COLLECTIONS "ÉCRAN TOTAL"

Page 1

«Les digital natives»

la génération multi-écrans

1) Un écran parmis tant d’autres

« A digital native is a person who has grown up with digital technology such as computers, the Internet, mobile phones and MP3».

Mise en exergue d’éléments

Plusieurs types de construction de mise en page ...

Pagination ? 13

MÉDIA «Les collections»

«CITATION»


II) « slash »

« http://www.google.fr/ »

/

« Le mot Kitsch ...»

/

« Le mot Kitsch ...»

Les « digital natives » Eléments graphiques de base

/

Associer des symboles forts à la mise en page : CODIFICATION

Les « digital natives »

/

Les « digital natives »

/

«Les collections» «Bricolage d’idées»


Développement

1) COLLECTION « SLASH » : Appronfondissement->Etudedesmisesenpages, rapportstextes/images,pagination,couverture....

Les « digital natives »

/

Une des conférences du récent Webcom qui a eu le plus de succès était celle de Marc Prensky, inventeur dès 2001 du terme « Digital native ». De quoi parle-t-on? Wikipédia donne cette définition :

« A digital native is a person who has grown up with digital technology such as computers, the Internet, mobile phones and MP3». Les avis divergent sur les dates à prendre en compte, je serais plutôt tenté de dire que ce sont tous les enfants nés après 1997 dont les plus âgés ont 11-12 ans en 2008. A l’instar de la génération précédente, dite Y, qui a vécu le passage de la cassette audio au CD, de la cassette vidéo au dvd, qui a vu l’arrivée des premiers laptop, des premiers téléphones mobiles, de l’Internet haute vitesse, nos petits natifs ont grandi entouré de toute cette quincaillerie: ils n’ont pas migré, tout était là. Bien sûr tout le monde les scrute à la loupe et se demande comment ils vont fonctionner dans l’avenir. En tête les entreprises qui se questionnent sur les impacts de leur arrivée dans quelques années sur le marché du travail. Mais le phénomène va bien au-delà: sociologues, anthropologues, hommes politiques, scientifiques, enseignants, historiens découvrent que ces enfants font partie de la première génération qui est capable d’apprendre des choses aux générations précédentes.

«Les collections»

Rapport texte / image

la génération multi-écrans

1/36


Rapport texte / image

Les « digital natives »

Une des conférences du récent Webcom qui a eu le plus de succès était celle de Marc Prensky, inventeur dès 2001 du terme « Digital native ». De quoi parle-t-on? Wikipédia donne cette définition :

/

« A digital native is a person who has grown up with digital technology such as computers, the Internet, mobile phones and MP3». Les avis divergent sur les dates à prendre en compte, je serais plutôt tenté de dire que ce sont tous les enfants nés après 1997 dont les plus âgés ont 11-12 ans en 2008. A l’instar de la génération précédente, dite Y, qui a vécu le passage de la cassette audio au CD, de la cassette vidéo au dvd, qui a vu l’arrivée des premiers laptop, des premiers téléphones mobiles, de l’Internet haute vitesse, nos petits natifs ont grandi entouré de toute cette quincaillerie: ils n’ont pas migré, tout était là. Bien sûr tout le monde les scrute à la loupe et se demande comment ils vont fonctionner dans l’avenir. En tête les entreprises qui se questionnent sur les impacts de leur arrivée dans quelques années sur le marché du travail. Mais le phénomène va bien au-delà: sociologues, anthropologues, hommes politiques, scientifiques, enseignants, historiens découvrent que ces enfants font partie de la première génération qui est capable d’apprendre des choses aux générations précédentes.

« [...] Le mot kitsch désigne l’attitude de celui qui veut plaire à tout prix et au plus grand nombre. Pour plaire, il faut confirmer ce que tout le monde veut entendre, être au service des idées reçues. Le kitsch, c’est la traduction de la bétise des idées reçues dans le langage de la beauté et de l’émotion... Vu la nécessité impérative de plaire et de gagner ainsi l’attention du plus grand nombre, l’esthétique des mass média embrassent et infiltrent toute notre vie, le kitsch devient notre esthétique et notre morale quotidienne. »

/

« Le mot Kitsch ...»

Milan KUNDERA Discours prononcé lors de la remise du prix Jerusalem 1985

15/26 «Les collections»

la génération multi-écrans

1/36


Rapport textes / textes Une des conférences du récent Webcom qui a eu le plus de succès était celle de Marc Prensky, inventeur dès 2001 du terme « Digital native ». De quoi parle-t-on? Wikipédia donne cette définition :

« A digital native is a person who has grown up with digital technology such as computers, the Internet, mobile phones and MP3». Les avis divergent sur les dates à prendre en compte, je serais plutôt tenté de dire que ce sont tous les enfants nés après 1997 dont les plus âgés ont 11-12 ans en 2008. A l’instar de la génération précédente, dite Y, qui a vécu le passage de la cassette audio au CD, de la cassette vidéo au dvd, qui a vu l’arrivée des premiers laptop, des premiers téléphones mobiles, de l’Internet haute vitesse, nos petits natifs ont grandi entouré de toute cette quincaillerie: ils n’ont pas

Les « digital natives »

/

migré, tout était là. Bien sûr tout le monde les scrute à la loupe et se demande comment ils vont fonctionner dans l’avenir. En tête les entreprises qui se questionnent sur les impacts de leur arrivée dans quelques années sur le marché du travail. Mais le phénomène va bien au-delà: sociologues, anthropologues, hommes politiques, scientifiques, enseignants, historiens découvrent que ces enfants font partie de la première génération qui est capable d’apprendre des choses ...

« [...] Le mot kitsch désigne l’attitude de celui qui veut plaire à tout prix et au plus grand nombre. Pour plaire, il faut confirmer ce que tout le monde veut entendre, être au service des idées reçues. Le kitsch, c’est la traduction de la bétise des idées reçues dans le langage de la beauté et de l’émotion... Vu la nécessité impérative de plaire et de gagner ainsi l’attention du plus grand nombre, l’esthétique des mass média embrassent et infiltrent toute notre vie, le kitsch devient notre esthétique et notre morale quotidienne. »

Une des conférences du récent Webcom qui a eu le plus de succès était celle de Marc Prensky, inventeur dès 2001 du terme « Digital native ». De quoi parle-t-on? Wikipédia donne cette définition :

« A digital native is a person who has grown up with digital technology such as computers, the Internet, mobile phones and MP3». Les avis divergent sur les dates à prendre en compte, je serais plutôt tenté de dire que ce sont tous les enfants nés après 1997 dont les plus âgés ont 11-12 ans en 2008. A l’instar de la génération précédente, dite Y, qui a vécu le passage de la cassette audio au CD, de la cassette vidéo au dvd, qui a vu l’arrivée des premiers laptop, des premiers téléphones mobiles, de l’Internet haute vitesse, nos petits natifs ont grandi entouré de toute cette quincaillerie: ils n’ont pas migré, tout était là. Bien sûr tout le monde les scrute à la loupe et se demande comment ils vont fonctionner dans l’avenir. En tête les entreprises qui se questionnent sur les impacts de leur arrivée dans quelques années sur le marché du travail. Mais le phénomène va bien au-delà: sociologues, anthropologues, hommes politiques, scientifiques, enseignants, historiens découvrent que ces enfants font partie de la première génération qui est capable d’apprendre des choses ...

/

« Le mot Kitsch ...»

Milan KUNDERA Discours prononcé lors de la remise du prix Jerusalem 1985

15/26 «Les collections»

la génération multi-écrans

1/36


Rapport textes / textes « [...] L’analyse sociologique se heurte souvent à un malentendu : ceux qui sont inscrits dans l’objet de l’analyse, dans le cas particulier des journalistes, ont tendance à penser que le travail d’énonciation, de dévoilement des mécanismes, est un travail de dénonciation, dirigé contre des personnes ou, comme on dit, des «attaques», des attaques personnelles, ad hominem (cela dit, si le sociologue disait ou écrivait le dixième de ce qu’il entend lorsqu’il parle avec des journalistes, sur les «ménages» par exemple, ou sur la fabrication — c’est bien le mot — des émissions, il serait dénoncé par les mêmes journalistes pour son parti-pris et son manque d’objectivité). Les gens, de façon générale, n’aiment guère être pris pour objet, objectivés, et les journalistes moins que les autres. Ils se sentent visés, épinglés, alors que, plus on avance dans l’analyse d’un milieu, plus on est amené à dédouaner les individus de leur responsabilité, — ce qui ne veut pas

[...] »

«

/

de tel ou tel présentateur, ou des salaires exorbitants de certains producteurs, peut contribuer à détourner de l’essentiel, dans la mesure où la corruption des personnes masque cette sorte de corruption structurelle (mais faut-il encore parler de cette corruption ?) qui s’exerce sur l’ensemble du jeu à travers des mécanismes tels que la concurrence pour les parts de marché, que je veux essayer d’analyser. Je voudrais donc démonter une série de mécanismes qui font que la télévision exerce une forme particulièrement pernicieuse de violence symbolique. La violence symbolique est une violence qui s’exerce avec la complicité tacite de ceux qui la subissent et aussi, souvent, de ceux qui l’exercent dans la mesure où les uns et les autres sont inconscients de l’exercer ou de la subir. La sociologie, comme toute les sciences, a pour fonction de dévoiler des choses cachées ; ce faisant, elle peut contribuer à minimiser la violence symbolique qui s’exerce dans les rapports sociaux et en particulier dans les rapports de communication médiatique. »

dire qu’on justifie tout ce qui s’y passe —, et mieux on comprend comment ça fonctionne, plus on comprend aussi que les gens qui en participent sont manipulés autant que manipulateurs. Il manipulent même d’autant mieux, bien souvent, qu’ils sont eux-mêmes plus manipulés et plus inconscients de l’être. J’insiste sur ce point, tout en sachent que, malgré tout, ce que je dis sera perçu comme une critique ; réaction qui est aussi une manière de se défendre contre l’analyse. Je crois même que la dénonciation des scandales, des faits et des méfaits

Intégrer et hiérarchiser les différents textes (exemple texte de labeur/à lire et citations)

« [...] La jeune fille est un absolu : on l’achète parce qu’elle a de la valeur, elle a de la valeur parce qu’on l’achète. Tautologie de la marchandise. » TIQQUN Premiers matériaux pour une théorie de la jeune fille Editions Mille et une nuits 2001

1/36 «[...] Le mot kitsch désigne l’attitude de celui qui veut plaire à tout prix et au plus grand nombre. Pour plaire, il faut confirmer ce que tout le monde veut entendre, être au service des idées reçues. Le kitsch, c’est la traduction de la bétise des idées reçuesdanslelangagedelabeautéetdel’émotion... Vu la nécessité impérative de plaire et de gagner ainsi l’attention du plus grand nombre, l’esthétique des mass média embrassent et infiltrent toute notre vie, le kitsch devient notre esthétique et notre morale quotidienne. »

15/26 «Les collections»

Pierre BOURDIEU Sur la télévision Editions LIBER raisons d’agir décembre 1996


Propositions de couvertures pour les collections

s FF d e i PA p e Leas ns le é i r d c

a l A

TOTAL écran «Les collections»


« TOTAL écran»

/ A la criée

«Les collections»


ECRAN TOTAL

/ / / //// / / / ////

ECRAN TOTAL

Exemple de déclinaisons

ECRAN TOTAL

«Les collections»

ECRAN TOTAL

/ / / //// / / / ////


E E I R C s a l A pied AFF Lesns le P da

n a r EcOTAL T

«Les collections»


Construction type de la mise en page

«

/ »

1/36 /

«

15/26 «Les collections»


III) Dans le style « À la criée » Eléments disparates : associations et compositions

TOTAL - ECRAN / ECRAN - TOTAL

« [...] Le mot kitsch désigne l’attitude de celui qui veut plaire à tout prix et au plus grand nombre. Pour plaire, il faut confirmer ce que tout le monde veut entendre, être au service des idées reçues. Le kitsch, c’est

la traduction de la bétise des idées reçues dans le langage de la beauté et de l’émotion... Vu la nécessité impérative de plaire et de gagner ainsi l’attention du plus grand nombre, l’esthétique des mass média embrassent et

infiltrent toute notre vie, le kitsch devient notre esthétique et notre morale quotidienne. »

Et c’est précisément ce qui est enseigné dans les écoles de journalisme, qui garantissent l’obtention de la carte de presse. Une douzaine d’écoles en France sont directement financées par les principaux groupes de médias, et la carte de presse est elle-même décernée par des journalistes professionnels. Il n’existe pour ainsi dire pas de contrôle extérieur et indépendant de la profession de journalistes. Et de fait, le milieu est extrêmement homogène, en partie à cause du prix élevé d’entrée dans ces écoles, et grâce à une autorégulation inconsciente du milieu social des journalistes entre eux. L’exercice de la revue de presse, très enseigné dans ses écoles et qui permet de savoir de quoi on va parler en lisant les autres titres, illustre ce milieu anthropophage. « Personne ne lit plus les journaux que les journalistes eux-mêmes », disait pierre Bourdieu dans son ouvrage Sur la télévision2. La télévision, comme média très hétéronome, est fortement soumise à la loi du marché (l’audimat). Elle tend à favoriser le commercial contre l’autonome, c’est-à-dire contre les valeurs de la profession journalistique. Par son pouvoir de déformation du champ médiatique elle va pousser les autres médias à faire comme elle.

Exemple de mise en page possibles :

Création de bloc de texte basé sur cette forme initiale ...

«Les collections»

i

on

is v é l

té a l i pas o qu me r u r Po ’info n

« Si la télévision disait la vérité, ça fait longtemps qu’elle serait interdite ! » C’est ce qu’affirmait Coluche dans l’un de ses sketchs et c’est aussi l’hypothèse qui est questionnée ici. D’où viennent les informations données à la télévision? Qui les produit ? Pour qui ? Et dans quel intérêt ? Sans alimenter une énième théorie du

complot, cet article souhaite simplement rappelé quelques réalités, trop souvent absentes... des informations. Que ce soit le « jité » de 20h, le « flash » de la matinale, Compléments d’enquêtes sur France 2 ou Harry Roselmack en immersion sur TF1, les infos que l’on y voit répondent au même sys-

tème et contraintes inhérentes à la massification du médium télévisé. Ces contraintes sont évidemment politiques ou économiques. Mais, moins visibles, elles peuvent aussi venir de microcosme dans lequel évoluent les journalistes ou encore de l’absence de contrôle dont jouit ce milieu.


IIII) Notion de « FRAGMENTATION » MIEAD

Guy DEBORD

E M IA D

I TI PRNFO QU A ES-

« L’aliénation du spectateur au profit de l’objet contemplé (qui est le résultat de sa propre activité inconsciente) s’exprime ainsi : plus il contemple, moins il vit ; plus il accepte de se reconnaître dans les images dominantes du besoin, moins il comprend sa propre existence et son propre désir. L’extériorité du spectacle par rapport à l’homme agissant apparaît en ce que ses propres gestes ne sont plus à lui, mais à un autre qui les lui représente.

C’est pourquoi le spectateur ne se sent chez lui nulle part, car le spectacle est partout. » Guy DEBORD chap. 30 La société du spectacle 1967

«Les collections»

ent du m ale couleen t n me cledé sont e a d on pectaoyensl est l s f e I s r i ctè uedue ses m but. jamaé a r ca logiq it qu s son uche sivit e L « auto le fa mp e co pas re t imp e te i ne s de la ouv s êm l qu ire rec du m olei emp e. Il face e s ur l’ ern sur aign s od la t b t m oute de e en t on finim m dé sa in ans re d rop e. » p loir g

E M IA D


Développement

2) COLLECTION « FRAGMENTATION» : Appronfondissement->Etudedesmisesenpages,rapportstextes/images,pagination, couverture ....

O INRF A- S P UE TIQ Nous avons déjà oublié le nom du jeu télévisé auquel nous avons participé comme bon public ; le nom de ces jeux est interchangeable et, des chaînes de télévision du service public aux chaînes de télévision gérées par des structures privées — dont certains marchands d’armes —, le spectacle proposé est toujours le même : vacuité des questions posées, mélange des genres entre actualité politique, fais divers et anecdotes médiatiques, peopolisation des invités, dont certains sont eux-mêmes des people, lobotomie navrante du présentateur et soumission du public, infantilisé jusque dans les temps morts de l’enregistrement.

Mais le constat principal reste celui de la mise en œuvre de pratiques manipulatoires chronométrées, de la mise à bas de toute spontanéïté et sincérité, de la bêtification du public considéré comme un kleenex, flatté lorsqu’on en a besoin, parqué lorsque les caméras s’éteignent. Les vigiles sont des vigiles, les studios sont des studios, les lumières sont des lumières, les techniciens sont des techniciens, mais attention, le présentateur n’est pas un présentateur, les invités ne sont pas des invités, le public n’est pas un public et le chauffeur de salle n’est pas un chauffeur de salle. Toutes ces personnes, qui parfois aiment, mangent, pleurent ou sont malades, sont des avatars, pièces absolument calibrées, drivées, briefées, clones hagards et consentants de citoyens qui, d’ordinaire, sont censés réfléchir avant de mettre un bulletin dans l’urne.

«Les collections»

Enregistrement d’une émission pour Canal+ Au cœur du processus d’industrialisation des jeux télévisés


DIA

ME

Rapport texte/image

O INRF A- S P UE TIQ Nous avons déjà oublié le nom du jeu télévisé auquel nous avons participé comme bon public ; le nom de ces jeux est interchangeable et, des chaînes de télévision du service public aux chaînes de télévision gérées par des structures privées — dont certains marchands d’armes —, le spectacle proposé est toujours le même : vacuité des questions posées, mélange des genres entre actualité politique, fais divers et anecdotes médiatiques, peopolisation des invités, dont certains sont eux-mêmes des people, lobotomie navrante du présentateur et soumission du public, infantilisé jusque dans les temps morts de l’enregistrement.

« ... se heurte souvent à un malentendu : ceux qui sont inscrits dans l’objet de l’analyse, dans le cas particulier des journalistes, ont tendance à penser que le travail d’énonciation, de dévoilement des mécanismes, est un travail de dénonciation, dirigé contre des personnes ou, comme on dit, des «attaques», des attaques personnelles, ad hominem (cela dit, si le sociologue disait ou écrivait le dixième de ce qu’il entend lorsqu’il parle avec des journalistes, sur les «ménages» par exemple, ou sur la fabrication — c’est bien le mot — des émissions, il serait dénoncé par les mêmes journalistes pour son parti-pris et son manque d’objectivité). Les gens, de façon générale, n’aiment guère être pris pour objet, objectivés, et les journalistes moins que les autres. Ils se sentent visés, épinglés, alors que, plus on avance dans l’analyse d’un milieu, plus on est amené à dédouaner les individus de leur responsabilité, — ce qui ne veut pas dire qu’on justifie tout ce qui s’y passe —, et mieux on comprend comment ça fonctionne, plus on comprend aussi que les gens qui en participent sont manipulés autant que manipulateurs. Il manipulent même d’autant mieux, bien souvent, qu’ils sont eux-mêmes plus manipulés et plus inconscients de l’être. J’insiste sur ce point, tout en sachent que, malgré tout, ce que je dis sera perçu comme une critique ; réaction qui est aussi une manière de se défendre contre l’analyse. Je crois même que la dénonciation des scandales, des faits et des méfaits de tel ou tel présentateur, ou des salaires exorbitants de certains producteurs, peut contribuer à détourner de l’essentiel, dans la mesure où

[...] L’analyse sociologique

19

Enregistrement d’une émission pour Canal+ Au cœur du processus d’industrialisation des jeux télévisés

Mais le constat principal reste celui de la mise en œuvre de pratiques manipulatoires chronométrées, de la mise à bas de toute spontanéïté et sincérité, de la bêtification du public considéré comme un kleenex, flatté lorsqu’on en a besoin, parqué lorsque les caméras s’éteignent. Les vigiles sont des vigiles, les studios sont des studios, les lumières sont des lumières, les techniciens sont des techniciens, mais attention, le présentateur n’est pas un présentateur, les invités ne sont pas des invités, le public n’est pas un public et le chauffeur de salle n’est pas un chauffeur de salle. Toutes ces personnes, qui parfois aiment, mangent, pleurent ou sont malades, sont des avatars, pièces absolument calibrées, drivées, briefées, clones hagards et consentants de citoyens qui, d’ordinaire, sont censés réfléchir avant de mettre un bulletin dans l’urne.

«Les collections»

MISE EN

SITUATIONS


Pourquoi la télévision n’informe pas

CIT A TIO N-

« Si la télévision disait la vérité, ça fait longtemps qu’elle serait interdite ! » C’est

ce qu’affirmait Coluche dans l’un de ses sketchs et c’est aussi l’hypothèse qui est questionnée ici. D’où viennent les informations données à la télévision? Qui les produit ? Pour qui ? Et dans quel intérêt ? Sans alimenter une énième théorie du complot, cet article souhaite simplement rappelé quelques réalités, trop souvent absentes... des informations. Que ce soit le « jité » de 20h, le « flash » de la matinale, Compléments d’enquêtes sur France 2 ou Harry Roselmack en immersion sur TF1, les infos que l’on y voit répondent au même système et contraintes inhérentes à la massification du médium télévisé. Ces contraintes sont évidemment politiques ou économiques. Mais, moins visibles, elles peuvent aussi venir de microcosme dans lequel évoluent les journalistes ou encore de l’absence de contrôle dont jouit ce milieu. Rappelons qu’en matière de politique, les trois quarts des Français interrogés1 s’informent principalement par la télévision et un quart seulement par la presse écrite. Ce qui démontre, s’il était nécessaire, l’importance capitale des journaux télévisés dans notre rapport à l’actualité. Mais qu’est-ce finalement que cette « actualité » ?

« L’aliénation du spectateur au profit de l’objet contemplé (qui est le résultat de sa propre activité inconsciente) s’exprime ainsi : plus il contemple, moins il vit ; plus il accepte de se reconnaîtredanslesimagesdominantesdubesoin,moinsilcomprend sapropreexistenceetsonpropredésir.L’extérioritéduspectacle par rapport à l’homme agissant apparaît en ce que ses propres gestes ne sont plus à lui, mais à un autre qui les lui représente. C’est pourquoi le spectateur ne se sent chez lui nulle part, car le spectacle est partout. » Guy DEBORD chap. 30 La société du spectacle 1967

Une étude rapide des journaux (et pas uniquement télévisés) montre que les faits divers y ont une place écrasante. Il est courant qu’un enlèvement, un accident ou un meurtre fasse l’ouverture de l’actualité. Or cette information occulte nécessairement tous les autres meurtres ou enlèvement qui ont eu lieu au même moment à un autre endroit. Au-delà de la loi du « mortkilomètrique » (qui veut que l’on s’intéresse davantage à deux morts dans sa ville, qu’à deux cent mille morts à l’autre bout du monde), le choix de ce qui « fait l’actualité » est capital vu le peu

O INRF A- S P UE TIQ Nous avons déjà oublié le nom du jeu télévisé auquel nous avons participé comme bon public ; le nom de ces jeux est interchangeable et, des chaînes de télévision du service public aux chaînes de télévision gérées par des structures privées — dont certains marchands d’armes —, le spectacle proposé est toujours le même : vacuité des questions posées, mélange des genres entre actualité politique, fais divers et anecdotes médiatiques, peopolisation des invités, dont certains sont eux-mêmes des people, lobotomie navrante du présentateur et soumission du public, infantilisé jusque dans les temps morts de l’enregistrement.

Mais le constat principal reste celui de la mise en œuvre de pratiques manipulatoires chronométrées, de la mise à bas de toute spontanéïté et sincérité, de la bêtification du public considéré comme un kleenex, flatté lorsqu’on en a besoin, parqué lorsque les caméras s’éteignent. Les vigiles sont des vigiles, les studios sont des studios, les lumières sont des lumières, les techniciens sont des techniciens, mais attention, le présentateur n’est pas un présentateur, les invités ne sont pas des invités, le public n’est pas un public et le chauffeur de salle n’est pas un chauffeur de salle. Toutes ces personnes, qui parfois aiment, mangent, pleurent ou sont malades, sont des avatars, pièces absolument calibrées, drivées, briefées, clones hagards et consentants de citoyens qui, d’ordinaire, sont censés réfléchir avant de mettre un bulletin dans l’urne.

«Les collections»

Rapport de texte/texte

Enregistrement d’une émission pour Canal+ Au cœur du processus d’industrialisation des jeux télévisés

Trois personnages sont emblématiques de cette décérébration collective : le chauffeur de salle, le présentateur et le stéphanebern. Le chauffeur de salle moque gentiment le public qu’il est chargé de faire réagir à certains moments donnés et pas à d’autres. Voilà, tout est dit. Ce qui reste, ce sont des vannes faciles, un appel à la coolitude, l’incantation que ce jeu « est vraiment sympa, non ? » et une permanente exhortation à « faire le plus de bruit possible », sur ordre. La fausse spontanéité millimétrée du public pour saluer les bonnes réponses du jeu, les saillies humoristiques des invités ou les scores abscons, c’est le vrai naufrage de la télévision, comme le big-mac est le naufrage de l’industrie de l’alimentation, le paradoxe du triomphe de l’indécence du produit le mieux fini de la chaîne. Et lorsque le chauffeur de salle, entre deux enregistrements, fait « jouer » certains spectateurs à prendre les places des invités et du présentateur, ce sera l’acmée de la soumission du public, entrepenant d’applaudir un simulacre bis ou un simulacre au carré, c’est selon. Pour les misérables spectateurs-acteurs, alors, le fait de perdre au jeu du ni oui - ni non, sera simplement un rappel à plus d’humilité dans leurs critiques adressées à ceux qui perdent dans le vrai simulacre.


Construction d’une mise en page type

«Les collections»


IIII) Les Écrans : un monde parmis tant d’autres (une planète)

infos

Que ce soit le « jité » de 20h, le « flash » de la matinale, Compléments d’enquêtes sur France 2 ou Harry Roselmack en immersion sur TF1, les infos que l’on y voit répondentaumêmesystèmeetcontraintesinhérentesàla massificationdumédiumtélévisé.Cescontraintessont évidemmentpolitiquesouéconomiques.Mais,moins visibles, elles peuvent aussi venir de microcosme danslequelévoluentlesjournalistesouencorede l’absence de contrôle dont jouit ce milieu.

TOTAL ÉCRAN

« Si la télévision disait la vérité, ça fait longtemps qu’elle serait interdite ! » C’est ce qu’affirmait Coluche dans l’un de ses sketchs et c’est aussi l’hypothèse qui est questionnée ici. D’où viennent les informations données à la télévision? Qui les produit ? Pour qui ? Et dans quel intérêt ? Sans alimenter une énième théorie du complot, cet article souhaite simplement rappelé quelques réalités, trop souvent absentes... des informations. Que ce soit le « jité » de 20h, le « flash » de la matinale, Compléments d’enquêtes sur France 2 ou Harry Roselmack en immersion sur TF1, les infos que l’on y voit répondentaumêmesystèmeetcontraintesinhérentesàla massificationdumédiumtélévisé.Cescontraintessont évidemmentpolitiquesouéconomiques.Mais,moins visibles, elles peuvent aussi venir de microcosme danslequelévoluentlesjournalistesouencorede l’absence de contrôle dont jouit ce milieu.

15 «Les collections»

Décryptage Story

«Suivre le fil ...»

Système d’onglet / repérage fort et symbolique à travers le livre On est en mars, c’est le matin, et j’arrive au terme d’une séance de décryptage dans une classe de CM1 lorsqu’une jeune fille lève la main : « Mais alors, c’est que des menteurs. », dit-elle. On venait de passer une heure à essayer de comprendre comment était fabriquée une quotidienne de la star academy. Et cette remarque me confirma que j’avais atteint quelques-uns de mes objectifs. D’un autre côté, l’idée qu’elle puisse croire qu’il y ait des méchants et des gentils à la télévision m’agaçait un peu. Je me lançais donc dans le discours suivant afin de modérer ses ardeurs: « Oui …mais non, tous le monde manipule à la télévision, après ce qu’il faut essayer de savoir c’est pourquoi ils font ce genre d’émission » C’était peine perdue. L’idée que c’était « que des menteurs » avait fait tilt dans la tête de cette jeune personne et malgré mon discours, je sentais bien que je venais de briser quelque chose dans son imaginaire et que ce n’était pas réparable pour l’instant. Je ramais jusqu’à la sonnerie, ne voulant pas la laisser s’enfermer dans le « Mais alors, c’est que des menteurs »: « il faut essayer de comprendre si on veut nous informer, nous divertir ou nous vendre des choses… » Vu la tête de la jeune fille à la sortie de la classe, j’avais dû ramer une bonne distance.

contact

TOTAL ECRAN

« Si la télévision disait la vérité, ça fait longtemps qu’elle serait interdite ! » C’est ce qu’affirmait Coluche dans l’un de ses sketchs et c’est aussi l’hypothèse qui est questionnée ici. D’où viennent les informations données à la télévision? Qui les produit ? Pour qui ? Et dans quel intérêt ? Sans alimenter une énième théorie du complot, cet article souhaite simplement rappelé quelques réalités, trop souvent absentes... des informations.

thème

Renvoyer à l’univers du Gllitch’ Art par l’intermédiaire de signes forts.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.