#49 tout est paysage

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TOUT EST PAYSAGE

Maison de Sebastiao Salgado Montparnasse / Grégoire Assié

Revue d’atelier Marc Vaye

Printemps 2016


Seydou Keïta Seydou Keita est le photographe autodidacte malien de l’indépendance. Dans les années 50 il séduit la jeunesse urbaine de Bamako qui aspire à la modernité et qu’il dotte d’accessoires inattendus. Un cliché un seul par portrait, le matériel coûte... Un moment de grâce.








Kokü / Vide Shouchiku Tanabe 2016 Sculpture végétale réalisée à partir de 8000 tiges de “Torachiku” bambous tigrées calibrées. Elle évoque des formes organiques. Symbole de bon augure le bambou est une incarnation de l’esthétique japonaise. Ces bambous ne poussent qu’en un endroit du Japon où le sol leur confère ces tigrures uniques. Ces brins de Torachiku parlent ainsi de l’enracinement en un lieu mais aussi de la virtualité inépuisable de leur déplacement dans le temps et dans l’espace.


Le bicorne : rĂŠsine, mĂŠtal et goudron. Poids : 3 tonnes.


Empires Huang Yong Ping Monumenta 2016 L’empire, l’absolu du pouvoir qui ne vit que de sa propre expansion. Forme la plus ancienne du gouvernement, elle subsiste même dans les récits de science fiction. Napoléon incarne à la fois le héros civilisateur qui organise et universalise et le despote qui préfigure les tyrans sanguinaires du XXe siècle. Le bicorne symbole emblématique de sa personne évoque l’ambition et la convoitise du pouvoir. Ici, c’est la réplique numérisée et agrandie de celui qu’il portait à la bataille d’Eylau. A la fois une grande victoire et la bataille parmi les plus meurtrières.



“Les deux moteurs de la mondialisation sont le porteconteneurs et Internet”. Pascal Lamy Ancien Directeur Général de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)

Inventés en 1956 par Malcom McLean, le conteneur est l’épine dorsale de la mondialisation. Symbole de la grande révolution du commerce il joue un rôle crucial dans les transports mais aussi dans le logement d’urgence. Le conteneur à la fois protection des richesses et abri des infortunés. Dans l’installation ils figurent des montagnes et des vallées suggérant, comme dans la peinture chinoise, le jeu infini du plein et du vide et de l’eau qui anime le tout. La grue portique (Rubber Tyred Gantry Crane / RTG) qui déplace les conteneurs domine l’installation comme une déesse énigmatique. Une mécanique céleste qui distribue arbitrairement les richesses enfermées dans les conteneurs.


Le serpent est un symbole aux Menace et Tentation et Poison et Symbole de la mutation, c’est une architecture Symbole de la menace adressée à ceux qui voudro Symbole du cycle infini de construc


x significations ambivalentes. t fécondité. protection. guérison. naturelle qui évoque l’architecture industrielle. ont à leur tour porter le chapeau de l’Empereur. ction et de destruction des empires.


Editorial Apprendre à voir le vide L’architecture est l’organisation d’un vide générateur d’espace, ce n’est pas en premier lieu le dispositif matériel (toit ou mur) mais l’espace situé entre ceux-ci et produit par eux. L’architecture est un art de l’espace, c’est-à-dire que non seulement elle lui donne ses qualités, mais plus encore elle le crée en espaçant ses éléments constitutifs. Cet art de l’espacement créant de l’intervalle, de l’écart, nous oblige à déplacer l’intérêt que l’on porte en général aux formes architecturales visibles (volumes, façades, modénature, matériaux) vers une dimension qui échappe au regard, parce qu’elle est immatérielle.

Depuis l’intérieur Selon le Corbusier “un édifice est comme une bulle de savon, cette bulle est parfaite et harmonieuse si le souffle est bien réparti, bien réglé de l’intérieur”. L’architecture est d’abord une force, un souffle, avant d’être une forme. Un édifice se comporte comme un moule gardant l’empreinte d’un vide interne en expansion. Selon Paul Ricœur, les fonctions premières de l’architecture sont l’entourement, l’englobement.

Depuis l’extérieur Le Corbusier qualifie la dimension sculpturale de l’architecture : “un jeu savant, correct et magnifique des volumes agencés sous la lumière” et suggère qu’une dynamique externe agit sur la masse, conformant la paroi à partir de l’extérieur.


Synthèse L’enveloppe d’un édifice se trouve prise entre les énergies croisées de l’espace intérieur gonflé par le souffle et l’extérieur irradié de lumière. Un équilibre entre saillance et creusement se crée de part et d’autre de l’enveloppe. L’architecture est ainsi formée simultanément de l’extérieur par la puissance de la lumière solaire, ce rayonnement venu d’en haut qui magnifie les volumes, et de l’intérieur par la force d’un souffle qui, du dedans, “espacie” l’architecture. La forme est une tension entre l’intérieur creux, habité et l’extérieur infini et indéfini. Situé entre ces deux milieux, l’enveloppe constitue une interface dynamique, une scène où s’opèrent de continuels passages, de corps, de lumières, de vues, de sons.

Fondamentaux Seuil & espace de transition Par où passe le corps (accès), de l’extérieur à l’intérieur, et à l’intérieur, d’un espace à un autre.

Traitement de la lumière C’est-à-dire étudier les dispositifs qui permettent la pénétration et la progression de la lumière jusqu’au fond de l’espace (de la lumière crue à la pénombre), qui la manipule, la qualifie, la filtre, la module, l’oriente, la réfléchit, la diffuse. En résumé d’étudier les dispositifs qui métamorphosent la lumière en espace. Traiter la lumière, c’est maîtriser le déplacement du soleil, c’est aussi capter la chaleur de son rayonnement ou tirer parti de la fraicheur de l’ombre. Traiter la lumière c’est capter le passage du temps. Marc Vaye / Printemps 2016



Maison paysage pour un artiste Montparnasse Eloge de la fragmentation Habiter Travailler Recevoir Cultiver Il s’agit de concevoir un appartement - ville, non pas pour une famille, mais pour un artiste, ses amis ou ses locataires. Un dispositif où chacun est isolé et où tout le monde est ensemble. Un dispositif spatial éclaté, fragmenté. C’est-à-dire fondé sur une atomisation de la construction, avec un maximum de contact avec l’extérieur, avec une coexistence intense du minéral et du végétal, avec une porosité entre le dedans et le dehors. Pour qui je conçois Sebastiao Salgado, Ridley Scott, Archi Shepp, Anish Kapoor, Richard Serra, Ai Wei Wei, Cyprien Gaillard, Felice Varini, Tadashi Kamawata, Shirin Neshat, David Hockney, Christo, James Turell, Alec Monopoly, Thierry Courtadon, Steeve Reich, Yue Minjun…


Où je conçois Parcelle d’angle d’environ 290 m2 bordée de deux pignons aveugles, bien exposée au soleil et actuellement en friche, située à l’angle de la rue de la Gaité et de la rue Jolivet dans le 14e arrondissement, métro Edgar Quinet. Ce que je conçois D’abord un jardin ou plus exactement des micro - jardins. Potager, médicinal, horticole, d’agrément. Suspendu, vertical. Sec, aquatique, hydroponique. A la manière de : anglais, japonais, italien, français, persan, chinois. Des extérieurs : terrasses, patios, balcons, loggias. Des jardins d’hiver, des serres.


La maison du quotidien / Elle offre les commodités urbaines, boîte à lettre, poubelles, véhicules, remise, laverie, un dispositif pour préparer et prendre ses repas, un espace intime pour les soins du corps, les vêtements et le sommeil, un espace du silence pour travailler, seul. La maison des amis / Compact, indépendante, sur le modèle du SOHO. Le Salon pour recevoir et exposer / Dispositif monumental aux usages ouverts, incertains et inattendus. Dispositif à la frontière de l’architecture, de l’art et du design dont la fonction symbolique prime.





Grégoire Assié Pour correspondre aux besoins du maître d’ouvrage nous avons élaboré un cahier des charges qui fixe les objectifs autour desquelles nous allons construire notre réponse architecturale. Concevoir un lieu d’habitation pour l’artiste qui doit être accueillant, lumineux et pratique d’utilisation, et auquel il faut ajouter les commodités urbaines (boîte aux lettres, local poubelles …). Aménager un lieu propice au travail et à la réflexion qui n’est pas un studio photo car Mr Salgado a pour habitude de travailler en extérieur. Cet espace aura donc davantage pour vocation de créer un cadre propice à l’inspiration et à la recherche. Et un espace d’exposition majestueux permettant d’accueillir la production de l’artiste et des exposition temporaires et des conférences. Afin de compléter ce dispositif, le programme sera doté d’un espace indépendant pour les invités de passage, qui sera un lieu de repos et de travail sur le modèle du SOHO. Disposition des composants Aux vues de la composition urbaine des lieux, il est pertinent de placer les éléments d’habitations du côté de la rue Jolivet en raison de son caractère plus calme, illustrer par la présence d’espaces verts. De même, le salon d’exposition pourrait davantage s’intégrer à proximité de la rue de la Gaîté et bénéficier d’un plus grand attrait en raison de son caractère plus dynamique et animé de jour comme de nuit. Du fait de la présence d’un bâtiment de six étages en vis-à-vis et afin de protéger l’intimité du client, nous allons limiter les ouvertures directes sur la rue. En conséquence et pour continuer à jouir d’une luminosité convenable, nous prendrons le


parti d’organiser notre édifice autour d’une cour intérieure qui structurera l’organisation spatiale des différents éléments. De plus, dans un souci d’intégration en douceur de ce projet dans le paysage urbain, nous choisissons d’aligner les façades du bâtiment avec les axes des rues qui l’encadrent. Pour offrir la meilleure luminosité possible, tant dans le bâtiment que dans la cour, nous avons trouvé judicieux de conserver des volumes n’excédants pas R+2 à R+3 au maximum. Un édifice trop imposant n’aurait pas été dans les proportions des bâtiments environnants. Approche écologique Mon client étant un acteur engagé sur le plan écologique, il semble évident d’envisager un projet économe en énergie et riche en espaces verts. Le projet que je souhaite mettre en place abordera la question d’un chauffage raisonné et d’un isolation performante. Pour ce faire je souhaite mettre en place une double peau qui habillera les façades donnant sur l’espace public. Ce dispositif aura pour double avantage de limiter l’exposition sonore et visuelle vis-à-vis de la rue, en plus de créer une barrière thermique naturelle et un filtre à UV. L’idée est de récupérer l’air chaud stocké entre les deux peaux à l’aide d’une VMC et de le diriger vers des ballons thermodynamiques qui le transforme en énergie pour alimenter une pompe à chaleur air-eau. Cette source d’énergie renouvelable pourra ensuite être diffusée dans les planchers et les murs à l’aide d’un réseau caloriporteur. Hiérarchisation des espaces Le caractère du projet de la résidence de Mr Salgado incite à développer une certaine hiérarchisation de l’espace. Les éléments voués à être ouverts à tous seront qualifiés de publics. Sous ce terme seront regroupés les espaces d’entrée et d’exposition. Ils se développeront autour d’une galerie où les oeuvres de l’artiste pourront être sublimées et au centre de laquelle un lieu d’échange pourra accueillir des conférences. Il sera conçu sur le modèle d’un amphithéâtre. La cour intérieure pourra se connecter à l’amphithéâtre pour augmenter l’espace d’exposition en fonction des besoins et de la saison. Le SOHO pourra être qualifié d’espace semipublic car il est un lieu de résidence temporaire autonome et indépendant connecté à l’espace d’exposition. Par contraste avec l’espace public ci-dessus défini, l’habitat de l’artiste sera qualifié d’espace privé. Il sera largement ouvert au niveau bas sur une zone de convivialité conçu pour prendre des repas et se détendre. Le niveau haut sera un espace zen où l’artiste peut venir chercher l’inspiration et réfléchir et dans laquelle une zone encore intime sera aménagée pour regroupant un espace


de repos, de soin du corps ainsi qu’un jardin secret. Il s’agit d’un lieu où il peut voir sans être vu dans une total détente. Circulations et accès au bâtiment Pour prolonger l’esprit de la hiérarchisation des espaces, nous avons prévu différentes entrées : l’occupant du SOHO disposera d’une entrée indépendante pour lui offrir une complète autonomie. Depuis la rue elle ouvrira sur la cour en faisant un coude afin de ne pas s’ouvrir directement sur la rue Jolivet. L’entrée principale situé à l’angle de la rue de la Gaîté et de la rue Jolivet donnera accès, par la cour d’honneur, au lieu d’exposition ainsi qu’à l’habitation du maître d’ouvrage. Une coursive unique assurera la circulation horizontale depuis la cour intérieure vers le hall d’exposition et tous les espaces publics. Par contre, la circulation verticale sera dissociée en fonction des espaces desservis. Il y aura un escalier pour le SOHO, un pour l’appartement privé et un troisième complémentaire à la coursive pour la desserte des espaces d’exposition. Traitement de la lumière et orientations Afin d’offrir à mon bâtiment une lumière de qualité, je souhaite l’orienter majoritairement au sud. L’espace le plus exposé sera le salon d’exposition. Il sera largement vitré pour laisser le soleil inonder l’espace. Néanmoins un socle sera installé pour filtrer cet apport et fermer l’espace vis-àvis de la rue. Les autres parois extérieures du projet auront une double-peau qui laissera filtrer la lumière à tous les niveaux. Le troisième étage sera constitué d’une grande verrière permettant d’éclairer naturellement l’espace. Cet apport de lumière pourra être modulé par des stores orientables installés au-dessus de la verrière. Pour compléter le dispositif, un vaste puits de lumière inondera l’espace au coeur de la résidence de Mr Salgado. Dans la cour intérieure, un mur végétal sera suspendu à la coursive du premier étage pour former un rideau naturel qui adoucira la lumière trop agressive. Conclusion Ainsi pour créer un lieu le plus adapté possible à mon maître d’ouvrage j’ai voulu travailler trois aspects. D’abord maitriser la lumière, ce qui semble fondamental pour un photographe. Ensuite, travailler sur l’approche écologique de la résidence. Et enfin concevoir un lieu convivial propice aux échanges et aux partages.









Valentin Lauvergne Le lieu est un espace accidentel situé entre deux états d’organisation de son propre système. Son paysage est un linéament, une continuité biologique circulaire dont la cinétique, l’instabilité perpétuelle, produit son propre équilibre. Il est le substrat formel de la force entropique, vecteur du passage de la matière d’ordre à désordre. Le bâti du projet convertit formellement cette évolution organique en un temps suspendu où se spatialise de manière ponctuelle le mouvement contraint de la matière en état de néguentropie. Une plage se trouve être le substrat de la dégradation entropique du dioptre situé entre terre et mer. De la même manière, le projet se situe à l’intersection entre nature et environnement bâti, de laquelle émane une réponse écologique habitable naissant de la force intrinsèque de leur confrontation. Le déséquilibre ainsi apprivoisé entre ces deux parties constituantes du projet lui attribuent une esthétique formelle et rythmique appariée à la danse, art qui prend place à la fois dans le temps et dans l’espace, permettant la conversion de la temporalité de l’événement entropique en chorégraphie spatiale. De ce fait, le fil directeur de l’oeuvre de Tadashi Kawamata se matérialise au sein du projet comme expérimentation immanente de ses espaces.







Jenna Harris Lorsqu’on nous a donné la liste des différents artistes pour ce sujet mon choix c’est directement porté sur Anish Kapoor. C’est un artiste dont les œuvres envahissent l’espace de façon troublante. Je l’ai constaté cet été quand je suis allée à Versailles voir ses installations. Et bien sûr avec son œuvre Léviathan pour Monumenta au Grand Palais. Anish Kapoor joue aussi en permanence avec les dualités, ce qui est à la fois opposé et uni : le concave le convexe, le visible l’invisible, la lumière l’obscurité, l’intérieur et l’extérieur, etc… J’ai tout d’abord décidé d’utiliser l’intégralité de la parcelle pour construire mon projet. Je souhaitais, que comme ses œuvres, le projet prenne place sur l’intégralité de la parcelle, qu’il envahisse l’espace intégralement tout en étant assez épuré pour laisser libre cours à son imagination. C’est un artiste qui manipule des couleurs vives, des formes aléatoires et qui a un art plutôt extravagant donc j’ai voulu prendre le contre-pied de cela pour ce projet et imaginer un espace dans lequel il se sentirait libre de penser. C’est pourquoi j’ai voulu décloisonner au maximum. Un autre point important selon moi pour cela était d’avoir une grande porosité entre le dedans et le dehors, l’intérieur et l’extérieur. Pour cela j’ai imaginé les jardins comme des éléments structurants, liants du site. Ce que j’ai pris au sol je le rends en jardins verticaux associés à chaque espace : pour un espace bâti, un espace vert. Je me suis notamment inspiré de projets que j’ai pu voir au Pavillon de l’Arsenal pour l’exposition Réinventer Paris. J’ai ensuite pensé aux parcours. J’ai organisé les espaces de circulation autour des espaces verts parce que je trou-


vais intéressant d’associer l’espace de circulation à l’espace de parcours, de paix, d’inspiration : pour cela je voulais également une circulation douce et lente c’est pourquoi j’ai utilisé la rampe. Elles sont toutes concentrées dans la partie Ouest tout comme les espaces verts pour que l’habitant soit obligé de parcourir les jardins ou du moins avoir un visuel dessus pour passer d’espace en espace. Pour ce qui est de l’agencement de ces espaces je les ai organisés par degrés d’intimité, du moins intime en bas au plus intime en haut avec quatre niveaux différents. On retrouve tout en bas le salon d’exposition qui est un espace semi public, avec à l’intérieur le SOHO des locataires traité comme un élément à part entière de l’exposition, au-dessus la maison du quotidien d’Anish Kapoor, au-dessus de laquelle on retrouve son atelier, et enfin un jardin suspendu. J’ai voulu réduire les espaces au fur et à mesure de la montée dans l’intimité. Pour ce qui est de l’aspect extérieur du projet, j’ai voulu jouer avec les forces opposées tout comme Anish Kapoor mais avec des éléments architecturaux : j’ai voulu jouer avec l’horizontalité et la verticalité, en associant les dalles de chaque étage à des poteaux verticaux tout autour qui me servent aussi de structure. Pour ces poteaux j’ai voulu jouer avec la fluidité et la rigidité en manipulant le concave et le convexe pour leur donner une apparence fluide et instable alors que c’est eux qui tiennent le bâtiment. J’ai également voulu que pour les passants il y ait un jeu de point de vu avec ses poteaux. Lorsqu’on marche le long de la rue, de profil aux poteaux on ne voit que des vagues mais si on s’arrête et qu’on se place face à eux on ne perçoit plus que des lignes droites qui nous laissent voir l’intérieur du salon d’exposition et qui nous invitent à y entrer. Ce schéma de structure se retrouve jusqu’au troisième niveau qui est celui de l’atelier, toujours en jouant avec les lignes plus ou moins serrées pour cadrer les vues. Pour ce qui est du jardin sous serre le traitement est différent, il s’agit du chapeau qui vient se poser sur le projet pour le terminer. Je l’ai traité comme une serre industrielle en verre, avec une structure métallique au lignes droites qui viennent contraster avec les lignes courbes du reste du bâtiment. Enfin pour revenir sur le SOHO, le cocon flottant, je l’ai conçu pour être loué à des locataires pour une courte période pour vivre une expérience unique au cœur de la galerie. Il se trouve dans le salon d’exposition, suspendu à trois mètres du sol. J’ai repris la forme de Memory, une œuvre d’Anish Kapoor.








Lycia Saramitto L’habitat étant la troisième peau de l’homme, j’aimerais permettre à Felice Varini d’y sentir la marque de sa présence. J’ai un site donné, Montparnasse et un territoire à aménager en prenant compte de la forme, des vues, de l’ensoleillement, du bruit mais aussi de la nature et de tout autre facteur permettant l’intégration du projet dans cet environnement. D’autrepart, j’ai décidé de jouer avec les mots-clés suivants : l’illusion, la perspective, l’ouverture (intérieur/extérieur), les déplacements et la recomposition de la forme, sans oublier l’importance d’un dialogue entre l’Homme et la Nature. A partir de la nature du terrain, du site et du programme, je décide que le corps de mon bâtiment est un cylindre à partir duquel seront crées des bras, c‘est-àdire des prolongements de la dalle dans les deux longueurs du terrain. La présence de Felice Varini se fera ressentir dans la plus subtile et possible exploitation de ce terrain.









Aziz Zlaoui Après analyse du programme et de mon artiste j'ai en premier lieu dégagé des mots clés qui m'ont permis de clarifier et de hiérarchiser mes idées : appropriation, in situ, modulable, échange et habillage. Ces derniers m'ont permis de faire des choix dans la conception de mon projet. De ce fait, j'ai opté pour un éclatement des volumes. En d'autres termes, j'ai décider d'alterner les pleins et les vides (à la manière de Fujimoto) , le plein constituant le bâti et le vide, la végétation qui viendra souligner la volumétrie à l'image de Campo Baeza, mais également envelopper le bâti comme une deuxième peau pour faire le parallèle avec les travaux de Christo. La disposition des différentes composantes de la maison sera décidée selon l'analyse du terrain et essentiellement des flux et de l'ensoleillement. Une trame en plan m'a permis de décider de la forme des bâtiments. Cette maison éclatée permettrait de laisser une appropriation et une certaine modulabilité ou flexibilité de l'espace puisque très peu cloisonnée. Les jardins et la végétation seraient de type français avec des dessins très géométriques qui viendraient appuyer la géométrie du projet. En quelque sorte, ce sera une ville dans la ville avec un parcours ou une circulation qui est essentiellement horizontale. La circulation verticale, quant à elle, sera assurée par un système d'escalier passerelles dont le but premier est de favoriser la rencontre et donc l'échange. La disposition des différentes composantes de la maison sera décidée selon l'analyse du terrain et essentiellement des flux et de l'ensoleillement. Une trame en plan m'a permis de décider de la forme des bâtiments. Le bâtiment sera globalement en rupture de part une matérialité différente des bâtiment voisins (dualité béton bois) et une volumétrie plus irrégulière que les gabarits haussmannien.





Appropriation In situ Echange Modulable Rupture Habillage





Dylan Lis Lorsque j’ai décidé de travailler sur Steve Reich je connaissais assez peu son oeuvre mais j’était extrêmement attiré par l’aspect théorique et rythmique du compositeur. A la manière de l’artiste j’ai voulu composer ma maison comme si elle était une de ses oeuvres sans rentrer dans la représentativité. Je voulais créer une maison ouverte sur elle même et sur l’extérieur, une maison qui se trouve dans un entre-deux comme dans la rue Jolivet et la Rue de la Gaîté, une maison qui soit constamment en équilibre entre le vide et le plein et les différentes fonctions d’habitat. De plus, je voulais ici créer une maison qui se base sur l’horizontalité des formes et non la verticalité. La verticalité joue un rôle d’élément séparateur comme un mur. Ici au lieu de simuler un lien en plaçant des fonctions les unes à côté des autres, on entasse les différentes fonctions. Ce qui permet de les réunir en un point central, un point pivot qui serait un lieu de partage, un lieu commun à tous les habitants de la maison. Cette maison est grande car elle doit permettre l’accueil de plus de deux personnes, cependant notre artiste ne sera pas toujours en compagnie d’invités, pour éviter qu’il ne se retrouve dans des espaces inutilement immenses, je divise ici la structure en six modules indépendants et interconnectés, ce qui permet de régler le problème du chauffage. Je connecte ces modules ici par un point pivot, un point central qu’est l’escalier en colimaçon. Massif, il permet de réunir l’habitant et les invités en un point central qu’est l’espace où manger et l’espace repos.


Cette maison telle une des compositions de Steve Reich est dynamique, les trois étages pivotent pour contrer la verticalité, s’harmoniser avec le terrain, et pour dégager des toits terrasses. De plus cette spirale permet un jeu d’ombre et de lumière, un jeu de vide et de plein. L’avant de la maison ici est dynamique pour jouer avec la rue de la Gaîté, qui est en constant mouvement, alors que l’arrière est plus stable pour s’aligner avec l’atmosphère de la rue Jolivet et du square Gaston Gaty. On pourrait dire que dans sa continuité l’arrière se projète et se fragmente en s’élançant sur la rue de la Gaîté. La végétation joue un rôle central dans ce projet. La maison est entourée de jardins, du côté de la façade un jardin entretenu, alors que dans le coeur de la maison dans une zone d’ombre se développe une végétation plus sauvage, presque inaccessible, plus intime et pure. Sur les toits terrasse se posent plusieurs micro jardins, avec une petite serre hydroponique accessible depuis la chambre de l’habitant. Il y a aussi une possibilité de prolonger l’escalier jusqu’au toit pour créer un espace vert et personnel à neuf mètres de hauteur.


Rythme Minimaliste Progressif Evolutif








Abla Bedraoui Drissi




Natsy Bouiti Dans le cadre de la réalisation de notre projet final, j’ai choisi Alec Monopoly comme client, car c’est un artiste dont j’apprécie beaucoup le travail. Il a une personnalité hors paire, c’est pourquoi l’avoir comme client sur ce projet a été une expérience très intéressante et enrichissante pour mon architecture et moi. Tout d’abord j’ai fait le choix de faire un habitat construit sur pilotis avec une hauteur assez importante afin de libérer de l’espace au sol, et donc d’avoir assez de place pour y intégrer un jardin et de l’espace pour un garage ainsi que pour les commodités comme la poubelle. Je voulais aussi que cette espace libéré au sol soit une zone où l’on peut flâner, se reposer, exposer, discuter et passer du temps en plein air. Un lieu entre la ville et la maison. J’y ai même installé son atelier en mur rideau car il est plaisant de pouvoir peindre à l’air libre et pour que le transport de ses oeuvres soit le plus simple possible. Pour ce qui est du jardin j’ai voulu faire un jardin assez cadré, un jardin qui entoure la maison ce qui fait qu’elle devient comme un ilot au milieu de la verdure. De plus Alec est un artiste qui est très discret très caché et il le revendique luimême. Dans ses interviews où il a toujours le visage caché, il dit qu’il aime vivre loin de la population, loin de la ville, il aime être “isolé”. Cela s’illustre par le fait que, par exemple, sa maison à Los Angeles se situe très loin du centre, en haut dans les collines. Or là nous sommes au centre-ville de Paris. Alors pour ramener



ce sentiment d’ilot qu’il affectionne tant j’ai installé tout autour de la maison du gazon sur lequel s’implante des plantes et arbres qui l’isolent, le camouflent et lui offre un cadre de vie verdoyant. Pour ce qui est de la forme de la maison j’ai choisi de reprendre la forme du terrain mais de la diminuer afin de libérer de l’espace de tous les côtés. Pour à la fois casser avec l’urbanisme très dense de Paris mais aussi pour que Alec puisse avoir de la place pour peindre sur les murs pignons et contempler ses graffitis. Ensuite j’ai divisé la maison en deux. Avec d’une part, l’appartement de l’artiste, et ensuite, le SOHO de l’invité. Les appartements ont la même organisation et sont reliés par deux passerelles situées aux 2ème et 3ème niveaux afin qu’il y ait un lien entre les deux. Pour ce qui est de l’organisation de l’appartement j’ai mis aux premiers niveaux les espaces de nuit (chambres et salle de bains), ensuite aux deuxièmes les espaces de vie (salons, cuisines) et enfin aux troisièmes niveaux des terrasses. J’ai choisi cette organisation en partant du principe simple que lorsque l’on rentre chez soi la première chose que l’on a envie de faire c’est de se mettre à l’aise. De se changer, de se laver de la vie extérieure et de se préparer à la vie à l’intérieur et cela passe par des actions comme se changer, se laver le visage, se reposer et ensuite manger, regarder la télé et ainsi de suite. Pour la circulation verticale j’ai installé une cage d’escalier à l’arrière de la maison. Dans le style new-yorkais pour faire un clin d’oeil aux origines new-yorkaises d’Alec. Enfin, pour continuer à jouer sur le fait de cacher et dissimuler Alec dans sa maison, j’ai dessiné un style de mur inspiré de l’architecture de Toyo Ito. Je l’ai dessiné de manière à avoir des traits plus épais et gros aux premiers niveaux car ce sont les espaces les plus intimes pour ensuite réduire l’épaisseur des murs au fur et à mesure que l’on monte les étages. Cela permet à la fois de dissimuler mais aussi d’avoir un rythme, des entrées de lumière et des ambiances très intéressantes à l’intérieur de la maison. Pour ce qui est des matériaux j’ai choisi le béton qui est facile d’utilisation et le bois pour limiter l’utilisation du béton dans la construction. A l’avenir je tacherai de me concentrer sur des projets durables et moins consommant en terme d’énergies pour limiter l’impact dans l’environnement car je pense que c’est déterminant pour notre génération.







Nourhene Gdaeim Grâce à l'analyse de site et aux besoins de ma cliente, la maison est fermée, tournée vers son intérieur de façon à créer un monde. Les différentes fonctions se développent niveau par niveau, du plus public au plus intime et du plus fermé au plus ouvert. L'enveloppe est constituée d'une double peau, une façade épaisse. Elle se compose de l'addition d'un filtre, d'un vide et d’un mur opaque. Dans ce vide se crée des usages, des espaces utiles. Cela dilate l'espace entre la terrasse-jardin et le vide ce qui crée une transition. Ce qui permet de voir, sans être vu. Ce dispositif permet de mettre en place un écart entre l'intérieur et l'extérieur, utile dans un quartier animé. Par ailleurs, la lumière pénètre dans la maison par le jardin, exposé à l'ouest, dans les étages supérieurs le filtre permet de ménager un contact avec le milieu environnant grâce à ce qui devient un espace de transition. Le second élément principal est le jardin. Qui instaure un dialogue avec la maison, une fragmentation du jardin permet de l'avoir partout dans la maison et créer une seconde atmosphère.









Bruno Tassart







Othman Berrada Notre projet d’atelier porte sur l’habitation individuelle. Le sujet qui nous avait été demandé était d’imaginer une habitation pour un artiste choisi, qui lui correspondrait au mieux, et qui fournirait quelques commodités essentielles aux habitations individuelles. A ne pas oublier, les fonctions demandées (un atelier, une salle d’exposition, un Soho…). L’artiste que j’ai choisi est donc Archie Shepp. Un as du jazz, ou plutôt un des précurseurs du Free jazz. C’est un grand saxophoniste, pianiste, compositeur et chanteur de Jazz. Le domaine musical pour moi, est un domaine d’imagination, d’improvisation, ou encore d’inspiration. Le Jazz surtout, est un genre musical qui nécessite une certaine fluidité, qui est transmise à travers l’improvisation justement. C’est pour ça que cela a été mon principal fil conducteur. L’improvisation se trouve partout, et pour qu’elle soit entièrement ressentie ou perçue, celle-ci doit se partager en plusieurs ambiances, qui aboutiront à créer une sensation, une émotion, un instant qui pourra éventuellement inspirer l’artiste. C’est pour ça que je suis d’abord parti, sur l’idée de créer plusieurs ambiances dans la maison, en les répartissant par pièce. Par exemple, tout en définissant les ambiances, j’ai choisi de départager une ambiance :


• Froide, où l’artiste ne se sentirai pas à son aise, une ambiance assez glaciale, cette pièce n’aura qu’une seule entrée de lumière qui se trouve sur le plafond (à l’image de la Koshino House de Tadao Ando). • Cosy, une pièce où l’on se sent chez soi, tranquillement assis dans le salon. Cette pièce se trouve au rez-de-chaussée, et est la seule pièce de la maison à n’être destiné qu’à l’artiste. • Ambiance de détente, apaisante, j’ai voulu la transcrire au niveau de la salle d’exposition, qui est une baie vitrée immense où l’artiste pourra inviter des amis à partager un verre et jouer ensemble. • Ambiance exposée, ouverte au monde, l’espace jardin est pour moi quelque chose de très important car c’est le seul impact qu’on ait sur la nature. La nature est souvent aussi source d’inspiration, et c’est pourquoi j’ai pensé fournir une surface assez conséquente de jardin face à la façade principale. Enfin, il ne faut pas oublier l’aspect acoustique du lieu. Sachant qu’Archie Shepp est un musicien, et qu’il s’exprime par la musique, il lui faut plusieurs endroits où ils pourraient s’exprimer, tant au niveau public que privé. J’entends par là, que j’ai traduit la pièce d’atelier, en studio d’enregistrement, où il pourra utiliser son saxophone, qui est un instrument très bruyant, sans craindre de déranger qui que ce soit. De plus, pour ne pas imaginer une pièce où il ne sera que dans son coin, la pièce d’exposition elle, donne sur le parc, et n’est protégée que par du verre, donc le son sortira mais sera réduit. La grande façade en noir joue le principal rôle de façade acoustique qui empêche le son de sortir de la salle d’enregistrement. Celle-ci est noire, et s’oppose à toutes les autres façades blanches de la maison, pour rappeler un clavier de piano, en jouant avec le blanc et le noir.








Romain Berger Créer un logement propice à la création artistique de David Hockney en jouant sur les espaces pour faire varier l'acoustique tout au long du logement. Pour cela, la solution serait de faire varier les hauteurs sous plafond avec des mezzanines qui permettent d'avoir à certains endroits du logement des hauteurs importantes. De plus, cette solution est en adéquation avec l'idée qu'il faut des grandes dimensions. Pour l'atelier, faire une grande ouverture au Nord. Ainsi, il faut une lumière constante dans son logement. L'entrée piétonne se fera sur la rue Jolivet, tandis que l'entrée du véhicule se fera sur la rue de la gaité, plus accessible à la circulation. Pour le jardin, faire un paysage qui rappelle sa région natale, le Yorkshire en Angleterre. Ce jardin, visible de la rue de la Gaité, s'élargit de plus en plus en avançant vers le square Jolivet. Cette forme en entonnoir permet de voir l'ensemble du jardin d'un seul coup d'oeil et d'assurer la continuité avec le square. Jardin sépare deux bâtiments. Le bâtiment principal, qui accueille la salle de réception, l'espace de vie et l'espace privé de David Hockney ainsi que son atelier au dernier étage avec une large ouverture au Nord. Dans ce bâtiment, les ouvertures sont principalement au Nord, ce qui permet d'avoir une lumière diffuse dans l'ensemble des pièces. Il y a cependant une large ouverture niveau de l'espace de vie afin d'augmenter l'éclairage de cette étage. Le bâtiment secondaire, de taille plus modeste que le premier, accueille le garage et l'espace SOHO du locataire ainsi qu'une terrasse au dernier étage qui est reliée au bâtiment secondaire par une passerelle. L'espace SOHO possède de grandes ouvertures sur le même modèle que le bâtiment principal, ce qui permet d'assurer la continuité de la composition.









L’artiste pour lequel j’ai travaillé est James Turrel, artiste américain dont les principaux travaux sont la couleur et la perception ainsi que le travail sur la lumière naturelle et artificielle. Les questions traitée ont été : Le confort L’espace de circulation La distribution d’espace La lumière Le jardin japonais L’accès se fait par la rue de La Gaité directement dans un espace de circulation en double hauteur qui distribue tous les espaces périfériques. Cet espace est percé en plafond par des ouvertures carrés, des skyspaces, qui laissent pénètrer la lumière et crées des projections d’ombre et de lumière qui se modifient au fil de la journée. Au centre, j’ai implanté un jardin sec japonais qui permet de nous plonger dans une bonne ambiance.






Axelle Benichou








Arnaud Moukhbirian Felice Varini est un artiste qui transforme une architecture qui n’est pas sienne afin de donner une toute nouvelle identité au construit. Son procédé est l’anamorphose, illusion d’optique visible suivant un unique point de vue. De la même manière que Felice Varini pose son art sur le construit, j’ai choisi d’occuper l’intégralité de la parcelle avec une architecture construite. Afin de créer une architecture propice à l’anamorphose. Au vu des dimensions de la parcelle, construire sur l’ensemble de la parcelle a engendré différents problèmes, on notera par exemple le manque de luminosité naturelle au niveau des espaces les plus profonds de la parcelle. D’autre part j’ai choisi de réserver le rez-de-chaussée à la salle d’exposition, un étage à l’atelier de l’artiste ainsi qu’au SOHO et enfin un étage pour l’appartement de Felice Varini. Il en résulte un surplus clair de m2. Afin de résoudre ces problèmes simultanément, j’ai mis en place un cône renversé de lumière. Il est bien entendu vide, de ce fait il permet de réguler la distribution des m2 et de permettre à la lumière naturelle de pénétrer au sein du bâtiment grâce à ses parois entièrement vitrées. Felice Varini explique que c’est la balade lors de la recherche du point de vue de ses anamorphoses qui est la réelle expérience de son art, ce dernier ne se résume pas à un unique point de vue. En ce sens j’ai voulu que lorsque un individu emprunte les escaliers, il se balade à l’intérieur même de l’art qui est cher à Felice Varini. Ainsi il est obligé de tourner autour d’une nouvelle anamorphose à chaque étage: il est d’abord privé de voir le point de vue afin de maximiser la compréhension de l’illusion, pour finalement le découvrir.









Joséphine Farnaud Mon projet répond à l’exercice de mise en place de l’atelier de Thierry Courtadon, sculpteur, à Montparnasse. La parcelle se situe en tête d’îlot entre la rue de la Gaieté et la rue Jolivet et a une surface d’environ 290 mètres carré. Cette parcelle est exposée plein sud, avec un mur pignon au nord. Elle a une vue dégagée à l’Est, où elle donne sur la rue de la Gaieté, et à l’Ouest elle donne sur le square Gaston Baty. Le bout de l’îlot donnant sur la Rue du Maine se trouve à un carrefour entre la rue du Maine et de la Gaieté. Le rapport à l’extérieur Il s’agit de donner au sculpteur les moyens de réaliser ses sculptures dans un espace ouvert, sans quoi il étoufferait à cause de la poussière de la pierre, mais aussi privé, des personnes extérieures voulant voler du matériel couteux ne devant pas pouvoir entrer. Le sculpteur doit pouvoir exposer ses oeuvres pour faire marcher son commerce et mettre en valeur son talent, en essayant de faire apprécier ses oeuvres aux passants depuis la rue. L’artiste pourra aussi faire admirer ses oeuvres tout au long de la balade architecturale sur la rampe qui permet d’accéder aux étages supérieurs. Ses oeuvres seront exposées dans une vitrine s’élevant sur deux niveaux, à coté de laquelle on s’élèverait peu à peu vers le haut de l’édifice. Cette vitrine est la liaison entre l’intérieur et l’extérieur. Elle est ce qui pose définitivement l’habitation dans son contexte, elle le situe dans son contexte. La vitrine est une transition entre ce que le passant voit face à cette vitrine, à ce qu’il devine en se décalant vers la tête de l’îlot, et enfin à ce qu’il constate en découvrant l’atelier du sculpteur. Cette vitrine n’est ni à l’esterieur, ni à l’intérieur : elle est un


sas entre la rue et l’atelier. Elle ne montre pas tout, mais les fait deviner. Elle ne montre pas ce qu’il y a en hauteur dans la partie privée de l’artiste, elle ne montre pas directement l’atelier, mais le fait deviner. La lumière La lumière traverse l’édifice horizontalement et romp avec la pesanteur verticale du mur pignon, en offrant une aération à l’habitant et en lui ouvrant le regard. J’ai choisi des grandes baies vitrées de haut en bas permettant à l’oeil d’avoir plusieurs points de fuites et de ne pas se retrouver compressé par l’écrasement des larges plans libres de mon édifice. Ainsi par exemple au premier étage, on a vue sur la terrasse du côté Ouest qui permet un point de fuite vers un espace que je propose au client d’agrémenté de plantes vertes. Ce point de fuite est accentué par la forme en pointe de la parcelle qui m’aide à guider l’oeil de l’habitant. J’ai essayé de donner à l’habitant une sérénité visuelle par la lumière dans l’espace, qui entre par ces fenêtres-paysages, mais qui n’ont pas assez de hauteur pour exhiber entièrement son intérieur, j’ai essayé de faire en sorte que mes fenêtres ne le mettent pas entièrement à nus, mais découvre une partie de sa personnalité, tout en préservant une part de mystère, que l’on retrouve d’ailleurs chez tout les individus. L’espace J’ai aménagé la parcelle de sorte à ce qu’il y ait 3 blocs distincts : l’espace en verre qui communique avec l’extérieur, l’espace de transition et de circulation entre les étages, et enfin l’espace d’habitation avec toutes les commodités. Il n’y a cependant qu’un seul étage pour lequel j’ai voulu rompre ce rythme, c’est le dernier. Cet étage est composé de plein (coté Est) et de vide (côté Ouest, donnant sur la terrasse du dessous, et sur le square dans la rue). Entre ces deux substances, il y a une symbiose des deux, qui se trouve être le jardin d’hiver. Ce jardin d’hiver distribue les espaces de ce dernier étage, tout en jouant sur la proximité du vide donnant sur la terrasse et sur l’horizontalité rompue de l’aménagement de cette parcelle.








Grégoire Guyon de Diguères Le terrain dispose de 290 m2 au sol. Cela permet de donner à la maison de Yue Minjun un jardin central, c’est un artiste peintre et l’inspiration peut lui venir à tous moments de la journée. L’ensoleillement est donc un facteur essentiel pour la réalisation de ses œuvres. Ses œuvres elles mêmes sont parfois de très grandes dimensions. Ces dispositions particulières requiert un atelier qui soit de grande taille et qui puisse laisser pénétrer la lumière du jour le plus longtemps possible. Ce sera donc un volume très ouvert et très haut sous plafond. De la même manière le salon de réception aura les mêmes caractéristiques. Afin de laisser un maximum d’espace de jardin dans la cour centrale, l’appartement occupera toute la pointe du terrain, l’espace privée lui même sera au deuxième niveau face à la cour. Un couloir intérieur donnera accès au salon et à l’atelier le long du fond de la cour afin de s’y rendre sans faire face aux intempéries des saisons. Pour recevoir un ami, un SOHO se situe à coté de l’atelier. Ce sera un élément qui peut être complètement indépendant du reste de la maison, ne partageant que l’entrée. La source d’inspiration principale des œuvres de Yue Minjun se situe dans les propres souvenirs de son vécu. De ce fait il lui faut un espace de méditation et de réflexion. Pour cela un jardin d’hiver est installé au-dessus du SOHO. L’accès à ce jardin couvert est privé car passant par son appartement. Ce couloir traverse à 3,5m du sol, l’atelier et le salon, le long de la paroi extérieure lui laissant la possibilité de se sentir dans un espace entre le dedans et le dehors.









Constance Dworniczek Le site que l’on exploite est une parcelle à l’abandon de presque 290 m², située à l’intersection de la rue Jolivet et de la rue de la Gaieté. Elle se situe dans le 14e arrondissement, à proximité de Montparnasse et dans un quartier très dynamique. Il faut donc réussir à réhabiliter toute cette surface afin qu’elle s’inscrive dans la dynamique générale du quartier. Cependant, malgré le mouvement permanent qui entoure ce site, il côtoie également le square Gaston Baty d’une relative tranquillité. La première intention était de relier les habitations au mouvement des rues aux alentours. Créer une dynamique depuis la parcelle vers la ville. C’est ce qui a conduit à créer une voie, permettant de placer deux voitures de front qui permettrait à la fois au client et au locataire d’user de leurs voitures sans difficulté. Cette création de voie a engendré avec elle la séparation de la parcelle en deux entités qui sont la base de mon projet. Ridley Scott est connu pour être très polyvalent. Il a en effet réalisé des films de toutes sortes : science-fiction, péplums, horreur, film policier. Afin de conserver cette idée de lien dynamique avec l’extérieur, je voudrais placer mes ouvertures sur les murs de part et d’autre de l’allée de voitures, ainsi que vers la rue de la Gaieté. Je veux aussi que les ouvertures dans la partie privée de la parcelle essaient de rendre compte de l’univers de Ridley Scott. C’est pour ça qu’il m’a semblé important que l’habitat joue avec la lumière. Ainsi, dans ce projet, les ouvertures ne seront pas là pour créer une vision vers l’extérieur, mais pour amener la lumière à l’intérieur, et jouer avec. J’aimerais aussi qu’elles soient toutes différentes, pour rappeler l’aspect touche à tout du réalisateur. Cependant, je voudrais qu’il y ait malgré tout une logique de passage d’un groupe d’ouvertures à un autre, comme un scénario rigoureux, caractéristique de Ridley Scott.








Vincent Jeanneau





#49 Tout est paysage Atelier Marc Vaye Invitée du jury Anne Roqueplo Assistante Loubna Touzani

Autoportrait Man Ray

Ecole Spéciale d’Architecture

Cycle 1 Semestre 2 Assié Grégoire Bedraoui Drissi Abla Benichou Axelle Berger Romain Berrada Othman Bouity Natsy Dworniczek Constance Farnaud Joséphine Gdaïem Nourhene Guyon de Diguères Grégoire Harris Jenna Jeanneau Vincent Lauvergne Valentin Lis Dylan Manuel Marc-Kevin Moukhbirian Arnaud Saramitto Lycia Alandra Tassart Bruno Zlaoui Aziz

Printemps 2016


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