Le Temps du voyage n°3

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Alsace - sur la route des saveurs et des savoir-faire Lisbonne - à la conquête de l’Est Burkina Faso - voyage au pays des hommes intègres Pratique - des photos numériques sous toutes les formes

E L L E V U O N ! E L U M R FO La Réunion

Départ immédiat !

Trimestriel - printemps 2009 - 4,90 € - 32,14 FF



Trimestriel – n°3 – printemps 2009  4,90 € – 32,14 FF

Un changement de taille ! N

photo de couverture : Un “endormi” dans les jardins de la maison Folio à Hell-Bourg.

éQUIPE : Directrice de la publication : Mathilde Bréchet. Rédacteur en chef : Miguel Ramis. Maquette : M. J. Carrier et Eva Jérôme. Le Temps du Voyage est publié par les éditions Cabrera, SARL au capital de 5 000 € – Siège social : 17, rue Henry Monnier – 75009 Paris. Rédaction : 2, rue Victor Beausse – 93100 Montreuil-sous-Bois. Téléphone : (33+) 01 48 57 35 87 – Fax : (33+) 09 70 62 14 94 – courriel : letempsduvoyage@yahoo.fr – site Internet : www.letempsduvoyage.fr. Ont collaboré à ce numéro : Heven Armede, Richard Bayon, Mathilde Bréchet, M.J. Carrier, Geneviève Guihard, Laurence Jehanno et Charles Thoris (textes et photos). Illustrations : Carnet de voyage réalisé par Audrey Caron, Emmanuelle Tchoukriel et Clémence Vasseur (lesloupiotes@ yahoo.fr/Océan éditions). Site développé par Edouard Kombo pour Deedooz. Régie publicitaire : Richard Leblond/Ciblage.com 01 47 08 55 52. Contact diffuseurs : M. Ramis 06 59 02 71 85. Dépôt légal : mars 2009. Création le 15 février 2008. Imprimé en Belgique par Lesaffre Imprimeries SA – 2, rue du Follet – B-7540 Tournai. ISSN : 1961-392X. Commission paritaire en cours. Distribution NMPP. Papier labellisé FSC. Imprim’Vert. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes et photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction de tout ou partie du contenu de ce magazine est

ont passé depuis la parution ous revoilà enfin ! De nombreux mois Des problèmes d’impression ont de notre dernier numéro, l’été dernier. t nous nous excusons auprès de été la principale cause de ce retard, don non avertis, ce magazine semblait nos abonnés. Bien sûr, pour des yeux ains fonds colorés paraissaientà peu près bien fabriqué. Tout juste cert sombres. Mais pour nous, ils trop foncés ou quelques photos trop e énergie à la réalisation de ce qui avions mis tout notre coeur et notr vant. Pour nos lecteurs fidèles, numéro, le résultat était plus que déce ant “La Dame de Vix”, toujours nous avons reproduit l’article concern Rendez-vous en page 9 pour d’actualité, afin de corriger cette erreur. relire ce sujet. n’a pas été totalement négatif Toutefois, ce changement d’imprimeur s remettre en cause et de préparer puisqu’il nous a laissé le temps de nou entre vos mains. cette nouvelle formule que vous tenez s avions de la tendresse pour Nous aimions bien le petit format et nou magazine, mais nous avons jugé le guide “Planète Jaune” inclus dans le ilité en augmentant la taille des qu’il était préférable de privilégier la lisib é” nos pages, en laissant davantage caractères. Nous avons également “aér ges. Voici donc le nouveau format de marges blanches et de grandes ima le précédent. Voilà pour les “Grand Large”, deux fois plus grand que vous allez découvrir… explications, maintenant, voici ce que tice ou de l’équinoxe, une nouvelle Tous les trois mois, au passage du sols kiosques avec le plein d’idées de livraison du magazine arrivera dans les , à la campagne ou à la montagne. week-end à deux, de vacances à la mer ions principales dans chaque Nous vous présenterons trois destinat çaise, une idée de séjour en Europe numéro : une région ou une ville fran s créé également quelques et un séjour “long courrier ” . Nous avon le transport aérien, le bien-être, rubriques supplémentaires, concernant nt des produits et des services. ainsi qu’un carnet d’adresses présenta et d’augmenter significativement Enfin, la taille du magazine nous perm plus d’informations pour le même le contenu et de vous offrir deux fois r contre la vie chère ! prix. C’est un peu notre façon de lutte s annoncer la création de notre En bonus, nous avons le plaisir de vou ez des reportages vidéos et des tas site Internet, sur lequel vous retrouver d’autres offres promotionnelles ! , le site de tous les voyages ! Rendez-vous vite sur letempsduvoyage.fr ents vous plairont et que nous Nous espérons que tous ces changem ue fois plus nombreux. aurons le plaisir de vous retrouver chaq Bonne lecture et bons voyages !

strictement interdite. Papier labellisé FSC (Forest Stewardship Council) qui garantit l’exploitation durable de la forêt et le respect des travailleurs..

M. Ramis Rédacteur en chef


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Le Temps du Voyage - printemps 2009

Rubriques Rendez-vous

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Bien-être

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Le printemps des peintres Paris-Jérusalem Qhapaq Ñan Traversée du Ladakh Briançon Nice Transhumance en vallée d’Aspe Fête du Fleuve en Gironde Floralies de Nantes Dali au château de Pommard

Une thalasso pas bateau Soins volcaniques au Mont-Dore

Carnet d’adresses

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Préparer son voyage

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ça plane pour moi

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Livres, DVD, web

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Logis de France Alsace Horizons d’Alsace

lunettes, sportswear, chaussures d’été, lunettes solaires, carnets de voyage...

Jet Airways

Lisbonne à la conquête de l’Est

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Lisbonne a changé de visage. Depuis l’année dernière, la capitale portugaise s’est dotée de deux nouveaux musées de stature internationale. Le musée de l’Orient et la Fondation Berardo donnent une toute nouvelle raison de redécouvrir cette superbe ville, la plus orientale des capitales européennes.

Carnet de voyage “La Réunion” . Spécial “Vin”

· Qhapaq Ñan

Pratique

Des photos sous toutes les formes

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Depuis l’arrivée de la photo numérique, les bou-tiques de développement rapide ont quasiment disparu. Maintenant, c’est sur Internet qu’on fait imprimer ses photos, pour les ranger en albums ou partager avec ses amis et sa famille. Voici quelques conseils pratiques.

Burkina Faso Au pays des hommes intègres

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Au cœur du plus vieux continent du monde, les fils de Ouedraogo s’appellent aujourd’hui “les hommes intègres” . Nous sommes partis à leur rencontre.


Sommaire Alsace

Sur la route des saveurs et des savoir-faire

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Il n’y a pas que les marchés de Noël pour découvrir toutes les richesses de l’Alsace. Au printemps, rencontrez des dizaines d’artisans, tous plus doués les uns que les autres, de la gastronomie à la parfumerie.

· Ladakh

· Alsace · Lisbonne · Paris-Jérusalem · Mauritanie

· Jet Airways

· Burkina Faso

· La Réunion

La Réunion

Départ immédiat !

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L’été est bien la meilleure saison pour découvrir “l’île intense” . Des plages de sable fin de Boucan-Canot jusqu’au sommet du Piton de la Four-naise, un voyage inoubliable en plein hiver austral.


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Le Temps du Voyage - printemps 2009

Fête de la transhumance en Vallée d'Aspe

Exposition Dali au château de Pommard

du 1er au 15 juin 2009 Départ des troupeaux vers les “estives”, journée rythmée de chants et danses traditionnels et grand repas traditionnel (date à confirmer).

Tél. : 05 59 34 71 48  www.aspecanfranc.com aspe.tourisme@wanadoo.fr

Bordeaux fête le fleuve

12 avril au 30 septembre 2009 Le château de Pommard, qui possédait déjà une sculpture originale de Salvador Dali, “Saint Georges Terrassant le Dragon”, vient d'acquérir “La Licorne”, prochainement mise en place dans la Cour Carrée. Pour accompagner cet événement, une exposition présentera 25 pièces sculptées de l'artiste, ainsi qu'une série de gravures originales tirées des différentes éditions des livres d'art publiés par Dali au long de sa carrière.

Château de Pommard 15, rue Marey Monge – BP 30018 – 21630 POMMARD Tél : 03 80 22 12 59 – contact@chateaudepommard.com

du 25 au 28 juin 2009 Née d'un fleuve - La Garonne - la ville de Bordeaux lui rend hommage tous les deux ans en organisant “la fête du fleuve”. Le long des quais balades à pied, à vélo, à roller, navettes fluviales pour relier les deux rives. Accueil de grands voiliers (le Belem, l'étoile...), découverte de savoirfaire, exposition “le fleuve invite son histoire”, défilé nautique, guinguettes, animations

Tél. : 05 56 00 66 00  www.bordeaux-fete-le-fleuve.com otb@bordeaux-tourisme.com

Pâques sur mer Perros Guirec du 04 avril au 04 mai 2009 Pâques sur Mer propose de nombreuses animations gratuites ou à des tarifs attractifs. Les activités s'adressent aux enfants, parents, grands-parents. Au programme : La Maison du Littoral et ses promenades guidées, exposition de coquillages marins...Visite du canot de sauvetage, découverte du milieu marin avec le centre nautique, régate conviviale avec l'Association Sportive Nautique de Perros-Guirec, les enfants pourront passer leur permis mer, s'amuser avec la rencontre d'un magicien et d'un jongleur ou tout simplement apprendre à godiller au bassin du Linkin. Inscriptions et informations à l'Office de Tourisme de Perros-Guirec Tél : 02.96.23.21.15

La Dame de Vix

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En 1953, on découvrit à Vix une tombe datant du V siècle avant J.C. Celle-ci contenait la dépouille d’une femme, ainsi qu’un grand nombre d’objets précieux, parmi lesquels, un immense “cratère”, sorte d’immense vase en bronze, mesurant 1,64 mètre de haut, 1,27 mètre de diamètre et de plus de 1 000 litres de capacité ! Plus étonnant encore, sa paroi n’est épaisse que d’un millimètre à peine ! L’origine de cet objet, clairement étrusque, met en lumière l’intense activité économique de l’époque. Le Mont-Lassois se situait sur la grande route de l’étain, reliant les Cornouailles à la Grande-Grèce. L’étain était essentiel dans la fabrication du bronze. Les barques chargées de minerais remontaient la Seine jusqu’ici, avant d’être transbordées jusqu’à la Saône afin de poursuivre leur route jusqu’à Marseille. Profitant de cette situation, les Celtes développèrent pendant près de deux siècles un commerce florissant dont le trésor de Vix est le témoignage. Un nouveau musée, situé dans l’ancien couvent des Cordeliers, accueillera bientôt l’ensemble des collections, trop important pour être contenu dans le petit manoir qui les héberge actuellement. Musée du Châtillonnais. Rue du Bourg – 21400 Châtillon-sur-Seine. Tél. : 03 80 91 24 67. Ouvert tous les jours de 9h30 à 12h et de 14h à 17h, sauf le mardi, le 1er mai, le 25 décembre et le 1er janvier. Ouvert de 10h à 18h en juillet et août. Entrée : 4,50 € (4 € en groupe), 2,50 € pour les enfants, gratuit pour les moins de 6 ans. Ouverture du nouveau musée prévue en 2009. Illustration : le vase de Vix


Rendez-vous La Riviera ne peut donc se résumer à sa réputation de strass et de bleu pailleté du ciel; elle regorge depuis toujours de vitalité artistique et le prouve encore. Le nouvel itinéraire conçu par le Comité Régional du Tourisme sur la trace des Grands Maîtres est une invitation à voir et revoir les paysages arpentés par cette cohorte de jeunes artistes, venus au début du xx e siècle, chercher lumière et chaleur. Posons modestement notre chevalet sur quelques lieux emblématiques et retrouvons, dans la quiétude des lieux, les décors qui les ont inspirés.

Redécouvrir Fernand Léger Après quatre années de fermeture, le musée national qui lui est dédié à Biot, joli village médiéval à quelques encablures de Nice, a rouvert ses portes au public dans un bâtiment moderne de belle facture ; l'occasion de redécouvrir les oeuvres de cet artiste bâtisseur aimant les assemblages, les constructions, superposant de façon décalée le figuratif et l'abstrait ; le rapport presque “tactile” avec le matériau confère à ses oeuvres leur présence insolite. L'exposition temporaire “Une partie de campagne”, du titre que Léger donna lui même à une série de toiles joviales réalisées à la fin de sa vie dans les années cinquante, évoque les loisirs, les congés payés, au travers de figures de cyclistes, campeurs, amoureux, présentés dans une humanité fraternelle et rieuse. Quand on pense que Léger est sorti gazé de quatre années de guerre de 1914, après avoir effectué trois années de service militaire, ce peintre du Nord, qui aime profondément la lumière de sa Normandie natale, nous procure une félicité rare; la joie de vivre ne semble pas l’avoir quitté; il laisse à ceux qui lui succèdent un modèle d’intelligence libre et jubilatoire.

La future “Route Jean Cocteau" Artiste protéiforme, anticonformiste, Cocteau est une figure convoitée du Tout Paris; poète, écrivain, dessinateur, peintre, cinéaste, potier… la Riviéra témoigne de son passage dans diverses villégiatures: Menton, Villefranche/mer, Saint Jean Cap Ferrat… entre autres… Infatigable travailleur, allergique à la peinture à l’huile, il réalise les décors des lieux visités

Sur la trace des Grands Maîtres, la Riviera des peintres

Par Geneviève Guihard

par des fresques “a tempera” sur des thèmes empruntés à l’histoire des dieux et héros de la chrétienté ou de la mythologie grecque ; et, fait unique pour un artiste à une époque ou l’argent règne en maître, il offre maison, chapelle, théâtre, à ses bienfaiteurs. Menton, “le menton de la France” ironisait- il, loin d’être la ville morte et refuge apprécié des séniors, il ressuscite par la jeunesse et la fraîcheur des décors la salle des mariages de la mairie; elle sert toujours pour les cérémonies et est ouverte au public. A Saint Jean Cap Ferrat, il passe des étés allègres à la villa “Santo Sospir”, chez son amie madame Weissweiller; grimpant sur les échafaudages, sans effectuer aucun dessin préalable, il en “tatoue les murs”, selon son expression; inscrite depuis à l’inventaire des monuments historiques, cette demeure est un maillon indispensable de la future Route, et sera ouverte au public par petits groupes. A Villefranche/mer, située à une colline de Nice, la petite chapelle Saint Pierre est propriété de la Confrérie des Pêcheurs; Cocteau réussit à

Peintres, écrivains, cinéastes… la Côte d’Azur a toujours su accueillir d'innombrables artistes séduits par sa lumière, envoûtés parfois au point de ne plus en repartir; ils la découvrent souvent de passage, succombent à ses charmes, y trouvent de l'inspiration, s'y installent, créent des chef d'œuvre. Parmi les plus célèbres d'entre eux à avoir élu résidence sur la Riviera, citons : Matisse, Cocteau, Léger, Monet, Picasso, Renoir, Chagall…la liste est longue d'une vingtaine de ténors. Car ici tout est lumière : “regardez la lumière sur les oliviers, elle brille comme du diamant, c'est à vous rendre fou”, écrivait Renoir


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Le Temps du Voyage - printemps 2009

les convaincre de changer leurs filets de place pour la décorer, souhaitant que les visiteurs pénétrant dans la chapelle, se sentent pris comme dans les mailles d’un filet de pêche…Ses fresques rendent hommage aux gitans des Sainte Marie de la Mer, ainsi qu’aux origines hébraïques de la chrétienté. Cet “Enfant Terrible” mérite bien la Route qui lui sera dédiée; elle débordera l’espace des Alpes Maritimes, sillonnant le département du Var (Chapelle de Fréjus), et des Bouches du Rhône (tournage de son dernier film le Testament d’Orphée, aux Baux de Provence ).

Matisse, un instinct fauve Tous les “fauves” partent à la découverte de la lumière du Midi; au départ, ce sont des voyages initiatiques, puis des installations plus longues et parfois définitives; Matisse y passera les 34 dernières années de sa vie.

PARIS Culture Aventure “Voyage à pied” Samedi 4 avril à partir de 16h30

Figure majeure du mouvement “fauve” de la première moitié du xx e siècle, Matisse a trouvé sur cette terre d’imagination, la couleur pure dans laquelle il se jette à corps perdu et l’énergie positive qu’il veut nous transmettre. La Villa des Arênes, villa gênoise du 17e siècle, située sur les hauteurs de Nice, acquise par la ville, abrite l’essentiel des œuvres de Matisse; les enfants et petits-enfants du peintre ont choisi la ville de Nice pour y installer leurs donations, dernier lieu de résidence du peintre; on y trouve des toiles peintes de toutes ses périodes, papiers gouachés découpés, sculptures…à couper le souffle ! L’entrée du musée est gratuite depuis le 1er juillet 2008; il est bien desservi par les transports en commun. En 1943, Matisse quitte Nice sous les bombardements et vient s’installer à Vence, petite cité de caractère à l’histoire fertile; il séjournera six ans à la Villa le Rêve, y trouve lumière et nature féconde, réalise ses plus belles œuvres comme “Nature morte aux grenades” ou “Nature morte devant la fenêtre au palmier”. Il appréciait son magnifique jardin et l’exceptionnelle vue sur la cité historique. Aujourd’hui elle est ouverte aux visiteurs de passage, aux artistes; il est possible d’y séjourner ou simplement de flâner dans le jardin, resté tel que l’a connu Matisse.

Le club “Culture Aventure” propose des projections de films et de diaporamas de voyageurs amateurs ou professionnels. L’association a pour but de financer l’édition de livres et de DVD en tirage limité, afin de promouvoir les échanges entre les peuples, et améliorer notre connaissance du monde. Trois projections-rencontres le 4 avril : 16h30. Paris-Jérusalem : 6000 km à pied. Paris, 17 juin 2007, Mathilde et Édouard Cortès partent en voyage de noces… à pied. Sans un sou en poche, ils cheminent à travers quatorze pays, gravissant des montagnes, traversant des régions en guerre, franchissant des zones désertiques, dormant à la belle étoile… 18h30. La grande traversée du Ladakh. Carine Nonnenmacher et Showkat Ali Barcha parcourent à pied le Ladakh, au Nord de l’Inde sur 600 kilomètres. Trente jours de marche intensive leur permettent de franchir 18 cols de plus de 4 500 mètres, traverser des villages à flanc de montagne, des monastères bouddhis-

La chapelle des Sœurs Dominicaines du Rosaire à Vence est simple, lumineuse, spatieuse: nous sommes à l’intérieur d’un tableau créé par Matisse. Il l’a réalisée dans sa totalité, de l’architecture aux vitraux, des bougeoirs aux chasubles… et considère cette petite chapelle, avec ses imperfections, comme son chef d’œuvre. Artiste généreux, cherchant un langage universel compréhensible de tous, Matisse a voulu nous “transmettre toute la beauté du monde"; sa gaieté dans les épreuves, sa spiritualité de noncroyant, nous le rendent plus proche encore. Ces quelques “touches de pinceau” sont d’infimes témoignages de la richesse de cet itinéraire baptisé “La Riviera des Peintres” que nous vous invitons à parcourir. Nice, Cannes, Menton…ces belles “provinciales” n’ont jamais eu la prétention d’être aussi élégantes que Paris, aussi mondaines que Rome, aussi cosmopolites que Londres…mais leur ambition d’être et d’avoir été la muse des grands artistes reste éternelle. Tout savoir sur “La Cote d’Azur des Peintres": Comité Régional du Tourisme Riviera Cote d’Azur 400 Promenade des Anglais 06000 Nice Tél : 04 93 37 78 78 www.guideriviera.com

tes perchés sur des pitons rocheux, atteindre les hauts plateaux où vivent les nomades, et rencontrer ces gens qui ont le sourire du coeur. 20h30. Qhapaq Ñan, La Voix des Andes. La photographe Aurélia Frey et le journaliste Sébastien Jallade sont partis six mois s’immerger au coeur des Andes. Leur but : dresser des portraits des femmes et des hommes vivant le long du “Qhapaq Ñan”, la grande route royale inca, bientôt inscrite au patrimoine mondial de l’humanité. Les projections ont lieu à la Maison des Mines 270, rue Saint-Jacques – 75005 Paris. Accès par le RER B (station Luxembourg), Bus 21, 27, 38, 82, 83, 84, 89 et 91. Tarif : 5,50 €/projection, 14 € pour les trois projections. Contact : François Picard – 06 68 77 91 35 – fr.picard@ culture-aventure.fr ci-contre : Paris-Jérusalem Crédit : Mathilde et Edouard Cortès (www.enchemin.org)


Bien-être

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e golfe du Morbihan est l’un de ces coins privilégié des côtes françaises qu’il faut absolument découvrir. Et pourquoi ne pas en profiter pour entreprendre une petite cure de remise en forme ? à 30 kilomètres de Vannes, un bâtiment étrange émerge de la côte, ressemblant à un paquebot qui se serait laissé emprisonner dans un petit port breton. L’équipe du Miramar-Crouesty**** vous accueillera pour vous aider à perdre du poids ou tout simplement bénéficier de tous les services possibles dans un établissement de ce type. Laissez-vous envelopper, par exemple, dans un petit cocon douillet, couvert d’une pâte chaude d’algues broyées. Vous laisserez les sels minéraux et les oligo-éléments pénétrer lentement votre peau tout en vous enfonçant dans un matelas aquatique garantissant une température constante de 37°. Mais les services proposés sont parfois plus originaux que tous ces bains à jets, piscines à l’eau de mer et autres massages. En premier lieu, une diététicienne diplômée dressera un bilan précis de votre surcharge pondérale et vous aidera à vous fixer des objectifs précis dans le cadre d’un régime “plaisir ”. La cuisine de l’hôtel propose un menu diététique dans une salle séparée, afin de ne pas vous laisser tenter par les buffets en libre service ou par la carte gastronomique des deux autres salles de restaurant. Plus étonnant, ce centre de remise en forme propose les services d’un acupuncteur ! Le docteur Tong, médecin généraliste d’origine vietnamo-helvétique, a étudié cet art ancestral venu de Chine durant quinze années avant de le pratiquer. En cherchant à dénouer les points de tensions de votre organisme, il vous indiquera quels sont vos organes les plus fragiles, à soigner en premier lieu. Il vous conseillera également, à l’issue d’une séance indolore et libératrice, quelques exercices ou une hygiène de vie simple à respecter. Une séance bien loin des clichés ou des idées reçues qu’il faut tenter absolument.

Une thalasso pas bateau Toutes les chambres de l’hôtel disposent du confort habituel d’un quatre étoiles et conservent un certain charme suranné du style “paquebot “conçu au début des années ‘70. L’hôtel est progressivement redécoré dans un style plus contemporain. Pour les personnes ne souhaitant pas loger à l’hôtel, il est également possible de trouver des locations de vacances à proximité.

Renseignements pratiques Comment s’y rendre ? TGV : trois heures depuis ParisMontparnasse, ligne Quimper, navette à partir de Vannes (gratuite sur réservation) Par la route : 450 km de Paris, 110 km de Nantes et de Rennes.

Corinne Leblay-Ducaud, diététicienne au service du Miramar depuis 1994.

Prix de l’hébergement

Hôtel**** : entre 160 et 280 € la chambre double (+ 19 € petit déjeuner). à partir de 134 € par personne en demi-pension.

Menus diététiques

Restaurants menus diététiques à partir de 50 € (sans les boissons)

Soins (prix indicatifs)

Séance d’acupuncture : 60 € (30 minutes environ). Spa : soins à partir de 80 € (45 minutes). Forfait trois séances pour 180 €. Contact : Miramar Crouesty Port Crouesty - 56640 ARZON tél. : 02 97 53 49 00 reservation@miramarcrouesty.com

Le Dr Jean-Jacques Tong, diplômé en 1974 à Necker-enfants malades (Paris), a prodigué ses soins en profession libérale en Bretagne jusqu’à l’année dernière.


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Le Temps du Voyage - printemps 2009

Des soins volcaniques au Mont-Dore Hébergement

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epuis l’antiquité, les sources du MontDore ont été utilisées pour leurs vertus curatives. Près de deux mille ans plus tard, des milliers de curistes continuent d’affluer vers ces thermes pour y soigner leurs maladies respiratoires ou rhumatismales. Mais aujourd’hui, le Mont-Dore propose également d’autres activités bien plus ludiques. Les thermes actuels ont été construits dans un style néo-byzantin en 1820, en pleine vogue des villes d’eau. La Bourboule, Vichy et le MontDore sont alors les stations thermales les plus fréquentées en Auvergne. Après un parcours de plusieurs années, les eaux surgissent ici des entrailles d’une terre volcanique entre 36 et 44°C. Elles sont chargées de silices (les eaux les plus riches de France), de chlore, de bicarbonate et de sodium. Les gaz accompagnant ce jaillissement sont particulièrement utiles dans le traitement des maladies des voies respiratoires (asthmes, rhinites chroniques...). Depuis plus d’un siècle, du mois d’avril à octobre, les curistes viennent recevoir leurs soins sur prescription médicale. Ces séances s’étalent durant trois semaines par an, trois années consécutives. Après un certain fléchissement après la Seconde Guerre Mondiale, les thermes retrouvent progressivement leur popularité, grâce notamment au regain de la mode des spas, thalassos et autres centres de remises en forme. Aujourd’hui, le Mont-Dore propose également d’autres gammes de soins, inclus dans des forfaits alliant ski et raquette en hiver, randonnée, golf ou équitation en été.

Pour profiter pleinement de ces Thermes, nous vous suggérons un hébergement de bonne qualité à quelques dizaines de mètres à peine de l’établissement. L’ancien “Grand Hôtel”, construit en 1850 avait perdu de sa flamme et végétait dans la poussière de sa gloire passée. L’établissement a entièrement été rénové en 2005 par un couple de propriétaires dynamiques. Pour un prix tout à fait abordable, vous trouverez des chambres agréablement décorées, un grand salon aux fauteuils en cuir confortable et, surtout, un petit spa très agréable, accessible librement. Jacuzzi et sauna sont complétés par une salle de luminothérapie. Prix indicatif : chambre double à partir de 52 €, formule demi-pension à partir de 474 € par personne et par semaine, en basse saison.

Renseignements pratiques

Office du Tourisme du Massif du Sancy Avenue de la Libération - 63240 LE MONT-DORE 04 73 65 20 21 bt.mont-dore@sancy.com


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ne nouvelle capitale artistique est-elle en train d’émerger au sud de l’Europe ? Lisbonne a longtemps souffert de ne pas posséder de musées comparables à ceux des grandes capitales européennes. Ce vide culturel est désormais comblé. La ville vient d’inaugurer deux nouveaux musées. Une bonne occasion pour (re)découvrir la capitale du Portugal.

Lisbonne

À la conquête de l’Est

Le regard tourné vers la mer Depuis huit siècles, accrochée à flanc de colline, Lisbonne regarde le Tage épouser l’océan. C’est par ce long estuaire, s’élargissant sur des dizaines de kilomètres, que les navires s’élancent à l’assaut du grand large. Pêcheurs, puis explorateurs, commerçants, conquérants, les Lisbonnais (ou Lisboètes) ont toujours eu le regard porté vers la mer. Perchés sur les sept collines qui forment la ville, ces marins intrépides ne semblent craindre ni les tempêtes, ni les tremblements de terre. Et pourtant, ni l’un ni l’autre n’ont manqué dans l’histoire de cette ville. Dans les petites ruelles escarpées remontant jusqu’au Castelo de São Jorge, l’âme de ce Lisbonne palpite encore. Le quartier de l’Alfama est le seul à avoir résisté au grand séisme de 1755. Ces maisons étroites et modestes accueillent aujourd’hui de nombreux cafés-concerts où se produisent les vedettes locales du Fado. Ce chant nostalgique et langoureux devait accompagner

les marins tout au long de leurs longues nuits de veilles, aux quatre coins du monde. Il est devenu aussi celui de leurs femmes, ou de leurs veuves, restées au pays. Au sommet de la colline, le château de Saint-Georges veille encore sur la ville, agglutinée au bord du fleuve. Pendant des centaines d’années, ce promontoire a permis de surveiller l’embouchure du fleuve et les éventuels ennemis pouvant débarquer de la mer. Successivement occupé par les Celtes, Phéniciens, Grecs, Carthaginois, Romains, Wisigoths, Musulmans et enfin reconquis par les rois chrétiens, ce point clé de la défense de la ville n’a pas cessé d’être renforcé et agrandi jusqu’au XVIIIe siècle. à ses pieds, le grand pont du “25 avril” franchit le fleuve d’une enjambée de deux kilomètres, bien plus modestement que l’immense pont “Vasco de Gama”, et ses 18 kilomètres interminables.

Une porte vers l’Orient Le Portugal reste l’ultime porte de l’Europe tournée vers le Sud. C’est d’ici que partirent la plupart des grandes explorations du XVe au XVIIe siècle. Fernand de Magellan, Vasco de Gama, Pedro Alvares Cabral, Francisco de Almeida, Alfonso de Albuquerque et tant d’autres ont tracé les grandes routes maritimes, franchi les caps inconnus jusqu’alors, colonisé un Empire qui permit au Portugal de devenir l’une des plus grandes puissances européennes au XVIe siècle. Cet édifice éphémère s’effrita rapidement, le pays ne parvenant pas à contrôler un territoire aussi vaste. Mais les richesses que rapportèrent ces explorations continuèrent longtemps à nourrir, financièrement autant que culturellement, ce petit royaume fragile. Madère, les îles du Cap-Vert, le Brésil, la Guinée-Bissau, l’Angola, le Mozambique, Goa, Macao, le Timor oriental ont conservé jusqu’à présent un lien privilégié avec leur ancienne métropole.

Une sculpture du couvent des Hiéronymites.

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Le Temps du Voyage - printemps 2009

d’années de travail de collecte et de recherches scientifiques, la Fondation de l’Orient a réuni trois collections majeures d’objets traçant un portrait incomparable des arts et de la culture des pays asiatiques en relation avec le Portugal durant ces cinq derniers siècles. La première collection retrace l’histoire de la présence portugaise en Asie. Sur un étage complet de cet immense bâtiment, les objets les plus divers témoignent de ce passé colonial, davantage basé sur le commerce et les échanges que sur la présence militaire. Le petit royaume lusitanien ne disposant pas d’armées suffisantes pour contrôler des populations bien trop nombreuses, il choisit, tout comme les Pays-Bas, d’établir des comptoirs sur l’ensemble de ces routes des épices. L’exposition commence par Macao, où la Fondation de l’Orient fut créée en 1988. L’objectif initial était de préserver un lien plusieurs fois séculaire avec cette ville chinoise, toute proche de Hong-Kong, avant qu’elle ne soit restituée au gouvernement de la République Populaire de Chine. La famille Ho, d’origine sino-portugaise et basée à Macao, a financé l’ensemble de ce projet.

La Tour de Belém, à l’embouchure du Tage.

À Lisbonne, les traces de ce passé glorieux sont innombrables. La Tour de Belém, tout d’abord, se dresse à la fin de l’estuaire du Tage pour en protéger l’accès, là où les eaux douces du fleuve se mélangent à la mer. Quelques centaines de mètres plus loin, le gouvernement Salazar a fait construire un immense monument en l’honneur du Roi Henri le Navigateur, à l’occasion du 500e anniversaire de sa mort. Telle une caravelle face à la mer, l’ensemble des grands explorateurs est représenté de façon monumentale, selon des canons qui rappellent la sculpture fasciste d’avant-guerre. L’immense Musée de la Marine, situé à une encablure à peine du bord du fleuve, complète ce panorama de l’histoire navale portugaise. Ces bâtiments abritent de splendides maquettes retraçant cette aventure glorieuse. Le Musée contient notamment d’immenses barques royales, utilisées lors des cérémonies de couronnement. Celles-ci évoquent immanquablement de grandes fresques vénitiennes du Canaletto et produisent un émerveillement inattendu en ces lieux. Le Musée des Carrosses enfin, abrite l’une des plus belles collections d’équipages au monde. Il est l’ultime témoin de cette splendeur passée, dont tous les bénéfices ne profitèrent qu’à la noblesse coloniale portugaise, tandis que le peuple ne survivait que grâce à la pêche.

Un nouvel écrin pour l’Orient La grande nouveauté de l’année 2008 a été l’ouverture du Musée de L’Orient, établi dans les anciens entrepôts d’une entreprise de séchage de morue, en plein milieu des quais du port de Lisbonne. Après une vingtaine

L’autre collection permanente présente les rites religieux et les dieux asiatiques, de l’Inde au Japon. Ce rassemblement d’objets d’un intérêt tout à fait exceptionnel permet de mieux comprendre les racines des arts et des cultures asiatiques, entre Bouddhisme, Hindouisme, Taoïsme, Confucianisme, Shintoïsme… Le plus étonnant dans cette exposition est le fait qu’elle soit le fruit du travail patient et acharné d’un Français, Jacques Pimpaneau, qui, durant plus de trente ans, récolta ces objets dans le but de créer un Musée en France. Malheureusement, n’ayant pas trouvé de lieu pour accueillir sa collection, il se laissa séduire par la perspective offerte par ce nouveau musée portugais.

Un mécène inattendu ficile. Le dictateur Salazar, et les rois portugais avant lui, ne jugeaient pas nécessaire d’investir dans les domaines des Arts et des Lettres. De ce fait, les collections d’œuvres d’art publiques sont restées rares et isolées. Les collections du Musée National des Arts Anciens réunissent environ 2.200 tableaux, 2.500 sculptures et de nombreux objets décoratifs. Parmi ces œuvres, on ne compte pas de chef d’œuvre majeur qui aurait fait la réputation de ce Musée à l’échelle internationale. Nous sommes bien loin des collections du Louvre, du Prado ou de la National Gallery. On peut toutefois citer quelques très belles œuvres de la fin du XVe et début du XVIe siècle, de Jérôme Bosch, Albrecht Dürer ou du sculpteur italien Andrea della Robia, dont certaines ont été offertes par un mécène étonnant. Calouste Sarkis Gulbenkian (1869-1955), né en Turquie est le fils de négociants arméniens. A l’âge de 13 ans, il part à Marseille poursuivre ses études, puis rejoint Londres pour achever des études d’ingénieur. Ce jeune homme brillant se lance ensuite dans les affaires, avec succès. Il participe aux négociations entre le gouver-


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nement turc, la compagnie Royal Dutch Shell, l’AngloPersian Oil Company (devenue British Petroleum) et la Deutsche Bank, prélevant au passage cinq pourcents de commissions, qui constituent le début de sa fortune. Menant une vie trépidante aux quatre coins du monde, entre Paris, Londres, New-York et le Proche-Orient, il commence à accumuler une immense collection d’œuvres d’art. Pendant la seconde guerre mondiale, il trouve refuge à Lisbonne et réside à l’Hôtel Aviz, où il pasea les dernières années de sa vie. Il commence alors à donner quelques œuvres au Musée des Arts Anciens de Lisbonne, avant de donner des instructions testamentaires précises pour créer un e fondation destinée à accueillir ses collections. Le musée le plus riche de la ville est donc le fruit d’une collection privée extrêmement importante. Il résulte de ce legs un lieu étonnant, où se côtoient toutes les époques et tous les styles, majeurs ou mineurs. Le parcours est divisé en cinq sections qui nous entraînent de l’Antiquité aux arts décoratifs du XXe siècle, d’une superbe collection de Lalique, aux arts de l’enluminure, des tapis d’Orient, aux vases chinois anciens. Cette visite représente un réel enchantement. Les Bretons noteront tout particulièrement un splendide tableau de Pascal Dagnan-Bouveret, “Le Pardon en Bretagne” .

Enfin un Musée d’Art Moderne ! Restait l’art contemporain… Et voilà qu’en 2006, la ville de Lisbonne s’est enfin dotée d’un établissement cultu-

rel dédié à cet art et digne des plus belles collections internationales. Une fois encore, il aura fallu faire appel à des dons privés pour pallier aux lacunes des politiques publiques. José Manuel Rodrigues Berardo est né à Madère en juillet 1944. À l’âge de 13 ans, il commence à travailler dans une Compagnie de vins de Madère au côté de son père. Particulièrement débrouillard, il traite avec les marins qui reviennent à bord de cargos et fait le commerce de produits venant d’ailleurs. Très rapidement, le jeune Rodrigues gagne plus d’argent que son père et se met à rêver d’un avenir meilleur. Il quitte son île natale en 1963 et choisit l’Afrique du Sud comme destination. Après plusieurs années de petits boulots et de vie facile, il se marie et décide de donner plus de sens à sa vie. Il rachete des mines d’or abandonnées qu’il remet en fonctionnement grâce à de nouvelles techniques. Au début des années 1980, la brutale hausse des cours de l’or vient lui donner raison et assure sa fortune. Riche désormais, Berardo ne cesse pourtant jamais de s’intéresser aux plus pauvres et à sa communauté. Il crée sa fondation en 1988, à Madère, et en confie la direction à son frère Jorge. La collection privée de José Berardo s’est constituée tout au long de ces années de succès économique, avec l’aide de Francesco Capelo, le premier à lui avoir fait prendre conscience qu’il ne fallait pas acheter des œuvres d’art uniquement selon ses goûts personnels. Suivant ces conseils, Berardo constitue une collection structurée par ordre chronologique, reprenant la plupart des artistes majeurs de la deuxième moitié du XXe siècle. Elle fut exposée une première fois à Lisbonne en 1993. Un contrat passé avec la ville de Lisbonne pour une durée de dix années permet d’héberger ces 863 œuvres dans le cadre du centre culturel de Belém. Evaluée à 316 millions d’euros, celle-ci devrait être rachetée par la ville de Lisbonne ou l’état portugais à l’issue de ce contrat de location qui s’achèvera en 2016. Les peintures vont d’un Pablo Picasso de 1929 (“Femme dans un fauteuil rouge” ) jusqu’aux artistes néo-expressionnistes des années 1980, en passant par le pop-art de Warhol, les artistes minimalistes et les performances de quelques artistes majeurs des années 1970. Le Portugal sort de son sommeil culturel. Sa capital, reine du fado, avait bel et bien l’art dans le sang.

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à gauche : un costume de cérémonie, ci-dessous : l’entrée du Musée, sur les docks d’Alcantara.

Museo do Oriente Avenida de Brasília, Doca de Alcântara Norte - 1350-362 Lisboa Téléphone: +351 213 585 200 www.foriente.pt

Musée Berardo Praça do Império -1449-003 Lisboa Téléphone: +351 213 612 913 www.museuberardo.com

ci-dessous: salle “pop-art” de la collection Berardo, à gauche : l’entrée de la fondation.


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Strasbourg et ses rues encombrées de touristes.

Alsace

Sur la route des saveurs et des savoir-faire par Mathilde Bréchet et Miguel Ramis.

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es grands marchés d’Alsace, tout le monde connaît celui de Noël à Strasbourg. Mais au-delà de cette vitrine alléchante, qui attire chaque année plusieurs centaines de milliers de visiteurs, nous avons voulu découvrir des artisans authentiques entre gastronomie, bien-être et art de vivre.

Au commencement, il y a le fromage Nous sommes montés rapidement jusque dans la vallée de Munster, pour visiter une ferme-fromagerie produisant le fameux fromage du même nom. La ferme du Saesserlé nous a reçus pour une initiation instructive. Le Munster est produit à partir de lait de vache depuis le IXe siècle La vallée de Kaysersberg s’étale dans le sud de l’Alsace, entre montagne et vignobles. Emergeant des flancs du Massif des Vosges, la rivière Weiss dévale des montagnes aux sommets arrondis par le temps jusqu’à la plaine rhénane. À Lapoutroie, l’hôtelrestaurant du Faudé propose une carte gastronomique, tout à fait alléchante, mais nous avons préféré la carte “terroir” . Pour ces premiers pas en Alsace, il nous fallait absolument goûter à l’un des monuments de la gastronomie locale. Baeckaoffa, choucroute ou truite au bleu ? Une salade de truitelles en entrée paraissait incontournable. Le “Maquëy”, un plat typiquement “welche” lui suivit. Les “Welches” kézako demanderez-vous ? Ce sont ces Alsaciens dont le dialecte est proche du roman. Tout comme le mot “wallon”, ce terme provient du germanique “walh”, qui désignait les personnes ne parlant pas allemand. Une origine romane dont les habitants de cette vallée sont particulièrement fiers. Menus terroir à partir de 22 €. Menus gastronomiques entre 33 € et 75 €. Chambres à partir de 52 € la nuit jusqu’à 165 € (suite 77 m_). Hôtel-Restaurant du Faudé - 28, rue Général Dufieux - 68650 Lapoutroie -03 89 47 50 35 - info@faude.com

environ, par les moines de l’abbaye de Munster, dans un premier temps, puis dans toute la région couverte par ce diocèse. Aujourd’hui, cette appellation s’est élargie à une bonne partie de l’Alsace (environ la moitié du territoire de la région), ainsi qu’à une partie de la Lorraine (principalement dans les Vosges voisines) ainsi que de la Franche-Comté. Le Munster-Géromé, qui fait partie de l’AOC créée en 1969, désigne la partie de cette production provenant de la région de Gérardmer, dans les Vosges. La visite de la fromagerie s’effectue l’après-midi, après la traite matinale. Le lait est amené à sa température optimale, entre 32 et 36° C. Il reçoit sa présure, c’est-à-dire une décoction produite à partir de la caillette, l’estomac du jeune veau, qui permet au lait de coaguler. Au bout d’une heure et demie environ, le lait est caillé et peut être découpé en cubes à l’aide d’un “sabre” . Les morceaux de caillé se déposent sur le fond du chaudron, qui est progressivement égoutté. On les met alors en moules et on les retourne plusieurs fois dans la journée. Le lendemain, le fromage a pris forme. Il est salé, puis essuyé, avant prendre le chemin de la cave pour son affinage. Tous les deux jours, il devra être lavé, essuyé à la main et retourné, avant de prendre cette belle couleur orangée caractéristique. Au


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bout de trois semaines au minimum, il pourra enfin retourner à la lumière pour être dégusté. Ce que nous n’avons pas manqué de faire pour achever cette visite ! Jean-Martin KEMPF 155 Ferme du Saesserlé - 68380 Breitenbach 03 89 77 49 46

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un Riesling de 2004. Elevé sur un terroir de granit, ici, les terrains se juxtaposent. Argile contre granit. Le Riesling aspire littéralement ce terroir. Nous passons ensuite à un Riesling de 2001. Plus minéral, il claque comme une pierre à fusil.

Au pied du Staufenberg Au sommet du Staufenberg trône le château du Haut-Koenigsbourg. Ce château, fondé par Frédéric de Hohenstaufen en 1071, faisait partie autrefois d’une ligne de défense contrôlant toute la plaine entre le Rhin et les crêtes des Vosges. Laissée à l’abandon après de nombreuses destructions, la forteresse en ruines avait été offerte à l’Empereur d’Allemagne, Guillaume II, en 1899. Restauré aussi fidèlement que possible pour retrouver son apparence d’avant la Guerre de Trente ans, le château du HautKoenigsbourg fut inauguré en 1908. Depuis, il est le monument le plus visité d’Alsace. Un siècle plus tard, la région a décidé de marquer le centenaire de cette restauration historique par des manifestations culturelles et des visites spécifiques qui s’étendront jusqu’en mars 2009. À ses pieds, les vignes dévalent les coteaux jusqu’à Saint-Hippolyte. Sur ces terroirs granitiques ont été plantés les cépages qui font la réputation des vins d’Alsace : Riesling, Sylvaner, Pinot noir, blanc et gris, Gewürztraminer... Nous avons rencontré Madame [Klein], œnologue du domaine des Vieux Remparts. Cette savoyarde exilée en Alsace depuis une vingtaine d’années nous a fait goûter quelques-uns de ses meilleurs crus. Pour accompagner cette dégustation, elle nous a servi également des toasts garnis “d’ail des ours” étalé sur de bonnes tranches de pain. Macérée dans de l’huile d’olive, cette plante sauvage ressemblant à du muguet. Nous avons commencé par

À quelques mètres de là, nous avons poursuivi notre balade gustative à l’hôtel-restaurant du Parc, un confortable établissement trois étoiles comportant vingt-cinq chambres et six suites. Mais c’est surtout la cuisine qui nous a attiré dans cet établissement. Le jeune chef, Emmanuel Perrin, 37 ans, est un ancien élève de Régis Marcon, le célèbre étoilé de Saint-Bonnet-le-Froid. Le menu qu’il nous a proposé mélangeait intelligemment les saveurs naturelles d’herbes cueillies en forêt au petit matin et les produits de la région. Une déclinaison de trois foies gras d’oie accompagnés d’un chutney délicat posés sur une ardoise, suivis d’un Omble Chevalier d’eau de source délicatement cuit à la plancha, accompagné d’un écrasé de pommes de terre, pour arriver enfin à un petit pot-au-feu de pigeon d’une parfaite délicatesse. Le dessert finit d’épuiser nos papilles avec trois inventions à base de Parmesan, sous forme de guimauves et de sorbets. Après une telle profusion, il ne nous restait plus qu’à nous promener tranquillement à bicyclette dans le village et les coteaux avoisinants. Monsieur Kientzel, le propriétaire de cet excellent établissement, n’est vraiment jamais à court d’idées pour satisfaire ses clients. En espérant y revenir très vite. Menus à partir de 20 €. Menu dégustation “Ballade” à 70 €. Chambres à partir de 88 € la nuit jusqu’à 160 € (suite deux chambres), avec un accès gratuit et illimité au spa (piscine, jacuzzi, sauna et hammam). Hôtel-Restaurant Le Parc - 6 rue du Parc - 68590 Saint-Hippolyte - 03 89 73 00 06  hotel-le-parc@wanadoo.fr

Les vignobles s’étalant au pied du HautKoenigsbourg.


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Chez Julien Menus à partir de 13 € (le midi) jusqu’à 57 € pour le menu “Dégustation” Chambres à partir de 102 € la nuit. Demi-pension à partir de 88 € par personne. Accès gratuit au spa (piscine, sauna, hammam, jacuzzi) et espace fitness. Massages et soins sur rendez-vous entre 30 et 60 €. Chez Julien - 12 rue Nationale - 67130 FOUDAY - 03 88 97 30 09 - hoteljulien@wanadoo.fr

Micher Gander, De père en fil à Muttersholtz Michel Gander est le digne héritier de ces tisserands alsaciens qui travaillaient le Kelsch, un tissu à base de lin. Nappes, rideaux, draps, vêtements... Ces étoffes aux motifs traditionnels, aux textures naturelles, sont façonnés depuis sept générations par la famille Gander. Tissage Gander 67600 Muttersholtz 03 88 85 15 32 / 03 88 57 75 84

Une vallée enchantée. La Bruche est une petite rivière, longue de 75 kilomètres environ, qui se jette dans l’Ill. Dans la partie la plus haute son cours, elle est fortement encaissée au creux d’une vallée verdoyante, en plein massif des Vosges. C’est à Fouday, à une dizaine de kilomètres à peine de sa source, que se trouve l’hôtel-restaurant “Chez Julien”, où nous nous sommes installés. Ici, c’est tout le confort et le goût traditionnel de l’Alsace que nous avons retrouvés. Les chambres aux décors en bois sculptés sont garnies d’épaisses moquettes, les lits sont couverts de coussins moelleux et confortables, les fauteuils adjacents appellent à la détente. Pour les plus confortables d’entre elles, certaines chambres sont même munies de bains à jets. Pour les autres clients, un ensemble d’équipements et de services comprenant piscine, sauna, hammam, jacuzzi, espace fitness et cabines de massages permet de se ressourcer en permanence. Mais l’attrait principal de “Julien” reste sa cuisine et son grand sens de la convivialité. Le chef et propriétaire, Gérard Goetz, a fait de l’ancien bistro de ses parents un des plus beaux établissements d’Alsace. L’histoire de famille continue aujourd’hui avec sa fille, Hélène, et son épouse.

Daniel Zenner, écrivain, botaniste et grand gastronome nous fait découvrir les plantes sauvages aux alentours de l’hôtel-restaurant “Chez Julien”, dans la Vallée de la Bruche.

Parmi les activités originales que propose l’établissement, nous avons pu tester une balade gourmande avec Daniel Zenner. Ce botaniste et écrivain nous a fait découvrir des dizaines d’herbes sauvages qui ont ensuite servi à réaliser notre dîner. Ce fut un moment de pur bonheur enfantin.

Jean-Charles Spindler Marqueterie d’Art à Boersch Au pied du mont Sainte-Odile, l’ancienne abbaye de Saint-Léonard abrite une collection exceptionnelle de marqueterie d’art. Armoire “Art nouveau”, chaise au papillon, paravents aux paysages romantiques, tableaux modernes, abstraits... Ces ouvrages d’une qualité remarquable sont le fruit de centaines d’heures de travail. Le travail de trois hommes, Spindler Père, Fils et Petit-fils, qui ont tous trois révolutionné cet art complexe. Plus d’une centaine d’essences de placage et plusieurs milliers de variétés de bois ont été sélectionnées dans le monde entier en fonction de leur couleur naturelle et de leur structure. Une palette vivante, dont les nervure et les défauts font la force de l’œuvre. Marqueterie d’Art Spindler Saint-Léonard - 3, Cour du Chapitre - 67530 Boersh 03 88 95 98 31. www.spindler.tm.fr

Suzanne Capdevielle, Le Filon d’argile céramiste à Krautergersheim Les sculptures de Suzanne Capdevielle nous ont particulièrement séduits par leur douceur et leur poésie. Inspirées de l’univers naturel, ses “porcelaines végétales” évoquent la fragilité des plantes, l’empreinte du temps, les caresses du vent, la langue brûlante du feu. Chacune, unique, est un morceau de vie de cette artiste autodidacte. Son atelier n’est ouvert que depuis 2007. Mais la terre glaise coule depuis toujours dans ses veines. (voir photo à droite) Le Filon d’Argile. 8 rue du Château - 67880 Krautergersheim 03 88 64 18 30. - suzanne.capdevieille@wanadoo.fr


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Willy Hagmeyer, arboriculteur et distillateur à Balbronn Quel meilleur moyen, pour un distillateur, que de posséder ses propres vergers ? Depuis plus de vingt années, Willy Hagmeyer a développé une gamme d’une trentaine d’eaux-de-vie produites exclusivement à partir de ses propres arbres fruitiers. Sur douze hectares de vergers et dix de vignes, ce cultivateur sourcilleux de la qualité finale de ses produits, améliore constamment sa gamme et agrandit sa gamme. Nous vous conseillons ardemment de goûter ces délicieux alcools subtilement parfumés de kirsch, mirabelle, poire williams, coing, églantine, abricot, prunelle, sorbier, alisier, myrtille, etc. On notera notamment un excellent Marc de Gewurztraminer qui a obtenu une médaille d’or au concours général agricole en 2005. Distillerie Artisanale Hagmeyer 119 rue Principale - 67310 BALBRONN 03 88 50 38 99 - hagmeyer@wanadoo.fr

Cyrille Lorho, maître fromager à Strasbourg La fromagerie “Au Vieux Gourmet”, au cœur du vieux Strasbourg, est l’une de ces adresses incontournables que les amateurs éclairés s’échangent sans réserve. Pour découvrir toute l’étendue de son talent inimitable, il suffit de pousser la porte de ce paradis du fromage. Découvrez notamment les plateaux assemblant les fromages par thème, de “La Bergerie” aux saveurs caprines, aux “Cardinaux” aux odeurs de sacristie. Il y a là de l’humour et un goût exquis. Fromagerie Au Vieux Gourmet 3, rue des Orfêvres - 67000 Strasbourg 03 88 32 71 20 - www.auvieuxgourmet.fr

Mireille Oster, pains d’épices à Strasbourg L’Alsace nous fait immédiatement penser à ces contes pour enfants, peuplés de méchants ogres dévorant les enfants. L’ombre d’Hansel et Gretel plane sur cette boutique entièrement dédiée aux pains d’épices. Avant d’y avoir goûté, nous étions pleins d’idées préconçues et d’images surannées. Et puis, ce fut l’enchantement ! Pour nous surprendre, Mireille Oster mélange figues, dattes, pistaches et noisettes, mais aussi bananes ou gingembre. Parmi les grandes spécialités, le “pain d’épice d’amour”, aux parfums de cannelle, d’anis étoilé, de cardamome, de fruits confits et de noisettes grillées. Pain d’épices 14, rue des Dentelles - 67000 Strasbourg

Laurence Fritz, parfumeur à Griesheim-prèsMolsheim/Brumath À Brumath, une jeune alsacienne de 31 ans a décidé de retrouver les traditions et les parfums de son enfance en créant Bleu Kelsch. En utilisant des produits naturels, elle a développé une gamme de produits qui utilisent la sauge, le romarin, la quetsche ou la mirabelle, par exemple. Ceci donne des shampoings au houblon, des huiles essentielles au géranium ou des savons à l’églantier. 24 boutiques en Alsace

Michèle Wagner, canivets à Bischwiller La décoration traditionnelle des maisons alsaciennes au moment de Noël comporte un autre type d’objet qu’on appelle “canivet” . Il s’agit de papiers découpés, finement ciselés, reproduisant des formes de dentelles de papiers aux décors subtils. Les artisans utilisaient autrefois un canif, appelé canivet. Ils préfèrent aujourd’hui des lames très fines, comme les cutter utilisés dans les arts graphiques (exacto,...). Michèle Wagner réalise de superbes motifs, des plus traditionnels au plus modernes, pour obtenir des objets décoratifs de toute beauté. Michèle Wagner 51, rue du Général-Rampont - 67240 Bischwiller 03 88 63 15 16

Siegfried-Burger Potiers maison à Soufflenheim Au Nord de l’Alsace, se trouve le charmant village de Soufflenheim. Ce havre de paix est le berceau d’un artisanat typiquement alsacien : la poterie culinaire décorée. Nous avons rencontré les céramistes de la maison Siegfried-Burger & Fils, fondée en 1842. Terrines ovales en terre cuite, moules à Kougelhopf en argile, tourtières ou soupières... le choix est difficile ! Soucieux de

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faire perdurer cet art populaire, Pierre Siegfried mélange savamment motifs traditionnels et tendances actuelles. Il a même récemment confié à une jeune étudiante en design, la création d’une nouvelle collection aux formes originales et aux couleurs acidulées. Visite possible. Poterie Siegfried Burger & Fils 10 rue de la Montagne, BP 10619 - 67620 Soufflenheim 03 88 86 60 55. www.siegfriedburger.fr


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Farniente à la Source des Sens. Dernière étape gastronomique à Morsbronnles-Bains. Cette station thermale, située dans le Parc Régional des Vosges du Nord, est née en 1904, lorsqu’on découvrit ces sources d’eau chaude à l’occasion de forages pétroliers.

La Source des Sens, entre spa et cours de cuisine. Le jeune chef Pierre Weller laisse libre cours à ses inspirations venues du monde entier. Menus à partir de 15 € (le midi) jusqu’à 63 € pour le menu “Détente et découverte” . Chambres à partir de 65 € la nuit jusqu’à 160 € avec un accès illimité au SPA. Soins sur rendez-vous entre 40 et 160 €. La Source des Sens - 19, route de Haguenau - 67360 Morsbronn-Les-Bains 03 88 09 30 53.

À la “Source des Sens”, nous passons à l’épure. Après la profusion, de décors et d’objets de “Chez Julien”, suivi du classicisme et du confort du “Parc”, nous passons dans un univers plus “lounge” et zen. Reprenant l’établissement fondé par ses parents il y a trente ans sur les bords de la route menant à Haguenau, le jeune Pierre Weller a décidé de tirer cet établissement de sa relative torpeur. Depuis sept ans, par agrandissements successifs, “La Source des Sens” est devenu une étape de choix dans le nord de l’Alsace. L’hôtel s’est agrandi, deux bâtiments ont été construits pour accueillir de nouvelles chambres, des salles de séminaires et un “spa”, centre de remise en forme, comportant piscine, jacuzzi, sauna, ham-

mam et cabines de soins. Les soins sont conformes aux protocoles mis en place par “Decléor” et “Cinq M_ndes”, deux des leaders français dans le domaine des soins à la personne. Les deux nouveaux bâtiments ont été construits avec les soins les plus attentifs. Les chambres sont vastes et dignes des plus grands hôtels. À l’étage, un grand loft permet d’accueillir, selon les besoins, des groupes en séminaires, des cours de relaxation ou de cuisine, prodigués par le chef lui-même. Après un passage réparateur par le spa, nous avons attaqué un dîner mémorable. Pierre Weller, qui avait commencé auprès d’Alain Ducasse à Monte-Carlo, a été fortement influencé par ses voyages au Japon et au Brésil. Sa cuisine a intégré des saveurs et mélanges d’épices venant du monde entier. La dégustation s’est déroulée en sept étapes, partant d’un carpaccio de Saint-Jacques, pour arriver à un cochon noir parfaitement croustillant. Au passage, nous aurons apprécié particulièrement les sardines accompagnées d’un bouillon élaboré à partir d’une infusion de caviar, ainsi que des rougets avec artichauts et fenouil, arrosés d’un jus aillé au pistou. La carte des vins n’est certainement pas le moindre des attraits de ce restaurant. Nous avons noté, entre autres, un excellent vin blanc venant de l’Hérault. L’” Équinoxe”, du domaine de l’Arjolle, est un vin de pays des Côtes de Thongue, entre Béziers, Pézenas et Agde. Il possède une robe jaune chaude, rappelant les reflets dorés de cette côte languedocienne et un bouquet tout à la fois complexe et équilibré, entre les parfums fruités et fleuris, la pointe minérale qui fleure un boisé légèrement fumé par les chaleurs torrides de l’été. Aucune acidité ne vient troubler cette dégustation. Nous avons terminé cet excellent repas par un Gewurztraminer de toute beauté du domaine Bott Frères, de la région de Ribeauvillé.


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Eric Trossat, brasseur à Uberach. Voilà un brasseur bien alsacien qui évite les clichés. Loin des bières au goût si marqué, plein d’amertume, Eric Trossat a développé une gamme de bières aux goûts originaux, bien plus proches de certaines spécialités belges ou même anglaises. Pourquoi se limiter à ce terroir spécifique, en effet ? Ces bières sur lie, c’est-à-dire, non filtrées et non pasteurisées, rappellent les meilleures Duvel ou autres productions de bières blanches, fabriquées artisanalement et dans le respect de l’agriculture Bio. Ce brasseur pousse encore l’originalité plus loin dans le choix des noms et des parfums de ses bières. Influencé peut-être par le rock, ses étiquettes ressemblent presque à des cases de BD et mélangent les références à Jacques Dutronc ou aux contes de fées. Découvrez les “Miélusine” au miel, “Clochette” aux fruits rouges, “Carabosse” au potiron pour l’anecdote, ou la fille du Père Noël, “Marie-Noëlle”, ambrée aux fruits rouges, et son inséparable “Jean Balthazar”, le fils du père fouettard, bière noire. Une visite aussi riche en bouche que dans les neurones. Brasserie UBERACH 30 Grande Rue - 67350 UBERACH - 03 88 07 07 77  contact@brasserie-uberach.com

Guy Untereiner illustrateur à Pfaffenhoffen Voici une halte parfaite entre tradition et modernité. L’illustrateur Guy Untereiner dessine à

merveille aussi bien les symboles les plus populaires et les plus marquants d’Alsace, qu’il recompose les images d’une enfance rêvée, d’où qu’elle provienne. Avec ce trait d’apparence si simple, il trace les portraits délicats d’un pays oublié. Des jeunes filles aux nattes tressées, aux robes rouges et le teint pâle, nous rappellent les contes de Grimm. Des illustrations précises reprennent également les thèmes traditionnels des fêtes populaires de la région. Ce dessinateur prolifique est également un personnage haut en couleur, drôle et attachant, si vous avez l’occasion de le rencontrer dans ce nouveau lieu entièrement dédié à l’image populaire. Musée de l’Image Populaire 24 rue du Docteur Albert Schweitzer - 67350 Pfaffenhoffen - 03 88 07 80 05 - musee.image@musees-vosges-nord.org www.pfaffenhoffen.org

Eric Lorch, boucher-charcutier à Ingwiller S’il existait un prix Nobel de la charcuterie, Eric Lorch mériterait sans doute de le remporter ! Nous avons goûté quelques-unes de ses spécialités, notamment un jambon de porc en croûte de pain d’épices qui était littéralement inoubliable. Cet artisan a hérité d’une longue tradition familiale, remontant à plus de 150 ans. Situé dans une zone peu touristique, nous vous recommandons de lui rendre visite sans tarder ou de commander en ligne des produits d’une qualité irréprochable. Boucherie Lorch 91 rue du Général Goureau - 67340 Ingwiller 03 88 89 48 15

Gamme : Blonde d’Uberach (Blonde 4.8%), Ambrée d’Uberach (Ambrée 4.8%), Brune d’Uberach (Brune 5.2%), Blanche d’Uberach (Blanche 4.8%), Doigt de Dieu (Ambrée 4.8%), Jean Balthazar (Noire 4.8%), Marie Noëlle (Ambrée aux fruits rouges 5.5%), Carabosse (Potiron 4.8%), Juliette (Blonde Rose Gingembre 5.2%), Clochette (Myrtille Cassis 4.8%), Noel (Ambrée Cannelle Orange 5.2%), Sidonie (Cervoise Chaude 5.2%), Blonde d’Alsace (Blonde), Bière a la Châtaigne (Châtaigne 4.8%), La Klintz Bio (Blonde 4.8%), Le P’tit Klintz Bio (Miellée 4.8%), Le Klintz Bio (Brune 4.8%)

une petite Alsacienne par Guy Untereiner.

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Les Logis … pour vous accueillir.

L’ALSACE… pour votre plaisir ! L’Alsace, terre de frontières, donc de passage, a gardé le meilleur de ses nombreux voisinages : une longue et solide pratique de l’hospitalité et le souci de répondre avec chaleur aux désirs de ses hôtes….. Les prestations offertes sont à la mesure de l’attente de ceux qui font l’honneur aux Logis de s’arrêter chez eux. Dans un milieu naturel authentique et préservé, l’Alsace déploie l’éventail de ses charmes offrant de multiples possibilités de loisirs et de détente, sportives ou culturelles. La vocation des Hôtels restaurants Logis d’Alsace est de permettre à chacun, le plus plaisant des séjours. Le but est que les visiteurs deviennent des amis, après avoir été des hôtes.

Laissez-vous séduire : rien n’est plus simple en Alsace, que de se sentir chez soi. Renseignements : alsacelogis.com Site national : logishotels.com

Dans l’ordre, de haut en bas et de gauche à droite : ambiance spa-zen (Christian Cantin), chambre de l’hôtel du Cheval Blanc à Niedersteinbach (ADT 67), cour de l’hôtel Beaucour et en fond, extérieur d’un spa en hiver (Yves Trotzier).

Découvrez tout ce qui fait le charme et l’authenticité de l’Alsace… ou laissez-vous surprendre par une Alsace résolument moderne et tendance !

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Le Temps du Voyage - printemps 2009

Lunettes solaires “telle mère, telle fille"

Toujours dans la gamme des lunettes solaires, une collection spécialement destinée aux mères (ou grands-mères) et à leurs filles (ou petites-filles) propose de coordonner les sorties au soleil pour cet été. Les modèles développés par ESPRIT sont à la fois chics et sobres. Seule une petite étoile distinctive permettra aux deux générations de se distinguer dans la foule des estivants. Modèles bicolores, écailles ou blancs. Prix : 32,25 € pour les fillettes, 77,40 € pour les adultes. Contact lecteur : 01 49 48 92 00.

Courez “confort”

Savez-vous ce que signifie le logo ASICS ? Il s'agit de l'acronyme de “Anima Sana In Corpore Sano” ! Cette marque d'origine japonaise prouve une fois de plus qu'elle reste fidèle à ce principe en proposant de nouveaux produits assurant une bonne respiration du corps. Pour les femmes, polo ou top sans manche, sont accompagnés d'une jupe-short, du XS au XXL. Les hommes choisiront la gamme Dionysos, dont le jersey “fieldsensor” permet une bonne évacuation de la transpiration par capillarité. Prix : 55 € pour le cuissard ou le jersey Dionysos, 25 € pour le polo sans manche ou 38 € pour la jupe-short. Les produits ASICS sont disponibles dans de nombreux réseaux de boutiques, ainsi qu'en vente par correspondance (3 suisses, boutiques en lignes…).

Oui aux espadrilles !

Voici quelques exemples des nouvelles collections KANABEACH pour l'été 2009. Au programme : sneakers à motifs variés (rayures façon drapeaux américain, jamaïcain ou breton), espadrilles façon “Gaston Lagaffe” - en version plus ensoleillée ! - et des tongs pour femmes “label bio”, entièrement fabriquée à base de matériaux naturels. Semelles en liège et caoutchouc naturel, brides en chanvre et nubuck. Pour connaître le point de vente le plus proche de chez vous, appelez le 02 98 48 92 43 (service lecteurs). Sneakers : 60 € (modèle unisexe) Espadrilles : 25 € (modèle unisexe) Tongs : 45 € (modèle féminin)


Qui va là ?

Quo Vadis a lancé une nouvelle gamme de carnets de voyage pour répondre aux attentes de tous les amoureux de l'écriture et du dessin. Dans la lignée des célèbres carnets Moleskine, relancés avec succès voici quelques années, la gamme se décline de la sobriété élégante avec finition simili cuir, jusqu'à la fantaisie de carnets reproduisant des portraits de Mao ou Marylin Monroe par Warhol, ou des thématiques plus colorées. La collection de carnets existe en formats 10x15 et 16x24 cm, sur du papier blanc ou ivoire, feuilles unies, lignées ou quadrillées. Tous les papiers utilisés sont certifiées PEFC, c'est-à-dire dans le respect des normes écologiques Imprim'Vert®. Prix entre 8 et 16 €. A découvrir dans les bonnes librairies-papeteries.

Avant de partir Champagne pour les uns, caviar pour les autres !

Le printemps est la saison des primeurs, en fruits, bières, fromages ou autres produits saisonniers. Parmi ceux-ci, le caviar de printemps est l'une des spécialités les plus recherchées. La “Maison de la Truffe”, place de la Madeleine à Paris, vous propose de découvrir ce caviar KASPIA dans son nouvel écrin 2009. il s'agit d'un caviar d'élevage Bassetra, produit en Italie, dans la région de Venise. Il est issu de la sélection d'esturgeons russes et sibériens. A près de 2.000 € du kilo, on peut espérer une qualité optimale pour ce caviar aux reflets verts et bruns. Comptez une quarantaine d'euros pour la boîte de 20 grammes. Pour vous procurer ce produit d'exception, appelez le 01 42 65 66 21  ou connectez-vous au site de la boutique : www.kaspia.fr


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La Réunion

Départ immédiat ! Reportage de Laurence Jehanno et Miguel Ramis.

L'été arrive et chacun s'apprête à se ruer vers les plages ou les stations de montagne pour passer les vacances annuelles. À contre-pied, nous vous proposons plutôt de partir à 9.200 kilomètres de Paris pour des plages et des montagnes d'un genre tout différent !


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I

ci, la saison sèche commence au mois de mars et s'achève six mois plus tard. Mais à 21° de latitude sud, n'imaginez pas trouver des pics enneigés et des stations de sports d'hiver. La température moyenne est de 24°C et l'air est sec. C'est la saison touristique idéale et peut-être le meilleur moment de l'année pour découvrir cette île tropicale. Nous avons effectué un tour de La Réunion de quelques jours pour découvrir les cinq points majeurs à ne pas manquer. En route pour l'île Bourbon !

Premier jour : Paris - Saint-Denis de La Réunion. Aussitôt, on se retrouve dans l'atmosphère si particulière des pays tropicaux. Le ciel est d'un bleu intense, la végétation verdoyante et la température constante. Après avoir récupéré notre voiture de location auprès d'une des compagnies situées dans un petit bâtiment à la sortie du côté droit de l'aéroport, nous avons pris la route pour notre premier lieu de séjour : Boucan-Canot. Située à quelques kilomètres à l’ouest de Saint-Denis, cette petite station balnéaire de la côte “sous le vent” possède l'une des jolies belles plages de l'île. Soumise aux vents dominants venant du nord-est, l'ouest et le sud profitent d'un climat plus humide et la végétation y est donc plus luxuriante. La circulation automobile à La Réunion n'est pas plus compliquée qu'en métropole, et on n'est absolument pas dépaysé puisque ce morceau de France possède le même code de la route, radars et contrôles de vitesse y compris. La seule différence est le nombre important de voitures obligées d'emprunter la principale route faisant le tour de l'île. Longeant la mer en permanence, elle permet de découvrir des paysages admirables, des rochers aux couleurs sombres plongeant dans la mer en falaises abruptes. Cet enchantement n'est qu'un avantgoût de ce qui nous attend durant ce voyage ! Pour cette première étape, nous avons choisi un hôtel haut-de-gamme, le Saint-Alexis (1), afin de reprendre nos forces et profiter d'une première journée de far-

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niente. Situé en bord de mer, ce luxueux établissement est encerclé par les eaux. Des piscines permettent de circuler tout autour de celui-ci et toutes les chambres du rez-de-chaussée ont littéralement les pieds dans l'eau. Face à la mer, le restaurant et le bar ont un arrièregoût de bateau échoué sur la plage. Rappelons que le Saint-Alexis était le nom du navire qui amena le capitaine Alonse Goubert, marin dieppois qui prît possession de cette île au nom du Roi en juin 1638. Pour terminer cette première journée en beauté, nous avons choisi de faire une balade en mer, à bord du “Grand Bleu” . Une petite compagnie située à SaintGilles-les-Bains propose des promenades à bord de navires pouvant accueillir une cinquantaine de passagers, mais aussi des découvertes des fonds marins pour les enfants, dans des bateaux-bulles, et des journées d'excursions à bord de catamarans (2). Partis en fin de journée pour une heure de promenade, nous avons longé la côte jusqu'à Saint-Paul. Un jeune marin de trois ans a même reçu son brevet de pilote en notre présence et nous a fièrement conduits le long de la côte, sous la surveillance étroite du capitaine, bien entendu ! À michemin, le bosco a commencé à sortir les bouteilles de punch et de jus de fruits, quelques plateaux d'accras de morue et de samossas ont fait leur apparition et nous avons pu admirer notre premier coucher de soleil à La Réunion dans une ambiance tout simplement divine.

ci-dessus : balade en mer avec “Le Grand Bleu”

à gauche : le Saint-Alexis, à Boucan-Canot. Des chambres “les pieds dans l’eau” . (1) Tarifs Saint-Alexis : chambre simple à partir de 150 €, suites jusqu'à 580 €. Petit déjeuner : 25 €. Petite restauration (cuisine française) : entrées de 16 à 22 €, plats entre 19 et 29 €. Carte des vins de 20 à 59 € (blancs et rosés Nederburg d'Afrique du Sud, Chablis 1er cru Montmains, William Fèvre). Paniers repas pour les randonnées à partir de 20 €. (2) “Le Grand Bleu” : promenades en mer formule “coucher de soleil et tipunch” : 24 € (adultes), 14 € (enfants), gratuit pour les moins de 4 ans. Location de bateaux-bulles “CorailSafari” : 10 € (adultes), 5 € (enfants). Location de catamaran (capacité 12 passagers) : 90 € la journée, 60 € la demi-00journée, supplément 12 € par personne pour le repas à bord. Renseignements : 0262 33 28 32. info@grandbleu.re www.reunioncroisieres.com www.catananas.com www.dauphinsafari.com


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Manger et boire un verre à Boucan-Canot Tous les restaurants et bars du village sont situés en face de la plage. "Les Boucaniers”, snack-bar, propose des sandwiches, des frites mais aussi d'excellents petits plats à prix modiques. Nous avons testé un cari d'espadon, plat créole à base de riz et de sauce tomate, et un sarcive, sorte de viande macérée avec des herbes douces (fenouil, anis...) donnant un goût sucré-salé rappelant les canards laqués à la chinoise. Ouvert tous les jours jusqu’à 19 heures environ. Sandwiches et plats à consommer sur place. Prix modiques, de 4,50 à 7,50 € pour un plat.

"Côté plage” déclinaison de thon (carpaccio aux agrumes, tartare avec poivrons, thon mariné), filets de Saint-Pierre, cuisson à la vapeur, roulés, légèrement farinés et revenus à la poêle, accompagnés d'une purée légère en bouche et crémeuse. La meilleure adresse, une nouveauté à Boucan-Canot. Service parfait ! "Bambou Bar”, le plus grand établissement. Bonne qualité malgré tout. Cabri Massalé, viande de chèvre cuite en ragout, Rougail saucisse, de bonnes saucisses “de péi”, légèrement pimentées, cuites à la tomate, accompagnées d'un assortiment de plats créoles, bettes cuites à la vapeur, riz blanc, échalotes marinées aux piments (très chaud !), poivrons et choux blancs au curry, lentilles, chutney de citrouille... Copieux et très agréable. Plats à partir de 14 €. Très bon rapport qualité-prix.

Deuxième jour : montée au Piton Maïdo Inévitablement, La Réunion ce sont d'abord et avant tout des volcans. Première excursion, en partant de Saint-Paul, vers le Piton Maïdo. Au départ de BoucanCanot, il faut d'abord échapper aux embouteillages des heures de pointe. À coup sûr, tout le monde n'est pas encore en vacances ! La départementale monte régulièrement vers Saint-Gilles-les-Hauts, puis Le Guillaume, pour atteindre la Petite France. La voie se rétrécit peu à peu pour traverser les forêts de pins qui se sont développées sur les flancs de la montagne. Enfin, après une petite heure de route, nous découvrons le gouffre s'étalant à nos pieds. Une impression de vertige nous saisit, quand un hélicoptère décollant immédiatement derrière nous, nous dépasse pour plonger dans le cirque à toute vitesse. Le vent du nord-est pousse les nuages et les brumes matinales de l'autre côté de cette barrière naturelle, où ils se répandent jusqu'à la mer. En redescendant de ce point de vue imprenable sur le cirque de Mafate, nous nous arrêtons chez un distillateur artisanal d'huiles essentielles de géranium. Monsieur Jean-Yves Le Bègue nous accueille très chaleureusement pour nous expliquer le fonctionnement de son alambic, situé à l'extérieur de sa petite maison au toit de tôle ondulée. Cette activité de tradition familiale était initialement destinée au commerce des parfums et la production revendue aux parfumeurs de métropole. Peu à peu, la vente directe aux touristes de passage s'est développée, jusqu'à devenir l'essentiel revenu de ces petits producteurs.

ci-dessus : Sarcive (porc macéré au miel)

Plus bas encore dans la vallée, en nous dirigeant vers Saint-Paul, nous nous arrêtons à Villèle pour visiter l'ancien domaine de la famille Desbassayns. Imaginez une grande maison blanche, aux murs épais et aux volets

bleus, nichée au milieu d'un jardin tropical. Elle était le centre d'une vaste exploitation s'étendant sur plusieurs centaines d'hectares de terrain, entretenue par plus de 350 esclaves. Figure centrale de l’histoire de cette demeure, Madame Desbassayns a connu un destin exceptionnel. Elle faisait partie de ces premières familles arrivées sur l'île entre 1668 et 1678, dans le but de coloniser et de faire prospérer ces terres fertiles. Mariée à quinze ans à un homme 23 ans plus âgé qu'elle, elle lui donna quatorze enfants, dont cinq moururent en bas âge. Elle se retrouva veuve à 45 ans et continua de diriger d'une main de fer cette immense propriété agricole. Les avis divergent


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Deux circuits de grandes randonnées permettent de découvrir les trois grands cirques de l'île : Mafate, Salazie et Cilaos. On peut ainsi traverser toute l'île, de Saint-Denis au nord, jusqu'à Saint-Philippe au sud, en s'arrêtant de gîtes d'altitude en fermes auberges ou petits hôtels au creux des cirques. Vous retrouverez une liste complète d'hébergements et de renseignements pratiques sur notre site : www.letempsduvoyage.fr.

ensuite pour savoir s'il s'agissait d'une “brave” femme ou était-elle cruelle ? Son image se confond parfois avec la sorcière légendaire, “Grand-mère Kalle”, qui emportait dans le volcan les enfants qui n'étaient pas sages. Toujours est-il qu'elle appliqua le “code noir” en vigueur dans les colonies sans état d’âme. Elle ne vécut pas suffisamment longtemps pour voir l'abolition de l'esclavage par Victor Schoelcher, en 1848. Après sa disparition, à l'âge de 90 ans, elle laissa ses 9 enfants, 44 petits-enfants et 68 arrière-petits-enfants se débrouiller avec cet héritage. Malgré cette postérité nombreuse, la famille se dispersa rapidement et finit par disparaître un peu plus d'un siècle plus tard. Il est

vrai que les unions consanguines n'étaient pas rares et la famille de Villèle, qui hérita par mariage de cette propriété, finit par se réduire à quelques membres à peine. Cette demeure coloniale, cédée au Conseil Régional en 1974, a été réaménagée avec le mobilier de la famille. Une visite guidée permet de découvrir le contraste entre une demeure bourgeoise et les terribles conditions dans lesquelles la main d'œuvre noire était importée et travaillait dans l'île. Un peu plus haut, la “Chapelle Pointue” est une petite église, édifiée sur le domaine familial. Elle était vouée à l'évangélisation des esclaves et servait de lieu de culte pour la famille. Un cyclone la détruisit presque complètement en 1932. Elle vient d'être rénovée et réhabilitée (3).

Marché de Saint-Paul De retour sur la côte, nous avons parcouru le grand marché de Saint-Paul, qui se tient les vendredis toute la journée et le samedi matin. C'est ici, sur ce bout de côte, que débarquèrent les premiers colons français. Le Port est une petite ville qui porte bien son nom. À l'abri des courants violents, les navires pouvaient aisément jeter l'ancre dans cette petite baie. Le grand marché de Saint-Paul rassemble des dizaines de petits marchands de fruits et légumes, des poissonniers et des bouchers, mais aussi tout son lot de vendeurs de souvenirs ou de produits artisanaux. Emportés par l'ambiance colorée et les mille senteurs des épices et des fruits étalés, vous céderez peut-être à l'envie d'acheter un service de verres à rhum ou un autre souvenir.

Musée historique de Villèle. Visites tous les jours sauf lundi, de 9h30 à 17h30, fermé de 12h30 à 13h30. Visites guidées toutes les heures en basse-saison. Tarif : 2 € (adultes), 1 € (seniors et groupes), gratuit pour les enfants et les étudiants.

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Troisième jour : de Saint-Leu à Saint-Pierre

La “Saga du Rhum” . les immenses cuves de décantation, qui permettent l’élimination de l’éthanol.

Nuit à Montvert-le-Bas. Un délicieux gîte rural vous tend les bras à quelques kilomètres de Saint-Pierre, loin de la foule et de l'agitation. La Cour Mont-Vert 18ter, chemin Roland Garros Montvert-les-Bas - 97410 Saint-Pierre 0262 31 21 10 www.courtmontvert.com

En redescendant la côte ouest jusqu'à Saint-Pierre, nous avons fait un détour par les Colimaçons, où se situe le grand Conservatoire Botanique National de Mascarin. Cet établissement public a pour but de préserver la faune et la flore locale, ainsi que les différentes espèces végétales importées dans l'île depuis le XVIIe siècle. Une visite guidée vous conduira à travers ces dix hectares divisés en quatre parcours. Vous découvrirez les espèces “lontan”, c'est-à-dire venues des autres îles ou du continent, comme le café, le coton, le maïs ou la canne à sucre. Un peu plus haut, les vergers réunionnais présentent d'extraordinaires fruits, de la papaye à la mangue, en passant par des espèces bien étranges, comme le jaquier ou l'arbre à pain. Au détour d'une branche, vous croiserez peut-être un petit caméléon, qu'il faut surtout éviter de photographier au flash, sous peine de le rendre définitivement aveugle ! Un peu plus loin, le jardin des “succulents” regroupe tous les cactus et autres plantes grasses pleines de “sucs”, dans un délire de formes étranges. Plus bas, le jardin des palmiers présente toutes les variétés de cocotiers, présents avant la colonisation ou importés par les envahisseurs. Enfin, une serre protège une sélection d'orchidées et des variétés de fougères dans une ambiance tropicale et moite. L'après-midi, nous avons découvert un nouveau lieu de visite, quelque peu isolé et plus difficile d'accès. La “Saga du Rhum” est installée dans d'immenses entrepôts, entre Saint-Pierre et Bois-Olive, au milieu des champs de cannes à sucre. Il s'agit d'une initiative de la distillerie de rhums Isautier, qui a réuni ses deux concurrents et néanmoins confrères, les rhums Savanna et Rivière du Mât, pour créer ce lieu de découverte des procédés de fabrication et l'histoire de l'introduction du rhum à La Réunion. Cette visite guidée vous conduira progressivement des premiers plans de cannes à sucre, au XVIIe siècle, jusqu'à l'explosion de la production, dans les années 1830. L'île connut alors son heure de gloire, lorsque plus de 200 distilleries officielles se partageaient la production de rhum. La présence de méthanol dans l'alcool rendant malheureusement aveugle, des normes sévères mirent fin à cet artisanat dangereux et les producteurs disparurent progressivement. On découvre également que le rhum Charrette, le plus connu de l'île, n'était en fait qu'un produit marketing mélangeant la production industrielle de ces trois producteurs de rhum pour l'exportation. Aujourd'hui, le rhum fait partie de la “culture” réunionnaise tout comme celle des Antilles ou de la Jamaïque. Mais ici comme ailleurs, les campagnes de lutte contre l'alcoolisme ont fait leur effet et la tendance va vers une diminution de la quantité au profit de la qualité. Les rhums sont aujourd'hui élevés en fûts de bois importés de France ou d'ailleurs. Ceci produit des rhums vieillis aux arômes de bourbon, de porto ou autres breuvages contenus dans ces barriques rachetées d'occasion ! L'autre tendance à la mode va vers les rhums “arrangés”, c'est-à-dire incorporant les

Les quatre grandes parties du Conservatoire Botanique National de Mascarin : le jardin “lontan”, les “succulentes”, la serre comportant pousses de vanille et orchidées et le verger créole.

éléments les plus divers, du citron vert à la vanille, en passant par toutes les extravagances possibles. La visite s'achève par une dégustation et l'inévitable boutique où vous trouverez des rhums à des prix allant de 5 € jusqu'à plus soif !  Journée à Saint-Pierre. Ville “jeune” aux brasseries branchées, rhumeries et boîtes de nuit. Embouteillage interminable pour parvenir au bord de mer. Conseil : prendre les devants et arriver en fin d'après-midi, avant que la horde des voitures “tunées” descende sur la ville. Difficile de sélectionner un établissement dans ces conditions. Nous avons choisi une gargote chinoise où l'on mange pour quelques euros à peine des rougails de saucisse ou d'autres plats créoles d'une qualité tout-àfait satisfaisante. Parmi les vieux Réunionnais jouant aux dominos sur des tables métalliques à l'écart, toute la population se presse au centre de ce bord de mer si recherché. Un petit jardin central sert de pivot à ce mouvement perpétuel. Le soir ? nous avons choisi un autre restaurant, au hasard, le “Sal’Gosses” (4), situé également en front de mer. Une bonne surprise malgré une sono un peu présente. Les plats de poissons étaient frais et légers, accompagnés de trois légumes cuits, carottes vichy, purée de patates douces et mille-feuille de pommes de terres, et de trois légumes crus, choux rouges, achards et chou chinois. L'originalité de la carte est complétée par des conseils d'associations “vins et mets” assez judicieux et indiqués directement sur le menu. Le tout pour un prix très modique.

Quatrième jour : le Piton de la Fournaise Notre séjour à Saint-Pierre avait un but bien précis. Nous avions réservé un vol à bord d'ULM (5) afin de survoler le volcan de la Fournaise ainsi que son grand frère, le Piton des Neiges. Le vol a lieu de préférence le matin, lorsque les conditions météo sont idéales. En une heure environ, le petit avion à deux places grimpe vaillamment jusqu'à 3.000 mètres pour survoler ces sommets impressionnants, et le voyage vaut vraiment le détour ! Vous constaterez ainsi par vous-même comment le cratère principal de ce volcan s'est littéralement


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Cinquième et sixième jours : entre café, tisane et vin.

vidé de plus de 800 millions de mètres cubes de cendres et de roches au cours de la dernière grande éruption, en 2007. Le cône atteint à présent 370 mètres de profondeur, au lieu des 70 mètres précédents. Après avoir survolé le site, nous avons décidé de prendre la voiture et de monter jusqu'au Pas de Bellecombe, point ultime de la montée vers le volcan. Sur la route, nous avons fait une halte à la “Maison du Volcan”, centre d'interprétation et d'explication du volcanisme créé à l'initiative des époux Kraft, célèbres vulcanologues malheureusement disparus avant son ouverture. Le lieu, qui accueille plus de 60.000 visiteurs par an, contient toutes les informations dont vous pourriez avoir besoin pour comprendre les différences entre volcans “rouges” ou “gris”, les mécanismes de montée du magma jusqu'à son expulsion à l'air libre, l'explosion des gaz provoquant mort et destruction dans certains cas, mais aussi les bienfaits pour l'agriculture et la profusion de végétation que le Piton de la Fournaise apporte à l'île de la Réunion. Un petit film en relief résume parfaitement les principaux éléments à retenir si vous n'avez pas la patience de suivre les explications de votre guide. Enfin, après une petite heure de montée, nous atteignons la fin de la route bitumée et nous nous engageons sur le chemin caillouteux menant au bord du gouffre. Le paysage de Mars doit ressembler quelque peu à celui-ci, complètement dénué de végétation, mis à part quelques lichens qui commencent à coloniser cet espace en attendant la prochaine grande éruption. De grands rochers de lave déchiquetés parsement le sol d'une couleur ocre. La route grimpe encore durant quelques virages avant d'atteindre le “rempart”, ainsi que l'appellent les Réunionnais. Le grand cirque entourant le cône volcanique s'appelle l’enclos. Après Mars, c'est la Lune qui est évoquée par ces lieux grisâtres, craquelés par de minces crevasses. Sous cette cendre, le volcan gronde encore et se réveille fréquemment, plus de trois fois par an depuis 1998. Tout autour du site, de nombreux sentiers de randonnées permettent de profiter encore mieux de ce paysage unique en son genre, et de descendre par les chemins de randonnée jusqu’au fond de l’enclos..

Le matin, nous avons pris la route pour Entre-Deux, petit village créole situé à une trentaine de kilomètres de la côte. L'Office de Tourisme de la ville organise, deux fois par semaine, une animation permettant de découvrir tous les secrets du café réunionnais, qui compte parmi les meilleurs au monde (6). Vous assisterez à tout ce cérémonial, depuis la sélection des baies de “café pointu”, nommé ainsi à cause de la forme de leur graine, leur écossage, la torréfaction artisanale, la mouture grossière à l'aide d'un rouleau ou d'une bouteille, puis la cuisson du café proprement dit, dans la grègue, une cafetière en fer blanc munie d'une “chaussette”. Le tout dure une heure environ, en suivant les explications dissertes et souvent drôle d'Alexandre Dijoux, visiblement passionné par son activité. Plus haut dans le village, à huit kilomètres du centre en suivant la route des citronniers, on trouve la maison de Kakou, l'un des derniers “tisaneurs” authentiques de l'île. Depuis son plus jeune âge, il a parcouru les forêts de l'île à la recherche de plantes médicinales. Cette activité traditionnelle, en voie de disparition, était d'une nécessité vitale pour les populations rurales, lorsque les médecins de ville n'atteignaient pas encore les villages les plus reculés des montagnes. Comme partout ailleurs avant l'arrivée de la pharmacopée moderne, les vieux se transmettaient des remèdes ancestraux pour soigner leurs problèmes de tension artérielle, de digestion ou de fièvres. Mais tout l'art consistant à choisir les plantes au bon moment de leur croissance, savoir s'il faut en extraire uniquement les feuilles ou les écorces, apprendre à utiliser tel remède en telle occasion sans risquer de tuer son patient était le fruit d'un très long apprentissage, transmis de père en fils. Kakou n'a pas d'héritier et ne sait pas encore comment ces connaissances se perpétueront après lui. Un neveu plus motivé, peut-être, si ce n'est un grand laboratoire étranger qui viendra poser des brevets sur des plantes appartenant à la Terre depuis des millénaires (7). Après cette escapade créole, nous redescendons jusqu'à la côte pour passer sur l'autre rive de cette grande ravine qui divise l'île en deux parts à peu près égales, sur une ligne allant de Saint-Benoît à Saint-Louis et passant par la bien nommée Entre-Deux. Nous traversons l'un de ces dizaines de torrents qui dévalent les pentes de ces sommets volcaniques, entraînant avec eux des monceaux de boue et creusant des ravins toujours plus profonds dans les collines au fil des cyclones et des énormes précipitations que reçoit l'île annuellement. L’île de La Réunion détient le record mondial des précipitations, soit un mètre d’eau en douze heures ou 6 mètres en 15 jours. à titre de comparaison, il tombe environ 64 centimètres par an à Paris !

La préparation du café “pointu”, l’un des plus chers au monde, dans une grègue, la chaussette en fer blanc des marins bretons. Notes : (4) “Les Sal’Gosses” - 38 Bd Hubert Delisle (front de mer - Saint-Pierre. 0262 96 70 36 (5) Compagnie ULM “Les Mascareignes”. www.mascareignes.fr - 0262 314 249. (10) “Le café pointu” - Office du Tourisme d'Entre-Deux. 9, rue Fortuné Hoareau 97414 Entre-Deux - Tél.: 0262 39 69 80. www.ot-entredeux.com. (11) Visite sur rendez-vous. Renseignements auprès de l'Office du Tourisme. (12) Le Tsilaosa*** - rue du Père Boiteau 97413 Cilaos - Tél.: 0262 37 39 39. Tarifs : à partir de 75 € par chambre. Petit déjeuner à 9 €. www.tsilaosa.com

Kakou, l’un des derniers tisaneurs authentiques de l’île.


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Nous remontons donc de l'autre côté de cette rivière pour atteindre le cirque des Cilaos, l'endroit le plus touristique de l'île. La route s'élève progressivement, en lacets de plus en plus tortueux. L'usage du klaxon est d'ailleurs tout-à-fait indispensable à certains endroits, la voie se réduisant pour ne laisser le passage qu'à un seul véhicule à la fois dans certains passages. N'hésitez pas à vérifier ce détail lorsque vous prendrez possession de votre véhicule de location, nous en avons fait l'amère expérience ! Ces 34 kilomètres parcourus en une heure environ vous amènent enfin au pied du Piton des Neiges, au village de Cilaos. L'enchantement ressenti lors de cette arrivée compense bien les quelques centaines de virages abordés. L'ambiance de haute montagne, à plus de 2.000 mètres d'altitude, rappelle inévitablement la Savoie, l'architecture créole en plus !

La région de Cilaos est le paradis des amateurs de montagne, de la randonnée à l'escalade. Sur cette zone, on compte des dizaines de circuits de randonnée, d’escalade ou de promenade. L’hôtel Tsilasoa constitue une base d’hébergement parfaite pour séjourner dans ce village.

Nous passons la nuit dans un petit hôtel charmant, le Tsilaosa, tenu par M. et Mme Dijoux (8). Ce couple particulièrement accueillant reçoit les visiteurs par une dégustation des vins de Cilaos. Il s'agit d'un vin de pays à la production particulièrement limitée, puisque les petits 20 hectares ne produisent pas plus de 6.000 bouteilles par an ! La raison de cette faible production tient à la brièveté de la saison de culture, limitée par la saison des cyclones. Le manque de soleil se fait également sentir dans cette région montagneuse, dont les journées d'été sont écourtées par l'ombre des parois du cirque où se trouvent les parcelles exploitées. Le manque de froid également, durant les nuits tropicales, ne facilite pas la culture d'un raisin suffisamment sucré. C'est pourquoi les producteurs sont bien obligés de chaptaliser en fin de saison, en rajoutant les 3° de sucre autorisés. Malgré ces contraintes, ces petits vins de pays se laissent boire agréablement et, pour comble de bonheur, les producteurs de la région savent qu'ils vendront toutes leurs bouteilles chaque année, ce qui n'est plus vraiment le cas en métropole !

Septième jour : de Cilaos à Saint-Philippe.

Nuit à Saint-Philippe Dernière étape avant d'attaquer la remontée vers le nord, le petit village de SaintPhilippe nous propose un gîte rural simple et confortable, au sommet d'un jardin tropical maîtrisé.

La fin de notre tour de l'île approche. Nous descendons vers le “sud sauvage”, la zone la plus tropicale de l'île. A partir de Saint-Philippe, la végétation se fait plus dense tout le long de la côte, ainsi qu'en remontant vers le sommet des collines. Les palmiers, fougères, bananiers et autres plantes profitent d'un climat particulièrement favorable dans cette partie de l'île. Tout d'abord, le sol est riche en éléments nutritifs à la suite des nombreuses éruptions volcaniques qui ont déversé leurs torrents de lave sur ces contreforts. Ensuite, des précipitations abondantes viennent arroser naturellement cette côte, avec des débits qui atteignent des sommets difficilement imaginables.

Huitième jour : le grand brûlé. Le lendemain, nous repartons de bonne heure pour remonter toute la côte est de l'île. Nous sommes impatients de franchir le “grand brûlé”, cette route qui fut coupée par une énorme coulée de lave lors de la dernière grande éruption du Piton de la Fournaise, en avril 2007. Après avoir parcouru quelques kilomètres à peine, au détour d'un virage, nous tombons soudain face à ce paysage étonnant. Les fragments de roches d'un gris sombre, presque noir, fument encore. Nous attribuons d'abord ces fumerolles à l'évaporation de la brume matinale, mais il s'agit bien de la chaleur résiduelle des scories, ces fragments de lave projetés à plusieurs kilomètres de leur source, dévalant ensuite les pentes du volcan jusqu'à la mer. Lorsqu'elles seront totalement refroidies et qu'elles se seront tassées, ces roches finiront par former un tuf solide et stable. La petite route asphaltée semble si fragile sur ces monceaux de lapilli aux reflets rouges et ocre. Lorsqu'on les observe de plus près, on aperçoit des milliers de petits fragments brillants, ressemblant à du verre pilé. Au milieu de cette coulée de lave, quelques bouquets d'arbres calcinés sont les témoins silencieux de ce cataclysme. Quelques kilomètres plus loin, des coulées de lave plus


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Après avoir remonté la Rivière du Mât, nous parvenons à Hell-Bourg, au pied du Piton des Neiges. Le petit village créole fait partie des “Plus Beaux Villages de France” et mérite bien ce label. Après nous être installés aux “Jardins d'Héva”, un établissement idéalement situé au sommet du village, nous redescendons pour déjeuner dans un restaurant créole. Même si l'afflux touristique n'est plus aussi dense qu'à l'époque où les Thermes de Hell-Bourg rivalisaient ceux de Cilaos, cette petite ville a conservé tout le charme des lieux de résidence “d'été” particulièrement appréciés des “gros blancs” (9) vivant le reste de l'année sur la côte et dans les vallées.

anciennes se sont solidifiées sous forme de rivières noires. Totalement refroidies, elles doivent dater des éruptions précédentes, peut-être celles de mars 1998, qui dura 196 jours ! Ici, le torrent de lave s'est figé et n'a pas été recouvert depuis. Peu à peu, la végétation reprend ses droits et, d'ici quelques décennies, il est certain que la forêt aura regagné le terrain perdu, à moins que d'autres éruptions viennent troubler l'ordre établi. Après avoir parcouru ce paysage dantesque, nous obliquons vers l'anse des cascades, une petite baie superbe, encadrée par des murs de végétation. On se souvient de “Paul et Virginie”, le roman de Bernardin de Saint-Pierre publié en 1788 dont l'action se déroule à l'île Maurice voisine, et le récit du naufrage dramatique du Saint-Géran. Le long de la paroi, cachée par d'immenses arbres, plusieurs cascades se jettent dans cette petite crique qui abrite un port de pêche. Un sentier permet de longer la côte sur plusieurs centaines de mètres et de piqueniquer sur l'une des tables installées sur ce parcours. Une agréable façon de déjeuner en dégustant quelque poisson grillé à l'ombre des palmiers. Un sentier de randonnée permet de longer sur quatre kilomètres, jusqu'à la Plage Olivine, au pied du Piton Sainte-Rose. Nous nous dirigeons ensuite vers le nord, en direction du cirque de Salazie.

Particulièrement caractéristique de cette architecture de la fin du XIXe siècle, la Maison de Monsieur Folio est un lieu de visite essentiel du village. Le jardin évoque “l'ombre des jeunes filles en fleur”, avec ses fleurs exotiques et son aménagement laissant libre cours à la végétation locale. Contrairement aux jardins de la métropole, construits selon des règles strictes, “à la française”, ce petit îlot de verdure est une sorte de jardin botanique miniature, regroupant toutes les essences et les plantes endémiques de l'île. La visite guidée, par les propriétaires des lieux, permet également de pénétrer dans cette jolie maison de bois, construite par un charpentier de la marine selon les règles de la construction navale. Cette famille, qui fait partie des 500 premières arrivées de France, il y a plus de 300 ans, a conservé de nombreux objets de la vie quotidienne des Réunionnais datant de plus d'un siècle.

Neuvième jour : retour à Saint-Denis Voici la fin de notre voyage qui se profile. Nous redescendons vers la côte pour rejoindre Saint-Denis et, bientôt, la métropole. L'avion décollera ce soir, à 21 heures, heure locale, ce qui nous laisse la journée pour découvrir la capitale de l'île. La plus grande ville de l'île est entièrement arc-boutée contre la mer. Après avoir laissé la voiture à l'entrée de la ville, nous remontons la rue de Paris, où se situe l'ensemble des bâtiments publics, la Préfecture, l'Université et la Cathédrale. Tout le long de ce grand axe, de belles maisons coloniales à un étage ont conservé leur éclat passé, parfaitement rénovées et entretenues. Il flotte un petit air de Louisiane ou de Saint-Louis du Sénégal sur ces quartiers anciens, même si les boutiques de vêtements ou les fast food ont envahi les rez-de-chaussée de ces bâtiments. Plus haut, nous croisons la rue Pasteur, sur laquelle sont répartis tous les lieux de culte des différentes populations qui forment ce mélange si original de l'île. Les Indiens, Malgaches, Tamouls, Chinois ou arabes du Gujarat ont construit leurs temples et leurs mosquées et se côtoient sans difficulté. C'est bien ici que la “différence” réunionnaise prend tout son sens. On se prend à rêver

Photos (en haut, au centre) : l’anse des cascades, une des baies les plus enchanteresses de l’île ; (cidessus) : batterie de cuisine créole, l’entrée de la maison de M. Folio à Hell-Bourg ; (de gauche à droite) : le “Grand Brûlé” encore fumant, une coulée de lave figée et l'église de Sainte-Rose. Le mur de lave, mesurant plus d'un mètre de haut s'est arrêté à quelques centimètres à peine de l'église. (9) on appelle “gros blanc” les propriétaires terriens, par opposition avec les “petits blancs”, travailleurs ne possédant pas de terre.


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Le Temps du Voyage - printemps 2009

que nous puissions, nous aussi en métropole, vivre en parfaite harmonie et loin de toute forme de haine xénophobe. On ne peut masquer cependant le fait que La Réunion soit confrontée à un réel problème d'immigration clandestine, notamment comorienne, qui pose de nouvelles difficultés.

séjour bien trop court. À la tombée du jour, après avoir rendu notre véhicule de location à l'aéroport, il ne nous reste plus qu'à rédiger nos cartes postales en attendant l'embarquement. Lorsque nous franchissons les portes de l'appareil, nous ne pouvons nous empêcher de penser qu'il serait bien doux d'y revenir bientôt. Peut-être pour y finir nos jours ?

Cette dernière journée s'écoule tristement au fil des heures qui nous rapprochent sans cesse de l'heure du départ. Il va bien falloir se résoudre à rentrer, après un

SAINT-DENIS Sainte-Marie Sainte-Suzanne Pointe des Galets

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Seul inconvénient de ce voyage : sa longueur. Quoi que l'on fasse, on ne parviendra pas à raccourcir ce passage obligé pour atteindre sa destination. À bord d'un Boeing 777 de la compagnie Air Austral, nous avons partagé le sort de 362 passagers dans les conditions habituelles des longs courriers, c'est-à-dire : pas terribles ! Cependant, le personnel de bord fait de son mieux pour vous rendre ces dix heures de voyage le moins pénible possible. On vous distribue des lingettes rafraîchissantes ainsi qu'une petite pochette contenant des boules Quiès, un masque et des chaussons pour effectuer ce vol de nuit dans les meilleures conditions. Après un apéritif et un plateau repas de bonne qualité, comprenant une salade de saumon en entrée, un poulet créole accompagné de riz, un fromage et un dessert, nous avons ôté nos chaussures, enfilé les chaussons, et recouverts d'une petite couverture individuelle, nous avons tenté de dormir. Si nous en avions eu la possibilité, un vol en première classe aurait été le bienvenu (1). Pourtant, après un réveil en douceur, l'atterrissage à La Réunion efface en un instant cette corvée. Autre avantage, et non des moindres pour ceux qui redoutent les longs voyages, le décalage horaire n'est que de deux heures durant l'été, ce qui évite tous les désagréments. Prix d’un aller-simple à tarif normal en classe “touriste” : à partir de 750 €. Prix en première classe : à partir de 3.800 €. Promotions à partir de 650 €. Consultez Air Austral : 0825 013 012 ou www.air-austral.com.

Pointe de la Table


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Guadeloupe Un mélange de couleurs

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Un voyage au pays des Hommes Intègres Découvrir l'histoire de Ouedraogo La jeune princesse Yennenga était malheureuse parce que son père refusait de la laisser se marier. En effet, elle semblait lui porter bonheur lors des batailles et il souhaitait la garder auprès de lui. Un jour, elle fut emportée par un étalon fougueux jusque dans la forêt. Un chasseur d’éléphants nommé Riale lui sauva la vie et, naturellement, elle préféra rester auprès de lui. De cette union naquit un enfant qu’ils appelèrent Ouedraogo, ce qui signifie “l’étalon “en langue mossi. Quelques temps plus tard, le jeune couple et l’enfant revinrent dans la capitale du père de Yennenga, le roi du Mampoursi (Nord du Ghana actuel). Malgré sa colère, celui-ci finit par leur donner des troupeaux et des guerriers, afin qu’ils fondent un nouveau royaume plus au Nord, à Tenkodogo. Ainsi naquit la dynastie des Mossi. Ces événements eurent lieu probablement au XIVème ou XVe siècle. Ils ont été rapportés, génération après génération par les griots de la cour des Mogho Naba, littéralement “chefs des Mossi ”, les fiers descendants de Ouedraogo. Aux obsèques du roi, le griot énumérait toute la liste des rois, leurs degrés de parenté avec leurs prédécesseurs, leurs devises et leurs exploits. C’est par cette tradition orale que nous connaissons aujourd’hui l’histoire de ces royaumes, réelle ou légendaire. Le rite de la succession était d’ailleurs bien complexe. Le fils aîné du roi ne succédait pas automatiquement à son père. A la mort du souverain, pendant que des cavaliers diffusaient la nouvelle dans tout le royaume, les hauts dignitaires se réunissaient pour élire son successeur. La fille aînée du Roi revêtait le costume royal, tandis que l’un des petits-fils était désigné pour jouer le double du défunt. Ce petit-fils était “sacré “; il ne devait pas être vu par le futur roi, c’est pourquoi on l’emmènait

dans un village éloigné pour recevoir les hommages et les cadeaux. On pratiquait ensuite un trou dans le mur de la case royale, par lequel on faisait sortir la dépouille mortelle, ainsi que deux de ses petits-enfants. Lorsque tous les prétendants au trône étaient réunis (fils, neveux, cousins…), les ministres en élisaient un parmi eux et le rebaptisaient selon les paroles d’un proverbe choisi. Suivant une tradition identique à celle des pharaons égyptiens, le nouveau Naba faisait le tour de l’enceinte de son palais pour symboliser la prise de pouvoir sur son pays.

Le musée de Manéga Situé à quelques kilomètres au nord de Ouagadougou, le musée Manega privé permet de découvrir et de comprendre les cultures originales de ce pays resté indépendant durant des siècles. Ce musée, construit en pleine brousse, a été conçu et financé par l’un des derniers descendants de ces Nabas, Frédéric Titinga Pacéré. Cet homme est tout à la fois un poète, un historien et un avocat reconnu internationalement, bâtonnier de l’Ordre. Lors de la mort de son père, il suivait ses études de droit en France. Selon la tradition, il aurait du immédiatement revenir au pays et renoncer à ses études. Il préféra céder sa place à son frère. A son retour au village de Manéga, quelques années plus tard, il se mit à étudier et transcrire “le langage des tambours ”, pour lequel il inventa le terme de “bendrologie” . En 1991, il décida de fonder le musée de Manéga, consacré à cette nouvelle forme de langage sonore et aux cultures de l’ouest de l’Afrique. A l’entrée de Manéga, quatre statues équestres veillent sur les lieux. Les Mogho Naba se dressent aux quatre points cardinaux et affirment leur pouvoir intangible sur ce territoire. Un peu plus loin, une grande dalle blanche reproduit une carte de l’Afrique. Au centre,

Un Empire existait autrefois, au cœur de l’Afrique, dont le roi s’appelait Ouedraogo. Son symbole était un cheval, un fier étalon, sur lequel il se dressait à la tête de ses armées. Lors des batailles, les femmes des soldats fermaient la marche, armées de pilons. Leur rôle était d’empêcher les hommes de reculer. Ces hommes s’appellent aujourd’hui les “Hommes intègres “et le Burkina Faso est leur pays.


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deux colonnes s’élèvent, sur lesquelles sont tracés “les signes de la souris ”, sorte de langage ésotérique utilisé par les sorciers. Une grande “dalle de la misère “s’étend au centre. Coiffée d’une plaque en bronze, elle fut inauguré en 1996 par le grand opposant à la misère, le père Joseph Wresinski, le fondateur d’ATD-Quart Monde. Enfin, voici l’enceinte du musée proprement dit. Le mur ocre, haut de cinq mètres environ, est ponctué de reproductions de pierres tombales. Ces pierres uniques, appelées “karinse ”, reproduisent le profil du défunt, ses scarifications, ainsi que certains détails vestimentaires permettant de reconnaître sa profession. A l’intérieur de ce périmètre, deux petits bâtiments rectangulaires sont séparés par une allée. La première salle reproduit l’épopée de la princesse Yennenga et de son fils Ouedraogo sous forme de statuettes en bronze. Il faut comprendre toute l’importance de cette forme d’art dans la culture mossi. En effet, à la mort de chaque roi, tous ses portraits et ses représentations en statuettes de bronze étaient refondues pour marquer la fin de son règne et le début de celui de son successeur.

Ci-dessus : fétiches et masques exposés au Musée de Manéga. Ci-dessous : pierre tombale “Karinsé” . Les traits représentent les scarifications et les signes distinctifs permettant de reconnaître le défunt.

Une deuxième salle présente un nombre imposant de masques provenant de toutes les ethnies de la région. Le guide insistera sur le fait que ces masques ont du être “désacralisés “pour pouvoir être exposés aux yeux profanes de touristes, et plus encore, de femmes et d’enfants non-initiés. Les masques, tels qu’ils sont conçus dans ces cultures animistes, ne sont pas constitués uniquement de la partie sculptée en bois, souvent placée sur le visage, mais également par tout le costume en fibre végétale ou en tissu couvrant le corps de l’initié. Plusieurs pièces présentent également des statues et des objets d’autres ethnies de la région, notamment un couple dogon, ou une arche sacrée d’art Sénoufo. Le royaume des morts Le bâtiment suivant contient des restitutions étonnantes de toutes les cérémonies funéraires du pays mossi. Il faut entrer à reculons car, dans le royaume des morts, tout est inversé... On assiste aux rituels d’inhumation, puis à la levée du corps, quelques années plus tard, lorsque l’âme est définitivement apaisée. Une petite salle contient également des fétiches à clous provenant d’Afrique équatoriale. Enfin, dans la dernière partie de l’enceinte du Musée, des habitats traditionnels ont été construits par des chefs venus de différentes ethnies du pays : Sénoufo, Peul et Bobo. Il ne manque que l’habitat Lobi, décrit plus loin. La maison carrée des Bobo comporte un étage, où vit la famille, tandis que le rez-de-chaussée est destiné au grain. Plus complexe, l’habitat sénoufo est constitué d’un ensemble de cases circulaires, toutes inscrites dans un grand cercle. Chacune a une fonction précise. La première est destinée au chef de la famille, qui y reçoit les invités. Les suivantes appartiennent à ses différentes épouses et leurs enfants. Enfin, de petites cases coniques contiennent le grain, les jarres de denrées alimentaires et les outils agricoles. Les grandes tentes peules quant à elles, contiennent toute la fortu-

ne de ces tribus nomades qui se déplacent dans toute cette zone au sud du Sahara depuis la nuit des temps. Le nombre de jarres est la preuve de la richesse d’une famille nomade, puisque leur transport nécessite un plus grand nombre d’animaux de bât. Reste le dernier pavillon, unique en son genre et qui, à lui seul, justifierait ce voyage. Le pavillon des “karinse “contient de nombreuses pierres tombales sacrées. Toutes ont été confiées à Maître Pacéré dans le respect des traditions et de la mémoire des défunts. Ici, les esprits rôdent encore et l’atmosphère semble chargée de toutes ces âmes qui voudraient qu’on ne les oublie pas. Vous penserez ici aux terribles massacres perpétrés par les troupes commandées par les officiers français Voulet et Chanoine, en 1899. Ces deux hommes sombrèrent dans une forme de folie meurtrière et semèrent la désolation sur leur passage. Ils rêvaient d’édifier un empire au cœur du Soudan, avant d’être exécutés par leurs propres hommes. Une triste page de notre histoire commune.

A la découverte du pays Le Burkina Faso est constitué de plusieurs anciennes provinces qui dépendaient toutes de l’ancien Mogho Naba. Cette division administrative et le fait que le roi ait été élu durant des siècles, a permis d’assurer une très grande stabilité politique au pays. Au centre du Burkina Faso, la région de Ouagadougou était le cœur du royaume. Le Yatenga, au Nord-Ouest, est constitué autour de la ville de Ouahigouya. Il est bordé par le pays Dogon, situé à la frontière avec le Mali. A l’Est, le pays Gourmantché a dominé toute la région jusqu’à la limite du pays Haoussa, à la frontière du Niger. Au SudOuest, les découpages coloniaux ont inclus des ethnies qui ne faisaient pas partie du royaume originel. Le pays Bobo, autour de Bobo-Dioulasso est occupé de façon homogène par ces populations parlant des langues mandées (Dioula, principal groupe linguistique du Mali), mais appartenant à un groupe ethnique proche des Mossi. Au Nord, les peuples nomades dominent la zone désertique. Touaregs (nommés également Tamasheq), Bella ou Peuls se croisent dans cette zone. Reste encore les populations primitives du pays, qui étaient présentes bien avant l’arrivée des descendants de Ouedraogo. La plus ancienne ethnie était les Sénoufo, dont l’art original et les rites spécifiques ont traversé les siècles, même s’ils sont répartis sur trois pays actuellement (Mali, Côte d’Ivoire et Burkina Faso). Le


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deuxième groupe, dont l’art très particulier est devenu l’un des principaux attraits touristiques du pays, est celui des Gourounsi. Dans ces villages à cheval sur la frontière du Ghana, les femmes décorent les maisons des villages de motifs géométriques et de signes protecteurs. Le dernier groupe voltaïque, les Lobi, vivait dans une région riche de gisements aurifères. Leur indépendance farouche leur a assuré une longévité étonnante dans cette région. Leurs maisons, dépourvues de portes d’entrée au sol, ne sont accessibles que par le toit !

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Me Frédéric Titinga Pacéré, avocat, écrivain et fondateur du Musée de Manéga.

Tourisme équitable Depuis quelques années, une nouvelle forme de tourisme se développe au Burkina Faso comme dans d’autres pays. Le principe en est simple. Dans les échanges touristiques traditionnels, le pays “récepteur “recueille moins de la moitié des sommes récoltées. La majeure partie des bénéfices est captée par les pays du Nord. Le tourisme équitable cherche à inverser cette tendance en créant de la l’emploi localement, en permettant à des travailleurs locaux de se former à nos techniques d’organisation, de se professionnaliser ; l’objectif étant que les richesses engendrées par le tourisme reste dans le pays d’accueil. Circuit Nord Sahel –Tambaga Jour 1: Paris - Ouagadougou Jour 2 : Ouagadougou – Gorom-Gorom Visite des villages de Manèga (musée de la Bendrologie) de Kaya (marché artisanal), Yalgo, Bani (visite des Mosquées). Déjeuner à Dori. Nuit à l’orphelinat de Gorom-Gorom. Jour 3 : Gorom-Gorom – Oursi Petit déjeuner et visite des campements bêla, peuhls. Direction Oursi. Visite du musée archéologique. Bivouac sur la dune d’Oursi, nuit étoilée. Jour 4 :Oursi – Fada Visite des campements peuhls sédentaires et nomades puis d’un village sonrhaï décoré par les femmes. Nuit à Fada. Jour 5 : Fada – Tambaga Visite de la ville de Fada N Gourma. Départ pour Tambaga et installation au centre d’accueil. Rencontre avec le chef du Village et découverte des différentes activités que

mènent les femmes. Jour 6 : Tambaga Visite du parc naturel d’Arly. Rencontre avec les Pécheurs. Retour en fin d’après-midi en direction du centre d’ accueil de Tambaga. Jour 7 : Tambaga Journée au rythme du village Jour 8 : Tambaga – Ouagadougou – Paris Randonnée en Pays Kassena Jour 1 : France / Ouagadougou Jour 2 : Ouagadougou / Songo Jour 3 : Randonnée de Songo à Tiébélé (9 km) Jour 4 : De Tiébélé à Tangassogo (14 km) Jour 5 : De Tangassogo à Kaya (12 km) Jour 6 : De Kaya à Songo (7 km) Jour 7 : Départ pour le Parc de Nazinga visite et nuit au parc. Jour 8 : Nazinga / Ouagadougou / France

partenaire sur place: Expédition Baobab contact : EKITOUR 21 avenue Robert Schuman 86000 POITIERS 05 49 47 73 13 www.ekitour.eu


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Aujourd'hui, leurs services se limitent souvent à la réalisation de portraits, et les seuls photographes de quartier qui tirent encore leur épingle du jeu y parviennent uniquement grâce aux photos de reportage, mariages, communions, anniversaires et autres événements où la présence d'un professionnel s'impose. Pour le grand public, il ne reste plus que deux solutions. Soit on choisira d'imprimer soi-même ses photos sur une imprimante adéquate, mais on constatera très vite que les cartouches d'encre et le papier photo coûtent très cher ! Soit on cherchera un labo de développement en ligne fournissant le meilleur service possible au coût le plus intéressant.

présentation de la gamme en ligne.

Des photos sous toutes les formes.

téléchargement du logiciel de mise en page

choix du format de l’album

Quoi de plus agréable qu'un bel album photo pour conserver ses photos de voyage ? Alors que la photo numérique supplante progressivement nos bons vieux appareils photo traditionnels, on se retrouve très vite avec des milliers de photos en mémoire. Pour les trier, les montrer, les partager avec vos amis et votre famille, vous pouvez créer un album photo en ligne en téléchargeant vos photos sur Internet. Plusieurs sites proposent ce type de services, dépendant plus ou moins tous d'un groupe de développement photo européen. A l'heure du numérique, la plupart des laboratoires ont en effet disparu, de même que les chaînes de boutiques de développement “en une heure” qui florissaient autrefois dans tous les centres commerciaux et les grandes gares de France.

Les grandes marques de réseaux photos ont progressivement disparu ou changé de métier. Kodak, Konica, Minolta, Agfa et les autres fabricants, qui avaient littéralement créé les bases de l'industrie photographique pendant un siècle, n'ont pas réussi à s'adapter aux changements induits depuis 1990 par l'arrivée de la photographie numérique. Nous avons choisi, pour notre démonstration, un site appartenant au groupe Spector (Belgique), l'un des derniers grands groupes de laboratoires photographiques en Europe, avec Cewe Color (Allemagne), Fujifilm... Sur le site Extrafilm.com, on peut télécharger des images, soit pour les faire imprimer, mais aussi pour créer un album photo, des cartes de vœux, un agenda, des t-shirts, des puzzles et bien d'autres produits.

Premièrement, il faut s'identifier afin de créer un compte. C'est gratuit et sans danger. Ensuite, vous pouvez découvrir les différents produits proposés pour faire votre choix. Nous avons choisi de créer un album photo. Le site propose neuf formats de “livres-photos”. Les plus simples peuvent convenir pour imprimer les photos d'un événement ponctuel, en petit format. Deux formats carrés à peu près similaires (21 x 21 cm ou 30 x 30 cm), permettent de créer des albums de 40 à 80 pages imprimées recto-verso. On peut y faire imprimer environ 160 à 200 photos mises en page. Enfin, pour les amateurs de belles images, le site propose une version plus luxueuse, imprimée sur papier photo en format paysage. Une fois que vous aurez choisi votre format, il faudra que vous téléchargiez un logiciel de mise en page et de retouche photo. Il s'agit d'un outil original, développé uniquement pour cette marque et ce site. Les autres solutions de dévelop-


choix des paramètres personnalisables

Pratique

Avant de finaliser votre album, prévisualisez votre mise en page. Une fois que vous serez parfaitement satisfaits, il vous suffira de finaliser votre commande. Les images sont alors téléchargées depuis votre disque dur jusque sur le site du laboratoire en ligne.

Quelques jours plus tard, la bonne surprise vous parviendra dans votre boîte aux lettres, ou celle de vos proches à qui vous aurez offert le plus joli et original des cadeaux ! pement et de tirage en ligne concurrentes proposent toutes des logiciels “maison”, de la même façon. La plupart ne fonctionnent que sur PC. Dans le logiciel, vous devrez choisir un style de mise en page, des couleurs de fonds de page, une couleur pour la couverture, etc. C'est assez simple. On regrettera simplement de ne pas pouvoir importer ses propres fonds colorés. A partir de ce moment, vous pouvez tranquillement constituer votre album photo à partir des images stockées sur votre ordinateur. Lorsque les images sont d'une qualité médiocre, un petit “smiley” :( apparaît dans le coin de la photo pour vous l'indiquer. Un module intitulé “remplissage automatique” vous propose de placer lui-même les images dans l'album. Nous vous le déconseillons, à moins que le dossier dans lequel vous aurez placé vos images ne contiennent que des images déjà soigneusement choisies, corrigées et classées. Une fois que vous avez placé vos images dans les pages. Vous pouvez ajouter des commentaires en double-cliquant sur les cadres situés en-dessous des images. Vous avez également la faculté de corriger certaines images, si vous n'êtes pas certain de leur qualité. Les corrections restent assez limitées, cependant : recadrage, ajustement, élimination des yeux rouges, passage en noir et blanc, ajout d'un filtre sépia et modification de la luminosité, du contraste et des courbes gamma (colorimétrie générale). Attention ! Le logiciel est relativement gourmand en ressources système. Il faut parfois une certaine patience pour attendre qu'il ait fini de mettre à jour son affichage, surtout si vous utilisez des images en très haute définition. Soyez patients et laissez la machine finir de calculer.

Pour ceux parmi vous qui n'ont pas envie d'effectuer ce travail eux-mêmes, quelques réseaux de laboratoires de développement offrent des services similaires. Le réseau Photo Service, entre autres, a été l'un des pionniers dans ce domaine. La procédure est à peu près similaire. Vous apportez votre disquette mémoire ou un cd-rom contenant vos images. Vous le téléchargez sur une borne interactive et vous passez votre commande sur place. De nombreux petits artisans, qui offraient autrefois des services de développement argentique, se sont glissées dans la brèche du numérique et proposent de nombreux services aux particuliers. Vous trouverez ci-dessous quelques adresses de sites que nous avons testés. Bonnes photos numériques !

chargement des images dans la maquette du livre

ajout de sous-titre ou de titres


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La Compagnie aérienne Meridiana, appelée tout d'abord “Alisarda”, est née en 1963, de la volonté de son altesse l'Aga Khan. Celui-ci désirait désenclaver et développer le tourisme en Sardaigne et plus particulièrement sur la fameuse Costa Smeralda. A l'époque, quelques palaces aux sublimes plages vierges et aux eaux cristallines, accueillent des touristes privilégiés amateurs de yachting et de farniente. Seule la voie maritime permet en effet d'accéder à ce petit coin de paradis. Jusqu'à la création d'Alisarda. Pendant très longtemps, les deux seules destinations furent la ville d'Olbia, au Nord-Est de la Sardaigne et Cagliari, capitale incontestable du Sud de la Sardaigne, sur la dite Costa Smeralda.

ça plane pour moi...

MERIDIANA L’Italie méridionale en ligne de mire. Chronique du transport aérien, par Richard Bayon.

Quarante cinq ans plus tard, la compagnie s'est fait un nom en Europe. Meridiana. Un nom qui symbolise la desserte de l'Italie, de toute l'Italie, avec sept villes desservies au Nord de la botte et dix au Sud. La Sardaigne, bien entendu, fait partie des destinations phare, tout comme la Sicile, la Calabre ou les îles Lampedusa et Pantelleria. Meridiana est désormais la troisième compagnie aérienne italienne de par sa taille. Forte d'une flotte de 22 avions, la compagnie a transporté près de 5 millions de passagers sur son réseau en 2007. Connu pour sa régularité et son offre étendue, elle sait répondre aux attentes de clientèles très différentes selon ses escales desservies : jet set à Olbia, gastronomes et œnophiles à Palerme, adeptes du bronzing à Cagliari, vulcanologues en herbe à Naples et amoureux des vieilles pierres à Catane. Elle propose également des tarifs dignes des compagnies low-cost selon les périodes de voyages. Il faut dire que Meridiana a racheté, en 2006, plus de 46 % de la compagnie charter Eurofly, très connue en Italie et dont le réseau s'étend du Sri Lanka au Mexique. Petit à petit, l'oiseau fait son nid...

Meridiana en bref :

- Flotte : 22 avions (18 MD 82 et 4 Airbus A 319) - Réseau de Meridiana : 17 escales en Italie, 18 en Europe et dans le Bassin Méditerranéen. - Dessertes en hiver depuis CDG terminal 3 : 6 escales desservies dont 5 au sud de l'Italie. - Meridiana est représentée à Paris par Trawel France, 6, rue de la Michodière - 75002 Paris - Tél. 01 42 61 61 79/80 - meridiana.france@trawel.com www.meridiana.it


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Livres Un jour, une histoire. 1er janvier (2002) : Mise en circulation de la monnaie unique, l’euro. 2 janvier (1942) : Jean Moulin est parachuté en France. 3 janvier (1814) : Les armées de la coalition envahissent la France. 365 dates clés sont éparpillées dans ce beau livre calendrier, de petit format. Une double page est consacrée à chaque événement. A droite, une illustration emblématique. A gauche, un texte court et vivant nous plonge au cœur de cette journée mémorable. Feuilletez jour après jour et redécouvrez les règnes, conquêtes, révolutions, découvertes scientifiques, grands hommes qui ont façonné notre nation. 744 pages et 2 000 ans d’histoire… et vous. 365 dates de l’Histoire de France Dimitri Casali et Antoine Auger Ed. Aubanel - 744 p., - 33 €

Douce France Comment, après avoir sillonné la France pendant plus de 25 ans, avoir décrit avec tant de ferveur les richesses de la France en tant que journaliste, historien, chroniqueur, Frédérick Gersal pouvait-il choisir 1 000 lieux “à voir absolument” … ? “Douloureux, se souvient-il. Fatalement injuste. Alors ce sera le choix du cœur. (…) MA France vue par mes yeux éblouis, subjugués, amoureux.” Laissez vous entraîner par cet épicurien au pied du mythique Mont Ventoux, dans les ruelles du vieux Nice, sur les quais du vieux port de Marseille, dans les allées du jardin de Vastérival ou les galeries du château de Versailles. Ce

livre en noir et blanc et à la forme un peu austère, est véritablement passionnant. Les 100 Lieux qu’il faut avoir vus en France Frédérick Gersal Ed. Flammarion - 988 p., - 20 €

découvrir tous les aspects de cette société isolée du reste du monde durant trois siècles, depuis le petit paysan ou le “facteur” tatoué, jusqu’au Shôgun. Ces livres étaient destinés aux visiteurs étrangers, de plus en plus nombreux dans l’archipel. Les images ont été coloriées à la main par le célèbre studio de Kimbei Kusakabe de Yokohama, entre 1892 et 1900. L’ouvrage est préfacé par le célèbre couturier japonais, Kenzo Takada. Introduction de François Cheval (directeur du musée Niépce) et légendes de Chihiro Masui, éditions du Chêne. 96 pages – reliure matelassée – 24 x 32 cm – 39,90 €.

Albert Kahn. Le monde en couleurs. Autochromes 1908-1931.

Vol 974  C’est peut-être le numéro de vol de votre prochaine destination. En attendant Audrey, Emmanuelle et Clémence, trois jeunes amies artistes un peu loufoques, vous embarquent dans leur voyage sur l’île de la Réunion. Leur carnet de voyage, drôle, coloré, finement illustré, nous présente les aspects de la vie Réunionnaise, les volcans et les paysages montagneux propices aux randonnées inoubliables, les bassins paradisiaques des Aigrettes et de Manapany, mais aussi la culture réunionnaise, ses rites, traditions, croyances… Ce portrait de l’île émeraude prend la forme attractive d’un abécédaire, de A comme “Atterrissage”, à Z comme “Zoreil” . Un livre drôle et coloré, qui vous donnera au moins 974 raisons d’aimer et de vous envoler pour l’île dorée. Ile de la Réunion Audrey Caron, Emmanuelle Tchoukriel, Clémence Vasseur. Océan Editions. 22 €

Souvenirs du Japon en couleur Ce livre est la reproduction d’un album de photos conservé au Musée Nicéphore Niépce à Chalonsur-Saône. Il présente 73 photos fascinantes réalisées à la fin du XIXe siècle par des artistes japonais ou étrangers. Elles permettent de

Au début du siècle, un jeune banquier millionnaire décide de consacrer une partie de sa fortune à la culture et la science. Profondément pacifiste, Albert Kahn désire que tous les peuples de la planète apprennent à se connaître et s’apprécier. Il crée une première bourse “autour du monde” pour financer le séjour de jeunes diplômés à l’étranger en 1898. Déjà en relation d’affaires avec le Japon, il entreprend lui-même de nombreux voyages à partir de 1908, durant lesquels il emmène des photographes professionnels qui réalisent des clichés en couleurs, grâce au procédé des autochromes créé par les frères Lumière. Les “archives de la planète” réuniront 72.000 plaques précieusement conservées à Boulogne-Billancourt. Ce livre retrace cette entreprise vertigineuse et présente un portrait du monde jusqu’à la grande crise des années 1930. Il est richement illustré de 376 clichés. Texte de David Okuefuna, éditions du Chêne. 335 pages – reliure sous jaquette – 24 x 24 cm – 45,00 €.


Livres, DVD, internet...

les villes magiques d’Alexandrie et du Caire dans lesquelles les minarets des mosquées et les hôtels occidentaux ont remplacé les vestiges de l’Antiquité grecque, le canal de Suez et les pyramides de Gizeh convoités par les touristes. Tombez sous le charme de ces femmes arabes vêtues de leur longs voiles ou exhibées le temps d’une danse orientale. L’Orient, où le rêve Occidental devient réalité.

Web

Casse-tête

Une aventure de Havank. Pour les amateurs de bande dessinée belge, voici un nouveau personnage sympathique. Il vous rappellera les meilleures pages de “Gil Jourdan” ou de “Spirou et Fantasio”, époque Franquin. Rien d’étonnant à cela, puisque certains décors sont directement inspirés des albums du maître belge. Cet album a été réalisé par un dessinateur hollandais, Danier, inconnu en France. Havank, le personnage principal, est un inspecteur de la sécurité intérieure d’un pays imaginaire, appelé la Franse, aux prises avec différents espions venus d’Oteriche, Alleumagne, Ytaly, Suhède… On se demande un peu pourquoi avoir transformé ces noms de pays, mais le personnage est un hommage à une sorte de San Antonio batave, best-seller du polar dans son pays. Si l’histoire est un peu tirée par les cheveux, et les jeux de mots néerlandais difficilement traduits en français, le dessin virevoltant et nerveux nous replongera dans l’univers de la BD franco-belge des années 1950. Scénario et dessin de Danier (Daan Jippes), éditions Glénat. 48 pages – cartonné – 21 x 29,7 cm – 9,40 €.

Miroirs d’Egypte L’Egypte d’hier en couleurs vous invite à traverser la Méditerranée et découvrir l’exotisme oriental du début du XXe siècle tel que vous ne l’avez jamais vu : en couleurs. Visitez une Egypte colorée et cosmopolite, avec ses quartiers et ses rues noires de monde, ses arabes et leurs métiers marginaux. Découvrez

Amoureux du vin ?

Le pure Havane deux livres pour se plonger dans l’atmosphère si particulière de La Havane. “El Puro” est un magnifique ouvrage de Patrick Blanche, traçant le portrait de fumeurs de cigares, entre Santiago et La Havane. En ces temps de “prohibition” tous azimuts, ces clichés noir et blanc nous replongent dans une atmosphère proche du Buena Vista Social Club. Admirable. Tout aussi intéressant, Jacques Ferrandez, dessinateur de BD reconnu s’il en est, s’est lancé depuis plusieurs années dans la réalisation de carnets de voyage. Certains ont fait l’objet d’expositions dans les galeries parisiennes. Cette fois-ci, il s’est lancé dans un double récit parallèle : une BD dont l’action se déroule à Cuba et raconte le conflit entre un père et son fils, et un carnet de voyage mélangeant dessins et photos. Originalité de l’objet : il est réalisé par Jacques et Pierre Ferrandez, un père et son fils. El Puro Patrick Blanche éditions Georges Naef 100 pages - 20 x 30 cm. - 26,60 € Cuba père et fils - éditions Casterman 80 pages - cartonné - 22,8 x 34 cm. - 15 €

Voici un moyen original pour approfondir vos connaissances. Vous pouvez accompagner l’élaboration d’une cuvée pendant tout un millésime, visiter la propriété, discuter avec les vignerons, participer à toutes les étapes de la vie d’un vignoble, et même devenir propriétaire de quelques pieds de vigne ! Le site “mesvignes.com” permet de choisir parmi une douzaine de domaines en France la formule qui vous conviendra. Depuis le simple stage de découverte, jusqu’à l’assemblage en passant par les vendanges, la formule vous permettra même de repartir avec quelques bouteilles personnalisées à votre nom ! Une formule originale qui allie plaisir gustatif et tourisme œnologique. Formule à partir de 148 €. Renseignements sur le site www.mesvignes.com ou par téléphone : 05 65 30 38 45.


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Le Temps du Voyage - printemps 2009

La Réunion carnet de voyage réalisé par Audrey Caron, Emmanuelle Tchoukriel, Clémence Vasseur..

contact : lesloupiotes@yahoo.fr Océan éditions www.ocean-editions.fr

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La Colombelle, belle, belle… Histoire de vignerons gascons,

histoire d’une marque internationale. par Geneviève Guihard. lombelle (4,79 euros chez les bons cavistes), l’aîné de la famille est le coup de cœur du guide Hachette 2007. Les Grands Lilas de Gascogne (5,90 euros chez les bons cavistes), gagnent sur le gras tout en restant très aromatiques. Enfin, la Florenbelle (3,10 euros en GMS), la petite sœur, est un vin sans prétention que l’on déguste entre copains lors d’une amicale soirée.

Un vin blanc de pays des Côtes de Gascogne, ordinaire et extraordinaire à la fois, vous connaissez ? La renaissance viticole de la Gascogne passe pourtant par elle, la Colombelle. Pour l’histoire, en 1970, deux gascons passionnés partis en voyage en Californie, goûtent un vin blanc très aromatique, d’une délicate acidité, élaboré à partir d’un cépage gersois appelé outre-atlantique “French Colombard ”. C’est le début des vins du Nouveau Monde et nos deux pèlerins trouvent séduisante l’idée de redonner vie, en Gascogne, à ce cépage ancestral. La famille Colombelle est née. Le talent de vignerons pionniers fera le reste pour revaloriser un patrimoine viticole gersois oublié. La tribu Colombelle est un étonnant et détonnant univers. Ce ne sont pas des vins huppés ou élitistes ; ils n’ont pas créé de baronnie, ni de pré carré ; ce ne sont pas non plus des vins de garage et encore moins des vins de garde… Pourtant, on les retrouve sur les plus belles tables du monde… Ces vins très simples sont aussi très compliqués à produire : ils ne souffrent pas le stress hydrique qui développerait une amertume, le contraste des températures diurnes et nocturnes est pour lui indispensable, tout comme l’assemblage choyé de cépages locaux récoltés par sélection complexe de parcelles. Tendres, aromatiques, croquants sur le fruit frais, avec néanmoins un petit caractère gascon canaille… ces vins sont uniques et leurs prix défient toutes les bourses ! Le Caprice de Co-

A l’aise aussi bien dans les bistrots “bobos”, les restaurants gastronomiques que dans la “street food”, ces vins permettent de se retrouver sans tabou, sans pesanteur historique, dans toutes les extractions sociales. Sublimés avec une cuisine exotique indienne, chinoise, thaï, américaine, ils élargissent chaque année leurs conquêtes. Ce sont en effet des vins reconnus à l’international dont la qualité est sans cesse récompensée au palmarès des grands magazines allemands, américains et même chinois. Ces derniers, grands appréciateurs de vins rouges certes, ont eux aussi fini par craquer pour la blanche et aromatique Colombelle. Producteurs Plaimont Tél. : 05 62 69 62 87 www.plaimont.com




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