Numéro 27 - Juillet/Septembre 2005

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BALLET BIARRITZ THIERRY MALANDAIN

CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL

BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ / THIERRY MALANDAIN JUILLET – AOÛT – SEPTEMBRE 2005

ÉDITO

SOMMAIRE

Les cartes postales étaient jadis un média à part entière qui non seulement donnait à voir les sites les plus divers, mais rendait compte des événements ou présentait les gens dans leur activité quotidienne. Aujourd’hui, elles sont devenues ce que nous connaissons : un moyen d’écrire au dos de paysages de rêve et de dire qu'on « y a été ». Puisque nous y sommes, usons de ce subterfuge pour vous donner quelques nouvelles.

ÉVÉNEMENTS ACTIVITÉ LA DANSE À BIARRITZ N°22 COULISSES EN BREF CALENDRIER

De Biarritz, choisissons un soleil couchant sur le PortVieux, puisqu’à cet endroit Ballet Biarritz se produira en septembre. S’agissant du Temps d’Aimer, nous pourrions préférer une spécialité culinaire, vu que le festival promet un « temps des mets » gourmand. À moins qu’un cliché du Phare ne témoigne davantage de la politique chorégraphique de Biarritz. Citons, l’inauguration prochaine de trois studios de danse destinés au Conservatoire National de Région Bayonne Côte-Basque, tandis qu’une section « Art-Danse » ouvrira au lycée André Malraux. Afin de saluer nos tutelles et l’augmentation de leur soutien, privilégions le spectacle de la Grande plage couronnée d’un feu d’artifice. Enfin, c’est une vue de l’Hôtel du Palais qui conviendra au Cercle des Mécènes de Ballet Biarritz fondé récemment par notre Conseil d’administration. Pour évoquer la saison à venir, les sauts basques et les danseuses de flamenco brodées en Chine, annoncent des représentations en Asie, mais également aux USA, en Israël,

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Ci-dessus : Le Sang des Étoiles, Magali Praud, © Jose Usoz.

en Belgique, en Allemagne, en Suisse et en Espagne. Un nouveau programme associant Mozart à Gluck sera créé à Biarritz, tandis qu’à Paris, le Théâtre National de Chaillot accueillera le CCN. C’est un panorama de la Concha qui témoignera de la préfiguration d’un Ballet Biarritz Junior à San-Sebastián. Et, profitons de cieux changeants sur le Rocher de la Vierge pour vous informer que le ballet Création dont le titre portait à confusion depuis sa « création » s’intitule désormais Les Créatures. Mais, afin d’éviter d’autres erreurs, précisons qu’il s’agit uniquement de faire référence aux Créatures de Prométhée de Beethoven et non aux pin-ups de rêve qui sur les cartes postales s’exclament été comme hiver : « sea, sex and sun : I love Biarritz ! ». Thierry Malandain, juin 2005.


ÉVÉNEMENTS

Le Sang des Étoiles, Nathalie Verspecht et Roberto Forleo, © Julien Palus.

Le Sang des Étoiles à la Gare du Midi Les 11 et 12 août 2005 à 21h00 durant le Stage International de Danse de Biarritz, Ballet Biarritz donnera deux représentations de sa dernière production intitulée Le Sang des Étoiles. « Le Sang des Étoiles est une pièce sublimement dansée, accompagnée de musiques extraordinaires, comme les Chants du compagnon errant de Mahler ou un extrait de la Bayadère de Minkus, dont l'andante de l'acte III, qui semble mièvre dans le ballet classique, prend ici une toute autre dimension. Alors, l'histoire de Zeus, dans tout cela, on a tendance à l'oublier. Mieux vaut se laisser aller et profiter de la beauté du geste, de la justesse des musiques, de l'équilibre des atmosphères. Ce ballet forme un tout dynamique, avec de belles surprises scénographiques. Il est ramassé en une heure, d'où une impression de densité. Il a l'avantage de pouvoir plaire à tous les âges : chacun, selon ses références, y trouvera de quoi alimenter son imaginaire. » […] Le Figaro Magazine, François Deletraz, 2004. PAGE 2 NUMÉRO 27 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

Musique Gustav Mahler, Johann Strauss, Emile Waldteufel, Ludwig Minkus Chorégraphie Thierry Malandain Décor et costumes Jorge Gallardo Conception lumière Jean-Claude Asquié Coproduction Grand Théâtre de Reims, Teatro Arriaga de Bilbao, Esplanade Opéra Théâtre de Saint-Étienne / partenaire permanent, Association Les Amis de Ballet Biarritz Billetterie Office du Tourisme de Biarritz (Javalquinto, Square d’Ixelles) Tous les jours de 10h à 19h / Tél : 05 59 22 44 66 / Fnac www.fnac.com / Carrefour, France Billet Tél : 0 892 683 622 / www.Ticketnet.fr Tél : 0 892 69 70 73 / Virgin Bayonne / Centre Culturel Leclerc Anglet Plein tarif : 25 € / tarif réduit : 18 € (Carte Biarritz Culture, Les Amis du Théâtre, Les Amis du Musée de Guéthary, Les Amis d’Arnaga, Scène Nationale de Bayonne, Tournées Charles Barret, groupe de 10 personnes, parents d’élèves des écoles de danse, des scolaires sensibilisés par le CCN et du Conservatoire National de Région de Bayonne) / tarif jeune : 10 € (moins de 18 ans, Carte étudiant, Carte Jeune, demandeurs d’emploi, élèves écoles de danse, du Conservatoire National de Région de Bayonne et scolaires sensibilisés par le CCN) / Carte Synergie 2000 : 15 € / Amis du Ballet Biarritz : 16 €


Les Créatures au Port-Vieux

Les Créatures, Christophe Roméro, © Jose Usoz.

Le 18 septembre à 22h00, dans le cadre du festival Le Temps d’Aimer qui se déroulera à Biarritz du 9 au 17 septembre 2005 sous la direction artistique de Filgi Claverie, Ballet Biarritz présentera Les Créatures sur la plage du Port-Vieux. « Une chorégraphie bouillonnante, explosive parfois, physique et expressive, parlant d’humanité, d’amour, de mort et de renaissance, de cet éternel recommencement. Hommes et femmes s’y confondent dans une unité de costumes, s’affrontent et s’aiment, se multiplient tandis que l’histoire de la danse sert de fil rouge. De la glaise est né l’homme, de l’homme est né la danse, d’un duo le mal s’est emparé. Depuis, la danse cherche le paradis perdu et nous avons le sentiment de l’avoir trouvé sous les pas de quelques magnifiques danseurs ». L’Indépendant, Jean-Michel Collet, 2005. Musique Ludwig van Beethoven (Les Créatures de Prométhée) Chorégraphie Thierry Malandain Décor et costumes Jorge Gallardo Conception lumière Jean-Claude Asquié Coproduction Grand Théâtre de Reims, Teatro Arriaga de Bilbao, Esplanade Opéra Théâtre de Saint-Étienne / partenaire permanent, Informations Biarritz Culture, tél. : 05 59 22 20 21

La Gigabarre à Biarritz

Cadences à Arcachon Dans le cadre du festival Cadences qui se déroulera à Arcachon du 23 au 28 septembre 2005 sous la direction artistique de Benoît Dissaux, Ballet Biarritz animera une Barre sur la plage le 25 septembre 2005 à 11h30. La veille, à 16h00, la compagnie Maritzuli de Claude Iruretagoiena, compagnie de danse traditionnelle en résidence au CCN proposera La Pamperruque, une danse de plein air originaire de Bayonne qui vit le jour à l’aube du XVIIIe siècle.

Toujours dans le cadre du festival Le Temps d’Aimer et en partenariat avec Biarritz Culture, les 11 et 18 septembre à 11h00, Richard Coudray, maître de ballet au CCN et le pianiste Alberto Ribera proposeront une Gigabarre de danse classique sur la promenade de la grande plage.

Informations Arcachon Culture, tél. : 05 56 22 01 10

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ACTIVITÉ

Matisse, la Danse, © Olivier Houeix.

Pulcinella, Nathalie Verspecht et Mikel Irurzun, © Philippe Hurlin.

Les temps forts

Un Hommage aux Ballets Russes

En Grande Bretagne, Ballet Biarritz a présenté Hommage aux Ballets Russes les 11 et 12 mars dans le cadre du Woking Dance Festival. Grèves en France, départ improvisé de Genève à destination de Londres, arrivée de la compagnie trois heures avant le début de la représentation. En Hongrie, présentation du même programme le 18 mars au Théâtre Thalia de Budapest, applaudissements enthousiastes orchestrés à la hongroise. Le 20 avril à Biarritz, présentation du Boléro de Ravel chanté par le chœur d’hommes Oldarra. À Reims, dans le cadre du partenariat associant le Grand Théâtre au CCN, standing ovation le 21 mai pour Le Sang des Étoiles. Le lendemain, le spectacle est précédé d’une présentation du travail de sensibilisation réalisé par Dominique Cordemans auprès de scolaires, d’élèves d’écoles de danse privées et des conservatoires de Reims, Châlons en Champagne, Troyes et Charleville-Mézières. Soixante-cinq personnes en scène. Luxembourg, les 24, 25 et 26 mai, à guichet fermé, dernières représentations d’Hommage aux Ballets Russes. Le traité de constitution génère au sein de la compagnie quelques débats passionnés. À Biarritz, le 3 juin, présentation du travail de sensibilisation réalisé par Dominique Cordemans et Adriana Pous auprès de scolaires du Pays Basque français et espagnol. Classe de Pascale Seguela (École Publique de St Pée sur Nivelle / Amotz), de Sara Valenzuela (Escuela Urdax / Zugarramurdi), d’Isabelle Labat (École Victor Duruy de Biarritz), de Laure Ramos (École des Pyrénées de Biarritz) et d’Isabelle Baziard (École Paul Bert de Biarritz). Cent personnes en scène. Le lendemain, dans le cadre d’une soirée intitulée Matisse, la Danse organisée par les Amis du Ballet Biarritz, la Gare du Midi accueille Jean-François Larralde, Conservateur du Musée de Guéthary, la pianiste Marina Pacowsky, la soprano Isabelle Lopez. Des danseurs (Annalisa Cioffi, Silvia Magalhaes, Magali Praud, Nathalie Verspecht, Giuseppe Chiavaro, Frederik Deberdt, Miguel Pla Boluda et Richard Coudray) sous la houlette de Gaël Domenger s’emparent de la scène pour quelques improvisations. Enfin, du 13 au 24 juin, Ballet Biarritz était en Russie, mais nous évoquerons cette tournée une prochaine fois.

En 2001, le planning du Ballet Biarritz n’offrant pas le temps nécessaire à la création d’un nouveau spectacle, nous décidions de reprendre deux ballets du répertoire de la Compagnie Temps Présent : Pulcinella (1991) et L’Après-midi d’un faune (1995) et d’y joindre deux nouvelles œuvres : Boléro et Le Spectre de la rose. Dix jours suffirent pour monter le premier, autant pour revisiter le livret du second, et un mois plus tard, nous présentions Un Hommage aux Ballets Russes à Biarritz. Le spectacle voyagea ensuite à travers le monde : Madrid, New York, Singapour, Moscou, Beyrouth, Budapest, Ankara, Kuopio… Après quatre saisons et cent-vingt sept représentations, il nous a semblé opportun de mettre un terme à la diffusion de ce programme. Certaines œuvres lui survivront, mais Pulcinella, dansé deux cent onze fois depuis sa création a mérité une bonne retraite. Et, si depuis sa reprise en 2001, le rôle titre connu trois distributions, Cyril Lot, Roberto Zamorano et Mikel Irurzun, il faut saluer Nathalie Verspecht qui par tous les temps, en matinée et en soirée, interpréta cent cinquante deux fois le rôle de Pimpinella.

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Présentation du travail de sensibilisation réalisé par Dominique Cordemans auprès de scolaires, © Olivier Houeix.


La danse Plages à Biarritz # 22 d’histoires La baronne de Biarritz ou le délire des jambes Rigolboche, © Petit & Triquart, Circa 1860

« Ça c’est Paris ! » s’exclame Mistinguett dans un film de Christian Jaque où elle interprète Marguerite Badel, dite Rigolboche, une danseuse de cancan qui fit florès sous le Second Empire. Né de la rue dans les années 1830, le cancan est une danse populaire d’improvisation, ainsi dénommée par analogie au dandinement du canard ou bien en raison de son bruit exagéré (colporter des cancans). Expression d’une critique sociale à résonance politique, « Le cancan néglige, dédaigne, repousse tout ce qui peut rappeler la règle, la régularité, la méthodique. Un esprit libéral de mes amis, affirme que le cancan est un produit de 1789. En effet, c’est avant tout une danse libre » confie Rigolboche dans ses mémoires. Un certain Chicard, danseur et meneur de spectacles l’introduit au Bal Mabille, l’un des lieux du divertissement parisien. C’est alors une forme de quadrille interprété par des couples à partir de pas connus où les danseurs, à tour de rôle, exécutent des figures excentriques. Aux alentours de 1845, Céleste Mogador, danseuse

au Bal Mabille propose une variante intitulée le cancan excentrique. La vie de Céleste Mogador est un roman, enfant de la rue, prostituée à quinze ans, célébrité littéraire, elle finira comtesse de Chabrillan, avant de mourir dans la misère. Entre temps, comme Rigolboche, elle fait le bonheur des bals publics qui fleurissent à Paris. Lieux populaires de fréquentation plus ou moins «honnêtes», on y rencontre, selon l'endroit, des étudiants, des artistes, ou des messieurs qui paient pour des dames venues là pour mener la danse. On charme et on « chahute ». Le chahut est la danse par excellence ; danse fantaisiste, sensuelle, passionnée, qui se prête aux improvisations les plus hardies. C’est l’art de lever la jambe, tandis que le cancan est l’art de lever sa jupe. En hiver, ces dames fréquentent le Bal de l’Opéra, l’été on les retrouve à Mabille et au Château des Fleurs. Elles se nomment Alice la Provençale, Alida Gambilmuche, Eugénie Trompette, Pauline l’Arsouille, Henriette Zou-Zou ou Eugénie Chichinette. On les appelle les lorettes. « Ni tout à fait célibataires, ni tout à fait mariées » selon l’illustrateur Paul Gavarni, elles se différencient des ouvrières : les grisettes. Parmi ces demi-mondaines résidant autour de Notre Dame de Lorette, certaines ont reçu une éducation, et pour obtenir une juste considération, elles ajoutent à leur nom un titre aristocratique. C’est le cas de la marquise de Rouvray dont la beauté des mollets et la souplesse de la hanche enflammèrent son époque. Quant à la baronne de Biarritz, nulle ne leva la jambe avec plus de naturel et d’élasticité. « Elle n’est pas jolie. Je puis d’autant plus le dire, que chacun est de cet avis. Frisant la trentaine, elle a de beaux restes. Cela a été toute sa vie ainsi. Quand elle avait seize ans, tout le monde disait : voilà une femme qui a dû être bien jolie. Non pas qu’elle paraisse vieille, mais elle est de cette race de femmes qui ont l’air d’avoir été jolies avant la naissance. Genre de femmes que je me permettrai d’appeler : les beautés de la veille. La baronne est une bonne fille ; bohême par instinct, elle aime la liberté et le sans-façon » raconte Rigolboche. Entre temps, le cancan, danse contestataire, joyeuse et endiablée, va connaître la censure au passage de la révolution de 1948 et les répressions de la Commune. Puis, il ressurgit, incarnant « la fantaisie parisienne ». Aux alentours de 1860, Charles Morton invente à Londres le terme de French Cancan. Il va alors être récupéré et exploité par les entrepreneurs de spectacles, perdant son caractère revendicatif. Les cancanières devront alors porter un vêtement de dessous comme les danseuses de ballet. « Un entredeux bleu de ciel, constellé d’étoiles d’or ». Ailleurs, comme à la

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À gauche, Ces Dames, © Petit & Triquart, Circa 1860. En haut à droite, La Goulue, Circa 1890. En bas à droite, Jane Avril, Circa 1890.

Closerie des Lilas où la liberté est plus grande, on n’aura pas besoin de pareilles précautions. Les règles du cancan vont s’élaborer au fil du temps et en dehors de l’école fondée par Nini pattes en l’air à la fin du XIXe siècle, la tradition sera exclusivement orale, les anciennes montrant aux nouvelles des figures souvent empruntées au vocabulaire militaire comme la présentation des armes, le pas de charge, l’assaut, la mitraillette, le pied derrière la tête et, pour finir, le grand écart. Ainsi, Rigolboche et autre baronne de Biarritz transmettront la fantaisie de leurs jambes à Grille d'Égout, Étoile Filante, Môme Fromage, la Goulue ou à Mélinite, plus connue sous le nom de Jane Avril. Fille d’un italien issu de la noblesse et d’une demi-mondaine, elle entame sa carrière de danseuse au Jardin de Paris, avant de danser au Moulin Rouge où en 1890 Toulouse Lautrec fait sa connaissance. Cette même année, durant l’été alors qu’il séjourne à Taussat-les-Bains, sur les rives du Bassin d’Arcachon, le peintre vient en excursion à Biarritz. On y danse seulement la valse et la polka. Le cancan arrivera plus tard avec Gaîté parisienne de Léonide Massine que présente l’International Ballet of the marquise de Cuevas dirigé par Raymond Larrain depuis la mort du marquis. Le 25 janvier 1962, sur la scène du Casino Municipal, aux accents de la musique d’Offenbach, dans des costumes de Karinska s’inspirant de Winterhalter, peintre favori de l’impératrice Eugénie, Gaîté parisienne restitue une ambiance chère à notre aristocratique danseuse. « Capricieuse comme les blondes, la baronne de Biarritz a les premiers

mouvements excellents. Mais, chez elle, comme chez les diplomates, il parait, les réactions sont toujours mauvaises. Je puis en donner un exemple. Un jour à Blois, elle se prit de pitié pour un petit savoyard qui lui demandait la charité. Comme elle avait du temps à perdre, elle le pria de raconter son histoire, ce que le petit fit d’une manière si touchante que les assistants faillirent pleurer. La baronne émue récolta deux louis qu’elle donna au gamin. Sa générosité aurait pu s’arrêter là ; elle alla encore plus loin. Dans un élan superbe, elle déclara qu’elle l’adoptait pour son fils. Elle lui dit de l’appeler sa tante dans le monde, le fit habiller avec élégance, et pendant un mois ce fut un amour maternel effréné ; tout le monde s’entretenait de sa bonne action. Deux mois passèrent, on l’entendait moins souvent parler de son adopté ; il avait cessé de dîner à table, de sortir avec elle. Au reste, personne ne demandait plus de ses nouvelles. Les courses qui allaient avoir lieu avaient changé le cours de ses idées. La baronne ne manqua pas d’y assister, elle vint dès le premier jour dans une voiture de chez Briand. Mais quelle fut la surprise quand on vit le petit savoyard en culotte courte et livrée orange, juché derrière la voiture. La baronne en avait fait son groom ! » rapporte Rigolboche. Sources : Mémoires de Rigolboche – Marguerite Badel, 1860 Physionomies parisiennes – Anonyme, 1860.

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COULISSES

CCN : c’est quoi le studio de danse ?

Le foyer de la danse, Edgar Degas, 1872.

voquer le studio de danse, lieu essentiel à l’activité du CCN, invite à un détour par l’œuvre d’Edgar Degas tant le peintre restitue des situations familières. On ne parlait pas alors de studio de danse, l’expression est récente. Les toiles s’intitulent : Classe de danse, Salle de répétition ou Salle de danse, mais ces termes désignent toujours l’endroit où le danseur travaille quotidiennement. Le tableau intitulé l’Examen de danse montre le maître de ballet Louis Mérante (1828-1887) s’adressant à une danseuse tandis que d’autres ballerines s’exercent à la barre ou s’intéressent à la conversation. La scène se passe en 1872 au foyer de la danse de l’ancien Opéra de Paris, situé rue le Pelletier. La salle spacieuse, parcourue de barres et munie d’un miroir rappelle une configuration actuelle. Le plancher est probablement incliné comme l’étaient les plateaux des théâtres. Une conception remontant au XVIIe siècle, où pour offrir une meilleure vue au public, les théâtres dits à l’italienne disposaient de scènes en pente. Pour s’y accoutumer, les salles de danse étaient inclinées, favorisant les expressions techniques : descendre à la face et remonter au lointain. Un vocabulaire toujours en usage, même si les théâtres récents n’ont plus de pente. Aujourd’hui encore, les planchers sont constitués de lames de bois posées sur lambourdes. Une technique garantissant la sécurité et le confort, notamment lors de la réception des sauts. Depuis une trentaine d’années, les planchers sont recouverts d’un tapis conçu spécialement pour la danse. C’est un agrément supplémentaire, car il était courant jadis d’être victime d’échardes ou d’un sol trop glissant. Pour pallier à ce dernier inconvénient, on mouillait le bois avec de l’eau. C’est pourquoi dans les tableaux de Degas, un arrosoir traîne parfois. Plus tard, on utilisa la colophane, une résine friable de couleur ambre, que l’on dépose sous les chaussons. On l’utilise

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également en lutherie, ce qui nous amène au personnage se trouvant assis au côté de Mérante. Il tient dans ses mains un violon. Sa dimension est celle que nous connaissons. Mais, aux XVIe et XVIIe siècles, les maîtres de danse utilisaient un violon plus petit : la pochette. L’instrument tirait son nom de sa propriété à tenir dans la poche pendant que le maître de danse montrait les pas avant de les accompagner. C’est vers les années 1880 que l’accompagnement des leçons et des répétitions se fera au piano. Aujourd’hui, seules les grandes compagnies se produisant avec orchestre, répètent au piano. Pour les autres, la musique enregistrée a remplacé le pianiste. Par contre, sa présence est nécessaire pendant la leçon. Ainsi les exercices peuvent être effectués plus ou moins vite, on peut s’arrêter ou reprendre à la demande. Rappelons qu’une leçon de danse classique, quelque soit son niveau, se déroule en deux temps distincts. Elle commence à « la barre » par des exercices préparant le corps. On se sert alors d’une barre comme support pour se concentrer sur

Le grand studio de la Gare du Midi, © Olivier Houeix.

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COULISSES

la bonne exécution des positions. Ordinairement fixée au mur, cet objet apparaît au début du XIXe siècle. Carlo Blasis, danseur et pédagogue mentionne son usage en 1830. « L’élève, dans les premiers exercices, doit poser ses mains sur un appui, de manière à se tenir droit et à employer alternativement l’une et l’autre jambe. Quand il a acquis un peu de facilité, il n’a pas besoin de la main pour se soutenir ». Ce qui est moins vrai aujourd’hui, puisque c’est après une quarantaine de minutes passées à la barre, que le danseur la quitte pour travailler au « milieu ». Là, au centre de la salle, il enchaîne des exercices dont la difficulté est croissante. On parlera d’adage, de pirouettes, de petits sauts ou de grands sauts. Le danseur les exécute face à un miroir, lui permettant de se corriger. Mais au-delà de sa propre image, c’est le regard du public qu’il imagine. Avant, il affronte celui du professeur. Jadis, comme le montre le tableau, celui-ci disposait d’un bâton dont il se servait pour corriger ou battre la mesure. Un studio de danse est souvent encombré d’accessoires, mais aussi de chaises. Dos au miroir, elles attendent le visiteur ou serviront de poste de commandement au maître de ballet ou au chorégraphe durant la répétition. Le professeur en profite, il peut de cet endroit indiquer l’exercice. Pour se faire

il utilise parfois uniquement ses mains, nommant les pas tout en indiquant le tempo avec la voix. Face à lui, les danseurs mémorisent l’enchaînement avec ce procédé mnémotechnique rappelant le langage des sourds-muets. C’est « marquer avec les mains ». Après les applaudissements saluant traditionnellement la fin de la leçon, le studio va accueillir les répétitions. Selon les circonstances, on créera une nouvelle chorégraphie, ou bien il s’agira de répéter un programme à l’affiche. À la Gare du Midi, le CCN dispose de deux studios occupés par les danseurs lorsqu’ils sont à Biarritz. Ces espaces sont également mis à disposition des compagnies reçues en résidence dans le cadre de l’accueil studio, utilisés lors de stages ou en soirée par la compagnie Maritzuli de Claude Iruretagoiena. Le studio de danse est par excellence le lieu d’une quête artistique où sans relâche, il sera question d’effort, de dépassement de soi, d’engagement au service d’un art que le miroir efface aussitôt. « L’art, c’est le même mot qu’artifice, c'est-à-dire une chose trompeuse. Il doit donner l’impression de la nature avec des moyens faux ; mais il faut que cela paraisse vrai », pensait Edgar Degas. Sources : Degas et la Danse de Jill DeVonyar & Richard Kendall

Yves Kordian : qui c’est celui-là ?

© Olivier Houeix

Né en Alsace, j’ai étudié la danse au Conservatoire de Strasbourg, auprès d’Alain Champion et Jean-Claude Ruiz. Ensuite, à l’âge de seize ans, j’ai été engagé à l’Opéra de Lille avant de rejoindre quatre ans plus tard le Ballet Royal de Wallonie que conduisait Jorge Lefèvre. Puis, ce fut le Ballet Théâtre Français de Nancy sous la direction d’Hélène Traïline et Jean

Albert Cartier. Au sein de cette compagnie, j’ai dansé les œuvres de nombreux chorégraphes comme Kylian, Balanchine, Massine, Fokine… Mais mon plus beau souvenir reste d’avoir été le partenaire de Maïa Plissetskaïa dans Phèdre de Lifar. C’est également à Nancy que j’ai dansé dans la première chorégraphie de Thierry Malandain. Deux ans plus tard, en 1986, nous fondions la Compagnie Temps Présent. Une folle entreprise, car nous étions huit jeunes danseurs ne sachant que danser. Comme chacun devait assumer d’autres responsabilités, sans formation particulière, je me suis occupé des finances. À dire vrai, j‘étais plutôt cigale avant de devenir fourmi. Mais au fil du temps, apprenant sur le tas, je me suis peu à peu familiarisé avec la fonction d’administrateur. Il va sans dire que nous étions loin du confort et de la sécurité offerte par le Ballet Théâtre Français de Nancy. Mais retrouver ce type d’environnement a toujours été notre objectif. En attendant, devenus intermittents du spectacle, il fallu s’initier aux méandres d’un système qui contribua à notre existence. Les autres ressources financières provenaient des subventions attribuées par nos tutelles d’alors et des recettes provenant de la vente des spectacles. Ainsi, immédiatement, j’ai été confronté aux demandes de subventions, aux formalités en tous genres et à la négociation des contrats, même si nous avons bénéficié très tôt du concours d’un agent artistique : Gérard Sayaret. Après les représentations, les directeurs de théâtre étaient souvent surpris de devoir remettre le chèque à un administrateur à peine démaquillé. C’était pire lorsque j’interprétais Madame Tartaglia dans Pulcinella.

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INFOS

Après huit années partagées entre la scène et les obligations administratives, j’ai mis un terme à ma carrière de danseur pour me consacrer exclusivement à l’administration en 1994 à SaintÉtienne. Ce fut un soulagement, car désormais je pouvais assurer une permanence au bureau, prendre des rendez-vous, chercher des spectacles, enfin gérer plus sereinement un ensemble qui entre temps était passé à douze danseurs. Pour anecdote, j’ai pu me laisser pousser la barbe, imaginant que cela ferait plus sérieux. En 1998, lorsque Thierry Malandain a été nommé à Biarritz, comme tous, j’ai suivi. Certes, au regard de mon parcours quelque peu atypique, il y eu au départ des réticences au fait que je devienne l’administrateur du CCN, jusqu’au moment où quelqu’un fit remarquer qu’après avoir occupé ce poste sans dommage dans des conditions pas toujours évidentes, on devait me laisser une chance. Depuis lors, avec le Président du Conseil d’administration, Pierre Durand, et les tutelles du CCN, je m’attache au développement du projet artistique de Thierry Malandain ; cela fera bientôt vingt ans ! À Biarritz, entouré de Rhania Ennassiri, comptable, de Françoise Gisbert, chargée de diffusion, de Sabine Lamburu, chargée de communication, d’Isabelle Larre au secrétariat, de Dominique Cordemans, chargée de la sensibilisation et de Françoise Dubuc, chargée des relations internationales, mon activité s’étend sur des domaines, tels que la gestion financière, celle du personnel artistique, technique et administratif : trente-cinq personnes partagées entre permanents et intermittents du spectacle dont l’objectif est de répondre aux missions attribuées à notre structure. Il faut y adjoindre, notre dimension transfrontalière, un secteur où officient Filgi Claverie, administrateur délégué, Sofia Alforja, assistante administrative et Adriana Pous chargée de la sensibilisation. La production de spectacles étant la raison d’être du CCN, aidé de trois agents artistiques : Didier Le Besque, Thierry Duclos et Boris Traïline, je mets en place des coproductions, gère le planning général de l’activité du Ballet et me déplace souvent pour rencontrer tous les gens susceptibles d’accompagner notre projet. En fait, le travail ne manque pas et quelque soit l’endroit où nous nous trouvons, j’ai toujours l’ordinateur portable avec moi pour mettre à jour un bilan, préparer des courriers ou tant d’autres choses. Ce qui m’anime, c’est de voir le rêve que nous partagions à Nancy se réaliser. Certes en raison du style défendu par Thierry Malandain, il fallut combattre, profiter des encouragements et se relever des épreuves. Mais aujourd’hui, lorsque le rideau se lève, à Biarritz ou ailleurs, que la salle est pleine et enthousiaste, en songeant à nos débuts, à notre naïveté, je suis satisfait. Certes rien n’est jamais acquis, il faut sans cesse aller de l’avant, mais courir après les rêves est devenu mon passe-temps.

Création d’une option « art-danse » au Lycée André Malraux Depuis trois ans, le lycée André Malraux de Biarritz mène une politique d’ouverture à la danse, à travers notamment des parcours culturels conduits par la compagnie Elirale de Pantxika Telleria. À la rentrée prochaine, cet établissement dirigé par Bernard de Monck d’Uzer proposera une option « art-danse » destinée aux sections littéraires. Elle ouvrira en seconde, avec trois heures hebdomadaires, et se poursuivra jusqu’en terminale à raison de cinq heures par semaine. Les vingt élèves retenus, issus des cinq départements aquitains recevront une formation chorégraphique, musicale et d’histoire de l’art bénéficiant d’un coefficient six à l’épreuve du baccalauréat. C’est une nouveauté au sein de l’Académie de Bordeaux, et le CCN, tout comme les enseignants concernés, notamment Agnès Batty, professeur d’EPS, y sont associés. Au sein de notre équipe, c’est Adriana Pous et Gaël Domenger qui mèneront à bien ce projet soutenu par le Rectorat de Bordeaux, le Conseil régional d’Aquitaine, la DRAC Aquitaine et la ville de Biarritz. Un projet que nous développerons dans notre prochain Numéro.

Préfiguration d’un Ballet Biarritz Junior Depuis 2000, avec l’appui de la Diputación Foral de Gipuzkoa, de la Ville de Donostia/San-Sebastián et du Gouvernement autonome Basque, le CCN développe un projet participant à son rayonnement transfrontalier. Le travail de Ballet Biarritz est ainsi secondé par un Centre de sensibilisation à la Danse fonctionnant de façon permanente tant en France qu’en Espagne : il organise de nombreuses sessions de formation en direction d’un public de non-initiés ainsi que pour les professionnels. Dans ce cadre, la préfiguration d’un Ballet Junior sera mise en place à partir de septembre 2005 à Donostia/San-Sebastián pour une période de six mois. L’objectif étant à terme d’offrir à de jeunes danseurs l’opportunité d’accéder à une formation professionnelle. Une audition destinée aux danseurs(es) nés entre 1983 et 1987 est prévue à cet effet le 3 juillet 2005 à 10h à Donostia/San-Sebastián. Une initiative que nous développerons dans les pages de notre prochain Numéro. Informations : Ballet Biarritz / Sabine Lamburu, chargée de communication, Tél. : 05 59 24 67 19.

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01 Cercle des Mécènes du Ballet Biarritz Le Ballet Biarritz est éligible à la loi dite « Aillagon » du 1er août 2003 relative au mécénat culturel. Dans le cadre de ce dispositif permettant une réduction fiscale de 60 % du montant versé par les entreprises ou les particuliers, le Conseil d’administration du CCN, présidé par Pierre Durand vient de fonder le Cercle des Mécènes du Ballet Biarritz. Outre les avantages fiscaux offerts, le nom des entreprises versantes sera associé à l’activité nationale et internatio-

nale du CCN et bénéficiera de contreparties en terme de billetterie. À ce jour, l’Atelier du Chocolat de Bayonne de Mme et Mr Andrieu, le Casino Barrière de Biarritz dirigé par Mr Barberis, l’entreprise 64 de Mme et Mr Wargnier, Atlantica dirigé par Mr Darrigrand et l'Hôtel du Palais dirigé par Monsieur Leimbacher, ont accepté de soutenir l’action du Ballet Biarritz. 05 07 Prix du Patrimoine Régional Attribué par La Fondation Sociétariat de la Banque

Populaire du Sud-Ouest, Ballet Biarritz a reçu à Saint-Jean-deLuz, le 13 avril dernier le Prix spécial du jury (Prix du patrimoine régional) pour son spectacle intitulé : Le Sang des Étoiles. (photo 07, © Olivier Houeix) 06 Les Amis du Ballet Biarritz Fondée en février 2004, l’Association Les Amis du Ballet Biarritz présidée par Colette Rousserie soutient entre autres objectifs les productions du CCN. À cet effet, elle vient de conclure une convention de partenariat sur trois ans avec la Société

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Générale, groupe Pays BasqueSud Landes représenté par Philippe Naudet. 02 03 On en parle La revue Pays Basque Magazine a consacré quelques pages de sa dernière édition à Rosa Royo (photo 03, © Jose Usoz). Native de Bilbao, Prix d’honneur du Conservatoire Royal de Madrid, Rosa Royo a été soliste principale au Ballet de Victor Ullate, puis invitée par la compagnie La-La-La Human Steps d’Edouard Lock avant de rejoindre Ballet Biarritz


EN BREF

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en 2001. Enfin, pour célébrer le vingtième anniversaire du Festival Madrid en Danza, la Communidad de Madrid vient de publier un ouvrage (photo 02) dont la couverture est illustrée d’une photographie d’Olivier Houeix représentant Les Créatures présentées tout récemment à Madrid. 04 Transfert : Christophe Roméro Après avoir étudié au Conservatoire National Supérieur de Lyon et auprès d’Huguette Paio et Richard Rock à

l’Académie de Danse de Montélimar, c’est à Rouen, au Théâtre des Arts-Opéra de Normandie qu’il débute sa carrière. L’année suivante, il rejoint la Compagnie Temps Présent à Saint-Etienne, puis Ballet Biarritz en 1998. Depuis huit saisons, Christophe est l’interprète de mes chorégraphies. Un chiffre dont le graphisme arrondi renvoie à la sensualité qui émane de sa danse. Telle une sculpture antique avec une peau semblable au marbre et un profil grec, c’est naturellement dans L’Après midi d’un faune qu’il

connaît tous les succès. Figurant au palmarès des danseurs ayant marqué 2001 pour le magazine anglais Dance Europe, tandis que le journal newyorkais Newsday, lui attribuait la palme de la prestation la plus attractive de l’année 2002. Mais en son centre, le huit dessine une croix avec laquelle Christophe a marqué d’autres rôles comme Casse-Noisette et tous les ballets créés depuis le jour où il entra dans la compagnie. Le huit veut tout savoir, tout découvrir, c’est un être infatigable qui aime se déplier pour élargir le cercle

de ses connaissances, se coucher pour rêver à l’infini. En quête de ce nouvel horizon, Christophe nous quitte pour rejoindre le Ballet d’Europe dirigé à Marseille par Jean-Charles Gil. Je le remercie pour ce qu’il nous a donné durant ces huit années et lui souhaite tout de bon pour ce neuf attendu. Thierry Malandain

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Le Sang des Étoiles, Nathalie Verspecht et Christophe Roméro, © Jose Usoz.

CALENDRIER / JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2005 REPRÉSENTATIONS EN FRANCE JE 11/08 Biarritz VE 12/08 Biarritz Biarritz DI 18/09 JE 22/09 Pau

Le Sang des Étoiles Le Sang des Étoiles Les Créatures Festival Le Temps d’Aimer Le Sang des Étoiles Congrès national Banque Populaire

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Gare du Midi 23, avenue Foch – F-64200 Biarritz Tél. : +33 5 59 24 67 19 Fax : +33 5 59 24 75 40 ccn@balletbiarritz.com Président Pierre Durand Trésorier Marc Janet Secrétaire Paul Barrière Artistique Directeur / chorégraphe Thierry Malandain Maître de ballet Richard Coudray Assistante à la direction artistique / Relations internationales Françoise Dubuc Responsable sensibilisation Dominique Cordemans Responsable sensibilisation / Mission transfrontalière Adriana Pous Ojeda Danseurs Véronique Aniorte, Camille Aublé, Giuseppe Chiavaro, Annalisa Cioffi, Frederik Deberdt, Gaël Domenger, Roberto Forleo, Cédric Godefroid, Mikel Irurzun del Castillo, Silvia Magalhaes, Miguel Pla Boluda, Magali Praud, Christophe Romero, Rosa Royo, Nathalie Verspecht Professeur invité Angélito Lozano Pianistes Alberto Ribera, Miyuki Brickle, Corinne Vautrin Administratif Administrateur Yves Kordian Administrateur délégué / Mission transfrontalière Filgi Claverie Assistante administrative / Chargée de diffusion Françoise Gisbert Assistante administrative / Mission transfrontalière Sofia Alforja Chargée de communication Sabine Lamburu Comptable principale Rhania Ennassiri Accueil-secrétariat Isabelle Larre Technique Concepteur lumière / Directeur de la production Jean-Claude Asquié Régisseur général Oswald Roose Régisseur lumière Frédéric Béars Costumière Véronique Murat Régie costumes / Couturière habilleuse Karine Prins Responsable construction décors Michel Pocholu Technicien plateau Chloé Breneur Technicien lumière Frédéric Eujol Technicien son Jean-François Soutoul Techniciens-chauffeurs Jean Gardera, Anthony Mota Techniciennes de surfaces Annie Alégria, Ghita Balouck Numéro Directeur de la publication Thierry Malandain Création graphique Jean-Charles Federico Imprimeur Imprimerie SAI (Biarritz) ISSN 1293-6693 - juillet 2002


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