Zone campus 13 janvier 2015 (impression)

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13 au 26 janvier 2015 Volume 10, numéro 9 28 pages Bimensuel gratuit

BOTAN?

ACTUALITÉS

UQTR: AVENIR BUDGÉTAIRE INCONNU La mauvaise nouvelle était arrivée en juin dernier. L’Université du Québec à Trois-Rivières allait connaître une baisse totale de ses subventions gouvernementales de 7,4M$. Malgré un budget... ARTICLE COMPLET EN PAGE 3

ARTS ET SPECTACLES

FILM SAULE: LUTTER POUR S’ENRACINER Une supplémentaire de l’avantpremière du long métrage indépendant Saule sera présentée à Montréal le 29 janvier prochain. L’ancien étudiant de l’UQTR, Alexandre Gauthier... ARTICLE COMPLET EN PAGE 13

SPORTS

HOCKEY: L’ANNÉE DÉBUTE DU BON PIED La troupe de Marc-Étienne Hubert a semblé prendre d’excellentes résolutions en cette nouvelle année. Les Patriotes ont vaincu leurs rivaux de toujours, les Redmen de McGill, par la... ARTICLE COMPLET EN PAGE 23

SUITE DE L’ILLUSTRATION EN PAGE 22

Les récents attentats à Paris ont touché l’équipe du Zone Campus, suscitant réflexions et discussions. Nous nous sommes posé la question, à savoir si nous allions faire quelque chose. En tant que média, bien qu’éloigné

géographiquement de l’atrocité, nous avons senti que nous ne pouvions pas passer l’événement sous silence et que nous avions envie de témoigner de notre sympathie envers les disparus.

À cette violence, il n’y a pas grand chose à faire que de répondre par la paix et la douceur des mots. En affichant par exemple, rien qu’une fois, un logo en berne et une image de notre illustrateur en signe de sympathie.


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13 au 26 janvier 2015

ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

Bimensuel distribué à 3 000 exemplaires sur le campus de l’UQTR et dans la région de Trois-Rivières. Pavillon Nérée-Beauchemin 3351, boulevard des Forges, Trois-Rivières (Québec), G9A 5H7 Téléphone: (819) 376-5184 poste 3 Publicité: (819) 376-5184 poste 1 Télécopieur: (819) 376-5239 Jean-Philippe Charbonneau | Directeur général dgcfou@uqtr.ca Myriam Lortie | Rédactrice en chef redaction.zc@uqtr.ca Alice Baudry | Actualités actualites1@zonecampus.ca Chloé Cano | Actualités actualites2@zonecampus.ca Lysanne Marseille | Actualités lysanne.marseille@uqtr.ca Caroline Filion | Arts et spectacles arts1@zonecampus.ca Nadia Tranchemontagne | Arts et spectacles arts2@zonecampus.ca Marie-Christine Perras | Arts et spectacles marie-christine.perras@uqtr.ca Louis-Philippe Carbonneau | Sports sports1@zonecampus.ca Étienne Dubois | Sports sports2@zonecampus.ca Élise Lefrançois | Journaliste elise.lefrancois@uqtr.ca Sébastien F. Guertin | Éditorialiste sebastien.fguertin@uqtr.ca Jocelyn Aubut et Sheila Gaudreau | Chroniqueurs sheila.gaudreau@uqtr.ca Félix-Antoine Désilets-Rousseau | Chroniqueur felix-antoine.desilets-rousseau@uqtr.ca Camille Durand-Plourde | Chroniqueuse camille.durand-plourde@uqtr.ca Kévin Gaudreault | Chroniqueur kevin.gaudreault@uqtr.ca Alexandre Laramée Zouéki | Illustrateur alexandre.laramee.zoueki@uqtr.ca Normand Leclerc | Chroniqueur normand_leclerc@hotmail.com Kristina Monfette-Fortin | Chroniqueur kristina.monfette-fortin@uqtr.ca Marie-Odile Richard | Chroniqueuse marie-odile.richard@uqtr.ca Michèle Robitaille | Chroniqueuse michele.robitaille@uqtr.ca Jean-François Veilleux | Chroniqueur jean-francois.veilleux@uqtr.ca Louis-Étienne Villeneuve | Chroniqueur louis-etienne.villeneuve@uqtr.ca Virginie Lessard | Partenariats dpcfou@uqtr.ca Mathieu Plante | Infographe et webmestre montagezc@gmail.com Valérie Venne | Correctrice valerie.venne@uqtr.ca Photo de la une | M. Lortie

L’heure du bilan de mi-mandat

La direction de l’UQTR collaborera

La session d’automne achevée, le président de l’Association générale des étudiants de l’UQTR (AGE UQTR), Mathieu Roy, dresse le bilan de mi-mandat du conseil exécutif et annonce une année chargée à venir.

C’est par voie de communiqué que la direction de l’Université du Québec à Trois-Rivières a réitéré son «entière collaboration» à l’Unité permanente anticorruption (UPAC) ainsi qu’au Vérificateur général du Québec, dans le déroulement d’investigations portant sur certains dossiers de gestion de l’UQTR.

L’année 2014 aura été une belle réussite pour ce qui est de l’implication des associations de l’UQTR. En effet, grâce à la mobilisation de ces associations, l’AGE avait obtenu en décembre dernier l’annulation des frais de stage de 20$ par crédit. En ce qui a trait au redressement des services, l’AGE fait part des progressions de plusieurs ententes qui devraient être bientôt proposées au conseil d’administration pour entérinement. Du côté structurel, de grandes avancées ont été faites par rapport à la politique de l’AGE, notamment avec le travail de Jérémy Gosselin, l’ancien secrétaire général par intérim. Les politiques sont désormais plus attrayantes et plus simples à comprendre. Il est à noter aussi, la présence record lors de l’Assemblée générale du 11 novembre 2014, où plus 300 étudiants s’étaient déplacés.

La mobilisation autour des coupures budgétaires semble être le grand pari de 2015. 2015 avec les mêmes partenaires. L’AGE remarquait également qu’elle avait une assise plus forte que l’année passée, mais que malheureusement, comme à chaque année, le mois de novembre était un mois de changement au sein de l’exécutif. En effet, plusieurs démissions ont retardé le travail, mais au final, selon le président de l’association, ces changements permettront d’apporter de nouvelles idées pour terminer l’année du bon pied.

Mobilisation, maître-mot de 2015?

Le bilan du conseil exécutif est également jugé satisfaisant. La vice-présidence aux affaires socio-politiques travaille actuellement sur la mobilisation à la suite des différentes annonces de coupures dans les universités. On dit que de nouvelles initiatives académiques semblent attirer les étudiants, tout comme les évènements récurrents comme le colloque des cycles supérieurs et la Réunion nationale académique qui tiendra sa 4e édition en 2015. Les agendas ont également remporté un franc succès auprès des étudiants et les plateformes de communication mises à leur disposition bénéficient d’un bon retour puisqu’elles sont jugées plus accessibles pour les membres de l’AGE. Il ne faut pas oublier la grande nouveauté de l’année: le party de la rentrée en extérieur, qui a remporté un franc succès avec plus de 3000 personnes ayant fréquenté le site. Selon Mathieu Roy, c’est un évènement qui va devoir être renouvelé en

L’AGE UQTR se prépare à beaucoup de travail en matière d’éducation, à la suite de décisions prises par le gouvernement libéral. Il s’agira principalement de traitement de données, puisqu’une lutte se dessine pour les frais de scolarité. Mathieu Roy expliquait: «Ça va être la grande ligne directrice, le plus gros axe de l’hiver 2015 sera au niveau de prestations publiques. L’UQTR nous tient en haleine, nous faisons un gros suivi de l’actualité». Enfin, pour les officiers de l’association, la principale tâche sera de bien conclure l’année et d’avancer les dossiers pour qu’ils puissent être repris rapidement par le prochain exécutif rentrant en mai prochain. (A.B.)

LE MOT DE LA RÉDACTRICE

MYRIAM LORTIE Rédactrice en chef

ACTUALITÉS 2-9 La recherche à l’UQTR 6 Anciens étudiants: que sont-ils devenus? 7 SOCIÉTÉ 9-11 OPINION 12 ARTS ET SPECTACLES 13-21 LOISIRS 22 SPORTS 23-27

PHOTO: ARCHIVES ZONE CAMPUS

Les plans d’action avancent bien

Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

SOMMAIRE

L’UPAQ À L’UQTR

Dans la vie de tous les jours, je suis beaucoup de choses, sauf Charlie. Je n’ai pas une plume caustique ou incisive, je tombe rarement dans la satire, je suis tout en nuances. Il est rare que je jappe, il est rare que je morde. Ce n’est pas parce que je ne suis pas nécessairement Charlie, que je ne reconnais pas sa voix. Les voix sont faites pour dialoguer. La violence ne fait qu’éteindre la communication.

La prochaine Assemblée générale de l’AGE UQTR aura lieu le mercredi 4 février 2015.

«L’UPAC s’est penchée sur les processus d’octroi de certains contrats ainsi que sur le rapatriement de ma chaire de recherche à l’UQTR. Il ne s’agit pas ici d’une enquête, mais bien d’une analyse préliminaire et d’une prise d’information. Nous collaborons entièrement avec cet organisme en toute transparence et nous attendrons avec beaucoup d’impatience les résultats de son analyse. Nous pourrons ensuite passer à autre chose et consacrer entièrement nos énergies au développement de notre université», a déclaré Mme Nadia Ghazzali, rectrice de l’UQTR. Depuis quelques mois, le Vérificateur général du Québec œuvre également au sein de l’université trifluvienne. «Il faut rappeler que l’UQTR souhaitait la présence du Vérificateur général, en lien avec une recommandation émanant d’un chantier de travail relié à la planification stratégique 2015-2020 de l’Université. Le Vérificateur général procède donc actuellement à l’étude des processus de gestion immobilière et financière de notre université, avec notre entière collaboration. Les recommandations qui émaneront du Vérificateur général nous seront précieuses, car elles nous permettront d’améliorer encore nos pratiques», a ajouté la rectrice. De son côté, le président du conseil d’administration de l’UQTR, M. Yves Tousignant, réaffirme son entière confiance envers l’équipe de direction de l’Université. «Je demeure en contact fréquent avec Mme Ghazzali et son équipe et je m’intéresse de près à l’avancement des travaux de l’UPAC et du Vérificateur général. J’ai confiance que les examens en cours permettront de clarifier les choses et d’aller de l’avant avec des projets constructifs pour l’UQTR», a commenté M.Tousignant. (M.L.)

Touché Alors que le journal était déjà bien entamé au moment de quitter en décembre, plusieurs changements de dernière minute ont été faits pour ce premier numéro de 2015. Les récents attentats à Paris ont touché l’équipe du Zone Campus, suscitant réflexions et discussions. Nous nous sommes posé la question, à savoir si nous allions faire quelque chose. En tant que média, bien qu’éloigné géographiquement de l’atrocité, nous avons senti que nous ne pouvions pas passer l’événement sous silence et que nous avions envie de témoigner de notre sympathie envers les disparus. Deux des journalistes aux actualités dans le Zone Campus sont Françaises. Pour une rare fois, une place est réservé aux membres

de l’équipe dans la section «Opinion» de ce journal. C’est donc pour elles, pour les nombreux étudiants français ici et pour ces collègues médiatiques lointains et que le logo est noir. Et même un peu pour nous. Parce que ça fait réfléchir nos cerveaux de journalistes universitaires en ébullition qui oeuvrent pour un papier indépendant. Je ne peux imaginer ce qui est arrivé, en pleine réunion de rédaction, comme nous avons l’habitude de le faire. À cette violence, il n’y a pas grand chose à faire que de répondre par la paix et la douceur des mots. En affichant par exemple, rien qu’une fois, un logo en berne et une image de notre illustrateur en signe de sympathie. Bonne lecture.


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ACTUALITÉS 7, 4M$ DE COMPRESSIONS EN 2014 À L’UQTR

Avenir budgétaire inconnu ALICE BAUDRY Journaliste

La mauvaise nouvelle était arrivée en juin dernier. L’Université du Québec à TroisRivières allait connaître une baisse totale de ses subventions gouvernementales de 7,4M$. Malgré un budget équilibré pour l’année 2014-2015, l’université ne connait pas son avenir budgétaire pour l’année prochaine et doit ainsi travailler dans un environnement inconnu. Les compressions avaient commencé à l’été dernier avec une première annonce le 5 juin de plus de 4M$ millions de coupures, suivies d’un retrait partiel de réinvestissement stratégique d’environ 2M$ de dollars, pour terminer avec une autre coupure de 1M$ au mois d’août. C’est un total de 7,4 millions de dollars que l’université a dû combler afin de rééquilibrer son budget. Jointe au téléphone par le Zone Campus, la vice-rectrice aux finances de l’UQTR, Johanne Giguère, expliquait que l’administration avait réparti les coupures budgétaires imposées au prorata dans l’université. Ces coupures ont donc été opérées au niveau des quatre vice-rectorats. Ainsi, le vice-rectorat aux finances, le vice-rectorat à la recherche et au développement et le vice-rectorat aux études et à la formation ont réduit leur budget de fonctionnement de 18% chacun. Le

vice-rectorat aux ressources humaines a quant à lui revu 10% de son budget. Pour équilibrer son budget 2014-2015 à la suite des compressions, l’UQTR a procédé à des coupures de nature administrative avec une stratégie à deux niveaux, soit une optimisation des services ainsi qu’une réduction des frais administratifs. Néanmoins, Johanne Giguère tient à préciser que l’augmentation de 2,94% de la population étudiante a permis une plus grande rentrée de fonds et donc de limiter les coupures dans les différents vice-rectorats. Quant aux rumeurs concernant des fermetures de programmes, la vice-rectrice aux finances déclarait: «Pour le moment, aucune fermeture de programme n’est envisagée. Ce n’est pas dans l’intérêt de l’UQTR de fermer un programme même si celui-ci n’accueille que quelques élèves.»

Pas de services aux étudiants en moins Même si le vice-rectorat aux études et à la formation a dû revoir son budget de 18%, François-René Lord, le directeur du service aux étudiants (SAE) affirmait au Zone Campus qu’aucun service n’avait été supprimé. Deux postes n’ont toutefois pas été renouvelés, dont un départ à la retraite. Concrètement, l’année passée, le SAE employait trois conseillères d’orientation alors que cette année, il n’y en a que deux. L’impact de cette mesure se traduit néanmoins par une augmentation du temps d’attente pour l’obtention d’un rendez-vous. De plus, le budget de fonctionnement au niveau du service de psychologie qui servait à

FRAIS DE SCOLARITÉ POUR LES ÉTUDIANTS FRANÇAIS

Grosse augmentation Malgré la volonté exprimée par le président français François Hollande lors de sa visite au Québec en novembre dernier, le gouvernement québécois a maintenu sa position quant à l’augmentation des frais de scolarité des étudiants français. Ils paieront désormais le même prix que les Canadiens d’ici peu de temps. Avec l’annonce d’un plan d’austérité par le gouvernement du Québec, les étudiants français redoutaient la hausse de leurs frais de scolarité, tel que discuté dans le numéro du 25 novembre dernier. C’est maintenant chose faite! En effet, le gouvernement Couillard a annoncé que les accords établis depuis les années 1970 entre la France et le Québec allaient être revus. Il a ainsi été annoncé à la mi-décembre que les Français désirant venir étudier dans la province devraient débourser le triple des frais de scolarité actuels, c’est-à-dire environ 6200$ au lieu de 2200$. Actuellement au nombre de 8000 au Québec, les étudiants français paient les mêmes

frais de scolarité que leurs camarades québécois. La ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Christine St-Pierre expliquait alors pour justifier cette augmentation que : «Nous demandons à tous les Québécois, dans le contexte actuel des finances publiques, de faire certains efforts et c’était clair pour nous que nous allions demander aux étudiants français de faire certains efforts». Bien qu’aucun commentaire n’ait été fait sur le sujet, certains disent que cette mesure pourrait s’appliquer dès la rentrée de septembre 2015. Contactée par le Zone Campus, Diane Picard, la registraire de l’Université du Québec à Trois-Rivières, déclarait que l’UQTR n’avait pour le moment reçu aucune note du ministère concernant le sujet. «Pour le moment, rien d’officiel n’est arrivé jusqu’à l’université. Les seules informations dont nous disposons sont les mêmes que celles dont la presse a parlé.» Malgré la hausse des droits de scolarité au Québec, les étudiants français continueront tout de même de payer 5 800$ de moins que les autres étudiants étrangers (12 000$). (A.B.)

payer un étudiant stagiaire a également été revu à la baisse ainsi que les supports aux activités étudiantes qui ont dû être coupés de 20%. Il y a également eu une diminution du nombre d’ateliers offerts aux étudiants, comme les ateliers de gestion des études, et le programme de parrainage pour les étudiants étrangers a été supprimé. Face à cette compression de 320 000$ pour son service, François-René Lord expliquait: «Notre objectif dans l’équipe est de faire le maximum

avec les ressources que l’on a. Ça nous a obligés à nous questionner sur la somme des services qu’on offre, à savoir s’ils sont toujours d’actualité, en fonction des besoins des étudiants. On n’a pas eu le choix de se questionner.» Concernant le budget pour l’année 2015-2016 à déposer en avril prochain, Mme Giguère déclare qu’il n’y a actuellement aucun indicateur du gouvernement et qu’il faut donc travailler dans un environnement inconnu pour le moment.


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ACTUALITÉS

13 au 26 janvier 2015

ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

Nouveaux visages à l’exécutif ALICE BAUDRY Journaliste

Lors du conseil d’administration de l’Association générale des étudiants de l’UQTR (AGE UQTR) du 30 novembre 2015, les administrateurs des différentes associations de l’université ont procédé à l’élection du nouveau vice-président aux affaires académiques de premier cycle, Jason Rivet, et au nouveau secrétaire général, Jean-François Chapdelaine. Actuellement finissant au baccalauréat en histoire et très impliqué depuis plusieurs années au niveau associatif, Jason Rivet expliquait que de devenir vice-président aux affaires académiques de premier cycle s’est fait par l’envie d’aider les étudiants de premier cycle avec leurs difficultés au niveau académique, mais également avec la réalisation de beaux projets. Parmi ces projets, Jason travaille en ce moment à l’organisation du RNA (Réunion nationale Académique) dont la tenue se fera à Trois-Rivières

le 14 mars prochain et le 5 à 7 des premier cycle qui aura lieu le 2 février. Surnommé Forrest Gump, Jean-François Chapdelaine voulait être pilote de chasse pour devenir astronaute. Malheureusement, à cause d’une allergie, l’armée ne le recrutera pas. Après réflexion, il décide d’entamer un DEC en technique policière à Trois-Rivières. Souhaitant aller à l’université il commence un baccalauréat en psychoéducation, mais par manque de moyens financiers, il abandonne et se tourne vers la vie active. Après quelque temps, il retourne aux études en droit à l’Université Laval, mais une fois de plus, abandonne. Après avoir occupé plusieurs emplois comme bucheron, il se tourne vers l’histoire pour deux années. Pendant ces deux années, il est approché pour faire les Jeux de la Communication qui le mèneront à s’inscrire au baccalauréat en communication sociale à l’hiver 2013. Après une grande implication au niveau associatif, il postule pour le poste de secrétaire général de l’AGE. Pour la fin de son mandat, Jean-François souhaite faire un renouvellement des réformes au niveau des ressources humaines et de l’AGE afin de la moderniser et d’impliquer un peu plus les étudiants.

PHOTO: A. BAUDRY

Jean-François Chapdelaine (à gauche) et Jason Rivet (à droite) sont les nouveaux officiers de l’AGE.

UNIVERSITÉ DU TROISIÈME ÂGE

Un succès depuis 5 ans Être accessible à tous CHLOÉ CANO Journaliste

À l’origine, l’Université du troisième âge (UTA) est née d’un regroupement de retraités qui se sont unis pour former un comité d’implantation, devenu ensuite comité-conseil. En janvier 2009, ils ont signé une entente de cinq ans avec l’université, pour développer une UTA à l’UQTR. C’est en septembre 2009 que l’institution offre ses premiers cours: 125 étudiants étaient attendus, et ce sont finalement plus de 400 inscriptions qui ont été enregistrées. Cinq ans plus tard, l’affluence est toujours au rendez-vous. Depuis le 30 avril dernier, date de la fin de l’entente, c’est l’UQTR qui a repris la gestion administrative et financière de l’UTA, car celle-ci est devenue une «grosse machine dont le nombre d’inscrits ne cesse de progresser, atteignant les 1000 étudiants la session passée», indique Stéphanie Vermette, coordonnatrice de l’UTA. «Les étudiants sont là par plaisir, par intérêt personnel, par curiosité, et non pour performer», ajoute-t-elle.

Stéphanie Vermette explique que «le fonctionnement de l’UTA est décentralisé, ce qui nous permet d’offrir des cours à l’UQTR, mais également dans des villes et des municipalités en milieu rural. D’un point de vue géographique, l’UTA couvre toute la région de la Mauricie: nous avons une dizaine d’ententes de services avec des municipalités afin de pouvoir rejoindre le plus grand nombre de personnes». Il est également important de souligner que l’UTA n’est en aucun cas subventionnée, et qu’il s’agit d’un service à la collectivité. Aussi, elle s’autofinance uniquement grâce aux inscriptions qui couvrent donc les honoraires des professeurs, les salaires, les dépenses administratives, etc.

Les bénévoles: clé de voûte de l’UTA Bien que le service de formation continue de l’UQTR ait repris la gestion financière et administrative de l’UTA, les bénévoles restent néanmoins très actifs. Ils sont ainsi une quinzaine à œuvrer au choix des cours, des professeurs, ils travaillent aussi à la promotion de l’UTA et au développement de nouvelles activités. «Les bénévoles sont les mieux placés pour juger du format de cours, du thème de celui-ci, etc. Ce sont nos yeux et nos oreilles, car ils sont vraiment très présents sur le terrain, en étant à l’écoute des besoins et des intérêts des étudiants »,

ajoute Mme Vermette. Concernant le recrutement des professeurs, il est effectué par un comité de bénévoles qui rencontre individuellement les candidats et sélectionne rigoureusement le futur formateur, en fonction de l’offre de cours soumise, du plan proposé, etc. Ainsi, depuis 2009, «nous avons une banque d’environ 80 formateurs: professeurs actifs, retraités, jeunes diplômés. Certains enseignent au collégial, d’autres à l’université. Des professionnels (notaire, psychologue, etc.) composent également l’équipe professorale», souligne la coordonnatrice de l’UTA.

«Les étudiants sont là par plaisir, par intérêt personnel, par curiosité, et non pour performer» — Stéphanie Vermette, coordonnatrice Un large éventail de cours «Nous avons choisi de toucher divers domaines académiques, tels que la psychologie, l’histoire, les arts, etc. Cependant, nous ne voulons pas dédoubler des cours déjà offerts dans l’enseignement privé, par exemple. Ainsi, il y a des écoles de langues, donc nous n’offrirons pas de cours d’anglais ou d’espagnol. Il en va de même pour

des cours plus pratiques comme la peinture ou la musique. D’ailleurs, nous avons quelques cours qui concernent le développement d’habiletés (dessin, création littéraire, dégustation de vins), mais nous avons demandé aux professeurs de les enrober d’un contenu magistral pour que le cours reste unique en son genre et propre à l’UTA. Finalement, nous offrons un complément de ce qui se donne ailleurs», insiste Stéphanie Vermette.

Les lundis de l’UTA Les lundis de l’UTA sont une série de conférences grand public permettant de faire connaître l’UTA, mais également les professeurs qui y enseignent. Ces rencontres abordent des domaines divers et variés et sont au nombre de quatre par session. «C’est une belle tribune pour des chercheurs et professeurs de l’UQTR, car bien souvent nous ne connaissons pas leurs avancées, ni même ce sur quoi ils travaillent. Voilà pourquoi nous les invitons à venir partager leurs recherches», explique Mme Vermette. La prochaine conférence aura lieu le 28 janvier à 19h (pavillon Michel Sarrazin, salle Rodolphe-Mathieu) autour d’une rencontre-causerie avec le maire de Trois-Rivières. Patricia Powers, ambassadrice de l’UTA et chargée de cours en communication interviewera M. Lévesque sur la politique menée pour les aînés.


ACTUALITÉS

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ÉTUDIANTS INTERNATIONAUX

L’UQTR accueille une soixantaine de nouveaux étudiants cet hiver Cela fait plusieurs années que l’Université du Québec à Trois-Rivières est l’hôte d’étudiants venus de plusieurs pays à travers le monde. Arrivant pour la plupart pour la session d’automne, ils sont une soixantaine à se joindre aux 200 étudiants internationaux de septembre 2014. La majorité des nouveaux arrivants suivront des cours dans le cadre d’un baccalauréat de premier cycle, mais quelques étudiants sont ici pour leur maîtrise. Se réjouissant de la venue de ces étudiants venu de France pour la moitié, mais aussi de l’Argentine, du Chili, du Mexique, de la Belgique, du Brésil, de la Colombie ainsi que d’autres pays, les employés du Bureau de l’international et du recrutement (BIR) étaient présents lors de la séance d’accueil et d’information du 6 janvier dernier. À chaque session, les étudiants internationaux sont invités à participer à une séance comme celle-ci afin de débuter leur session d’étude du bon pied, de connaître les principaux

services offerts à l’université et se débrouiller à Trois-Rivières. C’est également un moyen de connaître les autres étudiants qui se retrouvent dans la même situation qu’eux et de créer des liens. Pour leur souhaiter la bienvenue, plusieurs employés de différents services disponibles à l’université se sont adressés aux nouveaux arrivants pour leur donner les outils nécessaires à leur séjour. Le fait d’avoir des étudiants venus d’un peu partout est une chance unique d’en apprendre sur les différentes cultures présentes dans le monde et d’échanger. C’est depuis 1991 que la politique de coopération internationale existante a été révisée pour faire place au «défi de l’internationalisation». Également, depuis 2008, l’université veut affirmer son leadership à l’échelle nationale et internationale et cet objectif a été intégré au plan stratégique de 2008-2011, pour être prolongé jusqu’en 2015. Le nom «bureau des relations internationales» a été modifié en 2013 pour faire place au BIR. Ces nouveaux étudiants seront présents dans 17 programmes de l’UQTR au total. (C.F.)

CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’UQTR

La bibliothèque renommée Le 8 décembre dernier, s’est tenu la séance régulière du conseil d’administration de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Lors de cette rencontre, les membres ont abordé plusieurs dossiers, dont voici les informations essentielles.

De plus, le CA autorisera la direction de l’UQTR à transmettre son modèle d’affaires aux ministères concernés, seulement si elle obtient, au préalable, une réponse favorable du conseil municipal de la Ville de Trois-Rivières.

La proposition de renommer la bibliothèque de l’Université en l’honneur du regretté couple Madeleine Roy et Jean-Marc Denommé a été adoptée à l’unanimité par les membres du C.A. Ces deux professeurs retraités ont été des figures marquantes tant sur le plan de leur apport pédagogique et scientifique que pour leur engagement philanthropique envers la Fondation de l’UQTR. Aussi, une cérémonie prévue en ce début d’année se tiendra à la bibliothèque afin de rendre hommage à ces généreux professeurs-donateurs, sans qui l’Université ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui.

Les membres du CA ont également approuvé un amendement à la Politique relative à l’application de la Loi sur le tabac de l’Université du Québec à Trois-Rivières, de sorte que les règles concernant l’usage du tabac soient aussi valables pour la cigarette électronique. Elle sera donc interdite dans l’enceinte de l’Université et à moins de neuf mètres des entrées de l’établissement. Enfin, les échéanciers concernant Drummondville sont respectés et l’ouverture du campus est toujours prévue pour la rentrée de janvier 2016. (C.C.)

Centre d’excellence régional académique et sportif (CERAS) Une lettre de l’Intersyndicale des personnels de l’UQTR (IPUQTR) adressée aux membres du C.A., indiquait que les syndiqués pourraient être conviés à prendre part à une consultation concernant leur sentiment quant au projet du CERAS. «Il est tout à fait légitime que la communauté universitaire se questionne sur la faisabilité de projets d’aussi grande envergure en période de compressions budgétaires imposées par le gouvernement aux universités québécoises. Les démarches dans le dossier du CERAS continueront de se faire avec la participation de la communauté universitaire, dans le respect de ses moyens financiers et de sa mission première, soit l’enseignement et la recherche», a répondu la rectrice Nadia Ghazzali.

Cigarette électronique

PHOTO: M. LORTIE

La proposition de renommer la bibliothèque de l’Université en l’honneur du regretté couple Madeleine Roy et Jean-Marc Denommé a été adoptée à l’unanimité par les membres du C.A.

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Sébastien F. Guertin

Éditorial ATTENTATS À PARIS

L’année 2015 commence mal Ceci devait être un propret petit éditorial de début de session, dans lequel je discuterais des différents défis qui se poseront à mon avis au courant de la session pour l’AGE UQTR. Cela viendra, mais plus tard. Les malheureux évènements font qu’il sera question d’autre chose. Il serait en effet impossible de ne pas parler des horribles attentats parisiens de la semaine dernière. L’auteur de ces lignes est réticent à se définir comme un journaliste. Il n’en demeure pas moins que j’œuvre présentement dans un journal et que cet attentat visait des collègues, particulièrement à cause de cette occupation que nous partagions. C’est donc premièrement en tant que journaliste que cette nouvelle me touche. Dans un ordre d’idées similaire, plusieurs membres de l’équipe du Zone Campus sont des ressortissants français. Celles-ci et ceux-ci sont particulièrement touché(e)s par cet évènement. En plus du fait que ce sont leurs compatriotes qui ont été assassinés, il s’agit pour plusieurs d’une publication pour laquelle ils et elles éprouvaient une grande sympathie, étant donné notamment sa mission de défense de la liberté d’expression. Je tiens d’ailleurs à rendre hommage à deux de ces collègues en particulier qui, en pleine tourmente nationale, s’activaient à organiser les changements dans le présent numéro (qui était partiellement bouclé depuis la fin décembre). Je m’en tiendrai du reste à un seul commentaire, très théorique à la base, reposant justement sur la notion de liberté d’expression. J’ai de la difficulté à dire que cet attentat en est un contre la liberté d’expression, et ce, pour deux raisons. Premièrement, même si la liberté d’expression en est une des plus fondamentales, elle n’est pas absolue pour autant. Au Charlie Hebdo, on avait tendance à sauter à pieds joints sur la limite de celle-ci. Je n’ai pas envie d’embarquer dans la question de savoir si c’est une bonne chose ou non: j’avais à l’origine tendance à dire que non, mais plusieurs commentaires m’ont fait remettre cette opinion en question. De plus, qui suis-je en tant que Québécois (n’ayant, par ailleurs, à peu près jamais lu ledit journal) pour juger des limites de la liberté d’expression en France? Si les caricatures du Charlie Hebdo peuvent sembler simplement choquantes pour des Québécois, c’est que nous n’avons pas la même relation à la liberté d’expression qu’en France. Notre tradition juridique, héritée des Britanniques, fait que le simple fait d’être un citoyen nous donne droit à la liberté d’expression. En France, dans

une tradition de républicanisme, la liberté d’expression n’est pas un a priori, mais est délimitée par la classe politique. Le malheureux journal s’est historiquement posé en défenseur contre la censure étatique. Ce semblant de mauvais goût représente donc une tentative de repousser les limites de la liberté de parole imposées aux Français. Cela donne donc un éclairage particulier à ces publications et nous ne devrions pas les juger à la lumière de nos critères locaux. Deuxièmement, je considère comme malsain d’essayer d’entrer dans la tête de ceux qui ont commis ces actes. Qu’ils aient visé, dans les méandres de leurs esprits tordus, à effectivement intimider quiconque critique l’islam ou non, cela ne devrait pas nous intéresser. Nous n’avons pas à jouer leur jeu et tenter de deviner la symbolique de leur geste.

Je ne considère pas que «Je suis Charlie», je considère que nous sommes tous Français. Je ne vise pas par là à décourager toute analyse politique, sociologique, ethnologique, etc. de la portée de ces gestes. Bien au contraire. Cependant, je ressens un certain malaise quand nous leur donnons ce qu’ils veulent, quand nous raisonnons à leur manière. Gardons en tête l’horreur de ces gestes et ne nous embarrassons pas de leur signification symbolique. Ne soyons pas leur public. J’aimerais plutôt proposer une vision semblable à celle que le président George W. Bush avait énoncé dans son discours suite au drame du 11 septembre 2001. Dans celui-ci, il encourageait ses compatriotes à ne pas céder à la peur, à continuer de vivre malgré le deuil. Bien sûr, celui-ci les haranguait ensuite afin de partir en guerre afin de venger l’Occident. Gardons seulement la première partie du message. Ne nous montrons pas intimidés et ne nous abaissons pas non plus au même niveau que ceux qui ont attaqué; c’est-à-dire la violence pure et simple. En bref, je ne considère pas que nous avons à être solidaires avec l’institution qui a été prise d’assaut, mais avec les gens qui sont morts et de ceux qui en vivent le deuil. Voilà pourquoi je n’ai pas changé ma photo de profil Facebook. Je ne considère pas que «Je suis Charlie», je considère que nous sommes tous Français. Et c’est là la seule chose qui compte vraiment pour l’instant.


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ACTUALITÉS

13 au 26 janvier 2015

LA RECHERCHE À L’UQTR

Comme un poisson dans l’eau LYSANNE MARSEILLE Journaliste

Avec plus de 400 000 lacs répertoriés, la province de Québec baigne dans l’eau. Ce milieu méconnu et fort mystérieux soulève les passions de Vincent Rainville, candidat au doctorat en sciences environnementales. Celui-ci accorde ici une généreuse entrevue sur sa thèse de doctorat qui porte sur le polymorphisme des truites mouchetées. Passionné de plein air depuis sa tendre enfance, Vincent rend l’utile à l’agréable en combinant pêche et… recherche. Originaire de Mont Laurier, ce dernier est titulaire d’un baccalauréat en biologie, avec spécialisation en écologie, de l’UQÀM. Comme l’explique Vincent: «La biologie, c’est l’étude de la vie». C’est donc un sujet qui est, somme toute, fondamental et très vaste. C’est lors de son baccalauréat qu’il décide de se

spécialiser en écologie aquatique. Outre sa passion pour la pêche, le choix de celui-ci d’étudier ce type de milieu relève de son côté mystérieux. En effet, le milieu aquatique est peu étudié et présente plusieurs complexités qui ne sont pas visibles pour le commun des mortels. C’est en faisant de la recherche que l’on en apprend sur ce sujet. «Étudier le milieu aquatique, ce n’est pas comme étudier la forêt, c’est beaucoup moins accessible», explique-t-il.

«La biologie c’est l’étude de la vie.» — Vincent Rainville Quand passion rime avec ambition Il est présentement dirigé par le très reconnu Pierre Magnan Ph.D. biologie, directeur de plusieurs centres de recherche dont le RIVE et le GRIL et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en écologie des eaux douces. Les deux hommes mènent une étude portant sur la truite mouchetée, l’un des poissons les plus pêchés au Québec.

PHOTO: L. MARSEILLE

Vincent Rainville, candidat au doctorat en sciences environnementales. Grâce au sérieux qu’a démontré Vincent, et à l’ampleur de son projet, il est passé de la maîtrise au doctorat sans devoir rendre de thèse. Au lieu de cela, il poursuit son projet au troisième cycle.

entre les poissons selon leur milieu. L’enjeu est donc de comprendre pourquoi certaines truites mouchetées s’adaptent mieux [physiquement] que d’autres à leur habitat, et ce, en fonction des autres d’autres espèces compétitrices.

Dans la lignée de Darwin…

Enjeux économiques et environnementaux

Grossièrement, Vincent étudie l’évolution. Plus spécifiquement, sa thèse consiste à étudier le polymorphisme associé aux ressources chez la truite mouchetée dans les lacs du Bouclier canadien. En d’autres mots, il cherche à voir des différences entre ces poissons selon l’environnement dans lequel ils se retrouvent. «On étudie la truite mouchetée. Cette espèce-là présente plusieurs formes [polymorphisme] selon l’endroit dans le lac où elles se retrouvent. Certaines sont plus adaptées à la zone littorale, tandis que d’autres, à l’eau plus profonde». Il est à noter que ce phénomène est généralisable à d’autres espèces. Après avoir échantillonné 28 lacs du boulier canadien les trois derniers étés, Vincent en est maintenant rendu à faire état des différences

Tenant compte que l’industrie de la pêche a rapporté plus de 41 millions de dollars au Québec pendant l’année 2012-2013, la préservation des espèces de poissons représente un aspect économique fort important. Par ailleurs, la truite mouchetée reste une des espèces les plus convoitées par les pêcheurs québécois. En amont de cela, il y a l’aspect environnemental qui reste important à considérer. En ce sens, nous ne connaissons pas bien les effets qu’ont certaines variables, comme la présence d’autres espèces dites «compétitrices», sur ces habitats. C’est jeudi le 18 décembre que Vincent défendait son projet devant un comité d’évaluation constitué de professeurs.

CARNAVAL ÉTUDIANT

Vincent Vallières à l’UQTR C’est mardi le 20 janvier à 21h, au 1012 pavillon Nérée-Beauchemin que l’auteur-compositeur-interprète Vincent Vallières se présentera à la communauté étudiante de l’UQTR dans le cadre du Carnaval Étudiant. L’artiste, qui a sorti son sixième album intitulé Fabriquer l’aube en septembre 2013, est notamment reconnu pour les succès «On va s’aimer encore» «Entre partout et nulle part» et «Le repère tranquille».

le 20 janvier prochain. Cette activité, financée par la radio CFOU et l’AGE UQTR, est gratuite pour tous les étudiants inscrits au Carnaval Étudiant. Pour ceux qui ne le sont pas, l’entrée est à 10$. (L.M.)

Tout comme l’entièreté du Carnaval, la soirée promet. Vincent, qui emprunte au genre country et rock, assurera un spectacle rempli de ses compositions les plus connues. Accompagné de ses six vocalistes et musiciens, il se dit emballé par l’idée de venir présenter un tel spectacle à la population étudiante. Il promet donc un spectacle à la hauteur des attentes du carnaval, soit, festif.

Collaboration avec la radio CFOU 89.1 C’est grâce à une étroite collaboration entre la radio CFOU 89.1 FM et le Carnaval Étudiant de l’UQTR que le Sherbrookois sera présent mardi,

PHOTO: JOCELYN RIENDEAU

Vincent Vallières, auteur-compositeurinterprète québécois.


ACTUALITÉS

www.zonecampus.ca

ANCIENS ÉTUDIANTS: QUE SONT-ILS DEVENUS?

Mathew James MacDonald Enseignant en éducation physique et à la santé à temps plein et auteur-compositeur-interprète à temps partiel, Mathew James MacDonald fait partie de ces gens qui vivent pleinement. Il oscille entre deux personnages: celui qui se donne en classe, et celui qui se donne sur scène. Originaire de Rouyn-Noranda, l’enseignant-artiste a choisi d’étudier à l’UQTR, soit à plus de 700 kilomètres de sa terre natale, puisque le programme d’enseignement en éducation physique et à la santé n’était pas disponible en Abitibi-Témiscamingue. Pour Mathew James, s’éloigner et vivre la vie d’universitaire lui a permis de se connaître davantage. Ce dernier, qui réalise de la musique depuis l’âge de 14 ans, a exploité son potentiel notamment à la Chasse Galerie de l’UQTR, où il présentait ses propres créations lors des Mardis Karaoké.

«Tout ce que je voulais faire quand j’étais jeune, je suis en train de le réaliser» L’importance de croire en ses rêves. «Tout ce que je voulais faire quand j’étais jeune, je suis en train de le réaliser», remarque-t-il. C’est dû à son acharnement que Mathew James est rendu où il est. Celui-ci s’est littéralement bâti un univers pour abonder dans le sens de ses ambitions. Dans cette mesure, il vit avec son frère, qui fait partit de ses projets musicaux, dans une maison qu’ils ont construite. C’est dans son garage/studio qu’on peut le retrouver à produire ses chansons. Petit train, va loin. Depuis deux ans, il est détenteur d’un poste à tâche pleine dans deux écoles primaires à Rouyn-Noranda et il affirme que plus il avance dans sa carrière, plus il aime ce qu’il fait. L’enseignant apprécie d’une part, être vu comme un

modèle par les enfants, et d’autre part la motivation qu’ils montrent envers ses cours. Ayant enseigné aussi au secondaire, Mathew James est en mesure d’affirmer qu’il préfère la clientèle primaire de celle du secondaire. Ce qu’il apprécie par ailleurs de son métier, c’est qu’il lui permet de concilier ses deux plus grandes passions: le sport et la musique.

Faire de la musique de sa vie, ou vivre de sa musique une question d’équilibre

L’ACTUALITÉ DÉMYSTIFIÉE

Radio-Canada: mal nécessaire ou luxe superflu? MARIEODILE RICHARD Chroniqueuse

Le débat est chaud depuis plusieurs mois déjà au sujet de la réduction des crédits parlementaires de Radio-Canada et des compressions budgétaires qui s’en sont suivies. Le débat, pourtant, ne date pas d’hier et les enjeux, souvent méconnus, restent les mêmes.

Comme le confie Mathew James, «la musique le soir, la fin de semaine, ça me permet de décrocher, de garder un bon équilibre mental… Un esprit sain dans un corps sain». Ce dernier crée donc, d’abord dans son propre intérêt, et après, pour un public. Or, il est important pour lui de rester vrai dans ce qu’il fait, c’est pourquoi il a choisi de rester indépendant d’une compagnie de disque. Somme toute, lorsqu’il rédige ses textes et sa musique, il s’inspire de sa réalité de Rouyn-Norandien, celle à laquelle tout le monde peut s’identifier. On parle d’être pris dans un monde éphémère où tout va vite.

D’entrée de jeu, je dois pourtant avouer avoir ressenti une plate indifférence quant à l’avenir de la société d’État Radio-Canada; Unité 9 trouverait bien son chemin jusqu’à mon avide cerveau, diffuseur public ou non. Une table ronde sur l’avenir de Radio-Canada au dernier Salon du livre de Montréal entre Alain Saulnier, Suzanne Lortie, Brian Myles et l’animateur, Michel Désautels, m’a pourtant permis de prendre conscience qu’au-delà des deux ou trois téléromans que je suis avec assiduité, bien plus était en jeu. L’intellect collectif québécois, je dois l’avouer, me parle déjà davantage que quelques journalistes qui risquent de perdre leur emploi.

Se démarquer lorsqu’on reste en région

Un peu d’Histoire

Son premier EP intitulé Crise d’Octobre est sorti en janvier 2014. Il reste toutefois difficile de faire parler de soi ailleurs que sur la scène Hip-Hop régionale, car comme l’indique l’artiste, «Les rappeurs ici [à Rouyn-Noranda] y court pas les rues, y sont dans rue… Pis y’a une raison pour ça». En ce sens, peu d’artistes sérieux dans son genre se retrouvent en région, il faut traverser le parc de La Vérendrye pour atteindre davantage de gens, ce qui relève dans ce cas-ci, d’un défi supplémentaire. Mathew James et son équipe (Steven John MacDonald, Bryan Meyers et Vincent Desjardins) travaillent présentement sur le prochain EP, dont la sortie est prévue en mai 2015. (L.M.)

PHOTO: KERRY DÉSORMEAUX

L’octroi des premières licences aux stations commerciales privées en 1922 marque l’avènement de la radio au Canada. Pourtant, vers la fin des années 1920, de nombreux auditeurs préfèrent toujours syntoniser les stations américaines que les stations canadiennes. Conjointement au développement rudimentaire de la radio au Canada, l’impopularité des stations canadiennes a donc incité le gouvernement fédéral à établir une commission d’enquête, la commission Aird, chargée d’analyser l’avenir de la radiodiffusion au Canada. Suite aux recommandations de celle-ci pour la création d’une société détenue par l’État et exploitant un système de radiodiffusion national, la Commission canadienne de radiodiffusion (CCR) est créée en 1932. Le radiodiffuseur public, cependant, ne voit le jour qu’en 1936 lorsque le CCR devient finalement une société d’État. Les premières stations de télévision de Radio-Canada et de CBC telles que nous les connaissons aujourd’hui apparaissent dès 1952. Depuis la Loi sur la radiodiffusion en 1991, le mandat de Radio-Canada est demeuré le même: celui d’offrir des services de radio et de télévision qui comportent une très large programmation qui renseigne, éclaire et divertit.

Un financement nécessaire Selon les dernières annonces gouvernementales, l’État ne sera plus en mesure de financer la Société Radio-Canada comme il le faisait auparavant. La solution semble s’imposer d’elle-même: pourquoi Radio-Canada ne trouverait-elle pas une autre source de financement comme le font tous les diffuseurs privés? La source de financement, lorsqu’on est un diffuseur, vous l’aurez deviné, c’est la publicité. Le problème, pourtant, est plus compliqué Mathew James MacDonald sur son premier EP Crise d’Octobre.

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qu’il ne le paraît. Les contrats de publicité sont souvent octroyés à qui détient la plus grande part de marché en termes de cotes d’écoute. On peut le comprendre, qui voudrait payer pour de la publicité chez un diffuseur qui ne parvient à atteindre qu’une étroite partie de la population. La logique, ici, ne semble toutefois pas être à l’avantage d’un diffuseur projetant un contenu varié puisqu’une émission comme La semaine verte n’est malheureusement pas en mesure de concurrencer Occupation Double. On parle toujours ici de cotes d’écoute, bien sûr, pas de contenu. Sous-financée, Radio-Canada n’a d’autres choix que de concurrencer les diffuseurs privés et de présenter, elle aussi, des quiz télévisés ou des traductions de Blockbusters américains à la limite de l’abrutissement à heure de grande écoute dans l’espoir d’obtenir des contrats de publicité.

Un diffuseur public, ça sert à quoi? Jusqu’à une certaine limite, ça peut aller. Radio-Canada se privatise et l’État n’a désormais ni le besoin ni le devoir de la financer. Mais à la base, un diffuseur public, ça sert à quoi? Le rôle du diffuseur public est de proposer un contenu que les diffuseurs privés ne peuvent se permettre parce qu’ils ont les mains liées par leur financement. Le rôle du diffuseur public est de proposer des contenus intellectuels, culturels et artistiques qui risquent de ne pas nécessairement intéresser un large public, mais qui détiennent la capacité d’élargir les esprits et d’approfondir les connaissances générales des téléspectateurs. Le rôle du diffuseur public est de financer les projets télévisuels des Québécois qui représentent un trop gros risque financier pour le financement privé. Pour ce faire, la programmation de la Société d’État devrait donc être principalement canadienne et ainsi refléter le Canada dans sa totalité tout en rendant compte de la diversité régionale. La programmation devrait donc contribuer à l’expression culturelle canadienne en français et en anglais tout en conservant une qualité équivalente dans les deux langues.

L’envers de la médaille radio-canadienne Radio-Canada fait tout cela. Elle le faisait, du moins. C’est ce contenu intellectuel et profondément canadien que nous risquons de perdre en refusant de la financer. Cela dit, diminuer le financement de Radio-Canada diminue inévitablement les dépenses publiques. Ce n’est un secret pour personne que le Canada, tout comme le Québec, n’est pas dans une situation financière idéale depuis des dizaines d’années déjà. La question que nous avons le devoir de nous poser en tant que citoyens est donc la suivante: Le contenu intellectuel de Radio-Canada vaut-il les millions que l’État doit y investir? Les deux points de vue peuvent certainement se défendre. Pour ma part, cependant, je me verrais bien mal vivre dans un pays où le seul contenu diffusé se résume à des émissions de variétés, de téléréalité et de cuisine, aussi divertissantes puissent-elles être.



9 Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

SOCIÉTÉ ENTRE LES DEUX PÔLES

La signification du choix des mots KEVIN GAUDREAULT Chroniqueur

L’être humain possède plusieurs caractéristiques communes, ainsi que d’autres différentes selon une grande variabilité de possibilités: traditions, croyances, valeurs, etc. L’une de ces caractéristiques est le langage, s’exprimant à partir d’un large éventail de langues à travers le monde. Dans la communication et les interactions, il est intéressant de tenir compte du choix des mots et de leur effet sur les situations et relations. Il et possible que vous ayez entendu des phrases tout au long de votre vie qui vous ont marqué, pour le mieux ou pour le pire. Parfois, il s’agit d’une phrase pour permettre à une personne de croire en elle. Peut-être qu’un professeur dans votre enfance a fait toute une différence dans votre parcours en vous disant quelque chose de significatif et de motivant. Toutefois, il ne s’agit pas seulement du choix des mots, mais également de la manière de le faire. Dans ce sens, il est tout aussi possible de permettre à un enfant de prendre confiance en ses moyens, en lui

soulignant tout autant ses points forts qu’en lui faisant des critiques. Les paroles peuvent rester gravées dans l’esprit d’une personne pour longtemps, si ce n’est pas pour toujours. Le choix des mots est déterminant dans la clarté des attentes entre deux ou plusieurs personnes. Dire clairement ses attentes, lorsqu’elles sont justes et raisonnables, permet de réduire le risque de déceptions et de non-dits. Il y existe une différence significative entre dire directement ses attentes ou tenter de les faire comprendre de manière imprécise. Prenons l’exemple d’une équipe sportive de hockey. Si l’entraineur dit à ses joueurs qu’ils s’attend à ce que le gardien quitte le but à la dernière minute afin d’ajouter un joueur en supériorité numérique, tous les joueurs sauront clairement quoi faire pour tenter d’arriver à l’objectif de marquer un but. Toutefois, si l’entraineur dit à son équipe de se débrouiller en faisant ce qu’ils veulent, il n’y aura pas de consensus quant à la manière de réussir à atteindre les attentes de chaque parti. L’équipe risque d’en être pénalisée. La même chose peut s’appliquer dans une relation entre collègues au travail ou entre amis. Beaucoup de gens disent qu’ils n’arrivent pas à s’exprimer aussi bien qu’ils le voudraient dans une situation donnée et que cela a eu un impact négatif dans leur vie. La manière d’exprimer un message peut avoir une influence importante sur la manière de le recevoir, car chaque mot est

composé d’une charge significative, mais aussi affective. En plus de pouvoir bien appuyer la compréhension, le choix des mots peut avoir une influence sur la prise de décisions éclairées. Sans possibilité de pouvoir bien savoir à quoi s’en tenir, il peut paraitre peu évident de veiller au bienfondé d’une affirmation ou d’une interrogation et d’en décider l’issue la plus convenable. Dans cette voie, le choix de mots appropriés peut diminuer le risque de regrets, d’erreurs ou de malentendus vis-à-vis des décisions. La clarté de l’expression peut aider tout autant la personne elle-même à décider de ce qui est le plus juste selon ses connaissances, que les gens autour d’elle. Une expression satisfaisante commence donc par une communication éclairée. La délicatesse peut faire une différence dans différentes situations où des intérêts sont en jeu.

Dire clairement ses attentes, lorsqu’elles sont justes et raisonnables, permet de réduire le risque de déceptions et de non-dits. Ceci peut aussi être le cas dans la transmission des connaissances et des talents d’une personne à l’autre. Un commentaire formulé peut autant favoriser ou nuire à l’apprentissage.

Voilà pourquoi l’un des rôles d’un mentor dans une discipline est de communiquer justement et avec respect. Les personnalités publiques et les politiciens sont des caricatures d’exemples démontrant à quel point le choix des mots peut avoir un impact sur l’opinion et la réaction des gens. À certains moments, il est nécessaire de bien expliquer les choses, toutefois à d’autres moments il peut être encore plus bénéfique d’en dire que très peu. Parfois une seule phrase ou un seul mot peut faire une différence entre la poursuite ou l’arrêt d’un projet ou d’un échange. Prenons l’exemple des mots expressions « oui » et « non » qui peuvent être chargées d’une grande responsabilité vis-à-vis des propos d’une personne. Par ailleurs, ce sont souvent deux des mots qui toucheront les plus grands moments d’une vie. Il est nécessaire de souligner que la sélection du choix des mots dans la communication est particulière, car chacun a sa propre signification de ces derniers. Il y a des milliards de personnes, utilisant des milliards de mots, avec des milliards de possibilités de significations différentes. Voilà en quoi il est nécessaire de réfléchir sur le sujet et de regarder en quoi «sa propre façon de s’exprimer» peut avoir un impact sur la qualité des relations avec les autres. L’utilisation d’un mot particulier peut complètement changer le sens d’une phrase… changer la qualité d’une relation… et changer la direction d’une vie.

LE MONDE EN QUESTIONS

Rétrospective 2014/Résolutions 2015 JOCELYN AUBUT ET SHEILA GAUDREAU Chroniqueurs

Je sais. Le retour en classe est pénible. Je te comprends, et je pleure avec toi. D’ailleurs, je me suis dit qu’il vaudrait mieux laisser le temps à nos pauvres neurones ramollis de reprendre la forme avant de leur donner quelque chose de substantiel à digérer. Le temps des fêtes est un temps de clichés (et on aime ça!): on a passé deux semaines (ou deux mois) à entendre jouer en boucle les mêmes chants de Noël traditionnels et les anecdotes notoires de «mononcle» Gaétan. En cette nouvelle année qui débute, donc, j’ai décidé de revisiter un vieux classique. Voici un petit spécial «rétrospective 2014/ résolutions 2015». J’espère que les quelques questions qui suivent sauront nous aider à faire le point sur l’année qui vient de passer et à mieux établir les visées de celle à venir. En effet, en tant qu’étudiant universitaire, je crois qu’il est de notre devoir de savoir où on se situe dans la vie et de connaître nos propres opinions (et ce, peu importe l’état de nos neurones).

Question #1: Sur quels sujets mon opinion a-t-elle changé durant la dernière année? L’Université est un terreau fertile pour l’émergence d’idées variées – et, souvent, dichotomiques. Compte tenu du nombre d’informations nouvelles que l’on ingère chaque jour, en tant qu’étudiants, et en raison du flot d’opinions dans lequel nous nageons, je crois qu’il est bénéfique de nous arrêter pour réfléchir à notre position actuelle sur certains sujets. Est-ce que mon opinion a changé relativement à la politique, à mes convictions personnelles, aux grandes questions existentielles et spirituelles sur le sens de la vie?

Question #2: Si on m’avait poursuivi en justice à cause de mes croyances morales, spirituelles ou existentielles, cette année, est-ce que j’aurais été acquitté(e) par manque de preuves? Autrement dit, si on m’avait suivi pendant un mois, est-ce qu’on aurait pu deviner les grandes lignes de mes croyances, simplement en m’observant agir? À ce propos, j’ai l’impression que beaucoup de Québécois (et probablement pas seulement des Québécois) sont partagés entre des croyances «traditionnelles» et des croyances «fonctionnelles». Par exemple, certains disent croire au «bon Dieu», mais vivent

comme s’il n’existait pas. D’autres, au contraire, disent croire en l’absence de morale, mais posent tout de même des jugements de valeur qu’ils présentent comme des absolus. L’écart entre ce que beaucoup de gens disent croire et la façon dont ils vivent en réalité est grand. Pourtant, comme on le dit en bon Québécois, faut que les bottines suivent les babines! Et bien sûr, vivre en conséquence de nos croyances, c’est le cheminement de toute une vie. Mais il est important de s’assurer qu’on ne s’illusionne pas en pensant être conséquent, tout en marchant dans la mauvaise direction!

Question #3: Si j’étais forcé(e) à aller jusqu’au bout du raisonnement auquel mes croyances spirituelles et morales conduisent, est-ce que je serais prêt(e) à en assumer les implications? Quand on croit une chose parce que tout le monde le croit, non seulement on risque de se laisser duper parce qu’on omet de vérifier le bien-fondé de la croyance à laquelle on adhère, mais en plus, on néglige de prendre connaissance des implications que cette croyance suppose. Ainsi, on s’expose à devenir complices, malgré nous, de bassesses que nos valeurs ne sauraient cautionner. Évitons donc la paresse intellectuelle et assurons-nous d’être prêts à répondre de nos

opinions. Bien sûr, il est normal de ne pas avoir toutes les réponses aux questions qui ont trait à nos croyances dès qu’elles sont soulevées. Mais si mes croyances sont incompatibles avec mes valeurs, je dois être prêt à les remettre en question, puis à renoncer à l’une ou l’autre.

Question #4: Quand je vais avoir 80 ans, qu’est-ce que je vais regretter d’avoir fait durant l’année qui s’en vient? D’avoir manqué? Études, stages, thèses, recherche d’emploi… ces beaux projets engendrent leur lot de stress. Et ce stress a le potentiel d’envahir nos vies à un tel point que ce qui compte vraiment pour nous (nos idéaux, nos êtres chers, nos rêves, etc.) peut facilement se trouver enseveli sous la montagne de nos obligations. La mi-session débordée a tendance à évoluer en session épouvantable, qui se mue en baccalauréat accablant, puis en études supérieures sans fin… si on attend d’être moins occupés pour prioriser ce qui compte, on risque d’attendre qu’il soit trop tard. Il est important de choisir de vivre plutôt que de simplement exister. Et cela passe, je crois, par le sens que nous accordons à notre vie – ou que nous croyions avoir trouvé à l’existence. Assurons-nous d’accorder de l’importance à ce qui est réellement important, et non pas de nous laisser simplement traîner par la vie!


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SOCIÉTÉ

13 au 26 janvier 2015

L’ART DE MONTER UNE MAYONNAISE ET AUTRES PROPOS COMESTIBLES

Manger avec le gros bon sens KRISTINA MONFETTEFORTIN Chroniqueuse

Le temps des Fêtes vous a conduit vers un excès de bonne chère et de doux nectar alcoolisé? C’est gavé comme une oie et avec un relent de gueule de bois que vous avez pris vos bonnes résolutions pour 2015: manger sainement et vous inscrire au CAPS. Vous vous sentez d’attaque puisque votre bellesœur vous a offert le livre de recettes de Trois fois par jour. Brûlez-moi ça tout de suite et soyez de mauvaise foi encore un peu. Je ne veux pas que vous me confondiez avec les détracteurs de Marilou, je cuisine souvent ses recettes et je bave de désir à la vue de ses photos parfaites de petits plats tout aussi parfaits. Mon malaise se situe ailleurs et il tient en deux mots: saine alimentation. Cette expression que plusieurs gourous de la nutrition galvaudent abondamment m’agace au plus haut point, car les nombreux conseils prodigués afin de bien manger s’apparentent davantage à des directives strictes où les mots détox, sans gluten et régime paléolithique font la loi. Le culte du bien manger santé semble toujours à deux doigts de basculer vers l’orthorexie. J’exagère bien sûr. Même si l’orthorexie ne figure pas parmi

les troubles du comportement alimentaire que sont l’anorexie et la boulimie, elle crée une situation handicapante pour les personnes qui souffrent de cette obsession d’une alimentation saine. Loin de moi l’idée de m’opposer à vos résolutions, toutefois si vous voulez les tenir il vaut mieux vous méfier des divers discours qui vous proposent de manger sainement. Pour contre-balancer cette tendance trop prescriptive à mon goût, je vous suggère plutôt d’appliquer deux principes simples issus du gros bon sens pour accéder à une alimentation, non pas saine, mais équilibrée.

Le déjeuner est le repas le plus important de la journée Les croyances populaires représentent un excellent point de départ pour repenser son alimentation. Le gros bon sens ayant fait ses preuves par le passé, c’est avec ferveur que je respecte l’adage qui veut qu’une pomme par jour éloigne le médecin pour toujours, surtout si le médecin est Yves Bolduc. Malgré tout, je demeure une sceptique devant l’Éternel et j’ai longtemps cherché à connaître les fondements scientifiques sur lesquels se basait la croyance aux bienfaits du petit déjeuner. En fin de compte, les études se contestent l’une l’autre et je préfère m’en remettre à une valeur sure, soit la parole des mères. Comme tout un chacun sait, une mère, ça possède la science infuse de ce qui est bon pour son enfant, alors si votre mère vous dit que le déjeuner est le repas le plus important de la journée, vous vous devez de déjeuner. Point barre.

Pour ma part, le déjeuner a longtemps été dans une zone floue où manger du gâteau au chocolat était aussi recevable qu’un bol de céréales. Pour faire bref, disons que les smoothies m’ont sauvée d’une complète perdition. En 2015, je vous souhaite de découvrir votre saveur idéale de smoothie, vos matins de fin de session ne seront plus jamais les mêmes.

Le gros bon sens ayant fait ses preuves par le passé, c’est avec ferveur que je respecte l’adage qui veut qu’une pomme par jour éloigne le médecin pour toujours, surtout si le médecin est Yves Bolduc. Les durians à l’attaque du guide alimentaire canadien Qu’il fait bon d’être Canadien pour se sentir orienté dans nos décisions par cet outil simple et pratique qu’est le guide alimentaire canadien. Ça donne envie d’avoir l’aide-mémoire aimanté sur la porte de son réfrigérateur pour se faire conseiller en tout temps. Parmi ses sages suggestions, notre cher guide vous recommande de manger entre 7 à 10 portions de fruits et légumes par jour. Petit défi au quotidien me direz-vous. C’est ici que j’interviens pour chambouler vos habitudes de consommateur. Les

pommes, tout comme les oranges, sont des fruits. Vous pouvez les déguster en collation et fièrement suivre les recommandations du guide alimentaire. Mais en 2015, vous pouvez accomplir tellement plus ! Pour ça, l’ex-libraire en moi vous conseille la chouette bande dessinée Le bestiaire des fruits de Zviane qui vous permettra de découvrir l’inventaire des fruits exotiques testés par cette bédéiste. Peut-être qu’à votre prochaine ballade à l’épicerie vous oserez repartir avec une figue de barbarie ou un kaki. Si jamais vous trouvez une épicerie mauricienne qui distribue le durian, ce fruit reconnu pour dégager une odeur pestilentielle, écrivez-moi et l’on organisera une soirée de dégustation. Le nec plus ultra et le vade retro satana des tendances culinaires Le monde de la gastronomie n’échappe pas aux effets de mode. Ainsi, chaque année certains aliments sont mis en valeur et deviennent l’ingrédient magique de toute recette ou encore la saveur de yogourt en vogue. En 2014, la noix de coco et le kale ont vécu des moments forts. Sincèrement, je me dois d’avouer que le kale est franchement un légume merveilleux autant à cuisiner qu’à cultiver. Mangez-en, votre guide alimentaire canadien sera fier de vous! Les paris sont maintenant ouverts pour connaître les produits qui seront dans tous vos plats en 2015. Selon mes sources non fiables, la chapelure panko risque fort probablement de dominer. Bonne année culinaire!

CHANGER LA VIE

La puissance des mots NORMAND LECLERC Chroniqueur

Début janvier, la tradition nous encourage à prendre une résolution. Et si nous prenions celle de découvrir la force des mots?

Une tâche nécessaire? Les mots sont un pouvoir. Ils peuvent servir à dévoiler la vérité, ou à la cacher; à unir autant qu’à diviser; à respecter autrui, ou à le manipuler. De plus, pensons à ce qui nous arrive quand un seul petit mot (homo, lâche, putain, salope) nous met dans une rage folle, ou nous fait nous sentir tout croche. S’il existe une tâche indispensable, c’est bien de comprendre la portée et la force des mots... car, d’une certaine façon, les mots contiennent la clé de tout.

Utilité négative. Est-il possible que, souvent, les mots ne soient que des obstacles? Pour plus de clarté, je pose la question autrement: y a-t-il des pays où l’on voudrait contrôler les pensées des gens? Quand il s’agit des régimes totalitaires, le consensus est facile à obtenir: ils veulent tous contrôler la pensée à travers le contrôle des mots. Et en démocratie, nos gouvernants n’ont-ils pas le même objectif?

Les mots du pouvoir Le

premier

des

pouvoirs,

celui

qui

conditionne tous les autres, est le pouvoir de définir. Qu’en est-il quand les mots des dictionnaires ne sont là que pour semer la confusion, ou distiller l’ennui... quand ce n’est pas l’incompréhensibilité? Exemple? Le Petit Larousse (2008) définit le bonheur comme «un état de complète satisfaction, de plénitude». Est-ce qu’une telle définition facilite la recherche du bonheur? En l’absolutisant, le rend-il possible? Impossible? Soyons conscients que, pour les pouvoirs, quels qu’ils soient, les meilleurs moyens d’interdire de penser sont, soit d’empêcher de nommer une réalité, soit de lui accoler une étiquette tellement négative qu’une personne se sent coupable rien que d’en parler, soit de fournir une définition assez confuse... qu’elle ne correspond plus à rien.

Utilité positive À quoi servent les mots? Ils permettent d’avoir prise sur le réel; ils peuvent ériger de hauts murs avec des fils de fer barbelés, ou des portes, des fenêtres dans notre communication avec nous-mêmes, les autres; ils constituent un outil indispensable pour réussir notre vie d’être humain; etc.

Mots et réalité

Les mots servent d’abord à décrire le monde. Pour passer du sensible à l’intelligible, il faut être capable de nommer. Ce qui est nommé devient distinct, identifiable, et par là même, compréhensible. Nommer les choses,

c’est les faire naître pour soi (d’où la co-naissance). Le premier but des mots est donc de produire du sens, c’est-à-dire qu’ils re-présentent (rendent présents) la réalité. Qu’arrive-t-il si ce n’est plus le cas? Le risque, ici, (et il est majeur), est que la puissance des mots est tellement phénoménale que nous confondions le réel et les mots, que nous prenions les mots pour le monde. Les mots ne sont que des symboles pour exprimer le monde : il ne faut pas les confondre avec la réalité. Nous devons donc redonner aux mots leur vrai sens, et ainsi nous réapproprier les objets, les personnes, les idées, les valeurs...

Mots et langage L’assemblage des mots constitue une langue. Le langage (et sa continuation dans l’écrit et l’imprimé) est sans conteste la plus grande invention humaine: il permet la transmission des idées, du savoir. Il a fait faire un progrès considérable à l’humanité. Qu’est-ce qui fait l’importance du langage? C’est que, pour être capable de régler un problème vital, pour élaborer une solution, il faut avoir les mots pour le faire. (Ceci dit sans nier l’intelligence animale.) De plus, il n’y a pas d’être humain sans langage. Nous sommes humains et ne tenons les uns aux autres que par le langage.

Mots et pensée La pensée dépend largement des mots. Autrement dit, non seulement le langage façonne

la pensée, mais il en favorise le développement. Les mots sont les véhicules qui permettent de transmettre les idées. Avec le temps, les mots deviennent des concepts, c’est-à-dire des idées abstraites. La conceptualisation sera donc le premier pas vers une pensée rationnelle, et le concept sera un outil pour penser clairement. Une fois les concepts clarifiés, ils nous aideront à réfléchir de façon méthodique. Le langage constituera ainsi un outil essentiel pour notre développement personnel... en accélérant nos capacités d’abstraction. Mais dans la civilisation judéo-chrétienne, la religion et la philo idéaliste ont coupé le langage du réel, le vidant ainsi de sa substance. Dans ce contexte, les mots n’ont-ils pas servi à tuer la pensée, ou du moins, à la restreindre sérieusement?

Ne sous-estimons jamais le pouvoir des mots Les mots sont le moyen privilégié de la communication. Mais, avant de permettre la communication, les mots sont d’abord là pour nous permettre de penser. Sinon, qu’aurions-nous à communiquer? Pour nous rappeler la force des mots, souvenons-nous qu’ils peuvent être comme des poings qui frappent durement, ou comme des mains qui prodiguent des caresses bienfaisantes. Dans notre civilisation, les mots servent à nous mystifier... ils peuvent également nous libérer. Ne sous-estimons jamais leur puissance.


SOCIÉTÉ

www.zonecampus.ca

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JE ME SOUVIENS… AU POUVOIR, CITOYENS!

2015: Année mémorable à prévoir JEANFRANÇOIS VEILLEUX Chroniqueur

Notre État non indépendant possède une histoire peu commune, autant par ses heures de gloire que par ses échecs et ce, jusqu’à nos jours. Afin d’honorer notre devise nationale, voici un pas dans cette direction, soit une tentative d’actualiser notre devoir de mémoire. 2 juin 1615: 400e anniversaire de l’arrivée des Récollets dans la vallée du Saint-Laurent. L’une de leurs plus grandes contributions a été de grandement faciliter nos premiers contacts avec les Amérindiens. Ensuite, il faut souligner toute leur œuvre d’éducation puis évidemment leur important soutien moral (religieux) aux colons. 19 juin 1665: 350e de l’arrivée du régiment de Carignan-Salières. Soldats français venus pour protéger la Nouvelle-France alors en pleine expansion, la moitié va demeurer ici pour se marier et fonder d’immenses arbres généalogiques à travers l’Amérique du Nord. 12 septembre 1665: 350e anniversaire de l’arrivée dans la colonie royale de l’intendant Jean Talon. Il amorce alors un important rééquilibre démographique toutefois insuffisant pour concurrencer les colonies américaines. Gestionnaire habile, un des meilleurs que la Nouvelle-France a connu, il manque cependant d’appuis solides de sa métropole. Juillet 1755, il y a exactement 260 ans: Craignant la rébellion des Acadiens qui refusaient obstinément de prêter le serment d’allégeance au roi d’Angleterre, imposé de façon inconditionnelle, Lawrence et Monckton décident de commencer la déportation sauvage – désormais reconnue comme un génocide – entre 7000 et 10 000 Acadiens par les autorités britanniques (sur une totalité de 14 000 habitants). Les descendants de ce peuple chassé brutalement de leur terre (Nouvelle-Écosse), qu’ils habitaient depuis plus de cent cinquante ans, parlent

pudiquement de cet évènement comme le «Grand dérangement». Ceux qui ne sont pas remplacés par des colons anglais voient leurs maisons brûlées pour éviter qu’ils y reviennent. Plusieurs Acadiens vont fuir vers l’actuel Québec alors que d’autres, environ 2000, vont retourner en France, surtout vers 1758, mais ils ne seront pas très bien accueillis. La plupart choisirent donc la Nouvelle-Orléans pour remplacer la «patrie perdue» comme disait le Premier ministre français, Valéry Giscard, en visite chez les Cajuns (qui vient du terme cadien, de «la cadie»). Désormais, peu importe leur pays, les Acadiens fêtent le 15 août de chaque année un pays qui n’existe plus. Être Acadien, ce n’est pas occuper un territoire, c’est être descendant de quelqu’un. – Antonine Maillet. 13 juillet 1855: 160e de l’arrivée au port de Québec de La Capricieuse, premier navire de la marine française à venir au Canada depuis la capitulation de 1760, soit presqu’un siècle auparavant. Ce bateau de guerre en mission commerciale suscite un véritable élan de patriotisme chez les francophones pour qui l’événement est synonyme de premières retrouvailles de la France avec son ancienne colonie. Faisant don aux Canadiens-français de plusieurs livres, journaux et magazines français, c’était un véritable baume après la perte en avril 1849 de la bibliothèque du Parlement de Montréal, alors la plus grande en Amérique du Nord, où était conservées les archives de la Nouvelle-France (25 000 livres). Selon mes recherches, le poète-patriote trifluvien Joseph-Guillaume Barthe (18181893) serait en partie responsable de la venue de la corvette française La Capricieuse. En effet, deux ans plus tôt, alors âgé de 37 ans, il avait été envoyé en France par l’Institut canadien pour renouer des liens avec les Français. Après cette visite, les rapports sont beaucoup plus confiants entre le Canada (et l’Angleterre) et la France. Les liens se sont resserrés pacifiquement. La France ouvre trois légations, deux dans les Maritimes, une à Québec qui allait devenir en 1859 le premier Consulat de France au Canada. Le drapeau tricolore de la France est alors utilisé de plus en plus par les Canadiens français qui s’en servent comme emblème, alors que le «tricolore canadien»

des Patriotes était proscrit et tabou. 1915: En plus du 100e anniversaire de la création du cercle des fermières, il faut souligner le 100e anniversaire du premier cours universitaire d’histoire nationale au Québec, donné par le chanoine Lionel Groulx, un grand historien. En 1920, il va déclarer fièrement une phrase qui va devenir très célèbre dans les milieux nationalistes: «Notre État français nous l’aurons, à l’intérieur de la confédération si possible, ou à l’extérieur s’il le faut.» 30 octobre: 20e anniversaire du référendum de 1995. Seconde tentative quasi-victorieuse du peuple québécois d’obtenir, enfin, après mai 1980, leur souveraineté étatique assortie d’un partenariat avec le Canada. 91,55% (ou 93,2% selon les sources) des électeurs exercent leur droit de vote – 49,4% pour, 50,6% contre, une différence de 52 000 voix.

Souvenez-vous de qui vous êtes et prenez le temps de chercher par où les Québécois(es) sont passés, car c’est en sachant d’où l’on vient que l’on sait vraiment où l’on veut aller. Les francophones votent OUI dans une proportion de 60% environ; les anglophones votent NON à plus de 90%. Le lendemain, le Premier ministre Parizeau, chef du camp du OUI, se retire de la vie politique en démissionnant, considérant avoir failli à sa mission. Pourtant, avec ce résultat, c’était clairement un «match nul» entre le Québec et le Canada. La commémoration du dernier plus grand évènement politique dans la vie québécoise s’accompagne aussi, vingt ans plus tard, des démarches malhonnêtes du fédéral qu’on a pu découvrir, et qui donna raison à Jacques Parizeau au moins sur l’argent. Parmi ces magouilles politiques, on retrouve le love in du 26 août 1995, les 75 000 voteurs ayant une origine douteuse, le Scandale des Commandites du PLC de 1997 à 2003 révélé par la Commission Gomery (2004), les secrets et les tentacules d’Option Canada (lire à ce sujet l’ouvrage conjoint des journalistes

Robin Philpot et Normand Lester en 2006), alouette! J.-F. Lisée est clair à ce sujet: «Confrontée aux révélations montrant que l’émission de certificats de citoyenneté avait augmenté de 440 % dans le mois précédent le référendum au mépris des règles normales, quel remords fut exprimé par la ministre [libérale fédérale] Lucienne Robillard? Aucun.» Oui oui, celle qui préside actuellement la fumeuse Commission de révision permanente des programmes instituée comme artifice par le gouvernement Couillard pour justifier l’austérité à l’aune de la rigueur budgétaire… Il faut également se rappeler des évènements plus récents tels que le suicide de notre héros national André «Dédé» Fortin, chanteur et leader des Colocs, le 8 mai 2000. Par ailleurs, il y a dix ans, le 26 mai 2005 : Fatima Houda-Pepin, alors député libérale depuis 1994, d’origine marocaine, fait adopter une motion à l’unanimité à l’Assemblée nationale s’opposant à l’implantation des tribunaux islamiques au Québec et au Canada. (Celle-ci a perdu son emploi le 7 avril dernier dans la circonscription du pont Champlain, contre le controversé docteur Gaétan Barrette, nommé sinistre de la santé. Devenue indépendante, elle avait quitté son parti à cause de son appui à la Charte de laïcité du PQ). La même année, deux célèbres manifestes politiques exprimant les visions réalistes de la gauche et de la droite s’affrontaient dans l’espace médiatique, les Lucides et les Solidaires. * Si la commémoration du référendum de 1995 coïncide miraculeusement ou par chance avec la prochaine élection fédérale (ce que je souhaite, car c’est le prochain rendez-vous électoral des indépendantistes du Québec), ça risque de faire monter le ton avec vigueur. Je vous souhaite une excellente rentrée scolaire à tous, profitez de la vie et soyez créatifs! Dans les arts et l’écriture se retrouvent l’espoir de demain et les remèdes d’aujourd’hui. Souvenez-vous de qui vous êtes et prenez le temps de chercher par où les Québécois(es) sont passés, car c’est en sachant d’où l’on vient que l’on sait vraiment où l’on veut aller.

Semaine du 12 au 18 janvier 2015 Les mercredis de 15 h à 18 h, en rappel les vendredis à 17 h

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Artistes Le Couleur KPLR Machines Géantes Fanny Bloom Les Marinellis Caravane Dumas Lubik Medora Noem

Pièces Concerto Rock Scaphandre L’effet veuve noire Blanc Sous la lune Saint-Raymond Vaudou Laisse-toé aller Sillage À courir

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10.

Artistes Century Palm The Seasons The Pretty Reckless Death From Above 1979 Lisa Leblanc The New Pornographers The Pack A.D. Coco Melies Elephant Stone Until the Ribbon Breaks

Pièces To The Ether The Way It Goes Absolution Trainwreck 1979 Gold Diggin’ Hoedown Dancehall Domine Cellophane Winter Gloves Knock You From Yr Mountain A Taste of Silver


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OPINION Charlie-berté: la plume et le crayon vaincront

Le lien entre le savoir et la liberté

Nous sommes tous Charlie. Nées dans le pays des droits de l’Homme, où chacun peut exprimer ses idées librement à la condition que celles-ci n’incitent pas à la haine, c’est avec beaucoup d’émotion, de fébrilité, mais aussi de colère que nous écrivons ces lignes. Comment réagir face à l’attentat perpétré à l’encontre de Charlie Hebdo, et qui a touché la France en ce début d’année? Cette question, nous nous la sommes doublement posée: en tant que citoyennes françaises et journalistes.

Un jour (pas si lointain, genre, pas «jadis» ‘mettons), on m’a appris que le savoir était la clé de la liberté. Qu’en tant que future professeure de littérature, je devais donner cette justification lorsque mes étudiants me poseraient la question «À quessé ça sert d’étudier ça?». First, c’est un cours obligatoire pis t’as une sale grosse épreuve ministérielle là-dessus qui te permet d’obtenir ton diplôme, faque. Deuxièmement, ça te donne une liberté de penser et un outil pour t’exprimer, pour argumenter. En analysant une situation, en réfléchissant à certains enjeux textuels et esthétiques, au traitement de certaines thématiques, quelquefois difficiles à aborder, tu arrives à mieux réfléchir la société, mais aussi à demeurer ouvert d’esprit face à ceux qui la pensent d’un angle contraire au tien. Le savoir, ça te donne le pouvoir de prendre position. Néanmoins, ça te permet également de faire la part des choses. De réussir à accepter que même ceux qui ne sont pas du même avis que

À l’évidence, le dévouement absolu et exclusif de ces fanatiques religieux les a menés à commettre l’indicible. Exécuter douze personnes, dans le seul but de faire taire les grandes signatures d’un journal paraît inconcevable. Mais en ce mercredi 7 janvier, c’est bien la liberté d’expression qui a été piétinée, à travers ces actes barbares. Il est important de souligner que Charlie Hebdo n’a jamais fait partie d’aucun empire financier, et que depuis plus de 20 ans, l’équipe se consacre à faire vivre une presse libre et indépendante en écrivant et dessinant ce qu’on ne peut lire ailleurs. Qu’il s’agisse de religion, de politique ou de faits de société, personne n’a été épargné par les coups de crayon anticonformistes de Charb, Cabu, Tignous, Wolinski ou Honoré. La satire constitue la ligne directrice du journal. Se moquer est sa raison d’être. Le faire de tout le monde, c’est sa liberté. Mais revenons sur l’élément déclencheur d’un tel massacre: la publication des caricatures de Mahomet. À l’origine, elles ont été réalisées par des dessinateurs danois du Jyllands-Posten, qui, pour avoir représenté et caricaturé douze fois le prophète Mahomet, ont d’ailleurs fait l’objet d’une fatwa. Pour soutenir ses confrères, Charlie Hebdo avait décidé de publier, lui aussi, les fameuses caricatures. Ce qui est loin d’avoir fait l’unanimité en France. Or, comme nous le disions, la raillerie et la critique sont la raison d’être du journal. Que chacun en prenne pour son grade, mais toujours avec humour, telle était la force libertaire de ces joyeux lurons. Loin d’eux l’idée de véhiculer un discours haineux ou insultant. En France, la liberté religieuse confère à quiconque

le droit de choisir et de pratiquer sa religion comme il l’entend, dans la mesure où cette manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. Mais, selon nous, tout objet encadré par des Lois ou des Déclarations n’en fait pas pour autant quelque chose dont nous ne pouvons rire. C’est là que la liberté d’expression intervient. Nous nous sommes battus pour l’obtenir; Charlie Hebdo la faisait perdurer. Certains sont morts alors que leur unique arme était un crayon, qu’ils ont désormais passé à gauche.

Qu’il s’agisse de religion, de politique ou de faits de société, personne n’a été épargné par les coups de crayon anticonformistes de Charb, Cabu, Tignous, Wolinski ou Honoré. Aussi, et de notre point de vue, Charlie Hebdo n’a jamais incité à la haine ou à la violence envers qui que ce soit. Bien au contraire. Il usait plutôt de son droit de satire. Alors oui, nous qualifions cet acte d’atteinte à la liberté d’expression. À la fois journalistes (même s’il s’agit du journal universitaire) et étudiantes dans ce domaine, c’est au nom de cette liberté fondamentale que nous écrivons et que, parfois, nous luttons. Nous pouvons et nous devons être en désaccord avec certaines publications, mais incendier une rédaction (ce fut le cas de Charlie Hebdo, en 2011), interdire une parution, menacer, persécuter, emprisonner ou assassiner des journalistes sont les moyens dont usent les lâches. Charlie Hebdo représente pour nous un journal libre, libre de caricaturer, libre de se moquer, vivant grâce à ses lecteurs et n’ayant que le droit français comme limite. Nous le répétons, Charlie Hebdo ne provoque pas la haine, il utilise son droit de satire. C’est pourquoi l’encre doit continuer à couler, et non le sang, parce que nous sommes tous Charlie. Alice Baudry et Chloé Cano, étudiantes françaises à la maîtrise en communication publique et journalistes aux actualités au Zone Campus

toi ont un droit de parole. Quand tu attentes à cette liberté d’expression, tu mets un trait sur tout ce savoir, tant collectif que celui que tu as toi-même acquis. Tu «t’auto-attentes». Tu auto-kill ta liberté. T’as total’ le droit de pas être d’accord avec autrui. En fait, c’est une genre de règle non écrite de la Vie. Mais, de grâce, laisse-le dire. Laisse-le te confronter, t’accoler au pied du mur. Pire: laisse-le te faire du mal avec ses mots. Ça va t’amener à te questionner, à réfléchir. Y’know, à acquérir du savoir (c’t’un cercle vicieux, au cas où t’avais pas encore compris). À partir de ce constat, une seule solution s’impose: vivre et laisser vivre. Penser et laisser penser. S’exprimer et laisser s’exprimer. Se donner le droit à la liberté d’expression mutuelle pour enrichir le Savoir. Être juste libre, tsé. Valérie Venne, étudiante à la maîtrise en lettres et correctrice au Zone Campus

Recette d’un Charlie Hebdo im-mortel Pour une myriade de lecteurs Prenez une belle bande de dessinateurs, Ajoutez-y une brochette de journalistes, Mélangez et transvasez le tout au 10, rue Nicolas Appert, Paris, XIe, préalablement beurré d’intelligence. Portez l’ensemble à ébullition et vous obtiendrez une équipe talentueuse. Ensuite, laissez mijoter quelques années, en saupoudrant d’une cuillère à soupe d’anticonformisme. N’oubliez pas la pincée de fantaisie. Remuez, puis incorporez délicatement la satire, l’humour grinçant et la dérision. Parsemez d’une bonne dose de moquerie. Enfin, chaque mercredi, versez le tout dans

un moule. Ah non, laissez tomber, c’est peine perdue. À consommer sans modération. Autre option : Retirez quelques ingrédients: Charb, Cabu, Honoré, Tignous, Wolinski, Bernard Maris et Elsa Cayat. Charlie Hebdo n’aura plus la même saveur et sera peut-être un peu fade, mais c’est à vous d’y mettre votre grain de sel pour la faire perdurer. Chloé Cano, étudiante française à la maîtrise en communication publique et journaliste aux Actualités au Zone Campus


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ARTS ET SPECTACLES CINÉMA INDÉPENDANT

Des créateurs qui luttent pour s’enraciner dans le milieu MARIE-CHRISTINE PERRAS Journaliste

Une supplémentaire de l’avant-première du long métrage indépendant Saule sera présentée à Montréal le 29 janvier prochain. L’ancien étudiant de l’UQTR, Alexandre Gauthier, signe le scénario de ce film qui promet de révéler toute l’audace du jeune créateur. L’équipe travaille depuis deux ans sur ce projet qui a vu le jour grâce au sociofinancement. Le film avait déjà été projeté devant des salles combles en novembre à Montréal et en décembre à Trois-Rivières.

Le cinéma québécois a connu un essor fulgurant au début des années 2000. Il s’est taillé une place de choix dans le milieu international. Par contre, encore aujourd’hui, les projets d’envergures tardent à prendre forme, les subventions sont rares. Impatients et téméraires, les trois producteurs du film Saule sont allés de l’avant. Avec l’aide du public et avec différentes ententes, Alexandre Frigon, Emanuel St-Pierre et Alexandre Gauthier ont produit leur premier long métrage ensemble. Saule raconte l’histoire d’une orpheline qui se retrouve dans un village perdu dans le but d’élucider le mystère entourant la disparition de ses parents. Le scénario de Gauthier est construit comme un casse-tête. La même histoire est racontée par cinq personnages différents. PHOTO: FREDERIC FADDOUL

Chacun à leur manière, les cinq protagonistes essaient d’élucider le mystère qui plane au-dessus du village.

Chacune des versions amène des éléments nouveaux et permet au spectateur de remettre en place chacune des pièces du puzzle. «Ça bien fonctionné, les gens ont aimé ça. C’est un défi qui a été relevé. C’est un film qui peut être vu une deuxième et une troisième fois. Il y a une profondeur, une richesse, une puissance», confie Alexandre Gauthier, enthousiaste en ce qui a trait à la réception du public.

PHOTO: MAXIM RHEAULT

Impatients et téméraires, les trois producteurs du film Saule sont allés de l’avant. Alexandre Gauthier et Emanuel St-Pierre sont deux complices depuis la petite école. Les deux Trifluviens d’origine ont étudié à l’INIS à Montréal. Le premier est scénariste, le deuxième est réalisateur. Forts de leur formation, les deux artistes ont fait leurs preuves en remportant un concours gouvernemental avec le documentaire Tu es parfait-e. Après quelques expériences professionnelles dans la publicité et les courts métrages, les deux acolytes étaient mûrs pour le grand saut. L’équipe de comédiens est de taille. L’une des têtes d’affiche est Mario St-Amand qui a notamment incarné Gerry Boulet dans le film Gerry, ce qui lui a valu une nomination aux Prix Jutra en 2012. André Lacoste et Nico Gagnon, deux comédiens surtout connus pour des rôles importants en publicité, incarnent un duo de travailleurs de la voirie. L’une des détestables, Carmen Sylvestre, est aussi de la distribution.

Le saule qui est à l’origine de la légende du village de St-Joachim des Crêtes. Pour faire place à la relève, la production a fait appel à Simon Rousseau, Louis Lacombe et Cindy Turmel. Pour le film, la production a créé un village fictif, St-Joachim des Crêtes, et a voulu miser sur une esthétique mystérieuse. Ce mystère est ficelé autour d’une légende qui court dans le village. Les cinq protagonistes qui offrent leur point de vue sont liés par des racines communes. La bande-annonce est disponible sur le site de la production filmsaule.com. Sur le site, il est aussi possible d’acheter des billets pour la supplémentaire de l’avant-première du 29 janvier prochain, au cinéma Beaubien à Montréal. En attendant la sortie officielle au Québec, la production veut présenter le film dans les différents festivals internationaux.




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arts et spectacles

13 au 26 janvier 2015

DANS LES LUNETTES DU FRISÉ

VERNISSAGE À PRESSE PAPIER

La responsabilité de la parole

Estampe et vidéo: un match parfait

FÉLIXANTOINE DÉSILETSROUSSEAU Chroniqueur

À chaque fois que ça arrive, je ressens une sorte de malaise. Un malaise humanitaire. La nouvelle envahit l’espace médiatique et on ne parle que de ça, de cet évènement terrible, épouvantable, tragique, horrifique, insoutenable. Comme si on voulait remonter le temps et l’empêcher, mais on sait trop l’impossibilité de ce retour. Alors, on se résigne et on tente de comprendre l’incompréhensible, accepter l’inacceptable. Se résoudre à se taire par le truchement de la cacophonie médiatique environnante, par le trop-plein d’opinions, comme un vide de la parole. Je suis probablement empli d’une naïveté, mais en parler autrement pourrait peut-être changer les choses, mettre le doigt sur le bobo par un appareillage tout autre que la nouvelle journalistique. Selon moi, la fiction possède une responsabilité que les autres médiums n’ont pas, un devoir de montrer l’envers de la chose, d’en parler pour mieux voir et comprendre. Qu’a-t-elle à dire sur un tel sujet, la fiction? En 2010, à la sortie de son film Incendies, le réalisateur bécancourois, originaire plus précisément de Gentilly, Denis Villeneuve aborde la question de responsabilité, une sorte de contrat social obligeant l’auteur, le créateur de fiction à engendrer un dialogue avec l’Autre. Toutefois, le pacte de Villeneuve ne s’arrête pas seulement au simple dialogue. «Ma responsabilité était d’être capable de transmettre une souffrance que d’autres avaient vécue», dit-il. Serait-ce ça, la responsabilité de la fiction, c’est-à-dire de transmettre l’émotion, de peser exactement là où le bât blesse, sans censure? La fiction comme histoire de ce qui ne se voit pas, de ce qui ne se dit pas, mais de ce qui se vit tout simplement. Une histoire de l’anti-parole, une histoire de ce qui ne se crie pas à haute voix, mais qui se chuchote, qui se faufile tout de même, sans bruit, dans l’espace public. Faire apparaître la part invisible du refoulé social. L’auteur québécois Robert Lalonde abonde dans le même sens. L’importance de la fiction et l’engagement du créateur, notion empruntée au sociologue français Jean-Paul Sartre, sont au centre de ses préoccupations. «La fiction, j’y reviens, j’y reviendrai toujours. Parce que j’ai besoin d’écrire en ne sachant pas ce qui va surgir. Un peu comme si, en suivant les traces d’un personnage, en découvrant son histoire, j’apercevais mieux le réel, c’est-à-dire le mystère d’être», mentionne-t-il dans une entrevue accordée à la revue littéraire Lettres québécoises en 2008. Par l’Autre, en retraçant son histoire fictive, l’auteur aperçoit davantage son réel à lui, sa

réalité sociale, mais aussi celle d’une société. Par le récit, on peut se voir et se comprendre, mais aussi se lier à l’Autre, avec qui nous, l’humain, sommes toujours en relation, qu’on l’appréhende ou non.

PHOTO: M.-C. PERRAS

La responsabilité de la parole fictionnelle Délaissée depuis quelque temps, cette notion de responsabilité semble vouloir resurgir, renaître de la nuit dans laquelle elle s’était enfouie. Pas plus tard que le week-end du 10-11 janvier 2015, on peut lire une entrevue de l’écrivain fortement médiatisé Alain Farah dans le quotidien La Presse sur la responsabilité de l’écrivain. Allant dans le même sens que Villeneuve, Sartre et Lalonde, Farah dénote le devoir social de tout créateur. Voyant dans la publication du roman Soumission (roman d’anticipation qui prédit que la France sera un État islamique dans sept ans) de l’auteur français Michel Houellebecq un acte délétère, il réitère la résonnance de la parole fictionnelle dans la sphère sociale, et par conséquent son impact sur la société. «La responsabilité de l’écrivain, c’est justement de parler des choses qui ne peuvent pas être dites par des gens qui sont régis par des codes de déontologie. Le jour où les écrivains auront un code de déontologie, on sera dans des régimes totalitaires, sous la censure, redevenus des hommes de lettres soumis à la cour», affirme-t-il. «C’est précisément pour ça qu’il est nécessaire et urgent qu’il y ait des écrivains qui soient présents dans le débat public.»

La fiction comme histoire de ce qui ne se voit pas, de ce qui ne se dit pas, mais de ce qui se vit tout simplement. Une histoire de l’anti-parole, une histoire de ce qui ne se crie pas à haute voix, mais qui se chuchote, qui se faufile tout de même, sans bruit, dans l’espace public. L’écrivain qu’on le veule ou non, détient un rôle social. Je ne suis pas un Denis Villeneuve, un Robert Lalonde ou encore un Alain Farah. Toutefois, en tant que lecteur assidu et tenancier de cette chronique, je superpose ma voix à la leur. Le délaissement de la fiction dans nos sociétés contemporaines m’apeure puisque son rôle est nécessaire. Ce besoin de se raconter, de se dire autrement est non seulement essentiel à l’humain, il est le propre de l’homme. Et je crois sincèrement que par cette fiction nous pourrons collectivement comprendre, un jour ou l’autre, le grand désordre de vivre, l’infinie complexité de l’être. Ou du moins, si on n’atteint pas la compréhension utopique, pourrons-nous vivre avec l’Autre sans nous perdre nous-même dans les dédales de la violence, de la rancune et surtout de l’ignorance.

Le court métrage est projeté au milieu des estampes originales, ce qui permet une distanciation par rapport au travail final.

MARIECHRISTINE PERRAS Journaliste

Suite à la projection du film d’animation Variation au cinéma Le Tapis Rouge le 4 décembre dernier, le centre de diffusion Presse Papier a présenté certaines œuvres d’estampe qui ont pris part à ce court vidéo d’art. 24 artistes membres de l’Atelier Presse Papier ont confié quelques-unes de leurs œuvres à Fontaine Leriche qui a fait un montage et créé un court métrage. Appuyé par un programme des arts et lettres de la Mauricie, ce projet permet une hybridation entre l’estampe traditionnelle et l’art médiatique. Le film est divisé en plusieurs petites séquences. «Ce sont 24 artistes de l’Atelier Presse Papier qui m’ont donné des images. De cinq à dix images chaque et je les ai traficotées ensemble, image par image dans Photoshop. Chaque petite scène, ce sont deux à trois artistes différents, qui se trouvent à participer. C’est moi qui ai tout mélangé ça», souligne Fontaine Leriche, la directrice artistique du projet. Parmi les artistes participants, figure des anciens étudiants du département des arts de l’UQTR. Entre autres, Isabelle Dumais, Geneviève Baril, Jo Ann Laneville, Patricia Bouffard-Lavoie, Benoît Perreault,Valérie Morrissette et Valérie Guimond, qui est aujourd’hui chargée de cours en sérigraphie dans ce même département. Benoît Perreault a travaillé l’estampe dans ce projet, mais a aussi composé l’ambiance sonore de la vidéo d’art. «La façon que je le voyais au départ c’était plus du bruitage, un peu l’aspect des vieux films d’animation qui a juste du bruitage, pas de dialogues. On a quand même des textes, ça été un travail de patchwork, par rapport à plein d’enregistrement audio sur tape cassette, sur vinyle. Je suis partie d’une collecte d’une centaine de petites pistes audio. La particularité c’est que c’est pas mal toute des tracks de vinyle, tape cassette et musique originale, des petites tracks que moi j’ai enregistrées», explique l’artiste multidisciplinaire. Assistée de Catherine Lapointe, Fontaine Leriche a su créer un film surprenant et rafraîchissant. En mariant l’estampe traditionnelle à un médium actuel, les créateurs permettent

de rapprocher l’art de son public potentiel. La facture ludique arrive à faire passer un film expérimental pour un film grand public. Tous les ingrédients sont là, c’est une réussite sur tous les plans. La qualité plastique de la matière première, les estampes, joue un rôle prédominant. Les membres de l’Atelier Presse Papier forment une équipe compétente, professionnelle et crédible. L’expérience des nouveaux médias de Leriche est évidente, la maîtrise des technologies est une force pour l’artiste qui a eu la chance de travailler avec des images originales d’artistes de la région.

La facture ludique arrive à faire passer un film expérimental pour un film grand public. L’association entre l’estampe et la vidéo offre une nouvelle perception et fonctionne à merveille. C’est une idée et un concept qui devraient se faire voir et qui confirment encore la place de Trois-Rivières dans le monde de l’estampe contemporaine. La ville accueillera sa 9e biennale internationale d’estampe contemporaine à l’été 2015. Le nombre d’anciens étudiants du département des arts de l’UQTR qui sont membres de l’Atelier Presse Papier souligne la force de la formation universitaire et l’intérêt pour l’estampe des artistes trifluviens de la relève. La vie artistique mauricienne est dynamique. Le centre de diffusion Presse Papier en est la preuve et le pouls de cette belle ébullition autour de l’estampe. Les artistes ont dû réinventer la peinture avec l’arrivée de la photographie à l’aube du XXe siècle, les artistes trifluviens réinventent l’estampe à l’ère des nouveaux médias, de la facilité et de la rapidité.

PHOTO: M.-C. PERRAS

Une sélection de quelques images immobiles ayant servi au court métrage sont exposées au centre de diffusion Presse Papier.


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THÉÂTRE MUSICAL

La vie bohème n’a pas chômé

MANGE, LIS, AIME

Bestiaire poétique CAMILLE DURANDPLOURDE

PHOTO: MAURICE DUSSAULT

Chroniqueuse

La production comptait 18 comédiens-chanteurs-danseurs, un défi énorme pour une première expérience.

Pour la première fois sur les planches, Le théâtre de la vie bohème s’est produit à la Salle Anaïs-Allard-Rousseau de la Maison de la culture de Trois-Rivières. C’est avec la comédie musicale Rent que les artistes ont offert le fruit d’un travail colossal. Leur entrée dans le monde du spectacle trifluvien s’est déroulée le vendredi 19 décembre 2014. Pour deux soirs seulement, la troupe a démontré sa rigueur et sa témérité. Fondé en mars 2014, Le théâtre de la vie bohème s’est mobilisé pour se produire à peine neuf mois après sa mise sur pieds. Effervescents de rencontres et de complicité lors d’une production antérieure, les fondateurs ont élaboré une formule autour d’une passion commune, la comédie musicale.

Le décor sur échafauds métalliques contribue également à consolider l’esthétique dépravée des années 90. Rent propose un univers glauque campé dans les années 90. Une jeunesse new-yorkaise marginale se heurte au sida et à tout le lot de problèmes engendré par une vie de bohème à l’aube du nouveau millénaire. À travers leurs histoires d’amour et la force de l’amitié, c’est un grand cri qui est lancé, celui du désir de vivre. Confrontés à la réalité de la pauvreté, les protagonistes verront leur situation se dégrader, ils apprendront à apprivoiser la mort. S’attaquer à ce classique américain pour une première production était ambitieux, presque naïf. Les personnages sont nombreux, les propos difficiles et les défis techniques importants. Le metteur en scène et directeur artistique Gabriel Meagher-Gaudet a une formation en théâtre musical de la Randolph Academy for the Performing Arts de Toronto, ce qui paraît sur scène. Ces expériences multiples sur la scène lui ont procuré une expérience de jeu et de chant évidente et une place de prédilection pour observer le travail de mise en scène. Le travail pour Rent demeure incomplet, mais la passion et la rigueur sauront le mener là où il le veut. Ce sont dix-huit comédiens-chanteurs qui

occupent la scène, en plus des musiciens. C’est d’ailleurs une grande force de la production. Sous la direction de Frédéric Rivest, les musiciens augmentent la qualité du son en amenant la musique en direct. Malgré le fait qu’ils soient un peu cachés, leur présence appuie l’univers de la rue dans lequel les comédiens évoluent. Le décor sur échafauds métalliques contribue également à consolider l’esthétique dépravée des années 90. La recherche des costumes est impressionnante, une fois de plus, la passion est au cœur de ce spectacle. Bien que les écarts de jeu et de chant soient remarquables, l’ensemble du spectacle est bien rendu. Le chanteur-danseur Charles C. Simoneau revendique un rôle de travesti atteint du sida. Le jeu est ici surprenant et juste. L’évolution du personnage est réussie, la caricature est évitée. Simoneau, qui a participé à quelques comédies musicales dans le passé, signe les chorégraphies pour cette production, assisté de Gabriel Meagher-Gaudet. La brochette d’artiste est belle, la technique est correcte. Aucun désastre, mais encore beaucoup à apprendre. Une initiative qui vaut la peine d’être soulignée. Toutes ces personnes qui se sont mobilisées pour le plaisir du jeu, du chant et de la danse, c’est très impressionnant. Les amateurs de comédies musicales de la région ont désormais une autre troupe amateur, avec la vigueur de la jeunesse et une détermination de guerrier, pour les servir. (M.-C.P.) PHOTO: MAURICE DUSSAULT

La festive catastrophe surprend au premier regard, non seulement à cause de son format atypique, mais surtout pour la taupe ragoûtante qui figure, en gros plan, sur la première de couverture. Cette image surprenante donne le ton à l’ensemble de l’œuvre dans lequel le poète d’origine trifluvienne, Patrick Boulanger, fait revivre un univers de bestioles et d’animaux: «Corbeau», «Chauve-souris», «Papillon de nuit», «Poisson» sont quelques-uns des titres qui ponctuent le bestiaire. Chaque fois, la bête se rapproche étrangement de l’homme.

Le poète et l’artiste La festive catastrophe unit deux médiums complémentaires: œuvre d’art et poésie. Chaque poème de Patrick Boulanger s’amorce sur une sculpture photographiée de Lynda Baril, mettant en scène des animaux ou des insectes vivant sur le territoire québécois et réalisée à partir de moulages de main toute particulière. Les vers du poète précisent ainsi la charge symbolique des œuvres d’art et inversement, les sculptures d’animaux concrétisent les images suscitées par la poésie. Si Patrick Bélanger joue avec les mots et Lynda Baril avec les matériaux, les deux semblent tenir le même pari: celui d’humaniser la bête, ou plutôt de montrer le caractère animal de l’homme. C’est sans doute la raison pour laquelle leur art se juxtapose harmonieusement bien. Lynda Baril, qui vit et travaille en Mauricie depuis plus de vingt ans, sculpte l’animal ou la bestiole en lui rajoutant à chaque fois une main humaine: cette main se transforme en écaille de poisson, remplace les cornes de l’orignal ou les ailes du papillon nocturne. La poésie de Patrick Boulanger trouve racine dans ces sculptures hybrides et arrive à personnifier l’animal par les mots. Pour prendre la forme du papillon, il suffit, selon le poète de «Faire de l’âme un pont suspendu entre deux corps». Patrick Bélanger a surtout réussi à reprendre, à chaque fois, le monde singulier de l’animal, à emprunter ses traits pour les décrire de manière inouïe. Le poète s’inspire de la toile de l’araignée pour faire naître des vers comme «Tisser des brouillards entre le jour et la nuit». Les termes descriptifs associés au poisson sont repris de belle façon: «Dans une peau iridescente / Séquestrer la liberté le miroitement des horizons / Remonter les horaires les rapides». Les vers du poète arrivent parfois à susciter des images aussi précises que les sculptures de Lynda Baril.

Du ciel vers la terre

Le poète tisse sa trame poétique sur un parcours ascendant - du ciel vers la terre La recherche pour les costumes témoigne du travail colossal des artistes.

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- en présentant d’abord les animaux volants comme la papillon nocturne et la chauvesouris, jusqu’à ceux qui roupillent sur le sol, comme l’araignée ou la taupe. Le poète termine sa trajectoire «Sous terre (La désintégration des maîtres)», qui constitue l’avant-dernière partie du recueil: «Ça fond sous les forges boueuses / Dans l’horrible utérus du monumental». Ce percutant bestiaire traite donc de cette lutte entre l’homme et son milieu, cette festive catastrophe qui se joue constamment, de l’espace aérien au piège de la terre. Le poète s’enlève finalement la tête du sable, dans la partie finale du recueil, et porte un regard critique sur sa réalité: «Se savoir le crâne difforme / Et s’entêter à porter la même tuque que tout le monde». Cette trajectoire ascendante que propose le recueil n’est pas sans rappeler celle de l’humain, qui revient trop souvent à ses pulsions animales et primitives, comme le dit l’exergue: «Tous les êtres sont piégés Entre les griffes d’une seule bête». D’ailleurs, toute la démarche artistique de Lynda Baril repose sur cette même intention sociale. Sa recherche est fondée sur le cœur et inspirée du concept de «sculpture sociale» élaboré par l’artiste allemand Joseph Deus.

Le recueil de poésie : un objet artistique

Rares sont les recueils, comme La festive catastrophe, qui offre une si grande diversité d’images et une composition textuelle aussi dynamique. Chacun des poèmes est écrit sur un fond différent et thématique: le poème sur le corbeau semble écrit sur le pelage de l’animal, les vers qui mettent en scène le chevreuil sont juxtaposés à un fond qui rappelle l’écorce, parfois les sculptures de Lynda Baril apparaissent subtilement derrière les phrases poétiques. Le recueil devient ainsi un petit bijou artistique que l’on a envie de feuilleter. Si les vers de Patrick Bélanger manquent parfois de dynamisme ou de finesse, le recueil vaut la peine d’être consulté, ne serait-ce que pour découvrir les créations singulières de Lynda Baril ou encore pour entrer dans un univers poétique laborieusement construit.

Patrick Boulanger (poète), Lynda Baril (sculpteure) La festive catastrophe Éditions d’art Le Sabord 62 p.


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13 au 26 janvier 2015

LA PETITE TÉNÉBREUSE

La Conférence de Wannsee Quand l’horreur prend vie MICHÈLE ROBITAILLE Chroniqueuse

Je suis la fille qui aime les choses glauques, tordues et étranges. Quand je voyage, je prévois toujours une visite de cimetière. Évidemment, les pans sombres de l’histoire sont devenus ma spécialité avec les années. Pour cette nouvelle chronique au Zone Campus, je mettrai en lumière des évènements historiques étant généralement enfouis très profondément dans un sombre sombre placard. Cette semaine marquera le triste anniversaire de la Conférence de Wannsee. Le 20 janvier 1942, dans un quartier privilégié de la ville de Berlin, en Allemagne, 15 importants dignitaires nazis et Officiers SS se sont réunis pour discuter de la «solution finale à la question juive». Il ne faudra qu’à peine une heure trente minutes pour sceller le sort des Juifs d’Europe et mettre en branle leur déportation vers les camps de concentration et d’extermination de Pologne. À cette époque, le parti Nazi est au pouvoir depuis près de dix ans et la Seconde Guerre mondiale fait rage. Depuis 1939 déjà, les exterminations de Juifs et autres indésirables au Reich sont commencées de façon non officielle. Le seul problème pour les nazis: leurs méthodes ne sont pas exportables vers une extermination de masse. Les Juifs sont principalement éliminés par balles et les bourreaux se retrouvent face à deux problèmes. Premièrement, il est difficile de se débarrasser des corps discrètement. Les pelotons d’exécution sont tout sauf discrets et les fosses communes laissent des traces. Deuxièmement, les soldats qui exécutent les ordres deviennent rapidement non fonctionnels et leur état psychologique se détériore. Les dirigeants n’ont pas prévu que les soldats flancheraient du côté émotionnel. Entraînés et le cerveau bien lavé, les nazis ne sont pas censés avoir de faille. Lorsque le Général Heinrich Himmler, bras droit d’Adolf Hitler, se retrouve lui-même nauséeux devant une exécution en règle, il réalise l’ampleur de la tâche et se met à réfléchir à des solutions plus «humaines» pour ses hommes.

Vers les camps d’extermination Himmler organise la conférence de Wannsee, sans toutefois y assister. Il envoie des invitations à différents dignitaires des ministères allemands, tels que le ministère de l’Intérieur et la Gestapo (la police secrète d’État). Pour présider la conférence, Himmler envoie son assistant, le Général Reinhardt Heydrich, chef des services de sécurité du Reich. Heydrich est connu pour son tempérament bouillant. Expéditif, il insiste pour boucler la conférence en très peu de temps. Les participants sont avertis, d’entrée de jeu, que la conférence doit rester plus que confidentielle.

Certains participants ne sont pas très chauds à l’idée d’éliminer les Juifs froidement. Ils souhaitent plutôt les déporter d’Allemagne. Devant la réticence de certains, Heydrich, aidé de son adjoint, Adolf Eichmann, tourne autour du pot en évitant soigneusement de parler d’extermination. Le terme de l’évacuation est privilégié. Voyant que la conférence n’avance pas assez rapidement, Heydrich en vient finalement au fait: Les Juifs doivent disparaître et vite. Il évoque à ses collègues les premières tentatives d’utilisation de gaz pour «évacuer» les gens. Certains ne sont même pas encore au courant de ces expériences. Encore une fois, l’état psychologique du soldat est abordé, car les premières chambres à gaz sont de simples camions munis d’un dispositif reliant les gaz d’échappement à l’arrière. Le dispositif, bien qu’efficace, a un effet secondaire plutôt inusité: les cadavres en ressortent roses. Les soldats refusent de les vider. Cette méthode est donc rapidement abandonnée. C’est après ces expériences que les camps d’extermination sont orchestrés. Bien que surpris et ébranlés, certains participants acceptent sans broncher l’existence des camions. La surprise sera plus difficile à prendre lorsqu’ils apprennent que le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, situé dans le sud de la Pologne, possède déjà des chambres à gaz et des fours crématoires qui permettent l’élimination complète des corps. Les chambres à gaz sont en fonction depuis quatre jours lorsque la conférence a lieu…

Une disparition évitée Au tout début de la conférence, les participants ont reçu l’ordre d’éliminer toutes traces de leur participation. Le procès-verbal a été brûlé ainsi que le registre des participants. Cependant, une copie a survécu dans les archives de Martin Luther, sous-secrétaire au Ministère des Affaires étrangères. C’est grâce à ce précieux document, découvert en 1947, que la Conférence de Wannsee a été révélée au grand jour. En 1942, les participants ont vu cette conférence comme une simple réunion dans leur agenda serré. Peu se sont souciés des répercussions. Finalement, aucune décision n’y a été prise. Il est troublant de réaliser comment la vie de milliers de personnes n’était qu’une banalité pour les nazis. En 90 minutes, le grand réseau des camps de concentration et d’extermination nazis s’est déployé officiellement. Les trains se sont dirigés vers l’Est de l’Europe et les funestes passagers ne représentaient rien de moins que des insectes indésirables à se débarrasser. Il est difficile, 73 ans plus tard de véritablement sentir la portée de cette conférence. Il est d’autant plus difficile, pour une petite ténébreuse comme moi, de se retrouver les deux pieds à même le sol du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau…la suite lors du prochain numéro ! Pour en savoir plus: le film Conspiracy (2001) du réalisateur Frank Pierson relate la conférence en temps réel.

COCO MÉLIÈS À LA SALLE LOUIS-PHILIPPE-POISSON

Du pop-folk en toute authenticité PHOTO: É. LEFRANÇOIS

Les membres de Coco Méliès en totale symbiose lors de leur prestation du 11 décembre dernier à la salle Louis-Phillipe-Poisson.

ÉLISE LEFRANÇOIS Journaliste

La Maison de la culture de Trois-Rivières accueillait, jeudi le 11 décembre dernier, la formation montréalaise Coco Méliès. Composé de Francesca Como ainsi que de David Méliès, le sympathique duo a vite conquis le public de la salle Louis-Phillipe Poisson en délivrant un savant mélange de pop-folk et d’électro. Tantôt le public se laissait flotter sur un nuage avec une musique douceâtre et envoûtante, tantôt il se laissait volontiers transporter vers un univers beaucoup plus brut et rythmé. Les deux amis de «longue date», comme l’a souligné le chanteur et guitariste David Méliès, ont d’abord lancé un premier EP il y a deux ans intitulé Walking Birds. Fait intéressant: l’album a été entièrement enregistré «direct dans la cuisine» comme a mentionné David Méliès tout sourire, se remémorant cette anecdote. Grâce à cette première collaboration, les deux chanteurs aux voix fusionnelles ont vite fait de charmer le public, ce qui leur a permis de faire une tournée canadienne, américaine et française. De retour au pays, les joyeux compagnons se sont entourés, entre autres, du réalisateur Robbie Kutser (Patrick Watson) et des musiciens François Lafontaine (Karkwa) et Pietre Amato (Arcade Fire) qui les ont aidés à sortir leur nouvel album ou «record», appellation ici préférée par le groupe, Lighthouse. Cet album, beaucoup plus indie-folk rejoint un plus grand public avec des pièces percutantes comme The Cafe, Lighthouse et Hill. La salle très intime était d’ailleurs bien remplie par un public de tous âges qui semblait suivre Coco Méliès depuis leur tout début. Dès le départ, Jesse Mac Cormack, couvrant la première partie, a offert à l’assistance une mise-en-bouche teintée d’émotions. Jouant avec un style brut et minimaliste, le chanteur et guitariste à la voix éraillée délivrait une prestation crève-cœur sortie tout droit de ses tripes, préparant le public à l’intensité à venir de Coco

Méliès. Lorsque le duo est finalement entré en scène, accompagné par leur batteur-bassiste Charles Robert, ils ont plongé directement le public dans leur univers rempli d’oppositions, s’équilibrant toutefois à merveille à travers le mariage parfait de leurs deux voix. Les prestations étaient ponctuées d’anecdotes et de farces de tous genres qui ont beaucoup fait rire l’assistance. L’ambiance était chaleureuse et enveloppante. Le public écoutait paisiblement, sourire aux lèvres et bière locale à la main, Coco Méliès chanter avec complicité des extraits tirés de leur nouvel album Lighthouse, mais également «leurs vieux classiques» comme l’a souligné Francesca Como. L’une de ces vieilles chansons a d’ailleurs réussi à tirer quelques larmes du chanteur David Méliès lors d’une prestation solo fort émouvante où il s’est excusé, essuyant rapidement ses larmes, en disant avec humour: «comme on dit, y doit avoir de la boucane ici».

Le public écoutait paisiblement, sourire aux lèvres et bière locale à la main, Coco Méliès chanter avec complicité des extraits tirés de leur nouvel album Lighthouse, mais également «leurs vieux classiques» comme l’a souligné Francesca Como. Le duo, très authentique, semblait réellement ouvert à partager avec le public leur amour pour la musique. Ils jouaient de leurs guitares, mais ajoutaient également diverses contributions sonores comme des maracas, des sifflements, des chants de gorges, des «grattages-de-cordes», de la batterie et de la basse. Un des moments forts du spectacle était lorsque le duo, après avoir été ovationné par le public, a débranché leurs guitares et a interprété Hill hors micro. Le chanteur David Méliès a d’ailleurs mentionné à quel point le duo aimait se mettre sur la «corde raide» lors de prestation et qu’il carburait à ne «pas savoir dans quoi ils pourraient tomber».


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LES GRANDS EXPLORATEURS : LE PORTUGAL AVEC MARIE-DOMINIQUE MASSOL

Découverte d’un pays riche en patrimoine culturel et architectural CAROLINE FILION Journaliste

Présentement en tournée avec Les Grands Explorateurs à travers le Québec, Marie-Dominique Massol était en visite à la salle J.-Antonio-Thompson samedi le 6 décembre 2014 pour son documentaire Portugal, escapade riche en couleurs. Venue pour partager sa découverte du Portugal, de sa culture, du riche patrimoine et des paysages océaniques, elle y faisait sa dernière conférence avant de retourner dans sa France natale. Décrivant en détail les cinq régions distinctes du pays, elle n’a pas peur de montrer le Portugal dans toute son authenticité. C’est à la suite d’une invitation au mariage d’amis qui se déroulait au Portugal que Marie-Dominique a découvert ce pays qui renferme des «richesses insoupçonnées». Il n’y a pas seulement un patrimoine culturel et architectural impressionnant, mais également des traditions ainsi que des paysages naturels fabuleux. On y retrouve notamment le pont Vasco de Gamma qui est le plus grand d’Europe, ainsi que plusieurs monuments et régions qui font partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. On y retrouve aussi un lieu de pèlerinage important, le sanctuaire de Notre-Dame-de-Fatima, qui attire des croyants de partout dans le monde. Le mode de vie des Portugais n’est pas du tout comme la majorité des Européens. Très détendus et patients, ils ont une manière de vivre qui rappelle les pays nord-africains. En contrepartie, ils vivent des problèmes d’exode des jeunes vers l’Amérique du Nord ou d’autres pays, car ils ont souffert d’une grande crise économique avant de se joindre à l’Union Européenne et le marché de l’emploi y est très difficile. L’industrie du liège est assez profitable au Portugal, mais il se déroule seulement deux

mois par année, ce qui ne suffit pas à créer de l’emploi. Ils pratiquent aussi beaucoup d’agriculture et ils produisent le Porto ainsi que plusieurs vins renommés, mais malgré tout, il reste que plus de 35% des jeunes sont sans emploi dans le pays. Le Portugal, c’est aussi des plages, l’océan Atlantique, et du poisson à profusion. Destination très populaire chez les Anglais du Royaume-Uni, certaines régions ont même adopté un mode de vie à l’anglaise, multipliant les terrains de golf et les salons de thé. Les cinq régions du pays sont toutes très différentes les unes des autres, et chacune d’elles mise sur le produit qui fait sa particularité et tente de le mettre en valeur le plus possible. C’est ce qui explique la qualité de ceux-ci. Ils limitent également leur consommation personnelle de ces produits, pour exporter le maximum et augmenter l’économie du pays.

Marie-Dominique Massol a découvert ce pays qui renferme des richesses insoupçonnées. Il n’y a pas seulement un patrimoine culturel et architectural impressionnant, mais également des traditions ainsi que des paysages naturels fabuleux. Malgré les monuments qui datent de plusieurs centaines d’années, le Portugal aspire à la modernité. Le pays est ancré dans le présent et se projette dans le futur avec crédibilité. Fêtant en 2014 le 40e de la révolution des Œillets (évènements qui ont entraîné la chute de la dictature salazariste présente dans le pays depuis 1933), c’est une destination sécuritaire, moderne et authentique où vit un peuple accueillant et chaleureux. Marie-Dominique y retourne régulièrement depuis la création de son documentaire, et continue de partager la découverte des richesses de ce territoire avec la francophonie.

PHOTO: JEAN-PIERRE POLIQUIN

Marie-Dominique Massol a visité le Portugal, dont la ville de Porto.

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CINÉMA D’AUJOURD’HUI

Rétrospective 2014: deux incontournables LOUISÉTIENNE VILLENEUVE Chroniqueur

The Grand Budapest Hotel «A lobby boy anticipates the client’s needs before the needs are needed.» Plus récent film du réalisateur Wes Anderson, The Grand Budapest Hotel s’inscrit sans conteste parmi les meilleures œuvres cinématographiques de 2014, autant par la singularité du style que par la précision du travail réalisé. Ode à un raffinement de soi aujourd’hui révolu, l’œuvre nous plonge par son humour extravagant et par ses orgies visuelles dans un univers unique, duquel on ressort immanquablement le cœur léger et le sourire aux lèvres. Histoire dans une histoire, The Grand Budapest Hotel relate en plusieurs temps le parcours d’un jeune lobby boy (Tony Revolori) devenu propriétaire du prestigieux hôtel Budapest (F. Murray Abraham) suite à une série de mésaventures vécues auprès de son mentor et ami, le distingué concierge M. Gustave H. (Ralph Fiennes). En plaçant ces personnages déjà colorés au coeur d’un hôtel lui-même débordant de splendeurs (bâti sur mesure aux fins du film à partir d’un vieux magasin historique), Anderson nous offre ainsi une comédie au rythme inépuisable où s’accumulent les éclats visuels, respectant cette touche toute particulière développée dans The Life Aquatic puis affermie dans Fantastic Mister Fox et Moonrise Kingdom. Symétrie parfaite des plans, bombardements de couleurs vives et récurrence des mouvements de caméra sont ainsi au rendez-vous pour fournir au spectateur une expérience visuelle hors du commun, rappelant à de nombreuses occasions la beauté haute définition des films d’animation d’aujourd’hui. Sans pouvoir évoquer tous les bons coups déployés par l’ahurissante distribution du film (où figurent F. Murray Abraham, Jude Law, Edward Norton, Adrien Brody, Willem Dafoe, Tilda Swinton, Bill Murray, pour ne nommer qu’eux), il importe du moins de saluer la performance de Raph Fiennes, qui nous sert un M. Gustave frappant d’efficacité. Dépassant le simple rendu comique du personnage, Fiennes épate en de nombreux moments par sa pleine capacité à incarner l’humanité du concierge gentilhomme sans pour autant en effriter les airs de grand genre, conciliation cruciale pour transposer le comique de situation en véritable farce humaine. À une réalisation et un jeu d’acteur d’exception s’ajoute au final une trame musicale des plus savoureuses, signée Alexandre Desplats. À l’aide de chants matinaux et de clavecin toujours à la limite du cabotinage, la musique vient compléter avec panache la facture d’une œuvre qui suscite, même après plusieurs écoutes, toujours autant de rires et de poussées du cœur. À voir et à revoir donc, à tout moment.

Interstellar «We’ve always define ourselves by the ability to overcome the impossible.» Acclamé par certains et décrié par d’autres, Interstellar n’en demeure pas moins un incontournable de 2014, ne serait-ce que pour l’immensité du voyage qu’il permet de vivre et pour les nombreuses scènes d’anthologies qui s’y trouvent. Quête spatiale pour l’avenir de l’espèce, le film rappelle grandement Inception et The Dark Knight Rises par la pédagogie du traitement, 2001: Odyssée de l’espace par le visuel et Gravity par l’exploitation des thèmes du vide et de la solitude. À plusieurs égards, le film mérite les critiques qui lui ont été adressées. De son histoire un peu convenue (et très hollywoodienne) aux failles logiques s’insérant maladroitement tout au long du récit (le décollage réalisé sans équipement de lancement sur la planète Miller, par exemple), le film additionne en effet quelques mauvais coups difficilement tolérables considérant la volonté répétée du scénario d’appuyer son contenu sur de véritables propositions scientifiques. Abordé plutôt comme un récit de science-fiction et comme une expérience de l’espace hors du commun, le film se révèle toutefois, malgré ces lacunes (qui ne sont au demeurant rien de plus que des micro-détails), une réussite exemplaire. Par des effets spéciaux à couper le souffle, une musique absorbante et une utilisation toujours à propos de silences absolus, Christopher Nolan offre une véritable occasion de décrocher des enjeux du quotidien, en plongeant le spectateur dans une odyssée de 169 minutes dont on perd immanquablement le compte (autre exemple de la relativité du temps tant exploitée dans le film). Mais, et c’est probablement ici la plus grande force de l’œuvre, cet éloignement de l’ordinaire et du commun se voit en réalité accompagné d’une série de considérations poignantes ramenant le spectateur à ce qu’il y a de plus humain chez l’homme, c’est-à-dire sa volonté, son instinct de survie et son amour des autres. Avec ses quelques scènes arrachantes de larmes (le visionnement des messages retransmis par les enfants suite à l’expédition sur la planète Miller est à cet effet un véritable bijou de cinéma) et ses séquences visuelles repoussant les limites des effets spéciaux d’aujourd’hui, Interstellar constitue un visionnement obligé pour tous les amateurs de cinéma. Un appel à considérer avec beaucoup de gravité.

Prochainement au Cinéma Le Tapis Rouge www.cinemaletapisrouge.com Sommeil d’hiver de Nuri Bilge Ceylan (à partir du 16 janvier - drame turc récipiendaire de la Palme d’or au Festival de Cannes 2014) Foxcatcher de Bennett Miller (à partir du 23 janvier - drame biographique américain récipiendaire du Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2014)


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arts et spectacles

13 au 26 janvier 2015

JAM THÉRAPEUTIQUE À LA CHASSE GALERIE

La musique comme réconfort hivernal NADIA TRANCHE MONTAGNE Journaliste

C’est le 11 décembre que se tenait la première édition du Jam thérapeutique auquel conviait le comité des programmes en arts de l’UQTR. C’est dans l’atmosphère détendue et réconfortante du café-bar la Chasse Galerie que se sont réunis plusieurs étudiants dans le but de partager musique et bonne humeur.

Cette improvisation musicale qui a commencé par seulement quelques percussions n’a pas tardé pas à s’agrandir, réunissant une gamme d’instruments diversifiés. Violons, guitares et performances vocales se sont ajoutés à l’ensemble pour rehausser l’ambiance, ce qui a su plaire au public qui, bien que peu nombreux au début, s’est montré réceptif à l’expérience. Au fil des improvisations le public a eu l’occasion de reconnaître une panoplie d’artistes connus, allant de Joe Dassin à Gloria Gaynor, en passant par Céline Dion, The Black Eyed Peas et Led Zeppelin. L’organisateur de l’évènement, Jean-François Veilleux, montrait un grand enthousiasme face

PHOTO: N. TRANCHEMONTAGNE

PHOTO: N. TRANCHEMONTAGNE

L’artiste Simon Murphy-Gauthier en pleine création de ses deux œuvres Beau comme un cœur et Poussières de toiles.

Certains étudiants se sont joints à l’expérience du jam thérapeutique.

à cette soirée qui était l’occasion de réunir les étudiants en fin de session et de se détendre un peu. «On veut faire de l’art relationnel, qu’il n’y ait pas nécessairement un public, mais que tout le monde participe, que ce soit collectif», confiet-il, voulant se servir de la musique pour donner le sourire. Outre les performances musicales, la Chasse Galerie a aussi accueilli Simon Murphy-Gauthier (Simonak), un peintre et poète qui a occupé une partie de la scène pour la création en direct de deux toiles. C’est donc par l’art en public que les toiles Beau comme un cœur et Poussières de toiles ont vu le jour. «Je peins des poèmes, j’écris des toiles», dit-il, heureux de ses créations de la soirée et d’avoir eu le droit à la collaboration d’une

spectatrice pour peinturer une de ses toiles. «Le but de l’évènement, c’est que ce soit créatif, collectif et festif», un désir qu’avait exprimé l’organisateur, qui fut comblé au terme de cette soirée où la musique a réchauffé la Chasse Galerie pendant plus de quatre heures.

L’organisation espère pouvoir renouveler l’expérience d’un jam thérapeutique au printemps. Pour plus d’informations sur les créations de Simon Murphy-Gauthier, il est possible de consulter son site : www.simonak.com.

LES PRODUCTIONS DE LA 42E RUE

Programmation 2015 C’est en décembre dernier que Les Productions de la 42e rue ont dévoilé leur programmation pour l’année 2015, offrant aux amateurs de comédies musicales deux spectacles, dont des supplémentaires de Les Misérables de Victor Hugo, ainsi qu’un nouveau spectacle estival, qui devrait plaire à une large tranche d’âges, soit Shrek. La pièce musicale Les Misérables, qui célèbre le 30e anniversaire de sa création, était donc de retour sur les planches de la Maison de la culture les 9, 10 et 11 janvier prochains, après avoir connu un succès en janvier 2014. William Lévesque avait comme mandat de mettre en scène la pièce en tentant de pousser plus loin l’interprétation des personnages et les arrangements musicaux, avec la pression de ne pas reproduire un spectacle similaire. «On a refait l’ensemble des arrangements musicaux, on a ajouté des musiciens, on reprend tout ce qui marchait bien en mise en scène et on va plus loin dans l’interprétation de tous les rôles, du plus petit au plus grand», avait-il annoncé.

Shrek à l’été 2015 La troupe offrira également Shrek, toujours mis en scène par William Lévesque, basé sur le

film d’animation sorti en 2001 ainsi que sur le livre du même nom sorti en 1990, mettant en scène le (pas toujours) sympathique ogre vert. L’adaptation française est de Manon Carrier (qui incarnait Fantine, dans Les Misérables) et la direction musicale sera assurée par David Nolet.

Près de 30 personnes (musiciens, chanteurs et danseurs) prendront part à la production Shrek en juillet 2015. Jeunes et moins jeunes pourront reconnaître les personnages de l’Âne, Fiona, P’tit biscuit et bien d’autres sur les planches trifluviennes les 10, 11, 12, 18 et 19 juillet 2015, dans un décor qu’on promet «majestueux». Près de 30 personnes (musiciens, chanteurs et danseurs) prendront part à la production. Les Productions de la 42e rue ont été créées en août 2010 par une bande de chanteurs et comédiens amoureux des comédies musicales de Broadway qui voulaient amener sur la scène trifluvienne des classiques tels que La Belle et la Bête et Chicago. La troupe célèbrera cette année son cinquième anniversaire, marqué par sa dixième production musicale. (E.L.)


arts et spectacles

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15E ÉDITION DU DÉFI THÉÂTRAL DOMINO

MUSÉE QUÉBÉCOIS DE CULTURE POPULAIRE

48 heures chrono Le 21 décembre dernier se tenait au Café-bar Zénob la 15e édition du défi théâtral Domino. Sous le thème «le père Noël est une ordure», trois équipes constituées d’un metteur en scène, d’un auteur et de quatre comédiens ont eu une fin de semaine pour relever le défi qui consistait à la création de courtes pièces. Le résultat final est le fruit d’un travail acharné dans un laps de temps très court. C’est lors d’un 5 à 7 ayant lieu le 19 décembre que les équipes ont été formées au hasard. Dès lors, les auteurs ont pu commencer leur travail d’écriture d’une durée de 24 heures. Le lendemain soir, le texte a été remis aux metteurs en scène et aux comédiens pour qu’ils commencent leur travail de préparation. C’est dimanche matin que les équipes se sont finalement rencontrées pour finaliser le travail. Le résultat a été présenté le soir même à 20h au Zénob.

Les équipes La première équipe a présenté Bastien est mort gelé, un texte de Pierre McLoed, mis en scène par Marie-Christine Perras et interprété par Ève Lisée, Sarto Gendron, Geneviève Lafleur et Éric Ahern. Suite à une courte pause, la seconde équipe présentait Joyeux Noël Manon, écrit par Stéphane Bélanger et mis en scène par Gilles Devant. La pièce a été interprétée par Gabriel Godbout, Denys Kane, MyrianLortie et Carole Lafrance, cette dernière s’étant prêtée au jeu à la dernière minute en replacement d’une autre comédienne. L’évènement s’est terminé avec C’est la faute à Bunuel, avec un texte de Paul Dallaire, une mise en scène de Stéphanie Ribeyreix et les comédiens Catherine Barlow, Rachel Éthier, Jacques Brunet et Jean-Charles Fonti. La soirée a connu un vif succès, étant un harmonieux mélange entre drame et comédie. Vu le

succès de l’évènement et le nombre grandissant de spectateurs, il est possible de se demander si le Zénob peut encore contenir un évènement d’une telle envergure. (N.T.) PHOTO: A. LARAMÉE ZOUÉKI

C’est la faute à Bunuel, avec les comédiens Catherine Barlow, Rachel Éthier, Jacques Brunet et Jean-Charles Fonti.

ENSEMBLE VOCAL DE L’UQTR

Concert de Noël à Champlain Pour clore la fin de la session et débuter la période de réjouissance des Fêtes, l’Ensemble vocal de l’UQTR (EVUQTR) offrait un concert le dimanche 14 décembre 2014 à 14h dans l’église Notre-Dame-de-la-visitation, à Champlain. Présentant des pièces diversifiées de plusieurs pays, l’ensemble composé uniquement de voix féminines s’est notamment produit lors de la cérémonie de remise de diplômes de l’UQTR. Spécialement lors de cette soirée, l’ensemble était accompagné par M. Claude Beaudoin à l’orgue et au piano. Ayant toutes un lien direct avec l’université, que ce soit des employées, des professeures,

des étudiantes ou des diplômées, les choristes de l’EVUQTR sont sous la direction musicale et artistique de M. Claude Léveillé depuis 2006. L’ensemble existe depuis plus de 25 ans et participe depuis quatre ans au Grand Noël choral de l’église Sainte-Cécile à Trois-Rivières. Spécialement pour cette soirée, M. Léveillé a tenté de faire un choix de pièces diversifié. «À chaque année lorsque j’élabore le programme de Noël, je m’efforce d’en arriver à un équilibre entre des œuvres connues et d’autres qui le sont un peu moins. J’espère y être arrivé de nouveau en vous offrant bien entendu de grands classiques incontournables et des œuvres moins souvent interprétées dans les concerts de Noël, mais tout aussi

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agréables à entendre et à interpréter dans ce contexte», disait-il, à l’approche de la date de l’évènement. Natif de Champlain, M. Léveillé dirige des chorales depuis longtemps, et est responsable cette fois d’un ensemble de voix altos et sopranos unique en Mauricie. De plus, l’endroit où s’est déroulé leur concert est classé monument national historique, ce qui a rendu le cadre de l’évènement des plus enchanteur. Il est possible de se joindre à l’EVUQTR en janvier prochain pour être choriste. Les répétitions se font le jeudi soir de 19h à 21h30 au pavillon Michel-Sarrazin de l’université. Toutes les informations supplémentaires se retrouvent sur le site web de l’UQTR. (C.F.)

Une première Nocturne de la création réussie Depuis quelques années déjà, les musées proposent un nouveau concept de visite: la Nocturne. Afin d’intégrer cette nouveauté dans sa programmation, le Musée québécois de culture populaire, en collaboration avec le Département d’études en Loisirs, culture et tourisme et le Département de Lettres et communication sociale, a organisé la première Nocturne de la création de l’UQTR, le jeudi 27 novembre dernier de 19h30 à 22h. Pour l’occasion, des performances en lien avec les expositions et les espaces du musée ont été réalisées par les étudiants de l’UQTR. Une enquête a aussi été menée auprès des étudiants qui sont venus au Musée québécois de culture populaire pour la première fois de leur vie. Cette année, l’activité était offerte seulement aux étudiants des deux départements. Cependant elle pourrait, dès l’an prochain, être ouverte à l’ensemble des étudiants de l’UQTR et, éventuellement, étendue à ceux des collèges et des écoles secondaires.

Des performances en lien avec les expositions et les espaces du musée ont été réalisées par les étudiants de l’UQTR. La première Nocturne de la création a été inaugurée par le vice-recteur à la recherche et au développement, monsieur Robert W. Mantha, et le président du conseil d’administration du musée, monsieur Jean Asselin, sous l’initiative de Maryse Paquin, professeure à l’UQTR. Rappelons que le concept des Nocturnes vise à sensibiliser les publics, dont les étudiants, qui ne sont pas familiers avec les visites d’expositions, dans une vision citoyenne de l’appropriation des lieux culturels par la communauté. (D.D.)


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LOISIRS ALEXANDRE LARAMÉE ZOUÉKI

Jeux

Thème: Magasinage (6 lettres) Achat Argent Banque Bébé CD Chasse Chocolaterie Crédit Cuisine Dépanneur Écoule Électroménager Emmagasiné Enragé

Fenêtre Film Fourreur Godasse Hypothèque Lingerie Maquillage Matelas Mercerie Meuble Neuf Outils Pêche Peinture

Mot mystère

Sudoku

Illustrateur

Prêt Queue Rénovation Rêve Rideau Taxe TPS TVQ Usagé Vacances Vente VHS Viande Vidéo

Mots croisés Horizontalement:

Verticalement:

1. Bienheureuses et paisibles - Homme riche qui fait étalage de son opulence 2. Mère de la Sainte Vierge - Liquides - Sans lieu 3. Conifère - Peut opérer des maléfices 4. Donna du brillant à - Colore 5. Permis - Que l’on doit 6. Ensemble des États du pacte de l’Atlantique - Propage 7. Expose dans le détail - Prophète juif du VIes. av. J.-C 8. Causé un dommage à - Faire payer un prix excessif - Radon 9. Terres entourées d’eau - Personnage Avoir confiance en 10. Quelqu’un - Accord complet des suffrages 11. OEuvres artistiques sans valeur - Ramée 12. Vedette - Nommées les lettres composant un mot

1. Muselions 2. Disparu - Comm. du Puy-de-Dôme 3. Espace de temps - Lave bulleuse - Voltampère 4. Personne qui fait passer une épreuve - Suinter 5. Parées - National Trust 6. Amas chaotiques de glaces Association des nations de l’Asie du Sud-Est 7. Actinium - Reproducteur 8. Obscurités - Groupé par deux 9. Organisée autour de - Sa Grâce Contraire à la vertu 10. Couverte de rides - Stéréotypé 11. Face du dé - Marquée d’un numéro 12. Elle ne s’intéresse plus à rien - Rejetées

«Deux mille quinze : l’an neuf!»

La maxSim par Simonak Murphy-Gauthier


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SPORTS HOCKEY: RETOUR DE LA PAUSE DES FÊTES

Une nouvelle année qui débute du bon pied Un trio explosif ÉTIENNE DUBOIS Journaliste

La troupe de Marc-Étienne Hubert a semblé prendre d’excellentes résolutions en cette nouvelle année. Les Patriotes ont vaincu leurs rivaux de toujours, les Redmen de McGill, par la marque de 3-1 le 4 janvier dernier. Ce gain a ainsi mis fin à la séquence de deux revers dans laquelle s’étaient légèrement embourbés les Patriotes tout juste avant les Fêtes lorsqu’ils avaient baissé pavillon face à Western et Carleton. «On a très bien joué. On a eu une bonne préparation et on en a récolté les fruits de nos efforts. C’est une grosse victoire, surtout qu’on jouait là-bas et que c’était notre premier match en un mois et demi», a relaté Marc-Étienne Hubert. Le gardien trifluvien Guillaume Nadeau a poursuivi ses succès du mois de novembre dernier. Le cerbère, qui en est à sa quatrième saison avec les Pats, s’est dressé devant son filet, repoussant 27 des 28 tirs dirigés vers lui, signant du même coup son septième triomphe de la campagne.

Encore une fois, le trio composé de Tommy Giroux, Anthony Verret et Marc-Olivier Mimar s’est chargé de l’attaque pour les Patriotes. Après avoir vu Verret inscrire son équipe à la marque, Tommy Giroux a marqué le but vainqueur en deuxième période, avant de clouer le cercueil de McGill dans un filet désert. De son côté, Mimar a amassé deux mentions d’aide. «Les gars jouent bien depuis le début de l’année et ils ont une belle chimie ensemble. C’est un trio qui amène beaucoup d’offensive et ils font également très bien en défensive. C’est un trio qui peut bien faire en avantage numérique et à cinq contre cinq, ils peuvent faire très mal à l’adversaire», mentionne Hubert au sujet de son meilleur trio depuis le début de la saison. Après 18 rencontres, les trois compagnons de trio - Tommy Giroux (14 buts, 13 passes), Marc-Olivier Mimar (11-17) et Anthony Verret (6-21) - se situent dans le top 5 des meilleurs pointeurs des Sports Universitaires de l’Ontario (SUO).

Renfort à la défensive Toujours privés des services de leur quart-arrière à la défensive, Martin Lefebvre, les Patriotes ont accueilli avec grand plaisir deux nouveaux joueurs à la ligne bleue. Jérémy Beaudry arrive en renfort après avoir évolué dans l’ECHL en début de saison, alors que l’ancien des Cataractes

Un week-end signé Guillaume Nadeau Les Patriotes de l’UQTR ont fait oublier à leurs partisans la défaite de 5-1 encaissée aux mains des Mustangs de Western lors leur dernier match à domicile avant les Fêtes. La troupe de Marc-Étienne Hubert peut remercier son vétéran gardien, Guillaume Nadeau, qui a bloqué 65 des 68 tirs auxquels il a fait face lors des victoires respectives de 3-1 et 6-2 contre les Rams de Ryerson et les Varsity Blues de l’Université de Toronto la fin de semaine dernière. «Il est dans sa zone, alors on ne le dérangera pas, a lancé avec un sourire en coin l’instructeur au sujet de son cerbère. C’est un vétéran et il connait très bien la ligue. En ce moment, il voit très bien la rondelle, il est gros devant son filet, il se déplace bien, donc c’est de bon augure pour la suite.» «C’est d’abord et avant tout un travail d’équipe. Avec Dany (Dallaire), on se prépare bien pour les matchs, et les défenseurs font un très bon boulot devant moi. Je vois toutes les rondelles, donc c’est facile pour moi de ne pas donner trop de retours», a affirmé Nadeau, qui a obtenu le départ lors des quatre dernières rencontres de son équipe. L’attaquant trifluvien Félix Plouffe, qui ne comptait que deux filets depuis le début de la saison, a explosé dans le match contre Toronto avec deux buts et deux mentions d’aide. «Plouffe, c’est un joueur qui donne toujours le

même effort à chaque présence sur la patinoire. C’est la genre de joueur que tous les entraîneurs veulent avoir dans leur alignement», a indiqué le pilote des Pats. S’il s’est montré satisfait de la performance de ses joueurs contre les Varsity Blues, Marc-Étienne Hubert n’était pas réjoui après la victoire contre Ryerson la veille à l’aréna Claude-Mongrain. «Ça aurait pu être mieux, c’est certain. Mais on a fait les bonnes choses en troisième pour aller chercher les deux points. Il faut donner du crédit à l’adversaire qui est arrivé très agressif», a déclaré Marc-Étienne Hubert. Avec ces deux victoires, les Patriotes conservent le premier rang de la conférence de l’Est des Sports Universitaires de l’Ontario (SUO), sur un pied d’égalité avec les Ravens de Carleton, avec un total de 30 points. Les Patriotes ont toutefois un match en main sur les Ravens. La prochaine rencontre des Patriotes sera disputée à Thunder Bay en Ontario, alors que les Patriotes visiteront les Thunderwolves de l’Université Lakehead dans le cadre d’un programme double, vendredi et samedi. Après avoir été blanchi de la feuille de pointage lors des parties face à Ryerson et Toronto, le capitaine de la formation, Tommy Tremblay, aura la chance d’amasser son 100e point dans les rangs universitaires à son 100e match dans l’uniforme des Patriotes. (É.D.)

PHOTO: PATRIOTES

Guillaume Nadeau s’est dressé devant son filet en repoussant 27 des 28 tirs dirigés vers lui pour signer son septième triomphe de la campagne. de Shawinigan, Alex Filiatrault, en était à sa première partie de la saison après une sévère blessure à l’épaule. L’arrivée de ces deux défenseurs dans l’uniforme orange et vert n’a toutefois pas fait que des heureux. Danick Malouin et Olivier Dallaire n’ont pas conservé leur poste avec l’équipe trifluvienne. Toutefois, Dallaire n’ira pas bien loin,

joignant les rangs du Blizzard Cloutier Nord-Sud de Trois-Rivières dans la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH). Les deux adversaires de longue date, les Patriotes et les Redmen, se retrouveront pas plus tard qu’à la fin du mois, alors que les Redmen seront les visiteurs au Colisée de Trois-Rivières le 28 janvier prochain.


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13 au 26 janvier 2015

SPORTS

COURSE DU CAPS LÉOPOLD-GAGNON DE L’UQTR

Répandre la joie LOUISPHILIPPE CARBONNEAU Journaliste

Ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir 22 coureurs déguisés en Père-Noël déferler dans les rues de la ville. C’est pourtant ce qu’ont pu apercevoir les nombreux passants trifluviens à l’occasion de la 13e édition de la course du CAPS LéopoldGagnon de l’UQTR le 18 décembre dernier. L’évènement, initialement lancé en 2002 par Sylvain Bourque, s’avère être un incontournable du temps des fêtes depuis ce temps. C’est donc une vingtaine de personnes, vêtues des accessoires du Père-Noël qui ont emprunté le boulevard des Forges afin de se rendre jusqu’au centre-ville de Trois-Rivières dans un seul et unique but: semer la joie à l’approche de la fête de Noël. Au total, c’est près de huit kilomètres qui ont été parcourus par les participants. Même si la majorité du groupe est constitué de membres de l’école, famille et amis étaient tous invités à participer à l’activité. «La plupart des participants font partie de

notre groupe de joggeurs du midi, mais pour cet évènement, tout le monde pouvait participer. L’ambiance pendant le trajet est très agréable, nous chantons des chansons du temps des fêtes et nous saluons les gens dans les rues. Ceux-ci semblent apprécier et c’est l’objectif de ce rassemblement.

PHOTO: UQTR

«Nous saluons les gens dans les rues. Ceux-ci semblent apprécier et c’est l’objectif de ce rassemblement.» — Pierre Clermont Dame nature très clémente Les conditions climatiques étaient idéales pour tenir une telle course alors que le thermomètre affichait près de zéro. C’était donc un temps très doux qui portait les coureurs vers leur destination finale. Selon M. Clermont, dame nature s’est reprise pour les fois où elle ne les a pas épargnés. «Les conditions étaient parfaites cette année, je me rappelle que l’année dernière, il faisait environ -25°C à l’extérieur. Lors d’une autre édition, nous avions même aidé un policier qui était resté pris avec sa voiture en raison de la forte neige. Mais après tout, ce n’est pas la température qui va nous empêcher de terminer la course !»

Une vingtaine de coureurs déguisés en Père-Noël ont emprunté le boulevard des Forges le 18 décembre dernier lors de la traditionnelle course du CAPS Léopold-Gagnon


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SPORTS

SOCCER MASCULIN

SOCCER INTÉRIEUR FÉMININ

Nouvel entraîneur, nouveaux défis

Objectifs élevés, mais réalistes

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PHOTO: PATRIOTES

PHOTO: PATRIOTES

L’entraîneur-chef par intérim, Roch Goyette, croit pleinement au potentiel de ses joueurs et s’attend à d’excellents résultats.

Pour la première fois en 23 ans, la formation masculine de soccer amorcera une saison sans Pierre Clermont à sa tête, après que ce dernier ait perdu son poste tout juste avant la pause des Fêtes. Malgré le fait que le onze trifluvien n’ait amassé que deux victoires en 12 rencontres lors de la plus récente saison extérieure, le nouvel entraîneur-chef, Roch Goyette, croit pleinement au potentiel du groupe qu’il a sous la main. «Nous allons devoir revoir plusieurs petits aspects qui font toute la différence. L’éthique de travail sera à retravailler, en plus du rôle de certains joueurs. Il va falloir retrouver la motivation de gagner des matchs, mais je suis convaincu que nous avons tous les atouts pour avoir des bons résultats et performer dans cette ligue».

Philosophie gagnante «Quand je parle aux joueurs, il y a un message que j’envoie: je veux qu’on gagne le championnat. J’aime mieux fixer la barre haute que de terminer dans le top 3 et d’ensuite espérer gagner les séries éliminatoires», indique celui qui a occupé le rôle d’adjoint à Pierre Clermont pendant cinq années. Goyette admet que la barre est haute, mais avoue que son équipe possède tellement de talent qu’il ne se limitera pas qu’à seulement atteindre un top 3 ou un top 4. Selon l’instructeur, Guillaume Comptois-Noël, Keven Perreault et Frédéric Sansoucy seront à surveiller sur le plan offensif, alors que le capitaine Louis-Thomas Fortier et Maxime Cormier devraient se signaler en défensive.

L’entraîneur-chef Ghislain Tapsoba voit grand en marge de cette nouvelle saison. Il espère que son équipe puisse aller le plus loin lors de séries pour le championnat d’hiver. PHOTO: PATRIOTES

L’entraîneur-chef par intérim de l’équipe féminine de soccer, Roch Goyette.

Une opportunité unique «C’est un rêve. C’est un niveau de coaching qui est l’un des plus élevés au niveau amateur au Québec. C’est très spécial de pouvoir atteindre cet objectif à un si jeune âge, je suis vraiment flatté qu’on m’ait considéré pour ce poste.» Selon lui, Goyette restera la même personne structurée et sérieuse dans son approche. Il croit donc que ses joueurs ne seront pas trop dépaysés de le voir dans le rôle d’entraîneur-chef. «Il n’y a toujours rien de décidé pour la suite des choses, mais il se peut qu’il y ait un processus qui soit lancé. Mais mon objectif, c’est de faire le mieux possible et de continuer le plus longtemps possible avec le groupe», avoue celui qui assurera l’intérim du poste jusqu’à la fin de la prochaine saison extérieure.

«Quand je parle aux joueurs, il y a un message que j’envoie: je veux qu’on gagne le championnat.» — Roch Goyette

PHOTO: PATRIOTES

Pierre Clermont a perdu son poste tout juste avant la pause des Fêtes.

Les Patriotes affronteront l’Académie de l’Impact dans un match hors-concours le 25 janvier prochain sur la surface synthétique du Complexe sportif Alphonse-Desjardins (CSAD). Le premier match de la saison se tiendra la semaine suivante, le 1er février, lorsque les Patriotes rendront visite au Vert et Or à Sherbrooke. «En trois semaines, mon objectif est d’essayer d’inculquer ma stratégie tactique et de remettre le groupe en bonne condition physique. Je m’attends à une victoire dès le premier match contre Sherbrooke», conclut Goyette. (E.D.)

ÉTIENNE DUBOIS Journaliste

Après avoir passé bien près de participer aux séries éliminatoires lors de la saison extérieure l’automne dernier, les joueuses de la formation universitaire féminine de soccer ne souhaitent pas jouer les figurantes en cette nouvelle saison qui s’amorcera le 1er février prochain à Sherbrooke. L’entraîneur-chef de l’équipe, Ghislain Tapsoba, est clair sur ce point: il s’attend à aller le plus loin lors de séries pour la saison d’hiver. «Les finales se jouent à Trois-Rivières et nous souhaitons être en lice devant notre public pour ces matchs. On a démontré cet automne avec le groupe que nous étions en mesure d’aller chercher des résultats. On devra maintenant confirmer. On s’attend à être davantage compétitives. Toutes les équipes participent aux séries, notre objectif est d’arriver prêtes et de gagner nos matchs», fait valoir Tapsoba.

Jeu défensif à peaufiner Toutefois, pour ce faire, Ghislain Tapsoba avoue que sa troupe devra s’améliorer au niveau de la concentration pour obtenir de meilleurs résultats et être plus constante au fil des matchs. «Nous allons devoir améliorer notre jeu défensif car nous avons encaissé beaucoup de buts à l’automne. Offensivement, ça a bien été et on va devoir continuer ainsi. Les joueuses devront être en bonne forme physique car leur volume de jeu sera plus important et le groupe devra plus croire en ses capacités.»

Camp invitation des Patriotes Toutes les joueuses de soccer désirant faire partie de la formation de soccer féminine des Patriotes de l’UQTR pourront démontrer tout leur talent à l’état-major des Pats du 13 au 28 janvier au CAPS de l’UQTR dans les gymnases 4-5-6-7. Le camp se tiendra les mardis 13, 20 et 27 janvier de 15h à 17h, ainsi que les mercredis 14, 21 et 28 janvier de 16h30 à 18h30. «On espère que des étudiantes se manifesteront et viendront s›ajouter à l›effectif actuel pour rendre l›équipe plus compétitive», souhaite l’instructeur des Pats.


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13 au 26 janvier 2015

SPORTS

MATCH DE HOCKEY DU CARNAVAL ÉTUDIANT

Le match à saveur différente LOUIS-PHILIPPE CARBONNEAU Journaliste

Entre 1000 et 1500 spectateurs, c’est le nombre de gens auquel s’attend à accueillir le comité responsable du match de hockey du Carnaval Étudiant le 21 février prochain au Colisée de Trois-Rivières, alors que les Stingers de Concordia seront de passage. Absent l’année dernière, le traditionnel évènement en collaboration avec la formation masculine des Patriotes, est de retour en 2015, mieux organisé que jamais. Lors de ce classique annuel, les étudiants des différentes associations étudiantes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) seront habillés aux couleurs des Patriotes et devront faire preuve d’originalité et être bruyants lors de la partie. Le comité qui aura accumulé le plus de points, selon les critères, se verra attribuer le titre de vainqueur du concours. Excellente idée puisque malgré une équipe gagnante, les gradins sont dégarnis la plupart du temps lors des matchs à domicile des Trifluviens. Selon Philippe Doucet, organisateur principal de la soirée, il s’agit à la fois d’une belle façon d’augmenter

la visibilité du hockey des Patriotes et d’aider la communauté étudiante. «Le nerf de la guerre, c’est que la plupart des gens ne connaissent pas le produit. Pourtant nous avons un excellent programme de hockey, une fois que les gens assistent à un match des Patriotes ils apprécieront à coup sûr et auront le goût de revenir. Ce genre de rassemblement est bénéfique pour tous, on fait connaître notre programme tout en fournissant une aide précieuse aux jeunes qui participent au carnaval.»

«Ce genre de rassemblement est bénéfique pour tous, on fait connaître notre programme de hockey tout en fournissant une aide précieuse aux jeunes qui participent au carnaval.» — Philippe Doucet, communications des Patriotes Un évènement à ne pas manquer Le match du carnaval étudiant est principalement en association avec Cogeco. Ce dernier partenaire agira à titre de diffuseur de ce duel et aidera le comité au niveau promotionnel. En plus d’accueillir les étudiants du Carnaval,

PHOTO: ARCHIVES PATRIOTES

On attend plus de 1000 spectateurs au colisée de Trois-Rivières le 21 février dans le cadre du fameux match de hockey de carnaval étudiant. l’organisation des Patriotes invitera également tous ses principaux commanditaires lors de cette rencontre. Il s’agit selon Doucet d’une belle façon de les remercier pour le support qu’ils donnent à la concession durant la saison. Celui qui est également analyste lors des matchs de l’équipe affirme qu’il y aura beaucoup d’animation et de prix qui seront distribués aux gens durant la soirée.

«Il y aura de nombreux tirages et des prix de présence pour les partisans. Nous ferons même tirer une paire de billets pour aller voir jouer le Canadien à Montréal. Nous allons également offrir un service de navettes avant le match de la Chasse Galerie jusqu’au Colisée. Disons que ça risque d’être toute une soirée, l’ambiance sera incroyable. Que ce soit la foule ou bien les joueurs, tout le monde devrait apprécier!»

CROSS-COUNTRY INTÉRIEUR

Lourde perte pour les Patriotes Après une saison extérieure plus que satisfaisante, la formation de cross-country de l’Université du Québec à Trois Rivières (UQTR) a appris une bien triste nouvelle à l’aube de la saison intérieure. Le coureur Stéphan St-Martin ne fera plus partie de la l’équipe des Patriotes au cours des prochaines années. Après une saison recrue remplie de promesses, le jeune homme quitte les rangs universitaire afin de retourner aux études collégiales. St-Martin avait connu une saison 2014 très impressionnante avec notamment une deuxième position lors des championnats provinciaux. Il avait également fait bonne figure à Terre-Neuve à l’occasion de la course interuniversitaire canadienne en terminant au 20e échelon. Le jeune homme sera de la prochaine compétition à McGill à la fin janvier, malheureusement en tant que participant indépendant. Son entraîneur avec l’UQTR François Trudeau se disait déçu de cette annonce, mais comprend la situation. «C’est décevant de le voir quitter l’équipe, mais pour son futur c’était la décision à prendre. Il faut garder en tête que le sport demeure secondaire, la priorité est de se concentrer sur notre carrière professionnelle.»

Objectif les championnats provinciaux La terre n’arrête toutefois pas de tourner, les protégés de François Trudeau sont en

mode préparation pour la saison intérieure. Trois-Rivières n’était pas présent pour la dernière compétition qui a eu lieu samedi dernier à Sherbrooke. Le pilote des Patriotes indique que ces courses ne sont pas trop significatives, c’est donc la raison de leur absence à ce rendez-vous. «La plupart des membres de l’équipe sont en train de faire des camps d’entraînement, donc ces premières courses ne sont pas leur priorité. On veut tout donner pour les provinciaux, on s’attend à bien performer là-bas.» C’est donc le 28 février 1er mars que l’UQTR aura la chance de se faire valoir à ces mêmes championnats encore une fois du côté de l’Estrie. Il s’agira d’une belle occasion pour les coureurs trifluviens de se frotter aux meilleurs de la province. PHOTO: MARC FISET

Après une belle saison recrue avec les Patriotes, Stéphan St-Martin quitte l’UQTR pour retourner aux études collégiales.


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SPORTS

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PATRIOTE DE LA SEMAINE

Les meilleurs doivent être les meilleurs! Les membres de l’équipe de cheerleading des Patriotes l’avaient mentionné lors du camp d’entraînement, ils seraient à surveiller cette saison. Ces derniers ont passé de la parole aux actes en décrochant, le 7 décembre dernier, leur meilleur résultat depuis leur entrée dans le circuit universitaire en 2010-2011 terminant au 3e échelon. Si la formation trifluvienne est arrivée à ses fins lors de cette compétition, c’est entre autres grâce au brio de leur co-capitaine Maxime Cédilot, qui s’est mérité le titre d’étudiant-athlète de la semaine suite à ses performances. Cédilot a reçu cet honneur grâce à son implication auprès de ses coéquipiers et de son excellente maîtrise de la chorégraphie qu’il avait à effectuer lors du premier rendezvous du calendrier 2014-2015. À sa 4e saison avec les Pats, le vétéran n’en est pas à ses premiers pas en cheerleading, lui qui pratique ce sport depuis déjà six ans. Leader au sein de l’équipe, il souhaite apporter aux plus jeunes

l’expérience qu’il a acquise au fil des années. «J’ai commencé le cheerleading au collégial à Ste-Hyacinthe alors qu’un de mes amis m’avait incité à essayer et depuis, je ne suis plus capable de m’en passer. J’ai évolué avec plusieurs autres formations dans les rangs civils et j’ai même fait une saison avec le Vert et Or à Sherbrooke au niveau universitaire. J’essaie donc d’apporter le bagage que j’ai aux nouveaux pour les aider à mieux performer.»

«C’est très exigeant pour le corps être une base, il ne faut pas nécessairement être fort physiquement de nature, mais il faut s’entraîner fréquemment. Je suis dans le gymnase trois fois par semaine et c’est sans compter les pratiques que nous avons. Disons que ça prend un bon équilibre pour combler ce titre. Si tu échappes quelqu’un, c’est toute l’équipe qui pourrait écoper pour ton erreur.»

«J’essaie d’apporter le bagage que j’ai aux nouveaux pour les aider à mieux performer.»

Finissant à l’UQTR cette année, Maxime Cédilot se dit optimiste pour le reste de la saison. Ses coéquipiers et lui ont montré en lever de rideaux de la saison qu’ils seraient à prendre au sérieux. Il ne faudrait donc pas se surprendre si les représentants orange et vert se retrouvent plus d’une fois sur le podium d’ici la fin de la saison. Au point de vue personnel, le vétéran souhaite continuer le cheerleading après ses études, et ce, dans des niveaux de compétition élite. «J’aimerais faire partie de bonnes équipes dans les deux années qui suivront et me faire remarquer. Mon but serait de me tailler une place dans l’équipe canadienne pour les mondiaux en Floride. Ça ne sera pas facile, mais avec les efforts que je mets dans ce sport, je sais que j’en suis capable!» (L.-P.C.)

— Maxime Cédilot Étudiant en marketing, Cédilot agit au poste de base pour la troupe d’Olivier Lasnier. C’est lui qui doit lancer dans les airs et rattraper, au moment de l’atterrissage, ses partenaires. Le jeune homme de 23 ans est conscient que sa position est primordiale au succès du reste de ses coéquipiers et il met les efforts en conséquence.

FOOTBALL UNIVERSITAIRE

L’UQTR en mode football La dernière fois qu’il y a eu une équipe de football à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), le Québec était sur le point de vivre sa première campagne référendaire. Après plusieurs décennies d’absence, voilà que l’on pourrait assister au retour du ballon ovale en sol trifluvien dès 2017. La rectrice de l’UQTR Nadia Ghazzali ainsi que la vice-rectrice à l’administration et aux finances Johanne Giguère se sont entretenues, lors d’un gala du Réseau du sport étudiant (RSEQ), avec les membres du comité afin de présenter le projet d’amener une concession de football universitaire à Trois-Rivières. Le dossier qui n’est pas finalisé sera déposé d’ici la fin 2015. Depuis plusieurs semaines le personnel de l’établissement travaille fort pour monter un projet solide à l’image des programmes comme Laval et Sherbrooke. Ceux-ci ont d’ailleurs prêté main-forte à l’institution trifluvienne afin démarrer tout le processus.

«On ne pense pas être compétitifs dans les premières années, mais au bout de trois ou quatre ans, nous pourrons nous battre avec les équipes du milieu du classement.» — André-François Lafond Même avec une équipe de hockey qui a une tradition gagnante, les Patriotes peinent à attirer les gens au Colisée de Trois-Rivières. Il est donc permis de se demander si la venue d’une nouvelle franchise serait viable

en Mauricie. On mentionne fréquemment que les Patriotes n’obtiennent pas assez de visibilité à travers les médias de la région. Il faudra être plus actif dans ce secteur si l’on souhaite attirer des foules comme à Montréal ou en Estrie, si on considère qu’il est presque impossible d’attirer 15 000 personnes à chaque match comme le font le Rouge et Or à Québec.

Une étape à la fois Si retour du football il y a, il faudra avoir des attentes réalistes au départ. Le recrutement devrait débuter dès l’automne 2015 alors qu’un entraîneur pourrait être engagé dans ces alentours afin de monter une équipe, qui sera à ce moment de second plan. Selon ce que le directeur au Service de l’activité physique et sportive (SAPS) de l’UQTR, André-François Lafond, a mentionné dans Le Nouvelliste, les futurs partisans devront ronger leur frein s’ils désirent voir l’UQTR compétitionner avec les équipes de haut de classement. «On ne pense pas être compétitifs dans les premières années, mais au bout de trois ou quatre ans, nous pourrons nous battre avec les équipes du milieu du classement. Le fait que l’université soit située entre Montréal et Québec permettra d’attirer des joueurs de ces deux marchés, en plus d’aider grandement au football local», affirmait-il. Les Patriotes joueraient leurs matchs à domicile au stade des Diablos du Cégep de Trois-Rivières. Plus de 5000 sièges seraient ajoutés de façon temporaire afin d’adhérer aux standards du circuit. Les prochains mois seront donc déterminants pour les dirigeants de l’établissement. Il y a certes eu un pas en avant dans ce long processus de ramener une équipe en ville, mais il reste encore un bon bout de chemin à faire. (L.-P.C.)

Percer parmi les meilleurs

PHOTO: PATRIOTES

Maxime Cédilot a connu une excellente compétition aidant l’équipe de cheerleading des Patriotes à obtenir le meilleur résultat de leur histoire.



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