Interview IFRAP Numerisation a la Bibliotheque Sainte Genevieve

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Interviews - iFRAP

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Reconnue d'utilité publique, la Fondation iFRAP analyse depuis 1985 l'efficacité des politiques publiques et des administrations afin de proposer des réformes concrètes L'iFRAP ?

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La revue Société Civile

INTERVIEWS Retrouvez les interviews d’experts, députés, sénateurs, chefs d’entreprises, journalistes, qui apportent leur témoignage sur les grands enjeux de politiques et administrations publiques.

4 juin 2009

ERDF va (peut-être) sanctionner les responsables des coupures illégales Bernard Lassus, directeur des Ressources Humaines et de la Communication d’ERDF (Electricité Réseau Distribution France) répond à l’article de l’iFRAP les sabotages chez EDF et condamne les coupures d’électricité et de gaz par les agents grévistes (...) 1er juin 2009

La numérisation des bibliothèques universitaires Dans un précédent article « La révolution numérique des bibliothécaires » nous avions fait état du vaste mouvement de numérisation entamé depuis quelques années auprès des universités et des fonds documentaires tout autour du monde. Nous avions également (...)

3 avril 2009

Les solutions à l’immobilier inoccupé Comment valoriser les locaux vacants et répondre au besoin de logement d’une population jeune et active pour laquelle la mobilité est l’une des caractéristiques essentielles ? Un nouveau concept d’occupation temporaire de bâtiments inoccupés se répand (...)

24 mars 2009

Service minimum et droit de grève Suite aux événements survenus en janvier dernier et notamment à certains contournements de la loi sur le service minimum constatés grâce aux grèves dites de « 59 minutes » à Saint-Lazare ainsi que l’utilisation abusive du droit de retrait à Paris, (...)

20 février 2009

CANOL contre un projet de grand stade onéreux pour la collectivité lyonnaise CANOL (Contribuables actifs du lyonnais) est une association loi de 1901, créée en 1999, qui a pour objet l’information et la défense des contribuables du département du Rhône, en matière de dépenses des collectivités territoriales et de fiscalité (...) 17 février 2009

Enseignants-chercheurs : « L’évaluation n’est pas dans la culture française, hélas » Agrégé de géographie et docteur ès-Lettres, Jean-Robert Pitte a été président de l’Université de Paris-Sorbonne entre 2003-2008 et Président de Paris-Sorbonne Abu Dhabi entre 2006-2008. Auteur de l’ouvrage Jeunes, on vous ment ! Reconstruire l’université (...) 6 février 2009

Immobilier de l’Etat Georges Tron est député de l’Essonne depuis 1993 et maire de Draveil depuis 1995. Membre de la commission des finances de l’Assemblée nationale, il est aussi président de la MEC, la Mission d’évaluation et de contrôle. Son rôle central en tant que (...)

2 février 2009

Crise financière : "Ne jetez pas les opérateurs financiers et leurs outils avec l’eau du bain !" Nous avons posé à un économiste réputé les questions sur la crise qui viennent à l’esprit de tous. Bertrand Jacquillat est professeur à Sciences Po Paris et Président d’Associés en Finance. Il est aussi Vice Président du Cercle des économistes et membre du (...) 13 janvier 2009

"Le saupoudrage des moyens fait perdre la recherche biomédicale française" Entretien avec le professeur Philippe Even, ancien doyen de la faculté Necker enfants malades, auteur d’un rapport qui classe les 32 centres hospitalouniversitaires (CHU) français. Agnès Verdier-Molinié : Vous avez récemment publié un classement des (...) 16 décembre 2008

"Je me suis battu pour qu’on flèche le Madelin vers les entreprises en démarrage" Agnès Verdier-Molinié : Monsieur le Député, vous avez fait passer en discussion de la Loi de Finances rectificative pour 2008 un amendement qui multiplie par 2,5 le

09/04/2010 16:50


La numérisation des bibliothèques universitaires - iFRAP

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| 1er juin 2009

INTERVIEW DE M. MATHIEU ANDRO

LA NUMÉRISATION DES BIBLIOTHÈQUES UNIVERSITAIRES

Dans un précédent article « La révolution numérique des bibliothécaires » nous avions fait état du vaste mouvement de numérisation entamé depuis quelques années auprès des universités et des fonds documentaires tout autour du monde. Nous avions également évoqué l’approche divergente et selon nous contre-productive de la « guerre des fonds numériques » que se livraient Google et Europeana, et tracé des perspectives sur les efforts essentiels à réaliser. Nous voudrions prolonger cette discussion qui a suscité de nombreuses réactions, en donnant la parole à un expert de ces questions de numérisation, Mathieu Andro, responsable de la numérisation du fonds documentaire à la Bibliothèque Sainte-Geneviève (BSG). 1) iFRAP : Mathieu Andro bonjour, pouvez vous rapidement expliquer en quoi consiste votre activité ? M. Andro : Il s’agit d’identifier et de quantifier les documents susceptibles d’être numérisés en collaboration avec les conservateurs des différents départements, mais aussi d’analyser les possibilités technologiques et logicielles afin de rédiger des cahiers des charges, lancer des procédures de marchés publics, développer des partenariats. 2) iFRAP : La numérisation pourrait aboutir à une véritable révolution dans l’utilisation du fonds des bibliothèques et au premier chef des bibliothèques universitaires. Avez-vous le sentiment que ce nouveau procédé soit réellement valorisé par les pouvoirs publics à sa juste mesure ? M. Andro : La numérisation est encouragée par nos tutelles, mais la coordination et la mutualisation de la numérisation sont encore insuffisamment développées en France, d’autant que les bibliothèques relèvent de ministères différents. Au niveau international, il existe aussi des projets collectifs auxquels nous pourrions participer, même si Google ne cherche plus, pour le moment, à développer de nouveaux partenariats en France. 3) iFRAP : Vous pilotez le programme de numérisation de la BSG qui est rattachée administrativement à l’université Paris 3. Avez-vous le sentiment qu’un effort de mutualisation plus poussé notamment des processus de numérisation et des fonds soit à envisager ? Vous externalisez déjà un certain nombre d’opérations ? M. Andro : De manière générale, la mutualisation est bien accueillie par nos collègues, mais elle dépend trop souvent de la bonne volonté des uns et des autres. La Bibliothèque Sainte-Geneviève souhaitant s’ouvrir sur l’extérieur, nous avons proposé à d’autres bibliothèques universitaires de se joindre à nous afin d’organiser des visites et des entretiens communs, de partager des documents de synthèses sur un site intranet et pourquoi pas, de mutualiser la numérisation. Notre groupe comprend déjà la Bibliothèque Inter Universitaire de Pharmacie, le Service Commun de la Documentation de Paris 8, la bibliothèque de la Sorbonne et peut-être bientôt, la bibliothèque Mazarine. 4) iFRAP : Vous proposez d’ailleurs d’y apporter des solutions simples et pragmatiques… quelles sont-elles ? M. Andro : Avec les bibliothèques qui souhaiteraient se joindre à notre initiative, nous pourrions nous organiser dans le cadre d’une association afin de développer une interface web commune pour la recherche et la visualisation des documents numérisés, tout en respectant l’identité de chaque institution par une interface graphique et une adresse URL personnalisées. Nous pourrions également conserver nos fichiers de manière pérenne sur les serveurs du Centre Informatique National de l’Enseignement Supérieur, au lieu de le faire chacun isolément et à sa manière. 5) iFRAP : Dans votre démarche de numérisation rencontrez-vous de la part des conservateurs des collections et des équipes proprement « bibliothécaires », des résistances, ou une difficulté à comprendre les implications de votre travail et à en planifier le déroulement ? M. Andro : Des inquiétudes relatives à l’avenir d’une profession en pleine mutation existent et font l’objet de discussions entre bibliothécaires souvent impliqués dans le développement du web 2.0, mais des réticences à la numérisation ne se rencontrent pas. En revanche, lorsqu’il est question de mutualisation, certaines individualités peuvent avoir des difficultés à communiquer et à travailler en commun ou peuvent se sentir dépossédées de leurs contributions propres dans le cadre d’une œuvre mutualisée. En effet, bien que nous travaillions dans un secteur non concurrentiel, de fortes ambitions et rivalités peuvent exister entre personnes ou entre institutions. Mais, dans les années à venir, une autre forme de résistance à la numérisation pourrait aussi faire son apparition, celle de certaines élites qui pourraient se sentir menacées par les possibilités offertes par le numérique d’identifier automatiquement le plagiat. 6) iFRAP : Comment observez-vous la lutte actuelle entamée par Europeana et Gallica à l’encontre de l’initiative de Google ? N’aurait-on pas au contraire à encourager une certaine synergie entre les différents fonds ? M. Andro : Google est souvent accusé de générer un monopole, de ne pas respecter les droits des auteurs et d’engendrer une hégémonie des textes anglophones sur le web. Mais paradoxalement, lorsque la bibliothèque municipale de Lyon a rejoint son programme de numérisation, permettant ainsi d’augmenter le nombre de textes francophones s Google Books, tout en conservant la possibilité de les rendre accessibles sur ses propres serveurs, elle s’est attirée les foudres de certains de nos collègues... 7) iFRAP : Que pensez-vous de constituer une évolution de l’application SUDOC afin d’ajouter la communication des œuvres online, en plus du référencement physique des ouvrages ? Il s’agirait sans doute d’un gain de temps ? M. Andro : Le SUDOC est le catalogue collectif et mutualisé des bibliothèques de l’enseignement supérieur. La solution que vous évoquez serait donc idéale, mais elle ne semble malheureusement pas être à l’ordre du jour. Il faudrait probablement que les effectifs soient mieux répartis au profit de structures de mutualisation comme l’Agence Bibliographique de l’Enseignement Supérieur, à l’origine du SUDOC, afin qu’elle puisse mener un projet comme celui-ci. Quoi qu’il en soit, de notre côté, nous signalerons dans le catalogue national SUDOC tous les documents que nous aurons numérisés avec un lien vers le texte intégral. 8) iFRAP : Cette question en renvoie à une autre… celle des droits d’auteurs. Actuellement vous numérisez des fonds qui datent essentiellement du XIXème siècle. Ne pensez-vous pas qu’en échange d’un accès payant sur abonnement à la future base documentaire numérique, il serait possible de permettre une juste rétribution des droits d’auteurs, des éditeurs et des bibliothèques elles-mêmes ? M. Andro : Ce serait effectivement une excellente initiative de mener une telle négociation à l’échelle nationale. Concernant les documents anciens, nous sommes attachés à la gratuité car elle répond parfaitement à nos missions : conservation, diffusion, valorisation, participation à la formation et donc à l’innovation. 9) iFRAP : La voie du mécénat est envisagée pour financer le processus de numérisation. Que pensez-vous de cette initiative et comment est-elle développée à l’heure actuelle en matière de fonds bibliothécaires en France ? M. Andro : J’ai déjà eu l’occasion d’expérimenter des financements privés lorsque je travaillais au Muséum national d’Histoire naturelle (« Histoire naturelle des poissons » de Cuvier en 22 volumes, numérisation financée par la Fondation Total) puis à l’Ecole Vétérinaire de Toulouse (près de 100 thèses anciennes numérisées et mises en ligne par Wikipedia). Ce type de partenariat est très enrichissant et permet de réaliser des projets qui bénéficient à la fois à l’usager, à l’institution publique, au mécène, mais aussi, au contribuable. Malheureusement, le mécénat reste peu pratiqué en bibliothèque pour des raisons d’ordre idéologique et culturel, alors que les fondations et les entreprises, dans un contexte de développement des « ebooks », ne sont pas trop difficiles à convaincre, même en temps de crise.

Samuel-Frédéric Servière |

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09/04/2010 16:54


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