REPRÉSENTER LA RÉVOLUTION, RÉVOLUTIONNER LA REPRÉSENTATION

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∙ Théâtre et politique ∙

TABLE RONDE 29 NOV. 2014

REPRÉSENTER LA RÉVOLUTION, RÉVOLUTIONNER LA REPRÉSENTATION

TABLE RONDE ANIMÉE PAR THOMAS BOCCON–GIBOD (SOPHIAPOL–NANTERRE / PACTE–GRENOBLE) PROGRAMME (14 h 30–18 h) INTRODUCTION – Ouverture Thomas Boccon-Gibod – Le Capital et son Singe Arthur Igual (comédien–Le Singe) REPRÉSENTER LA RÉVOLUTION – Insurrection et représentation : le cas de 1848 Olivier Ihl (Sciences Po–Grenoble) – Capital et Révolution Christian Laval (Université Paris Ouest Nanterre)

Le Capital et son Singe © D. R.

RÉVOLUTIONNER LA REPRÉSENTATION – Éclats d’Histoire : la représentation à l’épreuve de la conjoncture révolutionnaire   Armelle Talbot (Université Paris 7– Denis Diderot) – Politiques du théâtre en France à l’ère néolibérale Bérénice Hamidi-Kim (Université Lumière–Lyon 2) En lien avec spectacle Le Capital et son Singe, à partir du Capital de Karl Marx – mise en scène Sylvain Creuzevault

Rens. et inscription : rp@mc2grenoble.fr 04 76 00 79 25


TABLE RONDE

© D. R.

Si alors la politique la plus radicale peut être convoquée au théâtre, c’est donc surtout, semble-t-il, du fait de la souveraineté de l’imaginaire, seul capable de brouiller et de bouleverser radicalement nos représentations du monde. Nous serions alors rappelés à sa puissance mystérieuse, au cœur de nos pensées et de nos actes : avec la représentation théâtrale, c’est la représentation de nous-mêmes, et son versant le plus institué, la représentation politique, qui sont directement mises en jeu et en crise.

Le spectacle proposé cette saison par Sylvain Creuzevault se réclame du Capital de Karl Marx ; mais, récusant par avance tout didactisme académique, il ne se veut rien d’autre que « de la comédie, pure et dure ». Une intention tranchée mais qui paraît, de fait, prolonger la veine sarcastique qui parcourt le grand œuvre de Marx, tout irrigué de références à Shakespeare, et parfois qualifié de grand récit épique de notre modernité. Comme si, au fond, la thèse marxienne de la nécessité de la révolution ne pouvait être rendue sensible que par une mise en scène du monde si saisissante qu’elle bouleverse nos propres représentations du réel. Dans ce spectacle foisonnant et inclassable, c’est ainsi, d’abord, par une révolution dans la représentation (théâtrale) que semble être représentée la Révolution.

LE CAPITAL ET SON SINGE

À PARTIR DU CAPITAL DE KARL MARX MISE EN SCÈNE SYLVAIN CREUZEVAULT Du 26 au 29 novembre 2014 à la MC2:

Qui sommes-nous, et quel est ce temps qui est le nôtre ? Cette première question soulevée par le spectacle nous invite à un diagnostic de nous-mêmes, en tant qu’individus et en tant que collectifs. Mais c’est encore à une autre question, encore plus vertigineuse peut-être, que renvoient concrètement, sur la scène du spectacle, les différents acteurs de la révolution de 1848 : comment accomplir notre liberté ? La crise de la représentation n’est donc pas seulement théâtrale ; elle est bien, également, politique. Ainsi, le spectacle fait écho à l’exigence contemporaine de participation civique et de renouvellement institutionnel des processus de décision publique. Mais il peut encore évoquer, par-delà les personnes et les citoyens, celle de la représentation des êtres incapables de faire valoir par euxmêmes leur dignité et leur valeur : animaux, végétaux, et au sens large, la nature ellemême, plus que jamais objet de l’exploitation capitaliste. En un mot, la question n’est pas seulement celle de la dimension politique du théâtre, mais aussi celle de la dimension théâtrale de la politique, à travers l’imaginaire du quotidien, et les utopies nécessaires à l’invention de l’avenir. Thomas Boccon-Gibod

04 76 00 79 00 www.mc2grenoble.fr


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