Move-On Magazine #9

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L'ACTUALITĂ©

DE VOS SORTIES

CULTURE

MAUD DE COINTET DOMINIQUE RUCART CHANTAL MĂ©LANSON CLAUDE BROZZONI PHILIPPE PIGUET ROBERT LEPAGE BONLIEU PITT POULE FESTIVAL ITALIEN CINĂ©MA LE PARNAL AGENDA

SPORT

JEAN-LUC RIGAUT JOFFREy POLLET-VILLARD AGENDA NOCTURNE

CRAZy B AGENDA

Septembre - Octobre 2015

PAyS DE SAVOIE - GENÈVE www.moveonmag.com


NOUVEAUTĂƠ

DĂƠcouvrez notre nouvelle plateforme de billetterie en ligne !!


NOUVELLE RUBRIQUE « Crowdfunding » axée sur le soutien de projets culturels et entrepreneuriaux qui ouvrira

le 1er octobre 2015 pour la version web le 1er novembre 2015 dans le prochain numĂ©ro papier. Vous avez un projet qui vous tient Ă  cƓur ? Vous avez besoin d’un coup de pouce pour le rĂ©aliser ? Ca tombe bien, vous n’ĂȘtes pas tout seul !

Move-On Mag vous propose bientÎt un espace privilégié pour promouvoir votre projet et lui donner de la visibilité. www.moveonmag.com


J

Ă©DITO #9 ’ai entendu dire que Move-On Mag paraĂźtra dĂ©sormais tous les deux mois. Ça va ĂȘtre dur d’attendre aussi longtemps entre deux numĂ©ros.

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Tu as suivi le Tour de France ?

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Comme tout le monde, mais je ne vois pas le rapport.

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Tu as remarquĂ© que les coureurs pĂ©dalent avant le dĂ©part pour s’échauffer et aprĂšs l’arrivĂ©e pour Ă©liminer les toxines ? Eh bien avec la culture et Move-On Mag, c’est pareil. RĂ©flĂ©chis, lis, divertis-toi, cultive-toi en permanence pour Ă©viter les courbatures neuronales et les toxines des prĂ©jugĂ©s. Tu n’en apprĂ©cieras que mieux le numĂ©ro spĂ©cial Ă©tĂ© 2016 ! Profites-en pour vivre en profondeur, en apprĂ©ciant le poids des mots, des choses, du sens et du temps.

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Du temps.

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Tu n’as pas remarquĂ© l’évolution actuelle du langage ? On nie le temps en vivant de plus en plus dans l’espace. On prend des initiatives en amont, on est oĂč on va sur, au restaurant on te demande ce que tu prends derriĂšre, et partant de lĂ  on reste Ă  la surface des choses. Tout est juste Ă©norme et au final tu fais du sur place.

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Heu... D'accord, si tu le dis... mais les efforts des sportifs sont récompensés par des médailles, des primes !

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Ta meilleure rĂ©compense est ton propre Ă©panouissement ; la culture en fait partie et tu fais partie de la culture, qui te permet de vraies rencontres, un vĂ©ritable enrichissement par- delĂ  toutes les frontiĂšres du temps, de l’espace, de la langue, des modes de pensĂ©e. Si tu veux ĂȘtre toi-mĂȘme, sois multiple. Shoote-toi Ă  l’EPO.

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EPO : Ă©veil, partage, ouverture.

L’équipe MoveOn Mag Retrouvez-nous sur Facebook

Directeur : Damien Tiberio Graphisme : Camille Poisson Rédacteurs en chef : Paul Rassat et Aurore Fossard De Almeida Image de couverture : Bonlieu scÚne nationale Commercial : Damien Tiberio 06.32.35.81.37 DépÎt légal : en cours N°ISSN : en cours Société éditrice : Agence Grenade-In

10-31-2354 Certifié PEFC pefc-france.org

Merci à : Bernard Accoyer, Maud de Cointet, Dominique Rucart, Claude Brozzoni, Philippe Piguet, Chantal Melanson, Robert Lepage, les Pitt Poule, Hervé Clerbout, Alain Rubin, Ludovic Senet, Gaylord Pedretti, Sarah Maleck, Joffrey Pollet-Villard, Jean-Luc Rigaut, Crazy B, Filipandré, Paul Verwaerde et tous nos partenaires. Contact : contact@moveonmag.com - 06 32 35 81 37


SOMMAIRE à découvrir

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Le Bon Lieu, Alain Rubin Co & co, Sarah Maleck Jeux

rubrique culture

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Chronitude Edito : Bernard Accoyer Maud de Cointet Dominique Rucart Chantal Melanson Claude Brozzoni Philippe Piguet

20 24 26 28 30 34 36

Robert Lepage Bonlieu Pitt Poule Festival du film italien Cinéma Le Parnal Culture Trock, Ludovic Senet Agenda culturel

rubrique sport

43 46 48

Edito : Jean-Luc Rigaut Joffrey Pollet-Villard Agenda sportif

rubrique nocturne

51 52 54

Edito : Aurore Fossard De Almeida Crazy B Agenda nocturne

Image de couverture : "Masquez-vous" avec Bonlieu scĂšne nationale. Lire notre article page 24.


À dĂ©couvrir

lieu

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Paul Rassat

© Fou d'Images

Le Bon Lieu

19 ans qu’Alain Rubin, venu des Gets, dirige l’établissement. Quand il ne se pose pas autour d’un verre ou d’un repas avec des amis, Alain a la bougeotte. Toujours en mouvement, pour tĂ©lĂ©phoner en marchant en long et en large, vĂ©rifier quelque chose.

Le Bon Lieu est Ă  son image : ça bouge ! Le service y est sans chichi, simple, dynamique, efficace et gĂ©nĂ©reux. À la mi-journĂ©e s’attablent des « politiques », les gens du Centre Bonlieu, des AnnĂ©ciens, et au grĂ© des Ă©vĂ©nements et des saisons, des touristes, des festivaliers. On y goĂ»te une cuisine de type brasserie. Les habituĂ©s locaux prouvent que le lieu est convivial, agrĂ©able et que les papilles y sont bien traitĂ©es. Le soir, les recettes savoyardes servies en cocottes individuelles prennent le relais jusque trĂšs tard puisque l’établissement propose deux services. Et puis Alain innove avec des moments apĂ©ritifs le jeudi, enrichis d’un groupe en live le vendredi. Alors que l’emplacement du Bistrot de Bonlieu lui permettrait de fonctionner « tranquillement », Alain Rubin en fait un lieu de rencontres pour les habituĂ©s et les autres, dans l’esprit et la dynamique du Centre Bonlieu qui, dĂ©cidĂ©ment, mĂ©rite son nom en associant les nourritures du corps Ă  celles de l’esprit.

Photos : © Fou d’Images // KRAPKOM

BRASSERIE - RESTAURANT - BAR À VINS - BAR AMBIANCE

04 50 51 45 40 OUVERT TOUS LES JOURS DE MIDI À 2H SERVICE CONTINU JUSQU’À MINUIT

LE BON LIEU - CENTRE BONLIEU - 1 RUE JEAN JAURÈS - ANNECY www.lebonlieu-brasserie.fr


co & co

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Sarah Maleck

Co-responsabilitĂ©, Co-crĂ©ation, Co-working Quand les visionnaires en culottes courtes montent leur boĂźte... ou pas ! Faites-vous partie de ces chefs d'entreprise, habitĂ©s par une vision, nourrissant un projet depuis longtemps ? Qu’est-ce qui caractĂ©rise un chef d’entreprise? L’enrichissement personnel, financier ? L'indĂ©pendance ? Ou OSONS les MOTS TABOUS : Avoir un impact sur le monde ? Cette 3Ăšme option vous laisse perplexe
 Vous ferait-elle sourire ? PrĂ©tentieux me direz-vous ? C’est lĂ  ou oĂč je prĂ©fĂšre parler d'intention audacieuse ! Mielleux ? C’est lĂ  ou oĂč l’on se rend compte que la sociĂ©tĂ© NOUS DONNE À PENSER ce qu’elle veut ! Merci la TELE-VISION ! Pas RĂ©aliste ? C’est bien lĂ  le problĂšme ! Plus personne ne croit en une sociĂ©tĂ© juste, raisonnĂ©e, durable et vĂ©ritable ! L'entreprenariat social consiste Ă  crĂ©er une activitĂ© Ă©conomique viable pour rĂ©pondre aux besoins sociaux et environnementaux. L'indicateur de performance est l’impact sur la sociĂ©tĂ© ! Quelques exemples sur les Savoie... Julien Lopez, champion du monde free ride crĂ©e Mamy Jane, un Bistrot-HĂŽtel festif Ă  Tresserve ou de nombreux artistes s’expriment, Sylvie Dalibard fait des soins cosmĂ©tiques au lait d’ñnesse Ă  Faucigny engagĂ©e Ă  sauvegarder le savoir faire paysan ! Ou encore Pascal Droux, gĂ©rant de l’HĂŽtel Les Tresoms****, s’engage pour prĂ©server l’indĂ©pendance des HĂŽteliers et prend la prĂ©sidence de Fairbooking.

Une femme Isabella Lenarduzzi m’inspire particuliĂšrement. InterviewĂ©e rĂ©cemment pour la Princesses Re+Belles TV, fondatrice de JUMP, fille du crĂ©ateur Erasmus, Isabella pense qu'on ne peut crĂ©er une entreprise (elle en a quelques unes Ă  son actif) sans avoir un rĂ©el impact sur le monde : « Cela me rend malade, tellement je me sens impliquĂ©e dans ce monde », me disait-elle. Dans une sociĂ©tĂ© oĂč tout est sans Dessus-Dessous, oĂč le monde politico-financier nous donne Ă  voir un vrai show avec le Bal des politiques, nourrissent les premiĂšres pages des magazines people. De quoi ruiner tout espoir de vivre dans une sociĂ©tĂ© saine, bienveillante pour l’Humain, le rĂšgne Animal et la Nature. « Le monde marche sur la tĂȘte », est-ce vraiment une nouvelle !?! Et si nous arrĂȘtions de vouloir rentrer dans une case toute faite ? Et si on parlait tout simplement de changement profond, changement de sens, de transition, passage dans lequel nous pouvons ĂȘtre ACTEUR et ACTRICE ? Le changement de notre sociĂ©tĂ© se fera par les acteurs de l’économie indĂ©pendant d’une part, mais aussi par les actions de Monsieur et Madame Tout-Le-Monde
 Car pour changer, il n’y pas de petits ou de grands projets ! Seuls, le courage et l'audace d'hommes et de femmes dĂ©cidĂ©s Ă  changer la donne pourraient rĂ©ellement faire changer les choses. Aujourd'hui il est l'heure de prendre les choses en main ! Et mĂȘme si, d’ici je vous vois sourire, pensant qu’entreprenariat et social ne font pas bon mĂ©nage, c’est lĂ  toute la rĂ©alitĂ© de notre sociĂ©té  Un vrai changement en profondeur de notre façon de penser et de notre capacitĂ© Ă  agir ! Cela demande du courage, de l’engagement et de l'ambition. Prenez soin de vous, de votre famille et de notre sociĂ©tĂ© au quotidien. Pour de vrai !

© D.R.

Sarah MALECK, créatrice du mouvement Princesses Re+Belles www.princesses-rebelles.com LINKEDIN : sarahmaleck.

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À dĂ©couvrir

jeux

Jeux Dingbats (ou rébus) Exemple : "Pùrler" (Solution : parler avec un accent) "Peur Mal Peur Mal Peur Mal Peur Mal Peur." (Solution : plus de peur que de mal)

ISTOIR CRISE CRISE 3,14 nĂ© nĂ© OlĂ© yĂ©yĂ© yĂ©yĂ© R–S JE = CIERGE

MAQUERO. SOMON. BREAUCHET. OOOOOO OOOOOO (O est la lettre)

AUBONERGE O NAVIGUER O (O est la lettre)

Vous souvenez-vous d’avoir parcouru les chemins de pierre dĂšs la fraĂźcheur de l’aube dans la Haute-Savoie de votre enfance ? Qui fut votre enfance de l’art, baignĂ©e d’un air si pur au milieu des herbes folles. Ensuite les filles de Grenoble vous ont ouvert les bras, mais vous avez bien vite franchi les frontiĂšres du commun et depuis, pour vous la vie est un roman. Aimer, boire et chanter est devenu votre ordinaire. Le petit prince de Sevrier que vous ĂȘtes nous joue le grand jeu parmi les acteurs, enchaĂźnant mĂ©lo, music- hall, succĂšs de toutes sortes, mĂȘlant le Novecento Ă  la Belle Epoque, les histoires de cƓur et de couffin. Toute une vie, en somme, en premiĂšre master class. GrĂące Ă  vous, on connaĂźt la chanson car aucun de vos spectacles ne se rĂ©sume Ă  une exĂ©cution ordinaire. Question : A qui s’adresse ce court texte ?

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Réponse au texte : à André Dussollier (texte composé en grande partie de titres de ses films ou spectacles)

RĂ©ponses aux dingbats : Histoire sans queue ni tĂȘte. Crise de foie (2 fois). Il faut changer l’eau (o) des poissons. Pied de nez ( 3,14=pi et 2 nĂ©). (Il faut ) contrĂŽler les billets (contre OlĂ© les bi yĂ©). Une paire de ciseaux (six O). HĂŽtesse de l’air (ĂŽte S de l’R). On n’est pas sorti de l’auberge (AUB ON ERGE). Le jeu en vaut la chandelle. Naviguer entre deux eaux.

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Voici un coloriage de la vieille ville d'Annecy extrait du livre "Le Reporter Coloriage- Annecy, autour du lac", un livre de coloriage local comprenant des illustrations dĂƠtachables. Paru en Juin 2015, le livre est disponible sur www.lereportercoloriage.fr et dans toutes les bonnes librairies du coin. Envoyez-nous vos coloriages sur la page fan moveonmag ! moveonmag.com

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culture

chronique

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Paul Rassat

Chronitude Il reste bien sĂ»r des festivals de-ci, de-lĂ , celui que nous proposent Les Agitateurs de RĂȘves du 15 au 20 septembre Ă  Annecy, le Festival du CinĂ©ma Italien et d’autres ; mais le gros de la troupe est passĂ©. La vie reprend son cours et la culture change de rythme. Si, aprĂšs l’étĂ©, elle ne s’impose pas Ă  nous, c’est Ă  nous d’aller la chercher. Il y faut parfois quelques efforts, de la curiositĂ©, de la disponibilitĂ© et une (petite) prise de risque pour dĂ©couvrir des propositions nouvelles, diffĂ©rentes, parfois un peu difficiles. Soyons des dĂ©couvreurs et des passeurs autant que des consommateurs. En mai dernier, Michel Vinaver, grand nom du thĂ©Ăątre, retraçait au ChĂąteau d’Annecy l’aventure de la culture locale dans l’aprĂšs-guerre, Ă©pisode historique dont les effets se font sentir aujourd’hui et dont nous bĂ©nĂ©ficions encore. Dans les annĂ©es cinquante, la ville fourmille d’initiatives portĂ©es par Paul Thisse, le fondateur de Peuple et culture, Gabriel Monnet, instructeur national d’art dramatique, Gilles DuchĂ©, instructeur national d’art plastique, RaphaĂ«l Passaquet, instructeur national de musique. Les Nuits thĂ©Ăątrales d’Annecy Ă©mergent de cette effervescence ; elles sont le prolongement d’un terreau nĂ© dans la RĂ©sistance. Pour reprendre les mots de l’auteur, « dans les maquis, l’action thĂ©Ăątrale naissait spontanĂ©ment – passe-temps souvent, mais davantage une arme essentielle de rĂ©sistance. » Michel Vinaver insiste sur la multiplicitĂ© des disciplines proposĂ©es - cinĂ©ma, photo, radiophonie
 - et sur le sens de toute la dĂ©marche en citant cette phrase de Paul Thisse : « Rendre le peuple Ă  la culture, rendre la culture au peuple. » Il poursuit ainsi : Culture, peuple, mots qui aujourd’hui ont un son amorti, mais dont l’alliage alors Ă©tait tout neuf, de sorte que le sigle PEC, pour Peuple Et Culture, Ă  Grenoble et Ă  Annecy, a inaugurĂ© – Ă  Annecy plus qu’à Grenoble – une pĂ©riode d’extraordinaires accomplissements. Je dis « extraordinaires » parce qu’il n’y a pas d’autres exemples, dans la France d’aprĂšs la Seconde guerre mondiale, d’une si intense et si durable efflorescence de la culture toutes barriĂšres sociales mises entre parenthĂšses, champs comprenant aux cĂŽtĂ©s du

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thĂ©Ăątre le cinĂ©ma, avec le cinĂ©club le plus important de la France mĂ©tropolitaine, fondĂ© et dirigĂ© par Henri Moret, et la crĂ©ation du Festival international du cinĂ©ma d’animation par l’équipe Moret-Gondran ; la musique avec AJA, l’étincelant Annecy Jazz Action ; et le MusĂ©e, avec le trĂšs innovant conservateur Jean-Pierre Laurent, organisant de trĂšs dĂ©coiffantes expositions ici-mĂȘme. La photographie n’est pas en reste avec Odesser, avec Littoz-Barritel. Il n’est pas jusque dans la publicitĂ©, dans le design, qu’un vent d’expĂ©rimentation et de libertĂ© souffle dans Annecy, avec les crĂ©ations de LĂ©o Gaget et d’AndrĂ© Paccard. La municipalitĂ©, avec Charles Bosson et le docteur Servettaz, sait se montrer ouverte Ă  ces initiatives. Ainsi l’Histoire, la culture et la politique conjuguent leurs efforts pour produire un terreau unique, propice Ă  l’éclosion de ce dont la rĂ©gion bĂ©nĂ©ficie encore de nos jours. Aujourd’hui, est-il utopique de penser qu’une autre forme de rĂ©sistance est en train de prendre
 un rejet de ces dĂ©esses jumelles que sont Atonie et Rien Ă  cirer
 Conserver et alimenter la mĂ©moire de Gabriel Monnet Ă  Annecy, Ă  Bonlieu ScĂšne Nationale, c’est rappeler qu’on peut, quand on n’est pas grand-chose, partir de rien ou de presque rien, une envie, une idĂ©e, et laisser de cĂŽtĂ© toutes les bonnes raisons de se dire : arrĂȘte ! c’est trop compliquĂ© ! c’est trop coĂ»teux ! c’est trop dĂ©rangeant pour trop de gens ! il n’y a pas de format pour ça ! et de toute façon c’est impossible ! L’aventure de la culture continue. Comme la libertĂ©, nous devons la dĂ©fendre chaque jour. Vous et moi en sommes la mĂ©moire vivante, les tĂ©moins, les acteurs et nous contribuons Ă  la transmettre. Tous nos remerciements Ă  Dominique Putaux pour nous avoir gracieusement transmis le texte de Michel Vinaver.


Edito de Bernard Accoyer Spectacles, concerts, expositions
 La HauteSavoie foisonne d’évĂ©nements culturels en tout genre. Que ce soit dans les agglomĂ©rations ou dans les villages plus reculĂ©s, la culture, Ă  travers l’art, a su traverser les frontiĂšres du monde urbain pour faire vibrer le cƓur de notre beau dĂ©partement. Tout cela ne serait possible sans le concours de personnes passionnĂ©es, bĂ©nĂ©voles ou non, qui mettent tout leur enthousiasme et leur motivation dans la crĂ©ation et la pĂ©rennisation de projets toujours plus originaux, touchant tous les publics. À ce titre, je salue et soutiens les initiatives telles que le magazine Move-On Mag dont le rĂŽle est de diffuser Ă  grande Ă©chelle l’offre culturelle de notre rĂ©gion et Ă©viter, ainsi, de rĂ©server la culture Ă  une Ă©lite.

À Annecy-le-Vieux, nous avons fait le choix de privilĂ©gier l’art contemporain. Bien qu’il puisse ĂȘtre dĂ©concertant, cet art est rĂ©solument ancrĂ© dans notre Ă©poque et nous invite Ă  nous questionner sur le monde d’aujourd’hui, Ă  rester Ă©veillĂ©. Ainsi, en 2005, la ville d’Annecy-le-Vieux a restaurĂ© le lieu emblĂ©matique de l’Abbaye pour en faire une salle d’exposition unique en son genre, dĂ©diĂ©e Ă  l’art contemporain. Elle a d’ailleurs intĂ©grĂ©, cette annĂ©e, le RĂ©seau d’échange dĂ©partemental pour l’art contemporain de Haute-Savoie aux cĂŽtĂ©s de 10 autres lieux d’art et 4 structures transversales du dĂ©partement. Pour sa premiĂšre exposition sous le label « Espace d’art contemporain », l’Abbaye a accueilli les Ɠuvres de la collection de M. Philippe Piguet dont vous pourrez lire une interview dans ce magazine. La ville d’Annecy-le-Vieux s’est entourĂ©e de la Fondation Claudine et Jean-Marc Salomon pour la direction artistique de l’Abbaye des trois annĂ©es Ă  venir. Une riche collaboration dont la prochaine exposition, du 19 septembre au 29 novembre, mettra en parallĂšle deux thĂšmes Ă  priori trĂšs diffĂ©rents : l’art et le sport.

© D.R.

Je profite de cet espace qui m’est offert pour remercier toutes les personnes et les associations qui Ɠuvrent au dĂ©veloppement de la vie culturelle en Haute-Savoie. Car Ă  travers toutes les formes d’art, la culture ouvre notre regard, nous fait vibrer et Ă©veille notre curiositĂ© Ă  tout Ăąge
 et c’est en cela qu’elle est essentielle. Bernard Accoyer DĂ©putĂ©-Maire d’Annecy-le-Vieux

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CULTURE

interview

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Paul Rassat

Maud de Cointet RENCONTRE AVEC MAUD DE COINTET, FONDATRICE DE L’ASSOCIATION AGITATEURS DE RÊVES QUI ORGANISE LE FESTIVAL COUP DE THÉÂTRE DU 15 AU 20 SEPTEMBRE À ANNECy.

Comment est nĂ©e l’idĂ©e de crĂ©er Agitateurs de rĂȘves et la manifestation qu’elle organise ? Je suis arrivĂ©e Ă  Annecy en 2009. Ayant toujours travaillĂ© dans la fonction publique territoriale, j’aime vraiment l’engagement citoyen, l’implication pour ma ville. Je rĂȘvais depuis longtemps de crĂ©er une association et j’ai Ă©tĂ© frappĂ©e par Annecy, son patrimoine, ce petit Ă©crin
 J’ai tout de suite eu cette intuition d’un festival Ă  ciel ouvert. Comme je cherchais du travail, je me suis dit « Autant crĂ©er le job de mes rĂȘves, mĂȘme s’il ne me fait pas vivre ».

le monde dans l’aventure, ceux qui n’ont pas de quoi se payer une place de spectacle, les jeunes, les ados qu’on met sur scĂšne. Le public et l’équipe d’Agitateurs forment un vrai patchwork non conventionnel qui permet d’apporter la culture au coin de la rue. C’est ce que nous faisons cette annĂ©e avec la trĂšs belle compagnie des AsphodĂšles, par exemple, qui va jouer un Dom Juan Ă  Novel. Le curĂ© participe Ă  l’aventure, avec l’association Passage pour un couscous... Move-On Mag et Maud de Cointet de tom-

Vous aviez déjà une expérience dans le domaine associatif ?

Oui, mais pas comme directrice. Il fallait tout crĂ©er, trouver des bĂ©nĂ©voles. J’avais travaillĂ© dans la culture et mon mĂ©moire de fin d’études portait sur le mĂ©cĂ©nat d’entreprise. J’ai toujours Ă©tĂ© intĂ©ressĂ©e Ă  rabibocher la culture et les entreprises.

Les atouts d’Annecy ? Un patrimoine, une ville village, la petite Venise des Alpes, des jardins, nombre de lieux qui ne demandent qu’à ĂȘtre redĂ©couverts, Ă  ĂȘtre dĂ©tournĂ©s pour faire partie du quotidien. Cyrano sur le parvis de la PrĂ©fecture, par exemple. Bien sĂ»r Cyrano Ă  Bonlieu, c’est bien, mais sur le parvis du PrĂ©fet ça fait un vrai souvenir, un moment inoubliable. En fait, il fallait rĂ©veiller le cĂŽtĂ© carte postale que certaines personnes peuvent avoir d’Annecy. C’est d’apporter la culture au coin de la rue pour toucher, aussi, un public non averti. C’est important dans un monde oĂč la spiritualitĂ© disparaĂźt au profit du matĂ©rialisme. Le public, avec les bĂ©nĂ©voles, on va le chercher, mĂȘme s’il pense ne pas aimer le thĂ©Ăątre. On met tout 12

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© François Blin

L’esprit des Agitateurs de rĂȘves ?

Maud De Cointet et Anne Habermeyer


ber d’accord, la ville ne demande qu’à ĂȘtre Et cette annĂ©e il y a une nouveautĂ©, la casecouĂ©e, Ă  enrichir ce passĂ© si riche qu’évomioguinguette. quait Michel Vinaver au chĂąteau d’Annecy Le camion est le symbole de l’itinĂ©rance, le cĂŽtĂ© (voir la rubrique Chronitude). populaire, Loulou la Brocante, un vrai capital Les Agitateurs de RĂȘves se situent dans cette sympathie, l’esprit guinguette de rencontre avec continuitĂ© dont Jean Rochefort m’a confiĂ© les gens Ă  l’ùre Facebook. Un petit concert est avoir attendu le rĂ©veil pendant quarante ans programmĂ© aprĂšs chaque spectacle pour que depuis la disparition de son ami Jean Vilar. les gens restent, puissent discuter avec les comĂ©J’aime dire que je ne diens (qui dorment chez suis compĂ©tente en rien l’habitant). donc capable de tout. Si Agitateurs existe, c’est On m’invite beaucoup aussi pour transmettre dans les facs, d’autres notre motivation Ă  structures oĂč je parle d’autres. La relĂšve des du mĂ©cĂ©nat privĂ© bĂ©nĂ©voles est dĂ©jĂ  lĂ , puisque Les Agitateurs d’autres se diront « Pourfonctionne avec 85% quoi ne pas ouvrir des cade financement privĂ©. fĂ©s-thĂ©Ăątres , donner plus Jean Rochefort dit que Maud de Cointet de concerts dans les notre dĂ©marche debars ? » vrait susciter du copier/ coller dans beaucoup de villes de France. Maud dĂ©borde de passion et d’énergie et ce texte n’est qu’un petit extrait de notre rencontre. Pourquoi avoir choisi le mois de septembre Si vous voulez rĂ©ellement la dĂ©couvrir, rien de pour vos Coups de thĂ©Ăątre ? mieux que d’assister au prochain Coup de Techniquement c’était l’un des crĂ©neaux thĂ©Ăątre !!! disponibles, mais il coĂŻncide surtout avec les N’hĂ©sitez pas non plus Ă  participer Ă  l’aventure JournĂ©es du Patrimoine qui collent parfaited’Agitateurs de rĂȘves en lui apportant votre ment avec notre volontĂ© de transmettre, de aide, votre soutien et un peu de votre Ă©nergie : montrer du patrimoine littĂ©raire et thĂ©Ăątral www.agitateursdereves.org dans le patrimoine de la ville.

© D.R.

"Le public et l’équipe d’Agitateurs forment un vrai patchwork non conventionnel qui permet d’apporter la culture au coin de la rue."

Ponçage de la camioginguette par les bĂ©nĂ©voles d'Agitateurs de rĂȘves, Ă©tĂ© 2015

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CULTURE

interview

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auRORe FOssaRD De alMeIDa

Dominique Rucart ALORS QUE LA 4ÈME Ă©DITION DU SALON DE LA BD D’ORCIER SE TIENDRA LES 17 ET 18 OCTOBRE 2015, NOUS AVONS DISCUTĂ© PAR TĂ©LĂ©PHONE AVEC DOMINIQUE RUCART, L’UNE DES ORGANISATRICES DE CETTE BELLE MANIFESTATION LOCALE QUI FAIT PARLER D’ELLE UN PEU PLUS CHAQUE ANNĂ©E.

Quelle est l’histoire du salon de la BD d’Orcier? Cette annĂ©e est la 4Ăšme Ă©dition du salon. C’est un projet qui a dĂ©marrĂ© avec une petite Ă©quipe de bĂ©nĂ©voles suite Ă  la rencontre avec Philippe Charlier, qui est le fils de Jean-Michel Charlier, cĂ©lĂšbre scĂ©nariste de Bandes DessinĂ©es. Il avait un carnet d’adresses bien rempli, plein de conseils Ă  nous donner, donc on s’est dit aprĂšs tout, pourquoi pas faire un festival BD ?!

Parvenez-vous Ă  fidĂ©liser les auteurs, sur le festival ? En gĂ©nĂ©ral, on accueille une vingtaine d’auteurs, on se limite volontairement car on fait ça dans la salle des fĂȘtes d’Orcier qui n’est pas immense. On souhaite avant tout que les auteurs soient bien installĂ©s, qu’il y ait de la place pour le public, on ne veut pas que ce soit

une usine, ce n’est pas un festival d’éditeurs, ce sont vraiment des rencontres Ă  Ă©chelle humaine. La premiĂšre annĂ©e, on a eu des conditions climatiques odieuses (de la neige au mois d’octobre !) je peux vous dire que ça a marquĂ© les souvenirs ! MalgrĂ© ça, de nombreux auteurs nous ont dit ĂȘtre intĂ©ressĂ©s pour revenir. Aussi, on s’est rendu compte qu’on avait, dans les environs proches d’Orcier, un vivier d’auteurs/illustrateurs professionnels, comme Felix Meynet, mais aussi Kaya, Thierry Girod, Elodie Balandras, entre autres. La premiĂšre annĂ©e, nous avions huit auteurs qui participaient au festival et qui Ă©taient du coin. On essaie d’inviter des auteurs diffĂ©rents chaque annĂ©e, mais nous nous attachons Ă  conserver l’équilibre entre la promotion des auteurs locaux et des auteurs connus Ă  l’échelle nationale et internationale, ce qui apporte de la visibilitĂ© au festival.

Comment s’articule le contenu du festival, sur ces deux jours ? Vous trouverez bien entendu des auteurs en dĂ©dicace, mais aussi une foire Ă  la BD qui a lieu sous le chapiteau devant la salle des fĂȘtes, qui permet Ă  des gens de vendre des BD de collection, des objets ou encore de la para-BD, ça attire pas mal de monde. Les gens peuvent ainsi complĂ©ter leurs collections, fouiner un peu
 Pour les fans de BD, ils peuvent trouver des trĂ©sors !

© D.R.

Pour toutes les infos : www.desmontagnesetdesbulles.com

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interview

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Paul Rassat

Chantal Melanson RENCONTRE AVEC CHANTAL MĂ©LANSON DONT LA GALERIE D’ART CONTEMPORAIN VOUS ACCUEILLE AU 10 PASSAGE DE LA CATHÉDRALE À ANNECy (wEB :www.ART-CHANTAL-MELANSON.COM).

Vous dĂźtes que l’art peut nous rĂ©vĂ©ler
 mais on peut penser que l’art apporte plus de questions que de rĂ©ponses. C’est la question qui est intĂ©ressante. Il n’y aura jamais de rĂ©ponses dans l’art. Jamais. Quand des gens passent Ă  la galerie, certains me demandent « Qu’est-ce qu’il (ou elle) a voulu dire ? » en regardant une Ɠuvre. Je rĂ©ponds alors « Qu’est-ce que ça vous renvoie Ă  vous ? ». L’art ne donne surtout pas de rĂ©ponses, il Ă©veille, il ouvre, il questionne. Il permet de sortir de toutes ces connaissances qui nous Ă©crasent.

Qu’est-ce qui vous a amenĂ© Ă  ce mĂ©tier ? La figure de proue de ce mĂ©tier, c’est la passion. Au dĂ©part, je voulais ĂȘtre ethnologue, passer toute ma vie dans tous les pays du monde. Mon papa adorait la peinture et me montrait de trĂšs beaux livres d’art quand j’étais toute petite. Il me demandait de reconnaĂźtre les peintres et je vois l’impact que cette initiation a eu sur ma vie, et qui continue d’opĂ©rer aujourd’hui. J’ai Ă©tĂ© styliste dans la haute couture mais j’ai commencĂ© trĂšs tĂŽt Ă  organiser des expositions de peinture ; Ă  18/19 ans. J’ai continuĂ© mes deux activitĂ©s en parallĂšle jusqu’au jour oĂč, Ă  Annecy, je suis tombĂ©e sur ce petit carrĂ© plantĂ© entre Notre Dame, St Pierre et Saint Dominique et j’ai senti un tellurisme, un lieu porteur, riche.

Je travaille de maniĂšre intuitive en direction d’un public qui est plus Ă©veillĂ© qu’on ne pense. Il est faux de penser qu’il faut lui donner des Ɠuvres « faciles ». Ce que les gens cherchent Ă  travers l’art, c’est euxmĂȘmes. Une ouverture Ă  la libertĂ© de l’ĂȘtre. Ce que l’art Ă©voque pour eux plutĂŽt que ce qu’il veut dire. Mon rĂŽle est d’accompagner le public dans cette recherche de libertĂ©.. Une galerie petite par la taille, discrĂšte mais d’une rĂ©elle densitĂ©, oĂč l’on se sent bien pour jeter un regard diffĂ©rent sur le vaste monde. Une belle rencontre. Chantal MĂ©lanson, a entre autres, exposĂ© Antoni TĂ pies, Pierre Alechinsky, Ernest Pignon Ernest


Je n’en sais rien. Le feeling. Un nom peut ĂȘtre dĂ©terminant. Une image dans un tout petit journal paumĂ©. Beaucoup d’intuitions et la passion pendant 21 ans. L’histoire d’une galerie est aussi une autobiographie, elle reflĂšte des humeurs. Nombre d’artistes que j’expose sont autodidactes. Je remarque aussi que beaucoup me parlent de l’arbre, qui est pour moi fondateur, fondamental, mythologique.

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Comment choisissez-vous les artistes que vous exposez ?

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Paul Rassat

Claude Brozzoni RENCONTRE AVEC CLAUDE BROZZONI QUI CRĂ©E C’EST LA VIE SUR UN TEXTE DE PETER TURRINI À BONLIEU DU 6 AU 15 OCTOBRE.

Votre thĂ©Ăątre, c’est l’amour des textes, de la musique et l’intervention de plasticiens. Sur C’est la vie, il y a de la musique mais pas de plasticiens ; du visuel en revanche. Une installation plastique sur laquelle on va projeter des images. On a travaillĂ© sur des captations d’images trĂšs oniriques. Elles ne racontent pas une histoire mais reprĂ©sentent des Ă©motions, des sensations.

Vous en ĂȘtes au tout dĂ©but des rĂ©pĂ©titions. Ces images sont dĂ©jĂ  « calĂ©es ? » Nous les avons tournĂ©es en Autriche au mois de juin. Un rĂ©alisateur fait les images en ce moment et nous verrons si ça fonctionne, sinon on y renoncera.

Il y a une part d’adaptation pour tout, au fur et Ă  mesure que les rĂ©pĂ©titions avancent. Oui. Les musiciens travaillent Ă  l’étage en dessous de la salle oĂč nous nous trouvons, et lĂ  nous sommes encore au travail de la table depuis neuf jours. On lit, on fait des explications de texte pour comprendre ce qu’il raconte et trouver des Ă©nergies pour le dire, pour trouver un « paysage » qui permettra de passer Ă  l’étape suivante.

Comment faut-il comprendre le titre de la piĂšce C’est la vie ? Ce n’est pas fataliste. C’est vivant, la vie, de l’énergie. LĂ  oĂč elle nous amĂšne, pas toujours lĂ  oĂč nous situions nos projets. C’est un endroit de quĂȘte, de recherche qui nous fait Ă©voluer. La vie, c’est fort. Au fond, je suis fataliste mais j’ai de l’espoir. On ne va pas vers un monde meilleur mais vers l’expĂ©rience de soi-mĂȘme.

Est-ce que faire du thĂ©Ăątre c’est l’expĂ©rience de soi-mĂȘme ? Pour moi oui, c’est ma vie. Le thĂ©Ăątre transforme ma vie, il m’apporte une autre comprĂ©hension, il me fait me dĂ©couvrir, trouver des limites qui me permettent d’ĂȘtre libre, de me dĂ©finir. Il est en harmo16

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nie avec ma vie spirituelle.

Vous parlez de libertĂ©. L’espace d’une scĂšne est limitĂ©. C’est une contrainte. La libertĂ© passe par des contraintes. La libertĂ© d’un texte, par exemple, est en mĂȘme temps la contrainte de ce texte, chaque mot, la ponctuation, les « e » muets, les Ă©lisions, dire la langue telle qu’elle est Ă©crite. Assez souvent la langue a disparu au thĂ©Ăątre, remplacĂ©e par des situations, mais on n’entend pas ce qui se dit, ce qui se raconte vraiment parce que la langue est bafouĂ©e. Quand on n’aborde pas la langue, on passe tout de suite par le jeu. C’est justement Ă  travers la langue que Peter Turrini adolescent a compris certaines choses dans une maison d’artistes au contact de gens comme Thomas Bernhard. Turrini s’en sort Ă  travers les mots, comme GaudĂ©. Garouste (L’Intranquille) Ă©crit que ce n’est pas la technique pour la technique, mais la technique pour ĂȘtre libre. Dans mes mises en scĂšne, tous les Ă©lĂ©ments entourent l’acteur pour faire passer ce qui est dit.

Qu’est-ce qui se passe ou doit se passer sur une scĂšne de thĂ©Ăątre ? Qu’est-ce qui se joue ? La scĂšne est un lieu de transformation, un passage. C’est pourquoi un comĂ©dien doit arriver trois – quatre heures Ă  l’avance. Il se prĂ©pare comme il veut mais la scĂšne est un endroit sacrĂ© oĂč va se dĂ©rouler une cĂ©rĂ©monie avec un effet de catharsis. C’est effrayant, mais il faut arriver sur scĂšne pour donner le meilleur de ce qu’on peut donner. Au thĂ©Ăątre des forces s’affrontent, qui ne sont pas morales et il ne faut pas truquer les choses pour les restituer Ă  travers cette mĂ©moire de l’Histoire universelle qui est en chacun de nous. On met en branle des choses qu’on ne contrĂŽle pas mais qui, par le langage, passent entre les mains des poĂštes et viennent ensuite s’incarner bizarrement chez une personne.


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Jean-Quentin ChĂątelain

La langue de Turrini est Ă  la fois dĂ©capante et trĂšs simple. C’est en mĂȘme temps trĂšs simple, « gentil », et c’est une nĂ©cessitĂ© qu’il a de l’écrire pour exprimer la peur, l’effroyable qu’il porte en lui. La difficultĂ© est de rendre cette simplicitĂ© en captivant le public. [Et Claude Brozzoni de lire un passage de la piĂšce comme ça, au dĂ©bottĂ©, apparemment dĂ©tachĂ©. Dans sa simplicitĂ© et grĂące Ă  la voix de Claude, le texte vibre vraiment.] Peter Turrini se parle Ă  lui-mĂȘme et parle aux autres en mĂȘme temps. Ça part de sa naissance, ça va presque jusqu’à sa mort mais il n’y a pas une histoire, ce sont des bulles. Comment on donne ça ?

Comment devient-on soit acteur, soit metteur en scĂšne ?

cinĂ©ma, le thĂ©Ăątre, la peinture. Ensuite j’ai travaillĂ© avec des auteurs contemporains d’Annecy, pour des metteurs en scĂšne et comme je ne jouais pas tout le temps, j’ai fait mes propres spectacles. Le passage Ă  la mise en scĂšne s’est fait naturellement. J’étais pourtant un bon comĂ©dien mais aujourd’hui je n’aurais plus envie de jouer. Je prends trop de plaisir Ă  voir jouer les autres. Les bons acteurs sont comme un pilote de rallye, toujours Ă  la limite, ils ne doivent pas sombrer dans la facilitĂ©. Certains comĂ©diens ne veulent pas jouer avec ces limites, se mettre en danger. Le travail du metteur en scĂšne est de les y pousser, mais ça peut ĂȘtre dur, dangereux de dĂ©couvrir certaines choses de soi-mĂȘme.

Comment choisissez-vous vos acteurs ? [Grand rire de Claude Brozzoni] Quand j’ai rencontrĂ© Jean- Quentin ChĂątelain, par exemple, il y a eu une sorte d’évidence, alors que je me trouvais au milieu d’angoisses et d’interrogations. Mais quand je l’ai vu jouer, c’est un Brozzoni peu comme si le texte de C’est la vie l’avait choisi en disant « C’est lui ! ». [On sent une vĂ©ritable Ă©motion alors que Claude Ă©voque cette rencontre]. Je voulais travailler avec lui depuis longtemps et c’est devenu une Ă©vidence, mais maintenant qu’on est dans le travail, dans le voyage, l’évidence laisse place au doute
 pour parler de la piĂšce. Faire du thĂ©Ăątre, c’est fabriquer un bateau dans la tempĂȘte. Il ne s’agit pas de gagner contre qui que ce soit mais de gagner notre voyage. Certainement un voyage plein de promesses Ă  partager avec Claude Brozzoni et toute la troupe.

"J’aimerais tellement ĂȘtre toujours un rayon de soleil dans le cƓur des spectateurs qui viennent Ă©couter et regarder ce que nous proposons."

Mes parents Ă©taient des prolos. J’ai suivi une formation d’électronicien. Ma mĂšre pensait que je serais libre, que je ne dĂ©pendrais de personne. A 14 ans, je traitais mes Claude parents de capitalistes
 quand ma mĂšre est morte je suis parti en vrille. J’étais rĂ©voltĂ©. Mon histoire est trĂšs proche de celle de Turrini. Et puis j’ai rencontrĂ© le thĂ©Ăątre Ă  22-23 ans, l’époque des communautĂ©s. C’était rigolo, on couchait avec les filles, on faisait de la musique et au bout de 2-3 ans, je me suis rendu compte que le thĂ©Ăątre Ă©tait un axe, que j’étais enracinĂ©, ça m’a « pris » parce que je n’avais jamais rĂȘvĂ© de faire du thĂ©Ăątre. Et puis je me suis mis Ă  jouer, j’ai travaillĂ© longtemps avec celui que j’appelle mon maĂźtre, Jacques Coex, peintre Ă  la Roche-sur-Foron. Par lui et sa compagne j’ai dĂ©couvert la littĂ©rature, le

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Paul Rassat

Philippe Piguet RENCONTRE AVEC PHILIPPE PIGUET À L’OCCASION DE L’EXPOSITION QUE L’ABBAyE D’ANNECy-LEVIEUX A CONSACRÉ À 70 ƒUVRES DE SA COLLECTION PERSONNELLE.

Historien, enseignant et critique d’art, Philippe Piguet est commissaire d’expositions indĂ©pendant, directeur artistique de Drawing Now Paris, le Salon du dessin contemporain, et de SOON, le Salon de l’Ɠuvre Originale NumĂ©rotĂ©e. Il est chargĂ© de la programmation de la Chapelle de la Visitation de Thonon-lesBains et collabore rĂ©guliĂšrement aux revues L’Ɠil depuis 1985 et /ArtAbsolument/ depuis 2002.

Vous affirmez que tout art est contemporain de son Ă©poque. D’oĂč peut-ĂȘtre la difficultĂ© pour le public Ă  comprendre.

roman. Les artistes ont interrogĂ© ce qu’est une Ɠuvre d’art.

Oui mais la formule qui consiste Ă  dire que tout art est contemporain de son Ă©poque est tellement simple Ă  entendre qu’elle signifie que, encore aujourd’hui, l’impressionnisme est contemporain de son Ă©poque, mais qu’il ne l’est pas d’aujourd’hui. Si un artiste vient vers moi et me dit « Je crois que ça va vous intĂ©resser, ce que je fais » et qu’il me montre des tableaux de qualitĂ© impressionniste, je vais lui dire que ça ne me concerne pas. On n’est pas entre 1874 et 1886, pĂ©riode des huit premiĂšres expositions impressionnistes.

C’est lĂ  que l’art est intĂ©ressant. Ce n’est pas du tout une proposition de crĂ©ation fermĂ©e. Cette proposition est totalement ouverte.

C’est une question infinie.

Il semble qu’il y a parfois, pour le public amateur, une mise en avant de la technique et pas suffisamment d’inspiration. L’inspiration est un concept romantique. Le contenu, alors ?

Un individu vit dans le monde, il absorbe des Ă©lĂ©ments
 mais il y a diffĂ©rents publics et la question est la mĂȘme que pour l’apprentissage d’une langue. Certains publics manient parfaitement la langue anEn quoi l’art contemporain d’aujourd’hui estglaise, d’autres pas du tout. Il faut placer l’art dans le il de son Ă©poque ? La vidĂ©o, par exemple, registre du langage. Pour Picasso, l’art est langage. n’existait pas en 1874... Donc, entre autres, De la mĂȘme maniĂšre qu’on apprend une langue, interviennent les moyens techniques. on apprend l’art. Il n’est pas donnĂ© de maniĂšre inBien entendu, mais ils nĂ©e, mĂȘme pas Ă  des aragissent les uns sur les tistes. Le dĂ©veloppement autres. Vous imaginez de la mĂ©diation culturelle bien que l’apparition de tĂ©moigne bien de la prise la photographie a eu de conscience que tout une interaction dĂ©terceci est affaire de culture. minante sur la peinture. Il y faut un apprentissage, Philippe Piguet La psychanalyse aussi. la connaissance d’un cerLe structuralisme sur la tain nombre d’élĂ©ments, peinture et la sculpture de codes, comme il en parce que sont alors apparus des mouvements est de la conduite d’une voiture. Pourquoi tout le qui se sont interrogĂ©s sur la nature mĂȘme de leur monde y arrive ? Parce que cela relĂšve d’un besoin discipline et ont fait Ɠuvre de cette interrogation qui apporte une forme d’indĂ©pendance, de libertĂ©. comme l’a fait en littĂ©rature Le Nouveau Roman. Il faut convaincre les gens que l’art leur apporte inButor, Robbe-Grillet ont interrogĂ© la nature du dĂ©pendance et libertĂ©.

"On a tentĂ© de m’apprendre Ă  peindre avant mĂȘme de me parler d’art ! C’est ridicule!"

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On peut avoir l’impression que l’art « classique » reposait sur des rĂ©fĂ©rences historiques, religieuses plus propices Ă  un apprentissage de type scolaire. Les donnĂ©es du problĂšme ont changĂ©. Je reviens Ă  ce que je disais, l’apparition du structuralisme, de la psychanalyse, de l’existentialisme a entraĂźnĂ© un flot de questionnements. Le problĂšme qui semble particulier Ă  la France est qu’il n’y a pas un enseignement de l’histoire de l’art
 mais il y a curieusement des cours de dessin. On a tentĂ© de m’apprendre Ă  peindre et Ă  dessiner avant mĂȘme de me parler d’art ! C’est ridicule ! La crĂ©ation se passe ailleurs. Il faut parler d’art aux enfants. Commençons par la grotte Chauvet, on arrivera ensuite aux Grecs et Ă  l’art contemporain.

Et à l’argent depuis peu. On reproche à l’art de toucher à l’argent comme si les artistes allaient vivre de l’air du temps.

Puisque vous intervenez souvent sur la rĂ©gion, que dire de l’art contemporain en Savoie ? La Fondation Salomon a fait un travail exemplaire de pĂ©dagogie puisque non seulement elle a cherchĂ© Ă  montrer ce qui se fait aujourd’hui dans des secteurs diffĂ©rents, la peinture, la sculpture, le dessin, des installations, la vidĂ©o, des environnements mais elle a toujours eu le soin d’épauler ces dĂ©marches par des confĂ©rences (j’en avais la responsabilitĂ©). L’action de la Fondation Salomon n’est pas tombĂ©e du ciel car il y avait dĂ©jĂ  un tissu d’acteurs dans des structures associatives. La Fondation a fait monter, par ses exigences, un niveau dĂ©jĂ  prĂ©sent. Je suis responsable depuis 7 ans d’un espace d’art contemporain Ă  Thonon-les-Bains, qui existe parce que les gens ont suivi le travail rĂ©alisĂ© Ă  la Fondation. La situation de l’art contemporain a donc Ă©voluĂ© en Haute-Savoie depuis dix ans.

Vous ĂȘtes un collectionneur. En tĂ©moigne l'exposition rĂ©alisĂ©e Ă  l’Abbaye d’Annecyle-Vieux (juin/aoĂ»t 2015) avec une sĂ©lection de 70 de vos Ɠuvres. On entend souvent parler de collectionneurs qui gardent leurs Ɠuvres pour eux mais, pour vous, votre plaisir est plutĂŽt de les prĂ©senter, de les montrer et de les partager.

Le phĂ©nomĂšne de l’art contemporain s’est

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Cette absence de formation fait peut-ĂȘtre que pour beaucoup l’art contemporain se rĂ©duit Ă  des polĂ©miques, des scandales, aux trĂšs grandes manifestations et au cĂŽtĂ© spectaculaire...

beaucoup dĂ©veloppĂ© en France depuis 30 ans grĂące Ă  une action qui a d’abord Ă©tĂ© politique et Ă©tatique. Dans les annĂ©es 80, le ministĂšre de Jack Lang a Ă©tĂ© dĂ©terminant. Il a permis l’existence de nombreux rĂ©seaux d’art. Les centres d’art, les fonds rĂ©gionaux d’art contemporain ont tout dĂ©clenché  et ont entraĂźnĂ© l’apparition de nouveaux collectionneurs. Cette effervescence a fait que, dans les annĂ©es 90, les collectionneurs se sont ouverts aux autres. En fait, il n’y en a plus beaucoup qui se recroquevillent sur eux-mĂȘmes.

Est-ce que ce ne serait pas dĂ» aussi Ă  la nature de l’art contemporain qui est davantage tournĂ© vers le partage, vers la vie ? Peut-ĂȘtre, en partie. L’élan donnĂ© il y a trente ans par le ministĂšre Lang et les moyens que l’Etat lui a donnĂ©s a propulsĂ© l’art contemporain au rang d’élĂ©ment dynamique de la sociĂ©tĂ©. Il est prĂ©sent dans la vie civile, les pubs, dans les rĂ©seaux. Et puis, notre sociĂ©tĂ© va vers la dĂ©matĂ©rialisation ; nous avons donc besoin d’un peu plus de concret, de choses concrĂštes, incarnĂ©es, davantage propices Ă  l’échange. Tout ceci est favorable Ă  la crĂ©ation, et puisque nous sommes aujourd’hui, favorable Ă  la crĂ©ation contemporaine. moveonmag.com

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Paul Rassat

Robert Lepage ROBERT LEPAGE N’A RIEN A ENVIER À L’HyDRE DE LERNE : IL A AU MOINS AUTANT DE CASQUETTES QU’ELLE, ET JUSQU’À PREUVE DU CONTRAIRE, PERSONNE NE PROJETTE DE LUI EN ENLEVER UNE SEULE. ARTISTE AU SENS TRÈS LARGE DU TERME DEPUIS BIENTÔT QUARANTE ANS, CE QUÉBÉCOIS À LA RENOMMĂ©E INTERNATIONALE PRĂ©SENTE SON NOUVEAU SPECTACLE AU CENTRE BONLIEU. EN TOUS CAS, L’UNE DE SES VERSIONS, AU FIL DE SES PĂ©RIGRINATIONS


Robert Lepage, vous ouvrez dĂ©but octobre la saison de Bonlieu ScĂšne Nationale, Ă  Annecy, avec votre spectacle 8.8.7. D’ailleurs faut-il dire piĂšce ou spectacle ? On peut dire spectacle aussi. Ce terme convient, bien que ce soit du thĂ©Ăątre.

Le titre 8.8.7 correspond au numéro de la maison que vous habitiez dans votre enfance, mais sans indication de rue ou de quartier, il sonne comme un code secret, un sésame pour revivre votre passé.

certains collaborateurs. Il y a sĂ»rement une raison au fait que la mĂ©moire lointaine est si persistante. Est-ce parce qu’on a le droit de savoir ce qui est essentiel dans la vie les dix premiĂšres annĂ©es et le reste n’est que de la dentelle ? J’ai voulu faire ce spectacle pour comprendre pourquoi on se souvient de tant de choses totalement inutiles


Il faut croire que non puisque vous les utilisez, toutes ces choses. Maintenant oui, parce que je suis un artiste et que j’y recours pour faire du thĂ©Ăątre, mais en rĂšgle gĂ©nĂ©rale les gens oublient leur premier numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone. En fait, au dĂ©part mon intĂ©rĂȘt vient de cet aspect clinique. Dans le spectacle, je me concentre sur mes souvenirs les plus clairs, les tout dĂ©buts de ma mĂ©moire.

[Grand rire de Robert Lepage] Un peu, oui. D’ailleurs je ne dis pas Huit cent quatre-vingt-sept mais 8.8.7. C’est ce que je disais quand j’étais petit, « J’habite au 8.8.7 ». Il y a un cĂŽtĂ© un peu naĂŻf et Vous Ă©voquez un aspuis ça fait un peu penser Ă  Huit et demi de Fellini. pect clinique. Le passĂ© On ne sait pas trop ce que nous imprĂšgne tous. Robert Lepage ça veut dire et quand on Pour certains il est un voit le film on se dit « Ah, poids, pour d’autres il bon, il est en plein milieu du tournage de son neuentraĂźne une psychanalyse, des thĂ©rapies et viĂšme film ». Ce n’est pas la mĂȘme chose que Felles artistes en font quelque chose de positif. lini, mais 8.8.7 est un retour en arriĂšre, un travail sur Ils se construisent en reconstruisant leur passĂ©. la mĂ©moire. La mĂ©moire lointaine est beaucoup Comment devient-on artiste ? plus persistante que la mĂ©moire Ă  court terme. Je C’est une attitude qu’on dĂ©couvre avec le temps. me suis toujours demandĂ© comment il se fait que je Je n’ai jamais eu vraiment l’intention de devenir un me souviens si bien de ma premiĂšre adresse et de artiste. Je me suis retrouvĂ© un peu forcĂ© Ă  faire de mon premier numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone quand j’étais l’art quand j’étais Ă  l’école secondaire. Ce que j’aitout petit, qui sont Ă  jamais tatouĂ©s dans mon cermais beaucoup dans le thĂ©Ăątre, c’est qu’on pouveau et pourquoi je n’arrive pas Ă  me souvenir de vait s’exprimer en se cachant derriĂšre les autres ; mon numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone actuel, des noms de c’est une forme d’art collective.

"Ça parle du QuĂ©bec en gĂ©nĂ©ral mais c’est racontĂ© Ă  travers une histoire avec un petit h, qui est mon histoire personnelle."

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Plus on se montre, plus on se cache ? C’est un paradoxe. Je suis trop timide pour faire du thĂ©Ăątre. Je me suis toujours rĂ©fugiĂ© derriĂšre le groupe et je me suis retrouvĂ© tout Ă  coup Ă  faire du spectacle solo. Ça m’expose [rire].

Les choses se font d’elles-mĂȘmes ? Oui, c’est ça. J’imagine qu’on a en soi une sorte d’impulsion qui nous oblige Ă  corriger nos dĂ©fauts, Ă  affronter nos dĂ©mons
 Je suis quelqu’un d’assez timide et voilĂ  que je me raconte.

De vos films Ă©merge une impression de lĂ©gĂšretĂ© et de voyage. Voyage de l’intime Ă  l’espace, de l’intĂ©rieur Ă  l’extĂ©rieur, du conscient Ă  l’inconscient, Ă  travers le temps sans que les transitions soient visibles pour le spectateur. Tout est trĂšs « lĂ©ger ».

C’est un peu inconscient chez moi. Ce que je cherche avant tout, c’est un sentiment de libertĂ© et pour la trouver il faut se contraindre dans une structure, dans une forme. Il y a un rĂ©cit, une structure dramaturgique mais il faut que le rĂ©sultat soit trĂšs trĂšs libre, que le spectateur puisse se sentir intelligent et qu’il puisse choisir


Rassurez-vous, c’est le cas. Quand on voit vos Ɠuvres on se sent intelligent et lĂ©ger, avec, tout le long, une impression de voyage. Quand j’étais plus jeune, ma passion Ă©tait la gĂ©ographie. Mon dĂ©sir Ă©tait de voyager, ce que je fais maintenant Ă  travers mes tournĂ©es. Aujourd’hui les voyages sont plus faciles, mais autrefois, Ă  partir de QuĂ©bec, il fallait voyager dans sa tĂȘte.

Etes-vous conscient que vous ĂȘtes un vĂ©ritable ambassadeur du QuĂ©bec, comme me l’a dit une jeune femme quĂ©bĂ©coise que j’ai rencontrĂ©e il y a quelques jours ? Les artistes sont des ambassadeurs et le QuĂ©bec est encore Ă  faire connaĂźtre. Les QuĂ©bĂ©cois n’ont pas tout votre bagage, Ă  vous les Français. Nous sommes trĂšs libres grĂące Ă  cela. Notre culture est particuliĂšre, francophone mais complĂštement amĂ©ricaine.

Vous reprĂ©sentez trĂšs bien, paraĂźt-il, l’esprit quĂ©bĂ©cois dans sa maniĂšre de parler de soi. Oui, mais le sujet du spectacle que vous allez voir Ă  Annecy traite d’un sujet beaucoup plus large que ma petite personne. Il y est question de toute une Ă©poque, de tout un mouvement politique, d’une lutte de classes, ça parle du QuĂ©bec en gĂ©nĂ©ral mais c’est racontĂ© Ă  travers une histoire avec un petit h, qui est mon histoire personnelle. La meilleure façon de parler des grands thĂšmes est de passer par la petite histoire.

En parlant de vous, vous ĂȘtes en relation avec l’ensemble du monde. Sans prĂ©tention. Un artiste doit parler de ce qu’il connaĂźt, alors son travail a plus de chances de devenir universel. Aujourd’hui les artistes sont plus prĂ©occupĂ©s par l’internationalisme, tout le monde veut ĂȘtre connu partout dans le monde, on nivelle par la base certains propos, on tourne en anglais parce que c’est la langue universelle ; mais plus on parle de ce qu’on connaĂźt, plus il y a de chances de toucher les gens. moveonmag.com

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On touche Ă  l’humaine condition. VoilĂ . C’est pourquoi Ă  Cannes un film iranien va bouleverser tout le monde et remporter la palme, alors que les Iraniens vivent dans un univers trĂšs diffĂ©rent du nĂŽtre, avec une grille morale tout autre, mais ce sont des ĂȘtres humains qui vivent des relations de famille
 ça nous fascine, on se reconnaĂźt, on se projette bien que les cultures et les contextes socio-politiques soient radicalement diffĂ©rents. C’est pourquoi l’artiste doit avoir une certaine humilitĂ© et parler de ce qu’il connaĂźt.

En parlant de soi, on dĂ©passe aussi, d’une certaine façon les codes, les langues
 Les gens qui ne comprennent pas nĂ©cessairement le langage au premier niveau vont le comprendre Ă  un autre niveau. Ce sont ces autres niveaux qui sont intĂ©ressants.

Vous dites que le thĂ©Ăątre est le lieu d’une transformation dont les spectateurs sont les tĂ©moins. Dans 8.8.7, de quelle transformation s’agit-il ? Il y en a plusieurs, mais la principale est une prise de conscience de mon personnage qui, en fait, est moi-mĂȘme. Le hĂ©ros de l’histoire accepte de faire quelque chose pour de mauvaises raisons et, au moment oĂč il s’en rend compte, trouve en lui la force de changer, de devenir conscient. Il arrive qu’on fasse une chose pour des raisons nobles, patriotiques, mais on se rend compte que la vĂ©ritable raison est de vouloir Ă©tonner la galerie, les mĂ©dias
 Il est important de s’en rendre compte et de faire son acte de contrition.

La notion de mensonge est trĂšs importante chez vous. Oui, mais il ne s’agit pas du mensonge prĂ©mĂ©ditĂ©. Celui qui m’intĂ©resse, c’est le mensonge de la mĂ©moire. Dans mon spectacle, je raconte plein de mensonges parce que je ne me souviens pas trĂšs bien de tout. Nos souvenirs sont les souvenirs d’un souvenir d’un souvenir. C’est complĂštement mensonger mais Ă  un moment donnĂ© ça n’a aucune importance. Parfois le mensonge aide Ă  mieux exprimer la vĂ©ritĂ©. Picasso dit que l’art est un mensonge qui exprime la vĂ©ritĂ©.

Par vos spectacles vous vous construisez et reconstruisez en permanence ? Absolument, et c’est pour cette raison que ce n’est pas Ă©crit. C’est la reprĂ©sentation sur scĂšne qui est une forme d’écriture.

MĂȘme dans 8.8.7, qui nĂ©cessite toute une installation technique, vous arrivez Ă  garder une part de libertĂ© et d’improvisation ? Absolument. Il le faut. Actuellement, je joue le spectacle en anglais bien qu’il reste des passages 22

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en français. Quand on traduit, on trahit forcĂ©ment, mais ces trahisons sont rĂ©vĂ©latrices, crĂ©atrices de sens qui enrichissent le spectacle. Prochainement je vais le jouer en italien. Et quand je reviens au français, je ne peux pas faire abstraction de ce que j’ai dĂ©couvert, qui modifie et enrichit le spectacle.

Au fond, c’est vous qui devriez payer les spectateurs qui vous permettent de faire votre propre thĂ©rapie. [Rires]. Le One man show permet d’éviter bien des visites chez les psy, mais je ne suis pas obsĂ©dĂ© par moi-mĂȘme
 Le danger existe effectivement de tomber dans les jĂ©rĂ©miades de quelqu’un qui est en recherche d’identitĂ©. Le travail en Ă©quipe permet d’éviter ce piĂšge.

Vous touchez Ă  tout ce qui se passe sur scĂšne, thĂ©Ăątre, opĂ©ra, danse, cirque, vous faites du one man show ou mettez en scĂšne Shakespeare, vous rĂ©alisez des films
 Je trouve important d’avoir un projet dans toutes ces disciplines parce qu’elles s’informent l’une l’autre. Il arrive que le thĂ©Ăątre, par exemple, perde sa thĂ©ĂątralitĂ© et parfois le cirque ou l’opĂ©ra sont beaucoup plus thĂ©Ăątraux que le thĂ©Ăątre luimĂȘme. Quand je trouve le temps de faire un film, j’utilise ce que j’ai appris des autres disciplines qui s’interrogent l’une l’autre et forment un cosmos. C’est important. On trouve souvent la solution d’un problĂšme dans un autre projet.

Pour rĂ©sumer ce que vous ĂȘtes et ce que vous faites, on pourrait dire que vous ĂȘtes un homme sans frontiĂšres, ni gĂ©ographiques, ni techniques, ni linguistiques
 C’est inconscient mais je m’en rends compte quand j’arrive Ă  une frontiĂšre, qu’il faut remplir un visa et qu’on me demande mon occupation. Je ne sais jamais quoi rĂ©pondre, je peux dire acteur, metteur en scĂšne, rĂ©alisateur.

Robert Lepage serait peut-ĂȘtre la meilleure rĂ©ponse possible ? Oui, mais les douaniers ne s’en satisferaient pas. Le travail de la mĂ©moire sur la mĂ©moire ne serait-il pas celui de la vie ? La dĂ©marche de Robert Lepage est totale, au sens oĂč elle dĂ©passe le langage parlĂ©, les frontiĂšres de toutes sortes, les diffĂ©rentes disciplines. Elle est un voyage permanent pour trouver son propre langage, l’inventer et le partager et le rĂ©inventer en le partageant. Heureux qui comme Lepage nous fait un beau voyage
 L’art est un perpĂ©tuel voyage initiatique. En voyage, donc, Ă  Bonlieu ScĂšne Nationale, du 3 au 7 octobre 2015


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culture

lieu

f

Paul Rassat

Faites le rĂ©gime avec Bonlieu ScĂšne Nationale Bonlieu vous propose un rĂ©gime culturel adaptĂ© Ă  chacune et chacun. Les prix et souplesse des formules d’abonnement vous sont proposĂ©s Ă  partir du samedi 5 septembre. Ne restez pas toujours sur le mĂȘme type de menu, allez Ă  la dĂ©couverte de tout l’éventail proposĂ© par Salvador Garcia. Faites des Ă©carts et laissez-vous aller Ă  de vĂ©ritables folies ! Les Ă©quipes de Bonlieu sont entiĂšrement disposĂ©es Ă  vous renseigner et Ă  guider vos choix de spectacles. N’hĂ©sitez pas Ă  demander conseil, pour varier les plaisirs. Bonne saison culturelle Ă  toutes et tous, et
 bon appĂ©tit bien sĂ»r !

Cette saison Ă  Bonlieu ScĂšne nationale Annecy, ce n'est pas moins de 80 spectacles, 185 levers de rideaux, il y en aura pour tous les goĂ»ts ! Danse, thĂ©Ăątre, musique, art du geste
 dĂšs le mois d'octobre, le thĂ©Ăątre s'ouvre avec une pointure, Robert Lepage et son 887. On dĂ©couvrira ensuite les crĂ©ations des artistes associĂ©s, Dominique Pitoiset, Rachid Ouramdane, François Chaigneau et CĂ©cilia Bengolea. La saison sera jalonnĂ©e par des grands formats : un week-end enfant en novembre, une semaine consacrĂ©e Ă  Philippe DecouflĂ© en dĂ©cembre et en mars une semaine autour du travail de ValĂšre Novarina. Un cycle de confĂ©rence jalonnera Ă©galement la saison et un Hors Format pour dĂ©couvrir la crĂ©ation contemporaine au mois de mai. En trois mots : une annĂ©e foisonnante ! Et cette saison soyons diffĂ©rents avec une rentrĂ©e masquĂ©e ! L'idĂ©e est simple,vous choisissez votre masque, vous le customisez, vous vous mettez en scĂšne, et vous postez sur le site de Bonlieu. Petits, grands, du haut du Semnoz, au bord du lac, chez vous, en famille, seul ou avec son animal de compagnie, masquĂ©, Bonlieu ScĂšne nationale c'est nous tous ! Ouverture des abonnements le 5 septembre Ă  9h !

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© D.R.

L'idée est simple : vous choisissez votre masque, vous le customisez, vous vous mettez en scÚne, et vous postez ! Seul, en famille, entre amis ou avec votre animal de compagnie, à vous de jouer ! N'oubliez pas d'indiquer votre pseudo et le lieu de la prise de vue.


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ON

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CULTURE

interview

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auRORe FOssaRD De alMeIDa

Pitt Poule À L’OCCASION DE MUSILAC 2015, LES PITT POULE NOUS ONT SOIGNÉES. DES GRANDS SOURIRES, UNE BONNE HUMEUR COMMUNICATIVE ET UNE INVITATION À FAIRE L’INTERVIEw EN TERRASSE TOUT EN BUVANT UN VERRE (ILS INVITENT, ILS INSISTENT K). ÇA COMMENÇAIT PAS MAL DU TOUT ! LES PITT POULE, ILS SONT CINQ, ILS SONT BAVARDS ET ILS ONT TOUS DES SURNOMS. UNE BELLE BANDE. NON SEULEMENT ILS PARLENT BEAUCOUP, MAIS ILS PARLENT EN MÊME TEMPS. VOICI UN FLORILĂšGE DE LEURS SENTIMENTS, MOTS ET PENSĂ©ES COMMUNES


On doit ĂȘtre Ă  peu prĂšs de la mĂȘme gĂ©nĂ©ration, 25-30 ans (s’ensuit une prĂ©sentation en bonne et due forme de l’ñge de chacun(e), pour finalement se faire appeler « Daronne » Ă  30-35 ans, merci les gars) et comme vous ĂȘtes de ChambĂ©ry, vous avez pu voir le Festival grandir Ă  mesure des annĂ©es, ça fait quoi de se retrouver sur cette scĂšne aujourd’hui ?

Haute-Savoie en particulier. Et comme l’APEJS est l’une des cinq Ă©coles qui font partie du dispositif MĂ©tis Jazz Emergence, elle nous a poussĂ© dans cette direction, mĂȘme si on n’est pas vraiment pur Jazz - on est vraiment un mix de jazz manouche et hip-hop. Mais c’est bien, ça fait des mĂ©langes, et du coup, l’annĂ©e prochaine, ils changent de nom, ça va s’appeler « Jazz et Musiques Emergentes ». AprĂšs, ça fait dĂ©jĂ  quelques annĂ©es qu’il y a des groupes plus ouverts, mais c’est vrai qu’on a fait une rĂ©sidence avec les autres groupes cette annĂ©e, et c’est clair qu’on dĂ©note ! Ça passe bien, les gens aiment bien, mais on ne sait pas trop oĂč nous placer


Ben ça fait grave plaisir ! On Ă©tait en train de faire des dĂ©marches Ă  ChambĂ©ry pour une sortie d’EP, en pleine recherche de contacts, et lĂ , au milieu de tout ça, le tĂ©lĂ©phone sonne « Bonjour, Bruno Garcia, Musilac, est-ce que vous ĂȘtes dispo jeudi 9 juin pour jouer Vous vous appuyez sur Ă  Musilac ? - Heu
 ben, des stĂ©rĂ©otypes (« des alors attendez, je vĂ©rifie
 d’accord !!! » [rire rappeurs qui ont un pitt, gĂ©nĂ©ral] Donc oui, super des manouches qui ont surprise, trĂšs contents des poules ») pour red’ĂȘtre appelĂ©s, ça vendiquer un mĂ©lange Ă©toffe le joli tour de fesdes genres, ça fait parLaurent Loiseau pour Pitt Poule tival qu’on fait cet Ă©té  tie de votre identitĂ© ? Aussi, on a intĂ©grĂ© un disOui, carrĂ©ment. C’est sĂ©positif national pour dĂ©couvrir le jazz qui s’appelle rieusement qu’on ne se prend pas au sĂ©rieux. Au MĂ©tis Jazz Émergence. dĂ©part, on utilise les stĂ©rĂ©otypes de chaque style pour les mĂ©langer tout en les respectant, parce Est-ce que ce dispositif est liĂ© Ă  votre formation ? qu’on aime ça. L’APEJS est une Ă©cole Ă  formation diplĂŽmante, Ă  ChambĂ©ry, et on s’est tous connus lĂ -bas en 1Ăšre Vous avez toujours eu envie de faire ça ? Estet 2Ăšme annĂ©e. Le groupe s’est d’abord montĂ© en ce que c’est ce qui a donnĂ© naissance au mode trĂšs scolaire et puis quand on a vu qu’on y groupe ? arrivait, on s’est vraiment lancĂ© ! L’école a un bon Non, pas vraiment, au dĂ©part c’était plus une rĂ©seau, surtout au niveau rĂ©gional, donc elle nous boutade, autour d’un projet scolaire, j’ai (Martin) a fait pas mal tourner, la premiĂšre annĂ©e, sur la proposĂ© de mĂ©langer ces deux styles-lĂ , et hop rĂ©gion en gĂ©nĂ©ral et sur les dĂ©partements Savoie / c’était parti. Nos influences jouent beaucoup

"Les gens aiment bien, mais on ne sait pas trop oĂč nous placer
"

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© Lauriane Senty

Ă©videmment, parce que mĂȘme si on ne faisait pas particuliĂšrement de Hip Hop, on en Ă©coutait, forcĂ©ment. Pour ce qui est du jazz manouche, Vincent touchait un peu de la pompe, donc c’était un peu le manouche de la bande - il est mi-italien, mi-manouche, si tu touches Ă  sa sƓur, t’es mort [rire gĂ©nĂ©ral]. AprĂšs, ça Ă©volue au fur et Ă  mesure, parce que dans le jazz manouche, y a pas vraiment de textes, c’est surtout de la mĂ©lodie Ă  la base et de la technicitĂ© musicale, et nous on y apporte des paroles, avec des textes qui viennent puiser dans la chanson française. De ce cĂŽtĂ©-lĂ , les influences de yann [qui Ă©crit les textes, NDLR] sont plutĂŽt vers Java, Hocus Pocus, c’est pas vraiment du hip hop genre NTM, c’est moins hard core
 
la commande arrive, on trinque, on refait un tour de table du « qui est qui »  c’est sĂ»r, on va ĂȘtre en retard pour notre interview suivante. Allez, c’est pas grave


Vous avez tous des noms de scĂšne, ça entraĂźne un puissant imaginaire, ça fait penser au cinĂ©ma
 c’est venu comment ? DĂšs qu’on est montĂ©s sur scĂšne, on a voulu crĂ©er cet imaginaire hip hop manouche, avec des costumes, des dĂ©cors, on y tenait vraiment. C’est une sorte de mĂ©lange de mĂ©langes, avec d’un cĂŽtĂ© des manouches avec leurs chemises un peu ringardos, leurs costumes rayĂ©s, les pompes vernies, et de l’autre cĂŽtĂ©, y a des mecs plus hip hop, avec des capuches sur la tĂȘte, des bonnets, des futs bas et larges. Les noms de scĂšne, au dĂ©part on n’en n’avait pas, et puis c’est venu comme ça, Ă  force de dĂ©lirer ensemble. Tu parles de cinĂ©ma,

moi (yann) ça me fait penser Ă  Zampano dans La Strada. En fait, il y a toujours eu un cĂŽtĂ© thĂ©Ăątral. Au dĂ©part, c’est parti du fait qu’il n’y avait pas assez de chansons dans le show, donc il fallait faire les cons entre chaque chanson, il fallait fournir le spectacle, et maintenant on tient beaucoup Ă  cet aspect-lĂ . L’échange avec le public, qu’on va chercher, est super important pour nous. On n’est pas lĂ  que pour faire de la musique, ça c’est hors de question. Donc on est allĂ© puiser dans les personnalitĂ©s de chacun et de lĂ  sont nĂ©s les personnages. Thibaud, qui est Ă  la basse, ça a donnĂ© Thibass, Lolo, qui a toujours son T-Shirt « Sea Shepherd » qui est une association de protection des environnements marins, est devenu Commandant Shepherd, Martin qui a la tchatche, qui est un peu devenu le chargĂ© de com’ des Pitt Poules, ça a donnĂ© logiquement Mr Grande Bouche, et pour ma part (yann), c’est parti d’un texte que j’ai Ă©crit, « Manouche, d’ici et d’ailleurs, chope ta guitare, prends demain le premier train pour n’importe quelle gare, beatmaker, voyageur, ou MC Vagabond
 » et voilĂ , c’est restĂ© MC Vagabond, pour rigoler. Bon, et avant de se quitter, on voulait prĂ©senter nos techniciens, parce que sans eux, ben y a pas de show ! Donc nos ingĂ©nieurs du son, c’est Julien et Baptiste, Ă  la lumiĂšre on a Karen, et puis on a Paul, qui s’occupe du merchandising et de la page fan Facebook. VoilĂ , c’était le mot de la fin ! Merci Move-On Mag !

moveonmag.com

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culture

cinéma

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Paul Rassat

Festival du cinéma italien

Annecy 23/29 septembre, Centre Bonlieu Comme chaque annĂ©e, le programme sera trĂšs riche et vous le trouverez sur le site www.annecycinemaitalien.com. Ce qui attire plus particuliĂšrement notre attention sur cette nouvelle Ă©dition, c’est l’hommage rendu Ă  Philippe Noiret. Les cinĂ©mas français et italien entretiennent depuis longtemps des liens de vraie fraternitĂ©. On connaĂźt, entre autres, la filmographie française d’un Mastroianni qu’on imagine encore trĂšs volontiers dans des rĂŽles actuels, et il est judicieux de rendre hommage au cinĂ©ma italien de Philippe Noiret. Ne retenons que deux films de sa carriĂšre, CinĂ©ma Paradiso de Giuseppe Tornatore (1988) et Le Facteur (Il Postino) de Michael Radford (1994). On y retrouve tout ce qui faisait un grand acteur Ă  l’époque oĂč la prĂ©sence, le regard et la voix, tenaient lieu d’effets spĂ©ciaux capables de transporter un spectateur. Le Noiret, parfois pataud et bougon dans certains films, explose de gĂ©nĂ©rositĂ© dans ces deux-lĂ . Dans CinĂ©ma Paradiso, il est Alfredo, le projectionniste qui transmet sa passion pour le cinĂ©ma au jeune Salvatore jouĂ© par Jacques Perrin. Dans Le Facteur, il est Pablo Neruda, prix Nobel de littĂ©rature, qui transmet la passion de la poĂ©sie au facteur quasi illettrĂ© que campe un Massimo Troisi malade, Ă  bout de forces, et qui mourra quelques jours aprĂšs la fin du tournage.

Une bobine de baisers censurĂ©s impensables dans un cinĂ©ma paroissial et un magnĂ©tophone sur une Ăźle dont les habitants ne pensent qu’à survivre assurent la transmission matĂ©rielle dans ces deux films ; mais ils ne reprĂ©sentent que l’outil susceptible de concrĂ©tiser la vĂ©ritable transmission, l’amour du cinĂ©ma, des sentiments et des passions qui forment la vie pour CinĂ©ma Paradiso et l’amour de la poĂ©sie, elle-mĂȘme faite de sentiments et d’émotions, pour Le Facteur. Deux films qui nous font voyager par delĂ  les frontiĂšres et bien au-delĂ  des apparences. Alors que nous parlons de plus en plus une langue qui ne nous permet pas d’exister car faite de fausses prĂ©cisions et d’analyses plaquĂ©es par les exigences d’une communication envahissante, il est rafraĂźchissant de remettre Ă  l’honneur un acteur comme Philippe Noiret et les films qu’il a servis pour incarner la vĂ©ritable communication, celle du partage et de la transmission autour de valeurs humanistes. Au fond, le patrimoine immatĂ©riel de l’HumanitĂ© ne serait-il pas constituĂ© de sentiments, d’émotions ?

Dans Le Facteur, le personnage incarnĂ© par Massimo Troisi reçoit la dĂ©marche poĂ©tique de NĂ©ruda au point d’aller enregistrer les bruits de son Ăźle - vagues petites et grandes, vent dans les rochers et les buissons, cloches « avec prĂȘtre », « filets tristes » et mĂȘme « ciel constellĂ© d’étoiles » sur laquelle les autres ne vivent que dans l’immĂ©diatetĂ© matĂ©rielle. Il rejoint le monde poĂ©tique des plus grands oĂč tout est mĂ©taphore et synesthĂ©sie, comme chez Baudelaire « Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants, Doux comme les hautbois, verts comme les prairies » Ou chez PrĂ©vert « peindre aussi le vert feuillage et la fraĂźcheur du vent la poussiĂšre du soleil et le bruit des bĂȘtes de l'herbe dans la chaleur de l'Ă©tĂ© » Avec cette 33Ăšme Ă©dition du Festival du cinĂ©ma italien Le bonheur est au cinĂ© Cours-y vite, cours-y vite


Gagnez des places pour le Festival sur moveonmag.com

1. Pasolini en est le rĂ©alisateur et y joue le rĂŽle du peintre Giotto. Donnez le titre de ce film. 2. Cette Ɠuvre est tirĂ©e de l’autobiographie d’un jeune berger analphabĂšte devenu linguiste. Quel est le titre de ce film projetĂ© au Festival du CinĂ©ma Italien d’Annecy en 2014 ? 3. Quel est le titre du film qui met en scĂšne un commissaire assassin sur une musique cĂ©lĂšbre d’Ennio Morricone ?

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33E EDITION

ANNECY 2015

23 – 29 SEPTEMBRE

23 - 29 septembre le cinéma italien vous donne rendez - vous

Compétitions Fictions et documentaires Avant-PremiÚre Mia madre, de Nanni Moretti prix sergio leone Gianluca Maria Tavarelli rétrospective Philippe Noiret Hommage Francesco Rosi voyage En Basilicate Master Class Sergio Castellitto www.annecycinemaitalien.com


CULTURE

cinéma

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auRORe FOssaRD De alMeIDa

CinĂ©ma Le Parnal LE PARNAL, CINĂ©MA DE THORENS-GLIĂšRES CLASSĂ© ARTS ET ESSAI (SANS FAIRE TROP D’EFFORT, JUSTE PAR SES CHOIx DE PROGRAMMATION), EST L’UN DES CINĂ©MAS SUPER ACTIFS DE LA RĂ©GION. APRĂšS AVOIR PRIS PART À QUELQUES UNES DES NOMBREUSES SOIRÉES SPÉCIALES ORGANISÉES AU PARNAL, MOVEON A EU ENVIE D’ALLER À LA RENCONTRE D’HERVÉ CLERBOUT, LE PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION QUI S’OCCUPE DU CINĂ©MA, AU MÊME TITRE QUE SES 23 BĂ©NĂ©VOLES.

Peux-tu nous raconter un peu l’histoire du cinĂ©ma Le Parnal?

ouverte, on est généralement trÚs preneurs de nouvelles propositions !

Le cinĂ©ma en lui-mĂȘme a eu 25 ans cette annĂ©e. De ce que l’on m’a dit, avant, il n’y avait pas de salle Ă  proprement parler, le cinĂ©ma Ă©tait une activitĂ© de la MJC qui projetait un film de maniĂšre rĂ©guliĂšre derriĂšre la mairie. L’activitĂ© prenant de l’ampleur, une association est crĂ©Ă©e en mĂȘme temps qu’un cinĂ©ma. Celui-ci s’appellera La Trace. Est-ce que c’est parce que le parrain de la salle, Bernard Favre, a fait un long-mĂ©trage qui s’appelle La Trace, avec Richard Berry (un gros succĂšs Ă  l’époque) ? Je ne sais pas trop. Tout comme je ne sais pas trop non plus pourquoi peu de temps aprĂšs le cinĂ©ma change de nom et devient Le Parnal, du nom de la Roche Parnal, un sommet situĂ© pas loin de Thorens-GliĂšres. Il y a toujours une part d’ombre en nous comme dirait Georges Lukas [Rires] Ce qui est surtout intĂ©ressant, dans cette histoire-lĂ , c’est de voir que depuis 25 ans, les bĂ©nĂ©voles se succĂšdent au cinĂ©ma, il n’y a jamais eu de salariĂ©-e-s. Il y a eu des appels de temps en temps, lorsque le cinĂ©ma manquait de personnel, mais gĂ©nĂ©ralement les gens se proposent d’eux-mĂȘmes, ils sont curieux et ont envie de donner de leur temps et de leur Ă©nergie au Parnal.

Tu es professeur d’informatique en BTS Ă  St Michel, Ă  l’école des Gobelins et en Licence Professionnelle, comment t’es-tu retrouvĂ© PrĂ©sident de l’association du cinĂ©ma Le Parnal ?

Ce sont donc les bĂ©nĂ©voles qui gĂšrent la caisse, les projections ? Nous gĂ©rons absolument tout. On a un fonctionnement de cinĂ©ma « normal », sauf que c’est gĂ©rĂ© uniquement par des bĂ©nĂ©voles. Actuellement, nous sommes 23 et l’équipe reste 30

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[Rires] Comme dirait l’autre, je suis tombĂ© dans la marmite de l’associatif quand j’étais petit. En fait, rĂ©ellement c’est un peu par hasard. Il se trouve que j’étais PrĂ©sident de l’organisme de gestion de l’école primaire de mon fils Ă  Thorens-GliĂšres, qui se trouve Ă  cĂŽtĂ© du cinĂ©ma. De plus j’avais un ami qui faisait parti du cinĂ©ma et qui m’encourageait Ă  venir, Ă  intĂ©grer l’équipe lorsque mon fils quitterait l’école primaire. J’ai Ă©tĂ© bĂ©nĂ©vole un an, ça m’a plu, et l’annĂ©e d’aprĂšs j’étais PrĂ©sident de l’association. Bon, moi, Ă  l’origine, je ne voulais pas ĂȘtre plus PrĂ©sident que ça, ce qui m’intĂ©ressait, c’était d’ĂȘtre projectionniste, donc j’ai passĂ© mon CAP de projectionniste, mais je me suis retrouvĂ© PrĂ©sident quand mĂȘme (rires). C’est bizarre, j’ai su aprĂšs que mon pĂšre rĂȘvait d’ĂȘtre projectionniste, l’effet CinĂ©ma Paradiso certainement, des fois je me dis que c’était Ă©crit non ? Bref, tout ça me plait beaucoup, j’adore ce que je fais, mais aprĂšs, la place est ouverte Ă  quiconque comprend les tenants et les aboutissants du boulot et a envie d’y aller ! Il y a de la place pour chacun-e dans l’asso, et l’investissement est Ă  hauteur variable ! C’est comme une maison, ça tient, c’est bien isolĂ© parce qu’il y des pierres de toutes tailles qui la compose, on a besoin des petites autant que des grandes. Je dĂ©fie quiconque de venir Ă 


une rĂ©union et d’identifier qui est lĂ  depuis 10 ans ou depuis 2 mois, et ça, pour moi, c’est fondamental. Le Parnal c’est avant tout une belle aventure humaine, vraiment.

La programmation du Parnal est diverse et variée, vous passez autant de films indépendants (Une famille à louer de jean-Pierre Améris à la rentrée) que de grosses productions (Les Minions cet été), comment est-ce que les choix se font ?

Est-ce que tu peux nous parler un peu de ce qui est communément appelé « séance de visio » dans le jargon des exploitants de cinéma ?

© D.R.

Tous les mois, on a une rĂ©union qui concerne tous les aspects de la gestion du cinĂ©ma, dont la programmation. Chaque bĂ©nĂ©vole peut alors proposer deux films qu’il/elle dĂ©fend. On fait le point sur l’ensemble des films proposĂ©s, on choisit le nombre voulu pour le mois en intĂ©grant un film « jeune public » (choisi Ă  part) et un film « grand public ». Et dans la mesure oĂč autour de la table se trouvent un accompagnateur de montagne, des enseignants, des infirmiĂšres, un paysan, un comptable, une femme au foyer, bref, des profils extrĂȘmement variĂ©s, ça donne une programmation relativement Ă©clectique.

Oui, c’est assez simple. Dans la rĂ©gion, il y a trois associations, l’ACRIRA, le GRAC, Les Ecrans, qui sont en fait des groupements de cinĂ©mas. Ils orEn route pour le festival documentaire de Lussac... ganisent rĂ©guliĂšrement des journĂ©es de projecgenre de chose. tion (jusqu’à cinq proj. par jour !), un ou deux AprĂšs, dans la mesure oĂč on est un cinĂ©ma mois avant la sortie des films. Ces sĂ©ances per« mono-Ă©cran » (une mettent aux exploitants seule salle de projec(salariĂ©s ou bĂ©nĂ©voles) tion), il faut essayer de de dĂ©couvrir les films ne pas programmer les et de choisir ceux qu’ils films un peu au hasard. vont vouloir programLa projection est une mer. Est-ce que ce film denrĂ©e rare, il ne faut peut toucher tel public, pas la gĂącher ! C’est est-ce que c’est un film pour ça que c’est imqu’on a envie de dĂ©HervĂ© Clerbout portant d’avoir vu (aufendre, est ce qu’il doit tant que faire se peut) ĂȘtre accompagnĂ© ? les films avant, durant ces journĂ©es. C’est un moment important car il y a diffĂ©rents Vous organisez aussi souvent des « soirĂ©esenjeux dans la programmation : il faut que le Ă©vĂ©nement », dans quel esprit se passent film plaise au public, mais il faut aussi penser aux idĂ©es qu’on a envie de dĂ©fendre, Ă  l’idences soirĂ©es ? titĂ© du cinĂ©ma. C’est un mĂ©lange de tout ça
 On essaie de faire de cette salle un espace L’avantage d’ĂȘtre un cinĂ©ma bĂ©nĂ©vole, c’est convivial, ouvert et pour tous les publics. On que je sais pertinemment que certains films mange et on boit souvent au Parnal ! C’est vont nous amener 10-15 personnes, pas plus
 aussi pour ça que l’on organise des soirĂ©es dĂ©mais c’est pas grave, parce que c’est ce qu’on bats, on fait venir des rĂ©alisateurs, on travaille a envie de dĂ©fendre. C’est sĂ»r que si on avait avec d’autres associations par exemple Attac, des salariĂ©s, on pourrait moins se permettre ce CRHA, Plan Large, MJC, on organise avec La

"Comme dirait l’autre, je suis tombĂ© dans la marmite de l’associatif quand j’étais petit."

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CULTURE

cinéma

Turbine, la MJC Novel, l’Auditorium de Seynod, le CDPC un grand festival jeune public appelĂ© CinĂ©mino, on fait partie des circulations CinĂ©mĂ©moire, la tournĂ©e Festival Italien, la tournĂ©e Festival des images hispano-amĂ©ricaines
 Bref, on essaie de mixer les intĂ©rĂȘts culturels et sociĂ©taux. Pour moi, la salle de cinĂ©ma doit ĂȘtre un espace social et humain dans lequel le spectateur a envie de revenir parce qu’il apprend des choses, parce qu’il veut revoir des gens, parce qu’il laisse libre court Ă  ses Ă©motions. Dans lequel il est aussi acteur, en fait.

Pour finir, tu peux nous dire quelques mots sur la MĂ©diation M’Ra que vous organisez cette annĂ©e au Parnal ? « Les Mots sur l’Ecran », c’est un dispositif subventionnĂ© par la RĂ©gion RhĂŽne-Alpes qui vise Ă  sensibiliser un groupe d’une quinzaine de jeunes Ă  la question de l’adaptation de romans ou de nouvelles au cinĂ©ma. Le but, c’est que le groupe se saisisse de cette problĂ©matique en organisant 3 sĂ©ances publiques au Parnal sur l’annĂ©e, avec diffĂ©rents invitĂ©s - rĂ©alisateur, ac-

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teur et bien sur Ă©crivain. Les objectifs sont de les faire venir au cinĂ©ma (les 15-25 ans ont surtout tendance Ă  se rendre dans les multiplexes), qu’ils s’approprient la salle et son contenu, et enfin de les familiariser aux dimensions Ă©vĂšnementielle et promotionnelle de la culture. La construction du groupe va se faire Ă  la rentrĂ©e, Ă  partir des lycĂ©es du bassin, et ce sont vraiment les jeunes qui seront en charge du projet. Il y aura 3 encadrant(e)s, mais ils seront lĂ  seulement pour donner l’impulsion, l’envie, ça c’est trĂšs important pour nous. Pour terminer, je voulais dire qu’on se sent vraiment soutenus, Ă  la fois par le public, mais aussi par les collectivitĂ©s locales et les autres cinĂ©mas associatifs. Que ce soit au niveau de la RĂ©gion ou du dĂ©partement, notamment avec le travail de Peggy Zejgman-Lecarme, il y a une vraie Ă©coute et de vrais dispositifs de soutien qui sont mis en place, Ă  la fois financiĂšrement et humainement. C’est important de le dire.


Samedi 17 octobre 21 h 38 € CatĂ©gorie OR 32 € CatĂ©gorie ARGENT

IMPERIAL PALACE AllĂ©e de l’ImpĂ©rial 74000 Annecy

Informations et RĂ©servation 04 50 09 38 88 spectacles@imperialpalace.fr Prix net par personne - Places numĂ©rotĂ©es - Billetterie Ă©galement disponible Ă  la RĂ©ception de l’hĂŽtel @AEM Evenements


CULTURE

lieu

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Paul Rassat

Deux Ă©vĂ©nements dans le paysage annĂ©cien Ludovic Senet vient d’ouvrir deux lieux de culture

Vinyl And Coffee, 2 rue Saint-François de Sales

Culture Trock flanqué d'un Bagel Corner, à Bonlieu

InstallĂ© dans l’entrĂ©e du Vinyl And Coffee, Ludovic Senet retrace la genĂšse de sa dĂ©marche. À l’origine, se trouvait lĂ  le magasin OCD bien connu des annĂ©ciens, qu’il a repris Ă  sa mĂšre. Une histoire de famille car notre homme a le sens des racines, des liens familiaux et amicaux. Il est homme de rencontres et de l’une d’entre elles avec Franck, responsable boutique, est nĂ© le concept de ce lieu accueillant, chaleureux, destinĂ© aux passionnĂ©s du vinyle et Ă  celles et ceux qui dĂ©sirent le dĂ©couvrir grĂące aux conseils de vĂ©ritables connaisseurs. Une entrĂ©e salon au look des annĂ©es 60 invite Ă  s’installer, Ă  discuter. On se sent chez soi et les clients, qui se mĂȘlent naturellement Ă  la conversation sur les vertus comparĂ©es du numĂ©rique et du vinyle, ne s’y trompent pas. Un voyage agrĂ©able et sensuel Ă  travers le temps et la culture musicale, tout en proposant une autre approche de celle-ci. On ne consomme pas, on ne zappe pas, on Ă©coute, on compare, on partage, on prend le temps. Un vrai lieu de rencontres que Franck anime de sa prĂ©sence accueillante et avertie. Une jeune femme passe. Elle cherche le Culture Trock et nous y prĂ©cĂšde. En chemin Ludovic serre des mains, salue des connaissances, des clients

Ă  compter dĂ©jĂ  parmi les fidĂšles. Alors que le Vinyl And Coffee est spĂ©cialisĂ© dans la musique, le Culture Trock de Bonlieu vous plonge essentiellement dans l’univers du cinĂ©ma, mĂȘme si on y dĂ©niche aussi des livres. Nous y retrouvons la jeune femme qui nous a devancĂ©s, les bras chargĂ©s de trĂ©sors cinĂ©matographiques. Proposer des 33 tours, des DVD et des livres d’occasion, c’est en prolonger la vie, donner accĂšs Ă  la culture Ă  des prix abordables, offrir la possibilitĂ© de se « refaire un vieux film en famille » (On vous l’avait dit, Ludovic Senet a vraiment le sens du partage, de la transmission , de la famille), pour « partager des Ă©motions ». Au Vinyl And Coffee, le cafĂ© tient ses promesses ; quant au Culture Trock qui satisfait les nourritures de l’esprit, il est relayĂ© quand il le faut par le Bagel Corner pour des nourritures plus gastronomiques. Deux vrais concepts qui viennent dynamiser l’approche culturelle Ă  Annecy ! Culture Trock entre en harmonie parfaite avec Bonlieu ScĂšne nationale, BD Fugue et la bibliothĂšque municipale pour. Quant Ă  Vinyl And Coffee, les passionnĂ©s, les curieux, les amateurs de sensations et de rencontres en ont dĂ©jĂ  trouvĂ© le chemin.

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#9



CULTURE

agenda spectacles

LE RUISSEAU NOIR De la musique avant toute chose. En guise d'ouverture de saison, le ThĂ©Ăątre du GrĂŒtli, en collaboration avec la Haute Ă©cole de musique de GenĂšve, ouvre son plateau Ă  l'opĂ©ra avec une crĂ©ation sur la vie d’Annemarie Schwarzenbach, Ă©crivaine voyageuse suisse.

REVUE IMPĂ©RIALE

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Chaque mois, L’ImpĂ©rial Palace vous propose un savoureux repas au son de l’orchestre, imaginĂ© par son Chef Eric Poing et sa brigade, en collaboration avec Jean-Christophe AnsanayAlex, chef Ă©toilĂ©. Puis le rideau se lĂšve et place au spectacle pour des moments fĂ©Ă©riques !

Robert Lepage est le maĂźtre incontestĂ© d’un thĂ©Ăątre oĂč la technologie, l’image, les jeux d’illusions sont au service d’une Ă©motion et d’une sensibilitĂ© hors du commun (voir article dans le Mag).

18 SEPT. ET 22 OCT.

9-20 SEPT. / 20H00 THĂ©Ă‚TRE DU GRÜTLI, GENĂšVE Flashez le code !

3-7 OCT. / 20H30 OU 17H00

ANNECy, IMPĂ©RIAL PALACE 99€ avec le dĂźner

BONLIEU, ANNECy 8 à 22€ Flashez le code !

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Samedi 17 octobre 21 h

UN MySTĂ©RIEUx VOyAGE EN FORÊT La Fabrique des petites utopies nous invite Ă  un mystĂ©rieux voyage en forĂȘt : trois contes Ă©tiologiques magiques et mystĂ©rieux pour enfants rĂȘveurs. Souvenir d’une ballade en forĂȘt oĂč nous rĂȘvons de croiser un chĂȘne bavard, une chenille gourmande ou un lutin capricieux.

TITOFF

Avec son regard toujours dĂ©calĂ© sur ce monde qui devient fou, ce spectacle ne vous laissera IMPERIAL PALACE AllĂ©erĂ©pit de l’ImpĂ©rialet 74000 Annecy fera voyapas une seconde de vous RĂ©servation 04 50 09 38 88 spectacles@imperialpalace.fr ger Informations dans leetmonde dĂ©jantĂ© de Titoff au rythme d'un tango endiablĂ©. Rendez-vous pour une soirĂ©e unique, en compagnie de Titoff pour qui finalement ces 15 ans de scĂšne furent bien plus qu’une longue sieste MalgrĂ© les apparences ! Prix net par personne - Places numĂ©rotĂ©es - Billetterie Ă©galement disponible Ă  la RĂ©ception de l’hĂŽtel @AEM Evenements

7 OCT. / 15H00

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Espace disponible pour annoncer votre prochain événement. Rendez-vous sur l'espace pro de moveonmag.com

INFORMATIONS PRATIQUES

ANNECy, IMPĂ©RIAL PALACE 32 Ă  38€ Flashez le code !

#9

VOTRE EVENEMENT

17 OCT. / 21H00

L'ATELIER, CLUSES A partir de 5€ Flashez le code !

38 € CatĂ©gorie OR 32 € CatĂ©gorie ARGENT

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agenda festivals

TURBULENCE

COUP DE THĂ©Ă‚TRE !

IdĂ©alement placĂ© pour prolonger l’impression de vacances, idĂ©alement situĂ© entre Annecy, GenĂšve et Thonon dans un village atypique Ă  dĂ©couvrir, le Turbulence festival s’adresse Ă  toutes et tous de par sa programmation trĂšs variĂ©e. BILLETTERIE MOVE ON.

Tout commence par une rencontre entre voisins et parents d’élĂšves. NaĂźt alors l’ambition de mettre les grands textes du patrimoine thĂ©Ăątral Ă  la portĂ©e de tous les habitants d’Annecy, et plus particuliĂšrement des jeunes. TrĂšs vite l’association loi 1901 prend vie et redonne toutes ses lettres de noblesse au thĂ©Ăątre populaire, en organisant un festival citoyen, Ă  ciel ouvert, en libre accĂšs : son « Coup de thĂ©Ăątre »."

5 SEPT.

15-20 SEPT.

SAINT JEOIRE 15 à 20€

ANNECy Gratuit

jOURNéES EUROPéENNES DU PATRIMOINE Rendez-vous dans 2296 sites ou circuits ouverts à la visite les 19 et 20 septembre 2015 pour la 32Úme édition de ces journées ! Le thÚme de cette année : Le patrimoine du xxIÚme siÚcle, une histoire d'avenir.

19-20 SEPT. ANNECy

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FESTIVAL DU FILM ITALIEN

5ÈME FESTIVAL REG'ARTS SALON DE LA BD

Des films en compétition, une rétrospective Philippe Noiret, un hommage à Francesco Rosi, une leçon de cinéma de Sergio Castellito. Un régal en perspective !

Ce festival solidaire est proposé par l'association Zicomatic, dans le but de poser un regard différent et réaliste sur le handicap, de communiquer sur ses projets en cours et de récolter des fonds pour offrir des événements culturels à ses bénéficiaires.

Pour la quatriĂšme annĂ©e, le festival BD Des Montagnes et des Bulles s'apprĂȘte Ă  accueillir un plateau prestigieux d'auteurs.AprĂšs Francis winis en 2012, Felix Meynet en 2014 et Baba en 2014, c'est Michel Blanc-Dumont qui sera l'invitĂ© d'honneur les 17 et 18 octobre prochains!

24-26 SEPT.

23-29 SEPT.

17-18 OCT.

LA RAVOIRE, CHAMBĂ©Ry 5 Ă  8€

BONLIEU, ANNECy

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ORCIER Gratuit Flashez le code !

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CULTURE

agenda expo / cinéma

HAPPy NEW yEAR, SOIRéE BOLLyWOOD Alors que le monde entier est focalisé sur la compétition mondiale de danse à Dubaï, cinq des participants sont en réalité là pour mener le plus grand casse de l'histoire. Mais pour que leur participation au concours reste crédible, il faut qu'ils apprennent à danser!

PILOTER UNE AQUARELLE, xAVIER CHEVALIER Exposition Collective autour d’un projet transversal de xavier Chevalier avec Ben, Martin Cherel, Jean-François Chevalier, Christine Crozat, Denis Darzacq, et beaucoup d'autres artistes. Vernissage ouvert à tous vendredi 11 septembre à 19h

CINĂ©-GOUTER : LE GARÇON INVISIBLE DĂ©couvrez un nouveau super-hĂ©ros ! On en dit pas plus... mais celles et ceux qui apporteront un gĂąteau "fait maison" auront deux places gratuites pour la sĂ©ance:)

DU 12 SEPT. AU 17 OCT.

12 SEPT. / 20H00 AUDITORIUM DE SEyNOD

26 SEPT. / 16H00 LE PARNAL, THORENSGLIĂšRES

L'ANGLE, LA ROCHE SUR FORON

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ACRyLIQUES/HUILES/ AQUARELLES DE SALVADOR SPICA

ALExEÏEFF/PARKER : MONTREURS D’OMBRES

MARTIN PARR "LIFE'S A BEACH"

Venez découvrir une exposition riche en couleurs et en textures.

ALExANDRE ALExEÏEFF et CLAIRE PARKER sont les inventeurs de la technique de l'Ă©cran d'Ă©pingles avec laquelle ils rĂ©alisĂšrent quelques chefs-d’Ɠuvre du cinĂ©ma d’animation.

DU 28 SEPT. AU 23 OCT.

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MUSĂ©E CHÂTEAU ANNECy 5,20€ Flashez le code !

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DU 2 OCT. AU 10 JAN.

JUSQU'AU 5 OCT.

POLyĂšDRE, SEyNOD Gratuit Flashez le code !

Martin Parr, photographe britannique, traite magnifiquement de l'univers du tourisme global. Cette exposition intitulée "Life's a beach" se compose de deux séries de photographies : une sur le tourisme et les loisirs, et l'autre réalisée à Evian.

PALAIS LUMIùRE, EVIAN 6 à 8€ Flashez le code !


« Zoom Sur » ScÚnes Locales

Bon plan musiciens et Ă  mettre entre toutes les oreilles, wa-Prod sort sa nouvelle version de scĂšneslocales.com, en attendant le lancement de la saison culturelle 2015 / 2016 , une version beta est en ligne : Soyez prĂȘts pour la rentrĂ©e : Musiciens, artistes, scĂšne Live ou ScĂšne Club, acteurs et public des Musiques actuelles, ce site est pour vous ! 100% gratuit

moveonmag.com

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CULTURE

agenda spectacles / expo / cinéma / conférences ALExANDRE ASTIER L'ExOCONFéRENCE 8 SEPT. / 20H30 GENÚVE THéÂTRE DU

Que va-t-on y voir, que va-t-on y entendre, que va-t-on y faire... c'est un mystĂšre! Mais ça risque d'ĂȘtre sacrĂ©ment farfelu, ça c'est sĂ»r.

39ÈME FESTIVAL BD

C’est LE temps fort de la rentrĂ©e. 16 jours de danse, musique, thĂ©Ăątre, performance, le tout dissĂ©minĂ© dans une multitude de lieux Ă  GenĂšve, en France voisine et le canton de Vaud.

C'EST LA VIE

La 6Úme édition du Chaina'Zik Festival, festival Pop/Rock à Chainazles-Frasses depuis 2010, se déroulera le 12 septembre 2015 à Chainaz-les-Frasses.

TRAIN DU CLIMAT

La MJC Novel vous propose un CinéConcert pour vous faire vivre l'expérience du cinéma des premiers temps. Une projection accompagnée par une musique en direct, émotion garantie !

FESTIVAL ATTENTION LES FEUILLES!

En présence du réalisateur Federico Ferrone. Soirée en partenariat avec la CinémathÚque des Pays de Savoie.

IL EST MINUIT MOINS VINGT : HOMO SAPIENS !

Déambulation gratuite au rythme des percussions brésiliennes, départ 16h place St André.

AUTOUR DU jARDIN

2-4 OCT. LE MANĂšGE, CHAMBĂ©Ry

A partir de 3€

LĂ©MAN

40-64€

LA BATIE FESTIVAL JUSQU'AU 12 SEPT. GENĂšVE ET AUTOUR

5 CHF le spectacle avec la carte festivalier

CHAINA'NIK 12 SEPT. CHAINAZ-LES-FRASSES

LE VIEIL HOMME ET LA MER 14 SEPT. MJC NOVEL

5€

CINĂ©-RENCONTRE : UN TRAIN POUR MOSCOU 16 SEPT. / 20H00 LE PARNAL, THORENSGLIĂšRES

LA FILLE DE L'AIR CIE LA BATOOK 19 SEPT. 16H00 PLACE ST ANDRĂ©,

6-15 OCT. 19H00 OU 20H30 BONLIEU, ANNECy

8 à 13€

8 OCT. PARVIS DE LA GARE, ANNECy

Gratuit

8 OCT. / 12H15 MEyTHET, MJC VICTOR HUGO

Gratuit

3Ăšme festival de BD en France, il est devenu, au fil des annĂ©es, un Ă©vĂ©nement incontournable dans le monde de la BD. Les invitĂ©s d’honneur 2015 sont Maryse et Jean-François Charles.

Claude Brozzoni met en scĂšne le parcours d’une vie, celle de l’auteur autrichien Peter Turrini, avec lequel il entretient une amitiĂ© profonde. Voir Article dans le Mag.

Un tour de France en train afin d’expliquer et rendre accessibles au plus grand nombre les enjeux, les impacts et les solutions concrĂštes existantes en faveur de la lutte contre le dĂ©rĂšglement climatique. Hildebrandt confronte la chanson, le rock anglais et quelques rĂ©miniscences Ă©lectro 80's. Sur scĂšne il danse et se raconte, se mouillant la peau comme les yeux...

Les professeurs DuponTĂ© et DuponDĂ©, chercheurs Ă  l'INRHOSA, vous proposent un 10 OCT. survol Ă©clair de l'Ă©volution pour mieux s'attarBIBLIOTHĂšQUE GEORGES der sur l'apparition du BRASSENS, CHAMBĂ©Ry genre humain.

12 OCT. / 20H15

Comment ĂȘtre chez soi en gardant ses perspectives et agrandir ainsi son espace ?

POLyĂšDRE, SEyNOD

Gratuit

GRENOBLE

Gratuit

MOMENTS OF jAzz 24 SEPT. 19H00 IMPĂ©RIAL PALACE, ANNECy

Gratuit

CONCERT DESSINĂ© 1 OCT. 20H30 L'ATELIER, CLUSES

Gratuit sur réservation

SOLDAT LOUIS 2 OCT. 20H00 CHAMBĂ©Ry, LE PHARE

32-35€

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Concert de jazz au Hip Bar : Kristin Marion et Phill Martel seront accompagnés de Daniel Huck, saxophoniste et chanteur extraordinaire mélangeant rire et Jazz, et des FrÚres Le Van. Un moment unique !

jAzz'RA

Ce concert dessinĂ© est Ă  la croisĂ©e du monde mĂ©lodieux et graphique de Charles BerbĂ©rian et de l’univers musical de Bastien Lallemant.

VIVE L'EAU !

InspirĂ©s des chansons de marins et de la culture celte, les instigateurs d’un certain rock festif ont maintenu la barre depuis leur 1er succĂšs « Du Rhum, des femmes ».

ANNA DICKINSON "HARMONIE DE VERRE"

14-18 OCT. ANNECy ET AGGLOMĂ©RATION

JUSQU'AU 23 DEC. LA TURBINE, CRANGEVRIER

3€ / 5€

JUSQU'AU 1 NOV. MUSĂ©E DE L'ARIANA, GENĂšVE

3€ / 5€

JAZZ(s)RA, association pour la promotion et la diffusion du jazz en RhĂŽne-Alpes, propose le 1er forum du jazz en France.

La Cie Turak et La Turbine sciences mĂȘlent leurs univers crĂ©atifs et vous invitent Ă  partager une installation esthĂ©tico-ludique insolite.

Cette exposition, organisĂ©e en partenariat avec la galerie von Bartha (BĂąle) met l'accent sur les Ɠuvres les plus rĂ©centes d’Anna Dickinson (1961).


GANDHI RED CROSS MUSEUM GENĂšVE

jUSQU'AU 22/11

ExPO MATISSE FONDATION GIANADDA, MARTIGNy

Infos non contractuelles

jUSQU'AU 3/01

moveonmag.com

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Edito de Jean-Luc Rigaut Les possibilitĂ©s de faire du sport Ă  Annecy sont extraordinaires. Quel y est votre rĂŽle ? L’offre, effectivement, est trĂšs complĂšte, mais il est important de se demander pourquoi faire du sport. La dĂ©finition d’une politique sportive ou culturelle consiste Ă  se demander pourquoi la ville est trĂšs impliquĂ©e dans la cohĂ©rence des politiques sportives. L’enjeu est lĂ . Annecy est identifiĂ©e comme une ville sportive mais il faut se demander ce que le sport apporte

dans l’organisation de la citĂ© et la rĂ©ponse est la mĂȘme que pour la culture : un supplĂ©ment d’ñme. Toute l’assise de la politique sportive est l’éducation par le sport et l’ouverture culturelle qui sont menĂ©es de la mĂȘme maniĂšre Ă  l’école jusqu’à la 6Ăšme, c’est-Ă -dire tant que la ville est compĂ©tente pour accompagner l’éducation des enfants et l’Education Nationale. Cette dĂ©marche s’est renforcĂ©e avec les parcours culturels et sportifs dans le cadre du pĂ©riscolaire depuis la rĂ©forme des rythmes scolaires.

Cette rĂ©forme a Ă©tĂ© trĂšs discutĂ©e. Nous n’avons eu aucune difficultĂ© puisque l’éducation par la culture et par le sport Ă©taient dĂ©jĂ  en place depuis des annĂ©es. Dans une ville oĂč il fait dĂ©jĂ  bon vivre, la pratique sportive apprend Ă  mieux se connaĂźtre soi-mĂȘme, Ă  mieux connaĂźtre son corps et ses capacitĂ©s pour ensuite en faire ce qu’on veut par rapport Ă  la nature et Ă  l’environnement. Se connaĂźtre soi-mĂȘme, c’est la base du respect. Ce sont les valeurs fondatrices du sport et de la culture. Le sport est peut-ĂȘtre plus facilement accessible, plus naturel pour un enfant. Notre politique sportive ne date pas d’hier. Bernard Bosson l’avait dĂ©jĂ  mise en place avec son premier adjoint. Elle perdure et s’adapte. Nous utilisons au mieux les atouts naturels, le lac pour la natation, le Semnoz pour le ski de fond. C’est aussi le sens de l’effort.

Vous signalez, Ă  juste titre, le cadre exceptionnel et on pourrait penser que c’est Ă  chacun d’en profiter, d’organiser ses activitĂ©s.

© D.R.

Ce n’est pas innĂ©. Ça part de l’éducation Ă  l’école, aprĂšs les enfants font ce qu’ils veulent de ces valeurs sportives, parce que c’est bien beau d’évoquer ces valeurs, mais si on n’a pas moveonmag.com

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SPORT

interview

f

Paul Rassat

"Nous utilisons au mieux les atouts naturels, le lac pour la natation, le Semnoz pour le ski de fond. C’est aussi le sens de l’effort." Jean-Luc Rigaut

compris Ă  quoi ça correspond
 Il faut le vivre pour se les approprier : respect des autres, de soi, tolĂ©rance, Ă©ducation par le groupe, connaissance et amour de notre environnement. Notre ville semble individualiste au quotidien mais elle sait se montrer fraternelle quand il le faut grĂące Ă  ces valeurs. Pendant les vacances, de nombreux stages Ă  caractĂšre sportif sont proposĂ©s Ă  ceux qui ne peuvent pas partir en vacances afin de complĂ©ter notre dĂ©marche auprĂšs des jeunes. C’est le domaine associatif qui, ensuite, prolonge notre action. Les Ă©coles de sport d’Annecy accueillent les enfants par trimestre afin de leur permettre de tester l’escrime, la gym
 Ceci existe depuis longtemps, je l’ai signalĂ©, mais les bonnes politiques sont les politiques de stabilitĂ© dans la durĂ©e. Les enfants testent, choisissent, ensuite les clubs prennent le relais pour celles et ceux qui veulent tendre vers la performance. Nous encourageons les clubs qui accompagnent les jeunes pour aller vers le meilleur niveau possible. Ceci est vrai surtout pour les sports collectifs. Nous ne sommes pas partisans de donner des subventions pour qu’un club de foot ou de rugby achĂšte des joueurs venus d’ailleurs. Ce n’est pas du tout notre politique. En revanche nous soutenons les clubs formateurs et s’ils arrivent Ă  un bon niveau, nous continuons de les aider en consĂ©quence. Le processus continue donc avec les formations sport et Ă©tude, les CRESA avec des horaires adaptĂ©s en collĂšge et en lycĂ©e et le pĂŽle d’excellence sportive en IUT
 Toute la filiĂšre est lĂ , ainsi que les racines de notre politique sportive. Et autour de ceci, on greffe ce qui se voit, ce qui brille, une politique Ă©vĂ©nementielle basĂ©e sur de grands Ă©vĂ©nements 44

#9

sportifs. C’est ce qui rassemble de maniĂšre transverse. Un marathon, une Ă©tape du Tour de France, une Ă©preuve de coupe du monde rĂ©unissent des bĂ©nĂ©voles de plusieurs clubs et de plusieurs disciplines. Ces Ă©vĂ©nements fĂ©dĂšrent les clubs entre eux et c’est aussi l’occasion de faire briller la ville et de la faire rayonner. La valeur fondamentale sur laquelle tout ceci repose est la solidaritĂ©, entre clubs, entre parents/ enfants, entre citoyens
 Et puis il faut signaler le sport santĂ© dont nous continuons de dĂ©velopper la pratique avec l’aire de vitalitĂ© qui se trouve derriĂšre la piscine. La ville amĂ©nage ces infrastructures publiques pour promouvoir le sport loisir, en relation avec le tourisme, si nous pensons au vĂ©lo tout autour du lac, par exemple. Notre volontĂ© rĂ©side dans cette vision du sport plutĂŽt que dans son image et dans le souhait d’amener tout le monde en premiĂšre division.

Est-ce votre brillant passé sportif (champion du monde de descente en canoë en 1983 et 1985, NDLR) dans un sport qui ne compte pas parmi les plus rémunérateurs qui vous donne cette conception du sport ?

Ça la renforce. Moi, j’ai bĂ©nĂ©ficiĂ© de cette politique sportive, de ce systĂšme qu’on tente d’amĂ©liorer. Le plus important est que chacun puisse s’épanouir. Quand M. Rigaut Ă©voque les valeurs du sport, on sent qu’il les met rĂ©ellement en pratique, comme son passĂ© sportif en tĂ©moigne. Ses propos et ses dĂ©cisions reposent sur la cohĂ©rence, l’équilibre et la continuitĂ©, avec la volontĂ© de construire en profondeur plutĂŽt que de briller uniquement en surface. Une belle approche de la vie !



SPORT

interview

f

GaYlORD PeDRettI

Joffrey Pollet-Villard JOFFREy POLLET-VILLARD, JEUNE HOMME DE 23 ANS NÉ À LA CLUSAZ, EST UN FONDU DE SKI FREE-STyLE ET A FAIT DU HALF-PIPE SA SPĂ©CIALITĂ©. CETTE ANNĂ©E, IL A TERMINĂ© 2ĂšME DES CHAMPIONNATS DU MONDE DE HALF-PIPE ET IL A BATTU LE RECORD DU MONDE DE SAUT DANS UN HALF-PIPE À TIGNES, EN FÉVRIER 2015.

joffrey sera prĂ©sent Ă  Annecy dans le cadre du High Five festival 2015, et il viendra notamment prĂ©senter le film Passager de Legs Of Steel, production Autrichienne avec laquelle il a collaborĂ© l’hiver dernier. Le film sera prĂ©sentĂ© en avant-premiĂšre au CinĂ©ma PathĂ© Annecy pendant le festival. Pour toutes les infos : www.skipass.com/news/117341-jpv-bat-le-record-du-monde-.html

Ça fait quoi, de s’envoyer en l’air ?

l’air tout en restant les pieds sur terre.

S’envoyer en l’air n’est-elle pas la meilleure chose au monde ? Que ce soit en ski ou autre, cette expression exprime plutĂŽt bien la sensation de plĂ©nitude, c’est une grosse dose d’adrĂ©naline.

Mentalement, comment tu te prĂ©pares ? C’est quoi ton grigri ?

Qu’est-ce que tu recherches dans le freestyle ? Est-ce que ça te procure une sorte de libertĂ© ? Ce que je recherche dans le free-style c’est la maĂźtrise du corps dans l’espace, donc des tricks, toujours repousser ses limites un peu plus loin. C’est en effet une trĂšs bonne sensation de libertĂ© que de pouvoir rĂ©aliser ce que l’on a en tĂȘte ou bien mĂȘme de s’envoler trĂšs haut.

Selon toi, est-ce un sport à risques ? Oui, c’est un sport à risques, parfois ça casse, mais heureusement la plupart du temps ça passe et ce ne sont que de bonnes sensations. Il faut prendre conscience des risques, mais il faut savoir aussi se lñcher.

La notion de record, c’est important pour toi ? Le record pour moi Ă©tait un objectif personnel, et c’est ce que j’aime faire : aller le plus haut possible.

Quand tu restes les pieds sur terre, tu fais quoi ? Quand je reste les pieds sur terre, je joue de la guitare, je skate et je dessine.

Est-ce que t’as le mal de terre quand tu ne t’envoies pas en l’air ? Oui, j’ai un peu du mal à rester en place, la guitare est un trùs bon instrument pour s’envoyer en

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#9

Mentalement, j’essaie de travailler sur la concentration, la visualisation, je me concentre sur de la musique afin de retrouver des sensations et ensuite j’essaie de retrouver ces sensations sur mes skis. Mentalement, le free-style, comme beaucoup d’autres choses, ce ne sont que des histoires de sensations, de ressenti.

As-tu dĂ©jĂ  d’autres objectifs ?

Oui, je compte rĂ©aliser un projet vidĂ©o, faire dĂ©couvrir mon univers aux personnes qui me suivent, montrer que l’on peut s’amuser partout avec des skis et leur faire dĂ©couvrir des coins sympas un peu partout. Je vais aussi lancer une marque de cagoule, car c’est ce que je porte tout le temps et qu’il y a des choses vraiment cool Ă  faire lĂ -dedans. Et bien sĂ»r, faire Ă©voluer mon ski en pipe.

Est-ce que t’as un message Ă  faire passer Ă  tes fans ? DĂ©jĂ  un grand merci Ă  tous ceux qui me suivent, c’est grĂące Ă  beaucoup d’entre eux que j’en suis lĂ . Faites-vous plaisir, ridez de tout & ridez vite !

Le temps d’une journĂ©e, tu voudrais chausser les chaussures de qui ? Juste une journĂ©e, c’est un peu dur de choisir une paire de chaussures. Mais je dirais celles du skater Lizard King.


© Louis Garnier

jEUx-CONCOURS POUR GAGNER - une paire de bùtons de ski FatCan - Un bonnet Oakley - Une paire de boots de snowboard Adidas femme - Une poignée support (grip stick)

© Louis Garnier

pour caméra GoPro

MOVEONMAG.COM moveonmag.com

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SPORT

agenda

FÊTE DU SPORT

ANCILEVIENNE

Découvrez les clubs sportifs sallanchards et venez pratiquer et essayer les sports proposés toute la journée !

Tour du lac d'Annecy à deux coureurs. "Quand tu cours, je t'accompagne à vélo. Quand tu en as marre de courir, on inverse les rÎles".

Au programme de cette grande rencontre du monde du vol libre : de l'audace et du rĂȘve, de l'Ă©motion et de la crĂ©ativitĂ©, de la fantaisie et du frisson, du rire et des couleurs... et toujours le plaisir de voler et de partager la passion du vol !

6 SEPT.

13 SEPT.

17-20 SEPT.

SALLANCHES Gratuit

ANCILEVIENNE 28€

ST HILAIRE DU TOUVET Dùs 6 € Flashez le code !

Flashez le code !

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10 KM ANNECy

HIGHFIVE FESTIVAL, FESTIVAL DU SKI LIBRE

Chausse tes baskets et viens te faire plaisir, t'amuser, te dépasser ! La course est ouverte à partir de la catégorie cadets (1998 et avant).

Le festival "High Five" célÚbrera le coup d'envoi de la saison de ski avant l'heure et réunira la crÚme du ski international qui s'exprime à la sauce freestyle, freeride.

20 SEPT.

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Espace disponible pour annoncer votre prochain événement. Rendez-vous sur l'espace pro de moveonmag.com

INFORMATIONS PRATIQUES

ANNECy

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VOTRE EVENEMENT

2-4 OCT.

ANNECy 15 €

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COUPE ICARE

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RALLyE DU MT BLANC 3-5 SEPT. SAMOËNS

Gratuit

CHAMPIONNAT DU MONDE D'AVIRON JUSQU'AU 6 SEPT. LAC D'AIGUEBELETTE

Gratuit

GRAND PRIx CyCLISME 6 SEPT. ANNECy

Gratuit

LA BALADE POUR TOUS 6 SEPT. BARBERAZ

1€

GOLF EVIAN CHAMPION SHIP 10-13 SEPT. EVIAN

A partir de 15€

jUMPING INTERNATIONAL** 10 SEPT. CHAZAy-SUR-AIN, PARC DU CHEVAL

Gratuit

ANNECy COURT, HANDISPORT 16 SEPT. PALAIS DES SPORTS ANNECy

Gratuit

COUPE DAVIS SUISSE/PAyS BAS 18-20 SEPT. GENEVE PALExPO

CyCLO'FOLIES 19 SEPT. LA MOTTE SERVOLEx

Gratuit

Avis aux amateurs de voitures de rallye et de vitesse : le 67Úme rallye du Mont Blanc fait étape à Samoëns. Venez admirer de prÚs les bolides, puis vivre les descentes ! Spectacle garanti.

TROPHĂ©E WESTERN 2015

1300 athlÚtes provenant de 77 pays seront présents à Aiguebelette pour se disputer les 27 titres mondiaux et les places qualificatives pour Rio 2016.

LA TRANSFRONTALIÈRE

Course cycliste en circuit fermé en ville. Course FFC de prélicenciés à séniors. Le matin épreuve du Trophée Départemental du Jeune Cycliste et l'aprÚs-midi course séniors.

5KM COLOR'

La balade pour tous est un événement familial, sportif, éco-citoyen et solidaire. Nous vous proposons deux parcours de randonnées pédestres et trois parcours de randonnées cyclistes et roller.

OPEN RACE

CrĂ©Ă© en 1994, sous l’impulsion d’Antoine et de Franck Riboud, The Evian Championship fait dĂ©sormais partie des cinq tournois du Grand Chelem de golf fĂ©minin mondial.

TRAIL CHAMONIx

4 jours avec 15 Ă©preuves dont 2 comptant pour le classement mondial ainsi que la spectaculaire Ă©preuve des 6 barres le samedi soir / 300 chevaux et 200 cavaliers / Plus de 10 nations.

TRAIL GLIÈRES

Annecy est attachĂ©e Ă  cette manifestation annuelle qui regroupe tous les annĂ©ciens valides ou handicapĂ©s, scolaires, Ă©tudiants, licenciĂ©s d’un club sportif, salariĂ©s ou simples amateurs de course Ă  pied.

ANCILIVIENNE RAND'EAU

La Securitas Swiss Davis Cup Team disputera le match Ă©liminatoire contre la Hollande Ă  Palexpo pour rester dans le groupe mondial et faire partie des 16 meilleures nations du tennis.

INTERLAC TRAIL

Organisé dans le cadre de la Semaine Nationale de la Mobilité, cet événement ludique et sportif est destiné à sensibiliser le grand public sur les modes de transport doux.

VOTRE EVENEMENT

19-20 SEPT.

Championnat de France professionnel et amateur de monte western.

CHĂšZENEUVE, SERMET QUARTER HORSE

Gratuit

20 SEPT. NEyDENS

A partir de 3€

20 SEPT. ANNECy

7/12/15€

26-27 SEPT. LAC D'ANNECy

Fan de vĂ©lo ? Participez Ă  cet Ă©vĂ©nement transfrontalier Ă  destination des familles, des cyclo-randonneurs et des cyclo-sportifs. De la balade ludique Ă  la montĂ©e hĂ©roĂŻque, tous les vĂ©los sont Ă  la fĂȘte. La ville d'Annecy se transforme en arcen-ciel de coureurs le temps d'une course. Alors, si tu as plus de 6 ans, rejoins-nous vite avec ta famille, tes amis, tes collĂšgues !

3, 7 ou 15 km, vous avez le choix selon votre niveau et vos envies!

5/25/40€

27 SEPT. CHAMONIx

A partir de 22€

4 OCT. GLIĂšRES

A partir de 29€

11 OCT. ANNECy

A partir de 30€

18 OCT. AIx

A partir de 25€

Plus qu’un traditionnel Club de course Ă  pied «hors stade», le CMBM (Chamonix Mont Blanc Marathon) est devenu en 30 ans d’existence une vĂ©ritable institution chamoniarde.

22km ou 52km, vous avez le choix d'exporer le lac du bourget en version courte ou longue !

Il s’agit d’une randonnĂ©e autour du lac d’Annecy ouverte Ă  toutes et tous. Une trĂšs balle ballade en perspective sur le lac le plus pur d’Europe et Ă  la lumiĂšre des premiĂšre couleur d’automne. Imaginez un dĂ©part Ă  la frontale le long du plus grand lac naturel de France, des points de vue imprenables sur le lac et ses environs, un coucher du soleil avec vue sur le Mont Blanc... Espace disponible pour annoncer votre prochain Ă©vĂ©nement. Rendez-vous sur l'espace pro de moveonmag.com

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Photo© F.Souloy/JLPPA DeBonneville-Orlandini *QUE DES HITS SUR NRJ !

ÉCOUTEZ MANU SUR NRJ À 7H05, 8H05 ET 9H05 *Jeu ouvert du 17 AoĂ»t 2015 au 1er Juillet 2016 inclus. Participation rĂ©servĂ©e aux personnes salariĂ©es, dont le salaire net mensuel pour le mois prĂ©cĂ©dent la participation est infĂ©rieur ou Ă©gal Ă  2.000 euros maximum. Le gagnant remporte une somme Ă©gale Ă  une fois le montant du salaire net du mois prĂ©cĂ©dant sa participation (montant figurant dans la rubrique «net Ă  payer» du bulletin de paie du mois prĂ©cĂ©dant sa derniĂšre inscription au jeu sur le site www.nrj.fr), dans la limite de 2.000 euros maximum. RĂšglement complet et inscription sur le site www.nrj.fr. RĂšglement dĂ©posĂ© chez SCP StĂ©phane EMERY, Thierry LUCIANI, Jacques ALLIEL, huissiers de justice associĂ©s, 11 rue de Milan 75009 Paris.


Edito Dans sa prĂ©face Ă  l’ouvrage Paris de nuit, qui regroupe des photographies de BrassaĂŻ, Paul Morand nous souffle que « La nuit n’est pas le nĂ©gatif du jour ; les surfaces ne cessent pas d’ĂȘtre blanches pour devenir noires : en rĂ©alitĂ©, ce ne sont pas les mĂȘmes images. »* Autrement dit, un autre monde s’éveille lorsque la nuit tombe, les lampadaires et les lumiĂšres aux fenĂȘtres qui s’allument ouvrent les portes d’un nouvel univers. La dichotomie du blanc du noir, ou du bien du mal est aisĂ©e
 Mais celui que BrassaĂŻ nous montre dans ses photographies oscille entre Ă©trangetĂ©, poĂ©sie, inquiĂ©tude et tendresse. Qu’en est-il de nos villes la nuit ? Que dire d’Annecy de nuit, mais aussi de GenĂšve, de ChambĂ©ry, d’Aix-lesbains ou encore de Thonon et Evian ? Il faudrait que quelqu’un s’y penche (avis Ă  la rubrique Culture, la rubrique Nocturne vous lance une perche !).

Chez nous, personne ne se transforme en LoupGarou (quoique), et bien que nos villes aient leur lot de cĂŽtĂ©s obscures et d’angles morts, les nuits que l’agenda de Move-On vous propose commencent par des apĂ©ros (qu’ils soient rosĂ©s ou blanc ou rouge, c’est bonne humeur garantie !), et se poursuivent par des soirĂ©es endiablĂ©es, rythmĂ©es par de l’Electro, du Reggaeton ou du Hip hop, il y en a pour tous les goĂ»ts ! Le concept du « Lady’s night », fidĂšle Ă  lui-mĂȘme, est toujours aussi en vogue, alors on en profite, on chausse ses sandales conforts (mais cute) ou ses talons hauts (cute, mais pas conforts), et on en profite pour revoir cette super pote qu’on n’a pas revue depuis le dĂ©but des vacances ! Un mot d’ordre : on arrĂȘte tout de suite de croire que parce qu’on a rangĂ© les tongs, on range les lunettes de soleil, parce que les spotlights sont encore au rendez-vous pour un paquet de semaines Ă  venir. Aller, keep smiling, keep cool et
 keep dancing ! Aurore Fossard De Almeida *Paris de nuit, BrassaĂŻ et Paul Morand, 1932

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NOCTURNE

interview

f

DaMIeN tIBeRIO

Crazy B RENCONTRE AVEC CRAZy B, DJ ET COMPOSITEUR FRANÇAIS MEMBRE DU GROUPE BIRDy NAM NAM, QUI SERA À L'AFFICHE DU BIRTHDAy FESTIVAL CET AUTOMNE.

Pourquoi avoir voulu faire de la compĂ©tition, des concours de DMC (concours de Dj technique) ? Ça fait partie du dĂ©fi Hip Hop de se surpasser, surtout qu’au dĂ©but, y avait pas grand chose Ă  gagner. Le but c’était vraiment de se confronter aux autres pour progresser, tout simplement. L’esprit de compĂ©tition qui est trĂšs liĂ© au Hip Hop. Mais je viens avant tout du Hip Hop français, dans lequel j’ai dĂ©barquĂ© en 1983.

Dans Dance or Die, votre album qui sort en 2016, t’as croisĂ© Skrillex mais Dj Pone a quittĂ© la team de Nam Nam. À quoi doit-on s’attendre ? C’est une nouvelle Ă©nergie, de nouvelles envies, avec plein de surprises dont je ne peux pas encore trop parler, mais la grosse diffĂ©rence avec les albums prĂ©cĂ©dents, c’est qu’il y a de vraies chansons, avec des featurings, donc c’est plus axĂ© sur la production que sur le scratch ou la platine – mĂȘme s’il y en a toujours un peu dans les prod’. Donc voilĂ , une nouvelle aventure musicale, qui sera trĂšs diffĂ©rente de ce qu’il y a eu avant, mais finalement comme Ă  chaque fois qu’on fait un nouvel album.

Vous allez chercher le « hit » ? Oui et non. C’est sĂ»r que l’album est plus mainstream, donc pourquoi pas un hit ! AprĂšs, dans la mesure oĂč notre politique est de ne pas vendre notre musique, le cĂŽtĂ© commercial n’est pas vraiment notre objectif. Par contre, on pense clairement au futur, c’est beaucoup moins dark et dĂ©pressif que l’album prĂ©cĂ©dent, c’est plus ouvert aux gens.

On voit d’autres rappeurs de votre gĂ©nĂ©ration prĂ©parer de nouveaux albums, comme Lino d’Arsenik ou encore Le MinistĂšre Amer, tu comptes pas relancer un projet avec Alliance Ethnik ? Ah non, c’est pas du tout prĂ©vu ! AprĂšs, les 52

#9

influences funk peuvent peut-ĂȘtre ĂȘtre rapprochĂ©es d’Alliance Ethnik, mais ça s’arrĂȘte lĂ . Ce qu’il faut savoir, c’est qu’on est complĂštement indĂ©pendants, on s’autofinance de A Ă  Z, on travaille avec beaucoup de gens diffĂ©rents mais on a beaucoup d’ambitions. On ne fait pas ça par dĂ©pit, c’est vraiment un acte politique musical liĂ© Ă  tout ce qu’on a pu vivre dans un business qui n’est quand mĂȘme pas facile.

Toi qui est plutĂŽt branchĂ© vinyles, qu’est-ce que tu penses de la nouvelle gĂ©nĂ©ration de Dj’s qui arrive avec son programme PC, contrĂŽleur et tout le reste ? J’ai aucun problĂšme avec les nouvelles technologies ; quand le mec est bon, il est bon, c’est tout ! Je suis pas un dĂ©fenseur acharnĂ© du vinyle Ă  tous prix, mĂȘme si c’est trĂšs bien de voir qu’il y a des jeunes qui se mettent au vinyle maintenant, ça revient, c’est plutĂŽt marrant. AprĂšs c’est peut-ĂȘtre qu’une passade, mais c’est intĂ©ressant de voir que cet objet de collection, de passionnĂ©, se met Ă  revivre aprĂšs des annĂ©es. C’est plutĂŽt cool. Et puis y a de bons DJ’s dans tous les styles, comme y a des pourris. J’ai vu suffisamment de gens intĂ©ressants dans plein de domaines diffĂ©rents pour ĂȘtre ouvert Ă  ça.

pourquoi ?

Si le temps d’une journĂ©e, tu pouvais ĂȘtre dans la peau de quelqu’un, ce serait qui et

Je sais pas trop, mais je pense que ce serait plutĂŽt pour vivre une Ă©poque d’avant, me mettre dans la peau d’un musicien de disco ou de soul. AprĂšs, je suis trĂšs bien dans mes baskets, je me suis jamais dit que j’avais envie d’ĂȘtre quelqu’un d’autre !



NOCTURNE

agenda

BIRTHDAy FESTIVAL Des artistes de renommée nationale et internationale, des ateliers, des showcase, du cinéma et... une belle surprise !! RDV le 16 Septembre pour la programmation complÚte.

CLIQUE CLOSING PARTy

HyPNOTIK FESTIVAL 2015

MĂ©lange subtil de NewSchool & OldSchool. On vous sĂ©lectionne la crĂšme de la crĂšme des Djs pour vous faire danser jusqu’au bout de la nuit sur le meilleur du HipHop-Rnb, DanceHall & Trap, y’a aucun temps pour Shazamer.

Le projet HyPNOTIK est l’occasion de partager un lieu de grande envergure et de proposer une programmation Ă©clectique destinĂ©e Ă  tous les fans de musique Ă©lectronique.

OCT.-NOV. ANNECy

2 OCT. / 23H3005H00

10 OCT. / 22H00-07H00

POP PLAGE, ANNECy

EURExPO, LyON

Flashez le code !

Flashez le code !

Flashez le code !

FULL VOLUME

MONTREUx SUNDANCE

Full Volume, Pubcrawlers.ch et le Chat Noir Carouge (ASMV) vous donnent rendez-vous le samedi 26 septembre à partir de 14h à l'occasion de l'événement Plaine de jeunes - Festival des associations de jeunesse à GenÚve !

Le Montreux Sundance Festival se dédouble en 2015 ! En plus des 4 soirées sur la Riviera vaudoise avec Martin Garrix (3 octobre), David Guetta, Robin Schultz et Quentin Mosimann (10 octobre), les deux anciens de la Swedish House Mafia Axwell et Sebastian Ingrosso (17 octobre), puis Afrojack et les Nervo (24 octobre), le Mad ajoute trois soirées à la manifestation. Deux sites, le 2M2C à Montreux et le Mad de Lausanne.

HIGHFIVE FESTIVAL, FESTIVAL DU SKI LIBRE

3 / 10 / 17 / 24 OCT. AU 2M2C 9 / 16 / 23 OCT. AU MAD

26-27 SEPT. / 14H00-01H00 CHAT NOIR, CAROUGE Flashez le code !

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3 OCT. / 22H00 POP PLAGE, ANNECy

MONTREUx, LAUSANNE Flashez le code !

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Le festival "High Five" célÚbrera le coup d'envoi de la saison de ski avant l'heure et réunira la crÚme du ski international qui s'exprime à la sauce freestyle, freeride.

Flashez le code !


SM - Sadomania 10 oct.

Soirée sous le thÚme "SM".

bocca, aix les bains

Halloween Scary Church Party

Soirée sous le thÚme "Halloween".

31 oct. bocca, aix les bains

Hardcore Italia celebrates 20 Years of Traxtorm 26 sept. Palladium, genĂšve

J'PEUX PAS J'AI CUBE #1 Guest résident BEN LEMONZ 18 sept.

10 artistes internationaux et 3 suisses se produiront dans la mythique salle du Palladium. Un gros light show ainsi qu'un soundsystem de qualité s'ajouteront à ce line up incroyable pour une soirée inoubliable. La nouvelle soirée du CUBE débarque pour la rentrée ! Pour cette soirée, un GUEST DJ de renom sera aux platines : BEN LEMONZ !

jeudis 23h

Soirée Campus Pop Plage, Annecy

12/9 23h

Mika Mendes Moa Club, GenĂšve

12/9 23h

Mega Night 6 La Batie, GenĂšve

18/9 22h

Lady's Night Le Bowl, Annecy

19/9 23h30

Jeff Cortez ByPass, GenĂšve

25/9 23h

Jack says! La GraviĂšre, GenĂšve

25/9 23h

Reggaeton Moa Club, GenĂšve

25-27/09

Fest. Jour&Nuit La Belle Ă©lectrique, Grenoble

30/10 22h

Gramatik L'Usine, GenĂšve

le cube, chambéry

Aperitivo

VĂ©ritable institution et tradition Italienne,

tous les mercredis L' APERITIVO est un apéGrésy sur Aix, Studio 54

aperosé du jeudi au pop plage tous les jeudis annecy, Plage de l'Imperial

CLOSING POP / HALLOWEEN 31 oct. pop plage, Annecy

LADIE'S NIGHT tous les jeudis jusqu'au 22 oct. aix les bains, la suite

MIKA MENDES 12 sept. MOA Club, genĂšve

ritif festif, dĂ©contractĂ©, oĂč l'on grignote, on bavarde, on s'amuse, on boit, on danse...

Rendez-vous pour un vĂ©ritable concept d’apĂ©ritif lookĂ© et stylĂ© au bord du lac d'Annecy. AprĂšs une journĂ©e de travail bien chargĂ©Ă©, retrouvez coucher de soleil et Dj lounge les pieds dans l’eau ! Sortez vos masques, faites couler le maquillage, et c'est party pour une soirĂ©e effrayante de folie !

Les soirées qui vont chouchouter les filles... Tous les jeudis à partir de 23H l'entrée à La Suite est gratuite pour toutes les ladie's !!

Une soirée exceptionnelle dédiée aux amoureux de Cabo Zouk et de la Kizomba !!!

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Patrimoine du XXIe siùcle, une histoire d’avenir

M I R T A P JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE 19-20 SEPTEMBRE 2015

RHÔNEALPES : nouveau rhîne

journeesdupatrimoine.fr #JEP2015


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