Numéro 82 Avril > Juin 2019

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AVRIL  > JUIN 2019

ÉDITO

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ACTUALITÉ

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DANSE À BIARRITZ #77

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SENSIBILISATION

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ACCUEIL STUDIO

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JOURNAL D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL DE NOUVELLE-AQUITAINE EN PYRÉNÉES-ATLANTIQUES MALANDAIN BALLET BIARRITZ

LE LABO PAGE 21

BALLET T PAGE 21

EN BREF PAGE 22

CALENDRIER

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Marie-Antoinette © Olivier Houeix


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ÉDITO

Alors que l’air est lourd

autour de nous, que le monde étouffe, faisons comme si tout allait bien à l’exemple de Ludwig van Beethoven, qui dans l’accablement le plus complet nota dans ses Carnets intimes : « Par la force des charmes et l'harmonie céleste, j'apporterai aux hommes des rêves de douceur. Par la puissance d'un amour infini et merveilleux, je rendrai leurs vies semblables au printemps ». Tel sera bientôt notre horizon pour, à l’invitation de l’Opéra de Bonn, ville natale du compositeur, participer aux célébrations des 250 ans de sa naissance.

Sur les sentiers abrupts de la création, après les Créatures de Prométhée, monument beethovénien repris sous le titre : les Créatures à la Gare du Midi de Biarritz en 2003 et Silhouette, solo créé en 2012 dans les jardins biarrots de l’Hôtel de Silhouette sur la sonate Op.109, il s’agira de faire entendre la 6ème Symphonie dite Pastorale, qui évoque à merveille la nature que Beethoven aimait tant : « Je suis si heureux quand une fois je puis errer à travers les bois, les taillis, les arbres, les rochers ! Pas un homme ne peut aimer la campagne autant que moi » (1). Face aux enjeux contemporains de l’environnement, il y avait ici matière à sensibiliser contre les fléaux écologiques qui menacent la survie de notre espèce. Mais puisqu’après le cataclysme de la scène d’orage de la 6ème Symphonie, le beau temps revient, et avec lui, le bien-être d'une existence calme et heureuse, à la manière de ceux qui corrèlent crise écologique et crise esthétique : « rendue insensible à la beauté de la nature, l’humanité se sent autorisée à la saccager » explique Alexandre Lacroix dans Devant la beauté de la nature, c’est sur les terres de la beauté naturelle que nous allons danser et revenir aux sources. Car ouvrant l’imagination à des perspectives enchantées, la 6ème Symphonie rappelle incidemment les chemins fleuris de la pastorale antique, l’Arcadie de l’âge d’or : « terre de bergers où l'on vivait heureux d'amour ». Ou bien encore, planant comme une auréole, les poussières sacrées d'Athènes, cité vénérée d’âge en âge par les poètes et les artistes pour avoir créé la Beauté. Bref, couplée à quelques motifs des Ruines d'Athènes et à la Cantate Op. 112, intitulée Mer calme et heureux voyage, dans les pas d’un compagnon errant, c’est vers l’antiquité hellénique, comme lieu de nostalgie et ressource que nous allons conduire nos pas, jusqu’à la première d’un ballet qui verra le jour à Chaillot-Théâtre National de la Danse, l’hiver prochain.

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Ludwig van Beethoven, Theodor Neu d'après A. von Kloeber - BnF

Où il était commun de faire appel à des partitions originales, la 6ème Symphonie, créée le 22 décembre 1808 au Theater an der Wien de Vienne, fut pour la première fois mise en scène, le 22 juin 1829 par le chorégraphe André-Jean-Jacques Deshayes (1777-1846). C’était au King’s Theater de Londres, sous le titre de Symphonie pastorale. Alors que l’air du temps est lourd autour de nous, que le monde étouffe, afin de faire entrer l’air frais, nous aurions pu intituler notre ballet du vieux cri de « Mort aux cons », mais c’eût été un trop vaste programme. Exprimant cette pensée beethovénienne « l’art unit tout le monde » (2) avec l’espoir que la beauté le sauve, il s’intitulera tout simplement : la Pastorale.

n Thierry Malandain, mars 2019

(1)

Lettre à Thérèse Malfatti, 1807

(2)

Lettre à Luigi Cherubini, 1823


ACTUALITÉ Saison Danse à Biarritz

Marie-Antoinette à Biarritz

Marie-Antoinette © Olivier Houeix

Après Donostia / San Sebastián, Pampelune, Bilbao, Anvers et l’Opéra royal du Château de Versailles, à l’occasion de la 8ème édition de Rendez-vous sur le quai de la Gare, le ballet Marie-Antoinette sera présenté à la Gare du Midi de Biarritz le 1er juin à 20h30 et le 2 juin à 16h.

Billetterie www.malandainballet.com Office de Tourisme de Biarritz Tél. 05 59 22 44 66 www.tourisme.biarritz.fr Guichets des offices de Tourisme de Bayonne et Anglet

musique Joseph Haydn et Christoph Willibald Gluck chorégraphie Thierry Malandain décor et costumes Jorge Gallardo lumières François Menou réalisation costumes Véronique Murat, assistée de Charlotte Margnoux création sonore Nicolas Dupéroir réalisation décor Frédéric Vadé réalisation accessoires Annie Onchalo réalisation des coiffes Charlotte Margnoux maîtres de ballet Richard Coudray, Françoise Dubuc avec Giuditta Banchetti, Raphaël Canet, Mickaël Conte, Jeshua Costa, Clémence Chevillotte, Frederik Deberdt, Clara Forgues, Loan Frantz, Michaël Garcia, Irma Hoffren, Miyuki Kanei, Hugo Layer, Guillaume Lillo, Claire Lonchampt, Nuria López Cortés, Arnaud Mahouy, Alessia Peschiulli, Ismael Turel Yagüe, Patricia Velazquez, Allegra Vianello, Laurine Viel

coproduction Opéra Royal / Château de Versailles Spectacles, Orchestre Symphonique d'Euskadi de Donostia / San Sebastián, Donostia Kultura - Victoria Eugenia Antzokia de Donostia / San Sebastián Ballet T, Music Hall Antwerpen, Opéra de Saint-Etienne, Opéra de Reims, CCN Malandain Ballet Biarritz partenaires Escenario Clece / Teatros del Canal - Madrid (Espagne), Teatro de la Maestranza y salas del Arenal de Séville (Espagne), Théâtre de Cusset, - Scène conventionnée Arts du Cirque et Danse / Opéra de Vichy

Tarifs de 12€ à 36€ Claire Lonchampt et Mickaël Conte © Olivier Houeix

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ACTUALITÉ

8ème édition de Rendez-vous sur le quai de la Gare

Claire Lonchampt, Arnaud Mahouy & Irma Hoffren Marie-Antoinette © Olivier Houeix

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Placée sous le signe de la jeunesse, la 8ème édition de Rendez-vous sur le quai de la Gare se déroulera à Biarritz du 1er au 4 juin. Outre des représentations tout public de Marie-Antoinette les 1er et 2 juin et deux représentations scolaires en partenariat avec Biarritz Culture les 3 et 4 juin à 14h, des élèves issus du Conservatoire Henri Duparc de Tarbes, du Centre de Formation professionnelle en danse de Biarritz et du Collège Villa Fal de Biarritz seront invités à présenter le travail réalisé durant l’année scolaire.

Biarritz. Par ailleurs, le groupe d’adultes amateurs participant à l’Université du Mouvement sous la houlette d’Aureline Guillot et de Gilles Schamber, proposera également une restitution du travail réalisé au cours de la saison.

Suite aux interventions de Dominique Cordemans, responsable de la sensibilisation et de la transmission du répertoire aux pré-professionnels au CCN, les élèves du Conservatoire de Tarbes donneront des extraits du ballet Estro de Thierry Malandain tandis que ceux du CFD de Biarritz se produiront dans Gnossiennes.

lettres et Gaël Domenger, les élèves de l’Option Art-danse présenteront en effet un essai chorégraphique autour du roman de Carson McCullers : Frankie Addams (The member of the wedding) adapté au cinéma en 1985 par Claude Miller sous le titre l’Effrontée. En première partie, les élèves de terminale présenteront les chorégraphies qu’elles ont préparées pour leur épreuve du Baccalauréat.

Les élèves de deux classes de 5ème du Collège Villa Fal de Biarritz, quant à eux, présenteront leur projet « Écrire et danser la relation à l'autre » mené par Elsa Costero, professeur de lettres et Gaël Domenger, responsable du LABO au Malandain Ballet

Enfin pour clore l’évènement, le 4 juin à 20h sur la scène de la Gare du Midi, l’Option Art-danse du Lycée André Malraux de Biarritz fera son « effrontée ». Encadrés par Agnès Baty professeur d’EPS, Véronique Delort-Sarran professeur de


ACTUALITÉ Diffusion

Le Ballet de l’Opéra de Bâle à Biarritz Également dans le cadre de la Saison Danse, le Ballet de l’Opéra de Bâle (Ballett Theater Basel) proposera le 21 mai à 20h30 à la Gare du Midi une soirée associant les chorégraphes : Hofesh Shechter, Bryan Arias et Jidi Pokorny. Un programme à la hauteur de la virtuosité de cet ensemble composé de 30 danseurs venus du monde entier. Organisé par Biarritz Culture

Lors de ce deuxième trimestre de 2019, la diffusion de MarieAntoinette se poursuivra avec deux représentations à l’Opéra de Vichy les 6 et 7 avril, deux représentations à l’Opéra National de Bordeaux les 19 et 21 avril, une représentation à Wolfsburg (Allemagne) le 21 mai, trois représentations à l’Opéra de Reims les 25, 26 et 27 mai et enfin quatre représentations à la Gare du Midi de Biarritz les 1er, 2, 3 et 4 juin à l’occasion du Rendez-vous sur le quai de la Gare.

Billetterie www.biarritz-culture.com www.malandainballet.com Office de Tourisme de Biarritz Tél. 05 59 22 44 66 www.tourisme.biarritz.fr Guichets des offices de tourisme de Bayonne et Anglet, Elkar Bayonne Tarifs de 12€ à 50€

En partenariat avec Espaces Pluriels, Scène Conventionnée Danse Pau, les 10 et 11 avril, le Malandain Ballet Biarritz donnera deux représentations de Noé au Zénith de Pau accompagné des musiciens et du chœur de l’Orchestre de Pau Pays de Béarn dirigé par Fayçal Karoui. Noé sera ensuite présenté au Théâtre Alexandre Dumas de Saint Germain-en-Laye le 24 mai et à l’Opéra Grand Avignon le 29 mai. Enfin, la Belle et la Bête sera présenté au Théâtre Saint-Louis à Cholet le 3 avril, tandis qu’au Pays basque sud, le Teatro Principal de Vitoria-Gasteiz accueillera Rêverie romantique, la Mort du cygne et Boléro le 3 mai.

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LA DANSE À BIARRITZ # 77

Sonia Pavloff

Élève à l'école des théâtres impériaux de St-Pétersbourg, pour des raisons ignorées, mais pouvant être liées aux évènements révolutionnaires, en 1905, Sonia Pavloff quitta la Russie pour se faire applaudir à Monte-Carlo. Au vu de l’acte de décès retrouvé par Anne Londaïtz, « sur déclaration de Robert Voisine employé et sans autres renseignements connus du déclarant, née le 2 avril 1885 à Szedow (Russie) Sophie Pavlov, dite Sonia Pavloff » avait 20 ans. Oublions Szedow, tout aussi introuvable que des éléments sur la parentèle de « la belle artiste », car on ne l’imagine pas seule en ce temps sur un sol étranger. Notons seulement que la plupart des noms slaves ayant une forme féminine, le certificat aurait dû indiquer : Sophia Pavlova, dite Sonia Pavloff. Sonia constituant en russe le diminutif de Sophia, « l’étoile hors de pair » en usa toujours. En revanche, jusqu’en juin 1913, date où Mariquita l’engagea à l’Opéra-Comique, elle signa Sonia Pavlova avant de se faire appeler Sonia Pavloff. Probablement pour se distinguer d’Anna Pavlova, qui le 3 mars 1913 triompha dans le Cygne (1907) de Saint-Saëns et Michel Fokine aux galas d'inauguration du Théâtre des ChampsElysées. L’illustre ballerine, qui fera de « beaux séjours à Biarritz » n'avait pas paru à Paris depuis la saison russe montée par Serge Diaghilev en 1909. « D'une beauté vraiment noble et d'une tristesse vraiment émouvante », en juillet 1917 réglé par la polonaise Maria Rutkowska, Sonia offrira à son tour sa vision du Cygne sous les yeux éblouis du critique Valerian Svetloff, qui couronna son éloge de la sorte : « Si Mlle Sonia Pavloff dansait en Russie, elle aurait devant elle un vaste champ pour y produire son talent éclatant d'une danseuse doublée d'une tragédienne. Que de choses merveilleuses créerait-elle dans le répertoire chorégraphique russe, inspiré de préférence du folklore national. Avec son charme incomparable, avec sa technique distinguée et surtout avec sa conception psychologique de la danse, elle en créerait des véritables bijoux d'une énorme valeur artistique. Mais voilà ! Paris ne voudra point céder cette étoile à son ciel natal » (1).

Sonia Pavloff, Ivan le Terrible Saracco, photo Ghémar frères, Bruxelles 1886

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C’était là une conclusion étrange, puisque chassé de Russie par de « sales scélérats », Svetloff informait régulièrement la presse de « l’atmosphère d'épouvante » infligée à son pays par les « bolcheviks », mais enchaînons. Quand en 1905 Sonia arriva à Monaco, après l'agrandissement en 1897 de la scène du Casino édifié par Charles Garnier en 1879, Amable-Michel Coudert, directeur depuis 1901, réalisant que la danse pouvait donner de l'éclat

aux spectacles de la Principauté avait décidé de renforcer l’effectif du ballet. Ainsi, suppléant l’italienne Adelina Gedda, maîtresse de ballet à Biarritz en 1907 et 1908, son compatriote Giorgio Gaetano Saracco menait la troupe depuis le 30 janvier 1905. « Le très remarquable maître de ballet »  (2) fera aussi œuvre à Biarritz en 1911 : « Monté le Ballet blanc, Sylène libertin et autres. Puis reproduit Coppélia, Maladetta et plusieurs Opéra-Ballet » écrit-il dans ses carnets, dont nous ne connaissons que quelques pages. Parmi elles figurent toutefois le tableau de la troupe monégasque en 1905-06. Outre les étoiles en représentation, Natacha Trouhanowa et Jeanne Chasles, elle comptait à titre permanent 30 danseuses, qui dès leur arrivée subirent un examen à l’issue duquel Sonia fut reçue en tête du 1er quadrille. Sans quoi, la fine fleur de la société ayant encore quelques répulsions à l’égard de la danse masculine, hors M. Boggio, 1er danseur peu employé, sept autres hommes tenaient les rôles mimes auprès des « élégants travestis » d’Albert Ier de Monaco. Absents de l’effectif transmis par Saracco, « Grand 1er mime » et du classement publié par le Journal de Monaco, seuls les programmes permettent de les distinguer. Ainsi, sans écho particulier, en avril 1905 parut Ivan Clustine : 1er danseur au Bolchoï en 1886, maître de ballet en 1893, ce client de l’hôtel de l’Europe à Biarritz, avait, diton, quitté Moscou en 1903 pour ouvrir une école à Paris. On n’en trouve pas la trace. Quoiqu’il en soit le « très expressif et merveilleux danseur » de 43 ans gagna probablement la Riviera en même temps que Natacha Trouhanowa, son élève. 19 ans, chaperonnée par sa mère, son habilleuse au théâtre, elle débuta le 10


LA DANSE À BIARRITZ # 77 février 1905 « dans ses pas de caractère slave » au Palais des Beaux-Arts, avant d’enchaîner au Casino deux créations de Saracco que dansa Sonia la saison d’après. Citons : Au Temps jadis, ballet-opéra en 3 actes de Maurice Vaucaire et Justin Clérice créé le 16 avril, et la Mariska, ballet en 2 actes de Jean Lorrain et Louis Naciri créé le 28 avril avec une gavotte et une czardas de Clustine, qui tout en dansant, signera plusieurs titres jusqu’en 1911. Ensuite, Lémistin Broussan, futur employeur de Sonia à Biarritz, et André Messager l’embauchèrent à l’Opéra de Paris. Présenté au personnel le 15 septembre 1911, il déclara :

« Je suis fier d'avoir été choisi comme maître de ballet de l'Opéra. Je souhaite que notre collaboration soit couronnée de succès. Je demanderai des réformes. D'abord la suppression des travestis au bénéfice des hommes qui tiendront désormais, les rôles de leur sexe, puis l'allongement du tutu que j'estime disgracieux, même ridicule. […] Quant à la discipline, à l’exactitude aux leçons comme aux répétitions, je les exigerai sévèrement, certain de les obtenir. Je ne doute de la bonne volonté de personne, je connais, d'autre part, le talent des artistes du ballet de l'Opéra » (3). Ne retenant que l’accessoire, sous la pression de ballerines se voyant aussi interdire le port de leurs bijoux, la presse s’interrogea : Fallait-il ou non supprimer le tutu ? Novatrice inspirée, Mariquita avait été la première en 1880 « à faire danser un ballet moderne en robes longues ». Alors qu’en 1917, Svetloff, la traitera durement, en tançant la routine de l’Opéra-Comique et de l’Opéra sans dénoncer les directions coupables, Clustine répondit à Comœdia : « Je viens de prendre connaissance de votre article « Est-ce la fin du tutu? » où vous citez très aimablement mon nom. Voulez-vous me permettre de faire quelques objections ? D'abord je suis très honoré de l'appui que me donne par ses paroles l'admirable artiste qu'est Mme Mariquita, à laquelle j'attribue la première place comme propagatrice de l'évolution de l'art de la danse en France. Quant au tutu? [… ] Je n'ai jamais dit de le supprimer complètement  ! […] Mais quand le personnage est une paysanne, une bacchante ou quand je vois danser Thaïs en tutu, je trouve cela sot autant qu'anachronique. Tous les arts évoluent, la danse aussi ; le succès des Ballets russes où l'on a fait place aux innovations en sont la preuve. Par conséquent j'estime qu'il est du goût des artistes et du public et de notre devoir de sortir des traditions de la hiérarchie des banalités remâchées pour tracer un chemin nouveau » (4).

Pour revenir à Monaco, la maîtresse de ballet bordelaise Céline Rozier avait « la besogne, particulièrement difficile et pénible des leçons » (5). Sinon, une notice éditée en 1925 évoque : « Venue en France, Sonia Pavloff travailla sous la direction de Saracco, Clustine et Rosita Mauri » (6). En effet, plus tard à Paris, Sonia suivit les cours de l’étoile espagnole de l’Opéra, alors propriétaire d’une villa et d’un hôtel à Salies-de-Béarn. Une dédicace de Svetloff, « admirateur affectueux » de Sonia en témoigne en 1917 : « Après l'exercice à la barre et l'adagio dans la classe de votre illustre professeur Mlle Mauri, je dois dire que vous êtes l'Étoile des Étoiles et en pleine conviction je veux inscrire sur cette page : à l'UNIQUE ».

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Sonia Pavloff, photo Félix

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Autrement, sous la férule de la Société des Bains de Mer présidée par Camille Blanc, le problème qui se posait au théâtre du Casino était de « jouer souvent, jouer toujours du nouveau, le jouer bien et répéter quand on peut, où on peut, si l'on peut »  (7). Cette difficulté était en partie résolue par la collaboration de trois directeurs. Ainsi, Raoul Gunsbourg avait la charge de l'opéra, Marcel Simon de la comédie et Coudert de l'opérette et du ballet. Mais la somme de travail que la troupe devait fournir était considérable, puisqu’en plus des ballets et des divertissements lyriques assurés

Monte-Carlo, le théâtre du Casino

Ballet Aérien de Monte-Carlo

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au Casino, elle faisait partie du personnel que René Comte-Offenbach utilisait au Palais des Beaux-Arts. S’ajoutera le Casino de Beausoleil inauguré semble-t-il le 2 février 1907 avec Une visite à l’école de Saracco et le Palais du Soleil ouvert le 26 janvier 1908 avec les Contrebandiers du même. Six jours plus tôt, ce ballet en 2 actes de Georges Rose et Louis Naciri avait déchainé « une tempête de bravos » au Casino princier. Ainsi de la mi-novembre à la fin mai, changeant chaque semaine, les divertissements, les ballets en un ou plusieurs actes se succédaient en divers lieux, en matinée et soirée. Sonia ayant dansé sur le Rocher de 1905 à 1913, on ne la suivra pas au jour le jour, d’autant que les sources sont maigres à son sujet. À notre disposition, Ballets à Monte-Carlo (2014) de Francis Rosset rend toutefois compte de la richesse d’un répertoire oublié pour ne pas dire méprisé, puisque Renée Stein dans Trois siècles de ballet à Monte-Carlo (1964) l’ignora pour ne parler que de l’activité monégasque des Ballets russes. Quant au Journal de Monaco, il est peu disert sur la danse. Méconnaissant la date exacte de l’engagement de Sonia, dansa-t-elle au Moulin Rouge du 25 septembre au 19 novembre 1905 dans le corps de ballet « parfaitement stylé » de la Mariska ? C’est possible car dans ce ballet déjà

cité, Trouhanowa, Saracco, le mime Luigi Paglieri, reprenaient leurs rôles. Sinon, la saison du Casino ouvrit le 17 novembre 1905 par une série d'opérettes et en décembre débutèrent les opéras et ballets. Alors que l’Opéra de Paris n’introduira des soirées dédiées à la danse qu’en 1922, puis en 1940 (le mercredi), afin de mettre le public de belle humeur avant le tapis vert, elle occupait la scène du Casino les vendredi et samedi. Ainsi les 8 et 9 décembre 1905 Sonia parut dans Mimosa. Reproduit par Saracco pour « la triomphante » Jeanne Chasles, de l’Opéra-Comique, ce ballet japonais en 3 actes de Justin Clérice avait été créé le 9 février 1904 au Capitole de Toulouse par le hollandais Anton Van Hamme, « il a permis de juger de la valeur de notre nouvelle troupe de ballet qui est aussi nombreuse que remarquablement composée » (8) loua Le Journal de Monaco. Vint ensuite les Brigands d’Offenbach et son divertissement du 2ème acte. Puis les 15 et 16 décembre la Mariska et la Fée des poupées (1888) de Franz Gaul et Josef Bayer. Ce clou européen qui inspira la Boutique fantasque (1919) aux Ballets russes, avait été vu à Paris à la Porte-SaintMartin en 1893 au moment où l’autrichien Joseph Haßreiter fêtait à Vienne la 200ème de son ballet. Oublions la Geisha comédie musicale de Sidney Jones, pour passer à la reprise les 22 et 23 décembre d’Au Temps jadis. Retraçant l’histoire de Monaco « avec un luxe inouï » de décors d’Alphonse Visconti et de costumes de Charles Bianchini, « ce magnifique ballet » sera régulièrement affiché. Sachant « allier aux danses classiques d’originales inventions », Saracco s’illustra ensuite, les 25, 26, 27 décembre avec le Jugement de Pâris et la danse villageoise de la Cigale et la Fourmi, opéra-comique d’Edmond Audran qu’il avait réglé à Paris, à la Gaîté en 1904. Suivront les 29 et 30, Mimosa et la Fée des bois sur des airs d’Oreste Bernardini. Dans la Belle de New-York, opérette de Gustave Kerker, représentée dès le 1er janvier 1906, la danse jouait un rôle important et l’organe de la Principauté n’omit pas la part d'éloges revenant aux dames du ballet, mais l’on retiendra le Baiser fatal, ballet en un acte d’Oreste Bernardini et Saracco créé le 16 janvier au Palais des Beaux-Arts. Car pour la première fois la presse annonça Sonia, qui enchaîna divers titres de Clustine, avant le 3 février où pour l’ouverture de la saison lyrique, le Casino Garnier afficha Tannhäuser dans des décors lumineux d’Eugène Frey. Consistant à projeter sur une toile blanche, des images peintes sur verre, le procédé du bruxellois avait reçu sa première application au Palais de la Danse en 1900, dans des ballets de Mariquita. Contribuant à la féerie du spectacle, Tannhäuser profitait également du Ballet Aérien de Paris et Monte-Carlo de Hans Heidenreich. « S’élevant et touchant le sol de la pointe du pied pour repartir vers les frises », « les Flying girls » du viennois et son épouse enchanteront souvent les


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mises en scène de Raoul Gunsbourg. Les câbles ne se rompant qu’une seule fois au grand effroi des danseuses. Après Tannhäuser, le 13 février 1906 Sonia parut dans le Roi Lahore de Massenet, dont les ballets vaudront aussi des bravos à Carlotta Zambelli et Mathilde Salle, de l’Opéra, ainsi qu’à Mata-Hari. Entre temps et pour l’anecdote, le 6 février, le Palais des BeauxArts reçut Jeanne Chasles et Paul Raymond, de l’Opéra dans Invitation à la valse de Carl Maria von Weber et Joseph Hansen, chef de la danse de l’Opéra invité à Biarritz en 1901. En clair, un duo sur la musique qui unira à Monaco, Tamara Karsavina et Vaslav Nijinski dans le Spectre de la rose de Michel Fokine, le 19 avril 1911. Louis Ganne dirigeant son ballet, le 21 mars, Saracco régla Phryné (1896) d’Auguste Germain et Louise Stichel, puis le 20 avril, ce fut la Sniegourka, ballet en 3 actes de Louis Naciri, tiré d’une légende russe par M. Heneté. « Pseudonyme d’une belle artiste » dont on ignore tout, M. Heneté avait emprunté son livret à un opéra de Rimski-Korsakov, Snegourotchka que l’Opéra-Comique révèlera en mai 1908. C’est peut-être pourquoi en décembre 1907 au prétexte d’une réduction du ballet, la Sniegourka devint le Tzar. Il fit à nouveau valoir « la grâce de Trouhanowa, le talent de son partenaire Clustine, à côté desquels triomphèrent comme d'ordinaire, Mlle Pavlova »  (9) pour ne citer qu’elle. Mais oubliant la Sniegourka et le Tzar, tous parleront au final de Snegourotchka, dont Clustine s’attribua la paternité sitôt à l’Opéra : « Votre carrière n'est pas exclusivement russe ? À peu près. Je suis cependant venu plusieurs fois à MonteCarlo où j'ai monté les Deux Pigeons et Snegourotchka » (10). Ce qui fera réagir Saracco : « J'ai moi seul réglé les ballets en question, comme tous les ballets représentés sur ce théâtre, j'ai seulement permis à M. Clustine 1er danseur de la troupe, de régler le pas de deux (chose habituelle) qu'il exécuta avec Mme Trouhanowa, son élève (et qui fut aussi la mienne ) cela ne s'appelle pas monter et régler deux ballets » (11). Passée choryphée, Sonia débuta sa seconde saison le 16 novembre 1906. Aux reprises, s’ajouta le 14 décembre, ZinoZina de Jean Richepin et Paul Vidal. Tel un grand seigneur du XVIIIème siècle, Robert de Clermont-Tonnerre avait offert ce ballet en deux actes, le 1er août sur son théâtre

de Maisons-Laffitte. Emma Sandrini, l'éminente étoile de l'Opéra, qui l’avait réglé pour vingt-cinq de ses consœurs et Angelina Striscino, de la Scala, vint le remettre en scène. Au Palais des BeauxArts, Sonia parut ensuite dans divers ballets de Saracco et Clustine. Du premier, citons l'Importun (1895) de Georges Boyer, Louis Ganne et Joseph Hansen, le 18 février 1907 : « un badinage sentimental qui a mis une fois de plus en valeur le talent de Mlle Trouhanowa […] À ses côtés, Mlle Carrère, un bien coquet travesti ; Mlle Pavlova, très affriolante soubrette, et l'agile M. Clustine firent merveille et furent couverts de bravos » (12). Du second, le 19 février : Danses romantiques. Elles ne faisaient pas appel à une partition originale, mais à des pièces pour piano de Chopin dont on ignore si elles étaient orchestrées. Quatre jours après, le 23 février, sur des pages du polonais harmonisées par Alexandre Glazounov, Michel Fokine créait à St‑Pétersbourg, Rêverie romantique, qui dans sa version définitive devint à Paris, les Sylphides, le 2 juin 1909. De même que la Société des instruments anciens de Louis Diémer, musicien estimé à Biarritz participait à la redécouverte d’œuvres oubliées, depuis les années 1880 et les travaux de Laure Fonta, de l’Opéra, la reconstitution de danses anciennes était en vogue. Ainsi outre les Sylphides, ballet dont on ne sait rien, réglé aux Concerts Favart, le 27 octobre 1889 par Girolamo Pastorini sur une partition d’Hector Mariotti ; le 6 décembre 1900, Louise et Blanche Mante, de l'Opéra, avaient signé Danses romantiques sur des airs de William Marie. Les deux sœurs y ressuscitaient le quadrille, la polka et la valse, pour dire que nous ignorons ce qu’imagina Clustine à Monaco, si ce n’est qu’il portait « un superbe costume d'officier polonais ». Plus tard, à l’Opéra, le 23 juin 1913, couplé avec Déjanire, tragédie lyrique de Saint-Saëns dont la version finale vit le jour avec Sonia, le 14 mars 1911 à Monaco, sur Chopin arrangé par André Messager et Paul Vidal, Clustine créa Suite de danses. Commun en musique, le chorégraphe avait déjà utilisé ce titre de manière inédite pour un ballet de Paul Bades que Sonia exécuta « avec une grâce vraiment exquise » sur le Rocher en avril 1908. Pour le reste, longtemps représenté avec succès « dans des jupes demi-longues de l’époque de Chopin, se mélangeant avec des ensembles exécutés en robes vaguement Directoire » (13), « ce ballet sous-Directoire d'après du sous‑Watteau transporté dans un cadre Louis XIV » (14) montre que son auteur une fois parti, un ballet n'est parfois plus qu'un orphelin à la merci de changements, puisqu’on regarde aujourd’hui Suite de danses comme « un hommage à l'école française teinté des influences russes des Sylphides de Fokine ». Pour l’anecdote, il recyclait le parc dessiné par René Rochette et Marcel Landrin pour le 2ème acte de la Fête chez Thérèse (1910). Ballet de Catulle

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Monte-Carlo, le Palais des Beaux-Arts

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Fernand Castelbon de Beauxhostes, 1908

Natacha Trouhanowa et Ivan Clustine, 1908

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••• Mendès, Reynaldo Hahn et Louise Stichel, qui lui-même faisait revivre l’époque Romantique. Ainsi, Marthe Urban dans le rôle de Carlotta Grisi y dansait la valse de Giselle. Au répertoire jusqu’au 27 septembre 1912, puis retiré parce que Reynaldo Hahn n’était pas satisfait de la façon dont le ballet avait été remonté (15) , la Fête chez Thérèse empruntait aussi au XVIIIème siècle, à l’instar de Suite de danses de Clustine dont Charles Tenroc, dira encore: « Nous sommes en plein Watteau » avant de porter son attention sur « la mièvrerie somptueuse et mignarde des passe-pieds et des rigodons » (16). Après Danses romantiques, Sonia enchaîna au Casino de Beausoleil : À Séville, Hommage à Silène, la Poupée, Louis XV de Saracco et parmi les divertissements lyriques assurés salle Garnier, citons le 7 mars 1908, le ballet des roses de la Damnation de Faust, car le mois d’après, par train spécial, les 150 membres de la troupe s’en allèrent jouer à Berlin la légende dramatique de Berlioz. Au retour, la saison s’acheva les 7 et 10 mai par deux titres non renseignés de Saracco : Ruse amoureuse et Bacchus. En 1907-08, nouveautés et reprises occupèrent en plus la scène du Palais du Soleil où la danse devait constituer un des principaux éléments. Mais avant, début décembre permit d’applaudir « deux pimpants ballets » à l’Opéra princier : Au Pays des cigales (1906) de Léo Pouget et François Ambrosiny et le Péage (1905) d’Antoine Banès et Georges de Dubor. Les 13 et 14 décembre, ce fut Faust, ballet de Saracco tiré du Petit Faust (1869), opéra-bouffe d’Hervé et le Ballet égyptien d’Alexandre Luigini. Chef de la musique à Biarritz en 1901, avec l’accord de Verdi, Luigini avait composé le Ballet égyptien pour Aïda au Grand-Théâtre de Lyon en 1879 réglé par Alfred Lamy. Le 27 décembre précédant la Fée des poupées, la Sniegourka devint le Tzar et Sonia montée sujet tint le rôle de Koupava, la fiancée du boyard Mizguire. En janvier passa l’Œil de gazelle, opérabouffe de Paul Ferrier et Justin Clérice, les Contrebandiers, « délicieux ballet » déjà cité, puis au Palais du Soleil, Revue de la femme, de Lucien Boyer et Henri Bataille, avec des danses de Saracco sur des airs de Gustave Goublier et Paul Bades. Le 4 février, la Gioconda d’Amilcare Ponchielli et « son joli ballet des heures » ouvrit la saison lyrique, tandis que le 13, le public cosmopolite de la Côte d'Azur put après Thérèse découvrir Espada du même Massenet. Selon Henry Gauthier-Villars, le librettiste de ce ballet était pour les uns,

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Henri de Rothschild caché sous le nom de René Maugars, pour d’autres, Trouhanowa avait fourni le thème de ce ballet qu'elle dansa « avec une conviction passionnée ». « Mais tous s'accordaient à dire que cette affabulation, de père inconnu, avait été considérablement embellie » par Gunsbourg, qui « fit merveille dans la mise en scène »  (17). En fait, Gauthier-Villars, dit Willy, littérateur en vue, qui employait foule de nègres, à commencer par Colette, son épouse, ne pouvait ignorer qu’Henri de Rothschild, auteur sous les plus divers pseudonymes, était à l’origine du livret d’Espada, qui annonçait en plus tragique celui qu’Alexandre Benois signera pour Boléro (1928) de Maurice Ravel. Ainsi dans le patio d’une posada, Trouhanowa dansait jusqu’à la mort entre les tables de buveurs excités. Par souci de vérité anatomique, ces buveurs n’étaient pas interprétés par les dames du ballet en travesti, mais par des choristes que Gunsbourg, qui mettait partout son grain de sel, disposa sur la scène. Oublié des comptes rendus,

de vous dire que Neigilde sera Mlle Trouhanowa ? » avait assuré Coudert en mars 1908, tandis que Silver jeune prix de Rome lui écrivait : « Chère mademoiselle, [...] J'espère que vous me tiendrez au courant de ce qui va se passer quant à la date de la première de Neigilde. Avezvous vu ou causé à Gunsbourg ? ». Sans Trouhanowa en tournée avec le mime Paul Franck, la création de Neigilde eut lieu le 13 avril 1909, avec Maria Bordin et Giorgi Kiakscht, du Théâtre impérial de St-Pétersbourg. Conçu dans une forme nouvelle, ce conte de Noël s’agrémentait de scènes chantées encadrant un ballet en 3 tableaux « remarquablement interprétés par Gina Luparia, Paolina Giussani et Sonia Pavlova », notamment dans la valse des flocons de neige, du 3ème tableau représentant la Mer de glace. René ComteOffenbach ayant eu l’idée de monter au Palais des Beaux-Arts, « les délicieux ballets de Léo Delibes », les 20, 21, 22 avril, Bordin et Kiakscht dansant Swanilda et Frantz, Sonia fit « applaudir son séduisant

c’est à Saracco que revint l’honneur de la chorégraphie, qui dissimulait peutêtre Sonia dans les ensembles, car son nom n’apparaît pas parmi les solistes. En revanche, « son gracieux talent » sera de toutes les reprises du répertoire et des nouveautés de Saracco et Clustine jusqu’à la fin mai.

talent » dans Coppélia (1870), puis dans Sylvia (1876) les 26, 27 avril et le 9 mai. Le Journal de Monaco ne parlera que de « liquidation avant clôture ».

Sous la devise « éclectisme et variété », la saison 1908-09 fut marquée par la création à Garnier d’Eros-berger, ballet d’Edouard Daurelly et Marius Lambert, qui le 4 décembre signa les débuts de l’étoile florentine Maria Bordin. On la retrouva auprès de Sonia, le 12 janvier dans Claironette, ballet d’Eugène BertolGraivil et Henri Hirschmann que Saracco régla au Palais des Beaux-Arts, puis le 3 février dans les Nymphes de Gustave Michiels. Le 13 février, Saracco reproduisit Javotte (1896) ballet de Saint-Saëns que Jean Soyer de Tondeur avait créé à Lyon. Puis ce fut Neigilde, ballet-opéra de Jean Lorrain et Charles Silver. « Ai-je besoin

Le 19 mai, débutait à Paris la première saison russe de Diaghilev, un succès artistique et un échec financier, qui permit à Gunsbourg d’acquérir 658 costumes et 12 décors de ballets et d’opéras dont celui d’Ivan le Terrible, de Rimski-Korsakov qu’il réutilisera en Belgique. Avec Neilgide, Au Temps jadis, la Sniegourka, etc., le tout sera vendu à Londres en 1980. En attendant, après une saison 1909-10 où la danse ne figura pas en bonne place, Sonia ne fit l’actualité qu’en 1910-11, précisément le 20 octobre 1910 au Théâtre royal de la Monnaie dans Ivan le Terrible, opéra dont Gunsbourg avait signé le livret et la musique, laquelle était orchestrée par Léon Jehin, chef à Monaco. Chanté par Jean Bourbon, Ivan le Terrible connut à Bruxelles 18 représentations. Senka Doubnikoff, dit Simon Malatzoff,


LA DANSE À BIARRITZ # 77 avril dans la Roussalka, opéra d’Alexandre Dargomysky. Le 9 le Casino Garnier accueillit la troupe de Diaghilev qui se produira avec un succès croissant jusqu’au 30 avril. La saison terminée, après la Fée au bois, ballet de Joseph Vercellone, créé à Maisons-Laffitte, le 27 juillet, Saracco passa août et septembre à Biarritz. De son côté, Sonia dont nous ignorions jusque‑là le détail des occupations estivales, avait traité avec Fernand Castelbon de Beauxhostes. Depuis 1898, ce propriétaire viticole fortuné, organisait chaque été de grandes fêtes lyriques dans les Arènes de Béziers. Le 25 mars 1911, de la Villa AzurEden, où elle résidait, Sonia lui avait écrit :

qui enseignera les danses modernes à Biarritz en 1920, avait réglé la danse Tartare et le pas de la Boyarine que Sonia dansa « avec un charme incomparable ». « L’adorable danseuse » (18) le reprit le 2 mars 1911 à Monaco auprès de l’illustre Fédor Chaliapine, propriétaire des villas Korsar et Isba à Saint-Jean-de-Luz. Entre temps dansa-t-elle dans la Fille du Soleil, tragédie lyrique de Maurice Magre et André Gailhard, qu’après Joseph Belloni à Béziers et Louise Stichel à l’Opéra, Saracco signa le 26 décembre 1910 à Monaco ? C’est possible. En tous cas, entre les soirées princières d’Ivan le Terrible, les 3 et 4 mars 1911, elle parut au Palais des Beaux-Arts dans Daphnis et Chloé, ballet de Charles Egly et Saracco. Puis dès le 14 mars à Garnier dans Déjanire de Saint-Saëns, qui sous une autre forme avait ouvert le Théâtre des Arènes de Béziers en 1898. Miguel Vasquez, de l’Opéra était l’auteur des ballets, d’après Francis Rosset, Simon Malatzoff les régla à Monaco. Les 21 et 23 mars Sonia retrouva Saracco pour les Heures de l’amour, drame lyrique d’Odette Roussel-Despierres et Marcel Bertrand, puis faute de pouvoir tout noter, le 4

« Cher Directeur, J'ai entendu dire que cette année vous donnerez des représentations dans les Arènes de Béziers. J'espère bien que vous penserez à moi si vous avez besoin d'une première danseuse. Dans l'espoir d'une réponse favorable recevez mon cher Directeur mes souvenirs bien affectueux. Sonia Pavlova ». C’est dans les Esclaves, tragédie lyrique de Louis Payen et Aymé Kunc, que « la danseuse étoile du Théâtre de MonteCarlo » parut les 27, 28 et 29 août. Mais avant, profitons d’autres traces de sa correspondance avec le mécène biterrois : 24 juillet 1911 - « Cher Monsieur, J’espère que vous avez reçu mes photos. Je vous en enverrai une autre demain. Pour mon permis voici le nom de mon habilleuse Mlle Raymond. Mes sincères salutations. Sonia Pavlova ». Sans date - « Cher Monsieur, Je vous envoie par le même courrier une nouvelle photo que je viens de faire je la trouve beaucoup plus jolie. S’il n’est pas trop tard j’aimerais mieux que ce soit celle-ci qui paraisse dans le journal. Quand vous n’en n’aurez plus besoin vous me la rendrez à Béziers. Envoyez moi mes permis à Paris 48 rue St-Ferdinand. Mes salutations empressées. Sonia Pavlova ».

Les Esclaves comptait deux ballets de Belloni, chef de la danse à Bordeaux dans lesquels Sonia « montra autant de grâce que de science » (19). Ensuite, invitée d’Émile et Vincent Isola, le 31 octobre, elle parut à la Gaîté-Lyrique dans Ivan le Terrible de Gunsbourg. « L'exquise Sonia Pavlova, une des plus brillantes étoiles chorégraphiques, qui danse avec tant de grâce le pas délicieux de la Boïarine »   (20) reçut des « ovations répétées » jusqu’au 17 décembre, après quoi Mlle Alexandroff lui succéda. De retour à Monaco, elle se montra dès le 5 janvier 1912 au Palais Beaux-Arts dans un divertissement non précisé de Saracco, puis dans un second les 19 et 20. Entre les opéras à Garnier, dont Ivan le Terrible, les 29 et 30 elle s’illustra dans les danses grecques d’Orphée de Gluck, puis dans des reprises avant Pour distraire Cypris, le 19 février. Ce ballet « réussi en tous points » de Charles Egly profitait d’un livret de Georges de Dubor, orientaliste et prolifique auteur de 28 ballets. Les 8 et 9 mars, Saracco coupla Au village, divertissement non renseigné avec le pas de la Sabotière de la Korrigane (1880), ballet en 2 actes de François Coppée, Charles-Marie Widor et Louis Mérante qu’il monta « savamment » le 7 mai à Garnier. Avant cela, sous la direction de Vittorio Natta, chargé depuis janvier d’une part de la danse au Palais du Soleil, Sonia enchaîna plusieurs titres de l’italien alors en poste au Casino de Cannes. Venu du Capitole de Toulouse, Natta qui le 9 septembre 1917, signera les ballets de Guillaume Tell de Rossini aux Arènes de Bayonne, débuta le 11 janvier avec la Fille mal gardée. Citant Sonia, Le Menton & Monaco News ne dit rien sur ce ballet créé en 1789 par Jean Bercher, dit Dauberval à Bordeaux. Mais le titre était connu à Monaco, puisque sous Adelina Gedda, Virginia Zucchi, qui l’avait interprété à Berlin en 1876 dans la version de Paul Taglioni, c’est-à-dire sur la musique écrite en 1864 par Peter Ludwig Hertel, puis à StPétersbourg en 1885 sur la même partition avec Marius Petipa, l’avait dansé, le 9 décembre 1894 au Palais des Beaux-Arts. Le Figaro, parlera alors « d’un délicieux ballet-pantomime du siècle passé, arrangé sur des airs de Lulli et Rameau, reliés entre eux par de la musique moderne » (21). Fautil le croire ? Quant à Natta, sur la musique de Hertel, il avait interprété la Fille mal gardée à l’Eden-Théâtre en 1886, avant de la « ressusciter » à Lyon en novembre 1890 sur une partition de Raoul Schubert.

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Beausoleil, le Palais du Soleil Béziers, les Esclaves, le ballet, 1911

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••• Les bordelais l’acclameront émus, le 25 janvier 1900. Moins concernés, les marseillais parleront en 1901 « d’un ballet assez vieillot ». La palme revenant à un chroniqueur distrait du Figaro, qui à propos du pas du Ruban dansé à Paris par Vera Trefilova et Nicolas Legat évoquera en 1907 « une danse russe très originale : empruntée au ballet russe la Fille mal gardée » (22). Après ce ballet défila foule de titres revus par Natta comme Coppélia où il tenait le rôle de Frantz ou bien la reprise, le 4 mars de Jean, Jean (1893) de Raoul Schubert. Alors que Sonia se partageait entre Natta et Saracco, entre le Palais du Soleil et celui des Beaux-Arts, du 8 avril au 5 mai, les Ballets russes investirent la salle Garnier avant de céder la place, le 7 mai à la Korrigane, tandis que la saison prenait fin le 10 avec Sylvia. « L’impétueuse » Lucy Maire, maîtresse de ballet à Biarritz en 1925 était en tête de distribution, mais « particulièrement applaudie » Sonia passa 1ère danseuse. « Toute grâce souriante, toute légèreté ailée », elle débuta le 3 décembre 1912 à Garnier en créant le rôle de Lisbeth dans Kermesse flamande de Louis Ganne et Saracco, puis le 6 au bras de Marguerite Schwetz travestie en Frantz, elle dansa Coppélia. En revanche, c’est Yetta Rianza, de l’Opéra-Comique, adepte d’escrime et de boxe, qui auprès de Léo Staats, de l’Opéra offrit Sylvia et la Korrigane aux hivernants de la Côte d'Azur. Alors que la saison lyrique avait commencé le 20 janvier par Don Quichotte de Massenet, les 4 et 8 mars Sonia créa successivement Pénélope

de Gabriel Fauré et Venise de Gunsbourg. Entre temps, au Palais des Beaux-Arts, « avec sa grâce et sa virtuosité habituelles », après un divertissement de Saracco donné le 7 janvier sur des airs d’Emile Waldteufel et d’Eugène Poncin, sur la musique de ce « nègre » de musiciens en vogue, le 31 janvier, elle fit apprécier « l’harmonie de ses attitudes » dans les Ribaudes, puis le 17 mars dans les Prêtresses de Ranah. Auparavant, le 14 février, Silène libertin créé à Biarritz sur une musique de C. Materassi avait été « un vrai régal pour les yeux ». Ensuite, absente du ballet hongrois donné le 14 avril dans la salle des fêtes de l'hôtel Métropole, on supposera qu’elle avait déjà rejoint l’Opéra-Comique où depuis 1898, Mariquita dirigeait la danse auprès d’Albert Carré. Suppléant Yetta Rianza engagée au Moulin-Rouge, elle débuta sous le nom de Sonia Pavloff, le 5 juin 1913 dans Djali, ballet oriental en 1 acte de Serge Basset et Georges Menier. Près du mime Georges Wague, de Régina Badet, Christine Kerf, Georgette Richaume et Robert Quinault, tous applaudis à Biarritz, elle personnifiait une esclave, « mais quelle virtuose de l'eurythmie est cette esclave qui réunit à la vigueur, la grâce à la beauté »  (23) nota Jean Prudhomme. Ce succès lui valant d’être engagée comme « 1ère danseuse étoile », passés les congés, la nouvelle pensionnaire fit ses débuts officiels le 3 septembre 1913 dans la Flamenca de Carmen, puis prit possession des rôles que le répertoire lyrique lui réservait. Ainsi après le Ballet du Roy de Manon et le pas des Poignards d’Aphrodite, drame musical de Camille Erlanger, le 13 novembre le Mariage de Télémaque, comédie de Claude Terrasse, lui accorda « un de ses plus jolis succès d'artiste »  (24). Mais loin de Monaco où la danse était traitée avec plus d’égards, dans le costume de la libellule créée par Jeanne Chasles, elle ne dansa qu’un ballet en 1 acte : les Lucioles (1910) de Claude Terrasse réaffiché le 11 octobre en fin de soirée : « à l’instant où chez le spectateur la préoccupation du vestiaire et du taxi n'attend que l'occasion de s’extérioriser »(25) dira Dominique Sordet. Toutefois, le 25 octobre à l’occasion d’un Gala Peugeot au Châtelet, Robert Quinault, transfuge de l’Opéra lui donnant la réplique, elle créa Pirouettes de Mariquita dont Georges Menier avait écrit la musique. Puis le 22 novembre, lors d’un Gala Gustave Charpentier au Théâtre de la Renaissance, sur un livret d’Albert Acremant : Impressions d’Italie, sur la suite symphonique de l’auteur de Louise. « Mlle Pavloff et M. Quinault en furent les interprètes admirables. Tout le corps de ballet de

l'Opéra-Comique les accompagnait et en faisant relever dix fois le rideau, le public montra combien il apprécie les ballets »  (26). « Espérons que Mlle Pavloff voudra bien, rester plus longtemps que Mlle Rianza sur la scène où elle remporte actuellement de nombreux succès » (27) ajoutera Comœdia. « Bien que le music-hall soit tentateur en diable », Sonia resta à Favart pour « se trémousser joliment » le 1er décembre dans les bourrées auvergnates de Céleste, drame lyrique d’Émile Trepard avant de reprendre Cigale (1904) ballet de Massenet et Mariquita dont elle dansa le 1er acte le 6 décembre lors d’une matinée au profit du « monument Massenet » mort en 1912. Il ne sera inauguré qu’en 1926 au Jardin du Luxembourg. Sans quoi, succédant à Albert Carré, le 1er janvier 1914, les frères Isola et Pierre-Barthélemy Gheusi, propriétaire à Bidart du château du baron de L'Espée prirent la direction de l'Opéra-Comique. Malgré ses 73 ans, ils maintinrent Mariquita, « la bonne fée de la maison » dans ses fonctions et en attendant leurs projets, le 9 janvier Cigale fut donné en entier. Outre Carmen, Manon, Aphrodite, etc. qui alternaient sur l’affiche, on reprit Djali, les Lucioles, jusqu’au succès le 15 mai de l’opéra-comique d’Henri Rabaud : Mârouf, savetier du Caire. « On a applaudi avec rage le beau ballet où la grande Mariquita a prodigué à pleines poignées sa fantaisie souriante et son expérience avertie. Quant à son interprétation, nota Jean Prudhomme, elle est mouvementée étonnamment avec M. Quinault, et tout à fait adorable avec Mlle Pavloff. […] Aux figures pittoresques et hardies de Mârouf, elle a prêté sa science qui est étonnante, et son style harmonieux et sévère, qu'on trouve si rarement chez les ballerines. L'Opéra-Comique possède en Sonia Pavloff une danseuse d'une virtuosité et d'un art, comme nous n'en avions pas eu, depuis longtemps » (28). Après ce triomphe, le 23 mai Sonia participa avec Quinault à La Folle journée organisée par la presse à Luna-Park. Le 3 juin, dans les pas de Mariquita, elle


LA DANSE À BIARRITZ # 77 créa Fresques antiques, ballet de William Marie au Cercle de l’Union artistique, puis le 9 à Favart, le Ballet des Nations de Paul Vidal avant de danser Pirouettes au Congrès des Jeux olympiques, le 15 au Cercle Hoche. Le 20, dans Alceste de Gluck, elle reprit le ballet grec que Mariquita avait réglé en 1904, puis le 30 juin, elle clôtura la saison avec Mârouf. Selon L’Intransigeant : « Vers la Russie bien chaude en cet été, est partie la délicieuse danseuse étoile de l’Opéra-Comique, Mlle Pavloff » (29). Ce dont nous sommes certains, c’est que Pierre-Barthélemy Gheusi prit ses congés à Biarritz et qu’il apprit l’ordre de mobilisation générale le 1er août dans le train le ramenant à Paris. Comme de coutume, Favart resta fermé jusqu’en septembre et ne rouvrit que le 6 décembre, avec quelques volontaires. Ce soir-là, Sonia et Quinault, mobilisé à la 22ème section C.O.A. rattachée au Gouvernement militaire de Paris dansèrent le Ballet des Nations avant que Manon, Carmen, Mârouf, Lakmé ou encore la Vivandière dont Sonia reprit la Fricassée ne retrouvent l’affiche au milieu d’œuvres patriotiques comme : Scènes alsaciennes de Massenet, le 18 mars 1915. Pour ce ballet en 1 acte, Henry Durier et Emile Archaimbaud avaient imaginé une idylle d'amour que Mariquita régla en s’inspirant d’un album d'Hansi, Mon Village (1913), qui avait valu au caricaturiste alsacien inculpé de haute trahison à Colmar d’être condamné à un an de prison à Leipzig en juillet 1914. Réfugié à Paris, il sollicitera sa réintégration comme citoyen français. En attendant, Quinault, ayant rejoint les tranchées champenoises, dans le rôle de Lisbeth, Sonia eut pour partenaire « le plus gentil sergent que l'on puisse rêver » : Léa Piron, de l’Opéra. Sinon, dans Paris où tout était à la guerre, elle multiplia les galas de bienfaisance, à l’instar du 17 juin, où dans la Vie populaire russe, spectacle monté au Trocadéro par la soprano Félia Litvinne, qui faisait « provision de santé » à Biarritz, elle dansa Souvenir de Hapsal de

Tchaïkovski. Fin juin 1915, Favart ne ferma pas ses portes, mais continua de jouer avec des moyens réduits et un répertoire limité. En septembre, Sonia villégiatura toutefois quelques jours à Barbizon avant de reprendre ses œuvres de guerre et ses spectacles, marqués par la création de Lumière et papillons, le 12 avril 1916. Dansé par tout le ballet, autour de Sonia en papillon bleu et de Madge Derny en lumière, ce titre en 1 acte de Louis Urgel, alias Louise Legru, compositrice et veuve du banquier Hector Legru, alterna ensuite avec Mârouf et Lakmé dont les ballets étaient parfois dansés isolément à la suite d’un opéra. Après quelques congés, Sonia fit sa rentrée le 27 août 1916 dans Manon, tandis que Mariquita répétait Elvya, ballet de Georges Ricou sur des airs d’Eugène Picheran. Sonia et Cléo de Mérode réfugiée à Biarritz et à Luchon jusqu’au printemps 1916 devaient mener l'action, mais sans que l’on sache pourquoi, le 23 janvier 1917 les principales interprètes furent Henriette Sahary Djeli et Georgette Delmarès. Sonia toujours à l’affiche le 3 septembre pour la 900ème de Mârouf et le 7 novembre dans Manon, ne reparut qu’en mars 1917 à une fête de charité, puis à Favart dans son répertoire jusqu’en juillet. Notons toutefois que les informations manquent, puisque Comœdia, seul quotidien s’attachant à publier les distributions ne parut pas durant la guerre. Ainsi ignorons-nous si, le 9 novembre 1916, Sonia participa à la reprise de Mârouf. L’on sait seulement qu’âgé de 52 ans, le bordelais Charles Holtzer, maître de ballet à Biarritz en 1912 remplaçait Quinault. De même, nous ignorons quand en juillet 1917 elle dansa dans les jardins de Versailles. Au programme le Cygne et une danse russe réglés par Maria Rutkowska, dont elle fréquentait les cours et qui créera la Compagnie des artistes du ballet impérial russe en 1926. De retour à Favart le 9 septembre 1917 dans Lumière et papillons, Sonia disparut à nouveau de l’affiche. « Pourquoi ne pas profiter d'une telle force artistique ? Pourquoi ne pas créer pour elle un véritable ballet ? Mais voilà, j'entends parvenir des voix indignées : "  c'est la guerre  "... Allons donc ! » (30) dira Svetloff. Dans les faits, « après avoir eu à Londres un grand succès dans ses danses » Sonia ne reparut qu’en 1919 à Favart où « d'importantes créations lui était réservées ». En attendant, alors que Gheusi avait été débarqué par Georges Clémenceau et Albert Carré réintégré à sa place, pour se remettre en jambes, Sonia s’illustra 13 février 1919 dans Manon et dans les danses de la Reine Fiammette, de Xavier Leroux, réglées le 27 mars par Jeanne Chasles. Puis vint Mârouf avec Holtzer, Quinault ayant suivi Gheusi au Théâtre Lyrique, et puis Carmen, jusqu’au 17 juin où l’on célébra la 1000ème de Manon.

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Sonia Pavloff

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Sonia Pavloff, Mârouf, photo Félix

Sonia Pavloff, photo Comœdia, 1920

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Sonia Pavloff, dans le Cygne Marie Routkovska

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Le 24 septembre 1919 Sonia fit sa rentrée dans Carmen, avant Gismonda, drame lyrique d’Henry Février dont Nicolas Guerra signa les danses le 15 octobre. Mariquita désirant prendre sa retraite, l’on proposa à Quinault son second au Théâtre Lyrique de lui succéder ce qu’il refusa : « parce que j'estime qu'actuellement, en France, il est très difficile — sinon impossible — de monter proprement des spectacles de danse » (31). Il règlera tout de même le 8 avril 1920, « la turbulente exécution » de Sonia dans le Sautériot, drame lyrique de Sylvio Lazzari. Mais entre ses galas, dont certains avec le géorgien Sacha Goudine applaudi à Biarritz, c’est sous les ordres de Jeanne Chasles que Sonia créa le 4 mars 1920, Masques et Bergamasques, comédie lyrique de René Fauchois et Gabriel Fauré. Sans quoi, sculptant à ses heures de loisir, « avec beaucoup de sûreté dans l'élégance et l'audace », elle exposa en avril au Grand Palais, la statuette d'une bacchante au Salon de la Société Nationale des BeauxArts. Parallèlement, Georges Clément de Swiecinski, installé à Guéthary en 1923, et Gustave Pimienta la modèleront dans l’argile. Le 16 avril reprenant Pirouettes avec Quinault, elle participa naturellement aux Adieux de Mariquita, auxquels Sarah Bernhardt et d’autres étoiles de la scène parisienne prêtèrent leur concours. Sinon en mai-juin, les abonnés purent la revoir dans Lakmé dont les costumes avaient été renouvelés par Marcel Mültzer, mais aussi dans Mârouf avec « l'incomparable » Gustave Ricaux, de l’Opéra. Puis avec la promesse d’un ballet américain, elle partit respirer l'air pur de Saint-Moritz. Le 6 septembre 1920, elle rentra avec Manon et son répertoire habituel, toutefois le 28 janvier 1921, elle dansa le Cygne et Danses russes au Cercle de l’Union artistique. Puis les 2 et 3 avril au Casino de Biarritz avec Ricaux et Anna Johnson, de l’Opéra. « Certains pouvaient appréhender la monotonie d’un concert uniquement composé de danses » (32), mais « ils durent bisser la plupart des numéros de leur programme » (33) qui comptait, les Deux Pigeons, le Spectre de la Rose et plusieurs danses de styles divers. « Avec une grâce souriante et un talent merveilleux » Sonia fut « surtout goûtée dans le Cygne et Danses russes ». Le 10 juin, elle reprit la danse du sabre de Mârouf, cette fois encore avec un nouveau costume, plus seyant que celui qu’elle portait, plus harmonieux par rapport à la tonalité générale du ballet. « Je préfère de beaucoup ces couleurs-là,

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sans raffoler toutefois des paillettes qui brodent les jambes du maillot »  (34) dira Raymond Charpentier du travail exécuté par Louise Solatges et Henri Mathieu. Les costumiers s’attaqueront ensuite à un ballet de Jean Huré, Au Bois Sacré, que Louise Stichel nommée maîtresse de ballet régla avec son «   imagination inépuisable   ». D’une formule nouvelle avec chœurs et récits, Sonia si expressive en nymphe, fut longuement applaudie, ainsi que Jeanne Peyrouix, dite Mona Païva et Gaston Gerlys, nouvellement recrutés. C’est toutefois auprès de Ricaux qu’elle dansa Mârouf début juillet et rejoignit le Casino-Club de Cauterets. Elle y retrouva Quinault, son épouse Marguerite Dupré et d’autres, mais c’est parmi les danseuses d’Adèle Pâris, qu’elle parut le 15 juillet dans Carmen, avant de danser avec Ricaux le 26, Pirouettes et un ballet sur des airs de Chopin non identifié déjà offert à Biarritz. Ils donnèrent ensuite des représentations à Bordeaux. Rentrée à Favart, le 19 septembre 1921 avec Manon, après Au bois sacré et Mârouf en couple avec Gaston Gerlys, le 11 octobre Sonia parut dans Orphée de Gluck sur de nouveaux pas de Louise Stichel, puis le 7 décembre dans Dame Libellule, ballet en 1 acte de Georges Lemierre et du musicien américain Blair Fairchild. Entre le Papillon, le Lézard, le Crapaud, les bousiers et abeilles, Sonia fut « une libellule légère et charmante ». Sans quoi, l’on notera, le 25 mai 1922, sa participation au Gala de la téléphonie sans fil dans le ballet du Mariage de Télémaque au Trocadéro. Mais, avant à Monaco, où elle avait déjà été invitée en février pour danser à l’hôtel Carlton, le 9 mai, entre la Source lointaine et la Nuit de Phœbus de Belloni, vêtue par Léon Bakst, elle créa au Casino Hagoromo, symphonie lyrique et chorégraphique de Louis Laloy


LA DANSE À BIARRITZ # 77 et du « musicien chercheur » Georges Migot. En présence d’Igor Stravinski « prodigieusement intéressé », ayant eu le courage de défendre une œuvre que beaucoup jugeaient révolutionnaire, Sonia fit un triomphe. « Ne négligeons pas de citer, autre puissant facteur d'émotion, le talent hors ligne de Mlle Pavloff, s'affranchissant des formules chorégraphiques désuètes pour mimer avec une poignante séduction la désespérance, puis la joie enivrée et la lévitation comme irréelle de sa danse divine » (35) dira Comœdia. Tandis qu’on lira ailleurs : « ayant su créer des périodes chorégraphiques nouvelles avec un vocabulaire dit classique, Mlle Pavloff a prouvé que la chorégraphie française est capable d'exprimer des émotions neuves sans d'excentriques moyens d'expression » (36). Éloges qui auraient dû revenir à Louise Stichel, chorégraphe de cette œuvre qui « marqua une date, une belle date ». Évidemment les innovations de Georges Migot ne plurent pas à tout le monde, et tandis que les mélomanes poursuivaient leurs controverses au sujet d’Hagoromo « splendidement interprété par l'idéale Sonia Pavloff », la danseuse retrouva les insouciances de Manon. Toutefois, en juillet l’on put lire : « Nous croyons savoir que l'exquise et sympathique danseuse Sonia Pavloff se propose de quitter l'Opéra-Comique. Peut-être la direction estimera-t-elle qu'il y aurait lieu de la retenir » (37). Dans les faits, elle retourna sur le Rocher pour une saison particulière, puisque grâce à la Princesse de Polignac, dont le neveu avait épousé la fille héritière de Louis II, prince de Monaco, Diaghilev en difficulté avait obtenu que ses danseurs assurent la saison avec ceux de l’Opéra princier. En sauvant sa troupe, il fera disparaître les premiers Ballets de Monte-Carlo fondés en 1883. En attendant, parmi ses compatriotes placés sous la direction de Belloni, Sonia reparut dans Hagoromo, la Korrigane, Au Temps jadis, etc., pour autant elle n’intégra pas les Ballets russes de Monte-Carlo. Naturalisée française en octobre 1923, de retour à l’Opéra-Comique, après Lakmé en janvier, le 5 février 1924 Sonia créa le Petit elfe Ferme-l'œil, ballet en 1 acte de Florent Schmitt réglé par Jeanne Chasles, dont elle conçut apparemment le livret sans avoir son nom sur l’affiche, mais nous lirons cela plus tard. En attendant « évoquant de loin la Pavlova dans le Cygne », en blanc tutu, elle interpréta une cigogne. Plus tard, mettant à profit ses congés, le 5 juillet elle fit l’ouverture de la saison de Deauville, tout en réunissant quelques amis dans son « Prieuré  ». On n’en saura pas davantage. Le 9 octobre 1924 « l’admirable créatrice du ballet » reparut dans Mârouf, puis le 8 janvier 1925, dans Lumière et Papillons dont la chorégraphie de Mariquita avait été refaite par Jeanne Chasles. Sans quoi, le 26 mars, elle reprit Dame Libellule, avant de terminer la saison dans les principaux

rôles du répertoire lyrique. Réengagée par la nouvelle direction de Louis Masson et Georges Ricou, le 18 octobre 1925, avec Louise Virard comme maîtresse de ballet, auprès des 16 danseuses de la troupe, de Mona Païva, Mariette de Rauwera et Fernand Marionneau, de l’Opéra, Sonia enchaîna Lakmé et le Petit elfe Fermel'Oeil. Mais en novembre, elle ne dansa

pas dans la Boîte à joujoux de Claude Debussy, ni dans l'Enfant et les sortilèges de Maurice Ravel en février 1926. Après avoir fait l’actualité en inaugurant, le 30 avril, le « train fleuri » Paris-Dinard, elle ne revint que le 1er mai pour Lakmé et l’Invitation à la valse que Louise Virard avait réglé pour le centenaire de Weber. Plus tard, du 28 août au 28 septembre, elle se fixa au Casino Municipal de Biarritz. Co-directeur de l'Opéra de 1908 à 1914, Leimistin Broussan, qui en assurait la marche artistique depuis 1920 et avait également engagé Mona Païva et Louise

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Le Ruy Blas, 15 février 1924

•••


LA DANSE À BIARRITZ # 77

••• Virard, qui ouvrit la saison lyrique le 28 août avec Orphée et Eurydice que Jean Dargène, chroniqueur à La Gazette de Biarritz commenta ainsi : « le ballet est de toute beauté, mais il est hors de l'action, et pourrait être supprimé » (38). Retraité de la marine, lauréat de l’Académie française connu dans le monde de la presse, Dargène, comme la plupart de ses confrères donnait le primat à la musique. Qu’importe, au dernier accord de Gluck, la troupe fila à la Villa Miraflorès où Mr et Mme Carlos de Olazabal, de la légation d'Argentine, organisaient une fête au profit de la Police, des Œuvres antituberculeuses de Biarritz et du Comité Louise de Bettignies que les Allemands avaient condamnée à mort pour espionnage en 1916. Sur le tapis de verdure s’étendant devant la Villa, après la danse d’Anitra de Peer Gynt de Grieg, vinrent les danses d’Orphée et d’autres sur le Moment musical de Franz Schubert. Le lendemain, Broussan désirant apporter un soin particulier « aux solennités chorégraphiques » du Casino, Paillasse fut suivi d’un gala de danses composé « de ballets admirablement réglés » parmi lesquels le Cygne, « où virtuose des ronds, des jetés, des pliés, des assemblés et surtout de la danse d’expression, dérivée de la pyrrhique des grecs, Mlle Pavloff, fut virginalement adorable » (39). Mais dans l’enthousiasme Dargène oubliera que Sonia avait écrit le livret d’un ballet de Nicolaï Tcherepnine les Cinq sens, qu’elle créa à Biarritz. Le 2 septembre, après l’Heure Espagnole, le 2ème gala fut « une jolie fête chorégraphique », dont on ignore le contenu. Entre une série d’opéras, un 3ème gala eut lieu le 11 septembre, où à la suite du Barbier de Séville, Dargène admira « les variations artistiques de Mlle Pavloff » (40). Sinon, le 16 septembre après Salomé, ce fut Vision romantique. Motivé par Chopin, Dargène en livra le détail ainsi sait-on que Sonia dansait la Valse brillante. Le 19

Sonia Pavloff Préventorium d'Arbonne

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septembre, la troupe parut encore à la Villa Miraflorès, où « une ovation couronna la fin des danses si admirablement réglées par Mlle Virard » (41). Et après le « ballet tout à fait exquis » de Manon et celui « charmant » de Mârouf, la saison s’acheva le 28 août avec Carmen. Le 5 octobre, remplacée par Andrée Comte, Sonia ne rentra pas à l’Opéra-Comique. Âgée de 41 ans, c’est apparemment à Biarritz qu’elle avait fait ses adieux à la scène, et alors qu’elle y séjournait encore, Édouard Beaudu publia ceci dans L’Intransigeant : «  Verrons-nous un ballet de Sonia Pavloff et Maurice Ravel ? : La Taglioni a dans l’histoire du ballet, laissé un exemple illustre de la collaboration étroite qui peut exister entre une danseuse et un musicien. N’a-t-elle pas signé Le Papillon avec Offenbach, et plusieurs autres divertissements ? L’actualité nous offre le cas de Mlle Pavloff dont, ces jours derniers, le Casino de Biarritz a donné un divertissement mis en musique par Nicolaï Tcherepnine. Il y a déjà quelques temps que Mlle Pavloff, étoile de l’Opéra-Comique, a fait ses essais d’auteur. La chose est encore confidentielle : je vais donc vous mettre sur la voie d’un secret. Le Petit elfe Ferme-l'Oeil, grand succès de la salle Favart, qui enrichit le patrimoine du compositeur Florent Schmidt, a pour adaptateurs M. X., et Mlle Pavloff. Ce fut, en effet, cette dernière qui conçut la féerie chorégraphique empruntée au conte d’Andersen. En vue d’une réalisation scénique, elle avait mis en rapports M. Schmidt et un écrivain de théâtre des plus distingués. L’accord ne se fit point, un autre écrivain, brillant et écouté, accepta, sur les instances de la danseuse, de mettre au point cette adaptation. Il advint que le compositeur demeura seul signataire du ballet. Aujourd’hui, Mlle Pavloff se demande si elle n’aurait pas dû laisser mettre son nom sur l’affiche, avec celui de M. Schmidt. La voici


LA DANSE À BIARRITZ # 77

Au vrai, le projet d’un ballet intitulé, le Portrait de l’infante et non le Portrait d’enfant datait de trois ans. Ainsi, le 8 septembre 1923, de Saint-Jean-de-Luz, Ravel écrivait à Jacques Durand, son éditeur :

collaboratrice de Tcherepnine. Elle a écrit le scénario, participé à la mise en scène de cette évocation, par mime et danse, des Cinq sens, qui vient de recevoir du public de la grande plage basque un accueil flatteur, et sera probablement présenté aux Parisiens dans un court délai. Et Sonia Pavloff n’a plus de raison de cacher qu’elle est l’auteur d’un ballet inédit, mis en musique par M. Ravel. Ce ballet a pour titre Portrait d'enfant, pour décor l’Escurial, pour action un rêve. La partition de M. Ravel, largement pourvue de rythmes espagnols est à ce point nourrie que l’orchestre ne doit pas, dit-on, se composer de moins de soixante musiciens. Cet ouvrage de qualité aurait rencontré tout d’abord certaines difficultés dans le théâtre le plus indiqué pour sa création. A l’heure actuelle, il chemine peut-être dans les dossiers d’un directeur qui connaît la valeur des noms sur l’affiche et des talents dans la collaboration. Verrons-nous, cet hiver le ballet de Sonia Pavloff et Maurice Ravel ? » (42).

« Sonia Pavlow, de l’Opéra-Comique, m’a demandé d’écrire pour elle un ballet, sur un scénario d’Henri Malherbe [chroniqueur au journal Le Temps] et, si je n’en avais pas le temps, ce qui est le cas, de tâcher d’adapter quelques-unes de mes œuvres espagnoles à ce livret, (le sujet est inspiré de la Pavane pour une infante défunte). Je crois avoir trouvé le moyen, avec dix mesures de composition tout au plus, de faire ce petit travail à la Diaghilev dans lequel se trouveraient réunies la Pavane, Alborada et la Rapsodie espagnole. Bien entendu cette olla podrida ne serait pas éditée, et je pense que vous n’y verrez pas d’inconvénient. J’attends donc votre autorisation pour commencer (et terminer, ce qui ne sera pas long) cette mosaïque castillane ». Les documents et biens du compositeur ayant mystérieusement disparus après sa mort, selon le musicologue Arbie Orenstein, le manuscrit aurait été retrouvé en 1977, puis acheté par un collectionneur. C’est tout ce que l’on sait de ce ballet qui resta dans les tiroirs. Laissant la danse, pour la sculpture, en février 1927, Sonia tourna néanmoins sur la Côte d'Azur le rôle de Florisse Mingassol dans la Petite chocolatière, comédie de Paul Gavault, adaptée à l’écran par René Hervil. Parmi les noms les plus connus, elle participa également à diverses manifestations. Ainsi villégiaturant sur la Côte basque en septembre 1930, elle marqua de sa présence les galas de la Réserve de Ciboure. Sans quoi, au volant de sa 11 CV Mathis, le 21 février 1933, elle figura au départ du 5ème concours de tourisme automobile féminin : Paris-Vichy-Saint-Raphaël organisé par l'Automobile Club du Var. Au Pays basque encore, on la remarqua le 2 septembre 1937 à l’inauguration d’un médaillon à la mémoire de l’américain Benjamin Rosenthal, bienfaiteur du Préventorium d'Arbonne où des fillettes recouvraient la santé. Puis à d’autres évènements jusqu’au 3 juillet 1938, où à la suite d’une longue maladie, âgée de 53 ans, elle décéda à son domicile parisien, 10, Avenue Gourgaud. Reposant au Père Lachaise, ses obsèques furent célébrées le 6 juillet en l'Église russe de la rue Daru.

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Sonia Pavloff par Gustave Pimienta 1919 © Les amis du Pimienta

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La Rampe, 23 août 1917

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Le Monde artiste, 7 août 1904

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Le Matin, 16 septembre 1911

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Comœdia, 20 septembre 1911

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Comœdia, 29 mars 1908

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Musique et Théâtre, 15 mai 1925

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Comœdia, 14 mars 1908

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Journal de Monaco, 12 décembre 1905

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Journal de Monaco, 14 avril 1908

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Comœdia, 16 septembre 1911

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Comœdia, 21 septembre 1911

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Comœdia, 13 avril 1908

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La République française, 26 juin 1913

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Gil Blas, 6 juillet 1913

Journal de régie de Paul Stuart, 27 septembre 1912

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Comœdia, 6 décembre 1913

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Comœdia, 16 février 1908

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Comœdia, 20 octobre 1910

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Gil Blas, 28 août 1911

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Le Petit Parisien, 2 novembre 1911

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Le Figaro, 13 décembre 1894

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Le Figaro, 6 juin 1907

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Le Figaro, 19 juin 1913

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Comœdia, 19 novembre 1913

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L’Action française, 10 août 1926

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Comœdia, 24 novembre 1913

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Comœdia, 28 novembre 1913

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Comœdia, 14 mai 1914

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L’Intransigeant, 24 juillet 1914

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La Rampe, 21 juin 1917

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Comœdia, 31 juillet 1920

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La Gazette de Biarritz, 5 avril 1921

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Le Figaro, 6 avril 1921

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Comœdia, 13 juin 1921

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Comœdia, 15 mai 1922

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Choses de théâtre, R.M., 1921

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Comœdia, 3 juillet 1922

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La Gazette de Biarritz, 1er septembre 1926

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La Gazette de Biarritz, 2 septembre 1926

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La Gazette de Biarritz, 13 septembre 1926

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La Gazette de Biarritz, 20 septembre 1926

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L’Intransigeant, 12 septembre 1926

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SENSIBILISATION Sensibilisation et médiation en tournée

Lors de la programmation de la Belle et la Bête le 3 avril à Cholet, une rencontre vidéo autour du documentaire retraçant la création de ce ballet aura lieu à 18h avec un groupe d’une trentaine de personnes de l’école de danse choletaise La Fabrique Chorégraphique. Ce groupe assistera également à la répétition des danseurs et à la représentation du soir.

Opéra de Reims En marge des représentations de MarieAntoinette des 25, 26 et 27 mai à l’Opéra de Reims, une Mégabarre sera proposée au public le 25, tandis que les élèves du Conservatoire à rayonnement régional de Reims assisteront à la classe des danseurs le 26. Projet culturel avec le Lycée des Métiers Paul Bert de Bayonne Suite aux ateliers menés durant l’année scolaire par Aureline Guillot, ex-danseuse du Malandain Ballet Biarritz et Gilles Schamber, chorégraphe, les élèves du Lycée Paul Bert de Bayonne réaliseront une « flashmob » dans leur établissement le 12 avril prochain.

© Olivier Houeix

Théâtre Saint-Louis de Cholet

Gnossiennes à Biarritz Suite au travail de transmission mené par Dominique Cordemans, les élèves du Centre de Formation professionnelle en Danse de Biarritz présenteront Gnossiennes de Thierry Malandain à la Gare du Midi le 11 mai lors du spectacle de l’Ecole de ballet Lipszyc.

par Gaël Domenger autour de Nocturnes de Thierry Malandain. Ils déboucheront, les 17 et 18 mai, à l’Atrium de Dax, sur une présentation du travail accompli, inclus dans leur spectacle de fin d’année constitué de plusieurs pièces courtes.

Atelier autour de Solo

Huit jeunes danseuses, élèves d’Alexandre Nipau au Conservatoire de Musique et de Danse de Dax, suivent depuis septembre une série d’ateliers mensuels conduits

Le 12 mars, dans les studios bayonnais de la plateforme Oldeak, Frederik Deberdt, danseur au Malandain Ballet Biarritz a animé un atelier autour de Solo de Thierry Malandain pour les élèves du Conservatoire National de Danse du Portugal accueillis par Fábio Lopez, directeur et chorégraphe de la Compagnie Illicite-Bayonne.

Le Malandain Ballet Biarritz proposera deux répétitions publiques au mois de mai à 19h le 9 à Bayonne dans les studios Oldeak (réservations : 06 63 10 74 28) et le 17 à la Gare du Midi de Biarritz.

imprégné de la culture hip hop, tandis qu’avec Artha, Pantxika Telleria et les cinq interprètes de la Compagnie EliralE dessineront ce chœur du chant des possibles qu’offre la mer.

Entrée libre sur réservation Tél. +33 (0)5 59 24 67 19

Tarifs de 7€ à 11€ Billetterie www.weezevent.com/cie-elirale-cieflowcus-artha-influences

Conservatoire de Musique et de Danse de Dax

Résidence et répétitions publiques Dans le cadre de la mesure Accueil Studio mise en place par le Ministère de la Culture pour le soutien aux compagnies chorégraphiques, la Compagnie Samuel Mathieu sera accueillie au CCN du 1er au 6 avril et du 17 au 22 juin pour sa création Frau troffea. Elle présentera le fruit du travail réalisé, le 20 juin à 19h dans le studio Gamaritz à l’occasion d’une répétition publique. Le CCN recevra également la Compagnie Dance Work Factory du 8 au 12 avril. Elle présentera un extrait de sa création Giselle le 11 avril à 19h dans le studio Gamaritz. Dans le cadre du soutien apporté par le CCN au programme Atalak coordonné par Dantzaz Konpainia qui vise à favoriser et soutenir la création de chorégraphes locaux, Dantzaz Konpainia proposera deux répétitions publiques au studio Gamaritz : le 23 avril à 19h (chorégraphie de Myriam Perez Cazabon) et le 25 juin à 19h (chorégraphie : Proyecto Larrua / Jordi Vilaseca et Aritz López)

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Soirée partagée à Saint-Pée-sur-Nivelle Dans le cadre de l’Accueil studio et d’un projet de coopération territoriale soutenu par la communauté d’Agglomération Pays basque et la Diputación Foral de Gipuzkoa, le CCN initie un plan de circulation interrégionale de compagnies. En collaboration avec la Compagnie EliralE de Pantxika Telleria, le 16 mai à 20h une seconde soirée partagée réunira sur la scène de l'Espace culturel Larreko de SaintPée-sur-Nivelle des lycéens venus d’Elorrio et de Saint-Jean-Pied-de-Port, mais aussi les Compagnies Flowcus (Bretagne) et EliralE (Pays basque). Personnalité unique et sensible, Bruce Chiefare et sa Compagnie Flowcus présenteront Influences, un duo

© Emilie Drouinaud

ACCUEIL STUDIO


LE LABO

SANTÉ

Le 13 juin à 19h au studio Gamaritz de la Gare du Midi, LE LABO présentera au public son travail de recherche de la saison 2018-19. Par la pratique de l’improvisation et de la composition instantanée, ses membres se sont questionnés sur l’émergence du solo et du duo dans un cadre où prédomine le collectif. Ce questionnement proposé par Gaël Domenger, qui crée un aller-retour entre l’entité représentée par le groupe et les membres individués qui le constituent, est l’occasion de déployer un corpus d’exercices qui valorise tout autant la relation interindividuelle que la singularité de chacun des membres du LABO. Entrée libre sur réservation au 05 59 24 67 19

L’utilisation de l’analyse vidéo dans la prévention des blessures du danseur. Au Malandain Ballet Biarritz comme dans de nombreuses autres compagnies, la vidéo est essentiellement utilisée à des fins de transmission du répertoire. Lorsque l’on remonte un spectacle, ou prépare une seconde distribution, un écran de télévision est toujours à disposition ! Notre équipe médicale formée d’Aurélie Juret, médecin du sport, de Romuald Bouschbacher, ostéopathe et de Jean-Baptiste Colombié, kinésithérapeute l’utilise pour une autre raison : la prévention des lésions du danseur. En janvier dernier, Jean-Baptiste Colombié, notre kinésithérapeute était au Centre National de la Danse pour y proposer des ateliers d’analyse vidéo. L’occasion de revenir sur cette technique particulière. Au départ, lorsque Jean-Baptiste Colombié a commencé à s’occuper des danseurs de la compagnie, il a assisté aux classes quotidiennes afin de se familiariser avec le « jargon » de la danse et la pratique des exercices. Rapidement dépassé par la vitesse d’exécution de ceux-ci, il s’est pris à filmer les danseurs afin d’analyser leurs mouvements. Les danseurs s’y prêtèrent de bonne grâce et les échanges qui suivirent, vidéo à l’appui, furent très riches et contribuèrent grandement à sa formation. En 2015, lorsqu’il fut décidé de développer la prévention, l’équipe médicale a réinvesti l’outil vidéo pour mieux comprendre les lésions des danseurs et leurs origines. Il faut dire que la littérature scientifique est assez pauvre sur le sujet, et les mouvements de la danse classique d’une telle complexité que la recherche de la cause d’une blessure est extrêmement difficile.

© Olivier Houeix

BALLET T Répétition publique En prémisse des quatre représentations de Marie-Antoinette qui seront données au Teatro Victoria Eugenia de Donostia / San Sebastián, les 31 juillet, 1er, 2 et 3 août prochains, et en partenariat avec Kukai Dantza Konpainia de Jon Maya, le Malandain Ballet Biarritz donnera une répétition publique au Centro Cultural Niessen de Errenteria le 14 mai à 19h.

Pourtant cette recherche de la cause, de la physiopathologie est primordiale, le danseur se blesse le plus souvent en dansant et non pas par le biais d’un facteur externe. C’est donc en analysant sa danse que nous pouvons comprendre comment survient sa blessure… et en l’adaptant qu’à terme nous pouvons la guérir et développer des pistes préventives. Cela est d’autant plus malaisé que les pathologies du danseur sont essentiellement micro traumatiques : c’est la répétition d’actions pathogènes qui occasionnent en règle générale la blessure. Il faut donc rechercher quand elles surviennent. Ainsi, en plus de l'arsenal thérapeutique « classique », l’équipe médicale a recours à l’analyse vidéo pour résoudre une problématique identifiée en amont. Notamment lorsqu'il s’agit de traiter une gêne persistante (qui évoluera plus tard en blessure), ou pour prévenir la récidive de la lésion lors de la reprise du danseur…

© Olivier Houeix

Présentation publique

En pratique, les séances d’analyse vidéo se déroulent durant la classe et plus rarement durant les répétitions. La captation est assurée par le kinésithérapeute. Il propose ensuite au danseur et aux maîtres de ballet une discussion autour du support. C’est un travail d’équipe qui s’instaure autour d’un même objectif : le danseur donne son ressenti, le kinésithérapeute apporte les données biomécaniques et physiopathologiques et les maîtres de ballet leur expertise technique. Il se dessine bien vite des perspectives de travail pour le danseur mais aussi pour le kinésithérapeute et les maîtres de ballet ! Le travail de chacun se trouve approfondi et valorisé par ces échanges face à ce « deuxième miroir ». Au fur et à mesure, s’opère une prise de conscience et un retour à une exécution plus juste du mouvement. Comme dans toute discipline corporelle, le danseur a tendance à simplifier ses mouvements par souci d’économie d’énergie. Alors, le nombre de muscles actifs, de pivots articulaires… diminue, faisant supporter le mouvement par moins de structures qui fatiguent et s’enflamment. L’éclairage de la technique classique par la biomécanique permet de comprendre en profondeur la richesse et la finesse d’un vocabulaire chorégraphique complexe. Et contrairement à ce qu’on a pu en dire, la danse, réalisée correctement, permet de respecter les structures articulaires et musculaires. Retrouver un bon soutien articulaire, un port de bras ample et naturel, une hanche recentrée dans son ouverture… Autant de problématiques mises en lumière par la vidéo et qui conduisent le danseur à réinvestir sa technique !


EN BREF Concours Jeunes chorégraphes Sobanova

Rencontre des Ballets européens - Mulhouse Le 19 mars, notre CCN a participé à la rencontre de Ballets européens organisée par le groupe des quatre CCN-Ballets français et accueillie par le CCN-Ballet de l’Opéra National du Rhin à la Filature de Mulhouse. L’objectif de cette réunion était de permettre à des Ballets, c’est-à-dire des compagnies disposant d’un effectif artistique permanent, d’échanger sur leurs expériences, leurs spécificités, leurs problématiques, leurs perspectives.

Étaient notamment présents les deux autres CCN-Ballets français : le Ballet Preljocaj et le CCN Ballet de Lorraine ainsi que le Ballet du Théâtre de Bâle représenté par son directeur, Richard Wherlock et le Ballet de Wiesbaden. D’autres réunions sont prévues dans le courant de l'année au regard de l’intérêt manifesté par plusieurs Ballets (Ballet du Capitole de Toulouse, Leipziger Ballett, Ballet de l’Opéra National de Bordeaux, Scapino Ballet Rotterdam, Ballet de l’Opéra Théâtre de Metz, Aterballetto, Ballet Nice Méditerranée…) qui n’ont pu être présents pour des raisons de disponibilité.

Un nouveau studio de danse pour le CCN de Biarritz

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Le CCN Malandain Ballet Biarritz remercie la ville de Biarritz pour le nouveau studio mis à sa disposition depuis février dernier au sein de la Gare du Midi. Avec une aire de jeu de 14 mètres par 9 mètres et un grill lumières, il sera un outil au service de résidences de création pour le Malandain Ballet Biarritz et les compagnies soutenues via la mesure Accueil-Studio. De même, son gradin rétractable pouvant accueillir 120 spectateurs permettra des sorties de résidences, des répétitions publiques ou encore des actions de médiation et de sensibilisation auprès d’un large public. Le Malandain Ballet Biarritz remercie également le Ministère de la Culture / DRAC Nouvelle-Aquitaine pour son soutien qui a contribué à l’équipement de ce studio. Dans une volonté de partage de l’outil, ce studio a également été conçu dès le départ, comme pouvant faire office de salle polyvalente utilisée notamment par le FIPA, le festival Le Temps d’Aimer, le festival Biarritz Amérique latine ou encore d’autres événements organisés par Biarritz Tourisme.

© Olivier Houeix

Le Concours Jeunes chorégraphes Sobanova, dont le Malandain Ballet Biarritz est partenaire, proposera sa 4ème édition, le 12 avril à l’Auditorium SaintGermain à Paris. Ce concours ouvert aux chorégraphes de danse moderne, jazz, fusion et contemporaine se donne pour objectif de soutenir une nouvelle génération de chorégraphes, en leur permettant de présenter leurs créations en public et devant un jury de professionnels constitué de Christine Bastin (directrice artistique de La Fabrique de la Danse), Jann Gallois (Compagnie Burn Out), Abou Lagraa (Compagnie la Baraka), Pierre-François Heuclin (Opéra national de Paris et directeur artistique de Vaison Danses), Gaël Domenger (LE LABO de Malandain Ballet Biarritz) et présidé par le chorégraphe Mourad Merzouki (CCN de Créteil). Les lauréats se verront offrir un prix en numéraire, des résidences artistiques, des représentations dans des festivals et des cadeaux des partenaires.


centre chorégraphique national de nouvelle-aquitaine en pyrénées-atlantiques Gare du Midi 23, avenue Foch • F-64200 Biarritz tél. +33 5 59 24 67 19 • fax +33 5 59 24 75 40 ccn@malandainballet.com président Michel Laborde vice-président Pierre Moutarde trésorière Solange Dondi secrétaire Richard Flahaut président d’honneur Pierre Durand Direction directeur / chorégraphe Thierry Malandain directeur délégué Yves Kordian Artistique / Création maîtres de ballet Richard Coudray, Françoise Dubuc artistes chorégraphiques Ione Miren Aguirre, Giuditta Banchetti, Raphaël Canet, Clémence Chevillotte, Mickaël Conte, Jeshua Costa, Frederik Deberdt, Romain Di Fazio, Clara Forgues, Loan Frantz, Michaël Garcia, Irma Hoffren, Miyuki Kanei, Hugo Layer, Guillaume Lillo, Claire Lonchampt, Nuria López Cortés, Arnaud Mahouy, Alessia Peschiulli, Ismael Turel Yagüe, Patricia Velazquez, Allegra Vianello, Laurine Viel professeurs invités Angélito Lozano, Bruno Cauhapé, Giuseppe Chiavaro, Sophie Sarrote pianistes Alberto Ribera-Sagardia, Miyuki Brickle, Jean - François Pailler

Production / Technique directeur technique Paul Heitzmann régisseur générale Chloé Bréneur régie plateau Jean Gardera, Gilles Muller régie lumière Frédéric Bears, Christian Grossard, Mikel Perez régie son Nicolas Rochais, Jacques Vicassiau techniciens plateau Bertrand Tocoua, Maxime Truccolo régie costumes Karine Prins, Annie Onchalo construction décors & accessoires Frédéric Vadé technicien chauffeur Amandine Dehan, Martin Patris agent d’entretien Ghita Balouck Sensibilisation / Relations avec les publics responsable sensibilisation / transmission du répertoire aux pré-professionnels Dominique Cordemans responsable Labo de recherche chorégraphique  / médiation / accueil studio Gaël Domenger Diffusion chargée de diffusion Lise Philippon attachée de production Laura Delprat agents Le Trait d’union / Thierry Duclos, Klemark Performing Arts & Music / Creatio 300, Norddeutsche Konzertdirektion / Wolfgang et Franziska Grevesmühl, Internationale Music / Roberta Righi

Claire Lonchampt, Marie-Antoinette © Olivier Houeix

Transmission du répertoire maîtresse de ballet Françoise Dubuc répétiteur Giuseppe Chiavaro

Communication responsable image Frédéric Néry  /  Yocom responsable communication Sabine Lamburu attaché de presse Yves Mousset  /  MY Communications photographe Olivier Houeix Mission Euro région / Projets transversaux administratrice de projet Carine Aguirregomezcorta Secrétariat général / Mécénat secrétaire général Georges Tran du Phuoc Ressources humaines, finances et juridique directeur administratif et financier Jean-Paul Lelandais comptable principale Arantxa Lagnet aide comptable Marina Souveste secrétaire administrative Nora Baudouin Menin Suivi et prévention médicale des danseurs Romuald Bouschbacher, Jean-Baptiste Colombié, Aurélie Juret Biarritz - Donostia / San Sebastián Malandain Ballet Biarritz co-présidence du projet Thierry Malandain co-directeur du projet Yves Kordian chef de projet et administration Carine Aguirregomezcorta communication Sabine Lamburu Victoria Eugenia Antzokia co-présidence du projet Jaime Otamendi co-directeur du projet Norka Chiapusso chef de projet Koldo Domán administration María José Irisari communication María Huegun Numéro direction de la publication Thierry Malandain conception & design graphique Yocom.fr impression Graphic System (Pessac) ISSN 1293-6693 - juillet 2002

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CALENDRIER

AVRIL > JUIN 2019

Représentations en France Cholet

la Belle et la Bête

06/04

Vichy

Marie-Antoinette

07/04

Vichy

Marie-Antoinette

10/04

Pau

Noé (accompagné des musiciens et du chœur de l’Orchestre de Pau Pays de Béarn)

11/04

Pau

Noé (accompagné des musiciens et du chœur de l’Orchestre de Pau Pays de Béarn)

19/04

Bordeaux

Marie-Antoinette

20/04

Bordeaux

Marie-Antoinette

24/05

Saint-Germain-en-Laye

Noé

25/05

Reims

Marie-Antoinette

26/05

Reims

Marie-Antoinette

27/05

Reims

Marie-Antoinette (représentation scolaire)

29/05

Avignon

Noé

Marie-Antoinette © Olivier Houeix

03/04

Vitoria

Rêverie Romantique, la Mort du cygne, Boléro

01/06

Biarritz

Marie-Antoinette

02/06

Biarritz

Marie-Antoinette

03/06

Biarritz

Marie-Antoinette (représentation scolaire)

04/06

Biarritz

Marie-Antoinette (représentation scolaire)

14/06

Briscous

Danse - Soirée découverte

Représentations à l’International 21/05

Allemagne/Wolfsburg

Marie-Antoinette

08/06

Russie / Tcheliabinsk–Oural

La Belle et la Bête

09/06

Russie / Tcheliabinsk–Oural

La Belle et la Bête

www.malandainballet.com

03/05

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Représentations Pays basque


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