastiques au Cégep de Trois-Rivières. «J’étais toujours la petite fille qui gagnait les concours de dessins de la Caisse Desjardins à l’école, mais ça ne m’a jamais été montré comme une option d’avenir, plus comme un loisir. Avec le temps, je me suis rendu compte que j’avais besoin de beaucoup plus de créativité dans ma vie. C’est maintenant pour moi une option de carrière. Je m’implique déjà pour différents projets.» (M.A.A.)

PHOTO: MARC-ANDRÉ ARSENAULT

De gauche à droite : Myriam Fauteux, étudiante du PICOM et artiste; Guylaine Champoux, chargé de cours, responsable des étudiants du PICOM et artiste; Gabriel Mondoe, étudiant du PICOM et artiste; Lorraine Beaulieu, coordonnatrice de la Galerie R 3; Fédéric Lajeunesse, étudiant du PICOM et artiste; et Marilou Bernier, étudiante du PICOM et artiste. Œuvre de Cédric Laforest en avant-plan.


arts et spectacles

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CAFÉ FRIDA

LE GARS QUI PARLE DE CINÉMA

Les Soirées Vinyles Sunrise! MARIANNE CHARTIERBOULANGER Journaliste

Chaque vendredi soir au Café Frida a lieu la Soirée Vinyles Sunrise! Mélomane dans l’âme, c’est un moment de la semaine où le directeur Gabriel Lefebvre se fait plaisir. Après tout, c’est vendredi! Si vous avez une belle collection de vinyles, les vendredis soir au Café Frida sont pour vous. Le café, qui essaie déjà de promouvoir et de partager les nouveautés musicales sur la scène indépendante et émergente, via des spectacles éphémères par exemple, tente de le faire cette fois-ci d’une autre façon. En collaboration avec les Disquaires Sunrise, Gabriel Lefebvre, directeur du Frida, s’engage à acheter un vinyle chaque semaine et de le faire découvrir à la clientèle du café. Le vendredi 15 décembre dernier, il nous a présenté un album du groupe The Courtneys, un groupe pop grunge de Vancouver. Le style musical fusionnait très bien avec l’ambiance du Frida. «J’aime quand les gens pensent comme un DJ, quand quelqu’un apporte de quoi de

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Au revoir là-haut / Souhaits pour 2018

dernières heures et qui fitte avec le moment», a-t-il mentionné. C’est dans cette approche que les soirées vinyles se déroulent. «C’est assez relaxe, on ne pousse pas vraiment l’événement, [le but], c’est de faire découvrir de la musique pis d’en discuter.» C’est un événement qui représente bien la musique indépendante et underground. En effet, il existe peu d’endroits à Trois-Rivières avec cette offre musicale. C’est donc un moment de partage et de découverte qu’a humblement créé le café.

« C’est assez relaxe, on ne pousse pas vraiment l’événement, [le but], c’est de faire découvrir de la musique pis d’en discuter.» — Gabriel Lefebvre Les soirées vinyles se poursuivent tous les vendredis cet hiver. La Café Frida dispose également d’une chaîne Spotify («cafefrida»), où des listes musicales de nouveautés sont créées toutes les deux semaines. Autrement, l’entreprise trifluvienne nous a mentionné en exclusivité le retour de la série de spectacles conçu par Philippe Alarie et Louis-Alexandre Beauregard, Feu de forêt dans le désert (Zone Campus, vol. 8, no. 7, p.11) qui a connu une certaine popularité auprès des mélomanes de Trois-Rivières il y a quelques années.

PHOTO: GRACIEUSETÉ

Chaque vendredi, Gabriel Lefebvre (à gauche) apporte un nouveau vinyle à faire écouter à la clientèle du Frida.

LOUISÉTIENNE VILLENEUVE Chroniqueur

Pour la prochaine année, nous sommes en droit d’exiger de nouveaux angles. Comme dans Au revoir là-haut. Au revoir là-haut «On parle d’affaires, pas de vertu.» Celui ou celle qui regardera la bande-annonce d’Au revoir là-haut, adaptation cinématographique du roman éponyme de Pierre Lemaître (Prix Goncourt 2013), pourra s’attendre à rencontrer un film surréaliste. La beauté de la chose, c’est que ce n’est pas tout à fait le cas. Pas tout à fait, parce que le film nous présente une histoire d’après-guerre mondiale dans les faits assez plausible, malgré ses accents excentriques. Surfant entre le clownesque, la critique sociale et le drame bien investi, Au revoir là-haut réussit ainsi à surprendre malgré un thème surabondamment exploité. Cette réussite tient ici à l’angle choisi: en suivant un soldat-artiste défiguré au combat, le film d’Albert Dupontel relate avec une légèreté inattendue un parcours sombre où l’art et la fantaisie sont employés pour transformer la souffrance en jeu, même si ce jeu reste au final éminemment triste. Au revoir là-haut constitue en ce sens un curieux mélange d’humour noir, très «dandyesque», traitant du commerce des morts (cimetières et monuments), de la médicamentation par la drogue, de la corruption municipale et des mariages stratégiques dans une esthétique gamine aux traits hautement grossis (quelques fois un peu trop, mais généralement bien dosé). À la caméra, la réalisation a en effet opté pour un traitement ludique, frôlant le burlesque, qui crée un contraste intéressant avec la période présentée. En sachant que les thèmes abordés sont réels, «historiques», ce type de traitement a de quoi étonner: on a presque l’impression d’écouter une mise en conte pour enfant de problèmes pour adultes. La beauté de l’œuvre tient toute là: je ne recommanderais pas Au revoir là-haut à un enfant, parce que ce que film aborde, ce qu’il présente, n’a précisément rien d’enfantin. Je dis donc bravo au travail de Lemaître et Dupontel: c’est une œuvre vraiment intéressante (et amusante) à regarder. Une seule grande faiblesse peut en fait être relevée: le manque de raffinement de la conclusion, où tous les enjeux se voient soit trop facilement résolus, soit de manière précipitée. Davantage de travail et de patience aurait ici été de mise. Cela n’enlève toutefois rien au fait que ce visionnement ouvre bien la saison cinématographique de 2018, en nous rappelant qu’il est toujours possible

d’aborder des sujets abondamment traités de manière tout à fait originale.

Souhaits Pour une année angulaire Je me suis passé la réflexion en écoutant le dernier Star Wars (je ne brûlerai aucun punch, soyez rassuré.e.s, vous pouvez continuer de lire) et cette réflexion m’est revenue avec Au revoir là-haut: la chose majeure qui différencie les films grand public et les films de répertoire, c’est le degré d’audace des angles. Je ne veux pas dire par là que les films aux angles connus sont dénués d’intérêt: les films grand public sont agréables à suivre précisément parce qu’ils nous servent des angles auxquels nous sommes habitué.e.s; ils sont parfaits pour stimuler les sens sans faire travailler l’esprit. De ce fait, le mieux auquel peut parvenir ce type de film, c’est peut-être tout au plus de nous offrir des micro-surprises au sein d’une approche qui est suffisamment commune pour que, par exemple, mon père puisse aller fumer une cigarette en plein milieu du film (au cinéma!) et revenir sans être le moindrement perdu.

Comme les voyages, les films de répertoire nous rendent moins blasé.e.s de vivre. C’est bien, parfois, de se sentir chez soi, mais c’est bien aussi de déplacer les meubles de temps en temps pour faire nouveau. En ce sens, et pour poursuivre la métaphore, les films aux angles audacieux sont comme des visites à l’étranger. Ils peuvent contribuer de façon significative à nos hygiènes de vie, puisqu’ils augmentent notre seuil de tolérance à la différence, nous rendent mentalement plus flexibles, viennent parfaire notre connaissance du monde et, surtout, nous font redécouvrir avec un plaisir renouvelé des expériences que l’on pensait complètement épuisées (comme lorsque l’on boit une bière à 17$ en Finlande et que l’on se sent forcé en raison du prix de porter une plus grande attention aux arômes). Comme les voyages, les films de répertoire nous rendent moins blasés de vivre. Comment identifier hors de tout doute un film à angle original? Voici une méthode simple: lorsqu’on vous demande de décrire une œuvre que vous venez de voir, et que vous vous sentez obligé.e.s d’ajouter, à la fin de votre description: «…mais il faut le voir pour comprendre», vous pouvez ici être assuré.e.s que vous avez cohabité avec quelque chose dont vos mots et vos idées ne suffisent pas encore pour pouvoir l’expliquer sans vous sentir fautif.ve.s. Je vous souhaite donc, pour 2018, de vous sentir régulièrement fautif.ve.s et limité.e.s lorsque viendra pour vous le moment de décrire les films qui auront croisé votre chemin.


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Volume 13, numéro 4 | Janvier 2018

SPORTS ENTREVUE AVEC DES MEMBRES DES PATRIOTES

Ce que les Patriotes pensent des Patriotes ÉTIENNE LEBELMICHAUD Journaliste

Le Zone Campus s’est entretenu avec quatre étudiant.e.s athlètes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), afin de savoir l’influence de faire partie des Patriotes sur leur vie. On trouve ici le meilleur de leurs réponses. Zone Campus: Est-ce que l’opportunité d’évoluer pour les Patriotes a eu une influence sur ton choix d’université? Stéphanie Bouchard, soccer féminin: L’opportunité d’évoluer pour les Patriotes a eu une grande influence sur mon choix d’université. Je savais que c’était une université qui remettait beaucoup de bourses à ses athlètes. Je sentais aussi que chaque joueur avait un rôle et une place à prendre au sein de l’équipe. Pierre-Maxime Poudrier, hockey: Les Patriotes ont été la principale raison de ma venue à Trois-Rivières. J’ai choisi de faire partie des Patriotes, étant donné leur sérieux dans la préparation physique et dans le développement d’athlètes voulant performer au niveau professionnel, suite à mes études universitaires.

Z.C: Quels sont les points forts des Patriotes par rapport aux autres universités? Félix Bouchard, soccer masculin: Notre point fort est l’esprit d’équipe et le sentiment d’appartenance à notre équipe. Nous n’avons peut-être pas le même talent que certaines universités, mais l’esprit d’équipe vient contredire

cette donnée, car nous sommes capables de se battre sur le terrain, et ce, tous ensemble. P-M.P.: Le point fort des Patriotes est qu’ils prennent le temps de nous écouter par le biais du comité des athlètes. Ils travaillent avec nous pour l’amélioration des conditions pour qu’un étudiant-athlète réussisse tant dans son sport que sur les bancs d’école.

Z.C: Qu’est-ce que les Patriotes devraient améliorer selon toi? S.B.: Le terrain synthétique sur lequel on pratique à la saison d’automne n’est pas adéquat. Je sais cependant que la question de construire de nouvelles infrastructures a déjà été soulevée. Toutefois, je ne crois pas du tout que ce point négatif décourage qui que ce soit de venir à l’UQTR et de faire partie d’un programme sportif. F.B.: Il serait important de trouver une façon de recruter un peu plus de joueurs qu’en ce moment. Nous avons des camps de sélections avec 30 joueurs et nous en gardons 25. Il faudrait avoir 60 à 80 joueurs aux sélections afin d’avoir une équipe plus compétitive.

«Être un Patriote, c’est montrer l’exemple autant sur le terrain qu’en dehors.» — Félix Bouchard Pierre Genest, badminton: Le badminton est oublié! Nos plages horaires pour les pratiques ne sont pas réservées, nous ne sommes pas avertis lorsque les terrains de pratique sont indisponibles et les fonds d’équipe ne reçoivent aucune aide de l’école. L’Université ne mise que sur le hockey et délaisse les autres sports, au point que les meilleures recrues choisissent d’autres universités bénéficiant de moins bonnes installations.

Z.C: Quels sont les plus grands défis d’être un.e étudiant.e-athlète au niveau universitaire?

PHOTOS: PATRIOTES UQTR

Stéphanie Bouchard, étudiante en génie mécanique.

S.B.: Le plus grand défi est de réussir à trouver un équilibre entre les études, le sport et la vie sociale, tout en gardant des habitudes saines. Cependant, puisque chaque athlète est dans la même situation, cela nous permet de s’encourager les uns les autres. C’est aussi important de mettre ses priorités aux bonnes places et de faire des sacrifices quand c’est nécessaire. P-M.P.: Le plus grand défi universitaire est de réussir à conjuguer les cours et les devoirs, les entrainements, les matchs et les déplacements à l’extérieur. Lorsque nous partons pour de longs voyages de huit heures de route du jeudi au samedi, il faut étudier et compléter des travaux scolaires dans l’autobus ou à l’hôtel.

Z.C: Est-ce que faire partie des Patriotes a un impact considérable sur ta vie personnelle, familiale et sociale? S.B.: Oui, tout est interrelié. Les résultats sportifs affectent les autres sphères de nos vies, mais je crois que c’est important d’être en mesure de prendre du recul. Il faut se rappeler que l’on fait ce sport-là parce qu’on aime ça. F.B.: Oui, les Patriotes ont un grand impact dans ma vie. Je suis toujours avec des gars dans mon équipe en dehors du terrain, j’habite avec quatre d’entre eux, j’étudie avec trois d’entre eux. Bref, je suis toujours avec eux. Je crois que lorsque tu entres dans la famille des Patriotes, il est difficile d’en sortir, car tu es constamment avec des gens de l’organisation. P.G.: L’impact d’être un athlète est l’isolement social, puisque l’on passe énormément d’heures au gym. Chaque athlète est au courant de ce problème, et je suis sûr que tous les athlètes sont prêts à faire ce sacrifice.

PHOTOS: PATRIOTES UQTR

Félix Bouchard, étudiant en enseignement de l’éducation physique et à la santé.

Z.C. :Qu’est-ce que ça représente pour toi d’être un.e Patriote? F.B.: Être un Patriote, c’est avant tout d’être fier d’en être un. C’est montrer l’exemple tant sur le terrain qu’en dehors, et savoir s’impliquer dans la communauté et faire la différence dans ta communauté. P.G.: Je suis fier, mais je suis surtout fier de représenter mon sport et mon équipe. [Mon désir de représenter] l’université viendra si ceux-ci daignent porter un minimum d’attention à notre sport. Le signe des Patriotes ne reste qu’une broderie pour l’instant, et ce, jusqu’à quelqu’un me prouve le contraire. P-M.P.: Être un Patriote représente l’exemple parfait d’un étudiant-athlète se donnant corps et âme pour l’obtention d’un diplôme universitaire, tout en excellant dans son sport. Un Patriote est donc très dévoué et persévérant, tout en représentant la région au niveau provincial et national.

PHOTOS: PATRIOTES UQTR

Pierre Genest, étudiant en administration des affaires.

Z.C. As-tu d’autres commentaires à ajouter? F.B.: Je pourrais finir en disant que mon parcours en tant que Patriote va me suivre toute ma vie, car des souvenirs y sont enregistrés et je savoure chaque moment avec l’organisation. P.G.: Comme mentionné tout le long du texte, j’entretiens [une certaine rancœur] envers les dirigeants des Patriotes. Non pas parce qu’ils ne font pas bien leur travail, mais parce que ceux-ci font du favoritisme. Ce favoritisme pourrait plonger les sports autres que le hockey dans une pénurie de bonnes recrues, ce qui provoquerait ultimement l’arrêt de ces sports. P-M.P.: Un énorme merci à l’UQTR qui a à cœur le succès de ses athlètes et qui met tous les efforts possibles pour que nous réussissions. À suivre prochainement sur le zonecampus. ca: l’entrevue intégrale.

PHOTOS: PATRIOTES UQTR

Pierre-Maxime Poudrier, étudiant en sciences comptables.


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SPORTS

PROFIL DE PATRIOTE: MYLÈNE CARON

PROFIL DE PATRIOTE: SÉBASTIEN AUGER

Une volleyeuse hors pair Dans le cadre de ce portrait d’un.e Patriote de la semaine, le Zone Campus a rencontré la volleyeuse Mylène Caron. Étudiante de dernière année au baccalauréat en psychoéducation, elle s’aligne pour une troisième saison avec l’équipe de volleyball des Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Lors du troisième tournoi universitaire de volleyball, présenté les 24 et 25 novembre derniers à l’École de technologie supérieure de Montréal (ETS), Mylène a su se démarquer avec une solide performance. L’équipe trifluvienne a remporté ses trois parties, poursuivant ainsi une belle saison de cinq victoires et seulement une défaite. Sa besogne acharnée au filet et ses nombreux blocs ont assuré une défensive sans faille. Sans oublier les 22 attaques marquantes, qui ont permis aux Patriotes de quitter Montréal avec trois victoires, lors de ce week-end.

Ses débuts au volleyball L’athlète originaire de Sainte-Julie doit sa passion à sa sœur ainée, qu’elle a vu jouer au volleyball quelques années avant elle. Attirée par l’esprit d’équipe qui règne dans une équipe de volleyball, elle mentionne à ce sujet: «Dans une partie de volley, l’ensemble des joueuses présentes sur le terrain doivent contribuer à l’effort, si nous voulons marquer des points et gagner le match.» La numéro 10 des Patriotes a débuté le volleyball à l’école secondaire Polybel de Beloeil, où elle a évolué durant cinq années. Par la suite, au niveau collégial, elle a porté les couleurs des Lauréats du Cégep de Saint-Hyacinthe en division deux. Jusqu’à son arrivée au cégep, Mylène pratiquait également le soccer. Toutefois, à la suite d’une sérieuse blessure au genou, elle a dû abandonner ce sport: «Suite à la déchirure de mon ligament croisé antérieur, j’ai toujours eu une crainte d’aggraver ma blessure. J’ai donc décidé de mettre le soccer de côté pour seulement me concentrer sur le volleyball». Après un an d’inactivité à cause de sa blessure, elle a recommencé à pratiquer le volleyball pour l’équipe des Patriotes de l’UQTR.

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Le «Cerbère» des Patriotes PHOTO: PATRIOTES UQTR

Mylène Caron, volleyeuse de troisième année pour les Patriotes de l’UQTR. Parcours sportif universitaire Mylène a choisi de poursuivre son parcours scolaire et sportif à Trois-Rivières au détriment d’universités situées à Montréal, car elle souhaitait évoluer en division deux. En tant qu’athlète de troisième année avec l’équipe, Mylène désire jouer un rôle de leader au sein de la formation et ainsi permettre aux Patriotes de terminer premières au classement général. Son équipe et elle visent une participation au Championnat provincial, qui sera disputé en mars prochain. Sur le plan personnel, Mylène désire jouer à la hauteur de son talent pour les prochains matchs à venir. Occupant une position clé lors des attaques, elle souhaite permettre à son équipe de marquer des points importants, et ainsi remporter les grands honneurs.

Projets futurs Malgré le fait que le volleyball occupe une place prépondérante dans son quotidien, Mylène se concentre également sur ses études, qu’elle termine en avril 2018. Elle désire par la suite poursuivre son parcours scolaire aux études supérieures tout en continuant de jouer au volleyball. Ultimement, après ses études, Mylène se voit travailler dans le monde scolaire. Toutefois, elle est également attirée par les milieux dédiés à la santé mentale, aux déficiences intellectuelles et aux troubles du développement. Le Zone Campus souhaite le meilleur des succès à Mylène, tant au niveau sportif que scolaire! (A.B.)

Originaire de Saint-Augustin-de-Desmaures dans la région de la Capitale-Nationale, Sébastien s’aligne avec les Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) depuis maintenant trois ans. Il est étudiant de deuxième année au baccalauréat en enseignement de l’éducation physique et à la santé.

l’équipe championne des séries éliminatoires de la LHJMQ. De plus, il a maintenu une bonne moyenne de buts accordés par match de 3,05. Maintenant cerbère étoile des Patriotes, le jeune homme de 23 ans a déjà marqué la riche histoire des Patriotes hockey. Parmi ses faits d’armes, il détient le record du gardien recrue avec le plus de victoires chez les gardiens ayant protégé la cage de l’équipe trifluvienne.

Expérience avec l’équipe étoile universitaire canadienne

Parcours scolaire

En décembre dernier, le cerbère des Patriotes a été nommé sur l’équipe étoile du hockey masculin universitaire du Canada. Il a mérité sa place grâce à un excellent début de saison devant la cage de l’équipe trifluvienne. En effet, il a maintenu un pourcentage d’arrêt de 0,917 ainsi qu’une moyenne de but accordé par match de 2,28. Les 13 et 14 décembre derniers, les membres de l’équipe universitaire ont affronté l’équipe nationale junior du Canada au Meridian Centre, le domicile des IceDogs du Niagara de la Ligue de hockey de l’Ontario (OHL). Pour la première fois de son histoire, l’Équipe des étoiles universitaires a balayé la série annuelle les opposant aux espoirs juniors mondiaux canadiens. Sébastien mentionne: «C’était un honneur pour moi d’être sélectionné sur l’équipe, car nous étions seulement deux gardiens choisis à travers le pays. L’expérience a été enrichissante, parce que j’ai partagé la patinoire avec les meilleurs joueurs universitaires du Canada et même une fois avec les membres de l’Équipe Canada junior.»

Malgré un horaire surchargé par les pratiques et les parties de hockey, depuis son enfance, Sébastien a toujours pris son éducation au sérieux. Après son passage au Séminaire Saint-François, il poursuit à distance ses études au niveau collégial, durant ses quatre années junior à Saint-John. Il est maintenant étudiant de deuxième année en enseignement de l’éducation physique et à la santé à l’UQTR.

Objectifs Après l’obtention de son baccalauréat, le jeune cerbère des Patriotes désire poursuive sa carrière sportive en Europe au sein d’une équipe professionnelle. Pour l’instant, il se concentre sur la saison en cours. Selon lui, les Patriotes ont les outils nécessaires pour causer une surprise, un bon mélange d’expérience et de jeunesse qui pourrait les mener loin en séries éliminatoires. NB: Cet article est une mise à jour d’un portrait précedemment paru (vol. 11, num. 12, p. 21). (A.B.) PHOTO: PATRIOTES UQTR

Parcours au hockey À la suite de son passage dans les équipes de hockey mineures de la région de la Capitale-Nationale, Sébastien est sélectionné en cinquième ronde au 74e rang par les Sea Dogs de Saint-John, dans la Ligue junior majeure du Québec (LHJMQ). Le cerbère québécois a évolué quatre saisons avec l’équipe des Maritimes, où il a connu beaucoup de succès. En effet, lors de sa saison recrue, son équipe et lui ont remporté la Coupe du Président, remise à

Sébastien Auger (ici lors du match du 24 novembre dernier) devant la cage des Patriotes de l’UQTR.


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Volume 13, numéro 4 | Janvier 2018

SPORTS

VOX-POP ÉTUDIANT

Le sport au bénéfice des études La question de l’activité physique est toujours au premier plan lorsqu’on parle de saines habitudes de vie. On a justement interrogé de nombreux étudiants de toutes les sphères de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), pour savoir s’ils pratiquent une activité sportive régulièrement, et l’impact que cela peut avoir sur leur vie. Voici ce qu’ils avaient à dire: Anne-Marie Gagné, baccalauréat en enseignement au secondaire, profil univers social et développement personnel «La session dernière, j’ai participé à la ligue de soccer intra-muros de l’UQTR, qui avait lieu chaque lundi durant la session. Je vais également courir deux à trois fois par semaine selon l’envergure de mes travaux pendant la semaine. Pour moi, il est essentiel de bouger pour rester en santé physiquement, mais aussi psychologiquement. Entre les cours, les travaux, les activités culturelles, le travail et les autres tâches quotidiennes, il est important de décrocher et de prendre du temps pour soi. Personnellement, le sport m’apporte beaucoup de bien, puisqu’il me permet de penser à moi pendant un certain temps et d’oublier toute cette pression qui m’entoure.»

La population de l’UQTR est unanime, l’activité physique a un impact positif sur les études.

me procure uniquement de la culpabilité de ne pas le faire et de me justifier avec des arguments faibles ’’comme je n’ai pas l’équipement’’, ’’ça ne me tente pas de devoir me sécher les cheveux [en sortant de la piscine]’’, etc.»

«Même si c’est parfois difficile de trouver le temps de faire du sport avec mon horaire chargé, c’est toujours du temps bien investi.» — Lysandre Lauzon Mathieu Cloutier, maitrise en études québécoises «Je joue au soccer, soit dans la ligue intramurale de l’UQTR ou dans une ligue civile durant l’été. Dans les deux cas, c’est une fois par semaine de façon amicale. Dans l’ensemble, ça a des bienfaits. Sur ma vie en général, ça me permet de rester en santé, d’être en forme et avoir de l’énergie pour d’autres activités. Donc, sur mes études, ça me permet de me concentrer sur les travaux que je dois faire.»

«Personnellement, le sport m’apporte beaucoup de bien, puisqu’il me permet de penser à moi pendant un certain temps et d’oublier toute cette pression qui m’entoure.» — Anne-Marie Gagné

Laurianne Paulin-Ross, baccalauréat en psychoéducation

Lysandre Lauzon, maitrise en orthophonie

«Je fais du volley-ball récréatif une à deux fois par semaine et je m›entraine en salle environ trois fois par semaine. Les bienfaits sont nombreux: bien-être physique et psychologique, diminution de l’anxiété, meilleure qualité du sommeil, meilleure gestion du temps et meilleure organisation.»

«J’essaie toujours de faire le plus de sport possible selon mon horaire. Présentement, ça correspond à un cours de ballet de deux heures toutes les semaines ainsi qu’à m’entraîner une à deux fois par semaine. Même si c’est parfois difficile de trouver le temps de faire du sport avec mon horaire chargé, c’est toujours du temps bien investi. J’ai récemment subi une blessure qui m’a forcé de cesser temporairement le sport, et je trouve plus difficile de gérer mon stress quotidiennement.

Sandrine Mecteau, baccalauréat en loisirs, culture et tourisme «Je ne pratique pas d’activité physique. Ça

PHOTO: PATRIOTES UQTR

Plusieurs étudiants actifs utilisent les installations du CAPS pour pratiquer leurs activités. Je me sens tellement mieux quand je bouge que je suis impatiente de pouvoir reprendre ma pratique sportive habituelle!»

Cynthia Gerbeau, baccalauréat en chimie criminalistique, première année: «Je fais de l’haltérophilie sur une base régulière puisque je fais partie d’un club. Il nous offre la possibilité de nous entraîner trois à quatre fois par. Pour ce qui est des compétitions, il faut faire

les standards provinciaux pour pouvoir y participer. Dans mon cas, je peux participer à deux compétitions au vu de mon âge et mes performances. Ça a un impact très positif sur mes études et ma vie en général. Au niveau scolaire, les entraînements sont un moment pour me libérer l’esprit et évacuer mon stress. Globalement, l’haltérophilie m’a donné davantage confiance en moi et m’a encouragée à prendre des bonnes habitudes de vie.» (É.L.M.)


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SPORTS EN ÉCHAPPÉE

CLINIQUE DE KINÉSIOLOGIE DE L’UQTR

Seattle ou Québec?

Des services pour tous les besoins Il existe plusieurs cliniques à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) qui offrent différents soins de santé à la clientèle étudiante tout comme au grand public. Parmi celles-ci, la clinique de kinésiologie mérite qu’on lui porte un regard plus attentif. Cette dernière a été fondée à la session d’automne 2008; seul.e.s les proches des stagiaires et les membres du personnel de l’UQTR y ont alors accès. L’offre s’étend à l’ensemble de la population trifluvienne deux ans plus tard, en 2010. En 2015, la clinique s’allie au Centre de l’Activité Physique et Sportive (CAPS), et l’offre s’étend aux étudiant.e.s universitaires (source: site de la Clinique universitaire de kinésiologie). La clinique permet aux étudiant.e.s de premier et de deuxième cycle en kinésiologie de perfectionner leurs compétences, tout en offrant des services variés à prix très abordable, pour une clientèle tout aussi variée. Outre l’accessibilité à différents milieux, les raisons pour fréquenter la clinique de kinésiologie peuvent être tout aussi variées. On peut citer notamment la prévention et l’amélioration des habitudes de vie, notamment si l’on veut s’initier à l’exercice, mais que l’on hésite pour différentes raisons. Que ce soit parce qu’on ne sait pas par où commencer ou qu’on n’est pas

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motivé.e, parce qu’on est âgé.e ou enceinte, plusieurs ressources sont disponibles là-bas. Bien sûr, des services de traitement sont aussi offerts. Tous les types de blessures sportives peuvent y être traités, mais il est également possible d’aller consulter les stagiaires en kinésiologie pour les personnes diabétiques, atteintes de problèmes cardiaques ou de fibromyalgie, et même pour celles touchées par certains troubles psychologiques.

La clinique permet aux étudiant.e.s de premier et de deuxième cycle en kinésiologie de perfectionner leurs compétences, tout en offrant des services variés à prix abordable. Finalement, certain.e.s décident de les consulter pour améliorer leurs performances sportives. La clinique propose d’aider à augmenter ses performances à la course, sa flexibilité, sa force, son agilité, et plus encore. La clinique est ouverte de 13h à 20h les lundis et jeudis, ainsi que de 13h à 16h les mardis et les mercredis. Pour prendre rendez-vous, il est possible de contacter la clinique par téléphone au 819 376-5114, ou par courriel au clinique. kinesiologie@uqtr.ca. (É.L.M.) PHOTO: ANNIE BRIEN

VINCENT BOISVERT Chroniqueur

Une 32e équipe de la Ligue nationale de hockey (LNH) fera très probablement son entrée dans le circuit d’ici les prochaines années. Si l’on se fait à l’acceptation du projet de rénovation du vétuste KeyArena, c’est la ville de Seattle, dans l’état de Washington, qui sera l’heureuse élue. Un autre coup dur contre Québec et son Centre Vidéotron… La Ligue invite Seattle à poser sa candidature en vue d’une éventuelle expansion en 2020-2021. Mais contrairement à Québec, on peut d’ores et déjà assurer la présence d’une équipe de hockey à Seattle d’ici 2025.

Il apparaît maintenant évident que Gary Bettman, le commissaire, ne veut absolument rien savoir d’une équipe à Québec à moyen terme. Il apparaît maintenant évident que Gary Bettman, le commissaire, ne veut absolument rien savoir d’une équipe à Québec à moyen terme. Des rumeurs circulent même que Houston, au Texas, est en tête de la liste après Seattle (HockeyFeed). Le propriétaire des Golden Knights de Las Vegas, la dernière équipe d’expansion à avoir fait son entrée, a dû débourser pas moins de 500 millions de dollars américains (CBS Sports), afin de pouvoir acquérir les droits de sa franchise. Bettman a statué que les frais pour Seattle seraient de 650M$ US (RDS.ca). On peut donc en conclure que si Québec en venait à avoir une équipe, le futur propriétaire devrait débourser par moins de 800M$ US, près d’un milliard de dollars canadiens (Toronto Star). Reste à savoir si Québécor, ou tout autre groupe, a les moyens de débourser un tel montant. Quant à Houston, le succès d’une franchise dans cette ville passe très probablement par un déménagement. Je pense ici aux Coyotes, qui ont toujours des difficultés avec les autorités municipales de Phoenix, Scottsdale et de Glendale. Par contre, il faudra oublier l’idée; les conférences (divisions géographiques principales entre Est et Ouest) sont déjà assez débalancées ainsi.

Tkachuk n’a pas la meilleure réputation à travers la LNH. Matthew Tkachuk: un Branden Gallagher plus talentueux? Le choix de premier tour des Flames de Calgary en 2016, le fils de Keith Tkachuk,

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Matthew, fait tourner bien des têtes, et pas toujours pour les bonnes raisons. Il s’en est récemment pris à Matt Martin, un joueur tough des Maple Leafs de Toronto, et il s’est aussi battu avec Luke Witkowski, des Red Wings de Detroit. En effet, lors d’une escarmouche durant une pause publicitaire, l’incident avec Witkowski a pris beaucoup plus d’ampleur, du fait que le goon des Wings était au banc, en route vers le vestiaire, lorsque Tkachuk l’a dardé au poignet. Witkowski est retourné sur la glace, et une suspension de 10 matchs s’en est suivie. Tkachuk n’a pas la meilleure réputation à travers la LNH. Il s’est souvent fait sortir à cause de coups à la tête douteux, et de crocs-en-jambe dangereux. À sa première partie dans la LNH, il a fait trébucher l’ancien Canadien Brandon Davidson. Celui-ci a subi une commotion cérébrale. Il existe aussi une rivalité entre lui et Drew Doughty, de laquelle ils en sont presque venus aux mains. Par contre, le fils de Keith joue un même style de hockey que Branden Gallagher, des Canadiens. En effet, il est un joueur intense, polyvalent, dynamique et physique, qui n’a pas peur de foncer au filet afin de marquer d’importants buts. Ça fait du bien de voir des joueurs colorés et avec une personnalité flamboyante. Un peu à la P.K Subban, qui manque royalement aux Canadiens, autant sur la glace que hors celle-ci. * C’est avec regret que je dois vous annoncer qu’il s’agit ici de ma dernière chronique avec le Zone Campus. En effet, j’ai désormais terminé mon baccalauréat, et je dois maintenant entreprendre d’autres projets ainsi que d’autres défis. Ce fut un réel plaisir pour moi de travailler comme journaliste sportif en premier lieu, ainsi que comme chroniqueur par la suite.

J’aimerais remercier les artisans du Zone Campus pour leur beau travail, ainsi que de m’avoir permis de m’exprimer de façon mensuelle à travers les pages du journal ainsi que sur le blogue. Le journal prend de plus en plus de place dans l’espace médiatique étudiant de Trois-Rivières, et il s’agit ici d’une excellente chose. Le Zone Campus regorge de journalistes et de chroniqueur.se.s tous aussi différent.e.s que talentueux.ses. J’aimerais donc remercier les artisan.e.s du Zone Campus pour leur beau travail, ainsi que de m’avoir permis de m’exprimer de façon mensuelle à travers les pages du journal ainsi que sur le blogue. En terminant, j’aimerais remercier les lecteurs et lectrices. Sans vous il n’y aurait pas de journal, et les employé.e.s ne redoubleraient pas d’ardeur afin de vous présenter du contenu de qualité. Merci de votre lectorat et de votre patience. Sincèrement vôtre, Vincent Boisvert



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